Skip to main content

Full text of "Nouveau Larousse illustré : dictionnaire universel encyclopédique"

See other formats


(iNIVv 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2009  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/nouveaularoussei03laro 


< 


NOUVEAU 


LAROUSSE 


ILLUSTRE 


NOUVEAU 


LAROUSSE 


ILLUSTRE 


DICTIONNAIRE  UNIVERSEL  ENCYCLOPÉDIQUE 


PUBLIE    SOUS   LA    DIRECTION    DE 


CLAU  DE    AUGE 


TOME    TROISIEME 


G  1 10  Gruvurc'B.   —   95  Tubleaux.   —  50   Caries. 


PA  R I S 

LIBRAIRIE    LAROUSSE 


1",    liUli:    MON ll'AliNASSE,    17 


Tous  droits  réservés 


AE 

25 
t-3 


CI  (abrév.  de  ici)  adv.  de  lieu.  Ici,  dans  le  lieu  où  nous 
sommes  :  Venet:  ci.  (Peu  usité  sous  cette  lorme.l 

—  Se  joint  fréquemment,  cour  exprimer  un  objet  ou  un 
moment  prosent,  aux  adjectifs  démonstratifs  ce,  cette,  ces, 
et  aux  pronoms  démonstratifs  celai,  cello,  ceux.  Dans  lo 
second  cas,  l'adjonction  est  directe;  dans  lo  premier,  elle 
so  fait  avec  le  nom  auquel  l'adjectif  so  rapporte  :  Ck 
monde-ci.  Cet  homme-a.  Geloi-ci.  CELLEs-t:i.  ii  S'est  joint 
aussi  au  pronom  démonstratif  ce,  mais  de  façon  à  no  faire 
plus  qu'un  mot  avec  lui.  (V.  on,  ceci,  cela.)  — S'oppose  sou- 
vent i  là,  pour  désigner  un  objet  ou  un  temps  plus  rappro- 
ché ou  simplement  distinct  :  Ce  tatileau-ci  est  plus  beau  que 
celui-ijk.  —  Se  place  devant  quelques  adjectifs  ou  parti- 
cipes :  Ci-présent  (présente)  se  disent  en  termes  do  pra- 
tique :  Les  témoins  ci-présents,  il  Ci-joint  (jointe),  ci-inclus 
(incluse),  so  disent  de  ce  qui  est  inclus,  contenu,  renfermé 
dans  un  pli,  une  lettre,  un  paquet,  etc.  (Los  adjectifs  in- 
clus et  joint  dans  ci -inclus,  ci- joint  sont  invariables  : 
l»  quand  ils  sont  placés  au  commencement  d'une  phrase  • 
Ci-joint  voire  lettre.  Ci-inclds  ta  copie  ;  2»  dans  une 
phrase,  quand  le  nom  qui  suit  n'est  précédé  ni  de  l'article 
m  d  un  adjectif  détorminatif  :  Vous  trouverez  ci-joint 
quittance.  Vous  avez  ci-inclos  copie  de  la  lettre.  —  Dans  tout 
autre  cas,  ils  s'accordent  :  Les  pièces  ci-jointes.  Vous  avez, 
ci-iNCLDSE,  la  copie  de  la  lettre.) 

—  (jucst-cc-ci  ?  Interrogation  familière  et  pou  usitée, 
pour  :  Quelle  est  la  personne,  la  chose  qui  est  ici  :  Qoel 
diable  d  homme  ust-ce-ci  7  (Mol.)  [On  dit  plus  ordinairement 
QD  est  ceci  ou  qu'est-ck  qoe  CECI  ?]  Il  Entre  ci  et  là,  Entre  lo 
temps  présont  et  un  temps  avenir  déterminé  ; 70  serai  ravi 
de  vous  voir,  si  je  ne  suis  pendu  entre  ci  et  l\.  (M»'  de 
Sév.)  ['Vieux.]  ^ 

—  Ci-f/tl  ou  Ci-fiisenI,  loi  repose  ou  reposent.  (Se  met- 
tent souvent  sur  les  sépultures,  avant  la  désignation  dos 
persoDues  ousovclios)  : 


Ci-fiU  Piron,  qui  no  fut  rlfln, 
Pat  niâmo  acaïK^mlcioii. 


Piron. 


^  Comm.  Se  mot  dans  les  comptes,  avant  lo  total 
annoncé  par  un  article  ;  S  mètres  de  drap  à  60  francs 
le  mètre,  ci 120  fr. 

—  Loc.  adv.  Ci-après,  Après  co  passage-ci,  dans  un 
endroit  qui  suivra  celui-ci  :  Comme  on  le  veirre  ci-APRiis. 
Il  Ci-contre,  En  regard,  vis-à-vis,  sur  la  page  d'un  livre, 
ou  au  dos  do  la  page  :  .Approuvé  l'écriture  ci-cqntre.  —  Sort 
aussi,  dans  la  comptabilité,  ù  indiquer  (qu'une  somme  est 
rapporté©  en  addition.  11  Ci-dessous,  Dans  l'ondroit  qui  est 
ici  dessous.  —  A  été  employé  pour  ci-git,  mais  a  toujours 
été  peu  usité  en  co  sens.  11  Ci-dessus,  Plus  haut,  dans 
un  passage  qui  se  trouve  avant  celui-ci.  11  Ci-dcrant,  Avant 
ce  temps-ci,  précédemment,  autrefois.  (So  dit  fréquem- 
ment dos  personnes  dépossédées  do  leur  état,  do  leur  qua- 
lité, de  leur  titre)  :  Le  ci-devant  roi.  Un  ci-dkvant  jeune 
homme.  —  Substanliv.  Se  disait,  pendant  la  Révolution, 
des  nobles  dépossédés  do  leurs  titres  :  C'était  un  de  ces 
ci-dkvant  qui  servirent  noblement  la  Jlépublique.  (Balz.) 
Il  Ci-entour,  Dans  les  environs.  (^Vicux.  )  11  /)e-ci  de-là.  De 
côté  et  d'autre.  11  Par-ci  par-lù,  En  divers  endroits,  au  ha- 
sard :  Chercher  par-ci  par-i.X.  —  Par  places,  on  divers  en- 
droits isolés,  par  moments  ;  On  trouve  par-ci  par-i,X,  dans 
tel  livre,  des  passages  ttien  écrits. 

CI  (abrév.  do  ceci)  pron.  dô- 
monstr.  Ceci,  cotte  cliose-ci. (N'est 
usité  qiio  paropposition  ù  ça,  dans 
un  langage  familier)  :  Faire  ci  et 
ÇA.  Demander  çi  et  ÇA.  Il  Colui-ci, 
cette  personne,  par  opposition  îi 
une  autre  personne  désignée  par 
fa  .•  Messieurs  ci  et  ça. 

—  Loc.  fam.  Comme  ci  comme 
ça,  Ni  bien  ni  mal.  -. 

CIA  n.  m.  Sous-genre  d'oiseaux 
passereaux  du  genre  bruant  (citrinella),  renfermant  les 
bruants  fous  dont  l'ospèco  type  (cm  cm  ou  emberiza  cia) 


III. 


ost  élégamment  marquée  do  gris,  do  noir  et  de  blanc.  (Les 
djx  espèces  connues  de  cia  sont  surtout  asiatiques;  l'une 
d'elles,  le  cia  pithuornus,  de  Sibérie,  s'avance  parfois  jus- 
qu'en .Mlcmatrne.') 

ClACCONIUS  ou  ClACONIUS  (Pierre  Chacon,  dit), 
humaniste  espagnol,  né  à  Tolédo  on  15S7,  mort  A  Rome 
en  1581.  Il  s'ost  fait  connaitro  par  une  longue  série  d'ou- 
vrages sur  les  auteurs  anciens,  seul  ou  en  collaboration 
avec  d'autres  savants. 

ClACCONNIUS  ou  ClACONIUS  (Alonso  Chacon,  dit), 
écrivain  espagnol  né  on  Arulalousie,  en  1540,  mort  au  com- 
mencement du  XVII"  siècle,  à  Rome,  D'abord  professeur 
d'Ecriture  sainte  A  Sévillc,  il  fut  appelé  ft  Kome  par  lo 
pape  Grégoire  XIII,  qui  lo  considérait  comme  un  des  plus 
grands  savants  do  son  époque.  Il  est  l'auteur  do  nom- 
breux ouvrages  d'archéologie,  do  théologie  et  d'histoire. 

ClALDI  (Alexandre),  ingénieur,  navigateur  et  physicien 
italien,  né  A  Civiia-Vecchia  (Etats  romains)  en  1807,  mort 
en  1882,  devint  commandant  en  chef  do  la  marino  pouti- 
ticale.  En  1856,  il  proposa  un  système  pour  empêcher 
l'onsahlomont  des  iiurts,  fit  partie  de  la  Compagnie  du 
canal  do  Suez  et  s'occupa  do  la  construction  de  Port-Saïd. 
Cialdi  a  publié  une  cinquantaine  d'ouvrages,  dont  les  prin- 
cipaux sont  :  Ilelation  de  deux  vogaqes  exécutés  par  la 
marine  des  Etats  romains  dans  les  années  fS40-IS4l  et  IS4f, 
en  français  (Paris,  1843);  .Sur  le  mouvement  des  eaux  de  la 
mer,  et  sur  son  courant  spécialement  sur  ce  littoral  (ISSd); 
Eclairage  et  signaux  des  rivages  et  des  ports  (1877). 

ClALDINI  (EnricoK  général  italien,  né  à  Casiolvoiro 
(près  Modèno)  en  1811,  mort  A  Livuurno  en  18i>2.  Il  prit 
part  au  mouvement  insurrectionnel  ilo  Parme  on  1831, 
dut  so  réfugier  A  Paris, où  il  acheva  ses  éludes  médicales, 
et  ou  repartit  pour  aller  servir  dans  les  (roup<>s  coustilu- 
linnnellos  qui  ilél'oudirenl.  en  Porlugal,  la  oiiuse  do  dom 
Pedro,  et  on  Espagne,  celle  do  lu  roino  Christine.  Il  y 

1 


CIALES 


CIBYRA 


/ 


ga^na  le  grade  de  lioutenant-oolonel.  avec  lequel  il  fit  la 

campagne  de  l'indépendance  italienne  (184S-1849).  Après 

Novare,  il  resta  dans  l'armée  pièmoutaise,  commanda  une 

briçrade  pendant  l'expédition  de  Crimée,  et  fut  nommé 

général  de  division  en  1859.  En  1860,  il  était  à  la  tête  do 

f  armée  qui  envahit  les  Marches,  remporta  la  victoire  do 

Castellidardo  et  alla  occuper 

le  royaume  de    Naples.    En 

1866.^1  commanda  l'armée  du 

bas  Pô,  et  occupa  la  Yénétie 

après    Sadowa.  En    186".   il 

formait  un  cabinet  qui  n'eut 

qu'une   durée  éphémère.  De 

1870  à  1S73,  il  accompagna  à 

Madrid,  comme  ambassadeur 

eitraordinaire.le  duc  d'Aoste, 

devenu    roi    d'Espagne.    Pe 

1870  à  1S7S  et  de  isso  à  issi. 

il  a  été  ambassadeur  à  Paris. 

GlALES,  boui^  des  AnliII< 
(île  do   Porto-Rico].  sur  u:. 
neuve  côtier;  12.950  bab. Café. 
GlAMPI    (Lcgronzio   Vin- 
cenzo),  compositeur  dramati-  '  /^■■ 

que  italien,  né  près  de  Plai- 
sance en   1719.   11  était  fort  cialdini. 
jeune  lorsqu'il  fit  représenter 

ses  deux  premiers  opéras  :  l'.Krcadia  in  Brenta,  et  fîer- 
toldo  in  corte.  Celui-ci  obtint  un  énorme  succès  et  fut  joué 
en  1753  à  rOpéra  de  Paris,  par  une  troupe  de  chanteurs 
bouffes  italiens.  Favart  s'en  empara  et  écrivit  sur  cette 
musique  son  livret  de  Xinetle  a  la  cour.  En  1748,  Ciampi 
fit  représenter  à  I^ondres  gli  Tre  ciuisbei  ndicoli  (1748); 
Adriano  in  Stria  (1750);  il  Trionfo  ai  Camillo  (1750);  Di- 
done  (1754).  Il  donna  encore  en  Italie  :  Da  un  ordine  nasce 
un  disordine  ;  Leonora  (avec  Logroscino)  ;  l'Aviore  inge- 
gnoso  ;  Béatrice  ;  FJaminia.  On  connaît  aussi  de  cet  artiste 
une  messe  solennelle  et  divers  autres  ouvrages. 

GlAMPI  (Francesco),  violoniste  et  compositeur  italien, 
né  à  Massa  di  Sorrento  en  1704,  écrivit  et  fit  représenter 
plusieurs  opéras  àVenise,  dont  les  plus  connus  sont;  Onaino 
11729);  Adriano  in  5iria(1748);  il  Négligente  (1749);  Ca- 
tone  in  Utica  (1756);  Gionjuir  (1761);  Amore  in  caricatura 
(1761):  Antigono  (1762).  On  lui  doit  aussi  une  messe  et  un 
Miserere  à  huit  voix  avec  instruments. 

GlANCXANA,  ville  du  royaume  d'Italie  (Sicile  [prov.  de 
Girgentr).  près  du  fleuve  côtier  Platani;  5.800  hab. 
.   ClAMO  d'Enza,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Rcg- 
gio  neir  Emilia]),  sur  VEnza^  affluent  du  Pô;  3.S00  hab. 
CI-APRÈS  loc.  adv.  V.  CI. 

ClAUCEMER,  théologien  français.  \.  Chauchemer. 
CIBAIRE  (lat.  cibarius;  de  cibus,  aliment)  adj.  Qui  a  rap- 
port aux  aliments.  (Vieux.)  ii  Se  dit  de  l'appareil  de  mas- 
tication et  de  déglutition  chez  les  insectes.  (Peu  usité.) 

CiBALIS,  viile  de  l'anc.  basse  Pannonie,  entre  la  Save 
et  la  Drave.  Patrie  des  empereurs  Valentinien  et  Valens. 
Défaite  de  Licinius  par  Constantin,  en  323.  Auj.  la  ville  de 
Vinkovcit  dans  l'Esclavonie  (Austro-Hongrie). 

CtbaO  (mokts),  massif  montagneux  des  Antilles  (île 
d'Haïti);  son  point  culminant,  le  Pîco  de  Yaque,  atteint 
2.955  mètres.  De  ce  massif  sortent  les  principaux  fleuves 
d'Haïti  :  l'Artibonite,  etc.  Les  flancs  des  monts  Cibao  re- 
cèlent des  mines  d'or. 

CîBARRE  n.  m.  Dans  les  tirs  à  longue  distance.  Homme 
chareé  d'indiquer  sur  la  cible  l'endroit  que  vient  de  frapper 
la  baule,  en  y  appliquant  une  rondelle  de  papier  appelée  ;ja5- 
tille,  au  moyen  d'une  petite  palette  clouée  à  l'extrémité  d'un 
long  manche.  (C'est  un  terme  employé  surtout  en  Suisse.) 
CZBATION  [si-on  —  du  lat.  cibare,  nourrir)  n.  f.  Opéra- 
tion chimique  qui  donne  à  une  substance  plus  de  corps, 
plus  de  consistance. 

CXBAODIÈIlE  {bô)  n.  f.  Filet  de  pôcho  appelé  aussi 
FOLLES,  pour  prendre  les  mulets. 

GiBBER  (Colley),  poète  comique  et  acteur  anglais,  né 
à  Londres  en  1671,  mort  en  1757.  Il  quitta  l'armée  pour  le 
théâtre,  eut  du  succès  comme  comique,  puis  devint  direc- 
teur de  Drury-Lane  et  poète-lauréat.  Il  a  composé  une 
quinzaine  do  pièces,  qui  sont  une  peinture  originale  des 
mœurs  de  son  temps  :  le  Dernier  expédient  de  l'amour; 
L'amour  fait  un  homme;  le  3fari  insouciant  ;  lo  Non-ju- 
reur,  imité  du  Tartufe,  etc.  Ses  œuvres  ont  paru  à  Lon- 
dres, en  1777.  —  Son  fils,  Théophile  Cibber,  né  en  1703, 
mfTt  »Ti  it:^^.  a  composé  quelques  pièces  médiocres,  et 
p  ;  '.  nom  :  Vies  des  poètes  de  la  Grande-Bretagne 

ti  Londres, 1753), ouvragequ'ilachetadel'Ecos- 

fca. ^  ..  .-  -Mcl.  —  La  femme  de  Tliéophile,  Sczanni;- 
Mabih  Cibber,  née  en  1716,  morte  on  1766,  était  sœur  du 
compositeur  Th.  Arne.  Elle  débuta  au  théâtre  en  1736  et 
devint  une  des  premières  tragédiennes  de  l'Angleterre. 
EU''  a  traduit  en  anglais  l'Oracle,  comédie  de  Saintc-Foix. 
CiBDABETU.  'F-rfjrirji  Gomez).  chroniqueur  espagnol, 
i!*-  il  remplit  auprès  du  roi  Jean  II 

•;•  médecin.  Il  a  laissé  un  recueil 

fi'-  pour  l'histoire  de  son  époque, 

f  ■■■  des  premiers  modèles  de  l'ancienne 

]  ■  ■   :    Centon    epistolario  del   bachiller 

I  .    .  ■    '.dareal  (1499). 

CIBDÉLOPHANE  n.  f.  Oxydo  naturel  do  for.  Variété 
de  cncht'jnile. 

CIBICHC  ou  CIBIGE  u.  f.  Pop.  Cigarette. 

CIBLE  'autrof.  aifAf!  —  do  l'allemand  schribe,  disque)  n.  f. 

fi      •  — '     '    ■    •    vr  le  tir  de  lare  et  des  armes  à 

I'  .fireUa  cidlk.  ii  Boule  creuse  en 

\'  il.  I"  batt-trapp,  lanco  on  l'air 

ire. 

■  LKdes  mauvais  plaisants. 
'T  ;tii  fond  à  la  distance 

in. 

-  balles  à  chemise 
<:■  :     pncrrel,  il  n'est 

I  [it  au  tir,  h'.s 

I  r;ni  au  COIl- 

'  Ces  balles 

•  ;  dos  cadres 

r  ;  dangereux 

]  ,  'H   *'t  .'â    JihlS 


grande  vitesse,  l'on  a  dû  revenir  aux  cadres  en  bois,  do 
préférence  en  peuplier,  assez  résistant  et  qui  se  laisse 
traverser  sans  se  fendre.  Avec  ces- cadres  en  bois  tendus 
de  toile  d'emballage  recouverte  de  papier  blanc,  on  confec- 
tionne les  deux  premiers  modèles  de  cible  que  comporte 
le  matériel  de  tir,  en  France  :  l'une,  carrée,  do  2  mè- 
tres de  côté:  l'autre,  rectangulaire,  de  2  mètres  de  haut 
sur  1  mètre  de  large.  Les  cibles-silhouettes  sont  entièrecaent 
en  voliges  de  peuplier  et  peintes  en  noir  sur  la  face  qui  re- 
garde le  tireur.  Elles  tigurent  :  un 
ïiomme  debout  ou  à  genou,  dont 
on  ne  voit  que  le  buste,  et  un 
homme  couché.  Dans  l'ancien 
matériel .  ces  mêmes  cibles 
étaient  formées  de  toile  recou- 
verte de  papier,  tendue  sur  un 
cadre  en  acier,  et  maintenues 
debout  par  des  arcs-boutants 
en  acier.  Les  nouvelles  cibles 
sont,  au  contraire,  dressées  au 
moyen  de  cordes  et  de  piquets 
en  "bois.  Cible. 

Outre    ces    cibles    réglemen- 
taires, les  corps  de  troupes  en  emploient  d'autres  qu'ils 
confectionnent  eux-mêmes,  soit  pour  des  tirs  de  perfec- 
tionnement, soit  pour  figurer  des  objectifs  de  combat. 

On  se  sert  encore  de  cibles  formées  de  plaques  de  fonte 
pour  le  tir  réduit;  et  les  commissions  d'expériences  en  orga- 
nisent de  très  diverses,  suivant  les  besoins  de  leurs  études. 

Les  cibles  de  l'artillerie  soot  généralement  des  paji- 
neatix  en  bois  dont  les  dimensions  correspondent  à  celles 
du  frojit  des  unités  que  cette  arme  peut  avoir  à  combattre. 
Mais,  souvent  aussi,  le  tir  du  canon  et  êelui  de  l'infanterie 
sont  dirigés  contre  dos  séries  de  panneaux  de  différentes 
formes  et  grandeurs,  disposés  de  manière  à  représenter 
des  tirailleurs  isolés,  des  groupements  d'hommes  divers, 
des  cavaliers,  des  pièces  en  batterie,  etc.  'V.  objectif. 

CIBOIRE  {bo-ar'  —  du  lat.  ciborium  ;  gr.  kibôrion,  gousse 
de  nénufar  d'Egypte,  et,  par  suite,  vase  ayant  cette  formej 
n.  m.  Sorte  de  vase  à  boire,  en  usage  chez  les  anciens 
Grecs,  il  Auj.,  "Vase  où  l'on  conserve  les 
hosties  pour  la  communion  :  Le  saint  ci- 
boire. 

—  Encycl.  Liturg.  La  forme  et  l'usage 
du  ciboire  ont  beaucoup  varié,  depuis  les 
premiers  temps  de  l'Eglise.  Ce  fut  d'abord 
un  pavillon    sous   lequel  était  abrtô  le 
vase  qui  renfer- 
mait  l'eucharis- 
tie ;  plus  tard,  le 
nom    passa     au 
vase  lui-même , 
qui  prenait  tantôt 
la    forme    d'une 
boîte,  qu'il  a  en- 
core  chez  les 

Grecs,    tantôt 
celle    d'une    co- 
lombe   ou  d'une 
tour.  Aujour-  Ci'Doires. 

d'hui,    la    coupe 

couverte  qui  porte  ce  nom  doit,  d'après  les  règles  de  la  litur- 
gie, être  en  or  ou  eu  argent  doré  à  l'intérieur.  L'eucharis- 
tie ne  peut  être  conservée  que  dans  un  tabernacle  d'autel. 

GiBOLA,  contrée  de  l'Amérique  du  Nord,  célèbre  au 
xvi"  siècle  par  sa  richesse,  et  à  la  recherche  de  laquelle 
partit  l'explorateur  espagnol  Diego  Vasquez  de  Coronado, 
en  1540.  On  identifie  actuellement  les  «  sept  cités  merveil- 
leuses de  Cibola  »  avec  Cibolleta  et  les  localités  voisines 
(Nouveau-Mexique),  ou  avec  Zuni  et  ses  alentours,  ou 
avec  le  territoire  de  Chaco. 

GIBOLE  n.  f.  Bot.  Ancienne  forme  du  mot  ciboule. 

CIBOBION  (gr.  kibôrion,  même  sens)  n.  m.  Fruit  du  ne- 
lumbo  d'Egypte,  dont  on  faisait  des  coupes  après  en 
avoir  retiré  les  graines. 

CIBORIUM  [om'  —  mot  lat.)  n.  m.  Baldaquin  soutenu  par 
des  colonnes  et  qui  recouvrait  l'autel  des  oasiliques  chré- 
tiennes. Il  PI.  Des  CIBORIA. 

—  Enctcl.  Quelques  auteurs  ont  cru  trouver  l'origine  du 
ciborium  dans  le  tabernacle 
ou  saint  des  saints  dont 
Moïse  entoura  l'arche  dans 
lo  désert..  D  convient  plutôt 
de  voir  dans  ces  édicules  un 
souvenir  du  tombeau  du 
Christ  dans  l'église  du  Saint- 
Sépulcre.  L'usage  du  cibo- 
rium,destiné  à  recouvrir  l'au- 
tel (tegumen  altarxs,  tegu- 
rium,  coopertorium,  umbracii- 
lum),  fut  adopté  par  les  chré- 
tiens dès  lo  IV'  siècle,  sui- 
vant un  passage  do  saint 
Jean  Chrysostomo,  où  il  est 
question  des  voiles  que  l'on 
tenait  dépliés  autour  do  l'au- 
tel, pendant  la  const'-cration. 
Formés  do  tissus  précieux, 
ils  étaient  attachés  aux  ar- 
cades et  aux  colonnes  du 
ciborium.  Au  centre  do  la 
voûte  ou  du  plafond  de  l'édi* 
culo  était  suspendue  à  une 
chaîne  uuo  colombe  en  mé-  Ciborium. 
tal  dans  laquelle  on  renfer- 
mait les  suintes  hosties  :  de  là  serait  venu  le  nom  même 
do  ciborium  {de  sacro  cibo),  dont  on  cherche  aussi  l'éty- 
mologio  dans  la  forme  en  coupo  renversée  do  la  coupo'le 
qui  surmontait  les  ciboria  byzantins.  Peu  à  peu.  on  fa- 
briqua les  ciboria  avec  des  matières  du  plus  grand  prix. 
Rien  n'égalait  la  magnilirence  du  ciborium  dont  1  em- 
pereur Juslinion  dota  Sainte-Sophie.  L'autel  fut  placé 
sur  des  marches  on  argent  doré,  les  colonnes  du  ciborium 
faites  do  mémo  matière  et  ornées  do  pierres  précieuses; 
au-dessus  do  la  coupole  qu'elles  portaient,  s  élevait  une 
croix  en  or  enrichie  do  pierreries,  posant  75  livres,  et 
portée  par  un  globe  d'or  du  poids  do  118  livres.  Des  lis 
d'or  pesant  lie  livres  pendaient  do  ce  globe.  Sur  la  sur- 
face concave  do  ce  dôme,  on  avait  figuré  l'image  du  ciel, 
ot  du  centre  descendait  une  boUo  {pixis)  renfermant  les 


espèces  eucharistiques.  Des  voiles  suspendus  aux  arcades 
fermaient  les  entre-colonnemcnts.  hes  ciboria  d'argent  et 
dorent  disparu.  Quelques-uns,  en  marbre  ou  en  pierre,  ont 
sui'vécu.  Parmi  les  plus  anciens,  celui  de  Saint-Clément  à 
Rome,  qui  date  du  ix«  siècle  ;  ceux  des  églises  de  Saint- 
Georges-au-Vélabre  et  des  Saints-Nérée-et-Achillée ,  à 
Rome;  de  Saint-Marc  de  Venise;  des  cathédrales  de  Ter- 
racine,  de  Pérouse  et  de  Naples,  qui  datent  du  x'  et  du 
W  siècle;  ceux  de  Sainte-Marie  du  Transtevère  et  de 
Saint-Laurent-hors-les-murs,  à  Rome,  dont  l'un  est  de  1145 
et  l'autre  de  1152;  celui  de  Saint-Pierre  de  Corneto,  qui 
date  de  la  tîn  du  xii<  siècle.  Quelquefois,  derrière  le  reta- 
ble de  l'autel,  s'élevait  un  baldaquin  avant  la  forme  d'un 
ciborium  et  abritant  une  châsse;  un  éaicule  de  ce  genre, 
contenant  la  châsse  de  saint  Marcel,  se  voyait  autrefois 
au  maître-autel  de  Notre-Dame  de  Paris. 

CiBOT  (Pierre-Martial),  jésuite,  missionnaire,  né  à  Li- 
moges en  1727,  mort  à  Pékin  en  1781,  partit^  pour  la  Chine 
en  1758,  et  fut  mathématicien  de  la  cour.  C'est  à  lui  et  au 
Père  Amyot  qu'on  doit  la  plus  grande  partie  des  rensei- 
gnements qu'on  trouve  dans  le  recueil  des  Mémoires  con- 
cernant l'histoire,  les  sciences,  etc.,  des  Chinois  (1776-1791). 

CiBOT  (Frauçois-Barthélemy-Michel-Edouard),  peintre 
français,  né  à  Paris  en  1799,  mort  en  1877.  Il  montra  un 
goût"  égal  pour  tous  les  genres.  Parmi  ses  nombreux  ta- 
bleaux, on  peut  citer  :  les  Deux  mères,  le  Passage  d'un 
torre7}t,  la  Vie  intérieure,  Louis  XV  et  i\/"«  d'Humiêres,  une 
Chaîne  de  forçats  en  i788,  Galilée  inventant  le  pendule, 
Raphaël  et  le  Péruqin,  Frédégonde  et  Prétextât,  Anne  de 
Boieyn  à  la  Tour  àe  Londres,  les  Amours  des  anges,  Diane 
de  Poitiers  posant  pour  Jean  Goujon  ;  une  AnnoJiciation  aux 
bergers,  une  Sainte  Aime  et  la  Vierge  enfant  en  prière,  une 
Assotnption  de  la  Vierge,  une  Sainte  Thérèse,  la  Charité, 
l'Jdylle.  la  Vallée  de  Sceaux,  les  Châtaigniers  d'Aulnay, 
la  Vallée  de  la  Bièvre,  une  Vue  prise  à  Bochefort,  et  le 
Gouffre  pris  à  Morsant.  Cibot  s'est  fait  une  place  distin- 

fuée  parla  pensée,  vigoureuse  ou  tendre,  qui  se  dégage 
e  ses  compositions  historiques. 

CIBOTION  {si-on)  n.  m.  Genre  de  fougères  arbores- 
centes, comprenant  quelques  espèces  qui  croissent  aux 
îles  Sandwich. 

CIBOULARD  [lar')  ou  CIBOULOT  {lo)  n.  m.  Pop.  Tête  ; 
Avoir  une  idée  dans  le  ciboulot. 

CIBOULE  (du  provenç.  cebola;  du  lat.  caepulla]  n.  f.  Nom 
vulgaire  d'une  espèce  du  genre  ail,  employée  dans  les 
préparations  culinaires. 

—  Prov.  Marchand  d'oignons  se  connaît  en  ciboules, 
Chacun  connaît  ce  qui  regarde  sa  profession. 

—  Encycl.  On  pense  que  la  ciboule  {ailiiim  fistulosum)  est 
originaire  de  Sibérie.  C'est  une  plante  vivace,  mais  culti- 
vée comme  bisannuelle.  Les  feuilles  sont  j 
nombreuses,  d'un  vert  glauque,  et  longues 
de  0", 30  environ;  de  leur  milieu  s'élève 
une  tige  de  O'^.so,  renflée  dans  sa  partie 
médiane,  et  se  terminant  par  une  om- 
belle globuleuse  de  fleurs  d'un  blanc  ver- 
dâtre.  Telle  est  la  ciboule  commune.  La 
variété  dite  ciboule  hdlive  diffère  de  la 
précédente  par  ses  bulbes  O'un  blanc  rosé 
et  ses  feuilles  glauques  plus  foncées.  Elle 
est  moins  productive,  mais  plus  tendre  et 
d'un  goût  moins  fort.  Quant  à  la  ciboule 
viimce  ou  ciboule  de  Saint-Jacques,  elle  pa- 
raît être  une  espèce  distincte.  Ses  bulbes 
sont  d'un  brun  rougeâtre  plus  foncé  que 
dans  la  ciboule  commune,  et  ses  feuilles 
sont  vert  bleuâtre. 

La  ciboule  réclame  de  préférence  uno 
terre  légère  et  riche,  un  climat  tempéré. 
On  la  multiplie  par  la  division  des  bulbes. 
On  choisit,  pour  la  propager  de  ses  grai- 
nes, les  semenceaux  parmi  le  plant  de  fé- 
vrier ou  de  mars.  Les  bulbes,  et  surtout  t'iooule. 
les  feuilles  de  la  ciboule,  servent  à  condimenter  certains 
mets  et  à  assaisonner  des  salades.  Pour  avoir  de  la  ci- 
boule pendant  tout  l'hiver,  on  arrache  en  novembre  de  la 
ciboule  commune  semée  en  février  ou  en  mars,  on  la  re- 
plante dans  une  petite  tranchée  de  0",20  à  0'",25  de  profon- 
deur, et  on  la  recouvre  de  litière  sèche  au  temps  des  gelées. 

CIBOULETTE  (^è/' —  dimin.  de  ciboule)  n.f.  Nom  vulgaire 
d'une  espère  du  genre  ail.  li  On  dit  aussi  civette,  et  quel- 
quefois APPiniTS,  à  cause  do  ses  proprié- 
tés apéritives. 

—  Enctcl.  La  ciboulette,  cire  ou  civette, 
est  uno  espèce  d'ail,  Vallium  sckxnopra- 
sum.  Celte  plante  est  vivace,  et  croît 
naturellement  en  France.  Elle  a  de  nom- 
breux bulbes  ovoïdes;  des  feuilles  gazon- 
nantes,  cylindriques,  creuses,  longues 
d'environ  ô'°,20;  une  tige  ou  hampe  nue, 
de  même  hauteur,  terminée  par  une  om- 
belle compacte  de  fleurs  purpurines.  On 
multiplie  cette  plante  en  séparant  les 
bulbes  ou  ca'ïeux,  que  l'on  repi(|ue  eu 
place,  vers  la  fin  de  l'hiver,  à  une  expo- 
sition ombragée.  Elle  n'exige  ensuite  au- 
cun autre  soin.  En  automne,  on  coupe  les 
feuilles  au  niveau  du  sol,  et  Ton  répand 
sur  le  reste  une  légère  couche  de  terreau.  ^' 

CiBOURE,  comm.  des  Basses-Pyrénées,  arrond.  et  à 
15  kilom.  de  Bayonne,  à  l'embouchure  de  la  Nivelle,  dans 
le  golfe  de  Saint-Joan-de-Luz  et  on  face  de  cetie  localité; 
2.174  hab.  Poche  du  thon,  salaison  de  sardines;  fabriques 
de  chocolat,  d'espadrilles,  do  spartes.  Bains  de  mer.  Les 
l>êcheurs  de  Ciboure  sont  appelés  cascarots  ou  cascarotacs, 

CiBRARIO  (Giovanni  Antonio  Luigi),  historien  et  éco- 
nomiste italien,  né  et  mort  à  Turin  (1802-1870).  Il  fut  l'un 
des  conseillers  les  plus  libéraux  de  Charles-Albert,  dont  ses 
travaux  hi5torii|uos  sur  la  maison  de  Savoie  lui  avaient 
valu  les  sympathies.  En  1848,  il  prit  possession  de  Ve- 
nise au  nom  do  Charles- Albert.  Il  s  efforça,  après  la 
défaite  do  Novare,  de  ramener  le  roi  à  Turin.  Ministre 
dos  affaires  étrangères  (i855),  sénateur,  membre  de  l'Aca- 
démie do  Turin,  il  est  l'auteur  d'une  histoire  de  l'^'co- 
nomie  politique  au  moyen  âge  (1839),  qui  a  été  traduite  en 
français  en  1859. 

GiBYRA,  ville  grecque  do  l'ancienne  Asie  Mineure 
(Carie),  non  loin  des  limites  de  la  Pisidie  et  do  la  Phrygio 


CICACOLE 


CICERON 


Fondée  par  les  LydicDs  ot  robàtie  par  los  Pisidions,  ollo 
devint  la  capitale  d'une  oonfôdôration  de  phisiours  villes 
voisines.  Lo  préteur  Murena  s'en  empara  l'an  s;t  av.  J.-C. 
Sic^ge  d'un  évôché,  dans  les  premiers  temps  du  cliris- 
tianisiiK'». 

GiCACOLE,  G6ogr.  Autre  orthogr.  de  Chicacolk.  V.  co 
mut. 

CICADAIRE  {dèr'  —  du  lat.  cicada,  cigale)  adj.  (Jui 
ressemble  à  la  cigale. 

CICADAIRES  idèr'  —  môme  ôtymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Sous-ordre  d'insectes  hémiptères.  V.  uomopteiibs. 

—    Un  CICADAIRE. 

CICADELIX  [dèi)  n.  f.  Nom  général  par  lequel  on  entend 
la  plupart  des  insocles  do  la  famille  descicadellidt's,  comme 
les  ledra.  {Les  cicadollos  sont  do  petits  hémiptéres-homo- 
ptères  sauteurs,  à  l'état  parfait  comme  à  celui  do  larve  ; 
ils  n'ont  pas  d'appareil  stridulatoire,  comme  les  cigales.) 

GICADELLIDÉS  {dèl)  D.  m.  pi.  Famille  d'insectes  hémi- 
ptôres-homoptôres,  comprenant  les  cicadelles  et  autros 
genres  caractérisés  par  leur  tète  saillante,  verticale,  à  front 
large,  à  antennes  courtes  de  trois  articles  dont  lo  dernier 
est  sôtiforme.  iLes  cicadollidés  se  subdivisent  en  deux  tri- 
bus :  jnssit}és,ot  cercopinés.)  —  Un  ciCADiiLLiuE. 

CIGADIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  hémiptères-ho- 
moptôres,  comprenant  les  cigales  et  genres  voisins,  tels 
que  les  cystosomes,  etc.  (Les  cicadidés  sont  répandus  sur- 
tout dans  les  régions  tropicales  ;  les  formes  fossiles 
apparaissent  dans  le  lias  anglais.)  —  Un  cicadidé. 

CICADULE  ou  CICADULA  n.  f.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptôres-liomoptères,  famille  dos  cicadeliidés,  tribu  dos  jas- 
sinés,  comprenant  des  cicadelles  de  petite  taille  habitant 
lo  nord  de  l'Europe.  L'espèce  type  {cicadula 
smaragadida) ,  répandue  dans  toute  la 
France,  a  parfois  été  nuisible  aux  vignes 
{notamment  dans  les  Charentes);  elle  epui- 
.sait  les  fouilles  par  ses  piqûres, 

GiCAGNA,  bourg  d'Italie  (Ligurie  [prov. 
do  Chiavarij),  au  pied  de  l'Apennin  ;  2.700  h. 

GICALATE  [ital.  cicalata;  de  cicala,  ci- 
gale) n.  f.  Nom  que  l'on  donnait  en  Italie, 
pendant  le  xvi"  siècle,  à  un  genre  de  dis- 
cours latin  fort  en  vogue,  sorte  de  déclama- 
tion à  vide,  comparée  à  la  monotone  chan- 
son do  l'insecte  dont   elle   portait   le  nom. 

CICATRICE  {lat.  cicatrix,  icis,  même  sens) 
n.  f.  Marque,  trace  qui  reste  après  la  guérison  d'une  bles- 
sure ou  d'une  plaie  :  Les  cicatrices  récentes  sont  quel- 
quefois le  siège  de  douleurs,  lors  des  changements  atmosphé- 
riques. (Nysten.) 

—  Par  ext.  Dégât,  ravage  sur  un  objet  quelconque  : 
Les  CICATRICES  d'un  habit,  d'un  mur. 

—  Fig.  Kffet  cruel  et  permanent  :  Les  atteintes  de  la 
calomnie  laissent  souvent  des  cicatrices.  {Acad.) 

—  Bot.  Marque  qui  reste  après  la  chute  des  feuilles  ot 
des  autres  parties  articulées  d'un  végétal,  ou  après  la 
guérison  d'une  plaie  ou  d'un  ulcère  sur  la  tige  des  arbres. 

Il  Cicatrice  carpique,  Nom  de  Timpression  que  l'on  voit 
à  la  base  de  certains  fruits,  tels  que  le  gland,  la  noisette, 
la  châtaigne,  etc.,  et  qui  est  différente  du  hile  ou  ombilic. 

—  Encycl.  Quand  le  travail  réparateur  a  été  bien  com- 
plet, il  ne  reste  pas  de  trace  des  lésions,  mais  cela  est 
rare,  surtout  quand  les  lésions  sont  importantes.  La  cica-^ 
trice  se  détache  sur  le  fond  rosé  de  la  peau  humaine  par 
une  coloration  généralement  plus  claire.  Le  tissu  cica- 
triciel définitif  est,  en  effet,  dense,  fibreux  et  blanchâtre. 
La  cicatrice  peut  être  aussi  exubérante  ou  enfoncée,  sui- 
vant les  cas.  Elle  est  exubérante  quand  la  prolifération 
cicatrisante  a  été  trop  considérable;  elle  est  enfoncée 
quand  il  s'est  produit  une  soudure  de  la  peau  avec  les  os. 

Chez  les  animaux  ou  la  régénération  est  complète 
(v.  cicatrisation),  les  blessures  no  laissent  pas  de  cica- 
trice apparente. 

CICATRICE,  ÉE  adj.  Couvert  de  cicatrices.  (Inusité.) 

CICATRICIEL,  ELLE  [si-èV)  adj. Qui  a  rapport  aux  cica- 
trices. Il  Tissu  Cicatriciel,  Tissu  fibreux  permanent  qui  donne 
la  couleur  blanchâtre  aux  cicatrices  do  la  peau  humaine. 
Il  La  cicatrisation   s'appelle    aussi    quelquefois  travail 

CICATRIClIvI,. 

GICATRICULE{dimiu.  de  cicatrice)  n.  f.  Petite  cicatrice. 

—  Bot.  Syn.  do  hii.k  ou  ombilic 

—  Ornith.  Marque  blanche  que  l'on  voit  sur  lo  jaune  do 
l'œuf,  et  qui  correspond  au  germe,  que  celui-ci  oxisto  ou  non. 

CICATRISABLE  adj.  Qui  peut  se  cicatriser. 

CICATRISANT  [znn),  ANTE  adj.  Qui  favoriso  ia  cica- 
trisation :  liemède  cicatrisant.  Propriétés  cicatrisantes. 
Il  On  dit  aussi  cicatrisatik,  ive. 

—  n.  m.  Remède  cicatrisant  :  Iln'y  apajrfe cicatrisants 
proprement  dits.  (Lîttré.) 

—  K.NCYCL.    V.   cicatrice. 

CICATRISATION  {za~si-on)  n.  f.  Phénomôue  grâce  auquel 
se  rétablit,  sous  Tinfluonce  do  la  seule  activité  des  tissus 
lésés,  la  coordination  momentanément  détruite  chez  un 
ôtro  vivant  par  uno  blessure  qui  n'est  pas  mortelle. 

—  Encycl.  On  a  longtemps  cru  à  la  spécificité  cellulaire 
dans  la  cicatrisation;  il  semble  aujourd'hui  â  pou  près 
impossible  d'admettre  que  chaque  tissu  se  cicatrise  pour 
son  propre  compte  ot  ne  peut  donner,  par  prolifération  au 
nivea.u  de  la  lésion,  quo  des  éléments  identiques  à  ceux 
dont  il  est  composé.  La  soudure  a,  d'ailleurs,  quelquefois 
un  caractère  différent  do  celui  du  tissu  à  soufior;  lo 
muscle,  lo  cartilage,  par  exemple,  se  soudent  souvent  jiar 
l'intermédiaire  d'un  tissu  fibreux.  En  outre,  dans  les  cas 
si  curieux  do  régénération  d'un  organo  tout  entier,  il  ap- 
paraît dans  le  membre  régénéré  dos  tissus  qui  n'oxisiaient 
pas  au  niveau  de  la  section  produite  par  lo  traumatisme. 

Dans  certains  cas,  la  coordination  nouvello  dllfère  plus 
ou  moins  de  l'ancienne;  il  reste  une  trace,  une  cicatrice 
de  la  blessure.  Cola  a  lieu,  par  exemple,  chez  l'homme, 
après  I  amputation  d'un  membre.  Mais  il  y  a  certains 
animaux  cfio/,  lesquels  le  membre  coupé  so  reproduit 
tout  entier  avec  les  caractères  qu'il  avait  auparavant  ; 
lo  triton  régénère  sa  patte.  Choz  d  autres,  la  partie  régé- 
nérée difi'ùro  de  l'ancionno  ot  i>résento  drs  caractères 
embryonnaires,  (îomiiio  cela  a  lieu,  par  oxc-mple,  pour  la 
queue  du  lézard.  Cotte  remarqua  a  fait  naître  uno  théorie, 


Cicc.iiji. 


à  peu  près  abandonnée  aujourd'hui,  et  d'après  laquelle  lo 
membre  régénéré  passerait  par  des  stades  embryonnaires 
avant  de  récupérer  la  forme  adulte  définitive.  Chez  un 
crjhJie  adulte,  c  est  uno  patte  do  crabe  adulte  qui  repousse, 
et  non  uno  patto  d'une  dos  formes  larvaires  au  crâne. 

La  faculté  régénératrice  est  très  irrégulièrement  ré- 
partie cht'z  les  animaux;  le  plus  souvent,  elle  est  plus 
développée  chez  les  êtres  inférieurs,  mais  pus  toujours. 
Kilo  est  faible  chez  les  mammifères,  plus  faible  encore 
chez  les  oiseaux  ot  les  reptiles,  très  faiblo  chez  les  pois- 
sons, très  développée,  au  contraire,  chez  les  amphinios, 
et  beaucoup  plus  chez  les  urodèles  que  chez  les  anoures; 
ces  derniers  n'étant  guère  plus  favorisés  sous  ce  rapport 
que  les  mammifères.  Cette  taculté  génératrice  est  presque 
absolue  chez  l'hydre  :  un  tronçon  quelconque  do  l'animal 
peut  reproduire  l'animal  entier.  On  appelle  «  période  do 
cicatrisation  i>  le  temps  qui  s'écoule  jusqu'à  la  réalisation 
do  la  coordination  nouvelle. 

CICATRISER  (rad.  cicatrice)  v.  a.  Fermer,  dessécher, 
en  parlant  d'une  plaie  :  Cicatriser  une  àlessvre. 

—  Couvrir  de  cicatrices,  faire  des  cicatrices  sur  :  La 
petite  vérole  cicatrise  le  visage. 

—  Fig.  Guérir,  adoucir,  calmer  :  Le  temps  cicatrise 
les  douleurs. 

~  V.  n.  Se  fermer,  se  dessécher,  en  parlant  d'une  plaie  : 
filessure  qui  est  longue  à  cicatriser. 

Cicatrisé,  ée  part.  pass.  du  v.  Cicatriser,  ii  Gbjphis  cica- 
trisé. Bot.  Espèce  de  lichen  dont  les  apothécies  offrent  des 
impressions  semblables  â  des  cicatrices. 

Se  cicatriser,  v.  pr.  Se  dessécher,  se  fermer,  en  parlant 
d'une  plaie,  et  ù^..  Se  guérir,  so  calmer,  s'apaiser  :  Les 
plaies  de  l'âme  se  cicatrisent  par 
le  temps  mieux  que  par  le  raisonne- 
ment. 

CICCA  {sik)  n.  m.  Bot.  Section  du 
genre  phyllanthe. 

CICCABA  n.  m.  Sous-genre  d'oi- 
seaux rapaces  du  genre  chouette 
(symium),  renfermant  quatre  espè- 
ces américaines,  dont  une  [ciccaba 
nigrolineatum)  est  propre  au  sud  du 
Mexique. 

GICGIANO,  ville  d'Italie  (Campa- 
nie  [prov.  de  Caserte]);  4.380  hab. 
Ancien  fief  de  l'ordre  de  Malte. 

GiCCIONE  (Andréa),  sculpteur 
et  architecte  italien,  né  â  Naples, 
mort  vers  le  milieu  du  xv«  siècle. 
Doué  d'un  génie  puissant  et  hardi,  il  a  exécuté  des  tra- 
vaux de  sculpture  et  d'architecture  qui  le  placent  au  pre- 
mier rang  des  artistes  de  son  temps.  Comme  sculpteur,  il 
a  laissé  le  tombeau  du  roi  Ladislas  (1415).  haut  de  16  mè- 
tres et  orné  de  statues  colossales,  qu'il  éleva,  ainsi  que  le 
tombeau  de  Caracciolo,  dans  l'église  San-Giovanni,  à  Car- 
bonara.  Comme  architecte,  il  est  l'auteur  du  cloître  de 
Santo-Severino,  de  l'église  et  du  monastère  de  Monte- 
Oliveto,  du  palais  du  prince  de  La  Riccia  ;  etc. 

GiCÉ  (Champion  de),  prélat  français.  V.  Champion. 

CICENDIE  isin-di)  n.  f.  Genre  de  gentianacéos,  tribu  des 
cliironiées,  comprenant  une  dizaine  d'espèces  qui  croissent 
dans  l'Europe  centrale  et  méridionale  ;  La  cicendik  fili' 
forme  est  cultivée  dans  les  jardins.  (C.  Lemaire.) 

CICER  [sèr'  —  mot  lat.)  n.  m.  Nom  scientifique  du  genre 
chicho  ou  pois  chiche,  de  la  famille  des  légumineuses. 
V.  CHICHE.  Il  On  dit  aussi  cicërolk. 

Cicereia  (lex),  loi  du  milieu  du  vi»  au  milieu  du 
VII"  siècle  de  Rome,  et  qui  obligeait  le  créancier,  recevant 
l'engagement  de  sponsores  ou  de  fidepromissores,  à  décla- 
rer tout  haut,  en  leur  présence,  le  montant  do  la  créance 
ot  le  nombre  des  cautions.  Si  le  créancier  n'avait  pas  fait 
dans  les  trente  jours  la  prœdictio  exigée  par  cotte  loi,  on 
pouvait  intenter  contre  lui  uno  action  préjudicielle  pour 
faire  vérifier  an  prxdictum  sit,  et  la  solution  négative  de  co 
point  entraînait  la  libération  des  adpromissores.  La  juris- 
prudence a  étendu  l'application  de  cotte  loi  aux  fidejus- 
sorcs. 

CICERÊLLE  (sc-rèn  n.  f.  Nom  vulgaire  d'un  poisson,  qui 
est  l'équille  de  la  Méditerranée  {lussi  de  Nice)  ot  l'ammo- 
dyto  do  l'Océan  [ammodijtes  cicerellus), 

CiCERI (Pierre-Luc-Charles),  peintre  ddcoratour  fran- 
çais, né  â  Saint-Cloud  on  1782,  mort  à  Saint-Chéron  (Seine- 
ot-Oise)  en  1868,  reçut  les  leçons  de  Bollangé  et,  dès  ses 
débuts  aux  Salons,  se  fit  remarquer  par  sou  entente  du 
clair-obscur.  Lo  caractère  fantastique  (ju'il  savait  donner 
aux  ruines,  aux  paysages  nocturnes,  le  fit  désigner  pour 
poindre  les  décors  do  l'Opéra.  C'est  dans  cet  ordre  do  tra- 
vaux que  Ciceri  s'est  acquis  uno  réputation  méritée. 
Citons,  parmi  ses  meilleurs  décors,  ceux  do  la  Muette  de 
Portici,  do  Guillaume.  Tell,  do  Robert  le  Diable,  do  la 
Vestale,  dos  Petites  Danaïdes,  do  Moise,  d'Armidc,  etc. 

CICÉRO  n.  m.  Autref.,  Caractère  d'imprimerie  ayant 
onze  points  typographiques  de  force  do  corps,  et  qui  était 
compris  entre  les  caractères  dits  saint-augustin  et  philo- 
sophie. Co  caractère  fut  employé  pour  imprimer  la  rro- 
mièro  édition  de  Cicôroa  (1458)  :  d'où  son  nom.—  Auj., 
Caractère  d'imprimerie  ayant  douze  points  de  force  do 
corps  (environ  0",0045}  et  qui  sort  comme  unité  de  mesure 
typographique.  [On  dit  aussi  un  dou/k.] 

CICÉROLE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  cicer. 

GIGÉRON  (du  nom  du  célèbre  orateur  romain)  n.  m.  Ora- 
teur éloquent;  orateur  on  général  :  Les  cicékons  de  la 
chambre,  du  barreau,  de  l'atelier. 

CiGÉRON  (Marcus  TuUius),  homme  politique,  orateur 
et  écrivain  latin,  né  à  Arpinum  on  lOfl  av.  J.-C,  mort  î\ 
Formies  en  ly,  naquit  d'une  famille  d'ordre  équestre,  mais 
obscure.  Après  do  brillantes  études  faites  sous  la  di- 
rection du  grand  orateur  Crassus  et  du  jurisconsullo 
M.  Scfcvola,  il  prit  part  ù  la  guerre  sociale,  ot,  sous  Sylla, 
à  uno  campagne  contre  les  Marses.  Puis,  ù  Komo,  il  sui- 
vit his  leçons  du  rhéteur  Molen  et  do  l'académicien  Plii- 
lon.  A  vingt-six  ans,  il  débuta  dans  tes  aiVaires  criminelles 
par  la  défense  pôrilleuso  do  Roscius  Ainérinus  (80),  ac- 
cusé do  parricitlo  par  Chrysoponus,  favori  do  Sylla.  Le 
Hiiccès  fut  éclatant  ;  mais,  au  bout  d'un  un,  afin  do"  so  faire 
oublier  du  terrtblo  diclatour,  Cioérun  ijuiilu  Uume  pour 


Athènes.  Il  s'y  donna  six  mois  à  la  philosophie  avec  Atti- 
cus.  Sylla  mort,  il  passa  en  Asie  ot  â  Rhodes,  oii  il  écouta 
Posidonius  ot  retrouva  Molon.  Là,  son  éloquence  lui  va- 
lut l'admiration  des  Grecs  les  plus  délicats  (79-77).  Re- 
venu à  Komo,  il  plaida  pour  lo  comédien  Roscius,  et  à 
trente  ans  aborda  la  carrière  des  honneurs.  La  questure 
lui  ouvrit  lo  sénat  (75).  U  remplit  sa  charge  on  Sicile  pen- 
dant uno  disette  qui  cumpromottait  l'approvisionnement 
de  Rome,  et  s'acquitta  do  .sji  tâche  avec  habileté,  tout  en 
méritant  l'affection  des  Siciliens.  Aussi  ce  malheureux 
peuple,  accablé  par  Verres,  so  tourna-t-il  vers  lui  pour 
demanderjustice(70).  [V  Vkrrines.]  Lesseptdiscours  qu'il 
composa  peignent  avec  une  vigueur  saisissante  les  crimes 
du  proconsul,  et  sont  peut- 
être  le  chef-d'œuvre  de  l'élo- 
quence judiciaire.  Les  deux 
premiers  furent  seuls  pronon- 
cés; car  Verres,  épouvanté, 
n'attendit  pas  le  jugement 
pour  s'exiler.  Edile  en  72,  Ci- 
céron  se  rendit  populaire; 
mais  il  recherchait  aussi 
l'amitié  des  grands  en  se  tour- 
nant vers  Pompée,  et,  do- 
venu  préteur  (66),  il  contribuait 
à  faire  donner  au  chef  du  parti 
sénatorial  la  conduite  de  la 
guerre  contre  Mithridate. 
D'abord  lié  avec  Catilina,  il 
brigua  bientôt  contre  lui  le 
consulat.  La  crainte  du  con- 
spirateur le  lui  fit  accorder 
par  acclamation  (63).  Alors, 
commence  la  période  la  plus 
indiscutée  de  sa  vie.  Puisant  Cicéron. 

dans  son  patriotisme  et  dans 

la  confiance  du  peuple  romain  une  décision  dont  il  n'était 
pas  coutumier,  il  dénonce  les  menées  de  Catilina  (v.  Ca- 
tilinaires),  le  contraint  de  quitter  Rome,  et  met  à.  mort 
ses  complices  sans  en  déférer  au  peuple.  On  le  pro- 
clama Père  de  la  patrie;  mais  son  excessive  vanité, 
ses  railleries  à  l'adresse  de  ses  adversaires  et  mémo  do 
ses  amis  commencèrent  à  le  discréditer.  Pompée,  César 
et  Crassus,  lo  redoutant,  le  minèrent  sourdement,  et  il 
trouva  dans  le  tribun  Clodius  un  ennemi  acharné.  Clodius 
fit  passer  une  loi  contre  ceux  qui  auraient  fait  périr  des 
citoyens  sans  l'assentiment  du  peuple.  Cicéron,  quo  le 
peuple  eût  sans  doute  absous,  fut  assez  faible  pour  s'exiler  ; 
ses  biens  furent  confisqués,  sa  maison  rasée,  et,  réfugié  à 
Thessalonique,  il  remplit  le  monde  de  ses  lamentations{58). 
Cependant,  le  sénat  se  ressaisit.  Il  exigea  le  rappel  du 
banni.  Au  milieu  de  scènes  violentes,  le  décret  passa  de- 
vant le  peuple,  et,  après  dix  mois  d'exil,  Cicéron  rentrait 
à  Rome  en  triomphe.  Ses  maisons  furent  rebâties  aux  frais 
de  rEtat.(57).  Rendu  prudent,  Cicéron,  parmi  les  troubles 
qu'excitait  la  rivalité  de  Clodius  et  de  Milon,  s'attacha  étroi- 
tement à  Pompée  et,  durant  quelques  années,  so  consacra 
à  des  travaux  littéraires  d'où  sortirent  la  plupart  do  ses 
écrits  sur  l'art  oratoire,  sans  qu'il  cessât  entièrement  de 
plaider.  A  cinquante-quatre  ans,  il  fut  reçu  dans  le  collège 
des  augures  (53).  Milon,  en  tuant  Clodius,  lo  débarrassa  do 
son  pire  ennemi,  et  Cicéron  défondit  le  meurtrier;  mais 
la  présence  des  soldats  et  lo  tumulte  de  la  foulo  lo  trou- 
blèrent, et  Milon  fut  condamné.  Nommé  gouverneur  de 
Cilicie,  Cicéron  administra  bien  sa  province,  ot  uno  petite 
expédition  contre  les  Parthes  lui  valut  le  titre  do  imperator 
(51-50).  A  sou  retour,  la  rupture  entre  césar  ot  Pompée 
avait  livré  Rome  à  la  guerre  civile.  On  lui  a  durement 
reproché  l'indécision  qu'il  montra  alors.  Mais,  si  ses 
principes  politiques  l'inclinaient  vers  le  parti  de  Pompée, 
celui-ci,  aussi  ambitieux  que  César,  ne  lui  inspirait  pas 
confiance,  et  il  était  trop  perspicace  pour  ne  point  voir 
l'incontestable  supériorité  du  vainqueur  des  Gaules.  Il 
passa  cependant  en  Epiro,puis  revint, après  Pharsale  (-18), 
errer  en  Italie.  César,  vainqueur,  lui  fît  des  avances  qu'il 
no  repoussa  pas,  mais  il  so  réfugia  dans  l'étude.  C'est 
alors  qu'il  répudia  Térentia  pour  épouser  uno  jeune  fille 
fort  riche,  et  ou'il  composa  Vt^logede  C'aton,  aumiel  César 
répondit  par  1 /tn/i-Cn(on.  Lo  pardon  accordé  à  Slarcollus 
décida  son  ralliement,  marque  par  la  harangue  Pro  Mar- 
cello. La  perte  do  sa  fillo  TuUia,  ù  loccasion  do  laquelle 
il  écrivit  le  Traité  de  la  consolation,  le  désespéra;  mais 
la  mort  du  dictateur  (-11)  le  rejeta  dans  la  mêlée,  et  on  le 
vit  applaudir  au  meurtre  do  celui  qu'il  venait  d'exalter. 
Quand  Antoine  so  posa  en  successeur  de  César,  il  écrivit 
contre  lui  ses  immortelles  Philippiques,  et  éleva  en  face 
do  lui  lo  jeune  Octave,  qu'il  no  craignait  pas  encore. 
Mais,  quand  Antoine,  Octave  et  Lépido  eurent  formé  le 
triumvirat,  la  télo  de  Cicéron  fut  le  gage  qu'Antoine  exi- 
gea d'Octave.  Repoussé  par  les  vents,  Cicéron  no  put 
quitter  l'Italie,  ot  se  retira  dans  sa  villa  de  Formies.  C  est 
là  que  les  soldats  des  triumvirs  le  surprirent  et  qu'il 
mourut  avec  la  plus  admirable  fermeté.  Sa  tète  fut,  par 
l'ordre  d'Antoine,  exposée  sur  la  tribune  aux  harangues. 

La  fécondité  littéraire  do  Cicéron  égale  son  activité 
politique.  Par  son  éloquence  abondante  et  brillante,  il 
donnait  les  modèles  d'un  art  dont  ses  écrits  enseignaient 
les  principes;  par  ses  ouvrages  philosophiques,  il  créait 
uno  langue  nouvelle  à  Rome  et  enrichissait  ses  conci- 
toyens d'une  foule  d'idées  empruntées  aux  Grecs,  mais 
neuves  pour  eux.  U  écrivit  aussi  en  vers,  ni:iis  ces  vers  no 
valent  pas  sa  prose.  Enfin,  sa  correspondance  est  un  monu- 
ment unique  :  c'est  à  la  fuis  le  journal  de  sa  vie  et  do  son 
temps,  et  le  miroir  d'une  âme  ondoyante,  mais  généreuse 
ûl  passiuiinéo,  trop  faible  dans  l'adVorsilé,  mais  sensible, 
ouverte  â  toutes  los  nobles  ^)ensées,  profondément  éprise 
do  beauté,  de  justice  et  de  liberté.  En  politique,  son  idéal 
est  lu  vieille  constitution  romaine,  mêlée  d'aristocratie 
et  de  gouvernement  populaire.  Il  est  conservateur  libéral. 
En  pliilosopliio,  il  ostéclecti({uo  ot  so  ratiacho  surtout  au 
prububilisme  do  l'Académie.  Il  admet  l'existence  d'un 
hitui  uni(|Uo  et  personnel,  ot  croit  â  l'immortalilé  do 
l'âme  :  mais  il  s'appli4|Uo  surtout  â  donner  uu.x  Romains 
des  règles  morales  foitdées  sur  des  principes. 

—  ŒuvHiis  i)K  CiciïiiON.  I.  Traités  do  rliétoriquo  :  I>o 
inventionc  :  l'e  oratore  ;  iirutus  s'wo  I>e  claris  oraturibus  ; 
Orator,  ad  M.  itnttum  ;  Partitioncs  orHlori.v  ;  Topica  ad  C 
Tfcbatium  ;  IM  opt.  qcncre  oratorum.  11.  Traités  do  poliii 
que  ot  de  philosophie  :  Do  Hvputdica  ;  Dv  U'gihus  (a  liv,, 
ilont  3  perdus);  /'rtr(ï</oj"a;  Conso/u/to  (perdu);  Horicnstus 
(()Uobiiios  fragments);  Do  finibus  bonorum  vt  malorum  ; 
Acadi'tniqm's  ;  TuscuUtn.v  disputatiuncs  ;  Tiniét'  i^lVaynionls)  ; 


CICÉRON    —   CID 

De  natura  deorum  ;  Cato  major  (sur  la  vieillessel;  De  divi- 
natione  :  De  fato;  Lxlhis  (sur  l'amitié);  De  gloria  ;  De 
officiis;  De  virtutibus  (perdu).  III.  Discours  :  1«  Harangues 
et  plaidoj-ers  politiciues  :  Pro  Boscio;  Verrines  (7  dis- 
cours); Pro  lege  Mamlia  sîyù  De  imperio  Cn.Pompei; 
De  lege  agraria;  Catitinaires  (4  discours);  Pro  Murena; 
Post  reditum  (4  discours);  Pro  Sestio;  Pro  Cxlio;  De 
pnxvinciis  consularibus  ;  In  Pisonem;  Pro  Rabirio  postumo  ; 
ProMxlone;  Pro  Marcello;  Pro  Ligario;  Pro  Dejotaro; 
/*Ai7ippioues  (14  discours);  2»  Plaidoyers:  Pro  Quinctio; 
Pi'o  Q.  Jioscio;  Pro  Marco  Tullio;  Pro  Marco  Fonteio 
(fragments);  Pro  Csecina;  Pro  A.  Clerentio  habito;  Pro 
Rabirio;  Pro  Corti.  Sulla;  Pro  Archia  poeta;  Pro  Lucio 
Valerio;  Flacco;  Interrogatio  in  F.  Vatinium  testem;  Pro 
L.  Comelio  Balbo  ;  Pro  Cti.  Plancio;  fragments  d'autres 
discours.  IV.  Lettres  ;  Ad  familiares  (16  liv.)  ;  Ad  Atticum 
(16  liv.)  ;  Ad  Quintum  fratrem  (3  liv.)  ;  Ad  Marcum  Brutum 
(2  liv.)  [l'authenticité  d'une  partie  de  ces  dernières  est 
douteuse].  V.  Poésies  :  Sur  son  consulat,  fragments  divers. 
Les  manuscrits  de  Cicéron  sont  très  nombreux.  Voir 
C.  Halm,  sur  les  Manuscrits  de  Cicéron  (1S50);  Châtelain, 
Paléogr.  des  cîass.  latins.  Editions  complètes  :  princeps 
(Milan,  1498);  Orelli  (1S45-1862);  Baiter  et  Kayser  (1S61- 
1869  ;  avec  tradaction  de  J.-Y.LeClerc,  1821-1825}  ;C.-F.-W. 
Mùller(1879  et  suiv.)  ;  Middleion,  Histoire  de  la  vie  de  Ci- 
céron ;  G.  Boissier,  Cicéron  et  ses  amis  (Paris,  1865)  ;  Pel- 
lisson,  Cicéron  (Paris,  1890). 

—  Iconogr.  Un  buste  authentique  de  Cicéron  figurait 
autrefois  dans  la  collection  Mattei,  à  Rome.  "Winokel- 
mann  y  voyait  un  ouvrage  des  derniers  temps  de  la  ré- 
publique romaine  ;  le  nom  de  l'orateur  est  écrit  au  bas 
du  buste.  Un  autre  buste,  d'une  belle  expression  et  d'une 
conservation  parfaite,  se  voit  au  musée  des  Oftices,  à 
Florence.  Le  musée  du  Vatican  possède  aussi  trois  bustes 
antiques,  dont  l'un,  provenant  des  fouilles  faites  à  Tivoli, 
représente  Cicéron  plus  vieux  qu'il  ne  paraît  dans  ses 
autres  portraits.  Quant  aux  deux  statues  qui  sont  dans  la 
galerie  royale  de  Naples,  et  dont  l'une  fait  un  geste  ora- 
toire, il  n'est  pas  certain  qu'elles  représentent  Cicéron. 

Cicéron  (Quintus  Tullius),  frère  de  l'orateur,  beau- 
frère  d'Atticus.  Lieutenant  de  César  en  Gaule,  il  i'accom- 
ftagna  dans  son  expédition  de  Bretagne,  gouverna  l'Asie, 
utta  contre  Clodîus  pour  le  rappel  de  son  frère,  prit 
parti  pour  Pompée,  mais  se  rallia  à  César  après  Phar- 
sale,  et  fut  compris  dans  les  proscriptions  de  l'an  43.  Il 
reste  de  lui  quelques  vers  et  un  ouvrage  des  plus  instruc- 
tifs sur  les  mœurs  politiques  des  Romains,  le  De  peti- 
tione  consulatus,  imprimé  à  la  suite  des  œuvres  de  son  frère. 

Cicéron  iMarcus),  fils  do  grand  orateur  et  de  Térentia, 
reçut  l'éducation  la  plus  soignée,  mais  il  était  d'un  naturel 
violent,  grossier  et  fort  porté  à  l'ivrognerie.  D'ailleurs  très 
brave,  il  se  distingua  à  Pharsale  et  à  Pbilippes,  et  lutta 
jusqu'au  bout  aux  côtés  de  Sextus  Pompée.  Plus  tard,  il 
fut  choisi  par  Auguste  pour  collègue  dans  le  consulat, 
ei  devint  gouverneur  de  Syrie. 

CICERONE  {sé-ron,  ou,  à  l'italienne,  tcki-tché-rô-né  — 
mot  ita!.,  tiré  du  nom  de  Cicéron)  n.  m.  Guide  italien  qui 
montre  au.x  étrangers  les  curiosités  de  son  pays;  guide 
dans  un  pays  quelconque.  (Se  dit  à  cause  de  la  faconde 
habiiaelle  ae  ces  guides,  par  allusion  à  l'éloquence  abon- 
dante de  Cicéron.) 

—  Rkm.  L'Académie  fait  ce  mot  invariable  au  pluriel, 
ce  qui  est  illogique.  (I!  faudrait  dire  soit  des  ciceboni,  si 
l'on  considère  le  mot  comme  italien,  soit  des  cicérones, 
si  OD  le  francise.) 

Cicérone  (i-k)  ou  Introduction  à  la  jouissance  des 
avères  d'art  en  Italie,  par  Jacob  Burckhardt  (1855),  traduit 
en  français  par  A.Gérard  (1885-1892). —  C'est  un  répertoire 
historique,  lopographiquo  et  critique,  des  monuments  de 
l'art  en  Italie  :  la  première  partie  est  consacrée  à  l'anti- 
quité, la  seconde  aux  temps  modernes,  jusqu'à  la  fin  du 
xviii'  siècle.  Cet  ouvrage,  devenu  classique,  est  remar- 
quable par  l'intelligence  du  développement  des  arts,  le 
sens  esthétique,  et  Te  charme  même  de  l'exposition. 

CZCÉRONIANISBCE  fnissm'  —  du  lat.  ciceronianiis,  cicé- 
ronien,  n.  m.  Style  de  Cicéron  ;  façon  de  parler  propre  à 
Cicéron.  d  Philosophie  cicéronienne. 

CICÉRONIEN,  ENNE  {ni-in,  ènl  adj.  Qui  est  dans  le 
genre  de  Cicéron  ;  qui  est  digne  de  Cicéron  :  Eloquence 
cicÉEONiBNNK.  Période  cicbboniesne.  ii  Philosophie  cicéro- 
nienne, Ensemble  des  doctrines  do  Cicéron. 

—  Qui  appartient  aux  ciceroui;  qui  est  dans  le  genre 
habituel  à  ces  guides  :  La  tyrannie  cicéronienne. 

—  n.  m.  Admirateur  ou  imitateur  du  style  do  Cicéron. 
Cicéronien  (le)  ou  De  la  meilleure  manière  de  bien 

dire,  dialogue  satirique  d'Erasme,  en  latin  (1528).  —  C'est 
une  vive  satire  contre  les  latinistes  fanatiques,  qui  n'ad- 
mettaient que  la  langue  de  Cicéron  et  considéraient 
comme  des  barbares  ceux  qui  employaient  des  expres- 
sions dont  il  n'y  avait  pas  d'exemple  dans  le  grand  ora- 
teur. Ce  petit  pamphlet  est  un  dialogue  plein  d'esprit  et 
de  bonne  humour;  il  souleva  de  vives  colères  en  Italie  et 
CD  France.  ScaJiger  et  Etienne  Dolet  traitèrent  avec  le 
plus  grand  mépris  le  téméraire  iconoclaste,  dont  la  thèse 
fut  reprise  ensuite  par  Muret,  qui  porta  le  dernier  coup 
aux  cicéroniens. 

CICÉRONISER  {zé)  V.  n.  Imiter  le  style  de  Cicéron. 
CXCÉRONNERIE  'ri)  n.  f.  Fam.  Afi'cctation  du  style  ora- 
loir'f  '!'■  '-.■:--r<jit.  ;  Inusité.) 

CiCEHUACGHIO  OU  CiCEROVACCHIO  (Angelo  Bru- 
!«BTTi,  ditj.  patriote  italien,  néâ  Rome  vers  1800,  et  célèbre 
par  le  rfAe  qu'il  a  joué  dans  la  révolution  romaine  de  1848. 
.Simple  cabareiier,  il  avait  conquis  une  grande  popularité 
par  »oD  élo'jiif-nce  et  son  courage,  d'où  son  snroom  do 
Ciceruacchio  i  Cicéron  le  Urave).  A  l'avènement  do 
Pie  IX  en  1846,  ce  fut  lui  qui  dirigea  les  manifestations 
de  la  sympathie  publique  pour  les  réformes  libérales  du 
nouveau  pape,  ot  il  reçut,  à  cotte  occasion,  des  marques 
do  reconnaisK^incc  do  la  noblcsHO  et  du  haut  clergé  do 
Rome.  Maift.  'léçu  m  mécontent  à  la  suite  de  l'allocntion  df 
Pur  I>:  in-r^  Im  'ori- i-  toirf  'lu  r.i  avril  ISÏK,  il  se  rallia  au 
pt""'  i:ome  par  les  Fran'.-ai-s, 

Cl'  juolques  amis  lidèlcs, 

*"!'•  .       ;  .  i  la  plage  de  la  Mc- 

ftola.  ou  la,  p<;'..;<;  h;i:i  le  dut  i>i;  iJibpcrfior.  Depuis  lors,  on 
u'entcndii  plu^  jarixain  parler  do  lui. 

CiCCSTER,  Ville  d'Angleterre.  V.  Cirenckbteb. 

ClCHE  Q.  m.  Bot.  Syn.  de  ciiicue. 


Cicindèle  (gr.  nat.). 


CiCHE,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle  de 
Neusandec]);  2.2S5  hab. 

CICHLE  [sikl")  ou  CICHLA  {si-kla  —  du  gr.  cikhlé,  grive) 
n.  m.  Genre  d'oiseaux.   Syn.  de  donacobius,  et  campylo- 

RHYNCHUS. 

CiCHOCKI  (Gaspard),  ecclésiastique  polonais,  né  à 
Tarnow  vers  1560,  mort  vers  1630,  est  l'auteur  d'un  ou- 
vrage dans  lequel  il  attaque  Jacques  VI  d'Angleterre  et 
qui  eut  un  retentissement  européen  ;  il  est  intitulé  :  Allo- 
guiontm  Osiecensium  sive  Variorum  familiorum  sermonwn 
libiH  F  (1615). 

CICHORACÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Syn.  de  chicobacées. 

CICHORÉE  [ko]  n,  f.  Bot.  Forme  anc.  du  mot  chicorée. 

CICHORIUM  {ko-ri-om'}  n.  m.  Nom  scientifique  du  genre 
chicorée. 

GiCHYROS.  Myth.  gr.  Fils  d'un  roi  de  Chaonie  ;  héros 
éponyme  de  la  ville  de  Cichyros,  appelée  aussi  Ephyra. 
en  Epire.  (Suivant  la  légende.  Cichyros  tua  à  la  chasse 
Pantnippe  qu'il  aimait,  et  qu'il  avait  prise  pour  une  pan- 
thère; de  désespoir,  il  se  précipita  du  haut  d'un  rocher.) 

CICINDÈLE  ou  CIGINDELA  {si n-dé  —iat.  cicindeta,  nom 
d'insecte)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères,  tribu  des  cî- 
cindélinés,  renfermant  plus  de  cinq  cents  espèces  répan- 
dues sur  tout  le  globe  et 
dont  les  plus  grandes , 
comme  les  plus  riche- 
ment colorées,  sont  pro- 
pres aux  régions  tropi- 
cales de  l'Asie. 

—  Enctcl.  Ordinaire- 
ment bariolées,  marquées 
do  taches  veloutées  sur 
un  fond  plus  clair,  les  ci- 
cindèles  varient  de  nuance 
et  de  dessin  souvent  dans 
la  même  espèce.  Très  carnassières,  elles  volent  rapide- 
ment et  ordinairement  par  troupes  dans  les  lieux  décou- 
verts, de  préférence  au  plein  soleil.  Leurs  larves  habi- 
tent des  puits  creusés  dans  les  terrains  argileux,  recou- 
verts par  les  sables  ;  une  disposition  spéciale  de  leurs 
anneaux  leur  permet  de  se  hisser  rapidement  à  l'orifice  de 
leur  terrier,  d  où  elles  se  laissent  retomber  au  fond  à  la 
moindre  alerte.  Deux  espèces  sont  communes  en  France  : 
la  cicindèle  champêtre  {cicindelacampestris),\eTte,ma.r({uée 
de  jaune  pâle,  et  la  cicindeta  flexuosa,  qui  habite  les  côtes. 

CICINDÉLIDÉS  (si/i)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  coléo- 
ptères carnivores,  caractérisée  par  les  antennes  insérées 
en  dedans  des  mandibules,  au-dessus  de  leur  base.  —  Un 

CICINDÉLIDÉ. 

—  Encycl.  La  famille  des  cicindélidés  est  di\nsée  en  six 
tribus  :  manticorinês,  oxychiîmés,  mégacéphalinés,  cicin- 
délinés,  collyrinés,  ctènostominés.  Suivant  ces  divisions 
naturelles,  les  mœurs  des  cicindélidés  sont  très  variées; 
leur  seule  habitude  commune  est  dans  leur  régime  carnas- 
sier. Répandus  sur  tout  le  globe,  principalement  dans  les 
régions  chaudes  (seuls  les  ctcindélinés  et  mégacéphalinés 
ayant  des  représentants  en  Europe),  les  cicindélidés  comp- 
tent beaucoup  plus  de  mille  espèces. 

dCINDÉLINÉS  {sin)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptè- 
res, dont  le  genre  cicindèle  est  le  type,  et  caractérisée 
par  les  palpes  maxillaires  ayant  leur  troisième  article  plus 
court  que  le  quatrième,  par  les  tarses,  dont  le  quatrième 
article  est  entier,  et  par  les  mâchoires  munies  d  un  onglet 
articule.  Genres  :  oxygonia,  peridexia,  caledonica,  dis- 
(ipsidera,  ophi'yodera,  bostrichophorus,  dromochorus,  eucal- 
lia,  dromica,  myrmecoplera,  cosmema,  apteroessa.  jansenia, 
cicindela,  physodeutera,  megalomma,  heptadonta,  chilony- 
cha,  cratohxrea,  euryoïia,  iresia,  thopeutica.  —  Un  ciciN- 

DÉLINÉ. 

CICINNIS  n.  f.  Antiq.  gr.  Y.  sicinnis. 

CICINNURE  ou  GICÏNNURUS  [sin',  russ)  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dentirostres,  famille  des  paradiséidés, 
caractérisé  par  les  plumes  du  front  avançant  en  brosse 
dirigée  en  avant  sur  le  bec,  celles  des  flancs  élargies  en 
éventail  coupé  carré- 
ment, et  deux  pennes 
de  la  queue  en  longs 
crins  terminés  chacun 
par  des  barbes  dispo- 
sées en  faucille. 

—  Encycl.  L'espèce 
type  du  genre,  cicin- 
nurus  regius,  le  manu- 
code  des  vieux  auteurs, 
de   la   grosseur   d'une 

f  rive,  est  le  petit  para-  »         \."  V   '^ 

isier  le  plus  commun  ri^în»,,-»    * 

dans  tout  le  nord  delà 

Nouvelle -Guinée  et  des  îles  voisines;  le  mâle  est  d'un 
rouge  ardent  et  soyeux,  avec  le  ventre  blanc,  les  éven- 
tails frangés  de  vert,  les  faucilles  caudales  vert  doré.  La 
femelle  est  rousse  et  grise. 

GiCIS.  frère  du  poète  Alcée,  né  à  Mitylène  dans  l'île  de 
Lesbos.  11  était  l'un  dos  chefs  du  parti  aristocratique.  A 
la  tète  d'un  complot  avec  son  frère  Antlménide,  il  tua  le 
tyran  Mélanchros.On  ne  sait  s'il  fut  exilé  comme  ses  deux 
frères  (fin  du  vu"  s.  avant  notre  ère). 

CICISBÉATURE  {si-sisa)  n.  f.  Droit  do  se  donner  un  ci- 
cisbée  ou  sigisbéo  :  Tantôt  la  cicishéatdre  ne  devait 
commencer  qu'un  an  après  le  mariage,  tantôt  après  les 
premières  couches;  jusque-là,  une  jeune  épouse  s'appelait 
novice.  (Saury.) 

CICISBÉE  n.  m.  Ethol.  "V.  sioisbkb. 

CiCOGNA  (Pascal),  doge  do  Venise,  mort  en  1595.  La 
noblesse  do  sa  familleetaitpeuancienno.il  fut  élu  en  1593, 
après  cinquante-deux  tours  de  scrutin  et  à  cause  do  sa 
réputation  do  sainteté.  Ce  qui  ne  l'empôcha  pas  do  recon- 
naître Henri  IV  en  haine  de  l'Espagne  et  de  lui  faire 
prAler  do  l'argent  j.;ir  la  Uèpubliquo.  ({ui  ordonna  à  son 
ambassadeur  de  jeter  au  feu  les  titres  do  la  créance. 

CiCOGNARA  (le  comto  Léopold),  hommo  politique  ot 
écrivain  italien,  né  à  Ferrare  en  n07.  mort  en  1831.  Pen- 
dant la  période  do  l'occupation  française,  lo  comto  Cico- 
gnara  fut  su':cessjvomcnt  ministre  plénipotentiaire  de  la 
république  Cisalpine  à  Turin  (1799),  député  au  congrès  do 
Lyon,  après  une  courte  détention,  membre  du  conseil  lé- 
I    gi«latif  italion,  conseiller  d'Etat,  président  do  l'Académio 


^ 


J5^r 


des  beaux-arts  de  Venise.  On  lui  doit  :  le  Belle  arti  (1790)  ; 
Del  beiio  ragionamenti  sette  (1808);  Mémoires  historiques 
sur  les  littérateurs  et  les  artistes  feiyarais  (1811);  les  Mo- 
numents de  Venise  (l815)  ;  Storia  delta  scultura  (1813-1818), 
pour  servir  de  continuation  aux  œuvres  de  "Winckelmann  ; 
Memorie  spettanti  alla  storia  délia  catcoqrafia  (1831).  Cico- 
irnara  laissa  la  réputation  d'un  écrivain  d'art  remarquable. 

CICOGNAT  ou  CIGONNEAU  n.  m.  Ornith.  V.  cigognkao. 

GICONE  ou  CICONES  \ko-nèss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  colydiens,  famille  des  coxélidés,  comprenant 
de  petites  formes  oblongues,  assez  convexes,  vivant  sous 
les  écorces  d'arbres.  Des  cinq  espèces  connues  du  genre 
cicone,  trois  habitent  l'Europe,  une  Ceylan,  une  Taïti. 

CICONICIDE  (du  lat.  CîCfmm,  cigogne,  etcsedere,  tuer)  n. 
Celui,  celle  qui  tue  des  cigognes  :  Les  Thessaliens  punis- 
saient riyonrensement  les  cicONiciDES. 

CIGONHNÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  échassiers,  fa- 
mille des  ardéidés  ou  hérodiidés,  renfermant  les  cigognes, 
jabirus  et  marabouts,  tous  grands  volatiles  à  tarses  longs, 
forts,  nus  jusqu'au  delà  de  la  racine  des  jambes,  avec 
ongles  épais  et  échancrés,  à  l'exception  du  médian.  (Les 
ciconiinés  sont  répandus  dans  les  plaines  et  marécages 
dos  deux  mondes,  surtout  dans  les  régions  tropicales.)  — 
Ln  cicoNiiNÉ. 

GI-CONTRE  loc.  adv.  V.  ci. 

CICURATION  {si-on  — du  lat.  cicurare,  apprivoiser)  n.  f. 
Action  ou  manière  d'apprivoiser  les  animaux.  (Peu  usité.) 

CICUTA  (motlat.)  n.  f.  Nom  scientifique  d'ombellifères, 
rapportées  aux  genres  sison,  sium,  helosciadiuju,  conium 
et  cicuta  (ciguo).  Il  Nom  que  les  auteurs  latins  donnent 
fréquemment  au  chalumeau  de  Pan,  fait  avec  des  tuyaux 
de  cigué. 

CIGUTAIRE  ou  CICUTARIA  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cicuta. 
V.  ciGut:. 

CIGUTÉ,  ÉE  (du  lat.  cicuta,  ciguë)  adj.  Qui  contient  de 
la  ciguë  :  Médicament  cicxjtè. 

CIGUTINE  n.  f.  Alcaloïde  très  vénéneux,  que  l'on  trouve 
sous  la  forme  d'une  huile  jaunâtre,  dans  la  grande  ciguë. 

V.   CONICINE. 

CID  {sid'  —  arabe  seid,  même  sens)  n.  m.  Seigneur  : 
lia  t'ont  nommé  tous  deux  leur  cid  en  ma  présence. 
Puisque  cid  en  leur  langue  est  autant  que  seigneur. 

Corneille- 

CiD  Gampeador  (Rodrigue  Rut  Diaz  de  Bivar,  dit 
le),  tïls  de  don  Diego  Laynez,  seigneur  de  Bivar,  et  de 
TeresaNunez,  tille  du  gouverneur  des  Asturies,  né  vers  1030 
au  château  féodal  de  Bivar,  près  de  Burgos,  mort  à  Valence 
en  1099.  C'est  un  personnage  moitié  historique,  moitié  lé- 
gendaire. Il  passa  les  premières  années  de  sa  vie  à  la 
cour  de  Ferdinand  I"  de  Castille.  Un  combat  en  champ  clos 
avec  un  chevalier  navarrais,  où  il  fut  vainqueur,  lui  mérita 
le  surnom  de  Campeador  (excellent);  son  autre  sur- 
nom de  Cid  {seid  [chef  en  arabe]),  lui  fut  donné  plus  tard, 
dans  une  de  ses  rencontres  avec  les  Maures. 

Après  la  mort  de  Ferdinand,  ses  deux  lils,  Alphonse  VI, 
roi  de  Léon,  et  Sanche,  roi  de  Castille,  s'étant  brouillés, 
marchèrent  l'un  contre  l'autre.  Dans  une  rencontre,  Sanche 
fut  battu  et  prit  la  fuite;  mais,  sur  le  conseil  du  Cid,  il 
revint  le  lendemain  surprendre  ses  ennemis  sans  défiance 
et  les  vainquit  ;  Alphonse  fut  fait  prisonnier.  C'est  la  pre- 
mière mention  que  l'histoire  fasse  du  Cid,  sa  première 
action  militaire.  Le  Cid  pouvait  avoir  alors  environ  vingt- 
cinq  ans.  De  ce  moment,  il  devint  le  conseiller  intime 
et  1  ami  de  Sanche  ;  mais  celui-ci  ayant  été  tué  au  siège 
de  Zamora,  Alphonse  VI  réunit  sur  sa  tête  les  deux  cou- 
ronnes de  Léon  et  de  Castille.  Le  Cid,  bien  à  contre-cœur, 
dut  servir  le  nouveau  roi  et  n'y  consentit  qu'après  avoir 
fait  prêter  au  prince  le  serment  d'avoir  été  étranger  au 
meurtre  de  don  Sanche.  Alphonse  prêta  le  serment,  dont 
la  formule  énergique  est  dans  une  ancienne  romance, 
mais  il  en  garda  une  sourde  rancune  à  ce  vassal  exigeant. 
Peu  après,  il  bannissait  le  Cid  et  confisquait  tous  ses 
biens.  Durant  la  période  qui  suivit,  le  Cid  se  rendit 
d'abord  indépendant,  puis  redoutable,  sinon  au  roi  do 
Léon  et  de  Castille,  au  moins  à  ses  voisins,  chrétiens  et 
musulmans,  avec  une  petite  armée  qui  n'était  qu'à  lui  et 
qui  s'attachait  en  tout  à  sa  fortune.  On  voit  encore,  non 
loin  de  Saragosse,  entre  Daroca  et  Alcaniz,  la  Roche  du 
Cid,  vieux  manoir  ruiné,  d'où  Rodrigue  s'élançait  pour 
tomber  tantôt  sur  les  Arabes,  tantôt  sur  les  chrétiens  : 
plus  d'une  fois,  il  prêta  le  secours  de  son  bras  aux  émirs 
ses  voisins,  notamment  à  l'émir  de  Saragosse  et  à  celui 
d'Albarracin.  C'est  de  là  qu'il  marcha  tour  à  tour  contre  lo 
roi  d'Aragon,  contre  Alphonse  et  contre  les  Almoravides. 
Ses  meilleurs  revenus,  comme  ceux  de  beaucoup  de  sei- 
gneurs féodaux,  consistaient  dans  les  tributs  levés  à  main 
armée  sur  les  villages,  quelquefois  sur  les  passants.  Ro- 
drigue prit  pour  femme,  quelque  temps  avant  son  bannis- 
sement, une  doiia  Ximena,  parente  du  roi  Alphonse;  mais 
cette  Chimène  de  l'histoire  était  vieille  et  laide,  et  le  Cid 
l'épousa  parce  qu'elle  était  fort  riche.  Il  passa  les  derniè- 
res années  de  sa  vie  à  défendre  Valence  contre  les  Almo- 
ravides, et  la  ville  ne  fut  prise  qu'après  sa  mort.  On 
l'ensevelit,  revêtu  de  son  armure,  dans  l'église  de  San- 
Pedro  do  Cardena. 

Cid  (Chronique  rimée  du),  publiée  par  Francisque  Michel 
dans  lo  Jahrbûcher  der  Literatur,  de  \  ienne,  en  1846,  sur  un 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale.  Elle  est  du  xiii" 
ou  xiv'  siècle,  ot  ne  constitue  qu'un  fragment  de  onze  cent 
vingt-six  vers.  —  Le  récit  relatif  au  Cid  débute  par  la  que- 
relle du  comte  de  Gormaz  avec  don  Diègue,  et  on  y  trouve, 
sous  une  forme  difl'érente  de  celle  de  la  chronique  en  prose, 
les  divers  épisodes  auxquels  le  Cid  a  dû  sa  popularité. 

Cid  (Poème  du).  Cette  œuvre,  que  l'on  confond  souvent 
avec  la  Chronique  riyttée  du  Cid,  remonte  au  xiii"  siècle. 
D'après  les  dernières  lignes  du  manuscrit,  elle  aurait  eu 
pour  auteur  uu  certain  Pierre  Abbe.  —  Le  poème  débute 
par  l'épisode  du  serment  que  lo  Cid  force  Alphonse  à 
prêter,  relativement  à  l'assassinat  de  don  Sanche,  et  se 
continue  par  l'exil  du  Cid,  qui  rentre  à  Bivar;  sa  maisou 
ost  en  ruuio;  il  se  lamente,  et  se  dirige  vers  Burgos.  On 
ne  veut  pas  le  recevoir  dans  Burgos,  de  peur  d'encourir 
la  colère  du  roi.  Il  entre  dans  l'église  Sainte-Marie;  il  y 
fait  sa  prière,  puis  il  pi(iuo  des  deux  et  sort  de  la  ville. 
C'est  encore  dans  co  poème  que  se  trouve  l'épisode  si 
connu  du  prôt  considérable  consenti  par  dos  juifs  sur  le 
dépôt  d'une  caisse  en  fer,  qui  devait  renfermer  des  joyaux 
ot  des  diumaiits,  mais  qui  no  renfermait  que  dos  cailloux. 


Lo  Cid  rorabourso  la  somme,  puis  ouvre  la  eusse  devant 
les  juifs  stupéfaits.  La  seule  clioso  cjui  donne  à  quelques 
parties  de  1  ouvrage  un  coloris  poétique,  c'est  la  naïveté 
chevaleresque  du  style,  aidée  do  quelques  situations  lieu- 
reusemont  pointes. 

Cid  (CiiRoNiQOE  du).  La  critique  moderne  ne  croit  pas 
cotte  chronique  antérieure  au  xiv»  siècle,  quoique,  d'après 
une  tradition,  elle  ait  été  trouvée  dans  le  tomoeau  mémo 
du  Cid,  à  San-Podro  do  Cardona.  Elle  reproduit  une 
partie  de  la  Cronica  tieneral  de  lis/jaria  et  semble  lui 
être  postérieure.  Ce  n'est  qu'une  grande  version  nationale 
des  exploits  du  héros.  Elle  commence  aux  premières  vic- 
toires du  Cid  sous  Ferdinand,  no  fait  que  quelques  allu- 
sions aux  événements  de  sa  jeunesse,  sur  lesquels  Guilhcm 
de  Castro  et  Corneille  ont  composé  leurs  drames,  et  ra- 
conte surtout,  avec  la  plus  faraude  minutie,  ses  aventures 
guerrières.  Elle  a  été  imprimée  on  1612. 

Cid  Campeador  (les  Jeunussiss  de  l'excellent)  [en 
espagn.  las  Mocedades  det  Cid  Campeado7'],  tragédie  en 
deux  parties,  du  poète  espagnol  Guilhem  do  Castro  (IGI8). 
C'est  à.  la  première  partie  do  cet  ouvrage  que  Corneille  a 
emprunté  son  Cid;  faction  et  les  scènes  principales  sont 
à  pou  près  les  mômes.  L'œuvre  de  Guilhem  de  Castro  est 
plutôt  une  longue  chroniciue  chevaleresque  qu'un  drame 
ou  une  tragédie  ;  mais,  si  1  ouvrage  est  défectueux,  à  cause 
de  l'éparpillemeut  de  l'action  et  de  ses  impossibilités  sco- 
niques,  if  étincelle  de  beautés  véritablement  sublimes,  de 
situations  frappantes,  de  traits  do  génie  que  notre  grand 
Corneille  a  le  plus  souvent  admirablement  rendus,  mais 
qu'il  n'a  pas  toujours  dépassés. 

Cid  (le),  tragédie  de  Pierre  Corneille,  en  cinq  actes 
et  en  vers,  représentée  en  1636.  Le  Cid  de  l'histoire  est 
un  condottiere  brave,  mais  cruel  et  tout  à  fait  dénué  de 
scrupules.  La  légende  l'idéalise  de  plus  en  plus;  mais  il 
est  encore  bien  rude  dans  la  Chronique  rinn'e  et  môme 
dans  le  Poème  du  Cid.  Si  Corneille  ne  connaissait  pas 
ces  sources,  il  a  lu  certainement  le  Romancero,  où  le  Cid 
est  surtout  présenté  comme  un  héros  bon  et  pieux.  Mais 
le  véritable  précurseur  de  Corneille,  c'est  Guilhem  de  Cas- 
tro. En  imitant  son  modèle.  Corneille  sut  rester  original. 
Il  condense  en  un  véritable  drame  ce  qui  était,  chez  Guilhem 
de  Castro,  une  épopée  dramatique. 

Chimène,  fille  du  comte  de  Gornias,  et  Rodrigue,  lo 
Cid,  flls  de  don  Diègue,  s'aiment  réciproquement.  Don 
Diègue  vient  d'être  nommé  gouverneur  du  prince  de  Cas- 
tille,  honneur  que  le  comte  de  Gormas  crevait  réservé  à 
lui  seul.  Il  s'en  plaint  amèrement  à  don  Diègue  et  lui  donne 
un  soufflet.  Don  Diègue  tire  son  épée  pour  se  venger  ;  mais 
le  comte  la  lui  fait  aisément  tomber  des  mains.  La  situation 
du  Cid  devient  cruelle  lorsqu'il  apprend  que  l'offenseur  de 
don  Diègue  est  père  de  Chimène.  Le  sentiment  de  l'hon- 
neur l'emporte.  Il  provoque  don  Germas  et  le  tue.  Chimène, 
fidèle  à  la  voix  du  devoir,  vient  demander  au  roi  don  Fer- 
nand  vengeance  contre  Rodrigue.  Cependant,  Rodrigue  ose 
se  présenter  chez  Chimène,  dont  il  vient  de  tuer  le  père; 
alors,  a  lieu  une  scène  d'une  incomparable  beauté.  Ensuite, 
Rodrigue  rencontre  don  Diègue  qui  cherche  son  flls  pour 
lui  exprimer  sa  satisfaction.  Il  lui  annonce  une  descente 
imprévue  des  Maures  vers  .Séville,  et  le  presse  de  voler 
aux  ennemis.  Bientôt  Rodrigue,  qui  a  vaincu  les  Maures, 
reparaît  devant  le  roi  et  lui  fait  le  récit  du  combat.  Chimène 
se  présente  pour  implorer  de  nouveau  la  justice  du  roi, 
qui  lui  accorde  à  regret  l'épreuve  d'un  duel  entre  le  Cid  et 
le  chevalier  qu'elle  choisira  pour  champion,  mais  sous  la 
condition  qu'elle  épousera  le  vainqueur.  Don  Sanche  s'est 
oITert  à  combattre  pour  elle.  Avant  le  combat,  Rodrigue 
.vient  encore  une  fois  ofl'rir  sa  vie  à  Chimène,  qui  lui  douno 
1  ordre  do  revenir  vainqueur.  Bientôt,  don  Sanche  apporte 
aux  pieds  de  Chimène  l'épée  du  Cid.  Croyant  son  amant 
tué,  elle  éclate  en  imprécations  contre  le  meurtrier.  Le  roi 
la  détrompe  :  Rodrigue  vil  encore.  Et  c'est  lui  quia  envové 
Don  Sanche  porter  son  épée.  Mais  il  paraît  lui-même  : 
Chimène,  enfin,  se  laisse  persuader,  et  consent  à  donner  sa 
main  à  Rodrigue  lorsque  celui-ci  aura  achevé  de  vaincre 
le?  Maures  en  Afrique. 

L'unité  de  temps  n'est  maintenue  dans  le  Cid  que  grâce 
à  toutes  sortes  d  invraisemblances.  Quant  à  l'unité  de  lieu. 
Corneille  ne  se  tire  d'affaire  qu'en  ne  précisant  pas  crî 
quel  endroit  se  passe  chaque  scène.  Mais,  en  aucune  partie 
1  unité  d'action  ne  fait  défaut.  Les  rôles  de  second  ordre 
sont  un  peu  sacrifiés  :  don  Sanche  est  parfois  un  peu 
ridicule;  l'infante,  qui  aime  aussi  Rodrigue,  mais  qui  le 
trouve  au-dessous  de  sa  naissance,  malgré  ses  luttes  inté- 
ressantes avec  elle-même,  paraît  bien  |iâle  auprès  de 
Chimène  ;  le  roi  est  d'un  caractère  bonlnimmo,  un  peu  au- 
dessous  de  la  royauté  de  tragédie,  mais,  eu  .somme, sage  et 
aimable.  En  revanche,  les  premiers  rôles  sont  de  toute 
beauté.  Don  Diègue  a  un  hautain  sentiment  de  l'honneur, 
oui  I  emporte  sur  son  amour  paternel.  Rodrigue  a  la  fierté 
do  son  père,  avec  un  courage  juvénile  ;  et.en  mémo  temps, 
il  est  rempli  do  tendresse.  Chimène  elle-même  est  aussi 
digne  d  estime  dans  sa  passion  quo  dans  son  ardeur  à 
venger  son  père.  Dans  ce  drame,  où  l'on  trouve  à  poino 
un  mauvais  sentiment,  les  héros  nous  apparaissent  pleins 
d  énergie  et  d'amour.  Tout  y  cède  ù  uuo  affection  et  ù  une 
admiration  réciproques  qui  font  de  Chimène  et  du  Cid  doux 
types  immortels  do  jeunesse  et  do  fidélité.  Plusieurs  vers 
do  cette  tragédie  ont  passé  dans  la  langue  littéraire  : 

—  Sps  rides  sur  son  frmit  ont  grav^  «es  exploits. 

—  Rocirisue,  as-tu  ilu  rmur'.'—  Tout  autre  que  mon  père 
L'iSprouverait  sur  l'heure 

—  Je  suis  jeune,  il  e»l  vrai,  mais  aux  Smos  bien  n<Sei, 
La  valeur  n  attenj  pa.^  le  nuii)l)ro  dos  ann('>e8. 

—  Mes  pareils  k  deux  fois  ne  se  font  pas  connaître 
Ht  pour  leurs  coups  d'essai  veulent  des  coups  de  maître. 

—  A  vaincre  sans  péril,  on  triomphe  sans  gloire, 
Cid  (la  Querelle  du).  Si  le  Cid  valut  à  Corneille  le  pre- 
mier rang  parmi  les  poètes  tragiques,  il  lui  attira  aussi 
bien  des  tribulations.  Richelieu,  qui  rimait  on  dépit  de 

'm''"T.i'j  '"'  ■''■'''""'  ''"  '"^'^'^''^  ''"  ^''''-  Prudemment,  Cor- 
neille dédia  sa  pièce  à  M-  do  Coml.alet,  nièce  du  cardi- 
nal. Mais  sa  hautaine  lixcme  à  Ariste  indisposa  les  gens 
do  ottres,  et  Mairot  écrivit  contre  lui  une  satire  â  la- 
uuollo  Corneille  eut  le  ton  do  répondre.  C'est  alors  nue  Scu- 
'léry  publia  sur  lo  Cid  une  série  i'Ohtmmliom  puériles  où 
Il  attaquait  dans  le  Cid  A  la  fois  lo  fond  et  la  forme  L'au- 
tour répondit  brièvement  dans  sa  Lettre  apoionHinue,  d'une 
ironie  éloquente,  et  ses  partisans  publièrent  plusieurs  pam- 
phlets pour  sa  défense.  Scudéry  prit  le  parti  do  s'aires- 
soru  lAcademio  l'ran.;aiso,  cspfranl  que,  tenant  lo  jour  do 


CID 


CIDRE 


Richelieu,  elle  n'oserait  pas  tromper  les  désirs  de  son  fon- 


dateur ;  mais  l'/icadémie  s'honora  en 


cette  circonstance  par 


a  manière  dentelle  s'acquitta  de  la  tâche  périlleuse  qu'on 
lui  imposait,  tout  on  paraissant  se  conformer  aux  ordres 
du  cardinal.  Elle  voulut  d'abord  obtenir  de  l'auteur  son 
consoiitemont  à  la  critique  qu'on  allait  faire  do  sa  pièce. 
Corueille  lo  donna  fièrement  à  Boisrobert.  Sur  les  instancs 
réitérées  du  cardinal,  trois  commissaires  furent  nommés 
pour  examiner  le  Cid,  ainsi  que  los  Observations  do  Scu- 
déry :  Bourzoys,  Chapelain  et  Desmarets.  Chapelain  réunit 
ces  divers  mémoires  en  un  seul  corps,  qui  fut  présenté 
manuscrit  au  cardinal,  puis  publié  plus  tard  après  des  re- 
touches sous  le  titre  de  :  Sentiments  de  l'Acadéjnie  fran- 
çaise sur  la  tragi-comédie  du  Cid.  Dans  cet  ouvrage,  que 
Chapelain  avait  rédigé  bien  à  contre-cœur,  le  ton  est  fort 
modéré  :  l'Académie  s'eft'orce  d'être  impartiale  entre  Cor- 
neille et  Scudéry  :  elle  désapprouve  le  sujet,  mais  re- 
connaît que  la  pièce  ottre  de  grandes  beautés.  Quant  aux 
critiques  faites  en  détail  sur  le  texte,  elles  sont  souvent 
puériles  et  dénuées  d'intérêt.  En  somme ,  dans  les  Senti- 
ments de  l'.icadémie,  il  faut  louer  l'honnêteté  du  ton  plutôt 
que  la  justesse  des  idées.  Cependant,  la  lutte  à  coups  do  li- 
belles avait  continué  encore  quelque  temps  :  Mairet  était 
revenu  à  la  charge,  dans  VEpitre  familière  au  sieur  Cor- 
neille. Deux  pamphlets  anonymes  :  Lettre  du  désintéressé 
au  sieur  Mairet  et  Avertissement  au  Besançonnois  Mairet 
(1637)  l'attaquèrent  violemment.  Mais  tout  lo  monde  était 
las  de  la  querelle,  et,  en  1638,  quand  parurent  les  Senti- 
ments de  l'.icadémie,  tout  fut  fini  ;  et,  si  Corneille  conserva 
de  ces  débats  un  souvenir  amer,  le  Cid  n'en  demeura  pas 
moins  triompiiant. 

Cid  (lk)  ou  Respect  d'un  père,  tragédie  espagnole  de 
J .-B.  Diamante.  —  C'est  une  traduction  médiocre  du  Cid  de 
Corneille  ;  Voltaire,  par  une  étrange  erreur,  crut  que  l'imi- 
tateur était  Corneille.  Or  Diamante  n'avait  que  dix  ans  en 
1636,  date  de  la  représentation  du  Cid. 

Cid  (le),  opéra  en  quatre  actes  et  dix  tableaux,  poème 
de  d'Ennery,  Louis  Gallet  et  Edouard  Blau,  musique  de 
J.  Massenet,  représenté  à  l'Opéra  le  30  novembre  18S5. 
Les  auteurs  ne  se  sont  pas  seulement  inspirés  du  chef- 
d  œuvre  de  Corneille  (dont  ils  ont  reproduit  parfois  des 
passages  entiers),  mais  aussi  de  Guilhem  de  Castro. 

Empreinte  d'un  sentiment  vraiment  chevaleresque, 
1  œuvre  est  forte  et  mâle.  Après  l'ouverture,  qui  nous  pré- 
sente le  dessin  d'orchestre  que  nous  entendrons  de  nouveau 
dans  la  scène  du  duel,  nous  trouvons  au  premier  tableau 
le  duo  élégant  de  Chimène  et  de  l'infante;  au  second,  un 
chœur  superbe,  la  belle  scène  où  Rodrigue  est  armé  che- 
valier, son  invocation  à  son  épée  :  0  noble  lame  étincelante, 
d'un  caractère  héroïque,  et  le  duo  pathétique  de  don 
Diègue  et  de  son  fils.  Le  second  acte  nous  ofl're  les  stances 
délicieuses  de  Rodrigue,  tout  empreintes  de  mélancolie, 
puis  la  scène  rapide  du  duel,  et  celle  où  Chimène  vient 
exhaler  son  désespoir  d'abord  et  sa  fureur  ensuite.  Au 
suivant,  il  faut  remarquer  VAlleluia  de  l'infante,  qui  est 
une  page  mélodique  adorable,  de  jolis  airs  de  ballet,  et 
toute  la  scène  puissante  où  Chimène  vient  demander 
justice  et  où  don  Diègue  prend  la  défense  de  son  fils. 
Lo  troisième  acte  est  plein  do  tendresse  et  de  mélancolie. 
Le  prélude  instrumental,  la  cantilène  de  Chimène  ;  De  cet 
affreux  combat  je  sors  l'âme  brisée,  d'une  expression  si  dou- 
loureuse; son  entrevue  avec  Rodrigue,  d'un  sentiment  si 
passionné.  A  partir  de  ce  moment.  Te  drame  se  précipite, 
mais  il  faut  signaler  la  scène  de  la  vision,  pleine  de  cou- 
leur, et  le  cri  de  désespoir  poussé  par  Chimène  lorsqu'elle 
croit  Rodrigue  mort  :  Eclate  mon  amour!... 

Cid  (la  Fille  du),  drame  historique  en  trois  actes,  par 
Casimir  Delavigne  (l840).  —  Le  Cid  a  eu  do  Chimène.  qui 
11  existe  plus,  une  fille  nommée  Elvire.  II  lui  destine  Fer- 
iiand,  fils  de  son  ami  Fanés  de  Minaj'a,  guerrier  intrépide. 
Rodrigue,  frère  de  Fernand,  aimo  aussi  Elvire  et  se  re- 
tire dans  un  cloître  pour  échapper  à  cet  amour.  Elvire,  qui 
do  son  côté  l'aime  en  silence,  essaye  en  vain  de  lui  donner 
lo  goût  des  combats.  Mais  Fernand  est  tué  dans  une  ren- 
contre avec  les  Maures,  et  Rodrigue  se  jette  dans  la  mêlée 
pour  lo  venger.  Il  se  révèle  comme  un  héros  et  pourra 
désormais  épouser  Elvire.  Cette  pièce,  qui  se  termine  par 
la  mort  du  Cid,  blessé  à  mort  dans  un  combat  contre  les 
.Maures,  n'est  pas  une  des  meilleures  de  Casimir  Dolavignc. 
CIDADE  (met  portiig.  qui  signifie  ville,  cité)  n.  f.  Pour 
les  noms  composés  commençant  par  ce  mol,  v.  la  seconde 
partie  du  nom.  Ainsi,  pour  Cidade  de  Goya:,  v.  Goyaz,  etc. 

CIDARIA  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères  géométri- 
nes,  famille  des  phytométri- 
dés,  comprenant  des'phalèncs 
crépusculaires  &  ailes  larges 
anguleuses ,  marbrées  ,  otc . 
(Les  chenilles  des  cidaria  sont 
nues  et  se  métamorphosent 
sous  terre  ;  los  nombreuses  es- 
pèces sont   répandues  dans 

l'hémisphèro  boréal  :  fidaria  juniperaria,  chenille  sur  le 
genévrier  ;  cidaria  chenopodiaria,  sur  les  chénopodes,  etc.) 
GIDARIDES  (rad.  cidaris)  a.  m.  pi.  Sous-ordre  d'oursins 
réguliers,  comprenant  ceux  qui  ont  leur  test  presque  glo- 
buleux,  dont  los  pièces  sont  soudées,  avec  los  aires  ambu- 
lacraires  très  étroites.  —  Un  cidaride. 

—  Encycl.  Les  cidarides  sont  caractérisés  par  leurs 
grandes  épines  et  leurs  ornements  variés;  répandus  dans 
presque  toutes  les  mers  du  globe,  ils  apparaissent  dans 
le  trias.  On  los  subdivise  en  doux  familles  principales  : 
sateniadé.v,  et  cidarides. 

CIDARIDES  (rad.  cidaris)  a.  m.  pi.  Famille  d'oursins 
cidarides,  comprenant  dos  formes  arron- 
dies ou  sphériquos,  à  péristomo  non  en- 
taillé. —  lin  CIDARIDI^.. 

—  Kncvol.  Les  cidarides  sont  remar- 
quables par  los  sculptures  de  leur  test 
et  la  iliniension  de  leurs  épines  renflées 
en  baguettes  rugueuses.  Genres  princi- 
paux: cidaris,  phi/llacanlhe,  etc. 

ÇIOARIFORME  fdo  cidaria,  ot  forme) 
adj.  Qui  a  la  forme  d'un  bonnet. 

CIDARIS  (ris.,-gr.  kidaris.  mémo  sonsl  *^'''"'''"' 

11.  I.  Turban  élevé  entouré  d'un  diadème  bleu  fi  points 
blancs,  mu  était  l'emblèmo  do  la  royauté  chez  los  Perses, 
los  Parthos  ot  los  Arméniens,  ii  Tiare  <|ue  portait  le  grand 
prêtre  doa  juifs,  n  Nom  d'une  danse  arcadionno. 


Cidaria  (réd.  d'un  lien). 


CIDARIS  (riss)  a.  m.  Genre  d'oursins,  type  de  la  famille 
dos  cidarides,  comprenant  dos  formes  do  taille  moyenne, 
arrondies ,  aplaties ,  à  pi- 
quants en  grosses  baguet- 
tes. [On  connaît  plus  do 
deux  cents  espèces  de  ci- 
daris, répandues  on  diver- 
ses mers,  ou  fossiles  depuis 
les  formations  triasiqucs  : 
cidaris  hi/stri/.!:  (mors  d'Eu- 
rope )  ;  cidaris  metularia 
(mers  des  Antilles);  cidaris 
coronata  (jurassique);  etc.] 

CiDARiTES   (Huns). 

V,  Huns. 

CI -DESSOUS,  CI -DES- 
SUS, CI-DEVANT.  V.  CI. 

GiDRA  (  La  ),  bourg  des  Cidaris. 

Antilles  (lie  de  Porto-Rico),  sur  un  afduent  du  rio  de  Toa  ; 
6.000  hab. 

CIDRE  (du  lat.  cisera  [forme  populaire]  ou  sicera  fformo 
classique],  dérive  du  grec  sikéra)  n.  m.  Boisson  ayant  pour 
base  le  jus  de  pommes  fermenté,  ii  Se  dit  par  e.xt.  de  bois- 
sons préparées  avec  le  jus  fermenté  d'autres  fruits  :  Cidke 
de  cormes,  de  poires,  etc.  il  Cidre  à  deux  trains.  Cidre  fait 
avec  des  pommes  d'espèces  différentes. 

--  Encycl.  Dr.  Lo  cidre  est  assujetti  aux  droits  de  cir- 
culation, d  entrée,  de  détail  et  d'octroi  et,  suivant  les  cas, 
a  la  ta.xe  unique  ou  de  remplacement.  La  taxe  d'entrée  porte 
sur  les  quantités  introduites  ou  fabriquées  à  l'intérieur  des 
limites  de  l'octroi.  Les  fruits  à  cidre  sont  imposés  à  l'entréo 
a  raison  de  5  hectolitres  pour  2  hectolitres  de  cidre  (loi  du 
23  juill.  1816),  sauf  à  Paris,  ou  les  fabricants  n'acquittent 
le  di-oit  que  sur  les  quantités  de  cidre  réellement  produites 
et  constatées  par  1  exercice.  La  loi  du  29  décembre  18U7 
a  ûxé  le  tarif  d'octroi  du  cidre  pour  les  villes  qui  continuent 
a  imposer  les  boissons  hygiéniques.  Les  récoltants  sont 
attranchis  des  droits  en  ce  qui  concerne  leur  consommation 
personnelle  (loi  du  14  déc.  1893). 

—  Hist.  Originaire  de  basse  Normandie,  où  en  le  signale 
depuis  le  xii»  siècle,  l'usage  du  cidre  s'étendit  au  delà  de 
la  Seine,  pms  en  Angleterre.  C'est  vers  la  fin  du  .xv  siècle 
que  les  plants  de  pommiers  se  multiplièrent  dans  le  pavs 
de  Bray  et  dans  le  pays  de  Caux.  On  sait  de  source  authen- 
tique que  la  cervoise,  à  Rouen,  n'a  été  supplantée  par  lo 
cidre  que  vers  le  xv  siècle;  à  Evreux,  au  contraire,  le 
cidre  avait  déjà  la  suprématie  cent  ans  plus  tôt.  La  Nor- 
mandie et  la  Bretagne  sont  les  pays  de  production  les  plus 
importants,  surtout  dans  les  départements  d'Ille-et-'Vilaine, 
Manche,  Calvados,  Seine-Inférieure.  Quoique  plus  de  cin- 
quante départements  français  fabriquent  du  cidre  son  aire 
est  hmitée  à  peu  près  par  une  ligne  qui  irait  de  Nantes  à 
.Mezières,  et  de  là  à  Boulogne-sur-Mer.  En  dehors  de  la 
France,  il  n'y  a  guère  à  citer  que  les  Etats-Unis  et  l'An- 
gleterre comme  pays  de  production  importante. 

—  Techn.  Le  cidre  est  une  boisson  résultant  de  la  fer- 
mentation alcoolique  du  jus  de  pommes.  De  couleur 
ambrée,  légèrement  sucré  et  acide,  souvent  riche  en 
acide  carbonique  et  mousseux,  c'est  un  breuvage  sain  et 
rafraîchissant  qui,  cependant,  est  mal  digéré  pal-  certains 
estomacs.  La  qualité  est  très  variable  et  dépend  des  sortes 
do  pommes  mélangées,  de  la  composition  du  sol,  du  modo 
de  fabrication  et  do  conservation  de  la  boisson. 

En  ce  qui  concerne  les  pommosà  cidre,  on  distingue  trois 
catégories  :  1°  les  pommes  acides  ou  de  première  maturité, 
lesquelles  donnent  un  jus  peu  coloré,  marquant  5"  Baume  et 
un  cidre  à  6  p.  loo  d'alcool  se  conservant  mal  ;  2»  los  pom- 
mes douces  ou  de  seconde  récolte.  (Leur  jus  est  plus  dense 
etdonnelOp.  100 d'alcool, mais co  cidre,  agréable  au  goût, 
devient  bientôt  amer);  3°  les  pommes  amères,  de  maturiié 
tardive,  dont  lo  jus  peut  marquer  9»  Baume  et  fournir 
12  p.  100  d'alcool.  (Elles  sont  indispensables  dans  les  mé- 
langes pour  assurer  la  conservation  du  cidre,  qui,  d'ail- 
leurs, ne  dépasse  pas  trois  ou  quatre  ans.)  Ce  sont  les  sols 
argilo-sablonneux  qui  donnent  les  meilleurs  cidres.  Los 
terrains  trop  siliceux  donnent  beaucoup  d'acidité,  ot  les 
sols  calcaires  ou  ferrugineux  communiquent  un  goût  do 
terroir. 

—  Fabrication.  Les  vergers  doivent  comprendre  des  va- 
riétés diverses  de  pommiers,  do  façon  à  obtenir  des  mé- 
langes do  fruits  favorables  à  la  qualité  ultérieure  du  culro 
fabriqué.  Récoltés  de  septembre  à  novembre,  les  fruits 
achèvent  de 
mûrir  dans  un 
endroit  sec. 
Après  l'élimi- 
nation dos 
fruits  blets,  los 
autres,  préala- 
ble m  ont  es- 
suyés, sont 
écrasés  dans 
dos  moulins 
analogues  aux 
liache-paillo, 
en  évitant  de 
broyer  los  pé- 
pins, qui  roil-  l'abricatlon  du  oldro. 
forment    uno 

huilo  ù  odeur  désagréable.  La  pulpe,  pelletée  plusieurs 
fois,  no  tarde  pas  a  brunir.  Lo  londoniain,  oHo  pusso  au 
pressoir  où  oUo  est  étendue  en  couches  superposées  et 
séparées  par  do  la  paille  ou  par  des  toiles.  La  première 
pression  donne,  parliedolitre  de  fruits,  40  ù  60  litres  dejus 
ou  gros  cidre.  Le  marc  non  épuisé  étant  mis  Amacéreravoc 
doux  tiers  do  son  poids  d'eau  do  pluie  ou  de  source,  on  obtient 
par  une  nouvelle  pressée  du  cidre  ordinaire.  Un  troisièino 
coup  de  presse  peut  encore  donner  un /ic/i/rii/rc d'altération 
rapide.  Lo  cidro  du  coinmerco  est  ordinairement  un  mé- 
lange des  sortes  précédentes  en  proportions  diverses.  Lo 
premier  jus  seul  donne  les  bonnes  qualités.  Il  est  mis  en 
tonneaux  dans  des  caves  A  11*  environ  ot  subit  rapidement 
la  fermentation  alcoolique  tiimuliueuso.  Un  mois  après,  lo 
cidro  est  fait.  .Soutiré  et  laissé  au  repos,  co  cidre  doux 
contient  oncero  du  sucro.  Mis  en  bouteilles,  il  donno  un 
cidro  mousseux  par  suite  do  la  fernieiitution  do  ce  sucro 
résiduel  ;  mis  on  fût.  ce  n'est  qu'après  trois  mois  de  repos 
quo  lo  cidro  ost  paré,  c'esl-à-diro  A  fermentatiou  achevée, 
n  est  alors  limpide  uaturollomont,  ou  après  collage  au 
cachou  (00  gr.  par  hociol.),  ot  liiro  r>  à  7  p.  loo  d'alcool. 


CIDRERIE 


CIERGE 


Dans  la  préparation  industrielle  du  cidre,  on  emploie 
souvent  ud  procédé  par  lixiviation,  lequel  consiste  à  broyer 
les  pommes  plusieurs  lois  eu  les  additionnant  d'eau  qui, 
après  infusion,  est  soutirée  pour  subir  ensuite  la  fermen- 
tation. Ce  procédé  imparfait  donne,  le  plus  souvent,  des 
cidres  médiocres. 

Les  altérations  du  cidre  sont  nombreuses.  Par  suite  de 
l'insuftisance  du  tanin,  le  cidre  devient  visqueux;  on  v  re- 
médie par  l'addition  de  30  grammes  de  noix  de  galle  ou 
6  grammes  de  tanin  par  hectolitre.  En  collant  au  cachou 
et  en  transvasant  dans  des  tonneaux  fortement  soufrés, 
on  évite  la  pousse,  qui  est  due  à  une  fermentation  secon- 
daire produite  par  une  teneur  en  alcool  trop  faible.  Dans 
les  années  humides,  le  moût  est  peu  sucré  et  le  liquide  se 
trouble;  pour  y  remédier,  on  soutire  et  on  ajoute,  par  hec- 
tolitre, 160  grammes  de  cassonnade  dissoute  dans  deux 
litres  de  cidre.  Certains  cidres  noircissent  quelques  mi- 
nutes après  avoir  été  versés  dans  le  verre;  on  y  remédie 
facilement  en  ajoutant  un  peu  de  tanin  et  25  grammes 
d'acide  tartrique  par  hectolitre. 

CIDR£RIE  (ri)  n.  f.  Lieu  où  l'on  fabrique  du  cidre. 

CIDRCUX  {reù)  n.  m.  Variété  de  poire  de  Lisieux,  excel- 
lente pour  la  fabrication  du  cidre. 

G'',  abréviation  du  mot  compagnie,  désignant  les  asso- 
ciés d'un  commerçant  ou  d'une  maison  de  commerce. 

CIECA  n.  m.  Bol.  Section  du  genre  passiflore. 

ClECHANOW,  ville  de  Russie  (Pologne  [gouv.  de  Plockj), 
sur  la  Lydynia,  affluent  de  la  Wkra;  7.665  hab.,  dont  plus 
de  la  môitîé  juifs.  Fabrication  de  cuirs;  commerce  assez 
actif.  Ruines  d'un  château  du  xv*  siècle.  —  Pop.  du  district 
du  même  nom  :  "0.400  hab. 

ClECHANOWIEC,  ville  de  Russie  (gouv.  de  Grodno), 
sur  la  frontière  de  Pologne;  2.700  hab.  Distilleries  d'eau- 
de-vie  de  crains.  Château. 

CISCHANOWIECRI ,  ancienne  famille  lithuanienne, 
dont  les  membres  les  plus  remarquables  sont  :  Chris- 
tophe, né  vers  lôlO,  mort  vers  1663,  homme  d'Etat  et 
guerrier;—  Nicolas,  né  en  1615,  mort  vers  leye.  Il  fut 
porte-glaive  de  Mscislaw.  électeur  de  Jean-Casimir,  ma- 
réchal du  tribunal  de  Wilna  et  palatin  de  Mscislaw;  — 
Albert,  né  vers  1620,  mort  vers  1680.  La  gloire  qu'il 
acquit  dans  les  guerres  contre  les  Tartares  et  les  Cosa- 
ques lui  valut  l'honneur  de  recevoir  de  Jean-Casimir  le 
collier  d'or  que  ce  roi  portait  à  son  cou. 

GlECINA,  bourg  de  l'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle  de 
"Wadowice]),  sur  le  Sola,  affluent  de  la  Vistule  ;  2.500  hab. 

ClEUO  de  Avila,  ville  des  Antilles  (ile  de  Cuba  [prov. 
de  Puerto-Principej),  sur  la  Irocha  militar  ou  «  traverse  » 
transversale  de  Cuba;  7.930  hab. 

CIEL  {si-él'  —  du  lat.  cxlum)  ri.  m.  Partie  de  l'espace  qui 
s'étend  au-dessus  de  nos  têtes  et  qui  paraît  former  une 
sorte  de  voûte  circonscrite  par  l'horizon  :  Uti  ciel  étoile. 
(Le  pluriel  :  CXECX,  a  le  même  sens  que  le  singulier,  mais 
il  n'appartient  qu'au  style  élevé.)  il  Ensemble  des  astres 
qui  brillent  dans  l'espace  et  qui  nous  paraissent  attachés 
à  la  voûte  céleste. 

Air,  atmosphère,  temps  :  Ciel  gris,  sombre,  orageux. 

n  Climat,  pays  :  Le  ciel  de  la  Provence  est  doux. 

—  Séjour  cle  Dieu  et  des  élus,  paradis  :  Le  monde  est 
aux  plus  fins,  le  cikl  est  aux  plus  dignes.  (Petit-Senn.) 

—  Dieu,  Providence,  pouvoir  divin,  puissances  cé- 
lestes :  Aide-toi,  le  ciel  t  aidera. 

—  Fig.  Joie  ccleste;  bonheur  suprême  :  Le  ciel,  c'est 
aimer  en  paix.  (M**  Swetchine.)  il  Piété,  vertu  :  L'hypo- 
crisie a  le  ciKL  dans  les  yeux  et  l'enfer  dans  le  cœur. 

—  Ensemble  des  faits,  des  idées  au  milieu  desquels  on 
vit  :  Que  de  nuages  troublent  le  beau  ciel  de  l'enfance! 

Bleu  de  ciel.  Couleur  bleue,  analogue  à  celle  d'un  ciel 

serein,  u  Adjectiv.  :  Eto^e  bleu  de  ciel.  (On  dit  aussi  bleu 

CIEL.) 

Dais  sous  lequel  on  porte  le  saint  sacrement  dans 

les  grandes  processions,  notamment  à  la  Fête-Dieu,  ii  Ciel 
de  lit,  Couronnement, 
sorte  de  dais  drapé  au- 
dessus  d'un  lit  :  un  ciel 
de  soie,  n  Ciel  de  carrière. 
Haut,  plafond,  voûte 
d'une  carrière  :  Ciel  cre- 
vassé par  des  infiltra- 
tions. Il  Carrière  à  ciel 
ouvert.  Celle  qui  s'ouvre 
à  l'air  libre,  u  Ciel  ouvert. 
Au  théâtre,  Toiture  qui 
surmonte  la  scène,  n  A 
ciel  ouvert,  A  découvert, 
en  plein  jour,  et,  flg., 
Sans  déguisement,  d'une 
manière  visible  etappré-  çiei  de  lit. 

cîablo  pour  tous  :  On  ne 

peut  plus  goutemer  qu'à  ciel  ouvert.  (E.  de  Gif.)  Il  Etre 
moi  au  troisième,  au  septième  ciel.  Eprouver  un  grand  ravis- 
sement dû  à  une  cause  quelconque,  n  Voir  les  cieux  ouverts. 
Eprouver  une  joie  qui  a  quelque  chose  de  céleste,  n  Tom- 
ber du  ciel.  Arriver  inopinément  ou  fort  à  propos,  ii  Elever 
?ueUpi'un  Jusqu'au  ciel.  Jusqu'aux  nues,  Le  combler  d'éloges, 
exalter,  u  Entre  terre  et  ciel.  Dans  lair  :  /tester  suspendu 
KmrBE  CIEL  ET  TKRRE.  Il  Ne  voir  711  ciel  ni  terre.  Etre  dans 
un  lieu  fort  obscur,  dans  des  ténèbres  très  épaisses.  Ii  Jte- 
muer  ciel  et  terre.  Employer  tous  les  moyens,  mettre  tout 
CD  œuvre,  ti  Cela  était  écrit  au  ciel.  Se  dit  d'une  chose 
considérée  comme  inévitable, 

—  Alcb.  Partie  la  plu»  subtile,  la  plus  pure  des  corps. 

—  Antroi.  Infinences  du  ciel.  Prétendues  influences 
aa'oD  attribuait  aux  astres  sur  la  destinée  humaine,  et, 
Dg.,  Vocation  spéciale. 

8*11  □«  kciit  point  du  ciel  Cinjluencr  iccrët«. 
Bi  »oD  a»lre  en  oaiiiant  oc  l'a  formé  po£t«!... 

BOILIAU. 

—  Astron.  V.  la  partie  cncycl. 

—  B.-arts.  Ciel  d'un  talAeau,  Ke présentation  artistique 
du  cini  ;  partie  qui  rcpréMcnto  l'air. 

—  Gramm.  I-o  mot  ciel  a  deux  pluriels  :  cieux  et  ciels,  ii 
t'ieu-r  est  le  pbiricl  le  pjun  ordinaire  de  ciel  :  Les  cieux 
on,,,.,.,.,./  /„  ,,/,.....  ,/..  /,.,.,  ((jn  j,(,  se  sert  do  rr'ct*  que 
d.i  :  KLH  de  lit,  des  ciKLS  de  tableau, 
d'  .  (tigniflant  climat,  fait  égalo- 
m-^ti'.  r.'-M  au  l'i'tr:' 1  j,i(idie  cst  situéc  SOUS  Un  des  plus 
beaux  ciKLs  de  IV^'urope. 

—  Hist.  et  géogr.  Eil$  du  ciel,  Nom  que  les  Chinois 


donnent  à  leur  empereur,  u  Ciel  inférieur,  Nom  que  les 
Chinois  donnent  à  leur  pays. 

—  Hortic.  Arbre  du  ciel,  Nom  vulgaire  du  gingko  japonais. 

—  Mar.  Ciel  plombé.  Présage  de  mauvais  temps,  ii  Ciel 
cuivré.  Dans  les  pays  â  typhons,  Présage  d'un  vent  de 
cette  espèce.  (Dans  les  registres  météorologiques,  l'état 
du  ciel  est  noté  de  0  à  9.) 

—  Méc.  Dessus  du  foyer,  d'une  machine  à  vapeur. 

—  Loc.  div.  Feu  du  ciel,  Foudre,  tonnerre,  ii  Fig.  Colère, 
vengeance  céleste  :  Le  feu  du  ciel  poursuivit  Gain,  ii  En- 
fants du  ciel,  Justes,  élus,  li  Ciel  d'airain.  Se  dit,  dans  le 
style  biblique,  pour  désigner  un  temps  sec  et  aride,  une 
sécheresse  excessive,  et,  fig.,  Un  Dieu  ine.\orablo.  il  Of/ 
plumant  ses  poules  (fam.),  Ciel  pommelé  ou  nuageux,  n  Suus 
le  ciel,  Sur  la  terre,  ici-bas.  —  On  dit  familièrement,  dans 
le  même  sens  ;  Sous  la  calotte  des  cieux.  il  Grâce  ou  Grâces 
au  ciel,  Heureusement,  par  bonheur. 

—  Pbov.  :  Le  ciel  rouge  au  soir,  blanc  au  matin,  c'est  la 
journée  du  pèlerin,  Un  ciel  dans  ces  conditions  annonce 
une  belle  journée,  favorable  aux  voyageurs,  ii  Ciel  pom- 
melé et  femme  fardée  ne  sont  pas  de  longue  durée,  Le  ciel 
pommelé  change  bien  vite,  la  femme  qui  met  du  fard  dé- 
truit rapidement  son  teint.  Il  Si  le  ciel  tombait,  il  y  aurait 
bien  des  alouettes  prises.  Se  dit  pour  se  moquer  de  prévi- 
sions, de  conjectures  ridicules,  exagérées. 

—  Intcri.etloc.  interj.  Ciel!  0  ciel  J  Juste  ciel  !  Cieux! 
0  cieux  1  Justes  cieux  !  Exclamations  dont  on  se  sert  pour 
exprimer  le  ravissement  ou  un  étonnement  douloureux. 

—  AlLUS.    LITTÉB.  : 

II  est  avec  le  ciel  des  accommodements, 
'Vers  célèbre  du  Tartufe  do  Molière.  V.  accommodement. 

—  Syn.  Ciel,  paradis.  Le  mot  ciel  comporte  l'idée  do 
cloire,  de  sainteté;  paradis,  i{m  est  l'antonyme  d'enfer. 
fait  songer  davantage  au  bonheur  dont  jouissent  les  élus; 
il  s'emploie  au  figuré  pour  désigner  un  lieu  plein  de  dé- 
lices :  L'Jtalie  est  le  p.\radis  de  la  terre. 

—  Encycl.  Astron.  Le  ciel  est  la  voûte  située  au-dessus 
d'un  observateur,  paraissant  bleue  pendant  le  jour  et 
noire  pendant  la  nuit.  Les  anciens  croyaient  à  la  maté- 
rialité de  la  voûte  céleste  à  laquelle  les  astres  furent 
supposés  accrochés.  Bientôt,  la  distinction  des  divers 
astres  :  Soleil,  Lune,  planètes,  étoiles,  et  do  leurs  mouve- 
ments propres  les  amenait  ù  faire  intervenir  plusieurs 
sphères  transparentes,  tournant  avec  des  vitesses  diffé- 
rentes, et  c'est  ainsi  que,  pour  Aristote,  le  huitième  ciel 
ou  firmament  est  réservé  aux  étoiles. 

Les  Romains  et  les  Hébreux  eurent  des  croyances  ana- 
logues et,  jusqu'au  moyen  âge,  on  considérait  la  Terre 
comme  le  centre  et  l'organe  essentiel  du  monde.  La  carac- 
téristique de  tous  les  temps  anciens  est  qu'aucune  des 
nombreuses  hypothèses  émises  ne  se  rapproche  de  la  vé- 
rité en  ce  qui  concerne  les  dimensions  do  notre  système 
et  du  firmament. 

Mais,  en  1543,  le  chanoine  Copernic  publiait  son  livre 
De  ortiitm  ca^lestium  revolutiomÔus,  où  il  exposait  le  sys- 
tème planétaire  actuel  et  faisait  du  Soleil  le  centre  do 
l'univers.  En  1609,  Galilée  inventa  le  télescope;  dès  lors, 
on  admit  que  la  Terre  est  un  astre  pour  ainsi  dire  sans 
importance  dans  le  ciel,  et  l'on  eut  connaissance  du  .sys- 
tème solaire;  le  Soleil  est  1.400.000  fois  plus  gros  que 
la  Terre  et  il  faut  dix  minutes  à  la  lumière  pour  nous 
parvenir  du  Soleil,  à  raison  de  300.000  kilomètres  par  se- 
conde. Ces  dimensions  paraissent  déjà  surprenantes,  et 
cependant,  il  ne  faut  pas  moins  de  4  h.  20  à  la  lumière 
pour  parvenir  du  Soleil  à  Neptune  !  Si  de  Neptune  on  re- 
gardait le  Soleil,  cet  immense  globe  de  feu  serait  réduit 
à  la  dimension  d'une  tête  d'épingle.  Enfin,  les  comètes 
périodiques  connues,  qui  appartiennent  encore  au  système 
solaire,  peuvent  s'éloigner  du  Soleil  sept  fois  plus  encore 
que  Neptune. 

Puis  il  y  a,  en  quelque  sorte,  un  vide  énorme  après  notre 
système,  et,  si  Ion  considère  l'étoile  lapins  rapprochée 
de  nous,  on  ne  peut  songer,  sans  un  certain  effroi,  que  sa 
lumière  met  quatre  ans  et  demi  pour  nous  parvenir,  c'est- 
à-dire  qu'elle  est  300.000  fois  plus  éloignée  de  nous  que  le 
Soleil.  Tout  porte  à  penser  que  la  lumière  met  plus  de 
trois  mille  ans  pour  nous  venir  des  dernières  étoiles  télesco- 
piques.  Et  l'homme,  matériellement  négligeable  devant 
ces  espaces,  peut  prévoiries  transformations  et  les  varia- 
tions d'aspect  du  ciel  étoile.  Ce  qui  fait  songer  au  mot  do 
Pascal  :  "  L'homme  n'est  qu'un  roseau,.,,  mais  un  roseau 
pensant.  » 

—  Archéol.  On  entendait  par  ciel  toute  tenture  en  dais 
ou  baldaquin  surmontant  aussi  bien  un  lit  qu'un  siège  de 
cérémonie,  une  table  d'ap- 
parat, un  buffet  ou  un  dres- 
soir, et  aussi  un  dais  mo- 
bile. Ainsi,  aux  funérailles 
du    roi    Charles    "VI,    le 

Erévôt  des  marchands  et 
ïs  échevins  portaient  un 
ciel  monté  sur  huit  bâ- 
tons (1422). 

—  Hist.  Le  bouddhisme 
n'a  pas  de  ciel,  à  propre- 
ment parler.  Selon  ses 
doctrines,  l'âme  des  êtres 
vivants  évolue  de  l'ani- 
mal à  l'homme  et  de  ,  ,  ii,.ol  ) 
l'homme  au  dieu,  avec  des 

alternatives  d'élévations  et  do  chutes,  déterminées  par 
le  karma  ou  conséquences  des  actes  bons  ou  mauvais  que 
chacun  commet.  Le  nirvana,  repos  éternel  dans  lequel 
l'âme  peut  entrer  lorsqu'elle  a  ac(]uis  assez  de  mérites, 
ne  doit  pas  être  considéré  comme  un  lieu,  mais  comme 
un  état  particulier  qui,  au  dire  de  certains  théologiens 
bouddhistes,  peut  être  atteint  même  dans  cotte  vie. 

Chez  le.~  anciens  Scandinaves,  lo  ciel  le  plus  élevé, 
Gimle,  était  réservé  aux  grands  dieux  (Ases);  au-dessous 
étaient  lo  palais  d'Odin,  le  grand  Valhalla,  et  lo  palais  des 
déesses  (Vingolf),  où  Odinappolait  les  guerriers  blessés 
par  les  armes  ou  tombés  sur  le  champ  de  bataille;  dieux 
et  hommes  v  attendent  le  ragnarok,  c'est-à-dire  la  des- 
truction linale  du  monde  et  la  régénération  dos  dieux  et 
dos  hommes. 

—  Théol.  cath.  On  entend  par  le  mot  ciel  lo  séjour  dos 
anges  et  des  saints  qui  y  jouissent  d'un  bonheur  parfait. 
Celte  béatitude  comprend  :  1»  l'exemption  do  toute  souf- 
france soit  physique,  soit  morale  ;  2"  la  préservation  de 
tout  péché;  3"  la  certitude  d'une  durée  sans  fln  ;  -i"  la 
jouissance  de  tous  les  biens  que  peut  souliaiter  l'homme 
alfrauchi  des  nécessités  de  la  terre  ;  Tj*  enlln,  et  surtout,  la 


G 

claire  vision  des  trois  personnes  de  la  sainte  Trinité  et  la* 
possession  de  leur  amour,  sources  d'une  félicité  infinie, 
du  même  ordre  que  celle  de  Dieu  même  et  sans  cesse  re- 
nouvelée. Les  âmes  de  ceux  qui  meurent  en  état  de  grâce, 
s'il  leur  reste  la  moindre  souillure,  doivent  être  purifiées 
par  le  purgatoire  ;  elles  sont  ensuite  admises  à  jouir  de 
la  félicité  céleste  en  attendant  le  jour  de  la  résurrection 
où  leurs  corps  transfigurés  leur  seront  rendus  et  auront 
leur  part  do  gloire  et  de  bonheur.  Les  saints  qui  sont 
actuellement  dans  le  ciel  reçoivent  les  hommages  des 
fidèles  vivant  et  luttant  sur  la  terre,  écoutent  leurs  prières 
et  intercèdent  pour  eux  auprès  de  Dieu. 

Gl£L.  Mythol.  ant.  Personnification  de  la  voûte  cé- 
leste, du  ciel  étoile.  Chez  les  Grecs,  le  Ciel  personnifié 
est  Ouranos,  représenté  tantôt  comme  le  fils,  tantôt 
comme  le  mari  de  Gïea  ou  la  Terre;  il  est  le  père  des 
Titans,  de  Kronos  et  de  nombreuses  divinités.  Chez  les 
Romains,  le  Ciel  est  quelquefois  personnifié  sous  le  nom 
de  Cxlum  ou  de  Cselus,  fils  d'.ii;ther  et  père  de  Saturne. 
Il  Demeure  des  dieux,  souvent  confondue  avec, l'Olympe. 
Il  Symbole  de  l'immortalité  ou  de  l'apothéose. 

Ciel  (TRAITÉ  du),  ouvrage  d'Aristote,  traduit  en  fran- 
çais par  Barthélémy  Saint-Hilaire  en  1866.  C'est  un  résumé 
de  l'exposition  du  système  du  monde  tel  que  les  Grecs 
l'entendaient,  avec  uïae  théorie  de  la  pesanteur  et  du  mou- 
vement. 

Ciel  et  la  Terre  (le),  poème  dramatique  de  lord 
Byron  (1823).  Le  poète  s'est  inspiré  du  sujet  traité  par 
Moore  dans  ses  Amours  des  anges  et  que  Moore  avait 
emprunté  à  quelques  versets  de  la  Genèse;  mais  il  a 
donné  à  son  œuvre  l'empreinte  particulière  de  son  génie. 
C'est  le  récit  que  trois  exilés  du  ciel  se  font  réciproque- 
ment de  leurs  amours  avec  trois  filles  des  hommes  :  tous 
trois  ont  sacrifié  leur  salut  à  l'amour  et  renoncent  au 
pardon  qui  leur  est  offert,  plutôt  que  de  délaisser  les 
mortelles  qu'ils  ont  séduites.  Cet  amour  moitié  céleste, 
moitié  humain,  n'est  guère  qu'épisodique  dans  la  compo- 
sition de  Byron  ;  c'est  le  tableau  du  monde  corrompu  et 
condamné  à  la  terrible  régénération  du  déluge  qu'a  des- 
siné le  poète;  c'est  l'homme  avec  ses  passions  déréglées, 
en  présence  d'un  dieu  vengeur  et  inexorable.  On  reconnaît 
le  génie  audacieux  de  l'auteur  de  Caîn  dans  ce  poème 
dramatique,  dont  le  style  rappelle  celui  de  Milton. 

ClENAGA  ou  San-JUAN  de  la  Cienaga,  ville  des 
Etats-Unis  de  Colombie  (prov.  de  Santa-Marta),  sur  lo 
canal  faisant  communiquer  la  lagune  ou  cienaga  de  Santa- 
Marta  avec  la  mer  des  Antilles;  14.500  hab. 

CIENFUÉGIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  fugosie.  Il  On  dit  aussi 

ClENFUGOSIi:. 

ClENFUEGOS,  ville  maritime  des  Antilles  (île  de  Cuba 
[prov.  de  Santa-CIara]  ),  sur  la  côte  méridionale  ;  40.965  hab. 
Port  vaste  et  sûr,  défendu  par  le  fort  de  los  Angeles. 
Commerce  important  de  sucre,  cire,  bois  de  construction. 
Cette  ville,  fondée  en  1813,  est  la  plus  belle  de  l'île.  Près 
de  la  ville,  au  Derramadero  de  las  Auras,  vivait,  en  1514, 
le  célèbre  Barthélémy  de  Las  Casas. 

ClENFUEGOS  (Nicasio  Alvarez  de),  poète  espagnol,  né 
à  Madrid  en  1164,  mort  à  Orthez  en  1809,  fut  le  disciple 
de  Melendez,  fondateur  de  la  nouvelle  école  poétique 
espagnole.  Il  a  du  feu,  de  la  grâce  et  de  la  sensibilité; 
mais  les  fanatiques  de  la  langue  castillane  lui  reprochent 
de  s'être  trop  abandonné  au  goût  français.  Ce  qu'on  estime 
le  plus  dan.^  ses  œuvres  complètes,  ce  sont  les  odes,  les 
épîtres  et  les  idylles. 

CIENKOWSKIA  [si-in-kou-ski)  n.  f.  Genre  de  borraginées, 
série  des  cordiées,  rentrant  dans  les  patagonula.  il  Genre 
de  champignons  myxomycètes,  créé  aux  dépens  des  dider- 
mas  pour  une  forme  [cienkoicskia  reiiculata),  dont  le  péri- 
dium  est  à  paroi  simple  et  le  capillitium  à  extrémités 
aiguës  et  recourbées  à  l'extrémité. 

CI-ENTOURloc.  adv.  "V.  ci. 

ClEPLICE,  bourg  de  l'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle 
deLemberg]);  3.080  hab. 

CIERGE  {si-èrf  —  du  lat.  cereus;  do  cera.  cire)  n.  m. 
Longue  chandelle  de  cire,  que  l'on  brûle  dans  l'église. 
Il  Cierge  pascal,  Grand  cierge  que  l'on  bénit  dans  cha(jue 
paroisse  pour  la  fête  de  Pâques,  et  que  l'on  allume  durant 
tout  le  temps  pascal  aux  offices  solennels.  Il  Cierge  pon- 
tifical. Cierge  qu'on  emploie  à  Rome  sur  l'autel  ou  se 
célèbre  la  messe  pontificale. 

—  Loc.  fam.  Etre,  Se  tenir  droit  comme  un  cierge,  Etre, 
Se  tenir  droit  et  raide.  il  Devoir  un  beau  cierge  à  quelqu'un. 
Lui  devoir  beaucoup  de  reconnaissance.  (Se  dit  jiar  allu- 
sion aux  cierges  que  les  catholiques  font  brûler  dans  les 
églises  pour  remercier  le  ciel  après  un  événement  heureux.) 

—  Pop.,  à  Paris,  Gardien  de  la  paix,  sergent  de  ville. 

—  Bot.  Genre  de  cactaccées,  dont  le  nom  scientifique 
est  cereus.  ii  Nom  vulgaire  donné  à  plusieurs  végétaux,  qui 
n'ont  de  commun   entre  eux  que   la   forme    pyramidale. 

Il  Cierge  amer  ou  laiteux,  Syn.  de  luphorbe  des  Canaries 
et  DUS  A^•clE^'s.  ti  Cierge  de  Notre-Dame,  Syn.  de  molëne  ou 
nouiLLON-BLANc.  Il  Cierge  maudit,  Syn.  de  molène  noire. 

Il  Cierge  fossile.  Nom  vulgaire  du  syringodkndron. 

—  Hydraul.  Cierges  d'eau.  Nom  que  l'on  donne  à  des 
jets  d'eau  grêles  et  placés  sur  la  même  ligne. 

—  Min.  Nom  que  l'on  donne,  dans  les  mines  de  houille, 
à  des  empreintes  végétales  étroites  et  allongées. 

—  Moll.  Cierge  pascal,  Nom  vulgaire  d'une  espèce  do  cône. 

—  Zooph.  Polypier  du  genre  cellaire. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  cierges  furent  pendant  tout  le 
moyen  âge,  et  longtemps  après,  rehaussés  de  peintures, 
de  dorures  et  d'ornements.  Ceux  que  l'on  présentait  la 
veille  de  l'Epiphanie  étaient  particulièrement  ornés  ;  on  les 
nommait  chandelles  des  rois.  Certains  étaient  d'un  poids 
extraordinaire.  Quelle  que  fût  leur  forme,  ces  cierges 
étaient  toujours  faits  de  fine  et  pure  cire,  sans  armature 
do  bois.  Seul  le  cierge  pascal  comportait  un  axe  en  bois  et 
dos  bras  de  fer  habillés  de  cire  ;  aussi  lo  nommait-on  arbr'e 
de  cire.  V.  arbre. 

—  Art  milil.  Dans  la  fabrication  des  canons  do  fusil, 
pour  on  rechercher  les  défauts,  on  regarde  à  la  lumière 
l'intérieur  de  l'âme,  de  manière  à  voir  une  sorte  de  longue 
courbe  allongée  do  forme  parabolique,  séparant  la  partie 
sombre  do  la  jm-rtie  éclairée,  laquelle  présente  assez  bien 
l'aspect  d'un  cierge.  Les  irrégularités  éventuelles  de  cette 
courbe  révèlent  celles  de  la  surface  ÎLtorne  du  canon. 

—  Bot.  Los  cierges  {cereus)  sont  des  plantes  grasses,  à 
lige  charnue,  courte   ou  longue,    dressée  ou  rampante, 


Cierge  dii  Mexique. 


simple  ou  raniitièc,  i)orlant  des  l)oH(|Uots  J'algiiillons, 
et  dont  les  Hoiirs,  grandes  ot  bollos.  s  ouvrent  ijonèrale- 
Tnent  pondant  la  nuit.  On  en  connaît  plus  do  doux  coût» 
espèces,  propres  aux  régions  tropicales  do  l'Amérique. 
Certaines  espèces  sont  do  grande  taille  ;  ainsi,  le  cierge 
du  Pérou  peut  atteindre  20  niôtres  de  haut.  Quolques-uiis 
sont  utilises  comme  plantes  d'appartement.  Nous  cite- 
rons encore  ;  le  ciei'ge  géant  [cereus  gujanieus),  origi- 
naire des  plateaux  du  sud  do  la  Calirornie,  où  il  attouit 
une  hauteur  de  15  à  10  mètres.  Les  fruits  sont  alimentaires, 
comme  ceux  de  (linéiques  autres  espèces.  Le  cierge  mngtti- 
fique  [cereus  speciosissimus),  du  Mexi- 
que, a  dos  fleurs  admirables,  larges 
de  0'",12  et  plus,  d'un  rougo  tMtarlato 
pourpre,  avec  des  rollots  irisés  A 
l'intérieur.  Cette  espèce  ost  grim- 
paiite  ot  très  rameuse:  ou  a  vu  un 
seul  individu  couvrir  le  mur  d'uno 
serre  de  plus  do  40  mètres  do  lon- 
gueur, et  produire  cliaquo  année  dos 
milliers  do  fleurs.  Le  cierge  à  grandes 
fleurs  {cereus  grandiflorus)  croît  dans 
l'Amérique  du  Sud,  et  exige  en  Franco 
la    serre    chaude  ;    ses    fleurs,    très 

grandes,  sont  jaunes  en  dehors  et 
lanches  en  dedans;  elles  s'ouvrent 
le  soir,  exhalent  dans  la  nuit  une 
odour  de  vanille,  et  se  ferment  le 
matin.  Le  cierge  fouet  [cereus  flagel- 
liformis)  ofl're  des  tiges  très  longues, 
de  la  grosseur  du  doigt,  grimpantes 
ou  traînantes,  se  pliant  très  facile- 
ment sur  des  supports.  On  en  fait  des 
guirlandes,  des  girandoles  propres  à 
garnir  les  jardinières  dans  les  salons. 
Ses  fleurs  sont  très  nombreuses,  d'un 
beau  rougo  carminé,  ainsi  que  los 
petits  fruits  qui  leur  succèdent. 

—  Liturg.  L'usage  d'allumer  des 
flambeaux  pendant  les  cérémonies  du 
culte  chrétien,  parfois  commandé  par 
la  nécessité,  reçut  de  bonne  heure  une  signification  symbo- 
lique. Le  concile  de  Trente  le  considère  comme  étant  d'ori- 
gine apostolique.  (Sess.  XXIL  c.  v.)  Les  cierges  liturgi- 
ques doivent  être  faits  de  cire  d'abeille  :  la  bougie  stéa- 
rique  est  prohibée,  sauf  pour  les  cier- 

fes  accessoires.  Deux  cierges  au  moins 
oivent  brûler  sur  l'autel  pendant  toute 
la  durée  de  la  messe.  Le  clergé  porte 
des  cierges  allumés  aux  convois  solen- 
nels, aux  processions  de  la  Chandeleur 
et  du  Saint-Sacrement.  Il  est  d'usage 
aussi  de  mettre  des  cierges  allumés  à 
la  main  des  enfants  qui  entrent  dans 
l'église  le  jour  de  leur  première  com- 
munion et  d'en  entourer  les  catafal- 
ques aux  convois  et  aux  services  de 
bout  de  l'an.  On  en  brûle  encore  autour 
des  châsses  et  des  images  des  saints. 

—  Cierge  pascal.  Le  samedi  saint, 
au  commencement  de  l'oftice  du  matin, 
le  diacre  bénit  le  feu  nouveau  en  allu- 
mant un  cierge  à  trois  branches  au 
chant  trois  fois  répété  do  ces  mots  : 
«  Lumen  Christi.  »  fVoici  la  lumière  du 

Christ.)  Il  s'approche  ensuite  du  cierge 

pascal,  cierge  de  grande  dimension,  et  cierge  orné  (xm»  s.). 
j- insère  cinq  grains  d  encens,  rallume 

avec  le  feu  nouveau  et  en  plonge  l'extrémité  inférieure 
dans  l'eau  bénite.  Dressé  sur  uu  chandelier  monumental 
dans  le  chœur,  du  côté  de  l'Evangile,  le  cierge  pascal  y 
demeure  jusqu'après  la  fête  de  la  Pentecôte. 

—  L'Eglise  grecque  orthodoxe  n'allume  pas  de  cierges 
pendant  la  célébration  do  la  messe,  mais  elle  en  emploie 
fréquemment  dans  les  autres  cérémonies  liturgiques. 

Parmi  les  protestants,  les  luthériens  allument  des  cierges 
pendant  l'office,  dans  une  intontion  symbolique;  les  calvinis- 
tes et  les  anglicans  ont  entiôroment  rejeté  cette  pratique. 

—  Techn.  Autrefois,  le  cierge  était  fabriqué  exclusive- 
ment avec  de  la  cire  vierge.  Aujourd'hui,  Ip  stéarine  et  la 
paraffine  entrent  dans  la  composition  des  oiorges. 

.Jadis,  après  avoir  fait  fondre  la  cire  au  bain-marie  et 
l'aVoir  purifiée  en  la  filtrant  sous  pression  au  travers  d'une 
toile,  l'ouvrier  ciergier  la  puisait  au  moyen  dune  cuiller  de 
fer  et  en  arrosait  tout  une  série  de  mèches  suspendues 
autour  d'un  cercle  horizontal.  Cotte  opération  se  continuait 
jiisnu'au  moment  où  le  cierge  avait  acquis  la  grosseur 
voulue.  Ln  ciergo  était  alors  roulé  sur  une  table  très  unie  et 
le  ciergier  obtenait  la  forme  légèrement  conique  du  cierge 
à  l'aide  d'un  instrument  spécial  appelé  pnlissoir.  Il  faisait 
ensuite  la  tête  en  employant  un  couteau  en  bois.  Ainsi  fa- 
briqués, les  ciergos  étaient  plongés  dans  des  bacs  remplis 
d'eau  dégourdie,  puis  séchés  au  soleil  et  on  plein  air  pour 
décolorer  la  cire  et  la  rendre  blanche. 

CIERGER  [si-èr-jé.  —  Prend  un  e  après  lo  g  devant  a 

et  0  :  Je  cicrgcai.  Nous  ciergenris)  v.  a.  Techn.  Enduire  de 
cire  les  bords  d'uno  étofl'o  pour  l'empôchor  do  s'effiler  : 
CiiiRGKR  du  drap.  \\  On  dit  aussi  bougikr. 

—  Mar.  Cierger  un  mât.  Le  planter  bien  verticalement. 
CIEBGIER  [^r-ji-é)  n.  m.  Fabricant,  marchand  de  ciergos. 
ClESlSZOWSKI  (Gaspard-Casimir),  prélat  polonais,  né 

on  nis.  mort  en  1831.  Ordonné,  il  l'àgo  do  dix-neuf  ans,  par 
le  pape  Clément  XIII,  il  se  montra  l'un  des  plus  chauds 
parti.sans  do  1  Insurrection  do  171)4  ot,  après  le  dernier  par- 
tage de  la  Pologne,  étant  arcliovAque  do  Kiovie,  il  refusa 
de  prAter  sonnent  à  la  Russie.  Mais  on  parvint  à  corrompre 
labbé  Skierniewski,  secrétaire  général  do  l'archevêché, 
mil,  profitant  do  la  cécité  du  prélat,  lui  attribua  un  man- 
dement d  anathômn  et  d'excommunication  contre  los  in- 
surgés lithuano-rutliéniens.  Cette  imposture  fut  la  cause  do 
la  mortdeCiesiszowski.  Lojour  même  oil  il  expira,  Skior- 
niewski  se  m  justice  en  se  suicidant. 

ClESZANOW,  bourg  d'Austro-Iïongrio  {Oalicio  fcerclo 
de  /u  kiew]),  sur  la  frontière  do  Pologne  ;  2.880  hab.  Ch.-l. 
d  un  thsl.rict  peuplé  de  71.132  hab. 

ClESZKOWSKI  (Augusto,  comto),  philosophe  ot  écono- 
miste polonais,  noàSuchaon  1814.  Elu  en  1847  député  du 
grand-duché  de  Pusen  au  Roichstag  do  Berlin.  Il  a  écrit  en 
ellomand,  en  polonais  et  on  français.  Citons,  parmi  ses  ou- 
vrages :  Prolégomènes  à  la  «cicnce  historique  (18:i8);  Dieu  vt 


la  paltngénésie  [iHi-i).  En  français,  on  lui  doit  :  Du  crédit  et 
de  la  circulation {ls:\'J);  De  la  pairie  et  de  l'aristocratie  mo- 
derne (1844).  Il  soutint  que  los  Slaves  sont  appelés  à  régé- 
nérer l'Occident,  dans  un  ouvrage  anonyme  écrit  ou  polo- 
nais et  intitulé  OJcze-Nasz  [Notre  Pèro]  (1848).  C'est  grire 
ù.  son  influence  comme  député  que  fut  fondée  l'université 
do   INisoii. 

ClEUTAT,  comm.  des  Hautes-Pyrénées,  arrond.  et  à 
i)  kilom.  do  Bagnôros-de-Bigorre,  dans  la  plaine;  1.131  hab. 
Chapelle  romane.  Enceinte  retranchée  rectangulaire.  Ce 
village  semble  occuper  l'emplacement  de  l'ancienne  capi- 
tale du  lïigorro  (Tarbes). 

CIEUX  [si-eii)  n.  m.  pi.  V.  ciiiL. 

GlEUX,  comm.  de  la  Haute-Vienne,  arr.  eî  à  17  kil.  do 
Bellac,  près  d'un  étang  ;  1.965  hab.  Mine  d'étain.  Menhir. 

GlEZ,  comm.  do  la  Nièvre,  arrond.  ot  à  20  kilom.  de 
Cosno  ;  1.093  hab.  Eglise  du  xvi"  siècle. 

ClEZA,  ville  d'Espagne  (_Murcie  [prov.  de  Murcie]),  près 
du  fleuve  côtier  Segura  ;  10.915  hab.  Moulins  ;  fabrique  do 
papier  de  chifl'e,  scieries  de  bois,  toiles  de  fil,  boissons 
gazeuses.  Aux  environs,  ruines  romaines.  —  Pop.  du  dis- 
trict de  Cieza  :  34.412  hab. 

ClEZKOWIGE,  bourg  d' Austro-Hongrie  { Galicie  [cercle 
de  Nowo-Sandec]),  sur  la  Biala,  affluent  de  la  Vistule  ; 
2.000  hab. 

GIF,  expression  abréviative,  très  employée  dans  le  com- 
merce, pour  remplacer  les  trois  mots  anglais  cost,  insu- 
rance,  freight  (coût,  assurance,  fret).  V.  caf. 

GiFRA  (Antonio),  compositeur  italien,  né  vers  1575. 
mort  vers  1635,  élève  de  Palestrina  et  de  Bernardino  Na- 
nino.  Successivement  maître  de  chapelle  du  collège  alle- 
mand de  Rome,  de  l'église  de  Lorette  et  de  Saint-Jean  de 
Latran,  il  passa,  en  1622,  au  service  de  l'archiduc  Char- 
les d'Autriche,  et,  en  1629,  retourna  à  Lorette.  Ses  remar- 
quables compositions  comprennent  plusieurs  messes,  des 
psaumes,  plusieurs  recueils  de  motets,  six  recueils  de 
madrigaux,  des  ricercari  et  deux  livres  de  chansons  fran- 
çaises. 

ClFUENTES,  bourg  d'Espagne  (Nouvello-Castille  [prov. 
de  Guadalajara]),  sur  un  affluent  du  Tage  ;  1.660  hab. 
Eaux  sulfureuses.  Fabrication  de  papier,  tissage  de  toile. 
—  Pop.  du  district  de  Cifuentes  :  18.200  hab. 

GiGALA  (Lanfranc),  troubadour  italien,  né  à  Gênes, 
mort  en  1278.  Il  fut  ambassadeur  de  la  république  de 
Gènes  auprès  du  comte  de  Provence  Raymond  (1241),  et 
acquit  une  grande  renommée  en  composant  des  poésies  ot 
des  chansons  dont  quelques-unes  sont  conservées  manu- 
scrites à  la  Bibliothèque  nationale.  Il  mourut  assassiné. 

CIGALE  [<\n  provenç.  cigola,  lat.  cicada)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères,  type  de  la  famille  des  cicadidés,  com- 
prenant des  formes  lourdes  et  de  grande  taille,  munies  d'un 
appareil  stridulant. 

—  Fig.  Poète.  Il  Se  prend  quelquefois  en  mauvaise  part 
pour  désigner  un  écrivain  qui  ne  produit  que  des  phrases 
sonores  et  vides  d'idées. 

—  Argot.  Pièce  d'or,  à  cause  du  bruit  qu'elle  produit. 
11  On  dit  aussi  ciguë  et  ciGuii, 

sans  doute  par  corruption. 

—  Crust.  Cigale  de  mer,  Nom 
d'une  espèce  do  scyllare. 

—  Mar.  Organeàu  d'une  an- 
cre ou  d'un  grappin. 

—  Encycl.  Entom.  Le  genre 
cigale  (cicada)  est  caractérisé 
par  la  grosseur  de  la  tète,  a 
grands  yeux  saillants  et  écartés,  l'abdomen  arrondi  ou  co- 
nique, l'ampleur  des  ailes  supérieures.  L'abdomen  des 
màlos  porto,  à  sa  base,  une  sorte  do  double  tambour  dont 
la  peau  sèche  vibre  sous  l'efl'ort  de  muscles  spéciaux.  Les 
larves  ont  de  fortes  pattes  fouisseuses  et  vivent  enfouies 
dans  le  sol,  où  elles  sucent  les  racines.  Les  insectes  adul- 
tes so  tiennent  sur  les  arbustes,  dans  les  lieux  chauds  et 
secs,  eu  plein  soleil,  et  ne  cessent  de  stridulor  pondant  lo 
jour.  Les  nombreuses  espè- 
ces du  genre  cigalo  sont  ré- 
pandues surtout  dans  les 
régions  tropicales;  dans  lo 
midi  do  la  Franco,  certaines 
sont  très  communes  {cicada 
fraxini  ou  plebeja)  :  c'est 
colle  qui  remonte  le  plus  an 
nord,  avec  le  tibicinma  h<r- 
atodes.  La  cigale  panacha  ■' 
des  t'rdnes  [settigia  orni],  du 
pourtour  méditerranéen , 
produit  par  ses  piqûres  la 
manne  dos  frônos;  etc. 

—  Littér.  et  archéol.  Les 
cigales  sont  souvent  con- 
fondues par  lesautours  avec 
les  .sauterelles ;  ainsi  dans 


C,  cigale  011  orpaneau  ; 
J,  jas  de  l'ancre. 


Ci(;ale  (r^d.  au  tiers)  : 

a.  nympho  plébôlcnnc;  b,  organe 

Uc  stridulation  (cymbale). 


La  Fontaine,  dont  la  cigale  est  la  grande  sauterelle  vorto 
[locusta  viridissima).  Très  communes  dans  los  régions  mé- 
ridionales, les  vraies  cigales  ont  été  chantées  parles  poètes 
do  ces  régions,  tandis  que,  dans  lo  nord,  où  elles  man- 
quent, on  a  chanté  les  sauterelles  stridulantos,  on  leur 
lieu  ot  place. 

Los  poètes  grocs  se  sont  plu  à.  représenter  la  cigalo 
comme  un  animal  à  la  voix  mélodieuse.  Dans  le  troisiémo 
chant  do  V/liade,  llomôro  compare  à  dos  ciiiales  les  vieil- 
lards éloquents  oui  s'ontrotiennent  avec  Priam  sur  los 
murs  do  Troie.  Hésiode,  Théocrite,  d'autres  encore  don- 
nent au  rliant  de  la  cigalo  l'épithète  do  sonore  et  d'harmo- 
nieux. Anacréon  a  consacré  uno  ode  à  l'éloge  de  la  cigalo. 
Platon  raconte  dans  son  Phédon  que  certains  hommes, 
enchantés  de  la  voix  des  Muses,  s'élaiont  laissés  mourir 
do  faim,  et  quo  ces  déesses  les  avaient  métamorphosés  en 
cigales.  Enfin,  au  dire  de  Thucydide,  les  vieillards  de 
l'Attique,  pou  do  temps  avant  les  "guerres  médiquos,  rele- 
vaient encore  leurs  chevoux  ou  chignon  ù  l'aido  d'épinglos 
d'or  on  forme  do  cigales. 

Cigale  (La),  Société  littéraire  ot  arlisliqno,  créée  A 
Paris,  on  1870.  sur  l'initiative  do  Maurice  Faure.  Com- 
nosée  do  lettrés,  d'artistes  et  do  savants  originaires  du 
Midi,  sans  acception  d'écolo  ou  do  genre,  ollo  n  pour 
objet  do  servir  do  trait  d'union  entre  Paris  rt  leur  pays 
do  naissance.  Sos  membres,  los  cigalicrs,  dont  lo  nombre 
no  doit  pas  dépasser  doux  cents,  so  réunissent  dans  un 


CIERGEK   —   CIGARETTE 

banquet  monsuol,  et  organisent  dos  fêtes  littéraires  dans 
lo  Midi.  Co  sont  eux  qui  ont  élevé,  en  1887,  à  Meudon,  un 
iMisto  à  Kaljolais.  Los  cigaliers  ont  pour  organe  un  re- 
cueil, intitulé  "  lu  Cigalo  ». 

Cigale  (Jcan-Michol),  dit  Mahomet-bey,  aventurier 
du  xvT!'  siècle.  Il  so  prétendait  lils  du  fameux  viconito 
Scipion  Cigale,  capturé  par  les  Turcs  en  1561,  et  do  la 
tille  du  sultan  Achmet,  ot  11  disait  que  son  cousin  Maho- 
met IV  l'avait  nommé  vico-roi  de  Trébizonde  et  généralis- 
.simo  do  la  mer  Noire.  Il  on  imposa  ainsi  à  la  reino  do  Polo- 
gne, Marie  de  Gonzague,  qui  lo  fit  baptiser  en  grande 
pompo  à  Varsovie,  puis  au  pape  Alexandre  VII,  ot  onlin 
à  Louis  XIV,  qui  le  reçut  magnirtquemout  en  1070.  Mais 
il  fut  ensuite  démasqué  en  Angleterre,  et  disparut. 

CIGALIER  {ii-t')  n.  m.  Membre  do  la  société  la  •  Cigalo  ». 

CIGALON  ou  CXGALOU  n.  m.  Nom  vulgaire  donné  à  un 
insecte  que  l'on  appelle  ciijale  de  l'orme. 

CIGARE  {de  l'esiiagn.  cif/arro)  n.  m.  Rouleau  de  tabac 
en  feuilles,  que  l'on  fume  en  aspirant  la  fumée  par  l'un 
des  bouts,  ii  Nom  commercial  du  tabac  à  fumer  de  Cuba. 

—  Encycl.  Le  cif/are  est  sans  doute  la  première  forme 
sous  laquelle  le  tabac  a  été  fumé.  Mais  c'est  seulement  au 
XIX'  siècle  que  la  mode  l'adopta  et  que  le  cigare  devint, 
suivant  l'expression  de  George  Sand,  «  le  complément 
indispensable  de  toute  vie  oisive  et  élégante  ». 

Les  meilleurs  cigares  sont  ceux  de  La  Havane.  La  régie 
française  en  achète  directement  sur  les  lieux  de  produc- 
tion une  assez  grande  quantité;  le  prixvajusqu'à  5  francs 


1.  Séchoir  à  air  chaud;   S.  Cuve  de  lavaçft  niëthoilique :  3.  Claie 
du  séchoir;  4.  Moule  a  cigare  ;  5.  Couteau  a  tabac. 

la  pièce.  La  manufacture  de  Reuilly  fabrique,  avec  les 
feuilles  les  plus  aromatiques  de  l'île  de  Cuba  (tabacs  de 
la  Vuolta-Abajo),  dos  cigares  de  différents  modules,  qui, 
pour  des  raisons  non  encore  élucidées,  ciimatériques  et 
microbiennes,  n'ont  pas  tout  à  fait  la  qualité  des  ciga- 
res fabriqués  à  La  Havane  avec  les  mêmes  feuilles.  Les 
cigares  de  Manille ,  recherchés  d'un  certain  nombre  de 
fumeurs,  ne  valent  pas  los  havanes.  Les  manufactures 
françaises  emploient  les  tabacs  du  Brésil  et  do  Sumatra 
dans  la  composition  des  cigares  à  15  et  à  10  centimes; 
los  fouilles  mdigènes,  mélangées  de  kentuckv,  servent  à 
faire  les  cigares  à  7  cent.  1/2  et  à  5  centimes,"  Le  nombre 
total  des  cigares  vendus  en  France  ost  d'environ  800  mil- 
lions par  an,  pour  une  valeur  de  58  millions  de  francs. 

Le  cigaro  ost  composé  de  trois  parties  distinctes  : 
1°  l'inférieur  ou  tripe,  formé  de  morceaux  de  feuilles  al- 
longées suivant  l'axe  du  cigare  ;  i'  la  sotis-cape  ou  pre- 
mière eiiiefopne,  demi-feuille  q^ui  entoure  la  tripe;  3»  la 
cape  ou  ro6e.  lanière  de  tabac  tin  et  élastique  enroulée  en 
spirale  autour  de  la  poupée  constituée  par  les  deux  pre- 
mières parties.  La  confection  des  cigares  se  fait,  soit  uni- 
quement A  la  main,  comme  à  La  Havane,  soit  A  l'aide  do 
moules  en  bois,  qui  donnent  des  produits  d'aspect  plus  règu 
lier.  Pour  cotte  fabrication,  qui  semble  particnlièreinent 
rebelle  aux  applications  mécaniques,  on  a  im.iginé  de  nom- 
breuses niaclnnes;  les  unes  no  font  que  les  poupées,  les 
antres  enroulent  seulement  la  robo  :  aucune  na  encore 
fourni  d'aussi  bons  résultats  que  le  travail  dos  doigts  agi- 
les des  cigarièros. 

CIGARETTE  IriW  —  rad.  cigare)  n.  f.  Sorte  de  petit  ci- 
gare fait  do  tabac  coupé  en  menus  brins  et  quo  l'on  roule 
ordinairement  dans  uno  petite  feuille  do  papier  mince  :  // 
y  n  rfesciOAB  KTTKS  tout  en  lalme  comme  celles  ijne  la  régie 
française  vend  .toux  le  nom  rie  niiias  et  de  seiiorilas. 

—  Kncvcl.  On  fabri(iuo  annuellement,  en  Franco,  un  mil- 
liard ot  demi  do  cii/aretles,  auxquelles  il  faut  ajouter  celles 
quo  los  fumeurs  roulent  eux-mêmes  ;  la  vouio  do  co  pro- 


Machine  ■  cigarelles  à  levior 


dult  augmente  constamment.  A  part  les  cigarettes  ilo  luxe, 
on  tabac  d'Orient,  qui  sont  faites  eiitièreiiient  A  tu  main, 
los  cigarettes  eu  papier  sont  fabriipiées  avec  des  lua- 
chinos,  ilout  lu  plus  ingéiiit>uso  est  la  m»cliiiii>  Decuiillé. 
Cette  dernière  produit  dos  tubes  en  papier  sans  colle,  fer- 
més pur  agrafage  dos  doux  bords  do  la  fouille  ;  lo  boudUi 


CIGARETTEUSE   —   CILIAIRE 

de  tabac  est  préparé  et  introduit  mécaniquement  par 
bourrage  dans  le  tube  de  papier  préalablement  formé. 

La  régie  livre  à  la  consommation  des  cigarettes  dites  à  la 
main,  qui  devraient  être  plusjustement  appelées  cigarettes 
rou/eVs.-elIes  sont  faites  non  plus  par  bourrage,  ce  qui  donne 
des  produits  quelquefois  trop  durs  et  incombustibles,  mais 

ftar  roulage,  comme  celles  que  fait  à  la  main  lo  fumeur 
uî-mêmerCe  procédé  de  fabrication  a  été  rendu  mécanique 
par  Belot,  ingénieur  à  la  manufacture  du  Gros-Caillou. 

ŒGARirrTEUSE  {ré-teuz')  n.  f.  Ouvrière  qui,  dans  les 
manufactures  de  tabac,  conduit  les  machines  fabriquant 
les  cigarettes. 

CIGAREDSE  n.  f.  et  adj.  Se  dit  de  l'ouvrière  employée, 
dans  les  manufactures  de  tabac,  à  la  confection  des  cigares. 

Il  On  dit  plutôt  CIGARIKRE. 

—  Adjectiv.  :  Ouvrière  cigâreuse. 
CIGARIÈRB  n.  f.  Atelier  où  se  font  les  cigares. 

—  Svn.  deciGARECSE.  —  Adjectiv.  :  Oucnère  cigaRIÈRK. 
GIGARILIX  t^'  nill.)  n.  m.  Espèce  de  cigarette  faite  à 

l'aide  d'un  moule  spécial  appelé  aussi  cigarotype,  avec  un 
papier  imprégné  de  jus  de  tabac,  et  collé  de  manière  à 
former  un  tube  de  couleur  feuille  de  tabac. 

CIGARITO  n.  m.  Cigarette  dont  l'enveloppe  est  constituée 
par  une  feuille  de  tabac,  au  lieu  de  papier. 

CIGAROTYPE  n.  m.  Instrument  servant  à  faire  des  ci2:a- 
rettes.  composé  d'un  tube  dans  lequel  on  place  un  papier 
collé  formant  cylindre,  et  qui  reçoit  le  tabac  que  l'on  en- 
fonce au  fur  et  à  mesure  à  l'aide  dune  sorte  de  mandrin. 
I  On  dit  souvent  moule  à  cigarettes. 

GiGLIANO,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Novare])  ; 
7.000  hab.  Foires. 

Cigna  fJean-Francois\  anatomiste  italien,  né  à  Mon- 
dovi  en  1:34,  mort  à  Turin  en  1791,  devînt  professeur 
d'anatomie  à  l'université  de  Turin  en  1:70,  et  fonda  une 
société  littéraire  et  savante  d'où  est  sortie  l'Académie  ac- 
tuelle des  sciences  de  Turin.  On  a  de  ce  savant  distingué  de 
nombreuses  et  intéressantes  dissertations,  publiées,  pour  la 
plupart,  dansle  recueil  de  l'Académie  des  sciences  de  Turin. 

CignANI  (Carlo),  peintre  de  la  décadence  italienne, 
né  à  Bologne  en  1628,  mort  à  Forli  en  1719.  Elève  de 
l'Albane  et  imitateur  du  Corrège,  il  fut  bientôt  regardé 
comme  un  des  premiers  maîtres  de  l'école  bolonaise.  Après 
avoir  travaillé  à  Parme,  Ravenne  et  surtout  à  Bologne, 
il  passa  dix-huit  ans  à  peindre  V Assomptioii  de  la  Vierge, 
en  fresque,  sur  la  coupole  d'une  chapelle  de  la  cathédrale. 
En  1708,  il  fut  nommé  prince  de  l'académie  Clémentine 
à  Bologne.  On  cite  de  lui  :  la  Puissance  de  l'amour  {'Parme)  \ 
François  1"  guérissant  les  écrouelles;  l'Entrée  de  Paul  711 
à  Bologne:  la  Fuite  en  Egypte;  etc. 

CignaROLI  (Giovanni  Bettino),  peintre  de  l'école  véni- 
tienne, né  à  Vérone  en  1706,  mort  en  1770.  Il  fut  très  cé- 
lèbre en  son  temps.  11  peignit  des  tableaux  mythologiques, 
et  surtout  des  laoleaux  à  sujets  religieux  d'une  invention 
habile,  mais  d'un  coloris  faible.  II  a  fondé,  en  1764,  l'Aca- 
démie de  peinture  de  Vérone.  On  a  conservé  de  lui  la 
Transfiguration,  la  Mort  de  Rachel,  des  Vierges,  le  Martyre 
de  saint  Laurent,  etc. 

GigNÉ,  comm.  de  la  Mayenne,  arr.  et  à  15  kilom.  de 
Mayenne,  près  de  la  Mayenne;  1.151  hab.  Moulins. 

gigogne  {gn  mil.  —  du  lat.  ciconia)  n.  f.  Zool.  Genre 
d'oiseaux  échassiers,  type  de  la  tribu  des  ciconiinés,  com- 
prenant cinq  espèces  dont  deux  habitent  l'Europe  et  les 
autres  l'Afrique,  l'Asie  et  l'Amérique 
méridionale. 

—  Antiq.  Geste  de  pantomime  qui 
servait  à  exprimer  la  raillerie  ou  lo 
mépris,  et  qui  consistait  à  étendre 
l'index  vers  la  personne  que  l'on  vou- 
lait railler,  et  à  le  courber  et  le  rele- 
ver rapidement  comme  un  cou  de 
cigogne,  il  Instrument  particulier  dont 
so  servaient  les  fermiers  pour  me- 
surer la  largeur  et  la  profondeur  des  sillons,  et  contrôler 
ainsi  le  travail  des  laboureurs  :  Colnmelle  est  l'inventeur 
rf'une  cigogne  dite  composée,  i:  Machine  à  bascule  dont  les 
anciens  Espagnols  se  servaientpour  tirer  de  l'eau  des  puits. 

—  Archeol.  Machine  de  guerre  du  moyen  â^^e,  qui  est  la 
to'leno  romaine,  primitivement  destinée  à  puiser  de  l'eau. 

Argot.  Palais  de  justice,  préfecture  de  police  :  La 

CiGOGNB  finit  toujours  par  nous  gober.  (Balz.)  il  Bab  de  la 
Cigogne,  Procureur  général. 

—  Fam.  Mère,  par  allusion  à  la  tendresse  maternelle 
que  l'on  attribue  aux  cigognes.  Il  Femme  grande,  maigre, 
efflanquée,  u  Cou  de  cigogne,  Cou  long  et  maigre,  il  Contes 
de  cigogne,  à  la 
cigogne,Coate5 
faits  à  plaisir, 
balivernes. 

V-  GIGOGNE. 

—  Mar.  Ma- 
nivelle do  la 
moule  à  aigui- 
ser les  outils, 
&  bord  des  b&- 
limoots. 

—Tcchn.  Le- 
vier coudé. 

—  Encycl . 
Zool.  La  cigo- 
gne commune 
\eiconia  atha  ), 
cigogne  blan- 
che on  domes- 
tique, grand  oi- 
seau do  1*,I5 
de  long  et  do 
î",  30  d'cnver- 
gure,  blanc 


Cigognes  des  fer- 
miers (antiq.). 


CiB-.gi.ô, 


a.vfn  une  parM''  ^f<;  ailr^  noiros  et  le  bec  et  les  pattes  rou- 
K'  :iiit  les  reptih.'K,  les  rongeurs. 

Ja  ite  l'Europe  tempérée,  vivant 

da::  '   '-t  S'-  rjuiirrisHant  des  immon- 

di'-'  '  vînuo  plus  rare, 

di'i  ri-(j;lcments  de  sa- 

luK:  _  .  i-rcs  la  retraite  des 

Tuf'-H.  hu'.orii  couiiiiufitj  'Mi  Ali<;inat^ini.  en  Hollande,  elle  y 
eut  proté^'én  comme  elle  lo  fut  jadis  par  les  Egyptiens,  les 
Grecs,  qui  l'avaient  confiacréo^Junon,  les  Komains,  qui  la 


Cigogne 


prenaient  comme  symbole  de  la  piété  filiale.  Pendant  ia 
belle  saison,  la  cigogne  niche  volontiers  sur  le  toit  des  mai- 
sons ou,  en  Allemagne,  sur  les  roi^es  montées  horizontale- 
ment, sur  des  perches  ;  elle  émigré  en  hiver  pour  gagner  le 
nord  de  l'Afrique.  On  a  exagéré  les  qualités  légendaires  de 
cet  oiseau  batailleur  et  féroce,  mais  il  est  d'une  grande  uti- 
lité en  détruisant  les  vipères,  les  rats,  etc.  La  cigogne  iioirc 
{melanopelargus  nigra)  est  plus  méridionale  :  on  la  trouve 
du  sud  de  l'Europe  j  usque  dans  ITnde.  La  cigogne  d'Ethiopie 
{ciconia  Abdimii]  est  le  type  du  sous-genre  splienorhynchus . 

—  Arcbéol.  La  ci- 
gogne, comme  la 
grue,  était  une  ma- 
chine élévatoire  qui 
prit  son  nom  de  la 
longueur  de  son  le- 
vier, rappelantle  cou 
d'un  oiseau  échas- 
sier.  Cet  appareil  élé- 
vatoire, formé  d'un 
axe  vertical  sur  le- 
quel oscille  une  pou- 
tre à  bascule ,  est 
mentionné  au  xiv 
siècle  comme  pou- 
vant servir  à  faire 
passer  les  assaillants 
sur  les  murailles  en- 
nemies. Valturio,  au  xv»  siècle,  en  a  donné  une  figure.  Il 
est  probable  q^ue,  pour  être  d'une  utilité  quelconque,  ces 
cigognes  devaient  être  montées  sur  roues. 

Cigognes  (Les)  [en  gr.  Pélargoi]^  comédie  perdue 
d'Aristophane,  dont  il  ne  reste  aujourd'hui  que  des  frag- 
ments très  mutilés. 

CIGOGNEAU  {gno  —  gn  mil.)  n.  m.  Jeune  cigogne  ;  petit 
de  la  cigogne  :  Des  cigognkaiix.  il  On  dit  aussi  cicognat, 

CICONEAD,    et  CIGONNKAO. 

CigOLI  ou  CivoLI  (le  chevalier  Louis  Cardi,  dit),  ar- 
tiste et  littérateur  italien.  V.  Cardi. 

CIGONNEAU  n.  m.  V.  CIGOGNEAU. 

CIGUË  (du  lat.  cicuta)r\.  f.  Nom  de  plusieurs  plantes 
vénéneuses,  de  la  famille  des  ombeîlifères.  il  Ciguë  aqua- 
tique, La  phellandrie  aquatique,  ii  Ciguë  viveuse,  Syn.  cicn- 
TAIRE  [cicuta  virosa).  \\  Petite  ciguë,  Syn.  de  jETHUSE. 

—  Par  ext.  Poison  extrait  de  la  "grande  ciguë,  dont 
quelques  peuples  anciens  se  servaient  pour  donner  la 
mort  à  certains  condamnés  :  Socrate  fut  condamné  à  boire 
la  CIGUË.  Il  Peine  de  mort  infligée  à  l'aide  du  mémo 
poison  :  Phocion  fut  condamné  à  la  cigtjë. 

—  Encycl.  Les  principales  espèces  sont  la  ciguë  vi- 
reuse,  la  petite  et  la  grande  ciguë. 

La  ciguë  viveuse,  ou  cicutaire,  est  une  plante  aquatique, 
qui  recherche  le  bord  des  eaux  stagnantes  et  les  fonds 


I.  Ciguë  vireuse:(7.  fleur;  2.  Petite  ciguô;  3.  Grande  ciguë. 

vaseux.  Elle  se  distingue  de  la  grande  ciguë  par  sa  ra- 
cine charnue,  par  son  aspect  et  par  sa  taillo  beaucoup 
plus  petite.  Son  odeur  est  repoussante,  et  son  suc  est  un 
poison  très  violent.  Elle  peut  servir  aux  mêmes  usages 
médicaux  que  la  grande  ciguë. 

La  petite  ciguë  {œthusa  cynapium),  qu'on  appelle  encore 
ciguë  des  jardins,  faux  persil,  ache  des  chiens,  est  haute 
d'environ  0"',50,  à  tige  rameuse,  quelque  peu  étalée,  à 
feuilles  découpées  comme  celles  du  persil.  Elle  est  extrê- 
mement vénéneuse,  et  fort  commune  dans  les  lieux  culti- 
vés. La  gvande  ciguë  {conium  maculaium)  ou  véritable  ciguë 
des  anciens,  est  bisannuelle  et  atteint  en  hauteur  1  mètre 
et  plus.  Sa  tige,  robuste,  fistuleuse,  ramifiée  au  sommet, 
est  parsemée,  surtout  dans  sa  partie  inférieure,  de  taches 
d'un  pourpre  violacé  ;  elle  porte  des  feuilles  d'un  vert  som- 
bre, d'une  odeur  virouse,  qui  devient  très  sensible  surtout 
quand  on  les  froisse.  Les  fleurs  sont  blanches.  Le  fruit  est 
arrondi.  Cette  plante  est  commune  en  Europe;  elle  croît 
dans  les  lieux  mcultes  un  peu  humides,  le  long  des  haies, 
au  voisinage  dos  habitations,  surtout  dans  les  cours  des 
fermes  et  dans  les  ruelles  peu  fréquentées  des  villages.  Les 

gropriétés  de  la  grande  ciguë  varient  suivant  le  climat. 
ans  le  nord  de  l'Europe,  elles  sont  si  peu  énergiques  <^uo 
les  gens  de  la  campagne,  au  dire  d'autours  dignes  de  loi, 
les  mangent  sans  inconvénient.  Linné  assure  qu'on  Suède 
tous  leshestiaux  s'en  nourrissent,  et  que  les  vaches  en  sont 
môme  très  friandes.  Mais  ces  propriétés  deviennent  de  plus 
en  plus  énergiques  à  mesure  (ju  on  s'avance  vers  des  ré- 
gions plus  chaudes,  au  point  qu'en  Espagne,  en  Italie,  en 
Grèce,  la  ciguë  constitue  un  poison  violent.  Cette  action 
est  due  surtout  à  un  alcaloïde  appelé  cicutine  ou  conicine. 
Ce  qui  rend  celle  plante  éminemment  dangereuse,  c'est 
une  certaine  ressemblance  avec  le  persil,  très  éloignée  à 
la  vérité,  et  qui  ne  peut  induire  en  erreur  que  les  per- 
sonnes irréfléchies;  la  couleur  sombre  et  l'odeur  vireuse 
dos  feuilles  do  la  ciguë  suffiraient  seules  à  la  faire  distin- 
guer, pour  pou  qu'on  voulût  y  faire  attention. 

—  Archôol,  A  Athènes,  la  ciguë  était  employée  à  empoi- 
sonner légalement  les  condamnés  à  mort.  C'est  ainsi  eue 
moururent  Socrate  et  beaucoup  de  citoyens  illustres.  Cet 
usage  de  la  ciguë  n'était  pas  borné  à  Athènes;  on  le  re- 
trouvait on  Espagne,  d'après  Strabon  ;  à  Marseille,  d'après 
Vûlôro-Maxirao,  et  dans  quelques  îles  do  l'archipel  grec. 

M    —  OJ 


8 

Ce  dernier  auteur  avance  que,  dans  certaines  de  ces  ré- 
gions, l'homme  lassé  de  l'existence,  après  avoir  donné  des 
raisons  suffisantes  devant  les  autorités  compétentes,  pou- 
vait obtenir  d'elles  la  dose  de  ciguë  nécessaire  à  sa  mort. 

—  Thérap.  Toutes  les  parties  de  la  ciguë  sont  narco- 
tiques, antispasmodiques  et  anodines.  Les  poisons  qu'elle 
contient  (cicutine  ou  conicine,  méthylianicine  et  conby- 
drine)  afl'aiblissent  la  puissance  d'excitation  motrice  de  la 
moelle;  ils  ne  produisent  pas  de  congestion  des  vaisseaux  ni 
d'hypérémie  cérébrale,  contrairement  à  l'opium.  La  ciguë 
est  depuis  l'antiquité  utilisée  en  médecine.  On  emploie 
surtout  les  feuilles,  que  l'on  cueille  pour  les  sécher  après 
la  floraison;  quelquefois  les  racines,  les  fruits.  Les  prépa- 
rations usitées  à  1  intérieur  sont  la  poudre  de  feuilles  (10  à 
40  centigr.),  la  teinture,  l'extrait  :  on  les  prescrit  contre 
les  engorgements  du  foie,  le  rhumatisme,  la  goutte,  les 
névralgies,  les  atfections  des  bronches  et  des  poumons;  à 
l'extérieur,  les  cataplasmes  de  feuilles  contre  les  dou- 
leurs cancéreuses.  Les  alcalis  caustiques,  les  acides 
végétaux,  les  substances  astringentes,  ne  doivent  pas  être 
administrés  en  même  temps  que  la  ciguë.  Les  symptômes 
de  l'empoisonnement  par  la  ciguë  sont  :  l'engourdisse- 
ment, les  vertiges,  robscurcissement  de  la  vue,  et,  si  la 
dose  est  très  forte,  le  délire,  les  convulsions  ;  faire  vomir, 
administrer  des  acides  végétaux  étendus  tels  que  le  vinai- 
gre, le  suc  de  citron,  etc.,  et  favoriser  l'excitation  par  des 
frictions  énergiques,  le  café  ou  la  caféine. 

Ciguë  (la),  comédie  en  deux  actes  et  en  vers  d'Emile 
Augier  (Odéon,  1844}.  —  Athènes  est  le  théâtre  de  l'ac- 
tion. Clinias,  jeune  libertin  blasé,  est  las  de  vivre  ;  il 
annonce  à  ses  deux  amis,  Paris  et  Cléon,  qui  sont  plutôt 
des  parasites,  que,  le  soir  même,  il  boira  la  ciguë.  Mais, 
avant  de  mourir,  il  fait  acheter  une  charmante  esclave 
et  déclare  qu'il  institue  son  héritier  celui  qui,  avant  la  fin 
du  jour,  aura  su  conquérir  les  bonnes  grâces  de  la  jeune 
fille.  Aussitôt,  les  deux  parasites  font,  vis-à-vis  de  la  belle 
Hippolyte ,  assaut  de  gentillesses  et  de  compliments. 
Clinias',  alors,  affranchit  la  jeune  Cypriote,  puis  annonce 
à  ses  amis  qu'il  modifie  son  testame'nt  :  Hippolyte  appar- 
tiendra au  préféré,  et  sa  fortune  sera  le  dédommagement 
de  l'amoureux  évincé.  Aussitôt,  Paris  et  Cléon  de  changer 
leur  lactique  ;  c'est  à  qui  se  peindra  à  la  belle  sous  les 
couleurs  les  plus  noires,  afin  de  lui  faire  choisir  l'autre. 
Le  résultat  de  ce  double  tournoi,  c'est  que  Clinias  s'éprend 
d'Hippolyte,  la  garde  pour  lui-même,  renonce  à  la  ciguë 
et  chasse  les  deux  parasites.  Cette  petite  pièce,  ciselée 
avec  art,  pleine  d'observations  délicates  et  de  détails 
piquants,  eut  un  très  grand  succès  et  fonda  du  premier 
coup  la  renommée  de  l'auteur. 

ClHAC  (Jacob),  médecin  et  naturaliste  roumain,  né 
en  1800,  mort  à  Jassy  en  1881  II  fonda  plusieurs  musées, 
la  première  société  des  médecins  et  naturalistes  roumains 
(183Ci)  et  le  Bulletin  des  musées,  en  français.  —  Son  fils, 
Alexandre  Cihac,  philologue  roumain,  né  et  mort  à 
Jassy  (1825-1887),  introduisit  le  premier  l'objectivisme 
dans  la  philologie  roumaine.  D'après  lui,  la  langue  rou- 
maine contiendrait  1/5  d'éléments  latins,  2/5  d'éléments 
slaves,  2/5  d'éléments  turcs,  grecs  et  albanais.  Bien  que 
cette  conception  de  la  langue  roumaine  soit  erronée, 
l'œuvre  dans  laquelle  l'auteur  a  développé  sa  thèse  fut 
couronnée  par  l'Institut  de  France.  Ses  œuvres  les  plus 
remarquables  sont  :  Dictionnaire  d'ètymologie  daco-rou- 
maine  isio);  Eléments  slaves,  magyars,  turcs,  grec-moderne 
et  albanais  (1879). 

CI-INCLUS,  USE.V.  et. 

CI-JOINT,  TE  adj.  V.  CI. 

CIL  {siV,  en  faisant  sentir  VL,  maïs  sans  le  mouiller  — 
du  lat.  cilium)  n.  m.  Nom  des  poils  qui  bordent  les  pau- 
pières :  Il  n'y  a  que  l'homme  et  le  singe  qui  aient  des  cils 
aux  deux  paupières.  (BufT.) 

—  Bot.  Nom  que  l'on  donne  à  des  poils  raides  insérés 
sur  les  bords  des  feuilles  et  autres  organes,  et  aux  divi- 
sions filiformes  ou  poils  du  péristome  des  mousses. 

—  Hist.  nat.  Cils  vibratiles,  Filaments  très  ténus  que 
l'on  remarque  sur  quelques  animaux  invertébrés,  sur 
quelques  embryons  d'animaux  vertébrés,  même  sur  quel- 
ques algues,  et  qui  sont  agités  d'un  mouvement  vibra- 
toire très  rapide  et  continu. 

—  Enctcl.  Anat.  Cils  palpébraux.  Ce  sont  des  poils 
(v.  poil)  durs  et  raides,  occupant,  sur  trois  ou  quatre 
rangs,  le  pourtour  libre  des  paupières.  Leur  nombre  varie 
de  cent  vingt  à  deux  cent  cinquante  ;  ils  sont  plus  nom- 
breux en  haut  qu'en  bas;  ils  ont  pour  fonction  de  mettre 
l'œil  à  l'abri  de  la  lumière  trop  vive,  des  courants  d'air, 
et  surtout  de  le  préserver  des  poussières  qui  fiottent  dans 
l'atmosphère.  La  longucjr  et  la  multiphcité  des  cils  con- 
tribuent à  la  beauté  du  /isage.  Les  cils  tombent  souvent 
à  la  suite  de  la  blépharite  ciliaire.  Lo  trichiasis  est  une 
affection  caractérisée  par  le  retournement  des  cils  du  côté 
du  globe  de  l'œil,  et  le  distviachis,  une  autre  affection  carac- 
térisée par  une  rangée  supplémentaire  de  cils  implantés  sur 
le  bord  postérieur  du  cartilage  tarse,  et  dirigés  en  dedans. 

—  Bot.  Chez  les  végétaux,  les  corps  protoplasmiques  nus 
peuvent  être  pourvus  de  cils  vibvatiles.  Saws  parler  de  ceux 
que  portent  les  cellules  végétatives  de  certaines  bactéries, 
on  eu  observe  sur  les  éléments  reproducteurs  de  nombreux 
cryptogames  {zoospores,  gamètes  égaux  ou  anthérozoïdes); 
quand  le  thalle  qui  provient  d'une  zoospore  reste  unicellu- 
lairo,  il  peut  conserver  les  cils  vibratiles  et  la  motilité  de  la 
zoospore  :  c'est  ce  qu'on  observe  chez  un  grand  nombre  de 
cénoliiées  (pandorines,  volvox,  etc.),  dont  les  thalles,  uni- 
cellulaires  et  pourvus  de  cils  vibratiles,  s'associent  en  une 
colonie  susceptible  de  mouvements  d'ensemble.  Le  nom- 
bre des  cils  peut  so  réduire  à  un  (zoospores  et  anthéro- 
zoïdes dos  monoblépharidées),  ou  deux  {zoospores  do  beau- 
coup d'algues,  anthérozoïdes  des  characées,  des  mousses 
et  des  lycopodes);  mais  ils  peuvent  aussi  être  très  nom- 
breux et  former  une  couronne  entourant  un  rostre  (zoospo- 
res et  anthérozoïdes  des  redogonium)  ou  un  pinceau  terminal 
(anthérozoïdes  dos  fougères,  des  prêles,  des  sélaginelles). 

CIL  {sil')  pron.  démonstr.  m.  Ancienne  forme  du  mol 
celui,  usitée  quelquefois  encore  dans  le  style  marotique. 

CiLAVEGNA,  bourg  d'Italie  (Lombardio  [prov.  de  Pa- 
vioj);  4.200  hab.  Culture  du  mûrier;  rizières. 

CILIAIRE  (du  lat.  cilium.  cil)  adj.  Anat.  Qui  appartient, 
nui  so  rapporte  aux  cils  :  Glandes  cimaikes.  ii  Qui  a  une 
disposition  analogue  à  celle  des  cils,  il  Corps  ciliaire, 
Partie  antérieure  et  externe  de  la  choroïde  qui  pré- 
sente   des    prolongements,    au   nombre    do    soixante 


CILIARIA 


CIMAROSA 


soixanto-dix,  rappelant  la  disposition  des  cils,  ot  pour  cela 
appelés  procès  atiaires.  V.  choroïdk.  h  Muscle  ciîiaire,  La 
partie  do  la  choroïde  (jui  bordo  les  procès  ciliaires.  i;  Ar- 
tères, Veines,  iVerfs  ciliaires,  Los  artères,  Veines  ot  Nerfs 
qui  se  rendent  à  la  région  ciliairo  de  la  choroïde. 

—  n.  m.  Ichtyol.  Gonro  do  poissons  des  mers  do  l'Inde, 
famille  des  loptosomos. 

—  n.  f.  Genre  de  monssos.  Syn.  do  tricuostome. 

—  Enc'ycl.  Anat.  Glandes  ciliaires.  Ces  glandes  séba- 
cées, annexées  aux  cils,  visibles  à  la  loupe  chez  l'homme, 
sont  constituées  par  une  agglomération  de  sept  à  huit 
acini  groupés  autour  d'une  cavité  centrale,  jouant  le  rôle 
do  canal  excréteur.  Dans  tes  blépharitos  ciliaires,  leur  sé- 
crétion se  concrète  autour  dos  i;ils  ot  y  forme  des  croûtes. 

Artères  ciliaires.  On  on  distingue  trois  groupes  :  les 
artères  ciliaires  postérieures,  ciliaires  courtes  ou  choroï- 
dionnes  ;  les  ciliaires  moyennes,  ciliaires  longues  ou  artères 
iridiennes,  qui  se  terminent  en  donnant  naissance  au 
grand  cercle  artériel  de  l'iris  ;  les  ciliaires  antérieures  ou  pe- 
tites iridiennes,  (\m  se  jettent  dans  le  grand  cercle  de  l'iris. 

Veines  ciliaires.  Les  antérwu7'es  naissent  du  cercle 
veineux  de  l'iris  et  forment  autour  de  la  cornée  un  réseau 
remarquable,  l^e^ postérieures  sortent  d'un  cercle  veineux 
concentrique  au  grand  cercle  artériel  de  l'iris. 

Nerfs  ciliaires.  Ils  proviennent  de  deux  sources  :  l"  du 
ganglion  ophtalmique;  2"  du  rameau  nasal  de  la  branche 
ophtalmique  de  Willis. 

CILIARIA  n.  f.  Bot.  Syn.  de  saxifrage. 

dUCARQUE  (du  gr.  Kilikia,  cilicie.  et  arkhos,  qui  con- 
duit) n.  m.  Grand  prêtre  qui,  à  répoque  impériale,  rem- 
plissait dans  la  province  de  Cilicie  des  fonctions  analogues 
à  celles  do  l'asiarque  dans  la  province  d'Asie. 

CILICE  (du  lat.  cilicium;  gr.  kilikion.  étoffe  de  poil  de 
chèvre)  n.  m.  Chez  les  anciens,  Etoffe  grossière  qui  so 
fabriquait  en  Cihcie  avec  du  poil  do  chèvre  ou  de  cha- 
meau, et  qui  servait  à  fabriquer  les  vêtements  de  la  basse 
classe  do  la  population,  les  tentes  et  les  voiles  des  navi- 
res, etc.  Il  Auj.,  Chemise,  ou.  plus  souvent, Ceinture  de  crin 
portée  sur  la  peau  par  mortification. 

—  Fig.  Cause  do  tourments  ; 

Reprenez  cet  attrait  dont  vous  m'aviez  parée, 
Ciiice  de  beauté  dont  je  suis  déchirée- 

Mme  E.   DE  GiRARDIN. 

—  Ane.  art  milit.  Sorte  de  matelas  que  l'on  plaçait  de- 
vant les  murs  d'uue  ville  assiégée,  pour  amortir  les  coups 
portés  par  les  projectiles  et  les  machines  de  l'ennemi. 

—  Encycl.  Ethol.  Les  cilices  des  Israélites  étaient  des 
vêtements  qu'ils  revêtaient  aux  jours  de  deuil  ou  de  dis- 
grâce. Les  moines  chrétiens  portèrent  ces  habits  par  esprit 
d'humilité;  mais,  plus  tard,  ce  vêtement  se  transforma  et 
devint  la  ceinture  de  mortification. 

Cilicie,  ancienne  division  de  l'Asie  Mineure;  limitée 
au  N .  par  la  Ly caonie  et  la  Cappadoce,  à  l'E.  par  la  Syrie, 
à  l'O.  par  la  Pamphylie  et  la  Pisidie,  au  S.  par  la  Médi- 
terranée. Cette  province  correspond  aujourd'hui  au  vilayet 
d'Adana.  Elle  comprenait  deux  parties  :  à  l'O.  et  au  N., 
les  hautes  terres  de  la  chaîne  du  Taurus,  à  travers  les- 
quelles se  glissait  le  fameux  défilé  des  «  Portes  de  Cilicie  » 
(760  m.  d'altit.),  situe  sur  le  chemin  du  Bosphore  au  golfe 
d'Alexandrette,  et  qui  a  servi  de  passage  à  tous  les  con- 
quérants, depuis  Xerxès  et  Alexandre,  jusqu'à  Ibrahim- 
pacha;  au  S.  et  au  S.-E.,  la  région  plate  et  fertile,  qu'ar- 
rosaient le  Pyramus  et  le  Cydnus  (où  faillit  périr  Alexandre  ;, 
auj.  le  Tarso'u-Tchaïj,  et  où  s'élevaient  les  villes  de  Tarse, 
d'Adana,  deSélinonteetd'Anazarbe.  Longtemps  gouvernée 
par  des  souverains  indigènes,  la  Cilicie  appartint  succes- 
sivement aux  Perses,  à  Alexandre,  qui  y  battit  Darius  à 
Issus,  aux  Séleucides.  Devenue  un  repaire  de  pirates,  elle 
fut  conquise  par  Pompée  (i"  s.  av.  J.-C),  et  elle  entra 
dans  l'empire  romain.  Dès  la  chute  de  ce  dernier,  elle  de- 
vint un  champ  de  bataille  entre  les  Byzantins  et  les  Perses, 
puis  entre  les  Byzantins  et  les  caiTfes  ommiades,  qui  la 
conquirent  au  vu"  siècle.  Ravagée  dans  la  suite  par  Gen- 
gis-khan  et  par  Tamerlan,  la  Cilicie  fait  aujourd'hui  partie 
de  l'empire  ottoman. 

GiLiCIEN,  ENNE  {si-in,  en'),  personne  née  en  Cilicie,  ou 
ui  habite  cette  contrée.  —  Les  Cilichcns. 

Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  contrée  ou  à  ses  ha- 
bitants :  Antiquité  cilicienne.  h  Meurtre  à  la  ciliciennc, 
Meurtre  commis  dans  une  orgie. 

CILICIOCARPE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  polysaccdm,  genre 
de  champignons. 

CILICIPODE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  stilbe,  genre  de  cham- 
pignons. 

CILICISME  [sissm')  n.  m.  Manière  do  s'exprimer  on  grec, 
propre  aux  Ciliciens  :  Saint  Paul  commet  des  cilicismes. 

—  EscvcL.  Saint  Jérôme  signale  dans  les  écrits  de  saint 
Paul,  né  à  Tarse,  en  Cilicie,  neaucoup  do  termes  sentant 
le  lieu  do  sa  naissance.  Origène,  avant  saint  Jérôme,  avait 
déjà  critiqué  le  style  do  saint  Paul,  qu'il  trouvait  obscurci 
par  les  termes  étrangers.  C'est  ce  qu'on  a  appelé  le  cili- 
eisme  do  saint  Paul.  Un  auteur  allemand  en  a  fait,  eu  1688, 
l'objet  d'une  thèse  spéciale,  intitulée  :  De  saneti  Pauli  ci- 
licismo.  A  cette  thèse  on  répondit,  dans  la  mémo  année, 
par  une  a*itro,  ayant  pour  titro  :  De  cilicismis  a  l).  Pauto 
nove  usurpntis,  et  dont  le  but  était  do  justifier  saint  Paul 
de  son  cilicismo. 

CILIÉ,  ÉE  adj.  Zool.  Qui  est  garni  de  cils,  ou  de  soies 
fines  disposées  régulièrement  :  Aile  ciliék.  Membrane  ci- 
liée. Patte  ciliée.  [Los  infusoires  ciliés  sont  ceux  dont  le 
corps  est  rovètu  do  cils,  soit  qu'ils  soient  régulièrement 
disposés  sur  toute  la  périphérie,  où  ils  forment  un  rovèto- 
mont  égal  (holotrichos),  ou  inégal  (hétôrotriches).  soit 
qu'ils  couvrent  seulement  la  faco  ventrale  fhypotrichos), 
soit  qu'ils  y  forment  des  cemluros  (péritrich'es).  ] 

—  Bot.  So  dit  des  feuilles  et  des  autres  organes  végé- 
taux qui  sont  bordés  de  cils  :  Les  pétales  de  la  capucine 
sont  CILIES.  Le  calice  du  basilic  est  cilié. 

GILIFÈRE  (du  lat.  cilium.  cï\,(it  ferre,  porter)  adj.  Qui 
porto  dos  cils,  ([ui  est  muni  de  cils. 

CILIGÈRE  (du  lat.  cilium,  cil,  ot  gerere,  porter)  adj.  Qui 
est  muni  de  cils. 

CILIOBRANCHE  (iu  lat.  Ciimm,  cil.  ot  branrhia,  bran- 
chies) adj.  et  II.  (^ui  a  dos  branchies  on  forme  de  cils  ;  Des 
mollusques  ciliohuan<  iii:s. 

CILI0-FLAGELLÉ3  n.  m.  pi.  Groupe  do  protozoaires  fla- 
goUatos,  comprenant  dos  animaux  aquatiques,  microsco- 

III. 


qui  I 


piques,  possédant  un  flagollum  et  une  couronne  do  cils 
vibratilos  implantés  sur  leur  enveloppe  cuirassée.  {Les 
cilto-fiagollés,  que  certains  considèrent  comme  des  infu- 
soires,  ont,  en  général,  des  formes  bizarres.  Tels  sont  les 
ceraiium,  les  péridines,  etc.)  —  i/n  cu.io-flagellé. 
CILIOLE  n.  Bot.  Petit  cil. 

CILIX  ilikss)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères,  fa- 
mille dos  drépanulidés,  comprenant  une  seule  espèce 
{cilia:  compressa),  petit  papillon  grisâtre  et  fauve,  sans 
trompe,  à  ailes  arrondies  et  tenues  en  toit  au  repos.  (La 
cilix  compressa  est  commune  en 
France  lo  long  des  haies,  do 
mai  à  juillet  ;  la  chenille  vit  sur 
le  prunellier  et  l'aubépine.) 

ClLDE.  Myth.  gr.  Filsd'Agé- 
nor  et  de  Telephassa;  héros 
éponyme  des  Ciliciens.  Envové 
par  ses  frères  Cadmos  et  Phé- 
nix à  la  recherche  de  leur  sœur 


Cilix  (gr.  Dat.). 


Cillenu8(gr.  ofois). 


Europe,  il  s'établit  sur  les  bords  du  fleuve  Pyramos  (Dii- 
houn),  en   Asie  Mineure,  et  donna  son  nom  à  la  Cilicie. 

GiLLA.  Myth.  gr.  Fille  de  Laomédon  ;  sœur  de  Priam  : 
femme  de  Thymétès,  et  mère  de  Munippos,  qu'elle  mit 
au  monde  le  même  jour  qu'Hécubo  accoucha  de  Paris. 
Priam,  ayant  consulté  l'oracle,  en  avait  reçu  l'ordre  de 
n  faire  périr  la  mère  et  l'enfant  »  ;  interprétant  faussement 
le  sens  de  cet  oracle,  qui  désignait  Hécube  et  Paris,  il 
rit  mettre  à  mort  Cilla  et  Munippos,  meurtre  dont  Thy- 
métès, suivant  Virgile,  tira  vengeance  en  favorisant  l'in- 
troduction dans  Troie  du  cheval  de  bois. 

Cillas.  Myth.  g;r.  Conducteur  du  char  de  Pélops.  Il 
bâtit  la  ville  de  Cilla,  en  Asie  Mineure.  Son  tombeau 
se  voyait  près    du    temple    d'Apollon. 

CU.LEMENT  {sill-man  [Il  mil.])  n.  m. 
Action  de  ciller,  de  fermer  et  de  rouvrir 
convulsivement  les  paupières. 

CILLENUS  {lé-nuss)on  CILLENUM  {lé- 
nom')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res carnivores,  famille  des  carabidés, 
tribu  des  bembidiinés,  comprenant  une 
petite  espèce  qui  vit  au  bord  de  la  mor, 
sous  les  pierres,  et  se  laisse  submerger 
à  marée  haute.  (Le  cillenus  lateralis, 
vert  métallique  et  testacé,  commun 
dans  la  Manche,  se  trouve  depuis 
l'Allemagne  du  Nord  jusqu'au  Maroc.) 

CILLER  (5i-;/tf[/Z mil.]—  rad.  ciï)v.  a. 
Fermer  et  rouvrir  rapidement,  en  parlant  des  paupières  : 
Ciller  les  paupières.  On  ne  peut  regarder  le  soleil  sans 
ciller.  (Acad.) 

—  Fara.  Personne  n'ose  ciller  devant  lui.  Se  dit  d'une 
personne  devant  qui  nul  n'ose  bouger. 

—  Fauconn.  Ciller  l'oiseau,  Lui  coudre  les  paupières, 
pour  l'empêcher  de  voir  la  lumière  et  de  se  débattre. 

—  V.  n.  Commencer  à  avoir  des  poils  blancs  au-dessus 
des  yeux,  ce  qui  est  un  signe  de  vieillesse,  n  On  dit  se 
ciller  dans  le  même  sens. 

Cillé,  ée  part,  passé  et  adj.  Garni  de  cils.  (Se  dit  d'un 
vieux  cheval  qui  a  des  poils  blancs  au-dessus  de  l'arcade 
orbitaire)  :  C/ieval  cillé,  ii  Fermé  :  Ouvre  tes  yeux  cillés. 
(Régnier.)  [Vieux.] 

CiLLEROS,  ville  d'Espagne  (Estrémadure  [prov.  de 
Cacérès]),  près  do  la  frontière  au  Portugal;  2.800  hab. 
Moulins  à  farine  et  à  huile. 

ClLU  ou  CiLLY,  on  GiLLEY,  ou  ZiLLY,  ville  d'Aus- 
tro-Hongrie  (Siyrie),  sur  la  Sann,  affluent  de  la  Save; 
9.965  hab.  Collège  ;  commerce  actif  do  vins  et  de  blé. 
Eaux  minérales.  Station  climatique.  Vieille  église  abba- 
tiale de  Samt-Daniel  (xiv  s.);  aux  environs,  restes  de 
remparts,  do  l'époque  romaine.  Cilli  a  été  bâtie  sur  les 
ruines  de  Claudia  Celeia,  qui  fut  fondée,  l'an  41  av.  J.-C, 
par  Claude.  Au  xiv"  siècle,  Ciin  fut  érigée  en  comté  par 
l'enTpereur  Louis  de  Bavière.  Cette  ville  fut  assiégée  par 
les  Turcs  eu  1492.  —  Pop.  du  district  de  Cilli  :  129.457  hab. 

GiLLI  (comtes  de),  une  des  plus  puissantes  et  remar- 
quables familles  d'Autriche.  Elle  apparaît  dès  1129,  et  fut 
apparentée  aux  plus  grandes  maisons  et  aux  souverains 
d  Allemagne.  Ses  principaux  membres  sont  :  Fréokric  I", 
baron  de  Sonneckîl322-1341):  FréuéricII  (vers  1370-1451); 
Hermann  I",  mort  en  1385;  Hkrmann  II  (1385-1435); 
Ulric  I",  mon  en  1368;  Ulric  II  (v.  ci-dessous),  et  Guil- 
laume I",  mort  en  1392. 

Guu  (Barbe  m:),  appelée  la  Messaltne  allemande, 

fille  de  Hermann,  comte  de  Cilli,  née  en  1377,  morte  en  1451, 
épousa,  en  1408,  SiLMsmond,  margrave  do  Brandebourg, 
roi  de  Hongrie  (1392J,  empereur  d  Allemagne  (1410)  ot  roi 
do  Bohême  (1419).  A  sa  mort,  elle  voulut  s'emparer  des 
couronnes  do  Hongrie  et  do  Bohômo  pour  les  donner  au 
jeune  Ladislas  de  Pologne,  qu'elle  désirait  épouser  ;  mais, 
arrêtée  à  Znalm,  ollo  ne  recouvra  sa  liberté  qu'on  renon- 
çant à  ses  conquêtes  pour  se  retirer  à  Gratz.  Protectrice 
des  hussites,  elle  avait  pour  ennemis  acharnés  .Êneas 
Sylvius  et  Bonfini;  ceux-ci  ont  sans  doute  exagéré  les 
écarts  de  conduite  qui  lui  firent  donner  sou  triste  surnom. 
GiLLI  (Ulric  II,  comte  de),  grand  seigneur  do  Stvrie, 
né  vers  HOrt,  mort  en  1456.  frère  do  la  précédente^  fut 
chargé  pendant  la  minorité  de  son  neveu  Ladislas  lo  Pos- 
thume, roi  de  Boliêmo  et  do  Hongrie,  do  la  régence  avec 
Podiebrad  ot  Hunyade.  Ennemi  do  ce  dernier,  il  fut  dis- 
gracié ;  mais,  après  sa  mort,  il  fut  nommé  au  gouverne- 
ment de  la  Hongrie.  H  périt  dans  une  rixe  qui  eut  lieu 
entre  lui  et  le  tils  d'Hunvado,  Ladislas  Corvin.  Avec  lui 
finit  cette  puissante  famille. 

GILUBANTE  (du  lat.  cillibantinm;  gr.  killibas,  antos, 
même  sens)  n.  m.  Echafaudage  sur  lequel,  dans  l'antiquité 
grecque,  on  établissait  une  machine  do  guerre,  n  Chevalet 
sur  lequel  on  déposait  lo  bouclier  après  le  combat,  n  Table 
carrée,  supportée  par  des  tréteaux,  qui  était  surtout  on 
usage  dans  les  camps. 

CiLLICON,  Milésion  qui  livra  sa  pntrie  aux  hnbitanis 
do  Priène  (v*  s.  av.  J.-C.).  Quelqu'un  lui  ayant  demandé, 
au  moment  où  il  méditait  son  crime,  co  qu'il  projetait  iio 
faire,  il  répondit  ces  mots  :  •  Kien  que  de  bon  {pant'af/a- 
tfin).  u  II  so  retira  à  Samos,  où  un  nouchor,  son  »"ompn- 
trioto,  lui  coupa  un  jour  la  main,  en  disant  :  •  Cette  mum 
De  trahira  plus  d'autros  villes.  ■ 


Cimabué. 


CILLICYRIEN  (n'-in  —  du  gr.  kiWkurioi,  même  sons)  n.  m. 
Nom  d'uuo  classe  d'esclaves,  dans  l'ancienne  Syracuse. 

CILLOSE  [il  mil.  —  rad.  ciller)  n.  f.  Tremblement  con- 
vulsif  c|ironi(|ue  de  la  paupière  supérieure. 

GiLO  ou  Chilo  (Lucius  Fabius  Snptimïanus),  consul 
en  204,  puis  préfet  de  la  ville,  fut  désigné  par  Septime- 
Sévère  comme  tuteur  de  ses  deux  fils.  Après  le  meurtre 
de  Géta,  Caracalla  envoya  des  sicaires  pour  tuer  Cilo,  qui 
avait  tenté  do  lo  réconcilier  avec  son  frère.  Mais  lo 
peuple  s'étant  soulevé,  Caracalla  alfecta  de  protéger  Cilo 
en  le  couvrant  do  son  manteau  et  fit  luor  ses  agents. 

GlM  (Albert  Cimocho-wski,  dit  Albert),  journaliste  ot 
romancier  français,  d'origine  polonaise,  né  à  Bar-le-Duc 
en  1845,  a  collaboré,  pour  la  partie  littéraire,  à  plusieurs 
journaux  et  revues,  et  publié  do  nombreux  romans  où  l'on 
trouve  des  qualités  d'observation  et  de  style.  Nous  cite- 
rons de  lui  ;  Jeunesse  (1880);  Institution  de  demoiselles 
(1886);  les  Amours  d'un  provincial{ls.èl)  ;  la  Petite  fée  {ISSl); 
un  Coin  de  prouince  (1888);  Mes  amis  et  moi  (1893);  Entre 
camcCrades  (1895):  Joyeuseville  (1894J;  Grand'mère  et  petit- 
fils{\»9G):  le  Célèbre  Barastol  (1896);   Césarin  (1897);  etc. 

'  Cima  Mergantoura.  V.  Mercantodre  [pic  de). 

Gima  (Giovanni  Battista),  dit  il  Coneg^liano,  peintre 
italien.  V.  Conegliano. 

Cimabué  (Giovanni  Gualtieri  ou),  peintre  etarchitecte 
italien,  né  à  Florence  en  1240,  mort  après  1302.  Il  est  con- 
sidéré à  bon  droit  comme  le 
restaurateur  de  la  peinture 
dans  les  temps  modernes,  et 
il  eut  la  gloire  do  frayer  la 
route  â  Giotto  et  à  ses  suc- 
cesseurs. Par  une  innovation 
qui  donne  la  mesure  de  son 
intuition  personnelle,  Cima- 
bué répudia  les  types  conven- 
tionnels en  usagé  à  son  époque 
en  se  rapprochant  le  plus 
possible  de  la  nature  ;  il  donna 
de  la  vie  à  ses  figures,  assou- 
plit ses  draperies,  chercha  le 
coloriset  pressentit  la  science 
du  clair-obscur.  Le  temps  a 
détruit  un  grand  nombre  do 
ses  peintures  ;  son  chef-d'œu- 
vre est  la  fameuse  Madone, 
qui  émerveilla  tellement  ses 
contemporains  qu'elle  fut 
portée  processionnellement 
de  son  atelier  à  Santa-Maria-Novella.  Le  musée  du  Louvre 
possède  une  Vierge  aux  anges  que  l'on  a  lieu  de  croire 
assez  semblable  à  une  peinture  que  Cimabué  avait  faite 
pour  l'église  de  San-Francesco  de  Pise.  Cimabué  mourut 
riche  et  honoré.  Il  fut  inhumé  dans  la  cathédrale  de  Flo- 
rence, dont  il  avait  été  l'un  des  architectes. 

CIMAISE  ou  CYMAISE  (méz'  —  du  lat.  cymatium,  et  du 
gr.  kumation)  n.  m.  Membre  ou  moulure  qui  est  au  haut 
d'une  corniche,  ii  Par  ext.,  La  moulure  à  nauteur  d'appui 
sur  laquelle  repose  la  première  rangée  des  toiles,  dans 
une  exposition.  (Le  tableau  y  est  mieu.x  en  vue)  :  Obtenir 
les  honneurs  de  la  cimaise.  V.  cimarre. 

CiMAROSA  (Domenico),  compositeur  dramatique  italien, 
né  à  Aversa  en  1749,  mort  à  Venise  en  isoi.  Il  resta  onze 
ans  au  Conservatoire,  de  1761  à  1772,  et  en  sortit  un  artiste 
achevé.  Dès  1772,  il  donnait  à  Naples  son  premier  opéra, 
le  Stravaganze  del  Conte.  Il  on  écrivit  dix,  tant  à  Naples 
qu'à  Rome,  dans  l'espace  de  six  années;  tous  obtinrent 
un  brillant  succès,  particulièrement  la  Finta  Parisiana, 
l'Italiana  in  tondra  et  i 
Due  baroni.  C'est  par  sa 
grâce,  sa  fraîcheur  et  une 
prodigieuse  abondance 
mélodique  quo  se  distin- 
guait Cimarosa,  qui  joi- 
gnait à  ces  qualités  un 
sentiment  scénique,  puis- 
sant dans  le  genre  patlié- 
liquo  et  dans  le  genre 
bouffe.  Il  n'écrivit  guère 
moins  de  soixante  opéras. 
Il  faut  citer,  surtout  : 
Cajo  Mario,  l'OWnpiade , 
Alessandro  neW  lndie,gU 
Orazi  e  Curiazi,  i  Nemici 
generosi,  VEro-Cinese,  ot, 
dans  le  genre  bouffe  ou 
de  demi-caractèro  :  qli 
Amanti  comici ,  il  Ea)c- 
gname,  il  Barone  burlalo, 

il  Mercato  di  Malmantile,  '  ^x ... 

...  ,.  '  Cimarosa. 

l  Imprésario    m    angustie, 

la   hallerina  amante,    il   Pittore  parigino,    la    Vilanella 

7-iconosciuta,    il    Matrimonio  segreto,   î    Traci   atnanti,  le 

Asttizie  femntinili,   il  Fanatico  burlato,  le  Trame  deluse, 

Oiannina  e  lîernardone,  elc.  A  tous  cos  ouvrages  il  faut 

ajouter  diverses  cantates  scéniqucs,  plusieurs  oratorios, 

des  messes,  des  motets  ol  nomure  do  morceaux  do  mu- 

sicme  religieuse. 

En  1789,  cédant  nnx  instances  de  l'impératrice  Cathe- 
rine II,  Cimarosa  partit  pour  la  Uussio,  où  il  allait  succé- 
der ù  Puisiello  comme  maître  de  la  chapelle  impériale. 
Pendant  un  séjour  do  trois  années,  il  composa  plusieurs 
onéras,  ot  écrivit,  dil-on.  plus  do  cinq  cents  morceaux. 
Voulant  rentrer  en  Italie,  il  s'arrêta  ù  Vienne,  où  lom- 
poreur  Léopold  le  retint  une  année.  C'est  là  qu'il  écrivit 
son  admirable  Matrimonio  segreto.  L'empereur  so  montra 
tollomeni  enchanté  de  celte  partition,  qu'il  voulut  l'ou- 
•tondre  sur  l'heure  une  seconde  fois. 

Kevenu  en  Italie,  Cimarosa  fit  représenter  encore  plu- 
sieurs opéras  à  Naples,  à  Komo  ot  à  Venise,  où  il  mourut. 
Dos  bruits  fâcheux  coururent  an  sujet  do  sa  mort.  Cima- 
rosa avait  embrassé  lo  parti  dv*  la  révolution  napolitaine 
lors  do  l'invasion  du  royaume  do  Naples  par  l'arméo 
française.  On  a  préiendu,  mais  sans  preuves  sufiisnntcs, 
cpi'ajirès  In  restauration,  la  reine  Caroline  l'aurait  fait 
emprisonner,  qu'il  aurait  succombé  aux  mauvais  traite- 
ments subis  dans  sa  prison,  mémo  qu'il  aurait  été  victime 
d'un  empoisonnement. 

Do  tous  les  musiciens  italiens  du  xvin'  siôclo,  Cimarosa 
fut  pout-Atro  le  plus  grand,  celui  dont  l'admirable  gùoio, 


CIMARRE  —   CIMETIÈRE 

presque  toujours  é^al  à  lui-même,  et  l'étonnante  fécondité 
ne  oonnurent  ni  faiblesse  ni  éclipse  d'aucune  sorte. 

Cimarosa,  opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
Bouilly,  musique  de  Nicole  (Opéra-Comique,  1808).  Il  y 
avait  à  peine  sept  ans  que  Cimarosa  était  mort,  lorsque 
Bouilly  eut  la  singulière  idée  d'en  faire  le  héros  d'un  opéra 
presque  burlesque,  en  imaginant  une  fable  aussi  ridicule 
qu'invraisemblaole,et  la  chute  de  la  pièce,  qui  était  mau- 
vaise, lit  oublier  la  musique,  qui  était  charmante. 

CIMARRE,  CIMAISE  ou  CTMAISE  (771e;  —  du  bas  lat. 
cymara;  d'après  Le  Duchat,  l'étvm.  serait  dans  la  forme 
élégante  des  profils  de  ces  vases  rappelant  la  moulure  dite 
•  cimaise  »  )  n.  f.  Vase  à  boire,  en  usage  du  moyen  âge  au 
xvm"  siècle,  en  forme  de  buire  ou  d'aiguière  sans  bec, 
avec  deux  anses  :  une  destinée  à  verser,  1  autre  à  suspen- 
dre l'objet  ou  le  porter.  (Les  cimarres 
étaient  en  étainouen  argent  et  destinées  à 
contenir  du  vin,  d'abord  pour  la  table,  puis 
exclusivement  pour  les  cérémonies  ofli- 
cielles.  Les  échevins  les  portaient  pleines 
des  meilleurs  vins  dont  on  faisait  hom- 
mage aux  personnages  qui  faisaient  leur 
entrée  dans  la  ville.) 

CiMARRONES,  ville  des  Antilles  (Île 
de  Cuba  [prov.  de  Matanzasj);  6.S80  hab. 

CIMBALAIRE  n.  f.  Bot.  V.  CTMBALAIRE. 

CIMBEûuClMBOS(sin-è»ss)n.m.Genre 
d'insectes  hémiptères,  famille  des  rédu- 
viidés,  comprenant  des  formes  allongées,   cimarre  (sv*  s.). 
parallèles,    à    tête    longue.  (Les   cimbes 
sont  des  réduves  de  taille  moyenne,  propres  à  la  Malaisio. 
L'espèce  type  du  genre,  cimbus  productus,  de  Java,  longue 
de  18  à  20  millimètres,  est d'im  rouge  luisant,  bordé  de  noir.) 

GiMBÉBAS,  population  sauvage  qui  vit  au  sud-ouest  de 
l'Afrique,  depuis  le  cap  Frio  jusqVau  pays  des  Hottentots. 
(Ces  nègres,  qui  appartiennent  à  la  famille  bantoue,  vivent 
disséminés  dans  de  petits  villages  échelonnés  surtout  le 
long  du  littoral  ;  ils  se  livrent  à  l'élevage.) 

CiMBÉBASIE,  ancien  nom,  aujourd'hui  tombé  en  désué- 
tude, de  la  région  de  la  côte  occidentale  d'Afrique,  com- 
prise entre  le  fleuve  Cunéné  au  N.  et  le  fleuve  Orange  au  S., 
ainsi  appelée  à  cause  de  la  race  indigène  oui  l'habitait, 
les  Cimbébas.  Cette  région  côtière,  de  1.125  kilom.  de  dé- 
veloppement du  N.  au  S.,  présente  le  même  aspect  désolé 
et  uniforme  que  la  côte  atlantique  du  Sahara.  —  A  l'an- 
cienne Cimbébasie  correspond  presque  exactement  aujour- 
d'hui la  colonie  allemande  du  Sud-Ouest  africain. 

CiVBER  (L.  Tillius),  l'un  des  meurtriers  de  César.  Ce 
fut  lui  qui  donna  le  signal  aux  conjurés,  en  tirant  la  toge 
du  dictateur. 

GIMBEX  [sin-bèkss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hyménoptères 
térébrants,  famille  des  tenthrédinidés,  comprenant  de 
grandes  tenthrèdes  à 
corps  massif,  à  antennes 
courtes  et  renflées  en 
massue. 

—  Enctcl.  On  connaît 
tine  vingtaine  d'espèces 
de  cimbex,  réparties  dans 
l'hémisphère  boréal.  Le 
cimbex  luieus  est  commun 
dans  les  forêts  d'Europe, 
où  sa  larve  nuit  à  divers 
arbres,  dont  elle  ronge 
les  feuilles.  Ces  larves 
lancent  par  les  côtés  de 
leur  corps  un  liquide  verdàtre,  quand  on  les  inquiète  ;  elles 
se  métamorphosent  dans  des  coques  brunes,  fixées  aux 
rameaux  ou  aux  feuilles. 

GtMBRES,  peuple  germanique  établi  sur  la  rive  droite 
de  l'Elbe,  à  son  embouchure  et  dans  la  péninsule  qui  reçut 
d'eux  le  nom  de  Chersonèse  Cimbrique  (le  Jutland  actuel). 

—    Un  CiMBBE. 

—  Encycl.  Les  Cimbres  apparaissent  dans  l'histoire  vers 
fan  115  av.  J.-C.  Réunis  à  leurs  voisins  les  Teutons,  ils 
tentent  d'abord  de  s'établir  en  Allemagne  aux  dépens  des 
Coites,  qui  occupaient  alors  le  centre  et  le  sud  de  cette 
contrée.  Repoussés  par  les  ^oii,  qui  habitaient  le  pays 
appelé  encore  aujourd'hui  Bohême  (pays  des  Boii),  les 
Cimbres  suivirent  la  vallée  du  Danube,  battirent  les  Tau- 
risques  et  les  Scandisques,  et  assiégèrent  la  ville  celticjue 
de  A'oreia  (iNeumarkt  en  Styrie).  C'est  sous  cette  ville 
que  le  consul  romain  Papirius  Carbo,  qui  commit  l'im- 
pmdence  de  les  attaquer,  essuya  une  défaite  sanglante 
(113).  Les  barbares  se  dirigèrent  ensuite  vers  l'Ouest  et 
prirent  contact  avec  les  Helvètes,  qui  habitaient  le 
sud  de  l'Allemagne  actuelle  {forêt  Noire).  Deux  tribus 
Helvètes,  les  Ambrons  et  les  Tigurins,  se  joignirent  aux 
Cimbres  et  aux  Teutons.  Cette  masse  de  !)arbares  se  jeta 
alors  sur  la  Gaule  qui,  à  l'exception  de  la  Belgique, 
fut  épouvantablement  ravagée.  Arrivés  dans  la  Provincia, 
ils  se  heurtèrent  encore  aux  Romains.  Ils  leur  proposè- 
rent leur  alliance,  demandant  de  la  terre  en  échange. 
he  consul  Siianus,  qui  repoussa  cette  ofl're,  se  fit  battre 
complètement  (109).  Deux  ans  après,  Cassius  et  Aure- 
lios  Scaurii.s  subissaient  le   même  sort  et  étaient  faits 

Srisonniors.  Une  nouvelle  armée  romaine,  sous  les  ordres 
e  Cn,  Manlius  et  de  Sorvilius  Ca;pio,  fut  anéantie  en  105. 
Heureusement  pour  Rome,  les  Cimbres,  au  lieu  d'envahir 
l'Italie,  allèrent  piller  l'Espace  et  se  faire  battre  par  les 
Coltibëres,  ce  qui  donna  le  temps  à  Marins  de  revenir 
d'Afrique  et  d'exercer  son  armée.  En  outre,  à  leur  retour 
d'Espagne,  les  Cimbres,  au  lieu  de  rejoindre  les  Teutons, 
eoreot  l'idée  folle  de  pénétrer  cn  Italie  par  la  Norique. 
Celte  faut*  permit  à  Marins  d'écraser  d'abord  les  Teutons 
et  les  Ambrons  à  Aix  (Iû2).  L'année  suivante,  les  Cimbres 
avaient  passé  les  Alpes  ot  Catulus  leur  résistait  à  grand'- 
peino;  Manu»  accourut  &  son  secours  et  les  extermina  & 
la.  batailln  de  Vcrceil. 

Cimbres  Tla  liP.yAtTE  des),  tableau  do  Dccamps  (1834). 
Ce  tabl':au  a  été  composé  en  dehors  de  toutes  les  règles 
ordinaires  do  la  peinture  des  baiaille.s.  Au  lieu  d'un  épi- 
sode occupant  le  milieu  de  la  toile,  et  dont  tous  les  autres 
détails  no  sont  que  l'accessoire,  l'artiste  a  mis  suus  nos 

Jrcux  une  immense  mêlée,  un  efl"royable  carna^^e.  C'est  bien 
1  une  lutte  do  barbares  aux  prises  avec  la  civilisation. 

CIMBRIQUE  (tin)  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport 
«uxCimbroi.  a  Oo  dit  aussi  ciudrib.s,  e.nnb. 


Cimbex  (réd.  d'un  liera). 


—  Langues  cimbriqnes,  Nom  donné  par  quelques  philo- 
logues au  groupe  des  langues  saxonnes,  comprenant  le 
bas  allemand,  le  frison  et  le  néerlandais. 

Cimbrique  (Chersonèse).  y.  Chersonèse. 

CiMBRISHAMN  OU  CiMBRITSHAMN,  ville  et  port  de 
Suède  {prov.  de  Christiaustad),  sur  la  Baltique  ;  1.450  hab. 
Commerce  de  grains,  d'eau-de-vie,  de  viande,  etc.  ;  fabri- 
ques de  couleurs,  de  drap,  d'horlogerie  et  de  toiles  à  voile. 
La  pèche  du  saumon  et  du  hareng  forme  la  principale  in- 
dustrie des  habitants.  Près  de  Cimbrishamn,  se  trouve  le 
monument  de  Kivik. 

CIMBRO  n.  m.  Bot.  Espèce  de  pin. 

CIHE  (du  lat.  c.i/ma;  gr.  ku?na,  tige  de  chou,  qui  a  passé 
ensuite  à  la  signification  générale  de  sommet  de  la  tige, 
et  enfin  à  sa  signification  actuelle)  n.  f.  Sommet,  extré- 
mité supérieure  d'un  objet  isolé  et  élevé  ;  La  cime  d'une 
montagne,  d'un  arbre,  d'un  clocher,  d'un  mât. 

—  Fig.  Sommité,  élite,  ce  qu'il  y  a  de  plus  élevé,  de  plus 
grand  :  Le  sublime  est  la  cime  du  grand.  (Joubert.)  Le  beau 
n'est  autre  chose  que  la  cime  du  vrai.  (V.  Hugo.) 

—  Poétiq.  Le  mo7it  à  double  cime,  La  double  cime,  Le 
Parnasse.  11  Les  Jiymphes  de  la  double  cime.  Les  Muses. 

—  Bot.  Mode  particulier  d'inflorescence.  V.  cyme. 

SvN.  Cime,   comble,  faîte,  sommet.  Cime  ot  sommet 

désignent  la  partie  la  plus  haute  d'un  corps  naturel  ;  mais 
so7}ijnet  convient  toujours,  quelle  que  soit  la  forme,  et 
cime  suppose  que  l'objet  se  termine  plus  ou  moins  cn  pointe. 
Comble  et  faîte  ne  se  disent  que  des  choses  construites 
par  l'homme  ;  le  comble  est  ce  qui  couronne  l'œuvre  et  lui 
sert  comme  de  couverture  ;  le  faîte  est  la  partie  la  plus 
haute  du  comble.  Ces  deux  derniers  mots  s'emploient  sou- 
vent au  figuré  ;  alors,  comble  indique  ^ue  la  mesure  est 
remplie,  oue  la  chose  est  complète,  qu  il  ne  reste  rien  à  y 
ajouter  ;  faite  marque  qu'on  est  arrivé  au  degré  le  plus 
élevé,  qu  il  est  impossible  de  monter  plus  haut. 

—  Anton.  Bas,  base,  pied,  racine. 

CIMEAU  (mo)  n.  m.  Partie  supérieure  et  pointue  d'un 
arbre.  (On  dit  aussi  cime.  )  11  Longue  branche  eÉTeuillée, 
placée,  soit  au  bout  d'une  grande  perche,  soit  au-dessus 
d'un  arbre,  pour  que  les  oiseaux  attirés  par  les  appeaux 
viennent  s'y  percher,  et  qu'on  puisse  les  tirer. 

CIMÉLIARQUE  (du  gr.  keimélion,  joyau,  et  arkhos,  chef) 
n.  m.  Gardien  du  trésor  d'une  église,  sous  le  Bas-Empire. 

CIMENT  {man  —  du  lat.  cxmentv^i)  n.  m.  Poudre  t^ue 
l'on  obtient  avec  des  calcaires  écrasés,  et  que  Ion 
mêle  ensuite  avec  do  la  chaux  pour  fabriquer  une  espèce 
de  mortier.  Il  Variété  de  chaux  hydraulique  :  Ciment  de 
Portland. 

—  Par  ext.  Mortier  quelconque,  pâte  servant  à  bâtir. 
[[  Ciment  romain.  Celui  que  l'on  obtient  en  cuisant  et  en 

concassant  des  galets  et  qui  a  la  propriété  de  durcir  rapide- 
ment à  l'air  et  dans  l'eau.  11  Ciment  hydraulique.  Nom  géné- 
rique des  ciments  qui  durcissent  dans  l'eau. —  Se  dit  parti- 
cmièrement  de  la  pouzzolane,  que  l'on  obtient  en  concassant 
certaines  laves,  n  Ciment  de  Vassy,  CgIu'i  que  l'on  fabrique 
en  employant  un  calcaire  argileux  de  couleur  bleu  cendré 
et  que  l'on  cuit  dans  un  four  à  chaux  ordinaire.  11  Ciment 
arméf  Ciment  à  prise  rapide  avec  lequel  on  enduit  en  tous 
sens  et  en  l'y  noyant  un  faisceau  de  lils  dacier  ou  un  treil- 
lage métallique.  On  obtient  ainsi  un  tout  bien  homogène  et 
très  résistant.  Le  ciment  armé  s'emploie  pour  faire  des  co- 
lonnes supportant  un  poids  considérable  ou  encore  pour 
remplacer  les  poutres  en  fer  soutenant  un  plancher. 

—  Fig.  Moyen  de  durée,  cause  de  stabilité  :  Le  ciment 
des  nations,  c'est  une  pensée  commune.  (V.  Hugo.) 

—  Loc.  fam.  Fait  à  chaux  et  à  ciment.  Se  dit  d'une 
chose  solidement  établie,  d'une  affaire  faite  avec  toutes 
les  précautions  et  les  formalités  uécessaires  :  Contrat  fait 

À  CHAUX  ET  À,  ciment. 

—  Fr.-macono.  Nom  que  l'on  donne  à  la  moutarde  dans 
les  repas  macoiiniiiues. 

—  Géol.  Pâte  minérale  plus  ou  moins  dure  qui  relie  les 
éléments  d'un  poudingue,  d'une  brèche. 

—  Techo.  Argile  cuite  et  pulvérisée,  qui  entre  dans  la 
composition  des  pâtes  trop  plastiques,  pour  en  diminuer 
la  plasticité.  (On  dit  aussi  charmot.)  11  Pâte  faite  de  brique 
pulvérisée,  de  résine  et  d'un  acide,  dont  les  orfèvres,  les 
joailliers  et  quelques  autres  ouvriers  sur  métaux  se  ser- 
vent pour  fixer  leur  ouvrage  ou  boucher  certaines  fissures. 

Il  Ciment  diamant.  Composition  qui  sert  à  coller  les  frag- 
ments d'objets  de  prix,  et  à  faire  adhérer  les  pierres  pré- 
cieuses sur  certains  vases. 

—  Encycl.  La  découverte  de  la  fabrication  du  ciment 
est  duc  à  l'Anglais  Parker,  en  1796.  On  le  fabrique  en 
chauffant  fortement  un  mélange  d'argile  et  de  calcaire. 
Cette  fabrication  exige  plusieurs  opérations  :  mélange  et 
lévigalion  des  matières.  Les  calcaires  durs  sont  broyés 
sous  des  meules  ;  les  calcaires  tendres  sont  triturés  sous 
l'eau  dans  des  cuves  spéciales.  Par  décantation  on  re- 
cueille le  calcaire  pulvérisé.  Le  mélange  des  matières 
s'exécute  soit 
par  voie  hu- 
mide, c'est-à- 
dire  à  l'aide 
d'un  malaxeur 
immergé  dans 
l'eau,  soit  par 
voie  sèche  en 
desséchant  les 
matières  dans 
des  fours,  puis 
on  pulvérisant 
la  masse  et  en 
opérant  le  mé- 
lange sous  des 
meules.  La  cuisson  se  fait  dans  des  fours  à  calotte  ot  à 
fou  intermittent  ayant  la  forme  de  deux  troncs  do  cône 
accolés  par  leur  base. 

On  dispose  dans  ces  fours  des  couches  alternatives  de 
coke  et  de  matière  réduite  en  gros  fragments.  La  cuisson 
dure  do  trente  à  cinquante  heures.  Quand  la  masse  est 
refroidie  on  procède  à  un  triage  en  rejetant  les  fragments 
trop  cuits  ou  qui  le  Sont  insuffisamment. 

Le  ciment  s  emploie  dans  les  travaux  de  constructions 
hydrauliques  et  autres,  ot  aussi  comme  enduit  pour  s'op- 
poser &  l'introduction  do  l'humidité  à  travers  les  murs; 
on  on  forme  des  chapes  pour  l'extrados  des  voûtes  do 
ponts  ou  de  tunnols.  etc.  Il  entre  dans  la  fabrication  des 
agglomérôs,  dos  bétons,  des  pierres  factices,  etc. 


Ciment:  1.  Appai-cil  de  lt\i 
à  calotte  ovuM 


10 

ClMENTAGC  [man-taf  —  rad.  ciment)  n.  m.  Opération  à 
l'aide  do  laquelle  on  fixe,  sur  un  petit  bâton,  la  pierre  pré- 
cieuse que  rouvrier  joaillier  ou  le  lapidaire  veut  travailler. 

CIMENTAIRE  [man-tèr')  adj .  Qui  appartient  aux  ciments  : 
Mélanges  cimentaibes. 

CIMENTATION  {man,  si-on)  n.  f.  Action  de  cimenter,  de 
fixer  dans  une  pâte  ou  un  ciment. 

CIMENTER  {77ian)  v.  a.  Lier  avec  du  ciment  ou  une  autre 
matière  qui  en  tient  lieu  :  Cimenter  des  piei^res.  11  Couvrir 
d'une  couche  de  ciment  :  Cimenter  un  bassin. 

—  Fig.  Consolider,  affermir,  rendre  durable  :  Cimenter 
la  paix  par  des  alliances. 

Cimenté,  ée  part.  pass.  du  v.  Cimenter.  11  Roclies  cimen- 
tée^. Roches  liées  d'une  façon  peu  apparente. 

Secimenter^y.  pr.  Se  consolider,  s'affermir  ;  Les  alliances 
SE  CIMENTENT  par  la  bonne  foi.  (Littré.) 

—  Syn.  Cimenter,  aifermir,  confirmer,  raffermir,  sceller, 

V.    AFFERMIR. 

—  Anton.  Désagréger,  ébranler,  saper. 
CIMENTIER  {man-ti-é)  n.  m.  Celui  qui  fait  du  ciment. 
CimentO  (académie  del),  ancienne  société  scientifique 

de  Florence,  dont  le  nom  peut  se  traduire  littéralement  : 
Académie  de  l'expérience.  Elle  fut  fondée  en  IGST,  par  le 
cardinal  Léopold  de  Médicis,  frère  du  grand-duc  Fer- 
dinand IL  Elle  a  publié,  en  1G67,  un  ensemble  d'études 
expérimentales  sur  la  pression  atmosphérique,  sur  l'incom- 
pressibilité de  l'eau,  sur  la  chaleur,  la  lumière,  le  son,  les 
projectiles,  etc. 

CIMETERRE  (ter'  —  de  l'ital.  scimitarr-a,  dérivé  du  per- 
san chamchir)  n.  m,  Arme  do  main  à  lame  courbe,  à  un 
seul  tranchant,  allant  en  s'élargis- 
sant  vers  son  extrémité  oblique- 
ment retaillée  ou  échancrée  dans 
la  largeur. 

—  Encycl.  D'une  façon  générale, 
on  nomme  cimeterres  tous  les  sa- 
bres turcs  dont  la  lame  s'élargit, 
comme  les  koukris  des  Gourkas.  Il 
n'y  a  pas  de  différence  absolue  en- 
tre les  badelaires  anciens ,  les 
palaches  turques  modernes  et  les 
cimeterres,  si  ce  n'est  que  ces  der- 
niers sont  démesurément  élargis  à 
l'extrémité  et  que  leur  courbe  est  extrêmement  fermée.  Le 
tranchant  des  cimeterres  est,  naturellement,  du  côté  con- 
vexe. Dans  les  dessins  du  xvi*  siècle,  on  voit  indistincte- 
ment des  badelaires  et  des  cimeterres  aux  mains  des 
combattants,  et,  à  cette  époque,  il  est  impossible  de  faire 
de  différence  entre  les  deux  armes,  qui  sont  couramment 
nommées  coutelas,  et  que  portent  alors  les  stradiots. 

CIMETIÈRE  (lat.  cœmeterium,gT.  koimêtèrion  ;  do  koimaâ, 
je  dors)  n.  m.  Terrain  où  l'on  enterre  les  morts  :  Cime- 
tière subuj^bain. 

—  Par  ext.  Lieu  quelconque  où  des  cadavres  sont  jetés 
et  abandonnés  :  La  mer  est  le  cimetière  des  îles  du 
Salut. 

—  Par  anal.  Lieu  où  se  trouvent  entassés  des  objets 
privés  do  vie  :  Les  herbiers  sont  le  cimetière  des  fleurs. 

—  Par  exagér.  Lieu  où  la  mort  sévit  :  Pays  qui  est  le 
CIMETIÈRE  des  étrangers,  il  Lieu  désert,  solitaire,  privé  de 
vie  et  de  mouvement  :  Les  plus  bruyantes  cités  deviendront 
des  cimetières. 

—  Hortic.  Cimetière  de  Blangy,  Variété  de  pomme  du 
pays  d'Auge,  que  l'on  appelle  aussi  sin,iplement  blangy. 

—  Loc.  PROv.  :  II  a  de  l'esprit,  il  a  couché  au  cimetière. 
Se  dit  de  quelqu'un  qui  manque  habituellement  d'esprit» 
et  qui  en  montre  par  hasard.  (Cette  locution,  d'ailleurs 
inusitée,  est  un  pauvre  jeu  de  mots  sur  les  esprits  ou 
revenants  qui  hanteraient  les  cimetières.)  11  Les  jeunes 
médecins  font  les  cimetières  bossus,  Les  jeunes  méde- 
cins, par  leur  inexpérience,  font  mourir  un  grand  nombre 
de  malades. 

—  Encycl.  Hist.  Le  mot  cimetière  désignait  primitive- 
ment l'endroit  où  l'on  dormait  :  chambre,  dortoir,  portique 
pour  les  pèlerins.  C'est  sous  l'influence  des  idées  chré- 
tiennes qu'il  a  pris,  dans  les  premiers  siècles  de  notre  ère, 
le  sens  nouveau  de  nécropole,  champ  du  repos  éternel. 
Le  mot  cimetière  s'applique  proprement  à  un  lieu  où  la 
sépulture  est  donnée  par  inhumation  directe  dans  le  sol. 
C'est  donc  par  abus,  par  extension  de  sens,  qu'il  est  em- 
ployé pour  désigner  les  hypogées  égyptiens,  les  réunions 
de  tombes  creusées  dans  le  roc  en  Assyrie,  en  Phénicie, 
en  Inde,  les  tumulus  grecs  et  autres,  les  colombaria  ro- 
mains. Les  tombes  du  Céramique  d'Athènes,  de  la  voie 
Appienne  de  Rome,  celles  de  Pompéi,  ne  constituent  pas 
proprement  des  cimetières.  C'est  à  peine  s'il  est  juste 
de  donner  ce  nom  aux  nécropoles  que  les  chrétiens 
ont  aménagées  soit  à  ciel  ouvert  comme  en  Afrique,  soit 
dans  des  galeries  souterraines,  des  catacombes,  comme  à 
Syracuse,  à  Rome  ou  à  Naples.  On  sait  combien  les  cata- 
combes de  Rome  sont  précieuses  pour  la  connaissance  du 
christianisme  primitif.  Au  iv  siècle  s'introduisit  l'usage 
d'enterrer  les  morts  dans  les  églises  ou  tout  autour. 

—  Cimetières  de  Paris.  De  nombreuses  découvertes 
faites  dans  le  sous-sol  parisien  ont  permis  de  confirmer 
l'existence,  àl'époque  gallo-romaine, de  plusieurs  lieux  de 
sépulture  aux  abords  de  Paris.  Le  moyen  âge  a  laissé  le 
souvenir  de  plusieurs  cimetières  :  le  cimetière  des  Inno- 
cents créé  par  Philippe  Auguste,  le  plus  vaste  de  tous, 
fameux  par  ses  charniers  et  les  peintures  qui  les  déco- 
raient, foyer  d'infection  enfin  supprimé  en  1781  ;  le  cime- 
tière Saint-Paul,  lieu  de  sépulture  do  Rabelais  ;  celui  de 
Saint-Joseph,  rue  Montmartre,  où  Molière  fut  inhumé  ; 
celui  de  Clamart,  destiné  aux  inhumations  do  l'Hôtel- 
Dieu  ;  celui  de  Saint-Médard,  où  la  tombe  du  diacre  Paris 
donna  li<!U  à  tant  do  scandales. 

Le  premier  préfet  de  la  Seine,  Frocliot,  conçut  et  réa- 
lisa, on  1804,  le  projet  de  former  deux  vastes  champs  do 
repos  qui,  dans  sa  pensée,  devaient  suffire  pour  toujours 
à  la  capitale  :  ce  furent  le  cimetière  du  Pèrc-Lachaise 
et  celui  do  Montmartre,  nommes  administrativement  ci- 
metières do  l'Est  et  du  Nord.  Celui  do  Montparnasse, 
cimetière  du  Sud,  no  fut  ouvert  qu'en  iss-i.  En  dépit 
dos  agrandissements,  ces  cimetières  devinrent  bientôt 
insuffisants. 

En  1874.  l'admiuîstration  municipale  décida  l'acquisition 
d'un  territoire  de  800  hectares  à  Méry-sur-Oise,  c'est-à- 
dire  à  sept  lieues  de  Paris,  mais  elle  ne  donna  pas  suito  â 
ce  projet.  Alors  on  décida  d'utiliser,  on  les  agrandissant, 


11 

deux  cimetières  extra-muros  déjà  affectés  aux  inhuma- 
tions parisiennes,  ceux  d'Ivry,  dit  lo  »  Champ  do  navets  « 
et  do  Saiut-Ouen ,  surnommé  "  Cayonne  »,  ot  d'acquérir 
de  vastes  surtacos  pour  la  création  do  deux  autres  cime- 
tières :  l'un  pour  Jos  arrondissonionts  du  Sud,  ii  liagneux, 
l'autre  pour  ceux  du  Nord,  ù  Pantin.  Depuis,  un  autre  ci- 
motièro  a  été  ouvert  à  Billancourt,  pour  les  inhumations 
dos  quartiers  do  l"Ouost.  Dés  iors,  les  cimetières  parisiens 
uo  s'ouvrirent  plus  quo  pour  los  concessions  perpétuelles. 

—  Dr.  Hors  de  chaqiio  ville  ou  bourg,  un  cimetière  doit 
6tre  établi  ù.  35  ou  40  mètres  do  leur  enceinte  (décr.  du 
23  prairial  an  XII,  étendu  ù,  toutes  les  communes  de 
France  par  l'ordoun.  du  G  déc.  isia).  La  translation  d'un 
ancien  cimetière  et  son  nouvel  emplacement  peuvent 
être  décidés  par  le  préfet  (ordonn.  de  1843,  art.  2).  Aucune 
construction  no  peut  être  élevée  ni  aucun  puits  creusé 
sur  dos  terrains  encore  non  bâtis  et  distants  do  moins  do 
100  métros  des  nouveaux  cimetières  établis  hors  des 
villes.  On  ne  peut  faire  usage  des  cimetières  désaffectés 
pendant  cinq  ans.  Après  cette  époque,  ils  peuvent  étro 
plantés,  sans  toutefois  qu'on  puisse  y  faire  de  fouilles  ou 
fondations  jusqu'à  ce  qu'il  on  soit  autrement  ordonné. 

La  propriété  des  cimetières  (sauf  dans  les  rares  cas  où 
elle  a  pu  être  attribuée  à  des  fabriques  d'églises)  appar- 
tient aux  communes,  qui  sont  chargées  de  leur  entretien, 
qui  touchent  leurs  revenus  (loi  du  5  avr.  1884,  art.  136) 
et  peuvent  accorder  des  concessions  do  terrain  perpé- 
tuelles, trentenaires  (renouvelables)  et  temporaires  (cinq 
ans  au  moins,  quinze  au  plus).  La  concession  ne  confère 
qu'un  droit  de  jouissance  et  d'usage  avec  affectation  spé- 
ciale. En  cas  de  translation  de  cimetière,  un  terrain 
d'égale  étendue  est  seulement  dû  par  la  commune.  Les 
conseils  municipaux  établissent  le  tarif  des  inhumations  et 

fieuvent  percevoir  des  taxes  de  nouvelle  inhumation  dans 
es  terrains  concédés,  d'exhumation,  etc.  Le  tiers  du 
Erix  des  concessions  est  versé  au  bureau  de  bienfaisance 
1/5  à  l'Assistance  publique  à  Paris).  La  dimension  et 
a  distance  respective  des  fosses  sont  prescrites  par  le 
décret  du  27  avril  1889. 

L'ouverture  des  fosses  en  pleine  terre  ne  peut  avoir 
lieu  qu'au  bout  de  cinq  ans,  pour  nouvelle  inhumation. 
Les  fosses  à  concessions  temporaires  ne  peuvent  recevoir 
qu'un  seul  corps.  La  police  dos  cimetières  appartient  à  la 
police  municipale  (maire),  et  la  sépulture  est  due  par  une 
commune,  sans  distinction  de  culte  ni  de  croyance  (lui 
du  5  avr.  1884,  art.  93  et  97),  à  toute  personne  décédéo 
sur  son  territoire,  ou  y  étant  domiciliée,  ou  ayant  droit  à 
une  tombe  de  famUle.  Toute  inhumation  dans  une  pro- 
priété privée  doit  être  autorisée  par  le  maire. 

11  existe  des  prescriptions  spéciales  pour  les  cimetières 
parisiens.  Les  cimetières  intra-muros  (Père-Lachaise, 
Montmartre,  Montparnasse,  Auteuil,  Belleville,  Bercy, 
Charonne,  Grenelle,  Passy,  Picpus,  Saint-Vincent,  Vaugi- 
rard,  la  ViUette)  et  le  cimetière  extra-muros  des  Bati- 
gnolles,  ne  reçoivent  plus  que  des  concessions  à  perpétuité. 
Des  concessions  perpétuelles  conditionnelles  (1/4  payable 
comptant,  le  reste  dans  les  cinq  ans)  sont  accordées  dans 
les  cimetières  extra-muros  (Pantin,  Bagneux,  Ivry,  Saint- 
Ouen).  Le  tarif  des  concessions  et  le  montant  de  diverses 
taxes  a  été  approuvé  par  arrêté  préfectoral  du  2i  décem- 
bre 1893. 

Cimetière  de  campagne  (le),  élégie  célèbre  écrite 
vers  1750  par  le  ^oète  anglais  Gray.  —  C'est  une  pièce 
remarquable  par  I  énergique  précision  et  l'harmonie  imita- 
tive  du  style,  la  teinte  soml>re,  religieuse  et  touchante 
des  sentiments  et  des  images.  Letourneur,  M.-J.  Chénier, 
Chateaubriand,  Fontanes  en  ont  donné  des  traductions  ou 
imitations  en  vers. 

Cimetière  juif  (le),  chef-d'œuvre  de  Ruysdaël  (galerie 
de  Dresde).  —  Au  premier  plan,  des  mausolées  sont  groupés 
sur  les  deux  rives  d'un  torrent  qui  tombe  en  cascade. 
Un  coteau  couronné  de  ruines  pittoresques  s'élève  sur  la 
droite.  De  sombres  nuages  couvrent  le  ciel  :  cependant, 
un  rayon  de  soleil,  perçant  au  travers,  vient  éclairer  les 
pierres  funèbres.  Cette  œuvre  laisse  une  profonde  impres- 
sion de  désolation  et  de  mélancolie. 

CIMETTE  ou  CYMETTE  {met'  —  dimin.  du  lat.  cyma, 
rejeton  de  chou)  n.  f.  Nom  donné  par  les  jardiniers  à  dos 
rejetons  qui  poussent  sur  la  t-igo  de  certains  choux,  ot  qui 
se  vendent  sous  le  nom  de  choux  de  Bruxelles. 

CIMEX  (mèkss  —  mot  lat.)  n.  m.  Nom  scientifique  du 
genre  punaise  ou  acanthia.  V.  punakse. 

CIMICAIRE  (A*é?-'  —  du  lat.  cimex,  icîs,  punaise)  n.  f. 
Nom  vulgaire  do  Vactaea  cimifuga  (actée).  Son  odeur  passe 
pour  chasser  les  punaises,  et  on  la  désigne  ordinairement 
sous  lo  nom  vulgaire  do  chassk-punaisk. 

CIMICIDE  ou  mieux  CIMICICIDE  (du  lat.  cimex,  icis, 
punaise,  et  cœdere,   tuorj  adj.  Qui  tue  les  punaises. 

GIMICŒNS  (.îi-m)  ou  mieux  CIMICIDÉS  (du  lat.  cimex. 
icis,  punaise)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  bémiptères-bété- 
roptôres,  renfermant  los  punaises  {cimex  ou  acanthia),  i-t 
plus  ordinairement  dite  dos  acanthiadés.  —  Un  cimicikn 

ou  CIMICIDK.   V.    l'UNAISB. 

CIMICIFUGE  (du  lat.  cimex,  icis,  punaise,  ot  furjave. 
mettre  nii  luite)  arij.  Qui  est  propre  à  chasser  les  punaises. 

CIMICIQUE  (du  lat.  cimex.  icis,  punaise)  adj.  Se  dit 
d'un  an. le  gras  qui  a  été  découvert  par  Carius  dans  une 
punaise  'les  forêts,  le  rajj/iiijus(tr  punctiptnnis. 

—  Encycl.  Cet  acide,  sécrété  par  un  organe  spécial  do 
l'abdomen,  a  pour  formule  C'-IP-O»  ;  il  appartient  a  la  série 
des  acides  gras  CMPo-'O*.  Pour  l'obtenir,  il  suffit  do  met- 
tre difp'éreç  à  froid  les  animaux,  durant  quelques  jours, 
s  1  alcool.  Cette  première  partie  de  l'opération  a  pour 


CIMETTE 


CINARA 


dans 


but  d  enlever  à  l'animal  une  matière  brune  qui  n'est  pas 
l'acide,  mais  qui  le  souillerait.  On  traite  ensuite  par  l'étlier 
froid;  ra«'ido  cimici(fue  se  dissout  et  l'évapuration  d<i 
l'étber  le  donne  sous  forme  d'uno  huile  brune  qui  no  tarde 
point  à  se  concréter.  Pour  obtenir  l'acide  parfaitement  pur 
on  lo  transforme  on  sol  de  plomb,  qu'on  précipite  au  moyen 
do  Ihy'Jrogéno  sulfuré.  Il  fond  entre  43»  et  41»;  insoluble 
dans  l  cuu,  it  se  dissout  en  toutes  proportions  dans  l'étlier. 

CIMICOÏDE  (ilu  lal.  cimex.  icis.  [ninaiso,  et  du  gr.  cidon, 
asptfct)  adj.  (Jui  a  lappaninco  d'un»  punaise,  sans  appar- 
tenir a  ce  genre  ni  à  la  famille  dont  U  est  lo  type. 

CIMIER  (m(V  --  rad.  cime)  n.  m.  Ornement  qui  forme 
la  partie  .^upé^lcu^e  d'un  casque  :  On  attribue  linvcntion 
acB  ciMiicuM  aux  Caricns.  (Do  Chosnol.) 


—  Blas.  Figure  quelconaue,  posée  sur  lo   timbre   du 
casque  qui  surmonte  l'écu  des 

arflioiries. 

"—  Bouch.  Croupe  du  bœuf  ot 
chair  qui  recouvre  cette  croupe. 
Il  Partie  la  plus  charnue  de  la 
cuisse  du  bieuf  et  qui  est  toÎ- 
siue  do  la  queue. 

—  Sylvie.  Terme  employé 
dans  los  forêts  pour  désigner 
la  cimo,  la  partie  supérieure 
d'un  arbre. 

—  Vénor.  Croupe  du  cerf,  du 
daim  ou  du  chevreuil  ;  Le  ci- 
mier revient  de  droit  au  maître 
d'équipage. 

—  Encycl.  Archéol.  Dans  lo 
costume  militaire  du  moyen  âge, 
le  cimier  a  une  grande  impor- 
tance, tout  comme  l'aura  plus 
tard  le  plumail  ou  panache,  car  il  permet  aux  combattants 
de  se  reconnaître  dans  la  mêlée.  Le  cimier  ne  fait  jamais 
partie  intégrante  du  heaume  ;  c'est  ordinairement  un  appa- 
reil de  cuir,  do  bois  sculpté,  de  carton,  fixé  au  sommet  du 
timbre,  et  dont  l'empattement  est  caché  par  une  cou- 
ronne ou  tortil  qui  supporte  elle-même  des  lambrequins 
ou  un  voile.  Ces  cimiers,  assez  fragiles,  ne  se  portaient 


Cimier  (blas.). 


Cimier  de  heaume  (1J98) 


Cimier  de  casque  (xvne  a.) 


guère  que  dans  les  joutes;  ils  furent  en  usage  du  xii*  au 
XV"  siècle,  mais  leur  usage  dans  les  tournois  se  prolongea, 
en  Allemagne  notamment,  jusqu'au  milieu  du  xvi*  siècle. 
On  ne  les  connaît  guère  que  par  les  tapisseries,  les 
sceaux  et  les  miniatures.  L'Armeria  de  Madrid  possède, 
cependant,  celui  du  roi  Martin  I*""  d'Aragon,  datant  des 
premières  années  du  xv*  siècle.  Cette  pièce  unique  est 
faite  de  carton  et  de  parchemin  peint  et  doré.  On  portait 
alors  les  cimiers  plus  hauts  qu'au  xiii"  siècle.  Pendant  tout 
le  XV*  siècle,  on  mit,  sur  le  timbre  des  salades,  des  cimiers 
en  forme  de  grenade,  voire  de  fleurs  de  Us,  et  même  des 
chimères  et  des  dragons  qui  subsistèrent  sur  les  casques 
de  parement  du  xvi'  siècle.  Mais  les  défenses  de  tête  de 
cette  dernière  époque  ne  comportaient  plus  de  cimier  ; 
elles  avaient  une  ou  plusieurs  crêtes,  et  on  y  attachait  des 
plumails.  C'est  seulement  au  wiW  siècle,  lorsque  revint 
la  mode  des  casques  à  l'antique,  que  l'on  porta  des  cimiers  ; 
mais  ceux-ci  font  partie  de  la  masse,  comme  on  le  voit  au- 
jourd'hui dans  les  casques  des  dragons  et  des  cuirassiers. 

Los  cimiers  héraldiques  dérivent  des  heaumes  de  tournoi 
et  de  joute,  ils  reproduisent  les  cartonnages  en  figures 
d'animaux,  ou  les  poupées  que  l'on  y  portait  sur  les  heau- 
mes ;  ils  comptent  parmi  les  ornements  extérieurs  de  l'écu. 

CiMIEZ  (lat.  Cemenelum),  écart  de  la  comm.  de  Nice 
(Alpes-Maritimes),  près  du  Paillon  ;  500  h.  Ruines  d'un  am- 
phithéâtre antique  ;  siège  d'un  évêché  aux  iV  et  v"  siècles. 

GlMINA,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  do  Reggioj)  ; 
2.000  hab. 

CIMINIEN  (mont)  ou  CiMiNlUS  (mons),  ancien  nom 
d'une  montagne  d'Italie  (Etrurie),  couverte  d'uno  forét 
appelée  Ci?ntuie7iue ;  aujourd'hui,  le  mont  Cimino,  près  de 
Vitorbe.  Les  Romains  n'osèrent  qu'au  v»  siècle  do  la  fon- 
dation do  Rome  affronter  ce  lieu  plein  do  terreur  (en  44-1 
de  Rome).  Sur  lo  sommet  de  la  montagne  se  trouve  un 
lac  appelé  jadis  lac  Ciminien,  et  aujourd'hui  lac  de   Vico. 

CiMiNNA,  ville  du  royaume  d'Italie  (Sicile  [prov.  do 
PalernioJ);  tî.460  hab.  Mines  de  soufre. 

GlMITILE,  bourg  d'Italie  (Campanio  [prov.  do  Casertol)  ; 
3.700  bail. 

CIMMÉRIEN,  ENNE  (ri-in,  en'  ~-  du  gr.  kimmérios ;  de 
Kimmérioi.  nom  de  peuple)  adj.  Qui  a  rapport  aux  Cimmé- 
rions,  qui  est  habité  par  eux  :  Région  cimmèriknnk. 

—  Antres  cimmériens ,  Demeure  du  Sommeil,  d'après 
Ovide.  Il  Ténèbres  cimmériennes ,  Nuit  perpétuelle  ù  la- 
quelle, d'après  la  légende  grecque,  était  condamné  le 
pays  des  Cimmériens.  —  Signif.  aussi  Ténèbres  profondes. 
~  Fig.  DrlauL  «^(nnpli-t  Je  clarté. 

GiMMÉRiEN  (Bosphore),  v.  Bospuork. 

Cimmériens  (monts),  chaino  do  montagnodo  la  Cher 

sonèsii  Taiinijin.'. 

Cimmériens,  auc.  peuple  qui  habitait  sur  les  rivages 
srpteutriiiiiaux  du  Pont-Kuxin  otdu  Palus-Méotido,  entre  lu 
'rauais(l)<jn)  et  l'Istrr  (Danube),  ei  dans  la  péninsule  appe- 
lée alors  ù  cause  do  lui  Cimmérienne,  et  aujourd'hui  Crimée. 
—  Un  CiMMi^muîN. 

—  Encycl.  Les  Cimmériens  apparaissent  vers  lo  milieu 
du  VU"  siècle  avant  notre  ère,  époque  où,  pressés  par  les 
Scythes,  ils  envahirent  l'Asie  Mineure  ot  s  emparèrent  de 
Sardes.  Ils  turent  repoussés  par  lo  roi  Lydien  Alvattès. 
Les  Cimmériens,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  n'ont  absolument 
rien  de  commun  avec  les  Cimbrrs.  Los  Cimniérions  d'Ho- 
mère (Otlffssée,  XI,  14-19)  sont  une  populatiun  mythlipie. 

CIMMOLE  n.  m.  Composé  licpiide.  incolore,  d'odeur 
agréable  d  écorco  do  cannelle,  qui  so  trouve  dans  l'ossouce 
do  cannello  du  commerce  ot  du  laurus  cataia,  &  c6t6  dos 
prinrip(!s  résineux. 

CIMOLÉE  (lé  —  du  lat.  cimolia;  gr.  /iimôtia,  mémo  soun) 
n.  f.  Plijiriii.  Variété  d'argiloqui,  dans  raiieienne  drugnerir, 
était  eonsidéréo  comme  jouissant  do  propriélé«astrin(<enles. 

—  Techuol.  Dépôt  produit  par  l'ut^uro  do  la  nieulo  il    | 


repasser  et  qui  se  déoose  au  fond  de  l'auge  dans  laquelle 
tourne  cotte  meule.  (On  l'appelle  aussi  boue  des  couteliers.) 

CIMOLITE  n.  f.  Silicate  liydraté  d'alumine,  appartenant 
au  gonro  argile  et  constituant  probablement  une  variété 
de  pyrophyllito.  ii  Argile  particulière  dite  terre  d'Arqen- 
tières,  employée  pour  la  fabrication  dos  poteries  et,  dans 
quelques  établissements,  pour  blanchir  le  linge. 

CiMON,  Athénien,  père  de  Miltiade  (vi' s.  av.  J.-C).  H 
remporta  trois  fois  lo  prix  des  quadriges  à  Olympie.  Banni 
par  Pisistrate,  il  fut  rappelé  après  sa  seconde  victoire  olym- 
pi(pio,ot,  pi  us  tard,  assassiné  par  ordre  des  fils  de  Pisistrate. 

CiMON,  générai  athénien,  fils  do  Miltiade,  mort  à 
Citium  (Chypre)  en  449  av.  J.-C.  Il  fut  élevé  en  Thrace  et 
y  vécut  jusqu'au  moment  où  son  père  perdit  sa  principauté 
de  Chersonèse.  Il  se  rendit  alors  à  Athènes,  et  se  distingua 
à  la  bataille  de  Salamine.  Cependant,  il  fut  rendu  respon- 
sable de  l'amende  de  50  talents  infligée  à  son  père;  ne 
pouvant  payer,  il  était  menacé  de  prison,  quand  son  beau- 
frère  Callias  intervint  et  le  tira  d'afi'aire.  Soutenu  par 
Aristide,  Cimon  joua  vite  un  grand  rôle  politique.  Il  fut 
éluc'hef  de  la  flotte  de  la  confédération  de  Délos  ;  après 
l'exil  de  Thémistocle,  il  devint  le  premier  citoyen  d'Athènes, 
et  dirigea  pendant  vingt  ans  la  guerre  contre  les  Perses. 
Il  guerroya  d'abord  en  Thrace,  s'empara  de  Byzance  et 
des  places  de  l'Hellespont,  fit  entrer  les  villes  de  Chalci- 
dique  dans  la  ligue  maritime  (470).  Il  dispersa  les  pirates, 
et  rapporta  do  Scyros  à  Athènes  les  ossements  de  Thésée 
(469).  En  465,  avec  deux  cents  navires,  il  enleva  aux 
Perses  les  côtes  d'Asie  Mineure;  puis  il  détruisit  une  de 
leurs  armées  et  deux  de  leurs  flottes  à  l'embouchure  de 
l'Eurymédon.  En  462,  il  dirigea  une  expédition  contre 
Thasos  et  Naxos.  Il  était  alors  dans  tout  l'éclat  de  sa 
puissance.  Il  était  célèbre  par  sa  richesse  et  sa  fastueuse 
hospitalité.  11  commença  la  reconstruction  du  Partbénon 
détruit  par  les  Perses,  éleva  le  mur  méridional  de  l'Acro- 
pole, acheva  les  longs  murs  qui  reliaient  le  Pirée  à  Athènes, 
embellit  l'Agora  et  l'Académie.  Mais  il  était  le  chef  du  parti 
aristocratique,  ce  qui  lui  valut  les  attaques  des  chefs  de  la 
démocratie,  Ephialtès  et  Périclès.  Il  fut  accusé  plusieurs 
fois,  et,  enfin,  banni  à  la  suite  d'un  envoi  de  secours  aux 
Spartiates  pendant  la  troisième  guerre  de  Messénie  (460). 
Rappelé  en  454,  il  négocia  une  trêve  avec  Sparte.  Puis, 
avec  deux  cents  vaisseaux,  il  entreprit  de  chasser  les 
Perses  de  la  Méditerranée  orientale.  Il  les  vainquit  près  de 
Chypre,  mais  il  mourut  devant  Citium.  Vers  ce  temps-là, 
fut  signé  le  traité  dit  de  Cimon,  qui  consacrait  les  vic- 
toires d'Athènes  et  mettait  fin  aux  guerres  médiques. 

GlMONE  (Monte),  montagne  de  l'Apennin  septentrional, 
dont  elle  est  le  point  culminant  (2.1S7  m.  d'altitude). 

CIMOSSE  n.  f.  Lisière  d'une  sorte  de  tafl'etas. 

CINABARIN,  INE  adj .  Qui  a  la  couleur  rouge  du  cinabre. 

CINABEΠ (lat.  cinnabaris,  gr.  kijinabari]  n.  m.  Sulfure 
rouge  naturel  de  mercure  :  tes  dames  romaines  se  servaient 
du  ciNABRK  pour  donuer  plus  d'éclat  à  leurs  lèvres,  ii  Ancien 
nom  du  minium  ou  oxyde  rouge  de  plomb,  il  Cifiabre  d'anti- 
moine, Cinabre  obtenu  en  décomposant  lo  chlorure  de  mer- 
cure par  le  sulfure  d'antimoine.  (On  écrit  aussi  cunnabre.) 

—  Par  ext.  Couleur  rouge. 

—  Encycl.  Miner.  Le  cinabre  naturel,  dont  la  formule 
est  H^S,  le  poids  spécifique  8  à  8,2,  et  la  dureté  2  à  2,5, 
est  dun  beau  rouge  de  cochenille.  Il  est  translucide, 
et  a  un  éclat  adamantin,  avec 
une  cassure  inégale  et  impar- 
faitement conchoïdale.  Il  se 
présente  en  petits  cristaux 
groupés  en  druses  et  qui  déri- 
vent d'un  rhomboèdre  aigu.  On 
le  trouve  aussi  on  masses  gre- 
nues, quelquefois  compactes.  Il 
existe  encore,  mais  plus  rare- 
ment, à  l'état  fibreux  ou  à  l'état 
pulvérulent.  Sa  couleur  est  sou- 
vent altérée,  mais  sa  poussière 
est  toujours  d'un  rouçe  ôcarlate.  Ce  minéral  forme  un 
sublimé  noirâtre  dans  Te  tube  fermé,  et  un  mélange  do 
sublimé  et  de  mercure  on  gouttelettes  avec  dégagement 
d'acide  sulfureux,  dans  le  tube  ouvert;  inattaquaDlo  par 
l'acide  azotique  et  l'acide  chlorhydrique,  l'eau  régale  le  dis- 
sout complètement.  Lo  cinabre  sert  à  l'extraction  du  mer- 
cure, ses  gisements  appartiennent  aux  terrains  schisteux 
cristallins  et  aux  terrains  do  transition,  ainsi  qu'aux  grès, 
aux  schistes  marnubitumineux  et  aux  calcaires  compacts 
des  époques  secondaires  inférieure  et  moyenne.  Los  plus 
importants  d'Europe  sont  ceux  d'Almadon  on  Espagne, 
d'Idria  en  Carniolo,  do  Kipa  en  Toscane,  et  de  Mosclicl- 
Landsberg  dans  la  Bavière  rhénane.  En  France,  on  on 
trouve  à  Ménildot,daDS  la  Manclio,  ainsi  qu'ù  La  Mure  et  ù 
la  montagne  de  Challanchcs,  dans  l'Isère. 

CINABRIFËRE  (de  cinabre,  et  du  lat.  ferre,  porter)  adj. 
Qui  renferme  du  cinabre  :  Minerai  cinaurii'Èrk. 

CiNADON,  chef  d'un  complot  centre  l'aristocratie  qui 
gouvernait  Sparte,  mort  on  397  avant  J.-C.  Il  voulut  ren- 
verser l'oli^arcliio  des  h'gaux,  et  souleva  les  classes  in- 
férieures, ilotes,  néodamodos ,  liypoméionos ,  périèquos. 
Trahi  et  livré  ù  la  torture,  il  avoua  lo  complot  et  périt 
dans  los  supplices,  après  avoir,  avec  d'autres  conjurés, 
subi  la  flagellation  ù  travers  les  rues  do  Sparte. 

CINA:dc  ou  CINÈDE  (du  gr.  kinaidos,  même  sens)  n.  m. 
Dans  l'antiq..  Danseur,  niait  ru  de  danse,  ii  Homme  débauché  ■ 

—  Encycl.  Chez  los  Grecs,  on  désignait  sous  le  nom  de 
cinédes  tous  los  baladins  qui  faisaient  profession  d'amuser 
lo  public  par  leurs  gestes  ou  leurs  danses.  A  Konie,  lo  mol 

firit  do  bonne  heure  un  sens  défavorable,  t\  cause  îles  danse^ 
ascives  et  des  mauvaises  mœurs  des  baladins.  Cependant, 
on  faisait  féto  aux  cinèdes,  <|ui  donnaient  dos  inieruièJo» 
dans  les  banquets,  et  (|ui  furent  souvent  les  maîtres  de 
danse  dos  jeunes  gens  ou  jeunes  tilles  do  grande  famille. 
CINADOLOOIOUE  ou  GINÉDOLOOIOUB  (do  cinrde  on 
cinéde,  et  du  gr.  logus,  discours)  adj.  lOn  litiér.,  Licencieux. 
im)>udiquo  :  Poésies  ciN.fcnoLoi)iQUK8  ou  cinkdolooiquks. 

GiNALOA.  Géogr.  "V.  SiNALOA. 

CINARA  (du  gr.  kinara,  sorte  d'artichaut)  n.  m.  Genre  .le 
conipesées  cinnroïdéos,  renforniani  des  plantes  herbacée»;, 
A  grandes  feuilles  ot  A  fleurs  en  capitules  bleus,  puurprl'^. 
violacés  ou  bliinrs.  On  connaît  environ  six  espèces  nriui 
naires  de  la  ré^'ion  eiri-améiliierranéenne  ot  îles  ih's  l';iiia 
rios.  Les  deux  t^spècos  les  plus  impurtjinles  sont  te  ("mh  . 
scottjnuis  (artichaut)  et  le  ctnara  eardtincutus  (cardoiU> 


Cristaux  de  ciaabre. 


CINARA 


CINCLORAMPHE 


GiNARA,  courtisane  romaine  qu'Horace  avait  aimée 
dans  sa  jeunesse,  et  dont  il  parle  à  plusieurs  reprises 
avec  sjiTnpathie.  EUe  était  fort  intéressée,  et  Horace  se 
fait  glo'ire  davolr  réussi  auprès  d'elle  les  mains  vides.  Pro- 
perce parle  aussi  de  Cinara,  qu'il  avait  également  connue. 

CINAROCJCPHAIXS  n.  f.  pi.  Bût.  Syn.  de  cinakoïdées. 

CINAROÏDÉES  D.  f.  pi.  Tribu  de  composées,  élevée  au 
rang  d'ordre  par  de  Jussieu,  et  comprenant  plusieurs  sous- 
cribus  :  echinopsidées,  carlinées,  carduinées  et  centauriées. 

—  Une  CISAROlDÈE. 

CiNCA  (autrefois  Cmga),  affluent  aragonais  du  Sègre, 
qui  sort  des  Pyrénées  centrales,  traverse  le  cirque  do 
Bielsa,  arrose  la  province  de  Huesca,  et,  après  un  cours 
de  180  kilomètres,  se  jette  dans  le  Sègre,  non  loin  de  son 
confluent  avec  l'Ebre. 

CINCENELLE  {sin,  nèV  —  peut-être  du  lat.  cincinnum, 
boucle  de  cheveux)  n.  f.  Cordage  dont  on  se  sert  dans 
l'artillerie  de  la  marine,  ii  Cordage  qui  sert  à  haler  les  ba- 
teaux, ou  le  long  duquel  on  fait  glisser  les  bacs,  au  moyen 
d'une  poulie.  ^On  dit  aussi  cinquenelle.) 

CINGHAHIDINE  (sin-ka)  a.  f.  Alcaloïde  C"*H"Az'0,  ex- 
trait de  certains  quinquinas. 

dNCHÈNE  [sin-kèn')  n.  m.  Base  dérivée  de  la  cinchonine. 

—  Encycl.  La  cinchonine,  traitée  par  le  perchlorure  de 
phosphore,  donne  un  chlorure  C'*H"Az'Cl  que  l'on  fait 
bouillir  pendant  vingt-quatre  heures  avec  une  solution 
alcoolique  de  potasse;  le  cinchène  C"H"^Az*  se  forme,  on 
le  purine  par  cristallisation  dans  la  ligroïne.  11  se  pré- 
sente en  lamelles  orthorhombiques  fusibles  à  124*';  traité 
parle  brome,  il  donne  deux  dibromures  isomériques  qui 
fournissent  sous  l'action  de  la  potasse  le  déhydrocinchéne 
C*'H"Az'.  Sous  l'action  de  l'acide  chlorhydrique,  il  fixe 
une  molécule  d'eau  et  donne  Vapocinchêne  C'*H'*AzO. 
Cette  dernière  base,  fondue  avec  les  alcalis,  donne  Voxy- 
apocincfiéne  C'*H"AzO'. 

CINCHOCÉROTATE  (sin-ko)  D.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
cinchocérotique. 

CINCHOCÉROTINE  (sin-ko)  n.  f.  Principe  immédiat 
(C'"H'*0*j"  qu'on  obtient  en  épuisant  le  quinquina  par  l'al- 
cool chaud  et  laissant  refroidir  le  liquide  dans  un  vase 
contenant  de  la  chaux. 

—  Encycl.  La  cinchncéroiine  se  présente  en  houppes 
blanches  fusibles  à  130";  elle  est  soluble  dans  l'alcool, 
l'éther  et  le  chloroforme.  L'acide  chromique  transforme 
la  cinchocérotine  en  acide  acétique,  acide  butvrique,  et 
tin  troisième  acide,  l'acide  cinchocérotique  (C"'ll"0')*,  qui 
est  sous  forme  de  cristaux  fusibles  à  72",  insolubles  dans 
l'eau,  solubles  dans  l'alcool. 

CINCHOCÉROTIQUE  {acide).  V.  cinchocérotine. 

CINCBOL  [sin-koV)  n.  m.  Composé  C"H'*0,  que  l'on  a 
extrait  des  cires  provenant  de  l'écorce  de  cinchona;  on 
le  trouve  aussi  dans  les  écorces  des  cupréas. 

CINCHOLÉPIDINE  n.  f.  Chim.  V.  LÊPIDINE. 

CINCHOLINE  [sin-ko]  n.  f.  Alcaloïde  extrait  des  eaux 
mères  du  sulfate  de  quinine. 

CINCHOLOÏPONE  [sin-ko)  n.  f.  Composé  C»H*'AzO',  qui 
se  forme  dans  l'oxydation  de  la  cinchonine  par  la  dicliro- 
mate  de  potassium  et  l'acide  sulfurique. 

GINCHOLOÏPONATE  (sin-ko)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
cincholoiponique. 

CINCHOLOÏPONIQDE  (sin-ko)  adj.  Se  dit  d'un  acide 
C*H"AzO'  qu'on  obtient  dans  l'oxydation  de  la  cinchonine 
par  la  dichromate  de  potassium. 

CINCHOMÉRONAMATE  [sin-ko)  D.  m.  Sel  dérivant  de 
l'acide  ciochoméronamique. 

CINCHOMÉRONAMIQUE  [sin-ko]  adj.  Se  dit  d'un  acide 
dont  on  obtient  le  sel  d'ammonium  en  faisant  passer  un 
courant  de  gaz  ammoniac  dans  une  solution  benzénique 
d'anhydride  cinchoméronique. 

CINCHOMÉRONATE  {$in~ko)  n.  m.  Sel  dérivant  de 
l'acide  ciocboméroaii^ae. 

C1NCHOBIÉRONIQUE  {sin-ko)  adi.  Se  dit  d'un  acide 
qu'on  obtient  en  même  temps  que  ï'acide  cinchoninique 
en  oxydant  la  cinchonine,  la  quinine  ou  leurs  isomères  par 
l'acide  azotique,  l'acide  chromique.  le  permanganate  de 
potassium.  11  a  pour  formule  C*H*Az(CO'H)'. 

GiNGHON  (la  comtesse  de),  dame  espagnole,  femme 
d'un  vice-roi  du  Pérou,  se  guérit  d'une  fièvre  opiniâtre 
avec  l'écorce  de  quinquina,  remède  que  lui  avaient  indi- 
Qué  les  indigènes,  et  apporta  en  Europe,  en  1632,  ce  mé- 
aicament,  employé  d'abord  sous  le  nom  de  poudre  de  la 
comtesse.  Linné,  voulant  perpétuer  le  souvenir  du  ser- 
vice important  rendu  par  cette  dame,  donna  le  nom  de 
einchona  au  genre  qui  renferme  ce  végétal. 

dNCHONA  {sin-ko  —  de  Cinchon,  n.  pr.  espagn.)  n.  m. 
Nom  scientifique  du  genre  quinquina. 

CXNGHONACÉ,  ÉE  {sin-ko)  adj.  Qui  ressemble  au  quin- 
quina. 

CINCHONAMINE  {sin-ko)  n.  f.  Alcaloïde  extrait  de 
l'écorce  d'une  espèce  de  quinquina. 

—  Encycl.  La  cinc/ionamine  a  été  découverte  dans  le 
quinquina  du  remi;ia;iurf/teana,  qui  en  contient  2  p.  lOû 
environ.  La  cinchonamine,  à  laquelle  on  attribue  ta  for- 
mule C"H'*Az'0,  est  en  aiguilles  fondant  vers  185".  On 
la  prépare  en  épuisant  par  do  l'eau  aiguisée  dacido  sul- 
furioue  l'écorce  de  rcmijia  (inoment  pulvérisée;  on  fait 
bouillir  la  liqueur  après  filtration,  et  on  précipite  par 
un  lait  de  chaux.  Le  précipité  soc  est  traité  par  l'éther 
bouillant  qui  se  sature  de  cinchonamlno;  on  agite  l'éther 
avec  de  l'eau,  puis  avec  de  l'acide  cblorhydriquo,  qui  s'em- 

6 are  de  l'alcaloidc  et  l'abandonne  à  l'état  de  chlorhydrate. 
n  excès  d'ammoniaque  met  l'alcaloïde  en  liberté,  La 
cinchonamine  forme  des  sels  cristallisés  qui  sont  excessi- 
vement toxiques,  m'orne  à  faible  dose.  Elle  peut  servira  doser 
l'acide  nitrique  ;  c'est  le  plus  actif  des  alcaloïdes  dos  quin- 
quinas ;  elle  est  toxique  À  la  doso  do  trois  décigrammes. 
CXNCaONATE  {sin-ko)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  cin- 
clionique. 

CIMCHONÉES  f  sin-ko)  n.  f.  pi.  Tribu  do  rubiacées,  ayant 
pour  type  1*.-  trcnro  quinquina.  —  L/ne  cikchonbe. 

CIMCHONIBINE  (sin-ko)  n.  f.  Base  isomériquo  avec 
la  cinchonifie,  nui  ho  présente  en  aiguilles  prismatiques 
dextrogyreH,  bolublcs  dans  l'éther. 

ClMCHOtnCiNC  (sin-ko)  o..f.  Baao  isomériquo  avec  la 
cinchonino. 


GINCHOMDINE  (sin-ko)  n.  f.  Base  isomérique  avec  la 
cinchonine. 

CINCHONIFÈRE  (ijn-Ao)  adj.Qui  contient  du  quinquina. 

GINCHONIFINE  {$iti-ko)  n.  f.  Alcaloïde  isomérique  avec 
la  cinchonine,  cristallisant  en  beaux  prismes  lévogyros, 
solubles  dans  l'éther. 

CINCHONIGINE  (sin-ko)ii.  f.  Alcaloïde  isomérique  avec 
la  cinchonine. 

CINCHONILINE  {sin-ko)  n.  f.  Alcaloïde  isomérique  avec 
la  cinchonine,  cristallisant  en  gros  cristaux  dextrogyres, 
solubles  dans  l'éther. 

CINCHONINATE  (sin-ko)  n.  m.  Sel  dérivé  de  l'acide  cin- 
choninique. 

CINCHONINE  (sin-ko)  n.  f.  Alcaloïde  dérivé  du  quinquina 
et  découvert  en  même  temps  que  la  quinine  par  Pelletier 
et  Caventou  (1820). 

—  Encycl.  La  cinchonine  on  cinchovatine  C"H"  Az'Ose 
préparait  autrefois  en  épuisant,  au  moyen  d'acide  sulfu- 
rique dilué  dans  s  à  10  parties  d'eau,  lécorce  concassée 
de  quinquina  gris.  Actuellemeut,  on  préfère  pulvériser 
le  quinquina,  puis  le  malaxer  intimement  avec  une  certaine 
quantité  de  chaux  éteinte  et  épuiser  le  mélange  par  les 
pétroles  légers  qui  abandonnent,  en  se  refroidissant,  les 
alcaloïdes  mis  en  liberté  par  la  chaux.  Pour  séparer  ces 
derniers,  ou  les  convertit  en  sulfates,  qu'on  décompose 
enfin  par  l'ammoniaque. 

Combinée  à  divers  acides  organiques,  la  cinchonine 
existe  à  l'état  naturel,  comme  la  quinine  et  autres  alca- 
loïdes, dans  l'écorce  de  certains  arbres  (einchona)  qui 
croissent  dans  les  Cordillères,  le  Venezuela,  la  Bolivie... 
et  qui  fournissent  les  diverses  variétés  de  quinquinas.  Elle 
cristallise  en  prismes  quadratiques  anhydres,  fusibles  vers 
260".  Cette  base,  soluole  dans  l'alcool  et  le  chloroforme, 
est  presque  insoluble  dans  l'eau  et  l'éther.  Ses  propriétés 
fébrifuges  sont  moins  prononcées  que  celles  de  la  quinine. 
Citons  parmi  ses  isomères  :  l"  la.  cinchonidine,  peu  soluble 
dans  l'alcool;  2"  Vapocinchonine,  qu'on  obtient  en  traitant 
par  l'acide  chlorhydrique  étendu  la  cinchonine  chautfé 
à  150"  ;  3"  Visociyichoîdne,  qu'on  obtient  en  décomposant  l'hy- 
drobromocinchonique  par  la  potasse,  etc.  D'après  Jung- 
fleisch  et  Léger,  la  molécule  de  cinchonine  serait  formée 
de  deux  composés  inégalement  dextrogyres  et  suscepti- 
bles de  se  convertir  en  lévogyres,  racémiques  ou  inactifs, 
dont  les  groupements  pourraient  donner  naissance  à  16  iso- 
mères :  6  dextrogyres,  6  lévogyres  et  4  inactifs.  Ces  hypo- 
thèses expliqueraient  donc  non  seulement  les  isoméries 
connues,  mais  elles  permettraient  d'en  prévoir  encore  de 
nouvelles.  Le  seul  sel  de  cinchonine  qui  ait  une  importance 
pratique  est  le  5i(i/"a^e  {C'*H"  Az'O),  SO*H= -H  2H'0  qui 
est  utilisé  en  médecine. 

CINCHONINIQUE  {«m-Aro)  adj.  Se  dit  d'un  acide  dérivé 
de  la  cinchonine. 

—  Encycl.  Ce  corps  se  prépare  ordinairement  en  oxy- 
dant la  cinchonine  par  l'acide  azotique  dilué.  On  obtient 
en  même  temps  de  Vacide  cinchoméronique.  h'acide  cincho- 
ninique fond  à  256"et  cristallise  sous  trois  formes  ;  il  fournit 
avec  les  acides  des  sels  instables.  Oxydé  par  le  permanga- 
nate de  potasse,  il  donne  l'acide  tricarbopyridigue. 

CINCHONIQUE  {sin-ko)  adj.  Se  dit  des  sels  à  base  de 
cinchonine,  et  d'un  acide  C''H''0%  qu'on  obtient  en  rédui- 
sant au  moyen  de  l'amalgame  de  sodium  une  solution  neutre 
d'acide  cinchoméronique  portée  à  l'ébuUition.  ii  Bouge  cin- 
chonique.  Substance  d  un  rouge  foncé,  fournie  par  le  tanin 
d'écoroe  do  quinquina. 

GINGHOTÉNICINE  (siii-ko)  n.  f.  Base  obtenue  en  chauf- 
fant le  sulfate  de  cinchonine  à  150". 

CINCHOTÉNINE  {si7i-ko)  n.  f.  Base  obtenue  en  oxydant 
la  cinchonine  par  le  permanganate  de  potassium. 

QNCHOTINE  [sin-ko)  n.  f.  Nom  donné  par  Caventou  à 
un  hydrure  de  cinchonine,  qu'on  obtient  en  même  temps 
que  cette  base  dans  les  écorces  de  quinquina. 

CINCHOVATINE  n.  f  Chim.  Syn.  de  cinchonine. 

Cincîa  (lex).  La  loi  Cincia  de  donis  et  muneribvs,  plé- 
biscite rendu  en  l'an  de  Rome  549  ou  550,  sur  la  proposition 
du  tribun  Cincius  Alimentus,  avait  eu  pour  objet  de  res- 
treindre la  liberté  de  faire  des  donations  entre  vifs.  Les 
donations  qui  dépassaient  un  certain  taux  [ynodus)  ne  pou- 
vaient être  faites  qu'à  certaines  personnes  (personx  ex- 
cepta). Faites  à  d'autres,  elles  n'étaient  pas  nulles,  mais  le 
donateur  pouvait,  tant  qu'il  ne  s'était  pas  dessaisi  de  la 
façon  la  plus  absolue  de  la  chose  donnée,  user  de  tous  les 
moyens  de  droit  commun  lui  permettant  de  revenir  sur  la 
donation,  la  promesse  ou  la  libération  consentie  par  lui  au 
donataire.  Il  pouvait  donc  repousser  le  donataire  par  l'ex- 
ception legis  Cincia?,  lorsque  celui-ci  avait  à  son  service 
une  action,  ou  par  la  replicatiu  legis  Cinciêe,  si,  ayant  lui- 
même  intenté  une  action  pour  reprendre  la  chose,  le  dona- 
taire y  avait  répondu  par  une  exception.  L'exception  de  la 
loi  Cincia  était  appelée  ^hosi  popularis,  parce  qu'elle  pouvait 
être  opposée  jiar  toute  personne  intéressée  ;  les  héritiers 
ne  pouvaient  s'en  prévaloir  si  le  donateur  était  mort  sans 
avoir  protesté  contre  la  donation. 

CINCINNALE  (sin-sin')  n.  f.  Genre  do  fougères  grammiti- 
dées,  renfurmant  (piclques  espèces  américaines. 

Cincinnati,  vill»?  des  Etats-Unis  (Ohio),  au  confluent 
du  Licking  et  de  lOliio.  Environ  300.000  hab.,  et,  avec  les 
localités  suburbaines,  encore  distinctes,  oHo  forme  une 
agglomération  de  plus  de  400.000  hab.  Neuf  chemins  de  fer, 
canal  do  l'Ohio  à  Toledo,  port  très  actif.  Cincinnati  est  une 
des  villes  des  Etats-Unis  où  l'on  égorge  le  plus  do  porcs. 
Pour  le  reste,  son  industrie  et  son  commerce  sont  très  pro- 
spères. Brasseries,  distilleries,  minoteries,  tanneries,  usi- 
nes sidérurgiques,  manufactures  do  lainages,  d'ameuble- 
ments, do  tabac,  etc.  Les  maisons  de  Cincinnati  s'étagont 
sur  lés  pontes  d'un  amphithéâtre  do  collines,  qui  sont  d'an- 
ciennes moraines  glaciaires  ;  elle  est  réunie  par  cinq  ponts 
aux  petites  cités  de  Nowport,  Covington,  î.udlow,  etc., 
situées  sur  l'autre  rive  de  lOhio.  Elle  est  coupée  par  le  ca- 
nal Miami  et  le  Mill-Creock,  traversés  par  une  quan- 
tité do  ponts.  La  partie  située  au  delà  du  canal  n'est 
presque  habitée  quo  par  des  Allemands,  d'où  son  surnom 
do  Over  thc  lihine  u  au  delà  du  Rhin  ».  Grands  parcs,  palais 
du  gouvernement  fédéral,  tribunal  du  comté,  hôtel  do 
ville,  cathédrale  do  Saint-Pierre,  église  Saint-Paul  des 
méthodistes,  observatoire,  université,  musée,  académie 
des  arts,  nombreuses  écoles,  société  d'histoire  naturelle, 


12 

bibliothèque,  etc.  Il  y  eut  un  établissement  à  cet  endroit 
dès  1788  ;  en  1814,  il  fut  érigé  en  city,  et  l'essor  commercial 
de  Cincinnati  commença  vers  1830.  Elle  devint  la  pre- 
mière ville  de  l'Ouest,  mais  elle  a  perdu  ce  rang  depuis. 
Cincinnati  (Société  des)  ou  Ordre  de  Cincinnatus, 
fondée  aux  Etats*Unis  en  mai  1783,  par  les  officiers  de 
l'armée  de  "Washington,  après  la  guerre  de  l'Indépen- 
dance. Le  général  Knox  en  rédigea  les  statuts  ;  Washin- 
gton fut  un  des  présidents.  Les  insignes  étaient  un  aigle 
et  un  ruban  bleu.  Le  titre  do  membre  de  la  Société  était 
héréditaire,  et  ce  fut  une  des  causes  qui  rendirent  cette 
institution  rapidement  impopulaire.  Elle  ne  subsiste  plus 
que  dans  quelques  Etats,  où  elle  a  pris  les  caractères 
d'une  société  secrète  et  maçonnique. 

Cincinnatus (LuciusQuintus),  riche  sénateur  romain, 
se  ruina  pour  payer  une  amende  qu'avait  encourue  son 
tils.  Retiré  à  la  campagne,  il  cultivait  son  petit  champ. 
Des  dissensions  ayant  éclaté  à  Rome  entre  les  ordres,  il 
fut  nommé  consul  (460).  Ceux  qui  lui  en  portèrent  la  nou- 
velle le  trouvèrent  occupé  à  labourer  son  champ.  Il  rentra 
chez  lui,  prit  sa  toge,  et  dit  simplement  à  sa  femme  :  «  Je 
crains  que  notre  champ  ne  soit  mal  labouré  cette  année.  » 
Puis  il  se  rendit  à  Rome,  où  son  énergie  rétablit  le  calme. 
Deux  ans  plus  tard,  on  le  nomma  dictateur  pour  secourir 
le  consul  Minucius,  qui  s'était  laisse  enfermer  dans  un  dé- 
filé. Il  le  délivra  et  ht  passer  les  Eques  sous  le  joug.  On 
lui  décerna  le  triomphe.  A  quatre-vingts  ans,  il  fut  encore 
une  fois  dictateur  pour  réprimer  Spurius  Malius,  qui  aspi- 
rait à  la  royauté.  Il  le  fit  périr,  et  sa  maison  fut  rasée. 
Le  nom  de  Cincinnatus,  devenu  proverbial,  est  synonyme 
de  "  austère  simplicité  dans  le  pouvoir  u. 

Cincinnatus  Pennus  (Titus  Quinctius),  petit-fils  du 

dictateur,  devint  consul  en  431  et  42S,  et  tribun  consulaire 
en  426.  Il  prit  part  à  la  guerre  contre  les  Eques  et  les 
Voisques,  fut  rais  en  accusation  pour  avoir  fait  une  expé- 
dition malheureuse  contre  les  Véiens  et  acquitté,  puis 
battit  les  vainqueurs  dans  une  seconde  campagne,  avec 
le  dictateur  Mamorcus. 

Cincinnatus  (T.  Quinctius  Capitolinus),  tribun  con- 
sulaire eu  3SS,  dictateur  en  384. 11  vainquit  les  Prénestins. 

Cincius  Alimentus  (Lucius),  historien  romain,  qui 
vivait  dans  le  ni*  siècle  av.  J.-C.  Il  prit  part  à  la  seconde 
guerre  punique  et  fut  prisonnier  d  Annibal,  qui  le  traita 
avec  considération.  Il  écrivit  l'histoire  du  général  cartha- 

finois  et  celle  de  Gorgias  de  Léontium,  ainsi  qu'un  traité 
e  l'Art  militaire.  Il  ne  reste  de  lui  que  quelques  fragments 
qui  font  vivement  regretter  la  perte  de  ses  ouvrages. 

CINGLE  (sinkl'j  n.  m.  Genre  de  passereaux  dentîrostres, 
famille  des  turdidés,  tribu  dos  hydrobatinés,  renfermant 
les  merles  d'eau  dont  le  nom  scientifique  est  hydrouatls. 
(Le  nom  latin  cincius  s'appli- 
quant  non  pas  à  ces  oiseaux, 
mais  aux  tourne-pierres.) 

—  Encycl.  Les  cincïes, 
dont  ou  connaît  une  quin- 
zaine d'espèces  réparties 
sur  le  globe,  sont  des  oi- 
seaux de  taille  moyenne, 
bruns  ou  cendrés,  vivant 
au  bord  des  eaux  douces, 
où  ils  plongent  et  nagent 
admirablement  en  chassant 


Cincle. 


Wr?^ 


les  insectes  jusqu'au  fond.  L'espèce  commune  d'Europe, 
cincle  plongeur  ou  merle  d'eau,  habite  l'Europe  centrale 
et  méridionale  ;  le  cincle  à  ventre  noir  (hydrobaies  melano- 
gastra)  est  plus  occidental  ;  le  cincle  de  Pallas  (hydrobates 
Asiaticà)  est  du  nord  de  l'Inde,  ainsi  que  les  hydrobates 
Cashmiriensis  et  sordida. 

GINGLIDIE  (sin,  di)  n.  f.  Genre  de  mousses,  de  la  tribu 
des  bryées,  comprenant  uue  seule  espèce,  qui  croît  dans 
les  marais  et  les  tourbières  du  nord  de  l'Europe. 

CINCLIDOTE  (sin)  n.  f.  Genre  de  mousses  grimmiacées, 
comprenant  deux  espèces  qui  croissent  en  Europe,  sur  les 
pierres  ou  le  bois,  dans 
les  lieux  marécageux. 

GINCLINÉS  (sin)  n. 
m.  pi.  Tribu  d'oiseaux 
écliassiers,  famille  des 
hïematopodidés,  renfer- 
mant les  genres  tourne- 
pierre  (cincius  ou  strep- 
silas),aphrizaetpluvia- 
nellus.  —  Un  cincliné. 

CIÂNCLOCERTHIA  Cinclocerthia  à  graud  bec. 

(sin,  sh'-si-a)    n.    m. 

Genre  d'oiseaux  passereaux  dentirostres,  famille  des  turdi- 
dés, tribu  des  turdinés,  renfermant  des  grives  particulières 
aux  Antilles  et  compre- 
nant quatre  espèces  qui 
paraissent  spéciales  à 
quelques  îles.  (Le  cin- 
c locerthia  gutturalis 
habite  la  Martini- 
que ;  lo  cinclocerthia 
riificauda.  la  Guade- 
luupe,  etc.) 

CINCLODE  (sin)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  pas- 
sereaux ténuirostres , 
famille  des  anabatidos,  renfermant  des  fourniers  du  sud 
de  l'Amérique,  dont  on  connaît  une  trentaine  di'ospèces  ré- 
parties dans  divers  sous-genres.  [Les  cinclodesproiirement 
dits  sont  propres  au  sud 
extrême;  tels  sont  :  les 
cinclodes  Patagonicus  et 
nigro-fumosus.  Les  upu- 
corihia  sont  do  Bolivie 
iupucerthia  dmnctorius)  ; 
les  ochthororhynchus 
sont  du  Pérou  [ochtht-ro- 
rhynchus  rufiruudus),  etc.] 

CINCLORAMPHE  [sin) 
n.  m.Geure  d'oiseaux  pas- 
sereaux dentirostres,  fa- 
mille dos  cusciniidés,  renfermant  dos  fauvettes  austra- 
liennes, voisines  dos  malurus  et  sphonura.  On  connaît  doux 
espèces  do  cincloramphes. 


Cinclodc- 


Cincloramphe. 


Cinclosome 


13 

CINCLOSOMG  (s(h)  n.  m.  Gonro  d'oisoaux  passereaux  den- 
tirostres,  tuniillo  dos  turdidés,  tribu  dos  cratPropodini^s, 
renfermant  miatro  ospôecs  d  Australie,  dont  unoaes  plus 
typiques  est  le  cin- 

closomo      pontunô       r^^^S^k^  ''"    '"^' 

{cinclosoma  pnncta-  ^L     fl^^^^^^         "^-«V?^-  ^* 

tuvi). 

GINCTORIUM 

(sin,  ri-om'  —  mot 
iat.  formé  de  cin~ 
ctus,  ceint)  n.  m. 
Ceinturon  auquel 
les  soldats  romains 
attachaient  l'cpèe. 

GiNGTORRES, 
comm.  d'Kspat^Mio  (Valence  [prov.  do  Castellon  de  la  Pla- 
na]), prùs  duriu  Caldos,  sous-aftluont  do  l'Ebre;  2.000  hab. 
Fabrication  do  draps  et  do  toiles. 

CINCTUS  {shi-ktuss  —  mot  Iat.  formé  do  cingere,  supin 
cinctum.  ceindre)  n.  m.  Anti(|.  rom.  tSorte  de  jupon  court  que 
portaient  les  soldats  et  certains  ouvriers  que  la  tunique  au- 
rait embarrassés.  ||  Ceinture  que  l'on  portait  sur  la  tunique. 

CINDRE  {sindr')  n.  m.  Instrument  de  charpentier  ot  do 
charron,  servant  à  forer  dos  trous. 

GiNDRÉ,  comm.  de  l'Allier,  arrond.  et  13  kilom.  de  La- 
palisso,  entre  la  Bébro  et  l'Allier;  946  hab.  Château  re- 
bâti suus  Louis  XIV. 

GiNÉAS,  Thessalien,  ministre  do  Pyrrhus,  mort  vers 
277  av.  J.-C.  Il  passait  pour  le  plus  liabile  diplomate  et 
le  plus  grand  orateur  de  son  temps;  Pyrrhus  disait  do 
lui  que  1  éloquence  do  Cinéas  lui  avait  gagné  plus  do  villes 
que  ses  armées.  Envoyé  à  Rome  après  la  bataille  d'Hé- 
raclée,  il  proposa  au  sénat  la  paix,  si  l'on  accordait  la 
liberté  aux  Grecs  d'Italie.  Il  échoua  dans  sa  mission,  mais 
resta  populaire  à  Rome.  Il  avait  été  vivement  frappé  de 
la  majesté  imposante  du  sénat,  qu'il  comparait  à  une  as- 
semblée de  rois.  Lorsque  Pyrrhus  voulut  passer  en  Sicile, 
Cinéas  renoua  do  nouvelles  négociations,  mais  n'obtint 
qu'un  échange  de  prisonniers.  Le  sage  ministre  n'approu- 
vait pas  toujours  les  projets  ambitieux  du  roi  conquérant, 
et  la  conversation  qu'il  eut  avec  ce  prince,  pour  le  détour- 
ner de  son  expédition  d'Italie,  est  devenue  proverbiale. 

Plutarquo  la  conte  ainsi  :  "  Pyrrhus  méditait  de  faire 
la  guerre  aux  Romains.  Une  fois  l'Italie  prise,  lui  dit 
Cinéas,  que  ferons-nous  ?  —  La  Sicile  est  tout  près  et  nous 
tend  les  Vas.  —  Bornerez-vous  vos  expéditions  à  la  prise 
de  la  Sicile  ?  — ...  Cinéas.  qui  nous  empêche  alors  de  passer 
en  Afrique  ?  Et  l'Afrique  soumise...  —  Il  vous  sera  facile, 
seigneur,  de  recouvrer  la  Macédoine,  et  vous  régnerez  sur 
toute  la  Grèce.  Mais,  enfin,  après  tant  de  conquêtes,  que 
ferons-nous?  —  Alors,  mon  cher  Cinéas,  dit  Pyrrhus  eu 
souriant,  nous  vivrons  dans  un  grand  repos,  nous  passerons 
tous  nos  jours  dans  les  banquets,  dans  les  fêtes  et  les  char- 
mes de  la  conversation.  —  Eh  !  seigneur,  lui  dit  Cinéas  en 
l'arrêtant,  qui  nous  empêche  dès  ce  moment  de  vivre  en  re- 
pos, de  faire  bonne  chère  et  de  nous  réjouir?  N'avons-nous 
pas,  en  notre  pouvoir  et  sans  nous  donner  aucune  peine,  ce 
que  nous  voulons  acheter  auprix  d^  tant  de  sang,  de  travaux 
et  de  périls,  en  faisant  souffrir  aux  autres  et  en  souffrant 
nous-mêmes  les  plus  grands  maux?^  (  Vie  de  Pij7'rhus,Xyi.) 
Boileau  a  paraphrasé  ce  récit,  dans  sa  première  EpUre 
au  roi. 

GINÉBÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  C'^H'*,  isomère  de  l'es-, 
sence   de  térébenthine,    qui    s'obtient  en  distillant   avec 
l'eau  les  semences  de  semen-contra. 

CINÈDE  n.  m.  et  CINÉDOLOGIQUE  adj.  V.  cin^de,  et 

CIN-EDOLOGIQUE. 

GINÉFAGTION  {ksi-on  —  rad.  ciiiéfier)  n.  f.  Réduction  en 
cendres,  incinération. 

GINÉFIER  {du  Iat.  cmj's,  cendre,  ot  facere,  faire)  v.  a. 
Réduire  en  cendres,  incinérer. 

GINELLE  {nèl'  —  contract.  de  coccinelle]  n.  f.  Galle  du 
chêne  coccifère. 

GINÉMATIQUE  (du  gr.  kinthnatikos,  mémo  sens;  de  A-(- 
néma,  ntos,  mouvement)  adj.  Relatif  au  mouvement. 

GINÉMATiguE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f. 
Pariiii  do  la  iiiéranique  qui  s'occupe  di>s  mouvements, 
indépeudamnifnt  des  forces  qui  les  produisent. 

—  Encycl.  Ampère  est  le  premier  qui  ait  défini  cette 
science  d'une  manière  précise,  et  lui  ait  douné  son  nom  ; 
0  La  cinématique,  dit-il,  doit  renfermer  tout  ce  qu'il  y  a  à 
dire  des  différentes  sortes  do  mouvement,  indépendam- 
ment des  forces  qui  peuvent  les  produire.  Elle  t^it  s'oc- 
cuper de  toutes  los  considérations  relatives  aux  espaces 
parcourus  dans  les  divers  mouvements,  aux  temps  em- 
ployés à  les  parcourir,  à  la  détermination  des  vitesses 
d'après  les  diverses  relations  qui  peuvent  exister  entre  ces 
espaces  et  ces  temps.  Elle  doit  ensuite  étudier  les  diffé- 
rents instruments  à  l'aide  desquels  on  peut  changer  un 
mouvement  en  un  autre.  "  Do  cette  dotlnition  résulte  la  sub- 
division en  ciriématifiue  pure  et  théorie  des  riifcuiiismes. 

Le  mouvement  peut  être  considéré  comme  absolu  ou 
comme  relatif,  c'est-â-diro  rapporté  ùdes  repères  Hxes  ou 
mobiles;  aussi  la  cinématique  roi>ose-t-ollM  sur  le  théo- 
rème do  la  composition  dos  vitesses  et  sur  l't^xprossion 
de  la  vitesse  d'entraînement  d'un  point  l'un  corps  solide 
en  mouvement.  La  vitesse  absolue  d'un  nnint  participant 
au  mouvement  do  plusieurs  systèmes  mobilns  est  la  résul- 
tante géométrique  des  vitesses  particulières  qu'il  aurait 
si  on  le  .supposait  successivement  soumis  à  clinoun  des 
mouvements  considéré  seul  ;  do  cette  propriété  résulte  lo 
célèbre  théorème  do  Coriolis  sur  la  composiliori  des 
accélérations.  Après  de  nombreux  essais,  les  propriétés 
du  nioiivrmtînt  d'un  corps  solide  ont  été  lixéos  par  Chas- 
tes et  l'oiiisut.  Lrs  vitossos  dos  points  d'un  plan  mo- 
bile .sur  un  plan  lixe  suiit,  pendant  un  lomps  très  court,  les 
HH-mi-s  que  si  ce  plan  tournait  autour  d'un  point  lixe 
aj.]M-|.i  crntre  instantané  de  rotation,  hi  déplacement  du 
plan  mobile  pendaut  un  temps  Uni  pouvant  so  ramcnor  au 
rouli'rncnt  sans  ^'lisser  d'une  courbe  dite  roulette  sur  une 
courbe  li\.-  drle  hase,  ces  courbes  étant  les  lieux  des 
coutros  instantanés  dans  l'un  et  l'autre  plan.  Le  mouve- 
ment d'ua  solide  ayant  un  point  fixe  so  ramène  au  roule- 
mont  sans  (glisser  d'un  cône  sur  un  c6no  (Ixo  ;  la  ^îénéru- 
trico  de  contact  est  dite  axe  instantané  do  rotation;  et 
onlln  les  vitesses  d'un  solide  libre  on  mouvement  sont  A 
chaque  instant  les  mêmes  que  si  c«Iui-ci  était  animé 
d'ua   mouvement    hélicoïdal    autour  d'un   axo  instantané 


CINCLOSOME   -   CINËTOCHILIDÉS 


glissant  ;  pondant  un  temps  fini  co  mouvement  est  le  mémo 
que  celui  doliui  par  deux  surfaces  réglées  tangentes,  qui 
roBlora'iout  et  glisseraient  suivant  une  génératrice  do  cuii- 
tact,  ces  surfaces  étant  les  lieux  des  axes  instantauos 
dans  lo  solido  ot  dans  l'espace  fixe. 

Diverses  classifications  dos  mécanismes  ont  été  pro- 
posées on  particulier  par  Monga  et  Robert  WiUis  (isii). 
Ces  classillcations,  basées  sur  la  nature  dos  mouvomonts 
à  transformer,  paraissent  un  peu  absolues,  ot  rappro- 
cliont  dos  orgaues  fort  dissomblablos.  Haton  do  La  Gou- 
pilliôro  (Paris),  et  plus  tard  Keuloaux  (Berlin)  ot  Kœnigs 
(Paris)  ont  au  contraire  conseillé  d'étudier  les  mécanismes 
en  les  groupant  suivant  lours  analogies  géométriques. 

CINÉMATIQUEMENT  adv.  Au  point  do  vue  do  la  ciné- 
matique. 

CINÉMATOGRAPHE  (du  gr.  /cinéma,  atos,  mouvement, 
ot  graphein,  écrire)  u.  m.  Appareil  destiné  à  projeter  sur 
un  écran  des  vues  animées. 

—  Encycl.  L'impression  lumineuse  reçuo  par  la  rétine 
subsiste  pendant  une  certaine  fraction  do  seconde  à  la 
disparition  do  l'objet  qui  en  était  la  cause.  Plateau  utilisa 
cette  particularité  du  phénomène  de  la  vision  à  la  con- 
struction d'un  instrument  devenu  aujourd'hui  un  jouet,  le 
zoolrope.  Plus  récemment,  vers  1885,  Raynaud  combina, 
sous  le  nom  do  praxinoscope,  un  appareil  de  principe 
analogue  destiné  à  la  projection.  Marey  et  son  collabo- 
rateur Démeny,  au  cours  de  leurs  roche'rches  de  chrono- 
photographie,  furent  conduits  à  substituer  dans  lo  zootrope 
et  le  praxinoscope  les  images  photographiques  aux  ima- 
ges dessinées  à  la  main.  Démeny  utilisa  en  particulier  de 
cette  façon  des  bandes  chronop'hotographiques.  En  1895, 
Edison  réalisa  un  appareil  à  bande  pelliculaire,  susceptible 
de^  reproduire  un  mouvement  d'une  certaine  durée,  tel 
qu'une  lutte  ou  un  assaut  d'escrime  :  mais,  par  suite  d'imper- 
fections diverses,  et  dans  le  désir  de  multiplier  considéra- 
blement le  nombre  des  images  pendant  une  seconde,  Edi- 
son ne  put  exécuter  de  projections  avec  cet  appareil,  qu'un 
nombre  très  limité  de  spectateurs  pouvaient  examiner 
simultanément.  Peu  après,  le  cinématographe  de  Lumière 
venait  fournir  la  solution  complète  du  problème. 

Le  cinématographe,  qui  n'est  en  somme  qu'un  appareil 
chronophotographique  réversible,  inscrit  d'abord  sur  une 
première  bande  pelliculaire  la  série  des  attitudes  à  rai- 
son de  quinze  par  seconde;  cette  bande,  no  présentant  que 
des  images  négatives,  est  utilisée,  dans  l'appareil  mémo, 
à  l'obtention  d'une  nouvelle  bande  qui  portera,  cette  fois, 
des  images  positives.  En  substituant  à  la  chambre  noire 
qui,  dans  la  première  opération,  était  adjointe  au  cinéma- 
tographe, une  lanterne  à  projections,  et  faisant  dérouler  à 
nouveau  la  bande  à  la  même  vitesse,  on  projette  sur  l'écran 
l'image  animée  qui  reconstitue  la  scène  primitive.  Nous  ne 
pouvons  décrire  en  détail  le  mécanisme  d'ontrainoment  de 
la  bande  pelliculaire.  Un  disque  obturateur  démasque 
l'appareil,  et  l'i- 
mage se  projette 
sur  l'écran  ;  pen- 
dant le  mouve- 
ment, l'appareil 
se  referme.  Cette 
période  d'obs- 
curité, n'étant 
que  do  1/75"  do 
seconde,  n'est 
pas  perçue  : 
l'observateur  a 
la  sensation  par- 
faite d'un  mou- 
vement  continu. 


Cinémographe. 


CINÉMOGRAPHE  (du  gT.  kinêma,  mouvement,  et  gra- 
phein, écrire)  n.  m.  Instrument  qui  détermine  ot  enre- 
gistre les  vitesses.  Le  ciné- 
mographe est  un  c'uémomô- 
tre  enregistreur. 

CINÉMOMËTRE  (du  gr.  ki- 
nêma, mouvement,  et  métron, 
mesure)  n.  m.  Indicateur  do 
vitesse. 

CINÈNE  n.  m.Chim.  V.  tee- 

l'i:NK. 

CINÉOL  n.  m.  Isomère  dos 
campliols  trouvé  dans  l'es- 
souce  do  semen-contra. 

CINÉRAIRE  (ri'r'—  Iat. 
cinerarina  ;  de  cinis ,  eris,  cen- 
dre) adj. Qui  contient  les  cen- 
dres d'un  mort  :  Urne  cinb-  Cin«^momiiro  indiqu.int  le 
RAIKK.  Il  Par  ext.  Funèbre,  qui  ""mbre  d«  tour»  que  fait  par 
a  rapport  aux  morts.  (Inus.)    ■""""«  l'»rbre  d'uiiu  marhlne. 

CINÉRAIRE  (mémo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m. 
Vaso  dans  loi|uel  les  anciens  renfermaient  los  cen- 
dres dos    morts.     

Il  Par  suite,  Niche 
pratiquée  dans  un 
tombeau  pour  re- 
covoir  une  unie  ou 
un  sari:opliago.  ii 
Esclave  fini  faisait 
chaufl'er  les  fers  à 
friser,  il  Coiirour. 

—  Knoyci..  Los 
cint^rairrs  étaient 
fai  ts  d'argile,  do 
marbre,  d'albAtre, 
de  po  r]i  h  y  re,  do 
bron/e  iiii  même 
d'or.    Les    Etrus-  Cla^ralr,. 

ipios  ont  laissé  des  cinéraires  on  forme  do  maisons,  de  sar- 
cophages, de  canopos  ou  do  statues  assises.  Los  finéruires 
runiuiiis  sont  des  urnes  ou  des  boites  quadrungulaires,  plus 
o'u  Miuins  rictieiuent  ornées. 

CINÉRAIRE  (jvr*  —  du  lut.  ci«i'«,  eris,  cendre,  A  cause 
de  lacciuleur  cendrée  du  dessous  des  fouilles)  n.  f.  (ienro 
do  composées,  tribu  des  sénécioïdéos,  comprenant  des 
liorbes  ou  dos  sous-arbrisseaux  do  l'Afrique  uusirulu  :  /.a 
ciNiiUAini'. mari/inien  les  feuillesvelues,  (r.Vs  Wniic/ic».  (Uosc.) 
Il  Nom  vulgaire  d'un  séneçon  {senecio  palmensis). 

—  Encycl.  Le  nom  cint^rairc  s'applique,  en  horticulture 
surtout,  non  souleinont  aux  cinéraires  proproment  dites 
{cincraria  dos  botanistes),  mais  oocoro  à  certaines  ospôcos 


.^^^^^ 

.M- 

fj, 

S 

fmi 

"■-srri 

Cinéraire. 


du  genre  séneçon.  La  plante  la  plus  connue  sous  cette  dé- 
nomination est  la.  cinéiaii'e  /(j/ônrfe  dos  jardiniers  (cmerana 
crtienta),  à  fleurs  groupées  en  capitules,  très  élégantes 
et  ayant  une  légère  odeur.  On  en  a  obtenu  un  nombre 
considérable  de  variétés,  très  ornementales. 

Les  cinéraires  sont  dos  plantes  d'orangerie  ou  de  serre 
tempérée;  elles  sont  précieuses  pour  la  décoration  des. 
jardins  d'hiver  ot  dos  appartements.  Par  la  culture  forcée 
et  des  semis  successifs,  on  peut  eu  avoir  en  fleurs  de- 
puis la  lin  do  décembre  jus- 
qu'en juillet.  Leur  culture 
demande  beaucoup  de  soin; 
elles  craignent  surtout  le 
froid  et  l'humidité. On  les  pro- 
page do  graines  semées  dans 
un  mélange  de  terre  franche, 
de  terre  de  bruyère  et  do  ter- 
reau; les  jeunes  sujets  doi- 
vent être  repiqués  et  empo- 
tés plusieurs  fois.  Après  les 
fortes  gelées,  on  peut  en  faire 
des  massifs  dans  les  jardins 
d'agrément;  si  l'on  a  soin  de 
couper  les  tiges  fanées,  ou 
prolonge  la  floraison.  On  pos- 
sède des  variétés  naines,  dont 
les  corynibes,  bien  fournis  et 
très  réguliers,  imitent  un 
bouquet  tout  fait. 

La  cinéraire  maritime  (ci- 
neraria  maritima,  senecio  ma- 
ritimus)  est  un  sous-arbrisseau  du  midi  de  la  France.  Toutes 
ses  parties  sont  couvertes  d'un  duvet  laineux  blanc  d'ar- 
gent. Son  feuillage  est  argenté;  ses  fleurs  sont  jaunes  et 
groupées  en  capitules,  dont  la  réunion  constitue  un  co- 
rymbe  arrondi. 

CINÉRATION  (si-on  —  du  Iat.  cinis,  eris,  cendre)  n.  f. 
Réduction  en  cendres  par  le  feu.  Il  Où  dit  plus  ordinaire- 
ment INCINÉRATION. 

—  En  T.  dagric,  Syn.de  êcobuage.  V.  ce  mot. 

GINÉFUFORME  (du  Iat.  ciiiis,  eris,  cendre,  et  de  forme) 
adj.  Qui  a  l'aspect  et  la  consistance  de  la  cendre. 

CINÉRISER  (du  Iat.  cinis,  eris,  cendre)  v.  a.  Réduire  en 
cendres.  (Inus.)  ii  Ou  dit  mieux  incinkrbr. 

CINÉRITE  n.  f.On  donne,  en  géologie, le  nom  de  cinérite 
à  un  tuf  à  grain  fln  et  de  structure  parfois  schisteuse.  (Les 
cendres  volcaniques  qui  ont  fourni  les  matériaux  de  cette 
formation  ont  dii  s'accumuler  au  fond  de  lacs,  car  elles  ren- 
ferment des  empreintes  végétales  quelquefois  abondantes.) 

CiNÉSIAS,  poète  grec,  né  à  Athènes.  Il  vivait  à  la  fln 
du  V*  siècle  av.  J.-C.  Il  composa  des  dithyrambes  et  fut 
souvent  raillé  par  les  poètes  comiques  du  temps,  surtout 

fiar  Aristophane.  Il  proposa,  dit-on,  pour  se  venger  d'eus, 
e  décret  qui  supprima  la  choragie  comique,  vers  390. 

GINÉSIOLOGIE  {ji  —  du  gr.  kinésis,  mouvement,  et  lo- 
gos, discours)  n.  f.  Science  du  mouvement,  dans  ses  rap- 
ports avec  l'éducation,  l'hygiène  et  la  thérapeutique. 

GINÉSITHÉRAPIE  [pt  —-  du  gr.  kinêsis,  mouvement,  et 
thérapeia,  guérison)  n.  f.  Guérison  des  aberrations  du  mou- 
vement naturel  par  des  mouvements  artïflciels  :  Il  y  a  des 
hôpitaux  de  ciNEsiTUKRAPtE  à  Stockholm  et  à  Copeyihague. 
GiNÉTHON,  poète  cyclique  grec,  qui  vivait  à  Lacédé- 
mone  au  vin*  siècle  av.  J.-C.  Il  était  l'auteur  d'un  poème 
intitulé  Œdipodie,  qui  résumait  les  légendes  thébaines  sur 
Œdipe,  et  dont  s'inspirèrent  souvent  les  auteurs  drama- 
tiques comme  les  artistes. 

CiNÉTHOS  de  Chios,  poète  grec,  un  des  homérides. 
D'après  co  qu'on  rapporte  do  son  triomphe  à  Syracuse, 
il  vivait  vers  la  lxix"  olympiade.  On  lui  a  souvent  at- 
tribué l'hymne  à  Apollon' Délien. 

GINÉTIQUE{dugr.  A'inein,  mouvoir) adj.  Qui  se  rapport© 
au  mouvement  ;  qui  a  pour  base,  pour  principe  le  mouve- 
ment :  La  //«'one  CINÉTIQUE  des  gaz  a  été  imaginée  par  Daniel 
BernouHii,  perfectionnée  surtout  par  Clausius  et  Maxwell, 
GINÉTIQUE  (mémo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  d.  f. 
Phys.  Théorie  d'un  ensemble  do  phénomènes  fondés  uni- 
quement sur  le  mouvement  de  la  matière. 

—  Encycl.  Les  diverses  interprétations  qui  ont  été  pro- 
posées relativement  aux  phénomènes  dynamiques  en  gé- 
néral ont  reçu  un  nom  commun,  celui  do  cinétique.  La 
théorie  dos  gaz,  dans  laquelle  tous  les  phénomènes  pré- 
sentés par  les  gaz  :  force  élastique,  dilatation,  etc., 
sont  interprétés  à  l'aide  du  mouvement  des  particules 
distinctes  et  relativement  éloignées  les  unes  des  autres, 
dont  on  los  suppose  formés,  est  uno  théorie  cinétique, 
une  cinétique  dos  «laz.  La  théorie  do  la  propagation  de  la 
lumière  ot  de  la  clialeur  par  los  ondulations,  la  théorie 
mécani(|ue  de  la  chaleur,  etc.,  sont  des  théories  cinétiques. 

Les  cmétistes  admettent  à  la  base  de  leurs  théories  lo 
mouvement  ou,  plus  généralement,  l'énergie  inséparable 
do  la  matière,  considérant  les  forces  comme  des  consé- 
([uencos  ou  des  modes  du  mouvement,  et  leur  refusant 
toute  existence  eu  dehors  du  mouvomont;  les  partisans 
du  dynamisme  mettent,  au  contraire,  les  forces  à.  la  base 
do  leur  système;  pour  eux,  les  forces  ont  uno  existence 
propre  :  co  sont  des  substances  distinctes  de  la  matière, 
capables  d'agir  sur  elle,  et  le  mouvomont  n'est  que  lo 
mode,  la  manifestation  de  la  force. 

Il  importo  de  faire  une  distinction  entre  les  cinétiques 
partie  ni  itères  ou  théories  cinétiques  embrassant  un  L'roupo 
déterminé  de  phénomènes,  toiles  que  la  théorie  ifes  gas 
ou  les  autres  théories  particulières,  et  la  cinétique  nhxoliic, 
la  cinétiqui-  purt\  contme  l'appelle  Ilirn,  qui  serait  une 
théorie  de  l'iinivors  embrassant  tous  les  nlu'nomènes  pos- 
sibles, physiques,  pliysitdogiqiios  et  psychologiques.  Colto 
dernière  suri  emiéremoiit  du  domaine  acluel  d»»  la  phy- 
si{jur  et  rentre  essoiuiellenient  dans  celui  de  la  métaplivsi- 
i^ue,  ot  co  h'esi  pas  sans  raison  que  Ilirn  a  dit  :  »  Laciué- 
tiquo  pure  n'est  autre  chose  que  lu  doctrine  matériulislo.  ■ 

CINÉTIQUCMENT  (rad.  cinétiqueXudv.  Par  lo  moyon  tlu 
seul  niouvenienl  de  lu  matièro  :  /.«  terme  de  tùbra)ioH  ne 
peut  .s'iipi>h,/uer  tï  ttn  gaz  constitué  ciNtÏTiguKMKNT.  (Hirn.) 

CINÉTl3TE(/icxr)n.m.  Purtisun  dos  théories  cinéti<|Uos. 

GlNÉTOCHILE  n.  m.  Genre  d'iufiisoiros  holotriolios.  type 
de  la  famille  des  cmétochilidés. 

CINÉTOCHIUDÉS  D.m.  pi.  KamiUo  d'infiisolros  hoKuri- 
chou,  comproDaui  los  foroios  dont  lu  bouchou'uuvrosur  la 


CliNÉTOGÉiNÈSE   —   CINNAMIQUE 


face  ventrale,  à  droite,  avec  des  replis  qui  se  prolongent, 
ou  non,  dans  l'œsophage.  (Aux  cinétochilidés  se  rapportent 
les  genres  :  cinéiocfiiie,  leucophrys,  pleur ochilidium,  plagio- 
pyla,  pleuronemot  cyctidîum,  lemOadion,  etc.)  —  Un  cink- 

TOCHILIDÉ. 

GINÉTOGÉNÈSE  OU  KINÉTOGÉNÈSE  (ji  —  du  gr.  kijiê- 
tos.  mobile,  et  gêttésis.  tijéuération)  n.  f  Développement 
des  organes  sous  l'influence  da  fonctionnement  répété. 

—  Encycl.  C'est  à  Lamarck  que  revÏCTit  l'honneur  d'a- 
voir, le  premier,  remarqué  cette  grande  loi  biologique  : 
•  Dans  tout  animal  qui  n'a  point  dépasse  le  terme  de  ses 
développements,  l'emploi  plus  fréquent  et  plus  soutenu 
d'un  organe  quelconque  fortilie  peu  à  peu  cet  organe,  le 
développe,  l'agrandit,  et  lui  donne  une  puissance  propor- 
tionneue  à  la  durée  de  cet  emploi;  tandis  que  le  défaut 
constant  d'usage  de  tel  organe  l'affaiblit  insensiblement, 
le  détériore,  diminue  progressivement  ses  facultés  et 
finit  par  le  faire  disparaître.  «  Témoin  les  biceps  des 
forgerons,  les  jambes  des  bicyclistes,  etc. 

Lamarck  d'aDord,puis  les  ùéo-laraarckiens  ont  vu  dans 
cette  loi  l'explication  possible  de  la  formation  des  espèces 
et  de  leiir  adaptation  à  de  nouvelles  conditions  d'existence. 
Le  paléontologiste  Cope  a  expliqué,  par  exemple,  au 
moyen  de  la  cinétogénèse,  la  formation  des  articulations 
si  complexes  des  membres  des  mammifères;  mais  ces  ex- 
plications ne  sont  valables  qu'autant  que  l'on  admet  que  les 
variations  résultant  de  la  cinétogénèse  sont  héréditaires. 

L'exemple  classique  est  celui  de  l'allongement  du  cou 
des  girafes.  Voici  des  animaux  à  cou  moyennement  long, 
transportés  dans  un  pays  où  la  seule  nourriture  se  com- 
pose de  feuilles  d'arbres.  Ils  sont  obligés  d'allonger,  de 
tendre  constamment  le  cou  pour  se  nourrir,  d'où ,  par 
cinétogénèse,  un  accroissement  de  cet  organe  ;  cet  accrois- 
sement se  transmet  héréditairement  aux  animaux  de  la 
fénération  suivante ,  qui ,  dans  les  mêmes  conditions 
'existence,  font  encore  le  même  effort  constant  et  dé- 
veloppent naturellement,  par  cinétogénèse,  le  caractère 
reçu  de  leurs  parents.  Et  ainsi  de  suite,  pendant  de 
nombreuses  générations,  jusqu'à  ce  que,  l'allongement  du 
cou  étant  suffisant,  aucun  effort  ne  soit  plus  nécessaire 
aux  animaux  pour  atteindre  leur  nourriture.  Nœgeli  a 
proposé  cet  exemple  de  l'allongement  du  cou  de  la  girafe 
comme  preuve  de  l'insuffisance  de  la  théorie  darwinienne 
de  la  sélection  naturelle.  Le  Dantec  a  soutenu  que  la  ciné- 
togénèse des  néo-lamarckiens  est  une  conséquence  obliga- 
toire de  l'assimilation  fonctionnelle,  laquelle  résulte  elle- 
même  de  l'application  aux  tissus  vivants  du  principe  de  la 
sélection,  et  il  a  entendu  mettre  d'accord  darwiniens  et 
lamarckiens,  en  montrant  que  la  loi  de  Lamarck  découle 
naturellement  de  celle  de  Darwin. 

La  cinétogéûèse  et  le  balancement  organique  rendent 
nécessaire  1  atrophie  des  organes  inutiles  et  expliquent 
Feiistence  des  organes  rudimentaires. 

—  BiBL.  :  Lamarck,  Philosophie  zoologique  {Paris,  1809)  ; 
Cope,  the  Primary  Factors  of  organic  évolution  (Chi- 
cago, 1896);  Le  Dantec,  Evoluiioti  individuelle  et  Hérédité 
(Paris,  1898). 

CiNET,  ville  de  Belgique  (prov.  de  Namur),  arrond. 
administr.etjudic.de  Dinant,  sur  l'Haljouse,  affluent  de  la 
Meuse  par  le  Bocq;  4.187  hab.  Fabrication  de  poteries  de 
terre;  travail  du  fer;  carrières.  Vieille  enceinte,  dont  on 
fait  remonter  l'origine  aux  Romains.  Cette  ville,  qui  fut 
jadis  la  capitale  duhasCondroz,  fut  prise  et  brûlée  en  li-U 
par  Henri  l'Aveugle,  et  en  1 276  par  le  comte  de  Luxembourg. 

CiNGALAIS,  AISE  ou  CINGHALAIS,  AISE  (sm,  le,  lèz), 
personne  née  à  Ceylan  ou  qui  habite  cette  île.— Zes  CiN- 
GALAis  ou  Cinghalais. 

—  Adiectiv-  Qui  est  propre  à  cette  île,  ou  à  ses  habi- 
tants :  Mœurs  cingalaises. 

—  n.  m.  Langue  parlée  par  les  Cingalais. 

—  Encycl.  Le  cingalais  est  une  langue  mixte,  où  l'élé- 
ment aryen  domine.  Beaucoup  de  mots  anciens  sont  em- 
pruntés aux  langues  dravidiennes.  Le  cingalais  doit  beau- 
coup au  pâli  pour  la  langue  religieuse,  et  au  sanscrit 
pour  la  langue  technique. 

dNGANE  (sin  —  corrupt.  de  zingane,  qui  est  lui-môme 
une  corruption  de  l'ital.  zingaro)  n.  m.  Bohémien. 

GiNGÉTORIX,  chef  gaulois  des  Trévires,  gendre  d'In- 
dutiomar,  qui  défendait  contre  l'invasion  romaine  l'indé- 
pendanco  do  sa  patrie.  Loin  de  suivre  co  noble  exemple, 
Cingétorix  se  rendit  auprès  de  César  avec  plusieurs  no- 
bles Trévires,  lui  fit  sa  soumission,  et,  lorsque  Indutiomar 
eut  été  fait  prisonnier,  il  reçut  du  proconsul  le  titre  de 
magistrat  suprfime  do  sa  nation.  Mais  les  Trévires  ne 
tardèrent  pas  à  se  soulever  en  masse  contre  le  chef  imposé 
et  traître  à  la  patrie  (53  av.  J  .-C.)  ;  Cingétorix  se  vit  forcé  de 
se  réfugier  dans  le  camp  do  Lahiénus,  qui  défit  les  Trévires 
dans  une  rencontre  où  indutiomar  perdit  la  vie,  remit  Cin- 
gétorix à  la  tète  du  gouvernement  et  soumit  définitivement 
cette  uaiioD,  après  avoir  comprimé  une  seconde  révolte. 

GINGZAGE  'sin)  n.  m.  Tecbn.  Action  de  faire  disparaître, 
soiti  laideduno  forte  compression,  soit  à  l'aide  ae  chocs, 
les  pores  qui  existent  dans  les  boules  ou  loupes  do  for 

f  provenant  du  puddlago  ou  de  l'affinage,  tout  eu  expulsant 
es  scories.  (Pour  exécuter  ce  travail,  on  fait  usage  de 
machines  spéciales  appelées  cingleurs.) 

—  Mar.  Action  de  cingler  vers  un  point  ou  à  une  aire 
de  vent  déterminée,  ii  I^e  chemin  qu'un  vaisseau  peut  faire 
en  vingt-quatre  heures. 

CIlfGLANT  Uin-glan),  ANTE  adj.  Qui  cingle,  qui  fouette  : 
Pluît:  riNOLANTK  dc  coups  de  cravucfte.  (Th.  Gaut.) 

—  Ki^f.  Kude,  bévèrc  :  Cinglante  leçon. 

CINGLE  <xirtf/t')  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  du 
Danubi;,  d'cxcolloutc  qualité  (famille  des  porcidés). 

CINGLÉE  (*m)  n.  f.  Pop.  Ivresse. 

CINGLEBCENT  (tin,  rnau)  n.  m.  Action  de  cingler;  effet 
de  *:<;  qui  '■llI^'lo.  (Peu  Uhiié.) 

CINGLER  '^tn  —  CD  anc.  franc,  aigler,  du  licandin.  aigla) 
v.  n.  Faire  voile  danu  une  direction  détormioÉo  :  Ginglbr 
terê  le  port,  vctk  la  haute  mer. 

—  Par  cxt.  Naj^cr,  «'avancer  sur  les  eaux  :  Voyez  les 
eyfjncM  r.i^oLKit  »ur  l'onde  avec  majenlé.  fBuff.)  ii  S'avancer 
dans  une  voie  ciuelconque  :  DetLc  cidcra  cinglant  de  con- 
$erte  à  IravfTM  (cm  nuéei. 

—  Kig.  Marcher,  progresser.  »o  développer  :  C'ett  vers 
la  liberté  quil  faut  ciroi.kr.  (H.  BaudriDart.) 

CINOLER  (nin  —  du  lai.  cinyulum,  sangle)  v.  a.  Frapper 
avec  uni-  lani/îre  ou  avec  une  verge  flexible  :  CiNGLBii  un 
chetal  d'un  coup  de  /u/uttîne. 


Cingleiir  :  1.  A  charnière;  2.  Ro- 
tatif a.  axe  horizofltal- 


—  Par  ext.  Frapper  vivement  et  d'une  manière  continue  : 
Le  vent,  la  pluie,  la  neige  cinglent  le  visage. 

—  Fig.  Attaquer,  frapper,  critiquer  avec  vigueur  :  Ju- 
vénal  et  Botleau  ont  cinglé  les  vices. 

—  Charp.  Tracer  des  lignes  sur  une  pièce  de  charpente 
en  faisant  usage  d'une  cordelette  maintenue  à  ses  extré- 
mités, et  que  l'on  soulève  pour  la  laisser  retomber  brusque- 
ment. (La  cordelette  a  été,  au  préalable,  frottée  de  craie 
colorée.) 

—  Métall.  Forger  ou  corroyer  le  fer  à  l'aide  de  cin- 
gleurs, par  compression  ou  par  chocs,  au  sortir  des  fours 
de  puddlage  ou  d'affinage. 

GINGLEUR  (sin)  n.  m.  Machine  à  compression  ou  à  choc 
qui   dans  les  usines,  sert  à  cingler  le  for. 

—Encycl.  Il  existe  deux  types  de  cingleurs  :  les  uns  pro- 
cédant par  compression,  les  autres  par  choc. 

Si  l'on  cingle  par  compression,  en  emploie  une  machine 
dite  squeezer,  qui  est  simple  ou  double.  C'est  une  sorte 
de  presse  qui,  quand  elle  est  simple,  a  une  seule  branche 
articulée  à  son  point  do  réunion  avec  la  seconde  branche, 
dont  l'ensemble  constitue  le 
cingleur.  Lorsqu'elle  est 
douole,  elle  a  la  forme 
d'un  Y,  mobile  autour  d'un 
point  passant  par  l'inter- 
section des  branches.  C'est 
la  queue  de  l'Y  qui  reçoit 
le  mouvement  au  moyen 
d'une  bielle. 

Les  cingleurs  rotatifs  dits 
0  par  compression  u  se 
composent  d'un  demi-cy- 
lindre fixe, muni  d'aspérités, 
et  dans  lequel  tourne,  lé- 
gèrement excentré,  un  cy- 
lindre plein,  également 
muni  de  dents.  La  loupe, 
entraînée  par  le  mouvement 
de  rotation  du  cylindre  inté- 
rieur, se  comprime  de  plus 
on  plus,  en  suivant  l'espace  libre  de  plus  en  plus  faible  que 
laissent  entre  eux  les  deux  cylindres. 

Dans  le  cinglage  par  choc,  on  fait  usage  du  martinet, 
du  marteau  frontal  ou  du  marteau  pilon. 

CINGLON  (5m)  n.  m.  Coup  donné  en  cinglant  :  Rece- 
voir »7i  CINGLON  dans  la  figure. 

—  Fig.  Critique  vive  et  rude. 

GiNGOLI  ou  CiNGOLO,  ville  d'Italie  (Marches  [prov. 
de  Macerata]);  12.500  hab.  Fa^^rique  de  pondre.  Autrefois 
siège  d'un  évêcbé,  réuni  aujourd'liui  au  diocèse  d'Osimo. 
Belle  église  collégiale. 

CINHA  (se  pron.  tchinha)  n.  m.  Emblème  — figure  do 
géométrie,  de  fleur  ou  d'animal  — 
placé  sur  la  poitrine  ou  sur  le  socle 
des  images  des  Tîrthamkaras  djains, 
marque,  soi-disant  naturelle,  im- 
primée dès  leur  naissance  sur  le 
corps  do  ces  saints  personnages,  qui 
permet  de  les  reconnaître  malgré 
l'identité  de  leurs  traits  et  de  leurs 
attitudes. 

CINI    n.   m.    Nom  vulgaire    d'une 
espèce  de  passereau  du  genre  serin  tJinùa. 

{fringilla  Àleridionalis),  qui  habite  le  sud  de   l'Europe. 

GiNI  (Jean-Baptiste),  littérateur  italien,  né  à  Florence 
vers  1530,  fut  à  la  fois  poète,  auteur  dramatique  et  déco- 
rateur. U  fit  représenter  de  nombreuses  pièces  de  théâ- 
tre, dont  l'une,  la  Vedova  (1569),  est  fort  recherchée  parce 
qu'on  y  trouve  des  exemples  de  divers  dialectes  do  l'Italie. 

GiNIGIANO,  comm.  d'Italie  ^Toscane  [prov.  de  Gros- 
sito]),  sur  un  affluent  de  l'Ombrone  ;  4.200  hab. 

CiNiSELLO,  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Milan]); 
2.900  hab.  Filatures  de  soie. 

GiNISl,  ville  du  royaume  d'Italie  (Sicile  [prov.  de 
Palerme]),  près  du  golfe  de  Castellamare  ;  5.475  hab.  Vin 
estimés. 

CINDCYDE  ou  CINIXYS  {ksiss)  n.  f.  Genre  de  reptiles 
chéloniens,  famille  des  chersidés,  renfermant  des  tortues 
africaines  chez  qui  la 
partie  postérieure  de 
la  dossiôre  peut  se  ra- 
battre à  volonté  pour 
fermer  complètement 
la  carapace. 

—  Encycl.  Chez  les 
cinixydes,  il  n'y  a  pas 
d'articulation  propre- 
ment dite  ;  ce  sont  les 
os  qui  se  plient  pour  se  rabattre  sur  l'arrière  du  plastron. 
Les  trois  espèces  connues  habitent  la  Guinée  et  les  ré- 
gions avoisinantes  ;  la  cinixyde  do  Hom  [cinixys  Homeana) 
paraît  avoir  été  importée  à  la  Guyane  anglaise,  où  elle 
s'est  acclimatée  comme  ses  congénères  les  cinixys  Bel- 
liana  et  crosa;  elle  mène  une  existence  aquatique;  fré- 
quente dans  les  marais  et  paraît  phytophage. 

CiNNA  (Lucius  Cornélius),  général  romain,  partisan  de 
Marins,  consul  l'an  87  av.  J.-C.  Pendant  que  Sylla  était 
on  Asie,  il  demanda  la  mise  en  vigueur  de  la  loi  Sulpicia 
pour  l'adoption  des  nouveaux  citoyens  dans  les  tribus. 
Son  collègue  Octavius  s'y  opposa  par  la  violence,  et 
Cinna,  vaincu,  fut  chassé.  Mais  il  rallia  l'armée  do  Cam- 
panie,  qu'il  grossit  sur  sa  route  d'un  ^'rand  nombre  d'Ita- 
liens, ot  rentra  dans  Homo  à  main  armée  avec  Marins 
accouru  d'Afrique,  Serlorius  ot  Carbon.  Complice  des 
cruautés  do  Marius,  il  los  continua  après  la  mort  de  son 
chef,  so  maintint  trois  ans  dans  le  consulat,  et  périt  dans 
une  sédition  militaire  au  moment  où  il  so  préparait  à  ré- 
sister à  Sylla,  qui  revenait  do  l'Orient.  —  Sa  fille  Cornic- 
LiA  fut  la  première  femme  do  J.  César.  —  Son  fils,  L.  Cor- 
nélius Cinna,  préteur  en  44  av.  J.-C,  bien  que  beau-frère 
de  César,  so  rangea  du  côté  do  ses  meurtriers. 

CiNNA  (C.  Holvius),  tribun  de  la  plèbe  en  44  av.  J.-C, 
ami  do  César.  Il  fut,  dit-on,  massacré  par  le  peuple,  qui, 
aprc.s  les  funérailles  do  César,  le  prit  par  erreur  pour 
L.  Cornélius  Cinna. 

CiNNA  (C  Helvius),  poôto  latin,  ami  do  Catulle  ot  do 
Virtrile,  mort  vers  39  av.  J.-C,  Il  avait  composé,  sur  le 
modèledos  Alexandrins,  une  épopée  mythohigiquo  intitulée 
^mymo.  Cet  ouvrage  — fort  loué  par  CàtuHo  —  passait  pour 


pj 

Cinixyde. 


14 

très  obscur  et  donna  lieu  à  nombre  de  commentaires.  Il 
avait  écrit  en  outre  un  Adieu  à  Pollion.  et  des  épigrammes. 

GiNNA  (Cn.  Cornélius),  arrière-petit-fils  du  grand  Pom- 
pée. Il  prit  parti  pour  Antoine  contre  Octave,  qui  lui 
conféra  cependant  plus  tard  la  dignité  de  pontife.  Il  fut 
consul  l'an  5  av.  J.-C.  Sénèque  et  Dion  Cassius rapportent 
qu'Auguste  ayant  découvert  un  complot  tramé  contre  lui 
par  Cinna,  lui  pardonna  et  le  nomma  consul.  Ni  Tacite 
ni  Suétone  ne  mentionnent  cet  acte  de  clémence  que  le 
génie  de  Corneille  a  immortalisé,  ot  dont  Sénèque  place 
la  scène  en  Gaule,  et  Dion  à  Rome. 

Cinna  ou  la  Clémence  d'Auguste,  tragédie  de  Cor- 
neille, en  cinq  actes  (1G40).  Le  sujet  de  cette  pièce  est 
tiré  de  Sénèque.  Corneille  a  emprunté  au  philosophe  ro- 
main les  hésitations  d'Auguste,  l'intervention  de  Li  vie  et  la 
scène  du  pardon.  Le  reste  est  de  son  invention.  Voici  en 
abrégé  l'analyse  du  drame  :  Emilie,  fille  d'un  proscrit,  aime 
Cinna,  mais  ne  sera  sa  femme  que  s'il  venge  son  père 
en  tuant  Auguste.  Cinna  a  formé  une  conjuration  avec 
Maxime,  qui  aime  aussi  Emilie.  Auguste  fait  venir  les  deux 
conjurés  qu'il  croit  ses  plus  fidèles  amis.etlour  domandes'il 
doit  céder  à  son  dégoût  des  grandeurs  et  se  démettre  de 
l'ompire.  Cinna  lui  conseille  de  garder  le  pouvoir,  Maxime 
l'engage  à  abdiquer  :  Auguste  écoute  los  avis  de  Cinna, 
et  conserve  l'empire.  Dans  un  entretien  avec  Cinna, 
Maxime  lui  reproche  d'empêcher  une  abdication  qui  ren- 
dait le  complot  inutile.  Cinna  avoue  qu'il  veut  surtout 
venger  Emilie,  et  par  là  la  mériter.  Poussé  par  la  jalousie, 
Maxime  laisse  son  confident  Euphorbe  trahir  le  complot 
et  Cinna.  Après  avoir  longtemps  délibéré  avec  lui-même, 
Auguste,  sur  le  conseil  de  Livie,  se  décide  à  la  clémence. 
Il  lait  venir  Cinna,  qui  le  brave;  Emilie  veut  mourir 
avec  son  amanj;  Maxime  vient  se  livrer  à  l'empereur, 
qui  pardonne  à  tous.  Le  discours  éloquent  de  Cinna, 
lorsqu'il  fait  le  tableau  des  proscriptions,  la  scène  oii 
Auguste  délibère  avec  ceux  qui  ont  résolu  de  l'assassiner, 
l'entretien  d'Emilie  avec  Cinna  au  troisième  acte,  le  mo- 
nologue d'Auguste  au  quatrième  acte,  et  le  cinquième 
acte  tout  entier,  sont  des  beautés  de  premier  ordre. 

Dans  cette  tragédie,  il  semble  que  l'unité  do  caractère 
soit  violée.  Au  premier  acte,  Cinna  se  présente  comme  le 
vengeur  de  Rome  asservie  par  Octave.  Au  second  acte, 
nous  le  voyons  refuser  pour  elle  cette  liberté.  Il  s'amoindrit 
par  ses  irrésolutions,  et  ce  repentir  tardif  qui  l'avilit.  C'est 
que  Cinna,  plus  amoureux  que  républicain,  n'est  pas  le  véri- 
table héros  de  cette  pièce  romaine.  Ce  n'est  pas  non  plus 
Emilie,  femme  énergique,  véritablement  républicaine,  mais 
qui  ne  fait  que  poursuivre  une  vengeance  personnelle. 
Maxime  n'a  qu'un  rôle  sacrifié;  le  véritable  héros  de  la 
tragédie,  c'est  Auguste,  dont  la  figure  grandit  de  plus  en 
plus.  Corneille  a  voulu  faire  passer  sous  nos  yeux  le  spec- 
tacle de  la  Rome  des  consuls  devenant  la  Rome  des  Césars, 
et  d'Octave,  le  triumvir  abhorré,  se  transformant  par  poli- 
tique on  prince  généreux  et  clément.  Plusieurs  vers  de  cette 
tragédie  ont  enrichi  la  langue  d'expressions  proverbiales  : 

—  Et,  monté  sur  le  faîte,  il  aspire  à  descendre. 

—  Pour  être  plus  qu'un  roi,  tu  te  crois  quelque  chose! 

—  Je  suis  maître  de  moi,  comme  de  l'univers, 

—  I,e  reste  ne  vaut  p^  l'honneur  d'être  nommé. 

—  Soyons  amis,  Cinna,  c'est  moi  qui  t'en  convie. 

Ou  rappelle  aussi,  mais  plaisamment,  cet  hémistiche  : 

—  Prends  un  siège,  Cinna. 

caNNAGROSTIDE(5/«'-Hrt,  slid'}  n.  f.  Genre  de  graminées- 
agrostidées,  renfermant  des  herbes  de  l'Amérique  du  Nord. 

CINNAMATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  cinnamique. 

CINNAME  (du  lat.  cinnamum,  et  du  gr.  kinnainon)  n.  m. 
Nom  ancien  du  cannelier.  V,  cinnamome. 

CiNNAME  (Jean),  historien  byzantin.  V.  Cinnamos. 

CINNAMÉINE  n.  f.  Cinnamate  de  benzyle.V.  cinnamiquk. 

CINNAMÈNE  [siii-na  —  rad.  cinnamone)  n.  m.  Carbure 
CH^-CIIzCIP,  t|U6  l'on  peut  envisager  comme  de  l'éthy- 
lène  (CH'zCH')  dans  lequel  un  hydrogène  serait  remplacé 
par  un  radical  phényl  C''H\ 

—  Enxycl.  On  extrait  le  cinnamène  par  distillation  sèche 
des  baumes  styrax  ot  du  Pérou;  la  meilleure  préparation 
consiste  à  chaufiTer  lentement  l'acide  cinnamique.  Sa  syn- 
thèse a  été  faite  en  chauffant  au  rouge  un  mélange  J'é- 
ihylène  et  de  vapeurs  de  benzine.  C'est  un  liquide  huileux, 
plus  léger  que  l'eau,  mobile,  incolore,  très  volatil;  il  bout 
à  144»,  neutre,  dissolvant  du  soufre  et  du  phosphore,  avec 
l'alcool,  l'éther,  le  sulfure  de  carbone  ;  il  est  miscible  en 
toutes  proportions.  Le  cinnamène,  maintenu  longtemps 
Vers  200°  en  tubes  scellés,  se  polymérise.  On  obtient  le  mé- 
tacinnamène .  La  potasse  est  sans  action  sur  le  cinnamène  ; 
le  chlore,  le  brome,  l'acide  nitrique  fournissent  des  dérivés 
de  substitution,  soit  dans  le  noyau  CH",  soit  dans  la 
branche  êthylénique.  Syn.  styrol,  styrène. 

CINNAMIDE  [cin'-na)  n.  f.  Amide  de  l'acide  cinnamique 
(C°IP-CH=CH-CO.  AzH'),  préparéo  en  faisant  réagir  le 
gaz  ammoniac  sec  sur  le  chlorure  de  cinnamyle. 

CINNAMIQUE  {sin-na)  adj.  Se  dit  de  plusieurs  corps 
extraits  du  baume  du  Pérou  :  Acide  cinnamique.  Aldéhyde 

CINNAMIQUE. 

—  Encycl.  IS acide  cinnamique  (C'IP-CH=CH-CO'H  ) 
se  retire  des  baumes  styrax,  do  Tolu,  du  Pérou,  en  les 
épuisant  par  des  lessives  alcalines  dans  lesquelles  l'addi- 
tion d'un  acide  fort  précipite  l'acide  cinnamique,  purifié 
ensuite  par  distillation.  La  préparation  synthétique  a  lieu 
par  la  réaction  du  chlorure  d'acétyle  (CI1\CÔ.C1)  sur 
l'aldéhyde  benzo'ique  (C'H'-COH).  C'est  un  composé  cris- 
tallin fondant  à  KH",  distillant  à  293  en  se  décomposant 
partiellement  en  ciunamèue;  avec  les  bases,  cet  acide  mo- 
nobasique forme  des  sels,  les  cinnamates,  que  l'on  dilfé- 
rencie  des  benzoates  en  ce  qu'ils  précipitent  en  jaune  les 
persels  de  for  et  dégagent  par  o.xydation  une  forte  odeur 
d'amandes  amères.  Le  baumo  du  Pérou  contient  deux 
éthers  cinnamiques  :  le  cinnamate  de  benzyle  ou  cinnaméine 
et  la  styracine  ou  cinnainate  de  cinnyle.  L'acide  nitrique 
conduit  à  un  dérivé  de  substitution,  l'acide  nitrocinnami- 
que  utilisé  dans  la  préparation  de  l'indigo  artificiel.  Le 
cblorure  de  phosphore  agit  sur  l'acide  cinnamique  et  donne 
un  liquide  bouillant  à  262»,  lo  chlorure  de  cinnamyle 

(C'H»-CH=CHCOCl). 
Vanhydride  cinnamique  résultant  de  l'action  de  l'oxychlo- 
ruro  de  phosphore  sur  le  cinnamate  de  soude  est  l'oxydo 
de  cinnamyle.  Aux  acides  cinnamiques  se  rattachent  dos 
dérivés  obtenus  cn  substituant  un  nydroxyh»  à  un  liydro- 
eèno  du  noyau  C'IP;  ces  oxyacidescinnâmiquos  portent 
lo  nom  d'acidcs  coumariqucs. 


Imom  )   n.  m.    Hot, 
Gonrci  i\c  lauracoos,  roiiformant  dos  arnros  ou  dos  arbris 


Cinnamome  :  a,  fleur;  b,  étamine. 


IS 

Valdéhyde  einnamique  (C*H"-CH  =  CH-COH)  constitue 

la  plus  grande  partie  dos  osscncos  do  cannollo  ot  do  cassia  ; 
on  l'extrait  do  cos  ossoncos  on  utilisant  la  combinaison  in- 
soluble au'oUo  fait  avec  los  bisultitos  alcalins,  on  la  mot  en- 
suite on  liberté  en  détruisant  la  coml»inaison  par  l'acide  sul- 
furiquo  ;  c'est  une  buile  iiu^uloro,  aisénunil  résiniiiéeà  l'air. 

h'alcool  cijinamique  (C'H"-  CH  =C1I  -  Cli.  OH)  oxisto  dans 
le  baume  du  Pérou,  à  l'état  d'étber  einnamique  ;  on  l'isole 
en  sapomiiant  létlior  par  la  potasse,  il  so  présente  sous 
forme  do  belles  aiguilles,  douées  d'une  forte  odeur  de  ja- 
cinthe. Cet  alcool  est  encore  connu  sous  les  noms  do  sty- 
rone,  sti/racone,  alcool  cinnylique,  péruvine. 

CINNAMODENORON  (siii\  din-dron)  n.  m.  Genre  do  ma^ 
gnoliacôos-cannollôos.  On  on  connaît  deux  espèces,  qui 
sont  dos  arbustes  do  l'Amérique  tropicale. 

CINNAMOME  OU  CINNAMOMUM  (n, 
arnr 
seaux  toujours  verts,  aromatiques,  originaires  des  régions 
chaudes  cïo  l'Asie.  Nous  citerons  le  camphrier(cinuawio7m(?n 
camphora) ,  puis  les  espèces  fournissant  les  écorces  de 
cannelle  [cinnamomum  zeylanicum,  et  ci7mai7iomum  cassia). 

—  Antiq,  Nom  ancien  du  cannelier.  H  Cannelle,  écorco 
du  cannolior.  il  Huile  de 
cinnamo,  substance  aro- 
matique fort  estimée  des 
anciens.  (On  dit  aussi 
cinname,  à  l'imitation  dos 
Grecs,  qui  disaient  indif- 
féremment kiniiamon  ot 
kinnamâmon .) 

—  Au  xviii*  siècle,  Li- 
queur faite  de  cannelle  et 
d'eau-de-vie. 

—  Encycl.  Le  cinna- 
mome est  souvent  men- 
tionné dans  la  Bible;  il 
entre  dans  la  composition 
de  l'huile  sainte  que  Moïse 
ordonne  do  préparer; dans 
le  Cantique  des  cantiques, 
la  plante  d'où  on  le  retire 
sert  de  comparaison  à  la 
bien-aiméo.  Le  cinnamo 
était  importé  en  Judée 
par  des  Phéniciens  ou  des 
Arabes ,  qui  allaient  le 
chercher  à  Sumatra,  à 
Bornéo,  en  Chine,  et  surtout  à  Ceylan,  où  se  récoltaient, 
et  se  récoltent  encore  les  meilleures  qualités. 

CINNAMOMIFÈRE  isin'  —  de  cinnatnome,  et  du  lat.  ferre, 
porter)  adj.  Où  croît  le  ciDûamome  :  Régions  cinnamomi- 

FÈRES. 

CINNAMOMINE  [sin)  n.  f.  Huile  incolore,  un  peu  vola- 
tile, produit  de  la  distillation  de  l'acide  einnamique  avec 
la  chaux  éteinte. 

CiNNAMOS  (Jean),  historien  byzantin  de  la  seconde 
moitié  du  xii"  siècle,  alla  de  bonne  heure  comme  secré- 
taire impérial  à  la  cour  de  Manuel  Comnène  (U43-U80), 
qu'il  suivit  dans  ses  campagnes  en  Europe  et  en  Asie.  Il 
mourut  postérieurement  à  1185.  Son  histoire,  qui  va  de  1118 
à  1176,  se  compose  de  sept  livres.  Mais  le  manuscrit 
unique  qui  nous  l'a  conservée  ne  semble  nous  en  donner^ 
ni  le  texte  complet,  ni  la  forme  originale.  Très  hostile' 
aux  Latins,  très  passionné  pour  Byzance  et  pour  l'empe- 
reur Manuel,  Cinnamos,  malgré  quelque  partialité,  est,  en 
général,  un  témoin  bien  informé  et  sincère;  en  outre,  il 
représente  à  merveille  les  idées  politiques  que  sou  héros 
Manuel  essaya  de  réaliser.  Son  exposition,  assez  sobro,  est 
intéressante. 

GINNAMOSME  [sin\  mossm')  n.  m.  Genre  de  magnolia- 
cées,  voisin  des  genres  cnnella  ot  cinnamodendron,  ren- 
fermant un  arbuste  de  Madagascar  {cinnamomum  fra- 
grans),  dont  l'écorce  est  aromatic^ue  et  excitante. 

CINNAMYLE  n.  m.  Radical  do  l'acido  einnamique 
{C^H*-C'H>-CO)'. 

CINNE  ou  CINNA  {sin'-na)  n.  m.  Genre  de  graminées, 
tribu  des  agrostidées,  comprenant  des  herbes  rameuses  do 
l'Amérique,  de  la  Norvège  ot  du  Japon. 

GINNOLÉINE  {sin  —  modification  de  qdinolhink)  n.  f. 
Huile  épaisse,  à  odeur  acre,  dérivée  do  l'acide  6-amiaophé- 
nylpropionique.  n  On  dit  aussi  chinoline. 

GINNOR  {sin')  ou  KINNOR  {kin'}  n.  m.  Sorte  de  lyre  dont 
on  jouait  dans  le  temple  de  Jérusalem  :  Aux  branches  du 
saule  (Hait  suspendue  une  lyre  plus  forte  que  la  lyre  de 
Cymodocée  :  c'était  un  cinnor  hébreu.  (Chateaubr.) 

CINNYLE  {sin')  n.  m.  Nom  donné  au  radical  monoato- 
miqno    qui    fonctionne   dans 
l'alcool  cinnylique. 

CINNYLIQUE    {sin)   adj.  Il 
Alcool    cinnylique.    Syn.    do 

ALCOOL  CINNAMIQUE. 

CINNYRIS  (sin',  riss)  n.  m. 
Sous-genre  d'oiseaux  passe- 
reaux tônuirostres ,  tamillo 
dos  nectariniidés,  renfermant 
des  souimangas  à  bec  plus 
long  que  la  tète,  arrondi,  re- 
courbé, terminé  en  pointe 
aigué  à  aréto  vivo.  (On  on 
connaît  vingt-trois  ospôcos, 
des  régions  tropicales  d'Afrique  ;  une  d'elles  remonte  jns' 
qu'à  oboek  {cinnuris  albiventris]  ;  une  autre  habite  l'Abys- 
sinio  [nijtnyris  ftabcsMynica\.) 

CiNO  da  Pistoia  ou  CiNUS,  par  abréviation  do  son 
vrai  num  Guittoncino,  juriscniisulte  et  poète  italien,  né 
à  Pisloie  en  1270,  mort  on  1337.  Il  professa  le  droit  civil  A 
Trôvise,  à  Sienne,  à  Pérouso,  où  il  compta  Bartolo  parmi 
ses  disciples,  et  probablomont  ù  Florence.  Ses  doux  prin- 
cipaux ouvrages  do  droit,  souvent  réimprimés,  sont  :  Lcc- 
tura  in  Dir/estitm  vêtus  (1527);  Lectura  in  Codircm  JusH- 
niani  (MH3).  Ses  poôsiris,  so  composant  do  sonnets  ot  do 
can^oni,  ont  été  Imprimées  ft  Home  en  l^riO,  ot  A  Venise 
en  ITiRO.  Ciiio  était  ami  do  Dante,  (jui  parle  de  lui  avoc 
61ogo  dans  le  Traitô  de  l'éloquence  italienne. 

dNOOABE  n,  m.  Bot.  Syn.  do  cnoToN. 

CXNOQLOSSE  n.  f.  Bot.  V.  cvNon;o8Hif. 


CINNAMODENDRON   —  CINQUAIN 


Clnayrls. 


Cinosternon. 


CINOSTERNON  (stèr')  ou  CINOSTERNUM  {stèr'-nom') 
n.^Ki.  Genre  do  reptiles  chéloniens,  famille  des  émydés,  ren- 
fermant dos  tortues  do  marais  propres  à  l'Amérique  et 
dont  le  plastron  ovale,  formé  do  onze  plaques,  est  mobile 
on  avant  ot  en  arrière,  de 
manière  à  former  com- 
plôlement  la  carapace 
sur  la  bête. 

—  Encycl.  Les  ci'ho- 
sfernons  ont  cinq  doigts 
aux  pattes  de  devant  et 
quatre  à  celles  de  der- 
rière, et  la  queue  termi- 
née par  un  onglet.  L'es- 
pèce type  du  genre,  cinosternum  peîisylvanicum,  est  une 
petite  tortue  dos  Etats-Unis,  brune  en  dessus,  jaune  en 
dessous,  très  carnassière,  et  qui  mordavidement  aux  lignes 
des  pêcheurs. 

CINQ  {sink'  devant  une  voyelle  comme  dans  cinq  ans; 
ou  lorsque  suit  un  repos  quelconque  :  trois,  quatre,  cinq, 
six;  sin  devant  une  consonne  et  un  h  aspiré,  comme  dans 
ciiiq  tables,  ciiiq  hameaux  —  du  lat.  quinque)  adj.  numér. 
cardin.   Quatre  plus    un   :    Les  cinq    doigts   de  la  main. 

—  Chorégr.    Cinq  pas  et   deux  visages,  An- 
cienne danse. 

—  Adj.  num.  ordin.  Cinquième  :  Tome  cinq. 
Page  cinq. 

—  n.  m.  invar.  Nombre  composé  de  cinq  unités: 
Trois  et  deux  font  cinq,  ii  Chiffre  qui  représente 
ce  nombre,  il  Maison,  chambre  portant  le  cin- 
quième numéro  d'ordre  :  Loger  au  cinq,  ii  Cinquième  jour 
du  mois  ;  L'ouverture  des  états  généraux  eut  lieu  le  cinq 
mai  1189.  (Thiers.)  Il  Fam.  Cinquième  heure  du  matin  ou  de 
l'après-midi  :  Aller  à  un  rendez-vous  entre  quatre  et  cinq. 

—  Jeux.  Carte  marquée  de  cinq  points  :  Le  cinq  de 
cœur,  de  trèfle,  n  Dé  ou  domino  marqué  de  cinq  points  : 
Amener  deux  et  cinq.  Le  double-cWQ. 

—  Pop.  Un  cinq  et  trois  font  huit.  Un  boiteux. 

—  Loc.  PROv.  :  Mettre  cinq  et  retirer  six,  Mettre  les  cinq 
doigts  dans  un  plat  et  en  retirer  un  bon  morceau. 

Cinq  Saints  (les)  ou  le  Christ  dans  sa  gloire,  tableau 
de  Raphaël  (musée  de  Parme).  Lo  Christ,  assis  sur  des 
nuages,  au  milieu  d'une  gloire  d'anges,  lève  les  bras  et 
montre  ses  mains  marquées  des  stigmates  de  la  Passion. 
A  sa  droite  et  à  sa  gauche,  portés  sur  les  mêmes  nuages, 
sont  placés  la  Vierge  et  le  jeune  saint  Jean.  Au-dessous, 
dans  un  paysage,  se  trouvent  saint  Paul  et  sainte  Cathe- 
rine d'Alexandrie. 

GiNQ-ARBRES  (Jean)  [en  lat.  Quinquarboreus], 
orientaliste  français,  né  à  Aurillac,  mort  en  1587,  pro- 
fessa pendant  plus  de  trente  ans  l'hébreu  et  le  syriaque 
au  Collège  de  France.  Il  publia  en  1546,  à  Paris  :  Opus  de 
grammatica  Nebrxorum,  avec  un  petit  traitô  De  notis  ffe- 
hrxorum.  Il  traduisit  aussi  en  latin  le  Targum  et  quelques 
ouvrages  d'Avicenne. 

CINQGENTISTE  (sin-san-tisst'  —  rad.  cinq  cent)  n.  m. 
Dans  la  littérature  italienne.  Ecrivain  du  xvi«  siècle, 
c'est-à-dire  de  1501  jusqu'à  1600,  série  de  dates  dans  la- 
quelle les  centaines  sont  figurées  par  le  nombre  cinq.  \\  On 
ait  aussi  cinquéckntiste,  pour  se  conformera  l'orthographe 
italienne  cinquecentista. 

CINQ-CENTS  {sin-san)  n.  m.  Jeu  de  cartes  offrant  beau- 
coup d'analogie  avec  le  jeu  de  bésigue  qu'il  a  précédé. 

—  Encycl.  On  emploie  un  jeu  de  trente-deux  cartes, 
dont  la  valeur  s'établit  dans  l'ordre  suivant  :  as,  dix, 
roi,  dame,  valet,  neuf,  huit  et  sept.  Chaque  joueur  re- 
çoit huit  cartes  :  la  dix-septième,  retournée,  est  l'atout. 
Les  points  principaux  se  comptent  ainsi  :  quinte  majeure 
d'atout,  250;  quinte  majeure,  120;  quatre  as,  100;  quatre 
dix,  80  ;  quatre  rois,  60  ;  quatre  dames,  40  ;  quatre  valets,  20  ; 
mariage  d'atout,  40;  mariage  simple,  20;  valet  de  pique  et 
dame  de  carreau  ou  binage,  40  ;  sept  d'atout  retourné  ou 
relevé,  10.  Lo  joueur  qui  fait  la  lovée  prend  une  carte 
au  talon;  son  adversaire  l'imito,  et  cela  jusqu'à  épuise- 
ment du  talon.  Une  fois  ce  dernier  épuisé,  on  doit  fournir, 
forcer  ou  couper  ;  autrement,  non.  A  la  fin  do  chaqjiie  coup, 
chacun  des  joueurs  compte  les  cartes  qu'il  a  dans  ses 
lovées  en  donnant  à  chacune  les  valeurs  suivantes  :  as. 
Il  points;  dix,  10  points;  roi,  4:  dame,  3;  valet,  2. 

Cinq-Cents  (conskil  dks).  Hist.  gr.  V.  sknat. 

Cinq-Cents  (conseil  des),  l'une  dos  deux  assemblées 
permanentes  créées  par  la  constitution  do  l'an  III  qui 
lormait,  avec  le  conseil  dos  An- 
ciens, lo  Corps  législatif.  Elle  so 
composait  do  cinq  cents  membres 
élus  pour  trois  ans,  âgés  do  trente 
ans  ot  domiciliés  depuis  dix  ans 
sur  ie  territoire  de  la  République  ; 
ils  recevaient  une  indemnité  do 
28  francs  par  jour.  Leur  costume, 
orné  do  broderies  de  couleur,  so 
composait  d'une  robo  blanche, 
d'un  manteau  écarlate,  d'une 
toque  do  velours  bleu  ot  d'une 
ceinture.  Les  présidents  et  secré- 
taires, on  fonctions  pour  trois 
mois,  avaient  droit  de  police  sur 
tous  los  membres  contro  lesquels 
ils  pouvaient  prononcer  la  cen- 
sure, les  arrêts  pour  huit  jours 
ot  la  prison  pour  trois.  Un  mini- 
mum do  deux  cents  membres  était 
nécessaire  ù  la  validité  dos  déli- 
bérations. liO  conseil  avait  l'initia- 
tive ot  lo  voto  des  lois  approuvées 
ou  rejetôes  par  lo  conseil  dos 
Anciens,  concourait  avoc  lui  aux  déclarations  de  guerre  et 
était  chargé  de  fournir  uno  liste  décuple  pour  la  nomi- 
nation dos  cinq  membres  du  Directoire.  Lo  conseil  dos 
Cinq-Cents,  composé  d'anciens  conventionnels,  so  réunit 
i)our  la  première  fois  lo  G  brumaire  an  III  au  Manège,  sous 
la  présidence  de  Daunou  ;  son  nromier  aeto  fut  de  fuiro 
élire,  sans  violer  la  lettre  do  la  loi,  les  cinq  directeurs  do 
son  choix.  Los  élections  do  l'an  V  ayant  amené  au  conseil  do 
nombroux  membres  do  l'opposition,  quaranto-doux  do  ces 
meneurs  furent  expulsés  lo  18  fructidor  |mr  le  Directoire 
qui,  l'année  auivanlo,  par  un  coup  d'Etat.  coiUre-partie  de 
celui  do  fructidor,  annula  les  élections  de  l'an  Vl,  favo- 
rables colto  fois  aux  républicains  (28  floréal)  [Il  mai  nos;. 

Fn  résumé,  le  rnnioil  dos  CIntj-Conts  demeura  jUHqu'nu 


Mt2inl>ro  du  conaeil 
dos  Cluq-CflQtf. 


Cinq-feuilles, 


bout  fidèle  à  la  République  et  tomba  avoc  dignité  aux  cris 
de  n  A  bas  lo  dictateur  1  »,  lorsque,  le  18  brumaire,  Bona- 
parte, pour  vaincre  sa  résistance  énergique,  fit  envahir 
la  sallo  par  Murât  et  ses  grenadiers,  et  en  fit  expulser 
violemment    tous    los    membres. 

CINQ-FEUILLES  {sin-femf)  n.  m- 
Archit.  Motif  d'ornomontatiou  in- 
scrit dans  une  rosace  à  cinq  divi- 
sions ou  lobos.  (Dans  lo  style  go- 
thique, on  dit  plus  spécialement 
QUiNTE-FEOiLLËS.  Le  cinq-fcuiUes 
est  fréquemment  employé  comme 
bouton  central  do  rosace.) 

—  Bot.   Syn.  de  potentille,  ot 

QtJINTE-FEUILLE. 

Cinq-mars  {si7i-mar')  [Henri 
CoiFFiER  DE  Rdzé,  marquis  de],  favori  de  Louis  Xlil,  né 
en  1620,  mort  en  1642.  Second  fils  du  maréchal  d'Effiat,  il  dut 
à  la  protection  do  Richelieu,  ami  de  son  père,  d'entrer  à  la 
cour  "â.  quinze  ans  comme  capitaine  aux  gardes  et  d'être 
ensuite  attaché  à  la  personne  de  Louis  XIII  pour  distraire 
ce  prince  mélancolique  et  surtout  pour  le  soustraire  à  l'in- 
fluence de  M"*  de  Hautefort,  ennemie  du  premier  minis- 
tre. Beau,  élégant  et  spirituel,  Cinq-Mars  sut  conquérir 
rapidement  l'affection  du  roi,  au  point  de  le  décider  à  ré- 
pudier sa  maîtresse.  Bientôt,  il  devint  grand  maître  de  la 
garde-robe,  puis  grand  écuyer  do  France.  Dès  lors,  il 
visa  plus  haut,  et,  encouragé  par  la  princesse  Louise- 
Marie  de  Gonzague,  dont  il  était  aimé,  il  aspira  à  par- 
tager le  pouvoir  avec  Richelieu.  Celui-ci,  inquiet,  lui 
fit  refuser  un  grand  commandement  qu'il  avait  sollicité 
à  l'occasion  de  sa  brillante  conduite  au  siègo  d'Arras 
en  1640,  et,  dit  Montglat,  ■■  le  gourmanda  comme  un  valet  « . 
Cinq-Mars  résolut  de  se  venger.  D'abord,  il  ne  cessa  d'ai- 
grir lo  roi  contre  son  ministre,  puis,  avec  Gaston  d'Or- 
léans, le  duc  de  Bouillon,  et  même  la  complicité  tacite  de 
la  reine,  il  complota  le  renversement  de  Richelieu.  Par 
l'entremise  du  marquis  de  Fontrailles,  les  conj  urés  signèrent 
avec  l'Espagne  un  traité  par  lequel  cette  puissance  pro- 
mettait do  les  appuyer  de  ses  troupes  et  de  son  argent. 
Mais  Richelieu  réussit  à  se  procurer  une  copie  du  traité 
et  la  mit  sous  les  yeux  de  Louis  XIII.  Arrêté  à  Narbonne, 
Cinq-Mars  fut  transféré  à  Tarascon  avec  son  ami  de  Thou. 
Conduits  à  Lyon,  les  deux  jeunes  gens  furent  livrés  à  une 
commission  extraordinaire,  composée  de  membres  du  par- 
lement de  Grenoble.  Trahis  par  les  lâches  aveiLxde  Gaston 
d'Orléans,  ils  furent  condamnés  amortie  12  septembre  1642 
et  décapités  le  même  jour  à  Lyon,  sur  la  place  des  Terreaux. 
Richelieu  fit  démanteler  le  château  de  Cinq-Mars,  et  raser 
les  bois  du  domaine  a  jusqu'à  hauteur  d'infamie  o. 

Cinq-Mars  ou  une  Conjuration  sous  Louis  XIII,  roman 
d'Alfred  de  Vigny  (Paris,  1827).  —  Cette  œuvre  occupe  une 
place  importante  dans  l'histoire  du  roman  historique.  Elle 
doit  beaucoup  de  ses  qualités  à  l'influence  de  Walter 
Scott.  L'intrigue  romanesque  y  est  secondaire  :  rien  de 
plus  effacé,  de  moins  attachant  que  les  amours  de  Marie 
de  Mantouô  et  do  Henry  d'Effiat.  Ce  que  l'auteur  a  voulu 
ressusciter,  c'est  la  lutte  politique  de  Richelieu  contre 
la  noblesse.  Malheureusement,  il  apporte  dans  la  pein- 
ture de  ses  principaux  personnages  une  trop  grande  par- 
tialité :  le  gentilhomme  et  le  monarchiste  nous  montre 
un  Cinq-Mars  trop  noble  et  trop  profond,  un  Louis  XIII 
trop  victime  de  son  ministre,  un  Richelieu  trop  fourbo  et 
trop  cruel.  D'un  autre  côté,  Vigny  est  un  esprit  aristocra- 
tique qui  sait  mal  faire  vivre  et  grouiller  la  foule.  Mais  il 
excelle  à  animer  les  personnages  secondaires,  à  leur  don- 
ner le  costume,  la  physionomie  et  même  le  langage  du 
temps,  en  un  mot  toute  la  couleur  locale.  Ce  roman  est 
uno  suite  dramatique  de  tableaux  historiques  d'une  vé- 
rité pittoresque  intense. 

Cina-Mars,  opéra  en  quatre  actes,  paroles  do  P.  Poir- 
son  et  Louis  Gallet,  musique  do  Charles  Gounod  (Opéra- 
Comique,  1877).  —  Inspiré  en  partie  par  le  roman  d'Alfred 
de  Vigny,  lo  livret  de  Cinq-Mars  n'offre  néanmoins  qu'un 
intérêt  très  relatif.  Sur  co  hbretto,  Gounod  a  écrit  une  par- 
tition intéressante  qui,  si  elle  no  peut  compter  au  nombre 
do  ses  meilleures  œuvres,  conserve  oncoro  des  traces  do 
son  génie  plein  de  grâce  et  de  séduction.  Il  v  faut  signaler 
surtout,  au  premier  acte,  la  jolie  cantilène  ue  Marie:  Nuit 
i-€splendissante  ;  au  second,  la  chanson  do  Fontrailles  :  On 
ne  verra  plus  dans  Paris...;  le  chœur  curieux  des  courti- 
sans et  le  très  agréable  ballot  do  la  fête  chez  Mariou  ;  au 
troisième,  un  duo  d'un  heureux 
effet  ot  lo  bel  air  de  basse  du  Père 
Joseph;  enfin,  au  dernier,  l'air 
pathétique  de  Cinq-Mars  :  O  chère 
et  vivatite  image,  et  la  scène  finale. 

CiNQ-MARS-LA-PILE,  conim. 
d'Indro-ot-Loiro,  arr.  ot  à  35  kil. 
do  Chinon,  sur  la  Loire;  2.003  hab, 
Ch.  do  f.  Orléans.  Carrière  do 
pierre  meultèro.  Commerce  do 
vins.  Lo  surnom  do  la  Pile  est  dû 
à  une  pyramide  de  briques  sur- 
montée île  cinq  pilastres,  haute 
de  29  mètres,  monument  histori- 
que, probablement  romain,  (pii  so 
dresse  sur  lo  bord  do  la  Loire. 
L'ancien  château,  qui  datait  du 
XV»  siècle,  fut  on  partie  démoli 
par  ordre  do  Kichelieu,  ou  1642. 

Cinq-ports  (les),  ancienne 

confédération  maritimo  anglais'-- 
Los  ports  de  Ilastings,  Sand- 
wich, Douvres,  Uomney,  Mythe, 
avaient  formé,  avant  la' conquête 

normande  une  confédération  pri-  j,,j^  ^^  cioq-Mar.. 

vilégiéo  à  laquelle  les  invasions 

danoises  avaient  donné  un  caractère  militaire  :  placés 
sous  la  surveillance  d'un  officier  du  roi,  les  Cinq-Ports 
devaient  fournir  des  navires  en  temps  de  guerre.  l.es  rois 
normands  modifièrent  pou  cotte  organisaliou,  mais  la  con- 
fédération, sans  changer  do  nom,  comprit  peu  à  peu  tous 
los  ports  du  Sud-Est.  Malgré  la  décadence  ou  la  disparition 
do  ces  anciennes  villes,  la  charge  do  •  gardiou  dos  Ciuq- 
Poris  ■  existe  oncoro  aujoui\i'hut. 

CINQ-SIX  [sin-tiis)  n.  m.  Alcool  do  vin  distillé  û  60'»  Oay- 
Lussae. 

CINQUAIN,  AINE  (5t«-A*in,  <îm')  aty.  numép.  Clnquièmo 

[VlUlL\.> 


CINQUAIN   —   CIOMPI 

CINQUAIN  {sin-kin)  d.  m.  Littér.  Pièce,  couplet  de  cinq 
vers,  Dommé  plus  souvent  qdintil. 

—  Art  milit.  Ordre  de  bataille  au  xvi'  et  au  xvii*  siècle, 
doDS  lequel  l'armée  était  divisée  en  cinq  corps. 

—  Vitic.  Variété  de  raisin  blanc  du  Bordelais. 
CINQOANTAIN,  AINE  («in-A'an-dn,  en')  adj.  Qui  vient  en 

cinquante  jours  :  Maïs  cinquantain. 

CINQUANTAINE  (sin-kan-lèn')  a.  f.  Nombre  do  cin- 
quante ou  d'environ  cinquante  :  Une  cinquantaine  de 
personnes,  de  francs,  d'ajinées.  u  Ago  de  cin- 
quante ans  :A/fetnrfre  la  CINQUANTAINE.  Il  FctC, 
anniversaire  qu'on  célèbre  au  bout  de  cinquante 
années  de  mariage  ou  d'exercice  dans  uno 
fonction. 

—  Ane.  art  milit.  Compagnie  urbaine  de  cin- 
quante hommes,  commandée  par  un  cinquan- 
tenier. 

Cinquantaine  (la),  tableau  de  Enaus  [Salon 
de  1859].  —  Ce  tableau  représente  un  bon  vieux 
et  une  bonne  vieille  célébrant  le  cinquantième 
anniversaire  de  leurs  noces.  Revêtus  de  leurs 
habits  de  fête ,  entourés  de  leur  nombreuse 
lignée  et  des  notables  du  village,  ils  ouvrent  la 
danse  dans  une  prairie,  à  l'ombre  de  grands 
ormeaux  séculaires.  Cette  composition  est  char- 
mante de  pittoresque,  de  couleur  et  d'esprit. 

CINQUANTE  {sin-kanV—  du  la.t.  quinquaginta) 
adj.  numér.  cardin.  Cinq  fois  dix  :  Cinquante  est 
la  jnoitié  de  cent. 

—  adj.  num.  ordîn.  Cinquantième  :  Page  ciN- 

QCANTK. 

—  n.  m.  Nombre  de  cinquante  unités  :  Cinq 
fois  dix  font  ciNQtTASTE.  Il  Numéro  cinquante  ; 
chiffres  figurant  le  nombre  cinquante  :   Le  cin- 
quante est  sorti.  \\  Maison  qui  porte  le  numéro  cinquante  : 
Mabiter  le  cinquante. 

—  Gramm.  Le  nombre  qui  se  forme  en  ajoutant  un  à  cin- 
quante s'exprime  par  cinquante  et  un,  et  non  par  cxn- 
guante-un.  On  dit  :  cinquante-deux,  cinquante-trois,  etc. 

CINQUANTENAIRE  {sin-kan,  nèr)  n.  m.  Anniversaire  au 
bout  de  cinquante  ans. 

—  n.  et  adj.  Personne  âgée  de  cinquante  ans.  ii  Qui  a 
rempli  une  fonction  pendant  cinquante  ans. 

GINQUANTENIER  (sin-kan,  ni-é)  n.  m.  Chef  d'une 
compagnie  urbaine  qui  se  composait  primitivement  de 
cinquante  hommes  :  Il  y  avait  deux  cinquanteniers  sous 
chaque  quartenier.  (Chéruel.)  Il  Ancien  juge  de  village. 

CINQUANTIÈME  {sin-kan-ti-èm')  adj.  numér.  ordin.Qui 
occupe  un  rang  marqué  par  le  nombre  cinquante,  qui  a 
quarante-neuf  personnes  ou  objets  avant  lui  :  Le  ciNv-uan- 
TiÈME  joi/p.  Il  Cim  est  contenu  cinquante  fois  dans  un  tout  : 
La  cinquantième  partie  de  mille  est  vingt. 

—  Substantiv.  Personne  qui  occupe  la  cinquantième 
place,  le  cinquantième  rang  :  Etre  le  ou  la  cinquantième 
sur  une  liste. 

—  n.  m.  Cinquantième  partie  d'un  tout  :  Le  cinquan- 
tième de  cent  est  deux,  loucher  deux  cinquantièmes. 

CINQUENELLE  n.  f.  Mar.  fluv.   Syn.  de  cincenelle. 

CINQUÉCENTISTE  n.  m.  V.  CINQCENTISTE. 

CINQUENER  {sin-ke'né)Y.  n.  Durer  pendant  cinq  années 
consécutives,  en  parlant  des  semences  et  graines  :  Les 
semences  ne  font  communé?nent,  jnéme  dans  les  bonnes  tei'res, 
que  CINQUENER  ou  sixener.  (Vieux.) 

CINQUIÈME  'sin-ki'èm'  —  rad.  cinq)  adj.  Qui  occupe  un 
rang  marqué  par  le  nombre  cinq,  qui  vient  après  le  qua- 
trième :  Le  CINQUIÈME  Jour.  \\  Qui  est  contenu  cinq  fois 
dans  le  tout  :  La  cinquième  partie  des  habitants. 

—  Substantiv.  Personne  qui  occupe  la  cinquième  place, 
le  cinquième  rang  :  Etre  le,  la  cinquième  sur  uyie  liste. 

—  n.  f.  Dans  les  écoles  secondaires,  La  cinquième 
classe,  en  comptant  de  la  rhétorique  pour  descendre  aux 
classes  élémentaires  :  Faire  sa  ciNQUiiiME. 

—  n.  m.  Elève  de  la  classe  de  cinquième  :  En  moins  d'un 
an,  je  devins  fort  «'inquième.  (Cbateaubr.)  ii  Cinquième 
étage  :  Loger  au  cinquième,  ii  Cinquième  partie  d'un  tout: 
AroirrfeuxctNQCiÈMBS  dans  les  6ién(*yîces.  — Pop.  Cinquième 
partie  d'un  litre  devin  :  Boire  un  cinquième.  iiHist.  Impôt 
do  la  cinquième  partie  du  revenu  des  biens-fonds,  dont  la 
levée  a  été  plusieurs  fois  ordonnée  par  les  rois  de  Franco. 

CINQUIÈMEMENT  {sin-ki-è)  adv.  En  cinquième  lieu, 

CINSAUT  (sin-so)  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  d'un 
cépage  précoce  spécial  au  midi  de  la  France,  et  appelé 
aussi  plant  d'Arles,  bondalès,  espagnen,  etc.  (Le  cinsaut 
donne  des  vins  qui  ont  peu  do  corps,  mais  un  bouquet  très 
fin  ;  il  fournit  également  des  raisins  de  table.) 

GiNTEGABELLE,  ch.-I.  de  cant.  de  la  Haute-Garonne, 
arrond.  et  à  27  kilom.  de  Muret,  sur  l'Ariège  ;  2.346  hab. 
Cb.  de  f.  Midi.  Briaueterie,  minoterie,  moulins,  liolle  église 
o^vale  du  XI»  siècle,  remaniée  A  diverses  époques.  Ruines 
d  un  ancien  château  fort  et  de  Tabbave  de  Boulbonne.  On 
rencontre  les  restes  de  la  seconde  abbaye  de  co  nom  à 
5kil.au  S.-O.  delaville,  — Lecantona7co"mm.ctG.424hab. 

CiNTHiE.  Biogr.  V.  Ctnthik. 

CiNTI  autref.  Camar^o),  ville  de  Bolivie  (dép.  de  Tarija), 
surio  riode  Cin(i,  sous-affluent  du  Pilcomayo  par  le  Pilaya; 
2.100  hab.  —  Cfa.-l.  de  la  province  de  Cinti. 

GllfTO  (Monte),  sommet  culminant  do  la  Corse,  dans 
on  chaînon  qui  se  détache  au  N.-O.  du  massif  de  Paglia 
Orba  ou  Vagliorba.  Son  altitude  est  de  2.707  mètres. 

CiNTO  Euganeo,  bourg  d'Italio  (Véoétio  [prov.  de 
Padoue,;;  2.000  hab. 

Cintra,  ville  do  (Portugal  (prov.  d'Estrémadurc),  à 
20  kilom.  do  Lisbonne,  sur  le  versant  occidental  des 
hauteur»  de  Cintra  ;  4.030  hab.  Marbres,  vignobles.  Com- 
merce do  marbre  bleu,  do  vins,  do  fruits.  Son  climat  sa- 
labre,  ses  beaux  ombrages,  sos  rochers  pittoresques  l'ont 
fait  surnommer  un«  nouvel  I-^len  ».  'liyron.)  Château  royal, 
do  .stylo  gothique.  Au  sommet  d'un  pic,  ch&tcau  do  la 
Pcnba.  Lo  30  août  I80*t,  Junot  y  signa  avec  les  Anglo- 
Portugais  la  convention  qui  déterminait  l'évacuation  du 
Portugal  par  le»  troupes  françaises.  Non  loin,  à  Penha 
Vorde,  l'on  conserve  le  cœur  de  Joâo  de  Castro.  Ch.-lieu 
d'UDConcelhopeujilé  *l(i22.fii()hù.h.— Les  hauteurs  de  Cintra, 
ramification  des  monts  Junio,  s'étendent  du  N.-E.  auS.-O., 
sur  uno  longueur  do  64  kilomètres,  jusqu'au  cap  da  Koca. 

Cintra  (Gooçalo  ub),  navigateur  portugais  du  xv*  siè- 
cle, massacré  par  les  ooirs  près  d'Arguin,  on  1445.  IJ  so 


signala  dans  les  guerres  contre  les  Maures,  particulière- 
ment lors  de  l'expédition  au  cours  do  laquelle  Jean  I" 
s'empara  de  Conta  (1-415),  et  lit  différents  voyages  le  long 
de  la  côte  d'Afrique. 

Cintra  (Pierre  D!i-),  navigateur  portugais  du  xv*  siè- 
cle, lit,  à  deux  reprises,  en  1462  et  en  1482,  des  voyages 
d'exploration  sur  les  côtes  de  la  Guinée.  Son  secrétaire, 
Ca'da-Mosto,  qui  l'avait  accompagne  dans  la  j)remiêro  de 
ces  expéditions,  en  a  rédigé  une  relation.  V.  Ca'da-Mosto. 


mm 

Machine  a  cintrer  les  tôles 


La  Cinquantaine,  d'après  Knaus. 

cintrage   {si7i-traj')  n.  m.  Mar.  Syn.  de  ceintrage. 

—  Techn.  Action  de  cintrer,  de  courber  une  plaque  do 
métal,  une  barre  de  fer,  une  pièce  de  bois,  etc. 

—  Encycl.  Le  cintrage  a  pour  but  de  convertir  les 
feuilles  planes  de 
métal  en  surfaces 
développables ,  ou 
de  recourber  uno 
barre  de  fer.  Il  se 
fait  à  froid  pour  les 
tôles  minces,  et  à 
chaud  pour  celles 
d'une  certaine 
épaisseur,  et  aussi 
pour  les  barres 
épaisses  comme  les 
jantes  de  roues.  Les 
machines  à  cintrer 
se  composent  ,  en 
général,  de  trois 
rouleaux  parallè- 
les, dont  deux,  infé- 
rieurs, tourn  ent 
dans  des  coussinets 
fixes,  tandis  que  le 
troisième  est  mo- 
bile de  bas  en  haut. 
Quand  on  veut  cin- 
trer une  feuille  ou 
une  barre,  on  l'en- 
gage entre  ces  cy- 
lindres ;  les  pre- 
miers la  supportent 
et  la  guident,  et  le 
second,  en  la  pres- 
sant fortement,  lui 
donne  la  forme 
qu'elle  doit  avoir. 

cintre  {sintr' 
—  du  lat.  cinctura, 
ceinture  ;  du  gr.  ken- 
tron,  pointe)  n.  m. 
neaux.  (A.  Chénier.) 

—  Archit.  Courbure  continue  d'une  voûte  ou  d'un  arc. 
(Ce  mot  désigne  surtout  l'échafaudage  en  arc  sur  lequel 
on  construit  Tes  voûtes.) 

—  Théâtr.  Partie  supérieure  de  la  scène,  comprenant 
la  portion  qui  va  du  point 


Machine  à  cintrer  les  fers 


Surface  concave  :  Lfes  cintres  d'an- 


forme  de  cintre , 


D'argent  k  un 

globe    de    pueules, 

cintré  d'or. 


16 

Quand  il  s'agit  de  la  construction  de  voûtes  d'un  déve- 
loppement considérable,  les  cintres  sont,  alors,  de  vérita- 
bles fermes  en  charpente.  On  les  construit  également  en 
fonte  et  en  fer.  Ces  grands  cintres,  dont  la  construction 
exige  uno  très  grande  précision,  sont  généralement  rou- 
lants; on  les  fait  mouvoir  à  l'aide  de  galets  roulant  le 
l)lus  souvent  sur  une  voie  ferrée  disposée  ad  hoc  inté- 
rieurement aux  travaux. 

CINTREMENT  (sm,  Vian)  n.  m.  Action  de  placer  les 
cintres  d'une  voûte,  pour  la  soutenir  pendant  sa  con- 
struction. 

CINTRER  (sin)  v.  a.  Construire 
courber  en  cintre  :  Cintrer  une  pièce 
de  bois. 

—  Mar.  S^n.  de  ceintrer. 

Cintré  t  ee  part.  pass.  du  v.  Cin- 
trer. Blas.  Se  dit  d'un  globe  ou  d'une 
sphère,  quand  ces  pièces  sont  entou- 
rées d'un  cercle  et  d'un  demi-cercle 
d'émail  particulier,  il  Fermé,  en  parlant 
d'une  couronne  royale, 

CintruenIGO,  ville  d'Espagne  (Na- 
varre [prov.  de  Pampelune]},  sur  TAl- 
haraa,  atfl.  de  l'Ebre  ;  2.500  hab.  Minote- 
ries, distilleries.  Ville  très  ancienne,  au- 
trefois place  forte,  enlevée  aux  Maures,  en  1117,  par  Al- 
phonse le    Batailleur. 

GiNU,  ville  de  la  république  de  Colombie  (départ,  do 
Bolivar),  au  milieu  de  vastes  savanes;  8.000  hab.  L'an- 
cienne Sinu  des  Indiens,  où  le  conquistador  Heredia  dé- 
couvrit un  cimetière  indien  des  plus  riches. 

GiNXIA,  nom  sous  lequel,  à  Kome,  Junon  présidait 
aux  mariages. 
CINTRA  n.  m.  Antiq.  hébr.  Syn.  do  cinnor. 

CiNYRADES,  descendants  de  Cinyras,  famille  sacerdo- 
tale de  Chypre,  vouée  au  culte  d'Aphrodite  à  Paphos  et 
Amathoute.  —  Un,  une  Cinyrade. 

Cinyras  ou  CiNYRE,  roi  légendaire  de  Chypre,  aède 
et  prêtre  d'Aphrodite  à  Paphos.  Il  était  originaire  de 
Cilicie,  d'où  venait  aussi  le  culte  de  l'Astarté  phéni- 
cienne. Il  passait  pour  être  un  fils  d'Apollon.  Il  épousa 
Metharné,  fille  de  Pygmalion ,  roi  do  Chypre  ;  n  eut 
do  nombreux  enfants,  "parmi  lesquels  Myrrh'a  et  Adonis. 
On  racontait  qu'il  avait  provoqué  Apollon  sur  la  lyre, 
et  que,  vaincu,  il  s'était  donné  la  mort.  D'après  uno 
autre  tradition,  il  aurait,  au  contraire,  vécu  plus  d'un 
siècle  et  demi,  comblé  de  dons  par  Aphrodite.  On  lo 
considérait  à  Chypre  comme  l'un  des  plus  anciens  rois 
du  pays,  comme  l'inventeur  des  arts,  de  divers  outils  et 
do  la  flûte,  comme  le  fondateur  ou  le  restaurateur  du 
culte  d'Aphrodite.  Ses  descendants,  les  Cinyrades,  étaient 
voués  à  ce  culte. 

CIOCOQUE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  chiocoqde. 

ClOLEK  (Erasme),  latinisé  en  'Vitellio,  physicien  et 
mathématicien  polonais,  né  vers  1210,  mort  vers  1285. 
Vitellio  est  la  traduction  latine  des  armoiries  de  Ciolek, 
ou  jeune  taureau.  Le  travail  de  ce  physicien  no  parut 
que  longtemps  après  sa  mort,  sous  le  titre  :  Vitellionis 
perspective  libri  decem  (1533).  Ciolek  compare  avec  un  soin 
admirable  les  axiomes,  les  théorèmes  et  les  hypothèses 
d'Euclîde,  de  Ptolémée,  d'Apollonius,  de  Théodore,  de  Mé- 
nélaus,  de  Théon,  de  Pappus,  de  Probus,  d'Al  Hazem,  au- 
teur arabe.  Ciolek  écrivit  aussi  sur  la  philosophie,  sur 
l'ordre  des  êtres,  sur  les  conclusions  élémentaires,  sur  la 
science  des  mouvements  célestes. 

CIOMPI  n.  m.  pi.  Nom  qu'on  donnait,  à  Florence,  aux 
manœuvres  qui  n  étaient  compris  dans  aucun  des  arts  ni 
majeurs,  ni  mineurs,  et  qu'on  traitait  comme  des  esclaves, 
les  fouettant  à  l'occasion.  —  Un  ciompo. 

—  Encycl.  Ce  mot  de  ciompi  est  évidemment  une  cor- 
ruption du  mot  français  n  compères  u .  Ce  furent  les  ciompi 
qui  tentèrent,  à  Florence,  la  révolution  sociale  de  1378. 
Exploités  par  l'aristocratie  capitaliste,  ils  n'attendaient 
ou  une  occasion  de  tout  bouleverser,  lorsque  les  chefs 
ue  l'aristocratie  provoquèrent  le  peuple  en  se  mettant 
en  conflit  avec  Inomme  populaire  de  l'époque,  le  gon- 
falonier  Sylvestre  de  Médicis.  Ce  fut  le  signal  d  une 
efil'ervescence  populaire,  qui  dégénéra  bien  vite  en  révo- 
lution. On  créa  d'abord  la  commission  des  Dix  de  liberté 


Cinlre  en  terre 


Cinlre  retroussé 
p^  voûle  en  plein  cintre 


où  le  décor  disparaît  aux 
yeux  du  spectateur  jus- 
qu'aux comDlesdel'édifico. 
— ,Techn.  Armature  en  fer 
plat  qui  sert,  dans  un  poèlo 
portatif,  à  soutenir  la  gar- 
niture. (Ondit  aussi  cage.) 
Il  Nom  vulgaire  des  porte- 
manteaux en  bois,  cintrés. 

—  Encycl.  Trav.  publ. 
Les  échafaudages  curvili- 
gnes destinés  à  la  con- 
struction des  voûtes  de 
toutes  dimensions  portent 
lo  nom  de  cintres,  leur 
forme  varie.  On  distingue 
le  plein  cintre;  le  cintre 
surhaussr,  le  cintre  sur- 
baissé, le  cintre  en  anse  de 
panier,  etc.  Dans  le  pre- 
mier, la  courbe  généra- 
trice est  une  demi-circon- 
férence ;  dans  lo  second, 
c'est  uno  demi -ellipse 
ayant  pour  base  son  petit 
axe;  ta  troisième,  qui  e.st 
aussi  une  ellipse,  s'appuio 
sur  son  grand  axe. 

Lorsque  la  voûto  à  con- 
struire est  do  faible  di- 
mension, le  cintre  com- 
prend un  en(rai(  qui  repose 
sur  des  pieds-droits  adossés  intérieurement  aux  deux  faces 
verticales  de  la  maçonnerie  que  l'on  veut  surmonter  d'une 
voûto;  un  poinçon  et  quelques  contre-fiches  partant  du 
centre  cl  so  dirigeant  ver.s  la  périphérie  maintiennent  les 
difl'érentcs  pièces  taillées  oxtériouroment  suivant  la  cour 
buro  adonner;  los  cintres  sont  dits  fixes* 

7  —  01 


Cinlre  p' voûte  en  plein  cintre 


Cintre  pour  arc  en  ogive         cinlre  p""  voûte  en  anse  depanier 


Cintre  enfer 


contre  l'aristocratie;  puis,  lo  20  juillet  1378,  la  seigneu- 
rie fut  dispersée  ,  le  bas  peuple  mis  en  possession  du 
pouvoir  et  le  cardour  Michel  Larulo  élu  gonfalonier;  en- 
fin, le  28  août  137S.  nne  insurrection  suprême  éclata  et 
tenta  d'établir  la  démagogie  pure  et  simple.  Michel  Lando 
écrasa  le  mouvement  (31  août),  chassa  les  exaltés  et 


Cionu3  (gr.  4  fois] 


17 

essaya  do  gouvornor  avec  la  potito  bourgeoisie.  Mais  lo 
bas  peaplo,  i)his  jaloux  dos  Dour^L'ois  quo  dos  uoblos, 
préftSi'a    la     rosiaurution     do    ceux-ci    [  latci  ). 

GION  i,^M'.  kton)  n.  tn.  Luotte.  Il  Excroissance 
L'aronruleu.so  du  la  luatriL-o. 

GlONE  (Andréa  lu).  V.  Orcagna. 

CIONELLE  ou  CIONELLA  {mH')  i\.  f.  Sous- 
^enro  de  mollusques  gastéropodes  du  genre 
torusaccia,  caractérise  par  la  coquille  luisante, 
ù.  bouche  ovale-piritormo,  à  pourtour  très  épiiis 
on  dedans.  (Un  oxomplo  do  ces  petites  coquilles 
terrestres  de  France  est  iourni  par  la  cionella 
stibcylindrica  do  Franco.) 

CIONINÉS  (rad.  cionus)  n.  m.  pi.  Tribu  d'in- 
sectes coléoptères  rhynchophores,  famille  dos 
curculionidés,  ronfermaut  les  geures  ciûniis,  stereonychus 
et  autres,  ayant  pour  carai:tèros  communs  :  troisièino 
et  quatrième  segments  abdominaux  brusquement  recour- 
bés ou  arrière  près  du  bord  latéral,  épimôros  métathora- 
ciquos  grands,  hanches  postérieuros  largement  séparées 
dos  olytres,  antounos  ayant  leur  funicule  réduit  à  cinq 
articles.  —  Lfn  cioniné. 

CIONITE  (du  gr.  kiôn,  luette)  n.  i\  Inflammation  do  la 
luette. 

GIONOSICYOS  {si,  si-oss)  n.  m.  Genre  do  cucurbitacéos, 
tribu  des  cucumérinées,  représenté  par  une  seule  espèce 
de  la  Jamaïque,  herbe  grimpante  à  grandes  fleurs  jaunes, 
à  fruit  gros  comme  une  orange,  lisse  et  jaune. 

CIONUS  [nuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type 
de  la  tribu  des  cioninés,  renfermant 
de  petits   charan*^ons  globuleux,  à 
él^^tres  mouchetés  ou  tachetés    de 
noir  velouté. 

—  Encycl.  Vivant  exclusivement 
sur  les  scrofulariées,  ils  sont  répan- 
dus à  peu  près  dans  toutes  les  ré- 
gions où  poussent  ces  plantes  :  on 
enconnaît  de  très  nombreuses  espè- 
ces. Leurs  larves  vivent  à  décou- 
vert ou  dans  des  feuilles  réujiies  on 
bourse,  et  se  métamorphosent  dans 
une  coque  globuleuse  et  transpa- 
rente. Citons  le  cionus  scrofularice, 
répandu  dans  tout  l'hémisphère  boréal;  le  cioniis  thapsi 
(Europe  et  Turkestan)  ;  le  cionus  pulche Uns  (Europe). 

GlOS,  un  des  Argonautes  et  compagnon  d'Hêraklès. 
A  son  retour  de  Colchide,  il  fonda  en  Bithynie,  près  de  la 
Propontide,  la  ville  de  Cios,  qui  fut  plus  tard  détruite  par 
Philippe  III  de  Macédoine,  et  rebâtie  par  Prusias,  roi  do 
hithynie. 

CIOTA  ou  CIOTAT  (ta)  n.  m.  Variété  de  cépage,  analo- 
gue au  cftasselas.  \\  On  dit  aussi  ciouta,  et  cioutat. 

ClOTAT  (La)  [lat.  Citharista],  ch.-l.  de  cant.  des  Bou- 
ches-du-Rhône,  arrond.  et  à  35  kilom.  de  Marseille,  sur  la 
Méditerranée;  1^.734  hab.  {Ciota- 
dens,  ennes  ou  Ciotadins,  iyies.)  Ch. 
def.  P.-L.-M.— Lecantona4comm. 
et  16.659  hab. 

La  Ciotat  est  bâtie  au  fond  du 
golfe  des  Lèques  ou  de  la  Ciotat; 
son  port,  d'un  accès  facile,  et  pou- 
vant recevoir  des  navires  de  6  mè- 
tres de  tirant  d"eau,  s'est  vu  enlever 
presque  tout  son  trafic  par  sa  grande 
voisine  Marseille.  Mais  les  ateliers 
deconstruction  de  la  Compagnie  des 
messageries  maritimes,  qui  occu- 
pent plus  de  trois  mille  ouvriers,  lui 
donnent  une   certaine  importance. 

La  Ciotat  fut  d'abord,  sous  lo  nom  do  Citharista,  uno 
colonie  marseillaise;  occupée  plus  tard  parles  Romains, 
elle  fut  ruinée  par  les  invasions.  Elle  se  releva  au  Xii"  siè 
de,  et  comptait  12.000  hab.  au  xvi'.  Patrie  de  Josepli 
Seguin,  de  Portalis  et  de  l'amiral  Gantheaumo. 

GIPADESSE  (df^ss)  n.  f.  Genre  de  méliacécs,  renfermant 
des  arbustes  ou  des  arbrisseaux  do  l'Asie,  do  laMalaisio, 
de  rOcéanie  tropicale  et  do  Madagascar. 

CIPAL  n.  m.  Pop.  A  Paris,  Abréviation  pour  gardr 
municipal.  \\  PI.  Des  cipaux. 

ClPANGU,  nom  donné,  au  Japon,  à  la  lin  du  moyen  âge. 

ClPAQUIRA  ou  ZiPAQUIRA,  ou  ChIPAQUE,  comm. 
dos  Etats-Uuis  do  Columbio  (dèp.  <li-  Ctimliiianiarca),  dans 
la  vallée  du  rio  Kunza,  affluent  du  Magdalona;  s. 315  hab. 
Ancienne  résidcm.'e  des  souverains  muyscas.  Mine  do  sel 
gemme  ;  mines  <lo  plomb,  de  fer,  de  cuivre  ot  do  soufre.  — 
ha. province  di>  Cipaqaira  a  76.430  hab.  ;  le  district,  12.000  h. 

ClPARIU  (  Timothéo  ) ,  ecclésiastique  et  philoloçrnc 
roumain,  né  on  Transylvanie  en  1805,  mort  à  Blasendorf 
en  1887.  Professeur  do  théologie  au  sôminairo  de  Blasen- 
dorf, il  créa,  en  1867,  Organul  Luminnrui  (Organe  de  la 
Lumière),  loprouiier  journal  roumain  on  caractères  latins. 
En  1850,  il  fut  élu  d.éputo  au  Koichsrath  do  Vienne  ot, 
en  1863,  sénateur.  II  fut  lo  représentant  le  plus  célèbro 
do  l'école  latiniste  on  Transylvanie.  Si-s  couvres  princi- 
pales sont  ;  /Je  latinitate  Uni/usp  Valachtcx  (1855);  I)e  no- 
mine  Valachorum  tfcntili  {isr>i)  ;  De  re  literaria  Vulttc/iurum 
(1858).  Sa  grammaire  en  doux  volumes,  Gramatica  limhtn 
romine  (1859  ot  1869),  fut  couronnée  par  l'Académie  rou- 
maine. 

CIPAYE  ou  CIPAÏE  ipàf/'  —  angl.  scpoy  ;  du  persan  sipa/ti) 
n.  m.  Nom  dos  soldats  hindous  engagés  au  service  dos 
Kuropéons,  ot  en  particulier  des  Anglais. 

—  Adjoctiv.  :  Soldat  cii'AYit. 

—  Encycl.  ïlist.  Avant  l'arrivéo  des  Européens  dans 
rindo,  les  indigènes  avaiont  l'habitudo  de  so  louorau  plus 
offrant.  Duploix  organisa,  au  profit  de  l'Inde  française,  un 
servico  do  prons,  qu'il  nomma  cipafiis  (guerriers).  IV.  plus 
bas.]  Lord  Clive  créa,  au  Bongalo,  dos  régiments  d  indigè- 
nes dressés  à  l'européonne.  Cotte  armée,  qui  compta  jusqu'à 
contquairo-vingt-dixmillo  hommes  (infanterie  otcavalerio), 
80  composait  do  mtisulnians  et  d'Hindous  ;  jusqu'en  1857,  elle 
fut  à  la  solde  rjo  la  Compagnie  dos  Indes.  A  cotte  époque, 
éclata  la  révolte  (|ui  dura  doux  ans.  On  lut  a  attribué  bii'ii 
dos  motifs;  il  est  do  fait  qu'il  régnait  alors  uno  grande 
agitation  parmi  les  populations  indigènes  du  Nord,  à 
cause  do  la  récente  annoxion  du  royaume  d'Oudo,  dont  le 
souverain  avait  été  dépouillé  do  ses  Etats  par  lord  Uulhou 


CION   —   CmCAÈTE 


Armes  de  La  Ciotat. 


sie  ;  de  plus,  une  tradition,  populaire  à,  la  fois  chez  les 
Hindous  et  les  musulmans,  tixait  à  la  centième  année  la 
Xuino  do  la  domination  anglaise,  qui  datait  de  1757.  La 
cause  apparente  fut  celle-ci  :  en  1856,  lo  gouvernement 
anglais  lit  distribuer  aux  cipayes  dos  carabines  rayées, 
dont  les  cartouches  étaient  enduites  de  graisse  de  porc, 
animal  immonde  aux  yeux  dos  Hindous  et  des  musul- 
mans. Lo  soulôvemont  conimonça  dans  le  Bengale  et 
fagna  uno  partie  de  la  présidence  de  Bombay  ;  l'armée  do 
ladras  resta  lidèlo,  ot  colle  du  Pendjab  offrit  même  un 
puissant  concours  aux  Anglais.  Des  atrocités  marquèrent 
des  deux  côtés  cotte  lutte  atFreuse.  Le  siège  memorablo 
de  Delhi,  suivi  de  la  prise  de  la  ville,  termina  la  lutte 
(20  sept.  1857).  Le  major  Hodgson  fit  prisonnier  le  dernier 
descendant  du  Grand  Mogol,  réfugié  dans  le  tombeau  de 
Houmayoum,  et,  lo  lendemain,  entouré  de  8.000  Hindous, 
tua  de  sa  propre  main  les  trois  tils  du  vieux  prince.  Les 
résultats  de  la  révolte  furent  la  suspension  de  la  Compa- 
gnie par  un  bill  du  parlement  et  la  proclamation  do  la 
reine  comme  impératrice  des  Indes.  Une  amnistie  fut  pro- 
mise. La  résistance  so  prolongea  encore  dans  l'Oudo  et 
fut  marquée  par  do  nouvelles  atrocités,  dont  lo  rajah  de 
Bithoor,  Nana-Sahib,  fut  le  principal  instigateur;  c;ette 
ûernière  campagne  fut  close  par  la  prise  de  Lucknow 
(3-12  mars  1858).  Il  fallut,  cependant,  près  de  neuf  mois  à 
sir  Colin  Campbell  pour  rejeter  les  insurgés  dans  les 
montagnes  du  Népaul.  L'armée  indigène  fut  réorganisée, 
et  les  cipayes  furent  licenciés. 

—  BiBijoGR.  :  sir  John  Kayo,  History  of  the  Sepoij  ivar, 
continuée  par  VHistonj  of  the  Indian  mutiny,  du  colonel 
Malleson  ;  colonel  Edward  Vibart,  the  Sepoy  mutiny  as  seen 
bu  a  subalteim  Jrom  Delhi  to  Luchnoin;  Tuio  narratives  of 
the  mutiny  in  Delhi,  traduites  des  originaux  par  Charles- 
Théophile  Metealfe. 

L'organisation  des  cipayes,  au  service  do  la  France, 
subit  de  nombreuses  vicissitudes;  augmentant  quand  la 
guerre  reprenait  avec  les  Anglais,  pour  se  réduire  de 
nouveau  quand  la  paix  était  faite,  disparaissant  même 
entièrement  parfois,  comme,  par 
exemple,  pendant  le  premier  Em- 
pire, quand  les  possessions  fran- 
çaises furent  tombées  aux  mains 
des  Anglais.  Rétablis  à  la  Res- 
tauration, les  cipayes  ne  furent 
reconstitués,  en  1817,  qu'à  quatre 
compagnios,  qui  furent  réduites 
à  deux  en  1867,  puis  a  une  seule 
en  1889.  La  suppression  de  cette 
dernière  avait  même  été  décidée 
en  1S9S.  Les  cadres  européens 
devaient  être  réintégrés  dans  l'in- 
fanterie do  marine,  ot  les  indigè- 
nes retraités  ou  employés  dans 
la  constitution  d'une  milice  locale 
qui  devait  remplacer  les  cipayes. 
Mais  ces  mesures  furent  rappor- 
tées peu  après  et  la  compagnie 
a  été  maintenue. 

ClPIERRE  (Philibert  de  Mak- 
ciLLY,  seigneur  de),  capitaine 
français,  mort  eu  1566.  Il  prit 
une  par:  honorable  aux  guerres  d'Italie,  princii)alement 
sous  Henri  II,  et  fut,  à  la  tin  do  ce  règne,  nommé  gou- 
verneur du  duc  d'Orléans,  puis,  quand  ce  prince  fut  de- 
venu Charles  IX.  premier  gentilhomme  de  la  chambre  du 
roi  et  gouverneur  do  l'Orléanais. 

Aux  diverses  dignités  dont  il  fut  investi  il  convient 
d'ajouter  celle  de  maréchal  do  France,  dont  ne  fait  men- 
tion aucun  généalogiste,  sans  doute  parce  que  la  mort 
i>e  lui  laissa  pas  lo  temps  do  prêter  le  serment  do  sa 
charge. 

CIPO  n.  m.  Nom  par  lequel  les  Brésiliens  désignent 
toutes  les  lianes  et  plantes  sarmonteuses. 

CIPOLIN  (de  l'ital.  cipollino,  petit  oignon,  à  cause  des 
bandes  parfois  concentriques  qui  caractérisent  cette  roche) 
adj.m.  Calcaire  cristallin,  do  structure  schisteuse,  presque 
toujours  micacé,  souvent  talcifère  et  chloriteux. 

—  Encycl.  Cette  variété  do  marbre  se  rencontre  en  gran- 
des masses  lenticulaires  dans  lo  gneiss  ot  présente  cotte 
particularité  de  passer  progressivement  à  la  roche  encais- 
.santo,  ce  qui  porto  à  croire  qu'elle  résulte  d'une  concentra- 
tion de  carbonate  do   chaux,  ot  quo  

son  origine  est  métamorphique. 

CIPONIMEn.  m.  Bot.  Syn.  de  sym- 
ri.ocos. 

CIPPE  (lat.  cippus,  primitiv.  sou- 
elle,  tronc)  n.  m.  Auj.,  Domi-colonno 
sans  chapiteau,  simulant  une  colonne 
brisée,  sur  laquelle  on  grave  quel- 
quefois des  inscriptions. 

—  Encycl.  Los  Romains  nom- 
maient c//j/)ua  uno  colonne  courte  ou 
un  pilier  quadraugulaire  marquant 
une  frontière,  uno  limite  do  champ,  une  sépulture,  etc. 
César  désigne  sous  ce  nom  les  gros  pieux  d'une  palis- 
sade, et,  dans  certains  pays  où  la  pierre  manquait,  on  so 
servait,  sous  lo  mémo 

nom ,  de  souches  on 
guise  de  bornes.  Telle 
est  probablement  l'ori- 
gino<lu  ciitpr  do  pierre 
qui  lo  rappelle  par  sa 
terme.  La  partie  supé- 
rieure était  taillée,  la 
partie  inférieure  restait 
brute.  Lo  cippe  était 
nu  ou  orné  do  sculptu- 
res, mais  portait  tou- 
jours queli 
tion 

route,    épitapi 
Los  mots  j»  fronlc 
nt/rum.  suivis  do  chif- 


Cipaye. 


Cippc. 


uelquo  inscrip-  V  l3)l| 
indications  <lo  y«nS 
épitapho.    etc.       t^^ 


CtppQ  fuDJiralro. 


fros  quo  l'on  remarque  souvent  snr  les  cippes  funéraires, 
indiquent  l'espace  do  terrain  qui,  devant  ot  derrière  lo 
monumont,  appartient  ù  la  sépulturo.  Los  lettres  S  T  T  L 
sijj'niflont  :  Stt  tibi  terra  levis  (yuo  lu  torro  to  soit  légère). 
L  inscription  fréquente  aussi  :  //or  tnonumentum  h-vrcfea 
twn  sefjuilur,  vout  dire  quo  les  héritiers  n'ont  pas  lo  droit 
d'en  disposer  ot  do  lo  vendre.  Les  cippos  l'uutïrairos  sont 


souvent  creusés  à  leur  extrémité  supérieure,  de  manière 
ù  recevoir  une  urne  contenant  les  cendres. 

GIPPICO  (Coriolan).  V.  Cépion. 

ClPRIANI  (Giovanni  Battista),  peintre  et  graveur  ita- 
lien, né  il  Florence  en  1727,  mort  près  de  Londres  en  1785. 
li  se  tixa  tlo  bonne  heure  à  Londres,  où  son  ami  Barto- 
lozzi  grava  un  grand  nombre  de  ses  planches.  Il  devint 
un  des  premiers  membres  de  l'Académie  royale  fondée  ea 
1709.  Sa  manière  était  élégante  et  Une,  et  se  ressentait  de 
l'imitation  du  Corrège.  Il  a  gravé  surtout  d'après  Cellini 
et  Van  Dyck. 

GlPRiANZ  (Lionetto),  homme  politique  italien,  né  en 
Toscane  vers  1814.  Dès  seize  ans,  emporté  par  ses  goiîts 
aventureux,  il  voyage  en  Afrique,  où  il  assiste  à.  la  prise 
d'Alger,  aux  Antilles,  etc.,  et  so  tient  en  relations  avec 
les  chefs  des  mouvements  révolutionnaires.  En  1848,  il  est 
nommé  colonel  par  le  grand-duc  do  Toscane  ;  en  1849,  il 
est  envoyé  en  mission  à  Paris.  A  la  nouvelle  de  la  fuite 
du  grand-duc,  il  s'engage  dans  l'armée  piémontaîse,  se 
distingue  à  la  Sforzesca,  et,  à  la  suite  de  la  bataille  de 
Novare,  il  passe  en  Californie.  Il  visite  l'Amérique  sep- 
tentrionale (1853),  revient  en  Europe  (1855),  s'embarque  de 
nouveau  dans  1  expédition  de  la  Beine-Éortense  (1857), 
joue  un  rôle  dans  le  rapprochement  de  Napoléon  III  et  de 
Victor-Emmanuel,  et  retourne  en  Californie.  Les  événe- 
ments de  1859  ïe  ramènent  on  Italie  ;  il  combat  dans  les 
rangs  de  l'armée  franco-sarde,  est  nommé  chef  du  gou- 
vernement des  Romagnes,  et,  l'annexion  accomplie,  il 
s'établit  définitivement  en  Amérique. 

ClPRIANI  (Amilcare),  révolutionnaire  italien,  né  ù 
Rimini  en  1845.  Il  s'engage  à  quatorze  ans  pour  combattre 
l'Autriche  (1S59).  Après  Villafranca  (1860),  u  déserte  et  ac- 
court à  Naples  auprès  de  Garibaldi.  Il  est  condamné  à 
mort  par  contumace,  et  s'enfuit  en  Orient.  En  Crète,  il 
rencontre  Flourens,  se  lie  avec  lui,  lo  suit  à  Paris  (1868), 
et  prend  part  à  l'insurrection  de  la  Commune.  Fait  pri- 
sonnier, il  est  condamné  à  mort  (1871),  puis  déporté  à  Nou- 
méa. Délivré  en  1879,  il  revient  à  Paris,  d'où  ses  violences 
le  font  expulser  (1880).  Il  passe  alors  en  Suisse.  En  1881, 
il  roDtro  en  Italie  pour  siéger  au  congrès  socialiste  de 
Rome.  Arrêté,  il  est  condamné  à  dix  ans  de  bagne.  Ra- 
venne  et  Forli  l'élurent  député  à  plusieurs  reprises,  en 
manière  de  protestation.  Gracié  après  1887  par  le  gou- 
vernement italien,  il  reparut  en  France,  où  il  collabora  à 
divers  organes  socialistes.  Eu  1897,  il  partit  au  secours  des 
Grecs  (guerre  gréco-turque)  à  la  tête  d'une  bande  de  vo- 
lontaires italiens,  et  il  fut  grièvement  blessé  au  combat  do 
Domokos.  A  son  retour,  les  électeurs  de  Forli  le  rééli- 
saient député  pour  la  cinquième  fois,  et  l'extrême  gauche 
présentait  une  motion  pour  quo  «  les  droits  civils  lussent 
rendus  à  ce  proscrit  »;  mais  son  élection  fut  encore  annulée. 

CIPURE  n.  m.  Genre  d'iridacées,  renfermant  des  herbes 
bulbeuses  de  l'Amérique  tropicale. 

CIRAGE  n.  m.  Action  de  cirer,  il  Résultat  de  cette  ac- 
tion ;  manière  dont  un  objet  est  ciré,  il  Action  de  préparer 
les  toiles  cirées. 

—  Composition  qu'on  applique  sur  certaines  chaussures 
pour  les  rendre  brillantes. 

—  Filât.  Opération  consistant  à  enduire  de  cire  un  fil  de 
lin  retors.  (Cette  opération  s'exécute  généralement  à  l'aide 
de  machines  spéciales  qui  cirent  un  à  un  les  fils  traver- 
sant une  boule  composée  de  cire  vierge  et  d'autres  ingré- 
dients. Quelquefois,  aussi,  les  dissent  cirés  en  écheveau, 
la  machine  lui  imprimant  un  double  mouvement  de  ten- 
sion et  de  torsion.) 

—  Mar.  Vêtement  de  coton  huilé,  comprenant  un  pan- 
talon, une  capote  et  un  suroit,  que  los  matelots  du  com- 
merce et  les  pêcheurs  revêtent  pour  se  préserver  de  la 
pluie  ot  des  embruns. 

—  Peint.  Tableau  de  cirage.  Tableau  n'ayant  qu'une 
couleur  unique,  jaunâtre,  et  dans  le  genre  du"  camalou. 

—  Photogr.  Sorte  d'encollage  destiné  à  empêcher  l'alté- 
ration du  sel  sensible  ot  à  rendre  le  papier  transparent  : 
lo  papier  posé  sur  une  plaque  métallique  chautl'ée,  avec 
interposition  de  plusieurs  doubles  de  papier  buvard,  est 
enduit  réguliôromont  de  cire  fondue, 

—  Encycl.  Techn.  On  fabriçiuo  le  cirage  soit  à  l'état 
pâteux,  soit  à  l'état  liquide,  suivant  l'usage  auquel  on  lo 
destine.  Sa  couleur  est  généralomout  noire,  bien  qu'il  so 
fabrique,  notamment  on  Angleterre,  des  cirages  spéciaux 
à  baso  de  cire,  servant  pour  les  cuirs  jaunes  de  certai- 
nes chaussures  ou  do  harnais. 

Dans  la  composition  dos  cirages  pâteux  entrent  comme 
matières  premières:  du  noir  rf'û^oire.dola  mélasse. de  l'acide 
sutfurique,  de  la  noix  de  galle,  de  Veau,  et  fréquemment  du 
sulfate  de  fer.  Du  reste,  cette  composition  n'est  pas  uni- 
forme, chaque  fabricant  la  modifiant  au  gré  de  sa  fantaisie. 

Les  cirages  liquides  sont  fabriqués  avec  des  ingrédients 
analogues  à  ceux  du  cirage  uàteux  ou  solide;  seule,  la 
quantité  d'eau  est  plus  consiaérablo.  Quant  aux  cirages 
iaunes,  ils  so  composent  de  cire  viorgo  dissoute  dans 
l'essence  de  térébenthine,  avec  addition  Iréquonte  do  potit- 
luit  ot  d'acide  sulfuriquo. 

GiRAL,  comm.  do  l'Orne,  arr.  et  â  17  kilom.  d'Alonçon, 
près    de   la    Mayenne    naissante  ; 
919  hab. 

CiRBIED  (Jacques  CiiAHAN), orien- 
taliste arménien,  né  dans  la  Méso- 
potamie on  1778,  mort  A  Titlis  en 
1834.  S'étant  rendu  à  Paris  on  1792. 
il  fut  attaché  ù  l'Ecole  dos  langues 
orientales  vivantes  (1798),  puis  pro- 
ros.seur  répétiteur  d'arménion  (1810- 
I8Î7).  H  alla  ensuite  fonder  une  im- 
primerie il  Tillis.  Ses  principaux 
"tuvragos  sont  :  /iechorches  curieuses 
sur  l  histoire  ancienne  de  l'Asie 
(180(1)  ;  Tableau  gi^néral  de  l'Arménie 
(I8t3);  Grammaire  dv  lu  langue 
arménienne  (18S3j. 

CIRCAÈTE  n.  m.  Oonro  d'oiseaux 
rapucos,  famille  des  uccipitridés, 
tribu  dos  butéoninés,  comprenant 
des    formes  do  taille    moveiuio.  i\ 

imites  assoi!  lonuuos,  â  grittos  pou  robustes,  courtes,  â 
loc  cuiivoxo  ou  uossus. 

—  Encvci..  On  connaît  uno  douxaino  d'ounècoH  do  fir*- 
caétes,  répan<tues  dans  les  diverses  régions  du  globe.  Los 

3 


CIroailo. 


CIRCAMÉDlTEilRAiNÉEN   -  CIIICONCISION 


circaètes  proprement  dits  (circaeCus)  sont  propres  aux  ra- 
gions chaudes  de  l'ancien  monde.  Kn  Europe  existe  une 
seule  espèce,  c'est  le  circaète  ou  aigle  Jean  le  Blanc  (ciV- 
caetus  Galticus);  de  couleurs  claires,  de  petite  taille,  il 
atteint  à  peine  1  mètre  d'envergure,  chasse  au-dessus  des 
étangs  et  paraît  manger  surtout  des  libellules,  dont  il  dé- 
truit d'énormes  quantités.  D'autres  espèces,  civcaetiis  tho- 
racieus  et  circaetns  fasciolatus,  habitent  l'Afrique.  Les 
sous-genres  harpyhalixttis  (propre  à  l'Amérique  du  Sud), 
harpyhali^tus  coronatus  (Brésil),  et  spihrnis  [spiîornis  ho- 
lospHus]  (sud  de  la  Chine  et  Philippines,  etc.),  comprennent 
d'autres  espèces. 

CIRCAMÉDITERRANÉEN,  ENNE  {nê-in,  en'  —  du  lat. 
circa,  autour,  et  méditerra7ïéen)  adj.  Qui  avoisine  la  Médi- 
terranée. 

GiRGARS  ou  SerCARS  DU  NORD,  ancienne  division 
de  l'Inde  anglaise.  Les  cinq  Circars,  ou  districts  du  Nord, 
étaient  situé's  sur  lacôte  ouest  du  golfe  de  Bengale,  entre  ce 
golfe  à  l'E.,  les  provinces  d'Orissa  et  de  Djaiapour  au  N., 
l'Etat  de  Nizam  à  l'O-,  le  Carnatic  au  S.  :  ils  étaient  peu- 
plés de  2.600.000  hab.  Ce  territoire,  qui  était  proprement 
les  bassins  maritimes  des  fleuves  Godavéry  et  Knchna. 
fait  aujourd'hui  partie  de  la  présidence  de  Madras  ;  il 
renferme  les  villes  de  Mazulipatam,  Radjamandri,  Viza- 
gapatam  et  la  ville  française  de  Yanaon.  Les  Circars  du 
Nord  ont  été  le  théâtre  de  longues  luttes  entre  Français 
et  Anglais,  vers  le  milieu  du  xviii*  siècle  ;  ils  furent,  pour 
la  plus  grande  partie,  conquis  par  Clive  sur  les  Français, 
en  1765  ;  le  reste  fut  occupé  par  les  Anglais,  en  1778. 

CiRCASSIE,  ancienne  dénomination  de  la  région  d'Eu- 
rope, située  au  N.  de  la  chaîne  du  Caucase.  C'était  le  pays 
des  Circassiens  ou  Tcherkesses.  Ce  territoire  correspond 
aujourd'hui  aux  provinces  de  la  Kouban  (lekaterinodar, 
leïsk,  Maïkop)  et  du  Térok  (Vladikavkaz),  en  Caucasie  : 
ce  sont  les  montagnes  et  les  terrasses  qui  s'inclinent  du 
Caucase  central  aux  plaines  de  ces  deux  fleuves. 

—  Encycl.  Les  habiUnts  de  la  Circassie  sont  nommés 
Tcherkesses  par  les  Turcs  et  les  Arabes,  Tchirkassis  par 
les  Russes,  Kazaks  par  les  Ossètes.  C'est  au  vi«  siècle 
avant  notre  ère  que  l'on  trouve  la  première  mention  de  ce 
pays,  dont  les  habitants  étaient  appelés  Ant  et  Adigfies 
par  les  Grecs.  U  est  à  remarquer  que  c'est  encore  sous  le 
nom  d^Adighes  que  les  Circassiens  se  désignent  eux- 
mêmes  aujourd'hui.  On  n'a,  pour  l'antiquité,  que  très  peu 
de  renseignements  précis  sur  la  Circassie,  surtout  pour  la 
partie  orientale,  qui  a  dû,  à  certaines  époques,  faire 
partie  du  royaume  d'Ibérie.  Elle  fut  conquise  par  Mithri- 
date,  et,  après  sa  mort,  elle  compta,  au  moins  nominale- 
ment, parmi  les  provinces  de  l'empire  d'Orient.  Les  Huns 
la  dévastèrent  au  v"  siècle  ;  puis  les  Khazars  s'en  empa- 
rèrent à  leur  tour  ;  après  la  chute  du  royaume  des  Kha- 
zars. la  Circassie  dépendit  de  l'empire  des  Seldjoukides 
de  Perse,  puis  du  royaume  de  Géorgie.  Déjà,  au  x"  siècle, 
les  Russes  avaient  commencé  leurs  incursions  dans  le 
Caucase,  et.  un  peu  plus  tard,  les  relations  de  parenté 
devinrent  fréquentes  entre  les  grands  princes  et  les  fa- 
milles priacières  de  ce  pays.  Batou-khan,  petit-fils  de 
Geugis-khan,  s'en  empara  au  xiii*  siècle,  et  elle  forma 
l'une  des  provinces  occidentales  de  l'empire  mongol  ;  elle 
passa  ensuite,  à  la  fin  du  xiv*  siècle,  sous  la  domination  de 
Tamerlan  et  de  ses  successeurs  ;  c'est  à  cette  époque 
que  ses  habitants  embrassèrent  l'islamisme.  A  la  fin  du 
xvu'  siècle,  le  tsar  Ivan  Vassilievitch,  gendre  d'un 
prince  circassien,  défendit  l'indépendance  de  la  Circassie 
contre  les  prétentions  du  khan  de  Crimée;  mais,  après 
lui,  ses  successeurs  se  désintéressèrent  de  la  question,  et 
la  Circassie  devint  tributaire  du  khanat  de  Crimée.  Ré- 
voltés par  la  dureté  avec  laquelle  ils  furent  traités,  les 
habitants  s'insurgèrent  eu  1708,  et  se  mirent  sous  la  pro- 
tection de  la  Turquie  ;  la  paix  de  Belgrade  (1739)  et  celle 
de  Kutchuk-Kainardji  (1774)  leur  rendirent  leur  indépen- 
dance, mais  pour  peu  de  temps  ;  déjà,  sous  Pierre  le  Grand, 
les  Russes  s'étaient  emparés  du  Derbend  et  de  Bakou  ; 
eu  1783.  la  Circassie  fut  incorporée  à  la  Russie  et.  depuis 
ce  temps,  malgré  les  révoltes  de  Kazt  MoUak  et  de 
Schamyl  dans  le  Daghestan,  elle  n'a  pas  cessé  de  faire 
partie  de  l'empire.  En  i864,  deux  cent  mille  de  ses  habi- 
tants se  réfugièrent  sur  le  territoire  turc,  où  le  sultan 
leur  donna  des  terres. 

Circassien,  ENNE   {si-in,èn')t  personne  née"  en  Cir- 
cassie, ou   qui 
habile  ce  pays. 
—  Les  CiBCAS- 

SIE.SS. 

—  Adjectiv. 
Qui  appartient 
à  ce  pays,  ou  à. 
ses  habitants  : 
Anttf/uité  ciR- 

CASSIENNB. 

—u. m. Idiome 
des  Circas- 
siens :  S'expri- 
mer en  ciRCAB- 

KIBN. 

—  Encycl. 
Vaincus  par 
les  Russes,  tes  Circassiens,  ne  voulant  pas  se  soumettre  à 
leurs  vainqueurs,  émigrèrent  vers  les  possessions  turques 
du  sud  du  Caucase.  Au  milieu  du  xix*  siècle,  on  comptait 
encore  sur  les  deux  versants  du  Caucase  environ  600.000 
Circassiens;  ils  n'étaient  plus  100.000  vers  1880.  Enfin,  en 
1889-1890,  eut  lieu  le  dernier  exode.  Aujourd'hui,  les 
Tcherkesses  se  rencontrent,  on  Asie  turque,  dans  les  pro- 
vinces do  Van.  d'Erzeroum,  do  .Siwas  et  dans  presque 
toute  l'Asie  Mineure;  mais  ils  n  existent  plus,  comme 
nation,  en  Caucasie,  et  le  terme  «  Circassie  >  est  pu- 
romout  liistorKiue. 

CXRGASSIENNE  {$i-^n')  n.  f.  Tissu  de  laine  croisée  ot  do 
coton. 

Circassienae  (la),  opéra-comique  on  trois  actes,  pa- 
roles de  .Scribe,  musique  d'Auber  ^Opéra-Comique,  18G1). 
Scribe,  on  l'arrang'jant  ù.  sa  manière,  s'était  servi  pour 
sa  pi6co  d'un  do»  fncidonts  du  roman  do  Louvot,  ie  Che- 
vaUer  de  P'aublan,  celui  où  le  héros  se  travestit  en  femme. 
D'une  inspiration  aimable,  lapartilion  renfermait  plusiour*. 
jolis  morceaux  :  au  premier  acte,  un  joh  chœur  ot  une  ru- 
raance  touchante  do  t6aor  ;  au  second,  un  chceur  fémi- 
nin charmant,  ot  au  troisième  d'cxcollonts  couplois  do 
baryton. 


TypcB  circasBiens. 


Ulysse  obligeant  Circé  à.  readrc 
,  ses  compagnons  leur  ancieoiie 
forme  (miroir  étrusque). 


CIRCE  n.  f.  Genre  de  mollusques  lamellibranches  sipho- 
niens,  famille  des  vénéridés,  renfermant  des  animaux  ma- 
rins des  mers  tropicales  de  rancien  monde,  caractérisés 
par  leurs  siphons  courts  et  inégaux,  leur  coquille  aplatie  à 
côtes  divergentes,  etc.  (Les  nombreuses  espèces  de  circes 
ont  été  réparties  dans  divers  sous-genres  :  crista,  gouldia, 
phjchojyiia  ;  des  formes  fossiles  existent  dans  les  terrains 
tertiaires.  La  circe  corrugata  habite  la  mer  Rouge.) 

GiRCÉ,  déesse  et  magicienne,  qui  habitait  l'ile  d'^-Ea. 
Elle  était  tille  d'Hèlios  et  de  l'océanide  Porsea.  Elle  vivait 
dans  un  palais  somptueux,  où  elle  chantait  en  tissant  de 
riches  étofifos,  au  milieu  de  lions,  de  loups  et  autres  bétcs, 
qui,  pour  la  plupart,  étaient  d'imprudents  voyageurs  tou- 
chés par  sa  baguette  magique.  Elle  était  redoutable  par 
sa  beauté  et  ses  sortilèges.  Elle  est  connue  surtout  par 
les  récits  de  VOdyssée.  Ulysse,  arrivant  à  l'île  d'^iCa,  en- 
voie à  la  découverte  plusieurs  de  ses  compagnons,  qui 
sont  changés  par  la  déesse  en  pourceaux.  Un  d'eux,  pour- 
tant, s'échappe  et  vient  avertir  Ulysso  de  l'aventure.  Le 
héros  se  met  en  route.  Hermès  lui  remet  une  plante  qui  le 
défendra  contre  les  maléfices,  et  lui  indique  la  conduite  à 
suivre.  Ulysse  déjoue  toutes  les  ruses  de  Circé,  se  fait 
aimer  d'elle,  et  obtient  que  ses  compagnons  reprendront 
leur  ancienne  forme.  Il  séjourne  un  an  dans  l'île,  puis  veut 
retourner  à  Ithaque.  La  déesse  lui  trace  la  route  à  suivre, 
lui  conseille  de  consulter  Tirésias  et  lui  apprend  à  évo- 
quer les  morts.  Suivant 
une  tradition,  Circé  aurait 
été  tuée  par  Télëmaque,  et 
vengée  par  sa  fille  Cassi- 
phone.  Elle  jouait  aussi  un 
rôle  dans  la  légende  des 
Argonautes  :  elle  était  sœur 
d'-<Eétôs,  roi  de  Colchide. 
et,  avant  d'habiter  l'île 
d'jEa,  elle  avait  épousé, 
puis  empoisonné,  un  roi  des 
Sarmates.  Les  Grecs  pla- 
çaient l'île  d'.'Ea  vers  1  Oc- 
cident, dans  le  voisinage 
des  côtes  tyrrhéniennes. 
Plus  tard,  les  Romains  mê- 
lèrent la  légende  de  Circé 
aux  traditions  du  Lalium  ; 
ils  firent  de  Latinus  un  fils 
do  la  déesse  et  d'Ulysse,  et 
ils  identifièrent  nie  d'.^a  avec  le  promontoire  de  Circeii 
(aujourd'hui  Monte  CirceUo).  L'histoire  d'Ulysse  et  de 
Circé  a  souvent  inspiré  les  artistes,  comme  les  poètes  ; 
elle  était  représentée  déjà  sur  le  cofiTre  de  Cypsélos  ;  et 
elle  figure  encore  sur  des  peintures  de  vases  et  des  bas- 
reliefs  conservés.  On  la  retrouve  souvent  aussi  chez  les 
peintres  modernes,  surtout  chez  ceux  de  l'école  italienne. 
Enfin,  la  littérature  fourmille  d'allusions  à  cette  fable 
célèbre.  Le  nom  de  la  déesse  est  passé  dans  la  langue, 
comme  nom  féminin,  pour  désigner  une  femme  séduisante 
et  dangereuse  :  Une  Circé. 

Circé  n.   f.    Planète  télescopique,  n»  34,  découverte 
par  Chacornac,  le  6  avril  1855. 

Circé,  tragi-comédie  en  cinq  actes  de  Thomas  Corneille, 
avec  musique  de  Charpentier,  représentée  sur  le  théâtre 
de  la  rue  Guénégaud,  le  17  mars 
1675,  et  reprise  en  1705  avec  un 
prologue  et  des  divertissements 
de  Dancourt.  C'est  une  de  ces 
pièces  à  grand  déploiement  scé- 
uique,  dans  lesquelles  la  musi- 
que avait  une  part  fort  impor- 
tante, et  dont  le  genre  se  rappro- 
chait beaucoup  de  celui  de  l'opéra. 

CIRGÉACÉES  ouCIRCÉES  (rad. 
circée)  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille 
des  onagrariacées,  formée  des 
genres  circée,  diplnndre_,  lopézie 
et  riesenbachie,  et  élevée  par  plu- 
sieurs auteurs  au  rang  de  famille 
distincte.  —  Une   circèacêe    ou 

CIBCEE. 

CIRCÉE  (du  nom  de  la  magicien- 
ne Circé,  parce  que  cette  plante 
était  employée  dans  les  incanta- 
tions) n.  f.  Genre  d'onagrariacées, 
comprenant  des  herbes  vivaces  circée  parisienne: a.  tleur. 
des  régions  froides  ot  tempérées 

de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  l'Amérique  du  Nord.  La  circée 
parisienne  {circa^a  lutetiana)  est  une  plante  vivace,  abon- 
damment répandue  dans  les  bois  du  nord  de  l'Europe. 
Il  On  l'appelle  aussi  herbe  à.  la  magicienne,  herbe  aux 

SORCIliRS,  HERBE  DE  SaINT-EtIENNE. 

CiRCEn  ou  ClRCElUM,  ville  de  l'ancienne  Italie  (La- 
tium),  chez  les  Volsques,  sur  un  promontoire  formé  par 
le  Monte  Circeo. 

CIRCELLÉ,  ÉE  {sèl'  —  du  lat.  circellns,  petit  cercle)  adj. 
Qui  est  marqué  de  cercles  colorés. 

GIRCELLION  (sèl)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  famille  dos  scarabéîdés,  comprenant  de 
gros  bousiers  bombés,  noirs,  aptères,  habitant  le  cap  de 
Bonne-Espérance. 

GiRCELLO,  comm.  d'Italie  (Campanie  [prov.  de  Béné- 
vent]),  sur  un  sous-affluent  du  Volturno  par  le  Calore  ; 
2.70U  hab. 

GiRCCO  ou  GiRGELLO  (le  Circxum  Promontorium  dos 
anciens;,  montagno  d'Italie  [525  m.j,  formant  promontoire 
sur  la  mer  Tyrrhénicnno,  et  terminant  la  longue  série  des 
marais  Pontins,  en  face  le  groupe  des  îles  Ponza.  Sur  ses 
pentes  so  trouve  la  grotte  de  Circé,  dont  la  célèbre  magi- 
cienne, suivant  la  Fable,  faisait  sa  demeure.  Los  habitants 
du  pays  appellent  cotte  montagne  Monte  di  San-Felice,  du 
nom  a'uno  bourgade  située  au  pied  méridional  du  Circeo. 
Les  Français,  commandés  par  Macdouald,  y  défirent  les 
Napolitains,  les  2  et  9  août  1798. 

GiRCESIUM,  ville  antique  do  la  Mésopotamie  supé- 
rieure, située  au  confluent  du  Kbabour  et  de  l'Euphraie  ; 
c'est  la  Kirkhcsia  dos  géographes  arabes,  —  la  Sirkhi  dos 
textes  assyriens.  —  Elle  a  été  longtemps  confondue  avec 
Carchemish,  jusqu'au  moment  où  la  position  do  cotto  der- 
nière ville  a  été  définitivement  fi.xôo.  V.  Carchemish, 


18 

CIRCINAL,  ALE,  AUX  adj .  Enroulé  en  forme  de  crosse, 
comme  les  frondes  des  fougères  :  Frondes  circinales. 
Il  On  dit  aussi  circiné,  ée. 

CIRCINALIUM  {li-om')  n.  m.  Genre  d'ascidies  composées, 
famille  dos  polyclinidés,  comprenant  des  formes  à  orifice 
branchial  mum  de  huit  dents,  dont  l'ovaire 
est  très  long, 

—  Encycl.  Les  circinalîum  forment  de  pe- 
tites colonies  orangées  marquées  de  rouge, 
vivant  dans  les  rochers  des  côtes  de  France, 
où,  suivant  la  tranquillité  de  l'eau,  leurs  pieds 
s'allongent  ;  dans  les  endroits  agités,  les  co- 
lonies sont  presque  sessiles.  Le  circinalimn 
concresceîis  se  trouve  sur  les  côtes  de  Bretagne. 


CIRCINÉS  a.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  rapa- 
ces,  famille  des  accipitridés,  renfermant  les 
busards  et  les  polyboroides,  genres  caracté- 
risés par  les  tarses  longs,  les  plumes  de  la 
région  de  l'oreille  en  collerette,  les  ailes  lon- 
gues recouvrant  complètement  la  queue.  —  Un 

CIRCINÉ. 

CIRCINELLE  {si-nèl')  n.  f.  Genre  de  cham- 
pignons mucorinés,  appartenant  à  la  division 
des  homosporangiées  :  Les  cirCINELLES  nul  le    circinaUum. 
piMicelle  en  ci/me  sympodique  et  en  ombelle  pé- 
dicellée.  (Van  Tieghem.)  [Ce  sont  des  moisissures  existant 
sur  les  matières  excrémentitielles  ;  la  reproduction  a  lieu 
par  de  petites  spores  sphériques.] 

CIRCITEUR  (du  lat.  circitor)  n.  m.  Dans  l'antiquité,  Sur- 
veillant des  aqueducs,  des  jardins  (garde  champêtre)  ;  of- 
ticier  de  ronde  ;  corps  de  cavaliers  servant  d  éclaireurs 
icircitores)  ;  commis  voyageur,  il  On  écrit  aussi  circciteuk. 

CIRCIUS  {si-uss)  n.  m.  Nom  que  les  Latins  donnaient  au 
mistral. 

CiRCLEVILLE,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'Ohio),  sur 
le  Scioto  ;  7.100  hab.  Marché  de  sorgho  et  de  viande  de 
porc.  Minoteries  et  fabriques.  'Ville  située  sur  l'emplace- 
ment d'une  forteresse  de  forme  circulaire,  d'où  son  nom. 

CIRCOLO-MEZZO  (pron.  tchir,  mé-dzo  —  de  l'ital.  cir- 
colo,  cercle,  et  mezzOj  demi)  n.  m.  Agrément  du  chant, 
analogue  au  grupetto. 

CIRCOMPOLAIRE  ou  CIRCUMPOLAIRE  (kom'  —  du  lat. 
circiim,  autour,  et  polaire)  adj.  Qui  avoisiue,  qui  entoure 
les  pôles  :  Mers  cikcompolaihes.  Lu  petite  Ourse  est  une 
constellation  circo.mpolaire.  il  Etoiles  circompolaires.  Etoi- 
les assez  voisines  du  pôle,  pour  rester  toujours  au-dessus 
de  l'horizon  du  lieu  où  l'on  se  trouve,  c'est-à-dire  pour 
n'avoir  ni  lever,  ni  coucher.  V.  étoile 

CÏRCONCELLION  (sèl'  —  \a.t.  ciixumcellio ;  de  circnm,  au- 
tour, et  cella,  demeure)  d.  m.  Nom  donné  :  1"  à  des  sec- 
taires africains  du  iV  siècle;  2°  à  des  sectaires  de  la 
Souabo  au  xiii*  siècle. 

—  Encvcl.  a  la  suite  des  édits  de  Constance  contre  les 
donatistes,  certains  d'entre  eux  se  considérèrent  comme 
les  «  combattants  de  Dieu  contre  le  diable  i>.  Leur  fana- 
tisme les  emporta  contre  l'ordre  social  tout  entier  et  leur 
valut  des  alliés  plus  que  suspects  :  esclaves  marrons,  pil- 
lards de  profession,  etc.  De  là  ces  bandes  de  sectaires,  que 
l'on  appela  circumcellions,  parce  qu'ils  rodaient  autour  des 
demeures  des  paysans  pour  les  brûler.  Ils  furent  traqués 
avec  la  dernière  rigueur.  —  On  a  aussi  donné  ce  nom,  au 
xil"  et  au  xiu»  siècle,  à  des  hérétiques  d'Allemagne  qui 
repoussaient  toute  autorité  spirituelle,  niaient  la  légiti- 
mité do  l'interdit  ecclésiastique  et  distribuaient  des  in- 
dulgences. 

CIRCONCIRE  (du  lat.  circumcidere  ;  de  circum,  autour, 
et  cxdere,  couper.  —  Je  circoncis,  tu  circoncis,  il  circoncit^ 
nous  circoncisons,  vous  circoncisez,  ils  circoncisent.  Je  cir- 
concisais, 710US  circoncisions.  Je  circoncis,  nous  circoncîmes. 
Je  circoncirai,  nous  circoncirons.  Je  circoncirais,  nous  cir- 
concirions. Circoncis,  circoncisons,  circoncisez.  Que  je  cir- 
concise,  que  nous  circoncisions.  Que  je  circoncisse,  que  jtous 
circottcissions.  Circoncisant.  Circoncis,  ise)  v.  a.  Opérer  la 
circoncision  sur  :  Les  juifs,  les  mahomélans  circoncisent 
leurs  enfants  mâles. 

—  Par  ex-t.  Retrancher,  couper  :  /(  faut  circoncire,  le 
bistouri  à  la  main,  toute  l'étendue  qu'occupe  le  mal.  (Carré.) 

—  Fig.  En  langue  mystique,  Retrancher,  corriger, 
amender. 

Circoncis  (si),  ise  part.  pass.  du  v.  Circoncire,  il  Fruits 
circoncis,  Fruits  oapsulaires  qui  s'ouvrent  transversale- 
ment en  deux  parties,  comme  une  boîte  à  savonnette.  (Tels 
sont  ceux  de  la  jusquiame,  du  mouron  des  oiseaux,  etc.) 
Syn.  de  pyxide. 

—  n.  m.  Celui  qui  a  subi  la  circoncision,  juif  ou  maho- 
métan  :  Rivalités  entre  les  chrétiens  et  les  circoncis. 

—  Anton.  Incirconcis. 

CIRCONCISEUR  (ceiir'j  n.  m.  Celui  qui  pratique  la  cir- 
concision. (Peu  usité.) 

CIRCONCISION  (rad.  circoncire)  n.  f.  Ethol.  Ablation 
d'une  partie  du  prépuce  chez  les  mâles,  ou  d'une  partie  des 
nymphes  chez  les  femmes.  (Se  dit  surtout  d'une  opération 
de  ce  genre  que  les  juifs  et  les  mahométans  pratiquent  sur 
leurs  enfants  mâles,  selon  la  prescription  do  leur  loi)  : 
D'après  Hérodote,  la  circonci.sion  eoristait  de  temps  immé- 
morial en  Egypte  et  en  Ethiopie. 

—  Fig.  Dans  le  style  mystique  de  l'Ecriture,  Retran- 
chement des  mauvais  penchants,  amendement  religieux  : 
La  CIRCONCISION  du  cœur. 

—  Arboric.  Incision  annulaire,  pratiquée  sur  les  branches 
des  arbres,  soit  pour  faciliter  la  reprise  des  marcottes,  soit 
pour  augmenter  la  production  des  fruits. 

—  Encycl.  Hist.  La  circoncision  a  eu  généralement, 
parmi  les  peuples  qui  l'ont  pratiquée,  un  but  hygiénique 
et  un  caractère  religieux.  Elle  remonte  à  l'antiquité  la 
plus  haute  :  elle  était  en  usage  chez  les  anciens  Egyp- 
tiens à  qui  les  Syriens  et  les  Phéniciens  paraissent  l'avoir 
empruntée.  La  Genèse  rapporte  (X'VII,  9)  que  Dieu  l'im- 
posa à  Abraham  et  à  tous  ses  descendants,  et  en  fit  le 
signe  do  l'alliance  qu'il  conclut  avec  eux.  Elle  figure 
parmi  los  lois  de  Moïse.  {Lévit.  XII,  3.  Ex.  XII,  45  et  48.) 
Les  juifs,  depuis  ce  temps,  y  sont  restés  fidèles  et  la  pra- 
tiquent sur  leurs  enfants  mâles,  le  huitième  jour  après  la 
naissance.  Les  musulmans  y  sont  obligés  par  le  Coran  ; 
mais  ils  ne  l'opèrent  que  vers  la  huitième  année,  quelque- 
fois mémo  vers  la  treizième.  Les  voyageurs  ont  retrouvé 


19 

cet  usage  dans  toute  l'Afrique  noire,  et  il  paraît  avoir  été 
counu  des  anciens  Aztèques.  Clioz  les  Juifs,  la  circoncision 
avait  un  caractère  nettement  symbolici^ue.  Outre  la  consé- 
cration à  Dieu,  cette  alliance  avec  le  ciel  dont  le  sang  ré- 
pandu signifiait  la  conclusion,  comme  il  consacrait  alors 
toutes  les  alliances,  elle  était  une  imago  do  la  pureté  né- 
cessaire de  l'ûmo  ([uo  les  jirophùtes  appelaient  la  »  circon- 
cision du  cœur  »,  et  aussi,  suivant  une  pensée  mystique, 
du  sacrifice  futur  (|ue  le  grand  rejeton  de  la  raco'd'Abra- 
ham,  le  Messie  attendu,  devait  accomplir  pour  sceller  la 
réconciliation,  l'alliance  éternelle  de  l'humanité  avec  Dieu. 
Les  clirétions  judalsauts  se  crurent  d'abord  obligés  à 
conserver  les  prescriptions  mosaïques  et  on  particulier 
la  circoncision  ;  plusieurs,  même,  voulaient  l'imposer  aux 
païens  convertis.  Le  livre  des  Actes  nous  apprend  (ch.  XV) 
que  les  apôtres  s'opposèrent  à  cette  prétention  dans  leur 
assemblée  do  Jérusalem  et  décidèrent  que  les  disciples 
de  Jésus  ne  devaient  plus  pratiquer  d'autres  observances 
légales  que  l'abstention  des  viandes  oll'ertes  aux  idoles, 
des  chairs  étouffées  et  du  sang.  La  circoncision  fut,  dès 
lors,  abandonnée  par  l'Eglise  ;  les  clirétiens  d'Abyssinie 
l'ont  cependant  conservée  jusqu'à  nos  jours. 

—  Chir.  La  cti-concision  proprement  dite,  ou  excision  du 
prépuce,  n'est  plus  acceptée,  en  chirurgie,  comme  opéra- 
tion préventive,  quoiqu'elle  offre  l'avantage  incontestable 
do  rendre  la  muqueuse  du  gland  plus  résistante  et  plus 
accessible  aux  soins  do  propreté  et  au  traitement  en  cas 
d'inflammation,  mais  elle  est  reconnue  utile  dans  certains 
cas  :  imporforation  congénitale  du  prépuce  chez  les  nou- 
veau-nés, phymosis  i)rononcé,  provoquant  dos  inflamma- 
tions répétées.  Les  modes  opératoires,  très  variés,  se  rap- 
portent â  deux  types  :  ou  bien  on  excise  la  couronne  pré- 
putiale  d'un  coup  de  ciseau  et  on  détache  un  lambeau 
circulaire;  ou  bien,  après  avoir  fendu  longitudinaleraent 
le  prépuce,  on  excise  à  droite  et  à  gauche  deux  lambeaux 
obliques.  Pour  maintenir  affrontés  les  bords  de  la  mu- 

3ueuse  avec  ceux  de  la  peau  plus  rétractile,  on  emploie 
es  serre-fines,  ou  mieux  des  sutures  au  catgut. 

—  Iconogr.  La  circoncision  et  la  présentation  de  Jésus 
au  Temple  sont  doux  faits  distincts,  que  la  plupart  des 
artistes  ont  confondus  en  un  seul.  II  est  peu  probable  quo 
la  circoncision  ait  été  faite  par  le  grand  prêtre  et  en  pu- 
blic. De  savants  interprètes  des  Ecritures  sacrées  ont 
pensé  que  Jésus  avait  dû  être  circoncis  à  Bethléem  de  la 
main  do  saint  Joseph,  et  le  Père  Ayala,  dans  son  Pictor 
christianus,  relève  l'erreur  des  artistes  qui  ont  placé  cette 
cérémonie  dans  le  Temple.  Mais  la  recherche  du  pitto- 
resque a  prévalu  sur  la  vérité  historique.  C'est  ainsi  que 
nous  voyons  la  circoncision  traitée  par  le  Bagnacavallo 
et  le  Garofalo  ;  par  Giulio  Clovio,  dans  une  miniature  de 
l'Office  lie  la  Vierge,  qui  est  au  musée  des  Etudes,  â  Na- 
ples  ;  par  Marco  di  Pino  da  Siena,  dans  un  tableau  du 
même  musée  ;  par  L.  Morales,  dans  un  tableau  du  musée 
de  Madrid  ;  par  Quentin  Matsys,  dans  un  tableau  du  mu- 
sée de  Munich,  etc.  Citons  encore,  sur  le  môme  sujet,  les 
tableaux  de  Mantegna  (Offices)  ;  Fra  Bartolommeo  (Offi- 
ces) ;  le  Titien  (Berlin);  Rubens  (église  Saint-Ambroise,  à 
Gênes)  ;  un  maître  flamand  de  l'école  de  Memling  (musée 
de  Cluny)  ;  Rogier  van  der  Weyden  (Bruxelles)  ;  etc. 

Circoncision  (fête  de  la).  L'Eglise  catholique  célèbre, 
le  1*' janvier,  par  un  office  spécial,  le  souvenir  de  la  cir- 
concision que  Jésus  subit  selon  le  précepte  de  la  loi 
(Matth.  I,  21  ;  Luc  II,  21). 

GIRCONDARIO  n.  m.  Subdivision  administrative  ita- 
lienne qui  est  au-dessous  do  la  province  et  correspond  (avec 
de  nomoreuses  différences)  à  un  arrondissement  français. 

H  PL  Bes  CIRCONDAKII. 

GIRCONDUIRE  (du  lat.  circumducere.  disposer  autour) 
V.  a.  Arrondir  et  allonger  :  Circonddire  une  période. 
(D'Alemb.)  [Inus.] 

CIRCONFÉRENCE  {fé-ranss' —  \a.t.  circumferentia  ;  do 
cJrcum,  autour,  et  ferre,  porter)  n.  f.  Ligne  courbe  formée, 
décrite  dans  un  plan  :  La  circonférknck  d'un  cercle,  d'une 
ciiipje.ii  Se  dit  particulièrement  et  absolument  de  celle  de  ces 
l'gnes  qui  limite  un  cercle,  c'ost-à- 
dire  dont  tous  les  points  sont  à 
égale  distance  d'un  point  intérieur 
appelé  contre  :  La  surface  de  la 
sphère  est  égale  à  son  diamètre, 
multiplii^  par  la  circonférence 
d'un  grand  cercle.  Il  îSe  dit,  de  la 
môme  manière,  de  la  ligne  qui  ter- 
mine un  des  grands  cercles  d'une 
sphère  :  La  terre  a  40.000  kilomè- 
tres de  CIRCONKÈRENCK. 

—  Par  ext.  Enceinte,  pourtour  : 
Ville  enfermant  plusieurs  jardins 

dans  sa  cmcoNKKRENCE.  fÂcad.)  n  îSurfaco  extérieure  :  Le 
sang  est  porté  du  centre  à  la  circonférence  par  les  artères. 
(Acad.)  Il  Espace  situé  autour  d'un  point  considéré  comme 
contre  :  /tome  faisait  sentir  sa  puissance  sans  pouvoir  t'éte'i- 
drc,  et  dans  une  circonférence  très  petite.  (Montesq.) 

—  Fam.  Dimensions  du  corps  :  ifn  buveur  d'une  vaste 
circonférence. 

—  Fig.  Ce  qu'il  y  a  do  plus  superficiel,  do  moins  pro- 
fond :  Il  est  plus  commode  de  rester  à  la  circonférence 
des  questions,  que  de  pénétrer  jusqu'à  leur  centre,  il  Bornes, 
limites. 

—  Syn.  Circonférence,  circuit,  enceinte,  enclos,  tour. 
Circonférence,  dans  le  langage  ordinaire,  a  une  certaine 
noblesse  et  exprime  la  longueur  exacte  d'une  ligne  qu'on 
suppose  tracée  autour  d'une  villo  ou  d'un  espace  quolcon- 

?;uo.  Circuit  so  rapporte  à  la  marche  ou  chemin  qu'il  faut 
aire  pour  parcourir  tous  les  points  extérieurs  d'un  espace. 
2'o'/r  est  le  mot  le  plus  vulgaire  ;  il  s'applique  aux  plus 
petits  objets  comme  aux  plus  grands  et  marque  la  direc- 
tion du  mouvement.  Enceinte  et  enclos  ajoutent  à  l'idée 
de  tour  colle  de  clôture;  une  enceinte  ou  un  enclos  est 
formé  lie  bois,  do  pierre,  d'arbres.  Mais  l'enceinte  ost  plus 
grande,  et  le  mot  s  cinpioio  au  llguré  dans  le  stylo  le  plus 
noble  ;  enclos  no  se  dit  que  dos  clôtures  qui  entourent  un 
petit  espace,  et,  le  plus  souvent,  il  désigne  l'ospaco  enfermé 
plutôt  quo  la  clôture  môme. 

—  Encvcl.  Tous  les  cercles  sont  semblables  entre  eux, 
et  les  périmètres  de  ligures  semblables  sont  comme  les 
lignes  liomolognes  do  ces  figures.  Il  en  résulte  quo  les  cir- 
conférences de  doux  cordes  doivent  Atre  onlro  fdlos  comme 
les  rayons  de  ces  cercles,  ou  quo  le  rapport  de  la  circon- 
férence à  son  diamètre  doit  ôtro  un  nombre  constant.  On 
désigne  co  nombre  par  la  lettro  grocquo  ic.  Ijl  longueur 
d'une   cirronférouco  est  rlonc  représentée  par  2r.U.  Los 


GIRCONDARIO   —  CIRCONSTANCE 


finfecen^ 


théories  modernes  ont  fourni  un  grand  nombre  do  mé- 
thodes rapides  au  moyen  desquelles  on  peut  obtenir,  sans 
recourir  à  de  trop  longs  calculs,  dos  valeurs  e,xtr6mo- 
iuent  approchées  de  v:. 

Nous  nous  bornerons,  ici,  à.  quelques  indications  sur  les 
méthodes  employées  pour  le  calcul  do  «  par  Archimède 
et  par  ses  successeurs  jusqu'à  Pierre  Métius. 

'1  outes  ces  méthodes  consistaient  essentiellement  à  sub  ■ 
stituer  soit  à  l'aire  du  cercle,  1tR^  soit  à.  la  longueur  de 
la  circonférence,  SuR,  les  aires  ou  les  périmètres  do  poly- 
gones réguliers,  les  uns  inscrits,  les  autres  circonscrits. 
Les  aires  ou  les  longueurs  calculées  étant  les  unes  moin- 
dres, les  autres  plus  grandes  que  l'aire  ou  la  longueur 
cherchée,  on  obtenait  de  cette  aire  ou  de  cette  longueur 
une  valeur  d'autant  plus  approchée  qu'on  avait  multiplie 
davantage  le  nombre  des  côtés  des  derniers  polygones 
inscrit  et  circonscrit. 

Il  était  naturel  de  donner  le  môme  nombre  de  côtés  aux 
deux  polygones  formant  un  même  couple  :  ou  commençait 
donc  par  inscrire  et  circonscrire  deux  polygones  simples 
semblables,  deux  carrés  ou  deux  hexagones,  par  exemple, 
dont  tous  les  éléments  peuvent  être  aisément  calcules  ; 
puis,  à  l'aide  de  formules  générales,  faciles  à  obtenir,  on 
passait  des  polygones  primitifs  à  ceux  qui  auraient  un 
nombre  double  de  côtés,  de  ceux-ci  â  ceux  dont  les  côtés 
seraient  encore  deux  fois  plus  nombreux,  et  ainsi  de  suite. 
Archimède  avait  donné,  pour  première  valeur  approchée 
de  Tï,  la  fraction  ~;  Pierre  Métius,  père  d'Adrien  Métius, 
mathématicien  connu,  avait  obtenu  la  fraction  —,  qui,  ré- 
duite en  décimales,  donne  exactement  les  six  premiers 
chifl'res  de  la  valeur  de  tz. 

Le  rapport  de  la  circonférence  au  diamètre  est  : 

ic  =  3,1415926535897932 

CIRCONFÉRENTIEL,  ELLE  (ran-si-èl')  adj.  Qui  concerne 
la  circonférence,  ii  Cas  circonférentieî.  Se  dit  d'un  cas  de 
la  déclinaison  arménienne,  qui  exprime  l'action  de  tourner 
autour  d'une  chose,  de  l'embrasser. 

CIRCONFLEXE  {/ZéA:55 —  lat.  drcnmflexus  ;  de  circum, 
autour,  et  flexus,  plié)  adj.  Fam.  Tortu,  de  travers,  cou- 
tourné  en  plusieurs  sens  :  Un  nez  circonflexe.  Une  Jambe 

CIRCONFLEXE. 

—  Anat.  Se  dit  de  certaines  parties  qui  ont  une  forme 
sinueuse  :  Artères,  Veines  circonflexes,  il  Nerf  circonflexe. 
Nerf  scapulo-huméral. 

—  Gramm.  Accent  circonflexe.  Accent  grec  qui  repré- 
sente une  intonation  aiguë  suivie  d'une  intonation  grave 
sur  la  môme  voyelle,  et  que  l'on  figure  par  une  ligne  si- 
nueuse (  *"  )  a  laquelle  il  doit  son  nom.  ii  En  français,  Signe 
orthographique  qui  figure  un  accent  aigu  et  un  accent 
grave  réunis  (*).  ii  Verbes  circonflexes,  VGvhçs  grecs  dont 
laterminaisonestmarquée  d'unaccentcirconflexe.  ii  Temps 
circonflexes.  Temps  des  verbes  qui  prennent  un  accent  cir- 
conflexe sur  la  terminaison,  n  Lettres  circonflexes.  Celles 
qui  sont  marquées  d'un  accent  circonflexe  :  Uji  â  circon- 
flexe. Un  ê,  un  î  circonflexe. 

—  n.  m.  Accent  circonflexe  :  ^efire  un  circonflexe  sur 
une  lettre.  (Les  typographes  disent,  par  abréviation,  un 
flexe  :  Un  e,  un  i,  un  o  flexe.) 

—  EnCYCL.  V.   ACCENT. 

CIRCONJACENT  {ja-sa7ï),  ENTE  [du  lat.  cij-cU7n,  autour, 
et  jacere, ùtTG  étendujadj.  Environnant,  s'éteudant autour: 

Les  pays  CJRCONJACENTS. 

CIRCONLOCUTION  (si-on  —  lat.  circumlocutio  ;  de  cîrcum, 
autour,  et  logiii.  supin  locutum,  parler)  n.  f.  Circuit  do  paro- 
les que  l'on  emploie  quand  le  mot  propre  échappe,  ou  qu'on 
veut  formuler  une  pensée  difticilo  ou  dangereuse  à  expri- 
mer :  6^ser(^ecrRcoNLoc-t]TiONS./*aj7er/)ar CIRCONLOCUTIONS. 

—  SvN.  CircoolocutiOD,  périphrase.  Circonlocution  est  un 
terme  de  grammaire.  ^Vnp/iru.sc  appartient  à  la  rhétorique; 
c'est  un  moyen  d'ennoblir  le  discours,  de  l'orner. 

GIRCONSCRIPTIBLE  iskn'p)  adj.  Qui  peut  se  circon- 
scrire ;  Tout  polygone  régulier  est  ciRCoascRiPTiBijKaucercle. 

CIRCONSCRIPTION  {skrip~si-on  —  lat.  circumscriptio; 
de  circumscriberc,  supin  circumscriptum,  circonscrire)  n.  f. 
Etat  de  ce  qui  est  circonscrit,  limité  :  La  circonscription 
ejt  une  propriété  naturellement  inséparable  des  corps.  {Acud.) 

—  Aumin.  Limites  d'un  pays,  division  d'un  territoire  : 
Circonscriptions  administr'atives,  judiciaires. 

—  Géom.  Action  de  circonscrire  une  ligure  à  une  autre  : 
Ceux  qui  sont  habitués  aux  inscriptions  et  aux  circonscrip- 
tions de  la  géométrie...  (Pasc.) 

—  Télégr.  Circonscription  de  revision  de  ligne.  Etendue 
déterminée  d'une  ligne  télégraphique  qui  est  placée  sous 
le  contrôle  d'un  surveillant  dos  télégraphes. 

Circonscription  de  l'emise  gratuite.  Celle  dans  les  limites 
de  laquelle  un  bureau  télégraphique  doit  gratuitement 
faire  parvenir  et  distribuer  les  télégrammes. 

—  ËNCYCL.  Admin.  Il  est  nécessaire,  dans  tout  Etat,  do 
tracer  des  délimitations  territoriales  pour  l'organisation 
dos  services  publics. 

Ëo  Franco,  on  a  divisé  le  territoire  on  départoments, 
arrondissements,  cantons  et  communes. 

—  Art  railit.  La  circonscription  militaire  est  une  divi- 
sion du  territoire  établie  au  point  de  vue  du  fonctionne- 
ment du  service  militaire.  Il  y  on  ado  bien  dos  sortes  et 

jie  bien  dos  noms  dilféronts.  En  France,  les  plus  grandes, 
qui  correspondent  à  des  corps  d'armée,  portent  le  nom 
officiel  de  régions.  V.  recrdtemunt,  corps  d'armée,  ré- 
gion militaire. 

CIRCONSCRIRE  {skrîr'  —  du  lat.  cireumscribere  ;  de  ci'r- 
cum,  autour, et  «cnôere,  supin  scriplum,  écrire.  Se  conjugue 
comme  écrire)  v.  a.  Tracer  des  limites  autour  de;  servir  de 
limites  à  :  Circonscrire  u»e  propriété  par  des  murs.  Trait 
qui  circonscrit  des  figures. 

—  Fig.  lionner  des  bornes  A  ;  tracer  les  limites  de  :  Toute 
science  doit  d'abord  cmcoNsrnnuc  son  domaine.  (Proudli.) 
Il  Assigner  dos  limites  à  ;  L'idée  de  l'espace  est  telle  que  t'vs- 
prit  ne  peut  jamais  te  circonscbirh.  (E.  Littré.) 

—  Géom.  V.  la  partie  encycl. 

—  Télégr.  Circonscrire  un  dérangement.  Limiter,  dans 
le  plus  petit  parcours,  le  point  do  la  ligne  ou  do  Tapparoil 
où  KO  trouve  le  dérangement. 

Se  circonscrire,  v.  pr.  Etre  circonscrit,  limité,  borné. 

—  I*)n('V(L  .  Géom .  Circonscrire  un  polygone  A  une 
courbe  ou  un  polyèdre  A  une  surface,  c'est  construire  un 
polygone  dont  tous  les  côtés  soient  Ijmgents  A  la  courbe, 
ou   un   polyèdre  dont  louios  les  faces  aient  leurs  plans 


tangents  à  la  surface.  Circonscrire  un  cylindre  ou  un  cône 
à  unesurfaco,  c'est  construire  un  cylindre  ou  un  cône 
dont  les  génératrices  soient  toutes  tangentes  A  cotte  sur- 
face. Un  polygene  ost  circonscrit  à  un  autre  lorsque  les 
sommets  du  second  sont  sur  les  côtés  du  i)roniier. 

Une  courbe  ost  circonscrite  â  un  polygone  lorsque  tous 
les  sommets  du  polygone  sont  sur  la  courbe. 

Deux  surfaces  sont  circonscrites  l'une  à  l'autre  lorsque 
ces  deux  surfaces  sont  tangentes  tout  le  long  d'une  ligne 
qu'on  appelle  courbe  de  contact. 

Pour  circonscrire  un  polygone  régulier  à  un  cercle,  il 
suffit  de  diviser  sa  circonférence  en  parties  égales  et  do 
mener  des  tangentes  par  les  points  de  division. 

Les  points  de  contact  de  toutes  les  tangentes  menées 
d'un  point  extérieur  à  une  surface  du  second  ordre  sont 
sur  une  section  dont  le  plan 
est  conjugué  du  diamètre  qui 
passe  par  le  point  d'où  l'on  a 
mené  les  tangentes.  Cette  sec- 
tion est  la  courbe  de  contact  du 
cône  circonscrit. 

On  obtiendrait  l'équation  du 
cône  circonscrit  à  une  surface 
quelconque  et  ayant  un  som- 
met donné  en  exprimant  la 
condition  que  devraient  rem- 
plir les  coefficients  angulaires  Hexagone  régulier  circon- 
d  une  droite  menée  de  ce  som-  scrità.  un  cercle, 

met  pour  qu'elle  fût  tangente 

A  la  surface,  et  éliminant  ces  coefficients  angulaires  entre 
la  condition  obtenue  et  les  équations  de  la  droite.  Par 
une  méthode  analogue,  on  obtiendrait  l'équation  du  cy- 
hndre  circonscrit. 

S'il  s'agissait  de  circonscrire  à  une  surface  un  cylindre 
parallèle  à  une  direction  donnée,  ce  seraient  les  paramè- 
tres linéaires  de  la  droite  mobile  qui  deviendraient  varia- 
bles, mais  la  méthode  resterait  la  même. 

CIRCONSPECT  {spè,  ou  spèk.  ou  spêkt'),  ECTE  [du  lat. 
cîrcum,  autour,  et  aspicere,  supin  aspectum,  regarder]  adj . 
Prudent,  avisé,  qui  n'agit  qu'avec  attention  ou  réflexion  : 
L'homme  modeste  et  circonspect  voit  les  défauts  d'autrui, 
mais  n'en  parle  jamais.  (St-Evrem.)  il  Qui  est  fait  avec  cir- 
conspection, accompagné  de  réserve,  de  prudence,  de  ré- 
flexion :  Conduite  circonspecte.  Paroles  circonspectes. 

—  Syn.  Circonspect,  avisé,  prudent.  V.  avisé. 

—  Anton.  Etourdi,  inconsidéré,  léger. 
CIRCONSPECTEMENT  ispè-kte-man)  a<l\.  D'une  manière 

circonspecte,  avec  circonspection.  (Vieux.) 

CIRCONSPECTION  (spè-ksi-on)  n.  f.  Réserve,  attention 


prudente;  caractère,  qualité  de  ce  qui  est  circonspect:  La 
CIRCONSPECTION  mesure  les  pai'oles  au  sage. 
—  Anton.  Etourderie,  légèreté. 


CIRCONSTANCE  {sianss —  la.t.  cîrcumstancîa;  de  cîrcum, 
autour,  et  siare,  être  debout)  n.  f.  Particularité  qui  accom- 
pagne un  fait  :  Circonstanck  de  temps,  de  lieu,  de  per- 
sonnes. Il  Occasion,  occurrence,  conjoncture,  situation  : 
Profiter  de  la  circonstance.  Se  plier  aux  circonstances. 

—  De  circonstance.  Qui  est  fait,  non  pour  durer,  mais  pour 
parer  à  une  occurrence  passagère,  pour  produire  un  eff'et 
passager  :  Loi,  Mesures  de  circonstance.  Livre,  Pièce  de 
circonstance. 

—  Dr.  Circonstances  et  dépendances,  Tout  ce  qui  dépend 
(par  nature,  par  destination,  ou  par  connexité),  soit  d'un 
immeuble,  soit  d'une  action  légale  ou  d'un  procès  :  CA<i- 
teau  ve7tdu  avec  ses  circonstances  et  dépendances.  Il  So 
dit  quelquefois,  par  plaisanterie,  dans  le  langage  ordi- 
naire :  Gagner  le  co'ur  de  quelqu'un  avec  ses  circonIîtancks 
et  dépendances.  Il  Circonstances  atténuantes,  aggravantes. 
V.  la  partie  encycl. 

—  Rhétor.  Au  pi..  Lieu  commun  comprenant  ce  qui  a 
rapport  A  la  personne,  à  la  chose,  au  lieu,  aux  moyens, 
aux  motifs,  A  la  manière  et  au  temps.  V.  la  partie  encycl. 

—  Syn.  Circonstance,  cas,  conjoncture,  occasiOD,  occui^ 
rence.  V.  cas. 

—  Encycl.  Dr.  Circonstances  aggravantes.  Les  circon- 
staîices  aggravantes  sont  des  faits  accessoires  légèrement 
puuis,  parfois  m(^me  exempts  de  toute  pénalité,  quand  on  les 
considère  isolément,  mais  dont  le  concours  avec  les  faits 
principaux  imprime  à  ceux-ci  une  criminalité  plus  intense  : 
tels  sont,  par  exemple,  les  faits  de  l'escalade,  l'effraction 
qui,  licites  en  eux-mêmes,  alors  qu'ils  ne  se  rattachent  A  au- 
cun projet  coupable,  deviennent,  quand  ils  ont  servi  A  l'exé- 
cution d'un  vol,  des  circonstances  aggravantes  qui  exercent 
sur  la  pénalité  de  ce  vol  une  influence  très  marquée,  au 
pointde  transformer  un  délit  correctionnel,  par  le  concours 
des  cinq  circonstances  prévues  par  l'article  381  du  Code 
pénal,  en  un  crime  puni  des  travaux  forcés  A  perpétuité.  Il 
faut  encore  considérer  comme  circonstances  aggravantes 
dos  faits  qui,  par  eux-mêmes,  constituent  de  véritables 
délits,  et  qui  viennent,  do  plus,  aggraver  puissamment  la 
pénalité  d'un  autre  fait.  Ainsi,  le  vol  perpétré  Ahi  suite  d'un 
meurtre,  que  celui-ci  a  préparé,  devient  une  circonstance 
aggravante  de  ce  meurtre  et  substitue  la  peine  de  mort 
(art.  304  C.  pén.)  A  la  peine  dos  travaux  forcés.  L'aggra- 
vation de  culpabilité  résulte  quelquefois  do  la  nature  des 
relations  qui  existent  outre  l'auteur  et  la  victime  du  délit, 
comme  on  matière  de  délit,  d'excitation  habituelle  do  mi- 
neurs A  la  débauche,  commis  par  des  ascendants,  tu- 
teurs, etc.;  parfois,  aussi,  la  .seule  prolongation  du  préju- 
dice souffert  devient  un  élément  d'aggravation  (incapacité 
do  travail  de  plus  de  vingt  jours  (303-311  C.  pén.)).  La  dis- 
tinction dos  circonstances  constitutives  et  des  simples 
circonstances  aggravantes  a  une  importance  capitale  dans 
l'économie  de  la  procédure  criminelle;  aux  termes  do  la 
loi  du  13  mai  183<î,  indépendamment  de  la  question  princi- 
pale, une  question  spéciale  doit  ^tre  posée  au  jury  pour 
chaque  circonstance  aggravante.  La  uécluration  dos  cir- 
constances aggravantes  n'est  pas  un  obstacle  A  l'admis- 
sion des  circonstances  atté>nuuntes  :  les  premières  s'atta- 
chent au  fait  et  on  sont  des  dépendances  matérielles;  les 
autres  sont  des  faits  moraux,  moditicatifs  de  la  criminalité 
do  l'agent. 

Circonstances  atténuantes.  Les  circonstances  atténuantes 
no  sont  pas  dos  accessoires  du  fait  principal  :  comme  In 
disait  avec  raison  l'exposé  des  motifs  de  la  loi  du  28  avril 
IS32,  elles  sont  une  partie  essentielle  de  ce  fuit  lui-m<^me, 
dont  elles  tlélerminent  le  plus  ou  moins  haut  degré  d'ini; 
moralité  ;  il  ne  faut  pas  les  confondre  avec  les  ovcuses,  qui 
sont  des  faits  prévus  et  déflnis,  applicables  seulen»Mit  A 
certains  cas.  Dans  l'ancionne  législation,  les  peines  étaient 
arbitraires  et  laisMées  t\  la  diacrétien  des  juges;  la  légia- 


CIRCONSTANCIEL  -   CIRCULATION 


l 


lation  de  1791,  réagissant  contre  ce  régime,  n  avait  édicté 
que  des  peines  fixes,  inflexibles,  que  les  juges  ne  pouvaient 
atténuer  •  les  inconvénients  de  ce  système  portèrent  les 
rédacteurs  du  Code  pénal  à  donner  à  chaque  peine  un  mi- 
nimum et  un  maximum  :  mais  ces  deux  limites  furent  trop 
étroitement  posées,  et  la  loi  du  25  Juin  1824  commença  a 
abaisser,  dans  quelques  cas,  le  minimum  de  la  peine.  La 
loi  du  2S  avril  1S32  géuéralisa  la  faculté  d'atténuation  des 
peines  contenue  en  eerme  dans  l'article  65  du  Code  pénal 
en  étendant  à  tous  les  crimes  l'article  463  et  en  conférant 
au  jury  la  constatation  des  circonstances  atténuantes, 
sans  le"s  prévoir  ni  les  déterminer  à  l'avance. 

\insi,  en  matière  criminelle,  l'article  463  est  applicable 
aux  peines  prononcées  par  toutes  les  lois,  quelles  qu  elles 
soient  et  rend  obligatoire  la  réduction  de  la  peine  de  un 
ou  deux  det-rés.  En  matière  correctionnelle  ou  de  simple 
police,  l'artîcle  463  n'est  applicable  que  lorsqu'il  s  agit  de 
contraventions  ou  de  délits  prévus  soit  par  le  Code  pénal, 
soit  par  des  lois  spéciales  qui  donnent  expressément  aux 
ioges  le  droit  d'y  recourir.  La  réduction  n  est  plus  obliga- 
toTre  •  elle  nesi"que  facultative,  et  les  tribunaux  peuvent 
ne  pas  réduire  la  peine  au-dessous  du  minimum  de  la 
disposition  applicable  au  délit  ou  à  la  contravention.  Les 
circonstances  atténuantes  peuvent  être  accordées  au  pré- 
venu qui  fait  défaut.  ,  ,      .  j 

—  Rhét.  Les  circonstances  forment,  en  rhétorique,  un  des 
lieux  communs  les  plus  féconds  ;  ce  sont  les  accessoires  du 
fait  qui  est  en  discussion,  et  elles  ajoutent  aux  preuves  un 
poids  considérable  ;  elles  servent  àdémontrer  qu  une  chose 
est  facile  ou  difficile,  possible  ou  impossible,  louable  ou 
blâmable,  vraisemblable  ou  invraisemblable,  etc.  Les  cir- 
constances embrassent  l'action  même,  la  personne  qui  la 
faite,  le  lieu  et  le  temps  où  cette  action  s  est  produite, 
les  moyens  qu'on  a  dû  mettre  en  œuvre  pour  1  exécuter. 
les  motifs  qui  ont  déterminé  l'auteur  et  la  manière  dont 
elle  a  été  accomplie,  ce  que  les  anciens  rhéteurs  avaient 
formulé  dans  ce  vers  technique  : 

Quis?  ?ui(i.'  uii.'  îtit'lin!  auTiliis?  cur.»  quomodo?  quando / 
OECONSTANCIEL,   ELLE  (slan-si-éi)  adj.  Qui  dépend 
des  circonstances,  qui  tient  aux  circonstances  :  bupcrio- 

ri(é  CIECOSSTANCIELLE.  .   ,    ,,  ■    „    j  >;„ 

—  Gramm.  Complément  circonstanciel,  Mot  qui  modine 
on  complète  le  sens  du  verbe,  en  y  ajoutant  une  circon- 
stance. Dans  les  phrases  :  Je  viendrai  demain,  Demeurez 
ici,  demain  et  ici  sont  des  compléments  circonstanciels  <\m 
indiquent  les  circonstances  du  temps  et  du  lieu  de  1  ac- 
tion exprimée  par  le  verbe,  u  Proposition  circonstancielle. 
Celle  qui,  dans  la  phrase,  remplit  la  fonction  de  complé- 
ment circonstanciel,  comme  dans  :  Les  goûts  cliangentQVATtD 
ON  VIEILLIT.  L'alouette  chante  DÈS  QUE  LE  soleil  se  levé. 
CIRCONSTANCIER  {stan-si-é)  v.  a.  Exposer  avec  ses  cir- 
constances, en  les  détaillant  :  Cijrconstancier  un  /ait. 

CIRCONVALLATION  {si-on)  n.  f.  Nom  donné  à  la  ligne 
de  retranchements  dont  s'entourait  jadis  une  armée  taisant 
le  siège  d'une  place,  pour  se  garantir  contre  les  attaques 
éventuelles  des  troupes  envoyées  au  secours  de  celle-ci. 
(On  appelait,  au  contraire,  ligne  de  contrevallation  celle 
ai  devait  arrêter  les  sorties  exécutées  par  les  detenseurs 
6  la  place.  Aujourd'hui,  cette  dernière  est  constituée  par 
les  travaux  mêmes  d'investissement  et  de  siège  ;  et  les  ll- 
f  nés  de  circonvallation  ont  beaucoup  perdu  de  leur  impor- 
Since,  car  les  sièges,  entrepris  presque  toujours  à  la  suite 
et  en  arrière  des  armées  envahissantes,  sont  naturellement 
couverts  par  celles-ci.) 
_  Fig.  Manœuvres,  suite  de  moyens  de  précaution. 
CIRCONVENIR  (du  lat.  circumrenire  ;  de  circum,  autour, 
et  veuire,  venir.—  Seconj.  comme  venir)  v.  a.  Assaillir  de 
toute  part:  Force  tribulations  nous  circonviennent.  (Vx.| 
:i  Entourer  de  séductions,  gagner  par  des  moyens  artifi- 
cieux :  Chercher  à  circonvenir  ses  juges. 

CIRCONVENTION  {van-si-on  —  lat.  circumrentio  ;  âe  cir- 
cumvenire.  circonvenir)  n.  f.  Action  do  circonvenir,  trom- 
perie artificieuse  :  User  de  cibconvention. 

CntCONVOISIN  (t'o-a-iin),  INEfdu  lat.  circum,  autour,  et 

de  voisin]  adj.  Qui  se  trouve  auprès  et  tout  autour:  Les 

Etrusques  différaient  des  peuples  circonvoisins.  (Lamonn.) 

CIRCONVOLANT  (lan),  ANTE  [du  lat.  circmn,  autour,  et 

de  volant]  adj.  Qui  vole  autour. 

aRCONVOLUTlF,  l'VE  adj.  Qui  a  rapport  aux  circonvo- 
lutions du  cerveau. 

CIHCONVOLCTION  {si-on  —  du  lat.  circumvolutus  ;  do 
circum,  autour,  et  volulus,  enroulé)  n.  f.  Enroulement,  tours 
ou  mouvements  circulaires  faits  autour  d'un  centre  com- 
mun :  Les  pUwiies  de  bronze  font  des  circonvolutions  au- 
tour du  fût  de  ta  colonne  de  ta  place  Vendôme.  (E.  Littro.) 
Fig.  Détour  :  Cuvier  s'enfonçait  avec  la  même  pénétra- 
lion  data  les  cibconvoldtions  étroites  et  captieuses  d'une 
procédure.  (Cormen.)  ii  Circonlocution  :  De  longues  circon- 
volutions de  paroles.  (Lamart.)  n  Action  successive  et  so 
produisant  dans  dos  sens  variés  ;  La  circonvolution  de 
notre  imagination.  (Boss.) 

—  Anat.  Nom  donné  aux  contours  que  forment  les  intes- 
tins dans  l'abdomen,  et  aux  saillies  sinueuses  qu'otfre  la 
face  du  cerveau  et  du  cervelet. 

—  Archit.  Chacun  des  tours  do  la  colonne  torse  et  de  la 
volnto  ionique. 

—  Géom.  Se  dit  quelquefois  pour  révolution,  mouvement 
d'une  ligne  ou  d'une  figure  autour  d'un  point  ou  d'un  axo  : 
fja  ciRcoNvoLtjTioN  d'un  rectangle  autour  d'un  de  ses  côtés 
engendre  un  a/lmdre.  (Peu  us.) 

—  Mus.  .Sorte  dornomcnt  dans  le  plain-chant,  qui  so 
fait  en  insérant  trois  notes  d'agrément  entre  les  doux 
dernières  notes  do  l'intonation. 

cœcoilVOLnTIONNAlRE  {li-o-nèr')  adj.  Qui  a  rapport 
aux  circonvolution»  du  cerveau  :  Heplis  ciECONVOLO'nON- 

NAIBE«. 

CIRCinR  {lat.  eircuire,  pour  circumire,  aller  autour.  — Je 
circuii.  Je  circuyais.  Je  circuit.  Je  cireuirai.  Circuyanl, 
ante.  Circuit,  ite  ou  Cireui,  te)  v.  a.  Faire  lo  tour.  (Peu 
usité.) 

cmcUIT  {ku-i  —  lat.  circullus;  do  eircuire,  supin  cireui- 
lum,  entourer)  n.  m.  Enceinte,  pourtour,  limite  extérieure  : 
Le  circuit  d'une  ville,  n  Mouvement  circulaire,  action  <lo 
revenir  par  un  autre  chemin  au  point  d'où  l'on  était  parti  : 
Let  pensées,  comme  Ici  molécutel  d'air,  sont  portées  de 
monde  en  monde  dans  un  éternel  circuit.  (Elisée  Reclus.) 

—  Kig.  Suite  d'action»  qui  tio  répètent  on  so  succédant  : 
Faire  un  cmcoiT  éternel  de  Ix  grâce  au  crime,  du  crime  à 


la  grâce.  (Boss.)  Il  Détours  avant  d'aborder  une  question, 
d'arriver  au  fait  ;  façon  détournée  d'exprimer  sa  pensée  : 
Delille  aimait  le  circuit  des  périphrases. 

—  Dr  anc.  Circuit  d'actions.  Série  d  actions  dirigées 
successivement  contre  dift'érentes  personnes,  do  manière 
à  donner  liou  ù  une  action  récursoire  des  unes  contre  les 

_  Electr.  Suite  ininterrompue  de  conducteurs  electri- 
nues,  avec  ou  sans  forces  électromotrices.  (Un  circuit  est 
ait  fermé  quand  on  a  établi  une  communication  conduc- 
trice contmue  entre  les  pôles  d'un  générateur  d  électri- 
cité. Un  circuit  est  dit  oiu'er(  quand  on  a  rompu  en  un 
point  la  communication  conductrice  d  un  pôle  d  un  gé- 
nérateur d'électricité  à  l'autre.  Mettre  une  machine  en 
court  circuit,  c'est  réunir  ses  deux  pôles  par  un  conduc- 
teur de  résistance  pratiquement  nulle.)  n  Afetlre  dans  le  cir- 
cuit. Intercaler  un  conducteur  entre  deux  points  dans  un 
circuit.  Il  Mettre  hors  de  circuit.  Supprimer  un  conducteur 
dans  un  circuit.  Il  Circuit  des  faites,Cncml  dans  lequel  se 
trouvent  comprises  les  diverses  parties  de  la  chaîne  d  un 
paratonnerre  suivant  les  faites  d'un  edihce. 

_  Mar  Circuit  des  torpilles  électriques ,  Direction  que 
prend  le  courant  pour  faire  éclater  les  amorces  des  tor- 
pilles. (Les  circuits  des  projecteurs  électriques  et  les  cii- 
cuits  des  lampes  à  incandescence  peuvent  comme  les 
chapelets,  être  en  circuit  direct,  en  circuit  dérive  ou  en 
circuit  à  groupement.) 

—  Mathém.  V.  intégrale. 

—  Syn.  CirconJérence,  enceinte,  etc.  V.  circonférence. 
CIRCUITEUR  n.  m.  Antiq.  V.  ciRciTEUR. 
CIRCUITION  (  ku-i-si  —  du  lat.  circum,  et  ire,  supin 

itum.  aller)  n.  f.  Action  do  tourner  autour  d'une  chose. 

CIRCULAIRE  (du  lat.  circidus,  cercle)  adj.  Qui  a.  la 
forme  la  figure  dune  circonférence,  d'un  cercle  ou  d  un 
arc  de  cercle  :  Surface  circulaire,  il  Qui  décrit  un  cercle  : 
Mouvement  circulaire.  Il  Qui  passe,  qui  circule  de  main 
en  main  (inusité  aujourd'hui  en  ce  sens  étroit),  ou  Que 
l'on  expédie  sous  la  même  forme  à  plusieurs  personnes  : 
Lettre  circulaire.  ,t        ■      ,„ 

—  Fig.  Qui  se  répète  successivement  :  Une  vie  cir- 
culaire. (Balz.)  j,       j      ■         1 

_  Demi-circulaire,  Qui  a  la  forme  d  un  demi-cercle. 

—  Anat.  Canaux  demi-circulaires,  Petits  canaux  osseux 
situés  en  arrière  du  vestibule  de  l'oreille  interne. 

_  Ch.  de  f.  Voyage  circulaire,  'Voyage  en  chemin  de 
fer  à  prix  réduits,  mais  à  itinéraire  invariable  fixé  par  la 
compagnie,  qui  so  termine  par  le  retour  au  lieu  de  départ. 

—  Hist.  Lettre  circulaire  ou  substantiv.  Circulaire, 
Lettre  qui  était  écrite  par  un  roi,  un  prince  ou  un  évêque, 
pour  ordonner  de  fournir  le  vivre  et  lo  couvert  au  porteur. 

_  Log.  Argument  circulaire.  Argument  illusoire  qui, 
tournant  comme  dans  un  cercle,  revient  à  son  point  do 
départ  et  arrive  à  conclure  l'hypothèse  qui  servait  do 
majeure.  „  ,     . 

--  Mathém.  Fonction  circulaire.  Expression  analytique 
d'une  ligne  trigonométrique  quelconque  ou  de  l'arc  cor- 
respondant. Il  Non  générique  des  sinus,  cosinus  et  autres 


Circulateiir. 


lignes  trigooométriques.  il  iSombre  circulaire.  Nombre  d  un 
seul  chiftre,  dont  le  carré,  et  par  conséquent  toutes  les 
puissances,  ont  ce  chiffre  même  aux  unités.  Ce  sont  les 
nombres  1,  5  et  6,  dont  les  puissances  sont  1,  25,  125,  etc.; 
36,  216,  etc.  (Cette  dénomination  est  aujourd'hui  inusitée.) 

—  Mécan.  Mouvement  circulaire.  Un  mouvement  est  dit 
circulaire,  lorsque  la  trajectoire  du  mobile  est  une  cir- 
conférence de  cercle. 

—  Pathol.  Folie  circulaire.  Folie  intermittente  qui  cesse 
pendant  un  certain  nombre  de  jours  et  môme  d'années, 
pour  recommencer  ensuite.  , 

—  Techn.  Tissus  circulaires.  Nom  d'une  classe  d  étofl^cs 
à  mailles,  dont  la  fabrication  a  lieu  de  manière  qu'elles 
prennent  la  forme  d'un  cylindre  et  qu'elles  aient  une  lon- 
gueur indofinie.il  .V/(!/!er  circiitarc.  Machine  ou  Métier  à 
tisser  servant  à  fabriquer  les  étoffes  de  ce  genre. 

—  n.  m.  Chir.  Tour  do  bande  :  Jeter  quelques  circulaires 
autour  d'u7i  membre. 

—  n.  f.  Lettre,  écrit  tiré  à  un  certain  nombre  d  exem- 
plaires, pour  circuler  de  main  en  main  et  donner  connais- 
sance d'un  avis  ou  d'un  fait.  (Se  dit  plus  particulièrement 
des  avis  ou  prospectus  répandus  dans  le  commerce  pour 
appeler  les  chalands  ou  les  actionnaires.) 

—  Admin.  Instruction  écrite ,  adressée  par  les  agents 
supérieurs  du  pouvoir  exécutif  à  leurs  subordonnés,  pour 
leur  servir  do  règle  do  conduite  :  Les  cikcdlaires  ministé- 
rielles sont  de  simples  instructions  que  l'on  doit  considérer 
comme  purement  confidentielles.  (Teulet.) 

—  Techn.  Nom  de  pièces  en  bronze,  courbes  et  ayant 
pour  centre  de  courbure  !a  cheville  ouvrière  des  châssis 
qui  roulent  dessus  au  moyen  de  galets.  (Les  circulaires  des 
affûts  do  ce  genre  sont  'au  nombre  de  deux  :  une  avant, 
une  arrière,  cette  dernière  portant  les  graduations  en  an- 
gles pour  la  chasse  ou  la  retraite.  Elles  doivent  être  par- 
faitement horizontales  et  sont  calées  à  demeure  sur  dos 
massifs  rapportés  sur  lesquels  elles  reposent  et  sont 
fixées  au  moyen  de  vis.  Dans  les  affûts  à  pivot  central,  la 
circulaire  est  une  couronne  en  bronze  portant  des  dents 
d'engrenage  et  reliée  à  la  sellette.) 

—  Encycl.  Mathém.  Les  fonctions  qu'on  nomme  circu- 
laires ont  été  imaginées  pour  servir  à  noter  les  relations 
entre  les  éléments  linéaires  et  angulaires  d'une  même 
figure.  La  géométrie  élémentaire  fournit  des  exemples  de 
relations  notées  entre  grandeurs  linéaires  ou  entre  gran- 
deurs angulaires,  mais  on  n'y  voit  formulée  aucune  relation 
directe  entre  dos  longueurs  et  des  angles.  —  Pour  l'étude  des 
principales  fonctions  circulaires,  v.  sinus,  cosinus,  tan- 

OKNTE,  COTANGENTE,  SECANTE  et  COSÉCANTE. 

La  théorie  des  fonctions  circulaires  a  reçu  de  ses  appli- 
cations A  la  résolution  des  triangles  rectiligncs  ou  spilô- 
riques  le  nom  de  trigonométrie. 

—  Permutation  circulaire.  V.  permutation. 

—  Mécan.  La  loi  d'un  mouvement  circulaire  est  uno 
relation  entre  le  temps  et  l'angle  décrit  par  le  rayon 
qui  va  du  centre  au  point  mobile,  à  partir  do  sa  posi- 
tion initiale.  En  désignant  cet  angle  par  0,  on  repré- 
sentera uno  loi  do  mouvement  circulaire  par  une  équa- 
tion/'(O,0"'i.  I.'a  vitesse  d'un  mouvement  circulaire  prend 
lo  nom  dû  vitesse  angulaire  de  rotation,  elle  est  exprimée 

par  -r  :  raccélération  est  do  mômo  désignée  sous  le  nom 

dt'  "    rf.e 

do  accélération  angulaire  ot  cxprimêo  par  -,-.  Quand  un 


point  matériel  se  mont  d'un  mouvement  circulaire  ot  uni- 


20 

forme,  il  est  soumis  à  une  force  constante  (force  centri- 
pète) qui  a  pour  valeur  —,  v  étant  la  vitesse  du  point, 
m  sa  masse,  f  lo  rayon  de  la  circonférence  sur  lequel  il 
se  meut. 

CIRCULAIREMENT  (lé-re-man  —  rad.  circulaire)  adv. 
En  cercle  :  Se  mouvoir  circulairement.  Il  Par  lettre  circu- 
laire. 

CIRCULANT  {lan),  ANTE  adj.  Qui  va  de  côté  et  d'autre  : 
Les  voitures  circulantes,  il  Qui  est  dans  la  circulation,  en 
parlant  des  valeurs  :  Espèces  circulantes.  Billets  circu- 
lants. Il  Bibliothèque  circulante.  "V.  bibliothéijce. 

CIRCULARITÉ  (du  lat.  circularis,  circulaire)  n.  f.  Forme 
circulaire  :  La  circularité  des  roues. 

CIRCULATEUR  (lat.  circulator)  n.  m.  Autrefois,  Jon- 
gleur ambulant,  faiseur  de  tours,  bateleur,  charlatan. 
Il  Partisan  de  la  circulation  du  sang,  à  l'époque  où  ce  fait, 
aujourd'hui  notoire,  était 
encore  contesté  ;  J'ai 
contre  les  circulateurs 
soutenu  i.ene  thèse...  {Mol.) 
—  Encycl.  Chez  les 
Grecs,  on  donnait  aux  de- 
vins ambulants,  diseurs 
de  bonne  aventure,  char- 
latans de  tout  genre,  le 
nom  ^agyrtai{Ae  aYtipttv, 
rassembler,  parce  qu'ils 
rassemblaient  la  foule  au- 
tour d'eux).  Les  circula- 
tores  sont  à  peu  près 
l'équivalent  des  agijrtai 
grecs.  On  trouve  des  dé- 
tails curieux  sur  cette 
catégorie  d'individus  chez  Pétrone,  Apulée,  Ceîse,  même 
au  Digeste.  Des  lampes  de  terre  cuite  et  autres  monu- 
ments antiques  nous  montrent  ces  charlatans  à  T'CUvre, 
avec  les  instruments  de  leur  art,  avec  leurs  singes  et 
leurs  chiens  savants. 

CIRCULATION  (si-on  —  lat.  circulatio;  de  circulari,  cir- 
culer) n.  f.  Mouvement  de  ce  qui  circule,  de  ce  qui  est  sou- 
mis à  une  marche  circulaire  ou  continue  et  successi- 
vement renouvelée.  La  circulation  de  l'air  dans  les 
appartements.  Êa  circulation  des  eaux  dans  les  tuyaux. 

—  Action  ou  facilité  de  se  transporter  ou  d'être  trans- 
porté d'un  lieu  dans  un  autre  :  Circulation  libre.  Cir- 
culation interdite.  Gêner,  Entraver  la  circulation. 

—  Fig.  Transmission,  diffusion,  propagation  :  Uti  mau- 
vais livre  est  comme  de  la  fausse  monnaie  dans  la  circu- 
lation des  idées.  (De  Bonald.)  Il  Succession  continue  et 
renouvelée  :  Qu'est-ce  que  notre  vie  qu'une  circulation  fas- 
tidieuse de  devoirs,  de  bienséances,  d'amusements,  d'inuti- 
lités ?  (Mass.) 

—  Bot.  Mouvement  des  fluides  dans  les  végétaux. 

—  Ch.  de  f.  En  exploitation  des  chemins  de  fer,  on  dé- 
signe sous  le  nom  de  circulation  des  trains  la  marche  de 
ces  trains,  soit  sur  la  voie  montante,  c'est-à-dire  celle 
sur  laquelle  ces  trains  vont  toujours  se  rapprochant  de 
la  tête  de  ligne,  soit  sur  la  voie  descendante,  sur  laciuelle 
ils  s'éloignent  de  plus  en  plus  de  ce  point.  Des  tableaux 
dits  graphiques  réglementent  la  circulation. 

—  Comm.  Mouvement  de  capitaux.  (V.  la  partie  encycl.)  : 
La  circulation  des  espèces,  des  billets,  des  effets  de  com- 
merce. . 

—  Fin.  Droit  de  circulation.  Impôt  qui  se  perçoit  à  1  oc- 
casion du  transport  des  boissons.  V.  boisson. 

—  Mach.  à  vap.  On  nomme  vapeur  de  rircidation  la  ■va- 
peur qui,  directement  prise  sur  lo  géncrateur,  est  conduite 
aux  doubles  enveloppes  de  certains  organes  pour  empê- 
cher des  condensations  nuisibles  et  retourne  à  la  chaudière. 

On  appelle  eau  de  circulation  celle  qui,  étant  à  la  tem- 
pérature do  10»  à  15»,  entoure  les  condenseurs  afin  d'opé- 
rer plus  vite  la  condensation  de  la  vapeur.  La  pompe  de 
circulation  est  l'organe  accessoire  de  la  machine  â  va- 
peur, refoulant  des  condenseurs  l'eau  condensée. 

—  Physiol.  Circulation  du  sang  ou  simplem.  Circula- 
lion,  Mouvement  continu  du  sang  qui  so  porte  du  cœur 
aux  extrémités  et   revient  des  extrémités  vers   le   cœur. 

—  Encycl.  Biol.  La  vie  exige  entre  les  corps  organisés 
et  le  monde,  extérieur  un  continuel  échange  de  matière. 
L'être  vivant,  au  movcn  de  matériaux  nouveaux  venus 
du  dehors,  répare  l'usure  due  à  son  activité  fonctionnelle 
et  rejette  à  l'extérieur  les  déchets  qui  en  résultent.  Il  y  a 
une  continuelle  circulation  de  la  matière,  qui,  tantôt  à  un 
état  simple,  fait  partie  du  monde  minéral,  tantôt,  entrant 
dans  des  combinaisons  plus  compliquées,  constitue  lo 
substratum  organique  d'un  être  vivant. 

La  molécule  de  carbone  prise  par  la  plante  à  lair 
extérieur  peut  devenir  aliment  d'un  animal  qui  la  rend 
finalement  à  l'air  à  son  état 
primitif  d'acide  carbonique.  Cet 
exemple,  toujours  cité,  est  une 
des  transformations  que  l'on  a 
dénommées  circulation  de  la 
matière. 

Non  seulement  la  matière  cir- 
cule entre  les  trois  règnes,  mais 
encore,  chez  les  êtresvivauts, 
la  nutrition  et  la  désassimilation 
s'effectuent  grâce  à  un  mouve- 
ment continuel  de  certains  li- 
quides. 

Chez  les  animaux,  ce  mouve- 
ment s'appelle  la  circulation  du 
sang,  lacirculalion  de  la  lymphe; 
chez  les  végétaux,  la  circulation 

de  la  sève.  _^^_, ^ 

—  Physiol.  hum.  Circulation    oiTorèiMetw  droite;  og.  oreil- 

DU    SANG.     Le    sang    accomplit     lette  gaucho;  urf,  ventricule 

les  échanges  nutritifs  et  respi-     droit ;v9,  ventricule  gauche; 

ratoires,  en  faisant  une  sono  de    P.poumon  ;_ 

va-et-vient  entre  les  diffcronls 

organes  etles  surfaces  d'échau-       res  ;  D,  foie  ;  F,  intestin. 

ges,  poumons,  intestins,  reins. 

Le  mouvement  dont    il    est   animé    s'effectue   dans    un 

ensemble  do   canaux  qui  forment  r.tpparoil  circulatoire. 

Lo  cœur  sort  de  régifiateur  ot  de  moteur  à  co  mouvement  ; 

semblable  â  uno  pompe,  il  refoule  le  sang  dans  les  artères 

et  l'aspire  des  veines. 


Schéma  de  la  circulation  ; 


:  A,  aorte  ;  B,  vei- 
nes caves  ;  C,  artères  pulmo- 
naires;  E.  veines  pulmonai- 


Kymographe  e  n  r  e  g  i  s- 
treur  ;  M,  manomètre;  T, 
tige  reposant  sur  le   mer- 
cure <ia  manomètre  ;  C,  cy- 
lindre enregistreur. 


21 

Le  ventricule  gaucho  du  cœur  pousse  dans  l'aorte  le 
sang  qui  provient  do  l'oroillette  du  m^mo  côté;  do  là,  lo 
sang,  par  los  artôros,  gagne  les  capillaires,  où  il  devient 
sang  voiiioux.  Repris  par  Tes  veines,  il  arrive  par  los  doux 
velues  cavos  dans  l'oroillette  droite,  ayant  parcouru  la 
grande  circulation  ou  circulation  générale.  Do  l'oroillette, 
le  sang  veineux  passe  dans  le  ventricule  droit,  d'où  il  ost 
projeté  dans  los  artôros  pulmonaires,  puis,  par  los  capil- 
laires pulmonaires,  il  revient  à.  l'oroillolto  gauche. 

Ce  nouveau  cycle  ost  celui  do  lu  petite  circulation  ou 
circulation  pulinonnire  ;  il  iie  ditrère  du  premier  qu'au  point 
do  vuo  fonctionnel. 

Pondant  son  parcours  dans  lo  réseau  de  la  grande  cir- 
culation, le  sang  se  dôpouillo  do  son  oxygène,  se  charge 
d'acide  carbonique,  reçoit  lo  chyle  de  l'intestin  et  la  glycoso 
du  foie.  Pondant  la  petite  circulation,  lo  sang  se  charge 
d'oxygène  et  Oliniino  l'acido  car- 
bonique. 

—  Circulation  cardiaque.  Lo 
moteur  do  la  circulation,  le  cœur, 
se  contraclo  suivant  un  rythme 
à  trois  temps,  qui  s'étudie  à  l'aide 
du    cardiograp}\e    de    Chauveau. 

V.  CŒllR. 

—  Circulation  artérielle.  Le 
sang  lancé  par  le  cœur  dans  les 
artères  est  à  une  pression  de 
180  raillimètros  de  mercure  au 
voisinage  de  l'aorte,  et  de  100  en- 
viron vers  les  capillaires.  La 
pression  artérielle  se  mesure  au 
moyen  d'un  manomètre  à  mer- 
cure {/ajmographiojï  hémodtfnano- 
mé/re),  dont  une  branche  est  abou- 
chée avec  une  artère  ;  l'autre, 
ouverte,  contient  une  tige  légère, 
qui  monte  ou  descend  avec  le 
niveau  mercuriol.  La  pression 
sanguine  subit  do  grandes  oscil- 
lations, duos  aux  mouvements 
respiratoires.  Le  système  nerveux  par  les  vaso-motews 
exerce  aussi  son  influence. 

Le  sang  ne  se  meut  pas  par  à-coups;  l'élasticité  des 
parois  artérielles  permet  un  écoulement  continu,  bien  que 
non  constant.  La  vitesse  du  sang,  mesurée  soit  avec  l'hé- 
motachomètre  ou  l'hémodromomètre,  est  en  moyenne  de 
200  millimètres  par  seconde. 

La  systole  ventriculaire  produit  dans  les  artères  une 
ondulation  qui  est  le  pouls  et  qui  s'étudie  par  les  sphyg- 
mographcs,  ou  plus  simplement  par  le  doigt  appliqué  sur 
l'artère  radiale. 

—  Circulation  capillaire.  La  circulation  capillaire  est 
absolument  uniforme  ;  le  sang  s'écoule  des  artères  vers  les 
veines  avec  une  vitesse  constante.  V.  capillaire. 

—  Circulation  veineuse.  Le  sang  progresse  dans  les 
veines,  grâce  à  la  petite  différence  dépression  qui  existe 
entre  les  capillaires  et  les  oreillettes.  On  invoque  encore, 
pour  expliquer  la  circulation  veineuse  :  l'aspiration  pro- 
duite par  le  cœur  au  moment  de  la  diastole,  l'aspiration 
thoraciquo  due  à  l'inspiration,  les  contractions  des  muscles  ; 
enfin,  des  valvules  empêchent  tout  changement  dans  le 
cours  du  sang.  Un  globule  sanguin  peut  parcourir  la 
grande  circulation  en  24  secondes,  et  la  petite  en  6. 

—  Circulation  lymphatique.  L'appareil  circulatoire  lym- 
phatique possède  des  vaisseaux  et  des  ganglions  lympha^ 
tiques.  Les  vaisseaux  livrent  passage  à  la  fois  au  chyle 
et  à  la  lymphe;  ils  conduisent  ces  deux  liquides  par  l'in- 
termédiaire de  la  grande  veine  lymphatique  et  le  canal 
thoracique  aux  deux  veines  sous-clavières.  Le  sang  re*;oit 
ainsi  les  éléments  réparateurs  qui  lui  sont  nécessaires. 

Les  causes  de  la  circulation  lymphatique  sont  celles  de 
la  circulation  veineuse. , 

—  Embryog^.  Circulation  de  l'embryon  humain.  Pendant  la 
vie  intra-utérine,  l'embryon  possède  deux  modes  de  circula- 
tion :  la  première,  ou  circulation  ompkalo-mé.sentérigue,  qui 
dure  du  quinzième  au  qnarante-cinquièmnjour,  et  la  secon- 
de, ou  circulation  placentaire,  gui  se  termine  à  la  naissance. 

Durant  le  temps  de  la  première  circulation,  le  ca-ur  est 
un  simple  cylindre  contractile.  Les  artères  partent  d'une 
extrémité,  les  veines  aboutissent  à  l'autre. 

La  circulation  placentaire  est  plus  complexe.  Le  cœur 
possède  trois  cavités  :  la  carité  ventriculairr,  qui  donnera 
naissance  aux  ventricules;  la  carité  auriculaire,  constituée 
par  les  oreillettes  communiquant  par  le  trou  de  Dotal;  In 
bulbe  aortique,  communiquant  avec  la  cavité  ventriculaire, 
origine  de  l'artèrn  pulmonaire  et  de  l'aorte.  La  petite  cir- 
culation n'existe  pas;  c'est  le  placenta  qui  sert  à  oxygé- 
ner le  sang  fœtal.  Les  deux  artères  ombilicales  lui  ap- 
portent le  sang  veineux;  la  veine  ombilicale  emporte  le 
sang  artériel.  Vers  lo  quinzième  jour  après  la  naissance,  la 
circulation  est  somblablo  à  celle  do  l'adulto. 

—  Physiol.  comp.  Le  système  vasoulairo  so  complique 
à  mesure  qu'on  avance  dans  la  série  animale;  la  perfec- 
tion de  l'appareil  circulatoire  réside  dans  la  différenciation 
on  cœur  droit  et  gauche,  et  on  veines  et  artères.  Choz  los 
animaux  inférieurs,  où  le  sang  no  circule  pas  dans  dos 
vaisseaux  clos,  on  voit  le  liquide  décrire  dans  lo  corps  dn 
véritables  courants,  allant  ainsi  vivifier  los  diverses  ré- 
gions. Qu'il  existe  un  ou  plusieurs  cœurs  puisatiles.  ou  un 
vaisseau  dorsal  comme  chez  les  insectes,  la  circulation  des 
animaux  inférieurs  est  presque  toujours  lacunaire,  parce 
que  lo  sang  baigne  la  cavité  viscérale  et  circule  dans  un 
appareil  do  vaisseaux  incomplètement  clos.  Il  faut  arriver 
aux  mollusques  pour  trouver  des  canaux  do  deux  natures, 
rappelant  les  veines  et  los  artères;  mais  il  y  a  mélange 
continuel  entre  lo  sang  artériel  ot  veineux.  CÎo  mélange  a 
d'ailleurs  lieu  dans  lo  cœur  des  vertébrés  inférieurs  (pois- 
sons, amphibiens,  reptiles),  parce  que  les  vontriculos  corn- 
munifiuent  entre  eux.  Chez  los  mammifères  ot  los  oiseaux, 
ce  mélange  n'a  pas  lieu.  Qu'il  s'agisse  do  l'homme  ou  des 
mammifères,  le  plan  de  l'appareil  est  lo  môme  et  ses  fonc 
lions  idonliquos. 

—  Ilist.  L'antiquité  classique  no  connut  pas  plus  que  lo 
moyen  flgo  les  principes  de  la  circulation  du  sang.  Aristoto 
pensait  que  l'air  passait  directomont  des  poumonsdans  les 
artères  pour  voiur  refroidir  lo  sang.  Galion  réagit  contre 
cette  orr(Hir.  miiis  il  confondit  les  pliénomènos  dn  hL  cbyli- 
lioation  ol,  (le  la  respiration,  leur  donnant  le  c(niir  pour 
contre  commun  d'action;  il  considère  lo  foie  commo  \t\ 
générateur  du  sang.  Michel  yervot,  en  irjrtS.pose  lo  premier 
nottomont  lo  principe  d'un  cœur  divisé  on  cœur  gaucho  ot 
cœur  droit,  servi  par  dos  artôros  et  des  voinos,  ot  il  énonro 


fa  circulation  pulmonaire.  En  1555,  André  Vésalo  confirme 
par  ses  descriptions  anatomiques  lo  bien-fondé  do  ce  dire 
ot  prouve  quo  la  cloison  mitoyenne  dos  ventricules  n'est 
pas  percée.  Mais  c'est  à  W.  Harvoy  (16291  quo  revient 
i'immortol  honneur  de  formuler  nettement  (os  lois  do  la 
circulation  générale.  Hudbeck  ot  Uartholin  établirent  plus 
tard  la  nature  dos  vaisseaux  lymphatiques  et  lour  rôle. 
Kn  182'»,  Magondio  démontre  le  pouvoir  absorbant  des 
veines,  ot,  bien  plus  tard,  Claude  Bernard  établit  l'impor- 
tauce  des  circulations  locales  et  dos  vaso-moteurs. 

—  Bot.  Chez  les  plantes  cellulairns.  dont  la  structure  est 
à  peu  près  homogène,  les  échanges  do  substances  entre 
les  diverses  régions  du  corps  so  font  par  simple  diffusion 
à  travers  los  membranes  do  séparation  dos  cellules. 

Chez  les  plantes  vasculaires  so  différencie  un  appareil 
conducteur,  adapté  à  la  circulation  des  produits  solubles. 
Celle-ci  comprend  :  i"»  le  transport  des  liquides  absorbés 
par  la  plante  dans  le  milieu  extérieur  [sève  brute)  ;  2"  le 
transport,  vers  les  points  où  ils  doivent  être  utilisés,  des 
matériaux  qu'elle  a  élaborés  (sève  élaborée). 

La  sève  brute,  puisée  dans  le  sol  par  les  poils  radicaux, 
traverse  rapidement  l'écorce  de  la 
racine,  pénètre  dans  le  cylindre 
central  et  se  rassemble  dans  los 
vaisseaux  du  bois,  qui  la  transporto 
vers  la  tige.  La  sève  ascendante 
passe  ensuite  dans  la  partie  ligneuse 
des  nervures  foliaires;  celles-ci, 
enfin,  vont  la  répandre  dans  les 
éléments  du  parenchyme  chloro- 
phyllien. 

On  peut  attribuer  l'ascension  de 
la  sève  brute  à  trois  causes  princi- 
pales :  1"  la  pression  exercée,  à 
chaque  instant,  par  les  li(^uides  ber  ;  R,  ra 
nouveaux  qu'absorbent  les  poils  ra-  *=>":?  ï.*^-  ^^se 
dicaux  sur  ceux  qui  ont  déjà  pénétre 
dans  le  corps  do  la  plante  {vis  a 
tergo);  2°  la  capillarité  des  vais- 
seaux ligneux  ;  3"*  Vaspiration,  pro- 
duite par  le  rejet  de  la  vapeur  d  eau 
dans  l'air  {transpiration  des  parties 
aériennes  de  la  plante). 

Le  transport  des  produits  solu- 
bles élaborés  par  le  parenchyme  chlorophyllien  des  feuilles 
se  fait,  selon  toute  vraisemblance,  par  les  tubes  criblés  du 
liber.  Si  l'on  enlève  sur  une  certaine  longueur  d'une  bran- 
che d'un  arbre  fruitier  un  anneau  de  l'écorce,  c'est-à-dire 
l'ensemble  des  tissus  extérieurs  au  cambium  et  comprenant 
le  liber,  on  constate  que  les  fruits  portés  par  la  partie 
extrême  de  la  branche  prennent  un  développement  remar- 
quable (expériences  d'Hanstein)  :  on  en  conclut  que  la  sève 
élaborée  dans  les  feuilles  a  été  arrêtée  par  la  décortication 
et  utilisée  sur  place.  Si  la  décortication  respecte  le  liber, 
le  développement  des  fruits  est  normal  :  c'est  donc  par  le 
liber  que  chemine  la  sève  élaborée.  —  Dans  les  arbres  à 
feuilles  caduques,  l'élaboration  et  la  circulation  de  la 
sève  se  trouvent  arrêtées  en  hiver  par  la  chute  des 
feuilles  :  les  orifices  des  cribles  libériens  s'oblitèrent. 

—  Circulation  des  gaz.  Il  y  a  lieu  de  considérer,  en  phy- 
siologie végétale,  une  circulation  des  gaz  dans  lo  corps  de 
la  plante. 

Les  gaz  qui  entrent  dans  l'organisme  végétal  ou  qui  on 
sortent  peuvent  diffuser  sim- 
plement à  travers  les  membra- 
nes des  cellules  opidermiques  ; 
chez  les  plantes  pourvues  do 
stomates,  ces  organes  jouent 
dans  les  échanges  gazeux  un 
rôle  prépondérant.  Ayant  pé- 
nétré dans  le  corps  de  la 
plante,  les  gaz  v  (-irculent  de 
proche  en  proche,  à  travers 
les  espaces  aérifères  (méats  et 
lacunes). 

Si  l'on  considère  une  des  cel- 
lules qui  bordent  une  chambre 
sous-stoinatique,  et  si  la  plante 
ost  placée  à  l'obscurité,  il  y  a 
éauilibre  gazeux  entre  la  cel- 
lule bordante  et  la  chambre  sous-stomatiquo,  entre  celle-ci 
et  l'atmosphère  extérieure.  La  lumière,  on  éclairant  la 
plante,  romnt  l'équilibre,  de  l'oxygène  se  dégage  do  la 
cellule,  ot  ao  l'anhydride  carbonique  pénètre  do  l'atmo- 
sphèro  do  la  chambre  sous-stomatiquo  dans  la  cellule.  En 
mémo  temps,  do  l'anhydride  carbonique,  venu  do  l'oxté- 
riour,  remplace  celui  qui  a  disparu  do  l'atmosphère  interne, 
tandis  quo  l'excès  d'oxygène  contenu  dans  celle-ci  diffuse 
à  l'extérieur.  Ainsi  la  circulation  gazeuse  so  règle  étroi- 
tement sur  la  consommation  faite  par  la  cellule. 

—  Circulation  de  la  sève.  V.  sftvK. 

—  Econ.  polit.  Kconomiquement,  la  circulation  se  jïré- 
senlo  sous  doux  aspects  bien  distincts  :  V  collo  des  pro- 
duits qui  emprunte  les  routes,  los  chemins  de  for,  la  na- 
vigation maritime  et  los  canaux  ;  2"  celle  des  capitaux,  qui 
est  la  contre-partie  de  la  première,  qui  sort  ù  stimuler  la 
production  ot  aussi  à  régler  la  valeur  des  échanges  aux- 
(juols  elle  donne  lieu  pour  atteindre  la  consommation,  et 
qui  se  traduit  parla  circulation  do  la  monnaie,  des  billets 
(lo  banque,  dos  effets  de  commerce,  etc.  On  dit  la  circulu- 

•  tien  métallique  lorsqu'il  s'agit  dos  ospôcos  monétaires,  ot 
la  circulation  fiduciaire  lorsqu'il  s'agit  dos  titres  do  crédit 
émis  par  les  banques  ou  par  los  particuliers  :  colto  der- 
nière correspond  a  des  opérations  faites  à  crédit,  dont  le 
règlement  ne  se  fait  pas  au  comptant,  immédiatement. 

La  circulation  au  comptant  —  lo  troc  ancien  —  a  pour 
instrument  principal  la  monnaie  ;  mais,  aujourd'hui,  la  cir- 
culation lliluciairo  a  pris  une  importance  prépondérante 
ot  a  donné  naissance  à  l'industrie  des  banques.  Il  ne  faut 
pas  perdre  do  vuo,  toutefois,  quo,  si  la  monnaie  est  impro- 
ductive par  olIe-mAme,  los  titres  do  crédit  no  valent  que 
par  la  garantie  qu'ils  offrent,  et  quo  l'on  peut  facilement 
en  abuser. 

CIRCULATOIRE  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport  on 

particulier  à  la  circulation  du  sang. 

CIRCULER  (lat.  circulari)  v.  a.  Se  mouvoir  d'une  façon 
continue,  en  revenant  à  son  point  de  départ,  ou  do  façon 
(|U0  de  nouveaux  objets  succèdent  constamment  A  ceux 
quo  te  mouvement  emporte  :  Lu  sang  ciltcULlc  dans  Ivs 
veines.  La  terre  cikciilk  autour  du  soleil.  Il  Aller,  venir,  so 
mouvoir,  so  rransportor  ou  ftro  trunspurlô  d'un  ondroil 


Circulation  des  f^az  dans  uiio 
chambre  souB-ston)3tlqu(;. 


CIRCULATOIRE   —   CIRE 

dans  un  autre  :  Passants,  Voitures  qui  circulent  sans  arrêt. 

—  Vivre,  passer  sa  vie  :  On  ne  tardera  pas  à  devenir 
cruclpartout  où  l'on  ciRcuLiiRA  parmi  les  bourreaux.  (Didor.) 

—  Pénétrer,  s'enfoncer  en  divers  sens,  se  ramifier  dans 
un  milieu  :  Veinps,  I^erfs  qui  circulknt  dans  le  corps.  \\  So 
propaçor,  se  faire  sentir  :  l/n  feu  dévorant  cmcni.K  dans 
mes  veines.  (Acad.)  ii  Passer  de  main  en  main  :  /''aire  circu- 
ler des  capitaux,  des  effets  de  commerce.  Il  Se  répandre, 
ôtre  colporté  ;  Faire  cihcvlkr  des  bruits. 

—  Impersouneil.  :  Il  cmcuLii  des  chansons,  despamphlets. 
CIRCULUS  {luss)  n.  m.  Ancienne  théorie  qui  onsoigno 

nuo  la  matière  organisée  végétale  et  animale  se  forme  aux 
dépens  de  la  matière  inorganique. 

—  Encycl.  La  chimie  agricole  s'est  approprié  ce  prin- 
cipe et  en  a  fait  la  base  do  ses  enseignements.  Liobig  a 
démontré  que  la  consommation  des  aliments  ne  détruit 
pas  toute  leur  utilité,  au  point  de  vue  de  la  reproduction, 
pour  la  végétation,  si  l'on  sait  employer  les  engrais  qui  en 
dérivent,  ainsi  que  les  détritus  des  hommes  et  dos  ani- 
maux disparus.  Quelques  sociologues,  Pierre  Leroux  en 
particulier,  reprenant  l'idée  religieuse  sur  l'homme  :  Pal- 
vis  es  et  i7i  puLverem  reverteris  (lu  es  poussière  et  tu  re- 
tourneras on  poussière),  ont  voulu  fonder  le  droit  do  vivre 
de  l'individu  sur  la  puissance  de  reproduction  de  la  matière. 

CIRCUM  CIRCA  {kojn  —  mots  latins  qui,  tous  les  deux, 
signifient  environ)  loc.  adv.  Fam.  Environ,  à  peu  près. 

CIRCUMAXILE (Aom'— du  lat.  c/rcu;»,  autour,  et  de  axUe) 
adj.  Bot.  Qui  est  situé  autour  de  l'axe. 

CIRGUMCELLION  n.  m.  Hist.  rel.  V.  ciRCONCELLiON. 

CIRCUMDUCTION  {kom,  ksi-on  —  du  lat.  circum,  autour, 
et  ducere,  supin  ductum,  conduire)  n.  f.  Mouvement  de  ro- 
tation autour  d'un  axe  ou  d'un  point  central. 

CIRCUMFUSA  (kom'  —  en  lat.  les  choses  ^ui  so?it  répan- 
dues autour)  n.  m.  pi.  Nom  donné,  en  hygiène,  au  milieu 
ovi  vit  l'homme,  à  tout  ce  qui  agit  extérieurement  sur  lui 
(atmosphère,  climat,  etc.). 

CI  RCU  MIN  CESSION  {ko-min-sé-si-on  —  du  lat.  circum, 
autour,  et  incessio,  action  d'avancer)  n.  f.  Expression 
théologique  qui  désigne  le  mystère  de  la  vie  intime  des 
trois  personnes  de  la  sainte  Trinité. 

CIRCUMMÉRIDIEN,  ENNE  {koîn\  di-in,  en')  adj.  Mar. 
Qui  se  trouve  dans  les  environs  du  méridien  du  lieu,  n 
ffauteurs  circu7nmé7-idiennes,  Hauteurs  d'astre  ou  de  soleil, 
prises  peu  avant  ou  après  le  passage  au  méridien  pour 
servir  à  la  détermination  de  la  latitude  à  la  mer. 

GIRCUMNAVIGATEUR  {ko7n'  —  du  lat.  circum,  autour, 
et  do  navigateur)  n.  m.  Voyageur  qui  fait  ou  a  fait  le  tour 
du  globe. 

CIRCUMNAVIGATION  {kotti',  si-on  —  du  lat.  cirann,  u.u- 
touT^QtdenavigatioJi)  n.f.Voyage  maritime  autour  du  globe, 
ou,  en  générai,  Voyage  maritime  dans  lequel  on  revient 
au  point  de  départ,  sans  refaire  le  chemin  déjà  parcouru. 

—  Fig.  Vie,  existence,  marche  successive  ;  L  humanité 
marche  à  la  garde  de  Dieu,  et  not7'e  ciRCDMNAVKiATiON  est 
éternelle.  (Proudh.) 

—  Encycl.  Le  premier  voyage  de  circu7n?ioTigation  digno 
d'êtro  cité  est  celui  de  Fernand  Magellan,  qui,  en  1520, 
franchit  le  premier  le  détroit  portant  son  nom.  Après  la 
mort  de  Magellan,  un  seul  des  navires  qu'il  commandait 
revint  en  Espagne,  mais  il  avait  accompli  lo  premier 
voyage  autour  du  monde.  Ce  sont  encore  des  marins  dont 
les  voyages  de  circumnavigation  sont  célèbres  que  lo 
Français  Bougainville ,  l'Anglais  James  Cook,  et,  au 
XIX'  siècle,  l'Américain  Wilkes,  le  Fran(;ais  Dumont  d'Ur- 
ville,  etc.  Les  expéditions  scientifiques  de  la  Nova7-a,  du 
Challenger,  etc.,  comptent  aussi  pour  des  voyages  do  cir- 
cumnavigation des  plus  intéressants. 

CIRCUMNAVIGUER  {kom\  ghé)  v.  a.  Naviguer  autour  : 
CiRCUMNAViGUKR  Ic  globc  ten'estre. 

CIRCUMNnTATION  {ko)n,  si-on  —  du  lat.  crrcum,  au- 
tour, et  7iutatio.  inclinaison')  n.  f.  Pliénomèno  en  vertu  du- 
quel les  extrémités  d'axe  d'un  végétal  en  voie  do  crois- 
sance décrivent  une  spirale  on  s'inclinaut  successivement 
vers  les  divers  points  de  l'horizon  :  Les  tracés  de  cmcuM- 
NDTATioN  se  composent  d'une  succession  de  courbes  circulai- 
res. {Van  Tieghem.) 

CIRCUMPOLAIRE  adj.  V.  CIRCOMI'OLAIRK- 

GIRCUMPOTATION  (ko7n',  si-07t  —  lat.  circutnpotatio) 
n.  f.  Action  do  boire  à  la  ronde  ;  repas  où  l'on  buvait  ainsi. 

—  EIncvcl.  Dans  les  banquets  romains,  les  convives 
s'invitaient  mutuellement  A  uoire,  et  faisaient  circuler 
une  coupe  pleine  do  vin  autour  de  la  table.  On  donnait 
spécialement  lo  nom  de  circutnpotatio  aux  repas  funèbres. 
Lo  banquet  avait  lieu  dans  la  maison  mortuaire.  La  loi 
des  Douze-Tables  défondit  la  circumuotation  iiroi)remont 
dite,  ot  le  nom  fut  appliqué  alors  à  t'onseinblo  dos  repas 
faits  à  l'occasion  dos  funérailles.  Une  dos  circuinpotJUions 
les  plus  célèbres  ost  celle  qui  ont  liou  aux  funérailles  do 
Li<:inius  Crassiis,  grand  pontife. 

CIRCUMSOLAIRE  {kom'  —  du  lat.  circum^  autour,  et  do 
so/nirf)  adj.  Qui  ost  autour  du  soleil  :  £'«/mce  circumsolairk. 

CIRCUMTERRESTRE  (A-om*-/('r-r^i«/r'-- du  lat.  circum, 
autour,  et  de  terrestre)  adj.  Qui  entoure  la  lorro  :  Espace 

CIRCUM1  IlRRi:STRi:. 

CIRCUMZÉNITHAL,  ALE,  AUX  {kom'  —  du  lai.  circum. 
autour,  et  do  zénithal)  adj.  Qui  entoure  lo  Kénith  :  Astres 

ClRCUMZliNlTIIAUX. 

GIRCU3  {kuss)  n.  m.  Nom  scientifiiiuo  des  oiseaux  du 
genre  busard. 

CIRE  (lat.  cera)  n.  f.  Matière  molle,  jaunfttro,  awc  la- 
quelle les  abeilles  construisent  les  gAtcaux  do  leurs  ruches, 
ot  qu'on  emploie  à  différents  usages,  il  CtVf  rrVrçc.Ciro 
naturelle,  qui  n'a  pas  été  fondue;  oiro  en  pain  qui  n'a 
encore  été  employée  à  aucun  ouvrage.  H  Cire  ù  niodcU-r, 
Cire  colorée  dont  los  sculpteurs  font  leurs  modèles. 

—  Par  anal.  Matière  idonliquo  ou  analogue  à  Ift  ciro 
dos  abeilles  :  Cirk  de  prunirr. 

—  Cire  à  cacheter.  Cire  d'/''spngnr.  V.  la  ]iartie  encycl. 

—  Par  oxt.  Cérumen  ou  matière  jaune  qui  se  fornio 
dans  les  oreilles;  chassie,  matière  gluanlo  qui  s'amasMi 
au  bord  des  paupières.  V.  ciiuiiMUN. 

—  Loc.  fam.  Cire  molle  ou  simpleni.  Cire,  Caractèro 
doux,  facile  à  manier;  objet  dont  on  dispose  coninio  l'on 
veut.  (So  dit  par  allusion  A  l'oxtrènio  facilité  quo  l'on 
trouve  a  pétrir  tu  ciro  sous  los  doigts)  :  /fv  tirissac  était 
un  hommf  de  ciki:.  (Card.  do  Kol«.)  iiC'oHiïMf  de  cire.  Fort  ik 


CIREMENT   —   CIRIS 

propos  :  Arriver  co>rME  de  cire.  —  Vt'Nir,  Aller  comme  de 
cire,  Aller  tout  à  fait  bien,  convenir  parfaitement:  Habit 
qui  VA  COMME  DE  CIRE.  11  Lire  jo.une  comme  cire.  Avoir  le 
teint  très  jaune,  ii  Etre  égaux  comme  de  cire.  Etre  tout  à 
fait  semblables,  comme  deux  objets  de  cire  que  l'on  aurait 
fondus  dans  le  même  moule,  il  Fondre  comTtie  la  cire  au 
soleil.  Se  dit  d'un  homme  qui  maigrit  rapidement, 

—  Admin.  eccl.  V.  la  partie  encycl. 

—  B.-arts.  Peinture  à  la  cire.  V.  la  partie  encycl.  il  Mou- 
lage à  cire  perdue.  Moulage  dans  lequel  on  moule  de  l'ar- 
gile autour  du  modèle  en  cire,  ^ui  est  détruitpar  la  fonte 
et  remplacé  par  le  métal  en  fusion. 

—  Dr.  Il  faut  de  la  cire.  Se  disait  autrefois  à  propos 
des  accusés  qu'on  ne  pouvait  absoudre  sans  avoir  une 
rémission,  laquelle  se  scellait  avec  de  la  cire,  ii  Se  disait 
encore  pour  déclarer  qu'il  fallait  condamner  l'accusé  à 
faire  amende  honorable  avec  une  torche  de  cire  à  la  main. 

—  Hist.  Droit  de  cire.  Se  disait  de  certain  droit  de  lu- 
minaire qui  se  payait  dans  la  maison  du  roi,  en  chancel- 
lerie et  ailleurs. 

—  Ornith.  Membrane  qui  recouvre  la  base  du  bec  de 
certains  oiseaux  :  L'aigle  a  le  bec  anguleux  et  la  cire  un 
peu  poilue.  (Richard.^ 

—  Poétiq^.  Ailes  ae  cire,  Objet  auquel  on  ne  peut  se 
fixer.  (Se  dit  par  allusion  aux  ailes  d  Icare,  qui  se  fondi- 
rent au  soleil.) 

—  Techn.  Mélange  coloré,  propre  à  rehausser  la  cou- 
leur de  l'or. 

—  Prov.  :  Aux  pèlerinages  des  environs,  on  dépense 
beaucoup  de  vin  et  peu  de  cire.  Dans  les  pèlerinages  trop 
rapprochés,  on  boit  plus  de  vin  qu'on  ne  fait  brûler  de 
cierges;  on  songe  à  se  divertir,  bien  plus  qu'à  honorer  les 
saints.  (Vieux.'i 

—  Encycl.  On  distingue  des  cires  d'origine  animale,  dos 
cires  dites  «  vé<iétales  »,  enfin  des  cires  d'origine  fossile. 

—  Cires  anlmales.  I.  Cire  des  abeilles  domestiques. 
1'  Production.  On  a  admis  que  la  cire  était  sécrétée  soit 
par  des  glandes  iutra-abdominales,  soit  par  la  cuticule 
ou  partie  superficielle  du  tégument  des  arceaux  ventraux, 
à  l'exception  du  premier  et  du  dernier.   La   substance 


1.  Céroplastes  (a,  avec  la  cire;  b.  sans  cirej  ;  2.  Eriterus  ; 
a.  Phenax. 

cireuse  s'accumule  au  dehors,  où  elle  forme  une  lamelle 
recouverte  par  la  moitié  inférieure  de  l'arceau  ventral 
précédent.  Les  lamelles  sont  saisies  par  les  pattes  posté- 
rieures et  portées,  avec  l'aide  des  crochets  des  pattes  anté- 
rieures, aux  mandibules,  qui  les  triturent  et  les  disposent 
en  petites  boulettes  destinées  à  laconstruction  des  gâteaux 
ou  rayons  de  coloration  blanchâtre,  qui  n'acquièrent  que 
par  là  suite  la  couleur  jaune  caractéristique.  Les  expé- 
riences de  Dumas  et  de  Milne-Edwards  ont  prouvé  que  la 
cire  est  une  sécrétion  animale  qui  s'opère  sous  l'influence 
d'une  alimentation  composée  de  miel.  G.  de  Layens  et 
Viallon  ont  montré  que  les  abieilles  consomment  environ 
6  kilogrammes  de  miel  pour  prodire  1  kilogramme  de  cire. 
Ce  chiffre  varie  avec  les  conditions  do  chaleur  où  se  trou- 
vent placées  les  abeilles. 

2«  Extraction.  La  cire  estrordinairement  récoltée  tous 
les  ans  et,  avec  les  nouvelles  méthodes  apicoles,  tous  les 
deux  ans.  Les  rayons  enlevés  des  cadres  ou  des  ruches 
sont  égouttés,  puis  soumis  à  l'action  de  la  presse.  On  les 
jette  ensuite  dans  l'eau  bouillante  ;  le  miel  qui  a  résisté  à 
la  presse  se  dissout,  et  la  cire  vient  se  rassembler  à  la  sur- 
face, où  elle  se  fige  par  refroidissement.  On  la  fond  et  on  la 
coule  dans  des  vases  en  terre  ou  en  bois.  La  partie  infé- 
rieure de  chaque  pain,  appelée  pied  de  cire,  et  qui  contient 
toutes  les  impuretés,  est  supprimée  et  refondue  pour  ob- 
tenir une  qualité  inférieure.  Un  autre  procédé  consiste  à 
placer  les  rayons  dans  lo  cérificateur.  V.  ce  mot. 

3**  Propriétés  de  la  cire.  La  cire  fond  vers  G2"  ou  63"  ;  sa 
densité  est  de  0,966.  Elle  est  constituée  par  deux  principes 
immédiats  :  Vacide  cérotique  ou  cérine;  la  ingricicim:  ou 
éther  mélissipalmitique.  Lewy  admet  aussi  la  présence 
d'une  petite  quantité  de  céroléine. 

1^  cire  jaune  possède  une  odeur  aromatique  qu'elle  perd 
par  le  blanchiment:  elle  est  insoluble  dans  l'eau,  mais  se 
dissout  facilement  dans  les  huiles,  les  graisses,  les  essen- 
ces, et  brûle  au  contact  do  l'air,  sans  odeur  ni  fumée. 

A*  Blanchiment.  Pour  blanchir  la  cire  jaune,  le  procédé  le 
plus  fréquemment  employé  consiste  à  la  qrHer,  c  est-à-dire 
à  la  réduire  en  rubans  mmcos  que  l'on  place  sur  de  grands 
châssis  en  toile,  de  façon  qu'ils  puissent  être  exposés  aux 
rayons  solaires  et  à  la  rosée  des  nuits.  Au  bout  do  huit  à 
dix  jours,  on  la  recueille  et  on  la  renferme  dans  dos  sacs 
que  l'on  garde  en  magasin  pendant  quarante  jours.  On 
grêle  à  nouveau.  Le  procédé  Kollv  consiste  dans  l'emploi 
d'une  petite  quantité  d'acide  sulfuriquo  étendu  de  deux 
parties  d'eau  et  de  queloucs  fragments  d'azotate  de  soude. 
L'acide  azotique,  mis  en  libcrté,détruit  le  principe  colorant- 

5»  FaUificationn,  On   falsifie   la  cire  par  l'Introduction 
de  kaolin,  craie,  amidon,  suif,   paraffine,  cires   végéta- - 
les,  etc.  La  recherche  de  la  fraude  est  souvent  difficile. 

ft*  Variétén  commerciales.  Il  existe  une  diversité  très  mar- 
quée cuire  les  cires  de  provenances  différentes.  La  cire  do 
Bretagne  blanchit  avec  facilité  et  possède  une  forte  odeur. 
IjC»  cires  de  Bourgogne,  inférieures  à  la  précédente,  ne  se 
décolorent  jamais  comidèlement.  Lo  Gâiinuis  fournit  dos 
cires  peu  odorantes.  Parmi  les  cires  étrangères,  colles 
d'Italie,  surtout  do  Venise,  se  blanchissent  facilement. 

?•  UKogeK  de  la  cire.  La  cire  jaune  sert  à  préparer  l'en- 
caustique dos  parquets;  ollo  entre  dans  la  composition 
dos  crayons  lithographiques,  de  la  cire  à  cacheter,  de 
la  peinture  â   l'encaustique.  V.n  pharmacie,  ollo  est  cm- 


CaJre  avec  les  llls  d<!  fer 

pour  la  fixation  de  la  cire 

gaufrée. 


ployée  à  la  préparation  des  emplâtres  et  des  onguents. 
Blanchie,  elle  sert  pour  diverses  préparations  pharma- 
ceutiques et  pour  les  cosmétiques.  Elle  est  employée  pour 
fabriquer  les  figures  de  cire,  et  surtout  pour  les  bougies, 
les  cierges  et  les  bougies  filées  ou  rats  de  cave. 

8"  Bestr-ucteurs  de  la  cire.  Les  rayons  de  cire  sont  atta- 
qués dans  les  ruches  et  perforés  en  tous  sens  par  les  che- 
nilles de  deux  microlépidoptères,  auxquels  ou  donne  le 
nom  à.e  gallèries  ou  fausses  teignes. 

—  II.  CiKEs  d'autres  lnsectes.  Parmi  les  hyménoptè- 
res, les  bourdons,  les  trîgones  construisent  leurs  nids  ou 
leurs  coques  en  matières  cireuses.  Un  hyménoptère  du 
groupe  des  mélipones  sécrète  une  cire,  dite  cire  des  an- 
dogmes;  elle  est  récoltée  par  les  Indiens  qui  vivent  dans 
les  plaines  du  Haut-Orénoque  :  elle  est  grossière  et  diffi- 
cilement utilisable.  Certains  coléoptères  (lixus,  scymnus) 
laissent  suinter  des  filaments  cireux.  Les  chrysalides  de 
quelques  papillons  se  recouvrent  d'une  légère  couche 
cireuse.  Chez  les  hémiptères-homoptères,  la  production 
est  plus  grande.  Les  fulgores,  les  lystres,  les  phénax 
présentent  à  l'abdomen  des  filets  blancs  cireux.  Cette 
production  est  aussi  très  abondante  chez  les  pucerons. 
Le  céroplastes  rusci  recouvre  toute  sa  carapace  d'une 
couche  tellement  épaisse  que  l'on  a  essayé  do  l'utiliser. 
Les  mâles  de  l'ericcrus  Pe-la,  originaire  de  la  Chine,  pro- 
duisent une  cire  devenue  d'un  usage  général  dans  ce  pays. 

—  Cire  gaufrée.  La  grande  quantité  de  miel  nécessitée 
pour  la  production  delà  cire  a  conduit  les  apiculteurs  à 
faire  servir  à  nouveau  les  rayons 
après  en  avoir  extrait  tout  le  miel. 
Ce  procédé  est  très  employé  avec 
le  mobilisme.  Les  cadres,  une  fois 
désoperculés,  sont  placés  dans  l'ex- 
tracteur et  ensuite  remis  dans  la 
ruche.  On  garnit  aussi  les  cadres 
de  plaques  [plaques  de  cire  gaufrée) 
fabriquées  avec  do  la  véritable 
cire  d'abeilles  au  moyen  de  laminoirs  ou  de  presses  nom- 
mées gaufriers.   Pour  fixer  les  feuilles   de  cire  dans  les 

cadres,  on  emploie  des  fils  de  fer 

étamé,  on  noie  ces  fils  do  fer 
dans  la  cire  au  moyen  d'une  rou- 
lette ou  éperon,  chauffée  légère- 
ment, et  que  l'on  fait  rouler  le 
long  du  fil. 

—  Cires  végétales.  Chez  beau- 
coup de  plantes,  les  cellules  épi- 
dermiques  de  la  tige,  des  feuilles 
ou  des  fruits,  produisent,  dans  la 
partie  de  leur  membrane  qui  est  en 
contact  avec  le  milieu  extérieur, 
dos  matières  plus  ou  moins  ana- 
logues à  la  cire  des  abeilles.  Les 
organes  aquatiques  en  sont  con- 
stamment dépourvus  ;  chez  les 
organes  aériens,  leur  formation 
soinblo  subordonnée  à  une  cutinisatiou  préalable  de  la 
membrane  :  les  membranes  formées  do  cellulose  pure  n'en 
offrent  jamais.  Les  granulations  cireuses  sont  un  produit  do 
transformation  de  la  cutine.  Les  cires  végétales  ont  pour 
rôle  évident  d'augmenter  l'imperméabilité  de  l'épiderme. 
Il  est  des  plantes  chez  lesquelles  la  cire  est  assez  abondante 
pour  être  extraite  et  employée,  par  exemple,  à  la  fabrication 
des  bougies.  La  «  cire  de  palmier  »  [cera  de  palma)  est  four- 
nie par  la  tige  et  les  feuilles  d'un  palmier  de  la  Nouvelle- 
Grenade  et  du  Pérou  {ceroxijlon  Andicola).  ha.  cire  de  Car- 
nrtHÔa  vient  des  feuilles  d'un  palmier  du  Brésil  (copernicia 
cerifera,  vulgairement  carjiaubaj.  La  cire  de  myrica  vient 
des  fruits  (drupes)  de  divers  ciners,  arbrisseaux  du  genre 
myrica,  qu'on  rattache  à  la  famille  des  castanéacées  [my- 
rica cerifera  .îe  la  Louisiane,  myrica  cordifolia  du  Cap, 
myrica  JEthiopica  d'Abyssiuie).  L'écorce  de  la  canne  à 
sucre,  traitée  par  l'eau  bouillante,  donne  aussi  une  cire. 

—  Cires  fossiles.  Les  cires  fossiles  dites  aussi  civvs 
minérales  constituent  une  série  de  carbures  d'hydrogène 
que  l'on  trouve  dans  les  tourbières.  Les  espèces  sont  nom- 
breuses ;  citons  seulement  ;  sclieerérite  ozocérite,  fichtélite, 
Uunlite,  idrialite. 

—  Archéol.  Au  moyen  âge,  on  modelait  en  cire  des  effi- 
gies de  toute  espèce,  des  bas-reliefs,  des  objets  do  toute 
sorte,  peints  ensuite  avec  le  plus  grand  soin.  Les  figures 
des  saints  et  celles  des  rois  défunts  étaient  exécutées  de 
grandeur  naturelle,  puis  revêtues  d'habits  somptueux  et 
promenées  ou  exposées. 

—  Adm.  ecclés.  Les  cierges  offerts  pour  les  pains  bénits 
ou  délivrés  pour  les  services  anniversaires  appartiennent 
à  la  fabrique.  Quant  aux  cierges  offerts  pour  les  enterre- 
ments et  services  funèbres,  ceux  qui  sont  portés  par  les 
membres  du  clergé  leur  reviennent  intégralement  ;  les 
autres  appartiennent  moitié  à  la  fabrique  et  moitié  au 
clergé.  La  répartition,  entre  la  fabrique  et  le  clergé,  de 
la  cire  délivrée  pour  les  autres  cérémonies  est  régléo 
d'après  le  tarif  diocésain  des  oblations,  ou  par  les  usages. 

—  B.-arts.  Peinture  à  la  cire.  Ce  procédé  consiste  dans 
l'emploi  de  couleurs  préparées  à  1  huile  et  détrempées, 
au  moment  de  l'exécution,  dans  de  la  cire  liquide  mé- 
langée d'essence,  mais  sans  aucune  intervention  du  feu; 
en  d'autres  termes,  sans  encaustique. 

—  Comm.  La  cire  à  cacheter  ou  cire  d'Espagne,  em- 
ployée pour  les  lettres,  plis.  etc. ,  est  un  mélange  de  gomme 
laque  et  de  térébenthine  coulé  en  bâtons,  et  que  l'on  soumet 
à  l'action  de  la  chaleur  pour  s'en  servir.  (Une  sorte  plus 
commune  se  fabrique  avec  de  la  colophane,  au  lieu  de 
gomme  laque.)  La  cire  à  bouteille  est  du  galipot  qui  a  été 
coloré  à  chaud.  On  fabrique  également  de  la  cire  dite  »  à 
sceller  n  destinée  à  prendre  des  empreintes  d'une  grande 
précision.  On  l'obtient  en  mélangeant  de  la  cire  blanche 
et  de  la  térébenthine  et  en  ajoutant  au  mélange,  quand  il 
commence  à  s'épaissir  par  refroidissement,  une  quantité 
suffisante  do  vermillon. 

—  Hist.  La  cire  était  employée  pour  l'apposition  do 
sceaux  ou  de  cachots  sur  les  documents  émanés  de  l'au- 
torité royale.  Les  édits  et  déclarations  étaient  scellés  en 
cire  jaune  ;  les  lois  adressées  dans  la  Provence  et  le  Dau- 
phiné  en  cire  rouge  ;  les  lettres  de  concession  à  perpétuité 
on  cire  verte,  et  celles  de  concession  à  temps  en  ciro 
blanche.  —  La  ciro  a  servi  aussi,  au  moyen  âge,  à  la  di- 
vination et  aux  sortilèges;  elleajouôégalemout,  jadis,  un 
grand  rôle  pour  les  envoûtements.  V.  co  mot. 

Cire  (cabinet  de).  V.  cabinet. 

CIREMENT  {man)  n.  m.  Action  do  cirer. 


22 


ClRENCESTER  ou  ClCESTER  (lat.  Cor(«ïum),  ville  d'An- 
gleterre (comté  de  Gloucester),  sur  lo  Churn,  l'une  des 
branches  de  la  Tamise;  7.500  hab.  Taillanderies,  filatures, 
brasseries;  école  professionnelle  d'agriculture.  (Cirencester 
semble  avoir  été  un  centre  romain  et  saxon  considérable 
et  conserve  une  belle  église  des  xiV^  et  xv«  s.) 

CIRER  V.  a.  Enduire,  frotter  do  cire  :  Cirer  du  fil,  de 
la  toile,  un  parquet,  w  Enduire  de  cirage  :  Cirer  des  bottes. 
—  Fig.  Cirer  les  bottes  à  quelqu'un.  Le  flatter  bassement. 

—  V.  n.  Devenir  brillant  :  Certains  draps  ont  le  défaut 
de  CIRER. 

Ciré,  ée  part.  pass.  du  v.  Cirer,  ii  Toile  cirée,  Toile  enduite 
d'une  composition  qui  la  rend  imperméable.  —  Fig.  Cela 
glisse  ou  coule  comme  sur  toile  cirée.  Cela  ne  fait  aucune 
impression. 

Se  cirer,  v.  pr.  Etre  ciré  :  Parquet  qui  se  cire  diffi- 
cilement. Il  Cirer  soi-même  sa  chaussure. 

GiRES-LÈS-MELLO,  comm.  do  l'Oise,  arr.  et  à  23  kil. 
de  Sonlis,  sur  le  Thérain;  1.468  hab.Ch.de  f.  Nord.  Car- 
rières de  pierres.  Fabrique  de  boutons.  Eglise  des  xii*, 
xiii'^  et  xiv°  siècles.  Maisons  intéressantes. 

CIRETTE(réï')  n.  f.  Poire  aux  tons  brillants  et  dont  le  goiJt 
se  rapproche  de  celui  de  la  variété  dite  do  louise-bonne. 

CIREUR,  EUSE  n.  Personne  qui  cire  :  Un  cireur  de 
bottes,  de  parquets. 

CIREUX  (reiî),  EUSE  adj.  Qui  est  de  la  nature  de  la  cire  : 
liatc  cireuse. 

—  Pop.  Personne  à  figure  sale  et  répugnante,  it  Per- 
sonne qui  a  mal  aux  yeux. 

GiREY,  ch-1.  de  cant.  de  Meurthe-et-Moselle,  arrond. 
et  à  37  kilom.  de  Lunéville,  à  la  source  de  la  Vezouze; 
2.315  hab.  Ch.  de  f.  Est.  Minerai  de  fer;  manufacture  de 
glaces,  papeterie,  faïencerie,  scierie,  bois.  Ancien  château. 
Avant  1871,  Cirey  faisait  partie  du  département  de  la 
Meurthe.  —  Le  canton  a  7  comm.  et  s.yyo  hab. 

ClREY-SUR-BLAISE,comm.de  la  Haute-Marne,  arr.  et 
à  23  kiloni.  de  Wassy,  sur  la  Biaise  ;  369  bab.  Haut  four- 
neau ;  taillanderie.  Château  qui  appartint  à  la  marquise 
du  Châtelet,  et  fut  habité  par  Voltaire  de  1733  à  1740. 

GiRIE,  ville  d'Italie  (  Piémont  [prov.  de  Turin]),  sur  la 
Stura;  5.200  hab.  Fabrique  de  cartes;  peausserie. 

CIRIER  [ri-é  —  rad.  cire)  n.  m.  Marchand  ou  fabricant 
do  cierges,  etc.  n  Artiste  exécutant  des  travaux  en  cire. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  arbres  ou  arbrisseaux 
du  genre  myrica,  qui  produisent  de  la  cire  :  Le  cikikr  de 
la  Louisiane  réussit  très  bien  dans  le  midi  de  la  France. 

Il  Nom  vulgaire  de  plusieurs  champignons  qui  ont  la  cou- 
leur et  l'aspect  de  la  cire  (pézizes,  etc.). 

—  Hist.  Cirier  de  la  (grande  chancellerie,  Officier  qui, 
nommé  par  le  grand  audiencier  de  France,  servait  par  se- 
mestre, fournissait  et  préparait  la  cire  pour  sceller  les 
expéditions  de  la  grande  chancellerie.  (Il  ne  portait  pas 
l'épée.  On  ne  connaît  pas  l'origine  de  cet  office.  L'édit 
de  1561  avait  ordonué  sa  suppression  ;  néanmoins,  les  pri- 
vilèges de  cirier  furent  confirmés  en  1671.) 

—  Encycl.  Bot.  Le  ciricrde  la  Louisiane  [uiyrica  cerifera) 
est  un  petit  arbre  à  tige  forte  et 
rameuse,  haut  de  4  à  5  mètres, 
portant  des  feuilles  persistantes 
et  des  fleurs  en  chatons.  Ses 
fruits,  petits,  globuleux,  char- 
nus, d'un  noir  bleuâtre,  sont 
recouverts  d'une  substance 
onctueuse,  d'aspect  farineux, 
blanc  verdâtre,  qui  n'est  autre 
chose  que  de  la  cire.  Il  croît 
dans  les  lieux  humides  et  les 
marais  d'une  grande  partie  do 
l'Amérique  du  Nord,  notam- 
ment dans  la  Louisiane,  la 
Virginie  et  la  Caroline.  Les 
feuilles  du  cirier  de  la  Loui- 
siane répandent,  quand  on  les 
froisse,  une  odeur  aromatique; 
leur  décoction  avec  le  sulfate 
de  fer  donne  une  encre  fort 
noire.  La  racine  est  astringente. 
Dans  l'Amérique  du  Nord,  on 
fait  aussi  avec  cette  ciro  un  savon  odorant  et  propre  à  net- 
toyer le  linge. 

CIRIÈRE  frad.  ciVe)n.  f.  et  adj.  Se  dit,  chez  les  apicul- 
teurs, des  aoeilles  q^ui  construisent  les  rayons. 

—  Encycl.  Il  n'e.xiste  nullement  plusieurs  sortes  d'ou- 
vrières :  les  unes  cinèros,  d'autres  ventileuses,  éleveuses 
ou  butineuses.  Tous  les  travaux  d'une  ruche  peuvent  être 
exécutés  par  le  même  insecte,  à  ses  différents  âges.  Co 
nom  de  ciricre  s'applique  également  aux  glandes,  cellules 
ou  plaques  qui  sécrètent  la  cire. 

GiRIÈRE,  comm.  des  Deux-Sèvres,  arr.  et  à  20  kll.  de 
Hressuire,  près  de  l'Argent,  branche  de  l'Argenton  ; 
1.042  hab.  Buttes  artificielles. 

GiRILLO  (Dominique),  médecin  et  botaniste  italien,  né 
à  Grumo  (royaume  de  Naples)  en  1734,  mort  sur  l'échafaud 
en  1799.  Il  devint  professeur  de  médecine  et  d'histoire 
naturelle  à  Naples.  Elu  député  après  l'établissement  de  la 
république  Parthénopéenne  (1790),  il  fut  arrêté  lors  de 
la  réaction  et  exécuté.  On  cite  parmi  les  ouvrages  de  ce 
savant  :  Ad  botanicas  institutiones  introductio  (1771);  Plan- 
tarum  rariorum  regni  IVeapolitnni  fasciculus  (1788-1793); 
Entomoloijix  Xeapolitanx  spécimen  (1787). 

CIRIMANAGE  n.  m.  Cens  qui  était  dù,[en  Béarn,  aux  sei- 
gneurs par  chaque  habitation. 

CIRINOSE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  cierge  [cereus),  genre  de 
cactées. 

Ciris  [l'Aigrette),  petit  poème  de  541  vers  longtemps 
attribué,  à  tort,  à  Virgile.  Le  ton  est  celui  du  poèmo  épique. 
Le  sujet  est  l'aventure  et  la  métamorphose  de  Scylla,  fillo 
de  Nisus,  roi  do  Mégaro. 

Le  choix  du  sujet,  la  longueur  et  l'excessive  ingéniosité 
des  développements  décèlent  un  original  alexandrin.  La 
facture  des  vers  est,  d'ailleurs,  d'une  habileté  et  parfois 
d'une  harmonie  surprenante.  Enfin,  la  rhétorique  n  exclut 
pus  lo  pathétique  :  les  plaintes  de  Scylla,  notamment, 
sont  touchantes.  Quant  à  la  métamorphose  de  Scylla  en 
oiseau,  elle  égale  au  moins  la  virtuosité  d'Ovide  qui  a  traité 
aussi  ce  sujet.  La  Ciris  est  dédiée  à  Valérius  Mossala,  con- 
temporain d'Auguste.  On  y  relève  des  imitations  de  Ca- 


Cirier  :  a,   chaton    mâle; 

h,  fleur  niàle  ;  c,  fleur  le- 

melle. 


23 


CIRNI    —   CIIinUOSE 


tulle,  de  Lucrôoo,  de  Virpilo  niAnio,  ainsi  que  la  iraco 
d'interpolations  du  iii«  siècle,  peut-être  du  moyen  âge. 

CiRNI  (Antoine-François),  historien  italien,  m^  vrrs  1510 
pr("»s  de  Bastia,  mort  apr<>s  158".ï.  Il  servit  lo  roi  do  Franco, 
mais  surtout  le  roi  d'Kspa^^ne  contre  les  Turcs.  11  a  écrit 
te  récit  do  ses  campagnes. 

GiRO,  ville  d'Italie  (Calabre  [prov.  do  Catanzaro]),  près 
de  la  mer  Ionienne;  6.000  liab.  Filatures  do  soie;  prépa- 
ration d'anchois.  Patrie  do  l'astronome  Gigli,  réformateur 
du  calendrier  occlosiastiquo  sous  Gréy:oiro  XIll. 

GIROÈNE  n.  m.  Pharm.  anc.  Syn.  do  céroène. 

GIRON  (do  l'anc.  haut  aJlom.  shiro)  n.  m.  Nom  vul- 
gaire de  tous  les  animalcules  qui  vivent  dans  les  matières 
alimentaires, 


Lanterne  des  uiùrta,  à  Ciron, 

Blanc,  près  de  la  Creuse;   1.081  hab.  Ch.  de  f-  Orléans. 
Château  de  Komefort;  lanterne  des  raorls. 

CiRON,  rivière  de  France,  affluent  gauche  de  la  Ga- 
ronne, qui  arrose  les  départements  des  Landes,  du  Lot- 
et-Garonne  et  de  la  Gironde.  Long,  du  cours  :  85  kilom. 

CIROYER  {ro-a-ié)  n.  m.  Bot.  Nom  français  des  rheedies. 

CIRQUE  (du  lat.  circtis,  cercle)  n.  m.  Chez  les  anciens  Ho- 
mains, Vaste  piste  sablée  destinée  aux  jeux  publics,  surtout 
aux  courses  de  chevaux  et  de  chars  :  //  ne  faut  pas  confon- 
dre le  mot  CIRQUE  avec  les  termes  d'amphithéâtre,  de  stade, 
de  palestre,  etc.  ii  Factio7is  du  cirque,  Partis  qui  s'étaient 
formés  à  Home,  puis  à  Constantinople,  parmi  les  con- 
ducteurs de  chars  dans  les  cirques,  et  qui  se  distin- 
guaient par  la  couleur  des  vêtements. 

—  Auj.  Sorte  de  théâtre  comportant  une  arène  et  des 
g^radins,  et  dans  lequel  ont  lieu  des  exercices  d'équita- 
tion,  des  exhibitions  de  gymnastes,  d'équilibristes,  de 
clowns,  etc.  :  Les  pantomimes  du  cirque. 

—  Géol.  Erosion  de  forme  arquée,  que  l'on  rencontre 
quelquefois  dans  les  pays  montagneux  (cirque  de  Gavarnie.. 
On  donne  généralement  le  nom  de  cirques  aux  bassins  de 
réception  vastes,  laissant  le  nom  d'entonnoirs  à  ceux  de 
moindres  proportions. 

—  Enctcl.  Antiq.  C'est  au  roi  Tarquin  l'Ancien  qu'est 
due  la  fondation  du  Grand  Cirque,  entre  le  Palatin  et. 
l'Aventin,  sous  une  forme  très  primitive.  Tarquin  le  Su- 
perbe y  ajouta  des  gradins  en  bois.  En  425,  on  établit  des 


Cirque  de  Maxence. 


^oiw       nig:a^       -lia 


% 
/ 


remises  pour  les  chars.  Ce  cirque  brûla  du  temps  de  Jules 
César,  qui  le  rebàiii.  Néron  etTrajan  l'agrandirent  considé- 
rablement. Le  Grand  Cirque  était  de  forme  allongée  et  ter- 
miné aux  petites  extrémités,  d'un  côté  par  un  demi-cercle, 
do  l'autre  par  une  ligne  légèrement  cintrée.  L'extérieur 
présentait  trois  étages  d'arcades.  A  l'intérieur,  les  voûtes 
s'adossant  à  ces  murs  soutenaient  trois  ran^s  de  gradins 
séparés  par  des  murs  {prxcinctiones),  et  divisés  par  de 
nombreux  escaliers  conduisant,  à  chaque  étage,  à  une 
galerie  intérieure  où  communiquaient  les  escaliers  de 
sortie.  A  l'étage  supérieur  régnait  une  galerie  {arribula- 
torium).  Les  gradins  s'arrêtaient  à  quatre  mètres  du  sol. 
Là  régnait  une  terrasse  bordée  d'une  balustrade  (podiurn). 
Une  logo  spéciale  était  réservée  à  l'empereur  au-dessus 
dix  podium,  une  autre  au  président  des  jeux.  Sur  lo  podium. 
des  sièges  moldles  étaient  réservés  aux  personnages  do 
distinction.  Lo  milieu  do  l'arène  était  occupé  en  partie 
par  une  longue  substruction  on  maçonnerie  {spina],  qui 
portait  dos  statues  de  divinités,  dos  autels,  ainsi  que  les 
œufs  et  les  dauphins,  que  l'on  enlevait  au  fur  ot  à  mesure 
pour  marcjuer  le  nombre  de  tours  de  piste  accomplis 
par  les  concurrents.  Aux  deux  extrémités  do  la  spina 
étaient  les  bornes  {tnet.r),  près  desquelles  les  chars  de- 
vaient tourner.  Du  côté  légèrement  cintré  de  l'arène 
étaient  do  grands  bâtiments  {oppidum)^  d'où  s'ouvraient 
les  remises  (carceres).  Cette  dispositiou  rachetait,  pour  les 
chars  remisés  i  l'extrémité,  lo  désavantage  qu'ils  auraient 
ou  à  parcourir  un  espace  un  pou  plus  considérable  que 
ceux  qui  partaient  dos  remises  rapprochées  du  centre. 
Les  doux  portes  principales  étaient  situées  :  l'une  {porta 
pompsp)  du  côté  dos  carceres,  l'autre  (porta  triumpnalts) 
on  face  do  la  première.  IjOs  autres  grands  clrciuosdo  Rome, 
analogues  au  précédent,  étaient  lo  Circus  l'iaminius,  con- 
struit sur  lo  champ  do  Mars  on  220  av.  J.-C.  ;  —  le  Circus 
Vaticanus,  sur  l'emplacomout  du({uot  s'élève  la  sacristie 
do  Saint-Pierre  (Néron  lo  lit  agrandir  ot  y  donna  dos  jeux)  ; 
—  lo  Circu.1  Jtomuli,  construit  en  311  apV.  J.-C,  &  gauclie 
de  la  voie  Appienno,  par  Maxenco,  on  l'honneur  dp  son 
lits  Komulus. 

Los  jeux  étaient  toujours  précédés  do  la  pompa  circcnsis, 
procession  brillante  à  l'imitation  du  triomphe,  et  cjui  rap- 
pelait l'ori^'ino  sacrée  dos  joiix.  La  pompa  fut  supprimée 
par  Constantin,  comme  ayant  un  caractère  trop  païen. 
Les  cochors  étaient  divisés  en  factions,  ot  distingués  par  la 
couleur  do  leur  cuNarjuo  blouo,  verte,  rougo  ou  jaune.  Le 
peuple  prenait  [mrti  pour  l'une  ou  l'autre,  et  Ton  on  venait 


parfois  aux  mains  à  leur  sujet.  Outre  les  courses  do  che- 
vaux et  de  chars,  on  donnait  aussi  au  cirque  des  chasses, 
d«s  nau7nachies,  des  combats  d'animaux  féroces,  etc.  Les 
femmes  étaient  admises  aux  représentations  du  cirque.  Il 
y  avait,  dans  les  provinces,  un  grand  nombre  de  cirques. 

—  Cirque  de  Constantinople.  Le  cirque  de  Constantino- 
ple, construit  par  Scptime-Sévère  et  agrandi  par  Con- 
stantin, était  voisin  du  palais  impérial  et  de  Sainte  Sophie  ; 
il  était  décoré  des  plus  heaux  monuments  de  l'art  grec 
ancien.  L'empereur  assistait  aux  jeux  dans  sa  loge  ;  l'impé- 
ratrice les  voyait  de  l'église  Saint-Etienne,  qui  donnait  sur 
lo  cirque.  Tout  lo  peuple  de  Byzance  se  partageait  entre 
les  deux  grandes  factions  des  cochers  de  l'hippodrome  : 
les  bleus  ot  les  verts,  alternativement  en  faveur  ou  en  dis- 

Ërâce  auprès  des  empereurs.  (V.  Bleus  et  les  Verts  [les].) 
,e  cirque  servit  do  tnéâtre  à  l'élévation  ou  au  supplice  de 
plus  d'un  empereur.  En  1204,  il  fut  pillé  par  les  croisés;  les 
Turcs  achevèreotdo  le  détruire.  En  1826,  c'estdans  le  cirque 
que  furent  massacrés  une  grande  partie  des  janissaires. 

—  Temps  mod.  Cirque  citez  les  modernes.  Après  la  chute 
de  l'empire  romain,  le  goût  des  cirques  se  répandit  en 
Espagne,  et  produisit  les  combats  de  taureaux.  En  France, 
Cluldebert  lit  célébrer  des  jeux  dans  l'amphithéâtre  d'Ar- 
les, et  Chilpéric  I"constrUisit  deux  cirques  :  l'un  àParis, 
l'autre  à  Soissons.  Le  peuple  se  montra  peu  empressé  à 
y  courir;  ils  furent  abandonnés,  puis  démolis. 

Quant  aux  cirques,  tels  que  nous  les  connaissons  au- 
jourd'hui, leur  origine  est  relativement  récente.  En  effet, 
lorsque,  en  1767,  parut  à  Paris  un  écuyer  anglais  nommé 
Béates,  qui  donna  des  représentations  dans  un  local 
désigné  sous  lo  nom  de  "  cirque  »,  les  exercices  qu'il 
exécutait  rappelaient  encore  les  jeux  romains.  Toutefois, 
ils  comprenaient  une  partie  hippique  moderne  que  dé- 
veloppèrent ses  successeurs  et  qui  prit  définitivement  de 
l'extension  en  1788.  Le  cirque  moderne  était  né.  Un  de 
ces  établissements,  fondé  en  1774  par  l'Anglais  Astiey, 
fut  acheté  en  180?  par  le  fameux  écuyer  italien  Franconi, 
et  prit  alors  le  nom  de  Cirque  olympique.  Son  directeur 
eut  l'idée  d'adjoindre  aux  exercices  équestres,  déjà  dé- 
veloppés par  lui,  des  pantomimes  et  des  scènes  militaires 
à  grand  spectacle,  innovation  que  perpétuèrent  ses  des- 
cendants. Le  Cirque  olympique  ne  disparut  qu'en  1862. 
Aujourd'hui,  beaucoup  de  grandes  viUcs  de  province  ot  de 
l'étranger  possèdent  des  cirques  permanents.  A  Paris,  il 


Cirque  des  Champs-Elysées,  à  Paria  (Cirque  d'Eté)  ;  1.  Piste; 

2.    Entrée;  3.    Ecuries;     '*.   Orcliestre;    5.    Lof^es  ;    6.    Premières; 

7.  Promenoir;    8,    Secondes. 

faut  citer  le  Cirque  d'Hiver,  lo  Cirque  d'Eté,  le  Cirque 
Fernando,  devenu  Cirque  Medrano,  lo  Nouveau- Cirque, 
dont  la  piste  peut  se  convertir  en  arène  nautique.  \J hip- 
podrome, qui  a  été  démoli  en  1892,  se  distinguait  des  autres 
établissements  par  ses  proportions  plus  vastes  et  la 
forme  ellipti{|ue  de  son  arène.  (V.  hippodromb.)  Enfin,  sous 
le  nom  de  Cirque  Molier,  fonctionne  d'une  façon  intermit- 
tente une  fondation  créée  par  et  pour  des  gens  du  monde. 
A  côté  des  cirques  permanents  figurent  avec  honneur  cer- 
tains grands  cirques  ambulants,  qui  voyagent  à  travers  lo 
monde  (nous  citerons  entre  autres  lo  cirquo  Singer).  Ils 
offrent  cette  particularité  curieuse  de  présenter  tous,  dans 
certaines  parties,  les  mêmes  proportions,   pour  que  leur 

Sersonnel  changeant  et  cosmopolite  ne  so  trouve  jamais 
épaysé.  C'est  ainsi  que  l'arène  a  toujours  13  mètres  do 
diamètre.  Los  programmes  d'autrefois  so  corsent  mainte- 
nant par  les  exercices  d'artistes  divers  :  clowns,  gymua- 
siarques,  équilibristes,  dresseurs  d'animaux  savante,  etc. 

Cirque  du  Palais-Royal,  vaste  établissement  de 
plaisir  construit  à  Paris,  en  1787,  dans  le  jardin  du  Palais- 
Royal,  par  Rose  de  Saint-Pierre.  Il  v  éditia  un  théâtre 
(jui  prit  le  nom  do  Théâtre  du  Cirque-du-Palais-Royal  et , 
l>cu  après,  celui  de  Cirque-National,  puis  de  Lycée-des- 
Arts;  on  y  jouait  l'opéra-comique  et  la  pantomime.  Ap- 
pelé, en  1798,  Veilléos-de-Thalie,  il  donna  des  traductions 
d'opéras  italiens,  prit  enfin  lo  titre  do  Boufi'ons-Kram.'ais. 
ot  devait  jouer  des  traductions  d'ouvrages  allemands  et 
italiens,  avec  un  orchestre  solide  et  des  chceurs  exercés. 
Dès  les  premières  représentations,  le  succès  fut  éclatant. 
Mais,  le  16  novembre  1798.  le  feu  so  déclara  dans  les  bâti- 
ments du  cirque,  et  les  détruiMt  entièrement. 
'  CIRRAL,  ALE,  AUX  ou  CIRRHAL,  ALE,  AUX  adj.  Bot. 
Qui  appartient  aux  cirres  ou  vrilles  :  Appendices  cibraux. 

—  Ascidion  cirral.  Godet  d'une  fouille  ascidiéo,  formé 
par  une  vrille  foliaire. 

CIRRATULE  (rad.  cirre)  n.  m.  Genre  d'annélides,  type  de 
la  lamiUo  des  cirraHiJ/f/(^s.  comprenant  dos  vers  marins,  dé- 
pourvus de  tentacules  ou  n'oo  possédant  que  sur  les  seu'- 
inonts  autériours.  (Los  cirrutulos  habitent  les  mers  un 
nord.  Quelques  espèces  so  trouvent  dans  la  Môditorranéoj. 

GIRRATULIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'nnnélidos  tubicoles, 
renfermant  des  l'ormos  â  corps  cylindrii|ue,  â  této  on  cône 
allongé,  n'ayant  que  deux  tentacules  ou  en  étant  complète- 
ment dépourvue.  —  Un  CIHRATULIUK. 

—  Encycl.  Los  cirrfl(i(/i(/t'«,  qui  duivont  leur  nom  aux  nom- 
breux lUameuts  ou  cirros  qui  couvrent  leurs  anneaux  dor- 
saux, comprennent  les  genres  :  cirratulc,  h'térocirre,  acro- 
cirre,  répandus  surtout  dans  les  mora  froides otlompéréos. 

CIRRE  (du  lat.  nrru«,  frange  -  Plusieurs  écri von  tcinuiii:) 
n.  m.  /ool.Cil  ou  lilument  tin  dont  la  réunion  forme  des  fran- 
ges, comme  au  manteau  dos  multus(|UOs,  sur  les  anneaux  do 
certains  vers,  etc.  n  So  dit  aussi  dos  poils  raidos  situés  sur 


Cirrhibarbe  du  Cap. 


les  narines  dos  oiseaux.  (En  général,  on  emploie  lo  mot  «oie 
de  préférence  au  mot  cirre.  Chez  les  annélides,  on  entend 
par  cirres  dos  filaments  teutaculi formes  simples  ou  formés 
de  plusieurs  articles;  on  distingue  les  cirres  ventraux, 
dorsaux  et  aîiau.v.  Quand  les  cirres  s'aplatissent  en  largos 
lames,  on  les  désigne  alors  sous  le  nom  de  élytres.) 

—  Bot.  Appendice  grêle,  nu,  simple  ou  rameux,  le  plus 
souvent  enroulé  en  spirale  :  C'est  au  moyen  de  cirres  que 
certaines  plantes  faibles  s'attachent  à  d'autres  corps  pour 
s'élever  et  .le  soute7iir.  il  On  dit  aussi  vrille  ou  main.  (Quel- 
ques auteurs  font  ce  mot  féminin.) 

GIRRÉE  ou  CIRRHÉE  (rad.  cirre  ou  cij-rhe)  n.  f.  Genre 
d'orchidacées,  tribu  des  vandéos,  comprenant  dos  herbes 
épiphytes  qui  croissent  au  Brésil. 

CIRREUX  {reù),  EUSE  [rad.  cirre  —  Plusieurs  écrivent 
ciRRHEUx,  euse]  adj.  Hist.  nat.  Qui  est  muni  de  cirros. 

—  Bot.  Syn.  de  cirrifère. 

—  Ichtyol.  Qui  a  des  cirres  ou  barbillons  â  la  mâchoire 
inférieure. 

CiRRHA,  nymphe  qui  donna  son  nom  à  la  ville  do 
Cirrl'ia,  en  Phocide,  près  de  Delphes. 

GiRRHA,  ville  de  la  Phocide,  sur  le  golfe  de  Corintho. 
Cette  ville,  qui  était  le  port  de  Delphes,  était  consacrée  à 
Apollon,  et  possédait  un  temple  do  Diane  et  de  Latone. 
Quelques  ruines  en  attestent  l'ancienne  importance. 

CIRRHIBARBE  ou  CIRRHIBARBIS  {biss)  n.  m.  Genre  de 
poissons  acanthoptêres,  famille  des  gobiidés,  comprenant 
des  formes  voisines  des  myxodes,  à  nageoire  dorsale  con- 
tinue avec  nombreux  rayons  épineux,  à  tentacules  garnis- 
sant le  dessus 
du  museau  et 
le  menton. 

—  E  N  C  Y  C  L. 

Les  cirrhibar- 

bes  sont  des 

poissons   de 

taille  moyenne, 

dont  le   corps  rosâtre  argenté  est  recouvert  de   petites 

écailles,   et  qui  possèdent  un    tubercule  cylindrique   en 

avant  de  la  nageoire  anale.  Ils  habitent  le  voisinage  du 

cap  de  Bonne-Espérance. 

dRRHINE  n.  f.  Genre  de  poissons  physostomes,  fa- 
mille des  cyprinidés,  comprenant  des  cyprins  n'ayant 
que  deux  bar- 
billons, les  la- 
biaux faisant 
défaut  comme 
les  rayons  de 
la  nageoire 
dorsale. 

—  Encycl. 
Les  cirrhines  Cirrl.ine  rubi-ipen. 
sont  très  voi- 
sines des  barbeaux.  Répandues  dans  les  eaux  douces  de 
l'Asie,  elles  fournissent  une  chair  peu  estimée.  La  cirrhina 
ru67*iptnnis  est  commune  dans  les  étangs  du  Bengale;  la 
cirrhiîia  cirrhosa  ou  Wocondei  est  une  belle  espèce  vio- 
lacée de  la  côte  occidentale  de  Malabar. 

CIRRBIPÈDES  n.  m.  pi.  Syn.  de  ciRRipiiOES. 

CIRRHITE  ou  CIRRITHES  iri-f^ss)  n.  m.  Genre  de  pois- 
sons acanthoptêres, 
famille  des  percidés, 
voisins  des  serrans 
et  des  mésoprions, 
ot  comprenant  des 
formes  jaunes  ou  gri- 
ses, marquées  do  ban- 
des plus  foncées,  à 
nageoire  dorsale  uni- 
que, à  six  rayons 
branchiaux.  (  On  en 
connaît  cinq  ou  six 
espèces ,  propres  à 
l'océan  Inuien  ;  colle 
qui  remonte  le  plus  au  N.  est  lo  citTÎtfies  inaculatiis  de  la 
mer  Rouge.) 

GIRRHITIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  poissons  acantho- 
ptêres, comprenant  les  genres  cirrhite,  chUodacttjle,  né- 
matodactyle,  latris,  etc.,  tous  présentant  comme  caractères 
communs  la  forme  comprimée  du  corps,  qui  est  revôtu 
d'écailloscycloïdes;  les  dents  en  velours  mètéesàdesdents 
crochues,  trois  rayons  épineux  à  la  nageoire  anale.  (Les 
cirrhitidés  habitent  surtout  les  mers  chaudes;  ils  sont  do 
taille  moyenne.)  —  t'n  cirrhitidê. 

GIR  RHO  GRAPHIQUE  (du  gr.  kirrhos,  roux,  et  graphein, 
écrire)  adj.  Se  dit  d'une  variété  do  for  oxydé  appelée  aussi 
terre  d'ombre,  et  qui  fournit  aux  arts  une  couleur  bistrée. 

CIRRHOLITE  n.  f.  Phosphate  hydraté  naturel  d'alu- 
mine, de  cliuux  et  de  manganèse.  Il  On  écrit  aussi  cikroi.itk. 

CIRRHOLUS  {luss)  n.  m.  Genre  de  champignons  myxomy- 
cètes du  Brésil.  (Les  cirrholus,  voisins  dos  physarum,  ont 
lacolumelle  en  spirale  faisant  saillie  au  dehors  du  péridium 
qui  so  rompt  irrégulièrement.)  n  On  écrit  aussi  cibrolk, 

GIRRHONOSE  (du  gr.  kirrhos,  roux,  et  nosos,  maladie) 
n.  f.  Coloration  roussStro  do  la  plèvre,  du  péritoine,  etc. 

CIRRHOPÉTALE  n,  m.  Genre  d'orchidacées,  tribu  des 
dendrubiées,  comprenant  des  herbes  épiphylos  do  l'Inde. 

CIRRHOSE  (du  gr.  kirrhos,  roussûtro)  n.  f.  Primitiv., 
Maladie  du  foie  caractérisée  par  des  granulations  rousses  ; 
ces  granuhitions  elles-mêmes,  ii  Auj.,  Maladie  du  foie  ca- 
ractérisée pur  l'intlammation  et  la  prolifération  do  tout 
le  tissu  conjonctivo-vasculaire  de  l'organe. 

—  Kncycl.  Lo  mot  dn-hose  a  été  créé  par  Laihinec  pour 
désigner  dos  granulations  roiiss:\tres  et  dures  qui  so  ren- 
contrent dans  certains  foies  malades.  Il  désigna  plus  tard 
prostjue  toutes  les  maladies  infiammatoires  du  loio  avec 
sclérose.  Ou  convient,  maintenant,  de  ne  raiiKor  parmi  les 
cirrhoses  que  les  affections  qui  portent  sur  le  tissu  con- 
jonctivo-vasculaire do  l'organe  tout  entier,  avec  proUtéra- 
lions  do  ce  tissu.  La  cirrhose  ost  hypertrophiquo  quand 
lo  volume  do  l'orgaiïo  osi  augmenté,  utrophiquo  quand  il 
ost  diminué  par  suite  do  l'atrophie  dos  élémenis  glandu- 
laires. Dans  les  deux  cas,  In  gène  do  lu  cirouhiiion  a  pour 
conséquence  l'asciie.  L'ictèro  est  rare,  ou  ilu  mointt  uo 
survient  que  lurdivoment.  Trois  types  de  cirrhoses  sont 
bien  étudiés  el  généraleineut  admis:  la  cirrhose  syphili' 
tique,  lu  cirrhose  paludu/mf,  ot  lu  cirrhose  dos  buveurs  ou 
cirrhose  ttlcootiqut'.  Ui  eirrhuso  syphihtiquo  porto  primi- 


Cirrhitc. 


CIRRHOTIQUE  —  CISEAU 

tivement  sur  le  système  artériel,  la  cirrhose  paludique 
sur  !e  système  lymphatique,  et  la  cirrhose  du  buveur  sur 
le  système  veineux  et  sushépatique.  La  cirrhose  paludi- 
que s'accompagne  d'une  hypertrophie  de  la  rate. 

La  cirrhose  du  buveur,  que  la  plupart  des  auteurs  attri- 
buent à  l'action  de  l'alcool,  ne  serait,  d'après  Lancereaux, 
imputable  qu'à  l'abus  de  certains  vins. 
^  Le  traitement  varie  suivant  l'espèce  de  cirrhose  :  il 
s'adresse  à  la  cause  et  aux  symptômes.  Il  est  plus  efficace 
quand  le  foie  est  gros  que  quand  il  est  atrophié,  parce  que. 
dans  ce  dernier  cas,  les  éléments  glandulaires  du  foio 
sont  déjà  détruits.  Le  régime  lacté  mitigé,  l'usage  des 
alcalins,  les  purgatifs  salins,  les  lavages  de  l'intestin,  sont 
ordinairement  conseillés.  On  devra  s'abstenir  soigneuse- 
ment des  médicaments  toxiques. 

CIRRHOTIQUE  n.  et  adj.  Qui  se  rapporte  à  la  cirrhose; 
qui  est  atteint  de  cette  maladie. 

GIRRIFÈRE  [de  cirre,  et  du  lat.  feri-e,  porter)  adj.  Se  dit  des 
végétaux  qui  portent  des  cirres  ou  vrilles,  comme  la  vi^no, 
la  bryone.  les  pois,  les  gesses,  etc.  ii  On  dit  aussi  cirrigkre. 

CIRRIFLORE  ou  CIRRHIFLORE  (de  cirre  ou  ci7'rhe.  et  du 
la.t.  flo':,  /loris,  ûeur)  ai}.  Dontles  pédoncules  sont  munis  de 
vrilles,  ou  font  fonction  de  vrilles  :  Passiflore  cirriflore. 

CIRRIFORME  (de  cîV/*^,  et  foi'me)  adj.  Qui  a  la  forme  d'un 
cirre  :  Prolongement  cirriforme.  Filament  cibrikorme. 

CIRRIPËDES  n.  m.  pi.  Ordre  de  crustacés,  comprenant  des 
animaux  dégradés,  comme  les  anatifes  et  les  balanes,  et  qui 
vivent,  en  règle  générale,  fixés  sur  toutes  sortes  de  corps, 
dans  la  mer.  (On  écrit  aussi  cirrhipèdes.)  —  Un  cirripèue 

ou  ClRRSIPÎiDE. 

—  Encycl.  Les  ciiTipèdes  sont  ordinairement  renfermés 
dans  une  carapace.  Libres  à  l'état  jeune,  ils  ne  tardent 
pas  à  se  fixer  par  leur  région  céphalique,  qui  parfois 
s'allonge  en  un  pédoncule.  Les  cirripèdes  subissent  des 
métamorphoses.  Au  sortir  de  l'œuf,  les  larves,  ovales  ou 
pyriformes,  nagent  jusqu'à  ce  qu'ayant  subi  plusieurs 
mues,  elles  se  changent  en  une  nymphe  qui  se  fixe  à  un 
corps  quelconque,  au  moyen  de  ses  antennes  à  ventouses  ; 
une  glande  de  la  tète  sécrète  alors  une  substance  qui  lie, 
pour  toujours,  le  crustacé  à  sou  support.  Celui-ci  est  tantôt 
une  pièce  de  bois,  tantôt  la  peau  d'un  poisson  ou  d'un 
cétacé,  voire  le  corps  d'un  mollusque.  Les  cirripèdes  sont 
répandus  dans  toutes  les  mers.  On  divise  cet  ordre  en 
quatre  sous-ordres  :  thoraciqves,  abdominaux,  apodes,  et 
rhizocéphales  (ou  suceurs). 

CIRROBRANCHES  n.  m.  pi.  Ancienne  division  des  mol- 
lusques gastéropodes,  renfermant  les  dentales,  qui  forment 
la  classe  actuelle  des  scaphopodes.  (V.  ce  mot.)  [Blain- 
ville,  qui  avait  fondé  ce  groupe,  l'avait  appelé  cirrhobran- 
chiata  ;  et  il  avait  confondu,  avec  Deshayes,  les  filaments 
tactiles  des  dentales  avec  les  branchies  des  autres  mollus- 
ques.] —   L'n  CIRROBKANCHE. 

CZRRO-CUMULUS  n.  m.  Météor.  V.  cirrds. 
CIRROPTÉRON  n.  m.  Forme  larvaire  de  certains  mol- 
lusques gastéropodes. 

—  Encvci,.  Le  cirroptéron  est  la  larve  qui  vient  de  quit- 
ter l'œuf,  et  qui  nage  avec  son  voile  cilié;  sa  coquille  rudi- 
mentaire  n'est  pas  remplacée  par  une  seconde,  comme 
chezYeckinospira,  mais  elle  demeure  l'élément  d'où  sortira 
Ja  coquille  définitive  du  mollusque. 

CIRRO-STRATUS  n.  m.  Météor.  V.  cirrus. 

aRROTEUTHXDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  cé- 
phalopodes dibranchiaux,  sous-ordre  des  octopides,  com- 
prenant le  seul  genre  cirroteulhis.  —  Un  cirroteuthidé. 

CIRROTEUTHIS  !tiss]  n.  m.  Genre  de  mollusques  cépha- 
lopodes, type  de  la  famille  des  cin-oleuthidés,  comprenant 
des  fornies  ovales,  lisses,  à  nageoires  étroites,  obtuses,  à 
tête  petite,  à  bras  égaux,  réunis  par  une  membrane  qui 
atteint  presque  leur  extrémité.  [La  seule  espèce  du  genre, 
cirroteuthis  MùUeri,  habite  ieâ  mers  du  nord.] 

CIRRUS  {russ)  n.  m.  Nuage  élevé,  qui  présente  l'aspect 
de  filaments  parallèles  ou  retournés  en  forme  de  boucles 
de  cheveux. 

—  Encycl.  Le  cirrus  et  le  drro-stratus  appartiennent  L. 
la  catégorie  des  nuages  élevés,  dont  la  hauteur  moyenne  est 
de  9.00U  mètres.  Ils  forment  de  longues  bandes  fibreuses, 


tourmentées  et  ondulantes,  ténues  à  cause  du  manque  de 
vapeur  d'eau  â  de  pareiMes  hauteurs  et,  constitues  par 
des  aipuilles  de  glace,  donnent  lieu  au  pliénomôno  de.s 
pnrfuiUea  ot  des  halon.  Ils  ont  été  surnommés  par  les  ma- 
rins anglais  mares  taiU  (queues  do  jument),  sea-tress  (che- 
velures de  mer). 

L'Ilot  des  calmes,  dans  une  région,  s'installe  par  le  bas. 
Undis  que  lo  courant  éqiialorial  débute  toujours  par  les 
hauteur»  de  l'atmosphère  ;  il  nous  est  signalé  par  l'appa- 
rition do  cirrus  confus  dont  on  saisit  mal  les  détails,  qui 
précèdent  la  baisse  barométrique,  Dondant  que  les  couches 
BUpérieures  du  courant  éfiuatorial  vont  se  déverser  dans 
rifot  des  calmes  pour  s'y  rondro.  Ainsi  :  lorsque  les  cirrus 
apparaissent  par  un  beau  temps,  ce  beau  temps  est  toujours 
compromit.  Si  cette  situation  s'affirme  d'une  manière  du- 
rable, lo  ciel  se  couvre  et  donne  dos  averses,  en  été;  en 
hiver,  il  y  a  neigo,  abondante  peut-6tre,  mais  pou  persis- 


Monnaie  de  Cirta. 


tante,  car,  si  le  courant  éauatorîal  s'installe,  la  neigo  fond 
et  le  temps  se  met  â  la  pluie.  Cependant,  si  la  baisse  ba- 
rométrique a  lieu  du  côté  oii  coule  le  courant  do  retour, 
flanc  Est  de  l'îlot  des  calmes,  il  n'y  a  pas  de  pluie,  mais 
maintien  de  temps  sec,  plutôt  froid,  avec  apparition  de 
vents  N.  et  N.-E.  Enfin,  généralement,  les  cirrus  se  dépla- 
cent perpendiculairement  aux  isobares. 

Roulés  par  le  vent,  les  cirrus  deviennent  plus  opaques, 
et  le  danger  de  pluie  augmente  ;  c'est  le  ciel  moutonné, 
pommelé,  formé  de  cirro-cumulus  à  l'altitude  de  3.000  à 
7.000  mètres. 

CIRSAKA  OU  SIRSAKA,  CIRSAKAS  OU  SXRSAKAS  (Ara) 
n.  m.  Ancienne  étoile  à  rayures,  soie  et  or  ou  soie  et  ar- 
gent, provenant  des  Indes. 
CIRSE  ou  CIRSIUM  n.  m.  Bot.  Syn.  de  CNicus. 
GIRSOCÈLE  (du  gr.  kirsos,  varice,  et  kélê,  tumeur)  n.  m. 
ou  f.  Tumeur  variqueuse  des  veines  du  scrotum. 

CIRSOÏDE  (du  gr.  /fiVsos,  varice,  et  eîdos,  aspect)  adj. 
Variqueux  :  Anévrisme  cirsoîde. 

GIRSOMPHALE  (du  gr.  /t-iï\ïos,  varice,  et  ornphalosf  nom- 
bril) n.  m.  Dilatation  variqueuse  des  veines  du  nombril. 
GIRSOPHTALMIE  (du  gr.  kirsos,  varice  et  ophthalmos, 
œil)  n.  f.  Ophtalmie  dans  laquelle  les  veines  do  la  con- 
jonctive sont  comme  variqueuses. 

CIRSOTOMIE  (du  gr.  kirsos,  varice,  et  tome,  section) 
n.  f.  Excision  des  varices. 
CIRSOTOMIQUE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cirsotomie. 
CiRTA,  ville  de  l'Afrique  ancienne  (Numidie), suri' Amp- 
sagas,  dont  la  fondation  est  évidemment  due  à  un  peuple 
sémitique.  Ce  fut,  au  temps  de  Syphax,  une  des  princi- 
pales villes  de  la  Numidie.  Massinissa,  vainqueur  de  ce 
prince,  n'osa  pas  en  faire  le  siège,  et  Jugurtha  ne  put 
s'en  emparer  qu'après  un  blocus 
prolongé.  Cirta  n'avait  rien  perdu 
de  son  importance  sous  le  règne 
de  Juba  I";  mais,  après  la  dé- 
faite de  ce  prince  et  des  Pom- 
péiens en  Afrif^ue,  César  ayant 
donné  une  partie  du  territoire  de 
CirtaàSittius,  celui-ci  le  distribua 
à  ses  légionnaires  victorieux  ;  de 
là,  cette  colonie  qui  reçut  le  droit 
de  cité  romaine,  appelée  Sittia- 
norum  Colonia.  En  3U,  le  Pan- 
nonien  Alexandre  s'étant  fait  pro- 
clamer empereur  en  Afrique,  fut 
attaqué  par  un  général  do  Maxence,  et  se  réfugia  dans 
Cirta,  qui  fut  ruinée  dans  cette  guerre.  Constantin  la 
releva,  l'embellit  et  lui  donna  le  nom  de  Constatitine, 
qu'elle  porte  aujourd'hui. 

Deux  conciles  furent  tenus  à  Cirta.  Le  premier  fut 
assemblé  en  305,  pendant  la  persécution  de  Dioclétien. 
Les  évêques  traditeurs  de  la  province,  qui  avaient  faibli 
par  crainte  de  la  mort  et  avaient  livré  leurs  livres  saints 
et  leurs  vases  sacrés,  s'y  firent  réciproquement  l'aveu  de 
leurs  fautes,  se  donnèrent  l'absolution  et  nommèrent 
évêque  de  Cirta  un  traditeur,  le  sous-diacre  Sylvain.  Plus 
tard,  les  évoques  catholiques  se  servirent  des  actes  de  ce 
concile  contre  les  donatistes,  dont  le  schisme  fut  produit 
par  ces  mêmes  évêques  traditeurs. 

Du  second  concile  (412)  tenu  à  Cirta  (ou  à  Zerte),  on  ne 
possède  que  la  lettre  synodale  écrite  par  samt  Augustin 
aux  donatistes  pour  réfuter  les  calomnies  que  leurs  évê- 
ques répandaient  contre  les  catholiques,  au  sujet  de  la 
conférence  de  Carthage. 

CIRURE  n.  f.  Enduit  que  l'on  fabrique  avec  diverses 
matières  dont  la  cire  est  le  composant  principal. 

CiRY-LE-NOBLE,  comm.  de  Saône-et-Loire,  arrond.  et 
à  23  kilom.  de  Charolles,  sur  la  Bourbince;  1.804  hab. 
Ch.  de  f.  P.-L.-IVI.  Fours  à  chaux:  briques  et  poteries. 

GIS  [siss  —  du  lat.  cis,  en  deçà)  adv.  Particule  employée 
dans  les  noms  géographiques,  pour  indiquer  qu'une  con- 
trée est  en  deçà  d'un  fleuve  ou  d'une  montagne. 

GIS  \siss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type  de  la 
famille  des  cisidés,   caractérisé   par  ses 
antennes  de  dix  articles  dont  le  premier 
est  grand,  et  les  trois  derniers  très  gros. 

—  Encycl.  Les  nombreuses  espèces  do 
cis  sont  répandues  surtout  dans  l'hémi- 
sphère boréal;  une  quarantaine  habitent 
l'Europe.  De  très  petite  taille,  de  couleur 
brune  ou  noire,  elles  vivent  dans  les 
champignons  bolets,  dedalxa  et  polijporus . 
Le  cis  hûleti  est  un  des  plus  communs. 

CISAILLE  [zày'  [/^  mil.]  —  rad.  ciseau) 
n.  f.  ïechn.  Rognures  de  métal  :  Cisaille 
d'argent.  \\  Outil  en  forme  de  ciseaux,  employé  couram- 
ment pour  couper  les  métaux,  tailler  les  arbres,  etc.  (Il  en 
existe  un  grand  nombre  do  types  suivant  les  besoins.  [Dans 
ce  sens,  on  dit  plutôt  cisailles].)  il  Fauconnerie,  Sorte  de 
gros  ciseaux  pour  couper  l'ergot  de  l'oiseau. 

—  Monn.  Machine  employée  dans  la  fabrication  des 
monnaies  pour  couper  les  lames  d'or  ou  d'argent  et  les 
pièces  de  monnaie  défectueuses.  (On  l'appelle  aussi  ciselet.) 

. —  Encycl.  Techn.  On  distingue  les  cisailles  de  ferblantier 
(zingueur,  chaudronnier,  tôlier,  etc.),  qui  consistent  en  une 
paire  do  grands  ciseaux,  dont  l'un  des  bras  est  fixe  et  l'autre 
mobile  :  c'est  sur  ce  dernier  que  l'ouvrier  appuie  pour  con- 


cis (gr.  G  fuis). 


i.  ChalUe  de  ferblantier  ;  2.  Ciaaill^  pour  fer  en  lame. 

por  lo  fer-blanc;  les  cisailles  à  main  sont  constituées  par 
une  lame  mobile  autour  d'un  axe  ot  qu'actionne  un  levier, 
tandis  que  la  contre-lame,  .solidement  boulonnée  sur  un  bâti, 
reçoit  la  lôle  à  couper  et  que  l'on  tranche  en  agissant  sur 


24 

lo  levier  do  la  lame.  Les  cisailles  à  guillotine,  véritables 
machines-outils,  possèdent  un  couteau  doué  d'un  mouve- 
ment alternatif  de  va-et-vient  vertical  qui  l'éloigné  ou  le 
rapproche  de  la  contre-lame  fixée  au  bâti.  Un  volant  muni 
d'une  manivelle  permet  de  mettre  la  machine  en  action. 


Cisailles  :  1.  De  fauconnerie;  2.  D'établi;  3.  D'établi  h  lames  rap- 
prochées; 4.  Coupe-boulons;  &.  A  main;  6.  A    haies  et  k   gazon- 
1.  Pour  couper  les  bandages  plâtrés  (chir.);  8.  Coudées  (chir.).  ' 

Les  cisailles  à  vapeur,  dont  la  construction  rappelle  celle 
des  précédentes,  sont  mues  mécaniquement.  Les  cisailles 
hydrauliques  fonctionnent  comme  los  précédentes;  mais 
la   vapeur    se 


Cisaille  de  zingueur. 


trouve  rempla- 
cée par  la  force 
hydraulique. 
Les  cisail- 
les circulaires 
ont  leurs  la- 
mes tranchan- 
tes remplacées 
par  des  disques 
circulaires 
montés  verti- 
calement pres- 
que dans  la 

même  plan  et  à  une  faible  distance  l'un  de  l'autre.  Ces 
disques  agissent  sur  la  pièce  à  couper,  comme  lo  feraient 
des  scies  circulaires. 

CISAILLEMENT  {za-ill'-man  [Il  mil.])  n.  m.  Action  do 
cisailler  :  Le  cisaillement  des  mon7iaies  défectueuses,  il 
Opération  consistant  à  couper  une  pièce  métallique  sous 
l'action  d'un  efl'ort  tranchant,  il  Action  destructive  qui 
s'opère  sur  une  pièce  métallique,  réunissant  deux  autres 
pièces,  par  suite  d'un  glissement  continu  ou  périodique 
de  ces  deux  pièces  l'une  par  rapport  à  l'autre  produi- 
sant une  usure  sensible  de  la  première.  (Telle  est  l'action 
qu'exercent  sur  un  boulon  ou  un  rivet  deux  tôles  jointives 
maintenues  en  place  par  ce  boulon  ou  ce  rivet  qu'elles 
tendent  à  couper  ou  à  cisailler.) 

CISAILLER  (za-yé  —  rad.  cisean)  v.  a.  Techn.  Couper 
avec  des  cisailles  :  Cisailler  U7ie  tôle.  \\  Tuyauter  :  Cisail- 
ler des  bonnets. 

—  Monn.  Action  de  couper  avec  des  cisailles,  soit  les 
lames  qui,  après  les  premiers  passages  au  laminoir,  sont 
devenues  trop  longues  pour  être  travaillées,  soit  les 
pièces  de  monnaie  défectueuses. 

CISAILLEUR  {za-yeur')  n.  m.  Celui  qui,  avec  les  cisailles, 
coupe  les  lamesou  lespiècesde  monnaie  défectueuses  dans 
les  ateliers  de  la  Monnaie,  n  Adjectiv.  :  Ouvrier  cisaillkur. 

CISALPIN,  INE  fdu  lat.  cis,  en  deçà,  et  alpinus,  alpin) 
adj.  Situé  en  deçà  des  Alpes  par  rapport  aux  Romains. 

—  Anton.  Transalpin. 

CISALPINE  (GaULE)i  nom  donné  par  les  Romains  à 
ia  partie  septentrionale  de  l'Italie,  connue  aujourd'hui 
sous  les  noms  do  Piémont  et  de  Lombardie.  il  Substantiv., 
on  écrit  :  La  Cisalpine.  V.  Gaule. 

Cisalpine  (république),  république  italienne  orga- 
nisée par  Bonaparte  en  1797,  inaugurée  le  9  juillet  et  re- 
connue par  l'Autriche  dans  le  traité  de  Campo-Formio 
(17  oct.).  Elle  était  formée  de  la  Lombardie,  avec  Milan 
pour  capitale,  et  limitée,  à  TE.  par  le  Pô,  le  bas  Adige 
et  le  lac  de  Garde;  au  N.  par  les  Alpes;  à  l'O.  par  le 
Tessin,  lo  Pô  et  l'Enza;  au  S.  par  la  Méditerranée.  La 
république  Cispadane  se  réunit  à  elle.  Son  gouvernement 
comprenait  un  Directoire  exécutif  de  cinq  membres,  un 
grand  conseil  de  160  membres,  un  conseil  des  Anciens  de 
80  membres.  En  1800,  elle  s'agrandit  encore  du  Novarais. 
En  janvier  1802,  elle  prit  le  nom  do  «  république  Italienne  >i, 
mais  avec  Bonaparte  pour  président  investi  de  pouvoirs 
illimités.  Quand,  en  1804,  la  République  française  fut 
transformée  en  empire,  la  république  Italienne  ne  tarda 
pas  à  devenir  le  royaume  d'Italie,  avec  Napoléon  pour  roi 
et  Eugène  de  Beauharains  pour  vice-roi.  La  Vénétie,  les 
Légations  et  le  Tyrol  italien  lui  furent  adjoints  successi- 
vement. En  1810,  ce  royaume  comptait  24  départements. 
En  1814,  lo  royaume  d'Italie  cessa  d'exister. 

CISEAU  {zo  —  du  bas  lat.  ciselhan,  dérivé  de  cisum, 
'ponvc^sum;  proprem.  Action  de  couper  et.  par  ext.,  Instru- 
ment servant  à  couper)  n.  m.  Instrument  plat,  de  fer  ou 
d'acier,  tranchant  par  un  bout,  et  dont  on  se  sert  pour 
tailler  les  corps  durs  :  Ciseau  de  menuisitr,  de  sculpteur. 

—  Par  ext.  Manière  dont  on  se  sert  de  cet  instrument  : 
Œuvre  fouillée  d'un  ciseau  délicat,  hardi.  \\  Art  du  sculp- 
teur :  Le  pinceau  et  le  cisead  rivalisent  entre  eux.  ||  Ou- 
vrage de  ciseau.  Ouvrage  de 
sculpture. 

—  Ciseau    à    froid,    Ciseau 
mousse,  employé  par  les  serru- 
riers pour  couper  le  fera  froid, 
par  les   menuisiers,   les  mar- 
briers,  les    maçons,  etc.  il  Ci- 
seau   qui  ne   tranche   pas,  et 
qu'on   emploie 
comme  un  levier 
pour  ouvrir  dos 
caisses  ou  arra- 
cher   dos    plan- 
ches clouées. 

—  Mar.  Cisean 
de  calfat,  Outil 
ou  fers  à  calfat. 

Il  Croc  à  riseaux.. 
Croc  double  dont 
les    doux    bords 
se  rabattent  les  uns  sur  les  autres  comme  les  lames  dos 
ciseaux,  n  Mettre  les  voiles  en  ciseaux.  Dans  les  embarca- 


Croc  h  ciseaux. 


Voiles  en  ciseaux. 


2r; 

lions,  qiiaïul  on  ost  voul  arriùro,  Pousser  lo  point  d  ocouto 
do  graud'voilo  à'  tribord,  celui  do  inisaino  à  liubord,  au 
moyen  de  gafles,  pour  (pio  lo  vont  prouno  bien  dedans  et 
que  l'uuo  uo  masquo  pas  lautro.  Il  Dans  lo  Lovant,  on  dit 
orienfri'  eit  orfillcs  tic  lièvre. 

—  VI.  Des  cisKAOX,  Une  paire  fit'  ciSK\ux,  Instrument 
forme  do  doux  lames  d'acior  placées  on  X  de  nianiôro  à  se 
mouvoir  autour  d'une  vis,  ot  ([u'on  rapproche  et  i^carto  tour 
à  tour  pour  couper  l'objet  que  Ton  a  placé  outro  eux  : 
CisBAUX  de  tailleur,  de  jardinier,  w  S'emploie  quelquefois 
au  singulier  :  Mettre  le  ciseau  dans  une  étoffe. 

—  Fam.  Faire  un  livre,  un  journal  a  couns  de  ciseau'V, 
Le  composer  do  morceaux  coupés  dans  d  autres  livres, 
d'autres  journaux,  ot  assemblés  tant  bien  que  mal. 

—  Armur.  V.  la  partie  eucycl. 

—  Chir.  Ciseaux  coudés,  Ceux  dont  les  lames  font  un 
angle  avec  los  branches  au  delà  de  l'entabluro.  il  Ciseaux 
à  cuillers,  Ciseaux  à  lamos  courbes. 

—  Mytiiol.  Le  ciseau  ou  Les  ciseaux  de  la  Parque,  Le 
double,  Le  fatal  ciseau,  Les  ciseaux  avec  lesquels  Atropos, 
l'une  des  trois  Parques,  tranchait  le  fil  do  la  vie  humaine. 

—  Encycl.  Arcliéol.  La  forme  la  plus  ancienne  des 
ciseaux  ost  celle  dos  forces  ou  de  h'iir  diminutif  les  for- 
cettesy  où  los  lamos  tranchantes,  au 
lieu  d'êtro  assemblées  en  X,  sont  la 
continuation  dun  demi-cercle  d'a- 
cier faisant  ressort,  pour  éloigner 
les  brauchos  qui  so  referment  sous 
la  pression  de  la  main.  (Les  ciseaux 
de  notre  modèle  actuel  n'apparais- 
sent guère  qu'à  la  fiu  du  xv"  siè- 
cle. Au  XVI*,  ils  deviennent  d'un 
usage  courant;  renfermés,  ou  non, 
dans  leur  petit  étui,  ils  se  suspen- 
dent au  clavain  des  femmes.  Au 
xviii*  siècle,  les  petits  ciseaux  de 
Châtelïerault,  Moulins,  Nevers  el 
Toury  étaient  les  plus  estimés, 
après,  toutefois,  ceux  de  la  fabri- 
cation parisienne.) 

—  Arm.  Le  ciseaa,  aux  xv'  et 
xvi"  siècles,  était  un  carreau  d'ar- 
balète dont  le  fût  se  terminait  en 
une  large  plate-forme  où  so  dressait 


tistes  qui  l'emploient  accentuent  les  reliefs  ou  faisant  avec 
lui  des  méplats  IcL^èrement  indiqués.) 

—  Monn.  Syu.  de  ciSAiLLii. 

CISELEUR  n.  m.  Artiste  ciselant  dos  ornements  sur  les 
métaux.  (On  distinguo,  on  terme  do  métier,  deux  sortes 
do  ciseleurs  ;  celui  qui  crée  l'ornement  après  l'avoir 
conçu  ot  lui  donne  le  relief  voulu;  celui  quo  l'on  appelle 
le  ciseleur  réparateur  ot  qui  est  chargé  do  faire  ressortir  lo 
relief  ou  lo  aomi-relief  d  une  pièce  ciselée  par  le  premier, 
(juand  ce  relief  no  possède  pas  toute  ia  netteté  désirable.) 

—  Fig.  Ecrivain  qui  excelle  par  la  netteté,  la  précision 
ot  la  délicatesse  des  détails  :  La  Bruyère  est  an  ciskleuu 
de  phrases  sans  pareil.  (S.  de  Sacy.) 

—  Adjectiv.  :  Presque  tous  les  sculpteurs  grecs  et  romains 
étaient  en  même  temps  des  ciseleurs. 

CISELLEMENT  {zè-le-man)  n.  ra.  "Vitic.  Opération  qui 
consiste  à  couper  avec  des  ciseaux  spéciaux  lo:>  grains  de 
raisin  arrêtés  dans  leur  développement,  pour  favoriser  la 
croissance  des  autres. 

CISELLERIE  [zè-le-rl)  n.  f.  Art  de  fabriquer  les  ciseaux. 
Il  Produit  fabriqué  par  le  fabricant  de  ciseaux  de  toute 
espèce,  il  Travail  exécuté  par  cet  industriel. 


Ciseau  U'arbalète. 


une  lame  tranchante  disposée  en 
large,  et  dépassant  d'un  centimètre 
ou  deux.  Le  ciseau  était  employé 
surtout  comme  trait  de  chasse  :  il 
servait  à  couper  lo  jarret  des  bétes, 
ou  à  les  saigner  au  cou,  etc. 

—  Techuol.  Les  ciseaix  ne  sont 
qu'une   modification   des    cisailles. 

Chaque  bras  est  un  levier  se  terminant  par  un  anneau 
destmé  à  faciliter  l'action  du  pouce  et  d'un  autre  doigt 
que  l'on  y  introduit,  et  dont  l'écartemont  ou  le  rappro- 
chement imprime  le  mouvement  aux  lames  tranchantes. 
On  donne  le  nom  de  branches  à  la  partie  qui  s'étend  des 
anneaux  à  law  ou  pivot;  celni  à'entablure  à  l'endroit  oiX 


Ciseaux  droits  :  I-  A  froid  ;  2.  De  marbrier,  à.  bout  rond  ;  3.  Do 
marbrier,    h  bout  droit  ;    4.   De  tour  ;    S.  De  maçon  ;  6.  De  menui- 
sier ;  7.  A  déballer;  8.  Ciseau-burin  (chir,);  9.  A  discisioii  (chir.); 
10.  De  Richtcr[chir.). 

se  trouve  lo  pivot,  ot  celui  de  lames  à  la  partie  coupante. 
Les  deux  faces  internes  des  lamos  sont  appelées  planes; 
lorsque  les  ciseaux  sont  fermés,  les  deux  pianos  ne  sont 
pas  exactement  en  contact  sur  toute  leur  longueur,  car 
chacune  d'elles  offre  un  peu  do  concavité.  On  distingue 
plusieurs  sortes  do  ciseaux,  dont  les  formes  varient  avec 
le  travail  à  produire. 

CISELANT  {lan),  ANTE  adj.  Qui  cisèle  :  L'action  cise- 
lante des  acides. 

CISELER  (rad.  cisel,  ancienne  forme  du  mot  ciseau. 
—  L'usago  lo  plus  répandu,  pour  la  conjugaison,  ost  de 
changer  e  en  é  devant  uno  syllabe  muette  :  Je  cisèle. 
Tu  cisèleras.  Il  cisèlerait  ;  mais  il  faut  remarquer  quo  c'est 
là  une  exception  sans  raison  à  la  règle  des  verbes  on  cler, 
comme  appeler,  ensorceler,  etc.,  qui,  généralement,  dou- 
blent idans  le  cas  indifjué  ci-dessus.  L'Académie  ost  muette 
.sur  ce  point.  La  forme  :  Je  ciselle  a  été  employée  par  de 
bons  auteurs)  v.  a.  Travailler,  sculpter  au  oiselet  :  Ciselek 
un  vase. 

—  Fig.  Travailler  avec  uno  grande  précision,  uno  ex- 
trfime  délicatesse  de  détails  :  Ciseler  son  style. 

—  Art  cnlin.  Faire  des  incisions  sur  certaines  pièces 
avant  do  les  faire  cuire,  afin  quo  le  fou  les  pénètre  mieux  : 
On  ci.si-:i,LE  les  gros  poissons  avant  de  les  tfriller. 

—  Tochn.  Ciseler  du  velours,  Y  découper  dos  rtours,  dos 
ramagrs,  etc.,  avec  la  pointe  dos  ciseaux. 

"  Vitic.  Opération  du  cisellemont. 
Ciselé,  ée  part.  pass.  du  v.  Ciseler. 

—  Zool.  Qui  offre,  'ians  quelque  partin  de  son  rorps,  dos 
creux  qui  s<ïmbliuit  travaillés  au  ciselot  :  Le  bucéros  ciselé. 

Se  ciseler,  v.  pr. 

CÎQEhET(lè)  n .  m.  2 

Teclui.    Pf'tit   ri-  e^-^-t"— ■■"'■"■'■■»^"  "■i"  ^  i^»  i       nC^ 

Kcuu    d'acior   délié,  „,„  ,_,      ,  .n  ■         .  .       «   . 

qui  est  le  prin.Mpai  ^'''"'''"  =  *'  rrianBulalre;  2.  Arrondi, 

outil  dos  ciseleurs.  (Il  n'a  pus  do  tranchant,  et  los  ar- 


Ciseaux  ù.  deux  branches  :  1,  Forces  (moyen  îige)  ;  2.  Du  xni"  siècle  ;  3.  Damasquinas  (xvi«  s.)  ; 
V.  Du  xv«  siècle;  5.  Ciseaux-dégorgeoirs  dépêche;  G.  De  couturière;  1.  A  écharde8;8.  De  con- 
serves;   9.  Coupe-carlouches  ;    10.    Coupe-meches  ;    11.  De    gantier;  12.  De    coupeur,  coudés; 
13.  Cêphalotome  (chir.);  14.  Coudés,  de  Sims  (chir.). 

CISELURE  n.  f.  Art  du  ciseleur  :  La  ciselure  est  UJie 
branche  de  l'orfèvrerie.  (Vitet.)  il  Ouvrage  de  ciseleur  :  Une 
belle  ciSKLURE. 

—  Par  ext.  Dessin  ferme,  net,  bien  arrêté  :  Une  bouche 
exquise  rfe  ciselure.  (Méry.) 

—  Fig.  Fermeté,  netteté,  précision  et  délicatesse  de 
détails  :  Horace  porte  dans  ses  descriptions  cette  ciselurk 
de  diction  qui  ne  l'abandonne  jamais.  (Sto-Beuve.) 

—  Archit.  Petit  bord  i)lat  (luo  l'on  fait  avoc  le  ciseau 
sur  le  parement  d'une  pierre  ([ii'on  veut  dresser. 

—  Encycl.  B.-arts.  Ld.ciselure  a  été  pratiquée  pondant  lo 
moyen  âge,  comme  lo  prouvent  les  objets  conservés  depuis 
la  période  mérovingienne.  Intimement  liée  à  l'orfèvrerie, 
elle  CD  subit  toutes  les  fortunes  :  gallo-romaino,  puis 
byzantine,  dans  ses  procédés,  oUe  devient  originale  aux 
xm»,  xiv  et  xv*  siècles,  tout  en  suivant  les  principes 
techniques  du  moine 
Théophilo.    Toutes    les 

.  productions  ciselées  du 
moyen  âge,  qu'elles 
viennent  d'Italie,'  do 
Franco  ou  d'Allemagne, 
sont  exécutées  d'après 
ces  anciens  procodés 
que  Bonvenuto  Cellini 
vint  so  vanter,  en  plein 
XVI*  siècle,  d'avoir  in- 
ventés avec  Caradosso. 
On  peut  dire  quo  tous  ces 
procédés  de  fonto,  d'em- 
Loulissago,  de  repouN- 
sage,de  sculpture, 
étaient  du  domaine  cou- 
rant dès  le  xiii"  siècle. 
Mais,  suivant  los  pays, 
on  les  appliquait  avec 
une    timidité    plus    ou 

moins  grande.  Il  est  certain  quo  ITtalio  de  la  Renaissance 
porta  cet  art  à  la  perfection.  Les  Caradosso,  les  Carelomo 
Mondrono,  les  Bartolomeo  Campi,  les  Nogroli  de  Milan,  les 
Sorafino,  los  Piccinino,  bien  d'autres,  ont  laissé  des  chefs- 
d'œuvre  supérieurs  aux  œuvres  authentiques  pou  nom- 
breuses do  Collini.  Celui-ci  n'exécuta  jamais  d'armes.  Un 

•chef-d'œuvre  do  ciselure  du  xvi"  siècle  ost  l'armure  do 
Flonri  lï,  non  terminée,  conservée  au  musée  du  Louvre, 
et  qui  fut  exécutée  sur  dos  poncifs,  sans  doulo  d'Ktienno 
do  Launo,  par  dos  Flamands  et  des  Allemands  qui  travail- 
laient au  petit  Neslo.  Do  ces  derniers,  l'habileté  d'exécu- 
tion n'a  jamais  été  surpassée;  los  productions  dos  Colo- 
man  d'Aug.sbourg  sont  dos  modèles  d'éléganco,  do  solidité 
ot  d'honn/^totéde  facture.  Avec  le  xvii»  siècle  s'aflirmo  tu 
supériorité  des  orfèvres  français,  tandis  quo  la  décadence 
gagne  l'Italio  et  l'Allemagne.  Mais  los  deux  (jTandes 
sources  qui  alimentaient  l'art  du  ciseleur  :  lo  mobilier  reli- 
gieux et  l'armenuMit,  perdent  de  leur  iniportanco  ;  l'orfè- 
vrerie domcstiqun  suffit  à  occuper  tous  les  ciseleurs.  Les 
productions  des  Briot,  des  Bulin,  dos  Gouthière,  des  Mtm- 
noyer,  do  tous  les  orfèvroM  do  Henri  IV  à  Louis  XVI, 
sont  là  pour  montrer  ce  que  fut  un  art  dont  les  princi- 
pales HMivros  ont  malheureusement  été  doirulies. 

—  Tochn.  La  ciselure  exige  l'emploi  d'outils  spéciaux 
dont  les  principaux  sont  lo  ciselet  ot  lo  marteau,  ot  on  outre 
Ion  ci«t'rtH.x'  tranchants,  los  f/ouf^es,  los  Ofinettes,  les  bitritix, 
los  rcssinij»,  les  grattoirs,  les  riftoirs,  les  mittoirs,  les  molet- 
tes, etc.,  suivant  to  genre  do  cisoluro.  La  ciselure,  on 


Aigui*ro  ciselùo. 


CISELANT   —   CISRHENANE 

effet,  comprend  trois  genres  différents:  la  ciselure  au  fondu, 
qui  a  pour  objet  do  faire  disparaître  les  bavures  sur  les 
pièces  sortant  du  moule  et.  dites  venues  de  fonte  ;  la  ciselure 
prise  sur  pièce,  qui  consiste  en  uno  voritablo  sculpture  du 
métal  que  l'artiste  coupe  do  manière  à  mettre  la  pièce  au 
point,  comme  lo  fait  le  sculpteur  avec  lo  marbre,  et  à  para- 
chever ensuite  son  œuvro  ;  la  ciselure  au  repoussé,  ou  cise- 
lure repoussée,  à  l'aide  de  laquelle  le  ciseleur  transforme  uno 
feuille  plane  do  métal  on  un  sujet  ronde  bosse  ou  bas-relief. 

CiSERIIS,  ville  d'Italie  (Vénétio  [prov.  d'Udine)]^  sur 
le  Torro,  ai'dnent  do  l'isouzo  ;  'J.250  hab. 

GISERON  (du  lat.  cieer)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  pois 
chiche. 

CISERRE  {zér')  n.  f.  Nom  de  la  grive,  dans  certaijis  pays. 

CISGANGÈTIQUE  {ciss,  je  —  du  lat.  cis,  en  deçà,  ot  do 
Gange)  aMj.  Qui  est  en  deçà  du  Gange,  par  rapporta  Paris. 

CISIDÉS  (rad.  cis)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  coléoptères 
xylopliages,  renfermant  les  genres  cis,  rhopalodontus,  octo- 
temnus,  orophius,  xylographns,  diphyllocis,  etc.  —  Un  cisidé. 

—1  Encycl.  Tous  les  cisidés  sont  do  petite  taille  ;  leur 
corps  est  arrondi,  subcylindrique  ;  ils  vivent  en  sociétés 
dans  les  champignons,  surtout  dans  les  espèces  lignicoles, 
où  se  nourrissent  leurs  larves.  Les  espèces,  très  nom- 
breuses, sont  répandues  surtout  eu  Europe. 

ClSlEC,  villago  d' Austro-Hongrie  (Galicie)  ;  2.100  hab. 
Hauts  fourneaux  et  forges. 

CisiNGE  (Jean  de)  eu  Janus  Pannomus,  poète  et 
prélat  hongrois,  né  en  1434,  mort  en  1472.  Il  se  signala 
par  ses  remarquables  aptitudes  pour  la  i)oésie  latine,  et 
devint,  en  1460,  évéque  de  Funt'kirchen  dans  la  basse 
Hongrie.  Accusé,  en  1471,  d'être  entré  dans  un  complot 
contre  le  roi  Mathiasde  Hongrie,  il  s'enfuit  en  Carinthie. 
Ses  poésies  latines  ont  été  publiées  à  Vienne,  en  1512. 

CISIUM  {si- 
om')n.  m.  Dans 
l'antiquité  ro- 
maine, Voiture 
découverte  et 
légère,  à  un  ou 
deux  chevaux 
et  à  deux  pla- 
ces, dont  1  une 
était  occupée 
par  le  conduc- 
teur. 

CISJURAN, 

AME  {siss  —  du  Cisium. 

lat.    CIS.     en 

deçà,  et  de  Jura)  adj.  Qui  est  en  deçà  du  Jura,  par  rap- 
port à  Paris  :  liégion  cisjubajse. 

ciSJURANE  (Bourgogne),  v.  Bourgogne  cisjurane. 
Il  Substantiv.,  on  écrit  :  La  Cisjdr.\ne. 

Cislago,  ville  d'Italie  (Lombardie  Lprov.  do  Milan])  ; 
2.400  hab. 

CISLEITHAN,  ANE  {siss-lé)  adj.  Qui  est,  par  rapport  à 
l'Autriche,  en  deçà  de  la  Leitlia,  rivière  qui  sépare  1  Autri- 
che proprement  dite  do  la  Hongrie  :  Les  provinces  ciSLEr- 
THANES  de  la  monarchie  austro-liongroise. 

CiSLEITHANES  (PBOVINCES)  ou  CiSLElTHANIE.  De- 
puis la  loi  du  21  décembre  1867,  Partie  do  l'empire  austro- 
hongrois  Située  en  deçà  de  la  Leitha  et  comprenant  :  la 
basse  et  la  haute  Autriche,  Salzbourg,  la  Stvrie,  la  Carin- 
thie, la  Carniolo,  le  Territoire  maritime  (Istrle),  la  Dalma- 
tie,  le  Tyrol  et  le  Vorarlberg.  la  Bohème,  la  Moravie,  la 
Silésio,  fa  (îalicie  ot  la  Bukovino. 

CISMONTAIN,  AINE  (5155,  tin,  tèn'  —  du  lat.  cis,  en  deçà, 
ot  tnous,  montis,  mont)  adj.  et  n.  Googr.  Qui  est  en  deçà  des 
monts,  en  décades  Alpes  par  rapport  aux  Romains  :  Pays 

CISMONTAINS. 

—  Hist.  ecclés.  So  dit  do  l'une  des  deux  familles  éta- 
blies par  le  pape  Eugène  IV  dans  l'ordre  des  franciscains. 

GisneROS,  comm.  d'Espagne  (Vieillo-Castille  [prov.  do 
Palonciaj],  sur  le  Scquillo.  sous-afûuent  du  Duero  par  lo 
Valderaduoy  ;  1.860  hab.  Filature  de  laine. 

CISOIR  (;o-rtr')  n.  m.  Ciseau  d'orfèvre,  pareil  au  ciseau 
ordinaire,  mais  beaucoup  plus  potit. 

CISOIRE  (;o-ar'  — du  lat.  cisorium  ;  do  cx-derc,  couper) 
n.  m.   Instrument  tran- 
chant, dont  so  servaient 
les  vétérinaires  romains. 

CXSOIRES 
n.  f.  pi.  Gros  ciseaux 
montés  sur  un  pied. (Vé- 
ritables cisailles,  quo  les 
tôliers  emploient  fré- 
quemment. No  so  dit 
guèro  qu'au  pluriel.)  11 
A  été  employé  dans  lo 
sens  général  do  Cisaille. 

CiSON  di  Valmarino,  comm.  d'Italie  (Vénétio  fnrov. 
deTrévise  l.à  la  source  d'un  aflluont  du  fleuve  côtior  Silo  ; 
4.300  hab.  Fabrique  do  tissus  de  laines,  de  lin  et  de  soie. 

GISPADAN,  ANE  {siss  —  du  lat.  ds,  en  deçà,  et  Padus,  lo 
1*0)  adj.  Qui  ost  en  deçà  du  Pé,  par  rapport  aux  Uonia)4is. 

CISPADANE  (Gaule),  nom  que  les  Homains  donnaient 
à  la  partie  de  la  Gaulo  cisalpine  située,  par  rapport  à 
Homo,  ou  deçà  du  Pô.  11  Substantiv.,  on  écrit  :  La  Cispa- 
DANK.  V.  Gauliî. 

GiSPADANE  iRKiHr«LiguK\  république  fondée  par  Bo- 
naparte en  deçà  du  Pô  avoc  les  provinces  do  Modène  el 
do  Keggio,  les  Légations  de  Ferrare  el  do  Bologne.  Orga- 
nisé lo  10  octobre  lîotl,  augmenté  lo  u)  février  I7i>7  de  la 
liomugne  (traité  do  Tolentino).  col  Etat  n'ont  qu'une  esi- 
stonce  éphémère:  dès  le  mois  do  juin  I7t>7,  il  <>tait  joint  à 
la  république  Cisalpine. 

CISRHÉNAN,  ANE  {siss  —  du  lai.  cis,  en  doçA,  et  Hhe- 
nus,  lo  Rhin)  adj.  Qui  est  on  deçà  du  Uliin,  par  rapport  à 
la  Gaule  romaine.  11  So  dit  encore  des  provinces  allemandes 
situées  en  deçà  du  Khiii,  reintivoinent  à  la  France. 

GiSRHÉNANC  (RKi'intLigiiK).  constituée  on  174)7  parla 
réuniiiii  des  villes  du  Uhin,  rive  gaucho,  qui  sollicitèrent 
lo  protectorat  d«i  la  Ftunoe.  Mais,  pur  le  traité  <\c  Campo- 
Formio,  oniro  la  Franco  et  l'AutricIie,  en  territoire  fut  cédé 
à  la  Franco  en  touce  Mouvorainolé,  ot  Colouno,  Bonn,  Aix- 
la-Chapelle,  Mayonco,  otc.,doviurout  des  villes  françaitios. 


111. 


Cisse. 


ClSSAC  —  CISTRE 

CiSSAC,  comm.  do  la  Gironde,  arrond.  et  à  12  kiloni. 
deLesparre;  1.215  hab.  Vignobles  estimés  du  Médoc,  parmi 
lesquels  on  distingue  les  crus  suivants  :  Châieau-du-Breuil, 
Château-la-Rivaux,  Château-d'Hanteillan,  etc. 

CISSAMPÉLIDÉES  {an-pé)  n.  f.  pi.  Bot.  Série  de  ménis- 
permacées,  comprenant  les  gpnres  cissampélos,  cyclée,  Sté- 
phanie. —  Une  ClSSAMPËLIDKli. 

dSSAMPÉLINE  {an-pé)  n.  f.  Alcaloïde  extrait  par 
^Viggers  des  racines  du  cissatnpelos  pareira, 

CISSAMPÉLOPSIDE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  sénkçon. 

CISSAMPÉLOS  {an-pé-loss  —  du  gr.  kissampéhs,  sorte  de 
liseron  ;  de  kissos,  lierre,  et  ampëlos,  vigne)  n.  m.  Genre  de 
ménispermacées,  renfermant  des  arbustes  dressés  et  grim- 
pants, qui  croissent  dans  les  régions  tropicales  du  globe. 

—  Enctcl.  Le  cissampélos  pareira,  \u\ga\ren\cnt  nommé 
vigne  bâtarde,  liane  à  cœur,  herbe  Notre-Dame,  liane  à  glarcr 
l'eau,  etc.,  est  un  arbrisseau  grimpant,  à  ti^es  grêles  et 
fort  longues,  s'enroulant  autour  des  arbres  voisins.  11  croit 
aux  Indes  orientales,  aux  Antilles  et  au  Brésil  ;  on  le 
trouve  surtout  dans  les  lieux  montueux.  Il  est  tellement 
abondant  en  mucilage,  qu'il  coagule  l'eau  dans  laquelle  on 
le  fait  macérer  à  froid.  11  a  été  autrefois  d'un  emploi  fré- 
quent en  médecine. 

GISSANTHÈME  n.  m.  Ancien  nom  du  cyclamen. 

CISSAROBRYON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  tivianik. 

CiS-SATLEDJ  (Etats  dc)  [en  angl.  Cis-Sutlej  Sta- 
tes,, nom  collectif  des  principautés  situées  dans  l'Hi- 
malaya occidental,  sur  la  rive  gauche  du  Sindh.  Elles 
sont  peuplées  de  837.700  h. 
sur  28.332  kilom.  carr. 

CISSE  ou  CISSA  D.  m. 
Genre  d'oiseaux  passe- 
reaux dentirostres,  famille 
des  corvidés,  tribu  des  gar- 
rulinés,  comprenant  des 
formes  voisines  des  geais. 
^Les  cisses,  dont  on  con- 
naitune  dizaine  d'espèces, 
sont  propres  à  l'Asie  orien 
taie,  aux  îles  de  la  Sonde 
etau  Japon.  Lesous-goure 
urocissa  comprend  une  es- 
pèce chinoise  [ui'ocissa  Si- 
uensis}.) 

CiSSE,  affluent  droit  de 
la  Loire,  arrosant   le   département   de  Loir-et-Cher  et 
d  Indre-et-Loire.  Longueur  :  8i  kilom. 

GiSSE,  ville  de  l'Afrique  ancienne  (Mauritanie  Césa- 
rienne), sur  la  Méditerranée  ;  actuellement  Koléa. 

CiSSÉ,  comm.  de  îa  Vienne,  arK  et  à  7  kil.  de  Poitiers, 
non  loin  de  l'Auzance;  927  hab. 

CISSÉIS  (sé-iss— nom  mythol.  gr.)  n. m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  serricornes ,  famille  des  buprestidés,  voisins 
des  carabes,  et  comprenant  dix-sept  espèces  répandues  de 
la  Nouvelle-Guinée  à  l'Australie  et  à  la  Nouvelle-Zélande. 
Citons  le  cîsseis  cupricollis,  d'Australie. 

CiSSEY  (Ernest-Louis-Octave  Courtot  de),  général  et 
homme  politique  français,  né  et  mort  à  Paris  [1810-1882]. 
Général  de  brigade  en  1854,  général  de  division  en  1863,  il 
prit  part  avec  ce  grade  à  la  guerre  franco-allemande  et  à 
la  répression  de  la  Commune.  Il  fut  élu,  en  1871,  membre  de 
l'Assemblée  nationale,  et  nommé,  la  même  année,  ministre 
de  ta  guerre.  Il  occupa  ce  poste  trois  fois  (  1871-1873, 
1874-1875,  1875-1876).  Commandant  du  11"  corps,  il  fut  re- 
levé de  son  commandement  en  1880. 

GiSSIDAS,  général  syracusain,  dont  parle  Xénophon 
dans  les  Belléniijues.  Il  fut  chargé  par  Denys  d'amener 
des  secours  aux  Spartiates.  Il  remporta  avec  Archidamos, 
sur  les  Argiens  et  les  Arcadicns,  une  victoire  complète, 
connue  sous  le  nom  de  bataille  sans  larmes. 

ClSSIENS,  KiSSIENS  OU  GOSSÉENS,  nom  de  l'une  des 
tribus  élaraites  cantonnées  dans  la  Susiane. 

CISSITE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères-hétéro- 
mères,  famille  des  méloïdés  ou  vésicants,  renfermant 
des  formes  rouges  ou  jaunes,  à  mandibules  très  dévelop- 
pées dans  les  mkles,  et  qui  sont  parasites  de  divers  hy- 
ménoptères, tels  que  les  Xylocopes.  (Les  quelques  espèces 
connues  sont  de  taille  moyenne  et  habitent  les  régions 
tropicales  do  l'ancien  monde.  Le  cissites  testaceus,  d'un 
beau  rouge  luisant,  est  répandu  de  l'Inde  aux  Célèbes.) 

dSSOÏDAL,  AXE,  AUX  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cissoïde  : 
Courbe  cissoiDALK. 

CISSOÏDE  (du  gr.  kissos.  lierre,  et  eîdos,  aspect,  à  cause 
de  quelque  analogie  de  forme  entre  cette  courbe  et  le 
contour  d'une  feuille  do  lierre)  n.  f.  Géom.  Nom  donné  à 
une  courbe  particulière  du  troisième  degré. 

—  Enxvcl.  La  cissoïde  a  été  imaginée  par  Dioclès,  pour 
servir  à  la  solution  du  fameux  pro- 
blème de  la  duplication  du  cube. 
Cette  courbe  dérive  du  cercle  do  la 
manière  suivante  :  si  l'on  imagine 
qno  d'un  point  A  do  la  circonfé- 
rence d'un  cercle  O  on  mène  une 
infinité  de  sécantes  terminées  à  la 
tangente  menée  au  point  B  diamé- 
tralement opposé  à  A,  et  que,  sur 
chaque  sécante,  telle  que  ACD,  on 

f>roDDO,  à  partir  du  noint  A,  une 
ongucur  AM  égale  à  la  portion  CD 
de  la  sécante,  comprise  entre  le 
cercle  et  sa  tangente,  lo  lieu  des  positions  successives  du 
point  M  sera  la  cissoïde. 

On  obtient  immédiatement  l'équation  de  cette  courbe 
rapportée  au  diamètre  Ace  et  à  la  tangente  au  point  A,  on 
observant  que  1  abscisse  AP  du  point  M  étant  égale  à 
la  distancû  CK  ou  QB  du  point  de  rencontre  C  do  la  sé- 
cante AD  avec  la  circonférence,  à  la  tangente  AT, 


V 


cg 


i~x  V  'zK  —  x' 


-X       2K—X  ~       2R- 
Ainsl,  l'équation  de  la  cissoïde,  rapportée  aux  axes  choisis, 
est 


^-\1^ 


Le  point  A  osl  un  point  fie  rebroutsement,  l'axe  dos  x  i 
ojcc  de  symétrie,  la  uogonto  ItT  une  asymptote. 


Cissopis, 


CISSOPIS  {piss)  n.  m.  Genre  de  passereaux  dentirostres, 
famille  des  tanagridés, 
renfermant  des  formes 
propres  à  l'Amérique  du 
.Sud,  dont  on  connaît  qua- 
tre espèces. 

CiSSOS,  compagnon 
de  Dionysos.  Ayant  été 
tué  par  accident  en  jouant 
avec  des  satyres,  il  fut 
métamorphosé  en  lierre, 
ot,  depuis,  cette  plante 
lui  fut  consacrée. 

GISSOTOMIES  (du  gr. 
kissos,    lierre,  et  lomè , 
action  de  couper)  n.  f.  pi. 
Fête  qui  était  célébrée  à  Phlionte,   et  où   l'on  coupait  lo 
relier  pour  les  sacrifices. 

CISSUS  {suss)  ou  CISSE  n.  m.  Genre  d'ampélidées,  rat- 
taché au  genre  vitis,  et  renfermant  des  arbres  grimpants, 
sarmenteux.  On  les  appelle,  dans  les  pays  chauds,  lianes 
aux  voyageurs,  parce  qu'ils  laissent  écouler  beaucoup  de 
liquide  potable  lorsqu'on  en  coupe  les  sarments. 

CISSYBION  (gr.  kissubio7i)  n.  m.  Vase  à  boire,  de  grande 
dimension,  qui  est  mentionné  déjà  dans  les  poèmes  homé- 
riques. Il  était  orné  de  feuilles  de  lierre  sculptées. 

CtSTACÉES  ou  CISTINÉES  (siss)  n.  f.  pi.  Famille  com- 
prenant les  genres  ciste,  hélianthème,  hudsonie  et  léchée.  — 
L'ne  cisTAcÊE  ou  cistinée, 

CISTANCHE  [siss)  n.  m.  Genre  d'orobranchées,  renfer- 
mant dos  plantes  à  fleurs  jaunes,  rouges  qu  violettes,  et  qui 
habitent  les  régions  chaudes  de  l'Europe,  l'Afrique  ot  l'Asie. 

CISTE  {sisst' —  du  gr.  kïsté ;  lat.  cista,  corbeille)  n.  f. 
Dans  rantiquité,Panier,corbeille.(Se  dit  surtout  d'une  sorte 
lie  corbeille  que  l'on  portait  dans  plusieurs  cérémonies  re- 
ligieuses) :Za  CISTE  inystigue.  il  Sorte  de  colfre  en  bronze.  Il 
Panier  pour  mettre  des  livres,  il  Corbeille  dans  laquelle  on 
recueillait  les  votes,  n  Se  dit  quelquefois  de  constructions 
sépulcrales  de  l'âge  mégalithique,  en  forme  de  cotl'res. 

—  Enctcl.  Primitivement,  les  cistes  étaient  simplement 
des  paniers  ou  corbeilles ,  do 
forme  cylindrique  ou  carrée,  qui 
servaient  à  porter  des  fruits  ou 
des  légumes.  On  donna  le  mémo 
nom  à  diverses  corbeilles,  boîtes 
ou  cassettes,  qu'on  employait 
pour  différents  usages  domesti- 
ques ou  religieux.  On  y  conser- 
vait l'argent,  les  manuscrits,  les 
vêtements,  les  jouets  d'enfciit, 
les  ustensiles  de  toilette,  les  me- 
nus objets  du  culte.  On  appelait 
ciste  mystique  une  corbeille  q^ue 
l'on  portait  dans  les  cérémonies 
des  mystères,  suriout  aux  fêtes 
de  Dionysos,  de  Cybèle  et  de 
Démèter,  et  qui  contenait  des 
objets  connus  seulement  des  ini- 
tiés. Il  n'existe  plus  de  cistes 
grecques;  elles  étaient  eu  osier 
ou  en  bois,  comme  on  en  peut 
juger  par  les  représentations  des 
vases  peints.  En  revanche,  on  en 
a  trouvé  beaucoup  en  Italie  ;  ce  sont  quelquefois  des  boîtes 
recouvertes  de  plaques  d'argent  et  de  bronze,  et,  le  plus  sou- 
vent, des  boîtes  de  bronze  en  forme  de  cylindre  ou  d'ellipse, 
avec  un  couvercle  rapjtorté.  Les  cistes  les  plus  belles  pro- 
viennent de  la  nécro|)ole  de  Prénoste,  elles  datent  du 
III'  siècle  avant  notre  ère  ;  le  pourtour  et  le  couvercle  sont 
ornés  do  dessinsgravésau  trait,  qui  représentent  des  sujets 
mythologiques.  La  ciste  la  plus  célèbre  est  la  c?'5/e  Fico7'oni, 
conservée  à  Rome  au  musée  Kircher.  Les  principales  scènes 
sont  l'arrivée  des  Argonautes 
chez  les  Bébryces,  et  la  lutte  de 
Pollux  contre  le  roi  Amycos. 

CISTE  {sisst')  n.  m.  Genre  de 
cistacées,  comprenant  une  ving- 
taine d'espèces  i[\ii  croissent  pour 
la  plupart  dans  le  bassin  méditer- 
ranéen :  L'Espagne  est  la  contn'-e 
de  l'Europe  où  les  cisxiis  sont  le 
plus  communs.  (B.  de  St-Vincent.) 

—  Encyci,.  Ce  genre  renferme 
des  arbustes,  des  arbrisseaux,  des 
sous-arbrisseaux  et  des   plantes 
herbacées.   Leurs  fleurs  ont  une 
corolle  rosacée,  tombant  de  bonne 
heure.   Le  fruit  est  une  capsule 
s'ouvrant  en  cinq  ou  dix   valves. 
Lo  genre    ciste    comprend    une 
vingtaine    d'espèces  ,    abondam- 
ment répandues   dans  le  bassin  „. 
méditerranéen,    et     surtout    en  «-■isie. 
Espagne.  La  plus  intéressante  est  lo  ciste  de  Crète  {cistiis 
CreïicMs),  arbuste  de  1  mètre  de  hauteur  environ,  âfeuilles 
velues,  à  fleurs  grandes  et  purpurines.  C'est  cette  espèce 
qui  fournit  la  substance  employée  en 
médecine   et  en   parfumerie  sous  le 
nom  de  ladnnum.  On  récolte,  néan- 
moins, une  substance  très  analogue 
sur   d'autres    espèces,     particulière- 
ment sur   le   ciste   ladanifi-re  {cistus 
l-idanifcrus).  Cet  arbrisseau,  deux  fois 
plus  haut  que  le  précédent,  croît  en 
Espagne  et  tn  Portugal. 

CISTÈLE  [stèV)  w.  f.  Genre  d'inseclos 
coléoptères,  type  do  la  famille  des 
cistélidés. 

CISTÉUDÉS  ist,')  n.  m.  pi.  Famille 
dinsectos  coléoptères  hétéromères, 
que  l'onappellepluscourammentallé-  ri-tA^ /«..  j«  l«-*-^v 
culidôs,lonomdocistôlidcsétantdonné  ^''"^'*^  ^^'-  "**^  "'°'^"^J- 
par  les  auteurs  modernes  aux  byrrhidés.  —  Un  cistélidk. 

—  Encvcl.  Les  cistélidés  ou  alléculidés  sont  des  insectes 
de  taille  moyenne,  grôlos,  ressemblant  extérieurement  ù 
dos  longicornes;  ils  en  ont  les  mœurs.  Los  larves  vivent 
dans  lo  vieux  bois  et  s'y  métamorphosent  sans  filer  do  coque. 
Genres  principaux   répandus  surtout  dans  l'bémisphôro 


Ciste  Ficoroui. 


26 

boréal  :  allecula,  hymenorus,  eryx,  hymenalia,  cistèle,  mycé- 
tocharis,  podonta,  omophlus,  cteniopas,  etc. 

Cistellarla  ou  la  Cassette,  comédie  de  Plaute.  —  Une 
jeune  fille,  Silénie,  a  été  exposée,  tout  enfant,  et  recueil- 
lie par  une  courtisane  qui  l'élève  pour  lui  faire  embras- 
ser son  métier.  Mais  une  répugnance  invincible  a  fait 
jusqu'à  présent  résister  Silénie  aux  conseils  des  courti- 
sanes. Elle  n'a  accordé  des  faveurs  qu'à  un  jeune  homme 
auquel  elle  entend  rester  fidèle.  Reconnue  enfin  par  ses 
parents,  elle  épouse  celui  qu'elle  aime.  Bien  que  le  texte 
de  la  Cistellarm  soit  en  fort  mauvais  état  et  incomplet,  il 
en  reste  assez  pour  permettre  de  reconnaître  en  cette 
pièce  une  des  plus  charmantes  productions  de  Plaute.  Le 
contraste  entre  la  pure  et  tendre  Silénie  et  les  courti- 
sanes, est  aussi  original  que  poétii|ue. 

CISTELLATRICE  {siss-téV  —  lat.  cistellatrix;  de  cistella. 
petite  corbeille,  coffret)  n.  f.  Esclave  romaine  qui  soignait 
les  vêtements  et  les  bijoux  de  sa  maîtresse. 

CISTELLE  n.  f.  Syn.  de  géodore 

CISTERCIEN,  ENNE  [siss,  si-in,  en  —  de  Ctstercium,  nom 
lat.  de  la  ville  do  Cîteaux)  adj.  Qui  appartient  à  l'ordre  de 
Citeaux  ;  Les  religieux  ciSTtiRCiKNS. 

—  n.  m.  Religieux  de  l'ordre  de  Citeaux.  V.  Cîteaux 

GiSTERNA,  bourg  d'Italie  fprov.  de  Rome),  sur  la  voie 
Appienne  ;  3.095  hab.  Palais  baronal.  Ville  bâtie  sur  l'em- 
placement d'une  ancienne  cité  des  Volsques. 

CiSTERNA  d'Asti,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov. 
d'Alexandrie]);  2.400  hab. 

CiSTFRN ES-LA-FORÊT,  comm.  du  Puy-de-Dôme,  arr. 
et  à  40  kilom.  de  Riom,  au-dessus  de  la  Cisternes,  affluent 
du  Sioulet;  1.200  hab.  Houillère. 

CiSTERNINO,  bourg  d'Italie  (Apulie,  Pouille  [prov.  de 
Bari  délie  Pugliej);  6.050  hab.  Belle  église  collégiale. 

CISTICAPNOS  (si-sti,  pnoss)- n.  m.  Bot.  Ancien  nom 
des  corydales.  ii  On  écrit  aussi 

CYSTICAPNOS. 

CISTICOLE  {siss)  n.  m.  Sous- 
genre  d'oiseaux  passereaux  du 
genre  drymoica,  tamille  des  lus- 
cinidés,  tribu  des  malarinés , 
renfermant  des  petites  fauvet- 
tes de  roseaux  tachetées,  à 
queue  courte,  dont  onconnaîi. 
unevingtaine  d'espèces  do  l'an- 
cien monde.  Une  seule  habite 
l'Europe,  c'est  le  cisticolo  des 
roseaux  {cisticola  schœnicola). 

CiSTIERNA,  comm.  d'Es- 
pagne (Léon  [prov.  de  Léon]),  sur  le  versant  méridional 
des  Pyrénées  asturiano-léonaises,  dans  un  pays  monta- 
gueux  ;  2.100  hal).  Mines  diverses;  tis- 
sage de  toiles;  élève  du  bétail.  Patrie  du 
P.  Isla,  le  premier  en  date  dos  journa- 
listes d'Espagne. 

pi.   Bot.  "V.  CISTACÉES. 

Bot.   Syn.   do  Lii- 


Cisticolo. 


Bot.    Syn.    do 


Cistophore 
Elles    portent 


Cistophore  de  Pergamc. 


CISTINEES  n.  f. 
CISTOGARPE  n.   m. 

UOCARPE. 

CISTOMORPHE    n. 

HIBBnRTlE. 

CISTOPHILE  {siss)  adj.  Qui  vit  ou  croît 
sur  les  cistes. 

.  CISTOPHORE  [siss  —  du  gr.  kistê,  cor- 
beille, et  phêrein,  porter)  n.  f.  Antiq. 
Jeune  fille  qui  portait  une  corbeille  dans 
les  fêtes  de  Bacchus. 

—  Numism.  Série  de  monnaies  grecques 
frappées  en  Asie  Mineure  à  partir  du 
11=  siècle  av.  J.-C,  et  dont  la  fabri- 
cation se  prolongea  jusque  sous  Adrien, 
p  r  !  m  i  ti  ve- 
mcntrau  droit, 
une  couronne 
de  lierre  en- 
tourant une 
ciste  mystique 
d'où  s'échappe 
un  serpent  et, 
au  revers,  un 
arc  dans  son 
étui  entre  deux 
serpents  dres- 
sés. Les  monnaies  cistophores  jouissaient  d'une  grande 
vogue  dans  le  monde  grec.  La  domination  romaine  les 
respecta,  mais  substitua  à  l'une  des  faces  l'effigie  d'un 
personnage  romain  et,  plus  tard,  celle  de  l'empereur. 

CISTOPTÉRIDE  n.  f.  Bot.  "V.  cystoptéride. 

CISTRE  {sisstr'  —  mot  dérivé  de  l'ital.  citarUf  mais  altéré 
par  suite  d'une  confusion  avec 
le  mot  sistre)  n.  m.  Instrument 
de  musique  à  cordes  pincées 
fort  en  usage  aux  xvr  et 
XVII*  siècles,  et  qu'il  ne  faut 
pas  confondre  avec  le  sistre, 
instrument  de  percussion,  n  In- 
strument do  musique,  en  usage 
au  Japon  et  dont  la  forme  se 
rapproche  plus  ou  moins  de  la 
guitare. 

—  Encycl.  Le  cislre  se  jouait 
à  l'aide  d'un  plectro.  On  l'ap- 
pelait aussi  guitare  allemande 
ou  guitare  anglaise,  car  il  se 
rapprochait  dans  sa  forme,  gé- 
néralement ovale,  de  laguitare  ; 
la  caisse  était  à  dos  plat,  à  ren- 
contre du  luth,  dont  le  dos  était 
bombé.  Lo  milieu  de  la  table 
était  percé  d'une  rosace  et,  dans 
lo  bas,  se  trouvait  un  chevalet.  Le  mancho  portait  géné- 
ralement douze  divisions.  Les  cordes  étaient  métalliques 
et  doubles,  et  leur  nombre  variait  depuis  4,  .'î  et  6  jusqu'à 
7,  0,  U  et  12.  Il  y  avait  des  cistros  basse,  ténor,  alto  et 
soprano.  Il  y  avait  aussi  des  archicistres  à  double  jeu  do 
cordes  et,  par  conséquent,  à  double  cheviller.  Le  cistro 
disparut  dès  lo  commencement  du  xviir  siècle 


1 


Cistrc  ;  1.  Frnnçais; 
2.  Japonais. 


Cisludc. 


27 

GISTUDE  OU  CISTUDO  {siss)  n.  f.  Genre  do  ropùlos  chélo- 
nioiis,  l'auullo  lics  tSinydés,  compronaiit  dos  tortues  d'oau 
douce,  dont  le  plasti'on  no  s'appliiiiii»  pus  assez  contre  la 
carapace  pour  ta  l'ernier 

—  Encycl.  Doux  espè-  ^^^BÊI^^^  J^É 
ces  composent  ce  genre  : 
la  cistimo  dentelée  {cxs^ 
tudo  dentala),  dos  Indes  . 
oriontalos,  et  la  cistude  -"^ 
d'Europe  (ci5^(((^o  lutavio) 
ou  boueuse.  C'est  une  tor- 
tue verdàtro  ou  brune, 
pointilléo  ou  vergotéo  de 
jauno,  qui  atteint  O^.SO 
de  long.  Répandue  dans  tout  le  sud-est  de  l'Europe,  elle 
remonte  au  nord  justiu'on  Courlande;  en  France,  on  la 
trouve  jusque  dans  rÀllier  et  les  Charentes.  Vivant  dans 
les  marais,  so  nourrissant  d'insectes,  de  mollusques  et  de 

Petits  poissons,  ou  la  mango  on  quelques  pays,  malgré 
odeur  forte  de  sa  chair.  Los  autres  cisludes  ont  été  ré- 
parties eu  divers  sous-genres. 

CISTULE  {siss)  n.  f.  Nom  proposé  pour  désigner  les  apo- 
thécies  de  certains  lichens. 

CISTULE  ou  CISTULA  {siss)  n.  f.  Genre  de  mollusques 
gastéropodes  cténobranches,  famille  des  cyclostomidés, 
caractérisé  par  sa  radula  à  dents  centrales  et  latérales, 
munies  do  nombreuses  pointes.  (Les  cistules  ont  leur  co- 
quille close  par  un  opercule  cartilagineux,  intérieurement 
calcaire  ;  elles  sont  terrestres  et  vivent  aux  Antilles  et  dans 
l'AiiKM-ique  centrale.) 

CITABLE  adj.  Qui  peut,  qui  doit  être  cité. 

CITADELLE  {dtH'  ~  ital.  citadelîa;  de  città,  ville)  n.  f. 
Ouvrage  do  fortitication  qui,  tout  en  étant  relié  à  l'enceinte 
d'une  place  forte,  on  restait  suftisamment  indépendant 
pour  pouvoir  servir  de  réduit  à  cette  enceinte,  et  per- 
mettre de  continuer  la  résistance  après  la  chute  de  la 
place  prnpreraent  dite,  n  Par  anal.,  Position,  lieu  quel- 
conque où  l'on  peut  se  défendre  :  Les  vaisseaux  de  guerre 
sont  des  citadelles  flottantes,  w  Par  ext..  Centre  principal  : 
Calvin  adopta  Genève  pour  la  citadelle  de  ses  idées. 

—  Fig.  Ce  que  l'on  attaque  ou  q^uo  Ton  défond  :  Tous  les 
cœurs  ne  sont  pas  des  citadelles  imprenables. 

—  En'Cycl.II  n'est  plus  guère  possible,  aujourd'hui,  d'or- 
ganiser des  citadelles  dans  les  mêmes  conditions  qu'autre- 
fois. Le  plus  souvent,  leur  défense  serait  paralysée  par  la 
ville  elle-même,  quand  l'ennemi,  maître  de  celle-ci,  s'abri- 
terait derrière  les  maisons  pour  attaquer  la  citadelle. 
Toutefois,  les  vastes  camps  retranchés  d'aujourd'hui  peu- 
vent comporter  l'organisation,  sur  un  point  de  leur  péri- 
mètre, d'un  groupe  de  forts  susceptibles  de  prolonger  la 
résistance  après  la  chute  de  la  ville  et  de  jouer  ainsi  le 
rôle  d'une  véritable  citadelle. 

CITADIN,  INE  (ital.  cittadino;  de  città,  ville)  adj.  De  la 
ville,  qui   a  rapport  à  la  ville  :  Plaisirs  citadlns. 

—  n.  Personne  habitant  une  ville,  par  opposition  aux  habi- 
tants de  la  campagne  :  L'hiver  a  des  beautés  que  les  cita- 
vins  ne  soupçonnent  pas.  Il  Citoyen  italien  qui  n'appartenait 
pas  au  corps  de  la  noblesse  :  Les  citadins  avaient  peu 
de  part  au  gouvernement  de  la  république  de  Venise.  (Acad.) 

—  Anton.  Campagnard,  paysan,  villageois. 
CITADINAGE  n.  m.  ou  CITADINANCE(/iaïUS)  n.  f.  Droit 

de  bourgeoisie  :  A  Venise,  en  aucun  cas,  la  citadinance  n* 
menait  a  la  seigneurie.  (V.  Hugo.) 

CITADINE  (rad.  citadin)  n.  f.  Ancienne  espèce  de  voi- 
ture publique,  ù.  Paris. 

CITATEUR,  TRICE  n.  et  adj.  Qui  fait,  qui  aime  à  faire  des 

citations  d'autour.  [<vuelques  auteurs  ont  employé  citkur 
pour  citateur:Tous  ces  grandscniivv^sdecode. ..{Fuvetière).] 

—  n.  m.  Livre  contenant  des  citations,  recueil  do  cita- 
tions :  Le  CITATEUR  des  fabulistes. 

CITATION  {si-on  ~  lat.  dtatio  ;  de  citare,  citer)  n.  f.  Dr. 
5]ommation  à  comparaître,  comme  prévenu  ou  comme  té- 
moin, devant  les  tribunaux  de  simple  police  ou  de  police 
correctionnelle,  ou,  en  matière  civdo,  devant  le  juge  do 
paix.  Il  Exploit,  acte  par  lequel  on  fait  cotte  sommation. 

—  Hist.  relig.  Ordre  du  grand  maître,  convoquant  tous 
les  chevaliers  à  Malte. 

—  Action  de  rappeler  un  texte  d'auteur,  ou  d'invoquer 
cet  auteur  en  se  réclamant  do  lui  ;  passage  ainsi  rappelé  : 
Les  CITATIONS  doivent  être  choisies  et  peu  fréquentes. 

—  Mise  à  l'ordre  du  jour  d'un  militaire  pour  uno  action 
d'éclat,  un  acte  do  bravoure  ou  de  probité. 

—  Kncycl.  Art  milit.  Les  seules  citations  ofÛcioUement 
considérées  comme  telles  sont  celles  qui  sont  faites  à  l'art/ ce 
d'une  armée  ou  d'un  corps  expéditionnaire,  par  le  com- 
mandant en  chef,  sur  le  rapport  d'un  officier  témoin  de 
l'action  d'éclat  qui  les  motive.  Le  commandant  en  chef 
peut  ajouter,  à  la  citation  pure  et  simple,  l'inscription 
du  fait  dans  le  bulletin  des  opérations.  Ce  sont  là  les 
seules  citations  qui  soient  dos  récompenses  ot  figurent 
sur  l'état  dos  services  d'un  militaire.  L'inscription  d'une 
citation  au  rof^istro  matricule  no  peut  avoir  heu  que  sur 
le  vu  de  l'ori^'inal  ou  d'une  copie  authentique  de  l'ordre 
qui  l'a  proscrite,  et  elle  doit  relater  les  faits  qui  l'ont 
motivée.  Un  corps  ^o  troupes  (régiment,  brigaiio,  divi- 
sion, etc.)  peut,  aussi  bien  (\\\  un  individu,  être  l'objet 
d'une  citation.  Quant  ù  la  mise  d'un  militaire  à  l'ordre  "du 
jour  do  son  régiment,  do  sa  brigade  ou  do  sa  division, 
pour  un  acte  do  bravoure  ou  de  probité  que  ses  chefs 
veulent  donner  on  exemple  à  ses  camarades,  cola  no  con- 
stitue point,  à  proprement  jiarler,  uno  citation. 

—  Dr.  I.  Oroit  pénal.  C'est  par  une  ntalion  quo  sont 
traduits  devant  le  tribunal  do  police  ou  le  tribunal  cor- 
rectionnel les  prévenus  de  contraventions  ou  de  délits. 
Toute  citation  doit,  lorsqu'elle  s'adresse  à  un  provenu, 
rappeler  brièvement  les  faits  incriminés,  énoncer  les  arti- 
cles de  loi  invoqués  et  indiquer  les  jour  et  heure  do  l'au- 
dience pour  laquelle  la  comparution  est  roquiso.  Les  té- 
moins sont  aussi  appelés  sur  citation.  Toute  citation  est 
notitléo  par  huissier.  En  matière  de  simide  police,  la  ci- 
tation A  prévenu  no  peut  Atre  donnée  il  un  délai  moindre 
do  vingt-quatre  heures,  outre  un  jour  par  trois  myria- 
môtres;  on  matière  correctionnelle,  la  citation  doit  ôtro 
délivrée  au  prévenu  au  moins  trois  jours  avant  celui 
do  la  comparution,  plus   un  jour  par  trois  myriamôtres, 

H.  Ùroit  civil.  La  citation  est  l'acte  par  lequel  on  somme 
(|^uol({u'nu  de  comparuUro  devant  un  juge  do  paix.  On  dis- 
tinguo  la   citulioti   do   Vussitjnation  ou  ojournemcnl,    par 


lequel  ou  appelle  quelqu'un  devant  un  tribunal  de  promiôro 
instance.  Toute  citation  est  signifiée  par  un  huissier  ot 
-Uoit,  pour  être  valable,  remplir  les  mémos  conditions  que 
l'assignation  (C.  proc.  civ.,  art.  1").  La  loi  du  25  mai  1838 
permet  au  jug^e  de  paix  do  défendre  aux  huissiers  de  déli- 
vrer aucune  citation  avant  iiuo  les  parties  aient  été  appe- 
lées sans  frais  devant  lui.  Dans  les  cas  urgents  et  sur  la 
permission  du  juge  de  paix,  on  peut  assigner  de  jour  à  jour 
et  môme  d'heure  à  heure. 

—  Littér.  La  citation  par  excellence  est  la  citation  lit- 
téraire, que  le  moraliste,  le  conteur  ou  l'historien  mettent 
dans  leurs  ouvrages,  non  pour  faire  étalage  d'érudition, 
mais  pour  oxphquer  leur  pensée  et  la  rendre  plus  frap- 
pante. Elle  doit  être  employée  avec  réserve  et  venir  na- 
turellement ;  elle  suppose,  comme  chez  Montaigne,  une 
longue  pratique  des  écrivains  dont  on  rappelle  les  maxi- 
mes. Certains  genres  comportent  des  citations  d'un  ordre 
spécial  :  dans  un  discours  judiciaire,  l'orateur  est  en  droit 
de  citer  des  fragments  d'actes,  des  textes  de  loi,  etc.  ;  les 

Prédicateurs  s'appuient  àchaq^ue  instant  sur  des  citations 
e  la  Bible,  des  Pères  de  lEglise;  ils  citent  aussi  des  dé- 
crets des  conciles.  L'abus  des  citations  littéraires  a  long- 
temps sévi  :  on  pardonne  à  certains  écrivains  de  la  Renais- 
sance, à  un  Rabelais  par  exemple,  leurs  perpétuelles  cita- 
tions, en  considération  de  leur  immense  érudition  et  de  leur 
ardeur  de  nouveaux  convertis  ;  mais  on  ne  peut  que  se  mo- 
quer de  ces  prédicateurs  du  commencement  du  xvir  siècle, 
qui  mêlaient  dans  leurs  citations  le  sacré  et  le  profane,  ou 
de  ces  avocats  du  même  temps  qui  alléguaient  1  autorité  de 
Virgile  ou  d'Horace.  Aujourd'hui,  un  tel  défaut  est  devenu 
des  plus  rares. 

Citations  (loi  des).  Cette  loi,  rendue  en  l'an  426  de 
notre  ère,  sous  Théodose  II  et  Valentinien  III,  enleva  aux 
jurisconsultes  officiels  le  jus  jura  condendi  qu'ils  avaient 
reçu  d'Auguste  et  d'Adrien,  mais  conserva  toute  leur  au- 
torité aux  écrits  des  cinq  jurisconsultes  classiques  ;  Gaîus, 
Papinien,  Paul,  Ulpien  et  Modestin.  Le  juge  devait  suivre 
l'opinion  adoptée  par  la  majorité  de  ces  jurisconsultes, 
et,  en  cas  de  partage,  celle  de  Papinien.  Si  ce  dernier  ne 
s'était  pas  prononcé,le  juge  avait  toute  liberté  d'apprécia- 
tion. Cette  loi  avait  beaucoup  simpliilé  la  besogne  des  juges. 

CITATOIRE  [to-ar')  adj.  Dont  l'objet  est  do  citer  en 
justice,  d'assigner  :  Lettres  cîtatoires.  (Vieux.) 

CITÉ  (du  lat.  civitas)  n.  f.  Communauté  politique,  dont 
les  membres  s'administrent  eux-mêmes  par  leurs  propres 
lois;  ensemble  des  individus  associés  en  Etat  libre  et 
indépendant  :  (Jn  Lacédémonien  célèbre  disait  :  A  Sparte, 
la  cite  sert  de  juuj's  à  la  ville.  (Acad.) 

—  Par  ext.  Syn.  de  ville,  dans  le  style  soutenu  :  Paris 
est  une  magnifique  cite,  ii  Nom  que  l'on  donne  au  quartier 
le  plus  ancien  de  quelques  villes,  considéré  couime  leur 
berceau  :  A  Londres,  la  cité  est  le  centre  des  affaires. 
Notre-Dame  de  Paris  est  dans  la  cité. 

—  Nom  donné,  à  Paris,  à  des  agglomérations  de  mai- 
sons formant  une  ou  plusieurs  rues  fermées  de  grilles  : 
La  CITÉ  Bergère.  La  cité  Trévise.  Il  Cité  ouvrière.  Agglo- 
mération de  logements  économiques  pour  les  ouvriers. 

—  Archéol.  Cités  lacustres.  Villages  construits,  dans  les 
temps  préhistorisques,  par  les  habitants  de  la  Suisse  et 
d'autres  pays  au  milieu  des  lacs  et  sur  des  pilotis.  V.  la- 
custre. 

—  Ecrit,  sainte  et  relig.  Cité  céleste.  Cité  sainte,  Cité  de 
Dieu,  Séjour  des  bienheureux.  |]  Cité  sainte,  Ville  spécia- 
lement vénérée  par  les  fidèles  d'une  religion,  particu- 
lièrement Rome  et  Jérusalem  pour  les  chrétiens,  La  Mec- 
que pour  les  musulmans,  ii  Eglise  de  Jésus-Christ  :  L'Eglise 
catholique,  cité  sainte,  dont  toutes  tes  pierres  sont  vi- 
vantes.., (Boss.)  Il  La  cité  future.  Le  paradis. 

—  Hist.  Pauvres  chevaliers  de  la  sainte  cité.  Nom  pri- 
mitif des  templiers,  il  Droit  de  cité,  Titre  de  citoyen  et  pri- 
vilèges qui  y  sont  attachés  :  Accorder  le  droit  dk  cité  à 
un  étranger.  —  Fig.  So  dit  à  propos  des  choses  adoptées, 
de  ce  qui  est  généralement  admis  ot  pratiqué  :  Le  cyclisme 
et  l'automobilisme  ont  conquis  partout  le  droit  db  cite. 

—  Encycl.  Hist.  Droit  de  cité  chez  les  Grecs.  Dans  les 
pays  grecs,  le  droit  de  cité  ipoliteia)  conférait  le  droit  do 
posséder  la  terre,  de  contracter  un  mariage  légitime,  do 
participer  au  culte  public,  do  comparaître  personnellement 
en  justice,  et  diverses  attributions  politiques,  plus  uu 
moins  étendues  suivant  la  constitution  locale.  Tous  les 
Etats  étaient  jaloux  de  leur  droit  de  cité.  Pour  exercer  ce 
droit  dans  sa  plénitude,  il  fallait,  à  Sparte,  appartenir  ù 
l'aristocratie  des  rf/rtHJ,  n'avoir  encouru  aucune  déchéance, 
posséder  uno  fortune  suffisante,  et  payer  sa  quote-part  des 
repas  publics;  à  Athènes,  il  fallait  être  no  de  parents 
eux-mêmes  citoyens  et  ôtro  inscrit  sur  les  registres  d'un 
dôme;  partout,  il  fallait  avoir  hérité  do  ses  parents  la 
qualité  do  citoyen,  et  avoir  rempli  tous  ses  devoirs  envers 
l  Etat.  On  drossait  avec  soin  le  catalogue  des  citoyens 
jouissant  de  tous  leurs  droits  (i7tiTiji.ioi,  (vtiitioi);  do  temps 
en  temps,  l'on  revisait  ces  catalogues,  et  l'on  punissait 
sévèrement  les  intrus.  Etaient  exclus  du  droit  do  cité  :  les 
esclaves,  les  étrangers  domiciliés,  et,  dans  les  pays  où 
cotte  classe  do  la  population  existait,  les  serfs  de  la  glèbe 
ou  les  sujets.  Cependant,  le  droit  do  cité  pouvait  Atre  con- 
féré à  des  étrangers,  domiciliés  ou  non,  soit  on  vertu  d'un 
décret  individuel,  soit  on  vertu  d'une  convention  générale 
avec  un  autre  Etat.  Mais  il  s'agit  alors,  ordinairement, 
d'un  droit  de  cité  restreint  aux  droits  civils,  commo  celui 
^uo  possédaient  les  atfrancbis,  les  nothes  (ceux  dont  le 

père  ou  la  mère  n'était  pas  citoyen),  ou,  à  Sparte,  les 
jiéodamodes,  les  mothaces,  les  nypomeiones,  etc.  Les 
citoyens  eux-mêmes  pouvaient  être  privés  do  la  totalité 
ou  d'uno  partie  de  leurs  droits  par  un  décret  d'attmiv, 
châtiment  des  lâches,  des  parjures,  des  débiteurs  du  tré- 
sor, dos  magistrats  prévaricateurs,  etc. 

Droit  de  cité  chez  les  Jionmins  'jus  civitatis).  Los  pri- 
vilèges attachés  ù.  la  qualité  de  citoyen  romain  donnaient 
uu  droit  de  cité  une  valeur  et  uno  Importanco  très  gran- 
des. Au  début,  il  n'y  avait  pas  do  citoyen  on  dehors 
do  Rome,  puis  le  droit  do  cité  fut  accordé  on  récom- 
nonso  do  services  rendus.  Après  la  guerre  sociale,  les 
lois  Julia  et  Plaulia  Papiria  admirent  à  la  cité  romaine 
tous  les  habitants  do  l'Italie,  moyennant  uno  déclaration 
dans  les  soixante  jours.  César  donna  lo  droit  do  cité  ù  la 
(iaulocisalpino,  etGalba  il  toute  la  (îavile.  Uno  constitution 
de  Caraealla  le  conféra  ù  tous  les  sujets  de  l'empire  ;  en 
réalité,  le  but  fut  do  soumettre  les  nouveaux  citoyens  à 
l'inipùt  du  vingtième  sur  les  successions. 

Les  i)réro^Mtives  attachées  au  droit  do  citiî  étaioat 
d'ordre  public  et  d'ordro  privé.  \mh  Jura  publiai  compre- 


CISTUDE  —  CITÉ 

naient  les  droits  politiques  proprement  dits  :  ledits  sufTra- 
gii,  droit  de  voter  aux  comices,  ot  le  jus  honoj'ujn,  droit 
d'étro  appelé  aux  magistratures;  puis  le  droit  de  prendre 
part  au  culte  de  la  cité  {jus  sacroru7n),  de  figurer  sur  les 
registres  du  cens,  do  servir  dans  les  armées  (jus  militiœ)^ 
de  provoquer  l'intercession  d'un  magistrat,  d'ôtre  exempté 
do  peines  déshonorantes,  d'en  appeler  au  peuple  de  toute 
condamnation  capitale.  Les  jura  privata  conférés  par  le 
droit  do  cité  étaient  :  le  coyinuhium,  ou  droit  de  contracter 
un  mariago  {justx  nuptix)  produisant  la  puissance  pater- 
nelle; lo  com7nerciu7n,  ou  droit  do  figurer  dans  la  solennité 
appelée  mancipatio,  ot,  par  suite,  le  droit  do  figurer  dans  un 
testament  comme  disposant  ou  comme  bénéficiaire  [testa- 
menti  factio),  parce  qu'on  employait  la  forme  de  la  man- 
cipation  pour  faire  un  testament;  enfin,  comme  sanction 
de  ces  droits,  la  legis  actio,  c'est-à-dire  le  droit  d'intenter 
des  actions  dans  la  forme  réservée  aux  Romains,  et  qui 
primitivement  portait  co  nom.  Le  connubium  rendait  apte 
à  acquérir  tous  les  droits  de  famille  (puissance  sur  la 
femme  et  les  enfants  :  agnatio,  gentilitas,  droit  à  la  succes- 
sioh  ab  intestat  et  à  la  tutelle)  ;  le  commercium  comprenait 
les  droits  de  patrimoine.  Quelques  personnes,  quoique 
n'ayant  pas  le  droit  de  cité,  bénéficiaient  de  quelques- 
unes  des  prérogatives  des  citoyens.  Privés  des  droits 
politiques,  les  Latins  avaient,  dans  leurs  rapports  avec 
les  Romains,  la  plupart  des  droits  privés.  Les  patriciens 
avaient  seuls,  à  l'origine,  le  droit  de  cité  ;  devenus  citoyens, 
les  plébéiens  n'en  acquirent  que  peu  à  peu  les  divers  avan- 
tages, et  ce  fut  la  loi  Canuleia  qui  admit  le  mai'iage  entre 
personnes  des  deux  ordres. 

Le  droit  de  cité  s'acquérait  par  la  naissance  de  parents 
citoyens  eux-mêmes,  ou  par  des  faits  postérieurs  à  la 
naissance,  tels  que  la  concession  du  droit  de  cité  par  voie 
de  mesure  collective  ou  individuelle,  ou  par  l'afiVanchisse- 
ment  opéré  par  un  maître  citoyen.  Les  Latins  Juniens 
pouvaient  acquérir  le  droit  de  cité  par  des  modes  qui 
leur  étaient  propres.  (V.  Latin  Jdnif.n.)  Le  droit  de  cité 
s'anéantissait  par  la  perte  de  la  liberté,  par  l'admission 
d'un  citoyen  comme  membre  d'une  cité  étrangère,  par  cer- 
taines condamnations. 

Les  citoyens  romains  étaient  revêtus  de  la  toge  et  por- 
taient plusieurs  noms  disposés  dans  un  ordre  déterminé. 
Au  nom  de  l'individu  lui-même  [prxnomen),  on  ajoutait 
celui  de  la  gens,  l'indication  de  sa  filiation,  le  nom  do  la 
tribu  et  le  cognonem  ou  surnom. 

Cités  ouvrières.  Dans  les  grandes  villes  et  dans  les 
centres  industriels,  on  so  préoccupe,  au  nom  de  la  mora- 
lité et  de  l'hygiène,  d'assurer  aux  ouvriers  des  logements 
sains,  confortables  et  à  bon  marché. 

Cette  question,  longtemps  agitée,  est  entrée  dans  la 
voie  de  la  réalisation  en  premier  lieu  à  Mulhouse,  en 
1S53,  grâce  à  l'initiative  de  Jean  DoUfus.  maire  do  la  ville, 
puis  au  Creusot,  à  Saint-Quentin,  à  Mai-seille,  à  Lille,  à 
Guise,  à  Noisiel,  à  Blanzy,  à  Paris,  au  Havre,  etc.  L'exem- 
ple donné  par  Jean  DoUfus  a  été  largement  imité  partout. 

Les  ouvriers  groupés  dans  des  cités  ouvrières  ne  sont  pas 
logés  dans  des  casernes,  mais  dans  de  petites  maisons 
gaies,  pourvues  de  petits  jardins;  ils  doivent  pouvoir 
(sauf  exceptions)  se  rendre  acquéreurs  do  ces  habitations, 
à  de  bonnes  conditions. 

La  législation  française  encourage,  aujourd'hui,  de  plu- 
sieurs manières  la  construction  des  maisons  ouvrières, 
soit  par  des  faveurs  spéciales,  soit  même  par  des  subven- 
tions, et  de  nombreuses  sociétés  philanthropiques  s'occu- 
pent activement  de  propager  cette  œuvre  intéressante,  qui 
moralise  les  individus. 

Cité  (La)  de  Paris.  L'île  de  la  Seine,  appelée  par  la  tribu 
gauloise  des  Parisii  Lutèce,  et  qui  fut  le  berceau  do  Paris, 
s'appela  au  moyeu  Age  la  Cité,  pour  la  distinguer  de  la 
Ville,  ci^ui  était  sur  la  rive  droite,  et  de  l'Univereité,  qui 
occupait  la  rive  gauche.  Dès  l'époque  romaine,  la  Cité  était 
lo  centre  d'une  importante  agglomération.  On  a-retrouvé 
les  traces  d'une  enceinte  qui  la  protégeait  tout  entière. 
Sous  le  choeur  de  Notre-Dame,  des  fouilles  pratiquées  eu 
1711  révélèrent  l'existence  d'un  autel  que  les  ïiaiifes  (navi- 
gateurs) parisiens  avaient  élevé  on  l'honneur  des  divinités 
païennes.  A  l'extrémité  en  aval,  sur  l'emplacement  du 
Palais  de  justice,  était  situé  une  sorte  do  château  fort, 
résidence  du  gouverneur  romain.  A  l'époque  carolingienne, 
deux  petites  tours,  le  grand  ot  lo  petit  Chùiclet,  furent 
construites  pour  défendre  l'ilo  contre  les  attaques  des  Noi^ 
mands.  Dès  lors,  la  Cité  était  reliée  aux  deux  rives  du  Ileuve 
par  quatre  ponts,  deux  de  chaque  côté  :  pont  Notre-Dame 
et  pont  au  Change  pour  la  rive  droite  ;  Petit-Pont  et  pont 
Saint-Michel  pour  la  rive  gauche. 

Lorsque,  A  la  fin  du  xii*  siècle,  la  cathédrale  fut  con- 
struite, la  Cité  se  couvrit  d'un  entassement  de  maisons. 
Les  ruelles  étroites  et  pour  la  plupart  sordides  qui  y  abon- 
daient n'ont  disparu  que  sous  le  second  Empire  pour  faire 
place  à  des  voies  spacieuses,  d'allure  géométrique,  quo 
bordent  de  nombreux  monuments  publics,  outre  les  édifices 
historiques  :  la  cathédrale,  lo  l^alais  de  justice,  la  Sainte- 
Chapelle.  A  peinosi  la  partie  orientale  a  gardé  son  aspect 
d'antan  dans  quelques  rues,  telles  quo  les  rues  Cbauoi- 
nesse,  des  Ursins,  dos  Chantres. 

Cité  (La)  do  Londres.  V.  Londres. 

Cité  de  Dieu  (la).  C'est  Touvrago  lo  plus considéra- 
blo  de  saint  Augustin.  Il  l'écrivit  de  113  A  426.  Alaricroides 
Wisigoths,  venait  do  prendre  et  de  saccager  Rome  (410); 
les  païens  attribuaient  les  malheurs  de  l'empire  à  la  colère 
dos  dioux,  irrités,  disaient-ils,  des  progrès  du  christia- 
nisme. Saint  Augustin  répond  à  leurs  accusations.  Dans 
los  cinq  premiers  livres,  il  démontre  ((ue  les  anciens  Ro- 
mains devaient  leur  prospérité  a  leurs  vertus  morales, 
non  ù.  la  protection  des  dieux.  Il  juge,  d'ailleurs,  leurs 
conquêtes  avec  une  grande  élévation  de  pensée.  Les  cinq 
livres  suivants  peignent,  sous  de  vives  couleurs,  los 
erreurs,  les  vices  du  pa^^anisme.  Les  douze  derniers  nrt^ 
sentent  lo  tableau  du  la  lutte  do  la  vérité  contre  I  er- 
reur, sous  la  figure  do  la  lutte  do  deux  cités.  La  cité  de 
Hiou  commence  avec  Adam,  se  développe  avec  les  patriar- 
ches. Moïse,  tes  rois  ot  los  prophètes  de  Juda  et  d'IsraOl. 
La  diffusion  do  l'évani;:ilo,  préparée  par  la  succession  des 
grandes  monarchies,  lu  répand  dant>  tout  l'univers.  La  dn 
(lu  monde,  la  résurrection,  lo  jugement  dernier  trans- 
formeront en  cité  céleste  la  cité  do  lu  terre.  Au  contraire, 
la  cité  du  uml,  d'erreurs  en  erreurs,  de  crinu's  en  crimes, 
ira  so  perdre  dans  l'enfer  éternel.— Cet  on-^  m, 

avec  des  aperçus  do  lu  plus  haute  porltV>.  >■- 

monts   précieux  sur  les  religions  antiques.  ;.•- 

nieni  sur  la  religion  romnino,  Il  a  inspiré  :\  lij.^.uct  lidéo 


CITEAUX 


CITHARISTE 


et  le  plan  du  Discours  sur  l'hisloire  universelle.  La  Cité  de 
Dieu  a  été  souvent  traduite  en  français,  notamment  par 
Em.  Saisset  (1855).  ,     .,  ,  ,    , 

—  BiBLioGR.  :  ViUemain,  Tableau  de  l  éloquence  chré- 
tienne au  IV"  siècle  (Paris,  185"). 

Cité  du  soleil  (la)  [Civitas  solis],  par  Thomas  Campa- 
nella  (1623).  —  C'est  le  plan  d'une  république  imaginaire, 
dans  le  genre  de  l'Utopie  de  Thomas  Morus.  La  république 
du  célèbre  dominicain  est  naturellement  théocratiquo.  Un 
pontife  qui  représente  Dieu  la  gouverne  ;  il  a  pour  mmis- 
tres  trois  délégués  :  Puissance,  Sagesse  et  Amour,  dont  le 
premier  a  dans  ses  attributions  les  affaires  étrangères  et 
fa  guerre  ;  le  second,  l'instruction  publique,  les  travaux 
publics  et  les  beaux-arts  :  le  troisième  est  le  ministre  de 
fa  population  ;  il  préside  à  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la 
propagation,  à  la  conservation  et  à  l'amélioration  physique 
de  l'espèce.  L'égalité  de  tous  les  citoyens,  la  communauté 
des  biens  et  des  femmes ,  quoique  le  rapprochement  sexuel 
ne  puisse  s'opérer  qu'après  autorisation, complètent  cette 
organisation  d'un  Etat  imaginaire,  dont  on  retrouve  les 
traits  fondamentaux  dans  la  théorie  saint-simonienne. 

Cité  antique  (la),  Etude  sur  le  culte,  le  droit,  les 
instilulions  de  la  Grèce  et  de  nome,  par  Fustel  de  Cou- 
langes  (Paris,  1864).  —  Le  système  de  l'auteur  consiste  a 
expliquer  toutes  les  institutions  anciennes  par  l'influence 
de  crovances  religieuses  qui  auraient  été  communes  aux 
divers'  peuples  primitifs.  Cette  religion  primitive,  ayant 
pourpoint  de  départ  les  croyances  sur  l'âme,  aurait  influe 
sur  le  caractère  do  la  famille"  antique,  qui  n'est  que  le  proto- 
type de  la  cité.  La  religion  domestique,  après  avoir  étendu 
et  élargi  la  famille,  a  formé  une  association  plus  grande, 
la  cité,  et  a  régné  en  elle  comme  dans  la  famille.  Toutes  les 
institutions  de  la  cité  furent  calquées  sur  colles  de  la  fa- 
mille. Un  culte  rattachait  l'individu  à  son  foyer;  d'autres 
cultes  le  rattachèrent  à  la  tribu,  à  la  ville.  Les  seuls  ci- 
toyens furent  à  l'origine  ceux  qui  descendaient  des  premiè- 
res familles,  les  parriciens.  A  côté  d'eux,  on  vit  se  consti- 
tuer d'autres  familles,  esclaves  affranchis  et  plébéiens,  qui 
bientôt  causèrent,  par  leur  nombre,  de  graves  embarras  à 
la  société.  De  là  des  révolutions  successives,  dont  la  der- 
nière tit  entrer  les  plébéiens  dans  la  cité.  Fustel  de  Cou- 
langes  s'est  laissé  entraîner  un  peu  loin  par  son  système. 
Tous  les  peuples  de  l'antiquité  ne  sont  pas  passés  par  dos 
phases  absolument  identiques  ;  aussi,  tout  en  approuvant 
ridée  générale  de  l'ouvrage,  doit-on  rectifier  dans  l'histoire 
de  chaque  peuple  les  détails  que  donne  l'auteur. 

Cité  (TBÉÎTBE  DE  L.*.).  Ce  théâtre,  l'un  des  plus  impor- 
tants qu'ait  vus  naître  l'époque  de  la  Révolution,  fut  con- 
struit, en  1~91,  par  l'architecte  Lenoir-Saiut-Elme,  sur 
l'emplacement  oii  se  trouve  actuellement  le  tribunal  de 
commerce.  On  devait  y  jouer  tout  à  la  fois  l'opéra-comi- 
que, la  comédie,  le  vaudeville  et  le  ballet. 

C'est  sous  le  nom  de  théâtre  du  Palais-'Variétés  qu'il  fit 
son  ouverture.  Ce  n'est  qu'en  1793  que  le  théâtre  prit  le 
titre  de  .  théâtre  de  la  Cité  • .  Les  événements  politiques  ne 
tardèrent  pas  à  l'éprouver,  comme  tant  d'autres.  Il  aban- 
donna alors  le  genre  lyrique,  et  s'adonna  surtout  à  la  farce 
populaire  et  à  la  pantomime.  Dans  ce  dernier  genre,  il 
obtint  d'éclatants  succès.  Puis  il  aborda  aussi  le  mélodrame. 
A  partir  de  1798,  une  commission  administrative  géra 
un  moment  le  théâtre  et  lui  donna  le  nom  de  «  Théâtre  de 
la  pantomime  nationale  » .  Enfin,  le  célèbre  comique  Beau- 
lieu  rouvrit  le  théâtre  de  la  Cité.  Sifflé,  il  se  brûla  la  cer- 
velle de  désespoir.  La  troupe  des  'Variétés-Montansier, 
obligée  de  quitter  le  Palais-Royal,  vint  ensuite  donner  là 
ses  représentations,  pendant  qu'on  lui  construisait  la  salle 
du  boulevard  Montmartre.  Le  décret  de  1807  condamna  à 
mort  le  théâtre  de  la  Cité,  qui,  longtemps  après,  trans- 
formé en  salle  de  bal,  devint  célèbre  sous  le  nom  de  «  bal 
du  Prado»,  et  fit  place,  sous  le  second  Empire,  aut  ribunal 
de  commerce. 

CÎTEAUX,  hameau  du  départ,  de  la  Côte-d'Or,  comm. 
de  Saint-iNicolas-les-C!teaux,  arrond.  de  Beaune,  sur  la 
■Vouge;  259  hab.  {Cisterciens,  ennes.)  Ce  hameau  est  célè- 
bre par  l'abbaye  de  son  nom. 


Afjbaye  ilc  Clt«aux. 

Citeaux  (oedbe  et  abbaye  dk).  En  1098, Robert,  abbé  do 
Molcsme,  désireux  de  rétablir  la  règle  do  Saint- Benoit  dans 
son  auDiériié  primitive,  ko  retira  au  désert  do  Cltcaux, 
près  do  Dijon.  \m  monastère  qu'il  y  fonda  avec  l'assis- 
tance d'Eudes,  duc  de  Bourgogne,  eut  des  commencements 
difficiles  ;  mais,  quand  saint  Hi^rnard  y  eut  pris  l'habit  mo- 
nastique Kous  la  direction  do  l'abbé  Etienne  Harding(in3), 
le»  Doriccs  y  affluèrent.  Bieotât  (1113-1115),  quatre  nou- 


velles maisons  furent  fondées,  qu'on  appela  les  quatre 
filles  de  Citeaux  :  Clairvaux,  dont  saint  Bernard  fut  le  pre- 
mier abbé;  La  Ferté,  Pontigny  et  Monmond.  En  U19, 
l'abbé  Etienne  écrivit  sa  règle,  fameuse  sous  le  nom  de 
Charte  de  charité  :  elle  imposait  aux  moines  cisterciens  la 
pauvreté  la  plus  complète,  même  dans  le  culte  divin,  leur 
défondait  les  études  profanes  et  leur  recommandait  la 
soumission  aux  évêques.  Dès  1151,  il  y  avait  déjà  cinq 
cents  abbayes  cisterciennes,  toutes  affiliées  à  Uteaux. 
Au  XVI'  siècle,  l'ordre  comptait  plus  de  dix-huit  cents 
monastères  ;  il  avait  fourni  quatre  papes  à  1  Eglise  :  Eu- 
gène III,  Grégoire  VIII,  Célestin  IV,  Benoit  XII.  Les 
réformes,  que  la  prospérité  toujours  croissante  des  cister- 
ciens rendit  nécessaires,  donnèrent  naissance  aux/emi- 
lants  et  aux  trappistes.  Les  moines  de  Citeaux  s  adon- 
naient spécialement  à  la  culture  de  la  vigne  :  ils  créèrent 
les  vignobles  du  clos  Vougeot  et  de  Romanée.  Fermée  par 
la  Révolution,  l'abbaye  de  Citeaux  fut  démolie  en  grande 
partie  :  une  colonie  pénitentiaire,  établie  en  1840  par 
l'abbé  Rey  dans  les  restes  des  bâtiments  claustraux,  a 
été  supprimée  en  1888. 

CITER  (du  lat.  citare)  v.  a.  Ajourner,  assigner  à  com- 
paraître devant  un  juge  :  Citer  un  débiteur,  des  témoins 

—  Alléguer,  rapporter  :  Citer  une  loi.  il  Rappeler  les 
paroles  de  :  Citer  Homère,  Virgile,  il  Alléguer  1  exemple, 
f  autorité  de  :  Citer,  pour  s'excuser,  un  plus  coupable  que 
soi.  Il  Nommer,  faire  connaître,  désigner  par  son  nom  : 
Blâmer  les  vices  sans  citer  personne.  Il  Signaler,  indiquer 
comme  digne  d'être  approuvé  ou  remarqué  :  Citer  quel- 
nu  un  comme  un  modèle  de  vertu.  Citer  un  Irait  de  courage. 

—  Loc.  fam.  Citer  son  auteur.  Nommer  la  personne  de 
nui  l'on  tient  un  renseignement.  ,    ,,  , 

—  Hist  relig.  Citer  les  chevaliers,  Dans'd  ordre  de  Malte, 
Signirtait  les  convoquer  à  Malte  pour  quelque  nécessité. 

Se  citer  v.  pr.  Etre  cité  ;  Passage  qui  ne  peut  se  citer. 

Il  Se  nommer  soi-même  :  Bien  n'est  plus  désagréable  qu'un 
homme  qui  se  cite  lui-même  A  tout  propos.  (La  Rochet.) 

il  Citer  les  paroles,  les  écrits  l'un  de  l'autre  :  Des  écrivains 
qui  se  citent  mutuellement.  Il  Citer  l'un  à  l'autre  :  Deux  pé- 
dants qui  SE  CITENT  du  grec  et  du  latin. 

—  Stn.  Citer,  alléguer.  'V.  allégdkr. 
CITÉRIEUR,  EURE  (lat.  citerior  ;  de  cis,  en  deçà)  adj. 

Géogr.  Qui  est  en  deçà,  de  notre  côté,  plus  près  de  nous. 

—  Anton.  Ultérieur. 

CiTERIUS  (Sidonius),  grammairien  et  poète,  né  à  Sy- 
racuse, vivait  au  iv"  siècle  de  notre  ère  et  enseignait  le 
grec  à  Bordeaux.  Il  fut  l'ami  d'Ausone,  qui  a  fait  de  lui  un 
grand  éloge. 

CITERNE  (du  lat.  cistema)  n.  f.  Réservoir  maçonné  et 
cimenté  intérieurement,  destiné  à  recueillir  et  conserver 
l'eau  de  pluie  :  En  Orient,  chaque  maison  a  sa  citerne. 

—  Fig.  Ce  qui  amasse,  conserve  :  L'esprit  de  l'homme 
n'est  pas  une  fontaine,  mais  une  CITERNE.  (Ste-Beuve.) 

—  Anat.  Citerne  lombaire.  Dilatation  du  canal  thoraciquo 
dans  la  région  lombaire,  à  l'endroit  où  aboutissent  les 
vaisseaux  chylifèrcs.  Il  On  l'appelle  aussi  réservoir  de 
Pecqoet.  ,      .    ,   . 

—  Mar.  Petit  navire  ou  chaland  destiné  à  transporter 
à  bord  des  navires  l'eau  douce  nécessaire  pour  leur  provi- 
sion. (Ils  portent  le  plus  souvent  une  pompe  aspirante  et 
foulante  pour  permettre  de  remplir  les  caisses  à  eau  du 
bord  en  pompant  de  la  citerne.)  _ 

—  Encycl.  Hist.  et  archéol.  L'usage  des  citernes  a  été 
pratiqué  par  les  divers  peuples  de  l'Orient,  Egyptiens,  As- 
syriens, Hébreux,  Arabes,  Grecs,  etc.  On  cite  aussi  les 
citernes  de  Carthage  qui,  aujourd'hui  réparées,  sont  encore 
en  usage  ;  à  Rome,  celles  des  sept  salles,  près  des  bains  de 
Titus  et  la.  Piscine  admirable  de  Pouzzoles.  Les  abbayes  et 
les  châteaux  du  moyen  âge,  situés  souvent  sur  des  collines 
élevées  et  manquant  de  sources  naturelles,  étaient  pour- 
vus de  citernes  creusées  dans  le  roc  ou  maçonnées,  dans 
lesquelles  des  conduites  amenaient  les  eaux  pluviales  tom- 
bant sur  les  combles  des  bâtiments  et  sur  l'aire  des  cours. 

—  Constr.  La  forme  donnée  le  plus  souvent  aux  citernes 
est  celle  d'un  parallélipipède  rectangle  recouvert  par  une 
voûte  cylindrique.  Le  fond  doit  toujours  être  concave  pour 
faciliter  les  nettoyages.  Le  sommet  de  la  voûte  est  percé 
d'un  orifice  pour  "la  pompe  et  d'un  autre  beaucoup  plus 
grand  par  lequel  on  descend  dans  la  citerne  pour  la  net- 
toyer ou  la  réparer.  Généralement,  on  munit  les  citernes 
do  canaux  de  déversement  ou  de  trop-plein,  de  façon  que 
le  niveau  ne  dépasse  jamais  une  certaine  hauteur.  Ou  fait 
souvent     subir 


l'eau,  avant  son  en- 
trée dans  la  ci- 
terne, une  sorte  de 
décantation.  On 
emploie  dans  ci 
but  une  construc- 
tion accessoire  qui 
porte  le  nom  de  ci 

terneau.  V.  ce  mot 
—  Citerne-fiUrL 

On  nomme  ainsi 

une  excavation  ma 

çonnée,  composée 

généralement  de 

deux   comparti-  l,     n      ■. 

monfs  snnornosés  Citernt-llltre  :  A,  gravier  et  b.,hlo  ;  B.  puits 
ments  superposes,  j„„,g„^„t  l'eau  flllréei  C.  ouvertures  à  la 
le  premier,  qui  re-  t^se  des  puits,  par  lesquelles  pénètre  l'eau  ni- 
çoit  1  eau ,  est  muni  trée  ;  D,  adduction  de  l'eau  iioD  encore  Ûltrée. 
d'un  fond  percé  de 

trous,  et  contient  du  gravier,  des  débris  de  charbon  de 
bois,  etc.,  qui  constituent  le  filtre  au  travers  duauel  l'eau 
doit  passer  pour  arriver  dans  le  second,  qui  est  la  citerne 
proprement  dite.  Pour  les  grands  débits,  on  construit  de 
vastes  citernes  souterraines,  ordinairement  circulaires, 
voûtées,  et  dont  la  partie  centrale  est  occupée  par  un  puits 
dans  lequel  arrive  l'eau  qui  s'est  filtrée  on  traversant  les 
matières  de  la  chambre  entourant  le  puits. 
CITERNE,  ÉE  adj.  Qui  est  en  forme  de  citerne  :  Des 

fosses  CITERNEKS. 

CTTERNEAU  (no)  n.  m.  Petite  chambre  qui  précède  la  ci- 
terne et  où  les  eaux  pluviales  arrivent  directement  des 
toits  pour  s'épurer  et  se  filtrer  avant  do  passer  dans  la 
citerne  par  un  orifice  place  à  la  partie  supérieure. 

CITEUR  n.  m.  Linguist.  'V.  ciiatkub. 

CITHARE  (lat.  cilhara,  gr.  kithara)  n.  f.  Sorte  d'instru- 
ment à  corde  en  usage  chez  les  anciens  et  au  moyen  âge.  n 
«o dit  aujourd'hui, en  Allomagne,au  Japon, etc. .d'une sorte 


28 


pince 
Encycl.  Antiq.  (V.  citharede).  Tantôt,  le  mot  ci- 
thare  était  employé  pour  désigner  tous  les  instruments  à 
cordes  ;  tantôt,  il  s'appliquait  à  un 
instrument  spécial,  distinct  de  la 
lyre.  Los  différentes  pièces  de  la  | 
cithare  portaient  le  même  nom  que  | 
les  pièces  analogues  de  la  lyre  , 
mais  les  cordes  se 
trouvaient  dispo- 
sées parallèle- 
ment ,  et  non  pas 
en  éventail,  comme 
dans  la  lyre;  en 
outre,  elles  étaient 


Cithare  anglaise  (ixi  s.). 


plus  longues,  ce 
qui  suppose  des 
sons  plus  graves  ; 
la  caisse  sonore 
avait  un  plus  grand  cithare  (ti"  s  1 
développement  et  '-'"^"e  (xi  s.) 
les  montants  étaient  droits,  au  lieu  d'être  courbes.  La  tra- 
verse qui  joignait  ces  montants  était  placée  obliquement 
dans  la  cithare  égyptienne,  horizontalement  dans  la  cithare 


Citharede  portant 
la  cithare  grecque. 


Cithare  japonaise 

grecque  ;  cette  dernière  était,  vraisemblablement,  hepta- 
corde  :  elle  se  jouait  seule  ou  servait  à  accompagner  un 
chant.  La  cithare  étrusque  différait  peu  de  la  cithare  grcque. 

—  Moy.  âge.  C'était  un  instrument  de  musique  à  cordes 
grattées,  dont  la  forme  et  la  disposition  ont  varié  suivant 
les  époques,  et  qui,  au  moyen  âge,  semble  avoir  été  con- 
fondu sans  cesse  avec  la  p'etite  harpe  et  le  psaltérion.  La 
cithare  anglaise  des  ix"  et  x"  siècles  était  une  harpe.  Celle 
du  XI'  siècle  avait  sa  caisse  circulaire  surmontée  de  deux 
manches  réunis  par  une  travée  supérieure  formant  clavier. 

CITHARE  n.  m.  Nom  ancien  d'un  poisson  pleuronecte, 
citharus  ou  flétan  à  grandes  écailles  [pleuronecles  citha- 
nis);  c'est  le  pampoliti  de  Nice,  le  prélrê  de  Cette,  etc. 

V.   PLEURONECTE. 

CITHAREDE  (lat.  citharxdus  :  du  gr.  kitharôdos)  n.  Per- 
sonne qui  chantait  en  s'accompagnant  de  la  cithare. 

—  Encycl.  On  désignait  sous  le  nom  de  citharédes  tous 
les  poètes  ou  artistes  qui  chantaient  en  s'accompagnant 
do  la  cithare  :  aèdes,  rapsodes,  ou  musiciens  de  profes- 
sion. Il  existait  pour  eux  des  concours  .spéciaux  en  beau- 
coup de  villes  (Athènes,  Olympie,  Delphes,  Délos),  dont 
plusieurs  ouvraient  des  écoles,  où  les 
jeunes  gens  allaient  apprendre  à  chanter 
avec  accompagnement  de  cithare.  Mais 
il  y  avait  aussi,  en  Grèce,  des  citha- 
rèaes  d'ordre  inférieur,  chanteurs  am- 
bulants, qui  exerçaient  leur  industrie 
dans  les  rues  ou  les  banquets.  Cette 
mode  s'introduisit  à  Rome  dans  le  der- 
nier siècle  de  la  république  et  fut  très 
répandue  sous  l'empire.  Les  citharédes 
exécutaient,  dans  les  fêtes,  des  poé- 
sies lyriques,  grecques  ou  latines.  Néron 
institua,  en  1  année  60,  un  concours  de 
cithare;  Domitien  fit  do  même,  quand 
il  fonda,  en  86,  l'Agôn  capitolinus.  et 
il  bâtit  même  un  odéon  pour  les  fêtes 
musicales.  Plusieurs  citharédes,  comme 
cet  Anaxenor  de  Magnésie,  eurent  une 
grande  réputation  et  une  belle  fortune. 
En  Grèce,  comme  à  Rome,  les  citha- 
rédes portaient  pour  les  concours  un  très  riche  costume, 
une  chiamyde,  une  robe  de  pourpre  brodée  d'or  et  une 
couronne  d"'or.  Ils  sont  très  souvent  représentés  sur  les 
monnaies  de  l'antiquité.  Apollon  lui-même  a  souvent  le 
costume  d'un  cifharède. 

CITHARÉDIQUE  adj.  Qui  a  rapport  aux  citharédes. 

CITHARÉLOME  n.  m.  Genre  de  crucifères,  renfermant 
des  herbes  annuelles,  rameuses,  du  pays  des  Kirghiz. 

CITHAREXYLON  {rè-ksi)  n.  m.  Genre  de  verbénacées, 
comprenant  des  arbustes  do  l'Amérique  tropicale. 

CITHARINE  ou  CITHARINUS  [nuss)  n.m.  Genre  de  pois- 
sons physostomes,  famille  des  salmonidés,  comprenant  des 
formes  hautes,  comprimées, 
losangiques,  à  bouche  s'ou- 
vrant  horizontalement  au 
bout  du  museau  et  garnies 
de  dents  petites  sur  un  seul 
rang. 

—  Encycl.  Les  quelques 
espèces  de  citharines  habi- 
tent la  région  nord-est  de 
l'Afrique  et  l'Amérique  du 

Sud;   elles  vivent  dans  le  cithanne. 

limon  des  fleuves.  Le  cj//m-  ,    r  ,,  ,    j        a     i,     \ 

rinus  Geoffroyi  du  Nil  (le  gamor   el   Lelleh   des  Arabes) 
est  un  poisson  argenté,  atteignant  0",50. 

CITHARISER  Igr.  kitharizein)  v.  n.  Jouer  de  la  cithare. 
(Vieux.) 

CiTHARISTA,  ville  de  l'ancienne  Gaule  Narbonnaise, 
sur  la  Méditerranée,  près  d'un  petit  promontoire  du  même 
nom  ;  aujourd'hui,  probablement,  La  Ciotat. 

CITHARISTE  {risst'  —  du  gr.  kitharistês)  n.  m.  Joueur 

de  cithare.  ,       .  ,_ 

—  Encycl.  Le  cithariste  jouait  de  la  cithare,  mais  ne 
s'accompagnait  pas  avec  la  voix  comme  le  ciMai-erfe.  Par- 
fois il  cumulait  les  doux  fonctions  ;  mais,  le  plus  souvent, 
il  était  simplement  instrumentiste  :  il  accompagnait  la 
danse  et  le  chant,  ou  il  exécutait  seul  des  morceaux  do 
nmsinue.  Souvent,  aussi,  il  ouvrait  une  école,  où  il  ensei- 
gnait aux  enfants  à  jouer  de  la  cithare.  Les  citharistes 
d'un  rang  inférieur,  et  parmi  eux  beaucoup  de  femmes, 
figuraient  dans  les  sacrifices  et  les  banquets.  A  Rome, 
depuis  le  dernier  siècle  do  la  république,  les  citharistes 
eurent  des  écoles,  intervinrent  dans  les  cérémonies  reli- 
gieuses de  rit  grec,  dans  les  représentations  dramatiques, 
dans  les  banquets  et  les  fêtes. 


29 

CITHARISTIQUE  (îd^-')  n.  1'.  Artdojouorde  la  cithare. 
Il  Genre  do  musique  destinée  à  être  exécutée,  ou  de  poésie 
destinée  à  ôtre  uocompagnée  sur  la  cithare. 

GiTHÉRON,  inontat^ue  hoi.sée  qui  séparait  de  la  Béotio 
la  plaiuo  d'Eleusis  et  la  Mégarido;  auj.,  mont  hlatitt  ou 
mont  des  sapins.  Les  plateaux  et  les  gorges  du  Citlié- 
ron  étaient  le  théâtre  de  nombreuses  légendes  :  orgies 
dos  bacchantes,  mort  d'Actôon  et  de  Pontnée,  exposition 
d'Œdipe  enfant.  On  y  adorait  Zous,  sous  le  nom  de  Cithx- 
ronios  ;  Héra,  sous  le  nom  de  Ctthxronia  ;  les  nymphes  pro- 
phétosses,  sous  le  nom  do  cithériudes  ou  cithéronides. 

GiTHÉRON,  roi  lègLMulaire  de  Platée,  qui  donna  son 
nom  au  mont  Cithéron.  Il  favorisa  les  amours  do  Zeus 
avec  la  nymphe  Platée  et  dérouta  la  jalousie  de  Hêra.  11 
institua  les  fêtes  appelées  Dxdala,  qu'on  célébrait  au 
sommet  du  Cithéron,  en  l'hunneur  de  Zeus  CithEeroaios. 

GlTIEN,  ENNE  ou  CiTTIEN,  ENNE  {tî-in,  en'  —de  Ci- 
tiumoaCittiuin,  iiac.  nom  do  Chypre,  qui  lui  venait  de  la  co- 
lonie phénicienne  de  Citium).  Aucionnem.,  Personne  née  à 
Chypre  ou  qui  habitait  cette  île.  —  les  Citions  ou  Cittikns. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  aux  Citiens  ou  à  leur  ilo  : 

Populati07i   CITIKNNK  OU  CITTIENNE. 

CITIGRADES  n.  m.  pi.  Tribu  d'aranéides  dipneumones, 
comprenant  les  lycosos  et  autres  formes  coureuses,  carac- 
térisées par  un  céphalothorax  bombé,  rétréci  en  avant, 
allongé,  portant  huit  yeux  sur  deux  rangées 
transversales.  —  i/«  citigrade. 

—  Encycl.  Les  citigrades  vivent  sous  les  pier- 
res, dans  une  petite  tanière  tapissée  de  soie; 
ils  sortent  surtout  la  nuit,  mais  beaucoup  chas- 
sent en  plein  jour;  les  femelles  portent  leurs 
œufs  dans  un  cocon  soyeux,  attaché  à  leur  ab- 
domen. Répandus  dans  toutes  les  régions  du 
globe,  les  citigrades  se  divisent  en  deux  familles 
principales  :  hjcosidés,  et  oxyopidés. 

CmUM  ou  ClTTIUM,  ancienne  ville  et  colo- 
nie phénicienne  de  l'île  de  Chypre,  sur  la  côte 
sud-orientale.  Cimon  mourut  en  faisant  le  siège 
de  cette  ville,  qui  fut  la  patrie  do  Zenon,  chef 
de  l'écolo  stoïcienne.  Auj.  Chiti. 

CITOGRAPHIE  (du  lat.  cito,  vite,  et  du  gr.  gra- 
phein,  écrire)  n.  f.  Méthode  d'écriture  prompte 
et  facile,  ii  Mot  hybride  auquel  on  doit  préférer 

TACHTGRAPHIB. 

CITOLE  n.  f.  Instrument  de  musique  à  cor-    ç^'inoiïe 
des  grattées,  sorte  de  guiterne  à  corps  allongé 
et  à  manche  très  court,  distinct  de  la  vielle,  qui  était  un  in- 
strument à  archet  :  La  citole  était  en  usage  au  moyen  âge. 

crrOLÉGIE  ijt—  du  lat.  cito,  promptement,  et  légère, 
lire)  n.  f.  Méthode  particulière  de  lecture. 

GITOLEUR  (rad.  citole)  n.  m.  Fabricant  d'instruments 
à  cordes,  luthier,  au  moyen  âge. 

—  Encycl.  Les  citoleurs  sont  mentionnés  aux  xiii*  et 
xiv*siècles.  Suivant  le  livre  de  la  Taille,  il  existait  à  Paris, 
à  la  lin  du  xiii"  siècle,  quatre  citoleurs,  dont  l'ensemble 
corporatif  payait  sept  sous  d'impôt.  Il  n'en  est  plus  fait 
mention  à  partir  de  1350. 

GlTORIUS  (mûns),  petite  colline  de  l'ancienne  Rome, 

3ui  était  située  dans  la  neuvième  région,  près  du  champ 
e  Mars  et  du  Panthéon,  et  ou  s'élève  actuellement  le 
palais  de  la  Chambre  des  députés  (Monte  Citorio). 

CITOYEN,  ENNE  (si-/o-a-ii'j,  en' — rad.  cjfejn.  Personne 
qui  jouit  du  droit  de  cité  dans  une  communauté  politique  : 
En  France,  les  députés  sont  élus  par  l'ensemble  des  ci- 
toyens. I!  Membre  de  l'Etat,  considéré  au  point  de  vue  de 
l'accomplissement  de  ses  devoirs  envers  la  patrie  :  Un 
bon.  Un  mauvais  citoyen,  il  S'est  dit  de  celui  qui  se  livre 
à  dos  fonctions  civiles,  par  opposition  aux  fonctions  mi 
litaires  :  Le  despotisme  est  inévitable  chez  les  peuples  gui 
ont  plus  de  guerriers  que  de  citoyens.  (Boiste.) 

—  Concitoyen  :  Brutus  et  Cassius  crurent  affranchir  leurs 
CITOYENS  en  tuant  César.  (Vieux.) 

—  Poétiq.  Se  dit  de  quelques  animaux,  pour  indiquer  le 
lieu  où  ils  vivent  :  Les  citoyens  de  l'air,  des  eaux. 

—  Fam.  Personne  en  général  et  sur  un  ton  ironique  : 
C'est  un  drôle  de  citoyen  ! 

—  Citoyen  du  monde,  de  l'univers.  Celui  qui  met  au-des- 
sus des  intérêts  de  son  pays  les  intérêts  de  l'humanité. 

—  Hist.  Appellation  qui,  pendant  quelque  temps,  sous 
la  première  République,  remplaça  les  mots  de  «  monsieur" . 
Il  madame  » .  »  Citoyens  actifs.  Citoyens  passifs.  V.  la  partie 
encycl.  il  Citoyens  nobles,  'Titre  que  prirent,  au  xir  siècle, 
les  nobles  qui  formèrent  la  première  ville  libre  en  Fran- 
conie.  il  Le  citoyen  de  Genève,  Titre  qui  fut  donné  à  Rous- 
seau par  ses  contemporains. 

—  Adjectiv.  :.  /ioi  citoyen,  Hoi  qui  dit  n'avoir  d'autre 
ambition  (jue  celle  d'être  le  premier  des  citoyens,  il  Soldat 
citoyen.  Citoyen  armé  faisant  partie  do  la  garde  civique. 

—  Encycl.  L'assemblée  constituante  de  1781)  donna  le 
nom  de  citoyens  actifs  aux  Français,  ât,'és  do  vingt-cinq  ans, 
domiciliés  depuis  un  an,  et  contribuables  do  trois  journées 
de  travail.  Cette  classe,  dont  les  doniesti(iucs  étaient 
exclus,  nommait  les  électeurs  du  second  degré,  lesquels 
élisaient  les  députés,  ôvéquos  constitutionnels,  etc.,  et 
devaient  payer  un  cens  égal  à  dix  journées  do  travail. 
Le  citoyen  actif  devait  prêter  le  serment  civique,  faire 
son  service  dans  la  garde  nationale  ;  ceux  qui  ne  rem- 
plissaient pas  cos  conditions  étaient  dos  citoyens  passifs 
et  exclus  des  assorablôos  primaires.  Ce  système  d'élec- 
tion à  deux  degrés  souleva  de  nombreuses  objections  cl 
disparut  en  n'J2. 

Citoyen  (traité  dd),  ouvrage  do  Thomas  Ilobbos, 
qui  fnn-la  sa  réputation  (Amsterdam,  1G19).  Il  parut  on 
latin  sous  le  titre  do  :  IClementa  philosophica  seu  politica 
de  due  et  fut  trarluit  on  français  dès  1649  par  Sorbiôros.  Le 
Traité  du  citoyen  se  divise  en  trois  parties  :  1*  De  la  liberté  ; 
20  Dp,  l'eniptre  ;  S"»  De  la  religion.  Hobbes,  malgré  les  in- 
stincts utilitaires,  panthéistes  et  on  môme  temps  autori- 
taires de  son  esprit,  s'elTorcode  se  prêter  aux  circonstances 
et  d'abriter  ses  maximes  derrière  les  croyances  religieuses. 
D'après  lui,  l'intérAt  et  lu  crainte  sont  les  principes  do  lu 
société,  et  toute  la  moralo  consiste  à  vivre  selon  notre  bon 

Slaisir.  Tïobbos  pensait  que  la  religion  n'a  pas  d'autres  fon- 
emonts  que  les  lois  du  pays,  et,  pour  lui,  toute  loi  dépen- 
dait do  la  volonté  du  prince  ou  du  pounlo.  Le  livre  de 
Hobbes  a  exercé,  nu  xvir  et  au  xvui*  siècle,  une  inllufiice 
considérable  sur  l'économie  pohliqiie,  cumme  sur  les  idées 
religieuses  et  sociales. 


Citoyen  du  monde  (le),  recueil  dos  essais  d'Olivier 
Goldsmith  fi762).  Ce  sont  des  Lettres  d'un  philosophe 
ckiiiois  résiliant  à  Londres,  adressées  à  ses  amis  en  Asie. 
Co  livre  est  une  critique  des  mœurs  et  des  usages  euro- 
péens ;  Goldsmith  s'est  inspiré  de  Montesquieu.  Son  œuvre 
a  moins  de  portée  que  celle  de  l'autour  dos  Lettres  persanes, 
mais  elle  est  d'une  lecture  agréable  et  abonde  en  détails 
piquants.  Elle  a  été  traduite  par  Laplaco  tl836). 

CTTOYENNETÉ  (to-a-iè-ne-lé)  n.  f.  Qualité  de  citoyen. 

CITRACOFLUORESCÉINE  {rès-sé)  n.  f.  Composé  que  l'on 
obtient  en  cbautfant  au  bain-mario  un  mélange  de  résor- 
cine,  d'acide  sulfurique  et  d'anhydride  citraconique.  Il  a 
pour  formule  C'^H'^0»,41P0. 

CITRAGONATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  citraconique. 

CITRACONIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  se  produit 
dans  la  distillation  de  l'acide  aconitique ,  par  laquelle 
débute  la  distillation  de  l'acide  citrique. 

—  Encycl.  L'acide  citraconigue  ou  pyrocitrique  prend 
naissance  dans  la  distillation  sèche  de  l'acide  citrique, 
ou  plutôt  de  l'acide   aconitique,  formé  dans  la  première 

Shase  de  la  réaction.  L'acide  aconitique  perd  une  molécule 
'anhydride  carbonique  et  se  convertit  en  acide  itaconique 
C*H'0*.  Ce  dernier,  par  la  chaleur,  se  transforme  lui-même 
en  anhydride  pyrocitrique  qui  passe  à  la  distillation.  Exposé 
à  l'airnumide,  l'anhydride  pyrocitrique  absorbe  une  molé- 
cule d'eau  ;  mais,  au  lieu  de"  régénérer  l'acide  itaconique, 
il  donne  naissance  à  un  isomère  de  ce  dernier  corps,  l'acide 
citraconique  C'H*0'.  On  le  rencontre  aussi  parmi  les  pro- 
duits de  la  distillation  sèche  de  l'acide  lactique. 

L'acide  citraconique  cristallise  en  prismes  à  quatre  pans, 
et  fond  à  80°  centigrades. 

De  petites  quantités  d'acide  citraconique,  abandonnées 
pendant  quelque  temps  à  100°,  se  convertissent  en  acide 
Itaconique.  Par  la  distillation  sèche,  l'acide  citraconique 
perd  de  l'eau  et  se  tranfornie  en  anhydride  pyrocitrique. 
Chauffé  avec  de  l'acide  azotique  concentré,  il  donne  deux 
composés  nitrés,  Veulyte  et  le  dyslite,  <{U0  l'on  peut  séparer 
en  mettant  à  profit  leur  inégale  solubilité  dans  l'alcool. 
L'acide  azotique  étendu  et  l'acide  iodhydrique  transforment 
l'acide  citraconique  en  un  troisième  isomère,  l'acide  mésa- 
conique. 

L'acide  citraconique  est  bibasique  et  formé*  deux  séries 
de  sels  :  les  uns  neutres  C*H-M"0*,  et  les  autres  acides 
C'H*HM'0*. 

L'anhydride  citraconique,  chauffé  dans  un  courant  de 
Çaz  ammoniac  sel,  donne  la  citraconamide  C*H*0'(AzH*)'. 
L'acide  citraconique,  sursaturé  d'ammoniaque,  puis  éva- 
poré, fournit  une  résine  qui,  évaporée  à  ISO»,  donne  la  citra- 
conimirfe  C  H*  0'(Az  H).  Celle-ci  est  transformée  par  l'am- 
moniaque en  acide  citraconamique  C*H*(C0.AzH*)  (CO'H). 

Lorsqu'on  traite  l'acide  citraconique  par  l'aniline,  il  se 
forme  au  bout  de  quelques  jours  un  composé,  l'acide  citra- 
cona7iilioue  C'H'ÂzH.  CO  -  C'H*  -  CO'H.  En  mélangeant 
deux  solutions  éthérees  d'aniline  et  de  chlorure  de  citra- 
conyle,on  obtient  la  citraconanilide  C'H*0'(AzH.C'H')V 

La  formule  CH'O*  correspond  sûrement  à  trois  acides 
isomères  :  l'acide  citraconique.  l'acide  itaconique  et  l'acide 
mésaconique.  Ellç  répond  aussi  à  la  composition  de  l'acide 
lipique  de  Laurent.  Ces  trois  isomères  se  transforment 
aisément  les  uns  dans  les  autres. 

—  Anhydride  citraconigue  ou  Anhydride  pyrocitrique.  Ce 
corps  C'H'O*,  constitue  la  plus  grande  partie  du  produit  de 
la  distillation  sèche  de  l'acide  citrique.  Lorsqu'on  rectifie  ce 
produit  brut,  il  se  forme  deux  couches,  dont  la  supérieure 
est  aqueuse  et  dont  Tinférioure  constitue  l'anhydride  ci- 
traconique ;  il  se  produit  encore,  par  la  distillation  sèche 
de  l'acide  itaconique,  de  l'acide  citraconique  ou  de  l'acide 
aconitique 

dTRAGON  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  mélisse,  à  cause 
de  l'odeur  de  citron  que  ses  feuilles  froissées  exhalent. 

CITRAL  n.  m.  Nom  donné  à  un  liquide  contenu  dans 
l'essence  do  citronelle.  11  est  identique  au  géranial. 

GITRAMALATE  D.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  citra- 
malique. 

CITRAMALIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  homologue  de 
l'acide  maliqui',  qu'on  prépare  eu  faisant  agir  sur  le  zinc 
l'acide  chlorocitramalinue  qui  résulte  do  l'action  de  l'acide 
hypochloreux  sur  l'acide  citraconique. 

CITRAMIDE  n.  f.  Amide  de  l'acide  citrique. 

CITRAMONTAIN,  AINE  adj.  Syn.  de  cismontain. 

CITRANGULLE  n.  m.  Nom  du  citronoior,  chez  les  an- 
ciens autours. 

CITRATARTRATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  citra- 
tartrique. 

CITRATARTRIQOE  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  s'obtient 
à  l'état  de  sel  acide  do  potasse,  par  l'ébullitioa  du  chlo- 
rocitramalate  neutre  de  potasse  dans  l'oau. 

CITRATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  citrique  :  Citrate 
de  chaux. 

CITRAZINATE  n.  m.  Soi  dérivant  de  l'acide  ciiraziniquc. 

GITRAZINIQUE  n.  m.  Se  dit  d'un  acide  qu'on  obtiont 
en  dissolvant  la  citrotriamido  dans  l'acide  sulfurique  à 
70  p.  loi)  ;  lo  mélange  porté  à  130"  est  refroidi,  puis  dé- 
composé par  l'eau.  Sa  formule  est  :  C'H*Az0*.  Syn.  dioxy- 
pisoNicoTiANiguK  [acidc''. 

GITRÉ,  ÉE  (du  tnt.  citrus,  citron)  adj.  Qui  est  mélangé 
do  jus  do  citron  :  Potion  citr^k. 

CITRÉES  n.  f.  pi.  Tribu  do  la  famille  dos  aurantiacées, 
ayant  pour  type  le  genre  citrus  (citronnier).  —  Une  citri%b. 

CTTRÉINE  n.  f.  Corps  obtenu  en  chauffant  un  mélange 
do  résorcino  et  d'acide  citrique  ;  il  est  solublo  dans  les 
alcalis,  auxquels  il  donne  uno  coloration  rouge  Ûuores 
cento. 

CITRÈNE  n.  m.  Matière  cristallisable  que  l'on  isole  de 
riiuilo  essentielle  do  citron,  et  qui  est  isomère  avec  le 
oamplièiii'. 

CITRÉOLE  II.  ni.  Bot.  Syn.  do  cucumis. 

CITRIDIQUE  adj.  Chim.  Syn.  do  AcosrnguK. 

CITRILËNE  n.  f.  Carbure  d'hydrogène  liquide,  obtenu 
en  décomposant  le  camphre  liquide  du  citron  par  la  chaux. 
Il  est  isomère  avec  la  lérébontnino  et  l'essence  do  citron. 

CTTRIN  (du  lat.  dlrinus.  mémo  sens)  adj.  Do  couleur 
jaune  citron,  n  Se  ijit  vulguironiont  tl'uno  variété  d'aloés, 
appelée  atoêa  cifrin  ou  aloès  jauuo  d'or. 


CITHARISTIQUE   —   CITRON 

CITRXN  n.  m.  CITRINE  n.  f.  (ou  PIERRE  DE  CITRIN), 

gemme  usitée  chez  les  lapidaires  du  moyen  âge  et  du 
XVI»  siècle,  et  qui  est  un  quartz  jaune. 

—  Encycl.  Pris  adjoctivemtînt,  citrin  s'applique  à  une 
variété  d'hyacinthe  et  à.  une  variété  de  corindon  jaune 
ou  topaze  orientale.  La  pierre  do  citrin  est  le  quartz  jaune, 
fausso  topaze  ou  citrine,  dont  la  betlo 
teinte  jaune  s'obtient  par  une  calcination 
bien  conduite.  L'hyacinthe  cilrino  des 
vieux  lapidaires  était  le  quartz  ferrugi- 
neux jaune  de  miel. 

CITRINE  (du  lat.   citrus,  citron)  n.  f. 
Huile  essentielle  de  citron. 


Citrinelle. 


CITRINELLE  OU  CITRINELLA  (nèV)  ii.  f. 
Genre  d'oiseaux  passoreau.x  conirostrcs, 
famille  des  fringiîlidés,  tribu  des  embé- 
ryzinés,  renfermant  des  petites  formes 
tachetées,  dont  on  connaît  une  trentaine 
d'espèces,  réparties  dans  les  régions  tem- 
pérées de  l'ancien  monde.  [Les  bruants 
du  genre  citrinella  sont  divisés  en  quelques  sous-genres  : 
citrmella,  cirlus,  glycyspina,  onychospina,  spinus,  etc.  L'es- 
pèce typique  d'Europe  est  le  bruant  jaune  (citrinella  citri- 
nella).] 

CTTRINITÉ  n.  f.  Couleur  citrine,  couleur  jaune  pâle. 
(Peu  usité.) 

CITRIOBATE  (du  gr.  kitrion,  citron,  et  batos,  ronce) 
n.  m.  Genre  de  saxifragacées-pittosporées,  comprenant 
deux  espèces,  arbustes  épineux  de  l'Australie. 

CITRIOSME  n.  m.  Bût.  Syn.  de  siparune. 

CITRIQUE  (du  lat.  citrus,  citron)  adj.  Se  dit  d'un  acide 
que  Ion  extrait  surtout  du  suc  de  citron,  il  Se  dit  aussi  do 
certains  composés  obtenus  avec  cet  acide. 

—  Encycl.  Acide  citrique.  On  rencontre  l'acide  citrique 
dans  le  jus  de  citron  et  d'orange,  dans  les  groseilles,  les 
groseilles  à  maquereau,  les  framboises,  les  fraises,  les 
cédrats,  les  tomates;  il  existe  dans  ces  végétaux  soit  à 
l'état  libre,  soit  à  l'état  de  sel  de  calcium  ou  de  potassium. 
Pour  l'extraire,  le  jus  des  citrons  comprimés  est  abandonné 
à  un  commencement  de  fermentation,  puis  saturé  à  chaud 
avec  du  carbonate  de  calcium,  puis  avec  de  la  chaux  vive. 
On  obtient  ainsi  du  citrate  tricalcique  presque  insoluble 
dans  l'eau  bouillante;  on  le  lave  à  Veau  chaude  et  on  le 
décompose  par  l'acide  sulfurique.  La  liqueur  filtrée,  après 
concentration,  fournit  des  cristaux  d'acide  citrique  qu'on 
purifie  en  leur  faisant  subir  plusieurs  cristallisations.  De 
bons  citrons  fournissent  environ  5,5  p.  100  de  leur  poids 
d'acide  cristallisé. 

Par  évaporation  spontanée  à  froid,  l'acide  citrique  se 
dépose  en  beaux  cristaux  appartenant  au  type  orthorhom- 
bique  et  renfermant  une  molécule  d'eau  de"  cristallisation, 
qu  ils  perdent  à  lOû".  L'acide  citrique  a  une  saveur  très 
acide,  mais  assez  agréable;  il  se  dissout  dans  0,75  parties 
d'eau  froide  et  dans  0,5  parties  d'eau  bouillante  ;  il  est  très 
soluble  dans  l'alcool,  mais  insoluble  dans  l'éther.  Il  rougit 
fortement  le  tournesol,  dissout  le  fer  et  le  zinc,  et  réduit 
le  chlorure  d'or.  Soumis  à  la  distillation  sèche,  l'acide  ci- 
trique, C'H'O',  perd  d'abord  une  molécule  d'eau  en  se 
transformant  en  acide  aconitique  C*H'0%  puis  une  molé- 
cule d'acide  carbonique  en  devenant  acide  itaconique 
C'H'O*  qui  peut  enfin  abandonner  encore  une  molécule 
d'eau  en  donnant  l'anhydride  itaconique  CH'O*. 

L'acide  citrique  est  tribasique  et  tétratomique,  c'est- 
ù-dire  que,  sur  les  huit  atomes  d'hydrogène  que  contient 
sa  molécule,  trois  sont  remplaçables  en  totalité  ou  en 
partie  par  des  métaux  ou  des  radicaux  électro-positifs, 
tandis  que  lo  quatrième  ne  peut  s'échanger  que  contre  un 
radical  plus  électro-négatif.  Sa  constitution  peut  être  re- 
présentée par  la  formule  C*H*(0H)  (CO'H)*.  Sa  synthèse 
a  été  effectuée  par  cyanurations  et  hydratations  succes- 
sives de  la  dichloracétono  symétrique  CH'CI  -  CO  -  CH'Cl. 

L'acide  citrique  est  employé  dans  l'industrie  des  in- 
diennes comme  rongeant;  dans  la  teinture,  pour  extraire 
et  aviver  les  couleurs  de  la  carthamine  ;  dans  la  pharmacie, 
pour  préparer  surtout  le  citrate  do  magnésie,  purgatif  plus 
agréable  que  les  autres  sels  de  magnésie. 

Parmi  les  sels  aue  forme  l'acide  citrique,  les  principaux 
sont  :  le  citrate  d  argent,  qui  sert  en  photogra|>hio;  fo  ci- 
trate do  calcium,  qu  on  rencontre  dans  un  certain  nombre 
de  végétaux;  lo  citrate  de  fer  et  lo  citrate  de  magnésie, 
usités  on  pharmacie;  lo  citrate  do  potasse,  qui  existe  dans 
les  topinambours  et  les  pommes  de  terre. 

L'acide  citrique  peut  se  combiner  avec  les  alcools  pour 
donner  des  ôthors  dont  les  mieux  connus  sont  les  citrates  mé- 
tbyliouesotéthyliques;  ceux-ci,  traités  par  l'ammoniaque 
alcoolique,  peuvent  fournir  la  citramido  C'H»0*(AzH')»; 
les  autres  amides  citriques  ne  sont  connues  que  par  leurs 
dérivés  phényliques. 

CITRON  (du  lat.  citrus.  citron)  n.  m.  Fruit  de  forme 
ovoïdo,  de  couleur  iauno  pâle,  dune  saveur  généralement 
acide,  qui  ost  produit  par  lo  limonier,  vulgairement  ci- 
tronnier. Il  Nom  vulgaire  de  l'agaric  soufré  et  de  l'agaric 
safrané.  Il  Citron  des  carmes.  Variété  de  poire. 

—  Pcôtiq.  : 

Notrr  vie  icl-bns  «st  un  citron  ain«r 

Que  110  peut  ailoucir  nulle  savoiir  au  monde. 

A.  B^RDIBR- 

—  Fam.  Etre  jaune  comme  un  citron.  Avoir  lo  teint,  la 
poau  très  jaune,  ii  Presser  quelqu'un  comme  un  citron.  No 
pas  lo  ménager,  on  liror  tout  co  qu'on  peut. 

—  Entom.  Espèce  do  lépidoptère  diurne  du  genre  co- 
liado. 

—  Pop.  Této. 

—  Adjectiv.  et  invar.  Jaune  pftlo  comme  les  citrons  : 
Des  rubans  citron.  De  la  soie  citron. 

—  Encycl.  On  recunnait  les  citrons  do  bonne  qualité  à 
leur  poids,  A  leur  ndour  agréable,  A  leur  teinte  jauno  pMo 
et  &  lour  suporticio  glabre  sans  aucune  tache.  L'écorco 
ou  Jîoste  des  citrons  contient  beaucoup  d'essence  aroma- 
tique; on  la  relire,  comme  cello  dos  cédrats,  imr  expres- 
sion et  mir  distillation  ;  on  la  fait  entrer  dans  la  composi- 
tion do  I  oau  des  Carmes,  do  l'eau  de  Cologne,  de  plusieurs 
liqueurs  do  table.  Plusieurs  variétés  do  citronniers  A  fruits 
A  écor<-o  épaisse  servent  A  préparer  d'excellentes  confi- 
tures, l.u  superficie  do  cos  mêmes  écorx'os,  tlnemont  cou- 
pées en  rond,  d'un  diamètre  do  0  m.  015  A  0  m.  oïo.  confite 
au  sucre,  ensuite  clacéo,  est  connuodnns  le  eommerco  sous 
lo  nom  do  seste  tftluhr.  Dans  le  midi  do  l'Europe,  on  t^ail 
sécher  les  écorces  do  toutes  les  variétés  do  citrons  qu'on 
envoie  dans  lo  Nord  pour  servir  A  dltl'éronls  us«(res. 


CITRON    —   ÇIVA 

Le  suc  du  citron  est  d'un  blanc  teinté  de  verdâtre,  plus 
liquide  que  celui  de  l'orange,  d'une  saveur  acide,  légère- 
ment piquante  ;  il  est  employé  en  médecine  comme  ra- 
fraîchissant; il  aiguise  l'appétit,  arrête  le  vomissement, 
enraye  les  lièvres  malignes,  guérit  la  ^ale,  provoque  les 
urines  et  dissout  les  calculs;  on  en  fait  un  sirop  que  la 
médecine  emploie  avec  succès;  si  on  le  distille,  il  est  fort 
bon  pour  faire  disparaître  les  taches,  les  rougeurs  de  la 
ligure  et  embellir  la  peau.  Le  suc  de  citron  est  un  com- 
posé d'eau  et  do  parenchyme,  de  mucilage,  de  muriate 
de  potasse,  de  matière  colorante  et  de  l'acide  connu  en 
chimie  sous  le  nom  d'acide  citrique.  Les  semences  des  ci- 
trons sont  mises  en  usage  par  quelques  agriculteurs 
pour  avoir  des  citronniers  sauvages,  qui  résistent  davan- 
tage aux  intempéries  du  climat  du  midi  do  l'Europe. 

Citron,  nom  que  Racine,  dans  les  Plaideurs,  a  donné 
au  chien  qu'il  fait  successivement  condamner  et  absoudre 
par  Dandiu. 

GITRONELLOL  {nèl-lol')  n.  m.  Composé  oxygéné  aui 
forme  la  plus  grande  partie  de  l'essence  de  citronnelle 
[andropogon  nardus). 

CITRONNADE  {tro-nod')  n.  f.  l*  Boisson  rafraîchissante 
composée  d'eau  sucrée  et  do  jus  de  citron,  que  l'on  prend 
généralement  glacée:  i"*  Syn.  de  citronnelle. 

CITRONNAT  {tro-na)  n.  m.  Conserve  de  citron,  il  Dragées 
contenant  del'écorce  de  citron. 

CITRONNELLE  {tro-nèV)  n.  f.  Liqueur  nommée  aussi  eau 
des  Btirbades.  et  qui  est  une  infusion  de  zestes  de  citron 
dans  l'eau-dc-vie.  ii  iSom  vulgaire  de  la  verveine,  de  l'aurone, 
de  la  mélisse,  et  de  quelques  autres  plantes  qui  exhalent 
une  odeur  analogue  à  celle  du  citron.  (On  donne  parfois  ce 
nom  au  thym  et  au  seringat.)  n  Syn.  de  viLL.\Rt;siE. 

CITRONNER  {tro-né)  v.  a.  Mettre  du  jus  de  citron  dans  : 
Citronner  une  tisane,  un  ragoût. 

CITRONNIER  {tro-JÙ-é)  n.  m.  Nom  français  du  genre 
cilrus,  tvpe  de  la  tribu  des  citrées.  [Dans  le  langage  vul- 
gaire, on  réserve  ce  nom  à  l'arbre  qui  produit  le  citron, 
tandis  que  beaucoup  de  botanistes  considèrent  l'oranger 
{citrus  auraJitium)  comme  la  seule  espèce  du  genre  citrus.] 

—  Par  ext.  Bois  de  limonier  :  Coffret  de  citronnier. 

—  Encycl.  Le  citronnier  est  originaire  de  la  Médie  et 
des  régions  voisines.  C'est  un  arbre  do  moyenne  gran- 
deur, à  tige  droite,  élancée, 
et  portant  des  feuilles  d'un 
vert  jaunâtre,  persistantes. 
Les  fleurs,  nombreuses,  sont 
groupées  en  petits  bou- 
quets ;  le  fruit  est  le  ci- 
tron. (V.  ce  mot.)  Ainsi,  le 
citronnier  diffère  de  l'oran- 
ger par  ses  feuilles  plus 
aiguës,  ses  fleurs  rose  vio- 
lacé et  ses  fruits  terminés 
en  pointe.  Les  noms  de  "  ci- 
tronnier n  et  de  n  citron  i> 
sont  souvent  donnés  au  cé- 
dratier et  au  cédrat.  Le 
citronnier  est  cultivé  en 
pleine  terre  dans  les  pays 
chauds,  tels  que  l'Orient,  le 
nord  de  l'Afrique,  l'Italie, 
l'Espagne,  le  Portugal;  en 
France,  cette  culture  n'est 
possible  que  sur  quelques 
points  exceptionnels  :  à  Hy è- 
res,  à  Nice, à  Menton.  Néan- 
moins, dans  plusieurs  par- 
ties du  Languedoc  et  en  général  do  la  région  qui  borde  la 
Méditerranée,  on  peut  conserver  le  citronnier  en  plein 
air,  à  la  condition  de  le  placer  contre  un  mur  bien  exposé 
au  midi,  et  de  lui  donner  pendant  l'hiver  un  abri  en  plan- 
ches. V.  CITRCS. 

CITRONNIER  (tro-ni-é),  ÈRE  adj.  Qui  se  rapporte  au 
citron,  il  Se  disait  des  vêtements  dans  lesquels  on  avait 
mis  des  citrons  pour  les  parfumer  et  les  préserver  des  vers  : 
Les  robes  cttronnières.  (A.  Mizauld.)  [Vieux.] 

CITROSMA  n.  m.  Bot.  Syn.  de  siparunk. 

CITROTOLUIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  se  forme  par 
le  mélançe  de  dissolutions  alcooliques  bouillantes  de  tolui- 
dine  et  d'acide  citrique. 

CITROUILLARD  (trou-illar'  [Il  mil.],  ARDE  [rad.  ci- 
trouille]) n.  Pop.  Qui  a  une  tête  ressemblant  à  une  ci- 
trouille. V.  ce  mot. 

CITROUILLE  {trou-ilV  [Il  mil.]  —  de  l'ital.  citruolo;  de 
eitro,  citron)  n.  f.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  espèces  de 
courges  à  fruits  comes- 
tibles. Il  Fruit  des  mêmes 
plantes  :   Manger   de  la 

CITROUILLE. 

—  Pop.  Grosso  tête 
niaise,  u  Personne  lourde 
et  niaise  :  Je  commençais 
à  me  sentir  quehjue  re- 
mords sur  l'argent  que  je 
devais  gagner  à  une  petite 
ciTRODiLLB  gui  en  avait  si 
peu.  (Hamilton.) 

CITRULLE  ou  CITRUU 

lAJSduASj  u.  m.  Genre  do 
cucurbiiacées-ciiciiméri- 
nécs,  renfermant  des 
plantes  lierba/:ées.  viva- 
ccs,  à  tiges  couchées  à  terre,  et  dont  on  connaît  doux 
espèces  :  l'une  {curMmis  citruUus)^  dont  le  fruit  ost  lo  me- 
lon d'eau  ou  pastèque;  l'autre  {cucumxs  colocynthis),  dont 
le  fruit  ost  la  coloquinte. 

CITRUS  {trust)  D.  m.  Nom  scientifique  du  genre  ci- 
tronnier. 

—  Encycl.  Lo  i^onro  citrua,  lo  plus  important  do  la 
famille  des  auranttacécs  ou  hospéridées,  renferme  dos  ar- 
bres ou  des  arbrisseaux,  souvent  épineux.  Los  citrus  sont 
pour  la  plupart  originaire»  des  régions  torrides  du  globe; 
toutefois,  la  culture  do  plnsiours  espèces  s'est  étendue 
flans  les  zonos  tempén'-cs,  et  aussi  dans  lo  nord,  mais  sous 
l'abri  de  la  serre  ou  de  l'orangerie.  Leur  bois  est  assez 
dur,  compact,  souple,  blanc  jri.nriâtro  à  l'intérieur  et  légê- 
rirrneni  odorant  ;  il  est  suscoptiMo  do  prendre  un  beau  [ioli. 


Citronnier. 


Citrouille  :  a,  fleur;  h,  fruit. 


L'écorco  et  les  feuilles  sont  usitées  en  médecine,  comme 
toniques  et  excitantes.  Les  fleurs  ont  une  odeur  suave  et 
aromatique  ;  on  en  obtient  par  la  distillation  l'eau  de  fleurs 
d'oranger.  On  en  retire  aussi  une  essence.  Les  fruits  verts 
sont  amers  et  servent  à  préparer  des  liqueurs  ou  à  assai- 
sonner certains  mets.  Mûrs,  ils  présentent  une  acidité  plus 
ou  moins  prononcée,  mais  agréable  ;  ils  sont  rafraîchis- 
sants, et  on  les  mange  soit  en  nature,  soit  conlits  de  diverses 
manières.  On  en  prépare  aussi  des  boissons  (orangeade, 
citronnade,  limonade,  etc.).  Leur  enveloppe  e.vtérieure  ou 
écorce  est  employée  en  médecine,  en  économie  domestique 
ou  dans  les  arts.  On  a  distingué  sept  espèces  dans  ce  genre, 
originaires  des  régionst  ropicalesderindeetdel'Australie. 
Certains  auteurs  considèrent  l'oranger  [citrus  aurantium) 
comme  étant  l'unique  espèce  du  genre,  et  ne  regardent  les 
autres  espèces  que  comme  dos  variétés.  Nous  citerons  les 
bergaynotiers,  les  bigaradiers,  les  oraiigers  proprement  dits, 
ïes'limoyiiersoacilr'omiiers,  les  Umettiers,  les  Imnies,  les  pam- 
plemousses. La  culture  des  citrus  demande  assez  de  soins 
et  de  dépenses. Tous  exigent  une  terre  légère  et  des  arrose- 
ments  modérés.  Dans  le  Nord,  il  faut  les  renfermer,  durant 
l'hiver,  dans  une  orangerie,  où  l'air  soit  fréquemment  et 
facilement  renouvelé,  mais  où  la  gelée  n'ait  aucun  accès. 
Il  faut  les  tenir  en  caisse,  les  changer  au  besoin,  et  ne  pas 
les  planter  trop  profondément;  enrin  les  garantir  contre 
les  insectes  nuisibles,  les  maladies  et  les  accidents.  On 
les  multiplie  par  semences,  boutures,  marcottes  et  greffe. 

CiTTADELLA,  ville  d'Italie  (Vénétio  [prov.  de  Padoue]), 
sur  la  Brenta;  9.095  hab.  Manufacture  de  laine  et  pape- 
terie. Vieille  enceinte  de  murailles.  —  Pop.  du  district  du 
même  nom  :  39.752  hab. 

CiTTA-DELLA-PIEVE,  ville  d'Italie  (Ombrie  [prov.  de 
Pérouso]),  près  de  la  Chiana;  5.600  hab.  Evêché;  belle 
cathédrale  et  église  de  Santa-Maria-di-Bianchi  [Adora- 
tion des  Mages,  fresque  du  Pérugin).  Patrie  du  Pérugin. 

CiTTA-DI-CASTELLO (lat.  r//"e7-7H(m),  ville  d'Italie(Om- 
brie  [prov.  de  PérouseJ),  sur  le  'Tibre  ;  24.000  hab.  Sources 
minérales,  fabriques  do  chapeaux  et  de  tricots.  Evéchô  ; 
belle  cathédrale  du  commencement  du  xvi*  siècle,  con- 
struite d'après  les  dessins  de  Bramante;  plusieurs  palais 
remarquables  :  celui  de  la  Commune,  d'architecture  go- 
thique; le  palais  épiscopal  ;  le  palais  Bufalini,  attribué  ù 
Vignole  ;  le  palais  Mancini  (peintures  intéressantes).  Ville 
déjà  florissante  sous  les  Romains,  détruite  par  Totila,  roi 
dos  Lombards,  et  reconstruite  sous  le  patronage  de  sainte 
Floride.  Au  xv"  siècle,  elle  fut  gouvernée  par  la  famille 
des  Vitelli.  En  1798,  les  Français  reprirent  cette  ville  sur 
les  Napolitains,  qui  venaient  de  s'en  emparer. 

CiTTA-DUCALE,  ville  d'Italie  {Abruzzes  [prov.  d'A- 
quiIa-degli-Abruzzi]|,  sur  le  VoHno,  sous-afflûent  du  Tibre 
par  la  Nera;  4.100  nab.  Evêché;  séminaire  théologiquo. 
Faux  minérales.  Fondée  par  le  roi  Robert,  alors  duc  de 
Calabre.  —  Pop.  du  cicondarîo  de  Citta-Diicale  :  51.386  hab. 

ClTTA-MECINA  ou  GiTTA-NOBILE  ou  ClTTA-NOTA- 
BILE,  ville  de  l'île  de  Malte.  V.  Cittavecchia. 

CiTTANOVA,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.de  Reggio- 
di-Calabria]);  11.000  hab.  Fabriques  de  chandelles,  de  bou- 
gies, d'iiuiles,  de  savons  et  do  peaux. 

CiTTA-NUOVA  ou  NOVIGRAD,  ville  d'Austro-Hongric 
(Istrie),  sur  l'Adriatique  et  à  l'embouchur?  du  fleuve  cô- 
tierQuieto;  1.740  hab.  Siège  d'évêché,  suffragant  de  Go- 
ritz.  Port  de  commerce;  pêche  active. 

CiTTA-SANT'ANGELO,  ville  d'Italie  (Abruzzes  [prov. 
de  Teramo]),  près  do  l'Adriatique;  6.400  hab.  Commerce 
actif  en  grains,  huile  et  vins. 

Cittavecchia  ou  Starigrad,  bourg  d'Austro-Hon- 

grie  (Dalmatie),  dans  l'île  do  Lésina;  4.750  hab.  Petit  port 
pour  lo  cabotage.  —  Ch.-l.  d'un  district  principal  peuplé 
de  13.400  hab. 

Cittavecchia  ou   Citta-medina   ou   Citta- 

NOBILE,  ville  forte  de  l'île  de  Malte,  à  16  kilom.  de  La 
Valette,  et  à  peu  près  au  centre  de  l'île;  6.000  hab.  Siège 
de  l  evêché  catholique  de  Malte;  séminaire  épiscopal;  belle 
rathédrale  dominant  toute  l'île;  au-dessous  est  une  grotto 
dans  laquelle  saint  Paul  s©  cacha,  dit-on,  pendant  trois 
jours  après  son  naufrage.  Ancien  palais  des  grands  maî- 
tres de  Malte;  vastes  catacombes  sous  la  ville.  C'est  une 
ville  très  ancienne,  la  Melita  des  Romains,  capitale  de  l'île 
avant  la  construction  de  La  Valette. 

CiTTERS  (Aarnout  vau),  homme  d'Etat  hollandais,  né 
à  Middlebourg  en  1633,  mort  à  Madrid  en  1696.  Il  fut 
d'abord  avocat  et  pan^ourut  tous  les  degrés  de  la  magis- 
trature jusqu'à  la  cour  suprême.  Envoyé,  en  1683,  auprès 
de  Charles  II  d'Angleterre  pour  négocier  une  alliance  entre 
ce  prince,  les  Provinces-Unies  et  la  Suède,  il  ne  put  y 
réussir.  Nommé  ambassadeur  près  de  Jacques  II,  il  sut 
endormir  ses  méfiances,  pendant  que  Guillaume  lïl  se 
préparait  à  se  saisir  du  trône.  En  1688,  après  que  celui-ci 
eut  accompli  son  usurpation,  van  Citters  fut  maintenu  à 
son  poste  et  jouit  d'un  grand  crédit  près  du  nouveau  mo- 
narque anglais;  puis  les  Provinces-Unies  l'envoyèrent  en 
ambassade  à  Madrid,  mais  il  y  mourut  à  peine  arrivé. 

CITTORHYNQUE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  odratêe. 

CITULE  n.  m.  Nom  ancien  d'un  poisson  du  genre  ca- 
r-iux  Icoriinx  luua).  C'est  le  ptH  Savareou  de  Nice,  la  citulc 
dp.  Banks  (Risso).  V.  caranx. 

City-POINT,  villo  des  Etats-Unis  fEtat  de  Virginie), 
sur  lo  James-River  et  à  son  confluent  avec  l'Appomatox  ; 
400  hab.  Commerce  de  tabac. 

CIUOAD,  nom  donné,  en  Espagne,  aux  villes  de  premier 
ordre,  possédant  (co  que  n'ont  pas  les  villas)  une  juridic- 
tion particulière. 

Ciudad-BOLIVAR  ou  Bolivar  /anciennement  An- 
gostura).  V.  Angostl'ra. 

ClUDAD-DE-CURA  ou  BOLIVIA,  ville  du  Venezuela 
/Etat  do  Miranda),  sur  les  Iiords  du  lac  do  Valoncia  ou 
de  Tacarigua;  7.000  liab.  Fabrique  do  savon. 

GlUDAD-DE-JUAREZ  (aiiciennom.  Paso-del-Norte), 

villo  'lu  Mcxi(iue  (Etat  do  Chihuahua),  près  do  la  fron- 
tière dos  Fiais-Unis;  10.000  hab.  Vins  et  liqueurs. 

GiUDADELA  [lamno  dos  Romains),  ville  du  royaume 
d'Espagne  /archipel  ot  prov.  des  Baléares  [ilo  Minofquo])  ; 
8.445  hab.  Fabrique  do  chaussures,  luilorios,  tanneries.  Pe- 
tit port  do  commerce.  Patrie  de  l'iiistoriou  J.-M.  Quesa<la. 

CiudAD-DEL-MAIZ,  villo  du  Mcxiquo.  V.  Maiz. 


30 

Ci UDAD-DE- VALLES,  ville  du  Mexique  (Etat  de  San- 
Liiis-Potosi),  sur  un  affluent  du  rio  Panuco;  7.500  hab.  — 
Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  17.325  hab. 

ClUDAD-FERNANDEZ,  bourg  du  Mexique  (Etat  do 
San-Luis-Potosi);  8.800  hab.. 

ClUDAD-GARCIA  OU  Jerez,  ville  du  Mexique  (Etat 
de  Zacatecas),  sur  un  affluent  droit  du  rio  Grande  de  San- 
tiago, tributaire  du  Pacifique;  25.9i.t0  hab.— Pop.  du  district 
du  même  num  :  50.050  hab. 

ClUDAD-GUZMAN,  ville  du  Mexique.  V.  Zapotlan. 

ClUDAD-PORFIRIO-DIAZ  (anciennement  Piedras- 
Negras),  ville  du  Mexique  (Etat  de  Coahuila),  sur  lo  rio 
Grande  dol  Norto  ;  6.000  hab.  Moulins  à  maïs,  à  riz,  à 
canne  à  sucre;  houillères. 

ClUDAD-REAL,  ville  d'Espagne  (  Nouvelle -Castille 
[prov.  de  Ciudad-Real]),  dans  une  plaine  entre  le  Gua- 
diana  et  son  affluent  le  Jabalon  ;  14.700  hab.  Fabriques  de 
draps,  de  gants,  d'huiles,  do  farines,  de  vermicelle,  de 
chocolat,  do  liqueurs.  Tanneries;  filatures  de  toile.  Elève 
de  taureaux  de  course.  Ville  dé- 
chue ,  dont  les  seuls  monuments 
intéressants  sont  l'église  gothique 
de  Santa  Maria  del  Prado  et  la  Puerta 
de  Toledo. 

Fondée  en  1255  par  Alphonse  X, 
sous  le  nom  de  Villa-Real,  elle  reçut 
de  Jean  II  le  nom  de  Ciudad-Real. 
Aux  environs,  près  du  Castillo  do 
Alarcos,  victoire  d'Almanzor  sur  les 
rois  de  Castille,  de  Léon,  de  Navarre 
et  les  troupes  portugaises.  Les  Fran- 
çais conduits  par  Sebasiiani  y  rem- 
portèrent, le  27  mai  1809,  une  im-  Armes  de  Ciudad-Real. 
portante  victoire  sur  les  Espagnols. 

Capitale  de  la  province  de  Ciudad-Iieal  depuis  1814.  — 
Pop.  du  district  de  Ciudad-Real  :  31.400  hab.  La  province 
du  même  nom  a  292.300  hab.,  sur  19.608  kil.  carr.  :  c'est 
la  troisième  du  royaume  d'Ëspagiio  pour  l'étendue,  la 
vingtième  seulement  pour  la  population. 

ClUDAD-REAL  OU  GhIAPA-DE-LOS-ESPANOLES, 
ville  de  l'Amérique  centrale  (république  de  Guatemala 
[départ,  de  Zacatepequez])  ;  4.000  hab.  Evêché. 

ClUDAD-REAL  de  las  Casas,  villo  du  Mexique.  V.  San- 
Cristoval. 

GlUDAD-RODRIGO,  ville  d'Espagne  (Léon  [prov.  de  Sala- 
manque]),  sur  un  rocher  abrupt  près  de  l'Agueda,  affluent 
du  Tage,  non  loin  de  la  frontière  du  Portugal;  8.330  hab. 
Evêché.  Briqueteries;  fabriques  de  carreaux,  de  porce- 
laine ordinaire,  de  savon.  Belle  cathédrale  gothique. 

Ville  fondée  au  xiii»  siècle,  prise  par  les  Portugais 
en  r;06,  par  les  Français  en  1810,  et  reconquise  en  1812 
par  les  Anglo-Portugais  que  commandait  Wellington,  qui 
reçut  des  Certes,  à  celte  occasion,  le  titre  de  «  duc  de 
Ciudad-Rodrigo  n .  —  Le  district  de  Ciudad-Rodrigo  a 
53.350  hab. 

ClUDAD-VICTORIA  OU  VICTORIA,  ville  du  Mexique. 
V.  Victoria. 

ClUDAD-VIEJA,  villo  de  l'Amérique  centrale  (répu- 
blique de  Guatemala  [dép.  do  Sacatepequez]);  3.115  hab. 
Saut  du  rio  Grande. 

GlULE  d^Alcamo,  poète  italien,  né  à  Alcamo,  près 
de  Palerme,  vers  la  tin  du  xii*  siècle.  Il  est  regardé 
comme  le  premier  qui  ait  fait  usage,  en  poésie,  de  la 
langue  italienne.  Il  ne  reste  de  lui  qu'une  canzone  de 
trente-deux  strophes,  publiée  dans  les  Poeti  anticfn  rac- 
colti  d'Allacci  (1661}. 

dus  ou  GlONTE,  ville  de  l'ancienne  Asie  Mineure 
(Bithynie),  au  fond  d'un  petit  golfe  portant  jadis  son  nom, 
Cianus  Sitnis  (auj.  golfe 
Moudania,  sur  la  Pro- 
pondite).  C'est  actuelle- 
ment Ghendik. 

ÇlVA  n.  m.  Troisième 

Sersonue  de  la  Trinité 
indoue,  où  il  remplit 
les  fonctions  de  destruc- 
teur. Son  nom  figure  à 
peine  dans  le  Rig-VMi( , 
mais,  de  bonne  heure, 
il  prend  une  place  im- 
portante dans  la  forme 
hindouiste  du  brahma- 
nisme, eu  empruntant  les 
fonctions  et  les  attributs 
de  Roudra.  le  dieu  vé- 
dique du  feu  dévorant  ot, 
plus  tard,  de  l'orage  dé- 
vastateur. Comme  lui, 
c'est  un  destructeur,  un 
thérapeute  et  un  fécon- 
dateur ;  seulement,  son 
caractère  destructeur  est 
fortement  atténué  :  ce 
n'est  pas  par  plaisir  qu'il 
détruit,  c  est  pour  créer 
de  nouveau.  Au  contraire,  son  rôle  do  créateur  est  volon 
tairement  exagéré,  au  point,  chez  certaines  sectes,  de  pri- 
mer et  d'annihiler  tous  les  autres  aspects  de  sa  figure.  C  est 
alors  qu'on  le  représente  sous  la  forme  du  Linga.  De  plus, 
il  est,  par  excellence,  le  dieu  du  sacrifice.  Çiva  est  le 
modèle  des  ascètes,  auxquels  il  enseigne,  par  son  exemple, 
le  moyen  d'acquérir  la  puissance  surnaturelle  que  donnent 
la  pénitence,  les  mortifications,  la  suppression  dos  passions 
ot  la  méditation  abstraite  ou  samndhi  qui  conduit  à.  l'union 
[f/oga)  de  l'àmo  humaine  avec  la  divinité.  Chez  les  civaïtes 
modernes,  Çiva  est  le  dieu  suprême  incréé,  éternel,  créa- 
teur de  toutes  choses,  tout-puissant,  omniscient,  omni- 
présent, essence  uniijuo  de  vie,  âmo  universelle,  bon, 
compatissant,  secourablc,  tout  en  restant  terrible  dans 
sa  majesté.  Tous  les  dieux,  quels  qu'ils  soient,  sont  des 
reflets,  des  formes  d'illusion  de  Çiva,  et  le  culte  qu'on  leur 
rend  lui  arrive  directement.  Il  est  le  Paçonpati  «  le  Maître 
du  bétail  humain  ».  Les  énergies  génératrices  do  Çiva 
sont  personnifiées  on  do  nombreuses  déesses,  appelées 
Çâktis,  dont  les  principales  portent  les  noms  de  Pârvatî, 
Prithivî,Oumâ,  Ambiki,  Kàli  ot  Dourgâ  ou  Çivâ.  Iladeux 
lils  :  Ganéça  ot  Karllikéya  apiielé  aussi  SU.-mda.  Lorsquo 


Civiidiôre. 


31 

Çiva  est  roprésonto  sous  la  forino  luimaiiio,il  aune,  trois 
ou  cinq  tfttos  portant  un  troisiùmo  œil  au  milieu  du  Iront; 
souvent  aussi  on  lo  liuuro  liansant  au  milieu  d'un  corclo  do 
flammes,  ou  bien  sousla  forme  appelée  Ardha-Ndri,  lo  corps 
partagti  par  la  uioitiô,  homme  à  droite,  fommo  ;\  gauche. 

ÇIVA-ÂTHINAM  n.  m.  MonastiTo  i.'ivaiquo.  U  n'existe 
plus,  aciut'IIcmi'iit.  i|U(w|uatro  ou  cintj  uionaslùros  do  ce 
genre,  tous  situes  dans  l'Inde  méridionale. 

CIVADE  {provonç.  civada,  môme  sens)  n.  f.  Nom  ancien 
de  l'avoine,  usité  encore  dans  les  provinces  méridionales. 

CIVADIËRE  (provonç.  cùtarf/t'ra ;  do  civada,  avoine,  parce 
que  L-etto  voile  était  comparée  à  un  sac  d'avoine)  n.  f.  Voile 
carrée  du  mât  do 
beaupré,  dont  l'usage 
est  ù.  pou  près  aban- 
donné aujourd'hui,  ii 
Vei'gue  de  civadii've, 
"Verguo  qui  porto  la 
civadièro. 

CIVAÏSME  {m- 
issm')  n.  m.  Culte  du 
dieu  Çiva,  et  l'uno  dos 
deux  grandes  sectes 
dont  la  fusion  a  con- 
stitué la  religion  ac- 
tuelle de  l'Inde,  nom- 
mée hindouisme  ou  brahmariistne  sectaire,  atiu  de  la  distin- 
guer du  brahmanisme  post-védique. 

—  Encycl.  On  peut  fixer  approximativement  la  date 
de  sou  apparition  au  iv"  siècle  avant  notre  ère.  A  la 
prépondérance  prés  qu'il  donne  à  son  dieu  suprême,  Çiva, 
il  a  les  mômes  dogmes  que  l'ancien  brahmanisme,  recon- 
naît comme  lui  l'autorité  des  Vt'das,  des  Bra/nnanas  et  des 
Pouranas  et  des  autres  écritures  révélées  ou  tradition- 
nelles, auxquelles  il  ajoute  seulement  quelques  livres  qui 
]ui  sont  propres  (les  Af/amas  et  les  Nif/amas),  suit  les  prin- 
cipes généraux  do  la  philosophie  brahmanique,  admet  la 
création  du  monde  par  Brahma  (en  n'en  faisant  cependant 
qu'un  démiurge,  émanation  de  Çiva),  le  dogmo  du  Karma 
ou  conséquence  des  actes,  celui  de  la  transmigration  ou 
métempsycose  et  la  lui  religieuse  et  civile  des  castes, 
tout  en  accordant  peut-être  un  peu  moins  de  privilèges 
aux  brahmanes.  Cependant,  le  çivaïsme  passe  générale- 
ment pour  une  religion  inférieure,  grossière,  supersti- 
tieuse, foncièrement'licencieuse,  cruelle.  Cela  est  vrai  du 
culte  populaire,  en  effet,  qui  est  rendu  surtout,  dans  Çiva, 
au  dieu  terrible  et  démoniaque  de  la  destruction,  au  dieu 
de  la  génération  représentée  par  le  symbole  du  Linga, 
ou  bien  encore  au  dieu  aux  austérités  enrayantes  [tapas). 
De  là  les  sacrifices  sanglants  par  lesquels  on  le  propitie, 
les  danses  lubriques,  les  chants  erotiques,  les  scènes  de 
débauche  par  lesquels  on  l'honore  ;  de  là  les  tortures  que 
s'infligent  les  dévots,  dans  l'espoir  d'obtenir  la  félicité  de 
l'union  éternelle  avec  leur  dieu  en  imitant  ses  terribles 
pénitences.  De  là  la  prépondérance  qu'ont  prise  dans  le 
culte  de  Çiva  les  Çâktis,  énergies  actives  ou  épouses  du 
dieu;  de  là  le  développement  des  pratiques  de  magie  et 
de  sorcellerie  qui  constituent  ce  qu'on  appelle  lo  (antrisme. 
Mais,  à  côté  de  ces  aberrations  de  la  dévotion  populaire, 
il  existe  une  école  de  philosophie 
théoloçique ,  développée  dès  lo 
viii»  siècle  de  notre  ère  par  les 
efforts  du  célèbre  Çankarâtchârya, 
qui  a  élevé  le  çivaïsme  à  la  hauteur 
a"un  panthéisme  presque  monothé- 
iste. Kilo  e.st  représentée  par  les 
çiva-bhâktas  n  serviteurs  do  Çiva  " 
et  les  tambiràns,  sorte  de  moines 
instruits,  dans  les  monastères  apjie- 
lés  çiva-âthinams. 

CIVAÏQUB  adj.  Qui  atapport  au 
çivaïsme  ;  Culte  civaïqde. 

CIVAÏTE  ou  CIVAITA  n.  Qui  pro- 
f-îsse  le  çivaïsme,  qui  est  do  la 
religion  de  Çiva. 

—  adj.  :  livahnane  civaÏte. 
GiVAUX,  comm.   do  la  Vienne, 

arrond.  et  à  17  kilom.  do  Montmo- 
rillon,  prés  de  la  Vienne;  937  hab. 
Moulins.  Eglise  des  xii"   et  xiii"  siècles;  cimetière  du 
XIII*  siècle. 
CIVE  (du  lat.  csepa,  oignon)  n.  f.  Bot.  Syn.  ciboulettk 

ou  CIVETTR. 

—  Techn.  Nom  que  l'on  donnait  autrefois  à  des  verres 
ronds  dont  on  garnissait  les  fenêtres. 

CIVELET  (l'')  n.  m.  Bouture  de  l'osier,  dans  lo  sud-ouost 
do  la  France. 

GIVELLE  {vèl')  n.  f.  Nom  donné,  dans  certaines  noiitrée.s, 
aux  petites  anguilles  nui  remontent  par  troupes  innom- 
brables do  la  mer  dans  les  rivières,  il  Nom  vulgaire  do  la 
lamproie. 

CZVERAGE  n.  m.  Redevance  en  avoino  duo  à  un  soigneur 
coniiiie  prix  do  la  concession  d'une  terre  ou  d'un  droit  de 
pacage  dans  les  bois  de  la  seigneurie.  Syn.  do  avknagk. 

CIVET  (f'(>  —  do  cive)  n.  m.  Ragoût  do  lièvre  ou  de  qucb 
auo  autre  gibier,  dans  lequel  il  entre  du  vin  et  des  oignons  : 
CiVKT  de  lii'vre,  de  r/ieirruii. 

—  Pnov.  :  Voulez-vous  faire  un  clvet7  prenez  un  lièvre, 
Il  ne  faut  rion  tenter  sans  les  choses  absolument  nécos- 
sair(5s  à  l'cntropriso. 

CIVETTE  {vèf  —  do  l'arabe  zabad,  musc)  n.  f.  Genre  do 
mammifères  carnassiers,  famille  des  viverridés,  division 
dos  ailurupodos,  dont  lo  nom  scientifique  est  vivrrrn.  ii  Li- 
quide onctueux  sécrété 
ï)ar  la  civette,  et  que  son 
odeurpériétrantodomus 


ÇIVA-ATIllNAM   —   CIVILISATION 


Brahmane  civaïte. 


fait  omidoyer  en   parfu- 
iiiorin    pour    la    faori''a- 


tion  iIe(livcrsesossciir-os. 
—  Encycl.  Los  cice(f'>i 
portent  uu  pf'riiK-e  niir 
poclio  glandulaire  ou 
s'accumule  une  matière 
odoranto  mus(|uéo.  Leur 
laillo  est  moyenne,  leur  Lu.tU:. 

robe  grise  rayée  et  tacho- 

téo  du  noir  ;  ellos  habitent  les  régions  lo.s  plus  chaudes  de 
Vancien  monde.  La  seule  espèce  d'Afrique  {vivcrra  eivctta) 


^■'^^\ 


#h:: 


est  répandue,  avec  ses  nombreuses  variétés  {y^Xx^erra  Orien- 
lalis  ;  viverra  J'ortmanni,  etc.)  dans  tout  ce  continent: 
C-'est  la  plus  grande  do  toutes.  Ne  dépassant  pas  le  Sahara 
au  N.,  elle  paraît,  au  S.,  s'arrêter  au  Zambèze.  Eu  Asie,  il 
y  a  cinq  espèces  :  le  zibeth  (viverra  zibctha),  do  l'Indo  et 
do  rindo-Chino  et  Malaisio  ;  la  virerra  tnnt/ahoif/n  et  la  vi- 
rerra  megaspila,  de  Birmanie,  Cocliinchine  et  Malaisio  ; 
la  viverra  civettina  do  l'Inde,  paraît  conlim-e  dans  lo  Mu- 
labar.  Dans  lesous-goure  vivcn'icula  en  a  rangé  une  petite 
civette,  le  rassé  {viverra  JUalacceusis),  répainUie  del'Arabio 
aux  Moluquos  ;  oUo  n'a  pas  sur  la  ligne  du  dos  les  poils 
éroctiles  caractéristiques  dos  autres  civettes.  Kilo  a  été 
introduite  par  les  Arabes  à  Zanzibar  et  à  Madagascar, 
dont  les  individus  ont  été  décrits  à  tort  comme  apparte- 
nant à  une  espèce  particulière  [vii^crra  Schlegeti).  Los 
civettes  sont  élevées  en  bien  des  régions  où  on  les  con- 
serve on  cago  pour  recueillir  do  temps  en  temps  la  ma- 
tière odorante  qui  a  une  assez  grande  valeur  en  parfu- 
merie, où  elle  sert,  comme  lo  musc,  do  fixatif  pour  les 
parfums.  Il  vient  beaucoup  do  ce  zibeth  ou  civette  do 
i'Abyssinie  et  de  l'Indo  :  mais  la  substance  est  rarement 
reçue  pure,  car  on  la  mélange,  pour  lui  donner  du  poids, 
avec  de  la  graisse  et  de  la  terre.  Jadis,  on  employait  la 
civette  pure  comme  parfum  et  dans  la  pharmacopée,  et 
la  fourrure  de  l'animal  était  également  très  estimée,  tout 
comme  colle  de  la  genette. 

CIVETTE  {vèf  —  dimin.  de  cive)  n.  f.  Bot.  Syn.  de 
ciBOULETTK  {allium  schxnoprasum). 

CiVEZZANO,  village  d'Ausiro-Hongrie  (Tyrol),  dans  le 
Val  Sugana,  près  de  Trente;  2.850  hab.  Ch.-f.  d'un  district 
peuplé  do  10.000  hab. 

GiVIALE  (Jean),  médecin  français,  né  à  Salhiles,  com- 
mune do  Thiézac  (Cantal)  en  1792,  mort  à  Paris  en  1867. 
Il  entreprit  de  remplacer  la  dangereuse  opération  de  la 
taille  en  atta((uant  la  pierre  dans  la  vessie  par  le  canal 
do  l'urètre.  Après  avoir  cherché  vainement  un  dissolvant, 
il  s'arrêta  au  broiement,  à  la  lithotritie,  qu'il  pratiqua  sur 
le  vivant  en  1823,  et  qui,  par  la  suite,  prit  le  nom  de  «  opé- 
ration de  Civiale  ».  Il  fut  chargé,  à  l'hôpital  Neckcr, 
d'un  service  spécial  n'admettant  que  des  malades  atteints 
de  la  pierre,  et  par  testament  il  constitua  à  perpétuité  un 
traitement  de  i.50û  francs  aux  chirurgiens  qui  seraient 
chargés,  après  lui,  do  soigner  les  calculeux.  Civiale  fut 
un  spécialiste  dans  toute  l'acception  du  mot,  et  tous  ses 
écrits  ont  trait  à  la  lithotritie  ou  aux  maladies  génito- 
urinaires. 

CiVIDALE  del  Friuli{f'ojv/m/»/iïdes  Romains),  ville 
d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udine]),  sur  le  Natisone,  affluent 
de  l'Isonzo  ;  3.200  hab.  Récolte  et  commerce  de  soie.  Ch.-l. 
d'un  district  peuplé  do  38.700  hab. 

GiVIDATEal  PianOj  comm.  d'Italie  (Lombardio  [prov. 
de  BergameJ),  sur  l'Oglio,  affluent  du  P6  ;  2.300  hab. 

CIVIÈRE  (peut-être  d'un  mot  bas  lat.  cibaria,  véhicule 
pouvant  porter  les  provisions)  n.  f.  Sorte  de  brancard  à 
quatre  bras,  pour  le  transport  à  bras  do  fardeaux  quel- 
conques :  Porter  un  blessé  sur  une  civière. 

—  Dans  quelques  départements,  Voiture  dans  laquelle 
on  transporte  des  engrais  ou  des  matériaux. 

—  Civière  à  col.  Brancard  à  bras  recourbés  qui  sert  dans 
les  églises  à  porter  le  pain  bénit  ou  les  statues  des  saints. 

Il  Brancard  de  forme  analogue,  servant  au  transport  à 
bras  du  fumier. 

—  Civière  planchette.  Support  en  fer  engagé  à  demi 
dans  le  canon  et  destiné  à  soutenir  le  projectile  pendant 
le  chargement,  li  On  dit  généralement  la  planchettk. 

—  Archéol.  On  entendait,  au  moyen  âge,  par  civièrerou- 
leresse,  une  sorte  do  carriole  montée  sur  deux  roues  seu- 
lement, munie  de  doux  brancards,  et  qui  ne  s'attelait  pas. 
c'était,  en  somme,  une  voiture  à  bras,  mais  très  plate, 
rorame  celles  dont  so  servent  encore  aujourd'hui  les  mar- 
chandes dos  quatre  saisons  et  bien  dos  forains,  ou  mémo 
sans  rebords  comme  colles  dos  emballeurs. 

—  Mar.  Cordage  tenant  lieu  do  racage,  à  la  vergue  de 
civadière.  li  Sorte  d'élingucpourchanger  les  canons  d'affût. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  du  bouvreuil,  dans  quelques 
départements. 

—  Techn.  Sorte  do  filtre  que  l'on  emploie  dans  les 
fabriques  do  papier. 

—  Télégr.  Civière  à  bobines.  Appareil  à  bras  que  trans- 
portent les  soldats  à(^  la  section  loclini<|ue,  afin  de  dé- 
rouler les  bobines  de  câbles,  dans  la  télégraphie  militaire. 

—  Prov.  anc.  :  Cent  ans  bannière,  cent  ans  civière,  Tel, 
dont  les  ancêtres  furent 
seigneurs,  a  des  descen- 
dants portefaix. 

—  ENcvcL.Tochn.Uno 
c/yj^re  composée  de  doux 
bras  réunis  par  de  peti- 
tes travorsos  non  joiuti- 
vess'emploio:  l^dansles 
chantiers  do  construc- 
tion pour  barder  les  moellons  ou  les  pierres  do  taille  qui  no 
sont  pas  d'un  grand  poids;  2"  pour  décharger  les  bateaux 
de  meulières  et  do  moellons.  (Dans  les  civières  quo  l'on  em- 
ploie pour  lo  transport  des  totinoaux  de  poudre,  les  bras  son! 
réunis  non  par  dos  traverses,  mais  par  une  toile  à  voile.) 

CIVIL,  ILE  (lat.  civilis  ;  de  civts,  citoyen)  udj.  Qui  a  rap- 
port aux  citoyens,  qui  les  regarde,  qui  les  concerno. 
Il  So  dit  souvent  par  opposition  à  militaire,  t  occlésias- 
tique  ou  à  religieux,  à  politiquo  et  ù  criminel  :  Code  civil. 
Mariage  ci\u..  Il  faut  que  les  vertus  civiLKSrti'en/  leur  part 
de  récompenses  comme  les  vertus  luilitaircs.  (Napol.  I".) 

—  Qui  se  passe  entre  concitoyens  :  Guerre  civilk. 

—  Qui  vit  on  sooiôté  civilisée  ;  qui  n  rapport  à  cette  so- 
ciété :  L'homme  civil  et  l'homme  saovaoiî.  iKaynal.) 

—  Fig.  Courtois,  poli  ;  Homme  civil.  Invitation  civiliî. 

—  Liste  civile,  Somme  annuelle  allouée,  dans  les  gou- 
vornomonts  constitutionnels,  au  chef  de  l'Ktal. 

—  Chronol.  Année  civile.  Année  quo,  pour  la  commodité 
dos  usages  do  lu  vie,  on  compte  de  3ij:i  ou  de  aofl  bturs,  et 
quo  l'on  commence  lo  1''  janvier,  au  lieu  que  l'unnoe  astro- 
nomique fontiont  environ  Stîri  jours  ei,  tî  heures,  et  com- 
mence au  solstico  d'hivor,  le  21  décembre.  —  So  dit  aussi 
do  ro.si>ace  do  temps  fixé,  dans  chaque  ICtat,  pour  la  durée 
des  alVaircs  do  diverses  udmini.strations  rivifos.  Il  Jour  ci- 
vil. Jour  égal  nu  jour  solaire,  mais  quo  l'on  compto  d'un 
minuit  à  l'autre. 

—  Dr.  Droits  civils,  Droits  relatifs  ù  l'état  dos  personnes, 
à   la  propriété,    aux   facultés    rospoctivos  dos  citoyens. 


Il  Etat  civil,  Conditions  des  individus  en  ce  qui  touche  les 
relations  de  famille,  la  naissance,  la  filiation,  le  mariage, 
lo  décès.  11  Actes,  liegistres  de  l'état  civil,  Actes  constatant 
l'état  civil  dos  personnes.  Registres  qui  contiennont  ces 
actes.  Il  Officier  de  l'état  civil.  Fonctionnaire  chargé  de 
dresser  les  actes  et  do  teuir  les  registres  do  l'état  civil. 

Il  Mort  civile,  Privation  légale  des  droits  dévolus  aux  ci- 
toyens. Il  Droit  civil,  Ensemble  des  lois  rolalivos  aux  droits 
civils.  i|  Partie  civile.  Personne  qui  agit  en  son  nom,  dans 
son  intérêt  privé,  contre  un  accusé  :  Se  porter  paiîtiI';  ci- 
vile dans  un  procès  criminel.  Il  Intérêts  citnls,  Dédomma- 
gements dus  par  un  criminel  à  celui  qui  a  souffert  du 
crime,  w  Hequé te  civile.  Moyen  exceptionnel,  ouvert  en 
certains  cas,  pour  faire  prononcer  la  cassation  d'un  arrêt 
rendu  en  dernier  ressort. 

—  n.  m.  Bourgeois,  personne  étrangère  à  l'armée,  dans 
lo  langage  des  militaires  :  S'habiller  en  civil.  H  Dans  le 
langage  des  tribunaux,  Le  civil,  La  voie  civile,  par  oppo- 
sition au  criminel  :  Etre  poursuivi  au  civil  et  au  criminel. 

—  Syn.  Civil,  civique.  Civil  a  rapport  au  citoyen  consi- 
dérQ  comme  homme  ;  les  droits  civils,  c'est  le  droit  de  se 
marier,  d'hériter,  de  tester,  de  posséder  et  de  faire  res- 
pecter sa  propriété.  Civique  a  rapport  au  citoyen  considéré 
comme  membre  de  l'Etat  ;  les  droits  civiques  se  confondent 
avec  les  droits  politiques;  les  devoirs  civiques  compren- 
nent tout  ce  qu'un  bon  citoyen  doit  faire  au  point  de  vue 
du  patriotisme. 

—  Syn.  Civil,  attable,  courtois,  gracieux,  honnête,  poli. 

V.  AFFAHLE. 

CIVILEMENT  adv.  D'une  façon  civile,  avec  honnêteté, 
poliment  :  Agir,  Parler  civilement.  Il  Devant  les  autorités 
civiles,  par  opposition  aux  tribunaux  criminels  ou  bien  aux 
autorités  religieuses  :  Poursuivre  civilement.  Ne  se  7narier 
que  civilement.  Il  Etre  mort  civilement,  Etre  privé,  par  la 
mort  civile,  de  ses  droits  de  citoyen,  ii  Etre  civilement  res- 
ponsable, Etre  responsable  du  dommage  qui  résulte  d'un 
délit  commis  par  une  personne  sur  laquelle  on  a  autorité  : 
Le  père  est  civilement  responsable  pour  son  fils  non 
émancipé. 

CIVIUAN  (rad.  civil)  n.  m.  Employé  civil  supérieur,  dans 
les  colonies  anglaises  de  l'Inde. 

GiVILIS  (Claudius),  chef  batave.  de  race  royale,  du 
i''  siècle  de  J.-C.  Vespasien  et  Vitellius  se  disputant  l'em- 
pire, il  fei^'uit  de  prendre  parti  pour  le  premier,  souleva 
sa  nation,  ainsi  que  les  Frisons  et  une  partie  de  la  Germanie, 
forg^a  le  fameux  camp  romain  de  Vetera  (Xanten),  enleva 
sur  le  Rhin  la  flotte  romaine  et  s'empara  do  toutes  les 
villes  et  forteresses  qui  commandaient  ce  fleuve,  à  l'ex- 
ception do  Mayence  et  de  Cologne.  Il  fut  proclamé  "  libé- 
rateur de  la  Gaule  et  de  la  Germanie  » .  Mais  Vespasien  en- 
voya en  Gaule  Cerialis.  qui,  après  une  suite  de  combats, 
contraignit  le  héros  batave  à  passer  lo  Rhin.  Réfugié  dans 
l'île  des  Bataves,  il  se  vit  un  moment  en  position,  par  la 
rupture  d'une  digue,  de  détruire  l'armée  romaine  ot  de  re- 
lever sa  cause.  Mais  les  peuples  se  soumettaient  de  toutes 
parts,  et  l'héroïque  révolté,  comprenant  l'inutilité  d'une 
résistance  isolée,  consentit  enfin  à  une  paix  qui  stipulait 
l'oubli  du  passé  ot  l'alliance  romaine  pour  son  peuple. 

GIVILISABLE  {zahV)  adj.  Qu'on  peut  civiliser  :  Nègres 
civiLiSABLEs.  Il  Par  ext.  Qui  peut  être  apprivoisé  :  Le 
rossignol  est  le  plus  éducable,  le  plus  civilisable  des  oi- 
seaux. (Mich.) 

CIVILlSANT(3rtH)i  ANTEadj.Qui  est  propre  à  civiliser: 
L'esprit  d'associatio7i  exerce  une  influence  civilisante. 

CIVILISATEUR,  TRICE  adj.  Qui  développe,  favorise  la 
civilisation  :  Opinions  civilisatrices. 

—  D.  Celui  qui  amène  un  peuple  à  la  civilisation  :  Pierre 
le  Grand  fut  le  civilisatecr  de  la  Russie. 

Civilisateur  (le),  journal  fondé  par  Lamartine  eu 
1852,  et  qui  succéda  au  o  Conseiller  du  peuple».  Il  jïarut  pen- 
dant quatre  ans.  Son  but  était  do  faire  pénétrer  l'instruc- 
tion jusque  dans  les  masses, au  moyeu  d'un  cours  d'histoire 
universelle  do  l'humanité. 

CIVILISATION  [za-si-on)  n.  f.  Action  do  civiliser;  ré- 
sultat de  cette  action,  il  S'emploie  souvent  au  pluriel,  pour 
indiquer  des  modes  divers  dans  le  développement  intellec- 
tuel, moral  ot  industriel  des  sociétés  :  Les  civilisations  de 
l'Inde,  de  la  Chaldée,  de  la  Perse,  de  l'Assgric,  de  l'Egypte, 
ont  disparu  l'une  après  l'autre.  (Victor  Hugo.) 

—  Encycl.  Pris  dans  son  sens  lo  plus  large,  le  mot  civili- 
sation àésicuo  un  tout  complexe  qui  comprend  les  idées  pro- 
fosséos  ot  Tes  habitudes  contractées  par  l'hommo  vivant  en 
société.  II  y  a  une  civilisation  partout  où  il  y  ados  individus 
en  relations  plus  ou  moins  stables  les  uns  avec  les  autres  ot 
tirant  do  ces  relations  mêmes  des  qualités,  dos  aptitudes, 
certaine  force,  parfois  même,  comme  lo  voulait  Fourier, 
certaine  faiblesse.  Il  y  a  autant  do  civilisations  qu'il  y  a 
de  collectivités  organisées,  ot  l'origino  de  la  civilisation 
est  cello  do  la  société.  Toutes  les  civilisations  ne  sont  pus, 
peut-on  dire,  également  civilisées.  Aux  civilisations  sup- 
pose la  civilisation  ;  à  un  élat  social  quelconque,  un  certain 
état  déterminé  i)résentant  à  un  degré  do  plus  en  plus 
haut  des  caractères  particuliers.  Qu  est-ce  qui  distingue 
des  peuples  barbares  les  nations  civilisées?  Co  sont  des 
institutions  politiques,  administratives,  une  fortune  pu- 
blique, quoique  culture  littéraire,  urtistioue,  scientifique, 
uno  indépendance  relative  do  la  sociéto  vis-ù-vis  de  la 
nature,  des  individus  les  uns  vis-û-vis  dos  autres,  enfin 
un  développement  continu,  une  marche  on  avant  dans 
l'ordre  économique,  intollectuol  et  moral.  L'idée  de  progrès 
est  inséparable  do  celle  do  civilisation,  l/liommo  civilisé 
est,  en  rd'et,  celui  qui  regarde  vers  l'avenir  :  co  trait 
p8ychologi([uo  suffit  A  lo  distinguer  du  barbare  »|ui  vit 
au  jour  b»  jour,  consomme  au  fur  et  à  mosuro  vo  qu'il  pro- 
duit, gaspille  au  hasard  sonactivltépuur  leseul  plaisirdu 
jou;  tourné  vers  le  passé,  absorbé  par  lo  présont,  il  no 
prévoit  pas;  dos  générations  identiques  se  succèdent,  no 
so  léguant  pas  autre  chose  qu'une  e.vistenco  fragile,  dans 
la  sujétion  immédiate  et  continue  des  choses. 

Avec  ta  prévoyance  apparaît  la  civilisation  ;  aux  démar- 
ehos  impulsives  do  riustinct  lait  plact»  la  volonté  réiléchie  ; 
l'homme  a*'cumulo  on  vue  des  années  futures,  essaye  d'ob- 
tenir lo  maximum  do  résultats  avec  lo  minimum  d'olVorCs,  ot 
transmet  à  ses  doscondants  plusqu'il  n'«vaitre(,Mi  ;  il  subit 
l'action  do  ta  nature,  mais,  ù.  son  tour  ai;it  sur  elle,  s'en 
empare  parce  qu'il  lacoiuprond;i>ar  l'art,  il  créouno  réalité 
nouvelle;  rt»nlrant  on  lui-même  il  prend  conscience  de  son 
individualité  et  du  CHiactére  sacré  do  toute  personne  hu- 


CIVILISATION   —   CLABAUDER 


maine.  Tels  sont  les  éléments  constitutifs  de  la  civilisa- 
tion. Quelle  est  la  cause  de  leur  apparition  et  de  leur 
développement  différent  suivant  les  peuples  et  les  epo- 
nues' Pour  les  uns,  elle  est  dans  la  race,  pour  d  autres, 
dans    la    religion.    D'après    Karl    Marx,   la    civilisation 
tout  entière    (droit,  famille,  art,  science,   morale,  etc.)        ^^y^i 
n'est  nue  le  produit,  le  reflet  des  conditions  économiques. 
La  doctrine  do  Marx  a  l'avantage  de  mettre  en  lumière  le 
facteur  matériel,  et  le  tort  de  ne  voir  que  lui.  Le  clirnat, 
la  nourriture,  le  sol  exercent  une  influence  considérable, 
mais  non  pas  exclusive,  comme  l'a  montré  l'historien  phi- 
losophe Buckle.  Est-ce  la  culture  intellectuelle  ou  la  cul- 
ture morale  qui  contribue  le  plus  au  développement  de 
la  civilisation  ?  se  demande  Buckle.  Et  il  affirme  la  pré- 
pondérance  de  la  première.  La  question,  fréquemment 
posée  et  débattue,  semble  vaine.    La  solidarité  des  élé- 
ments sociologiques  constitutifs  de  la  civilisation  est  si 
étroite  qu'aucun  d'eux  no  peut  croître  seul;  si  cela  se  pro- 
duit, il  n'va  plus  progrès,  mais  décadence. 
—  Anton.  Barbarie,  état  de  nature  ou  état  sauvage. 
Ci'vilisation  européenne  (Histoire  de  l.\),  et  Ci- 
vilisation en  France  (Histoire  de  la),  par  Guizot. 
Ces    ouvrages   sont  sortis  des  cours  professes  par  (rui- 
zot  à  la  Sorbonne,  de  1S2S  à  1830.  Vllistoire  de  la  cmlisa- 
tion  européenne  est  on  très  remarquable  essai  de  synthèse 
historique.  Il  fut  fait  pendant  la  Restauration,  et  \  his- 
toire de  la  civilisalion  en  France,  par  l'importance  qu  elle 
donne  à  l'étude  des  documents ,  a  eu  sa  part  glorieuse 
dans  la  reconstitution  de  l'enseignement  historique.  11  est 
à  regretter  que  Guizot  ne  se  soit  pas  donne  la  peine  de 
remanier  ce  dernier  ouvrage,  qui  reste  son  chef-d  oeuvre, 
dans  les  nombreuses  éditions  qui  en  ont  été  puWiees  de  son 
vivant.  Bien  avant  la  mort  do  l'auteur,  une  des  principa- 
les théories  de  VBistoire  de  la  civilisation  en  France  était 
battue  en  brèche  et  ruinée.  Guizot,  s'appropriant  en  1  at- 
ténuant un  peu  un  système  qui  avait  déjà  été  soutenu  au 
sviii"  siècle,  prétendait  que  l'origine  du  tief  était  germa- 
nique, et  que  la  concession  des  bénéfices  dérivait  des  ha- 
bitudes prises  depuis  longtemps  par  les  chels  barbares 
.  pour  s'attirer  ou  s'attacher  des  compagnons ...  Les  histo- 
riens allemands  Waitz  et  Roth  ont  montré  que  cette  athr- 
mation  ne  repose  sur  aucune  preuve  solide  et  que  le  béné- 
fice ne  vient  pas  de  Germanie;  de  nos  jours,  Fustel  de 
Coulanges  a  achevé  de  réfuter  la  théorie  «  germaniste  .. 
par  ses  études  sur  la  propriété  en  Gaule.  De  1  ouvrage 
Se  Guizot,  il  reste  surtout  quelques  formules  heureuses  ; 
telle  par  exemple,  cette  célèbre  définition  :  Le  régime  teo- 
dal,  c'est  la  fusion  de  la  propriété  et  de  la  someramelé. 

Ci-^riUsation  en  Angleterre  (Histoibe  delà),  par  de 
Buckle  [trad.  A.  Baillot,  Bruxelles,  1865].  Buckle  se  pro- 
posait de  déterminer,  dans  une  longue  introduction    les 
.  lois  fondamentales  de  la  pensée  en  Europe  « ,  et  d  ap- 
Bliquer  ensuite  ces  lois  à  l'histoire  de  l'Angleterre.  Il  n  en 
a  pas  eu  le  temps,  et  n'a  même  pas  pu  terminer  son  Intro- 
duction. Buckle  est  un  esprit  vigoureux.  Sa  conception  de 
l'histoire  est  essentiellement  déterministe.  L'évolution  so- 
ciale et  politique  obéit  à  des  lois  ■  intellectueUes  et  phy- 
siques •  que  l'histoire  doit  fixer;  l'historien  doit  être  un 
savant  spéculatif,  n'ignorant  ni  la  statistique,  ni  1  écono- 
mie politique,  ni  la  législation,  ni  la  physique  du  globe. 
Bien  que  les  critiques  adressées  par  Buckle  aux  erudits 
de  profession  soient  souvent  justes  et  que  le  reste  de  son 
Introduction  contienne  des  remarques  ingénieuses  sur  le 
développement  de   la  civilisation  en  France,  en  Espagne 
et  en  Ecosse,  ce  livre  n'est  qu'une  œuvre  de  généralisation 
prématurée.   Buckle  estime  que  le  temps  des  recherches 
de  détail  est  passé  ;  s'il  avait  mieux  connu  les  sources  do 
l'histoire,  il  aurait  su  qu'elles  sont  loin  d'être  épuisées. 
Ci-vilisation  (la)  en  ItaUe  au  temps  de  la  Re- 
naissance,   par    Jacob    Burckhardt    (trad.    franc,    de 
Schmitt,  Paris,  1885).   La  lutte  entre   les  papes  et  les 
Hohenstauffen  laissa  l'Italie  dans  une   situation  politique 
toute   différente  de  celle   du  reste   de  l'Occident.  Si,  en 
Allemagne,  le  système  féodal  était  tel  qu'il  aidait  à  main- 
tenir au  moins  l'unité  extérieure  de  l'empire,  l'Itahe  avait 
presque   entièrement  rompu  avec  lui.  Il  y  avait,  entre 
fempire  et  le  saint-sicge,  une  foule  de  corps  politiques, 
villes  et  despotes,  qui  érigeaient  en  maximes  gouverne- 
mentales la  tyrannie  et  l'oppression.  —  Burckhardt  étudie 
d'abord  les  États  italiens  au  point  de  vue  du  mécanisme 
et  le  contre-coup  do  la.  situation  politique  de  la  Pénin- 
sule sur  l'esprit  de  la  nation.   Passant  à  l'individu,  il 
montre  que  la  tyrannie  commença  par  développer  au  plus 
haut  degré  l'individualité  du  souverain,  du  condottiere 
lui-même,  mais  qu'elle  développa  ensuite  celle  du  fonc- 
tionnaire, du  secrétaire,  du  poète,  du  familier  protégé 
par  elle.  De  là,  peu  à  peu,  un  véritable  réveil  de  la  per- 
sonnalité humaine,  en  même  temps  que  lo  peuple  italien, 
débarrassé  de  la  barbarie  du  pur  moyen  âge,  et  resté 
•  à  moitié  antique  »,  voit  clair  dans  son  passé,  le  célèbre 
et  veut  lo  ressusciter,  pour  qu'il   lui  rappelle  son  an- 
cienne grandeur.  Burckhardt  s'étend  sur  cotte  évolution, 
qui  aboutit  à  la  Renaissance  et  qu'il  appelle  la  résurrec- 
tion do  l'antiquité  ;  puis  il  passe  en  revue  ses  conséquences 
au  point  de  vue  de  la  sociabilité,  des  mœurs  et  de  la  reli- 
gion. C'est  une  étude  originale  dont  on  no  peut  nier  la  pro- 
fondeur, que  l'on  en  admette  ou  non  les  idées. 

QVILISER  V.  a.  Faire  sortir  do  l'état  de  barbarie,  amé- 
liorer au  point  de  vue  moral,  intellectuel  et  industriel  : 
Civilises  un  peuple,  un  pays.  —  Fam.  Rendre  courtois,  civil  ; 
donner  l'usage  du  monde  et  des  bonnes  manières  :  La  société 
det  dames,  autrefois,  civilisait  les  jeunes  gens. 

—  Dr.  Rendre  civile  une  afl'aire  criminelle. 
Civilisé,  ée  part,  pass  du  v.  Civiliser. 

—  Subsiantiv.  Personne  civilisée  :  JU  civilisé  o  beau- 
coup d'aimnlai/cs  sur  le  sauvage;  mais  le  sauvage  est,  sur 
quelgues  points,  supérieur  au  civilisé. 

Sr.N.  ClvlUsé,  poli,  policé.  Un  peuple  civilisé  est  ce- 
lui chez  lequel  il  y  a  des  lumière»,  nos  arts,  de  l'industrie, 
du  commerce,  des  institutions  politiques.  Lo  peuple  civi- 
lisé devient  ;>o/i  quand  il  a  du  goût,  de  la  délicatesse, 
3uand  sa  littérature  cl  ses  arts  atteignent  un  haut  degré 
e  perfection,  quand  les  relations  sociales  y  sent  pleines 
do  douceur  et  de  charme.  Policé  a  une  signification  moins 
étendue  ;  il  ne  so  rapporte  guère  qu  au  bon  ordre  fondé 
sur  l'exécntion  des  lois.  Civilisé  est  opposé  à  brut;  poli,  à 
(/rostier  ;  policé,  i  saumiie. 

—  Anton.  Brut,  barbare,  inculte,  sauvage. 

Se  civiliser,  v.  pr.  Devenir  civilisé  :  L'homme  ne  SK  civi- 
lise '/ue  parce  qu'il  multiplie  tes  besoins.  (E.  do  Gir.)  — 
Ironiq.  Contracter  le»  défaut'»  dos  peuples  civilisés  ;  Le 


Peau-Rouqe  s'est  tué  en  se  civilisant.—  Fani.  Devenir  poli, 
prendre  des  manières  plus  douces,  plus  affables  :  Jeune 
homme  qui  se  civilise. 

CIVILISTE  Uisst'}  n.  m.  Jurisconsulte  dont  l'enseigne- 
ment ou  les  écrits   sont  spécialement  consacrés  au  droit 


CiviUTÉ  (du  lat.  civilltas,  même  sens)  n.  f.  Caractère 
du  bon  citoyen.  (Vieux.)  Il  Manières  civiles,  honnêtes  ala- 
bles,  polies  :  La  civilité  est  l'art  de  rendre  ceux  avecju, 
nous  vivons  conte7Us  d'eux-mêmes  et  de  nous  n  Acte  de  poli- 
tesse :  Faire  des  civilités  A  quelqu  un.  (En  ce  sens,  ne 
s'emploie  guère  qu'au  pluriel.)  . 

-  Caraftéres  de  civilité.  Typogr.  V.  caractère. 

—  Faire  civilité  d'une  chose.  Donner  un  objet,  faire  une 
chose  par  courtoisie.  (Vieux.)  il  Présenter  à  <l''f9'>'^"J'' 
civilités.  Lui  faire  des  salutations,  lui  donner  des  assuran- 
ces d'estime,  de  respect,  d'amitié.  (Cette  formule  est  sur- 
tout usitée  à  la  fin  des  lettres.)  .-„,,vBnt 

_  La  cvilité  puérile  et  homète.  Se  dit,  le  plus  souvent, 
avec  une  nuance  d'ironie,  pour  désigner  la  politesse,  la 
-ivilité,  par  allusion  au  titre  d'un  vieux  livre  contenant  les 


Devoirs 
;  La  Pari- 


''Eli™  a::mté:poTitesse.  Toute  la  différence  entre  ces 
deux  vertus  sociales,  qui  ont,  d'ailleurs,  de  nombreux  points 
de  contact,  et  que  souvent  l'on  0<">f?ïd '"'"•?  f''"; ''™' 
dans  cette  remarque  ingénieuse  de  Montesquieu  .  «La  po- 
litesse  flatte  les  vices  des  autres,  la  cmhie  nous  empêche 
de  mettre  les  nôtres  au  jour. ..  -  Pour  les  autres  équiva- 
lents :  affabilité,  honnêteté,  etc.,  v.  affable. 
—  Anton.  Grossièreté,  impolitesse,  incivilité,  rusticité. 
Civilité  puérile  (la).  d'Erasme  [De  civilitale  inorum 
puerilium]  (1530).  -  Ce  petit  livre  est  surtout  connu  par  les 
mitations  qu'en  ont  faites,  au  xvi'  siècle,  Mathurin  Cor- 
dier,  etau  xvill-,  J.-B.  do  La  Salle,  le  fondateur  des  éco- 
les chrétiennes,  qui  en  a  longtemps  passe  pour  1  auteur 
original.  Erasme  l'écrivit  pour  un  jeune  prince,  Henri  de 
BoSrgogne,  fils  d'Adolphe  de  Veere.  11  est  divise  en  sept 
chapitrés  :  De  la  décence  et  de  l'indécence  dans  le  maintien  ; 
Duiétement;  De  lamanière  de  se  comporter  dans  une  église; 
Des  repas:  Des  rencontres;  Du  jeu.  J.-B.  de  La  Salle  a 
fait  un  gros  livre  de  ce  qui  n'était  qu  une  plaquette  de 
quelques  pages,  pleines  d'exceUents  préceptes,  exposes 
avec  bonne  humeur  et  enjouement. 

CIVIQUE  (lat.  civicus;  de  ci'i'is,  citoyen)  adj.  Quia  rap 
port  au  citoyen,  qui  le  concerne  :  Vertu  civique. 
CIVIQUES.  Il  S'est  dit  dans  le  sens  de  Patriotique 
sienne  est  un  chant  civique  bâtard.  (Altaroche.) 

—  Droits  civiques,  Droits  que  la  loi  confère  aux  citoyens 

—  Garde  civique  ou  nationale.  Garde 
locale  formée  de  citoyens  qui  n'appar- 
tiennent pas  à  l'arméo. 

—  Dégradation  civique,  Peine  infamante 
par  laquelle  un  citoyen  est  déchu  de  ses 
droits  civiques,  et  exclu  de  toute  fonction, 
de  tout  emploi  public. 

—  Antiq.  Couronne  civique,  Couronne 
de  chêne  qu'on  décernait,  à  Rome,  à  ce- 
lui qui,  dans  un  combat,  avait  sauvé  la 
vie  à  un  citoyen  au  péril  do  la  sienne. 

—  Hist.  ferment  civique,  Serment  de 
fidélité  à  la  nation,  à  la  loi  et  au  roi,  prescrit  par  la  Consti- 
tuante en  1789  pour  l'arméo  et  les  milices  nationales. 

—  SvN.  Civique,  civil,  V.  civil. 

—  Anton.  Incivique. 
CIVIS  SUM  ROMANUS  (-le  suis  cilogen  romain),  formule 

par  laquelle  un  Romain  rappelait  les  prérogatives  atta- 
chées au  titre  de  citoyen.  Celui  qui  en  jouissait  ne  pouvait 
être  jugé  que  par  le  p'euple.  Dans  les  provinces,  ces  mots: 
Civis  sum  romanus  arrêtaient  les  proconsuls  et  les  propré- 
teurs, magistrats  dont  le  pouvoir  était  si  absolu. 

CIVISME  (vissm'  —  rad.  civique)  n.  m.  Vertus,  senti- 
ments qui  font  le  bon  citoyen.  (S'est  dit  surtout,  pendant 
la  Révolution,  du  dévouement  à  sa  cause  ;  les  exemples 
qui  remontent  au  delà  sont  extrêmement  rares)  :  Les  na- 
tions manquent  aujourd'hui  de  civisme.  (J.J.  Rouss.)  Il  Cer- 
tificats de  civisme.  Certificats  délivrés  aux  citoyens  dé- 
voués à  la  Révolution,  et  dont  la  création  fut  décrétée  par 
la  Convention. 

—  Syn.  Civisme,  patriotisme.  Le  civisme  est  la  vertu  qui 
porte  à  se  dévouer  pour  le  salut,  pour  l'utilité  de  ses  con- 
citoyens. Le  patriotisme  est  l'amour  de  la  patrie  en  géné- 
ral, le  désir  de  la  voir  heureuse  et  brillante  de  gloire. 

—  Anton.  Incivisme. 
CiVITA,  comm.  d'Italie  (Calahre  [prov.  de  Cosenzaj)  ; 

2.500  hab. 

Civita-CAMPOMARANO,  bourg  d'Italie  (Molise  [prov. 
de  Cainpobasso));  2.800  hab.  Vins  renommés. 

Civita  -  CASTELLANA,  ville  d'Italie  (Agro  Romane 
[prov.  de  Rome]),  sur  la  Treia,  affluent  du  Tibre  ;  4.250  hab. 
Evêché.  Ville  établie  sur  l'emplacement  de  l'antique  Fa- 
lerim,  renfermant  une  élégante  cathédrale,  un  palais  con- 
struit par  Alexandre  VI  et  une  citadelle  du  xvi"  siècle.  Vic- 
toire des  Français  sur  les  Napolitains,  lo  4  décembre  1798. 
CiVITA-LAVINIA,  ville  d'Italie  (Agro  Romano  [prov. 
de  Rome]);  1.000  hab.  Ruines  et  antiquités.  Ville  bâtie 
sur  l'emplacement  de  l'ancienne  Lanuvium  et  près  de 
celui  de  Lavinium. 

ClVlTALl  (Màtteo,  dit  Giovanni),  sculpteur  et  archi- 
tecte italien,  né  à  Lucques  en  1436,  mort  en  1501.  La  per- 
sonnalité do  cet  artiste  a  été  longtemps  confondue  avec 
celle  do  l'un  do  ses  contemporains,  Lapo  di  Partigiani. 
Mattco  Civitali  peut  être  considéré  comme  le  dernier  des 
Quattrocent'Sli  ;  il  fut  disciple  de  Ronvizzano,  Benodetto 
da  Majano,  ^slino  et  élève  do  Desiderio  do  Settignagno. 
Son  œuvre  capitale  est  lo  monument  de  Pietro  da  Noceto 
(1472);  on  lui  doit  en  outre  l'autel  de  Saint- Hequlus,  l'une 
des  œuvres  les  plus  remarquables  de  la  sculpture  toscane 
do  la  Renaissance.  Il  a  été  l'architocte  de  la  chapelle  du 
Volto-Santo,  à  Lucques.  Il  établit  à  Lucques  une  impri- 
merie et  publia  lo  premier  volume  qui  ait  été  imprimé 
dans  cette  ville. 

—  BniLiocR.  :  Cliarlos  Yriarto,  Mattco  Civitali,  sa  vie 
el  son  omvn:  (Paris,  1885). 

CiVITANOVA,  comm.  d'Italie  (Marches  [prov.  de  Ma- 
cerataj),  près  do  l'Adriatiinie;  10.000  hab.  Foires,  centre 
agricole.  —  Lo  Porto  di  Civitanova  fait  partie  do  cette 
commune. 


32 

CiViTA-NOVA  nel  Sannio,  bourg  d'Italie  (Molise 
[prov.  de  Campobasso]),  sur  le  fleuve  côtier  Trigno  ;  3.450  h. 
Vins  et  bestiaux. 

CiVITA-VECCHIA,  port  et  place  forte  d'Italie  (Agro 
Romano  [prov.  de  Rome]),  sur  la  mer  Tyrrhénienne  ; 
11  980  hab.  C'est  le  seul  bon  port  de  la  côte  du  Latium. 
Trois  jetées  délimitent  l'avant-port,  au  fond  duquel  est 
un  bassin,  creusé,  dit-on,  sur  les  plans  de  Michel-Ango 
et  profond  de  5  à  6  mètres.  Il  est  protégé  par  une  cita- 
delle, œuvre,  elle  aussi,  de  Michel-Ange.  Depuis  qu  Ostie 
est  ensablée,  c'est  par  Civita-Vecchia  que  se  fait  le  com- 
merce maritime  de  Rome,  ce  qui  lui  assure  une  assez 
grande  prospérité.  —  Construite  sur  l'emplacement  d  une 
villa  de  l'empereur  Trajan  {Centum  Celt^-),  Civita-Vccchia 
a  été  successivement  détruite  par  les  Goths  de  Toula,  les 
Grecs  de  Narsès  et  les  Sarrasins.  Relevée  en  854,  elle  a 
vu  depuis  le  débarquement  des  Français,  en  1849.  —  Pop. 
du  circondario  de  Civita-Vecchia   32.617  hab. 

CrviTELLA  del  Tronto,  place  forte  d'Italie  (Abruz- 
zes  [prov.  de  Teramo]),  près  du  fleuve  côtier  Salinello  ; 
8.000  hab.  Château  fort.  Victoire  de  Robert  Guiscard  sur 
les  troupes  de  l'empereur  Henri  III,  de  Léon  IX  et  des 
Grecs,  en  1053. 

ClviTELLA  Casanova,  comm.  d'Italie  (Abruzzcs 
(prov.  de  Teramo]),  sur  le  versant  oriental  des  Abruzzes; 
4.500  hab. 

CiviTELLA  di  Romagna,  bourg  d'Italie  (Emilie 
[prov.  de  Forli]),  vers  la  sourco  du  Ronce;  5.300  hab. 

CiVITELLA  in  Val  di  Chiana,  comm.  d'Italie  (Tos- 
cane [prov.  d'Arezzo]),  vers  la  source  de  la  Chiana  ; 
6.000  hab. 

CiVO,  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Sondrio]), 
dans  la  Valteline,  près  de  l'Adda;  2.150  hab. 

CIVOIS  (l'o-a  —  du  lat.  csspa,  même  sens)  n.  m.  Oignon  ; 
ciboule.  (Vieux  mot.) 

CrvBAC,  terre  et  seigneurie  dans  l'ancien  Bazadais 
(aui.  dép.do  la  Gironde),  qui  fut  apportée  en  dot,  en  1478, 
par  Jeanne  Angevin  à  Jean  do  Durlort,  seigneur  de 
Duras.  Ils  fondèrent  ainsi  la  maison  do  Civrac,  dont  la 
tige  fut  leur  quatrième  fils  Jean,  et  qui  prit  le  nom  de 
Durfort-Civrac. 

CiVRAY  (lat.  Severiacum),  ch.-l.  d'arr.  do  la  Vienne, 
à  50  kilom.  de  Poitiers,  sur  la  Charente;  2.558  hab. 
(Citiraisieres,  ennes.)  Tribunal  de  première  instance;  col- 
lège communal.  Civray,  orthographié  Sivrai,  conforme- 
mont  à  l'étymologie,  par  les  érudits  du  Poitou,  possède 
les  ruines  d  un  château  féodal  et  une  église  du  Xll"  siècle, 
intéressante  parles  archivoltes  de  son  portail.  C'est  une 
ville  essentiellement  agricole  (commerce  de  grains,  clia- 
taii^'nes,  truffes,  volailles  et  chevaux;  l'un  des  grand.? 
marchés  des  fameux  mulets  poitevins).  —  L'arrondisse- 
ment a  5  cant.,  45  comm.  et  49.685  hab.  ;  le  canton, 
12  comm.  et  11.353  hab. 

GrVRAY,  comm.  du  Cher,  arrond.  et  à  21  kilom.  do 
Bourges,  non  loin  du  Pontet,  affluent  de  l' Arnon  ;  1.269  hab 
Ruines  du  château  fort  de  Coudray. 

CiVRAY-SUR-CHER,  comm.  d'Indre-et-Loire,  arrond. 
et  à  27  kilom.  do  Tours,  près  du  Cher;  1.017  hab.  Com- 
merce de  vins;  tonnellerie.  Eglise  en  partie  carolin- 
gienne, manoir  du  Petit-Champ  (xvi"  s.). 

CIXIE  ou  CIXIUS  (ksi-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  liémi- 
ptères-homoptèrcs,  fa- 
mille des  fulgoridés, 
comprenant  de  petites 
formes  sauteuses,  à  ai- 
les transparentes,  à 
tête  étroite,  à  abdomen 
large  et  plat.  (Les  nom- 
breuses espèces  de 
cixies  habitent  surtout 
le  vieux  monde  ;  le 
cixius  nervosus  est  com- 
mun  en    France.   Le 


Cixie  (gr.  3  fois). 


cixius  pellucidus    est 

propre  à  l'Inde,  etc.  ;  des  formes  fossiles  se  trouvent  dans 

les  terrains  wealdiens,  etc.) 

CiZE  (La),  ancien  pays  de  la  basse  Navarre  (ch.-l. 
Saint-Jcan-Piod-dc-Port),"compri5  actuellement  dans  les 
Basses-Pyrénées. 

Cizos  (François),  littérateur  français,  né  à  Bordeaux 
en  1755,  mort  en  1S28.  Il  collabora  au  ..  Mercure  de 
France  .. ,  au  «  Courrier  d'Avignon  •■,  fut  emprisonne  pen- 
dant la  Terreur,  puis  nommé  accusateur  public  près  lo 
tribunal  do  la  Gironde.  Sous  l'Empire,  il  fut  avocat  à  Tou- 
louse. Outre  des  comédies,  entre  autres,  les  Châteaux  en 
Espaqne  (1783),  on  lui  doit  ;  Histoire  poétique  de  la  des- 
truction et  du  rétablissement  des  parlements  (Bordeaux, 
1795);  Coiti-s  complet  d'éloquence  appliquée  nu  barreau 
(Toulouse,  1314). 

Cizos  (Rose-Marie),  comédienne  française.  V.  Chéki. 

CL.  Chim.  Abréviation  i.L  i  mot  chlore. 

CLABAUD  (Sd  —  peut-être  du  radie,  germ.  Wap;))  n.  m. 
Chien  courant,  à  oreilles  longues  et  pendantes,  qui  aboie  à 
tout  propos,  même  hors  des  voies,  ii  On  écrivait  autrctois 

CLABAU.  ,   ,  ,.  ..(. 

—  Fam.  Individu  qui  se  plaint,  qui  blâme  sans  motil  . 
Quel  chABWD  que  cet  homme! 

—  Chapeau  clabaud,  en  clabaud,  qui  fait  le  clabaud.  >>o 
disaient,  au  xviii'  siècle,  d'un  chapeau  dont  les  bords 
étaient  dégrafés  ou  avachis  et  pendants. 

CLABAUDAGE  {bô-dnj')  n.  m.  Cris  de  certains  mauvais 
chiens  courants  qui  donnent  de  la  voix  à  tort  et  à  travers. 
Il  Aboiements  des  chiens  courants,  lorsqu'ils  sont  enler- 
més  dans  le  chenil. 

—  Fam.  Criailleries,  cancans,  reproches  violents  et  sans 
motif  :  Que  les  clabaudages  des  jm-chants  et  des  envieux 
ne  t'arrêtent  pas  dans  le  sentier  de  l'honneur  et  du  bien  : 
le  chien  ahoie,  cl  la  caravane  passe.  (Max.  orioiU.) 

CLABAUDEMENT  {bô,  man)  n.  m.  Clabaudage.  (Vieux.) 
CLABAUDER  ('lù  —  rad.  clabaud)  V.  n.  Crier  sans  cause, 
en  parhiiit  du  cliicn  courant. 

—  Fam.  Médire,  critiquer  ;  crier  sans  raison  contre 
une  personno  ou  une  chose  :  //  clabaude  contre  tout  le 
monde. 


33 


CLABAUDERIE 


CLAIN 


rt  —  rad.  clabaud)  n.  f.  Cancans, 


Clabulaire. 


GLABAUDEEUB  {bâ, 
criaillerios  sans  sujet. 

—  Syn.  Glabauderle,   clameur,    cri,   crlaiUerie,  ciierle. 

Clabaudft'it:  est  du  style  l'amilior  et  il  ronfcnno  toujours 
l'idéo  do  môdisanoo,  d'attat[ues  bruyatUos  dirigées  contre 
quelqu'un.  La  clameur  suppose  un  bruit  confus,  désor- 
aonné,  tumultueux.  Cri  est  l'oxpression  la  plus  simple, 
c'est  le  bruit  t[ue  fait  entendre  la  voix  quand  elle  est 
haute  et  poussée  avec  eflort.  ('rinillerie  est  niôi>risant;  ce 
n'est  pas  un  cri  simple,  c'est  un  ^onre  ou  un  ensemble  do 
cris  auxquels  il  faut  faire  [lou  d'attention.  Crierie  désigne 
aussi  l'habitude  de  crier,  ou  un  ensemble  de  ci'is,  mais 
seulemeutsous  le  rapport  do  leur  importunité,  de  leur  effet 
désagréable  sur  l'oreille. 

CLABAUDEUR.  EUSE  (bâ  —  rad.  ctabauder)  n.  Chien 
courant   qui  crio  saus   cesse   ot  sans   motif,  il  On   a  dit 

aussi    CLAUAU- 
DIER,    ÈRK. 

—  Kam.  Indi- 
vidu qui  crie,  se 
plaint,  médit 
sans  motif: 
'Joute  forme  de 
ffouvernement 
rencontre  des 

CLABAOPbURS. 

CLABULAIRE 
(/f^r'jn.m.Graud 
chariot  romam  découvert,  dont  les  côtés  étaient  faits  de 
treillages. 

CLAC  {fclak')  interj. Onomatopée  qui  figure  un  bruit  sec 
et  soudain,  comme  celui  du  claquement  d'un  fouet. 

CLACACHI  n.  m.  Autrefois,  Paysans  qui  habitaient 
dos  terres  appartenant  à  l'Etat,  aux  monastères  ou  aux 
boyards  :  Les  clacachi  payèrent  leur  loyer  par  le  travail. 

Clackmannan,  comté  d'Ecosse,  le  plus  petit  du 
royaume,  peuplé  de  28.433  hab.,  sur  14.228  hectares.  Char- 
bonnages. Riches  cultures  dans  la  vallée  du  Devon.  Fa- 
briques de  lainages  d'AUoa  et  de  Tillicoultry, 

Clackmannan,  ville  d'Ecosse,  ch.-l.  du  comté  du  même 
nom,  près  de  l'estuaire  du  Forth,  à  l'embouchure  du  De- 
von; 4.550  hab.  Aux  environs,  exploitation  de  pierres  à 
chaux,  de  houille  et  de  fer;  forges  et  hauts  fourneaux  de 
Devon;  commerce  do  bestiaux,  lils  et  laines.  Petit  port 
do  commerce.  A  l'O.  de  la  ville,  tour  de  Clackmannan, 
reste  d'un  château  bâti  par  Robert  Bruce  et  habité  par 
ses  descendants  jusqu'en  1772;  on  y  conserve  le  casque 
et  l'épée  de  ce  prince. 

CLADAIRE  ou  GLADARIA  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ramaire 

ou   BAMARIA. 

GLADANGIE  [ji]  OU  GLADANGIA  {ji)  n.  f.  Genre  de  ma- 
drépores astréens,  famille  des  astrangiidés,  corpprenant 
des  formes  hémisphériques,  constellées  par  des  calices 
rayonnants,  placés  à  intervalles  égaux.  (L'espèce  type  du 
g:enre  est  la  cladanqîa  conferta,  du  tertiaire  de  Moravie, 
grosse  comme  une  noix.) 

GLADANTHE  n.  m.  Genre  de  composées,  tribu  des  anthé- 
midées,  comprenant  quelques  espèces  qui  croissent  dans 
le  nord  de  l'Afrique  et  dans  l'Espagne  méridionale. 

GLADASTRE  (rffïssïr')  n.  f.  Genre  de  légumineuses-papilio- 
nacées  sophorées,  renfermant  des  arbres  de  la  Mandchou- 
rie  et  de  l'Amérique  boréale,  il  On  écrit  aussi  cladraste. 

CladÉE  ou  KladÉOS,  divinité  d'Olympio,  personnifi- 
cation du  torrent  du  même  nom,  qui  tombe  dans  l'Alphéo 
auS.-O.dercnceintesacrée.Ona  retrouvé  dans  les  fouilles, 
et  l'on  conserve  au  musée  d'Olympio,  une  belle  statue  qui 
représente  le  Aladëos  couché,  et  qui  était  placée  autrefois 
dans  l'un  des  angles  du  fronton  Est  du  grand  temple  de  Zeus. 

Cladel  (Léon),  littérateur  français,  né  à  Lafrançaiso 
en  1834,  mort  ù.  Sèvres  en  1892.  U  fut  d'abord  clerc 
d'avoué  à  Paris,  trouva  sa  voie  en  décrivant  les  mœurs 
du  paysan  du  Ouorcy,  son  âpre  nature,  en  mettant  im 
scène  les  miséreux  et  les  va-nu-pieds.  Cet  écrivain  dé- 
mocrate, qui  avait  de  la  vigueur  et  un  goftt  vif  pour  le 
style,  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages,  parmi  les- 
quels nous  citerons  :  les  Martyrs  ridicules  (1802);  le 
Bouscassié  (isey);  les  Va-nu-pieds  (l87;l);  l'Homme  de  la 
Croix-aux- Bœufs  (1878);  Ompdrailles,  le  Tombeau  des  lut- 
teurs (1879);  N'a  qu'un  œi/{1882);  Pierre  Patient  {1$$2); 
Urbains  et  ruraux  {ï^%^);  Héros  et  pantins  {\i%^);  Gueux  de 
marque  (18871;  Seize  morceaux  de  littérature  (1889);  Juive 
errante  (1897),  roman  posthume. 

CLADEUTÉRIES  (du  gr.  fdadeulêrion,  serpette)  n.  f.  pi. 
Fêtes  que  célébrait -la  (iréce  ancienne  en  l'honneur  do  Dio- 
nysos, à.  l'époque  oii  l'on  taillait  les  vignes. 

CLADHYMÉNIE  n.  f.  Genre  d'algues,  renfermant  dos 
plantes  rosées,  membraneuses,  pianos  ou  linéaires,  do  la 
Nouvelle-Zélande. 

Gl«ADICH.  bun-au  do  poste  d'Ecosse  (comté  d'ArgylI). 
prés  do  la  rive  orientab^  du  lac  Awo.  Auprès  do  Cladich, 
ruines  du  château  do  Kilcburn  ou  Coalchuirn,  chanté  par 
Wordsworth.  La  tour  carrée,  qui  s'élèvo  à  un  do  sos  an- 
gles, fut  bâtie,  on  lUO,  sur  l'emplacement  do  l'ancien 
château  dos  Mac  Grogor,  par  l'épouse  do  Colin  Camp- 
bull,  le  chevalier  noir  do  Khodos  ot  lo  fondateur  do  la 
famille  Broadalbane. 

GLADIE  idî)  nu  CLADIUS  [di-uss)  n.  m.  Gonro  d'insectes 
hyinétKjptèros  t<'Tébrariis,  famille  dos  tonihrédinidés,  com- 
prenant dos  tonthnVdos  â  corps  allongé,  ordinairement 
noir,  â  antennes  sétacéos. 

—  Encycl.  On  connaît 
quelques  espèces  iXacladies 
répanduoson  Europe  ;  leurs 
larves  ont  vingt  pattes  ot 
se  transforment  en  un  co- 
con double  sur  les  plantes 
où  elles  vivent  ;  colle  du 
cladius  difformis  ronge  les 
fouilles  dos  rosiers;  lo  cla- 
dius palliffcs  est  aussi  com- 
mun on  Franco  que  lo  pré- 
cédnnt. 

CLADINE  n.  m.  Gonro  do 
lichens,  dont  l'ospèco  type 
Utladina  ranqifrra)  est  connue  sous  lo  nom  vulgaire  de 
lichen  des  renne».  (Lo  gonro  cladino  [/r/n^/ma]  ost  caracté- 
risé par  l'absonco  do  squamulos  ù  la  baso  du  ihallo  ot  aux 


Cladlo  (gr.  3  fui*}. 


podéties,  qui  offrent  rarement  des  dilatations  en  forme 
do  gobelets.) 

CLADION  n.  m.  Genre  de  cvporacôes,  comprenant  une 
vingtaine  d'ospùcos  d'Australie,  d'Europe,  d'Amérique, 
d'Asio  ot  dos  ilos  Sandwich. 

—  Encycl.  Le  cladton  inarisque  est  commun  en  Europe. 
Dans  lo  Nord,  les  classes  pauvres  l'emploient  comme 
chautfage  ot  comme  engrais  ;  on  s'en  sert  aussi  pour  cou- 
vrir les  chaumières,  parce  que  ses  tiges  durent  plus  que 
la  [laille  do  froment. 

CLADOBATE  n.  m.  Genre  de  mammifères  insectivores, 
dont  lo  nom  véritable  est  tupaja.  V.  ce  mot. 

GLADOBION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  scaphiglotte. 

CLADOCARPE  (du  ^T.  klados,  rameau,  et  karpos,  fruit) 
adj.  Qui  porte  sos  fruits  à  l'extrémité  des  branches. 

—  n.  m.  pi.  Classe  do  mousses,  comprenant  les  genres 
sphagnum  et  archidium. 

GLAbOCÈRES  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  crustacés  phyllopo- 
des,  comprenant  de  petites  formes  à  corps  comprimé,  ordi- 
nairement renfermé  dans  une  carapace  bivalve,  d'où  dé- 
passe la  tête  à  grandes  antennes  branchues,  servant  à 
nager,  et  les  pattes,  au  nombre  de  huit  à  douze.  —  Un 

CLADOCÈRE. 

—  Encycl.  Les  cladocères  vivent  dans  les  eaux  douces 
stagnantes  et  aussi  dans  la  mer;  ils  nagent  avec  vitesse 
et  progressent  par  sauts  ;  certains  sont  fixés  par  la  glande 
cervicale  développée  en  support  et  vivent  sur  les  pièces 
de  bois,  les  pierres,  etc.  Ils  se  nourrissent  alors  on  pro- 
duisant avec  leurs  pattes  un  remous  qui  attire  à  eux  les 
animalcules.  Les  cladocères  se  divisent  en  quatre  fa- 
milles :  sididés,  daphnidés,  lyricéidés,  polyphémidés. 

GLADOCHÉTE  {kèt')n.  f.  Bot.  Section  du  genre  hélichryse. 

GLADOCOGGIDÉS(AoA:-s/)n.m.pl.  Famille  de  radiolaires 
acanthomètros,  comprenant  les  genres  cladococcus  et  ra- 
pliidococcus,  caractérisés  par  leur  squelette  en  sphère  gril- 
lagée, émettant  des  piquants  rayonnes  qui  traversent  la 
capsule.  —  Un  cladococcide. 

GLADODACfYLE  n.  m.  Genre  d'holothuries  pédates,  fa- 
mille des  dendrochirotes,  comprenant  des  formes  à  dix 
tentacules  ramifiés,  et  qui  paraissent  être  vivipares.  (Chez 
les  cladodactyles  des  mers  chaudes,  les  jeunes  sont  fixés 
au  corps  des  mères.) 

GLADODE  (du  gr.  kladôdês,  rameux)  n.  m.  Se  dit  de 
rameaux  aplatis,  simulant  des  fouilles,  comme  dans  le  fra- 
gon  ou  petit  houx,  ii  Section  du  genre  aicornée. 

CLADODERRIS  (dér-riss)  n.  m.  Genre  de  champignons 
hyménomycètes,  nabi- 
tànt  les  régions  tropica- 
les. (Les  cladoderrls  dif- 
fèrent des  téléphores 
parleur  chapeau  fibreux 
et  coriace,  leur  bymé- 
nium  rugueux  et  veiné.) 

CLADODIPTÈREn.m. 

Genre  d'insectes  hémi- 
ptères-homoptères,  fa- 
mille    des     fulgoridés , 

comprenant  des  formes         ciadodiplère  (réd.  d'un  Uers). 
de  tarilo  moyenne,  tra- 

pues,  brunes  ou  rousses,  habitant  le  Brésil.  (On  connaît 
trois  ou  quatre  espèces  de  cladodiptères.) 

GIJVDOGYNOS(ji-noss)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées,  tribu 
des  jatrophées,  renfermant  des  arbustes  de  l'archipel  malais. 

CLADOLE  (du  gr.  klados,  branche)  n.  m.  Organe  de  cer- 
tains v«'gêtaux,  (|ui  a  l'apparence  d'une  branclie. 

GLADONEouGLADONIE(nO  n.  f.  Genre  de  lichens,  tribu 
des  lécidinées,  comprenant  un  grand  nombre  d'espèces  ré- 
pandues sur  tout  le  globe.  (Elle  forme  un  linimont  employé 
avec  avantage  contre  les  aphtes  des  nouveau-nés.) 

GLADONÈME  OU  GLADONEMA  (né)  n.  m.  Genre  do  mé- 
duses hydroidos  tubulaires,  type  delà  famille  dos  c/(irfo;i('- 
inidés,  et  comprenant  quelques  espèces  vivant  au  fond  de  la 
mer,  où  elles  rampent  au  moyen  Je  leurs  tentacules.  (L'es- 
pèce type,  cliidonema  radiatum,  habite  la  Méditerranée.) 

GUVDONÉMIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  méduses  hydroïdos 
tubulaires,  comprenant  des  colonies  do  polypes  rampantes 
et  ramifiées  qui  produisent  des  médusos  â  hlaments  mar- 
ginaux ramifiés,  d'où  leur  nom.  Lo  genre  principal  dos  cla- 
donéraidés  ost  lo  genre  cladonème.  —  Un  cladonémidê. 

GLADONIQUE  adj.  Chim.  Syn.  do  dsniquk. 

CLADOPHLEBIS  iflé-biss)  n.  m.  Genre  do  fougères  fos- 
siles, vuisiii  dos  pécoptôris,  dont  il  diffère  par  ses  nervures 
secondaires,  recourbées  et  dichotoraes. 

CLAOOPHORE  n.  f.  Genre  do  conforvacôes,  renfermant 
dos  algues  vertes. 

GLADOPHORE  ou  CLADOPHORUS(rtt.f«)  n.m.  Gonrod'in- 
soctos  coléoptères  malacodormes,  famille  dos  lycidés,  ren- 
fermant dos  formes  élégantes,  propres  à  l'Océanio  ot  ù  la 
Papouasio.  (On  connaît  quatre  espèces  de  cladophores.) 

CLADOPODE  (du  gr.  klados,  rameau,  ot  pous,  podos,  pied) 
adj.  Zoul.  (»>ui  a  les  pattes  divisées  comme  dos  branches. 

GLADORHYNQUE 
iririk'^  ou  GLADO- 
0HYNGHU3  Irin-kuss) 
n.  m.  Genre  a'oisoaux 
échassiers,  famille  des 
totanidés,  voisins  dos 
avocottos,  et  no  com- 
prenant qu'une  seule 
espèce  {clador/iyncltus 
pectoralis  ) ,  propre  à 
l'Australio. 

GLADOSIPRONn.m. 

Genre  d'alguos   niéso- 
gléacéos,     caractérisé  „,   ,    . 

par  Ir-ur  fronde  vonift-  Cl.dorhynquo. 

Ire,  allongée  on  longs  tubes  ramoux  :  la  racine  ost  on 
forme  do  bouclior.  (Los  cladosiphons  sont  dos  planto.s  ma- 
rines, dont  plusieurs  espèces  habitent  lo  voisinago  dos 
côtes  do  Franio;  tel  est  lo  clndosip/ion  Mt'diterraneus.) 

GLADOSPHÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  8i'iii:itiK. 

CLADOSPORE  {spor')  U.  m.  Gonro  do  champignons  mi- 
(TosoopiquoH,  croissant  sur  les  fouilles  cl  lus  ligo:j  dos 
plantes  tièchos. 

—  Encycl.  Il  y  a  plusieurs  espèces  de  cladospores  ;  doux 


seulement  ont  été  étudiées  jusqu'ici  :  le  ctadosporium  viti- 
colum,  ot  le  ctadosporium  Hœsleri,  qui  ont  entre  elles  des 
différences  appréciables  seulement  au  microscope.  Leur 
mycehum  et  leur  modo  do  fructification  se  rapprochent  do 
coux  du  peronospora.  On  a  rencontré  ce  cryptogame  dans 
le  Bordelais,  la  Charente,  la  Savoie,  l'Isèro  et  l'Algérie. 

GLADOSTACHYDE  (sta-kid')  a.  f.  Gcmro  d'amarantacées, 
tribu  dos  celosiées,  comprenant  trois  espèces  qui  croissent 
dans  1  Inde.  Syn.  de  digère. 

GLADOSTÈPHE  (stèf]  n.  m.  Genre  d'algues  marines,  à 
fronde  cartilagineuse,  hliformo  et  rameuse,  comprenant 
cinq  ou  six  espèces,  dont  la  moitié  so  trouve  dans  les 
mers  do  l'Europe. 

CLADOSTYLE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  evolvijlcs. 

GLADOTHAMNE  n.  m.  Genre  d'éricacées,  comprenant 
une  seule  espèce,  quiestun  ar- 
brisseau des  régions  boréales. 

CLADOTHRIGHIUM  {tri-ki- 
oin')'D.  m.  Bot.  Syn.  de  poma- 
EiA,  section  du  genre  césal- 
pinio. 

CLADOXÈRE  [ksèr')  n.  m. 
Genre  d'insectes  orthoptères 
coureurs ,  famille  des  phasmi- 
dés,  comprenant  de  grands 
phasmes  brésiliens,  à  pattes 
mermes,  à  abdomen  filiforme, 
à  thorax  cylindrique,  à  ailes 
courtes,  transparentes,  à  an- 
tennes très  longues.  [Le  cla- 
doxôre  grêle  (cladoxerus  graci- 
lis)  est  long  de  8  centimètres.] 

GLADURE  n.  f.  Section  du 
genre  mastigophore,  de  la  fa- 
mille des  hppatiques. 

CLAFOUTI  o.  m.  Pâtisserie      ^^^^"^^^'^  tréd.  au  quart). 

limousine,   composée  de  cerises,  do  farine   délayée;  lo 

tout  cuit  au  four  dans  une  tourtière  graissée  de  beurre. 


Clagny  (château  de).  Dans  le  village  de  Clagny,  situé 
TE.  de  Versailles,  Louis  XIV  acheta,  on    I6tî5,  un  do- 


Claie  h  sable. 


Château  de  Clagny. 

maine,  qui,  au  xvi"  siècle,  avait  appartenu  à  la  famille  de 
l'architecte  Pierre  Lescot.  II  y  fit  construire,  par  Jlan- 
sard,  un  château  destiné  à  M™*" de  Monlespan,  et  dont  les 
contemporains  ont  fait  le  plus  grand  éloge.  Ce  château 
fut  démoli  en  1769. 

GlarnaQUAH,  tribu  de  l'Amérique  du  Nord,  qui  vit 
dans  l'île  de  Wappatoo. 

—  Encycl.  Les  Clahnaguah,  comme  tous  les  Indiens  do 
la  famille  colombienne,  sont  caractérisés  par  la  brièveté 
de  leur  criine,  leurs  cheveux  noirs  ot  lisses  et  leur  taillo 
moyenne.  Ils  parlent  l'idiomo 
desMultnomau. 

GLAIAS  ( kta-iass)  n.  m. 
Nom  donné  au  carbonate  de 
fer  des  houillères  par  les  mi- 
neurs d'Anzin. 

CLAIE  {klè  —  du  bas  lat. 
cleta.  transcription  d'un  mot 
celtique;  anc.  irlandais 
cliath,  etc.)  n.  f.  Treillis  d'o- 
sier ou  do  fil  métallique  à 
clairo-voie,  servant  à  des  usa- 
ges très  divers  :  Claie  â  pas- 
ser le  sable,  à  cr'ibler  la  terre, 
à  faire  sécher  tes  fruits,  il 
Traîner  sur  la  claie.  Sorte  de 
çeino  infamante  qui  consistait  &  placer  sur  une  claio  ot  A 
lairo  traîner  par  un  cheval  lo  corps  dos  suicidés,  dos  duel- 
listes ot  de  certains  suppliciés.  —  Fig.  Conspuer,  abreuver 
d'insultes,  il  Treillage  de  bois  servant  do  clôture  aux  parcs 
&  bestiaux. 

—  Art  milit.  Assemblage  de  branches  entrelacées,  qu'on 
emploie,  concurremment  avec  d'autres  fascinages,  pour 
exécuter  lo  rev^temeutdos  talus  donton  veut  mainlonir  la 
ponto  voisine  do  la  verticale,  dans  les  batlorios  et  autres 
ouvrages  de  fortification  do  campagno  construits  on  terre 
plus  ou  moins  meuble. 

—  Œnol.  Claie  mobile,  Claie  faite  do  lattes  do  cbfttaignior 
ou  de  chôno,  ot  nui,  pendant  l'oporalion  du  cuvago.  retient 
lo  marc  immerge  ù  uno  certaine  profondeur  dans  la  cuvo. 

—  P^cli.  Syn.  do  nasse. 

—  Toohn.  ÏNorte  do  faux  plancher,  mobile  ot  à  comparti- 
ments, installé  dans  les  ateliers  d'orfèvrorio,  do  joaillerie,  do 
bijouterie,  dans  lo  but  do  recueillir  les  menus  fragments  do 
métaux  précieux  qui  tombent  pondant  lo  travail,  il  Sorte  do 
lablo  ù  clairo-voio,  sur  laquollo  los  oorroyeurs  placint  lo 
cuir  pour  lo  ramollir  ot  l'adoucir,  il  Fausse  claie.  Mur  provi- 
soire quo  l'on  construit  dans  loriflce  dos  foyers  dos  fours 
do  fusion, do  manière  Ane  laissorquolo passage pourl'iutro- 
ductiou  du  combustible,  n  Cadroàclairo-voio,  sur  lequel  los 
trieurs  do  laine  i\  la  main  étendent  la  toison  pour  opérer 
Jour  travail,  w  Fagots  d'osier  quo  maintiennent  en  phico  dos 
pieux  enfoncés  dans  lo  lit  d'une  rivière  pour  conslilucr  un 
barrage. 

CLAIM  (klin)  ou  CLAIN  n.  m.  Terrain  aurifère. 
~  Mar.  Construction  à  clain.  Construction  avec  imbri- 
cation. 

—  Techn.  Sorte  de  biseau  que  forme  le  tonnelier  sur 
l'épaisseur  des  douves  et  i\  chacune  do  leurs  oxirémilés. 

GLAIN  {klin)  ou  CLAM  {klam'  [du  lut.  clamarc,  réclamorl) 
n.  m.  Action  on  justice,  jiour.suito;  saisie  par  autorité  do 
justice.  Il  Clain  iVo/,  Saisio  dos  biens  d'un  débiteur,  n  Clain 
personnel,  lOmprisonnoniont  pour  dettes,  saisie  do  la  por- 
sonuo.  Il  Clain  de  rétablissement,  AcU'<  yar  \c(\\\o\nn  bailleur 


CLAIN    —    CLAIREMENT 

de  fonds  était  réintégré  dans  son  bien,  lorsque  remprunteur 
n'avait  pas  payé  la  dette  foncière.  (Se  disait  à  Valcn- 
ciennes.' Il  Amende  due,  en  Auvergne  et  Nivernais,  par  le 
propriétaire  d'animaux  qui  avaient  cause  du  degat  sur  le 
terrain  d'autrui.  ;0n  disait  aussi  claim,  claimkub.) 

—  Encïcl.  Les  mots  ctain.  clam,  clarneur,  ont  servi  à 
désio-ner  l'action  en  justice,  parce  qu'au  début  la  procé- 
durifétait  orale  et  publique  et  que  l'action  était  introduite 
par  une  formule  verbale.  Plus  tard,  lorsqu'on  engagea  les 
procès  par  des  actes  écrits,  le  clain  ou  clameur  subsista 
dans  quelques  provinces  et  dans  certains  cas.  Dans  quel- 
ques coutumes,  aux  xv  et  xvi"  siècles,  on  appelait  clam 
de  poursuile  une  voie  de  recours  contre  certaines  violations 
du  droit  commises  par  des  juges  inférieurs.  Certaines  des 
coutumes  rédigées  au  x\i'  siècle  distinguaient  encore  les 
demandes  introduites  par  un  écrit  et  celles  mtroduues  par 
clain  ou  clameur. 

Clain,  affluent  de  la  Vienne,  sorti  d'un  étang,  près 
de  Confolens  (Charente),  qui  entre  dans  le  département  de 
la  Vienne,  y  baigne  Voulon  où  conflue  la  Dive,  Vivonne  où 
lui  arrivent,  par  la  droite,  la  Clouère,  et,  par  la  gauche,  la 
Vonne,  qui  doublent  presque  son  volume;  il  contourne 
Poitiers  et  atteint  la  Vienne  en  amont  de  Chatellerault. 
Son  sillon,  qui  semble  continuer  la  Charente  suj.erieure, 
est  sinueux,  pittoresque,  encaissé  {longueur  :  HO  kilom.). 
Mais  les  nombreuses  sources  du  jurassique  poitevin  lui 
valent  un  heureux  équilibre.  Célèbre  par  le  souvenir  do 
Clovis  Charles-Martel,  Jean  le  Bon  :  remonté  par  la  ligne 
Paris-Bordeaux,  le  Clain  est  la  grande  voie  naturelle  entre 
les  pavs  de  Loire  et  de  Charente. 

Claïn  (ou  Micul  Maniu-Samoil'i.  historien  et  lexi- 
colo':'ue  roumain,  né  en  1745.  mort  à  Budapest  en  1806. 
D'abord  moine,  puis  professeur  de  mathématiques  et  de 
morale,  il  fut  finalement  nommé  inspecteur  de  la  typo- 
graphie universitaire  à  Budapest.  On  a  de  lui,  en  dehors 
d'une  série  de  vingt-cinq  volumes  traitant  des  questions  de 
théologie  ■  Histoha  Daco-Bomanorum  swe  \  alachormn  ; 
Histoire,  choses  et  événements  des  lioumams  ;  Histoire  des 
princes  de  Valachie  ;  Histoire  des  princes  de  Moldavie;  V'C- 
tionnaire  roumain-latin-atlemand  et  honr/rois.  Clain  a  publie 
la  première  grammaire  roumaine  en  caractères  latins. 

ClaineS,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Worcester),  près 
du  Severn  ;  13.200  hab.  C'est  une  dépendance  de  la  viUe 
de  Worcester. 

CLAIR,  ClAIRE  (klèr'  -  lat.  clams,  même  sens)  adj. 
Eclatant,  brillant,  qui  jette  de  la  lumière  :  Lampe  qm  n  est 
pas  CLAIRE.  Le  soled  est  le  plus  clair  de  toits  les  astres. 

—  Eclairé,  bien  exposé  au  jour  :  Salon  clair,  il  Luisant, 
poli  dont  la  surface  est  brillante  :  Le  fourniment  d  un  sol- 
dat doit  être  bien  clair,  il  Transparent  :  Vitres  bien  claires. 

_  Dont  le  tissu  n'est  pas  serré,  n'est  pas  compact  : 
La  qaze  est  très  claire.  Il  Dont  les  parties  sont  fort  éloi- 
gnées, fort  éparpillées  ;  Blés  trop  clairs.  Il  Qui  a  peu  de 
consistance,  qui  est  fort  liquide  :  Sauce  trop  claire. 

—  Limpide,  qui  n'est  point  trouble  :  Eau  clairs,  (caii 
claire  signifie  également  Eau  dans  laquelle  on  n'a  mis  m 
vin  ni  aucune  autre  liqueur.)  Fam.  i\'e  faire  que  de  leau 
claire.  Ne  pas  réussir,  il  Iron.  Croyez  cela  et  bure:  de  leau 
claire.  Se  dit  pour  se  moquer  de  la  crédulité  de  quelqu  un. 

—  Pur,  serein  ;  Temps  clair.  Ciel  clair. 

—  Qui  n'est  pas  foncé,  dont  la  nuance  est  pale:  Un 
teint  CLAIR.  Des  gants  clairs. 

—  Net,  distinct,  aigu,  qui  n'est  point  rauque,  en  parlant 
des  sons  :  Voix  claire.  Ao(es  claires. 

—  Fig  Nettement  exprimé  ;  facile  à  saisir,  à  compren- 
dre :  Ce  qui  nest  pas  clair  nest  pas  français.  (Rivarol.) 

11  Sans  équivoque.  (S'emploie  généralement  avec  la  néga- 
tion) :  Affaire,  Conduite  qui  n'est  pas  claire. 

—  Pénétrant,  qui  juge  sainement  et  proraptement  : 
Avoir  l'esprit  clair,  il  Qui  s'énonce  avec  netteté  :  Orateur 
qui  n'est  pas  profond,  mais  qui  est  clair. 

Net,  sûr,  certain;  dont  on  peut  disposer  :  Le  plaisir 

absorbe  le  plus  clair  de  ses  ressources. 

_  Feu  clair.  Feu  vif  et  brillant  :  Les  côtelettes  doivent 
se  faire  cuire  à  un  fku  clair,  il  Lait  clair.  Petit-lait. 
Il  Œuf  clair.  Celui  qui  n'a  pas  été  fécondé. 

—  Son  a/faire  est  claire.  Il  n'échappera  pas  au  châtiment. 

—  Agric.  Labourage  clair,  Celui  que  l'on  exécute  sur  un 
terrain  nu,  c'est-à-dire  dépourvu  d'herbes  ou  de  plantes. 

—  Bouts,  et  comm.  Argent  clair.  Somme  que  l'on  verse 
comptant  en  prenant  livraison  de  valeurs  de  bourse  ou  de 
marchandises.  . 

—  Mar.  Un  palan  est  clair.  Quand  les  différents  brins  du 
palan  ne  se  croisent  pas.  «  Vancre  est  claire.  Quand,  à  son 
arrivée  au  niveau  de  l'eau,  elle  remonte  dans  sa  position 
normale  au  bout  de  la  chaîne.  (Quand  elle  n'est  pas  claire, 
elle  peut  être  surpattéeou  surjalée.) 

—  n.  m.  Partie  claire,  éclairée,  plus  éclairée  que  les 
parties  voisines.  (Se  dit  surtout  en  peinture,  et  presque 
toujours  au  pluriel)  :  Les  ombres  et  les  clairs. 

—  Endroit  où  les  objets  sont  plus  rares,  plus  éparpillés  : 
Les  CL-AIRS  d'un  bois,  d'un  gazon,  d'un  champ  de  hté.  il  Par- 
tie d'une  étotfe,  d'un  vêtement,  où  le  tissu,  aminci  par 
l'usure,  est  devenu  tansparent  :  Raccommoder  les  clairs 
d'un  bas.  Il  On  dit  aussi  claire  n.  f. 

—  Clair-obscur.  V.  ce  mot  à  son  ordre  alphab. 
Clair  de  la  lune.  Clair  de  lune.  Lumière,  clarté  de  la 

lune  :  Un  beau  claib  de  luse.  il  Peint.  Tableau  dont  la 
scène  est  éclairée  par  la  lumière  de  la  lune  :  Peintre  qui 
fait  surtout  des  clairs  de  ld.ne  et  des  effets  de  nuit.  —  Fig. 
Lumière,  clarté  douteuse  :  La  demi-science  est  un  clair  de 
lune  qui  cache  un  précipice  et  en  éclaire  un  autre.  (Va- 
nit-re.)  — Fam.  Etoffe  lumineuse,  légère,  fantastique,  impal- 
pable, dont  on  babille  certaines  créations  de  l'imagination  : 
Des  chemises  de  CLAIR  DK  LC.SE.  (Th.  Gaut.) 

—  Pensions  sur  le  clair  de  lune  ou  Pensions  de  la  lune. 
Nom  donné,  au  xviii'  siècle,  à  des  pensions  que  la  ville  do 
Paris  payait  à  certains  courtisans,  et  qui  étaient  alimen- 
tées par  les  économies  que  l'on  réalisait  sur  l'éclairage  des 
rues,  quand  il  y  avait  clair  do  lune. 

—  Tirer  au  clair,  Décanter  un  liquide,  en  séparer  les 

Ïiarlios  épaisses  qui  se  sont  précipitées.  (Le  sabre  au  clair, 
A!  sabre  tiré  hors  du  fourreau.)  n  Fig.  Kclaircir,  expliquer, 
jeter  du  jour  sur  :  Tirer  une  affaire  ad  claie. 

—  Adv.  D'une  façon  lumineuse,  éclairée.  (N'est  usité 

auo  dans  quelques  locutions)  :  Entendre  clair.  Entendre 
une  façon  nette,  distincte.  (Peu  usité.)  il  Voir  c(air.  Voir 
clairement,  d'une  façon  nette,  distincte.  —  Fig.  Avoir  de  la 
perspicacité,  de  la  pénétration,  ii  Parler  clair.  Avoir  la  voix 
aigué,  perîanto  ot  distincte.  -  Fig.  S'exprimer  nettement, 


de  manière  à  faire  bien  comprendre  sa  pensée  ;  parler  sans 
circonlocution,  sans  ambages  :  Parlez  clair,  .«  vous  voulez 
être  compris.  Il  Clair  et  net.  .\et  et  clair.  Franchement,  sans 
détours.  —  Tous  frais  payés,  sans  charges,  sans  déduction 
à  faire  :  Il  me  reste,  bon  an,  mal  an,  mille  francs  clair  et 
NET  II  11  fait  clair.  Le  jour  brille,  on  dislingue  nettement  les 
objets.  —  Fig.  La  vérité  se  fait  jour,  et  aussi  La  tristesse  se 
dissipe  :  Au  printemps,  il  fait  clair  dans  les  âmes  tristes. 
(V.  Hugo.)  ,  ,        ,  •  1 

—  En  clair,  loc.  adv.  D'une  couleur  plus  claire  que  le 
fond  :  Figures  qui  se  détachent  en  clair. 

Le  rayon  concentré  dardant  sur  sa  figure. 
Se  détacbait  en  clair  de  la  muraille  obscure. 

Lamartine. 

—  Diplom.  Lettres  en  clair.  Lettres  non  chiffrées. 

—  Gramm.  Cet  adjectif  devient  adverbe  et  invariable 
(luand  il  précède  un  qualificatif  auquel  il  est  joint  par  un 
trait  l'union,  et  dont  il  modifie  le  sens  :  Des  clieveux  clair- 
bruns.  Une  femme  cLAiR-brune. 

—  Peint.  Clair  de  lune.  V.  lcne. 

—  SVN.  Clair,  évident,  manifeste,  notoire,  public.  Le  qui 
est  clair  se  conçoit  aisément,  ne  donne  lieu  à  aucune  équi- 
voque, n'a  pas  besoin  d'explication.  Ce  nui  est  évident 
détermine  par  soi-mèmo  l'assentiment  ou  la  croyance  n  a 
pas  besoin  d'être  prouvé.  Ce  qui  est  mamfest^  Para".  à 
découvert,  rien  ne  le  cache,  rien  ne  le  dissimule.  Aotoire 
veut  dire  proprement  reconnu,  admis  comme  vrai  sans  être 
contesté  de  personne.  Public  présente  le  même  sens,  avec 
cette  différence  que  c'est  tout  le  monde  qui  connaît,  qui 
admet. 

--  Anton.  Compact,  dense,  épais,  trouble,  amphigou- 
rique, confus,  embrouUlé,  incompréhensible,  inexpUcable, 
inintelUgible,  obscur,  brumeux,  nuageux,  sombre. 

Clair  (lac),  lac  du  Dominion  canadien  (tcrrit.  d'Atha- 
baska),  dépendant  jadis  du  lac  Athabaska. 

Clair  (lac)  ou  lac  des  Œufs,  lac  du  Dominion 
canadien  (territ.  du  Mackenzic),  qui  s'épanche  par  la  rivière 
Creuse  dans  le  lac  de  Vlle-à-la-Crosse. 

Clair  fsaint),  premier  évêque  de  Nantes,  apôtre  do 
cotte  partie  de  la  Bretagne,  vivait  sous  Probus  et  fut  eu- 
vové  dans  les  Gaules  veïs  280.  —  Quel(|ues  hagiographes 
le  confondent  avec  un  autre  saint  Cl.uh,  Africain  d'origine, 
qui  fut  l'apôtre  du  Limousin,  du  Périgord  et  de  l'Albigeois, 
et  subit  le  martyre  à  Lectoure.  Fête,  le  1"  juin. 

Clair  guérissant  les  aveugles  (saint),  lune  des  plus 
belles  œuvres  d'Hippolyte  Flandrin  (cathédrale  de  Nan- 
tes). Le  saint  évêque  de'Nantes,  debout  sur  les  marches  de 
son  église,  touche  les  paupières  d'un  aveugle  agenouillé 
et  lève  ses  regards  vers  le  ciel  pour  demander  à.  Dieu 
d'accomplir  un  miracle.  Quelques  degrés  plus  bas,  un  au- 
tre aveugle,  attendant  son  tour,  soulève  avec  le  doigt  le 
bandeau  qui  couvre  ses  yeux  malades.  Une  foule  de  pau- 
vres, vus  à  mi-corps,  se  pressent  autour  du  groupe  prin- 
cipal (1836). 

Clair  ou  CleR  (sainfl,  né  dans  un  village  des  bords 
du  Rhône  qui  porte  aujourd'hui  son  nom,  mort  vers  660. 
11  gouverna  pendant  vingt  ans  les  monastères  de  Saint- 
Marcel  de  Vienne  et  de  Sainte-Blandine,  et  prédit,  dit-on, 
ies  ravages  des  Sarrasins.  Sa  légende  a  été  publiée  par 
Mabillon'et  BoUandus. 

Clair  (saint),  prêtre  et  martyr,  né  à  Rochester,  mort 
vers  894.  Il  passa  en  Gaule,  s'établit  dans  le  Veim  et  périt 
assassiné  par  des  meurtriers  à  la  solde  d'une  femme  dont 
il  avait  dédaigné  l'amour.  Le  bourg  où  il  mourut  porte 
encore  aujourd'hui  son  nom  (Saint-Clair-sur-Epte).  C'est 
le  patron  des  doreurs  et  des  brodeurs.  —  Sa  fête  se  célèbre 
le  4  novembre. 

ClaiRA,  comm.  des  Pyrénées-Orientales,  arrond.  et  à 
8  kll.  de  Perpignan,  près  de  l'Agly,  dans  la  grande  plaine 
de  la  Salanque  ;  1.760  hab. 

ClaiRAC  (Louis-André  de  La  Mamie  de),  ingénieur  et 
historien  français,  né  en  1690,  mort  en  1750,  se  signala 
pendant  la  guerre  de  Flandre  et  devint  brigadier  en  1748. 
On  lui  doit  un  bon  'Traité  de  la  fortification  passagère 
(1750),  et  de  quelques  ouvrages  historiques. 

ClairAC,  comm.  du  Lot-et-Garonne,  à  23  kilom.  do 
Marmande,  sur  le  Lot;  3.203  hab.  Viticulture  (blanquette 
de  Clairac  et  vins  blancs  liquoreux  dits  «  vins  pourris  »!, 
eaux-de-vie,  tabac,  chapellerie.  Citadelle  importante  du 
protestantisme,  Clairac  fut  plusieurs  fois  pris  et  brûle  pen- 
dant les  guerres  de  religion,  notamment  sous  Louis  XIII, 
avant  la  paix  de  Montpellier  en  1622,  et  avant  l'édit  d  Alais 
en  1629.  Clairac  est  encore  le  centre  d'une  agglomération 
calviniste,  et  possède  une  Eglise  réformée. 

ClAIRAMBAULT  (Pierre  de),  érudit  français,  né  en 
1651  à  Asnières-en-Montagne  fCôte-d'Or),  mort  à  Pans  en 
1740.  En  1698,  il  devint  généalogiste  des  ordres  du  roi;  il 
réunit  un  grand  nombre  de  manuscrits  relatifs  à  l'histoire 
du  royaume  et  à  la  noblesse  de  France  (aujourd'hui  à  la 
Bibliothèque  nationale). 

CLAIRAN  (klé)  n.  m.  Sonnette  que  l'on  attache  au  cou 
de  certains  animaux  domestiques,  n  On  dit  plus  souvent 

CLARINE. 


ClAIRAUT  (Alexis-Claude),  géomètre,  né  à  Pans  en 
1713,  mort  en  1765.  D'une  intelligence  précoce,  il  présen- 
tait à  treize  ans,  à  l'Académie  des  sciences,  un  mémoire, 
assurément  de  peu  de  valeur,  mais  portant,  toutefois,  sur 
un  sujet  des  plus  ardus  (Miscellanea  Berolinensia,  t.  Iv  )  : 
à  dix-huit  ans,  il  publiait  les  Recherches  sur  les  courbes  a 
double  courbure,  qui  attirèrent  sur  lui  l'attention  du  monde 
.savant,  et  lui  ouvrirent,  l'année  suivante,  les  portes  de 
l'Académie,  avant  l'âge  prescrit  par  les  règlements.  Pres- 
que à  la  même  époque  (1731),  il  démontrait  que  les  cour- 
bes du  troisième  ordre  dérivent  toutes  de  cinq  d'entre 
elles  par  projections  perspectives  (.V^moires  de  l'Académie 
des  sciences,  1731).  Ce  problème  avait  été  énoncé  par  New- 
ton, qui  n'avait  donné  aucune  indication  pour  le  résoudre. 

Clairaut  fit  partie  de  la  commission  scientifique  envoyée 
en  Laponie  pour  y  déterminer  la  longueur  d'un  degré  du 
méridien.  Peu  après  son  retour  (1743),  il  donna  sa  Théorie 
de  ta  figure  de  la  terre,  fondée  sur  la  loi  newtonienne  de 
l'attraction. 

L'Académie  do  Saint-Pétersbourg  ayant  proposé  pour 
sujet  d'un  grand  prix  à  décerner,  en  1752,  une  théorie  de 
la  lune,  couronna  le  mémoire  adressé  par  Clairaut.  C  est 
ce  mémoire   refondu  qu'il  reproduisit  en   1765,   peu  do 


34 

temps  avant  sa  mort,  sous  le  titre  de  Théorie  de  la  lune^ 
Cette  nouvelle  édition  comprenait  les  tables  de  la  lune, 
établies  par  l'auteur,  et  qui, 
comparées  à  celles  qu'elles 
remplaçaient,  réalisaient  un 
progrès  immense.  Clairaut 
donna,  en  1757,  un  Mémoire 
sur  l'orbite  apparente  du  soleil 
autour  de  la  terre,  en  ayant 
égard  aux  perturbations  pro- 
duites par  la  lune  et  par  les 
principales  planètes.  Ce  mé- 
moire complétait,  sous  cer- 
tains rapports,  les  travaux 
d'Euler  et  de  d'Alembert  sur 
le  même  sujet.  Halley  avait 
prédit,  pour  la  fin  de  1758  ou 
le  commencement  de  1759,  le 
retour  de  la  comète  qui  porte 
son  nom.  Clairaut  entreprit 
de  porter  la  rigueur  dans  les 
calculs  de  Halley  et  fixa,  à  un 
demi-mois  près,  l'époque  du 

passage  de  l'astre  au  périhélie.  Le  succès  de  la  prédictiorv 
à  laquelle  il  s'était  hasardé  mit  le  comble  à  sa  gloire.  Ce 
fut,  d'ailleurs,  l'origine  de  la  longue  querelle  qui  naquit 
entre  d'.41embert  et  lui  et  qui  assombrit  les  dernières  an- 
nées de  Clairaut. 

Indépendamment  d'une  foule  de  mémoires  académiques- 
et  des  ouvrages  que  nous  avons  cités,  Clairaut  a  laissé 
des  Eléments  de  géométrie  (1741),  des  Eléments  d'algèbre 
(1746),  et  une  Théorie  du  mouvement  des  comètes  (1760). 

CLAIR-BASSIN  (klèr")  n.  ni.  Nom  vulgaire  d'une  variété 
de  renoncule  ayant  des  fleurs  jaunes  (plus  particulière- 
ment, renonculus  buWosus.) 

CLAIRÇAGE  Iklér-saj'j  n.  m.  Opération  qui  consiste,  dans, 
les  raffineries,  à  verser  de  la  clairce  dans  les  formes  con- 
tenant du  sucre  cristallisé,  afin  de  dissoudre  et  d'entraîner 
les  impuretés  et  de  remplir  ensuite  les  vides  produits. 

CLAIRCE  {klèrss)  n.  f.  Sirop  de  sucre  blanc  préparé  à 
froid,  et  servant  au  clairçage.  il  On  dit  aussi  claircée,  et 

CI.AIRÉE. 

CLAIRCÉE  n.  f.  Techn.  Syn.  do  clairce. 

CLAIRCER  (kler)  v.  a.  Faire  le  clairçage.  il  On  dit  aussi 

CLA1RER. 

CLAIRCIÈRE  {klèr-si-èr')  n.  f.  Défaut  de  fabrication  que 
présentent  les  étoffes,  et  qui  consiste  en  un  écartement 
trop  prononcé  des  duites  lors  du  tissage. 

CLAIRE  iklèr'  —  fém.  de  clair)  n.  f.  Marais  dont  l'eau  est 
transparente  et  limpide. 

—  Partie  d'un  vêtement  que  l'usure  a  rendu  transpa- 
rente :   Refaire  des  claires.  (On  dit  aussi  clair  n.  m.) 

Il  Dans  la  fabrication  de  la  bonneterie  à  la  mécanique. 
Endroit  où  s'est  produit  un  relâchement  ou  une  rupture 
des  mailles. 

—  Astron.  Claire  des  gardes.  Etoile  la  plus  brillante  du. 
carré  de  la  petite  Ourse. 

—  Péch.  Nom  des  parcs  ou  bassins  où  1  on  fait  verdir 
les  huîtres,  sur  les  cotes  de  Marennes  et  de  La  Tremblade. 

Techn.  Cendre  lavée  ou  os  calcinés  dont  on  fait  des 

coupelles,  il  Chaudière  à  raffiner  le  sucre. 

Claire  (rivière)  ou  Tsin-HO,  rivière  de  l'Indo-Chino 
française  (Tonkin),  affluent  gauche  du  Song-Ko'i  ou  fleuve 
Rouge. 

Claire  (sainte),  fondatrice  des  religieuses  de  Saint- 
François  dites  clarisses,  née  à  Assise  vers  1193,  morte  en- 
1253.  Entraînée  par  un  irrésistible  élan  de  son  âme,  elle- 
s'enfuit,  àl'âge  de  dix-huit  ans,  de  la  maison  paternelle  pour 
aller  se  placer  sous  la  direction  spirituelle  de  saint  Fran- 
çois d'Assise.  Celui-ci  la  consacra  à  la  vie  religieuse  dans> 
une  petite  maison  où  sa  mère  et  sa  sœur,  gagnées  par  son. 
enthousiasme  rehgieux,  vinrent  se  joindre  à  elle,  et  qu;. 
fut  le  premier  monastère  de  l'ordre  des  clarisses.  Saint 
François  en  écrivit  la  règle,  et  la  nouvelle  fondation  fur 
approuvée  par  Grégoire  IX.  L'ordre  se  multiplia  telle- 
ment qu'au  xviii»  siè'cle  il  possédait  près  de  4.000  maisons. 
On  rapporte  que  sainte  Claire  éloigna  par  ses  pnères  les. 
.•Sarrasins  qui  assiégeaient  la  ville  d'.^.sslse.  Canonisée  en. 
1255  par  Alexandre  IV,  elle  est  honorée  le  12  août. 

—  Iconogr.  La  représentation  la  plus  ancienne  que  1  oi> 
connaisse  de  sainte  Claire  est  une  peinture  de  Margantone 
d'Arezzo  (vers  1270),  qui  nous  montre  cette  sainte  tenant  un 
livre  et  une  branche  de  lis.  Au  xiV  siècle,  Stéphane  di 
Lapo,  surnommé  «  le  Giottino  »,  fut  chargé  de  retracer  les 
principaux  traits  de  la  vie  de  sainte  Claire  sur  la  voûte  de 
l'église  que  les  habitants  d'Assise  avaient  élevée  en  1  hon- 
neur de  leur  bienheureuse  compatriote  :  ces  peintures  sub- 
sistent encore.  Parmi  les  représentations  plus  récentes  qui 
ont  été  faites  de  cette  sainte,  nous  rappellerons  des  tableaux 
de  Fr  Bassan  (Belvédère,  à  Vienne),  do  Bart.  Vivarini,  à 
l'Académie  des  beaux-arts  de  Venise,  du  Parmesan,  au 
musée  de  Naples.  Sainte  Claire  figure  encore  dans  un  grand 
nombre  de  tableaux  de  l'école  italienne,  notamment  dans 
un  tableau  de  Francucci  dalmola  (Muoicli),  représentant 
la  Vierge  en  gloire,  et  dans  deux  autres  compositions  da 
Josépin  fmême  musée)  et  de  R.  Ghirlandajo  (Berlin).  Un 
tableau  anonyme  du  xV  siècle  (Louvre)  représente  sainte 
Claire  debout  dans  une  niche  figurée  ;  auprôs  d  elle  sont  re- 
présentés saint  Jérôme,  saint  Jean-Baptiste,  saint  Rochi 
et  saint  François  dAssise.  L.  Benouville  a  peint  sainto 
Claire  receraiit  le  corps  de  saint  François  d  Assise. 

Claire  HàTZLERIN  (allem.  Clara  Bàtzlerin),  reli- 
cieuso  d'Augsbourg  qui,  outre  plusieurs  autres  œuvres, 
écrivit,  en  1471,  un  important  recueil  de  poésies  lyriques, 
comprenant  surtout  des  chansons  populaires  et  intitule- 
le  Livre  des  chansons  (Lioderbuch). 

CLAIRÉE  IJdé-ré)  n.  f.  Techn.  V.  clairce.  11  Réservoir 
d'un  marais  salant. 

CLAIRE-ÉTOFFE  iklèr')  a.  t.  Alliage  qui  est  composé 
de  plomb  et  d  étain.  Syn.  claire-souddre. 

CLAIRELET,  ETTE  (îé,  lèt'  —  dimin.  de  clair)  adj.  Un  poi; 

clair  ;  petit  et  clair  ;  Petit  miroir  bien  clairelet.  (\  icux.) 

CLAIREMENT  [klèr')  adv.   D'une  façon  claire,   nette, 

pour  la  vue  ou  les  autres  sens  :  Voir  clairement.  Proi.o,>- 

cer  CL.UREUENT.  Distinguer  clairement  les  saveurs. 


33 

—  Fig.  A  u'en  point  Jouter;  d'une  façon  évidente  :  Voir 
ci.AiRKMENT  UH  défaut,  uH  danger,  li  D'une  laçon  netto, 
franche,  distincte  pour  rintoUigence  : 

(Je  que  l'uu  conçoit  bien  sVnonce  clairement. 

BotLEAU. 

CLAIRER  {klé  —  rad.  clair)  v.  a.  A  si^niliù  Eclairer,  il 
^.'lairtr  le  mine}-ai.  Le  laver  avant  do  l'iutroduiro  dans  le 

(_'ueulard  du  haut  lourueau. 

GLAIRE-SOUDURE  {klèr')  n.  f.  Toclm.    Syn.  de  clairk- 

t:TOFFIi. 

CLAIRET,  ETTE  {rè,rèt'  —  rad.  c/rtiV)  adj.  So  dit  du  vin 
rougo  pou  foncé  :  Viti  trop  clairkt  pour  supporter  l'eau. 

—  Eau  clairette,  Eau-de-vn;  sucrée. 

—  Voix  clairette,  Voix  aiguë,  perçante. 

CLAIRET{rad.c/at>)n.  m.  Viurougolégoretpeu  coloré  : 

Il  s'acagnarde  au  cabaret, 
Entre  le  biatic  et  le  clairet. 

lïOlSRODERT. 

Il  Autrefois,  Mélange  de  vin,  do  miel  et  d'épices.  tl  Infu- 
sion do  plantes  aromatiques  dans  du  vin  miellé  ou  sucré. 

—  Etre  entre  le  blanc  et  le  clairet.  Etre  légèrement  ivre. 

—  Joaill.  Pierre  de  couleur  très  pâle. 

—  Péch.  Maille  do  la  partie  supérieure  d'un  rilct. 

Clairets  ou  Clérets  (abbaye  des),  abbaye  de  filles 

<ie  l'ordro  de  Citeaux,  fondée  vers  1204  dans  le  diocèse  de 

Chartres. 

CLAIRETTE  {klé-rèt')  n.  f.  Vitic.  Cépage  très  vigou- 
reux, que  Ton  cultive  dans  les  vignobles  du  bas  Lan- 
guedoc. Il  Vins  que  fournit  ce  cépage. 

—  Bot.  Non  vulgaire  de  la  mâche  cultivée. 

—  Econ.  agric.  Maladie  des  vers  à  soie,  qui  les  fait  de- 
venir presque  transparents.  Syn.  de  luisktte. 

—  Teohn.  Nom  que  les  peintres  en  bâtiment  donnent 
à  une  petite  brosse  leur  servant  à  nettoyer  les  teintes  en 
<'xcès  dans  les  angles  des  murs  ou  des  panneaux.  {Us  l'em- 
ploient également  pour  uoir  les  glacis.) 

—  Encycl.  Vitic.  La  clairette,  cultivée  surtout  dans 
l'Aude  et  l'Hérault,  donne,  suivant  l'époque  de  la  récolte, 
un  vin  mousseux  appelé  blanquette  {blanquette  de  Limoux), 
picardan,  ou  bien  un  vin  sec  qui  n'est  pas  dépourvu  de  sève. 
On  l'emploie  aussi  à  lafabricationdesvermouts.  Ce  cépage, 
par  sa  végétation  très  vigoureuse,  nécessite,  au  moment  de 
'a  floraison,  ou  immédiatement  après,  \e pincement,  destiné 
à.  empêcher  la  coulure.  On  en  connaît  trois  variétés  :  la 
■clairette  rouge,  la  clairette  verte,  et  la  clairette  blanche  ; 
■celle-ci  est  la  plus  répandue.  La  grappe,  de  grosseur 
moyenne,  est  assez  compacte;  le  grain,  ovoïde,  à  peau 
■épaisse,  est  croquant  et  possède  une  saveur  sucrée;  les 
feuilles,  d'un  vert  très  foncé,  sont  fermes,  épaisses  et 
couvertes  de  duvet  en  dessous.  C'est,  de  tous  les  cépages 
■du  Languedoc,  un  de  ceux  qui  conviennent  le  mieux  aux 
terrains  calcaires  de  cette  région  de  la  France. 

Clairettes  (abbaye  des),  fondée  en  1402  par  Amédée, 
premuT  -[nr  le  Savoie,  pour  des  religieuses  cisterciennes, 
suivant  la  rL-tunne  de  Sainte-Colette. 

CLAIRE-VOIE  {klèr'-vo-â—  de 
clair,  et  d'un  mot  voie,  sorte  de  sub- 
stantif verbal  do  voir)  n.  f.  Clôture 
formée  de  barreaux  espacés  et  lais- 
sant du  jour  entre  eux  :  Porte  à 
cLAiRis-voiE.  itTissudont  les  mailles 
sont  lâches  et  tamisent  le  jour 
«ntre  les  fils  de  la  chaîne  :  Toile  à 
CLAiRK-voiE.  Il  Ouverture  pratiquée 
au  ras  de  terre  dans  le  mur  d'un 
j>arc  ou  d'uQ  jardin,  et  qui  est  fermée  par  une  grille  ou 
par  un  fossé  appelé  sav^t  de  loup.  (PI.  Des  cLAmES-voiES.) 

—  Agric.  Semer  à  claire-voie.  Semer  le  grain  en  l'espa- 
•çant,  en  le  dispersant  beaucoup. 

—  Archit.  Suite  de  fenêtres  formant  l'étage  supérieur 
<îo  la  grande  nef  d'une  église.  (On  dit  aussi  clair-étage.) 
nDans  certaines  contrées 
■de  France,  on  appelle 
CLAiRE-vofK  une  balu- 
strade à  jour  construite 
en  pierres  de  taille. 

—  Constr.  Disposition 
d'une  cloison,  d'un  com- 
ble, dont  les  parties  lais- 
sent des  vides  entre  elles. 

—  Mar.  Panneau  vitré,  disposé  sur  le  pont  supérieur 
au-dessus  des  logements,  du  carré,  do  la  machine.  (Il  est 
incliné  pour  faciliter  récoulomont  des  eaux,  à  charnières 
pour  s'ouvrir  et  permettre  d'aérer,  couvert  de  grillages 
en  cuivre  ou  fer  pour  préserver  les  vitres.  A  bord  des 
navires  do  guerre,  ces  claires-voies  sont  mobiles  et  se 
remplacent  pendant  le  combat  par  des  panneaux  pleins.) 

ClairfAYT,  général  autrichien.  V.  Clekfayt. 
CLAIRIER  (klé-ri-é)  n.  m.  Levain  plein  do  mousse  et, 
par  conséquent,  de  peu  d'effet. 

CLAIRIÈRE  {klé)  n.  f.  Endroit  d'un  bois,  dune  forêt  où 
les  arbros  sont  clairsemés.  (On  dit  aussi  clauièhb.)  11  Par- 
tie d'un  tissu  peu  serré.  V.  clairure. 

CLAIRIÉRER  (klé)  v.  a.  Disposer  on  clairière  :  Les  peu- 
fjli;im:n(s    du  chi-ne-Uth/e  sont  d'ordinaire  fort  clairières. 

Se  clairiérer,  v.  pr.  Se  dit  d'un  bois  dont  beaucoup 
d'arliros  niourciit,  et  forment  ainsi  des  clairières. 

ClairiN  f^tfor(/t'*-Julos-Victor),  peintre  français,  né  à 
Pans  en  1843.  Elôvo  do  Picot,  puis  de  Pils,  il  débuta  au 
Salon  de  1864,  avec  une  Charrette  de  blessés.  Clairin  fit 
ensuite,  on  compagnie  do  Rognault,  un  voyage  on  Es- 
pat^o  et  au  Maroc,  d'où  il  rapporta  les  matériaux  do 
Hcènes  niltoresqiios  oui!  envoya  aux  Salons  :  tes  Volon- 
taires (te  la  liberté  à  Madrid  (Ifitiu);  Afassacre  des  Abencé- 
fa(/€s  à  Grenade;  un  Conteur  arabe  à  Tanf/er,  ot  des 
a({uarolles.  En  1874,  il  termina  la  décoration  de  l'escalier 
<lo  l'Opéra,  que  la  maladie  avait  empêché  Pils  d'achever, 
/iarnier  lui  confia  aussi  l'exécution  de  plusieurs  morceaux 
du  foyer  et  du  butfot.  Depuis  lors,  Clairin  a  prouvé  sa 
facilité  duns  une  triple  série  do  toiles,  soit  do  décoration 
pure  (nombreux  plalonds),  soit  de  portraits,  soit  do  srènos 
mi-partio  hi.sfonquns  et  mi-partie  fantaisistes.  Parmi  ses 
porlrait4,  il  faut  citer  ceux  lie  M"*  Snrah  fternhardt  ot 
do  il/**  Krauss.  Clairin  est  surtout  un  décorateur.  Sa  cou- 
leur est  voyante,  papillotante;  hou  fuiro  UQ  pou  lùolié. 
tiuu  talent  sont  l'improvisation. 


CLAIRER 


CLAIRVAUX 


Claire-voie. 


Claire-voie. 


CLAIR-OBSCUR  [klèr,  sknf)  n.  m.  Distribution  des  lu- 
niières  et  des  ombres  combinée  do  façon  à  les  faire  valoir 
les  unes  par  les  autres,  dans  un  tableau,  un  dessin,  une 
gravure  ;  La  science  du  cLAiR-onscnR.  i]  Effet  produit  par 
le  contraste  et  l'agencement  de  l'ombre  et  de  la  lumière 
dans  la  nature  elle-même.  11  Effet  Que  l'on  obtient  dans  un 
dessin  en  forçant  les  ombres  et  ronaussant  les  jours  avec 
du  blanc  :  Un  dessin  au  clair-obscur.  Il  Dessin  où  l'on  a 
cherché  à  produire  cet  effet  :  Dessin  qui  est  un  beau  clair- 
obscur.  (PI.  Des  clairs-obscurs.) 

—  Tableau  de  clair-obscur.  Tableau  qui  n'est  que  de 
deux  couleurs,  comme  les  camaïeux,  et  où.  par  consé- 
quent, l'on  a  cherché  les  effets  de  la  lumière,  et  non 
ceux  de  la  couleur. 

—  E^•CYCL.  B.-arts.  L'expression  clair-obscur  a  un  sens 
qui  ne  s'accorde  guère  avec  la  forme;  elle  désigne  cette 
partie  do  la  peinture  qui  consiste  à  distribuer  avec  art 
la  lumière  et  l'ombre  sur  un  tableau.  On  comprend,  dès 
lors,  que  ce  soient  surtout  les  peintres  coloristes  qui  aient 
excellé  dans  le  clair-obscur.  Le  Corrège  doit  être  regardé 
comme  le  créateur  de  cette  partie  essentielle  de  la  pein- 
ture; ses  figures  charmantes  sont  baignées,  enveloppées 
d'une  lumière  blonde,  douce  et  tempérée  par  des  ombres 
transparentes,  presque  insensibles.  Les  écoles  de  Rome, 
de  Florence,  de  Bologne,  ne  brillèrent  pas  par  l'entente 
du  clair-obscur  ;  seuls,  en  Italie,  les  Vénitiens  ont  pu  lutter 
avec  l'école  de  Parme  :  Giorgione,  Titien,  Tin  tore  t, 
P.  Véronèse,  se  sont  montrés  les  dignes  émules  du  Cor- 
rège, de  Mazzuoli  et  de  leur  école.  En  Espagne,  Vélaz- 
quez,  et  surtout  Murillo,  ont  montré  qu'ils  possédaient 
les  secrets  du  clair-obscur.  Rembrandt  d'abord,  puis  Van 
Dyck,  ont  aussi  pratiqué  cette  partie  de  l'art,  le  premier 
avec  une  puissance  incomparable;  le  second  avec  un 
charme  souverain  qu'il  emprunta  sans  doute  à  Otto  Venins, 
l'introducteur  de  l'élément  italien  dans  l'école  flamande. 
Après  ces  deux  grands  peintres,  beaucoup  de  petits 
maîtres  flamands  et  hollandais  ont  entendu  admirable- 
ment cette  branche  de  l'art  ;  Ostade,  Nicolas  Macs,  Ferd. 
Bol,  Pieter  de  Hoogh,  Terburg;,  Mctzu,  etc.  Le  clair-ob- 
scur n'est  pas  la  qualité  dominante  de  1  école  française; 
Chardin  aurait  pu  y  réussir;  Prudhon,  tout  imprégné  des 
souvenirs  de  Corrège,  a  su  s'en  servir  avec  beaucoup  de 
morbidesse;  mais  c'est  une  exception. 

CLAIR-OBSCURISTE  {klèr,  sku-7'isst''  n.  m.  Artiste  pein- 
tre, qui  fait  ses  tableaux  dans  le  genre  du  clair-obscur. 
Il  Graveur  à  la  manière  noire. 

CU^RON  {klè  —  rad.  clair)  n.  m.  Trompette  à  son  aigu 
et  perçant,  en  usage  dans  l'armée  :  En  France,  la  cava- 
lerie se  sert  de  trompettes,  et  l'infanterie  de  clairons,  il 
Par  ext.  Soldat  qui  sonne  du  clairon. 

—  Par  anal.  Voix  aiguë,  perçante  :  Le  clairon  bruyant 
et  sonore  du  coq.  (Buff.) 

—  Fig.  Ce  qui  donne  l'éveil,  le  signal:  ce  qui  anime, 
ce  qui  excite  :  La  presse  est  le  clairon  ;  elle  sonne  la  diane 
des  peuples.  (V.  Hugo.) 

—  Blas.  Meuble  mal  déterminé,  que  les  uns  prennent 
pour  une  espèce  de  trompette  ancienne,  les  autres  pour 
le  gouvernad  d'un  navire,  d'autres  pour  un  arrêt  de  lance. 

—  Econ.  rur.  Clochette  que  l'on  attache  au  cou  des  bes- 
tiaux qu'on  mène  paître,  pour  être  moins  exposé  à  les 
égarer.  (Vieux  en  ce  sens;  on  dit  aujourd'hui  clarine.) 

—  Mar.  Portion  du  ciel  qui  paraît  lumineuse  au  milieu 
des  ombres  de  la  nuit. 

—  Mus.  Jeu  d'orgue  à  anches,  en  étain,  qui  sonne  l'oc- 
tave aiguë  des  jeux  de  trompette  et  de  clarinette  :  Le 
CLAIRON  a  sa  place  dans  le  qrand  orque  et  dans  le  positif. 

1!  Nom  du  second  registre  de  la  clarinette,  entre  le  chalu- 
meau et  les  sons  aigus. 

—  Péch.  Torche  do  paille,  que  l'on  allume  pour  éblouir 
le  poisson. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  des  insectes  coléoptères  de  la 
famille  des  déridés,  ainsi  nommés  par  tes  vieux  auteurs 
parce  que  leurs  élvtres  sont  chargés  de  bandes  en  che- 
vrons rappelant  les  brisques  dont  étaient  ornées  les 
manches  des  clairons  et  des  fifres.  Le  clairon  des  abeilles 
est  un  triclwdes.y.  les  mots  trichodës,  opilo,  tuanasime, 

CLERUS,  ot  CLÉRIOÉS. 

—  Prov.  :  A  béte  sûre,  il  ne  faut  pas  de  clairon,  Quand  on 
peut  compter  sur  une  personne,  il  n  est  pas  besoin  de  la 
surveiller.  (Vieux.) 

—  Encycl.  Ar- 
chéoL    Ce  vocablo 

désignait,  à    l'ori-  ci  m    .    \ 

gino,  une   petite 

trompette  de  cuivre  donnant  un  son  grêlo  et  aigu  qui 
faisait  le  dessus  dans  les  sonneries  où  tes  trompettes 
faisaient  la  basse.  On  disait,  au  moyen  âge,  indillérem- 
mcnt  «  clairon  »,  >  clairin  •,  n  claironceau  »;  la  forme  do 
l'instrument  demeura  la  mémo  jusqu'au  xviu*  siècle  : 
trois  tuyaux  parallèles  à  deux  cournures,  celles-ci  toujours 
rapportées  ù  viroles. 

—  Mus.  et  art  milit.  Le  clairon,  instrument  do  musique 
ossontiellement  militaire,  est  en  cuivre;  c'est  une  sorte 
do  bugle  sans  clefs  ni  pistons,  dont  les  notes  diverses 
s'obtiennent  uniquement  par  le  plus  ou  moins  de  pression 
dos  lèvres  de  l'exécutant.  Ces  notes  no  sont,  d'ailleurs, 
qu'au  nombre  de  quatre,  donnant  faccord  parfait  avec  re- 
doublement (le  la  quinte  au  grave.  L'instrument  étant  on 

•  SI  bémol,  voici  sou  éten-  , 

duo  :  Jt <oM.  g 

...... — '■■■'^    ■ 


duo  :  ^ 

C'est  avec  cotte  ôlon-    jj— -  -  ■ 
due  limitée  qu'on  est  par-   [ffi- 
venu,  &  l'aide  des  clian-   CT    = 


~rn 


Notes  du  clati'OD. 


gemonls  do  rytlimo  ot  do 
mesure,  ù  état)lir  toutes 
los  sonneries  militaires. 
Or  il  est  ù  roniari|uer  nuo  les  sonneries  do  l'armée  fran- 
çaise sont  los  plus  belles,  et  ({u'aucuno  armée  étrangère 
n'en  peut  oflVir  d'aussi  accomplies.  Dans  lu  marcho  des 
troupes,  les  clairons  alternent  avec  tes  tambours,  ou  los 
accompagnent.  Le  son  du  clairon  est  À  la  fois  clair,  noble 
et  strident. 

Cet  iiistrumont  n'ost  réglementaire,  dans  l'infanterie 
française,  que  d(*puis  1822,  époque  où  il  remplaça  lo  cor- 
net, dont  jiist|u'alors  les  voltigeurs  étaient  seuls  i>ourvus  ù 
titre  lie  compagnies  d'élite  ei  de  troupes  légères.  liO  clairon 
lut  ensuite  attribué  aux  corps  d<<stiiies  ù  jou(>r  ce  dernier 
rôle,  comme  les  chasseurs  À  pietl,  et  ou  en  donna  éiialo- 
ment  aux  simples  coinnagiiies  d'iiil'anlene,  eu  remplace- 
ment d'un  nombre  égal  do  lanilujurs.  Les  avantages  du 
clairon  sont  d'dtro  moins  lourd,  moins  oncombrout  ot  d'un 


apprentissage  moins  difficile  que  le  tambour  ;  de  permettre 
le  port  et  l'usage  éventuel  du  fusil  au  soldat  qui  s'en  sort 
et,  enfin,  de  rendre  possible  l'exécution  de  stgnavx  plus 
variés  ot  pouvant  être  entendus  de  plus  loin,  même  mal- 
gré la  pluie,  qui  assourdit  encore  le  son  du  tambour. 

On  donne  aussi  le  nom  dô  «  clairon  d  au  soldat  pourvu 
de  cet  instrument. 
L'instruction  des 
élèves-clairons  est 
confiée  au  chef  de 
musique,  ou  de 
fanfare  dans  les 
chasseurs  à  pied. 
Il  y  a,  par  batail- 
lon, un  cape ral- 
clairon.  Tous  les 
clairons  d'un  régi- 
ment sont,  quand 
celui-ci  se  rassem- 
blOj  réunis,  comme 


ClairoD. 


Clairon. 


les  tambours,  sous  les  ordres  du  tambour-major.  Mais, 
dans  la  formation  de  combat,  les  clairons  marchent  avec 
leur  compagnie  et  se  tiennent  à  la  disposition  du  capi- 
taine pour  porter  ses  ordres  ou  transmettre  par  des  si- 
gnaux les  commandements  des  officiers  supérieurs. 

Clairon  (Claire-Joseph  Léris,  dite  M"<  ou  la),  célèbre 
tragédienne  française,  née  à  Condé,  dans  le  Hainaut,  eu 
1723,  morte  à  Paris  en  1803. 
Elle  avait  commencé  par  jouer 
en  province  et  à  l'étranger,  à 
Lille,  à  Gand,  dans  une  troupe 
formée  pour  lo  roi  d'Angleterre 
et,  après  un  court  passage  à 
l'Opéra,  débuta  à  la  Comédie- 
Française  dans  le  rôle  de  Phè- 
dre. Petite,  jolie  et  gracieuse 
plutôt  que  belle,  elle  semblait 
destinée  à  la  comédie,  et  ne 
devint  une  tragédienne  qu'à 
force  d'art  et  de  travail.  Elle 
ne  tarda  pas  à  éclipser  M"«  Du- 
mesnil,  qui  était  alors  dans  tout 
l'éclat  de  son  talent.  Sa  car- 
rière dramatique  s'étend  de 
1743  à  1765  ;  elle  obtint  ses  plus 
grands  succès  dans  V Iphigênie 
en  Tauride,  de  Saurin,  le  Siège 
de  Calais,  de  Belloy,  les  Troyen- 
nes,  de  Chateaubrun,  et  surtout 
dans  les  tragédies  de  Voltaire  : 
Zulime,  Sémiramis,  Olympie,  Taricrède,  Oreste,  iOrphetîn 
de  la  Chine,  etc.  Elle  a  laissé  des  mémoires,  qu'elle  écri- 
vit dans  sa  vieillesse;  ils  donnent  d'intéressants  détails 
sur  la  carrière  dramatique  de  la  célèbre  tragédienne,  en 
même  temps  qu'ils  sont  remplis  d'anecdotes  piquantes. 

CLAIRONNER  {kiè-ro-né)  V.  n.  Sonner  du  clairon. 
(Vieux.) 

—  Fam.  Dans  quelques  départements  do  l'ouest  do  la 
France,  Briller,  reluire,  en  parlant  des  Instruments  agri- 
coles, des  ustensiles  domestiques. 

CLAIRSEMÉ,  ÉE  {klèr')  adj.  Qui  est  espacé,  éparpillé, 
en  parlant  des  semences  ou  dos  végétaux  :  Des  raves  clair- 
semées. 

—  Par  anal.  Epars,  fort  distants,  en  parlant  d'êtres  ou 
d'objets  :  Des  passants,  des  spectateurs  cLMKsi.yiés. 

—  Anton.  Compact,  intense,  pressé,  serré,  dense. 
CLAIRURE  {klé)  n.  f.  Partie  dune  étoff*e  de  laine  où  le 

tissu  est  peu  serré,  et  qui  laisse  passer  la  lumière  comme 
si  lo  tissu  était  transparent,  n  On  dit  aussi  clairière. 

GlaiRVAL  (  Jean-Baptisto  Guignard,  connu  sous  le 
pseudonyme  de),  acteur  de  l'ancienne  Comédie^ïtalienno, 
né  à  Etàmpes  en  1737,  mort  à  Paris  en  1795,  avait  été 
d'abord  perruquier.  Il  n'avait  que  vingt  et  un  ans  lors- 
qu'il débuta,  on  1758,  àl'Opéra-Comique,  dans  On  ne  s'avise 
jamais  de  tout.  Il  so  fit  si  bien  remarquer  à  co  théâtre  que, 
lors  de  sa  suppression  en  1762,  il  fut  un  des  six  artistes 

3ui  furent  engagés  à.  la  Comédie-Italienne,  où  il  continua 
0  briller  dans  l'emploi  des  amoureux.  Il  jouait  avec  un 
égal  succès  lo  drame,  la  comédie  ot  l'opéra-comiquo.  Gré- 
try,  dont  il  fut  un  des  interprète^  favoris,  no  tant  pas  en 
éloges  sur  Glairval  dans  ses  Mévioires.  Parmi  tes  rôles  qui 
lui  firent  le  plus  d'honneur,  on  cite  Montauoiel  du  Déserteur. 
Pierrot  du  Tableau  parlant,  lo  marquis  dos  Evènement.t 
imprévus,  et  surtout  Blondel  do  Jiichard  Cœur  de  Lion, 
sans  oublier  Zémire  et  A;ur,  le  .Magnifique,  l'Amant  jaloux. 
L'uno  dos  dernières,  qui  fut  l'un  de  ses  plus  grands  triom- 
phes, fut  le  personnage  principal  du  Convalescent  de  qua- 
lité, comédie  fameuse  do  Fabro  d'Eglantine.  Clairval  prit 
sa  retraite  eu  \~02. 

Clairvaux  (lat.  Clara  vallis),  hameau  dépendant  do  la 
commune  do  Ville-sous-La-Ferte  (Aube),  arrond.  do  Bar- 
sur-Aube,  prés  do  l'Aube,  un  peu  en  amont  do  son  con- 
fluent avec  l'Aujon,  ù  la  lisière  orientale  do  la  forêt  de 
Clairvaux  ;  712  hab.  Ch.  de  f.  Est.  Forges  ot  laminoirs, 
fabriques  de  glaces,  de  chaussures,  de  boutons  do  nacre. 
Ancienne  abbave  de  cisterciens,  nommée  »  la  troisième 
dos  quatre  filles  de  Citeaux  ■>  et  chef  d'ordre  ello-niéme. 

—  Encycl.  Eu  UU,  ù  la  demande  de  Hughes,  comio  do 
Champagne.  Etienne,  abbé  do  nioaux.  envoya  vingt  re- 
ligieux conduits  par  saint  Bernard,  qui  était  iigé  seulement 
do  vingt-cinq  ans,  dans  cette  vallée  sauvage,  ropairo  de 
brigands,  appelée  alors  •  Val  d'ubsintlio  ■.  Un  premier 
monastère,  puis  un  second  s'y  élevèrent  rapidement.  Lo 
Vul  d'absinthe  devint  V  Illustre  vallée  (Clara  vatUs).  Saint 
Bernard  y  gouverna  pendant  trente-huit  ans  plus  do 
sept  cents  religieux,  qu  it  excitait  par  son  exemple  ol  son 
éloquence  i\  lu  pratique  de  In  pauvreté,  du  jeùno  ol  do 
l'ètudo.  I>a  ferveur  et  la  prospérité  do  Clairvaux  se  main- 
tinrent pendant  plusieurs  siècles;  il  on  sortit  un  pupo. 
Eugène  III,  <iuinre  cardinaux,  beaucoup  darehevêques  et 
d'évéquos.  Plus  do  huit  cents  maisons  dépendaient  do  sa 
juridiction.  Le  nom  do  bernardins  fut  donné  aux  religieux 
cistorctons,  t|ui  suivaient  la  réforme  de  Saint-Bernard  ;  ils 
possédaient  un  coltègo  A  Paris.  Clairvaux,  richement  dotée 
par  los  rois  et  les  princes,  était  l'une  des  principales 
abbavos  du  royaume  :  ses  vignobles  étaieni  célèbres.  t>ny 
conservait  un  Voudro  pouvant  contenir  huit  cents  toiiiieauv 
do  vin.  itien  di^ohu  de  smi  antique  l'i»rveur.  le  nu'n:t>tère 
de  saint  Bernard  ne  renfermait  idus,  en  i7Sy,  ipie  quarante 
roligioux  ;  il  avait  70.000  livres  uo  revenu,  ot  son  encoioto. 


WVJ^' 


CLAIRVAUX   —   CLAN 

d'une  étendue  de  doux  kilomètres,  renfermait  dix-sept  ate- 
liers, parce  que,  d'après  la  règle,  tout  ce  qui  était  à  1  usage 
des  religieux  devait  être  fabriqué  dans  la  maison.  Sa  Bi- 
bliothèque, riche  en  manu- 
scrits précieux,  fut  dispersée 
avec  les  moines,  au  moment 
de  la  Révolution. 

Les  bâtiments  de  l'abbaye, 
qui  avaient  été  rebâtis  au 
xiii"  et  au  xviii*  siècle,  furent 
convertis,  sous  la  Restaura- 
tion, en  maison  centrale.  Ds 
contiennent  actuellement  à 
peu  près  quatorze  cents  pri- 
sonniers et  renferment  les 
détenus  de  droit  commun  con- 
damnés à  une  peine  de  un  à 
cinq  ans  d'emprisonnement, 
ainsi  que  les  militaires  ayant 
à  subir  la  détention.  Une  sec- 
tion y  est  réservée  aux  con- 
damnés politiques. 

—  BiBLioGR.  ;  H.  d'Arbois 
de  Jubainville  ,  Etude  sur 
télat  intérieur  des  abbayes 
cisterciennes ,  et  principale- 
ment de  Clairvaux  (Troyes, 
1858). 

Clairvaux,  comm.  de 

r.A.veyron,  arr.  et  à  15  Uil.  do 

Rodez,  sur  l'Addy,  affl.  du  Dourdou  ;  1.788  h.  Outres  à  vin. 

Clairvaux,  ch.-l.  de  canton  du  Jura,  arrond.  et  à 
19  kilora.  de  Lons-le-Saunier,  sur  un  plateau  près  du 
confluent  du  Drouvenant  et  du  ru  du  Lac.  déversoir  des 
tacs  de  Clairvaiuc  ;  976  hab.  Pierre  de  taille.  Tanneries, 
scieries.  —  Le  canton  a  25  comm.  et  5.811  hab. 

Clairville  { Louis-Fran<;ois  Nicolaie  ,  dit),  auteur 
dramatique,  né  à  Lyon  en  181 1,  mort  à  Paris  en  1879.  Fils 
d'un  comédien,  il  débuta,  dès  1821,  comme  acteur  au  théâtre 
du  Luxembourg,  dont  son  père  était  directeur,  et  il  écrivit 
pour  ce  théâtre  une  quarantaine  de  petites  pièces.  En  1836, 
il  passa  à  l'Ambigu,  oii  il  fut 
acteur  et  régisseur;  mais, 
après  son  premier  grand  suc- 
cès :  1836  dans  la  lune,  il  fut 
exclusivement  auteur  drama- 
tique. Doué  d'une  extraordi- 
naire fécondité,  plein  de 
verve,  de  gaieté  bouffonne, 
d'ingéniosité,  il  écrivit  soit 
seul,  soit  avec  de  nombreux 
collaborateurs ,  plus  de  six 
cents  pièces,  dont  quatre 
cent  cinquante  ont  été  impri- 
mées. Parmi  ses  vaudevilles, 
ses  comédies,  ses  féeries,  ses 
opérettes,  ses  revues,  genre 
dans  lequel  il  excellait,  etc., 
nous  nous  bornerons  à  ci- 
ter :  le  Page  et  la  Batiseuse 
(1838);  les  Petites  Misères 
de  la  vie  humaine  (  1843)  ; 
ies  Sept  châteaux  du  diable 
(1844)  ;  Satan  ou  le  Diable  à 
Paris  (1844);  les  Pommes  de  terre  malades  {\Si&)  ;  Gentil- 
Bernard  (1846)  ;  Roger  Bontemps  (1848)  ;  La  propriété,  c'est 
le  vol  (1848):  les  Représentants  en  vacances  (1849);  la 
Corde  sensible  {\%^\);  les  Enfants  terribles  (1856);  les  Chants 
de  Béranger  (1857)  ;  Peau  d'Ane  (1863)  ;  Cendrillon  (18661  ; 
les  Parisiens  à  Zonrfres  (1867)  ;  le  Diable  boiteux  (1867); 
ta  Queue  du  chat  {\S1U  ;  la  Fille  de  il/"""  Angot  (1873);  les 
Cloches  de  Comevilie  (1877)  ;  Jeanne,  Jeajinette  et  Jeanne- 
ton  (1877)  ;  Babiole  (1878)  ;  etc.  Clairville,  qui  fut  membre 
et  président  du  Caveau,  a  laissé  un  volume  de  Chansons  et 
poésies {IS53).  —  Son  neveu,  Charles  Nicolaie,  dit  Clair- 
ville,  né  à  Paris  en  1855,  a  fait  jouer  un  grand  nombre 
de  revues,  de  comédies  et  d'opérettes. 

CLAIRVILLÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cacosmie. 

CLAIRVOISÉ,  ÉE  {klér)  adj.  Se  dit  des  peaux  et  des  par- 
ties de  peaux,  notamment  de  celles  des  moutons,  minces 
et  transparentes  après  l'opération  du  remaillage. 

CLAIRVOYANCE  {klèr-voa-ianss)  n.  f.  Pénétration,  sa- 
gacité de  l'esprit,  aptitudes  à  juger  les  choses. 

—  En  T.  de  magnét.,  Faculté  attribuée  aux  personnes 
soumises  à  l'influence  magnétique  de  voir  à  distance  et 
à  travers  les  corps  opaques,  de  pénétrer  la  pensée,  etc. 

—  Anton.  Aveuglement. 

CLAIRVOTAMT  {klèr-voa-ian),  ANTE  adj.  Qui  a  bonne 
vue,  qui  jouit  de  la  vue  :  Aveugle  devenu  clairvoyant. 
(Peu  us.) 

—  Fig.  Perspicace,  doué  d'un  esprit  pénétrant  :  On  est 
aaeugle  sur  ses  défauts,  clairvoyant  sur  ceux  di^s  autres. 

—  Substanliv.  :  Les  clairvoyants  ont  le  sens  du  toucher 
moins  développé  que  les  aveugles. 

—  Anton.  Aveugle. 

Glaise,  aftluent  droit  de  la  Creuse,  né  à  Luant  fl2  ki- 
lom.  S.-O.  de  ChâiPauroux),  et  arrosant  les  départements 
d'Indre  et  Indre-et-Loire,  une  fois  grossie  do  l'Aigronne 
(ou  Egronne),  elle  se  perd  dans  la  Creuse,  près  de  la  Hav^- 
Descartes,  après  86  kilom.  de  cours.  Emissaire  de  la  région 
marécageuse  et  imperméable  appelée  Brennn.  elle  a  do 
fortes  crues  et  un  débit  surabondant  pour  sa  longueur. 

Claix,  comm.  de  l'Isère,  arrond.  et  à  8  kilom.  de 
Grenoble,  près  du  Drac,  au  pied  dos  monts  do  Lans  ;  l  .250  h. 
Vignobles,  Papeteries,  carrières.  Pont  sur  lo  Drac,  con- 
struit par  Lesdiguières. 

ClajuS  (Johann).  V.  Clay. 

CLAM  tklam'  —  du  lat.  clamare,  crier)  n.  m.  Dr.  anc. 
Action  en  justice.  (V.  clain.)  Il  Dans  lo  Dauphiné,  Citation 
par  cri  public  d'un  absent  ou  d'un  conlumax. 

—  Métrol.  Petite  division  de  poids,  autrefois  en  usage 
au  Siam  pour  les  monnaies  et  les  mati<''res  précieuses. 
Son  équivalent,  dans  notre  système,  est  de  2>%2851. 

CLAHABLE  'rad.  ctamer)  adi.  Dr.  coût.  Se  disait,  dans 
la  coutume  de  Normandie,  d  un  bien  sujet  à  l'exercice 
d'un  retrait  seigneurial,  lignagfer  ou  conventionnel. 


ClamagERAN  (Jean-Ziiies),  homme  politique  français, 
né  en  1827  à  !a  Louisiane  et  naturalisé  Français  eu  184G. 
Docteur  en  droit  en  1851  et  avocat  à  Paris,  il  fonda,  en  1861, 


Clairville. 


Abbaye  de  Clairvaux. 

VUnion  protestante  libérale.  Il  fît  partie  du  groupe  politi- 
(|ue  qui  organisa  l'opposition  légale  au  gouvernement  de 
Napoléon  III,  et  fut  impliqué  dans  le  procès  des  Treize. 
Adjoint  à  la  mairie  centrale  do  Paris  après  le  4-Septem- 
bre,  démissionnaire  en  février  1871,  il  rentra  dans  la  vie 
publique,  en  1876,  comme  membre  du  conseil  municipal  de 
Paris.  Conseiller  d'Etat  en  1879,  sénateur  inamovible  en 
décembre  1882,  chargé  du  portefeuille  des  finances  dans 
le  premier  cabinet  Brisson  (6  avr.  1885),  il  se  retira,  dix 
jours  après,  pour  raisons  de  santé,  et  fut  remplacé  par 
Sadi  Carnet.  Il  a  publié,  entre  autres  ouvrages  ;  Du  louage 
d'industrie,  du  mandat  et  de  la  commission  (1856)  ;  Histoire 
de  l'impôt  en  France  {19,^1 -\Z1&)  \  le  Matérialisme  co7item- 
;»oj'am(1869);  Souvenirs  du  siège  de  Paris  {1812};  la  Réaction 
économique  et  la  Démocratie  (1890). 

CLAMANT  {man  —  rad.  clamer)  n.  m.  Dans  le  droit  coût.. 
Demandeur,  quelquefois  saisissant,  il  Ketrayant,  dans  la 
coutume  de  Normandie. 

ClAMART,  nom  d'un  ancien  cimetière  de  Paris,  situé 
dans  le  faubourg  Saint-Marcel.  Il  devait  sa  dénomination 
à  un  hôtel  dit  "  do  Clamart  »,  possédé  par  une  famille  qui 
avait  des  biens  dans  le  village  appelé  n  Clamart  ». 

—  Histoire.  On  n'est  pas  fixé  sur  l'époque  à  laquelle  une 
partie  de  l'enclos  fut  achetée  par  l'Hôtel-Dieu  de  Paris  et 
transformée  en  cimetière  pour  y  enterrer  ses  morts  ;  mais 
ce  no  fut  pas  avant  la  deuxième  moitié  du  xvii*  siècle. 
Après  1789,  on  y  enterra  des  suppliciés.  Le  corps  de  Mira- 
beau y  fut  inhumé,  lorsqu'on  l'enleva  du  Panthéon  pour 
faire  place  à  celui  de  Marat.  En  1814,  le  cimetière  fut 
désaffecté  et,  en  1833,  l'administration  de  l'Assistance 
publique  fit  construire  sur  son  emplacement  une  aunexe 
de  l'Ecole  pratique  de  médecine  destinée  aux  dissections. 

Clamart,  comm.  du  dép.  de  la  Seine,  arrond.  et  à 
4  kilom.  de  Sreaux  ;  6. 283  hab.  {Clamartois,  oises  ou  Clama- 
riots,  oies.)  Ch.  de  f.  Ouest.  Carrières  de  pierres,  blanchis- 
series, toiles;  pépinières,  culture  maraîchère.  Eglise 
ogivale  du  xvi'  siècle.  —  Le  bois  de  Clamart,  partie  de  la 
forôt  de  Meudon,  est  la  promenade  favorite  de  la  popula- 
tion ouvrière  de  Paris. 

CLAMBE  ou  CLAMBUS  {klan-buss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  clavicornes,  famille  des  clambidés,  compre- 
nant de  très  petites  formes  globuleuses,  à  grande  tête, 
pouvant  se  replier  en  boule. 

—  Encycl.  On  connaît  cinq  ou  six  espèces  de  clamhes  ; 
toutes  sont  rousses  ou  brunes  et  vivent  dans  les  débris 
végétaux,  les  champignons;  elles  habitent  l'Europe.  Le 
clambus  armadillo  n'atteint  pas  1  millimètre  de  long;  il 
est  commun  dans  les  fagots,  les  vieilles  souches,  avec  le 
clambus  minutus,  un  peu  plus  grand. 

CLAMBIDÉS  {klan)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  coléo- 
ptères clavicornes,  dont  le  genre  clambus  est  le  type,  et 
que  l'on  subdivise  en  deux  tribus  :  clainbinés  (genres  ca- 
hjptomerus,  clambus,  loricaster),  et  cybocéphalinés  (genre 
cijbocephalus).  —  Un  clambidé. 

CLAMEAUX  (ma)  n.  m.  pi.  Sortes  do  crampons  à  deux 
pointes  coudées,  dont  on  se  sert  pour  l'établissement  des 
charpentes.  (Quand  les  deux  pointes  coudées  se  trouvent 
dans  le  même  plan,  on  dit  que  les  clameaux  sont  plats  ; 
quand,  au  contraire,  ies  pointes  se  trouvent  dans  des  plans 
perpendiculaires,  on  dit  qu'ils  sontâ  face  ou  à.  deux  faces.) 
Il  Lo  singulier  clamkac  est  peu  usité. 

Clamect,  ch.-l.  d'arrond.  de  la  Nièvre,  à  73  kilom. 
de  Nevers,  au  confluent  de  l'Yonne  et  du  Beuvron,  sur  le 
canal  du  Nivernais;  5.501  hab.  {Clat/iccjjcois,  oises.)  Ch. 
de  f.  P. -L.-M.  Tribunaux  de  1"  instance  et  de  commerce, 
collège  communal,  bibliothèque.  Manufacture  de  drap, 
faïencerie,  tannerie,  cordonnerie,  chaudronnerie,  papete- 
rie. Ville  accidentée,  rues  rapides  et  tortueuses.  Eglise 
Saint'Martin  (xm"-xv"  s.):  église 
de  Bethléem  dans  un  faubourg  de 
même  nom,  qui  fut,  à  dater  du 
xiii'  siècle  jusqu'à  la  Révolution, 
lo  refuge  de  l'évèque  j«  partibus  de 
Bethléem,  chassé  de  la  Terre  sainte 
par  les  musulmans. 

Au  port  de  Clamecy  se  forment 
des  trains  de  bois  de  chauffage  qui, 
par  l'Yonne  et  la  Seine,  descendent 
jusqu'à  Paris.  Jean  Rouvet,  qui 
inventa,  au  xvi*  siècle,  le  flottage 
à  bûches  perdues,  a  sa  statue  sur 
lo  pont  do  l'Yonne. 

—  L'arrondissement  a  6  cant. , 
93  comm.,  63.429  hab.;  le  canton,  li  comm. 


Armes  de  Clamecy. 


11.988  hab. 

Clamenges,  théologien  français.  V.  Clémangis. 
CLAMER  flat.  clamare)  v.  a.   Appeler,  n  Demander,   ré- 
clamer, il  Nommer.  (Vieux  mot.) 

—  Dr.  anc.  Citer  en  justice,  ii  Publier,  proclamer. 

—  V.  n.  Faire  des  exclamations,  crier. 


36 

CLAMESI  n.  m.  Acier  du  Limousin,  qui  était  réputé  un 
des  meilleurs  avant  l'invention  des  fours  Martin. 

CLAMEUR  (lat.  clamor)  n.  f.  Cris  violnnts  et  tumultueux. 
Il  Plaintes,  réclamations,  improbations  passionnées  ou 
bruyantes  :  On  veut  bien  faire  des  malheureux,  rnais  on 
souffre  d'enteiidre  leurs  CLAMicuns.  (Volt.)  Il  Clameur  publi- 
que, Expression  tumultueuse  du  mécontentement  public. 

—  Poétiq.  Bruits,  fracas  quelconques  :  Les  clameurs  du 
vent,  de  la  tempête,  des  cloches. 

—  Dr.  anc.  Citation  en  justice.  (V.  clain.)  n  Saisie- 
exécution.  Il  Clameur  féodale,  Retrait  féodal.  Il  Clameur 
lignagère,  Retrait  lignager.  Il  Clameur  révocatoirc.  De- 
mande de  rescision  d'un  acte,  pour  cause  de  lésion,  dans 
la  coutume  de  Normandie,  ii  Clameur  de  haro.  V.  la  partie 
encycl.  n  Sommation  de  comparaître  sur-le-champ  devant 
le  juge.  Il  Claineur  au  ciel,Sone  û'^ppel  àlajusticede  Dieu  ; 
cérémonies  par  lesquelles  on  protestait  contre  les  injus- 
tices commises  par  des  hommes  puissants  contre  lesquels 
l'emploi  de  la  justice  était  impossible  ou  sans  effet. 

—  Encycl.  Clameur  de  haro.  On  appelait /(o;'o  une  for- 
mule juridii^ue  prononcée,  dans  des  cas  d'urgence,  pour 
arrêter  une  atteinte  portée  à  la  personne  ou  aux  biens. 
Celui  qui  voyait  commettre  un  crime  devait,  d'après  la  cou- 
tume de  Normandie,  crier  le  haro,  et  toutes  les  personnes 
qui  l'avaient  entendu  devaient  prêter  main-forte  pour 
arrêter  le  coupable.  L'accusé  arrêté  à  la  suite  d'une  cla- 
meur de  haro  était  traduit  presque  sans  délai  devant  la 
justice.  La  clameur  faisait  considérer  celui  qui  avait  crié 
comme  investi  d'une  fonction  publique  ;  il  pouvait  arrêter 
lui-même  le  coupable.  Mais,  pour  que  ce  droit  ne  devînt 
pas  une  source  d'abus,  celui  qui  avait  crié  à  tort  encourait 
une  forte  amende.  On  permit  d'arrêter  de  la  même  façon 
les  entreprises  contre  les  biens;  mnis  la  clameur,  auto- 
risée pour  un  trouble  de  fait  apporté  à  la  possession,  no 
l'était  plus  pour  une  dcpossession  complète.  En  1274,  un 
édit  du  parlement  de  Paris  avait  aussi  obligé  les  habitants, 
chaque  fois  qu'ils  assistaient  à  un  acte  de  violence,  à 
pousser  un  cri,  une  clameur,  pour  obliger  ceux  qui  l'en- 
tendraient à  poursuivre  et  à  arrêter  le  criminel.  La  cla- 
meur de  haro  a  été  usitée  aussi  en  Angleterre,  eu  Alle- 
magne et  dans  les  pays  Scandinaves. 

—  Syn.  Clameur,  clabauderie,  cri,  etc.  V.  clabauderik. 
CLAMEUX  [/neù),  EUSE  [du  lat.  clamosiis]  adj.  Criard,  qui 

pousse  des  cris.  (Vieux.) 

—  Chasse  clameuse.  Chasse  que  l'on  fait  à  grand  bruit 
pour  effrayer  le  gibier. 

CLAMEUX  [meic)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  bruant. 

Clam-GALLAS  (Edouard,  comte  de),  général  autri- 
chien, né  en  1805  à  Prague,  mon  en  1891  à  Vienne.  Entré 
dans  l'armée  en  1823,  il  devint  général-major  en  1846,  se 
distingua  en  1848  en  Italie  et  ^^agna,  dans  la  campagne  de 
1849  contre  la  Hongrie,  le  grade  de  feld-maréchal  lieute- 
nant. Il  commandait,  à  Magenta  et  à  Solférino,  le  l*""  corps 
d'armée,  qu'il  conduisit  en  1866  contre  l'armée  de  Frédé- 
ric-Charles. Battu  à  plusieurs  reprises  (à  Mùncbengriltz, 
Podol,  Huhnerwasser  et  GitschinJ,  il  rentra  dans  la  vie 
privée  après  la  campagne. 

Clam  -  MARTINITZ  (  Charles  -  Joseph  -  Népomucène- 
Gabriel,  comte  de),  général  autrichien,  né  è  Prague  en 
1792,  mort  en  1840.  Il  fut  aide  de  camp  du  prince  de 
Schwarzenber^,  assista  au  congrès  de  Vienne,  remplit 
plusieurs  missions  diplomatiques,  devint,  en  1835,  aide  de 
camp  de  l'empereur,  et  fut  toute  sa  vie  l'un  des  coopéra- 
teurs  les  plus  dévoués  de  la  politique  de  Metternich. 

Clam-MARTINITZ  (Henri-Jaroslaw,  comte  de),  fils 
aîné  du  précédent,  homme  politique  autrichien  (Tclièque), 
né  à  Saint-Georges  (Hongrie)  en  1826,  mort  à  Prague  en 
lb87.  Il  entra  dans  la  carrière  administrative  et  devint, 
en  1856,  président  de  la  Galicie  orientale.  Au  lendemain 
de  la  guerre  d'Italie.  François-Joseph  II  crut  devoir  mo- 
difier sa  politique  intérieure.  Clam-Martinitz  donna  sa 
démission.  Appelé,  en  1860,  à  faire  partie  du  conseil  do 
l'empire,  il  demanda  la  réorganisation  de  la  monarchie 
autrichienne  sur  des  bases  plus  libérales  ;  le  gouverne- 
ment ayant  renoncé  à  donner  satisfaction  aux  vœux  des 
nationalités  non  allemandes,  Clam-Martinitz  s'unit  à  l'op- 
position et  devint  un  des  chefs  des  fédéralistes.  Au  Reichs- 
rath  de  Vienne,  il  s'unit  à  Palacky  et  à  Rieger  pour 
demander,  au  nom  des  Tchèques,  le  couronnement  de 
l'empereur-roi  d'Autriche-Hongrie  comme  roi  do  Bohême, 
et  l'autonomie  de  ce  pays. 

CLAMP  {klan)  n.  m.  Mar.  Pièce  de  bois  appliquée  contr© 
un  mât  ou  une  vergue,  pour  le  soutenir  et  l'empêcher 
d'éclater. 

—  Chir.  Grande  pince  à  forcipressure.  V.  ce  mot. 
CLAMPE  n.   f.  Sorte  de  crampon  ou  de   clou   à  deux 

branches,  à  l'usage  des  charpentiers.  Syn.  de  clameaux. 
CLAMPIN,  INE  {klan   —   origine   inconnue)   adj.   Pop. 
Paresseux,  musard,  flâneur,  ii  A  signifié  Boiteux  :  Le  duc 
du  Maine,  tout  clampin  qu'il  est...  (Lettres  galantes.) 

—  Substantiv.  :  Un  clampin.  i'»e  clampine. 
CLAMPINER  {klan)  v.  n.  Pop.   Faire  le  paresseux,  lo 

clampin. 

CLAMPONNIER  {klan-po-ni-é)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  d'un 
cheval  loni?-jointé,  ou  qui  a  les  paturons  longs,  effilés  et 
trop  pliants. 

CLAMYDE  n.  f.  Cost.  anc.  V.  chlamyde. 

CLAN  (de  l'écoss.  A/aan,  enfant)  n.  m.  En  Ecosse,  Réunion 
en  tribu  d'un  certain  nombre  de  familles,  sous  un  chef 
héréditaire  :  Z,e  clan  de  Campbell,  de  Douglas. 

—  Par  ext.  Réunion,  groupe  d'individus  de  même  classe, 
do  même  caste,  de  même  profession  :  Le  clan  des  mé- 
co7itents,  des  nubles,  des  poètes. 

—  Encycl,  Le  clan  est  une  organisation  primitive  de  la 
famille  qui  existait  chez  les  Celtes  des  îles  Britanniques, 
en  particulier  chez  les  Irlandais  et  les  highlanders 
d'Ecosse.  La  société  se  trouvait  comprendre  un  certain 
nombre  de  clans  dont  les  membres,  unis  par  la  parenté,  se 
considéraient  comme  descendant  du  même  ancêtre  que 
leur  chef.  On  désignait  chaque  clan  par  le  nom  du  chef  oa 
plutôt  de  l'ancêtre  réel  ou  présumé  de  ce  chef.  L'idée  de 
descendance  commune  se  trouvait  exprimée  en  Irlande 
par  les  mots  O  ou  Mac,  en  Ecosse  par  lo  mot  Mac,  pré- 
cédant le  nom  de  famille.  Mac-Donald,  par  exemple,  signi- 
fiant lo  fils  do  Donald,  était  devenu  le  nom  adopté  par 
la  tribu  entière.  La  propriété  était  collective  dans  le  clan. 
Lo  système  des  clans  a  été  aboli  en  Ecosse  en  1747,  après 
la  grande  insurrection  de  1745. 


37 

CLAN  (du  wallon  clamm,  crampon)  n.  m.  Mortaiso  pra- 
tiquL^o  dans  la  muraillo  ou  dans  un  endroit  queloonquo  du 
naviro,  pour  recevoir  un  rôa  et  tenir 
lieu  de  poulie,  il  Instrumont  à  l'usago 
des  parcnoniiniors.  (11  se  compose  d'un 
morceau  de  bois,  à  l'aide  duquel  l'ouvrier 
peut  arrêter  les  peaux  sur  la  lierso, 
afin  de  les  parchoniiner.)  [On  écrit  aussi 

CLANl>.] 

CLANCHE  n.  f.  Nom  des  crochets  qui, 
dans   certains  métiers  ù  lisser,  la  tunlf- 
jenny  notamment,  commandent  la  rotation 
du  cvlindro  en  enravant  le  fonctionne-    chm  .In  pnulio 
ment  d'un  ressort,  li  l)ans   le   nord  de  la     A,  cUin  ;  B,  r^n. 
France  et  aussi  en  Hol^'ique,  dans  la  pro- 
vince du  Brabant,  Nom  donné  au  loquet  qui  sert  à  former 
une  porte. 

CLANCULAIRE  (làr  —  du  lat.  clam,  secrètement)  n.  m. 
Nom  donné  à  des  anabaptistes  qui  se  cachent  pour  célé- 
brer les  e-xoreices  do  leur  cuite,  avec  l'idée  (ju'ils  n'ont 
point  à  rendre  compte  de  leur  croyance  au  public. 

CLANCULUS  [htss)  n.  m.  Genre  de  mollusques  pastéro- 
poiirs  a^]'ld.d,l■anclles,  famille  des  trochidés,  ronlermant 
des  r.ii-iiu's  a  coquille  perforée  ou  dépourvue  d'ombilic,  en 
cône  ou  en  forme  de  sabot,  et  dont  les  espèces  sont  répar- 
ties dans  les  mers  chaudes  et  tempérées.  (Les  terrains  ter- 
tiaires renferment  quelques  espèces  fossiles.  L'espèce 
type  du  genre  est  le  vlanciUus  l'/iaj-aonius,  de  la  mer  Rouge.) 

CLANDESTIN  {dè-slm},  INE  [lat.  clandestinus  ;  do  clam, 
socrèteraentj  adj.  Qui  se  fait  en  secret,  en  cachette  :  Rap- 
port CLANDESTIN.  Di'marches  clandestiniîs.  Il  Où  il  se  passe 
quelque  chose  de  secret  :  Maison  CLANoiiSTlNE-  il  Qui  agit 
en  secret,  qui  cache  soigneusement  ses  actions  :  M.  de  La- 
touche  était  CLANDESTIN.  (Sto-Beuve.)  [Peu  usité.] 

—  Dr.  Mariage  cUindestin.  Celui  qui  a  été  contracté  en 
dehors  des   conditions  do  publicité   que  la  loi   prescrit. 

11  Marché  clandestin.  Marché  prohibé  par  la  loi,  comme 
conclu  sans  cause  ou  fondé  sur  une  cause  immorale,  il  Pos- 
session clandestine,  Possession  que  l'on  cache  à  ceu.x  qui 
auraient  intérêt  à  la  connaître. 

—  Anton.  Autorisé,  avoué,  public,  reconnu. 
CLANDESTINE  {dé-stin  —  rad.  clandestin,  parce  que  les 

tiges  de  cette  plante  croissent  en  terre  ou  sous  la  mousse) 
n.  f.  Genre  de  plantes  parasites,  de  la  famille  des  orobran- 
chées, comprenant  une  seule  espèce  qui  croit  dans  l'Eu- 
rope centrale  et  méridionale  et  dont  le  nom  scientifique  est 
lathrxa.  (V .  laturée.)  il  On  l'appelle  aussi  madrate,  et 

HERBE  k  LA  MATRICE. 

CLANDESTINEMENT  (rfé-s/i)  adv.  En  secret,  d'une  façon 
clandestine  :  Se  marwr  clandestinement. 

CLANDESTINITÉ  {dé-sti)  n.  f.  Caractère,  vice  légal  de 
ce  qui  est  secret,  clandestin  :  La  clandestinité  est  un  em- 
pêchement dirimant  du  mariage. 

-^  Encycl.  Dr.  La  clandestinité  est  le  défaut  de  publi- 
cité de  certains  actes  ou  de  certains  droits  qui  doivent, 
d'après  la  loi,  se  manifester  au  su  et  au  vu  de  la  société; 
il  en  résulte  un  vice  qui  entache  d'irrégularité  ces  actes 
et  ces  droits.  C'est  surtout  en  matière  de  mariage  et  de 
possession  que  la  pratique  a  consacré  l'expression  de  clan- 
destinité pour  désigner  l'absence  de  publicité. 

Nos  anciens  jurisconsultes  appelaient  mariage  clandes- 
tin celui  qui  avait  eu  lieu  sans  le  consentement  du  père  et 
de  la  mère.  Une  ordonnance  do  1556,  confirmée  en  15Î9, 
déclara  que  les  enfants,  en  ce  cas,  pourraient  être  exhé- 
rédés  par  leurs  parents.  Une  ordonnance  de  1G39  les  dé- 
clara, eux  et  leur  postérité,  déchus  ipso  facto  de  tous  droits 
provenant  de  testaments  ou  de  contrats  de  mariage.  De- 
puis le  Code  civil,  il  y  a  clandestinité  du  mariage  quand 
il  y  a  eu  absence  de  publicité  dans  la  célébration  (C.  civ., 
art.  165  et  191).  Les  formalités  qui  constituent  cette  pu- 
blicité sont:  les  publications,  l'intervention  de  l'officier  de 
l'état  civil,  la  célébration  dans  la  maison  commune.  La 
clandestinité  est  une  cause  do  nullité  absolue  qui  peut 
être  proposée  par  toute  personne  intéressée  et  par  le  mi- 
nistère public.  Mais  toute  contravention  aux  règles  sur 
la  publicité  ne  rend  pas  nécessairement  le  mariage  nul  ; 
le  juge  a  ici  un  pouvoir  d'appréciation.  La  clandestinité 
ne  résultera  jamais,  notamment,  do  la  seule  omission  des 
publications.  Le  mariage  clandestin  ne  doit  pas  être  con- 
fondu avec  le  mariage  secret,  mariage  qui  a  été  contracté 
valablement,  mais  que  l'on  a  cherche  à  dissimuler  au  pu- 
blic. Il  y  a  clandestinité,  en  matière  de  possession,  lorsque 
celle-ci  n'est  pas  exercée  au  su  et  au  vu  de  ceux  qui 
auraient  intérêt  à  la  connaître;  la  clandestinité  est  un 
obstacle  à  la  proscription.  Elle  ne  peut  être  invoquée  que 
par  ceux  à  l'égard  desquels  la  possession  a  été  clandes- 
tine. I,a  possession,  clandestine  à  sou  origine,  devient 
utile  à  l'effet  de  prescrire  à  dater  du  jour  où  ce  vice  a 
cessé.  La  possession  clandestine  n'est  protégée  par  aucune 
action  iJossossoire. 

CLANGUEUR  (gheur  —  du  lat.  clangor,  cri  perçant)  n.  f. 
Nom  par  lequel  on  désigne  les  cris  retentissants  do  cer- 
tains oiseaux  comme  le  butor,  etc. 

CLANGULA  n.  m.  Nom  sciontilioue  d'un  sons-genre  do 
canards  ayant  pour  type  le  garrot  (lucephala  ctani/ula).  [Le 
nom  clo  hacr/i/inlu  doit  f'tro  préféré  comme  plus  ancien.) 

ClannaHMINAMUM,  tribu  indienne  de  l'île  de  Waii- 
patoo.  Elle  présente  les  mêmes  caractères  physiques  et 
linguistiques  que  les  Clahnaquah. 

Clanricarde  (Ulrich  dis  BriRoii,  comte,  puis  marquis 
DK),  homme  d'Etat  anglais,  né  i  Londres  on  1601,  mort  A 
.Sornerluil  en  1657.  Membre  du  parlement  (ir.;i9-ici0),  il 
accompagna  Charles  I"  dans  l'oxpéilition  d'Ecosse.  En 
1641,  il  fut  mis  A  la  tête  do  l'armée  anglaise  dans  le  Con- 
naught,  mais  il  m'  |int  résister  aux  parlementaires  qui,  on 
1652,  entraient  A  Galway.  Lui-même  no  fut  pas  inquiété  et 
.se  rôtira  dans  son  cli.lieau  do  Somorliill.  lia  laissé  :  Me- 
moirs  of  the  marquis  of  Clanricarde  (1722);  Memoirt  aud 
letlers{n:,n). 

ClanWILLIAM,  comté  do  l'Afrique  australe  (colonio 
ilii  Cap),  arrosé  par  la  rivière  Olifant;  11.5K0  hùb.,  sur 
l.'.O.-.y  kil.  .:u-r.  -^  Ch.-l.  Clanwilliam. 

CLA0TRACHELU8  n.  m.  Bot.  Syn.  do  vehnonih. 

CLAOXYLON  {ksi)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacéos,  compre- 
nant des  plantes  ligneuses  qui  croissent  dan»  l'Asie  et 
l'Afrique  tropicales.  Il  On  les  appelle  vulgaironionl  uois 
VIOLON,  aux  îlos  Mascaroignes. 


CLAN 


CLAPPER 


ClaparÈDE  (David),  théologien  protestant  suisse,  né 
à  Genève  en  1727,  mort  eu  18oi.  Pasteur  et  professeur 
dans  sa  ville  natale,  il  a  laissé  de  nombreux  ouvrages  ma- 
nuscrits. Le  seul  qu'il  ait  publié  est  une  réponse  à  Rous- 
seau :  Considérations  sur  les  miracles  (1765).  Après  sa 
mort,  on  a  publié  un  recueil  de  ses  Sermons  sur  divers 
textes  de  l'henture  sainte  (Genève,  1805). 

ClaparÈDE  (Michel),  général  français,  comte  do  l'Em- 
pire, né  à  Gignac  (Hérault)  on  1774,  mort  en  1841.  Il  partit 
comme  volontaire  en  1792,  Ht  les  campagnes  do  la  Révo- 
lution, accompagna  Leclorc  dans  l'expédition  de  .Saint- 
Domingue  (1801),  reprit  la  Dominique  en  1804,  se  distingua 
aux  batailles  d'Ulm,  d'Austorlitz  et  d'Iéna,  devint  général 
de  division  après  la  paix  de  Tilsit,  et  assista,  en  1809,  au 
brillant  combat  d'Ebersberg.  Le  général  Claparède  montra 
une  égale  valeur  aux  bataiUos  d'EssIing  et  de  Wagram,  en 
Espagne,  dans  les  campagnes  de  Russie  et  deSaxe.  Il 
se  rallia  aux  Bourbons  en  1814,  no  prit  aucune  part  aux 
événements  des  Cent-Jours,  devint  commandant  do  lu 
place  do  Paris  ot  pair  de  France  à  la  seconde  rentrée  do 
Louis  X'VIII.  A  partir  do  1830,  il  vécut  loin  des  affaires 
publiques. 

ClaparÈDE  (Jean-Louis-René-Antoine-Edouard),  na- 
turaliste suisse,  né  à  Genève  en  1832,  mort  à  Sienne  (Ita- 
lie) en  1871.  Il  voyagea  en  Norvège,  en  Angleterre,  en 
Italie ,  et  devint  professeur  d'anatomie  comparée  à  l'uni- 
versité do  Genève.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  esti- 
més :  Etudes  sur  les  infnsoires  et  les  rhizopodes  (Genève, 
1858-1860)  \  Recherches  sur  l'évolution  des  araignées  {Vtrechl, 
l^ei);  Recherches  anatomigues  sur  les  oligochétes  (Genèvo, 
1862)  ;  les  Annéliiies  chélopodes  du  golfe  de  Naples  (Genève, 
1868);  Recherches  sur  la  structure  des  aymélides  séden- 
taires (Genève,  1873)  ;  etc. 

CLAPE  (rad.  clapet)  a.  f.  Dans  certains  départements. 
Soulier  dont  la  semelle  en  cuir  est  à  moitié  attachée  sur 
une  autre  semelle  de  bois,  de  ma- 
nière que  le  talon  de  cette  dernière 
semelle  se  sépare  du  pied  pendant 
la  marche,  i:  On  dit  aussi  clapette. 


CLAPEAU   (po)    ou   CLAPOT  [po) 
n.  m  Appareil  employé  dans  les  ate- 
liers de  blanchiment  et  de  teinture  ^^i 
pour  effectuer  l'immersion  et  le  dé- 

gorgoage  des  étotfes  trop  chargées  de  teinture  dans  l'eau 
ordinaire  ou  dans  les  divers  bains  :  Il  existe  deux  sortes 
rfe  CLAPEAOX  :  le  clapeao  sauteur,  et  ie  clapeau  cylin- 
drique à  lanières. 

CLAPÉE  (pé)  n.  f.  Action  du  maçon  qui  applique  contre 
le  parement  d'un  mur  le  mortier  par  jets  à  l'aide  de  sa 

truelle. 

CLAPEMENT  n.  m.  Linguist.  "V.  CLAPPEMENT. 

CLAPENG  ipingh'  —  rad.  clap.  colline,  dans  le  patois 
languedocien)  adj.  Se  dit  d'une  variété  de  moutons  des  en- 
virons do  Narbonne  :  Les  moutons  clapkngs. 

CLAPER  V.  n.  Linguist.  Y.  clapper. 

CLAPET  ipé  —  de  l'allem.  klappe)  a.  m.  Soupape  qui  se 
lève  et  se  ferme,  il  Petite  soupape  adaptée  à  une  chaudière 
ou  à  une  pompe  et  qui  peut  s'ouvrir  et  se  fermer  auto- 
matiquement, par  la  seule  pression  du  gaz  ou  du  liquide. 

Il  Instrument  en  bois,  composé  d'un  

marteau  à  manche  articulé  et  d'une 
planchette  fixée  perpendiculaire- 
ment à  la  partie  du  manche  qu'un 
tient  à  la  main,  de  sorte  que  .  .• 
marteau,  étant  mis  en  mouvement, 
frappe  sur  la  planchette.  (C'est  avec 
cet  instrument,  ou  avec  une  cré- 
celle, que,  dans  les  derniers  jours 
de  la  semaine  sainte,  quand  les  clo- 
ches ne  sonnent  plus,  les  enfants  do 
chœur  annoncent  aux  fidèles  l'heure 
des  offices.) 

—  Encvcl.  Le  clapet  est  un  im- 
portant organe  des  jïompes  et  do 
certaines  machines.  Les  principaux 
clapets  sont  :  le  clapet  d'aspiration, 
permettant  à  l'eau  aspirée  do  pé- 
nétrer dans  un  corps  de  pompe  ou 
d'un  appareil  similaire  lorsqu'il  s'a- 
git de  gaz  au  lieu  do  liquide  ;  le  clapet  de  refoulement,  qui 
facilite  la  sortie  do  l'eau  ou  du  fiuide  gazeux;  le  clapet  de 
retenue,  loouol  s'oppose  à  ce  que  le  fluide  ou  l'eau  retour- 
nent dans  le  réservoir  où  ils  ont  été  aspirés;  lo  clapet  de 
sitre/é,  c|ui,  établi  en  certains  points  d'une  tuyauterie,  em- 
pêche celle-ci  do  se  rompre  sous  une  trop  forte  charge. 

J,os  clapets  sont  plans,  coniques,  sphériques  ou  némi- 
sphériques.  Le  clapet  plan  se  compose  d'une  rondelle  mé- 
tallique, au-dessous  do  laquelle  on  a  fixé  une  rondelle  en 
cuir  d'un  diamètre  un  jieu  jdus  grand  afin  de  clore  Iiermé- 
ti([uement  l'orifice  que  recouvre  le  clapet.  Un  arrêt,  placé 
à  une  faible  distance  au-dessus  du  disque  métallique,  em- 
pêche l'inclinaison  de  devenir  trop  considérable.  Lo  clapet 
coniqiio  no  diffère  du  précédent  qu'on  ce  que,  nu  lieu  d'une 
rondelle,  il  est  constitué  par  un  tronc  de  cône  ù  bases 
parallèles.  Lo  clapet  sphériquo  est,  comme  son  nom  l'in- 
dinuo,  formé  par  une  sphère  métallic|Ue  qui  glisse  verti- 
calement entre  des  guides  pour  s'opposer  à  tout  déplace- 
ment horizonial.  Lo  clapot  hémisphérique  repose,  par  sa 
partie  convoxo,  sur  l'orifice  qu'il  doit  oliturer,  tandis  qu'une 
anse,  quo  porte  la  surface  plane,  permet  de  l'extraire  & 
volonté  do  son  siège;  en  même  temps,  dans  l'axo  inférieur 
do  la  demi-sphère,  est  ûxéo  uno  tringle  munie  d'un  poids 
pour  assurer  la  verticalité  de  son  mouvement  asconsionnol. 
CLAPÈTE  (rad.  clape)  n.  f.  Babil,  bavardage.  (Vieux  mot 
dont  on  a  fait  par  corruption  tapette.) 
CLAPETER  V.  n.  Babiller,  bavarder,  crier.  (Vieux.) 
CLAPETTE  n.  f.  Cost.  V.  ci.APli. 

Clapeyron  (Bonolt-Paul-Emilo),  ingénieur,  né  ù  Paris 
en  1790,  mort  en  1864.  Ingénieur  des  mines,  il  passa  plu- 
sieurs années  en  Russie,  puis  revint  en  France  (1831)  et 
devint  ingénieur  en  chef  des  ponts  el  chaussées  et  membre 
de  l'Acnilémie  des  sciences  (1858).  On  lui  doit  en  partie  lu 
construction  des  chemins  do  fer  de  Versailles  et  (lo  .Saint- 
Germain.  II  n  publié  :  V'iicj  politiques  el  pratiques  tur  les 
ti'araii.r  iiiililirs  en  h'rance  (1832),  avec  Flachat  et  I.iamé. 

Clapham,  ville  d'Anglotorro,  faisant  partie  do  l'agglo- 
méruiiun  do  Londres;  38.eoo  hab.  V.  i.,oNiinKs. 


Clapet  :  1.  Plan  du 
siège;  2.  Caiip.^  du  cla- 
pet par  l'axe. 


CLAPI,  lE  adj.  Se  dit  du  lapin  réfugié  en  son  terrier. 

CLAPIER  {pi-é  —  de  clapir)  n.  m.  Endroit  creusé  de  plu- 
sieurs trous  A  lapins.  Il  Endroit  préparé  pour  élever  des 
lapins  domestiques. 

—  Lapin  de  clapier  ou  simplem.  Clapier,  Lapin  domes- 
tique. 

—  Pigeonnier  de  forme  particulière. 

—  Foyer  qui  se  forme  dans  un  abcès  ou  sur  le  trajet  d'une 
fistule,  particulièrement  do  la  fistule  de  l'anus. 

—  Autref.  Maison  de  tolérance,  n  Lieu  infâme. 

—  Encycl.  Un  clapier  proprement  dit  est  formé  par  uno 
cour  non  pavée  et  dont  le  sol  est  recouvert  d'une  couche 
de  marne  pulvérisée,  qui  a  la  propriété  de  désinfecter  les 
urines  des  lapins  qu'on  y  élève.  Cette  cour  est  close  par  un 
mur  aux  profondes  fondations,  afin  d'empêcher  ces  ani- 
maux de  s'échapper  du  clapier  en  creusant  des  galeries 
souterraines.  De  plus,  l'enceinte  est  partagée  en  plusieurs 
compartiments  séparés  par  des  grillages.  Les  uns  sont  des- 
tinés à  recevoir  les  mères  pleines  ou  celles  qui  ont  des 
petits;  dans  les  seconds  se  trouvent  les  lapereaux;  enfin, 
dans  les  autres,  les  lapins  adultes  bons  pour  la  vente. 

Dans  chacun  de  ces  compartiments  sont  établies,  ados- 
sées aux  murs,  un  certain  nombre  de  loges  couvertes, 
munies  de  râteliers,  d'auges,  etc.  Cet  emplacement  doit 
toujours  être  nettoyé  avec  le  plus  grand  soin:  c'est  uno 
des  conditions  principales  pour  assurer  un  bon  rendement. 

ClaPIÈS  (Jean  de),  ingénieur  et  astronome  français, 
né  et  mort  à  Montpellier  |;i670-i740],  quitta  l'armée  pour 
s'adonner  aux  sciences,  appliqua  lo  premier  la  trigono- 
métrie rectiligne  à  la  construction  graphique  des  cadrans 
solaires,  calcula  l'éclipsé  do  soleil  du  12  mai  1706,  et  de- 
vint correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur 
des  chaussées  du  Rhône  (1712),  et,  en  1718,  professeur  de 
mathématiques  à  Montpellier.  Il  exécuta  divers  travaux 
relatifs  au  canal  de  Provence,  aux  routes  du  Languedoc, 
et  sauva,  en  1724,  la  ville  de  Tarascon,  menacée  d'une 
submersion  totale.  Clapiès  a  écrit  des  mémoires. 

CLAPIR  (durad.german.  Atep/i,  faire  du  bruit)  v.n.  Crier, 
en  parlant  du  lapin  :  Les  lapins  glapissent. 

Se  clupir  (rad.  clapier),  v.  pr.  Se  blottir,  se  tapir  dans 
un  trou,  dans  un  clapier  :  Le  lapin  se  glapit  au  moindre 

bruit. 

CLAPIS  (pi)  n.  m.  Grand  éclat  qu'on  fait  sauter  par 
accident  en  taillant  le  marbre. 

Clapisson  (Antonin-Louis),  compositeur  français,  né 
à  Naples  en  léos,  mort  à  Paris  en  1866.  Il  commença  à  se 
faire  connaître  par  six  quatuors  pour  voix  d'hommes,  et 
par  une  suite  de  six  morceaux  à  deux  voix  intitulée  le  Vieux 
Paris.  Ce  fut  alors  qu'il  accepta  d'écrire,  dans  un  délai  do 
deux  mois,  pour  l'Opéra-Comique,  la  musique  d'un  ouvrage 
en  cinq  actes  intitulé  la  Figurante.  Cette  pièce,  représentée 
avec  succès  en  1838,  fut  la 
source  de  sa  fortune  artisti- 
que. Clapisson  se  mi  ta  publier 
QO  nombreuses  romances  (il 
en  écrivit  plus  de  deux  cents). 
Il  donna  successivement  à 
rOpéra-Comique  :  la  Sympho- 
nie (1839)  ;  la  Perruche  (1840) ; 
le  Pendu  (\Ml)\  Frère  et  mari 
(1841);  le  Code  noir  (1842); 
les  Bergers  trumeaux  (1844); 
Gibby  la  Cornemuse  (1846), 
un  de  ses  plus  grands  succès. 
Pin  1848,  il  voulut  aborder 
l'Opéra  avec  un  grand  ou- 
vrage en  cinq  actes  :  Jeanne 
la  Folle,  mais  la  tentative 
prouva  seulement  que  Cla- 
pisson n'était  i>as  né  pour  le 
grand  drame  lyrique.  Il  revint 
alors  à  l'Opéra-Comique  avec 
la  Statue  équestre  (1850),  et 
les  Mystères  d'I'dolphe  (1852). 
En  1854,  il  était  élu  membre 
de  l'Académie  des  beaux-arts.  C'est  cotte  même  année 
qu'il  donnait  au  Théàtre-Lvrique  la  Promise,  dont  lo 
succès  fut  éclatant,  et  Dans  les  vignes.  Il  faisait  représen- 
ter encore,  au  même  théâtre,  la  Fanchonnctte  (1856),  et 
Margot  11857);  écrivait  pour  l'Opéra-Comique  les  Trois 
Nicolas  (1858),  et  donnait  de  nouveau  au  Théfitre-Lyrigue 
J/arno/  (186l).  A  co  réi>ertoiro  il  faut  encore  ajouter  :  Don 
Quichotte  et  Sancho,  pochade  musicale  [Opéra-Conii(|uo 
(1847)';  le  Coffret  de  Saint-Dominique  (1855);  les  Amou- 
reux de  Pcrrettc  {lS5i),  oi  le  Sylphe  (1856).  Ou  doit  aussi  & 
Clapisson  un  grand  nombre  do  chœurs  orphéoniques. 

Clapisson  qui, en  1861,  fut  nommé  professeur  d  harmonio 
au  Conservatoire,  avait  formé  uno  collection  nombrcuso 
d'instruments  do  musique,  qu'il  céda  la  même  année,  à 
l'Etat;  il  en  fut  le  conservateur.  Ce  fut  là  le  premier 
fonds  du  musée  instrumental  du  Conservatoire. 

CLAPOT  n.  ni.  Syn.  do  CLAPKAU.  V.  ce  mot. 

CLAPOTAOE  [taj')  n.  m.  Mouvement  et  bruit  do  vagues 
qui  s'élèvent  et  retombent  courtes  et  pressées  :  Le  clai'o- 
tage  est  incommode  au.T  embarcations. ^On  dit  aussi  cla- 
potement, et  clapotis.  11  Bruit  du  même  genre  que  l'on  pro- 
duit en  agitant  l'eau  :  Le  CLAPOTAOS  des  tavanditret. 
(G.  Sand.) 

CI^potant  [tan).  ANTB  adj.  Qui  clapote  :  Desmguet 

CLAP0TAN  ri:s. 

CLAPOTEMENT  n.  m.  Mar.  Syn.  do  clapotage. 

CLAPOTER  (de  l'allem,  klappen.  faire  du  bruit)  v.  n.  So 
brisor  en  lames  courtes  et  serrées,  on  produisant  le  bruit 
particulier  appelé  ..  l'iapotago  .  :  Mer  qui  CLAPOTK. 

CLAPOTEUX((eil),  EUSEa.lj.Qui  clapote  :  Lèvent,  le  cou- 
rant, etc..  rendent  les  eauj-  clapotkiisks.  11  Par  ext.  :  Lit  joie 
CLAPOTEUSK  de  la  foule.  (Ch.  Baudelaire.) 

CLAPOTEUSC  n.  f.  Toclin.  Syn.  do  tboqobt.  V.  co  mut. 

CLAPOTIS  \fl]  n.  m.  Syn.  de  clapotaok. 

CLAPPEMENT  ou  CLAPEMENT  (iimil)  n.  m.  Bruit  SOC, 
aigu,  prudutt  par  la  langue,  quand,  après  l'avoir  fortomont 
appli<]uée  contre  te  palais,  ou  l'on  détache  brus()uomont  : 
Lit  langue  des  Hottentots  est  pleine  de  ci.apphmknts. 

—  Par  anal.  Bruit  des  lèvres  qui  so  détachent  l'uiio  do 
l'autro. 

CLAPPER  OU  CLAPER  (do  l'allem.  klap/ien,  fairo  du 
bruit)  v.  n.  Produiro  un  clappooiont. 


Clapiaaon. 


Clapperton. 


i.  Claque.  —  2.  Chapeau  à  claque. 


CLAPPERTON   — CLARENCE 

Clapperton  (Hugh),  voyageur  écossais,  né  en  1788 
à  Annau  (comté  de  Dumfries),  mort  près  de  Sokoto  (Sou- 
dan) en  1S27.  11  débuta  par  servir  dans  la  marine  do  com- 
merce, puis  dans  la  marine  de  guerre  ;  après  être  resté 
en  demi-solde  de  1817  à  1822,  il  fit  partie  de  l'expédition 
chargée,  sous  la  direction  du  D'  Oudaey,  d'explorer  l'inté- 
rieur de  l'Afrique  septentrionale.  Partis  de  Tripoli  en  1822, 
Oudney,  Denham  et  Clapper- 
ton gagnèrent  Mourzouk,  puis, 
non  sans  difticultés,  la  province 
de  Kanem,  et  le  lac  Tchad,  que 
n'avait  encore  vu  aucun  Euro- 
péen {4  févr.  1823}.  Arrivés  à 
Kouka,  capitale  du  Bornou,  ils 
se  séparèrent  :  Clapperton  se 
dirigea,  avec  le  D"^  Oudney,  vers 
rO.,  et,  après  la  mort  de  son 
chef,  visita  Kano  et  Sokoto,  d'oii 
il  rapporta  une  carte  géogra- 
phique des  Etats  du  sultan 
Bello,  quand,  n'ayant  pu  pous- 
ser jusqu'au  golfe  de  Benm,  il 
regagna  l'Europe  par  ie  Bor- 
nou, Kouka,  le  désert  du  Sa- 
hara et  Tripoli  (janv.  1825). 
Clapperton,  promu  capitaine  de 
corvette,  repartit  en  1825  pour 
l'Afrique,  avec  le  capitaine 
Pearce.  Débarqué  à  Ouidah,  il  gagna  une  branche  de  la 
rivière  de  Lagos,  la  remonta.  etTsans  se  laisser  découra- 
ger par  la  mort  de  ses  compatriotes,  continua  son  voyage, 
avec  son  domestique,  Lanaer,  parle  Yoriba,  le  Borgou  et 
Boussa  jusqu'à  Kano;  puis  il  se  rendit,  avec  le  sultan 
Belle,  à  Sokoto,  où  il  mourut. 

CLAPPERTONIE  (de  Clapperton,  n.  pr.)  n.  f.  Bot.  Syn. 

<le  HONCKÉNYE. 

CLAPPIE  'pi)  n.  f.  Genre  de  composées-héiénioïdées, 
renfermant  des  herbes  du  Mexique. 

CLAQUADE  {kad')  n.  f.  Fam.  Série  de  claques. 

CLAQUART  {kar')  n.  m.  Variété  de  pigeon  domestique. 

CLAQUE  {klak")  n.  m.  Pop.  Maison  de  tolérance. 

CLAQUE  [klak')  n.  m.  Sorte  de  chapeau  d'homme,  qui 
s'aplatit  et  se  relève  à  volonté,  à  l'aide  d'un  ressort. 

—  C/i' peiH  à  c/açue.  Chapeau  à  très  larges  bords  rele- 
vés et  aplatis  sur  les  côtés,  de  façon  à  former  deux 
cornes  ai  Ion-  ...^  — .. 

gées  et  plus  ou 
moins  recour- 
bées en  haut. 
(En  France, 
■c'est  la  coif- 
fure de  grande 
tenue  des  gé- 
néraux,  des 
officiers  de 
marine,  des 
élèves  de  l'Ecole  polytechnique,  de  la  garde  républicaine, 
de  certains  garçons  de  recettes,  etc.) 

—  Jouet  d'enfant  consistant  en  une  feuille  do  papier, 
qu'on  plie  de  telle  façon  que,  lorsqu'on  lui  imprime  une 
vive  secousse,  elle  s'ouvre  avec  bruit. 

CLAQUE  { Ar/aA'"  —  subst.  verbal  de  claquer)  n.  f.  Coup 
donné  avec  le  plat  de  la  main  :  Donner,  Èccevoir  des 
CLAQUES.  11  Fam.  Figure  à  claques.  Visage  déplaisant  qui 
donne  des  envies  de  lui  appliquer  des  soufflets. 

—  Pop.  En  avoir  sa  claque,  En  avoir  assez,  être  très 
fatigué. 

—  Cost.  Sorte  de  socque  plat,  que  les  dames  mettaient 
par-dessus  leur  soulier,  pour  se  préserver  de  l'humidité. 

11  Prendre  ses  cliques  et  ses  claques, 
S'en  aller  promptement.  (Fam.) 

—  Techn.  Partie  d'une  tige  de 
bottine  confinant  à  la  semelle  : 
Bottines  de  drap  avec  claqcks  ver- 
nies.  V.  CLAQUER. 

—  Théàtr.  Troupe  de  gens  payés 
pour  applaudir  et  aider  au  succèsdes  auteurs  et  des  acteurs. 

—  ENCTCL.Théâtr.  La  claque,  dit-on,  devrait  son  origine 
.à  Néron.  Suétone  assure  que  cet  empereur,  lorsqu'il  fai- 
sait au  peuple  de  Rome  l'honneur  de  chanter  dans  l'amphi- 
théâtre, avait  un  bataillon  de  5.000  jeunes  gens  robustes, 
chargés  de  l'applaudir.  Quant  aux  applaudissements,  on 
en  distinguait  trois  espèces  :  les  bonibi,  dont  le  bruit  imi- 
tait le  bourdonnement  des  abeilles;  les  imbrices,  qui  re- 
tentissaient comme  la  pluie  tombant  sur  les  tuiles;  enfin, 
les  testx,  dont  le  son  éclatait  comme  celui  d'une  cruche 
^ui  se  casse.  Les  historiens  nomment  les  claqueurs  Ju- 
venes,  et  leurs  chefs  cui-atores. 

En  France,  la  claque,  à  l'état  d'armée  permanente  et 
régulière,  est  une  création  moderne.  Le  premier  qui  ait 
pressenti  tout  le  parti  qu'on  en  peut  tirer  est  un  poète  de 
boudoir.  Dorât.  Pour  opposer  des  admirateurs  à  la  froi- 
deur du  public,  il  acheta  des  billets  de  parterre,  et  les 
-distribua  à  ses  fournisseurs,  à  ses  domestiques,  etc.,  à  la 
condition  qu'ils  paveraient  le  prix  de  leurs  places  en  ma- 
Difestations  approbatives.  Dès  lors,  les  applaudissements 
rétribués  passèrent  dans  les  mœurs  théâtrales.  Ils  furent 
organisés  et  monopolisés  en  quelque  sorte  par  le  cheva- 
lier de  La  Morlièro.  Aujourd'hui,  tous  les  théâtres  ont  des 
claques  organisées.  Leur  chef  reçoit  tantôt  désappointe- 
ments fixes,  tantôt  un  certain  nombre  de  billets  qu'il  re- 
vend. Le  personnel  claquant  se  compose  d'intimes,  cla- 
queurs habituels,  qui  sont  pour  la  plupart  de  pauvres 
diables,  passionnés  pour  le  spectacle,  et  admis  gratis  à 
la  condition  d'applaudir;  do  lavables  {laver,  en  argot,  si- 
aaïûe  vendre),  qui  payent  à  vil  prix  leur  entrée  au  chef 
Ho  claque;  do  solitaires,  amateurs  qui,  pour  ne  pas  faire 
la  queue,  pénètrent  a»  parterre  avec  la  claque, en  payant 
la  totalité  du  j)rix  de  la  place  à  u  l'enirepreneur  do 
succès  ».  D'ordinaire,  le  chef  do  claque  et  son  second  as- 
sistent aux  deux  dernières  répétitions  de  la  pièce  qu'ils 
sont  appelés  à  Routeuir,  et  ils  notent  d'avance  les  scènes 
et  les  mots  à  effet. 

Mais  le  aéa'ie  contemporain  no  s'en  est  pas  tenu  aux 
vulgaires  claqueurs  classiques  ;  i!  a  inventé  les  pleureuses 
et  les  rigolards,  dont  lo  nom  mémo  indique  la  fonction, 
basée  .stir  ce  que  les  larmes  et  le  rire  sont  contagieux.  On 
a  vainemc-nt  réclamé  la  suppression  de  la  claque. 

CLAQUEB0I8  (ke-ho-a  —  do  l'impératif  de  claquer,  et  do 
toiê)  u.  m.  Instrument  do  percussion  d'origino  très  aa- 


Claque. 


cienne,  essentiellement  populaire  en  raison  de  son  extrême 
simphcité  et  qu  on  retrouve  en  tous  pays.  V.  xylophone. 

CLAQUEDENT [ke-dan  —  de  claquer,  et  dent)Q.m.  Gueux, 
misérable  dont  le  froid  fait  claquer  les  dents  :  Les  pauvres 
cLA^UKDENTS  tout  piteux.  (Th.  Gaut.)  —  Par  assimilation, 
Cabaret,  tripot  de  bas  étage,  n  Maison  de  tolérance. 

CLAQUEFAIM  ike-fin)  n.  m.  Arg.  Misérable,  famélique, 
homme  qui  meurt  do  faim. 

CLAQUEMENT  [ke-tnan)  n.  m.  Bruit  de  deux  objets  qui 
s'entre-ehoquent  :  Claquement  de  mains,  des  dents. 

CLAQUEMURER  fA-e  —  deTanc.  expression  à  claque-mur. 
Xlaquemurer  quelqu'un,  c'est  le  réduire  à  se  heurter  aux 
murs  qui  l'entourent]  >  v.  a.  Tenir  étroitement  enfermé  dans 
un  édifice  :  Claqukmurer  des  prisonniers. 

—  Fig.  Resserrer,  hmiter  dans  des  bornes  étroites  : 
liousseau  n'a  eu  en  vue  que  de  claquemurer  le  genre  humain 
diJ7is  la  civilisatton.  (Fourier.) 

Se  claquemurer,  v.  pr.  Se  tenir  renfermé.  îi  Fig.  Limiter 
son  activité,  son  influence  dans  des  bornes  étroites. 

CLAQUE-OREILLE  {klak',  rri/')  n.  m.  Pop.  Chapeau  à 
bords  pendants,  qui  battent  sur  l'oreille.  H  PI.  Des  claque- 

OKEILLKS. 

CLAQUE-PATIN  {klak')  n.  m.  Pop.  Littéralem.,  Homme 
dont  la  savate  claque  contre  le  talon,  misérable.  (On  trouve 
dans  Villon  cliquepafin).  Il  PI-  Des  claque-patins. 

CLAQUER  [ké  —  rad.  claque)  v.  n.  Produire  un  bruit  sec 
par  un  choc  soudain  :  On  claque  des  dents  quand  on  a  froid. 
Il  Applaudir  en  frappant  des  mains.  V.  claque. 

—  Fig  et  fam.  Faire  claquer  so7i  fouet.  Se  donner  des  airs, 
faire  l'homme  d'importance. 

—  Arg.  Manger,  à  cause  du  bruit  des  dents,  il  Dépenser  : 
Claquer  sa  galette,  il  Claquer  du  bec,  Avoir  faim  sans  avoir 
rien  à  manger,  il  Mourir. 

—  V.  a.  Donner  une  ou  plusieurs  claques  :  Claquer  un 
enfant,  ii  Applaudir  en  frappant  des  mams  :  Claquer  l'au- 
teur et  les  acteurs. 

—  Arg.  Vendre  :  Claquer  ses  meubles. 
Claqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Claquer. 

—  Cordonn.  Chaussure  claquée.  Celle  dont  la  partie  la 
plus  rapprochée  de  la  semelle  a  été  garnie  de  cuir  ou  d'une 
autre  matière  destiuée  à  la  rendre  moins  perméable  à 
rhumidité. 

—  Manèg.  Cheval  claqué.  Cheval  dont  les  tendons  des 
canons  sont  en  mauvais  état. 

CLAQUESOIF  {ke-so-af^)  n.  m.  Arg.  Homme  très  altéré 
et  qui  n'a  pas  de  quoi  boire. 

CLAQUET  (kè)  n.  m.  Techn.  Petite  latte  qui  se  trouve 
sur  la  trémie  d'un  moulin  et  qui  produit  un  bruit  continuel. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  la  digitale  pourprée. 

—  Conchyl.  V.  claquette. 

—  Loc.  PROV.  :  Aller  comme  le  claquet  d'un  naoulin,  Ba- 
varder sans  cesse. 

CLAQUETER  [ke-té  —  rad.  claquet.  Plusieurs  diction- 
naires indiquent  qu'il  faut  changer  e  en  ê  devant  une  syl- 
labe muette  -.Jeciaquète.  Tu  claquèteras  ;  nonsvréîèVQv'ioxis 
doubler  lo  t  dans  lo  même  cas  :  Je  claquette.  Tu  claquette- 
ras,  ce  qui  serait  plus  conforme  à  l'orthographe  du  s\ih- 
^X3.nX\ï claquette.  [Le  mot  n'existe  pas  dans  la  dernière  édi- 
tion du  dictionnaire  de  l'Académie])  v.  n.  Crier,  en  parlant 
de  la  cigogne  :  La  cigogne  claquette.  il  A  été  employé  pri- 
mitivement dans  le  sens  de  Claquer  à 
plusieurs  reprises,  produire  des  claque- 
ments répétés  :  La  cigogne  fait  claqueter 
son  bec  d'un  bruit  sec  et  réitéra.  (Buff.)  Il 
A  signifié,  aussi.  Donner  des  claques  à. 

—  Fam.   Bavarder,   caqueter.   (Vieux.) 

CLAQUETTE  (AT/')n.f.  Instrument  formé 
de  deux  planchettes  à  charnières,  que  les 
maîtres  d'école  frappaient  l'une  contre 
l'autre,  pour  donner  un  signal  aux  éco- 
liers.  (II  n'est  plus  guère  usité  aujourd'hui  t^iaquette. 
.|ue  dans  les  écoles  congréganistes.)  ii  On  dit  aussi  claquoir. 

—  Pop.  Celui  qui  aime  à  débiter  des  nouvelles. 

—  Carnet  de  poche  à  l'usage  des  dames,  pour  serrer  les 
cartes  de  visite,  prendre  note  des  invitations,  etc. 

—  Conchyl.  Claquette  ou  Cliquette  de  lépreux  ou  de  ladre. 
Nom  marchand  d  une  coquille  bivalve.  Il  On  l'appelle  aussi 
claquet. 

—  Mus.  milit.  Instrument  composé  de  deux  bandelettes 

de  cuir  réunies,  à 

leur  extrémité,  par  irL^"iiffTl!II^^^^^^l_lrT 

deux  poignées,  et     *J"""-  ■-rfftiTilL ^^^--'^  -^-44_ 

garnies  de  grelots. 

Quand  on  les  tend  Claquette. 

brusquement,  elles 

frappent  l'une  contre  l'autre  en  imitant  le  bruit  d'un  fouet. 

—  Techn.  Lame  de  bois  très  mince  qui  est  placée  der- 
rière chacune  des  poignées  du  battant  d'un  métier  à  tis- 
ser, pour  y  jouer  le  rôle  de  ressort. 

CLAQUEUR  {keur'],  EUSE  n.  Personne  qui  donne,  qui 
aime  à  donner  des  claques,  il  Personne  qui  applaudit  par 
des  battements  do  mams.  (Se  dit  surtout  des  applaudis- 
seurs  à  gages)  :  Un  chef  de  claqueurs. 

—  Fig.  Personne  qui  a  la  manie  d'approuver,  d'admirer  ; 
Il  y  a  des  gens  nés  claqueurs. 

—  Enctcl.  Théâtr.  V.  claque. 
CLAQUOIR  n.  m.  Techn.  V.  claquette. 

CLARA  n.  m.  Genre  de  monocotylédones,  famille  des 
herrériées,  représenté  par  une  seule  espèce  habitant  le 
Brésil  méridional.  Le  clara  ophiopogonoides  est  une  herbe 
à  tige  nulle,  à  fleurs  régulières  et  hermaphrodites,  dont 
chacune  est  pédicelléo. 

Clara  Gazul  (Théâtre  de).  Le  véritable  auteur  de  ce 
recueil  est  P.  Mérimée  ;  mais,  quand  il  le  publia,  en  1825, 
il  le  donnait  comme  la  traduction  des  œuvres  d'une  comé- 
dienne espagnole,  Clara  Gazul.  Les  pièces  les  plus  remar- 
quables sont  :  les  Espagnols  en  Danemark,  Inès  Mendo  et 
le  Carrosse  du  saint  sacrement .  Courtes,  d'un  dialogue  bref 
et  serré,  elles  sont  d'une  extraordinaire  intensité  de  vie. 

CLARABELLA  (du  lat.  clara,  illustre,  et  bella,  belle)  n.  f. 
,Jeu  tio  flûte  à  tuyaux  en  bois  do  forme  conique,  qui  se 
trouve  dans  quelques  orgues. 

Cl4ARAC(Charlos-Othon-Frédéric  Jean-Baptiste,  comte 
iiKj,  antiquaire,  né  à  Paris  en  1777,  mort  en  1847.  11  suivit 
sa  famille  dans  l'émigration,  servit  dans  l'armée  de  Condé, 
puis  dans  l'arméo  russe,  devint,  on  1808,  précepteur  des 
enfants  do  Murât,  roi  do  Naplos,  et  eut  la  direction  dos 


38 

fouilles  de  Pompéi.  Eu  1815,  il  lit  un  voyage  au  Brésil  et 
fut  nommé,  en  1818,  conservateur  du  Musée  des  antiques 
du  Louvre.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Fouilles  faites  à 
Pompéi  (1818);  Description  des  antiques  du  Musée  royal 
(1820);  À/usée  de  sculpture  antit^ue  et  moderne  (1826-1855), 
avec  un  atlas  de  rigures  au  trait,  sa  publication  capitale; 
Manuel  de  l'histoire  de  l'art  citez  Its  ancieris  (1830-1847). 

ClarbOROUGH  ou  Glareborough,  bourg  d'Angle- 
terre (comté  de  Nottingham),  près  du  canal  de  Chester- 
lield  ;  2.900  hab.  Hauts  fourneaux. 

Glare  (autref.  Thomond),  comté  maritime  des  Iles- 
Britanniques  (Irlande  [prov.  de  Munster]);  124.500  hab., 
sur  une  superrioie  de  3.351  kilom.  carr.  —  Ch.-l.  Ennis. 

ClARE,  ville  d'Irlande  (prov.  de  Munster  [comté  de 
Clare]),  au  confluent  du  Fergus  avec  le  Shannon  ;  620  hab. 
Ancienne  capitale  du  comté  de  Clare.  Beau  château  situé 
sur  une  île  formée  par  la  rivière  ;  aux  environs,  vieux  ma- 
noir de  Buncraggy,  intéressantes  ruines  de  Clare  Abbey, 
bâtie  en  1194  par  Donald  O'Brien,  roi  de  Munster.  —  Bourg 
d'Angleterre  (comté  de  SufTolk),  au  confluent  du  Clare  et 
do  la  Stour,  tributaire  de  la  mer  du  Nord;  1.800  hab.  De 
ce  bourg,  les  ducs  de  Newcastle  prennent  le  titre  do 
«  marquis  de  Clare  ". 

Clare  (John),  poète  anglais,  né  à  Helpstone  en  1793, 
mort  en  1864.  Fils  d'un  pauvre  fermier  devenu  infirme,  lo 
jeune  Clare  se  livra  à  tous  les  métiers  pour  paver  ses 
frais  d'école.  A  l'âge  de  treize  ans,  les  Saisons  de  'Thomp- 
son firent  une  grande  impression  sur  lui  et  décidèrent  de 
sa  vocation  de  poète.  Il  publia,  en  1820,  les  Poèmes  des- 
criptifs de  la  vie  des  champs.  Ce  volume  eut  un  grand  succès 
et,  grâce  à  la  notice  biographique  dont  il  était  précédé, 
valut  à  Clare  de  nombreux  dons  de  ses  lecteurs.  Il  devint 
riche  et  épousa  la  tille  d'un  fermier.  11  publia  encore  :  le 
Ménestrel  de  village  (1821).  et  la  Muse  rurale  (1836).  Mais 
il  se  lança  dans  des  spéculations  malheureuses  et  se  ruina; 
il  mourut  dans  une  maison  d'aliénés.  Clare  est,  avant  tout, 
le  poète  de  la  nature;  il  excelle  à  célébrer  ses  beautés. 

CLARÉ  (du  lat.  clams,  clair)  n.  m.  Vin  épicé,  miellé  et 
sucré,  que  l'on  servait  jadis  au  dessert.  (Il  n'en  est  plus 
fait  mention  après  le  xv"  s.) 

—  Encycl.  La  préparation  du  c?ar^  était  exactement  la 
suivante  :  cannelle,  l  once  ;  gingembre,  l/2-once  ;  6  clous 
de  girofle,  8  grains  de  paradis,  un  soupçon  de  noix  mus- 
cade. Broyer  en  poudre  et  tremper  avec  deux  pintes  de 
vin  et  une  demi-pinte  de  miel  ;  puis  passer  à  la  chausse 
jusqu'à  clarification  complète. 

ClAREGALWAY,  bourg  d'Irlande  (prov.  de  Connaught 
[comté  de  Galwayji;  2.400  hab. 

ClAREMONT,  château  royal  d'Angleterre  (comté  de 
Surrey),  près  du  village  d'EsUer,  à  24  kilom.  S.  do  Lon- 
dres. "Claremont,  primitivement  propriété  de  l'architecte 


i^. 

iiiiM' 

BIlEM^ 

Cli&teau  de  Claremont 

John  Vanbrugh,  puis  de  lord  Clive  (qui  y  construisit  le 
oliâteau  en  1768),  fut  acheté,  en  1R16,  par  la  princesse  Char- 
lotte et  le  prince  Léopold,  qui  devint  plus  tard  roi  des 
Belges.  Après  la  révolution  de  février  1848,  ce  château 
devint  la  résidence  de  la  famille  d'Orléans.  Louis-Pliilippe 
y  mourut  en  1850,  et  la  reine  Amélie  y  a  également  ter- 
mine sa  vie.  Depuis  1865,  ce  château  fait  partie  du  domaine 
privé  de  la  reine  Victoria. 

Claremont,  ville  de  lAfriime  australe  (colonie  du 
Cap),  au  pied  de  la  montagne  de  la  Table  ;  6.250  hab.  Cul- 
ture de  la  vigne.  —  Bourg  des  Etats-Unis  (New-Hamp- 
shire),  sur  le  Connecticut;  5.600  hab. 

CLARENCE  (raiiss)  n.  f.  .Sorte  de  chaussure,  ne  possé- 
dant ni  contrefort  ni  derrière,  n 
Peau  de  veau  préparée  pour  la 
fabrication  des  articles  dits  «  de 
corroirie  ». 

„  ,  ,       ^  Clarence. 

ClarenCE,  bourg  des  Etats- 
Unis  (Etat  de  New- York),  sur  le  Tonawanda,  affluent  du 
Niagara;  3.150  bab. 

ClaRENCE-River,  fleuve  côtier  d'Australie  (Nouvelle- 
Galles  du  Sud),  tributaire  de  l'océan  Pacifique,  dans  la 
Shoal-Bay.  Ce  fleuve,  long  de  386  kilom.,  traverse  un 
territoire"  riche  en  or,  argent,  cuivre,  fer,  pierres  pré- 
cieuses et  charbon. 

Clarence  (ducs  de).  Le  titre  de  duc  «  de  Clarence  »  ou 
"de  Clarentza  ■  a  été  porté  par  Villehardouin,  qui  possédait 
le  fort  de  Clair-Mont  à  Clarentza  (Grèce),  ville  qui  fut  une 
création  des  conquérants  français.  Mathilde  de  Hainaut  le 
porta  au  début  du  xiv»  siècle,  puis  il  passa  â  la  maison 
royale  d'Angleterre,  après  lo  mariage  de  Philippine  de 
Hàinant  avec  Edouard  III.  Depuis,  il  a  été  porte  à  diverses 
reprises  par  le  princecadet  de  la  famille  royale  d'Angleterre. 

.Selon  les  uns,  le  nom  de  "  Clarence  »  vient  do  celui  de 
Clarentza,  ville  grecque  du  Péloponcso,  importante  au 
temps  des  croisades,  et  le  titre  de  •  duc  de  Clarentza», 
porté  par  le  fils  du  prince  d'Achale,  aurait  été  conféré 
on  1362  à  Lionel,  fils  d'Edouard  III  et  de  Philippe  de  Hai- 
naut. Selon  les  autres,  le  nom  de  •  Clarence  »  dérive  plus 
simplement  de  la  ville  de  Clare  (SulTolk.) 

Clarence  (Georges  Plantagenet,  duc  de),  né  à  Dublin 
en  1419,  mort  à  Londres  en  1478.  Fils  do  Richard,  duc  d"i'ork, 
et  do  Cecil  Neville,  et  frère  d'Edouard  IV,  il  fut  créé  «  duc  de 
Clarence»  en  1461  et  devint,  l'année  suivante,  lord-lieute- 
nant d'Irlande.  Lorsque  Edouard  IV  voulut  .se  débarrasser 
do  la  famille  Neville,  qui  tenait  tout  lo  pouvoir,  lo  fameux 


39 

lord  Warwick,  chef  do  cette  maison,  jeta  los  ymix  sur  Cla- 
renco  ot  lui  litépuusor  sa  lillo  aînée,  IsaboUo  Novillel  1469)  ; 
puis  il  prôtondit  inottro  la  couronne  sur  lo  front  tio  son 
gendre,  (ju'il  opposa  no ttomont  au  roi.  Après  dos  luttes  sau- 
glantos,  Clarcnce  passa  tout  à  coup  du  côté  do  son  frère 
Edouard,  qui  put  ga^iner  ainsi  surA\  arwick  la  ba taille  déci- 
sivo  do  BarQL'Ul-ni).  Bientôt,  le  duc  de  (ilouciisior,  uni  fut 
plus  tard  Richard  III,  (épousait  la  seconde  tilli^  do  Warwick, 
Anne  Nevillo,  ce  ipii  lui  attira  ranimosité  do  Claronce. 
D'un  autre  oùté,  la  discorde  recommença  à  rogner  entre 
co  dernier  et  Edouard,  qui  no  pardonnait  pas  à  son  frère 
son  ancienne  défection.  Mécontent  et  aigri,  Claronce  tit 
supplicier,  sans  la  moindre  formalité  judiciaire,  une  dame 
d'honneur  do  sa  femme  (pi'il  accusa  de  l'avoir  empoisonnre  ; 
ildéfonditonsuiteBnrdet,  qui  venait  d'être  pondu  pour  avoir 
tramé  la  mort  du  roi  ;  enfin,  il  se  dépensait  on  propos  mal- 
veillants, disant  que  son  frère  n'était  qu'un  bâtard  et 
n'avait  point  droit  au  trône.  Finalement,  Edouard  le  lit 
arrêter  (6  mars  1478)  ot  juger  par  une  cour  de  chovalorie, 
qui  le  condamna  à  mort  sous  lo  chef  de  haute  trahison. 
Claronce,  transporté  secrètement  à  la  Tour  do  Londres,  y 
fut  exécuté.  D'après  un  bruit  qui  courut  peu  après  sa  mort, 
il  aurait  été  noyé  dans  un  tonneau  de  malvoisie. 

CLARENCEUX  fscû)  ou  CLARENCIEUX  [si-eù)  n.  m.  Titre 
porté  par  le  second  dos  rois  d'armes  [kint/s-of-arms)  d'An- 

floterre,  c'est-à-dire  un  des  trois  chefs  du  collège  héral- 
ique  de  Londres. 

Clarendon,  village  d'Angleterre  (comté  do  Wilts)  : 
195  bab.  Ruines  d'un  ancien  château  royal,  dans  lequel 
Henri  II  décréta  les  ordonnances  dites  constitutions  de 
Clarendon,  pour  restreindre  le  pouvoir  du  clergé. 

Clarendon  (statuts  et  concile  de).  Henri  II,  roi  d'An- 
gleterre, avait  réuni,  en  1164,  une  assemblée  d'évêques  et 
de  barons,  pour  leur  faire  sanctionner  un  règlement  en 
six  chapitres,  connu  sous  le  nom  de  statuts  ou  constitutions 
de  Clarendon.  Les  appels  au  pape  étaient  remplacés  par 
l'appel  au  roi  ;  les  clercs  étaient,  en  matière  criminelle, 
soumis  à  la  juridiction  civile;  le  roi  disposait  à  son  gré 
des  dignités  ecclésiastiques,  et  les  clercs  qui  en  étaient 
revêtus  recevaient  défense  de  sortir  du  royaume  sans 
sa  permission.  Thomas  Becket,  archevôq^uo  de  Cantorbéry 
depuis  1162,  signa  d'abord  ces  constitutions  avec  les 
autres  évêques  ;  mais,  quand  Alexandre  III  les  eut  con- 
damnées dans  leurs  dispositions  principales,  Becket  se 
rétracta  et  supplia  le  pape  de  l'absoudre  de  sa  faiblesse. 
Il  paya  cette  rétractation  de  sa  vie.  Mais,  après  son 
martyre,  les  constitutions  de  Clarendon  furent  abrogées 

Sar  le  roi    Henri  II.    L'abrogation    eut  lieu   au  concile 
'Avranches  (1172). 

Clarendon  (Edward  Hyde,  comte  de),  homme  d'Etat 
anglais,  né  à  Dinton  en  1608,  mort  à  Rouen  en  1674. 
Elève  d'Oxford,  inscrit  ensuite  au  barreau  de  Londres,  il 
fit  partie  du  Court  parlement,  puis  du  Long  parlement, 
où  il  défendit  énergiquement  et  éloquerament  la  cause  du 
roi.  Charles  I"  le  nomma  chan- 
celier de  l'Echiquier  (1643). 
Après  l'exécution  du  roi,  il 
passa  en  Hollande,  puis  en 
France.  Dès  sa  restauration, 
Charles  II  le  confirma  dans 
ses  dignités,  le  créa  baron, 
puis  comte  de  Clarendon  en 
1660,  et  permit  à  sa  fille  Anne 
d'épouser  le  duc  d'York,  qm 
fut  Jacques  II.  Clarendun , 
méconnaissant  la  récenr.- 
révolution,  mécontenta  lui. 
le  monde  par  ses  idf 
ultra-conservatrices.  Le  peu- 
ple lui  attribua  les  résultats 
négatifs  de  la  guerre  do 
Hollande,  voire  la  peste  ot 
l'incendie  de  Londres.  Ta- 
blant sur  cette  impopularité 
ot  sur  le  mécontentement  du 
roi  dont  il  avait  empêché  le  divorce,  Buckingham  l'impliqua 
dans  une  intrigue  qui  aboutit  non  seulement  à  la  perte  de 
ses  fonctions,  mais  â  une  accusation  de  haute  trahison. 
Clarendon  s'enfuit  en  France,  où  il  occupa  sesloisirs  forcés 
à  rédiger  des  ouvrages  historiques  qui  sont  remarquables. 
Il  sollicita  vainement  son  rappel.  Citons  do  lui  :  Htstory  of 
the  rébellion  ofEngland  (1704-1707);  History  oftke civilwar 
in  Iretand[mi);  une  autobiographie  :  the  Life  of  Edward, 
earlof  Clarendon  {n^9);  des  mémoires  politiques:  Claren- 
don's  State  papers  {nei-ngG)  ;  dos  essais  sur  dos  sujets  mo- 
raux ;  dos  écrits  religieux  comme  un  Discours  sur  la  puissance 
du  pape,  nno  Réponse  auLévialhan  de  Hobbes,  en  tin,  un  Jour- 
nal ot  une  Correspondance  qui  ont  été  publiés  par  ses  fils. 

—  BiKLiOGR.  :  Agar  Ellis,  Historical  inquiry  respectinq 
the  chavacter  of  ^.'/aï-enrfon  (Londres,  1827)  ;  Thomas  Henry 
Lister.  Life  of  Clarendon  (Londres,  1838);  Thoresa  Lewis, 
Lives  of  the  l'riends  and  Contemporariea  of  Clarendon  (Lon- 
dres, 18:)2). 

Clarendon  (George  \VilIiam  Frederick  ViLLiERs,  ba- 
ron Hvnrî,  comte  i>n),  honinio  d'Etat  anglais,  né  en  1800, 
mort  à  Londres  en  1870.  Elèvo  do  Cambridge,  il  entra 
dans  le  service  diplomatique  et  occupa  avec  distinction 
divers  postes.  Ministre  plénipotentiaire  à  Madrid  en  183;{.  • 
il  eut  une  part  prépondérante  dans  la  formation  do  la 
quadruple  alliance  de  1834.  Il  retourna  en  Angleterre 
on  1838  ot  entra  ù  la  Chambre  des  lords,  où  il  prit  uim 
grande  influence.  Garde  du  sceau  privé  ot  chancelier  du 
duché  do  Lancastro  en  1840,  loader  do  l'opposition  et  l'un 
des  adversaires  les  plus  acharnés  do  Robert  Pool,  il  fut 
nommé  président  du  bureau  du  commerce  dans  lo  minis- 
tère do  John  Russoll  (1840)  ot  lord-lioutenant  d'Irlande  on 
1847.  Son  administration  fut  oxcollonto.  R(uivors6  avec  lo 
cabinet  on  I8r.2,  il  devenait,  la  mémo  année,  ministre  des 
alTairos  étrangères.  Il  conserva  co  portefeuille  jusqu'en 
1858,  ot  lo  reprit  do  1865  ù.  1866,  ot  en  1808,  dans  le  cabinet 
Gladstone.  li  fut  ainsi  mf'\6  activement  aux  grandes  ques- 
tions do  politique  étrangère  du  tomns  :  la  guorro  do  Cri- 
mée, lo  congrès  do  Paris,  le  Sloswig.Vaffairo  de  l'.WaArtmrt. 

—  BiHLioGR.  :  Lord  lieutenant  Clarendon,  ùnnn  «  Qua- 
tfrly  Roviow  »  (mars  1850);  Lord  Clarendon  s  adminis- 
tration, dans  "  Edinburgh  Roviow»  (janv.  1851). 

Clarens,  hameau  de  Suisse  (canton  do  Vaud  [district 
ilo  Viwcy  I),  dénnndanco  do  la  communo  do  Montroux,  sur 
lo  lac  do  Genève.  Station  sanitaire  très  fréquentée.   Aux 


CLARENCEUX 


CLARINETTE 


environs,  sur  une  éminonce  plantée  do  vignes,  s'élève  le 
chiiteau  do  Châtelard  (reconstruit  en  1441),  où  Jean- 
Jacques  Rousseau  a  placé  la  scène  do  la  Nouvelle  lîéloise. 

ClARENTZA,  ClARENCEou  GhIARENTZA,  bourgade 
du  ruyaumo  do  Grèce  (Moréo  [nomo  dAchaïe-et-ElideJ), 
près  du  cap  Clarentza.  Cette  ville,  bâtie  au  xiii"  siècle, 
sur  remplacement  do  l'ancienne  Cyllène  (dont  il  reste 
quelques  ruines),  fut  autrefois  uno  place  importante  et 
fortifiée;  une  famille  du  Hainaut  la  posséda.  V.  Clarence 
{ducs  de). 

CLAREQUET  {kè)  n.  m.  Conserve  do  fruits  formant  une 
geléu  iranspareute,  d'oii  son  nom. 

CLARET  {rè  —  rad.  clair)  n.  m.  Vin  rouge,  peu  foncé  de 
couleur.  (On  dit  plus  ordinairement  clairet.)  il  Les  Anglais 
donnent  ce  nom  à  tous  les  vins  rouges,  et  particulièrement 
aux  vins  do  Bordeaux. 

GlarET,  ch.-l.  de  canton  de  l'Hérault,  arrond.  et  à 
28  kilom.  de  Montpellier,  près  du  Brestalou,  affluent  du 
Vidourlo,  et  de  la  limite  du  département  du  Gard  ;  628  hab. 
Culture  du  mûrier,  vignes.  L'existence  de  Claret  est  con- 
statée par  des  actes  de  1162.  —  Lo  canton  a  9  comm,  et 
2.057  hab. 

Claret  (Charles-Pierre),  comte  de  Fleuriku,  marin 
fram.-ais.  V.  Flkdrieu. 

Claretie  (/(  —  Arsène-Arnaud,  dît  Jules),  écrivain 
et  journaliste  français,  né  à  Limoges  en  1840.  II  fit  ses 
études  à  Paris,  où  il  entra  dans  le  journalisme  en  1860. 
Soit  sous  son  nom,  soit  sous  les  pseudonymes  d'OLiviER 
DE  Jalin',  Candide,  Perdican,  etc.,  il  a  collaboré  avec 
une  extrême  fécondité  â  un  grand  nombre  de  journaux 
et  de  revues.  Président  de  la  Société  des  gens  de  lettres, 
il  devint,  en  1885,  administra- 
teur de  la  Comédie-Française, 
et  fut  élu,  en  1888,  membre 
de  l'Académie  française.  On 
lui  doit  les  ouvrages  les  plus 
divers.  Citons,  parmi  ses  ro- 
mans :  une  Dràlesse  (1862); 
im  Assrt55m(1866);  les  Musca- 
dins (1874);  le  Beau  Solir/nac 
(18761;  le  Troisième  dessous 
(1878);  une  Femme  de  proie 
(1880J;  les  Amours  d'un  interne 
(ISSl);  Monsieur  le  ministre 
{liSlj-Je Prince Zilah{l8SA):  le 
Candidat  (1887);  la  Cigarette 
(1890);  r Américaine  (1892); 
l'Accusateur  {IS91);  Brichan- 
teau  comédien  (1896);  parmi 
ses  pièces  de  théâtre  :  les  Mi- 
)-aèefl«(1879);  Monsieur  le  mi- 
nistre (^1883);  parmi  ses  ouvrages  sur  des  sujets  histori- 
ques :  les  Derniers  Montagnards  (1867);  la  Débâcle  {l&ll);  la 
France  envahie  (iSll);  Paris  assiégé  (1871);  Camille  Des- 
jnoulins{lslD);  Histoire  de  la  révolution  de  IS70'/S7f  (isiâ- 
1876);  le  Drapeau  (1879);  parmi  ses  ouvrages  littéraires  et 
autres  :  les  Contemporains  oubliés  (1864);  la  Vie  moderne  au 
théâtre  (1869-1875);  Molière  (1873);  Peintres  et  sculpteurs 
contemporains  (1873-1883);  Porti-aits  contemporains  (1875); 
Célébrités  contemporaines  (1883)  ;  la  Vie  à  Paris  (1881-1887  et 
1896-1898).  —  Son  neveu,  Léo  Claretie,  né  à  Paris  en  1862, 
a  publié  plusieurs  ouvrages,  entre  autres  :  Lesage  {\S9\): 
i université  moderne  {1992}  ;  J.-J.  liousseau  etses  a7nis{lS96). 

Claretta  (Gaudenzio),  écrivain  italien,  né  à  Turin  en 
1833.  Membre  de  la  commission  d'archéologie  et  des  beaux- 
arts  de  Turin,  il  s'est  surtout  occupé  d'histoire  et  de  re- 
cherches archéologiques.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Histoire  de  la  régence  de  Christine  de  France,  duchesse  de 
Savoie  (1869);  les  Dernières  Années  de  Bonne  de  Savoie, 
duchesse  de  Milan  (1870);  Histoire  diplomatique  de  l'ait- 
cienne  abbaye  de  San-.uichele-della-Chiusa  (isio):  Chro- 
nique du  municipe  de  Giaveno  du  vm'  au  xix"  siècle  (1875)  ; 
Histoire  du  royaume  et  de  l'époque  de  Charles-Emmanuel  II, 
duc  de  Savoie  (Gènes,  1877-1879J  ;  etc. 

GLARETTE  {rèt')  n  f.  Autre  nom  du  vin  appelé  généra- 
lement CLAIRETTE. 

CLARl(rabbéJoan-Charles-Mario),  compositeur  italien, 
né  à  Pise  en  1669,  mort  vers  1740.  Il  fut  élôvo.  à  Bologne, 
de  Jean-Paul  Colonna,  ot,  après  avoir  fait  représenter  en 
celte  ville,  en  IGDS,  un  opéra  intitulé  il  Savio  aeliranle,  de- 
vint maître  de  chapelle  à  Pistoio.  Clari  a  écrit  do  nombreu- 
ses œuvres  do  musiipie  rcligiouso  :  un  Stabat  Mater,  uno 
messe  do  Requiem,  plusieurs  messes  ù  quatre  ot  ù  cinq 
voix,  dos  psaumes  à  doux  chœurs  et  do  nombreux  motets. 
Mais,  co  qui  assure  à  ce  musicien  exquis  uno  gloire  écla- 
tante, c'est  son  admirable  collection  do  duos  et  trios  pour 
le  chant  avec  la  basse  continue,  publiée  eu  1720. 


Clari,  opéra  semi-sérieux  en  trois  actes,  paroles  do  ' 
jusinuo  d'IIalévy,  représenté  À  Paris,  au  'riiéfaro-Italii 
lo  9  décembre  1828.  Halévy,  à  son  retour  do  Homo,  où  il 


avait  été  pensionnaire  do  l'Académie  do  Pranco,  était 
entré  à  co  théâtre  comme  maestro  al  ccmbalo  (accompa- 
tnateur).  Il  profita  do  la  présence  au  Théâtre-Italien  do 
M™"  Malifiran  pour  écrire  à  son  intention  un  ouvrage  im- 
portant. Le  sujet  en  fut  emprunté  â  un  ballet-pantomimo 
(lui  avait  eu  ù  l'Opéra  un  énorme  succès  ;  Clari  ou  la 
f'romesse  de  mariage.  Sa  partition  était  remarquable,  et 
le  succès  fut  complet. 

GLARIA    n.   m.    Nom   ancien   donné   par    Bolon   â   la 

lotte  commune 
(Iota  vulgaris). 
V.  LOTTK. 


ClarUs. 


CLARIAS 

(ns.v)n.m.  Gen- 
re do  poissons 
fihysostomes, 
iiniillo  des  siluridés,  comprenant  des  silures  sans  bou- 
clier cervical,  mais  ù  tempos  ot  joues  fortement  ossifiées, 
â  tHo  plate  ot  obtuse,  à  corps  allongé,  ordinairoment 
marbré. 

—  Kncvcl,  Los  elarias,  dont  on  connaît  uno  douzaine 
d'espèces  réparties  dans  les  régions  chaudes  do  lancicn 
monde,  habitent  les  fleuves  de  l'Afrique  et  de  l'Indo.  Lo 
ciarins  commun  du  Nil  ou  harmoulh  \clarias  anguillaris) 
aileinl  0'",00  do  long.  Citons  aussi  lo  elarias  Seriegalensis 
f  Afrique  occidonlale);  lo  chrias  magur  (Inde  mériitionalo). 


CLARICORDE  (de  clair,  et  corrfe)n.  m.  Ancien  instrument 
à  corde,  appelé  aussi  manicorde. 

Clarie  (tkrre),  terre  antarctique  découverte  et  ainsi 
appelée  par  Dumont  d'Urville,  en  janvier  1840. 

CLARIÈRE  (autre  forme  du  motcLAiRiÈRK)n.  f.  Passage, 
séparation  entre  les  banquises  et  les  gros  amas  de  glace  ; 
espace  de  mer  pris  par  les  glaces  de  l'hiver,  et  qui  se 
dégage  au  printemps,  ii  Syn.  do  claibiîîre. 

CLARIFICATEUR  n.  m.  Substance  chimique  ou  autre, 
possédant  la  propriété  de  clarifier  un  liquide  trouble  su- 
cré ou  acide,  c'est-à-dire  pouvant  dctorininer  un  dépôt  ra- 
pide des  matières  solides  en  suspension  dans  ce  liquide. 

CLARIFICATEUR,  TRICE  adj.  Qui  sert  à  clarifier,  à  fil- 
trer :  /'J/re  CLAKIF1CATELR. 

CLARIFICATION  {si-on  —  rad.  clarifie^-)  n.  f.  Opération 
qui  consiste  à  épurer  les  liquides  pour  les  rendre  transpa- 
rents, limpides;  état  d'un  liquide  clarifié  :  La  clarifica- 
tion arrive  à  certaines  liqueurs  par  le  seul  repos. 

' —  Encycl.  La  clarification  a  pour  objet  de  faciliter  lo 
dépôt  de  matières  organiques  tenues  en  suspension  dans 
certains  liquides  (vinaigres,  sirops,  etc.),  de  manière  à 
donner  à  ceux-ci  une  transparence  complète.  On  emploie 
pour  cette  opération  divers  procédés  variant  suivant  la 
nature  des  liquides  à  traiter;  mais,  d'une  manière  géné- 
rale, que  ces  méthodes  soient  chimiques  ou  mécaniques, 
elles  ont  toutes  pour  but  de  séparer  du  liquide  que  l'on 
veut  éclaircir  les  matières  insolubles  qui  lo  troublent.  Il 
est  alors  possible  d'avoir  ce  liquide  éclairci  par  filtrage 
ou  par  décantation,  ou  encore  par  soutirage. 

Le  même  mot  s'applique  à  la  clarification  des  eaux  qui 
tiennent  en  suspension  des  impuretés.  On  l'obtient  de 
diverses  manières:  soit  en  laissant  reposer  ces  eaux,  soit 
en  les  décantant,  soit  encore  en  les  additionnant  de  pro- 
duits chimiques  appropriés  au  but  que  l'on  veut  atteindre. 

CLARIFIER  (lat.  clari ficare;  de  clarus,  clair,  et  facere, 
rendre)  v.  a.  Rendre  clair,  épurer  :  Clarifikr  un  sirop. 

—  Fig.  Rendre  plus  lucide  :  La  gaieté  clarifik  l'esprit, 

—  Célébrer,  rendre  gloire  à  :  Co7mnefAi  clarifié  mo« 
père  sur  la  terre,  voits  allez  me  clarifier.  (Mass.)  [Vieux.] 

—  Anton.  Epaissir,  troubler. 

CLARIGATIO  [si-o  —  mot  bit.)  n.  f.  Sommation  adressée 
par  le  peuple  romain  à  un  autre  peuple,  et  qui  se  faisait  à 
haute  voix  [de  claritate  vocis),  par  un  fécial  nommé  Pèï-e 
Patrat  (de  pairnre,  accomplir). 

—  Encycl.  Ce  fécial  proclamait  pour  la  première  fois 
la  réclamation  en  mettant  le  pied  sur  le  territoire  étran- 
ger, par  une  formule  solennelle  (Tite  Live,  I.  32)  où  il  affir- 
mait, au  nom  de  la  religion,  la  légitimité  des  prétentions 
romaines.  Il  répétait  ces  paroles  au  premier  habitant  qu'il 
rencontrait,  puis  à  la  sentinelle  ou  au  premier  habitant  do 
la  ville  capitale  qui  se  présentait  devant  lui;  enfin,  en 
présence  du  peuple  et  des  magistrats.  S'il  n'obtenait  pas 
satisfaction,  la  guerre  était  déclarée  au  bout  de  trente-trois 
jours.  La  déclaration  de  guerre,  qui  se  faisait  en  lançant 
un  javelot  sur  le  territoire  ennemi,  était  aussi  appelée  cla- 
rigatio. 

CLARIN  ou  GLARAIN  n.  m.  Sonnaille  pour  le  bétail, 
clochette  ou  dandain,  ou  tympane. 

Clarinda.  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'Iowa),  suri© 
Nodaway,  affluent  du  Missouri  ;  3.260  h. 
Lainages. 

CLARINE  (rad.  ctaii-)  n.  f.  Petite  son- 
nette qu'on  pend  au  cou  des  animaux 
pour  les  empêcher  de  s'égarer  quand  on 
les  mène  pailre. 

CLARINE,  ÉE  adj.  Agric.  Qui  porte 
au  cou  une  clarine. 

—  Blas.  So  dit  des  animaux  qui  ont 
des  clarines  ou  clochettes  suspendues 
au  cou,  qu'elles  soient  ou  non  d'un  émail 
particulier. 

CLARINETTE  {nèf—  rad. clarine)a. f. 
Instrument  A  vent,  à  bec  et  &  anche.  Il  Par  oxt.  Musicien 
qui  joue  de  la  clarinette. 

—  Encycl.  La  clarinette  est  un  instrument  &  vent  qui, 
dans  le  quatuor  des  instruments  do  bois  employé  à  l'or- 
chestre (flûte,  hautbois,  clarinette  et  basson),  "tient  uno 
place  analogue  à  celle  do  l'alto  dans  le  quatuor  à  cordes. 
Elle  est  construite  en  buis,  on  ébéno  ou  en  grenadillo.  so 
compose  d'un  tubo  terminé  par  un  pavillon  évasé  ;  l'exécu- 
tant joue  on  soufflant  par  un  bec  auquel  est  ajustée  uno 
mince  languette  do  roseau  appelée  anche  :  le  tube  est  percé 
de  trous  que  celui-ci  bouche  avec  los  doigts  ou  ù  l'aide  do 
clefs  pour  modifier  à  son  gré  l'intonation. 

La  clarinette  a  des  sons  plus  graves  que  la  ftflto  et  le 
hautbois,  ot  son  étendue  est  plus  grande  que  coUo  do  ces 
deux  instruments;  cette  étendue  est  celle-ci  : 


D'arfient 

h  une  varhc  d'azur 

clariiiéd  d'or. 


U«gi>lr«  «UKtgu. 


c'est-à-dire  qu'elle  comporte  trois  octaves  ot  uno  tierce. 

Imaginée  on  l(>i>0  par  un  facteur  d'instruments  de  Nu- 
remberg, nommé  Joun-Christophe  Itenuer,  la  clarinette  a 
été  l'objet  d'améliorations  sensibles  de  la  part  de  divers 
artistes  et  facteurs.  Lefebvre,  Ivan  Mdller  y  avaient  ajouté 
diverses  clefs.  Mais  le  service  lo  plus  utile  lui  fut  rendu 
par  un  virtuose  allemand,  Théobald  Hadim,  qui  lui  appli- 
qua le  svstémo  d'anneaux  réunis  par  une  tige  mobile  A 
laido  duquel  il  avait  déjA  perloctionné  la  flûte.  Los  clari- 
nottos  les  plus  employées  dans  les  orchestres  ot  dans  les 
musii^uos  militaires  sont  eu  .^t  bémol  ou  on  mi  bémol  (on 
n'écrit  plus  guéro  pour  lu  clarinette  en  fa,  en  la  ou  ou  ut). 

C'est  vers  lo  milieu  du  xvia*  siéclo  que  la  clarinette  fut 
introduite  dans  les  orchestres.  Nous  avons  dit  que  lo 
caractère  iio  sa  sonorité  so  modifiait  selon  le  degré  do 
gravité  ou  d'acuinS  du  son.  C'est  ainsi  qu'on  qualifie  do 
chalumeau  le  registre  grave,  si  plein,  si  doux  ot  si  nuMitn- 
coliquo,  tandis  qu'iui  donne  volontiers  lo  nom  de  clair<m 
au  registre  aigu.  A  cause  de  son  éclat  métalli»iuo  ot  criard. 

—  Clarinette  haxsr.  La  clarinette  basse,  dont  les  pro- 
portions  sont  beaucoup  plus  considérables    que    oollo* 


CLARINETTER 


CLARONCEAU 


Clarinette. 


de  la  clarinette  ordinaire,  est  construite  en  si  bémol, 
et  elle  soune  une  octave  plus  bas  que  la  clarinette  d'or- 
chestre en  si  bémol.  Elle  s'écrit,  comme  les 
autres,  sur  la  clef  de  sol.  Son  étendue  est 
exactement  la  même;  sa  sonorité  est  superbe, 
et  son  timbre  est  plein  d'ampleur.  Dans  l'or- 
chestre symphonique,  la  clarinette  basse  n'est 
guère  employée  qu'à  l'état  d'exception  ;  ce- 
pendant, Meyerbeer  en  a  obtenu  des  efî'ets 
saisissants  dans  les  Huguenots  et  dans  le  Par- 
don de  Ploèrmel.  Wagner  s'en  sert  plus  cou- 
ramment. On  attribue  1  invention  de  la  clarinette 
basse  à  Grenser,  facteur  d'instruments  do  la 
cour  do  Dresde,  qui  aurait  construit  la  première 
en  1793;  en  1828,  l'instrument  fut  pertectionné 
par  un  facteur  de  Gœttingue,  nommé  Streitwollf . 

—  Clarinette  d'amour.  C'est  une  clarinette  qui 
se  construisait  en  sol  ou  en  fa,  et  dont  l'usage 
s'est  depuis  longtemps  complètement  perdu. 
Elle  se  distinguait  des  autres  clarinettes  par  la 
plus  grande  longueur  du  tube  et  par  son  pa- 
villon, dont  l'ouverture,  se  rétrécissant  à  la 
partie  inférieure,  aifectait  le  contour  piriforme 
du  cor  aiiL;Iais. 

CU^RINETTBR  [né-té)  V.  D.  Fam.  Jouer  de  la 
clarinette. 

CLARINETTISTE  {né-tissV)  n.  m.  Musi- 
cien qui  joue  Je  la  clarinette,  il  On  dit  aussi  clarinette. 

CU^RIONÉE  iàd  Clarion,  méd.  et  botan.  français  [1779- 
184-iJ)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  PÉRBzit;,  et  de  homoianthe. 

ClaRIOS.  Myth.  gr.  Surnom  d'Apollon,  qui  avait  un  tem- 
ple à  Claros,  en  lonie.  —  Epithète  de  Zeus,  considéré  comme 
l'arbitre  du  sort  (grec  xT-apoç,  forme  dorienue  pour  xXr|6o;, 
sort).  [Zeus  était  adoré  sous  ce  nom  à  Tégée,  en  Arcadîe, 
en  souvenir  des  enfants  de  Lycaon,  qui  avaient  tiré  au  sort 
les  Etats  de  leur  père.]  —  Le  poète  de  Claros  (Antimaquej. 

CLARISXE  (;î)  n.  f.  Genre  dont  la  place  est  douteuse  dans 
la  classilication.  (Il  est  rapporté  généralement  aux  niyri- 
céesou  aux  artocarpées,  et  comprend  des  arbres  du  Pérou.) 

CLARISSE  n.  f.  Religieuse  de  l'ordre  do  Sainte-Claire. 

—  Encycl.  L'ordre  des  clarîsses  fut 
fondé  en  1212,  par  sainte  Claire.  Saint 
François  d'Assise  rédigea  leur  règle,  qui 
fut  approuvée  par  le  pape  Grégoire  IX; 
elle  unissait  aux  austéritêsles  plus  rigides 
la  pratique  de  la  pauvreté  perpétuelle. 
La  nouvelle  congrégation,  en  se  multi- 
pliant, se  divisa:  les  pauvres clarisses  con- 
servaient la  règle  primitive  ;  les  urbartisles 
acceptèrent  les  adoucissements  approu- 
vés par  le  pape  Urbain  IV.  Sainte  Co- 
lette (1380-1447)  réforma  le  monastère 
de  Corbie,  et  sa  réforme  fut  adoptée  par 
beaucoup  de  maisons  de  l'onire.  La  prin 
cesse  Blanche,  fille  de  saint  Louis,  sainii- 
Hedwige,  reine  de  Pologne,  mom m-. m 
sous  rKabit  des  clarisses.  Ces  reii;_  ■  u--  s, 
très  nombreuses  autrefois  en  1  laiico, 
furent  dispersées  par  la  Révolution.  Elles 
comptent,  actuellement  encore,  plusieurs 
maisons  en  France  ;  elles  en  ont  une,  notamment,  à  Pans. 

Clarisse,  planète  télescopique,  n"  302,  découverte, 
le  14  novembre  1890,  par  Charlois. 

Clarisse  Harlo"we  (Histoire  de),  roman  épîstolaire 
de  Samuel  Ricbardson(i7-i9).  Clarisse,  dont  le  caractère  at- 
teint presque  à  la  perfection,  est  persécutée  par  un  père  et 
un  frère  tyranniques,  par  une  sœur  envieuse,  et  par  tous 
les  membres  d'une  famille  qui,  dans  des  vues  d'intérêt  et 
d'agrandissement,  veut  la  forcer  â  épouser  l'imbécile,  in- 
fâme et  hideux  Solmes.  Elle  fuit  cet  enfer  et,  candidement, 
se  confie  à  Lovelace.  Dans  une  série  de  lettres,  Clarisse 
fait  part  de  ses  chagrins  à  son  amie  miss  Howe.  Au  lieu 
de  l'asile  honorable  qui  convient  à  la  jeune  fille,  Lovelace 
lui  a  donné  pour  demeure  la  maison  de  l'entremetteuse 
Saint-Clair,  avec  trois  filles  de  joie  pour  suivantes.  Là  se 
déroule  le  drame  :  attaque  du  séducteur,  défense  de  la 
victime,  lutte  terrible  où  le  misérable  no  recule  devant 
aucun  moyen,  pas  même  l'incendie  et  le  poison.  Un 
philtre  lui  livre  Clarisse  endormie.  Souillée,  lajeuue  fille 
meurt,  et  Lovelace  est  tué  en  duel  par  le  colonel  Morden, 
parent  de  la  malheureuse  enfant.  Les  qualités  de  l'ouvrage 
sont  la  passion,  le  naturel,  une  belle  peinture  des  caractè- 
res; ses  défauts  consistent  surtout  en  longueurs  intermi- 
nables. Ce  roman  était  tombé  dans  l'oubli,  même  on  Angle- 
terre, lorsque  Barré  en  donna  une  traduction  nouvelle 
en  1845.  L'année  suivante,  Jules  Janin  en  fit  presque  un 
autre  livre  en  le  refondant  et  en  le  réduisant  à  deux  vo- 
lumes d'une  lecture  plus  facile. 

Le  théâtre  s'est  aussi  emparé  de  Clarisse  Harlowe.  A 
citer,  notamment,  une  pièce  de  Goubeaux.  jouée  en  1833  ; 
et  un  drame  en  trois  actes,  dû  à  la  collaboration  de  Du- 
manoir.  Clairville  et  Guiliard  (1846). 

CLARISSIMAT  {ma)  n.  m.  Titre  de  clarissime  :  Les  cor- 
recteurs  jouissaient  du  CLXHissiMAT.  (Sup.  de  l'Acad.) 

CLARISSIME  (lat.  clarissimus,  très  illustre)  adj.  m.  Titre 
d'huiineur  que  l'on  donnait  â  de  hauts  fonctionnaires,  sous 
le  Bas-Ernpire. 

CLARITE  (de  Clara,  n.  de  lieu)  n.  f.  Arséniosulfuro 
naturel  de  cuivre,  répondant,  comme  l'énargito,  à  la  for- 
mule Cu*AsS'.  La  clarlto  des  mines  de  Clara  (forôt  Noire) 
se  distingue  de  l'énargitc  par  sa  symétrie  monoclinique. 

Clarius,  moine  et  chroniqueur  français,  qui  vivait  dans 
la  première  moitié  du  xii"  siècle.  Il  résida  successivonicut 
aux  abbayes  do  Flcury-sur-Loire  et  de  Saint-Pierre-le-Vif, 
à  Sens.  Son  œuvre  historique,  rédigée  â  Sens,  est  surtout 
intéressante  pour  l'histoire  de  la  région  sénonaise,  i^a 
Chronique  de  Ctariu»,  dite  Chronique  de  S aint- Pierre- le- 
Vï/,ti'6tendjus(|u'àll23;  elleaété  continuée  jusqu'en  1184. 

Clark  ou  ClaRKE,  nom  d'un  certain  nombre  de  com- 
tés des  Etats-Unis,  dans  les  Etats  d'Alahama,  d'Arkansas, 
de  Géorgie,  d'Illinois,  etc.  —  Nom  do  deux  comtés  d'Aus- 
tralie, dans  la  Nouvelle-Galles  du  .Sud  et  le  Queensland. 

Clark  (William),  voyageur  américain,  né  en  Virginie 
en  1770,  mort  à  Saint-Louis  (Missouri)  en  1838.  Il  com- 
rnan'la,  avec  le  capitaine  Meryweathcr  Lewis,  la  première 
grande  exploration  nationale  des  vagîtes  contrées  arrosées 
l»ar  le  Missouri,  entropriso  par  les  Etats-Unis,  â  la  suite 
de  la  cession  do  la  Louisiane  par  la  France.  Clark  et 


Clarisse. 


Lewis  commencèrent,  en  1804,  à  remonter  ce  fleuve  par 
eau  jusqu'à  ses  sources  dans  les  montagnes  Rocheuses, 
puis  les  franchirent  et  arrivèrent  su"*  les  bords  do  l'Oré- 
gon,  auquel  on  a  donné  le  nom  de  Colombia.  Ils  descen- 
dirent ce  fleuve  jusqu'à  son  embouchure.  Puis,  après  avoir 
hiverné  sur  les  bords  de  l'océan  Pacifique,  ils  commen- 
cèrent leur  voyage  de  retour  et  regagnèrent  le  fort  Louis, 
sur  le  Mississipi,  en  1806. 

Clark  (Guillaume  Tierney},  ingénieur  anglais,  né  en 
1783  dans  le  comté  de  Somerset,  mort  en  1852.  Il  termina 
la  construction  du  canal  de  la  Tamise  et  de  la  Med-svay, 
et  exécuta,  entre  autres  travaux,  le  grand  tunnel  des  col- 
lines de  Frindsbury,  qui  se  rattache  au  canal  de  la  Tamise  ; 
le  pont  suspendu  élevé  sur  ce  fleuve  à  Hammersmith 
(1824-1827),  et  le  pont  suspendu  sur  le  Danube,  à  Buda- 
pest (1839-1849). 

Clark  (James),  théologien  et  philosophe  anglais,  né 
en  1836,  pasteur  de  l'Eglise  anglicane,  chapelain  à  Anti- 
gua,  et  membre  de  la  Société  asiatique  de  Londres.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Grammaire  comparée  des  lan- 
gues aryennes  et  autres  langues  (1865):  les  Epoques  du 
langage  (1866),  où  il  combat  les  théories  de  Max  Muller 
et  de  Benloëw  sur  la  formation  des  langues;  Qu'est-ce  que 
la  science  morale  et  chrétienne  '/  (1866). 

Clarke  (Samuel),  théologien  anglais,  né  à  Woolston 
en  I5y9,  mort  en  1683.  Il  appartenait  à  l'Eglise  anglicane, 
et  se  signala  sous  Cromwelî  et  Charles  II  comme  orateur 
de  la  chaire  et  comme  écrivain.  Parmi  ses  ouvrages,  qui 
eurentbeaucoup  desuccès,nous  citerons;  la  Moelle  de  l'his- 
toire ecclésiastique  (1649);  Martyrologe  général  (1654).  — 
Son  fils  Samuel,  mort  en  1701,  professa  quelque  temps  à 
Cambridge,  et  laissa,  entre  autres  ouvrages,  des  AyinoCa- 
tiens  sur  la  Bible  (1690). 

Clarke  (Jean),  colonisateur  anglais  du  xvi«  siècle,  un 
des  fondateurs  de  Rhode-Island,  né  en  1609  en  Angleterre, 
mort  en  1676.  Il  exerça  d'abord  la  médecine  à  Londres, 
puis  alla  se  fixer  dans  la  colonie  naissante  de  Massachu- 
setts, et  ensuite  (1638)  à  Aquetneck,  acheté  aux  Indiens; 
il  donna  à  ce  territoire  le  nom  de  Rhode-îsland.  En  1644, 
il  fonda  une  Eglise  à  Newport,  en  devint  le  pasteur,  et 
fut  persécuté  pour  les  innovations  religieuses  qu'il  voulut 
y  introduire.  S'étant  rendu  en  1663-1664  en  Angleterre,  il 
y  défendit  les  intérêts  de  la  colonie  et  de  la  liberté  reli- 
gieuse, et  obtint  pour  Khode-Island  une  nouvelle  charte, 
plus  favorable  à  son  développement. 

Clarke  (Samuel),  philosophe,  théologien  et  sermon- 
naire  anglais,  né  à  Norwich  (comté  do  Norfolk)  en  1675, 
mort  à  Londres  en  1729.  Il  étudia  à  l'université  de  Cam- 
bridge, où  régnait  la  philosophie  de  Descartes,  et  entra  dans 
le  clergé  anglican.  Il  obtint  un  succès  considérable  en  pro- 
nonçant, en  1704  et  1705,  ses 
sermons  sur  l'existence  et  les 
attributs  de  Dieu. 

Son  livre  capital  est  celui 
qu'il  a  composé  avec  ses 
fameux  discours  et  en  les  dé- 
pouillant de  la  forme  oratoire. 
11  s'attache  à  montrer  que 
l'existence  de  Dieu  doit  être 
établie,  non  point  par  des 
preuves  tirées  des  phéno- 
mènes naturels,  mais  par  des 
arguments  de  raison  pure:  il 
la  déduit  à  priori  de  l'idée  d'un 
être  nécessaire.  11  complète 
sa  démonstration  en  emprun- 
tant à  Newton  sa  preuve  par 
le  temps  et  l'espace  infinis, 
qui  ne  peuvent  être  que  des 
attributs  do  Dieu.  Le  livre 
intitulé  a  Démonstration  ofthe 
being  and  attribules  ofGod  est  particulièrement  dirigé  contre 
Hobbes  et  Spinoza.  Il  a  publié,  en  1705,  une  apologie  du 
christianisme  sous  ce  titre  :  a  Discourse  concerniny  the 
inaltérable  obligations  of  natural  religion. 

En  1715  et  1716,  il  eut  avec  Leibniz  une  discussion  sur 
l'espace  et  le  temps.  La  correspondance  des  deux  anta- 
gonistes fut  publiée  en  1717.  Il  préparait,  quand  il  mourut, 
une  édition  de  l'Iliade,  avec  notes  et  traduction  en  latin. 
Une  édition  complète  de  ses  œuvres  a  paru  à  Londres,  en 
1742.  La  traduction  française  de  ses  œuvres  philosophiques 
a  été  réimprimée  en  1843,  dans  la  bibliothèque  Charpentier. 

Clarke  (Edward),  navigateur  anglais,  né  en  1741,  mort 
en  1779.  Il  fit  trois  fois  le  tour  du  monde,  d'abord  sous  les 
ordres  du  commodore  Byron,  puis  sous  ceux  du  capitaine 
Cook,  après  la  mort  duquel  il  quitta  le  commandement  de 
la  Découverte  pour  diriger  l'expédition  et  prendre  la  place 
de  Cook  sur  la  liésolution.  Il  tenta,  sans  plus  de  succès 
que  son  chef  l'année  précédente,  de  trouver  un  passage 
entre  l'océan  Pacifique  et  l'Atlantique  à  travers  l'océan 
Glacial  arctique,  s'avança  jusque  par  70">  35'  de  latitude  N., 
et,  trouvant  là  une  infranchissable  barrière  de  glace,  il 
considéra  comme  suffisamment  démontrée  l'impossibilité 
de  trouver  un  passage  au  N.;  Clarke  reprit  le  chemin  de 
l'Angleterre,  mais  il  mourut  en  arrivant  au  Kamtchatka. 

Clarke  (Ilenri-Jacques-Guillaume),  comte  d'Hune- 
bourg,  duc  de  Feltre,  maréchal  de  France,  né  à  Landre- 
ciesen  1765,  mort  à  Neuwiller  (Bas-Rhin)  en  1818.  Fils  d'un 
garde-magasin  des  subsistances  à  Landrecics,  d'origine 
irlandaise,  il  entra  à  l'Ecole  militaire  en  17S1.  En  1792,  il 
était  lieutenant-colonel  de  dragons  et,  un  an  après,  général 
do  brigade.  Mais  il  fut  destitué  comme  suspect  (1793). 
Rétabli  dans  son  emploi  deux  ans  après,  et  promu  géné- 
rai de  division,  !e  Directoire  lui  confia,  en  1796,  la  mission 
délicate  de  surveiller  les  agissements  do  Bonaparte.  Clarke 
n'eut  garde  do  s'en  acquitter  et  se  mit  au  mieux  avec  Bona- 
parte. Destitué  do  nouveau,  il  recueillit,  après  le  18-Bru- 
maire,  les  fruits  de  son  habile  diplomatie.  Il  servit  à 
Napoléon  de  secrétaire  intime  et  l  ac^compagna  dans  les 
campagnes  do  1805  et  1800.  En  1805,  il  remplit  les  fonc- 
tions de  gouverneur  do  la  haute  et  basse  Autriche  ;  en  1806, 
celles  de  gouverneur  do  Berlin.  En  1807,  il  devint  minis- 
tre do  la  guerre.  Dès  l'arrivée  des  Alliés  devant  Paris, 
il  s'enfuit  à  Blois  avec  l'impératrice  et  se  déclara  roya- 
liste. Aussi  accompagna-t-il  Louis  XVIII  à  Gand  ;  il  de- 
vint pair  do  France  (1814),  ministre  do  la  guerre,  maréclial 
do  Franco  et  gouverneur  do  la  14"  division  militaire  (1817). 
Napoléon  l'avait  créé  -  comte  d'Hunobourg  ■>  ou  1808,  et 
"  duc  do  Foltro  »  en  1809. 


Clarke- 


40 

Clarke  (John),  connu  sous  le  nom  de  Clarke-'Wtiit- 

feld,  organiste  et  compositeur  anglais,  docteur  en  musique 
des  universités  de  Cambridge  et  d'Oxford,  né  à  Gloucester 
en  1770  ,  mort  à  Holmer  en  1836.  On  connaît  de  cet  artiste 
quatre  volumes  de  musique  d'église  [Cathedral  music], 
plusieurs  recueils  de  glees  (chansons),  deux  volumes  do 
chants  sur  des  poésies  de  Walter  Scott  et  de  iord  Byron, 
et  un  oratorio  en  deux  parties  intitulées  le  Crucifiement 
et  la  Résurrection.  Il  édita  plusieurs  publications  intéres- 
santes :  les  oratorios  de  Htendel  arrangés  pour  le  piano 
(15  vol.);  les  Beaatt:s  de  Purcell  (2  vol.)  ;  etc. 

Clarke  (Edouard-Daniel),  voyageur  et  minéralogiste 
anglais,  né  â  Willingdon  en  1769,  mort  en  1822.  Il  fit, 
de  1790  à  1802,  un  immense  voyage  en  Europe,  en  Asie, 
en  Afrique,  visita,  en  1812,  la  Hongrie,  la  Bulgarie,  etc., 
et  devint  professeur  de  minéralogie  à  Cambridge.  11  avait 
rapporté  de  ses  excursions,  entre  autres  objets  précieux, 
une  statue  do  Cérès  Eleusis,  le  sarcophage  dit  "  d'Alexan- 
dre le  Grand  » ,  le  manuscrit  de  Platon  trouvé  dans  l'île  do 
Pathmos.  Son  principal  ouvrage  est  intitulé  :  Travels  in 
varions  countries  of  Europe,  Asia  ami  Africa  (1810-1824); 
la  première  partie  a  été  traduite  en  français  (isiS). 

Clarke  (Mary-Anne),  aventurière,  née  à  Londres  en 
177G,  morte  à  Boulogne  en  1852.  Elle  était  de  très  humble 
extraction  et  avait  épousé,  en  1794,  un  ouvrier  maçon.  En 
1803,  elle  parut  tout  à  coup  à  Londres,  entourée  d'un  luxe 
extravagant  :  elle  se  donnait  publiquement  comme  la  mai- 
tresse  de  Frôderik,  duc  d'York,  qui,  se  trouvant  compromis 
dans  des  procès  intentés  à  Mrs.  Clarke,  se  vit  obligé  de 
donner  sa  démission  de  commandant  en  chef  de  l'armée 
anglaise.  Il  fut,  de  plus,  l'objet  d'une  foule  de  pamphlets 
dont  l'un,  the  Rival  princes  (1809),  était  de  Mrs.  Clarke 
elle-même.  Celle-ci  parvint  à  extorquer  au  duc  une  forte 
somme  en  le  menaçant  de  publier  sa  correspondance.  Mais 
un  second  libelle  qu'elle  écrivit  en  1813,  a  Letter  to  the 
riglit  hon.  William  Fitz-Gerald,  lui  ayant  valu  un  an  do 
prison,  elle  se  retira  en  France,  où  elle  mourut. 

Clarke  (Mary  Novello,  mistress  Cowden),  femme 
de  lettres  anglaise,  née  en  1809,  a  publié  de  nombreux  arti- 
cles dans  les  magazines,  des  romans  :  les  Aventures  du  ma- 
rin Kit  Bam  (184S)  :  le  Cousin  (1854),  etc.,  une  étude  sur  les 
Héroïnes  de  Shakspeare  (1850);  mais  elle  doit  surtout  son 
renom,  en  Angleterre,  à  une  Concordance  de  ^'^halcspeare 
[Complète  concordance  to  Shakespeare,  1845),  travail  qui  lui 
prit  seize  années  entières. 

Clarke  (Henry  Htde),  ingénieur  et  philologue  an- 
glais, né  à  Londres  en  1815,  mort  en  1895.  Après  avoir 
été  soigneusement  élevé  par  son  père,  connu  pour  ses 
deux  projets  de  canalisation  de  l'isthme  de  Panama,  il  fut 
nommé  ingénieur  civil  à  Londres,  en  1836.  Depuis  cette 
époque,  tout  en  s'occupant  avec  ardeur  de  sa  profession, 
il  n'a  pas  cessé  d'écrire  dans  le  «  Journal  des  ingénieurs 
civils  et  des  architectes  u,  et  dans  d'autres  feuilles  pério- 
diques de  même  nature.  Comme  philologue  et  linguiste, 
Clarke  fut  remarquable  ;  il  parlait  couramment  quarante 
langues  et  dialectes,  et  en  comiircnait  une  centaine. 
Comme  inventeur,  il  est  surtout  connu  par  les  perfection- 
nements qu'il  apporta  à  la  machine  d'induction  de  Pixii. 
Parmi  ses  ouvrages,  citons  :  Leçons  sur  les  couleurs  {iZ'i9)'t 
Théorie  de  la  construction  des  voies  ferrées  (1846)  ;  Aouveau 
Dictionnaire  de  la  langue  anglaise  (1855)  ;  Manuel  de  phi- 
lologie comparée  (1859);  les  Habitants  préhelléniques  de 
l'Asie  Mineure  (1864)  ;  la  Langue  paléo-géorgienne  et  les 
Etablissements  caucaso-thibétains  en  Asie  (1870)  ;  la  Terre 
sainte  et  l'Europe  {i&lO)  ;  l'Epoque  du  Caucase  (1873)  ;  Mé- 
moire sur  la  grammaire  comparée  de  l'éqyptien  et  du  copte 
(18~3};  le  Culte  du  serpent  et  de  Siva  et  ta  mythologie  {\9>1&)\ 
l'Epoque  des  Rhithus  et  des  Rhithos- Péruviens  (1877); 
Classification  de  la  langue  basque  et  de  la  langue  scylhique, 
et  Grammaire  comparée  du  japonais  et  du  basque;  the 
Picts  (Londres,  1886). 

Clarke  (machine  de).  Electr.  V.  induction. 

ClarkE'S  Fork  ou  Flathead,  rivière  des  Etats- 
Unis  (Etat  de  Washington),  affluent  du  fleuve  Columtia. 
De  sa  source  (dans  les  montagnes  Rocheuses)  à  son  con- 
fluent, ce  fleuve  mesure  1.045  kilora. 

CLARKIE  [kl  —  de  Clark,  bot.  améric.)  n.  f.  Genre 
d'onagrariacées-œnotliérées,  comprenant  de  petites  plan- 
tes annuelles  à  fleurs  élégantes,  pourpres  ou  lilacées,  ori- 
ginaires de  l'Amérique  septentrionale  et  occidentale,  et 
presque  toutes  cultivées  dans  nos  jardins  d'agrément. 

Clarksburg,  ville  des  Etats-Unis  (Virginie),  sur  la 
Monougahela ,  branche  gauche  de  l'Ohio  ;  5.760  hab. 
Riches  mines  de  charbon  de  terre. 

ClARKSON  (Thomas),  philanthrope  anglais,  né  àWis- 
boach  on  1760,  mort  à  Playford-Hall,  près  d'Ipswich, 
en  1846.  Après  des  études  brillantes,  il  se  sentit,  dès  sa 
jeunesse,  une  véritable  vocation  pour  la  cause  de  l'aboli- 
tion de  l'esclavage.  Il  publia  force  brochures,  réunii  d'.c 
meetings,  fit  des  conférences  dans  toute  l'Europe.  Il  fut 
grandement  appuyé  par  la  secte  des  quakers.  Il  eut  la 
joie  de  voir  ses  efforts  couronnés  de  succès  :  le  bill  d'abo- 
lition de  la  traite  est  de  1807,  et  le  bill  d'émancipation  des 
esclaves  d'août  1833.  Parmi  ses  innombrables  écrits,  nous 
citerons  ;  an  Essay  on  the  slaveri/  (1786);  an  Essay  on  the 
inipolicy  of  the  African  slave-trade  (1788);  a  Portraiture  of 
quakerism  {lio6): Memoirs on  the  lifeof 'William Penn{lSi3); 
the  Cries  of  Africa  to  the  inhabitants  of  Europe  {IS22)  ;  Essay 
on  baptis7n  (1843). 

—  BiBLiOGR.  :  Taylor,  Biographical  sketch  of  T.  Clarkson 
(Londres,  1839);  Elmes,  Thomas  Clarkso7i  (Londres,  1854). 

ClARKSVILLE,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Tennes- 
see), sur  le  Cumberland,  affl.  de  l'Ohio;  7.925  hab.  Fabri- 
ques; commerce  de  tabac;  mines  de  fer.  Ch.-l.  du  comté 
do  Montgomery.  —  Ville  de  l'Etat  de  Texas,  sur  une  branche 
mère  de  Maple-Spring,  sous-affl.  do  la  rivière  Rouge; 
5. 600  hab.  — Bourg  do  l'Etat  de  Virginie,  sur  le  fleuve  côtier 
Roanoko;  4.500  hab.  Commerce  de  tabac. 

ClaRO  (Giulio)  [on  lat.  Julius  Clarus],  jurisconsulte 
italien,  né  à  Alexandrie  de  la  Paille  (Milanais)  en  1525,  mort 
en  1575.  Il  fut  nommé,  en  1550,  sénateur  à  Milan  par  le 
roi  d'Espagne,  Philippe  II,  qui  In  chargea  ensuite  do 
diriger  les  atfaires  de  ses  Etats  d'Italie,  et  lui  donna  le 
titre  de  «  conseiller  d'Etat  » .  Son  principal  ouvrage  :  Sen- 
tntliui'ujn  receptarum  libri  V  (1560)  est  un  traité  do  pra- 
tique civile  et  criminelle. 

CLARONCEAU  (so)  n.  m.  Uno  des  dénominations  nom- 
breuses (c^ain>i^c/«rion,  clareta,  cornij:)  de  l'ancien  clairon. 


41 


I 


CLAROS 


CLASSIFICATION 


GlAROS  ou  KlarOS,  villo  d'Iooio,  oiUro  Colophon  ot 
Lébédos,  qui  possédait  uu  tomplo  dodié  à  Apollon  Patroos, 
le  raôuie  qui  était  adoré  ù  Athènes  ot  dans  quelques 
autres  sanctuaires  de  la  Grèce.  On  l'appelait  aussi  Apollon 
Clarion,  et  on  le  considérait  comme  le  protoctour  de  touto 
rionie.  L'oracle  do  Claros  était  célèbre  dans  l'antiquité. 
Jusqu'au  i'*^  siècle  de  notre  ère,  on  venait  lo  consulter  do 
toute  part.  Gormanicus.au  témoi^nayo  de  Tacito,  se  rendit 
à  Claros  pour  entendre  l'oracle.  C'était  un  prêtre  qui 
répondait  aux  consultants.  Héfuf;io  dans  une  {grotte,  il 
commençait  par  répandre  autour  do  lui  de  l'eau  lustrale, 
puis  exprimait  on  vers  les  volontés  du  dieu.  Ce  prêtre 
était  toujours  originaire  do  Milot.  Au  temps  do  Pline  le 
Jeune,  le  temple  e.\istait  toujours,  mais  l'oracle  avait  dis- 
paru. Aujourd  hui,  il  uo  reste  plus  rien  de  ce  qui  fut  Cla- 
ros; sur  une  partie  de  son  emplacement,  s'est  bâtie  une 
bourgade  du  nom  do  Zilleh. 

CLARTÉ  (lat.  claritas;  de  clams,  clair)  n.  f.  Eclat  lumi- 
neux :  La  cLARTK  du  soleil,  d'un  /lambeau. 

—  Lumière,  flambeau  :  Mille  clartés  brillant  dans  un 
salon.  (Le  singulier  n'est  plus  usité  dans  ce  sens.) 

—  Transparence,  limpidité  :  La  clarté  de  l'eau.  Verre 
d'une  grande  clarté,  ii  Kclat  de  ce  qui  est  net,  brillant  ou 
propre,  poli  :  La  clarté  du  teint.  Vaisselle  d'une  grande 

CLARTE. 

—  Poétiq.  Ciel,  firmament,  régions  éthéréos  :  S'élancer 
des  CLARTKS  éternelles,  ii  Clarté  du  jour,  du  ciel,  ou  simplo- 
mont  Clarté,  Vie  : 

Mais  où  vous  a-t-il  dit  qu'il  reçut  la  clarté? 

Molière. 

—  Fig.  Eclat  de  la  vérité,  ce  qui  éclaire  l'esprit  :  La 
géologie  projette  dans  une  foule  d'autres  sciences  ses  utiles 
CLARTÉS.  (L.  Figuier.)  ii  Intelligence,  connaissances  : 

Je  conseua  qu'une  femme  ait  des  clartés  de  tout. 

Molière. 

(SoDS  vieilli,  au  moins  en  prose.)  ii  Qualité  de  ce  qui  est  fa- 
cile à  comprendre  :  La  clarté  est  le  premier  mérite  du  stgle. 

—  Hist.rom.  Votre  Clarté,  Titre  lionorifiqueque  l'on  don- 
nait aux  représentants  de  l'empereur,  dans  les  provinces. 

—  Optiq.  On  nomme  clarté,  dans  un  instrument  d'op- 
tique, le  rapport  existant  entre  la  quantité  de  lumière 
impressionnant  l'unité  de  surface  de  rétine  quand  on  re- 
garde l'objet  au  moyen  d'un  instrument  ou  quand  on  le 
regarde  seulement  à  l'œil  nu. 

—  Syn.  Clarté,  lueur,  lumière.  Lumière  est  le  terme  le 
plus  général;  il  désigne  l'effet  produit  sur  nos  yeux  sans 
y  ajouter  aucune  idée  accessoire.  La  lueur  est  une 
lumière  faible  et  passagère,  ou  bien  c'est  un  commence- 
ment de  lumière.  La  clarté  est  une  lumière  durable  et 
vive  qui  éclaire  pleinement  les  objets  et  permet  de  les 
voir  dans  tout  leurjour. 

Glary,  ch.-I.  de  canton  du  dép.  du  Nord,  arrond.  et 
à  20  kilom.  de  Cambrai  ;  2.572  hab.  Ch.  de  f.  de  Cambrai 
au  Catelet.  La  ville  de  Clary  était  autrefois  défendue  par 
un  château  fort.  —  Le  canton  a  17  comm.  et  35.y97  hab. 

Glary,  nom  d'une  famille  de  Marseille,  d'où  sont  sor- 
ties deux  reines.  François  Clary  (1725-1794)  eut  neuf 
enfants  :  1"  Nicolas-Joseph  (1760-1823),  comte  de  l'Empire 
et  pair  de  France  ;2<' Joseph-Honork  (1762-1764)  ;  S^Marie- 
Anne-Rose  (1764-1835),  mariée  au  baron  Anthoine  do  Saint- 
Joseph;  40  Rose-Ldcie  (1764-1784);  5"  Justinien-François 
(1766-1794)  ;  6»  CATHERINE- HONORINE  (1769-1843),  mariée 
à  Henri  Blait  de  Villeneufve;  7°  Marie-Julie  (1771-1845), 
mariée  en  1794  à  Joseph  Bonaparte;  8»  Basile  (1774-1781); 
9oEugénie-Bernardine-Désiree(1777-1860),  reine  de  Suède. 

Glase,  comm.  de  la  Grande-Bretagne  (pays  de  Galles 
[comté  de  Glamorgah]);  24.000  h.  Mines  de  houille,  de  cuivre. 

CLASMATODON  {sma)  n.  m.  Genre  de  mousses,  de  la 
famille  des  leskéacées,  renfermant  de  petites  plantes  ram- 
pantes de  l'Amérique  du  Nord. 

CLASSE  (lat.  classis;  do  calare,  appeler)  n.  f.  Chacune 
des  catégories  entre  lesquelles  se  partagent  les  citoyens, 
considérés  au  point  de  vue  du  rang  social  occupé  par 
chacun  d'eux.  11  no  faut  pas  confondre  la  classe  avec  la 
caste.  (V.  ce  mot)  :  Les  classes  laborieuses.  La  classe 
moyenne.  Les  classes  privilégiées,  il  Catégorie  d'individus 
ayant  entre  eux  quelque  analogie  do  mœurs,  d'idées  ou 
do  fonctions  ;  La  classe  des  écrivains,  des  artistes,  il  Ca- 
tégorie basée  sur  lo  mérite  des  personnes  ou  la  valeur 
des  choses  :  Un  acteur  de  première  classe.  Du  sucre  de 
seconde  classe.  Il  Catégorie  fondée  sur  l'importance  :  Pré- 
fecture de  première  classe,  ii  Catégorie  établie  sur  la 
nature  des  objets  :  Les  monnaies  de  Cilicie  forment,  dans 
la  numismatique ,  une  classe  à  part.  (Henan.) 

—  Pop.  Endroit  où  les  crochoteurs  d'un  quartier  se  tien- 
nent, en  attendant  qu'on  vienne  leur  donner  de  l'ouvrage. 

—  Classes  de  l'Institut,  Catégories,  au  nombre  do  cinq 
des  membres  do  l'Institut,  établies  d'après  la  spécialité 
à  laquelle  ils  appartiennent.  V.  Académie  française. 

—  .^dmin.  miUt.  Contingent  des  jeunes  gens  âgés  do 
vingt  et  un  ans  qui,  chaque  année,  sont  recrutés  pour  le 
service  militaire, et  dos  volontaires  qui,  devançant  l'appel, 
s'engagent  avoc  co  contingent  :  Etre  de  la  classe  de  1898. 

Il  Fam.  ot  absol.  :  Etre  de  la  classe,  Faire  partie  du  contin- 
gent qui  acliévo  son  service  dans  l'année  où  l'on  est,  qui 
vaôtro  libéré.  (Cette  expression  est  également  usiiée  dans 
la  marine.) 

—  Enseign.  Chacun  dos  degrés  établis  dans  les  écoles, 
et  guo  l'on  fait  parcourir  année  par  année  aux  écoliers  : 
Faire  toutes  ses  classes,  n  Dans  les  écoles  secondaires, 
liasses  classes  ou  Classes  de  grammaire,  Classes  allant  do 
la  huitiémo  â  la  troisième  inf;lusivomont.  il  Hautes  classes 
ou  Classes  d'humanité.  Seconde,  rhétorique  ot  philosophie. 

Il  Cours    que  fait   un   professeur  :   Préparer  sa   classe. 

tl  Cours,  onseignomont  quelconque,  écolo  :  Une  classe 
de  chant,  il  Ensemble  des  élèves  qui  suivent  les  mômes 
cours  :  Classe  gui  se  mutine,  ii  Salle  dans  laquelle  lo  pro- 
fesseur fait  son  (-ours  :  lialaycr  une  classe. 

—  Ilist.  nat.  Chacune  des  grandes  divisions  d'un  règne 
(\m  se  subdivisent  on  ordres  dans  les  systèmes  artificiels, 
en  familles  dans  la  méthode  naturelle  :  L'homme  seul  fait 
une  classe  à  part.  (Bufï.) 

—  Mar.  Ordre  dans  lequel  sont  distribués  les  matelots 
«t  les  gens  do  mer  qui  doivent  leur  servico  ù  l'Etat  :  Dés 
iGSl,  on  établit  tes  classes  de  la  marine,  et  on  divisa  les  habi- 
tants des  côtes  en  plusinurs  <;i,as«es  gui  deintient  servir 
alternativement.  (Chéruel.)  tl  Les  classes,  La  totalité  des 
marin»  (pii  doivent  leur  service  à  l'Etat  pondant  un  cortuiii 
nombre  d'année»,  n  Marin  des  classes,  Malolot  provouant 


de  l'inscription  maritime  ;  est  mis  par  opposition  à  Engagé 
volontaire.  Il  Division  des  grades,  (^uarti or-maître  de  se- 
conde ot  do  premièro  classe,  i]  Division  des  navires  par 
dimensions  dans  la  môme  catégorie  :  Croiseurs  de  première, 
de  seconde  classe. 

—  Math.  Classf  d'une  courbe  algébrique.  C'est  le  nombre 
des  tangentes  <iu'on  peut  lui  mener  d'un  point  donne. 
(V.  PlOcker [/"«rmu/es  dt:].)\\Classe d'une  surface,\jQ  nombre 
dos  plaus  tangents  qu'on  peut  lui  mener  par  une  droite 
donnée  :  Les  quadriques  sont  de  deuxième  classa,  il  Classe 
d'une  surface  développahle.  Le  nombre  de  plans  tangents 
qu'on  peut  lui  mener  par  un  point,  il  Classe  d'un  complexe. 
V.  COMPLEXE.  Il  Classe  d'un  connexe.  V.  connexion.  Il  Classe 
d'un  ci/cle.  V.  cycle. 

—  Zool.  Division  fondamentale  du  règne  animal,  venant 
immédiatement  la  seconde  après  V embranchement,  ot  se 
divisant  elle-même  en  ordres. 

—  Encycl.  Admin.  milit.  Ce  mot  a  un  grand  nombre 
d'acceptions  militaires  : 

\°  D'abord,  hiérarch'-iuenient,  il  désigne  des  situations 
qui,  tantôt  correspondent  à  de  véritables  grades  —  comme 
})Our  les  contrôleurs,  fonctionnaires  de  1  intendance,  mé- 
decins, pharmaciens,  officiers  d'administration,  etc.  —  et, 
d'autres  fois,  il  marque  des  degrés  dans  le  môme  grade. 
Ainsi,  deux  capitaines  ou  deux  lieutenants  :  l'un  de  1", 
l'autre  de  2"  classe,  sont  du  même  grade  ;  tandis  que  deux 
sous-intendants,  deux  médecins  principaux  ou  majors, 
sont  en  réalité  assimilés  à  des  officiers  de  grades  différents, 
suivant  qu'ils  sont  de  1"  classe  ou  de  2'. 

La  situation  de  soldat  de  /"  classe,  rétablie  dans  les 
différentes  armes  où  elle  avait  été  supprimée  pendant 
quelque  temps,  ne  donne  plus  droit,  comme  autrefois,  à 
l  avantage  pécuniaire  d'une  solde  un  peu  plus  forte. 

2"  Le  mot  classe  s'applique  aussi  à  linstruciion,  quand 
il  s'agit  des  hommes  de  recrue  qui  font  leurs  classes,  avant 
d'être  considérés  comme  soldats  suffisamment  instruits 
pour  être  mobilisables  en  cas  de  besoin.  On  dit  encore 
parfois,  d'un  homme  de  recrue  qui  «  a  terminé  ses  clas- 
ses »,  qu'il  est  «admis  à  la  1"  classe  de  ses  instructions». 

Autrefois,  les  hommes  de  recrue  étaient  réunis  tous  en- 
semble pour  faire  leurs  classes,  et  constituaient  ainsi  ce 
qu'on  appelait  la  c/a5.serf'm5iruc(/on.  Aujourd'hui,  les  jeunes 
soldats  font  directement  leurs  classes  dans  leur  compa- 
gnie, escadron  ou  batterie,  sous  la  direction  et  la  respon- 
sabilité de  leurs  capitaines  respectifs. 

3"  Tous  les  hommes  astreints  au  service  militaire 
sont,  au  point  de  vue  de  leurs  obligations,  groupés  par 
classes,  c'est-à-dire  par  catégories,  dont  il  existe  deux 
sortes  distinctes  :  la  classe  de  recnitemetit,  et  la  classe  de 
mobilisation.  La  première  est  celle  à  laquelle  un  homme 
appartient  par  la  date  de  sa  naissance  et  avec  laquelle  il 
tire  au  sort.  Chacun  peut  trouver  la  sienne  en  ajoutant 
vingt  unités  au  millésime  de  l'année  dans  laquelle  il  est  né. 

Mais,  tout  en  continuant  à.  faire  toujours  partie  de  la 
même  classe  de  recrutement,  beaucoup  d'hommes  sont, 
au  point  de  vue  de  la  mobilisation,  classés  dans  une  autre, 
parce  qu'ils  ont  accompli  leur  service  militaire,  soit  par 
anticipation  (comme  encrages  volontaires),  soit  tardive- 
ment (par  suite  de  désertion,  par  exemple),  ou  bien  encore 
parce  qu'en  raison  de  situations  particulières,  l'époque  où 
ils  devaient  faire  certaines  périodes  d'instruction  comme 
réservistes  se  sera  trouvée  modifiée,  etc. 

Dès  lors,  un  homme  est  considéré,  au  point  de  vue  de 
ses  obligations  militaires,  comme  appartenant  à  une  autre 
classe  de  recrutement,  qui  est  dite  sa  classe  de  jnobilisation  ; 
c'est  celle  avec  laquelle  il  doit  marcher,  d'après  les  an- 
nées de  service  par  lui  accomplies,  ainsi  qu'il  est  dit  sur 
son  livret  matricule,  où,  le  cas  échéant,  il  est  toujours  fait 
mention  dos  deux  classes  de  chacun. 

Voici  comment  sont  réparties,  par  la  loi  du  19  juillet  1892, 
les  vingt-cinq  classes  de  recrutement  qui  sont  à  la  dispo- 
sition de  l'autorité  militaire  :  les  trois  plus  jeunes  con- 
stituent l'armée  active  ou  sa  disponibilité.  Los  aij'  suivantes 
forment  la  réserve  de  l'armée  active.  Puis  viennent  six 
classes  composant  l'armée  territoriale,  ot  les  six  dernières 
qui  sont  la  réserve  de  l'armée  territoriale. 

4«  Enfin,  il  y  a  deux  classes  do  places  fortes.  V.  clas- 
sement, 

—  Pédag.  Classe  enfantine.  Ecole  enfantine.  V.  école. 

—  Polit.  V.  SOCIÉTÉ. 

—  Zool.  L'embranchement  des  vertébrés  se  divise  on  cinq 
classes  :  poissoris.  amphibiens,  reptiles,  oiseaux,  tnammifè- 
res.  La  division  immédiate  de  la  classe  est  la  sous-classe.  La 
classe  dos  poissons  comporte  six  sous-classes  :  leptocar- 
diens,  cyclostomes,  chondroptéryqiens,  ganoides,  téléostéens, 
dipnoiques.  Linné,  le  premier,  divisa  les  animaux  on  classes  ; 
il  répartit  lo  règne  animal  on  six  classes,  qui  étaient  pour 
lui  les  divisions  principales,  car  il  no  fonda  pas  les  embran- 
chements; ceux-ci  sont  dus  à  Cuvier.  V.  classification. 

CLASSEMENT  (mrtn)  n.  m.  Action  de  classer,  do  ranger 

par  catégories  :  Classement  de  livres,  de  papiers,  de  langue. 
Il  Ordre  établi  parmi  les  objets  que  l'on  a  classés  :  Un 
classement  logique,  commodt;. 

—  Art  milit.  Ensemble  dos  travaux  annuels  relatifs  ù 
l'inscription  dos  officiers  sur  les  tableaux  d'avancement, 
dits  aussi  tableaux  do  classement.  On  donne  aussi  co  nom 
aux  commissions  qui  concourent  à  la  confection  do  ces  ta- 
bleaux, on  discutant  ot  appréciant  les  litres  des  candidate. 

Lo  môme  mot  s'applique  aux  tableaux  de  j)ropositiou 
pour  la  Légion  d'honneur  et  la  médaille  militaire. 

—  Ch.  do  f.  Voies  de  classement.  Celles  sur  Icsquollos  on 
forme  les  trains.  (Lo  classoment  propromont  dit  est  l'opé- 
ration consistant  à  placer  sur  les  voies  ci-dessus  les 
voitures  dans  un  ordre  voulu,  dans  lo  but  do  supprimer 
lo  plus  possible  les  manœuvres  on  cours  do  routo.  Le 
classement  complète,  en  quelque  sorte,  le  triage.) 

—  Encycl.  Art  milit.  L'organisation  et  lo  modo  de  fonc- 
tionnoment  des  commissions  do  classement  varient  telJo- 
mont  d'une  année  ù  l'autre,  qu'il  serait  impossible  d'on 
donner  un  exposé  exact  complot.  V.  Franck  (arniéo.) 

On  emploie  aussi  lo  mot  «  classoment  »  pour  désigner 
l'opération  par  laquelle  une  place  forte  est  mise  dans  l'une 
des  catégories  ou  classes  dotorminéos  par  les  décrets  qui 
définissent  la  naturo  et  l'étendue  ilos  servitudes  correspon- 
dant ti  chacuno  d'elles,  ainsi  quo  los  conditions  do  lour 
entretien,  etc.  Do  là  l'emploi  du  mot  déclasaement  quand 
il  s'agit  do  décider  la  radiation  d'une  villo  ou  d'un  poste 
du  nombre  dos  points  fortifiés,  on  oidonnant  la  démolition 
do  SOS  furtillcations. 

JiO  terme  do  •■  clas.somont  a  s'omploio  encoro  pour  dési- 
gner los   résultats  dos    concours  do  pointage  ot  do   tir, 


Classeur  d'estampes. 


Classeur  de  bureau. 


institués  chaque  année  dans  l'artillerie  et  l'infanterie  outre 
les  pointeurs  ot  ti7'eurs. 

CLASSER  v.  a.  Distribuer  par  classes,  par  catégories  : 
Linné  osa  former  le  projet  de  décrire  et  de  classer  tous  les 
êtres  de  la  nature.  (Condorcot.) 

—  Mettre  au  nombre,  au  rang  de  :  On  classe  les  agents 
de  change  parmi  les  officiers  ministériels. 

—  Admin.  Classer  un  7narin,  L'inscrire  sur  le  registre  du 
quartier  auquel  il  appartient. 

Classé,  ée  part.  pass.  du  v.  Classer. 

—  Fam.  et  en  mauv.  part.  Jugé  définitivement  :  Il  ne 
se  relèvera  pas  de  ce  coup;  c'est 
un  homme  classé. 

—  Cheval  classé.  Cheval  que  ses 
performances  placent  à  la  tète  de 
sa  classe  ou  de  sa  génération. 

Se  classer,  v.  pr.  Etre  classé. 
Il  S'élover  jusqu'à  :  Se  classer 
au  premier  rang. 

—  Anton.  Brouiller,  déclasser, 
mêler. 

CLASSEUR  n.  m.  Sorte  de  por- 
tefeuille à  compartiments,  où  l'on 
classe  des  papiers  par  ordre  de 
matière  ou  de  date,  n  Appareil 
servant  à  trier  le  minerai  uroyé 
et  à  le  classer  suivant  la  grosseur  du  grain,  et  qu'on 
appelle  aussi  classeub-trielr.  (On  divise  les  classeurs 
en  trois  catégories  distinctes, 
suivant  que  ces  appareils  font 
usage  de  l'eau,  du  vent,  ou  de 
l'attraction  par  aimants.) 

CLASSrAIRE(sièr'-dee/as- 
5i>,  flotte)  n.  m.  Soldat  de  ma- 
rine, dans  l'antiquité  romaine. 

—  Enctcl.  Sous  la  républi- 

3ue,  on  recrutait  les  soldats 
e  marine  parmi  les  citoyens  de  la  dernière  classe  ;  à  leur 
défaut,  parmi  les  affranchis,  et,  en  cas  d'urgence,  parmi 
les  esclaves,  que  l'on  affranchis- 
sait sans  doute,  enfin  parmi  les 
alliés.  Ces  soldats  étaient  pou 
estimés.  Ils  recevaient  la  même 
part  de  butin  oue  les  légion- 
naires, et  probablement  la  même 
solde.  Sous  l'empire,  on  les  re- 
crutait parmi  les  provinciaux 
non  citoyens  romains,  qui  lo 
devenaient  par  ce  fait.  A  terre, 
los  classiaires  étaient  employés 
aux  travaux  de  terrassement.' 

CLASSICISME  {sissm')  n.  m. 
Système  qui  préconise  exclusive- 
ment le  style  ou  le  genre  des 
écrivains  tie  l'antiquité  ou  des 
écrivains  français  du  xvii*  siècle. 
Les  querelles  du  romantisme  et  du 
CLASSICISME  soJit  déjà  loin  de  nous. 
(Ch.  Nod.) 

Classiaire. 
CLASSICO-ROMANTIQUE  adj. 
Qui  tient  â  la   fois  du  classique  et  du  romantique  :  Le 

style  CLASSICO-ROMANTIQDE. 

CLASSIGUM  {kom')  n.  m.  Chez  les  Romains,  Signal 
donné  avec  une  trompette,  soit  pour  appeler  les  soldats, 
soit  pour  convoquer  le  peuple  dans  les  comices,  il  Par  suite, 
la  trompette  elle-même  qui  servait  à  donner  ce  signal. 

ClasSICUS  (Julius),  général  gaulois  du  i"  siècle  do 
notre  ère.  Il  commandait,  dans  l'armée  romaine,  la  cava- 
lerie dos  Trévires,  lorsqu'il  fit  cause  commune  avec  Civi- 
lis  (70),  ot  devint  un  des  principaux  chefs  do  l'insurrection 
provoquée  par  ce  dernier. 

CLASSIFICATEUR  u.  m.  Celui  qui  s'occupe  d'établir  dos 
classifications,  ii  /Vdjectiv.  :  Aristote,  ce  géiùe  éminemment 

CLASSIFICATEUR.  (Uossl.) 

CLASSIFICATION  (si-o«)  n.  m.  Action  do  distribuer  par 
classes,  par  catégories.  (Se  dit  surtout,  dans  les  sciences, 
d'un  système  do  divisions  et  do  subdivisions  établi  parmi 
dos  objets  dont  on  veut  faciliter  ou  régulariser  l'étude)  : 
La  CLASSIFICATION  des  routes.  Une  bonne  classification  est 
indispensable  en  histoire  naturelle. 

—  Classification  naturelle,  Classoment  méthodique  dos 
ôtros,  fondé  sur  l'onsemblo  do  leurs  caractères,  ii  Classifi- 
cation artificielle.  Classement  systématique  des  êtres, 
fondé  sur  uu  seul  de  leurs  caractères  pris  arbitrairement 

Sour  un  signe  distinctif.  il  Classification  parallélique.  Mode 
0  classification  proposé  par  Isidore  Geonrov  Saint-Hilairo, 
ot  fondé  sur  ce  tait  que  tous  les  êtres  de  la  création  ap- 
partiennent à.  un  type  unic^ue,  diversement  modifié. 

—  Encycl.  Pour  généraliser  los  lois  découvertes,  la 
science  a  besoin  d'avoir  à  sa  disposition  des  groupes  bien 
constitués  qui  lui  permettent  do  concluro  a  un  mdividu 
à  tous  los  individus  do  co  groupe.  Quand  il  s'agit  do 
connaitro  non  souloment  dos  pliénomènos  et  dos  lois,  mais 
des  êtres  ot  leurs  caractères  distiuctifs,  il  faut  encore  quo 
l'esprit  réunisse  ensemble  los  êtres  qui  ont  dos  caractères 
communs.  C'est  lu  le  travail  do  la  classification  :  il  consiste 
à  ranger  dans  dos  groupes  communs  les  êtres  qui  so  res- 
semblent ontro  eux,  autant  (ju'ils  diffèrent  des  autres. 

Il  y  a  deux  sortos  do  classifications.  I>n  classification  ar- 
tificielle consiste  à  classer  los  objets  d'après  un  seul  ca- 
ractère, pris  non  parmi  les  plus  importants,  mais  parmi 
los  plus  visibles.  Do  co  genre  est  la  classification  Imta- 
niquo  do  Tournefort  ;  celte,  aussi,  do  Linué.  Le  dictionnaire 
on  ost  lo  type  parfait.  L'utilité  do  ces  classifications  est 
do  retrouver  rapidement  uno  observation  au  milieu  do 
beaucoup  d'autres. 

La  classification  naturelle,  au  Hou  d'ordonner  seulement 
les  connaissances  aciniises,  s'efi'orco  do  reproduire  lo  s^'s- 
tèmo  do  la  naturo,  Elto  est  d'autant  meilleuro  qu'elle  son 
rapproche  davantage.  Dans  cotlo  vue,  elle  s'appuie  sur  lo 
plus  gran<l  nombro  possible  do  caractères,  à  cluicun  dos- 
quels  elle  tAcho  d'ailribuer  sa  valeur  réello.  Un  problèmo 
essentiel  est  do  distinguer  los  cuructèros  dominateurs  ot 
los  caracièros  subordonnés. 

l>a  clnssiticalion  milurollo  travaillodonc  A  nous  otIVir  un 
tableau  dos  lois  do  looxistonco  ol  de  subordinaiiou  ijui 
unissent  entre  eux  los  caractères  des  difi'éronts  êtres,  l  os 
lois  sont  délonninéos  :  d'après  Cuvior,  nar  los  conditions 
d'oxistonco  imposées  à  l'individu  ;  dnprôs  Gooifroy  Sniul- 


III. 


GLASSIFICATOIRE  —   CLAUDE 


( 


42 


Hilaire,  par  le  type  organique  que  réalise  l'espèce.  Eu 
d'autres  termes,  Cuvier  les  explique  par  le  genre  de  vie 
de  l'être  où  il  les  observe;  Geoffroy  Saint-Hilaire,  par 
l'organisme  des  ancêtres  de  cet  ôtre.  Il  semble  que  la 
théorie  de  l'évolution  concilie  ces  deux  points  do  vue. 

Il  n'y  a  pas  de  classification  parfaite,  parce  que  notre 
connai'ssance  de  la  nature  est  très  incomplète  et  parce 
que  la  nature  elle-même  semble  parfois  capricieuse.  V.  les 

mots  CARACTÈRE,  ESPÈCB,  GENRE. 

—  Bot.  V.  BOTANIQUE. 

,,   _  Comptab.  Classification  des  comptes.'V.  comptabilité. 

—  Entom.  V.  entomologie. 

—  Géol.  V.  ÂGE,  GEOLOGIE. 

—  Miner.  "V.  minéralogie. 

—  Philos.  Clussificalion  des  sciences.  V.  sciences. 

—  Zool.  V.  zoologie. 

CLASSinCATOIRE  [lo-ar')  adj.  Qui  se  rapporte  à  la 
classilicatioD. 

CXASSIFIER  (du  lat.  classis,  classe,  et  ficare,  pour  fa- 
cere,  faire.  —  Prend  deu-x  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers. 
pi.  del'imp.  do  l'ind.et  dusubj.  prés.  :  ."Noiiscfossi/îioiis.yue 
vous  ctassifiie:)  v.  a.  Ranger  par  classes,  par  catégories  : 
Classifier  les  connaissances  humaines. 

CLASSIQUE  (rad.  classe,  les  écrivains  anciens  ayant 
donné  ce  titre  aux  auteurs  qu'ils  mettaient  en  première 
ligne,  dans  la  première  classe)  adj.  Qui  a  rapport  aux 
classes  ;  qui  est  à  l'usage  des  classes,  des  écoles  :  Etudes 
classiques.  Livres  classiques,  ii  Qui  s'enseigno  dans  les 
écoles  :  Le  grec  et  le  latin  sont  des  langues  classiques. 

—  Par  ext.  Se  dit  d'un  ouvrage  ou  d'un  auteur  :  1°  qui 
fait  autorité  en  quelque  matière  ;  2»  qui,  par  la  pureté  du 
style  et  du  goiit,  est  devenu  un  modèle  dans  son  genre,  il 
Se  dit  d'une  langue,  d'un  art,  d'une  époque  littéraire  ou 
artistique  qui  se  trouve  avoir  atteint  une  grande  perfection 
de  goût  et  de  pureté,  ce  qui  rend  nombreux  les  modèles 
de  style  produits  à  cette  époque  dans  cette  langue  :  Les 
époques  classiques  les  plus  remarqualiles  sont  :  le  siècle  de 
Périclés,  celui  d'Auguste  et  celui  de  Louis  A7  l .  «  Se  dit 
particulièrement,  et  par  opposition  à  romantique,  de  ce 
qui  est  fondé  sur  l'imitation  de  l'antiquité  grecque  et 
latine,  telle  surtout  que  l'ont  pratiquée  les  écrivains  du 
xvii*  sièclc- 

—  Fam.  Qui  est  conforme  à  la  règle,  à  l'usage,  aux 
principes  :  Connaître  la  manière  classique  de  saluer,  il  Se 
dit  aussi  :  1°  d'une  chose  ou  d'une  personne  à  laquelle  une 
trop  grande  régularité  donne  quelque  chose  de  compassé  : 
Une  beauté  classique;  2»  dune  personne  qui  observe 
ponctuellement  des  règles  de  l'art  quelle  pratique  :  Ca- 
rême était  classique  à  son  founieau.  il  Qui  est  passé  dans 
les  mœurs,  dans  les  habitudes,  qui  est  reçu  et  comme 
consacré  :  Le  classique  voyage  de  noces. 

—  Terre  ou  Sol  classique,  Pays  considéré  comme  le 
centre,  le  foyer,  la  patrie  d'une  institution,  d'un  usage, 
d'une  activé  quelconque  :  La  Grèce  est  la  terrk  classique 
des  beaux-arts,  il  Absol.  :  Terre  classique,  Grèce  ou  Italie 
antique.  -,  ,     , 

—  Comm.  Ce  mot  sert  à  désigner  certaines  variétés  de 
soies.  (On  dit,  en  parlant  d'elles,  des  grèges  classiques.) 

—  Techn.  Se  dit,  en  termes  de  tissage,  de  toutes  les 
étoffes  dont  l'entente  et  les  dispositions  ne  subissent  pas 
de  variations. 

—  n.  m.  Genre  ou  système  des  écrivains  ou  des  artistes 
classiques  :  Le  ci-assiquk  et  le  romantique  sont  deux  points 
de  vue  différents  du  beau  réel.  (Joutfroy-) 

—  Auteur  ou  livre  ancien  ou  moderne  que  l'on  met 
entre  les  mains  des  élèves  pour  être  traduit,  expliqué  ou 
étudié  par  eux  :  Les  classiques  grecs,  latins,  français. 

—  Ecrivain  ou  artiste  ancien  dont  les  œuvres,  univer- 
sellement admirées,  font  autorité  dans  leur  genre  :  Lire, 
Etudier  les  classiques,  il  Partisan  de  l'imitation  des  an- 
ciens, telle  que  l'ont  recommandée  et  pratiquée  les  écri- 
vains du  xvn*  siècle. 

—  Anton.  Romantique. 

—  Encycl.  Littér.  Ud  auteur  classique  (classicus  auctor), 
dit  Autu-Geile,  est  un  auteur  de  première  classe,  de  pre- 
mier ordre.  On  voit  que  le  mot  a  changé  de  sens  en  pas- 
sant dans  la  langue  iraoçaise.  En  effet,  on  dit  souvent,  en 
français,  qu'un  auteur  classique  est  celui  qu'on  explique 
dans'  les  classes.  Mais  c'est  trop  restreindre  la  portée  du 
mot  ■  classique  n .  On  peut  dire  qu'un  ouvrage  classique  est 
un  ouvrage  qui  approche  le  plus  possible  de  la  perfection 
de  l'art.  Mais  qu'est-ce  que  la  perfection  en  littérature? 
C'est  d'abord  le  rapport  adéquat  du  fond  et  de  la  forme, 
de  la  pensée  et  de  l'expression.  Dire  de  bonnes  choses  ne 
suffit  pas  :  pour  qu'elles  soient  immortelles,  pour  qu'elles 
deviennent  classiques,  il  faut  les  dire  bien.  Cet  équilibre 
entre  le  fond  et  la  forme  n'est-il  point  le  caractère  domi- 
nant des  ouvrages  qu'ont  produits  les  siècles  de  Périclés, 
d'Auguste  et  de  Louis  XIV  ?  Il  y  a  des  peuples  qui  ne 
l'atteignent  jamais  et  qui  n'ont  pas  eu  et  n'auront  jamais 
de  littérature  classique  ;  à  ceux-là  l'instrument  a  manqué  : 
ils  avaient  peut-être  le  génie,  mais  n'avaient  point  l'art  ; 
ils  ne  savaient  point  traduire  leurs  pensées,  soit  que  la 

,  langue  dont  ils  disposaient  fût  encore  informe  et  gros- 
'  sière,  soit  que  les  procédés  de  l'art  ne  leur  fussent  pas 
connus.  En  effet,  pour  qu'une  œuvre  soit  classique,  il  faut 
qu'elle  ait  paru  dans  un  temps  où  la  langue  a  atteint  sa 
perfection  :  c'est  une  circonstance  nécessaire.  On  peut 
reprocher  aux  âjgos  dits  <■  romantiques  »,  d'avoir  outrepassé 
la  juste  proportion  du  fond  et  de  la  forme.  Ils  no  se  conten- 
tent pas  de  l'expression  simple,  juste,  qui  répond  exacte- 
ment à.  leur  pensée.  Ils  veulent  plus  :  ils  veulent  trop. 
C'est  ce  qui  arrive  à  Lucain,  à  I^ope  do  Vega,  à  Byron,  à 
Shakspeave  lui-même,  et,  pour  aller  jusqu'aux  auteurs 
contemporains,  à  V.  Hugo. 

L'équilibre  de  l'imagination  et  do  la  raison,  et  en  gé- 
néral de  umtGS  les  facultés,  n'est  pas  moins  nécessaire. 
Tel  peuple,  telle  époque  a  eu  l'imagination,  mais  n'a  pas 
eu  la  raison  :  elle  a  enfanté  beaucoup  d'œuvres  originales 
qui  intéressent  par  endroits,  mais  qui  no  sont  pas  clas- 
siques, parce  que  l'imagination  déréglée  a  présidé  seule  à 
leur  production.  C'est  lo  cas  des  vieilles  épopées  de  l'Inde, 
du  Aicfuibftârata,  du  Hàmàyana,  etc.  Le  caractère  dos  épo- 
ques et  des  littératures  classiques,  c'est  do  reconnaître  la 
souveraineté  du  goftt.  Le  goût,  c'ost-à-diro  le  sens  du  beau, 
de  la  proportion,  de  la  mesure,  n'existe  pas  dans  les  àgos 
de  formation  et  n'existe  plus  dans  les  iges  do  décadence. 
Une  autre  préoccupation  des  écrivains  classiques,  c'est 
l'amour  du  vrai.  Mais  cette  vérité  qu'ils  poursuivent, 
«era-co  la  reproduction  exacte  do  la  réalité,  le  réalisme  ? 
Non.  L'art  et  la  littérature  classiques  consistent  dans  une 


sage  alliance  de  l'idéal  et  du  réel,  mais  l'idéal  seul  ne 
suffit  pas. 

Il  est  rare  qu'une  œuvre  immorale  soit  réellement  belle, 
et,  à  coup  sûr,  une  œuvre  immorale  ne  sera  jamais  clas- 
sique. Sans  demander  à  l'écrivain  d'être  toujours  un  pré- 
dicateur, un  moraliste,  il  faut  l'avertir  qu'il  ne  saurait 
être  vraiment  immortel  en  se  complaisant  exclusivement 
dans  la  peinture  du  mal. 

Il  faut,  entin,  qu'une  œuvre  soit  nationale  pour  devenir 
classique,  c'est-à-diro  qu'elle  reflète  les  idées  philosophi- 
ques ou  sociales  d'un  peuple.  Une  littérature  qui  se  met 
trop  servilement  à  l'imitation  des  étrangers  ne  saurait 
être  classique.  V.  romantisme. 

—  B.-arts.  Le  terme  de  c/assi^i/e,  appliqué  à  l'art,  n'a  pas 
la  même  précision  qu'en  littérature.  Dans  l'acception  stricte 
du  mot,  il  ne  désigne  guère  que  l'art  issu  de  la  réforme  de 
David  :  celui-ci,  rompant  d'une  part  avec  l'enseignement 
dit  académique,  se  trouva  bientôt  d'autre  part  aux  prises 
avec  l'art  naissant  du  xix'  siècle,  ou  art  romantique.  De 
là  une  querelle  artistique  célèbre,  celle  des  classiques  et 
des  romantiques,  de  tout  point  an^iOgne  à  celle  qui  par- 
tagea la  littérature  sous  la  Restauration. (V. ROMANTISME.) 
L'art  classique  de  David  s'inspirait  surtout  de  la  statuaire 
antique.  Le  nu  y  était  élevé  à  la  hauteur  d'une  doctrine, 
comme  mieux  fait  pour  exprimer  l'héroïsme.  Les  figures  y 
devaient  avoir  des  attitudes  ou  des  types  se  rapprochant  de 
la  sculpture  gréco-romaine.  La  composition  était  moins 
celle  d  un  tableau  que  d'un  bas-reliet.  Les  sujets  étaient 
empruntés,  le  plus  souvent,  à  l'histoire  ancienne,  à  la  fable, 
ou  à  Plutarque  :  ils  devaient  enseigner  quelque  grande 
leçon  de  morale  ou  de  patriotisme.  Un  tel  art  était  pos- 
sible au  lendemain  do  la  Révolution,  surtout  enseigné  par 
un  tel  maître.  Mais,  avec  les  disciples  de  David,  ilne  put 
se  soutenir  longtemps.  Battu  en  brèche  par  l'art  moderne 
issu  du  romantisme,  le  classicisme  davidien  dégénéra  peu 
à  peu.  Ce  que  l'on  a  appelé  «  classique  ",  depuis  Ingres, 
répond  plutôt  à  l'idée  générale  de  l'enseignement  des 
maîtres  de  la  Renaissance  ou  des  temps  modernes  {Ra- 
phaël, Vinci,  Michel-An^e,  Poussin,  etc.).  En  tout  cas,  ce 
mot  désigne  un  art  traditionnel  et  conservateur,  par  op- 
position à  un  art  novateur  ou  révolutionnaire. 

En  sculpture,  le  terme  de  «  classique  »  désigne  les  œuvres 
de  la  statuaire  qui  se  placent  dans  le  prolongement  de  l'anti- 
quité, ondes  écoles  qui  ont  pris  l'antiquité  pour  base  de  leur 
enseignement.  En  architecture,  le  terme  de  «  classique  » 
désigne  les  constructions  dérivées  du  principe  des  ordres. 

CLASSIQUEMENT  adv.  D'une  façon  classique,  en  style 
classique  :  Un  style  classiquement  ennuyeux. 

—  Dans  la  forme  ou  selon  les  usages  reçus  :  Salon  clas- 
siquement meublé  d'un  canapé,  de  fauteuils,  etc. 

CLASSIQUISSIME  {kis-sim')  adj.  Superlatif  plaisant  de 
classique. 

Clastidium,  ville  de  l'Italie  ancienne  (Gaule  cisal- 
pine). Victoire  de  Marcellus  sur  les  Insubriens  et  les  Gé- 
sates,  222  av.  J.-C.  Auj.  Casteggio. 

CLASTIQUE  {stik'  —  du  gr.  klastos,  brisé)  adj  Géol.  Se 
dit  de  formations  détritiques,  résultant  de  la  démolition  de 
roches  préexistantes  par  les  eaux.  (Les  dépôts  élastiques 
constituent  donc  les  sédiments.) 

~  Anat.  Démontable,  en  parlant  des  pièces  d'anatomie 
artificielles  :  Pièces  clastiques. 

CLATHRAIRE  {trèr')  n.  f.  Genre  de  végétaux  fossiles, 
dont  l'écorce  présente  un  réseau  formé  par  la  soudure 
des  pétioles,  et  que  les  uns  rapportent  à  la  famille  des 
liliacées,  les  autres  à  celle  des  tougères. 

CLATHRE  ou  CLATHRUS  {truss)  n.  m.  Bot.  Genre  de 
champignons  du  groupe  des  basidiomycètes. 

—  MoU.  Sous-genre  ou  section  du  genre  scalaire  (mol- 
lusques gastéropodes),  comprenant  les  for- 
mes à  tours  contigus,  à  côtes  longitudi- 
nales nombreuses,  à  ouverture  subovale,  à 
ombilic  couvert  par  les  bords  coiumellai- 
res.  L'espèce  type  de  ce  sous-genre  est  la 
scalaire  commune  {clathrus  communis)^  de 
l'océan  Atlantique. 

—  Encycl.  Bot.  Le  clathre  est  formé 
d'une  enveloppe  blanche  qui  se  déchire  au 
sommet  et  d'où  sort  une  masse  que  l'on 
peut  comparer  à  une  sorte  de  filet  à  larges 
mailles,  qui  serait  arrondi  et  de  couleur  clathre. 
rouge  vif.  Ce  réseau  rouge  a  ses  cordons 

entourés  d'une  substance  verdâtre,  visqueuse  et  diffluant 
rapidement.  Cette  espèce  est  presque  méridionale  ;  on  ne 
la  rencontre  qu'au  sud  de  la  Loire  ou  sur  le  littoral  ouest 
do  la  France  ;  elle  a  une  odeur  forte  et  désagréable. 

CLATHRIA  n.  f.  Genre  d'épon^es  fibreuses,  famille  des 
chalinopsidés,  comprenant  des  halichondries  très  rameuses, 
â  enveloppe  élastique  et  presque  cornée.  (Les  quelques 
espèces  connues  habitent  l'Adriatique.  La  clathria  coral- 
loides,  type  du  genre,  est  une  petite  éponge  rouge  vif,  de 
la  longueur  du  doigt.) 

CLATHRIDÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Syn.  de  clathroïdées. 

CLATHROCYSTIDE  {si-stid')  n.  f.  Genre  d'algues,  de  la 
famillr  'li'S  palmollacées.  (La  clathrocxjstis  œruginosa  colore 
d'une  t. ri! I'  i-mto  verte  les  étangs  d'eau  douce,  à  l'automne.) 

CLATHRODYCTION  n.  m.  Genre  de  polypes  hydroco- 
rallins,  famille  des  stromatoporidés,  comprenant  des  formes 
épineuses,  hémisphériques,  lobées  ou  étalées,  à  lamelles 
horizontales  ondulées.  (Les  clathrodyctions  sont  fossiles 
dans  le  silurien  supérieur  et  le  dévonien.  Ex.:  clathrodyc- 
tion  vesiculosum.) 

CLATHRO'IDÉES  n.  f.  pi.  Groupe  de  champignons,  ayant 
pour  caractère  principal  un  hyménium  épais,  gélatineux, 
renfermé  dans  l'intérieur  ou  étendu  sur  une  partie  de  la 
surface  du  champignon.  —  Utie  clathroidée. 

CLATHROPTÉRIS  (rm)  n.  m. Genre  do  fougères  fossiles, 
caractérisé  par  des  nervures  en  réseau  :  Les  clathro- 
PTKBI8  se  trouvent  dans  les  calcaires  à  gryphites  de  la  Sca- 
nie.  (Ad.  Brongniart.) 

CLATHROPTYCHIUM  (Icioni)  n.  m.  Genre  do  petits 
champignons  inyxomyrètos,  pour  lequel  on  a  fondé  la  petite 
famille  des  clat)iropt>ichiacécs,  et  dont  les  réceptacles  sont 
formés  par  une  réunion  do  sporanges  agglomérés  sur  un 
stroma  commun.  [La  seule  espèce  connue  {claihroplychium 
rugnlosum)  vit  sur  le  bois  mort.] 

CLATHROSPERMUM  isp()r-mom')  n.  m.  Genre  d'anona- 
céos,  tribu  dos  unon*;-es,  dont  l'espèce  type  habite  l'Afrique 
tropicale  occidentale. 


\-, 


>Mfe4. 


Clathruline* 


Clatbrum. 


CLATHRULINE  n.  f.  Genre  d'héliozoaires,  type  de  la 
famille  des  clathrulinidés,  comprenant  des  microorga- 
nismes renfermés  dans  une  co- 
quille siliceuse  sphérique,  ajou- 
rée de  fenêtres  rondos  par  où 
sortent  les  filaments  ou  pseu- 
dopodes. [Le  type  de  ces  pe- 
tits animaux  marins  est  la  cla- 
thrulioe  élégante  {clathrulina 
eleqans)  de  l'Océan  et  de  la 
Méditerranée.] 

CLATHRULINIDÉS  (la  véri- 
table orthographe  est  clatri- 
linidés)  n.  m.  pi.  Famille  de 
protozoaires  héliozoaires,  com 
prenant  des  formes  arrondies 
renfermées  dans  une  coquille 
treillissée  n'ayant  qu'une  seule 
chambre,  montée  sur  un  pédon- 
cule. (Les  clathrulinidés  sont 
des  animaux  marins  microsco- 
piques; les  genres  principaux 
sont  :  clathruline,  astrodiscule,  hédriocyste,  etc.)  —  Un  clA- 
thrulinidé. 

CLATHRUM  {trom')  n.  m.  Barreaux  ou  treillis  que  les 
anciens  mettaient  à  une 
fenêtre,  à  une  cage,  à 
une  clôture  quelconque. 
GLATIR  (altér.  de  gla- 
tir) V.  n.  Redoubler  ses 
cris,  en  parlant  des 
chiens  courants  qui  pour- 
suivent le  gibier  dont  ils 
se  rapprochent. 

CLATISSEMENT  {man) 
n.  m.  Ensemble  des  cris  poussés  par  les  chiens  courants» 
lorsqu'ils  sont  bien  ameutés  et  sur  la  bonne  voie. 

CLATRILINIDÉS  n.  m.  pi.  Conchyl.  V.  clathrdlinidés. 
ClauberG  (Jean),  philosophe  allemand,  né  en  1622  à 
Solingen  en  Westphalie  (duché  de  Berg),  mort  à  Duis- 
bourg  en  1665.  Initié,  en  Hollande,  aux  principes  carté- 
siens, il  essaya  de  les  introduire  dans  les  écoles,  notam- 
ment à  Herborn  et  à  Duisbourg.  Il  les  exposa  aussi  dans 
plusieurs  écrits.  Dans  une  sorte  de  paraphrase  des  Médi- 
tations, il  se  contente  d'appliquer  à  l'œuvre  de  Descartes 
les  procédés  dont  la  scolastique  usait  à  l'égard  des  divers 
traités  d'Aristote,  et  ne  se  permet  d'émettre  aucune  opi- 
nion persounelle.  11  en  est  de  même  de  son  travail  sur 
la  Métaphysique.  Mais,  dans  deux  autres  ouvrages  :  De 
conjunciione  animse  et  corporis  humani  scriptînn,  et  Exer- 
cïtàtiones  centum  de  cognitione  Dei  et  nostrî,  il  donne  à  la 
philosophie  de  Descartes  un  développement  original;  il  y 
côtoie  le  panthéisme.  Une  édition  de  ses  œuvres  a  paru 
sous  le  nom  de  Opéra  philosopfnca  (Amsterdam,  1691).  Ou- 
tre les  ouvrages  déjà  désignés,  on  peut  citer  de  lui  :  Lo- 
gica  vêtus  et  nova  (Duisbourg,  1656);  Ontosophia,  de  cogni- 
tione  Dei  et  nostrî;  Initiatio  pkilosopki  seu  Dubitatio  car- 
tesiana  (Muhlberg,  1687). 

CLAUDE  {klôd')  [du  nom  d'un  empereur  romain,  que  sa 
faiblesse  de  caractère  fit  ridiculiser]  n.  m.  Sot,  ignorant» 
imbécile. 
—  Adjectiv.  :  Je  ne  suis  pas  si  claude.  (Duval.) 
Claude  (lat.  Claudius).  Ce  nom,  qui  se  rencontre 
fréquemment  dans  l'histoire,  est  originairement  sabin.  Il 
est  venu  d'Appius  Claudius,  qui,  chez  les  Sabins,  s'appe- 
lait Atta  (mot  qui  signifie  celui  qui  traîne  le  pied  en  mar- 
chant, qui  ne  le  lève  pas  assez,  qui  marche  comme  les 
vieillards).  Etant  venu  s'établir  à  Rome,  on  l'y  appela 
Claud2us,  qui  veut  dire  boiteux. 

Claude  I"  (Tiberius  Drusus),  César  romain,  né  à  Lyon 
l'an  10  av.  J.-C.  mort  àRome  en  54  apr.  J.-C.  Fils  de  Drusus, 
il  était  petit-neveu  d'Auguste  par  sa  mère,  Antonia  la 
Jeune.  Maladif,  gauche  et  timide,  il  fut,  dans  son  enfance, 
abandonné  aux  affranchis.  Tibère  et  Caligula  l'épargnèrent 
par  mépris.  A  quarante-six  ans, 
il  n'était  même  pas  sénateur. 
Il  se  consola  par  l'étude.  Il 
avait  composé  une  Histoire  des 
Cnrthaginois  et  une  Histoire 
des  Etrusques,  dont  on  déplore 
la  perte.  Il  avait  écrit  ses  Mé- 
7>ioi7'€s  en  grec.  Empereur,  il 
fonda  à  Alexandrie  un  nou- 
veau musée,  où  chaque  année 
on  lisait  ses  deux  Histoires. 
Claude  n'est  donc  pas  le  per- 
sonnage imbécile  que  les  écri- 
vains amis  du  sénat  ont  ridicu- 
lisé. Mais  il  avait  un  caractère 
faible,  se  rendait  ridicule,  était 
esclave  de  ses  affranchis,  fut  le 
mari  d'une  femme  dont  le  nom 
dit  tout  :  Messaline  et,  en  qua- 
trièmes noces,  d'Agrippine.  Il 
eut  pour  fils  le  sympathique 
Britannicus  ;  mais,  en  adoptant  Claude  (musée  de  Naples). 
Néron,  il   prépara   sa   perte. 

Lorsque  Caligula  eut  été  tué  par  Néron,  les  soldats,  trou- 
vant Claude  caché  tout  tremblant  dans  un  coin,  le  procla- 
mèrent empereur.  11  entra  aussitôt  dans  son  rôle  avec  une 
fermeté  inconnue  chez  lai.  Déjouant  toutes  les  intrigues, 
il  fit  périr  Chéréas,  puis  accorda  une  amnistie  générale. 
Claude,  alors,  gouverna  avec  ses  affranchis,  Calliste, Pal- 
las,  Narcisse  et  Polybe,  qui  remplirent  l'administration  do 
gens  do  leur  classe.  Ils  gouvernèrent  bien.  Beaucoup  d'in- 
justices furent  réparées.  Des  lois  humaines  furent  pro- 
mulguées en  faveur  des  affranchis,  des  esclaves,  des 
veuves,  des  orphelins.  La  police  de  Rome  fut  assurée; 
le  commerce  des  grains  sagement  réglé.  Le  port  d'Ostie 
fut  créé,  le  lac  Fucin  desséché.  Les  provinces  eurent  une 
administration  vigilante  et  libérale.  Claude  élargit  et  régla 
l'accession  au  droit  do  cité  et  prononça  à  cet  effet,  à  Lyon, 
un  important  diseours,  conservé  on  partie.  Tolérant  pour- 
tous  les  cultes,  il  sévit,  cependant,  contre  les  druides,  qui 
n'avaient  jamais  cessé  do  lutter  sourdement  contre  Rome. 
La  Bretagne,  fo^er  du  druidisrae,  fut  conquise  par  Claude 
en  personne,  qui  prit  le  surnom  de  «  Britannicus  ».  Le  Rhin, 
fut  franchi  et  la  dernière  des  aigles  de  Varus  reprise,  la. 
colonie  d'Agrippine  (Cologne)  fondée,  la  rive  droite  dtt 


MoQDaîe  de  Claude  II- 


43 

Danube  fut  pacifléo.  L'Orîont  vît  l'ArmÔDio  reconquise,  la 
Thraco  réduite  on  province.  En  Ai'riquo,  la  contiuêto  dé 
la  Mauritanio  fut  aonovôo.  A  l'iiitériour,  Claude  eut  à  lut- 
ter contre  les  conspirations  républicaines  et  les  tentatives 
d'usurpation.  Il  les  noya  dans  le  sang-  Mais  la  faiblesse 
du  prince  laissait  réjjuer  autour  de  lui  k's  pirus  abus  : 
Messaline,  poussant  lusqu'à  la  folio  ses  débordements, 
donnait  le  scandale  d'épouser  publiquement  son  amant, 
et  Claude  signait  au  coutrar..  Las,  enfin,  il  la  lit  tuer.  A 
Messaline  succéda  Agrippine.  Quand  elle  ont  obtenu  ce 
<lu'ollo  voulait,  l'adoption  do  Néron,  elle  empoisonna  son 
mari.  «Je  sons  que  je  deviens  dieu  «,  s'écria  ironiquement 
<:olui-ci  quand  la  mort  approcha.  Claude  avait  régné  treize 
ans,  et  ce  régne  fécond  en  grandes  choses,  compterait  parmi 
ios  meilleurs,  si  la  honteuse  faiblesse  du  prince  lui  eût  per- 
mis do  gouvornor  sa  maison  comme  il  gouvernait  ses  Etats. 

—  Iconogr.  Buste  que  Montfaucon  a  publié  [Antiq.  expL. 
V,  pi.  129}  et  qui  fut  découvert  à  Rome  dans  le  lieu  dit 
aile  Fratûcchie  ;  statue  impériale,  semi-héroïque  et  plus 
grande  que  nature  (la  tête  de  Claude  a  été  adaptée  à  cette 
statue),  et  tête  colossale  de  Claude,  trouvée  à  Otricoli  ;  une 
seconde  tête  de  grandeur  naturelle  (musée  du  Vatican); 
bustes  do  Claude  au  musée  du  Capitole,  dans  la  galerie 
dos  Offices,  à  Florence,  etc. 

Claude  II  (Marcus  Aurelius),  empereur  romain,  sur- 
nommé le  Gothique,  né  en  214  apr.  J.-C,  mort  àSirmium 
eu  270.  lUyrieu  d'une  famille  illustre,  il  se  distingua  par  ses 
talents  mili- 
taires sous 
l 'empereur 
Dèce.  Il  dé- 
fendit  I  o 
passage  des 
Thermopyles 
contre  un 
terrible  as- 
saut des  bar- 
bares. Gou- 
verneur d'Il- 
lyrie  sous 

Valérien,  il  contint  les  Goths  pendant  dix  ans.  Puis  il 
servit  sous  Gallion,  tout  en  se  préparant  à  lui  succéder. 
Elu  en  mars  26S  par  les  soldats,  il  fut  confirmé  par  le 
sénat.  Empereur,  il  réduisit  le  tyran  Aureolus  qui,  dès  le 
règne  précédent,  avait  pris  la  pourpre,  et  détruisit  une 
armée  de  320.000  Goths  à  Nissa,  eo  Servie.  Pendant  ce 
temps,  les  tyrans  s'étant  entre-détruits.  Zénobie  et  Tétri- 
cus  restaient  seuls,  et  Claude  se  préparait  à  les  combattre, 
quand  il  mourut  dans  la  troisième  année  de  son  règne. 
Les  légions  d'Italie  lui  donnèrent  pour  successeur  son 
frère  Quintilius. 

Claude  (saint),  évêque  de  Besançon,  vers  le  milieu 
du  vil"  siècle.  Il  édifia  son  diocèse  par  ses  vertus  et  ses 
lumières,  se  démit  de  l'épiscopat  sept  ans  après  son  élec- 
tion, et  passa  le  reste  de  ses  jours  dans  l'abbaye  de 
Saint-Ogan-de-Joux,  autour  de  laquelle  se  forma,  dans  la 
suite,  la  petite  ville  de  Saint  Claude.  —  Fête  le  6  juin. 

Claude  ou  ClaudiuS  (Clemens),  évêque  de  Turin, 
né  eu  Espagne,  mort  en  839.  Il  fut  chapelain  de  Louis  le 
Débonnaire,  qui  le  nomma  évêque.  Un  de  ses  ouvrages 
fut  condamné,  après  sa  mort,  par  un  concile  de  Paris. 

Claude  (maître),  surnommé  le  Divin,  l'un  des  plus 
lïrands  peintres  verriers  qui  aient  existé,  né  très  proba- 
blement dans  le  midi  de  la  France  vers  1475,  mort  à  Rome" 
«n  1537.  On  connaît  peu  de  chose  sur  sa  vie.  On  sait,  tou- 
tefois, qu'il  vint  à  Rome  sur  l'invitation  de  Bramante,  et 
qu'il  exécuta,  de  concert  avec  Guillaume  Marcillat,  do 
grandes  verrières  pour  le  Vatican,  détruites  en  i527.  Les 
vitraux  du  chœur  de  l'église 
Santa-Maria-del-Popolo,  éga- 
lement de  la  main  des  deux  ar- 
tistes, existent  encore.  Ilssont 
«xtrêmement    remarqualiles. 

Claude    de    France, 

reine  de  France,  aînée  des 
«tilles  de  Louis  XII,  roi  de 
France,  et  d'Anne  de  Breta- 
gne, née  au  château  de  Ro- 
morantin  en  1499,  morte  au 
château  de  Blois  en  1524. 
IVabord  promise  à  l'archiduc 
■Charles  (  le  futur  Charles- 
Quint),  elle  épousa,  en  1514, 
son  cousin  germain,  Frau- 
■çois,  duc  d'AngouIôme,  héri- 
tier présomptif  du  trône  de 
France,  et  qui  y  monta  on 
■effet  quelques  mois  plus  lard, 
sous  le  nom  do  «  François  \"  ». 
Douce  et  pieuse,  mais  légère- 
mont  boiteuse  et  d'une  figure  insignifiante,  elle  n'eut  au- 
cune influencer  ni  sur  l'esprit  ni  à  la  cour  do  son  brillant 
^poux,  qu'elle  laissa  veuf  au  bout  do  dix  ans  do  luariago, 
après  lui  avoir  donné  sept  enfants.  V.  François  1". 

Claude  d'Abbeville  (Clément  Fonr.ON,  dit),  capucin 
et  historien  français,  mort  à  Paris  en  lfi:î2.  Il  accompagna, 
en  qualité  d«  missionnaire,  Razilly,  chargé  do  fonder  un 
établissement  au  Brésil  on  1612.  Il  à  publié  une  Histoire  de 
In  mission  des  PI',  capucins  à  Vile  de  Marmjnon  et  terres 
circonvuisincs,  etc.  (Paris,  1614). 

Claude  (.J<îan),  pasteur  do  l'Kgliso  réformée,  né  à  La 
5;auvotat-du-I)ropt,  dans  lAgônois,  en  1619,  mort  à  La 
Haye  en  Ui87.  Il  Ht  ses  études  à  Montauban.  A  vingt-six 
ans,  il  était  reçu  ministre.  Pasteur  à  Nîmes,  puis  à  Paris 
(1666),  il  lutta  contre  Bossuct,  Nicole,  Arnaud,  pour  le 
maintien  de  Tôdit  de  Nantes.  Expulsé  le  premier  après  la 
(révocation,  il  .se  Hxa  à.  La  Haye.  Dialecticien  très  liabilo, 
il  publia  do  nombreux  ouvrages. 

Claude,  clu^f  de  la  police  de  la  sûreté  sous  lo  second 
Kmpiro,  né  à  Toul  (Meurthe)  en  1807,  mort  à  Vincennos 
■en  18«0.  l)'at)ord  employé  au  parquet,  jtuis  commissaire 
de  police,  il  fut  nommé,  .sous  H'^mpire,  par  Piétri,  chef  do 
la  sûreté  ot  fut  chargé  des  recherches  dans  les  célèbres 
alfairos  criminelles  de  La  Pommerais,  d'Avinain,  do  Pon- 
rot  ot  do  Troppmann.  Il  prit  sa  retraite  on  1875.  On  a 
publié,  d'après  ses  notes,  un  ouvrage  curieux,  mais  peu 
aligne  do  foi,  intitulé  les  Mt^nwires  de  M .  Claude  (1881-1883). 

Claude  (Nicolas),  dit  Claude  des  Vosges,  hommo 
politique  français,  né  ù  Celles-sur- Plaine  (Vosges;  ou  1821, 


CLAUDE 


CLAUDIUS 


Claude  de  France. 


mort  à  Paris  on  1888.  Il  fut  élu  à  l'Assemblée  nationale 
de  1871  par  le  département  des  Vosges,  obtint  un  siège 
au  Sénat  en  1876,  fit  partie  du  contre  gaucho  ot  acquit 
uno  certaine  notoriété  par  un  très  remarquable  rapport  sur 
la  question  des  alcools. 

Claude  Frollo,  un  dos  principaux  personnages  de 
Notre-Dame  de  Paris,  do  Victor  ilugo.  En  cet  archiprôtre, 
qui  est  à  la  fois  un  inquisiteur  féroce,  un  savant  alchimiste, 
un  religieux  austère  ot  un  malheureux  déchiré  par  les  ré- 
voltes de  la  chair,  le  poète  a  incarné  toute  la  science  et 
tout  l'ascétisme  du  moyen  âge  tel  qu'il  l'entendait,  en 
même  temps  que  les  superstitions  grossières  et  la  brutalité 
sensuelle  d'une  époque  uaïvo  et  robuste. 

Claude  Gueux,  œuvre  de  Victor  Hugo,  sorte  de  plai- 
doyer indigné,  vibrant,  écrit  vers  1828,  en  faveur  do  la 
classe  si  nombreuse  des  déshérités,  dont  quelques-uns  sont 
parfois  conduits  au  crime  par  la  misère,  tandis  que,  dans 
d'autres  circonstances,  ils  eussent  fait  des  hommes  utiles 
à  la  société. 

Claude  Lorrain,   peintre.  V.  Gelée. 

CLAUDÉE  [clo  —  de  Claude  Lamouroux,  botan.  franc.) 
n.  f.  Genre  d'algues  marines,  de  la  famille  des  floridées. 

—  Encycl.  Le  genre  claudée  renferme  des  algues  des 
côtes  d'Australie  à  une  fronde  cylindrique,  rameuse,  di- 
chotome,  à  rameaux  garnis  d'un  seul  côté  d'expansions 
membraneuses,  recourbées  en  forme  d'ailes  et  qu'on  peut 
comparer  au  fer  d'une  serpe  émoussée.  Les  nervures  for- 
ment un  réseau  à  jour,  après  la  résorption  du  tissu  mem- 
braneux interposé;  les  fructifications  sont  attachées  à  ce 
réseau  par  l'une  de  leurs  extrémités,  et  libres  dans  tout 
le  reste  de  leur  étendue.  Cette  algue  est  remarquable  par 
sa  belle  couleur  rose  et  par  sa  forme  élégante. 

Claudet  (Max),  sculpteur  français,  né  et  mort  à  Salins 
(Jura)  [1840-1893],  fut  élève  de  l'école  de  Dijon,  puisse  ren- 
dit à  Paris  où  il  prit  des  leçons  de  Joutfroy  et  de  Perraud. 
On  lui  doit  :  Eobespiei^e  à  la  Convention  le  iO  thermidor, 
statue  acquise  par  l'Etat;  Faune  et  sali/r-e,  groupe;  Hoche 
enfant,  statue,  et  le  buste  de  Perraud  (1877).  On  doit,  en 
outre,  à  Max  Claudet  :  Du  modelage  et  du  moulage  par 
soi-même  {1867,  avec  pi.)  ;  Salins  et  ses  forts  (l87l),  souve- 
nirs de  la  guerre  de  1870-187 1,  à  laquelle  Claudet  prit  part; 
Perraud  statuaire  et  son  œuvre  (1877). 

CLAUDÉTITE  {clé)  n.  f.  Acide  arsénieux  naturel.  Variété 
rhombique  d'arsénolite  ou  arsénite. 

Claudia  (famille),  maison  patricienne  de  l'ancienne 
Rome.  Ce  nom  se  trouve  aussi  chez  les  plébéiens  : 

1°  Famille  patricienne.  Le  Sabin  Atta  Cladsus  Regil- 
LENSis,  étant  venu  se  fixer  â  Rome  après  l'expulsion  des 
rois,  prit  le  nom  d'Appius  Claudius,  et  fut  consul.  Il  eut 
pour  petit-fils  le  fameux  décemvir  qui  transmit  à  ses  des- 
cendants le  surnom  de  Crassus.  L'un  d'eux,  surnommé 
Ciecus,  construisit  la  voie  Appienne  (■442).  Un  des  fils  de 
Csecus,  surnommé  Pulcher,  fut  le  chef  de  la  branche  de  ce 
nom.  Le  démagogue  Clodius,  frère  de  Pulcher,  se  fit 
adopter  par  une  famille  plébéienne.  Les  empereurs  Ti- 
bère, Claude,  Caligula  descendaient  d'Appius  Claudius 
Nero,  fils  de  Cœcus.  Avec  Caligula  s'éteignit  cette  illustre 
famille. 

2'»  Famille  plébéienne.  La  branche  la  plus  célèbre  est 
celle  de  Marcellus,  qui,  en  423,  fournit  à  la  république  le 
premier  do  ses  consuls,  et  s'éteignit  avec  le  jeune  Mar- 
cellus, neveu  et  gendre  d'Auguste. 

Claudia  Quinta,  vestale  romaine,  qui  descendait 
d'Appius  Claudius.  On  accusa  ses  mœurs;  elle  répondit, 
selon  la  tradition,  par  un  prodige.  L'an  217  av.  J.-C.,  Anni- 
bal  ravageait  l'Italie. 
La  sibylle  de  Cumes 
conseilla  aux  Ro- 
mains de  faire  venir 
d e  Pcssi no u te  la 
pierre  noiro ,  em- 
blème de  Cybèle.  Le 
vaisseau  qui  l'appor- 
tait s'échoua  sur  les 
bords  du  Tibre.  Les 
augures  déclarèrent 
([u  une  fille  charte 
jiourrait  seule  le 
mouvoir.  Claudia  fit  à  la  déesso  une  touchante  prière,  dé- 
noua sa  ceinture  et  remorqua  sans  peine  le  navire.  Une 
statue  lui  fut  élevée,  et  l'on  voit  encore,  au  Capitolo,  un 
bas-relief  i|ui  retrace  lo  merveilleux  événement. 

Claudia  Rufina,  femme  auteur,  née  dans  la  Grande- 
Bretagne  et  qui  écrivait  à  Komo.  vers  la  fin  du  T""  siècle 
do  notre  ère.  Elle  épousa  Aulus  Rufus  Pudens,  so  rendit 
célèl)ro  par  son  esprit  ot  son  savoir,  ot  composa  dos  ou- 
vrages qui  no  nous  sont  point  parvenus. 

Claudia,  fille  de  Néron  ot  do  Poppéo.  Sa  naissance 
lut  accurillio  avec  des  transports  de  joie,  et  NÔron  or- 
donna d'élever  à  la  Kécondit(''  un  tomplo  qui  ne  fut  jamais 
bâti,  car  l'enfant  mourut  à  ipiatro  mois.  Son  père  la  mit 
au  rang  dos  déesses  ot  lui  dédia  un  temple.  C'est  ce  qu'ex- 
jdiquo  uno  médaille  de  Claudia  et  do  Poppée,  avec  un 
templo  do  forme  différente  do  chaque  côté. 

Claudia  (Antonia),  fille  de  l'empereur  Claude.  Elle 
/pousa  d'abord  Pompéius,  que  Messaline  fit  mettre  â  mort, 
puis  Eaustus,  â  qui  Néron  lit  subir  le  mémo  .sort,  pour 
épouser  Claudia.  La  jeune  femme,  ayant  refusé  d'accéder 
aux  désirs  du  monstre  couronné,  paya  co  refus  do  sa  vie. 

Claudia,  dame  romaine,  sœur  do  Clodius.  V.  Clodia. 

Claudia  (I'Kx),  loi  n^ndue  sous  Claude  ot  supprimant, 
pour  les  femmns,  la  tutelle  dos  ngnats.  Uion  qu'ayant  des 
agnats,  la  femme  ont  désormais,  en  co  cas,  un  tuteur 
nommé  par  le  magistrat. 

Claudia,  planète  léloscopiquo,  n<»3n,  ddcouvorto  par 

(')iarlois,  le  1 1  juin  181)1. 

Claudianos,  noèto  groc,  qu'on  croit  avoir  vécu  au 
v*  siècle  de  notre  ère,  ot  (|U0  l'on  identiflo  généralement 
avec  lo  poète  latin  Clandion.  On  a  de  lui  cint)  épigrammes 
insérées  dans  V Antholuqic  qrecquc,  ot  doux  autres  trouvées 
dans  un  manuscrit  du  Vatican. 

GLAUDiCANT(A-/d,  kan),  ANTE[aulat.e<aurficare,boitor] 
adj.  (jui  boite. 

CLAUDICATION  (klo,  si-on  —  du  lat.  cïaudicare,  boiter) 
n.  f.  Action  do  boiter  ou  altération  fonctionnelle  de  la  mar- 
cho  caractériséo  par  l'inégalité  dos  oscilluliuns  du  corps. 


Claudia  remorquant  le  vaisseau. 


—  Encycl.  La  claudication  est  duo  à  plusieurs  causes  : 
à  l'allongement  do  l'un  des  membres  inférieurs,  par  suito 
de  tumeur  dos  os  du  membre  ou  du  bassin,  luxation  de  la 
tête  du  fémur,  hypertrophie  du  membre;  au  raccourcisse- 
ment de  l'un  des  membres  en  raison  de  l'atrophie  ou  des 
différentes  formes  de  dystrophie  de  ce  membre  :  rachi- 
tisme, ostéoporoso,  anémie  par  compression,  de  l'anky- 
lose  en  flexion,  de  relâchement  des  ligaments,  do  rétrac- 
tions musculaires,  do  cicatrices  vicieuses  et  de  luxation  ; 
enfin,  à  des  affections  ou  infirmités  comme  certaines  va- 
riétés de  pieds  bots,  la  contracture  des  extenseurs,  les  bri- 
des cicatricielles  gênant  la  flexion,  le  rhumatisme,  etc., 
qui,  sans  altérer  la  longueur  des  membres,  rendent  la 
marcho  anormale,  difficile  et  douloureuse. 

GLAUDIEN,  ENNE  {klô-di-in,  en')  adj.  Qui  a  rapport  à 
l'empereur  Claude.  Il  Papier  claudien.  Sorte  de  papier  très 
blanc  et  très  fin,  que  l'on  commença  à  fabriquer  en  Egypte 
sous  le  règne  de  Claude,  il  Eau  claudienne,  Eau  qu'amenait 
à  Rome  un  aqueduc  terminé  sous  l'empereur  Claude,  et  que 
l'ou^regardait  comme  la  meilleure  de  toutes,  n  Lettres  clau- 
diennes.  Lettres  ajoutées  par  Claude  à  l'ancien  alphabet, 
au  nombre  de  trois,  pour  désigner  le  v  consonne,  le  6s  ou 
ps,  et  un  son  intermédiaire  entre  i  et  u.  Cette  réforme  ne 
lui  survécut  pas.  (Suétone,  Claude.) 

Claudien  (Claudius  Claudianus),  poète  latin,  né  à 
Alexandrie  (Egypte)  vers  365  apr.  J.-C.  Il  fut  le  poète  officiel 
de  Stilicon  et  d'Honorius.  Païen  obstiné,  on  a  pu  dire  de  lui 
qu'il  est  le  dernier  poète  national  de  la  vieille  Rome.  Une 
partie  de  ses  poésies  est  purement  littéraire  :  pièces  fugi- 
tives [Vieillard de Véro7te,  imitation  duVieillardde  Tarente 
de  Virgile);  épigrammes,  épopées  mythologiques  {Enlè- 
vement de  Proserpine,  imitation  d'Ovide),  tout  cela  est,  en 
général,  froid  et  artificiel.  Claudien  se  montre  bien  supé- 
rieur dans  les  poésies  d'un  caractère  politique,  où  il  so 
répand  en  malédictions  contre  les  ennemis  intérieurs  et 
extérieurs  de  Rome,  fait  éclater  ses  espérances,  ou  laisse 
apercevoir  ses  craintes.  U  excelle  surtout  dans  le  pané- 
gyrique et  l'invective,  pousse  l'un  aussi  loin  que  l'autre. 
Son  héros  favori,  auquel  il  revient  sans  cesse,  est  Stilicon, 
le  dernier  rempart  de  Rome.  Nourri  des  grands  classi- 
ques, le  style  de  Claudien  est  brillant,  imagé,  fort.  Sa 
versification  est  savante  et  harmonieuse.  Le  goût  est  par- 
fois en  défaut  et  le  ton  trop  uniformément  élevé.  Les 
principaux  ouvrages  de  Claudien  sont  :  In  consulatuin 
Objbrii  et  Probini  ;  In  Hufinum  ;  De  tertio  considatu  Hono- 
rii  ;  De  quarto  consulalu  Honorii  ;  De  nuptiis  Honorii  et 
Afariép;  De  belle  Gildonico;  De  coiisulatu  ÀSanlii  Theodori  ; 
In  Eutropium;  De  consulalu  Stilichonis;  De  bello  Gothico  : 
De  sexto  consulalu  Honorii;  De  raptu  Proserpinx  ;  lettres 
en  vers,  etc. 

—  BiBLioGR.  :  éd.  princeps  CViconce,  1482);  éd.  Koch 
(1893);  Boissier,  Fin  du  paganisme;  Am.  Thierry,  Hêcits 
de  l'histoire  romaine. 

Claudien  (sénatus-consdlte),  sénatus-consulto  rendu 
sous  Claude,  en  52  apr.  J.-C,  aux  termes  duquel  la  femme 
libre  qui  entretenait  des  relations  avec  l'esclave  d'autrui, 
maigre  la  défense  du  maître,  devenait  esclave  de  ce  maître. 
Un  décret  du  magistrat  pronou(;ait,  en  ce  cas.  la  perte  do 
la  liberté.  Ce  sénatus-consulte  a  été  abrogé  par  Justiuien. 

claudite  JAM  RIVOS,  PUERI;  sat  prata  bibe- 
RUNT  {Fermez  les  ruisseaux,  enfants,  les  prés  ont  assez  bu)., 
dernier  vers  de  la  troisième  églogue  de  Virgile.  On  so 
borne,  le  plus  souvent,  à  citer  soit  Claudite  jam  7'iros, 
soit  Sat  prata  biberunt,  pour  dire  :  C'est  assez. 

Claudius  (Appius).  chef  de  la  famille  romaine  aristo- 
cratique de  ce  nom.  Originaire  de  la  Sabine  et  désapprou- 
vant la  guerre  faite  à  Rome,  il  vint  s'établir  dans  cotta 
ville,  suivi  do  5.000  clients,  vers  504  av.  J.-C.  Créé  patri- 
cien et  sénateur,  il  devint  consul,  so  montra  patricien 
intransigeant  lors  de  la  retraite  du  peuple  sur  le  mont 
Sacré,  et  s'opposa  à  la  loi  agraire  de  Spurius  Cassius. 

Claudius  (Appius),  fils  du  précédent,  consul  en 
472  av.  J.-C,  fut  aussi  violent  aristocrate  que  son  père. 
11  décima  les  soldats  qui  s'étaient  laissé  battre  par  les 
Volsques.  Accusé,  une  première  fois,  do  vouloir  attenter  à 
la  liberté,  il  échappa  â  force  d'énergie  ;  mais  une  seconde 
accusation  s'étant  produite ,  il  désespéra  et  se  tua 
(470  av.  J.-C). 

Claudius  (Appius),  consul,  décemvir  en  45ï.  Seul 
prorogé  au  liout  d'un  an  entre  ses  collègues  chargés  do 
donnera  Rome  un  code  de  lois,  il  prit  parmi  les  nouveaux 
décemvirs  des  airs  do  roi  ot  leur  fit  publier  deux  nouvelles 
tables  de  lois  iniques.  U  n'y  avait  pas  de  moyen  létal  do 
les  destituer,  il  fallut  recourir  à  la  révolte.  Appius.  n  ayant 
pu  séduire  la  fille  du  plébéien  Virginius,  la  lit  réclamer 
comme  esclave  de  sa  maison  par  un  do  ses  clients.  Il  eut 
gain  de  cause.  Virginius  sauva  l'honneur  do  sa  fille  en  la 
poignardant;  mais  il  appela  aux  armes  les  soldats  et  le 
))eupIo.  Los  décemvirs  furent  contraints  de  so  démettre, 
et  Appius  Claudius  se  tua  ou  fut  tué  en  prison  (440  av.  J.-C). 

Claudius  C^CUS  (Appius).  censeur  l'an  31 2  av.  J.-C, 
attacha  sun  nom  à  lœuvro  grandiose  do  lu  construction 
de  la  voie  Appienne,  ot  so  signala  par  soo  ônorgio  au 
sénat  durant  la  guerre  contre  Pyrrhus. 

Claudius  CaUDEX  (Appius).  consul  l'an  264  av.  J.-C. 

II  battit  Iliérnii  ot  les  Carihaginois  sur  les  cétos  do  Sicile, 
s'empara  de  Messine,  mais  échoua  devant  Ségeslo. 

Claudius  Pulcher  (Publiusl.  consuH'nn  ï4i> av.  J.-C. 
Ayant  clé  battu  â  Drépano  avec  la  flotte  roniaino  par  les 
Carthaginois,  on  en  accusa  son  impiété.  Avant  le  combul. 
les  poulets  sacrés  refusaient  do  manger  :«  Qu'ils  boivent!", 
dit-il,  et  11  les  fit  jeter  â  la  mer.  Le  sénat  le  rappela  et  lui 
ordonna  do  désigner  un  dictateur.  Par  mépris,  il  nomma 
nu  do  ses  alfranchis.  Cité  en  jugement,  il  fut  condamné 
pour  co  fait.  On  ignore  lu  dato  de  sa  mort. 

Claudius  Pulcher  (Appius),  consul  l'an  54  av.  J.-C. 

C.iiuvernonr  de  lu  Cilicio,  il  mit  sa  province  uii  pillage, 
mais,  poursuivi  comme  concussionnaire,  la  protection  do 
l*ompéo  lo  sauva.  II  oxerva  la  coiisnre,  en  Van  r»0.  avec 
une  excessive  sévérité.  Il  était  bon  orateur,  savant  juris- 
consulte, lettré  et  amateur  d'art  délicat. 

Claudius  (Publius  Appius),  fameux  démagogue. 
V.  CLonius. 

Claudius  ou  Claus,  moino  do  l'ordre  dos  domini- 
cains i\\\  couvent  de  Skcnningo,  on  Suèdo,  mort  i\  Sîldor- 
kOpIng  on   I5Û7.    U   n'eut  pas  plus  tôt  ontondu  Luthor 


CLAUDIUS 


CLAVATULE 


3; 


qu'il  embrassa  la  nouvelle  doctrine.  Comme  témoignage 
pratique  de  sa  nouvelle  foi,  il  épousa  une  religieuse.  Gus- 
tave \Vasa  récompensa  son  zèle  en  lui  confiant  l'adminis- 
tration du  diocèse  de  Linkœping. 

ClaudïUS  (Mathias),  poète  populaire  allemand,  ami 
de  Klopstock.né  à  Reiuteld  en  1740,  mort  en  1815,  passa 
presque  toute  sa  vie  à  Wandsbek.  Il  s'était  surnommé  le 
Messager  de  "Wandsbek,  et  publia  sous  ce  titre  un 
journal  en  prose  et  en  vers,  et  plus  tard  ses  œuvres  com- 
plètes (n74-18i2).  Ses  poésies  humoristiques,  tantôt  gra- 
ves, tantôt  bizarres,  reflètent  son  humeur  vagabonde.  Il 
est  l'auteur  d'un  chant  très  populaire  en  Allemagne,  le 
Vin  du  Rhi7i. 

CLAUDOPE  {fclô)  n.  m.  Genre  de  champignons  de  la  fa- 
mille des  açraricinées,  poussant  sur  les  brindilles  sèches, 
présentantTa  consistance  du  liège,  caractérisé  par  ses  spo- 
res rosées,  l'insertion  excentrique  du  pied  sous  le  cha- 
peau, ou,  plus  fréquemment  encore,  par  l'absence  totale 
de  pied.  {Le  claiidope  variable  est  une  espèce  très  com- 
mune dans  les  bois,  sur  les  petites  branches  mortes.) 

ClauS  "Wisse,  poète  strasbourgeois,  qui,  avec  Phi- 
lippe Colin,  autre  Strasbourg:eois,  composa  de  13ai  à  1336 
un  poème  de  plus  de  trente-six  mille  vers,  pour  compléter 
le  Parzival  de  Wolfram  d'Eschenbach.  Les  deux  collabora- 
teurs ne  tirent  pas  œuvre  originale,  mais  se  contentèrent  de 
traduire  les  continuateurs  français  de  Chrétien  de  Troyes. 
Ils  ne  tirent  pas  davantage  œuvre  poétique  :  leur  langue 
est  banale  et  leur  versirtcation  irrégulière. 

GlauS  (Charles),  zoologiste  allemand,  né  à  Cassel  en 
1835.  Professeur  de  zoologie  et  danatomie  comparée  ù. 
■\Vurzbourc,  puis  à  Gœitingue  (1870)  et  à  Vienne.  Il  a  étu- 
dié spécialement  les  animaux  invertébrés,  surtout  les 
crustacés  et  les  cœlentérés.  Ses  travaux  ont  paru,  soit 
dans  les  revues  spéciales,  soit  en  ouvrages  séparés,  parmi 
lesquels  nous  citerons  :  les  Copépodes  libres  (Leipzig,  1863)  ; 
Becherches  sur  la  base  généalogique  du  si/stème  des  crusta- 
cés (Vienne,  1876)  ;  Traité  de  zoologie,  traduit  en  français 
par  G.  Moquin-Tandon  (1877);  Claus  publie  depuis  1878 
les  "  Comptes  rendus  de  l'Institut  de  zoologie  de  l'uni- 
versité de  Vienne  et  de  la  station  zoologique  de  Trieste  >■ . 
Ce  savant  est  un  sérieux  défenseur  du  darwinisme. 

GlausbERG  (Christlieb),  arithméticien  allemand,  né 
en  1689,  mort  en  1751.  Il  fut  professeur  du  prince  royal 
de  Danemark,  conseiller  d'Etat,  et  publia  sur  le  change, 
les  arbitrages,  l'arithmétique  commerciale,  des  ouvrages 
ui  ont  joui  d'une  grande  réputation.  Son  Arithmétique 
'émoiistrative  (1732)  est  encore  classique  en  Allemagne. 

CLAUSE  {klôz'  —  bas  lat.  clausa,  pour  clausula)  n.  f. 
Disposition  spéciale  d'un  contrat,  d'un  traité,  d'un  testa- 
ment, d'une  loi,  etc.  :  Respecter,  Violer  nue  clause. 

—  Enctcl.  Les  codes  se  sont  expliqués  sur  un  très  grand 
nombre  de  clauses  spéciales  particulièrement  importantes. 
Il  est  impossible  d'en  donner  même  la  nomenclature.  On 
peut  citer,  parmi  les  plus  importantes  :  la  clause  codi- 
ciUaire,  la  clause  résolutoire,  la  clause  comminatoire,  la 
clause  dérogatoire,  la  clause  pénale,  la  clause  d'apport,  la 
clause  de  franc  et  quitte,  etc.  On  en  trouvera  la  détinition 
à  leur  ordre  alphabétique.  Les  clauses  n'étant  qu'une  va- 
riété de  conventions,  ou,  si  l'on  veut,  des  conventions  insé- 
rées dans  une  autre  convention,  tout  ce  qui  est  vrai  pour 
la  validité  dos  conventions,  leur  interprétation,  etc.,  est 
vrai  pour  la  validité  des  clauses,  leur  interprétation,  etc. 

GlauSEL  ou  ClauZEL  (Bertrand, comte),  maréchal  de 
France,  né  à  Mirepuix  (Ariège)  en  1772,  mort  à  Secourrieu 
(Haute-Garonne)  en  1842.  Volontaire  en  1791,  chef  de  bri- 
gade en  1795  et  général  de  division  en  1802,  il  se  distingua 
à  Saint-Domingue  (1802),  et  aux  armées  de  Naples  (1806) 
et  de  Dalmatie  (1809).  Il  prit  une  part  glorieuse,  sous 
Junot  et  Masséna,  aux  campagnes  de  Portugal  (1809-1812). 
et  dirigea  avec  une  fermeté  remarquable  la  retraite  de 
l'armée  (1812-1813).  Pendant  les  Cent-Jours,  il  commanda 
les  troupes  opposées  à  la  duchesse  d'Angoulême,  réfugiée 
à  Bordeaux,  en  fut  puni  par  l'exil  (1815),  revint  en  France 
en  1820,  et  fut  élu  député  en  1827.  Louis-Philippe  le  rap- 
pela à  l'activité,  lui  confia  le  gouvernement  de  l'Algérie 
(1830),  et  le  nomma  maréchal  (1831).  De  nouveau  com- 
mandant en  chef  de  l'armée  d'Afrique  (1835),  il  lut  relevé 
de  son  commandement  à  la  suite  de  son  échec  devant 
Constanline  (1836). 

Clausel  de  Coussergues  (Jean-Claude),  homme 
politique  français,  né  à  Coussergues  (Aveyron)  en  1759, 
mort  en  1846.  Il  lit  les  campagnes  de  l'armée  de  Condé, 
et  dut  à  la  protection  de  Camoacérès  d'entrer  au  Corps 
législatif,  en  1807.  Il  se  signala,  dès  1814,  par  ses  opinions 
ultra-royalistes,  fut  nommé  conseiller  à  la  Cour  de  cassa- 
tion et  député  en  1815.  Après  l'assassinat  du  duc  de  Berry, 
de  Coussergues  accusa  le  duc  Decazes,  qu'il  considérait 
comme  un  jacobin,  d'avoir  dirigé  le  poignard  de  Louvel. 
Après  la  révolution  de  1830,  il  vécut  dans  l'obscurité. 

GlauSEL  de  Montais  (Claude-Hippolyte),  prélat  fran- 
çais, frère  du  précédent,  né  en  1769,  mort  en  1857.  Pré- 
dicateur n-puté,  il  fut  nommé,  en  1819,  aumônier  do  la 
duchesse  d'Angoulême,  prononça  l'éloge  funèbre  du  duc  do 
Borry,  fut  promu,  en  1824,  à  l'évêché  de  Chartres,  et  se 
démitde  son  siège,  en  1851.  Défenseur  des  libertés  gallica- 
nes, il  a  publié  :  /trclamalion  en  faveur  de  l'Kglise  de  France 
(1817);  le  Concordat  justifié  (1818)  ;  Coup  d'a-il  sur  l'Eglise 
(1818);  la  lieligion  éprouvée  par  la  Jiévolulion  (1818);  et*;. 

Glausen  (Ilcnrik  Nikolaï),  homme  politique  et  théolo- 
gien protestant  danois,  né  à  Maribo  (île  de  Laland)  en  1793, 
mort  on  1877.  Professeur  de  théologie  on  1820,  dans  la 
canitaîe  du  Danemark,  il  commença  sa  réputation  par  la 
punlication  de  l'Etat  ecclésiajitique,  la  Doctrine  et  te  liite 
du  catfujliciêrne  et  du  protestantinme  (1825).  Il  fut  nommé 
doyen  de  la  faculté  do  théologie  (1834),  recteur  de  l'uni- 
versité (1837),  membre  de  l'assemblée  des  états  consultatifs 
(ISiO),  et  devint,  on  1848,  le  chef  du  parti  libéral.  Kniin. 
ministre  des  cultes,  il  resta  aux  affaires  jusqu'en  1831. 
Clausen  a  publié  do  nombreux  écrits. 

CLAUSÈNE  (kWj-zén  —  do  Clausen,  n.  pr.)  n.  f.  Genre 
do  rutacéos,  do  la  tribu  dos  aurantiéos,  comprenant  dos 
arbres  ou  des  arbustes  inormos,  odorants,  des  régions 
tropicales  do  l'Asie,  de  l'Afrique  ot  do  l'Australio. 

GlauSEWITZ  (Karl  von),  général  prussien,  né  à  Burg 
en  1780,  mort  à  Breslau  on  1831.  Il  servit  dans  l'armée 
prussienne  do  1792  À  I8II,  dans  l'armée  rnsso  de  I812  à 


1814,  rentra  au  service  do  la  Prusse  en  1815,  et  reçut, 
en  1818,  la  direction  de  l'Ecole  de  guerre.  Il  doit  une 
grande  célébrité  à  ses  ouvrages  militaires,  dont  le  prin- 
cipal De  la  guerre  (1833)  passe  pour  un  des  meilleurs  qui 
aient  été  écrits  sur  cet  art. 

CLAUSILIE  {klô-zi-lî)  n.  f.  Genre  de  mollusques  gasté- 
ropodes pulmonés,  sous-ordre  des  stylommatophores,  fa- 
mille dos  hélicidés,  comprenant  des  animaux  terrestres 
grêles,  à  quatre  tentacules,  à  coquille  en  fuseau 
allongé. 

—  Encycl.  On  connaît  environ  sept  cents  es- 
pèces de  dausilies  (clausilia),  réparties  à  peu 
près  dans  toutes  les  régions  chaudes  et  tempérées 
du  globe,  surtout  dans  l'Europe  orientale  et 
méridionale.  On  les  a  rangées  dans  de  nombreux 
sous-genres,  ainsi  que  les  formes  fossiles  qui  n'ap- 
paraissent pas  avant  leocène.  La  clausilia  plica- 
tula  de  France  est  une  petite  coquille  cornée, 
longue  de  10  à  12  millimètres,  d'un  brun  clair. 

CLAUSILIUM  {klô,  li-om'  —  du  lat.  clausus,  *"^i^^^'* 
fermé)  n.  m.  Pièce  spatuliforme,  entière  ou  échan-  (^r.  n), 
crée,  insérée  par  un  pédicule  grêle  sur  la  colu- 
melle  de  la  coquille,  dans  les  mollusques  du  genre  clau- 
silia. (Quand  le  mollusque  sort  de  sa  coquille,  le  clausilium 
est  logé  entre  la  lamelle  columellaire  et  le  pli  subcolumel- 
laire.) 

CLAUSION  [klâ  —  du  lat.  claudere,  supin  clausum,  clore) 
n.  f.  Servait  à  désigner,  dans  quelques  parlements,  les 
jugements  nommés  appointements. 

GlaUSIUS  (  Rodolphe  -  Jules  -  Emmanuel  ) ,  physicien 
allemand,  né  à  Koslm  (Poméranie)  en  1822,  mort  à  Bonn 
en  18S8.  Keçu  privat-docent  à  Berlin,  il  fut  nommé  profes- 
seur de  physique  à  l'Ecole  d'artillerie  de  celte  ville,  puis  à 
l'Ecole  polytechnique  fédérale  de  Zurich  (1855)  ;  peu  après, 
il  obtint  une  chaire  à  l'université  de  cette  ville.  Depuis 
lors,  il  a  professé  successivement  à  Wurzbourg  et  à  Bonn. 
Il  s'est  surtout  occupé  des  théories  relatives  à  la  chaleur  ; 
il  a  énoncé  un  principe  qui  porte  son  nom  et  dont  découle, 
comme  conséquence,  le  principe  de  Carnet.  (V.thermody- 
NAMiQOK.)  Il  a  ramené  les  lois  fondamentales  de  la  cha- 
leur à  des  lois  mécaniques.  Il  a  introduit  une  nouvelle 
fonction,  Ventropie,  dans  l'étude  des  transformations  ther- 
modynamiques. Outre  une  série  de  Mémoires  dans  les  ('An- 
nales de  Poggendorf  »,  on  lui  doit  :  Sur  la  nature  de  la 
chaleur,  comparée  à  la  lumière  et  au  son.  (1857)  ;  la  Fonction 
potentielle  et  le  Potentiel  (1859);  Théorie  mécanique  de  la 
chaleur  (1864-1867). 

GLAUSOIR  {klô'Zo-ar')  n.  m.  Dernière  pièce  d'une  assise 
ou  d'une  voûte,  que  l'on  ne  place  qu'après  toutes  les  au- 
tres, de  manière  à  l'appareiller  exactement  aux  dimen- 
sions voulues.  (C'est  le  dernier  claveau  ou  clef  de  la  voûte.) 
Il  Ou  écrit  aussi  closoir. 

Glausson  (Pierre),  pasteur  danois,  né  en  1545,  mort 
en  1623.  Il  écrivit  une  Description  de  la  Norvège  {ÏGZ2),  et 
traduisit  en  danois  la  Chronique  de  Snorre  Sturleson(i633). 

CLAUSTHALITE  {klô-sta)  n.  f.  Séléniuro  naturel  de 
plomb,  dont  la  formule  est  PbSe,  le  poids  spécifique  8  et 
la  dureté  2,5  à  3.  (La  clausthalite,  qui  se  présente  avec 
l'aspect  de  la  galène,  n'a  été  trouvée  que  dans  les  filons 
des  terrains  de  transition  du  Harz.) 

CLAUSTRAL,  ALE,  AVX  {klô-straV  —  bas  lat.  claustra- 
lis;  de  clauslrum,  cloître)  adj.  Qui  appartient  au  cloître  ou 
ùl  la  vie  monastique  :  Ê'rfj/ice  claustral.  Austérité  claus- 
trale. Il  Prieur  claustral.  Supérieur  d'un  prieuré. 

—  Offices  claustraux,  Offices  dépendants  des  anciennes 
abbayes.  ^Les  offices  claustraux  étaient  ceux  de  cham- 
l)rier,  d'aumônîer,  d'infirmier,  de  cellérier  et  de  sacristain  ; 
ils  étaient  conférés  par  l'abbé.)  11  Bénéfices  claustraux.  Bé- 
néfices attachés  aux  offices  claustraux. 

CLAUSTRATION  [klâ-stra-si-on  —  du  lat.  clmistrum, 
cloître)  n.  f.  Action  d'enfermer  quelqu'un  dans  un  cloître  : 
Les  CLAUSTRATIONS  on'  fait  leur  ternps.  (V.  Hugo.) 

—  Par  ext.  Séjour  prolongé  dans  un  lieu  fermé  :  La 
CLAUSTRATION  pettf  rendre  jnalade. 

CLAUSTRE  ou  CLOSTRE  {klosstr  —  du  lat.  claustrum, 
clôture)  n.  m.  Nom  donné  à  des  demi-cylindres  creux  en  po- 
terie, que  l'on  emploie  en  les  superposant  et  en  les  faisant 
chevaucher.  (Ils  servent  surtout  à  garnir  les  balustrades.) 

CLAUSTRER  {klô-stré  ~  dn  \a.t. 'Claustrimi,  cloître)  v.  a. 
Enfermer  dans  un  cloître,  ii  Flg.  Renfermer,  limiter  : 
Claustrer  son  indignation.  (Cormen.) 

CLAUSULE  {klô  —  lat.  clausula:  de  clausus,  fermé)  n.  f. 
Conclusion,  sentence,  formule.  (Vieux.) 

—  Métriq.  anc.  Vers  final,  ou  dernier  membre,  plus 
court  que  les  précédents,  d'une  strophe  ou  d'une  phrase 
lyrique.  11  En  T.  de  rhét..  Chute  d'une  période  oratoire, 
dernier  membre  de  la  période. 

—  Mus.  Terme  autrefois  usité  en  musique  pour  dési- 
gner l'étendue  de  chaque  ton  ou  mode,  du  grave  à  l'aigu. 
Ces  tons  étaient  la  quinte  appelée  clausule  première  {clau- 
sula p7'imari  a);  la  sixte,  ou,  si  c'é+ait  un  mode  mineur,  le 
mode  majeur  do  la  tierce  {clausula  secundaria);  enfin,  la 
tierce,  ou,  si  c'était  un  modo  mineur,  la  sixte  {clausula 
tertiaria). 

Glausus,  roi  sabin,  partisan  de  Turnus  contre  Enée. 
Suivant  Virgile,  il  fut  la  tige  de  la  famille  romaine  des 
Claudius. 

Glaux,  abréviation  du  prénom  Nicolas,  par  laquelle  on 
désigne  les  sculpteurs  imagiers  Sluter  et  de  "Werve. 

GljvuZE;..,  comm.  d'Algérie  (départ,  do  Constantino 
[arr.  do  Guelma]),  près  do  l'oued  Cherf  ;  3.206  hab.  Culture 
de  la  vigne  ot  de  l'olivier.  Cotte  commune  s'est  d'abord 
aitpeléo  Oued-Cherf. 

Glauzetto,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udino]), 
près  du  lluuvc!  i.ûtier  Taglianiento  ;  2.400  hab. 

GLAVA  n.  f.  Genre  do  méduses  hydroldes,  type  do  la 
famille  dos  clnvidés. 

—  Encycl.  Les  clava  habitent  les  mors  tempérées  et  so 
caractérisent  par  leurs  polypes,  dont  les  bourgeons  sexuels 
sessilos  naissent  au-aossous  des  tentacules.  Citons  la 
clava  Sfjuamata  (Méditerranée);  la  clava  leplostyla  (Atlan- 
tique), etc. 

CLAVA  n.  f.  Perche  ou  longue  canne  que  l'on  place  ù 
l'extrémité  d'un  filet  do  tartane,  pour  le  tenir  tendu. 


44 

CLAVAGE  {vaf  —  rad.  claver)  a.  m.  Dr.  anc  Droit  que 
payaient  autrefois  les  prisonniers,  lorsqu'on  les  faisait 
entrer  dans  certaines  prisons. 

—  Techn.  Action  de  mettre  en  place  un  claveau  consti- 
tuant la  clef  d'une  voûte. 

CLAVAGELLE  (,7^/')  n.  f.  Genre  de  mollusques,  type 
de  la  famille  des  clavagellidés,  caracté- 
risé par  les  valves  irrégulières  dont  la 
gauche  seule  est  soudée  au  tube,  celui- 
ci  allongé  ot  cylindrique  terminé  par  un 
disque  à  petite  fissure. 

—  Enxycl.  Les  clavagelles,  dont  on 
connaît  quelques  espèces,  sont  réparties 
dans  la  Méditerranée,  l'océan  Pacilique 
et  les  mers  d'Australie;  des  formes  fos- 
siles apparaissent  dans  le  crétacé  et  le 
tertiaire.  Telle  est  la  clavagella  bacil- 
laris  du  pliocène  de  Sicile,  qui  atteint 
17  centimètres  de  long.  Les  clavagel- 
les perforent  les  roches  calcaires,  le  test 
des  coquilles,  les  balanes  et  les  coraux.  ^ 

CLAVAGELLIDÉS  (jél)  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques 
lamellibranches pélécypodes,  comprenantles  genresc/aua- 
gelle   et  bréchite  (ou  arrosoir,  nommé  aussi  aspergillum), 

—  Un  CLAVAGELLrDK. 

—  Encycl.  Tous  ]es  clavagellidés  sont  marins;  leur  co- 
quille, bivalve,  se  compose  d'un  tube  calcaire  terminé  en 
avant  par  une  calotte  qui  peut  être  percée  comme  la 
pomme  d'un  arrosoir.  On  a  parfois  rangé  les  clavagelles 
et  les  arrosoirs  dans  la  famille  des  gastrochénidés. 

CLAVAI  (vè)  n.  m.  Dans  les  mines.  Nom  donné  à  la 
psammite  de  l'étage  houiUer  dont  les  grains  siliceux  se 
trouvent  agglomérés  en  masse  dure  et  compacte  par  de  la 
sidérose. 

CLAVAIN  {vin  —  du  lat.  clavus,  clou)  n.  m.  Grand  gor- 
gerin  ou  pèlerine  à  armer,  porté  aux  xii"  et  xiii*  siècles, 
et  fait  ordinairement,  comme  les 
broignes  ou  cottes  carolingien- 
nes, de  pièces  d'acier  imbriquées, 
rivées  et  sur  une  toile.  [Il  y  eut 
aussi  des  clavains  faits  de  mailles 
cousues  sur  de  la  toile  ou  de  la 
peau,  comme  dans  les  broignes  du 
type  habituel.  —  Par  ext.,  on  disait  : 
une  coiivcrtuj-e  de  toit  à  clavain  ;  des  clous  à  clavain  ;  etc.] 

CLAVAIRE  {ver  —  du  lat.  clavis.  clef)  n.  m.  Officier 
royal  ou  municipal,  qui  avait  la  garde  des  clefs  du  trésor, 
(On  rencontre  la  charge  principalement  dans  l'histoire 
municipale  et  particulièrement 
dans  le  Midi.  Elle  avait  disparu 
au  xiii"  s.) 

CLAVAIRE  (i'ér*)n.  f.  Genre  de 
champignons,  du  groupe  des  ba- 
sidiomycétes. 

—  Encycl.  Les  clavaires  sont 
caractérisées  par  la  forme  de 
leur  fructification  et  ce  fait  que 
les  spores  naissent  sur  toute  la 
surface  de  cette  fructification,  qui 
est  lisse,  et  non  dans  une  région 
spécialisée  telle  que  les  lames  du 
champignon  de  couche  ou  les  tu- 
bes desLolets.  Les  fructifications 
ont  la  forme  de  tiges  très  grêles, 
ou  bien  d'une  grosse  tige  renflée  à  son  sommet,  ou  encore 
d'un  petit  arbre  très  rameux.  Aux  clavaires  présentant 
cette  dernière  forme  on  donne,  dans  certains  pays,  le 
nom  de  menottes.  Les  menottes  sont  comestibles,  sauf 
l'espèce  appelée  "  clavaire  dorée  n  ,  qui  n'est  vraisem- 
blablement pas  vénéneuse,  mais  dont  il 
est  plus  prudent  de  s'abstenir. 

GLAVALIER  {li-é)  n.  m.  Bot.  Nom  français 
du   zanthùxylun. 

CLAVANDIER  {(/i-^  — du  lat.  clavis,  clef) 
n.  m.  Archôol.  Portant  ou  pendant  auquel 
les  femmes  attachaient  anciennement  leur 
trousseau  de  clefs.  (Le  mot  clavandier  n'ap- 
paraît dans  la  langue  qu'au  xvii"  s.;  l'objet 
lui-même  est  peut-être  plus  ancien.  Avant 
Henri  IV,  on  disait  plutôt  clavier  et  sur- 
tout pendant  à  clefs,  et  l'objet  était  un  vasto 
anneau  brisé,  plus  ou  moins  riche,  suspendu 
à  une  chaîne  ou  à  une  ganse.  Le  clavandier 
du  XVII*  s.  a  un  crochet  de  ceinture;  toutes 
ses  pièces  sont  articulées  et  faites  de  métal. 

Syn.  CLKRCELIÈRE.) 

—  Admin.  eccl.  Nom  de  l'économe,  au 
monastère  du  Mont-Saint-Bernard. 

CLAVARIÉES  n.  f.  pi.  Famille  de  cham- 
pignons, ayant  pour  type  le  genre  clavaire. 
Il  On  dit  aussi  clavariacèes.  —  Une  clava- 

RIÉE  ou  CLAVARAClÉli. 

CLAVARIUM    {ri-om'    —    du    lat.    clavus,      Clavandier. 
clou)  n.  m.  Argent  qu'on  allouait  aux  soldats 
romains,  pour  acheter  des  clous  destinés  à  leur  chaussure. 

GLAVATELI-IDÉS  {tel)  n.  m.  pi.  Famille  d'hydroméduses 
tubulaires,  comprenant  les  éleuthéries  et  autres  formes 
dont  les  colonies  sont  composées  de  polypes  à -tentacules 
capités,  et  dont  les  petites  méduses  se 
rciiroduisent  par  bourgeonnement.  —  Un 

CLAVATl.LLIDÉ.    V,    KLEUTHÉRIE. 

CLAVATEUR  (lat.  c  lavât  or  ;  de  clava, 
massue)  n.  m.  Jeune  soldat  romain,  qui 
s'exerçait  avec  un  bâton  au  maniement 
do  l'épée.  Il  Valet  qui  portait  le  bagage 
d'un  soldat. 

CLAVATULE  (du  lat.  clavatus,  garni  de 
clous)  n.  f.  Genre  de  mollusques  gastéro- 
podes, famille  des  conidés,  caractérisé 
par  la  râpe  buccale  (rarfit/a),  armée  au  mi- 
lieu d'une  petite  dent  simple  et  de  deux 
dents  marginales  algues. 

—  Encycl.  La  clavatule  (clavatula)  a 
sacoquille  en  fuseau,  à  tours  armés  d'épines  ou  de  tuber- 
cules contre  la  suture,  la  boucho  ovale.  On  on  connaît  vingt 
espèces,  répandues  surtout  dans   les  mers  occidentales 


Clavaire  :  a,  à  pointes 
pourprées  ;  b,  eu  languette. 


Clavatule. 


C.  claveaux; 
A.  clef  ;  S,  som- 
mier. 


45 

d'Afriqtin  ;  les  formes  fossiles  n'apparaissent  pas  avant 
l'époquo  leniairo. 

CLAVE  (dti  lat.  clavus,  clou)  u.  m.  Haio  de  couleur  tissoo 
dans  utio  otort'o. 

—  Kncyol.  Associé  aux  mots  angustus  ot  lattis,  lo  mot 
clave  indique  dos  raies  de  poui'pro  tissoos  verticalement, 
des  épaules  jusqu'en  bas,  dans  la  tuni(iue  romaine.  Les 
claves  paraissent  avoir  été  alors  au  nombre  de  deux  :  nu 
à  droite,  un  à  g:aucho;  l'angusticlavo  ne  ditï'érant  du  lati- 
clave  que  i)ar  une  moindre  lartjeur.  Les  chevaliers  por- 
taient l'angustictave ,  mais  tout  lo  monde  avait  le  droit 
d'en  faire  autant.  Au  contraire,  lo  laticlavo  était  un  insigne 
réservé  aux  personnes  de  rang  sénatorial.  Auguste  auto- 
risa les  jeunes  nobles  à  prendre  lo  laticlave,  en  même 
temps  quo  la  toge  virile.  A  titre  do  faveur  personnelle,  des 
lils  do  chevaliers  obtinrent  le  même  droit. 

CLAVE  n.  m.  Nom  vulgaire  du  trèfle,  dans  quelques  can- 
tons do  Picardie. 

CLAVÉ,  ÉE  (du  lat.  clavus,  clou,  ou  clava,  massue)  adj. 
Bot.  t^ui  est  eu  forme  de  clou  ou  de  massue. 

—  Mar.  Serré  dans  une  ban(iuise. 

CLAVEAU  {ro  —  du  lat.  cldvetlus,  petit  clou,  petit  bou- 
ton) n.  m.  Syn.  de  clavelék.  i)  Matière  purulente,  qui  se 
forme  dans  les  boutons  qu'engendre  la  clavelée  et  que  l'on 
emploie  comme  vaccin.  V.  clavelée. 

CLAVEAU  (l'O  —  du  lat.  clavis,  clef)  n.  m.  Archit.  Pierre 
appareillée,  c'est-à-dire  taillée  en  forme  de  coin,  qui  sert  à 
fermer  une  plate-bande,  à  former  le  dessus  d'une  fenêtre, 
d'une  porte  carrée,  d'une  corniche,  d'une  voûte  en  arc  de 
cercle,  il  \'oussoir  formant  saillie  sur  le  plan  d'une  arcade, 
ou  au  milieu  d'une  plate-bande. 

—  Constr.  Pièce  de  bois,  disposée  en  biais,  de  manière 
  tendre  vers  le  centre  d'une  arcade,  il  Pièce  saillant  au 
milieu  d'une  arcade. 

—  Encycl.  Archit.  Un  claveau  possède  six  faces  ;  la  face 
supérieure  se  nomme  Vexti'ados;  la  face  inférieure  est  l'in- 
trados ;  les  faces  obliques  latérales  qui  s'appuient  sur  les 
claveaux  voisins  constituent  les  lits  ;  enûn,  les  autres  faces 
verticales  s'appellent'les^e^es. 

Il  existe  divers  types  de 
claveaux,  parmi  lesquels  on 
doit  citer  :  les  claveaux  droits, 
les  claveaux  à  crossetles,  les 
claveaux  engrenés ,  les  cla- 
veaux dérobés  ou  perdus.  Les 
premiers  sont  simplement 
appareillés  en  coins,  et  celui 
qui  occupe  le  centre  de  la 
voûte  ou  de  la  plate -bande 
prend  le  nom  de  clef;  ceux  qui  l'avoisinent  sont  les 
contre-clefs;  enfin,  les  claveaux  qui  reposent  sur  les 
pieds-droits  s'appellent  les  sommiers.  Ces  dénominations 
subsistent,  quels  que  soient  les  types  de  claveaux. 

Les  claveaux  à  crossetles  ont  une  ligne  de  joint  ou  de  lit 
brisée;  ils  présentent  une  partie  horizontale  qui  leur  per- 
met de  se  relier  avec  les  claveaux  voisins.  Les  claveaux 
engrenés  sont  toujours  placés  sur  deux  rangs  et  s'enche- 
vêtrent les  uns  dans  les  autres.  Les  claveaux  perdus  ou 
dérobés  ont  des  joints  extérieurs  verticaux  et  changent 
de  direction  dans  l'intérieur  du  mur. 

L'emploi  des  claveaux  à  crossettes,  dans  une  voûte  en 
arc  de  cercle,  fait  donner  à  cet  arc  le  nom  d'arc  appareillé 
à  tas  de  charge. 

ClavË  (José  Anselme),  musicien  espagnol,  né  et  mort 
à  Barcelone  (1824-1874),  est  un  des  artistes  les  plus  po- 
pulaires de  son  pays,  où  il  a  joué  le  rôle  d'une  sorte  de 
troubadour  moderne.  Après  avoir  fait  représenter  à  Madrid 
quelques  zarzuelas,  Clavé  s'est  fait  surtout  une  réputation 
comme  poète  et  compositeur  de  chansons  et  de  chœurs 
d'un  accent  tout  particulier.  C'est  aussi  à  ses  elTorts  que 
ce  pays  doit  l'introduction  et  la  création  du  chant  choral. 
C'est  Clavé  qui  fonda,  en  Espagne,  la  première  société 
orphéonique,  et  organisa  à  Barcelone,  on  1860,  le  premier 
festival  populaire.  Quelques  années  après  sa  mort,  ses 
compatriotes  lui  ont  élevé  une  statue. 

CLAVECIN  {sin  —  bas  lat.  clavicymbalum  ;  de  clavis, 
clef,  ot  cymbalum,  cymbale)  n.  m.  Instrument  do  musique 
à  son  fixe,  à  clavier,  et  à  cordes  métalliques  pincées  par 
des  becs  do  plumes  :  Le  clavecin  o  été  remplacé  par  le 
piano.  Il  Clavecin  à  ravalement,  Celui  qui  a  plus  de  touches 
que  les  autres.  Il  Clavecin  organisé,  Celui  dont  le  clavier 
fait  jouer  un  petit  orgue. 

—  Mar.  Autre!'.,  Ensemble  des  logements  placés  sous 
les  dunettes,  en  avant  de  la  chambre  du  conseil  :  Le  capi- 
taine et  son  état-major  sont  logés  dans  le  clavecin.  (Wil- 
laumez.)  n  On  écrit  aussi  clavesin. 

—  Poétiq.  S'estdit  do  l'ensemble  des  movonsd'un  poète, 
do  l'étendue  de  son  génie  :  Il  ij  a  dans  mon  cLwnciti poé- 
tique des  jeux  de  flûte  et  de  tonnerre,  (l)ucis.) 

—  Fig.  Iiistrumont,  moyen  d'action  :  L'homme  insensible 
est  un  CLAVECIN  sans  cordes.  (Boiste.) 

—  Physiq.  Clavecin  oculaire,  Sorte  d'instrument  à  tou- 
che.s,  imaginé  pour  produire  sur  les  yeux,  au  movcn  do 
couleurs  quo  l'oxécutaut  combinait,  des  sensations  analo- 
gues à  celles  cjuo  les  instruments  de  musique  produisent 
sur  l'oreille,  il  Clavecin  des  saveurs.  Autre  instrument  ima- 
giné pour  combiner  los  saveurs  d'une  façon  analogue. 

—  Encycl.  Le  clavecin,  instrument  a  clavier,  est  l'un 
dos  précurseurs  du  piano.  On  croit  que  son  existence  re- 
monte au  XV"  siècle.  Sa  forme,  alors,  était  à  pou  près,  avec 
moins  d'ampleur,  celle  du  piano  à  queue  modorno,  los  cor- 
dos  ayant  la  mémo  disposition.  Seulement,  au  lieu  d'ôlro 
frappées  par  un  marteau,  elles  étaient  mises  on  vibration 
au  moyen  d'une  tige  attachée  verticalement  au  bout  de 
chaque  touche  ot  nortant,  a  son  extrémité  supérieure,  une 
languette  !i  bascule  que  terminait  une  pointe  do  plume  de 
corbeau;  lorsque  la  touche  était  pressée,  la  languette 
venait  s'apiiuyor  sur  la  corde,  et  la  pointo  do  la  plume, 
après  avoir  ployé,  s'échappait  comme  un  ressort  en  faisant 
résonner  la  corde.  Avec  un  tel  mécanisme,  on  no  pouvait 
obtenir  qu'une  sonorité  sècho,  sans  modillcation  possible. 

I-e  clavecin  eut  tiois  octaves,  puis  quatre,  puis  cinq  ■  A 
la  lin  du  xviir  siècle,  il  en  avait  six.  Chaqiio  nolo  n'avait 
que  doux  cordes,  jusnu'au  jour  où  IlansKuckers  ont  ajouté 
un  troisième  rang  ilo  cordes  lorrespondant  à  un  second 
clavier  et  qui  était  accordé  à  l'octave  supériouro  des  doux 
autres.  Lors  do  la  première  apparition  do  l'opéra  on  Italie 
le  clavecin  servit  A  accompagner  les  récitatifs  ;  lo  clavecin 
lut  abandonné  à  l'Opéra  de  Paris  vers  le  milieu  du  xviii'  siè- 
cle, mai»  «on  emploi  persista  on  Italie. 


Les  grands  facteurs  do  clavecins  furent,  en  Belgique,  on 
.France  et  en  Italie, Hausot  André  Kuckers, Pascal 'Taskin, 
Pampes,  Dulckon, 
Marins ,  Schnell, 
Cristofori,  etc. 
Quelques-uns,  en- 
tre autres  Ruckors 
ot  Pascal  Taskin, 
on  firent  non  scti. 
lonientd'excelIriH  . 
instrumentsenlciir 
genre,  mais  de  vé- 
ritables chefs- 
d'œuvre  artistiques 
au  point  de  vue  do 
la  forme  ot  des  or- 
nements. 

Beaucoup  d'ori- 
ginaux imaginè- 
rent des  clavecins  [^  Clavecin  (xviP  s.), 
de  différents  gen-  '^  '  ' 
res,  destinés  à  obtenir  des  eflFets  particuliers.  Il  y  eut  le 
clavecin-vielle  de  Cuisinier,  le  clavecin  électrique  du  P.  La 
Borde,  le  clavecin  oculaire  du  P.  Castel,  le  clavecin  à  ar- 
chet de  Johann  Hohfeld,  le  clavecin  à  orchestre  de  Blalia, 
le  clavecin  organisé  de  Delitz,  le  clavecin-viole  de  Hans 
Heyden,  le  clavecin  harmonieux  de  Gomel,  le  clavecin  har- 
monique de  Verbes,  le  clavecin  d'amour  de  Daniel  Berlin, 
le  clavecin  celestino  de  Walker,  le  clavecin  acoustique  de 
Verber,  lo  clavecin  diviseur  de  Pesaro,  lo  clavecin-luth  de 
Fleicher,  le  clavecin  angélique,  etc. 

CLAVECINISTE  (si-nissf)  n.  Joueur,  joueuse  de  clavecin. 

Claveisolles,  comm.  du  Rhône,  arr.  et  à  2S  kilom. 
de  ViUefranche,  près  de  VAzergues  de  Claveisolles,  dans 
les  monts  du  Beaujolais;  1.181  hab.  Scieries;  moulins; 
fabriques  de  bas  et  de  cotonnades. 

CLAVEL  n.  m.  Soude  de  qualité  inférieure. 

CLAVELADE  (du  lat.  clavus,  clou)  n.  f.  Art  vétér.  Syn.  de 
clavelée. 

—  Ichtyol.  Nom  vulgaire  de  la  raie  bouclée. 
CLAVELÉ,  ÉE  adj .  Attaqué  de  la  clavelée  -.Mouton  cla- 

VELE.  Brebis  clavelée, 

CLA'VELEE  (  lé  —  rad.  claveau)  a.  f.  Véritable  variole  ou  pe- 
tite vérole  du  mouton.  Il  On  dit  aussi  claveau,  et  CLAVELADE. 

—  Encycl.  Comme  la  petite  vérole  chez  l'homme,  la  cla- 
velée est  éruptive,  c'est-à-dire  caractérisée  par  une  éruption 
de  pustules  et  très  contagieuse  entre  moutons.  Elle  peut 
guérir  en  laissant  des  traces  indélébiles,  ou  tuer  le  mou- 
ton lorsque  l'éruption  est  contrariée  ou  confluente.  Ce  der- 
nier cas  est  assez  fréquent,  ce  qui  fait  de  la  clavelée  une 
maladie  très  grave  pour  les  troupeaux  de  bêtes  à  laine. 

On  la  traitait  autrefois  par  la  clavelisation,  c'est-â-dire 
par  l'inoculation  du  virus  de  la  maladie  elle-même,  qui 
donnait  une  clavelée  généralement  atténuée  ou  non  mor- 
telle, mais  qui  faisait,  cependant,  encore  un  nombre  assez 
considérable  de  victimes.  Aujourd'hui,  grâce  aux  travaux 
do  Pourquier,  fondateur  d'un  Institut  vaccinal,  on  possède 
un  vaccin  très  efficace  contre  la  clavelée. 

CLAVELEUX  (leii),  EUSE  adj.  Qui  a  rapport,  qui  appar- 
tient à  la  clavelée  :  Eruption  claveleuse.  il  Atteint  de  la 
clavelée  :  Moutons  claveleux. 

CLAVELISATEUR  n.  Personne  qui  inocule  la  clavelée. 

CLAVELISATION  {si-on)  n.  f.  Inoculation  du  virus  cla- 
veleux, dans  lo  but  de  préserver  les  auimaux  de  la  clavelée. 

CLAVELISER  v.  a.  Art  vétér.  Inoculer  le  virus  clave- 
leux :  Ci.AVELlSER  des  moutons. 

GLAVELLAIRE  {vèl-lèr')  ou  CLAVELLARIA  (vèl)  a.  t. 
Genre  d'insectes  hyménoptères  tércbrants,  famille  des 
tenthrédidés ,  tribu  des 
cimbicmés,  comprenant 
de  grandes  tenthrèdes 
dont  la  massue  des  an- 
tonnes  est  formée  d'un 
seul  article. 

—  Encycl.  L'espèce 
type  du  genre  est  lacla- 
vellaria  amerimr,  noire, 
ravée  do  jaune,  avec 
ra"bdomen  rouge  en 
dessous  (France).  Sa 
larve,  verte,  lance  assez  loin  une  liqueur  jaune  quand  on 
l'inquiète  ;  elle  fait  sa  coque  sur  l'écorco  do  divers  arbres. 
Do  nombreux  parasites  l'attaquent. 

CLAVELLE  ou  CLAVELLA  (vèl')  a.  t.  Genre  do  mollus- 
ques gastéropodes  cténobranchos,  famillo  dos  fasciola- 
nidés,  comprenant  dos  animaux  océaniens  à  rûpe  buccale, 
avec  la  dent  centrale  petite,  à  coquille  on  fuseau,  per- 
forée, à  spiro  conique,  aiguë.  (Les  clavellcs, 
dont  on  connaît  une  seule  espèce  vivante,  la 
clavella  serolina  de  l'Océanie,  comptent  de 
nombreuses  formes  fossiles  dans  les  terrains 
tertiaires.) 

CLAVELLINE  ou  CLAVELLINA  {vél')  n.  f. 
Genre  d'ascidies,  type  do  la  famille  des  clavcl- 
linidés,  comprenant  des  formes  groupées  en 
colonies  et  habitant  les  mers  du  nord.  (L'es- 
pèce ivpe  est  la  clavellina  lepadifoj-mis) 

CLAVELLINIDÉS  (vél')  n.  m.    pi.   Famillo 
d'ascidiacés,  do  l'ordre  dos  ascidies,  caracté- 
risée par  la  position  des  individus  sur  des 
tiges  communes  (ou  stolons)  raniiliées,  ou  sur        ,. 
un  même  axe,  mais  les  individus  étant  tou-       ^-i"»"""- 
jours  pédoncules,   et   souvent  divisés  on  trois  régions. 
Genres   principaux  :    clavelline,   pérophore ,   choiuirosla- 
chijs,  etc.  —  bn  clavkllinidé. 

ClavENA  (Nicolas),  pharmacien  italien  du  xvi'  siècle, 
né  à  Bellunu.  Il  trouva  une  plante  déjà  décrite  par 
L'Ecluse,  mais  qu'il  croyait  inconnue  :  Vachillea  Clavenx, 
en  étudia  les  propriétés  et  prit  un  privilège  pour  la  con- 
fection des  remèdes  qu'il  en  tira.  Il  a  publié  :  llistoria  de 
absinthio  umbellifero  (1609). 

CLAVENDIER  {van-di-é  —  du  lat.  clavis,  clef)  n.  m. 
Religieux  (pli,  dan»  certains  monastères,  tient  los  clefs, 
fait  l'ofllco  d'économe  ot  do  régisseur. 

CLAVËNB  n.  f.  Bot.  Syn.  do  CAKDUOs  (chardon). 

CLAVERIB  (ri)  n.  f.  Variété  do  raisin  do  troillo. 

CLAVESIN  n.  m.  Mar.  V.  clavecin. 


Clavellairc  (gr.  nat.). 


Clavette  :  1.  De  vitrail;  2.  De 
construction. 


kilom. 


Claviceps 
(ergot  du  seigle). 


Ciavicorde. 


CLAVE   —   CLAVICULE 

CLAVET  (t)^  —  du  lat.  clnv\xs,  clou)  n.  m.  Calfat  double, 
instrument  ou  fer  qui  sort  à  calfater  les  navires. 

CLAVETAGE  (vc-taf)  ou  CLAVETTAGE  [vé-taf]  n.  m. 
Opération  consistant  à  rendre  deux  payées  de  machine  soli- 
daires au  moyen  do  clavettes  :  Clavktagk  qui  apris  du  jeu. 

CLAVETÉ,  ÉE  adj.  Muni  do  clavettes  :  Poulie  clavetée 
sur  l  arbre  de  couche.  Arbre  claveté  avec  son  manchon. 

GLAVETER  {ve-té)  OU  CLAVETTER  ivé-té)  v.  a.  Mettre 
une  clavette. 

CLAVETTE  {vèf)  n.  f.  Petite  clef  s'engageant  dans  les 
mortaises  de  deux  pièces  et 
obligeant  ces  pièces  à  faire 
corps  ensemble.  (Souvent,  la 
partie  inférieure  est  à  deux 
branches  mobiles  qui  se  ra- 
battent pour  assurer  la  te- 
nue.) Il  Clavette  à  ressort,  fen- 
due, Clavette  des  susbaudes, 
dos  pompes,  n  Clavette  à  men- 
tonnet.    Clavette    ayant    au 
portage  un  ressaut  en  forme  de  menton,  il  Clavette  de  l'ar- 
bre. Clavette  de  fixation  do  l'hélice  sur  l'arbre.  ||  Chasser 
une  clavette,  La  retirer  de  son  logement. 
Claveyson,  comm.  de  la  Drôme,  arr, 
de  Valence,  près  d'un  affl.de  la  Galaure: 
USO  hab.  Huilerie  ;  commerce  de  chevaux. 
CLAVICEPS  {sèps')  n.  m.  Genre  de  cham- 
pignons sptiériacés,  dont  les  espèces  vi- 
vent   en   parasites    dans   les    fleurs    des 
graminées,  aux  dépens  de  lovaire.  [Ces 
champignons,    qui   poussent  surtout  sur 
le  blé  et  le  seigle,   donnent  lieu  à  des 
sclérotes  appelées  erçot  de  seigle,  ergot 
du  diss  (en  Algérie).  La  farine  de  seigle 
mélangée  d'ergots  fournit  un  pain  dont 
l'usage  peut  donner  heu  à  l'état  patholo- 
gique appelé  ergotisme.] 

CLAVICHTÉRIUM  {kté-ri-om')  n.  m. 
Sorte  d'instrument  de  musique,  à  cordes 
à   clavier,  qui   a    précédé    le    clavecin 

CLAVIGORDE  {bas  lat.  clavicordiujn)  n.  m.  Clavecin  ar- 
chaïque, en  usage  surtout  au  xvi«  siècle. 

—  En-ctcl.  Le  clavicorde  est  un  des  plus  anciens  instru- 
ments à  cordes  avec  clavier,  dont  Tinvention  ne  semble 
pas  antérieure  au  xv*  siècle.  Il  difl'èro  du  clavecin  en  ce 
qu'il  ne  possède  pas  de  marteaux;  ses  trente-huit  touches 
commandent  des  lan- 
guettes de  cuivre  per- 
pendiculaires aux 
soixante-dix  cordes, 
celles-ci  flxées  parallu- 
lement  au  clavier.  Lo 
son  du  clavicorde  était 
très  dou.x.  Cet  instru- 
ment fut  prodigieuse- 
ment populaire,  et  sa 
vogue  se  maintint  en  Allemagne  jusqu'au  commencement 
du  XIX'  siècle.  Jean-Sébastien  Bach  écrivit  pour  lui  une 
série  de  quarante-huit  préludes  et  fugues.  Le  clavicorde  a 
été  détruit  de  toile  façon  qu'il  a  complètt?ment  disparu  au- 
jourd'hui et  que  les  exemplaires  en  sont  duno  extrême 
rareté.  Le  musée  instrumental  du  Conservatoire  de  Paris 
en  possède  un  seul,  précieux  il  est  vrai,  puisque  c'est  celui 
qui  a  appartenu  à  Grétry.  Il  no  s'en  trouve  qu'un  aussi  au 
musée  du  Conservatoire'de  Bruxelles. 

CLAVIGORNE  (du  lat.  clava,  massue,  et  cornu,  corne) 
adj.  Qui  a  les  antennes  terminées  par  une  masse  renflée  on 
bouton.  (Les  néoruphoros  sont  des  coléoptères  ciavicornes.) 
CLAVICORNES  n.  m.  pi.  Grande  division  dos  insectos 
coléoptères,  comprenant  tous  ceux  qui,  comme  les  niti- 
dulos,  les  silphes,  etc.,  ont  les  antennes  en  massue. 
fLes  ciavicornes  se  divisent  en  nombreuses  familles  :  psé- 
iaphidès.  scydménidés,  silphidés,  anisolomidès.  ciatnbidés, 
corylophidés ,  scaphidiidés ,  phalacridés .  cruplophayidés , 
lathridiidés,  nitidulidés,  trogosilidés,  colydiidés,  cucujidès, 
trixagidés,  dermestidés,  bt/n-hidés  [cistélidésj,  thorictidés, 
histéridés.)  —  Un  clavicorne. 

GLAVICULAIRE  (/^r')adj.  Qui  a  rapport  à  la  clavicule. 

CLAVICULE  (lat.  clavicula,  petite  clef)  n.  f.  Antiq.  rom, 
Ouvragododéfensoquo  l'on  établissait  en  avautdela  porto 
d'un  camp,  ii  Petitoclef  dans  l'exuression  ClaviruU-  de  Salo- 
mo«,  titre  d'un  livre  do  maçie  attrioué  faussement  jïSuIomon. 

—  Anat.  Os  long  do  1  épaule,  qui  joint  l'acromion  au 
sternum,  et  quo  l'on  a  comparé  A  une  clef  do  voiUo. 

—  Kntom.  Premier  article  dos  bras  ou  pattes  antérieures 
des  insectes  hoxapodes. 

—  Encycl.  Anat.  hum.  La  clavicule  est  un  os  long,  tordu 
en  ferme  d'S  allongée,  et  terminé  par  deux  oxlrémités  ren- 
flées. Elle  est  située  à  la  partie  supérieure  et  antérieuro 
du  thorax,  recouverte  diroctomoni  par  la  peau  et  recouvre, 
sur  une  certaine  étendue,  la  première  côte  et  les  vaisseaux 
sous-daviculaires.  L'e.xtrémué  interne  de  l'os  s'aro-bouto 
sur  lo  sternum,  avoc  lequel  ollo  s'articule  (articulation 
sierno-claviculairo  ou  clavisternale)  par  une  surface  à 
double  courbure,  ù.  l'aido  d'un  flbro-cartilago  intermédiairo 
et  do  ligaments  antérieurs  ot  postâhours,  formant  uno 
capsule  complète. 

L'extrémité  oxlerne  s'articule  avec  l'apophyse  acrumion 
de  l'omoplate  (articulation  acroniio-olaviculaire),  par  uno 
surface  plane  avec  cartilage  articulaire  incomplet;  les 
ligaments  de  l'articulation  sont  forts  en  dessus,  faibles 
en  dessous.  La  face  inférieure  do  l'os  reçoit  des  liga- 
ments d'attache,  d'une  part  do  l'apophyse  coracoïdo  do 
l'omoplato  (ligumonts  coraco-clavicuïaires),  d'uuiro  part 
do  la  première  cftto  (ligament  costo-claviculaire). 

Les  extrémités  internes  dos  deux  clavicules  sont,  on 
outre,  solidarisées  par  un  ligament  interclaviculaire.  Los 
deux  articulations  sont  assez  mobiles.  La  clavicule  donuo 
insertion  au  grand  pectoral  et  au  doltuïdo  par  son  bord 
antérieur;  an  traptNzo  et  au  sterno-cléido-mastoldion,  par 
son  bord  postérieur.  L'ossiilcation  du  corps  de  l'os  est  la 
jtlns  précoce  (lin  du  premier  mois)  et  ta  pins  rapide  de 
tout  10  s(|uelelte;  mais  c'est  seulement  vers  vingt  ans 
([u'appurnit  lo  point  d'ossilication  épiphysaire  qui  so 
soude  nu  corps  uo  l'os,  vers  vingl-iteux  ans.  La  clavicule 
prend  nn  dévoloppemeiil  proportionnel  ii  la  fatigue  quo 
subit  le  membre  supérieur  correspondant,  et  peut  ainsi 
donuor  dos  indications  utiles  eu  médocino  liS^olo. 


CLAVICULE  —   CLAYMORE 

—  Anat.  comp.  La  clavicule  se  trouve  chez  tous  les 
mammifères  dont  les  membres  inférieurs  ont  des  mouve- 
ments étendus,  soit  comme  organes  de  préhension,  soit 
comme  organes  de  vol  :  primates,  chéiroptères  insectivores, 
la  plupart  des  rongeurs.  Chez  quelques  rongeurs  (lapin, 
lièvre)  et  la  plupart  des  carnivores,  elle  se  réduit  à  un  liga- 
ment. Chez  tous  les  autres  mammifères,  elle  fait  absolu- 
ment défaut.  Bien  développées  chez  tous  les  oiseaux  voiliers, 
les  clavicules,  soudées  on  avant  par  une  surface  plane, 
forment  la  fourchette  ;  elles  sont  peu  développées  chez  les 
oiseaux  coureurs  et  quelques  perroquets. 

Les  clavicules  manquent  chez  les  serpents,  mais  existent 
chez  les  sauriens  et  paraissent  avoir  pour  homologues, 
chez  les  chéloniens  et  les  batraciens,  les  procoracoïdes. 
Dans  tous  les  cas,  elles  se  réunissent  en  avant  à  un  os 
distinct  du  sternum  dit  ëpislernum  ou  interclaviculaire . 
Les  procoracoïdes  existent  chez  tous  les  poissons,  sauf  les 
élasmobranches.  V.  scapttlaire  (ceinture). 

—  Chir.  Fractures  de  la  clavicule.  La  position  très  su- 
perficielle de  la  clavicule  et  la  petitesse  relative  de  cet 
os  l'exposent  aux  fractures  intéressant  tantôt  le  corps, 
tantôt  l'une  des  extrémités  de  l'os.  Les  causes  qui  lui 
donnent  naissance  sont  :  1°  une  violence  exercée  directe- 
ment sur  l'os;  2"  une  chute  sur  la  main,  le  coude  étant 
écarté  du  corps;  3°  une  chute  ou  une  contusion  violente 
sur  le  moignon  de  l'épaule.  On  emploie  pour  la  conten- 
tion du  membre  lecharpe  de  Mayor.  La  consolidation  se 
fait  bien,  souvent  avec  un  pou  de' raccourcissement. 

Luxations  de  la  clavicule.  La  luxation  de  l'articulation 
sterno-claviculaire  se  produit  :  le  plus  souvent,  en  avant, 
dans  les  chutes  sur  le  moignon  de  l'épaule  ou  le  coude, 
par  la  traction  du  bras,  etc.  ;  rarement  en  arrière,  par 
choc  direct  ;  exceptionnellement  en  haut.  La  luxation  de 
l'articulation  acromio-claviculaire  se  fait  ordinairement 
au-dessus  de  l'acromion  (chute  sur  l'épaule),  rarement 
au-dessous.  Le  traitement  consiste  à  réduire  la  luxation, 
ce  qui  est  facile,  et  à  maintenir  la  réduction,  ce  qui  n'est 
pas  toujours  sans  difriculté. 

CLAVICULE,  ÉE  adj .  Pourvu  de  clavicules. 

CLAVICYLINDRE(du  \a.t.  clavis,  c]ef,  et  ào  cijlindre)  n.m. 
Instrument  à  clavier  inventé  en  1800  par  l'acousticien 
Chladni,  mais  qui  ne  réussit  jamais  à  entrer  dans  la  pra- 
tique de  l'art. 

—  Encycl.  La  forme  du  clavicylindre  était  à  peu  près 
celle  d'un  petit  piano  carré  ;  son  clavier  avait  une  étendue 
de  quatre  octaves  et  demie.  Un  cylindre  de  verre,  parallèle 
au  plan  du  clavier,  était  mis  en  mouvement  par  une  mani- 
velle à  pédale:  en  abaissant  les  touches,  on  faisait  frotter 
contre  ce  cylindre  des  tiges  métalliques  qui  produisaient 
des  sons.  Les  avantages  du  clavicylindre  étaient  de  pro- 
longer le  son  à  volonté,  d'en  augmenter  ou  diminuer  la 
force  par  des  nuances  bien  graduées,  et  de  garder  inva- 
riablement son  accord. 

CLA VIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  méduses  hydroïdes  tubu- 
laires.  comprenant  les  genres  clava,  cordylophora,  turris, 
campaniclava,  etc.,  tous  ayant  pour  caractère  commun  une 
enveloppe  chitineuse  qui 'protège  des  colonies  de  polypes 
en  massue,  d'où  leur  nom.  ^Les  clavidés  comptent  parmi  les 
rares  formes  d'eau  douce.)  —  Uji  clavidé. 

CLAVIER  [vi-é  —  du  lat.  clavis,  clef)  n.  m.  Anneau  ou 
chaîne  de  métal  servant  à  tenir  réunies  plusieurs  clefs  : 
Autrefois,  les  femmes  pendaient  le  CLAViiiR  à  leur  ceinture. 
(V.  CLAVANDIER.)  Il  Chaîne  simple  ou  double,  à  laquelle  les 
femmes  attachent  leurs  ciseaux,  et  qu'elles  passeut  â  leur 
ceinture  au  moyen  d'un  crochet,  il  Plaque  d'or  ou  d'argent 
que  les  femmes  portaient  au  cou,  et  qui  était  retenue  par 
plusieurs  chaînes  du  même  métal. 

—  Mus.  Rangée  de  touches  :  Le  clavier  d'un  orque. 
Il  Portée  générale,  somme  de  sons  que  l'on  peut  noter  à 

l'aide  des  trois  clefs  :   Voix  qui  parcourt  tout  le  clavier. 
Il  Etendue  d'un  instrument,  somme  des  sons  que  l'on  peut 


Clavier  de  pinno 


en  tirer  :  Le  clavier  d'une  clarinette,  il  Posséder  son  clavier. 
Etre  familiarisé  avec  les  touches  de  son  instrument  ;  le 
connaître  à  fond.  Il  Présenter  quelqu'un  au  clavier,  Lui  don- 
ner les  premières  leçons  d'orgue  ou  de  piano. 

—  Poétiq.  Sons  divers,  que  l'on  obtient  par  certaines 
combinaisons  :  Le  clavier  sonore  des  rimes,  il  Ton,  ac- 
cents :  Le  CLAVIER  d'Horace. 

—  Fig.  Série  d'objets  gradués  comme  les  sons  que  four- 
nissent les  instruments  :  Le  clavier  des  caractères. 

—  Techn.  On  donne  le  nom  de  clavier,  d'une  manière 
générale,  à  un  ensemble  de  leviers  pouvant,  sous  l'impul- 
sion que  leur  communiquent  les  doigts,  basculer  autour 
d'axes  fixes,  tout  en  transmettant  les  impulsions  reçues  à 
certains  mécanismes   qui   produisent    des  effets  voulus. 

Il  Morceau  de  fil  de  fer  ou  do  laiton  plié  en  anneau  vers 
le  milieu,  dont  se  servent  les  épingliers. 

—  Télégr.  Partie  des  appareils  portant  sur  des  touches 
les  signes  alphabétiques  correspondant  à  différentes  par- 
tics  du  mécanisme. 

CLAVIER  (vi-é  —  môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m. 
Garde  du  trésor  d'un  ordre  militaire,  n  Garde  d'un  trésor 
public. 

Clavier  (Etienne),  magistrat  et  helléniste  français. 
né  à  Lyon  on  1762,  mort  à  Paris  en  1817.  Conseiller  au 
Châtelet  en  1788,  il  fut  privé  de  cet  emploi  par  la  Révo- 
lution. Sous  le  Directoire,  il  rentra  dans  la  magistra- 
ture, dont  il  fit  r>artio  jusqu'en  1811.  L'indépendance  do 
son  caractère  lui  avait  fait  grand  tort  auprès  de  Bona- 
parte :  lorsduiprocès  de  Moreau,  Clavier,  alors  juge  au 
tribunal  do  la  Seine,  se  prononça  contre  la  condamna- 
tion; et,  comme  les  émissaires  du  pouvoir  sollicitaient 
une  sentence  capitale,  assurant  que  le  premier  consul 
ferait  grâce,  il  ht  cette  noble  réponse,  devenue  historiauo  : 
Etànowi,  qui  nous  Inféra  ?  Dès  1809,  Clavier  fit  partie  de  la 
troisième  classe  de  l'Institut,  devenue  depuis  Académie  des 
inscriptions  et  bcUos-lottres.  En  1811,  il  devint  professeur 
auCollègo  do  Franco.  Il  maria. sa  fille  à  Paul-Louis  Cou- 
rier. Il  publia  des  éditions  et  dos  traductions  d'auteurs 
grecs,  une  Hisloire  des  premiers  temps  de  la  Grèce  (  1 809)  ;  etc. 


CLAVIÈREn.  f.  Poisson  abondant  sur  les  côtes  méditer- 
ranéennes, et  (jui  appartient  au  genre  labre. 

ClaviÈRE  (Etienne),  financier  et  homme  politique  fran- 
çais, né  à  Genève  en  1735,  mort  à  Pans  en  1793.  D'abord 
négociant  à  Genève,  il  s'expatria  à  la  suite  de  la  révolu- 
tion aristocratique  de  1782,  et  alla  se  fixer  à  Paris,  oii  il 
s'occupa  de  finance.  Il  combattit  les  plans  économiques  de 
Necker,  inspira  peut-être  ceux  de  Mirabeau,  fut  élu  à  la 
Législative  et  devint  ministre  des  contributions  publiques 
dans  le  premier  ministère  girondin  (1792).  Renvoyé  trois 
mois  après  par  la  cour,  et  réintégré  dans  ses  fonctions 
après  le  10  août,  il  partagea  la  fortune  du  parti  girondin 
et  fut  arrête.  Il  se  suicida,  laissant  d'intéressants  opuscu- 
les sur  des  questions  de  finance. 

ClaviÈRES,  hameau  dépendant  de  la  commune  d'Ar- 
dentes (Indre),  arrond.  de  Châteauroux;  320  hab.  Usine 
métallurgique  et  très  importantes  forges  de  fer. 

CLAVIFOLIÉ,  ÉE  (du  lat.  clava,  massue,  et  folium.  feuille) 
adj.  Qui  a  des  feuilles  en  forme  de  massue  ;  Crassule 
clavifoliêe. 

CLAVIFORME  (du  lat.  clava,  massue,  et  de  forme)  adj. 
Qui  a  la  forme  d'une  massue.  (Se  dit  des  organes  végétaux 
qui.  minces  à  la  base,  vont  en  se  renflant  vers  le  sommet, 
comme  le  spadice  de  l'arum.) 

ClavigER,  surnom  de  Janus,  -  des  portes  (lat. 
clavis,  clef).  —  Surnom  de  l'Amour,  gardien  do  la  chambre 
à  coucher  de  Vénus,  ainsi  que  le  dit  Euripide.  —  Surnom 
d  Hercule,  porteur  d'une  massue  ,Iat.  clava,  massue). 

CLAVIGÈRE  Ijèr)  ou  CLAVIGER  (je)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes   coléoptères    clavicornes,   famille 
des   psélaphidés,   renfermant   de  petites 
formes   roussâtres   ou    jaunes,  à    corps 
trapu,  à  élytres  très  courts. 

—  Enctcl.  Les  clavifjn'es,  qui  sont  à 
peu  près  ou  complètement  aveugles,  vi- 
vent avec  les  fourmis  et  en  reçoivent  les 
mômes  soins  que  les  pucerons.  Les  four- 
mis les  nourrisent  en  leur  dégorgeant 
dans  la  bouche  un  liquide  sucré,  mais 
elles  lèchent  la  substance  qu'exsudent  les 
poils  des  élytres  de  leurs  hôtes.  Rare- 
ment les  clavigères  quittent  les  fourmi- 
lières. On  en  connaît  une  dizaine  d'es- 
pèces, presque  toutes  propres  à  l'Europe  centrale  ou  orien- 
tale et  à  l'Asie  moyenne. 

CLAVIHARPE  (du  lat.  clavis,  clef,  et  de  harpe)  n.  m.  Sorte 
de  harpe  à  clavier  inventée,  au  commencement  du  xix^  s., 
par  un  facteur  allemand  nommé  Jean-Chrétien  Dietz  ;  d'au- 
tres disent  par  Bateman.  il  Ou  l'appelle  aussi  clavilyre. 

—  Encycl.  Les  touches  du  clavier  faisaient  mouvoir  de 
petits  crochets  garnis  de  peau,  qui  pinçaient  des  cordes  de 
métal  filées  de  soie.  Quatre  pédales  servaient  à  modifier  do 
diverses  manières  les  sons  de  l'instrument  moins  prolongés 
que  ceux  de  la  harpe,  mais  néanmoins  beaux  et  moelleux. 

CLAVI-HUMÉRAL,  AVX  {de  clavictile,  et  humerai)  âd].  m. 
Se  dit  d'un  muscle  du  bras  de  la  grenouille  :  Les  muscles 
cLAVi-HUMÉRAUx.  —  Substautiv.  :  Le  clavi-homèral. 

CLA  VUE  ou  CLAVIJA  n.  f.  Genre  de  primulacées,  de  la 
tribu  des  théophrastées,  comprenant  de  petits  arbres  de 
lAmérique  tropicale. 

GlavIJERO  (François-Xavier),  historien  mexicain,  né 
à  La  Vera-Cruz  en  1731,  mort  à  Bologne  (Italie)  en  1787. 
Après  la  suppression  de  l'ordre  de  Jésus,  dont  il  faisait 
partie  (1767),  il  se  retira  à  Ferrare,  puis  à  Bologne.  C'est 
là  qu'il  composa  son  Histoire  du  Mexique  avant  et  après  la 
conquête  espaqywle  {llSO-llSl).  On  lui  doit  encore  l'Histoire 
de  la  Californie  (1789),  et  plusieurs  autres  écrits  inédits. 

ClaVIJO,  comm  d'Espagne  (Vieille-CastiUe  [prov.  de  Lo- 
grono])  ;  350  hab.  Victoire  de  Ramiro  sur  les  Sarrasins  en  844. 
ClaviJO  (Ruy  Gonzalez  de),  négociateur  espagnol, 
mort  en  1412.  Il  fut  envoyé  en  1403,  par  le  roi  de  Castille. 
Henri  III,  en  ambassade  auprès  de  Tamerlan,  parvint  à 
Samarcando  et  revint  à  Madrid  en  1406.  On  lui  doit  une 
curieuse  relation,  plusieurs  fois  rééditée,  de  son  voyage 
sous  le  titre  de  :  Uistoria  del  gran  Tamerlan  (Séville,  1582). 
GlaVUO  (Bernardo),  musicien  espagnol,  né  vers  le 
milieu  du  xvi"  siècle,  mort  à  Madrid  en  1626.  Organiste 
remarquable,  il  fut  maître  de  la  chapelle  royale.  En  même 
temps,  il  occupait  la  chaire  de  musique  à  l'université  do 
Salamanque,  qu'il  conserva  de  1594  à  1605.  On  lui  donnait 
le  titre  de  maître  es  arts.  Clavijo  fut  un  compositeur  fort 
distingué  de  musique  religieuse  et  de  musique  profane; 
il  écrivit  surtout  pour  le  service  de  la  cour.  Malheureuse- 
ment, tous  ses  ouvrages  ont  été  détruits  dans  l'incendie 
qui,  en  i724,  réduisit  en  cendres  le  palais  royal. 

Clavijo  y  FaxaRDO  (don  José),  littérateur  et  natu- 
raliste espagnol,  no  aux  Canaries  vers  I730,  mort  en  1806. 
Il  obtint  à  Madrid  l'emploi  do  garde  des  archives  de  la 
couronne.  Beaumarchais  l'a  mis  en  scène  dans  son  drame 
d'Eugénie.  Clavijo  ayant  demandé  la  main  do  la  plus  jeune 
des  sœurs  de  Beaumarchais,  puis  ayant  rompu  le  ma- 
riage projeté,  Beaumarchais  le  provoqua  en  duel.  Plutôt 
que  de  se  battre,  Clavijo  préféra  reconnaître  par  écrit 
sa  déloyauté  et  fut  destitué  par  le  roi.  Rentré  en  grâce 
en  1773,  il  obtint  la  direction  du  "  Mercure  de  Madrid  ", 
nuis  celle  du  théâtre  de  los  Sitios.  Une  traduction  de 
l'Histoire  naturelle  de  Buffon  (^1785-1790)  lui  valut  la  place 
de  vice-directeur  du  cabinet  d'iiistoire  naturelle  de  Madrid. 
Clavijo,  drame  en  cinq  actes,  de  Goethe  (1774).  L'au- 
tiMir  a  mis  en  scène  l'épisode  des  Mémoires  de  Beaumar- 
chais, dont  tl  est  question  dans  l'article  précédent.  Il  en  a 
fait  un  drame  énergique,  touchant,  plein  de  vie  et  de  sen- 
sibilité, (jiio  l'on  joue  encore  avec  succès  sur  les  théâtres 
d'Allemagne.  —  Merville  l'a  imité,  et  une  pièce  eu  français 
a  été  représentée  à  l'Odéon,  en  1825. 

CLAVILYREfdu  lat.  clavia,  clef,  et  de  lyre)  n.  m.  Instru- 
ment à  clavier  et  à  cordes.  V.  clavihari'e. 

CLAVIMANE  (du  lat.  clava,  massue,  et  manus,  main)  adj. 
Qui  a  la  main  renflée,  grosse  et  courte. 

CLA  VIN  (du  lat.  clavus,  clou)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la 
clavelée. 

CLAVISTERNAL,  ALE,  AUX  {slèr)  adj.  Qui  a  rapport  à 
l'uno  di's  rlavi'-iiles  et  au  sternum,  il  Articulation  clnvisler- 
nate,  Arii(-iilatii)n  do  la  clavicule  et  du  sternum  dite  aussi 

STKHNO-CLAVICULAIRE. 

CLAVIUS(Christophe),j6suite,  mathématicien  allemand, 
né  à  Bamborg  on  1537,  mort  à  Rome  on  1612,  où  il  proles- 


f.  Genre  d'al- 


46 

sait  les  mathématiques.  Le  pape  Grégoire  XIII  l'employa  à 
la  réforme  du  calendrier,  et  ce  fut  lui  qui  exécuta  les  prin- 
cipales opêratious.  On  l'a  surnommé  avec  un  peu  d'exagé- 
ration PEuclide  du  xvp  siècle.  On  a  de  lui  ;  Euclidis 
eltmentorum...  (1574)  ;  Calendarii  romani  Gregoriani  expli- 
catio  (1603),  ouvrage  fondamental  dont  on  s'est  beaucoup 
iusinré  ;  etc. 

CLAVULAIRE  {1er')  ou  CLAVULARIA 
des  cornularinés  cyonaires,  famille 
des  alcyonidés,  tribu  comprenant  des 
colonies  de  petits  polypes  cylindriques 
à  huit  tentacules  puînés,  contenus 
dans  des  tubes  coriaces,  claviformes, 
fixes.  (Les  clavulaires  habitent  les 
mers  de  lOcéanie;  les  deux  princi- 
pales espèces  sont  la  clavularia  molacea 
et  la  clavularia  viridis,  toutes  deux  de 
Vanikoro.) 

CLAVULÉS  n.  ni.  pi.  Tribu  de  cham- 
pignons, ayant  pour  type  le  genre  cla- 
vaire. —    On  CLAVULE. 

CLAVULINE    ou    CLAVULINA    n.    f.  Clavulain 

Genre    de    foraminifères,    famille    des 
textularidés,   comprenant    des    microorganismes    à 

auille   arénacée,    dont  les    premières    loges    sont 
isposées    en     spire  ,    et    les     autres     en     série     j 
linéaire.  (Les  clavulines  vivent  en  diverses  mers; 
les    formes  fossiles  apparaissent  à  l'époque  ter- 
tiaire.) 

CLAVUS  (yu55)n.  m.  Sous-genre  de  drillia,  mollus- 
que gastéropode.  V.  drillia. 

CLAVUS  {vuss  —  du  lat.  cîavus,  ornement  en 
bande)  n.  m.  Pièce  des  élytres,  chez  les  insectes 
hémiptères-hétéroptères.  fe^ 

—  Encycl.  Le  clavus  est  une  pièce  appendicu-    ^/ 
laire,  qui  paraît  mobile  chez  l'insecte  vivant  et  qui    ciavu- 
est   séparée   de  la  partie  coriace  de  lélytre  par      ij^e. 
un  sillon  oblique  allant  de  l'épaule  à  la  base  in- 
tiM'ne  de  la  partie   membraneuse   terminale.  Le  clavus, 
suivant  les  groupes,  affecte  la  forme  d'un 
triangle  ou  d'un  trapèze. 

Clay,  nom  d'un  certain  nombre  de  com- 
tés des  États-Unis,  dans  les  Etats  d'Ala- 
bama.  de  la  Caroline  du  Nord,  de  la  Floride, 
de  la  Géorgie,  de  l'Illinois,  etc. 

Clay-CENTER,  ville  des  Etats-Unis 
(Etat  de  Kansas),  sur  la  Republican  River, 
sous-affluent  du  Missouri  par  le  Kansas  ; 
3.990  hab.  —  Chef-lieu  du  comté  de  Ctay. 

Clay  ou  ClajuS  (Jean),  philologue 
allemand,  né  à  Herzberg  (Saxe)  en  1535, 
mort  en  Thuringe  en  1592.  Disciple  de  Mé- 
lanchthon,  il  professa  les  langues  tt  les  . 

belles-lettres  en  Saxe  et  en  Silésie.  Parmi       '"'  ^*  ^  ^''"^" 
ses  écrits,  on  cite  :   une   Grammaire  allemande,  en  latin 
(1578),  et  un  poème  allemand,  Alkumistica  (1610),  contre 
la  folie  des  alchimistes,  plein  d'esprit  et  de  gaieté. 

Clay  (Henry),  homme  d'Etat  américain,  né  dans  l'Etat 
do  Virginie  en  1777,  mort  à  Washington  en  1852.  Avocat, 
il  ne  tarda  pas  à  se  jeter  dans  la  politique.  Membre  do 
la  législature  du  Kentucky,  de  1804  à  1809,  du  Sénat  de 
Washington  en  1806  et  en  1809,  puis  représentant  au  Con- 
grès de  Washington,  en  1810,  il  se  fit  remarquer  par  son 
entente  des  atlaires.  Lorsque  la  guerre  fut  déclarée  entre 
les  Etats-Unis  et  l'Angleterre,  Clay  fut  chargé  des  négo- 
ciations qui  aboutirent  à  la  paix  de  Gand  (1815).  Président 
du  Congrès  à  plusieurs  reprises,  il  fut  le  promoteur  de  cette 
théorie  protectionniste  qui  eut  tout  son  épanouissement 
dans  le  bill  Mac  Kinley.  Il  est  l'auteur  du  compromis  de 
1821,  qui  permit  l'admission  du  Missouri  dans  l'Union,  en 
dépit  des  institutions  esclavagistes  de  cet  Etat.  Plusieurs 
fois  candidat  à  la  présidence  des  Etats-Unis,  il  ne  put 
jamais  se  faire  élire,  malgré  ses  qualités  émiuentes  et  la 
popularité  dont  il  jouissait,  mais  il  fut  le  chef  du  parti 
whig.  En  1849,  réélu  membre  du  Sénat,  il  fit  adopter  le 
compromis  de  1850,  rectification  du  compromis  de  1821, 
grâce  auquel  la  concorde  fut  maintenue  entre  les  Etats 
du  Nord  et  les  Etats  du  Sud.  On  a  publié  ses  Discours  et 
écrits  (New-York,  1857). 

CLAYA  {kla-ia)  n.  m.  Lit  do  carbonate  de  fer,  qui  se 
trouve  intercalé  au  milieu  des  schistes  houillers.  (Les 
clayas,  se  décollant  très  facilement  du  toit,  obligent  les 
mineurs  à  consolider  les  boisages,  afin  d'éviter  la  chute 
dos  faux  toits  qu'ils  forment.) 

Glay-CROSS,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Derby); 
7.150  hab.  Centre  important  de  mines  de  houille  et  de  fer. 

CLAYE  n.  f.  Agrio.  Syn.  de  claie. 

Claye (Hé)  [Jules],  imprimeur  français,  né  en  1806.  mort 
à  Paris  en  1888.  D'abord  ouvrier  de  la  maison  Didot,  il  diri- 
gea, de  1834  à  1876,  l'imprimerie  créée  par  H.  Fournier.  Le 
premier,  il  arriva  à  imprimer  d'une  manière  irréprochable 
fa  gravure  sur  bois,  au  moyen  de  la  presse  mécanique.  On 
lui  doit  :  Manuel  de  l'apprenti  compositeur  (1872). 

ClaYE-SOUILLY,  ch.-l.  de  canton  de  Seine-et-Marne, 
arrond.  et  à  15  kiloni.  de  Meaux,sur  la  Beuvronne,  affluent 
de  la  Marne,  et  le  canal  de  l'Ourcq  ;  1.939  hab.  Fabriques 
de  brosses  et  de  bâtons  de  chaises,  imprimeries  sur  étoffes. 
Carrières.  —  Le  canton  a  23  comm.  et  11.012  hab. 

GLAYER  {klé-ié)  n.  m.  Grosse  claie  que  l'on  jetait  autre- 
fois sur  les  bourbiers,  pour  faciliter  le  passage  de  l'artillerie. 

CLAYÈRE  {klé-ièr)  n.  f.  Sorte  de  vivier  naturel  ou  de  parc 
â  huîtres,  accessible  à  la  marée  haute,  dans  lequel  on  jette, 
pour  les  élever,  les  huîtres  qu'on  vient  de  pécher. 

CLAYETTE  {klé-yèt')  n.  f.  Quantité  do  champignons  équi- 
valant à  24  maniveaux  ;  le  manivoau  étant  pris  comme  unité 
do  mesure,  et  d'une  contenance  d'environ  2  à  3  litres. 
.  Clayette  (La),  ch.-l.  de  canton  de  Saône-et-Loire, 
arr.  et  à  19  kil.  de  Charolles,  sur  les  bords  d'un  étang; 
1.G74  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Tanneries.  Ancien  château  en 
partie  du  xiv*  siècle.  —  Le  canton  a  18  comm.ot  12.842  hab. 

CLAYITE  {klé-if  —  de  l'angl.  clay,  argile)  n.  f.  Sulfure 
naturel  de  plomb.  Variété  de  galène. 

CLAYMORE  (A/*'  —  du  celt.  claid-heamh-mnr,  grande  épée) 
n.  f.  Grande  épéo  à  deux  mains,  du  type  des  espadons,  an- 
cioiincmeut  on  usage  en  Ecosse. 


47 

—  Encycl.  On  donne  aujourd'hui,  impropromont,  le  nom 
do  claymore  aux  Cîilramai;ûns  ijui  êtaioiit  on  iisayo  chez  k's 
fantassins  écossais  doimis  1550  envirou,  oL  qui  lurunt  om- 


Graode  claymore  h  deux  maius 

(XV1«   B.). 


Claymore  {xik  s.). 


ployés  par  la  cavalerie  anglaise,  du  milieu  du  xvii'  siôclo 
à  la  Hu  du  xviii*.  Ces  estramaçons,  du  type  des  schiavones, 
avaient  une  gardo  en  lanterne  qui  enveloppait  complète- 
ment ta  main. 

CLAYON  {klé-ion)  n.  m.  Petite  claie  eu  paille,  sur  la- 
quelle on  fait  égoutter  les  fromages,  ou  qui  sert  à  la 
conservation  des  fruits,  ii  Petite  elaio  ronde,  sur  laquelle 
les  pâtissiers  portent 
leurs  pièces,  ii  Petit 
treillis  en  [ils  de  fer, 
sur  lequel  les  confi- 
seurs placent  leurs 
produits  pour  les  faire 
égoutter.  ii  Carré  d'osier  dont  se  servent  les  arponneurs. 

Il  Natte  de   paille    qui  recouvre  les    cuviers  do  lessive. 

it  Paillasson  dont  les  salpôtriers  so  servent  pour  couvrir 
les  cristallisoirs.  ii  Brin  de  bois  flexible,  qui  sert  à  la  con- 
struction des  clayonnages.  Il  Petite  claie  servant  de  clôture. 
CLAYONNAGE{A:/(?-io-n(i7')  n.  m.  Ouvrage  formé  de  pieux 
et  do  branchages  entrelacés  servant:  l"  à  maintenir  les 
terres  et  à  empêcher  l'éboulement  ;  2"  à  s'opposer  à  l'action 
érosive  des  eaux  sur  les  berges  d'une  rivière  ou  d'un  canal. 
CLAYONNER  [klé-io-né)  v.  a.  Garnir  d'un  clayonnage  le 
talus  d'un  canal,  d'une  rivière,  d'une  route,  etc. 

Glayton,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York  [West- 
Riding]);  7.500  hab.  Manufacture  de  laine. 

GlaytON-LE-MOORS,  bourg  d'Angleterre  (comté  de 
Lancastro),  sur  le  canal  de  Leeds  à  Liverpool  ;  7.200  hab. 

CLAYTONIE  {klé,  ïiî  — de  Claylon,  bot.  angl.  [1685-1773]) 
n.  f.  Genre  de  portulacées,  comprenant  des  herbes,  an- 
nuelles ou  vivaces,  qui  croissent  en  Asie  et  en  Amérique  : 
La  CLAYTOME  de  Virginie  est  cultivée  datis  les  jardins. 

GlazomÈNES  (lat.  Clazomenœ),  ancienne  ville  d'Ionie, 
sur  la  côte  ouest  de  l'Asie  Mineure  et  sur  le  golfe  Her- 
maïque,  entre  Smyrne  et  Téos,  une  des  douze  cités  célèbres 
de  cette  région.  Patrie  du  philosophe  Anaxagore  et  d'Her- 
motime.  Elle  fut  colonisée  par  des  habitants  de  Cléone 
et  de  Phlionte, 
ay a  n t  à  leur 
tête  un  chef  ori- 
ginaire de  Co- 
lophon.  Cette 
ville  était  d'a- 
bord bâtie  sur 
le  rivage  de  la 
mer  Ionienne, 
mais  les  mena- 
'^■antes  incur- 
sions des  puis- 
sants peuples 
du  voisinage  contraignirent  une  partie  des  habitants  à 
édilier  une  ville  nouvelle  dans  une  île  située  en  face. 
Alexandre  le  Grand  qui,  après  les  Lyciens  et  les  Perses, 
s'était  emparé  de  Clazomènes,  réunit  par  une  (iigue  l'île  au 
continent.  Cette  ville  tomba  plus  tard  au  pouvoir  des  Ro- 
mains. Elle  est  aujourd'Iiui  turque,  et  sur  son  emplace- 
ment s'élève  le  village  de  Vourla. 

GlazomÉNIEN,  ENNE  {ni-in,  ^n\  personne  née  à  Cla- 
zomènes, ou  qui  habitait  cette  ville.  —  Les  Clazoménjkns. 

—  Adjectiv.  Qui  se  rapporte  à  cette  ville  ou  à  ses  habi- 
tants :  Population  clazo.meniknne. 

CLÉ  n.  f.  Serrur.  V.  clef. 

CLEACHNE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  paspale. 

ClÉANDRE,  général  grec,  mort  en  32.''>  av.  J.-C,  un  dos 
lieutenants  d'Alexandre  le  Grand.  Il  tua  Parménion  jtar 
lordro  do  ce  prince,  et  fut  lui-même  mis  à  mort  pour  les 
exactions  et  les  violences  de  tout  genre  qu'il  avait  com- 
mises en  Médie.  —  Cléandre,  préfet  du  prétoire  sous  Com- 
mode. Originaire  de  Phrygio,  il  fut  d'abord  esclave,  puis 
affranchi,  devint  chambellan  de  l'empereur  et  remplaça 
Porennis  à  la  préfecture  du  prétoire.  Il  trafiqua  dos  char- 
ges, et  commit  une  foule  do  cruautés.  Une  disette  causa 
dos  émeutes  i  Romo  ;  Commode  abandonna  à  la  populace 
Cléandre,  qui  fut  tué  aussitôt  (189). 

GlÉANDRIDAS,  général  Spartiate  (v«  s.  av.  J.-C).  Il 
fut  chargé  par  les  éphoros  d'accompagner  le  jeune  roi 
Plisthonax,  ijui  envahissait  l'Attique,  Fan  445  av.  J.-C. 
Périclôs  parvint  à  gagner  Cléandfidas,  qui  engagea  Plis- 
thonax à  retourner  d:ins  le  Pôloponôso.  Condamné  à  mort 
pour  ce  fait,  Cléandridas  passa  vu  Italie  avec  la  colonie 
athénienne  qui  fonda  Thurium  (4Kt  av.  J.-C).  Il  combattit 
Tarento.  Il  tut  le  père  de  Gylippo. 

GlÉANOR,  Grec  né  à  Orchomèno.  Il  devint,  après  la 
bataille  do  Cunaxa  (40lav.  J.-C),  un  des  chefs  do  la  retraite 
des  Dix  mille. 

CLÉANTHE  (nom  mythol.)  n.  m.  Bot.  Syn.  do  ahistéb. 

GlÉANTHE,  artiste  grec  qui  vivait  â  Corintlio,  à  une 
époque  incertaine.  D'après  Pline,  il  était  l'inventeur  du 
dessin.  Aihénéo  et  Strabon  parient  d'un  Cléantho  do 
Corinthe,  (lui  avait  exécuté  une  fresque  représentant  la 
naissance  ti'Artémis,  dans  lo  tomplo  do  cotto  déesse  aux 
bords  de  l'Alphéo. 

GlÉANTHE.  philosophe  stoïcien,  né  à  Assos,  on  Troado, 
mort  vers  Z.'.i  av.  J.-i'.  Il  fut  d'abord  athlète,  vint  à 
Athènes,  s'attacha  au  philosophe  Zenon,  lo  fondateur  do 
l'ôcolo  sto'ïcionne,  et,  pour  pouvoir  suivre  ses  leçons,  loua 
SOS  sorvicos  â  un  jardinier,  qui  l'employait  A  tirer  do  l'eau 
la  nuit.  I!  succédai  Zenon  dans  ladireetion  de  l'école,  mais 
sans  changer  sa  manière  do  vivre.  Il  no  reste  do  lui  quo 
les  titres  do  ses  princ^ipaux  traités  et  un  fragment  d  un 
hymne  ù  Jupiter,  romurquablo  par  l'élévation  dos  pensées. 


Tétradrachme  de  Clazomënea. 


Glear  Island,  petite  île  à  l'extrémité  S.-O.  de  l'Ir- 
landt'.  à  la  puiiito  dite  cape  Clear,  dépendant  de  la  pro- 
vince do  Munster  (comté  de  Cork);  000  hab. 

CLEARING-HOUSE  [kli-rin'gh'-fia-ouss  —  mots  angl.  si- 
gnif.  littéralom.  li'juidant  maison)  n.  m.  Chambre  de  liqui- 
dation et  do  compensation  fondée  on  1780  par  les  banquiers 
de  Lombard-street,  à  Londres,  pour  liquider  quotidienne- 
ment, par  compensation  et  sans  déplacement  d'espèces, 
les  ellots  payables  à  leurs  caisses. 

ClÉARQUE,  général  Spartiate  (v*  s.  av.  J.-C).  Il  com- 
manda une  partie  de  la  flotte  â  la  bataille  do  Cyzique, 
fut  ensuite  envoyé  à  Byzanco  en  qualité  d'harmoste,  et 
révolta  tellement  les  esprits  par  son  despotisme,  qu'Alci- 
biade  n'tut  qu'à  s©  présenter  pour  que  les  habitants  ouvris- 
sent leurs  portos  aux  Athéniens.  Condamné  à  une  amende 
par  les  Spartiates,  il  n'en  reçut  pas  moins  un  nouveau  com- 
mandement, assista  à  la  bataille  navale  des  Arginuses,  et 
fut  envoyé  en  Thrace,  après  la  guerre  du  Péloponèse.  Il 
retourna  â  Bvzance,  où  il  s'érigea  en  tyran,  méprisant  les 
ordres  des  épnores,  qui  envoyèrent  enlin  une  armée  contre 
lui.  Il  se  jeta  en  Asie  avec  ses  mercenaires,  et  se  réfugia 
auprès  du  jeune  Cyrus»  qu'il  suivit  dans  son  expédition 
contre  Artaxerxès.  Après  la  bataille  de  Cunaxa,  il  reçut  le 
commandement  en  chef  des  Grecs  et  dirigea  la  retraite  des 
Dix  mille,  jusqu'au  moment  oii  il  fut  attiré  dans  un  guet- 
apens  par  Tîssapherne  et  livré  au  roi  des  Perses,  qui  le 
lit  mettre  â  mort  (401). 

GlÉARQUE,  tyran  d'Héraclée  du  Pont-Euxin,  sa  patrie 
(iv*  s.  av.  J.-C).  Il  avait  étudié  à  Athènes  sous  Platon  et 
Isocrate.  Il  s'allia  tour  à  tour  au  parti  oligarchique  et  à  la 
démocratie,  s'empara  de  la  tyrannie,  exila  un  grand  nombre 
de  citoyens,  s'entoura  d'une  garde  de 
mercenaires  et  garda  le  pouvoir  pendant 
douze  ans.  II  fut  tué  par  Chton  et  Léon. 

ClÉARQUE  de  Soles,  philosophe 
grec  du  iv»  siècle  avant  notre  ère,  dis- 
ciple d'Aristote.  Il  composa  de  nom- 
breux ouvrages,  un  recueil  de  biogra- 
phies, un  traité  sur  la  flatterie,  un 
recueil  d'histoires  galantes,  un  recueil 
d'énigmes,  etc.  Rien  de  tout  cela  ne 
nous  est  parvenu. 

ClÉARQUE  et  OXYATHRÊS,  tyrans 
d'Héraclée,  vers  l'an  300  av.  J.-C",  pe- 
tits-fils du  précédent.  Ils  eurent  pour 
tutrice  leur  mère  Amastris,  qui  épousa 
en  secondes  noces  Lysimaque,  roi  de 
Thrace.  Cléarq^ue  se  signala  dans  di- 
verses expéditions,  fut  quelque  temps 
prisonnier  des  Gètes,  et,  de  retour  à 
Héraclée,  fit  mettre  à  mort,  de  concert 
avec  son  frère,  sa  mère  Amastris.  Lisy- 
maque  accourut  de  Thrace,  s'empara 
des  deux  frères  parricides  et  les  livra 
au  dernier  supplice,  vers  287  av.  J.-C. 

GLEATOR  ou  GlEATOR  -  MOOR , 

ville  d'Angleterre  (comté  de  Cumber- 
land),  sur  le  fleuve  côtier  Eden  ;  9.500  h. 
Houillères,  mines  de  fer,  fourneaux  à 
fer,  hématite. 


CLAYON   —   CLEF 

dit  le  Fou,  né  à  Anvers  avant  1491,  mort  fou  en  1540. 
(C'était  un  des  bons  portraitistes  do  son  temps.)  —  Henry, 
né  à  Anvers  (1525?-1589),  était  frèro  du  précédent.  (Il  s'est 
signalé  comme  paysagiste  et  peintre  de  genre.  Ses  plus 
belles  toiles  sont  :  lEnfant  prodigue,  à  Vienne,  et  des 
Huines  antiques,  qui  ont  été  gravées.  11  eut  deux  frères: 
Martin  et  Guillaume,  également  habiles.)  —  Jean  van 
Cleef,  né  à  Venloo  en  1646,  mort  en  1716,  no  paraît  pas 
appartenir  à  la  même  famille.  Il  fut  élève  de  Gaspard  de 
Crayer,  dont  il  s'assimila  d'une  manière  surprenante  les 
hautes  qualités.  (Ses  meilleures  œuvres  sont  :  les  Sœurs 
7ioires  secourant  les  pestiférés;  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus; 
la  Rédemption  des  captifs,  etc.l 

Gleenish,  comm.  d'Irlande  (Ulster  [comté  do  Ferma- 
nagh]),  entre  les  lacs  Erno  et  Macnean;  6.000  hab. 

GlÉERS.  Biogr.  V.  Clers. 

Cleethorpes,  village  d'Angleterre  (comté  de  Lin- 
coln), sur  la  mer  du  Nord  ;  4.300  hab.  Station  balnéaire  fré- 
quentée. 

CLEF  ou  anciennem.  CLÉ  [klê  —  du  lat.  clavis,  même  sens. 
—  L'/"  ne  se  prononce  jamais  ;  au  pi.,  \'s  se  lie)  n.  f.  Petite 
pièce  métallique  ouvragée,  que  Ion  introduit  dans  une  ser- 
rure pour  en  fairejouerlemécanisme,  la  fermerou  l'ouvrir: 
Clef  d'une  porte,  d'une  armoij-e.  Clef  d'or,  de  nickel,  a 
Sous  clef,  En  un  lieu  fermé  avec  une  clef  :  Tenir  des  pa- 
piers sous  CLEF.  —  En  prison  :  Mettre  des  voleurs  sous 
CLEF.  —  Fig.  Dans  lo  secret  :  Tenir  un  secret  sous  la  clef 
du  silence.  (Hotrou.)  n  Fermer  à  clef,  à  la  clef.  Fermer,  être 
fermé  à  l'aide  d'une  clef  :  Annoire  qui  ne  ferîne  pas  k  clef,  il 
Fausse  clef.  Clef  dont  on  se  sert  pour  ouvrir  des  serrures 
dont  elle  n'est  pas  la  clef  ordinaire,  ii  Clefs  d'une  ville,  Clefs 


CLEAVELANDITE  (kit  —  de  Cleave- 
land,  n.  pr.j  n.  f.  Silicate  double  d'alu- 
mine et  de  soude.  Variété  d'albite. 


GlebuRNE  ville  dos  Etats-Unis 
(Etat  du  Texas),  sur  un  affluent  du  Brazos;  7.760  hab. 

Gleburne    (Patrick-R.),    général    américain,   né    à 

Quoenstown  (Irlande)  en  1828,  mort  en  1864.  Avocat  à 
Helona  (Arkansas)  lorsque  éclata  la  guerre  do  Sécession, 
il  s'engagea  dans  l'armée  confédérée,  devint  rapidement 
colonel,  puis  général  en  1861.  Il  se  distingua  par  sa  bra- 
voure à  l'afl'airo  de  Shiloh  (1862),  battit  à  Richmond  les 
troupes  du  général  fédéral  Manson,  de  beaucoup  plus 
nomoreusos  que  les  siennes,  et  fut  blessé  à  la  bataille  do 
Porryville.  Promu  majorgénéral  en  1863,  Cleburne  couvrit 
la  retraite  des  confédérés  après  Chattanooga,  repoussa 
victorieusement  le  général  Shorman  à  Mission-Ridge,  et 
infligea  une  sanglante  défaite  au  général  Hookor.à  Ringold. 
Il  périt,  :\  la  xHo  do  ses  soldats,  ù  la 
bataille  de  Franklin. 

CLÉCHÉ,  ÉE  (rad.  clef)  adj.  Blas.  S© 
dit  d'une  croix  dont  les  extrémités  sont 
on  forme  d'anneaux  de  clef,  it  So  dit 
aussi  des  pièces  découpées  à  jour  ot 
qui  laissent  voir  le  champ. 

CleckheaTON.  ville  d'Angleterre 
(comté  d'York  [West-Uiding])  ;  11.830  h. 
Tissages,  fabrication  de  machines. 

GlÉCY,  comm.  du  Calvados,  arr.  ot  à 
2i  kilom.  de  Falaise,  près  do  l'Orne; 
1.762  hab,  Ch.  de  f.  Ouest.  Carrières  de  granit  ot  do  cal- 
cairo  à  b&tir,  sablières.  Chaux  hydraulique;  fliature  do 
coton;  ouates.  Manoir  do  Placy. 

CLÉDAL  (du  bas  lat.  clida,  claio)  n.  m.  Clôture  rusliquo  à 
•  claire-voie  ([ui  entoure  une  prairie,  un  verger,  un  champ. 

CLÈDE  n.  f.  Syn.  do  clair,  dans  quelques  contrées. 

ClÉDEN-CAP-SIZUN,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à 
-il  kilom.  de  <^uimper,  sur  la  presqu'île  de  Douarnonoz; 
2.791  hab.  Minoteries.  Aux  environs,  étang  do  Laoual, 
sur  l'omplacomont  do  la  villo  légendaire  d'Is.  A  Troguor, 
substructions  antiques. 

GlédEN-POHER,  comm.  du  Finistère,  arrond.  ot  à 
39  kilom.  de  ChJiteaulin,  entre  l'Aven  ou  Ilièro  et  l'Aune; 
i.T7r>  hab.  Minoteries. 

ClÉDER,  comm.  du  Finistère,  arrond.  ot  à  32  kilom.  do 
Morlaix,  non  loin  de  la  mer  do  la  Manche;  4.716  hab. 
Klovago  do  chevaux,  culture  maraichèro. 

CLÉDONISME  Inissm'  —  gr.  klMoniamos;  do  klêdôn, 
bruit)  n.  m.  ou  CLÉDONISMANCIE  [niss.at  —do  klédân, 
l)ruit,  et  mnnteia,  divination)  n.  f.  Dans  l'antiq.  gr.,  Divina- 
tion tirée  de  paroles  ou  de  bruits  regardés  comme  do  bons 
ou  do  mauvais  présages. 

GlÉEF  ou  ClÈVC  (van),  famillo  assez  nombroitso  de 
peintres  flamands,  dont  les  plus  célèbres  furoot  :  Iossb, 


Clefs  f  Ancienne*)  :  1.  Romaine;  2.  Mérovingienne;  3.  Du  vn«  siècle;  A.  Du  xvi«  siècle; 
5.  D'i  xviie  siècle;  6.  Du  \\\w>  siftcle  ;  7.  Japonaise.  —  {Modenips)  :  8.  Diamant  ;  9.  Bénarde  ; 
10.  For^e;  11.  De  pendule;  12.  Fichet;  la.  De  coffre-fort;  14.  De  montre;  15  et  16.  De 
cadenas;  17.  De  loqueteaux. 


Do  çuiMiIcs  au 

sautoir  d'argent 

cliîch^y. 


qui  servent  i  ouvrir  et  à  fermer  les  portes  d'une  villo. 
(Elles  sont,  le  plus  souvent,  le  symbole  qui  représente  la 
possession  de  la  ville,  la  faculté  d  y  entrer  et  d'en  disposer.) 

—  Par  ext.  Position  stratégique  dont  la  possession  as- 
sure l'accès  d'un  endroit  :  Gibraltar  est  la  cmv  de  la  Mé" 
diterranée.  {On  disait  autref.  clef  de  position  ou  de  pays.) 

—  Fig.  Moyen  do  connaître,  do  comprendre  ou  ae  ré- 
soudre :  At'oiV  la  CLKF  des  a/faires  de  quelqu'un.  La  clef 
d'un  système  de  philosophie,  n  Clef  d'or.  Fortune,  argent 
considéré  comme  moyen  de  corruption  :  I.a  clkf  d'or 
ouvre  toutes  les  portes,  ii  Clef  des  champs.  Faculté  ou  ac- 
tion do  sortir  librement  :  Domier  la  clef  des  champs  à 
des  écoliers.  Prendre  la  clkf  des  champs. 

—  IjOC.  Mettre  la  clef  sous  la  porte.  Déménager,  s'en 
aller   furtivement  sans   payer  son  loyer  ou   ses  dettes. 

Il  Mettre  les  clefs  sur  la  fosse  d'une  personne.  Renoncer  & 
sa  succession,  ii  Tenir  la  clef  {ou  plus  ordinairom.  les  cor- 
dons)  de  la  bourse.  Avoir  le  maniement  do  l'argent,  la 
disposition  des  fonds,  il  Avoir  la  clef  d'un  endroit,  d'tm 
pays,  Savoir  s'y  diriger,  il  Ai'oïr  la  clef  de  ses  chausses. 
V.  CHAUSSES.  Il  Fam.  Avoir  perdu  sa  clef,  Avoir  la  diarrhée. 

—  Anat.  Clef  du  crâne.  Ancien  nom  des  os  wormions. 

—  Archit.  Clef  de  voùle,  Piorro  ou  claveau  qui  occupe 
la  partie  centrale  d'une  voûte  on  arc  do  cercle,  d'uno 
plate-bande,  etc.  —  Au  lig.,  Point  ca- 
pital d'une  alfaire. 

—  Bibliogr.  et  litlér.  Ouvrage  servant 
d'interprétation  ù  un  autre  ouvrage  ou 
ù  des  choses  auxt^uollcs  on  suppose  un 
sens  caché  ou  indiquant  les  noms  véri- 
tables dos  personnages  présentés  sous 
dos  noms  supposés,  n  Livre  à  clef.  Livre 
dans  le(iuel  les  héros  sont  dos  person- 
nages réels,  dissimulés  sous  des  noms 
d'emprunt:  Les  Caractères  de  La 
Bruyère  sont  un  livre  X  clkf. 

—  Blas.  Figure  do  clef  qui  so  trouve 
dans    un   grand    nombre    d'armoirios. 

—  Bot.  Clef  de-montre.  Nom  vulgaire  de  ta  lunaire  com- 
muDO,  par  allusion  à  la  forme  do  ses  fruits. 

—  Cnarp.  Sorte  de  coin  en  bois  do  petites  dimensiois, 
servant  A  réunir  et  A  serrer  les  moïses.  {V.  co  mot.)  (i  Po- 
lit© cheville  carrée  on  bois  dur.  quo  l'on  emploie  pour  main- 
tenir certains  assemblages  Ao  cnnrponto,  comme  r<i.t*em- 
blage  en  trait  de  Jupiter  notamment,  il  l'ièco  tle  charpcnto 
boutéo  par  deux  décharges,  atln  de  fortilîerune  poutre  on 
lui  enlevant  une  partio  du  poids  q«  elle  devrait  supporter. 

—  Chir.  Instrument  A  levier,  servant  A  arracher  les  dents. 
(Los  clefs,  dont  la  plus  usitée  fut  la  clef  Oarengeot.  sont 
aujourd'hui  peu  on  faveur;  on  les  remplaco  pur  des  daviers,  t 

—  Diplon».  Clef  du  chiffre.  Alnhabet  de  convention  pour 
chiffrer  ot  déchiffrer  des  dépêches  secrètes. 

—  Dr.  anc.  Laisser  ses  clefs  A  la  Justice,  Faire  cession 
do  SOS  biens  A  ses  créanciers. 


D'areeint  h  une  clef 

tlo  «Inoplc 

posâo  on  pal. 


CLEF 

—  Fauconn.  Chacun  des  ongles  de  derrière,  chez  un  oiseau 
de  proie. 

—  Hist.  Clef  de  chambellan,  Marque  distinctive  de  la 
dignité  de  chambellan.  (V.  chambellan.)  ii  Gentilshommes 
àla  clef  d'or  t  Grands  dignitaires  d'Autriche  et  de  quelques 
autres  pays,  qui  ont  le  droit  de  pénétrer  dans  les  appar- 
tements dos  princes,  et  portent,  en  signe  de  ce  privilège, 
une  clef  d'or  à  la  ceinture. 

—  Jeu.  Jeu  de  clefs  ou  d'esse.  V.  esse. 

—  Liturg.  Clef  des  fêtes  7nobiles,  Tableau  au  moyen 
duquel  on  peut  connaître  les  époques  des  fêtes  mobiles. 

—  Mar.  Tige  de  fer  carrée  mise  à  poste  fixe  dans  le  trou 
de  la  clef  du  mât  de  hune,  s'appuyant  sur  la  hune,  et  des- 
tinée à  tenir  ce  mât  à  son  poste. 
{La  clef  des  mâts  de  perroquet 
est  à  charnière  et  peut  facile- 
ment basculer  pour  se  dégager 
du  mât  ;  elle  est  fixée  sur  les 
barres.)  il  Etre  en  clef,  Mât  qui 
est  rendu  à  poste  et  repose  sur  sa  clef,  il  Clef  de  la  mâture. 
Mât  de  beaupré,  ii  Clef  de  ber,  Arc-boutant  de  cale  dont 
un    bout    s'appuie 

sur  les  coittes, 
l'autre  sur  la  cale. 
fOn  dit  aussi  clef  de 
lancement.)  ii  Clefs 
d'accorage.  Ma- 
driers permettant 
de  tenir  un  bâti- 
ment droit  dans  un 
bassin  de  radoub. 
Il  Clef  des  varan- 
gues ou  Acotars, 
Petit  billot  de  bois 
enfoncé  entre  les 
varangues  d'un  na  a,  clef  de  mât  Je  hune, 

vire  en   construc- 
tion. (C'est  dans  ces  clefs  qu'étaient  percés  les  anguillers 
destinés  à  purger  la  cale.)  ii  Demi-clef,  Sorte  de  nœud  qui 


Clef  à  levier  pour  mât  de 
perroquet. 


Demi-clef;  demi-clef  à  capeler:  demi-clefs  renversées. 

se  serre  par  la  tension,  ii  Demi-clef  à  capeler,  Demi-clefs 
renversées,  Nœuds  marins  composés  de  demi-clefs. 

—  Menuis.  Tenon  double  emmanché  dans  deux  mor- 
taises, de  façon  à  assembler  des  panneaux,  il  Clef  de 
scie  ou  Garrot,  petite  pièce  de  bois  qui  sert  à  tendre  la 
corde. 

—  Mus.  V.  partie  encycl-  Il  A  la  clef,  Formule  plaisante 
pour  indiquer  la  présence  de  quelqu'un  ou  de  quelque 
chose  :  On  rira  :  il  y  a  du  champagyie  k  la  clef.  En  toutes 
choses,  il  y  a  toujours  des  ennuis  À  la  clef. 

—  Pêch.  Double  clef.  Demi-clef,  Nœuds  employés  pour 
attacher  les  hameçons  aux  empiles,  les  cordes  ou  lignes 
aux  piquets,  et  qu'on  peut  défaire  sans  effort. 

—  Techa.  Les  outils  qui,  en  mécanique,  portent  le  nom 
générique  de  «  clef»  sont  nombreux;  ils  comprennent  les 
clefs  à  écrans,  dites  :  clefs  simples,  clefs  de  voiture  pour 
essieux,  clefs  anglaises,  clefs  en  S,  clefs  pour  tuyaux,  eic. 

Il  existe  une  grande  quantité  d'autres  systèmes  de  clefs 
ayant  tous  des  applications  spéciales.  Nous  citerons,  entre 
autres  :  la  clef  ae  robinet.  ' 

M  La  clef  de  poêle.  Disque 
placé  à  l'intérieur  du  tuyau 
et  destiné  à  régler  le  ti- 
rage. Il  La  clef  de  pendule, 
la  clef  de  montre,  Instru- 
ments ayant  la  forme 
d'une  clef  et  que  l'on  em- 
ploie pour  remonter  le 
mouvement  d'une  pendule 
ou  d'une  montre,  ii  La  clef 
de  cheminée.  Outil  qu'em- 
ployaient les  arquebusiers 
pour  la  mise  en  place  des 
cheminées  des  armes  à 
feu.  il  La  clef  de  forme. 
Petit  coin  do  bois  pour 
élargir  la  forme  d'une 
chaussure.  (On  dit  aussi 
clef  d'emboHchoir.)  il  Clef 
de  pression.  Grosso  vis  en 
bois  ou  en  métal  pour 
presser  sur  le  plateau  su- 
périeur d'un  pressoir,  il 
Clef  de  lit,  Outil  servant 
à  serrer  ou  desserrer  les 
vis  d'un  lit.  i:  Clef  de  re- 
tenue, Canal  vertical  dans 
lequel  glisse  une  t^te  de 
sonde,  ii  Clef  de  relevée, 
Tigo  à  anneau  servant  de 
tête  de  sonde,  dans  le  fo- 
rage des  trous  de  sonde. 

Il  Morceau  de  fer  traver- 


Clefs  des  papes 


et  fam.  Se  dit  d'une  personne  qui  a  beaucoup  de  crédit 
dans  son  entourage. 

—  pROV.  et  Loc.  PROv.  :  La  clef  dont  on  se  sert  est  tou- 
jours claire,  Les  facultés  qu'on  exerce  ne  sont  pas  expo- 
sées à  se  rouiller,  il  C'est  une  armoire  vide  iermée  à  clef. 
Se  dit  d'un  homme  en  qui  les  apparences  font  espérer 
quelque  fond,  mais  dont,  en  réalité,  le  cerveau  est  vide. 

—  Enctcl.  Archéol.  Les  clefs  les  plus  anciennes  sont  en 
bronze  ;  à  partir  du  xiV  siècle,  le  fer  forgé  devient  d'un  em- 
ploi courant,  souvent  encore  le  panneton  et  une  partie  de 
la  tige  sont  seuls  en  fer,  le  reste  de  la  monture  étant  fait 
de  cuivre  ou  de  bronze,  sans  préjudice  de  la  dorure,  etc. 

Comme  objets  liturgiques,  les  clefs  ont  une  importance 
considérable.  Attributs  de  la  papauté,  elles  sont  une  des 
formes  des  ca- 
deaux que  les  sou- 
verain  s  pontifes 
adressaient  aux 
souverains  à  l'oc- 
casion de  certaines 
fêtes.  Saint  Syl- 
vestre fut  lo  pre- 
mier à  donner  des 
clefs  d'or  dans  les- 
quelles étaient  in- 
cluses quelques 
parcelles  do  li- 
maille provenant 
des  fers  de  saint 
Pierre.  Dès  lors,  une  tradition  s'écablit  qui  est  fidèlement 
continuée.  Quand  les  clefs  ne  contiennent  pas  do  re- 
liques, elles  sont  déposées  quelque  temps  avec  elles  ou 
sur  le  tombeau  des  apôtres  ;  puis  on  en  fait  cadeau  à  des 
princes,  à  des  évêques,  à  des  églises.  Parmi  ces  clefs 
vénérables,  il  faut  noter  celle  de  saint  Servais,  à  Maës- 
triclit,  faite  d'un  alliage  d'or  et  d'argent;  celle  de  saint 
Hubert,  à  Liège.  (La  première  date  du  iv«  s.,  la  se- 
conde du  vm".)  En  1523,  existait  encore,  à  la  cathédrale 
do  Laon,  une  clef  dite  "  de  saint  Pierre  »,  etc. 

—  Arcliit.  On  distingue,  en  architecture  :  la  clef  d'arc  ou 
d'archivolte,  la  clef  de  plate-bande  et  la  clef  de  voûte. 

Dans  l'archivolte  et  dans  la  plate-bande,  la  clef  est  le 
claveau  central  de  l'arcade  qui,  étant  plaré  le  dernier, 

firesse  et  maintient 
es  autres  claveaux. 
Les  arcs  à  cintre 
plein,  outre-passé 
ou  surbaissé,  on  t 
seuls  des  clefs  ;  les 
arcs  en  tiers-point, 
qui  sont  formés  de 
deux  segments  de 
cercle,  n  ont  que  des  sommiers  et  des  claveaux  :  la  clef, 
dans  ce  cas,  est  remplacée  par  un  joint.  Dans  l'ordre  toscan 
et  dans  l'ordre  dorique,  la  clef  ne  se  distingue  souvent  pas 
des  autres  claveaux  ;  on  donne  le  nom  de  clef  à  bossage 
à  celle  qui  forme  une  saillie  uniforme  sur  le  nu  de  l'ar- 
chivolte ou  de  la  plate-bande  ;  la  clef  est  en  pointe  de  dia- 
mant quand  elle  so  divise  en  quatre  surfaces  triangulaires 
avant  leur  sommet  placé  au  centre  proéminent  du  cla- 
veau. On  appelle  clefs  à  crossettes  celles  dont  les  joints 
sont  interrompus  par  des  redans  symétriques  qui  donnent 
aux  blocs  ainsi  taillés  l'apparence  "d'un  T;  ces  clefs  s'oni- 
ploient  surtout  pour  les  plates-bandes.  Dans  l'ordre  ioni- 
que, la  clef  est  ordinairement  décorée  de  nervures,  avec 
enroulements  on  manière  de  console.  Dans  l'ordre  corin- 
thien, elle  est  enrichie  de  feuillages,  de  rosaces  et  d'au- 
tres ornements.  Les  Romains  nous  ont  laissé  de  beaux 
modèles  de  clefs  richement  décorées  à  l'amphithéâtre  de 
Capoue,  aux  arènes  de  Nîmes,  et  dans  la  plupart  de  leurs 
arcs  de  triohiphe,  qui  ont  l'archivolte  de  leur  maîtresse  baie 


C 


A,  clef  de  plate-bande. 


Clefs  :  1.  Double  droite  ;  2.  Double  en  S  ;  3.  Anglaise;  4.  A  écrous  h  double  mâchoire;  B.  A  molette  à  une 
seule  mâchoire  mobile  ;  6.  En  deux  pièces  pour  tubes  ;  7.  Coudée  ;  8.  A  béquille  ;  9.  Spéciale  pour  robinets  ; 
10.  De  bicyclette;  11.  A  chaîne  pour  tubes;  12.  D'accordeur;  13.  Tricoise  ;  U.  D'essieux  patent;  15.  D'es- 
sieux b,  graisse;  16.  D'eau  (musique);  n.  De  Garengeot  (chirurgie);  18.  D" Armons. 

décorée  d'une  clef  sculptée  do  la  manière  la  plus  riche. 
Nous  citerons  la  clef  do  l'arc  de  Titus,  celle  de  l'arc  de 
Constantin.  Au  moyen  âge, 
les  clefs  do  plates-bandes  et 
d'archivoltes  no  se  dlstn- 
guent  pas,  en  général,  des 
autres  claveaux,  sauf  de 
rares  exceptions.  Dans  les 
monuments  de  la  période 
ogivale,  on  rencontre  par- 
fois des  arcs  en  tiers-point  ^  clef  de  voûte, 
terminés  uar  une  clof  ou 

plutôt  par  deux  contrc-clofs  taillées  dans  une  seule  pierre 
et  offrant  une  figure  sculptée  en  relief.  Los  architectes  de 
la  Renaissance  et  des  époques  suivantes  ont  remis  en  hon- 
neur les  clefs  d'arcs  sculptées  et  orjiementéos.  On  so  sort 
qoelquofois  du  mot  agrafe  pour  désigner  los  clefs  de  ce 

11    —   02 


sant  la  lôte  d'une  bielle  pour  maintenir  ses  diverses  par- 
lies,  u  En  électricité.  Nom  générique  de  petits  instruments 
que  l'on  emploie  pour  los  mesures  électriques  ou  pour  la 
télé^aphie  :  Clefâ  de  contact,  Servant  à  établir  une  com- 
munication alternative  entre  la  pile,  lo  récepteur  et  la 
ligue  elle-mômo.  —  Clefn  à  ressort,  Etablissant  oes  contacts 
successifs  ou  alternatifs.  —  Clefs  doubles,  Servant  à  en- 
voyer, à  volonté,  un  courant  positif  ou  négatif.'—  Clefs  de 
décharge,  Donnant  la  communication  d'un  câble  avec  terre 
ou  la  pile,  ou  encore  l'isolant  de  l'une  et  de  l'autre,  etc. 

—  Théol.  Pouvoir  den  clefs  ou  simplement  Clefs,  Droit 
de  lierot  de  délier,  c'est-à-dire  d'absoudre  et  do  condam- 
ner, confié  par  Jésus  à  ses  apôtres,  n  Clefs  de  saint  Pierre. 
Pouvoir  spirituel  du  saint-siège,  il  Clef  des  trésors  de 
l'Eglise,  Pouvoir  d'accorder  des  indulgences. 

—  Vénor.  Ckfs  de  meule,  I^os  moilloûrs  des  chiens  d'une 
meat«,  8or\'ant  i.  guider  et  à  redresser  les  autres,  il  Ftg. 


48 

genre;  mais,  alors,  on  n'entend  parler  que  de  la  partie 
extérieure  de  la  clef  ou  de  son  ornement,  qui,  placé  sur 
les  bandeaux  des  arcs,  semble  unir  enscinble  plusieurs 
membres  d'architecture. 

Dans  les  voûtes  en  berceau,  la  clef  comprend  une  sé- 
rie de  pierres  disposées  sur  toute  la  longueur  du  ber- 
ceau. Dans  les  voûtes  en  arc  de  cloître  et  dans  les 
voûtes  sphériques  ou  sphéroïdes,  chaque  voussoir  forme 
clef,  et  le  sommet  vers  lequel  convergent  les  divers 
rangs  de  voussoirs  est  tantôt  à  jour,  comme  dans  beau- 
coup de  coupoles,  tantôt  occupé  par  une  clef  principale 
composée  d'un  ou  de  plusieurs  cla- 
veaux dont  la  disposition  rappelle  or- 
dinairement le  plan  de  la  voûte.  En- 
fin, dans  les  voûtes  d'arête,  la  clef 
forme  une  croix  ou  une  étoile,  suivant 
le  nombre  des  sections  de  voûtes  qui 
viennent  aboutir  à  ce  point.  Los  ar- 
chitectes de  l'ère  ogivale  firent  de  la 
clef  de  voûte  un  motif  de  décoration 

des  plus  intéressants.  Les  artistes  du         a    „i  c  j    ■ 

.-il  i        ^  .  A,  ciet  de  ioints. 

XIII'  Siècle  ornèrent  souvent,  en  outre, 

les  arcs  ogives  et  les  angles  réservés  entre  ces  arcs,  do 
figures  complétant  la  décoration  des  clefs.  En  général, 
pendant  la  seconde  moitié  du  xii*  siècle,  les  clefs  des 
voûtes  secondaires  sont  des  rosaces  peu  saillantes  et  cou- 
vrant à  peine  l'intersection  des  arcs  ogives.  Les  clefs  de  ce 
genre  étaient  fréquemment  renforcées  par  des  têtes  hu- 
maines que  Ion  sculptait  dans  les  angles  formés  par  les 
brandies  les  plus  ouvertes  des  arcs  ogives.  Au  xiii*  siècle, 
la  sculpture  des  clefs  se  compose  habituellement  de  feuil- 
lages admirablement  agencés  et  proportionnés.  Vers  la  fin 
du  XV*  siècle,  on  voit  apparaître  les  clefs  pendantes  dans 
des  spécimens  remarquables  par  leur  volume  ou  leur  déco- 
ration. A  dater  du  xiii"  siècle, 
des  clefs  de  grandes  dimensions, 
percées  d'un  large  trou  pour  le 
passage  des  cloches,  ont  été  pla- 
cées aux  voûtes  des  clochers  éle- 
vés sur  le  milieu  du  transept. 

Dans  la  charpenterie,  on  ap- 
pelle clef  une  petite  pièce  de  bois 
destinée  à  réunir  et  à  serrer  deux 
moïses.  Du  xiv*  au  xvi«  siècle,  on 
fit  assez  fréquemment  usage  de 
clefs  de  bois  sculpté  et  découpé, 
formant  comme  un  épanouisse- 
mont  de  feuillages  et  d'orne- 
ments, pour  marquer  les  assem- 
blages des  pièces  de  charpente, 
au-dessus  des  chapiteaux  des  poinçons,  ou  au  point  de 
rencontre  des  filières  ou  pannes  longitudinales  avec  les 
courbes,  sous  les  charpentes  lambrissées. 

—  Artmiht.  Les  c/e/"*  des  places  de  guerre  sont  déposées 
chez  le  commandant  d'armes,  qui  en  est  responsable.  Les 
clefs  de  certaines  poternes,  ou  écluses,  peuvent  rester, 
par  exception,  aux  mains  des  agents  chargés  des  manœu- 
vres d'eau. 

Les  clefs  des  bâtiments  militaires  inoccupés  sont  dépo 
sées  chez  les  caserniers,  qui  les  remettent,  en  cas  d'occu- 
pation, à  l'officier  de  casernement  de  la  troupe  occupante. 

—  Dr.  crimin.  Usage  de  fausses  clefs.  Uusage  des  fausses 
clefs  n'est  incriminé,  par  l'article  381  du  Code  pénal,  que 
comme  acte  tendant  à  faciliter  un  vol  ;  il  devient  alors,  au 
même  titre  que  l'effraction  et  l'escalade,  une  circonstance 
aggravante  du  vol,  entraînant  la  compétence  de  la  cour 
d'assises.  Mais  encore  faut-il,  pour  cela,  que  l'usage  en  ait 
eu  lieu  dans  des  éditices,  parcs  ou  enclos,  et  le  jury  doit 
être  mis  à  même  de  s'expliquer  sur  ce  point  spécial. 

Dans  l'article  398,  la  loi  répute  fausses  clefs  n  tous  cro- 
chets, rossignols,  passe-partout,  clefs  imitées,  contrefai- 
tes, altérées  ou  qui  n'ont  pas  été  destinées  par  le  proprié- 
taire, locataire,  aubergiste  ou  logeuraux  serrures,  cadenas, 
ou  autres  fermetures  quelconques  auxquelles  le  coupable 
les  aura  employées  ».  La  Cour  de  cassation,  interprétant 
ce  texte,  a  décidé,  en  outre,  que  la  destination  originaire 
d'une  clef  ne  peut  être  réputée  avoir  continué  d'exister 
lorsque  cette  clef  a  été  égarée,  perdue  ou  soustraite  pen- 
dant un  temps  plus  ou  moins  long.  Exemple  :  sont  fausses 
clefs,  en  cas  de  vol,  la  clef  dérobée  au  propriétaire  par  un 
domestique,  la  clef  perdue  et  trouvée,  la  double  clef  que 
l'associé  conserve  secrètement,  etc. 

Fabrication  de  fausses  clefs.  C'est  là  un  délit  sui  gène- 
ris,  puni  par  l'article  399  et  la  loi  du  13  mai  1863  d'un  em- 
prisonnement de  trois  mois  à  deux  ans,  et  d'une  amende 
de  25  à  150  francs.  Mais  il  y  a  une  circonstance  aggravante 
de  ce  délit  dans  le  fait  que  le  coupable  est  serrurier  de 
profession.  Pour  l'existence  de  ce  délit,  il  faut  d'abord  le 
fait  matériel  de  la  contrefaçon  ou  de  l'altération  d'une  clef; 
mais,  en  outre,  la  prévision  que  ces  clefs  serviraient  à  com- 
mettre des  vols.  S'il  y  avait  fabrication  de  clefs  en  vue 
d'un  vol  déterminé,  iTn'y  aurait  plus  délit  de  l'article  399, 
mais  complicité  du  délit  de  l'article  381. 

—  Mus.  La  clef  est  le  signe  qui  se  place  au  commence- 
ment des  portées  pour  indiquer  le  degré  d'élévation  ou  de 
gravité  de  la  note  à  laquelle  elle  correspond,  et,  par  con- 
séquent, de  toutes  les  autres.  Ainsi  la  clef  de  sol,  dont  le 
corps  est  placé  sur  ia  seconde  ligne,  indique  que  la  note 


Clefs   de    charpenterie  : 
A,  clefs;  B,  moises  ;  C,  cla- 
vettes. 


I  (  '    I    -" 


W^ 


Clef  de  sol  Clef  de  fa.  Clef  d'u(. 

POSITION  DES  CLEFS. 

placée  sur  cette  ligne  est  un  sol,  et  ce  sol  est  comme  une 
sorte  d'étalon  qui  caractérise  l'échelle  entière. 

Il  y  a  irois  sortes  de  clefs  :  clef  de  sol,  clef  d'ut  et  clef 
de  fa,  et  ces  clefs  prennent  elles-mêmes  diverses  posi- 
tions, qui  changent  la  position  des  notes.  Nous  venons 
do  voir  ce  qu'est  la  clet  de  sol,  deuxième  ligne,  la  seule 
usitée  aujourd'hui;  mais,  au  xvii"  siècle,  on  employait 
aussi,  pour  les  violons,  la  clef  do  sol  première  ligne,  qui, 
conséquemment,  plaçait  le  sol  une  tierce  plus  bas. 

Laclof  d'Hï  prend  quatre  aspects  différents.  Il  y  a  d'abord 
la  clof  d'ut  première  ligne,  sur  laquelle  on  écrit  la  parti© 
do  soprano.  Puis  la  clef  d'ut  seconde  ligno,  qui  ne  s'em- 
ploie que  pour  la  partie  de  cor  anglais.  Après  celle-ci  vient 
la  clef  d'«/  troisième  ligne,  sur  laquelle  on  écrit  pour  les 
instruments  la  partie  d'alto,  pour  los  voix  la  partie  do 
contralto.  Enfin,  il  y  a  la  clef  d'ut  quatrième  ligne,  qui 


49 

s'emploie  pour  la  partie  de  ténor  ;  on  se  sert  accidentello- 
raont  do  celle  clol'  puur  les  parties  do  violoDcolle  ot  do 
basson  lorsi|Uo  ces  parties,  s'élovant  d'mio  t"a(;oii  oxcop- 
lionnollo,  oxiyoraioiit  loniploi  do  trop  nombreuses  lignes 
additionnelles  sur  la  clef  de  fa,  co  qui  rendrait  la  lecture 
imjiossiblo. 

La  L-lol'  de  fa,  qui  se  place  sur  la  quatrième  lï^ne,  sert 
pour  toutes  les  parties  de  basse,  soit  vocales,  suit  iastru- 
meutales.  On  employait  aussi,  naguère,  une  clef  do  fa  trei- 
siôniolif^no;  mais,  depuis  longtemps,  Tusage  s'en  est  perdu. 

On  donne  aussi  le  nom  de  •>  clefs  m  ù  certaines  pièces 
mécaniques  des  instruments  ù  vont,  telles  i\\xe  flùie,  clari- 
nette, kaulhois,  saxophone,  ophiclêide,  etc.,  à  l'aide  des- 
quelles l'exécutant  bouclio  les  trous  que  ses  doigts  no  sau- 
raient atteindre,  ii  Les  clefs  sont  encore  les  chevilles  dos 
iustruraeuts  à  cordes,  pour  tendre  ou  détendre  cellc!>-CL. 

—  Techu.  La  clef  simple  se  compose  d'une  soie  réunis- 
sant deux   mâchoires,  échancrées  intérieurement  suivant 

10  contour  partiel  de  l'écrou.  {La  clef  de  voiture  rentre 
dans  ce  type.) 

La  clef  anglaise  comprend  deux  mâchoires  parallèles, 
dont  lensemble  figure  une  tête  do  marteau.  L'une  de  ces 
mâchoires  est  fixe,  tandis  que  l'autre,  mobile,  peut  s'écar- 
ter plus  ou  moins  de  la  précédente,  ou  s'en  rapprocher, 
au  moyen  d'une  tige  filetée.  La  clef  en  S,  celle  de  Desor- 
meaux, la  clef  Ferrabée,  etc.,  sont  des  variétés  plus  ou 
moins  perfectionnées  de  la  clef  anglaise. 

La  clef  à  tuyaux  diffère  des  précédentes  en  ce  que  ses 
mâchoires  sont  terminées  par  des  arcs  dentelés  leur  per- 
mettant d'enchâsser  la  forme  cylindrique  des  tuyaux. 

Clefmont,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Haute-Marne,  arr.  et 
à  26  kil.  do  Clianmont,  dans  le  val  et  près  des  sources  de 
la  Meuse  ;  361  hab.  Fabrique  de  limes,  coutellerie.  Vieux 
château.  Forêt.  —  Le  canton  a  20  comm.  et  5.508  hab. 

Clefs,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à  10  kil.  de 
Bauge,  sur  un  afiluent  du  Loir;  1.166  hab.  Ch.de  f.  Orléans. 
Sapinières  ;  huileries,  moulins,  scieries  mécaniques. 

GlÉGUER,  comm.  du  Morbihan,  arr.  et  à  16  kilom.  de 
Lorient,  près  du  fcîcortl';  2.258  hab. 

CzxGUÉREC,  ch.-I.  de  cant.  du  Morbihan,  arrond.  et  à 

11  kilom.  de  Pontivy  ;  3.560  hab.  Minoteries,  noir  animal. 
—  Le  canton  a  8  comm.  et  13.482  hab. 

ClÉIA.  Myth.  gr.  Une  des  Hyades. 

CLÉIDARTHROCACE   n.  f.   Pathol.  V.  CLIDARTHROCACE. 

CLÉIDION  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées,  comprenant  une 
douzaine  d'espèces  dos  régions  chaudes  de  l'Asie,  de 
rOcéauLe  (surtout  de  la  Nouvelle-Calédonie),  de  l'Afrique 
et  de  l'Amérique. 

CLÉIDO  (du  gr.  kleis,  kleidos,  clef,  clavicule)  adj.  Dans 
les  mots  composés.  Indique  un  rapport  avec  la  clavicule  : 

Muscle  STiiRNO-CLÉlDO.MASTOÏDlEiN. 

CLÉIDO-COSTAL,  ALE,  AUX  {stal')  adj.  Qui  a  rapport  à 
(aclavieule  et  aux  cotes  :  Ligaments  cléido-costaox. 

—  n.  m. Ligament  qui  unit  la  première  côte  à  la  clavicule. 
CLÉIDOMANCIE  {klé,  si  —  du  gr.  kleis,  kleidos,  clef,  ot 

man^eiti.  divination)  u.  f.  Genre  de  divination  qui  consistait 
à  enrouler  sur  nue  clef  un  papier  sur  lequel  on  avait  écrit 
le  nom  de  la  personne  dont  ou  cherchait  à  surprendre  le 
secret.  (La  clef,  suspendue  à  une  Bible  ou  à  l'Evangile  de 
saint  Jean,  devait  tourner  â  certaines  paroles  consacrées.) 

GLÉIDOMANCIEN.  ENUE  {klé,  si-in,  en')  u.et  ^dj.  Se  "di- 
sait d'uue  personne  qui  pratiquait  la  cléidomancie. 

CLÉIGASTRE  et  mieux  CLÉIDOGASTRE  {klé-i,  gasstr') 
n.  m.  Genre  d'insectes  diptères  brachycères,  famille  des 
muscidés,  comprenant  des  mouches  noires,  â  abdomen  eu 
massue  et  muni  de  soies,  à  ailes  de  la  longueur  du  corps. 
Les  cléigastres(c/eij/a.':(ra)  habitent, au  nombre  d'une  quin- 
zaine d'espèces,  l'Europe  centrale.  Citons  le  cleigastra  api- 
calis  (France). 

Gleinis  ou  Clinis.  Myth.  gr.  Babylonien,  époux 
d'Harpe,  dont  il  eut  Lycios,  Harpasos,  Ortygios,  et  une 
fille,  Artémiché.  Il  possédait  de  nombreux  troupeaux  et 
était  aimé  d'Apollon  et  d'Artomis.  Malgré  la  défense 
du  dieu,  Lycios  et  Harpasos  voulurent  immoler  à  Apollon 
des  ânes,  au  lieu  de  bœufs  et  de  moutons.  Mais  Apollon 
inspira  aux  ânes  une  telle  rage,  qu'ils  se  jetèrent  sur 
Cleinis  et  ses  enfants  et  les  déchirèrent.  Les  dieux  les 
changèrent  en  oiseaux  :  Cleinis  en  aigle,  Ilarpé  et  Harpa- 
sos on  faucons,  Lycios  en  corbeau,  Ortygios  en  mésange 
ot  Artémiché  en  un  oiseau  nommé  piplîinx  par  les  Grecs. 

CLÉIODENDRON  [din-dron]  n.  m.  Bot.  Section  du  genre 

rhododendron. 

CLÉIOPHANE  n.  f.  Sulfure  naturel  do  zinc.  'Variétô  do 
blende. 

CLÉIOSANTHE  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  planiaoo 
(planiaiii). 

Cleirac  (Ktieune),  jurisconsulte  français,  né  à  Bor- 
deaux en  1583,  mort  on  1657.  Il  a  fait  paraître  :  L's  et 
coutumes  de  la  mer  (1647'),  ouvrage  qui  a  servi  de  base  à 
la  célèbre  ordonnance  do  la  marine  de  1681.  L'(/sanee  du 
négoce  (KîS'j),  ouvrage  publié  après  sa  mort,  est  précieux 
pour  l'histoire  des  tiaancos  eu  Lurope. 

ClÉIS,  une  des  nyrnidios  de  l'îlo  do  Naxos,  à  qui  Zeus 
confia  l'éducation  de  Dionysos. 

CLÉISAGRE(;a(//*'  — du  g.  kleis,  clef, et  a^ra,  proie)  n.  f. 
Pathol.  Goutte  de  la  clavicule. 

—  Kauconu.  (Joutte  de  l'aile,  qui  affecte  les  oiseaux  de 
proie  et  paralyse  momentanément  leur  vol. 

CLÉISOCRATÈRE  n.  m.  Genre  de  rubiacéos,  série  des 
psychotriée.s,  renfermant  une  seule  espèce,  qui  habite  l'ilo 
do  Bornéo.  (C'est  un  arbuste  &  fomllos  opposéos,  sossilos, 
à  petites  flour.s  blanches.) 

CLÉIS08TOMA  (sto)  n.  m.  Genre  dorchidacées,  série  dos 
vandées.  rei.résenié  n;ir  une  douzaine  d'espèces  habitant 
la  Malaisie  oi  les  Pliilipjjiues  ot  renfermant  do  hautes 
herbes  épiphy  tes,  ù.  tige  courte,  à  llours  on  épis,  ù.  fouilles 
diKtH|ues. 

CLÉI3TANTHE  (stan)  n.  m.  Gonro  d'euphorbiacées,  ren- 
fermant <les  espèces  asiatiques. 

CIXI8TANTHIUM  n.  m.  Bût.  Syn.  do  oKituÈRK. 
CLÉ1STOCARPÉES  {slo)  u.  f.  pj.  Classe  do  mousses,  ren- 
fermant U»  idiascacées,  éphémères  ot  bruchiaoéos.  —  Une 


III. 


CLEFMONT 


CLÉMËlNCET 


GLEISTES  (klé-i~stèss)  n.  m.  Genre  d'orchidacées,  tribu 
des  aréiliusées,  renfermant  des  herbes  terrestres  do  l'Amé- 
rique du  Sud. 

CLÉISTOCARPIDÉS  (sto)  n.  m.  pi.  Famille  do  méduses 
acale|ihes,  sous-ordre  des  calycozoaires,  comprenant  des 
lucernaircs  caractérisées  par  leurs  poches  génitales  alter- 
nant avec  quatre  -irolongements  de  la  cavité  gastrique.  (Les 
cléistocarpidés  Dabitent  les  mors  du  nord;  ils  comptent 
comme  genres  principaux  ;  craterolophus ,  manania,  de- 
pastrum.)  —  Un  cléistocakpidb. 

CLÉISTOCHiJiMYS  {slo-klu-miss)  n.  m.  Genre  d'anona- 
cées.  série  des  anonées,  créé  pour  un  arbuste  de  l'Afrique 
tropicale. 

CLÉISTOGAME  (sto  —  du  gr.  kleistos,  fermé,  et  gamos, 
mariage)  adi.  Se  dit  d'une  fleur  qui  est  toujours  close, 
c  està-diro  dont  Tandrocée  et  le  gynécée  sont  renfermés 
de  manière  à  n'avoir  aucun  rapport  avec  l'extérieur  et 
chez  laquelle  la  fécondation  s'accomplit  sans  qu'elle  s'ouvre. 

GLÉISTOSTOME  {sto-slom'}  a.  f.  Section  du  genre  syr- 
rliupoduij,  de  la  famille  des  mousses. 

CLÉISTOTHÉGIQUE  {sto  —  du  gr.  kleistos,  fermé,  et 
t/ièkê,  thôque)  adj.  Se  dit  des  champignons  dont  les  spores 
sont  renfermées  dans  la  thèque  ou  cellule  mère  avec  la- 
quelle elles  sont  soudées.  (Ce  sont  les  champignons  cléisto- 
tliéciques  qui  produisent  ces  spores  improprement  dites 
acrogènes.) 

GlELAND  (Jean),  littérateur  anglais,  né  en  1707,  mort 
en  1789.  Il  avait  été  consul  â  Smyrne  et  était  en  prison 
pour  dettes  à  Londres  lorsque,  pour  se  procurer  de  l'ar- 
gent, il  écrivit  d'un  style  élégant  un  roman  licencieux, 
les  Mémoires  d'une  courtisaney  qui  eut  un  grand  succès  de 
scandale  et  enrichit  son  éditeur.  Le  comie  do  Granville 
lui  donna  une  pension  de  2. .500  francs  pour  le  mettre  à 
l'abri  du  besoin,  et  Cleland  publia,  depuis  lors,  des  romans 
moraux  tels  que  l'Homme  d'honneur,  les  Mémoires  d'un  fat, 
des  écrits  philologiques,  etc. 

GlÉI.TE,  issue  de  la  gpns  Cl^lia,  d'origine  albaine,  et 
descendante  des  rois  de  cette  ville,  fut  livrée  en  otage  à 
Porsenna,  roi  de  Clusium  (vers  507  av.  J.-C).  Mais  elle 
s'enfuit,  traversa  le  Tibre  à  cheval  avec  ses  compagnes 
et  regagna  Rome.  Le  consul  la  remit  de  nouveau  â  Por- 
senna. qui  la  renvoya  comblée  de  présents  et  lui  permit 
d'emmener  plusieurs  de  ses  compagnes.  Cléhe  eut,  à  Rome, 
une  statue  équestre. 

Clelie,  roman  do  M"*  de  Scudéri  (1656-1731).  Ce  roman 
jouit  d'une  grande  réputation  avant  d'être  discrédité  par 
Boileau  :  M"""  de  Sévigné,  M""»  de  Lafayette  en  faisaient 
leurs  délices.  —  II  a  pour  sujet  la  guerre  de  Tarquin  contre 
Home,  après  son  expulsion,  et  l'héroine,  Clélie,  est  cette 
jeune  Romaine  dont  U  est  question  à  l'article  précédent. 
On  y  voit  représentés  Horatius  Codés,  Mucius  Sccevola, 
Lucrèce,  Brutus,  tous  très  amoureux,  se  proposant  des 
questions  et  des  énigmes  galantes,  et  traçant  la  carte 
géographique  du  pays  du  Fendre.  (V.  tkndre.)  L'intérêt 
que  trouvaient  les  contemporains  à  cet  ouvrage  venait  de 
ce  que,  sous  le  masque  romain,  ils  reconnaissaient  une 
foule  de  personnages  de  leur  temps.  On  y  trouve  aussi, 
traités  d'une  façon  curieuse,  certains  problèmo^s  relatifs  à 
la  condition  des  femmes. 

Glelles,  ch.-l.  de  canton  de  l'Isère,  arr.  et  à  41  kil.  de 
Grenoble,  entre  l'Orbanne  et  son  affluent  l'Ebron  ;  632  hab. 
Ch.  do  f.  P.-L.-M.  —  Le  canton  a  8  cimm.  et  3.184  hab. 

GlÉMANGIS  ou  GlÉMENGIS  (Nicolas),  proprem.  Ni- 
colas DU  CLémangks  (en  lat.  Clemangius  ou  a  Clemangits, 
du  village  où  il  naquit  en  1360),  fut  d'abord  élève  du  car- 
dinal d'Ailly  ou  de  Gerson,  puis  recteur  de  l'université 
de  Paris  (1393),  ot  secrétaire  du  pape  Benoît  XIII,  à  Avi- 
gnon. Il  vécut  ensuite  à  Langresetdans  deux  monastères 
d'où  il  écrivit  en  latin  â  ses  amis  do  l'université,  à  propos 
du  concile  de  Constance,  des  lettres  restées  célèbres  ;  Sur 
l'utilité  de  la  solitude,  l'utilité  de  l'adversité,  l'étude  de  la 
théologie.  Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  Discussion 
sur  le  loncile  général.  Son  latm  est  clair  et  élégant;  ses 
opinions  sur  la  constitution  do  l'Eglise  peuvent  6tro  taxées 
de  témérité;  sa  doctrine  théologiquo  est  empreinte  d'une 
sorte  de  mysticisme.  En  U25,  il  reprit,  à  Pans,  au  collège 
do  Navarre,  son  cours  d'éloquence  et  ses  leçons  de  théo- 
logie. Ses  œuvres  ont  été  publiées  on  partie  par  Lydius 
(Loydo,  1613),  on  partie  par  Bula;us  (Paris,  1725);  quel- 
ques-unes sont  encore  in'-dites.  Lo  traité  De  la  corruption 
de  l'Eglise  (De  rorrupto  Ecclesxx  statu),  qu'on  lui  allribuo 
parfois,  n'(5sl  pas  do  lui. 

CLÉMATËRE  (gr.  klêmatêrion;  do  klêma,  atos,  sarment 
do  vigne)  n.  m.  Petit  vase  à  boiro,  sans  piod,  dans  l'aoti- 

quité  grecque. 

CLÉMATIDÉES  n.  f.  pi.  Genre  do  renonculacéos,  ayant 
pour  type  le  genre  clématite.  —  Une  clématiuëë. 

CLÉMATITE  n.  f.  Genre  de  renonculacéos,  type  do  la 

tribu  desc/6)ia/it^t*t'j,  comprenant  des  plantes  frutescentes, 
généralement  grimpantes,  répandues  dans  les  régions  tem- 
pérées   du    globe. 

—  Encycl.  Les 
feuilles  do  cos  ar- 
brisseaux ont,  on 
général,  leurs  pé- 
tioles contournés 
on  vrilles,  qui  s'en- 
roulent autour  des 
végétaux  ou  dos 
cor  psvoisins.  Leurs 
fleurs  sont  dépour- 
vues do  corolle.  Lo 
fruit  est  une  réu- 
nion d'akènes  nom- 
breux ,  ordinaire- 
ment terminés  par 
une  longuoaigrotto 
plumeuse.  Quol- 
uuos  clématitesunt 
tlos  tigos  herba- 
cées, drossées,  non 
griiiipuntos. 

L'espèce  la  plus 
connue  est  la  clé- 
tnalitc  des  haies  {clcmatis  vitalba),  vulgairement  nommée 
vigne  blanche,  viorne,  herbe  aux  yucux,  etc.,  arbrisseau  A 
tiges   angulousos,  surmootousos,  griaipuules,  atteignant 


.  CMmatUc  uziin^'e;    2.  CltlmoUto  vlKno 
blnucho  {a,  auu  fruU). 


de  2  à  -1  mètres  de  hauteur.  Cette  clématite  se  trouvo 
communément  dans  les  bois,  les  buissons  et  les  haies; 
elle  s'accroche  ot  s'enroule  autour  des  arbres  et  des  ar- 
brisseaux, souvent  avec  une  telle  force  qu'elle  linit  par 
les  étouffer  et  les  faire  périr.  Elle  possède  au  plus  haut 
degré  les  propriétés  acres  et  irritantes  qui  caractérisent  lo 
genre.  Appliquées  sur  la  peau,  les  feuilles  contuses  ot  les 
tiges  écrasées,  et  surtout  leur  écorce,  produisent  uno 
vésication  qui  no  tarde  pas  à  dégénérer  en  ulcère.  Prise 
à  l'intérieur,  cette  plante  a  des  propriétés  plus  énergiques 
encore,  qui  la  font  ranger  parmi  les  poisons  acres.  Wuand 
on  en  mâche  une  partie  quelconque,  on  éprouve  un  senti- 
ment, do  chaleur  brûlante,  qui  se  propage  le  long  do 
l'œsophage  jusque  dans  l'estomac.  Toutefois,  les  empoi- 
sonnements par  la  clématite  sont  rares,  la  plante  étant 
peu  employée.  On  les  combat  par  les  antiphlogisiiquos, 
après  avoir  fait  expulser  par  le  vomissement  la  subsonco 
ingérée;  on  administre  ensuite  des  boissons  délayantes 
pour  combattre  ot  adoucir  l'inflammation. 
.  En  Russie  et  en  Italie,  on  man^e  ses  jeunes  pousses 
cuites  à  l'eau  ou  confites  dans  le  vinaigre  comme  les  câ- 
pres; on  doit  avoir  soin  de  les  faire  blanchir.  Les  chèvres 
seules  peuvent  manger  ses  feuilles  fraîches,  qui  produi- 
raient de  graves  accidents  chez  les  autres  animaux. 
Tous  les  consomment  quand  elles  sont  sèches.  Les  tiges 
de  la  clématite,  qui  sont  très  flexibles,  surtout  pendant 
l'hiver,  servent  à  faire  des  liens,  des  ruches  et  des  onvr.a- 
ges  de  vannerie;  on  en  fabrique  aussi  des  tuyaux  de  pipe. 
Nous  citerons  encore,  parmi  les  espèces  qui  naissent  on 
Europe,  les  clématites  dressée  {clematis  erecta),  à  fleurs 
bleues  (clematis  viticella).  à  feuilles  entières  {clematis  inte- 
grifolia);  et,  parmi  les  exotiques.  les  clématites  oneiualo 
(clematis  Orientalis),  dioïque  (clematis  dioica),  à  vrilles 
(clematis  rirr/iosa),  de  Bourbon  {clematis  Maiaitiana),  cré- 
pue (clematis  crispa]  et  de  Chine  {clematis  Sinensis).  Toutes 
ces  clématites,  et  celles  que  nous  pourrions  encore  ajouter 
à  cette  liste,  se  rapprochent  plus  ou  moins,  par  leurs  pro- 
priétés, de  la  première  espèce  que  nous  avons  décrite. 
Presque  toutes  les  espèces  do  ce  genre  sont  au  nombre 
des  plus  beaux  ornements  des  jardins,  où  les  unes  croissent 
en  plein  air,  tandis  que  les  autres  exigent  l'orangerie  et 
même  la  serre  chaude. 

GLÉMATITIS  (tiss)  n.  m.  Nom  spécifique  de  quelques 
plantes  appartenant  aux  genres  aristoloche,  bauhinie, 
eupatoire,  etc.  il  Ancien  nom  do  la  clématite. 

CLÉMENCE  (mn«55  —  lat.  clément ia  ;  de  démens,  clémrnt) 
n.  f.  Vertu  qui  porte  à  épargner  aux  coupables  le  châti- 
ment qu'ils  ont  mérité,  ou  à  ne  leur  infliger  que  des  peines 
modérées  :  User  de  clémence.  Faire  iin  acte  de  clémence. 
H  Indulgence,  douceur,  bonté  :  L'i  clémence  d'.ute  mèiie. 

—  Roi  par  la  clémence  de  Dieu,  Titre  C|ue  Pépin  et  Ch;&'- 
lemagne  se  donnaient  dans  leurs  ordonnances. 

—  Anton.  Cruauté,  implacabilité,  inclén^ence,  inflexibi- 
lité, rigidité,  rigorisme,  rigueur,  sévérité. 

Clémence  (De  la),  traité  de  Scnèque,  adressé  à  N^- 
ron.  Il  fut  composé  dans  la  première  ou  la  seconde  ati- 
née  du  règne  de  ce  prince,  qui  prononça  alors  devant  le  ^é- 
nat  plusieurs  discours  où  il  était  fréquemment  question  do 
clémence,  et  Sénèque  fut  considéré  comme  l'auteur  do  ces 
discours.  Il  est  probable  qu'il  voulut  à  la  fois  fixer  la 
théorie  d'une  vertu  qu'avait  si  peu  connue  le  règne  pré- 
cédent et  inciter  plus  fortement  son  élève  à  tenir  ses 
engagements.  Le  traité  De  la  clément-e  était  divisé  eïi 
trois  livres.  Le  premier  et  le  commencement  du  second 
nous  sont  seuls  parvenus.  L'ouvrage  est  composé  au  poini 
de  vue  de  l'homme  d'Etat.  L'auteur  expose  d'abord  les 
droits  et  la  légiiimité  du  pouvoir  absolu,  puis  il  en  montre 
les  hauts  devoirs  et  conclut  que  l'amour  des  peuples  est 
la  meilleure  sauvegarde   des  princes.  C'est  le  sujet  du 

firemier  livre.  Il  établit  ensuite  le  droit  de  punir,  et  limite 
a  clémence  à  l'exercice  indulgent  de  co  droit.  D'ailleurs, 
la  rareté  du  châtiment  en  auL-mente  l'eflot,  et  il  frappe 
d'autant  plus  qu'il  part  d'un  nomme  dont  on  connaît  la 
bonté.  Dans  le  troisième  livre.  Sénèque  montrait  comment 
l'âme  se  forme  à  la  clémence.  Le  stylo  de  co  traité  û^t 
grave  et  élevé  ;  on  n'y  remarque  pas  les  dt'fauts  ordU 
naires  ù  l'auteur.  —  C'est  là  quo  Corneille  a,  dit-on,  puistf 
le  sujet  de  son  admirable  tragédie  de  Cinna. 

Clémence  de  Hongrie,  reine  de  France,  épouse  lie 
Louis  X,  tille  du  roi  de  Hongrie  Charles-Martel,  mono  ù 
Paris  en  1328.  Mariéo  en  1315  â  Louis  X,  elle  fut  accusée 
â  tort  do  la  mort  do  Marguerite  de  Bourgogne,  répudiée 
pour  adultère,  et  quo  le  roi  avait  fait  étrangler  avant  l'ar- 
rivée de  Clémence  on  France.  Louis  mourut  l'annéo  sui- 
vante, et  ello  accoucha,  peu  do  mois  après,  d'un  fits, 
Jean  I*',  qui  ne  vécut  eue  cinq  jours.  Clémence  quitta  ta 
cour  et  linit  par  prouaro  lo  voilo  dans  uq  couvent  do 
Saint-Dominique. 

Clémence  Isaure.  V.  Isaure. 

Clemenceau  i/ùo'£fe.î-Beniamin),  homme politiquoxt 
journalKste  Iraneais,  né  â  MouilleroD-on-Parods  (Voud^c) 
en  1811.  Il  fit  d'abord  ses  études 
médicales,  et  entra  dans  la  vie 
politique  comme  maire  de  Mont- 
martre (IHIO),  et  fut  député  do 
Paris  pendant  plusieurs  légis- 
latures, il  siégea  i\  l'extrême 
gauche  ot  exerça  comme  chef 
du  parti  radical  une  influunco 
prépondérante  sur  la  politique 
générale. Son  intorvention  éner- 
gique amena  notamment  la 
chute  dos  cabinets  Gambetla 
{1882),  Ferry  (1885).  et  Brissou 
(1880).  Député  du  Var  on  1885, 
il  prit  une  part  activo  â  la  lutte 
jonire  le  buulangisme,  mais  il 
perdit  sou  siège  on  I8'.t3.  Il  so 
consacra  alors  A  la  rédaction 
du  journal  «  la  Justice  »,  puis 
il  mena  une  campngnt*  roten- 
lissanio  en  faveur  do  la  révi- 
sion du  procès  Dreyfus.  Il  a  publié  :  la  Aféli'e  social*J 
(189:.);  Ir  (irand  l'an  (ISiMî);  1rs  Plus  forts  (1808);  oU'. 
Kn  liio?,  il  l'ut  élu  sénateur  du  Var. 

GLÉMENCBT(doin  Charles),  savant  liLstorien,  bénédic- 
tin de  Sailli  Maur,  né  A  Puinbl.-ïne  (Céio-d'Orl  en  1703, 
mort  dans  l'ublmye  des  Blancs  .M;inteaux,  A  l'aris,  On 
1778.  l'ue  dos  illnstialions  do  la  oongréyation  ilo  >>aiiU- 


ClcDicDccau. 


CLÉMENGIS 


CLÉMEiNT 


Maur,  auteur  de  ce  monument  de  science  et  d'érudition 
^u'on  nomme  l'Art  de  véi-ifier  les  dates  (1750).  C'était  une 
oature  ardente;  on  le  vit  bien  à  la  violence  avec  laquelle 
il  attaqua  les  jésuites,  contre  lesquels  il  lit  paraître  des 
brochures,  entre  autres  :  Authenticité  des  pièces  du  procès 
criminel  de  religion  ijui  s'instruit  contre  les  jésuites  (1760). 

CléMENGIS,  théologien  français.  V.  Clémangis. 

GlXMENS  (Samuel  Langhornk),  écrivain  humoriste 
américain,  connu  sous  le  pseudonyme  de  Mark  Twain, 
né  à  Fiorida  (Missouri)  en  1835.  Tour  à  tour  typcj^Taphe, 
pilote,  chercheur  d'or,  journaliste,  conférencier,  hhraire, 
il  a  fait  de  nombreux  voyages  et,  depuis  1894,  des  confé- 
rences en  Europe,  aux  Indes,  en  Australie,  on  Afrique,  etc. 
Joignant  à  une  bruyante  gaieté  un  esprit  humoristique  et 
observateur,  il  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages  qui 
cnjt  eu  un  vif  succès  et  dont  plusieurs  ont  été  traduits  on 
français.  Nous  citerons,  entre  autres:  la  Grenowlle  sau- 
teuse (1867);  l'Age  doré  (1874),  comédie;  les  Aventures  de 
Tom  Satinjer  (1884);  le  Prince  et  le  Pauvre  (1S82);  le  Vol 
de  l'éléphant  blanc  (1893);  la  Vie  sur  le  Mississipi  (18S3); 
les  Aventures  de  Huck  Finn{lS8ô)  ;  les  Yankees  du  Contiec- 
tiçnl  à  la  cour  du  roi  Arthur  (1889)  ;  2'om  Sawyer  en  voyage 
(1893);  etc. 

CLÉMENT  {man)^  ENTE  [du  lat.  clemetis]  adj.  Qui  est 
porté  à  la  clémence,  qni  exerce  la  clémence  :  Je  veux  bieji 
avouer  de  lui  (Charles  I'"")  ce  qu'un  auteur  célèbre  a  dit  de 
César  :  qu'il  a  été  clément  jusqu'à  être  obligé  de  s'en  re- 
pentir. (Boss.)  il  Qui  est  dicté  par  la  clémence  :  Des  paroles 

CLÉMENTES. 

—  Doux,  favorable,  qui  n'est  pas  rigoureux  (en  parlant 
des  choses)  :  Ciel  clément.  Hasard  clément,  il  Bénm,  peu 
grave  :  Variole  clémente. 

—  Anton.  Implacable,  inclément,  inflexible,  Inexorable, 
rigide,  rigoriste,  rigoureux,  sévère. 


Clément  l"  (saint),  pape  de  91  à  100.  Il  fut  ordonné 
par  saint  Pierre,  et  mourut  sous  Domitien.  Les  anciens 
auteurs  ne  sont  pas  d'accori  sur  le  nom  de  son  prédéces- 
seur. Est-ce  saint  Pierre  lui-même,  saint  Lin  ou  saint 
Anaclet  ?  Saint  Irénée  et  Eusèbe  soutiennent  que  ce  fut  le 
troisième;  cet  avis  a  été  adopté  par  l'Eglise  romaine. 
Beaucoup  d'ouvrages  attribués  à  saint  Clément  sont  cer- 
tainement apocryphes  ;  par  exemple,  les  HeconnaissanceSj 
les  Homélies  clémentines,  les  Co7isiitutions  apostoliques,  les 
Ep'itres  décrétâtes.  Deux  sont  discutés  ;  ce  sont  :  les  Epitres 
aux  vieri/es  et  la  Seconde  ëpitre  aux  Corinthiens.  Le  seul 
qui  soit  certainement  authentique  a  une  importance  con- 
sidérable :  c'est  la  Première  ëpitre  aux  Corinthiens.  Dans 
cette  lettre.  Clément,  sur  la  prière  des  fidèles  de  Corinthe, 
intervient  pour  rétablir  la  paix  dans  cette  Ej^lise  troublée. 
C'est,  depuis  les  apôtres,  le  premier  monument  de  l'action 
pontificale  dans  le  gouvernement  ecclésiastique. 

Clément  (basilique  de  Salut*),  une  des  plus  anciennes 
et  des  plus  mtéressantes  de  Rome.  On  croit  qu'elle  fut 
construite  sur  l'emplace- 
ment de  la  maison  de  saint 
Clément,  dont  le  corps  re- 
pose, d'après  la  tradition, 
sous  le  maître-autel.  Le 
ch.œur  est  entouré  d"un  sep- 
tum  de  marbre,  enrichi  de 
mosaïques  précieuses,  et 
porte  le  monogramme  du 
pape  Jean  VIIl.  par  qui  le 
chœur  fut  reconstruit  au 
IX*  siècle.  La  demi-coupole 
de  la  grande  abside  est  re- 
vêtue dune  mosaïque  du 
xni'  siècle.  Des  peintures  de 
Sebastiano  Conca,  d'Antonio 
Grecolino,  de  Giovanni 
Odazzi.  de  Tommaso  Chiari 
ot  de  Ghezzi  se  voient  dans 
d'autres  parties  de  l'église, 
ainsi  que  de  superbes 
fresques  de  Masaccio  dans 
la  chapelle  de  la  Passion, 
représentant  le  Christ  en 


Porte  de  la  basilique  de 
Saint-Clément. 


croix  et  divers  épisodes  de  la^Vie  de  sainte  Catlierine.  L'œu- 
vre de  l'illustre  artiste  a,  malheureusement,  soufl'ert  des 
injures  du  temps. 

Au-dessous  ae  l'église  s'étendent  deux  cryptes  superpo- 
sées, ornées  de  colonnes  de  marbre,  enlevées  aux  temples 
antiques.  Les  murs  humides  portent  encore  les  traces  de 
pointures  byzantines  ;  une  belle  iMadone  est  intacte. 

Clément  II  (Suidgkr),  pape,  élu  le  24  décembre  1046, 
mort  le  y  octobre  1047.  Benoit  IX,  .Silvestre  III  et  Gré- 
goire VI  se  disputaient  le  trône  pontifical.  Un  concile, 
■réuni  à  Sutri  par  l'empereur  Henri  III,  déposa  Grégoire, 
«ui  se  soumit  et  choisit  pour  le  remplacer  Suideer,  évêque 
CIO  Bamberg  et  chancelier  do  l'empereur.  Benoît  IX  et 
Silvestre  III  furent  déclarés  antipapes.  Le  nouveau  pon- 
tife prit  lo  nom  do  «  Clément  " ,  sacra  l'empereur  Henri  et 
rimpéralrJGe  Agnès,  avec  qui  il  retourna  eu  Allemagne 
après  avoir  porté  un  décret  contre  la  simonie,  ot  excom- 
munié la  ville  do  Bénévent.  Il  inuurut  à  sou  retour. 

Clément  m    g.  uk  Uavenni-:^,  antiijajie.  V.  GuriJERT. 

Clément  m  iPaolo  Scolari),  pape,  élu  lo  i9,  sacré 
Jii  iu  U'}ceinbro  1187,  mort  le  27  mars  1I9I.  H  abandonna 
aux  ressentiments  des  Romains  la  ville  do  Tusculum  et 
leur  reconnut  lo  droit  d'éliro  leurs  magistrats.  Les  trou- 
bles dont  Rome  était  le  théâtre  ayant  ainsi  pris  fin,  Clé- 
ment III  s'occupa  activcmont  des  préparatifs  de  la  troi- 
NJêmc  croisade,  réconcilia  Piso  et  G^nes  cl  imposa  à  tous 
cpux  qui  no  prenaient  pas  la  croix  la  dime  saladine.  C'est 
Clément  III  qui  ordonna  uo  sonner  au  moment  de  l'éléva- 
tion et  sur  le  passage  du  saint  viatique. 

Clément  IV  (Gui  Fodlqdes),  pape,  élu  le  5,  sacré  le 
20  f*vrior  ï2Gr.,  mort  à  Viierbe  lo  29  novembre  1268.  Né  en 
Franco  à  Sainl-Gilles-sur-Rhône,  au  commencement  du 
xnr  siècle.  Gui  Foulques  avait  été  secrétaire  do  saint 
Louis.  Il  fut  marié  et  porta  les  armes.  Devenu  veuf,  il 
«■ntra  dans  les  ordres,  fut  évéaue  du  Puy,  archevêque  do 
Narbonne,  et  cardinal.  Knvoyé  en  mission  en  Anglotorro 
par  Urbain  IV,  il  y  apprit  son  élection  et  revint  en  Italie, 
«û  il  no  put  rentrer  *jue  déguisé  en  mendiant,  à  cause  do 
la  haine  que  lui  portait  Manfpcd.  Comme  pape,  il  confirma 
ta  donation  du  royaume  da  Naples  faite  ù.  Cnarles  d'Anjou 


Monnaie  de  Clément  Vil. 


par  son  prédécesseur  et  le  soutint  énergiq^uement  ;  il  fit 
mémo  prêcher  la  croisade  contre  ses  ennemis. 

Clément  V  {Bertrand  DE  Got),  pape,  élu  le  5  juin, 
sacré  le  14  novembre  1305,  mort  le  30  avril  1314.  Né  à 
Villandraut,prôs 
do  Bordeaux,  il 
était  archevêque 
de  cette  ville 
quand  il  fut  élu 
pape  parles  car- 
dinaux favora- 
bles à  la  France. 
Il  annula  dans 
les  actes  de  Bo- 

nifaceVIIIcoqui  j^,^^„^j^  ^^  ^^^^^^^^  ^ 

était    onensant 

pour  Philippe  le  Bel,  tout  en  maintenant  les  prérogatives  du 
saint-siège.  Il  présida  le  concile  de  Vienne  (131 1-1312),  où  il 
abolit  l'ordre  des  Templiers.  C'est  en  1309  qu'il  s'était  fixé  à 
Avignon,  commençant  ainsi  cette  période  de  soixante-huit 
ans,  pendant  laquelle  les  papes  séjournèrent  loin  de  Rome 
et  que  les  Italiens  ont  nommée  la  captivité  de  Babylone. 

Clément  VI  ^Pierre  Rogkr),  pape,  élu  le  7,  sacré  le 
19  mai  1342,  mort  le  6  décembre  1352.  Né  en  Limousin,  il 
éiait  entré  chez  les  bénédictins.  11  continua  à  résider  à 
Avignon,  dont  il  acquit  la  souveraineté,  protégea  Pétrarque 
et  Villani,  décora  le  palais  des  papes  et  favorisa  les  arts. 
Il  déposa  l'empereur  Louis  de  Bavière  etfit  élire  Charles  IV 
de  Luxembourg. 

Clément  vu  {Robert  de  Genève),  antipape.  C'est  lui 
qui  comnienga  lo  grand  schisme  d'Occident  en  acceptant 
d'être  élu  par  les  cardinaux  révoltés  contre  Urbain  VI  (1378). 
Il  mourut  à  Avignon,  en  131*4. 

Clément  vu  (Jules  de  Médicis),  pape,  élu  le  19,  sacré 
le  25  novembre  1523,  mort  le  26  septembre  1534, 11  s'unit 
à  la  France,  à 
l'Angl  e  terre, 
aux  Suisses  et 
à  Venise  contre 
Charles  -Quint, 
qui  fit  piller 
Rome  par  ses 
lansquenets.  Il 
assista  aux  pro- 
grès du  protes- 
tantisme et  vit 
Henri  Vlll.dont 
il  avait  refusé  d'approuver  le  divorce,  se  séparer  do 
l'Eglise  romaine. 

Clément  vm  (Gilles  Monoz),  antipape  (1424-1429). 

Clément  vni  (Hippolyte  Aldobeandini),  pape,  né  à 
Fano  en  1536, 
élu  le  30  jan- 
vier, sacré  le 
2  lévrier  1592, 
mort  le  5  mars 
1605.  Il  donna 
l'absolution  à 
Henri  IV(1595) 
et  contribua  à 
la  conclusion 
du  traité  de 
Vervins  (1598). 
Ilallaitcouron- 
ner  le  Tasse  au  Capitole,  quand  celui-ci  mourut.  C'est 
avec  Clément  VIII  que  Henri  IV  projetait  en  secret  une 
alliauce  de  tous  les  princes  chrétiens  contre  les  Turcs. 

Clément  IX  (Jules  Rospigliosi),  pape,  né  en  1600 
à  Pistoio,  élu  le  20  juin  1667,  mort  lo  9  décembre  1669. 
Il  fit  signer  le  formulaire  aux  évêques  français,  et  crut 
avoir  étouffé  en  France  la  querelle  du  jansénisme.  Il 
mourut  de  chagrin,  à  la  nouvelle  de  la  prise  de  Candie 
par  les  Turcs. 

Clément  X  (Emile  Altieri),  pape,  né  on  1590,  élu  le 
29  avril  1670,  mort  lo  22  juillet  1676.  Octogénaire,  il  laissa 
le  gouvernement  au  cardinal  Paluzzi  :  la  question  de  la 
régale  lui  fut  déférée  par  un  appel  de  l'évéque  de  Pamiers, 
Caulet.  Il  érigea  lévêché  de  Québec  et  autorisa  la  noblesse 
romaine  à  faire  le  commerce. 

Clément  xi  {Jean  Albani),  pape,  né  à  Urbino  en  1649, 
élu  lu  23  novembre  1700,  mort  le  19  mars  1721.  Il  publia 
contre  les  jansénistes  les  bulles  Vineam  Domini  (1705)  et 
Unigenitus  {^1713),  soutint  le  parti  français  eu  Espagne,  et 
défendit  vainement  la  juridiction  ecclésiastique  contre 
Victor-Amédêe  IL 

Clément  XII  (Laurent  Corsini),  pape,  né  à  Rome  en 
1652,  élu  le  12  juillet  1730,  mort  le  7  février  1741.  Il  dimi- 
nua les  impôts  créés  par  son  prédécesseur  et  rétablit 
l'ordre  dans  les  finances  romaines. 

Clément  Xin  (Charles  Rkzzonico),  pape,  né  à  Venise 
en  1693,  élu  le  6  juillet  1758,  mort  le  2  février  1769.  Il  sou- 
tint énorgiquemcnt  les  jésuites  expulsés  du  Portugal 
(1759),  abolis  en  France  (1764),  et  fit  de  leur  ordre  un  éloge 
solennel  dans  la  bulle  Apostolicum  (1765).  Le  gouvernement 
français  essaya  de  l'intimider  en  saisissant  Avignon. 

Clément  XIV  (Laurent  Ganganelli),  pape,  né  près  de 
Rimini  en  1705,  élu  le  19  mai  1769,  mort  le  22  septembre 
1774.  Après  quatre  ans  do  lutte  contre  toutes  les  puis- 
sances catholiques,  il  signa  à  regret  le  bref  Dominus  ac 
Hedeynptor  qui  prononçait  la  dissolution  de  l'ordre  des 
jésuites,  sans  toutefois  le  condamner  (21  juill.  1773). 

PEB.«ONNAGES  DIVERS 

Clément  d^Alexandrie  (Titus  Flavius  Clemens). 
écrivain  et  docteur  chrétien,  né  vers  160  à  Athènes  ou 
peut-être  à  Alexandrie,  mort  vers  220.  Il  était  païen  de 
naissance  ;  son  nom  semble  indiquer  qu'il  descendait  soit 
d'un  affranchi  de  la  gens  Flavia,  soit  peut-être  du  consul 
Flavius  Clemens,  condamné  à  mort  par  Domiiien.  Voya- 
geant en  Italie,  en  Grèce  ot  en  Asie,  à  la  recherche  de  la 
vérité,  il  se  fit  le  disciplo  do  Pantôno,  chef  de  ré{-oIe  dos 
catécbètes  d'Alexandrie  et,  devenu  chrétien,  lui  succéda 
dans  sa  chaire.  En  202,  au  moment  de  la  persécution  do 
Septime-Sévèro,  il  so  retira  en  Asie,  porteur  d'une  lettre 
rjue  l'év/^que  de  Jérusalem  adressait  en  sa  faveur  à 
1  évêque  d'Antioche.  On  no  possède  aucun  détail  sur  la  fin 
de  sa  vie.  11  avait  été  ordonné  prêtre  ot  fut  honoré  du  nom 


MoDDaie  de  Clément  VIII. 


SO 

de  "  saint  »  par  beaucoup  d'écrivains.  Mais  Benoît  XIV,  no 
jugeant  pas  la  légitimité  de  son  culte  établie  sur  des  rai- 
sons suffisantes,  raya  son  nom  du  catalogue  des  confes- 
seurs, clément  avait  composé  beaucoup  d'ouvrages.  Voici 
les  titres  des  principaux  :  Discours  aux  Grecs;  le  Péda- 
gogue; Quel  riche  sera  sauvé?;  St?'o?nates;  Hypotyposes 
{ou  Esquisses).  Les  trois  premiers  ont  été  conservés  en 
entier;  il  ne  reste  que  des  fragments  des  deux  derniers. 
Le  style  en  est  clair,  abondant  et  plein  d'intérêt;  l'ordre 
et  la"méthûde  y  font  défaut.  Clément  est  un  moraliste 
excellent.  Comme  apologiste  do  la  religion,  il  déploie 
une  vaste  érudition  contre  le  paganisme  et  montre  dans 
la  philosophie  grecque  une  émanation  de  la  vérité  qui  doit 
conduire  le  païen  au  Christ,  comme  la  loi  devait  y  ame- 
ner les  juifs. 

Clément  d'Alexandrie  fut  une  belle  intelligence,  servie 
par  une  érudition  profunde  et  une  éloquence  persuasive. 
11  fut  le  maître  d'Origèue. 

Clément,  le  Scot  ou  l*Hibernien,  savant  du  ix'  siè- 
cle, né  en  Irlande,  comme  l'indique  son  surnom.  Il  se  rendit 
en  France  à  l'appel  de  Charlemagne,  devint  principal  mo- 
dérateur à  l'école  du  palais  et  fut  appelé  par  l'empereur  à 
succéder  à  Alcuin.  Il  substitua  au  péripatéiicisme  enseigné 
par  ce  dernier  le  platonisme  alexandrin,  ce  qui  lui  attira  de 
vives  attaques,  notamment  de  la  part  de  Théodulfe,  évéquc 
d'Orléans. 

Clément  (Jacques),  connu  sous  le  nom  de  Clemens 
non  papa  parce  qu'il  était  contemporain  du  pape  Clé- 
ment VII,  fut  l'un  des  compositeurs  les  plus  habiles  et  les- 
plus  justement  célèbres  du  xvi'  siècle.  Il  était  Flamand. 
Ses  œuvres  sont  aussi  remarquables  par  la  pureté  du  style 
que  par  l'habileté  de  la  forme,  et  il  excellait  à  la  fois  dans 
le  genre  religieux  et  dans  le  genre  profane.  On  connaît  de 
lui  onze  messes,  huit  recueils  de  motets  (plus  de  cent)  à 
quatre,  cinq  et  huit  voix,  soixante-six  psaumes  de  David 
(en  flamand)  à  trois  voix,  de  nombreuses  chansons  fran- 
çaises à  quatre  voix,  quarante-six  autres  motets  et  diver- 
ses autres  compositions.  Clément  fut  maître  de  la  chapelle 
de  Charles-Quiut,  à  Vienne. 

Clément  (Jacques),  dominicain  et  régicide,  né  à  Sor- 
bon,  près  Rethel  (Ardennes),  vers  1567,  mort  à  Sainl- 
Cloud  en  1589.  Esprit  faible,  imagination  déréglée,  cédant, 
peut-être  à  l'influence  de  quelques  ligueurs  qui  s'en  se- 
raient servis  comme  d'un  instrument  docile,  il  avait  vingt- 
deux  ans  quand  il  conçut  et  exécuta  le  dessein  d'assassi- 
ner Henri  III.  Il  se  rendit  donc  à  Saint-ClouJ,  où  se  trou- 
vait le  roi.  Là,  muni  de  lettres  de  recommandation,  les 
unes  vraies,  les  autres  fausses,  il  parvint  à  se  ménager  un- 
tête-à-tête  avec  Henri  III,  etlo  frappa  d'un  coup  de  poi- 
gnard mortel  au  bas-ventre.  Au  cri  de  douleur  de  la  vic- 
time, les  gardes  accoururent  et  tuèrent  le  meurtrier  sur  la 
fdace.  Des  ligueurs  exaltés,  égarés  par  la  fureur  de  la 
utte,  approuvèrent  seuls  le  crime  ;  ils  firent  du  régicide 
un  martyr  et  osèrent  même  demander  au  pape  de  le  cano- 
niser. Le  dominicain  Guyard,  et  après  lui  les  Pères  Steill 
et  Dolmans  ont  soutenu  que  l'assassin  n'était  pas  Jacques 
Clément,  mais  un  protestant  qui  s'était  revêtu  de  ses  haoits. 
après  l'avoir  tué.  Ces  écrits  sans  preuves  n'ont  pas  mo- 
difié l'opinion. 

Clément  {dom  François),  savant  historien,  bénédictin, 
de  Saint-Maur,  né  à  Bèze  (côte-d'Or)  en  1714,  mort  à. 
Paris  en  1793.  Il  est  l'auteur  de  l'édition  de  1770,  considé- 
rablement augmentée,  de  l'Art  de  vérifier  les  dates,  do 
dom  Clémeucet.  On  lui  doit  les  tomes  X  et  XI  de  l'Histoire 
littéraire  de  la  France,  et  les  tomes  XII  et  XIII  du  grand 
iiecueil  des  hîstoriejis  des  Gaules  et  de  la  France,  commencé 
pa-*  dom  Bouquet.  Il  entra  à  l'Académie  des  inscriptions» 
en  1785. 

Clément  (Charles-François),  né  en  Provence  vers 
1720.  Professeur  de  clavecin  à  Paris,  il  publia:  un  Essai 
sur  l'accompagnement  du  clavecin  ;  un  Essai  sur  la  basse 
fondamentale  ;  deux  cantatilles  :  le  Départ  des  guerriers  et 
le  Retour  des  guerriers  ;  un  recueil  de  pièces  do  clavecin 
avec  violon  ;  etc.  Il  fit  pour  la  Comédie-Italienne,  qui 
les  représenta  en  1756,  l'adaptation  française  de  deux 
intermezzi  joués  à  l'Opéra  par  les  bouffons  italiens  : 
l'un,  (7  Paratajo.  de  Jomelli,  sous  le  litre  de  la  Pipée; 
l'autre,  la  Zingara,  do  Rinaldo  de  Capoue,  sous  celui  de- 
la  Bohémienne. 

Clément  (Jean-Marie-Bernard),  critique  français,  sur- 
nommé par  Voltaire  PInclenient,né  à  Dijon  en  1742,  mort 
en  1812.  Il  abandonna  l'enseignement  pour  les  lettres» 
fit  jouer  une  tragédie,  Médée,  qui  échoua,  et  se  tourna 
alors  vers  la  critique.  Il  attaqua  avec  une  extrême  vio- 
lence les  écrivains  les  plus  en  vue  :  Saint-Lambert,  Vol- 
taire, etc.,  puis  rédigea  le  i>  Journal  littéraire»  (1796)  et 
le  "Journal  français».  Il  a  écrit  de  nombreux  ouvrages: 
Lettres  à  M.  de  Voltaire  (1773-1776)  ;  De  la  tragédie  (1784]  ; 
Satire  sur  la  philosophie  (1778);  Petit  dictionnaire  de  la 
cour  et  de  la  ville  (1788);  Tableau  annuel  de  la  littérature 
française  (1801);  etc. 

Clément  (Pierre-Louis),  né  à  Castigny  (Calvados)  en. 
1766,  mort  en  1852,  fut  député  pendant  les  Cont-Jours, 
puis  maire  de  Saint-Lô,  qui  lui  doit  le  stylobate  célèbre 
connu  d'abord  sous  lo  nom  de  marbre  de  Xieux,  et  aujour- 
d'hui sous  celui  de  marbre  de  Saint-Lô. 

Clément  (Knut  Jungbohn),  historien  et  linguiste 
danois,  né  dans  l'île  d'Amram  (Frise  septentr.l  en  1803, 
voyagea  trois  ans  en  Europe  et  devint,  eu  1841,  pro- 
fesseur à  l'université  de  Kiol.  On  lui  doit,  entre  autres- 
ouvrages  estimés  :  De  l'origine  des  Teutons  (1836);  le 
Monde  germanique  du  Nord  (1840)  ;  Histoii'e  de  la  vie  et  des 
souff'ranci'S  des  Frisons  (1845);  Voyages  à  travers  la  Frise, 
la  Hollande  et  l'Allemagne  (1847)  ;  le  Français  et  sa  langue 
(1849)  ;  l'Etat  réel  de  la  langue  et  de  la  natiotialité  du  sud- 
Jutland  (1849)  ;  la  Langue  écrite  danoise  et  la  Langue  popu- 
laire du  nord  du  Slesvig  (1869)  ;  etc. 

Clément  (Ambroise),  économiste,  né  à  Paris  en  1805, 
mort  en  1886.  Il  collabora  d'abord  au  «  Journal  des  écono- 
mistes il,  puis  fit  paraître  des  Becherches  sur  les  cause» 
de  l'indigence  (1846).  Il  fut  l'un  des  principaux  collabora- 
tours  aux  Dictionnaire  général  de  la  politique,  de  Maurice 
Bloch,  Dictionnaire  d'économie  politique,  etc.  Il  écrivit 
contre  les  doctrines  do  Louis  Blanc  :  Des  nouvelles  idées 
de  réfoi^ne  industrielle,  et  en  particulier  du  projet  d'organi- 
sation du  travail  de  M.  Louis  Blanc  (l848);  et  plus  tard, 
lorsqu'il  fut  membre  do  l'Académie  des  sciences  morales  : 
Essai  sur  la  science  sociale  :  économie  politique,  morale, 
expérimentale  et  théorique  (1867). 


SI 

GXXMENT  (Jean-Pierro),  historien  et  économiste  fran- 
çais, né  à  Urugui^'iiau  ou  iguy,  mort  à  Paris  «n  1870. 
Il  se  distiiitïua  surtout  par  ses  iStuiios  sur  lo  ri^yne  do 
IjOuis  XIV  :  Histoire  de  la  vie  et  de  t'admitiistratioyt  de 
Colbert  1,1846}  ;  le  (Souvememeiit  de  Louis  A7  V  ou  la  Coui\ 
l'administrât  ion,  les  finances  et  le  commerce  {l&m)  ;  la  Police 
de  Louis  A7  V'(l8û7);  Madame  de  Manlr-xpan  et  Louis  XIV 
(1868).  Dans  le  douiaino  do  l'iiistoiro  écunomiqiio,  il  pultlia  ; 
Jacques  Cœur  et  C/iarles  VJJ,  étudo  lusturiijuo,  précôdco 
d'une  notice  sur  la  valeur  dos  aninonnos  niuiinaios  fran- 
çaises (1853);  des  monograiJhiosd'Enguorrand  do  Marigny 
et  de  Seniblançay  (1857),  ot  un  certain  nombre  d'articles 
dans  les  principales  revues.  11  entra  on  1855  i  l'Académie 
des  sciences  morales  ot  politi(iues.  C'était  un  ôrudit  précis 
et  sûr,  un  esprit  ferme  ut  pondéré. 

Clément  (Charles),  écrivain  et  journaliste  français, 
né  à  Rouen  en  1821,  mort  à  Paris  on  1887.  Outre  sa 
collaboration  à  la  «  Revue  des  Deux  Mondes  »  et  au  »  Jour- 
nal des  Débats  u,  il  a  publié  :  Michel-Aîige,  Léonard  de 
Vinci,  Raphaël  (1861)  ;  Etudes  sur  les  beaux-arts  en  France 
(1865);  Catalogue  des  bijoux  du  musée  Napoléon  777  (musée 
Campana  (1862);  GfricauU ,  étude  biographique  et  critique 

il868l;  Prud'hon,  sa  vie,  ses  œuvres  et  sa  correspondance 
1872);  Léopold  Robert  d'après  sa  correspondance  inédite 
1874);  Oleyre,  sa  vie  et  ses  œuvres  (1877).  Par  le  carac- 
tère sérieux  de  ses  études,  Charles  Clément  peut  être 
considéré  comme  un  contitmateur  de  Gustave  Planclie. 

Clément  (Jacques-Alfred-/'W'x),  compositeur  et  musi- 
cographe français,  né  et  mort  à  Paris  (1822-1885).  Dès  l'âge 
do  treize  ans,  il  écrivit  une  messe  qui  fut  exécutée  par  les 
choristes  de  l'Orphéon  de  Paris.  I!  fut,  par  la  suite,  maître 
de  chapelle  de  Saint-Aufjustin  et  de  Saint-Jjouis  d'Antin, 
et  organiste  de  Téylise  do  la  Sorbonne.  Il  lit  exécuter,  à 
la  Sainte-Chapelle,  une  série  de  morceaux  tirés  de  manu- 
scrits du  XIII"  siècle,  qu'il  publia  sous  le  titre  do  Chants  de 
la  Sainte-Chapelle,  avec  un  accompagnement  d'orgue.  Dans 
le  même  temps,  il  publiait  un  Eucoloije  en  musique  selon  le 
rite  parisien  (1843),  première  application  d'un  système  de 
transcription  du  plain-chaut  en  notation  usuelle,  et  le  Pa- 
roissien romain  (1854).  d'après  le  môme  système.  Il  écrivit 
aussi  dos  motets,  chœurs,  romances,  morceaux  de  pia- 
no, etc.  Comme  traités  didactiques,  Félix  Clément  a  pu- 
blié :  Méthode  d'orgue,  d'harmonie  et  d'accompagnement  ; 
Méthode  de  musique  vocale,  graduée  et  concertante  ;  Mé- 
thode complète  de  plain-chant,  d'après  les  règles  du  chant 
grégorien;  Choix  des  principales  séquences  du  moyen  âge; 
Histoire  générale  de  la  musioue  religieuse  ;  les  AJusiciens 
célèbres,  depuis  le  xvi"  siècle  jusqu'à  nos  jours;  Diction- 
naire des  opéras  {Dictionnaire  lyrique),  avec  Pierre  La- 
rousse ;  Histoire  de  la  ynusique  depuis  les  temps  anciens 
Jusqu'à  nus  jours. 

Clément  de  Ris  (Dominique,  comte),  homme  poli- 
tique, né  à  Paris  en  1750,  mort  en  1827.  Nommé,  en  1792, 
membre  du  Directoire  d'Indre-et-Loire,  où  il  possédait  lo 
château  de  Beauvais,  il  entra  au  Sénat  après  le  18-Bru- 
maire.  En  septembre  1800,  pendant  un  séjour  à  Beauvais, 
il  fut  enlevé  par  une  bande  de  faux  chouans  qui  le  tinrent 
renfermé  pendant  dix-neuf  jours  dans  un  souterrain,  après 
avoir  pillé  son  château.  Sous  l'Empire,  Clément  de  Ris  fut 
nommé  comte  et  questeur  du  Sénat.  Louis  XVIII  l'éleva, 
en  1814,  à  la  dignité  de  pair  de  France. 

Clément  de  Ris  (Athanaso-Louls  Torterat,  comte), 
littératonr  français,  né  à  Paris  en  1820,  mort  à  Versailles  en 
1882.  Il  devint,  en  1878,  conservateur  du  musée  do  Versail- 
les. Parmi  les  ouvrages  do  cet  écrivain  élégant  et  érudit, 
nous  citerons  :  Portraits  à  la  plume  (l«53);  les  Musées  de 
province  l\S59);  le  Musée  royal  de  J/at/rirf  (1859)  ;  Critiques 
d'art  et  ne  littérature  (i862);  la  Curiosité  (1863)  ;  Musée  du 
Louvre  (  1872-1874)  ;  les  Amateurs  d'autrefois  (1876)  ;  la  Typo- 
graphie en  Touraine  de  1467  à  iSSO  (1878). 

ClÉMENT-DESORMES  (Nicolas),  physicien  otchiniiste, 
professeur  au  Conservatoire  dos  arts  et  métiers,  né  â 
Dijon  en  1779,  mort  à  Paris  en  1842,  lit  faire  de  notables 
progrès  à  la  chmiie  industrielle.  On  a  de  lui,  dans  les 
<i  Annales  do  la  chimie  a  (1801-1830)  et  dans  le  "  Journal 
dol'Ecolo  poIytechni(|ue  »,  des  mémoires  sur  l'oxyde  et 
le  sulfure  de  carbone,  l'outremer,  la  fabrication  de  l'acide 
sulfuriquo,  etc.  C'est  dans  son  mémoire  Du  zéro  absolu  et 
du  calorique  spécifique  des  gaz  qu'il  détermine  lo  rap- 
port dos  chaleurs  spécitiquos  des  ga2  sous  j)rossion  ot  à 
volume  constant. 

Clementi  (Muzio),  musicien  italien,  né  à  Rome  on 
1752,  mort  en  Angleterre  on  1832,  fut  l'un  des  chefs  de  la 
grande  école  moderne  de  piano.  A  l'âge  de  neuf  ans,  il 
obtint  au  concours  une  place  d'or^'anisie.  Il  en  avait  qua- 
torze lorsqu'un  Anglais,  (|ui  voyageait  en  Italie,  émer- 
veillé do  son  talent  sur  lo  clavecin,  obtint  do  son  péro 
l'autorisation  do  l'emmener  en  Anpïetorro,  se  rhargeani 
do  sa  fonuno.  Il  ac(]uit  nue  erande  réputation  à  Lon- 
dres, où  il  devint  acronipagnateur  de  l'Opéra  italien. 

11  a  rompost'i  plusieurs  recueils  de  sonates,  tout  "n  so 
livrant  à  l'enseignement.  Cependant,  une  banqueroute  lui 
ayant  fait  perdre  une  somme  considérable,  il  fonda  une 
maison  de  commerce  do  musique  ot  do  fabrication  do 
pianos,  qui  bientôt  fut  en  pleine  prosnérito. 

Clementi  est  justement  considéré  comme  le  chef  do  )a 
meilleure  ocolo  de  mécanisme  et  de  doigté  pour  lo  piano. 
Ses  compositions,  si  l'on  peut  leni  reprocher  parfois  uu6 
certaine  sécheresse,  sont  pleines  do  grâce  ot  d'élégance. 
Elles  consistent  en  cent  six  sonates  et  on  morceaux  divers 
pour  le  piano,  auxquels  il  faut  ajouter  deux  symphonies 
ot  son  Gradua  ad  Parnassum,  ouvrage  didactuiuo  excel- 
lent, ''ont  les  éditions  soni  innombrables.  I'  a  publié,  on 
quatre  volumes,  une  collection  superbe  do  piècos  choi- 
sies d'orgue  otde  clavecin  dos  plus  grands  maîtres. 

CLÉMENTIN  n.  m.  Nom  donné  aux  partisans  do  Clé- 
meni.  VII  (Kobort  de  Gonùvo),  par  opposition  aux  urba- 
iiistos,  partisans  do  son  compétiteur  llrbain  VI.  ii  Nom 
donné  aux  adhérents  doClémont,  vicaire  général  do  Rouen, 
qui  persista  â  no  pas  reconnaître  losévft(|uos  nommés  par 
Napoléon  et  institués  par  le  pape  après  lo  Concordat,  ii  Ro- 
ligunix  augustin  qui  a  été  supérieur  pendant  neuf  ans, 
ot  qui  est  redevenu  simple  religieux,  suivant  l'ordre  établi 
par  le  pape  Clément  VIlI. 

CLÉMENTIN,  INE  adj.  Qui  so  rapporte  A  l'un  des  papes 

du  iMini  de  Clenioiit.  Il  Musée  Clémcnfin,  ou  Pio-Clemrntnio. 
Muséo  d'antiques,  au  Vatican.  U>\v\ù  par  Clément  XIV.  ii 
Ligue  clémentine.  Ligue  que  le»  pnucus  ilulions  formeront 


CLÉMENT 


CLEOMÈDE 


loi  io  papu  vJiu- 
idé  à  Rome  par 

9 


Clémeiilinc. 
recueillies   par 


contre  Charles-Quint,  et  qui  avait  pour  chef  le  pape  Clé- 
ment VII.  Il  Collège  Clémentin,  Collège  fondé  à  Rome  par 
Clément  VIII    en    faveur  des  Esclavons 
nuldes.  et  transféré  à  J-Kjrotto  sous  Ur- 
bain VIII. 

CLÉMENTINE  n.  f.  Bonnet  de  soie 
noire,  qui  couvre  toute  la  této  et  des- 
cend jusque   sur    les  oreilles. 

• —  Garder  la  clémentine.  Chez  les  augus- 
tins,  redevenir  simple  religieux,  après 
avoir  été  supérieur.  V.  clkmkntin. 

Clémentine  n.  f.  Bulle  do  Clément  IV 
rclalive  a  l'ordre  de  Cîteaux.  ii  Au  jduriel, 
(  ollection   de  décrétales   de   Clément  V, 
Jean  XXII,  et  aussi  Recueil  de  pièces  anciennes  fausse- 
mont  attribué  au  pape  saint  Clément.  V.  art.  suivant. 

Clémentines  ou  Pseudo-clémentines.  On  nomme 
ainsi  un  recueil  de  trois  ouvrages  :  les  //omt'/tes  c/emen- 
tines,  les  Recoyniaissances  et  VËpitume,  qui  racontent  les 
voyages  d'un  chrétien  de  la  famille  impériale,  nommé 
Clément,  à  la  recherche  de  ses  parents.  Saint  Pierre  y 
est  représenté  luttant  contre  Simon  le  magicien;  la  doc- 
trine semble  trahir  une  plume  ébionite.  On  place  générale- 
ment la  rédaction  de  cette  œuvre  singulière,  qui  n'est  pas 
sans  intérêt,  vers  Tan  170.  Le  texte  grec  des  Homélies  et 
de  VEpitome  nous  est  parvenu;  nous  n'avons  qu'une  tra- 
duction latine  des  Reconnaissances.  L'école  de  Tubingue 
a  émis  l'opinion  que  saint  Paul  est  dépeint,  dans  les  Clé- 
mentines, sous  les  traits  de  Simon  le  magicien.  Quant  au 
recueil  des  décrets  du  concile  de  Vienne  (1311-1312)  et  des 
constitutions  du  pape  Clément  V,  il  fut  publié  par  ce 
pontife  en  1313.  Les  Clémentines,  insérées  dans  le  droit 
canon,  font  suite  au  sexte  [Liber  sextus) ,  qui  fut  édité 
par  Boniface  VIIL 

Clémentine,  planète  télescopique,  n»  252,  décou- 
verio  en  18¥5,  i>ar  Perrotin. 

ClemenTINUS  tClément),  médecin  italien,  qui  floris- 
sait  au  xvi"  siècle,  né  à  Amelia.  Il  devint,  en  1513,  méde- 
cin de  Léon  X.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Clementia 
medicins  (1512),  et  Lucubrationes  (1635). 

Clemenza  di  Tito  (la),  opéra  italien,  poème  de  Mé- 
tastase, musique  de  Mozart,  représenté  à  Prague  le  6  sep- 
tembre 1791.  Les  états  de  Bohême  avaient  demandé  cet 
ouvrage  au  compositeur,  à  l'effet  de  célébrer  le  couronne- 
ment de  Léopold  II.  Il  fut  écrit,  composé,  orchestré,  étu- 
dié et  mis  en  scène  dans  l'espace  de  dix-huit  jours  !  Aussi, 
malgré  l'incontestable  beauté  de  certaines  pages,  la  par- 
tition de  ^i  Clemenza  di  Tito  est-elle  loin  d'atteindre  à  la 
hauteur  des  grandes  œuvres  du  maître,  et  elle  n'obtint 
qu'un  succès  do  politesse.  Mozart,  d'ailleurs,  était  déjà 
très  souffrant  à  cette  époque,  et  mourait  trois  mois  après 
la  représentation. 

Le  poème  de  la  Clemenza  di  Tito,  écrit  originairement 
pour  Caldara  (1 73  0,  avait  été  mis  en  musique,  avant  Mozart, 
par  seize  autres  compositeurs.  Enfin,  après  Mozart,  il  fut 
remis  en  musique,  une  dernière  fois,  par  Nicolini. 

CléMONT,  comm.  du  Cher,  arr.  et  à  56  kilom.  de  San- 
cerro,  au  coniluent  de  la 


A,  clenche  de  loquet. 


J' 


Vi 


-^^1^ 


-h 


Grande  Sauldre  et  de  la 
Nère.  en  Sologne  ;  1.265h. 
Moulins. 

CLENCHE  (klanch'  — 
do  l'allcm.  klinke,  loquet) 
n.  f.  Pièce  principale  du 
loquet  d'une  porte,  celle 
nue  le  mentonnet  reçoit  et  qui  tient  la  porto  fermée.  Il  On 
ait  aussi  clenchkttk,  et  clinciie. 

CLENCHETTE  n.  f.  Tochn.  Syn.  de  clencob. 

ClÉO.  M\  th.  gr.  Danaïde,  épouse  d'Astéries. 

ClÉOBÉE.  Myth.  gr.  Mère  d'Eurythémis,  épouse  do 
Tliospios.  —  Femme  de  lîosphoros  et  "mère  de  Philonis. 

GLÉOBIEN  {bi-in)  n.  m.  Membre  d'une  secto  fondée  par 
Clôubius. 

ClÉOBIS  et  BiTON,  fils  de  Cydippo,  prôtresso  d'Hôra 

à  Argos.  Leur  mère  at- 
tendant vainement  un 
jour  les  deux  taureaux 
blancs  qui  devaient  la 
conduire  au  temple,  ils 
s'attelèrent  au  char  et 
le  traînèrent  jusqu'au 
seuil  do  l'édifice  sacré. 
Cydippo  demanda  à  la 
déesse  d'accorder  à  ses 
lils  lo  plus  grand  des 
bonheurs.  Kn  sortant  du 
temple,  elle  vit  les  deux 
ieunes  cens  endormis  du 
sommeil  éternei,  ce  qui 
fut  considéré  par  les 
(îrecs  commo  raccom- 
nlissoment  do  son  vœu. 
l^es  Argiens  élevèrent 
dos  staïues  au.x  deux  frères,  et  la  scèno  a  souvent  inspiré 
les  artistes. 

ClÉOBIUS  ou  ClÉOBULE,  liérésiarquo  qui  vivait  au 
r»  siècle  do  notre  ère.  C'était  un  compagnon  do  Simon,  dont 
il  parUitïeilit  les  erreurs.  U  devint,  plus  tard,  le  chef  d'une 
secto  A  laijiiollo  il  donna  sou  nom,  la  •>  secte  dos  cléobions  " . 

CLÉOBULE  (de  Cléobule,  philos,  grocl  n.  f.  Genre  do  lé- 
gummeuses-papilionacéos,  tribu  des  jdiaséolées,  compre- 
nant uno  seule  espèce,  cjui  ost  un  arbrisseau  du  Brésil. 

Cléobule,  philosophe  de  l'antiquité,  placé  par  Suidas 
et  Pliitarqiio  au  nomlyre  des  sept  sages  de  la  Grèce.  Il 
était  né  dans  la  ville  de  Lindos  (ile  do  Rhodes),  dont  son 
père,  Evagoras,  était  roi.  Il  fit  un  voyage  en  Egypte,  re- 
vint régner  dans  l'île  do  Rhodes  après  la  mort  do  son 
pèro,  et  mourut  vers  la  i.V  olympindo,  ftgé  de  soixante- 
dix  ans.  On  lui  attribuo  des  chants,  des  i|uestions  énig- 
matiqties  posées  en  vers,  au  nombre  de  trois  mille,  dit-on. 
U  reste  de  lui  quelques  maximes  et  une  lettre  adrossào  6 
Soinn.  dont  rautlienticité  n'est  pas  probable. 

ClÉOBULÉ.  Myih.  gr.  Fille  d'Eole  et  mère  de  Myrtilo. 

qu'iW'T  eut  d  IltM'més.  l-'emme  do  rAnadien  Ale(ts,  i|ui 
la  rendit  mère  de  ("éplH-d  et  d'Am|)liidamas.  —  Fomrni' 
d'Alnctor  ot  mèro  do  Loitos,  qui  cooduisit  los  Béoiions  un 


CUobis  et  Biton  traînant  le  char 
ail^rft. 


Cléocère  (gr.  nat 


siège  de  Troie.  —  Nymphe,  mère  d'Euripide,  qu'elle  eut 
d'Apollon.  —  Femme  d'Amyutor  et  mère  de  Phénix. 

ClÉOBULINE,  femme  poète  et  philosophe,  née  à  Lin- 
dos,  dans  l'île  do  Rhodes  (milieu  du  vi«  s.  av.  J.-C.). 
Elle  était  fille  do  Cléobule,  un  des  sept  sages  de  la  Gréée, 
et  est  restée  côlôhro  par  sa  beauté,  par  ses  iogogripheS 
et  ses  énigmes.  Voici  l'une  de  ces  énigmes  :  «  Une  mère 
eut  douze  enfants,  et  chaoue  enfant  trente  fils  blancs  et 
trente  filles  noires,  lesquels  sont  immortels,  quoiqu'on  les 
voie  mourir  tous  les  jours.  »  Il  s'agit  de  l'année,  composée 
de  douze  mois,  lesquels,  à  leur  tour,  se  divisent  en  trente 
jours  et  trente  nuits.  Les  énigmes  de  Cléobuline  ont  joui, 
chez  les  Grecs,  d'une  grande  renommée.  Athénée  nous  a 
laissé  le  nom  d'une  comédie  de  Cratinos,  où  il  est  quostiba 
de  Cléobuline,  sans  doute  la  fille  de  Cléobule. 

CLÉOCÈRE  ou  CLEOGERIS  (klé,  sé-riss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes, lépidoptères  famille 
des  acronyctidés.  renfer- 
mant des  noctuelles  bom- 
byciformes  à  thorax  ar- 
rondi, à  antennes  crénelées 
ou  subpectinées  chez  les 
mâles,  à  peine  dentelées 
chez  les  femelles.  (Le  cleo- 
ceris,  type  du  genre,  est 
une  belle  noctuelle  jaunâ- 
tre de  France,  dont  la  che- 
nille vit  entre  les  jeunes 
feuilles  des  chênes  qu'elle  réunit  avec  de  la  soie  ;  elle  se- 
chrysalide  dans  un  cocon  informe  dans  les  broussailles.) 

ClÉOCRITE,  Athénien  qui  vivait  vers  la  fin  du  v"  siècle 
avant  notre  ère.  Il  était  céryce  ou  héraut  des  mystères, 
lorsqu'il  fut  exilé  par  les  trente  tyrans.  Il  se  joignit, 
l'an  404.  à  Thrasybule  et  aux  bannis  qui  rétablirent  la  dé- 
mocratie. Pendant  une  trêve,  après  la  bataille  de  Muny- 
chie,  il  adressa  aux  soldats  du  parti  opposé  un  discours 
dont  Xénophon  nous  a  transmis  la  substance. 

Cleod^OS  ou  ArrhidÉE.  Myth.  gr.  Fils  d'HylIos 
et  peiit-fils  d'Hêraklès.  (Il  fut  le  chef  des  Doriens  et  les 
conduisit  dans  la  région  du  mont  Œta,  dans  la  Dryopidc, 
qui  reçut  alors  le  nom  de  Doride.) 

ClÉODÈME,  ingénieur  grec,  qui  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  m*  siècle  de  notre  ère.  Il  reçut  avec  Athénée, 
sous  le  règne  de  Gallien.  la  mission  de  mettre  en  état  do 
défense  les  places  de  l'empire  ravagées  par  les  Goths- 
Gibbon  ridoniifie  avec  Cléodème  d'Atîiènes,  qui  repoussa 
de  l'Attique,  on  267,  un  parti  de  Goths. 

ClÉODICÉ.  Myth.  gr.  Mère  d'Asopos,  qu'elle  eut  d'Hi- 
méros.  —  Fille  de  Priam  et  d'Hécube. 

ClÉODORA.  Myth.gr.  Danaïde.  fiancée  de  Lises. —  Mère 
de  Parnassos,  qu'elle  eut  de  Poséidon  ou  de  Cléopompe. 

CLÉODORE  ou  GLEODORA  {klé)  n.  f.  Genre  de  mollus- 
ques ptéropodes  thécosonies,  famille  des  cavoliniidés, 
renfermant  des  animaux  â  manteau  muni  d'appendices 
latéraux  très  courts,  ou  en  étant  complètement  dépourvu, 
à  coquille  fragile,  en  prisme  triangulaire,  transparente. 
(Les  nombreuses  espèces  de  cleodora  soin  répandues  dans 
toutes  les  mers;  les  formes  fossiles  apparaissent  dans  les 
terrains  tertiaires.  La  cleodora  cuspidata,  de  l'Atlantique, 
ne  dépasse  p.T,s  20  millimètres  do  long.  Dans  le  sous-genre 
baiantium,  la  taille  est  beaucoup  plus  grande.) 

ClÉŒTAS,  architecte  grec,  qui  vivait  sans  doute  à  la 
fin  du  vi*  siècle  avant  notre  ère.  Il  construisit  Vaphesis  ou 
barrière  d'Olympie,  c'est-à-dire  l'édifice,  situé  en  avant  do 
l'hippodrome*,  qui  contenait  les  stalles  où  se  tenaient  les 
chars  en  attendant  lo  moment  de  se  mettre  en  ligne  pour 
la  course.  (Cette  barrière  servit  de  modèle  à  celle  de  t^yis 
los  hippodromes  grecs,  et,  plus  tard,  des  cirques  romaiûg.) 

CLÊOGENEi /(;/<')  u.  m.  (îenro d'insectes  lépidoptères  géo- 
méiriiios,  famille  des  dendrométridés,  comprenani  des  pha- 
lènes à  antennes  très  longues, 
pectinées  chez  les  mâles,  â 
trompo  développée,  â  ailes 
rondes. 

—  Encycl.  Les  eîéogèn-js 
sont  de  taille  moyenne,  unico- 
lorcs.avec  les  ailes  arrondies  : 
les  mâles  volent  en  plein  jour; 

les  femelles,  plus  petites,  sont         ^^BH^    \tj   ^^àl*S^' 
nocturnes.  Los  chenilles  bos-  ^^^^     v     ^&^ 

suées,    assez    courtes,   sont  CK»os*ne  f-r    u.ii  v 

encore  mal  connues,  car  ces 

phalènes  sont  propres  aux  régions  montagneuses  ot  vivent 
â  une  grande  altitude.  Citons  lo  clcogene  tinctoria  (Alpes); 

10  cleogene  peletieraria  (Pyrénées). 

ClÉOMBROTE,  général  spartiate  du  temps  deseuerros 
médiqucs.  U  était  trère  de  Léonidus,  et  fut  le  pèro  do  Pau- 
sunias,  ({ui  commanda  los  Grecs  dans  la  seconde  guorro 
médiquo. 

ClÉOMBROTE  I»',  roi  do  Sparte,  do  380  â  371  av.  J.-C. 

11  était  fils  de  l'ausanias  II  et  succéda  â  son  frère  Agési- 
polis  :  il  fil  deux  expéditions  mallioureuses  contre  lesTIié 
bains,  en  a7S  et  37H  ;  il  les  chassa  de  Phocido  en  374  ; 
mais,  en  371,  il  fut  vaincu  et  tué  â  la  bataille  do  Leuctros. 

ClÉOMBROTE  H,  roi  de  Sparte,  de  243  â  240  av.  J.-C. 
Il  parvint  par  ses  intrigues  à  faire  déposer  son  beau-pèro 
Léonidas  et  à  lo  remplacer.  Il  fut  déposé  lors  du  retour  do 
Léonidas  ;  il  échappa  à  la  mort,  grâce  â  rintercossiou  do 
sa  feiiime  Chèlonis. 

ClÉOMBROTE,  philosopho  grec  do  l'école  acadtSmiquo. 
né  à  Ambracio.  Il  fut  disciple  lYo  Socrato.  Ou  raconte  qu'il 
so  précipita  dans  la  mer  après  la  lecture  du  J*hédon,  uAn 
de  jouir  plus  tôt  dos  félicites  do  l'autre  vie. 

CLÉOMÉn.m.Gonro  do  capparidacéos,  typo  do  la  tribu 
dos  cléomées,  t*omprenant  uno  centaine  u'espèces.  qni 
croissent  dans  les  régions  chaudes  du  globe  ;  quelques- 
unes  vivent  sur  les  cétes  de  Iji  M('diterranée.  (Ce  sont  dos 
herbes  ou  des  arbrisseaux  glabres  ou  glanduleux.) 

CLÉOMÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  canparjda- 
cées.  ayant  pour  type  lo  genre  cléomé,  —  Une  clkomkk. 

ClÉOMÈDE,  athlète  grec,  célèbre  par  ses  victoires  au 
pugilat.  .\ux  jeux  do  la  i.xxi*  olympiade,  il  tua  â  Olympie 
son  adversaire,  Icéos  d'Epidaurè,  et.  quoique  vainqueili'. 
il  80  vit  refuser  lo  prix.  Il  en  penlit  la  raison.  Pe  retour 
ii  Asiypahea,  sa  palno.  il  fut  pris  d'un  accès  do  fureur 
dans  iin  gymnaso,  dont  il  renversa  los  colonnes.  Suixuuto 


CLEOMÈDE   —   CLEOPATRE 

enfants  périrent.  Cléomêde  se  réfugia  daas  uu  templo 
d'Athéna,  et  ue  reparut  plus.  En  vertu  d'un  oracle,  on  lui 
rendit  des  honneurs  divins. 

Cléomêde,  astronome  grec,  qui  vivait  sans  doute  à  la 
fin  du  1"  siècle  avant  notre  ère.  Il  est  l'auteur  d'un  traité  en 
deux  livres,  intitulé  Théorie  des  mouvements  circulaires  des 
corps  cêlesles.  {C  était  surtout  une  compilation,  mais  faite 
d'après  de  bonnes  sources,  notamment  d'après  Posidonios. 
Cléomêde  y  résume  la  science  astronomique  des  stoïciens.) 

CLÉOBAELLE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cléomk. 

ClÉOMÈNEI",  roi  de  Sparte,  de  519  à  490  av.  J.-C.  Il 
combattit  les  ArgieQS,les  vainquit  àTirynthe,  mais  échoua 
devant  Argos,  que  défendait  l'héroïne  TélésiUe  à  la  tête 
des  femmes  de  la  cité.  Après  avoir  aidé  Athènes  à  chasser 
les  Pisistratides  (en  510),  il  soutint  dans  cette  ville  Isago- 
ras  et  le  parti  aristocratique  contre  Clisthène.  mais  fut 
chassé  de  la  citadelle.  En  500,  il  refusa  de  défendre  les 
Ioniens  contre  les  Perses.  En  491,  il  attaqua  Egine,  qui 
s'était  soumise  aux  Perses,  et  la  força  de  livrer  des  otages. 
Il  noua  des  intrigues  avec  la  Pythie  pour  obtenir  la  dé- 
position de  son  collègue  et  adversaire  Démarate.  Ces  in- 
(rigues  ayant  été  découvertes,  Cléomène  s'enfuit  en  Thes- 
salio.  Rappelé  à  Sparte,  il  se  tua  dans  un  accès  de  folie. 

Cléomène  n,  roi  de  sparte,  régna  soixante  ans,  de 
370  à  309  av.  J.-C.  Il  était  fils  de  Cléombrote  I".  et  frère 
d'Agcsipolis  II,  à  qui  il  succéda.  Il  ne  joua  qu'un  rôle  effacé. 

Cléomène  in,  roi  de  Sparte,  régna  de  236  à  222,  et 
fut  le  dernier  prince  de  la  famille  des  Agides.  Poussé  par 
sa  femme  Agiatis,  veuve  d'Agis  IV,  il  reprit  les  plans 
d'Agis,  et  entreprit  de  restaurer  l'ancienne  Sparte,  les 
institutions  de  Lycurgue.  Il  voulut  gagner  d'abord  l'armée 
par  de  glorieuses  expéditions.  En  227,  il  attaqua  la  ligue 
acuéenne,  c'empara  de  Mantinée,  d'Orchomène,  de  presque 
toute  l'Arcadie,  et  menaça  Argos.  En  226,  il  battit  Aratos 
au  pied  du  Lycée  ;  il  le  vainquit  encore  l'année  suivante 
(?25).  Fort  de  ses  succès,  il  revint  pour  abattre  l'oligar- 
chie  Spartiate.  Il  surprit  la  ville,  fit  massacrer  les  éphores, 
remplaça  le  sénat  par  des  magistrats  appelés  patronomes, 
réiaolit  la  royauté  dans  ses  droits  primitifs,  compléta  le 
nombre  des  citoyens  en  incorporant  des  Laconiens  dans 
la  cité,  procéda  à  un  nouveau  partage  des  terres,  remit 
eo  vigueur  les  lois  de  Lycurgue  :  discipline,  éducation, 
repas  publics,  exercices,  etc.  Mais  la  guerre  éclata  de 
nouveau  avec  les  Achéens.  Cléomène  les  battit  plusieurs 
fois,  et  remporta  une  victoire  décisive  près  de  Dymé. 
Aratos  appela  à  son  secours  Antigone  Doson,  roi  de  Ma- 
cédoine. Cléomène  dut  reculer  devant  les  Macédoniens  et 
ne  garda  qu'une  partie  de  l'Arcadie  (2231.  L'année  sui- 
vante, AntiÊTone  menaça  la  Laconie.  Cléomène  se  posta 
sur  la  frontière,  et  fut  vaincu  à  Sellasie  (222).  II  renonça 
à  la  lutte  et  s'enfuit  en  Egypte,  auprès  de  Ptolémée 
Evergète.  Il  se  brouilla  avec  Ptolémée  Philopator,  suc- 
cesseur d'Evergète.  fut  emprisonné,  s'évada,  cnercha  vai- 
nement à  soulever  le  peuple  d'Alexandrie,  et  finit  par  se 
tuer  (220). 

Cléomène,  administrateur  grec,  orip^inaire  de  Nau- 
cratis.  mort  vers  323  avant  notre  ère.  Il  fut  chargé  par 
.Vlexandre  de  diriger  la  construction  d'Alexandrie,  et,  plus 
tard,  d'administrer  le  district  d'Arable  et  de  percevoir  les 
impôts  au  bord  de  la  mer  Rouge.  Il  s'enrichit  par  ses 
exactions,  surtout  en  accaparant  les  blés.  Il  fut  mis  à 
mort  par  ordre  de  Ptolémée,  fils  de  Laos,  qui  s'empara  do 
sa  fortune  (8.000  talents). 

Cléomène,  statuaire  athénien,  qui  vivait  probable- 
ment au  i*""  siècle  avant  notre  ère.  Il  exécuta  les  Thespiades 
qui  décoraient  le  portique  construit  par  Asinius  Pollion, 
vers  l'an  39.  Ces  Thespiades  étaient  sans  doute  imitées 
des  statues  de  Muses  qu'avait  exécutées  Praxitèle  pour 
la  ville  de  Thespies,  et  qui  avaient  été  rapportées  à  Rome 
par  Mummius.  —  Ci.èomene,  fils  d'ApoUodoros,  d'Athè- 
nes, sculpteur  dont  le  nom  se  lit  sur  la  base  de  la  Vénus 
de  Médicis.  (L'inscription,  il  est  vrai,  est  suspecte  ;  et  l'on 
ne  sait  ni  s'il  faut  identifier  ce  Cléomène  avec  le  précé- 
dent, ni  même  s'il  a  réellement  existé.)  —  Cléomèiie,  fils 
de  Cléomène,  d'Athènes,  auteur  de  la  statue  du  Louvre, 
à  laquelle  on  donne,  à  tort,  le  nom  de  Germanicus. 

GlÉON,  orateur  et  homme  d'Etat  athénien,  mort  l'an 
422  av.  J.-C.  Il  avait  hérité  de  son  père  un  atelier  de 
tannerie,  exploité  par  des  esclaves;  d'où  le  surnom  de 
corroyeur  que  lui  donne  Aristophane.  Cléon  débuta  dans 
la  carrière  politique  en  attaquant  Périclès  ;  après  la 
mort  de  ce  dernier  (429j,  il  acquit  une  influence  prépon- 
dérante, et  devint  le  chef  du  parti  populaire.  Adversaire 
de  Sparte,  il  était  partisan  de  la  guerre.  Lors  de  la  ré- 
volte de  Mitylène  (427),  c'est  lui  qui  fit  passer  le  décret 
de  mort  contre  les  Mityléniens,  décret  qui,  heureusement, 
ne  fut  pas  exécuté.  En  425,  mis  en  demeure  par  ses  enne- 
mis d'suler  commander  l'armée,  Cléon  s'empara  de  Sphac- 
térie,  sur  la  côte  de  Messénie.  Il  fit  voter  ditférentes  mesu- 
res très  démocratiques,  fit  porter  le  salaire  des  juges  de 
2  â  3  oboles.  En  424,  il  fut  violemment  attaqué  et  mis  en 
scène  dans  lesrAeiVi/i>r«d'Aristophane.  En  423,  il  fut  envoyé 
contre  le  gZ-néral  Spartiate  BrasidasenChaIcidique.il  s'em- 
para des  villes  de  Torone  et  deMendc.  et  vint  mettre  le  siège 
dçvant  Ampbipolis.  Une  grande  bataille  s'engagea  sous  les 
murs  de  cotte  ville  ;  la  victoire  resta  aux  Lacédémoniens  ; 
mais  les  deux  gf^néraax,  Brasidas  et  Cléon.  y  perdirent  la 
vie  (422).  CléoQ  a  été  jugé  sévèrement  par  les  écrivains  du 
parti  aristocratique,  par  Thucydide  qu'il  avait  fait  exiler, 
par  Aristophane  qu'il  avait  pour- 
saivi  en  justice.  On  ne  peut  douter, 
d^  moins,  qu'il  n'ait  été  un  orateur 
de  grand  talent. 

Cléon,  sculpteur  grec,  né  à 
Sicyone  vers  l'an  376  av.  J.-C-,  dont 
los  principales  œuvres  nous  sont 
connues  par  Pline  et  par  Pausanias. 
Cétaiont  deux  statues  do  Jupiter 
00  bronze,  une  d'Admètc,  une  Vé- 
rins d'airain,  des  statues  d'athlètes. 
f^  a  retrouvé,  dans  les  fouilles 
d  Olympie,  deux  bases  de  statues 
portant  sa  signature. 

CLÉONEouCLEONU8(W^-0-n»«)  CTéone  {gr.  d'un  tiers)", 
n.  m.  Genro  d  insectes  coléoptères, 

rypo  de  la  tribu  des  cléoninés  comprenant  de  grands  cha- 
rançons répandus  dans  les  régions  tempérées  et  déserti- 
ques de  l'ancien  monda 


—  Encycl.  On  connaît  plusieurs  centaines  d'espèces  de 
cléones;  l'Europe  en  possède  à  elle  seule  cent  dix,  répar- 
ties dans  dix-neuf  sous-genres.  Vivant  dans  les  lieux  ari- 
des et  incultes,  au  pied  des  plantes,  sous  les  pierres,  etc., 
les  cléones  subissent  leurs  métamorphoses  sous  terre  ; 
leurs  larves  vivent  dans  des  composées,  des  borraginacées, 
des  chénopodiacées,  etc.  Leur  taille  varie  de  15  à  40  milli- 
mètres; ils  sont  ordinairement  grisâtres,  marbrés,  cou- 
verts d'une  pulvérulence  blanche  ou  jaune. 

CleonÉ.  Myth.  gr.  Une  des  douze  filles  d'Asoposetde 
Méthone.  Elle  donna  son  nom  à  la  ville  de  Cléones,  en 
Argolide. 

Cléones,  ville  de  l'ancien  Péloponèse,  aujourd'hui  le 
hameau  de  Klenœs,  près  de  la  route  de  Némée  à  Corinthe. 

ClÉONICE,  jeune  fille  grecque,  remarquable  par  sa 
beauté  et  les  grâces  de  son  esprit  (v  s.  av.  J.-C).  Elle  fut 
aimée  de  Pausanias,  à  l'époque  où,  enorgueilli  par  sa  vic- 
toire de  Platée,  il  cherchait  à  devenir  le  tyran  de  sa  patrie. 
Il  venait  de  s'emparer  de  Chypre,  puis  de  Byzance,  quand 
il  vit  la  belle  Cléonice.  II  se  la  fit  amener  une  nuit,  la  tua 
par  suite  d'une  méprise,  et  en  eut  de  grands  remords. 

GLÉONIE  {ni)  n.  f.  Genre  de  labiées,  tribu  des  scutella- 
rinées,  renfermant  une  seule  espèce,  qui  est  une  herbe 
annuelle  croissant  dans  la  partie  occidentale  du  bassin  mé- 
diterranéen. 

CLÉONINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  rh}n- 
chophores,  famille  des  curculionidés,  dont  le  genre  cU'one 
est  le  type.  —  Un  CLKnNiNÉ. 

—  Encycl.  Les  cléoninés  se  caractérisent  par  leurs  an- 
tennes coudées  de  douze  articles,  leur  bec  épais,  peu  al- 
longé ;  leurs  formes  sont  robustes,  leurs  téguments  épais  et 
durs,  leur  taille  est  ordinairement  grande  ;  ils  sont  ailés  ou 
aptères,  assez  allongés.  Genres  principaux  :  cléone,  bothy- 
nodère,  pachycère,  diastochèle,  etc.  Beaucoup  d'auteurs  ont 
supprimé  cette  tribu,  qu'ils  ont  soudée  avec  celle  des  lixinés. 

CLÉONTME  ou  CLEONTMUS  [klé,  tnuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  hyménoptères  térébrants  entomophages,  famille 
des  chaicididés,  tribu  des  eurytomidés. 

—  Encycl.  Les  cléonymes  sont  de  minuscules  insectes  à 
corselet  carré,  à  abdomen  ovale;  les  quelques  espèces 
connues  habitent  l'Europe,  he  cleo7\y7)iu-s  depressus  vit,  en 
France,  à  l'état  de  larve,  en  société,  près  des  nœuds  infé- 
rieurs des  roseaux. 

ClÉONYME,  deuxième  fils  de  Cléomène  II,  roi  de 
Sparte.  Il  disputa  vainement  le  trône  à  son  neveu  Areus 
(309),  fut  envoyé  en  303  au  secours  des  Tarentins,  et  tenta 
de  se  créer  une  souveraineté  dans  la  Grande-Grèce.  Il 
prit  Thurium,  exerça  la  piraterie,  et  domina  quelque 
temps  Corcyre.  Plus  tard,  il  proposa  à  Pyrrhus,  roi 
d'Epire,  de  conquérir  la  Laconie.  Il  dirigea  lui-même 
contre  sa  patrie  cette  expédition,  qui  échoua. 

ClÉOPAS  et  non  ClÉOPBAS,  un  des  deux  disciples 
auxquels,  selon  l'Evangile  de  saint  Luc,  Jésus  apparut 
sur  le  chemin  d'Emmaùs  après  sa  résurrection.  Il  n'est 
mentionné  que  cette  seule  fois  dans  les  livres  du  Nouveau 
Testament.  On  a  voulu  l'identifier  avec  Clopas,  mais  à  tort. 

ClÉOPÂTRE.  Myth.  gr.  Fille  d'Idas  et  de  Marpessa,  et 
femme  de  Méléagre.  (Elle  mourut  du  chagrin  que  lui 
causa  la  mort  de  son  mari.)  —  Une  des  Danaides,  fiancée 
d'A^énor.  —  Fille  de  Tros  et  de  Callirhoé.  —  Fille  de  Borée 
et  dOrithyie.  (Elle  épousa  Phinée,  dont  elle  eut  Plexippe 
et  Pandion.) 

ClÉOPÂTRE,  seconde  femme  de  Philippe,  roi  de  Ma- 
cédoine. Elle  était  nièce  d'Attale,  un  des  généraux  macé- 
doniens. Philippe  l'épousa  en  337,  après  la  répudiation 
d'OIympias.  Elle  eut  de  lui  un  fils  fKaranos)  et  une  fille 
(Europe).  Après  l'assassinat  de  Philippe,  elle  chercha  à 
s'emparer  du  pouvoir  pour  son  fils.  Ma. s  Olympias  déjoua 
ses  plans  et  la  força  de  se  pendre;  suivant  Pausanias, 
elle  l'aurait  même  fait  rôtir  à  petit  feu. 

ClÉOPÂTRE,  fille  de  Philippe  de  Macédoine  et  d'OIym- 
pias, sœur  d'Alexandre  le  Grand,  morte  l'an  308  av.  J.-C. 
Elle  épousa  en  336  Alexandre,  roi  d'Epire;  c'est  pendant 
les  noces  célébrées  à  .^^gîe,  en  Macédoine,  que  Philippe 
fut  assassiné.  Cléopâtre  devint  veuve  en  326.  Retirée  à 
Sardes  après  la  mort  de  son  frère  Alexandre  le  Grand, 
elle  fut  recherchée  en  mariage  par  tous  ses  capitaines, 
qui  espéraient  ainsi  acquérir  des  droits  à  la  couronne. 
Elle  s  était  décidée  pour  Ptolémée,  et  se  préparait  à 
passer  en  Egypte,  lorsque  Antigone  la  fit  assassiner. 

ClÉOPÂTRE,  reine  d'Egypte,  morte  vers  174  av.  J.-C, 
fille  d'Antiochos  III  le  Grand.  Elle  épousa,  en  193, 
Ptolémée  V  Epiphane ,  et  reçut  en  dot  la  Cœlésyrie. 
Devenue  veuve  en  18i,  elle  gouverna  l'Egypte,  comme 
tutrice  de  son  jeune  fils  Ptolémée  Philométor,  s'opposa 
aux  vues  ambitieuses  de  son  père,  qui  voulait  reprendre 
la  Cœlésyrie,  et  qui  menaçait  l'Egypte. 

ClÉOPÂTRE,  reine  d'Egypte,  fille  de  la  précédente  et 
de  Ptolémée  V.  Elle  fut  mariée  d'abord  à  son  frère  Ptolé- 
mée VI  Pliilométor.  Veuve  en  146,  elle  épousa  son  autre 
frère  Ptolémée  VII  Physcon.  Bientôt  répudiée,  elle  se  re- 
tira près  de  son  gendre  Démétrios  Nicator,  roi  de  Syrie. 

ClÉOPÂTRE,  reine  de  Syrie,  fille  do  la  précédente, 
morte  vers  121  av.  J.-C.  Mariée  d'abord  à  Alexandre  Bala, 
usurpateur  du  trône  do  Syrie  (149),  elle  épousa  ensuite 
Démétrios  Nica- 
tor.celui-ci,  pen- 
dant sa  captivité 
chez  les  Parthes, 
épousa  la  prin- 
cesse parthe  Ro- 
dogune.  Cléopâ- 
tre so  vengea  do 
cette  trahison  on 
se  mariantdeson 
côté  avec  Antio- 
clios  VIL  Elle  fit 
tuer  Démétrios  à 
son  retour.  Elle  assassina  encore  son  propre  fils  Séleucos, 
qui  prétondait  à  la  couronne,  et  mit  sur  le  trône  son  autre 
fils  Antiochos  VIII  Grvpos.  Comme  le  nouveau  roi  voulait 
gouverner  sans  elle,  elle  tenta  de  l'empoisonner;  mais  An- 
tiochos, prévenu  à  temps,  la  força  de  boire  la  coupe,  t  'est 
cet  événement  qui  a  fourni  à  Corneille  la  catastrophe  do 
sa  tragéoio  do  fiodor/une. 

ClÉOPÂTRE,  reine  d'Egypte,  sœur  do  la  précédente, 
morte  vers  89  av.  J.-C.  EUodovint  la  femme  do  son  oncle 


Monnaie  de  Cléopâtre,  de  Syrie. 


S2 

Ptolémée  Physcon,  et,  après  la  mort  de  celui-ci,  régna 
d'abord  concurremment  avec  son  fils  aîné  Ptolémée 
Lathyre;  mais,  en  109,  elle  excita  contre  lui  la  populace 
d'Alexandrie,  le  contraignit  à  s'enfuir,  et  appela  â  lui  suc- 
céder son  second  fils,  Ptolémée  Alexandre.  Celui-ci,  re- 
doutant le  sort  de  son  frère,  fit  mettre  à  mort  Cléopâtre. 
Elle  avait  eu  trois  filles  :  Cléopâtre,  Cléopâtre  Tryphène 
et  Cléopâtre  Séléné. 

ClÉOPÂTRE,  reine  d'Egypte,  fille  de  la  précédente. 
Elle  épousa  d'abord  son  frère  Ptolémée  VIII  Lathyre. 
Bientôt  répudiée ,  elle  épousa ,  en  117,  Antiochos  de 
Cyzique,  qui  disputait  la  Syrie  à  son  frère  Antiochos  VIII 
Grypos.  Prise  dans  Antioche,  elle  tomba  aux  mains  de  sa 
sœur  Cléopâtre  Tryphène,  femme  de  Grvpos,  qui  la  fit 
tuer  (116  av.  J.-C). 

ClÉOPÂTRE  Tryphène,  reine  de  Syrie,  sœur  de  la 
précédente,  morte  vers  115  av.  J.-C.  Elle  épousa 
Antiochos  VIII  Grypos,  et  fit  tuer  sa  sœur  Cléopâtre, 
femme  d'Antiochos  de  Cyzique,  à  Antioche.  Une  année  ne 
s'était  pas  écoulée  qu'elle  tombait  entre  les  mains  d'An- 
tiochos de  Cyzique,  qui  l'immola  aux  mânes  de  sa  femme. 

ClÉOPÂTRE  Séléné,  reine  d'Egypte,  puis  de  Syrie, 
morte  vers  76  av.  J.-C,  était  sœur  des  deux  précédentes. 
Elle  épousa  successivement  son  frère  Ptolémée  VIII  La- 
thyre, Antiochos  IX  Epiphane,  et  Antiochos  X  Eusèbe. 
Elle  fut  mise  à  mort  dans  la  forteresse  de  Séleucie  par 
Tigrane,  roi  d'Arménie,  qui  venait  de  s'emparer  de  la 
S^rie. 

Cléopâtre,  reine  d'Egypte,  fille  de  Ptolémée  Aulète, 
née  l'an  69,  morte  l'an  30  âv.  J.-C.  Ptolémée  avait  légué 
le  trône  à  Cléopâtre  et  à  son  fils  aîné,  à  condition  qu'ils 
s'épouseraient.  Mais  Ptolémée  Dionysos,  jaloux  de  régner 
seul,  exila  sa  sœur.  Quand,  après  Pharsale,  César  entra 
dans  Alexandrie,  Pothin,  ministre  favori  de  Ptolémée,  le 
traita  avec  la  plus  grande  hauteur  et  souleva  contre  lui 
les  troupes  aguerries  de  l'Egypte  et  la  population  de  la 
ville.  En  réponse.  César  appela  secrètement  Cléopâtre, 
qui  s'introduisit  dans  le  palais,  cachée  dans  un  paquet  de 
bardes.  La  beauté  do  Cléopâtre,  sa  grâce  et  son  esprit 
achevèrent  ce  que  la  politique  avait  commencé.  Le  roi 
dut  se  récon- 
cilier avec  sa 
sœur.  Ce  pre- 
mier  échec 
des  ministres 
en  nemis  d© 
Rome  fut  bien- 


Cartouche  des  noms  de  Cléopâtre. 


Cléopâtre  et  Antoine  (monnaie). 


tôt  suivi  de  leur  perte.  Cependant,  Ptolémée,  révolté  contre 
César,  se  noya  dans  un  combat,  et  Cléopâtre  épousa  son  plus 
jeune  frère.'Retenu  par  de  grandes  afiaires  autant  que  par 
son  amour.  César  resta  encore  quelques  mois  en  Egypte. 
Quand  il  entra  à  Rome  en  triomphateur,  en  45,  il  fit  venir  la 
reine,  dont  la 
statue  fut  pla- 
cé e  dans  le 
temple  de  Vé- 
nus. 

Après  la 
mort  de  César, 
Antoine  se 
chargea  des 
afl'aires  d'O- 
rient. Afin  de 
le  séduire  à 
son  tour, Cléo- 
pâtre alla  au-devant  de  lui  dans  une  galère  aux  rames  d'ar- 
gent, aux  voiles  de  soie  et  de  pourpre;  elle-même  était  éten- 
due sous  une  tente  de  drap  a'or,  parée  comme  Vénus;  ses 
femmes  étaient  en  nympbes,  déjeunes  garçons  en  Amours  : 
n  C'est  Vénus  qui  vient  trouver  Bacchus,  "  disait-on.  Ebloui 
par  cette  femme  élégante  et  lettrée,  qui  parlait  six  langues 
et  savait  lui  tenir  tète  dans  lesorgies,  Antoine  oublia  tout  et 
devint  l'instrument  de  cette  reine  ambitieuse.  Alors,  com- 
mença la  vie  inimitable,  où  les  excès  et  les  fantaisies  de 
toutes  sortes  étaient  poussés  jusqu'au  fantastique.  C'est 
dans  ces  festins  avec  Antoine  que 
Cléopâtre,  blasée,  faisait  fondre  des 
perles  dans  du  vinaigre  et  les  bu- 
vait. Par  contraste,  il  leur  arrivait 
de  courir  les  rues,  battant  les  pas- 
sants, visitant  les  mauvais  lieux. 
Antoine  fut  enfin  contraint  de  ren- 
trer à  Rome.  Mais,  en  36.  il  revenait 
en  Egypte  et  sa  passion  le  repre- 
nait avec  plus  de  violence  que  ja- 
mais. Il  en  vint  à  oublier  qu'il  était 
Romain,  et  se  conduisit  en  rebelle. 
Octave  résolut  d'en  finir  avec  son 
rival.  Cléopâtre  arma  une  flotte 
considérable,  et  la  rencontre  eut 
lieu  près  d'Aciium.  Quand  la  reine 
vit  la  fortune  se  tourner  contre  An- 
toine, elle  prit  la  fuite.  Antoine  !a 
suivit  et  ils  revinrent  en  Afrique(3i). 
Bientôt,  les  orgies  recommencèrent.  Ils  formèrent  la  So- 
ciété des  Inséporahles  dans  la  mort.  Cependant,  ils  es- 
sayaient de  négocier;  mais,  en  secret,  Cléopâtre  trahissait 
Antoine.  Octave  s'avança  vers  l'Egypte.  Cléopâtre  lui  livra 
Alexandrie  et  fit  porter  la  fausse  nouvelle  de  sa  mort  à 
Antoine,  qui  se  tua.  Puis  elle  tenta  de  séduire  Octave. 
Mais,  où  le  héros  et  le  soldat  avait  succombé,  le  politique 
fut  impassible.  Ne  voulant  pas  servir  d'ornement  au 
triomphe  d'Octave,  Cléopâtre  se  fit  apporter  un  aspic, 
cacbé  dans  un  panier  de  figues. 
On  la  trouva  morte,  parée  de  ses 
l.abits  royaux  (15  août  30).  Elle 
fut  ensevelie  avec  son  amant. 
Son  fils  Césarion,  pour  lequel  elle 
avait  obtenu  des  triumvirs  le  ti- 
tre de  «  roi  d'Egypte  »,  fut  tué. 
Octave  laissa  la  vie  aux  autres 
enfants  de  Cléopâtre. 

Cléopâtre,  tragédies  de  di- 
vers autours ,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  :  Cléopâtre  captive, 
de  Jodelle  (1552).  [Elle  est  écrite 
on  vers  de  dix  pieds  et,  quoi- 
qu'elle no  soit  qu'un  simple  récit  dialogué  des  événements, 
elle  excita  en  son  temjts  un  véritable  enthousiasme];  — 
la  Mort  de  Cléopâtre,  par  Chapelle  (1680),  œuvre  non  sans 


Cléopâtre.  d'après 
une  moiiDaie. 


Médaille  de  Cléopâtre 
Séléûé. 


Cléophane  (gr.  nat.). 


S3 

valeur,  où  l'on  remarque  dos  scènes  très  pathétiques;  — 
CléopAtre,  par  Marmontol  (1750),  tragédie  insignitianto. 
(On  no  son  souvient  qu'à  cause  d'un  aspic  automate,  do 
Vaucansun,  qui  jouait  très  bien  son  rôle  dans  !a  pièce];  — 
Cléopdti'e.  iragi'die  de  Soumet  (Odéon,  1824)  ;  —  Ctêopàtrc, 
tragédie  do  M""'  Km.  dotîirardiû  {18t7). 

ClÉOPÂTRE  SÉLÉNÉ,  reine  de  Mauritanie,  née  on  40 
av.  J.-C,  lillo  d'Antoine  et  de  la  grandi'  Cléopâtro.  Après  la 
prise  d'Alexandrie  par  Octave,  elle  i'ut  cmmenco  à  Rome 
avec  son  frère  Alexandre  Hélios  (29),  adoptée  et  élevée  par 
Oetavie,  après  avoir  figuré  dans  le  triomphe  du  vain- 
(|ueur.  Mariée  par  Auguste  à  Juha  H,  roi  de  Mauritanie, 
elle  transporta  à  la  cour  de  Césarée  le  goût  des  arts  do 
la  Grèce.  Klle  eut  doux  enfants  :  Ptolémée,  roi  de  Mauri- 
tanie, et  Drusilla. 

ClÉOPÂTRE,  planète  télescopique,  n*  216,  découverte 
on  1880,  par  Falisa. 

CLÉOPHANE  ou  CLEOPHANA  (A7ri)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères,  type  do 
la  famille  dos  cléuphanidés, 
comprenant  dos  noctuelles 
à  corps  complètement  velu, 
crête  en  dessus,  et  dont  les 
chenilles  allongées  vivent  à 
découvert  sur  les  plantes 
hasses  et  se  chrysalident 
dans  des  coques  solides, 
papyracées,  rilécs  contre  les 
ti»os.  (L'espèce  la  plus  commune  est  la  cleophana  antir- 
rliini,  do  la  France  méridionale,  dont  la  chenille  se  trouve 
en  juillet  sur  la  scabiosa  ocftroleuca.) 

CLÉOPHAMDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  lépidoptè- 
res noctuôliues,  comprenant  les  cleophana^  xylocampa,  et 
autres  genres  à  thorax  présentant  une  huppe  formant 
capuchon,  à  attdomen  de  longueur  moyenne,  à  ailes  entiè- 
res. —    Un  CI,h:0PHANIDÉ. 

GlÉOPHILÉ.  Myth.  gr.  Femme  de  l'Arcadien  Lycur- 
gue  et  mère  d'Ancée,  d'Epochos,  d'Ampliidamas  et  d'Iasso. 

GlÉOPHIS,  reine  des  Assacéniens,  petite  peuplade  de 
l'Inde.  Attaquée  par  Alexandre  le  Grand,  dans  Massaga, 
sa  capitale,  elle  se  défendit  vaillamment,  mais  dut  se  ren- 
dre avec  son  fils,  alors  en  bas  âge.  Elle  fut  bien  traitée 
par  Alexandre,  et  eut  môme  do  lui  un  tîls,  appelé  aussi 
Alexandre,  qui  succéda  à  Cléophis. 

GlÉOPHON,  démagogue  et  orateur  athénien,  mort  l'an 
405  av.  J.-C.  Suivant  Aristophane,  il  était  Thrace  d'ori- 
gine. Un  des  chefs  du  parti  démocratique,  il  fit  à  plusieurs 
reprises  voter  la  continuation  de  la  guerre  contre  Sparte, 
et  combattit  vigoureusement  l'aristocratie.  Il  fut  condamné 
à  mort  pendant  le  siège  d'Athènes  par  Lysandre.  Les  poè- 
tes comiques  l'ont  souvent  attaqué. 

GléoPHON,  le  Tragique,  poète  tragique  athénien 
(IV*  s.  av.  J.-C).  Il  était  fort  estimé  d'Aristote,  qui  insiste 
principalement  sur  le  caractère  réaliste  de  sa  poésie. 
Nous  connaissons  par  Suidas  les  titres  de  quelques-unes 
de  ses  pièces  :  Action,  Amphiaraos,  Achille,  les  Bacchantes, 
Thijeste,  Ti'U^phe,  etc. 

CLÉOPHORE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  latamer. 

ClÉOPOMPE.  Myth.  gr.  Père  de  Parnassos,  qu'il  eut 
do  la  nymphe  Cléodora. 

GlÉOSTRATE,  astronome  grec,  né  à  Ténédos  (v«  s. 
av.  notre  ère).  Il  passe  pour  l'inventeur  de  l'octaétéris  ou 
cycle  do  huit  ans,  dont  on  a  également  attribué  la  dé- 
couverte à  Eudoxe.  D'après  Pline,  il  imagina  le  système 
des  signes  du  zodiaque. 

GlÉOSTRATE,  jeune  Thesçien,  que  le  sort  avait  dési- 
gné pour  être  otlort  en  sacritice  à  un  dragon  qui  dévas- 
tait la  contrée.  Ménestrato,  son  ami^  le  sauva  en  tuant  le 
monstre. 

Gléothère.  Myth.  gr.  Une  des  filles  de  Pandaro  ou 

Paiidart-e. 

GlÉPHIS  on  KlEPH.  élu  roi  des  Lombards  en  573, 
mort  en  ô75.  Il  fut  porté  au  trône  par  les  seigneurs  lom- 
bards après  la  mort  d'Alboin.  Il  se  fit  haïr  par  ses  cruau- 
tés, et  fut  assassiné  après  dix-huit  mois  de  règne. 

CLEPHTE  et  plus  souv.  auj.  KLEPHTE  {klèfC  —  du  gr. 
kléptês,  voleur;  gr.  moderne ArM/j/f/t's,  brigand) 
n.  m.  Montagnard  libre  do  l'Olympe  et  du 
Pinde,  qui  vit  surtout  de  brigandage  :  Les 
montagnes  Ji'unt  jamais  manqué  de  Orifjands  ou 
ï/l' cLKPHTi;s.  (E.  About.) 

CLEPHTINE  {klf^-flin  —  du  gr.  kléphtês,  vo- 
leur) n.  f.  l^erit  bâtiment  grec,  armé  on  course. 

CLEPHTIQUE  (A:/^-/'/i70  adj.  Qui  appartient, 
qui  a  rapi)urt  aux  clephtcs. 

CLEPSIAMBE  ikli^-psi]  n.  m.  Antiq.  gr.  In- 
stnimeiil  do  musique  do  forme  inconnue,  il  Air 
di'  musique  particulier,  il  Poésie  que  l'on  chau- 
lait sur  ooi  air. 

CLEPSINE  {klé-psin')  n.  f.  Genre  d'anné- 
lides  hirudinéos,  type  de  ta  tribu  des  c.lvpsi- 
ninés,  comprenant  dos  sangsues  à  corps  largo, 
onroulable,  à  bouche  placée  au  fond  d'une 
ventouse,  à  segments  comportant  chacun  trois  anneaux. 

—  Encvcl.  Les  <:/'7>.9ïnes  sont  essentiellement  aquatiques 
ot  se  nourrissent  de  mollusques.  Les  nombreuses  espè- 
ces sont  répandues  dans  les  eaux  douces  do  France  : 
r:lopsino  tachetée  {clepsina  mnculosa),  noire  tachetée  do 
rouge;  rlrp.tina  hioculata,  etc. 

CLEPSININÉS  (kl,f-psi)  n.  m.  pi.  Tribu  d'annélidos  hiru- 
dinécs,  famillo  des  rhynchobdellidés,  comprenant  les  gen- 
res cAepsim.,  hxmentaria,  etc.  ~  Un  clkpsinink. 

GlepsydRE,  fontaine  d'Athènes,  située  ù  l'angle  nord- 
ouost  de  rA<TopoIo.  On  y  descend  par  Vescalier  de  l'an. 
Elle  est  enfermée  aujourd'hui  dans  la  petite  chapelle  by- 
zantine dos  Sai7ïtS'ApMres.  Son  eau  a  un  goftt  légèrement 
saumâtro,  et  l'on  croit  qu'elle  communique  avec  la  mer. 

CLEPSYDRE  (kh^-psidr'  —  gr.  klepmdra;  do  kli^ptcm, 
cacher,  ot  udt)r,  eau)  n.  f.  Sorte  d'horloge  antiq. ;e,  dotit 
te  mouvement  était  dfl  h  l'orouloment  d'un  liqiiidn  ■  Uhar- 
temar/ne  ,  au  rx"  so^cli',  rerul  en  prissent  du  cahfe  Uaroun- 
al-Iianchid  une  cr.ia'HvnuK  mai/n  tfiipie.  il  Nom  donné  à  diver- 
ses mardiinoH  hydrauliques  dont  se  servair^nt  Ion  anciens. 

—  Encycl,  Môcan.  Vitruve  attribue  rinvention  de  la 
ctepaydrc  ù  CtésihiuB,  mécanicien  célèbre,  qui  vivait  ou 


CLÉOPÂTRE   —   CLÉREMBAULT 


Clcpaino. 


Fig.  1.  Cleps: 


Fig.  2.  Clepsydre.  (Réservoir.) 


I^pyptc  vers  l'an  I24  av.  J.-C;  mais  on  sait  que,  bien 
avant  Ctésibius,  elle  était  en  usage  en  Chine,  en  Egypte. 
Kilo  était  connue  dans  les  Gaules  avant 
l'arrivée  de  César,  qui  fut  étonné  do  l'y 
trouver. 

Vers  la  gaucho  de  la  figure  i,  une 
statuette  d'enfant  laisse  tomber,  de  ses 
yeux  ou  de  sa  bouche,  l'eau  qui  ali- 
mente la  clepsydre.  Cette  eau  provient 
d'un  réservoir  à  écoulement  constant. 
Elle  est  reçue  dans  un  vase  qui  sert  do 
socle  à  l'appareil.  Son  niveau  monte 
dans  ce  vase  avec  uno  vitesse  uniforme. 
A  la  surface  de  cette  eau  fiotto  un  mor- 
ceau de  liège  qui  supporte,  fixée  sur 
une  tige  de  bois,  uno  autre  statuette 
s'élevant  en  môme  temps  que  l'eau  (à 
droite  de  la  figure),  et  qui  montre,  du 
bout  de  sa  baguette,  des  divisions  éijui- 
distantes,  tracées  le  long  d'une  colonne 
surmontant  le  socle.  Le  temps  que  la 
baguette  de  l'enfant  met  à  passer  d'une 
division  à  la  suivante  est  donc  toujours 
le  même,  et  représente  une  fraction 
déterminée  du  jour,  —  par  exemple,  ou 
1  heure,  si  l'écoulement,  a  été  ménagé 
de  manière  que  la  baguette  emploie  juste  24  heures  pour 
parcourir  la  longueur  de  la  colonne. 

Imaginons,  derrière  la  clepsydre,  et  caché  par  un  mur, 
un  réservoir  A  {fig.  2),  qui  est  alimenté  cunstamment 
par  un  robinet  B.  Cette  eau, 
pour  passer  dans  la  sta- 
tuette, s'échappe  par  l'ori- 
fice C,  qui  est  plus  petit  que 
le  robinet  B.  Par  suite  de 
cette  disposition,  le  niveau 
du  liquide  tend  à  s'élever  de 
plus  en  plus  daus  le  réser- 
voir A.  Mais  une  décharge 
latérale  D  s'y  oppose,  en 
laissant  sortir  l'excédent 
du  liquide,  dont  le  niveau 
conserve  ainsi  une  hauteur 
invariable;  l'écoulement 
s'effectue  donc  avec  une  vi- 
tesse également  invariable. 

Chez  les  anciens,  le  jour 
était  compris  entre  le  lever  et  le  coucher  du  soleil.  Ctési- 
bius avait  installé  dans  le  socle  de  la  clepsydre  un  méca- 
nisme qui  faisait  faire  chaque  jour  à  la  colonne  horaire 
un  365"  de  tour,  annuel  correspondait  une  graduation  diffé- 
rente, calculée  sur  la  longueur  prévue  du  jour  qu'il  s'agis- 
sait de  mesurer.  De  cette 
manière,  la  colonne  fai- 
sait un  tour  complet  au- 
tour de  son  axe  en  un  an. 

CLEPTE  [klèpt')  ou 
C  L  E  P  T  E  S  {klé  -ptèss  ) 
n.  m.  Genre  d'insectes 
hyménoptères,  type  de  la 
tribu  dos  cleptinés,  renfer- 
mant de  petits  insectes 
élégants  et  vifs,  ornés  de 
brillantes  couleurs,  à  ab- 
domen ovale,  pointu,  ter- 
miné par  une  tarière. 

—  Encycl.  On  connaît 
une  trentaine  d'espèces 
de  cleptes,  réparties  sur  tout  le  globe  ;  le  genre  voisin  dans 
la  tribu  [adt-lphe)  est  propre  au  Mexique.  Ces  insectes  sont 
parasites  à  la  façon  des  ichneumons  ;  ils  pondent  leurs 
œufs  dans  le  corps  de  diverses  larves.  Le  cleptes  semiau- 
ra^i.  commun  en  France,  attaque  les  larves  des  tenthrôdes. 

CLEPTINÉS  {klrp)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hvméno- 
ptèros  porte-aiguillon,  famille  des  chrysididés,  'dont  le 
genre  type  est  le  clepte.  —  Un  cleptink. 

CLEPTIQUE  {klrp)  n.  m.  Genre  do  poissons  acanthoplè- 
ros.  famille  des  la- 
bridés,  compre- 
nant des  formes 
voisines  des  su- 
blets,  à  bouche 
petite,  à  museau 
protractilo,  â 
préoporcule  den- 
tiîlé,  À  ligne  laté- 
rale  continue ,    à, 

nageoires  vertica-  Cloptique. 

los  ocaillcusos. 

L'espèce  type  du  genre,  clepticus  gcnizarra,  est  un  poisson 
allongé,  long  do  2.%  centimètres,  rougoâtro  ot  orangé, 
commun  A  la  Martinique  où  on  le  nomme  créole,  mais 
raro,  parinnt  aillours,  dans  la  mer  dos  Antilles. 

CLEPTOMANIE  {kli^p,  nî  —  du  gr.  kli^ptein,  voler,  et  de 
manir)  n.  f.  Manie  du  vol.  il  On  dit  aussi  clopémanik. 

GLÉRACromm.  de  laCharonto-Inférieure,  arr.  et  à  3r>  k. 
do  Jonzao,  non  loin  du  Lary  ;  l.r>ll  hab.  Moulins.  Anciens 
ckiâtoaux  des  Caillères,   de  Vallombroso  ot  do  la  Vallado. 

CLÉRAORE  n.  f.  Pathol.  Syn.  do  cr.KisAORB. 

GlÉRAMBAULT  (Louis-Nicolas),  organiste  ot  compo- 
silrur  fraiii;ais,  né  et  mort  â  Paris  (1076-1749).  Il  fut  no- 
tamuH-Mi  or^anisto  de  la  maison  royale  do  Saint-('yr.  Il 
composa,  pour  l'abbaye  de  Saint-Cyr,  un  Oflico  complot, 
ainsi  qu'un  /Jvre  d'orgue  contenant  keux  suites  du  premier 
et  du  second  ton.  Il  a  écrit  la  musique  du  Soleil  vainqueur 
des  nuages,  divertissomont  représenté  à  l'Opéra  en  17*1.  et 
colle  du  Di^part  du  roi,  idylle  oxécutée  ù.  la  cour  en  llATt, 
nuis  des  cantates,  dont  il  a  publie  cinq  recueils,  ot  parmi 
ios(|uoiles  celle  il'Orplu'e  obtint  un  succè.s  extraoniinaire. 
Louis  XIV  le  nomma  surintenriant  do  lu  niusiqiio  parti- 
culière de  M""  de  Maintenon.  Clérambault  a  publié  aussi 
doux  recueils  de  pièros  do  clavecin.  —  Un  fils  de  coi  ar- 
tiste, Ci^sah-Khançois-Nicolan,  mort  on  17(10,  fut  organiste 
do  Saint-Siilpico  vi  puldia  un  livre  do  pièces  d'orgue  et  un 
autro  do  piècos  de  <'lavociii.  —  Un  autre,  Ev^aru-Domini- 
ym;,  a  publié  dos  cantates  et  dos  trios  do  violon. 

CLERC  (A/f'r*.  —  Le  c  no  se  prononce  jamais,  excepté  dans 
la  luriiiion  rlere  à  mattre  [lut.  ncclés.  cloricus  ;  gr.  klt'rikoa, 
membre  du  clergé^;  n.  m.  Celui  qui  a  reçu  la  tonsure  ot  est 


Clepte  (^r.  3  fois). 


entré  ainsi  dans  l'état  ecclésiastique  :  Les  clbrcs  et  les 
laïques,  il  Adjectiv.  :  Charge  de  conseiller  ci.krc. 

—  Par  ext.  Homme  lettré,  savant  :  Plusieurs  rois  ont 
lUé  de  grands  clercs  et  ont  fait  de  bons  livres.  (Volt.) 

—  Partie.  Employé  oui  travaille  dans  une  étude  :  Clrrc 
de  notaire,  d'huissier,  d'avoué.  \\  Employé  qui,  dans  les  cor- 
porations, métiers  et  jurandes,  était  chargé  des  courses 
ot  des  corvées  do  la  société,  il  Maître  clerc.  Premier  clore 
d'une  étude,  n  Petit  clerc.  Dernier  clerc  d'une  étude,  n  Vice 
de  clerc,  Faute  involontaire  faite  par  un  clerc  dans  la 
rédaction  d'un  acte  et  qui,  pouvant  se  corriger  par  le 
contexte,  n'est  pas  imputable  à  l'auteur  de  l'acte. 

—  Autrof.  Celui  qui  servait  quoique  corps  de  métier  et 
([ui  en  faisait  partie  :  Le  clerc  des  orfèvres. 

—  Clercs  acéphales.  Nom  des  clercs  qui  cessèrent  de 
vivre  en  commun  avec  l'évêque,  comme  le  faisaient  les 
clercs  chanoines.  Il  Clercs  réguliers.  Congrégations  d'ecclé- 
siastiques qui  pratiquent  en  commun  les  exercices  de  la 
vie  religieuse,  et  font,  les  uns  des  vœux  solennels,  les 
autres  des  vœux  simples.  (Les  théatins  furent  les  premiers 
qui  prirent  ce  nom;  il  est  porté  actuellement  par  les  jé- 
suites, les  lazaristes,  les  barnabites  et  les  oratoriens.)  ii 
Clerc  d'armes,  Jeune  fils  de  chevalier  qui  faisait  son  novi- 
ciat dans  le  métier  des  armes,  ii  Clerc  de  la  basoche.  V.  ba- 
socHR.  Il  C'/ercrf'ea»,  Celui  qui  était  chargé  de  tenir  registre 
des  droits  dus  au  roi  pour  les  marchandises  passant,  sur  les 
rivières,  et  de  veiller  à  ce  que  les  engagistos,  fermiers  et 
régisseurs  desdits  droits,  ne  perçussent  que  ce  qui  leur 
était  légitimement  dû.  (Cet  office  fut  créé  en  novembre  1572, 
et  supprimé  en  mai  1738.)  ii  Clerc  d'office.  Officier  chargé  de 
veiller  sur  tout  ce  qu'on  livrait  pour  la  bouche  du  roi  ou  d'un 
prince,  n  Clerc  de  la  chapelle  du  roi.  Clercs  qui  étaient  par- 
ticulièrement attachés  au  service  de  la  chapelle  rovale. 
Celui  qui  était  placé  à  leur  tête  eut,  dès  les  premiers  temps 
de  la  monarchie  capétienne,  une  grande  importance.  Les 
clercs  de  la  chapelle  du  roi  se  maintinrent  dans  leurs 
prérogatives  jusqu'à  la  fin  de  l'ancien  régime.  Ils  étaient, 
au  VIII'  siècle,  au  nombre  de  huit.) 

—  Clerc  du  secret.  Au  xiii*  siècle,  le  service  de  la  chan- 
cellerie royale  fut  régulièrement  organisé.  (Quelques-uns 
des  clercs  qui  la  composaient,  chargés  de  préparer  les 
actes  les  plus  importants  et  ceux  qui  étaionr  d'une  nature 
confidentielle,  prirent  uno  situation  prépondérante  et  re- 
çurent le  nom  de  clercs  du  secret.  Au  commencement  du 
XIV*  siècle,  ils  étaient  au  nombre  de  trois.  Ce  fut  l'origine 
des  grands  secrétaires  d'Etat  de  la  monarchie  absolue.) 

—  Mar.  Clerc  du  guet.  Officier  autrefois  chargé  d'assem- 
bler le  guet  dans  les  ports  et  sur  les  côtes. 

—  Techn.  Clerc  d'à-has,  Contremaître  qui,  dans  les  ardoi- 
sières d'Angers,  dirige  les  travaux  au  fond  de  la  carrière. 

—  Loc.  fam.  Faire  un  pas  de  clerc.  Commettre  une  faute, 
une  bévue  par  ignorance  ou  défaut  d'expérience. 

—  Prov.  :  n  ne  faut  pas  parler  latin  devant  les  clercs. 
No  traitons  pas  un  sujet  devant  des  personnes  i|ui  le  possè- 
dent mieux  que  nous,  ii  Les  bons  livres  font  les  bons  clercs, 
C'est  avec  de  bons  livres  que  Ion  s'instruit. 

—  Encycl.  Hist.  eccl.  Le  nom  de  c/erc  désigne  tous  ceux 
qui,  ayant  au  moins  reçu  la  tonsure,  appartiennent  au 
clergé,  et  qui  jouissaient  autrefois  des  privilèges  cléricaux 
on  bénéfice  de  clergie.  Le  plus  important  de  ces  privilèges 
était  de  ne  dépendre  que  de  la  juridiction  occlosiastique, 
beaucoup  plus  humaine  que  celle  des  seigneurs,  dos  prévôts 
ot  des  baillis.  Au  moyen  âge,  presque  toutes  les  charges 
de  l'Etat  étaient  remjdies  par  des  clercs. 

—  Procéd.  Clercs  d'études.  Dans  la  pratique,  les  clercs 
employés  par  les  notaires,  les  avoués  ou  les  huissiers, 
instruinentent  souvent  au  lieu  ot  place  do  leurs  patrons, 
mais  aucune  disposition  de  la  loi  n'autorise  cette  laçon  do 
procéder.  D'autre  part,  les  clercs  de  notaire  ne  peuvent 
servir  de  témoins  dans  les  actes  passés  par  leur  patron. 
Leur  situation  est  fixée  par  l'ordonnance  du  12  janvier  1843, 
relative  à  l'organisation  des  chambres  de  notaires  ot  à  la 
discipline  du  notariat.  Le  secrétaire  do  chaque  chambre 
tient  un  registre  où  il  écrit  le  nom  et  le  temps  do  stage 
de  chaque  clerc  aspirant  au  notariat.  Nul  n'est  admis  à 
l'inscription  s'il  n'est  âgé  de  dix-sept  ans  accomplis. 

Clerc  à  maître  {compte  de).  Daus  les  régies  de  Venrogis- 
trement,  dos  contributions  indirectes  ot  âes  contributions 
diverses  do  l'Algérie,  tout  comptable  titulaire  ou  intéri- 
maire sortant  de  fonctions  dans  le  cours  do  l'année  rond  à 
son  successeur  un  compte  dit  de  clerc  à  maitrp,  au  moyen 
duquel  le  comptable  on  exercice  au  31  décembre  tlomo'uro 
chargé  do  présenter  l'ensemble  des  opérations  do  l'année. 

Clerc  à  mattre  {cotnpter  de).  Se  dit  d'un  mode  do  ges- 
tion do  certains  services  administratifs  militaires,  dont  lo 
caractère  essentiel  consiste  en  ce  que  lo  comptable  qui  en 
est  chargé  reçoit  simplement  do  l'Ktat  los  fonds  nécessai- 
res et  les  emploie  suivant  les  règles  déterminées,  sans  pou- 
voir prétendre  â  aucun  bénéfice,  mais  sans  risquer  non  plus 
d'autres  pertes  que  colles  qui  proviendraient  do  sa  négli- 
gence. (C  est  l'opposé  du  régime  dit  :  à  l'entreprise,  auquel 
on  l'a  substitué  dans  ces  dernières  années  pour  certains 
services,  —  comme  par  exemple  pour  celui  do  rentretion 
et  de  la  réparation  dos  armos  par  les  chefs  armuriers  dans 
les  corps  de  troupes.) 

CLERCELIÈRE  (A-/(*r')  n.f.  Archéol.  Clavier  poursuspon- 
dro  les  clefs.  V.  clavani>ii:r. 

GlERCKEN,  comm.  ilo  Belgique  (Flandre  occid.),  arr. 
a<lniin.  do  Dixnuide,  arr.  judic.  do  Furnes  ;  4.734  hab. 

GLERÇON  (klih-'  ~  du  bas  lat.  clericio.  dimin.  de  clt-rirus. 
clore)  n.  m.  Petit  clerc,  clorgeon.  (Vieux),  it  On  a  dit  aussi 

CLMRKTON,  CLKROASTRK,  CLKKC.RON  ot  CLKROKOT. 

Glercq  (Alexandre  dk),  diplomate  français,  né  otmorl 
à  Paris  f  1813-I88N).  Sous-directeur  des  consulats  au  mi- 
nistère des  atrairos  étrangères,  il  participa,  on  ik7I.  aux 
négociations  qui  suivirent  la  signature  du  traité  do  Franc- 
fort et  aux  règlements  do  compte  auxquels  elles  donneront 
lieu  on  Alsace.  Il  a  publié  :  Formulaire  des  chancelleries 
diplomat  ques  et  consulaires  (1848);  Itccueil  des  traites  de 
la  France  {l»(l<i-l»iiG}. 

GlÉRÉ,  cumni.  d'Indro-ot-Loiro,  arr.  ot  à  45  kil.  de  Chi- 
non,  a  la  source  de  la  Ronior,  aflL  do  la  Loire;  1.17»  hab. 
Sciorio  do  bois.  Eglise  du  xii*  siècle. 

GlÉREMBAULT  (Philippe  DiO.  comte  hk  I^ALi.rAH,  ma- 
réchal <lo  Franco,  no  on  ir.oiî,  mort  â  Paris  on  ir.iir».  Il  so 
distingua  sous  Louis  XIII  dans  los  campagnes  d'Italie  ci 
do  Flandre.  Il  tut  nommé  lioutonaut  ^'encrai  ou  l'-is,  et 
maréchal  de  Franco  ou  1052.  Il  mourut  éuint  gouvornour 
du  liorry.  -  Son  HIs  aîné,  lo  marquis  de  Clèrombftult, 
lieutonanl    général,  se  noya  on  traversant  lo   Oamibo  A 


CLERES 


CLERIDES 


clieval  (1704\  après  la  bataille  d'Hochstœdt.  —  Un  autre 
fils  du  maréchal,  Jules  de  Clerembault,  mort  eo  1714, 
abhé  de  Saint-Taurin  d'Evreux,  était  bossu,  et  remplaça 
La  Fontaine  à  l'Académie.  (On  dit,  lorscjuil  prit  possession 
du  fauteuil  académique,  qu"Esope  avait  été  mis  à  la  place 
de  La  Fontaine.) 

ClèRES,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Seine-Inférieure,  arr.  et 
à  17  kil.  de  Rouen,  aux  sources  de  la  Clérette,  affluent  du 
Cailly  ;  8i7  hab.  Ch.  de  f.  Nord  et  Ouest.  Carrosserie,  mou- 
lins. Château  des  xv*  et  xvi*  siècles.— Le  canton  a  22  comm. 
et  11.802  hab. 

Clerfayt  ou  Clerfait.  ou  Clairfayt  {Fran- 
çois-Séhastien-Charles-Josepli  dk  Croix,  comte  de),  feld- 
maréchal  autrichien,  né  au  château  BruiUe  (Haioaui)  en 
1733,  mort  à  Vienne  en  1798.  Il  lit  la  guerre  de  Sept  ans, 
reçut,  en  1790,  le  grade  de  «■  général  dartillerie  »,  battit 
les  Turcs  en  plusieurs  rencontres.  En  1702,  commandant 
un  corps  d'armée  dans  l'armée  austro-prussienne,  il  prit 
Stenay  et  le  dérilé  de  la  Croix-aux-Bois,  assista  aux  ba- 
tailles de  Valmy  et  Jemappes;  plus  tard,  il  lit  débloquer 
Maëstricht,  contribua  au  succès  des  Austro-Prussiens  à 
Neerwinden,  Quiévrain  et  Famars,  et  se  rendit  maître  de 
Quesnoy  (1793).  Eo  1794,  il  recula  devant  Pichcgru.  Feld- 
maréchal  en  1795,  et  commandant  en  chef  des  troupes  impé- 
riales, i!  entra  dans  Mayence  (28  oct.),  après  avoir  battu 
trois  corps  d'armée.  Sa  tactique  se  rapprochait  beaucoup 
de  celle  de  Bonaparte. 

ChERGÈ  {klèr'-jé  —  du  lat.  ecclés.  clericatus,  guide)  n.m. 
Corps  des  clercs  ou  des  ecclésiastiques  dun  culte  rjuel- 
conque  :  Le  clergé  catholique,  anç/lican,  luUiérien.  fout 
culie  a  uti  CLKRGÉ.  Il  Corps  ues  ecclésiastiques  attachés  à 
l'Eglise  d'une  contrée,  d'un  diocèse,  d'une  paroisse  ;  Le 
CLERGE  de  France.  Le  clergé  de  Paris,  il  Corps  des  ecclé- 
siastiques qui  procèdent  ensemble  à  une  cérémonie  reli- 
gieuse :  Dans  les  enterremenls  de  première  classe,  figure 
un  nombreux  clergé.  Il  Clergé  séculier,  Prêtres  qui  n'ap- 
partiennent à  aucun  ordre  religieux,  il  Cln'gé  régulier,  Prê- 
tres qui  appartiennent  à  des  ordres  religieux. 

—  Hist.  Clergé  de  France,  Nom  que  l'on  réservait  autre- 
fois aux  ecclésiastiques  des  provinces  qui  appartenaient 
à  la  France  en  1561.  ii  Clergé  étranger  ou  des  pai/s  cotiguis. 
Se  disait  des  ecclésiastiques  appartenant  aux  provinces 
annexées  depuis  1561.  ii  Clergé  constitutionnel  ou  asser- 
menté. Se  disait  des  ecclésiastiques  qui  avaient  prêté  ser- 
ment à  la  Constitution  civile  du  clergé,  établie  en  1790. 

^-Clergé  réfractaire  ou  insermenté.  Se  disait  des  ecclésias- 
tiques qui  avaient  refusé  le  même  serment. 

—  Encycl.  Chez  le  peuple  hébreu,  ta  tribu  de  Lévi,  spé- 
cialement consacrée  au  culte  de  Dieu,  était  appelée  le 
«partage  »  ou  1'»  héritage  »  du  Seigneur  :  en  grec  >t>.^poq. 
Cette  expression  fut,  dès  l'origine  du  christianisme,  appli- 
quée par  saint  Pierre  aux  ministres  de  la  foi  nouvelle 
^I.  Ep..  V,  3)  qui  furent  nommés  ici-^çt-Koi.  en  grec,  clerici  en 
latin,  c'est-à-dire  ceux  qui  appartiennent  à  Dieu,  et  qui 
sont  comme  son  héritage.  En  même  temps,  les  simples 
fidèles  étaient  désignés  en  grec  par  le  mot  de  Xatxot  (de 
laos,  peuple)  et  par  celui  de  laici  en  latin.  Ainsi  s'établit, 
dès  les  premiers  temps,  la  division  des  chrétiens  en  deux 
classes  nettement  séparées  :  les  clercs  et  les  laïques,  le 
clergé  et  le  peuple.  La  première  distinction  hiérarchique 
entre  les  clercs  fut  celle  des  évèques  et  des  diacres  ;  bien- 
tôt, la  prêtrise  fut  démembrée  do  l'épiscopat,  et,  vers  le 
second  siècle,  des  ministres  d'un  ordre  inférieur  furent 
adjoints  aux  diacres.  Il  y  eut  alors  les  clercs  majeurs  : 
évèques,  prêtres  et  diacres,  qui  avaient  renu  les  ordres 
sacrés,  et  qui  furent  bientôt  soumis  à  la  loi  du  célibat  ; 
les  clercs  mmeurs  :  sous-diacres,  acolytes,  exorcistes,  lec- 
teurs et  portiers,  revêtus  des  ordres  "mineurs,  et  entin  les 
simples  clercs  qui  n'avaient  reçu  que  la  tonsure,  deve- 
nue, dès  le  V*  siècle,  le  sigqe  de  la  cléricature.  I!  faut 
remarquer  qu'au  vi<  siècle  les  sous-diacres  furent  mis  au 
nombre  des  clercs  majeurs. 

Cette  première  hiérarchie,  fondée  sur  le  pouvoir  d'ordre, 
fut  complétée  par  une  seconde,  établie  d'après  les  diffé- 
rents degrés  de  juridiction.  Au  sommet,  l'évêque  de  Rorao, 
te  pape,  puis  les  cardinaux,  les  patriarches,  les  arche- 
vêques, les  évoques,  les  curés.  Peu  à  peu,  le  titre  de  pri- 
mat ne  fut  plus  qu'une  distinction  honorifi(|ue;  avec  lo 
temps,  même,  l'autorité  des  archevêques  a  pratiquement 
beaucoup  diminué,  et  chaque  évoque  se  trouve  aujourd'hui 
en  rapport  direct  et  immédiat  avec  le  pape. 

Les  anachorètes  et  les  premiers  cénobites,  n'étant  pas 
dans  les  ordres,  ne  se  distinguaient  des  autres  fidèles  q^ue 
par  l'austérité  plus  grande  de  leur  vie.  Mais,  (|uand  survint 
le  grand  développement  de  la  vie  claustrale,  sous  les  auspi- 
ces de  saint  Basile  en  Orient  et  de  saint  Benoit  en  Ocfudont, 
les  moines  furent  admis  au  sacerdoce,  et  alors,  se  forma  un 
second  clergé,  qui  fut  nommé  clergé,  régulier,  parce  qu'il 
était  soumis  par  vœu  à  une  règle  monastique,  tandis  que 
le  clergé  vivant  dans  le  monde  fut  appelé  clergé  séculier. 

Le  clergé  régulier  eut  aussi  sa  hiérarchie,  qui  se  com- 
pléta et  se  précisa  davantage,  à  mesure  que  les  ordres 
religieux  se  multiplièrent.  Primitivement,  chaque  monas- 
tère était  indépendant  et  obéissait  à  un  abbé,  soumis  lui- 
même  au  pape  ;  plus  tard,  les  différentes  maisons  du  mémo 
ordre  furent  reliées  entre  elles,  et  alors,  il  y  eut  les  géné- 
raux d'ordre,  les  provinciaux,  et  enfin,  sous  des  noms  di- 
vers, les  supérieurs  de  chaque  maison  particulière. 

A  mesure  qu'il  se  constituait  ainsi,  le  clergé  sentit  le 
besoin  d'assurer  par  des  biens  et  des  revenus  la  prospé- 
rité de  ses  œuvres  et  la  vie  de  ses  membres.  Chaque  ôvêque 
fut  donc  investi  parle  code  Justinien  (Hv.  I.  titr.  ii,  ni)  du 
droit  do  posséder,  d'accroître  et  d'administrer  les  biens, 
tant  mobiliers  qu'immobiliers  de  son  Eglise.  Pour  recon- 
oaitre  et  assurer  les  services  que  le  clergé  rendait  à  la 
société  par  son  ministère  et  par  ses  œuvres  de  bienfai- 
sance, la  mêtoe  législation  déclarait  les  clercs  exempts 
do  toute  charge  militaire  et  d'impôts.  Enfin,  l'Eglise  eut 
ses  tribunaux  reconnus,  comme  l'administration  et  comme 
l'armée  :  il  était  défondu  aux  juges  civils  do  poursuivre  les 
clercs,  en  quelque  matière  que  ce  fût  (code  Tnéod.,  XLVII, 
De  e/jiscopis).  Les  évèques  furent  même  chargés  de  sur- 
veiller dans  chaque  ville  la  police  des  mœurs  et  l'honnê- 
teté publique  :  ils  furent  investis  d'un  droit  d'inspection 
sur  les  tuteurs  ou  curateurs  des  enfants  mineurs,  sur  les 
prisons,  sur  l'administration  des  fonds  municipaux  et  les 
travaux  publics  dans  les  cités. 

Revêtu  de  ces  prérogatives,  le  clergé  no  tarda  pas  à 
exercer  une  action  prépondérante  dans  tout  l'empire , 
mais  principalement  dans  la  Gaule,  où  les  circonstances 
favorisèrent   singulièremoot   le    développement    do  son 


influence.  Au  v"  siècle,  la  puissance  romaine  s'affaiblis- 
sait de  jour  en  jour,  l'anarchio  était  partout.  Abandonnées 
par  les  fonctionnaires  impériaux,  les  villes  mirent  tout 
l'espoir  de  leur  salut  dans  leurs  évèques  qui,  sous  le 
titre,  officiel  ou  non,  de  défenseurs  de  la  ctté,  prirent  en 
main  l'administration  municipale  à  peu  près  dans  toute 
la  Gaule.  Charlemagne,  dans  un  iJapitulaire  de  779,  rendit 
obligatoire,  pour  tous  les  sujets  du  royaume,  le  payement 
de  la  dîme,  qui  jusqu'alors  n'était  qu'une  contribution  vo- 
lontaire, dans  son  principe,  mais  consacrée  par  un  usage 
déjà  ancien.  Les  évèques,  admis  au  nombre  des  leudes, 
prirent  place  dans  les  champs  de  mars,  et  exercèrent 
une  influence  profonde  sur  la  législation  même  civile. 

Dans  les  désordres  et  les  troubles  qui  suivirent  la 
mort  de  Charlemagne,  le  clergé  régulier,  en  attendant 
des  jours  meilleurs,  se  constitua  le  gardien  des  trésors 
de  la  littérature  antique  :  si  les  monuments  de  cette  litté- 
rature sont  arrivés  jusqu'à  nous,  nous  le  devons  aux  ma- 
nuscrits patiemment  copiés  dans  les  monastères.  Enfin, 
le  clergé  donna  le  signal  du  réveil  des  études  par  la  fon- 
dation des  universités,  surtout  de  l'université  de  Paris, 
dont  la  réputation  se  répandit  bientôt  dans  le  monde 
entier.  Le  num  de  -  clerc  »  devint  synonyme  de  «lettré  ". 
Jusqu'à  la  fin  de  la  monarchie,  le"  clergé  fut  considéré 
comme  le  premier  ordre  de  l'Etat,  et  les  exemptions  dont 
il  avait  conservé  la  jouissance  lui  attirèrent  une  bonne 
partie  des  attaques  dirigées  contre  les  privilégiés  au  mo- 
ment de  la  Révolution. 

En  1789,  il  y  avait  en  France  135  évêchés,  655  chapitres 
d'églises  cathédrales  ou  collégiales,  35.918  paroisses  et 
5.287  annexes,  environ  2.500  monastères  ou  couvents  de 
religieux  et  1.500  de  religieuses.  Il  est  difficile  de  préci- 
ser le  nombre  des  membres  du  clergé  à  cette  époque. 
H.  Taine  ["  Origines  de  la  France  contemporaine  » ,  vol.  I"", 
l'Ancien  régime)  compte  70.000  prêtres  séculiers,  23.000  re- 
ligieux et  37.000  religieuses.  Mais  ce  calcul,  en  partie 
fondé  sur  les  archives  nationales,  en  partie  approximatif, 
est  probablement  au-dessous  de  la  vérité.  Même  incerti- 
tude pour  la  valeur  des  revenus  de  l'Eglise  de  France. 
Necker,  dans  son  ouvrage  sur  l'administration  des  finan- 
ces de  la  France,  l'évalue  à  130  millions  de  francs;  le 
rapport  de  Treilhard  (19  déc.  1789),  présenté  au  comité 
ecclésiastique  de  l'Assemblée  constituante,  le  porte  â 
137  millions.  Le  représentant  Mayet,  dans  un  discours  du 
29  novembre  1789,  donne  90  millions  de  francs  pour  les 
dîmes,  70  millions  pour  les  biens-fonds,  20  millions  pour 
le  casuel  ;  total,  180  millions.  D'autres  ^'ont  jusqu'à  200  mil- 
lions. Ces  revenus  étaient,  d'ailleurs,  très  inégalement 
répartis. 

Par  un  décret  du  2  novembre  1789,  l'Assemblée  consti- 
tuante déclara  que  tous  les  biens  ecclésiastiques  étaient 
mis  à  la  disposition  de  la  nation,  à  la  charge,  pour  celle-ci, 
de  subvenir  aux  frais  du  culte  et  à  l'entretien  de  ses  mi- 
nistres. L'année  suivante,  en  mai  1790,  la  vente  des  biens 
de  l'Eglise  commença.  Les  dîmes  avaient  été  abolies;  les 
vœux  monastiques  furent  supprimés  (févr.  1790).  Enfin,  le 
24  août  1790,  fut  votée  la  Constitution  civile  du  clergé,  qui 
décrétait  l'élection  des  évèques  et  des  curés  par  le  peu- 
ple, avec  défense  aux  évêc^ues  de  demander  au  pape  l'in- 
stitution canonique,  remaniait  l'ancienne  circonscription 
des  diocèses  et  assurait  aux  ministres  de  la  religion  un 
traitement  annuel.  Le  serment  à  la  nouvelle  constitution, 
prêté  par  un  certain  nombre  de  prêtres,  refusé  par  beau- 
coup d'autres,  divisa  le  clergé  en  clergé  asserynenté  et 
clergé  réfractaire,  ce  dernier  bientôt  proscrit.  Le  Concor- 
dat, conclu  le  15  juillet  1801  entre  le  pape  Pie  VII  et  le  pre- 
mier consul  de  la  République  française,  rétablit  la  paix 
dans  l'Eglise  de  France.  Le  pape  concédait  au  premier 
consul  la  nomination  des  évèques,  se  réservant  de  les  in- 
stituer ;  le  premier  consul  garantissait  le  libre  exercice  de 
la  religion  catholique  et  assurait  un  traitement  annuel  à 
ses  ministres.  C'est  sous  ce  régime  qu'est  placée  encore 
l'Eglise  de  France 

Les  anciennes  immunités  du  clergé  ont  disparu  presque 
partout,  du  moins  partiellement.  L'exemption  de  l'impôt 
n'existe  plus  dans  aucune  nation  catholique;  le  clergé  est 
encore  dispensé  du  service  militaire  en  Autriche,  en  Espa- 
gne et  en  Portugal;  dans  toute  l'Europe,  pour  les  crimes 
et  délits  de  droit  commun,  il  est  soumis  à  la  juridiction 
des  tribunaux  civils. 

Il  y  a  actuellement,  dans  le  monde  entier,  13  patriarches 
catholiques,  956  archevêques  et  évèques,  dont  884  du  rit 
latin  et  72  des  différents  rits  orientaux-unis,  166  vicaires 
apostoliques  dans  les  pays  de  missions.  Le  pape,  assisté 
du  collège  des  cardinaux  et  des  congrégations  romaines, 
exerce  sur  toute  la  catliolicitô  une  autorité  souveraine 
et  incontestée,  tant  en  matière  de  foi  qu'en  matière  de 
discipline. 

Dans  VEglise  grecque  séparée,  ou  Eglise  orthodoxe,  le 
clergé  se  compose  de  patriarches,  d'évêques  et  de  prê- 
tres, nommés  les  uns  et  les  autres  papas.  Il  y  a  aussi  des 
diacres.  Des  règles  très  anciennes  dirigent  le  clergé  ré- 
gulier, les  moines,  dans  les  monastères,  qui  sont  gouver- 
nés par  des  supérieurs  appelés  archimandrites  ou  bien 
higoumènes.  Quoique  du  même  rit,  les  Russes  n'ont  pas 
de  patriarches.  Leurs  prêtres  (les  popes)  et  leurs  évèques 
sont  soumis  à  l'autorité  suprême  du  5n^n^sy7?orfe,  que  nomme 
le  tsar,  et  qui  est  composé  de  huit  membres  :  cinq  évèques, 
deux  archiprêtres,  et  un  délégué  impérial  laïque,  sans  le- 
quel aucune  décision  ne  peut  être  prise. 

Chez  les  protestants,  l'organisation  du  clergé  varie  sui- 
vant les  différents  Etats  et  les  diverses  communions.  Les 
luthériens  ont  une  sorte  de  hiérarchie  qui  comporte  trois 
degrés  :  les  simples  pasteurs,  les  doyens  et  les  surinten- 
dants généraux.  Dans  plusieurs  Ëtats,  notamment  en 
Prusse,  le  roi  est  lo  chef  de  l'administration  ecclésiasti- 
que, le  sunimus  episcipus  (évêquo  suprêmel,  selon  l'expres- 
sion consacrée.  Chez  les  calvinistes,  il  n  y  a  pas  de  ilis- 
tinction  de  rang  entre  les  ministres.  Au  contraire,  l'Eglise 
établie  d'Angleterre  et  les  Eglises  épiscopaliennes  ont 
conservé  à  peu  près  les  degrés  et  les  litres  de  la  hiérar- 
chie catholi<|uo. 

Le  clergé  Israélite  est  organisé,  en  France,  de  la  manière 
suivante  :  1"  lo  çrand  rabbin  de  France;  2"  les  grands 
rabbins;  S*  les  simples  rabbins.  Los  communautés  juives 
des  autres  pays  ont  adopté  des  régimes  analogues. 

Dans  la  religion  musulmane,  il  y  a  une  sorte  de  clergé 
composé  des  muftis,  des  mollahs  et  des  imans.  Lo  calife  ou 
sultan  possède  l'autorité  suprême  en  matière  spirituelle. 

—  BiuMOGR.  :  P.  Christian,  Histoire  du  clergé  de  France 
'Paris,  1810);  J.  Bousquet,  Histoire  du  clergé  de  France 
(Paris,  1847-1851). 


54 

GLERGEON  {klèr-jon)  n.  m.  Hist.  eccl.  V.  clerçon.  il  Se 
dit  encore,  dans  quelques  départements,  pour  Enfant  do 
chœur. 

Glergerie  (Gilles  Bry  de  La),  jurisconsulte  français 
du  XVI*  siècle,  avocat  au  parlement  de  Paris.  Il  a  écrit  : 
Histoire  des  pays  et  comté  de  Perche  et  duché  d'Alençon 
(Paris,  1620);  les  Coutumes  des  pays,  comté  et  bailliage  du 
Grand  Perche  (1629). 

CLERGESSE  {klér-jèss  —  rad.  clerc)  adj.  Se  disait  autre- 
fois d'une  femme  savante  ou  pédante  : 

Mais  trop  plus  est  à  craindre  une  femme  clergpsse. 

Ronsard. 

—  n.  f.  Femme  qui  était  chargée  d'administrer  les  affai- 
res de  la  communauté  des  Iingères  de  Paris. 

GlergET  (Pierre-François),  né  à  Besançon  en  1746, 
mort  aiLx  îles  Canaries  en  1808.  i  uré  d'Ornans  en  Fran- 
che-Comté, il  fut  élu  député  du  clergé  aux  états  généraux, 
en  1789,  par  le  bailliage  d'Amont.  Il  prêta  le  serment  civi- 
que, et  fut  l'un  des  plus  zélés  défenseurs  des  idées  nou- 
^elles.  11  émigra  sous  la  Terreur. 

CLERGIE  [klèr'-jî  —  rad.  clerr)  n.  f.  Autrefois,  Instruc- 
tion, science,  savoir,  il  Académie,  corps  de  lettrés,  de  sa- 
vants. (Vieux.) 

Bénéfice  de  clergie,  Privilège  en  vertu  duquel  tout 
condamné  à  mort  qui  avait  une  certaine  instruction  pou- 
vait, hors  le  cas  de  haute  trahison,  obtenir  grâce  de  la 
vie  :  Le  criminel  qui  sait  lire  et  écrire  demande  le  bénk- 
FIC1C  DE  clergie;  on  ne  peut  le  lui  refuser.  (Volt.)  Il  Se  disait 
aussi  d'un  privilège  par  lequel  les  membres  des  Univer- 
sités, maîtres  et  écoliers,  ne  pouvaient  être  traduits  que 
devant  les  tribunaux  ecclésiastii|ues.  En  Angleterre,  Privi- 
lège en  vertu  duquel  un  criminel  qui  se  trouvait  dans  un 
des  casgraciables  échappait  à  la  peine  de  mort,  s'il  pou- 
vait déchiffrer  quelques  lignes  de  vieux  saxon. 

—  Admin.  anc.  Clergie  de  la  ville  de  Pans,  Prévôté  des 
marchands  et  échevinage. 

—  Dr.  anc.  Greffe  d'une  juridiction. 

—  pROV.  ANC.  :  Une  poignée  de  bonne  vie  vaut  mieux 
qu'un  muid  de  clergie,  Une  seule  bonne  action  vaut  mieux 
que  la  science  la  plus  étendue. 

CLERGYMAN  {kleur'-dji-men'  —  de  l'angl.  clergy,  clergé, 
et  tnan,  homme)  n.  m.  Ministre  anglican.  —  Par  ext.  Par- 
tisan du  clergé,  li  Pi.  Des  clergymen. 

CLÉRICAFARDf/'fir),ARDEn.  Pop.  Fauxdévot,  hypocrite. 

CLÉRICAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  clerlcus,  clerc)  adj.  Qui 
appartient  au  clergé,  aux  clercs,  à  l'état  ecclésiastique  : 
Jl  faut  préparer  de  bonne  heure  à  la  r?e  cléricalk  ceux  qui 
se  proposent  de  l'embrasser.  (Bourdal.)  li  Dévoué  aux  inté- 
rêts du  clergé  :  Parti  clérical.   Journaux  cléricaux. 

—  Lettres  cléricales.  Lettres  écrites  par  le  clergé  d'une 
Eglise,  pendant  la  vacance  du  siège  épiscopal.  il  Titre  clé- 
rical. Autref. ,  Revenu  dont  chaque  clerc  devait  faire  preuve, 
avant  d'être  ordonné. 

—  Qui  a  rapport  aux  clercs  des  notaires,  avoués,  huis- 
siers :  Dans  ta  rie  cléricale,  où  l'on  travaille  tant,  on 
aime  le  plaisir  avec  d'autant  plus  d'ardeur  qu'il  est  plus 
rare.  (Balz.) 

—  n.  m.  Partisan  du  clergé  :  Les  cléricaux.  (Ne  se  dit 
qu'en  mauv.  part.) 

CLÉRICALEMENT  adv.  D'une  façon  cléricale 

CLÉRICALISATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  clérîcaliser, 
d'iuï^pirer  l'esprit  clérical. 

CLÉRÎCALISER  v.  a.  Inspirer  l'esprit  de  cléricalisme. 

CLÉRICALISME  {lissm'  —  rad.  clérical)  n.  m.  Ensemble 
d'opinions  favorables  à  l'action  du  clergé  sur  les  princi- 
pes dirigeants  du  gouvernement  et  sur  les  fondements  des 
institutions  publiques;  à  l'immixtion  du  clergé  dans  les 
affaires  publiques  et  privées  ;  enfin,  d'une  façon  générale, 
à  l'influence  du  clergé. 

—  Allus.  hist.:  Le  cléricalisme,  voilà  l'ennemi  t. ..  Mot 
devenu  fameux,  et  qui  a  été  prononcé  par  Gambetta  à  la 
tribune  de  la  Chambre,  dans  la  séance  du  4  mai  1877.  Ou 
y  fait  de  fréquentes  allusions. 

CLÉRICALISTE  (liss(')  n.  m.  Celui  qui  professe  des  opi- 
nions favorables  au  clergé. 

CI^RICAT  {ka  —  du  lat.  cle7-îcus,  clerc)  n.  m.  Office  do 
clerc  de  la  chambre  apostolique. 

CLÉRICATURE  (du  lat.  clei^icatus,  clergé)  n.  f.  Etat, 
condition  des  clercs  ou  ecclésiastiques  :  Il  faut  que  la 
jeuîiesse  destinée  à  la  clébkature  soit  nourrie,  dès  l'âge 
le  plus  tendre,  à  l'ombre  du  sanctuaire.  (Portails.) 

—  Etat,  condition  des  clercs  d'étude  :  Années  de  cléri- 
cature. Il  Corps  des  mêmes  clercs  :  Le  modèle  de  la  clé- 
ricature. 

—  Précepte  de  la  cléricature,  Ordonnance  royale  qui  était 
nécessaire,  dans  certains  cas,  pour  qu'on  pût  être  fait  clerc. 

ClERICI  (Giorgio),  patriote  lombard,  né  à  Milan  en 
1815,  mort  à  Rome  en  1877.  11  prit  une  part  active  à  l'in- 
surrection milanaise  de  1848  et,  après  la  répression,  il 
passa  en  Suisse,  puis  en  Piémont.  Il  fut,  plus  tard,  nommé 
inspecteur  de  l'agriculture. 

Clericis    laicos,  premiers  mots  d'une  bulle  célèbre 

Eubliée  le  25  février  1296  par  le  pape  Bonifaco  VIII.  Cette 
ulle  frappait  d'excommunication  tout  prélat,  clerc  ou 
religieux,  qui  payerait  ou  promettrait  de  payer  à  des 
la'iques  une  taille,  ou  une  part  de  son  revenu,  ou  une  por- 
tion quelconque  de  ses  biens,  sous  quelque  prétexte  que 
ce  fût,  sans  la  permission  du  saint-siège;  tout  roi,  tout 
prince,  tout  officier  qui  exigerait  ces  impositions,  ou  s'em- 
parerait des  biens  ecclésiastiques.  Les  universités  coupa- 
bles seraient  frappées  d'interdit.  Cette  bulle  fut  fort  bien 
accueillie  par  le  clergé  anglais,  mais  Edouard  I""  continua 
à  lo  pressurer.  En  France,  les  évèques  soutinrent  Phi- 
lippe le  Bel  contre  la  papauté. 

CLÉRIDÉ5  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  coléoptères  ma- 
lacodermes,  comprenant  des  formes  élégantes,  allongées, 
ordinairement  cylindriques,  presque  toujours  poilues  ou 
tomenteuses,  avec  lo  corselet  plus  étroit  que  les  élytres,  les 
antennes  dentelées  ou  renflées  en  massue.  —  Un  clkridé. 

—  Encycl.  Les  déridés  ou  clairons  comptent  de  nom- 
breux représentants  répartis  sur  tout  lo  glol)0,  notam- 
ment dans  les  régions  tropicales;  on  en  connaît  plus  do 
sept  cents  osjièces,  rangées  dans  les  genres  :  denops,  tH- 
luSf  opilOf  clairon  on  clerus,  tarsostenus,  trichode,  enophum. 


CLERIEUX 


CLERMONT-TONNERRE 


corynetes,  necrobia,  etc.  La  plupart  dos  déridés  sont  car- 
nassiers ;  à  l'état  do  larves,  ils  ilôvoront  celles  des  coléoptè- 
res xyloplia^os  ou  bien  d'Iiyniénoptôros.  Leur  livrée  est 
brillante,  de  oouleiirs  trancliees.  Les  formes  fossiles  n'ap- 
paraissent ijne  daus  lus  terrains  tertiaires, 

ClÉRIEUX.  comm.  de  la  Drome,  arr.  et  ù  17  kil.  de  Va- 
lence, sur  i'Ilerbasse,  at'Il.  île  l'isôre  ;  1.215  liab.  Carrière  de 
pierres  luoutiéres;  huileries,  fabriques  d'instruments  ara- 
toires, de  toiles  do  chanvre,  lilature  do  soie,  moulins. 

GlÉRION  (Charles-Jacques),  seulpteur  fran<:ais,  né  à 
Trels  (Provence)  en  loyy,  rnort  à  Pans  on  nil.  Il  s'est 
fait  connaître  par  des  ouvrayos  peu  nombreux,  mais  re- 
marquables, (jui  lui  valurent  d'ôiro  mis  en  parallèle  avec 
Puget,  son  contemporain.  Parmi  ses  statues,  on  cite  :  un 
Jupiter,  une  Junon  et  une  Wjtits  Calliptjt/e,  d'après  l'anti- 
i]UO,  qui  furent  placées  dans  les  jardins  do  Versailles.  Le 
meilleurs   do  ses   ouvrages  est  une   statue  do  Bacchus. 

GliÉRISSEAU  (Charlos-Ijouis),  peintre  et  arciiitecto, 
membre  de  l'ancienne  Académie  des  beaux-arts  (ntii)),  né 
à  Paris  en  1722,  mort  en  1820.  Appelé  à  Saint-Pétersbourg 
par  Catherine  II,  qui  le  nommait  son  "  premier  archi- 
locte  «,  il  fonda  le  musée  de  celte  ville.  Parmi  les  édilices 
publics  qu'il  a  construits,  on  remarque  l'hôtel  du  gouverne- 
nemeut,  â  Metz.  Il  fut  niélé  au  mouvement  de  rénovation 
antiquisaute  auquel  donnaient  alors  lieu  les  fouilles  d'Her- 
cuianum.  Son  nom  revient  souvent  dans  les  ouvrages  de 
l'abbé  Barthélémy,  de  Cayluset  deWinckelmann.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages,  très  riîinarquables  sous  tous  les  rapports, 
furent:  les  Haines  de  Spalairo  (1764);  les  Antiquités  de  la 
France  (l778),  et  les  Munumenls  de  Nimes>  On  a  également 
de  lui  de  belles  vues  do  ruines,  peintes  à  l'aquarelle. 

GlCRJUS  (Le),  comm.  des  Vosges,  arrond.  et  â  25  kil. 
dEpmal  ;  1.95*3  hab.  Forge  et  tréhlerie,  laminoirs,  fabri- 
ques de  broderies  et  de  guipures,  de  kirsch. 

Glerk  (Jean),  prélat  et  théologien  anglais,  mort  en 
1540,  fut  nommé,  en  1523,  évêquo  de  Bath  et  de  Wells, 
par  Henri  VIII,  qui  l'envoya  eu  mission  à  Rome  auprès 
do  Léon  X,  puis  auprès  du  duc  de  Clèves,  pour  lui  annon- 
cer son  intention  de  divorcer  avec  sa  sœur  Anne.  On  a 
do  lui  un  recueil  de  lettres,  des  harangues,  etc. 

Glerk  (sir  John),  magistrat  et  archéologue  anglais, 
né  en  I6s4,  mort  près  d'Edimbourg  en  1755.  Représentant 
au  parlement  écossais  on  ny2,  il  fut,  après  Tunion,  membre 
de  la  (;haml)re  des  communes,  puis  juge  à  la  cour  de  l'Echi- 
quier d'Ecosse.  Il  a  écrit  un  ouvrage  sur  les  monuments 
romains  du  nord  de  la  Grande-Bretagne. 

Glerk  (Jean),  tacticien  naval  anglais,  mort  en  1812. 
Il  dirigeait  une  exploitation  de  mines  de  charbon,  lors- 
qu'il eut  l'idée  d'introduire  dans  les  combats  maritimes 
une  manœuvre  connue  sous  le  nom  de  breaking  the  Une, 
et  qui  consiste  à  prendre  le  centre  de  la  ligne  ennemie, 
au  lieu  d'attaquer  des  deux  côtés  à  la  fois.  Il  exposa  sa 
théorie,  qui  fut  adoptée  par  Rodney,  Nelson,  etc.,  dans 
son  Essai  tniUkodique  et  tiislorigtte  sur  la  tactique  navale 
(1782),  traduit  en  français  par  Lescalier  (1797). 

Glerke  (Charles),  navigateur  anglais,  né  en  1741,  mort 
au  Kamtschatka  on  1779.  Il  accompagna  le  commodore 
John  Byron  dans  son  voyage  de  circumnavigation  de  1764 
à  1766,  puis  le  capitaine  Cook  dans  ses  expéditions  de 
1768-1771,  1772-1775  et  1776.  A  la  mort  de  Cook,  en  1779, 
il  le  remplaça  comme  chef,  mais  il  ne  tarda  pas  à  suc- 
comber d'épuisement,  après  avoir  vainement  tenté  do  re- 
venir par  le  nord-est. 

GlerkENWELL,  quartier  de  Londres,  au  N.  de  la  Cité  ; 
("(6.210  hab.  Il  est  surtout  peuplé  de  bijoutiers,  d'horlogers 
et  de  mécaniciens;  on  y  voit  des  ruelles  étroites,  repaires 
de  la  misère  et  du  vice^ 

Glerk-MAXWELL,  physicien.  V.  Maxwell. 

Glermont,  comm.  do  la  Sarthe,  arrond.  et  à  5  kilom. 
de  La  Flèche,  sur  un  affluent  du  Loir;  1.306  hab.  Eglise 
romane  ;  château  de  Créans. 

Glermont,  ville  d'Australie  (Quoensland),  sur  un  lac 
formé  parle  Sandy  Creek  ;  5.000  hab.  Gisements  d'or.  Aux 
environs,  mines  de  cuivre  sur  le  Douglas,  et  mines  do 
charbon.  —  Cterraont  est  le  chef-lieu  du  comté  du  môme 
nom. 

Glermont,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  do  Now-York), 
prés  du  fleuve  Hudson;  800  hab.  Viotoirn  de  lord  Corn- 
wallis  sur  les  Américains  du  baron  do  Kolb,  en   1780. 

Glermont  (Louis  de  Bourbon-Condê,  comte  dk), 
prince  du  sang,  lils  île  Louis  III,  prince  de  Condé,  né  on 
1709,  mort  à  Versailles  on  1771.  Il  entra  dans  les  ordres, 
reçut  des  bénéhcos,  puis  obtint  de  Clément  XII  l'autorisa- 
tion de  porter  les  armes  et  lit  les  campagnes  d'Allemagne 
et  des  Pays-Bas.  Il  remplaça,  en  1758,  le  maréchal  do  Ri- 
chelieu, mais  se  lit  battre  à  Crofeldt.  Il  sollicita  d'être 
admis  à  l'Académie  française,  en  1754.  C'était  le  premier 
prince  du  sang  qui  y  entrait.  Ce  fut  un  événement  qui 
donna  lieu  à  beaucoup  d'épigrammos,  les  titres  littéraires 
du  prince  étant,  évidemment,  loin  do  pouvoir  ôtro  compa- 
rés à  ceux  do  sa  naissance. 

Glermont  (Robert  me  Fkancic,  comte  dk).  V.  HocnnoN. 

Glermont  (Charles  I",  duc  dk  Bourhon,  comlo  Di:)- 
V.  BotjuhoN. 

Glermont  de  Ghaste  de  Gessans  (Annet  de), 

grand  niaiin?  de  l'ordre  dos  rlievallers  de  Malte,  né  en 
1587,  rnort  en  IGGO,  issu  de  la  lamilie  dauphinoise  des  Clnr- 
mont,  depuis  Clormont-Timuorre.  II  fut,  dans  la  suite,  bailli 
do  l^yon.  Nommé  grand  maître  de  l'ordre  do  Malte  en 
1660,  il  mourut  dos  suites  dos  blessures  reçues  en  combat- 
tant les  musulmans  sur  la  côte  d'Afrique. 

Glermont  on  Glermont  en  Beauvaisis»  cb.-l. 

d'arrond.  du  drpart.  dn  l'Oiso,  A  25  k]l<.ni.  do  Bnauvais, 
.sur  un  coteau  <luiiiitiant  hi  lîièche,  allUnMit  d(>  l'Oise; 
5.731  hab.  {Clermontuis,  oisfs.)  Cli.  do  f.  Nord,  'rnbnnal 
do  I"  instance,  collège  communal,  biltliotlièque,  ingé- 
nieur des  ponis  et  chaussées,  receveur  particulier,  pnr- 
coptour,  garde  des  eaux  et  forints;  importante  maison 
de  saiit(j.  Bonneterie,  fabri(|ucs  d'indiennes,  toiles,  pa- 
inors  peints,  scierie  mécanitiue;  commerce  do  bestiaux. 
chevaux,  lin.  Eglise  Saint-Sumson  (xiv'-xvi'  s.),  hôtel  do 
villo  construit  sous  Charles  le  l*(d  (xiv*  s);  chftioau  avec 
donjon   dos    x'-xi*    siècles.    li'niicointo    du    chûteau    est 


Armes 
;  Clenuont-KerraDd. 


occupée  par  une  prison  centrale  pour  femmes,  pouvant 
contenir  mille  détenues.  Patrie  dos  rois  Philippe-Au- 
guste et  Charles  le  Bel.  —  L'arrondissement  a  8  cant., 
169  comm.  et  82.546  hab.;  le  canton,  :; 4  comm.  et  15.631  hab. 

—  //istuire.  Clermont  (lat.  Claro- 
montium)    fut   probablement,   sous 
Charles   le  Chauve,   une   plact»  do 
refuge   contre    les   invasions    nor- 
mandes.   La    ville,    chef- lieu    du 
comté  de  Clermont  en  tieauvaisis, 
s'érigea   en    commune    (1197).    Lr 
comté  rit  retour  â  la  couronne  (1218 1 
et    servit    d'apanage,    notammeni 
pour  Robert,  sixième  (ils  do  saint 
l.,ouis,  tige  de  la  maison  de  Bour- 
bon. La  ville  sourtVit  beaucoup  do 
la  Jacquerie  (1356);  les  Anglais  la        .  .    ^, 
pillèrent  et  Tincendièrent,  eu  I35y       '^^""^^  '^^  Clermont. 
et  1415.  Confisqué  sur  le  connétable  de  Bourbon  après  sa 
trahison   (1523),  lo   comté    de    Clermont    fut   rendu  à  la 
branche  de  Bourbon-Condé. 

Glermont  en  Dauphiné,  écart  de  la  commune  de 
Chirens  (Isère),  où  une  tour  ruinée  du  xiii"  siècle  est  lo 
seul  reste  du  château  qui  fut  le  berceau  de  la  célèbre 
famille  des  Clermont.  V.  Clebmont-Tonnekre. 

Glermont-EN-ARGONNE,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Meuse, 
arrond.  et  à  29  kiiom.  de  Verdun-sur-Meuse,  sur  une  col- 
line dominant  le  val  de  l'Aire;  1.265  hab.  {C lermontois, 
oises.)  Ch.  de  f.  Est.  Carrières  de  phosphates  de  chaux, 
tuilerie  mécanique.  Ancienne  capitale  du  Clermontois,  — 
Le  canton  a  17  comm.  et  9.086  hab. 

GlERMONT-FERRAND  (lat.  Augitstonemetum),  ch.-l.  du 
dép.  du  Puy-de-Dôme,  à  420  kil.  de  Paris;  52.017  hab. 
(Clermontuis,  oises.)  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  et  Orléans.  Evéché. 
Tribunal  de  i"^*  instance  et  tribunal  de  commerce.  Ch.-l. 
du  13=  corps  d'armée.  Université.  Bibliothèque.  Fabricpic 
do  fruits  confits,  pâtes  d'abricots  et  confitures,  pâtes  ali 
mentaires.  chocolat,  café  de  glands  doux;  manufactures 
de  caoutchouc  ;  moulins,  distilleries, 
brasseries,  tanneries;  fat)riques  de 
produits  chimiques,  treillages,  etc. 
Commerce  de  cuirs,  bestiaux,  che- 
vaux, pommes  de  terre,  toiles.  Un 
des  plus  importants  marchés  do 
grains  de  la  région  du  Centre.  Cler- 
mont-Ferrand  possèdedix  neuf  sour- 
ces, donnant  des  eaux  froides  ou  fai- 
blement thermales;  les  plus  connues 
sont  celles  de  Saint- Allure,  du  Puiis- 
Loiselot,  des  Salins,  etc. 

Clermont-Ferrand  est  formé,  de- 
puis 1731,  de  la  réunion  de  l'an- 
cienne vdle  de  Clermont  avec  le 
bourg  de  Montferrand.  Bâti  sur  le  versant  et  au  pied 
d'un  monticule  aux  pentes  douces,  Clermont  est  entouré 
de  prairies  plantées  d'arbres,  qui  lui  font  une  ceinture  de 
verdure.  Dans  les  vieux  quartiers  avoisinant  la  cathédrale, 
les  rues  sont  tortueuses  et  pittoresques,  avec  quelques 
maisons  curieuses  du  xvi"  siècle,  telles  que  la  maison  des 
Savaron  et  celle  où  naquit  Pascal.  !,es  nouveaux  quar- 
tiers sont  coupés  par  des  boulevards  et  de  largos  avenues  : 
là  se  trouve  le  jardin  Lecoq.  qui  sert  d'école  de  botanique 
et  d'école  d  arboriculture.  Parmi  les  nombreuses  fontai- 
nes do  la  ville  sont  la  fontaine  de  Jaude  et  celle  d<^ 
Jacques  d'Amboise.  élégant  monument  do  la  Renaissance; 
la  plus  célèbre  est  la  fontaine  pétrifiante  do  Saint-AIlyre. 
La  cathédrale,  qui  appartient  au  style  gothique  du  Nord, 
commencée  en  1218,  consacrée  en  Î3»6,  quoique  non  ter- 
minée, a  été  complétée  au  xix"  siècle  par  Viollet-le-Duc. 
Elle  est  construite  en  lave  de  Volvic.  Notre-I)ame-du- 
Port  est  un  des  prototypes  connus  de  l'art  roman  auver- 
gnat. La  préfecture  est  installée  dans  les  bâtiments  de 
rancien  couvent  dos  Cordeliers. 

Montferrand  est  séparé  de  Clermont  par  une  distance 
de  prés  do  2  kilom.  L'église  paroissiale,  remaniée  aux 
xiv*  et  XV*  siècles,  date  du  ,\m'  siècle.  Los  maisons,  pour 
la  plupart  anciennes,  sont  malheureusement  très  muti- 
lées. Clermont-Ferrand  est  In  patrie  de  Grégoire  do  Tours, 
Pascal,  Jean  Savaron,  Domat  le  jurisconsulte,  Chamfort, 
Dulaure.  ~  L'arrondissement  a  1-t  cant.,  120  comm., 
175.032  hab.  ;  le  canton  Est  7  comm.  et  M. 611  hab.;  le  can- 
ton Nord  7  comm.  et  18.582  hab.  ;  lo  canton  Sud  4  comm. 
et  23.691  hab.;  lo  canton  Sud-Ouest  A  comm.  et  19.310  hab. 

—  Histoire.  Après  la  conquAto  romaine,  l'ancienne  villo 
gauloise  de  Cîergovie  fut  abandonnée  pour  la  nouvelle 
ville  de  Nometum,  qui  prit  le  nom  à'Aïuiustonemetum,  du 
nom  d'Auguste.  C'était  une  des  cités  les  plus  prospères 
des  Gaules;  saint  Austremoine  y  apporta  lo  christia- 
nisme; Sidoine  Apollinaire   fut  un  de  ses  évéquos.  Elle 

firit  le  nom  de  Clermont  [Clnrus  Mons)  d'une  citadelle  qui 
a  dominait.  Ravagée  à  plusieurs  reprises  par  les  bar- 
bares, cette  villo  souffrit  beaucoup,  au  moyeu  âge,  dos 
luttes  de  Tévéquo  de  Clermont  avec  les  comtes  d  Auver- 

fno,  et  des  discussions  dos  bourgeois  avec  lour  soigneur, 
évéque.  La  ville  et  le  comté  do  Clermont  furent  cédés 
par  la  famille  do  Lu  Tour  d'Auvergne  â  Catherine  de  Mé- 
dicis  et  réunis  ainsi  au  domaine  royal.  Un  grand  nombre 
^de  conciles  so  tinrent  à  Clermonf.  (V.  l'art,  suiv.)  En 
1665,  pour  réprimer  les  nombreux  crimes  commis  dans 
la  province  et  restés  impunis  à  cause  do  la  lenteur  do  la 
procédure,  Louis  XIV  établit  à  Clermont  une  cour  de  jus- 
tice extraordinaire,  les  o  Grands  Jours  d'Auvergne  »,  qui 
prononça  on  quelques  mois  plus  do  trois  cent  cinquante 
condamnations  ot  quatre-vingt -seize  bannissements.  Flé- 
chier  a  laissé  une  relation  de  ces  Gramls  Jours. 

—  Bim.ioOR.  :  Tardieu,  Histoire  de  la  ville  de  Clermont- 
Ferrand  (Moulins,  1873^:  F.  Renaud,  Histoire  de  la  com- 
mune de  Clermont-Ferrand  (Clermont-Ferrand,  1874). 

Clermont-Ferrand  (concm.ks  du).  Plusieurs  conciles 
furent  tenus  dans  la  ville  de  Clermont-Ferrand,  appelée 
primitivement  la  Vtllc  d'Auvergne.  Ou  on  cito  sept  (en 
535,  519,  587,  1095,  1110,  1121,  1130).  Lo  plus  célèbre  ot  lo 


nliis  important  est  celui  de  1095,  qui  fut  présidé  par  Ur- 
nain  II,  ot  auquel  assislérent  treize  archevêques  ot  deux 
cent  vingt  évoques  ou  abbés  mitres.  Après  avoir  excom- 


munié le  roi  «Le  Franco  Philippe  I",  qui  refusait  do  so 
séjiarer  de  s<m  épouse  illégitime,  Bertrade,  ot  soumis 
l'évéquo  do  Dol  â  la  juridiction  du  siège  métropolitain  de 
Tours,  lo  pape  y  proclama  la  proniière  croisade.  Ceux  qui 
s'engagèrent  â  partir  pour  la  Terre  sainte  furent  déclarés 


indépendants  de  la  justice  do  leurs  seigneurs  et  obtinrent 
le  privilège  d'être  soumis  aux  seuls  tribunaux  ecclésiasti- 
ques :  leurs  dettes  lurent  suspendues  et  leurs  terres  pla- 
cées sous  la  protection  de  l'Eglise.  Il  fut  décidé  que  lo 
vœu  de  prendre  la  croix  dispenserait  celui  qui  le  ferait  do 
toute  pénitence  canonique,  encourue  pour  ses  péchés  pu- 
blics ou  secrets. 

Glermont-GALERANDE  (Charles-Georges,  marquis 
de),  né  à  Pans  en  I74i.  mort  en  1823.  Il  était,  en  1789,  ma- 
réchal de  camp.  Très  hostile  à  la  Révolution,  il  combattit, 
lo  10  août  I7y2,  avec  les  Suisses  et  les  gentilshommes 
défenseurs  du  château.  Jeté  en  prison  sous  la  Terreur  et 
délivre  au  9-Thermidor,  il  s'en  alla  rejoindre  les  princes. 
Ce  fut  lui  qui  se  chargea  de  remettre  à  Bonaparte  la 
fameuse  lettre  où  Louis  XVIII  demandait  au  Premier 
Consul  do  le  rétablir  sur  le  trône,  lui  promettant  l'épée  do 
connétable.  En  I8i4,  il  devint  pair  de  France.  Il  a  laissé 
des  Âlcmoires  pour  servir  d  l'histoire  de  la  Jiévolution  (1825). 

Glermont-GANNEAU  (Charles-Simon),  orientaliste 
français,  né  a  Pans  en  1846.  Il  entra  dans  la  diplomatie 
et  remplit  les  fonctions  de  drogman  successivement  à 
Jérusalem  et  à  Cunstantinople.  En  1874,  l'Anj^Ieterre  le 
chargea  d'une  mission  en  Palestine;  d'autres  missions  lui 
furent  confiées  par  la  France  en  Syrie  et  dans  la  mer 
Rouge.  Il  a  découvert,  en  1870,  la  fameuse  stèle  moabite 
de  Mésa,  qui  porte  la  plus  ancienne  inscription  sémitique 
connue.  Il  fut  nommé  membre  de  l'Institut,  directeur  ad- 
joint à  l'Ecole  des  langues  orientales  et  professeur  au 
Collège  de  France.  On  lui  doit  de  nombreux  mémoires  et 
ouvr:.Ses  archéologiques  :  la  Palestine  incontiue  {IS16)\ 
Etudes  d'archéologie  orientale  (18S0  et  suiv.);  l'Authenti- 
cité du.  taint  sépulcre  et  le  Tombeau  de  Jospph  d'Arimathie 
(1877);  les  Fraudes  archéologiques  en  Palestine  (1885);  la 
Stèle  de  Mésa  (1887);  A'ofes  d'épigraphie  et  d'histoire  arabe 
(1887)  ;  etc. 

GlermONT-L'HÉRAULT,  comm.  de  l'Hérault,  arrond. 
et  â  IS  Uilom.  de  Lodève,  sur  le  Rhonel,  affluent  de  V Hé- 
rault; 5.083  hiib-  [ClermoniaiSy  aises.)  Ch.  de  f.  Midi.  Tri- 
bunal de  commerce,  collège  communal,  hospice.  Mines  de 
lignite;  pierres  de  taille.  Manufacture  de  draps  pour  la 
troupe,  distilleries,  filatures,  imprimeries,  taillanderies, 
tanneries,  mégisseries.  Commerce  do  grains,  de  vins  et 
spiritueux.  Eglise  Saint-Paul  (xiv*  s.).  Clermont,  après 
avoir  subi  les  Goths  et  les  Sarrasins,  fut  une  forteresse 
du  protestantisme,  au  xvi*  siècle.  —  Le  canton  a  15  comm. 
et  12.669  hab. 

Glermont-MONT-SAINT-JEAN  (Jacques,  marquis 
dk),  homme  puiuique  français,  né  au  château  de  Visar- 
geot  (Ain)  en  nô2,  mort  en  1827.  Il  fut  nommé,  en  1784, 
colonel  des  chasseurs  des  Ardeunes,  et  devint,  en  1789, 
membre  des  états  généraux.  II  vota  contre  toutes  les  ré- 
formes, émigra  en  1792,  devint  plus  tard  aide  de  camp  du 
roi  deSardargne,  et  se  battit  contre  la  B'rance.  A  la  rentré© 
des  Bourbons,  il  fut  nommé  inspecteur  des  cardes  natio- 
nales de  Seine-et-Marne  ilSM),  et,  l'année  suivante,  mem- 
bre de  la  Chambre  des  députés,  où  il  so  signala  parmi  les 
ultra-royalistes.  Il  a  laisï.é  quelques  écrits. 

Glermont-SUR-BERWINNE,  comm.  de  Belgique  (prov. 
de  Liège),  arrond.  admin.  et  judic.  de  Verviers  ;  1.915  hab. 

ClERMONT-TONNERRE  (barons,  puis  comtes  dk),  fa- 
mille originaire  du  Daupliiné.  Le  premier  membre  connu 
de  cette  taniille,  Sibaot,  est  mentionné  dans  des  titres  de 
1080  et  1094.  —  SiHAUT  II,  son  fils,  commanda  les  troupes 
qui,  en  1120.  cliassèrent  de  Rome  l'antipape  Grégoire  Vill. 
—  Un  descendant  dos  précédents.  Aynard,  devint,  en  1340, 
à  la  suite  d'un  traité  avec  le  dauphin  du  Viennois,  capi- 
taine général  et  premier  baron  du  Daupliiné,  avec  des 
privilèges  qui  furent  héréditaires  dans  sa  famille.  —  Un 
autre  membre  de  cette  famille,  Antoink  II,  mort  en  1578, 
fut  gouverneur  du  Dauphiné,  lieutenant  général  pour  lo 
roi  en  Savoie,  grand  mailro  des  eaux  et  loréis.  (La  terre 
do  Clermont  en  Dauphiné  fut  érigée  pour  lui  en  comté. 
on  1547.  Il  assista  à  la  bataille  do  Moncontour,  où  il  fut 
blessé  et  où  son  fils  aîné  fut  tué.)  —  Hbmbi,  fils  du  pré- 
cédent, tué  au  siège  de  La  Rochelle  eu  1573,  fut  duc  et 
pair  de  France. 

GlermONT-TONNERRE  (Claude-Catherine  dk),  ba- 
ronne, puis  coniti?.ssc,  puis  duchesse  de  Retz,  née  et  morte 
ù  Paris  (1547-1603).  La  hardiesse  avec  laquelle,  en  1561, 
elle  fit  ses  préparatifs  de  défense  contre  une  bande  do 
])illards  menaçant  son  chiiteau  dénote  en  elle  une  énergio 
toute  virik".  Mais  c'est  sur  un  autre  tliéAtre  tout  pacifique 
qu'elle  a  acquis  sa  principale  notoriété.  Au  milieu  do  la 
cour  lettrée  des  Valois,  elle  acquit  la  réputation  do  la 
femme  la  plus  instruite  et  la  plus  spirituelle,  à  ce  point 
qu'on  lui  appliquait  lo  surnom  de  «  dixième  Muse  "  ot  do 
»  quatrième  Grhce  »  qu'avait  porté  la  reine  de  Navarre, 
sœur  do  François  I".  Elle  fut  l'un  dos  ornements  do  cette 
Académie  du  palais  fondée  par  Charles  IX  ot  roslaurôo 
p:ir  Henri  III,  dont  Conrart  reprit  l'idée  sous  Louis  XIII, 
et  qui  so  trouve  ainsi  l'ancêtre  directe  do  l'.Vcadémio 
française.  Catherine  de  Clermont  s'était  mariée  deux  fols  : 
l",  on  1561,  à  Joan  d'Annebault,  fils  do  l'amiral  d'Anne- 
bault,  mort  dos  suites  d'une  blessure  reçue  i\  la  bataille  do 
Dreux  {l.'i62);  S",  on  1565,  ik  Albert  do  Gondi,  .seigneur  du 
Perron,  à  qui  elle  apporta  en  dot  la  terre  do  Retz.  (Elle 
eut  de  lui  dix  enfants,  dont  l'un  fui  lo  pèro  du  fameux 
(1  cardinal  do  Ketz  «  de  la  Fronde.) 

CLERMONT-TONNERRE(Frauçois  i>ii).  t^vôquo  etcomto 
de  Nuyon.  pair  dv  l-rance  et  membre  de  l'Académie  fran- 
çaiso,"né  en  1629,  mort  en  1701,  fonda  lo  prix  de  noésio 
pour  VEloge  de  Louis  XI  V  à  perpétuité,,  fun^t  que  l'Acadé- 
mie devait  proposer  tons  les  ans,  mais  qu'elle  changea  dans 
la  suite.  Il  est  surtout  célèbre  par  son  inoroyablo  vanité. 

Glermont-TONNERRE  (Gaspard,  marquis,  puis  duc 
i»k),  maréchal  de  France,  né  on  1088,  mort  en  1781.  Il 
figura  honorablement  A  l'armée  do  BohOmo  on  1741.  ù  la 
défense  de  l  Alsace,  au  siège  do  Fribourir,  commanda  l  ailo 
gaucho  de  l'arniée  A  Fontenoy,  assista  a  lu  prise  de  Tour- 
nay.  commanda  32  escadrons  A  la  bataille  do  Lawfeld,  ol 
représenta  le  connétable  au  sacro  do  Louis  XVI,  commo 
doyen  des  niarécliuiu  (lo  Franco. 

GlermONT-TONNERRE  [Stanislas,  comte  dk),  né  on 
1717,  mon  ù  Paris  en  1792.  Colonel  on  1789,  Il  fut  élu,  rt 
Paris,  député  de  la  noblesse  aux  étals  généraux.  H  se 
prononça  pour  la  réunion  dos  trois  ordres,  appuy».  dans 
la  nuit  du    1  août,  la  suppression  des  privilèges.  Mais, 


CLERMONT-TONNERRE  —   CLEVELAND 


effrayé  des  progrès  de  la  Révolution,  il  demanda  l'éta- 
blissement de  deux  Chambres,  vota  pour  le  i-e^o  absolu,  et 
proposa  d'investir  le  roi  de  la  dictature.  H  contribua  à 
fonder  le  club  monarchique  et  le  «  .Journal  des  impar- 
tiaux 0,  pour  faire  contrepoids  au  club  des  Jacobins.  11  a 
publié,  cette  année-là,  ses  OpinioJis  et  Discours. 

Cl-ERMONT-TONNERRE  (Anne-Antoine Jules  dk),  car- 
dinal, ué  à  Paris  eu  1749,  mort  à  Toulouse  en  1830.  Il  était 
évêque  de  Chàlons  depuis  1782,  lorsqu'il  fut  élu  dôpuié  aux 
états  généraux.  Il  signa  ÏEj-position  des  principes  des 
évéques  contre  la  constitution  civile  du  clergé,  puis  émigra 
eo  Allemagne  et  se  démit  de  son  siège  en  1801,  sur  la  de- 
mande de  Pie  VII.  Lors  du  retour  des  Bourbons,  il  fut 
appelé  à  la  pairie  (ISH),  puis  nommé  archevêque  de  Tou- 
louse (1820)  et  cardinal  (1822).  En  1828,  il  lit  une  vive  op- 
position à  l'ordonnance  relative  à  l'instruction  publique, 
réclama  les  droits  de  lépiscopat  sur  les  écoles  et  les  petits 
séminaires,  et  répondit  au  mmistre  Feutrier,  qui  lui  de- 
mandait de  se  soumettre:  «  Monseigneur,  la  devise  de  ma 
famille,  qui  lui  a  été  donnée  en  U20,  par  Calixte  II,  est 
celle-ci  :  Etiamsi  omnes,  ego  non  (Quand  même  tous,  moi 
non);  c'est  aussi  celle  de  ma  conscience.  » 

ClermONT-TONNERRE  (Aimé-Marie  Gaspard,  duc 
de),  général  et  mmistre.  né  à  Paris  en  1780,  mort  en  iseri, 
neveu  du  précédent.  Sorti  en  180i  de  l'Ecole  polytechnique 
pour  entrer  dans  l'artillerie,  il  devint  aide  de  camp  de 
Joseph  Bonaparte,  et  fut  nommé  maréchal  de  camp  sous 
la  première  Restauration.  Pair  de  France  en  1815,  il  reçut, 
en  1821,  le  portefeuille  de  la  marine,  nu'il  échangea  en 
1823  contre  celui  de  la  guerre.  Comme  tel,  il  seconda  éner- 
ciquement  la  politique  réactionnaire  du  gouvernement  de 
Charles  X.  Il  tomba  du  pouvoir  avec  Villole  en  1827,  et 
rentra  dans  la  vie  privée,  après  la  révolution  de  Juillet. 

Clermont  [Mademoiselle  de),  le  moins  mauvais  des 
romans  de  M""*  de  Genlis  (1802).  —  Mi'"  de  Clermont,  une 
petite-rille  du  grand  Condé,  distinguo  et  aime  un  simple 
gentilhomme,  le  duc  de  Melun.  qu'elle  finit  par  épouser 
secrètement,  mais  qui,  bientôt  après,  succombe  à  une 
blessure  mortelle.  Un  perpétuel  attendrissement  rogne 
d'un  bout  à  l'autre  de  l'ouvrage.  11  y  a  de  la  monotonie 
dans  ce  style,  et  une  fausse  élégance  dans  les  sentiments. 

CLERMONTIE  (ti)  Q.  f.  Genre  de  campanulacées-Iobé- 
Iiées,  comprenant  des  arbres  ou  des  arbrisseaux  lactes- 
cents, qui  croissent  aux  îles  Sandwich. 

ClermONTOIS  (to-â)  anc.  pays  de  France  (prov.  de 
Lorraine),  auj.  compris  dans  le  dép.  de  la  Meuse  ;  capit. 
Clermont-en-Argonne.  (Le  territoire  environnant  Clermont- 
Ferrand,  en  Auvergne,  portait  aussi  le  nom  de  Cler- 

MONTOIS.) 

CLÉROCEIATIE  [sî  —  du  gr.  ecclés.  klèros,  clergé,  et 
kratos,   puissance)  n.  f.  Domination  politique  du  clergé. 

CLERODENDRON  {din)  u.  m.  Genre  de  verbénacées.  tribu 
des  viticées.  comprenant  des  arbres  ou  des  arbrisseaux 
dont  on  a  décrit  plus  de  quatre-vingts  espèces  de  l'ancien 
monde,  surtout  de  l'Asie  et  de  l'Amérique. 

CLÉROMANCIE  [si  —  du  gr.  kièros,  sort,  et  manteia,  di- 
vination) n.  f.  Moyen  de  prédire  l'avenir,  fondé  sur  une 
sorte  de  tirage  au  sort. 

—  Encycl.  On  l'employait  en  Egypte,  en  Grèce,  en 
Italie.  On  se  servait  de  dés,  d'osselets,  de  cailloux.  Le 
nombre  des  points  amenés  ou  les  figures  formées  par  les 
objets  jetés  au  hasard  étaient  interprétés.  Parfois,  un  ta- 
bleau contenait  les  réponses  écrites  correspondantes. 
D'autres  fois,  on  tirait  des  lettres  dans  un  sac,  ou  mieux, 
des  sentences  extraites  des  grands  poètes.  Les  sorts  de 
Virgile,  si  en  vogue  pendant  la  décadence  romaine,  appar- 
tiennent donc  à  la  cléromancie.  On  pouvait  aussi  se  con- 
tenter d'ouvrir  un  livre  et  d'y  "chercher  une  réponse  dans 
les  premières  lignes  qui  tombaient  sous  les  yeux. 

CLÉROMANCIEN,  ENNE  {si-in,  èji')  n.  Personne  qui  pra- 
tiquait la  clérumancie. 

Gléron  d'Haussonville.  Biogr.v.  Hadssonville. 

GLÉRONOMIE  {mî  —  du  gr.  klêronotnia  ;  de  klêro-i,  sort, 
et  nomus,  loi)  n.  f.  Antiq.  gr.  Partage  des  biens  parle  sort. 
li  Participation  à  un  héritage  ;  droit  d'hérédité. 

GlÉROT,  avocat  au  parlement  de  Normandie,  né  à 
Rouen  vers  la  fin  du  xvii"  siècle,  mort  en  1744.  Ses  Dis- 
sertations historiques,  pleines  de  savoir,  annoncent  un 
homme  très  versé  dans  l'étude  des  antiquités. 

CLÉROTE  (du  gr.  kîêrotès  ;  de  klêros,  sort)  n.  m.  Ma- 
gistrat ou  Juge  athénien  désigné  par  le  sort. 

GLÉROUQUE  [rouk'  —  du  gr.  klêroukhos  ;  do  klêros,  lot, 
etékhein,  avoir)n.  m.  Colon  grec  qui  restait  citoyen  de  la 
mère  patrie. 

—  Encycl.  On  connaît  surtout  les  clérouques  athé- 
niens qui,  restant  citoyens  d'Athènes,  recevaient  un  lot 
de  terres,  désigné  par'le  sort,  dans  un  territoire  conquis. 
Les  principales  colonies  fondées  de  celte  façon  sont 
celles  dont  les  clérouques  athéniens  jetèrent  les  bases 
dans  l'île  d'Eubée,  à  Erétrie  et  Chalcis  (509  et  4.53);  à 
Skyros  (470)  ;  à  Eïon  (469)  ;  à  Naxos  (453)  ;  dans  la  Clier- 
sonèse  de  Thrace  (453,  448)  ;  à  Lemnos  (entre  451  et  448)  ; 
à  Andros  (450)  ;  à  Oréos  (440)  ;  à  Imbros  (443)  ;  à  Egaie 
(431);  à  Potidée  (429);  etc. 

Glers  ou  GLEERS(HuguesDE),  sénéchal  de  La  Flèche, 
sous  les  comtes  Gcoffroi  le  Bel,  comte  d'Anjou  (1129-1151) 
et  Henri  Plantagenet,  comte  d'Anjou,  puis  roi  d'Angle- 
terre {1151-118'J).  C'est  à  lui  qu'on  attribue,  sans  doute  à 
tort,  le  De  senescalcia  Francise,  traité  important  pour 
l'histoire  des  relations  de  la  cour  d'Anjou  avec  la  royauté 
capétienne  au  xii*  siècle. 

Glerseluer  (Claude),  philosophe  français  de  l'école 
cartésienne,  mort  à  Paris  en  1684  ou  1G86.  Ami  intime  de 
Descaries,  il  fut  son  principal  correspondant  en  France, 
après  la  mort  du  P.  Mersenne.  Ce  fut  lui  qui  recueillit  et 
publia  les  écrite  posthumes  de  Descartes.  Ces  écrits  sont 
d'abord  trois  volumes  do  lettres  (16GT)  du  plus  haut  in- 
térêt, puis  lo  Traité  tfc  l'homme,  le  Traité  de  ta  forma- 
lion  du  ffptus,  le  Traité  de  la  lumière  et  lo  Traité  du  monde 
(1677),  Malgré  sa  position  dans  le  monde  (il  était  avocat 
au  parlement  do  Paris),  il  donna  sa  fille  on  mariage  à 
Kohault,  jeune  homme  inronnu  et  sans  fortune,  mais  dé- 
voué à  la  philosophie  do  Doscartes. 

Clorsftllier  revit  encore  une  traduction  des  Principes 
faite  par  Picot  et  la  At  imprimer   à  ses   frais  (]Q8l). 


On  lui  doit,  enfin,  une  traduction  française  des  objections 
faites  (surtout  parGassendi)  aux  M'^ditations  de  Descartes, 
avec  les  réponses  de  Descartes  (lti47,  1661  et  1673). 

CLERUS  {klé-russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
famille   des   déridés,  comprenant  des  formes  allongées, 
cylindriques,  rayées  en  large  de  roux, 
do  gris  et  de  noir,  avec  le  thorax  sou- 
vent rouge.  Syn.  thanasimus. 

—  Encycl.  De  taille  moyenne,  les 
clerus  sont  dos  clairons  vivant  sous 
les  écorces  d'arbres,  où  leurs  larves  dé- 
truisent celles  de  divers  xylophagcs: 
on  en  connaît  de  nombreuses  espèces, 
répandues  surtout  dans  les  régions 
chaudes  ;  cinq  ou  six  habitent  l'Eu- 
rope. Citons  le  tlerus  vinti/larius, 
commun  sur  les  pins  ;  le  clerus  formi- 
carius,  sur  les  vieux  arbres. 

GlerVAL,  ch.-l.  de  cant.  du  Doubs,       Clems  (gr.  2  fois). 
arrond.  et  à  15  kilom.  de  Baume-les- 
Dames,   sur  le  Doubs   et    le  canal  du  Rhône  au   Rhin  ; 
1.066  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Carrières  de  pierres.  Forges, 
fonderies.  Ruines  du  château  de  Montfort.  —  Le  canton 
a  25  comm.  et  7.203  hab. 

GleRVILLE  (Louis-Nicolas,  chevalier  de),  îugénieur 
fran*.-ais,  mort  dans  l'île  d'OIéron  en  1677.  Maréchal  Je  camp 
en  1652,  il  se  signala  dans  de  nombreux  sièges,  fut  le  pre- 
mier, en  1658,  commissaire  général  des  fortifications,  et 
fut  nommé,  en  1671,  gouverneur  de  l'île  d'OIéron,  qu'il 
fortifia. 

GlÉRY,  comm.  de  la  Somme,  arrond.  et  à  5  kilom.  de 
Péronne,  sur  la  Somme;  950  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Etangs 
poissonneux  ;  tourbières.  Château  du  xiV  siècle. 

ClÉRY,  ch.-l.  de  cant.  du  Loiret,  arrond.  et  à  13  kilom. 
d'Orléans,  sur  l'Ardoux,  dans  le  val  de  Loire  ;  2.558  hab. 
Commerce  de  grains  et  de  fourrages  ;  fours  à  chaux.  Vieille 
église  gothique  restaurée  par  Louis  XI,  qui  y  fit  construire 
son  tombeau,  violé  par  les  protestants,  en  1562.  L'église 
fut  restaurée  de  nouveau,  sous  Louis  XIII.  Des  fouilles  y 
ont  fait  découvrir  les  tombeaux  do  Dunois,  de  François 
d'Orléans  et  d'Agnès  de  Savoie.  On  montre,  à  Cléry,  la 
maison  qu'habitait  Louis  XI.  Aux  environs,  butte  de  Mé- 
zières,  où  la  légende  place  la  tombe  d'Attila.  —  Lo  canton 
a  5  comm.  et  5.753  hab. 

GlÉRY  (Jean-Baptiste  Cant  Hankt),  né  à  Jardy,  près 
de  Marnes  (Seine-et-Oise),  en  1759,  mort  en  1809,  près  de 
Vienne  (Autriche).  Valet  de  chambre  de  Louis  XVI,  il 
obtint  de  le  suivre  au  Temple,  et  l'entoura  des  soins  les 
plus  touchants.  Après  l'exécution  do  son  maître,  il  fut 
incarcéré  jusqu'au  9  thermidor,  puis  alla  rejoindre  la  fa- 
mille royale  en  Allemagne.  En  1798,  il  publia  à  Londres 
le  Journal  de  ce  qui  s'est  passé  à  la  tour  du  Temple  pendant 
la  captivité  de  Louis  XVI,  livre  qui  eut  un  éclatant  succès 
et  fut  des  plus  utiles  à  la  cause  royaliste.  —  Son  frère, 
Jean-Pierre-Louis  H  ANET,  né  à  Jardy  en  1762,  mort  en  1834, 
était  valet  de  chambre  de  Madame,  fille  de  Louis  XVI.  Il 
se  réfugia  en  Belgique.  Plus  tard,  il  se  fit  fournisseur  de 
vivres  pour  les  armées.  En  1814,  après  le  retour  des 
Bourbons,  il  fut  nommé  inspecteur  des  forêts  en  Corse. 
Il  a  écrit  des  Mémoires  peu  intéressants  (Paris,  1825). 

GlÉRY  (Léon),  avocat  français,  né  à  Paris  en  1831.  Il  se 
fit  inscrire,  en  1853,  au  barreau  de  Paris.  Il  plaida  avec 
succès  un  grand  nombre  d'affaires  littéraires  ou  artistiques 
retentissantes,  notamment  celle  d'Edmond  About  et  de 
Francisque  Sarcey,  appelés  en  justice  par  la  congréga- 
tion des  Missions.  De  1875  à  1878,  Léon  Cléry  fut  membre 
du  conseil  de  l'ordre  des  avocats,  du  comité  consultatif 
de  la  ville  de  Paris,  et  figure  parmi  les  conseils  de  la 
Banque  de  France  et  de  la  Comédie-Française.  Il  a  publié 
lui-même  un  recueil  de  ses  meilleures  plaidoiries,  sous  le 
titre  de  Souvenirs  du  palais  (1891). 

GleS  ou  GlÔSS.  bourg  d'Austro-Hongrie  (Tyrol),  dans 
le  val  di  Non,  sur  le  Noce,  affluent  de  l'Adige  ;  2.750  hab. 
Sériciculture,  filature  de  soie.  Antiquités  romaines.  — 
Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  47.300  hab. 

GlÉSINGER  (Georges-Philippe),  sculpteur  français,  né 
à  Besançon  en  1788,  mort  dans  la  même  ville.  Il  avait 
eu  pour  maîtres  Flatters  et  le  baron  Bosio.  Ses  principaux 
ouvrages  appartiennent  à  sa  ville  natale;  de  ce  nombre 
sont  les  bustes  du  cardinal  de  Granvelie,  de  l'historien 
Chifflet  et  de  l'archevêque  de  Pressigny,  qui  ornent  la 
bibliothèque  publique  ;  un  Christ  de  bronze,  placé  sur  la 
croix  de  mission  érigée  à  Besançon  ;  six  groupes  plus 
grands  que  nature,  représentant  des  scènes  de  la  Pas- 
sion, exécutés  en  1827  pour  l'église  de  la  Madeleine,  etc. 
Georgos-Philippe  Clésinger  avait  ouvert  dans  son  atelier, 
à  Besançon,  une  école  gratuite  de  sculpture. 

GlÉSINGER  (Jean-Baptiste-Auguste-Stello),  sculpteur 
et  peintre  français,  fils  du  précédent,  né  à  Besançon 
en  1814,  mort  à  Paris  en  1883.  Il  étudia  dans  l'atelier  do 
son  père  et  acheva,  en  Italie,  son  éducation  artistique.  Sa 
réputation  date  du  Salon  de 
1847,  où  parurent  quatre  ou- 
vrages de  lui,  deux  bustes  et 
deux  statues  de  marbre  ;  une 
Jeune  Néréide  portant  des  pré- 
sents, et  la  Femme  piquée  par 
un  serpent.  Il  exécuta,  en  1847, 
un  buste  do  G.  Sand,  dont  il 
avait  épousé  la  lille,  et  la  statue 
de  marbre  de  Louise  de  Savoie 
I jardin  du  Luxembourg],  Au 
Salon  do  1848,  il  montrait  trois 
bustes  do  femmes  (entre  an- 
tres, celai  do  M"'  Solange  Clé- 
singer) une  Uacchante  couchée, 
en  marbre. 

L'admiration  qu'excita  cette 
œuvre  ne  fut  pas  partagée  par 
tous  les  critiques.  Certains  criè- 
rent au  scanaaie,  à  l'impudeur. 

Aux  Salons  do  1850  et  do  1852, 
il  exposa,  entre  autres  onuvres,  une  Pietà,  phisiours  bustes 
de  personnages  célèbres,  deux  grandes  figures  allégo- 
riques :  la  Tragédie  dont  les  traits  rappellent  ceux  do 
Kachol,  cl  lu.  Littérature,  qui  otfre  une  vague  ressemblance 
avec  George  Sand. 

Il  —  (\t 


56 

L'échec  d'un  grand  Françots  /•',  statue  équestre,  déciaa 
Clésinger  à  partir  pour  Rome,  d'où  il  envoya,  en  1859,  une 
vingtaine  de  morceaux  de  peinture,  types  italiens  ou  figures 
de  style,  d'une  facture  haoïle  et  d'une  incontestable  éner- 
gie, ainsi  que  deux  groupes  en  marbre  très  importants  : 
Cornélie  et  ses  deux  enfants,  Diane  au  repos  ;  une  statue  de 
Cléopâtre  se  faisant  piquer  par  l'aspic,  un  buste  à' Hélène, 
celui  d'une  Transtévénne  et  un  essai  de  restauration  des 
Parques  du  Parthénon  (en  plâtre). 

Parmi  les  œuvres  postérieures  à  son  retour  en  France, 
il  faut  mentionner  un  François  /""  et  un  Napoléon  /*' 
équestres,  statues  colossales  qui  obtinrent  un  légitime 
succès.  Citons  encore,  parmi  ses  œuvres  :  l'Ariane  montée 
sur  un  tigre,  une  Lucrèce  mourante,  un  Christ  mort,  etc.  En 
1878,  il  donna  à  l'Exposition  universelle  cinq  ouvrages 
importants  :  un  Enlèvement  de  Déjanire,  une  Délivrance 
d'Andromèdi',  un  François-Joseph  équestre,  en  bronze,  etc. 
Clésinger  s'est  aussi  montré  animalier.  On  a  de  lui  un 
Taureau  ;  un  groupe,  la  Chouette  et  la  Tortue.  L'influence 
de  Rude  et  de  Barye  est  visible  dans  tout  sou  œuvre  ;  mais 
pourtant,  dans  sa  note  matérialiste,  il  est  généralement 
original.  Clésinger  offre  un  singulier  mélange  de  vigueur 
sculpturale  et  de  mollesse  dans  la  pensée.  Avec  de  la 
flamme,  une  main  agile,  et  un  sens  cle  la  chair  très  im- 
pressionnant, il  demeure,  faute  d'àmc,  un  artiste  incomplet. 

Pendant  la  guerre  de  1870,  il  fit  campagne  à  la  tête 
d'une  compagnie  de  francs-tireurs. 

ClÉSO.  My  th.  gr.  Fille  de  Cléson  et  sœur  de  Tauropolis. 
Suivant  une  tradition  mégarienne,  Cléso  et  Tauropolis 
trouvèrent  le  corps  d'Ino  étendu  sur  le  rivage,  et  lui  ren- 
dirent les  honneurs  funèbres. 

GlÉSON.  Myth.  gr.  Roi  de  Mégare  et  fils  do  Lelex.  11 
est  le  père  de  Pylas,  de  Cléso  et  de  Tauropolis. 

Clesse  I  Antoine),  poète  belge,  né  en  1S16  à  La  Haye. 
mon  en  1889  àMons,  où  il  était  armurier.  Il  se  rendit  popu- 
laire par  des  poèmes  et  des  chansons  animés  d'un  souffla 
patriotique,  notamment  :  Godefroid  de  Bouillon,  poème 
(1839;;  Poésies  diverses  ^1841),  et  CharisoJis  (1845-1848). 

GlessÉ,  comm.  des  Deux-Sèvres,  arr.  et  à  16  kilom. 
de  PartheiKty,  sur  le  ru  de  Clessé,  affluent  du  Thouarct  ; 
1.370  hab.  Ch.  de  f.  Etat. 

GlessÉ,  comm.  de  Saône-et-Loire,  arr.  et  à  12  kilom. 
de  Mâcon:  770  hab.  Voie  romaine.  Vignobles  compris 
dans  le  Maçonnais  et  produisant  d'excellents  vins  blancs. 

GlXT  (saint),  pape.  V.  Anaclet. 

GlÉTA.  Myth.  gr.  L'une  des  Charités,  honorée  surtout 
il  Sparte. 
GlÉTAS.  Biogr.  V.  Clëœtas. 

CLF.THRE  n.  m.  Genre  d'éricacées,  tribu  des  andro- 
médées,  renfermant  des  arbres  ou  des  arbrisseaux,  la 
plupart  originaires  de  l'Amérique  du  Nord.  Plusieurs  sont 
cultivés  en  Europe,  dans  les  jardins;  notamment,  le  clc- 
thre  à  feuilles  d'aune  (clethra  alnifolia). 

CLÉTHROPSIDE  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  aune. 

CLÉTIER  [ti-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  fabrique  les  clefs  des 
instruments  de  musique  à  vent. 

GlÉTOR.  Myth.  gr.  Un  des  fils  de  Lycaon,  qui  furent 
foudroyés  par  Zeus. 

GlÈVE  (Corneille  van),  sculpteur,  né  et  mort  à  Paris 
(1645-1732).  Elève  de  François  Anguier.  il  remporta  le 
grand  prix  en  1671,  et,  après  six  années  d'études  à  Rome, 
il  revint  à  Paris,  et  entra  à  l'Académie  en  It^Sl.  Il  exé- 
cuta le  monument  de  Louvois  et  un  assez  grand  nombre 
de  statues  pour  les  églises  de  Paris  et  pour  les  jardins  de 
Versailles  et  de  Marly.  L'œuvre  la  plus  remarquable  de 
cet  artiste  est  son  groupe  la  Loire  et  le  Loiret,  qu'on  voit 
dans  le  jardin  des  Tuileries. 

GlÈVE  iPer-Tliéodor),  chimiste  et  naturaliste  suédois, 
né  à  Stockholm  en  1840.  Elève  de  l'université  d'Upsal,  où 
il  devint  privatdocent  en  1863,  il  a  été  professeur  de  chi- 
mie à  l'Ecole  polytechnique  de  Stockholm,  de  1870  à  1874, 
puis  professeur  de  chimie  à  l'université  d'Upsal. 

Ses  travaux  chimiques  ont  eu  pour  principal  objet 
l'étude  des  propriétés  et  la  recherche  du  poids  atomique 
des  métaux  nouveaux  ou  rares  :  cérium,  didyme,  esbium, 
lanthane,  samarium,  scandium,  thorium,  thufium,  yttrium. 
On  lui  doit  aussi  de  nombreux  mémoires  sur  les  bases  am- 
moniacales du  platine,  sur  la  naphtaline,  les  naphtols  et 
leurs  dérivés:  sur  les  acides  cholaliquo  et  choloïdanique. 
11  a  écrit  (quelques  mémoires  sur  la  géologie,  entre  au- 
tres :  Esquisse  de  la  géologie  des  iles  du  nord-est  des  Indes 
occidentales  (1881).  ^t  un  çrand  nombre  de  dissertations 
sur  les  algues  diatomées,  ainsi  nue  :  Avalysi  rhimique  qua- 
litative (1885)  ;  Dictionnaire  de  chimie  (1883)  ;  Schee.'e  {Char- 
les-Guillaume)  [Copenhague,  1886].  lia  en  outre  collaboré 
au  Dictionnaire  de  chimie  de  Wurtz.  à  V Encyclopédie  chi- 
mique de  Fremy  et  à  un  grand  nombre  de  périodiques. 

Glevedon,  bourg  d'Angleterre  (comté  de  Somerset), 
sur  lestuaire  du  Severn  ;  5.000  hab.  Bains  de  mer. 

CLÉVÉTTE  n.  f.  Spinellide  uranifère,  trouvée  ]^ar  Nor- 
denskiôld  dans  les  feldspaths  de  Garta,  près  d  Arendal 
(Norvège).  On  a  reconnu  dans  cette  espèce  la  présence  du 
plomb,  du  cérium,  de  l'yttrium,  etc. 

CLEVELAND  (  land')  adj .  Se  dit  du  cheval  anglais  du  comté 
de  Cleveland.  —  Substantiv.  :  Acheter  vn  cleveland. 

—  Encycl.  Les  chevaux  c/et-e^nt/  (Yorkshire,  Lincoln. 
Durham,  Northumberland)  sont  des  animaux  d'attelage, 
comparables  à  nos  anglo-normands.  Ils  résultent,  comme 
ceux-ci,  du  croisement  de  l'ancien  type  carrossier  un  peu 
massif,  mais  rustique  et  de  taille  développ-'-e  {race  germa- 
nique de  A.  Sanson),  avec  le  pur  sang,  c  est-à-dire  le  che- 
val de  course.  Ils  constituent  donc  une  population  de  métis, 
à  l'état  de  variation  désordonnée,  et  donnant,  eu  consé- 
quence, des  proiînits  d'inégale  valeur.  Toutefois,  ce  sont 
fréquemment  do  magnifiques  bêtes,  de  forme  à  la  fois 
puissante  et  harmonieuse.  La  robe  est,  le  plus  souvent» 
de  L-ouloiir   bai. 

Glevekj^ND,  district  houiller  ot  manufacturier  du 
comté  d'York  (North-Riding),  sur  la  rive  gauche  de  la 
Tees  River. 

GlevELAND,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  rOhio\  avec 
un  port  sur  lo  lac  Erié,  à  l'emboucliure  du  Cuyahoga; 
261.350  hab.  Université;  commerce  do  cuivre,  de  fer,  de 


S7 

charbon,  de  piStrole,  do  lainos,  do  boîs,  laminoirs,  raffine- 
ries do  pturoUi  l't  d'Iiuilo;  rahricatioii  d'aijido  suUuriquo, 
instrumoiiis  aj^ricolos,  wayoïis;  lard  ot  jambons.  Koudéo 
en  nytî  par  ki  gônoral  Clovcdand,  ot  dovoiiuo  cité  on  ]S'M'>, 
cotto  vilioa  viï  sa  population  soxtuplor  on  triMito  ans  (istïo  ; 
-13.415  hall.).    -  Villodos  l'Jtats-Unis  tTonnossoc)  ;  ■1.500  hab. 

Cleveland  (Joan),  poôLo  antriais,  n6  à  Lonybborough 
on  161,1.  mon  à  Londros  on  itijS.  Pondant  la  guerre  ci- 
vile, il  dôl'oiidit  Cliarlos  I"""  avec  son  épôo  ot  dans  dos 
satires,  dont  l'nuo,  i/^cusxais  rebelle,  ont  un  y;rand  roton- 
tissomoiit.  Croniwoll  le  traita,  néanmoins,  avec  beaucoup 
d'égards.  Ses  oorits  ont  ôto  publiés  on  1G87. 

Cleveland,  titre  ducal  donné  par  lo  roi  d'Anpletorro. 
Charlos  II,  à  sa  maitrosso  Barbara  Villiers,  et  qui,  à  sa 
mort,  fut  porté  par  son  tils  naturol,  Charles  Fitzroy  (v.  ce 
mot),  puis  passa,  par  mariage,  à  la  famille  Vane. 

Cleveland  (Grovor),  homme  d'Etat  américain,  né  à 
Caldwoll  tl^Lat  K\,y  Now-Vork)  en  1S37.  Fils  d'un  ministre 
presbytorion,  il  débuta  comme  professeur  à  l'école  dos 
aveugles  do  Nmv-York.  Avocat  (1859),  puis  attornoy  dans 
le  comté  d'Erié.  il  se  lança  dans  la  politique  on  se  fai- 
sant élire  man'o  do  Buifalo  par  les  démocrates  (I88i),  et 
gouverneur  de  l'Etat  (1882).  Il  sut  se  faire,  dans  ces  doux 
postes,  une  toile  réputation  d'administrateur  capable  et 
mlègre,  qu'on  1884,  il  était  élu  président  dos  Etats-Unis. 
Il  continua  de  poursuivre  les  abus  et  les  dépenses  inutiles 
avec  la  môme  rigueur  qui  lui  avait  valu  ses  succès.  Sous 
sa  présidence,  l(!  budget  réalisa  dos  excédents  do  recettes 
de  400  à  5Ù0  millions  de  francs  par  an.  Mais  il  se  prononr-a 
nettement  contre  le  proioctiounisme  à  outrance,  ce  qui 
détacha  de  lui  los  Etats  du 
Nord.  Aussi  no  fut -il  pas 
réélu  en  1888.  Il  reprit  son 
ancien  ofiice  d'attorney.  Har- 
risson,  qui  lui  succéda,  ne 
sut  ou  ne  put  maintenir  la 
prospérité  tinaucièro  qui 
avaitété  lacaractéristiquedu 
gouvernomont  do  son  prédé- 
cesseur. Aussi,  aux  élections 
de  1892,  Cleveland  fut-il  de 
nouveau  élu  président  à  une 
majorité  écrasante.  Il  s'atta- 
cha â  réorganiser  sur  do  nou- 
velles bases  la  circulatioa 
monétaire  et  lo  régime  com- 
mercial, mais  une  crise  éco- 
nomique no  lui  permit  pas  de 
mener  à  bien  1  œuvre  entre- 
prise. Dès  1894,  la  majorité  li- 
bre-échangiste cédait  devant 
l'opposition  du  Sénat,  malgré 


CLEVELAiND 


CLICHÉ 


Cleveland, 


les  eiTorts  du  président  qui  intervint  activement  dans  la 
lutte.  D  autre  part,  dans  le  domaine  de  la  politique  exté- 
rieure, Cleveland  nié.;ontonta  non  seulement  ses  adver- 
saires, mais  un  certain  nombre  de  ses  partisans,  en  so 
déclarant  nettement  neutre  dans  la  i|uestion  de  Cuba  et 
en  se  rel'usant  éneryiquement,  en  dépit  d'un  vote  du  Con- 
grès, à  roconnaitro  les  insurgés  comme  belligérants.  Les 
protectionni-tes  regagnèrent  tout  lo  terrain  qu'ils  avaient 
perdu,  Los  élections  de  isoii  lui  donnèrent  Mac  Kinlev 
pour  successeur  à  la  présidence,  ■' 

Cleveland  (Histoikk  de  mon.siudr), /î/i  naturel  de- 
tromwell  ou  te  /'liilusoptie  anr/tais  (n32-n39>.  Ce  roman 
fort  lonç  (il  ne  comprend  pas  moins  de  s  vol,  in-8»)  est 
rempli  d'épisodes  secondaires  qui  en  rendent  l'analyse 
diflicile.  On  y  trouve  lliistoire  do  l'Angleterre  sous 
Cromwell  et  Charles  II,  un  roman  consacré  à  la  pointure 
do  1  amour  fatal,  dos  récits  do  voya'jes  chez  les  sauvages 
d  Amérique  qui  font  pousor  aux  Natcke:,  des  idées  so- 
ciales et  religieuses  qui  annoncent  \Oi-ii,ine  de  Vimfgalité 
et  la  Profession  de  foi  du  mcaire  snrm/nrd.  Le  héros,  l'An- 
glais Cleveland,  allie  à  des  principes  de  philoso|ihi'o  éga- 
lltaire  et    do   réformateur  dos   sociétés    une    mélancolie 


toute  romantique.  Cot  ouvrage,  d'un  stylo  pur  et  harmo- 
nieux, a  été  loué  avec  enthousiasme  par  Diderot  Rous- 
seau et  Xavier  de  Maistre, 


t 


Cleves  (en  allem,  Klem  ou  Cleve),  ville  do  Prusse 
régence  de  DusselJorf,  située  près  de  la  rive  gauche  dii 
llhin;  10. UO  hab,  tCti-mis,  nises.)  Pittoresquoinont  con- 
struite sur  trois  collines,  elle  possède  los  ruines  d'un  ancien 
château  qui  rappelle  une  des  légendes  les  plus  poéticiuos 
do  1  Allemagne,  et  dont  Wagner  s'est  souvenu  en  écrivant 
Lolienf,rin(lour  du  Cygne).  I.a  ville  féodale  a  fait  place  à 
une  ville  indusiriello  (tanneries,  manufactures  do  tabac 
labriquos  de  drap),  dont  los  produits  s'écoulent  vor.s  lo 

Ihin  par  lo  canal  do  .Spoygraben.  Sources  thermales  et  éta- 
blissements hydrothérapiques.  —  Le  cercle  de  Cleivs  :i  une 
superhcio  de  510  kil.carr.,  et  une  population  do  50.000  hab. 
ClÉVES,  comté  jusqu'en  1117,  oii  il  fut  érigé  on  duché 
par  1  empereur  Si-ismond,  s'étend  sur  les  deux  rives  du 
Khin,  sur  i.znn  kilom.  carr.,  ot  ndovait  jadis  directement 
do  I  empire.  Vers   1  an    1000,  il  était  possédé  par  les  sei- 

neiirs  d  Anton  (Klandrcs),  passa,  en  1368,  aux  comtes  de 

,a  Mark,  ot  lut  réuni,  en  1521,  à  Juliers  et  4  lierg  par 
0  duc  Jean  III  le  l'acilique,  qui  introduisit  la  Réforme  et 
hérita,  on  1538,  de  la  Gueidro  et  de  Zutphen  ;  mais  Char- 
los-Quint  les  lui  enleva  eu  1513.  Cette  maison  s'éteignit 
en  lb09,  avec  lo  duc  Jean-(;uillaumo  IV,  et  l'oiivorturo 
;  o  la  succossion  fut  une  dos  causes  de  la  guerre  de 
Ironto  ans.  Catholiques  ot  protestants  tenaient  li  sa  pos- 
session. La  lutte  fut  ardente  entre  doux  compétiteurs  sur- 
tout, lo  comte  palatin  de  Neuhourg  ot  rélocteur  do  Bran- 
debourg. Ils  conclurent,  en  KiU.  1  accord  do  Xanten,  par 
lequel  le  palatin  eut  Jiiliers  et  Uerg,  et  l'électeur,  Clèvos, 

"  ,lT',--  "■'^'•.n" berg  ot  Kavenstoin.  Il  fut  consacré 
','"  ,1  î'?  '."'■•  '*  '^'■"^^"  '='*''''  '"  P""'"  située  à  gaucho 
du  lUiinùlal'ranco.  Los  districts  de  .Savonaer,  Iluissen  et 
;.?!,"'?."''""  '""",""*>'  4  >■"  "••^publique  batave  on  1803.  Kn 
1 80.,.  la  I  russe  céda  lo  reste  do  ses  possessions  do  co  groupe 
qui  lorméreut  lo  novau  du  département  de  la  Koer  ;  le  reste 
lut  .ijouteau  grand-duché  do  Berg,  nouvellement  créé  n.ar 
Napoléon  I",  puis  au  .lépartomeiit  dOver-Yssel.  Kn  1811 
la  1  riisso  reprit  le  duché  de  Clèves,  plus  les  anciens  ,lu- 
ché»  r  o  Borg  ot  do  .luliers  (enlevés  Ala  Bavière  on  I8111) 
mais  laissa  A  la  Hollande  les  districts  détachés  on  IBu.i! 

Clèves    (Mario    m:),    duchesse    d'Orléans,    miVe  do 

I.OUIS  .\l  on   |l2,i,  morte  en  1187.  Hllo  était  lllle  du 

duc  do  Clèves,  Adolphe  IV,  et  do  Mono  do  Bourgogne, 


Sibylle  de  Clèves. 


A  peine  ÙLgio  do  quinze  ans,  elle  épousa  Charles  d'Or- 
■oans,  oui  était  deux  l'ois  veuf  et  avait  près  do  ciiiquauto 
ans.  Kilo  non  porta  pas  moins  noblement  son  titre  de 
princesse  l'raiii.'aise,  qu'ello  rehaussa  encore  jiar  sos 
grandes  qualités  intellectuelles  et  morales,  sa  prul'onde 
iiioté,  son  amour  pour  sa  nouvelle  patrie,  son  culte  pour 
les  arts  ot  son  talimt  poétique,  moins  connu  que  celui  do 
son  mari,  mais  réel.  Devenue  veuve  on  14(13,  elle  s'adonna 
à  I  éducation  de  sos  enfants,  dont  l'un  devait  monter  sur 
le  trône  de  Kiance,  ot  se  remaria,  vers  1480,  avec  un  jeune 
gentilhomme  artésien,  Jean  de  Kabodangcs. 

Clèves  (Philippe  de),  seigneur  de  Ravenstein,  homme 
de  guerre  belge,  né  vers  1459,  mort  à  Wincndaelo  en 
1527.  Membre  do  la  famille  des  ducs  do  Bourgogne,  il  dé- 
fendit contre  Louis  XI  l'héritage  de  sa  cousino  Marie. 
En  1483,  il  l'ut  nommé  par  Maxiniilien  d'Autriche  lieute- 
nant général  pour  tous  les  Pays-Bas.  Mais,  on  1488,  il  so 
prononça  contre  lui,  et  devint  capitaine  des  révoltés.  Il 
s'allia  aux  Français,  porta  la  guerre  en  Brabant  et  on 
Flandre,  et,  malgré  dos  échecs,  il  ne  céda  qu'en  1493.  11 
suivit  en  Italie  Louis  XII,  qui  le  lit  gouverneur  de  Gênes. 
Clèves  'Sibylle  de),  femme  de  l'électeur  de  Saxe  .lean- 
Fréderic,  surnommé  le  Mar/nanimc .  née  en  1510,  morte 
en  1554.  Klle  est  l'une  des  femmes  qui  contribuèrent  le  plus 
à  la  propagation  do  la  Réforme.  Elle  embrassa  les  doc- 
trines de  Luther  en  entrant 

par  son  mariage  dansia  mai-  <^isfM^^n'>=*<s.- 

son  de  Saxe.  Elle  avait  de  >     f^''\î^ 

fréquents  entretiens  avec 
Luther.  En  1547,  pendant 
la  guerre  de  Smalkalde, 
après  la  bataille  de  Miihl- 
berg  où  son  mari  tomba 
au  pouvoir  des  Impériaux, 
elle  organisa  la  défense  do 
Wittenberg.  Pour  forcer  la 
ville  à  se  rendre,  Charles- 
Quint  lit  condamner  à  mort, 
sans  jugement,  Jean-Fré- 
déric, et  envoya  la  sentence 
à  Sibylle.  Celle-ci  manda 
à  l'électeur  d'accepter  les 
conditioiisdo  Charles-Quint, 
quoi  qu'il  dût  lui  en  coûter. 
0  Sacriliez  tout,  disait-oUe, 
dans  son  zèle  de  luthé- 
rienne, tout,  excepté  votre  foi  !  »  C'est  ce  qu'il  lit.  Quelques 
jours  après,  lo  vainqueur  lit  son  entrée  àWitteuberg.  Sibylle 
vint  se  jeter  à  ses  pieds;  elle  n'obtint  que  de  passer  huit 
jours  avec  son  mari,  qui  resta  prisonnier  de  Charles-Quint. 
Sibylle  vécut,  dès  lors,  dans  la  retraite,  et  se  plonoea 
dans  la  lecture  des  livres  do  Luther  ot  dans  la  méditation 
de  l'Ecriture.  Une  correspondance  touchante  s'établit  entre 
elle  ot  son  époux.  Enfin,  après  cinq  années,  Charles-Quint, 
voulant  tourner  ses  efforts  contre  la  Franco,  eut  besoin  de 
l'appui  des  princes  allemands,  et  ce  fut  alors  qu'il  rendit 
la  liberté  à  Jean-Frédéric  (1552).  Sibylle  mourut  en  1554 
onze  jours  avant  Jean-Frédoric.  Elle  fut  inhumée  avec  lui 
dans  l'église  paroissiale  de  Weimar. 

Clèves  (Anne  de),  v.  Anne  de  Clèves. 
Clèves  (.Marie  de),  princesse  de  Condé,  lillo  du  duc  do 
Nevers  François  I",  née  en  1553,  morte  en  1574.  Elle  lit 
sensation  ù.  la  cour  do  Charles  IX  par  sa  merveilleuse 
beauté,  et   fut    passionné- 
mentaiméo  du  duc  d'Anjou, 
depuis  Henri  III,  qui  l'eût 
épousée    si    elle    n  eût  été 
calviniste.  .Mariée,  en  1572, 
à  son    cousin     Henri    1", 
prince  de  Coudé,  Marie  de 
Clèvos    abjura   lors  do  la 
Saint  -  Barthélémy.     Elle 
mourut  en  couches. 

—  Bmi.ioGR.  :  duc  d'An- 
male.  Histoire  des  princes 
de  Condé  (Paris,  I8C9-1886). 

Clèves     (  LA     PRINCESSE 

DE),    roman  de   M"'  do  La 
Fayelte.  V.  princesse. 

ClEWER,  bourg  d'An- 
gleterre (comté  de  Borks), 
sur  la  Tamise:  9.800  hab. 
Saline. 

ClÉVOIS  (l'O-dl  ,  OISE, 
persiinne  née  dans  la  ville 
ou  le  duché  do  Clèvos,  ou  qui  l'habite.  —  Les  Clévoi.s 

—  Adjoctiv.  Qui  se  rapporte  au  duché,  à  la  ville  Je 
Clèves,  ou  à  leurs  habitants  :  Princesse  clévoisk. 

CLÉYËRB  (de  Clerier,  botan.  allem.  du  xvii'  s.)  n.  f.  Bot. 
Syn.  do  CKciTEON,  de  piilvphemon,  do  ternstrèmik. 

CLIACHITE  n.  f.  IlyJrato  naturol  d'alumine  avec  fer 
Vaneti'  de  bauxite. 

CLIANTELLE  ((éi)  n.  f.  .Nom  vulgaire  du  chrysanthème 

de  1  Ih'le.  •' 

CLIANTHE  n.  m.  Genre  do  léguminonsos-galégées 
goniprenani  doux  ospècos  qui  croissent,  luno  on  Aiislra- 
lio.  I  autre  en  .N'ouvelle-Zélaudo. 

CUBADIOM  ((/i  om)  ou  CLIBADION  n.  m.  Genre  do 
composées,  tribu  des  hélianthées,  comprenant  dos  herbes 
qui  croissent  dans  l'Amé- 
rique tropicale. 


Marie  de  Clèves. 


CLIBANAIRE  (ndr  ~  lat. 
clitmnarius.  mémo  sens  ;  du 
gr.  klibanos,  four  do  campa- 
gne) n.  m.  Antiq.  Nom  de 
cavaliers  porsesqui  étaient, 
aussi  bien  que  leurs  cho- 
vaiix,  protégés  iiar  l'nrmuro 
défensive  apneféo  klilinnos. 
Il  Se  disait  do  boulangers  qui 
se  servaient,  pour  ciiiro  lo 
pain,  du  four  appelé  c/itane. 

CLIBANARIUS  (ri-uss) 
II.  m.  Genre  de  crustacés  v..i...u...iiuB. 

décapodes  macroures,  famille  des  paguridés,  tribu  dos 
pagiirinés,  compronaiii  dos  pagures  do  teintes  vives  et  ba- 
riolées ,  démunis  d'nppondicos  aoxuols  ot  do  sacs  ovifèros. 


Antiq. 

qui 


Sorte  do 


—  Encycl.  Los  cUbanariut,  dont  on  connaît  do  nombreu- 
ses espèces,  habitent  les  littoraux  des  régions  chaudes.  La 
seule  propre  ù  l'Europe,  ctiliimarius  misanlliropus,  ne  dé- 
passe pas  Le  Havre,  au  nord.  Le  clibanarius  anomalus 
donne  le  rare  exemple  d'une  forme  propre  aux  grands 
londs  ;  cette  espèce,  longue  de  5  à  G  centimètres,  se  trouve 
par  270  mètres  do  prolondeur,  dans  la  mer  des  Ant  Iles, 

CLtBANE  (du   gr,  IdiiMnns,  four) 
vase  en    terre    cuite,    criblé  de  trous, 
servait  à  cuire  lo  pain,  11  Four  portatif,  ii'ciii- 
rasse  que  portaient  des  cavaliers    perses. 
Il  Auj.,  Petit  four  portatif,  en  métal  ou  eu 
terre,  servant  aux  opératious  chimiques. 

CLIBANION  (du  bas  gr.  klibaniou,  armure 
de  plaques)  n.  m.  Défense  de  corps  du  haut 
moyen  âge,  portée  dans  l'Orient  lalin,  et 
qui  était,UDe  cotte  à  armer,  formée  d'ccail- 
les  d'acier  rivées  sur  une  jaque  de  toile. 

-:■  Encycl.  Lo  clibanion  du  Bas- Empire 
est  dérivé  de  la  lorica  sqnammuta,  cuirasse 
à  écailles  romaine,  empruntée  par  les  Ro- 
mains aux  cavaliers  daces,  et  dont  l'ori- 
gine est  assyrienne  ou  persane.  L'adoube- 
ment carolingien,  avec  ses  cottes  rustrécs 
et  maclées,  est  un  dérivé  du  clibanion  by- 
zantin. Au  IX»  siècle,  Constantin  Porpliy-  ^,  , 
rogénète  décrit  l'armure  d'Alexis,  geud're  ^"''="""" 
de    lenipereur ,   dont   le    corps  était  un    clibanion  d'or. 

CLIC-CLAC  (onomat.)  n.  m.  Claquement  du  fouet  ou 
bruit  successif  d'un  objet  qui  vole  en  éclats. 

CLICE  n.  m.  Armur.  Syn.  de  clich. 

CUGR  (transcript.  défectueuse  du  mot  turc  kilidj.  sabre) 
n.  m.  c  e  mot  désigne  un  sabre  de  longueur  moyenne  et 
tranchant  d'un  seul  côté,  il  Agime  ciicli  {adjem  ktlidj),  Sabro 
en  usage  en  Perse,  assez  fortement  recourbé.  (C'est  celui 
dont  étaient  armés  les  mamluuks,  à  l'époque  do  l'expédi 
tion   d'Egypte.) 

CLICRAGE  {chaj'}  n.  m.  Techn.  Action  de  clicher. 

—  Impress.  sur  étoffes. Opérations  siiccessivesau  moyen 
desquelles  on  produit  une  planche  ou  cliché  qui  sert  pour 
l'impression  sur  étoffes. 

—  Min.  Organes  mécaniques  maintenant  en  place  les 
cages,  à  l'orilice  d'un  i.uits  de  mine,  pendant  que  l'on  substi- 
tuedesberlinesvides  anxberlincs  pleinis  montées  au  jour. 

—  Photogr.  Action  do  fabriquer  un  cliché.  V.  cliché, 

PHOTOGRAVCRE. 

—  Encycl.  Typogr.  Le  clicha<ie  s'exécute  en  posant  un 
flan  (v.  ce  mot)  sur  la  forme  préalablement  nettoyée.  A 
l'aide  d'une  brosse  spéciale,  lo  mouleur  frappe  sur  le  flan 
de  façon  à  lui  faire  prendre  bien  e.\aclement  et  uniformé- 
ment l'empreinte  des  caractères  ou  des  gravures  contenues 
dans  la  forme  ;  ]mis  il  renforce  le  flan  en  le  recouvrant  do 
feuilles  de  papier  un  peu  fort,  collées  les  unes  sur  les  autres 
avec  une  bouillie  faite  de  colle  de  pâte,  de  blanc  d'Espa- 
gne pulvérisé,  d'alun,  etc.,  alin  de  lui  donner  l'épaisseur 
voulue  et  q^u'il  puisse  se  manier  facilement  sans  se  défor- 
mer lorsqu  il  sera  sec.  La  forme,  recouverte  du  flan,  est 
mise  sous  le  plateau  d'une  presse  et  chauffée  le  temps  né- 
cessaire au  séchage  de  Vempreinle.  Au  sortir  de  la  presse, 
on  sépare  le  flan,  devenu  empreinte,  de  la  forme,  et  on  fixe 
cette  empreinte  dans  un  moule  spécial  pour  obtenir  un  cliché 
d'éiiaisseur  voulue.  A  cet  effet,  on  coule  dans  le  moule  un 
niéiange  métallique  (plomb,  antimoine,  régule)  qui  repro- 
duit fidèlement  en  relief,  sur  une  seule  plaque,  les  carac- 
tères ou  gravures  de  l'empreinte.  Cette  plaque,  dite  ..  cli- 
ché ■ ,  pourra,  après  retouches,  servir  à  l'impression  du 
volume  ou  du  journal  auquel  elle  aura  été  destinée. 

On  se  sert  actuellement,  pour  l'impression  des  journaux 
ou  dos  volumes  à  grand  tirage,  de  machines  rotatives;  les 
clichés  devant,  dans  ce  cas,  avoir  la  Ibrmo  d'un  demi- 
cylindre,  sont  coulés  dans  des  moules  sjiéciaux  do  forme 
demi-C3  lindrique. 

Les  progrès  do  la  galvanoplastie  ont  permis  d'appliquer 
au  moulage  des  formes  typographiques  le  clichago  éloc- 
trii|uc.  Les  clichés,  plans  ou  demi-cylindriques,  ubienus 
par  ce  procédé,  prennent  le  nom  do  (jalianos.  On  emploie 
surtout  la  galvanoplastie  pour  le  clicliage  des  gravures  sur 
bois  servant  ù  l'illustration  des  livres,  V,  élicthotvpie. 

Enfin,  lo  clichago  au  pl&tro,  antérieur  au  clichago  au 
papier,  ne  s'emploie  plus  guère  que  pour  les  caractères 
très  tins,  ou  la  reproduction  de  planches  avec  figures.  La 
galvanoplastie  l'a  remplacé  presque  lulalomcnt. 

CLICRE  n.  f.  Pop.  Colique. 

CLICHÉ  n.  m.  Techn.  Planche  métallique  on  relief,  ob- 
tenue par  le  clicliage  de  la  t'ormc  au  moyen  du  flan,  ot  lo 
coulage  dans  les  ompreinies  de  celui-ci  ilun  alliago  mé- 
tallique contenant  du  plomb,  du  bismuth,  etc. 

—  Galvan.  Reproduction,  au  moyen  delà  galvanoplastie, 
d'un  moulage  typogra])liiquo  ou  a"utro  et  que  l'on  nomme 
galvano. 

—  Grav.  Les  graveurs  en  médailles  appellent  cliché  une 
empreinte  prise  dans  de  l'étain  fondu,  de  manière  &  pou- 
voir juger  du  degré  d'avancement  de  leur  œuvre. 

—  Impress.  sur  éloires.  Le  cliché  servant  ù  l'impression 
des  tissus  s'obtient  au  moyen  do  la  xylographie,  c'est- 
à-dire  la  gravure  du  dessin  sur  du  bois,  puis  lo  coulage 
d'un  alliage  métallique  do  manière  à  avoir  en  relief  l'oni- 
prointo  du  dessin. 

—  Photogr.  Ce  nom  qui  sert  ordinnirement  A  représenter 
l'empreinte  en  métal  ou  en  matière  (dastique  d'un  objet  ou 
relief,  formant  moule  ^loiir  une  quant  né  indéfinie  d'épreuves 
semblables,  désigne  improproineiii  ^bien  que  le  mot  soit 
consacré  par  l'iisago)  l'image  obtenue  A  la  chambre  noire. 
Les  congrès  internationaux  de  pliuiugrapliio  uni  décidé 
ile  lui  substituer  lu  uum  plus  exact,  mais  moins  usité,  do 
jiliototi/pp. 

—  Soumit.  Empreinte  prise  sur  une  feuille  de  métal  de 
faible  épaisseur, on  faisant  usage  delà  presse, d'une  œuvre 
eu  cours  d'exécution  ou  lors<)iu<  le  travail  est  terminé. 

—  Technol.  En  photogravure.  Plaqued<>rinc  on  de  cuivre 
sur  laquelle  a  été  gravée,  en  relief,  une  image  ipielconque, 
en  vue  de  I  impression.  [Il  y  a  deux  .sortes  de  clichés  :  ceux 
gravés  au  trait  et  ceux  gravés  en  truite  (similigravure).  Ces 
derniers  reproduisent  In  pbolognipliio  avec  une  reruiine 
perfeclioii  ;  les  ditt'érent es  valeurs  de  In  teinte  sont  nrodu lies 
jinr  un  pointillé  (procédé  dit  de  la  liiinr  nim'ricuinc),  dont 
les  éléments,  plus  ou  moins  gros,  laissent  par  cela  niAino 
plus  "Il  moins  de  vide,  c'est. A-diro  de  blanc,  entre  eux.  Ce 
procédé  prend,  depuis  i|Uoliiuos  années,  une  grjindo  ox- 
lonsion.JPour  In  fabrication  dos  olioliAs.  V,  piiotouravurk. 


8 


CLICHEMExXT   —    CLIFF-DWELLERS 


CLICHEMENT  [man]  n.  m.  Prononciation  vicieuse  des 
lettres  chuintantes. 

CXJCHER  V.  a.  Couler  un  alliage  métallique  dans  l'em- 
preinte  du  flan  prise  sur  la  forme  d'une  piige  composée 
Se  caractères  mobiles.  (On  obtient  ainsi  une  planche  so- 
lide à  l'aide  de  laquelle  on  peut,  sans  composer  de  nouveau, 
tirer  un  grand  nombre  d'exemplaires.)  ii  On  fait  une  opéra- 
tion du  même  genre  pour  le  clichage  des  gravures. 

Cliché,  ée  part.  pass.  du  v.  Clicher. 

—  n.etadj.  Fig.  etfam.Seditdecequi  est  stéréotypé,  tou- 
jours répétéoureproduit,  et  toujoursdelamcmo  façon  :  On 
entend  chaque  année  les  mêmes  ciicuÉS,  les  mêmes  discours 
CLICHÉS,  sur  l'équilibre  du  ôud'/et. 

Se  clicher,  \.  pr.  Etre  cliché. 

CUCHER  V.  n.  Prononcer  d'une  manière  vicieuse  les 
lettres  chuintantes. 

CLIGHERIE  [ri]  u.  f.  Manière  de  clicher;  atelier  de  cli- 
chuge. 

CLIGHEUR  n.  m.  Typogr.  Ouvrier  qui  pratique  le  cli- 
cbage.  —  Adjectiv.  :  Des  ouvriers  ci.icheurs. 

—  Min.  Ouvrier  attaché  au  service  du  clichage  des  puits. 
CLICHIEN  n.  m.  et  adj.  Hist.  V.  clichten. 

ClicHTOVE  ou  Clichtoue  (Josse),  théologien  et  ma- 
thématicien flamand,  né  à  Nieuport.  mort  à  Chartres  en 
15-13.  Il  professa  la  philosophie  à  Paris  et  combattit,  un 
des  premiers,  les  idées  de  Luther.  Ses  principaux  écrits 
sont  :  De  vera  nobilitate,  ouvrage  qui  a  été  traduit  en 
français  par  l'abbé  Méry  (1761); />eoei/o  espace  (1523),  et 
Ânti-Lutherus  (1523). 

ClICHY  ou  ClIGHY-LA-GARENNE  (lat.  Clippincum), 
ch.-l.  do  cant.  du  départ,  de  la  Seine,  arrond.  et  à  7  kilom. 
de  Saint-Denis,  sur  la  Seine,  38.fiOO  hab.  [Clicliiens,  ennes.) 
Ch.  de  f.  Ouest.  Fabriques  d'amidon  :  bougies  :  briqueteries  ; 
huileries;  produits  cnimiques;  verreries.  L'industrie  s'y 
développe  de  plus  en  plus,  et  la  population  ouvrière  aug- 
mente dans  de  notables  proportions.  —  Clichy  est,  en  même 
temps  que  le  cheMieu,  la  seule  commune  du  canton. 

—  Histoire.  Clichy  doit  son  origine  à  une  villa  con- 
struite par  les  premiers  rois  mérovingiens  et  qui  fut  une 
des  rési-iences  favorites  du  roi  Daii:obert.  Saint  Vincent 
de  Paul  fut  curé  de  Clichy  au  xvii*  siècle  et  y  lit  construire 
l'église  actuelle. 

C'est  près  de  la  barrière  de  Paris,  aujourd'hui  disparue, 
qu'a  eu  lieu,  le  30  mars  1814.  un  vif  engagement  entre  les 
défenseurs  de  Paris  et  les  Alliés.  La  garde  nationale,  com- 
mandée par  le  maréchal  Moncey.  opposa  une  héroïque 
résistance  aux  Alliés  qui  se  présentaient  aux  portes  de 
Paris  et  fut  la  dernière  à  soutenir  la  lutte.  C'est  au  cabaret 
du  père  Lathuille  que  se  tinrent,  durant  l'action,  le  maréchal 
et  son  état-major.  La  garde  nationale  ne  céda  qu'à  l'arri- 
vée du  message  annonçant  la  capitulation  de  la  capitale. 

Clichy  (roNCiLES  de).  Plusieurs  conciles  se  sont  tenus 
dans  cette  ville,  au  vil*  siècle,  l'elui  de  653,  sousClovis  II, 
donna  une  sanction  canonique  aux  privilèges  de  l'abbaye 
de  Saint-Denis. 

Clichy  (Combat  de  la.  barrière  de),  tableau  d'Horace 
Yernet.  L'artiste  a  choisi  le  moment  où  le  maréchal  Mon- 
cey  donne  au  chef  de  bataillon  Odiot  l'ordre  d'empêcher 
les  Russes  de  s'emparer  de  Mont- 
martre. Parmi  les  officiers  et  les 
soldats  du  groupe  central,  on  recon- 
naît Marguery-Dupaty,  l'homme  do 
lettres,  Charlet  et  Horace  Vernet 
lui-même.  Les  gardes  nationaux 
sont  massés  au  dernier  plan,  en 
deçà  de  la  barrière  de  bois  qui  ferme 
l'entrée  de  Paris.  Divers  person- 
nages rustiques,  des  paysans  chas- 
sés par  l'invasion,  une  femme  et 
son  enfant,  des  débris  d'ustensiles 
et  de  meubles,  donnent  un  accent 
de  réalité  pittoresque  à  cette  page 
où  l'anecdote  approche  de  l'histoire. 
Celle  fine  et  sobre  toile  fut  peiiito 
en  1820.  Elle  figure  aujourd'hui  au 
Louvre.  Doublemard  s'en  est  in- 
spiré dans  ses  bas-reliefs  de  la 
statue  de  Moncey,  sur  la  place 
Clichy. 

Clichy  (prison  dk),  prison  de 
Paris,  située  au  n"  70  de  la  rue  de 
Cli'hy,  dans  laquelle  étaient  en- 
voyés les  débiteurs  insolvables 
subissant  la  contrainte  par  corps. 
Ce  fut  en  1826  que  cette  prison  fut 
affectée  à  cet  usage,  au  lieu  de  la 
prison  de  Sainte-Pélagie  ;  elle  per- 
dit cette  affectation  lorsque  la 
contrainte   par  corps  fut  abolie  en 

matière  civile  et  commerciale  par  r,>m!j, 

la  loi   de  juillet  1867.  On  pouvait 

y  Incarcérer  deux  cents  personnes  environ.  Les  prison- 
niers y  étaient  retenus  jusqu'à  parfait  payement  de  leurs 
dettes,  mais  aux  frais  des  créanciers  qui  avaient  requis 
rincarcération. 

CLICHTEN  {chi~iii)  n.  m.  Se  disait  des  membres  du 
club  royaliste  qui.  de  17ûj  à  1797.  se  réunit  dans  le  jardin 
do  Clichy  et  ensuite  chez  le  député  Delahayc,  et  qui  fut 
supprimé  par  le  coup  d'Kiat  du  18  fructidor  au  V. 

GliCQOOT  'François  Henri),  né  et  mort  à  Paris  (1728- 
1791),  fut  l'un  dos  plus  habiles  facteurs  d'orgues  français 
du  xvnr  siècle.  Il  fut  sans  doute  l'élève  do  son  père,  qui 
avait  construit,  en  1703,  l'orgue  de  l'église  du  chapitre  de 
Saint-Quentin.  Clicquot  jouit  d'une  grande  renommée,  que 
justifiait  une  très  réelle  habileté  dans  son  art.  Son  premier 
ouvrage  fut  l'orgue  do  Saint-Gcrvais,  qu'il  établit  on  17r>o. 
Quelques  années  après,  il  s'associa  avec  son  confrère 
Dallory,  et  tous  deux  construisirent  les  belles  orgues  do 
Notre-Dame,  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  do  Saint-Morri 
ot  do  la  .Sainte-Chapelle,  ainsi  que  celui  de  la  chapelle  du 
palais  do  Versailles.  Puis  l'association  fut  rompue,  et 
Clicquot.  resté  seul,  entreprit  l'orgue  do  Saint-Sulnico,  qui 
est  considéré  comme  son  plus  beau  travail,  ot  celui  do  la 
cathédrale  do  Poitiers,  qui  lui  fut  payé  92.000  livres.  II 
mourut  un  an  après  l'avoir  achevé. 

Clicquot  de  Blervache  (Simon),  économisto  fran- 
çais, né  à  K'.'irns  on  K2:i.  mort  en  1790.  Il  fut  d'r.bord  pro- 


cureur syndic  à  Reims,  puis  inspecteur  générai  du  com- 
merce (1765-1790).  Il  a  publié  i)lusieurs  ouvrages  et 
iiiémoiros  sur  des  matières  de  commerce  et  d'écunumie 
sociale.  Parmi  ses  écrits,  nous  citeruns  :  Disserlalion  sur 
l'état  du  commerce  en  France,  depuis  H utjuts  Cnpet  jusqu'à 
François  y*"  (  1756)  ;  Mévxoire  sur  les  corps  de  métiers  (i757); 
Considérations  sur  le  commerce  et  en  particulier  sur  les 
compagnies,  sociétés  et  maîtrises  (17581,  en  collahoraiion 
avec  do  Gournay  ;  Mémon-e  sur  les  moyens  d'améliorer  en 
France  la  condition  des  laboureurs,  des  journaliers,  etc. 
(1789)  ;  etc. 

CLIDANTHE  n.  m.  Genre  d'amaryllidacées,  voisin  des 
amaryllis,  habitant  l'Amérique.  Les  clidanthes  sont  des 
herhes  bulheuï-es,  à  tige  munie  de  feuilles  longues  et  très 
étroites,  à  fleurs  terminales  jaunes. 

CLIDARTHROCACE  OU  CLÉIDARTHROCACE  (du  gr. 
cltis.  clentos,  clef;  ar/Âron.  articulation,  ot  Au/>o5,  mauvais; 
n.  f.  Inflammation  des  surfaces  osseuses  de  l'articulation 
sterns-claviculaire. 

CLIDE  n.  f.  Machine  de  guerre  en  usage  dès  le  temps 
de  Charlemagne,  et  qui  servait  à  lancer  des  pierres.  Cel- 
les-ci étaient  renfermées  dans  une  enveloppe  et  placées 
à  l'extrémité  d  une  puutre  que  l'on  faisait  basculer. 

CUDÈME  ou  GliTODÈME,  historien  grec,  probable- 
ment Athénien  (fin  du  V  s.,  comniencem.  du  iv"  s.av.J.-C). 
Il  fut  le  premier  à  recueillir  les  vieilles  légendes  et  tra- 
ditions de  lAttique.  Son  Althis  (ou  Discours  sur  l'Altigue) 
comprenait  au  moins  douze  liv.-es.  On  estimait  fort  cet 
ouvrage,  à  cause  de  la  richesse  d'information  et  de  la  pré- 
cision de  l'auteur. 

CLIDÉMIASTRE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dxYMtiRiDE. 

CLIDÉMIE  {mi—  de  Clidemius,  botan.  grec)  n.  f.  Genre 
de  mélastomacées,  tribu  dos  mico- 
niées,    comprenant    une    vingtaine 
d'espèces,  qui  croissent  dans  1  Amé- 
rique du  Sud. 

CLIDÉMIOPSIS  (psiss)  n.  m.  Sec- 
tion du  genre  clidémie. 

CIJDIA    n.    f.  Genre    d'insectes 
lépidoptères,  famille  des  acronycti- 
dés,    comprenant  des  noctuelles  à 
ailes  supérieures  larges  ,  ordinairement  brunes  variées 
de  blanc,  et  dont  les  chenilles  vivent  sur  les  euphorbes. 

—  EncycL.  On  ne  connaît  que  deu\  espèces  de  clidia; 
Aies  habitent  l'Europe  méridionale  et  orientale  :  clidia 
chamxsijses  (France  méridionale  et  Piémont,  sur  Yen- 
phorbia  chams'syses)\  clidia  geographica  (Hongrie,  Cri- 
mée, etc.,  sur  Veuphorbia  cyparissias). 

CLIDICUS  {kuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
famille  des  scydménidés,  comprenant  des  formes  fines  et 
élégantes,  oblongues  et  élancées,  à  pattes  très  longues 
avec   les  fémurs  en  massue. 

—  Enctcl.  Los  antennes  coudées ,  les  palpes  très 
grands,  le  sillon  médian,  qui  divise  le  crâne  en  deux  lobes 
arrondis,  font  ressembler  la  tête  des  clidicus  à  celle  des 
fourmis. Ce  sont  les  géants  des  scydménidés;  ils  atteignent 
10  et  12  millimètres  de  long;  leur  couleur  est  d'un  roux 


Clidia  (gr.  nat.). 


e  Jf  Clichy,  d'après  Horace  Yeraet. 

ambré.  Habitant  les  forêts  des  montagnes  à  Java  et  Bor- 
néo, ils  courent  à  terre,  parmi  les  feuilles  sèches,  avec 
des  allures  de  fourmis.  Jadis  très  rares,  les 
deux  espèces  sont  maintenant  plus  com- 
munes dans  les  collections.  Le  clidicus 
(/randia  habite  Java;  Tantro,  clidicus  formi- 
carius,  est  propre  à  Bornéo. 

CLIDOMANCIE     n.    f.    CLIDOMANCIEN, 
ENNE  n.   et  adj.   V.    clkidomancu:,   cléi- 

ItO.MANCIEN,    KNNE. 


CLIDOSTOME  n.  m.  Bot.   Syn.  de  den- 

ItROI'Ci(i(>N. 

CLIDOOQUE  {duuk'  ~  du  gr.  kleidou- 
klios ;  de  kleis,  kleidos,  clef,  et  ékhcin, 
avoir)  n.  m.  Nom  sous  lequel  on  désignait, 
chez  les  Grecs,  dos  prêtres  d'un  ordre  in- 
férieur chargés  do  la  garde  dos  temples, 
dont  ils  fermaient  les  portes,  u  Surnom  do 
diverses  divinités  :  d'Athéna  en  Attique, 
d'Eros,    d'Ëaquo,   etc.  11  Nom    d'une   statue   do    Phidias. 

CLIE  n.  m.  Nom  donné,  dans  certaines  contrées,  à  unr> 
barrière  tournante  tiui  sort  à  fermer  les  champs,  les 
enclos,  les  vergers 

CLIENT  {kli-an),  ENTE  [du  lat.  cliens,  même  sens]  n. 
Aotiq.   rom.  Homme  do  condition  inférieure,  placé  sous 


58 

le  patronage  d'un  patricien.  (En  ce  sens,  le  masculin  est 
plus  usité.) 

—  Par  anal.  Personne  qui  confie  ses  intérêts  à  un  homme 
d'affaires  :  /,('s  clients  d'un  notaire,  d'uti  avoué,  d'un  avocat. 

Il  Se  dit  aussi  des  [)arties,  à  l'cgurd  de  leur  ju^e. 

—  Par  ext.  Pratiipie,  personne  habituée  à  prendre  les 
marchandises  ou  à  recevoir  les  bons  olfices  de  quidqu'un  : 
Les  cLiKNTS  d'un  médecin.  Les  clientes  d'une  modiste. 

—  Fig.  Partisan,  ami  : 

Moi.  je  me  plus  toujours,  client  de  la  iialure, 
A  voir  son  opulence  et  bieufaisante  et  purf>. 

A.  CllÉMER. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  La  clientèle  était,  à  Home,  uno 
institution  établissant  un  rapport  de  dépendam-e  entre  des 
personnes  de  condition  inférieure  et  une  tjens  patricienne. 
D'après  Monimsen,  les  clients  auraient  été  des  esclaves  et 
descendants  d'esclaves,  atTranchis  de  fait,  mais  sans  les 
formalités  de  la  manumissio.  Ce  système  explicjue  très  bien 
la  ressemblance  qui  existait  entre  la  condition  du  client 
et  celle  de  l'affranchi.  Les  clients  devaient  au  patron  le 
respect  [obseguiujn],  le  dévouement  personnel,  des  rede- 
vances dans  certains  cas  (dot  de  sa  fille,  rançon,  amende, 
frais  occasionnés  par  les  charges  publiques).  Les  clients 
devaient  aussi  donner  leurs  sulfrages  au  patron  dans  les 
comices,  ne  jamais  déposer  contre  lui,  ni  l'attaquer  en 
justice.  Si  un  client  mourait  sans  héritier  ou  sans  avoir 
fait  de  testament,  le  patron  héritait  de  lui.  De  son  côté, 
le  patron  devait  aider  le  client  de  ses  conseils  et  de 
son  crédit,  ne  pas  témoigner  contre  lui,  le  défendre 
devant  les  tribunaux  et  subvenir  à  ses  besoins  dans  le 
cas  de  détresse.  La  plupart  des  plébéiens,  des  pauvres 
et  des  vaincus  admis  dans  Rome  durent  se  placer  dans 
cette  condition ,  par  la  force  même  des  choses.  Les 
conquêtes  successives  de  la  plèbe  affaiblirent  les  rap- 
ports do  clientèle,  mais  le  nom  suhsista  jusque  sous  l'em- 
pire. Le  client  était,  alors,  un  simple  protégé  du  patron, 
sans  caractère  juridique.  Il  s'était  établi  des  relations 
analogues  entre  des  villes  et  des  citoyens  romains, 
qu'elles  prenaient  pour  patrons  pour  faire  plaider  par 
eux  leurs  intérêts  dans  la  cité. 

CLIENTÈLE  {an-tèl' —  lat.  cHentela;  de  cHens ,  entis , 
client)  n.  f.  Dans  l'antiquité  romaine.  Ensemble  des  clients 
placés  sous  le  patronage  d'un  patricien  :  Scipion  avait  une 
nombreuse  clikntèle.  il  Protection  accordée  par  le  patron  : 
Etre  sous  la  clientî^le  rie  Marc-Anlninf.  ti  Rapports  entre 
le  patron  et  le  client  :  La  clienti-xe  offrait  des  avantages 
réciprogues  pour  le  patron  et  le  client. 

—  Par  anal.  Auj.,  Relation  entre  un  protégé  et  la  per- 
sonne qui  le  protège  :  //  est  important  qu'il  eaiste  de  bons 
rapports  de  clientèle  entie  le  fabricant  et  l'ouvrier. 
(Blanqui.)  u  Ensemble  des  pratiques,  des  clients  d'une 
personne  ou  d'un  établissement  :  La  cLiKNTÎiLE  d'un  mar- 
chand,  d'un  médecin.  )i  Action,  habitude  de  réclamer  les 
soins  de  quelqu'un ,  de  fréquenter  rétablissement  de 
quelqu'un,  de  lui  donner  sa  pratique  :  Avoir  la  clientèle 
d'une  famille. 

—  Par  ext.  Réunion  de  gens  qui  ont  le  même  genre  de 
relations  avec  une  même  personne  :  L'homme  supérieur, 
partout  oii  il  se  trouve,  se  crée  U7ie  clientèle  d'admirateurs. 
(Alex.  Dum.) 

—  Encycl.  La  clientèle  ou  achalandage  qui  dépend  d'un 
fonds  de  commerce  est  l'essence  même  de  ce  fonds  de 
commerce  et,  en  réalité,  le  constitue.  Ou  conçoit  la  vente 
d'un  fonds  de  commerce  sans  marchandises  et  même, 
quoique  plus  difficilement,  sans  droit  au  bail  des  lieux 
occupés  ;  mais,  sans  clientèle,  il  n'y  a  plus,  à  proprement 
parler,  de  fonds  de  commerce;  d'autre  part,  on  s'imagine 
das  fonds  de  commerce  sans  matériel  et  réduits  sim- 
plement à  la  clientèle  :  il  en  est  ainsi  pour  certains 
intermédiaires,  qui  exercent  le  commerce  dans  leur  ap- 
partement. Aussi  les  mots  clientèle  et  fonds  de  commerce 
sont-ils  souvent  employés  l'un  pour  l'autre  et  pris  comme 
synonymes. 

Sont  toujours  considérés  comme  faisant  partie  intégrante 
de  l'achalandage  ou  clientèle  le  nom,  le  titre,  l'enseigne, 
les  marques,  sous  lesquelles  l'établissement  commercial 
est  connu  du  public. 

Dans  l'usage,  les  conventions  relatives  à  un  fonds  de 
commerce  s'établissent  d'une  manière  distincte  sur  la 
clientèle  et  sur  les  marchandises  ;  mais,  à  défaut  de  stipu- 
lation expresse,  la  vente  d'un  fonds  de  commerce  com- 
prend tout  à  la  fois  la  clientèle,  le  droit  au  bail  et  les 
marchandises  garnissant  les  magasins  où  s'exploite  le 
commerce  :  en  conséquence,  l'acquéreur  a  le  droit  de 
jtrcndre  l'enseigne,  les  attributs  de  son  vendeur  et  de 
s'annoncer  comme  son  successeur.  Le  vendeur  ne  peut 
même,  à  moins  d'une  clause  contraire  formellement  sti- 
pulée, continuer  à  se  servir  des  mêmes  enseignes  ou 
élever  une  autre  maison  du  même  genre,  susceptible  do 
nuire  à  l'acquéreur.  II  doit,  d'ailleurs,  faire  tout  le  possible 
pour  assurer  à  son  cessionnaire  ou  successeur  la  trans- 
mission do  la  clientèle. 

Les  ventes  de  fonds  de  commerce  peuvent  être  soit 
verbales,  soit  faites  par  actes  notariés  ou  sous  seing- 
privé.  Il  est  d'usage  de  faire  annoncer  ces  ventes  dans 
les  journaux,  afin  de  prévenir  ceux  qui  pourraient  les  cri- 
tiquer, ou  les  créanciers  qui  auraient  des  oppositions  à 
former  entre  les  mains  do  l'aciiuéreur.  Dans  un  délai  de 
trois  mois,  par  les  soins  de  1  acquéreur,  les  ventes  de 
clientèles  et  de  fonds  de  commerce  doivent,  toutes  sans 
exception,  être  enregistrées,  si  elles  sont  écrites,  ou  décla- 
rées à  l'enregistrement,  si  elles  sont  verbales.  Un  droit  de 
2  fr.  50  c.  par  lOO  francs  est  perçu  sur  le  prix  de  la  vente 
de  !a  clientèle,  de  la  cession  du  droit  au  bail  et  des  objets 
servant  à  l'exploitation  du  fonds. 

Clieu  (Gabriel  de),  introducteur  du  caféier  dans  les 
Antilles,  né  en  Normandie  en  1686,  mort  près  de  Dieppe 
en  1774.  Il  était,  en  1720,  capitaine  d'infanterie,  lorsqu'il 
obtint  un  jeune  pied  de  caféier  du  Jardin  des  plantes  et 
parvint  à  le  transporter  à  la  Martinique  où,  planté  dans 
un  terrain  convenable,  il  donna  une  abondante  récolte. 
Do  Clieu  distribua  les  fèves  aux  habiiants,  et-dansTcspaco 
de  troisans,  l'île  se  trouva  couverte  de  caféiers.  Cet  officier 
devint  lieutenant  du  roi  à  la  Martinique,  puis  gouverneur 
do  la  Guadeloupe,  ot  se  distingua  lors  du  bombardement 
du  Havre,  en  1759. 

CLIFF-DWELLERS  (riou-''7-;*^rss)  n.  m.  pi.  Nom  anglais 
qui  signifie  habitants  des  rochers  et  désigne  les  populations 
qui  ont,  anciennement,  creusé  des  demeures  dans  les  ro- 
chers, aux  Etats-Unis.  —  Cn  cliffd-welleh. 


59 

—  Encycl.  Ou  a  trouvé  lio  cos  domouros  surtout  au  Nou- 
veau-Moxi^ue  et  dans  l'Arizona.  h)llus  ont  dii  sorvir  do 
rofuges  puur  so  soustraire  aux  puursuilos  d'onuomis,  car  la 
plupari,  difticilenioiu  accessibles,  sont  étaldios  à  de  gran- 
des hauteurs  dans  des  rochers  à  pic,  au-dessus  do  gorgos 
où  jadis  OUI  dil  couler  dos  rivières.  hJllos  sont  t'orméos  do 
petites  chauibros  et  (nudijucfois  out  doux  étages. 

Cliffe-LESLIEi^  riiiinias-l';dward),(Sconomisto  anglais, 
né  dans  le  couué  do  Woxlurd  vers  1827,  mort  à  Bellasl  on 
1882.  Il  professa  réconuniio  puIiti(|Uo  A  Uellast  depuis  1853  ; 
il  publia  en  1870  un  ouvrage  intitulé  :  f'uiid  si/stems  ami 
inaustnal  eionomij  \n  Ireland,  lùu/lund,  and  continental 
counlries.  Il  demandait  pour  llrlando  la  suppression  du 
droit  de  suhstituiiou,  le  transfert  de  la  terre  par  un  en- 
registrement au  minimum  de  frais.  Il  a  jiublié  en  1879  : 
/Lssays  in  polttical  and  moral  fthilosoplnj.  Il  appliqua  la 
méthode  objociivo  ù  l'élude  do  la  science  écouuuiu[uo. 

Glifford  GUM  Boston,  bourg  d'Angleterre  (cuinté 
d'York  l\Voii4iidingJ);  2.'^oo  hab. 

Glifford,  village  d'Angleterre  (comté  de  Horeford), 
près  do  la,  Wje  ;  1.800  bab.  Kuines  do  l'ancien  château  do 
Clitford. 

Glifford,  ancionuo  famille  anglaise  qui  se  rattache 
à  \V aller  de  Clilt'ord,  lequel  mourut  en  1 190,  et  qui  était  le 
tils  d'un  baron  normand,  Richard  Kitz  Ponce.  —  La  lille 
de  Walter.  UoSAMONDii,  née  vers  1140,  morte  vers  1176, 
fut  célèbre  par  sa  beauté.  (Elle  a  été  chantée  par  les  bal- 
lades populaires.  Elle  fut  maîtresse  de  Henri  II.)  —  Ro- 
ger, neveu  de  Rusamonde,  mort  vers  128.Î,  négocia  avec 
la  France  le  traité  do  12.j9,  fut  excommunié  en  1263  pour 
s'être  joint  aux  bandes  de  Montfort.  (Il  prit  part  à  la  croi- 
sade de  1270.)  —  Le  petit-tils  do  Roger,  Rooert,  né  en 
1273,  mort  en  1314,  fut  un  guerrier  renommé.  Il  se  distin- 
gua à  Duiibar  (1296)  rit  assassiner  Gavcston  (1312}  et  périt 
au  combat  de  Bannock-burn.  —  Le  petii-tils  de  Robert, 
Roger,  né  en  1333,  mort  en  1389,  se  battit  en  France,  en 
Irlande,  en  Ecosse,  et  fut  o:ouvernour  de  Carlisie  en  1377. 
—  Un  de  ses  doscendanls,  John,  surnommé  Clifford  le  Bou- 
cher, né  vers  1435,  mort  en  146i,  passa,  lui  aussi,  sa  vie 
en  guerres  continuelles  et  se  distingua  surtout  aux  batail- 
les de  Wakerield  (1460),  de  Saint-Albans  (1461);  il  tomba 
sur  le  champ  de  bataille  de  Towtou.  —  Hbnky,  tils  de 
John,  né  vers  1455,  mort  en  1523,  eut  une  jeunesse  aven- 
tureuse que  Wordsworth  a  chantée.  Plutôt  contemplatif,  il 
se  plut  à  des  études  d'astrologie. 

—  Les  autres  menil)res  marquants  de  cette  famille  tout 
l'objet  de  biographies  séparées.  V.  ci-après. 

Glifford  ^George),  comte  do  Cumberland,  né  dans  le 
Westmoroland  en  |558,  mort  à  Londres  eu  1605.  Il  é(|uipa, 
en  1586,  une  flottille  pour  combattre  l'Espagne.  Posses- 
seur d'une  fortune  énorme,  il  se  distingua  dans  les  tour- 
nois du  temps,  afiichant  un  luxe  cxiravagani.  Chargé 
d'agir  contre  le  comte  d'Essex,  il  fut  un  de  ses  plus  achar- 
nés adversaires  (  1601  ),  et  fut  le  principal  auteur  de  sa 
chute.  Il  fut  un  des  favoris  d'Elisabeth. 

Glifford  (Anne),  ûlle  du  précédent,  née  en  1590, 
morte  en  1676,  épousa  en  premières  noces  le  comte  de 
Dorsch,  en  secondes  noces  le  comte  de  Pembroke.  Elle  dé- 
pensa une  partie  de  son  énorme  fortune  à  faire  construire 
des  hôpitaux  et  des  églises.  Elle  a  laissé  des  Mémoires. 

Glifford  (Thomas),  homme  politique  anglais,  né  près 
d.'Exet<'r  en  1630,  mort  en  1673.  Membre  du  parlement  on 
1660,  il  so  signala  dans  la  guerre  de  Hollande  (1665).  Air.-' 
bassadour  en  Danemark,  jl  entra  au  Conseil  privé  en  1666. 
Très  lié  avec  Arlingfun,  il  rit  partie  du  fameux  ministère 
de  la  Cahale.  et  fut  chargé,  notamment,  de  négocier  avec 
Colbert  le  traité  de  Douvres  (1670).  Lord-trésorier  en  1072, 
il  fut  atteint,  comme  cattiolique,  parla  loi  du  Test  (1673)  et 
dut  démissionner.  Il  faillit  être  écharpé  par  la  populace  de 
Londres,  et  on  croit  qu'il  se  suicida.  Il  avait  été  nommé 
baron  de  Chudieigh,  en  1672. 

Glifford  (sir  (.'envers),  homme  de  guerre  anglais, 
mort  en  1599.  Il  prit  part  au  siège  de  Kouen  en  1591,  et  à 
ia  première  expédition  de  Cadix  en  l.%97.  Il  périt  au  cours 
d'une  expédition  dirigée  contre  les  rebelles  de  l'Ulstcr. 

Glifford  (Martin),  puèto  anglais,  mort  en  1677.  Il  vé- 
cut à  la  cour  de  Charles  II  et  comijosa,  avec  Samuel  Butler 
et  Thomas  Sport,  une  comédie  satiriime,  thi:  liefvar^ah 
qui  fut  inspirée  par  le  duc  de  Buckingham.  Il  fut  chargé, 
en  1671,  de  la  garde  du  déj-ôt  dos  chartes  {char ter /luust). 

Glifford  DE  GhudLEIGH:  H ugh  Charles),  né  on  1790, 
mort  à  Rome  en  18-'»8.  11  -■^orvii  dans  les  guerres  d'Espagne 
ot  entra  à  la  Chambre  des  lords,  en  1831.  —  Son  fils,  sir 
Hknri  Hogh.  né  en  i82C,  mort  à  tJgbrooke  en  1883,  servit 
dans  l'Afrique  du  Sud,  tit  les  campagnes  do  Crimée  et 
de  Chine,  retourna  on  Afrique  et  fut  promu  major  général 
on  1882. 

Glifford  (sir  Augustus  William  James),  amiral  ot 
homme  politique  anglais.  Entré  dans  la  marine  on  1800, 
il  y  fit  toute  sa  carrière  et  devint  amiral  en  1860.  Il  fut,  à 
plusieurs  reprises,  membre  do  la  Chambre  dos  communes, 
et,  par  intérim,  grand  chambellan. 

Glifford  (William),  mathématicien  anglais,  né  à  Exo- 
1er  en  1«15,   mort  à  Madère  en  187'.  II  fut  professeur  à 
l'université  do  Londres  et  écrivit  divers  traités  do  mathé-  , 
matiquos. 

Glifford  (le  révérend  James),  musicien  anglais,  né 
:\  Oxfonl  on  1622,  mort  â  Londres  en  1700.  fut  chapelain 
do  la  cathédrale  Saint  Pau!  de  cotte  ville.  Il  a  i)ublié  sous 
co  titre  :  the  Divine  Services  and  nnthrms  usnatli/  sauf/  in 
the  cathedrnh  and  cntlet/iatc  choirs  o(  the  Vhurch  of  Kn- 
(/land,  un  recueil  dans  lequel  on  trouve,  avec  les  noms  de 
Boixanie-dix  compositeurs,  des  détails  intéressants  sur  la 
musique  en  Angleterre. 

GliffORT  .(ieorgo),  jurisconsulte  ot  botaniste  hollan- 
dais, né  et  mort  à  Arnsrerdam  (I68r.-n50).  Il  fut  un  dos 
directeurs  de  la  Compagnie  hollandaise  des  Indes  orien- 
tales. Il  avait  établi  ù.  Ilartecamp  un  jardin  botanique, 
une  ménagerie  et  un  muséum,  dont  il  cntillu  la  direction 
A  Linné,  i.elui-ci  publia  V Ifortns  Ciiffurliannn  (Amster- 
dam, 1737),  et  lui  dédia  un  genre  de  plantes  sous  le  nom 
do  cli/furliii. 

CLIFFORTIE  (si)  nu  CLIFFORTIA  (at  —  do  Cliffort,  n.  pr.) 
n.  f.  Gonro  de  rosacées,  tribu  des  agrimoDiéesi  coatonant 
doâ  arbustes  do  l'Afrique  uuhtrulo. 


CLIFFE-LESLIE 


CLIMATOLOGIE 


Clifoire 


CLIFOIRE  (pour  CLigutiFoiRE;  do  c/y^ue,  impér.  de  l'anc. 
V.  clii^ntr,  taire  du  bruit,  et  foire,  impér.  au  v.  foirer) 
II.  f.  yoriiigue.  (Vieux.)  ii  Jouet  fait  d'une  tige  do  sureau 

vidée  de  sa  moelle  avec      

laquelle,  au  moyeu  d'un     * i  ■  m    ^  1  ' 

Fetii  piston,  on  lance  de 
eau    comme   avec    une 
seringue.  (On   dit  encore  cliquefoire,  dans  certains  dé- 
partements.) 

Glifton,  bourg  d'Angleterre  (comté  de  Gloucester), 
daii.s  la  banlieue  de  Bristol,  dont  il  forme  comme  un  fau- 
bourg, sur  l'Aveu;  25.000  hab.  Source  thermale.  Sur  ses 
dunes,  traces  de  iurtiticaiions  romaines. —  Bourg  du  comté 
de  Laiicastre,  sur  le  canal  de  Bolton  ;  2.800  h.  Houillères.— 
Bourg  du  comte  d'York  (.Nortli  Ridingj.sur  î'Ouse  :  7.700  h. 
—  Bourg  du  comté  d"i'ork  (West  Riding)  ;  2.300  hab. 

Clifton,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  la  Caroline  du 
Sud);  2.6 il)  hab.  filature  de  coton. 

Glifton,  ville  du  Dominion  canadien  (Canada  [prov. 
d'OniariuJ),  sur  le  Niagara;  2.500  hab.  Cette  ville  s'ap- 
pelle acLuollenient  Aiayara  J'\tlls, 

Glifton  Hill,  ville  d'Australie  (colonie  de  Victoria), 
sur  le  Merri  Croek,  allluent  du  Yarra-Yarra;  6.000  hab. 

CLIFTONIE  {ni  —  do  Clifton,  n.  pr.)  n.  f.  Syn.  de  myrio- 
CAR VI-;.  Il  Génie  de  cyrillées,  dont  on  ne  connaît  qu'une 
espèce,  originaire  des  marais  de  la  Floride  et  de  la  Géor- 
gie. Il  Genre  d'algues  do  la  famille  des  rhodomélées. 

CL-^FTONITE  (do  Cliffton,  n.  pr.)  n.  f.  Graphite  cristal- 
lisé du  sysième  cubique,  trouvé,  on  1884,  par  Fletcher. 
minéralogiste  anglais,  dans  une  masse  de  fer  météorique 
tombée  près  de  \oundegin  (Australie). 

Cligès  ou  t'iiget,  roman  de  la  Table-Ronde,  par  Chré- 
tien de  Troyes  (,\ii'  s.).  C'est,  comme  tous  les  poèmes 
chevaleresques,  une  suite  ininterrompue  d'aventures 
fabuleuses,  d'amours  traversées,  puis  heureuses,  de  ren- 
contres, de  reconnaissances  inattendues. 

Glignancourt.  ancien  hameau  de  Montmartre,  situé 
au  pied  du  versant  nord  de  la  butte,  annexé  à  Paris  en  1860 
(XVIII"  arrondissement).  Cette  localité  est  fort  ancienne. 
Son  nom  même  paraît  avoir  une  origine  romaine  :  Clenini 
curtis.  Outre  l'abbaye  de  Saint-Denis,  qui  y  possédait  la 
haute  jusf'e  Glignancourt  eut,  au  moyen  âge  et  jusqu'à 
la  Révolution,  des  seigneurs  particuliers  au  nombre  des- 
quels se  trouvent  les  importantes  familles  des  Turquam 
et  des  Liger,  ces  derniers  aïeux  de  Catinat.  Leurs  de- 
meures seigneuriales  se  voyaient  encore,  vers  1830,  à 
l'angle  des  rues  Marcadet  et  du  Mont-Cenis. 

CLIGNEMENT  (man  [gn  mil.])  n.  m.  Action  de  cligner. 

CLIGNE-MUSETTE  {zèt'[gn  mil.])  n.  f.  Jeu  d'enfants  dans 
lequel  tous  les  joueurs  se  cachent,  à  l'exception  d'un  seul 
(^ui  cherche  â  découvrir  les  autres  dans  leur  cachette,  ii  On 
1  appelle  aussi  cache-cache,  climdsi:tte. 

—  n.  m.  Joueur  qui.  dans  le  mémo  jeu,  s'efforce  do 
découvrir  les  autres  :  Dépister  la  clignk-musette. 

CLIGNER  (gn  mil.  —  du  lat.  clinare,  incliner)  v,  a.  En 
parlant  des  yeux.  Les  fermer  presque  complètement  :  Le 
soleil  fait  CLIGNER  les  i/euj:. 

—  Intransitiv.  :  Cligner  de  l'œil  ou  des  yeux. 

CLIGNOT  (gno\gn  mil.])  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  oiseau 
appelé  par  les  cultivateurs  mo^/<°Hx,  vitrée,  larier,  cul-blanc, 
traquet.  (Son  nom  scientifique  est  saxicole.)  n  On  dit  encore 

GARDE-CHAKRDB. 

—  11.  m.  pi.  Pop.  Y'eux  :  Jouer  des  clignots. 

CLIGNOTANT  [lan  [gn  mil.]),  ANTE  adj.  Qui  clignote; 

qui    a   I  habitude   de    clignoter,  ii  Membrane   clignotante- 

V.  NICTITANTE. 

CLIGNOTEMENT  (man  [ffn  mil.])  n.  m.  Mouvement  con- 

vulsif  et  rapide  des  paupières,  qui  devient  quelquefois 
une  sorte  de  maladie  :  Le  clignote.mknt  occasionne  de  la 
gène  dans  l'exercice  de  la  vision.  (J.  Cloquet.) 

CLIGNOTER  {gn  mil.  —  fréquent,  do  cligner)  v.  n.  Cli- 
gner rapidement,  convulsivement  et  à  plusieurs  reprises  : 
One  lumi'^re  Iru/t  vive  fait  clignoter  des  yeux. 

CLIIDÉS  ou  CLIONIDÉS  (rad.  clio)  n.  m.  pi.  Famille  do 
mollusques  piéropodes  gymnosomos,  comprenant  les  clio 
et  auires  formes  en  fuseau,  à  tentacules  munies  de  ven- 
touses, ot  toujours  dépourvues  de  coquille  à  l'état  adulte. 
(Les  larves  des  cliidés  possèdent  des  cils  disposés  par 
zones.  Genres  principaux  ;  pneumodermon.  cirrifer,  cJio, 
cliodita,  trichocyclus.)  —  Un  cliidk  ou  cLto.NiDÉ. 

CLIMA  n.  m.  Mesure  agraire  romaine,  qui  valait  lo  hui- 
tième d'un  jii/(/e/'itm  ou  arpent, ou  3  ares  16  centiares.  ■*  cli- 
mata  fomiaient  un  demi-arpent  (actits  qnadralus).  Chaque 
clima  se  divisait  on  36  decempeds  quaaratx. 

CLIMACIACÉES  n.  f.  pi.  Famille  do  mousses,  renfermant 

le  genre  climaciun.  — ifne  cmmaciacée. 

CLIMACION  n.  m.  Genre  de  moussos-hypnacéos,  ronfer- 
mani  cies  plantes  annuelles  à  tige  souterraine,  à  rameaux 
fertiles  aériens  ot  ressemblant  à  des  arbres  on  miniature. 
(Elles  vivent  sur  la  terre  ot  constituent  un  genre  très  nom- 
breux on  espèces,  dont  une  seule  so  rencontre  en  Europe.) 

CLIMACONEIS  (ru'-îss)  n.  m.  Gonro  do  diatomaoéos,  ù 
frustules  liltres  ou  disposées  en  séries,  voisin  des  gram- 
maioplioro'i  ot  ronfermant  doux  espèces,  qui  habitent  l'une 
la  mer  Rouge  {climnconeia  Frauenfeldii),  l'autre  la  Médi- 
terranée {climaconei^  Lorenzii). 

GLIMACOSPHÉNIE  (sfé-nî)  n.  f.  Genre  do  diatomocéos, 
famille  des  mériiliac-os,  vivant  on  parasite  sur  diverses 
algues.  (Les  climacosphénios  liahilont  les  mors  d'Europe; 
telles  sont  les  rlimnrosphenia  ehmgata  et  momligera,  vi- 
vant sur  les  llondées,  notamment  sur  le  fucus  helmintho- 
corton  ou  uioiiNse  de  Corse,  dans  la  Méditerranée.) 

CLIMACOSTOME  (slom')  n.  m.  Gonro  d'infusoires  hété- 
rotriches.  famille  dos  spirostomidés,  comprenant  des  for- 
mos  aplaties,  û  pôristome  semblant  taillé  en  échelons. 
(Los  chmacosromes  sont  communs  dans  les  infusions  végé- 
tales, comme  \o  climacostume  vert  {rlimacostomum  virens].) 

CUMACTÉRIDE  ou  CLIMACTERIS  ffc/''-riM)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  passereaux  ténuirostrtvt»,  famille  dos  corthiadés, 
comprenant  des  échelottosdo  la  région  australieuno*  des 
Philippines  ot  do  Célûbos. 


—  Encvcl.  On  connaît  six  espèces  de  clnnactérides  ;  la 
plus  répandue  est  lo  climacteris  leucophxa,  qui  se  trouva 

de  Célèhos  à  Timor  et  à  la  

Nouvelle-Galles  du  Sud. 
Lo  sous-genro  rhabdurnis 
[rhabdomis  mystacalis,  es- 
pèce ty))e)  parait  particu- 
lier à  Vile  do  Luyun  ;  etc. 

CLIMAQUEi^saintJean), 
surnouuné  le  Scolasti- 
QU9,  un  des  plus  savants 
aocteurs  de  l'Eglise,  disci- 
ple de  saint  Grégoire  .k-  Nazianze.  Il  vivait  au  vi»  siècle. 
Son  nom  de  Climaque  lui  vient  du  titre  d'un  do  ses  ouvra- 
ges, Và'chelle  (en  grec  KiiaoE).  Abbé  du  couvent  du  Mont- 
Sinai,  il  y  mourut,  vers  Go6.  à  l'âge  d'environ  cent  ans.  Sa 
vie  a  été  écrite  par  le  moine  Dauiel  et  par  Lemaistro  de 
Sacy,  en  tète  do  la  traduction  de  l'Echelle  sainte»  donnée 
par  Arnaud  d'Andilly  (Paris,  1682). 

CLIMAT  (ma  —  du  gr.  klinia,  inclinaison,  c'est-à-dire  obli- 
quité d'une  région  de  la  terre  relativement  au  soleil)  n.  m. 
Circonstances  atmosphériques  considérées  par  rapport 
aux  pays  dont  elles  -sont  un  des  caractères  :  Les  cli.mats 
chauds,  froids,  tempérés.  Le  climat  de  Paris  est  fort  inégal. 
Il  Climat  fait,  Celui  qui  a  été  modifié,  adouci  par  la 
culture  des  terres,  dans  le  système  de  Fourier. 

—  Pays,  région,  contrée  :  La  raison  est  de  tous  les  cli- 
mats. (La  Bruy.)  n  Parext.  Lieu,  milieu  préféré  :  Les  âmes 
ont  leur  climat  comme  les  te>res.  (Lamart.) 

—  Canton  de  lorét  ou  de  bois.' il  Syn.  de  cbu,  dans  le 
langage  des  vignerons  de  la  Bourgogne,  n  Dans  les  Cha- 
rentes.  Nom  des  localités  par  rapport  à  la  qualité  des 
eaux-de-vie  produites. 

—  Encycl.  M-^'téorol.  'V.  climatologie. 

—  Cosnio^r.  Les  anciens  cosmographes  appelaient  cli- 
mats les  zones  du  globe  terrestre  comprises  chacune 
entre  des  cercles  parallèles,  et  distinguées  les  unes  des 
autres  par  la  durée  de  leur  plus  long  jour.  La  largeur  de 
chaque  climat  était  déterminée  de  telle  manière  qu'il  y 
avait  une  différence  d'une  demi-heure  entre  le  plus  long 
jour  du  parallèle,  où  ce  climat  commençait,  et  le  plus 
long  jour  du  parallèle  où  il  (i-nissait.  Ainsi,  le  premier 
climat  commençait  à  l'équateur,  où  le  jour  est  constam- 
nient  de  12  heures,  ei  finissait  sous  le  parallèle,  dont  le 
jour  plus  long  est  de  12  heures  et  demie.  Le  deuxième  cli- 
mat commençait  à  la  limite  du  premier,  et  so  terminait 
sous  le  [.arallèle  dont  le  plus  long  jour  a  13  heures,  et 
ainsi  de  suite.  Les  anciens  n'avaient  établi  que  sept  cli- 
mats, qu'ils  désignaient  par  les  noms  des  lieux  les  plus 
remarquables  qui  y  étaient  situés.  En  allant  du  S.  au  N., 
ces  sept  climats  étaient  :  P  le  climat  de  Meroë.  t"  le  cli- 
mat de  Syène.  3"  celui  d'Alexandrie,  4»  de  Bhodes.  5"  de 
Borne,  6»  du  Pont-Euxin.  7»  du  Borysthène,  A  ces  climats 
Ptolémée  en  ajouta  plus  tard  sept  autres,  et  la  division 
fut  continuée  à  mesure  qu'on  découvrit  les  régions  sep- 
tentrionales de  la  terre. 

CLIMATÈRB  adj.  Forme  ancienne  du  mot  climati^rique. 

CLIMATÉRIE  [ri  —  du  gr.  klimax,  échelle,  degré)  n.  f. 
Dans  la  médecine  ancienne.  Echelle  des  âges  ou  périodes  : 
Les  climatkriks  coniprcnnient  neuf  genres  :  maladies  de  la 
vie  fœtale,  de  la  trarisition  de  cette  vie  à  la  rie  propre, 
du  sevrage,  de  la  dentition,  de  ta  puberté,  de  la  cruissai>ce, 
de  la  menstruafton,  de  l'état  puerpéral  et  de  l'allaitevient, 
enfin  de  la  vieillesse. 

CLIMATÉRIQUE  (  gr.  klimaktêrikos ;  rad.  klimaktèr, 
êrns,  échelunj  atlj.  Se  dit  des  époques  de  la  vie  considé- 
rées comme  critiques  :  Epoques  cLiMAiÉRim  es. 

—  An  ou  Année  climatérique.  Année  de  la  vie  dont  le 
chiffre  est  multiiilo  de  7  selon  les  uns,  de  9  selon  les 
autres  ;  lo  corps,  à  ce  qu'on  croyait  autrefois,  mettant 
sept  ou  neuf  ans  à  so  renouveler  en  entier,  et  le  complet 
changement  passant  pour  être  fort  critique,  ii  Se  dit,  au 
Hg-,  pour  désigner  une  époque  critique  quelconque:  Les 
Etats  ont  leurs  années  cLiMATÉRigui-:s.  CVoIt.) 

—  Maladie  climaiénquef  Etat  maladif,  caractérisé  par 
l'amaigrissement  du  curps  ot  par  la  perte  des  forces,  ot 
qui,  survenant  ù.  une  p  'riodo  avancée  de  la  vio,  est  assez 
généralemotii  considéré  comme  le  produit  d'un  chaugo- 
men.  critique  dans  la  constitution. 

—  u.  :  La  grande  cLiMATi-RiguE  ei^  ta  soixante-troi'iiemet 
année  de  la  vie. 

—  Encvcl.  l^nrunlesclnnatériques,  les  anciens  considé- 
raient comme  plus  remarquables:  la  quaranto-neuvirme, 
produit  do  7  par  7;  la  quatrc-viiifjt-unième,  produit  do 
9  par  U,  et  surtout  ta  soixante-troisième,  produit  des  deux 
nombres  cabalistiques  7  et  9.  Cette  dernière  était  appelée 
la  grande  nunée  dimatérique. 

CLIMATÉRIQUE  (de  climat)  adj.  Relatif  au  climat  : 
L'''lmtf  CLIMAT KiUvjL'K  d'un  p'iys.  Il  Stati(m  climatérique, 
Localité  ri'put '0  pour  la  douceur  do  son  climat. 

CLIMATIQUE  ^do  climat)  adj.  Méléorol.  Qui  a  rapport 
au  climat:  /**//"e'ire  climatique. 

CLIMATOLOGIE  [ji)  n.  f.  Etudo  dos  climats  otdo  leurs 
inlluen<'es. 

—  Encvcl.  Depuis  Ilumboldt,  on  s'est  mis  A  tracer,  à 
la  surface  de  la  te  ro,  des  lignes  isothermes,  joignant  les 
lieux  où  la  température  moyenno  est  tu  mémo  pendaul 
lannéo,  lo  mois  ou  lo  jour.  Mais,  outre  l'incertitude  dos 
observations,  il  y  avait  une  difliculté  ;  la  température 
dépendant  de  l'aûitude,  les  isothermes  constiluaioiit  dos 
courbes  fermées  autour  des  régions  moiitagnousos,  et  lu 
confusion  devenait  inexiricable.  Alors,  ou  songea  ù  ra- 
nienur  toutes  l(*s  lectures  au  niveau  de  la  mer,  en  se  ba- 
sant sur  co  que  la  lompératuro  décroit,  en  niuyenuo,  do 
■  "pur  210,  Siiu  ou  ISO  iiiùlres  de  surélévation,  suivant 
Ilelmholt/,  Miirry  ou  Murtins.  Encore,  l'accord  parfait 
est-il  impossible,  celle  dimiimlioii  variant  selon  ta  saison: 
mais  cette  cause  d'erreur  inilue  peu  sur  la  forme  géné- 
rale d'S  isothermes,  qiiind  il  s'agit  do  grandes  surfaces. 

I.a  carte  de  la  page  suivante  montre  les  principales  iso- 
thermes du  gtobo,  sjiuf  la  ligne  ceiitrato,  éguateur  ther- 
mique, t|ui  Ilgui-e  le  lioii  dos  points  du  globe  dont  la  tfMii- 
pératuro  est  le  plus  élevée.  On  y  remarque  <|uoriiémisplièro 
nord  est  plus  chaud  t|uo  le  sud  ot  <|U0  les  isothermes 
sont  très  relevées  sur  ios  mers,  grftco  à  l'inlluonco  des 
deux  courants  chauds:  gulf  slream  ot  kuro-siwo,  Eutin, 
on  lïolo  l'oxislenco  do  doux  points  plus  fwids  que  le  pélo 
lerrosiro,  dit-s  piUns  d<t  froid:  l'un  eu  Asie,  nu  N  do 
Iakoutsk  (moyenno  —  17»  ou—  40*  on  janvier),  l'aulro  voi 
sjii  do  l'archipel  de  lu  Nouvollo-Sibério  (moyenno  —  11»*). 


CLIMATOLOGIQUE 


CLINOEDUIQUE 


Humboldt  voulut  agrandir  le  domaine  de  la  climato- 
logie en  l'appliquant  -à  l'étude  de  la  végétation  :  au  pôle, 
la  plante  vivra  collée  à  la  terre  puur  bénélicier  du  peu 
de  chaleur  qu'elle  absorbe,  tandis  qu'à  lequateur,  elle 
pourra  s'élancer  dans  un  air  buniido  et  chaud.  Mais  la 
plante  est  sensible  surtout  aux  froids  et  chaleurs  extrê- 
mes, qui  peuvent  la  faire  périr,  bien  qu'ils  disparaissent 
dans  la  moyenne;  ainsi,  à  Pékin,  l'été  est  plus  cbaud 
qu'au  Caire,  l'hiver  plus  froid  qu'à  Upsal,  et  la  même 
isotherme  relie  Pékin  à  la  côte  tempérée  de  Bretagne! 
Alors,  on  introduisit  les  isothères  et  isochimëj^es,  courbes 
d'éyale  température  moyenne  pour  six  mois  d'été  ou 
d'hiver.  Ceci  est  encore  iusullisant  :  le  végétal  a  des  pé- 
riodes critiques  :  germination,  floraison,  fructirication, 
pendant  lesquelles  T'influence  atmosphérique  est  capitale, 
et  où  un  accident  intervient  trop  facilement  hors  de  la 
moyenne.  De  plus,  la  chaleur  n'intervient  pas  seule,  mais 
aussi  les  actions  cbimi(jues  de  la  lumière,  variables  d'un 
végétal  à  un  autre,  ce  qui  conduit  à  l'étude  individuelle 
de  chaque  espèce.  On  doit  à  Tisserand  des  expériences 
très  intéressantes  d'où  il  résulte,  en  particulier,  que  le 
nombre  de  jours  de  végétation  d'une  même  espèce  dimi- 
nue à  mesure  que  la  lati- 
tude augmente:  de  plus, 
le  blé  do  Norvège  e&t  en 
avance  en  France  sur  le 
blé  de  pays,  celui  de 
France  en  retard,  en  Nor- 
vège, sur  le  blé  accli- 
maté. Il  y  a  donc  lieu  de 
tenir  compte  des  ipialités 
hérédriaircs  actjiiisos,  et 
il  faut  pousser  plus  loin 
que  l'e.spèce  pour  arr.ver 
à  la  variété. 

Il  y  a  bien  des  difti- 
cultés  et  des  incertitudes 
encore:  pourejuoi adopter 
pour  les  plantes  telle 
échelle  thermométrique? 
quel  zéro  ciioisir,  sinon 
la  température  minimum 
par  laquelle  le  végétal 
peut  germer?  Knrtn,  1  ef- 
fet dé  la  chaleur  n'est 
proportionnel  ni  au  degré 
du  thermomètre,  ni  au 
temps  d'exposition,  et  la 
périodicité  de  la  végéta- 
lion  surpasse  les  actions 
chimiques,  lumineuses  ou 
caleriques.  C'est  là  de  la  physiologie  végétale,  tandis  que 
la  météorologie  agricole  resie  confinée  dans  la  prodicttoû 
des  temps.  (V.  isotuivRme.  Carte  t^n  couleurs.) 

—  BiBi.iOGR.  :  E.  Duclaux,  Cours  de  physique  et  de  mé- 
téorologie; J.  Costantin,  les  Végétaux  et  les  Milieux  cos- 
iniques. 

CLIHATO LOGIQUE  {jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  clima- 
tologie :  h'tuites  ci.iMA roi.ooiQCKS.  ii  Qui  a  rapport  aux 
climats  :  /Cléments  »  limatologiques. 

CIJMAT0L0GIQUEMENT{Ji7f')adv.  Au  point  de  vuedu 
climat  :  Munt-T  au  VenlouT,  c'est,  climatologiquement, 
comme  si  l'un  se  dèjilnçatt  ilt  (9  degrés  en  latitude.  (Martins.) 

GLIMATORIAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  a  rapport  aux  climats. 

CI.IMATOTHÉRAPIE  {[li —  du  gr.  klimas,  atos,  climat, 
et  tliérapeuein,  guénri  n.  f.  Traitement  de  certaines  mala- 
dies  par  le  changement   de  climat,  u  On  dit  quelquefois 

CLIMATHÉRAPIK. 

—  E.NCYci,.  Le  climat  étant  l'ensemble  des  conditions 
physico-chimiques  dune  contrée  dans  leur  rapport  avec 
les  êtres  organisés,  il  est  facjle  do  comprendre  qu'on 
ait  songé  à  faire  intervenir  lo  changement  de  climat, 
ou  un  climat  dérini,  pour  modiiier  heureusement  l'état 
des  individus.  Au  point  de  vue  thérapeutique,  on  classe 
les  climats  en  torrides,  tempérés,  froids  {Michel  Lévy, 
K.ochard),  ou  en  climats  insulaires  et  côtiers,  humides, 
demi-humides  ou  socs,  et  climats  continentaux,  de  mon- 
tagne ou  de  plaine  (Weber).  Les  climats  insulaires  et 
côtiers  s'appliquent  de  préférence  au  traitement  du  lym- 
pbatlsme,  de  la  scrofiile,  de  la  faiblesse  constitutionnelle 
ou  acquise;  les  climats  continentaux,  au  traitement  des 
affections  respiratoires,  et  spécialement  de  la  tuberculose. 
(V.  THKRMOTHËRAi'iE,  SANATORiDM.  J  La  c/imrt/of  AeVrtpie  vise, 
dans  tous  les  cas,  à  augmenter  l'activité  des  échanges  or- 
ganiques, et  la  pureté  de  l'air,  sa  richesse  en  oxygène, 
jouent,  à  cet  égard,  le  rôle  essentiel;  mais,  suivant  les  cir- 
constances, l'eau,  les  matières  salines,  les  variations  de 
la  pression  barométrique,  de  la  température,  do  Thumî- 
diié,  de  la  luminosité  (v.  ce  mot,  et  chromotuérapik/; 
agissent  très  efficacement  dans  le  même  sens. 

—  BiBLiOGR.  :  Welier.  riimatot  Itéra  pie  (Paris,  1876)  ; 
Dujardin-Beaumetz,  Dictionnaire  de  thérapeutique  (Paris, 
188Ô). 

CLIMATURE  n.  f.  Nature  du  climat,  circonstances  clî- 
maiologiques  :  La  dégradation  des  forêts  et  des  climatc- 
RBS,  tous  ces  fléaux  vont  croissant.  (Fourier.) 

CLIMAX  {maksM  —  du  gr.  klimax,  échelle)  n.  m.  Kn  T.  de 
rhélur..  Syn.  peu  usité  du  mot  gradation. 

GliMÈNC.  .Myib.  gr.  Roi  légendaire  d'Arcadic,  fils  de 
.Schén  -e  ou  T'-léc.  De  sa  femme,  Epicaste  d'Argos,  il  eut 
une  rtlle.  numm<'-e  Harpalyce,  dont  il  devint  amoureux.  Il 
foleva  Harpalyce  à  son  mari  Alastor,  et  eut  d'elle  un 
riU.  Harpalyce  déchira  cet  enfant  do  ses  propres  mains, 
et  le  lit  servir  sur  la  table  de  Climènc,  qui  se  tua  de 
désespoir. 

CLIMUSBTTE  n.  f.  Jeu.  V.  cugnk-mlseite. 

CLIN  (du  gr.  klinein.  baisser)  n.  m.  Action  rapide  d'abais- 
ser, d'incliner  :  Ci. in  de  tête.  (Vieux.) 

—  Fig.  Action  rapirle,  instantanée  :  Les  dieux,  d'un  seul 
CLIN  de  leur  rotonté,  peuvent  voua  empêcher  de  faillir. 
(Montaigne.)  Tlnusité.] 

—  Clin  d'fpil.  Mouvement  rapide  de  la  paupière  que  l'on 
abatKse  ou  que  l'on  reb-vo  involontairement  ou  avec  quel- 
que intention  :  Faire  d^n  cmn.h  u<r\\.  pour  avertir  quelqu'un. 

—  En  ou  Dan*  un'clin  d'œil.  Subitement,  rapidement  : 
Eît  ON  ri.iN  dVkii,,  tout  s'évanouit  dfvant  nous.  (Mass.)  il 
D'un  dm  d'fril.  -Sans  peine,  sans  efl'ort,  très  facilement. 

—  Mar.  linrdttges  a  *lin,  Bordages  qui  se  recouvrent 
l'on  lautrc  d environ  û".Oj,  pourôtfe  cloués  ensomblo,  ou 


plutôt  traversés  par  des  clous  rivés  en  dedans  sur  des 
viroles  ou  des  vis  à  écrous.  Il  Bordages  à  double  clin,  Bor- 
dages  dont  les  bords  se  super- 
posent de  deux  en  deux  et  che- 
villés comme  les  bordages  à 
clin  simple.  (Les  tôles  de  la  ca- 
rène se  fixent  de  la  même  fa- 
çon.) 

CUNAGANTHE  n.  m.  Genre 
d'acanthacées,  tribu  des  dicli- 
ptérées,  habitant  la  Malaisie. 
iLes  clinacanthes  sont  des  her- 
bes à  feuilles  à  dentelures  iné- 
gales, à  fleurs  disposées  en  cy- 
nies  courtes.) 

CUNAMEN  {mèn'  —  mot  lat. 
dérivé  de  clinare,  incliner)  n.  m.  Déclinaison  ^des  atomes, 
dans  le  système  d'Epicure  :  Le  clinamen  viole  l'essence  de 
la  matière.   (Fén.) 

CUNANDRE  (du  gr.  kh'nê_,  lit,  et  aiiér,  andros.  organe 
mâle)  n.  m.  Cavité  située  au  sommet  du  gynostème  de 


A\aut  diiii  caiiol  bordé 
h  clins. 


certaines  orchidées,  et  formant  une  fossette  dans  laquelle 
se  loge  l'anthère. 

CLINANTHE  (du  gr.  kliné,  lit,  et  anthos,  fleur)  n.  m. 
Pédoncule  terminé  par  un  plateau  élargi  qui  porte  des 
fleurs  sessiles,  comme  dans  les  composées  et  les  dipsa- 
cées.  (Le  co'ur  ou  fond  de  l'artichaut  en  ofl're  un  exemple 
bien  connu.)  Syn.  de  cliiixnthk. 

CUNCAILLE,     CLINGAILLERIE    n.     f.,    CUNCQUAIL- 

LEUR  et  CLINCAILLIER  n.  m.  Syn.  anciens  de  quin'caillh, 

IJUINCAILLERIL,  y UINCAILLliiR. 

CLINCAR  ou  CUNCART  [kar')  n.  m.  Navire  caboteur 
à  fond  plat,  en  usage  sur  la  Baltique. 

Glinch,  rivière  des  Etats-Unis  d'Amérique,  prenant  sa 
source  en  Virginie,  dans  les  monts  Alleghanys  (  Clinch 
Mounlains).  et  confluant  avec  le  Tennessee  à"  Kingston, 
après  un  cours  d'environ  300  kilomètres. 

ClinchampS,  comm.  du  Calvados,  arrond.  et  à  8kil.  de 
Vire,  sur  un  aftl.  de  la  Vire;  1.247  hab.  Filature  de  laine. 

Glinchant  (Justin),  général  français,  né  à  Thiau- 
court  (Meurthe)  en  1820,  mort  à  Paris  en  18R1.  II  était, 
en  1870.  général  de  brigade.  Evadé  de  Metz,  il  reçut  le 
commandement  d'une  division  de  l'armée  do  lEst.  puis 
de  cette  armée  elle-même,  après  la  bataille  d'Héricourt, 
et  eut  à  négocier  son  entrée  en  Suisse.  Il  était,  au  mo- 
ment de  sa  mort,  gouverneur  de  Paris. 

CLINCHE  n.  f.  Syn.  de  clen'che.  V.  ce  mot. 
CLINCLINIE  {nt  —  du  chilien  clinclin,  n.  d'une  plante) 
n.  f.  liut.  -Section  du  genre  polygala. 

CLINE  ou  CLINUS  (nuss)  n.  m.  Genre  de  poissons  acan- 
thoptères,  famille  des  blenniidés,  comprenant  de  petites 

formes     allongées ,    compri-  

mées,  couvertes  do  petites 
écailles  cycloïdes,  à  profil  in- 
fléchi. 

—  Enctcl.  Les  cUties  sont 

argentés,  avec  des  marques  ^ 

brunes  sur  la  tôle.  Ovovivi- 
pares, ils  sont  répandus  dans  toutes  les  mers,  de  la  Médi- 
terranée au  cap  de  Bonne-P'spérance,  et   appartiennent, 
sans  doute,  à  une  seule  et  môme  espèce  :  lo  cliuus  argenta- 
tiis,  commun  dans  la  Médi- 
terranée [bavecca  de  Nice). 
La  coloration  varie  suivant 
les  individus,  dont  beaucoup 
sont  monstrueux,  et  possè- 
dent une  nageoire  caudale 
asymétrique  et  des  nageoi- 
res impaires  unies. 

CUNFOC  {fok')  n.  m.  Foc 
très  léger,  amure  sur  un 
bout-doliors,  poussé  à  l'ex- 
trémité du  bout-debors  do 
grand  foc,  et  lit  dcclinfoc, 

Glinge,  bourgdes  Pays- 
Bas.  V,  Kli.nge. 

Glinge  (La),  bourg  do 

Belgique  (prov.  de  la  Flan- 
dre orient.},  arrond.  adrnin. 
do  Saint-Nicolas,  arrond. 
jiidic.  de  Tormondc.  à  la 
frontière  des  Pays-Bas,  en  faco  lo  bourg  néerlandais 
do  h'iiiiffi-;  2.179  hab. 

CLINGMANNITE  {klin'gh')a.  f.  Espèce  minérale  appar- 
teiiarit  a  la  laniillo  des  micas.  Variété  do  margaritc. 

CLINHYMENIE  D.  f.  Bot.  Syn.  do  orciiidcfunckir. 


60 

GliNIAS,  père  d'.^lcibiade.  Il  se  signala  pendant  la 
guerre  contre  Xerxès  en  équipant  à  ses  frais  un  navire, 
se  battit  vaillamment  à  Salamine  (480  av.  J.-C),  et  périt 
à  la  bataille  de  Coronée  (447j. 

CliniAS,  philosophe  pythagoricien,  né  àTarente  (com- 
menc.  du  iv«  s.  av.  J.-C).  Il  était  ami  de  Platon.  Un  phi- 
losophe de  sa  secte,  Proros  de  Cyrène,  ayant  été  ruiné 
jiar  une  révolution,  Clinias  racheta  ses  biens  et  les  lui 
rendit.  On  raconte  que  Clinias  avaii  l'habitude,  lorsqu'il 
allait  se  mettre  en  colère,  de  prendre  sa  lyre  et  d'en  jouer 
pour  se  calmer. 

Clinias,  Grec  de  Sicyonedn'  s.  av.  J.-C).  Il  par\'intà 
renverser  les  tyrans  Eutydomo  et  Timoclidas,  et  fut  alors 
mis  à  la  tôte  de  la  républii|ue  par  le  peuple  de  Sicyone. 
Il  fut  le  père  du  célèbre  Aratos. 

CLINICAT  {ka  —  du  gr.  kliné,  lit)  n.  m.  Dignité  de  chef 
de  cliiii(|ue. 

CLINICIEN  (si-in)  n.  m.  Médecin  oui  fait  de  la  clinique, 
qui  étudie  la  médecine  sur  les  malades.  —  Adjectiv.  :  Mé- 
decin CLIMCIKN. 

CLINIDE  (du  gr.  klinê,  lit)  n.  m.  Cellule  produisant  des 
spores  par  génération  successive  et  non  simultanée,  et 
faisant  partie  d'un  clinode.  (Les  champignons  chez  lesquels 
les  spores  sont  produites  sur  un  cliuidc  sont  dits  clinidés.) 

CLINIQUE  (du  gr.  kliné,  lit»  adj.  Qui  appartient,  qui  a 
rapport  au  lit  du  nuilade;  qui  se  fait  près  du  lit  des  ma- 
lades, sur  le  sujet  uiéme,  et  non  dans  les  livres  et  par  la 
tliéorie  :  Lpçons  cmmqdes.  Médecine  (  limque.  n  Médecin 
clinique.  Celui  qui  visite  les  malades,  par  opposition  à 
celui  qui  donne  des  consultations.  (Vieux.) 

CLINIQUE  (môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f. 
Enseignement  médirai  qui  se  fait  au  lit  des  malades  : 
CLïNigoK  7nédicale.  Ci.iSKjtîK  chirurgicale.  Cotirs  de  clini- 
que. Professeur  de  cli  lyrE.  ii  Etablissement  dans  lequel 
les  élèves  apprennent,  au  lit  même  des  malades,  l'art  de 
connaître  et  ae  guérir  les  maladies,  it  Se  dit  suriout,  au- 
jourd'hui, du  cabinet  où  le  médecin  donne  des  consulta- 
tions gratuites  ou  d'un  prix  peu  élevé  aux  malades  qui 
viennent  le  trouver,  et  qui.  par  consé(|uent,  ne  sont  nul- 
lement au  lit  :  Se  re7idre  à  la  clinique  du  docteur. 

Clinique  (hôpital  de  la),  hospice  fondé  par  Louis  XV 
(1774),  rue  des  Cordeliers,  à  Paris,  près  du  cullè^e  do 
chirurgie,  pour  le  traitement  des  maladies  chirurgicales 
extraordinaires.  Supprime  à  la  Révolution,  rétaldi  (fri- 
maire an  IV)  dans  les  bâtiments  de  l'ancien  cloître  des 
Cordeliers  sous  lo  nom  de  cli/iique  de  perfectionnement, 
fermé  ensuite  à  plusieurs  reprises,  il  fut.  enfin,  placé 
(l^déc.  1834)  sous  la  direction  de  l'administration  hospita- 
lière, puis  de  l'Assistance  publique  (i849).  Au  moment  de 
sa  suppression  détinitive.  cet  hôpital  était  affecté  à  une 
clinique  chirurgicale  et  à  une  clinique  d'accouchement. 
V.  policlinique,  et  polyclinique. 

CLINIQUE  (même  étymol.  qu'aux  art.  précéd.  1  n.  m. 
Nom  donné  à  des  chrétiens  qui.  pour  se  rendre  le  salut 
plus  facile,  ne  recevaient  le  baptême  qu'au  lit  de  mort, 
ou  au  moins  à  un  âge  avancé. 

—  Encycl.  Hist.  relig.  1^'iisage  de  renvoyer  la  récep- 
tion du  baptême  aux  derniers  moments  de  sa  vie  était 
assez  répandu  dans  l'Eglise  primitive:  tout  le  monde 
connaît  l'exemple  de  Constantin.  L'Eglise  ne  combattit 
pas  les  premiers  cliniques;  elle  resjïectait  le  motif  qui  les 
faisait  reculer  devant  la  réception  du  sacrement  :  c'était 
le  sentiment  de  leur  indignité  et  de  leur  faiMesse;  mais. 

Elus  tard,  beaucoup  de  catéchumènes  ne  reculèrent  leur 
aptéme  que  pour  échapper  aux  sévérités  des  lois  ecclé- 
siastiques. Dans  ce  calcul,  l'Etzlise  vit  un  abus  qu'elle 
condamna  indirectement  au  concile  de  Néo-Césarée,  en 
déclarant  les  cliniques  irréyubers  pour  les  ordres  sacrés. 
Il  paraît  que  le  peuple  s'opposa  à  l'ordination  de  Is'ova- 
tien.  parce  qu'il  était  clinique. 

GlINIS.  Myth.  gr.  V.Clf.:in[S. 

CLINOCÈRE    OU    CLINOCERA 

{se)  n.  f.  Genre  d'ins-ectes  di- 
ptères brachycères.  famille  des 
leptidés,  comprenant  des  mou- 
ches allongées,  noires,  avec  le 
thorax  orné  de  bandes  brunes,  à 
antennes  à  stvle  tomenteux  et 
incliné.  (L'espèce  type  du  genre 
est  la  clinocera  nigra  d'Allema- 
gne.) 

,  ,  ,      ,,  Clinocêre  (réd.  d'un  tiers). 

CUNOCHLORE  {klor)  n.    m.  '  ' 

Silicate  hydraté  naturel  d'alumine  et  de  magnésie  appar- 
tenant au  genre  chlorite,  et  ainsi  appelé  parce  que  la 
forme  primitive  de  ses  cristaux  est  un  prisme  clinorhom- 
biquo. 

—  Encvcl.  Le  rlinochlore,  dont  la  formule  doit  s'écrire  : 

IPMg'APSi'O'*  ou  H"Mg*APSi'0", 
dont  le  poids  spécifique  varie  de  2,65  à  2,78  et  la  dureté 
de  1,5  à  3,  est  une  substance  d'un  vert  jfoireau  ou  foncé, 
qui  se  présente  généralement  en  lames  ou  plaques  de 
forme  triangulaire,  empilées  les  unes  sur  les  autres,  ce 
qui  avait  fait  croire  aux  minéralogistes  qui  s'en  occupè- 
rent les  premiers  que  c'était  une  substance  hexagonale; 
mais  Blake  arriva  à  prouver  qu'il  apjiarlicnl  réellement 
au  système  clinorhomhique.  On  a  trouvé  lo  clinochlore 
dans  la  serpentine  de  West-Chester,  en  Pensylvanie.  On 
rapporte  à  cette  substance  les  cblorites  de  plusieurs  lo- 
ralités  de  l'Europe,  notamment  celles  d'Achmatowsk  dans 
l'Oural,  de  Schwarzenstein  dans  le  Tyrol,  d'Ala  en  Pié- 
mont et  de  Lougast  en  Bavière. 

GLINOCLASITE  n.  f.  Arséniate  bydraté  naturel  de  cui- 
vre. S\  n.  de  Ai'HANÈSE. 

CUNOCROCITE  D.  f.  Sulfate  hydraté  naturel  d'alcalis, 
alumine,  fer. 

CLINODE  (du  gr.  klinâ.  lit)  n.  m.  Bot.  Corps  analogue 
aux  basidos,  mais  composé  de  cellules  très  petites,  allon- 
gées, simples  ou  rameuses  :  Chaque  clinode  porte  une 
spore  nue  à  ses  extrémités,  et  se  présente  sous  fmine  de  filet' 
ments  plus  on  nmins  lonqs.  eo7}tinus  ou  clfâsonnés,  naissant 
des  cclliilrs  qui  ciinstituiut  Ic  pnrenc/n/})ie  du  réceptacle. 

CUNOÉDRIQUE  (du  gr.  klinein,  incliner,  et  edrn,  base) 
adj.  Se  dit,  en  minéralogie,  des  formes  crist;illi"»es  dans 
lesquelles  les  plans  coordonnés  sont  obliques  outre  eux 


f.  Cuivro  gris  autimouiul.  Syn.  do 


Clinomètre. 


CI 

CLINOÉDRITE   n. 

PANAUASI:. 

CUNOHUMITE  n.  f.  Silicato  naturel  do  magnésie  et  do 
fer,  avoo  potitu  quantité  do  fluor.  [La  cliiionuinito  so 
présente  en  cristaux  héniicdriquos,  jaunes  uu  blancs,  à  la 
iSomma  (Vésuve).] 

CLINOIDE  (du  gr.  klinc.  lit,  et  cidos,  aspect)  adj.  So  dit 
de  quatrin  apopliyses  situées  à  la  t'aco  supêrieuro  do  l'os 
siiiiùnoldo,  vt  ijùi  laissent  onti'o  elles  un  espaco  rcctan- 
■;iilair(\  la  selle  turciquo,  Cjuo  l'on  a  comparée  à  un  Ut. 

GlinOMAQUE,  pliilosophe,  né  à  Tliurium,  dans  la  Lu- 
«■aiiie,  au  iv  siècle  avant  notre  ère.  Il  fut  un  dos  disciples 
d'Kuclide,  ot  composa  lo  premier,  au  rapport  do  Dioyèno 
Laerce,  un  Traité  sur  les  iixiotncs,  las  catf^ijories,  etc. 

CLINOMÈTRE  (du  gr.  klinê,  lit,  ot  riiétrun.  mesure)  n.  m. 
Iiistruineiit  destiné  à  mesurer  l'inclinaison  sur  lliorizon- 
lalo  do  la  ([uille  d'un  navire,  il  Sorte  de  niveau  d'eau  monté 
sur  une  planchette  et  servant  à  déterminor  l'inclinaison  ot 
la  puissance  d'un  tiloa 
niétalliféro  ou  autre. 
\On    dit  aussi  clino- 

SCOPE.) 

—  Enctcl.  Le  clino- 
jni'tre  est  uu  niveau  à 
lii|uide,  placé  sur  une 
planchette  qu'on  tixe 
sur  une  cloison  longi- 
indinalo  du  navire.  Le 
li(|uide  employé  est  le 
mercure,  et  la  différence  de  niveau  des  deux  tubes  vcrti- 
raux  permet  d'obtenir  l'angle  au  moyen  d'un  flotteur  qui 
lait  déplacer  une  aiguille  sur  un  cadre.  On  obtient  alors 
la  ditférenoe  de  niveau  par  la  formule  (/^Ltg»,  L  étant 
la  longueur  de  la  flottaison.  Cet  mstrument  est  peu  usité  ; 
on  se  contente  de  lire,  au  départ  et  à  larrivéo.  les  gra- 
duations de  l'avant  et  de  l'arrière  à  la  flottaison. 

CLINOPH^ITE  n.  f.  Espèce  minérale  résultant  do  l'al- 
t-'-ration  de  la  pyrite. 

CLINOPODE  n.  f.  Genre  do  labiées,  renfermant  des  es- 
pèces d  Europe,  d'Asie  et  d'Amérique  septentrionale.  [Le 
clinnpode  vn/gaire  {clinoiiodimn  vnlf/nre)  est  une  plante  vi- 
vace,  qui  croît  abondamment  dans  prestiue  toute  l'Europe.] 

CLINORHOMBIQUE  (du  gr.  klinein,  incliner,  et  derliom- 
hiqne)  adj.  Se  dit,  en  minéralogie,  d'un  prisme  oblique  à 
base  rhùniltiqui". 

GLINOSCOPE  n.  m.  Mar.  Syn.  de  clinomêtre. 

CLINOSTAT  {sta)  n.  m.  Appareil  destiné  à  soustraire 
une  plante  en  expérience  à  l'action  fléchissante  do  la  pe- 
santeur et  à  celle  do  la  radiation,  et  disposé  de  telle  sorte 
'[lie  les  flexions  géotropiques  et  héliotropiques  sont  à  la 
luis  supprimées. 

CLINQUAILLE  [ka-ill  [Il  mil.]  —  rad.  clinquant)  n.  f. 
l'op.  Argent,  monnaie,  ii  On  du  aussi  cliquaille. 

CLINQUANT  (A-(i)0,ANTE  adj.  Qui  brille  d'un  faux  éclat  : 
lui  Italie,  L'tléyance  native  est  clinqi;ante.  (E.  Chapus.) 
Inus.] 

CLINQUANT  [kan  —  part.  prés,  de  l'anc.  v.  clinqucr; 
p  Mit-étro  de  l'allem.  klingen,  résonner)  n.  m.  Lame  mé- 
tallique brillante  et  légère,  que  l'on  emploie  dans  les  arts 
pour  fabriquer  divers  ornements.  (Se  dit  surtout  des  lames 
de  cuivre  doré  ou  argenté  qui  imitent  l'or  on  l'argent.) 

—  Par  ext.  Objet  brillant,  maïs  de  peu  de  valeur  roollo  : 
Mobilier  qui  n'est  que  du  clinquant. 

—  Fig.  Ce  qui,  sous  une  apparence  brillante,  cache 
une  nature  défectueuse,  une  réalité  qui  manqvio  do  fond 
ou  do  vrai  goût  : 

A  Malherbe,  ft  Racan.  pr.'férer  Théophile. 

Et  le  clinquant  du  Taatte  à  tout  l'or  de  Virailo. 

Ruii.iîAU. 

CLINQUANTER  (knn)  v.  a.  Garnir  do  clinquant  ;  Clin- 
yCANTt-R  di's  dentelles. 

CLINQUE  iklink']  n.  f.  Lame  de  fer  en  général.  Il  Bandes 
do  fer  servant  do  nasal,  d'oreillette  _ 

ou  de  couvre-nuque,  dans  un  cas- 
que. (Vieux.) 

Glinsor,  Ghlinschor, 

Klingsor,  etc.,  magicien  doni  lo 
nom  [)arait  pour  la  première  fois 
dans  le  /'arziral  de  Wolfram  d'Es- 
chenbach.  Selon  ce  poète,  Clinsor 
est  un  duc  de  Capoue,  descendant 
do  Virgile ,  qu'une  mésaventure 
galante  a  déterminé  à  étudier  la 
magie,  dans  lo  dessein  do  faire  du 
mal  aux  hommes.  Sa  demeure  est 
Schastolmarveil,  dans  lo  pays  do 
Terremarveille,    no  m  s    signilica- 


Casqiic  muni 
de  clinqiies  (xn  »  ). 


> 


I 


tifs.  Il  jouo  un  rôle  important 
dans  la  Guerre  de  la  Wartiourg. 
CLINTON  n.  m.  Cépage  américain  do  l'ospôco  ripavia 
Clinton,  ville  dos  Ktat-Unls  (Etat  lie  Massachusetts), 
sur  la  rivière  do  Nashua,  qui  fournit  ù  son  industrie  de 
précieuses  forces  motrices  ;  ll.ooo  hab.  Manutactures  do 
tapis,  étoffes  do  laine  et  coton.  —  Ville  dos  Etals-Unis  (Etat 
d'iowa),  sur  lo  Mississipi;  li.CGO  hab.  Ateliers  du  chemin 
de  fer,  fonderies,  aciéries,  papeteries, etc.  —  Ville  de  l'Etat 
de  Missouri,  sur  le  Grand-liiver,  affluent  du  Missouri  fiar 
rOsage;  ri.700  hab.  Fabrication  do  cirages. 

Clinton,  ville  du  Dominion  canadien  (Canada  [prov. 
d Ontanoj).  prés  du  lac  Iluron  ;  2.635  hab.  Nœud  de  che- 
iiiiiis  de  fer. 

Clinton  Mames},  général  américain,  né  dans  le  comté 
d'Ulsler  I  New- York)  on  I73fi,  mort  à  Little  Hritain  on 
1W12.  11  lit  ta  guerre  au  Canada  en  17.')0,  puis  so  jeta 
rians  la  unerre  lio  l'Itidépi^KJance,  leva  un  régiment,  fut 
fait  colonel,  et  coniliattit  au  Canada.  En  ITTil.  il  était 
promu  brigadier  général  ;  il  défendit  étiergiqiicmont  Foft- 
Clinton  coutr'"  le  général  anglais  sir  Henry  Clinton  (1777), 
et  réussit  à  faire  échapper  une  partie  de  la  garnison.  Il 
participa  onsuile   à  l'expédition   de   .Sullivan   contre  les 


Indiens  (17791,  au  siège  ot  A  la  capitulation  de  Yorktown 

).    Après  la  signati 
Sénat  dn  New-lfork. 


(1781). 


Lituro   do  la  paix,  il  fut  monibro  du 


Clinton  (sir  Ilr-nry).  général  nnplai«,  néon  Amérique 
eu  i7:iK.  mort  en  niiS.  Fils  d'un  amiral,  il  s'engiigen  dans 
larniée.  Il  prit  part  à  la  guerre  de  Sent,  ans.  et  fut  en- 
voyé, en  1770,  on  Amérique,  oi\  il  contribua  ù  la  prise  do 


New- York.  Commandant  on  cnof  en  1778,  il  s'empara  do 
Charlosioii  (iTsui,  puis  courut  au  secours  du  général  C'orn- 
walli.-<,  Idoqué  dans  Yorktown  (1781),  mais  il  arriva  après 
la  siguaiuio  de  la  fameuse  capitulation.  Clinton,  rappejé, 
publia  un  ouvrage,  ;Vrtrrn(/fe  jf  licut.  yen.  sir  Henry  Clin- 
ton, relative  lo  kii  conduct  during  part  of  lus  comnuind  of 
the  kiny's  Iruops  in  North  America  (Londres,  I783),  dans 
lequel  il  rejeta  toute  la  l'auto  sur  Cornwallis.  Clinton  no 
rentra  pins  dans  lo  service  actif.  Il  siéf^-ea  à  la  Chambre 
des  communes  et  fut  gouverneur  do  Gibraltar,  en  ny5. 

Clinton  (George),  général  américain,  né  à  New- York 
en  iTjy,  mort  à  Washington  en  1812.  Fils  de  Charles  Clin- 
ton, Irlandais  établi  dans  l'Etat  do  New-York,  il  combat- 
tit au  Canada  contre  les  Français  (1756),  puis  soutint  les 
droits  des  colonies  contre  l'Angleterre.  Membre  du  Con- 
grès do  1775,  il  vota  la  déclaration  d'indépendance,  de- 
vint brigadier  général,  puis  gouverneur  de  New- York,  do 
1777  à  1705.  Il  s'opposa  vainement  à  la  Constitution  do 
1788,  et  devint  le  clief  du  parti  républicain  qui  battit  les 
l'édéralistes  en  isoo.  Clinton  redevint  gouverneur  de  New- 
York  (ISOI),  puis  fut  élu  vice-président  des  Etats-Unis,  eu 
iSin  -i'f  en  ISÛS. 

Clinton  (de  WittI,  homme  politique  américain,  né  à 
Littlo  Britain  (New- York)  en  1769,  mort  à  Albany  en  1828. 
Fds  de  James  Clinton  et  de  Mary  do  Witt,  il  combattit 
avec  vigueur  les  fédéralistes,  dans  les  journaux  et  les  réu- 
nions publiques.  En  1802,  il  entra  au  Sénat  de  Washing- 
ton ;  de  isnj  à  18!5,  il  fut  maire  de  New- York,  sénateur 
et  sous-gouverneur  de  l'Etat.  Il  so  consacra  à  de  grandes 
œuvres  d'intérêt  public  et  à  la  création  de  toutes  sortes 
d'institutions  charitables,  industrielles,  agricoles,  scien- 
titiques  et  litiéraires,  qui  firent  beaucoup  pour  la  prospé- 
rité de  New- York.  Il  peut  être  considéré  comme  le  créa- 
tour  du  grand  canal  de  lErié,  qu'il  inaugura  en  1825. 

CLINTONIE  (nî)  n.  f.  Genre  de  smilaclnées,  renfermant 
des  plantes  à  rhizome  rampant,  à  tige  simple,  originaires 
de  rAniéritjiie  boréale. 

CUNTONITE  (de  Clinton,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de  silicates 
hydratés,  chez  lesquels  l'alumine,  qui  do- 
mine, est  associée  au  fer, à  la  magnésie  et 
à  la  chaux.  (Les  espèces  de  ce  genre  se  pré- 
sentent en  paillettes  disséminées  dans  cer- 
taines roches  jdus  ou  moins  métamorphi- 
(|ues.)  Il  Sous-genre  établi  par  Tschermak, 
dans  le  genre  précédent,  sous  le  nom  de 
ilintnnites  proprement  dites,  w  Silicate  hy- 
draté naturel,  appartenant  aux  genre  et 
sous-genre  précédents.  Syn.  de  seybehtitk. 

CLIO  n.  f.  Genre  de  mollusques  ptéro- 
podes,  type  de  la  famille  des  cliidês.  ca- 
ractérisé par  la  bouche  entourée  d'appen- 
dices coniques,  les  nageoires  insérées  sur 
les  côtés  du  cou. 

—  Eniycl.II  existe  une  dizaine  d'espèces 
do    clios ,    lépandues    dans     presque    tout  cijq 

l'océan  Atlantique,  l'océan  Indien,  et  dans 
la   Méditerranée.    La  clio   Borealis,  des  mers  arcti(|ues, 
longue  de   20  à  30  millimètres,  vit  par  quantités  énormes 
dans  les  mers  du  nord,  où  elle  évolue  rapidement  par  de 
grands  mouvements  de  ses  nageoires. 

Clio.  Mythol.  gr.  La  première  des  neuf  Muses,  fille  do 
Mnémosyne  et  de  Zens.  Son  nom,  en  grec,  signifie  ctHi'brcr^ 
ylorifier;  aussi  est-elle,  par  excellence,  la  Muse  de  l'Epo- 
pée ou  de  l'Histoire.  Il 


ixiste  au  Vatican,  aux 
Offices  do  Florence,  au 
Louvre  et  dans  d'autres 
musées  d'Europe,  do 
nombreuses  staïues  do 
Clio.  On  la  représente 
avec  divers  attributs: 
assise  ou  debout,  tantôt 
couronnée  de  lauriers, 
tenant  d'une  mam  un 
rouleau  et  de  l'autre  une 
trompette;  tantôt  avec 
une  cithare,  dont  elle 
passe  pour  être  l'inven- 
trice. Son  nom  sert  do 
titre  au  premier  livre  do 
V Histoire  d'Hérodote, 
qui  a  mis  les  suivants 
sous  la  protection   des  ^.jj^^ 

huit  autres  Muscs.  Clio 

ayant  os**  un  jour  blâmer  Aphrodite  de  son  amour  pour 
Adonis,  la  déesse,  irritée,  lui  inspira  une  passion  vio- 
lente pour  Piéros,  oui  la  rendit  mrre  d'Hyacinthe,  (^uel- 
([ues  mythologues  lui  donnent  aussi  pour  lils  Linos,  Sa- 
lème  et  Hyménéo.  —  Clio.  nymphe  océauido,  compagne 
do  Cyrène,  la  mèro  d'Aristée. 

Clio  n.  f.  Planèto  téléscopiquo,  n*  84,  découverle 
en  181*.:.,  par  Luther. 

CLIOCARPE  u.  m.  Bot.  Syn.  do  solanl\m. 

CLIOCOCCA  n.  f.  Bot.  Section  du  genre  Vmum  (lin). 

GLIODITE  n.  f.  Genre  do  mollusques  piéropodcs  gym- 
nosoines,  famille  des  clUdt^s.  com|irenant  dos  formes  voi- 
sines des  clios,  dont  elles  difl'èrent  par  leur  léte  saillante, 
portée  par  un  cou  long  ot  semblant  dénuée  de  tentacules. 
(On  connaît  trois  espèces  de  cliodiics,  habitant  les  mers  de 
rAfritpio  méridionale  et  des  Moluques.) 

GliON  (Le),  comm.de  la  Loire-Inrériouro,  arrond.  ot  ù 
2\  kilom.  de  Paimbœuf.  sur 
le  flouvo  côtier  la  Haute 
IVrcho  ;  2.366  hab.  Ch.  do  f. 
Kiat.  Source  ferrugineuse 
do  ta  Birochère.  Dolmen. 

CliON, comm.de  l'Indre, 
arr.  ei  à  :*«  kil.  doCbfiteau- 
roux.  sur  l'Ozance,  afll.  do 
l'Indre:  1.002  liab.  Ch  do 
f.  Orléans.  M  i  n  o  te  rie, 
pierre  i^cbanx.  Cbauello  ot 
chftteau  du  xv»  siècle. 

CLIONIDÉS    n.  m.  pL 

Moll     Syii,  de  ci.lIhES 

CUPEUS    OU    CLYPEUS  CUponi. 

{pi'-ii!tx  —  lai.  c/iprus,  bouclier)  n.  m.  Grand  bnnclior  rond, 
semblable  à  Vaspis  dos  Grecs,  on  usago  cho2  ion  Uomains 


Clipper  (canot). 


CLINOÉDUITE   —    CLIQUETER 

depuis  Serviuï;  Tullius.  ii  Disque  on  marbre  ou  on  métal, 
sur  lequel  était  gravée  l'imago  d'un  dieu,  d'un  héros  ou 
d'un  grand  homme-  (On  lo  suspendait  souvent  comme  ex- 
voto  ou  comme  ornement  dans  les  temples.)  n  Sorte  de  bou- 
clier, placé  au  sommet  do  la  coupole  d'une  salle  do  bains 
do  vapeur,  qui  manœuvrait  au  moyen  d'une  chaîne  et  per- 
mettait do  laisser  échapper  de  la  vapeur  et  entrer  de  l'air. 
CLIPPER  (kli'peiir'  —  mot  angl.  formé  do  to  clipp,  ton- 
dre, rogner)  u.  m.  Nom  donné  à  dos  voiliers  de  fort  ton- 
nage, bons  marcheurs,  employés  pour  la  navigation  au 
long  cours,  il  Canot  de  idai.saiice,  de  formes  effilées. 

—  Encycl.  Le  Clipper  était  autrefois,  on  Angleterre,  lo 
cheval  vainqueur  do  la 
course.  Ce  nom  s'applifpia 
aux  rapides  voiliers,  à  la  mâ- 
ture puissante  et  aux  formes 
particulièrement  minces,  qui 
réunirent  l'Angleterre  à  la 
Chine,  et  qui,  grâce  à  leur  so- 
lidié  leur  permettant  d'all'ron- 
Jer  la  grosse  mer  du  cap 
Horn,  firent  communiquer  les 
deux  côtesd'Amérique.  Leurs 
traversées  rapides  restèrent 
célèbres,  mais  la  vapeur 
sembla  devoir  les  détrôner. 
Pourtant,  ils  sont  encore  em- 
ployés, et  l'on  en  construit  à 
quatre  et  cinq   mâts.  —  Les 

clippers  de  la  Seine  sont  des  canots  de  plaisance,  longs  et 
étroits,  seuls  points  qui,  avec  la  vitesse,  les  rapprocdient 
des  magnifiques  voiliers. 

CliPPERTON,  navigateur  anglais  du  commencement 
du  xviir  siècle.  Choisi  pour  premier  lieutenant  de  Dam- 
pier  par  les  armateurs  anclais  qui  envoyèrent  le  Saint- 
Georyes  ot  le  Cinq-Ports  dans  la  mer  du  Sud,  i  lipperton 
ne  s'entendit  pas  avec  son  chef,  et,  après  avoir  embau- 
ché vingt  et  un  hommes  de  ré(|uipaye,  s'empara  dune 
barque  récemment  capturée,  avec  laipielle  il  parcourut 
les  côtes  de  la  Nouvelle-Espagne,  puis  traversa  ensuite 
locéan  Pacifique  jusqu'à  Macao,  accumplissanl  ainsi  un 
\uyage  vraiment  extraordinaire.  Cet  exploit  valut  à  Clip- 
periou  d'être  désigné,  en  1718.  par  les  négociants  anglais, 
jiour  commander  un  des  deux  vaisseaux  qu'ils  envoyèrent 
alors  dans  la  mer  du  Sud.  Mais  cette  expédition,  mal 
conduite,  échoua;  Clipperton  lut  destitué  par  son  équi- 
page dans  les  Indes  orientales,  et  son  navire  revint  en 
Angleterre.  Clipperton  y  rentra  à  son  tour,  et  ne  tarda 
pas  à  mourir  de  chagrin,  après  avoir  publié  une  intéres- 
aante  relation  de  son  voyage. 

Clipperton  (ïlk  de),  îlot  situé  dans  l'océan  Pacifi- 
que, dont  la  Franco  et  lo  Mexique  se  disputent  la  pos- 
session. 

CLIQUAILLE  n.  m.  Linguist.  V.  clinqdaillic. 

CLIQUART(Arar'— du  vieux  franc,  cliquer,  faire  du  bruit, 
résonner)  n.  m.  Nom  donné,  dans  la  région  do  Paris,  à  la 
partie  supérieure  du  hanc  vert,  lequel  représente  la  partie 
inférieure  au  calcaire  grossier  à  cérithes  :  Le  cliquart 
fournit  d'excellentes  pierres  de  CQ7istruclni7i. 

—  Nom  par  lequel  on  désigne  une  mince  couche  de 
gypse  compact,  dans  la  socoude  masse  du  système  gyp- 
seux  do  la  région  de  Paris. 

CLIQUE  [klik'  ~  du  vieux  franc.  cUqufr,  pour  claquer) 
n  f.  Coterie  do  gens  méprisables,  qui  s'unissent  ou  s'en- 
tendent dans  le  but  de  cabaler,  d'intriguer  :  Il  est  danye- 
reur  de  se  faire  des  eniienùs,  surtout  de  ceux  qui  tiennent 
à  quelque  (-i.ique.  (Rétif  do  La  Bretonne.) 

—  Très  fam.  Individu  méprisable,  de  laclasso  ou  clique 
des  malhonnêtes  gens  :  Votre  huissier!  oh  !  quelle  clique  1 

—  Arg.  milit.  Uéunion  dos  clairons  et  dos  tambours 
d'un  régiment. 

—  Jeux.  Au  jeu  dit  du  »  quarante  do  rois  ",  Kéunion  do 
trois  ou  ([iiatro  figures,  cummo  trois  ou  quatre  valets, 
trois  ou  quatre  dames,  etc. 

CLIQUE  {klik')  ou  CUQUETTE  (kèf)  n.  f.  ou  CLIQUET 

{/■■*')  n.  m.  Archéol.  Pièce  ronde  el  plate  du  fermoir,  dans 
les  pots  et  hanaps  à  couvercle,  sur  laquelle  s'appuie  le 
pouce  (juand  le  vase,  saisi  par  son  anse  ou  poignée,  doit 
rester  ouvert.  (Dans  co  sens,  lo  synonyme  est  possiiiu,  ou 

l'OUClER.) 

—  yerrur.  Loquet  avec  cache-pouco  ou  palette. 

CLIQUES  n.  f.  pi.  Linguist.  V.  cLAQtiE. 

CLIQUET  (kè)  n.  m.  Instrument  formé  par  un  levier  lo- 
gèrenii'iii  courbé  ot  pivotant  autour  d'un  axo;  il  est  dis- 
posé do    façon    A 


empêcher  une  roue 
deiiléo  do  tourner 
dans  un  sens,  tout 
en  lui  permettant 
do  tourner  dans 
l'autro.  Il  Outil  que 
l'on  emploie 
comme  porto  foret 


!■  A  canon  ;  2.  U''nforcé. 


et  qui  permet  do  forer  des  trous  dans  une  pièce  métalli- 
que, quand  on  no  peut  faire  usaye  du  vilebrequin  ou  do  la 
machine  A  percer,  ii  Chez  les  orfèvres.  Partie  do  la  bri- 
sure <|ui  entre  (lans  la  cbariii-^re  ot  qui  on  sort  quand  on 
enlève  la  iringloito  do  for  ou  do  cuivre  qui  réunit  los 
diverses  parties,  n  Polit  ressort  qui  sort  ù  fermer  un  bra- 
celet sur  le  bras. 

—  Cliquet  de  moulin.  V.  claqpkt. 

—  Cost,   Cliquet  fermoir.  Système  particulier  d'agrafe. 

—  Péch,  Syn.  de  cliqukttk. 

—  Télégr.  Cliquet  de  frotfvmcnf  on  Cliquet  de  la  roue  de 
frottement.  Celui  <|ui.  adapté  sur  te  oété  de  ta  roue  correc- 
trice do  l'appareil  télégniphi(|Uo  Iluphes,  s'atmisse  en  pre- 
nant appui  sur  la  rouo  de  frottement,  rendant  solidaires 
tes  unes  des  autres  los  roues  des  types,  correcirico  ot 
do  frottement.  Il  Clquet  d'i'chappcmeiit.  Celui  qui  réunit 
l'axe  intprimeur  ot  l'axe  du  votant,  ù  chaque  émission  do 
courant,  ou  i\  cliaque  mouvomout  do  l'armaluro  dans  l'ap- 
pareil lété^Tuphiquo  Hu^;hes. 

CLIQUETANT  (ke-tan),  ANTE  adj.  Qui  clïquotto  :  les  os 
Cl.itjtiK  I  AN  rs  d'un  sqiirtcttc. 

CLIQUETER  (kf-li'  —  fréquent,  do  l'anc.  fr.  eltguflr,c\A- 
.|H.T.  Double  lo  t  devant  due  sylliibe  muette  :  Je  cliquette. 
lu  clnjucltertu)  v.  n.  Futro  du  bruit  en  so  choquant. 


CLIQUETIS   —    CLITOMACIIOS 

CLIQUETIS  {ke-tî  —  rad.  cliqueter)  n.  m.  Bruit  produit 
par  des  corps  sonores  qui  s'euire-choquent  :  CLiyCETis 
a'épées,  de  verres. 

—  Kig.  Assemblage  de  mots,  do  figures,  qui  s'entre- 
choquent avec  plus  d'éclat  que  de  sens  et  de  goût  :  Cli- 
quetis de  sijUahes,  de  mots,  d'antithèses. 

—  En  T.  de  cliir.,  Syn.  peu  usité  de  crépitation. 
CUQOETTE  [kèt')  n.  f.  Ethol.   Petit  instrument  fait  de 

deux  ou  trois  lamelles  d"os,  do  bois,  d'ardoise,  etc.  (V.  par- 
tie encycl.)  [On  rappelait  aussi  crotale. jnlnstrumentscm- 
blable,dans  lequel  les  parties,  assemblées  par  leur  base, 
sont  adaptées  à  un  manche  en  restant  mobiles.  V.  CLiyi  e. 

—  Pêch.  Sorte  de  tilet,  garni  tout  autour  de  petites 
planchettes  dont  le  cliquetis  attire,  dit-on,  le  poisson. 
(,0n  dit  aussi  cliquet.  )  n  Pierre  trouée  que  l'on  attache 
de  distance  en  distance  à  la  partie  inférieure  des  filets 
pour  qu'ils  soient  entraînés  au  fond  de  l'eau. 

—  n.  f.  pi.  Pop.  Oreilles,  ii  Jambes. 

—  Enctcl.  Ethol.  Les  plaques  de  bois, etc. ,  de  la  cliquette 
sont  disposées  sur  un  axe  comme  les  feuillets  d'un  livre, 
avec  charnière,  et  destinées  à  produire  un  bruit 
sec  en  s'enire-cboquant.  Lacliquotle  était  obli- 
gatoire pour  les  lépreux;  ils  devaient  l'agiter 
pour  avertir  de  leur  présence  quand  ils  pas- 
saient par  les  lieux  habités.  Parfois,  ce  mot 
est  s3'nonyme  de  castagnettes.  Au  xvii'  siècle, 
on  entendait  par  «  cliquettes  «,  des  boucles 
d'oreilles  à  multiples  battants.  (Ce  mot  s'est 
employé  aussi  comme  synonyme  do  heurtoir 
déporte.)  ...  -  Cliquette. 

—  La  cliquette  ecclésiastique,  au  contraire 
de  celle  des  lépreux  qui  avait  trois  ou  quatre  feuilles,  n'en 

Îiossède  que  deux;  elle  a  servi  à  l'église,  pour  avertir 
es  assistants  quand  il  faut  se  lever,  se  prosterner  ou 
s'asseoir.  Par  extension,  peut-être,  on  donna  ce  nom,  dans 
les  couvents,  à  la  cloche  ou  clochette  qui  sonnait  le  réveil. 

CLIQUETTE  ME  NT  n.  m.  Anc.  syn.  de  cliquetis. 

CLIQUOTTEMENT  [ko-te-man)  n.  m.  Bruit  sec  produit 
par  le  rei-bUu',  lorsqu'on  le  fait  ployer  brusquement. 

CLIQUOTTER  [ko-té)  V.  a.  Produire  le  cliquottemcnt. 

CLISAGRE  n.  f.  Pathol.  Syn.  de  cléisagre. 

CLISANTHÉES  n.  f.  pi.  Division  des  graminées,  ren- 
fermant les  panicêes.  les  lériées,  alopécurées,  phalaridëes. 
nardées.  —  Lue  clisanthêe. 

CLISE  (du  gr.  klisis,  même  sens)  n.  m.  Dans  les  manœu- 
vres militaires,  chez  les  Grecs,  Mouvement  de  l'homme  à 
droite  (vers  sa  lance),  ou  à  gauche  (vers  son  bouclier).  Le 
double  dise  ou  métahole  correspondait  3^\x  demi- tour. 

GLISÉOMÈTRE  (du  gr.  klisis.  éôs,  inclinaison,  et  mtUron, 
mesurej  n.  f.  Instrument  destiné  à  mesurer  l'inclinaison  du 
bassin.  (Aucun,  jusqu'ici,  n'est  véritablement  pratique.) 

CLISIADE  (du  gr.  klisias,  ados,  battant  de  porte)  n.  f.  et 
adj.  Se  disait  des  portes  qui  donnaient  passage  aux  chars, 
dans  les  hippodromes. 

—  n.  f.  Grande  porte  ;  porte  cochère.  Il  Porte  d'écluse. 

CLISIMÈTRE  (du  gr.  klisis,  éôs,  inclinaison,  et  métron, 
mesure)  n.  m.  Appareil  servant  à  déterminer  les  différen- 
ces de  niveau  par  des  mesures  d'inclinaison,  il  On  dit  aussi 

ÉCLIMÊTRK. 

CLISIOCAMPA  {kan)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères 
bombycinés,  famille  des  bombycidés,  comprenant  des  bom- 
byx dé  petite  taille,  dont  les 
chenilles  bleues,  à  bandes 
longitudinales  rousses  et 
jaunes,  vivent  en  sociétés 
nombreuses  et  se  chrysali- 
dent  dans  un  cocon  lâche, 
saupoudré  de  granules 
soufrés. 

—  Kncycl-  Les  espèces 
les  plus  communes  sont  le 
clisiocampa  IS/eustria  ou 

bombyx  livrée  ;  le  clisiocampa  castrensis  ou  livrée  des 
champH,  et  le  clisiocampa  t'ranconica.  Les  femelles,  plus 
grandes  que  les  mâles,  déposent  leurs  œufs  en  anneaux 
autour  des  branches.  La  première  espèce  est  souvent 
très  nuisible  aux  arbres  fruitiers. 

Glissa,  ville  d'Austro-Hongrie  (Dalmatie)  ;  3.500  hab. 
Vins  et  huiles.  Forteresse  qui  commande  la  route  do  Spa- 
lato.  Prise  par  les  Vénitiens  en  1494,  par  les  Turcs  en  1554. 

GLISSAGE  (««/)  n.  m.  Action  de  garnir  de  clisses  :  Le 
CL1SSAGE  d'un  membre  fracturé.  Le  clissage  d'une  bouteille. 

CLISSE  (altération  du  mot  écNsse)  n.  f.  Toclin.  Petite 
claie  d'osier  on  de  jonc,  employée  pour  faire  égoiitter  Icô 
fromages,  il  Enveloppe  d'osier  tressé, 
dont  on  entoure  certaines  bouteilles  pour 
les  emp/^cher  de  se  casser,  il  Sorte  do 
claie  qui  sert,  dans  le  midi  de  la 
France,  à  faire  sécher  les  pruneaux. 

—  Chir.  Lame  de  bois  ou  de  carton 
qui  sort  à  maintODir  les  os  fracturés, 
après  qu'on  les  a  remis.  Syn.  do  attelle, 

et  KCLISSE, 

GLISSER  v.  a.  Garnir  d'une  clisse  : 
Clisskk  une  bouteille,  il  Mettre  des  clisses 
à  :  Clisser  un  membre  fracturé. 

GIISSON  n.  m.  Toile  do  lin,  blanche, 
employée  pour  la  confection  du  linge  d<- 
corps,  qui  se  fabriquait  à Clisson,  eu  BrciaL  -  >  tiv.  : 

De  ta  toile  CLi«sos. 

Glisson,  ch.-I.  de  cant.  de  la  Loire-Inférieure,  arrond. 
cl  à  24  kil.  de  iN'antcs,  au  confluent  do  la  Sèvre  Nantaise 
et  do  la  Moine;  2.«04  h&h.  (CUnsnnnaiH,  nr«e*.)  Ch.  do  f. 
Etat,  Fabriques  de  toile. do  mouchoirs, d'allumettes  chimi- 

aucs,  papeterie,  manufacturer  do  droguet,  do  futaines; 
lalure  hydraulique  de  laine  et  de  coton.  Marchés  do  laino, 
de  grains.  —  Le  canton  a  7  comm.  et  12.095  hab. 
_  —  Hiêtoire.  Située  dans  le  comté  de  Nantes,  sur  la  fron- 
tière dito  d«;*  M arcive»  franche»  du  Poitou  et  de  Uretaqne, 
CVïMOQ  [Cli»»onium  OM  C'/(c/itaj,  qui  existaitdès  lo  ix«  siècle, 
conserva  longtcmpH  de»  seigneurs  particuliers.  Le  plus 
aDcicnnemi;nt  connu,  Olivier  lo  Vieux  (xiii*  s.),  construisit 
le  ch&teau.  en  n'inspirant,  dit-on,  dos  foriorosso»  chré- 
tiooDC»  nu  il  avait  vue»  en  Palciline,  durant  les  croisades. 
Lo  connétable  Olivier  do  Clisson  augmenta  l'étooduo  ot  la 


force  du  château.  Il  engagea  contre  son  suzerain,  le  duc 
de  Bretagne,  une  lutte  dans  laquolle  ses  descendants  furent 
\aincus.  François  II,  duc  de  Bretagne,  s'empara  do  Clis- 
son  ;  il  en  répara  les  murailles  (1464).  Il  transmit  cet  liéri- 
tage  aux  barons  d'Avaujour,  auteurs  des  derniers  agran- 
dissements que  le  château  reçut  au  xvii"  siècle.  En  1793, 


Clisiocampa  (gr.  nat.). 


Château  de  Clisson. 

Kléber  mit  le  feu  au  château  de  Clisson,  pour  empt^clier  les 
Vendéens  de  s'y  retrancher,  et  l'annûe  suivante  à  la  ville 
elle-même,  dont  la  population  fut  dispersée.  Do  1800  à  1805, 
le  diplomate  et  sénateur  du  itrcnilcr  Empire,  Cacault,  et 
le  sculpteur  Lemot,  membre  de  l'Institut,  charmés  du  site 
pittoresque  de  Clisson,  rebâtirent  dans  le  goût  italien  la 
ville  qui,  dès  lors,  a  été  appelée  lo  Tivoli  français.  Le  châ- 
teau, monument  historique  dont  les  ruines  sont  recouvertes 
de  végétation,  élève  ses  remparts  encore  couronnés  de  mâ- 
chicoulis au-dessus  de  1  «  garenne  Levioty  parc  orné  à  l'anti- 
que de  temples,  de  statues  (bain  de  Diane,  temple  do  Vesta). 
L'église  do  la  Trinité  a  ôlé  reconstruite  sur  des  déltris  ro- 
mains. Deux  ponts,  dont  l'un  gothique,  traversent  la  Moine. 

Clisson  (Olivier  de),  connétable  de  France,  né  au  châ- 
teau de  Cl'sson  en  133G.mort  au  château  de  Josselin  en  U07. 
Fils  d'Olivier  III  de  Clisson,  qui  ..vait  été  décapité  en  1343 
sur  l'ordre  de  Philippe  VI,  il  suivit  d'abord  le  parti  anglais. 
C'était  répo(|ue  de  la  guerre  de  succession  de  Bretagne. 
Clisson  combattit  à  la  bataille  d'Auray  contnr  Du  Guesclin, 
qui  devait  être  plus  tard  son  frère  darmos.  Il  se  brouilla 
ensuite,  pour  une  affaire  d'intérêt,  avec  Jean  IV  de  Mont- 
fort,  lo  protégé  des  Anglais,  et  enfin,  il  passa,  en  1370.  au 
service  de  la 
France,  pour  y 
rester  désor- 
mais. Il  se  cou- 
vrit de  gloire 
pendant  les 
guerres  de  Char- 
les V  contre  les 
Anglais,  et,  dès 
Icdébutdu règne 
de  Charles  VI,  le 
28  octobre  1380, 
fut  nommé  con- 
nétable. Il  diri- 
gea, en  cette 
qualité,  les  cam- 
pagnes do  1382 
et  de  1383.  Chef 
du  parti  des 
"  Marmousets  n, 
il  parvint,  en 
1388,  à  faire  dis- 
gracier les  on- 
cles du  jeune  roi 
et  s'empara  du 
pouvoir,  pour  le 
plus  grand  bien 
du  pays.  Jean  de 

Montlort  essaya,  pour  la  seconde  fois,  de  le  faire  assassi- 
ner, en  1392.  On  sait  que  Clrarles  VI,  poursuivant  le 
meurtrier  Pierre  do  Craon,  fut  frappé  de  folio  près  du 
Mans.  Dès  lors,  Clisson,  écarté  à  son  tour  du  pouvoir,  con- 
damné au  bannissement  et  à  une  amende  de  100.000  marcs, 
dut  regagner  la  Bretagne,  où  il  mourut.  Brave  à  l'égal 
de  Du  Guesclin,  doté  à  un  plus  haut  point  dos  qualités  qui 
font  lo  grand  capitaine,  barliare  comme  homme  de  guerre, 
mais  très  Don  comme  homme  privé,  Clisson  fut,  en  somme, 
une  personnalité  considérable  de  son  temps. 

—  BiBLioGR.:  A.Lefranc,  0/^ïuier  rfe  C/iison  (Paris,  1898). 

CLISTAX  [stalcss]  n.  m.  Genre  d'acanthacées,  compre- 
nant des  arbrisseaux  du  Brésil. 

CUSTER  [sté)  V.  a.  Luter  une  poêle  établie  sur  son  four- 
neau, dans  les  salines,  il  On  dit  aussi  clistricr. 

ClISTHÈNE,  tyran  do  Sicyone,  le  dernier  des  Ortha- 
gorides,  mort  vers  580  avant  notre  ère.  II  succéda  à  son 
grand-père  Myron  et  combattit  l'aristocratie  dorienno  du 
pays.  Il  prit  part  à  la  première  guerre  sacrée  contre 
Cirrha  (595).  et  lutta  contre  Arpos.  Il  maria  sa  fille  Aga- 
riste  à  l'Athénien  Mégaclôs,  tils  d'Alcméon.  Il  fut  ren- 
versé par  les  Spartiates,  et  mourut  pou  après. 

GlisthÈNE,  homme  d'Etat  athénien,  petit-fils  du  pré- 
cédent. Fils  de  Mégaclès  et  d'Agariste.  il  était  lo  chef  de 
la  puissante  famille  des  Alcméomdes,  exilée  d'Athènes  par 
les  Pisistratides,  et  il  eut  la  part  la  plus  considérable  à 
l'expulsion  d'IIippias  (510).  Nommé  archonte  éponyme, 
il  OUI  â  lutter  co:itre  la  faction  oligarchique,  qui  avait 
pour  chef  Isagoras  ;  il  résolut  de  s'appuyer  sur  les  classes 
inférieures  et  do  modifier  les  lois  do  Selon  dans  lo  sens 
démocratique.  Cet  oupatrido,  issu  d'une  raco  illustre,  fut 
le  vrai  fondateur  du  régime  populaire  à  Athènes.  Il  brisa 
l'antique  or^^'anisation  des  quatre  tribus,  où  se  conservait 
l'influonco  héréditaire  dos  familles  nobles.  Il  divisa  la 
population  en  dix  tribus,  où  il  fit  entrer  les  habitants 
dos  bourgs  ;  il  y  incorpora  aussi  dos  étrangers  domi- 
ciliés [métèques).  Chaque  tribu  était  divisée  en  un  certain 
nombre  do  démos  qui  avaient  leurs  magistrats,  leurs 
registres,  leurs  fétos  et  leurs  assemblées.  Lo  nombre 
des  sénateurs  fut  porté  à  500,  ot  chaque  tribu  en  nom- 
mait annuellement  50.  Los  assemblées  du  peuple  fu- 
rent fondues   plus  fréquentes;   et  c'est  probablement  à 


Statue  du  connétable  de  Clisson, 
d'après  Friîrniet. 


62 

cette  époque  que  le  tribunal  des  héliastes  reçut  ses  prin- 
cipales prérogatives.  Cet  élargissement  de  la  cité  poli- 
tique et  civile  eut  d'immenses  résultats  ;  et  le  peuple  eut 
désormais  une  action  directe  et  prépondérante  sur  les 
affaires  publiques.  Clisthène  l'arma  en  outre  do  Vostra- 
cisme  ou  droit  de  bannir  pour  dix  ans  un  citoyen  dont  la 
puissance  pouvait  devenir  un  danger  pour  la  liberté.  Cette 
révolution  ne  s'accomplit  point  sans  orages  :  Isagoras  et 
l'aristocratie  sollicitèrent  l'appui  des  Spartiates,  qui  en- 
voyèrent le  roi  Cléoniène  à  la  tète  d'une  armée  (507).  Clis- 
thène fut  proscrit  avec  700  familles  atliéniennos,  et  la 
cité  fut  soumise  à  un  conseil  oligarcliiquo  de  300  eupa- 
trides.  Mais,  bientôt,  le  peuple,  soulevé,  emporta  la  cita- 
delle, chassa  les  Lacédémoniens  et  les  oligartjucs,  rappela 
les  bannis,  et  confirma  solennellement  les  lois  do  Selon 
avec  les  réformes  de  Clisthène. 

CLISTOSAGGUS  {sto,  kuss)  n.  m.  Genre  do  crustacés  cir- 
ripèdes,  sous-ordre  dos  rliyzocé|diales,  voisins  des  saccu- 
Hues,  vivant  en  parasites  sur  divers  autres  crustacés. 

—  Encycl.  Les  c/i*/osncc»5  sont  des  crustacés  dégradés, 
ù  corps  allongé  et  cylindrii|ue,  représentant  un  petit  sac, 
sans  membres,  fixé  au  corps  de  l'hôte  par  un  pédicelle 
émettant  des  filaments  radiciformes.  C'est  par  ces  prolon- 
gements que  se  nourrit  le  clistosaccus,  dont  l'espèce  type 
est  le  clistosaccus  payuri,  parasite  des  bernard-l'ermite 
des  mers  du  ni»rd. 

CLISTRANTHE  H.  m.  Bot.  Syn.  de  pkra. 

ClITANDRE,  personnage  de  comédie,  qui  remplit  ordi- 
nairement les  rôles  d'amoureux.  11  fij^ure,  avec  co  carac- 
tère, dans  un  grand  nombre  de  pièces  de  l'ancienne  comédie. 

Clitandre  ou  V  Innocence  délivrée,  tragi-comédie  do 
P.  Corneille,  en  cinq  actes  et  en  vers,  représentée  en 
1630.  Cette  pièce  est  la  seconde  de  l'auteur.  On  avait  re- 
proché à  Mèiite  do  n'être  pas  dans  la  règle  des  vingt- 
quatre  heures,  et  d'être,  d'ailleurs,  trop  dénuée  de  mouve- 
ment. Corneille  fit  Ctitandre  comme  par  bravade,  pour 
prouver  à  ses  censeurs  qu'en  oltservant  cette  règle  il 
pourrait  donner  une  pièce  neaucoup  plus  comidiquéo  d'in- 
cidents, mais  qui  ne  vaudrait  rien.  S'il  a  observé  la 
règle  des  vingt-quatre  heures,  on  peut  dire  qu'il  s'est 
peu  embarrassé  do  celle  de  l'unité  d'action,  la  seule 
vraiment  nécessaire.  Elle  est  remplacée  dans  sa  pièce 
par  une  profusion  d'aventures  et  d'incidents,  ilitanare  no 
peut  s'analyser,  tant  il  y  prodigue  les  complots  roma- 
nes((ups,  les  jeux  de  scène  mouvementés,  les  rcocontrcs 
extraordinaires;  c'est  un  vrai  roman  mis  en  drame. 

CLITANDRE  n.  m.  Genre  d'apocynacées,  tribu  des  caris- 
sées,  renfermant  des  arbustes  sarmenteux  do  l'Afrique 
tropicale. 

Clitarque,  historien  grec,  fils  de  l'hislorien  Dinon 
(fin  du  i\"  s.  av.  J.-C).  11  fut  élève  de  Stilpoii  de  Mé- 
gare.  On  ne  sait  s'il  suivit  Alexandre  le  Grand  dans  ses 
campagnes  d'Asie  ;  en  tout  cas,  il  vécut  à  la  cour  du 
premier  Ptolémée.  C'est  là  qu'il  termina  son  Histoire  des 
campag7ies  d'Alexandre,  ([ui  comprenait  au  moins  12  li- 
vres, et  dont  on  possède  d'assez  nombreux  fragments. 
Clitarque  manque  entièrement  do  sens  critique  ;  écrivain 
emphatique,  il  se  plaît  surtout  aux  avent'ires  romanes- 
ques. Il  a  été  la  source  principale  de  la  plupart  des  his- 
toriens d'Alexandre  :  Diodore.  Justin,  Quinte-Curce, 
Plutarque  ;  c'est  surtout  de  lui  que  vient  la  légende 
d'Alexandre,  si  chère  au  moyen  âge. 

ClitÉ.  Myth.  gr.  Fille  du  devin  Mérops,  et  lemme  de 
Cyzikos.  Elle  se  tua  de  dé^espoir  à  la  mort  de  son  mari, 
tué  par  les  Argonautes;  elle  donna  son  nom  à  une  fon- 
taine, Turmée  par  les  larmes  des  nymphes.  —  Uno  desDa- 
naïdes,  fiancée  do  Clitos. 

GLITELLION  (tel')  n.  m.  Genre  d'annélides-oligochètes 
limieolos,  famille  des  tubificidés,  tribu  des  tubificinés, 
comprenant  des  vers  vivant  dans  la  vase  marine,  et  carac- 
térisés par  leur  clitellumsétenilantdudixièmeau douzième 
anneau-  L'espèce  type  du  genre  clitellion  est  le  clitelHoo 
noir  {clitellio  ater)  de  la  Manche. 

CLITELLUM  {tH'lom')  n.  m.  Appareil  formant  ceinture 
saillante  sur  le  corps  des  lonilirics  ou  vers  de  terre,  et  qui 
augmente  ou  disparaît,  suivant  que  les  individus  sont  plus 
ou  moins  près  de  la  période  d'accouplement. 

—  Encycl.  ha  clitellum,  dont  la  position  est  importante 

f)our  la  détermination  des  genres,  n  existe  pas  chez  tous 
es  lombrics  ;  on  a  utilisé  ces  divers  caractères  pour  la 
classification.  Les  lombriciens  se  divisent  en'  dite  l  lien  s, 
dépourvus  de  cliLellum,  intraclitelUens,  et  postclilelliens. 
ClitERHOE,  ville  d'. Angleterre  (comté  de  Lancastre), 
sur  lo  tleuve  côtier  Kibble,  près  du  PendIe-Hill  ;  10.815  h. 
Manufactures  de  tissus  de  coton,  fonderies  et  briqueteries, 
papeteries;  sources  minérales.  Ruines  d'un  ancien  châ- 
teau du  XII"  siècle. 
CLITHRIS  (triss)  a.  m.  Bot.  Section  du  genre  cénangion. 

CLITOCYBE  n.m.  Genre  de  champignons,  de  la  famille 
des  agaricinées,  caractérisé  par  ses  spores  blanches  et 
ses  feuillets  se  prolongeant  le  long  du 
pied,  bien  au-dessous  du  clia|ieau. 

—  Encycl.  Beaucoup  d'espèces  ont 
un  chapeau  en  entonnoir;  ce  sont, 
en  général,  do  grands  champignons  à 
pied  épais,  charnu;  chez  (pielques- 
uns,  le  diamètre  du  chapeau  peut 
atteindre  jusqu'à  O^.SO.  Co  genre 
comprend  très  pou  d'espèces  sus 
pectes  et  beaucoup  do  comestibles  , 
quelques-unes  ont  une  odeur  très 
agréable  dauis.  V.  champignon. 

CUTODÈME.   Biogr.  V.  Clidèmt. 

CLITOGRAPHE  (du  gr.  klitos,  in- 
cliné, et  tjrnphein,  écrire)  n.  m.  Insti  u 
nient  servant  à  trouver  les  pontes  de» 
terrains  et  tes  distances  entre  les 
points  nivelés. 

GlitOMACMOS,  athlète  thébain 
(fin  du  m'  s.  av.  J.-C).  Il  se  rendit 
célèbre  en  remportant  aux  jeux  Olyra- 

(lues,  le  même  jour,  les  prix  do  la 


Clitoffraphe  :  I.  A  rai- 
Diireti  ;  '1    A  cadre. 


lutte,  du  pugilat  et  du  pancrace.  Au 
rapport  d'EIion,  tant  quo  Clitoraachos  put  concourir  aux 
jeux  publics,  il  vécut,  pour  consorvor  ses  forces,  dans  la 
plus  complète  continonco. 


63 

GUTOMACHOS,  philosophe,  néàCarthage  vers  l'an  I7r> 
av.  J.  C.  il  purta  Uaborii  lo  nom  d'Hasdrulial.  Il  s'occupa 
lit'  philubupliio  Uaus  sa  pairio  cl  composa  piuu-ôiro  «luol- 
(jues  ouvrages  dans  sa  langue  uiatoniullo.  Il  vint  à  Alhè- 
nos  à  l'àgo  do  viiigi-4uatro  ans,  Iruquenta  les  diHerentes 
écoles  ot  devint  un  adopte  do  la  nuuvullo  Académie, 
(ju'il  dii'igi'a  après  la  mort  do  Carnoado.  11  se  tua  vers 

I  aQ  iio.  Uiugone  lui  atinbuo  plus  do  i|uatro  cents  traites. 

GuTONYME,  liisluriea  grec,  prubablomont  do  l'époque 
aloxandrino.  11  avait  composé  divois  ouvrages  sur  l'ius- 
toire  do  rUulie,  do  Sybans,  do  la  ïhraco.  Nous  possédons 
do  lui  iiuolipiL-s  fiagmeuLs,  locuoiilis  dans  les  Fraymenia 
/tistortcoritni  yrs-  orum  de  Ch.  .MùUor. 

CliTOPHON,  historien  et  géographe  grec,  nô  à  Rhodes, 
sans  douLO  do  lépoque  alcxaiidnue.  11  avait  composé  di- 
vers ouvrages  sur  1  Inde,  sur  la  (ialatiu,  sur  lestondations 
do  villes.  On  possède  do  lui  quelques  tragments. 

Clitophon  et  Leucippe,  roman  grec  publié  au  v*  siè- 
cle par  Achille  'latius,  eu  8  livres.  C'est  une  histoire 
d'amour,  mêlée  do  descriptions  géographiques  et  d'épiso- 
des mytimlogujues. 

GLITOPILE  M.  m.  Section  de  champignons  du  genre 
agaric,  pouvant  être  pris  comme  synonyme  de  clitocvbk. 

GliTOR.  Myth.gr.  Un  des  lils  do  Lycaon.  — Fils  d'Azan, 
roi  d  Arcadio.  ^11  donna  sou  nom  à.  la  ville  de  L'IUorj  eu 
Arcadie.j 

GLITORIDIEN,  ENNE  i^di-in,  en)  adj.  Qui  a  rapport  au 
clitoris. 

CLITORIE  n.  f.  Genre  de  légumineuses-papilionacées, 
tribu  des  phaséolées,  cumpreuant  des  plantes  herbacées 
ou  frutescentes,  volubiles  ou  dressées,  qui  croissent  pres- 
que toutes  en  Amériijue. 

—  K.N'CYCL.  Los  cliiories  sont  des  plantes  ou  des  sous- 
arbrisscau.t  souvent  vulubiles,  qui  ont  beaucoup  de  res- 
semblance avec  les  glycines.  Leurs  grandes  Heurs  blan- 
ches, bleues,  pourprées  ou  rouges,  sont  solitaires  ou 
diversement  gruupees.  Ce  genre  comprend  encore  vingt- 
cinq  espèces,  qui  presque  toutes  hab.tent  l'Amérique. 
Dans  1  Inde  et  aux  Moluques,  croit  la  clitorie  de  Ttriiale. 
Les  Indiens  emploieni  ses  deurs  pour  colorer  le  riz  cuit, 
les  gâteaux  et  autres  mets  ;  en  les  traitant  par  l'eau  vinai- 
grée, ils  en  obiienuenL  un  extrait  pour  teindre  la  toile  en 
bleu.  Les  clitones  sont  cultivées  dans  les  serres  chaudes. 

CLITORIS  [riss  —  gr.  kteitoris  ;  de  kleiô,  je  ferme)  n.  m. 
Petit  organe  erectile,  SI  tué  à  la  partie  supérieure  de  la  vulve. 

—  E.NCYiL.  Le  clitoi'ts  est,  chez  la  temme  et  les  l'emeiles 
demammitercs,  l'homologue,  dans  une  certaine  mesure,  de 
la  vergo  des  mâles.  Constitué  par  deux  corps  caverneux 
sans  corps  spongieux,  il  n'a  point  de  gland  véritable,  bien 
qu'on  doune  ce  nom  â  son  extrémité  ;  il  ne  contient  point 
le  canal  de  1  urètre.  Il  est  bridé  par  un  repli  des  petites 
lèvres  appelé  frein  du  clitoris.  11  est  le  siège  des  sensations 
voluptueuses. 

GLITORISME  i^rissm']  n.  m.  Erection  maladive  du  clitoris. 

II  Usage  cuiiire  nature  d'un  clitoris  qui  a  des  dimensions 
exceptionnelles. 

GLITORISMIE  {stni)u.î.  Développement  exagéré  du  cli- 
toris, qui  eu  exige  parfois  l'amputation. 

CLITORITOMIE  n.  f.  Amputation  du  clitoris. 

CUTOS.  Myth.  gr.  Un  des  Egyptidos,  fiancé  do  Clité. 
—  Troyon,  tils  ae  Pisénor,  et  compagnon  de  Polydamas. 
(Il  fut  tué  par  Teucer.)  —  Fils  de  Mautios  et  petit-tils  de 
Mélampo.  (L'Aurore  l'enleva  à  cause  de  sa  beauté.)  — Père 
do  Cliysouué  ou  Toroné,  épouse  de  Protée.  — Amant  de 
Palléue,  rille  de  Sithun,  roi  de  Thrace.  'Dans  la  lutte  qu'il 
eut  i  soutenir  contre  Dryas  pour  oOtenir  la  main  de  Pal- 
lèno,  il  vainquit  sou  rival  grâce  au  stratagème  de  Palléno 
qui  avait  gagné  le  conducteur  du  char  de  Dryas.  Sithon, 
ayant  découvert  la  ruse,  voulut  faire  périr  sa  fille  sur  le 
bûcher  ;  mais  Aphrodite  fit  tomber  une  pluie  qui  éteignit 
le  fou;  Siihou  pardonna  et  unit  les  deux  amants.) 

Glitos,  surnommé  Mélas  {h  A'oir),  un  des  lieutenants 
d'Alexandre.  Il  était  frère  de  llellaniké,  qui  fut  la  nour- 
rice d" Alexandre,  et  dont  le  mari,  Androuicos,  com- 
mandait les  mercenaires  grecs.  Clitos  était  très  aimé 
d'Alexandre,  à  qui  il  sauva  la  vie  au  passage  du  Gra- 
nique  (334).  A  la  bataille  d'ArbelIes,  il  Commandait  l'es- 
cadron royal  des  hétaïres.  Kn  330,  il  fut  rais  à  la  tôte 
d'une  des  deux  hipparchies  récemment  créées.  En  328,  il 
fut  chargé  de  remplacer  Artabaze,  satrape  do  Bactriane. 
Mais,  dans  un  banquet,  il  osa  critiquer  le  luxe  nouveau 
du  roi  et  ses  complaisauces  pour  lus  llatteries,  en  exal- 
tant la  simplicité  et  les  exploits  do  Philippe.  Alexandre, 
qui  était  ivro,  saisit  la  surisse  d'un  des  gardes,  et  ea 
perça  Clitos,  qui  mourut  sur-le-champ  (328}.  Le  roi  en 
témoigna,  dit-on,  un  violent  désespoir. 

Glitos,  surnommé  Leucos  (^e  Blanc),  amiral  macé- 
donien. 11  suivit  Alexandre  le  Grand  dans  sa  campagne 
d'Asie,  où  il  ne  joua  d'ailleurs  ([u'un  rôle  très  secondaire. 
Il  fut  renvoyé  en  Macédoine  avec  Cratère  ol  les  vétérans 
licenciés  {'it\).  11  commanda  la  dette  macédonienne  dans 
la  guerre  lamiaquo,  et  battit  les  Athéniens  près  des  ilos 
Echinades  {322j.  Il  en  connut  tant  d'orgueil,  qu'il  se  fit 
appeler  Poséidon  et  prit  pour  attribut  lo  trident.  Au  par- 
tage dû  321,  il  obtint  la  Lydie,  qu'Anligone  lui  enleva 
en  319.  Il  revint  alors  on  Macédoine,  ot  se  mit  au  service 
do  Polysperchon.  Il  livra  Phocion  aux  Atliônions.  Il  com- 
manda do  nouveau  la  Hotte  macôdonionno  ;  en  318,  il 
battit  .Nicanor  devant  Hyzance  ;  mais,  lo  lendemain,  il  fut 
surpris  ot  complètement  défait  par  Antigono.  Il  périt  on 
essayant  do  retourner  en  Macédoine  par  terre  (318). 

Glitos,  roi  dlllyrio,  fils  do  Bardylis.  Il  profita  du  mo- 
ment où  Aluxandro  laisait  la  guerre  au  delà  du  Danube 
pour  se  révolter  contre  la  Macédoine  (335  av.  J.-C). 
Alexandre  marcha  contre  lui,  le  battit,  ot  Clitos  so  réfugia 
chez  los  Taulantins. 

Glitumne  (Io  Clitumnus  des  Latins),  petite  rivière 
d  ltalH\  haigiiaiit  Spolôto  ot  se  jetant  duiis  lo  Topino, 
allluent  du  Tibre. 

GlitUS,  Juif  né  ù.  Tibériade  (i"  s.  av.  J.-C).  Il  excita, 
daus  sa  ville  natale,  une  révolte  contre  los  Koinains  sons 
lo  rè^fiio  do  Vespasicn.  Condamné  à  avoir  los  deux  mains 
trancIn-M's,  il  obtint  de  Josèpho  d'en  conserver  une,  à  la 
coii'litiunde  se  couper  l'autro  lui-mémo,  co  qu'il  fit  aussitôt. 


CLITOMACIIOS 


CLOCHE 


GLIVABLE  adj.  Qui  peut  ôtro  clivé  :  Cristaux  clivables. 

GLIVAGE  (ray")  n.m.  Techn.  Action  ou  manière  do  cliver 
des  cnsiaux,  des  pierres  précifusos.  ii  Fissure  à  surface 
plane,  dans  un  diamant  ou  une  autre  pierre. 

—  Encycl.  Miner.  En  admettant  qu'un  cristal  résulte 
do  la  superposition  de  couches  planes  coniposôcs  chacune 
de  filiîs  parallèles  de  molécules,  on  est  conduit  à  pres- 
sentir uuil  existe  dans  tout  cristal  des  systèmes  de  fis- 
sures planes,  parallèles,  qui  se  croisent  uans  une  multi- 
tude de  sens,  et  dont  chacune  sépare  deux  lames  voisines. 
Or,  dans  beaucoup  de  cristaux  naturels,  un  etfort  relati- 
vement faible  suffit  pour  séparer  ces  lames  voisines.  Les 
micas,  le  gypse,  te  talc  se  divisent  ainsi  dans  des  direc- 
tions déterminées  avec  une  très  grande  facilité;  on  dit, 
dans  ce  cas,  qu'il  y  a  clivage.  Souvent  la  cassure  qu'on 
obtient,  au  lieu  d'être  plane  comme  lorsqu'on  agit  sur  le 
gypse,  par  exemple,  parait  au  premier  abord  irréguliè- 
rument  raboteuse.  Cependant,  elle  est  formée  en  grande 
partie  de  faces  de  clivage.  En  observant  la  cassure  à  une 
lumière  assez  vive,  on  reconnaît  los  facettes  do  clivage 
à  la  coïncidence  des  reflets  qui  s'y  montrent  à  la  fois,  et 
qui  prouvent  qu'elles  sont  exactement  parallèles  entre  elles. 

Les  cristallographes  tirent  un  grand  parti  de  l'étude  des 
clivages  pour  la  détermination  de  cristaux  irréguliers 
dont  la  forme,  trop  imparfaite,  ne  permettrait  pas  de  dire 
à  quel  système  cristallin  ils  appartiennent. 

Cltve  (Robert,  lord),  baron  de  Plassey,  général  an- 
glais, fondateur  de  la  puissance  britannique  dans  l'Inde, 
né  à  Styche  (comté  de  Shrop)  en  i725,  mort  à  Londres  en 
1774.  l'arti  pour  Madras,  il  y  fut  fait  prisonnier  par  La 
Bourdonnais.  Il  s'évada,  servit  comme  enseigne  dans  les 
troupes  de  la  Compagnie  anglaise,  et  se  fit  remarquer  du 
major  Lawrence.  Il  revint  en  Angleterre,  et  fut  reçu  avec 
honneur  par  la  Compagnie  des  Indes;,  puis,  en  1755,  il 
retourna  aux  Indes.  Clive  profita  alors  de  l'incapacité 
politique  des  successeurs  de  Dupleix  pour  détruire  la 
puissance  française  dans  l'Inde.  Les  cruaut'^s  de  Surajah 
Dowlah  après  la  prise  du  fort  William  (le  Trou  Noir)  lui 
fournirent  le  prétexte  voulu  pour  atfaiblir  la  puissance 
de  ce  nabab,  dont,  un  peu  plus  tard,  au  moyen  d'intrigues 
condamnables,  il  détruisit  totalement  la  domination  par 
la  victoire  de  Plassey  (1757),  à  la  suite  de  laquelle  tout  le 
Bengale  obéit  à  la  Compagnie  anglaise  des  Indes.  Clive, 
pour  consolider  son  œuvre,  dut  ensuite  lutter  successive- 
ment contre  leGrandMogûl.  les 
Hollandais  et  Lally-ToUendal. 
Ses  succès  lui  valurent,  quand 
il  retourna,  en  1760,  en  Angle- 
terre, la  dignité  de  pair  d'Ir- 
lande, avec  Te  titre  de  u  baron 
Clive  de  Plassey  ».  Le  nouveau 
lord  resta  quatre  ans  en  Angle- 
terre; quand  les  alfaires  in- 
diennes, compromises  par  la 
rapacité  des  agents  de  la  Com- 
pagnie, nécessitèrent  son  in- 
tervention, il  partit  de  nouveau 
pour  les  Indes,  avec  des  pou- 
voirs illimités  (mai  17651.  Il 
parvint  alors,  malgré  des  obsta- 
cles de  tout  genre,  à  rétablir 
l'ordre  dans  l'administration  et 
à  organiser  le  pays  ;  puis  il  ren- 
tra en  Angleterre  (juill.  1767), 
a^^ant  amoncelé  contre  lui  des 
inimitiés  qui  se  firent  jour  en 
1773,  au  moment  où  il  venait  de  faire  rendre  Vacte  de  ré- 
gularisation sur  la  manière  dont  la  justice  s'était  rendue 
dans  llnde.  Une  commission  d'enquête  examina  alors  les 
actes  de  Clive,  constata  des  concussions  énormes,  et  le 
traduisit  devant  le  parlement.  Clive,  reconnu  coupable, 
mais  acquitté  en  considération  do  ses  services,  tomba 
alors  dans  une  mélancolie  profonde  et  se  donna  la  mort, 
à  l'âge  de  ([uarante-neuf  ans. 

—  BiHLiDOK.  :  J.  Malcolm.  Life  of  Robert  lord  Cli^^e 
(Londres,  1836);  Macaulay,  /.'ssay  on  Clive  (1851);  Mal- 
leson,  Clive,  ruler  of  India  (Londres,  1803). 

GLrVE(mistress),  actrice  du  thé&tre  anglais,  née  en  1734, 
morte  à  I^ondros  en  1785.  Engagée  très  jeune  au  théâtre 
de  Drury-Lano.  elle  devint  la  première  comédienne  do  son 
temps  et  prit  sa  retraite  en  1768.  G.  Clive,  frère  du  célèbre 
lord  de  ce  nom.  l'épousa  par  amour;  mais  les  deux  époux 
ne  tardèrent  pas  à  se  séparer  par  incompatibilité  d'humeur. 

CLIVER  (do  l'angl.  to  cltare,  fondre)  v.  a.  Séparer  par 
couches,  par  lames  parallèles,  en  parlant  d'un  cristal  :  Cli- 
ver un  rristnl. 

—  Par  anal.  Se  séparer  par  tranches  parallèles,  on  par- 
lant d'un  corps  quelconque  :  La  masse  de  ni^vés,  au  rnoment 
oii  elle  se  b-aiisforme,  se  drchire  et  se  cr.iVK.  (L.   Figuier.) 

Se  cliver,  v.  pr.  Se  diviser,  se  fondre  par  lo  clivage  ; 
Cristanj-  qui  SK  CLiviiNT  aisément. 

GLIVIE  (ri)  n.  f.  Genre  d'amaryllidacées,  comprenant 
une  seule  (.-spèce,  cjui  croit  dans  l'Afrique  méridionale. 

CLIVINE  ou  GLIVINA  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res, type  de  la  tribu  des  clirminés,  comprenant  do  petits 
insectes,  allongés,  cylindriques,  bruns  ou  rougeâtres,  dont 
on  connaît  plus  do  deux  cents  espèces  réparties  sur  tout  lo 
globe,  notamment  dans  les  régions  tropicales.  (I*a  clivina 
(ossor,  espèce  brune,  est  comniuno  dans  les  marais  do 
France;  la  clivina  coUaris,  très  voisine,  a  losélylres  rou- 
geùtros,  etc.) 

GLIVININÉ3  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectos  coléoptères  car- 
nivores, famille  des  carabidés,  tribu  des  scaritidés,  com- 
prenant des  formes  de  taille  potito  ou  moyenne,  à  cor- 
selet étranglé  on  arrière,  et  ayant  deux  pores  séligères 
â  l'orbite.  —  Un  clivinink. 

—  Encvcl.  Los  clivniinés,  dont  on  connaît  plus  do  trois 
cents  espèces,  sont  réparties  dans  les  genres  divine, 
dyschiring,  reichein,  coryza,  ancwt,  ar'/istomis,  etc.  ;  ils  ont 
des  représentants  dans  tontes  les  régions  du  globe,  vivent 
surtout  au  bord  des  eaux,  où  ils  so  creusent  dos  galeries 
au  moyen  do  leurs  pattes  antérieures  dentelées. 

GLOAGAL,  ALE,  AUX   adj.   Anat.    Qui  appartiout  au 

cloa(|UO  :  J'w  he  cloacalk. 

GLOAGARIUM  fri-om')  n.  m.  ImpAt  qu'on  levait,  à  Komo, 

pour  l'entmieu  des  cluncjiies  ou  égouts. 

GloaGINA  ou  GluaCINA.  surnom  do  Vénus  A  Uome, 
parco  qu'une  statuo  fut  élevée  ù  cotto  déesse  à  l'endroit 


Robert  Clive. 


où  Romains  et  Sabins,  réconciliés,  so  purifièrent  {cluere) 
après  le  combat,  et  non  pas  parce  que,  comme  ou  l'a  dit, 
elle  présidait  aux  égouls. 

CLOANTHE  n,  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères,  famillo 
des  xylinidés ,  comprenant 
des  noctUL-lles  à  antennes 
fines,  à  corselet  en  carré  ar- 
rondi, muni  on  arrière  do 
houppes  de  poils,  avec  crfUo 
sur  l'abdomon. 

—  Encycl.  On  connaît  trois 
espèces  européonnesde  clnan- 
ihes;  leurs  chenilles,  allon 
gées,  nocturnes,  so  nourris- 


sent sur  les  kijpericum  et  se 


Cloanthe 


nat.). 


que 


Emboucliure  de  la  Cloaca  maxima. 


chrysalident  sous  terre.  Citons  le  cloanthe  //yperïcr (Franco); 
le  cloanthe  Lijncea  (Hongrie). 

Gloanthe,  un  dos  compagnons  d'Enéc  en  Italie.  (Vir- 
gile fait  descendre  de  lui  la  famille  des  Cluentius.) 

■      GLOANTHITE  n.  f.  Biarséniure  naturel  de  nickel 
l'on  rencontre  dans  diverses  mines  d'Allemagne. 

CLOAQUE  (ak'  —  lat.  cloaca)  n.  m.  Antiq.  rom.  Souter- 
rain voûté,  par  lequel  s'écoulaient  les  eaux  pluviales  et  les 
immondices  de  la  ville.  (Dans  cette  acception,  aujourd'hui 
inusitée,  l'Académie  fait  cloaque  du  féminin.) 

—  Auj.,  Trou  pratiqué  pour  recevoir  les  eaux  sales,  les 
eaux  ménagères,  et.  par  ext-.  Amas  d'eau  croupie  et  infecte, 
ou  Endroit  très  sale  :  AJaison  ywi  est  un  vrai  cloaqdk. 

—  Fig.  Réceptacle,  foyer  d'impuretés  :  Le  cœur  humain 
est  un  cLOAyu K.  (J.  de  Maistre.) 

—  Zool.  Orifice  commun  par  lequel  débouchent  les  voies 
urinaires  et  génitales,  ainsi  que  l'anus,  chez  beaucoup  de 
vertébrés,  et  notamment  chez  les  mammifères  marsupiaux. 
Les  ascidies  (molluscoïdes)  possèdent  aussi  un  cloaque, 
comme  certains  mollusques  gastéropodes.  En  règle,  la  dis- 
position cloacale  est  générale  chez  les  vertébrés  inférieurs 
et  aussi  chez  les  oiseaux. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  L'art  d'assainir  les  villes  en  les 
débarrassant  de  leurs  eaux  ménagères  et  de  leurs  immon- 
dices par  un  système  dégoûts  est  fort  ancien.  Les  égouts 
assyriens  ofl"rent  des  exemples  de  toutes  les  sortes  de  voû- 
tes connues,  et  les  égouts  anciens  d'Athènes  sont  aussi  d'un 
travail  parfait.  On  remarque,  notamment,  que  leurs  eaux 
étaient  réparties  pour  servir  à  l'irrigation.  Mais  les  plus 
fameux  .  de  tous  sont 
ceux  de  Rome.  Le  plus 
grandiose ,  la  Cloaca 
ma.rima,  fut  bâti  par 
Tariiuin  l'Ancien.  Par- 
tant de  l'extrémité  mé- 
ridionale du  Forum, 
vers  le  grand  Cirque,  il 
traversaiile  Vélabre  et 
se  jetait  dans  le  Tibre 
entre  les  ponts  Palatin 
etSublicius.  On  voit  en- 
core cette  bouche,  qui 
découvre  la  voiite  à 
plein  ceiniro  de  l'égout,  composée  d'un  triple  rang  do 
voiissoirs,  juxtaposés  à  joints  croisés.  Le  tout  est  en  pier- 
res de  taille,  sans  ciment.  «  Une  charrette  chargée  de  foin 
pouvait  y  circuler",  dit  Strabon.  On  pratiquait,  à  Rome, 
le  système  du  tout  â  l'égout.  A  mesure  que  la  ville  s'agran- 
dit, los  égouts  se  développèrent,  et  la  Cloaca  maxima 
devint  le  prand  collecteur  d"une  partie  d'entre  eux.  Cet 
ouvrage  gigantesque,  qui  fonctionne  encore  depuis  doiLV 
mille  cinu  cents  ans,  est  un  objet  d  étonnement  pour  tous 
ceux  qui  l'unt  vu;  il  coûta  Ue  si  durs  travaux  au  peuple 
romain  que  les  Tarquins  lui  durent  pour  une  bonne  part  la 
perte  de  leur  trône. 

GLOGHE  (du  bas  lat.  clocca)  n.  f.  Instrument  fait  do 
bronze  ou  d'un  autre  métal,  en  forme  do  coupe  renversée, 
(jiio  l'on  choque,  presque  toujours  â  l'aide  d'une  tige  mobile 
uite  battant,  pour  produire  des  sons  qui  s'entendent  au 
loin  :  L'usage  de  sonner  les  clocuks  pendant  l'oraye  occa- 
sionne de  fréquents  accidents. 

—  Fig.  Ce  qui  produit  du  bruit,  du  tumulte,  co  qui 
assourdit  :  Le  pouvoir  est  une  clocmk  qui  empêche  ceux  qui 
la  mettent  en  branle  d'entendre  aucun  autre  son.  (Béranger.) 

—  Baptême  d'une  cloche.  Cérémonie  par  la(|uelle  l'Eglise 
consacre  une  cloche  destinée  A  annoncer  le  service 
divin. 

—  Coup  de  cloche.  Son  que  l'on  produit  on  choquant  uno 
cloche;  action  de  frapper  un  coup  sur  une  cloche,  n  Fig. 
Avertissement,  annonce  :  Les  infirmités  de  itiye  sont  un 
COUP  DK  cLOCHic  que  nous  donne  la  mort. 
(On  dit  plus  souvent  son  m-:  clochk.) 

^  ï^o\) . 0''méuaqer â  lacloche de bois,l)é- 
ménager  clandesLinomont  et  sans  payer. 

—  Archit.  Nom  donné  quelquefois  à  la 
forme  générale  do  certains  chapiteaux, 
depuis  le  tailloir  jusqu'à  l'astragale,  ii  On 
dit  plus  ordinairement  cohukili.k. 

—  Art  vétér.  Cachexie  aquouso  des 
bétes  â  laine. 

—  Blas.  Meublo  ropréscDCant  uno 
cloche  d'égliso. 

—  Bot.  Fleurs  en  cloche  oi\  simplem.  Clo- 
r/ic*.  Fleurs  monopétales,  à  bor*i  uni  etévusé.(Loshotanistos 
disent  fleurs  campnnulées.)  n  Cloche  blanche.  Nom  vulgaire 
du  uerce-neigo.  ii  Double  cloche.  Nom  vulgaire  d'un  datura 
ot  GO  la   primevère  double. 

—  Chim.  Manchon  ou  cylin- 
dre de  verre,  ouvert  par  uno 
extrémité  et  fermé  parVautro. 

—  Comm.  Cloche  de  houblon. 
Certaine  ({uantitéde  houblon. 

—  Cost.  V.  la  partie  encycl. 
(archéol.). 

—  Econ.  dom.  Ustcnsilo 
avant  la  forme  d'un  réchaud 
d  argent,  do  plaqué  ou  do  lor> 

blanc,  muni  d'un  couvercio  ciooh.«  h  frtmm^-o. 

etdonton  so  sert  pour  tonir 

les  mots  au  chaud,  ii  Vaso  do  vorro  sous  lequel  on  mot  le 
fromage  pour  l'ompèchcrdo  sécher,  n  Couvre-plat  ou  toile 
métallique,  destiné  â  préserver  los  mets  du  contact  dos 
niou«'hes. 

—  Il  ist.  Gentilshommes  de  la  cloche,  Noblessa  de  la  cloche. 
Dcscoudunts  dos  matros  et  échovins,  dans   los  villes  où 


D'argent  h  une  clo- 
che il(>  ffueuloa. 


Cloche  à.  melon 


CLOCHEMAiN   —   CLOCHER 

ces  charges  anoblissaient.  (Us  devaient  ce  nom  à  cette 
circonstance,  que  les  assemblées  municipales  étaient  con- 
voquéfs  au  son  de  la  cloche.) 

—  Hortic.  Vase  do  terre,  de 
verre,  etc.,  légèrement  évasé 
par  en  bas  et  surmonté  d'un 
hémisphère,  pour  abriter  les 
plantes  (melons,  salades,  etc.) 
contre  la  gelée,  et  concentrer 
autour  d'elles  la  chaleur  du 
soleil. 

—  Mar.  Partie  centrale  d'un 
cabestan,  n  Partie  supérieure 
dune  manche  à  veut. 

—  Môcan.  Sorte  do  réci- 
pient dans  lequel  se  trouve 
de  l'air  comprimé,  et  que  l'on 
installe  sur  le  conduit  do  refoulemeut  d'une  pompe  aspi- 
rante et  foulante,  atin  d'empêcher  les  coups  de  bélier  dans 
la  conduite. 

—  Méd.  Nom  vulgaire  des  phlyctènes  ou  ampoules  et 
de  toutes  les  boursoutlures  qui  se  forment  sur  la  peau  : 
Les  vésicatoires  produisent  de  laryes  cloches. 

Méd.  vétér.  Un  des   noms  vulgaires  d'  une  maladie 

spéciale  aux  animaux  de  race  ovine,  que  l'on  appelle  la 
cachexie  aqueuse. 

—  Min.  et  carr.  Excavation  qui,  dans  une  galerie  de 
mine,  se  forme  subitement  au-dessus  du  plafond,  ti  Cloche 
d'une  carrière.  Son  ouverture. 

—  TechD.  Ornement  en  forme  de  cloche  d'une  monture  do 
chandelier,  ii  Vide  ([ui  se  produit  dans  une  pièce  do  poterie, 
par  suite  de  la  présence  de  bulles  d'air  dans  la  pâte.  (On  dit 
aussi  BOUii.LoNNKMENT.)ii  Cloche  à  galets.  Tige  creuse  pour 
saisir  une  tise  de  sonde  rompue.  (Se  ditaussi  d'un  instru- 
ment destine  au  nettovaeed'un  trou  de  sonde;  ilala  forme 
dune  cloche  et  recueille  les  détritus  humides  du  fond  du 
trou.) 

—  Télégr.  Cloche  isolayite.  Isolateur  qui  a  la  forme 
d'une  clochette.  (II  est  eu  porcelaine  et  sert  dappui  aux 
lils  télégraphiques  aériens,  soit  directement,  soit  indirec- 
tement, au  moveu  de  crochets  soudés  à  la  cloche,  et  sur 
lesquels  les  tils  reposent.)  il  Double  cloche.  Système  d'iso- 
lateur composé  de  deux  cylindres  creux  en  porcelaine,  de 
diamètres  ditférents,  placés  l'un  dans  l'autre  et  scellés  par 
l'une  des  bases  pleines,  ii  Cloche  à  suspenswn.  Isolateur 
mobile  autour  d'un  crochet  fixé  à  un  arbre  ou  à  un  poteau. 

wCh'che  si/mpathigue ,  Avertisseur  téléphonique  de  Sie- 
mens. '1  Cloche  électrique.  Appareil  électrique  employé  sur 
les  chemins  de  fer  pour 
assurer  le  bon  fonction- 
nement des  trains  en  gé- 
néral sur  une  li^ne  à 
voie  unique.  (Le  départ 
d'un  train  d'une  station 
quelconque  estannoncé, 
à  la  gare  suivante,  au 
moyen  d'une  sonnerie 
électrique.) 

—  Trav.  publ.  Cloche 
à  plongeur.  Appareil  em- 
ployé aux  travaux  que 
l'on  exécute  sous  l'eau. 

V.    CAISSON. 

—  pROv.  et  IjOC.  prov.  : 
Sonner  la  grosse  clo- 
che, Mettre  en  œuvre 
les  moyens  extrêmes  et 
décisifs.  Il  Fondre  la  clo- 
che, Prendre  un  parti, 
une  résolution  extrême. 

Il  Etre  penaud  comme 
un  tondeur  de  cloches,  Etre  fort  surpris  de  voir  manquer 
une  chose  sur  laquelle  on  comptait.  ii  Qui  n'entend  qu'une 
cloche  n'entend  ou  n'a  qu'un  son,  Pour  être  bon  juge  dans 
une  atfaire,  il  faut  avoir  entendu  les  deux  parties,  il  On  ne 
peut  sonner  les  cloches  et  aller  à  la  procession,  On  ne  peut 
faire  plusieurs  choses  à  la  fuis,  il  C'est  le  sondes  cloches, 
auxquelles  on  fait  dire  tout  ce  qu'on  veut,  Ce  sont  des 
paroles  que  l'on  peut  interpréter  comme  on  veut,  ou  C'est 
un  homme  qui  dit  tantôt  dune  façon,  tantôt  dune  autre. 

—  Syn.  poétique.  Airéùn. 

—  Encycl.  Hist.  Les  cloches,  ou  du  moins  les  clochettes, 
paraisseni  avoir  été  en  usage  en  Chine 
et  dans  l'Iode,  dès  les  temps  les  plus  re- 
culés; elles  étaient  certainement  con- 
nues des  Grecs  et  des  Romains.  L'opinion 
qui  en  attribue  l'iotroduciion  dans  l'E- 
glise catholique  à  saint  Paulin  de  Noie  ne 
repose  sur  aucun  fondement  sérieux.  Le 
pape  Sabinicn,  successeur  des  saint  Gré- 
goire le  Grand,  fut,  dit-on,  le  premier 
qui  ordonna  d'annoncer  les  ofhces  au 
son  des  cloches.  Ce  qui  est  certain,  c'est 
que  des  cloches  étaient  suspendues  dans 
les  églises  dès  le  vu'  siècle.  Charlemagne  cloche  en  fer 
généralisa  l'usage  des  cloches  dans  tout  baitu  (vu*  s.). 
son  empire.  L'Eglise  d'Orient  ne  l'adopta 

3u*au  X*  siècle.  Ce  n'est  qu'à  partir  du  xiii*  siècle  qu'on 
oona  aux  cloches  des  dimensions  considérables  et  qu'on 
songea  à  les  décorer;  les  clo- 
ches les  plus  ornées  datent 
du  XVI*  siècle.  II  est  d'usage 
de  faire  figtirer  sur  la  cloche 
les  noms  de  la  clocho  elle- 
même,  ceux  des  donateurs, 
des  parrains  et  des  marrai- 
nes, et  enfin  ditTérontos  in 
scriptioos  souvent  tirées  de 
l'Ecriture  sainte. 

La  bénédiction  des  cloches, 
vulgairement  appelée  bap- 
tême des  rioches,  est  citée 
pour  la  première  fois  par  Al- 
cuin ,  au  \'iii*  siècle.  Elle 
consiste  on  plusieurs  ablu- 
tions et  aspcrsioDS  d'eau  bé-  ci, 
aile    faites  sur  la  clocho  et 

accompagnées  d'onctions  avec  l'huile  des  catéchumènes 
et  le  saint  chrAroo.  On  récite  en  m/^me  temps  des  priè- 
res spéciales.  I.^  cloche  est  entourée  de  lumières  et  paréo 
de  fleurs  et  de  linges  précieux.  Cette  cérémonie  est  réser- 
vée de  droit  àlévéquc  diocésain,  qui  peut,  toutefois,  délé- 


Cloche  à  plongeur. 


Cloche  civile 

(Ib7oj. 


Cloche 


guerses  pouvoirs.  Ce  n'est  qu'après  avoir  été  ainsi  consa- 
crée que  la  cloche  est  hissée  dans  le  clocher  ou  le  bolfroi  qui 
doit  la  recevoir.  L'étroitesso  des  plus  anciens  de  ces  monu- 
ments est  une  preuve  que,  dans  le  principe,  on  ne  sonnait 
pas  les  cloches  à  toute  vulée  :  on  se  contentait  do  les  tinter. 
La  plupart  des  anciennes  cloches  ont  été  détruites.  Celles 
qui  étaient  dans  les  églises  de  Paris,  en  1789,  furent  con- 
verties les  unes  en  canons,  les  autres  en  sous.  Une  seule 
fut  conservée  :  elle  appartenait  à  Saint-Gerniain-l'Auxer- 
rois  ;  elle  fut  cédée  au  théâtre  de  la  Comédie-Française, 
où  elle  sonna  dans  le  Charles  IX  de  M.-J.  Chénier.  Une  des 
plus  anciennes  ([ui  aient  été  conservées  est  lo  bourdon  de  la 
cathédrale  de  Reims  :  il  date  de  1570.  Il  existe  encore  des 
cloches  du  xv  et  du  xvi*  siècle,  dans  les  cathédrales 
d'Amiens,  de  Sens  et  de  Chartres. 

—  Admio.  Les  canons  des  anciens  conciles  interdisaient 
d'employer  les  cloches  à  des  usages  profanes.  Toutefois, 
il  a  toujours  été  admis  qu'on  pouvait  s'en  servir  pour 
annoncer  les  incendies,  les  invasions  ou  les  grandes  cata- 
strophes. (V.  TOCSIN.)  La  loi  du  5  avril  18S4  et  larrèté  mi- 
nistériel du  U  juillet  1885,  tout  en  reconnaissant  aux  clo- 
ches une  destination  éminemment  religieuse,  ont  cepen- 
dant stipulé  que  les  préfets  et  les  maires  avaient  lo  droit 
d'en  requérir  la  sonnerie  pour  les  cas  de 
nécessité  publique,  le  passage  officiel  du 
président  de  la  République,  la  veille  et  lo 
jour  de  la  fête  Nationale  et  desfêtes  locales. 

—  Archéol.  Au  moyen  âge  et  plus  lard, 
on  donna  le  nom  de  cloches  à  nombre 
d'objets,  notamment  de  vaisselle  soit 
(|u'il  s'agisse  de  couvre -plats,  soit  de 
vaisseaux  pour  la  cuisine.  Comme  pièce  de 
vêtement,  lo  mot"  cloche  u  s'entendait  dan  s 
divers  sens.  La  cloche  des  xiv"  et  xv«  siè- 
cb^s  était  un  grajid  et  long  surtout,  fourré 
ou  non  suivant  la  saison,  et  qui  descen- 
dait droit  jusqu'aux  pieds  ;  elle  était  mu- 
nie de  capuchon  et  de  manches,  et  fen- 
due suivant  les  modes,  devant,  derrière 
ou  sur  le  côté,  rattachée  par  des  boutons. 
Les  dames  portaient  alors  la  cloche  pour 
monter  à  cheval;  il  y  avait  des  cloches 
à  deux  capuchons  mobiles,  atin  qu'on  en  pût  changer  sui- 
vant le  temps.  Dans  le  costume  ecclésiastique,  la  clocho 
subsista  jusqu'au  xvir  siècle.  Au  xvi=  siècle, 
on  donna  parfois  ce  nom  aux  vêtements  à  la 
rcître,  qui  avaient  la  forme  d'une  cloche  et 
qui  rentraient  dans  la  catégorie  des  capots. 
Au  xvii*  siècle,  on  appelait  «  cloche  »  une  cape 
que  les  femmes  de  Paris  portaient,  et  qui  était 
une  sorte  de  capeline  ou  de  mante  couvrant 
la  tête  et  ne  dépassant  pas  la  ceinture. 

—  Technol.  Le  métal  le  plus  communé- 
ment employé  pour  la  fonte  des  cloches  est 
le  bronze.  (V.  ce  mot).  Il  est  possible  de  faire 
varier  la  tonalité  des  cloclies  en  modifiant  les 
proportions  des  métaux  constituant  l'alliage. 
On  fait,  cependant,  usage  de  l'acier  fondu, 
mais  ce  dernier  métal,  trop  dur  ou  trop  mou, 
présente  de  tels  inconvénients  que  son  emploi 
est  assez  limité.  La  fonte  d  une  cloche  com- 

ftrond  trois  opérations  successives  :  le  tracé,  cccréstaiique 
0  moulage,  la  coulée  dans  le  moule  du  métal  (1350). 
en  fusion.  Le  tracé  consiste  à  déienniner  la 
forme  et  les  proportions  de  la  cloche.  Le  moulage  s'exé- 
cute dans  la  fusse  mémo  où  doit  avoir  lieu  la  coulée.  Il 
consiste  dans  rétablissement  du  moule  et  de  la  fausse 
cloche  ou  noyau,  séparés  l'un  de  l'autre  par  une  certaine 
épaisseur  de  terre.  Le  moule  étant  achevé,  on  le  sèche 
au  moyen  d'un  feu  allumé  sous  le  noyau.  Les  diverses 
pièces  constituant  le  moule  sont  alors  démontées  en  enle- 
vant d'abord  la  chape,  puis  l'épaisseur  de  terre  placée  entre 
cette  chape  et  le  noyau.  Cela  fait,  on  ragri'e  la  chape  et  la 
surface  du  noyau.  On  place  ensuite  sur  la  chape  le  moule 
des  anses  et  le  bassin  de  coulée;  on  garnit  le  fond  du 
noyau  d'un  bouchon  de  terre  dans  lequel  est  scellé  l'an- 
neau qui  doit  porter  le  battant.  Enfin,  on  enterre  le  moule 
bien  desséché,  puis  on  procède  à  la  coulée. 

Une  cloche  achevée  se  compose  de  parties  qui  ont  des 
noms  spéciaux.  En  commençant  par  la  partie  inférieure,  on 
rencontre  d'abord  la  patte,  partie  la  plus  mince  de  l'instru- 
ment. Vient  ensuite  la  panse,  dont  l'épaisseur  est  plus 
grande  et  (|ui  reçoit  les  chocs  du  battant.  Los  saussures 
constituent  la  partie  moyenne  do  la  cloche  :  elles  sont 
séparées  de  la  panse  par  la  gorge  ;  et  enfin,  surmontant 
le  tout,  lo  ceii'ean,  sorte  de  calotte  sphérique.  qui  porte 
à  l'intérieur  l'anneau  du  battant.  Les  anses  de  la  cloche 
occupent  la  partie  supérieure  et  extérieure  du  cerveau  ; 
elles  sont  prises  dans  le  moi/^071,  au  moyen  duquel  la  cloche 
est  suspendue.  Le  battant  est  en  fer  forgé  ;  son  poids 
atteint  le  vingtième  de  celui  de  la  cloche.  La  tige  va  en  se 
renforçant  verslo  bas  et  se  termine  par  une  niasse  en  forme 
de  poire.  La  liaison  du  battant  et  de  la  cloche  s'opère  au 
moyen  de  liens  en  cuir  ou  bragers;  ils  passent  dans  l'œil 
du  battant  et  l'anneau  de  la  clocho. 

Cloches  de  Comeville  (les),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  Clairville  et  Charles  Gabet,  musique  de  Ro- 
Dert  Planquetto  {Folies-Dramatiques,  1877).  Cet  ouvrage 
est  l'un  do  ceux  qui  ont  obtenu,  en  ce  genre,  lo  succès  lo 
plus  considérable  et  le  plus  prolongé.  Il  doit  ce  succès 
surtout  aux  qualités  d'un  livret  très  amusant,  fort  habile- 
ment fait  et  qui,  en  dépit  de  ses  invraisemblances,  a 
séduit  la  foule.  Quant  à  la  musique,  facile  à  retenir,  avec 
un  certain  cachet  de  vulgarité,  elle  ne  manque  pas  d'une 
sorte  d'entrain  juvénile.  Plusieurs  airs  de  la  pariilion  sont 
devenus  populaires. 

CLOCHEMAN,  CLOCLEMAN,  CLOCQUEMAN  [ke-man) 
[i.  m.  Mot.  sans  doute  fiamand,  désignant  l'homme  qui  son- 
nait les  cloches.  (On  donnait  le  nom  de  clo>  heteur  slu  crieur 
qui  agitait  la  clochette  des  trépassés.  Mais  le  mot  de  clo- 
cheman  subsista  pendant  lo  moyen  âge.)  tl  II  servait  aussi 
à  désigner  lo  mouton  ou  lo  béTicr  du  troupeau  qui  portait 
la  sonnette  et  servait  de  guide  au  troupeau.  (Dans  la  Crie, 
on  l'appelait  lo  sonnaillier.) 

CLOCHBMENT  {man)  n.  m.  Action  do  boiter  :  Un  clo- 
cfiKMKNT  douloureux. 

—  A  signifié  Action  de  sonner  une  ou  plusieurs  cloches. 
CLOCHE-PIED  (pi-**)  n.  m.  Jeu  d'enfant  qui  consiste  à 

aller  le  plus  vite  et  le  plus  loin  possible  sur  un  seul  pied. 

—  A  Cloche-pied,  lo^-.  adv.  Sur  un  seul  pied. 

—  Kn  T.  de  manuf.,  Organsin  qui  n'a  que  trois  brins  do 

u  —  ot 


64 

soie,  dont  deux  sont  d'abord  moulinés  ensemble;  après 
quoi,  on  mouline  le  troisième  avec  les  deux  autres  réunis. 
CLOCHER  [ché)  n.  m.  Tour,  charpente  ou  autre  con- 
struction élevée  au-dessus  ou  dans  le  voisinage  d'une 
église,  pour  loger  les  cloches  :  La  cloche  engendra  te  clo- 
cher. (L.  VeuilTot.) 

—  Par  ext.  Cloche  :  Les  clochers  sont  lu  grande  voix  de 
la  famille  catholique.  { Descuret.  )  Paroisse  ,  commune, 
pays  natal  :  Beaucoup  d'hommes  meurent  sans  avoir  perdu 
feitr  CLOCHER  rft,' vue.  (Cbaicaubr.)  n  Querelles,  liivalités  de 
clocher.  Disputes,  compétitions  d'un  intérêt  tout  local. 

—  MoU.  Coquille  du  genre  des  vis.  n  Clocher  chinois, 
Nom  vulgaire  tlo  la  cérite  obélisque. 

—  Mus.  Clocher  harmonique.  Sorte  d'instrument  inventé 
en  Calabre  vers  la  fin  du  dernier  siècle,  et  qui  consistait 
on  un  buffet  contenant  divers  instruments  dont  on  jouait 
à  l'aide  d'un  clavier. 

— ■  Sport.  Course  au  clorher,  Cour-^e  à  cheval,  à  travers 
prairies,  rivières,  haies  et  fossés,  vers  un  but  qu'il  s'agit 
d'atteindre,  il  Se  dit,  daus  le  langage  courant,  pour  dési- 
gner des  rivalités  quelconques  qui  portent  à  braver  tous 
les  dangers. 

—  Prov.  et  Loc.  rnov.  :  Tirer  du  clo'her,  Employer  la 
dernière  ressource  qui  reste,  ii  II  n'a  jamais  vu  que  son 
clocher.  Se  dit  d'un  homme  inexpérimecté,  qui  ne  tonnait 
pas  le  monde,  u  Se  battre  avec  les  pierres  du  clocher.  So 
dit  d'un  homme  qui  se  slti  contre  si's  adversaires  de  l'ob- 
jet même  du  litige,  n  II  laut  placer  le  clocher  au  milieu  de 
la  paroisse,  Il  faut  placer  a  la  purtêe  do  cliacun  ce  qui  est 
unie  à  tout  le  monde,  ii  Un  curé  n'a  besoin  d'autre  titre  que 
de  son  clocher  pour  réclamer  ses  dîmes,  La  chose  dont  il 
s'agit  est  de  droit  commun  ;  elle  n'a  besoin  d'être  appuyée 
d'aucun  titre. 

—  Allus.  hist.  :  Aigle  volant  de  clocher  en  clocher  jus- 
qu'aux tours  de  Notre-Dame.  Ces  niuts  terminent  la  pro- 
clamation qu'adresba  Napoléon  à  l'armée,  à  son  retour  do 
l'île  d'Elbe,  en  débarquant  au  golfe  Juan.  Ces  paroles,  res- 
tées célèbres,  se  rappellent  (|uelquefois  pour  présager  la 
certitude  et  la  rapidité  d'un  succès. 

—  Enxycl.  Divers  monuments  prouvent  que  les  archi- 
tectes chrétiens  bâtissaient  déjà  des  clochers  au  vii=  siè- 
cle. Les  cloches  dont  on  faisait  usage  à  cette  époque  n'é- 
taient pas.  d'ailleurs,  d'un  volume  assez  considérable  pour 
exiger  l'érection  de  clochers  bien  vastes  :  on  les  suspen- 
dait d'ordinaire  dans  do  petites  tourelles  élevées  à  côté 
des  églises  ou  au-dessus  des  combles,  ou  dans  des  arca- 
tures  ménagées  au  sommet  des  pignons.  Dôt  le  ix*  siècle, 
la  forme  quadrangulaire  prévalut.  La  plupart  des  clochers 
élevés  à  Rome,  à  celte  époque  et  pendant  les  siècles  sui- 
vants, sont  des  constructions  carrées,  divisées  eu  uom- 
breux  étages  par  d'étroites  corniches  :  des 
fenêtres  en  arcade  sont  pratiquées  à  cha- 
cun de  ces  étages. 

L'usage  dos  clochers  paraît  s'être  ré- 
pandu en  Orient  plus  tard  qu'en  Occident. 
Les  premiers  clochers  byzantins  furent 
probaolement  cylindriques,  comme  ceux  de 
l'Italie:  maïs,  bientôt  aussi,  la  forme  qua- 
drangulaire prévalut  en  Orient,  avec  cette 
différence  que  l'étage  supérieur  resta  par- 
fois circulaire  et  fut  couronné  d'une  voûlo 
hémisphérique. 

Les  plus  anciens  clochers  construits  en 
France  présenteiit  des  dispositions  analo- 
gues. Le  clocher  de  l'église  de  Saint-Front, 
de  Périgueux,  qui  date  des  premières  an- 
nées du  XI"  siècle,  se  compose  de  deux  éta- 
ges carrés  en  retraite  1  un  au-dessus  do 
1  autre, et  surmontés  d'une  calotte  conique, 
portée  par  une  colonnade  circulaire  ;  mais, 
à  la  même  époque  et  dans  la  même  con- 
trée ,  on  construisit  des  clochers  d'une 
forme  assez  différente,  dont  le  clocher  de 
l'église  abbatiale  de  Brantôme,  près  de  Pé- 
rigueux, peut-être  regardé  comme  le  tyjte 
le  plus  remarquable.  Tels  sont  le  cloclur 
de  la  cathédrale  de  Limoges  et  celui  de  la  cathédrale  du 
Puy  en  Velay,  bâtis  dans  la  seconile  moitié  du  ix*  siècle. 
Leurs  étages  carrés  forment  des  retraites  successives,  dont 
la  plus  élevée  ]>orte  de  fond  sur  quatre  piles  isolées  au 
rez-de-chaussée.  Les  clochers  n'étaient  pas  seulement 
destinés  à  loger  des  cloches  :  ils  servaient  surtout  â  si- 
gnaler de  loin  l'église  et  à  mar- 
quer la  puissance  des  chaiiitres, 
des  abbayes  ou  des  communes. 
Bientôt,  on  ne  se  contenta  pas 
d'un  seul  clocher;  les  églises  en 
eurent  deux,  trots,  cinq,  sept  et 
jusqu'à  neuf.  D'ailleurs,  dès  le 
XI"  siècle,  les  clochers  des  églises 
cathédrales  servaient  souvent  de 
beffroi  pour  les  villes. 

A  partir  du  xi"  siècle,  toutes 
les  églises  sont  pourvues  de  clo- 
chers; mais  toutes  n'offrent  pas 
les  mêmes  dispositions  quant  â  la 
forme  et  à  la  place  affectées  à 
ces  constructions.  Dans  le  prin- 
cipe, les  architectes  romans  n'éle- 
vèrent le  plus  souvent  qu'un  seul 
clocher  sur  la  face  occidentale 
des  églises  :  tantôt  à  l'un  des  an- 
gles ou  devant  la  porte  et  en 
saillie,  do  manière  à  former  un 
porche,  tantôt  sur  la  porto  elle- 
même  et  au  même  plan  ([uo  la 
façade,  pour  former  un  vestibule 
intérieur.  Quand  l'art  roman  fut 
complètement  développé,  d'im- 
menses tours  carrées  s  élevèrent  â  chacun  des  angles  do 
la  taçade.  Souvent,  un  grand  porche  saillant  fut  établi 
entre  les  bases  de  ces  tours,  comme  à  l'église  abbatiale 
do  Jumièges;  mais,  plus  fréquemment  encore,  les  clo- 
chers furent  bâtis  au  même  plan  que  le  porche  et  furent 
percés  à  leur  base  do  portes  latérales.  Les  constructeurs 
romans  imaginèrent,  enfin,  d'élever  des  clochers  sur  lo 
milieu  de  la  croisée,  au  point  d'intersection  des  transepts 
et  de  la  nef,  et  ce  fut  à  ces  tours  centrales  qu'ils  donnèrent 
les  développements  les  plus  considérables.  Ces  clochers 
centraux,  tantôt  carrés,  tantôt  octogones,  se  remarquent 
dansun  grand  nombre  d'églises  de  l'ouest  dolaFrance.La 


Clocher  de  Poisby. 


63 

Normandie  est  lo  pays  des  clochers  gigantesques  sur  croi- 
sée d  église.  Dans  les  autres  provinces,  dèslo  xiir  siècle 
le  lourd  cloclior  on  pierre  sur  croisée  est  remplacé  par  dos 
flécllos  en  charpente  recouvertes  do  plomb. 

Los  clochers  oontigus  au.\  façades  ou  construits  sur  elles 
oflrent  plus  do  variété  encore  (pie  les  clochers  centraux. 
Us  servaient,  à  l'origine,  do  délenso,  et  durent  être,  natu- 
rellement, élevés  devant  la  porto  de  l'église  ou  au-dessus 
Pendant  la  période  ogivalo  et  dés  le  milieu  du  xif  siècle, 
ces  sortes  de  constructions  prennent  et  deviennent  un  des 
plus  beaux  ornements  des  églises  ;  au  lieu  de  s'élever  sur 
les  porches,  elles  prennent  place  aux 
angles    des    fai.-ades,  et,   au   heu   d'un 
seul  clocher,  on  en  bâtit  deux  le  plus 
souvent.  Nous  citerons  :  le  clocher  de 
l'église  du  village  de  Neslos  (Oise);  le 
clocher  de  Tracy-le-'Val  (Oise)  ;  le  clo- 
cher de  l'église  abbatiale  do  la  Trinité 
de  Vendôme  ;  les  clochers  do  la  cathé- 
drale de  Bayeux  et  ceux  de  l'église  de 
la  Trinité  de  Caon,  et  surtout  le  vieux 
clocher  de   la  cathédrale  de  Chartres, 
construit  vers  le  milieu  du  xii"  siècle. 
Arrivons  au  xm"  siècle.  Les  clochers 
de  cette  période  sont  portés  à  une  éh- 
vation  extraordinaire  (clocher  sud  de 
la  cathédrale  do  Senlis).    Dès  le  com- 
mencement du  XIII»  siècle,    il    s'était 
formé,  en   Bourgogne,  une  école   go- 
thique qui  marchait  de  pair  avec  celles 
de  rilo-de-France  et  de  la  Champagne. 
Malheureusement  pour  l'art,  la  Bour- 
gogne   ne    possède   qu'un    très    petit 
nombre  de  clochers  du  xiii"  siècle.  Les 
églises  de  l'ordre  de  Citeaux  n'admet- 
taient dans  leurs  édifices  sacrés,  pour 
placer  les  cloches,  que  les  dispositions 
rigoureusement  nécessaires.  L  ordre  de 
Gluny,  fort  opposé  au  rigorisme  de  Ci- 
teaux, éleva  plusieurs  clochers  remar- 
quables, parmi  lesquels  nous  citerons 
ceux  de  l'église  de  Saint-Père,  dépendant  du  monastère 
de  Vézelay  (I240).       ■  ,,, 

A  partir  du  milieu  dû  xm"  siècle,  on  ne  trouve  plus 
guère  de  clochers  isolés.  Les  tours  tiennent  aux  façades 
des  églises,  et  ne  deviennent  réellement  clochers  qu'au- 
dessus  du  niveau  des  collatéraux  et  des  murs  des  nefs 
Amsi  sont  disposés  déjà  les  deux  clochers  do  la  faoade 
de  la  cathédrale  do  Paris  (1825  à  1235).  Ces  clocliors 
qu  en  appelle  communément  tours  de  Notre-Dame,  n'ont 
été  élevés  que  jusqu'à  la  base  des  flèches  en  pierre  qui 
devaient  les  couronner.  La  disposition  du  plan  carré 
des  tours  jusqu'à  la  base  de  la  pyramide  de  couronne- 
ment, au  commencement  du  xiii"  siècle,  appartient  ex- 
clusivement à  rile-de-France.  Dans  les  autres  provinces, 
le  plan  octogone  pour  les  parties  supérieures  des  beffrois 
avait  prévalu  comme  dans  la  cathédrale  de  Laon. 

Les  constructeurs  gothiques  atteignirent,  dans  les  deux 
clochers  de  la  cathédrale  de  Reims  (I260I  et  de  l'église 
Saint-Nicaiso,  dans  la  même  ville,  la  dernière  limite  à  la- 
quelle lart  de  l'architec- 
ture pouvait  arriver  avant 
de  tomber  dans  l'exagéra- 
tion et  la  recherche  ;  mais 
la  passion  de  la  légèreté 
apparente  des  construc- 
tions et  le  désir  d'élever 
des  édifices  surprenants 
entraînèrent  bientôt  les  ar- 
chitectes dans  la  voie  la 
plus  fausse.  Ce  fut  princi- 
palement dans  les  p-'ovin- 
ces  de  l'Est,  voisines  de 
l'Allemagne,  que  l'abus  se 
fit  sentir.  Le  clocher  de  la 
cathédrale  de  Strasbourg, 
commencé     en     J277, 


Clocher 

de  Saiiit-Nicaise, 

k  Reims. 


Clorher  de  La  Lande-de- 
Libourne  (Gironde). 


achevé  sur  les  dessins  drossés  au  xiv  siècle  par  Jean  do 
bteinbach,  est  le  résumé  lo  plus  extraordinaire  do  l'abus 
du  principe  gothK|ue. 

Les  clochers  élevés  pendant  le  xiv  et  le  xv<  siècle  con- 
servent la  forme  et  les  dispositions  adoptées  par  les  ar- 
chitectes de  la  hn  du  siècle  précédent,  et  n'en  diffèrent 
que  par  1  excès  de  la  légèreté  ■ 
d'ailleurs,  en  France,  les  désastres 
politiques  du  xiv  et  du  xv»  siècle  ne 
permirent  pas  d'élever  des  construc- 
tions dispendieuses.  Beaucoup  do 
clochers  même,  qui  avaient  été  com- 
mencés au  xiii"  siècle,  ne  furent  ter- 
mines qu'à  la  fin  du  xv"  siècle  et  au 
commencoment  du  xvi".  Il  faut  aller 
on  Allemagne,  en  Angleterre,  dans 
les  Pays-Bas,  on  Suisse,  pour  trouver 
de  grands  clochers  gothiques  de  cotto 
période  :  un  des  plus  beaux  est  celui 
de  la  cathédrale  de  Fribourg. 

Les  clochers  aigus,  les  tours  pyra- 
midales, qui  s'apnropriaient  si  heu- 
reusement au  style  gothique,  ne  pou- 
vaient convenir  aux  constructions  du 
stylo  classique  :  les  architectes  de  la 
Renaissance  les  remplacèrent  par 
dos  dômes  ot  des  campaniles.  Depuis 
quelques  années,  nous  voyons  s'îîlevor  do  nombreux  clo- 
chers romans  et  gothiques  ;  mais  ces  pastiches,  on  géné- 
ral, sont  loin  d  être  satisfaisants. 

CLOCHER  v.  n  Tinter  se  faire  entendre,  on  parlant 
d  unocluche  :  \mla  l  unuHua  qui  ci^orlm'.  (Q.  Sand.)  flnus  1 

-  v.  a.  Mettre  sous  cloche  :  Clochkk  des  melons. 
CLOCHER   (du   lat.  claudicare,  boiter)  v.  n.  Boiter  en 

marchant  :  Clocher  du  pied  droit.  Syn  uoitek 

-  Prosod.  N'avoir  pas  la  mesure  voulue  :  TVraoHi'cLociiP. 

-  l'ig.  Ltro  défectueux,  aller  de  travers  :  Aou,  ,ie  rou- 
lons ptns  rien  i/u,  CLot-iin  dans  hs  qens  que  nous  cmnimmns 

--  1  Rov  et  Loc.  rnov.  :  Il  no  faut  pas  clocher  devant  les 
boiteux,  Il  ne  laiil  non  faire  devant  les  gens  qui  puisse 
li'iir  rapfi.'Ier  un  drhM  naturel  ou  un  souvenir  fichoux  il 
Clocher  do  doux  côtés,  Servir  deux  maîtres. 

Clocheterie  (l'iorre-llonoré  CiunKAii  de  La)  ma- 
rin Iraiiçais,  no  à  Uochefort  eu  1730,  tué  aux  Antilles  à 

III. 


Clocher  do  Frolusy 
(Céle-d'Or). 


bord  do  VAréthuse  en  1782.   (Il  est  connu  peur  sa  belle 
conduito  au  combat  do  la  Belle  Poule,  on  1778.) 

CLOCHETEUR  irad.  clochette)  u.  m.  Ancien  employé 
qui  marcliait  à  la  tête  des  convois  funèbres,  muni  d'une 
petite  elochotto  qu'il  faisait  tinter  par  intervalles,  il  On 
disait  aussi  clocheteur  ues  trépasses.  'V.  clochette. 

CLOCHETON  (dimin.  do  clocher)  n.  m.  Petit  clocher  ou 
ornement  pyramidal,  en  forme  de  clocher. 

—  Enctcl.  Les  clochetons  sont  de  petites  tourelles,  plus 
ou  moins  ornées,  placées  surtout  aux  angles  des  grands 
murs.  Ils  ne  doivent  pas  être  confondus  avec  les  pinacles, 
petites  pyramides  plus  élevées,  plus  sveltes, 
plus  découpées,  qui  furent  une  décoration 
très  caractéristique  de  l'époque  ogivalo.  Les 
clochetons  furent  excessivement  rares  dans 
la  période  romane  et  ne  paraissent  pas  avoir 
été  employés  avant  le  xi"  siècle.  Ceux  que 
l'on  construisit  à  cette  époque  étaient  ordi- 
nairement circulaires  ou  carrés.  Au  xii'  siècle, 
les  clochetons,  devenus  très  nombreux,  pren- 
nent des  formes  plus  sveltes  et  sont  cou- 
ronnés d'ordinaire  par  une  flèche  à  quatre 
ou  à  huit  pans.  Ils  gagnent  encore  en  élé- 
gance, au  XIV»  siècle,  et  se  rapprochent  du 
pinacle  par  leur  forme  et  les  détails  de  leur 
décoration.  Au  xv»  siècle,  enfin,  les  cloche- 
tons, véritables  diminutifs  des  clochers,  pren- 
nent souvent  la  forme  octogonale  ;  leurs 
faces  sont  décorées  d'ornements  en  applica-  Clocheton, 
tion,  et  leurs  arêtes  se  couvrent  de  crochets, 
de  fleurons  et  de  panaches.  A  la  même  époque,  les  boise- 
ries et  les  grilles  en  fer,  disposées  dans  fintérieur  des 
eghses,  présentent  fréquemment  des  clochetons  sculptés, 
ciselés  et  découpés  avec  une  extrême  délicatesse.  La  Re- 
naissance substitua  aux  clochetons  de  petites  lanternes 
décorées  de  colonnettes  et  coiffées  d'une  coupole. 

CLOCHETTE  {chef)  n.  f.  Petite  cloche  :  La  clochette 
de  la  messe.  Les  clochettes  des  troupeaux. 

—  Archit.  Nom  donné  à  des  ornements  de  forme  coni- 
que, qui  se  trouvent  au-dessous  des  triglyphes,  dans  l'ordre 
dorique.  lOn  les  appelle  aussi  goutte"s.)  n  Ornement  quel- 
conque d'architecture,  affectant  la  forme  d'une  clochette. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  des  fleurs  monopétales  dont  la 
corolle  a  la  forme  d'une  petite  cloche,  n  Clochette  des  bois, 
taux  narcisse,  ll  Clochette  des  blés  ou  des  champs,  Nom  vul- 
gaire du  liseron  des  champs,  n  Clochette  d'hiver.  Nom  vul- 
gaire du  perce-neige,  il  Clochette  des  murs.  Campanule  à 
feuilles  rondes. 

—  Mus.  Jeu  de  clochettes  ou  simplement  Clochettes,  Nom 
d  un  instrument  à  clavier,  dans  lequel  les  touches  mettent  en 
mouvement  des  marteaux  qui  frappent  sur  des  timbres,  il  Ca- 
rillon diatonique,  employé  quelquefois  dans  les  orchestres. 

—  Encycl.  Archéol.  Suivant  ses  dimensions,  \a.  clochette 
est  un  instrument  d'appel  portatif,  un 
élément  de  harnachement  pour  les  che- 
vaux, un  accessoire  de  costume.  Les 
clochettes  liturgiques  sont  de  diverses 
sortes  ;  ce  sont  essentiellement  de  pe- 
tites cloches  que  les  servants  tiennent 
à  la  main  pour  avertir  les  fidèles.  Il  v 
en  eut  d'or,  d'argent,  rehaussées  d'é- 
maux, etc.  Mais,  au  moyen  âge,  on 
entendait  aussi  par  «  clochettes  •  de  pe- 
tites cloches  suspendues  dans  un  clo- 
cher. Les  crieurs  de  corps,  agents  indis- 
pensables des  funérailles,  portaient 
chacun  leur  clochette.  La  nuit  qui  pré- 
cédait la  Toussaint,  la  Noël  et  antres 
grandes  fêtes,  ils  parcouraient  les  rues  Clochette  liturgique 
en  agitant  la  clochette  des  trépassés,  et,  (^Poi"»  romane;, 
de  temps  en  temps,  criaient  à  voix  haute  :  .  Réveillez- 
vous,  gens  qui  dormez.  -  Priez  Dieu  pour  les  trépassés. 
—  Pensez  à  mort,  pensez  à  mort!  d 

On  se  servit  aussi,  mais  guère  avant  le  xv.»  siècle,  do 
cochettes  d  intérieur,  pour  appeler  les  domestiques.  Les 
clochettes  attachées  aux  vêtements  étaient,  naturellement 
de  petites  dimensions  ;  elles  furent  surtout  en  usago  au 
XIV»  siècle.  Celles  du  harnais  des  chevaux,  plus  grandes 
s  employaient  surtout  dans  les  joutes  ot  les  tournois. 
A  9,^??^?"^  ('-*)•  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Ihéaulon,  musique  de  Herold,  représenté  à  TOpéra- 
Loiniquo  le  18  octobre  1817.  C'est  une  véritable  féerie 
qui  a  pour  sujet  un  conte  des  Mille  et  une  tiuits,  Aladin  ou 
la  Lampe  merreilleuse.  Seulement,  ici,  Aladin  s'appelle 
Azolin,  et  la  lampe  magique  est  remplacée  par  une  clo- 
c hotte.  La  musi(|ue  de  cet  ouvrage  est  charmante,  vivo, 
élégante,  spirituelle,  orchestrée  avec  habileté  On  v  rc-- 
marquo,  outre  l'air  délicieux  do  la  clochette  :  Me  voilà,  me 
voilai  devenu  aussitôt  célèbre,  l'e-xcellent  finale  du  premier 
acte,  et,  au  deuxième,  un  duo  plein  do  grâce. 

CLOCTER  v.  a.  Donner  aux  pierres  meulières  destinées 
à  la  lahrication  des  moules  de  moulin  les  dimensions 
qu  elles  doivent  avoir. 

CLOCTEUR  n.  m.  Tailleur  de  pierres  meulières. 

CLODÉINE  n.  f.  Liqueur  spéciale  qui  fait  prise  rapide- 
ment avec  le  sable  on  la  pierre  broyée,  et  dont  on  se  sort 
pour  rendre  hermétique  1  obturation  dos  trous  do  mine. 

Clodia  on  Claudia,  sœur  du  fameux  démagogue 
Clodins.  Lettrée,  intelligente,  d'un  esprit  hardi,  elle  se  lassa 
de  la  vie  do  m.atrone  et  ouvrit  toute  grande  sa  mai.son  aux 
poetos,  aux  orateurs,  aux  artistes,  sans  souci  de  ro|)inion 
Mais  ses  mœurs  n'étaient  pas  moins  émancipées  que  son 
esprit.  Apulée  nous  apprend  que  la  Lesbie  de  Catulle  n'est 
autre  (juo  Clodia.  Si  les  passions  do  Clodia  étaient  violentes 
elles  duraient  peu.  Elle  abandonna  le  poète,  qui  chanta 
(abord  sa  tristesse  en  beaux  vers,  puis  aocahhi  l'inlldèlo 
dépigrammes  cruelles.  Parmi  les  ieunes.dégantsqui  la  fré- 
quentaient, olle  distingua  Cœlius,  (Ils  d'un  cheval  ier  de  Poiiz- 
zoles.  Mais  celui-ci  no  lui  fut  point  lldèlo.  Pour  se  venger 
elle  1  accusa  do  plusieurs  crimes,  notamment  d'avoir  tenté 
do  I  empoisonner.  Cicéron  prononça  pour  Cœlius  un  do  ses 
plaidoyers  les  pins  spirituels,  ot  son  client  l'ut  acquitté. 

Clodia  (lkx),  loi  perlée  par  le  tribun  P.  Clodius,  on  58 
av.  ,I.-C.,  et  abolissant  lobnumialion,  c'est-à-dire  le  droit 
pour  un  magistrat  de  notifier  l'observation  do  signes  fâ- 
cheux entrninant  l'interdiction  de  certains  actes  garantis 
par  les  ausiiicos.  (Cotte  loi  fut,  d'ailleurs,  mal  ohservéo.) 
CloDION,  dit  le  Chevelu,  ohef  d'une  iribn  frnnnuo 
qui,  parti  do  Uiapanjum  dans  lo  nord  de  la  Gaule,  s'onipira    | 


CLOCHER 


CLOISON 


d  abord  do  Cambrai,  puis  de  tout  le  pays  jusqu'à  la  Somma. 
Chassé,  ou  du  moins  battu  par  Aétius,  près  d'Héléna 
(Holesmes)  on  430  ou  431,  il  n'en  reprit  pas  moins  posses- 
sion des  pays  où  il  avait  établi  ses  campements,  fouel- 
tjues-uns,    dit    Grégoire    do  f  =      '<'"'» 

Tours,  prétendent  que  le  roi 
Mérovée  était  né  de  sa  race.  » 
On  croit  qu'il  mourut  vers  447. 
Clodion (Claude  Michel, 
dit),  sculpteur,  né  à  Nancy  en 
1738,  mort  à  Paris  en  1814.11 
excellait  dans  le  genre  léger 
et  gracieux.  Ses  figures  de 
jeunes  filles  jouant  avec  des 
oiseaux  sont  des  chefs-d'œu- 
vre de  goût  et  de  naïveté. 
Ses  charmantes  figurines  en 
terre  cuite  sont  très  recher- 
chées. On  cite,  parmi  ses 
meilleurs  ouvrages  :  une  Bai- 
gneuse ;aae  Jeune  enfant  por- 
tant des  raisins;  une  Nymphe 
rattachant  sa  chaussure;  une 
Jeune  fille  cherchant  à  saisir  clodion 

un  papillon,  etc.   Parmi  ses 

œuvres  de  grandes  proportions,  très  inférieures  aux  pré- 
cédentes, on  cite  :  le  IJéluge  ;  la  statue  de  Montesquieu,  etc. 
Clodius  ou  Claudius  (Publius  Appius),  fameux  dé- 
magogue romain,  mort  en  52  av.  J.-C.  D  une  antique  famille 
patricienne  (la  gens  Claudia),  il  se  signala  de  bonne  heure 
par  son  esprit  turbulent  et  factieux.  En  Asie,  il  essaya 
de  soulever  les  troupes  contre  son  beau-frère  Lucullus. 
A  Rome,  sa  vie  fut  un  scandale.  Il  s'introduisit  de  nuit 
dans  la  maison  de  César,  pendant  la  célébration  des 
mystères  de  la  Bonne  Déesse,  pour  tenter  de  séduire  la 
temme  du  consul.  Il  acheta  la  conscience  des  juges,  qui  le 
renvoyèrent  absous;  mais,  dès  lors,  il  ne  songea  qu'à  se 
venger  de  ses  adversaires,  en  particulier  de  Cicéron.  Il  se 
ht  adopter  par  une  famille  plébéienne,  devint  tribun,  pro- 
posa plusieurs  lois  ultra-démocratiques,  et  en  fit  passer 
une  qui  condamnait  à  l'exil  ceux  qui  auraient  fait  périr  des 
citoyens  sans  le  consentement  du  peuple.  Il  visait  par 
la  Ciceron,  qui  avait  fait  mettre  à  mort  les  complices  de 
Catilina.  Cicéron  sortit  de  Rome,  et  Clodius,  triomphant, 
ne  mit  plus  de  bornes  à  ses  violences.  Le  sénat  lui  opposa 
Milon,  qui  lui  disputa  à  main  armée  le  forum  et  l'influence. 
Lnhn,  Clodius  périt  sous  les  coups  des  esclaves  de  son 
rival,  qu  il  avait  rencontré  par  hasard  sur  la  voie  .ippienne. 
Milon,  accusé  de  meurtre,  fut  défendu  par  Cicéron. 
Clodius  Macer,  général  romain.  V.  Macer. 

Clodoald,  troisième  fils  de  Clodomir  et  petit-flls  de 
Clovis.  Y.  Cloud  (saint). 

Clodomir,  roi  franc,  deuxième  fils  de  Clovis,  né  en 
495,  mort  à  Véseronce  en  524.11  eut  en  partage  l'Aquitaine 
orientale  (Orléans,  Tours,  Poitiers,  Bordeaux),  s'unit  à  ses 
frères  contre  Sigismond,  roi  des  Burgundes,  qu'il  fit  jeter 
dans  un  puits  avec  sa  femme  et  ses  enfants  (523).  L'année 
suivante,  il  fut  battu  et  tué  par  les  Bourguignons,  à  'Vése- 
ronce, sur  les  bords  du  Rhône.  Deux  de  ses  fils  furent 
tues  par  leurs  oncles  Childebert  et  Clotaire,  qui  se  parta- 
gèrent ses  Etats.  Le  troisième,  Clodoald,  embrassa  la  vie 
monastique  et  fut  canonisé  sous  le  nom  de  saint  Cloud. 

Clodomir  (Pierre-François-Mathieu  de  Borrit,  dit) 
musicien  français,  mort  à  Bourg-la-Reine  en  1S84,  se  fit 
une  spécialité  de  publications  relatives  aux  sociétés  d'har- 
monie et  de  fanfare.  .\près  avoir  été  associé  à  un  fabri- 
cant d'instruments  do  cuivre,  il  entreprit  la  publication 
de  toute  une  série  de  méthodes  élémentaires  à  l'usage 
des  fanfares  et  des  collèges  :  méthodes  de  cornet  à  pis- 
tons, de  saxhorn  soprano,  alto  et  basse,  de  trombone,  etc. 
Il  a  publié  aussi  sous  ce  titre  :  Répertoire  des  fanfares  et 
musiques  militaires,  plusieurs  séries  de  morceaux  origi- 
naux ou  transcrits,  et  enfin  il  a  donné  un  bon  manuel  in- 
titulé :  Ti-ailé  théorique  et  pratique  de  l'organisation  des  so- 
ciétés musicales,  harmonies  et  fanfares. 

CLODONES  n.  f,  pi.  Nom  des  bacchantes,  chez  lesMacé- 
donions.  —  Une  {lodone. 

Clodt-jurgensbourg  (Pierre,  baron  dk),  sculpteur 
russe,  né  en  1805,  mort  en  1867.  On  lui  doit  le  quadrige 
t^ui  couronne  l'arc  do  triomphe  do  la  rue  de  Moscou,  à 
Saint-Pétersbourg,  et  presque  toutes  les  statues  équestres 
do  cette  ville.  Tl  a  été,  pendant  vingt  ans,  professeur  ti- 
tulaire à  l'académie  do  Saint-Pétersbourg. 

CLOÉ  ou  CLOÉON  n.  m.  Genre  d'insectes  névroptôros 
psoudo-ortlioptèros,  famille  dos  éphéméridés.  il  On  écrit 

aussi  CHLOÉ,  ot  CHLOÉON. 

Clœlia,  famille  patricienne  do  Rome,  qui  prétendait 
desciMulre  de  Cludius,  un  des  compagnons  d'Enéo. 
Clohars-CARNOËT,  comm.  du  Finistère,  arrond.  ot  à 

10  kilom.  do  Quimperlé,  près  de  l'Océan  ;  3.771  hab.  Cidre, 
pêche  de  la  sardine.  Bains  do  mer  au  Pouldu.  Dans  la 
farel  de  Carnoét,  ruines  du  château  do  même  nom,  ayant 
apparcenu  à  Comorro,  comte  de  Cornouaillos,  le  BaVho- 
Bleue  de  la  basse  Bretagne.  Restes  de  l'abbaye  do  Saint- 
Maurice,  fondée  en  1170. 

Clocher,  village  d'Irl.ande  (Ulster  [comté  de  Sligol), 
dans  la  vallée  d'un  des  premiers  tributaires  du  Blackwa- 
ter  ;  10.500  hab.  (avec  la  commune).  Belle  cathédrale,  palais 
épiscopal  entouré  d'un  beau  pare.  Titro  d'un  évéché  ca- 
lliolique  fondé  au  V  siècle  par  saint  Patrick,  ot  dont  lo 
siège  est  maintenant  A  Carriekmaeross.  —  Cloghor  ost  lo 
chef-lieu  do  la  haronuio  du  mémo  nom. 

cloison  (klo-a  —  du  lut.  claudere,  supin  elaiisnm,  fer- 
mer) n.  f.  Mur  peu  épais  Ho  bois,  ou  do  maçonnerie,  qui  sé- 
pare deux  pièces  contigués  :  Cloison  en  brique,  en  bols. 
(On  dit  souvent  murs  ni-:  cloison,  par  opposition  aux  murs 
de  refend.)  II  Cloison  Jais.  Cloison  en  planches  lambrissée. 

11  CloLson  pleine.  Colle  dont  la  oharpenio  est  ai>pareuIo  ot 
hourdéo  de  plâtre  ou  maçonnée. 

—  Minco  paroi  établissant,  dans  un  objet  quelconque, 
des  ilivisions  intérieures  :  La  cloison  d'une  ijibcrnc.  Les 
cloisons  d'tttt  casier. 

—  Fig.  Légère  (lifTérence,  distance  peu  considérablo  : 

Avoi-vouii  mcHuri^  ct'ttn  «liiiplo  clnison 

Qui  semblo  »(1|».iror  l'iiiHliiun  do  \n  rulson?       Voitauib. 

—  Coût.  anc.  Clui.mn  d'.Xngers,  .Subside  que  pavaient, 
dans  l'Anjou,  les  marchands  qui  fréqueniaioni  la  I.oiro. 

9 


CLOISONNAGE  —  CLOOTS 

—  Archit.  hydraul.  Lame  de  métal  qui  sert  de  sépara- 
tion, dans  une  cuvette  de  fontaine,  il  Cloison  de  calme, 
Celle  que  Ion  place  près  de  l'endroit  où  tombe  l'eau,  pour 
en  modérer  la  chute  sans  interrompre  la  communication. 
(On  l'appelle  aussi  languette.)  ii  Cloison  du  bord.  Celle  où 
s'arrêtent  les  bassinets  pour  la  distribution  de  l'eau. 

—  Art  milit.  Côte  saillante  de  métal  qui  sépare  deux 
rayures  et  qui,  lors  du  tir,  s'imprime  dans  le  métal  rela- 
tivement mou,  plomb  ou  cuivre,  formant  chemise,  cordon 
ou  ceinture  autour  du  projectile,  ce  qui  oblige  celui-ci  à 
tourner.  (Les  cloisons,  comme  les  rayures,  peuvent  recevoir 
différentes  dispositions  quant  à  Xeuv  profil  ou  à  leur  tracé, 
c'est-à-dire  être  en  coin,  hélicoïdales,  progressives,  etc.)  il 
Cloisons  de  l'àine  d'un  canon.  Espace  séparant  les  rayures 
les  unes  des  autres. 

—  Bot.  Lame  membraneuse,  ordinairement  verticale, 
Quelquefois  horizontale,  qui  divise  la  cavité  du  fruit  et  de 
1  ovaire  en  plusieurs  loges. 

—  Hist.  nat.  Paroi  servant  à  diviser  une  cavité  ou  à  la 
séparer  d'une  autre  :  Zes  cloisons  du  cœur,  d'une  coquille. 

—  Mar.  Cloison  étanche.  Cloison  ayant  pour  but  de  divi- 
ser le  navire  en  compartiments  étânches,  pour  localiser 
une  voie  d'eau,  n  C/oison*  ô/inrftJes,  Abris  protecteurs  desti- 
nés à  arrêter  les  petits  projectiles  et  servant  de  pare-éclats. 

—  Méc.  Cloisons  d'eau,  Lames  d'eau  des  chaudières. 

—  Métriq.  Petite  cloison.  Cinquième  élément  des  pieds, 
dans  les  vers  arabes,  il  Sixième  cloison.  Sixième  et  dernier 
élément  des  mêmes  pieds. 

—  Min.  Cloison  d'aérage.  Cloison  en  bois  ou  en  remblai, 
établie  dans  une  galerie  de  mine  pour  diriger  la  circula- 
tion du  courant  daérage.  (On  appelle  carnet  la  galerie 
secondaire  ainsi  ménagée.) 

—  Techn.  Muraille  eu  brique,  dans  l'intérieur  d'un  poêle. 
Il  Pièce  de  tôle  qui  sert  de  couverture  à  une  serrure. 

—  Encycl.  Constr.  Les  cloisons  sont  des  murs  d'une 
tiès  faible  épaisseur,  que  l'on  élève  sur  les  planchers  pour 
distribuer  un  appartement  en  un  certain  nombre  do 
pièces.  Elles  se  divisent  en  plusieurs  espèces  :  les  cloisons 
en  menuiserie  ou  en  charpente  dites  pans  de  bois,  à 
claire-voie,  lattées,  hourdées  en  plâtre;  les  cloisons  en 
planches  iointives,  lattées  et  recouvertes  d'un  crépi  et 
d'un  enduit  en  plâtre  de  chaque  coté;  les  cloisons  en  car- 
reaux de  plâtre  pleins  ou  creux  moulés  à  l'avance;  les 
cloisons  métaUiques,  dont  le  remplissage  se  fait  au  moyen 
de  plaques  de  tôle  encastrées  dans  des  montants  en  ter; 
les  cloisons  en  briques  de  champ  pleines  ou  creuses. 

—  Bot.  Les  vraies  cloisons  des  fruits  sout  formées  par 
l'endocarpe;  elles  sont  constituées  par 
la  soudure  des  deux  faces  rentrantes  de 
deoxcarpellescontigus.  Les /"uusses  cloi- 
sons doivent  leur  origine  à  une  saillie 
plus  ou  moins  considérable  du  placenta, 
ou  sont  formées  par  les  bords  rentrants 
des  valves  du  péricarpe.  Les  cloisons 
sont  complètes  ou  incomplètes.  Leur 
position  par  rapport  aux  valves  est  im- 
portante à  étudier;  elle  fournit  des  carac- 
tères de  genres  et  même  do  familles. 

CLOISONNAGE  {zo-naf)  n.  m.  Ou- 
vrage de  cloison  en  charpente  ou  en 
menuiserie. 

CLOISONNAIRE  (zo-nèr')  n.  f.  Sous- 
genre  de  tareis  {mollusques  lamelli- 
branches, famille  des  térédidés),  ren- 
fermant des  formes  à  très  grand  tube, 
fermé  en  avant,  divisé  en  arrière.  Cloiaonnaire  :  a,  ex- 

—  En-ctcl.  Les  cloisonnaires,  dont  le  ^'"^'""^  postémure. 
nom  scientifique  est  septaria,  ont  des  tubes  qui  souvent 
dépassent  1  mètre  de  long;  elles  vivent  dans  les  régions 
tropicales,  enterrées  dans  le  sable  ou  dans  les  boues 
marines,  au  pied  des  palétuviers.  L'espèce  type  est  la 
septaria    arenaria.   Syn.    clausaria. 

CLOISONNÉ,  ÉE  [zo-né)  adj.  Techn. 
Se  dit  des  émaux  dans  lesquels  les 
motifs  sont  circonscrits  par  de  min- 
ces cloisons,  dressées  verticalement 
sur  la  surface,  et  qui  retiennent  la 
matièrevitrifiée.  (Dans  les  émaux  cloi- 
sonnés, les  cloisons,  faites  en  un  iil 
mince  et  plat  de  métal  recourbé  à  la 
pince,  suivent  les  contours  du  des- 
sin. Ce  procédé,  extrêmement  ancien, 
est  le  plus  employé  aujourd'hui.)  ii 
S'emploie  aussi  substantivement  :  De 
beaux  cloisonnés. 

—  Bot.  ot  conchyl.  Qui  est  pourvu 
d'une  ou  plusieurs  cloisons  ou  sépara- 
tions intérieures  : /Vuiia  CLOi.soNNiis.Co9ui7/es  cloisonnées. 

—  Min.  Se  dit  d'un  corps  ou  d'un  terrain  séparé  en 
compartiments  formés  par  une  matière  étrangère  qui  a 
coulé  dans  les  tissures. 

CLOISONNEMENT  {zo-ne-man)  a.  m.  Action  do  faire  une 
cloison  ;  ouvrage  de  cloison,  il  On  dit  mieux  cloisonnage. 

—  Aoat.  Etal  d'un  organe  creux,  qui  est  partagé  eu 
deux  parties  par  une  cloison. 

—  Hisi.  nat.  Etat  d'un  fruit,  d'une  coquille  cloisonnés. 
CLOISONNER  (:o-n^  V.  a.   Séparer  par  des   cloisons: 

Cloisonner  une  grande  galle  pour  en  faire  des  chambres. 

GLOItre  {klo-âtr'  —  du  lat.  clnustrum,  barrière)  n.  m. 
Partie  d'un  monastère,  ou  dépendance  d'une  église,  formée 
de  galeries  couvertes,  entourant  une  cour  ou  un  jardin  : 
.S>  promener  sous  le  CLOiTRE.  lî  Par  ext-,  Monastère  :  Irois 
causes  générales  peuplèrent  les  cloîtres  :  la  religion,  la 
philosophie  et  le  malheur.  (Chateaubr.)  ii  Vie,  règle  monas- 
lir|ue  :  Dès  les  premiers  temps  de  sa  liaison  avec  te  roi,  M'°*  de 
La  Vallière  avait  déjà  son>/é  au  cloître.  (Sainte-Beuve.) 

—  Enceinte  do  maisons  où  logeaient  les  chanoines 
d'une  cathédrale,  d'une  collégiale  et  mémo  les  prêtres 
d'une  paroisse  :  Cloîtees  iVo(rc-Z>ame,  Saint-. \ferri. 

—  Archit.  Voûte  en  are  de  cloître,  Celle  qui  est  formée 
ie  plusieurs  portions  de  voûtes  qui  se  coupent  do  manière 
à  former  des  angles  rentrants,  n  Edifice  en  cloître,  Celui 
dont   les  Ijàtiraenis  entourent   complètement  une  cour. 

—  Jardin.  Carré  entouré  d'allées  a'arbros  taillés  de  fa- 
çon à  former  dr-s  voûtes. 

—  Syn.  Cloître,  couvent,  monaatére.  CloUre,  expri- 
mant proprement  une  l'iée  <le  cl6ture.  fait  penser  â  un  lieu 
où  l'on  est  séparé  du  monde  par  une  barrière  infranchis- 
sable. Couvent  H\ï^\io^Q\ii\\G  commune  d'un  certain  nombre 
de  pertODDes  régies  par  la  mémo  règle;  c'est  aujourd'hui 


66 


le  mot  qui  sort  le  plus  souvent  à  désigner  les  maisons 
religieuses,  pour  les  hommes,  comme  pour  les  femmes. 
Monastère  présente  l'idée  de  la  solitude;  c'est  un  grand 
établissement  de  moines,  c'est-à-dire  de  solitaires  qui  ne 
veulent  plus  s'occuper  que  d'une  seule  chose,  leur  salut. 

—  Encycl.  Archit.  Les  cloîtres  étaient  établis  à  côté 
des  églises  cathédrales,  collégiales  et  monastiques.  La 
forme  des  cloîtres  est  généralement  carrée.  Dès  les  pre- 
miers temps  du  christianisme,  des  cloîtres  furent  élevés 
dans  le  voisinage  immédiat  des  églises.  Les  abbayes  en 
possédaient  deux  :  l'un  près  de  l'entrée  occidentale  do 
l'église,  l'autre  à  l'orient,  derrière  l'abside.  Le  premier 
donnait  accès  dans  les  réfectoires,  les  dortoirs,  la  salle 
capitulaire,  la  sacristie,  le  chauffoir  et  les  prisons;  c'était 
comme  le  cloître  public  des  religieux.  Le  second  était 
particulièrement  réservé  à  l'abbé,  aux  dignitaires  et  aux 
copistes;  plus  retiré,  plus  petit  que  le  premier,  il  était 
bâti  dans  le  voisinage  de  la  bibliothèque,  de  l'infirmerie 
et  du  cimetière.  Les  cathédrales  avaient  toutes  un  cloître 
accolé  à  l'un  des  flancs  de  la  nef,  soit  au  N.,  soit  au  S. 
Il  était  entouré  des  habitations  des  chanoines,  qui  vivaient 
sous  une  règle  commune. 

Les  dispositions  des  cloîtres  d'abbaye  ne  furent  guère 
modifiées  jusqu'au  xvi*  siècle  ;  les  cloîtres  des  cathédrales, 
au  contraire,  subirent  de  notables  changements,  par  suite 
des  usages  des  chapitres,  plus  variables  que  ceux  des  reli- 
gieux réguliers.  Les  cloîtres  des  cathédrales  avaient  sou- 
vent la  physionomie  d'un  quartierayant  son  enceinte  parti- 
culière, ses  rues  et  ses  places,  et,  comme  ces 
quartiers  étaient  dotés  de  privilèges  qui  en 
faisaient  comme  une  cité  dans  la  cité,  il  en 
résulta  souvent  les  plus  graves  désordres. 

Aujourd'hui,  on  ne  désigne  plus  guère  sou3 
le  nom  de  "  cloîtres  »  que  les  galeries  couver- 
tes bâties  dans  le  voisinage  des  églises.  Un 
des  cloîtres  les  plus  anciens  en  ce  genre  que 
possède  la  France  est  celui  de  la  cathé- 
drale du  Puy  en  Velay,  dont  la  construction 
remonte  en  partie  au'x''  siècle.  Un  des  plus 
beaux  cloîtres  du  Midi  est  celui  de  Saint- 
Trophime  d'Arles. 

Le  cloître  de  l'abbaye  do  Moissac  est 
aussi  remarquable  par  la  richesse  des 
sculptures  des  chapiteaux  et  des  piliers. 
Le  cloître  de  l'abbaye  de  Thoronet  (Var) 
est  plus  simple  et  presque  complètement 
dépourvu  de  sculptures.  Le  cloître  de  l'ab- 
baye de  Fontenay,  non  loin  de  Montbard, 
montre  déjà  la  transition  entre  le  système 
de  construction  du  xi"  siècle  et  celui  du 
XIII"  siècle,  transition  qui  s'accuse  bien  plus 
encore  dans  le  cloître  de  la  petite  abbaye 
de  Fontfroide,  près  de  Narbonne.  Citons  encore  le  cloître 
de  la  cathédrale  de  Laon  ;  ceux  de  l'église  Saint-Michel  de 
Cuxa,  près  de  Prades  (Pyrénées-Orientales)  ;  de  l'abbaye 
d'Elne,  â  quelques  lieues  de  Perpignan;  de  l'ancienne 
église  de  Saint-Papoul,  près  de  Castelnaudary.  Ces  cloî- 
tres sont  tous  romans;  les  cloîtres  gothiques  ne  sont  pas 
rares  en  France.  Rappelons  le  cloître  de  l'église  collé- 
giale de  Semur-en-Auxois  ;  ceux  de  la  cathédrale  do 
Noyon,  de  Saint-Léger  et  de  Saint-Jean-des -Vignes,  à 
Soissons;  de  la  cathédrale  de  Toul,  de  la  cathédrale  de 
Langres,  de  la  cathédrale  de  Rouen,  dont  la  construction 
date  de  1240  environ;  de  la  cathédrale  de  Bordeaux,  etc. 

—  Hors  de  France,  nous  trouvons  en  Italie,  en  Espagne, 
en  Allemagne  et  en  Angleterre,  des  cloîtres  fort  vastes 
et  fort  riches. 

Cloître-Saint-Merri  {rue  du),  à  Paris.  Elle  doit  son 
nom  au  cloître  où  les  chanoines  réguliers  de  l'église  voi- 
sine de  Saint-Merri  avaient  leurs  demeures.  Cette  rue  est 
célèbre  dans  l'iiistoire  des  révolutions  parisiennes  par  le 
combat  qui  s'y  livra,  les  5  et  6  juin  1832,  à  la  suite  des 
funérailles  du  général  Lamarque.  Dans  les  Misérables, 
Victor  Hugo  a  dramatisé  cet  épisode  d'une  façon  remar- 
quable* Le  chef  des  insurgés  se  nommait  Jeanne;  c'était 
un  décoré  de  Juillet.  La  résistance  dura  deux  jours,  der- 
rière des  barricades  improvisées,  et  fit  beaucoup  de  vic- 
times. Finalement,  Jeanne  fut  condamné  à  la  déportation  ; 
cinq  autres  accusés  à  la  réclusion  ;  seize  furent  acquittés, 
dont  une  jeune  fille  qui,  d'une  fenêtre,  avait  prévenu  les 
combattants  de  l'arrivée  des  soldats. 

Cloître  (Le),  comm.  du  Finistère,  arr.  et  à  19  kilom. 
do  Cliâteaulin,  non  loin  du  Goanôs,  affluent  do  l'Aune  ou 
rivière  de  Châteaulin  ;  1.396  hab.  Sabots.  —  Comm.  du 
Finistère,  arr.  et  à  12  kilom.  de  Morlaix,  sur  le  versant 
septentrional  des  monts  d'Arrée;  1.320  hab.  Ch.  de  f. 
économique.  Tourbe;  minoteries. 

CLOÎTRER  {klo-a)  v.  a.  Enfermer  dans  un  cloître,  con- 
damner à  la  vie  du  cloître  :  Les  Matignon  étaient  cinq  frères, 
et  force  filles  dont  ils  cloîtrkrknt  laplunart.  (St-Sim.) 

—  Par  ext.  Tenir  enfermé;  confiner  oans  un  lieu  isolé  : 
Cloîtrer  quelqu'un  dans  un  village,  il  Réduire  à  une  vie 
solitaire  :  La  religion  a  fait  de  Charles  X  un  solitaire,  et 
ses  idées  l'ont  cloItre.  (Chateaubr.) 

Se  cloîtrer,  v.  pr.  S'enfermer  volontairement  dans  un 
cloître,  embrasser  la  vie  monastique.  —  Par  ext.  S'en- 
fermer, refuser  de  voir  qui  que  ce  soit.  —  Fig.  S'abstraire, 
se  dégager  de  toute  préoccupation  étrangère,  s'isoler  dans 
une  idée  :  Pothirr  sb  cloîtrait  comme  un  chartreux  dans 
l'étude  solitaire  du  droit.  (Cormen.) 

—  Anton.  Séculariser,  décloîtrer. 

CLOÎTRIER  {klo-a-tri-é),  ÈRE  n.  et  adj.  Se  dit  d'un 
religieux,  d'une  religieuse  en  résidence  fixe  dans  un 
couvent,  par  opposition  à  ceux  qui  n'ont  pas  de  résidence 
t\xe  ou  qui  n'ont  pas  leur  résidence  dans  le  couvent  où  ils 
se  trouvent. 

CLOMÈNE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  mdehlenbergir. 

CLOMÉNOCOME  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dysodie. 

CLOMION  n.  m.  Bot.  Syn.  do  chardon  (carduus). 

CLOMPAN  n.  m.  Bot.  Syn.  do  EtiSTERCULiE. 

Clonagham,  comm.  d'Irlande  (Munster  [comté  do 
Liincrick^),  pris  du  Suir;  2.500  hab. 

ClonakiLTY,  ville  d'Irlande  (Munster  [comté  do 
Cork]  ),  sur  la  petite  baie  do  son  nom  dans  l'océan  Atlan- 
tique; 3. "00  hab.  Commerce  de  fil,  do  toile,  de  blé,  do 
pommes  do  terre.  Monuments  celtiques.  Ruinée  en  lâll, 
Clonakilty  o'a  pas  encore  repris  son  ancienne  importance. 


GlONARD,  ville  d'Irlande  (Leinster  [comté  de  Meath]  ), 
sur  le  Boyne  ;  2.000  hab.  Ville  ancienne,  autrefois  siège 
d'un  évcché,  possédant  une  vaste  abbaye. 

ClONARD  (le  chevalier  Sutton  de),  marin  français, 
né  vers  1745,  mort  en  1788.  Entré  dans  la  marine  en 
1767,  il  se  signala  dans  plusieurs  expéditions,  notamment 
à  Mahé  et  pendant  la  guerre  des  Etats-Unis.  La  Pérouso 
le  choisit  comme  second,  dans  son  voyage  autour  du 
monde.  Il  reçut  le  commandement  de  1  Astrolabe,  après 
la  mort  du  capitaine  Fleuriot  de  Langle.  Il  périt  à  Bo- 
tany-Bay  (Nouvelle-Hollande),  mais  on  ignore  dans  quelles 
circonstances. 

Glonas,  poète  et  musicien  grec  (vri"  s.  av.  J.-C). 
Il  était  né  à  Tégée  suivant  les  Arcadiens,  à  Thèbes  suivant 
les  Béotiens.  Il  perfectionna  la  technique  des  chœurs  par 
l'invention  des  îwjnes  aulodiques. 

GlONCA,  commune  la  plus  septentrionale  de  l'Irlande 
(Ulster  [comté  de  Donegal]);  5.000  hab.  Elle  comprend  le 
cap  Malin.  Monuments  mégalithiques. 

GlONES,  ville  d'Irlande  (Ulster  [comté  de  Monaghanl), 
près  du  canal  del'Ulster;  2.000  hab.  Moulins  à  blé;  fa- 
brique d'instruments  aratoires.  Commerce  actif  en  toiles, 
grains. 

Glonfert,  petite  ville  d'Irlande  (Connaught  [comté 
de  Galway]),  sur  le  Shannon  ;  2.300  hab.  Evêché  ratho- 
liq^uo;  église;  abbaye  fondée  en  562.  —  Comm.  d'Irlande 


Vue  du  cloître  du  Mont-Saint^Michel. 

(Munster   [comté  de    Cork]),    sur  l'AIhia,  affluent    du 
Blackwater;  10.500  hab. 

Glonia.  Myth.  gr.  Nymphe,  mère  de  Nictéos,  de 
Lycos  et  d'Orion. — Amazone. 

GlONIOS.  Myth.  gr.  Un  des  fils  de  Priam.  — Un  des 
compagnons  d'Enée.  (Il  fut  tué  par  Turnus.) —  Autre  com- 
pagnon d'Enée.  (Il  tomba  sous  les  coups  de  Messapus.) 
—  Un  des  chefs  des  Béotiens  au  siège  de  Troie.  (Il  fut  tué 
par  Agénor.) 

CLONtQUE  (rad.  clonisme)  adj.  Se  dit  d'un  mouvement 
convulsit'  dans  lequel  les  membres  sont  successivement 
en  contraction  et  en  relâchement  :  Cûnvulsio7is  cloni- 
QDES.  (On  leur  oppose  les  convulsions  toniques.) 

CLONISME  (nissm'  —  du  gr.  klonos,  agitation)  n.  m. 
Mouvement  convulsif,  irréguTier  et  tumultueux. 

Clonleigh,  localité  d'Irlande  (Ulster  [comté  de  Done- 
gal]); 3.000  hab. 

GlonMACNOISE  ou  SeVEN  GhuRCHES.  bourg  d'Ir- 
lande (Leinster  [King's  County];;  2.000  liab.  Ruines  de 
plusieurs  églises;  sépulture  des  princes  irlandais. 

GlONMEL,  ville  d'Irlande  (Munster  [comté  de  Tippe- 
rary]  ).  sur  le  Suir,  au  pied  des  monts  Commeragh  ; 
8.500  hab.  Asile  d'aliénés.  Brasseries;  manufactures  de 
coton,  lainages.  Conmierce  important  de  grains  ot  autres 
produits  agricoles.  Eglise  gothique.  —  Ch.-l.  du  comté  de 
Tipperary. 

CLONODIE  (di)  n.  f.  Genre  de  malpighiacées,  renfer- 
mant un  arbuste  du  Brésil  méridional. 

CLONOSTACHYS  {s(a-kiss)  n.  m.  Genre  de  champignons 
hypiiomycètes,  rangé  quelquefois  parmi  les  botryiis,  qui 
forme  sur  le  bois  des  taches  blanches. 

Glontarf,  bourg  d'Irlande  (Leinster  [comté  de 
Dublin]),  sur  la  baie  de  Dublin;  2.800  hab.  Bains  de  mer 
très  fréquentés.  Ancien  château.  En  1014,  victoire  du  roi 
irlandais  Brian  Boru  sur  les  Danois;  cette  victoire  rendit 
à  l'Irlande  son  indépendance,  après  deux  siècles  d'inva- 
sions danoises. 

Glontibret,  comm.  d'Irlande  (Ulster  [comté  de  Mo- 
naghan]);  9.400  hab. 

Glonturk,  comm.  d'Irlande  (Leinster  [comté  de  Du- 
blin]), sur  le  petit  fleuve  côtier  Tolka;  3.200  hab. 

Glooney,  comm.  d'Irlande  (Munster  [comté  de Clarc]); 
2.150  hab. 

Cloots  fJean-Baptisto  dd  Val-de-grâce,  baron  de), 
surnommé  Auacharsis  Cloots,  homme  politique,  né  à 
Gnadenthal  (près  Trêves)  en  1755,  mort  à  Paris  en  1794. 
Prussien  de  nationalité,  il  s'établit  à  Paris  à  vingt  et 
un  ans,  pour  y  prendre  part  au  mouvement  encyclopé- 
dique. Pour  répondre  à  la  Certitude  des  preuves  du  chris- 
tianisme, de  Bergicr,  il  publia,  sous  le  pseudonvme  d'ALi- 
Gier-Ber,  la  Certitude  des  preuves  du  inahométïsme  (1780). 
Au  début  de  la  Révolution,  il  entra  dans  le  club  des 
Jacobins,  et  s'y  fit  remarquer  par  son  excentricité.  En 
juin  1790,  il  conduisit  à  la  barre  do  l'Assemblée  con- 
stituante une  "  ambassade  du  genre  humain  »,  composée 
de  trente-six  étrangers,  qui  venaient  affirmer  leur  adhé- 
sion à  la  Dt-claratiuu  dos  uroits  de  l'homme.  Il  s'appela  dès 
lorsPOrateur  du  genre  humain,  et  changea  ses  pré- 
noms on  coini  d'"  Auacharsis  i>.  Sa  jiropagande  révolution- 
naire, antireligieuse  et  patrioticiue,  lui  valut,  en  août  1792, 
le  titre  de  "  citoyen  français  " .  Peu  après,  il  était  élu  à  la 
Convention  par  le  département  do  l'Oise.  Il  y  rendit  quel- 
ques services  au  comité  diplomatique.  Il  so  prononça 
nettement  contre  les  girondins,  se  rapprocha  ensuite  des 
hébortistes,  et  fut  enveloppé  di-ns  les  accusations  que 


♦ 


67 

Robespiorro  dirigea  contre  eux.  Condamné  à  mort  par  lo 
tribunal  révolutionnaire,  il  mourut  avec  courage. 

—  BiuLiOûft.  :  G.  Avoncl,  Anachuj'sis  Cloots  (Paris,  1865). 
GlOPAS    ou    ClÉOPHAS    (  saint  ) ,    personnage    qui , 

d'après  saint  Joan  i,xix,  -'5)  était  l'époux  do  Marie,  sœur 
do  la  mère  de  Jésus  et  môre  de  saint  Jactiues  lo  Mineur, 
do  saint  Simon  ot  de  saint  Jude.  Clopas  est,  très  proba- 
blement, le  même  porsonnag-o  que  lus  Evangiles  synop- 
tiques appellent  Alphéo.  (Il  n'est  pas  rare,  d'ailleurs,  do 
voir  alors  lo  mémo  homme  dési^'-no  sous  doux  noms  diffé- 
rents.) 
CLOPÉE  n.  f.  ou  CLOPIN  n.  m.  Syn.  do  piétin. 

CLOPÉMANIE  n.  I'.  Pathol.  V.  CLEPTOMANIE. 

CLOPEUR  ou  CLOPEUX  {pcà)  n.  m.  Sorte  do  battoir,  ù 
l'usagt'  du  rafrineur  do  sucre. 

CLOPIN-CLOPANT  (pan)  loc.  adv.  En  boitant,  en  clopi- 
nant :   A//er  CLOI'IN-CLOPANT. 

Glopinel  (Jean  de  Meung  ,  dit),  poète  français. 
V.  Meung  (Jean  dk). 

clopiner   (dimin.  de  doper)  v.  n.  Boiter  légèrement. 
CLOPINEUX  (ïjeii),  EUSE  adj.  Qui  boite,  qui  clopine. 

CLOPORTE  n.  m.  Crust.  Genre  de  crustacés  isopoJes, 
comprenant  deux  espèces  qui  vivent  dans  les  lieux  som- 
bres et  humides,  il  Cloporte  de  mer,  Nom  vulgaire  do  plu- 
sieurs espèces  de  crustacés  et  mollus- 
ques marms. 

—  Pop.  Concierge,  par  un  jeu  de  mots 
sur  la  charge  qu'il  a  de  clore  la  porte. 

~  Pharm.  Cloporte  préparé,  Armadilio 
employé  en  médecine. 

—  Encycl.  Crust.  Sous  ce  nom,  on  en- 
tend d'une  façon  générale  les  crustacés 
isopodes  de  la  famille  des  oniscidés,  quo 
ce  soient  les  cloportes  des  murs,  les  por- 
cellio,  les  armadilles ,  dont  une  espèce 
{armadilio  officinarum)  servait  jadis ,  en 
pharmacopée,  à  préparer  lo  fameux  n  si- 
rop de  cloportes  n  que  l'on  considérait 
comme  un  tonique  diurétique,  à  cause  des 
sels  de  nitre  dont  ces  animaux  possèdent  une  petite  quan- 
tité. Le  cloporte  des  murs  ou  des  caves  [oniscus  murarius], 
d'un  beau  gris,  vit  dans  les  maisons,  dans  tous  les  endroits 
ombragés  et  humides,  et  se  nourrit  de  débris  organiques, 
de  moisissures,  de  racines,  etc.  (V.  isoPonEs,  armaoilll:, 
ONiscDs,  PORCELUON.)  Lcs  armadiUos  diffèrent  des  clo- 
portes en  ce  qu'ils  peuvent  s'enrouler  en  boule. 

Cloppenburg,  bourg  d'Allemagne.  V.  Kloppendcug. 

CLOQUAGE  [kaf]  n.  m.  Soulèvement  ou  bouffissure  qui 
se  produit  dans  une  couche  de  peinture. 

CLOQUE  {klok'  —  anc.  forme  du  mot  cloche)  n.  f.  Pop. 
Ampoule  :  Avoir  des  cloques  aux  mains.w  Bosse. il  Vcsse,  pet. 

—  Agric.  Impureté  qui  salit  les  grains  de  blé  et  dont 
on  les  débarrasse  par  un  netto^-age  mécanique. 

—  Bot.  Maladie  du  pêcher  et  de  l'amandier,  produite 
par  un  champignon  du  groupe  des  ascomycètes,  Yexoascus 
deformans. 

—  Techo.  Nom  donné  par  les  blanchisseurs  do  cire  à 
un  ruban  de  cire  qui  se  forme  en  bouton  ou  se  noue, 
lorsque  le  cylindre  sur  lequel  tombe  cette  matière  fondue 
ne  se  trouve  pas  uniformément  plongé  dans  l'eau  froide. 

—  Encycl.  Bot.  Le  mycélium  de  Vexoascus  deformans 
vit  sous  la  cuticule  do  l'épiderme  des  feuilles  et,  çà  et  là, 
des  filaments  se  terminent  chacun  par  une  cellule  qui 
fait  saillie  au  dehors;  ces  cellules  sont  les  asques  dans 
lesquels  naissent  les  spores.  Les  feuilles  ainsi  attaquées 
sont  contournées  et  recroquevillées,  et  présentent  parfois 
une  coloration  rougeâtre.  La  maladie  se  conserve  sur  lo 
même  arbre  d'une  année  à  une  autre,  parce  que  le  mycé- 
lium subsiste  pendant  l'hiver  dans  les  bourgeons,  etchàquo 
année  atta^^ue  les  nouvelles  feuilles.  Les  arbres  ainsi  atta- 
qués produisent  peu  et  peuvent  même  périr.  Pour  empê- 
cher la  maladie  de  s'étendre,  il  faut  supprimer  ot  brûler 
les  feuilles  atteintes.  On  peut  parfois  1  arrêter  on  prati- 
quant une  pulvérisation  à  la  bouillie  bordelaise,  lors  do 
1  épanouissement  des  bourgeons;  mais  il  faut  faire  cette 
opération  avant  toute  apparition  nouvelle  de  la  maladie, 
quand  l'année  précédente  les  arbres  étaient  atteints  ;  sans 
quoi,  on  lutte  vainement  contre  l'extension  du  mal. 

CLOQUER  Iké)  v.  n.  Se  bomber,  se  boursoufler,  en  par- 
lant des  couches  de  peinture. 

—  Pop.  P6ter,  vesser. 

Cloqué,  ée  part.  pass.  Se  dit  de  la  feuille  du  pôchor 
atteinid  par  la  cloque  II  filé  cloqué.  Blé  sali  do  cloquo. 

Se  cloquer,  v.  pr.  Se  couvrir  d'ampoules. 

CLOQUET  i7iV)  n.  m.  Jonc  refendu  quo  l'on  introduit 
entre  doux  douves  consécutives  d'un  tonneau,  pour  lui 
doniiiT  l'étanchéité  voulue. 

Cloquet,  ville  des  États-Unis  (Minnesota),  sur  lo 
Saint  liuuis,  têto  du  Saint-Laurent  ;  2.5J0  hab.  —  Ch-1.  du 
comté  de  Carllon. 

Cloquet  fIIippolyte\  médecin  et  anatomisto  français, 
né  vX  niurt  à  Pans  (1787-i8iO).  Professeur  libre  d'anatoinic, 
il  a  laissé  des  ouvrages  estimés  sur  cette  matière  ;  entr* 
autres,  un  Traité  d'anatomie  descriptive  {lii:i)  ;  un  Traité 
des  odeurs  et  de  l'olfaction  (1821);  un  Traité  d'anatomie 
comparée  (1821).  Ses  Traités  d'anatomie  descriptive  ot  com- 
parée ont  été  classiques. 

Cloquet  (Jules-Germain),  chirurgien  ot  anatomisto 
fraii'.-ais,  frère  du  précédent,  né  ot  mort  à  Paris(nno-isS3). 
iJovr-nu,  a  la  suite  do  travaux  remarquables,  proseciour. 
puis  agrégé,  ot,  enfin,  professeur  do  clinique  chirurgicale 
à  la  faculté  do  médecine  do  Paris  (182G),  il  se  consacra 
tout  entier  à.  la  pratique  et  à  renseignement  do  son  art  et 
au  porfoctionuemont  do  l'outillage.  Il  entra  à  l'Académie 
do  médecine  on  1855  ot  a  l'Académie  dos  sciences  on  I8G0. 
Parmi  les  travaux  originaux  qu'il  a  laissés,  tous  antérieurs 
à  son  professorat,  nous  citerons  :  Itec/ierches  anatomiaua 
sur  les  hernies  de  l'ahdomen  (1817)  ;  De  l'influence  des  efforts 
sur  les  orf/anes  renfermés  dans  la  cavité  l/ioracique  (1820)  : 
Sur  les  fractures  par  contre-coup  de  la  mâchoire  supérieure 
(182n)  ;  Anatnmic  des  vers  intestinaux,  ascarides,  lombricoi- 
des  (1821)  ;  Mémoire  sur  l'existence  et  la  disposition  des 
voh-s  lacrymales  dans  les  serpents  (lS2i).  On  lui  doit,  en 
outre,  des  traités  importants  :  Anatoiniu  de  T/tonimt.' (l82l-> 
isaij;  Pathologie  chirurgicale  (1831). 


Cloquet  (Ernest),  médecin  français,  né  à  Paris  en 
1818,  mort  en  1855,  iils  d'Hippolyto  Cloquot.  Après  de 
très  brillantes  éludes  môdicalos  a  la  faculté  de  Paris,  il 
fut  appelé,  en  qualité  do  médecin  particulier,  par  le  schah 
do  Perso,  Méhémet  (184G).  Nommé  en  mémo  temps  mi- 
nistre do  Franco  en  Perse,  il  montra  autant  do  tact  comme 
diplomate  que  do  science  comme  médecin.  La  faveur  mar- 
quée dont  il  a  joui  à  la  cour  de  Perse  le  mit  à  même  do 
servir  uiiloment  ses  compatriotes  et  de  surveiller  les 
menées  do  l'Angleterre  et  do  la  Russie  dans  ce  pays. 

CLOQUETIER  {ke-ti-é)  n.  m.  Morceau  do  bois  auquel  le 
briqueiier  attache  l'archot  avec  lequel  il  coupe  la  terre 
qui  déborde  lo  moule. 

CLORE  [du  lat.  claudere.  —  La  synonymie  du  verbe  fer- 
mer a  fait  tomber  en  désuétude  plusieurs  temps  du  verbe 
clore,  qui  est  moins  usité  ;  voici  les  temps  restés  en  usage  : 
Je  clos,  tu  clos,  il  clôt  [les  autres  personnes  manquent]  ; 
—  Je  clorai,  nous  clorons.  Je  clorais,  nous  clorions.  Clos, 
close.  Les  temps  qui  font  défaut  sont  précisément  ceux  qui 
devraient  être  formés  du  participe  passé:  Je  dosais.  Je 
closis.  Closons.  Que  je  close.  Que  je  closisse.  Closant,  ante) 
V.  a.  Fermer,  faire  que  ce  qui  était  ouvert  ne  lo  soit  plus  : 
Clore  sa  porte,  sa  fenêtre,  un  passage.  Il  Enclore,  entourer 
d'une  enceinte  :  Clore  une  ville,  un  parc. 

—  Fig.  Arrêter,  terminer,  finir  :  Clore  un  marché,  une 
ère,  im  testament,  un  inventaire,  un  compte.  H  Déclarer 
qu'une  chose  est  terminée  ;  y  mettre  fin  :  Clore  une  séance. 

—  Loc.  :  Clore  l'œil,  la  paupière,  Dormir,  n  Clore  l'œil,  les 
yeux  de  quelqu'un.  Lui  fermer  les  yeux  au  moment  de  la 
mort;  le  faire  expirer,  n  Clore  la  bouche  à  quelqu'un.  Lui 
retirer  la  parole,  le  mettre  dans  l'impossibilité  do  parler, 
et  aussi.  Lui  opposer  un  argument  auquel  il  ne  puisse 
répondre,  n  Clore  la  marche.  Etre  le  dernier  dans  une 
réunion  de  gens  en  marche. 

—  Chevaler.  Clore  le  pas,  Terminer  le  tournoi. 

—  Techn.  Clore  une  corbeille.  En  serrer  l'osier  avec  un 
outil  en  fer  spécialement  affecté  à  cet  usage. 

—  v.  n.  Etre  placé  dans  une  ouverture,  la  boucher,  la 
fermer  :  Appartement  dans  lequel  aucune  porte  ne  CLÔT  bien. 

Clos  (Ar/ô),  close  part.  pass.  du  v.  Clore. 

—  Champ  clos.  V.  champ.  (Loc.) 

—  .Vui7  close.  Nuit  complète. 

—  Pâques  closes,  Dimannhe  qui  suit  celui  de  Pâques,  et 
où  se  terminent,  avec  l'octave,  les  fêtes  pascales,  ii  On 
l'appelle  aussi  dimanche  de  qxiasimodo. 

—  Lettre  dose.  Ordre  du  roi  qui  était  signé  de  son  sceau 
et  contresigné  par  son  secrétaire  d'Etat,  il  Fam.  Se  dit 
d'une  chose  dont  on  ne  peut  pénétrer  le  secret,  qu'on  ne 
peut  parvenir  à  comprendre  : 

Le  fond  de  cette  intrigue  est  pour  moi  lettre  close. 

Molière. 

—  Clos  et  couvert,  Dans  un  local  fermé  et  à  l'abri  de 
l'air  et  de  la  pluie  :  Un  propriétaire  est  obligé  de  tenir  son 
locataire  clos  bt  couvert. il  Par  ext.,  A  l'abri  du  péril,  des 
accidents  :  Il  faut,  en  re  tetnps,  se  tenir  clos  et  cocvert 
sur  les  choses  particulières.  (Boss.)  —  Fig.  Sur  une  réserve 
prudente  :  Je  m'ÉTAis  parfaitement  tenu  clos  et  couvert 
sur  le  mariaqe.  (St-Simon.) 

—  Clos  et  coi.  Tranquillement  enfermé  chez  soi. 

—  Blas.  Syn.  de  fermé  :  Couronne  close. 

—  Bot.  Se  dit  des  glands  complètement  cachés  par  la  cu- 
pule, et  des  fleurs  entièrement  enfermées  dans  l'involucre. 

—  Dr.  Ëuis  clos,  proprem.  Porte  fermée,  et,  par  ext., 
Exclusion  du  public  de  la  sallo  où  se  juge  une  affaire  : 
Demander,  Prononcer  le  anis  clos.  Plaider  une  affaire  à 
HDis  CLOS,  n  Silence,  isolement,  secret  de  la  retraite  :  Il 
faut,  pour  devenir  savant,  s'instruire  à  ams  clos. 

—  Manèg.  Cheval  clos  de  derrière.  Cheval  dont  les  jar- 
rets sont  trop  rapprochés,  il  On  dit  aussi  cheval  crochu. 

—  Moll.  Se  dit  des  coquilles  dont  les  valves  fermées  ne 
laissent  aucune  ouverture  sur  le  bord  :  Mijtule  clos. 

Se  clore,  v.  pr.  Etre  clos,  se  fermer,  il  Fig.  Se  termi- 
ner, finir. 

—  Syn.  Clore,  fermer.  Clore  se  dit  des  choses  do  grande 
étendue  autour  desquelles  on  établit  une  enceinte,  ou  bien 
il  se  dit  de  choses  plus  petites  pour  exprimer  l'idée  d'une 
clôture  Wxei,  durable.  Fermer  se  dit  surtout  des  choses 
qui  sont  tantôt  ouvertes,  tantôt  fermées.  Clore  diffère 
aussi  do  fermer  en  co  qu'il  exprime  une  clôture  plus 
complète  :  une  chambre  est  fennée  dès  quo  ni  portes  ni 
fenêtres  no  sont  ouvertes;  elle  est  bien  close  quand  il 
n'y  a  nulle  part  do  fentes  donnant  passage  à  l'air. 

—  Anton.  Déclore,  ouvrir. 

CLORHYNQUE  ou  CLONORHTNQUE  {rink')  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  échassiers,  voisin  des  courlis,  dont  lo  nom  véri- 
table est  ibidorhynque. 

ClORINDE,  uno  des  héroïnes  de  la  Jérusalem  délivrée, 
poômo  épique  du  Tasse.  C'est  l'amazono  des  Sarrasins; 
elle  est  aimée  du  jeuno  ot  vaillant  Tancrédo,  qui,  sans 
la  connaître,  la  tuo  dans  un  combat  singulier.  (Co  nom 
sort  parfois  à  désigner  uno  femme  qui,  surmontant  la 
timidité  naturelle  ù  son  soxo,  se  mélo  aux  combats.) 

ClORINDE  n.  f.  Planôto  télescopiquo,  n»  282,  décou- 
verte en  ]S89,  par  Charlois. 

CLOS  (klâ)  n.  m.  Terrain  do  culture  formé  do  haies  ou 
do  murs  :  Petit  clos.  Orund  clos,  ii  Ou  dit  aussi  enclos. 

—  Clos  des  galécs  (galères).  Au  xiii*  siècle.  Bassins  des- 
tinés à  servir  d'abris  aux  galères  du  roi  et  aux  navires 
d'un  certain  tonnage,  ainsi  quo  do  magasins  pour  conte- 
nir les  agrès  et  apparaux. 

—  Encycl.  Il  y  avait  dos  clos  de  galées  à  Rouen,  à 
Harllour,  etc.  Il  v  eut  d'abord  dans  chaque  clos  un  gardien, 
ci  plus  tard  un  maître  et  garde,  chargé  des  réparations  ot 
approvisionnements  do  tout  f^onro  do  la  tlollillo.  C'ost  là 
la  modoslo  origine  des  arsenaux  maritimes  français. 

Clos  de  Paris.  On  désignait  autrefois  a  Paris,  sous  co 
nom,  des  terrains  en  culture  proiég«''S  contre  les  marau- 
deurs par  une  clôture,  haie,  mur  ou  palissade.  Le  clos 
prenait  io  nom  do  son  propriétaire,  ou  étnit  tiré  d'une 
circonstance  localo.  Sur  la  rive  gaucho  do  la  Seino.  il  y 
avait  les  clos  des  abbayes  de  Sainlc-Genoviéve,  do  Suinl- 
Gormain-dos-Prés,  do  Saint-Victor;  lo  clos  du  Chardonnct, 
lo  clos  des  Arènes,  situé  à  peu  prés  ù  l'emplaconiont  où 
furent  découvertes  les  arènes  on  18fiï>;  lo  clos  Ganat/ ;  lo 
dos  A/anvoisin,  rue  Galando  ;  le  clos  /fritneau,  traversé  par 
la  ruo  dos  Ecoles  ;  lo  dos  des  Itourfjenis,  qui  avait  appar- 
tenu ù  la  i,'rundo  confrérie  des  bourgeois  do  Paris,  onlro 
liïs  rues  Saint-.Iac(|iies  ot  d'l''nfer. 

Sur  la  riv"  droite,  les  rtos  du  Temple,  de  .'^aint-Martin  ; 
lo  clos  des  Champeaux,  dovonu  les  ilallos  au  xu*  siôcio; 


CLOPAS  —   CLOSTÉRANDRE 

le  clos  Georgean,  sur  l'ancienne  butte  Saint-Roch  ;  le  clos 
de  la  Ville-ï'Ii'vêque,  représenté  par  lo  quartier  du  mémo 
nom.  Aujourd'hui  encore,  plusieurs  voies  de  Paris  portent 
lo  nom  d'anciens  clos,  sur  romplacomoot  desquels  ellos 
passent. 

CLOSAGE  {saj')  n.  m.  Dans  certaines  parties  do  l'ouest 
do  la  France,  Verger  entouré  de  haios  vives. 

ClOSCA  (Joan  Orga),  chef  de  l'insurrection  des  sorfs  do 
la  Transylvanie  contre  les  seigneurs  hongrois,  né  à  Car- 
penich  en  1750,  exécuté  en  1785.  Après  avoir  pillé  pen- 
dant des  semaines  les  terres  des  seigneurs  magyars  et 
décimé  ceux-ci,  Closca  fut  fait  prisonnier  avec  les  autres 
chefs  de  l'insurrection,  exposé  publiqueuient  dans  uno 
cage  de  for,  et  exécuté  ensuite. 

CLOSEAU  {zo]  n.  m.  Petit  clos,  dans  certains  départe- 
ments. 

GLOSEMENT  {ze-man  —  rad.  clos)  adv.  En  lieu  clos, 
fermé  :  6>  tenir  closement.  il  Secrètement.  (Vieux.) 

CLOSERIE  {ri)  n.  f.  Agric.  Petite  propriété  foncière  en- 
iourée  de  murs  ou  do  haies,  et  possédant  une  maison 
d'habitation,  ii  Nom,  en  Bretagne,  de  toute  exploitation 
rurale  qui  ne  possède  pas  de  bœufs  de  labour. 

—  Par  ext.  Nom,  à  Paris,  des  jardins  consacrés  à  des 
bals  et  autres  amusements  publics  :  La  Closerie  des  lilas. 

—  Techn.  Sorte  d'ouvrage  de  vannerie. 

Closerie  des  Lilas.  Le  bal  qui  portait  ce  nom,  et  qui 
existe  encore  sous  uno  autre  désignation,  est  situé  non 
loin  du  jardin  du  Luxembourg  et  de  l'Observatoire,  à 
Paris.  Ouvert  en  1838,  il  s'appela  d'abord  la  Chartreuse. 
Alors,  comme  aujourd'hui,  il  était  fréquenté  surtout  par 
les  étudiants.  Il  devint  ensuite  la  Closerie  des  Lilas  :  c'était 
un  jardin  où  Ion  dansait  pendant  la  belle  saison.  Après  la 
démolition  du  Prado,  Bullier  y  ouvrit  des  bals  pendant 
toute  l'année.  L'établissement  prit  alors  son  nom  qu'il  a 
gardé  ;  bal  Bullier  ou  simplement  Bullier. 

Closerie  des  Genêts  (la),  drame  en  cinq  actes,  tiré 
par  Frédéric  Soulié  de  deux  de  ses  romans  :  ta  Lionne  et 
la  Comtesse  de  MoJ^rion  (.\mbigu-Comique,  1846).  Kérouan, 
fermier  du  colonel  marq^uis  de  Moniéclain,  est  un  chouan 
de  la  vieille  roche.  Louise,  sa  lille,  séduite  par  Georges, 
fils  du  général  comte  d'Estèves,  donne  secrètement  le 
jour  à  un  enfant.  Lucile  d'Estève,  sœur  de  lait  de  Louise, 
le  confie  à  une  nourrice  qui  habite  la  Closerie  des  Genêts. 
Georges  avait  promis  à  Louise  de  lui  donner  son  nom  ; 
mais  il  avait  compté  sans  Léona.  son  ancienne  maîtresse, 
femme  sans  scrupules,  qui  réussit  à  se  faire  épouser  par 
lui.  Cette  Léona,  découvrant  que  Luc'le  va  souvent  à  la 
Closerie  des  Genêts  visiter  un  enfant,  accompagnée  du 
marquis  de  Montéclain,  qui  est  dans  la  confidence,  en 
conclut  que  Lucile  a  été  séduite  par  le  marquis,  et  qu'elle 
est  la  mère  de  l'enfant.  Elle  répand  ce  bruit.  Bientôt,  le 
général  lui-même  en  est  informé.  Il  fait  venir  sa  fille  pour 
1  interroger  en  présence  de  Kérouan  ;  la  pauvre  Lucile  no 
répond  rien,  car  ce  serait  dénoncer  Louise,  et  l'austèro 
Kérouan  no  pardonnerait  pas  à  sa  fille  de  l'avoir  désho- 
noré. Le  général  va  demander  au  marquis  de  Montéclain 
une  réparation  par  les  armes,  quand  il  acquiert  la  preuve 
certaine  que  non  seulement  sa  fille  est  innocente,  mais 
qu'elle  vient  d'accomplir,  en  se  laissant  accuser  pour 
sauver  une  amie,  un  acte  de  sublime  dévouement.  Lo 
vieux  Kérouan  apprend  enfin  la  vérité.  La  situation  serait 
sans  issue  ;  mais  Léona  se  suicide  et  rend  ainsi  la  liberté 
à  Georges,  qui  épouse  Louise,  tandis  que  Lucile  devient 
marquise  de  Montéclain. 

Soulié  n'a  jamais  si  complètement  réussi  à  la  scène; 
jamais,  non  plus,  il  n'avait  dépensé  tant  d'imagination, 
d'esprit,  de  passion  et  surtout  de  cœur.  Une  touche  déli- 
cate atténue  çà  et  là  les  tons  un  peu  rudes  répandus  sur 
le  paysage  breton  où  so  déroule  le  drame.  La  Closerie 
des  Genêts  obtint  et  obtient  encore,  à  chaque  reprise,  un 
vif  succès. 

CLOSET  OU  CLOZET  (zè)  n.  m.  Sorte  do  petit  parc,  en- 
touré do  filets  tendus  verticalement  sur  des  perches  et 
qui  retient  le  poisson  lorsque  la  mer  so  retire,  ii  Ou  dit 
aussi  cahossivT. 

CLOSET  {sèt')  n.  m.  Abréviation  do  watkr-closet. 

CLOSETTE  (ré/"  —  dimin.  do  clos)  n.  f.  Petit  cabinet 
qui  servait  autrefois  d'oratoire  ou  de  lieu  do  retraite. 

CLOSIE(ci')  n.  f.  Genre  décomposées  hélénioïdécs,  com- 
prenant un  petit  nombre  d'espèces  qui  croissent  au  Chili. 

CLOSIER(:t-éj  n.  m.  Fermier  d'une  closerie.  il  Dansquel- 

3 nos  départements,  Ouvrier  agricole  spécialement  chargé 
e  l'entretien  d'un  clos. 

CLOSING-STAKE  (sm'ç/t'-s/éA' —  do  l'angl.  closhtg,  fer- 
mant, terminant,  et  stake,  enjeu)  n.  m.  Dans  les  courses 
do  chevaux,  Dernier  prix  couru,  celui  qui  est  gagné  à  la 
course  finale. 

CLOSOIR  {zo-ar')  n.  m.  Chacun  dos  côtés  du  moule  qui 
sert  à  construire  les  murs  on  pisé,  et  qui  so  compose  do 
planches  bien  jointes.  (On  dit  aussi  traI'ON.)  il  Planche 
qui  soutient  les  branches  d'un  ouvrage  do  vannier,  ot 
qui  sert  à  faire  des  vannettes.  (On  dit  aussi  cloïoik.) 

CLOSSEMENT  n.  m.  Syn.  do  glousskmknt. 

CLOSSER  V.  a.  Glousser,  on  parlant  du  dindon. 

CloSTER.  Myth.  gr.  Fils  d'.Vrachué.  (La  Fablo  lui  attri- 
bue linvontion  dos  fuseaux.) 

CLOSTERA  [sté)  n.  m.  Genre  d'insectos  lépidoptères  bom- 
bycincs,  famillo  des  nolodon- 
liilés,  comprenant  des  papillons 
nocturnes  do  taille  moyonuo, 
ù  ailos  courtes,  pris  et  bruns 
avec  uno  bande  foncée  sur  le 
corselet  ;  les  antennes  ot  la 
tromno  sont  courtes. 

—  Encycl.  Los  chonillos  dos 
clostera  vivent  sur  les  saules, 
les  peupliers,  so  tenant  lâ- 
chées dans  une  fouille  enrouléo 
qu'elles  rongent.  On  counait 
cinq  ou  six  espèces  dKnrope.  Clostera  (gr.  uat.). 

hviS  clostera  unachoreiit  01  air' 

tuta  sont  ommuns  on  Franco;  lo  clostera  timon  habito  lu 
Kussie. 

CLOSTÉRANDRE  {sté)  n.  f.  fienro  do  plantes,  do  la  fa- 
mille des  papavéra.'ées,  comprenant  uno  seulo  cspéoo, 
qu'on  croit  originaire  do  Porso,  ot  dont  laspoci  rappollo 
cciui  dos  pavots. 


^ 


^ 


CLOSTERCAMP 


CLOU 


CLOSTERCAMP(en  allem.  Klosterkamp  ou  Kamp). 

village  de  Prusse  (AVestphalie),  aux  environs  de  Dtissel- 
dorf,  où  se  livra  la  bataille  ci-après. 

Clostercamp  (batau-le  diï),  livrée  dans  la  nuit  du 
15  au  16  octobre  1760  par  le  corps  français  du  maréchal 
de  Castries  au  prince  de  Brunswick,  commandant  les 
Hanovriens.  Ce  dernier  réussit,  à  la  faveur  de  la  nuit, 
à  tourner  une  des  ailes  de  l'armée  française,  qu'il  faillit 
mettre  en  déroute  sans  d'Assas  (V.  Assas,  et  Dubois)  qui, 
dit-on,  donna  l'éveil.  Après  une  lutte  très  vive,  elle  re- 
poussa l'ennemi  à  la  baïonnette,  et  assura  ainsi  au  maré- 
chal de  Brogiie  la  possession  de  la  Hesse. 

CLOSTÉRIDIC  [sté,  di)  ou  CLOSTRIDIE  {tri-di)  n.  f.  Divi- 
sion des  bacilles,  créée  par  Trécul  pour  des  formes  à 
tigelle  en  fuseau,  se  rapportant  au  bacillus  amylobacter. 

CLOSTÉRIE  {sté-rî)  n.  f.  Genre  d'algues  microscopiques, 
de  la  famille  des  desmidiacées,  qui  présentent  en  général 
l'aspect  d'un  fuseau  courbé  en  croissant. 

—  Enctcl.  Les  clostéries  vivent  dans  les  eaux  douces, 
claires  et  tranquilles,  se  réunissent  en  grand  nombre,  for- 
mant à  la  surface  des  corps  inondés  des  masses  gélatineu- 
ses d'un  beau  vert,  d'où  s'élèvent  de  petits  cônes  ou 
pinceaux  hérissés  de  corpuscules  reproducteurs. 

CLOSTÉRIÉES  Uté)  n.  f.  pi.  Groupe  d'algues  microsco- 
piaues,  composé  du  seul  genre  closlërie.  —  Une  closté- 
RiEE.  il  On  les  appelle  aussi  clostèrines. 

ClosTERSEVEN,  bourg  d'Allemagne  (Hanovre)  ;  1 .379  h. 
En  1757,  le  maréchal  de  Kichelieu  y  contraignit  à  capitu- 
ler l'armée  angIo-hano\Tienne  du  duc  de  Cumberland. 

CLOSTRE  {klosstr-')  n.  m.  Archit.  V.  claustre. 

—  Bot.  Nom  donné  aux  cellules  en  fuseau  ou  fibres 
ligneuses.  V.  fibre. 

CLOSTROSPERME  (slro-spèrm')  n.  m.  Syn.  de  barkhau- 
siE,  composée  dont  les  fruits  sont  en  forme  de  fuseau. 

ClOS-VOUGEOT  ou  CLOS  DE  VOUGEOT,  vignoble 
bourguignon  du  département  de  la  Côte-d  Or,  dépendant 
de  la  commune  de  Vougeot,  qui  lui  a  donne  son  nom,  et 
compris  dans  la  côte  de  ÀVutts.  D'une  superticie  de  50  hec- 
tares environ,  il  est  entièrement  clos  de  murs.  Dès  le 
XII*  siècle,  il  en  est  fait  mention  comme  appartenant  aux 
religieux  de  Citeaux  qui,  vers  le  milieu  du  xvi'  siècle,  y 
édifièrent  une  maison  existant  encore,  et  en  furent  les 
seuls  propriétaires  jusqu'à  la  Révolution.  A  cette  époque, 
le  Clos-Vougeot  fut  conrîsqué,  déclaré  propriété  nationale, 
et  vendu,  en  1791.  à  un  acquéreur  (j^ui,  lui-même,  le  céda 
par  parcelles  à  différents  propriétaires.  De  très  ancienne 
renommée,  les  vins  produits  par  le  Clos-Vougeot  sont 
classés  parmi  les  meilleurs  des  grands  vins  bourguignons. 
Le  plant  qui  les  produit  est  le  pineau  ou  noirien,  et  le 
sol  de  culture,  bien  exposé,  est  argilo-calcaire. 

—  n.  m.  Par  métonymie,  on  dit  du  clos-voogeot  :  Le 
cLos-voDGEOT  Contient,  suivant  les  récoltes,  de  i2  à  f4  p.  fOû 
d'alcool. 

ClotaJRE  I",  roi  franc,  le  plus  jeune  des  fils  de  Clovis 
et  de  Clotilde.  né  en  497,  mort  à  Compiègne  en  5G1.  Il  eut 
en  partage  le  pays  compris  entre  la 
Seine,  l'Oise  et  le'Rhin,  avec  Soissons 

S our  capitale  (511).  Il  suivit  ses  frères 
ans  leurs  expéditions  en  Thuringe.  Ce 
fut  alors  que  son  frère  Thierry  essaya 
de  le  faire  assassiner.  Il  massacra, 
avecChildeberr ,  les  enfants  de  leur  frère 
Clodomir.  (V.  Cloud  [saint]).  Resté, 
après  la  mort  de  Childebert,  le  seul 
survivant  des  fils  de  Clovis.  Clotaire 
réunit  de  nouveau  toutes  les  parties 
de  la  monarchie  franque  dans  une 
seule  main.  Son  règ^ne  fut  marqué  par 
la  révolte  de  son  fils  Chramne,  sans 
doute  appuyé  par  les  Gallo-Romains 
d'Aquitaine,  qu  il  comprima,  et  par  une 

firemière  expédition  des  Francs  contre 
es  Bretons  (560).  —  Ses  fils  Cabibert, 

GONTBAS,    ChILPÉRIC   et    SlGEBERT    Se 

partagèrent  ses  Etats. 

Clotaire  n,  roi  franc,  fils  de  Chil- 
péric  I*'  et  de  Frédégoode,  né  en  58-1, 
mort  en  628.  Il  était  âgé  de  quatre  mois 
lorsqu'il  hérita  de  la  Neustrie  (585).  Sa  mère  le  plaça  sous 
la  protection  de  Gontran.roi  de  Bourgogne,  dont  la  mort,  on 
593,  devint  comme  le  signal  de  la  reprise  des  luttes  achar- 
nécs  en  tro 
l'Austrasie  et 
la  Neustrie,  en- 
tre Frédégonde 
et  Brunehaut- 
Battu  à  Dor- 
me 1 1  e  s ,  C 1  o- 
taire  II  perdit 
la  plus  grande 
partie   de    son 

royaume  (600).  j,^^^^j^  ^^  Clotaire  II. 

La   mort    do 

Thierry  III  (613)  releva  son  autorité.  Brunehaut  tomba  entre 
ses  mains,  et  Clotaire  devint  maître  de  tous  les  royaumes 
francs.  I^  Un  de  son  règne  fut  tran(|uillc  et  marquée  par 
des  ordonnances  et  des  couvres  qui  lui  font  honneur. 

Clotaire  m,  fils  aîné  de  clovis  il,  né  vers  652.  mort 
vers  670.  Monté  sur  le  trône  étant  à  peine  âgé  do  cinq 
ans,  il  eut  en  partage  la  Neustrie  et  la  Bourgogne.  Lu  maire 
du  palais,  Khroïn,  régna  sous  son  nom. 

Clotaire  IV.  Son  origine  est  incorlaino  ;  mort  en  720. 
Cliarics-.Martcl  le  créa  roi  d'Austrasic  en  717,  en  le  pré- 
sentant  comme  un  Mérovingien,  afin  d'abriter  sous  son 
nom  la  .souveraineté  de  fait  qu'il  exerçait. 

Clot-BEY  (Antoine  Clot,  dit),  médecin  français,  no  à 
GrcnoMe  en  1703,  mort  on  1868.  Son  père,  sous-officier 
retraité  do  l'armée  d'Italie,  mourut  le  laissant  enfant  et 
sans  ressources.  Encouragé  et  instruit  des  premiers  élé- 
ments de  la  médecine  par  .Sappcy,ù  Grenoble,  il  se  rendit 
i  MarKcille  et  s'engagea  comme  garçon  chez  un  barbier, 
pour  pouvoir  continuer  sns  études,  D'ahord  interne,  puis 
médecin  adjoint  àThôpifil  de  la  Charité  dcMarsnillofI822), 
il  dut,  i  la  suite  d'intrigues  ourdies  contre  lui  quitter  son 
poste.  II  eïcr'^ait  avec  succès  la  médecine  à  Marseille, 
quand  il  fut  engagé  comme  médecin  du  nu^lia  dl'îgvpte  on 
1825,  Son  premier  soin  fut  d'ori^aniscr  lo  ctfosoil  do  saute 


Tombeau 
de  Clotaire  I«f 


et  un  service  sanitaire  pour  les  armées  de  terre  et  de  mer. 
C'est  lui  qui  fit  construire  lo  magnifique  hôpital  d'Abou- 
Zabel,  à  16  kilomètres  du  Caire,  et  il  y  installa  une  école 
médicale  qu'il  transféra  au  Caire  en  1833.  Il  se  distingua 
dans  les  épidémies  de  peste  et  de  choléra  et  conquit  une 
immense  réputation. 

Il  a  eu,  en  outre,  une  grande  part  dans  l'organisation  de 
l'instruction  publique  en  Egypte.  Ses  travaux  et  ses  ser- 
vices éminents  lui  valurent  le  titre  de  «  bey  d  et  celui  de 
membre  correspondant  de  l'Académie  de  médecine  (1832). 

A  la  mort  de  Méhémet-Ali,  Clot-Bey  revint  se  fixer 
à  Marseille,  apportant  avec  lui  une  précieuse  collection 
d'antiquités  égyptiennes,  qu'il  a  cédée  à  l'Etat,  en  1852, 
On  a  de  lui  :  Compte  rendit  des  travaux  de  l'école  de  méde- 
cine d'Abou-Zabel ;  Exposé  de  la  conduite  et  des  travaux  de 
l'auteur  en  Egypte  (Marseille,  1830-1832);  Mémoires  sur  le 
dragoiineau,  sur  l'éléphantiasts  du  sci'otuin;  Aperçu  gé- 
néral sur  l'Egypte  (1840);  De  lapeste  obsei^ée  en  Egypte 
(^1840);  Compte  rendu  de 
l'enseignement  médical  et 
du  service  de  san  té  en  Egypte 
(1849);  Coup  d'œil  sur  la 
peste  et  les  quarantaines 
(1851). 

GLOTET  (tè)  n.  m.  Sorte 
do  clôture  portative  qui, 
jadis  dans  les  appartements 
de  grande  dimension,  ser- 
vait aux  mêmes  usages  que 
les  paravents  actuels. 

CLOTHO  n.  f.  Genre  de 
mollusques  lamellibran- 
ches pélécypodes,  de  posi- 
tion systématique  incer- 
taine, établi  sur  des  formes 
fossiles  dans  le  terrain  cal- 
caire de  la  Drôme  et  qui  se  Clotet. 
trouvent    renfermés    dans 

les  valves  de  cypricardia.  (L'espèce  type  du  genre  est  la 
clotho  Eaujasi.) 

GlOTHO  n.  f.  Planète  télescopique,  n"  97,  découverte 
eu  1868,  par  Tempel. 

Clotho  (du  gr.  klôthein,  filer),  la  plus  jeune  des  trois 
Parques.  (C'est  elle  qui  filait  les  jours  des  hommes.) 

Clotilde  (sainte),  reine  des  Francs,  femme  de  Clovis, 
née  vers  475,  morte  à  Tours  en  545.  Elle  était  fille  de 
Chilpéric,  roi  des  Burgundes,  qui  fut  assassiné  par  Gon- 
debaud,  son  frère.  Clotilde,  enfermée  dans  un  monastère 
de  Genève,  avec  Chrona,  sa  sœur,  fut  demandée  en  mariage 
et  épousée  par  Clovis,  roi  des  Francs,  Elle  s'efforça  de 
convertir  son  époux  au  christianisme. 

Après  la  mort  de  Clovis,  Clotilde  se  relira  dans  un  mo- 
nastère, à  Tours,  et  passa  le  reste  de  sa  vie  dans  la  prière 
et  la  pratique  des  bonnes  œuvres.  Son  corps,  rapporté  à 
Paris,  fut  enseveli  à  côté  de  celui  de  Clovis,  dans  la  basi- 
lique des  Saints-Apôtres,  construit  au  lieu  oîi  s'élève  au- 
jourd'hui le  Panthéon.  Elle  fut  canonisée  par  le  pape 
Pelage.  —  Fête  le  3  juin.  V.  Clovis. 

—  BiBLiOGR.  :  Grégoire  de  Tours,  Hisloria  Francorum 
(Uv.  II,  III  et  IV). 

Clotilde  (Sainte-),  église  de  Paris,  dans  le  faubourg 
Saint-Germain,  place  Bellecliasse.  C'est  un  édifice  de  style 
néo-gothique  ;  le  plan  en  est  dû  à  Gau,  qui  eut  pour  succes- 
seur Théodore  Ballu.  L'église  de  Saiote-Clotilde  fut  com- 
mencée en  1840,  et  livrée  au  culte  en  1857. 

On  y  remarque  à  l'intérieur,  comme  sculptures,  un  Che- 
min ae  croîT,  de  Duret  et  Pradier;  des  bas-reliefs  placés 
dans  le  chœur  et  dus  à  Eugène  Guillaume;  des  peintures 
murales  de  Lehman  et  de  Lenepveu. 

Clotilde,  reine  des  Visigoths,  née  vers  497,  morte 
en  531.  Cette  fille  de  Clovis  et  do  Clotilde,  élevée  dans  la 
foi  catliolique,  avait  épousé  Amalaric,  roi  arien  des  Visi- 
goths. Son  mari,  ayant  vainement  essayé  de  la  convertir  à 
sa  religion,  eut  recours  envers  elle-même  aux  outrages  et 
aux  mauvais  traitements.  Childebert,  appelé  par  Clotilde, 
ravagea  les  Etats  d'Amalaric  et  emmena  sa  sœur  avec  lui  ; 
mais  cette  princesse  mourut  pendant  le  voyage. 

Clotilde  (Clotilde-Augustine  Mafleurai,  dite),  dan- 
seuse française,  née  et  morte  à  Paris  (1776-1826).  Elève  de 
Vestris  père,  elle  débuta  à  l'Opéra  en  1793.  Sa  beauté, 
son  talent  de  danseuse  et  les  qualités  de  sa  pantomime  lui 
valurent,  dès  son  apparition,  un  succès  qui  l'accompagna 
jusqu'à  la  fin  de  sa  carrière.  Elle  fit  de  nombreuses  créa- 
lions  dans  la  Dansomanie,  le  Betour  de  Zéphire,  les  Amours 
d'Antoine  et  Cléopàtre,  Vénus  et  Adonis,  le  lietour  d'Ulysse, 
la  Fête  de  Mars,  Proserpine,  etc.  Malgré  ses  mœurs  ga- 
lantes, Boiëldieu  l'épousa.  Elle  fut  cause  de  l'exil  volon- 
taire auquel  il  se  condamna  pendant  près  de  dix  années. 

Clotilde  de  Savoie  (Marie-Thérèse-Louise),  con- 
nue sous  le  nom  de  princesse  Clotilde,  née  en  1843  à 
Turin.  Fille  du  roi  d'Italie  Victor-Emmanuel  et  de  Marie- 
Adéla'ide,  elle  épousa,  en  1859,  le  prince  Napoléon  (Jé- 
rôme). Très  pieuse,  la  princesse  Clotilde  vécut  volontai- 
rement éloignée  de  la  cour 
bruyante  des  Tuileries.  En  1872, 
elle  suivit  le  prince  Napoléon  en 
exil;  mais,  lorsqu'il  rentra  en 
France,  elle  demeura  au  château 
de  Moncalicri,  où  elle  continua 
de  résider  après  son  veuvage. 

CLOTÔIR  n.  m.  Syn.  de  clo- 
soiu,  en  vannerie. 


CLOTURE  (du  lat.  pop.  clau- 
situra}  n.  f.  Enceinte  qui  ferme 
un  espace  do  terrain  :  Mur  de 
CLÔTORE.  Ci-ôTUHK  de  kaics.  Il 
Enceintedebois,de  maçonnerie 
ou  de  serrurerie,  qui  sépare  lo 
chœur  d'une  église  du  reste  do 
l'édifice.  Il  Ensemble  des  barriè- 
res qui  tiennent  enfermées  les 
religieuses  cloîtrées,  et  qu'il 
leur  est  défondu  de  franchir:  La  princesse  Clotilde. 
Autrefois,  le  roi  de  France  ar ait 

le  droit  de  franchir  la  clùtukk  de   tous   les  couvents  du 
royaume. 

—  Action  do  clore,  d'arrètor,  do  terminer  une  chose  : 
Clôtuke  d'un  compte,  d'un  exercice,  d'une  session.  Clôtubk 


68 

d'un  théâtre,  d'un  café,  d'un  bal.  \\  Se  dit  particulière- 
ment, dans  les  assemblées  délibérantes,  de  la  fin  d'une 
discussion  qui  est  suivie  du  vote  :  Demander  la  clôture. 
Prononcer  la  clôtlre.  il  Se  disait  autrefois  de  la  fermeture 
des  bureaux  de  la  loterie,  la  veille  du  tirage  :  Clôture 
de  la  loterie  de  Paris,  de  Lyon. 

—  Obligation  de  garder  le  cloître  :  Vœu  de  clôture. 
(V.  COUVENT.)  Il  Etat  d'une  personne  qui  est  tenue  ou  qui 
reste  enfermée  :  La  clôture  des  feimnes,  en  Orient,  suit 
naturellement  la  polygamie.  [Montesq.)  [Peu  usité.] 

—  Dr.  Clôture  de  comptes.  Jugement  qui  intervient  sur 
une  instance  de  compte,  li  Clôture  d'inventaire.  Acte  qui, 
autrefois,  terminait  l'mventaire  fait  par  le  conjoint  survi- 
vant, pour  empêcher  la  continuation  de  la  communauté. 

—  Dr.  féod.  Droit  de  clôture  ou  de  dosage,  Droit  qu'avait 
le  seigneur  de  faire  clore  ses  vignes  et  entretenir  leur 
clôture  par  ses  vassaux. 

—  Joaill.  Facettes  en  forme  de  petits  triangles  qui,  dans 
une  pierre  précieuse  taillée,  constituent  le  dernier  rang 
et  se  relient  aux  losanges  ou  plats.  (Les  doubles  clôtures 
sont  les  mêmes  facettes  partagées  en  deux.) 

—  Encycl.  Dr.  L'article  647  au  Code  civil,  reproduisant 
une  disposition  du  décret  des  28  septembre-6  octobre  1791, 
déclare  que  tout  propriétaire  peut  à  son  gré  clore  ou  non 
son  héritage.  Cette  faculté  est  du  reste  imprescriptible. 
La  renonciation  à  ce  droit  ne  peut  s'induire  que  d'une 
stipulation  formelle  ou  d'une  servitude  inconciliable  avec 
la  faculté  de  se  clore. 

L'existence  d'une  clôture  comporte  des  conséquences 
diverses  :  d'abord  celle-ci  que  le  propriétaire  d'un  mur 
ne  peut  se  refuser  à  en  céder  la  mitoyenneté,  et  cette 
autre  que,  quand  la  clôture  remplit  certaines  conditions, 
elle  soustrait  l'héritage  à  l'exercice  de  la  vaine  pâture, 
du  ban  de  vendanges,  etc. 

La  clôture  confère  encore,  à  de  certaines  conditions, 
le  droit  de  chasse  en  tout  temps  et  sans  permis  sur  les 
terrains  enclos.  Les  gardes  champêtres  et  les  gardes  fo 
restiers  ne  peuvent  pénétrer  sur  un  terrain  clos  sans 
l'assistance  du  commissaire  de  police,  du  juge  de  paix, 
ou  du  maire  ou  de  son  adjoint. 

Le  principe  de  la  liberté  de  se  clore  comporte  des  res- 
trictions, notamment  du  chef  des  servitudes  légales  :  ser- 
vitude de  halage,  servitudes  militaires,  servitudes  résul- 
tant d'un  plan  général  d'alignement.  Les  servitudes  de 
passage  ou  pour  l'écoulement  des  eaux  restreignent  aussi 
la  portée  de  ce  droit. 

L'article  GG3  du  Code  civil  oblige  les  propriétaires  de 
deux  fonds  contigus,  situés  dans  une  ville  ou  un  faubourg, 
à  contribuer  aux  dépenses  d'entretien  ou  de  construction 
d'une  clôture  commune.  L'article  663  ne  vise,  du  reste,  que 
les  clôtures  séparatives  entre  maisons,  cours  et  jardins. 
Les  dépenses  entre  propriétaires  voisins  se  répartissent 
en  principe  par  moitié.  En  général,  on  décide  qu'on  peut 
se  soustraire  aux  obligations  de  l'article  663  en  abandon- 
nant son  droit  de  mitoyenneté.  Le  droit  conféré  par  cet 
article  est  imprescriptible,  mais  la  juiisprudence  décide 
qu'on  peut  y  renoncer. 

Il  y  a  d'autres  cas  de  clôture  forcée.  Ils  résultent  de 
textes  législatifs  ou  d'ordonnances  de  police;  exemple  : 
l'ordonnance  de  police  pour  la  ville  de  Paris  du  10  juil- 
let 1871,  du  6  septembre  1880  pour  la  ville  de  Bordeaux,  etc. 

Au  point  de  vue  pénal,  le  fait  de  destruction  de  clôture 
est  prévu  et  puni  par  l'article  456.  Le  bris  ou  la  violation 
de  clôture  devient  aussi  une  circonstance  aggravante  du 
vol.  La  loi  pénale  entend  le  mot  «clôture» dans  le  sens  le 
plus  large  et  même  quand  il  n'y  aurait  pas  de  portes  fer- 
mant à  clef  ou  quand  la  porte  serait  à  claire-voie  et 
ouverte  habituellement. 

—  Dr.  parleni.  On  distingue  :  i"  la  clôture  d'une  discus- 
sion, prononcée  d'office  par  le  président  de  l'Assemblée 
lorsque  personne  ne  réclame  la  parole,  ou  par  l'Assemblée 
elle-même,  lorsqu'il  reste  des  orateurs  inscrits  qui  ne 
renoncent  pas  à  la  parole.  (La  clôture  ne  peut  être  mise 
aux  voix  quand  un  ministre  ou  un  commissaire  du  gou- 
vernement demande  la  parole,  et  le  droit  qu'on  a  de  tou- 
jours répondre  à  un  ministre  fait  obstacle  à  ce  que  l'As- 
semblée soit  consultée  sur  la  clôture  si  un  membre  a 
manifesté  le  désir  d'en  user);   2"  la  clôture  des  scru/ms, 

Frononcée  par  le  président,  qui  prend  les  convenances  de 
Assemblée;  3"  la  clôture  des  séances,  dont  le  prononcé 
appartient  au  président  seul.  (A  partir  de  ce  moment, nul 
ne  peut  prendre  la  parole  et  les  comptes  rendus  cessent 
d'enregistrer  les  explications  échangées);  4'^  la  clôture 
des  sessions,  ordinaires  ou  extraordinaires,  prononcée  par 
le  président  après  la  lecture,  par  lui-même  ou  par  un 
ministre,  du  décret  qui  l'ordonne. 

CLÔTURER  v.  a.  Fermer,  entourer  de  clôtures  :  Clô- 
turer un  chantier,  mi  jardin. 

—  Fig.  Terminer,  mettre  fin  à,  faire,  célébrer  la  clôture 
de  :  Clôturer  les  débats,  la  session. 

CLÔTURIER  {ri-é)  n.  m.  Vannier  qui  ne  fait  que  de  la 
vannerie  battue. 

CLOU  (du  lat.  clavus,  même  sens)  n.  m.  Morceau  de 
métal  qui  a  une  pointe  et  une  tète,  et  qui  sert  à  fixer  ou 
à  suspendre  quelque  chose:  Clou  dt  fer,  d'acier,  de  cuivre. 
Clou  à  crochet.  Mettre,  Fixer,  Enfoncer,  Rabattre,  Hiver  un 
CLOU.  Il  Tête  de  clou  servant  d'ornement  :  Les  portes  mo«- 
resqucs  sont  ornementées  de  gros  clous  de  métal 

—  Agric.  Ergot  des  céréales.  (Peu  us.) 

—  Art  vétér.  Tumeur  dure,  grosse  comme  une  noix, 
qui  parait  sur  les  téguments  des  bêtes 
à  lame,  il  Clou  de  rue  ou  simplement 
Clou,  Maladie  du  pied  des  chevaux, 
produite  par  l'introduction  d'un  clou  ou 
d'un  autre  corps  étranger  dans  le  sabot. 

—  Blas.  Clou  de  la  Passion,  Figure  re- 
présentant un  des  clous  qui  ont  servi  au 
crucifiement  du  Christ. 

—  Bot..  Nom  vulgaire  de  diverses  es- 
pèces do  champignons,  à  cause  do  leur 
forme. 

—  Econ.  dora.  Clou  de  girofle.  Boiiton 
à  fleur  du  giroflier,  employé   dans   un 
grand    nombre    do    préparations   culi- 
naires. Il  Pop.  Dont  longue,  noire,  déchaussée,  qui  res- 
semble à  un  clou  dr  girofle. 

—  llist.  rom.  Clou  annal,  Clou  que  lo  promior  magistrat 
do  Ronio  idantait  chaque  année  dans  lo  temple  do  Jupi- 
ter, jiour  iormor  ainsi  une  sorte  de  calendrier. 

—  .Joaill.  Taille  particuliôrq  du  diamant,  que  l'on  appelle 

aussi  TAULE  TROrUNDE. 


D'arRenl,  h  trois 
cloiis  <k'  la  l^asbior» 
d'a/.iir  ik-ux  et  un. 


69 

—  Mar.  Clous  à  maugère,  Clous  en  cuivre  servant  à  la 
fixation  dos  tVuilles  do  cuivre  du  doublaf^o  du  naviro. 

—  Min.  lîarru  do  for  iixéo  vorticalenioiit  dovaiit  la  llùcho 
d'un  cliion  de  mine  ou  cliariot  circulant  dans  les  galeries, 
atÎQ   do  maintenir  la   direction   du   vôhiculo.  ii  Amas  de 

S  otites  pierres  dans  une  veine  de  charbon  de  terre,  il  Nom 
onné  par  les  marbriers  aux  fragments  durs  ot  informes 
roncontrés  dans  la  texture  du  marbre,  tl  On  les  appelle 
aussi  ORAiNS  et  durillons. 

—  Patliol.  Nom  vulgaire  du  furoncle,  li  Chu  hystérique. 
Douleur  vive  en  un  point  circonscrit  de  la  tôto,  qui  se 
manifeste  principalement  chez  les  femmes  hystériques, 
ot  que  los  malades  comparent  à  la  douleur  que  produirait 
un  clou  enfoncé  on  cet  endroit. 

—  Pharm.  Clou  fumant.  Préparation  résineuse  et  nro- 
matiquo,  brûlant  ao-ns  flamme  et  à  laquelle  on  attacliait 
dos  propriétés  thérapeutiques.  Voici  la  composition  ; 
baume  de  benjoin,  80  ;  baume  de  Tolu,  20;  santal  citrin,  20; 
nitrate  do  potasse,  40  ;  charbon  végétal,  500.  Chacune  de 
ces  substances  est  réduite  en  poudre,  et  on  opère  un  mé- 
lange intime  quo  l'on  transforme  en  pâte  au  moyen  d'un 
mucilage  de  gomme  adragante.  (On  divise  la  pâle  en  petits 
cônes  de  2  à  3  centimètres  de  hauteur,  quo  l'on  appelle 

aussi   PASTILLKS  DU   SÉRAIL,   PASTILLES   FUMANTES,  OtC.) 

—  Pop.  Mont-de-piété,  â  cause  des  objets  que  l'on  vient 
y  déposer,  et  qui  sont  comme  accrocliés  à  un  clou,  parce 
qu'on  no  s'en  sert  pas  tant  qu'ils  restent  là  :  Mettre  sa 
montre  au  clou,  ii  Prison,  poste  ou  salle  de  police  :  Se 
faire  mettre  au  clou,  ii  Outil,  dans  le  langage  des  ouvriers  : 
Emporter  tous  ses  clous.  Il  Vieux  vélocipède. 

—  Techn.  Cheville  ou  pince  de  fer  dont  les  tapissiers 
de  basse  lisse  se  servent  pour  faire  tourner  les  ensuples. 

il  Clous  à  river,  Gros  clous  de  cuivre  sans  pointe,  dont  se 
servent  les  chaudronniers,  il  Tête  de  clou,  Mauvais  carac- 
tère d'imprimerie. 

—  Théâtr.  Scène  à  effet,  attraction  qui  assure  le  succès, 
à  laquelle  il  s'accroche,  ii  Par  ext.,  on  dit  dans  le  même 
sons  :  le  clou  il'tm  livre;  le  clou  d'une  fétp,  etc. 

—  liOC.  fam.  Celane  vaut  pas  un  clou.  Cela  ne  vaut  rien. 
(On  dit  quelquefois  nn  clou  à  soufflet.  Allusion  aux  clous 
dorés  dont  on  orne  les  soufflets,  et  qui  ne  servent  à  rien.) 

Il  Etre  maigre  comme  un  clou,  Etre  gras  comme  un  cent  de 
clous.  Etre  fort  maigre,  il  Compter  les  clous  de  la  porte. 
Attendre  longtemps  à  une  porte,  il  Mettre  un  clou  à  sa 
roue.  S'arrêter,  ne  pas  poursuivre,  se  corriger,  changer  de 
conduite,  il  Hiver  son  clou  à  quelqu'un.  Lui  parler  de  telle 
façon  qu'il  n'ait  rien  à  répliquer,  ii  Planter  son  clou.  S'éta- 
blir à  demeure  quelque  part,  ti  Cela  ne  tient  ni  à  fer,  ni  à 
clou.  Se  dit,  au  propre,  de  ce  qui  sert  à  meubler  sans  être 
scellé  dans  la  muraille  ;  au  figuré,  dune  affaire  peu  sé- 
rieuse, d'un  travail  mal  fait. 

—  Loc.  pRov.  :  Un  clou  chasse  l'autre,  Une  nouvelle 
passion,  un  nouveau  goût  en  fait  oublier  un  autre,  il  Se 
dit  aussi  des  personnes  qui  se  succèdent,  qui  se  rempla- 
cent :  C'est  surtout  dans  les   ministères  qu'on  peut  dire 

qUTJN  CLOU  CHASSE  l'ADTRE. 

—  Encycl.  Les  clous,  qu'ils  soient  en  fer.  en  fonte  de 
fer,  cuivre,  laiton,  zmc,  s'emploient  couramment  à  mille 
usages.  Ceux  en  fer  présentent  de  très  nombreuses  varié- 
tés de  types,  qui,  la  plupart  du  temps,  se  subdivisent  eux- 
mêmes  en  catégories  distmctes,  suivant  les  dimensions  et 
les  poids  de  ces  ditïerents  types. 

Les  principales  variétés  de  clous  sont  les  suivantes  : 
clous  ou  pointes  de  Paris,  universellement  connus  ;  les 
clous  à  bateau,  utilisés  par  les  maçons  pour  la  consolida- 
tion de  la  maçonnerie  des  cloisons;  les  clous  à  plafonner 
et  à  latter.  dont  l'emploi  s'explique  suffisamment  par  leur 
seule  désignation;  les  clous  à  parquet,  à  penture,  à  cro- 
chet; les  clous  rivés,  barbelés,  etc.  Ces  diverses  variétés 


Clous  :    1   et  2.  Téte8    en  bronze    (xv"    a.).    —    3.    A   cheval,  — 
i-,  A  patle.  — 5.  Pointe  de   Paris,  —  6.  A  crochvt.  —  7.  Bioquctlc 
einboutOe.  —  8.  En  cuivre.  —  9.  Semence.  —  10.  A  Itite  de  diamant. 
—  11.  De  tapissier.  —  12.  De  galoche.  —  13.  A  bateau.  —  Ii.  A  cam- 
brer. —  15.  De  cordonnier.  —  16.  En  tôle  découpée. 

trouvent  leur  emploi  dans  la  construction  des  bâtiments, 
en  menuiserie,  cnarpenterio,  serrurerie,  etc.  La  forme  de 
la  tôto  de  ces  clous  ditTôre  suivant  les  types  auxquels  ils 
appartiennent;  c'est  ainsi  quo  l'on  a  los  clous  à  tête  de 
diamant,  à  tête  plate,  à  tête  méplate,  etc. 

En  outre  de  ces  variétés  do  clous,  it  convient  oncoro  do 
mentionner  les  clous  caboches,  dont  se  servent  los  cor- 
donniers pour  forrer  la  semelle  dos  grosses  chaussures; 
les  braguettes,  clous  très  pointus  ot  àtrès  large  tète,  qui 
so  sul)di visent  en  broquettes  à  l'anglaise,  emboutéea , 
semences,  etc.;  les  clous  découpés,  qu'une  machine,  sorte 
d'omporto-piôce  ,  enlève  dans  une  plaque  de  tôle  on  fer 
doux;  les  clous  fondus,  constitués  par  do  la  l'onto  do  fer 
coulée  ot  moulée,  ot  quo  l'on  étamo  ensuite;  los  clous  a 
chevaux,  destinés  A  maintenir  les  fers  à.  la  corne  des* 
pieds  de  ces  animaux;  enlin,  les  clous  à  tapissiers.  i\mit 
un  type  particulier  so  distingue  de  tous  los  autres  on  ce 
sens  quo  la  tôte  est  large,  hémisphérique  ou  à  pointe  do 
diamant,  et  on  cuivre,  tandis  que  la  tige  seule  est  on  fer. 

Los  clous  en  zinc,  utilisés  dans  la  couverture  des  bAti- 
ments,  portent  dilï'éronis  noms.  Ils  s'appellent  pointes  ou 
clous  à  ardoises,  à  pannes,  clous  semences  et  clous  à  dnu- 
blagr,  etc.  Los  clous  A  doublage  s'emploient  principale- 
ment flans  l'établissiMnent  dos  portos  d'écluses,  ot  aussi 
dans  celui  des  barragos. 

Les  clous  en  cuivr»5  on  laiton  servent  aux  tapissiers  et 
aussi  aux  couvreurs  jniur  lixor  ïr.s  grandes  ardoises. 

(On  emploie  à  la  labrication  dos' clous  dos  machines 
d'un  débit  considérable  et  qui  donnent  dos  produits  tou- 
jours réguliers.) 

--  Art  milit.  anc.  liOs  clous  à  onclouor  les  pièces  dn 
canon  étaiiMit  do  gros  clous  d'environ  **n  <-(^nLimétros  de 
long,  iiont  la  nointn  avait  .■»  '"/'"  do  diamètre  ot  la  této 
jires(|Uo  le  douldo.  Ou  los  enfonçait  dans  la  lumière  des 

f décos,  d'abord  à.  petit.H  coups  de  martoau,  puis  on  cassait 
a  partie  non  enfoncéo  ot  l'un  cherchait  u  rivur  lo  clou,  en 


fVappant  &  grands  coups  de  marteau  sur  la  tâte  et  à 
coups  de  roiouloir  sur  la  pointe.  —  Avec  les  pièces  so 
chargeant  uar  la  culasse,  l'anclouago  n'a  plus  de  rai- 
.son  d'être,  lo  mécanisme  de  formeture  pouvant  être  mis 
hors  do  service  par  des  procédés  plus  prompts. 

—  Art  vétér.  Le  clou  de  l'ue  superficiel  peut  guérir  rien 
que  par  l'introduction  dans  la  blessure  d'un  antiseptique 
vulgaire,  rossenco  do  térébenthine.  Lo  clou  de  rue  profond 
ne  guérira  que  par  une  opération  méthodique  consistant  en 
un  évidement  en  forme  de  cône  creusé  au  moyen  d'un  in- 
strument tranchant  ad  hoc  nommé  feuille  de  saugo,  qui 
met  bien  à  découvert  le  fond  de  la  blessure  tout  en  extir- 
pant los  tissus  lésés,  et  par  des  pansements  méthodiques 
au  moyen  d'un  antiseptique  puissant,  le  sublimé  corrosif, 
en  solution  dont  on  imprègne  du  coton  hydrophile,  ou  en 
poudre,  répandue  au  fond  et  sur  los  parois  du  cône  d'opé- 
ration. Un  clou  de  rue  profond  peut  amener  la  mort  par 
gangrène  des  tissus  lésés  et  septicémie  consécutive,  ou 
par  tétanos,  le  bacille  de  Nicolaiev,  très  répandu  dans  les 
terres  cultivées  et  les  fumiers  des  écuries,  pénétrant  sou- 
vent dans  la  blessure. 

—  Archéol.  Le  moyen  âçe  et  le  xvi'  siècle  ont  attaché 
une  grande  importance  à  la  fabrication  des  clous  à  tètes 
ciselées,  car  ils  servaient  à  orner  quantité  d'objets  d'ar- 
chitecture et  d'ameublement,  les  armures  ot  quelques  piè- 
ces du  costume,  comme  les  ceintures,  les  baudriers,  les 
escarcelles.  Jusqu'au  xviii"  siècle,  même,  on  fabriqua  en- 
core de  beaux  clous  ;  les  Espagnols  et  les  Portugais  en 
ont  fait  de  très  grands  :  la  tête  est  emboutie  comme  un 
timbre,  puis  repercée,  ciselée,  gravée,  et  qui  sont  de  véri- 
tables merveilles.  Cette  tradition  s'est  conservée  en 
Arabie  ot  dans  le  nord-ouest  de  l'Inde,  où  les  portos  ont 
des  bossettes  et  des  bases  de  heurtoirs  construits  sur  les 
modèles  laissés  par  les  anciens  conquérants  portugais. 

GLOUAGE  (af)  ou  CLOUEMENT  {kloû-man)  n.  m.  Action 
ou  manière  de  clouer  :  Un  clodage  régulier.  Il  Répartition 
des  clous  sur  un  objet. 

CLOUCOURDE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  l'héliotrope  du 
Pérou,  d'une  variété  d'anémone  appelée  encore  coque- 
lourde,  et  aussi  de  l'hépatique  cultivée. 

Gloud  ou  GlodOALD  (saint),  le  plus  jeûna  des  fils  de 
Clodomir,  né  vers  522,  mort  à  Novientum  (auj.  Saint- 
Cloud)  vers  560. 

—  Encycl.  a  la  mort  de  Clodomir,  roi  d'Orléans,  ses 
trois  enfants  :  Théobald,  Gonthaire  et  Clodoald  furent  re- 
cueillis par  leur  aïeule,  la  reine  Clotilde;  mais  Childe- 
bert,  roi  de  Paris,  et  Clotaire,  roi  de  Soissons,  convoitant 
le  royaume  de  leur  frère  mort,  adressèrent  à  Clotilde  un 
message  ainsi  conçu  ;  a  Envoie-nous  les  enfants,  pour 
quo  nous  les  élevions  à  la  royauté.  »  Joyeuse,  Clotilde  les 
remet  au  messager  en  leur  disant  :  «  Je  croirai  n'avoir 
pas  perdu  mon  fils,  si  je  vous  vois  régner  à  sa  place.  » 
Peu  après,  elle  recevait  de  la  part  de  Childebert  et  Clo- 
taire un  nouvel  émissaire,  Arcadius,  qui  lui  présenta  des 
ciseaux  et  une  épée  nue.  Atterrée,  la  vieille  reine  s'écria  : 
n  S'ils  ne  doivent  pas  être  élevés  à  la  royauté,  j'aimo 
mieux  les  voir  morts  que  tondus.  "  Deux  des  enfants, 
Théobald  et  Gonthaire,  furent  poignardés  par  Clotairo; 
Clodoald  fut  sauvé  par  des  serviteurs  fidèles.  Dans  la  suite, 
il  se  coupa  les  cheveux  de  ses  propres  mains,  se  consacra 
à  la  vie  religieuse  et  fonda  dans  les  environs  de  Paris,  en 
un  lieu  appelé  Novientum,  un  monastère  qui  prit  le  nom 
do  Saint-Clodoald  ou  Saint-Cloud.  —  Fête  le  7  septembre. 

Gloud,  Glodulphe  ou  Flondulphe  (saint),  évoque 

de  Metz,  né  vers  C03,  mort  en  696,  fils  de  saint  Arnould.  Il 
devint  ministre  du  roi  d'Austrasio,  puis  fut  élu  par  le  peu- 
ple évôquo  de  Metz  en  656.  Avant  d'entrer  dans  le  clergé, 
il  avait  été  marié  et  avait  ou  plusieurs  enfants.  —  Fête  le 
8  juin. 

CLOUDET  (de)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  hibou. 

CLOUÉ  n.  m.  Chaussure  dans  laquelle  l'empeigne  et  la 
serntdlo  sont  réunies,  non  par  une  couture,  mais  i)ar  une 
clouuro  composée  do  chevilles  on  cuivre. 

GlouÉ  (Georges-Charles),  marin  français,  né  en  1817, 
mort  en  1889.  Admis  à  l'Ecole  navale  en  1832,  il  servit 
avec  distinction  ot  était  vice-amiral  en  1874.  Il  prit,  en  1878, 
le  commandement  en  chef  de  l'escadre  d'évolutions.  Mi- 
nistre de  la  marine  danslo  cabinet  Ferry, il  garda  ce  por- 
tefeuille de  1880  à  1881.  En  1881,  Cloué,  déjà  membre 
correspondant  du  Huroau  des  longitudes,  en  fut  nommé 
membre  titulaire.  Le  il  novembre  suivant,  il  céda  le  porte- 
feuille do  la  marine  au  capitaine  do  vaisseau  Gougeard. 
On  lui  doit  des  ouvrages  estimés  :  Itenseignements  hy- 
drographiques sur  la  mer  d'A  zof  (ISSG);  Pilote  de  Terre- 
Neuve  (1870);  le  Filage  de  l'huile  :  son  action  sur  tes  bri- 
sants de  la  mer  (1887). 

CLOUEMENT  (kloû-man)  n.  m.  Techn.  V.  clouage. 

"  Particiil.  Mise  en  croix  do  Jésus-Christ  :  'Tableau  qui 
représente  le  clouiîment.  (Peu  usité.) 

CLOUER  V.  a.  Fixer  avec  des  clous  :  Cloukr  une  plan- 
che, des  ardoises,  des  tapisseries.  \\  Former  à  l'aido  do 
clous  :  Cloukk  une  caisse. 

—  Par  ext.  Fixer  solidement  commo  avec  un  clou  ;  tenir 
fortement  :  Clookr  son  adversaire  d'un  coup  d'êpée.  Clodkr 
quelqu'un  contre  un  mur.  \\  Kondro  fixe,  immobile,  ompé- 
chor  do  remuer  :  La  peur,  parfois,  clouk  Ifs  pieds  au  sol. 

—  Retenir  en  un  lieu,  omi)écherd'on  sortir  :  /.es  alfaires 
nous  CLUUKNT  là  où  nous  nous  plaisons  te  moins.  Malade 
CLOOii  dans  son  lit. 

—  Fig.  Fixer,  arrêter,  rendre  immuable  :  Clooiîr  un 
sentiment  au  cwur.  \\  Introduire,  mettre, 
ajouter  :  Clouku  des  épithètcs  «».k  sub- 
stantifs. 

—  Pop.  Clouer  le  bec  à  quelqu'un,  Lo 
réduire  au  silence. 

—  Mar.  Clouer  son  pavillon,  Lo  fixer  A 
demeure  au  mût  pour  qu'il  ne  piii.sso  ni 
tomber,  ni  être  amené.  (Cela  indique  la 
résolution  do  combattre  jusqu'à  la  mort). 

Cloué,  ée,  part.  nass.  du  v.  Clouer. 

—  Blaa.  So  dit  du  collier  d'un  chien, 
dos  fors  d'un  cheval,  du  troillissé  et  do  D'arRont  h  In 
toute  autre  pièce  oii  il  y  ados  clous  d'un  "';"'d'ii''"»ljiKn.'iiI(>8 
ùmail  nartic'ulior.  \  lil^cl" di^oùl'."-" 

Se  Clouer,  v.  pr.  Ktro  cloué  :  Les  tôles 
des  chaudières  si:  cloubnt  à  froid.  —  Par  o.\t.  S'arrôtor, 
se  lixer. 

—  Fig.  S'atiai-hor.  .s'adounor. 

—  Anton.  Dèclou«r. 


Jehaji  Clouet. 


CLOUAGE   —  CLOUTIER 

CLOUÈRE  n.  i.  Techn.  Syn.  de  cloutière.  V.  ce  mot. 
CLOUET  (è)  n.  m.  Petit  ciseau  de  for  ayant  une  tête,  à 
l'usage  des  tonneliers. 

Clouet  (Johan.premierdu  nom),  peintre,  né  à  Bruxelles 
dans  la  première  moitié  du  xv  siècle.  Il  est  devenu  la 
souche  dune  famille  do  peintres  qui  se  sont  distingués. 
Il  fut  lui-même  attaché  à  la  maison  du  duc  de  Bourgogne. 

GlOUET  (Jehan,  deuxième  du  nom),  peintre  de  l'école 
française,  fils  du  précédent,  né  vers  1485,  mort  en  1545. 
Peintre  ordinaire  de  Fran- 
çois 1"  ot  son  varlet  de 
chambre,  titre  alors  fort  re- 
cherché même  par  des  gentils 
hommes,  Jehan  Clouet,  qui 
avait  substitué  à  son  prénom 
celui  de  "  Jehannet  »,  s'est 
surtout  fait  connaître  par  les 
magnifiques  portraits  du  roi, 
des  princes,  des  princesses 
eft  des  grands  seigneurs  de 
la  cour.   De   1524   à  1528,  il 

f)eignit  deux  fois  le  roi.  Dans 
e  premier  portrait,  qu'on 
admire  à  Florence,  où  il  passe 
pour  un  Holbein,  François  I" 
est  à  cheval  avec  son  ar- 
mure :  il  est  coifTé  d'une  to- 
que noire  empanachée.  Dans 
le  second,  grand  comme  na- 
ture, il  est  à  mi-corps,  de 
trois  quarts,  en  pourpoint  de 
satin  gris  clair  brodé  d'or  et 
avec  la  même  coiffure.  Cette  peinture  légère,  d'une  rare  fi- 
nesse, est  pleine  de  charme  et  de  puissance  dans  sa  naïveté. 
Glouet  (François,  troisième  du  nom),  fils  du  précé- 
dent, né  vers  1510,  mort  vers  1572.  Il  avait  à  peine  trente- 
cinq  ans  quand  il  succéda  à  son  père,  en  1545,  dans 
la  double  charge  do  valet 
de  chambre  et  de  peintre 
ordinaire  du  roi.  Il  pei- 
gnait, faisait  de  charman- 
tes miniatures  et  des  des- 
sins au  crayon  d'une  finesse 
exquise.  Son  œuvre  est  im- 
mense, et,  bien  qu'il  n'ait 
signé  qu'un  très  petit  nom- 
bre de  toiles,  on  reconnaît 
aisément  son  dessin  net  et 
clair,  sa  noblesse  d'allure, 
sa  finesse  de  modelé.  Au 
musée  d'Anvers,  on  admire 
de  lui  un  portrait  de  Fran- 
çois II  enfant  qui  doit  être 
de  1547.  C'est  un  chef- 
d'œuvre  de  distinction  et  de 
simplicité.  On  admire  aussi, 
au  musée  du  Louvre,  de 
beaux  portraits  d'Elisabeth 
d'AutricheetdeCharlesIX.  François  Clouet. 

Le  musée  de  Berlin  pos- 
sède de  François  Clouet  un  beau  portrait  de  François  II 
ot  celui  du  duc  d'Anjou  (Henri  /jf7),  qui  comptent  parmi 
ses  chefs-d'œuvre. 

Glouet  (Louis),  chimiste  français,  membre  associé 
do  l'Académie  des  sciences,  né  à  Singly,  près  do  Mé- 
zières,  en  1751,  mort  en  1801,  fut  professeur  à  l'école  de 
cette  dernière  villo,  et  trouva,  à  l'époiiue  de  !a  Révo- 
lution, lo  moyen  do  fabriquer  l'acier  fondu  ou  fer  forgé. 
Ses  procédés,  pratiipiés  dans  la  manufacture  de  Daîgny, 
dont  il  devint  directeur,  permirent  aux  arsenaux  de  Douai 
et  de  Metz  de  fournir  les  armes  nécessaires  ù.  la  défense 
nationale.  La  plupart  do  ses  travaux 
sont  consignés  dans  les  «  Annales 
de  chimie  u  et  lo  «Journal  dos  mines  u. 


CLOUEURE  (rad.  don)  n.  f.  Rivure 
de  chacun  dos  anneau.x  d'une  pièce  do 
mailles  au   Xiv"  siècle. 

-■  Encycl.  On  entendait  par  pièce  Anneaux  à  cloueure. 
do  haute  cloueure  celle  dont  les  an- 
neaux présentaient  un  rivet  A  haute  tôto  rondo,  ou  grain 
d'orge,  garantie  de  belle  exécution  ot  de  grande  solidité. 
La  villo  de  Chambli  était  ronomntée  pour  sa  labriciiie  do 
mailles.  D'une  façon  générale,  on  dit  <-  clououro  do  Cham- 
bli "  i>onr  la  manufacture  ollo-mémo. 

CLOUIÈRE  n.  f.  Tochn,  V.  CLOUTiiiRK. 

CLOUTAGE  [tof)  n.  m.  Action  de  fixer  le  fer  à  la  corne 
du  pied  du  cheval,  il  Cloutage  à  glace.  Désigne  los  clous,  on 
forme  do  crampons,  quo  Ton  intîsrcale  au  milieu  des  autres, 
par  temps  do  verglas,  pour  ompficher  los  chovaux  do 
glisser. 

CLOUTER  v.  a.  Garnir,  ornor  do  clous  :  Cloijtkb  un  cof- 
fret,  une  tabatière.  Il  Clouter  un  carrosse.  Garnir  la  partie 
supérieure,  sur  tout  son  contour,  de  plusieurs  rangs  do  gros 
clous  bronzés,  pour  un  deuil  officiel. 

GLOUTÈRE  n.  f.  Petite  enclume  à  l'usage  dos  cloutiors. 

CLOUTERIE  {ri)  n.  f.  Commerce  ou  fabrication  dos  clous. 
Il  Usine  oi"!  l'on  fabrique  des  rlous. 

—  Encycl.  Il  existe,  on  France,  deux  catégories  dis- 
tinctes do  clouterie  mécanique  ;  la  clouterie  mécanique 
commune,  dont  les  produits  s  appellent  semencr:^.  l^issettes, 
héquets  et  cious  a  anloises ,  et  la  clouterie  mécanique 
extra,  dite  clouterie  façon  forgée,  qui 
imite  lo  clou  fait  A  la  main.  Cette  seconde 
catégorie  i-onip  rend  hvs  clous  pour  chaus- 
sure, emballago,  nuMiuiserie,  etc.;  on  la 
ditVéreiicio  do  la  premiéro  |>ar  ta  forme 
do  la  tète  et  la  tinesso  dos  liges. 

CLOUTIER  (ti-é)  n.  m.  Techn.  Fabri- 
cant un  marchand  do  clous. 

—  Cioulier  d'épingles.  Ancien  nom  dos 
épingliors. 

—  K^cYCL.  Archéol.  Los  corporations 
do  ctuutnrs  furent,  au  cours  dos  temps, 
obligées  d'obéir  ù  des  statuts  aussi  étroits  que  ceux  dos 
autres  corps.  Au  xviii"  siècle,  encore,  tout  appionti  oui 
voulait  passor  imiitre  devait  faire  lui-même  de  la  rhovillo 
clous  pointus  sans  têlo  pour  lu  chaussure,  dus  •■  clous 


CLOUTIÈRE   —   CLUBIONE 

d'un  liard  i>),  et  des  clous  à  ardoise.  Les  cloutiers  no 
faisaient  pas  toutes  les  besognes  où  s'employaient  les 
clous,  car,  au  moyen  âge,  on  appelait  clouteurs  ou  doive- 
tours  les  ouvriers  qui  garnissaient  de  clous  les  courroies, 
ceiotures,  baudriers,  etc. 

CLOUTIÈRE  {ti-èr')  n.  f.  Boîte  à  compartiments  dans  la- 
quelle on  distribue  les  clous 
par  catégories  de  grosseurs. 
11  Pièce  de  fer  percée  de 
trous  comme  une  filière, 
dont  on  se  sert  pour  faire, 
à  la  main,  les  tètes  des  clous  et  des  \  is.  (Dans  ce  dernier 
sens,  on  dit  aussi  clouère,  clouiere,  cloutère  et  clou- 

VIÈRK.) 

CLOUURE  n.  f.  Emploi  de  clous,  il  Endroit  oii  un  clou  est 
enfoncé,  il  Opération  consistant  à  réunir  doux  feuilles  de 
tôle  de  fer  ou  de  cuivre,  au  moyen  de  rivets,  il  Machine 
employée,  en  chaudronnerie,  pour  opérer  la  clouure  ou 
rivure. 

CLOUVC  n.  m.  Variété  de  cormoran  que  l'on  peut  dresser 
pour  la  pèche  du  poisson  de  mer. 

CLOUVIÈRE  n.  f.  Techn.  V.  cLOOTiiiRE. 

Clouzeaux  (Les),  comm.  de  la  Vendée,  arrond.  et 
à  7  kil.  de  La  Roche-sur-Yon,  sur  lo  Tinon,  sous-affluent 
de  l'Yon  ;  1.237  hab.  Ch.  de  f.  Etat.  Commerce  de  grains. 

ClOVIO  ou  KliOVIO  (don  GiuHo).  miniaturiste  italien, 
né  à  Grisonne  (Croatie)  en  1498,  mort  à  Rome  en  1578.  Attiré 
vers  les  délicatesses  de  la  miniature,  il  devint  de  bonne 
heure  un  excellent  artiste.  Très  jeune  encore,  il  fut  appelé 
à  la  cour  de  France  et  ne  revint  à  Rome  qu'après  la  mort 
de  Louis  XII,  qui  l'avait  comblé  de  biens  et  d'honneurs. 
Entré  plus  tard  dans  les  ordres,  il  fut  attaché,  en  qualité 
de  chanoine,  à  la  maison  d'Alexandre  Farnèse.  La  Biblio- 
thèque nationale  possède  de  ce  maître  les  miniatures  d'une 
psalmodie  romaine.  On  connaît  aussi,  à  Florence,  une  Dé- 
position de  la  Croix,  miniature  exquise  de  couleur.  On  si- 
gnale encore  plusieurs  portraits  de  grands  personnages, 
répandus  dans  les  principales  galeries  de  l'Europe.  A  la 
grâce,  à  la  finesse  du  pinceau,  Clovio  joignit  la  fierté  du 
aessin  et  le  coloris.  Parmi  ses  meilleurs  ouvrages,  nous 
citerons  encore  un  manuscrit  de  l'Office  de  la  Vierge, 
qu'il  orna  de  peintures  pour  le  duc  de  Florence  :  la  Pro- 
cession du  corps  de  Notre-Seigneur  à  Rome,  et  la  Fête  du 
mont  Testacio. 

GlOVIS  I",  roi  des  Francs,  né  vers  466,  mort  sans  doute 
à  Paris,  à  la  fin  de  l'année  511.  Il  était  fils  du  roi  des  Francs 
Childéric.  Il  n'était  que  l'un  des  chefs  saliens  ;  Grégoire  de 
Tours  nomme,  outre  Clovis,  Ragnacaire.  qui  commandait  à 
Cambrai  ;  deuxfrères  de  celui-ci,  Richard  et  Rigouin  ;  Cha- 
raric,  qui  régnait  à  Thérouanne.  Il  y  avait  d'autres  chefs 
encore,  dont  les  noms  ne  nous  sont  pas  connus.  Clovis  en- 
tama une  lutte  contre  Syagrius  qui,  sans  titre  officiel, 
groupait  en  Gaule  les  éléments  romains.  II  le  vainquit  à 
Soissons  :  Syagrius  se  réfugia  à  Toulouse;  mais  Clovis 
se  le  fit  livrer  par  le  roi  des  Wisigoths,  Alaric,  et  le  fit 
mettre  à  mort.  Il  v  eut  alors  substitution  de  Clovis  à 
Syagrius  dans  la  domination  du  nord  de  la  Gaule  ro- 
maine, plutôt  qu'occupation  du  pays  par  les  Francs.  Le 
mariage  de  Clovis  avec  ClotilJe  se  place  en  493. 
Clotilde  était  fille  de  Chilpéric  et  nièce  catholique 
d'un  roi  arien,  Gondebaud.  C'est  son  influence  qui 
amena  Clovis  au  christianisme.  Grégoire  do  Tours 
rapporte  que  Clovis  se  décida  sur  le  champ  de  ba- 
taille de  "Tolbiac,  oii  il  vainquit  les  Alamans  (496^. 
(V.  Tolbiac.)  Après  sa  victoire,  le  roi  franc  se  ht 
baptiser  avec  trois  mille  de  ses  soldats.  Cette  con- 
version amena  l'union  entre  la  France  et  les  Gallo- 
Romains,  et  donna  aussitôt  à  Clovis,  puis  à  ses 
descendants,  une  grande  supériorité  sur  les  autres 
chefs  francs.  Elle  eut  une  incontestable  influence  sur 
l'extension  de  sa  domination  en  Gaule. 

En  500,  Clovis  vainquit  Gondebaud,  roi  des  Bur- 
gTindes,  sur  les  bords  de  l'Ouche,  près  de  Dijon,  et 
réduisit  les  Burgundes  à  une  sorte  de  vassalité; 
puis  il  attaqua  les  Wisigoths,  qui  furent  vaincus  à 
Vouillé,  non  loin  de  Poitiers  (507).  Alaric  II  y  trouva 
la  mort.  Les  derniers  épisodes  du  règne  font  moins 
d'honneur  au  chef  barbare  :  il  recourut  à  une  série 
d'assassinats  pour  se  débarrasser  de  tous  les  petits 
chefs  francs,  de  manière  à  demeurer  le  maître  unique.  Il 
fut  enterré  à  Paris,  dans  la  basilique  des  Saints-Apôtres, 
qu'il  avait  fait  construire. 

Il  laissait  quatre  (ils  :  Thierry,  Clodomir,  Childebert  et 
Clotaire  (les  trois  derniers,  fils  de  clotilde),  qui  sa  parta- 
gèrent le  royaume.  La  source  pour  1  étude  de  son  rogne 
est  la  CAroni^ue  de  Grégoire  de  Tours. 

—  BiBLiOGB.  :  Godefroid  Kurth,  Clo- 
vtM  (Tours,  1896);  l'abbé  Ulysse  Cheva- 
lier, Répertoire  des  sources  historiques 
du  mouen  Age  (Paris,  1877)  et  supplé- 
ment (Paris,  1888). 

—  Iconogr.  Il  n'existe  point  d'effigi*» 
authentique  de  Clovis,  pas  plus  que  •!- 
Clotilde.   Mais  on   trouve  des    statu- 
portant  le  nom  de  Clovis  â  Chartres,  a 
Corbeil,  etc.  Le  Clovis  do  Chartres  est 
des  plus  remarquables  :  front  plat,  ai 
cades  sourcilières    relevées,   yeux    a 
fleurs  de  tôte,  longues  joues,  nez  largo 
ment  accusé  â  la  base  et  un  peu  tom- 
bant, droit  sur  son  profil;  une  bouch(^ 
largo,  ferme,  un  bas  visage  carré,  «le 
longs  cheveux  ondes,  semblent  repru 
duire    lo  vrai  type    do  vieux  Gaulois. 
Une    autre    statue,    qui    se  voit  dans 
l'église     do    Saint-Denis,     provient  'ie 
Notre-Dame  de  Corbeil.  Alexandre  Lr;- 
noir  l'avait  (ait  transporter  au  rausco 
des  monuments  français,  ainsi  que  celle     ,  ,^,^,,   ,(,|  ,,, 
de  Clotilde,  qui  a  la  mémo  origine  et    (Stâtuenù  u  caillé- 
qui  est  aujourd  hui  <lans  le  mémo  lieu,    drale  de  ChartrcB.) 

J*es  portraits  moderne»  do  Clovis, 
sculptés,  peints  ou  gravés,  sont  des  images  de  nure  fan- 
taisie. En  général,  Clovis  v  est  représenté  avec  la  longue 
et  épaisse  clieveliire  merovinijicnnc,  une  barbe  abon- 
dante et  souple,  des  traita  énergiques  et  une  physionomie 
martiale.  Signalons,  notamment,  la  ric(o/re  de  Clovis  à 
Tolbiac,  par  Ary  Schetrer.  a  ■Versailles;  un  autre  Clovis  a 
Tolhiac,  par  Joseph  Blanc,  au  Panthéon. 

Plusieurs  faits  do  l'histoire  do  Clovis,  sa  victoire  à  Tol- 


Monnaie  de  Clovis  II. 


biac,  sa  conversion,  son  baptême,  etc.,  sont  représentés 
dans  les  belles  tapisseries  du  xv»  siècle  que  possède  la 
cathédrale  de  Reims  et  où  est  retracée  la  vie  de  saint 
Rémi  :  les  costumes  sont  ceux  de  l'époque  où  les  tapisse- 
ries ont  été  exécutées. 

Clovis  n,  second  fils  de  Dagobert,  né  en  632,  mort 
en  656.  Il  eut  en  partage  la  Neustrie  et  la  Bourgogne  (638). 
Cependant,  il  no 
régna  que  de  nom  ; 
car  ses  deux  royau- 
mes furent  gouver- 
nés par  sa  mère 
Nantéchilde  et  par 
les  maires  du  pa- 
lais Ega,  Arcbam- 
baud  (Erchinoald) 
et  Flaochat.  Dans 
un  moment  de  di- 
sette, il  donna  aux 
pauvres  l'argent  qu'il  avait  dans  ses  coffres;  les  chroni- 
queurs ne  nous  l'en  dépeignent  pas  moins  comme  adonné 
au  vin  et  à  la  dé- 
bauche. Il  eut  de 
sonépouse  sainte 
Bathilde  trois 
fils  :  Clotaire, 
Childéric  et 
Thierry. 

Clovis  ni, 

roi  de  France,  fils 

de   Thierry    HT, 

né  en  682,  roi  en 

691,  mort  en  695. 

Il  fut  roi  de  Neustrie  et  de  Bourgogne,  roi  nominal,  sous 

la  main  puissante  du  maire  du  palais  Pépin  d'HéristaJ. 

CLOVISSE  (du  provenç.  clauvisso)  n.  f.  Nom,  en  Pro- 
vence, de  la  venus  virginea  et  do 
la  venus  decussata,  coquillages  es- 
timés et  très  abondants. 

CLOWN  (pron.  angl.  kla-oun' ; 
pron.  franc,  kloun  —  mot  angl.) 
n.  m.  Paysan,  rustaud;  gros  far- 
ceur. (Peu  us.)  Il  Personnage  gro- 
tesque du  théâtre  anglais  ;  acteur 
qui  joue  ce  personnage  :  Les 
CLOWNS  de  Skakspeare  ont  dus 
domesticités  hautaines  (Vacquerie.)  il  Dans  les  cirques. 
Artiste  d'une  grande  agilité,  d'une  grande  souplesse.  (Se 
dit  surtout  des  paillasses  qui  divertissent  le  public  par 
leur  feinte  maladresse,  leur  bêtise  apparente,  leurs  lazzi.) 

—  Enctcl.  Ce  type  grotesque  nous  a  été  donné  par 
l'Angleterre,  qui  l'avait  emprunté  au  gracioso  du  théâtre 
espagnol.  Afin  d'amuser  la  foule,  il  y  eut  toujours  dans 
les  pièces  espagnoles  un  gracioso  ou  paysan-bouffon,  or- 
dinairement domestique  du  héros.  Ce  personnage  avait 
lo  droit  d'assaillir  de  ses  plaisanteries,  non  seulement  les 
acteurs ,  mais  même  l'auditoire.  Cet  usage  irrégulier 
passa  de  la  scène  espagnole  sur  le  théâtre  anglais,  et 


Monnaie  de  Clovis  III. 


Clovis! 


Hamlet,  dans  ses  instructions  aux  acteurs,  signale  cette 
licence.  Depuis  environ  un  siècle,  le  clown  n'est  plus  nu 
personnage  de  pièces  parlées.  C'est  un  pitre  excentrique, 
proche  parent  des  jesters  et  des  ininstrels,  auxquels  il  a 
emprunté  la  jocrisserie  :  un  personnage  de  grande  adresse 
qui  excite  le  rire  par  des  dislocations  et  des  tours  d'équi- 
libre bizarres,  par  des  fantaisies  abracadabrantes  et  des 
mots  d'esprit  parfois  spirituels.  Pas  un  cirque,  un  manège 
même  forain,  qui  n'ait  à  son  service  au  moins  un  ou  deux 
■'lowns,  chargés  de  varier  le  spectacle  par  les  intermèdes 
entre  les  exercices  équestres. 

La  France  a  fourni  quelques  clowns  célèbres,  mais  le 
i-lown  est  resté  une  spécialité  anglaise,  parce  qu'il  per- 
sonnifie ce  penchant  extraordinaire  pour  l'excentricité, 
iui  est  un  des  symptômes  de  la  mélancolie  anglo-saxonne. 
Les  clowns  les  plus  renommés  furent:  Auriol,  Mazurior 
et  Joa  Grimaldi.  Après  eux,  Kemp,  Bnswell,  Cander.  La- 
nfiion,  Tony  Grice.  les  frères  Hanlon-Loe,  Billy  llaydL-n 
et  enfin  Foolit  et  Chocolat. 

CLOWNERIE  !kluun'-ri  ou  klôn'-rî}  n.  f.  Art,  prufcssluii, 
plaisanterie,  tour  de  clown. 

CLOVÈRE  Udo-ièr'  ou  kloa-ièr'  —  ào  claie,  anc.  forme  de 
clnif,  panier  d'osier)  n.  f.  Panier  à  huîtres,  et  qui  en  coii- 
lient  vingt-cinq  douzaines,  n  Contenu  d'un  de  ces  paniers  : 
Mauf/t:r  une  CLOYiÏRiî.  »  Panier  dans  lequel  on  mot  un 
assoriiment  de  poissons  pour  l'usage  d'une  famille. 

Cloyes,  cb.'l.  de  cant.  d'Eure-et-Loir,  arr.  et  à  12  kil. 
<\o  Cliâl.naiKhm,  au  conilucnt  duLoir  et  duDroué;  2.:i-ii  Ii. 
{Cloi/sic/is.  cnnes.)  eu.  âo  f.  Orléans.  Fabriques  de  chaux,  do 
lan  ;  tanneries,  tuileries.  —  Le  canton  a  15  comm.  et  12.107  h. 

Cloyne,  ville  d'Irlande  (Munster  [comté  do  Cork]); 
3.2(jo  hab.  Kvêclié  catholique  fondé  au  vi*  siècle  par  saint 
Colman,  aujourd'hui  évéché  do  Cloyne-o^Ross  ;  évéchô 
anglican  de  Cork-Cloyne-et-Ross.  Belle  cathédrale  gotlii- 
que;  ancienne  tour  rondo  de  :iO  mètres  d'élévation.  Aux 
environs,  exploitation  de  marbres. 

Gluacina.  Myth.  rom.  V.  Ci.oacina. 

CLUB  mot  angl.  —  La  vraie  prononciation  serait  ktcub, 
et  un  lo  dit  quelquefois  en  français,  comme  dans  Jockey- 


70 

kleub,  Touring-kleub,  par  exemple  ;  mais,  le  plus  souvent, 
on  prononce,  à  la  française,  klub)  n.  m.  Réunion  où  l'on 
s'occupe  de  politique,  et,  spécialement.  Réunion  révolu- 
tionnaire, démagogique  :  Club  des  Jacobins.  \\  Cercle  de 
premier  ordre  où  les  gentlemen  se  réunissent  pour  jouer, 
lire  les  journaux, jpotmer  :  Le  Jockef/-CL.VB.  il  Société  spor- 
tive :  Cldb  alpin.  Tour  in  g -clvb.  il  Clubs  des  rtières  {Mot/iers' 
Clubs),  Institution  florissante  aux  Etats-Unis.  Dans  ces 
clubs  d'un  genre  tout  particulier,  les  mamans  se  réunis- 
sent pour  discuter  les  questions  qui  concernent  l'éduca- 
tion de  leurs  enfants. 

—  Encycl.  Ce  qu'on  entend,  en  Angleterre,  par  club,  cor 
respond,  à  peu  près  et  d'une  manière  générale,  à  ce  que.  en 
français,  on  appelle  un  cercle.  Au  début,  les  clubs  anglais 
étaient  simplement  dos  réunions  d'amis,  de  bons  vivants, 

3ui  se  réunissaient,  pour  boire  et  manger,  à  des  époques 
éterminées,dans  une  taverne  quelconque,  mais  sans  avoir 
de  local  qui  leur  appartînt  en  propre.  Avec  le  temps,  cette 
institution  se  poliça,  devint  «  respectable  »  dans  le  sens 
anglais  du  mot,  se  transforma  en  véritable  salon,  d'où, 
cependant,  les  dames  étaient  exclues.  Les  membres  du 
club  eurent  un  hôtel  leur  appartenant  en  propre,  avec 
salle  à  manger,  bibliothèque,  fumoir,  chambres  à  coucher 
môme;  en  sorte  que  chaque  membre  pouvait  s'y  considé- 
rer comme  chez  lui.  De  bonne  heure,  on  songea  à  mettre 
cette  institution  au  service  de  la  politique.  On  vit  alors 
se  former  deux  grandes  catégories  de  clubs  :  les  clubs 
politiques,  dont  tous  les  membres  appartenaient  au  même 
•parti  et  étaient  censés  se  réunir  pour  servir  la  cause  de 
leur  parti  ;  puis  les  clubs  monda.ms  {Society  clubs),  d'oix 
la  politique  était  exclue,  et  dont  le  faut  était  de  rapprocher 
soit  des  amis,  soit  des  hommes  ayant,  en  dehors  des  ques- 
tions politiques,  les  mêmes  tendances  d'esprit.  Parmi  les 
clubs  londoniens  politiques  les  plus  célèbres,  on  cite  :  le 
Carlton  club,  le  Ju7iior  Carlton  club,  le  Conservative  club, 
le  Cons  lit  ut  tonal  club,  représentant  tous  les  quatre  la  uoli- 
tique  conservatrice;  puis  le  Reform  club,  le  National  Li- 
béral club,  du  parti  libéral.  Parmi  les  clubs  non  politi- 
ques, on  cite  :  VAthenêemn  et  l'Oxford  and  Camoridge 
University  club,  qui  sont  surtout  littéraires  ;  puis  un  certain 
nombre  de  clubs  militaires  :  Arnïi/ a«rf  A'ai'i/  club,  United 
Se7'vice  club,  etc;  enfin,  des  clubs  ouverts  â  des  gens  du 
munde,  à  quelque  profession  qu'ils  appartiennent  :  l'Union 
club,  le  Piccadilbj  club,  etc.  Quelques-uns  de  ces  clubs,  tant 
politiques  que  mondains,  présentent  tout  le  confort  ima- 
ginable, et  sont  de  véritables  palais.  Le  club  anglais  est 
une  institution  trop  pratique  pour  qu'on  n'ait  pas  songé, 
à  l'étranger,  à  l'imiter.  Mais,  on  n'y  a  qu'imparfaitement 
réussi. 

—  En  France,  au  temps  de  la  Révolution,  les  clubs 
politiques  (Feuillants,  Cordeliers,  Girondins,  Jacobins, etc.) 
n'avaient  rien  de  commun  avec  les  clubs  politiques  anglais. 
Us  ressemblaient  plutôt  à  ce  qu'on  désigne  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  comités  politiques.  Ce  n'est  pas  que  leur 
rôle  n'ait  été  important  ;  ce  sont  eux,  au  contraire,  qui 
dirigèrent  la  politique  de  la  France  et  lui  imprimèrent 
même  le  caractère  violent  qu'elle  eut  souvent. 

Si  le  cercle  politique,  en  France,  n'est  encore  que  dans 
son  enfance,  par  contre,  le  cercle  mondain,  imitation  du 
Society  club  anglais,  y  a  atteint  un  degré  de  prospérité 
assez  considéraole,  mais  qui  n'atteint  pas  encore  celui  de 
l'Angleterre.  Cependant,  des  cercles  comme  le  Jockey-club, 
le  Cercle  de  la  rue  Royale,  le  Cercle  de  l'Union  artistique^ 

10  Cercle  agricole,  le  Cercle  militaire,  etc.,  font  assez 
bonne  figure  auprès  des  grands  clubs  anglais. 

En  Autriche,  on  appelle  «  clubs  »  les  groupes  politiques 
du  Parlement. 

—  BiBLioGR.  :  Hatton,  Cluhland,  London  and  provincial 
(Londres,  1890,  "Virtue/;  Alcide  Ebray,  les  Clubs  politiques 
anglais,  dans  la  "  Revue  politique  et 
parlementaire  »  de  janvier  1898. 

—  Clubs  alpins.  Club  alpin  français. 
Le  Club  alpin  français  (C.  A.  F.)  a  été 
fondé  le  2  avril  1S74  par  de  Billy,  Cé- 
zanne et  Adolphe  Jeanne.  Il  a  été  dé- 
claré d'utilité  publique  le  31  mars  18S2. 

11  a  pour  but  de  faciliter  et  de  propa- 
ger la  connaissance  exacte  des  monta- 
gnes do  France  et  des  pays  limitrophes. 
Il  emploie  les  moyens  suivants  :  excur- 
sions, caravanes  scolaires,  publica- 
tions, construction  et  amélioration  des 
refuges  et  sentiers,  encouragements 
divers,  réunions  et  conférences,  créa- 
tion de  bibliothèques,  etc.  Le  siège  du 
Club  est  à  Paris;  il  est  représenté  dans  les  départements 
par  des  sections,  qui  ont  une  existence  locale  indépen- 
dante. Ses  publications  principales  consistent  dans  un  bul- 
letin mensuel  et  un  annuaire  illustré.  Les  sections  se  ma- 
nifestent aussi  par  des  publications  spéciales,  notamment 
la  "  Revue  alpine  «,  organe  de  la  section  lyonnaise. 

Clubs  alpins  étrangers.  Parmi  les  Clulis  alpins  d'Europe, 
citons,  par  ordre  d'importance  :  le  Club  alpin  allemand- 
autricluen  {Deutscher  und  OesleiTeichischer  Alpenvereiu), 
qui  résulte  de  la  fusion  de  l'ancien  Club  alpin  autrichien 
[Oesterreichischer  Alpenverein),  fondé  en  1862,  et  du  Club 
alpin  allemand  {Deutscher  Alpenverein)^  fondé  en  1869 
[cette  fusion  a  été  accomplie  en  1874];  le  Club  alpin  sué- 
dois {Svenska  Turis  fôreningen),  fondé  en  1885;  lo  Club 
alpin  suisse  (S.  A.  C.)  [1893]';  le  Club  alpin  italien  [Club 
alpino  italiano  )  [1863]  ;  le  Club  alpin  norvégien  {Den 
JS'orske  Turisfforening)  [1808];  lo  Club  nouveau  alpin  au- 
trichien {Oesterreichischer  Alpcn-Club}  [1878];  le  Club  alpin 
anglais  {Alpine  Club)  fl857];  . 

le  Club  alpin  ib- Crimée  (A'rmi-     *  '■ 

iki'fjn  dnruugn  h'loul"i)[\S9(i]; 
le  Club  aljiin  licigo,  fondé  en 
1883;  etc. 
—  7'ounn/7-C/w6.V.ToDRiNG. 

CLUBIONE   ou    CLUBIONA 

n.  f.  (ienre  d'arac  h  n  ides 
dipneumoncs  tubitélaircs,  fa- 
mille des  drassidés,  compre- 
nant do  petites  araignées 
fauves  ou  roussàtrcs,  tou- 
jours claires,  vivant  dans  dos 
co(|uos  de  soie  blanche,  sous 
les  écorces,  les  pierres,  etc. 
(On  connaît  une  centaine 
d'espèces  declubionos,  dout  une  dizaine  habitent  l'Europe; 
la  clubiono  soyeuse  est  commune  dans  les  jardins.) 


Insignes  du  Club 
alpiu  français. 


Clnbiûiie  (nul.  tle  moltii?). 


71 

CLUBIQUE  adj.  Qui  a  rapport  aux  clubs  ;  Les  affiliations 

CLUHiyUlC.S. 

CLUBISTE  (liissl'}  n.  m.  Mombro  d'un  club.  Il  Porsonno 
qui  l'rétiuniiû  les  clubs. 

CLUBMAN  n.  m.  Syn.  anglais  do  cldbistk.  ii  PI.  Des 
ci.uhmi:n. 

CLUDEN  (rfi'n')  n.  m.  Antiq.  Epéo  do  théâtre,  dont  la  lamo 
rentrait  dans  lo  mancho. 

CLUDIFORME  (do  clou,  et  do  forme)  adj.  Qui  a  la  fornio 
d'un  clou.  (Se  du  quelquefois  des  caractères  plus  connus 
sous  lo  nom  de  caractères  cuncifonnes.) 

Cluentius  AviTUS(Aulus),  né  à  Larinum  au  i"  siè- 
cle av.  J.-C.  Il  accusa,  on  71,  son  beau-pôre  Oppiauicus 
d'avoir  tvînté  de  l'ompoisonnor,  et  obtint  une  condamnation 
ou  corrompant  les  jugos,  présidés  par  C.  Junius,  qui  fut, 
pour  ce  fait,  déjjradé  parles  censeurs,  et,  dès  lors,  on  dit 
un  jugement  de  Junius,  pour  signilier  une  sentence  inique. 
En  66,  il  fut  accuse  a  son  tour  par  lo  dis  d'Oppicianus 
d'avoir  empoisonné  co  dernier.  Cicéron  le  défendit,  et  le 
fit  acquitter.  Ce  plaidoyer  pour  Cluentius  Avitus  est  un 
des  plus  forts  do  Cicéron  par  le  raisonnement,  et  l'un  des 
plus  curieux  par  le  tableau  des  mœurs  corrompues  d'une 
partie  de  la  société  patricienne  à  cette  époque. 

CluGNAT,  comm.  do  la  Creuse,  arr.  et  à  11  kilom.  de 
Boussac,  près  du  Véraux,  affl.  do  la  Petite  Creuse;  2.109  h. 
Vignobles;  clouteries.  Garderies  et  Hlatures,  moulins. 
Commerce  de  vins.  Anciens  châteaux  aux  environs. 

CLUGNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  wormie. 

Clugny  de  Nuys  (Jean-Etienne-Bernard),  financier 
français,  né  à  Dijon  on  1729,  mort  a  Paris  en  1776.  Il  rem- 
plit les  fonctions  d'intendant  dans  plusieurs  villes  de  pro- 
vince, et  remplaça,  en  1776,  Turgot  comme  contrôleur 
général  des  finances.  Il  établit  la  Loterie  et  \a  Caisse  d'es- 
compte, et  mourut  six  mois  après  sa  nomination. 

Cluis,  comm.  de  l'Indre,  arrond.  et  à  20  kilom.  do  La 
Châtre,  entre  la  Bouzanno  et  l'Auzon  ;  2.192  hab.  Exploi- 
tation de  minerai  do  fer;  phosphates  de  chaux.  Briquete- 
ries, fours  à  chaux  ;  commerce  do  bestiaux,  grains  et 
laines.  Eglise  romane.  Sur  un  rocher  qui  domine  la  Bou- 
zanne,  ruines  du  château  de  Gaucourt. 

Glun,  bourg  d'Angleterre  (comté  de  Salop  [Shrop- 
shire]),  sur  la  rivière  Clun  ou  Colun,  affluent  du  Terne  ; 
2.41)0  hab.  Ruines  d'un  château  normand. 

CLUNACULUM  {lom'  —  du  lat.  dunes,  derrière)  n.  m. 
Antiq.  rom.  Sorte  de  poignard 
que  certains  soldats  portaient 
attaché  par  derrière,  au-dessous 
des  reins.  ]|  Couteau  dont  se  ser- 
vaient les  sacrificateurs  pour 
mettre  à  nu  les  entradles  de  la 
victime. 


Soldat  armé  du 
clunaculum. 


CLONEAU  (no)  n.  m.  Bot.  Nom 
vulgaire  de  l'amanite  ou  agaric 
élevé.  Il  On  l'appelle   aussi  clu- 

SKAD, et  ÈCLDSEAU. 

Clunes,  ville  d'Australie  (Vic- 
toria [comté  de  Talbol]),  sur  le 
Deep  Creek;  3.215  hab.  Centre 
minier.  Là  fut  constatée  pour  la 
première  fois,  en  1850,  l'existence  de  l'or  dans  la  province. 
CLUNÉSIE  (du  lat.  clunes,  fesse)  n.  f.  Abcès  à  la  fesse. 
Il  Phlegmon  à  l'anus.  (Vieux.) 

Clunia,  ville  de  l'Espagne  ancienne  (Tarraconaise), 
dans  le  pays  des  Arevaccs.  Victoire  des  Vaccéens  sur 
Metellns  Nepos,  en  98  av.  J.-C. 

CLUNIPÈDC  (du  lat.  clunes,  nis,  fesse,  et  pes,  pcdis,  pied) 
n.m.  Nom  donné  aux  oiseaux  qui  ont,  comme  les  plongeons, 
les  pieds  placés  en  arrière  du  corps. 

CLUNISIEN,  ENNB  {zi-in,  en)  adj.  Qui  a  rapport  à  l'or- 
dre de  Cluuy,  a  ses  monuments  :  les  architectes  cLtJ.Ni- 

SIENS. 

CLUNISTE  (nissf)  n.  m.  Religieux  de  l'ordre  do  Clunv. 

CLUNY(lat.  C/u«/acum),ch.-l.decant.do  Saône-et-Loire, 
arr.  et  à  23  kilom.  de  Mâcon,  sur  la  (irosno  ;  4.273  hab. 
(Clunisois,  oises.)  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Important  marche  do 
bétail,  bœufs,  porcs;  élevage  des 
chevaux,  haras.  Dans  la  vallée  do 
la  Grosne,  beaux  pâturages,  où  l'on 
élève  les  bœufs  blancs  du  Charolais, 
souvent  croisés  avec  la  race  de 
Salers,  pour  leur  donner  plus  do 
résistance.  Plateaux  du  Charolais  à 
l'ouest,  coteaux  du  Mâconnaisâ  l'est, 
plantés  do  vignobles,  do  vergers, 
couronnés  de  bois.  La  ville  doit  son 
origine  à  la  célèbre  abbaye  béné- 
dictine de  Cluny  (v.  plus  loin),  dont 
les  bâtiments  ont  été  transformés 
en  écolo.  Outre  son  abbaye,  Cluny 
possède  do  nombreux  monuments 
historiques  -.  les  deux  paroisses  Notre-Dame,  église  go- 
thique du  xiv  siècle,  et  Saint-Marcel  (xu'  s.),  avec  un 
beau  clocher  roman.  Quelques  maisons  romanes  do  Cluny» 
sont  justement  réputées.  L'hépital  conserve  doux  statues 
avec  bas-reliefs,  do  provenanco  italienne,  et  qui  devaient 
faire  partie  du  mausolée  que  lo  cardinal  do  Bouillon,  abbé 
do  Cluny,  grand  aumônier  do  Louis  XIV,  voulait  élever  â 
la  mémoire  do  sos  parents.  En  1865,  a  été  fondée  à  Clunv 
une  écolo  normale  destinée  à  former  des  maîtres  pour 
l'onsoignoment  spécial  des  lycées  et  dos  collèges,  pour 
certaines  parties  do  l'onsoignoment  des  écoles  normales 
ot  pour  la  direction  dos  grandes  écoles  communales. 
Cotte  écolo  a  été  remplacée  par  uno  ilcole  professionnelle. 
(V.  EcoLii.)  —  Le  canton  a  25  comm.  ot  15.392  hab. 

Cluny  (point  un).  On  nomme  amsi  :  1"  uno  sorte  de 
dentelle  mécanicpio  que  l'on  emploie  pour  la  confection 
des  bonnets  ot  autres  cuilfuros  do  femmes  ;  2»  un  tulle 
grossier  de  coton,  (jue  l'on  trouve  dans  lo  commerce  sous 
forme  do  bandes  do  10  centimètres  environ  do  hauteur. 

Cluny  'AunAYiî  nu).  Los  troubles  et  les  désastres  cau- 
s'-s  par  los  invasions  dos  Normands  avaient  rendu  néccs- 
sniro,  en  Franco,  une  réfurnio  générale  do  l'ordre  do 
Saint-Monolt.  Elle  fut  accomplie  â  Cluiiy.  En  910,  tîuil- 
laumo,  duc  d'Aquitaine,  fonda  dans  co  lieu,  alors  désurk, 


Armes  do  Cluoy. 


un  monastère  destiné  â  être  le  contre  ot  lo  modèle  d'une 
congrégation  do   bénédictins  réformés.  Lo  premier  abbé 
en  fut  saint  Bernon.  Son  successeur,  saint  Odon,  établit 
les   règlements   connus  sous   le   nom  do    .  Coutumes   de 
Cluny  II,  oui  ne  furent  rédigés  qu'au  XI"  siècle.  La  morti- 
lication,   l'obéissance  ot  lo   silence,  lo   travail    manuel, 
l'étudo  des  lettres  sacrées  ot  profanes,  l'hospitalité  envers 
les  étrangers    en    étaient   les   principalos   prescriptions. 
Sous  les  .successeurs  d'Odon  :  Aymard,  Mayeul,  Odilon, 
tous  honorés  comme  saints,  Cluuy  jota  un  grand  éclat 
par  lo  spectacle  do  ses  vertus  ot  la  renommée  de  son  sa- 
voir; un  grand  nombre  de  monastères  se  soumirent  à  sa 
direction,  ot  son  abbé  fut  appelé  l'arclii-nl)bé.  C'est  sous 
le  gouvernement  de  saint  Hugues  (1049-1109)  que  la  gloire 
de  la  congrégation  de  Cluny  parvint  à  son  apogée.  Trou- 
blée un   moment  par  lo  règne  orageux  de  l'abhé  Pons 
(1109-1122),  la  paix  fut  rendue  au  monastère  par  Pierre 
le  Vénérable,  1  ami  et  aussi  l'adversaire  courtois  de  saint 
Bernard  (1122-1156).   Déjà,  pendant  lo  x-  et  le  xi"  siècle, 
Cluny  avait  été  le   foyer  le  plus  actif,  non  seulement  de 
la  vie    monastique,   mais   de   l'esprit 
chrétien.  De  son  sein  sortirent  saint 
Grégoire  VII  et  ses  plus  zélés  collabo- 
rateurs dans  l'œuvre  de  la  réforme  du 
clergé  séculier,  les  papes  Urbain  II  et 
Pascal  XI,  une  foule  de  cardinaux  et 
d'évéques.  Dans  ses  immenses  posses- 
sions,  les  terres  incultes  devenaient 
fertiles,  les  marais  étaient  desséchés, 
les  huttes  misérables  des  paysans  se 
transformaient  en  maisons.  Sa  biblio- 
thèque était  l'asile  de  la  littérature  an- 
tique et  des  écrits  des  Pères.  Aussi  les 
papes  se  plaisaient-ilsà  répandre  leurs 
faveurs    sur    cet   illustre    monastère. 
Agapet  II  le  déclara  exempt  à  jamais 
de  toute  juridiction  épiscopale  ;   Gé- 
lase  II  donna  à  son  abbé  le  rang  de 
cardinal.  Les  rois  de  France  le  prirent 
sous  leur  protection;  tous  les  princes 
de  la  chrétienté  le  comblèrent  de  leurs 
bienfaits.  L'abbé  saint  Hugues  put,  en 
vingt  années,  construire  une   église, 
chef-d'œuvre  de  l'architecture  romane, 
qui    fut   pendant    longtemps   le   plus 
vaste  édifice  de  la  chrétienté,  et  dont 
l'étendue  ne  fut  dépassée  que  par  Saint- 
Pierre  de  Rome.  Telles  étaient  les  proportions  des  bâti- 
ments claustraux  qu'en  1245  le  pape  Innocent  IV,  douze 
cardinaux,  un  grand  nombre  d'évéques  et  d'abbés,  saint 
Louis  et  sa  cour,  l'empereur  de  Constantinople,  Beaudoin, 
et  une  foule  de  seigneurs  purent  v  recevoir  l'hospitalité' 
sans  troubler  aucunement  le  recueiflomont  des  quatre  cents 
moines  qui  y  menaient  la  vie  religieuse.  La  décadence  do 
Cluny  commença  avec  le  xiv  siècle.  L'abbaye,  tombée  en 
commende,  fut  trop  souvent  troublée  par  les  compétitions 
et  les  discordes  intestines.  Jean  de  Bourbon ,  qui  construisit 
à  Paris  l'hôtel  de  Cluny.  en  1458,  tenta  une  réforme,  restée 
à  peu  près  sans  résultats.  Les  Guises,  qui  devinrent  les 
maîtres  du  monastère,  y  ajoutèrent  de  nouveaux  bâti- 
ments, mais  ne  firent  rien  pour  y  réveiller  l'antique  fer- 
veur. Il  fut  pillé,  en  1562,  par  les  calvinistes,  et  sa  riche 
bibliothèque  dispersée.    Fermée   en    1789,    l'abbaye    fut 
abandonnée  sous  le  Directoire  et  le  Consulat,  à  des  spé- 
culateurs qui  la  démolirent  en  grande  partie,  sans  épar- 
gner   sa  superbe  église.  Il  n'en  reste  aujourd'hui  qii  une 
chapelle  construite  par  Jean  de  Bourbon,  quelques  arcades 
ogivales,  un   des  logis  abbatiaux  et  les  deux    pavillons 
élevés  par  les  Guises. 

—  BiBLioGR.:  Lorain,  Essai  historique  sur  labbaue  de 
C/uny  (Dijon,  1839).  "^ 

Cluny  (collège  de),  collège  fondé  on  1269  par  Yves  de 
Vergy,  abbé  do  Cluny,  et  situé  près  de  la  Sorbonno.  Los 
jeunes  religieux  de  l'ordre  y  venaient  achever  leurs 
études  do  théologie.  II  fut  supprimé  par  la  Révolution  et, 
jusque  vers  1815,  il  servit  d'atelier  au  peintre  David. 

Cluny  (mdsée  de  l'hôtkl  de),  musée  d'antiquités  na- 
tionales situé  à  Paris,  boulevard  Saint-Germain  et  boule- 
vard Saint-Michel.  Il  comprend  los  ruines  du  palais  nommé 
communément  les  Thermes  de  Julien  (v.  Thermes)  et  l'an- 
cien hôtel  do  Cluny.  L'hôtel  de  Cluny  fut  construit  vers 
le  milieu  du  xiv  siècle,  par  Pierre  de  Chaslus,  abbé  do 
Cluny,  et  entièrement  réédilié  par  Jacques  d'Amboiso, 
frère  du  ministre  do  Louis  XII,  dans  los  dernières  années 
du  xv»  siècle.  L'hôtel  do  Cluny  appartient,  par  son  stylo, 
à  1  époque  de  transition,  et  participe  do  l'art  ogival  et  du 
style  de  la  Renaissance. 

En  1790,  il  devint  propriété  nationale,  fut  vendu,  ot  resta 
propriété  particulière  jusqu'en    1836.  A  cetto  époque,  il 


CLUBIQUK   -   CLUSERET 

ments,  meubles  et  objets  d'art  du  moyen  âge  et  de  la 
Renaissance.  Il  so  trouve,  cependant,  des  objets  très  re- 
marquables des  époques  antérieures,  ainsi  que  du  xvi'  au 
xviii"  siècle. 

Cluny  (théâtre  de).  Construit  à  Paris ,  boulevard 
Saint-Germain,  en  1863,  pour  être  une  .salle  de  concerts, 
Il  s  ouvrit  en  janvier  1864, sous  le  nom  d'Athénée  musical; 
mais,  presque  aussitôt,  il  fut  transformé  en  salle  de  spec- 
tacle ot  fut  appelé,  en  novembre  1864,  théâtre  .Saint-Gor- 
main.  On  y  joua  lo  vaudeville,  l'opérette,  le  drame,  sous 
les  directions  do  Gérault,  Moniot,  Bartholy,  Godard  qui 
ne  purent  y  attirer  lo  public.  Larochelle  l'acheta,  lo  rou- 
vrit en  1866,  lui  donna  le  nom  de  .  théâtre  do  Cluny . ,  qu  il 
a  conservé  depuis,  et  le  quitta  en  1871.  Après  lui,  Pournin 
et  en  1886,  Derembourg  et  Léon  Marx  en  prireat  la  direc- 
tion, que  ce  dernier  a  gardée  seul  depuis  1888.  Le  théâtre 
joue  le  vaudeville,  l'opéretto  et  surtout  la  comédie  boulTo. 

CLUPE  n.  f.  Nom  scientifique  des  poissons  du  genre 
hareng,  ii  Terme  général  par  lequel  on  entend  tous  les 


Muaâo  de  Cluny, 

appartenait  à  Du  Sommerard,  consoillor  à  la  Cour  dos 
comptes,  qui  y  avait  installé  sa  précieuse  collection  d'ob- 
jets du  moyen  fige  et  do  la  Renaissance.  A  sa  mort,  arri- 
vée en  1812,  la  ville  do  Paris  aciioia  l'hôtel  et  lo  musée, 
et  les  céda  à  l'Etat  l'année  suivante,  avec  los  ruiuos  ro- 
maines des  Thermes  do  Julien. 

Lo  muséo  souvrit  on  1814.  Depuis,  dos  annexes  ont  été 
ajoutéos.  Ln  musée ostprincipalomout  consacré  aux  mono- 


Abbaye  de  Cluny  (au  xvme  s.). 


poissons  du  groupe  des  chipes,  de  la  famille  des  clupéidés. 

—  E.NXTCL.  Les  principales  formes  comestibles  sont  les 
harengs,  les  melettes  (dont  le  sprat),  les  harengules  (mar- 
cotte ou  blanquette),  les  sardinelles.  les  aloses  (dont  fait 
partie  la  sardinei  et  les  anchois;  l'anchois  de  Norvège 
est  un  sprat,  melelta  vulfiaris  ou  sprattus;  l'anchois  Se 
Desmarest,la  sardinella  auriculata. 

CLUPÉIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  poissons  physo- 
stomes  abdominaux,  comprenant  les  harengs,  les  anchois, 
les  aloses,  les  élops,  etc.,  toutes  formes  à  corps  com- 
primé, couvert  de  grandes  écailles  minces,  à  appareil 
operculaire  complet,  à  nageoire  dorsale  non  prolongée, 
à  anale  très  longue.  —  Un  clcpéidé. 

—  Encîcl.  Les  clupéidés  comptent  parmi  les  poissons 
les  plus  utiles  pour  l'alimentation  ;  répandus  dans  les  eaux 
douces  et  salées,  ils  voyagent  souvent  par  bancs  composés 
d  innombrables  individus  qui  quittent  les  grands  fonds  pour 
frayer  dans  le  voisinage  des  côtes.  Les  clupéidés  ont  des 
représentants  dans  toutes  les  mers  du  globe  ;  ils  abondent 
surtout  dans  l'hémisphère  boréal 

CLOPÉOÎDE  (de  dupe,  ot  du  gr.  eidos,  aspect)  adj.  Qui 
ressemble  à  une  clupo,  à  un  hareng. 

Clusaz  (La),  comm.  de  la  Haute-Savoie,  arrond.  et  à 
22  kilom.  d'Annecy,  au-dessus  du  confluent  du  Nant  de 
Fernuy  avec  le  Nom,  affluent  du  Fier,  près  du  col  des 
Aravis;  i.002  hab.  Carrières  do  molasse.  Bois;  fromages. 

Close-ET-MIJOUX  (La\  comm.  du  Doubs,  arrond.  ot 
à  4  kilom.  de  Pontarlicr,  sur  lo  Doubs,  dans  une  cluso 
étroite,  non  loin  des  forts  do  Joux  et  de  Larmont  ;  920  h. 
Fabriques  do  chaux  hydraulique  et  d'absinthe  ;  scieries. 

CLUSE  Iktuz'  —  mot  du  patois  jurassien)  n.  f.  Coupure 
transversale  dans  los  rides  parallèles  ou  plis  synclinaux 
des  ch.iines  de  montagnes. 

—  Encvcl.  Ces  coupures,  presque  toujours  dues  à  dos 
dislocations,  soutirés  nettes  dans  le  Jura  (défilés  du  Doubs 
à  Pont-de-Roido,  et  du  Rhône  à  Bollogarde).  Mais  elles 
existent  plus  ou  moins  déformées  par  les  eaux  courantes 
dans  toutes  les  chaînes  do  moniagnos  (vallées  alpestres  du 
Rhône  en  aval  do  Martigny,  du  Rhin  en  aval  do  Coiro,  do 
l'Adige  on  aval  do  son  confluent  avec  l'Eisach,  du  Danube 
aux  Portes  do  Fer,  do  l'Indus  ot  du  Brahmapoutre  à  la 
traversée  do  l'Himalaya,  du  Yang-Tso-Kiang  dans  les 
Alpes  du  Yun-Nan).  Elles  sont,  en  général,  pittoresques, 
surtout  (^uand  un  barrage  y  accumule  les  eaux  en  lao 
(lacs  de  Nantua,  do  Cômo,  ilajcur,  de  Thun,  d'Uri).  Moins 
larges,  moins  riches  et  moins  habitées  que  los  vallées 
longitudinales,  elles  servent  souvent  do  voie  naturelle  do 
communication  entre  ces  dernières  (le  chemin  do  fer  trans- 
alpin du  Bronucr  utilise  la  grande  cluso  do  l'Adige  ot  do 
l'Eisach). 

CLUSE  interj.  Cri  par  lequel  lo  fauconnier  excite  les 
chiens  do  chasse,  chargés  d'aider  le  faucon  pour  faire  sor- 
tir la  pièce  do  gibier  réfugiée  dans  un  buisson  après  avoir 
été  poursuivie  par  l'oiseau  :  Cluse  I  clusk  ! 

CLUSEAU  (zo)  a.  m.  Bot.  V.chineau. 

CLUSER  v.  a.  Exciter  on  criant  •  cluso  ■  :  Clcsbb  le» 
cliieus.  i|  Ctuser  la  pièce  de  tjibier.  Exciter  les  chiens,  ou 
criant  cluse,  à  la  faire  sortir  du  buisson. 

CluSERET  iGusiave-Paiil),oriicior  et  homme  politiquo 
français,  né  à  Paris  on  1823,  mort  près  d'Hvères  en  1900. 
Il  entra  à  Saint-Cyr,  fut  promu,  en  185.'.,  ail  grade  do  ca- 
pitaine, cl  .piilla  peu  après  l'armée.  Il  iirit  part,  en  1860, 
conmio  colonel.  A  roxpédiiion  do  Garibaldi  dans  los  IVu.v- 
Sicilcs,  et,  en  1862,  conimo  général  des  armées  du  Nord, 
à  la  guerre  do  Sécession.  Eu  1867,  il  passa  en  France, 
s  affilia  à  rliilernaliuiuile  et  chercha,  pondant  la  guerre, 
â  amener  à  Lyon  ol  à  .Marseille  un  uiouvenlont  iusurroc- 
tionnol.  Revenu  à  Pans,  nommé  membro  do  la  Commiino, 
délégué  par  elle  à  la  Guerre,  puis  destitué,  il  vécut  on  evil 
après  1871,  revint  on  Franco  on  1881,  oi  ohiint  des  élec- 
teurs do  Toulon  un  siège  législatif  (1898).  Il  a  publié,  oa 
1887,  deux  vuliimo»  do  .uémorroj. 


CLUSES   —  CLYTIOS 

Cluses,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Haute-Savoie,  arrond.  et  à 
14  kiloni.  de  Bonneville,  au  pied  de  la  montagne  de  Châtil- 
lon  et  au  débouché  d'un  détilé  de  l'Arve,  dans  la  vallée  de 
Bonneville  :  2.403  hab.  [Clusiens,  emtes.)  Cb.  def.  P.-L.-M. 
Ecole  nationale  et  fabrication  d'horloeerie;  fabrication 
de  chaussures.  Eglise  du  xvi"  siècle.  Cluses  a  été  incen- 
diée en  1844  et  reconstruite  depuis.  Aux  environs,  au-des- 
sus du  hameau  de  Balme,  grotte  de  ce  nom.  —  Le  canton 
a  10  comm.  et  10.358  hab. 

CLUSIACÉES  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dicotylédones, 
ayant  pour  type  le  genre  clusie  ou  clusier.  —  Utie  cldsia- 

CÉE.  Syn.  deGUTTXFKRES.  GUTTIERS. 

—  Encycl.  La  famille  des  clusiacées  comprend  des  arbres 
et  des  arbrisseaux  à  feuilles  coriaces  et  persistantes.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  grappes  axillaires  ou  en  panicules 
terminales.  Le  fruit  est  une  capsule  ou  une  drupe  sèche 
et  dure  en  dehors,  molle  et  charnue  au  dedans. 

Cotte  famille  a  des  affinités  avec  les  théacêes  et  les 
hypéricinées.  Les  clusiacées  habitent  les  régions  tropi- 
cales d'Amérique,  d'Asie  et  d'Afrique.  Presque  toutes  con- 
tiennent un  suc  propre,  laiteux,  jaunâtre,  qui,  par  la  dessic- 
cation, donne  une  gomme-résine  jaune  ou  brune,  plus  ou 
moins  acre,  drastique  et  purgative.  La  gomme-gutle  en 
offre  un  exemple  bien  connu. 

CLUSIANTHÈME  n.  m.  Bot.  Syn.  de  garcinie. 

CLUSIE  {zî)  ou  CLUSIER  {zi-é  [de  Léciuse.  botan.  franc.]! 
n.  m.  Genre  type  de  la  famille  des  clusiacées  et  do  la  tribu 
des  clusiers,  renfermant  des  arbres  ou  des  arbustes,  à  latex 
jaune  gummo-rèsineux,  des  régions  tropicales  des  deux 
Amériques. 

—  Encycl.  Plusieurs  clusiers  vivent  en  parasites  sur 
d'autres  arbres.  Tel  est,  entre  autres,  le  clusier  rose  {du- 
siarosea)  qui  croît  aux  Antilles.  Il  atteint  environ  lOmètres 
de  hauteur  ;  sa  graine  se  lixe  sur  l'écorce  des  arbres  voi- 
sins; en  se  développant,  il  les  étreint  de  ses  racines  et 
finit  par  les  faire  périr.  On  emploie  sa  résine  pour  panser 
les  plaies  des  chevaux  ;  on  sen  sert  aussi  en  guise  de  gou- 
dron pour  les  bateaux. 

CLUSIÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Tribu  de  la  famille  des  clusiacées, 
ayant  pour  type  le  genre  clusie.  —  Une  clcsiée. 

CLUSIELIX  (zi-èV)  D.  f.  Genre  de  clusiacées,  dont  la  seule 
espèce  cunnue  est  un  arbuste  de  la  Nouvelle-Grenade. 

CLUSIOPHYLLE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cunurie. 

Clusium,  ville  de  l'Italie  ancienne  (Etrurie),  capitale 
des  Etais  de  Porsenna  ;  auj.  Chiusi. 

Clusius,  surnom  de  Janus,  à  Rome,  lorsque  son  tem- 
ple était  fermé,  c'est-à-dire  en  temps  de  paix. 

Glusone,  rivière  de  l'Italie  continentale,  affluent  du 
Pô,  qui  sort  des  .\lpes  près  du  mont  Genèvre  et  passe  à 
Fenestrelle,  près  de  Pigoerol. 

Glusone,  ville  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Ber- 
game];,  dans  le  val  Seriana,  près  du  Serio  ;  4.000  hab. 
Forges,  tuileries,  papeteries.  —  Ch.-I.  d'un  circondario 
peuplé  de  60.000  hab. 

Clussais.  comm.  des  Deux-Sèvres,  arr.  et  à  18  kilom. 
de  Melle  ;  1.352  hab.  Minerai  de  fer,  chaux. 

CLUTE  n.  f.  Houille  belge  de  qualité  inférieure. 

GluthA,  fleuve  côtier  de  la  Nouvelle-Zélande.  (V.  Mo- 
LYNEux-,  —  Nom  d'un  comté  de  la  Nouvelle-Zélande  (île  du 
Sud  [prov.  d'OtagOj),  peuple  de  6.440  hab.  Ch.-l.  Balclutha. 

CLUTHALTTE  {de  Clutha,  anc.  nom  de  la  Clyde,  et  de 
lithos.  pierre)  n.  h  Silicate  hydraté  naturel  d'alumine,  de 
la  série  des  zéolites.  Variété  d'analcime. 

GLUTIE  ou  CLUYTIE  [si  —  do  Cluyt,  botan.  hoUand..  en 
lat.  Clutis)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées,  tribu  des  jatro- 
phées,  renfermant  des  plantes  frutescentes  do  l'Afrique 
australe  et  de  l'Orient.  (Certaines  espèces  sont  cultivées 
en  serre  ;  tel  est  le  cluytia  pulclîella,  dont  les  pieds  fe- 
melles sont  particulièrement  recherchés.) 

Cluvier  (Philippe),  appelé  aussi  Cluwer,  Cluver 
(en  lat.  Cluverius),  géographe  et  antiquaire  allemand,  né 
à  Dantzig  en  1580,  mort  à  Leyde  en  1623.  Il  apprit  en 
Pologne  Ta  langue  de  ce  pays  et  étudia  la  jurisprudence  à 
Leyde.  Cédant  ensuite  à  son  penchant,  il  se  livra,  sur  le 
conseil  de  Scaliger,  aux  études  historiques  et  géogra- 
phiques. Cluvier,  après  une  vie  assez  aventureuse,  se  fixa 
détiuitivement  en  Hollande  en  1616.  Ses  ouvrages  les  plus 
connus  sont  la  Germania  anliqua  (I6l6);  l'Introduction  à 
la  géographie  f/énértile,  ancienne  et  7)wderne  {1629),  premier 
essai  d'un  traité  systématique  de  la  géographie  historique 
et  politique  ;  Sicilia'  antiqua;  libri  Jl,  Sardinia  et  Corsica 
antiqux  {IGia)  ;  Itatia  antiqua  {IG2A).  [Ces  deux  derniers 
ouvrages  ont  été  publiés  par  les  soins  do  Daniel  Heinsc.] 

GluySEN,  bourg  de  Belgique  (prov.  do  Flandre  orient.), 
arrond.  adniin.  d'EecIoo,  arrond.  judic.  de  Gand,  près  du 
canal  de  Gand  à.  Terneuze  ;  1.535  hab. 

ClUYT  (Théodore-Auger)  [en  lat.  Clutius]^  botaniste 
hollandais  du  xvi'  siècle,  devint  directeur  du  jardin  bota- 
nique de  Leyde,  dont  il  lit  un  des  plus  beaux  de  l'Europe. 
On  a  de  lui  un  ouvrage  sur  l'histoire  naturelle  et  les  pro- 
priétés des  abeilles  (Leyde,  1598).  —  Son  fils,  le  botaniste 
AcoFB  Cluyt,  fit  de  longs  voyages  en  Europe  (;t  en 
Afrique,  et  devint  directeur  du  jardin  do  Leyde.  On  lui 
doit,  entre  autres  ouvrages  :  l'Art  d'emballer  et  d'envoyer 
au  loin  le»  arbres,  les  plantes,  les  fruits  et  les  graines 
(Amsterdam,  1631,  on  liollandaisj,  lo  premier  écnt  do  ce 
genre  qui  ait  été  publié. 

CLUYTIE  n.  f.  Bot.  V.  cldtik. 

CLUZELLE  {zéV  -—  de  iJucluzeau,  botan.  franc.)  n.  f. 
Genre  d'algues  micro.scopiques,  formé  aux  dépens  des  pal- 
melles,  et  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  dans  les 
eaux  douces. 

GlwTD,  fleuve  c6tier  de  la  Grando-Brotagno  (pays  de 
Oallesj.  qui  scjciio  dans  la  mer  d'Irlande,  après  un  cours 
de  55  kilom.  Sa  vallée  est  la  plus  belle  du  pays  de  Galles. 

Glwydd,  vallon  d'Ausiralio  {Nouvelle-Galles  du  Sud), 
dans  la  vallée  de  Lithgow.  Là  fut  découvert  pour  la  pre- 
mière fois,  en  1841,  de  l'or  en  Australie. 

CLYBATI8  (N'm)  n.  m.  Genre  de  composées,  voisin  des 
irixih.  renfcnnant  des  herbes  vivaccs  qui  habitent  lo  Chili. 
Clyde.  ville  des  P^tais-Unis  (Etat  de  New- York),  sur 
le  Grand  Canal;  2.030  hab.  Verrerie. 

GlydE,  fl''uvo  cAticr  d'KcossQ  qui  coule  dans  l'ouest 
des  J..owlauds  et  fio  jcito  (iaus  lo  canal  du  Nord  par  un 


Clyinène. 


estuaire  ou  «  firth  »  très  profond.  Courte  (150  kilom.  envi- 
ron), mais  très  régulière  de  débit,  cette  rivière  est  cana- 
lisée, reliée  par  des  voies  d'eau  et  de  fer  à  Edimbourg  et 
à  Leith  sur  l'estuaire  du  Forth,  et  se  trouve  ainsi  être  le 
centre  d'activité  des  riches  Pays-Bas  d'Ecosse  ;  elle  arrose 
Glasgow,  un  des  premiers  ports  de  la  Grande-Bretagne. 

Clyde  (golfe  de  la),  nom  donné  à  l'estuaire  de  la 
Clyde  et  au  bras  de  mer  où  il  aboutit,  entre  l'île  d'Arran 
et  l'Ecosse.  Profond,  contourné  etdigité,  parsemé  d'îles, 
fermé  de  berges  abruptes,  il  est  un  des  plus  beaux  »  firths  » 
écossais,  que  leurs  formes  et  leur  origine  glaciaire  rap- 
prochent des  tiords. 

Clyde,  rivière  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  (^Austra- 
lie), qui  descend  des  montagnes  Bleues  au  Pacifique,  au 
S.  de  Botany-Bay. 

Glydebank,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Dumbarton),  sur 
la  Clyde;  10.590  hab.  C'était,  en  1S81,  un  village  do 
1.635 'hab.  Le  village  voisin  de  Kilpatrick  serait,  d'après 
la  tradition,  le  heu  de  naissance  de  saint  Patrick,  patron 
do  l'Irlande. 

CLYDESDALE  (rféss)  adj.  EcoD.  rur.  Se  dît  d'une  race 
de  chevaux  que  l'on  trouve  particulièrement  dans  la 
vallée  de  la  Clyde  en  Ecosse. 

—  n.  m.  Cheval  ou  jument  de  cette  race  :  Un  beau  cly- 

DESDALE. 

—  Encycl.  Cette  race,  belle  et  forte,  est  employée,  en 
Ecosse,  à  de  nombreux  croisements.  V.  cheval  (planche). 

Clydesdale,  Etat  de  l'Ecosse, 
au  moyen  âge.  V.  Strathclwyd. 

CLYMÈNE  n.  f.  Genre  d'anné- 
lides  chétopodes,  famille  des  mal- 
danidés,  comprenant  des  vers  cylin- 
driques, grêles,  renflés  un  peu  au 
milieu,  vivant  dans  un  tube  mem- 
braneux ouvert  aux  deux  bouts. 
[Les  clymènes,  dont  on  connaît 
quelques  espèces,  habitent  en  di- 
verses mers.  Citons  la  clymene  am- 
phistoma  (mer  Rouge);  la  clymene 
uranthus  (océan  Atlantique)  ;  la  cly- 
mene lumbricolis  (Groenland).] 

Clymene.  Myth.  gr.  Nymphe 
de  Tîle  de  Sériphe,  qui,  avec  Dic- 
tys,  recueillit  Persée  et  Danaé 
poussés  par  les  flots.  (Elle  avait  un 
autel  à  Athènes.)  —  Fille  de  Crétée, 
roi  de  Crète.  (Nauplios,  chargé  do 
la  couduire  en  pays  étranger, 
l'épousa  et  la  rendit  mère  de  Pala- 
mède  et  d'CEax.)  —  Une  des  trois 
Minyades  changées  en  oiseaux,  sui- 
vant Ovide.  (D'après  diverses  légendes,  elle  fut  la  mère 
d'Atalante,  d'Ipbiclos,  d'Alcimédé,  de  Pasiphaé.)  —  Océa- 
nido,  épouse  de  Japet  et  mère  d'Atlas,  de  Ménéthos,  de 
Promôtliée  et  d'Epiméthée.  —  Nymphe,  mère  de  Thési- 
mène,  qu'elle  eut  de  Parthénopée.  —  Une  des  filles  de  Nérée 
et  de  Doris.  —  Confidente  d'Hélène,  qu'elle  suivit  à  Troie. 
(Après  la  prise  de  cette  ville,  elle  devint  la  captive  d'Aca- 
mas.  Elle  figurait  dans  la  Lesché  de  Delphes.) 

Clymene,  n.  f.  Planète  tôlescopique,  n»  104,  décou- 
verte en  1808,  par  Watson. 

CLYMÉNIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'anuélides  polychè- 
tes  tubicoles,  comprenant  les  clymènes,  praxilles,  léio- 
céphales,  maldanes,  et  autres  genres  caractérisés  par  leur 
forme  cylindrique,  et  leur  corps  divisé  en  doux  ou  trois 
régions.  (Les  clyménidés  sont  des  vers  marins,  vivant 
dans  de  longs  tubes  sablonneux;  leurs  larves  singulières 
ont  été  décrites  sous  le  nom  do  7}ntraria.) —  Un  clymé- 

NIDÉ. 

GLYMÉNIE  (7Û)  ou  CLYMENIA  {mé)  n.  f.  Genre  de  mollus- 
ques céphalopodes  dibranchiaux,  famille  des  ammonitidés, 
comprenant  des  coquilles  discoïdes ,  à  tours  continus,  à 
siphon  étroit  situé  en  dedans  ou  sur  lo  dos.  (On  connaît  une 
quarantaine  d'espèces  de  clyménies,  propres  aux  terrians 
dévoniens  do  l'Angleterre  et  do  l'Allemagne.) 

GlymÉNOS.   Myth.  gr.  Roi  d'Arcadie.  (V.  CLiMÏiNE.) 

—  Roi  d'Orchomène.  (Il  fut  tué  d'un  coup  de  pierre  par 
un  Thébain,  pendant  une  fête  en  l'honneur  de  Poséidon 
Oncheste.  Sa  mort  fut  vengée  par  son  fils  Erginos.)  —  Fils 
de  Phoronée.  (Il  érigea  avec  sa  sœur  Chthonia  un  temple 
à  Aphrodite  Chthonienne   et  reçut  les  honneurs  divins.) 

—  Fils  de  Cardis  et  descendant  do  l'Hèraklès  Idéen.  (Cin- 
((uante  ans  après  le  déluge  de  Deucalion,  il  vint  de  Crète 
â  Elis  et  y  rétablit  les  jeux  publics.)— Fils  du  Soleil  et  père 
de  Phaéton,  qu'il  eut  de  l'Océanide  Mérope.  —  Compagnon 
de  Phinée.  (Aux  noces  de  Persée,  il  tua  Oditès,  serviteur 
de  Ccphée.)  —  Fils  d'Œnée,  roi  do  Calydon. 

CLYPE,  CLYPEUS  n.  m.  Antiq.  rom.  V.  clipkus. 

CLYPÉAGÉ,  ÉE  (du  lat.  clypeus,  bouclier)  adj.  Hist.  nat. 
Qui  a  lu  lurnie  d'un  bouclier,  il  Ou  dit  mieux  clypéiforme. 

CLYPÉAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  adènanthère. 

CLYPEASTER  {pé-a-stèr')  n.  m.  Genre  d'oursins,  type  de 
la  tribu  des  clypéastrinés,  compre- 
nant des  formes  ù.  test  épais,  pcn- 
tagonal,  et  dout  les  nombreuses 
espèces  sont  répandues  dans  les 
mers  chaudes,  ou  fossiles  dans 
les  formations  tertiaires.  [Les 
clypeasters  sont  les  plus  grands 
oursins  connus.  Citons  lo  cb/pea- 
ster  rosaceus  (mer  des  Antilles); 
lo  clypeaster  yEgyptiacus  (sa- 
bles miocènes  des  pyramides  do 
Gizeh).] 

CLYPÉASTRIDÉS(.«/n)n.m.pl. 
Famille  d'oursins  clypéastroides, 
comprenant  ceux  qui  ont  uiio 
forme  pentagonale  avec  la  rosette  ambulacraire  très  large. 
tRépandus  en  diverses  mers,  les  clypéastridés  apparais- 
.sent  à  l'époque  tertiaire;  on  les  subdivise  en  trois  tribus  : 
fibularinés,  clypéastrinés,  layaninés.)  —  Un  clypéastkide. 

CLYPÉASTRIFORME  adj.  Bot.  Syn.  de  clypéiforme. 

CLYPÉASTRINÉS  {stri)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oursins  cly- 
péa.Htvo(dcs,  famille  des  clypéastridés,  renfermant  les  ciy- 
pcnstcr  et  echinanthus,  genres  caractérisés  par  leur  test 
large,  de  grande  taille,  à  grands  pétales,  à.  buucho  dont 


Clypeaster. 


72 

les  mâchoires  sont  montées  sur  des  auricules.  —  Un  clt- 

FH.VSTRINÉ. 

CLYPÉASTROIDES  [stro]  n.  m.  pi.  Ordre  d'oursins,  com- 
prenant des  formes  plates,  irréguliêres,  aplaties,  ayant  la 
bouche  toujours  placée  au  cenrre,  et  l'anus  près  d  un  des 
bords,  la  rosette  d'ambulacres  à  cinq  pétales.  (Les  cly- 
péastroides se  divisent  en  deux  familles  :  clypéastridés,  et 
scutellidés.)  —  Un  clypéastroïde. 

CLYPÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  Stéphanie. 

CLYPÉIFORME  (du  lat.  clypeus,  bouclier,  et  de  forme) 
adj.  yui  est  en  forme  de  bouclier;  qui  porte  quelque  or- 
gane affectant  la  forme  d'un  bouclier  :  Le  stigmate  cly- 
péiforme du  pavot.  Il  On  dit  aussi  clypéastrikorme. 

CLYPÉOLE  n.  f.  Genre  de  crucifères  isatidées,  renfer- 
mant des  plantes  herbacées  do  l'Europe  moyenne  et  mé- 
ridionale, l'Asie  et  l'Afrique  méditerranéennes. 

CLYPEOSPH^RIA  {sfé)  n.  m.  Genre  de  champignons 
pyrénomycètes,  voisin  des  splueria.  [On  en  connaît  deux 
espèces  (chjpeospli.rrîa  et  limitata),  viyant  en  parasites  sur 
diverses  plantes  :  ronces,  cormiers,  etc.] 

CLYPIDELLE  ou  CLYPIDELLA  {dèl)  n .  f .  Section  du  genre 
fissurelle  (mollusques  gastéropodes), 
comprenant  les  tormes  à  pied  très 
grand,  épais,  à  coquille  ovale,  scuti- 
forme,  rugueuse,  à  bord  antérieur  un 
peu  tronqué.  [L'espèce  type  est  la 
fissurelle  pustule  {clypidella  pustula).] 
V.  fissdrklle. 

CLYSMIEN,  ENNE  {smi-in,  en'  —  du  gr. 
A7»s/»o5.  lavage,  inondation)  adj.  Qui  aéto 
travaillé  par  les  eaux  ;  Terrain  vi.\'5mies. 

CLYSO-INJECTEUR  {zo,jèk  —  du  gr. 
klusis,  action  de  laver,  et  de  injecteur) 
n.  m.  Clysoir  pour  injections. 

CLYSOIR  {zo-ar  —  du  gr.  klusis,  ao-  Clysoir. 

tion  de  laver)   n.  m.  Tuyau   de  faible 
section,  que  terminait  une  canule,  et  que  l'on  employait 
autrefois  pour  prendre  des  lavements  ou  des  injections. 

ClysONYMOS.  Myth.  gr.  Fils  d'Amphidamas.  (Il  fut 
tué  en  jouant  par  Patrocle,  qui  se  réfugia  chez  Pelée.) 

CLYSOPOMPE  (du  gr.  klusis,  action  de  laver,  et  de 
poiiijie)  n.  m.  Sorte  de  clysoir 
perfectionné,  muni  dune  pe- 
tite pompe  aspirante  et  fou- 
lante, au  moyen  de  laquelle 
on  obtient  un  jet  continu  du 
liquide.  V.  irrigatedr. 

CLYSSE  n.  m.  Liqueur  acide, 
q^u'on  obtenait  par  la  distilla- 
tion siini  Itanée  de  l'antimoine, 
du  nitre  et  du  soufre,  ou  par 
la  détonation  du  nitre  avec  di- 
verses substances  et  la  con- 
densation des  vapeurs  qui  en 
résultaient. 

CLYSTÈRE  {stèr'  —  gr.  klu-  Clysopompe. 

stêr,  seringue)  n.  m.  Lavement, 
injection  pratiquée  par  le  fondement;  Prejjrfre  un  clystère. 

—  Syn.  Clystère,  lavement,  remède.  Clystère  a  été 
d'abord  lo  premier  mot  adopté  par  les  médecins  ;  lave- 
ment était  le  terme  vulgaire.  Aujourd'hui,  il  est  à  peu 
près  le  seul  usité  ;  clystère  ne  s'emploie  guère  que  par 
plaisanterie.  Sous  Louis  XIV,  la  pudibonderie  avait  donné 
le  mot  remède  comme  synonyme  aux  deux  premiers. 

CLYSTÉRISATION  [sté,  za-si-on)  n.  f.  Action  de  clysté- 
risor.  (Peu  usité,  et  seulement  dans  le  style  burlesque.) 

CLYSTÉRISER  {sté~ri-zé)  V.  a.  Par  plaisanterie,  Donner 
un  clystiTC. 

ClytemneSTRE  {tèm'-nèsstr').  Myth.  gr.  Fille  de  Tyn- 
dare,  roi  de  Sparte,  et  de  Léda.  (Elle  était  sœur  d'Hélèuo, 
do  Castor  et  de  Pollux.  Elle  épousa  Agamemnon,  dont  elle 
eut  plusieurs  enfants  :  Oreste,  Electre,  Iphigénie,  Chry- 
sothémis.  Elle  ne  pardonna  point  à  Agamemnon  le  sacri- 
fice d'Iphigénie.  Pendant  la  guerre  de  "Troie,  elle  noua  une 
liaison  adultère  avec  Egisthe.  Quand  Agamemnon  revint 
avec  Cassandre,  Clytemnestre  et  Egisthe  l'égorgèrent 
dans  son  bain.  Ils  furent  tués,  plus  tard,  par  Oreste.) 

Clytemnestre  {tèm'-nèsslr)  n.  f .  planète  télescopique, 
n"  17'.',  découverte  en  1817,  parAVatson. 

GlyTIADES  ou  Clytides.  Antiq.  gr.  Une  des  trois  fa- 
milles d'Elide,  où  se  recrutaient  les  célèores  devins  d'Olym- 
pie.  (Les  Clytiades  prétendaient  descendre  de  Clytios,  ù\s 
d'Alcméon.)—  Une  Clytiade  ou  Clytide. 

CLYTIE  ou  CLYTIA  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères 
brachycères,  famille  des  muscidés.  comprenant  des  tachi- 
naires,  à  antennes  courtes  munies  d'une  grande  soie,  à  tête 
large,  à  face  nue.  (Les  clyties  sont  de  taille  moyenne; 
on  en  connaît  sept  ou  huit  espèces  d'Europe.  Une  des  plus 
communes  est  la  clytia  peltucens ,  d'un  nrun  roux  doré 
avec  la  face  argentée  ;  on  la  trouve,  en  été,  sur  les  embel- 
li fères.) 

ClytIE.  Mythol.  gr.  Nymphe,  fille  de  l'Océan  et  do 
Tliétys.  (Désespérée  do  se  voir  abandonnée  par  Apollon, 
qui  l'avait  séduite,  elle  se  laissa  mourir  do  faim.  Le  dieu 
la  métamorphosa  en  héliotrope.  Suivant  quelque  mj'tho- 
graphes,  Clytie  était  fille  d'Orcharac,  roi  do  Bahylone,  et 
d'Kurynonié.  Elle  trahit  sa  sœur  Leucothoé,  qui  était 
également  aimée  d'Apollon,  et  que  son  père  fit  enterrer 
toute  vive.  Cette  trahison  amena  l'abandon  de  Clytie  par 
Apollon).  —  Fille  do  Pandaros  et  sœur  de  Camiro  et  d'Aé- 
don.  (Elle  figurait  dans  la  Lesché  de  Delphes.)  —  Con- 
cubine d'Amyntor,  père  de  Phénix.  (Elle  calomnia  ce  der- 
nier auprès  d'Amyntor,  qui  fit  crever  les  yeux  à  son  fils.)  — 
Fille  d'A  mphidamas,  éjjouse  de  Tantale  et  mère  de  Pélops. 

Clytie,  planète  télescopique,  n"  73,  découverte  par 
Tuttlc,  en   1862. 

ClytioS.  Myth.  gr.  Fils  d'Alcméon  et  d'Arsinoé  ou 
Alphésibée.  (Après  la  mort  do  son  père,  il  se  retira  on 
Elido.  Il  passait  pour  l'anoètre  des  Clytiades  d'OIympie.) 

—  Fils  d'Eurytos,  roi  d'Œchalie,  et  d'Antiopo.  (Il  prit  part 
à  l'expédition  dos  Argonautes,  avec  son  frère  Ipliitos,  et 
futtué  par  Eétès.)  — Un  des  géants.  (Il  fut  tué  par  Hécate 
ou  ()ar   Ilephïestos,   armé  d'une    masse   do  fer  ardent.) 

—  Troven.  fils  do  Laomédon.  (Il  était  frère  do  Proclée,  et 
père  dû  Calétor,  qui  fat  tué  par  Ajax.)  —  Compagnon  de 


73 


Phinéo.  (Il  fut  tuô  par  Porsôo. 
■  I  Té\éu 
dos  lil 


Père  do  Pirétis,  \o  corn- 
ilulo,  aim  tlo 
Groc  tuù  par 


papnun  do  Tôltiinauuo.  —  Jouno  guerrior  nilulo,  aim  tlo 

Cydon,  un  dos  lils  ao  Phorcus.  [Enéide.) 

Hoctnr. 

Clytippe.  Myth.  gr.  Thespiado,  môre  d'Eurycapys, 
([u'ollo  «nit  d'IIôraclôs. 

ClytomÉDÊS.  Myth.  gr.  Fils  d'Enops.  (11  l'ut  vaincu 
par  Nestor  au  cuiiibat  du  cesto,  dans  les  joux  funèbros 
côlôhros  en  l'honnour  d'Amurync6e.) 

ClYTONEUS.  Myth.  gr.  Fils  d'Alcinoos,  roi  des  Phéa- 
ciens.  (Il  remporta  le  prix  do  la  course  dans  les  jeux  célé- 
brés par  Ulysse.) 

ClyTORIS.  Fillo  d'un  Myrniidon.  (D'après  la  Fable,  elle 
fut  aimée  do  Zcus,  qui  s'approcha  d'elle  sous  la  forme 
d'une  fourmi.) 

ClYTOS.  Myth.  gr.  Un  dos  fils  de  rHcraclide  Téménos- 
—  t'u'inpagnûn  do  Phinéo.  (Il  fut  tué  par  Porsée.)  —  Un  dos 
ambassadeurs  que  les  Athéniens  envoyè- 
rent à  Eaque  pour  demander  du  secours 
contre  Mmos.  —  Un  dos  Egyptides, 
fiaui-é  do  la  Danaïde  Antodicé. 

CLYTRE  ou  CLYTRA  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères,  de  la  famille  des 
clytrînt's,  comprenant  des  formes  cylin- 
driques, ordinairement  jaunes  ou  rou- 
geâtres.avec  les  ély  très  tachetés  do  bleu 
ou  de  noir.  (On  connaît  une  cinquantaine 
d'espèces  de  clytres,  dont  une  douzaine 
propre  à  l'Europe.  La  clvtre  est  corn-  .  o  *■  -  i 

muno  sur  les  chênes,  les  noisetiers,  etc.)     ^'^y'"*®  t&r.  i  fois). 

CLYTRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  phyto- 
phages, famille  des  chrysomélidés,  comprenant  les  genres 
labidostome,  lachnœa,  chjlre,  gynandrophtalme,  coptocé- 
phale ,  chilotome ,  etc.  —  Un  clytriné. 

—  Encycl.  Les  clytrinés  sont  de  taille  petite  ou 
moyenne,  do  couleurs  vives;  répandus  surtout  dans  les 
régions  chaudes  de  l'ancien  monde,  ils  vivent  sur  les  buis- 
sons ou  les  plantes  basses.  Les  larves  ont  des  régimes  di- 
vers, suivant  les  genres  et  les  espèces;  beaucoup  sont 
véritablement  phytophages,  d'autres  vivent  dans  les  four- 
milières et  se  tiennent  abritées  dans  un  lourreau  soyeux, 
glabre  ou  velu. 

CLYTUS  [tuss]  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longi- 
cornes,  famille  des  céramby- 
cidés,  comprenant  de  jolis  ca- 
pricornes de  taille  moyenne, 
allongés,  assez  cylindriques,  à 
corselet  globuleux,  à  antennes 
assez  courtes,  et  dont  la  livrée 
est  variée  de  bandes  claires  sur 
un  fond  sombre  velouté,  qui 
fait  ressembler  vaguement  ces 
insectes  à  des  guêpes. 

—  Encycl.  On  connaît  près 
de  trois  cent  cinquante  espèces 
de  clytus,  réparties  sur  tout  le 
globe;  celles  d'Europe  sont  au 
nombre  de  quarante.  Couraut 
sur  les  pièces  de  bois  ou  sur  les 
ombellifères,  en  plein  soleil,  les 
clytus  se  trouvent  souvent  dans  les  maisons,  où  ils  sortent 
des  bois  ouvrés  dans  lesquels  se  sont  nourries  leurs  larves, 
notamment  le  clytus  quadripunctatus,  jaune,  tomenleux,  à 
petits  points  noirs. 

ÇMAÇÂNA  [sol  de  crémation),  n.  m.  Cimetière  indien. 

V.CIMKTIÈRB,  et  CRÉMATION. 

CmolaS,  bourg  d' Austro-Hongrie  (Galicie)  ;  2.200  hab. 

CnAGEUS.  Myth.  gr.  Compagnon  de  Castor  et  de  Pol- 
lux,  qu'il  suivit  au  sièçe  d'Aphidna.  11  y  fut  fait  prison- 
nier, vendu  comme  esclave  et  transporto  en  Crèto,  où  il 
servit  dans  le  temple  d'Artémis.  De  là,  il  s'enfuit  avec  la 
prêtresse ,  enleva  la  statue  de  la  déesse  et 
la  porta  à  Sparte,  où  Artômis  fut  honorée  sous 
le  nom  do  Cnagia. 

Gnef.  Mythol  égypt.  Autre  forme  de  Kneph 
ou  Chnodphis. 

CNÉMIDE  (gr.  knêmis,  idos  ;  do  knèmê ,]3.mhei) 
n.  f.  Antii).  gr.  Jambière  dos  soldats  grecs. 

—  Encycl.  Les  cnthnidea,  en  usage  depuis  les 
temps  héroïques,  protégeaient  le  devant  de  la 
jambe,  depuis  la  cheville  jusqu'au  genou.  Elles 
étaient  formées  d'une  ou  plusieurs  pièces 
de  métal,  doublées  întériouremont  de  cuir; 
elles  se  fixaient  avec  des  courroies  ot  dos  bou- 
cles. Elles  étaient  parfois  en  bronze  cisolé 
et  doré.  Iphicrate  remplaça  les  cnômides  do  métal  par  des 
jambières  de  cuir,  qu'on  appela,  do  son  nom,  iphicratides. 

CNÉMIDE  ou  CNEMIDA  (A:n^)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  lanicMiriuncs,  famille  des  rutélidés,  compre- 
nant dos  scaraboes  ann-ricains  dont  on  connaît  ileux  os- 
fiôces.  [Le  cnemiUa  retusa  (ou  nictaj  provient  do  Cayouue  ; 
0  cncmida  lacerata  habite  le  Brésil.] 

GNEMIDIA3TRUM  (kntf.  atrom') 
n.  m.  (li-nro  d  r-pongos  pierreuses,  du 
grouiio  dns  iitliistidés,  comprenant 
des  tormos  dis<;oïdos,  coniques,  cy- 
lindriques ou  iiyriformos,  massives  et 
chargées  de  stries  profondes,  longi- 
tudinalomcnt  parallèles. 

—  Encycl.  Los  cnemidiastnim  sont 
fossiles  dans  les  terrains  jurassiques, 
où  les  individus  calcifiés  se  trouvent 
en  quantités  énormes.  Lo  CJiemidia- 
stnim  stellatum  peut  servir  do  type  ;  de  la  grosseur  d'une 
poiro  moyenne,  il  abonde  dans  lo  calcaire  à  spongiaires  du 
jura«Mi(iuo  sui)ôrieur  de  Ilossingon,  on  Wurtomoorg. 

CNÉMIDIE  n.  f.  Genre  d'orr.hidacéos-nôottiéon,  dont  on 
cultivn  une  ospècn  dans  les  serres  {cnemidia  anf/ulata). 
Ces  piaules  viennent  do  l'Asio  tropicale. 

CNÉMIDION  (du  gr.  knémis,  idos,  bottine)  n.  m.  Partie 
<lu  lursn  <bis  oiseaux,  recouvorto  d'une  peau  squameuse 
et  dénuéo  do  plumes. 

CNÉMIDOPHORE  ou  CNEMIDOPHORUS  (kni<,  rusa)  n.  m. 
Genre  du  roptilus  sauriens  fisstlinguos,  famille  des  uméi- 


III. 


Clytus  (gr.  2  lois). 


Cnâmide. 


Cnemidiastnim. 


Cnéniidophore. 


vid^s,  renfermant  des  améives  à  langue  non  engainante, 
bifide,  il  palais  garni  de  dents. 

—  Encycl.  Los  cnémidophorcs  sont  do  grands  lézards 
de  rAmérit|ue  tropicale,  à  robe  ardoisée,  marbrée,  pi- 
quotéo  de  blanc 

ot  souvent  rayés 

de    noir    dans 

leur   jeune   ûge. 

Le     cnémido- 

phoro  gris  [cne- 

midophorus    mxi- 

rin  us)     et     1  o 

cnémidoplioro    à 

chevrons  {cnemi- 

dophurus    lemni- 

scatus)    habitent 

la  Guyane  et  les  Antilles.  Dans  l'Amérique  du  Nord,  se 

trouve  le  cnémidophore  à  six  lignes  [cnemidophorus  sexli- 

neatus). 

CNÉMIDOSTACHYDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dactylostkmox. 

CNÉMODACTYLE  (du  gr.  knèmé.  jambe,  ot  daktulos, 
doigt)  n.  et  adj.  m.  Se  dit  d'un  muscle  extenseur  des  or- 
teils :  Le  CNBMODACTYLE.  Le  muscle  cnbmodactyle. 

CNÉORÉES  n.  f.  pi.  Série  de  rutacées,  renfermant  des 
arbustes  légèrement  amers,  à  feuilles  alternes,  simples. 

—    Ine  CNKORKE. 

_  CNÉORRHINE  ou  CNEORRHINUS  {kné,  nuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  rliynchophores,  famille  des  curcu- 
lionidés,  type  d'une  tribu  dite  des  philopédoninés  ou  cn^or- 
rhininés. 

—  Encycl.  Les  cnëorrhines  sont  de  petits  charançons 
aptères,  grisâtres,  à  corps  ovale  oblong,  à  bec  très  court, 
vivant  dans  les  lieux  arides,  au  pied  des  graminées.  La 
seule  espèce  do  France  est  le  cneorrhinus  [pnilopedon)  pla- 
gia/us, commun  dans  les  dunes,  au  pied  du  psamma  are- 
nai'in.  Les  autres  espèces  sont  d'Espagne  ou  de  Portugal. 

CNEORIDIUM  [kné,  di-om')  n.  m.  Genre  de  rutacées- 
quassiées,  à  fruit  en  drupe  globuleux,  pisiforme,  coriace, 
ne  contenant  qu'une  graine.  (C'est  un  arbrisseau  de  la 
Californie,  à  saveur  acre  et  amère.) 

CNÉORON  n.  m.  Genre  de  rutacées,  formant  à  lui  seul 
la  série  des  cnéorées,  comprenant  deux  espèces  :  l'une  de 
la  région  méditerranéenne,  l'autre  des  îles  do  l'Afrique 
boréale  et  occidentale. 

CNESME  [kjxèssm'  —  du  gr.  knésmos^  même  sens)  n.  m. 
Prurit,  démangeaison.  (Vieux.) 

CNESMONE  (  knè-smon')  n.  f.  Genre  d'euphorbiacées- 
jatrophées,  voisin  des  tragies,  renfermant  une  seule  es- 
pèce, qui  croît  à  Java.  |i  On  dit  aussi  cnesmose. 

CNESTIDÉES  (hii^-sti)  n.  f.  pi.  Série  do  connaracées,  à 
calice  valvaire.  (Elle  comprend  les  genres  cnestiSt  cnesti- 
duim,  ii-ichulobus,  etc.)  —  Une  CNESTiDÉti. 

CNESTIDIUM  [kiîé-sti,  om')n.  m.  Genre  do  connaracées- 
cntstidées,  contenant  des  arbres  à  feuilles  imparipennées, 
veloutées,  à  fleurs  nombreuses,  dont  la  seule  espèce  con- 
nue habite  le  Mexique  ot  le  nord  de  la  Colombie. 

CNESTIS  [kné-stiss)  n.  m.  Genre  de  connaracées,  ren- 
fermant des  arbres  ou  dos  arbrisseaux  souvent  sarmen- 
teux  de  l'Asie  et  de  l'Afrique  tropicales,  de  Madagascar, 
des  îles  Mascareignes  et  des  îles  voisines. 

CNÉTHOCAMPE  ou  CNETHOCAMPA  [kné)  n.  m.  Genro 
d'insectes  lépidoptères  bombyciues,  famille  des  liparidés, 
comprenant  des  bom- 
byx do  taille  petite  ou 
moyenne,  manquant  de 
tro'mpe,  à  corps  très 
velu  et  soyeux. 

—  Encycl.  Les  che- 
nilles dos  cnéthocampes 
sont  couvertes  do  tuber- 
cules garnis  do  longs 
poils  uriicants;  elles 
vivent  en  firandos  so- 
ciétés réunies  dans  do 
grandes  bourses  soyeu- 
ses d'où  elles  sortent,  le  soir,  à  la  file  (do  là  leur  nom  do 
chenilles  processionnaires)  pour  dévorer  les  feuilles  dos 
arbres  ;  elles  causent  do  grands  dégits.  De  ces  bourses  qui 
leur  servent  do  logement,  les  poils  urticants  dos  dépouilles 
s'envolent  et  tombent  à  l'ontour,  occasionnant  des  déman- 
geaisons violentes  aux  promeneurs  qui  s'arrêtent  sous  les 
arbres  infestés.  Deux  espèces  sont  communes  en  France  : 
le  cnethocnmpa  processiunea  o\i  processionnaire  du  chôno, 
très  nuisible  (lo  caiosomo  sycophanto  est  son  principal 
ennemi  :  il  dévore  les  chenilles,  et  sa  larve  s'installe  dans 
les  bourses);  \o  cnethocampa  pilt/ocampa,  proccssionnairo 
du  pin,  espèce  beaucoup  plus  méridionale.  (On  a  essayé 
d'utiliser  la  soie  des  bourses;  mais,  si  belle  et  blancno 
qu'elle  soit,  elle  est  inutilisable,  car  elle  se  dissout  dans 
1  eau  bouillante.) 

GNICIN  n.  m.  Substance  neutre,  inodore,  amère,  cris- 
tallisable,  retirée  du  chardon  bénit  (chiciw),  ot  trouvée 
depuis  dans  plusieurs  plantes  de  la  mômo  famillo.  Il  On  dit 
aussi  CNic  n.  m.,  et  cnicink  d.  f. 

CNICOTHAMNE  n.  m.  Bot.  Genre  do  composées-muti- 

siccN  de  1 'Arui'ni|ue  du  Nord. 

CNICUS  {kiiss)  n.  m.  Genro  de  composéos-cynaroïdées 
do  l'Europe,  do  l'Asie  tempérée,  de  l'Afrinuo  boréalo;  quel- 
ques-unes en  Amérique.  Lo  chardon  bénit  [cnicus  nene- 
dictus)  <'st  employé  aujourd'liui  comme  fébrifuge,  tonique 
et  diaphoréti»)ue. 

CNIDAIRES  n.  m.  pi.  Sous-embranchemont  do  cœlen- 
térés, comprenant  les  polypes  et  les  méduses,  tous  orga- 
nismes composés  do  tissu  cellulaire  consistant,  possédant 
une  cavité  centrale,  laquelle  communique  avec  une  bou- 
che et  destinée  A  digérer  los  aliments.  —  Un  cnidairk. 

—  Encycl.  Les  cnidaircs,  ainsi  nommés  parce  qu'ils 
possèdent  dos  organes  urticants  ou  cnidoblastes,  sont  los 
cœlentérés  proprement  <iits;  A  do  rares  exceptions  près, 
ils  habitent  la  mer,  où  ils  vivent  isidémont  ou  on  colonies 
dont  le  développement  est  oxtraordinniremont  compliqué. 
On  divise  loscnidairos  en  doux  sous-classes  :  nuthosoairrs 
(ou  coi-'ul lia  ires),  hydromtUluses. 

Gnide,  ville  antique  de  l'Asie  Mineure.  Colonie  do- 
ricnnc,  elle  s'élevait  sur  la  côte  sud  et  pres([Uo  A  l't'X- 
trémiié  d'une  longue   ot  étroite  péninsulo,  entre  los  lies 


Cnéthocampe  (gr.  nnt,]. 


Monnaie  de  Cnide 


CLYTIPPE   —   COACTIVITÉ 

de  Cos  et  de  Rhodes.  Lo  golfe  de  Ces  la  séparait  de  sa 
rivale  Ilalicarnasse  ^auj.  Boudroun).  A  peu  do  distance  de 
Guide  s'élevait  le  Triopicon,  tem- 
ple dédié  à  Apollon,  et  commun 
ù  toutes  los  villes  dorionnes,  à 
l'exclusion  d'Halicarnasso.  Com- 
me los  autres  colonies  grecques 
d'Asie  Mineure,  Cnide  devint, 
au  vi'  siècle  av.  J.-C,  une  ville 
porse. 

CNIDIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  SE- 
HNUM. 

Cnidien,  ENNE  (di-in.  en'), 
personne  né  à  Cnide,  ou  qui  ha- 
bitait cette  ville.  —  Les  Cnidikns. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  ville  ou  à  ses  habi- 
tants :  Ecole  CNlDIliNNE. 

—  n.  m.  Médecin  partisan  des  doctrines  médicales  de 
l'école  do  Cnide  :  Hippocrate  réfuta  les  cnidiens. 

"^  CNIDOBLASTE  [blassf)  n.  m.  Organe  urticant  que  possè- 
dent les  méduses  et  les  polypes.  Syn.  nématocyste. 

—  Encycl.  Chaque  cnidublaste  est  une  cellule  située 
dans  le  tégument  ectodermique  (parfois  aussi  dans  l'en- 
toderme),  et  qui  contient  un  fil  élastique  roulé  en  spi- 
rale et  nageant  dans  un  liquide  corrosif.  Si  l'on  vient  à 
toucher  une  méduse,  les  cnidoblastes  se  crèvent,  et  les 
filaments  détendus  pénètrent  comme  autant  de  flèches  ri- 
gides et  empoisonnées  dans  la  main  ou  dans  toute  autre 
partie  du  corps.  C'est  la  présence  de  ces  cnidoblastes  qui  a 
tait  donner  à  tant  d'animaux  marins  le  nom  de  orties  de 
mer.  Certains  vers,  quelques  mollusques  possèdent  aussi 
des  cnidoblastes. 

CNIDOSCOLE(sA-or)n.m.  Bot.  Section  du  genre  jatropha. 

CNIDOSE  (du  gr.  knidè,  ortie)  n.  f.  Prurit  très  ardent, 
analogue  à  celui  que  produit  la  piqûre  des  orties.  (Vieux.) 

CNIQUE  [knik')  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  ancien  du  car- 
tkamus  tinctorius. 

GNIQUIER  [ki-é)  ou  CNIQUER  [ké)  n.  m.  Bot.  Nom  vul- 
gaire des  césalpinies  Bouduc. 

Gnosse  ou  Gnosse,  ville  de  l'ancienne  Crète,  qui 
fut  longtemps  la  capitale  de  l'île.  (Elle  avait  pour  port 
Heracleum,  aujourd  hui  Candie.)  —  Patrie  d'Epiménide. 
(Aux  environs  se  trouvait  le  labyrinthe  de  Dédale,  où  fut 
enfermé  le  Minotaure.) 

CO.  Linguist.  Abréviation  du  préfixe  com.  V.  coM. 

CO.  Chim.  Abréviation  et  formule  du  mot  cobalt. 

CO  n.  m.  Variété  de  raisin. 

G.  O.  Abréviation,  en  écriture  commerciale,  do  comptb 
ouvert. 

COA  n.  m.  Bot.  Syn.  de  hippocratée. 

GÔA  (autref.  Cuda),  rivière  du  Portugal  (prov.  de 
Beira),  née  près  de  la  frontière  d'Espagne,  arrosant  Cas- 
tellobon  et  Almeida,  et  confluant  avec  le  bouro,  près  do 
Torre-de-Moncorvo,  après  un  cours  de  I40  kilom.  environ. 
Des  engagements  eurent  lieu  en  1810  (juill.)  sur  les  bords 
du  Coa,  entre  les  Français  du  maréchal  Ney  et  les  Anglais. 

COACCUSÉ,  ÉE  (du  préf.  co,  et  de  accusé)  n.  Personne 
accusée  avec  une  ou  plusieurs  autres. 

—  Encycl.  On  entend  par  coaccusés  les  individus 
traduits  ensemble  devant  une  juridiction  criminelle  qui 
doit  statuer  à  leur  égard  par  le  même  arrêt.  Cette  compa- 
rution simultanée  de  plusieurs  personnes  à  l'audience  se 
rencontre  dans  deux  hypothèses.  Elle  a  lieu,  tout  d'abord, 
quand  ces  diverses  personnes  ont  commis  ensemblo  le 
même  crime,  soit  en  qualité  de  coauteurs,  soit,  les  unes 
en  qualité  d'auteurs  principaux,  les  autres  en  qualité  do 
complices  :  on  dit,  en  ce  cas,  qu'il  y  a  indivisibilité.  Elle 
se  produit  encore  lorsque  plusieurs  individus  ont  commis 
des  crimes  ditforents,  mais  unis  entre  eux  par  la  connexité. 
Les  articles  226  et  227  du  Code  d'instruction  criminelle  con- 
tiennent la  théorie  de  la  connexité.  On  admet  que  l'article 
227,  qui  énumèro  trois  cas  do  connexité,  n'est  pas  limitatif. 
Toutefois,  la  jonction  d'instances  criminelles  ditférentes  no 
saurait  être  arbitraire;  elle  ne  peut  se  fonder  que  sur  la  con- 
statation do  rapports  étroits  entre  les  afll'aires  qui  sont  ainsi 
groupées  ;  elle  tond  à  éclairer  plus  complètement  lo  juge 
sur  la  situation  respective  des  coaccusés  traduits  ensemble 
devant  lui  ;  ot  c'est  la  considération  de  ce  résultat  essen- 
tiel qui  iustifio  !a  mesure  prise  :  car  la  jonction  dos  in- 
stances limite,  à  certains  égards,  les  moyens  de  défense 
de  chacun  des  coaccusés. 

Quand  un  acte  d'accusation  comprend  plusieurs  infrac- 
tions, la  disjonction  des  affaires  peut  étro  prononcée,  si  l'on 
reconnaît  que  la  connexité  fait  défaut  (C.  instr.  crim., 
art.  308).  Le  texte  do  la  loi  a  été  élargi,  ot,  pour  des  raisons 
de  haute  justice,  la  disjonction  est  admise  dans  certains  cas, 
malgré  la  connexité  ou  l'indivisibilité,  notamment,  quand 
il  faut  pocéder  à  de  plus  amples  rechorcbes  à  l'égard  d'un 
ou  do  quelques-uns  des  coaccusés. 

GOACHER  (ché)  n.  m.  Feuilles  do  papier  que,  dans  cer- 
taines occasions,  l'ouvrier  batteur  dor  emploie  au  lieu  do 
parchemin  dans  son  travail. 

GOAGHIS  {chi)  n.  m.  Nom  donné  A  un  agent  ou  commis- 
sionnaire d'une  maison  étrangère,  dans  loX.ovant.  il  On  dit 

aussi  COUADJUS. 

COACQUÉREUR,  EUSE  ou  ESSE  {ké)  n.  Colui,  COllo  qui 
fait  une  acquisition  avec  d'auiros  personnes  :  Les  COAC- 
QDKREt'Rs  d'un  fonds.  (Lo  féminin  est  A  peu  près  inusité.) 

GOACQUïSITION  [ki,  si-on)  n.  f.  Acquisition  faite  on 
commun. 

GOACTEUR  n.  m.  Ant.  rem.  Caissier  des  ventes  publi- 
ques faites  pour  le  compte  des  usuriers  ot  des  lianquiors.  Il 
Colloctour  d'impôts,  receveur  dos  taxes.  (On  appelait  aussi 
coacteurs  [coactores]  los  soldats  d'arrière-gardo.) 

COACTir,IVE(rad.ronprion)ftdj.  Qui  a  le  droit  ou  lo  pou- 
voir de  contraindre  :  Puissance  coactivb.  Il  Qui  a  lo  carac- 
tère d'une  coaction  :  Action  coactivb. 

COACTION  (*i-on  —  lat.  coactio;  i\oeogerc,  supin  coactunu 
conlramdre)  n.  f.  Contrainte,  violence  qui  6to  le  libro 
arbitre  ;  La  ctucTioN  prouvée  détruit  l'acte.  (Acad.) 

COACTIVITÉ  n.  f.  Qualité  d'une  force  coactivo. 

10 


CO ADAPTER 


COATI 


COADAPTER  idu  préf.  CO,  et  de  adapter)  v.  a.  Adapter 
deux  choses  1  une  à  1  autre. 

COADJUTEUR  (du  préf.  co  pour  le  latin  cii/n.  avec,  et 
adjutor.  celui  qui  aide)  n.  m.  Prélat  adjoint  à  un  autre 
prélat  pour  l'aider  dans  ses  fonctions,  avec  ou  sans  future 
succession  :  Le  coadjtttecr  d'un  archevêque . 

—  Par  ext.  Ecclésiastique,  religieux  ou  même  personne 
quelconque  qui  en  aide  une  autre  dans  ses  fonctions. 

—  Coadjuteur  temporel,  Simple  frère  jésuite,  ii  Coadju- 
teur  spirituel.  Jésuite  qui  a  fait  les  trois  vœux  de  religion, 
mais  non  le  quatrième,  qui  est  d'accepter  toute  mission 
que  le  pape  lui  donnera. 

—  Adjeciiv.  :  Père  coadjuteur,  Frère  coadjuteur,  Reli- 

fieux  chargés  de  la  direction  d'un  couvent  sous  l'autorité 
u  supérieur. 

—  Ènctcl.  Droit  eccl.  L'évêgue,  de  tout  temps,  a  été 
considéré  comme  uni  à  son  Eglise  par  des  liens  indissolu- 
bles, sauf  les  cas  prévus  par  les  canons,  comme  la  transla- 
tion à  un  autre  siège  faite  par  l'autorité  du  pape  avec  le 
consentement  du  titulaire,  ou  la  démission  pour  cause 
d'infirmité.  Aussi  l'Eglise  a-t-elle  toujours  favorisé  tout  ce 
qui  pouvait  aider  au  maintien  de  l'évéque  sur  son  siège. 
C'est  pourquoi,  dès  les  temps  les  plus  anciens,  elle  a  ac- 
cepté que  des  évéques,  privés  par  1  âge  ou  la  maladie  d'une 
partie  de  leurs  forces,  fussent  suppléés  par  un  autre  évê- 
q^ue  partageant  régulièrement  leur  autorité  et  leur  juridic- 
tion. L'institution  de  cet  auxiliaire,  de  ce  coadjuteur,  primi- 
tivement laissée  aux  métropolitains  et  aux  conciles  provin- 
ciaux, est  réservée  au  pape  depuis  la  décrétale  Pastoj'alis 
publiée  par  Boniface  VIII,  en  1298.  Un  coadjuteur  est  dit 
nommé  avec  future  succession,  quand  le  pape,  en  lui  remet- 
tant ses  pouvoirs,  s'engage  à  le  reconnaître  pour  titulaire, 
lorsque  le  siège  épiscopal  sera  devenu  vacant.  Dans  ce 
cas,  le  coadjuteur  n'a  pas  besoin  d'une  nouvelle  bulle  pour 
prendre  possession,  et,  dès  la  mort  de  l'évéque,  il  devient 
de  plein  droit  son  successeur.  Les  gouvernements  civils 
auxquels  le  pape  a  concédé  le  droit  do  désigner  les  can- 
didats aux  évêchés  nomment,  de  même,  les  coadjuteurs 
avec  future  succession. 

Dans  l'ancien  droit,  les  titulaires  des  bénéfices  autres 
que  les  évêchés  pouvaient  également  avoir  des  coadju- 
teurs, à  qui  il  était  permis  d'assurer  Vexpectative,  c'est- 
à-dire  la  future  succession.  La  nomination  et  l'institution 
de  ces  coadjuteurs  appartenaient  à  ceux  qui  avaient  le 
droit  de  nommer  et  d'instituer  les  titulaires.  Le  concile  de 
Trente  établit  des  règles  précises  pour  mettre  fin  aux  abus 
que  causaient  trop  souvent  les  expectatives. 

GOADJUTORERIE  (r£)  n.  f.  Charge,  dignité  de  coadju- 
teur ou  de  coadjutrice. 

COADJUTRICE  n.  f.  Religieuse  adjointe  à  l'abbesse  ou  à 
la  supérieure,  et  qui  est  désignée  pour  lui  succéder. 

—  Par  ext.  Femme  qui  en  aide  une  autre,  qui  travaille 
conjointement  avec  elle.  (Se  dit  aussi  d'un  être  personnifié 
sous  le  genre  féminin)  :  Dès  les  premiers  temps,  l'Eglise  se 
présente  à  l'Etat  comme  une  coadjutrice. 

COADJUVANT  {van).  ANTE  [du  lat.  coadjuvare,  aider 
en  commun]  adj.  Qui  aide,  qui  concourt  :  Causes  coadju- 

VANTES. 

GOADMINISTRATEDR  {stra)  n.  m.  Celui  qui  administre 
avec  un  ou  plusieurs  autres. 

COADNATION  {si-on  —  rad.  coadné)  n.  f.  Bot.  Etat  des 
feuilles  coadnées- 

—  Physiol.  Adhérence  de  certaines  parties,  de  certains 
organes  :  La  coadnation  des  paupières. 

COADNÉ,  ÉE  (du  lat.  coadunatus,  assemblé,  réuni)  adj. 
Bot.  Se  dit  des  parties  adhérentes  entre  elles  et  déve- 
loppées ensemble. 

GOAGE  laf)  n.  m.  Ane.  coût.  Entretien  des  quais  et  des 
pavés.  Il  Impôt  établi  pour  pourvoir  à  cet  entretien. 

COAGUUVBILITÉ  n.  f.  Propriété  qu'ont  certaines  sub- 
stances de  se  coaguler  :  La  coagulabilité  du  sang. 

COAGDU^LE  adj.  Qui  peut  être  coagulé,  qui  a  la  pro- 
priété de  se  coaguler  :  L'albumine  est  coagulabi.e. 

COAGULANT  {lan),  ANTE  adj.  Qui  a  la  propriété  de 
coa^ler  :  La  présure  est  une  substance  coagulante. 

—  n.  m.  Substance  qui  coagule  d'autres  substances: 
Le  tanin  est  te  coagijlant  de  la  gélatine.  (Cadet  de  Gassi- 
coort.) 

COAGULATEUR,  TRICE  adj.  Qui  produit  la  coagulation  : 
L'effet  COAGULATEUR  de  l'eau-de-vie.  (Raspail.) 

COAGULATION  [si-on)  n.  f.  Etat  d'une  substance  coa- 
gulée, action  par  laquelle  elle  se  coagule  :  Lorsque  le  lait 
se  caille,  lorsque  le  blanc  d'œuf  se  prend  en.  masse  par 
la  chaleur,  il  t'opère  une  coagulation.  (Cadet  de  Gassi- 
cotirt.) 

COAGULER  (du  lat.  coagulum,  lait  caillé)  v.  a.  Cailler, 
figer,  faire  qu'un©  matière  so  sépare  de  sa  solution 
aqueuse  :  L'alcool  a  la  propriété  de  coaguler  l'albumine. 

Se  coaguler,  v.  pr.  Devenir  coagulé  et  se  prendre  sous 
forme  do  gelée  plus  ou  moins  consistante. 

COAGULUM  {lom'  —  mot  lat.)  n.  m.  Masso  de  substance 
coagTiléo  :  L'n  coagulum  de  sang.  Les  acides  mêlés  au  lait 
forment  un  coagulum.  (Acad.)  il  Substance  qui  produit 
la  coagulation  :  La  présure  est  un  coagulum  au  lait. 

COAHUATUTLA,  bouFÇ  du  Mexioue  (Etat  do  Guerrero), 
sur  un  aftluont  du  rio  côtier  de  las  Balsas  ;  4.500  bab. 

COAZLLE  (koua-iW  [Il  mil.])  n.  f.  Laine  de  qualité  infé- 
rieure, provenant  do  la  qucuo  do  l'animal,  il  On  dit  aussi 

QUAILLE,  ou  ÉQCAILLE. 

COAILLER  {koua-illé  [H  mil.])  v.  n.  Se  dit  des  chiens 
quand  ils  quêtent  la  queue  haute. 

COAITA  {ko-é)  d.  m.  Espèce  de  singe  américain,  nommé 
aussi  alouate,  appartenant  au  genre  mycetet,  vulgaire- 
ment hurleur. 

GOALSROOKDALE ,  village  d'Angleterre  (comté  do 
Salop  [Sbropshiro]),  sur  le  Severn  ;  1.800  hab.  Mines  de 
houille  et  de  fer,  carrières  ;  hauts  fourneaux  et  forges. 

GOALCOMAN,  ville  du  Mexique  (Etat  do  Micboacan), 
spr  le  flftuvn  côtior  Tojupan  ;  5.500  hab.  Mines  d'or,  d'ar- 
gent et  do  fer.  —  Ch.-I.  d'un  district  peuplé  de  8.500  hab. 

COAL  CrxxK,  village  des  Etats-Unis  (Etat  de  Tcn- 
cesftce  [comté  d'Andorsonj),  sur  I©  Coal  Creek,  affluent  du 


Tennessee  par  le  Clinch;  2.560  hab.  Gisements  de  char- 
bon, do  fer  ut  de  zinc. 

COALESCENCE  {lé-sanss  —  du  lat.  coalescere,  se  souder) 
n.  f.  Pathûl.  Adhérence  des  parties  qui  étaient  divisées 
par  accident  ou  naturellement. 

—  Graram.  Réunion  de  deux  ou  plusieurs  mots  pour  en 
former  un  seul  :  Dans  les  langues  à  flexion,  la  coalescknce 
ou  force  de  rapprochement  est  devenue  assez  énergique 
pour  donner  naissance  à  un  tout  (yidissoluble  appelé  «  mot  n . 
(A.Maury.) 

COALESCENT  {lé-san),  ENTE  [du  lat.  coalescens,  soudé] 
adj.  Hist.  nat.  Qui  ne  forme  qu'une  seule  pièce. 

—  Bot.  Se  dit  des  bractées  qui  sont  soudées  avec  le 
pédoncule. 

COALISATION  (za-si-on)  n.  f.  Action  de  coaliser  ou  de 
se  coaliser,  ii  Etats  coalisés.  (On  dit  plus  souv.  coalition.) 
COALISER  V.  a.  Liguer,  engager  dans  une  coalition. 
COcilisé,  ée  part,  passé  du  v.  Coaliser. 

—  n.  et  adj.  Membre  d'une  coalition  :  Les  coalisés. 
Puissances  coalisées. 

Se  coaliser.  V.  pr.  S'engager  dans  une  coalition;  unir 
ses  efi'orts  ;  Les  ouvriers  se  coalisent  pour  obtenir  une 
augmentation  de  salaire.  (Blanqui.) 

COALITION  {si-on  —  du  lat.  coalescere.  se  souder)  n.  f. 
Ligue  de  puissances  ou  de  partis  qui  s'unissent  powr  agir 
en  commun  contre  quelqu'un  :  Presque  toutes  les  coali- 
tions on/ eu  pour  o6;'ei  l'iniquité  et  ta  guerre.  (Guizot.)  il 
Association  de  personnes  qui  s'entendent  pour  exercer  une 
pression  commune  :  Les  coalitions  d'ouvriers.  —  Fig.  Asso- 
ciation morale  :  Une  coalition  monstrueuse  entre  l'intrigue 
et  la  probité.  (Mirab.) 

—  Hist.  nat.  Soudure  de  parties  qui  étaient  séparées 
auparavant. 

—  Politiq.  Ministère  de  ccalilion,  Ministère  fourni  par 
une  coalition  de  partis  qui,  par  leur  accord,  ont  renversé 
le  ministère  précédent  :  Le  vice  originel  de  tout  ministère 
DE  coalition,  c'est  le  défaut  d'unité. 

—  Encycl.  Hist.  On  a  particulièrement  donné  le  nom 
de  coalitions  à  des  ligues  formées  par  les  puissances  euro- 
péennes contre  Louis  XIV  d'abord,  puis  contre  la  Révo- 
lution française  et  contre  Napoléon  I".  Des  trois  coalitions 
formées  contre  Louis  XIV,  la  première  (1672-1678)  n'a 
pas  d'autre  nom  que  celui  de  Guerre  de  la  première 
coalition;  les  deux  suivantes  sont  aussi  appelées  Guerre 
de  la  ligue  d'Axigsbourg  (1688-1697)  et  Guerre  de  la  succes- 
sion d'Espagne  (  170Ï-1714  ).  Quant  aux  sept  coalitions 
formées  à  l'époque  révolutionnaire  et  napoléonienne,  en 
voici  l'énumération  :  la  première,  conclue  à  Pilnilz  en  1791 
entre  la  Prusse  et  l'Autriche,  s'augmenta,  après  la  mort 
de  Louis  XVI,  de  l'Angleterre,  l'Espagne,  la  Sardaigne, 
les  Deux-Siciles,  etc.  ;  elle  fut  entamée  par  la  paix  avec 
la  Prusse  et  l'Espagne  (5  avr.  et  22  juill.  1795),  et  dis- 
soute par  le  traité  de  Campo-Formio  avec  l'Autriche 
(17  oct.  1797).  La  deuxième,  formée  en  1799,  entre  l'An- 
gleterre, restée  seule  en  armes,  la  Russie  et  la  Tur- 
quie, l'Autriche  et  les  Deux-Siciles,  fut  brisée  par  la  vic- 
toire de  Marengo,  suivie  des  traités  de  Lunéville  (1«01) 
et  d'Amiens  (1802).  La  troisième  coalition,  signée  à 
Pétersbourg,  le  8  avril  1805,  entre  l'Angleterre,  qui  avait 
rompu  avec  la  France  dès  1803,  et  l'Autriche,  la  Russie  et 
la  Prusse,  fut  dissoute  par  le  traité  de  Presbourg  (1805). 
La  quatrième,  formée  en  1806,  entre  la  Prusse,  la  Russie, 
l'Angleterre  et  la  Suède,  prit  tin  au  traité  de  Tilsit  (1807). 
La  cinquième,  conclue  en  1809,  entre  l'Autriche  et  l'An- 
gleterre, finit  la  même  année  par  la  paix  de  Schœnbrunn 
ou  de  Vienne.  Quant  aux  deux  dernières  coalitions,  la 
sixième,  signée  en  1813,  entre  la  Russie,  la  Prusse,  l'Au- 
triche, l'Angleterre,  la  Suède  et  presque  toutes  les  autres 
puissances,  eut  pour  résultat  1  abdication  de  Napoléon 
(U  avr.  1814).  La  septième,  continuation  de  la  précé- 
dente, formée  à  Vienne  en  1815,  après  le  retour  de  Napo- 
léon, le  renversa  de  nouveau,  et  se  maintint,  pendant 
toute  la  Restauration,  sous  le  nom  de  Sainte-Alliance. 
V.  Alliance  (Sainte-). 

—  Econ.  polit.  La  loi  du  22  germinal  an  XI  portait,  art.  6  : 
n  Toute  coalition  entre  ceux  qui  font  travailler  des  ouvriers 
tendant  à  forcer  injustement  ou  abusivement  à  l'abaisse- 
ment des  salaires  sera  punie  d'une  amende  de  100  francs 
au  moins,  3.000  francs  au  plus  ;  et,  s'il  y  a  lieu,  d'un  em- 
prisonnement qui  ne  pourra  excéder  un  mois;  »  art.  7  : 
i>  Toute  coalition  de  la  part  des  ouvriers  pour  cesser  en 
même  temps  de  travailler  sera  punie  d'un  emprisonnement 
de  trois  mois.  »  L'article  414  du  Code  pénal  atténua  cette 
inégalité  en  condamnant  à  la  prison  les  patrons  ;  mais  l'ar- 
ticle 415  permettait  de  frapper  les  chefs  ou  moteurs  des 
coalitions  d'ouvriers  de  deux  à  cinq  ans  de  prison.  La  loi 
du  27  novembre  1849  établit  l'égalité  des  pénalités  entre 
patrons  et  ouvriers.  La  loi  du  25  mai  1864,  modifiant  les 
articles  414,  415,  416,  ne  punit  que  la  violence  et  la  fraude 
en  cas  de  grève.  L'article  416,  qui  punissait  d'un  empri- 
sonnement de  six  jours  à  trois  mois,  et  d'une  amende  do 
16  à  300  francs  tous  ouvriers,  patrons  et  entrepreneurs 
d'ouvrages  qui,  à  l'aide  d'amendes,  défenses,  proscrip- 
tions, interdictions  prononcées  à  la  suite  d'un  plan  con- 
certé, auront  porté  atteinte  à  la  liberté  de  l'industrie  et 
du  travail,  a  été  abrogé  par  la  loi  du  21  mars  1884  sur  les 
syndicats  professionnels.  Mais  ceux  qui  seraient  tombés 
sous  le  coup  de  cet  article  peuvent  être  condamnés  à  des 
dommages-intérêts  en  vertu  de  l'article  1382  du  Code  civil. 

COALITIONNISTE  (si-o-nisst')  n.  m.  Partisan  des  coali- 
tions ;  membre  d'une  coalition. 

COALLIÉ,  ÉE  n.  et  adj.  Syn.  de  coalisé,  ke. 

COALTAR  {kol  —  de  l'angl.  coal,  houille,  et  tar,  goudron) 
n.  m.  Goudron  que  l'on  tire  de  la  houille,  jiar  la  distillation 
de  cotte  matière. 

—  Encvcl.  Le  coaltar  est  un  liquide  d'un  noir  brillant, 
d'une  consistance  sirupeuse  et  d  une  composition  assez 
complexe.  On  l'emploie  industriellement  pour  injecter  les 
bois,  les  traverses  do  chemin  do  fer,  en  particulier  les 
pavés  en  bois,  afin  de  les  mettre  à  l'abri  do  l'influence 
des  intempéries.  La  thérapeutique  en  fait  également  usage 
comme  désinfectant  et  antiseptique  ;  on  lui  donne,  dans  co 
cas,  le  nom  do  coa//ar  sa/jo7ii>j^.  La  médecine  vétérinaire 
utilise  ses  propriétés  dans  le  traitement  de  certaines  ma- 
ladies des  animaux  domestiques,  sous  le  nom  do  coaltar 
savonneux.  Dans  l'un  et  dans  l'autre  cas,  on  se  sert  de 
ces  produits  pour  le  pansement  de  plaies  malignes  et  ulcé- 
reuses. 

GOALTAREMENT  {kol)  h.  m.  Action  do  coaltarer. 


74 

COALTARER  {kol)  V.  a.  Injecter  avec  du  coaltar  des 
bois  susceptibles  de  se  pourrir  par  suite  des  intempéries, 
des  ceps  cfe  vigne,  etc. 

COALTARISATION  {kol, si-on)  n.f.  Action  de  coaltariser. 

COALTARISER  [kol]  v.  a.  Enduire  de  coaltar. 

COALTÉ,  ÉE  {kol —  rad.  coaltar)  ad}.  Se  dit  d'une  prépa- 
ration de  coaltar  employée  pour  désinfecter  et  panser  les 
plaies. 

—  Encycl.  La  poudre  coaltée  se  compose  de  plâtre  à 
mouler  pulvérisé  ou  de  lycopode,  et  d'une  certaine  quantité 
de  coaltar  ou  goudron  de  nouille.  On  l'emploie  tantôt  en 
nature,  tantôt  réduite  en  pâte  au  moyen  de  l'eau,  de  l'huile 
d'olive,  de  l'huile  d'œiilette  ou  de  la  glycérine. 

COALTERNE  (du  préf.  co,  et  de  alterne)  adj.  Se  dit  des 
fièvres  dont  les  accès  se  renouvellent  avant  la  fin  de 
l'accès  précédent  :   Fièvres    coalternes.  il  On  dit  plutôt 

SUBINTRANT,   ANTE. 

CoALTON,  village  des  Etats-Unis  (Etat  d'Ohio  [comté 
de  Jackson]);  4.585  hab.  Mines  de  charbon. 

COAMO,  ville  des  Antilles  (ile  de  Porto-Rico  [dép.  de 
Ponce]),  sur  le  rio  côtier  de  Coamo;  10.500  hab.  Sources 
minérales. 

GoANA,  comm.  d'Espagne  (Asturies  [prov.  d'Oviedo], 
sur  le  rio  côtier  Navia;  9.500  liab.  (CoaHcnos.)  Salaisons 
et  conserves  de  poissons.  Usines  métallurgiques. 

COAPOÏBA  n.  m.  Bot.  Syn.  de  copahier  {copaifera). 

COAPTATION  (si-on  —  du  préf.  co,  et  du  lat.  aptare, 
supin  aptatum,  joindre)  n.  f.  Action  de  remettre  en  place 
les  os  luxés  ou  les  fragments  d'os  fracturés. 

GOAQUE  [ak")  adj.  Qui  a  rapport  à  l'île  de  Cos.  (N'est 
usité  que  dans  le  titre  d'un  livre  attribué  à  Hippocrate  :  les 
Prénotions  coaques.) 

COARCTANT  {ktan),  ANTE  Hat.  coarctans,  même  sens] 
adj.  Qui  resserre  ;  Furce  coarct.^nte. 

COARCTATION  [si-on  —  lat.  coarctatio,  resserrement) 
n.  f.  Rétrécissement  :  Coabctation  du  canal  de  l'urètre. 
Il  Coarclation  du  pouls,  Petitesse  du  pouls,  qui  se  produit 
au  début  de  la  fièvre. 

GOARCTÉ,  ÉE  adj.  Rendre  plus  étroit  :  Intestin  coarctk. 

GOARCTOTOMIE  (du  lat.  coarctare,  rétrécir,  et  du  çr. 
to7}iè.  section)  n.  f.  En  T.  de  chir..  Section  d'un  rétrécis- 
sement. 

GOARGTUREi'du  lat.  coarctare.  resserrer)  n.  f.  Nom  donné 
par  les  anciens  auteurs  au  collet  de  la  racine,  à  cause  du 
rétrécissement  qu'on  observe  en  cet  endroit  de  la  plante. 

GOARRAZE,  comm.  des  Basses-Pyrénées,  arrond.  et 
à  18  kilom.  de  Pau,  sur  le  gave  de  Pau;  1.664  hab. 
Ch.de  f.  Midi.  Fabrique  de  linge  de  table;  moulins.  De  l'an- 
tique château  où  fut  élevé  Henri  IV,  il  ne  reste  plus  que 
les  tours  et  le  portail,  sur  lequel  on  lit  cette  inscription 
espagnole  :  Lo  que  har  de  ser  no  puede  faltar  (Ce  qui  doit 
être  ne  peut  manquer).  Coarraze  était,  avant  le  svii*'  siècle, 
le  siège  d'une  des  quatre  grandes  baronnies  du  Béarn. 

COART,  rivière  du  Brésil,  affluent  droit  de  l'Amazone, 
confluant  avec  le  fleuve  à  Coary  (Etat  d'Amazouas),  après 
un  cours  très  sinueux  de  600  kilom.  environ. 

COASSANT  {san),  ANTE  adj.  Qui  coasse. 

COASSEMENT  [man  —  rad.  coasser)  n.  m.  Cri  des  gre- 
nouilles et  des  crapauds,  il  Fig.  :  Le  coassement  de  l'envie. 

COASSER  (du  lat.  coaxare  ;  du  gr.  xôaî,  onomatopée) 
V.  n.  Crier,  en  parlant  des  grenouilles  et  des  crapauds. 

—  Fi^.  Clabauder,  parler  ou  écrire  d'une  façon  ridicule  : 
Les  petits  journaux  sont  des  ruisseaux  oit  coassent  de  nos 
jours  toutes  les  grenouilles  du  demi-savoir.  (L.-J.  Larcher.) 

COASSOCIÉ,  ÉE  n.  Personne  associée  avec  d'autres. 

GOASSOLO  Tprinese,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov. 
de  Turin]);  4.500  bab.  Elève  de  bestiaux. 

GOASSURANCE  (du  préf.  CO,  et  de  assurance)  n.  f.  Assu- 
rance dans  laquelle  les  assurés  s'engagent  mutuellement. 

COASSUS  {suss  —  de  coassott,  nom  indien  de  ce  cerf) 
n.  m.  Nom  scientifique  des  daguets,  cerfs  à  bois  non  rami- 
fiés, répandus  dans  l'Amérique  centrale  et  méridionale, 
et  appelés  aussi  subulo.  V.  daguet. 

GOAST  Range  {Chaîne  côtîère),  premier  gradin  des 
terrasses  étagées  menant  dans  les  Etats  américains  d'Oré- 
gon  et  de  Californie,  du  littoral  au  plateau  intérieur,  des 
bords  du  Colunibia  à  l'estuaire  du  Sacramento. 

GOATBRIDGE,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Lanark),  sur  le 
canal  Moukland;  30.000  hab.  Centre  métallurgique. 

GOATEPEC,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Vera-Cruz),  dans 
la  vallée  d'un  affluent  du  rio  côtier  Antigua,  au  pied  du 
Cofre  de  Perote;  lO.GOO  hab.  Vergers,  plantations.  Ch.-l. 
d'un  canton  peuplé  de  31.230  hab. 

GOATEPEQUE,  ville  de  la  république  du  Salvador; 
4.665  hab.  A  14  kilom.  de  la  ville,  se  trouve  le  petit  lac  du 
même  nom,  sans  écoulement. 

GOATESVILLE,  bourg  des  Etats-Unis  (Pensylvanie 
[comté  de  Chester];,  sur  le 
Brandywine,  affl.  du  Dela- 
ware;  3.680  hab.  Raboterios, 
lainages,  châles,  fonderie  de 
for. 

COATï  (mot  brésil.)  n.  m. 
Genre  de  mammifères  carni- 
vores, famille  des  ursidés, 
comprenant  dos  formes  à  mu- 
seau très  allongé,  à  longue 
queue,  grimpant  facilement 
sur  les  arbres  et  vivant  dans 
les  forêts  des  deux  Amériques. 

—  Encycl.  Les  coatis  som 
de  taille  moyenne,  ne  dépas- 
sant pas  1  mètre  de  long,  du 
museau  à  la  pointe  do  la 
queue;  leur  fourrure,  épaisse, 
est  rousso  ou  brun  rouge  ;  ils 
sont  omnivores  et  so  nourris- 
sent aussi  bien  de  racines  et 
de  fruits  que  d'œufs  et  de  petits  animaux.  On  en  connaît  deux 
espèces  :  le  coati  rouge  [nasua  fusca)  du  versant  atlantique 
do  l'Amérique  du  Sud,  et  le  coati  nariquofHasici  riarica),  ré- 
pandu du  Texas  au  Guatemala.  Ces  animaux,  qui  s'apprivoi- 
sont  facilement,  sont  très  communs  dans  les  mcnagorios. 


Coati. 


75 

GOATICOOK,  villo  do  Dominion  canadien  (prov.  do 
(^>ucilioi'),  sur  l;i  rivit^ro  Coaticook,  qui  so  jotfo  dans  lo 
.Saint-KraïK.'ois  ;  Lt.ioo  hab.  Soieries,  nlature  do  coton,  fa- 
briiiuo  do  luoublos,  instruments  aratoires. 

COATING  UcÔ'tinyh')  n.  m.  Etotïo  do  laiuo  cardée,  sorto 
do  tlaiiollo,  dorif^^iuo  anglaise. 

COATIT,  locatittS  d'Ktliiopio  (Tierô),  dans  la  valU^e  du 
.Saraï,  sous  al'rtuiMït  do  la  Holosa.  victoire  du  général  ila- 
liou  Baraiiori  sur  le  ras  du  Tigré,  Mangascia,  en  1894. 

COATZACOALCOS,  flcuvo  côtior  du  Mexique  méridio- 
nal, sorti  de  la  sierra  Madro.  Il  so  jette  au  fond  du  golfe 
du  Mexique,  au  village  de  Coatzacoalcos. 

COAUTEUR  (du  prcf.  co,  et  de  auteur)  n.  m.  Auteur  nui 
travaille  avec  un  autre  à  une  même  œuvre  littéraire  :  Jua- 
quel  fut  COAUTKUR  de  plusieurs  ouvrages  de  Dumas  père. 

—  Dr.  crira.  Celui  qui  a  commis  un  crime  en  participa- 
tfou  avec  d'autres  personnes  :  Les  coauteurs  d'un  meurtre. 

—  Encyci,.  Dr.  orim.  Les  coauteurs  sont  tous  ceux  qui 
ont  exécuté  physiquement  les  actes  constitutifs  du  délit, 
ou,  tout  au  moins,  les  faits  matériels  tendant  à  la  produc- 
tion immédiate  et  directe  de  l'effet  préjudiciable  du  délit. 
En  cas  d'homicide,  ce  sont  ceux  qui  ont  ensemble  frappé 
la  victime;  celui  qui  a  tenu  la  victime  pendant  qu'un 
autre  la  frappait  est  aussi  un  coauteur.  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre les  coauteurs  avec  les  complices.  Ces  derniers  n'ont 
pas  pris  part  aux  faits  mêmes,  constitutifs  du  délit,  et  leur 
rôle  n'a  été  qu'accessoire.  Tous  les  coauteurs  sont  punis 
des  peines  de  l'infraction;  mais  il  peut  arriver  que  l'un 
soit  puni,  et  non  les  autres,  si  une  cause  de  non-imputa- 
bilité  ou  des  excuses  absolutoires  existent  pour  l'un  sans 
s'étendre  aux  autres. 

GOAZZB,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Turin]),  au 
confluent  du  Sangonetto  avec  le  Sangono,  affluent  du  Pô  ; 
4.000  hab.  Fabriques  do  toiles,  de  quincaillerie,  d'ustensiles 
de  cuisine. 

COB  (mot  angl.  qui  signif.  bidet)  n.  m.  Chenal  de  taille 
moyenne,  à  l'encolure  épaisse  et  courte. 

COBjï:a  n.  m.  Bot.  V.  cobéa. 

COBALES.  Myth.  gr.  Autre  nom  des  CEKCCPtis.  —  Vu 
CouA  LE- 
COBALT  (de  l'allem.  kobaîl,  nom  d'un  diable  dans  les 
légendes  minières  germaniques)  n.  m.  Métal  blanc,  voisin 
du  fer  et  du  nickel.  (On  disait  autref.  cobolt.)  il  Cobalt 
gris,  Syn.  de  cobaLtine.  ii  Bleu  de  cobalt  ou  simplem. 
Cobalt,  Couleur  à  base  d'oxyde  de  cobalt,  ii  Bleu  en  géné- 
ral :  L'ardent  cobalt  de  l'éther.  (Balzac.) 

—  Encycl.  Min.  Le  cobalt  n'existe  pas  à  l'état  pur 
dans  la  nature;  on  trouve,  par  contre,  quelques  espèces 
dans  la  combinaison  desquelles  il  figure  :  cobalt  sulfui-é 
(linnéite)  ;  co6a/f  sulfaté  (^biebérite)  ;  cubait  arséniaté  (éry- 
thrine,  cobaltocre)  ;  cobalt  arsenical  (smaltine);  cobalt  ar- 
senical très  ferrifère  (safflorîte);  cobalt  gris  (cobaltine): 
cobalt  oxydé  (hétérogénite)  ;  cobalt  oxydé  noir  (cobaltide)  ; 
cobalt  séiéniteux  fconaltoraénite). 

—  Chim.  Le  cobalt,  connu  dès  le  xvi*  siècle  comme  co- 
lorant bleu  du  verre,  ne  fut  isolé  à  l'état  métallif^ue  qu'en 
1773  par  le  Suédois  Brandt.  On  l'obtient  en  calcinant  en 
vase  clos  son  oxalato  ou  en  réduisant  l'oxyde  par  le  char- 
bon ou  par  l'hydrogène. 

—  Propriétés.  Ce  métal,  dur,  peu  malléable,  de  cassure 
ressemblant  à  celle  de  l'acier,  magnétique,  très  difticile  à 
fondre,  n'est  pas  volatil.  Sa  densité  est  8,6,  sa  chaleur 
spécifique  0,107.  Solublo  dans  l'acide  nitrique,  les  acides 
chlorhydrique  et  sulfurique  l'attaquent  peu;  il  décompose 
l'eau  au  rouce,  mais  reste  inaltérable  â  l'air,  s'il  a  été  pré- 
paré par  réduction  à  haute  température.  Le  symbole  est 
Co  ou  Cb,  le  poids  atomique  58,9;  comme  lo  fer,  il  est  bi- 
valent ou  hexavalent  selon  les  combinaisons. 

—  Alliages.  Le  cobalt  forme  des  alliages  avec  plusieurs 
métaux:  1/8  p.  100  de  magnésium  lui  donne  une  grande 
malléabilité;  les  bronzes  de  cuivre  et  de  cobalt  sont  duc- 
tiles. En  combinaison  avec  lo  fer  et  l'acier,  il  produit  des 
métaux  d'une  très  grande  dureté. 

—  Oxydes  de  cobalt.  Il  existe  plusieurs  composés  oxy- 
génés :  le  protoxydo  CoO,  poudre  vert  olive,  soluble  daîis 
1  ammoniaque,  donnant  par  voie  sèche  des  composés  colo- 
rés avec  falumine  et  l'oxyde  do  zinc  ;  le  sesquioxydc? 
Co'O',  basique  à  un  faible  d(iç;ré  ;  une  sério  intermédiaire, 
Co'0',(Jo*'0'  et  Tacide  cobaltique  CoO*. 

—  Sulfures  et  arséniures  de  cobalt.  Parmi  les  composés 
sulfurés,  on  connaît  CoS.Co^S,Go*8^CoS^  Les  combinai- 
sons arséniées  sont  importantes,  parce  que,  dans  la  na- 
ture, on  ne  trouve  guère  lo  cobalt  que  sous  cotte  forme. 
Les  principales  sont  :  CoAs*  (smaltiiie),  CoAsS  {cobaltine}. 

—  Chlorure  et  sels  de  cobalt.  Le  cnlore  agit  vivement 
sur  le  cobalt;  lo  chlorure  CoCP  distille  ot  se  sublime  en 
écailles  bleues,  solublos  on  roso  dans  l'eau.  Les  sols  d« 
protoxyde  (azotate,  sulfate),  ainsi  quo  lo  chlorure,  roses  on 
solution  aqueuse,  deviennent  bleus  par  chaufl'ago  ou  con- 
centration dos  liqueurs,  probablement  par  formation  d'un 
sol  anhydre.  Lo  carbonate,  l'oxalate  et  le  phosphate  sont 
insolubles;  l'azotate  double  de  potassium  otdecohalt.  ou  sol 
de  Fischer,  en  cristaux  iaunos,  permet,  par  son  insolubilité, 
la  séparation  exacte  du  cobalt  ot  du  nickel.  Les  sels  so 
combment  avec  l'ainmoniaquo  pour  constituer  les  cobatta- 
minca,  corps  cristallins  de  formule  générale  :  , 

Co»X*,  nAzII'oùX  =  Cl,(SO')',(AzO')'.  n  =  4,  6,8,  10,12. 

Lo  cyanure  de  potassium  précipite  les  solutions  do  co- 
balt, mais  lo  cyanure  Oo(CAz)*  est  solublo,  on  s'oxydant 
a  l'air,  dans  un  excès  do  réactif.  Dans  le  nouveau  sol,  les 
caractères  du  cobalt  sont  masqués  :  il  y  a  formation  d'un 
soi  do  l'acide  cobaltici/anique  Co'(CAz)"ll*  comparable  au 
ferricyanure.  L'acido  isolé  ost  on  cristaux  incolores  déli- 
quoscnnts.  Les  cobalticgmiurcs  ne  sont  pas  toxiques. 

—  Cantcfèrm  ot  dusai/e  des  sels  de  cobalt.  Ia-^'h  princi- 
paux raractcn-s  aiialyiii|uos  sont  :  la  précipitation  <lo 
sulfure  CoS  par  un  sulfure  alcalin;  d'oxydo,  soluble  dans 
l'ammoniaque,  par  la  potasse  ;  d'azotito  jaune,  par  lazotito 
nolassique  en  solution  acétique.  Au  chalumeau,  porle 
bleuo  avec  lo  borax.  Lo  dosage  s'eiroctuo  en  posant  le  sel 
amené  à  l'état  do  sulfate  ou  en  éloctrolysant  une  solution 
chargée  d'acide  o.KaIiquo  pour  poser  lo  métal  déposé  sur  lo 
jiôlo  négatif. 

—  Métallurgie.  Dans  los  minorais  arséniés  do  Saxe,  do 
RohAmo,  lo  cobalt  ost  mélangé  au  for,  au  nickel,  dont  il 
irnporto  do  le  séparer,  parce  que  los  couleurs  préparées  avec 
dos  coballs  impurs  .seraient  sans  éclat.  Parmi  los  nombroux 


COATICOOK 


COBEA 


EroeÔdés  employés  nous  no  citerons  que  la  méthode  do  Lio- 
ig  :  les  minerais,  après  grillage,  sont  fondus  avec  du  bi- 
sulfate do  potasse  :  lo  for  ot  la  majeure  partie  du  nickel 
restent  insolubles,  tandis  ([ue  lo  cobalt  est  converti  on 
sulfate,  dans  lequel  la  potasse  précipite  l'oxyde.  Cetoyxdo 
retient  du  nickel  ;  on  le  purifle  soit  on  transformant  lo  co- 
balt en  azotito  double  de  potassium,  soit  en  traitant  par 
l'ammoniaque  lo  mélange  dos  oxalates  :  lo  cobalt  devient 
cuhaUamine  soluble,  lo  nickel  reste  insoluble.  Actuelle- 
ment, on  traite  beaucoup  do  minerais  calédoniens,  tenant 
eu  moyenne  3  à  4  p.  100  d'oxyde  de  cobalt  et  1,25  p.  lOO 
de  nickel,  en  les  attaquant  par  une  solution  de  sulfate 
ferreux;  le  nickel  et  lo  cobalt  sont  solubilisés  et  séparés 
par  une  dos  méthodes  précédentes. 

—  Applications  du  cobalt  et  de  ses  cotnposés.  Le  métal 
pur  a  peu  d'applications.  (V.  cobaltagk.)  Les  principaux 
usages  sont  fournis  par  ses  combinaisons  colorées  :  l'oxydo, 
ajoutéau  verre  etaux  pâtes  céramiques,  los  colore  en  bleu  ; 
le  fameux  bleu  de  Sèvres  est  à  base  de  cobalt.  Parmi  les 
colorants  bleus  employés  dans  la  fabrication  des  encres  et 
des  couleurs  fines,  on  peut  citer  :  le  bleu  Thénard,  phos- 
phate de  cobalt  et  alumine  calcinés  :  le  smalt  ou  azur, 
silicate  do  potasse  et  de  cobalt,  préparé  directement  avec 
les  mmerais-  Après  grillage,  ceux-ci  sont  fondus  avec  du 
sable  et  un  carbonate  alcalin  :  le  cobalt  entre  en  dissolution 
dans  le  verre  formé,  qu'il  suffit  de  broyer  et  de  léviger  ;  les 
métaux  étrangers  se  réunissent  en  une  masse  ou  speiss. 
matière  première  du  nickel.  Mentionnons  encore  les  outre- 
mers de  cobalt,  alumine  colorée  par  de  Taluminate  de  cobalt. 
Ces  colorants  bleus  sont  inaltérables,  mais  paraissent  viola- 
cés à  la  lumière  artificielle.  On  connaît  des  verts  :  vert  Bin- 
nanin,  oxyde  de  zinc  coloré  par  le  cobalt  (cette  couleur  est 
inoffensive);  des  roses:  phosphate,  arséniaté  de  cobalt.  Les 
sels  de  cobalt  entrent  dans  la  composition  des  enci-es  sympa- 
thiques, encres  légèrement  rosées,  qui  ne  deviennent  visi- 
bles que  si  l'on  chauffe  le  papier.  Les  ?i/yj/romé(res  en  papier, 
virant  du  bleu  au  rose  selon  le  degré  d'humidité  de  l'air, 
doivent  au  cobalt  cette  propriété. 

COBALTAGE  {taj')  n.  m.  Action  de  recouvrir  d'une  mince 
couche  de  cobalt  un  métal  qui,  sans  cette  précaution,  pour- 
rait s'o.xyder.  Il  On  dit  également  cobaltisage. 

—  Encycl.  Le  cobaltage  s'emploie,  notamment,  comme 
enduit  protecteur  des  planches  gravées,  des  clichés  typo- 
graphiques, etc.  Cette  opération  se  pratique,  soit  au  moyen 
d'une  véritable  galvanisation,  soit  au  trempé,  c'est-à-^ire 
en  plongeant  la  plaque  métallique  dans  une  dissolution 
d'un  SL'l  de  cobalt. 

COBALTAMINE  n.  f.  Combinaison  ammoniacale  de  co- 
balt.   V. COBALT. 

COBALTATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  cobaltique. 

COBALTEUX  (/etî)  adj .  m.  Se  dit  d'un  des  oxydes  de  cobalt. 

GOBALTICO-AMMONIQUE  adj.  Se  dit  d'un  sel  double  de 
cobalt  et  d'ammoniaque  :  Sel  coBALTico-AMMONiyuE. 

COBALTIGO-POTASSIQUE  adj.  Se  dit  d'un  sel  double  de 
cobalt  et  de  potassium  :  Sel  cobaltico-potassiqle. 

COBALTICYANIQUE  adj.  Chim.  V.  cobalt. 

COBALTICYANURE  n.  m.  Chim.  V.  cobalt. 

COBALTIDE  n.  f.  Oxyde  hydraté  naturel  de  manganèse 
et  do  cobalt.  Syn.  de  asbolane. 

COBALTIDES  n.  m.  pi.  Famille  de  minéraux,  comprenant 
le  cobalt  et  ses  combinaisons.  —  Un  cobaltide. 

COBALTIFÈRE  (de  cobalt,  et  du  lat.  feiTe,  porter)  adj. 
Qui  contient  du  cobalt  :  Minerai  cobaltifère. 

COBALTINE  n.  f.  Arséniosulfure  naturel  de  cobalt,  ou 
cobalt  gris. 

—  Encycl.  La  cobaltine,  dont  la  formule  est  CoAsS,  le 
poids  spécifique  6  à  6,3  et  la  dureté  5,5,  est  le  plus  impor- 
tant des  minerais  de  cobalt  après  la  smaltine.  La  cobaltine 
est  d'un  blanc  d'argent  avec  éclat  métallique  rougeâtre. 
Sa  poussière  est  d'un  noir  tirant  sur  le  gris.  Cotte  espèce 
se  présente  en  masses  compactes  ou  en  cristaux.  Sous  le 
rapport  de  la  cristallisation,  elle  appartient  au  système 
hexadiédrique,  c'ost-à-diro  au  système  cubique  à  modifica- 
tions hémiodriquos,  conduisant  au  dodécaèdre  pentagoiial. 
La  cobaltine  fond  au  chalumeau  ;  elle  fait  feu  au  briquet,  et 
ost  dissoute  par  l'acide  azotique.  Ce  minorai  so  rencontre 
dans  les  terrains  do  gneiss,  tantôt  en  filons,  tantôt  en  petits 
amas.  Il  est  surtout  abondant  en  Suèdo  ot  on  Norvège. 

COBALTIQUE  adj.  Il  AciWe  cobaltique.   So  dit  d'un  des 
oxydiîs  do  cobalt. 
COBALTISAGE  n.  m.  Chim.  V.  cobaltagk. 
COBALTISER  V.  a.  Couvrir  d'une  coucho  de  cobalt. 
COBALTOCRE  n.  m.  Arséoiate  hydraté  naturel  do  cobalt. 

Syn.    de   I-;UYTH1UNK. 

COBALTOMÉNITE  n.  f.  Sôlénito  naturel  de  cobalt. 
COBAMBA  n.  m.  Miner.  Syn.  do  canscork  ou  canscora, 

GOBAN,  villo  de  la  républi((uo  du  Guatemala  (dép.  do 
Vora-Pazj,sur  loCojabon.al'iluent  du  Polochic  ;  18.075  liab. 
(en  grande  majorité  Indiens  Quekchis).  Cultures  impor- 
tantes do  café  et  do  quinquina,  exploitation  do  l'arbro  à 
ciro.  Ruines  précolombiennes. 

COBAR,  ville  d'Australie  ^Nouvelle-Galles  du  Sud). 
Impurtantcs  mines  do  cuivro  ;  hauts  fourneaux  ot  raffine- 
ries ;  culture  do  la  vigno  ot  dos  fruits,  élevage. 

COBAYE  {ba-ill  {U  mil.])  n.  m.  Genre  do  mammifères 
rongeurs,  famille  dos  subongulés,  comprenant  do  petites 
formes  ramassées, 
à  pattes  courtes , 
ayant  trois  doigts 
aux  pattes  do  de- 
vant, q  ua  tre  i 
colles  do  derrière, 
et  habitant  l'Amé- 
riquo  du  Sud. 

—  Kncycl.  Il 
existe  plusieurs  os- 
pùcos  do  cobayes 
[cavia).  Lapins  con- 
nue est  lo  cobaye  domestique  ou  cochon  d'Indo,ospôco  do- 
mestiquée do  tout  temps  au  Pérou,  acclimatée  on  Europo 
dopais  plus  d'un  siècle,  et  ifont  la  souche  sauvagon'ost  pas 
exactement  connue.  Citons  aussi  le  cobaye  du  Drésil  {cavia 
/trasiliensis  ou  aperça  ou  norcellus)  qui  vit  au  Drésil,  en 
Bolivie,  au  Paraguay,  etc.  Les  cobayes  du  sous-gonro  h'ro- 
don  ont  une  taille  plus  grande;  tel  est  lo  kerodoH  Austru- 
lia  (do  Patagonio),  et  lo  kcrodon  rapestris  (du  Brésil).  Los 


Cobayes. 


&^% 


Cobden. 


cobayes  sont  très  employés  pour  la  vivisection.  Beaucoup 
de  personnes  los  mangent  et  trouvent  leur  chair  délicate. 
GOBBETT  (William),  publicisto  anglais,  né  à  Farnham 
(Surrey)  en  i7G2,  mort  en  1835.  D'abord  soldat,  il  visita 
la  Franco  en  1792,  passa  aux  Etats-Unis,  et  fit  paraître  â 
Philadelphie,  sous  le  |)sendonyme  de  Peter  Porcdpine, 
un  journal  {Porcupinc  s  Gazette)  où  il  attaquait  les  idées 
libérales.  Puis  il  retourna  à.  Londres  ot  y  fonda,  en  1803, 
le  Weekly  potitical  lîcgister,  feuille  dévouée  aux  tories. 
Peu  de  temps  après,  il  passa  dans  lo  camp  des  radi- 
caux et  défendit  hautement  les  principes  de  la  Kévolu- 
tion  frani;aise.  Il  créa,  spécialement  pour  les  classes  popu- 
laires, le  Twopenny  Tract  (1816).  Mais  il  eut  à  subir 
plusieurs  condamnations,  dont  l'une,  de  25.000  francs, 
fut  couverte  par  une  souscription  nationale.  En  1817,  il 
dut  aller  se  mettre  en  sûreté  aux  Etats-Unis,  revint  en 
1819,  puis  devint  membre  de  la  Chambre  des  communes 
en  1832.  Outre  ses  écrits  politiques,  on  a  de  lui  :  le  Maître 
d'anglais  (1816),  le  Jardinier  américain  (1819);  Lettres  sur 
l'histoire  de  la  Héforme  protestante  en  Angleterre  et  en 
•Irlande  (1826);  etc. 

COBBOLD  (Thomas  Spencer) ,  savant  naturaliste  an- 
glais, né  à  Ipswich  en  1828,  mort  en  1886.  Après  avoir  pro- 
fessé l'anatomie  comparée  à  Edimbourg,  il  se  rendit  à  Lon- 
dres, où  il  enseigna  la  botanique,  puis  l'anatomie  comparée, 
et  devint,  en  1868,  conservateur  et  professeur  au  British 
Muséum.  Ses  cours  do  géologie  eurent  un  grand  succès 
et  ses  travaux  sur  l'helmintholo^ie  font  autorité.  Son  Traité 
d'hclminthologie  (1870),  enrichi  de  planches  nombreuses, 
marque  dans  la  science. 

GOBDEN  (Richard),  politicien  anglais,  né  à  Heyshott 
(comté  de  Sussex)  en  1804,  mort  à  Londres  en  1865.  Ses 
débuts  dans  la  vie  furent  pénibles.  D'abord  petit  employé 
dans  une  banque,  il  devint 
commis  voyageur  en  tissus, 
parvint  à  réunir  un  modeste 
capital  et  fonda  une  filature 
de  coton  à  Manchester.  Ses 
affaires  étaient  prospères 
quand  il  so  jeta  à  corps 
perdu  dans  le  mouvement 
provoqué  contre  les  droits 
qui  s'opposaient  à  l'entrée 
des  céréales.  Il  dépensa 
beaucoup  d'énergie,  de  ta- 
lent et  de  ténacité  dans  cette 
lutte  fameuse,  qui  dura  dix 
ans.  Membre  de  la  Chambre 
des  communes  et  chef  de  la 
Ligue  contre  les  droits,  il 
parcourut  sans  relâche  l'An- 
gleterre, et  prononça  plu- 
sieurs milliers  de  discours. 
En  1846,  il  eut  la  joie  do  voir 
ses  idées  triomplier.  Mais 
ses  affaires  privées  étaient  en  si  mauvais  état  que  ses 
amis,  ses  admirateurs  et  ses  électeurs  durent  ouvrir  une 
souscription  pour  racheter  la  maison  où  il  était  né  et  lui 
assurer  une  existence  indépendante. 

Cobden  con.sacra  alors  ses  soins  à  développer  les  rela- 
tions commerciales  entre  l'Angleterre  et  la  France.  Grâce 
à  l'intervention  de  Napoléon  III,  il  fit  aboutir  le  traité 
de  1860  entre  les  deux  pa\s.  Usé  prématurément  par  un 
travail  excessif,  Cobden  dut  renoncer,  dès  lors,  ù  prendre 
une  part  directe  aux  travaux  parlementaires.  Sa  mort  fut 
un  deuil  national  pour  son  pays,  reconnaissant  de  tant  do 
services  rendus.  Cobden  était  un  homme  plutôt  d'action  que 
de  principes,  et  c'est  à  tort  qu'on  lo  représente,  en  Franco, 
comme  lincarnation  du  libre-échange.  C'était,  avant  tout, 
un  démocrate  et  un  bumanilairo.  Sa  gloire  n'est  pas  d'a- 
voir fait  triompher  une  doctrine  scientifique,  mais  d'avoir 
brisé  la  coalition  de  quelques  grands  détenteurs  du  sol 
anglais  q^ui,  protégés  par  un  monopole  do  fait,  vendaient 
à  des  prix  excessifs  les  denrées  de  première  nécessité. 
Cobden  n'a  pas  laissé  d'ouvrages,  raaissos  principaux  dis- 
cours ont  été  publiés  par  John  Brigbt.  —  Consulter  Bastiat  : 
Cobden  et  la  Ligue,  et  la  Vie  de  Cobden,  par  John  Morley. 

Cobden-Club,  Société  instituée  à  Londres,  en  !8G£>, 
pour  la  propaiiaiion  des  doctrines  du  frce-trade  ou  libre- 
échange,  ot  admettant  los  économistes  et  hommes  politi- 
ques do  tous  les  pays. 

COBÉA  ou  COBAA  (do  Juan  Cobo.  missionnaire  espagn.^ 
n.  m.  Genre  do  plantes  grimpantes,  originaire  do  1  Amé- 
ricjuo  tropicale,  ii  On 
dit  aussi  cohkb  n.  f. 

—  Encycl.  Rap- 
porté par  les  divers 
auteurs  à  la  famille 
des  bignoniacées  ou 
à  colle  dos  polémo 
niacéos, lo  cobéa  ost 
devenu,  pour  (piel- 
quos-uns,  lo  type 
d'une  petite  famille 
distincte  sous  le  nom 
do  cobéacées.  II  ren- 
formo  des  arbris- 
seaux grimpants. 
Les  fleurs  sont  gran- 
des et  belles.  Le 
fruit  ost  une  capsule. 
Co  genre  comprend 
aujourd'hui  trois  nu 
(juntro  espèces,  qui 
habitent  \  Amérique 
tropicale,  depuis  le 
Mex iquo  jusqu'au 
Pérou.  La  plus  connuo  ost  lo  cobéa  grimpant  (cobiea 
scandons),  découvert  au  Mexique  par  lo  P.  Cobo,  ot  in- 
troduit on  Europo  vers  I7i)2.  Cotte  plante  ost  dovonuo 
aujourd'hui  très  populaire;  c'est  une  do  colles  qu'on  voit 
lo  plus  fréquemment  aux  fonéiros  dos  Purisions,  qui  l'ap- 
pollent  par  corruption  gobéa.  Vax  Franco,  ou  lo  cultive 
on  plein  air,  mais  comme  plante  aiuiuollo;  en  le  tenant 
dans  do  grands  pots,  qu'on  rentro  durant  l'hivor  on  oran- 
gerie, on  peut  le  consorvi'r  plusieurs  années.  On  le  propage 
do  graines,  semées  sur  couche  en  mars,  de  boutures  et  do 
marcottes.  Ses  tiges,  si  on  a  soin  do  les  faire  grimper  con- 
tre dos  ficelles,  alloignont  la  longueur  de  10  mètres  ot 
portent  un  grand  nombre  de  tlours  violacées. 


COBEACEEiS 


COCARD 


quilles  j. 


COBÉACÉES  D.  f.  pi.  Famille  de  plantes  grimpantes,  dont 
le  cobèa  est  le  type.  —  L'ne  cobèacék. 

COBELO,  comm.  d'Espagne  ^Galice  [prov.  de  Ponteve- 
dra'i.  sur  le  Tea,  affinent  dn  Miùo;  8.5oû  hab. 

COBENZL  {Johann  Karl  Philipp,  comte  dk),  homme 
d'Etat  autrichien,  né  en  1712,  à  Laibach,  mort  en  1770  à 
Bruxelles.  [Après  avoir  rempli  des  missions  importantes, 
il  fut  nommé  conseiller  d'Eut,  et,  en  1753,  ministre  pléni- 
potentiaire, chargé  dadmmistrer,  sous  le  prince  Charles 
de  Lorraine,  les  Pays-Bas  autrichiens.  Il  se  montra  ex- 
cellent administrateur,  et  fonda  l'Académie  des  sciences 
de  Bruxelles.]  —  Son  tils,  Johann  Ludwig  Joseph,  né 
en  1753  à  Bruxelles,  mort  en  1S09  à  Vienne,  fut  ambassa- 
deur à  Copenhague  vl774),  Berlin  (1777),  et  Saint-Péters- 
bourg(1779  à  1797).  [Eu  1795,  il  conclut  entre  l'Autriche,  la 
Russie  et  l'Angleterre,  un  traité  contre  la  France.  En  1797, 
il  signa  avec  Bonaparte  le  traité  de  Campo-Formio,  prit 

Sart  au  congrès  de  Rastadt,  et,  en  ISOl,  conclut  le  traité 
e  Lunéville.  Il  devint  chancelier  et  ministre  des  affaires 
étrangères,  et  fut  mis  à  la  retraite  après  le  traité  de  Pres- 
bourg.]  —  Son  cousin,  Johann-Philipp,  né  en  1741  à  Lai- 
bach, mort  à  Vienne  en  ISiO,  accompagna  Joseph  II  eu 
France,  fut  ministre  plénipotentiaire  aux  négociations  de 
Teschen  (1799),  ministre  des  affaires  étrangères  de  1792 
à  1794,  ambassadeur  en  France  après  le  traité  de  Lunéville, 
et  se  retira  des  affaires  en  1S05. 

GOBET  (Carel  Gabriel),  philologue  hollandais,  né  à  Pa- 
ris en  1S13,  mort  en  1889  à  Leyde,  où  il  professait,  depuis 
1846,  lalittéralure  grecque.  Ilavaitété  élu,  en  1871,  mem- 
bre associé  de  l'Académie  des  inscriptions  de  Paris.  Ses 
Observations  critiques  sur  des  écrivains  grecs  sont  des 
modèles  de  solide  érudition  et  d'excellente  philologie. 
Citons  aussi  de  lui  :  Miscellanea  philologica  et  critica  {IS13)  ; 
M i scelîanea  critica  {IS>1 6);  Collée tanea  critica  (1876). 

COBIER  {bi-é)  n.  m.  Réservoir  à  plusieurs  compartiments 
qui,  dans  les  marais  salants,  fait  suite  à  la  vasière. 

COBIJA,  ancienne  ville  d'Amérique.  V.  TocoriLLA. 

COBIT  ou  COVID  ou  COVIDO  n.  m.  Mesure  de  longueur 
usiiée  aux  Indes,  et  variant  de  O-^iSô  à  O^iSO. 

COBITIS  iliss)  n.  m.  Nom  scientifique  du  genre  loche. 

COBLE  n.  m.  Barque  de  pêche  de  la  côte  est  d'Angleterre  ; 
elle    est  munie  de 
trois  quilles  et  peut 
se    haler    à    terre 
avec  facilité. 

Coblence  (Sa- 
muel-Victor)  ,  in- 
dustriel fran-vais, 
né  à  Nancy  (Meur- 
tre) en  1814,  mort  à  Paris  en  1880.  H  se  rendit  à  Paris,  fit 
des  recherches  sur  l'application  de  la  galvanoplastie  à  la 
typographie,  découvrit  des  procédés  nouveaux  de  cli- 
cliage  par  la  pile  électrique  et  fonda  un  établissement  oii 
il  appliqua  ses  procédés. 

Goblentz  ou  Coblence  (6/«ns5),  en  allem.  Koblenz 
[lat.  Con/luentes],  ville  «.te  la  Prusse-Rhénane,  au  croise- 
ment des  vallées  de  la  Moselle,  de  la  Lahn  et  du  Rhiu  : 
40.000  hab.  Son  commerce  n'est  pas 
extrêmement  actif  et  ses  industries 
sont  peu  nombreuses. Goblentz atou- 
jours  été,  depuis  les  Romains,  une 
place  de  guerre,  beaucoup  plutôt 
qu'une  place  de  commerce.  Depuis 
1870,  surtout,  Goblentz  est  le  centre 
d'un  vaste  camp  retranché  qui  pour- 
rait, en  cas  de  guerre,  abriter  jus- 
qu'à 200.000  hommes.  A  part  l'église 
Saint-Victor,  qui  rappelle  les  mysti- 
ques constructions  du  moyen  âge,  et 
de  belles  promenades  qui  serpentent 
le  long  du  Rhin,  Goblentz  n  évoque 
que  des  idées  guerrières.  Des  remparts  l'enserrent  étroite- 
ment. Trois  ponts,  l'un  de  bateaux,  le  second  de  pierre,  le 
troisième  de  fer,  franchissent  le  fleuve  en  cet  endroit.  Aussi. 
Coblentz  a-t-il  été  surnommé  le  Gibraltar  du  Rhin.  Non 
loin  de  la  ville,  au  pied  de  la  colline  de  Petershers",  s'ôlèvu 
le  tombeaudu  général  Marceau,  tué  en  1796  à  Altenkirchen . 

Coblentz  'présidence  de),  circonscription  administra- 
tive d'Allemagne  (Prusse-Rhénane),  peuplée  de  650.536  h., 
sur  6.203  kilom.  carr.,  capitale  Coblentz.  Elle  est  subdi- 
visée en  14  cercles  dont  celui  de  Goblentz -villic  a 
32.664  hab.,  et  celui  de  Goblentz-campa.gne  58.011  hab. 

COBLENTZIEN,  ENNE  {blan-si-în,  en')  adj.  Se  dit  de  la 
partie  supérieure  du  terrain  dévonien  inférieur:  L'étaqeco- 
BLK.NTZIEN  a  pour  ti/pe  la  grauwacke  à  spirifères  de  Coblentz. 

—  Q.  m.  :  Le  coBLENTZiiiN. 

GOBOLDINE  n.  f.  Miner,  Sulfure  naturel  de  cobalt. 

COBOLT  (mot  allem.)  n.  m.  Arsenic  métallique  réduit 
en  poudre,  qui,  par  suite  de  son  contact  avec  l'air,  a  subi 
un  commencement  d'oxydation. 
Il  On  l'appelle,  dans  le  commerce, 

POUDRE  À    MOCCHES, 

COBOURG  (bour')  n.  m.  EtolTe 
croisée  d'un  seul  côté,  à  trame  de 
laine  mérinos  poignée,  et  chaîne  en 
soie  grège  ou  en  coton,  n  On  appelle 
aussi  ce  tissu  cacuemire  d'Ecosse. 

GOBOURG  '  PRI.NCIPACTÉ  DK  ) . 
V.  SAXE-ConOt-EG. 

COBOURG,  ville  du  Dominion  ca- 
oadir^n  fprov.  d'Ontarîo/,  sur  le  lac 
Ontario;  4.830  hab.  Univcrsiié  wes- 
leyenne.  Minoteries,  scieries,  tanneries.  Port  important. 

COBOURG,  en  allem.  KoBURG,  petite  ville  do  l'Alle- 
magne (duché  de  Saxo-Cobourg-Gotha),  sur  ritz,  affluent 
du  Mcin  ;  17.000  hab.  Dominée  par  une  forteresse  que  l'on 
considère,  peut-être  à  tort,  comme  le  point  central  de  l'Allo- 
magno,  elle  possède  aussi  le  château  des  princes,  XKhren- 
burfj,  aujourd'hui  converti  on  musée  ;  régliso  Saint-Maurice 
datantduxv*^iècle.  et  quelques  monuments  plus  modernes 
(hôtel  do  ville,  hospice,  etc.).  On  y  trouve  quelques  fabri- 
ques do  lainages,  do  loilcb,  do  bijouterie  ;  mais  1  activité  y 
est  bien  médiocre. 

COBOURG  ^Frédéric,  duc  de  SaX£-j,  fold-maréchal 
autrichien.  V.  SAXE-CououaG, 


Armes  de  Coblentz. 


Armes  Je  Coboi 


urg. 


Coca:  û,  Ûeur;  h,  IVuit. 


—  Allds.  BIST.  :  Agent,  partisan  de  Pitt  et  Cobourg, 

Expression  injurieuse  que,  sous  la  République  et  le  pre- 
mier Empire,  on  adressait  à  tous  les  adversaires  des  idées 
libérales,  et  généralement  à  tous  les  royalistes.  V.  Pitt. 

COBOURGEOIS  [jo-à  —  du  prêt",  co,  et  de  bourgeois)  n.  m. 
Négociant  ([ui  a  un  intérêt  commun  avec  d'autres  sur  un 
vaisseau  marchand. 

COBRA  et  COBRA  CAPELLO  n.  m.  Nom  vulgaire  des  ser- 
pents mdiens  du  genre  naja,  serpents  à  lunettes  et  autres 
espèces  dont  la  morsure  venimeuse  est  mortelle.  V.  naj.\. 

COBRE  n.  f.  Papet.  Pâte  que  l'on  met  momentanément 
de  côté  après  qu'elle  a  été  efriloquée. 

—  Métrol.  Mesure  de  longueur  indienne  valant  0"',50. 
COBRE  (El),  ville  des  Antilles  {île  de  Cuba  [prov.  de 

Santiago-de-Guba])  ;  8.260  hab.  Mines  de  cuivre.  Dans  ses 
environs  commença,  en  1872,  l'insurrection  cubaine. 

COBRÉSIE  {:i)  n.  f.  Genre  de  cypéracées,  renfermant 
des  plantes  herbacées  du  Caucase,  de  la  Dzoungarie  et 
du  Népaul.  Il  On  dit  aussi  kourésie. 

COBURG,  ville  d'Australie  (Victoria),  sur  le  Merry  et 
le  Mooneo  Ponds  Grcek,  affluent  du  Yarra  Yarra  ;  5.430  h. 
Pénitencier.  C'est  un  faubourg  do  Melbourne. 

COBURGIE  iji  —  du  prince  de  Saxe-Cobourg)  n.  f.  Genre 
d'aniaryllidacées-narcissées,  formé  aux  dépens  des  amaryl- 
lis, et  comprenant  plusieurs  espèces  qui  croissent  au  Pérou. 

COCA  n.  m.  Nom  de  la  plus  petite  mesure  de  capacité 
employée  au  Japon  pour  le  riz. 

COCA  (espagn.  coca;  de  aymarn  koka,  qui  signif.  "  plante 
par  excellence  »)  n.  m.  suivant  r.A.cad.  n.  f.,  suivant  les 
botan.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  du  genre  érythroxvle 
[erylhroxyhnn  coca),  de  la  famille  des  linaéées,  tribu  àes 
érytliroxylées,  et  qui  est  un  arbrisseau  du  Pérou. 

—  En'cycl.  L'arbuste  connu  sous  le  nom  de  coca  ou 
cocaier^  et  que  les  Péruviens  nomment  aussi  hai/o  et  ipatu, 
peut  atteindre  de  l  à  3  mè- 
tres de  haut.  Une  écorce 
blanchâtre  recouvre  la  tige. 
Les  fleurs  sont  petites  et 
jaunâtres.  Le  fruit,  rouge 
etoblong,  est  un  drupe.  Cet 
arbrisseau  abonde,  à  l'état 
sauvage,  dans  les  Andes, 
entre  700  et  2.000  mètres 
d'altitude  ;  au  Pérou,  en  Bo- 
livie ,  à  la  Nouvelle-Gre- 
nade. On  en  voit  aussi  au 
Brésil  etdans  la  républi(|uo 
Argentine.  On  le  cultive 
dans  toutes  les  régions, 
surtout  en  Bolivie  (prov. 
de  la  Paz).  Les  plantations 
sont  nommées  cocah;  elles 
sont  établies  dans  les  ré- 
gions à  climat  doux  et  hu- 
mide. Les  habitants  de  ces 
pays  font  usage  de  la  coca 
depuis  très  lon£;;temps.  Ils 
mâclient  les  feuilles  et  peu- 
vent alors,  dit-on,  non  seulement  résister  à  la  fatigue  et  au 
sommeil,  mais  aussi  ne  pas  manger.  Les  Incas  avaient  divi- 
nisé cet  arbuste  et  se  servaient  de  ses  feuilles  comme  mon- 
naie. Mais  les  Péruviens  et  les  Boliviens  font  souvent  un 
abus  des  feuilles  de  coca,  et  obtiennent  même  une  ivresse 
particulière  en  les  mélangeant  aux  feuilles  de  tabac. 

On  récolte  les  feuilles  en  mars,  juillet  et  octobre,  et  on 
les  fait  sécher  au  soleil  pour  les  conserver. 

Les  feuilles  de  coca  contiennent  plusieurs  alcaloïdes, 
dont  le  principal  est  connu  sous  le  nom  do  cocaïne.  La 
coca  agit  en  anesthésiant  la  bouche,  et  la  salive,  entraînée 
dans  l'estomac,  anesthésie  cet  organe  et  empêche  la  sen- 
sation de  la  faim.  La  coca  peut  remplacer  le  thé  ;  on  l'a 
préconisée  contre  les  troubles  gastriques,  la  dyspepsie,  la 
gastralgie,  les  rhumatismes.  Elle  entre  dans  la  prépara- 
tion d'un  grand  nombre  de  médicaments  et  particulière- 
ment de  vins  médicinaux. 

COCAGNE  {i/n  mil.  —  du  napolit.  cuccagna)  n.  f.  Fête  pu- 
Ijlique,  accompagnée  do  jeux  et  de  distributions 
de  vivres  et  de  boissons  :  Je  vois  des  cocagnes  ri 

pour  un  peuple  immense.  (Volt.) 

—  Parext.  Centre,  source  de  bien-être  et  do 
faciles  plaisirs  :  Le  gouvernement  représentatif 
de  la  sorte  est  ujie  cocagne.  (P.-L.  Courier.)  [Ces 
deux  sens  sont  peu  usités.] 

—  Pays  de  cocagne.  Pays  imaginaire  où  l'on 
trouve  sans  peine  la  satisfaction  de  tous  les 
besoins,  de  tous  les  plaisirs,  il  Pays  heureux  où 
la  vie  est  facile  et  agréable  : 

Paris  est  pour  le  riche  un  pays  de  cocagne. 

EOILEAU. 

—  Mât  de  cocagne.  Haut  mât,  enduit  d'une 
matière  glissante  (savon,  suif)  que  l'on  dresse 
verticalement  sur  les  places,  dans  les  fêtes  pu- 
bliques, et  au  sommet  duquel  sont  attachés  des 
prix  que  des  concurrents  s  efforcent  d'atteindre. 

—  Encycl.  Pendant  le  xvi«  et  le  xvii»  siècle, 
dans  les  occasions  de  réjouissance  publique, 
on  élevait  sur  une  place  de  Naples  une  monta- 
gne qui  était  censée  représenter  l'Etna  ou  le 
Vésuve.  Du  cratère  de  co  volcan  parodié  jail- 
lissait une  éruption  do  saucisses,  do  viandes 
cuites,  et  surtout  de  macaronis,  qui,  en  dé- 
gringolant, senfarinaient  de  fromage  râpé, 
dont  les  flancs  do  la  montagne  étaient  revê- 
tus en  guise  de  cendres.  Le  peuple  se  battait 
pour  en  attraper  ;  cela  s'appelait  une  cocagne. 

COCAGNE  ign  mil.  —  du  provonç.  cocanha,  même  sens) 
n.  f.  Pain  de  pastel. 

CoCAGNE,    bourg  du   Dominion    canadien   (Nouveau- 

Bruii^wick  [Acadic]),  sur  le  fleuve  côtier  Cocagne  ;  3.350  h. 

COGA'iER  n.  m.  Bot.  Nom  fran<;ais  de  Y crythroxylon  coca. 

COCAÏNE  (rad.  coca)  n.  f.  Alcaloïde  que  l'on  a  extrait  dos 
feuilles  de  coca. 

—  Encycl.  Chim.  Cet  alcaloïde,  C"IP' AzO*,  a  été  dé- 
couvert par  Nicmann,  dans  les  feuilles  de  coca,  auxquelles 
il  communique  ses  propriétés.  On  peut  le  préparer  ainsi  : 
on  épuise  les  feuilles  par  l'eau  froide,  puis  on  précipite  la 
liqueur  par  l'acétate  do  plomb,  et  on  eiilèvo  l'excès  de 
plomb  par  lo  sulfate  do  soude  ;  le  produit,  agité  avec  do 


Mât  de 
cocagne. 


76 

l'éther,  cède  à  celui-ci  la  cocaïne,  que  l'on  purifie  par  dia- 
lyse de  son  chlorhydrate  ;  dans  la  liqueur  aqueuse,  il 
reste  une  autre  base,  l'hygrine.  La  cocaïne  cristallise  en 
petits  prismes  incolores  ;  elle  est  très  peu  soluble  dans 
l'eau,  plus  soluble  dans  l'alcool  et  surtout  dans  l'éther  ; 
elle  possède  une  réaction  alcaline  prononcée.  La  cocaïne 
fond  à  98»  et  se  décompose  â  une  température  élevée.  Ses 
sels  sont  cristallisables.  La  facile  dénaturation  de  l'alca- 
loïde par  l'eau  chaude  exige  des  précautions  très  minu- 
tieuses pour  conserveries  feuiUesde  coca  etexpiique  pour- 
quoi la  cocaïne  du  commerce  est  un  produit  si  peu  uniforme. 
On  a  découvert,  en  préparant  la  cocaïne,  un  produit  secon- 
daire, que  la  chaleur  transforme  en  une  benzoylecgonine 
de  formule  C* H"  AzO*,  composée  d'acide  benzoïque  et 
à.'ecgo)nne.  C'est  delà  cocaïne  dans  laquelle  1  atome  d'hy- 
drogène remplacerait  le  groupe  méthyle.  On  peut  recon- 
stituer la  cocaïne  en  méthylisant  cette  benzoylecgonine. 

Le  principal  sel  de  cocaïne  employé  en  thérapeutiauo 
est  le  chlorhydrate  C'^H*'AzO*HGl,  qui  est  très  soluole 
et  cristallise  facilement. 

—  Thérap.  La  cocaïne  est  un  anesthésique  local  et  un 
précieux  analgésique,  qui  a  d'abord  (Koller,  1884)  été 
employé  en  oculistique  pour  insensibiliser  la  cornée  et  les 
parties  superficielles  de  l'œil  ;  depuis,  son  usage  s'est  gé- 
nérahsé,  bien  qu'il  ne  soit  pas  sans  danger.  (V.  cocaÏ- 
NiSME,  cocAïNOMANiE.)  On  so  Sert  de  la  cocaïne,  et  surtout 
du  sulfate  et  du  chlorhydrate,  en  instillations,  en  badi- 
geonnages,  en  injections  hypodermiques  et,  à  l'intérieur, 
sous  forme  de  potions. 

Les  oculistes  emploient  une  solution  de  chlorhvdrato  à 
2  ou  3  pour  100,  dont  ils  instillent  5  à  6  gouttes.  t*our  les 
badigeonnages,  on  préfère  des  solutions  un  peu  plus  fortes, 
qui  donnent  de  bons  résultats  dans  certaines  petites  opé- 
rations (ablation  des  amygdales,  des  végétations  simples 
des  muqueuses  génitales),  dans  les  accouchements  diffi- 
ciles chez  les  primipares,  dans  le  lavage  de  l'estomac 
et  le  gavage  des  phtisiques,  pour  éviter  le  réflexe  pharyn- 
gien, dans  le  coryza  aigu,  la  céphalalgie.  Dans  certains 
cas,  on  remplace  le  badigeonnage  par  des  frictions  ou 
des  onctions  avec  l'oléate  cocaïne  à  1  p.  10,  ou  la  vaseline 
cocaïnée  à  1  p.  20.  Pour  les  injections  hypodermiques, 
qui  sont  sans  danger,  à  la  condition  de  faire  coucher  le 
sujet  et  de  ne  pas  forcer  les  doses,  on  se  sert  de  solutions 
à  1  p.  50  ;  elles  sont  utilisées  pour  Textraction  des  dents, 
l'ouverture  d'abcès,  l'empyème  et  une  multitude  de  petites 
opérations.  Enfin,  les  potions  à  0,15  ou  0,20  p.  lOO  de  chlo- 
rhydrate de  cocaïne  (Dujardin-Beaumetz)  réussissent  assez 
bien  contre  la  gastralgie,  les  spasmes  de  la  coqueluche, 
l'angine  do  poitrine,  les  vomissements  de  la  grossesse,  le 
mal  de  mer  (Otto  et  Regnault).  Les  préparations  de  cocaïne 
sont  supportées  par  les  enfants,  à  la  condition  que  les  doses 
soient  rigoureusement  proportionnées. 

GOCAÏNISME  hiissm')  ou  COCAÏSME  (issm*)  n.  m.  Etat 
qui  résulie  de  l'abus  de  la  coca  et  do  son  alcaloïde,  la  co- 
caïne. V.  COCAÏNOMANIIi. 

—  Encycl.  L'usage  continu  et  exagéré  de  la  coca  et  de 
la  cocaïne  entraîne  certains  troubles  qui  résultent  de  leur 
action  élective  sur  le  système  nerveux.  Les  plus  caracté- 
ristiques de  ces  troubles  sont  l'incertitude  de  la  démarche, 
le  tremblement  des  lèvres  et  la  perte  ou  la  diminution  de 
la  sensibilité.  Il  faut  noter  que  l'abus  de  la  coca  amène 
la  dilatation  pupillaire,  que  la  cocaïne  ne  produit  pas. 

COC  AÏ  NO-GALVANISME  {niss7n')  n.  m.  Méthode  d'anes- 
thésie,  fondée  sur  l'emploi  simultané  de  la  cocaïne  et  de 
l'électricité. 

—  Encycl.  Cette  méthode,  due  à  Reynolds  f  1887),  amène 
l'anesthésie  locale  par  l'application,  sur  la  région  à  anes- 
tbésier,  de  l'électrode  négative  trempée  au  préalable  dans 
une  solution  de  cocaïne  à  1  p.  20.  L'électrode  positive, 
placée  dans  le  voisinage  de  la  première,  est  humectée 
d'eau  pour  assurer  le  contact.  Cette  méthode  est  aujour- 
d'hui très  peu  usitée. 

COCAÏNOMANIE  [}ii  —  de  cocaïne,  et  manie)  n.  f.  Abus 
de  la  cocaïne. 

—  Encycl.  A  dose  massive,  la  cocaïne  produit,  quand 
elle  est  reçue  en  injections  hypodermiques,  une  excitation 
remarquable  du  système  nerveux,  qui  se  traduit  par  un 
sentiment  de  vigueur  physique  et  intellectuelle  inaccou- 
tumée, pouvant  aller  jusqu'au  délire.  Cette  période  d'ex- 
citation n'est  généralement  pas  suivie  de  dépression, 
comme  dans  l'abus  de  la  morphine.  Aussi  certaines  per- 
sonnes, ayant  constaté  les  effets  de  la  cocaïne,  soit  au 
point  de  vue  de  l'excitation  nerveuse,  soit  au  point  de  vue 
analgésique,  ont  pris  l'habitude  de  cet  alcaloïde  et  arrivent 
à  ne  plus  pouvoir  s'en  passer.  Cette  manie,  qui  n'est  pas 
sans  danger  (v.  cocaïnismk)  se  rencontre  surtout  chez  les 
médecins,  les  écrivains  et  les  artistes. 

COCAL  (rad.  coca)  n.  m.  Nom  donné  aux  plantations  de 
cocaïers.  (On  les  établit,  au  Pérou  et  en  Bolivie  principa- 
lement, dans  les  espaces  occupés  par  d'anciennes  forêts 
défrichées.  C'est  surtout  dans  la  province  de  la  Paz,  en 
Bolivie,  que  ces  cocals  sont  établis.) 

COCALIDES.  Mythol.  gr.  Filles  de  Cocalos.  V.  ce  mot. 

COCALON  n.  m.  Cocon  de  ver  à  soie,  qui  est  de  qualité 
iniérirure. 

Cocalos.  Myth.  gr.  Roi  légendaire  de  Sicile.  II  donna 
l'hospitaiito  à  Dédale,  qui  fuyait  de  Crète.  (V.  dédale.) 
Pour  faciliter  la  vengeance  de  ce  dernier,  et  à  l'instiga- 
tion do  ses  propres  filles,  les  Cocalides,  que  Dédale  avait 
gagnées  en  fabriquant  pour  elles  d'admirables  automa- 
tes, il  attira  chez  lui  Mines,  et  les  Cocalides  l'étouflfèrent 
dans  un  bain. 

Cocanada  ou  Coconada,  ville  de  l'Inde  anglaise 
(présid.  de  Madras),  à  l'extrémité  nord  du  delta  de  la 
Godavéri,  sur  la  côte  des  Circars  ;  40.550  hab.  C'est  lo  se- 
cond port-  de  la  présidence  après  Madras.  Ch.-l.  d'un  sous- 
district. 

COCANGE  {kanj')  n.  f.  Argot.  Coquille  de  noix,  ii  PI.  Jeu 
dont  les  filous  se  servaient  pour  faire  des  dupes. 

—  Encycl.  La  cocange  paraît  être  l'aïeule  du  bonneteau, 
qui  l'a  remplacée.  Co  jeu  était  tenu  par  un  filou,  habile 
escamoteur.  Au  lieu  de  cartes,  il  so  servait  de  trois  co- 
quilles de  noix  ;  il  fallait  deviner  sous  quelle  coquille  se 
trouvait  une  petite  boule  de  liège. 

COCANGEUR  ijeur')  n.  m.  Celui  qui  tenait  un  jeu  do  co- 
cange.s. 
COCANTIN  n.  m.  Pop.  Homme  d'affaires. 
COCARD   n.  m.  Econ.  rur.  V.coqoard. 


77 


COCARDE 


COCCOCYPSELE 


Cocardes  :   1.    Louis    XVI;    2.    Révolution; 
,  Premier  Empire;    4.   Restauration;   5.    Se- 
cond Empire. 


COCARDE  (rad.  cocard  ou  coquard,  à  cause  do  la  crôto 
du  coq,  uu,  selon  d'autres,  à  cause  d'une  loutre  de  plumes 
de  coq  t|uo  l'on  portait  autrotois  au  chapeau)  n.  f.  Elhol. 
Insigne  de  forme  circulaire,  ordinairemout  plissé,  que  l'on 
porte  i  sa  coiU'uro,  et  qui  disting:ue  soit  la  nationalité  dans 
les  divers  pays,  soit,  dans  un  môme  jiays,  les  i'onctioii- 
uairos  ou  los  soldats,  ii  Prendre  ta  cocarde.  Se  faire  soldat. 

—  Fig.  Parti,  opinion  politique  que  l'on  affiche,  et  dont 
la  cocarde  est  l'emblème  :  Chamjer  de  cocarde. 

—  Pop.  Tôte.  Taper  sur  la  cocarde.  Se  dit  d'un  vin  capi- 
teux. Il  Avoir  sa  cocarde,  Ktre  ivre.  Syn.  plumict,  pompon. 

—  Cost.  Nœud  do  ruban  qui  orne  la  coiffure  des  femmes. 

—  Encycl.  Ethol.  Si  l'idée  d'un  emblème  distinctif  est 
fort  ancienne,  lo  mot  cocarde,  toutefois,  ne  se  rencontre  pas 
avant  le  xvi"  siècle.  En  France,  ce  furent  les  troupes  do 
Louis  XIII  qui 
arboreront  les 
premières  cocar- 
des; ceilos-ci 
étaient  noires  ; 
mais  diverses 
couleurs  so 
trouvèrent  em- 
ployées jusqu'à 
ce  qu'un  édit  do 
1767  prescrivît 
que  la  cocarde 
serait  do  basin 
blanc.  Quelques 
corps,  cepen- 
dant :  gardes 
françaises,  royal- 
artillerie,  trou-  ., 
pes  de  ma- 
rine, etc.,  con- 
servèrent la  cocarde  noire.  Le  port  de  ces  deux  cocardes 
fut  interdit,  en  1782,  à  tout  individu  non  militaire.  En 
juillet  1789,  fut  créée  la  cocarde  tricolore,  dont  le  port  fut 
obligatoire,  mcnie  pour  les  femmes,  pondant  toute  la  Ré- 
volution. Elle  provint  de  co  que  Louis  XVI,  conseillé  par 
La  Fayette,  croit-on,  appliqua,  sur  sa  cocarde  blanche,  la 
cocarde  bleue  et  rouge  des  fédérés  parisiens,  dont  Torigine 
remontait  aux  chaperons  mi-partis  d'Etienne  Marcel  et  do 
ses  partisans.  Aussi  la  zone  6/(ZHc/iey  était-elle  placé©  exté- 
rieurement, la  bleue  étant  au  centre  et  la  rouge  entre  les 
deux.  C'est  cette  disposition  que  la  cocarde  tricolore  con- 
serva jusqu'à  sa  suppression  par  Louis  XVIII,  qui  réta- 
blit la.  cocarde  blanche,  à  laquelle  la  cocarde  tricolore  ac- 
tuelle fut  substituée  par  ordonnance  du  11  septembre  1830. 

Dans  les  armées  étrangères,  en  général,  sauf,  notam- 
ment, dans  l'armée  anglaise  où  l'on  ne  porte  pas  de  co- 
carde à  la  coiffure,  il  existe  une  cocarde  officielle,  et 
quelquefois  plusieurs,  comme  dans  l'armée  allemande. 
V.  chaque  pays. 

Cocarde.  En  1790,  un  journal  intitulé  «  la  Cocarde 
nationale  »  parut  pendant  quelques  mois.  La  Cocarde  re- 
parut le  13  mars  I888,  comme  journal  quotidien  à  5  centi- 
mes, pour  défendre  le  mouvement  boulangiste.  Elle  eut 
pour  rédacteurs  et  directeurs  en  chef  Labruyère,  puis  Cas- 
telin,  puis  Ducret;  en  1894,  Maurice  Barrés;  en  1895, 
G.  Lagrange;  entin,  en  1897,  Paul  Heuglé,  et,  peu  après, 
elle  cessa  de  paraître. 

GOGARDEAU  (do  —  dimin.  de  cocnrd  ou  coquard)  n.  m. 
Linguist.  Jeune  homme  qui  fait  lo  beau.  (Vieux.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  giroflée  des  fenê- 
tres, que  l'on  appelle  aussi  mattuiole  fênkstrale,  et  ke- 

NESTRKLLE. 

COCARDERIE  [ri)  n.  f.  Folie,  sottise.  (Vieux.) 
COCARDER  (SE),  v.  pr.  Pop.  Se  griser. 
COCARDIER  {di-i}),  ÈREadj.  Qui  se  rapporte  à  l'amour 
de  la  cocarde  :  Ardeur  cocAKDiiiRE. 

—  n.  m.  Soldatardent  pourlemé- 
tier  des  armes.  11  Chauvin.  11  Amou- 
reux des  décorations,  des  galons  : 
te  Français  est  né  cocardikr. 

—  En  arg.  des  théàtr.,  Comparse 
dont  remploi  est  do  porter  le  dra- 
peau et  la  cocarde. 

COCASSE  n.  f.  Econ.  dom.  Co- 
<luiUe.  (Vieux.)  n  Autref.,  Pot  decui- 
vre,  sorte  do  bouillotte  à  panso 
renflée  et  à  couvercle,  do  la  nature 
des  coquemars.  c<_m-  .sa.- 

—  Hortic.    Variété    de     laitue. 

COCASSE  (rad.  cocnrd)  adj.  Plaisant,  drôle,  risiblo,  ri- 
dicule  :  Jlumme  cocassk.   liistoire  cocassi:. 

—  n.  m.  ('()  qui  est  cocasse,  le  goure  cocasse  :  Vaudc- 
villisle,  caricaturiste,  qui  sont  les  rois  du  cocasse. 

COCASSERIE  {rî)  n.  f.  Caractère  do  co  qui  est  cocasse; 
chose  bourt'onne  ou  ridicule  :  Toilette  d'une  incroyable  co- 

CASSb:RlU. 

COCASSIER  {si-é  —  rad.  coq)  n.  m.  Nom  donné,  dans  plu- 
sieurs régions  de  Franco,  aux  paysans  qui  vont  dans  les 
fermes  aelietor  des  volailles  i)our  les  revendre  à  la  ville. 

COCATANNIQUE  adj.  So  dit  d'un  composé  acide,  décou- 
vorl  dans  la  décoction  dos  fouilles  do  coca,  après  l'ox- 
traction  d<>  la  cocaïne  par  lo  carbonate  do  sodium. 

COCÂTRE  (rad.  coq)  n.  m.  Coq  auquel  ou  a  enlevé  un 
tcsticuhv 

COCATRIS  (/m.ç  — dubas  lat.  cocatrix,  m/^mo  sons)  n.m. 
Nomdui;rocodile,au  moyen  ftgo,  mais  qu'on  donnaitanssi  à 
toutes  sortes  d'animaux  fabuleux  dont  los  dépouilles  pré- 
sumées so  voyaient  suspendues  dans  los  églises  sous  lo 
nom  do  guivres,  tarasques,  ot  autres  dragons  dont  le 
mythe  do  Saint-Ooorgos  vulgarisa  les  images  après  los 
croisades.  (Le  mythe  du  coeatris  so  retrouve,  renouvelé 
d'Andromèile,  dans  l'épisode  de  llonaud  et  d'Angélique.) 

Cocatrix,  célèbre  famille  de  la  bourgeoisie  pari- 
sioiinc,  qui  occupait  une  situation  prépondérante  au 
xiii"  siècle.  Eilo  s'allia  alors  à  une  autre  grande  famillo 
parisienne,  celle  dos  Marcel,  qui  produisit,  un  siècle  plus 
tard,  le  célèbre  prévAt  des  marchands.  —  Gkoffroi  Co- 
catrix joua  un  grand  rôle  dans  l'administration  du  rôgno 
do  Phillppft  lo  Bel.  Avec  le  titro  do  familier  et  écbaiisun 
du  roi,  il  fut  lo  trésorier  des  guerres,  pourvoyeur  et  maî- 
tre d(\s  garnisons  (approvisionn(un<nit  des  armées),  colbn;- 
tour  <le  subventions  <it  subsides,  eoinmissairi»  sur  le  fait  dos 
fausses  moDuaios,  maîtro  et  visitour  dos  portos  ot  pas- 


sages du  royaume.  Il  conserva  ces  fonctions  sous  Phi- 
lippe de  Valois  ;  il  mourut  vers  1310. 

COCAUTION  [kô'Si-on  —  du  préf.  co,  et  do  caution)Tï.  f. 
Celui  qui  est  caution  avec  un  autre.  V.  cadtion. 

GOCCAGLIO,  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov.  do 
Brosfiaj)  ;  2.300  hab.  Kuuies  d'un  château  du  xv"  siècle. 

CoCCAIE.  Biogr.  V.  Foli;ngo. 

COCCARION  (du  lat.  coccus,  grainj  n.  m.  Pilulo  do  la 
grosseur  d'un  pois.  (Vieux.) 

COGCÉIANISME  {ksâ-ia-7iissm')  n.  m.  Doctrine  de  Coc- 
céius. 

COCCÉIEN,  ENNE  {ksé-i-tn,  èji')  n.  otadj.  Qui  appartient 
à  Coccéius,  à  sa  doctrine,  à  son  parti. 

GOCCÉIUS  ou  KOCH  ou  KOKEN  (Jean),  théologien 
protestant,  né  à  Brome  en  1G03,  mort  à  Leyde  en  16(>9. 
Il  enseigna  l'hébreu  et  la  dogmatique  à  Brème,  à  Franeker 
et  à  Leyde.  Il  a  développé  son  système  dans  l'ouvrage 
Summa  doctrinx  de  fœdere  et  testamento  Dei.  D'après  lui, 
Dieu  s'est  révélé  en  contractant  avec  l'humanité  plusieurs 
alliances.  Dans  la  première,  il  promettait  à  l'homme  lo 
salut  et  exigeait  des  œuvres.  La  chute  fut,  de  la  part  de 
riiomme,  la  rupture  de  cette  alliance.  Dieu  a  remplacé 
alors  celle-ci  par  l'alliance  de  la  grâce.  Son  règne  a  été 
représenté,  avant  la  promulgation  de  la  Loi,  dans  la 
famille  élue,  et,  sous  le  régime  de  la  Loi,  dans  la  nation 
d'Israël  ;  depuis  l'accomplissement  de  la  Loi  par  le  Christ, 
l'humanité  tout  entière  est  appelée  au  salut,  rout  en  don- 
nant lieu  à  beaucoup  de  discussions  qui  n'ont  cessé  qu'en 
1677,  les  doctrines  de  Coccéius  et  de  ses  disciples  ont 
agi  profondément  sur  les  protestants  des  Pays-Bas  et 
de  la  Frise  occidentale.  Très  opposées  à  la  méthode  sco- 
lastique,  elles  ont  une  large  place  à  l'allégorie. 

Coccéius  Auctus,  architecte  romain  du  temps 
d'Auguste.  Fils  do  lan-hitecte  Caïus  Posthumius,  il  fut 
chargé  d'exécuter  d'importants  travaux  près  de  Naples, 
notamment  des  chemins  souterrains  taillés  dans  le  roc,  do 
Naples  à  Pouzzoles.  On  lui  attribue  aussi  le  temple  en 
marljre  blanc,  d'ordre  corinthien,  dont  on  voit  encore  des 
vestiges  près  de  Naples  ;  la  grotte  du  Pausilippe,  etc. 

Coccéius  Nerva,  jurisconsulte  romain,  mort  en  33 
de  J.-C,  profondément  versé,  suivant  Tacite,  dans  lo  droit 
divin  et  humain, et  parfait  honnête  homme.  Consul  l'an  22, 
il  fut  nommé  en  26  curator  aquarum.  Il  accompagna  Tibère 
quand  cet  empereur  quitta  Rome  pour  vivre  à  Caprée  dans 
la  solitude.  A  un  moment  où  son  crédit  était  entier,  il  se 
laissa  mourir  de  faim,  malgré  les  supplications  de  son  im- 
périal ami.  On  dit  qu'il  prit  cette  résolution  par  déses- 
poir, à  la  vue  des  maux  de  l'Etat,  et  par  crainte  que  son 
repos  et  sa  gloire  fussent  atta(|ués.  Coccéius  était  de 
l'école  des  proculiens  ;  il  fut  le  successeur  immédiat  do 
Labéon.  —  Son  tils,  Cocceius  Nerva,  a  écrit  un  traité 
De  usucapionibus.  On  le  croit  père  de  l'empereur  Nerva. 

COCCEJI  (Samuel,  baron  de),  homme  d'Etat  et  juriscon- 
sulte allemand,  né  en  1679  à  Heidelberg,  mort  en  1755. 
Il  remplit  diverses  fonctions  publiques  en  Prusse,  et  de- 
vint ministre  d'Etat  et  chancelier  de  Frédéric  II  (1747). 
On  a  de  Cocceji  divers  ouvrages  de  jurisprudence,  entre 
autres  :  I)e  reyimine  usnrpatoris  rege  ejecto  (1702)  ;  Ele- 
menta  jurisprudentix  naturalis  et  romanx  (1740);  Systema 
novum  jurisprudentiad  naturalis  et  romans  (1748).  Cocceji 
prit,  en  outre,  une  grande  part  à  la  rédaction  du  Codex 
lù-ede ricanas,  publié  à  Berlin  (1747). 

COCCÉRINE  n.  f.  Composé  qui  so  présente  en  lamelles 
cristallines,  quand  on  traite  la  cochenille  par  le  benzène 
bouillant.  (La  coccérine  est  dédoublée  par  la  potasse 
alcoolique  bouillante  on  alcool  corcérylique  CH'^O*,  don- 
nant par  oxydation  l'acide  pontadécylique,  et  en  acide  coc- 
cérigue  C"li''0\  qui  fournit  le  même  acide  par  oxydation.) 

COCCÉRIQUE  adj.  Il  Acide  coccérique.  V.  coccérine. 

COCCÉRYLIQUE  adj.  Il  Alcool  coccér ylique. V .  coccÈRiHB. 

COCCHI  (Gioacchino),  compositeur  italien,  né  à  Padouo 
en  i7'.'0.  mort  à  Venise  en  1804.  C'est  à  Rome  et  à  Naples 
qu'il  lit  représenter  ses  premiers  opéras  :  Adélaïde 
(1743),  liajazette  (1746),  Giuseppe  riconosciuto  (1748),  Siroc 
(1750),  etc.  Plus  tard,  il  séjourna  quelques  années  on  An- 
gleterre, y  produisit  uno  douzaine  d'opéras  et  s'y  livra  à 
1  onseignement  du  chant.  Comme  compositeur  scéniquo, 
Cocchi  était  assez  pauvre  d'idées  neuves,  mais  il  .se  dis- 
tinguait par  la  pureté  de  son  stylo  et,  dans  lo  genre  boutTe, 
par  la  verve  naturelle  aux  musiciens  italiens  de  co  temps. 

GoCCIA  (Carlo),  compositeur  italien,  né  à  Naples  en  1782, 
mort  à  Novaro  en  1873.  Paisiello  lo  lit  nommer  accompa- 
gnateur au  piano  de  la  musique  particulière  du  roi  Joseph 
Bonaparte.  En  1836,  il  succéda  à  Mercadanto  commo  mai- 
Ire  do  chapelle  de  la  cathédrale  de  Novaro.  Coccia  a  écrit 
près  do  cinquante  opéras,  dont  les  doux  plus  heureux  sont 
Catarina  di  Guisa,  et  Clotilde.  La  musique  de  ce  composi- 
teur manque  d'originalité.  Outre  ses  opéras,  il  a  écrit  des 
cantates  et  do  nombreux  morceaux  do  musique  religieuse. 

GOCCIA  (Koquo).  ecclésiastique  italien,  né  en  1830.  Il 
fit  d(^  nombreux  voyages  en  Europe,  on  Asie,  en  Afrique, 
et  <levint  procurateur  des  missions  en  1870,  évéquo  d'Orope 
en  1874,  ot,  la  mémo  année,  vicaire  apostolique  dos  répu- 
bliques Dominicaine,  d'Haïti  et  do  Venezuela.  Il  crut  avoir 
découvert  dans  la  cathédrale  do  Saint-Domingue  los  restes 
do  Christophe  Colomb,  ot  il  eut,  à  ce  sujet,  de  vives  polé- 
miques. On  a  de  lui  :  Missions  de  l'ordre  acs  capucins  (^1867)  ; 
Histoire  de  Home  (1871-1872),  ot  los  liesfos  de  Cnstobat 
Colon  en  la  catedral  de  Snnto- Domingo  (1879). 

COCCIDÉS  n.  m.  pi.  Famillo  d'insectes  hémiptères  phy- 
thophthyres,  renfermant  los  coi-honilloset  formes voisinos, 
réparties  dans  les  genres  :  aspidiotc,  lécanie,  kennes,  coccus, 
dorthrsia,  nionophlcbus,  porphyrophorr,  ateurodc, otc. —  Un 

COCCIDli.  V.  COCIIKNILLU. 

—  Encycl.  Los  coccidés  sont  remarquables  par  leur  di- 
morphismo  soxuol  ;  les  màlos,  légers  et  ailés,  différent  on 
tout  dos  fomollos,  globulouscs  et  aptères,  qui  ressemblent  à 
dos  graines,  et  vivent  immobiles  sur  les  diverses  plantes 
avec  leurs  larvos  et  sucont  les  sucs  au  moyen  de  leur  rostre. 
Quand  la  fomello  a  pondu  sous  elle,  eilo  mourt,  ot  son 
corps,  desséché,  sort  d'abri  aux  jeunes  ;  les  métamorphoses 
et  les  phénomènes  du  développement,  de  la  reproduction, 
sont  très  compli(iués.  Ilaliiiants  surtout  des  régions  chau- 
des ,  les  coccidés  sont  d<wenus  cosmopolites  dans  les 
serres,  ort  ils  se  reproduisent  et  se  multiplient  ou  faisant 
souvent  des  dégAts,  car  ils  épuisent  les  plantes  par  leurs 
piqûres.  Beaucoup  d'ospOcoii  sont  utiles  ou  produisant  dos 


Coccinelle  :  a,  à  7  poiuts  (b.  sa 
larve);  c,  à  2  points  (gr-  2  lois). 


mannes  et  des  laques,  ou  en  fournissant  dos  matières  co- 
lorantes do  très  bonne  qualité. 

COCCIDIE  [di)  u.  f.  ou  COGCIDIUM  [om')  n.  m.  Zool. 
Genre  de  protozoaires  grégariniens,  renfermant  des  ani- 
malcules ovales,  en  forme  do  graines,  de  taillo  microsco- 
pique, ot  qui  vivent  dans  les  tissus  do  divers  animaux, 
oii  elles  se  reproduisent  par  spores.  (Lescoccidies  so  ren- 
contrent dans  l'épithélium  des  intestins  et  dos  conduits 
biliaires  chez  divers  mammifères.  Le  coccidium  ovîforme 
paraît  spécial  au  foie  du  lapin  et  de  l'iiomme,  etc.) 

—  Bot.  Organes  reproducteurs  de  certaines  algues. 

COCCIDULE  ou  COCCIDULA  n.  f.  Genre  d'insecles  co- 
léoptères coccinelliens,  famille  des  coccinellidés,  tribu  des 
rhizobiinés,  comprenant  do  petites  formes  oblongues, 
vivant  parmi  les  plantes  aquatiques,  au  bord  des  marcs. 

—  Encycl.  Les  coccidules,  dont  on  connaît  trois  ou  ([uatro 
espèces  européennes,  sont  rouges  ou  ferrugineuses;  telle 
est  la  cûccidula  rufa,  commune  partout.  D'autres  sont  ta- 
chetées de  bleu  [coccidula  scutellata),  de  Franco  égale- 
ment. Leur  longueur  est  de  2  millimètres  environ. 

COCCIFÈRE  (du  lat.  coccus,  cocci,  grain  rouge,  et  ferre, 
porter)  adj.  Qui  porte  des  graines  ou  des  granulations  do 
couleur  rouge. 

—  n.  m.  Section  du  genre  chêne. 
COCCIGRUE  n.  f.  Ornith.  V.  coquecigrue. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  quelques  champignons  appar- 
tenant aux  genres  pezize,  helvelle,  mérule,  etc. 

COCCINE  n.  f.  Syn.  de  carminé,  et  cochenilline.  V.car- 
MiNiQUii  Uicide). 

COCCINELLE  {jîèV)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
type  de  la  famille  des  coccinellidés.  (Ce  mot  sert  de  vo- 
cable général  pour  dési- 
gner tous  les  insectes  du 
groupe  des  coccinelliens.) 

—  Encycl.  Les  coccnie//es 
proprement  dites  (cocci- 
nella)  sont  représentées 
par  de  très  nombreuses  es- 
pèces ;  une  vingtaine  habi- 
tent l'Europe.  Toutes  sont 
globuleuses,  ordinairement 
noires,  avec  les  élytres 
rouges  ou  jaunes  chargés 
de  points  noirs  ;  leurs  larves 
allongées,  piquetées  d'o- 
rangé, dévorent  les  puce- 
rons et  rendent  ainsi  de 
grands  services.  Les  in- 
sectes parfaits  vivent  sur  les  plantes;  certains  hivernent 
dans  les  maisons,  comme  la  coccinelle  à  deux  points 
{adalia  bipunctata),  commune  partout.  La  grosse  cocci- 
nelle à  sept  points  {coccinella  7-punctata]  atteint  9  milli- 
mètres de  long;  elle  fréquente  surtout  dans  les  orties,  etc. 
Les  coccinelles  exsudent,  quand  on  les  inquiète,  une  ma- 
tière jaune  d'odeur  acre.  Sous  le  nom  vulgaire  de  actes  à 
bon  Dieu,  les  coccinelles  sont  connues  de  tous. 

COCCINELLIDÉS  (n<^0  ^-  m-  pl-  Famille  de  coléoptères  coc 
cinelliens,  comprenant  les  genres  adalia,  coccinelle,  bulléea, 
tnicraspis,  mijzia,  anatis,  halyzia,  etc.  —  Un  coccinellidé. 

COCCINELLIENS  [nèl-li-in)  n.  m.  pi.  Famille  de  coléo- 
ptères, comprenant  les  coccinelles  et  formes  affines,  dont 
les  nombreux  genres  sont  répartis  en  deux  tribus  dites 
des  phytophages  et  des  aphidiphages.  —  Un  coccinhlmen. 

—  Encycl.  Les  coccinelliens  phytophages  sont  les  epi- 
laehna,  lasia  et  cyneyetis  {(annlle  des  épilachnidés)  ;  commo 
leur  nom  l'indique,  ds  ont  une  nourriture  végétale,  tandis 
que  les  aphidiphages  vivent  de  pucerons.  Los  apliidi- 
phages  se  divisent  en  familles  :  ht/tpodamiutés,  coccinel- 
lidés, synonychinés,  chihcorints,  hypèraspinés^  rhizobiinés, 
sci/mntnés,  pseudococcinellidés . 

COCCINIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  céphalandre. 

COCCININE  n.  f.  Composé  C"'II'*0%  extrait  du  rougo 
de  carmin  traité  par  la  potasse  fondue.  Avec  la  pou- 
dre de  zinc,  il  donne  l'hyorocarburo  Cil",  identique  à 
celui  <|u'on  obtient  en  partant  du  carmin. 

COCCINIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  existant  d'aprè.-' 
Pelletier  et  Caveutou  dans  la  cochenille. 

COCCINtTE  n.  f.  Substance  d'un  rougo  écarlato  qui, 
considérée  d'abord  commo  uu  ioduro  do  mercure,  est  cer- 
tainement un  chlorure  très  voisin  du  calomel. 

COCCIOSPERMÉES  {spèr)  n.  f.  pi.  Groupe  d'algues  flori- 
dées,  rcntcrinant  les  yiyartinées^  les  dumontiacées,  lasspy- 
ridiées,  les  aresconyiéès,  les  champiées  ot  les  vkodhymë- 
niacées.  —  Une  cocciospermée. 

GOCCIS  [ksiss]  n.  m.  Nom,  aux  Antilles,  de  plusieurs 
espèces  du  genre  ruellie,  à  racine  vomitive. 

C0CCIUS( Ernest- Adolphe],  médecin  oculiste allemaml, 
né  à  Kuautliain,  près  Leipzig,  en  1825,  mort  en  IS'.iO  à 
Leipzig,  où  il  fut  professeur  à  l'université  et  directeur 
de  1  Institut  d'opbtalmotbérapie.  Il  jouissait  d'une  grande 
réputation  commo  oculiste  et  avait  inventé  la  nuHliodo 
qm  consiste  à  examiner  l'arriére-fond  de  l'œil  avec  do  la 
lumièro  polarisée.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  ;  le 
Mécanisme  de  l'accommodation  de  l'œil  humain,  d'après  des 
observations  pendant  la  vie{iSG&)  ;  le  TVaitement  des  blessures 
des  yrur  (1871);  l'Ophtalmométriv  dans  l'œil  malade  {i$12). 

COCCOBALSAMUM  [mom')  n.  m.  Baume  de  La  Mecque. 

COCCOBOLE  n.  m.  Genre  do  champignons  pyrénomy- 
cètos,  qui  se  développent  sur  le  hétro. 

GOCCOBRYON.  Bot.  n.  m.  Section  du  genre  pipor. 

COCCOCARPÉES  n.  f.  pi.  Groupe  d'algues  marines,  do  la 
tribu  des  crypionémées,  adopté  seulement  (lar  <|uelques 
botanistes.  —  Une  coccocARfKK.  V.  cryi'IONKmkiis. 

COCCOCARPIE  (pi)  n.  f.  Genre  do  lichens,  tribu  des 
lécidinét's,  comprenant  quatro  espèces,  qui  croissent  dans 
les  régions  tropicales. 

COCCOCÉRAS  {rass)  n.  m.  Genro  d'cuphorbiacéos,  voisin 
des  echinns,  avec  dos  graines  munies  d'un  curonculo  ot 
dont  le  fruit  est  tardivement  et  incomplètement  déhiscent. 
(Lo  type  do  ces  arbustes  des  ludos  orientales  est  lo  cocco- 
ceras  mulicum  do  Malaisio.) 

COCCOCHLORIDE  (A/o)  a.  f.  Syn.  do  palmbllb,  gonro 
d'algues,  il  (>n  dit  aussi  cocconitic. 

COCCOCYPSELE  Ixi-psél')  n.  m.  Gonro  de  rubiacées,  tribu 
des  niussi-mléos,  i-oniprenant  des  herbes  ranuMisos,  gla- 
bres, rampauios,  qui  cruissout  dans  l'Amériquo  iropioalo. 


COCCOCYSTIDE 


COCHENILLE 


Bot.   S\ 


de     PHLYCTÈNE. 


COCCOCYSTIDE 

COCCODERUS  {dé-russ)  D.  m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res longicornes,  famille  des  cérambycidés,  comprenant 
cinq  ou  sixespèces  d'un 
fauve  rougeâtre,  avec 
des  taches  couleur  d'i- 
voire sur  les  élytres. 
(Les  coccoderus  sont  de 
beaux  et  rares  capri- 
cornes de  l'Amérique 
du  Sud.) 

COCCOGNIDIQUE 
adj.  Se  dit  d'un  acide 
admis  comme  le  prin- 
cipe actif  du  coccogni- 
dion  ou  fruit  du  daphué 
bois-gentil. 

COCCOGNINE  n.  f. 
Corps  cristallisé,  inco- 
lore, soluble  dans  l'al- 
cool,extrait  par  l'alcool 
des  semences  du  mézé- 
réon  {daphne  tneze- 
tvum),  préalablement  débarrassées  des  matières  grasses 
par  expression  et  par  un  traitement  à  l'éther.  Les  semences 
t'U  contiennent  4  millièmes  de  leur  poids. 

COCCOLARYNX  (nnkss)  a.  m.  Genre  d'oiseaux  passe- 
reaux lévirostres, 
famille  des  méro- 
pidés,  comprenant 
des  guêpiers  à  bec 
grêle,  à  queue 
moyenne  tronquée 
carrément.  (On 
connaît  quatre  es- 
pèces de  cocco- 
îarynx:  toutes  sont 
propresàl' Afrique.) 

COCCOLITE     OU 
COCCOLITHE  n.  f. 


Coccoderus  (gr.  nat.). 


Coccolaryax. 


Géûl.  Silicate  naturel  de  chaux,  appartenant  au  genre 
pyroxène  et  se  présentant  en  masses  granulaires  de  cou- 
leur vert  olive.  Variété  de  malacoUte. 

—  Biol.  Corpuscule  calcaire  arrondi,  imprégné  de  ma- 
tière organique  et  se  trouvant  au  fond  des  mers,  dans  ces 
gelées  de  nature  problématique  telles  que  le  bathybius. 

GOCCOLOBE  n.  f.  Genre  de  polygonacées,  renfermant 
des  arbres  ou  des  arbrisseaux  de  l'Amérique  tropicale  et 
subtropicale.  [Nous  citerons  le  coccolobe  pubesceut  des 
Antilles,  qui  atteint  20  à  30  mètres  de  haut,  dont  le  bois 
très  dur,  rouge,  presque  imputrescible,  a  reçu  le  nom  do 
bois  de  fer.  Du  bois  du  coccoloba  unifera  (raisinier  des  bords 
de  la  mer)  on  retire  un  extrait  rouge  brun,  astringent, 
connu  sous  le  nom  do  kino  d' Amérique  ou  extrait  de  faux 
ratanhia.^ 

GOCCOLOBÉES  n.  f.  pi.  Sous-tribu  de  polygonacées- 
aptérocarpées ,  contenant  les  genres  coccolobe,  muehleji- 
btrtjie  et  cainptérîe.  —  Urie  coccolobèk. 

COCCONATO,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  d'Alexan- 
drie]) ;  2.900  hab.  Carrières  de  gypse  ;  fromages  estimés 
dits  rubiole. 

COCCONÉIDÉES  D.  f.  pi.  Famille  d'algues  diatomacées 
ou  diatomées,  caractérisée  par  les  frustules  solitaires, 
ovales  ou  allongées,  convexes  ou  aplaties.  {Le  seul  genre 
de  cette  famille  est  la  cocconéis,  dont  les  diverses  espè- 
ces vivent  sur  des  algues.  On  peut  citer  les  cocconeîscrjj: 
et  diaphana.)  —  Une  cocconéidée. 

COCCONÉIS  n.  f.  Bot.  V.  COCCONÊIDÈKS. 

GOCCONËME  n.  m.  Genre  d'algiies  diatomées,  habitant 
les  eaux  douces  ou  saumâtres  et  différant  des  cymbelles 
par  les  pédicelles  siliceux  de  leurs  frustules. 

COCCONÉRION  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées,  tribu  des 
jatrophées,  voisin  des  codiïeum  :  Les  cocconérions  sont 
des  arbres  ou  arbustes  à  fleurs  dioigues  dont  le  »  port  et 
bs  feuillage  sont  d'une  grande  élégance;  mais  leurs  feuilles 
paraissent  dépourvues  d'éclat  t>.  (Tison. J  Les  deux  espèces 
connues  habitent  la  Nouvelle-Calédonie. 

GOCCOPBORE  n.  f.  Genre  d'algues,  de  la  famille  des  fu- 
cacées,  formé  aux  dépens  des  cystosires,  et  comprenant 
une  seule  espèce,  qui  croît  sur  les  côtes  du  Japon. 

GOCCOPBTSE  n.  f.  Syn.  de  protocoque,  genre  d'algues. 

COCCOSTÉE  [stè)  ou  COCCOSTEUS  (stë-uss)  n.  m.  Genre 
de  poissons  ganoïdes,  ordre  des  placodermés,  famille  des 
ptérichtyidés,  comprenant  des  formes  fossiles  dans  le 
dcvonien  d'Ecosse  et  de  Russie,  et  remarquables  par  leur 
léte  et  la  région  antérieure  de  leur  corps  solidement  cui- 
rassées, et  la  région  postérieure  nue.  (Ces  poissons  à  dcnis 
vigoureuses,  à  queue  longue  et  poiutue,  ne  semblent  pas 
dépasser  û",35  de  long.) 

COCCOTHRAUSTES  (trâ-stèss)  n.  m.  Nom  scientifique 
des  oiseaux  du  genre  gros-bec.  V.  ce  mot. 

—  Encycl.  Lo  genre  coccotkraustes  est  le  type,  dans 
l'ordre  des  conirostres,  d'une  tribu  do  fringillidés,  dite  des 
coccolfirauslinéa,  qui  comprend  les  genres ^roA-icCj^tos/ître, 
c'imarhynque,  cactornis,  certhxdée,  etc. 

COCCOTHRAUSTINÉS  (trô-sti)  n.  m.  pi.  Tribu  de  passe- 
reaux   conirostres.   ~    Un  coccoTUBACSTUfÉ.   V.    cocco- 

TIIRAUSTES. 

COCGOTYLE  n.  m.  Genre  d'algues  gigartinées,  très 
voisin  des  phyllophores,  auxquelles  on  le  réunit  souvent. 
(ï/;s  cocociylcs  .sont  des  algues  à  fronde  rameuse,  foliacée 
supérieurement;  l'espèce  type  est  le  coccolylus  Brodiaei.) 

COCCnilNE  n.  f.  Alcalo'ide  de  ta  coque  du  Lovant,  que 
l'un  obtient  après  avoir  recueilli  la  picratoxino.  {Lacoccu- 
liuo  se  présente  en  fines  aiguilles  blanches,  insolubles  dans 
l'eau,  1  alcool  et  l'éther.) 

COCCULDS  tlusê)  n.  m.  Genre  do  ménispermacécs,  com- 
prenant une  vlngtaJDo  d'espèces  qui  croissent  dans  les 
régions  tropicales  de  l'Asie,  do  l'Afrique,  de  l'Océanio  et 
do  l'Aménquo. 

—  E?tcTcL.  Les  coccutus  sont  des  arbrisseaux  qui  habitent 
les  régions  tropicales  des  divers  continents.  Ils  sont  usités 
on  médecine;  ce  sont  des  toniques  amers  employés  contre 
l'atonie  du  tube  digestif,  les  enfcorgements  glandulaires, 
les  fièvres  intermittentes,  la  jaunisse, etc.  Les  tiges  broyées 


Cocculus  : 


,  fleur. 


Coccyste. 


de  certaines  espèces  fournissent  une  couleur  solide,  dont  la 
teinture  fait  usage.  Parmi  les  nombreuses  espèces  de  ce 
genre,  quelques-unes  méritent  une  mention  particulière.  Le 
cocculus  palmé  (cocculus  palma- 
tus)  est  plus  connu  sous  le  nom 
de  Colombo  ou  columbo.  Le  coc- 
culus ro»s5(ïïre  {cocculus  rufes- 
cens)  habite  les  forêts  des  An- 
tilles. Sa  tige  renferme  un  suc 
brunâtre  très  astringent.  Les 
créoles  l'emploient,  sous  forme 
de  tisane,  comme  diurétique; 
on  s'en  sert  aussi  contre  les  ob- 
structions du  foie,  les  blennor- 
ragies, etc.  Le  brou  qui  recou- 
vre le  fruit  est  amer,  acerbe, 
styptique,  riche  en  tanin.  L'a- 
mande est  féculente  et  ren- 
ferme une  huile  jaune  et  sicca- 
tive. Plusieurs  auteurs  réunis- 
sent â  ce  genre  l'anamirte, 
arbuste  qui  croît  aux  îndes 
orientales,  et  qui  est  bien  plus 
connu,  ainsi  que  son  fruit, 
sous  le  nom  de  coque  du  Levant. 

COCCUS  {kuss)    n.   m.    Nom 
scientifique  des  insectes  hémiptères  du  genre  cochenille 
proprement  dit.  V.  cochenillk. 

COCCYCÉPHALE  {de  coccyx,  et  du  gr.  képhalè,  tête)  adj. 
Se  dit  d'un  monstre  presque  acéphale,  qui  a  la  tête  en 
forme  de  coccyx. 

COCCYGIE  ou  KOKKYGION,  montagne  d'Argolide,  où 
Zeus  se  métamorphosa  en  coucou. 

COCCYGIEN,  ENNE  {ji-in,  en')  adj.  Qui  appartient,  qui 
a  rapport  au  coccyx  :  \  ertèbre  coccygienni-:. 

COGCYGODYNIE  {nî  —  du  gr.  kokkux,  ugos,  coccyx,  et 
oduité,  douleur)  n.  f.  Douleur  au  coccyx. 

COCGY-PUBIEN  {ksi,  bi-in)  n.  et  adj.  Se  dit  du  muscle 
releveur  do  l'anus,  qui  s'étend  du  coccyx  au  pubis. 

COCCYSTE  {ksisst')  ou  COCCYSTES  (ksi-slèss)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  grimpeurs,  famille  des  cuculidés,  comprenant 
des  coucous  à  bec  ^ 
médiocre,  de  la  ^^ 

longueur  de  la  tête,         \  ^^fth^.^      ^^ë^^'^^.^Ss^y 
à  pieds  forts.  \^Hfe^^î5ii^t^3^ 

—  E.NCYCL.  Les  v^aSoMfi^ffSK:  ^^-^^^-T^ 
coccystes,  dont  on 
connaît  huit  espè- 
res, habitent  TA- 
l'riquo  et  l'Ind  e  ; 
une  seule  se  trouve 
dans  l'Europe  méri- 
dionale :  c'est  le 
toccystes  glanda- 
vius,  qui  dépose  son 
œuf  dans  le  nid  de 
la  corneille  cen- 
drée et  de  la  pie. 

COCCYX  {ksiss — gr.  kokkux,  même  sens)  n.  m.  Petit  os 
ou  réunion  de  petits  os  situés  à  la  partie  inférieure  du 
sacrum  :  La  queue  des  animaux  n'est  qu'un  coccyx  pro- 
longé. (Acad.) 

—  En'cycl,  Anat.  Le  mot  coccyx  a  pour  équivalents  les 
expressions  :  région  coccygienne,  vertèbres  coccygîennes. 
Le  coccyx  est  constitué  ordinairement,  chez  l'homme, 
par  quatre  os  légèrement  aplatis,  placés  en  file,  et  sou- 
vent soudés  entre  eux.  La  face  postérieure  du  coccyx  est 
rugueuse  et  donne  insertion  aux  aponévroses  des  deux 
muscles  grauds- fessiers.  Elle  présente  deux  apophyses 
appelées  »  cornes  du  coccyx  »,  et  deux  échancrures  trans- 
formées, par  des  ligaments,  en  ouvertures  qui  livrent  pas- 
sage aux  nerfs  de  la  cinquième  paire  sacrée.  Quant  à  la 
face  antérieure,  elle  présente  la  même  disposition  anato- 
mique  que  la  face  antérieure  du  sacrum  et  répond  à  la 
base  du  rectum.  Sur  les  bords  s'insèrent  les  ligaments 
sacro-sciatiques. 

L'articulation  sacro-coccygienne  et  les  articulations 
coccygiennes  sont  des  amp^iarthroses  analogues  à  celles 
des  vertèbres  qui,  avec  l'âge,  deviennent  des  synarthroscs, 
en  commençant  par  l'extrémité  inférieure. 

—  Anat.  comp.  Le  coccyx  de  l'homme  est  l'équivalent 
anatomique  de  la  queue  des  animaux.  Chez  ces  derniers, 
on  lui  donne  de  préférence  le  nom  de  vertèbres  coccy- 
giennes. Les  vertèbres  sont  alors  articulées-comme  des 
vertèbres  ordinaires,  et  sont  en  nombre  très  variable. 

COCCYX  (ksiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères  mi- 
crolépidoptères, famille  des  tortricidés,  comprenant  des 
tordeuses  d'assez  grande  taille,  dont  les  chenilles  vivent 
dans  les  bourgeons  de  divers  conifères  et  se  rendent  sou- 
vent très  nuisibles.  (On  connaît  de  nombreuses  espèces  de 
coccyx  habitant  la  France.) 

COCCYZINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  grimpeurs,  famille 
des  cuculidés,  comprenant  les  coulicous  répartis  dans  les 
deux  genres  coccyzus,  et  nf:omorphus. —  Un  cgccyziné. 

COCCYZUS  izuss)  n.  m.  Nom  scientifique  des  coulicous. 

COCENTAINA,  comm.  d'Espagne.  V.  Concentaina. 

COCÉTHYLINE  n.  f.  Chim.  Base  dérivée  de  l'ecgonine 
et  liiiniulo_'Uo  'le  la  cocaïne. 

CoCHABAMBA,  deuxième  ville  de  la  Bolivie,  ch.-l.  du 
départ,  et  de  la  prov.  du  même  nom,  sur  le  rio  Mizque, 
afnuent  du  Rio-Grandc  ;  29.530  hab.  Filatures  de  laine  et 
de  colon,  tanneries,  savonneries,  fabriques  d'amidon  et 
de  bougies,  poteries,  etc.  Université.  Elle  est  dominée  au 
N.,  à  l'E.  et  à  rO.,  par  do  hautes  montagnes  qui  en  ren- 
dent l'accès  difficile.  Elle  est  au  milieu  d'une  plaine  fertile 
(anc.  bassin  lacustre),  qui  jouit  d'uu  climat  très  doux. 
Aussi  le  département  de  Cochabamba  oxporte-t-il  surtout 
les  produits  de  l'agriculture  :  céréales,  feuilles  de  coca,  bé- 
tail. Importation  de  cotonnades.  Son  commerce  a  été  éva- 
lué au  quart  de  celui  de  toute  la  Bolivie.  Superf.  :  09. 341  kil. 
carr.  Pop.  :  3G0.220  hab. 

COCHE  (de  l'anc.  haut  allom.  cocko)  n.  jadis  f.  et  auj.  m. 
A  signifié  autref.  Bateau  en  général,  mais  désignait  plus 
particulièrement  une  Sorte  do  chaland  dans  lequel  mon- 
taient des  voyageurs  et  qu'un  ou  doux  chevaux  remorquaient 
sur  le  cliomin  do  halage.  ii  On  disait  aussi  cocim  u'ëau. 

COCHE  (do  l'allom.  Kutsche,  qui  vient  du  nom  de  lieu 
Koszi  [Hongrie])  n.  m.  Grande  voiture  qui  faisait  lo  service 


78 

des  voyageurs  et  que  remplacèrent  les  diligences,  n  "Voya- 
geurs qui  allaient  ensemble  dans  le  coche  :  Tout  le  coche 
dormait. 

—  Loc.  FAM.  :  Manquer  le  coche,  Perdre  une  occasion 


Coche  (époque  do  Louis  XIII). 

avantageuse,  ii  Etre  débarqué  par  le  coche,  Etre  nouveau 
venu  et  sans  ressource. 

—  Allus.  littér.  :  La  mouche  du  coche,  Allusion  à  une 
fable  de  La  Fontaine.  V.  MoncHb:. 

COCHE  n.  f.  Truie,  femelle  du  cochon. 

—  Pop.  et  grossier.  Femme  lourde,  grosse,  massive. 
COCHE  (du  celt.  coch,  entaille)  n.  f.  Autref.  Buse  en  bois 

que  les  femmes  mettaient  dans  leurs  corsages. 

—  Entaille,  cran  :  Faire  une  coche  à  un  bâton,  il  Se  diK 
particulièrement  des  entailles  faites  sur  un  morceau  de 
bois,  pour  servir  à  tenir  compte  du  pain,  du  vin,  de  la 
viande,  etc.,  que  l'on  prend  à  crédit. 

—  Loc.  fam.  Etre  ferme  en  coche,  Rester  ferme,  solide, 
immuable,  inébranlable,  il  C'/ioî'r  e/icoc/ie.  Se  laisser  prendre 
au  piège,  il  Hetourner  en  coche.  Revenir  à  ses  anciennes 
habitudes,  rechuter.  (Toutes  ces  locutions  ont  vieilli.) 

—  Armur.  Coche  de  flèche,  Entaille  faite  à  la  partie  ex- 
trême et  in- 
férieure    du     -^^^T^^'^'^s^  .  _i-ï^-^ 

bois  de  laflè-     fjùJméi^  /y 

che,    pour     a  a,  coche  de  n^V^he  (IbTi»). 

qu'elle  reste 

ferme  sur  la  corde  de  l'arc,  lorsqu'il  est  bandé,  il  Coche  d'ar- 
balète, Entaille  analogue  reliée  à  la  détente  et  qui  reçoit 
et  retient  la  corde  de  l'arbalète,  lorsqu'elle  est  bandée. 

—  Mar.  Nom  que  donnent  les  charpentiers  mâteurs  aux 
entailles  qu'ils  font  pour  marquer  la  longueur  des  broches 
qui  déterminent  le  diamètre  d'un  mât  en  cliantier.  il  En 
coche.  Se  dit  de  la  position  d'une  vergue  lorsque  les  pou- 
lies d'itague  se  couchent  ou  se  croisent,  de  façon  qu'il 
n'est  plus  possible  do  la  hisser  plus  haut. 

—  Techn.  Entaille  que  les  tonneliers  font  sur  le  bois 
des  cerceaux,  pour  retenir  l'osier  qui  les  lie,  et  qu'ils  pra- 
tiquent à  l'aide  de  la  cochoire,  sorte  de  serpette  à  lame 
droite,  ii  Morceau  de  bois  dont  le  chapelier  se  sert  pour 
faire  agir  la  corde  de  l'arçon,  il  Sorte  de  cour  qui,  dans  les 
abattoirs,  sert  de  réceptacle  aux  issues,  estomacs  et  in- 
testins, ues  animaux  que  l'on  vient  de  tuer  et  où  on  net- 
toie ces  issues. 

COCHE  ou  COCHERELLE  {rèV)  n.  m.  Noms  vulgaires  de 
Vagaricus  procerus. 

COCHÉ,  ÉE  (rad.  coche)  adj.  B.-arts.  Qui  figure  un  creux 
trop  profond,  ou  qui  figure  un  creux  là  où  il  n'en  faudrait 
pas  :  Des  traits  cochés.  Des  ombres,  des  draperies  cochées. 

—  Peint.  Nom  donné  à  une  peinture  sur  laquelle  les  om- 
l.ires  portées  sont  disproportionnées  avec  les  dimensions 
des  personnages  ou  des  objets  représentés  sur  le  tableau. 

COCHELET  {lé  —  dim.  de  Cochet)  n.  m.  Très  petit  coq. 

GOCHELET  (Anastase),  théologien  et  carme  français, 
né  â  Méziores  en  1551,  mort  à  Reims  en  1624.  Prieur  du 
couvent  de  Saint-Jacques  à  Paris,  il  devint,  à  l'époque  de 
la  Ligue,  prédicateur  des  Seize,  se  signala  par  ses  violentes 
déclamations  contre  Henri  IV,  dut  s'expatrier  et  revint  en 
France  en  1617.  On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages  de  contro- 
verse, entre  autres  :  Calvini  infernus  (1608)  ;  etc. 

COCHELIVIER  {vi-é)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  l'alouette 
des  bois. 

COCHÊNE  n.  m.  Nom  vulgaire  du  sorbier  des  oiseaux. 

COCHENILLAGE  {ni-llaf  [Il  mil.])  n.  m.  Bain  de  coche- 
nille pour  teindre  en  écarlate  ou  en  cramoisi. 

COCHENILLE  {nilV  [Il  mil.]  —  de  l'espagn.  cochinilla,  du 
mot  celt.  coch,  rouge)  n.  f.  2ool.  Insecte  liéraiptère,  de  la 
famille  des  coccidés.  [Pris  d'une 
façon  générale,  le  mot  coche- 
nille signifie  tout  insecte  de  ce 
groupe;  pris  plus  particulière- 
ment,il  s'entend  pour  lacartérie 
de  la  laque  {caj^teria  lacca),  es- 
pèce asiatique  qui  produit  la 
gomme  laque.  La  cochenille  des 
teinturiers  est  le  ker7}ies  ba- 
phica  ;  la  cochenille  des  oran- 
gers, un  dactylopius.  (V.  ces 
mots  et  COCCIDÉS.]) 

—  Techn.  Matière  tinctoriale 
rouge  fournie  par  cet  insecte 
que  l'on  fait  dessécher,  et  que 
1  on  broie  ensuite.  —  Adjectiv.  : 

Couleur  COCHI'INILLE. 

—  Enctcl.  Zool.  Les  COCCUS 
habitent  les  régions  chaudes  du 
globe.  L'espèce  principale  est  le  coccus  cactiou  cochenille 
du  nopal,  originaire  du  Mexique,  où  elle  vit  sur  le  nopal 
(opuntia  coccinelUfera)  et  d'où  on  l'a  acclimatée  aux  Indes, 
aux  Canaries,  en  Algérie  et  en  Espagne.  Elle  fournit  une 
teinture  rouge  magnifique,  qui  est  le  carmin,  et  on  l'élève 
en  grand  dans  toutes  les  régions  précitées  ;  c'est  ce  qui 
explique  comment  le  nopal  est  aujourd'hui  répandu  dans 
toutes  les  régions  chaudes  du  globe.  La  cochenille  de  la 
manne  {coccus  [ou  gossyparia]  manniparus)  d'Asie  Mineure. 
notamment  du  Sinaï,  produit  par  sa  piqûre  la  manne  des 
tamariscs.  La  cochenille  du  nopal  n'a  que  5  ou  6  millimè- 
tres do  long;  elle  est  d'un  rouge  brun.  La  cochenille  do 
Pologne  est  un  porpkyrophore.  V.  ce  mot. 

—  Comm.  et  teint.  On  distingue  dans  lo  commerce  deux 
espèces  principales  de  cochenille,  que  l'on  désigne  sous  les 
noms  do  cochenille  mertèque  ou  fine,  vivant  sur  le  nopal 
cultivé,  et  cochenille  sylvestre  ou  sauvaqe.CcUo  dernière 
espèce,  quo  l'on  recueille  sur  le  nopal  sauvage,  est  de 
qualité  inférieure  et  peu  employée. 

Bien  que  la  découverte  des  couleurs  dérivées  do  la  houille 
ait  sensiljlement  diminué  l'importation,  sur  le  marché  euro- 
péen, de  la  cochenille,  la  matière  tinctoriale  provenant  d-o 


Cochenille  : 

û.  mâle; 
b,  femelle. 


79 

l'insecte  n'on  est  pas  moins  d'un  grand  usage  on  teinture; 
elle  reçoit  ditïeronts  nonis  suivant  la  provenance  do  laco- 
chonillo.  On  admet  géuéraloment,  on  co  qui  concerne  la 
cochenille  mes(èqiie  ou  cultivée,  quatre  cattigorios  distinctes 
de  ce  produit  ;  on  les  classe  industrielloniont  suivant  leurs 
qualités.  Kn  premier  lieu,  vient  la  cochenille  Honduras,  com- 
prenant trois  variétés  :  la  zaccatUle  ou  cocheriille  noire;  la 
cochenille  grise,  argentée  ou  jaspée;  la  cochenille  rougedtre 
ou  rouge.  La  cochenille  Vera-Cruz,  qui  tiout  le  second  rang, 
se  subdivise  comme  la  sorte  précédente  on  cochenille  noire, 
(/rise  et  rougeâtre.  La  cochenille  des  Canaries,  de  bonne 
qualité,  n'onro  que  deux  variétés  :  la  noire  et  Vargeritêe. 
Enfin,  la  cochenille  de  Java,  moins  estimée  que  les  précé- 
dentes, no  possède  pas  do  sortes  distinctes. 

Il  existe  dans  riuduslrie  divers  dérivés  do  la  cochenille, 
dont  les  plus  importants  sont  le  carmiri,  obtenu  en  traitant 
uno  décoction  de  ooclienillo  par  un  sol  acide,  la  crème  de 
tartre,  par  exemple;  la  lague  carminée  (v.  lacjdk)  ;  la 
cochenille  ammoniacale,  que  l'on  prépare  en  faisant  agir 
l'ammoniaque  sur  la  cochenille  pulvérisée.  (Ce  dernier 
produit  se  présente  sous  deux  formes  dans  le  comnïerce  : 
en  (ablettes  et  eu  pâte.)  La  cochenille  trouve  son  emploi 
dans  un  grand  nombre  d'industries  différentes.  Dans  ia 
teinture  et  l'impression  des  tissus,  on  en  fait  une  grande 
consommation.  On  l'utilise,  en  outre,  pour  colorer  les  bon- 
bons, les  liqueurs,  les  produits  pharmaceutiques,  pour  la 
fabrication  dos  encres  rouges,  etc. 

COCHENILLER  {//  mil.)  v.  a.  Récolter  la  cochenille  sur  le 
oopal.  H  Teindre  avec  la  cochenille  :  Cocheniller  un  tissu, 

COCHENILLIER  [ni-lli-é  [Il  mil.])  n.  m.  Nom  vulgaire  du 
cactus  nopal,  sur  lequel  vit  la  cochenille. 

COCHENILLINE  (Il  mit.)  n.  f.  Principe  colorant  de  la 
cochenille,  il    On  "l'appelle   aussi    carminé,   et    coccine. 

V.   CARMIMQOE    (acldo). 

Co-CHÉOU-KING,  astronome  chinois  du  xiii«  siècle. 
Il  fut  le  premier  on  Chine  qui  rît  usage  de  la  trigonométrie 
.sphérique,  et  il  construisit  do  bous  instruments  d'astro- 
nomie, q^ui  existent  encore  à  Pékin. 

COCHER  {ché  —  rad.  coche)  a.  m.  Conducteur  des  che- 
vaux duno  voiture  destinée  au  transport  des  personnes  : 
Cocher  d'omni/nts,  de  fiacre,  n  Touche  ou  Fouette,  cocher, 
Cocher,  frappe  tes  chevaux,  pars;  ou  :  Va  plus  vite.  — 
Fig.  Allons  en  avant,  que  rien  ne  nous  arrête. 


COCHENILLER   —   COCIIINCHINE 


Cochers  :  1.  De  • 


maître  •  ou  de  •  bonne  maison  > 
3.  De  corbillard  ;  4.  De  âacre. 


;  S.  D'omnibus: 


—  Cocher  du  corps.  Se  disait,  à  la  cour,  du  cocher  qui 
conduisait  ordinairement  le  roi,  la  reine,  le  dauphin. 

—  Cocher  public.  V.  voiture. 

—  Encycx.  Les  premiers  cochers  qui  figurent  dans 
l'histoire  sont  ceux  qui,  chez  les  peuples  héroïques,  condui- 
saient le  char  des  guerriers.  Un  cocner  de  ce  genre,  capa- 
ble au  besoin  de  lancer  lui-même  le  javelot  ou  d'emporter 
hors  de  la  mêlée  le  combattant  blessé  ou  mort,  était,  en 
réalité,  un  compagnon  d'armes  ;  tel  Automédon,  conduc- 
teur du  char  d'Achille  et  de  Pyrrhus,  et  dont  le  nom  est 
devenu  proverbial.  Ce  n'était  donc  pas  un  métier  servilo 
et  dédaigné  quo  celui  de  conducteur  do  chars,  et  l'on  re- 
trouve co  dernier  honoré  dans  la  Grèce  savante  et  polie, 
aux  jeux  Olympiques. 

Déirîés  à  Athènes,  les  cochers  furent  d'abord  notés 
d'infamie  à  Rome.  C'était  ordinairement  des  esclaves, 
dos  affranchis  ou  des  étrangers,  qui  occupaient  cet  emploi. 
Le  sort  des  cochers  se  transforma  complètement  sous 
l'Empire.  Lorsque  les  jeux  du  cirque  furent  devenus  la  plus 
ardente  passion  du  peuple,  lorsqiio  dos  chevaliers,  des  sé- 
nateurs, des  empereurs  —tels  Caligula,  Néron,  Hélioga- 
bale  —  conduisirent  cuxmômes  leurs  coursiers,  la  profes- 
sion de  conducteur  do  char  devint  aussi  honorable  qu'elle 
Tétait  peu  auparavant  ;  les  cochers  firent  des  fortunes 
considérables  ;  on  venait  chercher  de  loin  les  plus  habiles. 
On  a  pour  témoins  do  l'importance  qu'ils  avaiont  acquise 
les  statues  et  les  monuments  élevés  en  leur  lionneur,  les 
tombeaux  sur  lesquels  sont  gravées  leurs  victoires. 

Cocher,  constellation  I)oréale,  composée  de  fir.  étoiles. 

—  Kncycl.  On  ne  compte  pas  moins  de  2\  étoiles  doubles 
ou  triples  dans  cette  constellation.  Deux  d'entre  elles  sont 
surtout  intéressantes.  Il  faut  d'abord  signaler  l'étoile  triple 
qui  compose  0  du  Cocher;  l'étoile  principale  de  3"  grandeur 
a  doux  compagnons  do  10-  grandeur,  mais  c'est  seulement* 
un  groupe  do  perspective;  l'un  des  compagnons  (double 
lui-m/Vme,  d  ailleurs)  passe  devant  les  deux  autres  étoiles, 
relativement  fixes  au  fond  du  ciel. 

Nous  citerons  au.ssi  le  couple  ï  OU,  système  orbital  on 
mouvement  direct,  qui  est  surtout  romaVquablo  par  la  vi- 
vaciiô  des  couleurs  de  ses  composantes;  ces  deux  étoiles 
do  1*  grandeur  sont  nettement  rougo  et  blouo. 

cocher  v.  a.  Faire  uno  entaille,  uno  coche  à  :  Cocher 
une  taille  de  boulanger. 

—  Cocher  une  ûi^chc.  Poser  sur  la  corde  do  l'arc  la 
cocbo  ou  entaille  do  la  flèche. 

COCHER  (nour  caucher  —  du  lat.  catcare.  fouler  ;  en  vieux 
Iraiu;.  chauchcr)v.  a.  Se  dit  d'un  oiseau,  et  spécialement 
du  coq  qui  couvre  sa  femelle. 

COCHËRE  (rad.  coche)  adj.  f.  So  dit  d'une  porto  assez 
<?rando  pour  qu'une  voiture  y  puisse  passer  :  Porte  co- 

I  II ERIC. 

GOCHEREL,  écart  de  la  romm  d'IIouIboc-Cocherel 
fKuroi,  sur  ll'^iro;  li  liab.  Victoire  do  Du  Guesclinsur  les 
Anglais  et  les  Navarrais.  V.  l'art,  suivant. 


Cocherel  (bataille  de),  victoire  remportée  (ifi  mai 
1361),  par  Du  Guosclin  sur  le  captai  de  Bucn,  commandant 
les  troupes  de  Charles  le  Mauvais,  allie  au  roi  d'Angle- 
terre. L  action  fut  engagée  à  l'endroit  oïl  l'ancienne  routo 
d'Evreux  à  Vernon  traverse  l'Eure,  sur  la  rive  droite  do 
la  rivière,  à  peu  près  à  égale  distance  d'Evreux,  do  Pacy, 
de  Vornon  et  d'Acuuigny,  places  qui  étaient  alors  fortiliées 
et  occupées  par  les  Navarrais.  L'onnomi  était  logé  au 
sommet  d'une  colline  qui  domino  Cocherel.  Du  Guosclin 
usa  d'un  stratagème  pour  le  faire  descoudre  on  rase  camjja 
gne  :  il  donna  l'ordre  à  ses  gens  do  battre  en  retraite  et 
de  retourner  sur  leurs  pas,  avec  armes  et  bagages,  de 
l'autre  côté  do  la  rivière.  Plusieurs  des  principaux  capi- 
taines anglais,  Jean  Joiiel,  Guillaume  do  GanviUo,  Pierre 
de  Sacquenville,  Bertrand  du  Franc,  tombèrent  entre  les 
mains  du  vainqueur.  L'armée  navarraise  se  replia  on  dé- 
route sur  la  forteresse  d'Acquigny. 

COCHERELLE  {rél')  n.  f.  Nom  commun  d'une  variété 
comestible,  mais  assez  rare,  de  champignons. 

GOCHERIE  (rti  n.  f.  'Variété  de  pommes  douces  des  envi- 
rons d'Avranchos.  ii  On  dit  souvent  cocherie  flagellée. 

GOCHERIS  (Hippolyte-François-Jules-Marie),  littéra- 
teur et  paléographe,  né  à  Paris  en  1829,  mort  en  1882. 
Ancien  élève  de  l'Ecole  des  chartes,  il  lit  sa  carrière  à  la 
bibliothèque  Mazarine.  Il  a  fait  paraître  :  l'Histoire  de 
la  ville  et  de  tout  le  diocèse  de  Paris,  de  Lebœuf  (1863-1867)  ; 
Entretiens  sur  la  tangue  française  (1872-1874);  la  Langue 
française,  origine  et  histoire  (1882)  ;  Origine  et  formation  de 
la  langue  frayiçaise  :  Notions  d'étymologie  (1880);  Origine 
et  formation  des  7ioms  de  lieu  (1885J;  etc. 

COCHERY  (Louis- Adolphe),  homme  politique  fran- 
çais, né  et  mort  à  Paris  (I8ii>-I9u0).  Avocat  à  Pans,  il  l'ut, 
en  1848,  chef  de  cabinet  du  ministre  de  la  justice,  Cré- 
mieux,  puis  il  reprit  sa  place  au  barreau.  Il  plaida  beau- 
coup de  causes  politiques  et  d©  procès  de  presse.  Sous 
l'Empire,  il  fit  partie  de  l'opposition,  et,  en  1869,  élu  dé- 
puté du  Loiret,  il  siégea  au  centre  gauche  et  vota  contre 
la  guerre.  Commissaire  général  de  la  défense  dans  le  Loi- 
ret, il  accompagna  à  Paris  et  à  Versailles  Thiors,  chargé 
de  négocier  un  armistice.  Grâce  à  un  sauf-conduit,  il  put, 
à  plusieurs  reprises,  pénétrer  dans  Paris,  mais  fut,  néan- 
moins, retenu  quelque  temps  prisonnier  par  les  Allemands. 
Revenu  à  Tours»  il  réclama,  avec  d'autres  anciens  dé- 
putés, la  convocation  d'une  Assemblée  nationale.  Elu,  le 
8  février  1871,  député  du  Loiret,  il  appuva  la  politique  de 
Thiers,  fut  sous-secrétaire  d'Etat  des  finances,  puis  mi- 
nistre des  postes  et  télégraphes,  le  5  janvier  1879;  il 
conserva  ces  fonctions  dans  divers  cabinets  jusqu'en  1885. 
Il  fut  nommé  sénateur  du  Loiret,  en  188S.  —  Son  tils, 
Georges-Charles-Paul  Cochery,  né  à  Paris  on  1855, 
fut  éhi  di'puté  du  Loiret  en  1885,  et  devint  ministre  des 
finances  dans  le  cabinet  Méline  (1896-1898). 

COCHET  {ché  —  dimin.  de  cog)  n.  m.  Jeune  coq  :  Cha- 
ponner  des  cochets.  il  Coq  de  clocher;  girouette.  (Vieux.) 

—  Droit  de  cochet.  Dr.  féod.  Présent  en  viande,  vin  ou 
argent,  que  l'on  exigeait  des  nouveaux  mariés,  le  soir  de 
leurs  noces.  (Ce  prétendu  droit  paraît  tirer  son  nom  du  mot 
coq,  parce  qu'il  était  d'usage,  dans  quelques  lieux,  d'en 
donner  un  à  cette  occasion.) 

Cochet  (Henriette),  née  à  Lyon  en  1762.  Fille  d'un  mar- 
chand de  papier.elleavait  reçu  une  éducation  fort  au-dessus 
de  sa  condition.  La  Révolution,  au  début,  l'enthousiasma; 
mais  la  Terreur  amena  chez  elle  le  désenchantement, 
puis  la  haine.  Lyon,  soulevé  depuis  la  proscription  des 
girondins,  était  assiégé  par  les  montagnards.  bép;uiséo 
en  artilleur,  Henriette  court  aux  remparts  et  les  défend 
avec  courage.  Après  la  défaite  des  Lyonnais,  elle  est 
amenée  devant  le  tribunal  révolutionnaire  :  n  Crois-tu  à. 
l'enfer?  lui  dit  le  président.  —  Oui,  depuis  votre  règne  m, 
répondit-elle.  Elle  fut  guillotinée  (1794). 

Cochet  (Jean  Henoît-DésiréJ,  archéologue  français,  né 
à  Sanvic  (Scino-Inforieure)  en  1812,  mort  à  Rouen  en  1875, 
fut  curé  à  Dieppe.  Passionné  pour  l'archéologie,  il  dé- 
couvrit une  villa  romaine  â  Etretat  (1842),  des  antiquités 
intéressantes  près  de  Dieppe  et  en  Normandie,  ot  devint, 
en  1864,  correspondant  do  I  Institut.  On  doit  à  ce  savant 
distingué  un  grand  nombre  de  notices,  d'articles  et  d'ou- 
vrages, notamment  :  la  Nurmandie  souterraine  (1855),  cou- 
ronné par  l'Institut;  Sépultures  gauloises,  l'omaines,  fran- 
ques  et  normarides  (1857);  Archéologie  chrétienne  (1867). 

COGHETIER  {ti-é  —  rad.  coche)  n.  m.  Au  xm'  siècle. 
Ouvrier  qui  construisait  les  coches  ou  voitures  :  /.ecocHK- 
TiER  était  membre  de  la  corporation  des  charpentiers,  il  Petit 
bateau  qui  servait  autrefois  au  transport  dos  denrées. 

COCHEVIS  (vi)  n.  f.  Genre  d'oiseaux  passereaux  coni- 
rostros,  famille  des  alaudidés,  renfermant  de  grandes 
alouettes  huppées,  à  corps  trapu,  ù  hoc  fort,  à  pattes 
peu  hautes,  à  ailes  vastes  et  obtuses.  V.  alouette. 

—  Encycl.  On  connaît  uno  douzaine  d'espèces  de  coche- 
vis  propres  aux  régions  découvertes  de  l'ancien  monde, 
vivant  surtout  dans  les  déserts,  où  leur  robe,  rousse  et 
jannûtre,  se  confond  avec  la  couleur  du  sol.  En  Europe,  il 
n'en  existe  qu'une  :  la  cochovis  huppée  [galcrita  cristata), 
longue  de  19  centimètres,  de  33  centimètres  d'envergure; 
Granivore  ot  insectivore,  elle  est  peu  chassée,  à  cause  do 
sa  chair  coriace. Citons  encore  lagalerita  Ckendoola (ludo); 
la  galerita  Abyssinien  (Afrique  moyenne). 

COCHILE  n.  f.  Charcut.  Fagoue  ou  ris  do  cochon. 

COCHIN,  principauté  du  Dekkan,  tributaire  de  l'Empire 
britannique  de  l'Inde.  Située  sur  la  côio  de  Malabar,  res- 
serrée entre  le  massif  du  Travancôr  et  la  mer,  elle  no 
s'étend  que  sur  :i.527  kilom.  carr.  el  n'est  peuplée  quo  do 
723.000  hab.,  dont  un  peu  plus  d'un  tiers  sont  chrétiens. 
Son  territoire,  très  arrosé  par  les  pluies,  est  d'une  grande 
fertilité,  A  l'Ouest,  sur  les  bords  d'un  chapelet  do  longs 
marigots,  ce  sont  des  cocotiers  ot  de  vastes  rizières  ;  ù 
l'Est,  sur  les  hautes  terres,  on  exploite  les  bois,  la  gomme, 
la  cardamome.  La  principauté,  do  plus,  est  riche  par  ses 
céréales,  son  coton,  son  café,  ses  plantations  de  canne  A 
sucre  ot  do  poivre.  Les  villes  princiiuiles  sont  :  7Vi/»ou- 
nnthorai,  capitale  politique;  Ernakolam  on  ïernncolam, 
capitale  administrative;  Cochin,  l'ancionne  capitale  ;  Trit- 
chour.  C'est  depuis  1791  quo  la  principauté,  gouvernée  par 
un  rajah,  est  tributaire  des  Anglais  (tribut  de  500.000  tr.). 

CoCHIN ,  ville  do  l'Indoustan  {présid.  do  Madras),  h 
1  Uiloni.  do  la  Cochin  anglaise,  11.000  hab.  (C'est  l'aucionuo 
capitale  do  la  principauté  du  m6mo  nom;  elle  est  forméo 


do  ([uatro  villaq:es  adjacents,  et  ses  habitants  se  livrent  à 
la  fabrication  d  objets  en  bois  sculpté  et  on  métal.) 

CoCHIN,  villo  de  l'Indoustan  (présid.  do  Madras),  sur 
la  côte  do  Malabar;  16.000  hab.  Il  convient  de  la  dis- 
tinguer do  la  ville  indigène  de  Cochin,  dans  la  principauté 
de  ce  nom.  (V.art.précéd.)  Cotte  villo  a  vu  son  commcrco 
décroître,  ainsi  quo  son  importance  politique;  cependant, 
elle  exporte  encore  do  notables  quantités  de  bois  ot  poivre. 
Fondée  probablement  par  les  Portugais,  Cochin  est  villo 
anglaise  depuis  1795. 

GOCHXN,  famille  de  graveurs,  dont  les  membres  les 
plus  célèbres  sont  :  Nicolas  Cochin,  le  Vieux,  né  à 
Troyes  en  1610,  mort  en  1686.  (On  a  de  lui  des  estampes 
représentant  divers  sujets  relatifs  à  l'histoire  militaire 
de  Louis  XIV,  ainsi  que  des  compositions  d'après  Paul 
Véronèse,  le  Titien,  etc.)  ;  —  Charles-Nicolas  Cocliin  I", 
né  à  Paris  en  1 688,  mort  en  1754.  (Il  s'était  d'abord  occupé 
de  peinture,  et  ses  pièces  se  recommandent  par  la  cor- 
rection du  dessin.  Il  a  surtout  gravé  d'après  les  peintres 
de  l'école  française  :  Coypel,  Restent,  Watteau,  etc.1; 
—  Charles -Nicolas  Cochin  II,  ou  Cochin  le  Fib, 
fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1715,  mort  en  1790,  l'ar- 
tiste le  plus  remarquable  de  cette  famille.  Son  œuvre  so 
compose  d'environ  1.500  pièces,  gravées  par  lui  ou  d'après 
ses  dessins.  On  y  remarque  :  le  Frontispice  de  l'Encyclo- 
pédie, les  Cérémonies  et  les  Pompes  fnnèbres  de  la  cour 
ii  l'époque  de  Louis  XV;  16  ports  de  France,  d'après 
Vernet  ;  des  vignettes  charmantes  pour  les  éditions  de  Boi- 
leau,  de  l'Arioste,  du  Tasse,  etc  ;  les  portraits  des  contem- 
porains célèbres,  etc.  Il  a  composé  de  bons  écrits,  notam- 
ment :  des  Obsei-vations  sur  les  antiquités  d'Eerculanum, 
encore  recherchées  à  cause  des  jolis  sujets  d'antiquités  qui 
s'y  trouvent  gravés  ;  un  Voyage  d'Italie,  rempli  de  remar- 
ques curieuses,  et  un  nombre  considérable  de  morceaux  de 
critique  ou  de  pamphlets  d'art,  qu'on  a  réunis  sous  le 
titre  de  Œuvres  diverses. 

GOCHIN  (Henri),  avocat  au  parlement  de  Paris,  né  et 
mort  à  Pans  (1687-1747).  Il  fut  pendant  trente  ans,  do 
1706  à  1742,  l'un  des  avocats  les  plus  considérés  du  bar- 
reau de  Paris;  il  s'y  fit  remarquer  par  son  éloquence 
simple  et  vigoureuse.  Ses  Œuvres,  contenant  ses  plai- 
doyers, ont  été  publiées  à  Paris  en  1751,  puis  en  1821-1822. 

Cochin  (Denis-Claude),  botaniste  français  fl69S-1786l. 
Il  devint  le  doyen  des  échevins  de  Paris  et  réunit  à  Chà- 
tillon,  près  do  Paris,  un  grand  nombre  de  plantes  rares, 
dont  le  catalogue,  dressé  par  Hérissant  et  Coquereau,  a 
paru  sous  le  titre  de  Jardin  des  curieux  ou  Catalogue  rai- 
soivié  des  plantes  les  plus  rares  et  les  plus  belles  (1771). 

Cochin  (Jacques-Denis),  prêtre,  né  et  mort  à  Paris 
(1726-1783),  fils  du  précédent.  II  fut  curé  de  Saint-Jacques- 
du  Haut-Pas.  et  fonda,  en  I780,  l'hospice  qui  a  conservé 
son  nom.  On  a  de  lui  des  ouvrages  de  piété  et  des  recueils 
de  Prônes  ou  Instructions  familières,  publiés  de  1786  à  1808. 

Cochin  (hôpital).  Cet  établissement,  situé  à  Paris, 
rue  du  Faubourg-Saint-Jacques,  a  été  fondé,  en  1780,  par 
les  libéralités  de  l'abbé  Cochin,  en  faveur  des  indigents 
malades  ou  infirmes  de  cette  paroisse.  On  y  recevait  aussi 
des  malades  des  autres  paroisses  de  Paris,  moyennant 
une  modique  pension.  Viel  dirigea  la  construction  de  cette 
maison,  qui,  commencée  en  1780,  fut  ouverte  aux  malados 
eu  juillet  1782,  et  prit  d'abord  le  nom  de  «  hospice  Saint-Jac- 
ques-du-Haut-Pas  ».  Pendant  la  Révolution,  on  l'appela 
\  hospice  Jacques,  et,  plus  officiellement,  hospice  du  Stul. 
En  1801,  le  conseil  général  des  hospices  de  Paris  lui  donna 
le  nom  de  sou  fondateur.  Une  partie  dos  magnifiques  jar- 
dins de  l'hôpital  sert  de  promenoir  aux  malades.  Au  fronton 
du  péristyle  d'ordre  dorique,  qui  forme  l'entrée  principale 
do  l'hôpital  Cochin  sur  la  rue  Saint-Jacques,  on  lu  l'inscrip- 
tion suivante  :  Pauper  clajnavit,  et  Dominus  exaudit  eum. 
On  reçoit  â  l'hôpital  Cochin  les  malades  atteints  d'aifec- 
tions  aiguës  ou  chirurgicales. 

Cochin  (Jean-Denis-Marie),  jurisconsulte  et  phîlan- 
throiio,  né  et  mort  à  Paris  fl789-184l),  de  la  m^mo 
famille  que  Jacques-Denis  Cocnin.  D'abord  avocat  aux 
conseils  du  roi  ot  à  la  Cour  de  cassation,  il  fut  maire  du 
XII*  arrondissement  do  Paris  de  1820  à  1831,  député  do 
Paris  de  1837  à  1841.  Il  s'occupa  de  propager  l'instruction 
dans  le  peuple  et  fonda,  le  premier,  dos  salles  d'asile. 

Cochin  (Pierre-Suzanne-Augustin).  publicisto  ot  admi- 
nistrateur, né  à  Paris  en  1823,  mort  à  Versailles  en  1872, 
fils  du  précédent.  Il  s'occupa  particulièrement  dos  ques- 
tions qui  touchent  au  paupérisme.  Adjoint  (1850),  puis 
maire  du  X'  arrondissement  de  Paris  (1853),  membre  du 
petit  groupe  des  catholiques  libéraux,  il  se  présenta  sans 
succès  aux  élections  législatives  à  Paris  (1863,  1869,  1871) 
ot  en  Vendée  (1870).  Il  fut  préfet  de  Seine-et-Oise  on 
1871.  Il  était  entré,  on  1864,  à  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques.  On  a  de  lui  :  Essai  sur  tes  méthodes 
d'instructioti  et  aéducation  et  sur  tes  établissements  de 
Pestaloz zi  {IS\S);  Abolition  de  l'esclavage  (IHôl),  ouvrage 
couronné  par  l'Académie  française;  Jiome,  les  martyrs  du 
Japon  et  tes  évéques  du  \i\^  siècle  {\S6'i)  ;  Lettre  sur  l'état 
du  paupérisme  en  Angleterre  (1854);  les  Ouvriers  européens 
(1856);  De  la  condition  des  ouvriers  français iiSGi);  le  Pro- 
grès des  sciences  et  de  l'industrie  au  point  de  vue  chrétien 
(1863);  la  Héforme  sociale  en  France,  résumé  critique  de 
l'ouvrage  de  Le  Platj  {1&65);  Abraham  Lincoln  (1869);  te 
Comte  de  Afontalembcrt  (1870);  te  Service  de  santé  des 
armées  avant  et  pendant  le  siège  de  Paris  (l87l);  etc. 

Cochin  (Denys),  avocat  et  écrivain,  né  ù  Paris 
en  1851,  fils  du  précédent.  Il  se  distingua  pendant  la  guerre 
de  1870-1871,  et  mérita  la  médaille  militaire.  Il  étudia  en- 
suite les  sciences  naturelles  dans  le  laboratoire  do  Pas- 
teur. Il  fui  élu  au  conseil  municipal  de  Paris,  dans  le 
VU*"  arrondissement,  en  I88i,  et  son  mandat  lui  fut  ronou- 
volé  on  1885.  Il  siégea  sur  les  bancs  do  la  droite  et  protesta 
contre  la  laïcisation  des  écoles  et  dos  hôpitaux.  H  fut  élu, 
on  1803,  député  do  Paris,  ot  réélu  en  I8i)8.  Il  a  publié,  no- 
tamment :  Paris,  quatre  années  au  conseil  municipal {l$S^); 
l'Evolution  et  la  Viy(1880),  et,  on  collaboration  avec  sou 
frèro,  Henri  Cochin,  des  ouvrages  posthumes  de  leur  père  : 
Conférences  et  Lectures  (1877);  Etudes  sociales  et  écono- 
miques (IS80);  Pestahszi,  sa  vie  et  sa  méthode  (1880). 

CochinchinE,  colonie  française  faisant  partie  do 
l'union  iudoohinoi.se.  Elle  s'étend  entre  S"  35'  30''  et  1 1*  44' 
(lat.  N.),  entre  102*04'  ?:>"  etio:.»  lO' (lat.  E.l.  Kilo  est  bornéo 
par  l'Anuam,  lo  Cambodge,  la  mer  do  Chine  ot  le  trolto  do 


COCHINCHINOIS   —   COCHON 

Siam.  Sa  superficie  est  de  56.900  kilom.  carr.,  et  sa  popu- 
lation de  2.252.034  hab.  V.  Indo-Chine  (carte). 

—  Aspect  général.  La  Cochinchine  se  compose  de  deux 
parties  bien  distinctes,  au  point  de  vue  de  la  constitution 
du  sol.  La  partie  méridionale,  de  formation  géologique 
récente,  comprend,  à  l'Est,  les  bassins  du  Donnai,  de  la 
rivière  de  Saigon,  et  des  deux  Vaico  ;  à  l'Ouest,  le  Mékong 
et  son  delta.  Toute  cette  partie  est  constituée  par  des 
plaines  basses,  souvent  inondées,  qui  doivent  leur  nais- 
sance aux  aliuvions  du  fleuve.  La  Cochinchine  est  donc, 
comme  l'Egypte,  un  présent  du  tleuve.  Les  dunes  de  sable 
favorisent  derrière  elles  la  formation  de  plaines  basses 
nommées  giangs,  qui  sont  utilisées  pour  les  cultures 
maraîchères.  Tout  le  delta  est  couvert  de  rizières,  sauf 
dans  certaines  parties  recouvertes  d'eau  stagnante.  La 
seconde  partie  de  la  colonie  comprend  les  hautes  terres, 
qui  s'étendent  dans  les  provinces  de  Bien-Hoa  et  do 
Baria,  auxquelles  ont  donné  naissance  les  rameaux  secon- 
daires de  la  grande  chaîne  indo-chinoise.  Leur  altitude 
est  faible  :  leur  point  culminant  est  le  Ba-Dinh  (854  m. 
d'alt.).  Le  squelette  de  ces  collines  est  granitique  ;  le  bassin 
a  été  rempli  par  une  argile  ferrugineuse  plus  ou  moins 
poreuse,  formant  ce  conglomérat  désigne  par  les  Anna- 
mites sous  le  nom  de  "  pierre  d'abeilles  » ,  et  que  l'on  a 
appelé  •  pierre  de  Bien-Hoa  ».  Les  cultures  ne  se  rencon- 
trent que  dans  le  voisinage  des  rivières,  où  le  sol  est  d'une 
remarquable  fertilité.  Les  collines  sont  très  boisées. 

—  Agriculture,  commerce  et  industrie.  Le  commerce  do 
la  colonie  est  très  important,  par  suite  du  nombre  consi- 
dérable de  voies  fluviales. 

L'agriculture  prend  tous  les  jours  uno  nouvelle  impor- 
tance. On  cultive  surtout  le  riz  en  Cochinchine  ;  viennent 
ensuite  :  maïs,  haricots,  navets,  patates,  arachides,  sésame, 
ramie,  cannes  à  sucre,  tabac,  palmiers  d'eau,  indigotiers, 
cocotiers  et  cultures  arborescentes,  parmi  lesquelles  il 
faut  signaler  le  développement  des  aréquiers,  des  poi- 
vriers, des  caféiers,  vanilliers,  bananiers  et  ananas. 

Les  buffles  et  les  zébus  sont  employés  pour  les  cultures  ; 
l'élevage  des  porcs  et  des  volailles  est  très  prospère. 

L'industrie  est  peu  importante,  si  l'on  on  excepte  les 
usines  à  décortiquer  le  riz  et  q^uelques  scieries  mécani- 
ques. En  revanche,  l'exploitation  des  salines  est  très 
prospère.  Parmi  les  marchandises  importées,  il  faut  signa- 
ler les  farineux  alimentaires,  les  denrées  coloniales  de  con- 
sommation, les  boissons,  les  rils,  les  tissus,  presque  tous 
d'importation  étrangère,  le  pétrole,  les  métaux,  les  ou- 
vrages en  métaux,  les  objets  manufacturés,  etc. 

Les  exportations  consistent  surtout  en  riz,  en  poissons 
secs,  en  poivres,  en  cotons,  fruits,  graines,  denrées  diver- 
ses, produits  chimiques,  dépouilles  d'animaux,  etc. 

—  Gouvernement  etadministration. he  gouveTneuT  a.cessé, 
depuis  1879,  d'être  un  officier  général,  sauf  dans  des  circon- 
stances spéciales  :  il  a  été  remplacé  par  un  haut  fonction- 
naire civil.  Le  décret  du  29  octobre  1887  a  supprimé  le  poste 
de  gouverneur  de  la  Cochinchine  :  celui-ci  a  été  rem- 
placé par  un  lieutenant-gouverneur,  placé  sous  les  ordres 
du  gouverneur  général  de  l'Indo-Chine.  Le  lieutenant- 
gouverneur  est  assisté  d'un  conseil  privé  dont  font  par- 
tie :  le  général  commandant  la  brigade,  le  comman- 
dant de  la  marine,  le  chef  du  service  judiciaire,  le  chef  du 
service  administratif,  et  cinq  membres  notables  de  la 
colonie,  nommés  par  le  gouverneur.  Il  existe,  de  plus,  un 
conseil  du  contentieux  administratif  et  un  conseil  colonial, 
ce  dernier  nommé  à  l'élection.  Le  territoire  de  la  Cochin- 
chine est  divisé  en  4  circonscriptions,  subdivisées  en 
arrondissements.  Ce  sont  :  1"  circonscription  de  Saigon 
(arrond.  de  Gia-Dinh,  Tay-Ninh,  Thu-Dau-Mot,  Bion-Hoa, 
Baria);  2»  circonscription  de  Mytho  (arrond.  de  Mytho, 
Go-Cong,  Tanan,  Cholon)  ;  3'  circonscription  de  Vinh-Long 
(arrond.  de  Vinh-Long,  Bentré,  Tro-Vinh,  Sadec)  ;  4"  cir- 
conscription de  Bassac  (arrond.  de  Chaudoc,  Ha-Tien,  Long- 
Xuyen,  Rac-Gia,  Cantho  ou  Traon,  Soktrang,  Bac-Lieu). 

L'île  de  Poulo-Condor  forme  un  arrondissement  à  part. 
Les  îlots  des  Deux-Frères,  dans  la  merde  Chine,  et  les 
îles  du  golfe  de  Siam  (Poulo-Obi,  Hou-Rag-Canh,  Hou- 
Tran,  Poulo-Dama,  et  Phou-Quoc)  appartiennent  égale- 
ment à  la  Cochinchine.  Chaque  arrondissement  a  à  sa  tête 
un  administrateur,  assisté  d'un  conseil  d'arrondissement 
composé  de  notables  indigènes. 

—  Finances.  Un  décret  du  31  juillet  1898  a  réalisé  l'union 
financière  indo-chinoise.  Le  budget  local  de  la  Cochinchine 
est  établi  en  piastres,  dont  le  taux  oscille  entre  2  fr.  70  c. 
et  2  fr.  30  c.  Les  recettes  principales  proviennent  :  do 
l'impôt  foncier  sur  les  terrains  des  centres,  qui  sont  divi- 
sés en  plusieurs  zones  selon  leur  importance;  de  l'impôt 
sur  les  terrains  des  villages,  qui  repose  sur  leur  division 
en  cultures  et  en  rizières;  l'impôt  sur  les  salines  et  l'impôt 
sur  les  barques.  L'impôt  personnel  sur  les  Annamites  est 
fixé  à  0S60  par  homme  valide.  —  Les  bonzes,  les  maires 
do  villages,  les  vieillards  au-dessus  de  soixante  ans  en 
sont  exempts;  les  Asiatiques  étrangers  payent  des  droits 
d'immatriculation.  Ils  sont  à  cet  égard  divisés,  depuis  le 
13  janvier  1897,  en  cinq  catégories,  selon  le  taux  de  leur 
patente  ou  do  leur  impôt  foncier,  et  payent  do  loS  à 
120S  par  an.  Il  existe  une  banque  de  Vlndo-Chine,  privilé- 
giée par  les  décrets  des  21  janvier  187.5  ot  20  février  1888, 
et  dont  1©  siège  est  à  Paris,  la  succursale  à  Saigon  et  les 
agences  à  Hong-Kong,  Pnom-Penh  et  Bangkok,  et  trois 
banques  anglo-chinoises,  ainsi  qu'une  succursale  du  Crédit 
lyonnais. 

—  Instruction  publique.  Il  existe  doux  collèges,  entretenus 
par  la  colonie,  à  Saïgon  et  à  Mytho,  dont  le  programme  se 
rapproche  beaucoup  de  celui  do  renseignement  secondaire 
spécial.  L'enseignement  professionnel,  établi  en  1891,  a 
donné  do  bons  résultats.  Des  écoles  primaires  sont  répar- 
ties dans  les  principales  villes  :  écoles  d'arrondissement, 
écoles  communales,  école  do  Cholon,  établissements  libres 
laïques  et  établissements  congréganistes. 

—  Justice.  Par  décret  du  8  août  1898,  la  cour  d'appel  de 
l'Indo-Chino  a  son  siège  à  Saïgon  ;  deux  chambres  crimi- 
nelles siègent  à  Saïgon,  la  troisième  à  Hanoï. 

Dans  ciiaquo  arrondissement  il  existe  un  tribunal  de 
I"  instance,  et,  à  défaut,  unjuge  de  paix  à  compétence  éten- 
due. I^s  administrateurs  remplissent  1ns  fonctions  d'ofli- 
ciorsdo  police  juJiciairc.  lorsriu'il  n'y  a  pas  do  magistrats. 

—  Voies  de  communication.  Il  existe  plus  do  3.000  kilomè- 
tres de  routes,  entretenues  par  la  colonie  ou  les  arrondisse- 
monts.  Les  meilleures  voies  de  communication  sont,  cc- 

f tendant,  le»  cours  d'eau  ot  canaux  qui  sillonnent  le  pays. 
>os  messageries  fluviales  ont  établi  un  service  régufier 
qui  dessert  les  principales  villes.' Les  points  terminus  en 
boni  :  Pnom-Pcnh,  Battambang,  l'ilo  do  Khoog  (sud).  Il 


existe,  enfin,  deux  voies  ferrées  :  un  tramway  à  vapeur 
de  Saigon  à  Cholon,  un  chemin  de  for  do  Saïgon  à  Mytho. 

—  Histoire.  L'histoire  de  la  Cochinchine  est  intimement 
mêlée  à  celle  de  l'empire  d'Annam.  (V.  ce  mot.)  Le  peuple 
le  plus  ancien  de  l'Indo-Chino  fut  le  peuple  khmer,  qui 
semble  originaire  de  l'Inde.  Arrivé  à  l'apogée  de  sa  puis- 
sance, il  commença  à  décliner,  et  les  Annamites,  descen- 
dant du  delta  du  Tonkin.  occupèrent  le  littoral  de  l'indo- 
Cliine,  du  fleuve  Rouge  aux  bouches  du  Mékong. 

La  Cochinchine  fit  partie  de  l'empire  d'Annam,  et  le  traité 
du  28  mai  1787.  signé  par  Gia-Long,  donna  à  la  France 
accès  dans  ce  pays.  Des  résultats  très  favorables  à  l'in- 
fluence française  "furent  obtenus  par  Mgr  Pigneau  de  Bé- 
haine  et  la  mission  militaire  du  colonel  Olivier.  Gia-Long 
mourut  en  1820,  et  ses  successeurs,  loin  de  suivre  sa  ligne 
de  conduite,  se  montrèrent  hostiles  aux  Européens. 

La  France  dut  intervenir  plusieurs  fois  de  1820  à  1858, mais 
se  borna  à  bombarder  des  ports  de  la  côte  d'Annam.  Ces  dé- 
monstrations ayant  paru  peu  efficaces,  l'amiral  Ri^ault  de 
Genouilly  partit  de  Tourane  et  vint  enlever  Saïgon,  le  17  fé- 
vrier 1858.  Pendant  près  de  deux  ans,  les  troupes  françai- 
ses résistèrent  à  toutes  les  attaques  d'un  ennemi  brave  et 
entreprenant.  La  fin  de  l'expédition  de  Chine  (oct.  1860) 
donna  aux  troupes  une  plus  grande  liberté  d'action.  L'ami- 
ral Charner  arriva  à  Saïgon  à  la  tête  d'un  corps  de  trou- 
pes placé  sous  les  ordres  du  général  de  Vassoigne.  Il 
marcha,  le  17  février  1861,  contre  les  lignes  de  Ki-Hoa,  que 
défendaient  les  vingt  mille  hommes  do  l'armée  annamite, 
commandée  par  Nguyen-Tri-Phong.  Ce  dernier  fut  com- 
plètement défait,  après  un  sanglant  combat  qui  dura  deux 
jours,  et  dans  lequel  le  lieutenant-colonel  Testard  fut  tué 
à  la  tête  du  régiment  d'infanterie  de  marine  qu'il  comman- 
dait. L'effet  moral  produit  fut  considérable,  et  l'amiral 
Page  enlevait  Mytho,  le  12  avril  I86i. 

L'amiral  Charner  remit  son  commandement  aux  mains 
de  l'amiral  Bonnard,  nommé  gouverneur  de  la  Cochinchine. 
Celui-ci  continua  les  opérations,  enlevant  Bien-Hoa  le  15  dé- 
cembre 1861,  et  Vinh-Long  le  25  mai  1862.  La  cour  d'Annam 
dut  signer  le  traité  du  5  juin  1862 ,  qui  reconnaissait  à  la 
France  la  possession  des  provinces  de  Saïgon,  Mytho  et 
Bien-Hoa.  Bon  administrateur,  l'amiral  La  Grandière,  suc- 
cesseur de  Bonnard,  se  montra  également  diplomate  avisé 
et  soldat  énergique.  I!  intervint  au  Cambodge,  signant  avec 
le  roi  Norodom  le  traité  secret  du  11  août  1863,  qui  fut  com- 
plété par  le  traité  franco-siamois  du  15  juillet  1867.  Pour 
mettre  fin  aux  menées  ténébreuses  de  la  cour  d'Annam, 
l'amiral  La  Grandière  et  le  colonel  Reboul  s'emparèrent,  en 
juin  1867,  des  provinces  deVinh-Long,  Chau-Doc  et  Ha-Tien, 
donnant  ainsi  à  la  Cocliinchine  ses  frontières  définitives. 

Depuis  lors,  la  France  n'a  eu  à  reprendre  les  armes 
qu'en  1885,  pour  apaiser  l'insurrection  du  Cambodge,  tâche 
dont  s'acquitta  le  général  Begin,  qui  fut  nommé  gouver- 
neur de  la  Cochinchine. 

Les  explorateurs  français  commencèrent  alors  la  recon- 
naissance du  Laos,  et  Mouhot  laissa  une  bonne  relation  de 
son  voyage,  accompli  de  1858  à  1861.  La  mission  Doudart  de 
Lagréè-Francis  Garnier  (1866-1868)  eut,  à  cet  égard,  une 
importance  considérable.  Après  elle,  Rheinart,d'Arfeuille, 
Aymonnior,  Gauthier,  Septans  étudièrent  le  Bas-Laos,  se 
fa'isant  ainsi  les  précurseurs  de  la  mission  Pavie. 

COCHINCHINOIS,  OISE  {no-a,  az'),  personne  née  en 
Cocliinchine,  ou  qui  habite  ce  pays.  —  Les  Cochinchinois. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habi- 
tants :  Possession  cochinchinotse  de  la  rrance. 

—  n.  m.  Langue  parlée  en  Cochinchine;  c'est  Vanna- 
mife.  V.  Annam. 

COCHLÉAIRE  (kUK  èr'  —  du  lat.  cochîea,  limaçon)  adj. 
Contourné  comme  la  coquille  d'un  limaçon  ;  Agaric  co- 

CHLÉAIRl-:. 

—  Ouvertu7'c  cochlêaire  ou  cochtéenne.  Anat.  Ouverture 
qui  fait  communiquer  la  caisse  du  tympan  avec  la  ramjie 
interne  du  limaçon,  il  On  l'appelle  plus  généralement  fknè- 

TRI-:  KONDl-:.  V.    FENÊTRE. 

COCHLÉAIRE  [klé-èr'  —  de  cochléar)  adj.  Qui  est  en 
forme  de  cuiller  :  La  préfloraison  est  cochlêaire  dans  les 
/It'urs  d'nronit. 

COCHLÉAR  [klé  —  mot  lat.  qui  signifie  cuiller)  n.  m. 
A  n  t  i  q .  r  o  m  . 
Mesure  de  ca- 
pacité pour  les 
liquides, valant 
le  quart  du 
cyathe.  Il  Petite 
cuiller  à  manche  pointu ,  dont  on  se  servait  pour  manger 
les  œufs  et  les  coquillages. 

—  Ane.  liturg.  Cuiller  qui  servait  à  donner  aux  fidèles  la 
communion  sous  l'espèce  du  vin. 

COCHLÉARIA  [klé)  n.  m.  Genre  de  crucifères,  tribu  des 
lunariées,  comprenant  des  herbes  généralement  vivaces, 
glabres,  qui  croissent  dans  les  ré- 
gions tempérées  et  les  régions  froi- 
des de  l'hémisphère  nord. 

—  Encycl.  Parmi  les  espèces  que 
renferme  ce  genre,  il  en  est  deux  qui 
méritent  une  mention  spéciale.  Leco- 
c/t^^rtî*îno/'^Cina/(cochIeariaofficiua- 
lis),  vulgairement  nommé  herbe  au.r 
cuillers,  à  cause  de  la  forme  de  ses 
feuilles,  est  une  plante  annuelle  ou 
bisannuelle,  à  fleurs  blanches,  qui 
croît  dans  les  lieux  humides  et  om- 
bragés des  montagnes  de  l'Europe 
méridionale.  On  la  cultive  dans  les 
jardins.  Dès  que  les  jeunes  pieds 
sont  assez  foits,  on  commence  à 
récolter  les  feuilles,  qu'on  n'emploie 
que  fraîches,  et  qui  constituent  le 
principal  produit  du  coclilénria. 
Cette  plante  a  uno  odeur  piquante, 
une  saveur  chaude  et  un  pou  ficre^ 
On  la  regarde  comme  un  des  meil- 
leurs antiscorbutiquos  ;  on  en  fait 
un  sirop  et  un  alcoolat.  Kilo  est  encore  stimulante,  in- 
cisive, détersive  et  diurétique.  En  économie  domestique, 
on  mange  ces  feuilles  on  guise  de  cresson.  h(^  cochléaria 
de  lirctagne  (cochlearia  Armorica),  plus  connu  sous 
les  noms  de  crau,  cranson  rustique,  moutarde  dv.s  capu- 
cins, etc.,  croît  sur  les  côtes  do  la  mer,  notamment  dans  la 
Bretagne  ;  c'est  le  raifort  sauvage.  On  emploie  sa  racine 
fraîche,  dont  la  saveur  rappelle  celle  do  la  moutarde.  Elle 

11   —    Oî 


Cochléar. 


Travail  cochl^ê 

(xv  s.). 


Cochlearia  : 
,  fleur;  h,  fruit. 


80 

est,  comme  l'espèce  précédente,  un  des  plus  puissants 
antiscorbutiques  connus  ;  on  s'en  sert,  après  l'avoir  râpée, 
pour  assaisonner  les  viandes  et  le  poisson. 

GOCHLÉARIFORME  {klé—  àn\BX.cochlpar,  aris,  cuiller, 
et  de  forme)  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  cuiller. 

COCHLÉARINE  {klé)  n.  f.  Substance  cristalline,  qui  se 
dépose  quelquefois  de  l'esprit  de  cochlearia. 

COCHLÉARIUM  {klé,  om'— mot  lat.  formé  de  cochlea,  li- 
maçon) n.  m.  Antiq.  rom.  Lieu  où  l'on  nourrissait  les  lima- 
çons destinés  à  la  table. 

COCHLÉE  {klé  —  du  lat.  cochlea,  limaçon)  n.  f.  Antiq. 
rom.  Ce  nom  s'applique  à  toutes  sortes  d'objets  en  forme 
d'hélice  :  escaliers  tournants,  comme  dans  la  colonne  Tra- 
jaue  ;  vis  de  pressoir,  de  machines  à  monter  l'eau,  établies 
sur  le  principe  de  la  vis  d'Archimède,  etc. 

—  Anat.  Organe  de  l'oreille  interne,  formé  d'un  tube 
enroulé  comme  la  coquille  d'un  mollusque  gastéropode,  et 
divisé  par  la  lame  spirale  en  deux  grandes  rampes.  Syn. 

de  LIMAÇON. 

COCHLÉÉ  {klé  —  du  lat.  cochléar,  cuiller)  n.  m.  Terme 
d'orfèvrerie  s'appliquant  à  un  travail  en 
repoussé,   présentant  des  bossages  en 
forme  de  cuiller,  bossages  dits  en  boul- 
ions ou  bouillons  à  queue. 

CocHLÉE(-Jean).en  lat. Cochlaeus, 
tliéologien  allemand,  né  à  Wendelstein, 
près  de  Nuremberg,  en  1479,  mort  à 
Breslau  en  1552.  Chanoine  à  Worms.  à 
Mayence  et  à  Breslau,  il  se  montra  un 
des  plus  ardents  adversaires  de  la  Ré- 
forme et  de  Luther.  Parmi  ses  ouvrages 
de  controverse,  nous  citerons  :  Historis- 
Hussitarum  Itbri  A77(l549i,  et  Commen- 
taria  de  actis  etscriptis  M.  Luthe7'i{lbi9}. 

COCHLÉENNE   {klé-èn)   adj.  f.  Il  Ouverture   cochléenne. 

\.    COCHLÊAIRE. 

COGHLÉIFORME  {klé  —  du  lat.  cochlea,  limaçon,  et  de 
forme)  adj.  Hist.  nat.  Qui  a  la  forme  d'un  colimaçon. 

COCHLIANTHE  [kli]  n.  f.  Genre  de  Icgumineuses-papi- 
lionacées,  série  des  phaséolées,  renfermant  une  plante 
herbacée,  volubile,  du  Népaul. 

COCHLIARION  {kli)  D.  m.  Antiq.  Mesure  pour  les  liqui- 
des, qui  valait  un  quart  de  cyathos,  ou  0',Oll. 

COCHLICELLE  ou  COCHLICELLA  [kli-sèl]  n.  f.  Section 
des  hélicelles,  qui  sont  un  sous-genre  d'hélices. 

GOCHLIDIE  ikli-dî)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  helvellopsis,  et 

de  MONOGRAMME. 

COCHLIE  {kll'}Q.  f.  Genre  d'orchidacées.  tribu  des  den- 
drobiées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  dans  les 
montagnes  de  Java. 

COCHLIOCARPE  {kli  —  du  gr.  kokhlios ,  limaçon,  et 
karpos,  fruit)  adj.  Se  dit  des  fruits  contournés  en  spirale, 
comme  ceux  des  luzernes,  de  certains  mimosas,  etc. 

COCHLIOPA  [kli)  n.  f.  Sous-genre  ou  section  du  genro 
fnminicola  (mollusques  gastéropodes),  comprenant  les 
formes  à  coquille  en  cône  surbaissé,  à  base  concave  et 
carénée.  V.  fluminicola. 

COCHLIOPODIUM  {kli,  di-om')  n.m.  Genre  de  protozoai- 
res amœbiens,  renfermant  des  animalcules  microscopi- 
ques, qui  vivent  comme  les  infusoires,  et  dont  l'espèce 
type,  cochliopodium  pellucidum,  vit  dans  une  carapace  en 
forme  de  large  cloche,  par  l'ouverture  de  laquelle  le  proto- 
zoaire étend  ses  pseudopodes  simples  ou  ramifiés. 

COCHLOSPERME  {klo-spèrm')  n.  m.  Genre  de  bixacées, 
comprenant  des  arbres  ou  arbrisseaux  et  quelques  plan- 
tes vivaces  qui  croissent  dans  les  régions  tropicales. 

COGHLOSTYLE  {klo-Stil')  ou  COCHLOSTYLUS  {klo-sti- 
Inss)  n.m.  Sous-genre  d'hélices  mollusques  gastéropodes, 
renfermant  les  for- 
mes à  coquille  apla- 
tie, conique  ou  ovale, 
à  bouche  oblique,  à 
revêtement  épider- 
mique  coloré.  {Les 
cocnlostyles  sont  des 
hélices  des  Philippi- 
nes; l'espèce  type  est 
le  cochlostyhis  mira- 

COCHOA  {ko-a  fm  ,^ 

nom    indien  )    n.   m.  Cochoa. 

Genre  d'oiseaux  pas- 

•sereaux  dentirostres,  famille  des  muscicapidés,  renfer- 
mant de  jolis  gobe-mouches  rouges,  bleus  et  verts,  pro- 
pres à  l'Asie  orientale  et  aux  îles  de  la  Sonde.  (On  connaît 
deux  ou  trois  espèces  de  cochoa.) 

COCHOIR  (r/(o-ar'—  rad.  cor-Zie)  n.  m.  Sorte  de  hache  àlame 
recourbée,  dont  se  sert  lo  tonnelier  pour  faire  des  coches, 
ouentaillessur 
les  cercles,  et  \  IJ 

aux  extrémités  \J_  ^, 

des  douves  et 
dou vellcs.  it 
Outil  de  bois, 
en  forme  de 
tronc  de  cône, 
garni  de  can- 
nelures longi-  A.  cochoir. 
tudinales,   quo 

les  cordiers  emploient  pour  recevoir  les  torons  du  filin,  au 
moment  du  commettago. 

COCHOIS  {cho-a)  n.m.  Outil  en  bois,  qui  sert  à  l'ouvrier 

ciricr  pour  procéder  à  l'équarris- 

sage  des  bougies.  ^  1^^ 

COCHON  (origine  inconnue)  n. 
m.  Genre  ou  famille  de  pachy- 
dermes à  corps  trapu,  dont  une  Coi-hois  de  cirier. 
espèce  est  domestique,  et  qu'on 

engraisse  communément  pour  l'alimentation.  (Se  dit  parti- 
culièrement du  mâle)  :  Un  cochon  et  une  truie,  il  Cliair 
du  mémo  animal  considérée  comme  aliment  :  Manger  du 
COCHON.  Il  Fromage  de  cochon.  Se  dit  pour  Fromage  d'Italie. 


81 

Il  Cochon  bas,  Cochon  do  Siam.  il  Cochon  ynarron,  Goclion 
domestiquo  dovonusauvago.  il  Cochon  de  tait.  Petit  cochon 
qui  totto  encore  ou  qu"ou  nourrit  do  lait.  (li  est  tort  estimé 
comme  aliuieiit.) 

—  Par  ext.  Nom  donné  impropromont  A  dos  animaux  qui 
offrent  quoique  analogie  souvent  éloignée  avec  le  cochon 
domestique  :  Cochon  d'Améri<iue,  cocuon  de  bois  ou  cochon 
MoiV,  Pécari,  il  Cochon  des  ôMs.  Hamster,  il  Cochon-cerf  ow 
de  Chine.  Babiroussa.  H  Cochon  cutrassé.  Tatou,  il  Cochon 
de  fer,  Porc-épic*.  ii  Cochon  d'Inde,  de  Guimpe  ou  de  mer. 
Nom  vulgaire  du  cobayo.  ii  Cochon  de  terre,  Oryctéropo 
du  Cap.  Il  Cochon  de  mer.  Marsouin,  il  Cochon  marin,  Es- 
pèce de  phoque.  Il  Cochon  de  terre.  Pangolin. 

—  Fam.  Malpropre,  ii  Débauché,  dépravé.  (S'emploie 
souvent  comme  ternio  do  mépris,  avec  le  sens  vaguo  et 
indéterminé  de  la  plupart  dos  termes  injurieux.) 

—  Yeux  de  cochon,  Tvi'S  petits  yeux. 

—  Kniom.  Nom  vulgaire  d'un  iiisecto  qui  se  trouve  assez 
tréquemnientdansloslontillos  destinées  à  la  consommation. 

—  Métall.  Mélange  de  métal  et  de  scories  qui  obstrue 
les  fourneaux,  ii  Soulèvement  de  cendres  dans  la  coupelle. 

—  Pèch.  Nom  vulgaire  que  les  pécheurs  donnent  au 
grondin  ou  rouget. 

—  Prov.  et  LOC.  pop.  :  Camarades,  amis  conime  cochons. 
Se  dit  des  personnes  qui  vivent  ensemble  dans  une  extrême 
familiarité,  ii  Est-ce  que  nous  avons  gardé  les  cochons 
ensemble?  Se  dit  à  quelqu'un  qui  se  montre  par  trop  fami- 
lier, particulièrement  à  une  personne  qui  en  tutoie  une 
autre,  sans  que  rien  l'y  autorise,  il  Jouer  un  tour  de  cochon, 
Se  conduire  très  mal  avec  <|uelqu'un.  le  desservir,  trahir 
ses  intérêts,  ii  II  faut  mourir,  petit  cochon  :  il  n'y  a  plus 
d'orge.  Se  dit  pour  exprimer  que  toutes  les  ressources 
sont  épuisées. 

—  EncYCL.  V.    PORC. 

COCHON,  ONNE  adj.  Qui  se  rapporte  aux  cochons,  qui 
leur  est  propre  :  ta  voracité  cûchonni:. 

—  Malpropre,  sale,  dégoûtant  :  Enfant  cochon. 
Cochon  (Pierre),  chroniqueur,  no  à  Fontaine-le-Dun 

(arrond.  d'Yvetot)  vers  1390.  mort  vers  1456.  Entré  dans  les 
ordres,  il  vécut  surtout  à  Rouen,  et  sa  Chronique,  qui  va 
de  nos  à  1430,  est  très  précieuse  pour  l'étude  de  la  domi- 
nation anglaise  en  Normandie.  11  appartenait  au  parti 
fraurais. 

Cochon  de  LappareNT  (Charles,  comte),  né  dans  la 
Vendée  en  1749,  mort  eu  ls25.  Il  était,  en  17S9,  conseillerau 
présidial  de  Punie iiay.  Il  siégea  à  l'Assemblée  constituante, 
â  la  Convention,  où  il  vota  la  mort  de  Louis  XVI,  fut  com- 
missaire à  l'armée  du  Nord,  entra  au  comité  de  Salut  public 
après  le  9-Thermidor,  puis  fut  envoyé  en  Hollande.  En 
1796,  il  succéda  â  Merlin  comme  ministre  de  la  police. 
Proscrit  le  18  Fructidor,  il  resta  prisonnier  à  Oléron  jus- 
([u'au  i8-Brumaire.  Sous  le  Consulat  et  sous  l'Empire,  il 
fut  préfet  et  sénateur.  Préfet  de  la  Seine-Inférieure  pen- 
dant les  Cent-Jours,  on  l'exila  comme  régicide  en  1816, 
mais  il  put  rentrer  en  1S18.  V.  Lappabent  [df}. 

COCHONNAILLE  [cho-na-ill  [Il  mil.]  —  rad.  cochon)  n.  f. 
Fam.  Vtande  de  cochon,  charcuterie  :  La  cochonnaillk 
est  lourde  a  l'estofnac.  ii  On  dit  quelquefois  cochonnebie, 

COCHONNADK. 

COCHONNE  n.  f.  Linçuist.  V.  cochon,  à  la  rubr.  Fam. 

—  Entom.  Nom  vulgaire  de  quelques  chenilles. 
COCHONNÉE  [cho-né)  n.  f.  Portée  d'une  truie  :  Une  co- 
chonnée de  cinq  petits. 

COCHONNER  {cho-né)  v.  n.  Mettre  bas,  eu  parlant  d'une 
truie. 

—  v.  a.  Fam.  Faire  salement  ou  grossièrement  :  Co- 
CHONNEB  un  travail. 

COCHONNERIE  {cho-ne-rl)  n.  f.  Extrême  malpropreté  : 
Etre  d'une  cocHONNiiRiE  incroyable,  il  Par  plaisant.,  Qua- 
lité, nature  de  cochon,  au  prop.  et  au  fig. 

—  Fam.  Viande  de  cochon  :  Acheter  de  la  cochonnerik. 
~  Par  ext.  Objet  et,  particulièrement,  mots  sale,  dégoû- 
tant ou  extrêmement  mauvais  :   Une  cochonnbrik  de  vin. 

Il  Objet  sans  valeur,  sans  mérite  :  Magasin  daiis  lequel  on 
ne  vend  que  de  la  cochonnerie. 

—  Fig.  Action,  parole  obscène  :  Di/'e  des  cochonneries. 
COCHONNET  [cho-nè)  n.  m.  Fam.  Petit  cochon. 

—  Hortic.  Sortes  de  dards  que  portent  les  branches  d'un 
arbre  fruitier. 

—  Jeux.  Boule  plus  petite  que  les  autres,  qui  sert 
de  but  dans  le  jeu  de  boule,  ii  Jeu  do  boule  :  Jouer  au 
cochonnkt.  (V.  BOULE.)  Il  Sorte  do  dô  ù  douze  faces,  portant 
un  à  douze  points. 

—  Techn.  Cylindre  do  métal  ^avé  do  rayures  on  hélice, 
en  usage  dans  les  machines  ù.  imprimer  les  toiles. 

COCHOUAN  n.  m.  Nom  vulgaire  donné  au  râlo  d'oau. 
Il  On  l'appollo  également  cochl'an. 

COCHRANB  (Archibald,  (;onUo  Dondonald,  lord),  chi- 
miste aii;4lais,  né  en  1719,  mort  on  1831.  Il  abandonna  la 
marine  puiir  se  consacrer  à  la  chimie,  et  trouva  d'intéres- 
santes applications  do  cette  science  ù.  l'industrie  et  à 
l'agricultura.  On  lui  doit  deux  ouvrages  estimés  :  Traitti 
df  l'intime  connexion  de  l'agriculture  et  de  la  chimie  (179.'»), 
et  Ajtplication  de  la  chimie  à  l'agriculture  pratique  [1191). 

GOCHRANE  (Thomas,  comto  dk  DuNnoNAr^D,  lord),  ami- 
ral anglais,  lils  du  [trécédont,  né  i  Annstîidd  (Lanarkshir^) 
en  1775,  mort  à  Kensington  en  I8t>0.  Entré  dans  la  marine 
en  nirJ,  il  était  lieutenant  lorsipio  éclata  la  guerro  entre 
la  Franco  ot  l'ADgletcrro,  ot  so  distingua  par  la  hardiesse 
de  SCS  captures.  Nommé  capitaine,  il  croisa  sur  les  côtes 
de  Franco  d(  180G  à  1809,  et  détruisit  uno  partie  do  la  tlolto 
française  à  l'île  d'Aix.  Membro  do  la  Chambre  des  commu- 
nes, Cochrane  fit  uno  onposition  violente  au  gouvernement, 
qui  chercha  à  le  perdro  en  lo  faisant  condamner,  sous 
jirétcxte  de  spéculations  frauduleuses  sur  les  fonds  pu- 
blics, au  pilori,  un  an  de  prison,  I.OOo  livres  d'amende. 
Par  suite,  Cochrano  fut  expulsé  du  parlement,  rayé  de 
tous  los  honneurs  ot  <les  rôles  do  la  notto  ,1814).  Il  so  fit 
cependant  réélire  et  reprit  son  siège.  Mais,  persécuté  par 
le  parti  au  pouvoir,  il  se  mit,  on  1817,  au  service  du  Chili, 
puis  passa  au  service  du  Hrésil,  et,  dans  ces  deux  situa- 
tions, causa  do  sérioux  dommages  à  l'Kspagno  et  au  Por- 
tugal. Dégoûté  jiar  les  intrigues,  il  alla  soutenir  la  cause 
do  l'indépendance  grecque  (1823).  Ayant  rencontré,  l;i 
aussi,  des  obstacles  à  sa  volonté  do  fur,  il  revint  en  An- 
gleterre, oii  la  mort  de  .son  péro  l'avant  fait  comte  do 
uundonald  (i8:ti),  il  fut  réfabli  dans  les  cadres  on  lfi'.Vi  : 
Il  était,  en  1854,  amiral  do  Orandc-Urolagno.   Il  a  laissé 

ill. 


deux  ouvrages  :  Narrative  of  services  in  the  libération  of 
Chili,  J'eru  and  ilrazil  from  Spanish  and  Portugnese  domi- 
nation (1859)  ;  Autobioyraphg  of  a  seaman  (1800-1861). 

CoCHRANE  (sir  Alcvantler  P'orester  Inglis),  amiral 
anglais,  né  en  l"r>8,  mort  à  Paris  en  1832.  Do  nso  ù  1810, 
il  se  distingua  dans  do  nombreuses  croisières  aux  colonies 
et  particiuiôrcmont  à  la  bataille  de  Saint-Domingue,  en 
ISOG.  Les  marins  fran^-ais  eurent  en  lui  un  vaillant  et  ha- 
bile adversaire. 

GoCHRANE  (John  DoNDAs),  voyageuranglais,  surnommé 
le  Voyageur  pédestre,  neveu  de  sir  Alexander  Fo- 
rester,  né  en  1780,  mort  à  Valencia  (Colombie)  en  1825. 
Il  commença  par  servir  dans  la  marine  anglaise;  puis,  à 
partir  de  1815,  exécuta  une  série  de  voyages  à  pied  en 
Europe.  En  1820,  son  plan  d'exploration  de  l'intérieur  de 
l'Afrique  et  du  cours  du  Niger  n'ayant  pas  été  accepté 
par  l'amirauté  britannique,  Cochrane  entreprit  de  l'aire  à 
pied  lo  tour  du  globe.  Il  partit  do  Londres  en  1820.  attei- 
gnit Saint-Pétersbourg,  franchit  les  monts  Ourals,  et 
par  Tobolbk,  Tomsk  et  Irkoutsk.  gagna  Yakoutsk,  d'où  il 
se  dirigea  vers  le  pays  des  Tciiouktchis,  puis  vers  le 
détroit  de  Behring  et  enfin  vers  le  Kamtchatka.  A  Pétro- 
paulovsk,  il  se  maria,  et,  abandonnant  son  projet  de  voya- 
ger dans  le  continent  septentrional  de  l'Amérique,  revint 
en  Angleterre.  Mais  sa  passion  pour  les  vovages  ne  tarda 
pas  à  se  réveiller  plus  vive  que  jamais,  et  Cochrane  s'em- 
barqua pour  l'Amérique  du  Sud,  où  il  mourut.  On  a  de  lui 
la  Narration  d'an  voyage  à  pied  a  travers  la  Itussie  et  la 
Tartarie  sibérienne,  des  frontières  de  la  Chine  à  la  mer 
Glaciale  et  au  Kamtchatka  (1824). 

Cochrane  (sir  Thomas  John),  amiral  anglais,  né  à 
Edimbourg  en  i789.  mort  à  l'île  de  Wight  en  1872.  Il  ser- 
vit aux  Indes  et  pendant  la  guerre  d'Amérique.  De  1825 
à  1834,  il  tut  gouverneur  de  Terre-.Neuve.  En  1837,  il  fut 
élu  à  la  Chambre  des  communes  et  soutint  la  politique  de 
Robert  Peel.  Contre-amiral  en  1841,  il  commanda  la  sta- 
tion navale  de  Chine  de  1842  à  1845,  puis  il  fut  chargé  de 
pacifier  l'archipel  indien  et,  en  1846,  il  s'empara  de  la  ca- 
pitale du  sultan  de  Bornéo.  Il  devint  ensuite  commandant 
en  chef  de  ta  station  des  Indes  ;  vice-amiral  ;  commandant 
en  chef  à  Portsraouth  (1852-1855)  ;  puis  amiral  en  1856. 

Cochrane  (Alexandre  DcNDAS  Ross  \ViSHART  Bailie), 
fils  de  Thomas  John,  homme  politique  et  littérateur  an- 
glais, né  en  1816,  mort  en  1S90.  Il  devint,  en  1841,  mem- 
bre de  la  Chambre  des  communes,  où  il  a  constamment 
voté  avec  le  parti  tory.  Il  fut  un  des  plus  violents  adver- 
saires de  la  politique"  de  lord  Palmerston.  Il  fut  élu  au 
parlement  de  1868  à  1880.  On  a  de  lui  :  Voyage  en  Morée; 
la  Jeune  Italie  {l?>o9],  et  quelques  romans  :  Lucile  Belmont, 
Ernest  Vane,  etc.  ;  la  V'ie  d'un  jeune  artiste  (1864);  Pein- 
tures historiques  (1865),  et  François  /"  et  autres  études 
historiques  (1870). 

COCHRANÉE  [Icra  —  de  Cochrane,  chim.  angl.)  n.  f. 
Genre  rapporté  aux  verbénacées,  ou  qu'on  regarde  comme 
voisin  des  héliotropes,  renfermant  des  plantes  frutescen- 
tes ou  sutfrutescentes  du  Chili. 

COCHUT  (Pierre-André),  publiciste  et  administrateur 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1812-1890).  Sa  compétence 
dans  les  questions  économiques  le  fit  nommer  directeur 
du  Mont-ae-Piété  de  Paris.  On  lui  doit,  notamment  :  les 
Associations  ouvrières;  histoire  et  théorie  des  tentatives  de 
réorganisation  industrielle  opérées  depuis  la  révolution  de 
f848  (is^i);  Law,  son  système  et  son  époque  (1853);  Opéra- 
tions el  tendanres  financières  du  second  Empire  («  Revue 
des  Deux-Mondes  u,  1858j. 

COCHYLIDE  [ki)  ou  COCHYLI9  (fci-^ss)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères  microlépidoptères,  famille  des  tinéidés, 
comprenant  des  teignes  bril- 
lantes, nacrées,  à  aues  supé- 
rieures ordinairement  ban- 
dées de  brun. 

-  Encycl.  Les  nombreuses 
espèces  du  genre  sont  répan- 
dues surtout  on  France  ;  1  uno 
d'elles  [cochylis  ambiguella, 
ou  teigne  de  la  grappe)  est 
très  nuisible  aux  vignes,  en 
certaines  régions;  sa  che- 
nille {ver  rouge,  ver  coquin,  ver  de  la  vendange)  vit  en  so- 
ciété sous  une  tente  soyeuse  qui  englobe  les  Ûours  et  les 
jeunes  grains  do  raisin  qu'elle  dévore. 

COCININE  n.  f.  Matièro  grasse,  solide  ot  facilement  fu- 
sible, extraite  du  bourre  de  coco. 

COCINIQUE  adi.  Se  dit  d'un  acide  gras,  qu'on  prépare 
en  saponifiant  le  bourre  do  coco  avec  do  lapotasso,  ot  en 
précipitant  par  un  acide  minéral  le  savon  ainsi  obtenu,  ii  On 
dit  aussi  cocosTEARiguE. 

GOCINYLÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  éthylénique  liquide, 
C"H",  correspondant  ji  f'acide  cociniquo,  extrait  en  par- 
ticulier do  l'huile  minérale  do  Birma.  Il  bout  vers  230*. 

COCR  (César  de),  paysagiste  bolgo,  né  à  Garni  en  1823- 
Cet  artiste,  qui  a  suoi  l'inlluonco  des  grands  paysagistes 
français  du  milieu  du  xix»  siècle,  so  rattache  plutôt  à  la 
France  par  la  nature  de  son  talent  et  lo  choix  de  sos  sujets. 
La  Cressonnière  de  VeH/e*(l865)  [à  Grenoble], /«  Touques 
(1866),  qui  fut  célébrée  par  Théophilo  Gautier,  etc.;  sos 
paysages  normands,  sos  éiois,  sos  /iruqères,  sos  Orages, 
sos  VieuT  moulins,  qui  rappellent  à  la  fois  Hobbema,  Fran- 
çais et  Daubigny,  ont  valu  A  cet  artiste  dos  récompenses 
on  1867  ot  en  1869.  —  Son  frère,  Xavier  de  Cock,  né  à. 
Gand  en  I8i«,  mort  à  Dcurlo  (Belgique)  on  1896,  est  ani- 
malier et  paysagiste  de  talent.  Il  a  peint  surtout  dos  scè- 
nes rusiii|uos,  où  vaches  et  bœufs  jouent  le  principal  rôle. 
COCKBURN  (Henri-Thomas,  lord),  magistrat  ot  écri- 
vain écossais,  né  &  Edimbourg  on  1779,  mort  on  1851. 
Solicilor  général  pour  l'Ecosse,  sons  lo  ministère  Grev,  il 
fut  chargé  avec  Jolfroy,  qui  était,  comme  lui,  un  dos  chefs 
ilu  parti  libéral  en  co  pays,  do  préparer  le  bill  do  réforme. 
En  1834,  il  devint  juge  à  la  cour  suprême  civile  ot  crimi- 
noUe  d'Ecosse  ot  prit  alors,  suivant  ta  coutume,  lo  titre  do 
"  lord  !>,  On  lui  doit  la  Vie  et  la  Correspondance  de  Jeffrey, 
dont  il  fut  l'ami  et  rexécuteur  ti^stuuientairo.  Deux  ans 
après  sa  mort,  on  a  publié,  sur  sos  notes  :  Afemoriah  of 
tnc  timvs,  (|ui  contient  uu  curieux  tableau  sur  la  haute 
société  d'Kdimbourg. 

Cocker  (Edouard),  mathématicien  anglais,  né  vers 
1632.  mort  on  1073.  Graveur  ot  maître  d'écrituro,  il  devint 
populaire  en   Angtotorro  par  son  Arithmétique  commcr- 


Cochjlide  {gr.  3  fols). 


COCHON   —  COCO 

ciale,  publiée,  après  sa  mort,  par  J.  Hawkins  (Londres^ 
1077',  et  qui  a  eu  un  nombre  prodigieux  d'éditions. 

COCKERELL  (Charles-Robcrt),  architecte  anglais,  né 
et  mort  à  Londres  (1788-1803).  II  avait  travaillé,  en  1809, 
sous  la  dirtîction  do  sir  R.  Smirko,  à  la  reconstruction 
du  théâtre  do  Covent-Oarden,  lorsqu'il  partit  pour  aller 
visiter  l'Orient.  A  Egiue,  il  découvrit  los  marbres  fa- 
meux qui  so  trouvent  aujourd'hui  dans  la  glyptothèquo 
de  Munich.  Il  los  a  décrits  et  analysés.  Passant  do  Zante  à 
Pyrgo,  il  traversa  Olympie,  et  eut  lo  bonheur  de  découvrir, 
dans  les  ruines  d'un  temple  d'Apollon,  à  Phygalio,  les  mar- 
bres dits phygaléiens,  qui  se  trouvent  actuellement  au  Bri- 
tish  Muséum.  Dans  l'année  1812,  il  explora  la  Sicile,  visi- 
tant avec  soin  Syracuse  et  Agrigente,  surtout  le  temple  do 
Jupiter  Olympien,  dit  temple  des  Géants.  Do  Naplcs,  il 
passa  à  Rome,  où  son  séjour  eut  pour  résultat  ce  beau 
dessin,  gravé  depuis  :  le  Eorum  romain  restau7-é.  A  Flo- 
rence, en  1816,  if  mit  le  groupe  de  Niobé  dans  son  état 
actuel.  Lorsqu'il  revint  en  Angleterre,  il  y  était  déjà  célè- 
bre, et,  depuis  lors,  il  exécuta  dans  son  pays  un  grand 
nombre  d'importants  travaux.  Membre  do  l'Académie  d'ar- 
ciiitecture  en  1829,  académicien  royal  en  1836,  il  fut  chargé, 
en  1840,  de  professer  le  cours  d'architecture  â  l'Académie, 
et  fut  élu,  en  1860,  président  de  l'Institut  royal  des  architec- 
tes anglais.  Cockerell  était,  en  outre,  membre  associé  de 
l'Institut  de  France.  On  a  de  cet  architecte-professeur  uno 
'te  West  Front  of  Wells  cathedral,  et  des 
stitut  archéologique   sur  les  œuvres  de 


Iconography  of  the  West  Front  of  Wells  cathedral,  et  des 
notices  pour  l'Institut  archéologique  sur  les  œuvres  de 
Guillaume  de  Wykeham  et  les  caluédrales  de  Lincoln  et 
de  Salisbury. 

CoCKERILL  (John),  ingénieur  et  industriel  belge, 
d'origine  anglaise,  né  à  Hoslington  (Lancastre)  en  1790, 
mort  â  Varsovie  en  1840.  Il  fonda  à  Seraing  (Belgique'i, 
en  1816,  une  des  plus  vastes  usines  de  l'Europe,  pour  la 
construction  des  machines  à  vapeur. 

COCKERMOUTH,  ville  d'Angleterre  (Cumberland),  au 
confluent  du  Derwent  et  du  Cocker;  5.400  hab.  Manufac- 
tures de  coton,  de  laine  et  de  fil;  fabriques  de  chapeaux. 
Ruines  d'uu  château  fort.  —  Patrie  de  \\  o;  dsworih. 

COCKERTON»  village  d'Angleterre  (Durham)  ;  2.800  h. 

COCKNET  [k-né  —  mot  angl.)  n.  m.  Habitant  de  Londres 
resté  tout  à  fait  ignorant  de  ce  qui  se  passe  hors  de  cette 
ville,  ou  ignorant  en  général,  et  auquel  tout  travail  est 
antipathique.  (Ce  mot  est  passé  en  français  avec  le  sens 
de  badaud,  mais  il  est  peu  usité.)  n  PI.  Des  cockne\s. 

COCKPEN,  village  d'Ecosse  (comté  d'Edimbourg),  sur 
lo  Southern -Esk;  4.600  hab.  Pierres  à  chaux,  houille. 
Ancien  château  des  com-                   /      /     ^    /     / 
tes  de  Dalhousie.  J^  _/  \  -, — /- /__  ' 

COCK-PIT  n.  m.  Ré- 
duit étanche,  ménagé  à 
l'arrière  de  certains  ba- 
teaux de  plaisance,  et 
dans  lequel  s'assoit  le 
limonier.  (L'eau  qui  peut 
embarquer  dans  le  cock- 

fit  ne  pénètre  pas  dans 
intérieur  du  bateau.) 
COCKTAIL  {tel')  n.  m.  Cock-pu- 

Boisson  stimulante,  très  capiteuse,  importée  des  Etats- 
Unis  en  Europe. 

—  Encycl.  La  recette  générale  du  cocktail  est  la  sui- 
vante :  Mélanger  ensemble  quelques  cuillerées  d'un  sirop 
(luelconcjue  (groseille,  grenadine,  etc.);  une  très  petite 
(quantité  :  i»  d absinthe,  2" de  bitter  hollandais;  une  quan- 
tité ad  libitum  de  verres  de  whisky  ;  un  zeste  de  citron  et 
do  la  glace  pilée.  Battre  fortement  le  tout.  (En  Amérique, 
on  a,  pour  ce  dernier  usage,  un  appareil  spécial  qui  a  un 
peu  l'aspect  d'une  petite  pompe  aspirante  et  foulante.)  Le 
whisky  peut  être  remplacé  par  du  genièvre,  du  cognac, 
du  Champagne,  etc.,  mais  les  autres  éléments  demeurent 
invariables. 

COCLÈS  (Iloratius),  héros  romain.  \.  HoRATirs  Coclès. 

GOCLÈS  (Barthélémy  della  Rocca,  dit),  médecin  et 
pliilosophe  îiermétique  italien,  né  à  Bologne  en  1467, 
assassiné  en  1504.  Il  acquit  uno  grande  réputation  en  s'oc- 
cupant  surtout  do  chiromancie  ot  de  physiognomonie. 

COGLUCHE  n.  f.  Manière  par'u'uliéro  do  disposer  los 
échovcaux  de  coton,  dans  les  teintureries. 

COCO  (mot  portug.)  n.  m.  Fruit  du  cocotier  :  Aecoco  e*^ 
un  drupe  succulent,  à  uiie  seule  loge.  Il  Coco  des  Maldives  ou 
des  Seychelles,  Fruit  de  la  lodolcée.  genre  de  palmiers,  i  On 
i'appeflo  aussi  coco  demi;r,  de  Salomon  |>^  '  i'  >  I'rasmn. 

—  Par  ext.  Coquille  du  coco,  avec 
laquelle  on  fait  divers  menus  ou-      ' 
vrages  :  Tabatière  de  coco. 

—  Dans  lo  langage  enfantin,  Sou- 
liers :  De  beauj:  coc  os  tout  neufs,  ii 
CEuf  :  Manger  un  coco  bien  frais. 

—  Fam.  fcîe  dit  d'une  personne  qui  a  une  figure  ou  un 
caractère  étrange,  ou  qui  so  trouve  ou  qui  vous  met  dans 
uno  situation  onnuyouso  :  Un  fa- 
meux coco  î  Un  joli  coco  !  il  Sorte  de 
potit  gobelet  en  cuir,  qui  s'aplatît, 
ot  qu'emportent  los  chasseurs,  los 
touristes,  etc. 

—  So  dit  aussi  à  un  cheval  qno 
l'on  veut  exciter  ù  marchor  :  Eue 
donc,  coco  l 

—  pop.  Nom  amical  (^uo  l'on 
donne  à  un  petit  enfant  :  lient  icï, 
coco,  mon  petit  coco,  w  Sorte  de 
boisson  nopulairo,  faite  avec  do 
l'eau  ot  uu  jus  do  réglisso  :  Hoirv 
du    coco.  Il  Mauvaise    oau-do-vio. 

Il  TÔlo  :  Coco  déplu ntè,  Tèto 
chauve.  —  Itedrcsser  le  coco,  Porter 
la  této  haute.  —  Monter  le  coco, 
ChaulVer  la  této,  l'imagination.  — 
.'li'oir  le  coco  fêlé.  Etre  tou.-- Dévis- 
ser te  cocn.  Etrangler.  —  Se  passer 
Îuit'lgue  chose  par  le  coco,  L'avalor, 
0  boire,  lo  manger. 

—  Econ.ru r.  Sorte  do  haricot  rond, 
très  farineuxeid'oxcollontoqualité.  ^ 

—  /teurre  de  coco.  Sorte  do  bourro  obtenu  par  I  ébulli- 
tion  dans  l'oau  dos  amandes  écrasées  des  noix  do  coco. 

11 


y 


coco 


COCUY 


—  Encycl.  Les  noix  de  coco  atteitrnent  la  grosseur  d'une 
tête  d'homme.  Le  péricarpe  se  composa  d  une  couche  épi- 
dermique,  d"uD  pareochyme  à  faisceaux  librovasculaires  et 
d'un  eodocarpe  formant  une  noix  d"uDe  grande  dareie.  Si 
l'on  casse  cette  ooix  avaui  la  maturité,  à  la  place  de  l'albu- 
men 00  trouve  un  liquide  blanc  et  laiteux,  qui  se  durcit  plus 
lard  et  forme  l'amande.  Ce  liquide,  d'abord  âpre  et  iocolore, 
devient  plus  tard  sucré  et  très  agréable  à  boire.  (On  l'ap- 
pelle \'ulgairemeot  eau  ou  lait  de  coco.)  L'amande  est  blan- 
che, contient  une  matière  huileuse,  et  sod  goût  est  celui 
de  la  noisette  lorsqu'elle  est  fraîche;  mais  elle  rancit  en 
vieillissant.  C'est  de  cette  amande  que  les  indigènes  reti- 
rent l'huile  et  te  beurre  de  coco,  dont  ils  se  servent  pour 
préparer  leurs  aliments.  En  Europe,  on  l'emploie  pour 
fabriquer  les  savons.  Les  Hbres  du  mésocarpe,  après  ma- 
cération et  battage,  servent  à  faire  des  cordes,  des  nattes, 
des  brosses,  etc.  Enfin,  avec  la  noix,  les  indigènes  font 
des  ustensiles,  des  vases:  on  s'en  sert,  en  Europe,  pour 
fabriquer  divers  objets,  des  boutons,  etc.  V.  cocotiur. 

Coco,  fleuve  côticr  du  Nicaragua,  qui  se  jette  dans  la 
mer  des  Antilles  au  cap  Gracias  a  Dios,  après  avoir,  pen- 
dant la  dernière  partie  de  son  cours,  séparé  le  Nicaragua 
du  Honduras.  Ce  fleuve  est  encore  appelé  Wanks  par  les 
Anglais,  ou  parfois  rio  Segovia.  Son  cours  est  d'environ 
650  kilom. 

Coco  ou  GnOGO  (Vincent),  littérateur  et  homme  poli- 
tique iulien,  né  en  1770,  mort  en  1823.  Après  la  bataille 
de  Marengo,  il  fut  nomme  par  Joseph  Bonaparte  membre 
du  conseil  royal,  de  la  cour  de  cassation  et  du  conseil 
d'Etat,  et  vit  sa  position  confirmée  ensuite  par  Murât. 
Il  a  laissé  :  Revoluzioni  di  Xapoli,  et  Platone  in  Jtalia 
(1806),  sorte  de  roman  philosophique. 

COCOCHET  (cfié)  n.  m.  Nom  d'un  jeu  d'enfants,  dans 
lequel  les  joueurs  remplissent  à  tour  de  rôle  les  fonc- 
tions de  cheval  et  de  cavalier. 

GOGODÈS  (dêss)  n.  m.  Terme  de  mépris  pour  désigner 
un  jeune  homme  riche,  désœuvré,  démise  et  de  manières 
excentriques,  esclave  de  tous  les  soobismes.  (Ce  mot  pa- 
raît avoir  été  mventé  vers  1863  par  les  vaudevillistes  et 
lespetits  journaux.  I!  a  succédé,  avec  une  nuance  plus 
triviale,  aux  expressions  dandy,  lion,  etc.  Depuis,  le  coco- 
dès  a  été  remplacé  par  \e  petit  crevé,  le  gommeux^  le  pois- 
seux, le  petit  vernis,  etc.) 

COCODETTE  {dèt')  n.  f.  Dimîn.  de  cocotte,  dans  le  sens 
de  Fille  de  mœurs  légères,  n  Syn.,  en  ce  qui  concerne  les 
femmes,  de  cocodes. 

COCOIN  n.  m.  L'un  des  noms  du  râle  d'eau,  ii  On  l'ap- 
pelle encore  cochouaN,  et  cochuan. 

COCOÏNÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  palmiers,  ayant  pour  type 
le  genre  cocotier.  —  Une  cocoÏnke. 

COCOMERARO  (mé)  D.  m.  En  Italie,  Marchand  de  coco- 
meri.  il  PI.  tfts  cocomeb.^ri. 

COCOMERO  {mé)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de 
melon  à  chair  rouge,  que  l'on  appelle  également  pastèqui; 

ou  MELON   d'eau.  Il  PI.   DeS  COCCMliRI. 

COGON  (du  provenç.  couconn,  dérivé  de  coco,  coque) 
n.  m.  Enveloppe  protectrice  dont  s'entourent  les  larves  de 
divers  insectes  pour  y  opérer  leur  métamorphose  en  nym- 
phe, pupe  ou  chrysalide.  {Se  dit  particulièrement  pour  le 
ver  à  soie.)  ii  Fig.'et  fam.  S'enfermer  dans  son  cocon,  Vivre 
solitairement,  ne  fréquenter  personne. 

—  Fam.  Condisciple  de  première  année  à  l'Ecole  poly- 
technique. 

—  En'ctcl.  Entom.  Dans  la  plupart  des  cas,  les  cocons 
sont  faits  d'une  matière  soyeuse  fournie  par  les  glandes  sé- 
ricigènes  et  passant  par  les  filières  ;  le  ver  à  soie  en  fournit 
le  meilleur  exemple.  Mais  toutes  les  chenilles  ne  filent 
pas  de  cocon  ;  -„ 
beaucoup  s'en-  <?  'pîr^SL  à 
loarent  d'une 
coque  terreu- 
se, faite  d'un 
mortier  en 
terre  gâchée 
avec  la  salive, 
ou  d'une  coque 
ligneuse  où  le 
gravier  est 
remplacé  par  des  particules  de  bois.  Beaucoup  de  larves 
de  coléoptères  font  un  travail  semblable.  Chez  les  sphé- 
giens,  la  larve  dégorge  un  liquide  épais,  sorte  de  vernis 
qui  forme  autour  d'elle  une  coque  résistante  et  presque 
transparente.  On  entend  aussi  par  a  cocon  u  le  sac  soyeux 
dans  lequel  les  araignées  renferment  leurs  œufs,  et  que 
les  lycoses  portent  attaché  à  leur  ventre. 

—  Techuol.  Dans  les  magnaneries,  on  distingue  plu- 
sieurs catégories  de  cocons  :  le  cocon  parfait,  de  forme 
légèrement  elliptique,  et  ayant  vers  son  centre  un  léger 
étranglement.  (Il  possède  un  grain  régulier,  petit  et  peu 
creusé;  le  brin  de  soie  se  détache  facilement.)  Les  cocons 
défectueux  comprennent  :  le  cocon  salini^,  à  la  coque  molle 
et  manquant  d'adhérence  ;  le  cocon  faible  de  pointe,  dont 
les  extrémités  sont  molles  ;  le  cocon  -Uranqlé,  dont  l'étran- 
glement central  est  trop  prononcé  et  amène  fréquemment 
^  séparation  en  deux  parties  de  la  coque  ;  le  cocon  ouvert, 
celui  qui  a  des  épaisseurs  très  variables  ;  le  cocon  faible, 
provenant  d'un  ver  à  soie  débile  ;  la  maqnaude  ou  cocon  non 
fin,  celui  que  l'on  dévide  avant  la  transformation  complète 
da  ver  à  soie  en  chrysalide  ;  le  cocon  fondu,  celui  qui  est 
abîmé  et  gâté  partes  liquides  putrides  provenant  d'un  ver 
à  soie  mort  dans  le  cocon  ;  le  cocon  céladon,  celui  dont  la 
couleur  exagérée  so  rapproche  du  vert  ;  le  cocon  dur  à 
battre,  celui  dont  le  brin  de  soie  so  dévide  difficilement, 
mais  est  do  bonne  qualité,  etc. 

COCONAS  ^Annibal,  comte  db),  capitaine  piémontats. 
On  igu'jr'î  son  existence  jusqu'au  24  août  1572.  A  cette 
date,  il  fut  de  ceux  qui  so  distinguèrent  k  la  Saint-Bar- 
thélomy  par  leur  ardeur  rogrettaolc.  Entré  au  service  du 
duc  d'Aiençon,  frère  cadet  de  Charles  IX,  en  même  temps 

?,ae  dans  les  bonnes  grâces  de  la  duchesse  de  Novers,  il 
ut  l'un  des  comparses  duo  complot  ayant  pour  but  de 
s'aâsurer  do  la  personne  du  roi,  alors  très  souffrant  du 
mal  dont  il  devait  mourir  le  30  mat  1574,  et  do  faire  à  sa 
mort  passer  la  couronne  sur  la  tAto  du  duc  d'Alençon,  au 
préjudice  de  son  frèro  Henri,  roi  de  Pologne  depuis  quel- 
gaes  mois.  La  conKpiratioo  fut  découverio,  par  suite  d  uno 
indiscrétion   do  Marguerite  de  Valois,  maiirossc  de  La 


Cocons  ;  a,  bombyx;  b.  pélopée;  c,  argîope. 


Cocorli. 


Môle,  le  complice  de  Coconas  dans  cette  intrigue.  Tous 
deux  l'expièrent  sur  l'échafaud,  le  30  avril  1574.  La  du- 
chesse de  Nevers  et  Marguerite  de  Valois  firent  embau- 
mer la  tète  de  leurs  bien-aimés,  dont  la  mémoire  fut  ré- 
habilitée, en  vertu  do  la  •  paix  do  Monsieur"  (15~6).  Dumas 
père  les  a  mis  en  scène  I  un  et  l'autre,  avec  sa  désinvol- 
ture habituelle,  dans  la  Heine  Margot.  Stendhal  s'est  sou- 
venu, dans  ^e  Bouge  et  le  ?>oïr,  de  l'épisode  de  l'embau- 
mement des  têtes. 

—  BiBLiOGB.  :  Brantôme,  Œuvres,  passim  ;  de  Thou,  His- 
toire de  mon  temps. 

COGONDAMNÉ,  ÉE  [du  préf.  co,  et  de  condamné)  adj .  Celui 
qui  est  condamné  avec  un  ou  plusieurs  autres.  (Peu  usité.) 

GOCONILIX  (.11  mil.)  n.  f.  Soie  que  l'on  tire  des  cocons 
battus,  bouillis,  cardés  et  filés. 

GOGONNAGE  {ko-naj')  n.  m.  Formation  des  cocons,  dans 
les  magnaneries  :  Le  coconnage  dure  trois  ou  quatre  jours. 

GOCONNER  {ko-né)  v.  n.  Faire  son  cocon,  un  cocon  : 
Toutes  les  chenilles  ne  coconnent  pas. 

COCONNIER  {ko-ni'é),  ÈRE  adi.  Qui  a  rapport  aux  co- 
cons de  soie  :  Les  claies  coconnieres. 

—  n.  m.  Celui  qui  recueille,  achète  et  transporte  les 
cocons  pour  le  compte  des  tilateurs. 

—  n.  i.  Lieu  :  i"  où  l'on  élève  les  vers  à  soie  ;  2"  où  l'on 
emmagasine  les  cocons.  (On  dit  plus  ordinairement  ma- 
GNANiÈRK,  ou  MAGNANERIK.)  11  Fagots  de  bruvèro  sur  les- 
quels se  réfugient  les  vers  à  soie  à  l'époque  de  la  montée, 
c'est-à-dire  de  la  fabrication  des  cojons. 

COCONTRACTANT  {ktan),  ANTE  (du  préf.  eo,  et  de 
contractant)  n.  et  adj.  Se  dit  de  la  personne  avec  qui  l'on 
contracte,  qui  contracte  avec  un  ou  plusieurs  autres. 

GOCONUGITE  n.  f.  Carbonate  de  chaux  prismatique. 
Variété  daragonite. 

GOCORIGO  n.  m.  Onomatopée  imitant  le  chant  du  coq. 

COCORLI  n.  m.  Nom  -'■     ^      ./ 

vulgaired'unbécasseau  ^-*s3SiB^fc*.Jv_^*'  '/*' 

du  genre  ancylorheilus. 

—  Encycl.  Le  bécas- 
seau cocorli  (  ancylo- 
cheilus  subarcuatus)  est 
un  petit  oiseau  de  ri- 
vage répandu  dans  tout 
l'hémisphère  boréal  et 
se  trouvant  même  en 
Malaisie,  en  Australie 
et  au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Il  arrive  en 
France  en  avril,  émigré 
en  août  ;  fréquente  surtout  les  régions  maritimes  plates  et 
sablonneuses.  Il  a  deux  plumages  :  celui  du  printemps  est 
roux  en  dessous,  brun  en  dessus  ;  dans  celui  d'automne,  le 
roux  se  remplace  par  du  blanc. 

COCOS  (koss)  n.  m.  Nom  scientifique  du  genre  cocotier. 

Cocos  (ko)  [ÎLES  des],  nom  donné  à  plusieurs  îles  ou 
archipels,  dont  des  cocotiers  couvrent  tes  bords.  Voici 
les  principales  de  ces  îles:  l"  île  de  l'océan  Pacifique,  au 
S.-Ô.  de  l'Amérique  centrale,  au  N.-E.  de  Tarchipel  des 
Galapagos;  2'^  petite  île  de  l'océan  Pacifique,  dans  la  Po- 
lynésie, entre  1  archipel  des  Amis  et  celui  des  Navigateurs 
(Samoa);  3'  groupe  d'îlots,  situé  dans  le  g^olfe  du  Bengale, 
entre  les  îles  Andaman  et  le  cap  Negrais  (Birmanie).  Le 
principal,  ou  Grande  Coco,  mesure  10  kilomètres  sur3  ;  les 
autres  sont  Petite  Coco.  Table  Island,  l'île  Skipper  ;  4"  lies 
Keeling,  archipel  de  l'océan  indien  orientai,  au  S.-O.  du 
détroit  de  la  Sonde.  Il  est  formé  d'une  vingtaine  d'îlots, 
rangés  eo  cercle  autour  d'un  lagon  de  16  kilomètres  de 
large  ;  la  superficie  totale  n'excède  pas  22  kilomètres  carrés. 
Découvert  en  1608  par  William  Keeling,  cet  archipel  ne 
fut  exploité  qu'en  1827  par  un  autre  Anglais,  Ross.  Aujour- 
d'hui, peuplé  de  400  habitants,  rattaché  au  gouvernement 
de  Ceyian ,  il  sert  de  port  de  ravitaillement  pour  les 
baleiniers. 

COCOSATES,  peuple  de  l'ancienne  Gaule,  qui  occupait, 
dans  l'Aquitaine,  le  territoire  formant  actuellement  l'ar- 
rondissement de  Dax  (dép.  des  Landes).  La  capitale  était 
Cocosa,  près  du  golfe  de  Gascogne.  —  Utj,  une  Cocosate. 

COGOSTÉARIQUE  adj.  Chim.  V.  co- 

CINIQUE. 

COCOSTÉARTLE  D.  m.  Chim.  V.  co- 

CYLE. 

COGOTE  ou  COCOTTE  (dimin.  de 
coq.  avec  répétition,  à  la  manière  des 
enfants,  de  la  première  syllabe)  n.  f. 
Nom  que  les  enfants  donnent  aux 
poules,  et  par  ext.  à  tous  les  oiseaux  : 
donner  des  tniettes  aux  cocottes.  Il 
Carré  de  papier  que  les  enfants  plient 
de  façon  à  lui  donner  une  ressemblance  très  vague  avec 
une  poule  :  Faire  des  cocottes,  ii  Terme  d'amitié  dont  on  se 
sert  en  parlantàune petite  fille. 

—  Fam.  Femme  galante,  ii  Go- 
norrhée  :  Avoir  la  cocotte. 

—  Art  véiér.  Nom  vulgaire 
do  la  stomatite  aphteuse  ou 
fièvre  aphteuse.  V.  aphte. 

—  Econ.  dom.  Sorte  de  cas- 
serole en  fonte. 

—  Pathol.  Légère  inflam- 
mation du  bord  des  paupières. 

COCOTER  ou  COCOTTER  v. 
femme  galante. 

GOGOTERIE  OU  COGOTTERIE  (rî)  n.  f.  Vie,  manière, 
langage  dos  cocotes;  fréquentation  de  ces  femmes  ga- 
lantes :  Père  sans  dignité,  affamé  de  gandinerie,  de  coco- 
terie.  (Alph.  Daudet.) 

COCOTIER  {ti-é)  n.  m.  Genre  de  palmiers,  do  la  tribu  des 

cocoïnôes-eucocoïnées,  renfermant  des  arbres  inermos  à 
fruit  monosperme,  dont  toutes  les  espèces  décrites  (trente 
environ)  proviennent  de  l'Amérique  tropicale  et  subtro- 
picale, sauf  une  qui  so  trouve  dans  les  régions  tropicales 
des  deux  mondes 

—  Encycl.  Lo  cocotier  commun  (cocos  nucifera)  est  un 
palmier  à  tronc  relativement  grôlo,  pouvant  atteindre 
25  mètres  do  haut.  Les  feuilles  qui  terminent  cette  tigo 


Cocote  en  papier. 


,  Fam.  Faire  la  cocoto,  la 


:   a.  fruit;    b,  coupe 
du    fruit. 


82 

sont  au  nombre  de  douze  a  quinze,  pouvant  avoir  6  mètres 
de  long  sur  1  mètre  de  large. 

Le  cocotier  commun,  qui  vit  dans  le  voisinage  de  la  mer 
de  tous  les  pays  tropicaux,  est  originaire  des  îles  océa- 
niennes et  de  la  Malaisie.  On  le  cultive,  mais  il  est  exploité 
à  l'état  sauvage  dans  les  iles  do  la  Sonde,  dans  l'Inde,  à 
Zanzibar,  etc.  Le  cocotier  est 
utilisé  dans  toutes  ses  par- 
ties. Le  fruit  connu  sous  le 
nom  de  noix  de  coco  est  co- 
mestible et  les  enveloppes 
(mésocarpe)  sont  employées 
à  divers  usages.  (V.  coco). 
Le  tronc  du  cocotier  est  utilisé 
comme  bois  de  charpente  ;  on 
en  fait  des  conduites  d'eau, 
des  ponts,  des  barrières. 

Le  bourgeon  terminal  est, 
comme  celui  d'autres  pal- 
miers, un  aliment  recherché, 
connu  sous  le  nom  de  chou- 
palmiste.  Les  feuilles  servent 
à  couvrir  les  cases,  à  faire 
des  nattes,  des  paniers,  des 
éventails,  des  chapeaux,  des 
plats,  des  vases  à  mettre  lo 
riz, et,  danscertaines  régions, 
les  naturels  en  font  des  vête- 
ments. Les  folioles  servent, 
dans  l'Inde,  à  faire  des  ca- 
hiers, des  livres.  Lorsqu'on 
coupe  l'extrémité  des  enve- 
loppes des  fleurs  ou  spathes, 
il  s  en  échappe  un  suc  doux 
qui  produit,  en  entrant  en  fer- 
mentation, une  sorte  de  vin 
de  palme  dont  la  distillation  donne  l'alcool  ;  en  s'aigrissant, 
le  suc  de  palme  se  convertit  en  une  sorte  de  vinaigre. 

Il  est  peu  de  végétaux  qui  rendent  autant  de  services  ; 
aussi  a-t-on  nommé  lo  cocotier  le  roi  des  végétaux. 

—  La  farine  de  noix  de  coco  a  été,  pendant  de  nom- 
breuses années,  introduite  dans  l'alimentalion  des  che- 
vaux; mais  la  répugnance  qu'éprouvent  ces  animaux  à 
s'habituer  à  lo  genre  de  nourriture  l'a  fait  abandonner. 

COCOURRIER  {kou-ri-é)  n.  m.  Papier  que  les  enfants 
enfilent  dans  la  corde  d'un  cerf-volant  et  qui  monte  vers 
lui.  Il  Ils  l'appellent  aussi  postillon. 

COCQUARD  [kar")  n.  m.  Métis  provenant  du  croisement 
du  faisan  mâle  avec  la  poule  ou  réciproquement. 

—  Encycl.  Les  cocquards  varient  tellement  de  forme  et 
de  couleur  qu'il  est  difficile  de  leur  assigner  des  carac- 
tères précis  ;  les  plumes  de  la  queue,  en  général,  ont  uno 
propension  à  demeurer  droites.  Ces  oiseaux  ne  se  repro- 
duisent pas  pour  former  une  race  fixe. 

GOCQUIO,  comm.  d'Italie  (Lombardic  [prov.  deCôme]), 
près  du  lac  do  Varese  ;  2.000  hab. 

COCRÉANCIER  [si-é  —  du  préf.  CO,  et  de  créancier)  n.  m. 
Celui  qui  est  créancier  du  même  débiteur,  avec  une  ou 
jdusieurs  personnes. 

GOGRÊTE  n.  f.  Nom  vulgaire  des  rhinanthes,  plantes 
de  la  famille  des  scrofulariacées,  appelées  aussi  cocRis- 

TES  et  CRÊTES  DE  COQ. 

COGTANE  n.  f.  Variété  de  figue  violette. 

GOGTION  [ksi-on  —  lat.  cocO'o;de  coquere,  supin  coc- 
tum,  cuire)  n.  f.  Action  de  cuire,  de  soumettre  à  l'effet  de 
la  chaleur  des  matières  animales  ou  végétales  ;  efl'et  de 
cette  action  :  Le  s,it  facilite  ia  coction  des  légumes.  Il  On 
dit  vulgairement  cdisson. 

—  Pathol.  Epaississement  des  humeurs  qui  les  rend 
propres  à  être  expulsées  :  La  coction  ries  matières  est  un 
signe  favorable  dans  le  rhume  ordinaire. 

—  Physiol.  Digestion  des  aliments. 

—  Pbysiq.  anc.  Coction  des  minéraux,  Le  dernier  degré 
de  leur  formation  dans  la  terre. 

—  Savonn.  Opération  qui  a  pour  but  de  saturer  la  pâte, 
qui  doit  constituer  le  savon,  par  des  affusions  chaudes  de 
lessives  alcalino-salines. 

COCU  (peut-être  de  coucou,  par  antiphrase  ;  cet  oiseau 
passant  pour  avoir  l'habitude  de  s'emparer  du  nid  d'au- 
trui  et  d'y  pondre  ses  œufs)  n.  et  adj.  m.  Se  dit  du  mari 
dont  la  femme  est  infidèle  :  Faire  son  ami  cocu. 

—  Fém.  COCUE.  (Se  dit  d'une  femme  dont  le  mari  est 
infidèle)  :  Les  femmes  soïit  bien  plus  cocues  que  les  hommes. 
(Fourier.)  [Peu  usité.] 

—  Jeux.  Ancien  jeu  de  cartes,  qu'on  appelait  aussi  mau- 
content. 

—  Loc.  PROV.  :  Cocu  en  herbe,  Celui  qui  est  menacé  de 
l'être.  Il  Cocu  en  gerbe,  Celui  qui  lest  réellement,  ii  Cocu, 
battu  et  content.  Se  dit  d'un  mari  à  qui  sa  femme  fait 
illusion  sur  sa  vertu,  etc..  allusion  à  un  conte  de  Boc- 
cace,  où  il  s'agit  d'un  mari  qui  remplit  en  efTet  les  trois 
conditions  do  cette  locution. 

COCUAGE  [af)  n.  m.  Etat  de  celui  qui  est  cocu  : 
Je  suis  forc  par  mon  destin 
De  reconnaître  cocuage 
Pour  un  d<es  dieux  du  mariage. 

La  Fontaine. 

—  Droit  de  cocuage,  Droit  que  le  seigneur  se  faisait 
payer  par  l'homme  convaincu  d'adultère,  et  au'il  parta- 
geait avec  lo  mari  trompé,  à  moins  ijuo  celui-ci  n'eût 
autorisé  l'inconduite  de  sa  femme. 

COCUFIER  (de  cocu,  et  du  lat.  facere,  faire.  —  Prend 
deux  ï  do  suite  aux  deux  prem.  pers.  plur.  de  l'imparf. 
de  l'ind.  ot  du  prés,  du  subj.  :  Nous  cocufiioJiS.  Que  vous 
cocufiiez)  v.  a.  Faire  cocu. 

CoCUJÂES,  localité  du  Portugal  (Beira  [district  d'.V- 
veiro)  ;  3.400  hab. 

GOCULA,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Jalisco),  dans  un 
pays  très  fertile;  7.000  hab. 

COCUMONT,  comm.  de  Lot-et-Garonno,  arr.  et  à  ISkil. 
de  Marmande,  entre  le  Sérac  et  le  Visos,  affluents  de  la 
Garonne;  ï.Ai^  hab.  Huile  do  colza. 

GOGUY  ou  COGUI,  ville  dos  Etats-Unis  do  Colombie 
(dép.  do  Bovaca  [prov.  do  Guttierez]),  sur  un  affluent 
du  rio  Cliicamocha,  au  pied  do  la  sierra  de  Cocuy  :  9.000  li. 
Mines  d'or  et  d'argent.  Sources  minérales.  Tissage  d'é- 
toffes, culture  de  céréales. 


83 

COCYLB  II.  m.  Radical  hypothétique  do  l'acido  cocini- 
que.  11  0[i  l'appollo  aussi  cocostbaryle. 

COCYTE  a.  m.  Linguist,  Marais  ou  autre  lieu  sombre 
ol  bourlunix. 

—  Patliol.  Iioulour  causée  par  un  animalcule  veuimoux 
qui  s'est  introduit  sous  la  peau. 

CoCYTE,  rivière  de  l'ancit'une  P^pire  (auj.  Vouvo) , 
altlucnt  do  i'Achéron.  —  Fleuve  des  enfers,  décrit  tantôt 
comme  un  attluont  do  l'Achôron,  tantôt  comme  un  bras 
du  Styx.  [Chez  Viryile,  c'est  le  fleuve  principal  dos  enfers 
qu'il  entoure  de  ses  replis.  Ce  mot  Coct/te  signitio  "  le  gé- 
missant «  (grec  Kûxyios,  lamentations).] 

CoCYTE.  Myth.  gr.  Médecin  célùbre  dos  temps  hô- 
roïquos  ;  disciple  do 
Chiron.  (Il  guérit  Ado- 
nis de  la  blessure  (pie 
lui  avait  faite  un  san- 
glier sur  le  mont  Liban.) 


Cocytie  (réd, 


I 


COCYTIE  OU  COCY- 
TIA  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères 
sphingines,  famille  dos 
syntomidés ,  compre- 
nant de  beaux  papillons 
à  ailes  encadrées  de 
noir  foncé.  [L'espèce  type  du  genre,  qui  semble  la  seule, 
est  la  cocytie  de  d'UrviUe  (cocytia  llmllci),  propre  au 
nord  de  la  Nouvelle-Guinée. | 

COD  (cap),  cap  des  Etats-Unis  d'Amérique.  V.  Cap- 
CoD  (presqu'île  du). 

CODA  (mot  ital.  signif.  queue)  n.  f.  Queue  d'un  morceau 
de  musiq^ue.  (C'est  une  sorte  de  supplément,  de  période 
finale  qui  termine  ce  morceau  avec  plus  de  brillant,  de 
mouvement  et  de  vivacité.) 

—  Encvcl.  La  coda  est  usitée  surtout  dans  la  musique 
de  danse.  Il  est  très  rare  qu'on  emploie  la  coda  dans  la 
musique  sérieuse  ;  il  en  faut  pourtant  signaler  un  exemple 
dans  la  belle  sonate  en  mi  mineur  de  Steibelt,  dont  l'allé- 
gro et  le  rondeau  se  terminent  chacun  par  une  coda. 

CODAGA-PALA  n.  m.  Ecorce  d'une  apocynée  {w7'ighlla 
antiJi/sfnterica),  originaire  des  Indes,  et  qui  possède  de 
précieuses  qualités  curatives  contre  la  dysenterie.  (Les 
Hindous  désignent  cette  écorce  sous  des  noms  divers  : 
coJiessie,  barky  corte  de  Pala,  etc.) 

CODAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  lerchée. 

CODAMINE  n.  f.  Alcaloïde  isomériquo  avec  la  laudanine 
et  extrait  de  l'opium. 
CODARIOCALYX  n.  m.  Bot.  Syn.  de  desmodicm. 
CODARION  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  dialium. 

CODD^US  ou  Van  DER  Codde  (Guillaume),  orien- 
taliste hollandais,  nô  à,  Leyde  en  1575,  mort  vers  1630, 
professa  l'hébreu  à  Leyde  et  publia  quelques  ouvrages.  — 
Ses  frères,  Jean,  Adrien  et  Gisuert  Van  der  Codde, 
fondèrent  près  de  Leyde,  à  Rhinsbourg,  une  secte  dont 
les  membres,  appelés  rhinsbourgeois  ou  collégiens,  reje- 
taient le  ministère  des  pasteurs,  et  se  réunissaient  pour 
prier  et  pour  commenter  la  Bible  en  commun. 

CODDA-PANAn.  m.  Syn.  de  corypha, genre  de  palmiers. 

Codde  (Pieter),  peintre  hollandais,  né  en  1599  ou  1600, 
mort  à  .\msierdam  en  1678.  Il  appartenait  à.  l'école  de 
Frans  Hais,  et  ses  tableaux  de  genre  (corps  de  garde, 
épisodes  galants,  bals,  etc.)  ont  la  mÔme  animation  et  la 
même  fraie  tieur  de  coloris  que  ceux  du  maître.  On  en  trouve 
dans  les  musées  de  Berlin,  Dresde,  Amsterdam,  Copenha- 
gue, Stockholm,  et  dans  les  collections  particulières. 

C0DDINGT0NIE(r}£  —  do  Coddinqton.  savant  angl.)  n.  f. 
rianto  parasite,  qui  croît  dans  l'île  de  Madère,  et  dont  la 
ciassilication  n'est  pas  encore  bien  déterminée. 

GODE  (du  lat.  codex,  même  sens)  n.  m  Ensemble  de  lois 
et  de  constitutions  qui  régissent  un  pays  :  Connaitre  le 
CODE.  Il  Ensemble  des  lois  qui  régissent  une  matière  spé- 
ciale :  Code  forestier.  Cohë  rural,  il  Volume  qui  contient 
ces  lois  :  A'heter  un  code.  (On  donne  souvent  à  ces  re- 
cueils de  lois  le  nom  du  législateur  qui  les  a  réunies,  rédi- 
gées ou  fait  rédiger  :  Code   Tkéodosîen.  Code  IS'npoléou.) 

—  Loc.  fam.  Se  tenir  dans  les  marr/e^  du  rode.  Commet- 
tre des  actes  réprcbonsililes,  mais  de  manière  à  no  pas 
tomber  sous  le  coup  de  la  loi.  n  Aiwr  toujours  le  code  en 
main.  User  rigoureusement  de  tous  les  droits  que  donne 
la  loi. 

—  Par  ext.  Recueil  d'ordonnance,  ou  m^mo,  quelquefois, 
Simple  ordonnance  :  Code  (iillet.  Code  MichauL 

—  Par  anaL  Ensemble  de  règles  sur  une  matière  quel- 
conque :  Code  iframmaiîcal.  Le  codk  des  droits  de  l'homme. 

—  Hist.  litiér.  Nom  donné  à  divers  recueils  do  poésies 
allemandes  :  Le  code  nianessiqw.  Le  code  de  Calmar. 

—  Mar.  Code  de  sif/naux  ou  Code  international.  Cata- 
logue de  signaux  laits  au  moyen  de  pavillons  spéciaux  et 
destinés  à  permettre  aux  navires  de  communiquer  entre 
eux  et  avec  les  Sf'^maphores. 

—  Ptiarm.  Code  pharmaceutique,  Le  codex. 

—  Encycl.  Législ.  Le  code  «^st  l'onsemblo  des  lois  qui 
régissent  le  droit  public  et  le  droit  privé  d'un  pays.  Ces 
lois  forment  un  corps  do  droit  qui  régit  los  relations  ^e 
citoyen  à  citoyen,  et  do  citoyen  à  gouvornemont. 

Certaines  lois  n'entrent  pas  dans  la  composition  des 
codes  proprement  dits,  mais  des  jurisconsultes  en  ont 
codilié.  cost-à-diro  réuni  sous  la  rubrii|uo  do  «codes»,  un 
certain  nombre,  concernant  une  profession,  une  indus- 
trio,  etc.  Nous  diviserons  notre  étude  en  trois  parties  ; 
Droit  romain,  //roit  français,  Droit  iHrani/er. 

—  I.  l)Roir  ROMAIN.  En  droit  romain,  lo  mot  corfearfcodo) 
s'appii<|ua  d'abord  à  dos  recueils  de  lois,  sans  caractère 
officiel,  qui  prirent  leur  nom  particulier  de  leurs  auteurs. 
Tels  sont  le  codex  drtiqorianus  (code  Grégorien)  ot  lo  coder 
/fermof/eniamcs  (rode  Ilermogénion),  qui  datent  l'un  do  la 
(In  du  m*  siècle,  l'autre  d'un  pou  plus  tard,  ot  dont  on  n'a 
(luo  des  fra|,'tnents  dans  d'autres  recueils.  Lo  mot  codex 
ilevint  ensuite  h;  tiom  techni(pie  dos  constitutions  impé- 
riales. C'nst  ainsi  quo  Théodose  I"  '370  ù  395)  promulgua  le 
codex  l'heodosianns  (code  Théodosion),  dont  Justinien  lit 
faire  on  529  uno  rovision  qui  prii  lo  nom  do  codex  Jnsti- 
nianua  (code  Justinien  i.  Mais  ce  code  n'ayant  pas  répondu 
&  ce  qu'on  attendait,  Dorothée,  professeur  A  Héryto,  en  Ut 
uno  nouvelle  revision  qui,  sous  le  nom  do  Codex  repetitx 


prs'leetïonis,  fut  promulguée  en  534.  C'est  le  seul  code  de 
Justinien  (jui  nous  soit  parvenu. 

—  II.  DitoiT  FRANÇAIS.  En  droit  français,  les  codes  sont 
la  réuniun,  dans  un  ordre  logique,  d'un  certain  nombro 
do  lois  réglant  un  ensemble  de  matières  analogues.  Avant 
la  Kévoluiion,  la  législation  française  no  comptait  pas 
moins  do  cinquante  coutumes  générales  et  deux  cent 
vingt-cinq  coutumes  locales,  sans  compter  les  provinces 
soumises  au  droit  écrit.  Ce  n'est  pas  qu'à  plusieurs  re- 
prises l'essai  n'eût  été  tenté  d'une  sorte  d'unification  du 
droit.  Sous  !e  règne  de  Henri  III,  Barnabe  Bri.sson  réunit, 
sous  le  titre  de  code  Henri  III,  les  ordonnances  royales 
alors  en  vigueur;  mais  ce  code  n'eut  jamais  d'autorité  !é- 

falo.  On  peut  encore  citer  le  code  Maritlac,  nommé  par 
érision  co(/e  Michau.  qui  n'est  qu'une  ordonnance  rendue, 
en  1G29,  sur  les  matières  les  plus  diverses,  y  compris  le 
droit  civil.  Telle  était  la  situation  de  la  Franco  quand 
éclata  la  Révolution  de  1789.  Les  esprits  élevés  compri- 
rent, alors,  que  l'unité  de  gouvernement  est  inséparable 
de  l'unité  de  législation.  Co  n'était  pas  seulement  les  lois 
civiles,  c'était  aussi  les  lois  de  procédure,  les  lois  com- 
merciales, les  lois  criminelles,  le  régime  forestier,  le 
droit  administratif  qu'il  fallait  créer  de  nouveau.  Nous 
allons  passer  en  revue  le  Code  civil,  le  Code  de  procé- 
dure civile.  le  Code  de  commerce,  le  Code  d'iJistruction 
criminelle,  le  Code  pénal,  le  Code  forestier^  le  Code  rural, 
le  Code  de  justice  militaire. 

1°  Code  civil.  L'Assemblée  constituante  s'occupa  d'a- 
bord du  droit  civil,  afin  de  donner  satisfaction  aux  be- 
soins les  plus  urgents.  La  constitution  des  3-14  septembre 
1791  ordonna  la  contection  d'un  code  de  lois  civiles  com- 
mun à  tout  le  royaume.  Mais  l'Assemblée  législative  n'eut 
ni  le  temps,  ni  surtout  le  désir  de  mettre  ces  lois  en  har- 
monie avec  une  constitution  qu'elle  cherchait  à  détruire. 
Vint  la  Convention.  Le  9  août  1793,  Cambacérès  présen- 
tait un  projet  de  code  civil,  qui,  trop  empreint  des  idées 
de  l'ancien  régime,  n'obtint  pas  l'approbation  de  la  Con- 
vention. Le  23  fructidor  an  II,  Cambacérès  présentait  un 
nouveau  projet  de  Code  civil^  qui  n'eut  pas  plus  de  suc- 
cès que  lo  premier. 

Sous  le  Directoire,  Cambacérès  fut,  une  fois  encore, 
chargé  par  le  conseil  des  Cinq-Cents  do  lui  soumettre  un 
projet  de  code  civil  ;  ce  projet  fut  encore  ajourné.  Lo 
IS-Brumaire  vint  changer  une  fois  encore  lo  gouverne- 
ment, et  la  loi  du  18  brumaire  an  VIII  nomma  une  com- 
mission chargée  de  présenter  un  quatrième  projet  de  Code 
civil;  ce  projet,  connu  sous  le  nom  d&  projet  Jacquemino, 
ne  fut  jamais  discuté. 

Nommé  premier  consul  le  22  frimaire,  Bonaparte  nomma, 
le  24  thermidor  de  la  même  année,  les  quatre  magistrats 
à  qui  fut  confiée  la  rédaction  du  Code  rivil  :  Tronchet, 
Bigol-Préameneu,  Malleville  et  Portalis.  Dans  les  premiers 
jours  de  l'an  XII,  toutes  les  lois  purement  civiles  étaient 
promulguées,  et  la  loi  du  30  ventôse  an  XII  (21  mars  1804) 
réunit  sous  le  titre  de  Code  civil  des  Français  toutes  les 
lois  sur  los  matières  civiles  que  le  Corps  législatif  venait 
de  voter. 

Les  rédacteurs  du  code  le  divisèrent  en  trois  livres, 
dont  le  premier  fut  consacré  aux  personnes,  c'est-à-dire 
à  tout  ce  qui  concerne  l'état  et  la  situation  des  citoyens  ; 
le  second  aux  biens,  à  leur  distinction  en  biens  meubles 
et  immeubles,  à  !a  propriété,  à  ses  modifications,  à  ses 
démembrements  et  aux  servitudes;  le  troisième,  enfin, 
aux  diverses  manières  d'acquérir  et,  par  conséquent, 
d'aliéner  la  propriété.  Ces  trois  livres  se  divisent  eu 
trente-six  titres. 

Le  gouvernement  impériaL  ayant  succédé  à  la  Répu- 
blique, soumettait  au  Corps  législatif,  le  24  août  1807,  uno 
nouvelle  édition.  Le  code  perdit  son  titre  de  Code  cinl 
dfs  Français,  pour  prendre  celui  do  Code  Napoléon.  La 
Restauration  maintint  sa  force  obligatoire,  mais  lui  resti- 
tua son  ancien  titre. 

Les  jurisconsultes  et  philosophes  qui  préparèrent  lo 
code  prirent  pour  base  les  principes  mêmes  de  la  Révo- 
lution de  1789. 

Malgré  les  critiques  qu'on  a  dirigées  contre  lui,  le  Code 
civil,  tel  (ju'il  est,  restera  comme  le  plus  grand  monument 
du  principe  d'égalité  civile  proclamé  par  la  Déclaration 
dos  droits  de  l'homme  et  du  citoyen.  Il  a  marqué  le  triomphe 
des  idées  françaises,  et  ])artout  où  pénètre  la  vraie  civili- 
sation, il  a  pénétré  avec  elle.  La  part  prise  par  Napoléon 
dans  l'édilication  de  cette  (euvro  tut  considérable. 

Depuis  sa  mise  en  vigueur,  lo  Code  civil  a  été  l'objet 
do  quehjuos  modifications.  La  plus  importante  est  colio 
relative  au  divorce,  aboli  par  la  loi  du  i8  mai  1816  ot  ré- 
tabli par  la  loi  des  27-29  juillet  1881.  Des  lois  assez  nom- 
breuses ont  remanié  certaines  matières  du  Code  citait;  co 
sont  ios  lois  du  y  mars  1891,  modifiant  los  droits  do  l'époux 
sur  la  succession  de  son  conjoint  prëdécédé;du  17  juin  1893, 
sur  los  créances  privilégiées  ;  du  16  mars  1893,  relative  à  la 
publicité  à  donner  à  la  décision  ([ui  pourvoit  un  individu 
d'un  conseil  judiciaire,  et  enfin  la  loi  du  25  mars  1896,  qui 
fixe  les  droits  des  enfants  naturels  dans  la  succession  de 
leurs  pèro  et  mère,  et  qui  pont  être  considôrôo,  divorce  à 
part,  comme  la  plus  sérieuse  retouche  qu'on  ait  encore 
faite  au  Code  civil. 

2»  Code  de  procédure  civile.  Avant  la  Révolution  do  1789, 
on  ne  compte  (|uo  la  célèbre  ordonnanco  do  1667,  duo  à 
Louis  XIV,  ot  connue  sous  le  nom  do  Code  Louis,  qui  ait 
réglé  d'une  manière  générale  la  procédure  civile.  Quand 
les  événements  do  1789  et  de  1790  donnèrent  à  la  Consti- 
tuante le  pouvoir  léi:islatif,  la  juridiction  civile  comptait 
plusieurs  degrés  :  tribunal  do  l""*  instance,  tribunal  d'appel, 
et  tribunal  do  cassation.  A  c/htô  de  ces  tribunaux,  il  en 
fut  créé  d'une  nature  particulière  ot  qui  reçurent  lo  nom 
do  «tribunaux  d'exception";  tels  furent  les  tribunaux  do 
commerce  et  tribunaux  do  paix  ou  justices  de  paix. 

Ces  diverses  juridictions  fonctionnaient  déjà  (|ue  la  Con- 
stituante, la  Législative  ot  la  Convention  n'avaiont  pas 
encore  réglé  la  procédure  appropriée  à  chacune  d'elles.  Il 
devenait  urgent  do  donner  enfin  lo  Code  de  ftrocéditre  ci- 
vile, si  souvent  réclamé.  Co  fut  encore  à  1  initiative  du 
Premier  Consul  quo  l'on  dut  l'achèvomont  do  l'œuvre 
entreprise. 

Le  Code  de  procédure  civile  (I80fi)  so  divise  en  doux 
parties.  La  première  (procédure  devant  les  tribunaux) 
comprend  cin<|  livres.  Lo  livre  l"  contient  tout  ce  qui  con- 
corno  les  justices  de  paix;  lo  livre  II  règle  la  procédure 
devant  les  tribunaux  inférieurs;  le  livre  lll  s'occupe  des 
cours  d'appel  ;  lo  livre  IV  donne  les  voies  e.xtraordinaires 
pour  attaquer  les  jugements  ;  lo  livre  V  règle  los  diverses 
formes  do  l'exécution  dos  jugomeuts. 


COCYLE   —   CODE 

La  deuxième  partie  no  contient  que  trois  livres  et  règle 
un  certain  nombre  de  procédures  diverses  (otlreset  consi- 
gnations, surenchère,  interdiciion  de  biens,  partages,  etc.). 

Lo  Code  de  procédure  a  été  modifié  dans  quelques-unes 
de    SOS   parties  par  do    nombreuses   lois   subséquentes. 

Ce  code  règle  les  moyens  d'engager  l'action  devant  les 
tribunaux,  indique  la  juridiction  compétente,  les  forma- 
lités de  l'audience,  du  jugement  ot  do  l'exécution.  Par 
décret  du  10  juillet  1883,  il  a  été  institué  près  du  minis- 
tère de  la  justice  une  commission  extraparlementaire, 
chargée  d'étudier  un  projet  de  revision  du  Code  de  procé- 
dure civile. 

2"  Code  de  commerce.  En  1789,  la  législation  commer- 
ciale se  composait  de  quelques  ordonnances  dues  à  i'éner- 
fique  et  intelligente  initiative  de  Colbert,  et  qui  reçurent 
ans  l'usage  lo  nom  de  Code  maichand.  Après  quelques 
essais  de  réorganisation,  le  Code  de  commerce,  voté  pen- 
dant l'année  1807.  ne  reçut  force  obligatoire  qu'à  partir  du 
1"  janvier  1808,  aux  termes  de  la  loi  du  15  septembre  1807. 

Le  Code  de  commerce  se  divise  en  648  articles  et  se 
compose  de  quatre  livres.  Le  livre  I"  traite  du  commerce 
•en  (jènéral  (commerçant,  livres  de  commerce,  sociétés, 
bourses  de  commerce  et  agents  de  change,  commission- 
naires, lettre  de  change  etbillet  à  ordre,  etc.);  le  livre  II 
s'occupe  exclusivement  du  commerce  maritime  ;  le  livre  III 
règle  l'importante  matière  des  faillites,  des  banqueroutes 
et  de  la  réhabilitation  ;  enfin,  le  livre  IV  donne  l'organisa- 
tion et  la  compétence  des  tribunaux  de  commerce. 

Les  rédacteurs  du  Code  de  commerce  so  sont  inspirés 
des  ordonnances  de  1673  et  1681,  et  des  lois  et  décrets 
rendus  depuis   1790. 

Quelques  lois  vinrent,  au  fur  et  à  mesure  des  exigences, 
combler  certaines  lacunes.  Nous  citerons  celles  du 
19  mars  1817  sur  les  lettres  de  change;  du  31  mars  1833 
sur  la  publication  des  actes  do  société;  du  21  mai  1833 
sur  les  faillites  et  les  banqueroutes;  du  3  mars  1840  sur 
les  tribunaux  de  commerce;  du  2  juin  1841  sur  les  ventes 
judiciaires;  du  4  mars  1889  sur  la  liquidation  judiciaire  ; 
du  1''  août  1893  portant  modification  de  la  loi  du  24  juil- 
let 1867  sur  les  sociétés  par  actions. 

4"  Code  d'instruction  criminelle.  Voté  en  1809,  le  Code 
d'instruction  criminelle  ne  devint  exécutoire  qu'à  partir 
du  !"■  janvier  1811-  Diverse's  lois  ont  modifié  ses  pres- 
criptions; parmi  elles,  il  faut  citer  principalement  la  loi 
du  13  mai  1863  sur  la  correctionnalisation  de  certains 
crimes;  celles  de  1865  et  de  1892  sur  la  détention  préven- 
tive, et  celle  du  8  octobre  1897,  supprimant  le  secret  de 
l'information  judiciaire  et  garantissant  les  droits  de  la 
défense. 

Le  Code  d'instruction  criminelle  est  divisé  en  deux  livres 
et  contient  643  articles.  Les  sept  premiers  articles  de  dis- 
positions préliminaires  établissent  dans  (juels  cas,  par  qui 
et  contre  qui  l'action  publique  est  mise  en  mouvement. 
Le  livre  I"  contient  les  règles  de  la  police  judiciaire  et 
l'énumération  des  magistrats  ^ui  en  sont  chargés;  le 
livre  II  so  divise  en  sept  titres,  s  occupant  :  des  tribunaux 
de  police;  des  cours  d'assises;  des  moyens  de  se  pour- 
voir contre  les  arrêts  ou  jugements;  des  crimes  commis 
fiar  des  fonctionnaires  de  l'ordre  judiciaire  en  dehors  do 
eurs  fonctions;  des  règlements  de  juges  et  des  renvois 
d'un  tribunal  à  un  autre;  des  cours  spéciales  (abrogées 
par  la  charte  de  1830);  enfin,  de  l'organisation,  de  la  dis- 
cipline et  de  la  surveillance  des  maisons  d'arrêt,  ainsi  quo 
de  divers  autres  objets  d'intérêt  public  et  de  sûreté  générale. 

5"  Code  pénal.  La  législation  pénale  de  l'ancien  régime 
était  une  des  sources  les  plus  importantes  des  haines  et 
des  rancunes  qui  ensanglantèrent  la  Révolution  française. 
Ici,  plus  qu'en  toute  autre  matière,  le  travail  de  reconsti- 
tution s'imposait.  La  loi  des  16-24  août  1790  organisa  un 
nouveau  système  pénal. 

Un  premier  Code  pénal  fut  promulgué  les  25  septem- 
bre-6  octobre  1791.  Enfin,  le  3  brumaire  an  IV.  parut  le 
Code  des  délits  et  des  peines,  résumant  les  travaux  accom- 
plis depuis  1789.  La  loi  du  25  frimaire  an  \T1I  fut  réunie 
au  code,  (ju'elle  venait  compléter,  ot,  en  l'an  Xll,  le  gou- 
vernement nomma  uno  commission  chargée  de  réorga- 
niser toute  la  législation  criminelle,  qui  devait  se  diviser 
en  deux  codes  :  Code  pénal.  Code  d'instiitction  crimtnelle. 

Le  travail  do  classification  des  lois  pénales  fut  assez 
rapidement  exécuté.  Le  Code  pénal  fut  présenté  au  Corps 
législatif  pendant  la  session  de  18  lO  et  volé  la  même  année. 
Il  ne  devenait  exécutoire  qu'à  partir  du  1"  janvier  1811. 

Le  Code  pénal  do  1810  a  été  modiiié  par  plusieurs  lois 
importantes,  qui  ont  été  fondues  dans  ta  nouvidlo  édition 
promulguée  par  ordonnance  du  28  avril  1832.  Depuis  celte 
époque,  do  nouveaux  cbangoments  ont  été  introduits;  il 
faut  citer  principalement  les  lois  du  13  mai  1863,  qui  a 
correctionnalisé  diverses  infractions  jusquo-là  rangées 
parmi  les  crimes;  du  3i  mai  1854  sur  lo  mode  d'exécution 
des  travaux  forcés;  du  27  mai  1885  sur  la  relogation  ;  du 
14  août  1885  sur  la  libération  condiiionnello,  ot  enfin,  du 
26  mars  1891  sur  le  sursis  à  l'exécution  de  la  peine. 

Lo  Code  pénal  so  divise  en  quatre  livres  et  compte 
484  articles.  Les  cinq  premiers  articles  contiennent,  sous 
le  titre  do  Dispositions  préliminaires,  uno  définition  dos 
diverses  infractions  et  de  leurs  noms. 

Le  livre  I*""  contient  la  liste  des  peines  applicables  en 
matière  do  crimes  ot  do  délits,  et  de  leurs  elfets  (v.  pkink)  ; 
lo  livre  11  s'occupe  des  personnes  punissables  ot  des 
personnes  non  punissables;  le  livre  111  comprend  la  no- 
menclature ot  la  ciassilication  des  crimes  et  délits  punis 
par  les  peines  édictées  au  livre  I";  lo  livre  IV  traite  dos 
peines  applicables  aux  contraventions. 

6»  Code  fure.itier.  Ce  code  n'appartient  pas,  comme  les 
autres  codes,  à  la  période  consulaire  ou  impériale.  L'no 
loi  fut  soumise  au.v  Chambres  ot  définitivement  votéo  le 
21  mai  1827. 

Lo  Code  forestier  est  divisé  on  quinze  titres.  II  règle 
les  droits  uo  l'Etat,  dos  départements,  des  communes  et 
des  particuliers  sur  los  forêts.  Il  organise  les  droits  d'af- 
fouage, de  pâturage,  pacage,  etc.;  la  poursuite  et  l'in- 
struction des  délits  en  maiièro  forestière,  etc.  Lo  décret 
des  15-29  septembre  1791  et  ledit  do  Iiî69  sont  los  deux 
sources  principales  du  code  de  1827.  Parmi  les  lois,  ordon- 
nances ou  décrets  qui  l'ont  modilh'',  il  convient  do  ciior 
surtout  ta  loi  du  18  juin  1859  et  le  décret  comiilémeniairo 
du  22  novembre  de  la  même  année,  qui  ont  mtroduiid'impor- 
tantes  modifications  dans  tout  le  régime  forestier. 

7»  f 'o./t-  rural.  Depuis  taConslUuanlojusqu'A  lu  troisième 
Uépuldiqiie,  toutes  les  assemblées  hVif'bxivos  travaille- 
ront à  édifier  lo  Code  rural.  C'est  l'eusomble  dos  lois  votées 
soulomout  depuis  l'aunéo  1881  qui  constitue  lo  nouveau 


CODEATE 


CODICILLE 


Code  rural.  Citons,  notamment,  les  lois  du  20  août  1881, 
du  2  août  1884,  du  4  avril  1889,  des  9  et  18  juillet  1889, 
du  22  juin  1890,  qui  règlent  les  diverses  matières  intéres- 
sant la  protection  des  propriétés  rurales  et  les  rapports 
de  voisinage. 

8"  Code  de  justice  militaire.  Il  y  en  a  deux,  en  réalité  ; 
l'un  pour  l'armée  de  ten'e,  l'autre  pour  Varmée  de  mer  ;  ce 
dernier,  un  peu  plus  étendu,  puisqu'il  renferme  376  articles 

—  au  lieu  de  277  —  et  un  peu  plus  récent,  puisqu'il  n'a  été 
promulgué  qu'en  1858. 

Le  code  de  justice  militaire  pour  l'armée  de  terre,  pro- 
mulgué en  1857,  a  été  modilié  plusieurs  fois  depuis,  no- 
tamment en  1872,  1873  et  1875,  en  raison  des  changements 
introduits  à  cette  époque  dans  l'organisation  militaire  de 
la  France. 

Ce  code  se  divise  en  quatre  livres  :  le  premier  traite  de 
l'organisation  des  tribunaux  militaires;  le  deuxième  déter- 
mine la  compétence  de  ces  tribunaux  ;  le  troisième  règle 
la  procédure  à  suivre  devant  eux,  et  le  quatrième,  enhn, 
est  consacré  à  la  définition  des  crimes  et  délits  militaires, 
aux  peines  qui  doivent  en  assurer  la  répression  et  aux 
eff'ets  qu'emportent  ces  peines. 

De  ce  que  le  code  militaire  ne  remonte  qu'à  1857,  il  no 
s'ensuit  pas  qu'on  ait  attendu  jusque-là  pour  soumettre 
les  militaires  à  une  juridiction  spéciale.  Cette  coutume 
est,  au  contraire,  aussi  ancienne  que  les  armées  elles- 
mêmes.  Pendant  toute  la  durée  de  la  monarchie  fran- 
çaise, les  gens  do  guerre  relevèrent  de  toute  une  série  de 
juridictions  qui  disparurent  en  1789.  Mais,  dès  l'année  sui- 
vante, on  s'occupa  de  réorganiser  la  justice  militaire,  et 
ditîérentes  sortes  de  tribunaux  furent  successivement  créés 
en  1790,  1792.  1793.  17iiD  et  1796.  Cette  dernière  organisa- 
tion, qui  substituait  aux  conseils  militaires  institués  par 
la  Convention  les  conseils  de  guerre  permanents,  fut  com- 
plétée en  1797  par  la  création  de  conseils  de  revision  per- 
manents, et  l'on  peut  dire  qu'elle  s'est  maintenue,  quoique 
plusieurs  fois  profondément  modifiée,  jusquen  1857.  Pour- 
tant, sous  la  Restauration,  après  l'abolition  des  différents 
tribunaux  extraordinaires  créés  pendant  l'Empire, diverses 
commissions  furent  chargées  de  préparer  une  réorgani- 
sation de  la  justice  militaire.  Mais  la  révolution  de  1830 
vint  interrompre  la  discussion  du  code  de  justice  militaire, 
dont  la  Chambre  des  pairs  avait  été  saisie  en  1829.  Et, 
depuis  lors,  aucun  des  projets  étudiés  ne  put  aboutir  — 
jusqu'au  jour,  où,  sous  le  second  Empire,  le  maréchal  Vail- 
lant fit  élaborer  un  projet  nouveau  qui  fut  voté  en  1857, 
et  promulgué  le  4  août  de  cette  môme  année. 

Dans  l'exposé  des  motifs  de  ce  projet  se  trouvait  dé- 
fini V  "  esprit  général  »  qui  avait  présidé  à  la  rédaction  du 
code.  L'organisation  des  tribunaux  militaires  avait  pour 
but  :  n  d'assurer  la  répression  éclairée,  mais  énergique, 
de  tous  les  actes  contraires  à  la  discipline,  en  consacrant 
l'indépendance  des  juges  et  les  garanties  de  l'accusé  »; 

—  u  tle  maintenir  la  séparation  des  juridictions  civiles  et 
militaires,  sauf  de  rares  exceptions  commandées  par  des 
circonstances  extraordinaires  »  ;  —  u  d'assurer  une  célérité 
d'instruction  et  de  procédure  permettant  d'obtenir  la  ra- 
pidité de  répression  indispensable  dans  les  armées  >>;  — 
enfin,  «de  modérer  les  peines,  pour  les  mettre  en  rapport 
avec  les  progrès  des  mœurs  publiques,  sans  cependant 
désarmer  la  puissance  militaire  ". 

C'est  en  vue  de  ces  ditférents  résultats  que  le  code  a 
créé  des  conseils  de  guerre  et  des  conseils  de  revisioîi  per- 
manents, ainsi  que  des  prévôtés  aux  armées,  opérant  en 
territoire  étranger  ;  qu'il  a  réglé  la  compétence  de  ces  diffé- 
rentes juridictions  et  la  procédure  à  suivre  devant  elles; 
qu'enfin,  il  a  déterminé  les  peines  destinées  à  réprimer  les 
aifférents  crimes  et  délits  militaires. 

Il  convient,  enfin,  d'ajouter  aux  divers  codes  dont  nous 
venons  de  parler,  le  Code  disciplinaire  et  pénal  de  la  7na- 
rine  marchande  {dé CT.-\.  des  24  mars  1852  et  29  janv.  1881). 

—  BiBLiûGR.  :  Durand  et  Paultre,  A'our^eau  Code  général 
des  lois  françaises  (1893);  Rivière,' Fausiin-Hélie  et  Pont, 
Codes  français  et  Lois  usuelles  {IS93);  h.  Tripier,  les  Codes 
français  (1893);  Teulet,  Dictionnaire  des  Codes  français 
(Paris,  1874)  ;  Gilbert  Sirey  et  Jean  Sjrey,  Code  civilannotc 
(1892,3'  édit.);  Rogron,  Code  civil  expliqué  {Pacis^  1884, 
20"  édit.). 

Code  civil  :  Locré,  la  Législation  civile  (1^21);  do  Folle- 
ville,  Introduction  historique  à  l'étude  du  Code  civil  (Paris. 
1876);  Portalis,  Discours,  rapports  et  travaux  i7iédils  sur  le 
Code  civil  (Paris,  1844)  ;  Aubry  et  Hau,  Cours  de  droit  civil 
français  (1897);  Baudry-Lacantinerie,  Trai/t:  théorique  et 
pratique  de  droit  civil  (t'aris,  1896-1898). 

Code  de  procédure  civile  :  Locré,  Esprit  du  Code  de  pro- 
cédure Civile  (1816J;  Biochc,  Dictionnaire  des  juges  de  paix 
et  de  police  (Psiris,  1851-1852);  Glasson,  ies  iiources  de  la 
procédure  civile  française  {Pa.ris,  1882);  Garsonnet,  Iraité 
théorique  et  pratique  de  procédure  (Paris,  1892-1897). 

Code  de  commerce:  Dalloz  et  Vergé,  Code  de  commerce 
annoté  (Paris,  1877);  Locré,  Code  de  commerce;  Paulet, 
Code  du  commerce  et  de  l'industrie  (1891);  Sebire  et  Car- 
leret.  Encyclopédie  du  droit  ;  Lyon-Caen  et  Renault,  Traité 
de  droit  commercial  {Pz.ns^  1889-1897). 

Code  pénal  :  Chauvcau,  Code  pénal  progressif  (1832)  ; 
Cbauveau,  Faustin-Hélie  et  Villcy,  Tlu'orie  du  Code  pénal 
(1888,  6»  édit.);  Locré,  Code  pénal;  Roland,  De  l'esprit  du 
droit  criminel  aux  différentes  époques  (Paris,  1880);  Tissot, 
le  Droit  pénal  étutUé  dans  se$  principes  et  dans  Iff  lois  des 
différents  p*^upl'-K  du  monde;  Tarde,  la  Philosopha  pénale 
(1890);  les  D"  Lacassagne,  Corre,  Aubry,  Bournet,  Motet, 
Magnan,  etc.,  Etudes  de  criminologie. 

Code  d'instruction  criminelle  :  Locré,  Discussion  du  pro- 
jet de  Code  criminel  (1831);  Sebire  et  Cartcrct,  Encyclo- 
pédie du  droit  ;  Faustin  Hélic,  Traité  de  l'instruction  crimi- 
nelle (Paris,  1860-1807). 

Code  forestier:  Brousse,  Code  forestier  (1827);  Baudril- 
lart,  Code  forestier  (1832);  Jacquot,  les  Codes  de  la  légis- 
lation forestière  (1866). 

Code  rural  :  Gucrmcur,  Commentaire  de  la  loi  du  9  juil- 
let i889  relative  au  Code  rural  (Paris,  1889). 

Code  de  justice  militaire  :  Victor  Nicolas,  Commentaire 
complet  du  Code  de  justice  militaire  'Paris,  1897). 

—  III.  Droit  ktranokr.  Signalons  le  Code  Léopold, 
nom  donné  au  recueil  des  lois,  ordonnances  et  coutumes 
publié  en  1701,  pour  la  Lorraine,  par  le  duc  Léopold  1", 
et,  on  Amérique,  les  recueils  désignés  sous  les  noms  de 
Code  hleu  et  de  Code  noir,  qui  méritent  d'être  signalés  par 
l'inlérot  particulier  qu'ils  ont  offert.  Le  Code  bien  était  le 
code  des  colonisatcura  do  l'Amérique  du  Nord.  Cette  lé- 
gislation draconienne,  inspirée  par  l'esprit  fondamental 
et    primitif  de  la  colonio  anglo-âaxonne,    fut  en  pleine 


vigueur  pendant  les  règnes  de  Louis  XIV  et  de  Charles  II. 
Le  Code  noir  (loi  do  mars  1685)  réglait,  dans  les  colo- 
nies fram^aises,  le  sort  des  esclaves  et  des  affranchis. 
Les  anciennes  lois  relatives  aux  hommes  de  couleur  et 
aux  esclaves  des  Etats  du  Sud  étaient  appelées  aussi 
Codes  noirs. 

—  Actuellement,  presque  tons  les  Etats  du  globe  possè- 
dent des  codes  proprement  dits.  (V.  codii-'ilateon.)  Les 
codes  étrangers  les  plus  importants  sont  traduits  en 
français;  ces  traductions  forment  la  collection  du  Comité 
do  législation  étrangère,  établi  au  ministère  de  la  justice, 
et  sont  duos  à  la  collaboration  active  des  membres  de 
la  Société  de  législation  comparée. 

—  Les  pays  étrangers  ont  une  organisation  de  la,  justice 
militaire  plus  ou  moms  analogue  à  celle  de  la  France.  En 
Allemagne,  où  il  existait  pilusieurs  codes  militaires  appli- 
cables aux  différentes  régions  de  l'empire,  l'unification  en 
a  été  réalisée  par  l'adoption  d'un  code  de  procédure  pénale 
militaire  applicable  atout  l'empire.  En  Angleterre,  la  loi, 
dont  la  base  est  le  mutiny  bill  voté  chaque  année  par  la 
Chambre  des  communes,  ne  renvoie  les  membres  de  l'ar- 
mée devant  les  tribunaux  militaires  que  pour  les  crimes 
ou  délits  spéciaux  (pour  les  crimes  do  droit  commun, 
les  militaires  relèvent  des  tribunaux  civils).  En  Autriche, 
la  justice  militaire  ne  poursuit  également  que  les  crimes 
et  délits  militaires  dont  les  auteurs  sont  présents  sous  les 
drapeaux;  tous  les  crimes  et  délits  de  droit  commun, 
ainsi  que  ceux  d'ordre  militaire  commis  par  des  soldats 
en  congé  illimité,  sont  de  la  compétence  des  tribunaux 
civils.  En  Italie,  les  militaires  de  la  milice  sédentaire 
sont,  comme  ceux  de  l'armée  active,  assujettis  à  la  loi 
militaire ,  dont  relèvent  également,  même  après  avoir 
quitté  l'armée,  les  individus  qui,  pendant  leur  temps  de 
service,  auraient  commis  un  crime  ou  délit  militaire. 

Code  noir  (i.e),  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Scribe,  musique  de  Clapisson,  représenté  à  l'Opéra- 
Comiquo  le  9  juin  1842.  C'est  l'histoire  de  deux  esclaves 
fugitifs  de  la  Martinique  qui,  retrouvés  et  reconnus  long- 
temps après  leur  évasion,  sont  repris  et  vendus  au  profit 
de  l'Etat,  en  vertu  du  fameux  "Code  noirn.  11  va  sans 
dire  que  les  choses  s'arrangent,  et  que  tout  finit  par  un 
mariage  qui  dénoue  une  intrigue  secondaire.  Les  défauts 
du  livret  semblent  avoir  porté  tort  à  la  musique,  qui  con- 
tient quelques  jolies  pages. 

CODÉATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  codéiquo. 

CODÉBITEUR,  TRICE  (du  préf.  co,  et  de  débiteur)  n.  Per- 
sonne qui  a  contracté  une  dette  conjointement  avec  une 
ou  plusieurs  personnes  :  Codi-:bitkdrs  solidaires. 

CODÉCIMATEUR  (du  préf.  co,  et  de  décimateur)  n.  m. 
Celui  qui  partageait  les  aimes  avec  un  autre. 

CODEGUA,  ville  du  Chili  (prov.  d'O'Higgins  [dép.  de 
Ranoagua]),  près  du  rio  côtier  Maïpo  ;  2.345  hab. 

CODÉINE  n.  f.  Alcaloïde  découvert  dans  l'opium. 

—  Encycl.  La  codéine  s'extrait  do  l'opium,  où  elle 
coexiste  avec  la  morphine,  dont  elle  est  un  dérivé  méthylé  ; 
sa  formule  serait  C'MI"(OCH')(OH) AzO,H*0.  Décou- 
verte en  1832  par  Robiquet,  Grimaux  l'a  obtenue  synthé- 
tiquement  en  traitant  la  morphine  par  l'iodure  de  méthyle 
en  présence  do  potasse;  depuis,  plusieurs  brevets  utilisent 
industriellement  cette  réaction  pour  convertir  la  mor- 
phine, moins  coûteuse,  en  codéine. 

—  Extraction.  La  codéine  s'extrait  de  l'opium  en  épuisant 
celui-ci  par  l'eau  froide;  les  liquides  évaporés  avec  du 
marbre  laissent,  après  reprise  jiar  l'eau  du  résidu,  un 
dépôt  de  méconate  de  chaux,  tandis  que  les  alcaloïdes  se 
dissolvent;  dans  cotte  solution,  le  chlorure  de  calcium 
acide  détermine  une  cristallisation  des  chlorhydrates  de 
morphine  et  de  codéine.  Les  alcaloïdes  sont  séparés  par 
l'ammoniaque,  précipitant  la  morphine  et  dissolvant  la 
codéine  ;  la  purilication  est  achevée  par  une  série  de  cris- 
tallisations dans  l'eau,  l'alcool,  l'éther,  et  par  des  déco- 
lorations au  noir  animal.  Un  kilogramme  d'opium  selon 
la  provenance  ne  fournit  que  5  à  20  grammes  de  oodéine. 

—  Propriétés.  Pure,  la  codéine,  évaporée  de  sa  solution 
dans  l'éther,  est  anhydre;  cristallisée  on  octaèdres  inco- 
lores, fusibles  à  153",  la  solution  aqueuse  abandonne  des 
cristaux  orthorhombiques  contenant  une  molécule  d'eau; 
cliauffée  avec  peu  d'eau,  elle  fond  en  un  liquide  huileux. 
Cet  alcaloïde  est  plus  soluble  dans  l'eau  que  la  morphine 
et  encore  plus  dans  i'étiier  ;  la  potasse  la  dissout  à  peine  ; 
l'ammoniaque  agit  comme  l'eau.  Les  solutions  alcooliques 
dévient  à  gaucho  la  lumière  polarisée. 

C'est  une  base  énergique,  formant  avec  les  acides  dos 
sels  bien  définis  ;  elle  précipite,  de  leurs  combinaisons,  les 
oxydes  de  fer,  de  cuivre,  de  plomb,  etc.  —  Ses  réactions 
caractéristiques  sont  des  colorations  :  verte,  devenant 
rouge  avec  le  sélénite  d'anmioniaque,  bleue,  avec  l'hy- 
pochlorite  de  sodium  acidulé.  Kilo  diffère  de  la  morphine 
par  sa  solubilité  dans  l'éther  et  par  son  absence  de  pro- 
priétés réductrices. 

Les  divers  réactifs  l'attaquent  :  l'acide  nitrique ,  le 
chlore  et  le  brome  forment  des  produits  de  substitution; 
l'iode  se  combine  directement  ;  Yiodocodéine  cristallise  en 
tables  rubis  insolubles  dans  l'eau  ;  les  li(|ueurs  de  codéine 
absorbent  le  gaz  cyanogène,  donnant  naissance  à  une  base 
cristalline,  la  cyanocodéine.  L'acide  sulfurique  et  les  dés- 
hydratants transforment  la  codéine  en  une  série  d'isomères 
et  do  polymères:  Yapocodéine,  la  codénine  on  dicodéine, 
la  tricodéine,  etc.  Los  ioduros  d'éthylo,  de  méthyle,  en- 
gendrent des  éthers. 

—  Usages.  La  rodéine  est  un  narcotique,  hypnotique 
comme  la  morphine,  mais  moins  toxique,  employé  avec 
succès  contre  la  cotjuoluche,  la  boulimie  et  la  gastralgie. 
Los  préparations  les  plus  usitées  sont  le  sirop  (20  ceutigr. 
d'alcaloïde  dans  lOû  gr,  de  sirop  do  sucre)  et  les  sels 
chlorhydrate,  phénate,  phosphate  ;  ceux-ci,  plus  solubles 
(|uo  la  base  liore,  conviennent  particulièrement  pour  les 
injtMUions  hy  podernii(|ues. 

CODÉIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  existant  dans  la  co- 
déiiii'. 

CODEMANDEUR,  DERESSE  (du  préf.  en,  et  de  dcmayi- 
di-uvi  11.  Personne  (pli  tormn  une  demande  on  justice  con- 
jointeniniit  avnc  une  ou  plusit^ur.s  autres. 

CODEMO-GERSTENBRAND  i  Luigia),  femme  de  lettres 
italienne,  née  à  Tréyisn  i^n  I82H,  morte  à  Venise  en  1898. 
C'est  aux  paysanneiies  de  Goorgo  Sand  que  les  récits  do 
Luigia  Codomo  se  rattachent  plus  pariiculièroment.  Tels 
sont  :  les  Nouveaux  J{ichc.s  ilHi>f>);  la  /{évolution  à  la  maison 
ti867j  ;  Eleur  des  prés  {lan)  ;  Fleur  de  serre  (1874)  ;  Andréa 


84 

(1877)  :  etc.  Elle  a,  de  plus,  écrit  pour  le  thé:ttre  :  un  Pro- 
cès de  famille,  drame  en  trois  actes  (1867)  ;  le  Dernier  des 
Delmosti,  di-ame  en  quatre  actes  (1867)  ;  une  Femme  de 
cœur,  comédie  en  trois  actes  (1869).  On  lui  doit  encore  un 
volume  d'esquisses  sur  la  littérature  vénitienne  contem- 
poraine: Feuilles  et  Fleurs  (1872)  ;  f'ages  familifi'es  (1878); 
Esquisses  et  scènes  dramatiques  (1882). 

CODÉNICINE  n.  f.  Base  amorphe,  polymère  de  la  co- 
déine, qui  se  l'orme  par  l'action  prolongée  de  l'acide  sul- 
furique sur  la  codéine  &  chaud.  Syn.de  tricodéine. 

CODÉNINE  n.  f.  Base  cristallisable,  polymère  de  la 
codéine,  résultant  de  l'action  de  l'acide  siilfuritjue  étendu 
ou  de  l'acide  phosphorique  sur  la  codéine  à  chaud.  (Le 
chlorhydrate  est  cristallisé.)  Syn.  de  dicodéine. 

CODÉPUTÉ  [du  préf.  co,  et  de  député)  n.  m.  Celui  qui 
est  député  avec  un  ou  plusieurs  autres. 

CODÉTENTEUR,  TRICE  (du  préf.  CO,  et  de  détenteur)  n. 
Personne  (]ui  détient  un  bien  avec  une  autre  personne:  Les 
CODKTKNTEURS  d'un  héritage. 

CODÉTENU,  UE  (du  préf.  CO.  et  de  détenu)  n.  Personne 
détenue  on  même  temps  qu'une  ou  plusieurs  autres  dans 
un  même  lieu. 

CODÉTHYLINE  n.  f.  Base  organique  dont  les  propriétés 
se  rapprochent  de  celles  de  la  codéine.  (C'est  l'éther  éthy- 
lique  de  la  morphine.)  [On  l'obtient  par  l'action  de  l'iodure 
d'éthyle  sur  la  morphine  sodée.  Kilo  exerce  sur  l'orga- 
nisme des  effets  convulsivauts,  qu'on  attribue  à  une  action 
sur  les  centres  nerveux.] 

GODEVIGO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Padoue]), 
sur  la  Brenta;  3.000  hab. 

GODEVILLA ,  comm.  d'Italie  (  Lombardie  [  prov.  do 
Pavie),  près  de  la  source  de  la  Luria,  affluent  du  Pô; 
2.000  hab.  Sources  sulfureuses;  vins  renommés. 

CODEX  (rféArss  — mot  lat.  qui  signifie  code)  n.  m.  Pharm. 
Recueil  contenant  la  nomenclature  et  la  formule  ou  com- 

fiosition  des  médicaments  et  remèdes  divers,  adoptés  par 
a  Faculté  de  Paris  et  l'Académie  de  médecine.  (Le  coder 
diffère  du  formulaire,  tout  en  étant  cependant  lui-même 
un  formulaire:  mais  il  ne  renferme  que  les  préparations 
officinales,  tandis  que  le  formulaire  contient  de  préférence 
les  préparations  magistrales  —  c'est-à-dire  celles  que  la 
mécfecine  établit  elle-même,  suivant  les  circonstances  — 
les  plus  usuelles.) 

—  Antiq.  Nom  que  les  Romains  donnaient  à  des  ta- 
blettes de  uois  sur  lesquelles  ils  écrivaient,  et  qui  étaient 
reliées  comme  nos  livres.  Il  Pièce  de  bois  fort  lourde,  ser- 
vant d'entrave  pour  attacher  les  pieds  des  esclaves. 

—  Encvcl.  Pharm.  De  tout  temps,  il  y  a  eu  des  recueils 
de  recettes  et  do  formules  ado]»tés  par  les  diverses  écoles 
de  médecine  ;  mais  co  n'est  qu'en  1748  qii'un  arrêt  du  par- 
lement proscrivit  aux  apothicaires  de  Paris  de  se  confor- 
mer, pour  la  préparation  et  la  vente  des  remèdes,  au 
nouveau  dispensaire  ou  formulaire.  Par  la  loi  du  21  ger- 
minal an  XI,  cette  disposition  futétendueâ  toute  la  France. 
Cependant,  le  codex,  qui  résultait  de  cette  loi  et  de  l'or- 
donnance de  1816,  ne  parut  qu'en  1818-  Un  nouveau 
codex  fut  publié  en  1837  ;  un  troisième  en  1866,  avec  l'heu- 
reuse correction  introduite  par  le  décret  du  3  mai  1850,  qui 
permet  la  vente  des  préparations  postérieures  à  la  dernière 
édition  du  codex,  à  la  condition  qu'elles  aient  été  insérées 
dans  le  bulletin  de  l'Académie  de  médecine.  Le  codex 
actuellement  en  vigueur  a  été,  comme  le  précédent,  rédigé 
par  une  commission  de  membres  de  l'Académie  de  méde- 
cine, appartenant  à  la  Faculté  et  à  l'Ecole  de  pharmacie. 

GODI.£UM  {di-é-om')  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées-jatro- 
phées,  renfermant  des  arbres  ou  des  arbustes  des  régions 
chaudes  de  l'Asie  et  de  l'Océanie. 

CODICILLAIRE  [sil-lèr)  adj.  Qui  est  contenu  dans  un 
codicille,  ii  Clause  codicillaire,  Clause  d'un  testament,  par 
laquelle  le  testateur  déclare  que,  si  son  testament  ne  peut 
valoir  comme  tel,  il  entend  qu'il  vaille  comme  codicille. 

CODICILLANT  (lan),  ANTE  adj.  Qui  fait  un  codicille  : 
Testateur  codicillant.  Il  Qui  est  en  forme  de  codicille  :  Dis- 
position coDiciLLANTK.  —  Substautiv.  PersoDoe  qui  fait  un 
codicille  :  Le  codicillant.  (Vieux.) 

CODICILLE  {sil'  —  lat.  codicillus;  dimin.  de  codex,  icis, 
loi)  n.  m.  Dr.  Disposition  ajoutée  à  un  testament  pour  le 
modifier  ou  le  compléter. 

—  Antiq.  rom.  Petite  tablette  à  écrire,  n  Patente  par 
laquelle  l'empereur  conférait  une  dignité. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  Les  codicilles  ont  apparu  dans  lo 
droit,  vers  la  même  époque  que  les  fidéicommis.  Rigou- 
reusement, pour  ajouter  quelque  chose  à  son  testament, 
on  était  obligé  de  le  refaire  ae  nouveau,  car  on  ne  pou- 
vait laisser  deux  testaments.  On  pouvait ,  cependant, 
adjoindre  aux  tabula?  testamenli  un  petit  écrit,  codicillus, 
qui  no  liait  pas  l'héritier,  et  pour  l'exécution  duquel  on  se 
fiait  seulement  à  sa  bonne  foi  et  à  sa  conscience.  Mais, 
lorsr|ue,  sous  Auguste,  la  validité  des  fidéicommis  fut 
admise,  on  reconnut  valables  par  là  même  les  codicilles. 
On  distingua  les  codicilles  confirmés  et  non  confirmés, 
selon  que  lo  testament  les  avait,  ou  non,  prévus  comme 
devant  être  exécutés.  Les  premiers  étaient  censés  faits 
dans  le  testament  et  pouvaient  contenir  des  legs,  des 
afi'ranchissements,  des  fidéicommis,  des  nominations  do 
tuteur,  mais  ni  institution,  ni  substitution,  ni  exhéréda- 
tion.  Les  seconds  no  pouvaient  contenir  que  des  fidéi- 
commis. On  admit  même  des  codicilles  ne  se  rattachant 
à  aucun  testament  préexistant  ou  postérieur;  ceux-ci  no 
purent  contenir  que  des  fidéicommis. 

—  Dr.  franc.  Ces  règles  se  perpétuèrent  en  France, 
dans  les  provinces  de  droit  écrit.  On  employa  surtout  la 
clause  codicillaire  consistant  dans  la  déclaration,  faite 
par  le  testateur  dans  lo  testament,  qu'il  entendait  que 
son  testament  valût  au  moins  comme  codi'ille,  au  cas  de 
vice  do  forme  ou  de  caducité.  Cette  clause  réparait  très 
efficacement  les  vices  de  forme  des  testaments  ;  mais  elle 
était  impuissante  à  réparer  les  nullités  résultant  de  l'in- 
capacité ou  de  l'insanité  d'esprit  du  testateur.  Sous  le 
Code  civil,  le  codicille  n'a  pas  d'existence  à  part,  en  ce 
sens  qu'il  est  soumis  aux  règles  du  testament  lui-même. 
Néanmoins,  on  donne  le  nom  do  •  codicille  m  à  un  testament 
postérieur  apportant  des  modifications  ou  ajoutant  des 
dispositions  à  celles  contenues  dans  un  testament  précé- 
dent, qui,  d'ailleurs,  continue  do  subsister.  Lo  codicille  a 
une  existence  propre  et  ne  serait  point  infirmé  par  la  cadu- 
cité du  testament. 


85 

GODIE  {(II)  n.  f.  GoDi'o  do  saxifragacôos,  comprenant 
dos  arbustes  do  la  Nouvello-Caiédonio. 

GODiÉESn.f.  pi.  Bot.  Sôrio  do  saxïfragacôos,  renfermant 
les  genres  coUie,  panchérie,  callicome.  il  Tribu  d'algues 
siphouoïdt^os,  roulermant  des  alguos  mannes,  vertes,  spon- 
gieuses, dont  le  genre  coi/iitm  est  le  type.  —  ^ne  codikk. 
CODIFICATEUR  n.  m.  Auteur  d'un  code. 
CODIFICATION  («(-oïï  —  Pad.  codifier)  n.(.  Action  de  faire 
un  code,  ou  do  rt^unir  on  code  des  lois  isolées  :  Leibniz  fil 
paraître  un  plan  complet  de  codification  sur  le  corps  de 
droit  rotnain.  (Lorniinier.) 

—  EncYcl.  Une  véritable  codification  doit  Hto  un  corps 
complot  do  lois,  disposé  d'aprôs  un  plan  méthodique  et 
systématique.  Los  législations  primitives  présentent  un 
mélange  confus  do  prescriptions  politiques,  religieuses,  mo- 
ralos,  sociales,  hygiéniques  môme;  mais  c'est  aux  juristes 
romains  qu'on  doit  les  premières  codifications  (codes  Gré- 
gorien et  llermogL-nien,  ht^litutes  deOaïus,  code  de  Théo- 
dose). 11  était  réservé  à  Justinien  do  compléter  l'œuvre 
de  ces  laborieux  savants.  Le  Co)'pus  juris  civilis  des  Ro- 
mains, promulgue  en  529,  est  le  plus  beau  monument  do 
coditîcatiun  que  lo  monde  eût  encore  vu  paraître. 

On  vit  se  produire,  après  la  cliuto  do  1  empire  romain, 
des  codifications  chez  les  Francs  Salions  et  les  Francs 
Ripuairos,  los  Burgondes  et  les  Visigoths.  Charlomagno 
s'attacha  à  fondre  les  lois  saliques  et  le  code  d'Alaric. 

On  ne  trouve  pas  d'autre  codification  au  moyen  âge 
que  les  Assises  de  Jérusalem.  En  Europe,  avec  là  féoda- 
lité, les  coutumes  remplacèrent  le  droit  écrit  et  se  multi- 
plièrent à  l'infini.  Mais  la  monarcliio  se  dégagea  peu  à  peu 
des  liens  féodaux.  Il  faut  citer,  comme  un  progrès,  le  re- 
cueil des  l!.'tabiisse7nents  dits  «  de  saint  Louis  ■■  (V.  établis- 
sements), sorte  de  code  civil  et  criminel,  dont  l'action,  il 
est  vrai,  ne  s'étendit  quo  sur  l'Ile-de-France.  Vers  cette 
époque,  quelques  jurisconsultes  reprennent  avec  ardeur 
l'étude  du  droit  romain,  et  l'on  voit  poindre  l'influence  des 
légistes,  qui  devaient  si  puissamment  aider  la  royauté,  en 
cherchant  la  fusion  do  tous  les  droits  existants,  tandis  quo 
les  philosophes  étudiaient  la  notion  même  du  droit. 

Pendant  ce  travail  des  théoriciens,  la  monarchie  fut  loin 
de  rester  inactive;  de  nombreuses  ordonnances  apportè- 
rent d'importantes  modifications  dans  la  législation  civile 
et  criminelle.  Mais  la  gloire  de  doter  la  France  d'une 
législation  presque  complète  était  réservée  à  Louis  XIV  ; 
toutes  les  ordonnances  émanant  de  son  autorité  consti- 
tuent un  vaste  ensemble  législatif,  qui  fut  réuni  sous  le 
nom  de  Code  Louis. 

A  l'étranger,  des  codifications  furent  faites  :  en  Russie, 
par  Pierre  lo  Grand;  en  Prusse,  par  Frédéric  II. 

La  Révolution  amena  la  France  à  l'unité  complète  do 
législation  ;  mais  le  travail  de  codification  générale,  décrété 
par  l'Assemblée  constituante,  ne  put  être  commencé  que 
sous  le  Consulat.  V.  codk. 

La  plupart  des  nations  modernes  ayant  fondé  leur 
unité  nationale  et  établi  l'égalité  civile  et  politique  parmi 
leurs  citoyens,  il  leur  a  été  facile  de  procéder  à  la  codifi- 
cation do  leurs  lois.  L'Allemagne  possède  un  code  pénal 
(1870),  un  code  de  procédure  pénale  (1877),  un  code  de 
procédure  civile  (1877),  et  un  code  de  commerce  (1871)  ; 
une  loi  de  1888  a  décrété  la  confection  d'un  code  civil. 
L'Autriche,  l'Italie,  la  Belgique,  la  Suisse,  les  républiques 
latines  de  l'Amérique  du  Sud  ont  un  droit  codifié. 
L'Espagne,  lo  Portugal,  les  Etats-Unis  d'Amérique  ont 
tenté,  avec  succès,  une  œuvre  analogue.  L'Angleterre 
elle-même,  encouragée  par  les  résultats  obtenus  dans  ses 
colonies,  a  tenté,  sans  y  réussir,  il  est  vrai,  de  codifier  sa 
loi  commune;  mais  ses  lois  de  1883  sur  les  faillites,  et 
de  1882  sur  la  lettre  de  change,  sont  do  véritables  codes. 

CODIFIER  (do  code,  et  du  bas  lat.  ficarc.  faire.  — Prend 
deux  i  do  suite  aux  deux  prem.  pers.  du  plur.  de  l'imparf. 
de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  iVoHS  codifiions.  Que  vous 
codifiiez)  V.  a.  Rassembler  en  un  seul  corps  do  lois,  for- 
mer un  corps  de. 

GODIGORO,  ville  d'Italie  (Emilie  fprov.  do  Ferrare]), 
sur  lo  Podi-Volano,  près  dos  lagunes  do  l'Adriatique; 
7.000  hab. 

GODILLE  (U  mil.  — de  l'espagn.  codillo,  dimin.  do  codo, 
coude}  n.  m.  il  Faire  codille.  Au  jeu  do  rhombre,Se  dit  d'un 
joueur  qui  fait  plus  de  levées  quo  chacun  des  autres,  ii 
Payer  le  codille.  Payer  lo  nombre  de  jetons  déterminé  en 
faveur  do  celui  qui  a  fait  codille. 

GODILLER  [H  mil.)  y.  n.  Faire  codille. 

GODION  ou  CODIUM((/i-o?n')n.m.Genro  do  codiées,  ren- 
fermant des  alguos  spongieuses,  muqueuses,  non  foliacées, 
dont  l'espèce  la  plus  remarquable  est  lo  codium  hursa,  qui 
vit  sur  les  côtes  do  Franco,  d'Espagne  et  d'Italie. 

CODIOPSIS  (psiss)  n.  m.  Genre  d'oursins  réguliers  échi- 
nides,  famille  dos  diadômatidés,  comprenant  des  formes  en 
pentagone  arrondi,  bombées  en  dessus,  jjlatos  on  dessous, 
à  zones  porifôros  droites,  etc.  (Les 
codiopsis  sont  fossiles  dans  la  craie.) 
Citons  le  cudiopsisdoma  du  crétacé 
moyen  :  il  est  do  la  grosseur  dune 
châtaigne. 

CODIRECTEUR,  TRICEfdu  préf. 
co,  et  de  dirrctrur)  n.  Personne 
qui  dirige  avec  une  ou  plusieurs 
autres. 

CODIRECTION  [rt'^-ksi-on  —  rad. 
codirecteur)  n.  f.  Diroctiou  exercée  simultanément  avec 
d'autres  personnes. 

GODJA  ou  KHODJA  (altération  du  porsan  khoadjeh, 
vieillard,  homme  respoctabloj  n.  m.  Somploio  pour  dési- 
gner des  fun.-tiouiiaires  lettrés  :  précepteurs,  bibliothé- 
caires, etc.  Il  Codja  hachi.  Notable,  échevin.  i)  En  Algérie. 
lotn  secrétaire  arabo  dun  personnage  ou  d'une  adminis- 
tration. Il  En  Orient,  Titro  quo  los  musulmans  donuent  aux 
comnierr.-ants  chrétiens. 

CODUNGUE  {lingh')  n.  f.  Nom  vulgaire  doti  petites  mo- 
rues, et  nut.immoot  do  colles  que  l'on  capture  dan.s  les  ports. 

GODOCKIA  n.  f.  Sous-genro  do  lucina  {mollusques  la- 
mellibranehes),  renfermant  les  formes  il  pied  court,  A  co- 
quillo  orbiciilairo,  à  surface  ravonnéo  ou  troillisséo.  (L'es- 
pèce type,  c'idockia  tifjerina,   habite  l'océan  Atlantique.) 

GODOONAN,  ronim.  du  Gard,  nrrond.  ot  à  17  kit.  do 
Mîmes,  sur  le  Kliùny,  affluent  du  Vistro,  ot  dans  la  plaine 


Cotinnasier. 


de  la  Vannage  ;  8G7  hab.  Fabriques  d'instruments  aratoires  ; 
tuileries.  Grand  commerce  do  vins. 

CODOGNÈ,  comm.  d'Italie  (Vénétie  fprov.  de  Tréviso]), 
sur  1111  atlluent  du  rteuvo  côtier  Livenza;  3.450  hab. 

CODOGNO,  ville  d'Italie  (Lombardio  [prov.  do  Milan]  ), 
entre  lo  Pùetl'Adda;  1  l.45u  liab.  Commerce  considérable 
en  blé,  ot  surtout  en  fromage  parmesan.  Manufactures 
do  soieries  ;  fabriques  de  toiles.  Défaite  des  Autrichiens 
on  17UÎ  par  los  Espagnols,  et  en  1796  par  les  Français. 

CODON  n.  m.  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  hy- 
droh'iattées,  renfermant  une  seule  espèce,  herbe  annuelle, 
couverte  d'aiguillons  blancs,  qui  croît  au  cap  de  Bonno- 
Ksporanco. 

CODONACANTHE  n.  m.  Genre  d'acanthacoes-ruclliéos, 
rent'erniaiiL  des  liorbes  do  la  Khasie  et  de  la  Chine. 

CODONACHNE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  chloris. 

CODONANTHE  n.  m.  Gonre  do  gesnéracées-cyrtau- 
drées,  renfermant  des  plantes  à  tiges  grimpantes  ou  ram- 
pantes sur  les  rochers,  sur  les  arbres,  originaires  de  la 
(iuyane  et  du  Brésil,  il  Section  du 
genre  koya. 

GODONANTHÈME    n.    m.  Genre 

d'éricm.'cs- sa l;i\  idées,  renfermant 
des  arbrisseaux  dont  on  fait  géné- 
ralement une  section  du  genre 
simochcile. 

GOpONASTER  (5^èr')n.m.  Genre 
d'échinodermes  crinoïdes,du  groupe 
des  cystides.comprenant  des  formes 
ÙL  calice  conique  et  ovale,  tronque 

en  dessus,  avec  des  impressions  en  forme  d'étoile;  d'où 
leur  nom.  (Les  codonasters  font  le  passage  des  blastoïdes 
aux  cystides.) 

CODONATAIRE  {ter  —  du  préf.  co,  et  de  donataire)  n.  et 
adj.  Se  dit  do  celui  à  qui  l'on  fait  une  donation,  conjointe- 
ment avec  un  ou  plusieurs  autres. 

COpONATEUR,  TRICE  (du  préf.  co,  et  de  donatextr)  n. 
et  adj.  Se  dît  de  celui  qui  fait  une  donation  conjointement 
avec  un  ou  plusieurs  autres. 

GODONEMME('irm')n.m.Genrod*apocvnées,  renfermant 

de^  arl)iistpsâ  feuilles  obloogues  de  l'Amérique  méridionale. 

CODONIE(nî)  n.  f.  Bot.  Section  du  genre  campanule. 

Syn.  do  FitSSOMBROMi;,  SCHŒI'FIE,  wahlknbkrgie. 

CODONIÉES  n.  f.  pl.  Bot.  Tribu  de  la  famille  des  jun- 
gemiannies.  comprenant  le  seul  genre  codonie  ou  fossom- 
bronio.  —  Une  codoniék. 

CODONOBLÉPHARON  n.  m.  Genre  de  mousses,  com- 
prenant une  seule  espèce,  qui  croît  sur  les  arbres  de  la 
Nouvelle-Zélande,  où  elle  forme  d'épais  gazons.  Syn.  de 

SYRRHOPODON. 

GODONOCALYX  n.  m.  Bot.  Syn.  de  croton,  sutêbie. 

CODONOCARPE  n.  m.  Genre  d'arbres  et  d'arbustes,  de 
la  famille  des  phytolaccacées,  comprenant  plusieurs  es- 
pèces qui  habitent  l'Australie. 

CODONOCÉPHALE  n.  m.  Genre  de  composées-inuloïdéos, 
renfermant  des  plantes  herbacées  du  Kourdistan. 

CODONOPHORE  (du  gr.  kôdân,  Ônos,  cloche,  et  phoros, 
qui  porto)  n.  m.  Antiq.  gr.  Celui  qui  portait  une  clochette 
dans  les  cérémonies  publiques,  ti  Officier  de  garde  qui 
portait  une  clochette  pour  les  rondes  nocturnes. 

CODONOPHORE  n.  m.  Genre  de  gesnéracées-rhytido- 
phyllées,  réuni  au  genre  paliavane. 

CODONOPRASE  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  allium. 

CODONOPSIDE  n.  f.  Genre  de  campanulacées,  tribu  des 
wahienbergiees,  comprenant  des  herbes  à  tige  dressée 
qui  croissent  dans  les  régions  septentrionales  et  monta- 
gneuses de  rinde. 

GODONORCHIS  (kiss)  n.  m.  Gonre  d'orchidacécs,  compre- 
naiit  des  Iierbes  do  l'Amériquo  antarcticiue. 

GODONOSTIGMA  (s^jV/)  n.  ni.  Syn.  do  BLKPHAROI'HYLLi:. 

[i  .s<'ctio[i  ilii  genre  scyphogyne. 

CODONOSTOME  (stom')  n.  m.  Largo  ouverture  on  formo 
de  cloche,  <|ue  présentent  certains  polypes  reproducteurs 
dans  los  colonies  des  polypes  hydroïd'es. 

CODOR,  fleuve  côtier  de  l'empire  russe.  V.  Kodor. 

CODOSIGA  n.  m.  Genre  de  protozoaires  flagellâtes,  com- 
I)renaiit  des  animaux  aquatiques  microscopiques,  qui  for- 
ment d'élégantes  colonies  ramitîées,  où  les  individus,  on 
formo  de  calices  ou  do  cloches,  se  dressent  sur  des  tiges 
droites.  (Dans  les  colonies  du  codosiqa  botri/tis,  on  voit 
des  individus  se  détacher  et  nager  librement,  etc.) 

CODOURY  (Aboul  llocoïn  Ahmed),  savant  musulman, 
né  à  Nissabour  en  976  apr.  J.-C.  mort  en  1037,  reçut  la 
dignité  de  reisdos  hanéfites  dans  l'Irak.  Il  composa  des  ou- 
vrages de  métaphysique,  dont  le  plus  célèbre  est  son  traité 
des  dogmes  do  lianyfah  :  Almokhtassar  A /ro(/oi(ry(  «abrégé 
do  Codoury  i»),  que  les  hanéfites  apprennent  par  caMir. 

CODRE  n.  f.  Nom  vulgaire  donné  aux  branches  do  châ- 
taignier, fendues  pour  faire  des  cercles. 

CODRESCOU (Théodore),  publicisto  roumain,  néot  mort 
ù  Jassy  (I8iy-189»)-  Après  avoir  achevé  ses  études  ù  Paris, 
il  fut  nommé  professeur  au  lycéo  central  do  sa  ville  na- 
tale. Secrétaire  pendant  quoique  temps  du  prince  Grégoire 
Ghyca,  il  so  lança  dans  la  politique,  qu'il  sacritta  bientôt  A 
l'amour  dos  lettres.  En  185»,  il  fonda  la  typographie  Hu- 
ciujnul  romln,  et  publia  les  journaux  XimOrnl  ot  Foiletonnl 
Zimfirnlui.  Plus  tard,  il  créa  los  revues  littéraires  Foia 
Familiei  et  liuciumul  romin.  Sous  lo  nom  do  Uricari,  il  a 
publié  vingt-cinq  volumes,  renfermant  les  actes  ot  docu- 
ments ayant  trait  ù  l'évolution  politi<iue  ot  littéraire  des 
principautés  roumaines.  11  est  1  auteur  d'un  Dictionnaire 
français-roumain  et  roumain-français. 

CODRIDES,  nom  patronymique  dos  descendants  do 
Codros,  lo  dernier  roi  d'Athènes.—  Un,  une  CoDRiDit. 

CODRILLOT  {dri'llo  [Il  mil.])  n.m.  Nom  donné, dans  cor- 
tains  diqpartemonts,  au  pois  gris. 

GODRINGTON  (sir  Kdward).  amiral  anglais,  né  on  1770, 
mort  il  Londres  on  1851.  Kntré  en  i7H:t  dans  la  marine, 
il  prit  part  i\  la  bataille  do  'l'rnfalgar  (I80.'>|,  au  bombarde- 
inent  do  Flessinguo  (1809).  h  roxpédition  do  Strachiin  sur 
rKscaul,  ù,  lu  dofonso  do  Cadix,  et  cunimuuda  uno  oscadro 


CODIE   —   COEFFICIENT 

sur  les  côtes  do  Calalogno.  Vice-amiral  en  1821,  il  fut, 
on  1826,  chargé  do  protégor  los  Grecs.  U  commanda  ea 
chef  la  flotte  combinée  française,  anglaise,  russe,  au 
comhatdo  Navarin  (1827).  Les  tories  obtinrent  sou  rappel. 
Sir  Codnngton,  on  182H,  devint  membre  du  parle-mont,  où 
il  défendit  la  cause  libérale  (1.S31-1840). 

CODRINGTON  (.sir  William  John),  général  anglais,  fils 
du  précèdent,  né  on  180-1,  mort  on  1884.  11  commandait  une 
brigade  pondant  la  guerre  d'Orient.  Il  so  distingua  surtout 
i  la  bataille  d'Inkermann,  à  la  mallicureuso  attaque  du 
Redan  et  à  la  prise  du  Mamolon-Vort.  Il  reçut,  en  1855 
lo  commandement  en  chef  do  l'armée,  qu'il  ran'iena  l'année 
suivante  en  Angleterre.  Depuis  lors,  Codrington  devint 
lieutenant  général  (1856),  gouvernour  de  Gibraltar  (1859), 
et  député  do  Grocnwich  à  la  Chambre  des  communes. 

CODRIOPHORE  n.  m.  Bot,  Syn.  de  grimmik. 

CODROIPO,  ville  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udino]),  sur 
la  Stella,  prés  du  ïagliainento  ;  5,000  hab.  Kilature  de'soie. 
—  Ch.-l.  d'un  circondario  peuplé  de  24.500  hab. 

Codros,  dernier  roi  d'Athènes  (xi"  s.  av.  J.-C),  Fils 
de  Mélanthos  et  descendant  de  Nélée,  il  devint  roi  ù 
la  suite  de  sa  victoire  sur  Xanthos,  roi  de  Béotic.  Sous 
son  règne,  les  Doriens,  poursuivant  les  peuples  qu'ils 
avaient  chassés  du  Péloponèso,  envahirent  l'Attique.  Un 
oracle  leur  avait  promis  la  victoire,  à  la  condition  de  no 
point  tuer  le  roi  d'Athènes.  Codros  se  déguisa  en  pavsan 
et  alla  provoquer  la  colère  d'un  soldat  dorien,  qui  lo'tua. 
Les  Dorions,  désespérant  alors  du  succès  de  l'o.vpédition, 
so  hâtèrent  de  rentrer  dans  le  Péloponèse.  Les  Athéniens 
conservèrent  toujours  pieusement  le  souvenir  du  roi  qui 
s'était  dévoué  pour  sauver  l'Attique.  Mais  les  eupatrides 
abolirent  aussitôt  la  royauté,  sous  prétexte  que  personne 
n'était  digne  de  succéder  à  Codros.  On  établit  l'archontat 
à  vie,  dont  le  premier  titulaire  fut  Médon,  tils  du  dernier 
roi.  En  réalité,  la  légende  de  Codros  cache  une  révolution 
politique,  une  victoire  de  l'aristocratie  sur  lo  pouvoir  royal. 

CODRUS,  poète  latin,  ami  de  Virgile,  qui  fait  son  éloge 
dans  la  VII«  églogue,  et  dont  il  ne  reste  rien.  —  Un  autre 
poète  de  ce  nom,  contemporain  de  Juvénal,  avait  com- 
posé une  tragédie  de  Tlu'sée.  II  était  si  pauvre  quo  son 
nom  passa  en  proverbe.  On  disait:  Codro paiiperior  (Plus 
pauvre  que  Codrus). 

COD'yLIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  scientifique  de  tabac  ou  nico- 

TIANE. 

COÉCHANGISTE  (jissf  —  du  préf.  co,  et  de  échangiste) 
a.  et  adj.  Celui  qui  fait  un  échange  avec  un  autre. 

CŒCAL,  CŒCIFORME  adj.,  CtECOGRAPHE  n.  m.CŒCO- 
GRAPHIE  n,  f.  V.  C.ECAL,  CECIFÛRME,  C.ECOClRArnE,C^CO- 
GR.\PHIE. 

CŒCUM  (A-om')  n .  m .  Anat.  Orthographe  vicieuse  de  cecdm. 

GœdÈS  (Auguste),  compositeur  français,  no  en  1840, 
mort  fou  à  Passy  en  1884,  se  fit  connaître  par  la  publi- 
cation de  quelques  romances,  chansons  et  morceaux  do 
danse.  On  lui  doit  la  musique  de  plusieurs  opérettes  :  la 
Belle  Bourbonnaise,  trois  actes  (1874);  Clair  âe  lune,  trois 
actes  (1S75);  Fleur  de  baiser,  trois  actes  (1876);  le  Cheva- 
lier de  Lartignac,  un  acte  (1877);  la  Girouette,  trois  actes 
(1880).  Il  a  écrit  aussi  la  musique  d'un  ballot,  le  Bouquet 
de  Lise,  et,  avec  Hervé  et  Raspail,  celle  d'une  féerie,  la 
Cocotte  aux  œufs  d'or  (1873).  Enfin,  il  a  publié,  sous  lo 
titre  de  Soirées  d'automne,  un  recueil  de  mélodies  vocales. 

COEDFRANK,  village  do  la  Grande-Bretagne  (pays  de 
Galles  (comté  do  Glamorgan])  ;  3.600  hab.  Mines  de  cuivre. 

COÉDUCATION  {si-on  —  du  préf.  co,  et  de  crfuca(ion) 
u.  f.  Education  donnée  en  commua  :  La  COÉDUCATION  des 
garçons  et  des  filles, 

COËr  (A-o-c/")  n.  m.  Nom  des  conduits  formés  par  un 
tronc  d'arbre  perce  d'outre  en  outre  et  pratiqués  dans 
l'épaisseur  des  chaussées  qui  entourent  une  saline,  pour 
faire  communiquer  cotte  saline  avec  la  vasièro  et  le 
cohier.  i]  On  dit  encore  couiir,  et  cuY. 

CoËFFETEAUi  Nicolas),  théologien  et  dominicain  fran- 
çais, né  à  Saint-Calais  (Sarthe)  eu  1574,  mort  à  Paris  en 
1623,  était  renommé  comme  orateur  de  la  chaire  et  contro- 
versiste.  Prédicateur  ordinaire  do  Henri  IV  eu  lt',02.  il  pro- 
nonça son  oraison  funèbre  en  laio.Evéquo  do  Marseille  en 
1621,  il  fut  empêché  par  sa  mauvaise  santé  de  siéger  dans 
son  diocèse.  Ses  ouvrages  (Paris.  1622)  sont  oubliés  aujour- 
d'hui, y  compris  même  son  Histoire  romaine  (1021),  dé- 
pourvue de  critique,  mais  regardée,  en  son  temps,  comme 
un  chef-d'œuvre  de  prose  française.  Vaugelas  se  réfère 
sans  cesse  à  lui  comme  à  uno  autorité  indiscutable. 

COËFFETTE  [ko-a-fèt')  n.  t.  Il  Coi'/fette  de  mailles.  Capu- 
chon en  mailles  ou  anneaux  de  fer  entrelacés,  dont  les 
chevaliers  du  moyen  ûge  s'enveloppaient  la  tête,  ot  sur 
lequel  ils  mettaient  le  heaume  au  moment  de  combattre. 

COEFFICIENT  (.îi-nii  —  du  préf.  co,  et  de  efficient)  a.  m. 
.\lg.  t)n  appelle  coefficient  d'un  terme  ou  monôme  la  partie 
numérique  qui  précède  la  partie  littérale  :  dans  3<i'î.  3  est  le 
coefficient  du  terme,  (truand  un  terme  renferme  «les  varia- 
bles, le  coefficient  du  terme  comprend  l'ensomblo  des  fac- 
teurs qui  multiplient  ces  variables  :  ainsi,  dans  4<i»ft  xy,  xy 
étant  considérées  comme  variables,  4  rt*ft  est  le  coefri- 
ciont,)  [|  Coefficient  diff't'rentiel.  Syn.  do  ihîkivkk,  h  .Vétfiode 
des  coefficients  indt'termintKi,  Métl'iode  pernietiant  de  déter- 
miner la  valeur  d'une  fonction  dont  on  connnit  la  forme 
en  s'appuyant,  pour  calculer  les  cooflicients  dont  dépend 
la  fonction,  sur  les  propriétés  do  cette  fonction, 

—  Kig.  Ce  qui  exprime  ou  donne  une  valeur  :  /.es  grands 
hommes  sont  les  cokkkiciknt»  de  leur  siér/c.  fV.  Hugo.) 

—  Electr.  Coefficient  de  dispersion  t'ieclrigue,  Rapport 
de  la  diminution  de  la  torsion  du  fil  de  la  balance  de 
Coulomb,  pendant  l'unité  de  tem])S,  à  la  torsion  moyenne, 

II  Coefficient  de  réduction.  Nombre  par  lequel  il  faut  mul- 
tiplier uno  grandeur  exprimée  dans  un  svsième  d'unités 
pour  passer  dans  nu  autre  système,  li  Coefficient  de  ruptur<' 
ou  Module  de  rupture.  Longueur  entraînant  forcément  In 
rupture  quand  le  cAblo  est  su.spoixlu  verticalement,  il  Coef- 
ficient de  charge,  Quantité  d  éh'cirieité  nécessaire  pour 
porter  l'unité  do  surface  ù  un  potentiel  égal  ù  l'unité. 

—  Mytiraul.  Rapport  entre  la  dépense  efi'ective  et  1.1  dé- 
pense théorique  du  li<pnde  qui  s  écoule  par  un  orilico. 
(Le  coefficient  est  un  tactour  invariable,  que  détermine 
i'expérienee  pour  uno  mémo  substance  considérée  dans 
les  niéines  conditions.) 

—  Mécun.   Coefficient  de  frottement.  V.  fbottkukmt. 


COEFFICIENT   —   CŒLOPELTIS 


w  Coefficient  de  régularité.  V.  \OL/iiiT.  w  Coefficient  d'effet 
utile.  Sya.  de  rendement. 

—  Phvsio.  Coefficient  de  dispersion.  V.  dispersion,  ii 
Coefficient  de  dilatation,  V.  dilatation,  il  Coefficient  d'élas- 
ticité.  V.  ÉLASTICITÉ. 

—  Anton.  Diviseur,  exposant. 

COEFFICIENT  [si-an),  ENTE  adj.  Qui  jouo  lô  rôle  de 
coefricient  :  Quantité  coefficientk. 

COÉGAL,  ALE,  AUX  adj.  Se  dit  des  trois  personnes  do 
la  Trinité,  parfaitement  égales  entre  elles  en  durée,  eu  per- 
fection et  en  puissance. 

COÉGALITÉ  n.  f.  Qualité  des  personnes  coégales  de  la 
Trinité.  V.  Trinité. 

COEHORN.  Biogr.  V.  CoaoRN. 

CŒLACANTHE  ou  CŒLACANTHUS(5^,  Ï«S5)  n.  m.  Genro 
de  poissons,  tvpe  de  la  faunlle  des  cœlacanthidés,  com- 
prenaut  des  formes  de  grande  taille,  revêtues  d'écaillcs 
minces  ornées  de  granulations  saillantes. 

CCELACANTHIDÉS  [se)  n.  m.  pi.  Famille  de  poissons  ga- 
Doides  crossopiêrygiens,  comprenant  les  cœlacanthes  et 
autres  formes  foss'iles  caractérisées  par  leurs  écailles  cy- 
cloïdes,  leurs  nageoires  dorsales  au  nombre  de  deux  et 
portées  chacune  par  un  seul  stylet  interépiueux.  (Les  cœ- 
^acanthidés  se  rencontrent  dans  le 
carbonifère.)  —  Un  cœlacanthimè. 

CŒLACHNÉE  OU  GÉLACHNÉE 
(sé,  kiip)  n.  f.  Genre  de  graminées, 
tribu  des  festucées,  comprenant 
une  seule  espèce,  petite  herbe  gla- 
bre qui  croit  en  Australie. 

CCELAMBUS  {sé-lan-bfiss)  n.  m. 
Genre  d  insectes  coléoptères  carni- 
vores, famille  des  dyticidés,  tribu 
des  hydroporinés,  caractérisé  par 
l'épistome  rebordé  en  avant  et  dont 
le  nord  forme  un  bandeau  vertical.      Cœlambus  igr.  h  fois). 

—  Enctcl.    Les   rœlanihus    sont 

très  voisins  des  hydroporus;  ils  vivent  dans  les  eaux  dor- 
mantes douces  ou  saumâtres,  suivant  les  espèces,  dont  il 
existe  une  quinzaine,  répandues  en  Europe.  Ils  sont  de  pe- 
tite taille,  ne  dépassant  guère  5  millimètres  de  longueur.  Lo 
cœlambus  confluens  est  commun  en  France  dans  les  marcs. 

C(ELANTHE  [sé)  n.  m.  Genre  do  Hcoïdées,  tribu  dos 
molluginées,  comprenant  des  herbes  glabres  annuelles,  qui 
croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance,  il  Genre  d'aspho- 
délées,  renfermant  une  herbe  bulbeuse  du  Cap. 

CCELANTHÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  marattie.  n  On  écrit  à 

tort  CELANTHERE. 

CŒLASTRE  [sé-lasslr')  n.  m.  Genre  rangé  dans  la  famille 
des  phœnomées  ou  dans  celle  des  protococcacées,  renfer- 
mant des  algues  microscopiques. 

COÉLECTEUR  (du  préf.  co,  et  de  électeur)  n.  m.  Electeur 
qui  partage  avec  d'auires  ses  fonctions  oi>  6on  u.re. 

CŒLEMBOLON  [sé-lin.  Ion'  —  du  gr.  koilos,  creux,  et 
emholoii,  bataillon)  n.  m.  Antiq.  gr.  Ordre  de  bataille,  dans 
lequel  les  troupes  étaient  rangées  en  croissant. 

CŒLENTÉRÉS  [sé)  n.  m.  pi.  Deuxième  embi-anchemcnt 
du  règne  animal,  comprenant  les  méduses,  coraux,  épon- 
ges, tous  animaux  aquatiques  à  symétrie  rayonnée,  pour- 
vus d'une  cavité  gastrique  en  rapport  avec  des  canaux 
allant  du  centre  à  la  périphérie.  —  Un  cœlenteré. 

—  Enlycl.  Les  cœlentérés  sont,  pour  la  plus  grande 
partie,  les  zoophytes  des  anciennes  classifications.  Leur 
corps,  si  simple  qu'il  soit,  est  formé  de  tissus  celluieu.x  de 
diverses  natures,  suivant  les  organes  qu'ils  constituent,  et 
on  y  distingue  des  enveloppes  cutlculairos,  des  muscles. 


Cœlpnt(*r('8  :  a,  méduse  fcassioppe  d'Andromède);  6,   madrépore 

idendrophjilie    rameuse  )  ;    r,    ctf^nophore    (cydippe   plumeuse); 

d,  éponge  (fjaiit  de  Neptune). 

des  nerfs,  des  appareils  sensoriels,  et  môme  des  vaisseaux 
sanguins.  Suivant  les  ordres,  on  distingue,  dans  les  cœ- 
lentérés, un  certain  nombre  de  formes  tyidques  aux(|uelles 
so  ramènent  les  divers  groupes.  Ce  sont  ;  l'individu  éponge. 
le  polype,  la  méduse  et  le  clénophore.  Le  groupement  eu 
colonies  animales  est  très  fréquent,  et  dos  individus  or- 
ganes accomplissent  diverses  fonctions  nettement  diffé- 
reociées  :  nutrition,  digestion,  locomotion,  préhension,  etc. 
La  reproduction  se  fait  par  œufs,  par  bourgeonnement, 
par  scission,  etc.  Un  caractère  très  important,  constant 
chez  les  cœlentérés  proprement  dits  ou  cnidaires,  est  la 
présence  de  cellules  urticanies,  cnidoblastcs  ou  néma- 
locystes.  Les  cœlentérés  subissent  des  métamorphoses 
exiraordinairement  compliquées,  dont  on  peut  donner 
comme  exemple  l'évolution  des  méduses.  Ces  invertébrés 
so  divisent  en  deux  sous-embranchomonts  :  êpongiain-s 
et  cœlentérés  proprement  dits  ou  cnidaires.  Sauf  de  rares 
exceptions,  fournies  par  les  formes  d'eau  douce,  les  cœlen- 
térés sont  des  animaux  marins;  leurs  débris  fossiles,  de- 
puis les  terrains  siluriens,  ont  concouru  (madrépores  et 
coraux)  à  la  formation  d'énormes  étages  et,  aujourd'hui 
encore,  les  coraux  comptent  parmi  les  agents  les  plus  im- 
portants dans  le  remaniement  du  globe. 

—  BiMLiOGR.  :  Claus,  Traité  de  zoologie  (Paris,  1877); 
Zinel,  'frnilif  de paltforito Ion ie  (iraii.  Barrois  [Paris,  I883Jj; 
Ed.  Pf.rrMT,  Traité  de  zoologie  {Vur'm^  1890);  etc. 

GŒLESTINE  n.  f.  Bot.  SjQ.  do  AGÉ3ATB. 


GœXÉSYRIE  (ou  Syrie  creuse),  ancienne  dénomination 
d'une  partie  de  la  Syrio  (Turquie  d'Asie).  C'était  la  dépres- 
sion qui  sépare,  au  N.  de  la  Palestine,  les  cliaines  du  Li- 
ban à  l'O.  et  de  l'Anti-Liban  à  l'E.  ;  elle  a  une  longueur 
de  600  kilom..  sur  une  largeur  de  30;  elle  est  probable- 
ment d'origine  volcanique.  Cette  dépression  est  formée, 
au  N.,  par  la  vallée  supérieure  du  Nahr-el-Litani  {l'ancien 
Leontes),  qui  se  jette  dans  la  mer  près  do  l'emplacement 
doTyr;  au  S.,  parla  vallée  du  Nahr-Hasbany  (Jourdain 
supérieur).  Le  chemin  de  fer  de  Beyrouth  à  Damas  la  tra- 
verse aujourd'hui  d'O.  en  E.,  au  S.  de  Zalilé.  —  Dans  les 
derniers  siècles  de  l'empire  romain,  ce  nom  semble  avoir 
désigné  la  Syrie  proprement  dite. 

GoELHO  (Joaquim  Guilherme  Gomès),  écrivain  portu- 
gais, connu  sous  le  pseudonyme  de  Julio  Diniz,  né  et 
mort  à  Porto  (1839-1871).  Il  devint,  en  1S67,  professeur  de 
l'école  de  chirurgie  de  Porto.  Ses  principaux  romans  sont  ; 
as  Pupillas  do  senhor  HeitoriPorlQ,  1866),  son  chef-d'œuvre, 
d'où  il  tira  une  pièce  qui  eut  un  vif  succès;  una  Familia 
ingleza  (1867),  étude  sur  la  société  bourgeoise;  a  Morga- 
di?iha  de  Cariavia  et  os  Fidalgos  da  casa  JUourisca  (1868), 
sur  les  mœurs  de  la  noblesse  portugaise. 

CŒLIADELPHE  (sé  —  du  gr.  koilia,  ventre,  et  adelphos, 
frère)  adj.  et  n.  Se  dit  des  monstres  soudés  par  le  ventre. 

CŒLIAQUE  [sé  —  du  gr.  koiliakos;  de  koilia,  entrailles) 
adj.  Anat.  Qui  appartient  aux  intestins. 

—  Méd.  Flux  c(plia//ue,  Diarrhée  blanche  contenant  une 
certaine  quantité  de  chyle. 

—  Encvcl.  Anat.  L'artère  cœliayue  est  une  artère  de 
10  à  15  millimètres  de  longueur,  qui  se  détache  de  la  face 
antérieure  de  l'aorte,  entre  les  piliers  du  diaphragme. 
Cette  artère,  après  s'être  portée  horizontalement  d'avant 
en  arrière,  se  divise  en  trois  branches  :  Vartère  hépati- 
que, l'artère  splénique  et  l'artère  coronaire  stomachique, 
destinée  à  la  petite  courbure  de  l'estomac.  Le  plexus  so- 
laire, par  un  prolongement  inférieur,  l'enlace  sur  tout  son 
pourtour  (plexus  cœliaque). 

CŒUBÈRE  [sé  —  en  lat.  cœlibarts  hasta)  n.  f.  Antiq.  rom. 
Petiie  lance  avec  laquelle,  dans  la  cérémonie  du  mariage, 
on  divisait  eu  tresses  ou  en  boucles  la  chevelure  de  la 
mariée. 

CŒLICOLE  [sé]  n.  et  adj.  Orthographe  ancienne  du  mot 

CÉLICOLE. 

CŒLIDIE  [sé,  di)  ou  CŒLIDIUM  (sé,  di-om')  n.  f.  Genre 
de  légumineiises-papilionacées-génistées,  comprenant  des 
arbrisseaux  velus  de  l'Afrique  australe. 

CŒLIE  [sé~li)  n.  f.  Genre  d'orchidacées-pleurothallées, 
renfermant  des  herbes  épiphytos,  acaules,  du  Guatemala 
et  de  Java,  ii  on  écrit  aussi  célie. 

CŒLINIUS  [sé,  ni-Hss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hyméno- 
ptères térébrants  entomophages,  famille  des  braconidés, 
comprenant  do  très  petites  formes  à  tête  carrée,  à  cor- 
selet ovale,  à  abdomen  aplati  sans  tarière  apparente.  (On 
connaît  deux  ou  trois  espèces  de  cœlinius,  habitant  l'Eu- 
rope :  lo  cœlinius  elegans ;  lo  cœlinius proccrus,  etc.) 

CŒLIODE  (sé)  ou  CŒLIODES  (.ï<^,  0-di'ss)  n.  m.  Entom. 
Section  du  genre  ceutorriiynque,  comprenant  une  cinquan- 
taine d'espèces. 

CŒLIOXYDE  ou  CŒLIOXYS  {se,  ksiss)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes hyménoptères  pone- 
aiguillon,  famille  des  api- 
dés,  comprenantdes  formes 
parasites,  qui  déposent 
leurs  œufs  dans  les  nids 
tics  mégacliiles  et  autres 
abeilles  solitaires. 

—  Encycl.  Les  cœloixy- 
des  sont  de  taille  moyenne  ; 
leur  abdomen  est  conique 
et  terminé  en  pointe,  chez 
les    femelles.    On    connaît 

plus  de  soixante  espèces  do  ccelioxyde  (gr.  de  moitié), 

f-oelioxydes,    reparties  sur  ° 

tout  le  globe,  dont  quinze  en  Europe.  La  crelioxyde  conique 
[cœlioxys  conica),  gris  blanchâtre,  longue  de  10  millimè- 
tres, est  commune  en  France. 

Gœlius  (.mont),  une  des  sept  collines  de  Rome.  V.  Ce- 
lui s. 

CœlIUS  RufUS  (Marcus).V.CELiusHuKius(P;a/(%fr 
pour  Mnrrus). 

Gœlius  AurELIANUS,  médecin  latin.  V.  C.EL1US  Au- 

RELIANCS. 

Gœlius  Rhodiginus.  Biogr.  V.  Rhodiginus. 

GOELLO(Alonzo  Sanchez),  peintre  espagnol,  né  près  de 
Valence  vers  1515,  mort  à  Madrid  en  1590.  Coello  fit  ses 
premières  études  à  Rome,  dans  l'école  de  Raphaël,  et  il 
garda  toute  sa  vie,  dans  la  forme  et  l'arrangement  de  ses 
ligures,  les  traditions  du  peintre  d'Urbin.  Entré  dans  l'ate- 
lier d'Antonio  Moro,  Il  produisit  quelques  tableaux  (|ul  le 
firent  remarijuer.  Il  dut  à  ce  succès  d'être  appelé  en  Por- 
tugal par  dom  Juan,  qui  l'accueillit  avec  distinction.  A  la 
mort  de  ce  prince,  donaJuana,  sœur  de  Philippe  II,  l'appela 
en  Espagne,  oi^  Il  remplaça  à  la  cour  Antonio  Moro.  son 
maître,  qui  s'en  était  éloigné.  Coello  fit  plusieurs  portraits 
du  roi.  Les  principaux  personnages  du  temps  avaient  la 
pins  grande  estime  pour  son  caractère  et  la  plus  vive  admi- 
ration pour  son  talent.  Coello  fonda  à  Valladolid  un  hospice 
d'enfants  trouvés.  Les  nombreux  Saints  qu'il  a  peints  à 
l'Escurlal  sont  célèbres;  Saint  Ignace  surtout  est  une 
grande  et  belle  figure,  d'un  caractère  étrange  et  saisissant. 

GOELLO  (Claude),  peintre  espagnol,  né  et  mortâ  Madrid 
fl621-ir,y3).  —  Il  était  do  la  mémo  famille  qu'Alonzo  Coello. 
Il  n'avait  pas  encore  quitté  l'atelier  do  son  premier  maître 
François  Ricci,  que  déjà  son  talent  s'était  révélé  dans  de 
grands  tableaux,  peints  pour  le  monastère  do  Saint- Placl de. 
Grâce  à  l'amitié  do  Carreno,  le  jeune  peintre  put  copier  plus 
tard,  dans  les  palais  royaux,  des  œuvres  du  Titien,  de  Ru- 
bens,  de  Van  Dyck.  Joseph  Donoso  et  lui  peignirent  en- 
semble à  fresque  lo  prosoytèro  de  l'égliso  Sainte-Croix, 
détruit  dans  un  incendie;  lune  des  voûtes  do  Tolède;  les 
sujets  historiques  de  la  salle  capltnlalro  dn  Paular;  la  cha- 
pelle de  Saint-Ignace;  la  coupole,  uno  voûte  à  Saint-Isl- 
dorc-le-Royal,  etc.  Ils  furent  encore  chargés  des  décora- 
tions, pour  Ventrée  à  Madrid  de  la  reine  Mario- Louise  d'Or- 
léans, lorsqu'elle  vint  épouser  Charles  II.  En  1CS3,  Coello 
fut  appelé  à  Saragosso,  pour  peindre  uno  fresque  inimense 
au  couvent  dos  Augustius.  Nommé  peintre  du  roi,  en  rem- 


86 

placement  de  Denis  Mantuano,  il  eut,  à  la  mort  de  Carreno, 
la  place  que  cet  artiste  occupait  aux  palais,  et  fut  chargé  de 
continuer  le  tableau  commencé  à  l'Escurial,  pour  le  maître- 
autel  de  la  sacristie.  Coello  y  peignit  d'abora  le  portrait  du 
roi.  Le  tableau  de  l'Escurial  jiasse  pour  son  chefd'œuvre  ; 
il  représente  Charles  11  à  genoux,  entouré  des  seigneurs  de 
sa  cour.  Coello  peignit  ensuite  les  portraits  de  la  reine 
douairière  Marie  d'Autriche,  de  Mane-Anue  de  Neubourg, 
seconde  femme  du  roi,  et  ceux  d'un  grand  nombre  d'illus- 
tres personnages.  On  voit  de  ses  tableaux  à  Madrid,  à 
Saint-lldefonse,  à  Corella,  à  Salamanque,  etc. 

CŒLOBLASTÉES  [sé,  stè)  n.  f.  pi.  Ordre  d'algues  de  la 
classe  des  hétérocarpées,  renfermant  les  familles  des  chon- 
drosiphées,  champiécs.  delessériées,  amansiées,  plocamiéeSj 
clauaiées.  —  Une  cœlublastée. 

CŒLOCAULON  (sé-lo-c6)  n.  m.  Bot.  Section  du  genre 
cétraire. 

CŒLOCLINE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  xylopie. 

CŒLOCRATE  OU  CŒLOCRATUS  [sé.  tuss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  lamellicornes,  famille  des  cétoniidés, 
comprenant  des  formes  de  taille  moyenne,  voisines  des 
gnorimus,  et  habitant  le  Brésil.  (L'espèce  type  du  genre 
est  le  cœlocratus  rufipennis,  long  de  25  millimètres,  orun, 
â  élytres  roux.) 

CŒLOGRINON  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  convallaria. 

CŒLODENDRIDÉS  {sé,  din)  n.  m.  pi.  Famille  de  radio- 
laires acanthomètres,  dont  le  genre  cœlodendrxum  est  le 
type,  et  comprenant  les  formes  à  squelette  en  coque  treil- 
lagée  sphériquo  d'où  partent  des  rayons  ramitiés  qui  tra- 
versent la  capsule  extérieure  et  sVnchevêtreut  les  uns 
dans  les  autres.  (Le  cœlodendrium  ramosissimum,  microsco- 
pique, habite  les  mers  d'Europe.)  —  Un  cœloui-;ndridé. 

CŒLODEPAS  {sét  dé~pass)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées^ 
renfermant  des  arbres  de  Java,  voisins  des  cépbalocrotons. 

CŒLODES  (sé,  dèss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  famille  des  scarabéidés,  comprenant  des 
scarabées  de  taille  moyenne,  bruns,  luisants,  voisins  des 
hybosorus  d'Europe.  (Les  cœlodes  habitent  l'Amérique  du 
Sud  au  nombre  de  huit  espèces;  une  autre  est  propre  à 
l'Australie.  Le  cœlodes  gibbus  &q  trouve  au  Brésil.) 

CŒLODISCUS  (sé.  di-skuss)  n.  m.  Genre  d'euphorbia- 
cées,  tribu  des  ricinées,  à  fleurs  dioiques  et  sans  pétales, 
renfermant  des  arbres  ou  des  arbustes  de  l'Inde. 

CŒLODON  (sé)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  lon- 
glcornes,  famille  des  cérambycidés,  comprenant  une  seule 
espèce  du  Sénégal,  lo  cœtodon  cinereus,  grand  capricorne, 
long  de  6  centimètres  et  plus,  g^ris,  pubescent,  argenté, 
comme  moiré,  et  répandu  de  la  ISénégambie  au  Natal  et 
à  Madagascar. 

CŒLODONTES  (sé)  n.  m.  pi.  Ancienne  division  des  rep- 
tiles saurions,  comprenant  ceux  qui,  comme  les  héloder- 
mes,  possèdent  les  dents  sillonnées.  —  Un  cœlodonte. 

CŒLOGENYS  (st,  géniss)  n.  m.  Genre  de  mammifères 
rongeurs,  famille  des  subongulés,  comprenant  des  formes 
remarquaijies  parle  dé- 
veloppement extraor- 
dinaire des  zygomati- 
{|ues,  qui  forment  une 
vaste  cuirasse  inté- 
rieure aux  joues;  en 
outre,  la  mâchoire  supé- 
rieure est  creuséedeca- 
vités  pour  les  abajoues. 

—  KNcvcL.  Les  cœlo- 
^eny,!!, vulgairement  ap- 
pelés pacas,  sont  des  rongeurs  atteignant  la  taille  d  un  grand 
lièvre  ;  leurs  formes  sont  lourdes  et  ramassées,  mais  ils  sont 
hauts  sur  pattes;  ils  vivent  au  bord  des  fleuvesdel'Américiue 
centrale  et  méridionale,  et  se  mettent  à  l'eau  facilement. 

CŒLOGLOSSE  (sé)  n.  f.  Genre  d'orchidacées,  tribu  des 
ophrydées,  comprenant  environ  six  espèces  de  l'Inde. 

CŒLOGYNE  (sé)  n.  f.  Genre  d'orchidacées,  tribu  des  pieu- 
rothallées,  comprenant  environ  quatre-vingts  espèces,  qui 
croissent,  dans  l'Asie  tropicale,  sur  les  rochers  et  les 
troncs  d'arbres. 

CŒLOME  [sé  ~  du  gr.  koiloma,  cavité)  n.  m.  Chir.  Ulcère 
do  la  cornée  transparente. 

—  Bot.  Section  du  genre  héliophyto. 

—  Embryol.  Nom  donné  par  Hseckel  à  la  cavité  viscé- 
rale de  l'embryon,  produite  par  séparation  des  couches 
cellulaires  du  mésoderme,  n  Ou  écrit  aussi  célome. 

—  Encycl.  D'après  Hœckel,  la  phylogêuie  des  animaux 
bilatéraux  peut  prendre  sou  point  de  départ  dans  l'appa- 
rition de  la  cavité  générale  du  corps  ou  cœlome.  Suivant 
l'absence  ou  la  présence  d'un  cœlome,  Hîeckel  distingue 
les  groupes  des  acœlomates  et  des  cœlomates.  Malgré  1  au- 
torité de  son  auteur,  cetie  théorie  no  paraît  pas  devoir  être 
acceptée  par  les  naturalistes. 

CŒLOMtRE  ou  CŒLOMERA  (sé,  mé-rà)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  phytophages,  famille  des  chrysoméll- 
dés,  comprenant  des  termes  d'assez  grande  taille,  allon- 
gées, ternes,  et  dont  on  connaît  une  trentaine  d'espèces, 
propres  à  l'Amérique  du  Sud. 

CŒLOPELTIS  [sé,  pèt-tiss)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophi- 
diens colubriformes,  famille  des  psammophidés,  compre- 
nant des  cou- 
leuvres â  tête 
haute,  concave 
en  avant,  à  mu- 
seau court,  â 
écailles  du  dos 
petites  et  con- 
caves. 

—  Enctcl. 
L"espèco  type 
du  genre,  lo 
cœlopcltis  insi- 
gnitus  (coideu- 
vre  mai  liée), 
couleuvre  de 
Montpe  Hier, 
verte  et  brune, 


Cœlogenya. 


Cœlopeltis. 


avec  dos  lignes  do  points  sombres  sur  le  dos  (ou  sans 
lignes:  variété  Nenmayeri),  habite  la  région  circaméditer- 
ranéenno.  Commun  à  Montpellier  et  à  Nice,  dans  les  terrains 
arides,  en  reptilo  atteint  et  dépasse  1  mètre  de  long.  Il  n*esl 
pas  venimeux,  malgré  la  présence  d'une  dent  sillonnée.  • 


CœloBmilie. 


87 

CCELOPHLÉBITE  {se  —  du  gr.  koilia,  cavité  du  ventro,  et 
pMe/is,  phlt^bus,  veino)  n.  f.  luflammatioQ  do  la  voiao  cavo 
inférieure. 

CŒLOPHYLLE  u.  ni.    Mot.  Syn.  do  drosera. 

GŒLOPLEURE  ou  CŒLOPLEURUS  {.V(',  riiss)  n.  m.  Genre 
d'oursins  rôgiiliors,  famillo  dos  diadômatidés,  comprenant 
do  petites  formes  qui  vivent  dans  les  mers  chaudes  (doux 
espèces),  ou  fossiles  dans  les  terrains  tertiaires.  Tel  est  le 
cœlopleurus  ei/uis,  de  l'éocèao  do  Biarritz,  qui  est  de  la 
taille  d'une  mirabelle. 

CŒLOPYRE  isé)  n.  m.  Arbre  do  l'îlo  de  Java,  dont  la 
place  dans  la  classitication  naiurollo  n'est  pas  encore  bien 
connue.  (Ses  rameaux  sont  simples,  garnis  à  l'extrémité 
de  fouilles  pétioléos.  Les  fleurs  sont  petites,  jaunes,  dis- 
posées en  grappes  axillaires.) 

CŒLORACHIS  [sé,  chiss)  a.  m.  Bot.  Section  du  genre 
rottb.vle. 

CŒLORHIZE  (du  gr.  koilos,  creux,  et  rhiza,  racine) adj. 
Se  dit  dos  dents  qui  ont  des  racines  creuses.  Il  On  écrit 

aussi  CÉLOIÎHIZK. 

CŒXORHYNQUE  OU  CŒLORHYNCHUS  {s^,  rin-kusx)  n.  m. 
Genre  de  iioissons  acanihoptèrcs,  lamillo  des  xiphiadés, 
fondé  sur  aes  déliris  fossiles  trouvés  dans  l'argile  de  Lon- 
dres, qui  consistent  en  longs  becs  tins  et  droits,  insensi- 
blement rétrécis  de  la  base  à  la  pointe,  et  intérieurement 
creux.  (On  en  distingue  deux  espèces  :  le  cœlorhynchus  rec- 
lus, et  le  cœtorhynchns  smualus.) 

CŒLORIA  (se)  n.  f.  Genre  de  madréporaires,  famille  di^s 
astrénlés,  tribu  des  lithophylliacés,  comprenant  des  poly- 
piers massifs,  à  base  de  tixation  large,  à  columelle  peu 
développée.  (Los  cœloria  ressemblent  aux  méandrines, 
dont  elles  se  distinguent  par  leurs  murailles  celluleuses 
et  leurs  cloisons  à  bords  non  élargis.  Les  espèces,  assez 
nombreuses,  habitent  ta  mer  Houge.) 

CŒLORUTIS  lsif,tissjn.m.  Bot.  Section  du  genre  mélilot. 

CŒLOSIPHONIE  [se,  nî)  n.  f-  Bot.  Section  du  genre  poly- 
siphonio. 

CCELOSIS  {se»  ziss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  famille  des  dynastidés,  comprenant  des 
scarabées  do  taille  moyenne,  bruns  ou 
roux,  à  corselet  excavé  et  denté.  (Les 
cœlosis  ont  les  mœurs  des  oryctes  d  Eu- 
rope ;  ils  habitent  l'Amérique  centrale 
et  méridionale  ;  on  en  connaît  quatre 
espèces.) 

CŒLOSMILIE  ou  GŒLOSMILtA  {se, 
smi)  n.  f.  Genre  danthozoaires  madré- 
poraires, famille  des  astréidés,  tribu 
des  eusmiiinés,  comprenant  des  poly- 

fiiers  simples,  voisins  des  trochosmi- 
ies,  mais  possédant  seulement  un 
petit  nombre  de  traverses.  (  Les  cœlo- 
smilies  sont  fossiles  dans  Je  terrain  cré- 
tacé ;  on  en  connaît  des  formes  récentes.  On  peut  en  pren- 
dre comme  type  la  cœlosmilia  taxa,  petit  polypier  long  de 
2  ou  3  centimètres,  abondant  dans  la  craie  blanche  de 
Lunebourg.) 

CŒLOSPERME  (st',  sp^rm')  n.  m.  Genre  de  rubiacées-mo- 
rindées,  renfennaut  des  arbustes  grimpants  de  l'archipel 
indien,  de  la  ISouvelie-Guinéo  et  de  l'Australie  tropicale. 

CŒLOSPIRE  ou  CŒLOSPIRA  («^, 
spi)  n.  m.  Genre  de  molluscoïdes 
brachiopodes,  famille  des  atry pi- 
dés,  comprenant  des  coquilles  fibreu- 
ses, à  grandes  spirales  intérieures 
formant  une  spirale  lâche,  et  qui  sont 
fossiles  dans  le  silurien  supérieur. 

CŒL03TAT  n.  m.' Phys.  V.  c^- 

LOSTaT. 

CŒLOSTÉGIE  {se,  sté-jî)  n.  f. 
Genre  de  malvacôes-bombacées, 
dont  la  seule  espèce  connue  est  un  grand  arbro  de  Malacca. 

CŒLOSTEBNUS  [se,  st^r-nuss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coloopt-'-tL's  ihyiii  liophoros,  famille  des  curculionidés,  tribu 
des  cryptoiliyiii  liiiios,  renfermant  des  charançons  à  corps 
oblong,  presque  ovale,  squameux,  à  rostre  long ,  re- 
courbé. (Les  cœlosternus  sont  propres  à  rAméricpie  du 
Sud  ;  leur  taille  varie  de  lO  à  20  millimètres  ;  ils  sont  noirs 
ou  gris.  On  en  connaît  près  de  quatre-vingts  espèces. 
Citons  le  cœlosleimus  compeniis  du  Brésil ,  espèce  type.) 

CŒLOSTOMIE  («<*,  sto-m(  —  du  gr.  koilos,  creux,  et 
stoma,  bouche)  u.  f.  Altéiation  d'une  voix  qui  est  devenue 
caverneuse,  il  On  écrit  aussi  célostomie.  (vieux.) 

CŒLOSTYLIS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  échïnoptbkys,  et  do 

SPIGHLIK. 

CCELURE  ou  CŒLURUS  [se,  russ)  n.  m.  Genre  do  rep- 
tiles dinosauriens,  caractérisés  par  leurs  vertèbres  dor- 
sales et  lomliaires  excavôos  largement  et  à  parois  minces, 
et  se  rapprochant  des  oiseaux  par  beaucoup  do  leurs 
caractères.  (Los  cœluros  sont  fossiles  dans  le  jurassitiuo 
do  l'Amérique  du  Nord;  on  a  créé  pour  eux  une  famille, 
dite  des  aAuriiiês.) 

GOEMPEREUR  {co-an  —  du  préf.  co,  et  do  empereur)  n.  m. 
F.mporcîur  ({Ui  règne  conjointement  avec  un  ou  plusieurs 
autres  empereurs  :  Othon  le  Grand  donna  à  son  fils  le  titrt 

de  COBMPERKUR. 

COEMPTION  {an-psi  —  lat.  coemptio;  du  préf.  ro,  cl  do 
nmerc,  supin  emptiim,  acheter)  n.  f.  Dr.  rom.  Achat  réci- 
proque. Il  Forme  d'établissement  do  la  manus.  V.  manus. 

—  Kncyci,.  La  coemptio  était  une  forme  d'établisse- 
ment de  la  mnnus,  sans  caractère  religieux,  probablement 
introduite  à  l'usage  des  plébéiens.  La  femme  était  vendue 
par  mancipalio  au  mari  qui  allait  exercer  la  manus,  et  des 
paroles  solonnollos  étaient  échangées  entre  les  époux 
pour  préciser  les  offets  do  cotte  vente.  La  coetnptio  a  été 
employée  aussi  pour  créer  la  manus  en  dehors  du  ma- 
rifigo,  dans  trois  cas  :  pour  soustrairo  la  femme  à  la 
<-hargo  d'un  culto  privé;  pour  éluder  lu  règle  d'après  la- 
quelle une  femme  rosfée  dans  sa  famille  d'origine  ne  pou- 
vait tester;  pour  permettre  ù  la  femme  do  changer  do 
tuteur. 

COËN  {ko-in  —  de  l'hébr.  khn,  prfitre)  n.  m.  Franc- 
maçoiin.  Titre  d<^s  membres  d'un  rit,  dit  des  tHua  cutins, 
forifir-  par  Saint-Martin. 

CoEN,  flouvo  cfttier  d'Australie  (Quoonsland),  origlnairo 
du  vor»ant  occidental  dos  Coast-Rango,  qui  débouche  dans 


CCELOPHLEBITE 


CŒSLIN 


Cœlospire. 


CœneDChyme  :  1.  Corail  (P,  polype): 
2.  Vôrétille. 


le  golfe  do  Carpontarie,  après  200  kilom.  environ  do  trajet 
S.-E.-N.-O.  à  travers  la  péninsule  d'York.  Cours  torren- 
tueux, assez  fortes  crues  de  saison  (décembre),  débit  très 
variable. 

CŒNADELPHE  (.5^  —  du  gr.  koinos,  commun,  et  adelphos, 
frère}  adj.  Se  dit  d'un  monstre  double,  dont  la  partie  com- 
mune aux  deux  sujets  soudés  ensemble  contient  un  ou  plu- 
sieurs organes  essentiels. 

COENDOU/ArofuH)  n.m.  Genre  de  mammifères  rongeurs, 
famille  dos  hystricidés.  tribu  des  cerco- 
lahiués,  comprenant  des  animaux  de 
taille  moyenne,  couverts  de  piquants, 
à  longue  queue  prenante.  (Le  nom 
scieniiti(|ue  des  coendous  est  cynelhe- 
res.)  Syn.  rniiNDD,  et  cebcolabes. 

—  lîÎNCYCL.  On  connaît  une  dou- 
zaine d  espèces  de  coendous,  propres 
aux  régions  chaudes  des  deux  Améri- 
ques. Leur  vie  se  passe  sur  les  grands 
arbres,  où  ils  se  dissimulent  aux  ro- 

fards  en  restant  immobiles  le  long 
es  troncs,  cramponnés  par  leurs 
pattes  postérieures,  le  corps  formant 
avec  l'arbre  un  angle  presque  droit 

four  simuler  un  tronçon  de  oranche. 
,'espèce  la  plus  commune  est  le  coendou  préhensile  (long, 
du  museau  à  l'extrémité  de  la  queue,  1  mètre  environ). 
CCBNENCHYME  {sc  —  du  gr.  kuinos,  commun,  et  eykhu- 
ma,  dilfusion  des  sucs)  ou  CŒNOSARC  (du  gr.  koinos,  com- 
mun, et  sarx,  chair)  n.  m.  Masse  de  substance 
vivante,  commune  à  tous  les  individus  d'une 
colonie  animale. 

—  Encyci..  Il  est  très  difficile  de  limiter 
l'individu  faisant 
partie  d'une  colo- 
nie, et,  dans  beau- 
coup de  cas  (corail, 
/ig.  l),on  est  obligé 
de  limiter  l'indi- 
vidu au  polype  P. 
Il  faut  alors  appli- 
quer la  dénomina- 
tion decœnenchyme 
aux  parties  vivan- 
tes unissant  les 
polypes  et  traver- 
sées parles  canaux 
qui  les  font  com- 
muniquer les  uns 
avec     les     autres. 

Dans  la  vérétille 
ififf.  2).  le  cœnen- 
chyme  commence  déjà  à  s'individualiser  et  à  prendre  une 
forme  plus  définie.  Cette  forme  devient  encore  bien  plus 
caractéristiciue  chez  les  siphonophores.  I>a  définition  gé- 
nérale do  1  individu  no  peut  se  donner  d'uue  manière 
rigoureuse. 

GOENEO  DE  LA  LlBERTAD,  bourg  du  Mexique  (Etat 
de  Michoacan),  entre  les  lacs  de  Cuitzeo  et  de  Zacapu; 
s. 200  hab. 

GŒNESTHÉSIE  n.  f.   Méd.  V.  CÉNESTHÉSIE. 

COENGENDRÉ,  ÉE  (an-jan  —  du  préf.  co,  et  de  engendré) 
adj.  Qui  est  engendré  en  mémo  temps  qu'un  autre. 

GŒNIE  {sé-ni)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  brachy- 
cères,  famille  des  hydromyzidés,  comprenant  des  formés 
do  petite  taille,  vertes,  plus  ou  moins  métalliques,  vivant 
au  bord  des  eaux,  et  dont  les  larves  se  développent  dans 
les  plantes  aquatiques.  (On  connaît  quelques  espèces  de 
ces  petites  mouches,  qui  habitent  l'Europe.  La  cœaja  cuj- 
vicauda  est  commune  en  France.) 

Cœnina  ou  mieux  C^NINA  (en  franc.  Cénina),  ville 
de  l'Italie  ancienne  (Latium),  prise  par  Komulus  qui  y 
fonda  une  colonie  dont  les  membres  étaient  appelés  Céni- 
niens  [Crninenses),  Céninatos. 

CŒNISME  {sé-nissm'  —  gr.  koinismos;  do  koinos,  com- 
mun! n.  m.  Vice  d'élocution,  consistant  dans  le  mélange 
de  plusieurs  dialectes.  (No  se  dit  guère  que  des  écrivains 
grecs.)  Il  On  écritaussi.  mais  moins  correctement, cknisme. 

CŒNOCHILE  ou  GŒNOCHILUS  {se,  ki-luss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  lamellicornes, 
famille  des  cétoniidés,  comprenant  do 
belles  cétoines,  voisines  dos  osmodor- 
mes,  et  habitant  les  régions  tropicales 
do  l'ancien  monde.  (On  connaît  quinze 
ou  seize  espèces  do  coenochiles.) 

CŒNOGONE  {se  —  du  gr.  koinos, 
coinrniiii.  et  gonos,  génération)  adj. 
Qui  produit  aitcrnativenienC  des  œufs 
ctdt's  pfiits  vivants. 

CŒNOGONIE  {se)  n.  f.  Genre  do  li- 
chens, tribu  dos  lécidées,  qui  croît 
sur  l'écorco  des  arbres  des  régions 
tropicales. 

CŒNOGONIÉES  (s*')  n.  f.  pi.  Tribu 
do  lichens,  comprenant  les  genres  cœnogonie,  cilicie,  etc. 
—  Une  CM-;Nor,oNiEK. 

CŒNOLBOLOGIE  {sé.jt  —  du  gr.  koinos.  commun  ;  olbns, 
richesse,  et  loijos,  discours)  n.  f.  Dans  la  classification 
d'Ampère,  Partie  do  l'économie  politiquo  qui  s'occupo 
des  moyens  de  procurer  l'ai- 
sanco  générale. 

CŒNOLOGIE  {sé,jt  —  du  ^r. 
koinos,  commun,  et  logos,  dis- 
discours)  n.  f.  Confôronco  entre 
plusieurs  individus,  il  Consulta- 
tion entre  plusieurs  médecins. 
(Vifux.) 

CŒNOMYIE  OU  CŒNOMYIA 
{se]  n.  f.  (ienre  d'msoctos  diptè- 
res brachycères,  famille  dos 
stralioniyidés,  comprenant  dos 
formes  assez  grandes,  &  potito 
téio,  aux  yeux  velus,  &  tiiorax 
épais,  ùécusson  tricuspide. (Les 
ctunomyies  sont  do  bollos  mou- 
ches rousses,  variées  do  gris,  duvoteusos,  avec  les  ailes 
jaunoH.  L'ospèoo  type,  cœnomyia  fcmtyintia,  habilo  lu 
Franco.) 


Cœnoohilp  (réd.  d'un 
ctiiqiitomc). 


Cœnomyio  (gr,  nat.) 


GŒNONESIOLOGIE  {s^,jt  —  du  gr.  koinônêsis,  commu- 
nication, et  lof/os,  discours)  n.  f.  Dans  la  classification  do 
Boutham,  Science  do  la  communication  des  idées. 

CŒNONORGANOLOGIE  {se,  ji)  n.  f.  Didact.  Syn  de  cos- 
mologie, proposé  par  Bentliam. 

GŒNONTOLOGIE  n.  f.  Syn.  de  ONTOLOGIB  CŒNOSCOPI- 
QLE.    V.  (  ŒNOSCOPIQDE. 

CŒNONYMPHA  {se)  Q.  m.  Sous-genre  d'insectes  lépi- 
doptères du  genre  satyre,  comprenant  ceux  qui  ont  le  corps 
petit,  velu,  les  ailes  non  dente- 
lées, arrondies,  poilues,  large- 
ment frangées. 

—  En»  ycl.  Il  existe  de  nom- 
breuses espèces  de  cœnonympha. 
en  Europe  et  dans  l'hémisphère 
boréal,  comme  en  Malaisie  et  en 
Australie.  Elles  fréquentent  dans 
les  herbes  des  bois  et  dos  lieux 
découverts,  et  se  reconnaissent  à 
leur  manière  de  se  poser,  les  ailes 
redressées  et  dirigées  en  arrière. 

^ .    ,     .  ...  Cœnonympha  (gr.  nat.). 

Cœnos,   général   macédonien  j    i      ^b 

du  iv  siècle.  Il  était  fils  de  Polémarque  et  de  Parmé- 
nion.  II  suivit  Alexandre  en  Asie  et  se  distingua  dans  plu- 
sieurs batailles.  Aux  bords  de  l'Hyphasis,  il  porta  la  parole 
pour  engager  le  conquérant  à  revenir  sur  ses  pas.  Il  mou- 
rut pou  de  temps  après. 

CŒNOSARC  n.  m.  Biol.  V.  CŒNENCHTfME. 

CŒNOSCOPIQUE  {se,  sko  —  du  gr.  koinos,  commun,  et 
skopein,  voir)  adj.  Qui  a  pour  objet  les  propriétés  générales 
des  êtres  :  L'ontologie  cœnoscopiq(.e  serait  la  branche 
d'artet-science  qui  a  pour  objet  les  propriétés  possédées  en 
comjnun  par  tous  les  individus  dont  traite  l'ontologie,  c'est-à- 
dire  par  tous  les  êtres.  (Bentham.) 

CŒNOTHAU^MI  {se)  n.  f.  Groupe  de  lichens,  renfer- 
mant les  genres  qui  ont  les  apothécies  en  partie  formées 
par  la  fronde  ou  thalle.  (Telles  sont  les  parmélies,  les 
thélotrèmes,  etc.) 

CŒNOTBYRIS  {se,  ti-riss)  n.  m.  Genre  de  molluscoïdes 
brachiopoiies,  famille  des  térébratulidés,  comprenant  des 
coquilles  ovales  et  lisses,  semblables  à  celles  des  téré- 
bratiiles,  mais  avec  l'ouverture  du  crochet  vaste  et  ar- 
rondie et  la  cloison  de  la  petite  valve  translucide. 

CCENURE  n.  m.  Helminth.  V.  cênure. 

Gœos.  Myth.  gr.  Un  des  Titans,  fils  d'Ouranos  et  de 
Gsea.  (Il  fut  le  père  de  Latone  et  d'Astérie.) 

COÉQUATION  {ko-a-si  —  du  préf.  co,  et  de  équation)  n.  f. 
Répartition  qui  règle  ce  que  chacun  des  contribuables  doiv 
payer  d'impôt. 

Gœranus,  personnage  assez  connu  par  une  anecdote 
légendaire  que  raconte  Pline.  Il  avait  acheté  quelques  dau- 
phins à  des  pécheurs  qui  venaient  de  les  capturer,  et  les 
avait  remis  à  l'eau.  Ayant  fait  naufrage,  il  fut  sauvé  par 
un  dauphin.  A  sa  mort,  son  corps  ayant  été  brillé  sur  le 
rivage,  des  dauphins  se  rassemblèrent  comme  pour  Tho- 
norer.—  Lycien,  fils  d'Iphitus,  tué  devant  Troie  par  Ulysse. 

—  Cretois,  conducteur  du  char  de  Mérion.  Il  péril  sous  les 
coups  d'Hector. 

COERCER  {èr-sé  —  lat.  coercere)  v.  a.  Comprimer,  con- 
denser :  Coercer  des  gaz.  (Inus.) 

—  Fig. Contraindre,  forcer:  CoKRCER  les  volontés.  {Inus.) 
COERCIBIUTÉ  [èr-si)  n.  f.  Qualité  do  ce  qui  est  coerci- 

ble  :  La  coercibu-ITk  des  fluides. 

COERGIBLE  (ér-sibl'  —  du  lat.  coercere,  comprimer)  adj. 
Qui  peut  être  retenu  dans  un  espace  déterminé,  entre  des 
parois  :  Les  liquides  et  les  gaz  sont  coercibles. 

—  Anton.  Incoercible,  résistant. 

GOERCITir.  IVE(fir-5i  —  du  lat.  coercere,  supin  coercitum, 
compriuior)  adj.  Qui  peutexortcriacoorcition  ;  qui  aledroit 
de  contraindre  :  Un  prince  a  da"S  les  mains  une  puissance 
coERciTivE.  (Montesq.).  n  On  dit  quelquefois  coercif,  ivk. 

—  Force  coercilive.  Electr.  Colle  qui  agit  pour  empêcher 
les  molécules  du  fer  do  se  polariser  ou  de  se  dépolariser 
quand  lo  for  est  aimanté. 

COERCITION  {ér-si-si)  n.  f.  Action  do  coercer;  droit, 
pouvoir  que  l'on  a  do  contraindre  à  faire  ou  à  s'abstenir. 
Il  On  dit  quelquefois  coekcion,  ot  l'on  écrivait  autrefois 

CÛERCTI0N. 

—  Encycl.  Dr.  La  coercition  n'est  pas  une  peine,  mais 
un  moyen  légal  do  contrainte.  Elle  ne  peut  être  exercée 
ipio  dans  les  cas  prévus  par  la  loi,  soit  contre  les  biens, 
soit  contre  les  personnes,  par  la  contrainte  par  corps.  Lo 
droit  do  coercition  s'éteint  naturellement  par  l'accouiplis- 
semont  do  l'obligat  on  qu'il 
avait  pour  but  du  faire  rem- 
plir. 

CŒREBA(jït'-r<')  n.m. Genre 
d'oiseaux  passereaux  ténui- 
rostros,  famille  dos  mélrpha- 
gidés.  type  do  la  tribu  des 
cœrébin'''s,  comprenant  dos 
guit-guits  américains,  dont 
on  connaît  une  dizaine  d'es- 
pèces. 

—  Encycl.  Lo  arreba  cya- 

nea  est  une  belle  espèce  bleue  do  Cayonno  ot  do  Bolivie.  La 
tribu  dos  cterébinés  renferme  les  geuros  cœreba,  daenis, 
diglossii,  ronirostrum,  certhiola. 

GŒRÉBINÉS  {se)  n.  ni.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux, 
dont  le  ^•en^o  cœreba  est  lo  type. 

—  Un  (  ŒKKniNiï. 
CŒ3IE  u.  f.  But.  Syn.  do  cormo- 

Ni':MK. 

CŒSIUM  n.  m.  Chim.  'V.  ce-sium. 

Cœsun  ow  CÔSUN.  ou  Kôs- 
LIN,  vill.'  d'Allcmugno  (Prusso 
;prov.  de  Poniérauio)),  cb.-I.  de  ré- 

f^onco,  i\  8  kilom.  de  la  BiJtiquo,  sur 
0  Muhlbacli  ;  17.800  hab.  Cette  ville 
n'est  qu'un  conlro  administratif. 
Oulro  uno  belle  église  du  xiv*  siè- 
cle, on  V  remarque  la  nIuiuo  do 
Frédéric-Guillaume  I"  ot  lo  monu- 
ment on  l'honnoiir  des  Poméranieus  tués  en  lsU-1814.  — 
La  régence  de  Civalin,  divisée  on  it  oorclos,  rouforoio 
603.670  tiab.,  sur  U.ooo  kilom.  carr.  do  suporllcio. 


ArmoK  ilp  CcoslliL 


Armes  de  Cœthea. 


COËSMES  —   CŒUR 

CoËSMES,  comm.  d'Ille-ct-Vilaine,  arrond.  et  à  ST  kilom. 
do  Vitré,  sur  la  Couydre,  affluent  du  Semnon  ;  1.859  hab. 
Ardoisières.  Ruiues'd'un  château,  et  ancien  manoir. 

COËSRB  (fro-fssr")  n.  m.  Il  Grnnd  coësre.  Arg.  Titre  que 
prenait  le  roi  des  ribauds,  le  chef  des  gueux.  (Est  devenu 
coire,  chef  de  bande,  dans  l'argot  moderne.) 

COESSENTIEL,  ELLE  lè-san-si-el'  —  du  préf.  co,  et  do 
essentiel)  adj.  ijui  a  la  môme  essence  qu'un  autre. 

CoÉTAT  [la)  n.  m.  Etat  qui  partage  la  souverainctiS  avec 
un  autre.  (Se  disait  anciennement  des  Etats  qui  compo- 
saient l'empire  germanique.) 

COËTE  ou  COËTE  {ko-èl')  n.  f.  Sorte  de  chantier  formé 
par  deux  chevrons  rembourrés  et  sur  lequel,  dans  les  fabri- 
ques de  glaces,  les  ouvriers  posent  les  glaces  de  champ, 
au  sortir  de  la  carcaise,  c'est-à-dire  du  four  à  recuire. 

COÉTENDU,  UE  [lan  —  du  préf.  co,  et  de  étendu)  adj. 
Qui  a  une  étendue  commune  et  égale  :  On  a  dit  que  l'âme 
est  localement  pri'sente  dans  certains  organes  et  quelle  y 
est  coÉTENDOB  à  la  matière  qu'elle  anime. 

Gœthen  ou  CÔTHEN,  ou  KÔTHEN,  ville  d'Allemagne 
(Anbalt),  capitale  du  duclié  de  Cœlhen,  disparu  en  1863,  sur 
la  Ziethe,  et  à  la  jonction  des  deuï 
lignes  ferrées  Berlin-Leipzig,  Leip- 
zig-Magdebourg  ;  21.000  hab.  Le 
développement  de  l'industrie  su- 
crière  a  doublé,  en  vingt  ans,  la  po- 
pulation de  cette  ville. 

Gœthen  ou  Cothen,  ou  Kô- 

THEN,  branche  de  la  maison  d'An- 
halt,  formée  par  Louis,  tils  de  Joa- 
chim-Ernest.  —  Le  plus  connu  de 
ces  princes  est  Charles-Georges, 
qui  fut  feld-maréchal,  et  mourut 
en  1789,  dans  la  campagne  contre 
les  'Turcs.  Ses  deux  nls  moururent 
sans  héritiers ,  et  Cœthen  passa 
alors  à  Ferdinand,  du  rameau  de  Cœthen-PIess,  qui  eut 
IMJur  successeur  son  frère  Henri,  lequel  mourut  sans  en- 
fants en  1S47,  laissant  le  duché  par  indivis  aux  deux  lignes 
d'Anhalt-Bernbourg  et  d'Anhalt-Dessau. 

COÉTERNEL,  ELLE  llèr'-néV  —  du  préf.  co,  et  de  éter- 
nel) adj.  Qui  existe  de  toute  éternité  avec  un  autre  :  Le  Fils 
de  Dieu,  nécessairement,  est  coéternel  à  son  Père.  (Boss.) 
COÉTERNITÉ  {1er')  a.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  coéternel  : 
La  coETER-MTÉ  des  trois  personnes  divines.  V.  Trinité. 

CoETIVI,  petite  île  anglaise  de  la  mer  des  Indes,  fai- 
sant partie  de  l'archipel  des  Seychelles. 

CoÉTIVY  (Prégent  de),  amiral  de  France,  né  vers  1-100, 
mort  en  U50,  servit  sous  les  ordres  du  connétable  de 
Richement  contre  les  Anglais,  et  se  signala  dans  un 
grand  nombre  de  batailles  et  de  sièges.  Il  s'attira  la  laveur 
deCharles  VII  en  enlevant  do  force  LaTrémoiUe,  à  Chinon. 
U  devint  gouverneur  do  La  Rochelle  (1436),  amiral  do 
France  (1439),  comtode  TaiUebourg  (1442),  et,  après  la  ba- 
taille de  Formigny,  gouverneur  de  Granville  et  de  Talmoot 
(1450|.  Il  fut  tué,  peu  de  temps  après,  au  siège  de  Cher- 
bourg. Célébré  par  tous  les  poètes  et  lettrés  de  son  temps,  , 
il  figure  dans  le  Livre  d'aucuns  nobles  malheureux,  de 
Georges  Chastelain.  Il  avait  épousé  la  tille  du  trop  fameux 
maréchal  Gilles  de  Raiz,  dont  il  hérita  tous  les  biens. 

CoÉTLOGON,  comm.  des  Côtes-du-Nord,  arrond.  et 
à  19  kilom.  de  Loudéac,  près  du  Ninian  ;  "48  hab.  Combat 
entre  les  royalistes  et  les  républicains,  en  1793. —  Patrie  du 
maréchal  de  Coétlogon. 

CoËTLOGON  (.\lain- Emmanuel,  marquis  de),  vice- 
amiral  et  maréchal  de  France,  né'en  1646,  mort  en  1730. 
Il  entra  dans  la  marine  en  1670,  lit  la  campagne  de  Hollande 
sous  Duquesne,  avec  le  grade  de  capitaine  de  vaisseau, 
puis  se  distingua  à  la  bataille  de  Palorme.  En  1688,  il 
assista  au  bomoardement  d'Alger  par  le  comte  d'Estrées, 
et  fut  nommé  chef  d'escadre  après  le  combat  de  Bantry- 
Bay.  A  la  bataille  de  Béveziers,  oii  il  commandait  le  Saint- 
Philippe,  il  fut  cité  avec  éloge  dans  le  rapport  du  comte 
de  Tourville.  Enfin,  à  La  Hogue,  où  il  montait  le  Magni- 
fique, il  dirigea  la  première  division  de  l'arrière-garde, 
commandée  par  Gabaret.  En  1693,  il  prit  une  part  active  à 
la  défense  de  Saint-Malo.  qu'une  puissante  armée  anglaise 
menaçait  d'un  bombardement.  Promu  lieutenant  général  au 
commencement  de  la  guerre  de  la  succession  d  Espagne, 
et  envoyé  au  secours  de  Philippe  V,  il  s'empara  d'un  convoi 
hollandais  escorté  par  cinq  vaisseaux  de  guerre,  et  ravi- 
tailla l'Amérique  espagnole.  Il  fut  nommé  vice-amiral  en 
1716.  En  1724,  il  se  retira  dans  la  maison  professe  des 
jésuites  de  Paris,  où  il  mourut. 

CoËTLOGON  (Denis),  savant  anglais  d'origine  fran- 
çaise, mort  à  Londres  en  1749,  était  docteur  en  médecine, 
et  a  composé  plusieurs  ouvrages,  dont  le  plus  important 
est  un  Dictionnaire  universel  des  arts  et  des  sciences  (1743). 
CoËTLOGON  (Jean-Baptiste-Féliciié,  comte  nu),  litté- 
rateur français,  né  à  Versailles  en  1773,  mort  à  Rambouil- 
let en  1827,  fut  sous  gouverneur  de  Rambouillet,  de  1820 
jusqu'à  sa  mort.  Il  a  publié,  outre  des  Odes,  deux  poèmes  : 
David  (1820),  et  Dayard  amoureux  ou  les  Lutins  de  Itam- 
bouillet  (1825),  dans  lequel  il  a  pris  l'Arioste  pour  modèle. 
CoËTLOGON  (Louis-Cliarles-Emmanuel,  comte  de),  ad- 
ministrateur français,  né  à  Paris  en  1814,  mort  en  1886. 
D'abord  oflicior,  il  démissionna  et  fut  nommé,  en  1849, 
sous-préfet  de  Bressuire,  puis  préfet  de  l'Ain,  do  la  Haute- 
Vienne  et  du  Loiret.  lia  publié  :  Voyage  en  Algérie  {IMi); 
l'Etat  et  le  Clergé,  lescoujlils  religieux  en  ISOt,  documents  se- 
crc/s (1881);  l'Honneur dunom{\iS2)  ;  AJariagesriclies(l»K). 

CoETLOSQUET  (Jean-Gilles  dk),  prélat  français,  né  à 
Saiut-Pol-deLéon  (Finistère)  en  1700,  mort  à  Paris  en 
1781.  II  fut  évéquo  de  Limoges,  puis  précepteur  des  en- 
fants do  France  (1758),  et  devint,  en  1761,  membre  do 
l'Académie  française,  bien  qu'il  n'eût  rien  écrit. 

CŒUR  (iteur*  —  du  lat.  cor,  qui  devint  d'abord  cuer,  et 
coer)  n.  m.  Aoat.  Organe  creux  et  musculaire,  de  forme 
conique,  qui  est  le  contre  de  la  circulation  du  sang  :  Le 
c<KUR  des  eruxtacés  est  un  cœur  artériel.  (J.  Macé.)ii  Par 
ext.  Partie  antérieure  de  la  poitrine  où  se  font  sentir  les 
battements  du  cœur  :  Mettre  ta  main  sur  son  cœoR.  ii  Esto- 
mac. (S'emploie  surtout  dans  les  locutions  Mal  de  cœur, 
Avoir  mat  au  cœur,  Avoir  le  cœur  barbuuilii,  Avoir  te  cœur 


sur  les  lèvres,  Nausées,  Avoir  envie  de  vomir.  —  Avoir  le 
cœur  sur  les  lèvres  signifie  aussi,  flg..  Etre  franc,  loyal, 
sincère.) 

—  Par  anal.  Figure  ou  objet  qui  ressemble  par  la  forme 
à  un  cœur  humain  :  Cœor  en  or  servant  de  reliquaire. 

—  Partie  centrale  :  Le  cœur  d'une  ville,  ii  Objet  situé  au 
centre  ;  Un  CŒOR  de  chou,  il  Epoque  intermédiaire  entre 
deux   époques   extrêmes  :    Le  cœdr  de  l'élé,  de    l'hiver. 

Il  Source  générale  de  mouvement  :  Le  trésor  public  est  le 
cŒORde  l'Etat,  ii  Point  capital,  objet  essentiel  :  Aa.fjuer  ie 
CŒUR  de  la  question,  du  sujet. 

—  Fig.  Siège  de  la  sensibilité  morale  ;  passions,  senti- 
ments :  Former,  Cultiver  le  cœur  des  enfiinls.  il  Amour, 
affection  entière  et  exclusive   ;  Donner  son  cœdk  a  Dieu. 

Il  Courage,  fermeté,  énergie  de  l'âme  :  Bon  cœdr  vienl  à 
bout  de  mauvaise  fortune. {U^ma.s-Hw!Lri.)  Il  Audace,  impu- 
dence, cruauté  :  Avoir  le  cœdr  de  martyriser  un  enfant. 

—  Personne  considérée  au  point  de  vue  de  ses  qualités 
morales,  et  particulièrement  de  sa  sensibilité  ou  de  sa 
générosité  ;  Un  brave  cœdr. 

—  Loc.  div.  :  De  cœur.  Avec  sincérité,  avec  conviction 
ou  dévouement  :    Virgile  s'était  fait  nE  cœdb  disciple  de 
Pylhagore  et  de   Platon.   (P.   Leroux.)  il  S'emploie   aussi 
adjectivement,  dans  le  sens  de  Sincère,  dévoué  :  Un  ami 
DE  CŒDR,  et  aussi  dans  le  sens  de  Courageux,  généreux  : 
Homme,  Femme  de  cœuR.  Il  Affaire  de  cœur.  Commerce  de 
galanterie,  il  Amant  de  cœur.  Se  dit  de  celui  qui  jouit  dos 
faveurs  d'une  femme  galante  sans  payer,  n  De  bon  cœur,  De 
grand  cœur.  De  tout  co-ur.Très  volontiers,  avec  plaisir,  sans 
contrainte.  [De  grand  rœur,  a-t-ou  dit,  est  une  corruption 
du  vieux   français  de  gréant  cœur,  c'est-à-dire   de  cœur 
gréant  (qui  agrée)].  Il  De  gaieté  de  cœur.  Volontairement, 
de   propos  délibéré.  H  A   contre-cœur.  Malgré  soi,  avec 
répugnance.  Il  A  cœur  ouvert,  Cœur  à  cœur.  Franchement, 
sans  déguisement,  avec  abandon,  il  Par  cœur,  De  mémoire  : 
Molière  savait  Habeluis  par  cœur.  (P.  Lacroix.)  —  Savoir 
un  homme,  une   chose  par  cœur.  Les   connaître  parfaite- 
ment, avoir  parfaitement  saisi   leur  caractère.  —  Diner 
par  cœur.    Etre  réduit  à  se   passer  de  dîner,  il  Selon    le 
cœur  de....   Selon   les  désirs,  la   pensée,   les  vues  de...  : 
Un   roi  SELO.N   le   cœur  dk   Dieu.    (  Fléch.  )  il  Mon  cœur, 
Mon  cher  cœur,  Mon  petit  cœur.  Expression  de  tendresse 
familière  ou  de  badinage.  U  Joli  cœur.  Jeune  homme  qui 
prend  un  soin  trop  minutieux  de  sa  toilette,  qui  affecte 
des  manières  prétentieuses  et  efféminées.  Il  Beau,  Joli, 
Gentil  comme  un  cœur.  Très  beau,  Très  joli.  Très  gentil 
(par  altération  populaire  de  l'expression  précédente),  n 
Langue,  Langage  du  cœur.   Expression  naïve   et  sincère 
des  plus  tendres  sentiments.  Il  Cœur  d'or.  Caractère  doux 
et  bon  ;  personne  qui  a  ce  caractère.  Il  Cœur  de  tigre.  Ca- 
ractère dur,  farouche,  insensible  ;  personne  qui  a  ce  ca- 
ractère. Il  Cœur  de  vipère.  Caractère  perfide  ;  personne  qui 
a  ce  caractère,  n  Cœur  de  lion.  Grand  courage  ;  personne 
très  courageuse.  H  Cœur  de  poule.  Grande   poltronnerie  ; 
Grande    mollesse  ;    Personnes    qui    ont    ce    caractère.  Il 
Cœur  de  rocher,    de  marbre,    de  bronze,   d'airain,  etc.. 
Caractère  dur,  complète  insensibilité;  personne  qui  a  ce 
caractère,  il  Faire  la  bouche  en  cœur.  Donner  à  sa  bouche 
une    forme  raignarde,  affectée,   pour    s'efl'orcer    de    pa- 
raître gracieux.  «  Trouver  le  chemin  du  cœur.  Trouver  le 
moven  de   plaire,  d'émouvoir,  de  se  faire  aimer.  —  On 
dit"aussi  Parler,  Aller  au  cœur.   [Aller  au  cœur  signifie 
également  Causer  une  impression  de  bien-être,  réjouir, 
donner  des   forces  :  Vin  qui  va  ad  cœcr.]  Il  Allumer  le 
cœur,  Inspirer  de  l'amour,  une  tendre  affection,  il  Vouloir 
manger  ou  arracher  te  cœur  de  quelqu'un.  Montrer  contre 
lui  une  haine  implacable,  u  Arracher,  Déchirer,   Fendre, 
Briser  le  cœur  à  quelqu'un.   Blesser  quelqu'un  au   cœur. 
Lui  causer  une  grande  douleur,  u  Serrer  le  cœur.  Causer 
une  peine  poignante.  Il  Se  ronger  le  cœur.  Se  consumer 
d'un  chagrin  secret  ou  d'une  passion  dévorante  il  Mettre, 
Bemettre   le   cœur   au   ventre   à    quelqu'un.    Lui    donner, 
lui    rendre   du    courage,  ll    Beprendre    cœur.    Reprendre 
des  forces,  du  courage,  ll  Prendre  sou  cœur  (ou  son  cou- 
rage) à  deux  mains.  S'armer  de  courage,  faire  de  grands 
efforts.  II  .'•'aire  contre  fortune,   contre   mauvaise  fortune 
bon  cœur.  Ne  pas  se  laisser  abattre  par  les  difficultés, 
par  les  revers  ;   les  prendre   gaiement.  II  Avoir  le  rœur 
mort.  Se  sentir  faible,  abattu,  épuisé,  découragé,  ll  Avoir 
cœur,  Avoir  le  cœur  au  métier,  à  l'ouvrage,  Travailler  avec 
goût,  avec  ardeur,  il  Avoir  ou  Prendre  quelque  chose  à 
ceur.  Se  prendre  de  cœur  pour  quelque  chose.  S'appliquer 
à  une  chose,  s'y  intéresser,  la  poursuivre  avec  ardeur  ; 
s'en  affecter,  se  laisser  abattre  par  elle,  n  Tenir  au  cœur. 
Faire  l'objet  d'une  poursuite  obstinée,  d'une  pensée  con- 
stante. II  Ouvrir  son  cœur  à  quelqu'un.  Lui  confier  ses  sen- 
timents les   plus   secrets,  u  Parler  d'abondance  ou   avec 
abondance  de  cœur.  S'exprimer  sans  préparation,  s'épan- 
cher entièrement,  dire  tout  co  tiu'on  sait,  tout  ce  qu'on 
pense.  II  Avoir  le  cœur  bon.  Se  dit  d'un  malade  qui  con- 
serve l'appétit.  —  On  dit,  dans  le  môme  sens,  S'être  pas 
malade  de  cœur.  —  Ironiq.  :  Cet  homme  a  bon  cœur,  il  ne 
rend  rien.  Cet  homme  ne  rend  jamais  ce  qu'on  lui  prête. 

11  Mettre  le  cœur  sur  le  can-eau.  Vomir.  II  Le  cœur  me  le  dit. 
J'en  ai  le  pressentiment.  II  Si  le  cœur  vous  en  dit.  Si  vous 
êtes  quelque  peu  disposé  ù  cela,  si  l'idée  vous  en  vient,  ll 
S'en  donnera  cœur  joie,  Se  rassasier  d'une  chose,  en  jouir 
pleinement,  u  Son  cœur  a  parlé,  commence  à  parler.  Se  dit 
d'une  personne  qui  commence  à  éprouver  quelques  senti- 
ments de  tendresse,  u  Le  cœur  me  bal.  Je  suis  inquiet, 
tourmenté;  j'ai  peur,  il  Le  cœur  me  saigne.  Je  suis  affligé, 
désolé.  Il  Avoir  te  cœur  gros.  Ressentir  un  grand  chagrin, 
avoir  envie  de  pleurer,  ll  Avoir  quelque  chose  sur  le  cœur, 
Le  penser,  l'éprouver  intérieurement  ;  en  être  tourmenté, 
en  avoir  regret.  II  Décharger  son  cœur.  Avouer,  déclarer 
franchement  ses  sujets  de  douleur,  d'intiuiétude  ou  do  mé- 
contentement. Il  En  avoir  le  cœur  net.  S'éclairer,  arriver  à 
savoir  à  quoi  s'en  tenir,  u  Cela  fait  mal  au  co;ur,  soulève  le 
cœur.  Se  dit  d'une  chose  qui  excito  l'ennui,  le  dégoût, 
l'aversion.  II  N'être  qu'un  cœur,  i\"avoir  qu'un  cœur.  Se  dit 
de  personnes  qui  s'aiment  tendrement. 

—  Substantiv.  :  Sans  cœur.  Personne  dure,  insensible. 

—  Archit.  rœur  allongé,  Ouverture  en  forme  do  cœur 
pratiquée  dans  une  baie  de  stylo  ogival  flamboyant. 

—  Àsiron.  Cœur  du  Lion,  Ktoile  do  première  grandeur, 
qui  fait  partie  de  la  constellation  du  Lion,  et  qui  est  nom- 
mée aussi  Begulus  et  Hasitcus.  Ii  Cœur  de  Charles,  Etoile 
double,  remarquable,  de  la  constellation   dos   Lévriers. 

Il  Cœur  de  l'Hijdrc.  V.  HvDRE.  u  Cœur  du  Scorpion,  Autre 
nom  d'Antarès. 

—  Blas.  Milieu  de  l'écu,  nommé  aussi  abîme.  II  Figure 
héraldique  qui  est  celle  d'un  cœur  théorique  rappelant 

u  —  «i 


D'argent 
à  un  cœur  d'azur. 


88 

celui  des  cartes  à  jouer,  et  représenté  ordinairement  do 
gueules.  II  Ecu  parti  en  cœur.  V.  parti. 

—  Ecbin.  Cœur  marin,  Nom  vulgaire 
du  genre  spatangue. 

—  Gramm.  Verbes  de  cœur.  Se  dit, 
dans  la  grammaire  arabe,  des  verbes 
dont  l'attribut  exprime  une  action  in- 
tellectuelle   :   Savoir,  penser,   sont   des 

VERBES  de  cœur. 

—  Hortic.  Cœur  de  pigeon.  Espèce  de 
pomme  de  bonne  qualité,  et  aussi  va- 
riété de  prune  noire  et  de  grosse  cerise. 

II  Cœur  de  Saint-Thomas.  Espèce  do  bi- 
garreau blanc  et  du  fruit  du  mimosa 
grimpant,  n  Nom  d'une  graine  d'origine  américaine,  que 
l'on  appelle  aussi  chdtaigne  de  mer.  u  Cœur  île  bœuf,  Va- 
riété de  prune.  Il  Cœur  des  Indes.  V.  cardiosperme,  ii  Cœur 
de  bœuf.  Variété  de  chou  pommé;  nom  vulgaire  du  fruit 
d'une   anone   ou  corossolè  ;  variété  de  pomme. 

—  Iconogr.  Figure  de  cœur,  souvent  surmontée  d'une 
flamme,  qui  symbolise  l'amour  de  Dieu,  et  que  l'on  donne 
comme  attribut  à  plusieurs  saints,  notamment  à  saint 
Augustin,  à  sainte  Catherine  de  Sienne,  à  sainte  Thérèse 
et  à  sainte  BVançoiso  de  Chantai. 

—  Jeux.  Une  des  quatre  couleurs  d'un  jeu  de  cartes. 

—  Manèg.  et  fauconn.  Etre  en  cœur.  Se  dit  d'un  cheval 
et  d'un  oiseau  qui  se  montrent  pleins  d'ardeur.  II  Cheval 
de  deux  cœurs.  Celui  qui  ne  se  manie  pas  facilement  et 
répond  mal  aux  aides,  u  Un  cheval  manque  de  cœur.  Quand 
il  est  indolent  et  mou.  II  Cœur 
cassé.  Se  dit  d'un  cheval  de  cour- 
ses qui  semble  découragé  pour 
avoir  couru  plusieurs  fois  sans 
succès. 

—  Mécan.  Courbe  en  cœur. 
Excentrique  qui  a  la  forme  d'un 
cœur. 

—  Pour  tracer  un  cœur,  on  di- 
vise une  droite  AB  en  quatre 
parties  égales.  Des  points  C  et  D 
comme  centres,  on  trace  deux 
demi-circonférences  au-dessus 
de  la  ligne.  On  construit  les 
triangles  équilatéraux  ABS  et  ORT;  puis,  du  point  O,  on 
trace  les  arcs  AM  et  EN;  du  point  T,  l'arc  NS;  et  du 
point  R,  l'arc  MS. 

—  Péch.  Nom  vulgaire  d'un  grand  nombre  de  coquillages 
bivalves  comestibles. 

—  Relig.  Sacré  cœur  de  Jésus  ou  simplement  Sacré  cœur. 
V.  CŒUR  (sacré). 

—  Sylvie.  Partie  centrale  du  tronc  d'un  arbre,  la  plus 
proche  de  la  moelle. 

—  Tecbn.  Pointe  de  cœur.  Pointe  que  forment  les  rails  de 
chemin  de  fer  aux  croisements  de  voie,  quand  ils  se  con- 
fondent en  un  seul,  u  Pièce  d'horlogerie  qui  dépage  la  dé- 
tente de  la  sonnerie. Il  Milieu  d'une  verge  de  plomb  dans  un 
vitrage,  u  En  T.  de  boucher..  Maniement  chez  le  bœuf  et  la 
vache,  placé  au-dessous  du  paleron,  en  arrière,  et  répon- 
dant à  peu  près  à  la  place  occupée  par  le  cœur  dans  le  thorax. 

Il  Sécher  à  cœur.  Faire  sécher  entièrement,  en  parlant  des 
peaux.  II  Cœur  de  Flandre  ou  Cœur  fleuri.  Espèce  de  passe- 
menterie de  soie,  en  usage  au  xv  siècle.  (Ce  nom  paraît 
s'être  appliqué  plus  tard  à  des  pièces  de  lingerie  brodée.) 

—  Loc.  PROV.  :  Le  cœur  haut  et  la  fortune  basse.  Plus  de 
courage  ou  de  générosité  que  de  fortune,  l;  Mauvaise  tête 
et  bon  cœur.  Se  dit  des  personnes  qui  ont  de  la  bonté,  mais 
beaucoup  trop  de  vivacité  de  caractère,  ii  Cœur  d'artichaut, 
une  ieuille  pour  tout  le  monde,  Amitié  banale;  amour 
vénal.  Il  Loin  des  yeux,  loin  du  cœur,  L'absence  détruit  ou 
refroidit  les  affections,  ll  De  l'abondance  du  cœur  la  bouche 
parle,  On  parle  volontiers  et  éloqueninient  de  ce  qui  plaîi 
ou  intéresse;  ll  Les  sages  ont  la  bouche  dans  le  cœur,  et  les 
fous  le  cœur  dans  la  bouche,  Les  sages  cachent  leurs  pen- 
sées, les  fous  disent  les  leurs  à  tout  venant.  II  Ce  qui  est 
amer  à  la  bouche  est  doux  au  cœur.  Ce  qui  est  désagréable 
au  goût  est  souvent  salutaire  pour  la  santé,  il  On  a  beau 
prêcher  qui  n'a  cœur  de  rien  faire.  On  exhorte  inutilement 
un  paresseux  et  un  lâche,  ll  H  dit  cela  de  bouche,  mais  le 
cœur  n'y  touche,  11  parle  contre  sa  pensée. 

—  Cœur,  âme,  caractère,  esprit  faible. 

—  De  bon  cœur,  de  bonne  grâce,  de  bon  gré,  volontai- 
rement, volontiers.  De  bon  cœur  veut  dire  avec  plaisir  ; 
de  bonne  grâce  a  rapport  aux  manières  et  signifie  qu'on 
agit  avec  empressement;  de  bon  gré  (^v  volontairement  indi- 
quent une  détermination  libre,  mais  la  première  locution 
marque  plutôt  l'absence  de  toute  force  brutale,  et  la  se- 
conde l'aDsence  de  toute  contrainte  ;  enfin,  volontiers,  pres- 
que équivalent  à  de  bon  cœur,  exprime  plutôt  l'absence  de 
répugnance  qu'un  sentiment  réel  de  plaisir. 

— Allds.  LlTT.  :  1"  Rodrigue,  as-tu  du  cœur?  Hémistiche 
de  Corneille  dans  le  Cid,  acte  I",  scène  v.  C'est  don  Diègue, 
insulté  par  le  comte  et  trop  vieux  pour  se  venger  lui- 
même,  qui  pose  cette  question  à  son  fils,  annuel  il  veut 
confier  le  soin  de  sa  vengeance.  (Cet  hémistiche  tragique 
se  cite  presque  toujours  plaisamment);  2°  Mettre  le  cœur 
à  droite.   Allusion  à  une  scène  da  Médecin  malgré  lui. 

V. CHANGER. 

i"  A  tous  les  cœurs  bien  nOs  que  la  patrie  est  chère! 
Vers  de  Tancrèdc,  tragédie  de  Voltaire.  V.  patrie. 

—  Syn.  Cœur,  bravoure,  courage,  hardiesse,  intrépidité, 
vaillance,  valeur.  V.  bravoure. 

—  Allds.  hist.  :  Le  cœur  léger.  Mots  empruntés  à  une 
phrase  prononcée  par  Emile  Otlivier  au  Corps  législatif, 
dans  la  séance  du  15  juillet  1870.  Après  avoir  affirmé  qu'il 
prenait  sur  lui  de  l'aire  déclarer  la  guerre  à  l'.AIIemagne, 
il  ajouta  ;  •  Do  ce  jour  commence,  pour  les  ministres  mes 
collègues  et  moi,  une  grande  responsabilité;  nous  l'ac- 
ceptons le  cœur  léger.  » 

—  Encvcl.  Anat.  hum.  Chez  l'homme,  le  cœur  est  un 
musclo  creux,  à  peu  près  du  volume  du  poing,  qui  pèse 
en  moyenne  270  grammes  chez  l'homme,  260  che*  la 
femme.  Sa  forme  est  celle  d'un  cône  aplati  d'avant  en 
arrière,  la  base  en  haut,  la  pointe  dirigée  en  bas,  en 
avant  et  à  gauche.  11  est  formé  de  deux  organes  presque 
semblables  et  étroitement  soudés  entre  eux  :  le  cffiii- 
droit  et  le  cœur  gauche,  dont  chacun,  sans  communication 
avec  l'autre,  a  son  intérieur  divisé  on  deux  cavités  :  une 
oreillette  à  la  base,  et  un  ventricule  à  la  pointe. 

Le  cœur  occupe  la  partie  moyenne  do  la  cavité  thora- 
cique,  le  médiastin.  Fortement  déjeté  à  gauche  (les  deux 
tiers  do  son  volume),  il  est  situé  en  avant  de  la  colonuo 
vertébrale,  de  l'œsophage   et  de  l'aorte,   en  arrière  du 


CriMip  (face  anWrioure)  ; 
1.  OrpiUette  droite  ;2.  Ven- 
tricule droit.;  3.  Ventricule 
gauche;  '*.  Aorte;  5.  Ar- 
tère pulmonaire;  6.  Veine 
cave  inférieure;  7.  Veine 
cave  supérieure  ;  8.  Artère 
cnrnnaire  antérieure  avec 
sa  veine  ;  9.  Artère  coro- 
naire postérieure  avec  sa 
veine. 


89 

st(>ruum,  dans  l'intorvalle  qui  sépare  les  deux  poumons, 
et  il  repose  sur  lo  itiaphragmo. 

La  suriaoi)  oxtorieuro  du  cœur  est  parcourue  par  des 
sillons  qui  dossiiioiit  à  pou  près  les  cavit<^s  intérieures. 
On  trouve  :  à  sa  base,  !os  orifices  de  la  voino  cavo 
supéneuro ,  des  vt'inos  ptilnio- 
uaires;  à  sa  lace  antérieure,  les 
embouchures  de  l'aorte  et  do  l'ar- 
tôro  puiuïouairo,  entourées  en 
^j;rande  partie  par  les  prolonge- 
ments dos  oreillettes,  les  uurtcn- 
les,  dont  la  forme  rappelle  les 
oreilles  d'un  chien. 

Les  caviti'S  iniérioures  du  cteur 
sont  seniljlables  deux  à  doux.  Les 
deux  ventricules  ù.  parois  é|)ais- 
sos  ont  la  forme  de  cônes  à  poin- 
tes inférieures,  et  dont  les  bases 
sont  percées  do  deux  ouvertures. 
La  plus  grande  de  ces  ouvertures, 
ou  orilico  aartcido-voitriculaire, 
lait  ('omuiuniquer  le  ventricule 
avec  roreillette.  Sur  tout  le  pour- 
tour de  cet  orilico,  sinsére  une 
valvule  en  forme  d'entonnoirdont 
le  sommet,  libre  dans  lo  ventri- 
cule, est  percé  d'un  trou  à  con- 
tour dentelé,  (|ui  s'oblitère  pon- 
dant la  contraction  du  ventri- 
cule. La  valvule  du  ventricule 
droit,  subdivisée  en  trois  lobes, 
est  dénommée  valvule  tricuspide  ou  triqlochine  ;  celle  du 
côté  gaucho,  ayant  la  forme  d'une  mitre  renversée,  est 
dite  mit'  aie  ou  bicuspide.  Ij'au- 
ire  ouverture  do  la  base  ven- 
(riculaire  est  un  orilice  artériel, 
possédant  une  valvule,  formée 
de  trois  replis  membraneux 
(valvules  sigmoïdes)  en  forme 
(le  nid  de  pigeon  et  dont  la  l'ace 
concave  regarde  l'artère  :  ar- 
tère aorte  pour  le  ventricule 
L'auche,  artère  pulmonaire  pour 
ie  ventricule  droit. 

La  surface  intérieure  dos 
ventricules  est  formée  par  des 
saillies  de  substance  muscu- 
laire dénommées  colonnes  char- 
nues du  cœur;  celles  qui  sont 
détachées  de  la  paroi  à  leur 
extrémité  supérieure  et  s'insè- 
rent sur  les  valvules  auriculo- 
ventriculaires  s'appellent  pi- 
liers du  cœur. 

Les  deux  oreillettes  à  parois 
minces  ont  une  forme  cubique; 
ù.  leur  face  inférieure  se  trou- 
vent lesoriticesauriculo-ventri- 
culairos  et,  sur  les  autres  (aces, 
les  orifices  des  veines,  mais  sans  aucune  valvule.  Pendant 
l'état  embryonnaire,  les  deux  oreillettes  communiquent 
outre  elles  par  le  trou  de  Botal. 

Le  cœur,  au  pumt  de  vue  anatomique  pur,  comprend  des 
portions  fibreuses,  des  portions  musculaires,  des  vaisseaux 
et  des  nerfs.  Les  portions  fibreuses  entourent  les  quatre 
orifices  ventriculaires.  Les  portions  musculaires,  consti- 
tuées par  des  fibres  musculaires  striées,  sans  sarcolemme, 
s'insèrent  après  un  trajet  sinueux  par  leurs  deux  extré- 
mités sur  la 
partielibrouse. 
Ces  fibres  mus- 
culaires con- 
stituent :  1* 
deux  sacs  com- 
prenant cha- 
cun un  ventri- 
cule; 2"  untroi- 
siôme  sac  ron- 
formant  les 
deux  autres. 

La  structure 
des  oreillettes 
nst  semblable 
à  collodcs  ven- 
tricules. Les 
artères  du 
rœur  provien- 
nent des  coro- 
naires; les  vei- 
nes so  jettent 


Oreillette  et  ventricule  gau- 
che, ouverts  par  le  côté  ex- 
terne :  1.  Valvule  mitrale; 
2.  Colonnes  charnues;  3.  Co- 
lonne charnue  coupée et  écar- 
tée pour  montrer  l'infundi- 
bulum;  t.  Aorte  ;  5.  Arlt^rc 
pulmonaire;  6,  Veines  pul- 
monaires; 7.  Auricule  gau- 
che ,  8.  Empreinte  de  la  fosse 
ovale. 


Tracés  cardiographiquea:  OD, oreillette  droite; 
VD,  ventricule  droit;  VG,  ventricule  gauche; 
s.  BVMtdl*'  ou  cnniraclinn;  (/,  diastole  ou  dila- 
tali'in.  (L'int'-rvalle  entre  les  lignes  pointillécs 
AA'  et  DU'  repri-sente  une  révolution  complète 
du  i-neur;  entre  AA'  UB',  systole  de  l'oreillerte  ; 
do  lîii'  a  OC,  sysitule  des  ventriculos;  de  BB'  S\ 
DD'.diaïtolu  auriculaire  ;  de  CC^  &  UD',  diastole 
totale  du  cœur.) 


dans  la  grande  voine  coronaire,  ot  les  nerfs  sont  issus  du 
plexus  cardia(|ue. 

Lo  cœur  possède  deux  séreuses  :  l'une  extérieure,  le 
prricarde,  l'autre  intérieure,  VcnUocnrde. 

—  Anat.  comp.  Chez  les  animaux  supérieurs,  comme  chez 
l'homme,  le  cfpur  sert  tout  à  la  lois  de  moteur  ot  do  répula- 
tour.  Il  est  .livi.sé  en  cavités,  plus  nombreuses  ot  plus  riches 
en  valvules  à  mesure  4|uo  le  type  est  plus  parfait.  Clioz  les 
animaux  inférir-urs.  le  cœur  n'est  souvent  qu'une  dilata- 
tion pulsatilo  d'un  vaisseau  qui  peut  posséder  plusieur» 
renflements.  De  pareils  cœurs  existent  déjà  chez  los  échi- 
nodermes.mais  font  défaut  chez  los  molluscoïdos  bryozoai- 
res. Chez  los  vers,  le  cœur  est  représenté  par  un  ou  doux 
vaisseaux  longitudinaux.  Chez  (pioiquos  crustacés,  comme 
l'écrovisso,  il  y  a  un  vaisseau  dorsal  faisant  fonction  de 
cœur,  bien  que  lo  système  circulatoire  no  soit  jamais 
complètement  clos.  Tous  les  mollusques  possèdent  un  cœur 
muni  d'un  ventricule,  qui  chasse  lo  sang  dans  los  organes, 
f  t  d'une  oreillette  (parfois  de  doux).  Celui  dos  céphalopo- 
des touche  déjà  à  lu  perfection  et  rappelle  celui  des  ver- 
tébrés, uvfîc  ses  ventricules  veineux,  son  ventricule  on 
rapport  avec  une  aorte.  Los  tuniciors  possèdent  tous  un 
•  unir  enveloppé  dans  un  péricarde,  mais  sans  vaisseaux. 

Lecœur,  cliezraniphioxtis,se  ramènoàdos  troncs  vascu- 
laires  animés  do  mouvements  rythmiques  ;  mais,  chez  tous 
les  autres  vertébrés,  le  cœur  .sodiU'érencie  nettement.  C'est 
un  organe  musculaire  coni(pio,  enveloppé  d'un  péricarde, 
iuni(pin  séreuse,  muni  d'oreillettes  et  comportant  une  ou 
doux  séparationsou  v<mr,ricul(^s.  t.'hnz  los  poissons,  lo  cœur. 
a  doux  cavités  (une  oreillette  ot  un  ventriciilo),  ost  placé 
très  près  do  la  tétn,  presmie  sous  les  mAchoires.au-dossous 
do  l'appareil  branchial.  Clioz  les  ganoïdos  ot  los  dipnoïques 


seuls,  il  existe  une  troisième  loge  munie  de  valvules.  Le 
cœur  dos  reptiles,  encore  qu'il  n'ait,  chez  la  plupart,  que 
trois  cavités,  appaniont  à  un  type  déjà  supérieur  ;  certains 
reptiles  ont  un  cœur  à  quatre  cavités.  La  cloison  vcntri- 
culaire  est  ordinairement  percée  de  cette  ouverture  {fura- 
men  Panizza'),  dont  on  observe  des  traces  clioz  l'embryon 
humain  {trou  de  Botal);  chez  les  crocodiles,  ce  trou  est 
complètement  bouché.  Le  cœur  des  amphibies  ressemble 
ù  celui  des  poissous  pendant  la  période  larvaire,  et  à 
C(dui  dos  reptiles  à  l'état  adulte.  Chez  les  vertébrés  à  sang 
chaud,  lo  cœur  est  toujours  à  quatre  cavités.  Chez  les 
oiseaux,  son  activité  est  toujours  plus  grande,  mais  il  est, 
chez  les  uns  comme  chez  les  autres,  divisé  en  deux  par- 
ties :  colle  de  droite,  veineuse;  celle  de  gauche,  arté- 
rielie  (il  est  placé  verticalement  au  milieu  du  thorax). 
Chez  l'homme  et  les  singes,  cette  position  devient  oblique, 
et  c'est  une  des  rares  diH'érences  que  le  cœur  de  Ihomme 
présente,  du  reste,  avec  celui  des  autres  mammifères. 

—  Hhysioi.  Le  cœur  subit  une  série  de  contractions 
{ftijstole)  et  de  relâchements  {diastole)  qui  so  succèdent 
suivant  un  certain  rythme,  en  commençant  par  l'oreil- 
lette, et  mettent  le  sang  en  mouvement.  (V.  circilation.) 
Les  deux  oreillettes  se  contractent,  ou  so  relâchent  en- 
semble; il  en  est  do  même  des  ventricules.  L'ensemble 
d'une  systole  et  d'une  diastole  constitue  une  u  révolution 
cardiaque  ». 

L'appareil  très  simple  de  Franck  et  Marey  permet  de 
se  rendre  compte  des  mouvements  du  cœur  :  il  se  compose 
d'un  simple  levier  très  léger,  soulevé  près  de  son  axe  par 
un  petit  cylindre  de  moelle  de  sureau,  qui  repose  sur  le- 
cœur. L'extrémité  du  levier,  par  ses  mouvements,  indique 
los  contractions  cardiaques.  V.  cardiographk.myographi;. 

En  associant  deux  de  ces  appareils,  l'un  reposant  sur 
les  oreillettes,  l'autre  sur  le  ventricule  unique  d'un  cœur 
de  tortue,  on  observe  les  phénomènes  suivants  :  1°  systole 
auriculaire.  (Le  levier  correspondant  se  lève;  le  sang  est 
lancé  dans  les  ventricules);  2°  systoloveotriculaire, annon- 
cée par  le  levier  qui  y  correspond.  (Le  sang  est  lancé  dans 
les  artères;  en  mémo  temps,  abaissement  du  premier  le- 
vier et,  par  suite,  diastole  auriculaire)  ;  3°  abaissement  du 
second  levier  ou  diastole  complète  du  cœur.  (Le  sangaftîue 
dans  les  oreillettes.  Le  premier  temps  dure  environ  le  cin- 
quième de  Indurée  totale  d'une  révolution  cardiaque  ;  le 
deuxième  et  le  troisième  temps,  chacun  deux  cinquièmes.) 

La  fréquence  des  révolutions  cardiaques  est  fort  va- 
riable :  elle  augmente  dans  les  maladies  fébriles,  après  les 
repas,  la  marche,  les  émotions,  etc.  Chez  le  nouveau-né, 
il  y  a  120-115  révolutions  par  minute;  chez  l'homme,  70  à 
80  environ. 

Le  rythme  du  cœur  provient  des  propriétés  de  ses  fibres 
musculaires  en  dehors  de  toute  influence  nerveuse.  Pendant 
l'intervalle  des  contractions,  la  libre  cardiaque  est  inexci- 
table (loi  de  Marey).  Le  système  nerveux  intervient  pour 
coordonner  et  régulariser  les  pulsations  par  les  fibres 
d'arrêt  du  pneumogastrique,  les  fibres  accélératrices  du 
grand  sympathique  et  par  des  ganglions  nerveux. 

•Si  l'on  applique  l'oreille  sur  la  paroi  thoracique  d'un 
homme  sain,  au  niveau  du  cœur,  on  perçoit  une  espèce 
de  tic-tac  constitué  par  un  premier  bruit,  sourd,  profond, 
prolongé,  et  un  second  bruit  plus  clair,  séparés  chacun 
par  un  intervalle.  De  cette  succession  résulte  un  rythme 
à  trois  temps:  i»  un  bruit  long;  2»  un  intervalle  très 
court  {petit  silence)  et  un  deuxième  bruit  clair;  3*"  un 
intervalle  {(/rnud  silence).  La  cause  de  ces  bruats  a  été 
très  diversement  interprétée.  Chauveau  et  Marey  ont  pu, 
par  leur  cardiographe,  montrer  que  le  premier  bruit,  qui 
coïncide  avec  le  début  de  la  contraction  ventriculairo, 
est  produit  par  le  claquement  des  valvules  auriculo-ven- 
triculaires  Lo  deuxième  bruit  qui  succède  à  !a  systole, 
les  ventricules  se  relâchant,  est  proiluît  par  les  sigmoïdes 
qui  se  tondent  brusquement. 

—  Méd.  Los  maladies  du  irœur,  fort  nombreuses  et  fort 
graves,  peuvent  se  diviser  en  : 

ï"  Altérations  do  la  séreuse  externe.  V.  i-kkicardite; 

2"  Altérations  du  muscle,  duos  à  une  inflammation  ou  à 
une  dégénérescence  de  ses  fibres,  et.  par  suite,  myocardite 
pure  ou  hypertrophie,  atrophie,  dilatation,  etc.  V"  myocar- 

DITK  ; 

3°  Maladies  de  la  séreuse  interne.  V.  endoc.\rditk; 

A"  Lésions  des  orifices  valvulaires.  (Ces  lésions  sont  des 
altérations  anatomiques,  siégeant  au  niveau  des  orifices  du 
cœur.  .Souvent  conséquence  d'une  endocardite,  ollos  peu- 
vent ôiro  déterminées  par  le  rhumatisme  articulaire  aigu, 
la  choréo,  la  blennorragie,  l'alcoolisme,  les  pvrexios.  etc. 
Primitives  dans  le  jouno  âge,  les  lésions  valvulaires  sont, 
plus  tard,  presque  toujours  secondaires. 

Quelles  quo  soient  la  cause  efficiente  et  la  nature  dos 
lésions,  deux  modalités  sont  seules  à  envisager:  1"  il  y  a 
rétrécissement  do  l'orifice  ;  2»  les  valvules  no  ferment  plus 
complètement  l'orifice  :  il  y  a  insuffisimcc.  On  constate  l'exis- 
tenco  do  ces  altérations  par  la  présence  ào  bruits  anor- 
maux (bruits  do  souffle)  dans  rauscultation  du  cteur. 

Les  maladies  val vuiairos  aboutissent  à  un  afl'aiblissement 
do  l'énergie  cardiai|ue,  qui  donne  lieu  à  des  hydropisics 
mulliph's.  dos  siitl'usions  sanguines,  etc.  V.  asvstoi.ik]  ; 

:>"  l)es  mallorinaiions  congénitales,  dont  la  principale 
est  la  persistance  du  trou  de  Botal.  V.  cyano*<k; 
G"  Dos  névroses  du  cœur,  V.  palpitation,  goitre  kxopii- 

TALMigUK. 

—  Art  vétér.  Maladies  du  cœur  chez  les  animaux.  Los 
maladies  du  cœur  sont  assez  fréquentes  chez  lo  chion  ot 
chez  le  cheval  ;  elles  sont  tout  à  fait  exccptionnotlos  chez 
los  autres  animaux  domesti<|uos.  Klles  sont  généralement 
la  conséquonco  d'exorcicos  violents  ou  do  fortes  émotions  ; 
ollos  peuvent  accompagner  aussiles  constitutions  atraiblies. 
Ce  sont  los  ant'vnsjnes,  los  hypertrophies,  los  insuffisances 
valndaii'cx,  otc. 

—  Archéul,  Dès  le  moyen  ft^e.  lo  co'ur  était  pris  comme 
emblème  do  l'amour  ot  Je  la  lidélité;  comme  symbole  re- 
ligieux ou  profane,  il  apparaît  dans  les  broderies,  les 
émaux,  l'orfèvrerio.  Los  inventaires  font  mention  do 
cœurs  on  or  ou  en  pierreries  dans  les  fermails.  les  col- 
liers, los  chaînes,  otc.  A  l'enlréo  dos  rois,  on  leur  pré- 
sentait des  ctnurs  comme  signe  do  loyauté. 

La  forme  essentielle  varie  suivant  les  époques;  los  dif- 
féronces  sont  surtout  dans  los  roliol's  ;  ainsi,  au  xv«  siècle, 
les  cœurs  plats,  excavés  mémo,  on  pélalos  do  trèfle,  ne 
rossomblout  en  rion  à.  ceux  du  xvi*  siècle,  qui  se  bombent 
le  plus  on  plus  au  xvn*  siècle.  Do  l  too  à  ir.go  environ, 
los  pommeaux  d'épéo  sont  souvent  façonnés  on  forme  do 
ccnur.  Les  cœurs  ont  une  importance  spéciale,  coinmo 
objets  votifs,  reliquaires,  etc. 


CŒUR 

—  Hist.  Cœurs  conservés  comme  reliques.  L'usage  d'em- 
baumer los  cieurs  des  persoiiDagos  émiaents  ou  célèbres 
est  Ion  ancien.  Cette  coutume  se  rattache  au  culte  des 
morts.  Le  cœur  étant  considéré  comme  l'organe  noUe  par 
excellence,  on  dut  uaturellemcnl  le  conserver  Ijeaucoup 
plus  lro(|uemment  comme  relii|U0.  On  peut  citer  le  cœur  de 
Richard  Cœur  do  Lion,  conservé  à  Rouen;  lo  cœur  do 
saint  Louis,  à  la  sainte  chapelle  de  Paris;  lo  cœur  du 
grand  Arnaud,  qui  se  trouve  dans  l'église  de  Palaiseau  ;  etc. 

—  Mécan.  La  courbe  en  cœur  ou  excentrique  à  mouve- 
ment uniforme  a  pour  but  de  traust'ormor  un  mouvement 
circulaire  continu  en  mouvement  rcctiligno  altiTnatif.  Sa 
continuité  permet  qu'avec  dos  angles  égaux  décrits  par 
l'arbre  tournant,  la  pièce  avance  ou  recule  de  quantités 
égales. 

Cœur  (sACKiî)  ou  Sacré  cœur  de  Jésus,  Cœur  de 
Jésus,  à  qui  l'Eglise  catholique  rend  un  culte  de  latrie. 

Le  culte  du  sacré  cœur,  tel  que  l'entend  l'Eglise  catholi- 
que, a  pour  but  d'honorer  :  1»  le  cœur  morne  de  Jésus- 
"Christ,  l'un  des  organes  de  son  humanité,  qui,  par  son  union 
intime  avec  la  Divinité,  a  droit  à  l'adoration  ;  2°  l'amour  du 
Sauveur  pour  les  hommes,  dont  son  coeur  est  le  symbole. 

Le  principal  promoteur  de  la  dévotion  au  sacré  cœur  fut 
un  jésuite,  le  Père  do  La  Colombière,  qui  était  lo  directeur 
de  Marguerite-Marie  (v.  Alaco^ue),  religieuse  du  cou- 
vent do  la  Visitation  à  Paray-le-Monial.  La  fête  du 
Sacré-Cœur  fut  célébrée  pour  la  première  fois  à  Paray- 
le-Monial,  en  16S5.  Le  pape  Clément  XllI  en  permit  la 
célébration  dans  toute  l'Egli-se,  en  1765.  Elle  est  actuelle- 
ment fixée  au  vendredi  après  l'ociave  de  la  fête  du  Saint- 
Sacrement,  avec  laquelle  cette  dévotion  a  des  rapports 
évidents.  En  France,  elle  se  célèbre  le  dimanche  suivant. 

A  la  suite  des  désastres  de  1870-1871,  le  cardinal  Gui- 
bert,  archevêque  de  Paris,  ouvrit  une  souscription  ayant 
pour  but  l'érection  d'un  sanctuaire  en  l'honneur  du  sacré 
cœur.  La  butte  de  Montmartre  fut  le  lieu  choisi  par  le 
prélat  lui-même.  Pie  IX  approuva  ce  dessein  et  donna  à 
la  future  église  le  titre  de  »  basilique  du  'Vœu  national  ». 
L'Assemblée  nationale  déclara  ce  projet  d'utilité  publique 
le  23  juillet  1873,  et  la  première  pierre  de  l'édifice  fut  so- 
lennellement posée  le  16  juillet  1875,  par  l'archevêque  de 
Paris,  assiste  d'un  grand  nombre  d  évêques.  V.  Sacré- 
Cœdr  (monument  el  congrégation). 

Cœur  et  la  main  (le),  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  Nuitter  et  Beaumont,  musique  de  Charles  Lecocq,  re- 
présentée au  théâtre  des  Nouveautés,  le  19  octobre  1882. 
Le  livret  n'olt're  guère  que  des  situations  connues;  mais 
il  est  empreint  de  gaieté  et  écrit  avec  grâce,  (^uant  à  la 
partition,  assurément  l'une  des  meilleures  de  son  auteur, 
elle  est,  d'un  bout  à  l'autre,  écrite  avec  une  souplesse 
de  main,  une  élégance  et  une  distinction  rares.  Il  faut 
citer  le  gentil  chœur  des  paysannes  cueillant  des  fleurs 
d'oranger,  une  chanson  à  boire  d'une  e.xtréme  franchise, 
les  jolis  couplets  de  l'alcove,  une  pavane  exquise,  et  sur- 
tout le  grand  duo  qui  termine  le  second  acte  et  qui  no 
déparerait  pas  le  meilleur  opéra-comique. 

Cœur  (Jacques),  financier  et  marchand,  né  à  Bourges  à 
une  date  incertaine,  mais  qui  ne  peut  être  éloignée  de  1395, 
mort  à  Chio  en  1456.  Il  ne  reçut  aucune  éducation  litté- 
raire, mais  il  y  suppléa  par  son  intelligence. 

Ayant  épous'é  Marcéede  Léodepartou  Liodepart,  fille  du 
prévôt  de  Bourges,  lui-même  gendre  du  maître  des  mon- 
naies de  cette  ville,  il  fut  ainsi  amené  à  s'occuper  de  la  fa- 
brication des  monnaies  :  bientôt,  il  organisa  sur  une  grande 
échelle  le  commerce  avec  lo  Levant  et  déploya  un  véritable 
génie.  Il  y  voyagea  lui-même  eu  1433.  En  1436,  Jacques  Cœur 
fut  "  commis  au  l'ait  de  l'argenterie  "  du  roi,  et,  en  1440, 
devint  argentier  en  titre.  Anobli  on  1441,  il  fut  chargé  par 
le  roi,  successivement,  do  plusieurs  missions  importantes  : 
commissaire  royal  auprès  des  états  de  Languedoc,  com- 
missaire royal"  pour  réprimer  les  e.\cès  dos  sergents- 
commissaires  dans  la  même  province,  délégué  auprès  des 
états  d'Auvergne,  commissaire  royal  pour  l'in.stallation 
du  parlement  de  Toulouse.  Il  ulili'sa  ses  rares  facultés, 
non  seulement  dans  des  entreprises  commerciales,  mais 
dans  dos  entreprises  industrielles,  et  donna  une  vive  im- 
pulsion à  l'exploitation  des  mines  du  Beaujolais  et  du 
Lyonnais.  Il  acquit  ainsi  une  fortune  colossale,  déploya 
un  luxe  royal,  fit  construire  des  maùsons  dans  la  plupart 
des  grandes  villes  de  Franco.  Los  armoiries  de  Jacques 
Cœur  sont  sculptées  do  tout  côté,  avec  la  fière  devise  : 
•  A  vaillaus  cuers  riens  impossible.'  Charles  VII  traitait  son 
argentier  â  l'égal  des  princes, 
ot  lo  grand  citoyen  était  digne 
docos  honneurs,  non  seulement 
par  son  intelligouco,  mais  par 
son  dévouement  aux  intérêts 
de  la  patrie.  Lors  do  la  cam- 
pagne do  Normandie  :  .  Sire, 
dit-il  au  roi,  ce  quo  j'ai  est 
vôtre,  o  ot  il  mit  tous  ses  tré- 
sors à  la  disposition  do  la  cou- 
ronne pour  hâter  la  conquête 
de  la  province  snr  les  Anglais. 
Mais  Jacques  Cœur  avait  dos 
envieux  :  dos  accusations  odieu- 
ses furent  lancées  contre  lui. 
Elles  trouvèrent  ouvertes  los 
oreilles  de  Charles  VU.Lo  pro- 
cès qui  s'ouvrit  et  qui  s'instrui- 


cès  qui  s  o 

sit  d'une  manière  révoltante 
est  l'infamie  du  règne,  avec 
l'abandon  où  Charles  Vil  laissa  J.ict]uos  Ca>ur, 

Jeanne  d'Arc.  Jacques  Cteur  fut 

condamné,  lo  roi  s'empara  do  ses  biens  et  alla  jusqu'à 
prendre  ses  lits  aux  belles  étoiles  pour  les  distribuer  A 
ses  maitrosses.  Lo  grand  citoyen  parvint  â  s'évader  do 
Poitiers;  il  so  réfugia  A  In  coiir  do  Rome,  où  il  fut  rocu 
â  bras  ouverts.  Calixte  III  lui  donna  même  le  commande- 
mont  d'uno  Hotte  contre  les  Turcs.  Louis  XI  lit  faire  la 
révision  du  procès  et  rendit  aux  enfants  uuo  partie  dos 
biens  dont  leur  père  avait  été  dépouillé. 

—  BiuLiooit.  :  P.  Clément,  Jacques  Cœur  el  Charlrs  VU 
(Paris,  1865);  Ci.  du  Fresnodo  Boaucouri,  Hisloiiv  de  Char- 
les \'// (Paris,  1881-1890). 

CœUR  (Pierre-Louis),  prédicateur  ot  prilnt  français, 
né  A  l'arnre  (Rhône)  ou  1805,  mort  en  1860.  Il  obtint  des 
succès  éclalnnts  dans  la  chaire  évangéliqne,  d'abord  en 
province,  puis  A  Pans.  .*^es  admiraieiirs  lo  surnominèrent 
le  Saint  Cy  prlon  du  XIX'  slôclo.  On  trouvait  dans  sou 

12 


CŒURCE 


COFFRE 


éloquence  quelque  chose  de  la  pureté  et  de  l'ampleur  do 
Massillou  II  fut  quelques  années  professeur  de  théologie 
à  la  faculté  de  Paris,  et  fut  nommé,  en  1848,  évêque  de 
Trojes. 

CŒURCE  (keurss)  n.  f.  Outil  de  corroyeur,  sorte  de  cou- 
teau à  lame  emoussée  et  très  épaisse 
pour  le  travail  des  peaux  sur  le  che- 
valet. Il  Même  outil  pour  le  planage 
des  métaux  :  zinc,  étain. 

CŒURET   {keu-rè)   a.  m.   Variété 
de  cerisier,  qui  produit  le  bigarreau  Cœurce. 

appelé  cœur,  ii  Variété  de  raisin  blanc  à  peau  épaisse, 
mais  très  sucré. 

CœuvrES  (Victor-Marie  d'Estrées,  marquis  de).  V.Es- 
TRÉEs  (duc  d'j. 

Cœuvres-ET-VALSERY,  comm.  de  l'Aisne,  arr.  et  à 
17  kil.  de  Soissons,  sur  le  Retz,  atlluenl  de  l'Aisne;  570  h. 
Moulins,  gisement  fossile.  Eglise  des  xii%  xiii*  et  xv«  siè- 
cles. Abbaye  de  prémontrés  à  Valsery.  Ce  bourg  fut  pris 
par  les  calvinistes,  en  1567.  —  Ce  fui  a.à  château  de  Cœuvres, 
en  passant  chez  d'Estrées,  que  Henri  IV  vit  la  belle  Ga- 
brielle  puur  la  première  fois,  le  10  novembre  1590. 

COÉVËQUE  (du  préf.  co.  et  de  évêque)  n.  m.  i'oadjuteur 
sans  future  succession,  que  Ton  donnait  autrefois  aux  évè- 
ques  :  tjuelgues  prélats  d'Allemagne  avaient  encore  des 
coévéques  au  xvii*  siècle.  {Supplém.  de  TAcad.)  n  Collègue 
dans  1  episcopat  :  Il  y  a  schisme  entre  moi  et  vus  coévèques. 
^Bûss.) 

GOEVORDEN,  comm.  des  Pays-Bas.  V.  Koevorden. 

COEX  n.  m.  Bot.  V.  coix. 

GoÈX,  comm.  de  la  Vendée,  arr.  et  à  27  kil.  des  Sables- 
d'Olonne.  sur  le  Goran,  affl.  du  Jaunay;  1.802  hab.  Ch.de  f. 
Etat.  Minoteries. 

COEXISTANT  {èg-zi-stan),  ANTE  adj.  Qui  coexiste,  qui 
est  simultanément  :  L'homme  et  la  femme  sont  coexistants 
comme  le  double  principe  de  la  nature.  (Vaillant.) 

COEXISTENCE  [èq-zi-stanss  —  rad.  coexister)  n.  f.  E.^is- 
tence  simult-auée,  état  de  deux  ou  plusieurs  chuses  qui  exis- 
tent en  même  temps  :  La  coexistence  des  trois  personnes 
divines. 

—  Enctcl.  Phil.  Rapport  de  coexistence.  Une  des  plus 
importantes  discussions  de  la  philosophie  contemporaine 
porte  sur  cette  question  :  avons-nous  la  perception  directe 
et  immédiate  du  rapport  de  coexistence  ?  Herbert  Spencer 
répond  négativement  et  de  la  façon  la  plus  absolue.  Pour 
lui,  la  conscience  forme  une  seule  ligne  '■""*;"■■"    "'■<  "" 


continue,  où  un 
était  succède  à  un  autre  et  où  deux  états  différents  ne 
peuvent  se  trouver  simultanément.  Le  rapport  do  coexis- 
tence peut  être  une  réalité  objective  r  mais  nous  ne  l'infé- 
rons que  par  une  série  d'expériences,  à  la  suite  de  sen- 
sations qui  sont  successives.  Et  tout  l'effort  de  Spencer 
consiste  à  expliquer  comment,  sans  percevoir  la  coexis- 
tence, nous  en  acquérons  l'idée.  Sa  théorie  n'a  pas  été 
admise  par  la  plupart  des  psychologues  de  l'école  expéri- 
mentale. On  s'accorde  à  peu  près  à  reconnaître  que  la 
vue  peut  donner  à  l'esprit  plusieurs  perceptions  à  la  fois, 
qu'il  en  est  de  même  du  toucher,  et  qu'enfin  nous  pouvons 
percevoir  en  même  temps  des  sensations  d'espèce  diffé- 
rente, comme  un  son,  tme  odeur,  une  saveur. 

COEXISTER  {èg-zi-sté  —  du  préf.  co,  et  de  exister}  v.  n. 
Exister  ensemble,  simultanément  :  Les  luthériens  soutien- 
nent que  le  nain  et  le  vin  coexistent  dans  l'eucharistie  avec 
le  corps  et  le  sang  de  Jésus-Christ.  (Acad.) 

COFERMIER  (Jèr-mi-é  —  du  préf.  co,  et  de  fermier)  n.  m. 
Celui  qui  a  pris  à  bail  une  ferme  avec  un  ou  plusieurs 
autres. 

COFTEA  (fé)  n.  m.  Nom  scientifiq^ue  du  genre  caféier. 

COFFÉAGÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  rubiacées, 
ayant  pour  type  le  genre  caféier.  —  Uiie  cofféacée. 

COFFERDAH  {fèr-dam'  —  de  l'angl.  cofferdam,  digue, 
batardeau)  n.  m.  Double  coque  des  navires  de  guerre  que 
l'on  emplit  d'une  matière  encombrante  pour  obturer  les 
voies  d'eau  après  le  passage  des  projectiles,  il  Par  ext.,  Ma- 
tière même  dont  on  bourre  linlervalle  compris  entre  les 
doubles  parois  et,  plus  particulièrement.  Périsperme  corné 
de  la  noix  de  coco,  plus  léger  que  le  liège  lui-même. 

—  ENctcL  Une  couchede  cofferdam,  tassée  dans  ladoublo 
muraille  d'un  navire  à  raison  de  I2û  kilogranimi-s  par  mètre 
cube,  suftit  à  boucher  instantanément  louvertiiro  lorsque 
la  paroi  vient  à  être  traversée  par  un  projectile;  l'eau  ne 
suinte  qu'au  bout  d'un  quart  d'heure.  Outre  ses  propriétés 
obturatrices,  le  cofferdam  est  à  peu  près  incomtiustible. 
D  permet  de  réduire,  dans  une  certaine  mesure,  le  cuiras- 
sement des  navires,  mais  son  emploi  ne  dispense  pas  des 
compartiments  étanches  qui  divisent  rinténeur  du  navire 
en  alvéoles,  dont  une  partie  peut  être  envahie  sans  danger 

Sar  l'eau,  car  le  cofferdam,  excellent  contre  les  obus,  pro- 
uirait  peu  d'effet  dans  les  brèches  ouvertes  par  les  tor- 
pilles. 

COFFEYVILLE,  village  des   Etats-Unis  (Kansas),  sur 

le  Verdigris,  afduent  del'Arkansas  ;  2.280  hab.  Minoteries. 

COFFIN  (du  lat-  cophinus;  gr.  kophinos,  panier)  n.  m. 

S'est  dit,  et  se  dit  encore,  dans  quelques  provinces,  pour 

Panier, coffre,  étui. 

—  Fam,  Mettre  un  corps  en  son  coffin,  Le  mettre  dans 
le  cercueil.  (Cette  locution  a  vieilli,  mais  lo  mot  coffin 
signifie  encore  cercueil  en  anglais.) 

—  Agric.  Etui  contenant  do  l'eau  dans  lequel  le  fau- 
cheur met  sa  pierre  à  ai- 
guiser et  qu'il  porte  atta- 
ché à  sa  ceinture. 

—  Archéol.  Se  disait,  au 
moyen   âge,  de  ces  boUes 
rondes  et  légères,  souvent 
décorées  et  peintes,  où  les 
marchands  mettaient  leurs 
oublies,  et  de  celles  où  l'on 
gardait  ces  oublies  dans  lus 
offices.  ^11  y  avait  des  cof- 
flns  d'orfèvrerie,  do  cuir, 
de  bois,  etc.;  en  les  em-  cofdn  ou  coy^^r 
ployait    aussi    à    d  autres     de  faucheur, 
usages,  comme  pour  mettre 
les  rasoirs,  menus  objets  de  toilette,  etc.  A  partir  du 
XVI*  siècle,  ce  mot  signifie  plutôt  une  corbeille.)  Syn. 

COFFIN  EAU. 


'*flln  .1  oubH<,'3 
(xvni'  B.j, 


—  Art  milit.  Etui  qui  devait  coutenir  une  charge  de 
mousquet. 

Coffin  (Charles),  littérateur,  né  à  Buzancy  (Ardennes) 
en  1676,  mort  à  Pans  en  1749,  fut  principal  du  collège 
do  Bcauvais.  à  Paris,  puis  recteur  do  l'Uiiiversiié  en  1718. 
Il  publia,  en  1727,  un  volume  de  poésies  latines,  où  l'on 
remarque  surtout  une  odo  pleine  de  verve  et  d'esprit  sur 
le  vin  de  Champagne.  11  a  aussi  composé  des  hymnes  qui 
font  partie  du  bréviaire  de  Paris. 

GOFFINE  n.  f.  Ardoise  à  surface  courbe,  considérée 
comme  étant  de  huitième  qualité. 

COFFINER  V.  a.  Courber,  plier  en  cercle  :  Coffiner  des 
planches.  (Se  dit  des  œillets  dont  les  pétales  restent  ché- 
tifs)  :  Œillets  qui  coffinent. 

Se  coffiner,  v.  pr.  Se  courber,  se  déjeter,  en  parlant  des 
bois  ouvrés,  ii  Rester  chétifs,  eu  parlant  des  œillets  :  Ces 
œillets  SE  coffinent. 

COFFINET  (ne)  n.  m.  Petit  panier,  petit  coffre.  (Vieux.) 

COFFINHAL-DUBAIL(Jean-Baptisle),  né  à  Aurillac  en 
1754,  niurt  en  I7y4.  Médecin,  puis  homme  de  loi,  il  devint 
procureur  au  Cliâtolet.  Il  combattit  avec  les  insurgés  à 
la  prise  des  Tuileries,  le  10  août  i792,  fut  nommé.  Te  17, 
président  du  tribunal  chargé  déjuger  les  royalistes.  Juge, 
puis  vice-président  du  tribunal  révolutionnaire  (1793),  il 
se  montra  d'une  rigueur  e.\cessive.  II  condamna  Lavuisior, 
mais  sans  l'injurier,  quoi  qu'aient  prétondu  ses  adver- 
saires. Très  dévoué  à  Robespierre,  il  tenta  de  le  sauver 
au  9-Thermidor.  Dans  ce  bui,  il  délivra  Henriot,  lo  com- 
mandant de  la  garde  nationale.  Nommé  par  la  Commune 
membre  du  Comité  d'extîcution  chargé  d'organiser  la  ré- 
sistance contre  les  thermidoriens,  il  éctiona,  fut  livré  par 
un  homme  chez  qui  il  s'était  réfugié,  et  décapité,  le  i8  ther- 
midor. —  Son  frère,  Coffluhal-Dunoyer,  né  à  Aurillac 
en  1757,  mort  en  1832,  prudent  et  réservé,  se  rit  appeler 
Dhnovkb  tout  court.  Il  fut  créé  baron  de  l'Empire,  et  de- 
vint maître  des  requêtes. 

COFFINIÈRES  (AntoineSiméon-Gabriel).  littérateur  et 
jurisconsulte  fiançais,  né  à  ■  asteinaudary  en  1786,  mort 
en  1862.  Ses  débuts  comme  avocat  furent  brillants,  et  en 
peu  d'années  il  se  fit  une  place  honorable  à  côté  d'hommes 
comme  Berryer,  Paillet,  Dupin,  etc.  Attaché  au  parti  libé- 
ral, il  plaida  plusieurs  procès  politiques  ;  entre  autres,  l'af- 
faire des  quatre  sergents  de  La  Rochelle.  Il  a  laissé  un 
grand  nombre  d'ouvrages  parmi  lesquels  nous  citerons  : 
Analyse  des  Novelles  de  l'empereur  Jiistinien,  confért^es  avec 
l'ancien  droit  fj-ançais  et  le  Code  Napoléon  (1805);  le  Code 
Napoléon  expliqué  par  les  décisions  supréines  de  la  cour  de 
cassation  et  du  conseil  d'Etat  (1809);  Observations  sur  le 
rétablissement  du  divorce  '1S21);  De  la  Bourse  et  des  spécu- 
lations sur  les  effets  publics  (1824)  ;  Traité  de  la  liberté  indi- 
viduelle (1828);  Rapport  sur  le  système  cellulaire  (1844); 
Eléments  de  notre  organisation  gouvernementale,  aaminis- 
trative  et  judiciaire  (1850). 

CoFFINIÈRES  DE  NORDECK  (Grégoire  Gaspard-Fé- 
lix), général  français,  no  à  Oastelnaudary  en  I8il,  mort 
en  1887.  Pendant  la  guerre  dTtalie,  il  commanda  le  génie 
du  5*  corps.  Promu  général,  commandant  l'Ecole  poly- 
technique en  1860,  général  de  division  en  1865,  il  devirii  pré- 
sident du  comité  des  fortifications.  En  aofit  1870,  il  était 
commandant  supérieur  de  la  place  do  Metz.  Le  26  août, 
dans  le  conseil  de  guerre  réuni  par  Bazaine  pour  examiner 
la  situation,  il  émit  l'avis  que  l'armée  du  Khin,  an  lieu  de 
chercher  à  forcer  les  lignes  prussiennes,  devait  rester  sous 
Metz.  Lors  de  la  capitulation,  il  insista  pour  que  le  sort  de 
la  place  fût  séparé  de  celui  de  l'armée  du  Khin  ;  mais, 
étant  le  subordonné  du  maréchal  Bazaine,  il  crut  devoir 
céder  aux  ordres  de  son  chei.  Cité  comme  témoin  lors 
du  procès  Bazaine,  il  invoqua  cette  subordination  pour 
se  défendre  du  reproche  de  n'avoir  pas  pris  l'initiative  de 
la  destruction  du  matériel  et  de  l'armement.  Il  a  publie  en 
1871.  à  Bruxelles,  en  réponse  à  ses  détracteurs,  une  bro- 
chure intitulée  :  Capitulation  de  Metz. 

COFFRAGE  {fraj')  n.  m.  Dispositif  en  charpente  omplo^-é 
pour  maintenir  les  terres  d'une  tranchée  ou  d  une  galerie  do 
mine,  afin  d'empêcher  les  éboulemenls.  {On  l'exécute  au 
moyen  de  planches  spéciales  et  de  cadres  en  châssis.)  ii 
Pose,  dans  les  fouilles,  de  coffres  en  bois  pour  maintenir 
jusqu'à  leur  prise,  des  matériaux,  comme  le  béton,  par 
exemple. 

COFFRE  (du  lat.  cophinus,  même  sens)  n.  m.  Sorte  de 
caisse  à  couvercle,  dans  laquelle  on  serre  des  objets  de 
diverse  nature  :  CoFFar:  de  bois,  de  fer.  u  Se  disait  autre- 
fois, au  pluriel,  dans  le  sens  de  Trésor  public,  épargne  : 
Les  coffres  de  l'Etat,  il  Se  dit  souvent  pour  roFFK[-:-FORT, 
au  prop.  et  au  fig.  :  L'argent  profite  mieux  'lans  les 
coFFRis  des  habitants  que  dans  ceiur  des  rois.  (Louis  XI.) 

—  Pop.  Cavité  de  la  poitrine;  constitution  au  point 
de  vue  de  la  respiration  et  d©  la  digestion  :  Avoir  bon 

COFFRE. 

—  Archéol.  Sorte  de  toile  normande,  en  usage  au 
xviii*  siècle,  ayant  2.800  fils  à  la  chaîne,  sur  70  portées 
de  40  fiis.  (Les  roffres  devaient  être  faits  de  pur  lin,  chaîne 
et  trame,  sans  mélange  aucun  de  chanvre.) 

—  Art  milit.  V.  partie  encycl. 

—  Constr.  Partie  intérieure  d'une  cheminée ,  où  la 
fumée  se  rend  avant  de  pénétrer  dans  le  conduit,  ii  Ma- 
chine à  coffres,  Appareil  employé  pour  la  fabrication  du 
béton. 

—  Hortic.  Rectangle  que  l'on  forme  avec  des  planches 
placées  de  champ,  pour  poser  dessus  des  châssis  ou  pan- 
neaux. Il  On  dit  aussi  caisse. 

—  Manég.  Coffre  à  avuiite,  Nom  donné  à  dos  chevaux  do 
haute  taille  qui  consomment  une  grande  quantité  da- 
voino.  (Un  cheval  qui  a  un  grand  coffre,  un  beau  coffre,  est 
celui  qui  a  les  âancs 
développés.) 

—  Mar.  Espace  in- 
térieur d'un  navire  en- 
tre vaigrages.  il  Coffre 
d'amarrage.  Caisson 
éianche  cylindrique  » 
amarré  fortement  sur 
des  chaînes  allant  au 
fond  de  l'eau  et  portant 
une  boucle  d'amarrage 


90 

graphe  marin,  il  Coffre  à  vapeur,  Partie  rapportée  à  la 
tace  supérieure  d'une  chaudière  et  destinée  à  contenir 
la  vapeur. 

—  P.  et  chauss.  Assemblage  de  pièces  de  bois  et  de 
madriers  formant  une  caisse  sans  fond. 

—  Techn.  Caisse  de  bois  renfermant  la  bluterie  dans 
un  moulin,  ii  Sorte  de  tuyau  que  l'on  emploie  dans  lo 
sondage  d'un  puits,  dans  les  couches  inférieures  de  sable  : 
Les  coffres  sont  destinés  à  résister  à  la  poussée  latérale 
dessables  mouvants,  il  Corps  d'un  piano,  d'une  contrebasse. 

Il  Partie  d'une  voiture  sur  laquelle  on  place  les  coussins, 
et  qui  consiste  en  une  espèce  de  caisse  fermée  d'un  cou- 
vercle. Il  Partie  d'un  autel  située  au-<lessous  de  la  talile,  et 
dans  laquelle  on  met  ordinairement  des  reliques,  n  En 
terme  de  potier.  Sorte  de  grande  caisse  rectangulaire 
avec  une  seule  ouverture  à  la  partie  supérieure  pour  lo 
passage  des  pilons  opérant  la  trituration  des  matières 
premières,  n  Caisse  en  bois,  doulilée  en  plâtre  tenu  con- 
stamment humide,  et  dans  laquelle  on  déjiose  les  poteries 
ébaucliées  dont  la  dessiccation  menace  d'être  trop  prumpte. 

Il  Cliâssis  en  chêne  qui,  dans  l'ancienne  presse  en  bois, 
servait  à  porter  le  marl)re  sur  lequel  on  plaçait  la  formo 
à  imprimer,  n  Chambre  d'écluse. 

—  Véner.  Ce  qui  reste  de  l'animal  quand,  après  la  cu- 
rée, on  en  a  enlevé  la  nappe,  les  bois  et  les  menus  droits. 

—  Zool.  Genre  de  poissons  plectognatiies,  sous-ordre 
des  sclérodermes,  famille  dos  osiraciuniilés.  dont  le  nom 
scientifique  est  ostracion.  >i  Nom  vulgaire  de  plusieurs 
coquilles. 

—  Loc.  div.  7?/re  comme  un  coffr**,  Rire  à  gorge  dé- 
ployée, en  ouvrant  démesurément  la  bouche,  une  bouche 
large  comme  un  coffre  ouvert,  u  Raisonner  comme  un  coffre. 
Déraisonner.  (Jeu  de  mots  sur  résonner  et  raisonner.)  \\  Pi- 
quer le  coffre,  Faire  antichambre,  parce  qu'on  trouvait  au- 
trefois dans  les  antichambres  dos  coffres  servant  de  ban- 
quettes à  ceux  qui  attendaient  le  moment  d'être  reçus. 

Ij  Mourir  sur  un  coffre.  Mourir  misérablement,  comme 
une  personne  qui,  n  ayant  pas  même  un  Ut.  serait  réduite 
à  coucher  sur  un  coffre,  ii  S'en/endre  à  une  chose  comme  à 
faire  un  coffre.  Ne  pas  s'y  entendre  du  tout. 

—  Loç.  pRov.  :  Cette  fille  est  belle  au  coffre,  Elle  n'est 
pas  belle,  mais  elle  a  une  grosse  dot. 

—  Encycl.  Art  milit.  On  donne  quelquefois  le  nom  de 
coffre  à  la  masse  de  terre  élevée  puur  couvrir  les  pièces 
d'une  batterie  de  siège,  et  que  l'on  qualifie  plutôt  à-'épau- 
leinent.  ■ 

On  appelle  également  «  coffres  »  différentes  sortes  d'ou- 
vrages établis  soit  dans  les  fossés  d'une  j'Iace.  sort  dans 
la  contrescarpe  même,  derrière  le  mur  de  revêtement,  et 
qui  sont  destinés  à  mieux  assurer  le  flanquemont  de  cer- 
taines parties  de  la  fortification,  dont,  par  suite  de  leur 
position,  il  est  difficile  de  liatire  directement  les  abords. 

—  Coffre  à  munitions.  Nom  donné  aux  cais^.es  fixées  sur 
les  caissons  et  renfermant  les  munitions,  au  transport  des- 
quelles ces  voitures  sont  destinées.  Depuis  1827  ces  coffres 
ont  une  forme  extérieure  rectangulaire,  avec  couvercle 
plat  ou  très  légèrement  bombé,  sur  lequel  les  canonniers 
peuvent  s'asseoir,  ce  qui  permet  de  les  transporter  en  même 
temps  que  les  pièces  qu'ils  doivent  servir.  Les  coffres  ainsi 
disposés  sont  placés  en  travers  sur  les  caissons,  leurs 
grands  côtés  parallèles  aux  essieux  de  ces  voitures  qui, 
depuis  lors,  en  portent  deux,  plus  un  troisième  sur  l'avant- 
train.  Dans  le  matériel  de  90"-/'°,  les  deux  coffres  de  l'arrière- 
train  ont  été  remplacés  par  un  seul  de  dimension  double  et 
de  forme  à  peu  près  carrée.  Les  coffres  actuels  sont  à  tiroir; 
ils  s'ouvrent,  non  plus  par  le  relèvement  du  couvercle, 
mais  par  le  rabattement  d'un  des  côtés,  lequel  forme  ainsi 
une  sorte  do  table  très  commode  pour  la  distribution  et  la 
manipulation  des  munitions.  On  amène  sur  cette  labie,  par 
un  mouvement  de  tiroir,  les  différents  joor/e-c/tarf^es  et  por/e- 
obus,  sortes  de  caisses  à  claire-voie  contenant:  les  uns, 
cinq  gargousses.  les  autres,  cinq  projectiles;  puis  on  les 
repousse  à  leur  place  après  les  avoir  vidés.  Dans  le  nou- 
veau matériel  des  canons  à  tir  rapide,  les  projectiles, 
réunis  aux  charges,  sont  placés  dans  des  sortes  de  pa- 
niers qu'on  peut  enlever  successivement  et  déposer  à 
terre,  à  côté  même  de  la  pièce,  pour  y  puiser  directement 
les  munitions. 

Les  coffres  contiennent,  outre  les  projectiles,  différents 
accessoires,  tels  qu'étoupilles,  hausses  de  rechange  et 
autres  objets  nécessaires  au  service  des  pièces. 

Les  coffres  servent  encore  à  transporter,  sur  leurs  cou- 
vercles, non  seulement  les  servants  assis,  mais  différents 
objets  et  notamment  les  havresacs  des  canonniers,  arri- 
més aux  poignées  et  dossiers  dont  ils  sont  munis. 

Les  munitions  d'infanterie  sont  également  transportées 
dans  des  coffres  de  même  forme  extérieure  que  ceux  de 
l'artillerie,  dont  ils  se  distinguent,  soit  par  la  couleur, 
soit  par  des  indications  spéciales  et  par  certains  détails 
recounaissables  même  dans  l'obscurité,  pour   éviter  les 


Coffres  d'amarrage  : 
Circulaire;  2.  Reclanfïulaire. 


pour  les  chaînes  dos  vaisseaux,  ii  Coffres  à  air,  Caissons 
étanches  d'une  embarcation  do  sauvetage,  il  Coffres  à 
pavillons,   Caisson   en  bois  servant  à  ramasser  le  tolé- 


Coffre  (l'avaut-train  (modèle  1880-1890). 

erreurs.  Les  cartouches  y  sont  arrimées  par  paquets^ 
réunis  eux-mêmes  en  trousses  pour  en  faciliter  la  distri- 
bution. Ces  coffres  sont  transportés,  soit  sur  des  caissons 
du  modèle  de  l'artillerie,  soit  sur  des  caissons  légers  d'in- 
fanterie, dont  chacun  n'a  qu'un  seul  coffre,  soit  sur  des 
voitures  de  compagnie,  qui  en  comportent  deux. 

—  Coffres  à  outils.  Certaines  voitures  do  l'artillerie,  telle 
que  la  forge  et  le  chariot  do  batterie,  ont.  sur  leur  avant- 
train,  un  coffre  extérieurement  tout  semblable  aux  coffres 
ù,  munitions,  mais  destiné  simplement  ù.  transporter  des 
outils,  des  fors  à  cheval,  etc. 

—  Archéol.  Lo  coffre  est  lo  meuble  par  excellence  du 
moyen  âge  :  c'est  le  premier  meuble  que  l'épousée  apporte 


Coffre  (lit  île  ■•  Siuntp-Colonibe  > 
(époque  luérovtugienne). 


«jffre  de  voyage  {xviiio  s.). 


;  1.  Cyruu  ;  2.  Fortifli?, 


91 

cht>z  ollo  ;  dtSnvô  de  l'archo  antique,  il  sert  do  siège  ol  d'ar- 
inoiro.  Suivant  les  èpo(iuos,  ses  dimensions  varient,  mais 
surtout  ïies  orne- 
ments s(!ul|it(5s.  Do 
l'orme  (juadranf^u  - 
lairo  burlon^ue, 
monté  surdes  pieds, 
il  a  SOS  ais  renlorcôs 
de  peiituros.d'eiicoi- 
^'uuros,  do  pa  t  to  s 
laites  ordinairement 
de  fer.  Sou  couvercle, 
toujours  plat,  à  cliarniôros,  se  forme  avec  une  serrure  ou 
un  cadenas.  Souvent,  habillé  complôtoment  de  cuir,  cou- 
vert do  rosaces  eu  cuivre  reperce  ou  en  étain  fondu,  ou 
de  clous  san s 
nombre  disposés 
on  dessins  régu- 
liers, il  devient, 
dés  le  xiii"  siècle, 
un  véritable  ob- 
jet d'art.  On  di- 
visait les  coffres 
en  deux  grandes 
catégories  :  ceux 
d'ameublement, 
qui  servaient  même  d'autels,  et  ceux  dits  de  bahut,  desti- 
nés à  babuter  ou  transporter  les  objets,  et  qui  avaient 
leur  couvercle  bombé.  (V.  bahdt.)  L'importance  des  coffres 
diminue  vers  le  milieu  du  xvr  siècle  par  l'usage  plus  fré- 
quent des  cabinets 
et  armoires  et  des 
buffets,  puis,  au 
XVII*,  des  commo- 
des, etc. 

—  Zool.  Les  cof- 
fres sont  de  taille 
petite  ou  moyenne, 
atteig nan  t  rare- 
ment 50  centimè- 
tres de  long.  Loup 
corps  polygonal,  à 
arêtes  vives,  sui- 
vant la  forme  de  la 
cuirasse  inflexible 
et  formée  de  pla-  Coffrt 
(lues  polyédriques 
de  nature  osseuse,  ne  laisse  que  les  nageoires  et  la  queue 
mobiles.  Les  trente-cin(|  espèces  connues,  de  couleurs 
peu  variées  et  peu  brillantes,  habitent  les  mers  tropi- 
cales. Une  des  [dus  connues  est  le  coffre  à  quatre  cornes 
{ostracion  quadricomis),  de  l'océan  Indien.  Deux  espèces 
apparaissent ,  mais  très 
rarement,  dans  la  Médi- 
terranée :  ostracîon  7iasus, 
aussi  dans  l'Atlantique  sud, 
et  Yostracion  frii/onus. 

COFFRE-FORT  {for')  n. 
m.  Sorte  d'arnioire  solide  et 
solidement  fermée,  le  plus 
souvent  métalli({ue ,  dans 
laquelle  on  enferme  l'ar- 
gent, les  bijoux  et  divers 
objets   de   prix,  ii  PI.    Des 

COFFRES-FORTS. 

—  Parext.  Biens, fortune, 
richesses  :  Le  coffre-fort 
est  tout-puissant  en  civilisa- 
tion. (Fourier.) 

—  ram.  Gentilhomme  du 
coffre-fort  ou  même  simple- 
ment Coffre- fort,  Homme 
extrêmement  riche  et  épris 
do  ses  ricliesses.  il  Son  cœur 
est  un  coffre-fort.  Se  dit 
d'une  personne  cu^iide,  ot  qui  n'a  d'autre  sentiment  que 
l'amour  des  rii.-hessos. 

—  Encycl.  Les  coffres-forts  modernes  sont  construits 
avec  enveloppe  extérieure  en  fer  ou  acier  séparée  d'une 
seconde  enveloppe  intérieure  par  un  espace  rempli  de 
substances  ignifuges.  De  plus,  dos  serrures  spéciales  à 
combinaisons,  serrures  dites  de  sûreté  et  à  secret,  s'oppo- 
sent à  ce  que  ion  ouvre  lo  meuble  si  l'on  no  connaît  pas 
la  combinaison  employée.  La  porte  est 
construite  d'après  le  même  principe, 
c'est-à-dire  à  double  enveloppe. 

COFFRER  (ko-fré  —  rad.  co^re)  v.  a. 
Fam.  Kmprisoniior  :  Coffrer  un  ivrogne. 

Coffré,  ée  part.  pass.  Mar.  \avii-e  bien 
co/fr/i,  Navire  qui  a  la  muraille  des  gail- 
lards élevée  et  bien  fermée. 

COFFRET  UcO'frè  —  dimin.  do  coffre. 
—  Le  t  no  se  lie  pas  ;  au  plur.,  l's  se  lie  ; 
dites  :  des  Ico-frê-zornés)  n.  m.  Petit  coffre, 
polit  meuble  fermé  à  clef,  et,  le  plus 
souvent,  destiné  à  serrer  des  bijoux  ou 
d"autr(!s  objets  pré<:ieux  :  Coffket  d'or, 
d'ivoire,  d'aoer,  de  bois  de  n/se. 

—  E.NCYci,.  Arrhéol.  L'antiquité  no  con- 
nut pas  moins  ipie  nous  la  recherche  dans 
cotte  sorte  de  meut)les;  elle  avait  lapi/ns, 
boîto  rouile  ou  carrée  on  bois  précieux,  en 
ivoire,  en  bronzo.  on  or  ou  argent,  destinée 
à  serrer  les  parures  ot  bijoux.  Au  moyen 
ùgo,  ces  meubles,  à.  cause  dos  déplace- 
ments   fréquents  des  soigneurs,   prirent 
une  grande   importance,  l^os  églises  en 
avaient,  où  elles  renfermaient  les  vases  sacrés  ot  les  reli- 
ques. Ces  dosCinatioiis  diverses  étaient  lo  prétexte  à  nno 
ornomontation  variée;  on  y  gravait  des  scènes   profanes 
ou  des  scènes  religieuses;  on  ômaillait  les   ferrures,  on 
frappait  arlistoment  lo  cuir.  Los  arrisios  do  la  Renaissance 
ont  laissé  Ao^roffri-ts  ijui  sotit  des  merveilles  do  ciselure.  On 
cite  lo  coffret  du  musée  lio  Naples,  dont  les  plaques   do 
cristal  sont  ehargées  do  di'ssins  gravés  d'après  Poly dore  de 
(Jaravago.  Cotto  trailition  d'élégance  se  retrouve  encore  au 
xvir  siècle,  comme  le  prouve  lo  coffret  offert  par  Mazarin 
ù  Anned'Autrichiî  {aiij.aii  musée  du  Louvre;.  Il  nsl  (^ouvert 
de  délicui-s  rinceaux  d'or.  Dans  les  derniers  siècles,  on  im 
fabrique  plus  guère  que  des  coffrots  à  bijoux,  qui  sont  des 
pièces  d'orlèvrerii'.  De  nos  jours,  loscoffrota  ne  sont  plua. 


Coffre -fort. 


Coffret  funéraire 
égyptien. 


on  général,  que  dos  produits  do  tabletterie  et,  tout  &  fait 
oxce[)iionneilement,  d'orfèvrerie. 

—  Coffrets  funéraires.  On  trouve  près  des  sarcophages 
égyptiens  de  la  région  tliébaine  des  coffrets  en  forme  de 
pylônes,  auxquels  Tes  archéologues  ont  donné  le  nom  de 
coffrets  funéraires,  et  qui  contien- 
nent dos  Hgurines  qui,  probable- 
ment, sont  la  représentation  d'es- 
claves qu'on  enterrait  autrefois 
avec  le  maii.ro  et  qui  devaient  le 
servir  dans  lo  monde  infernal. 

~  Art  milit.  Coffret  d'affût.  L'an- 
cien matériel  de  campagne  Gri- 
beauval  comportait  un  petit  coffret 
porté  entre  les  flasques  de  l'affût  et 
contenant  quelques  cartouches  à 
boulet  ;  de  9  â  18,suivant  les  calibres. 
On  a  également  placé  des  coffrets 
d'art'ùt  sur  l'essieudes  canons  de  4, 
modèle  1858;  disposés  do  chaque 
côté  dos  flasques,  ils  contenaient  chacun  deux  coups  à 
mitraille.  Les  canons  prussiens  avaient  des  coffrets  sem- 
blaldesiiui,  do  plus,  étaient  disposés  de  manière  à  pouvoir 
porter  chacun  un  servant.  On  a  imité  ce  dispositif  dans  les 
canons  français  de  5  et  de  7.  Ces  mêmes  pièces  do  5  et  7 
purtaient  un  coffret  dit  de  flèche,  parce  qu  il  était  ménagé 
dans  la  flèche  même  de  1  affût  métallique.  Les  affûts  de 
80  "'/'»  ot  de  go"/'»  on  ont  également  un,  qui  sert  à  trans- 
porter divers  accessoires. 

~  Coffret  de  (fiberne.  V.  giberne. 

COFFRETERIE  [ri)  n.  f.  Métier,  commerce  du  coffretier  : 
Faire  furiune  dans  la  coffreterie. 

COFFRETIER  {ti-é.  —  L'r  ne  se  lie  pas  ;  au  plur.  \'s  se  lie) 
n.  m.  Autrefois,  Fabricant  ou  marchand  de  coffrets,  lable- 
tier.  Il  Coffretier-emballeur,  Ouvrier  qui 
faisait  des  caisses  et  qui  emballait 
pour  le  commerce.  (On  dit  aujour- 
d'hui LAYETiiR.)!!  Coffretier-malletier, 
'litre  que  portaient  autrefois  les  fabri- 
cants de  coffres,  malles  et  armoires. 
(On  les  appelait  aussi  bahutiers.) 

—  Encycl.  Les  ouvriers  de  la  cor- 
poration des  coffretiers  faisaient  les 
coffres  et  bahuts  de  bois,  et  aussi 
toutes  les  malles,  valises,  en  vanne- 
rie. Ils  fabriquaient  aussi  les  étuis 
pour  armes  à  fou,  et  autres  articles 
de  voyage,  pourvu  qu'ils  fussent  faits 
do  bois  et  d  osier  ;  et  ils  tenaient  aussi  les  courroies  com- 
plétant ces  objets. 

COFICHE  n.  f.  Nom  vulgaire,  sur  le  littoral,  de  roreille 
do  mer  ou  abliotide.  il  On  écrit  aussi  coffiche. 

COFIDÉJUSSEUR  (du  préf.  co,  ot  de  fidèjusseur)  n.  m. 
Dr.  rom.  Nom  donné  à  chacun  dcceux  qui  ont  cautionné  un 
mémo  débiteur  pour  une  même  dette,  dans  la  forme  de  la 
tidéjnssion. 

—  Enctcl.  Au  cas  de  pluralité  de  fidéjusseurs.  chacun 
était  obligé  pour  le  tout  envers  le  créancier.  Celui-ci 
pouvait  faire  choix  de  l'un  d'eux  et  le  poursuivre  pour  lo 
tout,  sauf  les  tempéraments  résultant  de  la  loi  Cicorcia 
et  de  la  création  du  bénéfice  de  division.  Le  cofîdèjusseur 
qui  avait  pa^'é  pouvait  recourir  non  seulement  contre  lo 
débiteur  principal,  mais  aussi  contre  les  cofidcjussours,  s'il 
prouvait  qu'il  y  avait  entre  eux  un  lion  do  société.  Lo 
cofldéjusseur  pouvait  aussi  exiger  du  créancier  la  cession 
d'actions  pour  recourir  contre  les  autres  cofidéjusscurs 
dans  la  mesure  de  ce  (jue  chacun  devait  définitivement 
supporter.  V.  cautionnkmfnt,  kidfjlssion. 

COFONDATEUR,  TRICE  (du  préf.  co,  ot  do  fondateur) 
a.  Celui,  celle  qui  fonde  avec  d'autres  personnes. 

COGALNICEANO  (Michel  ),  historien,  professeur  et 
homme  d'Eiat  roumain,  né  à  Jassy  en  1817.  mort  à  Paris 
on  1891.  En  IS43,  il  fonda  lo  journal  le  J*ro(jrês-  En  1848, 
il  était  à  la  têto  du  soulèvement  contre  Michel  Stourdza. 
En  185G,  il  fonda  YEtoile  du  Danube.  Elu  député  au 
divan  ad  hoc  en  1857,  il  fut  un  dos  propagateurs  los  plus 
zélés  de  l'union  dos  Principautés  roumaines.  L'union  ac- 
complie, il  fut  chargé  par  Cou7a  do  la  formation  du 
ministère  (18'.9V  ISn  isfio.  il  c-êa  l'université  do  Jassy. 
A  l'arrivée  du  prince  Charles  do  Ilohenzotlorn  au  trôno 
des  Principautés,  Cogalniceano  fut  ministre  de  l'intérieur 


Armes  de  la  cor- 
poration  des  coffre- 
tiers. 


m0êk 


■  .■•:*;'.■■' 

Ip 

& 

■'^ 

lis-'   .©■-■' 

©-■.y 

;.«a-\;v«^:- 

.©• 

S 

..   !>' 

CoPFRETS  :  1.  Mf^rovlnRlon  ;  2.  Do  sftlnt  Loiifg  (1260  (Louvre])  ;  3,  A  bijoux 
(Kpnn[»aaiic«)  ;  4.  A  bijoux  (Liiui»  X.VI). 

do  1«68  à  1870,  puis  ministre  dos  affaires  étrangères 
(1870-1878)  Kn  1880,  il  fut  envoyé  comme  ministre  plénipo- 
tentiaire à  Paris.  Cogalniceano  émancipa  los  Bohémiens, 
los  paysans,  les  Arméniens,  promulgua  des  lois  commu- 
nales, civiles  ot  criminelles,  ot  modifia  renseignomont  de 
fond  en  comble.  On  ado  lui  :  //istotre  de  la  Vnlachie  et  de 
fa  .ï/o/f/ni'f(!(lîerlin,  1837);  LesopisvUle  Moldnrei  si  a  Vnla- 
chiei  n  Chroniques  de  ta  Moldavie  ol  do  la  Valachio  •  (I87Ï)  ; 
Docuuwntt  istnrice  ;  une  /'esquisse  sur  les  tziganes;  etc. 

COOENT  ijan),  ENTE  (du  lat.  cnqcre,  forcer)  adj.  En 

T.  do  pliilos!.  yni  contraint  :  yécc-isité  cooi  ntb. 

COOER  (labbé  Krançois-Mario),  recteur  do  l'univorsiié 
do  Purib«  où  il  était  uà  on  1723.  mort  en  1780.  U  a  publié 


COFFRE-FORT  —   COGNAC 

des  poésies  latines  et  des  oraisons  funèbres;  mais  il  doit 
sa  célébrité  aux  sarcasmes  dont  l'accabla  Voliaire,  à 
propos  d'un  ICxamen  du  «  /iélisaire  <•  de  iMarmoutol  (17G7), 
où  il  attaquait  les  philosophes. 

COGÉRANCE  {ranss  —  rad.  cogérant]  n.  f.  Gérance  exer- 
cée on  coniniun  avec  une  ou  plusieurs  personnes. 

COGÉRANT  (ïvm),  ANTE  (du  préf.  CO,  et  de  gérant)  n. 
Persoune  chargée  d'une  cogérance. 

COGGE  {kog'-f)  n.  f.  Navire  do  forme  haute,  courte  et 
ronde,  qui  était  en  usage  au  moyen  âge. 

COGGESHALL,  ville  d'Angleterre  (comté  d'Essox),  sur 

lo  Ulackwaier;  2.700  hab.  Fabrication  de  lainages  et  de 
soieries.  Kcsies  d'une  ville  d'origine  romaine.  Abbaye  do 
cisterciens,  fondée  par  le  roi  Etienne. 

GOGGIOLA,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Novare]). 
sur  un  torrent  tributaire  do  la  Sesia;  3.200  hab. 

COGHETTI  (,Francesco),  peintre  italien,  né  à  Bergamo 
en  1804,  mort  en  1875.  Il  imita  spécialement  Raphaël  On 
cite  de  lui  la  Présentation  et  l'Assomption,  à  Bergame  ;  les 
fresques  du  palais  Torlonia,  de  Castel  Gandolfo  et  de  la 
cathédrale  de  Savono. 

COGITABILITÉ  (ji  —  du  lat.  cogitare,  penser)  n.  f.  En 
T.  de  philos..  Faculté  de  réfléchir,  de  penser. 

COGITATIF,  rVE  (ji  —  du  lat.  cogitare,  supin  cogita- 
tum,  penser)  adj.  En  T.  de  philos..  Qui  a  rapport  à  la 
pensée,  à  la  l'acuité  de  penser. 

COGITATION  [ji,  si-on  —  rad.  cogitatif)  n.  f.  Pensée» 
action  de  réfléchir. 

COGITER  v.  n.  Penser,  réfléchir.  (Vieux.) 
Cogito,  ergo  sum  [Je  pense,  donc  je  suis),  axiomo 
philosophique  de  Descartes.  Lorsque  ce  philosophe,  rom- 
pant avec  les  doctrines  du  passé,  eut,  dans  son  esprit, 
fait  table  rase  de  tous  les  principes  qu'on  lui  avait  ensei- 
gnés, atin  de  reconstruire  la  doctrine  sur  l'évidence  et 
la  raison,  il  reconnut,  comme  première  vérité,  la  réalité 
de  son  existence,  à  ce  signe,  qu'il  pensait;  penser,  c'est 
être  :  Cogito,  ergo  sum,  et  ce  fut  le  point  de  départ  do 
son  système  philosophique.  Cet  axiome  est  généralement 
cité  sous  sa  forme  française,  quelquefois  par  plaisanterie. 
En  ce  dernier  cas,  on  remplace  «  Je  pense  »  par  le  verbo 
qu'impli(|uent  les  circonstances. 

GOGLÈS  (le)  \pagus  Coglesius],  ancien  petit  pays  do 

Bretagne,  compris  aujourd'hui  dans  le  département  dïlle- 
et-Vilaine,  arrond.  de  Fougères,  et  dont  on  retrouve  encore 
le  nom  dans  quelques  communes  de  cet  arrondissement. 
COGLES,  comm.  d'Ille-et-Villaine,  arrond.  et  à  19  kilom. 
de  Fougères:  1.058  hab.  Carnées  de  granit;  commère© 
de  beurre  et  d'œufs,  fromageries. 

COGMORIA  n.  f.  Sorte  de  mousseline  très  fine,  origi- 
naire de  rinde. 

Cognac,  ch.-I.  d'arrond.  de  la  Charente,  à  37  kilom. 
d'Angoulème,  sur  la  Charente;  20.228  hab.  {Cognaçais, 
aises.)  Ch.  de  f.  Etat.  Bibliothèque 
communale,  musée,  tribunaux  civils 
et  de  commerce.  Parc  pittoresque. 
Grand  commerce  d'eaux-dc-vie,  de 
plâtre;  tonnellerie.  L'église  prin- 
cipale est  du  xii"  siècle.  De  ses  for- 
titications  il  ne  reste  quuno  porte, 
flanipiée  de  deux  tours.  Patrie  de 
François  l*'.  —  L  arrondissement 
a  4  cant.,  62  comm.  et  66.038  hab.; 
le  canton,  IG  comm.  et  32.287  hab. 

—  Histoire.  Au  x'  siècle,  Cognac 
(lat.  Compniacum)  était  déjà  impor- 
tant. Richard  Cœur  do  Lion  se  rendit 
maître  de  lAngoumois,  mais  Cognac 
revint  à  Hugues  de  Lusignan ,  comte  de  la  Marche,  qui 
avait  épousé  la  veuve  de  Jean  Sans-Terre.  Cognac  eut» 
en  1352,  une  charte  communal©  confirmée  par  le  roi  Jean. 
Après  avoir  souffert  pendant  la  guerre  de  Cent  ans, 
elle  fut  prospère  sous  Louise  de  Savoie,  duchesse  d'An- 
goulème, et  sous  François  !•',  qui  y  séjournèrent  avec 
une  cour  où  brillèrent  les  poètes  Oc'taviou  et  Mathieu  do 
Saint-Golais.  C'est  à  Cognac  que  François  I"  convuipia, 
en  1526,  une  assemblée  do  notables  pour  prendre  leur  avis 
sur  la  suite  qu'il  importait  do  donner  au  traité  do  Madrid, 
et  qu'il  signa  un  irai  té  d'ail  ianco  avec  lo  pape  Clé- 
ment VII,  François  Sforza.  duc  do  Milan,  et  les  vénitiens. 
Pendant  les  guerres  do  religion,  elle  fut  occupé©  par 
Condé  et  los  protestants,  et  devint,  après  lo  traité  d© 
Saint-Germain-en-Laye,  uno  dos  quatre  places  do  sûreté. 
En  1651,  elle  soutint  un  siège  mémorable  contre  le  grand 
Condé,  devenu  chef  de  la  Fronde.  A  la  révocation  do  ledit 
de  Nantes,  le  commerce  do  Cognac,  tout  entier  aux  mains 
des  protestants,  s'arrêta;  et  la  lutte  religieuse  continua 
jusqu'à  ledit  de  1787.  qui  rétablissait  les  protestants  dans 
leurs  droits.  Dos  conciles  provinciaux  se  réunirent  iV 
Cognac,  en  1238,  1260  et  1262,  pour  réformer  la  disciptiuo 
occlésiasti(|UO. 

Cognac,  comm.  do  la  Ilauto-VioDtie.arr.  otà  17  kilom. 
de  Kochechouart,  près  de  la  Vienne  ;  1.897  hab. 

COGNAC  {gnak'  \gn  mil.])  n.  m.  Eau-de-vio  très  estimée, 
que  Ion  fabrique  ù  Cognac  (Charente)  ou  dans  les  environs. 
Il  Nom  donné,  par  abus,  à  des  oaux-de-vio  fabriquées  soit 
avec  des  vins  autres  que  les  vins  dos  Cliareutes,  soit  avec 
des  alcools  d'industrie. 

—  Encvcl.  Les  meilleurs  coQnars  proviennent  do  1% 
distillation  des  vins  de  la  (irande  Champagne,  qui  s'étend 
sur  la  rive  gaucho  de  la  Charente,  près  do  Cognac.  La 
Petite  Ctiampntjtie.  c'est-ù-diro  les  territoires  de  Cli.'lieau- 
neuf.de  Barhezieux,do  Jonzac,  d'Archiac  donnent  des  pro- 
duits un  pou  inférieurs,  mais  oncoro  excellents.  Sur  la  rivo 
droite  se  trouvent,  au  N.-O.  do  Cognac,  dans  un  rayon  très- 
restreint,  los  fines  horderies  ;  puis,  tout  alentour,  on  rérolio 
ce  qu'on  appelle  dos  fins  bois,  parce  que  les  vîlmios  ont 
été  plantées  sur  îles  défrichements.  Autour  do  cette  xono, 
A  Angouléme.  à  Suintes,  on  ados  vins  (jui  prodiiiMMU  des- 
deuxièmes  bots  ou  bons  tiois.  oaux-de-vio  un  peu  iiiférioures. 
Plus  loin,  vers  l  O.,  se  trouvent  les  bocages. 

Vers  la  lin  de  sopleinbre,  les  raisins  sont  foulés  et  pres- 
sés ;  le  jus  est  recueilli  dans  dos  tonneaux,  ot,  lorsoue  1a 
fermentation  est  ju^éo  sutllsante,  on  couiiuenco  la  distil- 
lation, qui  osl  intermittente  ou  do  premier  jet.  Voici  com- 


Armcs  <le  Cognac. 


COGNASSE 


COGNOSCO 


ment  on  opère  dans  le  premier  cas.  Le  vin  est  vidé  dans 
un  bassin  en  pierre  appelé  timhre,  refoulé  dans  une  urne 
nommée  chauffe-vin.  Par  un  tuyau  placé  â  la  base  de  cette 
urne,  le  vin  descend  dans  la  chaudière,  sous  laquelle  on 
allume  le  feu.  Les  vapeurs  passent  dans  un  serpentin  où 
elles  se  refroidissent  :  ce  liquide  est  le  brouiltis.  On  cesse 
cette  première  chautfe  quand  le  liquide  ne  donne  plus 
que  0<*à  l'alcoomètre.  Le  vin  qui  restait  dans  la  chaudière 
est  rejeté  au  dehors  ;  ce  n'est  plus  que  de  la  vinasse.  Une 


Carte  viuicole  du  paya  de  Cognac. 

seconde  fois,  la  chaudière  est  remplie,  et  l'on  fait  la 
deuxième  chautfe,  comme  on  a  fait  la  lîremière.  Après  trois 
chauffes. on  a  recueilli  assez  de  brouillis  pour  en  remplir 
la  chaudière.  Alors,  commence  la  bonne  chauffe,  qui  exige 
beaucoup  de  soins.  La  première  eau-de-vie  recueillie,  ap- 
pelée eau-de-vie  de  tèle,  est  mise  à  part;  elle  contient 
des  aldéhydes  capables  de  causer  une  ivresse  foudroyante. 
Ensuite  passe  leau-de-vie  de  cœur,  que  l'ou  reçoit  dans 
des  fûts  neufs  en  bois  de  chêne,  remplis  au  préalable  d'eau 
alcoolisée.  Quand  l'alcoomètre  marque  50°,  l'eau-de-vie  de 
queue,  comme  on  dit,  est  recueillie  avec  l'eau-de-yie  de 
tête,  et  ce  mélange, appelé  repasse,  est  de  nouveau  distillé 
avec  du  vin.  Cette  méthode  de  procéder  est  meilleure, 
disent  les  distillateurs,  «î»ie  celle  qui  permetd'obtenir,  avec 
des  alambics  perfectionnés,  des  eaux-de-vie  du  premier 
jet,  et  d'économiser  ainsi  et  le  temps  et  le  combustible. 

Les  fûts  remplis  sont  marqués  d'un  signe  indiquant 
l'année  et  la  provenance,  et  laissés  dans  des  chais  où, 
avec  le  temps,  reau-de-vie  prend  le  goût  du  bois,  acquiert 
UD  parfum  et  i'arome  qui  font  sa  renommée.  Les  cognacs 
sont  expédiés  dans  des  tonneaux  de  12  à  600  litres,  dans 
des  foudres  ronds  ou  ovales  de  lOO  à  3.000  litres,  ou  dans 
des  caisses  le  plus  souvent  de  12  bouteilles,  de  70  centi- 
litres chacune. 

Le  commerce  du  cognac  véritable  suscita  la  contre- 
façon, ei  l'on  distilla,  un  peu  partout,  des  vins  de  médiocre 
qualité  dont  l'alcool,  aro-  _ 

matisé    avec  des  cognacs  i  V^.^_^ 

d'origine,    fut   qualifié   de  .-r^v'jo'^^l 

cognac,  comme  s'il  prove- 
nait des  Charentes. 

Les  vignobles  des  Cha- 
rentes ont  eu  à  souffrir  du 

phylloxéra,  mais  ils  ont  été     -^-.^-^m»»».     -,,  j^.^^—^y- 
entièrement  reconstitués.       ^f^Ê^9alil^-'émjUKSBSiK?~r-\ 


COGNASSE  (vn  mil.)  n.  f. 
Coing  sauvage,  provenant 
du  cognassier  non  greffé. 
Il  On  écrit  aussi  coignasse. 

COGNASSIER  (  f/nn-Sî-r 
[gn  mil.]  —  rad.  coing)  n. 
m.  Genre  de  rosacées,  série 
des  pyrées,  qui  produit  le 
coing  :  Le  coG^iAsmv.R  donne  Cognassier. 

des    fruits    à    saveur  âpre 
et   astringente.   (Gouas.)  n  On    écrit  aussi^  cotgnassier. 

—  Enctcl.  Ce  genre,  dunt  le  nom  scientifique  est  cydo- 
nia,  renferme  un  petit  nombre  d'espèces  qui  sont  des  ar- 
brisseaux des  régions  moyennes  de  l'Europe  orientale  et 
centrale,  de  l'Asie,  et  dont 
l'espèce  la  plus  connue  est  le 
cognassier  commun  (cydonia 
vuTgarts)  -'u  sud  de  l'Europe, 
cultivé  dans  les  jardins  â  cause 
do  SOS  fruits.  Les  fleurs  sont 
tantôt  grandes  ei  solitaires, 
tantôt  petites  et  groupées  en 
corymbe;le  fruit  est  une  mélo- 
nide  (  pumme  i  à  cinq  loges, 
renfermant  chacune  un  assez 
grand  nombre  de  graines  re- 
couvertes d  une  puipo  mucï- 
laginouse  employée,  en  méde- 
cine, comme  adoucissant  et, 
dans  l'industrie,  comme  ag- 
glutinatif. 

Le  cognassier  commun,  ar- 
brisseau tortueux,  haut  do 
4  à  5  mètres,  à  grandes  et 
belles  fleurs  d'un  blanc  rosé, 
croit  Sjiontanément  en  Asie 
Mineure,  d'où  il  s'est  répandu 
et  naturalisé  en  Kuropc.  Plu- 
sieurs auteurs  le  regardent 
comme  originaif^  do  l'îlo  de 
Crète,  notamment  des  environs  de  la  ville  de  Cj/^don,  d'où 
viendraient  le  nom  scientifique  du  genre  cydonia,  et,  par 
corruption,  les  mots  coing,  coignnxsier,  cogmer,  etc. 

On  distingue  deux  variétés  principales  :  l'une,  lo  co- 
gnasuier  mâle,  à  fruit  rond  {coing-pomme);  l'autre,  lo  co- 
gnassier ffmelli  à  fruit  allongé  {cotng-poirc).  I^e  cognassier 
peut  croître  dans  presque  toute  l'Europe,  sauf  dans  les 


Cognasaier  du  Japon, 


régions  trop  froides.  Il  préfère  un  terrain  léger  et  frais 
et  une  exposition  chaude.  On  le  propage  de  graines,  de 
rejetons,  de  boutures  et  de  marcottes. 

Le  cognassier  de  Portugal  so  distingue  à  première  vue 
du  précédent  par  ses  feuilles  et  ses  fleurs,  beaucoup  plus 
grandes;  ses  fruits,  beaucoup  plus  gros,  bien  moins  co- 
tonneux, plus  parfumés,  plus  tendres,  moins  graveleux, 
ne  tombent  jamais  naturellement  (il  faut  casser  leur  pé- 
doncule pour  les  cueillir).  Cette  variété  est  encore  plus 
facile  à  multiplier  que  le  cognassier  commun  ;  elle  a  donc 
sur  celui-ci  toutes  sortes  d'avantages,  et  c'est,  par  consé- 
quent, la  seule  que  l'on  devrait  cultiver. 

Le  bois  du  cognassier  est  jaunâtre  et  assez  dur;  mais 
il  est  rare  d'en  trouver  des  échantillons  assez  volumineux 
et  assez  réguliers  pour  pouvoir  les  employer  avantageu- 
sement aux  usages  industriels.  La  principale  utilité  de  cet 
arbre  réside  dans  son  fruit.  V.  coing. 

Le  cognassier  de  la  Chine  {cydonia  Smensis),  et  celui  du 
Japon  {c>/do7iia  Japonica),  dont  on  a  fait  le  genre  cha-no- 
7nales,  sont  deux  charmants  arbrisseaux  à  fleurs  rouges, 
cultivés  dans  les  jardins  d'agrément. 

COGNAT  {kogh-na  —  lat.  coqnatus;  du  préf.  co,  et  du 
lat.  natus,  néj  n.  m.  Dr.  rom.  Celui  qui  est  uni  à  d'autres 
par  des  liens  do  parenté  naturelle,  et,  particulièrement, 
celui  qui  est  parent  par  les  femmes  :  l^s  agnats  et  les 

COGNATS. 

—  Anton.  Agnat. 

—  EncYCL.  "V.  AGNAT. 

COGNATION  [kogh,  si-on  —  rad.  cognât)  n.  f.  Dr.  rom. 
Lien  de  parenté  entre  tous  les  descendants  d'une  même 
souche;  parenté  des  cognats. 

—  Encycl.  La  cognatton  était  la  parenté  naturelle,  par 
opposition  à  Vagnatiun,  parenté  purement  civile.  Les  co- 
gnais étaient  les  parents  par  lo  sang,  sans  distinction  de 
ligne  ni  considération  de  puissance;  on  comprenait  parmi 
eux  non  seulement  tous  les  agnats,  mais  aussi  tous  les 
parents  par  le  sang  qui  n'étaient  pas  agnats,  c'est-à-dire 
les  descendants  par  les  mâles  ayant  fait  l'objet  d'une  ca- 
pitis  diminutio,  et  les  descendants  par  les  femmes.  Les 
seuls  effets  civils  de  la  cognation  étaient,  à  l'origine,  des 
empêchements  au  mariage.  Le  droit  prétorien  commença 
à  faire  produire  des  effets  importants  à  la  cognation,  en 
matière  de  succession,  en  donnant  la  honorum  possessio 
unde  liberi  aux  enfants  émancipés  ou  donnés  en  adoption, 
et  aux  mêmes  personnes  la  bonorum  possessio  contra  ta- 
bulas, si  elles  n  avaient  pas  été  instituées  ou  exhérédées; 
puis  il  déféra  aux  cognats,  par  la  bonorum  possessw  unde 
cognait,  la  succession  des  personnes  décédées  sans  laisser 
d'agnats.  C'est  aussi  le  lien  de  cognation  qui  a  été  pris 
en  considération  par  les  deux  sénatus-consultes  Tertul- 
hen  et  Orphiiien,  établissant  un  droit  de  succession  réci- 
proque entre  la  mère  et  l'enfant.  Sous  Justinien,  Tagna- 
tion  disparut,  et  le  système  nouveau  de  succession,  créé 
par  les  Novelles,  fut'basé  sur  la  cognation. 

COGNATIQUE  [kogh  —  rad.  cognât)  adj.  il  Dr.  Succession 
cognatique.  Succession  dévolue  aux  cognats. 

—  Anton.  Agnatique. 

COGNE  {gn  mil.  —  rad.  cogner)  n.  m.  Arg.  Gendarme, 
policier,  il  On  dit  aussi  cognard. 

COGNÉE  {gné  [gn  mil.]  —  du  lat.  pop.  cuniata,  hache  en 
forme  de  coin,  de  cuneus,  coin)  n.  f.  Sorte  de  hache  à  fer 
étroit,  à  long  manche,  qui  sert 
à  abattre  les  arbres  :  Cognék  de 
bûcheron. 

—  Loc.  PBOV.  :  Jeter  le  manche 
après  la  cognée,  Se  rebuter,  aban- 
donner  totalement  une  entre- 
]irise,  par  dégoût  ou  par  décou- 
ragement, li  Aller  au  bois  sans  cognée,  Entreprendre  qnel- 
<[\io  i  liose  sans  avoir  ce  qui    est  nécessaire  au  succès. 

I  Mettre  la  cognée  à  l'arbre,  à  la  racine  de  l'arbre,  Entre- 
prendre vigoureusement  une  affaire,  et,  particulièrement, 
la  destruction  de  quelque  chose. 

COGNE-FÉTU  {gn  mil.)  n.  m.  Fam.  Homme  qui  se  donne 
beaucoup  de  peine  pour  ne  rien  faire,  comme  celui  qui 
se  fatiguerait  à  frapper  de  grands  coups  pour  rompre  des 
fétus.  {Peu  usité.)  n  PL  Z>es  cognk-fêtd  ou  cogne-fétus. 
—  A  signifié  autrefois  Cardeur  de  laine. 

COGNER  (//n  mil.  —  du  lat.  cuneare,  fendre  en  frappant 
sur  un  coin)  v.  a.  Enfoncer  en  frappant  dessus  :  Cogner 
1/»  clou,  une  cheville,  il  Fig.  et  fam.  :  Cogner  une  idée  dans 
la  tète  de  quelqu'un. 

—  Loc.  fam.  rogner  un /"^/u.  Mettre  ses  soins  à  des  choses 
inutiles.  (Peu  usité.) 

—  Pop.  Battre  :  Cogner  ses  enfants. 

—  Heurter  par  accident  :  Cogner  un  passant. 

—  v.  n.  Frapper,  heurter  :  Cogner  à  une  porte,  w  Pop. 
Donner  des  coups,  battre  :  Bas  les  pattes,  ou  je  cognk! 

Se  cogner,  v.  pr.  Se  heurter  :  Se  cogner  contre  un  «irAre. 

II  Heurter  contre  un  obstacle  quelque  partie  de  son  corps  : 
Se  cogner  le  pied  contre  une  pierre.  —  Fig.  et  fim.  Se 
cogner  la  tête  contre  le  mur.  Entreprendre  une  chose 
impossible,  se  heurter  à  dos  difficultés  insurmontables. 

Il  On  dit  aussi  dans  le  sens  de  Etre  au  désespoir,  En  être 
réduit  à  se  tuer  de  désespoir  :  s'en  cogner  la  tête  contre 
les  murs. 

—  Mar.  anc.  Se  cogner  en  mer.  Prendre  le  large. 

—  Pop.  Se  battre  ;  Ils  se  sont  rudement  cognés. 

COGNET  {gnè  [gn  mil.])  n.  m.  Rôle  de  tabac  disposé 
en  cône. 

COGNEUX  ou  COIGNEUX  {gneîi.  {gn  mil.])  n.  m.  Sorte  de 
batte,  en  bois  ou  en  métal,  munie  d'une  tête,  avec  laquelle 
lo  fondeur  frap].e,  cogne  le  sable  à  moule,  principalement 
dans  les  angles. 

COGNIARD  (Charles-Théodore  et  Jean-Hippolyto),  au- 
tours dramatiques,  nés  et  morts  à  Paris  (1806-1872,  pour 
le  premier;  1807-1882.  pour  le  second).  Les  deux  frères  dé- 
butèrent en  1831  par  une  pièce  qui  eut  un  vif  succès  :  la 
Cocarde  tricolore,  et,  depuis  lors,  ils  écrivirent  ensemble, 
et  parfois  avec  la  collahoration  de  Desnoyers,  Paul  de 
Kock,  Dumanoir,  Clairville,  etc.,  près  de  deux  cents  piè- 
ces, drames,  comédies,  vaudevilles,  farces,  opérettes.  Kn 
18i0,  ils  prirent  ensemble  la  direction  delà  Porte-Saint- 
Martin,  que  Théodore  conserva  seul  quelque  temps  après 
(184S},  pendant  qu'Hippolyte  devenait  directeur  du  Vau- 
deville, puis  dos  Variétés  (1854-1869).  Parmi  leurs  pièces, 
nous  nous  bornerons  à  citer:  le  Pays   latin  (1832);   U 


92 

Royaume  des  femmes  (1SZ2)  ;  tes  Chauffeurs  {iS3ô);  Bobèche 
et  Galimafré  (1837);  Bruno  le  fileur  (1837);  la  Fi'le  de 
i  air  {IS31)',  Bothomago  {l&AO);  la  Biche  au  bois  (ISib);  la 
Chatte  b latic lie  {lSb2);  les  Bibelots  du  diable  [iSbS)  ;  le  Pied 
de   mouton  (1860);  etc. 

COGNIET  (Léon),  peintre  français,  membre  de  l'Insti- 
tut, né  et  mort  à  Paris  (1794-1880).  Elevé  de  Guérin, 
il  obtint  le  prix  de  Rome  en  1817.  La  première  œuvre  do 
Cogniet  qui  ait  été  remarquée  est  :  Marius  sur  les  ruines 
de  Carthaqe.  Il  obtint  un  égal  succès  avec  le  Massacre 
des  innocents.  Il  peignit 
ensuite  saint  Etienne 
portant  des  secours  à 
une  pauvre  fa  mille, 
pour  l'église  Saint- 
N  icoIas-des-C  h  a  m  p  s , 
pendant  qu'il  exécutait 
pour  le  musée  de  Ver- 
sailles la  Garde  natio- 
nale partant  pour  l'ar- 
mée en  1792.  Le  Tintorei 
peignant  sa  fille  morte. 
l'œuvre  la  plus  popu- 
laire de  Cogniet,  date 
de  i845.Un  des  plafonds 
du  Louvre,  Bonaparte 
dirigeant  les  travaux 
des  savants  en  Egypte, 
est  d'une  venue  moins 
heureuse,  et  ne  se  dé- 
fend pas  assez  de  la 
froideur  officielle.  Pro- 
fesseur de   dessin   au 


Cogniet,  d'après  Bonnat. 


collège  Louis-le-Grand,  Léon  Cogniet  entra  plus  tard,  au 
même  titre,  à  l'Ecole  polytechnique,  où  il  est  resté  fort 
longtemps.  Son  érudition  peu  commune,  sa  longue  expé- 
rience lui  firent  remplir  avec  éclat  ces  fonctions  de  pro- 
fesseur. Ses  conseils  étaient  non  moins  eotités  à  l'Ecole 
des  beaux-arts.  On  a  de  Cogniet  d'excellents  portraits  : 
ceux  de  Louis  Phili/>pe  dans  sa  jeuties.fe  ;  le  Maréchal 
Maison  ;  Monsieur  de  Crillon  ;  etc.  Léon  Bonnat,  son  élève, 
a  fait  de  lui  un  vigoureux  portrait  qui  est  au  musée  du 
Luxemitourg,  et  Chapu  a  sculpté  le  médaillon  de  Cogniet 
sur  son  tombeau  au  Père-Lachaise. 

CoGNXN,  comm.  de  la  Savoie,  arrond.  et  à  2  kilom.  de 
Chambéry,  sur  l'Hière,  affluent  de  la  Leysse,  au  pied  du 
mont  de  l'Epine  ;  1.209  hab.  Minoteries,  ateliers  de  con- 
structions mécaniques,  fonderies  de  cuivre,  fabriques  de 
ciment. 

COGNITIF,  IVE  [kogh  —  du  lat.  cognitvs,  connu)  adj.  En 
T.  de  philos..  Qui  est  relatif  à  la  connaissance,  il  yui  est 
capable  de  connaître  :  Faculté  cognitive. 

COGNITIO  {kogh,  si-n)  n.  f.  Dr.  rom.  Mot  latin  dési- 
gnant tout  examen  de  faits  auquel  se  l'vrait  un  magistrat 
dans  les  affaires  qui  lui  étaient  soumises.  (On  disait  alors 
que  le  magistrat  statuait  rognita  causa.) 

—  Enctcl.  Dans  cet  ordre  d'idées,  une  restitutio  in  inte- 
grum  n'était  jamais  prononcée  qu'après  une  cognitio  rausaf. 
Spécialement,  on  a  donné  le  nom  de  cognitio  extra  ordinem 
ou  extraordinaria  au  troisième  système  de  procédure  qui 
a  été  usité  chez  les  Romains.  Il  était  arrivé  parfois,  sous 
le  système  formulaire,  que  le  magistrat  statuât  lui-même, 
au  lieu  de  désigner  un  juge  :  il  en  était  ainsi,  par  exemple, 
dans  des  cas  où  le  droit  civil  et  le  droit  prétorien  étaient 
muets,  comme  en  matière  de  fidéîcommis.  D'autre  part, 
quand  un  procès  était  porté  devant  l'empereur,  il  n'y  avait 
pas  lieu  à  nomination  d'un  juge,  et  le  fonctionnaire  délégué 
jugeait  définitivement.  Ce  qui  était  l'exception  devint  la 
règle,  et  le  svstème  de  la  cognitio  e.rtraoraiyiaria  fut  con- 
sacré par  une  constitution  de  Dioclétien  (an  294). 

COGNITION  (A-nç/i,  si-on  —  lat.  cognitio;  do  cognoscere, 
supin  coiinitum,  connaître)  n.  f.  En  T.  de  philos.,  Acte 
intellectuel  par  lequel  on  acquiert  une  connaissance,  il 
Connaissance. 

COGNITOR(A-oj7/i)  n.m.  Dr.  rom.  Mot  latin  désignant  une 
personne  que  le  dominas  litîs  se  substituait  pour  soutenir 
un  procès. 

—  Encycl.  Sous  le  système  des  actions  de  la  loi,  on  ne 
pouvait  pas  plaider  par  l'intermédiaire  d'un  représentant. 
On  l'admit  sous  le  système  formulaire,  dans  quelques  cas 
d'abord,  puis  dune  façon  générale.  Le  mandataire  ad  litem 
était  tantôt  un  cognitor,  tantôt  un  procurator.  La  constitu- 
tion d'uD  cognitor  exigeait  l'emploi  de  formules  solennelles 
et  la  présence  m  Jure  du  plaideur  qui  se  faisait  représenter, 
ainsi  que  de  son  adversaire.  Pour  être  cognitor,  il  fallait 
être  capable  de  plaider  pour  son  propre  compte.  Le  cognitor 
s'identifiait  complètement  avec  le  dominut  litis;  à  tel  point 
que  la  chose  jugée  vis-à-vis  du  cognitor  l'était  vis-à-vis  do 
celui  qu'il  représentait. 

COGNOIR  {gno-ar'  [gn  mil.])  n.  m.  En  T.  de  tvpogr.. 
Morceau  de  bois  dur  taillé  en  biseau  ou  sifflet,  aont  on 
so  sert  pour  serrer  et  desserrer  les  formes,  ti  On  dit 
plus  ordinairement  décognoir.  (Cet  outil  so  fait  aussi 
eu  fer.) 

COGNOMENf/co(7A.7»îèn'— mot  lat.;  de  CKTïî.  avec, et  ïiomen, 
nom)  n.  m.  Surnom  qui  distinguait  soit  un  individu  à  la  suite 
de  quelque  action  d'éclat  ou  en  conséquence  de  quelque 
particularité,  comme  Africa-'us.  Xumidicus,  Coi^nnus,  etc.  ; 
soit  les  différentes  branches  d'une  gens,  comme  Ctcero, 
Scipio,  tandis  que  lo  nomen  désignait  la  gens  entière,  et  le 
prs'nomen  l'individu.  Les  surnoms  se  multiplièrent  sous 
l'Empire,  au  point  que  le  nom  complet  de  tel  consul 
du  u*  siècle  ne  comprenait  pas  moins  de  trente-huit 
mots. 

COGNOMISME  {kogh,  ?nissm'  —  du  lat.  cognomen,  sur- 
nom) n.  m.  Habitude,  action  ou  manière  de  donner  des 
surnoms. 

COGNOSGIBILITÉ  n.  f.  Qualité  de  co  qui  est  cognos- 
cible. 

COGNOSCIBLE  {kogh-nos-sibV  —  du  lat-  cognoscere,  con- 
naître) adj.  En  T.  do  philos.,  Qui  est  accessible  à  l'intelli- 
genco  humaine. 

COGNOSCO  [Icogh-no-sko)  n.  m.  Sorte  do  mastic  dont  on 
se  sert  pour  remplir  les  gélivuros  des  arbres,  afin  d'em- 
pôchor  riiumidité  de  pénétrer  au  cœur  et  de  le  pourrir 
Il  On  écrit  encore  cogdhnosco. 


93 

COGOLETO,  comra.  d'Italie  (Lif»urie  [prov.  do  Gônosl), 
sur  lo  gulio  do  Gôiius  ;  3.500  hab.  Pôciio  ;  t'onderio.  Copuleto 
prétend  être  1l>  liou  do  naissaiico  do  Cliristoplio  Colorai). 

GOGOLIN,  comm.  du  Var.  arrond.  ot  à  32  kilom.  do  Dra- 
jîuigtiaii;  2.051  hal).  CU.  do  f.  dllyùros  à  Saint-Haiihaël. 
Basaltes,  laves.  Faljrîtiuos  do  bouchons.  Aux  environs, 
sulfure  do  zinc  ot  do  for,  amiuoi  on  a  donné  le  nom  de  cotjo- 
linite.  Restes  d'un  ancien  château. 

COGOLINITE  (do  Cofjûlin,  n.  do  lieu)  n.  f.  Sulfure  na- 
turel do  zinc  et  do  fer. 

COGOLLO,  comm.  d'Italie  (Vénôlie  [prov.  de  Vicence]), 
surl'Astioo,  affluent  du  Bacchi'jliuno;  2.-100  hab.  Marbre. 

GOGOLLUDO,  villo  d'Kspaiîno  (  Nouvelle-Castille  [prov. 
do  Guadalajaraii,  àquelcjue  distanco  du  Hénarès  ;  1.270  liai). 
Moulins  ù  iarino  ot  a  huile.  Lo  j^énéral  Hugo  a  porto  lo 
titre  do  «■  comte  do  Cogolludu  » .  Le  district  a  18.295  hab. 

GOGON,  fleuve  côtier  d'Afrique.  V.  Compony. 

GOGORNO,  comm.  d'Italie  (Ligurio  [prov.  de  Gênes])  ; 
4.000  hab.  Ardoisières. 

GOGOSCH  {(joch')  n.  m.  Habitation  des  pages  du  sérail. 

GOGRA.INS  (qj'in)  n.  m.  pi.  Parctjlles  de  fer  qui  s'atta- 
chent à  la  tilii>re,  dans  les  trélileries. 

COGUENOSCO  n.  m.  Arboric.  V.  cognosco. 

GOGYLIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  lardizabal. 

COHABITANT  [tan'^,  ANTE  idu  préf.  co,  et  de  habitant) 
adj.  Se  dit  dune  personne  qui  a  une  habitation  commune 
avec  d'autres  personnes. 

COHABITATION  {si-on  —  rad.  cohabitant)  n.  f.  Dr. 
Etat  de  doux  personnes  qui  habitent  ensemble,  n  Se  dit 
particulièrement  de  la  vie  commune  des  époux  et  des 
personnes  non  mariées  qui  vivent  maritalement  :  Pendant 
longtemps,  on  a  pensé  que  le  mariage  n'était  complet  que 
lorsqu'il  avait  été  conso7nmé  par  la  cohabitation  des  époux. 
(Teulet.) 

—  En'CYCL.  Dr.  civ.  La  cohabitation  entre  époux  n'est 
pas  nécessaire  ;  mais  le  mari  qui  a  été  dans  l'impuissance 
physique  de  cohaliiter  avec  sa  femme  avant  la  naissance 
de  l'enfant  peut  désavouer  celui-ci.  ^V.  désavi:u.)  La  coha- 
bitation entre  personnes  non  mariées  n'entraîne  aucune 
conséquence  légale  (sauf  dommages-intérêts,  dans  quel- 
ques cas). 

—  Dr.  crim.  La  cohabitation  de  l'un  des  époux  avec  une 
autre  personne  d'un  sexe  différent  du  sien  peut,  en  dehors 
du  flagrant  délit,  être  une  présomption  et  même  une 
preuve  de  l'adultère.  Il  en  est  de  même  pour  établir  que 
des  mineurs  ont  été  excités  à  la  débauche.  Le  détourne- 
ment de  mineure  ne  suppose  pas  nécessairement  la  co- 
habitation ;  mais,  si  la  mineure  enlevée  devient  enceinte  et 
que  la  conception  se  rapporte  à  l'époque  do  l'enlèvement, 
le  ravisseur  peut  être  déclaré  le  père  de  l'enfant  (C.  crim,, 
art.  340). 

COHABITER  (du  préf.  CO,  et  de  habiter  —  Se  conjugue 
avec  l'auxil-aire  avoir)  v.  n.  Habiter  ensemble  :  Deux  amis 

qui    COHABITENT. 

—  Activ.  :  Cohabiter  une  même  maison. 

—  Fig-  Se  trouver  habituellement  ensemble  :  La  nature 
parle  la  même  lauqtie  à  ceux  qui  cohabitent  avec  elle  sur  la 
montagne  ou  sur  la  mer.  (Lamart.) 

GOHAHUILA  ou  COAHUILA,  Etat  du  Mexique,  limité 
au  N.  et  au  N  -E.  par  le  rio  Grande  del  Norte  ;  à  10.,  au 
S.  et  à  l'E-,  par  les  Etats  de  Chihuahua,  Durango,  Zacate- 
cas,  San  Luis  Potosi,  Nuevo  Léon.  Superf.  156.731  kilom. 
carr.  Popul.  235.638  hab.  Ch-Ï.  Sallillo. 

La  partie  occidentale  est  formée  par  un  plateau  acci- 
denté, nu  et  sec^  où  les  rivières  se  perdent  dans  des 
lagunes.  La  partie  orientale,  constituant  le  rebord  de 
ce  plateau,  coupée  de  vallées  agréables  et  fertiles  se  prête 
aux  cultures  les  plus  variées  :  cuton,  vigne.  La  recherche 
de  l'or  est  abandonnée  dans  cet  Etat.  Ses  gisements  do 
houille  ne  sont  pas  exploités. 

GOHASSET,  ville  des  Etats-Unis  { Etat  de  Massa- 
chusetts), près  du  promontoire  situé  à  l'entrée  do  la  baie 
du  Massachusetts;  2.500  hab.  Port  do  pêche. 

COHEN  [ko-in)  n.  m.  Nom  donné  par  les  juifs  modernes 
à  certains  ministres  do  leurs  synagogues. 

GOHEN  (  Henri),  musicien  et  numismate  français,  né 
à  Amsterdam  en  uos,  mort  à  Bry-sur-Marne  on  1880.  Il 
(it  représenter  à  Naples  un  petit  opéra  intitulé  l'/mpegna- 
trice,  et  publia  à  Paris  quelques  compositions;  Il  chanta 
dans  quelques  concerts  et  se  livra  à  renseignement.  Il  lit 
exécuter  à  Paris  (1817j  Marguerite  et  /•'aust,  poème  lyrique 
on  deux  parties, et  à  Londres  (1851)  le  Moine, scène  lyririuo. 
Il  fut  quelque  temps  directeur  du  Conservatoire  do  Lille, 
puis  ses  connaissanco's  on  numismatique  le  firent  attacher 
au  Cabinet  dos  médailles.  Cet  emploi  no  l'empêcha  pas  do 
continuer  à  s'occiipcrde  musiiiue.  Il  publia  successivement 
un  Traité  pratique  et  facile  d  harmonie,  un  Traité  élémen- 
taire et  facile  de  contrepomt  et  de  fuque,  un  recueil  do 
Solféqes  proqre-'isift,  les  Principes  de  la  musique  ;  oulin,  un 
certain  nombre  do  morceaux  de  chant. 

GoHEN  (Jules-Erailo-David),  compositeur  français,  né 
à  Marseille  on  1830,  mort  à  Paris  en  lyoo.  (it  se»  étiUlcs 
au  Consorvatoifo  de  Paris,  où  il  obtint,  de  1817  à  185V, 
les  premiers  prix  do  solfège,  de  piano,  d'orgue  et  do  fugue. 
Nommé,  en  I«70,  professeur  do  la  classe  d'ensemble  vocal 
au  Conservatoire.  Cet  artiste,  qui  a  écrit  une  nouvelle 
musique  pour  les  cl  iœursd"/i//;a//tf  et  d'AV/Aer.ù  l'occasion 
do  roiirises  do  ces  deux  chefs-d'œuvre  qui  furent  faites 
ù.  la  Comédie-Française,  a  fait  représenter  les  opéras  ou 
opéras-comiques  suivants:  Vive  ('empereur  {ïHCO):  Maître 
Claude  (1861);  José  Maria  (I8C0);  les  Bleuets  (I8t>7);  Déa 
(1870);  L'Annexion  (1860). 

COHENDY  (Michel),  archiviste  français,  né  àCIermont- 
Ferrand  en  (811.  Outre  dos  mémoires  publiés  dans  le  re- 
cueil de  l'Académio  des  .sciences  et  bolles-lottres  do  Cler- 
inont-Ferrand,  on  lui  doit  :  Monographie  historique  de  la 
juridiction  consulaire  en  Auvergne  (I8.*»6i;  Mémoire  histo- 
rique sur  les  modes  successifs  de  l'administration  dans  la 
province  d'Auvergne  et  le  Puy-de-Dôme  {l$T>0};  Note  sur 
la  papeterie  d'Awwrgne  (1863);  Notice  sur  les  entreprises 
de  dessèchements  des  lacs  et  înaraia  dans  la  généralité 
tt Auvergne  (1870);  Céramique  arverne  et  faïence  de  Cler- 
mont  (1874);  otc. 


GOHEN-SZABTAI,  hébraïsant  polonais,  né  à  Wilna 
en  I6iy,  mort  en  1060,  fut  un  savant  commentateur  du 
Talmud.  et  ses  ouvrages  attestent  une  érudition  remar- 
ouable.  On  a  do  lui  .sous  le  titre  do  Syfta  Cohen  n  Paroles 
(le  Cohen  " ,  deux  ouvrages,  dontlo  premier  (1646)  traite  des 
prescriptions  religieuses,  et  le  second  (1663)  du  droit  civil 
talmudique;  Topko  CoAe/i,  recueil  de  dissertations  sur  des 
points  ilo  doctrine  controversés;  etc. 

COHER  {ko-é)  n.  m.  Nom  vulgaire  que  les  pécheurs  do 
Belle-Uo  donnent  à  une  variété  de  cormoran  roux. 

COHÉREMMENT  [ra-man)  adv.  D'une  façon  cohérente. 
(Vieux.) 

COHÉRENCE  [ranss  —  rad.  cohérent)  n.  f.  Phys.  Adhé- 
rence réciproque,  connexion  d'une  chose  avec  une  autre  : 
Dans  le  bois,  la  coiiérknck  longitudinale  est  bien  plus  con- 
sidérable que  l'union  transversale.  (Bufi^.) 

—  ¥\'^.  Liaison,  rapport  d'union  entre  deux  idées,  entre 
deux  faits  :  Washington  a  voulu  ce  qu'il  devait  vouloir;  de 
là  ^acoHÉRKNcE  et  la  perpétuité  de  son  ouvrage.  (Chateaubr.) 

—  Bot.  Soudure  d'organes  semblables,  par  opposition 
i  adhérence,  (|ui  signifie  soudure  d'organes  diff'érenis. 

—  Syn.  Cohérence,  adhérence,  inhérence.  V.  adhérence. 

—  Anton.  Incohérence. 

COHÉRENT  [ran),  ENTE  [du  lat.  coh.rrens  ;  du  préf.  co^ 
et  du  lat.  hxrere,  être  attaché]  adj.  Phys.  Oui  s'unit,  qui 
s'applique,  qui  s'adapte  À  un  autre  :  Les  molécules  du  plomb 
sont  77îoî«s  cohérentes  que  celles  du  fer. 

—  Fig.  Qui  se  compose  de  parties  unies  et  harmonisées 
entre  elles. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  semblables  qui  sont  soudés 
ou  simplement  collés  entre  eux  par  une  matière  visqueuse  ; 
Etamines  cohêrkntes. 

—  Anton.  Incohérent. 

COHÉRITER  (du  préf.  CO,  et  de  hériter)  v.  n.  Hériter 
ensemble. 

COHÉRITIER  {ti-é),  ÈRE  [rad.  cohériter]  n.  Personne 
qui  hérite  conjointement  avec  une  ou  plusieurs  autres  ; 
Partager  une  succession  entre  des  cohéritiers. 

COHÉSIF,  IVE  (du  lat.  coha?rere,  supin  cohs'sum,  être 
attachés  ensemble)adj.  Qui  unit,  quijoiut,  qui  resserre. 

COHÉSION  {rad.  cohésif)  n.  f.  Force  particulière  qui  unit 
entre  elles  les  molécules  des  corps  :  La  coH^:sloN  est  Ins 
grande  dans  les  corps  solides,  faible  dans  les  liquides  et 
nulle  dans  les  corps  gazeux.  (Pelouze.) 

—  Fig.  Sympathie,  attraction  morale. 

—  Encycl.  Tous  les  corps,  solides,  liquides  ou  ga- 
zeux, se  présentent  à  nous  comme  des  agglomérations 
de  molécules  juxtaposées,  mais  néanmoins  séparées  les 
unes  des  autres  par  des  espaces  vides,  qui  varient  avec 
la  température  et  la  pression.  Tout  se  passe  comme  si 
ces  molécules  étaient  maintenues  les  unes  près  des 
autres  par  une  force  dont  la  nature  et  le  mode  d'action 
sont  inconnus,  mais  dont  l'ctTet,  facile  à  constater,  est  de 
les  rapprocher  et  de  s'opposer  à  leur  séparation.  C'est  la 
force  dite  de  cohésion.  V.  .molécule. 

—  Constr.  Cohésioîï  des  mortiers.  La  cohésion  des  bons 
mortiers  hydrauliques  immergés  en  eau  douce  ou  en 
eau  de  mer  arrive  généralement  à  son  terme  après  trois 
ans.  Les  gangues  à  chaux  grasses  et  à  pouzzolanes  at- 
teignent, après  deux  mois  d  immersion,  la  moitié  de  leur 
cohésion  finale.  Celle-ci  n'arrive  que  du  douzième  au  sei- 
zième mois  en  eau  douce,  et  aussi  après  lo  même  laps  de 
temps,  et  dans  les  mêmes  conditions,  en  eau  de  mer, 
comme  le  constatent  les  expériences  de  Noél  au  port  de 
Toulon.  D'après  Rondelet,  la  force  de  cohésion  des  mor- 
tiers et  ciments  est  environ  le  huitième  de  leur  résistance 
à  l'écrasement  ;  la  force  avec  laquelle  ils  adhèrent  aux 
pierres  et  aux  briques  surpasse  celle  de  la  cohésion. 

Cohésion  du  plâtre.  D'après  Rondelet,  la  force  do  cohé- 
sion du  plâtre  est  plus  grande  pour  la  pierre  meulière 
que  pour  les  pierres  calcaires,  et  elle  diminue  beaucoup 
avec  le  temps.  Le  plâtro  arrive  à.  sa  cohésion  finale 
après  un  mois  d'exposition  &  l'air.  Dans  les  lieux  humides, 
il  n'acquiert  qu'une  cohésion  très  faible. 

Cohésion  des  terres.  Les  parties  do  terres  déblayées 
sont  regardées  comme  n'ayant  aucune  cohésion  les  unes 
avec  les  autres  ;  mais,  lorsqu'elles  n'ont  subi  aucune  désa- 
grégation, elles  otfront  une  cohésion  très  grande.  Dans 
cet  état,  on  peut  les  couper  verticalement  sans  cau- 
ser d'éboulcment  sur  une  certaine  hauteur.  La  valeur 
de  la  cohésion  se  conclut  do  la  liautcur  sur  laquelle  la 
terre  peut  être  coupée  verticalement  sans  s'ébouler.  Celto 
cohésion  se  détruit  plus  ou  moins  rapidement,  sous  l'in- 
fluence do  l'humidité  atmosphéri(|UO  ;  aussi  ne  peut-on  on 
tenir  compte,  dans  l'exécution  dos  travaux,  qu'à  titre  tout 
à.  fait  temporaire. 

—  Anton.  Incobéston. 

COHÉSIONNER  {si-o-7té)  V.  a  Rendre  cohérent,  opérer 
la  cohésion  do  :  Le  refroidissement  parait  être  la  cause 
générale  qui  cohésionnk  les  molécules  similaires. 

—  Fig.  Mettre  de  l'unité  dans  :  Coiiésionneh  les  élé- 
ments aun  parti  politique.  (Peu  usité.) 

COHÉSIVEMENT  a  Iv.  D'uno  manière  cohôsivo. 

COHI  ou  COYANG  n.  m.  Mesure  de  capacité  usitée  dans 
l'Inde  et  au  Siaiu,  principalement  pour  le  blé,  ot  variant 
de  17  à  35  hectolitres  environ. 

COHIBANT  (ban),  ANTE  [du  lat.  cohiberc,  supin  cohi- 
bitum,  arrêter]  adj.  Qui  isole  :  Le  verre  est  pour  l'élertri- 
cité  le  premier  des  corps  couidants.  il  On  dit  mieux  iso- 
lant, ANTK. 

—  S'emploie  substantivcmont  au  roasc.  :   Un  coiiibant. 

GOHIBITION  {si-on  —  du  lat.  cohihere,  supiu  cohibitum, 
arrêter,  ompôchor)  d.  f.  Empêchement  d'agir. 

GOHIER  (co-t/é)  n.  m.  Variété  do  chêne  qui  a  les  feuilles 
plus  grandes  et  le  gland  plus  court  que  lo  chêne  ordinairo. 
(Los  forestiers  rappellent  aussi  cnÈNiî  fkmëllk.) 

COHINE    n.  f.   Bot.  V.  CIIHSCKNTIK. 

GOHN  (  Ferdinand-Jules),  naturaliste  allemand, né  ot  mort 
A  HresluuilK2s-iH98).  Il  considérait  rotudodelacelluleet  do 
son  développement  comme  la  base  do  toute  la  science 
botanique.  Ses  travaux  do  biologie  ot  do  physiologio  vé- 
gétale sont  très  oslimés.  La  plupart  do  ses  recherches 
sont  consignées  dans  les  Contributions  à  la  biologie  des 
plantes,  t\iii\  avait  fondée»  on  1875.  Nous  citerons  sur- 
tout do  lui  :  Recherches  sur  l'hittoire  du  développement  des 


COGOLETO    —    COHUE 

algues  et  des  champigno7is  microscopiques  (1854);  Nouvelles 
recherches  sur  les  bactéries  (1872  à  1875). 

COHNHEIM  (Jules-Frédéric),  médecin  allemand,  né  à 
Demmiii  (Poméranie)  on  1839,  mort  à  Leipzig  en  1884.  11 
a  démontré  que,  dans  toute  inflammation,  la  plus  grande 
partie  dos  corpuscules  du  pus  consiste  en  globules  blancs 
ou  leucocythes  du  sang  qui  ont  passé  à  travers  les  parois 
dos  vaisseaux.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  /techtrches 
sur  les  embolies  {l&li)  ;  Nouvelles  recherches  sur  les  inflam- 
mations (1873);  la  Tuberculose  considérée  au  point  de  vue 
de  la  doctrine  de  l'infection  (i882);  Conférences  de  patho- 
logie générale  (1877-1880);  etc. 

COHNIE  {ko-7ii)  n.  f.  Genre  de  lilîacées,  tribu  des  dracœ- 
nées,  voisin  des  cordylines,  dont  les  espèces  proviennent 
des  îles  Mascaroignes.  ii  Genre  d'orchidacées,  voisin  des 
pappéritzies. 

COHOBATEUR  (rad.  cohober)  adj.  m.  Qui  sert  à  opérer 
la  cohobation  :  Appareil  cohobatecr. 

COHOBATION  {si-on  —  rad.  cohober)  n.  f.  Opération  qui 
consiste  à  reprendre  par  la  distillation  une  substance  déjà 
distillée,  afin  de  la  charger  davantage  de  principes  voJatils. 

—  Enxtcl.  La  cohobation  a  de  nombreux  inconvénients, 
parmi  lesquels  il  faut  ranger  les  pertes  de  matière,  do 
temps,  de  combustible.  On  ne  l'opère  aujourd'hui  que 
dans  certains  cas  spéciaux.  Les  alchimistes  reprenaient 
jusqu'à  deux  ou  trois  cents  fois  la  distillation  d'une  mémo 
substance,  et  avaient  même  inventé,  pour  ces  intermi- 
nables opérations,  un  alambic  spécial,  auquel  ils  don- 
naient le  nom  de  pélican. 

COHOBER  (du  lat.  des  alchimistes  cohobare,  qui  vient 
peut-être  de  l'arabe  cohbê,  couleur  foncée)  v.  a.  Disliller 
plusieurs  fois,  pour  obtenir  une  plus  grande  concentration  : 
Cohober  une  ligueur. 

—  Fig.  Condenser,  concentrer,  exalter  :  Cohober  les  sen- 
timents des  masses.  (Balz.) 

COHOES,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  New- York  [comté 
d'Albany]),  sur  le  Mohawk,  affluent  de  l'Hudson,  un  peu  en 
amont  des  chutes  de  Cohoes ,  et  sur  le  canal  de  l'Erié; 
22.500  hab.  Importantes  filatures  et  manufactures  do 
coton,  fabriques  de  tricots,  de  clous  et  de  haches;  lami- 
noirs. 

COHOL  n.  m.  Mélange  de  poudres  très  unes, que  les  mé- 
decins de  l'école  d'Avicenne  employaient  comme  collyre. 

GOHORN  ou  GOEHORN  (Menno,  baron  dk),  ingénieur 
militaire  et  général  hollandais,  né  en  1641,  près  de  Leeu- 
^arden,  mort  en  1704.  L'histoire  la  surnommé  le  Vau- 
ban  ÏLollandais.  II  se  distingua  durant  les  guerres  que 
la  Hollande  soutint  contre  Louis  XIV.  Il  de  sina  les  forti- 
fications de  Nimègue,  Groningue,  Berg-op-Zoom,  Bréda. 
qui  firent  à  sa  patrie  une  ceinture  do  pierre.  Comm»- 
Vauban,  il  écrivit  des  traités  sur  l'art  où  il  était  passé 
maître  :  Versterkinge  des  vijfiioeks  met  aile  sijne  buyten- 
werken  (1682);  Nieice  vestingbouw  (1685).  Son  système 
était,  d'ailleurs,  très  difi'érent  de  celui  de  Vauban.  t  elui-ci 
concentrait  les  efforts  de  la  défense  sur  le  rempart  lui- 
même,  tandis  que  Cohorn  les  multipliait  dans  les  dehors 
de  la  place. 

GOHORN  ou  GOEHORN  (Louis  de),  général  français, 
né  en  1771,  mort  en  18i3.  Capitaine  en  1793,  il  perdit  sou 
grade,  et  servit  pendant  six  mois  comme  simple  soldat. 
Redevenu  capitaine  en  1794,  Cohorn  prit  part  à  la  guerre 
du  Palaiinat,  passa,  en  1799,  à  l'armée  du  Rhin,  fit  les 
campagnes  de  Prusse  (1805)  et  d'Autriche  (i8o6),  et  fut 
promu  général  de  brigade  en  1807.  Il  se  distingua  à  l'af- 
laire  d'Èbersberg  (i809),  aux  batailles  d'Kssîing  ot  do 
Wagram,  reçut  le  titre  de  «  baron  de  l'Empire  »  (1809),  prît 
part  aux  batailles  de  Lutzen  et  de  Bautzen  (1813),  eut,  à 
l..eipzig,  la  cuisse  emportée  par  un  boulet,  et  mourut  des 
suites  do  cotte  blessure. 

GOHORTAL,  ALE,  AUXadj.  Organisé, dîvisé  en  cohortes  : 

La  tniltce  cohortale. 

—  Q.  m.  Serviteur  du  préfet  du  prétoire,  garde  préto- 
rien. 

COHORTE  (du  lat.  eohors,  ortis',  m^mo  sens)  n.  f.  Uno 
des  parties  de  la  légion  romaine,  il  Gardo  particulière,  ù 
Rome. 

—  Par  ext.  et  poôtiq.  Troupe  de  gens  armés  ;  armées  : 

Quoi  !  des  cohortes  étrangères 
i'craient  la  loi  dau«  dos  loyers? 

KoOtiST  DE  L'ISLK. 

—  Troupe  do  gens  quelconques  :  L'avide  couortk  des 
héritiers. 

—  En'cycl.  Ilist.  La  cohorte  est  l'unité  tactique  qui,  A 
partir  do  Marins,  remplace  le  manipule  dans  la  légion 
romaine.  Une  légion  comprenait  dix  cohortes  de  cinq  it 
six  cents  hommes  ,  quand  l'ofl'ectif  était  au  complet  »  à 
l'exception  do  la  première  (prima  ou  miUiaria),  chargée 
do  la  gardo  do  1  aiglo  ,  et  dont  l'effectif  était  double. 
Chaque  cohorte  était  partagée  on  cinq  ou  six  centuries. 
Le  nom  de  •  cohorte  ",  apphquéà  un  détachement  composé 
de  trois  manipules,  se  rencontre  antérieurement  à  Marias; 
mais,  que  cette  formation  fût  permanente  ou  non,  lo  ma- 
nipule, ot  non  la  cohorte,  constituait  alors  l'unité.  Outre  les 
cohortes  légionnaires,  il  y  eut  des  cohortes  auxiliaires,  les 
unes  à  pied,  les  autres  à  cheval  {pcdilat.r,  equitaix)^  dési- 
gnées par  des  noms  divers.  Leur  olleciif  était  très  va- 
riable. La  cohorte  légionnaire  était  commandée  par  un 
tribun;  la  cohorte  auxiliaire  par  un  préfet  {pr.vfectus  co- 
hortis). 

Il  y  out,  enfin,  dos  cohortes  organisées  pour  des  services 
spéciaux  :  cohortes  prétoriennes,  urbaines,  des  vigiles,  etc. 

Dans  les  temps  modernes,  on  a  vu  roparaitro  en  Krauci» 
lo  nom  de  cohorte,  lors  do  la  création  do  lu  Léj^ion  d'hon- 
neur. La  loi  constitutive  do  cetio  légion  spécifiait  ou'ollo 
so  composait  de  quinze  cohortes  de  quatre  cents  légion- 
naires chacune.  Puis,  sous  lo  premier  Kmpire.  lo  nom  de 
«cohortes  «  servit  encore, en  1812, pour  désigner  les  batail- 
lons du  premier  ban  de  la  garde  nationale  aciivo,  qui  fut 
créée  à  cette  époque.  Il  fut  formé  cent  de  ces  cohortes, 
dont  beaucoup  prirent  part  aux  campagnes  do  18U. 

GOHUAOE  (a;'  — rad.  cohue)  n.  m.  Droit  féodal  qui  so 
levait,  en  certains  lieux,  sur  les  marohaudisos  portées  au 
niarché. 

COHUE (ito-û.  — Origine  inconnue;  peut-^tre  du  nréfixo 
€0,  onsomblo,  ot  do  huer)  n.  f.  Auuof.  :  !•  Lieu  public  où 


;  2.  Française  fxiv*  s.);  3.  Française  fxv«  s.);  4. 
xves.):  7.    Allemande   (xvies);    8.  Bretnnni 
10.  Néerlaudaise  ;  il.  Arléaieiine;  12.  Auvergnate      —  .    -      . 


Coiffes:!.  Allemande  fxiv*  ï 
çaise   (XV*  s.);    6.    Allemande 


COI   —   COIFFURE 

se  tenaient  les  petites  justices:  2»  Halle,  marché  public. 

I  Auj.  KéuDÎon  confuse  et  tumultueuse  d'un  grand  nombre 
de  ueraounes  :  Evitez  la  cobce. 

—  Par  ext.  Réunion  conluse  d'objets  quelconques  : 
CoHCE  de  voitures. 

COI  [ko-a]  interj.  Chass.  Tout  coi,  chien  !  Cri  que  pousse 
le  cliasseur  pour  faire  taire  les  chiens  criant  hors  de 
propos. 

COI  (ko-a),  COITE  [du  lat.  guietus,  même  sensl  adj.  Qui 
est  calme,  iraniiuillo,  ou  bien  Où  règne  le  calme  et  la  tran- 
quillité :  Suus  les  ombrages  toujours  cois  de  Sully...  (Volt.) 

II  N'est  plus  guère 
nsilé  que  dans  les  lo- 
cutiuus  :  iiestei'.  De- 
meurer coi;  Se  tenir 
cpt.  lOn  disait,  autre- 
fois, De  pied  col 
pour  De  pied  ferme.) 

B  Cui  s'employait 
aussi  substaniiv.  et 
signirtait  Moment  de 
calme  :  Le  coi  de  ta 
nuit.  (Vieux.) 

—  Chien  roi.  (,'hass. 
Chien  qui.  tout  ensui- 
vant la  voie,  ne  crie 
pas,  reste  muet. 

COI  n.  m.  Conduit 
en  bois,  qui  sert  à  vi- 
der et  à  nettoyer  un 
marais  valant. 

COÎBENT  [han)  n. 
m.  Mut  qu'a  imaginé 
et  employé  Faraday 
dans  le  sens  et 
comme  synonyme  de 

DIÈLKCTKIQCK. 

COICÉBS  i  ko-a^  n .  f . 
pl.DiMsioiidegrami- 
nées  panicées,  com- 
prenaut  le  genre 
coix.  —  Une  coicée. 

GOTCTIER     (  J  a  C~ 

ques),  niédeciu  fran- 
çais. V.  COITIKR. 

COIFFE  (du  bas 
■Jat.   co/ea,    d'origine 

fcrman.;  de  rallem. 
opf,  têie)  0.  f.  Ajus- 
tement de  tête  en 
toile  ou  en  tissu  loger,  que  portaient  autrefois  toutes  les 
femmes.  [Ce  mot  désignait  non  seulement  le  bonnet,  mais 
le  voile  et  toutes  les  autres  pièces  de  la  coiHure;  on  rem- 
ployait souvent  au  pluriel  :  Otez-moi  mes  coiffes  (Mol.).] 
Il  Partie  de  la  coirture  qui,  au  moyen  âge  et  longtemps 
après,  était  faite  de  lingerie  et  se  mettait  directement  sur 
les  clieveu.\,  quelle  cachait  en  tout  ou  partie.  Souvent, 
par-dessus  la  coiffe,  on  mettait  un  chapeau,  comme  cela 
se  voit  si  souvent  à  partir  du  xv*  siècle  et  pendant  tout 
le  XVI*. 

—  S'est  dit  de  la  doublure  d'un  couvre-chef  quelcon- 
que, lorsqu'elle  était  de  forme  arrondie  et  qu'elle  s'ap- 
pliquait sur  la  tête  par  toutes  ses  parties  :  La  coiffe  d'un 
casque. 

—  Loc.  A'iv.  Coi ff'e  de  bonnet,  de  chapeau.  Sorte  de  doublure 
qui  garnit  l'intérieur,  le  fond  d'un  bonnet,  d'un  chapeau. 

U  Coi/fe  de  nuit,  t.  oitie  que  l'on  se  met  la  nuit,  seule  ou 
sous  un  bonnet  de  nuit,  n  Brider  sa  coiffe.  Se  cacher  avec 
les  brides  de  sa  coilfe.  ii  Fam.  Diresons  sa  coiffe.  S'est  dit 
dans  le  même  sens  que  Rire  suus  cape. 

—  Anat.  Portion  de  membrane  fœtale,  que  quelques  en- 
iânts  ont  sur  la  tête  en  venant  au  monde  :  enveloppe 
fœtale  en  général. 

—  Archit.  Voûte  d'une  abside,  au  xvi*  et  au  xvii»  siècle. 

—  Art  culin.  Epiploon,  crépine  de  porc,  résuau  grais- 
seux provenaut  de  cet  animal,  et  qne  l'on 
emploie  à  divers  usages,  notamment  à  en- 
velopper le  foifi  de  veau  que  l'on  fait  cuire 
à  la  bourgeoise  ou  au  jus. 

—  Art  milit.  Coiffe  de  culasse.  V.  cou- 
VRE-CLLASSE.  n  Co'ffe  extérieure.  Enve- 
loppe en  toile  cirée  ou  caoutchoutée  desti- 
née à  recouvrir  certaines  coiffures  mili- 
taires. (Elle  n'était  plus  guère  appliquée 
qu'aux  shakos  quand  elle  a  été  supprimée, 
en  1873,  dans  l'infanterie  et  l'artillerie, 
puis,  plus  tard,  dans  la  garde  républicaine 
qui  lavait  d'abord  conservée.)  ii  Coiffe  in- 
térieure. Garniture  intérieure  en  basane  schakom.midela 
ou  en  etoJfe,  do  la  plupart  des  coiflures  coiffe  extérieure. 
militaires,  n  Coiffe  de  manfFurres,  Appelée 

aussi  manchon,  en  loile  blanche,  pour  recouvrir  les  coif- 
Tures  des  troupes  qui  représentent  l'ennemi,  ii  Coiffe  d'une 
fusée.  Sa  u'îte  coni'(ue,  jadis  en  papier  collé  et  gommé  pour 
.recouvrir  et  garantir  la  mrclie  qui  devait 
•  mettre  le  fou  â  ta  composition  fusante  des 
.fasées  en  bois,  (D'où  l'expression  Décoiffer 
la  fusée  au  moment  du  tir,  en  tirant  un 
.ruban  de  Hl  qui  s'y  trouvait  rixé.)  Les  fu- 
sées métalliques  d'aujourd'hui  sont  mu- 
nies d'une  coiffe,  ou  coiffage,  en  étain, 
qu'on  enlève  de  même  avant  de  charger. 

—  Bol.  Organe  qui  recouvre  les  fleurs 
femelles  et  les  fruits,  dans  les  mousses  et 
les  héj>atiqucs. 

—  Mar.  Enveloppe  on  toile  goudronnée 
<m  en  cuir,  protégeant  certains  objets  des  chocs  ou  do 
l'humidité,  h  SlcUre  une  coiffe  sur  le  Ion  d'un  mât.  Recou- 
vrir le  haut  de  ce  mât  d'une  enveloppe  imperméable,  il 
Coiffe  d'h'ihitncle.  Capot  de  compas,  n  Coiffe  de  volée. 
Coiffe  de  la  rondelle.  Coiffe  du  marteau.  Enveloppes  en 
oiir  souplo  (lcstiné<;s  à  préserver  ces  diverses  parties  du 
canon.  iL'ccouviUon  a  aussi  une  coiffe  en  toile  gou- 
<lrounéo.) 

—  Mécan.  Coiffe  d'une  chèvre,  Partie  supôriouro  de 
cette  machine. 

—  Moll.  Coiffe  de   Cambrai,  Nom  vulgaire  do  l'argo- 
fiaute  arj^o. 

—  Oroith.  Coi/fe  jaune,  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de 


94 


carouge.  n  Coi/fe  noire,  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  tan- 
gara,  dont  quelques-uns  ont  l'an  le  genre  aémosis. 

—  Pèch.  Filet  à  grandes  mailles,  fort  évasé,  qui  se  place 
à  l'entrée  d'un  lilet  à  manche. 

—  ïechn.  Coiff'e  a  perruque.  Tissu  auquel  adhèrent  les 
cheveux  d'une  perruque. 

—  Loc.  prov.  Etre  triste  comme  un  lionnet  de  nuit  sans 
coiff'e.  Etre  fort  mélancolique,  comme  un  homme  (repré- 
senté par  le  bonnet  de  nuit;  sans  femme  ((lar  allusion  à  la 
coitte  que  les  femmes  portaient  ou  portent  encore  la  nuit). 
Tronquant  cette  ancienne  locution,  on  dit  aujourd'hui  : 
Triste  comme  un  bonnet  de  nuit,  ce  qui  n'a  plus  de  sens. 


Française  (xvp  s.);  5-  Fran- 
.   lîoiirsmgnonne  (  xviiie  s. }; 
l;i.  CharentâisP  ;  14,  Boulonnaise;  lo.  Gasconne  xviu-  s.). 


Coiffe  à  armer. 


Coiffe 
;  manœuvres. 


—  Enctcl.  Cost.  'D'une  façon  gém'rale,  i!  faut  laisser  le 
nom  de  coiff'e  à  tons  les  bonnets  couvrant  complètement  la 
tète,  qu'ils  soient  accompa^^nés,  ou  non,  d  ailes,  de  cor- 
nettes, etc.  Los  coiffes  lurent,  dès  lorigine,  la  coiffure 
monastique  par  e.vcellence,  qui  se  complétait  par  le  bôg  lin, 
elce  fut  aussi  la  coiffure  des  veuves.  Les  coiffes  portées 
par  les  paysannes  de  France  ont  toutes  des  origines  his- 
toriques, certaines  datant  d'avant  la  Révolution  :  la  plu- 
part de  celles  dos  Bretonnes  datent  du  temps  d'Anne  de 
Bretai^ne,  lin  du  xv  siècle  ;  celles  des  Bordelaises  datent, 
en  général,  du  xvi"  siècle,  etc. 

—  Art  milit.  Dans  le  costume  masculin,  la  coiff'e  des 
hommes  do  guerre  est.  pour  le  moyen  âge,  la  partie  du  ca- 
mail  de  mailles  ou  de  lanmusse  d"e  peau 
piijuéo  ou  gamboisée,  qui  habille  le  crâne 
sous  le  casque.  Mais,  aux  xii'  et  xtll'  siè- 
cles, on  portait  parfois  des  coiffes  de 
mailles,  séparées  du  reste  du  haubert. 
Ces  coiffes  à  armer  furent  remplacées 
bientôt  par  les  calottes  d'acier,  cervelières 
et  secrètes  portées  sous  lescasqiicson  les 
bonnets.  Mais,  longtemps,  on  porta,  sur- 
tout au  XVI'  siècle,  des  coiffes  piquées  très 
épaisses,  adhérentes  ou  non  au  timbre  des 
bourguigiiotes,  des  cabassets,  des  morions 
et  des  armets.  Ces  bonnets  remlionrrés  s'appelaient  dos 
mortiers.  (On  a  écrit  aussi  coiffkt,  et  coiffette.) 

COIFFER  {ko-n-fè)  v.  a.  Mettre  une  coiffe  ou  un  couvre- 
chef  quelconque  sur  la  tète  de  :  Coiffkb  un  enfant  d'une 
casquette.  Il  Etre  placé  comme  coiff'ure  sur  la  tête  de  : 
Bonnet  qui  coiffe  bien,  il  Prendre  ou  porter  pour  coif- 
fure :  Coiffer  un  chapeau.  —  Voiff'er  la  tiare.  Devenir 
pape. 

—  Par  ext.  Démêler  et  arranger  les  cheveux  :  Femme  de 
chambre  qui  sait  coiffer. 

—  Par  anal.  Placer  au-dessus  de  :  Coiffer  une  bouqie 
d'un  éleii/nuir.  Il  Etre  placé  au-dessus  do  ;  Buis  qui  coiffe 
une  colline.  Il  Coiffer  une  bouteille. 
Mettre  une  enveloppe  par-dessus  le 
bouchon.  Il  Coifferqnelqu'undequelque 
chose.  Lui  jeter  quelque  chose  sur  la 
tête  ;  D'une  fenêtre  on  me  coiffa 
d'unk  cassolette  qui  ne  chatouillait 
point  l'odorat.  (Le  Sage.) 

—  Fam.  Se  dit  dos  femmes  infi- 
dèles ;  Coiffer  son  mari. 

—  Pop.  Enivrer  :  Le  petit  vin  blanc 
de  Bonrqoqne  coiffe  proprement. 

—  Fig.  Plaire,  inspirer  une  pas- 
sion à  :  Elle  était  au  ht,  bette  et  coiffée 
il  COIFFER  tout  le  montre.  (M""*  de  Sév.) 

Il  Inspirer  un  entraînement  aveugle 
pour  quel(|ue  chose  :  Coiffer  quel- 
qu'un d'une  opinion. 

—  Mar.  Se  dit    en    parlant  d'une 
voile  dont  la  tuile  est  capelée  sur  un 
mât,  une  vergue,  ou  vient  battre  des- 
sus :  L'n  navire  a  voiles  coiffe  dans  un  qrain  Quand  il  est 
masqué  par  la  brise  qui  change  brusquement. 

—  Mécan.  Coiffer  la  ctiérre.  Fixer  sur  la  coiffe  d'une 
chèvre  le  câble  qui  doit  servir  à  soulever  les  fardeaux. 

—  Pyroteclin.  Coiffer  une  fusée,  Kn  couvrir  la  tète  avec 
une  enveloppe  de  toile  ou  de  parchemin. 

—  'l'cchn.  Coiffer  un  livre.  Chez  les  relieurs.  En  arran- 
ger le  cuir  à  chaque  extrémité  du  dos. 

—  Véiier.  Se  dit  dos  chiens  quand  ils  saisissent  un 
animal  par  les  oreilles  et  le  portent  à  terre  ;  Coiffkr  est 
plus  usité  pour  le  sanglier  que  pour  le  cerf.  (E.  Chapus.) 


Voile  coiffant  le  ni,ât. 


—  Loc.  prov.  Coiffer  sainte  Catherine.  'V.  Catherine 
d'Alexandrie. 

Coiffé,  ée  part.  pass.  du  v.  Coiffer. 

—  Pop.  Chien  coiffé.  Homme  d'une  figure  tout  à  fait  désa- 
gréable. Il  Femme  quelcomiue  :  .'^'amouracher  du  premier 
CHIEN  coiffe  çniprtsse.  Il  Chèvre  coiffée.  Femme  extrêmement 
mal  faite.  Il  Chat  coiffé,  Personne  d'une  extrême  laideur. 

—  Art  véter.  Crottins  coiffés.  Ceux  qui  sont  couverts 
de  mucosités  provenant  des  intestins. 

—  Comm.  Drap  bien  ou  mal  coiffé,  Celui  dont  la  lisière 
est  bien  ou  mal  faite. 

—  Jeux.  Pion  coiffé.  Pion  du  jeu  d'échecs,  désigné  d'a- 
vance, marqué  d'un  signe,  et  qui  doit  faire  l'échec  et  le 
mat. 

—  Manèg.  Cheval  bien  coiffé.  Cheval  qui  a  les  oreilles 
petites  et  bien  placées. 

—  Véner.  Chien  bien  coiffé.  Chien  qui  a  les  oreilles  lon- 
gues et  pendantes. 

—  Loc.  prov.  Etre  né  coiffé.  Avoir  un  bonheur  insolent, 
une  chance  persévérante.  (Se  dit  par  allusion  à  la  cré- 
pine ou  membrane  graisseuse  qui  couvre  la  tête  de  cer- 
tains nouveau-nés,  et  que  le  vulgaire  considère  comme 
un  présage  de  bonheur.) 

Se  coftTer,  v.  pr.  Se  couvrir  la  tête  :  Se  coiffer  d'un 
bonnet,  li  Arranger  sa  chevelure  :  Une  petite  fille  devra 
prendre  de  bonne  heure  l'habitude  de  se  coiffer  seuk. 
(M"'  Moumarson.) 

—  Pop.  S'enivrer.  Il  On  dit  aussi  se  coiffer  le  cerveau. 

—  Se  coiffer  de  quelqu'un,  de  quelque  chose.  S'en  en- 
gouer, s'en  enticher. 

—  Les  voiles  se  coiffent.  Elles  se  plaquent  contre  les 
mâts,  au  lieu  de  s'enfler  dans  la  direction  opposée. 

—  Anton.  Décoiffer. 

COIFFETTE  {ko-a-fèt')  n.  f.  Petite  coiffe. 
COIFFEUR  (Ao-a-/'eur'),  EUSE  n.  Personne  qui  coiffe,  qui 
fait  métier  de  coiffer,  d'arranger  les  cheveux. 

—  Adjectiv.  :  Un  garçon  coiffeur. 

—  Encycl.  Ce  ne  fut  guère  que  dans  les  premières  an- 
nées du  XVII*  siècle  tju'on  donna,  en  France,  le  nom  d© 
coiffeur  à  celui  qui  exerce  l'art  de  disposer  les  cheveux  en 
harmonie  avec  la  physionomie  des  individus.  Jusqu'au 
règne  de  Louis  XIV,  la  corporation  des  barbiers  réunis- 
sait tontes  les  opérations  auxquelles  pouvaient  donner 
lieu  les  cheveux  et  la  barbe.  Mais,  en  1674,  Louis  XIV 
ayant  institué  une  corporation  de  barbiers-perruquiers  et 
n  avant  pas  réservé  à  ceux-ci  le  privilège  de  coiffer,  la 
corporation  des  barbiers -coiffeurs  réclama  pour  eux  ce 
droit  exclusif  devant  le  Parlement,  qui  le  leur  reconnut. 
Dès  lors,  il  y  eut  deux  corporations  bien  tranchées  :  l'une 
des  barbiers-perruquiers,  qui  travaillaieut  les  cheveux 
pour  la  classe  riche,  la  laine  et  même  les  étoupes  pour  la 
bourgeoisie,  et  en  faisaient  des  perruques  ;  l'autre,  des  bar- 
biers-coiff<  urs,qui  avaient  le  privilège  de  coiffer  les  dames. 
En  1771,  la  complication  des  coiffures  féminines  devint  telle 
que  les  membres  de  cette  corporation  ne  suffisaient  plus  à 
contenter  leur  clientèle  et  qu'on  dut  lui  agréger  six  cents 
nouveaux  coiffeurs  de  dames.  Ce  que  le  roi  fit  par  lettres 
patentes  en  date  du  17  aoiit. 

COIFFURE  fco-a-fur'  —  rad.  coiffer)  n.  f.  Partie  du  vête- 
ment qui  couvre  ou  orne  la  tête;  ajustement  qui  sert  à 
l'orner  ;  Coiffure  7nilitaire.  Coiffure  de  dentelles  et  de 
fleurs.  Il  Arrangement  des  cheveux,  chez  les  hommes  ou  les 
femmes  :  Coii-FORE  à  la  Capoul.  n  Art  ou  action  de  se 
coiffer  ;  La  mode  i/ouverne  l'art  de  la  coiffure. 

—  t:NCYCL.  I^  chevelure  ayant  toujours  été  considérée 
comme  un  ornement,  c'est  de  tout  temps  qu'on  apporta 
des  soins  à  la  coiff'ure. 

Les  statues  rapportées  par  de  Sarzec  montrent  que 
certaines  classes,  chez  les  Chaldéens,  se  rasaient  entière- 
ment le  crâne  ;  les  guerriers  et  les  nobles  conservaient 
leur  chevelure.  Il  en  était  de  même  chez  les  Assyriens 
et  les  Babyloniens  ;  les  bas-reliefs  qu'ils  nous  ont  laissés 
attestent,  par  leurs  sculptures  précises,  que  les  cheveux 
soigneusement  bouclés  et  élagés  n'étaient  pas  étrangers 
aux  soins  du  petit  fer  à  friser.  Chez  les  Egyptiens  antiques, 
les  esclaves  et  les  gens  du  peuple  portaient  le  crâne  rasé, 
mais  les  hautes  classes  se  couvraient  la  tête  de  véritables 
perruques,  dont  quelques  échantillons  sont  encore  conser- 
vés dans  les  collections  archéologiques.  Les  femmes  usaient 
assez  souvent  du  même  artifice.  Les  Hébreux  portaient 
les  cheveux  longs  ;  la  loi  défendait  de  les  couper  autour 
des  tempes.  Les  femmes  juives  mêlaient  aux  tresses  de 
leurs  cheveux  des  colliers  de  perles,  de  corail,  des  pla- 
ques d'or  et  d'argent. 

Les  Grecs  donnaient  à  leur  chevelure  des  soins  particu- 
liers ;  l'épithète  «  à  la  belle  chevelure  »  leur  est  constam- 
ment appliquée  par  Homère.  Les  sculptures  archaïques 
montrent  que  la  coitt'ure  était  la  même  chez  les  deux 
sexes  :  des  nattes  et  des  boucles  s'étendent  sur  leur  dos 
et  leur  poitrine,  mais  avec  une  rigidité  telle  qu'on  est  tenté 
de  croire  qu'ils  y  mêlaient,  primitivement  au  moins,  des 
spirales  en  fils  métalliques  comme  on  en  a  trouvé  dans 
certains  tombeaux.  Après  les  guerres  médiques,  les  Grecs 
suivirent  leur  sens  artistique  naturel  :  les  jeunes  hommes 
portèrent  les  cheveux  courts,  comme  il  convient  à  des 
qui  pratiquent  l'exercice  du  gymnase;  les  femmes  les 
relevèrent  sur  le  front  et  les  laissèrent  gracieusement 
couler  sur  leur  cou.  Les  statuettes  de  Tanagra  et  d'ailleurs 
montrent  à  quelle  complication  en  arriva  la  coiffure  des 
Grecques  pendant  la  décadence. 

On  retrouve  chez  les  Etrusques  et  les  Romains  la  même 
évolution  que  chez  les  Grecs.  Sous  l'Empire,  ce  fut  une 
véritable  orgie  de  postiches.  Après  la  conquête  des  Gau- 
les, les  dames  romaines  s'enthousiasmèrent  pour  les  che- 
veux roux  des  Gaulois  et  se  les  teignaient  de  cette  cou- 
leur ;  elles  achetaient  à  grands  frais  les  cheveux  blonds 
do  la  Gaule.  Cette  modo  dura  jusi|u'en  672;  un  concile  do 
cette  date  défendit  les  faux  cheveux  comme  une  offense 
au  Créateur.  Pendant  tout  le  moyen  âge,  la  Renaissance, 
et  jusqu'au  milieu  du  xvii-  siècle,  la  coupe  des  cheveux 
varia,  mais  il  no  fut  pas  question  de  postiches.  11  tant, 
pour  les  retrouver,  arriver  à  Louis  XIV  ;  en  1656,  ce  roi  créa 
une  corporation  do  deux  cents  perrutiuiers.  Comme  luxe,  on 
imagina  d'inonder  les  perruques  de  poudre  de  farine  par- 
fumée. Après  Louis  XIV,  la  mode  des  postiches  disparut, 
mais  ne  cessa  pas  brusquement.'Vers  1 750,  on  laissa  pousser 
ses  cheveux  fort  lonfjs  par  derrière,  de  manière  à  pouvoir 
en  faire  une  queue  qui  fut  enfermée  dans  une  bourse,  puis 
dans  un  niloqan,  eic.  La  H -volution  simplifia  tout  cela. 
A  peine,  dans  les  temps  contemporains,  faut-il  signaler  le 
toupet  du  règne  de  Louis-Philippe. 


95 


COIFFURE 


en  broeae 


(Il  n'ost  question  ici  (juc  do  l'arrangomont  des  chovoux.)  V.  dbiu:t,  donnkt,  casquiî,  casqukttk,  ciiapeau,  coi^fk,  to^dk,  otc. 


Coiffures    militaires  :   J.  Trirorne  ;  2. 

e    Bonnet  à  poil  ;    7.  Shako,  dit  77iirlilnn  (i 

13.   Bonnet  de 


COIGNAGE  -COIN 

La  coiffure  des  remmes,  depuis  la  période  romaine,  a 
subi  des  variations  aussi  oonibreuses.  Les  femmes  mariées, 
suivant  un  usage  qui  persista  pendant  presque  tout  le 
moyen  âge,  cachèrent  leurs  cheveux  dans  dos  étuis  ou 
des  coiffes  qui  n'en  laissaient  rien  paraître.  Les  jeunes 
rilles,  au  contraire,  les  portaient  épandus  sur  leurs  épaules. 
Au  xvi«  siècle,  les  coiffures  montées,  frisées,  crépelées, 
étagées  sur  des  arcelets,  où  les  cheveux  ondulés  ou  re- 
levés en  racines  droites  foisonnaient  autour  des  bonnets, 
des  escofrions  et  des  atours  ou  atifets,  prévalurent.  Quand 
arriva  le  xvii'  siècle,  on  se  coupa  carrément  les  mèches 
de  la  face  sur  le  front  et  on  fit  retomher  les  autres  en 
boudins  frisés  sur  les  côtés,  le  reste  étant  relevé  et  massé 
au  fer,  perdu  dans  un  épais  semis  de  poudre  rousse.  Au 
reste,  depuis  le  xviii*  siècle,  les  femmes  se  poudraient 
toutes,  à  la  cour,  au  moins,  et  comme,  alors,  les  cheveux 
noirs  étaient  les 
moins  estimés,  elles 
se  teignaient  en  roux 
suivant  des  procédés 
divers.  Les  coiffures 
de  Louis  XIV,  d'a- 
bord écrasées  et  pla- 
tes, se  montent  vers 
les  formes  pyramida- 
les qui  caractérisent 
la  régence.  Sous 
Louis  XV,  les  dis- 
positions varient.  On 
voit  paraître  ces  édi- 
lices  insensés  qui 
i:ontinuent  sous 
Louis  XVI  et  s'agré- 
mentent de  plumes, 
de  petitesarchitectu- 
res,  voire  de  navi- 
res ;  le  tout  compris 
avec  la  poudre  blan- 
che qui  marque  les 
deux  seconds  tiers  du 
X-Viii"  siècle.  La  Ré- 
volution ramena  les 
coiffures  à  l'antique,  à  la  Titus;  mais,  à  partir  de  cette 
époque.  les  belles  coiffures  à  caractère  ont  disparu. 

—  Coiffure  militaire  moderne.  Après  avoir  varié  à  Tin- 
fini  depuis  l'antiquité  jusqu'au  commencement  de  ce  siècle, 
la  coiffure  militaire  parut  se  simplifier  lorsque,  à  dater  de 
la  Révolution,  les  soldats  de  toutes  armes,  à  l'exception 
des  hussards,  durent  porter  courts  les  cheveux  que,  pré- 
cédemment, ils  fixaient  et  nouaient  en  queue  des  façons 
les  plus  diverses.  Un  moment,  il  n'y  eut  plus  comme  coif- 
fures, dans  l'armée,  que  le  chapeau  dit  trirurne,  à  grand 
panache  do  crin  rouge,  le  bonnet  à  poil  des  grenadiers,  le 
cas^iiede  divers  modèles  pour  les  cavaliers.  Mais,  en  même 
temps  que  le  chapeau  faisait  place  au  s/iaAodans  l'infan- 
terie, on  vit  naître  successivement  le  colback,  puis  le 
falpack  des  hussards  et  des  chasseurs  à  cheval,  loczapska 
des  lanciers  et,  plus  tard,  la  chéchia  des  zouaves  et  chas- 
seurs d'Afrique,  complétée,  pour  les  premiers,  par  un  tur- 
han.  Entîn,  comme  coiffure  de  petite  tenue,  on  adopta  le 
Oonnet  de  police,  remplacé  par  le  kt'pi,  rigide  ou  non, 
d'abord  appelé  phécy,  i|ui,  depuis  1848,  a  fini  par  consti- 
tuer la  coiffure  de  petite  tenue  de  toutes  les  trouues,  à 
l'exception  de  quelques  corps  spéciaux. 

On  adopta,  sous  Louis-Philippe,  un  modèle  en  cuir  bouilli, 
qui  fut  bientôt  abandonné  comme  aussi  disgracieux  qu'in- 
rommode,  et  il  en  a  été  de  même  de  tous  ceux  essayés 
depuis  lors.  Le  seul  casque  vraiment  utile  et  pratique  pour 
les  troupes  à  pied  paraît  être  le  castjue  colonial  comme 
coiffure  dans  les  pays  tropicaux. 

Dans  les  armées  étrangères,  on  retrouve,  aux  différentes 
époques,  sous  une  forme  plus  ou  moins  analogue,  à  peu 
près  toutes  les  coiffures  usitées  en  Franco.  11  faut  y  ajou- 
ter, cependant,  certains  types  spéciaux  à  divers  pays, 
romme  le  casque  à  pointe  allemand,  adopté  aussi  dans 
l'armée  anglaise;  le  bonnet  de  fourrure  chapka,  qui,  à  peu 
d'exceptions  près,  coiffe  tous  les  corps  de  l'armée  russe, 
où,  cependant,  on  rencontre  encore,  en  tenue  de  parade, 
dans  un  régiment  d'infanterie,  la  singulière  coiffure  dite 
fionnet  de  grenadier,  conservée  également  par  tradition 
dans  un  ou  deux  régiments  prussiens;  enfin,  la  casquette 
plate  appelée  fourachka  en  Russie,  mûtze  en  Allema- 
t;oe,  qui,  sans  visière  pour  la  troupe  et  avec  visière  pour 
les  officiers,  constitue  dans  tous  les  corps  la  coiffure  de 
petite  tenue  et,  dans  quelques-uns,  la  seule  coiffure.  V.  cha- 
cun de  cts  pays. 

COIGNAGE  {gnaf  {gn  mil.])  n.  m.  Portion  de  la  maçon- 
nerie du  fourneau  des  grosses  forges. 

GoiGNARD  (Pierre),  dit  le  comte  Pontis  de  Sainte- 
nélène ,  aventurier  et  voleur  célèbre,  né  à  Langeais 
(Indre-oi-Loire)  vers  1779,  mort  au  bagne  de  Brest  en  1S31. 
l'ils  d'un  paysan,  il  entra  dans  l'armée,  fut  condamné  pour 
vol  ù.  quatorze  ans  de  galères,  parvint  à  s'échapper  du 
bagne  do  Toulon  et  passa  en  Espagne.  Là,  sous  le  nom  de 
PoNTUS,  et  grâce  à  de  faux  états  de  service,  il  entra  comme 
chef  do  bataillon  dans  l'armée  française  d'occupation. 
Ayant  connu  la  maîtresse  d'un  comte  de  Sainte-Hélène,  il 
la  présenta  comme  sa  femme,  et  ajouta  k  son  nom  de 
Pontis  celui  de  »  Sainte-Hélène  >- .  De  retour  en  France  sous 
la  Restauration,  il  se  fit  établir  un  faux  acte  de  naissance, 
fut  nommé  lieutenant-colonel  par  Louis  XVIII.  et  se  mita  la 
têted'unc  banded'adroiïs voleurs.  Reconnu  pendantunc  re- 
vue par  un  de  ses  anciens  compagnons  de  bagne,  il  fut  ar- 
rêté et  condamné,  en  1819,  aux  travaux  forcés  à  perjiétuité. 

CoiGNARD  (Louis),  peintre  paysagiste  français,  né  à 
Mayenne  en  1812,  mort  en  1883.  Elève  de  Picot,  il  s'était 
essayé  dans  la  grande  peinture,  sans  grand  succès.  Dès 
1842,  il  inclinait  au  paysage,  où  il  s'est  fait  une  très  hono- 
rable réputation.  Artiste  fécond,  il  a  produit  beaucoup  de 
pages  t|ui  lo  mettent  à  un  rang  honorable  dans  ce  qu'on 
pourrait  appeler  l'école  do  Troyon.  Signalons,  entre 
autres  :  V Abreuvoir  (1848)  ;  la  Mare  aux  vaches  (1857)  ;  lo 
/xic  (1870).  Le  musée  de  Leipzig  a  de  lui  des  Vadies  dans 
La  forêt  de  Fontaineblfuu. 

GOIGNASSE  DU  GaRRIER  (Joseph),  théologien  fran- 
çais, né  à  Limoges  ver.s  le  milieu  du  xvii"  siècle,  mort  en 
1729.  Il  quitta  l'ordre  des  jésuites,  dont  il  devint  alors 
l'adversaire,  et  se  distingua  comme  prédicateur  et  écrivain 
moraliste.  On  a  de  lui  des  .sermons;  des  oraisons  funèbres 
et  Morale»  sur  la  GenHe  (1701  ),  ouvrai^c  estimé. 


COIGNASSIER  n.  m.  Bot.  V.  cognassier. 

COIGNE  {ko-aqn)  n.  f.  Variété  de  cépage  rouge,  dont  les 
grappes  ont  de  gros  grains  séparés  et  clairsemés. 

COIGNER  ou  COIGNIER  n.  m.  Bot.  V.  cOGNASSIliR. 

COIGNET(/?H^  [gn  mil.] —  rad.  coin)  n.  m.  Chacun  des 
cinq  arcs-boutants  posés  de  chaciue  bord  pour  renforcer 
les  escasses  ou  carlingues  do  la  galère,  aux  xvi°  et 
xvd*  siècles.  (Les  coigncts  servaient,  avec  les  escasses, 
à  compléter  l'ajustage  du  pied  du  mât  ou  arbre  qui  repose 
dans  son  emplanture  dite  le  michon.) 

COIGNET  (Matthieu),  sieur  de  La  Thuillerie,  diplo- 
mate français,  né  en  1514.  mort  en  1586.  Avocat  au  parle- 
ment de  Paris,  procureur  général  au  parlement  de 
Savoie,  ambassadeur  de  France  en  Suisse  sous  Henri  II, 

;»% 

>„■" 


Bicorne;  3.  Képi;  4.  Shako  (premier  Empire);  Si.  Shako  fl880,; 
%(  :  8.  Casque  ;  9  Colback  ;  10.  Talpack  ;  11.  Chéchia  ;  12  Turban  ; 
police  ;  U.  Czapska  (premier  Empire). 

François  II  et  Charles  IX,  et,  à  son  retour,  membre  des 
conseils  du  roi.  On  a  de  lui  :  Instruction  aux  pj'inces  pour 
garder  la  foy  promise,  contenant  un  sommaire  de  la  philoso- 
phie chrétienne  et  morale  et  devoir  du  bien  {Paris,   1584). 

CoiGNET  (Gaspard),  sieur  de  La  Tuun.LEr.iE,  comte  de 
CoDRsoN,  diplomate  français,  né  en  i594,  mort  en  1653, 
petit-fils  du  précédent.  Successivement  conseiller  au  par- 
lement de  Paris  (1618),  maître  des  requêtes,  conseiller 
d'Etat,  intendant  du  Poitou,  de  l'Aunls  et  de  la  Saiutonge, 
Coignet  devint,  en  1632,  ambassadeur  à  Venise,  puis  dans 
les  Pays-Bas  (1640).  En  1644,  il  parvint  à  mettre  fin  à  la 
guerre  que  se  faisaient  la  Suède  et  le  Danemark  et  à  faire 
signer  aux  deux  puissances  belligérantes  le  traité  de  paix 
de  Brômsebro  (25  sept.  1645). 

GoiGNET  (Gilles),  peintre  flamand,  né  à  Anvers  en  1530, 
mon  à  Hambourg  en  1599.  Il  visita  les  principales  villes 
d'Italie  avec  Stella,  et,  de  retour  dans  sa  ville  naiale,  il  fut 
rei.'u  membre  de  l'Académie  (1561).  Coignet  composa  des 
tableaux  remarquables,  surtout  par  les  cfi'ets  de  lumière, 
tableaux  qui  eurent  une  telle  vogue  que,  pour  suffire  aux 
commandes,  il  se  vit  obligé  de  prendre  pour  aide  Corneille 
Molenacr,  dit  le  Louche,  auquel  on  doit  les  paysages  et 
l'arch  itecturc  d'un  assez  grand  nombre  de  toiles  de  Coignet. 

GoiGNET  (Jean-Roch),  officier  français,  né  â  Druyes- 
les-Belles- Fontaines  (Yonne)  en  1776,  mort  à  Auxerre 
vers  1860.  Après  avoir  été  successivement  soldat  de  la 
96'^  demi-brigade,  soldat  et  sous-officier  au  l®*"  régiment 
de  grenadiers  de  la  garde,  vaguemestre  du  petit  et  du 
grand  quartier  impérial,  etc.,  il  prit  sa  retraite  comme 
capitaine  d'état-major  et  «  premier  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  i>.  En  1851,  il  avait  publié  ses  ^  Souvenirs  i» 
sous  le  titre  de  :  Aux  vieux  de  la  vieille!  Lorédan  Larchey 
a  réédité  d'après  le  manuscrit  original  les  Cahiers  du  capi- 
taine Coignet  (1883). 

GoiGNET  (Jules-Louis-Philippe),  paysagiste  français, 
né  à  Paris  on  1798,  mort  en  1860;  élève  de  Berlin.  Il  a 
laissé  de  nombreuses  vues  de  France,  de  Suisse  et  d'Ita- 
lie, et  a  publié  un  Cours  complet  de  paysage. 

GOIGNEUX  n.  m.  Techn.  V.  cognkux. 

COIGNY  {gn  mil.)  n.   m.  Variété  de  poire  à  cidre. 

COIGNY  (Franqdetot  de),  famille  normande.  La  terre 
qui  adonué  son  nom  â  cette  famille,  primitivement  appelée 
(îuillotte,  a  été  érigte  en  comté,  en  1650,  et  plus  tard  en 
duché.  Le  fondateur  de  cette  famille,  Robkrt-Jkan-An- 
ToiNE,  né  en  1630,  mort  en  1704,  était  directeur  général  de 
la  cavalerie  en  1694  et  chef  de  l'armée  de  Flandre  eu  17ùi. 
Il  s'était  signalé  pendant  la  guerre  d'Allemagne  et  en 
i  atalogne,  et  devint  gouverneur  de  Barcelone.  —  Son  fils, 
François  de  Franqdktot,  no  en  1670,  mort  en  1759,  servit 
en  Flandre,  sur  le  Rhin,  se  signala  à  la  prise  de  Landau, 
succéda  à  Villars  en  Italie,  remporta  les  victoires  de  Parme 
et  de  Guastalla,  et  se  maintint  sur  le  Rhin  contre  le  prince 
Eugène.  —  Le  fils  de  François,  Jean-Antoink-François 
(1702-1748),  devint  lieutenant  général,  mais  fut  tué  en  duel. 
Il  eut  pour  fils  :  Marii>François-Henri,  d'abord  marquis, 
puis  duc  de  Coigny,  maréchal  de  France  (1737-i«2i),  qui 
se  distingua  dans  la  conquête  du  Hanovre  sous  Richelieu, 
fut  gouverneur  de  Caen  et  de  Cambrai,  premier  écuycîr  do 
Louis  XVI  (1774),  lieutenant  général  on  1780,  député  aux 
états  généraux  en  1789;  il  émigra,  combattit  dans  l'armée 
de  Condé,  puis  dans  celle  du  Portugal,  et  revint  en  Franco 
en  1814.  Il  obtint,  en  1816,  le  bâton  de  maréchal  et  le  gou- 
vernement des  Invalides.  —  Son  frère,  AuGUSTE-GADiîn;i. 
(1740-1817),  embrassa  également  la  carrière  des  armes  :  il 
devint  maréchal  de  camp  en  1780  et  lieutenant  général  sous 
la  Restauration.  —  Sa  lille,  Anne-Françoise-Aimée,  née  et 
morte  à  Paris  (1769-1S20),  est  surtout  connue  pour  avoir 
inspiré  à  André  Chénier  l'élégie  do  la  Jeune  Captive.  Kilo 
épousa,  à  quinze  ans,  le  duc  de  Fleury,  petit-neveu  du 
cardinal,  et  divorça  bionlût.  Arrêtée  en  1794,  elle  connut  en 
pri.son  André  Chénier  et  de  Montrond,  qu'elle  épousa  quand 
elle  eut  été  remise  en  liberté  après  le  9-Thermidor,  Elle 
divorça  do  nouveau  et  devint  la  maîtresse  d'un  frère  de 
Garât.  Elle  était  séduisante,  légère  et  spirituelle.  Elle  pu- 
blia un  roman  anonyme:  Alvnr,  écrivit  dos  Lettres  v.t  des 
Mémoires  restes  inédits.  ~  François-Marie-Casimir,  fils 
du  maréchal    Marie-François  (175G-1816),   lit  la   guerre 

11  —  ot 


96 

d'Amérique  (1780-1782),  et  devint  lieutenant  général.  Sa 
femme,  Louise-Marthe  de  Conflans  d'Armentières,  était 
célèbre  par  son  esprit.  —  Son  fils,  Augustin-Loois-Joseph- 
Casimir-Gustave,  général  français,  né  et  mort  à  Paris 
(1780-1865),  s'engagea  dans  les  dragons  on  1805,  fut  at- 
taché, en  1807,  â  l'ambassade  de  Constaniinople,  fit  dans 
l'armée  turque  la  campagne  contre  la  Russie,  et  défen- 
dit victorieusement  Giurgiova.  Aide  de  camp  de  Sébas- 
tiani,  il  participa  aux  campagnes  de  1808-1811  en  Espagne, 
de  1S12  en  Russie,  et  reçut,  à  Smolensk,  une  blessure 
grave  qui  nécessita  l'amputation  du  bras  droit.  Colonel  do 
cavalerie  en  1814,  il  fut  nommé  aide  de  camp  du  duc  do 
Berry,  puis  du  duc  de  Bordeaux.  Il  succéda  à  son  grand- 
père  à  la  Chambre  des  pairs  tl82i),  et  reconnut  le  gouver- 
nement de  Juillet,  (jui  le  nomma  chevalier  d'honneur  de 
la  duchesso  d'Orléans  (1837)  et  maréchal  de  camp  (1843). 

GoÏLAM  ou  QuiLON,  ville  de  l'Inde  anglaise.  V.QuiLON- 

COILANAGLYPHE  {ko-a  —  du  gr.  koilainein,  creuser, 
et  gluphê,  sculpture)  n.  m.  Ouvrage  de  sculpture,  dans 
lequel  les  figures  sont  saillantes  dans  les  renfoncements 
de  la  pierre. 

GOILIA  {ko-a)  n.  m.  Genre  de  poissons  physostomes,  fa- 
mille des  clupéidés,  comprenant  des  formes  voisines  des 
anchois,  avec  les  plaques  pharyngiennes  antérieures  héris- 
sées  de  petites 
dents,  les  nageoi- 
res pectorales  ac- 
compagnées do 
deux  groupes  de 
filets. 

—  Encycl.  Les 
coi  lia   sont  de 
taille  moyenne  ; 
leur  G^rps,   com-  Coilia. 
primé,    large    au 

milieu,  va  en  s'effilant  vers  la  queue  pointue;  leur  colo- 
ration est  verdâtre  ou  jaune;  ils  habitent  l'océan  Indien 
ou  les  eaux  saumâtres  des  fleuves  de  l'Inde.  Citons  le  coilia 
I/amiltoni,  long  de  20  centimètres,  bleu  verdâtre  en  des- 
sus, jaune  en  dessous  (c'est  le  teltahi  des  Bengalis,  com- 
mun dans  le  Gange);  le  coilia   Dussumieri,  même  taille, 
jaunâtre  (Bombay    et    Pondichéry),    chair  estimée.   On 
compte  encore  cinq  ou  six  autres  espèces. 
COILLE  (A*o-i7/  [//  mil.])  n.f.  Tabac  en  poudre  très  fine.  (Vx.) 
COILOSPERME  n.  m.  Bot.  Syn.  de  deeringie. 
COILOSTIGMA  [kn-a,   slig')  n.   m.  Genre  d'éricacécs- 
salaxidées,  renfermant  des  arbrisseaux  ériciformes  du  cap 
de  Bonne-Espérance. 

GOÏMBATOUR  ou  GoYMBETOOR,  OU  KOYAMBA- 
TOUR,  ville  de  l'Indoustan  (présid.  de  Madras),  dans  le 
Dekkan  ;  40.300  hab.,  dont  2.000  chrétiens.  Reliée  à  la 
voie  ferrée  Madras-Calicut,  cette  ville  fait  un  commerce 
assez  important  do  tabac,  coton,  laine,  sucre.  Située  à 
l'entrée  de  la  passe  de  Palghât,  elle  joua  un  grand  rôle 
dans  les  guerres  de  la  conquête;  elle  fut  prise  trois  fois 
par  les  Anglais  (en  1768,  1783,  1790),  et  leur  fut  cédée  défi- 
nitivement en  1799.  —  Le  district  de  Coimbetnur  a  une 
superficie  de  20.300  kilom.  carr.,  et  une  population  de 
2  millions  d'habitants.  Montagneux  dans  le  Nord,  son  sol 
forme  dans  le  Sud  une  vallée,  oii  est  le  chef-lieu,  et  dont 
les  eaux  se  rendent  à  la  Cavérî.  Mines  de  fer;  vastes 
forêts  de  teck,  d«  bois  de  rose,  de  sandal;  pâturages. 
La  principale  culture  est  le  millet;  la  principale  indu- 
strie, le  tissage. 

GOÏMBRA»  montagne  du  Brésil,  sur  le  haut  Paraguay» 
dominée  par  un  fort  de  même  nom,  où  Almeida  Serra  se  dé- 
fendit énergiquement  contre  les  Espagnols  en  1801,  et  où 
une  garnison  de  120  soldats  brésiliens,  commandés  par  le 
colonel  Porto  C'arreira,  résista  pendant  trois  jours  à  un© 
colonne  de  Paraguayens  forte  de  3.000  hommes,  et  ne  se 
rendit  que  faute  de  munitions. 

GoÏMBRE  (portug.  Coimbra,  lat.  Conimbrica),  ville  de 
Portugal  (prov.  de  Beïral,  sur  le  Mondego,  à  l'embouchure 
de  laCoira;  16.980  hab.  Faïence,  toiles,  ouvrages  en  corne, 
cuirs,  vannerie,  confitures.  Commerce  de  fruits,  d'oranges. 
—  Ch.-I.  d'un  concelho  peuplé  do  46.642  hab.  et  dune  pro- 
vince peuplée  de  316.624  hab. 

—  Enxycl.  Bâtie  en  amphithéâtre  sur  une  colline  d'où 
elle  descend  jusqu'en  plaine,  (îoinibre  a  encore  de  vieilles 
murailles,  d'anciennes  et  curieuses  maisons.  Cathédrale 
d'architecture  byzantine,  aux  colonnes  revêtues  do  belles 
faïences.  Eglise  de  Santa-Cruz,  avec  les  mausolées  des 
deux  premiers  rois  de  Portugal,  Alfonso  et  Sancho.  Cou- 
vent de  Santa-Clara  (tombeau  de  la  reine  Elisabeth).  Le 
jardin  botanique  est  l'un  des  plus  beaux  du  monde.  Cité 
romaine,  elle  subit  la  domination  des  Goths,  puis  des 
Maures.  Ville  portugaise,  elle  servit  de  capitale  jusqu'en 
1433.  L'université  de  Lisbonne  y  fut  transférée  en  1308,  y 
demeura  jusqu'en  1338  et  fut  établie  définitivement  en  1537. 
Cette  université  illustre  compte  encore  aujourd'hui  mille 
étudiants,  qui  conservent  le  costume  de  jadis.  Victoire 
des  Anglais|l7  sept.  1810).  I)om  Miguel  s'y  établit  en  1834. 
Non  loin,  <(  Quinta  das  Laçrimas  »,  où  Inès  de  Castro  fut 
assassinée  par  ordre  d'Alphonse  VI  (1530).  Patrie  du  poète 
Camoëns. 

GoïMBRE  (dom  Pedro,  duc  de),  régent  de  Portugal,  né 
en  1392,  mort  en  1449,  fils  du  roi  Jean  I"  d'Aviz.  A  la 
mort  de  dom  Eduarto,  son  frère  aîné,  en  1438,  il  fut  nommé 
par  les  Certes  >■  défenseur  du  royaume  »  et  chargé  de  la 
régence  pendant  la  minorité  d'Alphonse  V,  âgé  de  six  ans. 
Il  gouverna  avec  habileté.  Mais  Alphonse  se  laissa  cir- 
convenir par  les  ennemis  de  son  oncle,  et  l'éloigna  de  la 
cour.  Bientôt,  mémo,  il  l'accusa  do  conspiration  et  envoya 
des  troupes  contre  lui.  Forcé  de  se  défendre,  le  duc  de 
Co'ïmbre  fut  tué  à  la  bataille  d'Alfarrobeira. 

COIN  [kouin  en  une  seule  syllabe  —  du  lat.  cuneus,  même 
sens;  n.  m.  Instrument  de  fer  ou  de  bois  taillé  en  prisme, 
avec  deux  faces  très  allongées,  destiné  à  être  introduit  de 
force  entre  deux  corps  que  l'on  veut  écarter  :  Fendre  du 
bois  avec  des  coins. 

—  Par  anal.  Angle,  point  de  rencontre  de  deux  lignes 
ou  do  deux  surfaces  :  Les  coins  d'un  livre,  d'un  mouctioir, 
d'une  chambre,  tl  Angle  formé  par  une  rue  (|ui  on  coupe  une 
autre:  Le  boulanger,  l'épicier  du  coin,  ii  Endroit  quelconque, 
on  général  :  Il  y  a  dans  tous  les  coins  des  gens  de  talent 
qui  ne  peuvent  percer. 

—  Portion  peu  étendue  et  généralement  éloignée»  ou 


97 

/solée,  on  déserte  d'un  lieu  quelconque  :  .9c  loiier  dans  un 
COIN.  Un  COIN  du  monde.  Posséder  m  coin  de  lèrre. 

—  Fig.  Côté  qui  donne  accès,  repli  secret,  aspect  parti- 
culier :  Le  COIN  par  où  l'on  peut  earicalurcr  un  héros  csï 
précisément  le  cachet  populaire  de  sa  gloire.  (P.  Féval.) 

—  Archit.  Coin  émoussé,  Moulure  qui  a  ordinairement 
la  tormo  d  un  listel  dont  les  angles  sont  abattus. 

.  r~  ■^f  ■"''''•  '^"'^'  ^"''P^  d'infanterie  placé  on  trianclo 
très  allonge  ayant  son  sommet  tourné  vers  lonnemi  :  %■- 
nophon  rapporte  que  le  coin  fut  emplo,/ë  pour  la  première 
fois  par  Lrésm,  à  la  bataille  du  Thi/mhrée.  (De  Chesnel.) 

—  Art  milit.  mod.  Fermeture  à  coin,  simple  ou  double, 
Employée  dans  le  mécanisme  de  la  culasse  des  canons 
Krupp.  Il  Com  de  mire.  Masse  de  bois,  en  forme  do  coin 
servant,  avant  linvention  des  vis  do  pointage,  à  soulever 
plus  ou  moins  la  culasse  du  canon  pour  le  pointer  sous 
1  angle  voulu,  a  Coin  de  recul.  Celui  c|uon  place  sous  k-s 
roues  d  une  pièce  dans  le  tir,  pour  limiter  le  recul,  ii  Com 
darret,  Coin  de  bois  qui  servait  à  caler  les  roues  des 
afluts  de  place  et  de  cote. 

.  "".'*■'''  vétér.  Nom  que  l'on  donne  aux  quatre  dents 
incisives  du  cheval,  qui  sont  les  plus  courtes  et  les  plus 
voisines  des  crochets,  et  à  celles  du  bœuf  et  du  mouton. 

—  Bonnet.  Autref.  Pièce  en  pointe  do  bas  do  chausse 
qui  prenait  depuis  la  cheville  et  s'étendait  sous  la  plante  (i  li 
pied.  Partie  d'un  bas,  d'une  chaussette,  terminée  on  pointe 
et  dont  la  partie  inférieure  correspond  à  la  cheville. 

—  Ch.  de  f.  Morceau  de  bois  dur,  on  forme  de  prisnio 
triangulaire,  que,  dans  les  voies  à  rail  à  double  champignon 
on  enlonce  à  coups  de  masse  entre  le  coussinet  et  le  rail, 
ahn  do  maintenir  celui-ci  on  place.  On  remplace  quelque- 
lois  le  bois  par  des  lames  triangulaires  en  acier. 

—  Comm.  Coin  de  beurre.  Morceau  de  beurre  ayant  i 
peu  près  la  forme  d'un  coin  à  fendro  le  bois. 

—  Cordonn.  Petit  coin  en  bois,  qui  sert  à  hausser  le 
cou-de-pied  d'un  soulier  mis  en  forme. 

—  Cost.  Coin  de  feu,  Sorte  de  vêtement  négligé  pour  la 
chambre.  o   d    r 

—  Fauconn.Nom  que  l'on  donne  au.\  plumes  qui  for- 
ment les  deux  côtés  de  la  queue  de  l'oiseau. 

--  Hist.  Com  du  roi,  Com  de  la  reine.  Factions  théâ- 
trales, dont  l'une,  celle  des  partisans  de  l'ancienne  mu- 
sique, se  plaçait,  à  l'Opéra,  à  droite  du  parterre,  sous  la 
loge  du  roi,  l'autre  au  côté  opposé,  sous  la  loge  de  la 
reine  :  le  coin  du  roi  était  protégé  par  M"  de  Pompadour  ; 

.  ??'.^.  ?-,''*  ""^'^'^  '"'""'  '"""'  principaux  cliefs  d'Alembert 
et  l  abbé  Canatje.  (Audiffret.) 

—  Jeux.  Morceau  de  drap  qui  couvre  l'espace  compris 
entre  les  barrures  d'une  balle  de  paume,  ii  Les  quatre  coins, 
Jeu  dans  lequel  quatre  personnes  vont  d'un  coin  à  un 
autre  d  un  espace  carré,  tandis  qu'une  cinquième  placée 
au  milieu,  s'efforce  de  s'emparer  do  l'un  des  coins  lors- 
qu  11  reste  inoccupé.  —  Au  Hg.,  Jouer  aux  qoatre  coins, 
be  poursuivre  sans  se  joindre,  ii  Au  trictrac,  Gr,/>i(/  coin, 
Loin  de  repos  ou  simplement  Coin.  Onzième  case  non 
comprise  celle  du  tas  des  dames,  il  Co!;i  bourgeois.  Cin- 
quième case  dans  la  table  du  petit  jan.  ii  Coins  de  quine, 
Sixième  et  cinquième  case,  ii  5or/ir  son  coin.  En  tirer  les 
dames,  ii  Tenir  son  coin.  Se  dit  à  la  paume,  lorsque  deux 
joueurs,  dans  une  partie  contre  deux  autres,  défendent 
chacun  leur  côté.  -  Au  fig..  Jouer  son  rôle,  occuper  sa 
place,  s  y  faire  remarquer,  s'y 
distinguer. 

—  Manèg.  Chacun  des  qua- 
tre angles  de  la  volte,  quand 
le  cheval   travaille    en    carré. 

Il  Entrer  dans  les  coins.  Péné- 
trer le  plus  possible  dans  les 
angles  du  manège,  ii  Travailler 
sur  les  coins  ou  Faire  les  quatre 
coins,  Diviser  la  volte  en  qua- 
tre quarts,  et  faire  faire  dans 
chacun,  à  son  cheval,  un  ou 
deux  ronds  au  trot  ou  au  galop. 

—  Mar.  Morceau  de  bois  taillé 

amour  des''^si^='",'H"  ''"■''"  P''"^"'  '■'"■^  '"'  étambrais, 
^T^,T,  /■  '^  "'  ^"r^  pompes,  etc.:  Coins  de  chantier, 
de  mât.  d  arrimage,  il  Coins  ctemptanture.CoitiSiimsoncni 


Disposition  deg  coins  dans 
l'étambr.ii  :  M, mût;  P,  pont- 
C  et  C,  coins  de  calage. 


Coins  :  A,  de  calage  des  mât»  ;  B,  de  mire.  Coin  de  calfat. 

à  fixer  les  piods  des  mâts,  ii  Coins  d'étambrai,  Coins  à  deux 

cha;L'=Œ?irr'  "■"  '^'"'"''^<""  ">  même  "bit  ^r^J 

vis"d«"m,^niV.rl'""^  *  '""''''"'•  ^°''"  'I""  f"'''  "-""voir  une 
où  sur  le,  hLLi"';™'"  ""  "'^""^  ^'"''''  ><"■■  ""  ■•os»»" 
Prisnïes  i^Un^/  ''  ""   l'""""'  "   ''O'"  *  'lesserraqe. 

deux  nlLii  i.^  ^  ""  ="^.'<"-,f  empé,  que  l'on  enfonce  onlrJ 
deux  pièces  jointivos,  alin  d  en  opére- 
la  séparation. 

—  Mobil.  Armoire  triangulaire,  des- 
tinée à  être  nlacéo  dans  un  angle  d'ap- 
partement. (On  dit  plus  souventENcoi- 
GNonn.)  Il  Coin  rfi-/-™.  Sorte  do  fauteuil 
à  dossier  angulaire,  destiné  ù  être 
placé  dans  un  coin  :  Un  coin  dk  fed 

-  Modes.  Faux  cheveux  quo  l'on 
ajoute  sur  les  cô- 
tés do  la  této. 
{Se  disait,  sous 
Louis  XIII,  pour 
désigner  dos  che- 
veux postiche» 
destinés  à  faire 
paraître  les  che- 
veux naturels 
plus  fournis.) 

—  Monn.  Mor- 
coaud'acior 

gravé,  dont  on  so  r„i„  i    , 

sert  pour  frapper  Coin  , le  feu. 

tcrio.       1.  ig.  Cachot,  marque,  apparonco  caractéristi.fuo  : 


Coin. 


A,  coin  (techu,). 


Des  vers  frappés  au  com  du  bon  goût,  au  bon  com  —  Si- 
gnihe  aussi  Côté,  aspect,  trace  qui  reproduit  ou  Vaunelle 
quelque  chose  :  Jai  un  coin  de  folie  qui  n'est  uas  encore 

»?i"'m  ■'■  ^T'  '^''^^\-'!  "  ^^««"'fe.  ^f'»"'<'ie  à  fleur  de  coin, 
Médaille,  Monnaie  bien  con.scrvée,  qui  a  l'empreinte 
encore  nette  quo  lo  coin  lui  a  donnée,  ii  Avoir  com  signi- 
tiait,  autrefois,  Avoir  le  droit  de  battre  monnaie. 

—  Roi.  Ornement  sur  la  couture  du   dos   d'un  livre 
Il  Outil  servant  à  faire  cet  ornement. 

—  Techn.  Prisme  triangulaire,  géné- 
ralement ù  base  isocèle,  composé  d'une 
matière  résistante,  fer  ou  bois  dur,  et 
qui  sert  à  séparer  les  parties  d'un  corps 
ou  a  cvorcer  une  très  forte  pression. 
(On  appelle  tranchant  la  partie  la  plus 
mince  du  coin  qui  pénètre  entre  les 
parties  à  disjoindre;  les  faces  sont  les 
parties  légèrement  inclinées  l'une  sur 

I  autre  et  qui  convergent  vers  le  tran- 
chant. La  tête  est  le  sommet  du  coin  -■ 

sur  lequel  s'opère  l'etTort  qui  tend  à  faire  pénétrer  le  coin 

Tvnolfr  "'^'^'F- 0"  '■«mP'o"'  PonrÇendre    e  bol ." 

-  ïvpogr.  Coin  en  bois  dur  ou  en  métal,  que  l'on  emnloio 

ISircrE.^''"^^''  énergique  des  formes.  „  5^?''a7 

-  Loc  div.  Com  du  feu,  de  la  cheminée.  Chacun  dos 
deuxcotés  de  a  cheminée  où  l'on  se  met  pour  se  chaûfl'e? 
et  hg..  Intimité  de  la  vie  domestique  :  duis  XVIUétJit 
lero,  du  COIN  DU  feu.  (Laman.)  ii  Coins  de  la  bouche  de 
leeil  Angles  formés  par  les  lèvres,  par  les  paupières 
nHegardir  du  com   de  Ml,  Faire  siqne  du  cofn  JeTœU 

Regarder  en  dessous  et  en  secret.  Faire  signe  à  la  déroS' 
sans  en  avoir  Fair.  ii  Tenir  les  coins  du  poêle.  V.  poèle 

„,.r  ,  '^'  1  ^^  °"  ft°P'  ^'^'"'''^  ^"  ™"'  <'<'  '■"«.  Figure  mai- 
gre, anguleuse.  .1  i/oiiw  au  coin  d'un  bois,  d'une  haie 
Mourir  sans  secours,  sans  assistance.  ,i  AraVr  la  mine  dé 
demander  I  aumône  au  coin  d'un  bois.  Se  dit  d'un  mendiant 

tableau.  Ne  connaître  qu'une  partie  d'une  affaire  de  la 
venté  ,1  Faire  coin  du  même  bois.  Se  servir,  pour  mettre 
une  chose  en  œuvre   d'une  partie  de  cette  chose  Sème 

II  Les  guiitre  coins  de....  Les  extrémités  opposées  de  et 
par  ext  Partout  :  Hépandre  une  nouvelle  aui  quatre  coins 
du  monde,  ii  Connaître  une  chose  dans  les  coins.  La  connaî- 
tre parfaitement,  ll  En  boucher  un  coin  a  quelqu'un  expres- 
sion qui  équivaut,  mais  plus  trivialement,  à*C(o«er /e  t" 
..„r  -51";  '^°'°'  ■'«'=°'''-  I^ans  l'acception  où  coin  peut  être 
considéré  comme  synonyme  de  recoin,  il  signifie  un  netit 
endroit  retiré  où  il  est  difficile  que  l'on  sïit  découver 
Becom  enchérit  sur  cette  idée  :  if  désigne  un  enS  olus 
petit  encore,  plus  retiré,  presque  introuvable  ^ 

—  Encycl.  Xfonn.  Les  coins  destinés  à  frapper  les 
monnaies  sont  des  espèces  de  moules  en  acier  tremné 
présentant  en  creux  le  dessin  des  signes  distinctifs  dont  la 
monnaie  doit  être  marquée  en  relief  sur  ses  deux  faces  L 
faut  pour  obtenir  une  monnaie,  avoir  deux  coins  ;  l'un  est 
de  /ace  ou  d  avers,  l'autre  de  pile  ou  revers  :  c'est  en  pré- 
sentant un  flan  entre  ces  deux  coins  qu'on  lui  imprime  au 
moyen  d  une  pression  déterminée,  les  empreintes  qui  en 
font  une  monnaie  avant  cours.  «'"^c»  qui  en 

On  emploie,  pour  faire  les  coins,  un  acier  de  premier 
choix  en  barres  rondes  ;  on  découpe  ces  barres  en  ronde^  es 
d  une  hauteur  égale  au  diamètre  qui,  lui,  a  des  dimensions 
doubles  de  cel  es  que  l'on  doit  donner  à  \k  pièce.  L'une  dos 
faces  est  horizontale,  l'autre  terminée  pkr  un  cône  sSr 
lequel  doit  se  fraouer  lo  rolief  H»  1=  „;a „!,    o  "    _''"'"'  ^""^ 


,  V.  — ''..'"^«ivj,  ittuLio  leruiinee  par  un  cône  sur 

lequel  doit  se  frapper  le  relief  de  la  pièce.  Ces  i^orceaux 
d  ac  or  sont  alors  recuits.  On  place  cliaque  coin  dans  une 
virolod  acier  trempé,  d'une  épaisseur  de  parois  sufhsam- 
ment  considérable  pour  résister  à  la  compression  du  coi^ 
La  hauteur  de  cotte  virole  est  un  pou  moins  grande  nue 
celle  du  com  do  telle  manière  que  la  partie  conique  ié 
passe  la  virelo  entièrement.  Le  tout  est  alors  placé  sous  le 
balancier,  la  pointe  du  cône  vers  lo  haut.  Lo  poinçon  oiiî 
porteen  creux  la  gravure  que  doit  recevoir  lo  coin,  et  qui  2s 
constitue  par  un  cylindre  en  acier  trempé  duî  porsuj 
la  partie  conique  du  coin.  On  fait  agir  la  presse  sur  ces 

deux  pièces  superposées,  et  la  partie  cSniquo  du  coii.:  beau- 
coup plus  tendre  que  le  poinçon,  prend  l'empreinte  do  ce 
dernier.  Cette  opération  so  renouvelle  do  nouveau  après 
un  second  recuit  donné  au  coin,  do  telle  sorte  quo  l'em- 
premte  dans  le  coin  devient  absolument  nette.  Les  chiffres 
au  millésime  que  doit  porter  la  pièce  do  monnaie  son  in- 
crustés ensuite  dans  le  coin. 

Ces  opérations  terminées  pour  l'avers  et  l'envers  on 
foZ''r„  '°'°xP'i'^  "".i"  f-»"  ■■evonir  sur  uno  plaque  de 
fonte  rouge.  On  le  polit  ensuite  avec  lo  plus  grand 
soin  Après  une  nouvelle  trempe,  lo  coin  ainsi  oitenu 
prend  le  nom  do  matrice  générale;  dans  cette  matrice  on 
relève  un  poinçon  original  qui  contient  les  divers  motifs 
do  la  pièce  de  monnaie  à  créer;  co  poinçon  sert  à  TeuTo. 
duiro  un  nouveau  coin  nommé  matrice  de  reproductLi  ■ 
en  dernier  lieu,  on  relève  dans  ce  coin  les  poinçons  di  s 
.  poinçons  reproducteurs  des  coins  do  service  ..Do  cotto 
manière  on  a  dos  coins  qui  reproduisent  d'une  façon 
absolument  identique  les  figures  du  poinçon  étalon  Ce  tra- 
vail s  oxécuto  pour  chacun  Ses  côtés  do  la  pièce  de  monnaie 
Quand  Ils  agit  do  coins  destinés  à  l'o'btention  do  méJ 
cailles,  on  procède  exactement  comme  pour  la  préparation 
dos  coins  des  monnaies.  p'epuimiou 

o,!?i°'?'  '■'"<' ,^''^>PaF'"' (Andalousie  fprov.  do  Malagal) 
sur  o  .soco,  affl.  du  Guadalhorce  ;  9.825  liab.  Carrières  iô 
marbre;  eaux-do-vie,  tuilorios.  -  Lo  district  a  27.758  hab 

COINÇACE  ou  COINSAOE  (/.ûum-soi'  -  rad.  corner) 
n^  m.  Auiun  de  serrer  avec  des  coins  les  rails  &  double 
chainpij^non  sur  uno  voie  ferrée. 

COINCEMENT  (kouin,  ma»)  n.  m.  Etat  d'un»  pièce  do 
m.aii„ne  qui  est  serrée  acciacntoUemoùt  comme  par  un 
coin  et  ne  pont  plus  fonctionner. 

COINCER  ou  COINSER  (kouin)  v.  a.  Fixer,  assujettir 
avec  dos  coins  :  Coinckr  des  rails.  ^ 

~  fis:-  Motiro  dans  l'impossibilité  do  bouger 

-  Mar.  Synonyme  de  Accoror  :  Coincer  une  caisse  à 
eau,  des  barriques  dans  la  cale.  >.»>«c  u 

Se  coincer, y.  pr.  So  dit  do  parties  do  machines  forçant 
lune  contre  1  autre  et  empêchant  tout  fonctionnomont. 

ÇOÏNCIDEMMENT  (si-da-man)  adv.  D'uno  maniAro  coïn- 
cnionte.  avec  coïncidence. 

I  i'^°*w°P'='"="°  (»i-rfan,s'_  rad.  cohicidenl)  n.  f.  Oéom 
Identité  de  lormo  et  do  dimensions,  qui  (ail  nue  des 
ligures  Huperposécs  so  confondent  dans  toutes  leurs  parties 


COIN   —  COÏNTÉRESSER 

,/,.7„^/'f'  ^''"?°"/''f,t«'m''"an*'té  :£'Aeureusc  coïncidence; 
;,;■,  ;;/*s   (Viïlentl  '  ""^""""-"^  «"«  rénùgraHon  des  letlrfs 

■  -  Wécaii.  Méthode  des  coïncidences.  V.  pendule. 
...7  II        <^'='=l"sion  du  trou  optique,  qui  est  causée 
î^re^l^Jt/^^'cS.™"""^'"^  '^  b^oVcirveau,  T^t? 

coSl'^^i^t^' S  ^^-  ^"  ^-  '^  «^--  «"' 
-  ïig.  Simultané  :  Circonstances  coïncidentes. 


V  n  rT  °^?  (du  préf.  co,  et  du  lat.  incidere,  tomber  suri 
V.  n.  Géom.  Etre  identique  de  forme  et  de  dimensions  de 
laçqn  à  se  confondre  dans  toutes  les  parties  par  fàsuùer- 
positioii  ;  Les  figures  qu,  coïncident  sontégafes  ' 

—  fig.  Arriver  en  même  temps:  La  découverte  de  la 
bms.^ole  COÏNCIDE  avec  celle  de  la  poarfrc  (Chateaubr.^ 
,  ,ow  ,  "'■  ''''  '°"  P"'?'  '■  ^'^V't  de  i'homnie  et  lefail 
ne  COÏNCIDERONT  jamais  de  tout  point.  (E.  Scherer  ) 

COÏNCULPÉ,  ÉE  (du  préf.  co,  et  de  inculpé)  n.  Qui  est 
compris  avec  un  ou  plusieurs  autres  dans  la  même  incul- 
pation ;  qui  est  accusé  du  même  déUt  ou  du  même  crime. 

n,?,?'."'^'?,'  '"°'°"''  <''',.';Aisne,  arrend.  et  à  13  kilom.  do 
Cl  âtoau-Thierrv,  sur  1  OrdrimouiUe,  affluent  de  l'Oureq; 
1.U4  1  ab.  Ch.  do  f.  Est.  Moulins,  tuileries.  Eglise  des  xii' 
Mir  et  XV*  siècles.  ' 

COINCY  ou  COINSI  (Gautier  de),  poète  français,  né  à 
1  sZV^i -ii"'.";"^^-^"'''™^  «"  '"lî-  Entré  àl'abbaye 
I  fntf»  ■'"''  d'iSo'ssons  à  l'âge  de  dix-huit  ans,  il  L 

kngtemps  prieur  à  Vic-sur-Aisne  et  revint  mourir  à  Saint- 
.\ledard.  \  ersihcateur  extrêmement  fécond,  il  a  traduit 
du  latm  en  français  une  foule  de  légendes  pieuses  relatives 
a  la  vie  de  Jesus-Christ,  de  la  Vierge  ou  de  difl-érents 
saints  :  la  \  le  et  les  Faits  Jésus-Christ,  la  Nativité  JVostrl- 
Oame,  l  Assomption  Nostre-Dame ,  la  Vie  de  sainte  Léo- 
cade  etc  Mais  son  principal  ouvrage  est  un  grand  re- 
cueil :  Miracles  Aostre-Dame  (en  plus  de  30.000  vers) 
Gautier  de  Coincy  est  intimement  persuadé  que  le  pécheur 
qui  na  cesse  d  invoquer  Marie  sera  sauvé,  quels  quo 
soient  du  reste  ses  crimes.  C'est  une  conception  semblable 
qui  a  dicté  plus  tard  à  Calderon  sa  Dévotion  à  la  Croix 
Gautier  est,  en  outre,  l'auteur  de  chansons  pieuses,  cal- 
quées pour  la  plupart  sur  des  chansons  profanes  en  vo- 
gue. Les  œuvres  de  Gautier  de  Coincy  ont  été  publiées 
'  '■p*.*!  incomplètement  et  d'une  manière  peu  soignée 
p.ir  1  abbe  Poquet  (Laon,  1S5S).  ^ 

COiNDICANT  (kan),  ANTE  [rad.  coindiquer-\  adi.  Oui 
concourt  à  la  même  indication  qu'une  autre  chose  :  2m 
Sijnes  coiNDiCANTS  d'un  traitement  médical. 

CO'iNDICATlON  (si-on  -  rad.  coïndiquer)  n.  f.  Indication 
unique,  résultant  de  données  diverses. 

COÏNDIQUER  (du  préf.  co.  et  de  indiquer)  v.  n.  Donner 
ouruir  une  même  indication  ;  Symptômes  qui  coindiquent 
te  traitement  a  suivre. 

COING  (kouin  —  du  lat.  cotoneus,  même  sens)  n.  m  Bot 
hruit  du  cognassier,  ayant  la  forme  d'une  grosse  poire' 
un  goUt  âpre,  un  parfum  pénétrant,  la  peau  veloutée  et 
une  couleur  jaune.  (Se  dit  quelquefois  pour  cognassier.) 
Il  Coing  de  la  Chine,  Fruit  du  diospyros  amara. 

—  Loc.  fam.  Etre  jaune  comme  un  coi'no.  Avoir  le  teint 
fort  jaune.  ' 

—  Zooph.  Coi'njr  de  mer,  Nom  vulgaire  d'une  espèce  du 
genre  alcyon.  ^ 

A,r.  ^'""^'^aI  Bot.  Le  coi'njr,  comme  l'arbre  qui  le  produit, 
étaitconnudès  la  plus  haute  antiquité.  Lo  fruitne  se  mantro 
guère  au  naturel  ;  son  odeur,  bien  qu'agréable,  est  trop  nro- 
noncée  ;  sa  chair,  cotonneuse,  légèrement  coriace,  conserve 
toujours  un  peu  d'âpreté;  mais  on  en  fait  des  compotes, 
des  confitures  diverses,  des  pâtes  sèches,  etc.  On  en  pré- 
pare aussi  un  excellent  ratafia,  et  une  sorte  do  cidre  assez 
agréable,  dont  on  peut  extraire  uno  bonne  eau-de-vio 

On  lait  aussi  du  coing  un  sirop,  et  il  entre  dans  la  com- 
position de  divers  électuaires  ;  sa  chair  est  astringente 
et  stomachique.  Les  graines  fournissent,  par  décoction 
une  eau  mucilagineuse  ou  collyre  très  efficace  conirô 
les  ophtalmies  inflammatoires.  C  est  encore  le  mucilage  do 
ces  graines  qui  sert  à  préparer  la  bandoline.  On  prière 
pour  ces  divers  usages,  lo  coing  du  Portugal. 

—  6'c(,?e  de  coings.  Enlever  le  duvet  en  ossuvaut  les 
Iruits  avec  un  linge  grossier,  les  couper  en  quatre.'extrairo 
pépins  et  cellules,  faire  cuire  complètement  dans  uno 
quantité  d  eau  .suffisante.  Egoutter  alors  sur  un  tamis  ot 
recueillir  le  jus.  1  ajouter,  poids  pour  poids,  du  sucre  blanc 
Mettre  â  bouillir,  écumer.  Après  dix  ou  quinze  minutes,  la 
gelée  doit  être  à  point. 

—  /latafia  de  coings.  Eplucher  les  coings,  los  tailler  en 
quatre,  leur  ôter  le  cœur,  les  écraser  dans  un  mortier  et 
ou  exprimer  lo  jus  dans  un  petit  pressoir  &  fruits.  Mélan- 
ger ensuite  : 

Jus  (Je  colnR 1  lit.        Girofle i  tr 

Alcool  It  2.I. i/s_         Macis...  »   _ 

':""''>'l'i" 2  Itr.        Amandes  amères  ,  .'    i/s— 

Laisser  le  tout  infuser  dans  un  bocal  pondant  un  mois. 
Ajouter  alors  un  sirop  froid  composé  do  2  décilitres  d'eau 
et  250  grammes  do  sucre  ;  filtrer,  mettre  en  boutoillos,  bien 
boucher.  (Cotto  liqueur  est  très  tonique.) 

On  fait  aussi  du  vin  do  coings,  do  l'oau  do  coings,  dos 
conserves  do  coings  ù  reau-do-vic,  dos  pains  do  coings,  etc. 

COINOCHLAMYS(*o-ii.A7ii-miss)n.  m.Bot.Genrod'acan- 
thacoes-justiciéos,  dont  la  seule  espèce  décrite  Icoinocla- 
mis  hirsuta)  vient  do  l'Afrique  occidentale. 

COÏNQUINATION  (Aui.  ji-on  —  rad.  colnoumer)  n.  f. 
Action  de  souiller,  do  polluer.  (Peu  usité.) 

—  Fig.  Difl'amation.  (Pou  usité.) 

COÏNQUINER  (kui  —  du  lat.  comouinnre)  v.  a.  Souiller, 
polluer.  (Pou  usité.) 

—  Fig.  Dilfamor.  (Pou  usité.) 

COINSAOE  n.  m.,  ot  COINSER  V.  a.  'V.  coinçaob,  et 

COINCKH. 

COINT  (Aoiii'n),  COINTE  (du  lat.  cognilus,  connu;  par 
suite,  agréable]  adj.  Agréable,  joli  ;  galant,  aimable  :  La 
sobriété  sert  (iHoiiironrfpcn/iiscoiNTS.  (Montaigne.)  n  Sage, 
prudent,  habile.  (Vieux.) 

COINTELET.  ETTE(*oum,  U\  lèl')  «(li.  Petit  et  agréable. 

(Vieliv  I  • 

COIntÉRESSER  ;du  préf.  co,  ot  Jo  inlérester)  v.  a.  Don- 
ner un  intérêt  cuininuu  i\.  (Pou  usité.) 
Comtéressé,  éo  part.  pass.  n  Suhstaiitiv.  :  Les  coïntiS- 

nKNSK.4. 


13 


COINTISE 


COL 


Coipel  (xve  8.). 


COINTISE  {kouin  —  rad.  coint)  n.  f.  Gentillesse,  agré- 
ment. Il  Parure,  ornement,  ajustement,  ii  Robe  de  soie  août 
se  revêtaient  les  chevaliers  par-dessus  leur  armure,  au 
xiir  et  au  siV  siècle.  (Vieux  mot  qu'on  peut  encore  em- 
ployerdanslestylemarotique.)  il  On  disait  aussi  cointance, 

et  COINTERIE. 

—  Fig.  Prudence,  habileté. 

COÏON  {kou'ion  —  de  Vital,  coylione)  u.  m.  Propreni. 
Testicule.  (Inus.) 

—  Fig.  et  pop.  Lâche,  poltron  ;  sot  :  Faire  le  coïon. 
COÏONNADE()tou-iO-nad')  n.f.  Pop.  Acte,  propos  de  coiou  ; 

couardise,  il  Badinerie  :  S'amuser  à  dire  des  coïonnadeï^. 
GOÏONNER  {kou-io-né)  v.  a.   Pop.  Traiter  en  coïon  ;  se 
moquer  de  ;  tromper,  attraper  :  Chacun  cherche  à  coïonner 
son  voisin. 

—  V.  n.  Dire  des  coïonneries,  des  badineries  ;  ne  pas 
parler  sérieusement  :  Vous  voulez  coïonneb,  je  pense  ? 

COÏONNERIE  {kou-io-ne-7'i)n.  f.  Pop.  Action  de  coiou- 
ner;  poltronnerie,  ii  Badinerie  :  Seigneur  Arioste,  demau- 
datt  Éippolyte  d'Esté  à  l'auteur  du  Roland  furieux,  où  donc 
avez-vous  pris  tant  de  coïonneries  ? 

COIPEL  {ko-a-pèl')  n.  m.  Mot  qui  désignait,  au  moyen 
âge,  les  plaoues  métalliques  fixées  à  une  ceinture  des  deux 
côtés  de  la  boucle,  et  aussi  les  chapes. 
viroles  et  passants,  qui  ornaient  les  four- 
reaux dans  la  partie  voisine  de  la  garde. 

COIR  {ko-ar')  a.  m.  Enveloppe  tilamen- 
teuse  des  noix  de  coco,  n  On  écrit  aussi 

KAÏR. 

GOIRE  liât.  Cwria  Rfixtorum;  allem. 
ChuTi,  ville  de  Suisse  [canton  des  Grisons] , 
dp.ns  une  vallée  fertile,  ceinte  de  hautes 
montagnes,  au  pied  du  Mittenberg  et  du 
Bazokelberg,  près  du  confluent  du  Rhin 
et  do  la  Plessur;  9.SS0  hab.,  dont  2.720 
catholiques.  Tabac,  cloches,  distilleries, 
laminoir  à  zinc.  Commerce  do  blés,  vins, 
cuirs.  Négoce  important,  à  cause  do  la 
situation  do  Coire  au  débouché  des  Alpes. 
On  y  distingue  la  ville  haute  ou  "  cour  épiscopale  »,  en- 
tourée de  murailles,  avec  la  porte  «  Am  Burg  «.  Cité 
romaine  (tours  de  Marsoil  et  Spinoil).  Evêché  dès  452. 
Patrie  d'Angelica  Kauffman.  Ch.-l.  du  canton  des  Grisons. 

—  Histoire.  Coire  se  rend  peu  à  peu  indépendante  do 
ses  évêques;  en  1419,  elle  entre  dans  la  ligue  de  la  Mai- 
son-Dieu ;  en  1-160,  elle  obtient  de  l'empereur  une  charte 
de  franchise.  La  Réforme  y  fut  introduite  par  Cornander. 
Occupation  autrichienne  de  1798  à  1800.  Cathédrale  datant 
en  partie  du  viii*  siècle,  avec  des  souvenirs  d'architecture 
byzantine,  des  peintures  et  sculptures  des  deux  Holbein, 
dA.  Durer,  etc. 

COIREAU  {ko-a-ro)  n.  m.  Gâteau  à  pâte  jaunâtre,  dans  la 
confection  duquel  entre  de  la  farine  de  maïs. 

CoiRON  (le),  massif  volcanique  avancé  des  monts  du  Vi- 
varais,  qui  donuait  son  nom  à  un  petit  pays  de  France,  com 
pris  dans  l'arrondissement  actuel  de  Privas  (Ardèche).  Long 
d'environ  30  kilom.,  il  s'incline  N.-O.-S.-E.  sur  la  vallée  du 
Rhône,  qu'il  atteint  à  Rochemaure.  Ses  mamelons  basal- 
tiques (1.061  m.  au  roc  de  Gourdon),  peliés  par  des  plateaux 
de  même  nature,  se  dressent  sur  un  commun  piédestal  de 
granit.  Ils  sont  revêtus  de  belles  colonnades  naturelles 
dont  la  Bahne  de  Montbrul  est  la  plus  remarquable.  Raviné 

Far  l'Erieux,  l'Ouvèze,  l'Escoutay,  le  Coiron  est  bordé  à 
E.  par  le  petit  bassin  houiller  de  La  Voulte.  De  son  flanc 
sud  jaillit  la  source  de  Vais.  U  marque,  à  peu  près,  la 
limite  de  l'olivier. 

COIROS,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la  Coro- 
gne])  ;  2.680  hab. 

COISE-SAINT-JEAN-PIED- GAUTHIER,  COmm.  de  la 
Savoie,  arrond.  et  à  17  kilom.  de  Chambéry,  sur  le  Coistn  ; 
1.285  hab.  Source  minérale.  Ruines  d'un  château  féodal. 

COISLIN  (ducs  de).  Us  appartiennent  à  une  famille  bre- 
tonne du  nom  de  Cambodt,  connue  depuis  le  xiii'  siècle. 
Les  plus  connus  d'entre  eux  sont  :  au  xvi«  siècle,  René 
DU  Cambout,  grand  maître  des  eaux  et  forêts  de  Breta- 
gne, marié  àFrançoise  Baye,  dame  de  Coislin.  —  Pierre- 
Cesar  du  Cambout,  marquis  de  Coislin,  mort  en  l64i, 
lieutenant  général,  marié  à  Marie  Séguier,  fille  du  chance- 
lier, qui  laissa  Pierre,  cardinal,  évéque  d'Orléans,  grand 
aumônier  de  France,  né  à  Paris  en  1636,  mort  en  1706.  (Il  se 
signala  par  sa  bienfaisance,  et  parvint,  après  la  révoca- 
tion de  fédit  de  Nantes,  à  préserver  de  la  persécution  les 
calvinistes  de  son  diocèse)  ;  et  Armand,  lieutenant  général, 
né  en  1635,  mort  en  1702,  en  faveur  de  qui  le  marquisat 
fut  érigé  en  duché-pairie  (1663).  Ce  dernier  laissa  deux  tils, 
qui  moururent  sans  enfants  :  Pierre,  colonel  de  cavalerie, 
et  Henbi-Cbarles  (1664-1732),  évêque  de  Metz,  pair  de 
France,  aumônier  du  roi,  membre  de  l'Académie  française 
et  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Héritier 
de  la  bibhothèque  du  chancelier  Séguier,  il  la  légua  à 
l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés.  Avec  eux  s'éteignit 
la  branche  aînée. 

COISSER  (ko-a-sé)  v.  a.  Se  dit,  en  Lorraine,  pour  désigner 
la  seconde  opération  que  l'on  fait  subir  au  chanvre  et  au 
lin  rouis,  pour  les  débarrasser  de  leur  tige. 

—  Coisser  tabour.  Art  milit.  anc.  Battre  la  caisse. 
COISSINE  iko-a-sin')  n.  f.  Sachet  de  senteur  qu'on  mettait 

autrefois  dans  le  linge. 

COISTRES3E  {ko-a-strèss)  n.  f.  Nom  guo,  dans  les  exploi- 
tations houillères,  on  donne  aux  galeries  dites  b  de  direc- 
tion »,  et  qui  servent  à  amener  jusqu'aux  descenderies  lo 
charbon  pris  aux  tailles,  ii  On  dit  encore  costresse. 

COÏT  {ko-it'  —  du  lat.  coidts  ;  du  préf.  co,  et  du  lat.  ire, 
supin  itum,  aller)  n.  m.  Union  des  sexes.  (Longtemps,  lo 
mot  a  été  exclusivement  réservé  à  l'espèce  humaine; 
pour  les  animaux,  on  disait  copulation,  accouplement,  sail- 
lie, monte,  etc.) 

—  Encycl.  Art  vétér.Ou  a  appelé  ma/arfi'erfu  cott  une  ma- 
ladie analogue  à  la  syphilis,  mais  particulière  au  cheval, 
contagieuse  comme  elle  et  très  grave.  On  la  connaît  plus 
spécialement  maintenant  sous  le  nom  de  dourine,  nom  que 
les  Arabes  lui  ont  donné,  car  elle  est  originaire  d'Afrique, 
et,  chaque  fois  qu'elle  s'est  montrée  on  Europe,  et  plus  par- 
ticulièrement en  France  et  au  Hanovre,  elle  a  toujours  été 
apportée  par  des  étalons  arabes. 

Cette  maladie  se  manifeste  chez  l'étalon  par  des  érup- 


tions sur  la  verge  qui  disparaissent  facilement  ;  puis,  assez  î 
longtemps  après,  par  des  tuméfactions  circonscrites  de  la 
peau,  un  état  général  grave,  de  l'amaigrissement,  de  la 
paraplégie,  des  paralysies  locales  variées,  puis  la  mort  au 
bout  de  quelques  mois.  Mêmes  symptômes  chez  la  femelle, 
précédés  d'un  écoulement  muquèux  à  la  suite  d'un  coït  avec 
un  étalon  malade.  Cette  maladie  étant  contagieuse,  les 
détenteurs  d'animaux  contaminés  peuvent  tomber  sous 
l'application  des  articles  459  et  suivants  du  Code  pénal. 

COÏTAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  a  rapport  au  coït. 

COITE,  COITTE  {ko-at)  n.  f.  Linguist.  Syn.  de  couette. 
(A  signifié  Hâte,  désir,  et  aussi  Matelas,  ht  de  plumes, 
couverture.)  L^'^x.]. 

—  Mar.  V.  BUR. 

COÏTER  V.  n.  S'accoupler,  en  parlant  de  l'homme  et  de  la 
femme. 

GoiTER  (Volcher),  médecin  hollandais,  né  à  Gronin- 
gue  en  1534,  mort  en  1590. 11  fut  médecin  dans  l'armée  fran- 
çaise. On  le  regarde  comme  l'un  des  créateurs  de  Tanato- 
mie  pathologique,  et  on  lui  doit,  entre  autres  découvertes, 
celle  des  deux  muscles  supérieurs  du  nez.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  ;  De  ossibus  infantis  (1559)  ;  Taoulx  exter- 
narum  et  inlernarum  huynaiii  corporis  partium  (1573). 

COITIER  ou  COICTIER  (Jacques),  médecin  français, 
né  à  Polignv  (Franche-Comté),  mort  vers  1505.  Nommé, 
vers  U70,  médecin  de  Louis  XI,  il  exerça  sur  l'esprit  de 
ce  prince  une  influence  extraordinaire  et  se  lit  donner  des 
places  lucratives,  des  terres  et  des  sommes  considéra- 
bles. H  devint  vice-président,  puis  président  de  la  cham- 
bre des  comptes  (1482),  concierge  et  bailli  du  palais.  .Jac- 
ques Coitier  conserva  sous  Charles  VIII  et  sous  Louis  XII 
ses  dignités,  à  l'exception  do  la  présidence  de  la  chambre 
des  comptes. 

COÏTION  {si-on  —  du  lat.  coire,  supin  coitum,  se  réunir) 
n.  f.  Union  de  plusieurs  personnes  dans  un  but  commun. 

COITIVER  V.  a.  Linguist.  V.  coétiver. 

CoiTY,  bourg  de  la  Grande-Bretagne  (pays  do  Galles 
^comté  de  GlamorganjJ;  3.800  hab. 

COIUS  (i-uss)  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères, 
famille  despristipomalidés.  appelé  aussi  rfa^na,  et  qui  est 
très  voisin  des  thérapons.  (La  synonymie  du  genre  coius  a 
été  très  embrouillée;  on  y  a  fait  rentrer  des  poissons  de  di- 
verses familles,  comme  des  mésoprions.) 

COÏX  (co-ikss)  n.  m.  Sorte  de  gramiuée,  dont  les  caryo- 
pses contiennent  une  certaine  quantité  de  fécule  comesti- 
ble. (C'est  une  plante  originaire  des  Indes.  On  fait  avec  ses 
graines  des  colliers  et  des  bracelets.)  n  Cette  gramiuée 
est  également  connue  sous  les  noms  de  larme  de  Job,  et 

LARMILLE    DES  IndES. 

COIXTLAHUACA,  ville  du  Mexique  (Etat  d'Oaxaca), 
dans  le  Mixteca;  14.645  hab. 

GOJÉDE,  ville  du  Venezuela  (Etat  de  Zamora),  sur  le 
Cojéde,  sous-affluent  du  rio  Apure;  10.000  hab.  Cette  ville 
donuait  autrefois  son  nom  à  un  des  Etats  ou  provinces 
de  la  république  de  Venezuela,  aujourd'hui  compris  dans 
celui  do  Zamora.  Son  chef-lieu  était  San-Carlos. 

COJOUISSANCE  [i-sanss  — du  préf.  co,  et  do  jouissance) 
n.  f.  Dr.  Jouissance  commune  à  deux  ou  plusieurs  person- 
nes :  Avoir  la  cojodissance  d'un  immeuble.  (Peu  usité.) 

COJURATEUR  ou  COJUREUR  (du  préf.  co,  et  de  jurer) 
n.  m.  Anc.  dr.  franc.  Nom  donné  à  des  personnes  qui  ve- 
naient afflrmor  en  justice,  sous  serment,  un  fait  relatif  à 
une  autre  personne,  et  dont  le  juge  faisait  dépendre  sa 
décision. 

—  Enctcl.  Les  cojurateurs  n'étaient  pas  des  témoins; 
ils  venaient  corroborer  les  affirmations  faites,  aussi  sous 
serment,  par  l'intéressé  principal,  et  s'exposaient,  comme 
lui,  aux  peines  du  parjure.  Le  serment  prêté  avait  un  ca- 
ractère religieuxet  solennel  ;  on  laissait  à  l'accusé  un  délai 
pour  trouver  des  personnes  acceptant  de  s'engager  ainsi 
avec  lui.  La  coutume  fixait  le  nombre  des  cojurateurs;  il 
augmentait  généralement  avec  la  gravité  du  délit.  A  l'ori- 
gine, ils  étaient  pris  dans  la  famille  de  l'accusé,  et  de  la 
môme  condition  sociale  que  lui.  Ce  moyen  de  preuve  était 
un  droit  pour  l'accusé,  mais  il  était  employé  au-si  par 
l'accusateur;  il  était  usité,  tant  en  matière  civile  qu'en 
matière  criminelle.  La  partie  dont  le  serment  était  soutenu 
par  ceux  prêtes  par  des  cojurateurs  [cojuratores]  obtenait 
donc  gain  de  cause. 

COJHREUR  n.  m.  Anc.  dr.  V.  coJURATEtJR. 

COJUSTICIER  {si~é  —  du  préf.  co,  et  de  justiciei^)  n.  m. 
Dr.  feod.  Celui  qui  avait  droit  de  justice  sur  les  mêmes 
terres  qu'un  autre  justicier.  (Il  est  à  remarquer  que  le  droit 
de  justice  ne  pouvait  se  partager  quant  à  rexercice.  mais 
que  les  profits  pouvaient  être  répartis  entre  les  cojusticiers.) 

COJUTEPEC  ou  COJUTEPEQUE,  ville  du  Salvador, 
sur  le  versant  septentrional  du  volcan  de  Cojutepec,  près 
du  lac  du  même  nom;  7.950  hab.  Ch.-l.  du  départ.  deCus- 
catlan  et  ancienne  capitale  provisoire  (en  1854)  de  la  ré- 
publique du  Salvador. 

COKAIN  ou  COKAYNE  (sir  Aston),  poète  anglais,  né 
dans  le  Derby  en  160S,  mort  en  ieS4.  Catholique  et  roya- 
liste, il  prit  parti  pour  Charles  1"  pendant  la  guerre  civile 
et  eut  à  soutfrir  beaucoup  de  persécutions.  On  lui  doit  des 
comédies  :  the  Obstinale  Ladif  (1650)  ;  Trappolin  supposed  a 
prince  (1658),  et  des  pièces  de  vers  publiées  sous  le  titre 
de  :  Choice  poems  of  several  sort  epiyrams  (Londres,  166'.'). 

COKE  n.  m.  Charbon  provenant  de  la  combustion  in- 
complète ou  de  la  distillation  de  la  houille  et  qui  ne  con- 
tient plus  les  divers  corps  volatils  qu'elle  renfermait. 

—  EscYCL.  Le  coke  s'emploie  pour  le  chauffaçe  des 
appartements,  des  chaudières,  de  certains  fours  indus- 
triels, et  pour  la  fabrication  du  fer  et  de  la  fonte.  Le  bon 
coke  est  sonore, poreux;  sa  cassure  est  mate  et  d'un  gris 
foncé  ;  il  donne  peu  de  cendres  et  absorbe  facilement 
l'eau,  mais  il  se  détériore  à  l'humidité.  La  plus  grande 
partie  du  coke  servant  au  chauff"age  domestique  provient 
do  la  distillation  do  la  houille  en  vases  clos  lors  do  la 
fabrication  du  gaz  d'éclairage.  Ce  coke  est  très  léger, 
friable,  poreux,  orftle  sans  flamme.  Lo  coke  obtenu  par  la 
carbonisation  do  la  houille  :lans  des  appareils  spéciaux  oui 
sont  des  fours  (four  français,  four  anglais)  est  le  coke 
métallurgique,  beaucoup  plus  dur  et  plus  compact  que  le 
précédent.  Avant  leur  carbonisation,  les  houilles  sont  triées 
soigneusement  et  subissent  un  classement;  elles  sont  eu- 


98 

suite  lavées  méthodiquement  dans  des  appareils  dont  il 
existe  différents  types. 

—  Carbonisation  en  four.  Les  fours  qui  servent  à  opérer 
la  carbonisation  de  la  houille  sont  de  diff'érents  systèmes, 
suivant  qu'ils  ont  des  formes  circulaires  ou  elliptiques. 


Fourfrançais 


Leur  aire  est  couverte  par  une  voûte  surijaissée  ou  cir- 
culaire. Cette  voûte  est  surmontée  d'une  cheminée  carrée. 
Les  ouvertures  carrées,  placées  de  chaque  côté,  servent 
au  chargement.  Sur  la  face  antérieure,  une  porte  en  funto 
est  ménagée  dans  la  maçonnerie  pour  opérer  le  défour- 
nement.  Le  coke  n'adhérant  pas  à  la  sole  du  fourneau, 
cette  opération  est  très  facile  et  très  rapide.  La  chaleur 
perdue  provenant  des  fours  à  coke  a  reçu  diverses  appli- 
cations. C'est  ainsi  que  l'on  s'en  sert  pour  le  séchage  des 
farines,  la  calcination  du  plâtre,  le  chauffage  des  fours 
â  vitres,  la  carbonisation  des  bois,  etc. 

—  CoA-e  naturel.  Dans  les  galeries  des  mines  de  houille, 
on  rencontre  quelquefois  un  minéral  stratifié,  que  l'on 
appelle  coks  naturel,  analogue  au  coke  des  usines,  formé 
par  la  combustion  sur  place  de  couches  carbonifères 
embrasées  par  une  sorte  de  fermentation  accidentelle  ou 
naturelle. 

Coke  ou  Cooke  (Edouard),  jurisconsulte  et  magistrat 
anglais,  né  à  Mileham  en  1552,  mort  en  1634.  Il  exerçait 
avec  distinction  la  profession  d'avocat  et  arriva  promp- 
toment  à  être  soliciter  général  (1592),  président  de  la 
Chambre  des  communes.  La  reine  lOlisabeth  le  nomma 
ensuite  attorney  général,  puis  membre  du  conseil  privé. 
C'est  lui  qui  dirigea  les  procédures  criminelles  relatives 
aux  procès  d'Essex.  de  Raleigh,  de  Somerset  et  des  auteurs 
de  la  conspiration  des  poudres.  Kn  1606,  sous  Jacques  I", 
il  refusa  de  se  prêter  à  des  mesures  arbitraires,  tomba  en 
disgrâce,  et  fut  même  enfermé  à  laTourde  Londres.  Rendu 
à  la  liberté  sous  Charles  I*',  il  se  montra  l'un  des  plus  ardents 
adversaires  du  favori  Buckingham.  Il  a  laissé  des  ouvrages 
très  estimés,  parmi  lesquels  on  cite  surtout  les  Jnstitutes, 
commentaires  sur  les  lois  d'Angleterre. 

Coke  (William),  comte  de  Lkicester,  agronome  an- 
glais, né  en  1752,  mort  dans  le  comté  de  Derby  en  1842. 
U  fut  membre  du  parlement,  où  il  se  signala  par  son  libé- 
ralisme, et  devint  pair  d'Angleterre  (1807).  Coke  transforma 
son  domaine  de  Holkham  (Norfolk)  en  ferme  modèle,  et  tit 
faire,  par  ses  expériences,  de  notables  progrès  à  l'agricul- 
ture. L'Angleterre  lui  doit  l'introduction  de  la  culture  alter- 
née, l'amélioration  de  la  méthode  d'assolement  en  quatre 
rotations,  l'extension  de  la  culture  du  maïs,  etc. 

COKETIER  {ti-é)  n.  m.  Celui  qui  fabrique  ou  qui  vend  du 
coke. 

COKOS  (ko-koss)  n.  m.  Petit  poids  usité  en  Grèce,  à  peu 
près  4  milligrammes.  Il  PI.  Des  koki. 

COL  (modifie,  du  préf.  corn).  V.  com. 

COL  (du  lat.  collum,  cou)  n.  m.  Partie  du  corps  comprise 
entre  rorie:ine  des  épaules  et  celle  de  la  tête.  (Dans  ce 
sens,  cou  est  plus  usité,  et  col  n'est  plus  guère  employé  que 
par  euphonie  et  dans  le  langage  poétique)  :  Chez  tous  les 
grands  hommes  dont  les  portraits  ont  frappé  notre  attention, 
le  COL  est  court.  (Balz.) 

—  Par  ext.  Goulot,  partie  étroite  et  allongée  d'une 
bouteille  ou  de  quelque  autre  vase  :  Le  col  d'une  cornue. 

—  Partie  d'un  vêtement,  et  particulièrement  d'une  che- 
mise, qui   entoure  le  cou  :   Un  col   de   chemise,  d'habit. 

Il  Sorte  de  cravate,  sans  nœud  par  devant,  qui  s'agrafe  ou 
se  boutonne  derrière  le  cou.  il  Morceau  de  grosse  toile 
qu'on  met  dans  une  cravate  pour  lui  donner  de  la  fer- 
meté :  La  crinoline,  ou  étoffe  en  crin,  fut  d'abord  employée 
à  faire  des  cols  de  cravate.  \\  Parure  de  lingerie,  etc.,  que 
les  femmes  portent  autour  du  cou  ou  sur  le  corsage  : 
Col  de  dentelle,  de  guipure. 

—  Faux  col.  Col  mobile  de  chemise  que  l'on  met  à  ce 
vêtement  ou  qu'on  enlève  à  volonté,  a  Faire  faux  col.  Dans 
l'argot  militaire,  laisser  passer  un  peu  de  linge  au-dessus 
de  la  cravate,  u  Fam.  Se  pousser  du  col,  Faire  des  embar- 
ras, il  Faux  col.  Mousse  au-dessus  du  verre  ;  Un  bock  sans 
FAUX  COL  il  Hausse-col.  V.  ce  mot.  n  Cols  Sanson,  Nom  que 
Ton  avait  donné,  à  cause  de  Sanson,  bourreau  de  Paris, 
à  des  cols  raides  et  droits,  qui  coupaient,  guillotinaient 
les  oreilles. 

—  Col  de  latte,  Support  de  la  tapière  dans  les  galères 
des  xvi"  et  xvii"  siècles.  (Ces  supports,  au  nomure  de 
cinquante-quatre,  pièces  de  chêne  vert  qu'on  cloue  sur  la 
couverte,  en  les  laissant  saillir  de  plus  de  deux  bons  pieds 
au  dehors,  sont  connus  de  temps  immémorial,  dans  la 
marine  du  Levant.) 

—  Anat.  Partie  rétrécie  d'un  os  :  Col  de  l'astragal  en 
particulier.  Qui  précède  la  tête  des  os  longs.  Col  du  fé- 
mur, du  péroné,  de  l'humérus,  du  radius,  n  Col  de  l'utérus. 
Partie  inférieure  de  l'utérus  qui  est  plus  étroite  que  le 
corps  et  s'ouvre  dans  le  vagin,  u  Col  de  sac  herniaire,  Par- 
tie du  sac  qui  met  celui-ci  en  communication  avec  la 
cavité  abdominale,  ii  Col  de  la  vessie,  Partie  de  la  vessie 
en  forme  de  goulot  où  s'abouche  le  canal  de  l'urètre. 

—  Art  milit.  Effet  d'habillement  militaire  qui  a  presque 
complètement  disparu  de  l'armée  française.  Remplacé 
d'abord  par  la  cravate,  pour  les  hommes  de  troupe  de 
toutes  armes,  à  l'exception  des  cuirassiers,  puis  finale- 
ment aussi  supprimé  pour  les  officiers  qui,  après  l'avoir 
d'abord  porté  garni  de  liséré  blanc,  ont  remplacé  celui-ci 
par  une  sorte  de  faux  col  de  chemise,  fixé  directement  à 
l'intérieur  du  collet  de  la  tunique  ou  du  dolman. 

—  Bot.  Col  de  l'ovaire,  Nom  donné  au  prolongement 
supérieur  de  l'ovaire  dos  composées,  qui  devient  très 
considérable  à  la  maturité  du  fruit. 

—  Géogr,  Passage  étroit  entre  doux  montagnes  .  Le  col 
de  Tende. 

—  Hydraul,   Plaque  de  fonte  formant  le  sommet  du 


99 

coursier  d'une  usine  et  destiné  à  rapprocher  le  plus  pos- 
sible la  variTio  de  la  roue  motrice. 

—  Mar.  Col  de  cygne,  Tigo  en  for  terminée,  près  da 
point  de  fixation,  par  une  sorte  de  domi-anncau  destiné  ù 
forcer  sur  les  mailles  do  la  chaîne  à  l'avant  du  chemin 
de  fer  et  à  l'arrôter  quand  ou  mouille,  ii  Appelé  vulgaire- 
ment CASSB-BBAS. 

—  Min.  Travailler  à  col  ou  à  col  tordu.  V.  cou. 

—  Navig.  Tirer  à  col  d'hoynmes.  Se  dit,  dans  l'industrie 
du  hîïlage,  quand  des  hommes  tirent  un  train  de  bois  ou 
un  bateau  à  l'aide  d'une  corde  munie  do  bretelles  qu'ils 
se  passent  en  écharpe. 

—  Ornith.  Col  d'or,  Espèce  de  sylvie.  il  Col  7ut,  Nom 
vulgaire  du  gymnodère.  il  Col  roux,  col  vert,  Noms  de  deux 
espèces  de  canards. 

—  Serrur.  Tringle  courbée  en  arc. 

—  Techn.  Col  de  cygne.  Tuyau  ou  tube  recourbé  ser- 
vant à  conduire  do  la  fumée,  des  gaz  ou  des  liquides. 

—  Syn.  Col,  défilé,  détroit,  gorge,  pas,  port.  Col  dé- 
signe certains  passages  étroits,  situés  dans  les  parties 
élevées  des  montagnes.  Port  s'emploie  dans  le  même 
sens,  mais  ne  s'applique  guôre  qu'aux  passages  entre 
les  anneaux  de  la  grande  chaîne  des  Pyrénées  :  Le  port 
d'Oo.  Le  PORT  de  Viella.  —  Pas  reçoit  des  applications 
pour  un  plus  grand  nombre  de  montagnes.  Défi.lé  est  le 
terme  général  pour  désigner  les  passages  étroits  au  point 
de  vue  des  opérations  militaires;  c'est  proprement  un 
lieu  où  les  hommes  no  peuvent  passer  qu'à  la  file,  un  à  un. 
Gorge  se  prend  quelquefois  dans  un  sens  analogue,  mais 
il  représente  plutôt  la  ferme  que  prennent  les  montagnes, 
et  il  point  moin''  vive- 
ment la  diflicultô  u  pas- 
sage. Entîn,  dètroit  s'ap- 
plique plus  souvent  à  la 
mer  qu  à.  la  terre;  mais, 
lorsqu'il  reçoit  cette  der- 
nière application,  il  em- 
brasse une  plus  grande 
étendue  que  le  défilé  et 
il  en  désigne  aussi  les 
approches. 

—  Encycl.  Cost.  Sous 
Henri  II,  il  devint  de  bon 
goût  de  montrer  qu'on 
portait  du  linge  blanc.  Le 
col  de  la  chemise  fut 
donc  rabattu  sur  le  haut 
du  pourpoint;  il  était 
parfois  chargé  de  brode- 
ries et  même  de  perles. 
Vers  1557,  on  en  revint 
aux  collerettes  fraisées, 
déjà  portées  antérieure- 
ment. Henri  III  les  aljan- 
donna  pour  en  revenir 
aux  cols  plats  ;  mais,  vers 
1578,  la  cour  reprit  la 
fraise  qodronnée,  qui  de- 
vint d'une  ampleur  dé- 
mesurée. Pendant lajeu- 
nesse  de  Louis  XIII,  on 
adopta  la  rotonde  ou  col 
monté  sur  carton,  et  la 
fraise  à  confusion,  à  plu- 
sieurs rangs  de  fronces 
inégales.  De  1620  à  1643, 
régnèrent  de  larges  cols 
rabattus  jusqu'aux  épau- 


COLAMINEUR  (du  prof,  co,  et  de  lamineur)  n.  m.  Machine 
à  lamint-r. 

CoLANI  (Timothée),  théologien  et  publiciste  protes- 
tant français,  né  à  Lomé  (Aisne)  on  1824,  mort  à  Grin- 
delwald  (Suisse)  en  1888.  Colani  débuta  comme  écrivain 
en  collaborant  à  un  journal  de  Genève  :  la  <«  Réforraation  du 
XIX"  siècle  a .  Il  publia  dans  cette  ville  :  un  Essai  sur  Ikis^ 
toire  de  la  théologie  allemande;  un  travail  sur  Leibniz  et  le 
catholicisme  (1847);  un  Essai  sur  L'idée  de  l'absolu  (1847). 
En  juillet  1850,  il  fonda  la  Revue  de  théologie  et  de  philo- 
Sophie  chrétienne,  avec  Ed.  Scherer.  Cette  revue,  qui  prit 
on  1858  le  nom  de  «  Nouvelle  revue  de  théologie  ",  et 
on  1863  celui  de  «  Revue  de  théologie  « ,  souleva  en  France 
de  bruyantes  discussions  et  contribua  au  réveil  des  études 
religieuses.  Colani  fut  nommé,  en  1864,  professeur  à  la 
faculté  de  théologie  de  Strasbourg.  En  1876,  il  fonda  à 
Paris  le  Couz-^ner  littéraij'e.  En  1877,  il  fut  nommé  sous- 
bibliothécaire  à  la  Sorbonne,  et  devint  un  des  principaux 
rédacteurs  politiques  de  "  la  République  française  » .  Outre 
les  ouvrages  cites  plus  haut,  il  a  écrit  :  l  Individualisme 
chrétien  (1856);  le  Sacerdoce  universel  (1356);  Jésus-Christ 
et  les  croyances  messianiques  de  son  temps  (1864);  Examen 
de  la  Vie  de  Jésus  de  M.  Renan  (1864);  etc. 

COLAO  n.  m.  Ministre  d'Etat  en  Chine. 

COLAPHANITE  n.  f.  Miner.    Syn.  de  colophomte. 

COLAPHE  ou  COLAPHUS  [fnss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  phytophages,  famille  des  chrysomélidés,  tribu 
des  cnrysomélmés,  comprenant  quelques  espèces  de  taille 
moyenne,  propres  à  l'Europe  orientale  et  à  l'Asie  :  colaphns 


Cols  :  1.  Henri  III ;  2.  De  femme  flo60);  3.  Louis  XllI:  4.  Ecclésiastique  {xvn«  s.);  5.  Médicis  {1610); 

$.  Louia  XIV  ;  7.  Directoire  ;  8.  Militaire  Empire  ;  9.  1830.  Cols  modernes  :  10.  Ecclésiastique  ;  II-  Militaire  ; 

12.  Marin;  13.  Russe;  14.  Rabattu;  IS.  Droit  ouvert;  16.  Droit  croisé  ;  17.  Cassé. 

Sophix  (sud  de  l'Europe);  colaphus  Bôfti (Crimée),  etc.  On 
confond  souvent,  à  tort,  ce  genre  avec  les  colaspidèmes. 
COLAPRISER  ifi-sé  —  du  lat.  colaphus,  soufflet)  v.  a. 
Souffleter.  (N'est  usité  qu'à  propos  de  la  cérémonie  dans 
laauoUe  le  comte  de  Toulouse  colaphisait  un  juif,  c'ost- 
à-aire  le  souffletait  dans  la  cathédrale,  le  jour  dfe  Pâques, 
en  représailles  du  soufflet  que  Jésus  avait  reçu  durant  sa 
Passion)  :  Adhémar  de  Chaoannais  raconte  que,  l'an  f002y 
Aimeri,  vicomte  de  Rochechouart,  colapuisa  le  Juif  avec 
une  telle  violence  qu'il  lui  fit  sauter  la  cervelle  et  tes  yeux 
et  it  tendit  mort. 

COLAPOUR,  ville  de  l'Inde  anglaise.  V.  Kolapocr. 

COLAPTE  ou  COLAPTES  {la-ptéss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux 

grimpeurs,  type  do  ta  tribu  des  colaptinés. 

—  Encycl.  Les  colaptes  ou  pics  dorés,  pics  cuivrés,  sont 
de  grande  taillo  et  de  couleurs  brillantes.  Les  six  espèces 
connues  habitent  l'Amérique 
septentrionale  et  centrale.  Ci- 
tons le  colapte  doré  [colaptes 
auratus),  bariolé  de  jaune,  do 
rouge,  de  gris,  etc.,  qui  atteint 
0",30  de  long  (Etats-Unis); 
le  colaptes  Mexicanus,  plus  mé- 
ridional. Los  sous-genres,  pi- 
tuiiiicus  [pituipicus  Chilensis 
[  Cliili  ]  )  et  kypoxanthus  (  hy- 
poxanthus  Rivolii  {  Nouvollo- 
Grcnadol)  sont  de  l'Amérique 
du  Sud.  Los  mœurs  du  colaptes 
Mexicanus  sont  très  singuliè- 
res: il  recueille  des  glands  et 
les  accumule  dans  des  tiges 
creuses  d'agave  on  les  faisant 
passer  par  dos  trous  qu'il  y 
porco  avec  son  boc  ;  si  la  ca- 
vité centrale  n'existe  pas.  it  so  Colapto. 
contente  d'enchâsser  les  glands 

dans  les  trous,  où  il  tes  retrouve  pondant  les  longs  mois 
d'hiver  durant  lesquels  il  no  peut  so  procurer  d'autre 
nourriture. 

COLAPTINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  grimpeurs,  fa- 
millo  des  picidés,  compronant  les  ffonros  eolapte,  géoco^ 
lapie  et  meiglyptes.  —  Un  colaptine. 

GOLARDEAU  OU  GOLLARDEAU  (Julien),  magistrat  et 

poète  français,  né  à  Kontenay-Ie-Cointo  (Poitou)  en  1590, 
mort  on  16<'.'.'.  I-'rocureur  du  roi  au  présidial  do  sa  villo 
natale,  il  se  signala  parmi  les  plus  chauds  panégyristes 
du  cardinal  de  Richelieu.  On  tut  doit  une  satire  en  latin 
contre  les  bals  ot  les  mascarades  :  Lorvina,  satyricon  in 
chorcarum  lascivias  et  nersonnata  tripudia  (lOÏD);  Descrip- 
tion du  château  de  Richelieu,  à  la  m/moirfi  an  cardinal-duc, 
poèmo;  Tableaux  des  victoires  do  Louis  XIII  (16&0). 


les,  ornés  de  broderies  et  de  dentelles;  ils  disparurent 
sous  la  cravate,  qui  prit  tout  son  développement  sous 
Louis  XIV.  Depuis  la  Révolution,  le  col  reparut,  mais  tou- 
jours très  simple, -malgré  une  certaine  variété  de  forme. 
Il  donna  naissance  au  faux  col,  qui  fut  inventé  en  18*o. 

COLA  n.  m.  Métrol.  Poids  usité  à  Alep  et  Alexandrette 
de  Syrie,  et  valant  un  peu  plus  de  79  kilogrammes. 

COLA  n.  m.  Nom  scientifique  d'un  genre  de  malvacécs, 
série  des  sierculiées,  originaire  de  1  Afrique  tropicale.  Il 
en  existe  plusieurs  espèces,  dont  la  plus  connue  [cola  acti- 
minata,  ou  sterculia  acuminata)  fournit  une  graino  em- 
ployée eu  thérapeutique  sous  le  nom  de   noix  de  kola, 

V.  KOLA. 

COLABRISME  n.  m.  Hist.  anc.  V.  calabrisme. 

COLAC,  villo  d'Australie  (Victoria),  non  loin  du  lac  de 
Colac  et  du   grand   lac  salant   Corangamito;   2.800   hab. 
Jardin  botanique  sur  le  lac.  Minorai  do  fer  et 
calcaire  aux  environs.  Ch.-l.  d'un  district  peu- 
plé do  8.150  hab. 

COLACHON  n.  m.  Instrument  à  cordes  do  la 
famille  des  luths,  en  usage  au  xvn"  siècle  en 
Italie.  (Avec  son  clavier  disposé  sur  un  man- 
che très  long  et  ses  trois  ou  quatre  cordes, 
la  fenêtre  circulaire  de  sa  table  et  son  cordier 
monté  sur  celle-ci,  le  colachon  portait  son  oc- 
tave à  vide  de  l'octave  à  la  quinte.) 

COLACRÈTE  n.  m.  Magistrat  athénien,  qui 
prélevait  les  frais  de  justice'ot  les  appliquait 
au  culto  public. 

—  Encycl.  Los  colacrètes,  qui  dataient  de 
l'époque  royale,  conservèrent  longtemps  des 
fonctions  importantes.  Clisthèno  les  df'qionilla 
de  presque  toutes  leurs  attributions  l'nian- 
cières,  au  profit  des  apodoctos.  Au  V  siècle, 
les  colacrètes  n'avaient  plus  puère  que  des 
fonctions  honorifiques  :  surveillance  do  cer- 
tains sacrifices,  organisation  des  banquets  du  Prytanéo, 
solde  aux  héliastes,  etc. 

COLADE  (rad.  col)  n.  f.  Syn.  ancien  do  accolade. 

COLAGE  {laf  —  du  lat.  colère,  cultiver)  n.  m.  Dr.  féod. 
Droit  levé  par  le  soigneur,  d'après  la  coutume  do  Chûteau- 
nouf  en  Horry,  sur  ceux  de  ses  habitants  ayant  des  bœufs 
avec  lesquels  ils  labouraient  la  terre. 

GoLAÏR  ou  KoLAR,   ou  KoLlXROU,  grand  lac  de 

rindo  anglaise,  dans  la  prrsi<lence  do  Madras,  non  loin 
do  la  côte  du  golfe  de  Heitgah^.  Son  étendue  est  très  va- 
riable ;  lors  de  la  mousson  d'hiver,  tes  pluies,  les  inon- 
dations dos  fleuves  voisins,  la  Krichna,  la  Godavérr,  on 
font  une  immense  nappe  d'oau.  Dans  la  saison  sèche,  le 
lac  est  réduit  au  quart  de  sa  suporllcio  ot  n'est,  dons  sa 
pluH  grande  partie,  qu'un  marécage  boueux. 


Colachon. 


COLA   —   COLATITUDE 

GOLARDEAU  (^Charles-Pierre),  poète  français,  né  à 
Janvillo  (Eure-et-Loir)  eu  1732,  mort  à  Paris  en  1776.  Il 
montra  un  goût  précoce  pour  la  poésie.  Sa  première  œuvre 
marquante  fut  une  imitation  en  vers  de  la  Lettre  d'Hélolse 
à  Abailard,  de  Pope  (Paris,  1758)  ;  elle  eut  un  succès  pro- 
digieiLx  et  mit  en  relief  l'auteur,  dont  on  vanta  à  l'envi  la 
sensibilité  et  l'élégance.  Dans  ce  mémo  genre,  aujourd'hui 
SI  démodé  de  l'héroïde,  Cotardeau  publia  la  Lettre  d'Armide 
à  Renaud  (1758);  puis,  après  divers  essais  de  tragédies 
(Astarbé,  Caliste),  le  Temple  de  Gnide,  poème  imité  de 
Montesquieu  (1770);  VEpUre  à  M.  Duhamel;  les  Hommes 
dePromêthée{\T15).  Il  mit  en  vers  les  Deux  prerruères  nuits, 
d'Young.  L'année  suivante,  il  fut  élu  à  l'Académie,  mais 
mourut  avant  d'y  entrer.  Colardeau,  dont  les  Œuvres 
choisies  ont  été  souvent  réunies  à  celles  de  Malfilâtre,  no 
tut  qu'un  poète  aimable,  élégant,  sans  grande  originalité, 

COLARIN  (de  l'ital.  cotlarino,  dimin.  de  collaro,  collier) 
n.  m.  Nom  que  porte  la  frise  du  chapiteau  des  colonnes 
dorique  et  toscane. 

COLAS  {là  —  abrév.  de  Nicolas)  n.  m.  Linguist.  Homme 
niais,  stupide  :  Quel  grand  colas  ! 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  du  corbeau  et  du  geai. 

Colas  (vACHK  À),  locution  proverbiale  et  antihuguenote. 
L'origine  la  plus  probable  de  cette  locution  est  celle  que 
l'on  trouve  dans  le  «  Journal  »  de  L' Estelle  et  dans  un 
ouvrage  de  D.  Lottin  père,  intitulé  :  Recherches  histori- 
ques sur  la  ville  d'Orléans,  depuis  Aurélien,  l'an  374,  jus- 
qu'en 1789.—  Une  vache  appartenant  à  un  paysan  nommé 
Colas,  et  vaguant  en  liberté,  serait  entrée  dans  un  temple 
protestant,  au  moment  du  prêche.  Les  huguenots,  croyant 
à  quelque  insulte  des  catholiques,  auraient  tué  l'animal. 
Après  quoi,  ils  auraient  quêté  pour  le  payer,  ou  bien  ils 
auraient  été  condamnés  par  la  justice  à  indemniser  le 
propriétaire.  Les  catholiques  firent  là-dessus  une  chanson 
qui  jouit  immédiatement,  par  toute  la  France,  d'une  vogue 
immense.  On  n'avait  la  tête  rompue  que  de  cette  chanson, 
dit  L'Estoile,  «  laquelle  grands  et  petits  chantaient  à  l'envi, 
d'oii  résultaient  tous  les  jours  de  grandes  querelles,  scan- 
dales et  inconvénients,  jusques  à  des  meurtres  ».  A  Paris, 
il  fallut  faire  trompetter  défense  de  la  chanter  par  les 
rues.  Elle  finit  par  s'oublier;  mais  l'expression  «  il  est  de 
la  vache  à  Colas  u  pour  dire  «  il  est  huguenot  n  subsista. 

GOLAS  (Jacques),  avocat  et  capitaine,  né  à  Mentéli- 
mar  au  milieu  du  xvi"  siècle,  mort  à  Ostende  au  com- 
mencement du  xvii<  siècle.  Il  fit  d'abord  partie  du  barreau 
de  sa  ville  natale,  et  fut,  en  1577,  député  aux  états  géné- 
raux convoqués  à  Blois  sous  l'influence  des  Guises,  qui 
comptèrent  en  lui  un  ardent  partisan  de  plus.  Quittant 
brusquement  les  professions  pacifiques,  il  leva  un  corps 
d'arquebusiers,  à  la  tète  duquel  il  fit  rude  guerre  aux 
protestants  du  Dauphiné.  La  charge  de  grand  prévôt  de 
France  ot  des  lettres  de  noblesse  furent  sa  récompense. 
Elles  lui  étaient  conférées  de  façon  au  moins  irrégulière, 
car  elles  émanaient  du  duc  de  Mayenne,  s'intitulant  lieute- 
nant général  du  royaume.  En  1591.  il  reçut  le  commande- 
ment de  la  place  de  La  Fère,  qu'il  ne  put  empêcher  de 
tomber,  quatre  ans  plus  tard,  au  pouvoir  de  Henri  IV.  Il 
l>assa  de  là  au  service  de  l'archiduc  Albert,  gouverneur  des 
Pays-Bas  pour  le  roi  d'Espagne,  fut  blessé  et  pris  à  la  ba- 
taille de  Nieuport,  et  mourut  en  captivité. 

COLASPIDÈME  (spi)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
phytophages,  famille  des  chrysomélidés,  comprenant  do 
petites  formes  ovales ,  ramassées ,  à 
corselet  court,  à  élytres  obtus.  [On  con- 
naît trois  ou  quatre  espèces  de  colas- 
pidèmes, habitant  la  région  circamé- 
diterranéenneetl'Espagne.  L'une  d'elles 
{colaspidema  atrum),  celaspe  ou  colas- 
pide  de  la  luzerne,  est  souvent  très  nui- 
sible aux  plantes  fourragères  dans  le 
Midi,  où  on  la  nomme  négril.] 

COLASPOSOME  {spo)  ou  GOLASPI- 
DOSOME  {spi)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  phytophages,  famille  des 
chrysomélidés,  tribu  des  eumolpinés, 
comprenant  des  formes  de  taille  petite 
ou  moyenne,  à  grosse  tôle  arrondie,  à 
antoniies  filiformes.  (On  connaît  une  cinquantaine  d'es- 
pèces de  colasposomos,  habitant  les  régions  chaudes  do 
l'ancien  monde.) 

COLASSE  (augment.  do  colas)  a.  Personne  tout  à  fait  stu- 
pide. 

GOLASSE  ou  Collasse  (Pascal),  compositeur  fran- 
çais, né  à  Reims  en  1049,  mort  en  I709.  Secrétaire  do 
LuUi ,  lorsque  ce  dernier  était  directeur  do  l'Académio 
royale  de  musi<|ue,  il  écrivit  parfois  les  parties  de  choeurs 
et  d'orchestre  des  opéras  do  ce  maître,  puis,  en  1677,  il 
remplaça  Lalouette  comme  chef  d'orchestre.  En  1683,  il 
obtint  l'une  des  quatre  places  de  maitro  de  la  musique  do 
la  chapelle  du  roi,  et,  plus  tard,  celte  do  maître  do  la 
musique  do  sa  chambre.  Après  la  mort  de  Lulli,  Colasso 
fit  représenter  à  l'Opéra,  sans  grand  succès,  quelques 
ouvrages  :  Achille  et  Foluxénc,  dont  Lulli  avait  écrit  quol- 
([uos  morceaux  (1687);  Thétis  et  Pelée  (1689);  Enée  et  La~ 
finie  (1690);  Astréc  (1692);  les  Saisons  {\G9t>)  ;  Jason  ou  la 
Toison  d'or  (1696);  la  Naissance  de  Vénus  (1696).  Vers 
cette  époque,  Colasso  fonda  un  opéra  à  Lillo,  mais  fut 
ruiné  par  un  incendie  et  revint  a  Paris,  où  le  roi  lui 
donna  10.000  livres  pour  lo  consoler  do  ses  pertes  et  lui 
rendit  sa  place  do  maître  do  musique  de  la  chambre. 
Celasse  recommença  alors  à  composer,  et  donna  encore  à 
l'Opéra  CanctUa  en  1700,  et  /'o/yjVne  et  Pyrrhus  on  1706. 
Outre  SOS  opéras,  Colasso  écrivit  nour  te  service  do  la 
ihapelle  ot  de  la  chambre  do  Louis  XIV  un  grand  nombre 
de  motels  ot  do  cantates. 

COLASTE  {lasst')  ou  COLASTUS  [la-stuss)  n.  m.  Gonro 
dinsoctos  coléoptères  clavicorueN.  fainillo  des  uitidutidés, 
tribu  dos  carpophilinés,  comprenant  de  petites  formes  À 
élytres  très  courts,  rousses  on  brunes  avec  bandes  fauvoî?, 
(On  connaît  uno  cinquantaine  d'espèces  de  colastos,  toutes 
oméricaiiios  et  répandues  surtout  dans  lo  Sud;  elles  vi- 
vent dans  les  détritus,  les  champignons,  sous  les  écoroos.) 

COLATEUR  fdu  lat.  colare,  couler)  n.  m.  Canal  servanv 
ù  recevoir  et  &  faire  écouler  les  eaux  d'irrigniion. 

COLATITUDE  (du  préf.  co,  et  de  latitude)  n,  f.  Complé- 
ment do  la  latitude  du  liou,  c'est-à-dire  «»xcès  de  i>o- .«lur 
ootto  latitude  :  la  coi.atitvdk  d'un  lieu  est  égale  à  la  (/i«- 
'.(»!<■('  du  zt'nith  du  lieu  au  pôto  dtt  même  hémisphère^ 


i 


Coibnoks  :  1.  Artillerie  de  la  garde  (1"  Emp.)  ; 
2.  Tambour-Major  (2«  Emp);  3.  Guide  (2"  Emp.). 


COLATOIRE  —  COLCHAGUA 

COLATOIRE  {lo-ar  —  rad.  colateur)  adj.  Se  disait  des 
oreanes  excréteurs  tels  que  le  rein,  lo  foie.  (Vieux.^ 

COLATURE  rad.  colateur)  n.  f.  Pharm.  Filtra'.ion  gros- 
sière. »  Liquide  grossièrement  filtré  :  Une  col.\ture  de 
chicorée.  .       .  .,,.    ,  , 

Agric.   Superflu  des  irrigations  recueilli  dans  les 

colateurs.  il  On  dit  écoulage,  dans  le  midi  de  la  France. 

COLAUD  DE  La  SalCETTE  (Claude-Sylvestre,  comte), 
général  do  division,  comte  et  sénateur  de  l'Empire,  pair 
de  France,  né  en  1754,  mort  en  IS19.  Sous-lieutenant  au 
moment  de  la  Révolution,  il  se  distingua  à  Valmy,  à 
Denain,  à  Hondschoote,  et  en  fut  récompcusé  par  un  décret 
de  la  Convention  portant  qu'il  avait  bien  mérité  de  la  patrie, 
et  par  le  grade  de  général  de  division  (1793).  En  mai  1795, 
il  fut  chargé  de  pacifier  Toulon,  et,  nommé  général  en 
chef  dans  la  Belgique,  y  réprima  une  insurrection  (179S). 
Il  prit  part,  en  1800,  au  succès  de  la  journée  de  Hohen- 
linden.  devint  membre  du  Sénat,  vola  la  déchéance  de 
l'empereur  en  1814,  reçut  la  pairie  k  la  première  Restau- 
ration, et  plaida  avec  courage  la  cause  du  maréchal  Ney. 
COLAX  {lakss)  n.  m.  Genre  de  diptères  brachycères,  fa- 
mille des  œstridés,  comprenant  des  mouches  voisines  des 
céphalémves.  (Les  colax  habitent  les  régions  tropicales  ; 
tel  est  le  colax  macula,  du  Brésil,  d'un  brun  noir.) 

COLAXAS.  Myth.  gr.  Fils  de  Zeus  et  de  la  nymphe 
Hora.  Il  était  ro"i  des  Bisaltes,  qui,  en  souvenir  de  son 
origine,  prirent  la  foudre  pour  armoiries. 

COU3ACK  ou  KALPACK  (du  turc  qalpack)  n.  m.  Sorte  de 
bonnet  à  poil,  plus  ou  moins  évasé  par  le  haut,  et  dont  la 
partie  supérieure  est  formée  par  une  sorte  de  poche  conique 
en  drap,  dé- 
nommée flam- 
me .  qui  pend 
de  côté  et  se 
termine  par 
un  gland. 

—  Pop.  Cha- 
peau. 

—  Encvcl. 
Le  colbackesx 
orné  par  de- 
vantd  un  pom- 
pon ou  d'un 
plumet.  Ce  fut 
autrefois  , 
dans  l'armée 
française,    la 

coiffure  des  tambours-majors  et  de  divers  corps  de  troupes, 
sous  le  premier  et  le  second  Empire,  tels  que  :  les  guides, 
les  chasseurs  à  cheval,  l'artillerie  delà  garde  et  certains 
régiments  de  hussards.  Les  chasseurs  à  cheval  de  la  ligne 
ont  porté,  sous  le  second  Empire,  un  bonnet  en  fourrure, 
plus  simple  et  quasi  cylindrique,  appelé  talpack. 

COLBAN  (Adolphine-Marie  Schmidt,  dame),  femme  de 
lettres  norvégienne,  née  à  Christiania  en  1814,  morte  à 
Rome  en  1884.  Elle  débuta  par  des  traductions  françaises 
d'ouvrages  scientifiques.  On  lui  doit  des  romans  et  des 
nouvelles  en  norvégien  :  Lxredinden  [l'Institutrice]  (18S9); 
Tre  noveller  [Trois  nouvelles]  (1873);  Jeg  lever  [Je  vis] 
(1877\  son  œuvre  la  plus  importante  ;  en  Gammel  Jomfru 
[la  vieille  Fille]  (1879);  Cléopâtre  (1880);  Thyra  (1881). 
ColbeRG,  ville  d'Allemagne.  'V.  Kolbeeg. 
COLBERT,  famille  de  Champagne,  qui  a  prétendu  des- 
cendre d'une  ancienne    maison    écossaise,  dont  le  nom 
avait  des  ressemblances  avec  le  sien.  Elle  n'a  commencé 
à  être  connue  qu'au  xv"  siècle  avec  Jean  Colbert  (1489). 
IJn  de  ses  descendants,  Ocdart  ou  Edooard,  eut  trois 
fils  :  Jean,  Oodart  et  Nicolas.  Les  deux  derniers  furent 
la  tige  des  branches  de  Villacerf,  de  Saint-Pouange,  de 
Chabanais  et  de  Saint-Mard,  dont  les  descendants  subsistent 
encore.  Le  premier  eut  trois  fils  ;  Jean,  tige  des  Colbert 
du  Terron  ;  Charles  et  Nicolas,  sieurs  de  Vandières.  Ce 
dernier  fut  le  père  de  Jean-Baptiste  (le  grand  Colbert), 
de  Charles  (Colbert  de  Croissy)  et  d'Edouard -François 
(Colbert  de  Maulevrier).  Jean-Baptisie  Colbert  fut  la  tige 
des  marquis  de  Seignelay,  éteints  au  commencement  de 
la  Restauration  dans  la  personne  de  Marie-Louis,  colonel 
de  cavalerie,  et  des  comtes  de  Linières,  éteints  en  1761. 
Colbert  rjean-Baptiste),  ministre  de  Louis  XIV,  né 
à  Reims  en  1619,  mort  en  1683.  Un  de  ses  çarcnts  éloignés, 
Saint-Pouange,  beau-frère  du  conseiller  d'Etat  Le  Tollier, 
le  recommanda  à  ce  dernier,  et  Le  Tellier  lo  présenta  au 
cardinal  Mazarin.  Peu  de  temps  après,  grâce  à  ses  protec- 
teurs, Colbert  était  conseiller  d'Etat  et  chargé  de  gérer 
la  fortune  personnelle  de  Mazarin.  Il  s'en  acquitta  avec 
une  probité  rude,  et,  pendant  l'exil  de  son  protecteur,  il  lui 
servit  d'intermédiaire  auprès  de  la  reine.  Après  la  mort 
de  Mazarin,  Colbert  s'empara  définitivement  de  l'esprit  du 
roi,  en  lui  révélant  l'existence   de  15  millions  d'espèces 
cachées  par  Mazarin  dans  des  forteresses,  puis  en   pre- 
nant  pour   lui  tout  le  poids  d'un  travail  dont  il  faisait 
honneur  à  Louis  XIV.  Déjà,  du  vivant  du  cardinal,  Col- 
bert lui  avait  signalé  les  malversations  de  Foucquet.  Il  les 
démontra  à  Louis  XIV,  et  le  décida  à  sévir  avec  rigueur. 
(V.  FoucQt'ET.)  La  commission  de  surintendant  fut  sup- 
primée ;  le  roi  prit  en  personne  le  gouvernement  des  finan- 
ces; Colbert  eut  le  simple  titre  do  «  contrôleur  général  ». 
Mais,  en  réalité,  il  dirigea  toute  l'administration.  Maître 
enfin  du  pouvoir,  il  montra  ur.  des  côtés  de  son  carac- 
tère :  une  effroyable  violence  dans  le  bien.  Deux  mois 
après  l'arrestation  do  Foucquet,  il  établit  une  chambre 
de  justice  pour  la  roclierclie  des  abus  et  malversations 
commis  depuis  vingt-cinq  ans  dans  la  gestion  dos  finances 
du  royaume.  Il  supprima  ensuite  les  trésoriers  de  l'épar- 
gne, les  contrôleurs  généraux,  les  directeurs  des  finances, 
un  nombre  considérable  d'offices  inutiles,  et  simplifia  tout 
l'ensemble  do  la  comptabilité  publique.  La  plus  belle  ré- 
forme financière  de  Colbert  est  celle  des  impôts.  Il  com- 
mença par  abolir  les  exemptions  injustes  par  un  examen 
général  des  titres  de  noblesse.  Puis,  persuadé  que  la  con- 
sommation s'accroît  en  raison  de  rabaissement  des  droits, 
il  osa,  du  premier  coup,  réduire  do  33  p.  100  l'impôt  perçu 
par  les  aides  et  les  fermes. 

La  réforme  des  finances  accomplie,  il  s'occupa  d'accroî- 
tre les  ressources  du  pays  en  réformant  la  justice  et  en 
encourageant  la  production  hationale  sous  toutes  ses  for- 
mes. Dans  un  mémoire  au  roi,  en  date  du  15  mai  1665,  il 
proposa  une  réforme  générale  do  la  justice.  La  base  do 
cette  céforme  était  l'éiablissemont  d'un  conseil  particulier, 


composé  de  conseillers  d'Etat  et  d'avocats  au  parlement ,  di- 
visé en  trois  sections  :  civile,  criminelle,  de  police,  et  chargé 
de  préparer  de  grandes  ordonnances,  en  même  temps  que 
des  grands  jours  mettraient  un  terme  aux  tyrannies  lo- 
cales des  hobereaux.  Le  conseil  débuta  par  l'ordonnance 
civile,  puis  essaya  d'établir  la  publicité  hypothécaire. 

La  réforme  criminelle  fut  moins  heureuse.  EUe  ne  réagit 
en  rien  contre  la  tor- 
ture, les  procédures  se- 
crètes et  toutes  les  ha- 
bitudes barbares  de  la 
justice  au  moyen  âge. 
La  plus  belle  œuvre 
de  Colbert,  c'est  l'essor 
qu'il  donna  àl'industrie 
française.  Par  une  pro- 
tection  minutieuse, 
certaines  industries 
(draps,  métiers  à  laine, 
tapis)  furent  puissam- 
ment développées; 
d'autres  (glaces,  den- 
telles, industries  de 
luxe  diverses)  furent 
créées  de  toutes  pièces. 
L'agriculture  fut  aussi 
encouragée  que  possi- 
ble, mais  lo  commerce  coitert. 
des    grains  se   trouva 

malheureusement  gêné  par  un  luxe  de  formalités  et  d  in- 
terdictions de  toute  nature.  Néanmoins,  en  agriculture, 
Colbert  a  une  tendance  marquée  à  soutenir  les  petits, 
qu'il  considère  comme  les  instruments  réels  de  la  produc- 
tion, et  il  fait  édicter  en  leur  faveur  des  privilèges  en  ma- 
tière de  saisies  de  bestiaux,  d'outils,  etc. 

Tout  en  soutenant  l'agriculture  et  en  créant  l'industrie, 
('olbert  no  négligeait  pas  la  navigation.  Il  accorda  pour 
(luarante  ans  à  la  Compagnie  de  l'Amérique  du  Sud,  qui 
prit  le  titre  de  »  Compagnie  des  Indes  orientales  »,  les 
Guyanes,  toutes  les  Antilles,  le  Canada  et  les  Florides. 
La  même  société  acquit  d'une  compagnie  dieppoise  et 
rouennaise  le  droit  de  commercer  au  Sénégal,  c'est-à-dire 
de  se  livrer  à  la  traite  des  nègres,  droit  que  devait  rendre 
moins  inhumain  la  promulgation  du  Code  noir  (1683)  que  le 
ministre  avait  préparé.  La  Compagnie  des  Indes  orientales 
ne  tarda  pas  à  se  former,  et  Colbert,  pour  compléter  son 
œuvre,  obtint  du  roi  que  la  noblesse  pût  commercer  sans 
déroger.  Mais  nous  touchons  ici  à  la  plus  étonnante  créa- 
tion de  Colbert,  celle  de  la  flotte.  11  institue  l'Inscription 
maritime,  crée  une  flotte,  fonde  ou  agrandit  les  ports  de 
Brest,  de  Rochefort  et  de  Cherbourg,  achète  Dunkerque 
aux  Anglais,  institue  des  écoles  de  canonniers  et  d'hydro- 
graphes, établit  un  conseil  de  construction  navale. 

Colbert  était  de  taille  médiocre.  Il  avait  les  manières 
bourgeoises;  ses  traits  étaient  presque  vulgaires;  son 
abord  était  froid  et  dur,  et,  dans  les  instants  d'ennui,  il 
fronçait  les  sourcils  d'une  façon  redoutable.  Il  travaillait 
seize  heures  par  jour,  et  imposait  une  pareille  somme  de 
travail  à  tous  ses  commis.  Son  éducation  première  avait 
été  limitée  à  sa  spécialité  commerciale  ;  il  fit  tout  au 
monde  pour  la  compléter  étant  ministre.  Il  encourageait 
de  son  mieux  les  hommes  de  lettres.  Il  fut  membre  de 
l'Académie  française.  Un  grand  seigneur,  membre  de 
l'Académie,  s'étant  fait  apporter  un  fauteuil,  Colbert  en  fit 
envoyer  trente-neuf  autres  :  c'est  là  l'origiue  des  quarante 
fauteuils.  Il  forma  un  petit  conseil  «  pour  toutes  les  choses 
dépendantes  des  belles-lettres  » .  Cotte  réunion,  chargée  de 
fournir  les  inscriptions  pour  les  monuments,  devint  plus 
tard  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Pour  faire 
concurrence  à  la  Société  royale  de  Londres,  il  créa  l'Aca- 
démie des  sciences;  pour  compléter  l'Académie  de  pein- 
ture et  de  sculpture,  il  créa  l'Ecole  de  Rome.  Il  créa  l'Ob- 
servatoire, et  appela  en  France  Cassini,  dont  les  travaux 
préludèrent  au  cadastre  général.  Il  forma  un  riche  re- 
cueil d'ouvrages,  qui  devint  un  des  principaux  fonds  de  la 
Bibliothèque  nationale.  Il  envoya  Vaillant  chercher  au  loin 
les  éléments  du  Cabinet  royal  des  médailles,  origine  de 
celui  de  la  rue  de  Richelieu.  Enfin,  il  transporta  la  Biblio- 
thèque royale  de  la  rue  de  La  Harpe  dans  les  bâtiments 
de  son  hôtel,  où  elle  est  restée  depuis.  Il  protégea  aussi  les 
arts  avec  ardeur.  En  1664,  Colbert  acheta  la  surintendance 
des  bâtiments  pour  la  transformer  en  direction  des  beaux- 
arts,  et  presque  en  ministère  spécial.  Il  devina  Lebrun.  Il 
tit  du  Louvre  son  entreprise  de  prédilection.  Mécontent 
des  plans  qu'on  lui  proposait,  il  eut,  le  premier,  l'idée  d'un 
concours  public,  et  le  résultat  de  ce  concours  fut  la  co- 
lonnade do  Perrault.  Les  dépenses  exagérées  de  Louis  XIV, 
vers  la  fin  de  sa  vie,  amenèrent  la  disgrâce  relative  de 
Colbert.  Il  mourut  chargé  de  malédictions,  non  seulement 
sans  avoir  pu  mener  à  llien  toutes  les  réformes  qu'il  mé- 
ditait, mais  voyant  même  compromises  celles  qu'il  avait 
pu  accomplir.  On  craignit  un  mouvement  de  la  population 
des  halles,  et  son  cercueil  fut  porté  nuitamment  à  Saint- 
Eustache,  où  ses  funérailles  eurent  lieu  aux  flambeaux. 
On  y  voit  encore  son  tombeau,  œuvre  de  Girardon. 

Colbert  (hôtfxs  de)  à  Paris.  Colbert  a  eu  dans  la  capi- 
tale plusieurs  hôtels  qui  portèrent  son  nom.  Lo  principal 
fut  celui  qui  était  à  l'angle  des  rues  des  Petits-Cnamps  et 
Vivienne,  vis-à-vis  de  celui  de  Mazarin.  Sur  la  grande 
porte  d'entrée  étaient  sculptées  les  armes  de  Colbert  :  d'or 
a  la  couleuvre  d'azur  posée  en  pal,  accompagnée  de  deux 
lionnes  pour  supports  ot,  comme  cimier,  une  main  tenant 
une  branche  d'olivier  avec  la  devise  ;  Perite  et  rec(e  (habi- 
lement et  bien).  C'est  dans  cette  demeure  que  fut  installée, 
en  1C60,  la  Bibliothèque  du  roi. 

On  peut  voir  oussi,  rue  du  Mail,  n°  7,  une  maison  qui  a 
appartenu  à  Colbert;  le  rez-de-chaussée  a  été  transformé, 
mais  les  étapes  supérieurs  ont  conservé  leur  belle  ordon- 
nance. La  couleuvre  {coluber),  emblème  du  ministre,  y  est 
sculptée  autour  des  pilastres.  Enfin ,  la  rue  de  l'Hôtel- 
Colbort,  voisine  do  Samt-Séverin,  doit  son  nom  à  une  mai- 
son qu'y  possédait  Colbort,  tout  près  dos  fameuses  écoles 
do  médecine  de  la  rue  do  la  Bûcnerie. 

Colbert  (Charles,  marquis  un  Croissy),  frèro  du  pré- 
cédent, né  à  Paris  en  1025,  mort  en  1696.  Il  fut  conseiller 
d'Etat,  intondant  d'Alsace,  président  au  parlement  de  Metz, 
ambassadeur  en  Allemagne,  à  Berlin,  à  Rome  et  en  Angle- 
terre. L'un  dos  plénipotentiaires  au  congrès  d'Aix-la- 
Chapello  (1668),  il  eut  aussi  une  part  considérable  au  traité 
de  Nimègue  (1678),  ot  fut  ensuite  secrétaire  d'Etat  des 
affaires  étrangères,  depuis  1679  jusqu'à  sa  mort.  Charles 


100 

Colbert  a  laissé  des  Mémoires  inédits  sur  l'Alsace,  les  Trois- 
Evêchés  et  le  Poitou.  —  Son  fils,  Jean-Baptiste  Colbert, 
marquis  de  Torcy,  diplomate,  né  à  Paris  en  1665,  mort 
en  1740,  remplit  diverses  missions  diplomatiques,  fut  am- 
bassadeur en  Angleterre,  en  Danemark,  en  Portugal,  se- 
crétaire d'Etat  des  affaires  étrangères,  ministre  d'Etat, 
grand  trésorier,  etc.  Ce  fut  lui  qui  ouvrit  dans  le  conseil 
l'avis  d'accepter  le  testament  de  Charles  II,  relatif  à  la 
succession  d'Espagne,  et  dirigea  les  négociations  d'Utrecht 
(nr3-i714).  L'Académie  des  sciences  l'élut  membre  hono- 
raire en  1718.  Outre  divers  Mémoires  scientifiques,  on  a  de 
lui  d'intéressants  Mémoires  pour  semirà  l'histoire  des  né- 
gociations depuis  le  traité  de  liysmck  jusqu'à  la  paix 
d'Utrecht  (1756),  et  un  Journal  publié  par  F.  Masson  (1884). 

Un  autre  fils  de  Charles,  Charles-Joachim  Colbert, 

né  à  Paris  en  1667,  mort  en  1738,  fut  archevêque  de  Mont^ 
pellier  en  1697. 11  travailla  à  la  conversion  des  protestants, 
fit  rédiger  par  le  P.  Pouget  le  Catéchisme  de  Montpellier, 
manifesta  par  ses  lettres  pastorales  et  ses  mandements 
son  opposition  à  la  bulle  Unigenitus,  ajouta  foi  aux  folies 
des  convulsionnaires,  et  laissa  quelques  écrits  condamnés 
à  Rome  comme  entachés  de  jansénisme,  et  publiés  en  1740. 
Colbert  (Edouard-François),  comte  de  Maulevrier, 
frère  du  grand  Colbert,  né  et  mort  à  Paris(i634-1693),  l'un 
des  plus  grands  capitaines  de  Louis  XIV.  Entré  aux 
mousquetaires  en  1649,  il  fut  successivement  capitaine 
aux  gardes,  capitaine-lieutenant  de  la  deuxième  compa- 
gnie do  mousquetaires,  brigadier  de  cavalerie  et  maré- 
chal de  camp,  et  se  distingua  particulièrement  à  Rethel 
(1650),  à  l'assaut  de  Lille  et  au  siège  de  Courtray. 

Colbert  (Jean-Baptiste),  marquis  de  Seignelay,  fils 
aine  du  grand  Colbert.  V.  Seignela^'. 

Colbert  (Jacques-Nicolas),  l'un  des  fils  du  grand  Col- 
bert, né  à  Paris  en  1655,  mort  en  1707.  Il  fut  archevêque 
de  Rouen  et  se  fit  remarquer  par  sa  tolérance  envers  les 
protestants.  Membre  de  l'Académie  française  en  1678,  il 
fut  aussi  de  celle  des  inscriptions  et  belles-lettres. 

Colbert  (Michel),  théologien  catholique,  parent  des 
précédents,  né  vers  1633,  mort  à  Paris  en  1702.  Il  devint 
général  des  prémontrés  en  1670,  et  a  laissé,  entre  autres 
écrits  :  Lettres  d'un  abbé  à  ses  religieux. 

Colbert  (Paul-Edouard,  comte,  puis  duc  d'Estoute- 
ville),  petit-fils  du  grand  Colbert,  né  en  1686,  mort  en  1756. 
Maréchal  do  camp  (1719).  On  a  de  lui  une  traduction  fran- 
çaise de  la  Divine  Comédie  (nsi),  publiée  par  Sallier. 

Colbert  (S.  de  Castle-Hill  de  Seignelay),  prélat 
français,  né  au  château  de  Castle-Hill  (Ecosse)  en  1736, 
mort  en  1808.  Il  fut  nommé  évêque  de  Rodez  en  1781.  Dé- 
puté à  l'Assemblée  des  notables,  puis  aux  états  généraux 
de  1789,  Colbert  se  prononça  pour  la  réunion  du  clergé  au 
tiers.  Il  se  montra  partisan  de  plusieurs  réformes,  mais 
protesta  contre  la  constitution  civile  du  clergé,  et  émigra  à 
Londres.  Il  fit  partie  du  petit  nombre  d'évêques  qui  refusè- 
rent de  reconnaître  le  Concordat  et  de  revenir  en  France. 
Colbert  (  Edouard-Charles-Victurnien),  comte  de  Mau- 
levrier, marin  français  et  petit-fils  d'Edouard-François,  né 
en  1758.  mort  en  1820.  Il  entra  dans  la  marine,  fit  la  guerre 
d'Amérique,  devint  capitaine  de  vaisseau  en  1791,  et  émi- 
gra l'année  suivante.  Il  prit  part  à  l'expédition  de  Quiberon 
(1795),  échappa  au  sort  de  la  plupart  de  ses  compagnons, 
et  passa  en  Vendée,  où  il  fut  aide  de  camp  de  Stofflet, 
puis  se  rendit  en  Amérique.  Il  ne  reprit  du  service  qu'après 
le  retour  des  Bourbons  en  France  (1814),  et  reçut  alors  les 
grades  de  «  capitaine  des  gardes  du  pavillon  »  et  de  »  contre- 
amiral  ».  Il  siégea  à  la  Chambre  des  députés,  en  1815. 

Colbert  (Pierre-David,  dit  Edouard),  comte  de  Col- 
bekt-Cuabanais,  général  français,  pair  de  France,  né  à 
Paris  en  1774,  mort  en  1853.  Il  fit  la  campagne  de  1793  à 
l'armée  du  Haut-Rhm  comme  volontaire,  prit  part  à  l'ex- 
pédition d'Egypte,  entra  dans  la  garde  de  Bonaparte  avec 
le  grado  de  «  capitaine  adjudant- major  »,  et  devint  aide  de 
camp  de  Junot  en  1803,  puis  de  Berthier.  Il  se  signala  à  la 
bataille  d'Austerlitz,  fut  créé  baron  de  l'Empire  en  1808,  gé- 
néral de  brigade  en  1809,  et  reçut  à  Bautzen  (1813)16  grade 
de  n  général  de  division  » .  Il  fit  la  campagne  de  France,  com- 
battit à  Waterloo,  fut  inspecteur  général  de  cavalerie  sous 
les  Bourbons,  aide  de  camp  du  duc  de  Nemours  en  1834, 
suivit  ce  prince  en  Afrique  et  fit  partie  de  la  première  ex- 
pédition de  Constantine.  Lors  de  l'attentat  de  Fieschi,  il 
reçut  une  blessure  auprès  de  Louis-Philippe,  et  entra  à 
la  Chambre  des  pairs,  en  1838. 

Colbert  (Auguste-Marie-François,  comte  de),  géné- 
ral français,  frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  1777,  mort 
en  1809.  Simple  soldat  en  1793,  il  devint  aide  de  camp  du 
général  Grouchy,  puis  de  Murât,  qu'il  suivit  en  Italie  et  en 
Egypte.  Il  prit  part  à  la  bataille  de  Marengo,  fut  nommé, 
peu  de  temps  après,  général  de  brigade,  fit  en  cette  qua- 
lité la  campagne  d'Austerlitz  et  se  signala  à  la  bataille 
d'Iéna.  Passé  à  l'armée  d'Espagne,  il  fut  tué  près  d'Astorga. 
COLBERTIE  (H  —  de  Colbert)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dillénie. 
COLBERTISME  {tissm')  n.  m.  Nom  donné  par  l'Italien 
Meiizotti  ( .  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  »)  [1797] 
au  système  de  réglementation  du  travail  et  au  système  pro- 
tectionniste dont  Colbert  avait  fait  la  théorie  et  poursuivi 
l'application.  D'après  ce  système,  le  travail  est  un  droit 
régalien  que  le  souverain  cède,  vend  ou  accorde  à  ceux 
qu  il  veut  privilégier  et  aux  dépens  de  ceux  que,  pour  un 
motif  ou  un  autre,  il  n'hésite  pas  à  spolier. 

COLBORDOLO,  comm.  d'Italie  (Marches  [prov.  de  Pi- 
saro  et  d'Urbin]),  sur  le  fleuve  côtior  Foglia;  2.600  hab. 
Lieu  d'origine  de  la  famille  de  Raphaël. 

COLBRAN  (Isabella  Angola),  cantatrice,  née  à  Madrid, 
morte  à  Catenaso,  près  de  Bologne,  en  1845,  était  fille 
d'un  musicien  de  la  chapelle  du  roi  d'Espagne.  Elle 
acquit  la  réputation  d'une  des  plus  habiles  chanteuses  de 
l'Europe.  Elle  connut  Rossini  à  N'aples,  et  l'épousa.  Elle 
accompagna  son  mari  àVienne,  puis  à  Londres,  et  quitta 
le  théâtre  lorsqu'il  alla  se  fixer  à  Paris.  Un  peu  plus 
tard,  les  époux  se  séparèrent.  M""  Colbran-Rossini  a  com- 
posé et  jiublié  quatre  recueils  de  canzoni. 

CoLCHAGUA,  une  des  vingt-trois  provinces  de  la  ré- 
publique du  Chili.  Comprise  entre  les  Andes  à  l'E.,  lo 
Pacifique  à  l'O.,  la  province  d  O  Higgins  au  N.,  et  celle  do 
Curico  au  S.,  elle  a  pour  capitale  la  ville  de  San-Fernando. 
Jouissant  d'un  climat  doux  et  pluvieux,  elle  produit  en 
abondance  des  grains,  des  pommes  de  terre,  des  fruits,  du 
vin  ot  possède  de  bons  pâturages-  Elle  recèle  aussi  des 


101 

richessos  nimt-rales,  et  l'on  y  trouve  quelques  mines  do 
houiUo  et  lie  cuivre. 

GOLCHESTER,  ville  d'Angleterre  (comté  d'Essox),  sur  Ib 
fleuve  côtierCohio;  34.5ijo  hab.  Médiocre  industrie  (draps 
communs),  mais  marché  agricole  et  ooiitro  maritime  actifs 
(ostréiculture,  poche,  canotage,  chantiers  de  navires). 
Vieille  forteresse  et  remparts  attribués  aux  rois  saxons. 
Ruines  curieuses  do  l'abbaye  do  8aint-j6an.  Patrie  pré- 
sumée (lo  sainte  Ilélùno. 

GOLCHESTER,  comté  du  Dominion  canadien  (Nouvolle- 
Ecûsso),  peuplé  de  27.1G0  hab.  Ch.-l.  Londondei'nj. —  Vi\- 
lage  dos  Ktats-Unis  (Illinois  [comté  de  Mac-Donough]), 
dans  la  vallée  du  Crookod-Creek,  afiluent  de  l'IUinois  ; 
2.500  hab.  Mines  de  charbon.  —  Ville  des  Etats-Unis  (Ver- 
mont  [comté  do  Chittendeuj),  sur  le  lac  Champiain  ;  5.150  h. 
Bois  do  construction. 

COLCHICACÉES  n.  f.  i)l.  Plantes  monocotylédones,  delà 
tribu  des  colchici^es.  —  Une  colchicacée. 

COLCHICÉES  n.  f.  pi.  Tribu  do  la  famille  des  liliacées, 
ayant  pour  type  le  genre  colchique.  —  Une  colchicée. 

COLCHICEINE  n.  f.  Alcaloïde  résultant  de  l'action  des 
acides  étendus  sur  la  coLchicine.  V.  colchicink. 

COLCHICINE  n.  f.  Alcaloïde  trouvé  dans  les  semences 
^xxcolcluque,  et  qui  en  est  le  principe  actif. 

—  Encycl.  Chim.  La  colchicine  possède  la  propriété  do 
former  avec  le  cliloroforme  une  combinaison  cristallisée; 
c'est  sur  cette  propriété  qu'est  basée  la  meilleure  méthode 
d'extraction.  On  épuise  les  semences  par  l'alcool  bouillant, 
on  évapore  et  on  reprend  par  l'eau  ;  on  agite  cotte  disso- 
lution avec  du  chloroforme  et  on  évapore.  La  combinaison 
cristallisée  obtenue  perd  son  chloroforme  au  contact  de 
l'eau.  La  colchicine  obtenue  se  présente  sous  forme  gom- 
meuse  jaune  ;  sa  formule  est  C"H"AzO*.  Traitée  par  les 
acides  chlorhydrique  et  sulfurique  étendus,  elle  se  trans- 
forme en  colchicéine  et  apocolcnicéine. 

La  colchicine  sert  à  falsifier  la  bière,  pour  la  fabrica- 
tion de  laquelle  on  la  substitue  frauduleusement  au  hou- 
blon. 11  est  assez  difticilo  de  déceler  cette  fraude,  parce 
que  le  houblon  renferme  une  substance  dont  les  réactions 
sont,  à  très  peu  près,  celles  de  la  colchicine.  On  peut  sé- 
parer la  colchicine  des  principes  du  houblon  en  précipitant 
ceux-ci  par  l'acétate  de  plomb. 

—  Thérap.  Le  principe  actif  du  colchique  paraît  agir 
sur  les  noyaux  gris  de  l'encéphale,  et  surtout  sur  les 
centres  réflexes  de  la  moelle;  de  là  son  action  diurétique 

finissante,  qui  le  fait  employer  contre  lo  rhumatisme  et 
a  goutte.  La  colchicine  purge  violemment,  provoque  des 
vomissements  et  détermine  à  la  gorge  un  sentiment  de 
constriction  avec  tremblement  des  membres; elle  n'a  pas, 
cependant,  contrairement  à  ce  qu'on  croyait,  une  influence 
notable  sur  la  muqueuse  nasale.  A  l'intérieur,  on  l'emploie 
à  la  dose  de  3  à  5  milligrammes,  sous  forme  de  potion 
alcoolique  surtout,  car  elle  est  peu  soluble  dans  l'eau. 
Actuellement,  on  se  sert,  de  préférence,  de  colchicine 
chloroformée.  (Bardot.)  La  colchicéine  ne  paraît  pas  toxique 
aux  même  doses  et  semble  dépourvue  de  toute  propriété 
thérapeutique  notable. 

COLCHICIQUE  adj.  Se  dit  d'un  vinaigre  obtenu  en  fai- 
sant macérer  des  bulbes  desséchés  de  colchique  dans  du 
vinaigre. 

GOLCHIDE,  ancien  royaume  d'Asie,  en  partie  légen- 
daire, de  la  région  caucasique,  dans  les  domaines  du 
Tchorokh  {Bathjjs),  du  Rien  [Phasis)  et  de  l'Ingour  {Aca/n- 
p$is).  Les  anciens  la  vantaient  comme  un  pays  d'une  mer- 
veilleuse richesse,  et  lo  mythe  de  la  Toison  d'or  n'est 
sans  doute  que  l'expression  fabuleuse  de  cette  tradition. 
D'ailleurs,  les  faits  justifiaient  la  réputation  de  la  Colclnde, 
car,  outre  son 
blé,  son  vin,  sa 
cire  et  son  miel, 
ses  chevaux, 
ses  bœufs,  ses 
pêcheries  de 
thon  et  d'estur- 
geon, ses  mines 
d'or,  la  vallée 
du  Rion  et  son 
principal  port 
Phasis  { au  j . 
Poti),  étsdont  le 
débouché     d'un 


GOLCHESTER 


COLÉOPIIORE 


Momiuics  de  ('olcli 


commerce  de  caravanes  très  considérable  entre  le  Pont- 
Euxin  et  l'Iran,  llnde,  voire  la  Chine.  D'abord  royaume 
indépendant,  puis  province  de  l'empire  de  Mithridato, 
ensuite  province  romaine,  do  destinée  assez  précaire  au 
moyen  âge,  la  Colchido  correspond  à  la  Mingrélio  russe 
d'aujourd'hui. 

CoLCHIDIEN,  ENNC  {di-în,  ^n'),  personne  née  en  Col- 
chide,  ou  qui  habitait  ce  pays.  —  tes 

COLCHIDIRNS. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays 
ou  à  ses  habitants  :  Lik/ende  colchi- 
DiKNNiî.  Il  On  dit  aussi  colciiiquiî. 

COLCHIQUE  adj.  Qui  appartient  à  la 
Colchido  ou  à  ses  habitants,  ii  Dragon 
colchique.  Dragon  qui  veillait  sur  la 
Toison  d'or,  oL  qui  fut  tué  par  Jason. 

COLCHIQUE  (du  lat.  colchicum, 
proprom.  »  plante  do  la  Colcliide  ")  n.  m. 
Genre  t^po  do  la  famille  des  liliacées. 

—  adj.  Qui  est  préparé  avec  le  bulbe 
du  colchique  ;  Vinaigre  colchiquk. 
Oxymel  colciiiqdb. 

—  Encycl.  Bot.  Lo  genre  colchique 
est  connu  surtout  par  un©  espèce  très 
répandue  dans  les  prairies,  lo  colchique 
d'automne  (colchicum  autumnalo),  vul- 
gairement appelle  safran  des  prés,  ù. 
cause  do  la  forme  de  sa  flour  ;  tue-chien, 
on  raison  dos  propriétés  vénéneuses  do 
son  bun)e;  vcillottc,  veilleuse,  otc.  C'est 
une  plante  bulbouso,  dont  les  longues 
Uoura  rose  violacé  sortent  immôdiato- 
inttnt  do  terre  ot  s'épanouissent  ù  l'au- 
toinno,  tandis  quo  ses  feuilles  et  ses 
fruits  ne  paraissent  qu'au  printemps  suivant.  Son  bulbo, 
(jui  contient  un  suc  ticra  «^t  amer,  est  un  poison  violout 
pour  riiummo  et  pour  les  animaux. 


Colclilqiio     il'ail' 
toiiinn  :  a,  coiifio  do 
lu  llour;  b,  fruit. 


—  Thérap.  Le  co^c/tf^uetire  ses  propriétés  du  principe 
actif  (pi'il  renferme,  la  colchicine.  Il  a  donc  les  mêmes 
applications  thérapeutiques  ([uo  co  dernier  ot,  on  raison 
do  sonpouvoir  drastique  et  diurétique,  il  s'emploie  surtout 
contre  la  goutte,  le  rhumatisme,  certains  trouble.s  des  fonc- 
tions hépatiques,  l'hydropisie,  etc.  On  utilise  les  bulbes, 
les  semonces  ot  les  Ilours  du  colchique  d'automne,  en  al- 
coolaluro  (2  à  6  gr.l,  extrait  (oef,oi  à  oe'-,io),  teinture 
(l  à  5  gr.)  et  poudre  (oe'.ûô  à  0«^30).  Ses  incompatibilités 
sont  ;  la  teinture  d'iode,  le  gaïac,  les  astringents.  En  cas 
d'empoisonnement  par  lo  colchique  ou  la  colchicine,  il 
faut  employer  les  vomitifs  usuels  (sulfate  de  zinc  ou  ipéca), 
l'acide  tanui({ue  ou  gallique  à  doses  fréquentes  do  2  gram- 
mes, le  blanc  d'œuf  ot  les  boissons  féculentes,  l'eau-de- 
vie,  l'éther  chlorhydrique,  enfin  les  injections  hypodermi- 
ques de  morphine  à  la  dose  de  OBf^.SO. 

COLCHYTE  n.  m.  Nom  que  les  Grecs  donnaient  à  ceux 
(l^ui  étaient  chargés  d'embaumer  les  morts,  chez  les  Egyp- 
tiens. 

COLCOTAR  (arab.  qolqolar,  même  sens)  n.  m.  Nom  com-- 
mercial  du  peroxyde  de  fer,  obtenu  par  la  calcination  du 
sulfate  do  fer.  il  Oxyde  naturel  de  fer,  de  couleur  rouge. 

COLD-CREAM  (kàld-krêm'  —  mots  angl.  signif.  crème 
froide)  n.  m.  Pommade  adoucissante,  à  base  de  cire  vierge, 
d'huile  d'amandes  douces  et  d'eau  de  roses,  employée  pour 
la  toilette  du  visage,  ou  comme  médicament  pour  préve- 
nir les  gerçures  et  faire  sécher  les  plaies  légères. 

Golden  (Cadwallader),  botaniste  écossais,  né  en  1688, 
mort  à  Long-Island  (New-York)  en  1776.  Il  se  rendit  en 
Amérique,  où  il  devint  lieutenant-gouverneur  de  New- 
York,  en  1761.  Colden  se  signala  eu  fondant  plusieurs  éta- 
blissements de  bienfaisance.  Il  était  lami  de  Franklin.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Traite  des  maladies  particu- 
lières à  l'Amérique;  Histoire  des  cinq  nations  indiennes 
du  Canada  (1745)  ;  etc. 

COLDÉNIE(nt  —  de  Colden,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de  borra- 
ginées,  comprenant  des  herbes  très  rameuses,  qui  croissent 
l'une  dans  les  régions  chaudes  de  l'ancien  monde,  les 
autres  dans  les  régions  occidentales  des  deux  Amériques. 

COL-DES-OLIVIERS,  comm.  d'Algérie,  départ,  et  à 
30  kilom.  de  Coustantine,  arr.  de  Philippeville  ;  2.999  hab. 

GOLDINGHAM,  bourg  d'Ecosse  (comté  de  Berwick),  sur 
l'Eye,  près  du  cap  Saint-Abb;  490  hab.  Ch.-l.  d'une 
ancienne  juridiction  dite  Coldinghamshire^  au  centre  d'une 
jolie  vallée.  Aux  environs,  ruines  d'un  ancien  prieuré  fondé 
par  saint  Abb,  au  vu*  siècle.  Près  de  Coldingham.  cap  de 
Fast-Castle,  ancienne  forteresse  baronniale,  qui  est  le 
Wolf's-Crag  de  la  Fiancée  de  Lammermoor. 

CoLDITZ  ou  KOLDITZ,  ville  d'Allemagne  (Saxe  [cercle 
de  Leipzig]),  sur  la  Mulde,  affluent  de  l'Elbe;  4.700  hab. 
Papeteries,  tanneries.  Houillères  et  gisement  d'argile  aux 
environs. 

GOLDORÉ  ou  GODORÉ  (Olivier),  graveur  en  pierres 
fines  du  xvi'  siècle,  ne  doit  pas  être  confondu,  comme  on 
l'a  fait  trop  souvent,  avec  Julien  de  Fontenay,  autre  gra- 
veur contemporain  de  Henri  IV.  Coldoré  a  gravé,  en  1571, 
VEntrée  de  la  reine  à  Paris.  Il  quitta  la  France  vers  1600, 
cédant  aux  instances  de  la  reine  Elisabeth,  et  il  mourut  en 
Angleterre. 

COLDSTREAM,  viUo  d'Ecosse  (comté  de  Berwick),  sur 
la  Tweed,  près  de  la  frontière  d'Angleterre;  2.600  hab- 
Pêcherie  de  saumons;  commerce  de  grains  et  bestiaux. 
Le  général  Monk  y  fixa  son  quartier  général  avant  de  mar- 
cher en  Angleterre  pour  rétablir  Charles  II;  un  régiment 
anglais  des  gardes  porte  le  nom  de  cette  ville,  où  il  fut 
originairement  levé  par  Monk. 

GOLD-WATER,  viUo  des  Etats-Unis  (Etat  de  Michigan), 
sur  le  Cold-Water,  affluent  du  Saint-Joseph;  6.700  hab. 
Fonderies  et  minoteries.  Ch.-l.  du  comté  do  Branch. 

COLÉA  n.  m.  Genre  de  bignoniacées,  tribu  des  jaca- 
randées,  comprenant  des  arbres  qui  croissent^  aux  îles 
Mascareignes. 

GoLÉA  ou  KOLÉA,  ville  d'Algérie.  V.  Koléa. 

COLÉANTHE  U.  m.  Genre  do  graminées,  tribu  des  agros- 
tidées,  ronlermant  une  seule  espèce,  qui  croît  dans  les 

marais  <le  la  liohème. 

COLÉANTHÈRE  n.  f.  Genre  d'épacridées-styphéliées, 
ronferniant  dos  arbrisseaux  drossés,  à  feuilles  petites,  sos- 
siles,  originaires  d'Australie. 

GOLEBROOKE  i^Henri-Thomas],  orientaliste  anglais,  né 
ot  mort  à  Londres  (1765-1837).  Envoyé  dans  l'Inde  comme 
secrétaire  de  la  Compagnie  des  Indes  orientales,  il  étudia 
la  langue,  la  littérature,  la  législation  et  lu  philosophie  des 
Indous,  fut  nommé  chef  do  la  justice  à  Calcutta  (1805),  re- 
vint on  Europe  après  trente  ans  d'absence,  fonda  la  Société 
asiatique  de  Londres,  ot  légua  à  la  Compagnie  dos  Indes 
sa  richo  collection  de  manuscrits  orientaux.  Colebrouko  a 
fait  faire  do  très  grands  progrès  à  l'étudo  du  sanscrit.  Ou- 
tre un  grand  nombre  de  mémoires,  on  a  do  lui  ;  Digeste  des 
lois  indiennes  (1797);  uno  Grammaire  et  un  Dictionnaire 
sanscrit,  d'après  les  auteurs  indiens;  uno  édition  delà 
Grammaire  sanscrite  do  Panini.  Ses  principaux  mémoires 
ont  été  réunis  sous  le  tiirode  Misceilancous  essays{is2T\. 
Pauthier  en  a  extrait  ot  traduit:  £"«111  sur  la  philosophie 
des  Indous  (1833-1837). 

COLEBROOKIE  {brou-kl  —  de  Coteftrooke,  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  do  labiées,  tribu  des  saturélnéos.  renfermant  doux 
espèces,  du  Népaul.  11  Syn.  do  ulodda,  genre  d'amomées. 

COLÉB  (lé  —  rad.  col)  n.  f.  Coup  quo  l'on  donnait  du  plat 
do  la  main  sur  la  nuque,  à  celui  quo  l'on  faisait  chevalier. 

—  Encvcl.  a  la  colée  manuelle  on  subsiiiua,  plus  tard, 
trois  coups  do  plat  d'épéo  sur  les  épaules  ou  sur  lo  col. 
Après  la  culée,  on  embrassait  le  chevalier,  d'où  lo  nom 
d'accolade,  qu'on  donnait  aussi  ù  cette  cérémonie. 

COLÉGATAIRE  {1er'  —  du  préf.  co,  et  do  légataire)^,  m. 

Qui  est  lé^^'aïaiiv  avec  un  ou  plusieurs  autres,  conjoiuto- 
nuMit  pour  une  même  chose. 

—  Encycl.  Dr.  franc-  Il  V  n  lieu  il  accroissemont  entre 
colégataircs,  lorsque,  la  m^nle  chose  ayant  été  léguée  à 
plusieurs,  les  uns  viennent  recueillir  le  bénéfice  du  legs, 
tandis  que  les  autres  font  défaut.  Lu  nullité,  lu  révocation 
ou  lu  caducité  du  legs  fuit  à  l'un  des  colégatairos  proOto 
donc  aux  auiros,  au  lieu  de  profiter,  d'après  lo  droit  com- 


mun, au  débiteur  du  legs.  L'accroissement  entre  coléga- 
tairos a  pour  base  la  volonté  du  testateur.  Mais  comment 
connaitro  cette  volonté?  Il  n'y  a  pas  de  difficulté  si  le 
testateur  l'a  manifestée  en  termes  exprès.  S'il  n'a  rien  dit, 
on  interprète  cotte  volonté  d'après  la  formule  du  legs.  Il 
résulte  des  articles  1044  et  1045  du  Code  civil  que  le  legs 
sera  réputé  fait  conjointement  si  la  chose  a  été  donnée  à 
plusieurs  par  uno  soûle  et  mémo  disposition  (re  et  verbis)^ 
ou  si,  donnée  par  le  mémo  acte  à  plusieurs  personnes, 
môme  séparément  (re  tatitum),  oUe  n'est  pas  susceptible 
d'être  divisée  sans  détérioration.  On  peut  critiquer  le 
Code  de  n'at'oir  pas  admis  toujours  l'accroissemoat  au 
cas  de  conjunctio  re  tantum,  l'intention  du  testateur  parais- 
sant là  hors  de  doute. 

COLÉINE  n.  f.  Matière  colorante  rouge  retirée  des  tiges 
et  des  feuilles  du  coleus  Verschaffelli. 

COLÉMANITE  n.  f.  Borate  hydraté  naturel  de  chaux. 

GOLENSO  (John  William),  évéque  anglican  de  Natal,  né 
à  Saint-Austell  (comté  de  Cornouailles)  en  1814,  mort  à 
Natal  en  juin  1883.  Il  devint  recteur  dans  le  Norfolk.  En  1853, 
il  publia  ses  Sermons  de  village,  et  fut  sacré  évêque  de  Na- 
tal. Il  publia  ses  premières  impressions  sous  ce  titre  :  Dix 
semaines  à  Natal  (Londres,  1855).  II  étudia  à  fond  la  langue 
des  indigènes,  publia  une  grammaire  et  un  dictionnaire  de 
la  langue  zoulou,  et  entreprit  une  traduction  de  la  Bible. 

Les  missionnaires  refusaient  le  baptême  aux  Cafres 
polygames.  L'évèque  Colenso  crut  devoir  les  autoriser  à 
garder  les  femmes  qu'ils  avaient,  sous  la  réserve  qu'ils  n'en 
prendraient  plus  d'autres.  Il  motiva  cette  décision  dans 
une  Lettre  ouverte  à  l'archevêque  de  Cantorbéry ,  qui  fit 
grand  bruit  à  Londres  en  1860.  Cet  écrit  fut  bientôt  suivi  de 
deux  autres,  qui  eurent  un  égal  retentissement.  L'un,  Saint 
Pauls  epistle  to  Bomans,  newly  translaied  {Lomires,  1861), 
soutenait  que  les  païens  ne  pouvaient  être  condamnés  à 
des  peines  éternelles  ;  l'autre,  the  Pentateuch  and  Book  of 
Joshua  examined  i^Londres.  1862),  mettait  en  doute  l'authen- 
ticité des  livres  de  l'Ancien  Testament.  Colenso  dut  reve- 
nir en  Angleterre  pour  se  défendre  contre  les  attaques 
dont  il  était  l'objet.  Déposé  de  son  siège  par  l'évèque  de 
Capetowu,  il  appela  de  cette  sentence  à  la  commission  ju- 
diciaire, qui,  en  1 865,  déclara  que  l'évèque  avait  outrepassé 
ses  droits.  La  polémique  que  ces  événements  provoquèrent 
amena  une  scission  dans  l'Eglise  anglicane  sud-africaine. 

COLENSOA  (de  Colenso,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de  campa- 
nulacées-lobéliées.  La  seule  espèce  connue  est  une  herbe 
de  la  Nouvelle-Zélande. 

COLÉOCÊLE  (du  gr.  koléos,  vagin,  et  kèlê,  hernie)  n.  f. 
Hernie  vaginale. 

COLÉOCOME  n.  f.  Genre  de  composées-inuloïdées,  ren- 
fermant do  petites  herbes  rigides,  à  corolles  jaunes,  de 
l'Australie  tropicale. 

COLÉODERME  (du  gr.  koléos^  étui,  et  derma,  peau)  adj. 
Zool.  Couvert  dune  enveloppe  en  forme  de  sac. 

GOLÉONÈME  n.  m.  Genre  de  rutacées-diosmées.  formé 
aux  dépens  du  gCH-ro  diosma,  et  comprenant  quatre  espèces 
qui  croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

COLEONI  ou  GOLLEONI  (Bartolomeo),  condottiere  ita- 
lien, né  en  1400  près  de  Bergame,  mort  à  Malpaga 
en  1475.  Il  jouissait  héréditairement  d'une  quasi-souve- 
raineté sur  Bergame.  Il  fut  le  type  du  condottiere,  passant 
constamment  d  un  camp  à  l'autre ,  et  plus  redoutable 
encore  par  ses  complots  que  par  ses  talents.  Il  apprit  la 
guerre  dans  le  royaume  de  Naplcs,  sous  les  fameux 
condottieri 
SforzaetBrac- 
cio;  après  quoi, 
il  entra  au  ser- 
vice delà  répu- 
blique de  Ve- 
nise, en  guerre 
aveclocnof  du 
parti  gibelin, 
le  duc  de  Mi- 
lan ,  Philippe- 
Marie  Viscon- 
ti.  Mais,  bien- 
tôt,ilentraitau 
service  do  co 
mémo  prince, 
qui,  justement 
défiant,  le  fai- 
sait jeter  pres- 
que aussitôt 
en  prison.  En 
1447,  il  com- 
mande l'armée 
de  la  républi- 
que  do  Milan 

reconstituée,  et  combat  le  prétendant  français,  Charles 
d'Orléans  ;  l'annéo  suivante,  il  passe  aux  Vénitiens  ot  com- 
bat François  Sforza,  le  condottiere;  puis  il  s'entend  avec 
Sforzaet  lui  facilite  la  conquête  du  Milanais.  Le  conseil  des 
Dix  chercha,  en  1451,  à  faire  assassmor  Colooni,  sans  suc- 
cès; mais,  on  1454,  il  lui  confia  pour  vingt-cinq  ans  lo  titre 
de  généralissime  do  la  république,  qu'il  garda  jusqu'à  sa 
mort.  En  14G8,le  pape  Paul  II  voulut  lui  donner  lo  cominan- 
domont  d'une  croisade  qui  n'eut  pas  lieu.  Il  mourut  dans 
son  château  de  Malpaga,  entouré  d'artistes  et  d'hommes  do 
guerre,  on  léguant  ù  la  république  de  Venise  uno  partie  do 
ses  biens  immenses  et  le  conseil  de  ne  plus  confier  i\  per- 
sonne les  pouvoirs  trop  étendus  dont  il  avait  joui,  La 
Soigneurio  lui  fit  élever  par  lo  Verocchio  uno  statue 
équestre,  sur  la  place  Saint-Joan-ot-Saiut-Paul. 

COLÉOPHORE  ou  COLEOPHORA  {U-o)  n.  f.  Entom. 
Genre  d'insectes  lépidoptères,  famillo  dos  tinéidés,  type 
d'une  petite  tribu  dito  dos  coléophorinés,  comprenant  do 
petites  teignes  dont  les  chonillo3  vivent  dans  dos  four- 
reaux {teignes  à  falbalas  do 
Réaumur). 

—  n.  m.  Bot.  Gonro  rap- 
porté, avec  doute,  à  la  ta- 
mlllo  des  ihymélacéos,  ot 
renformantdëgrnndsarbres 
dont  la  seiMe  espèce  connue 
est  origiiiniro  au  Brésil. 

—  Encycl.  Entom.  Les 
coléophores  sont  de  ]»etito  taille  ;  leurs  ailes,  nllouf^ées, 
sont  garnies  de  grandes  franges.  Elles  volent  on  plein 
jour.  Lours  uombrousos  espèces,  répondues  surtout  dans 


Statue  do  Coleoni. 


CoUopbore  (gr.  I  foU). 


GOLÉOPHYLLE   —   COLETTIS 

l'hémisphère  boréal,  vivent  sur  toutes  sortes  de  plantes. 
La  coteophora  hemerobiella  est  nuisible  aux  arbres  fruitiers. 
GOLÉOPHYLLE  D.  f.  Bot.  Syn.  de  COLÊOPTILE. 

COLÉOPODE  (du  gr.  koléos,  étui  et  pous,  podos,  pied) 
adj.  Zool.  Qui  a  les  pattes  cachées,  dans  un  étui. 

COLÉOPTÊRE  (du  gr.  koléos,  étui,  et  pteron,  aile)  adj. 
Se  du  des  insectes  qui  ont  les  ailes  de  la  première  paire 
ouélytres  en  forme  d'étuis  cornés  :  Le  hanneton  est  l'exem- 
ple le  plits  vulgaire  des  insectes  coléopterks. 

—  n.  m.  pi.  Ordre  d'insectes  comprenant  ceux  qui  sont 
coléoptères  :  Faire  une  collection  de  coléoptères.  —  Ifn 

COLÊOPTÈRE. 

—  E>"CTCL.  Les  insectes  de  l'ordre  des  coléoptères,  outre 
leurs  élytres  cornés  recouvrant  leurs  ailes  de  la  seconde 
paire,  ont  pour  caractères  principaux  la  disposition  des 
pièces  de  leur  bouche  conformées  pour  broyer,  leur  pro- 
thoras  ou  corselet  dégagé  du  reste  du  corps,  et  tous  ont 
des    métamorpho- 


s  es  complètes  . 
c'est-à-dire  pas- 
sent par  les  stades 
de  larve  et  de  nym- 
phe. Leurs  larves 
affectent  des  for- 
mes profondément 
différentes  de  celles 
des  insectes  par- 
faits; elles  peuvent 
manquer  de  pattes, 
auquel  cas  elles 
sont  dites  a  apo- 
des u.  Les  coléo- 
ptères ont  tou- 
jours, en  principe, 
quatre  ailes  :    les 

supérieures,    ou  Coléopiére  (hanneton)  :  i 
élytres,  sont  parfois  de  proâl;  3.  Larve 

soudées ,  et  alors, 
les  ailes  de  la  seconde  paire  font  défaut.  Dans  la  majorité 
des  cas,  ces  dernières  sont  construites  pour  le  vol  et  agis- 
sent, soit  que  les  élytres  soient  largement  ouverts,  soit  qu'ils 
se  soulèvent  légèrement  comme  dans  les  cétoines.  La  tête 
porte  des  antennes  composées,  en  règle,  de  onze  articles, 
deux  grands  yeux  à  facettes,  et  presque  jamais  d'ocelles. 
Parfois  la  tête  est,  en  tout  ou  partie,  asymétriaue,  comme 
dans  beaucoup  de  ténébrionides,  quelques  caraniques,  etc. 
La  bouche  comporte  un  labre  ou  lèvre  supérieure,  monté  sur 
nn  épistome,  deux  mandibules,  deux  mâchoires  munies  de 
palpes,  une  lèvre  inférieure  avec  ses  palpes  labiaux.  Le 
prothorax  ou  corselet,  doué  d'une  mobilité  souvent  assez 
grande,  enchâsse  la  tète,  qui  parfois  se  prolonge  en  un 
cou,  et  porte  la  première  paire  de  pattes.  Vient  ensuite  le 
mésothorax,  portant  les  élytres   et  la  seconde  paire  de 

Îiattes,  puis  le  métathorax,  avec  les  ailes  et  les  pattes  de 
a  dernière  paire.  Un  écusson  existe,  la  plupart  du  temps, 
à  l'insertion  (base)  des  élytres  avec  le  prothorax.  Les 
pattes  sont  de  formes  variables,  suivant  le  genre  do  vio 
et  les  groupes:  souvent  dilatées  en  instruments  propres  à 
fouir  l'paire  antérieure),  ou  aplaties  en  rames  ciliées  (paire 
postérieure)  dans  les  insectes  aquatiques.  Les  articles  des 
tarses  varient  en  nombre  de  cinq  à  trois  ;  leur  emploi  dans 
la  classification  a  été  abandonné  comme  présentant  dos 
exceptions  trop  nombreuses,  voire  des  dispositions  numé- 
riques différentes,  suivant  les  paires  et  aussi  suivant  les 
sexes.  L'abdomen  s'insère  au  métathorax  par  toute  la  lar- 
geur de  sa  base  ;  ses  derniers  anneaux,  souvent  cachés 
sous  ceux  qui  les  précèdent,  constituent  le  pygidium  et 
portent,  chez  les  femelles,  très  souvent,  des  tarières  et 
oviscaptes,  pour  la  ponte. 

L'organisation  interne  des  coléoptères  répond  à  un 
type  supérieur;  la  perfection  de  leur  système  nerveux 
n'est  dépassée  que  par  celle  des  hyménoptères.  Le  genre 
de  vie  est  extraordinairement  varié  ;  les  formes  pnyto- 
phages  sont  souvent  très  nuisibles  à  l'état  de  larve, 
comme  les  charançons.  les  hannetons,  ou  bien  les  formes 
xylophages  détruisent  les  arbres  (scolyte),  le  bois  ouvré 
(vrillettes),  etc. 

Par  la  solidité  de  leurs  téguments,  l'élégance  de  leurs 
formes  et  leur  coloration  souvent  riche,  les  coléoptères  se 
recommandent  à  l'attention;  aussi  soot-ils,  parmi  les  in- 
sectes, ceux  que  l'on  collectionne  davantage,  d'autant 
qu'ils  se  conservent  très  bien  sans  se  déformer  en  séchant. 
On  en  connaît  près  de  cent  mille  espèces,  réparties  sur  le 

flobe  et  variant  de  taille  depuis  les  gig-antesques  scara- 
ées  jusqu'aux  minuscules  ptilium,  qui  ne  mesurent  pas 
l  millimètre.  Les  représentants  fossiles  commencent  à 
apparaître  dans  le  carbonifère;  plus  nombreux  dans  le 
lias,  ils  fourmillent  dans  le  tertiaire.  La  classification  des 
coléoptères  présente  de  grandes  difficultés.  On  a  renoncé 
à  les  diviser  en  pentamères,  tétramères,  trimères,  suivant 
le  nombre  des  articles  du  tarse.  On  peut  les  répartir  en 
seize  grands  groupes,  ainsi  disposés  :  carnassiers  ou  car- 
nivores, palpicornes,  brachél3'tres,  clavicornes,  cucufides, 
colydiens,  lamellicornes,  serricornes,  térédiles,  xylopha- 
ges,  malacodermes,  hétéromères,  rhynchophores,  phyto- 
phages, coccinelliens,  érotyliens.  La  valeur  de  ces  divers 
groupes  est  loin  d'être  la  même,  le  plus  important  de  tous 
étant  assurément  celui  des  hétéromères,  qui  représente  un 
véritable  sous-ordre  comme  celui  des  marsupiaux  parmi 
les  mammifères.  Nous  renvoyons  à  tous  ces  mots  pour 
l'exposé  des  caractères. 

—  BiBLioOR.  :  Ilarold  ctGcmmingor,  Cafalof/rts  colpopte- 
rorum  hucmqne  descriptorum  (Munich,  18G8)  ;  Lacordaire, 
Gênera  des  coU'optères  (Paris,  1854-I87r,)  ;  Jacqnclin  Duval 
et  Migneaux,  Gênera  des  coléoptères  d'Europe  [Varis,  1854- 
I866);MauriceGirard,  les  Jnsert€s(Paris,  1874-1885);  Brehm, 
les  Insectes  {tra^dncl.  Kunckel)J'Paris,  1885];  Bedel,  Faune 
des  coléoptères  du  bassin  de  la  Seine  (Paris,  1882)  ;  Reitter 
et  Wcise,  Catalogue  des  coléoptères  d  Europe  (Modîing, 
18»0);  etc. 

GOLÉOPTÉRISTE  (risst')  n.  m.  Naturaliste  qui  s'oc- 
cupe de  l'élude  des  coléoptères,  il  On  dit  aussi  coléoptê- 

ROLOGUE. 

GOLÉOPTÉROLOGIE  (jî  —  dc  coléoptère,  et  du  gr.  logos, 
discours)  n.  f.  Partie  de  la  zoologie  qui  traite  dos  insec- 
tes coléoptères.  (Peu  usité.) 

GOLÉOPTÉROLOGUE  n.  m.  Entomol.  V.  coléOPTÉRiste. 

COLÊOPTILE  Mu  gr.  koléos,  étui,  et  ptilon,  plume>  n.  f. 
Gaine  membraneuse  ou  charnue  provenant  des  cotylédons, 


et  qui  enveloppe  la  base  de  la  plimmle  dans  les  liliacées, 
les  alismacées,  etc. 

COLÉOPTOSE  (du  gr.  koléos,  vagin,  et  ptôsis,  chute) 
D.  f.  Chute,  prolapsus  du  vagin. 

COLÉORHEXIE  OU  COLÉORRHEXIE  (du  gr.  koléos,  va- 
gin, et  rhéxis,  rupture)  n.  f.  Rupture  du  vagin,  dans  cer- 
tains''accouchements  laborieux. 

COLÉORHIZE  (du  gr.  koléos,  étui,  et  rhiza,  racine)  n.  f. 
Sorte  de  gaine  qui  enveloppe  étroitement  à  leur  origine 
les  radicules  de  certaines  plantes  phanérogames. 

COLÉORHIZE,  ÉE  adj.  Qui  est  muni  d'une  coléorhize  : 
Embryons  coleorhizés. 

COLÉOSANTHE  n.  ni.  Bot.  Syn.  de  eopatoire. 

COLÉOSTACHYDE  [sta-kid')  n.  f.  Genre  de  malpighia- 
cées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  à  la  Guyane. 

GOLÉOSTÉGNOSE  {sté  —  du  gr.  koléos,  gaine,  et  sté- 
gnôsis,  resserrement)  n.  f.  Rétrécissement  du  vagin. 

COLEPS  [lèpss)  n.  m.  Genre  d'infusoires  holotriches.  fa- 
mille des  enchélyidés,  comprenant  do  microscopi(jues 
animalcules  d'eau  douce,  à  corps  cuirassé  et  muni  de 
prolongements  épineux,  à  bouche  dépourvue  de  soies. 

COLÉRA  n.  m.  Pathol.  V.  choléra. 

COLÉRA-MORBUS  n.  m.  Pathol.  V.  CHOLÉRA. 

COLERAINE,  ville  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  de 
Derryj),  sur  le  fleuve  côticr  Bann  ;  6.850  bab.  Filature  et 
tissage  de  la  toile  de  lin  connue  dans  le  commerce  sous 
le  nom  de  coleraine.  Salaison  de  viande  de  porc.  Port  de 
quelque  importance.  Aux  environs  de  la  ville,  belle  cas- 
cade de  Salmon-Leap  (Saut  du  saumon).  Ch.-ïl.  d'une  ba- 
ronnie  peuplée  de  22.000  hab. 

COLÈRE  (du  lat.  choiera,  bile)  n.  f.  Etat  ou  mouvement 
de  l'âme  qui  sélèvo  et  s'emporte  contre  ce  qui  lui  déplaît  : 
Transport,  Accès  de  colère.  Etre,  Se  inettrc,  Entrer  en 
COLÈRE.  Allumer  la  colère  de  quelqu'un. 

—  Poétiq.  Déchaînement,  agitation  violente  :  La  colère 
des  vents,  des  flots. 

—  Enfants  de  colère.  Ecrit,  sainte.  Race  maudite  ou 
déshéritée,  qui  ne  peut  attendre  ou  ne  mérite  que  des  châ- 
timents. 

—  Encycl.  La  colère  est  une  passion  violente,  causée 
par  une  douleur  que  nous  ressentons  et  qui  nous  porte  à 
réagir  contre  les  auteurs  de  notre  mal;  on  peut  l'éprouver 
en  ressentant,  par  sympathie,  le  mal  fait  à  autrui.  Pro- 
duite par  le  spectacle  de  l'injustice  ou  de  l'inhumaniio. 
elle  est  V indignation.  Eprouvée  d'une  façon  duraljle  et 
après  la  cessation  du  mal,  elle  s'appelle  le  ressentiment. 
Elle  est  à  l'origine  du  besoin  de  vengeance.  Sous  sa  forme 
spontanée  et  instinctive,  réaction  passionnelle  de  l'être 
qui  souffre  contre  celui  qui  le  fait  sourt'rir,  elle  est  com- 
mune à  l'homme  et  à  l'animal. 

—  Syn.  Colère,  courroux,  dépit,  emportement.  Colère 
est  le  terme  généra!.  Courroux  est  un  terme  noble  qui 
exprime  la  colère  d'un  être  supérieur,  ou  qui  du  moins  se 
croit  tel  ;  il  appartient  à  l'éloquence  ou  au  stylo  poétique. 
Le  dépit  est  la  petite  colère  d'une  personne  piquée  ;  il  est 
plus  vif  que  violent.  L'emportement  est  un  furieux  accès  de 
colère;  1  homme  emporté  éclate,  fait  beaucoup  de  bruit; 
mais  presque  toujours  cet  accès  est  passager. 

—  Anton.  Calme,  impassibilité,  niodération,  placidité, 
sang-froid,  sérénité. 

Colère  (De  la),  le  premier  en  date  des  traités  philoso- 
phiques de  Sénèque.  Il  est  divisé  on  trois  livres  et  dédié  au 
frère  de  l'auteur,  Anuceus  Novatus,  homme  fort  doux,  ob- 
serve Diderot.  —  Ce  traité  fut  composé  tout  au  commence- 
ment du  règne  do  Claude,  au  lendemain  des  fureurs  de 
celui  de  Caligula.  La  colère  était,  avec  la  soif  des  voluptés, 
le  vice  dominant  des  Romains.  Elle  se  manifestait  parti- 
culièrement dans  les  rapports  dos  maîtres  avec  leurs  es- 
claves, dans  les  luttes  politiques,  à  l'amphithéâtre.  Sénè- 
que, pour  ses  débuts  de  moraliste,  s'attaquait  donc  à  un 
mal  toujours  actuel,  et  chaque  trait  devait  porter.  Il 
épuise  la  matière  qu'il  traite  au  point  do  vue  stoïcien  de 
l'impassibilité.  La  jeunesse  de  l'auteur  se  trahit  par  des 
exagérations  et  un  excès  de  subtilité.  L'ouvrage  est  écrit 
de  ce  style  nerveux  et  concis  qui  restera  la  marque  ori- 
ginale de  Sénèque. 

COLÈRE  (même  étymol.  que  ci-dessus)  adj.  Facile  et 
prompt  à  s'irriter  :  Vn  homme  en  colère  peut  n'être  pas 
COLÈRE,  et  un  homme  colère  n'être  pas  en  colère,  il  Qui 
marque  la  colère  ;  qui  est  inspiré  par  la  colère  :  Un  air 
colère.  —  Fam,  Courroucé,  qui  est  en  colère  :  Laissez- 
moi;je  suis  colèrm  en  ce  moment. 

—  Syn.  Colère,  colérique.  Colère  désigne  l'habitude  de 
se  mettre  en  colère  ;  colérique  marque  seulement  la  dis- 
position résultant  du  tempérament.  Ou  bien  encore  colé- 
rique peint  l'habitude  même,  mais  il  la  peint  comme  une 
chose  comique  et  n'ayant  guère  d'importance. 

GOLÉRÉ,  ÉE  n.  Personne  qui  est  en  colère.  (Vieux.) 

COLÉRER  (SE),  V.  pr.  Se  mettre  en  colère  :  Il  est  dans 
le  caractère  frayiçais  de  s'enthousiasmer,  de  se  colérkr. 
(Balz,)  [Vieux.] 

COLERET  ou  COLLERET  (ré)  n.m.  Filet  à  mailles  étroi- 
tes en  forme  de  nappe  simple,  avec  poche  centrale,  que 
doux  hommes  traînent  dans  les  eaux  peu  profondes. 

COLERETTE  OU  COLLERETTE  (rèf)  D.  f.  Nom  que  l'on 
donne  aux  courtines  volantes  ou  claies  dont  les  pêcheurs 
se  servent  pour  former  un  parc. 

COLÉREUX  [reù),  EUSE  adj.  Prompt  à  se  mettre  en  colère. 

COLERIDGE  (Samuel  Taylor).  poète  et  publiciste  an- 
glais, né  en  1772,  mort  en  1834.  Il  lit  ses  études  à  Christ's 
Ilospital  et  suivit  les  cours  de  l'université  de  Cambridge. 
Devenu  suspect  à  ses  supérieurs,  à  cause  de  ses  sympa- 
thies pour  la  RévoluWon  française,  il  quitta  subitement 
Cambridge,  s'engagea  dans  les  dragons,  et,  après  quatre 
mois  de  service,  abandonna  le  métier  dos  armes  pour 
lequel  il  n'était  pas  fait.  Il  écrivit  :  la  Chute  de  lioOcspicrrr, 
drame  en  trois  actes.dont  les  deux  derniers  sontdeSouihoy 
(1791);  Adresses  au  Peuple  (1795);  Poèmes  variés  (Il  9&)  ;  Odr 
à  l'année  qui  finit  (1796)  ;  l'Ancien  Marinier,  publié  dans  les 
e  Ballades  lyriques  »  de  Word.sworth  (1798).  La  traduction 
du  Wallenslein  do  Schiller  (1800)  fut  publiée  par  Coleridgo 
à  son  retour  d'Allemagne;  à  cette  époque,  il  s  établit  à  Kes- 
wick,  non  loin  do  Grasmere  où  habitait '\^*o^dswo^lh,  dans 
le  pays  des  lacs.  De  jacobin  qu  il  était,  il  devint  alors  roy a- 


Coleridg 


102 

liste  ;  il  accepta  la  directiou  du  "  Morning-Post  »,  et  sou- 
tint la  politique  du  gouvernement.  Ses  habitudes  de  fumeur 
d'opium  entravèrent  peu  à  peu  sa  carrière.  Pourtant,  il 
publia  encore  le  Remords,  tra- 
gédie en  cinq  actes  (1813); 
Christabel,  poème  inachevé 
(1816);  fermons  laïques  {\^16- 
1817)  ;  Biographia  literaria 
ou  Esquisses  biographiques  de 
ma  vie  littéraire  (1817)  ;  Feuil- 
les Sibyllines,  poèmes  (1817); 
Zapolya,  conte  dramatique  en 
deux  parties  (1817);  Ti-aité 
sur  la  méthode  (1818);  l'Aide 
de  la  réflexion  {IS2d);  la  Con- 
stitution de  l'Eglise  et  de 
l'Etat  {1S20).  «Tout  ce  qui  de 
Coleridge  mérite  de  rester, 
dit  Stopford  Brooke,  pourrait 
être  réuni  en  vingt  pages, 
et  ces  vingt  pages  devraient 
être  reliées  en  or.  "  La  liste 
de  ses  œuvres  prouve  que  Co- 
leridge s'intéressa  à  une  foule 
de  questions  littéraires  et  so- 
ciales, mais  l'esprit  de  suite 
lui  a  manqué,  et  il  restera  l'auteur  de  l'Ancien  Marinier, 
ballade  romantique  parfaite,  son  unique  poème  réellement 
achevé.  Il  a  laissé  la  réputation  du  causeur  le  plus  spiri- 
tuel do  son  temps. 

COLÉRIQUE  {rik')  adj.  Naturellement  colère,  enclin  à  se 
mettre  en  colère  ;  Le  caractère  colérique  dénonce  un 
symptôme  de  souffrance  ou  de  mécontentement  intérieur, 
(Virey.)  il  Qui  trahit  la  colère,  qui  est  inspiré  par  elle  • 
Vn  geste  colkru^ue.  Des  paroles  colériques. 

—  Syn.  Colérique,  colère.  V.  colère  adj. 

—  Anton.  Calme,  troid,  impassible,  placide,  serein. 
COLÉRIQUEMENT  [ke-7nan)  adv .  Avec  colère,  d'une  ma- 
nière colérique  :  /ff'yjonrfre  colériqdement.  (Peu  usité.) 

GOLÉRISER  V.  a.  Mettre  en  colère,  irriter.  (Inusité.) 
COLÉRITE  (du  gr.  kholè,  bile)  n.  f.  Liqueur  acide  dont  on 
se  servait  autrefois  pour  essayer  l'or. 

COLES,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  d'Orense]),  sur 
le  Mino  ;  5.600  hab. 

COLÉSULE  {du  gr.  koléos,  étui)  n.  f.  Bot.  Petite  bourse 
membraneuse  qui  entoure  les  spores  des  hépatiques. 

GOLET  (Jean),  théologien  anglais,  né  à  Londres  en  1466, 
mort  en  1519,  fils  d'un  lord-maire.  Lié  avec  les  hommes 
les  plus  distingués  du  temps,  Erasme.  Budé,  etc..  il  atta- 
qua les  abus  du  clergé,  condamna  le  monachisme,  blâma 
le  célibat  des  prêtres,  rejeta  la  confession  auriculaire, 
fut  accusé  d'hérésie  et  faillit  être  condamné  au  feu.  Il 
employa  à  la  propagation  de  l'instruction  la  plus  grande 
partie  de  sa  fortune,  et  fonda  à  Londres  l'école  de  Saint- 
Paul.  On  a  de  lui  des  ouvrages  de  théologie,  des  sermons, 
des  Jiudimenta  grammatices,  des  Epitres  à  Erasme. 

GOLET  (Hippolyte-Raymond),  musicien  français,  né  à 
Uzès  en  1808,  mort  à  Paris  en  1851.  Elève  du  Conserva- 
toire, il  obtint  en  1834  le  second  grand  prix  de  Rome  à  l'In- 
stitut. En  1839,  il  fut  nommé  professeur  d'harmonie  auCon- 
.servatoire,  et,  en  1841,  il  fit  représenter  sans  succès  à 
l'Opéra-Comique  un  petit  ouvrage  en  un  acte,  l'Ingénue. 
Colet  a  publié  :  la  Pa7iharmo7iie  ynusicale  ou  Cours  complet 
de  composition  théorique  et  pratique  ;  Partimenti  ou  Traité 
spécial  dédié  aux  pianistes;  les  Harmonies  du  Conserva- 
toire, ouvrage  qu'on  peut  appeler  le  contrepointiste  moderne. 
Il  a  fait  les  accompagnements  de  piano  médiocres  du  re- 
cueil intéressant  de  Chants  et  chansons  populaires  de  la 
France,  publié  par  l'éditeur  Delloye. 

GoLET  (Louise  Revoil,  dame),  femme  de  lettres,  née 
â  Aix  en  Provence  en  1810,  morte  à  Paris  en  1876.  Fille 
d'un  négociant,  elle  épousa,  en  1834,  le  musicien  Hippo- 
lyte  Colet.  Louise  Colet  débuta  par  un  recueil  de  vers  : 
Fleurs  du  Midi{\^Z&\  et  eut,  à  quatre  reprises,  des  poé- 
sies couronnées  par  l'Académie  franraise.  Critiquée  par 
Alphonse  Karr,  elle  essaya  de  le  frapper  d'un  coup  de 
couteau,  mais  fut  désarnàée  par  lui.  Après  la  mort  de 
M*"*  Réoamier,  son  amie,  elle  reçut  les  habitués  de  l'Ab- 
baye-au-Bois.  Belle  et  intelligente,  elle  fut  liée  intimement 
avec  Cousin,  Vilieniain,  Musset,  Flaubert.  Parmi  ses  ou- 
vrages en  vers,  nous  citerons  :  Ppvserosa  (I839j;  Char- 
lotte Corda-y  et  M""  Roland  (1842)  ;  les  Chants  des  vamcus 
(1840);  Ce  gui  est  dans  le  cœur  des  femmes  [18^2]  ;  Ce  qu'on 
rêve  en  aiinant  (1854);  le  Poème  de  la  femme  :  la  Paysanne 
(1853);  la  Servante  (1854);  la  Religieuse  (1856);  la  Satire 
du  siècle  (1S68);  etc.  Mentionnons  parmi  ses  ouvrages  en 
prose  :  la  Jeunesse  de  Mirabeau  (184I);  les  Cœurs  brisés 
(1843);  Folles  et  saintes  (1844);  Veux  femmes  célèbres 
(1S46);  Lui  {1859},  roman  sur  Alfred  de  Musset;  Prome- 
nade en  Hollande  (1859);  l'Italie  des  Italiens  (1862-1864); 
les  Derniers  Abbés  (1868);  les  Dévotes  du  grand  monde 
(1873);  etc. 

COLETTE  {lèt')  n.  f.  Religieuse  non  cloîtrée  de  Sainte- 
Claire.  11  On  écrit  aussi  collette. 

—  Faire  la  sœur  colette.  Fam.  Faire  la  prude,  la  sainto- 
nitouche. 

—  En  T.  de  comm..  Sorte  de  toile  do  Hollande. 

Colette  (sainte),  dont  le  nom  de  famille  était  BoilkT 
née  à  Corbie,  en  Picardie,  en  1380,  morte  à  Gand  en  1446- 
Elle  embrassa  de  bonne  heure  la  vie  religieuse,  vécut 
successivement  dans  diverses  congrégations,  puis  entra 
dans  l'ordre  de  Sainte-Claire,  dont  elle  entreprit  la  ré- 
l'orme.  Elle  échoua  en  France,  mais  réussit  en  Savoie,  en 
Itourgogne,  dans  les  Pays  Bas  et  en  Espagne.  Elle  fut 
canonisée  en  1807,  par  Pie  VIL  —  Fête  lo  6  mars. 

COLETTINE  (lé-fin)  n.  f.  Religieuse  Clarisse  de  la  ré- 
forme de  Sainte-Colette,  dont  l'ordre  fut  fondu,  en  1517, 
avec  ceux  des  clarisses  et  des  urbanistes,  sous  le  nom 
do  "  ordre  des  obscrvantines  ». 

GOLETTIS  ou  KOLETTIS  (Joannis),  homme  d'Etat 
grec,  né  près  de  Janina  on  1788,  mort  à  Athènes  en  1847. 
II  devint,  en  1810,  médecin  du  fils  du  célèbre  AH,  pacha 
do  Janina.  En  1821,  il  lovait  l'étendard  dc  la  révolte  contre 
la  domination  turque.  Député  au  congrès  d'Epidaure 
(1821-1822),  il  prit  une  part  prépondérante  dans  la  rédac- 
tion de  la  nouvelle  constitution.  Nommé  ministre  de  l'in- 
térieur, il  fut  envoyé,  en  1827,  en  Attique  et  en  Eubée, 


103 

pour  entraver  les  prog:rès  de  l'armée  turque,  qu'il  battit 
a  L'arystûs.  II  poussa  Capo  d"Istria  à  la  présiJenco  de  la. 
GrÔL'w,  el  fut  nommé  mouibro 
du  Paahelleuion.  Après  la  mon 
du  président  (1831),  Coleltis  lit 
partie  du  gouvorDomout  pro- 
visoire, contribua  à  la  cuuto 
d'Augustin  Capo  d'istria  (1832) 
et,  après  l'avônoment  d'Otbou, 
il  fut  plusieurs  fois  ministre. 
Il  représenta  la  Grèce  à  Pans, 
en  1835. 


Cûleus  :  a,  fleur. 


GOLEUS  {lé-uss)  n.  m.  Genre 
de  labiées,  tribu  des  ocymoï- 
dées,  comprenant  plusieurs  es- 
pèces, qui  croissent  dans  les 
régions  chaudes  do  l'ancien 
continent  et  do  l'Australie. 

—  Encycl.  La  plus  ancienne 
espèce  connue  dans  ce  genre 
habite  Java  et  les  autres  lies 
de  l'archipel  indien.  C'est  une 
plante  médicinale,  aromatique 
et  antispasmodique,  comme  la 
plupart  des  labiées  ;  les  Indiens  s'en  servent  aussi  pour 
assaisonner  les  mets,  ou  pour  parfumer  le  linge.  Citons 
le  coleus  Verschaffelti,  dont  on  tiro  une  matière  colorante 
rougo. 

COLFAVRU  (Jean-Claude),  avocat,  et  homme  politique 
français,  né  à  Lyon  eu  1820,  mort  en  1891.  Elu,  en  1850, 
représentant  de  Saône-et-Loire  à  l'Assemblée  législative, 
il  y  siégea  à  l'extrême  gauche,  fit  une  ardente  opposition 
à  'la  politique  de  Louis  Bonaparte,  et  fut  emprisonné  à 
Ma2as,  après  le  coup  d'Etat  do  1S5: .  Proscrit,  il  alla  habiter 
Londres,  puis  Jersey.  Rentré  en  France  après  l'amnistie 
de  1859,  Colfavru  se  fit  inscrire,  en  1861,  au  barreau.  Pen- 
dant le  siège  de  Paris,  il  devint  chef  du  85*  bataillon  de  la 
garde  nationale,  avec  lequel  il  assista  aux  batailles  de 
Champigny  et  de  Buzenval.  En  1885,  il  fut  élu  député,  sur 
un  programme  radical,  par  le  département  do  Seine-et- 
Oiso.  Il  a  publié  :  le  Droit  commercial  comparé  de  la  France 
et  deVAnqleterre{\%^\)\  Du  mariaae  et  du  contrat  de  ma- 
riage en  Anf/leierre  el  aux  Etats-ùnis  (1868);  De  l'organi- 
sation du  pouvoir  judiciaire  sous  le  régime  de  la  souverai- 
neté nationale  et  ae  la  République  (1882);  etc. 

COLI  n.  m.  Comm.  V.  colis. 

COLI  n.  m.  Subdivision  d'un  canton  en  Turquie. 

GOLI,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Plaisance]),  près 
de  la  Trébio;  4.200  hab.  Carrières  de  marbre  Vert, 

COLIADE  ou  GOLIAS  [li-ass)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépi- 
doptères rliopalocères,  famille 
des  piérides ,  comprenant  de 
jolis  papillons  à  corps  robuste, 
à  ailes  inférieures  formant  uuo 
gouttière  qui  embrasse  l'abdo- 
men,  plus  court  que  les  ailes. 

—  Encycl.  Les  coliades,  dont 
on  connaît  une  quarantaine 
d'espèces,  réparties  dans  l'hé- 
misphère nord,  sont  de  taille  coliade  (réd.  de  moitié), 
moyenne  et  décoloration  ordi- 
nairement jaune  soufré  varié  d'orangé  ;  leurs  chenilles 
vivent  sur  diverses  légumineuses  herbacées. 

GOLIART  {ar)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  raie  blanche. 

COLIAS(/i-ass)n.m.  Espèce  de  poisson  du  genre  scombre 
ou  maquereau,  qui  est  le  scomber  colias,  ou  maquereau 
pneumatophore.  ses  noms  vulgaires  sont  :  cavaluco  à  Nice, 
aoumeaou  bias  à  Marseille,  gros  yol  et  biar  à  Cette,  bézet 
dans  le  Roussillon,  etc. 

—  Encycl.  Les  écrivains  de  l'antiquité  classique,  Pline, 
Athénée,  etc.,  ont  désigné  par  le  nom  de  cohas  divers 
scombres,  parmi  lesquels,  sans  doute,  les  jeunes  individus 
du  maquereau  commun,  confondus  encore  aujourd'hui, 
dans  les  marchés  de  Provence,  avec  le  vrai  colias,  sous 
le  nom  do  cogniul. 

Colias.  Myth.  gr.  Surnom  d'Aphrodite,  qui  avait  un 
temple  sur  le  cap  CoUas,  en   Altique. 

GOUBET  {bè)  n.  m.  Nom  que  les  pé- 
cheurs dits  o  islandais  »  donnent  à  une 
partie  do  la  langue  de  la  morue.  Ce 
morceau  est  réputé  comme  très  délicat. 

GOLIBRI  (mot  caraïbe)  n.  m.  On  dé- 
signe par  co  nom,  d'une  manière  géné- 
rale, tous  les  oiseaux-mouchos,  c'est-à- 
dire  les  passereaux  tônuirostres  do  la 
famille  aes  trochilidés.  V.  co  mot  et 
oisE\u-MODCHE,  pour  les  emplois  in- 
dustriels, plumasserie,  etc.  Colibri 

—  E.NCYCL.  Le  genre  colibri  proprement 

dit  [trockitus)  renferme  plus  de  cent  cinquante  espèces, 
réparties  dans  environ  soixante-cinq  sous-gonros.  Tous 
présentent  comme  caractères  communs  ; 
DOC  de  longueur  moyenne,  aplati  à  sa  base, 
pointu;  pattes  courtes  et  faibles,  à  tarses 
minces;  ailes  longues  et  étroites;  queue 

filus  ou  moins  fourchue.  L'espèce  tyjto 
t7'oc/iilus  colubris)  est  colle  qui  remonte  lo 
Élus  au  N.  ;  on  la  trouve  dans  l'est  dus 
Itats-Unia,  au  Canada,  au  Labrador. 
Longueur  :  10  centimètres;  vort,  à  rotlets 
dorés,  gorge  carminée  tachetée  do  noir, 
vontro  ulanchâiro;  très  commun. 

GOLICAILLE  {ka-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Fam. 
Politos  cohfiiios.  (Ions.) 

GOLICHEMARDE  adj .  Se  dit,  en  langage 
modorno, d'une  forme  de  lamod'épéo  qui, 
largo  dans  sa  [iromiôro  moitié,  va  en  s  ef- 
filant brusquement  en  carrelet  après  un 
ressaut  :  Une  lame  colichemarde. 

—  n.  f.  Epéo  û^ant  une  lame  do  cotto 
forme.  (Elle  était  surtout  employée  au 
xvii'  siècle,   mais  on   la  retrouve  encore  &  l'époque  ac- 
tuelle dans  quelques  salles  d'armes.) 

—  Encycl.  On  a  dit.  sans  aucune  prouve,  quo  lo  mot  coli- 
ehemarde  venait  de  Kœnigamnrk,  aventurier  tlu  xvn'  siè- 
cle, qui  l'aurait  mise  à  la  modo.  Cetto  explication  fantai- 
siste  somblo  avoir  été  iuventéo   vers    1848.  Uuo    forme 


â 


Colîrhpmardfi 
(XVI*  iléolr). 


semblable  d'épée  existait  en  France,  au  xvi'  siècle,  sous 
le  nom  de  franc-taupin.  V.  co  mut. 

GOLIC^TANT(^in),ANTEn.  Se  dit  do  doux  ou  (le  plusieurs 
culiéritiors  ou  copropriétaires,  au  nom  desquels  se  fait  une 
vento  par  licitatiou  :  Héritiers  colicitants.  V.  licitatiûn. 

—  n.  m.  :  Les  colicitants.  Les  avoués  des  colicitants. 

GOLICO,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Côme]), 
sur  le  Kusio,près  du  lac  de  Côme;  3.540  hab. 

GOLICODENDRON  {din  —  du  gr.  kôlikos,  colique,  et 
dendron,  arbre,  par  allas,  aux  propriétés  drastiques  do 
ces  végétaux)  n.  m.  Bot.  Syn.  de  quadrelle. 

GOLIÈRE  n.  f.  Se  disait  anciennement  pour  le  harnache- 
ment couvrant  l'avant-main  du  cheval,  par  opposition  à  la 
culière,  garnissant  l'arrière-main.  il  L'expression  plus  ré- 
gulière est  PICIÈRE,  ou  PISSIÉRE. 

GOLIFIGHET  (chê  —  de  coller,  et  ficher)  n.  m.  S'est  dit 
primitivement  pour  désigner  des  ornements  en  papier  dé- 
coupé et  collé,  et,  plus  tard,  des  ouvrages  de  broderie  sur, 
un  tond  de  papier,  ii  Bagatelle,  babiole,  petit  objet  futile  :' 
Le  luxe  amène  nécessairement  le  goût  de  ta  recherche  et  des 
colifichets.  (Mirab.)  li  Ouvrage  ou  ornement  d'art  ou  de 
littérature  d'un  goût  mesquin  et  puéril  :  Le  colifichet  est 
déplacé  partout,  mais  surtout  datis  les  monuments.  Il  Pâtis- 
serie sèche  et  légère,  que  l'on  donne  aux  petits  oiseaux. 

—  Par  ext.  Personne  légère,  d'un  esprit  ou  d'un  carac- 
tère futil  et  puéril  : 

Ne  verrai-je  jamais  les  femmes  détrompées 
De  ces  colifichets,  de  ces  fades  poupées. 
Qui  n'ont,  pour  imposer,  qu'un  grand  air  débraillé  ? 
ReqNâRd. 

—  Adjectiv.  Léger,  puéril.  (Peu  usité.) 

—  Monn.  Petite  machine  qui  servait  autrefois  pour  ré- 
duire les  monnaies  au  poids  légal. 

—  Techn.  Petite  pièce  triangulaire,  que  l'on  assemble 
dans  un  panneau  de  parquet-  il  Support  en  terre  cuite,  que 
l'on  appelle  aussi  pernette,  et  qui  sert  à  soutenir,  dans  les 
cazettes,  les  poteries  dont  la  glaçure  se  ramollit  pendant 
la  cuisson. 

—  Syn.  Colifichet,  babiole,  bagatelle,  breloque,  brim- 
borion. V.  BABIOLE. 

GOLIGNONIE  {gho-7ii  [gn  mll.]i  n.  f.  Genre  de  nyciagi- 
nacées,  renfermant  des  plantes  herbacées  ou  frutescentes 
de  l'Amérique  tropicale  occidentale. 

COLIGNY(lat.  Coloniacum),  ch.-I.  de  cant.  de  l'Ain,  ar- 
rond.  et  à  22  kilom.  de  Bourg,  au  pied  du  Revermont; 
1.716  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Teintureries,  ébénisteries, 
distilleries;  commerce  de  fromages.  Volailles  renommées. 
Restes  d'un  ancien  château.  Siège  d'une  des  principales 
seigneuries  de  la  Bresse.  Coligny  se  divisait  dès  le  x*  siècle 
en  dexLx  parties  :  Coligny-le-Vieil  et  Coligny-lk-Nedf, 
dont  la  seconde  revint  en  1563  à  l'amiral  Gaspard  de 
Coligny.  —  Le  canton  a  9  comm.  et  9.503  hab. 

Coligny  (Gaspard  de),  dit  le  maréchal  de  Chà- 
tillon,  né  vers  1470,  mort  à  Da.x  en  1522.  Il  parut  avec  dis- 
tinction aux  batailles  de  Fornoue[1495)  et  d'AgnadeI(i509). 
reçut  le  bâton  de  maréchal  en  1516,  fut  place,  en  I52i,  â  la 
icte  des  troupes  françaises  qui  opéraient  sur  l'Escaut,  et, 
l'année  suivante,  à  la  tête  de  celles  que  François  I""  desti- 
nait à  l'envahissement  de  la  Biscaye.  II  mourut  au  moment 
où  il  allait  entrer  en  campagne.  —  Il  avait  épousé,  en  1514, 
Louise  de  Montmorency,  sœur  du  futur  connétable;  il  eu 
eut  quatre  ûls  :  Pierre,  né  le  4  novembre  1515,  mort  jeune  ; 
Odet,  Gaspard  et  François. 

COLIGNT  (Odet  de),  deuxième  fils  du  maréchal  do 
Chàtillon  et  ae  Louise  de  Montmorency,  né  au  château 
de  Châtillon-sur-Loing  en  1517,  mort  à  Hampton-Court 
(Angleterre)  en  1571.  Destiné,  comme  cadet,  à  l'état  ecclé- 
siastique, il  fut  créé  cardinal  en  1532,  archevêque  de  Tou- 
louse en  1534,  puis  évêque-comto  de  Beauvais.  Gagné, 
comme  ses  frères,  au  calvinisme  par  l'exemple  do  sa  mère, 
morte  protestante  (1547),  il  ne  laissa  rien  paraître  de  ses 
opinions  jusqu'en  1560.  L'année  suivante,  il  abjura  le  catho- 
licisme, et  fut,  deux  ans  plus  tard,  excommunié  par  lo  pape. 
Toutefois,  il  garda  toute  sa  vie  son  ancienne  signature  : 
le  Cardinal  de  Cuàtillon.  Plénipotentiaire  des  protes- 
tants durant  la  guerro  civile  (déc.  1567-mars  1568).  il  dut 
fuir  en  Angleterre,  l'automne  suivant,  lorsque  Catherine 
de  Médicis  cherchait  â  s'emparer  dos  principaux  chefs 
protestants.  Il  mourut  empoisonné,  dit-on,  par  un  de  ses 
domestiques,  à  l'instigation  do  Catherine  do  Alédicis,  alors 
qu'il  se  préparait  à  regagner  .sa  patrie,  à  la  suite  do  l'ôdit 
do  paix  de  Saint-Germain  (juill.  1570). 

Coligny  (François  dk).  seigneur  d'ANDiiLor,  quatnènio 
fils  du  maréchal  de  Chàtillon  et  de  Louise  do  Montmorency, 
né  à  Châtillon-sur-Loing  on  1531,  mort  en  1569.  Ayaiît, 
comme  ses  doux  frères,  embrassé  la  Réforme,  il  fut, 
l'ardent  promoteur  dos  levées  de  boucliers  de  1560,  do 
I5G2  et  de  1567  parmi  ses  coreligionnaires,  que  Gaspard 
chercha  toujours  à  calmer. 
Soldat  intrépide  et  général 
habile,  il  parut  avec  honneur 
aux  batailles  do  Dreux  (1562), 
do  Saint-Denis  (1567)  et  do 
Jarnac  (1569).  Il  mourut  pou 
après  co  dernier  choc,  om- 

Foisonné,  probablement,  à 
instigation  do  Catherino  do 
Médicis.  ■ 

Coligny  (Gaspard  dk),  ^^^ 
soigneur  de  Ciiàtili.on,  troi-  "J^^. 
sièmo  fils  du  maréchal  do  *  '  ' 
Chàtillon  et  do  Louise  de 
Montmorency,  né  â  Châtillon- 
sur-Loing  on  1519,  mort  â 
Paris  on  1572.  11  fit  ses  pre- 
mières armes  en  Flandre  on 
1513,  et  y  fut  grièvement 
blessé.  Il  so  distingua  ensuite 
au  siègo  de  Carignan  ol  â  la 
bataille  do  Cérisolos  (1544), 
et  reçut,  on  1547,  la  charge  do  colonel  général  de  l'infan- 
terio  française,  qui  le  plaçait,  dans  la  hiorarchio,  â  In  suite 
des  maréchaux  uo  Franco.  C'est  alors  qu'il  composa  sos 
Ordonnances  sur  le  fait  des  gens  de  guerre,  qui  sont  coninio 
l'ombryon  do  la  discipline  française  modorno.  En  155?, 
il  fut  "nommé  amiral  et  s'illustra  par  ses  onlroprjsos  do 
colonisation.  Il  y  ont  trois  expéditions  distinctes  :  l'uno  on 
1552,  ayant  pour  objectif  lo  Brésil  ;  doux  autres,  on  1562 


Gaapard  da  Coligny. 


Statue  de  Coligny, 
à  Paris. 


COLEUS   —    COLIMA 

et  en  1565,  dirigées  sur  la  Floride.  Elles  échouèrent  parce 
qu'elles  eurent  contre  elles  l'hostilité  dos  Espagnols, 
l'apathie  ou  le  mauvais  vouloir  do  la  cour  de  Franco. 

Ces  trois  tentatives  s'encadrent,  dans  la  vie  de  Gaspard 
do  Coligny,  au  milieu  d'épreuves  tragiques.  En  1557, 
Coligny  s'enforma  dans  Saint-Quentin,  assiégé  par  les  Es- 
pagnols, et  sa  valeureuse  défense  donna  le  temps  au  pays 
de  s'armer  derrière  lui.  Mais  il  fut  pris,  et  sa  captivité  nt 
se  termina  qu'après  la  signature  du  traité  de  Cateau 
Cambrésis  (3  avr.  1559).  Durant  cet  intervalle,  il  inclina 
vers  la  Réforme,  qu'il  ne  tarda  point  à  embrasser. 

Coligny  fut,  vraisemblablement,  étranger  au  «  tumulte 
d'Amboise  > .  Il  fut,  en  tout  cas,  le  plus  ardent  champion  dt 
la  paix  au  début  du  règne  de  Charles  IX.  La  guerre  civiU- 
ayaut  éclaté  sans  lui  et  malgré 
lui,  il  fut,  désormais,  lo  plus 
redoutable  champion  des  reven- 
dications des  protestants,  bien 
qu'il  n'ait  jamais  été  de  titre  leur 
chef.  Il  se  montra  plus  habile  à 
réparer  des  échecs  qu'à  les  éviter. 

La  paix  ayant  été  signée  à 
Saint-Germain  (juill.  1570),  il  s'ef- 
força d'amener  Charles  IX  à  une 
guerre  contre  l'Espagne.  Il  sem- 
blait sur  le  point  d'y  parvenir 
lorsque  la  reine  mère,  voyant 
son  crédit  près  d'être  ruiné  par 
le  crédit  de  l'amiral,  inspira  au 
roi  des  soupçons  sur  la  fidélité 
de  Coligny.  Le  22  août  1572,  ce- 
lui-ci, au  sortir  du  Louvre,  fut 
blessé  d'un  coup  d'arquebuse  par 
Maurevel,  assassin  aux  gages  des 
Guises.  Charles  IX  lui  promit  de*^ 

10  venger.  Mais,  le  24  août,  eut 
lieu  la  Saint-Barthélémy  :  l'ami- 
ral fut  assassiné  par  l'Allemand 
Bcsme,  à  l'hôtel  do  Ponthieu,  sa  demeure,  ot  son  cadavro 
fut  porté  au  gibet  do  Montfaucon. 

Gaspard  de  Coligny  s'était  marié  :  !<•  à  Charlotte  de 
Laval  (16  oct.  1547),  de  qui  il  eut  cinq  fils  et  deiLx  filles; 
entre  autres  François  et  Louise  (v.  ci-après)  ;  2"  à.  Jac- 
queline d'Eutremont,  en  1571,  de  qui  il  n'eut  qu'une  fille. 

—  BiBLiOGR.  :  Tessier,  l'Amiral  de  Coligny  ;  Delaborde, 
Gaspard  de  CoUgny,  amiral  de  France  (Paris,  1879-1883). 

Coligny  (Louise  dk),  fille  de  l'amiral  et  de  Charlotte 
de  Laval,  née  à  Châtillon-sur-Loing  en  1555,  morte  à  Fon- 
tainebleau en  1620.  Mariée,  en  1571,  à  Charles  de  Téligny, 
elle  vit  périr  son  père  et  son  mari,  l'année  suivante,  dans 
la  nuit  de  la  Saint-Barthélémy  (24  août").  Réfugiée  en 
Suisse  jusqu'en  1576,  elle  vécut  ensuite  en  France  dans 
l'obscurité;  elle  épousa  le  prince  d'Orange,  Guillaume  lo 
Taciturne  (1583).  Elle  lo  perdit  en  15S4,  assassiné,  comme 
son  premier  mari,  sous  ses  yeux.  Dans  ses  deux  patries,  la 
France  et  les  Pays-Bas,  elle  remplit  dès  lors  un  rôle  diplo- 
matique d'une  réolle  importance,  bien  qu'elle  fût  peu  sou- 
cieuse déjouera  la  «  femme  d'Etat  n.  C'est  ainsi  qu'elle  ré- 
concilia lo  duc  do  Bouillon  avec  Henri  IV  (1606),  contribua 
puissamment  à  la  signature  de  la  «  Trêve  de  douze  ans  " 
entre  l'Espagne  et  les  Provinces-Unies,  et  so  mêla  aux 
([uereîlos  tnéologiqucs  des  arminiens  et  des  goraaristes. 

—  BiSLiOGR.  :  Paul  Marcliegay,  Correspondance  de 
Louise  de  Coligny  (Paris,  ISSS). 

Coligny  (François  de),  fils  de  l'amiral  de  Coligny  et  de 
Charlotte  do  Laval,  né  à  Chùtillon-sur-Loing  en  1557,  mort 
à  Chartres  on  1591.  Il  chercha,  lors  de  la  Saint-Barthélémy, 
comme  sa  sœur  Louise,  un  refuge  en  Suisse.  Il  fit  ses  pre- 
mières armes  en  1575,  dans  le  Languedoc.  En  1597,  il  reçut 
du  roi  de  Navarre,  chef  des  protestants,  l'ordre  de  lui 
amener  une  grosso  arméo  de  reîtres,  de  lansquenets  et  de 
Suisses,  levée  à  grands  frais.  Il  échoua  dans  cotto  tâcho, 
par  suite  du  mauvais  vouloir  de  ces  alliés  coûteux,  beau- 
coup plus  soucieux  de  piller  que  de  faire  campagne.  A  quel- 
ques mois  do  là,  il  réconcilia  lo  roi  de  Navarre  ot  Henri  III. 

11  mourut  au  service,  trois  ans  plus  tard.  De  son  mariage 
avec  Marguerite  d'Ailly  do  Pecquigny,  il  eut. trois  enfants: 
Henri,  né  lo  5  août  1583,  tué  au  siège  d'Ostonde  le  lO  sep- 
tembre 1601  :  Gaspard;  Françoise,  mariée  lo  4  avril  1602 
û.  René  de  Talcnsac,  soigneur  do  Londrièros- 

—  BiBMOCfR.  :  Jules  Delaborde,  François  de  Chastillon, 
cotnte  de  Coligny  (Paris,  1885). 

Coligny  (Gaspard  de),  dit  le  maréclial  de  Coligny, 
fils  puîné  du  précédent  et  de  Marguerite  d'Ailly  do  Pecqui- 
gny, né  t  Montpellier  en  15S4,  mort  en  16i6.  Quoique  pro- 
testant, il  fut  assez  médiocre  nartisan  de  ses  coreligion- 
naires. Sans  so  tenir  à  l'écart  lorsqu'ils  prirent  les  ai'ines 
(1626),  il  évita  do  so  mettre  en  évidence.  Il  dut  les  faveurs 
do  la  cour  et  le  bâton  do  maréchal  à  cette  attitude,  venant 
chez  lui  d'une  lenteur  invincible  à  so  déterminer,  plutôt  quo 
d'une  réserve  calculée.  Il  prit  Damvillors  on  1535  et  Arras 
on  1640.  Battu  à  La  Mariée  parle  comte  do  Soissons  (1641), 
il  n'eut  plus  do  commandements.  Sa  terre  do  Chàtillon  fût 
érigée  en  duché-pairie,  on  sa  faveur  (1543).  —  Do  son 
union  avec  Gabriello  do  Polignac  (1615),  il  eut  quatre  en- 
fants, dont  l'un,  Gaspard,  né  lo  9  mai  1620,  so  distingua 
particulièrement  aux  sièges  d'Ivry  (1638)  et  do  Saint-Omer 
(1639),  A  la  prise  d'Arras  (1640),  "ù  la  bataille  do  Rocroy 
tl643J,  et  reçut  uno  blessure  mortelle  au  combat  do  Cha- 
renton,  pondant  laFrondo  (1649).  En  lui  s'éteignit  la  pos- 
térité masculine  do  l'amiral. 

Coligny  (Jean  de),  comte  dk  Salionv.  parent  éloigné 
d»>  l'amiral  de  Coligny,  né  au  chAtoau  do  Saligny  (Francho- 
Conité)  on  1617,  mort  au  ch&toau  do  La  Motto-Saint-Jean 
on  1686.  l'un  dos  plus  intrépides  compagnons  d'armes  du 
grand  Coudé  pendant  la  Fronde,  puis  commandant  d'une 
partie  des  troupes  catholiques,  équipées  on  1664  pour  sou- 
tenir l'cmporour  d'Allomagno  Lôopold  contre  les  Turcs. 
Sos  A/émotres.  qu'il  rédigea  au  retour  do  cette  expédition 
et  dont  la  meilleuro  édition  est  celle  donnée  en  1841  paï 
Monmori(Ué,  le  placent  au  nombre  des  bons  écrivains  do 
son  temps. 

Colima,  un  dos  plus  petits  Etats  du  Moxiquo,  situé 
sur  l'océan  Pacitiquo,  limité  au  N.  ot  &  l'E.  par  les  Etats 
do  Jalisco  ot  ot  do  Micliuacau.  Suporf.  évaluée  A  5.  US  kil. 
carr.  ;  pop.  :  .%5.077  hab.  L'Ktut  est  formé  do  plaines,  qui 
sont  situées  oniro  dos  chaînes  parallèles  A  la  c6to  et  qui 
s'étagoul  en  gradins  vers  l'iniérieur.  Lo  chef-lieu  ost 
Colima:  19.305  hab.  Filatures  do  coton,  polorios;  planta- 
tions do  caféiers,  do  cotonniers.  La  ville  est  près  d  uno 


COLIMAÇON   -   COLIS 


unie  par  un  chemm  de  1er  a    y  particule  cii.  dont 

COLIMAÇON  VP°- 3^^?i;7fr<iûmoUiCço")  o.  m  Mon. 

kV,;? vulgaire  d?s"lima":is\errestres  du  genre  hel.ce. 

Il  On  dit  aussi  limaçon.  hilire  ■   t'n  colimaçon 

: -.rr(rSrSo\rdrcre°nL^'r.ure  d.c^^^ 

"  "'lo^rispèce  dagaric,  dont  le  chapeau  est  contourne 
^"Jf^^^fo.rmTonrfoc'^.tdTfn -forme  d-hélice.  en  spirale 

Tr<.-^vrT     MoU.V.  HÉLICE. 

^^^-i^s'i^Sdi^-s^--— " 

tnéàtre.  surtout  dans  les  prern^eres  ^.^_^j^_  _,^„„„„, 

:r5*';'?£ .."%»'? -'""'•''"•■' 

corps  court  et  épais, 
à  bec  bombé,  à  tête 
moyenne  et  huppée. 
_  Ichtyol.  Nom 
vul»-airodun  poisson 

des  mers  dhorope, 

qui   est  une   espèce 

de  merlan    (merlan- 

aus  carbonarius). 

'  _  EscïCL.  Ornith. 

Les  colins  rempla- 
cent les  cailles  dans 

le  nouveau  monde; 

on  en  connaît  une 
vingtaine  d'espèces, 
^^ie  ^or^^x  V^     CoUn  :  ».  de  CaUr^r.ie  ;  ..  de  VirgiO. 

ginianus),   ■™'g^,"'®- „„,„■    ,eauel  est  répandu  du  Canada 
^ent  nommé  coimj.00..,  l^^"^^' ^f  calitornie  icallipephi 

sent  très  bien.  i^  comme  poisson  de 

taWe''S'\e^rri™"SrrKT«.n.ou  le  merlan  .ert  des 

Auxerre,  mort  en  154J.  u  ^^  son  temps.  Il  a 

François  I",  et  prot^ë^^ '!;,'V„„s  oarties  d'Homère  et  des 

(Puy-de-Dôme)   en    1.84,    mort   en  i»  j^  ^^ 

bfc.^!u  nubu/d:s^^^m|^.:i%t rs  travaux  remai- 

^uablSsùr  di/ers  points  de  chimie. 

"  COUN  (Paul),,  peintre  f-JÎ^- Vr  ^ux^^^a^^  anVu^et 

Depuis  1860,  il/î.^,«^ltdTe  furent  remarqués;  plusieurs 

?-?fP.!^,t:nt'^Sre't''se"tro"ÙventJ30urdU,dans 


CoUnette,  pièce  en  quatre  actes    de  (î.^Le^^^^^^^^ 

Gabriel  Martm  lOfeo".  '«fj'^  V\f ^°,u,ères,  ,eur  do 
sous  la  Terreur  blanche.  ^-^  ?«"««.  l,o  >-.  ^^  j„me 

papiers  que  lui  a  ^''™'^„' ^"P,"™^;^  te  colonel-marquis 
pan.  Son  ancien  compagnon  d  armes,  'o  dangereuse, 
Il  Rouvray,  lui  accorde  ™«  ^'^"'P^Xort  po'ur  qu'il 
puis  s-efforce  de  lui  Ç^°';"^'„°„turSre'^  devenue  mar- 
tuisse  fuir.  Golmotte,  ael'^euse  roturier  ^^^^ 

Use  de  Rouvray,  s  y  e.'pP'e'e'l?ouëhes  combinaisons  do 
ïit,  en  paraissant  se  prêter  «^^  '°"fîf  Louis  XVIII,  qui 
d'Àlbar^êde,.chef  de  a  P^jr^/ont,  du  vieux  roi.  Mais's, 
a  rové  de  '="f«„f;"Vu%raY  compromis,  est  arrête.  On 
CoUièrcs  a  pu  fu^- «""^^^/'la^^i^reux-  il  est  perdu!... 
trouve    sur  lui  les   f^V'^'l^^^^^Z^^à    tout    conter    à 

combinaisons  de  d  .^Ibareoe.  ii  manquerait  pas  do 

au  marquis  de  «""^"/v^Ya  femme  à  payé  le  salut  du 
d,re  que  le  deshonneur  de  la  femm^ a  P. ^}   révasion  du 
mari;  mais,  sans  en  avoir  1  air,  "  "'      change  de  vête- 
"lipible,  en  permettant  quo  ce  d-^^^^^^^^^^ 
monts  avec  Colmette.  Apres  ce  tr.i,t'  j^  ^j^ux. 

anthentiqne  d»^  ^ava  |t«.,  tout  s  a^rra  J  ^P^,.^,,,onquo 

La  pièce  est  f»' !■  ,'Jf ^^."^î' ^s    parla  peinture  comique  de 
par  beaucoup  de  jol.es  scènes  jari    P         j,^  charmants. 

Certains  émigrés,  enhn  par  "O™""^  ^o^^die 

CoUnette  à  1»  f»"'^  ^lis  d'i'LéurZrd/'san terre, 

Ivriaiie  en  trois  actes,  paroïc»  ^a'.         „    ,        ,      j,r    lan- 

Ij.^'slque  de  G-:"y'o/,^P"e"rauteVde'^11".™  i«'°"-- 
vier  ns2.  Par  ':etou^ ragera  ^^^^^^^  j^e, 

voulaitintroduirealOperale„6nre  d'ailleurs 

pour  en  varier  le  répertoire.  L  e^sa    m  ^.^^^ 

l  souhait,  et  la  P«"  ■°J' „*  vraies  maïs  qui  contient  des 
pas  un  de  ses  "»«'"?"*,  °""^sv(ïuccèl  Le  livret  était 
^nfrorrdTm%■cttlrd::^te«e  .  la  cour,  comédie  de 

""co^NXLn.  m.  Comm.  sorte  d'indigo  du  Malabar^ 

raconte  que  C"''"' g;-;;,'"  n"  que,  da^ns-les  combats,  .1  se 
pris  le  nom  de  ;"""""";.?„  „.]iie;  il  fut  fait  chevaher, 
Servait  de  P„^"erence  d  un  ma  Uet.  n^^^^    ^^^^  ^^^  j^^. 

îrnrSerrc^r  aî:n^ureTong'îne^du  jeu  d.  coUn-ma,l- 
lard.  V.  art.  suiv 


104 

„      ,  /-niiDHr  n    f    Boule  creuse,  pendeloque 
fèvre,  en  usage  au  xvii'  " 


.  _  ipâysages  ^e  No™-d'e    urent  re_n...q^..^. .  ^.. 

furent  acquis  par  1  ^^}:.^l\^°"      «t  Nîmes.  L'Ecole  des 
--!l^^LS'^^d;?u^   un\°rpieVfaiteen  collabora- 


îes  musées  de  ^H^-^X'^^nT^ll  toe  en  collabora- 
beaux-arts  Pe^sède,  de^^m,  unecop    ,^^^_^.^     _^_  ^,^p^^., 

tion  avec  son  père,  du  ^""9""  "      snéciales  le  firent  nom- 
Van  der  Helst.  Ses  eenua.ssancesspèc^^a  ^^^^.^^ 
mer  inspecteur  principal  de  lense^gnem  ^^^^^^  ^.^^ 

fero-ei?d:\;^vîK'S^ètru"-direct       de  l'Ecole 

des  arts  décoratifs- 


de  son  eoat  d-amertume  prononcé.) 

ae  î>uii  g"""  „  -^v  „    f    Noftls  roumains  ainsjn- 

COUWD  (f?V"nt,rad'ition  orale,  que  les  tziganes 

ration  populaire  f'  f^vent  par  cœuV  et  vont  chanter 

SltC^s^âe  "srer  pXTêrmythologiqnes.)  „  P.. 

^C^^S  (Simon  n.l,  im^nmeur^-  m.a^e^  P^. 

né  entre  1470  et  U80,  mort  en  1.4.^  Les  uus_^,^_^^^^  ^^ 

à  Gentilly-lès-Paris,  les  autres  a  ro  ^^^^^ 

thien.  U  épousa,  T^f^^'/^^'aX^inTqui  avait  fondé, 
Estienne  et  veuve  déjà  de  Jean  Hyg^^^  ^^  ^^_.^  ^^ 

en  1484,  '.»'''''",,'l"°„^^^Hé,^le  collaborateur.  C'est  en 
Henri  Estienne  dont  lla^  ail  etei  ^^^   ^^  imprima 

T^  ars^^t^ô^ms^Jn^r'^er  Asamort,  son  atelier  passa 

^?o^^^runtn"emiers  su^vit^r^^^^^^^^^^^ 
produisant  desouvragesbon  marché  et  portât      .      ,.^^^ 

'^^^e^^^i^^^iSs'^""^'^'^^ 
maison  était  le  rendez-vous  des  sa^anls 

Icr^vit'ie  gothique,  Sous  ^e/appo  .,  .1  „ 

était  certarnement  inspiré  par  Oeonroy        :>•  1^e„j 

X'dt  d"e"uxtï;;u^\ -rr^nxLplns  ..  .autre  . au 

Teraps  .. ^  foiffo  de  femme,  en  usage  au 

x«n""K™ie'de  barbês^t  employée  comme  bonnet 
de  nait. 


Monogramme 
de  CoUnei. 


le  nom  de  celui  qu  ij  a  sais,      Ce  m  qu  /.„^,^j.^k„. 

,,_,„. „.o„,i«.ei.,».«^^^^^^^ 

COLINS  lAlexan.Ue)    sculpteur  flamand,  né  à  Ma^^^^^^ 

en  1525,  mort  en  1"12^  "  '"^  statulire,  d'achever  le  mau- 
dinandl".  qui  le  nomma  ^°°  J,  ^^"^é  à  Innspruck  par  les 
solée  de  M,a^',°»l'en  !"•  ':p™e"C«  ^  ^^^^  ^^  ê„,e 
fre-res  Abel,  de  Cologne    "exécuta  j,  ^^  j^ 

ville,  le  mausolée  1,"'  ^f 'l^^afna  ™  et  de  l'évêque  Jean 
cour;  ceux  de     f^Wc  Ferdinand  et  ^^^ 

Nas,  etc.  On  lui  doit  encore  des  tomoea  mausolée  de 

d'Augsbourg  et   dans   e^Don^e  de  _ra„  Maximilien  II. 
Ferdinand  1",  de  sa  iemiii<;  n.  .    ,   p-nohien  en 

COLINS  (Pierre^  ''"f  ™^^",^d1s^■armée'^  P-^  «"V 
1560,  mort  en  1.6*^  servit  d  abord  dans  ,  a  .  l^^^j  ly. 

plit  diverses  missions,  et  se  ou™a  a  rar  ,^^,^^  „rf,,,. 

&n  lui  doit:  Bistœre  î^  ^,'»'»«  %'  f' i'/,,  (Mons,  1634),  où 
„„es  ,fep«is  i'an  "«»  J'"?,"  "i^'teïintéresslntes  ;  rA.<t(.'"m 

â-I^?s^d^^l^lsffides^urs^ 

en  1859.  Il  s'enrôla  dans  1  arniee  ira  .  ^^  ^.^^^^  ^^  ^ 
d'escadron  ^  Leipzig,  et  quitta  la  .•  ra       ^_^^_^^^^  ;^ 

Restauration.  En  'Sl^; j' ^?améde<='°"'' °'"'''^°"  *  " 
grade  de  docteur  et  exerça  la  meaec  u  ,  en  1848, 

In  1830.  il  se  fit  naturaliser  frança  s  et  co^^^^_^  ^.^^ 
à  des  journaux  democratques^^onn  ^  P  .^j^^^o  par  la 

lisme  rationnel,  voulait  1  extmciion       ^^  ^^^^  ^^^^  ^ 
propriété  collective.  11  a  expose  ses  ^^^.^^        ^.^ 

les  dont  les  Pnncipaux  sont^  «  ^  .g^„„om.'e  po/i- 
,Ju  est-ce  que  la  scence  socmte?  18;J^»=  J  'prétendues  socia- 
tique,  source  des  '•<!™'"''°'  î  <^//„  iS  «  (1837)  '.  Oe  la  Sou- 
,Ls  (1857)  ;  Sf*«^."°:"'f,'^^'teV  858)!  son  œuvre  capitale  ; 

"  COUN-TAMPON  ««.)  n.  m.  Nom  d'une  ancienne  bat- 
terie  de  tambour  des  Suisses  ^ 

au  service  de  la  France. 

_  Loc.  fam.  Se  moquer  se 
soucier  de  quelqu'un,  de  quelque 
Z"e  comle  le  coUn-ta,npo^u 
N'en  fairo  aucun  cas,  n  y  atta 
cher  aucune  importance,  par 
allusion  à  la  batterie  des  Suis- 
ses à  laquelle,  par  esprU  de 
corps,  les  autres  soldats  ne 
prêtaient  aucune  attention. 

COLINTON ,  bourg  dEcosse 
fcomté  d' Edimbourg),  sur  le 
LeiTh-Water;  4.500  hab.  Mou- 
lins ;  papeteries. 

COLIOD  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux grimpeurs,  famille  des 
musophagidés,  comprenant  des 

'"■"futuslës  Kg^  qfeie  étagée,  à  bec  court. 

mes  ou  "^ojif  ®f' , 'o,P„s  (colius),  dSnt  on  connaît  sept  es- 

-  ''™''?«;nrLres  aux  régions  chaudes  de  l'Afrique, 

p6ces  •""'J^^PLXdans  les  bénissons  épais,  où  ils  grim- 

perèt'^c"urent''avef rapidité;  aussi  les  nomme-t-ou  vul- 

cairoment  oiseaux  souris. 

•^  Il  -  •» 


vre,  en  usage  au  XMi   s.) 

COUOLE  n   f.  Bot.  Nom  donné  quelquefois  aux  coleus. 

COLIPHIUM   ou   COL.PHI«MjAonOn.  -^NO-V^^^^^^ 

lrr^on'd%S.°drparn';^ravec 'Jf--^«  ^^^  ='"'' 
ron  donnait  aux  athlètes  de  l'antiquité. 

survenant  par  accès.        „  ,■         j„„  4  l'obstruction  des 

-  Co/|?..e./u.p«»î"f,CoUque  due  àloD^  subitement, 

canaux  biliaires  Pa'^.^'l.^n^oit  et  s'irradie  vers  l'aine 
elleason  siège  dansée  -t*,^°  ^'.i^'af'des  nausées,  des 
foL'irfetentï'^u'ètrefoisdScon™^^^^ 

-  9^]'""^  ;^'^"";""  ::  Nom  donnéTrétranglement.in- 
te^^in'alïar'suUedeT  vives   douleurs  qu'il  détermine. 

"S^e^r-^t^S-r-"^"-'"'^"^- 

-  S,',',:.%rr™».:,  brûleur  qui  accompagne  les  con- 
tractions'de  l'utérus  dans  Ucco^^^^^^^^^^^^^^ 

des  peintres,  Cohque  '"«""'^"''   ,°"'etc.,  Différents  noms 
'i:ruesttrrest;rSTt'o^^catioisaturn.ne.V.sA- 

^T'Sue  utérine  ou  menstruelle.  Douleur  qui  survient 
aumoSt  des  règles- y.çvsMÉNOKRHK..  ^.^ 

-  Loc.  fam.  Ai-oir  la  "''5"^' ^J  l'o^ur  i , Uimei' i»ie 

valles,  qui  s'accompagne  souvent  de  pa.,^^^^    ^^j^_^ 
refroidissement  des  extrémités  de  su^u^J  ^^  ^^  ^^ 

dirrégularité  du  Ppnls,  de  vom  ^^patiques,  intesti- 

Son  sfège  varie  (col'<l"e^„^to"acales   nep      q^^^^^^  ^^^^  _ 
nales,néphrétiques,uter mes  .sesprincipa  ^^     ^  ^^^ 

1,  les  intoxications^par  le  plomb  (c.^^q  P^^jons)  ; - 

champignons,  .'es  mau^res  a  j^  présence  des 

.?^œ:^:^;riS:.fe^entlesco- 

, -s^r^=b»pa^--,--s 

aromatiques  chaudes,  f  e^,^^PP'''=^ntre,  viser  la  cause, 
gésiques.  Le  traitement  dou,  en  outre,  commun 

S  _\rt  vétér    Les  co^q^J^^  ZcZ^io  de  l'estomac, 
à  plusieurs  "aadies  :  indigestion  su  Itercorales,  des 

-s"n^sÇ;r^  go^-  ^^^^ 

ir 'rnge^^^o'^nnrstiSTDans  ce  ^er^nier  cas,  les  co- 

^LTore^plus  rares  cU  les  ruminants  ^^ 

Le  cheval  '("'^.ffon  flanc    sues  coliques  s'aggravent, 
est  inquiet,  regarde  son  flanc    si  4^^^^^^  ^e  recou- 

il  se  couche,  se  roule    se  re'eve  or     ^  ^^^^^  .  si  la 

che  ;  sa  respiration  est  li^d^J^J^^^^i^ste  tomber  comme  une 
gravité  s'accentue,  'f  c^"™,"  ^os  les  membres  en  l'air; 
Siasse,  cherche  à  se  tenir  sur  le  dos^^ie  ^^  ^ 

enfin,  il  se  couvre  de  sieurs  p^e'n^e     ^^  ^  ^^^  ^^^ 
rarTa"oThe,"drniaUè"èVLum^entaires,  ce  qui  indique 
"^;îSH^en[Ç^%«  -  maJaisé    Pj.^^^ 

très  difficile  d'en  d'^^""  .S  par  dès  coliques  légères, 
simple  indigestion    caractérisée  par  j^'^^^é  alcoolisé, 

cède  à  une  >nfus.on  chaude  de  ç^m  ^^  ,^  conjonctive 

administrée  en  ''Veuvages.  S''  y       ,  ^^^^^  saignée 

fait  craindre  une  congestion  inte^tina,  .^^■^    „  des 

est  indiquée;  «■  '  «"  «^^j^f  i„7e 't"ons  s'îfus-cutanées  d'ésé- 
pelottes  stercorales,  des  injeaio  actions  et  les 

b^:^s:nfier  =  à^^^^n-'i^/i^ 

?™,:?rr%^^''s^ersruU^nts'^erria  promenade  sont 
toujours  indiqués.  hernies  diaphragmatiques, 

P-e^°S2Si%"--— ^-- 
^--^-1i£HrPSi;t^anslecoursdes 

e-^u™  -l£ÎEra?Se^ro^er'  ^^ 

I    liquidation.  ^       gens  [pro- 

COUS  (/i -de    'i^'„-tu "  noner  sir  le  cou  »])".  m. 


CoUou 


pr^^^c^'q^-Jn  î=  l^X^^^  l^tSé^lS  em- 

saô/M  du  nombre  de  cous  çw  leur  '       ,^„^  des 

_  Encycl.  Co(.s  Pf '"'' °°Krée   qui  ne  dépassent  pas 
colis,  avec  ou  sans  valeur  déclarée^  I'"^„i,.anj'  ^^ 
les  poids  de  3,  5  ou  '?.,f ''"/^^reminées  par  les    ois  et 

^ârpé^is'rorsnŒm^^i.^ 


105 

le^'^Ta,i'''l,Sn'',"'  "'•'l''""'-'"''  '.'  avivait  souvent  que 
«Uaên  l„  nH.!  .'*""  "'"'""'  1'™  '■'■ponants  ex- 
.«uaieiit  !..  piix  dos  objets  trai.sponos.  Oi-L-âuisé  dabonl 
>i:ms  1  mténour  ,io  certains  Etats,  le  servi  'o  dos  col?s 
postaux  a  été  introduit  pour  la  premiôro  fois  dlns  les 
conventions  do  l'union  postale,  par  un  acte  si^né  à  Pirk 
lo  3  novembre  i8so.  l.a  convention  actueîloment  on  v 
fvaTin'^t-ol'^et^tfn^r-— '^^  ^  ^^^^^^^ 

trole  de  1  administration  dos  postes,  par  les  compaffuïos 
du  'ransnor?^,!"'  °'  '"*  comp'agnies  Inaritimos  It^giH 
,1^,?.'^         "'^  ^'•'•''sponJances.  En   dehors  du  rayon 

Joll^  L  .^Jt  ■^'"^']^'  P""""  '•ocevoir  et  distribuer  des 
çolib,  un  certain  nombre  de  bureaux  de  poste  éloieués 
dos  voies  terrées  II  existe,  en  outre,  un  se??  ce  spécial 
do  colis  postaux,  dit  .  de  Paris  i.our  Paris  «  ^ 

..o7tauves?ohbw"'"''''-  '-■"«'■ancbissement  dos  colis 
postaux  est  obligatoire  au  départ.  Los  colis  postaux  ordi- 
naires circulant  dans  la  France  continentaïo,  ou  seulo- 
mont  en  Algérie  eu  à  lintorieur  do  la  Corso  -  soU  de 
gare  à  gare,  soit  do  bureau  à  bureau,  par  la  voie  do  terre 
exclusivement  -  soit  entre  deux  ports  corses  ou  entra 
doux  ports  algériens,  sont  décritsyr  Texpéditeur  sur 
dos  bulletins  vendus  aux  prix  suivants  ■       '^°'""'"  "■"' 


OÉSI  G  NATION 


;u^n;^f!.^tSr:^»i^7^^i'teî^  a^-:'*-" 

sales  de  Calcutta.  Les 
mules  construisent  un 
nid  do  plantes,  où  il 
couvent  les  œul's  sous 
un  (lomo  de  couferves. 

COLISÉE (le),  lopins 
vasto  et  le  plus  ma- 
gniiii|uo  des  atnpliithé- 
àtros  de  Rome.  Bâti 
liar  Vespasion  et  Ti- 
tus, il   lut   achevé   en  Colisî. 

rom'ïo  Cofoi™,"d"ntTn  Tr^T'^!'!'"'"-'' '■'''"'--  ^e 
au  voisinage  du  colosse  de  ^érL  ^"''^"f'  "'■  'l'"  "«'  d''' 
cle.  Il  contenait  .Oo.o'ospoctateurT''.ff ',''"'''''""' ^i^" 
(les  jeux  où  combattirent  5  oonhéf»'  ?■  '"^  "'^.''«'"•'S  Par 
vit  à  des  combats  de  wi  J;°?  '"'"'?  ff^oces.  Puis  ilser- 
, mjaisde  gladiateurs,  à  des  chasses,  à  des 


COLISA  —   COLLANT 


âe  bureau  à  bu- 
reau. ........ 

Colis  livrable  à  do- 
micile   

Colisde  Paris  pour 
Paris,  factage 
compris  ...... 


timbr??;  foXImeï'  '"  '"'"'  "^  '^""^P""  "  '^  '^-"  ^e 
naor. o'cëmTes"'^  '""  ^'^^'^^  '""'  -''-§-  -^^yen- 
o„^.^'^^'^^  ACCESSOIRES.  Exemption  de  droits  fiscaux  I  o, 
p?omb^a°.^f"'  Pn^r)  ""'TP'^  ^"^  """  ^''  ^'a.islfquë  et  de 

.e».^:.Ç"er:fson"llSt^rSt^rr.^e^e^c?i'lr^d^e;''rfaC'e^ 
d  arrivée  jusqu'au  bureau  de  poste  destinataire        4„^„/w 

ipSiiil 
igiiiiiS 

=;:sï;isœK  îfïS  JE 

solidement  emballés,  à  l'intérieur  n.    1  r»^?  '','^"^'' 

couÂi  lettres  rnÔtesayi',;"  0  ."a'ract'éi-è'd'^''""  '""''  '"' 
dançe,  ni  des  objets  p.'oliKs  par  "0^101,° ou  rT/l'^'™"" 
do  douanes  ou  autres:  Il  est  Ao^LrnL.'.J"^'"""""^ 

pays  qui  .admettent  ïo.sdédarSnôvTur'd'''''"!,'''' 
sans  valeur  déclarée  des  espaces  mo„navées,î;.»^';'.''""' 
d  or  ou  d'argent  et  dos  objets  précieux^      '      '  ""'""-"s 


vérit'=?::?au^r;^iu^°n,r"râir^a^^r-/^'«-''--sé- 

Farnèse  et  Barbermi  ^'"'^'  "^^  '^  Chancellerie, 

Be';otxiV'iï,ro'nt)*saûva''ce"''"''  "'  ^^JP^'^'  ^-fin, 
en  le  consacrant  1  la  PasIforr's''''„"^'"'"  "'""'"<''" 
du  sang  des  martyrs    mt-t?  .    ^^'■^■«■'■■.  ™  mémoire 

Pie  Vll'^et  Lé™S[^,'e'',''„^'3<f,y|''  „^'  T^f  -,^  couler, 
arcs-boutants,  et  Pie  IX  restaura  !«'  'r  "*"  .d  énoi-mes 
En  1874,  le  Colisée  fnrrlThl  I  "  escaliers  intérieurs, 
rut  sa  flore  célèbre  ou  ,  „mn^=*>"  """"y^'  ^'°"  dispa- 
ces    r  B  r^u^îL        '  ^     comptait  quatre  cent  vin^t  esnii 

"e"  eU^°r'ro'dSnr  Unll'trT^^  •''■''^'^^''''^ -P''^^ 
fenêtres,  séparéérp^r  des  p^lastref  d'or^S^'''  '""'  T'"'^'*  "« 
mesure  524  mètres  H»  oiL"^?-  d  ordre  corinthien.  Il 

de  187  mètre"  le  pefu   deT-ZT"'  1?°  8"'^'"'  ^^<'  «^<- 

wirs°e^oTd  ';  at?q%';'%^3<',^,t^d''  ''^"  "''■™^'«  ^'- 

d'une  vogue  éphémère    II  av^i^f    "  '^''"'■'  ^'*'^''''  J"'''^ 
rectionde  l'ar?hitecte  ri  rf™  *'*.".■'«'■•'"'.  sous  il  di- 

talo  des  Champs-Elysées   au Tde^  1  '"''^'°".'*  "'="'''''"• 
et  il  reçut  ce  nJm  de V'oË'.!,  ^  1  avenue  de  NeuiUy, 

semblai'ice  dofc^mo  avec  le  CoIkéfd''V''  prétendue  rei^ 
au  total  2.675.500  IhTes  Vespasion.  Il  coûta 

cem.'dt^tlfe"l,''d:i"fZ'd''rrtint^t''!;^i'  "«^  -"- 
des  joutes  nautiques    dei  m»r.'  ^'''  ''^'  ''^^  masqués, 

courses  de  chevaux!  dos  ioux  de  hn"?,/^?""''''"''^.   ''"^ 

ST^'Sol!t^-ï™i5^"?''^'^^-i-^ 

sent°î^f  f s"di  ,f  s:  d^un'rii'or  "•^•'  '"-ï"*"'-  p- 
drs:'lo^^i^^ii^/;:?;xîii;S'!^'«^-'"-' 

DYSE.NTERIK.)  Très  fréf,im,7  „  i     ■■'"S"".  (V.  KNTERITE, 

COLLA  n.  m.  Météorol.  Vent   violent  du  s  r,     „..■ 
iait  sentir  sur  les  côtes  dos  PmZZs  '      "' 

chouUrm%,t"a  éfdZon'"''  ""  """^i"  ""•""'  °"  du 
les  bois  de-'nm/quotorie  '"  "'"'  ""  °"'-''«-  ?»"■•  «^oUor 

A,S^f:^^^f:^,it-as;e-''-  "'^■'"""'^  "•  '^ 

d{£^^rv^rss— -----or 


fl':c'aâé!S'^^d\""c^etll^t!,\?;'.^t,ftr?u7ii;"^''-'*«^ 
lui  une  trid-uction    •rlncaiso   „  i"  ^  ^J    "■"  '^*''-  °°  "  "" 

Sog^iutr -^  ^'^^-rf;^^  X^i^ij» 

nè?e°e^ntsrmirer?sry;,  '^'Z^;^!^^,^^-^  «o- 

En  1829,  on  lui  donna  fa "haira  '^' académie  des  sciences 
arts  et  manufactures  de  Pa  ,^  Plu"  tarSTre,"'™'".''^^ 
sa  patrie  et  devint  professeur  à  r™?-''"^"*?'"''"' dans 
Ses  recherches  sur  la  com„rëssfh,  i^f  ^'""1'°  •*"  ^<"'^^<'- 
la  vitesse  du  son,  avec  St^™   sont  ,^^^^  '"'"'"'''^  «  ^"■• 

nombreux  et  importants  !^iL;olJ'f^'=iP"'''"=«'o^' de 
d'un  dynamomètre  QSèrrmTr»  7  '  °°  ,'"■'  <^°"  ''invention 
lu.  qu/eut  P'dée  d'ul"rsér71  r  com'nrfmT'  "'"'î'"'  ^^  f"' 
ment  des  longs  tunnels  II  TLZf^  ï'""'  '"  '^■"«"^e- 
sur  la  foudre  et  es  paratonLrr„=  .  ""'^^'^'^  ouvrages 
nels  ;  les  bateaux  I  tapeur    etc     '       P'''<=«'°'^''«  <»«=  tSn- 

S>^^^1î?:?J^i;;^;t  t^  "-"■  --«)  -  ^  Bot. 

CO™7/-f  °'  '^" '^  ™— TEL.E  et  de  PÉLÉXIE. 

adb?r"'^?f=rt'a?^  "obrets^r  l'aidt"^"  '«  ^'i""'  ^^  f-- 
objets  collés  :  t'n  collIge  i  Z  1  a""",  "?""■  Il  Etat  des 
Ion  donne  au  pap™r  pour  le  rendrl"  ^'"'-  "  ^PP'«'  l-^ 
récriture.  ,,  OfrérLion'Te  l'on  flu  sShîr,'  *  ''""'■'"■■ 
textiles  avant  fe  tissage  afin  d^rV  ^"^  matières 
du  mieux  ENCOLLAGE  °v;  ce  mot  )  ^''"^"  '"'  "''   (0° 

ve7t  Jl^itSLrtjrsais^étïrm-a?,!^  •^""^  ^-"o  ^"'  vi- 

poiss^,°S'u  Stf  d?^ro'u"d:'°skn^"  ""^"■'  ^^  '^  -"^  -i^ 

au  moyen  de  réactions  sÛccessîv^f  îni  *=  ^'  '1"'  ^  °P*''« 
neux.àe  la  fécule  et  de  Snmlif  '""."' .^^"■°°  '■^^'- 
n^Sa^fj^^^-^ec-^^^-oJ^^:-- 

pr^£e^^rSïuî^-o?^-~:--^,se 

""  ^HT/''  'if"-  "^'  "^^-OOLLAGE. 

de  la'Jfmpidu:  Tn'îll  déLZ'ss\Sr[e'"'  ^^J^"  '^°'">«' 

ro;:;n^r^:;é£?7:r  :;ï™n^^-- -r«p'-  '•«> 

COLLAIR£  (  /(>; 
cou. 


III. 


COLl«op'.'^o'^'""'""'"'°"  '■"■""""■o  doCOLLAUOBATErt. 

quUitvâii,°"ay.^^re'7uu'?f  1™'-  ""''*<'^"-'  "'  '•-■«■""> 
a  une  œuvre  littéraire     A    î    ""  """!■»•  P-lrliculièrement 

«e  son,  pas   èul„Z,  n^frèrT'T'  "']'  "^  "  ""'  '«''•'"" 
TEORS.  (i.  Simon  )         "'"  l'^^'^'"  ■  ''«  'onl  nos  coLLAuon.i- 

Acî;fonTt?r*]l{°^'t";;i;[ -t™'''"*'''-'''-'  "•  '■  '■"■«"-' 


rad.  co!)  adj.  Zool.  Qui  a  rapport  au 
cla?°f;™°;e''''d'„''T"'l  ^^"""'^  ■î»  «^"""«^  "«""-s.  ^«^Wi" 

ncs  (IK02),  et  Giiomélrw  imalijliqua  (1809) 
naS?!;t^^s'ëll>^^-d^ïï^.;!;-r^^^.  compre- 
.MaiHof:^'''"  """^  "■  ■"•  ^'""'   '''^"^'»''  "  Au  théi.re, 

panjlon  u^u.!?^!'  "^^'"1""  "-"-^'«meat  sur  lo  corps  :  £'« 

nn'^iîi'J"^,  ^?.  '"''  ''  """  Porsonno  nui  importune,  dont  on 

-  AiloN  Bou»a"t"'  '"""  ■>"''"''  """""°  ""'■'''  *  ^'"' ° 


14 


z 


COLLANTES   —   COLLE 

Collantes  (Francisco),  peintre  espagnol,  né  à  Madrid 
en  1599,  mort  en  1634.  Parmi  ses  tableaux,  citons  un  Saint 
Jérâme'et  la Hésurrection  de  la  chair,  qui  décorent  le  palais 
de  Buen-Retiro.  On  voit,  au  Louvre,  un  Buisso7i  ardent  de 
Collantes. 

GOLLAPSUS  [psuss  —  mot  lat.  qui  signifie  «  chute  causée 
par  la  laiblesse  "  )  n.  m.  Diminution  rapide  des  forces,  sans 
syncope  confirmée. 

—  Encycl.  Le  collapsus,  fréquent  dans  beaucoup  d'em- 
poisonnements, paraît  résulter  d'un  affaiblissement  dans 
l'excitabilité  des  centres  cérébraux.  11  survient  brusque- 
ment, sans  lésion  musculaire  ou  nerveuse,  et  est  caracté- 
risé par  ce  fait  que  les  malades  abandonnent  leurs  mem- 
bres à  l'action  de  la  pesanteur,  sans  essayer  de  réagir  à 
laide  de  leurs  muscles. 

COLLARDEAU.  Biogr.  "V.  COLARDEAU. 

GOLLARES,  bourg  do  Portugal  (Estrômadure  [district 
de  Lisbonne]),  près  de  l'Océan  et  au  N.  du  cap  da  Roca  ; 
3.200  hab.  Vins  et  fruits  excellents.  Marbre  noir. 

GOIXARION  n.  m.  Genre  de  mucédinées  microscopiques, 
comprenant  deux  espèces,  qui  croissent  sur  les  substances 
organiques  en  décomposition. 

Collas,  tribu  du  Pérou,  qui  fut  la  première  rencontrée 
ar  les  locas  lorsqu'ils  arrivèrent  au  nord  du  lac  Titicaca. 
_,es  envahisseurs  appliquèrent  ce  nom  à  toutes  les  tribus 
de  la  contrée.  A  leur  exemple,  les  anciens  auteurs  espa- 
gnols appelèrent  Collao  le  bassin  du  Titicaca  et  Collas 
tous  les  habitants  de  ce  bassin. 

Collas  (Achille),  mécanicien,  né  à  Paris  en  1795, 
mort  en  1859.  Il  inventa  nombre  de  machines  des  plus 
ingénieuses,  parmi  lesquelles  son  réducteur  est  la  plus 
remarquable.  Cet  instrument  a  rendu  de  très  grands 
services  à  la  sculpture,  en  lui  permettant  de  reproduire  à 
plus  petite  échelle,  et  avec  une  exactitude  absolue,  des 
œuvres  dart.  11  trouva  également  une  machine  à  graver 
les  médailles. 

COLLATAIRE  {ter  —  du  lat.  collatus,  conféré)  n.  m.  Dr. 
can.  Celui  que  le  coUateur  avait  pourvu  d'un  bénéfice. 

COLLATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  coUique. 

COLLATÉRAL,  ALE,  AUX  (du  préf.  col,  et  de  latéral) 
adj.  Qui  est  situé  sur  le  côté  et  à  peu  près  parallèle  :  Un 
boulevard  et  les  rues  collatérales. 

—  Anat.  Qui  suit  une  direction  sensiblement  parallèle  : 
Des  artères  collatérales,  il  Substantiv.  :  Une  collatérale. 

—  Archit.  Ne f  collatérale.  Bas  côté,  nef  parallèle  à  la  nef 
principale,  il  Substantiv.  :  Collatéral  ou  Collatérale,  Bas 
côté  d^une  église:  Za  ne/"  eï /escoLLATÉBADX.V.  bas  côtés. 

—  Généal.  et  dr.  Se  dit  des  frères,  des  sœurs  d'une 
personne  ou  de  ses  auteurs,  et  de  leurs  descendants  et 
ascendants,  par  opposition  aux  ascendants  et  descendants 
directs  :  Parents  collatéraux.  Ligne  collatérale,  il  Hé- 
ritier collatéral,  Celui  qui  hérite  d'un  parent  en  ligne  colla- 
térale. Il  Succession  collatérale.  Succession  qu'on  recueille 
en  qualité  de  parent  collatéral,  il  Substantiv.  Parent  col- 
latéral :  .4»  delà  du  douzième  degré,  les  collatéraux 
n'héritent  plus.  —  Fig.  Produit,  résultat  indirect  :  Le  bon 
sens  et  le  génie  sont  de  la  même  famille  ;  l'esprit  îi'est  qu'un 
COLLATÉRAL.  (De  BoDald.) 

—  Géogr.  Points  collatéraux,  Points  qui  occupent  le  mi- 
lieu entre  les  points  cardinaux,  savoir  :  nord-est,  nord- 
ouest,  sud-est  et  sud-ouest. 

—  Hist.  Conseil  collatéral,  Conseil  de  l'ancien  royaume 
de  Naples,  qui  était  composé  de  deux  Aragonais  et  de 
deux  Napolitains,  sous  la  présidence  du  vice-roi. 

—  Mus.  Modes  ou   Tons  collatéraux.  Syn.  de  modes  ou 

TONS  PLAGAUX.  V.  PLAGAL. 

—  Encycl.  Dr.  Le  mot  collatéral  désigne  la  nature  par- 
ticulière de  parenté  existant  entre  personnes  ne  descendant 
pas  les  unes  des  autres,  mais  se  reliant  entre  elles  par 
suite  de  leur  descendance  d'auteurs  communs.  Les  colla- 
téraux sont  d'abord  les  frères  et  sœurs,  qui  peuvent  être 
germains,  consanguins  ou  utérins.  Les  autres  collatéraux 
sont  les  oncles  et  tantes,  les  neveux  et  nièces,  et  les  cou- 
sins. Pour  calculer  le  degré  de  parenté  entre  deux  colla- 
téraux, on  remonte  de  l'un  d'eux  à  l'auteur  commun,  et  on 
redescend  de  là  à  l'autre  collatéral,  en  comptant  le  nombre 
de  générations  ou  de  degrés  qui  les  séparent.  Ainsi,  deux 
frères  sont  au  deuxième  degré,  deux  cousins  germains  au 
quatrième. 

L'utilité  de  connaître  le  degré  de  parenté  en  ligne  colla- 
térale se  présente  principalement  en  matière  de  mariage 
et  en  matière  de  succession.  Les  parents  collatéraux  sont 
reprockables  comme  témoins  (C.  proc.  civ.,  art.  283).  Au 
criminel,  les  frères  et  sœurs  des  inculpés  sont  les  seuls 
collatéraux  qui  ne  peuvent  être  entendus  comme  témoins 
(C.  instr.  crim.,  art.  156).  La  parenté  collatérale  exerce 
aussi  de  l'influence  sur  l'aptitude  à  exercer  certaines  fonc- 
tions (magistrature,  conseil  de  famille);  de  même,  un  no- 
taire ne  peut  recevoir  des  actes  dans  lesquels  seraient 
parties  ses  collatéraux  jusqu'au  degré  d'oncle  et  de  neveu 
ïDcIusivement  ;  ces  mêmes  collatéraux  sont  écartés  comme 
témoins  instrumentaires. 

COLLATÉRALEMENT  adv.  En  ligne  collatérale. 

COLLATÉRALITÉ  n.  f.  Qualité  de  collatéral  :  La  colla- 
TÉRALiTÉ  TIC  donne  droit  à  la  succession  que  dans  certaines 
limites.  (Peu  usité.) 

COLLATEUR  (du  lat.  collatus,  conféré)  n.  m.  Dr.  can. 

Celui  qui  conférait,  qui  avait  le  droit  de  conférer  un  bé- 

iiéfice  :  Le  collatecr  d'une  cure,  d'un  prieuré,  d'un  cauu- 

nicat.  Il  Gollateur  ordinaire  ou  simplem.  Ordinaire,  Celui  qui 

onférait  un  bénéfice  do  droit  commun. 

COLLATIF,  IVE  (du  lat.  collatus,  conféré)  adj.  il  Bénéfice 
colUttif.  Dr.  cao.  Celui  qui  est  susceptible  d'être  conféré. 

GOLLAITN  (Lucius  taeqdisids),  neveu  de  Tarquin  lo 
Superbe  et  mari  de  Lucrèce.  Il  fut,  avec  Brutus,  après  la 
mort  de  sa  femme  et  l'expulsion  des  rois,  l'un  dos  doux 
premiers  consuls  do  Rome  (509  av.  J.-C).  Il  dut  bientôt 
s'exiler,  parce  qu'on  le  soupçonnait  d'avoir  conservé  do 
l'atiachemont  pour  les  rois  déchus.  Son  surnom  vient  de  la 
ville  do  CoIIatic,  dont  il  fut  en  quelque  sorte  le  gouverneur. 

COLLATINE  (en  lat.  Collatina),  déesse  dos  collines  et 
des  vallf';es.  chez  les  Latins. 

COLLATION  fjïi-on  —  lat.  collatio  ;  do  confrrre,  supin 
collatum,  conférer  ou  comparer)  n.  f.  Action  ou  droit  de 
conférer  :  La  collation  d  un  droit,  d'un  titre,  d'un  grade. 

—  Antiq.  rom.  Tribut,  rcdevauce  :  Collation  de  la  glèbe* 


—  Dr.  Collation  de  pièces,  Opération  qui  consiste  à  com- 
parer une  copie  d'acte  authentique  avec  le  titre  original 

âu'elle  reproduit,  ou  deux  copies  entre  elles  pour  s'assurer 
e  la  parfaite  conformité  des  deux  pièces. 

—  Dr.  can.  Droit  ou  action  de  conférer  un  bénéfice  :  La 
collation  des  cures  appartenait  à  l'évêgue.  iiNom  par  lequel, 
au  XIII*  siècle,  on  désignait  les  sermons  prononcés  soit 
aux  vêpres,  soit  aux  autres  offices  du  soir,  ii  Provision  du 
coUateur  :  Avoir  la  collation  de  l'ordinaire. 

—  Gramm.  Comparaison.  (Peu  usité.)  il  Par  ext.  Se  dit 
de  la  comparaison  de  deux  exemplaires  quelconques,  ma- 
nuscrits ou  imprimés. 

—  Encycl.  Dr.  Lorsque  le  titre  original  existe,  la  repré- 
sentation peut  toujours  en  être  exigée,  bien  que  les  copies 
fassent  foi  de  ce  qui  est  contenu  au  titre.  Si  le  titre  original 
n'existe  plus,  les  copies  ne  font  foi  que  d'après  certaines 
distinctions  ;  elles  font  foi  notamment  comme  l'original,  si 
elles  ont  été  tirées  par  l'autorité  du  magistrat,  c'est-à-dire 
collationnées  sous  son  contrôle. 

COLLATION  {$i-on  —  lat.  collatio,  conférence,  à  cause 
d'un  léger  repas  que  les  religieux  prenaient  autrefois 
après  certaines  conférences)  n.  f.  Léger  repas  que  font 
les  catholiques 
les  jours  de 
jeûne,  et  qui 
remplace  l'un 
des  deux  repas 
principaux.  — 
Par  ext.  Lé^er 
repas  que  1  on 
fait  dans  l'a- 
près-midi ou 
dans  la  nuit,  et 
où  l'on  ne  sert 
que  des  mets 
froids  et  des 
desserts. 

Collation 
(la), tableau  de 
Metsu,  au  mu- 
sée de  Bruxel- 
les. Une  jeune 
femme  blonde 
est  assise  sur 
une  chaise  et 
tient  un  verre. 
A  ses  côtés 
est  un  cavalier 
qui,  de  la  main 
gauc  he  ap  - 
puyée    sur    le 

dossier  de  la  chaiso,  tient  un  feutre  noir  à  plumes,  et  qui, 
de  l'autre  main,  avance  un  pot  de  grès  aont  il  semble 
s'apprêter  à  verser  le  contenu  .dans  le  verre  de  la  dame. 

COLLATIONNAGE  (si-o-naj')  n.m.  Action  de  collatiouner 
des  pièces,  n  On  dit  mieux  collation. 

COLLATIONNÉ  (si-o-ne),  ÉEadj.  S'applique  à  un  télé- 
gramme, à  une  dépêche,  soumis  à  la  garantie  du  colla- 
tionnement. 

COLLATIONNEMENT(«/-o-Me-man)n.  m.  Linguist.  Action 
de  collationner.  il  On  dit  mieux  collation. 

—  Télégr.  électr.  Répétition  intégrale  ou  partielle  d'un 
télégramme,  faite  de  bureau  à  bureau,  en  vue  de  diminuer 
les  chances  d'erreur. 

—  Encycl.  Télégr.  Le  collationnement  partiel  est  géné- 
ralement donné,  d'office,  pour  tout  télégramme,  et  com- 
prend les  mots  importants  ou  douteux  et  les  nombres  en 
chiffres.  Le  collationnement  intégral  est  obligatoire  quand 
l'expéditeur  a  inscrit,  avant  l'adresse,  l'indication  "  Colla- 
tionnement »  ou  «  T.  C.  Il,  et  acquitté  une  surtaxe  égale  au 
quart  de  la  taxe  principale  du  télégramme  envoyé. 

COLLATIONNER  (si-o-né)  v.  a.  Comparer  avec  l'original 
ou  avec  une  autre  copie  certifiée  conforme  :  Collationner 
un  acte. 

—  Imprim.  Examiner  un  livre,  feuillet  par  feuillet,  pour 
s'assurer  que  ceux-ci  sont  placés  dans  leur  ordre  et  que 
le  texte  est  en  tout  conforme  à  la  copie  originale. 

—  Télégr.  Collationner  une  dépêche.  Opérer  le  colla- 
tionnement de  la  dépêche  aux  différents  bureaux  inter- 
médiaires chargés  de  sa  transmission  jusqu'à  destination, 
pour  s'assurer  qu'il  n'y  a  pas  fausse  interprétation. 

—  Typogr.  Vérifier  une  épreuve  d'imprimerie  et  voir 
si  les  corrections  indiquées  sur  une  épreuve  précédente 
ont  été  faites,  it  On  dit  plus  ordinairement  reviser. 

Collationné,  ée  part.  pass.  :  Actes  collât  ion  nés. 

—  n.  ra.  :  Un  collationné,  Copie  collationnée. 
COLLATIONNER  [si-o-né  —  rad.  collation)  v.  n.  Faire  un 

léger  repas. 

GOLLAZZONE,  comm.  d'Italie  (Ombrie  [prov.  de  Pé- 
rouso]),  près  du  Tibre;  2.800  hab. 

COLIX  (du  lat.  colla,  gr.  kolla)  n.  f.  Techn.  Nom  de  diver- 
ses matières  gluantes,  que  l'on  étend  entre  deux  oljjets  pour 
les  faire  adhérer  l'un  à  l'autre,  n  Colle  à  bonclie,  Sub- 
stance gélatineuse,  dure  et  soluble,  que  l'on  emploie 
en  l'humectant  avec  de  la  salive,  il  Coltc  forte.  Gélatine 
faite  avec  des  débris  de  matières  animales,  rognures  do 
peaux,  oreilles,  pieds,  etc.,  particulièrement  employée  par 
les  ouvriers  qui  travaillent  le  bois,  n  Colle  de  poisson. 
Gélatine  préparée  avec  la  membrane  interne  de  la  vessie 
natatoire  de  plusieurs  espèces  d'esturgeon.  (On  l'appelle 
aussi  icHTYOcoLLE.)  11  Colle  au  baquet.  Colle  qui  ne  sèrho 
pas.  (Elle  est  particulièrement  employée  dans  la  pointure 
à  la  détrempe.)  ii  Colle  de  pâte.  Colle  que  l'on  obtient  eu 
délayant  dans  l'ïîau  de  la  farine  ou  de  l'amidon,  et  en 
chauffant  le  tout  jusqu'à  l'ébullitiou. 

—  Pop.  Bourde,  invention,  mensonge  (par  allusion  sans 
doute  au  sons  d'attraper,  (Uio  prend  quelquefois  lo  mot 
coller  :  Conter  des  colles,  il  Etre  à  la  colle,  marié  à  la  colle, 
Vivre  en  ménage  sans  ôtro  marié. 

—  Loc.  fam.  Sale  comme  un  pot  à  colle,  Très  sale. 

—  Peinture  à  la  colle,  Celle  dans  laquelle  on  ajoute  aux 
couleurs  étendues  un  peu  do  collo  au  baquet,  afin  lic  leur 
donner  une  plus  grande  adhérence. 

—  Argot  des  écoles. Question  spécieuse. plutôt  que  diffi- 
cile, posée  à  un  candidat  dans  un  examen,  dans  le  but  de 
l'embarrasser.  On  dit  :  /'oser  ou  Pousser  une  colle.  iiPar  ext. 
Examen  préparatoire  au  véritable  examen  :  Etre  tangent 
a  une  colle,  Etro  menacé  duo  examoD  d'essai.  (So  ait  à 
l'Ecole  polytechnique.) 


106 

—  Encycl.  Techn.  Les  colles  que  l'on  utilise  dans  l'in- 
dustrie se  fabriquent  avec  des  matières  végétales  ou  ani- 
males. (Elles  constituent  des  substances  gluantes  com- 
plexes.) 

1"  Colles  végétales.  Les  colles  végétales  sont  consti- 
tuées par  des  matières  renfermant  de  l'amidon  qui,  mé- 
langées à  l'eau  chaude,  jouissent  de  la  propriété  de  durcir 
en  séchant.  Les  plus  communes  sont  la  colle  de  pâte  et  la 
colle  d'amidon.  (On  fabrique  des  colles  végétales  pour 
l'apprêt  des  tissus  et  des  fils  en  faisant  usage  de  farine 
do  marron  d'Inde.  Celle  qui  est  employée  par  les  tisse- 
rands, connue  sous  le  nom  de  parou,  se  compose  d'ami- 
don, de  farine  de  froment,  de  fécule  de  pomme  de  terre, 
de  cire  blanche,  de  sulfate  de  zinc  ou  de  cuivre  en  cristaux, 
avec  une  certaine  quantité  d'eau.) 

2**  Colles  animales.  Ces  colles  sont  tirées  des  peaux  et 
des  cartilages  des  animaux,  dont  on  extrait  la  gélatine  au 
moyen  d'un  certain  nombre  de  manipulations  :  échaudage 
des  colles-matières,  immersion  dans  un  lait  de  chaux, 
extraction  de  la  gélatine,  soutirage,  clarification,  mou- 
lage, séchage,  découpage  et  lustrage.  Elles  portent  diffé- 
rents noms  :  la  colle  blanche  diaphane,  dite  "grenetine»; 
la  colle  claire  ou  colle  de  Duché;  la  colle  forte  des  os  ou 
gélatine  d'os;  la  colle  do  Flandre  ;  la  colle  de  Hollande; 
la  colle  anglaise  ;  la  colle  de  Givet  ;  la  colle  de  Paris  ou 
des  chapeliers  ;  la  colle  au  baauet;  la  colie  forte  liquide; 
la  colle  de  poisson  ou  ichtyocolle. 

Il  existe  plusieurs  modes  de  cuisson  et  de  fabrication  : 
cuisson  dans  le  vide;  fabrication  par  la  putréfaction  et 
les  acides  ;  préparation  par  l'acide  sulfureux,  par  le 
chlore,  etc.  On  distingue  les  colles  de  pieds  de  veau,  de 
pieds  de  mouton,  de  peaux  de  lapin,  de  peaux  de  gants, 
de  parchemin,  de  peaux  d'anguille,  etc. 

La  colle  de  poisson  so  fait  généralement  avec  la  vessie 
natatoire  des  grands  esturgeons.  Les  colles  de  poisson 


Coll  l  ti  I  11  rc  'i  double  fond  contenaût  la  colle-matiére ; 
C,chaiiinif  ilmuntint  la  chaudière  B  ;  A,  chaudière  de  con- 
ccDtr  tti  m  de  la  toUe ,  F,  foyer  chaufifant  les  chaudières  C  et  B- 

du  commerce  ont  reçu  divers  noms,  suivant  le  mode  de 
leur  fabrication  ;  elles  sont  dites  :  en  petits  cordons  de  pre- 
mière et  de  deuxième  sorte,  en  gros  cordons,  en  feuilles, 
factices.  Ces  dernières  sont  préparées  avec  des  mem- 
branes intestinales  de  poisson  desséchées. 

^^  Colle  à  bouche.  On  la  prépare  en  mélangeant  une 
certaine  quantité  de  gélatine  fondue  avec  du  sucre;  on 
l'aromatise  avec  du  citron,  puis  on  la  moule  et  on  la  coupe 
par  bandes  parallèles. 

4»  Colles  de  compositions  mixtes.  Les  principales  et  les 
plus  connues  sont  :  la  colle  de  pâte  chinoise,  fabriquée  avec 
du  sang  de  bœuf  et  de  la  chaux  vive;  la  colle  à  porce- 
laine, faite  d'un  mélange  d'amidon,  de  craie  pulvérisée, 
d'eau  pure,  d'eau-de-vie,  de  colle  forte,  que  l'on  fait  bouil- 
lir avec  une  addition  de  térébenthine;  la  colle  marine  de 
Jeffery  ou  glu,  mélange  de  caoutchouc  dissous  dans  une 
huile  essentielle  et  de  gomme  laque  ;  la  colle  au  caout- 
chouc et  à  la  gutta-percna,  qui  s'obtient  en  dissolvant  le 
caoutchouc  ou  la  gutta-percna  dans  la  benzine;  la  colle 
à  la  glycérine,  obtenue  avec  des  rognures  de  peaux  ou  de 
la  colle  forte  que  l'on  fait  bouillir  dans  une  chaudière 
contenant  do  la  glycérine,  etc. 

Entin,  la  colle  minérale,  pour  l'encollage  et  l'apprêt  des 
étoffes,  est  un  produit  obtenu  en  associant  le  chlorure  de 
calcium  et  les  sulfates  d'alumine  avec  divers  compo- 
sés chimiques,  et  en  additionnant  le  tout  de  fécule  de 
pomme  de  terre. 

—  Pour  le  collage  des  épreuves  photographiques,  la 
meilleure  colle  est  l'empois  d'amidon  des  blanchisseuses, 
a<iditionné  de  quelques  gouttes  de  formol,  destiné  à  assurer 
sa  conservation. 

Colle  (La),  comm.  des  Alpes-Maritimes,  arr.  et  à  18  k. 
de  Grasse,  au  pied  de  l'Esterel;  1.455  hab.  Carrières  de 
pierres  de  taille,  chaux.  Huileries,  scieries  mécaniques. 

Colle  d*Anchise,  bourg  d'Italie  (Molise  [prov.  de 
Campo-lîasso])  ;  2.000  hab. 

Colle  di  val  d^Elsa,  ville  d'Italie  (Toscane  [prov. 
de  Sienne]),  sur  l'Eisa,  affluent  do  l'Arno  ;  8.640  hab.  Evê- 
ché,  séminaire  épiscopal.  Papeteries  importantes  ;  verre- 
ries, cristaux  et  poteries;  tanneries;  industries  métallur- 
giques. 

Colle  (Raphaël  ou  Raffaellino  dal),  peintre  italien,  né 
iiColle,  près  do  Foligno,  vers  1490,  mort  à  Rome  en  1540. 
Il  exécuta  pour  Jules  Romain,  dont  il  avait  été  le  condis- 
ciple dans  l'atelier  de  Raphaël,  plusieurs  travaux  à  Rome 
et  à  Manloue.  A  la  pureté  du  dessin,  à  la  noblesse  du  style 
do  l'école  romaine,  dal  Collo  joignait  le  chaud  coloris  de 
l'école  vénitienne.  On  cite,  parmi  ses  plus  belles  pein- 
tures, son  tableau  du  Déluge  et  ses  fresques  du  second 
éiage  du  Vatican.  Borgo-San-Sepolcro,  où  il  tint  pendant 
quelques  années  une  école,  Urbin  et  Gubbio  possèdent 
des  œuvres  de  dal  Colle,  également  estimées.  L'art  avec 
lequel  il  a  reproduit  dans  plusieurs  d'entre  elles  la  ma- 
nière de  Raphaël  lui  valut  le  surnom  do  Rafaellino. 

Collé  (Charles),  chansonnier  et  auteur  dramatique,  né 
et  mort  à  Paris  (1709-1783),  était  lils  d'un  procureur  du 
roi  auChàtelet.  Il  fut  longtemps  commis  chez  le  receveur 
général  de  la  généralité  de  Paris,  puis  devint  lecteur  ot 


107 


COLLKCCTIIO   —   COLLECTIVISME 


ColW. 


» 


secrétaire  du  duo  d'Orléans,  qui  lui  donna  un  fnttfrSt 
daûs  los  sous-formes.  CoUo  saûonna  à  la  poésie,  fut  uji 
dos  fondateurs  du  Caveau 
(172U),  ot  devint  un  des 
meilleurs  chansonniers  du 
temps.  Il  écrivit  pour  lo 
théâtre  du  duc  d'Orléans 
des  pièces  spirituelles , 
mais  licencieuses,  ot  lit 
jouor  à  la  Comédte-Fran- 
taise  des  comédies,  dont 
plusieurs  sont  charmantes 
et  sont  restées  longtemps 
au  répertoire.  Nous  cite- 
rons particulièrement  :  ^x 
Vérité  dans  le  vin  (1747); 
Ditpuis  et  Desro7iais  (n*>3), 
et  lu  F'artw  de  chassfi  df> 
Henri  J  V  (1774).  Ses  œu- 
vres ont  été  réunies  en 
deux  recueils  :  Théâtrcdeso- 
ciëté{\m),  et  la  C'iansonde 
Collé  {1801).  On  lui  doit  en- 
core :  Journal  historique  de 
Collé  (1807),  ot  Correspondance  inédite  suivie  do  fragments 
inédits  do  ses  œuvres  (1804), 

CoLLECCHiO,  comra.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Parme'^, 
sur  le  Tare;  4.500  hab. 

GOLLECORVINO,  comm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  do 
Teramoj).  sur  lo  fleuve  côtier  Salino  ;  3.200  hab. 

COLLECTAIRE  {lèk-tèr')  n.  m.  Livre  de  prières,  qui 
renferme  toutes  les  collectes  de  l'année. 

COLLECTANÉES  {lèk  —  lat.  coUectanea ,  même  sens) 
n.  f.  pi.  Recueil  de  différentes  pièces.  —  Une  collectanêk. 

COLLECTE  {lèkf  —  du  lat.  coîlectus,  recueilli)  n.  f. 
Quf'te  faite  pour  une  œuvre  de  bienfaisance  ou  d'intèrL-t 
public.  (Se  dit  particulièrement  des  diverses  quêtes  qui 
se  font  dans  les  églises.) 

—  Fin.  anc.  Levée  des  deniers  do  la  taille  ou  d'une  taxe. 
Il  Exercice  des  fonctions  d'un  collecteur,  ii  Temps  pendaut 

lequel  un  collecteur  était  en  fonctions. 

—  Hist.  Assemblée,  dans  l'ordre  de  Malte. 

—  Liturg.  Oraison  que  le  prêtre  dit  à  la  messe,  avant 
l'épître.  Il  Assemblée  des  tidèles  de  la  primitive  Eglise. 

Il  Sacrirtce  de  la  messe,  à  la  même  époque. 

—  Enctcl.  Fin.  anc.  Il  ne  fallait  pas  seulement  entendre 
par  collecte,  en  matière  de  tailles,  le  recouvrement  de  la 
taxe  due  par  chaque  redevable,  mais  encore  le  soin  de 
répartir  sur  tous  les  contribuables  la  part  que  chacun  de- 
vait supporter  du  montant  des  tailles  de  la  paroisse,  et  de 
poursuivre  ensuite  sur  eux  le  recouvrement  dans  les  formes 
prescrites.  Les  collecteurs  des  tailles  étaient  élus  par  les 
habitants  de  chaque  paroisse.  Primitivement,  les  collec- 
teurs recevaient  des  mains  des  asséieurs  le  règlement  de  la 
portion  de  taille  que  chaque  particulier  devait  payer  ;  mais, 
par  édit  de  mars  itîoo,  la  fonction  des  asséieurs  fut  réunie 
à  celle  des  collecteurs.  Certaines  personnes  étaient 
exemptes  de  la  collecte  des  tailles  à  raison  do  leur  profes- 
sion :  avocats,  médecins,  etc. 

COLLECTER  {lèk)  V.  a.  Recueillir,  réunir  en  collection. 

Il  La  vraie  forme  est  colligkb. 

COLLECTER  {lèk)  v.  n.  Quêter,  faire  une  collecte. 

COLLECTEUR,  TRICE  {lèk  ~  rad.  collecter)  adj.  Qui 
recueille,  qui  sert  à  recueillir  ce  qui  était  précédemment 
épars  :  Egout  collkcteur. 

—  Bot.  Poils  collecteurs.  Poils  qui,  recouvrant  le  stig- 
mate, servent  à  recueillir  et  à,  retenir  les  grains  de  pollen. 

—  Electr.  Pointes  collectrices,  Celles  par  lesquelles,  théo- 
riquement, s'écoule  l'électricité  négative  des  conducteurs 
d'une  machine  électrique  de  Ramsden,  sur  le  plateau  mo- 
bile en  verre  qui,  lui,  est  chargé  d'électricité  positive. 

—  n.  Personne  qui  fait  une  collecte  ou  qui  reçoit  des 
cotisations  :  Collectetjr  d'amnônes.  \\  Personne  qui  réunit, 
qui  collectionne  :  Collectkor  d'autographes,  il  Personne 
commissionnée  pour  recouvrer  la  taille  ou  tout  autre  impùt 
du  môme  genre,  il  Collecteur  des  amendes,  Offlcier  qui  était 
autrefois  préposé  à  la  recette  des  amendes  pour  contra- 
vention en  matière  d'eaux  et  forôts. 

COLLECTEUR  {lèk  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  Electr.  Organe  des  machines  dynamo  ou  magnéto- 
électriques,  ayant  pour  but  de  permettre  de  recueillir  les 
courants  produits  aans  ces  machines,  il  Plaque  du  conden- 
sateur qui  est  en  communication  avec  une  source  d'élec- 
tricité. 

—  Ostréic.  Nom  des  engins  :  fa.scines,  tuiles,  qui  ser- 
vent à  recueillir  et  à  nourrir  lo  naissain  des  huîtres. 

—  Physiq.  Collecteur  a  gouttes  d'eau.  Petit  appareil  ima- 

finé  par  W.  Thomson  et  servant  à  étudier  le  potentiel  de 
air. 

—  Techn.  Nom  quo  portent  la  plupart  dos  conduites 
principales  qui,  dans  les  conduites  d'eau,  do  vapeur, 
égouts,  etc.,  reçoivent  les  ramifications  plus  ou  moins 
nombreuses  d'autres  conduites  secondaires. 

COLLECTIF,  IVE  {lèk  —  lat.  collcctivus;  do  colligere. 
supin  coltectum,  réunir)  adj.  Qui  comprend,  qui  ombrasse 
plusieurs  personnes  ou  plusieurs  choses  ;  qui  apparient  ù 
un  ensemble  do  personnes  ou  do  choses  :  Un  peuple  est  un 
être  COLLECTIF.  (Lauraguais.)  n  Qui  est  pris  comme  un  tout, 
ù  un  point  de  vue  d'ensemble  :  Les  hommes  considérés  d'une 
manière  collectivb. 

—  Gramm.  Se  dit  dos  noms  qui  expriment  un  ensemble 
de  personnes  ou  de  choses,  comme  les  mots  foule,  peuple, 
armée,  assemblée,  essaim,  tas,  t>tc. 

—  n.  m.  Nom  collectif;  sens  collectif:  Les  règles  relatives 
aux  coLLKCTWS.w  Collectifs  partilifs.Coux  qui  ne  désignent 
qu'une  partie  des  personnes  ou  dos  choses  dont  on  parle. 
(Alors,  ils  sont  ordmairomont  précédés  do  un,  unk)  :  //  y 
a  dans  Paris  unk  foule  d'hommes  désœuvrés,  il  Collectifs 
générawr,  Ceux  qui  désignent  la  totalité  des  personnes  ou 
dos  choses  dont  on  parle.  (Alors,  ils  sont  ordinairement 
précédés  do  lk,  la,  Uis)  :  La  foule  des  humains  est  vouée 
au  malheur. 

—  Anton.  Individuel,  partitif,  dlstrlbutlf. 

—  Encvcl,  Gramm.  La  rô^;lo  de  l'accord  dos  mots  on 
rapport  avec  un  collectif  qui  les  précède  présonto  trois 
cas  principaux  :  ("accord  do  l'adjectif;  ï*"  accord  du  vorbo; 
3"  accord  du  participe. 

1"  Accord  de  Vadicctif.  L'adjoctif  placé  avant  lo  complé- 
ment d'un  collectif  s'accorde  tantôt  avec  lo  collectif,  tuii 


tôt  avec  le  complément  ;  mai.*!  comme,  alors,  il  y  a  presque 
toujours  un  verbe  entre  l'adjectif  et  Je  mot  avec  lequel 
celui-ci  s'accorde,  c'est  à  l'alinéa  suivant  (2")  que  nous 
donnons  la  règle  générale. 

2»  Accord  du  verbe.  Quand  le  verbe  a  pour  sujet  un  col- 
lectif suivi  d'un  nom  pluriel  qui  lui  sert  de  <:omplément, 
il  s'accorde  tantôt  avec  le  collectif,  tantôt  avec  le  complé- 
ment: La  FOULK  des  curieux  nous  empêche  d'approcher.  Une 
foule  de  giîns  choient  à  l'influence  de  la  lune  rousse.  (Dans 

10  premier  exemple,  c'est  avec  le  collectif /"oii/e  que  lao 
cord  a  lieu,  parce  que  le  collectif  est  général;  dans  lo 
second,  c'est  avec  le  complément  gens,  parce  que  lo  col- 
lectif est  partitif.  Toute  la  règle  se  réduit  donc  à  recon- 
naître si  le  collectif  est  général,  ou  s'il  est  partitif.  Il  est 
général  quand  c'est  lui  qui  exprime  l'idée  dominante.  Lo 
collectif  est  partitif  quand  l'idée  dominante  est  exprimée 
surtout  par  le  complément  ;  alors,  c'est  avec  ce  dernier  que 
l'ai'cord  a  lieu  :  Peu  de  gens  négligent  leurs  intérêts. j 

A  ces  deux  règles  générales  il  faut  ajouter  quelques  cas 
particuliers,  assez  fréquents,  qui  en  sont  l'application  ou 
que  l'usage  a  déterminés.  Les  collectifs  :  la  plus  grande 
partie  de,  le  plus  grand  nombre  de,  la  plupart  de,  beaucoup 
de,  une  infinité  de,  peu  de,  assez  de,  trop  de.  coinbien  de,  sont 
en  général  des  collectifs  partitifs,  qui  commandent  l'accord 
avec  le  complément  :  La  plupart  des  enfants  sont  légers. 
Beaucoup  de  gens  promettent,  peu  savent  tenir.  V.  peu. 

Après  les  collectifs  :  force,  nombre,  quantité,  employés 
sans  déterminatif,  le  verbe  s'accorde  toujours  avec  le  nom 
qui  suit  :  Force  sottises  se  débitent  tous  les  jours. 

Plus  d'un  veut  le  verbe  au  singulier,  bien  que  cette  lo- 
cution éveille  une  idée  de  pluralité  :  Pu  s  d'une  personne 
AGIT  sans  réfléchir.  On  dira  cependant  :  A  Paris,  on  voit 
plus  d'un  fripon  qui  se  dupent  l'un  l'autre,  parce  qu'ici 
l'idée  de  réciprocité  marquée  par  l'un  l'autre  appelle  né- 
cessairement le  pluriel. 

Il  arrive  quelquefois  qu'après  un  collectif  précédé  do 
un,  une,  l'accord  se  fait  avec  le  collectif  :  c'est  quand 
l'idée  de  quantité  exprimée  par  lo  collectif  est  la  seule  à 
laquelle  on  puisse  ou  Ton  veuille  rapporter  celle  du  vcrb? 
et  de  l'attriout.  (Dans  ce  cas,  le  collectif  n'a  plus  la  valeur 
d'un  simple  déterminatif  et  ne  pourrait  être  remplacé 
par  les  adjectifs  quelques,  plusieurs)  :  Une  partie  des  c- 
toyens  s'occupe  sans  cesse  à  accuser  l'autre.  (Volt.) 

3*  Accord  du  participe.  Le  participe  passé  précédé  d'un 
nom  collectif  s'accorde  tantôt  avec  le  collectif,  tantôt 
avec  le  nom  qui  suit,  mais  toujours  avec  celui  de  ces  deux 
termes  qui  est  le  plus  en  rapport  d'idée  avec  le  participe, 
et  qui,  par  conséquent,  occupe  le  premier  rang  dans  la 
pensée.  Ainsi,  l'on  dira,  en  faisant  accorder  le  participe 
avec  le  nom  collectif:  Comment  pourrais-je,  madame,  ar- 
rêter ce  torrf.nt  de  larmes  que  le  temps  n'a  pas  épuisé. 
(Boss.)  Au  contraire,  on  fera  accorder  le  participe  avec 
le  nom  qui  suit  le  collectif,  dans  les  phrases  comme  la 
suivante  :  François  Mansçird  est  l'un  des  plus  habiles  ar- 
chitectes que  la  France  ait  eus. 

COLLECTIFÈRE  (lèk  —  du  lat.  collectus,  réuni,  et  ferre, 
porter)  adj.  Bot.  So  dit  de  la  partie  supérieure  des  deux 
branches  du  style,  quand  le  stigmate  ne  se  prolonge  pas 
sur  cette  partie  qui  ne  porte  que  des  collecteurs. 

COLLECTION  {lè-ksi-on  ~-  lat.  coUectio,  même  sens)  n.  f. 
Réunion  d'objets  assemblés  pour  l'instruction,  le  plaisir, 
l'utilité  :  Collection  d'estanipes,  de  médailles. 

—  Par  ext.  Réunion  de  personnes  ou  de  choses  :  Une 
collection  de  maniaques,  ii  Ensemble  do  gens  ou  de  choses 
non  réunis  de  fait,  mais  considérés  ensemble  :  On  appelle 
«  collectifs  1»  les  noms  qui  expriment  des  collections  de 
personnes  ou  de  choses. 

—  Particulièrem.  Recueil  de  plusieurs  ouvrages  qui 
traitent  de  la  même  manière  :  Coixection  des  bollandistes. 

11  Recueil  de  passages  extraits  des  auteurs  ;  Le  plus  riche 
trésor  serait  wie  collection  de  bonnes  et  belles  pensées  hu- 
maines. (Delille.)  [Peu  usité.]  ii  Recueil  des  divers  numé- 
ros d'une  publication  :  La  collection  du  Journal  officiel. 

—  Admin.  mïlit.  Collection  d'effets.  Nom  donné  à  la  réu- 
nion des  effets  do  toute  nature  nécessaires  pour  habiller  et 
équiper  un  soldat,  soit  en  cas  de  mobilisation  ou  de  so- 
lennité militaire  :  collection  n»  1  (guerre  et  parade);  soit 
pour  sortir  on  ville  :  collection  n"  2  (extérieur)  :  soit  pour 
roxercice  :  collection  n*  3  (instruction),  chaque  collection 
correspondant  ù  dos  effets  dont  la  vétusté  croît  avec 
lo  numéro  qu'elle  porto. 

—  Méd.  Accumulation,  amas  :  Collection  rfe  pus. 

—  Pharm.  Collection  de  drogues.  Assortiment  de  sub- 
stances médicales  nécessaires  à.  unooftlcino, 

—  Philos,  scolast.  Réunion  do  parties  :  Dieu  est  l'être 
infini  par  intention,  comme  dit  l'école,  et  non  par  collec- 
tion. (Fén.) 

—  Encycl.  Les  Grecs  ne  formèrent  dos  collections  quo 
pourleurs  temples  et  leurs  monuments  publics. Moinscréa- 
teurs,  les  Romains  devaient  être  bien  plus  collectionneurs. 

Los  premiers  rois  francs  ot  mérovingiens  aimaient 
beaucoup  les  objets  d'art  ot  on  possédaient  un  assez  grand 
nombre  dans  leurs  palais.  Dagobort  n'avail-il  pas  confié  A 
saint  Eloi  des  travaux  considérables  d'orfèvrerie '.'Louis  IX 
no  lit-il  pas  de  la  Sainte-Chapelle  un  véritable  musée? 
Enlin,  au  dire  do  Guillobert  do  Metz,  «  l'hostel  do  Mestro 
Jacquo  Duchiés,  au  xiV  siècle,  était  tout  ompli  do  curio- 
sités «.On  possède  dos  inventaires  très  curieux  sur  les 
collections  du  xv«  siècle.  A  la  Renaissance,  lo  goût  dos 
œuvres  d'art  so  ranime  avec  une  ardeur  inouïe.  Les  papes, 
los  rois,  les  grands  seigneurs,  les  évêques,  les  abbés 
s'occupent  à  la  fois  &  encourager  los  maîtres  qui  sont 
leurs  contemporains  et  à  réunir  les  œuvres  du  passé.  Co 
goftt  de  la  collection  a  beaucoup  contribué  au  dévelop- 
pomont  do  l'art  italien.  Parmi  los  collections  célèbres  du 
XVI"  siècle,  il  faut  citer  colles  do  Jules  II,  Léon  X,  Fran- 
çois I*-',  Charles-Quint,  I^aurent  de  Médicis,  Georges  d'Am- 
boiso,  Marguerite  d'Autriche,  Mario  Stuart,  Gabriollo 
d'Bistréos,  Catherine  do  Médicis,  Jean  OrosUor. 

C'est  au  XVII*  siècle  quo  lo  goût  dos  collections  prend, 
on  France,  un  essor  considérable.  Do  cotte  époque  datent 
los  Cabinets  où  los  collectionneurs  réunissaient  leurs 
curiosités.  Au  xviii"  siècle,  les  amateurs  sont  encore  plus 
nombreux  et  se  rencontrent  dans  toutes  les  classes  do  la 
société.  Au  XIX*,  so  forment  de  vastes  collections,  quo  leurs 
possesseurs  abandonnent  souvent  aux  musées  do  l'Etat. 

Nous  n'envisageons  ici  que  les  collections  particulières. 
Los  collections  publiques  sont  plus  généralement  classées 
sous  lo  nom  do  musées. 

Lo  titre  do  galerie  est  on  général  réservé  pour  los  col- 
lections importantes.   V.  amatkuk. 


—  BiDLioGR.  :  Charles  Blanc,  le  Trésor  de  la  curiosité 
fParis,  1857-18.'i8);  Georges  Duplossis, /e«  Ventes  de  ta- 
bleaux, dessins,  estampes  et  objets  d'art  (lGU-1800)  [Paris, 
1871);  Ernest  Busq,  dictionnaire  de  l'art,  de  la  curiosité  et 
du  bibelot  (1882)  ;  L.  Soullié,  les  Ventes  de  tableaux,  dessins 
et  objets  d'art  au  xix"  siècle  (Paris,  1896). 

COLLECTIONNEMENT  [lè-ksi-û-ne-man)  n.  m.  Action  de 
rassembler,  de  réunir  en  collection. 

COLLECTIONNER  {lè-ksi-o-né)  v.  a.  Réunir  en  collec- 
tion :  Collectionner  des  timb/-es,  des  autographes. 

—  Absol.  Faire  une  collection  :  Collectionner  est  un 
premier  degré  d'aliénation  mentale.  (Balz.) 

COLLECTIONNEUR,  EUSE  {lè-ksi-o-neur')  n.  Personne 
qui  collectionne,  qui  a  la  passion  de  collectionner  :  La 
monomanie  des  collectionneurs  «e  cotvialt  jamais  le  dé- 
couragement. (H.  Berthoud.)  ii  Adjectiv.  :  Touristes  collec- 
tionneurs. 

—  Encycl.  On  englobe  aujourd'hui,  sous  le  nom  de 
collectionneurs,  aussi  oien  les  amateurs  de  curiosités  que 
Tes  possesseurs  de  galeries  ou  de  cabinets  d'objets  d'art, 
de  sciences  physiques  ou  naturelles.  Antérieurement  au 
XIX*  siècle,  on  appelait  de  préférence  «  amateurs  »  ou  »■  an- 
ti<iuaires  «  les  gens  do  goût  qui  réunissaient  des  tableaux, 
des  dessins,  des  sculptures  ou  des  estampes,  et  l'on  dé- 
signait sous  l'appellation  de  «  curieux  «  ceux  qui  s'entou- 
raient d'objets  singuliers,  tels  que  produits  exotiques, 
pièces  de  mobilier,  joyaux,  armes,  tabatières,  pipes,  etc., 
ou  encore  les  propriétaires  d'herbiers,  de  papillons,  etc. 

V.  COLLECTION,  et   AMATEUR. 

COLLECTIVEMENT  {lèk  —  rad.  collectif)  adv.  Ensem- 
ble, tous  â  la  fois,  sans  s'attacher  à  aucun  en  particulier  : 
Saluer  collectivement  une  assemblée. 

—  Gramm.  Dans  un  sens  collectif:  Le  ynot  «  homme  «,  pris 
collectivement,  désigne  l'ensemble  de  tous  les  hommes. 

—  Anton.  Individuellement,  distributivement. 
COLLECTIVISME  {lèk,  vissm'  —  du  lat.  colligere,  supin 

collectum.  rassembler,  faire  bloc)  n.  m.  Système  philosophi- 
que et  politique,  qui  voit  la  solution  de  la  question  sociale 
dans  la  mise  en  commun,  aux  mains  et  au  profit  de  la  collec- 
liviié,  de  tous  les  moyens  de  production  :  Le  collectivisme 
n'est  autre  chose  que  le  socialisme  intégral.  (A.  Millerand.) 
Il  Plusieurs  disent  aussi  communisme.  V.  ce  mot,  et  socia- 
lisme. 

—  Encycl.  Polit,  et  philos.  Ce  qui,  pour  les  adeptes 
du  collectivisme,  caractérise  la  période  capitaliste,  c'est 
la  concentration  de  plus  en  plus  grande  des  moyens  do 
production  en  un  nombre  de  mains  de  plus  en  plus  petit. 
Le  jour,  donc,  disent-ils,  où,  parallèlement  à  la  concentra- 
tion industrielle,  commerciale  et  financière,  actuellement 
sur  le  point  d'être  un  fait  accompli,  se  serait  reconstituée 
la  féodalité  terrienne  abolie  par  la  Révolution,  ce  serait, 
pour  les  spoliés,  le  retour  au  servage,  et  même  à  l'escla- 
vage antique.  Cependant,  le  remède  n'est  pas,  comme  le 
voudraient  plusieurs,  dans  l'intervention  ae  l'Etat  pour 
mettre  ces  moyens,  fragmentés  à  l'infini,  à  la  disposition 
des  travailleurs.  C'est  un  axiome  d'économie  politique 
qu'  n  en  produisant  peu,  on  produit  mal  et  chèrement  ;  que, 
plus  les  opérations  se  font  en  grand,  plus  il  y  a  de  valeur 
dans  les  objets  d'utilité,  et  moins  ils  coûtent  » .  (A.  Franck.) 
Dès  lors,  en  pleine  période  de  production  coopérative,  avec 
tendance  vers  une  centralisation  toujours  croissante  des 
facteurs,  vouloir  ramener  l'industrie  moderne  à  la  produc- 
tion isolée,  serait  faire  un  pur  anachronisme.  Et  tel  est, 
pourtant,  le  dilemme  en  présence  duquel  on  se  trouve  : 
soit,  pour  sauver  la  liberté,  maintenir  ou  préparer  par  des 
lois  spéciales  le  morcellement  de  la  propriété,  et  cela  au 
profit  de  quelques  citoyens  peut-être,  mais  sûrement  au 
préjudice  de  la  nation,  mise  ainsi  en  état  d'infériorité 
vis-à-vis  dos  puissances  rivales;  soit  laisser  s'accomplir 
la  concentration  en  cours,  et  par  là  acheminer  les  masses 
à  un  asservissement  définitif. 

Dans  ces  conditions,  disent,  après  K.  Marx,  les  collec- 
tivistes, il  n'y  a  qu'une  manière  de  concilier  tous  les 
intérêts  :  c'est,  en  conservant  à  la  propriété  le  caractère 
désormais  collectif  qu'elle  a  d'elle-même  revêtu,  d'étendre 
à  tous  los  citoyens,  à  mesure  des  possibilités,  toutefois, 
et  en  les  proclamant  tous  copropriétaires  par  indivis,  les 
avantages  que  comporte  cet  état  de  choses.  Cela,  d'ailleurs, 
ù.  l'instar  soit  dos  services  publics  déji  organisés,  soit  des 
sociétés  par  actions  où,  do  nos  jours,  chaque  coparticipant 
tire  d'une  propriété  collective  les  bienfaits  do  la  propriété 
individuelle.  Et  là  seulement,  suivant  la  doctrine  qui  nous 
occupe,  est  la  solution  à  l'irréductible  antinomie  quo,  de 
tout  temps,  on  a  voulu  voir  entre  l'individu  et  la  société. 
Deux  faits  antagonistes  dominent  la  politique  humaine  et  la 
résument  tout  entière  :  los  exigences  sociales  et  les  besoins 
individuels.  Si  donc  ces  deux  faits  sont,  par  leur  opposi- 
tion, la  source  do  tous  les  bouleversements,  il  est  clair  quo 
de  leur  harmonie  résulterait  la  pacification  désirée.  Mais 
l  aussi,  par  cela  même  qu'il  est  une  synthèse,  est  la  raison 
du  double  reproche  —  ses  partisans  disent  »  l'éloçe  «  — 
adressé  au  collectivisme,  tantôt  de  n'être,  philosopliique- 
ment.  que  la  forme  extrême  do  l'individualisnio,  tantôt  do 
sacrifier  l'individu  à  la  collectivité. 

Toutefois,  si  rigide  paraïsse-t-il,  lo  principe  ne  laisse 
pas  que  d'admettre  quelques  exceptions.  C'est  ainsi  qu'é- 
chappe à  la  socialisation  coactive  la  propriété  véritable- 
mont  individuelle,  c'est-ù-diro  celle  qui,  mise  en  valeur 
directement  par  son  détenteur,  no  saurait  mériter  lo  nom 
do  «capilaU,  la  caractéristique  de  celui-ci,  dans  la  concep- 
tion marxiste,  étant  l'exploitation  du  travail  des  autres. 
Lui  échappent  également  les  objets  dits  «  Ue  consomma- 
tion u  (aliments,  meubles,  vêtements,  etc.),  sur  lesquels, 
dans  la  mesure  oU  ils  sont  indispensables  ù  son  existence, 
ot  dans  celle  surtout  où  il  a  rempli  lo  devoir  social,  tout 
étro  humain  a  un  droit  imprescriptible,  y  compris  la  fa- 
culté do  les  transmettre  par  héritage.  Seule  l'appropria- 
tion privée  dos  instruments  do  production  (mines,  domai- 
nes agricoles,  usines,  etc.)  constitue  un  péril  pour  la 
liberté,  lo  citoyen  qui  en  est  dépourvu  dépendant,  forcé- 
ment, de  celui  qui  les  possède  ;  seule,  par  conséquent,  elle 
doit  être  proscrite. 

Quant  aux  voies  ot  moyens  préconisés  par  les  col- 
lectivistes, ils  découlent  spontanément,  toujours  solo» 
eux,  do  lu  nature  dos  choses.  D'abord,  lo  canital,  oosmo- 
polito  par  son  essence  mémo,  ayant,  gr.Ve  A  sou  élasti- 
cité, à  sa  fluidité  exlrêmo,  fuit  do  la  question  sociale  une 
question  désormais  •  mondiale  »,  c'ohI  sur  le  terrain  par 
\ui-mêmo  choisi  qu'il  importo  do  le  suivre,  si  l'on  veut  lo 
combattre  avec  oTHcftcitè.  Autrement,  à  chaquo  toutmivu 


COLLECTIVISTE 


COLLER 


faite,  dans  un  pays  donné,  par  les  déshérités  pour  obtenir 
plus  de  justice,  il  suffirait  à  ses  détenteurs  de  lui  faire 
passer  la  frontière  pour  rendre  illusoire  toute  sanction  vé- 
ritable. D'où  nécessité  d'une  entente  internationale  entre 
les  travailleurs.  —  Ensuite,  le  but  poursuivi,  la  transforma- 
tion de  la  propriété  capitaliste  en  propriété  collective,  ne 
pouvant  être  atteint  que  par  le  peuple  maître  de  ses  des- 
tinées, et  non  par  l'Etat  actuel,  prisonnier  des  forces 
d'argent,  le  premier  devoir  du  prolétariat  organisé  eu 
parti  de  classe  est  de  procéder,  n  par  le  bulletin  de  vote 
ou  autrement  »,  à  la  conquête  des  pouvoirs  publics.  — 
Enfin,  pour  la  révolution,  même  violente,  dont  leur  langage 
parait  ici  admettre  la  légitimité,  ils  la  conçoivent,  en  eïfet, 
comme  pouvant  être  éventuellement,  o  telle,  en  obstétrique, 
l'opération  césarienne  »,  la  pbase  terminale  inévitable  do 
l'évolalion. 

Voilà,  en  quelques  mots,  tout  le  système.  Et,  en  le  for- 
mulant, ses  adeptes  déclarent  rester  dans  la  réalité  des 
faits  et  de  l'observation  scientifique  ;  son  triomplie,  auquel 
convefs-e  le  mouvement  entier  de  l'histoire,  ne  devant 
être,  d'après  eux,  que  1  aboutissement  inévitable  du  ré- 
gime capitaliste.  Passé  certaines  limites  d'accroissement, 
les  moyens  de  production,  ici  pour  leur  mode  d'appropria- 
tion et  leur  mise  en  œuvre,  là  pour  cette  dernière  seule- 
ment, se  dérobent  â  l'action  individuelle.  Donc,  à  l'endroit 
précis  où  expire  l'effort  des  particuliers,  le  cycle  complet 
de  la  concurrence  étant  parcouru,  et  atteint,  par  consé- 
quent, de  leur  propre  aveu,  le  terme  du  progrès  par  eux 
réalisable,  il  importerait  à  la  prospérité  générale  que  la 
nation  se  substituât  à  eux. Bien  plus,  c'est  là,  pour  elle,  un 
devoir  étroit,  puisque,  ainsi  seulement  et  sans  léser  aucun 
intérêt  respectable,  la  nation  pourra  faire  profiter  tous  les 
citoyens  de  ce  qui  ne  saurait  plus  être  légitimement  pro- 
priété privée.  Au  contraire,  sont  violés  les  droits  de  ces 
derniers,  lorsque,  soit  par  la  volonté  de  l'Etat  et  sous  forme 
de  monopoles,  soit  par  une  survivance  de  rapports  venus 
du  passé,  quelques-uns  se  trouvent  posséder  le  patrimoine 
de  tous,  fruit  beaucoup^plus  de  l'intervention  et  de  la  pro- 
tection communes  que  de  l'initiative  individuelle.  On  peut 
donc  prévoir,  concluent  les  collectivistes,  que  l'esprit 
public  nécessaire  pour  inaugurer  ce  nouvel  état  de  choses 
finira  fatalement  par  résulter,  dans  les  masses  enfin  con- 
scientes, de  la  claire  vision  des  phénomènes  économiques. 
.  A  cette  assertion  les  adversaires  répondent,  d'une  façon 
générale,  que  les  hypothèses  qui  lui  servent  de  base  sont 
dépourvues  de  toute  valeur  scientifique. 

—  BiBLiOGH.  :  Em.  de  Lavelej'e,  le  Socialisme  contempo- 
rain (Paris,  1881)  ;  Benoit  Maloo,  le  Socialistne  intégral 
(Paris,  1890);  J.  Jaurès,  Organisation  sociale  (dans  la 
«  Revue  socialiste  »,  1895)  ;  G.  Deville,  Socialisme,  révolu- 
tion, internationalisme  (Paris,  1896). 

COLLECTIVISTE  (/é^Â-,  visst')  n.  m.  Partisan  du  collecti- 
visme. 

COLLECTIVITÉ  n.  m.  Nature  des  êtres  collectifs;  en- 
semble des  êtres  qui  forment  un  être  collectif:  Les  col- 
lectivités ne  se  comportent  pas  comme  les  individus. 
(Proudh.J  11  Possession  en  commun. 

COUXCTORAT  {lèk,  ra)  n.  m.  Fonctions  de  collecteur, 
dans  les  Indes  anglaises,  n  District  sur  lequel  ces  fonc- 
tions s'étendent. 

GOLLEGAX  ou  Kalligal,  ville  de  l'Inde  anglaise 
(présid.  de  Madras),  sur  un  affluent  de  laCaverî  ;  8.460  h. 
Pâturages  aux  environs. 

COLLÈGE  {lèf  —  lat.  collegium  ;  àecolligere,  réunir)  n.  m. 
Corps,  compagnie  de  personnes  revêtues  de  la  même  di- 
gnité :  Le  COLLÈGE  des  augures. 

—  Sacré  collège,  Corps  des  cardinaux.  V.  cardinal. 

—  Corporation  :  Le  collège  des  médecins.  (Vieux.) 

—  Circonscription  électorale;  ensemble  des  électeurs 
qu'elle  «omprend  :  Convocation  des  collèges  électoraux. 

11  Grand  collège.  Dans  le  système  électoral  de  la  Restau- 
ration, Réunion  en  un  seul  collège  des  électeurs  les  plus 
imposés  de  chaque  département,  pour  élire  un  ou  plu- 
sieurs députés. 

—  Enseign.  Etablissement  public  pour  l'enseignement 
secondaire  :  Collège  municipal,  n  Chacune  des  divisions 
d'an  collège,  relativement  à  l'âge,  au  degré  d'instruction 
des  élèves  :  Le  petit.  Le  moyen,  Le  grand  collège,  ii  Elèves 
d'an  collège  :  Collège  en  vacunces,  en  promenade,  il  Collè- 
ges de  première  classe,  Collèges  royaux.  Anciens  noms  des 
établissements  qui  portent  aujourd'hui  le  nom  de  lycées. 

Il  Collège  de  plein  exercice.  Celui  où  chaque  classe  a  un 
professeur  particulier,  li  Sentir  le  collège,  Avoir  les  habi- 
tudes des  collégiens  ou  de  leurs  maîtres,  la  gaucherie  ou 
les  autres  défauts  qu'on  leur  reproche,  ii  Etre  frais  émoulu 
du  collège.  Etre  sorti  du  collège  depuis  peu  de  temps. 

—  Arg,  Prison. 

—  Hist.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mar.  Collège  d'amirauté.  Ancien  nom  de  l'amirauté 
anglaise  et  d'une  institution  de  même  nature  qui  existait 
en  Hollande. 

—  EscYCL.  Hist.  et  législ.  polit.  Le  mot  collegium  (d'où 
collège)  désignait,  chez  les  Romains,  une  association  de 
personnes  constituée  pour  l'accomplissement  do  cérémo- 
nies religieuses  ou  de  tout  autre  objet.  Le  collegium  latin 
correspond  exactement  à  Vhetairia  (compagnonnage)  des 
Grecs.  Il  y  avait  des  collegia  funeratica  (collèges  funérai- 
res), qui  pourvoyaient  aux  funérailles  de  leurs  membres; 
des  colUgia  opificum  (collèges  d'artisans),  sortes  do  so- 
ciétés de  secours  mutuels.  Les  collèges  politiques  {col- 
legia sodalicia),  nombreux  à  Rome,  furent  interdits  sous 
les  empereurs.  Dans  les  temps  modernes,  on  retrouve  le 
mot  ■  collège  »  employé  dans  plusieurs  acceptions.  L'Eglise 
a  le  sacré  collège  des  cardinaux.  Le  même  nom  est  donné, 
en  Allemagne,  à  plusieurs  corps  politiques  :  collège  des 
électeurs,  des  prmces,  des  villes  impériales,  ayant  tous, 
comme  assemblées,  des  fonctions  (s'ouvernomentales.  En 
Franco,  sous  l'ancien  régime,  certaines  corporations  pre- 
naient le  titre  do  «  collèges  <•  ;  tels  étaient  les  avocats  au 
conseil,  les  secrétaires  du  roi,  les  échevins  de  certaines 
villes,  etc.  Le  Consulat  et  l'Empire  donnèrent  le  nom  do 
«  collège  »  aux  assembléos  des  électeurs  chargés  de  pré- 
senter les  candidats  au  Tribunat  et  au  Corps  législatif. 
11  en  fut  do  même  sous  les  Chartes  de  1814  et  do  1830. 

—  Collèges  communaux.  Les  collèges  communaux  do 
garçons  sont  des  établissements  d'instruction  secondaire, 
qai  doivent  leur  origine  au  décret  de  1808,  organisa- 
teur do  l'Université.  Aux  termes  de  la  loi  de  1850,  les 
collèges  sont  fondés  et  entretenus  par  les  communes; 
ils  peuvent  6lro  subventionnés  par  l'Etat.  "Touto  ville  qui 


veut  établir  un  collège  doit  fournir  un  local  et  l'entretenir, 
ainsi  que  le  mobilier  nécessaire,  même  au  pensionnat,  et 
garantir  pour  cinq  ans  au  moins  le  traitc-ment  du  prin- 
cipal et  des  professeurs.  Tout  collège  est  pourvu  d'un 
bnrenn  administratif,  composé  du  préfet  ou  sous-préfet, 
du  maire,  du  principal,  de  quatre  membres,  dont  deux 
conseillers  municipaux  nommés  par  le  ministre.  A  la 
dilTérence  des  lycées,  qui  appartiennent  à  l'Etat,  les  col- 
lèges sont  soumis  à  deux  modes  d'administration  :  les 
uns  sont  en  régie,  c'est-à-dire  au  compte  des  viUes,  qui 
perçoivent  les  rétributions  payées  parles  élèves,  profi- 
tent des  bénéfices  ou  comblent  le  déficit,  le  cas  échéant  ; 
les  autres  sont  au  compte  des  principaux,  qui  les  admi- 
nistrent à  leurs  risques  et  périls,  moyennant,  le  plus  sou- 
vent, une  subvention  fixe  ou  variable.  Ceux-ci  sont  de 
beaucoup  les  plus  nombreux.  Sur  228  collèges  qui  existent 
en  1899  en  France,  194  sont  au  compte  des  principaux, 
34  seulement  sont  en  régie.  La  généralité  des  collèges  est 
de  plein  exercice  ;  les  élèves  peuvent  y  faire  les  études 
nécessaires  à  l'obtention  des  baccalauréats  d'enseigne- 
ment classique  et  d'enseignement  moderne. 

Les  collèges  communaux  de  jeunes  filles  sont  destinés 
à  donner  aux  jeunes  filles  l'instruction  secondaire,  telle 
qu'elle  a  été  fixée  par  les  programmes.  Ils  reçoivent  des 
pensionnaires.  Dans  le  bureau  d'administration  de  ces  éta- 
blissements figurent  deuxdames,nomméespar  le  ministre. 

—  Art  da7is  les  collèges.  Des  nombreux  collèges  élevés 
à  Paris  pendant  le  moyen  âge,  il  ne  reste  plus  que  des 
vestiges  sans  intérêt.  Ces  édifices  n'avaient  pas  un  carac- 
tère architectonique  propre.  Tout  leur  luxe  consistait 
dans  la  décoration  de  l'entrée  principale,  où  l'on  plaçait 
ordinairement  les  statues  ou  les  bustes  des  fondateurs, 
et  dans  l'ornementation  de  la  chapelle.  Ainsi,  pour  ne  rai- 
sonner que  des  collèges  qui  existaient  encore  au  xviii*  siè- 
cle, le  collège  des  Bernardins  avait  sa  chapelle  gothi- 
que ornée  de  belles  boiseries  sculptées  sous  Henri  II  ; 
le  collège  des  Ecossais  (rue  des  Fossés-Saint-Victor)  pos- 
sédait dans  sa  chapelle  un  mausolée  de  marbre  et  de 
bronze,  sculpté  par  Garnier,  et  qui  avait  été  érigé  par  le 
duc  de  Perth  pour  conserver  la  cervelle  du  roi  Jacques  II  ; 
la  chapelle  du  collège  des  Lombards  (rue  des  Carmes), 
construite  au  xviii«  siècle,  avait  sa  façade  décorée  de 
colonnes  corinthiennes  et  de  colonnes  ioniques,  et  terminée 
par  un  fronton  brisé,  dans  le  tympan  duquel  étaient 
sculptées  les  armes  de  labbé  de  Vaubrun  ;  le  collège 
d' Harcourt  n'avait  de  remarquable  que  sa  porte  donnant 
sur  la  rue  de  La  Harpe;  etc. 

En  province,  on  peut  citer  le  collège  du  Mont-Saint- 
Michel,  à  Caen,  construction  du  xiv*  siècle  fort  irréguUère, 
mais  d'un  aspect  pittoresque;  le  collège  Saint-Raymond, 
à  Toulouse,  qui  est  une  construction  assez  importante. 
Orléans,  dont  les  écoles  jouirent  d'une  grande  réputation 
au  mo^i'en  âge,  possède  encore  un  édifice  des  plus  curieux 
dont  1  Inauguration  eut  lieu  en  1337  et  qui  était  affecté 
au  cours  de  l'Université.  II  se  compose  d  une  vaste  salle, 
divisée  en  deux  nefs  parallèles,  ornée  de  figurines  savam- 
ment taillées  et  ordonnées. 

Collège  des  Quatre-Naïlons,  Nom  donné  à  un  col- 
lège fondé  par  Mazarin.  V.  Qdatre-Nations. 

Collège  de  France,  Etablissement  fondé  à  Paris 
vers  1530  par  François  I",  en  dehors  de  l'Université.  Le 
Collège  du  roi  (tel  était  son  nom)  n'avait  que  deux  lec- 
teurs :  l'un  pour  le  grec,  l'autre  pour  l'hébreu.  L'Univer- 
sité, se  croyant  lésée,  incita  la  faculté  de  théologie  à 


"^^'^ï^^: -:'',':?  lit'' 


Collège  de  France. 

poursuivre  les  lecteurs  du  roi  devant  le  parlement,  comme 
entachés  d'hérésie.  Le  roi  empêcha  la  sentence  d'avoir 
effet,  et,  eu  1534,  pour  mieux  marquer  ses  intentions,  il 
créa  une  chaire  d'éloquence  latine.  Le  collège  prit  dès 
lors  le  nom  de  Collège  des  trois  langues.  En  1545,  le  nom- 
bre des  chaires  fut  porté  à  sept;  il  augmenta  sous  les 
règnes  suivants.  Charles  IX  y  introduisit  la  chirurgie, 
Henri  III  l'arabe,  Henri  IV  la  "botanique  et  l'astronomie, 
Louis  Xni  le  droit  canon  et  la  langue  syriaque.  Le  col- 
lège devint  alors  le  Collège  royal.  Louis  XV  y  ajouta  une 
chaire  de  littérature  française.  Sous  la  Révolution,  le 
Collège  national  ne  fut  pas  inquiété.  Le  décret  du  25  mes- 
sidor an  m  éleva  de  1.200  à  3.000  francs  le  traitement 
des  professeurs.  En  l'an  XII,  Napoléon  créa  une  cliairo 
de  turc,  et  donna  à  l'établissement  le  nom  de  Collège  im- 
périal. I^a  Restauration  lui  rendit  son  nom  et  lui  adjoi- 
fnit  dos  cours  de  sanscrit  et  do  chinois.  En  1831,  la  fon- 
ation  d'un  cours  d'économie  politique  porta  le  nombre 
des  professeurs  a  vingt-deux.  Aujourd'hui,  il  est  de  qua- 
rante-deux. On  peut  dire  que  l'enseignement  du  Collège 
de  France  comprend  le  champ  entier  du  savoir  humain. 
Le  Collège  du  roi,  placé  d'abord  sous  la  direction  de  la 
grande  aumônerie,  fut  soumis  et  enlevé  alternativement 
à  l'Université.  A  partir  de  Henri  11  jusqu'en  1789,  il  fut 
administré  par  un  des  professeurs,  qui  eut  le  titre  d'uin- 
.spocteur  11,  et  qui,  aujourd'hui,  a  le  titre  d' -administrateur  11 . 
Do  nos  jours,  le  Collège  do  Franco  dépend  du  ministère 
de  l'instruction  publique.  Il  s'administre  lui-môme.  L'In- 
stitut de  France  et  le  corps  dos  professeurs  du  Collège 
do  France,  par  une  double  présentation,  proposent  les 
candidats  aux  chaires  vacantes,  parmi  lesquels  le  chef 
de  l'Etat  choisit  les  titulaires.  L'emplacement  du  Collège 
do  Franco  a  varié  à  diverses  reprises.  Il  no  devint  défi- 
nitif que  sous  Louis  XIII,  à  l'endroit  où  il  est  encore  au- 


108 

jourd'huî;  mais  le  bâtiment  fut  reconstruit  en  1774.  Il  fut 
refait,  à  cette  époque,  par  l'architecte  Chalgrin,  et  agrandi 
sous  le  règne  de  Louis-Philippe,  sous  celui  de  Napo- 
léon III,  et  il  a  subi,  sous  latroisième  République,  cer- 
taines modifications  matérielles  importantes. 

—  BiBLiOGR.  :  A.  Lefrane,  Histoire  du  collège  de  France 
(Paris,  181*2). 

GOLLEGE-POINT,  ville  des  Etals-Unis  (Etat  de  New- 
York),  sur  l'océan  Atlantique;  6.130  hab.  Fabrication  de 
soie,  de  rubans,  de  caoutchouc. 

COLLÉGIAL,  ALE,  AUX  (Ji-al)  adj.  Qui  appartient  au 
collège,  qui  a  rapport  au  collège  ou  aux  habitudes  du 
collège  :  Discipline  collégiale. 

—  Chapitre  collégial.  Eglise  collégiale.  Chapitre  de  cha- 
noines établi  dans  une  église  qui  n'a  pas  de  siège  épis- 
copal;  église  qui  possède  un  chapitre  sans  avoir  un  siège 
épiscopal.  Il  Tribunaux  collégiaux.  Tribunaux  composés  de 
plusieurs  membres. 

—  n.  m.  Dignitaire  des  universités  espagnoles  :  Le  col- 
LKGiAL  de  l'u7uversité  de  SévUle. 

—  n.  {.:  Une  collkgialp;. 

—  Anton.  Cathédral,  épiscopaL 
COLLÉGIALEMENT  {ji-a)  adv.  Comme  les  collèges  ou 

les  collégiens  :  Agir  cùllkgialement.  (Peu  usité. j 

COLLÉGIAT  iji-a  )  n.  m.  Admin.  Elève  qui  a  uno  bourse 
dans  un  collège.  (Vieux.)  ii  On  dit  aujourd'hui  boursikr. 
~  Hist.  rom.  Membre  d'un  collège  ou  d'une  corporation 
d'artisans  ou  de  marchands. 

COLLÉGIEN,  ENNE  {ji-in,  en)  adj.  Qui  a  rapport  aux 
collèges,  aux  collégiens  :  La  gent  collégienne.  Argot  col- 
légien. 

—  n.  m.  Elève  d'un  collège:  Un  collégien  studieux. 
Il  En  T.  d'arg..  Prisonnier. 

COLLÉGIENS  (ji-in  )  n.  m.  pi.  Secte  hollandaise  dont  les 
membres  tiennent,  chaque  premier  dimanche  du  mois,  une 
assemblée  où  chacun  peut  en  liberté  parler,  prier,  expli- 
([ucr  l'Ecriture  :  Les  collégiens  confèrent  le  baptéine  par 
immersion.  —  Un  collégien. 

COLLÈGUE  [lègh'  —  \at.  colîega;  de  colligere,  supin  coZ- 
îectum,  réunir)  n.  m.  Personne  qui  fait  partie  d'un  même 
corps,  qui  remplit  les  mêmes  fonctions,  qui  exerce  la 
même  profession  qu'une  ou  plusieurs  autres  personnes  : 
Le  ministre  de  la  guerre  et  son  collègue  de  l'intérieur. 

—  Stn.  Collègue,  cODfrère.  Collègue  se  dit  de  ceux  qui 
ont  reçu  une  même  mission,  une  même  charge;  confrère, 
de  ceux  qui  exercent  la  même-profession,  ou  qui  font  par- 
tie de  la  même  corporation. 

COLLÉMACÉES  n.  f.  pi.  Famille  de  lichens,  comprenant 
les  itchinei,  les  collemei,  les  pyrenidiei.  —  Une  collemacÉE. 

COLLÈME  n.  m.  Genre  de  cryptogames  gélatineux,  du 
groupe  des  collémacées,  comprenant  une  soixantaine  d'es- 
pèces, qui  appartiennent  presque  toutes  aux  zones  tem- 
pérées. Syn.  de  goodenie. 

COLLEMENT  (Jco-le-man  —  rad.  coller)  n.  m.  Techn. 
Adhérence  de  deux  objets  entre  eux,  par  l'interposition 
d'une  matière  gluante  :  Le  collement  des  paupières  dans 
une  ophtalmie. 

—  Télégr.  Collement  de  la  palette  contre  le  fer  doux 
d'un  éLctro-aimant ,  Dérangement  qui  se  produit  dans 
l'appareil  télégraphique  Morse  et  qui  transforme  le  fer 
doux  de  l'électro-aimant  en  aimant  permanent.  (Ce  déran- 
gement est  occasionné  par  la  flexion  latérale  d'un  des 
côtés  de  l'armature  de  l'électro-aimant,  ce  qui  établit  une 
communication  entre  le  contact  de  pile  de  la  colonne  de 
translation  et  le  fer  doux  qui  touche  l'armature.) 

GOLLENBUSCHIEN  {lan-buss-chi-in)  n.  m.  Membre  d'une 
petite  sorte  chrétienne  millénariste  établie  à  Duisbourg, 
dans  le  xvni'  siècle,  par  le  D'  CoUenbusch. 

COLLENCHYME  [kol-lan  —  du  gr.  kolla,  colle,  et  eg- 
chu)na,  épanchement,  substance)  n.  m.  Nom  créé  par  Link 
pour  un  tissu  qu'on  rencontre  dans  le  corps  des  végétaux 
supérieurs. 

—  Encycl.  Le  collejxchyme  est  formé  de  cellules  vivan- 
tes, ordinairement  juxtaposées,  sans  méats,  et  dont  les 
membranes,  tout  en  restant  cellulosiques,  ont  acquis  une 
épaisseur  notable;  elles  ont  pris,  de  plus,  un  état  physi- 
que particulier  qui  unit  la  flexibilité  à  la  solidité,  de  ma- 
nière à  soutenir  l'organe  sans  gêner  sa  croissance.  On 
observe  du  collenchyme  sous  1  épiderme  du  pétiole  de 
lierre  ou  de  bégonia;  dans  ce  dernier,  l'épaississement 
des  membranes  est  localisé  le  long  des  crêtes  qui  unissent 
les  cellules  entre  elles. 

GOLLENUCCIO  (Pandolphe),  littérateur,  historien  et 
jurisconsulte  italien,  né  à  Pesaro.  où  il  mourut  en  1500, 
remplit  les  fonctions  de  podestat,  fut  chargé  d'impor- 
tantes négociations  diplomatiques ,  et  fut  étranglé  en 
prison  par  ordre  de  Jean  Sforza,  sous  prétexte  qu'il  avait 
entretenu  une  correspondance  avec  César  Borgia.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Abrégé  de  l'histoire  de  Naples 
(1539),  traduit  en  plusieurs  langues  ;  Traité  sur  l'éducation 
des  anciens  (1542). 

COLLER  V.  a.  Fixer,  faire  adhérer  au  mo3'en  de  la  colle  : 
Coller  des  gravures,  ime  affiche,  ii  Faire  adhérer  au  moyen 
d'un  corps  gluant  quelconque  :  Chei^eux  collés  par  le  sang. 

—  Par  e.\agér.  Appliquer  exactement  :  Coller  son  oreille 
contre  une  cloison,  son  œil  à  une  serrure,  ses  lèvres  sur  la 
main  de  quelqu'un,  il  Fixer  attentivement  :  Coller  son  re- 
gard sur  quelqu'un. 

—  Pop.  Placer  :  CoïXE-nioi  ça  dans  le  coin,  il  Réduire  au 
silence,  embarrasser:  Coller  son  interlocuteur.  \\  On  dit 
quelquefois  coller  sous  bande,  par  allusion  à  un  terme  du 
jeu  de  billard.  (V.  la  rubr.  Jeux.)  il  Refuser  à  un  examen  : 
Examinateur  gui  colle  tous  les  candidats.  Il  Punir  ;  Lycéen 
qui  ne  peut  sortir  parce  qu'il  est  collé,  ii  Coller  au  mur, 
Fusiller  un  insurgé,  un  prisonnier,  etc. 

—  Arg.  Appliquer,  en  parlant  d'un  coup  :  Coller  un 
pain.  Appliquer  un  soufflet. 

—  Econ.  rur.  Coller  du  vin,  des  ligtieurs.  Clarifier  à  l'aide 
du  blanc  d'(euf  ou  de  la  colle  de  poisson,  ti  Coller  le  grain. 
Dans  certains  départements.  Nettoyer  le  grain. 

~  Jeux.  Placer  une  bille  de  billard  de  façon  qu'elle 
touche  la  bande.  (On  dit  indifféremment  coller  la  bille  ou 
COLLER  .son  adversaire.) 

—  Techn.  Imprégner  do  colle,  apprêter  avec  de  la  colle, 
imprégner  de  colle  :  Coller  le  papier.  Coller  de  la  toile. 

—  V.  n.  Tenir  comme  avec  de  la  colle,  être  appliqué 
exactement  :  Pantalon  qui  cohi.K parfaitement. 


109 

Collé,  ée  part,  passé  du  v.  Coller,  ii  Manôg.  Collé  sur  son 
cheval,  So  dit  d'un  bon  cavalier  qui,  en  seilo,  no  semble 
faire  qu'un  avec  son  cheval. 

—  Techn.  Papier  collé,  Papier  qu'on  a  imprégné  de  coUo 
pour  rompf^clior  do  boiro. 

—  Véloc.  So  dit  d'un  coureur  qui,  dans  une  course,  suit 
de  très  près  son  entraîneur,  la  roue  directrice  du  coureur 
touchant  presque  la  roue  motrice  de  l'entraîneur. 

Se  coller,  v.  pr.  Etre  collé,  s'appuyer,  se  serrer  :  Sv. 
COLLER  corili'c  itti  7nur. 

—  Fam.  So  mettre,  so  tenir;  CoLLE-(oi  ici  et  ne  boufic 
pas.  Il  Se  mettre  on  ménage  sans  être  marié.  Il  Se  lier  inti- 
mement. 

—  Fig.  S'appliquer  fortement:  Se  coller  sur  ses  livres. 

—  Véner.  Se  coller  à  la  voie.  Se  dit  des  chiens  quand  ils 
ne  s'écartent  pas  do  la  piste  de  l'animal  qu'ils  poursui- 
vent. 

—  Antox.  Décoller. 

COLLÉRAGE  (rof)  d.  m.  Il  Droit  de  collérage,  Droit  que 
l'on  payait  pour  mettre  le  vin  en  coule,  c'est-à-dire  en 
perco. 

COLLERET  ou  COLERET  n.  m.  Pôc;h.  V.  COLERET. 

CoLLERET,  comm.  du  dèp.  du  Nord,  arr.  et  à  20  kilom. 
d'Avesnos,  près  do  la  Sambre  et  de  la  frontière  belge  ; 
J.2T3  liab.  Ch.  do  f.  Nord.  Marbre.  Brasserie,  scierie. 

COLLERETTE  {j'êf  ~  rad.  colUer,  au  sens  de  collet)  n.  f. 
Cost.  Petit  collet  de  linge  fin  qui  fait  le  tour  du  cou,  et 
dont  les  femmes  et  les  enfants  se  servent  seuls  aujour- 
d'hui :  Sous  Henri  I  \\  les  hommes  portaient  d'a/nples  colli:- 
ftUTTKfi  tuyautées.  \\  Par  anal..  Objet  en  forme  de  collerette  ; 
Mettre  aux  bougies  des  collerettes  de  cristal. 

—  Bot.  Nom  donné  à  l'involucre  quand  il  se  compose 
d'un  seul  rang  ou  verticille  de  bractées  étalées,  comme 
dans  la  carotte  et  les  autres  orabellifères,  dans  les  eu- 
phorbes, etc.  Il  Partie  du  chapeau  des  champignons  qui 
reste  adhérente  au  stipe,  lorsque  le  cha- 
peau est  séparé  par  le  bord. 

—  Mar.  Couronne  terminant  un  tuyau 
et  permettant  la  jonction  avec  un  autre. 

Il  On  dit  aussi  bride. 

—  Mécan.  Couronne  du  grand  piston 
d'une  machine  motrice,  dans  les  bateaux 
à  vapeur. 

—  Pëch.  Nom  donné  aux  courtines  ou 
claies  volantes  ou  mobiles,  avec  les- 
quelles on  forme  un  parc  ou  une  en- 
ceinte. 

—  EscTCL.  Cost.  Dès  le  xn*  siècle,  on 
peut  trouver  trace,  dans  la  toilette  des 
femmes,  d'une  sorte  do  collerette  ;au  xv*, 
elle  existe  entièrement,  aussi  bien  que  le  mot  ;  au  xvi»,  les 
robes  des  femmes  sont  largement  ouvertes  sur  le  devant 
de  la  poitrine,  qui  est  couvert  dune  fine  collerette,  ter- 
minée par  une  Iraise  sous  le  menton.  Sous  Henri  IV,  la 


CoUerPtte 
d'homme  (1572). 


Collerette  à  armer  (I51S). 


CoIIei-elte  de  femme  (IG20), 


collerette  s'arrondit  et  se  relève  comme  un  beau  grillage, 
soutenue  sur  les  épaules  par  un  fil  d'archal  :  c'est  co 
qu'on  nomma  le  collet  moriduit.  Disparue  presque  sous 
Louis  XIV,  la  collerette  reparaît  sous  Louis  xV.  C'est 
alors  un  sim])Ie  tour  de  gorge  en  dentelle  ou  en  réseau 
bouillonné;  elle  reparaît  sous  Louis  XVI  et  prend  les 
noms  d'archiduchesse,  collet  Médicis,  collet  monté,  etc.  — 
On  entendait,  au  xiv"  siècle,  par  «  collerette  à  armer  « 
un  colletin  de  mailles,  sorte  de  pèlerine  complétant  la  dé- 
fense du  cou  et  do  la  gorge,  comme  le  clavain  et  le  man- 
teau d'ôvéquo,  qui  est  bien   postérieur.  (On  disait  aussi 

FAUX  CAMML.) 

COLLERIE  (ri)  n.  f.  Bourde,  mensonge,  tromperie.  (Vx.) 
—  En  T.  do  techn.,  Atelier  où  l'on  nncolio  les  fils  des 
chaînes  qui  sont  destinées  au  tissage  des  étoffes. 

GoLLERYE  (Roger  DE),  dit  Roger  Bontemps,  poète, 
né  à  Paris  vers  1470,  mort  vers  ir>-10.  Il  entra  dans  les 
ordres  et  fut  longtemps  .secrétaire  de  rùvériuo  d'Auxorre. 
D'humour  joviale,  il  fit  partie,  sous  lo  nom  do  Hof/er  lion- 
temps,  djune  société  de  bons  vivants,  dont  lo  président  était 
appelé  l'abbé  des  Fous.  Son  surnom,  que  Bcranger  a  rendu 
populaire,  sert,  aujourd'hui,  à  désigner  un  homme  d'hu- 
meur joviale  et  insoucieuse  ;  on  dit  :  C'est  un  Kooer 
Bontemps!...  Ses  Œuvres,  en  vers  et  en  prose,  tour  à  tour 

faios  et  satiriques,  et  qui  comprennent  :  Dix-neuf  énitres, 
es  Criz^  des  Complaintes  ot  Ballades,  Satires,  Dialogues, 
Rondeaux,  Epitnphes,  etc.,  ont  été  publiées  ù  Paris  on  1530 
ot  rééditées  par  Ch.  d'fléricault,  on  1855. 

CoLLE-SALVETTi,  comm.  d'Italie  (Toscane  [pro'?.  do 
PisoJ),  sur  la  fienvo  côtior  Tora  ;  9.0-10  hab. 

COLLE-SANNITA,  comm.  d'Italie  {Campanie  [nrov.  do 
Bénévoiit));  5.100  hab. 

COLLESANO.  villo  du  rovaumo  d'Italie  {île  do  Sicile 
[prov.  de  Palermo]).  près  do  la  source  du  fleuve  côtior 
Kocella;  5.800  hab.  Jaspe  et  agates. 

COLLESCIPOLI,  comm.  d'Italie  (Ombrie  rprov.  do  P6- 
rouso])  ;  2.400  liab. 

COULET  [Ico-lé  —  dimin.  do  col)  n.  m.  Cost.  Partie  d'un 
v^tomont  qui  entoure  lo  cou  :  Le  collet  d'un  hahit,  d'une 
robe.  Il  Morceau  d'étoffe  arrondi,  qui  entoure  la  partie  su- 
périeure d'un  v/vtement  et  retombe  sur  les  épaules  et  la 
poitrine  :  Manteau  à  plusieurs  collkts.  h  Vêtement  d'étolTe, 
do  fourrure,  do  dentelle,  etc.,  dont  les  dames  couvrent  leurs 
épaules  :  Un  coi.lkt  d'astraca7i.  ii  Collet-manteau.  Sorte  de 
vêtement  dn  drap  bleu  foncé,  en  forme  de  rotonde  ou  longue 
pèlontie.  porté  par  les  gendarmes  on  guiso  de  capote,  fil 
n'a  pas  de  capuchon,  mais  seulement  un  largo  collet  orné 
do  grenades  on  tU  blanc,  ot  il  forme  par  devant  au  moyen 


Collet  de  bufne[xvn»3.) 


de  quatre  pattes  à  pas.sepoil  écarlate  disposées  do  chaque 
côté  et  qui  se  boutonnent  deux  ù  deux.)iiOrnenient  en  linge, 
qu'on  mettait  autrefois  sur  le  collet  du  puurpolut,  pouTlo 
préserver,  et  qu'on  appelait  aussi  rabat. 

—  Petit  collet,  Rabat  moins  ample  que  celui  dos  laïques, 
dont  les  gens  d'Egliso  faisaient  usage.  Il /Ve/u^re  le  petit 
collet.  Entrer  dans  l'état  ecclésiastique.  (So  disait  parti- 
culièrement, au  xviii"  siècle,  de  certains  abbés  mondains, 
qui  n'avaient  guère  du  prêtre  que  l'habit.  Les  plus  cé- 
lèbres sont  l'abbé  Prévost,  l'abbé  do  Bernis,  l'abbé  de  Voi- 
sonon)  ;  Les  petits  collets  étaient  fort  renommés  pour 
leur  galanterie  et  l'élégance  de  leurs  inanières.  il  Celui  ijui 
atfectait  de  porter  un  petit  collet  et  se  donnait  un  air 
dévot. 

—  Collet  monté.  Grand  collet  de  linge  qui  était  soutenu 
par  de  la  carte  ou  du  fil  de  fer.  |i  Fig.  S'applique,  commo 
une  sorte  d'adjectif  invariable,  aux  personnes  d'une  pru- 
derie excessive  et  aux  choses  afl'ectées  :  Je  trouve  que  le 
vers  alexandrin  est  trop  coLLiiT  monté.  (J.  Joubert.) 

—  Collet  de  buffle.  Sorte  de  pourpoint  en  peau  de  buffle, 
à  grandes    basques  et   sans    man- 
ches, dont  on  se  servait  autrefois 
dans  la  cavalerie  française. 

—  Loc.  fam.  Prendre,  Saisir 
ijuelqu'un  au  collet,  Mettre  la  main 
sur  le  collet,  ou  au  collet  à  quelqu'un. 
L'arrêter  de  force,  se  rendre  maître 
de  sa  personne.  (Fi^.  Retenir  quel- 
qu'un malgré  lui,  lui  faire  une  sorte 
de  violence,  le  contraindre  en  quel- 
({ue  façon  :  Prendre  quelqu'un  au 
(OLLEt  pour  lui  conter  son  histoire, 
pour  le  conduire  à  l'Opéra.)  \\  Prêter 
le  collet  à  quelqu'un.  Lutter  contre 
lui,  accepter  son  défi  :  Villars  man- 
qua plus  d'une  occasion  de  prêter 
LE  collet  au  prince  Eugène.  (St- 
Simon.)ii  Sauter  au  collet  de  quelqu'un}.  Lui  sauter  au  cou 
pour  l'embrasser  ou  l'arrêter.  —  Survenir  inopinément  : 
Cne  bonne  aubaine,  un  héritage  qui  vous  saute  au 
collet. 

—  Anat.  Collet  d'une  dent.  Partie  d'une  dent  qui  est 
entre  la  couronne  et  la  racine. 

—  Artill.  Etranglement  qui  se  trouve  à  la  partie  posté- 
rieure des  anciens  canons,  entre  la  culasse  et  la  boule 
appelée  «  bouton  de  culasse  i>. 

—  Art  milit.  Collet  de  mailles.  Sorte  de  pèlerine  de 
mailles,  qu'on  porta  du  xiv  au  xvi*  siècle. 

—  Bot.  Limite  entre  la  tige  principale  et  la  racine  ter- 
minale, chez  les  plantes  vasculaires.  (Syn.  de  anneau,  ou 
COLLIER,  dans  les  champignons.)  ii  Nom  vulgaire  dune  es- 
pèce d'agaric,  il  Collet  de  Notre-Dame,  NomTulgaire,  aux 
Antilles,  d'une  espèce  de  poivre. 

—  Boucher.  Collet  de  mouton.  Collet  de  veau.  Partie  infé- 
rieure du  cou  do  ces  animaux. 

—  Chass.  Sorte  de  lacs  en  crins  ou  en  laiton,  destinés 
à  prendre  des  oiseaux 
et  de  petits  quadrupè-  i 
des,  comme  le  lièvre  et 
lo  lapin.  Il  Collet  à  pi- 
quet. Celui  qui  est  sus- 
pendu à  un  piquet  fixe. 

Il  Collet  pendu.  Celui 
qui  se  relève  avec  la 
baguette  qui  le  main- 
tient lorsque  l'oiseau 
veut  saisir  une  amorce. 

Il  Collet  à  ressort.  Collet  analogue  au  précédent,  mais 
dans  lequel  la  baguette  est  remplacée  par  un  ressort,  ii 
Collet  traînant.  Celui  qui  est  attaché  par  terre  à  une 
ficelle  (usité  pour  prendre  les  alouettes  en  temps  do 
neige). 

—  Constr.  Partie  la  plus  étroite  d'une  marche  tournanto, 
la  reliant  au  noyau,  dans 
un  escalier  à  vis. 

—  Dr.  anc.  Instrument 
do  supplice  appelé  aussi 

COLLIER. 

—  Mar.  Collet  d'un  cou- 
ple. Point  de  jonction  de 
doux  branches,  ii  Collet 


Collet  (cha83.)  :  1.  De  crin;  2.  De 
laiton. 


A,  coiu-t  du  palter  de  but^e. 


d'un  aviron.  Partie  arrondie  entre  la  poUo  et  la  poignée. 
Il  Fam.  Les  collets  bleus.  Les  matelots. 

—  Méc.  Collets  du  palier  de  butée.  Couronnes  on  saillie 
sur  l'arbre  venant  s'engager  dans  des  logements  sem- 
blables du  palier  et  servant  de  point  d'appui  et  do  résis- 
tance aux  ctforts  latéraux. 

—  Péch.  Sorte  do  nœud  coulant  on  laiton,  que  Ton  em- 
ploie pour  capturer  le  brochet  qui,  à  l'époque  des  fortes 
chaleurs,  dort  à  fleur  d'eau. 

—  Techn.  Partie  formant  saillio,  rebord,  bourrelet,  ren- 
flement, etc.,  dans  un  grand  nombre  d'objets,  de  pièces  mé- 
caniques, etc.,  et  qui  se  trouve  généralement  placé  nrés 
d'une  des  extrémités. iiSoudure  employée  pour  jouidro  UeiLX 
tuyaux  de  plomb,  n  Dans  l'industrie  dès  tissus,  Ficelle  dou- 
blée, munie  d'un  petit  crochet,  formant  ressort  ot  servant 
à  supporter  les  arcades,  ii  Réunion  d'arcades  supportées 
par  un  mémo  collet  dans  le  tissage,  il  Largo  rondelle  do 
bois  qu'on  fixe  à  chacune  dos  extrémités  du  rouleau  do 
derrière,  afin  de  retenir  les  bords  de  la  chaîne. 

—  Encycl.  Archéol.  On  appelait  collet,  au  xvi*  siècle, 
un  corps  de  yôtomont  ou  pourpoint  droit,  à.  l'origine  sans 
manches;  puis,  tout  manteau  à  ailerons  ou  à  manches, 
voire  dos  paletots  destinés  aux  chiens.  Plus  particu- 
lièrement, on 
appelait  collet 
de  ouf  fie  ou  col- 
let à  armer  un 
pourpoint  fait 
do  cuirdecerf, 
do  buffle,  de 
maroquin.  Au 
xvii*  siècle,  les 
plus  estimés 
étaient  faits  do 
mouflon     do 

Sardaigne. 
Munis  ou  non 
do  manches, 
lacés  au  droit  do  la  poitrine,  ils  furent  en  usage  pen- 
dant plus  de  trois  cents  ans  :  au  commencement  du 
XIX»  siècle,  los  paysans  espagnols  «mi  portaient  oncoro. 


Collet  liturgique. 


Collet  tift  clinnnlnp. 


Collet  de  femme  {xvio  s.). 


Collet  (racine)  :  passage  de  la  structure 
du  cylindre  central  de  la  racine  ô  CPlle  du 
cylindre  central  de  la  tige,  chez  le  haricot. 


COLLERAGE   —   COLLETER 

Aux  XV",  XVI"  et  xvi[«  siècles,  les  colleta  étaient  chargés 
d  œillets  où.  devaient  passer  los  aiguillettes  destinées  ù 
attacher  los  pièces  do 
l'arniure.  Le  musée  d'ar- 
tillerie possède  lo  collet 
de  buffle  de  Louis  XIII. 
Quant  au  collet  litur- 
gique, il  habille  lo  cou  do 
l'officiant  ;  sous  le  nom  do 
collier  et  de  collerette,  il 
est  indépendant  ou  ajusté 
à  la  dalmatique.  Il  sem- 
ble avoir  atteint  ses  plus 
grandes  dimensions  au 
XIV'  siècle. 

—  Bot.  Chez  la  plupart 
des  plantes  vasculaires, 
la  racine  terminale  est 
exogène,  c'est-à-dire  con- 
tinue directement  la  tige 
•  principale.  Lo  collet  cor- 
respond alors  extérieurement  à  la  ligne  circulaire  suivant 
laquelle  la  surface  lisse  de  l'épiderme  de  la  tige  fait  place 
à  la  surface  torno  et  ornée  de  poils  radicaux,  qui  appartient 
soit  à  l'assise  corticale  externe  de  la  racine  {monocotylé- 
dones  et  cryptogames  vasculaires),  soit  à  l'assise  jpro- 
fonde  do  son  épidémie  composé  (dicotylédones  et  gymno- 
spermes). Quand  la  racine  terminale  est  endogène  et  en- 
tourée d  une  coléorhize  {graminées),  le  collet  correspond 
à  la  ligne  circulaire  suivant  lac^uelle  l'épiderme  de  la 
racine  se  raccorde,  plus  ou  moins  profondément,  avec 
l'écorce  de  la  tige.  Au  niveau  du  collet,  le  cylindre  cen- 
tral, très  grêle,  de  la  racine  subit  une  dilatation  considé- 
rable, qui  a  pour 
effet  de  diminuer, 
dans  latige, l'épais- 
seur relative  de 
l'écorce.  En  mémo 
temps,  les  fai- 
sceaux ligneux  de 
la  racine  subissent 
la  torsion  néces- 
saire pour  donner 
à  leurs  éléments 
l'orientation  qui  caractérise  la  structure  de  la  tige.  Ces 
éléments  viennent  s'adosser  à  ceux  du  liber  ;  par  exemple, 
chez  le  haricot,  les  vaisseaux  qui  constituent  chacun  des 
quatre  faisceaux  ligneux  de  la  racine  se  séparent  en  devix 
groupes  qui  s'écartent  progressivement  l'un  do  l'autre  à 
partir  do  leur  bord  interne,  pivotent  autour  de  leur  bord 
externe  et  viennent  appliquer  leur  bord  interne  contre 
une  moitié  d'un  des  quatre  faisceaux  libériens,  dédoublés 
sans  torsion. 

Collet  (Joseph),  contre -amiral  français,  né  à  l'ile 
Bourbon  en  1768.  mort  à  Toulon  en  182S.  Il  entra  comme 
volontaire  dans  la  marine  militaire  (1790),  et  se  distinirua 
par  son  courage  et  son  habileté  professionnelle  dans  toutes 
les  guerres  maritimes  du  Consulat  et  de  l'Empire.  Il  prit 
part  au  combat  d'Algésiras  (1801).  De  1803  à  1814,  et 
môme  pendant  les  Cent-Jours,  il  livra  d'heureux  combats 
aux  Anglais.  Il  se  signala  encore  pendant  la  guerre  d'Es- 
pagne pour  le  rétablissement  de  Ferdinand  VII  (1823), 
ensuite  dans  l'expédition  contre  le  dey  d'Alger  (1827).  Il 
revint  mourant  du  blocus  d'Alger. 

COLLETAGE  (taf)  n.  m.  Techn.  Dans  l'industrie  des 
tissus.  Action  d'accrocher  les  arcades  aux  collets.  (Lo 
collotage  s'exécute  d'une  manière  suivie,  c'est-à-dire  eu 
tenant  strictement  compte  de  l'ordre  des  crochets  do  la 
mécanique.) 

—  Coût.  anc.  Nom  que  l'on  donnait  aux  tailles,  aides  et 
subsides,  au  xiv*  siècle. 

COLLET-DE-DÈZE  (Lk),  comm.  de  la  Lozère,  arr.  et 

à  ÀO  kilom.  de  Florac,  près  du  confluent  du  Gardon  d'Alais 
et  du  Dourd  ou  Gardon  de  Dèze;  1.158  hab.  Mines  d'anti- 
moine et  do  plomb  sulfuré.   Ruines  du  chiUcau  de  Dèze. 

COLLETE  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hyménoptères  porte- 
aiguillon',  famille  des  apidés  ^ 
ou  melliféres.  tribu  des  ha- 
lictinés,  comprenant  do  peti- 
tes abeilles  solitaires,  qui  ta- 
pissent leurs  terriers  avec 
une  sorte  do  vernis  laqué 
luisant. 

—  Encyci,.  On  connaît  un 
vingtaine  d'espèces  de  co//i^- 
tes.  réparties  dans  presque  toutes  los  régions  du  globe. 
Dix  sont  de  France;  entre  autres,  le  colleté  ceinturé  [colletés 
succinctus).  C'est  dans  les  nids  dos  colletés  que  so  déve- 
loppent les  larves  des  cantharidos. 

COLLETER  (rad.  collet,  —  Double  la  consonne  finale  du 
rad.,  quand  la  terminaison  commence  par  un  e  muet  :  Je 
collette.  Tu  colletteras.  Il  colletterait)  v.  a.  Saisir  violem- 
ment au  collet.  Il  Cherchera  terrasser:  Chien  qui  collhttk 
MM  loup.  Il  Dans  un  sons  un  pou  libre.  Embrasser,  caresser. 

—  l'ig.  Attariuer  violemment. 

—  Agric.  Colleter  les  crp.t.  Les  attacher  avec  l'échalas, 
pour  los  empêcher  d'être  secoués  par  le  vont,  ii  On  dit  aussi 

ACCOLKR. 

—  Min.  Colleter  un  boisage,  Le  consolider  on  enfonçant 
dos  coins  entre  les  parois  d'une  galerie  ou  d'un  puits  ot 
eu  boisage. 

—  Techn.  Colleter  une  chandelle,  La  plonger  jusqu'au 
collet  dans  le  suif  fondu,  afin  d'en  aug- 
moiuer  l'épaisseur,  ii  Co//t'/er  M  boucle. 
Dans  l'industrie  des  tissus,  Accrocher 
la  bouclo  des  arcades  aux  crochets  des 
collols. 

—  V.  n.  Tendre  dos  lacs,  dos  collets  : 
Passer  son  temps  ù  collktkr. 

Colleté,  ée  part.  pass.  du  v.  Collo- 
tor. 

—  RIns.  Se  dit  do  tout  animal  qui  a 
un  colher.  ii  ."^e  dit  aussi  du  sanglier,  du 
loup,  du  cerf  et  autres  animaux,  qui 
paraissent  poursuivis  et  atteints  par 
dos  chiens  de  chasse. 

—  Manég.  ot  hippintr.  Dents  colletées. 
Dents  incisives  d'un  jeuno  cliovnl,  qui  no  tardent  pas  h  so 
décliuuHsor. 


CoUôtft  {gr.  de  moitiô). 


D'.'irpiMit      ^  un 

chlpi»     pnsinsnt  do 

tîii^iilrB  collflti  du 
ini^iiio. 


COLLETERE 


COLLIER 


CoUetÎQ.fl 


Se  colleter,  v.  pr.  Se  prendre  au  collet  mutuellement, 
chercheràse  terrasser.  —  Fig.  S'attaquer  de  paroles,  dispu- 
ter. Il  Se  débattre,  se  démener  :  Se  colleti^r  avec  la  ynisérc 

COLLÉTÈRE  (du  gr.  kollètês,  colleur)  n.  m.  Poil  glan- 
dulifère,  produisant  la  matière  poisseuse  ou  résineuse 
dont  sont  souvent  enduits  les  bourgeons. 

GoiXETET  (Guillaume),  poète,  né  à  Paris  en  15!)S, 
mort  en  1659.  Il  gagna  la  faveur  de  Richelieu,  qui  lui  fit 
vérilier  les  poésies  de  ses  essais  dramatiques,  et  il  fui  uu 
des  premiers  membres  de  l'Académie  française.  CoUetet  a 
écrie  des  pièces  de  théâtre  médiocres,  des  pièces  de  vers 
où  l'on  trouve  parfois  de  la  verve  et  do  l'originalité  au 
milieu  de  son  enflure  habituelle.  Ses  principales  œuvres 
sont:  Divertissements  (1631-1633);  Le  Banquet  des  poètes 
(1646);  Epigranimes  [16Ô3);  Poésies  diverses  {l&h6)  ;  Traité 
de  la  poésie  tiiorale  et  sentencieuse  (1657)  ;  le  Sonnet  (1658); 
le  Poème  bucolique  et  l'Eijlogue  (i658j.  Ces  trois  dernières 
pièces  ont  été  réunies  sous  le  titre  à.'Art  poétique  {16581- 
Il  a  laissé  en  manuscrit  une  Histoire  des  poètes  français. 
Colletet  avait  épousé  successivement  trois  de  ses  ser- 
vantes. La  dernière,  Claudine,  acquit  une  grande  réputa- 
tion en  récitant  des  vers  qu'elle  disait  composés  par  elle, 
mais  qui  étaient  de  Colletet.  —  Son  tils,  François  Colletet, 
né  à  Paris  en  1628,  mort  vers  1680,  fut  un  poète  des  plus  un:- 
diocres,  et  s'attira  les  sarcasmes  de  Boileau.  Nous  citerons 
de  lui  :  JVoèls  nouveaux  (1660),  et  le  Tracas  de  Paris,  ave< 
une  Description  de  Paris,  en  vers  burlesques  (1665),  etc. 

COLLETEUR  n.  m.  Celui  qui  tend  des  collets  pour  prendre 
le  gibier. 

—  Fam.  Homme  qui  aime  à  se  colleter,  à  lutter,  à  se  battre. 

COLLÉTIE  [sî)  n.  f.  Genre  de  rhamnacées,  type  de  la 
tribu  des  culléliées,  comprenant  une  vingtaine  d'espèces 
qui  croissent  au  Chili  et  au  Pérou,  et  dont  la  plupart 
jcuisseot  de  propriétés  purgatives,  li  Syn.  mayaca. 

GOLLÉTIÉES  \S'-éj  n.  f.  pi.  Bot.  Tribu  do  la  famille  des 
rhamnacées,  ayant  pour  type  le  genre  collétie,  —  Cne 

COLLÉTIÉE. 

COLLETIER  [ti-ê  —  rad.  collet)  n.  m.  Ou-\Tier  qui.  aux 
xvi«  et  XVII'  siècles,  fabriquait  les  collets  de  buffle  en 
toutes  peaux  chamoisées.  u  Fabriquant  ou  marchand  do 
collets  de  toute  nature. 

GOLLÉTIINE  {ti-in')  Q.  f.  Principe  particulier  existant 
dans  la  coUétie. 

COLLETIN  n.  m.  Pièce  de  l'armure  de  plates  qui  dé- 
fend les  épaules  et  le  cou. 

—  En'cycl.  Le  colletin  apparaît  au  xiv*  siècle  et  rem- 
place bientôt  le  clavaiu  et  la 
collerette  de  mailles  ou  ca- 
mail;  avec  le  temps,  il  devient 
de  plus  en  plus  vaste.  Essen- 
tiellement composé  de  deux 
grandes  pièces  battues,  dont 
lune  pour  la  gorge,  l'autre  pour 
la  région  du  trapèze,  il  porte  en 
haut  de  petites  plates  plus  ou 
moins  nombreuses,  imbriquées,  permettant  la  flexion  du 
cou.  C'est  sur  lui  que  se  bouclent  les  brassards  par  leurs 
épaulières,  et  que  s'attachent  souvent  le  plastron  et  la 
dossière  de  la  cuirasse.  Au  xvii*  siècle,  il  s'allonge  en 
écusson,  pouvant  descendre  jusqu'à  la  pointe  du  sternum, 
et  forme  le  grand  hausse-col  bouclé  sur  le  collet  de  buffle. 

COLLÉTIQUE  (  tîk' —  du  gr.  kollêtikos,  même  sens)  adj .  et 
n.  m.  Se  dit  des  médicaments  agglutinatifs  servant  à  re- 
joindre les  parties  séparées  d'une  plaie  ou  d'un  ulcère. 

Collet  MeYGRET  i  Pierre-Marie-Hector),  adminis- 
trateur français,  né  à  La  Burbanche  (Ain)  en  1816,  mort  à 
Paris  en  18~6.  Il  fut  secrétaire  général  de  la  préfecture  de 
police,  directeur  général  de  la  sûreté  publique,  préfet  du 
Nord  et  receveur  général.  —  Son  frère.  Antoine-Honork- 
HiiCTOR-TANCRÈDK  Collet  Meygrct,  général  français,  né 
à  La  Burbanche  (.Ain)  en  1834,  sortit  de  l'Ecole  polytechni- 
que, servit  dans  l'artillerie  et  fit  les  campagnes  dltalle,  du 
Mexique  et  celle  de  1870,  où  il  se  distingua  à  Beaumoiit.  Il 
a  créé  et  organisé  à  Versailles,  en  1884,  l'Ecole  militaire 
de  l'artillerie  et  du  génie.  Promu  divisionnaire  en  1895,  il 
fut  nommé  au  commandement  de  la  division  d'Alger. 

GoLLETORTO,  bourg  d'Italie  fMolise  [prov.  de  Campo- 
Basso^  ;  3.805  hab.  Assez  belle  église;  ancien  couvent. 
COLLÉTOTRIQUE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  vermiculaire. 

CoLLETTA  .'Pietro'i,  né  à  Naples  en  1775,  mort  à  Flo- 
rence en  18^1,  11  ht,  sous  Mack,  la  campagne  de  1798  contre 
les  Français.  Après  la  révolution  de  1798,  il  se  rallia  à 
la  république  Parthénopéenne;  mais  la  restauration  de 
1799le  jeta  en  prison.  Il  échappa  au  supplice,  et,  jusqu'en 
1806,  il  s'occupa,  comme  ingénieur  civil,  du  dessèchement 
des  marais  de  l'Ofanto.  Lorsque  les  Français  réoccupèreni 
Naples,  il  servit  dans  l'armée  de  Joseph  Bonaparte,  et 
prit  part  à  la  lutte  contre  les  partisans  des  Bourbons,  Sous 
le  règne  de  Murât,  il  fut  l'un  des  princi- 
paux personnages  militaires  du  royaume. 
En  1815,  le  roi  Ferdinand  lui  donna  le  com- 
mandement de  la  division  militaire  de  Sa- 
lerne.  La  révolution  de  1820  le  nomma  lieu- 
tenant du  roi  en  Sicile,  puis  ministre  de  la 
guerre;  mais,  à  la  restauration  do  1821,  il 
fut  emprisonné  à  Saint-Elmo,  puis  déporté 
à  Brunn,  et  enfin  exilé  à  Florence.  C'est  là 
qu'il  écrivit  sa  belle  Storia  dei  Beame  di 
Napoli,  dal  1734  al  1825. 

COLLETTE  {ko-lèt)  n.  f.  Petit  sceau  de 
forme  cylindro-conique,  employé  en  bras- 
serie et  contenant  ce  qui  sert  à  coller  la  bière, 
employée  pour  le  collage  do  la  bière. 

GOLLE-UMBERTO,  comm.  d'Italie  (Véaétie  [prov.  do 
Trévisejj  ;  2.500  hab. 

COLLEUR  n.  m.  Celui  qui  coilo  lo  papier  de  tenture. 
Il  Celui  qui  colle  des  aftiches  sur  les  murs,  afiichour. 
II  Ouvrier  qui  colle  le  papier,  oui  l'enduit  de  colle. 

—  Pop,  Celui  qui  conto  dos  colles,  des  bourdos.  il  Homme 
importun,  dont  il  n'est  pas  facile  do  se  débarrasser. 

—  Dans  l'argot  des  écoles,  Examinateur  habitué  à  adres- 
ser aox  élèves  dos  questions  embarrassantes,  il  Répétiteur 

3 ai  prépare  aux  véritables  éprouves,  en  faisant  passer 
es  cxant<:n.s  fictifs. 

COLLEUSE  n.  f.  Plaque  métallique  r:haufl*éc  à  la  vapeur, 
sur  laquelle  on  place,  en  les  superposant,  les  chefs  de  deux    | 


fiièces  d'étoffes  enduites  d'une  colle  spéciale  que  la  cha- 
eur  fait  durcir  presque  instantanément. 

COLLEY  (ko-lé  —  en  angl.  collie)  n.  m.  Chien  écossais  à 
long  poil.  V.  la  planche  chien. 

GOLLIANO,  comm.  d'Italie  (Campanie  [prov.  de  Sa- 
lernej);  3.700  hab. 

COLLIBERT  {hèr'  —  pour  l'étym.,  v.  la  partie  encjycl.) 
n,  m.  Nom  donné,  dans  le  moyen  âge,  à  une  catégorie  de 
personnes  de  condition  inférieure  :  Les  collibkrts  peu- 
vent se  placer  indifféremment  ou  au  dernier  rang  des  hommes 
libres,  ou  à  la  tête  des  hommes  engagés  dans  les  liens  de  ta 
servitude.  (Guérard.) 

—  Encycl.  On  a  beaucoup  discuté  sur  le  sens  du  mot 
collibtrt,  parce  que  les  textes  du  moyen  âge  donnent  sur 
cette  catégorie  de  personnes  des  notions  contradictoi- 
res. D'après  l'étymologie  {cum,  libertus),  il  s'agit  d'affran- 
chis; ce  seraient  des  serfs  affranchis  collectivement  avec 
d'autres  ou  vivant  avec  d'autres  afl'ranchis.  D'après  cer- 
tains textes,  les  colliberts  auraient  été  des  serfs,  et  d'après 
d'autres,  des  hommes  libres.  En  réalité,  ils  paraissent 
avoir  eu  une  condition  intermédiaire  entre  le  serf  ot 
l'homme  libre.  Au  xiu°  siècle,  il  n'y  a  plus  de  colliberts, 
mais  seulement  des  serfs  et  des  colons.  (Le  mot  colliberlus 
a  donné,  dans  le  français  du  moyen  âge  :  culverl  ou  cuvert, 
mot  que  l'on  devrait  employer  de  préférence  à  collibert.) 

COLLICIES  [si  —  lat.  cuUicix  ;  de  colligere,  recueillir) 
n.  f.  pi.  Aotiq.  rom.  Gouttière  en  tuiles  concaves,  posée 
au  bord  d'un  toit,  pour  recueillir  les  eaux  pluviales,  et  les 
conduire  à  Yimpluvium.  ii  Dans  la  campagne,  Conduit  de- 


no 

Le  COLLIER  d'une  vache,  il  Chaîne  que  portent  les  cheva- 
liers de  certains  ordres  :  Collier  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit.  Il  Pièce  principale  du  harnais  des 
animaux  de  trait,  qu'on  leur  passe  autour 
du  cou,  et  qui  est  composée 
des  coussins  et  des  attelles  : 
Le  collier  d'un  cheval, 
d'un  mulet.  \\  Symbole  du 
travail  obligatoire.  —  Re- 
prendre le  collier,  le  collier 
de  misère.  Se  remettre  à 
des  occupations  obligatoi- 
res, que  l'on  avait  momen- 
tanément abandonnées,  n 
Cheval  de  collier  ou  sim- 
plement Collier,  Cheval  do 
trait.  Il  Franc  de  collier,  du  , 
collier.  Se  dit  d'une  bête  de 
trait  qui  tireénergiquement 
sur  le  collier:  Cheval  franc  du  collier.  —  Fig.  Se  dit  de 
quelqu'un  sur  lequel  on  peut  compter,  quant  à  la  loyauté, 
à  la  vigueur  et  à  l'énergie,  ii  Coup  de  collier.  Action  d'une 
bête  de  trait  qui  tire  vivement  sur  le  collier,  pour  déga- 
ger ou  faire  avancer  le  véhicule  auquel  elle  est  attachée. 
—  Fig.  Vigoureux  effort  d'une  personne,  action  énergique 
et  décisive,  il  A  plein  collier.  En  tirant  vivement  sur  le  col- 
lier :  Cheval  qui  tire  à  plein  collier.  —  Fig.  Sans  réserve, 
sans  retenue,  tête  baissée. 

—  Collier  de  barbe.  V.  barbe. 

—  Collier  de  table,  Cercle  de  métal  qui  se  mettait  an- 


ylliprs  de  cheval  :   1,  Voilure  14- 
gêre  ;  2.  Voiture  de  charge. 


Colliers  :  1.  Troyen  ;  2.  Egyptien;  3.  Assyrien;  4-a.  Grecs;  6.  Etrusque;  7.  Romain;  8.  Slave  (xv»  8.);   9.  Gallo-romain,  (Ce  collier  a  la 
forme  d'un  torque);  10-  Scandinave  (x'  s.);  11.  Indien;  12.  Arabe;  13.  Renaissance,  li.  De  1600;   15.  De  1C50;  16.  Empire. 


couvert  destiné  à  recueillir  les  eaux  pluviales  et  à  les  dé- 
verser dans  les  fossés. 

COLLIDES  n.  m.  pi.  Zool.  Sous-ordre  de  radiolaires. 
.Syn.  de  thalassicoles.  (V.  ce  mot.)  —  Un  collide. 

COLLIDINE  n,  f.  La  colUdine,  C'H"Az,  est  une  base  li- 
((Uide,  jaune,  volatile,  trouvée  dans  l'huile  de  Dippel, 

—  Encycl.  Chim.  On  peut  préparer  la  colUdine  en  dis- 
tillant la  cinchonine  avec  la  potasse.  Elle  appartient  à  la 
série  pyridique.  C'est  la  triméthylpyridine;  théorique- 
ment, elle  est  susceptible  d'avoir  vingt-deux  isomères, 
qu'on  désigne  sous  le  nom  général  de  collidines.  Un  petit 
nombre  seulement  sont  connus  :  Yaldéhydine,  obtenue  en 
chauffant  l'aldéhyde-ammoniaque  avec  l'urée,  en  vase 
clos,  entre  120"  et  130";  la  conyrine,  etc.  Wurtz  a  signalé 
la  collidine  dans  les  produits  de  distillation  de  l'aldol- 
ammoniaque.  On  l'a  également  observée  dans  les  produits 
de  décomposition  de  divers  alcaloïdes  par  distillation  sè- 
che ou  sous  l'action  do  la  potasse,  par  exemple  de  la  qui- 
Moléine,  de  la  cinchonine,  de  la  nicotine. 

On  a  obtenu  comme  produit  accessoire  de  la  prépara- 
tion de  la  collidine  une  base  d'odeur  aromatique,  distillant 
vers  SSO"»,  qui  paraît  ôtre  un  polymère  de  la  collidine  et 
appelée  paracollidine. 

—  Phy  siol.  La  collidine  agit  principalement  sur  les  centres 
moteurs  cérébraux,  qu'elle  paralyse,  puis  sur  les  centres 
médullaires  et  les  vaso-constricteurs ,  déterminant  do  la 
salivation  et  de  la  polyurie,  avec  dimi- 
nution de  la  pression  artérielle  et  abais- 
sement de  la  température.  A  dose  faible 
(5  contigr,),  elle  abolit  les  mouvements 
volontaires,  mais  laisse  subsister  les 
réflexes. 

COLLIER  {/i'-(^  —  du  lat.  collarxum, 
mémesons)n.  m.  Ornement  de  cou  formé 
de  petits  objets  enfilés  ou  de  chaînons 
accrochés  l'un  à  l'autre  :  Collier  d'or, 
de  perles,  de  corail.  Collier  de  chien. 

—  Cercle  de  cuir  ou  de  métal,  cour- 
roie, qu'on   met  au  cou   do  quelques  animaux,  pour  les 
attacher,  les  aider  à  travaillori  etc.  :  Collier  de  chien. 


ciennement  sous  les  assiettes  creuses,  devant  les  convives, 
afin  qu'elles  fussent  mieux  d'aplomb  et  qu'on  pût  plus 
facilement  les  enlever  en  faisant  le  service.  (Cette  dispo- 
sition avait  aussi  pour  but  d'empêcher  les  assiettes  brû- 
lantes de  roussir  les  nappes,  etc.) 

—  Archéol.  Collier  de  More,  Ancien  ustensile  de  table 
sur  lequel   on  posait  un  plat  ou  une  assiette  volante. 

—  Archit.  Astragale  d'une  co- 
lonne d'ordre  dorique  ou  ionique, 
que  cet  astragale  soit  décoré  ou 
non. 

—  Art  vétér.  Collier  de  séton. 
Sorte  de  chapelet  formé  de  ba- 
guettes de  bois  percées  de  trous, 
pour  le  passage  de  sangles  ou  de 
cordes.  {On  met  ce  collier  au  che- 
val auquel  on  a  fait  un  séton,  pour  l'empêcher  de  le  lécher,  ) 

—  Bot,  Cordon  d'étamines  qui  se  trouve  dans  quelques 
anémones  doubles.  Syn,  de  anneau. 

—  Boucher.  Partie  du  cou  du  bœuf  la  plus  rapprochée 
de  la  tète.  ii  Maniement  pair  ou  double  du  bœuf,  qui  cor- 
respond aux  trois  quarts  supérieurs  de 
la  longueur  du  bord  antérieur  de  l'épaule. 

—  Chass.  Collier  de  force,  Collier  garni 
do  pointes  en  dedans,  dont  on  se  sert 


Collier  de  force. 

pour  dresser  certains  chiens  d'arrêt  peu 
obéissants,  il  Chien  de  grand  collier. 
Chien  qui  conduit  les  autres  quand  il  est 
couplé  avec  eux.  ColUer  d'étal  : 

—  Dr.  V,  la  partie  encycl.  ^-ï*'.  branches  du 

—  Entom,  Partie  du  corselet  des  lé-     ^^'le'^Yt^ETtïi"' 
pîdoptèros  qui  précède  la  tête,  il  Grand  (màr.i! 
collier  ou  Collier  argenté.  Nom  vulgaire 

do  Vargynnis  euphrosyne.  il  Petit  collier  argenté,  Nom  vul- 
gaire do  Vargynnis  selene. 

—  Mar.  ot  nav.  Collier  d'étai.  Branches  à  œil  fixant  l'élai 


m 

sur  lo  mât.  11  Colliers  de  mdt.  Cercles  en  fer  consolidaut  les 
mâts.  Il  Collier  de  chouquet,  Partie  circulaire  à  charnière 
d'un  chuuquot  en  ter,  dans  laquelle  partie  se  loge  le  mât 
supérieur,  ii  Collier  de  mât  d'embarcation.  Cercle  en  fer  à 
charnière  encastré  dans  un  banc  et  permettant  d'assujettir 
le  mât  à  sou  poste,  il  Corde  qui  sert  à  amarrer  les  chalands. 

—  Mécan.  Anneau  métallique  qui  entoure  une  pièce 
cylindrique,  telle  qu'un  arbre  do  uiacliine.  ii  Collier  de 
serrage.  Bague  mé- 
tallique compri-  ^ 
mant  les  garnitu- 
res métalliques  qui 
doivent  ôtre  intro- 
duites dans  un  cy- 
lindre. Il  Collier 
d'excentrique,  Ba- 
gue en  deux  parties 

q^ui  enserre  le  cha-  Cullier.  de  tuyaux- 

not  d  un  excentri- 
que. Il  Collier  d'arrêt,  Bague  en  deux  parties  maintenant 
en  place  le  manchon  d'embrayage  de  l'arbre  d'une  hélice. 

—  MoU.  Partie  du  corps  des  hélices  qui  déborde  le  pied, 
et  sous  laquelle  celui-ci  se  retire. 

—  Pathol.  Eruption  dartreuse,  qui  forme  une  sorte  de 
collier  autour  du  cou. 

—  Pèch.  Corde  reliée  au  bout  du  verveux,  et  s'attachant 
à  un   pieu   fiché    en   terre   de 
façon  à  tenir  le  tîlet  tendu. 

—  Techn.  Arc  de  l'éperon  qui 
embrasse  le  talon  du  cavalier. 

Il  Cercle  métallique  maintenant 
par  le  haut  les  poteaux  touril- 
lons des  portes  des  écluses.  !i 
Co^/iert^'arôri?,  Cercle  en  fer,  gé- 
néralement garni  de  tresses  de 
paille  et  qui  sert  à  relier  solide- 
ment un  jeune  arbre  au  tuteur 
qui  le  soutient.  ii  Collier  de 
tuyau,  Collier  métallique  de  dif-  ^  ,,.     ^,    . 

férentes  formes  suivant  l'usage  *^'*^''^'^  ^  ^^''^• 

et  servant  à  lixer  un  tuyau  contre  un  mur,  un  appui,  etc. 

—  Zool.  Marque  colorée,  saillie,  ligne  de  plumes,  d'écaillés 
en  forme  de  cercle,  que  l'on  voit  autour  du  cou  de  quelques 
quadrupèdes  et  de  certains  oiseaux. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  anciens  Gaulois  avaient  des 
colliers  de  coquillages,  de  dents  ou  de  pierres  dures  per- 
forées. Plus  tard,  ils  eurent  des  (orques  de  bronze,  de 
fer,  d'or  et  d'argent  en  dernier  lieu.  Plus  tard  encore, 
lorsque  les  bords  de  la  Méditerranée  connurent  la  civi- 
lisation ,  ils  reçurent  des  Phéniciens,  des  Carthaginois 
et  des  Grecs  des  perles  de  verre  bleu  et  d'émail.  De  larges 
bandes  de  verroterie,  qui  couvraient  la  poitrine,  consti- 
tuaient les  colliers  des  Egyptiens.  D'autres,  plus  élé- 
gants, se  composaient  de  scarabées  gravés  sur  onyx  ou 
cornaline,  d'amulettes  d'or  suspendues  à  des  tils  d'ôr  in- 
génieusement tressés.  Rien,  dans  les  monuments  assy- 
riens, ne  ferait  supposer  l'usage  des  colliers,  si  l'on 
n'avait  trouvé  dans  les  ruines  de  Khorsabad  et  de  Ninive 
un  grand  nombre  de  grosses  perles  qui  ne  peuvent  avoir 
d'autre  destination.  L'art  grec  a  laissé  d'admirables 
colliers  en  or  ;  notamment,  dans  les  tombeaux  des  rois  du 
Bosphore  Cimmérien,  découverts  en  Crimée,  et  dont  le 
Louvre  possède  un  très  bel  exemplaire.  Les  colliers  ro- 
mains ou  gallo-romains  valent  plus  par  la  matière  dont 
ils  sont  faits  (camées,  pierres  gravées  et  précieuses, 
ppids  de  l'or),  que  par  le  goiit.  La  mode  des  colliers  paraît 
s'être  perdue  pendant  le  moyen  âge,  pour  reprendre  une 
nouvelle  vogue  à  la  Renaissance.  Les  colliers  de  cette 
époque  se  distinguent  plus  par  l'élégance  de  la  composition 
oue  par  la  richesse  des  matières.  Beaucoup  se  composent 
d'une  simple  chaînette  d'oràlaquelle  est  suspende:  un  orne- 
ment, un  médaillon  ou  un  animal  fantastique  émaillés.  Avec 
le  xiv«  siècle  vinrent  les  pierres  précieuses,  les  perles. 
Les  grandes  pièces  de  corps  adoptées  à  la  fin  du  règne  de 
Louis  XIV  sont  de  véritables  objets  d'orfèvrerie,  plutôt  que 
des  bijoux.  Rien  à  dire  dos  imitations  de  l'antique  tentées 
sous  la  République,  l'Empire  et  la  Restauration.  Aujour- 
d'hui, la  monture  des  pierres  précieuses  a  acquis  un  haut 
degré  de  perfection,  et  le  collier  de  la  Heine  ne  pourrait 
lutter  d'élégance  avec  ceux  une  portent  des  dames  de  for- 
tune moyenne.  Il  est  vrai  de  dire  que  les  mines  de  diamant 
du  Cap  ont  rendu  plus  accessible  le  prix  des  pierreries. 

—  Dr.  crim.  Le  collier  a  été  l'un  des  supplices  employés 
pour  obtenir  des  aveux  d'un  accusé.  La  forme  du  collier 
dififérait  d'une  juridiction  à  l'autre;  mais  ce  redoutable 
instrument  judiciaire  était  généralement  armé  de  pointes 
qui  portaient,  quelquefois  pendant  plusieurs  heures,  sur 
le  cou  et  les  épaules. 

—  Hist.  Ordre  du  Collier.  Cet  ordre  de  chevalerie  fut 
institué,  en  1362,  par  Amédée  VI,  comte  de  Savoie.  Il  fut 
supprimé  en  1518,  et  remplacé  par  celui  de  l'Annonciade. 

Ordre  du  Collier  aHeste  du  Rosaire.  Cet  ordre,  qui  fut 
de  courte  durée,  fut  créé,  on  1645.  par  Anne  d'Autriche, 
veuve  de  Louis  XIII.  II  était  accordé  à  cinquante  demoi- 
selles renom- 
mées par  leur  ^^to|P00OG(O^^0O^<Hi>'' 
piété  et  par 
leurs  vertus. 

Collier 

(affairedc). 
Avide  do  se 
concilier  la 
faveur  de  la 
reine  Marie- 
Antoinette, 
qui  lui  lémoi- 
gnait  d'ordi- 
naire do  l'é- 
loignement, 
Louis  doRo- 
han  ,  grand 
aumônier  do 
France  et 
cardinal ,  se 
laissa  duper 
par  une  intri- 
ganto,      la 

comtesse  de  La  Motte  (1781).  Il  crut  que  la  roine  désirait 
ardemment  un  collier  do  1.600.000  livres,  refusé  par  le  roi  ; 
il  acheta  lo  coUior  â  crédit  aux  joailliers  Uassongo  ot 
Bœhmor,  et,   dans  l'appartomout  do  M"»  de  La  Motte,  lo 


Collier  lie  la  rciûe. 


fait  remettre  à  un  certain  Rétaux  do  Villette,  qu'on  lui 
présenta  comme  l'envoyé  de  la  reine,  et  qui  n'était  que 
l'amant  do  la  comtesse.  Rohan  ne  put  effectuer  lo  payement 
du  premier  terme.  Louis  XVI,  mis  au  courant,  fit  d'abord 
incarcérer  lo  cardinal  à  la  Bastille,  et  l'afi'aire  fut  portée 
devant  lo  parlement  de  Paris.  Dés  lors,  elle  devint  presque 
exclusivement  politique,  les  magistrats  se  partageant  en 
deux  camps  :  les  uns  dévoués  au  pouvoir,  comme  le 
premier  président  d'Aligre,  le  conseiller  Le  Febvre  d'Amé- 
roun,  ou  le  procureur  général  de  Fleury  ;  les  autres, 
systématiquement  hostiles  à  la  reine,  comme  l'avocat 
général  Séguier,  de  Saint-Fargeau,  de  Saint-Vincent, 
Fréteau,  Sabatier  ou  d'Eprémesnil.  Pour  les  parlemen- 
taires, l'acquittement  do  Rohan  fut  en  partie  une  protes- 
tation contre  les  incarcérations  arbitraires,  et  en  partie 
un  moyen  assuré  d'humilier  la  reine,  détestée  de  leurs 
principaux  meneurs.  Rohan  fut  envoyé  en  exil  dans  son 
abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  en  Auvergne.  M""*  de  La  Motte 
fut  condamnée  à  être  battue  de  verges,  marquée  d'un  fer 
rouge  sur  les  épaules  et  enfermée  à  la  Salpètrière  (1786). 
Son  mari,  accusé  comme  elle  d'avoir  volé  et  vendu  les 
diamants,  fut  condamné,  par  contumace,  aux  galères  à 
perpétuité.  Les  joailliers  Bœhmer  et  Bassenge  touchèrent 
670.000  francs  sur  les  revenus  du  cardinal.  La  Révolution 
interrompit  le  payement  d'une  somme  de  1.919.892  livres, 
capital  et  intérêts,  que  le  cardinal  s'était  engagé  à  verser. 

Collier  (Jérémie),  théologien,  moraliste  et  sectaire 
anglais,  né  dans  le  comté  de  Cambridge  en  1650,  mort  en 
1726.  Il  entra  dans  le  clergé  anglican,  resta  fidèle  aux 
Stuarts,  et  manifesta  souvent  son  opposition  à  la  maison 
d'Orange.  Sous  la  reine  Anne,  on  lui  fit  des  avances  qu'il 
repoussa.  Il  avait  organisé  une  sorte  de  secte  dont  les 
affiliés  s'engageaient  à  ne  reconnaître  l'autorité  ni  du 
gouvernement,  ni  du  clergé  qui  l'avait  accepté. 

Collier  (Arthur),  philosophe  anglais,  né  en  1680  à 
LangCord-Magna  ("Wiltshire),  mort  en  1732.  Il  se  pénétra 
des  idées  de  Descartes,  et  surtout  de  Malebranche.  Un 
de  ses  manuscrits,  daté  de  janvier  1708,  pose  déjà  la  ques- 
tion de  l'extériorité  du  monde  visible.  En  1712,  il  ébauche 
deux  traités  :  l'un  sur  la  substance  et  l'accident,  l'antre 
qu'il  intitule  Clavis  philosophica.  En  1713,  il  publia  sa 
Clavis  universalis.  Le  sous-titre  de  cet  ouvrage  en  résume 
la  thèse  :  «  Nouvelle  recherche  de  la  vérité,  consistant 
dans  la  démonstration  de  la  non-existence  ou  de  l'impos- 
sibilité du  monde  extérieur.  «  En  1730,  Collier  publia  son 
Spécimen  of  tinte  philosophy;  il  combinait  avec  son  idéa- 
lisme radical  une  métaphysique  rappelant  un  peu  l'école 
d'Alexandrie.  L'année  de  sa  mort,  il  publia  un  traité  inti- 
tulé Logololie,  qui  contenait  une  théorie  hardie  de  la  Tri- 
nité. Il  vécut  modestement  et  mourut  dans  un  état  voisin 
de  la  gêne.  Son  nom  et  ses  ouvrages  ont  été  découverts, 
pour  ainsi  dire,  par  Reid,  dans  une  bibliothèque  de  Glas- 
gow: et  aujourd'hui  Collier  est  tenu  pour  un  des  plus 
profonds  penseurs  de  l'Angleterre. 

Collier  (John  Payne),  littérateur  et  critique  anglais, 
né  à  Londres  en  1 789,  mort  à  Maidenhand  en  1883,  s'est  sur- 
tout fait  connaître  par  de  savantes  recherches  sur  les  an- 
ciens poètes  dramatiques  de  l'Angleterre  et  sur  Sbak- 
speare.  Il  a  publié  :  Histoire  de  la  poésie  dramatique 
anglaise  (1831);  de  nombreux  travaux  sur  Shakspeare;  etc. 

COLUËRE  n.  f.  Perche  servant  de  base  à  un  train  de 
bois  flotté. 

COLLIFORME  (du  lat.  colUœi,  colli,  COU,  et  de  forme)  ^ày 
Qui  a  la  forme  d'un  cou  :  Prothorax  coLLiFORMii. 

COLLIGATION  (si-on  —  du  lat.  cum,  avec,  et  de  ligare, 
supin  hgatum,  lier)  n.  f.  Réunion,  enchaînement.  (Peu 
usité.)  Il  On  a  dit  autrefois  colligance,  colliguance  et 

COLLIGENCE. 

COLLIGÈNE  (du  gr.  kolla,  colle,  et  génésis,  génération) 
adj.  Il  Couche  colligène,  Couche  modifiée  de  Ta  cuticule 
sous  laquelle  s'amassent  les  produits  résineux  ou  pois- 
seux dont  sont  souvent  enduits  les  bourgeons. 

COLLIGER  (du  lat.  coUigeret  réunir.  —  Prend  un  e 
après  le  g  devant  x  ei  o  :  Je  coUigeat.  Nous  coUigeons) 
V.  a.  Réunir  en  recueil,  faire  collection  de  :  Colliger 
des  livres  rares.  (^Pou  us.)  Il  Faire  des  extraits.  (Vieux.) 
Il  S'est  dit  aussi  dans  le  sens  de  Conclure,  induire. 

COLLIGEUR  (jeur),  EUSE  n.  m.  Personne  qui  fait  des 
collections.  (Inus.) 

GOLUGNON  (Léon-Maxime),  archéologue  français,  né 
à  Verdun  (Meuse)  on  1849.  Elève  de  ITïIcolo  française 
d'Athènes  (de  1873  à  1876),  il  fut  nommé  professeur  d'an- 
tiquités grecques  à  la  faculté  de  Bordeaux.  En  1883,  il 
fut  chargé  do  suppléer  Perrot  à  la  Sorbonne,  dans  la 
chaire  d'archéologie.  Il  a  été  élu,  en  I89i,  membre  do 
l'Académie  des  inscriptions.  Ses  principaux  travaux  sont: 
Estai  sur  les  monuments  grecs  et  romains  relatifs  au  mtjtfie 
de  Psyché  (  1878)  ;  De  collegiis  epheborum  apud  Grxcos  (1877)  ; 
Catalogue  des  vases  peints  du  musée  de  la  Société  archéolo- 
gique d'Athènes  (1878}  ;  Manuel  d'archéologie iirecque  (1881)  ; 
.Uijthologie  figurée  de  la  Grèce  (1883);"  Phidias  (1886); 
Histoire  de  la  céramique  grer.que  (1888);  Histoire  de  la 
sculpture  grecque  (1892  et  années  suiv.). 

CoLLiGNON  (du  nom  d'un  cocher  assassin  [1855])  n.  m. 
Nom  injurieux  qu'on  donne,  â  Paris,  aux  cochers. 

COLLIGUAIA  ou  COLLIGUAJA  {gou-a-ia  —  du  chilien 
rolliguay,  môme  sens)  n.  f.  Genre  d'euphorbiacées,  tribu 
des  lujipomanéos,  comprenant  cinq  ospocos  qui  croissent 
dans  1  Améri([ue  subtropicale. 

COLLIMATEUR  (rad.  colli7nation)n.  m.  Appareil  employé 
aux  opérations  do  la  coUimation. 

—  Encycl.  V.  l'art,  suivant. 

COLLIMATION  {si-on  —  du  lat.  collimat'e,  supin  collima- 

tum,  viser)  n.  f.  Astron.  Action  do  visor,  do  donner  ù  la 
vue  uno  direction  déterminée,  ii  Suite  d'opérations  ayant 
pour  but  la  correction  des  angles  observés,  il  Ligne  decol- 
limation,  Ligne  do  visée,  direction  dans  la<iuolie  on  viso; 
axo  optique  d'une  lunette.  (On  dit  aussi  collinisATion.) 

—  Encycl.  Un  point  lumineux  étant  placé  au  foyer  d'une 
lentille  convergente,  lo  faisceau  do  rayons  qui  émane  de 
ce  point  est  transformé  en  un  faisceau  cylindrique,  par 
lo  passage  ù  travers  la  lentille.  Si  l'on  place  uno  seconde 
lentille  convergente  dans  le  faisceau  cylindrique,  une 
image  du  point  lumineux  vient  se  former  an  foyer  do  cetto 
seconde  loniillo.  Lo  point  lumiuoux  placé  au  foyer  do  la 
promiôro  lontillo  est  ordiuairomout  lo  poiul  do  croisomont    | 


CoUiû  d  HarleviUe. 


COLLIER  —    COLLINGWOOD 

des  tils  (l'un  roiicule.  L'ensemble  do  la  lentille  et  du  réti- 
cule placé  eu  son  t'ojor  est  ce  que  l'on  nomme  un  collima- 
teur. Les  collimateurs  sont  employés  à  ramener  l'axe  opti- 
que d'une  lunette  plusieurs  fois  dans  la  même  direction. 
L'objectif  de  la  lunette  joue  lo  rôle  de  la  seconde  lentille, 
((ue  nous   considérions  tout  à  l'heure.    On    amène  donc 

I  image  du  réticule  du  collimateur  en  coïncidence  avec  le 
réticule  de  la  lunette. 

—  Pour  les  angles  mesurés  au  sextant,  on  fait  une  cor- 
rection dite  coUimation.  V.  sextant. 

COLLIN  (Louis-Joseph-iîap/wé'O,  peintre  français,  né  à 
Pans  eu  1850.  Elève  de  Bouguereau,  puis  de  Cabanel,  il 
obtint  une  seconde  médaille  avec  un  tableau,  le  Sommeil, 
exposé  en  1873.  En  1875,  l'Etat  acquérait  sa  gracieuse 
Idi/.'te,  aujourd'hui  à  Arras.  Depuis  1876,  CoUin  a  exécuté 
sur  fond  d'or  le  portrait  de  Jane  Essler  dans  son  rôle  des 
Beaux  messieurs  du  Bois-Doré,  pour  le  foyer  do  l'Odéon. 

II  a  exposé,  en  1877,  Daphnis  et  Chloé  (Alençon),  en  1878, 
des  portraits;  entre  autres,  celui  de  son  père  lisant  son 
journal  à  l'angle  d'une  fenêtre.  Collin  obtint,  en  1884,  un 
.certain  nombre  de  voix  pour  la  médaille  d'honneur  avec  une 

importante  composition,  l'Eté,  et  un  portrait  de  Hérisson, 
alors  ministre  du  commerce.  Il  n'a  cessé  d'exposer  de  nom- 
breux portraits,  toujours  très  remarqués.  Collin  a  encore 
appliqué  ses  aptitudes  à  la  décoration  de  la  faïence  et 
exécuté  des  œuvres  d'un  charme  tout  à  fait  particulier. 
Il  a  obtenu  un  grand  prix  à  l'Exposition  universelle  de  1889. 

Collin  de  Vermont  (Hyacinthel,  peintre  français, 
né  àVersailles  en  1695,  mort  à  Paris  en  1761.  Il  suivit  les 
leçons  de  Rigaud,  étudia  en  Italie,  et  entra  à  l'Académie. 
A  citer  de  lui  ;  la  Présentation  au  temple,  le  Mariage 
mystique  de  sainte  Catherine,  la  Maladie  d'Antiochus. 

Collin  d'Harleville  (JeSn-François),  auteur  drama- 
tique français,  né  à  Maintenon  (Eure-et-Loir)  en  1755, 
mort  à  Paris  en  1806.  Il  était 
le  fils  d'un  cultivateur  possé- 
dant un  petit  domaine  â  Har- 
leville,  dont  il  prit  le  nom.  Sa 
première  comédie ,  l'Incon- 
stant, fut  reçue  au  Théâtre- 
Français  en  1780  et  jouée  en 
1786,  alors  que  l'auteur  était 
avocat  sans  causes  à  Char- 
tres. Encouragé  par  le  suc- 
cès, Collin  d'Harleville  alla 
à  Paris  et  Ht  jouer  successi- 
vement :  l'Optimiste  (1788); 
le  Vieux  Célibataire  (1793)  ; 
les  Mceurs  du  Jour  (1800)  ;  les 
Châteaux  en  Espagne  (1803)  ; 
le  Vieillard  et  les  Jeunes  Hom- 
mes (1804).  Toutes  ces  piè- 
ces, d'invention  médiocre  et 
d'une  versification  trop  facile, 
n'otfrent  guère  que  des  imita- 
tions du  genre  de  Destouches 
et  marquent  le  déclin  du 
théâtre  comique  à  cette  époque.  Elles  plurent  par  leur 
simplicité,  leur  naturel,  leur  bonhomie,  leur  moralité 
irréprochable. 

Collin  de  Plancy  (Jacques-Albin-Simon  Collin 
dit),  littérateur  français,  né  à  Plancy,  près  d'Arcis-sur- 
Aube,  en  1793,  mort  à  Paris  en  1881.  Cet  écrivain  d'une 
extrême  fécondité  se  rit  libraire,  et  publia  de  nombreuses 
compilations  antireligieuses,  comme  le  Dictionnaire  in- 
fernal (1818)  :  le  Diable  peint  par  luinmne  (1819)  ;  Diction- 
naire de  la  folie  et  de  la  raison  (1820)  ;  Dictiojinaire  des 
reliques  (1S21-182S)  ;  Biographie  pittoresque  des  jésuites 
(1825),  etc.  Ruiné  par  la  révolution  de  1830.  il  passa  en 
Belgique  et  revint  ùl  Paris  en  1837.  Le  malheur  l'avait 
changé.  Devenu  alors  un  catholique  ardent,  il  fonda  l'im- 
prinierie-librairie  dite  Société  de  Saint-  Victor,  et  publia, 
à  partir  de  ce  moment,  sous  son  nom  ou  sous  des  pseudo- 
nymes, un  grand  nombre  de  livres  religieux  :  Dictionnaire 
historique  et  critique  des  athées  (1870)  ;  Gi'ande  vie  des 
saints  (1873-1875);  etc. 

COLLIN  AIRE  (nèr)  adj.  Bot.  Qui  croit  sur  les  collines. 

Syn.  do  KŒLKRIE. 

COLLINE  (du  lat.  collis,  mémo  sens)  n.  f.  Elévation  de 
terrain  moins  considérable  qu'une  montagne  :  te  sommett 
le  pied,  le  penchant  d'une  colline. 

—  Par  anal.  Eminenco  quelconque  :  Des  collines  d'eau, 

—  Fig.  :  L'indépendance  d'esprit  est  une  colline  d'oil 
l'on  voit  de  haut  et  de  loin.  (M""  E.  de  Gir.) 

—  Poét.  La  double  colline,  Le  Parnasse,  montagne  de  la 
Phocide,  où  la  mythologie  plaçait  le  séjour  d'Apollon  ot 
des  Muses,  et  qui  avait  uu  double  sommet. 

Colline  (du  lat.  collis,  colline)  adj.  f.  Il  llist.  rom. 
Porte  Colline,  l'une  des  portos  do  Rome,  voisine  des  monts 
Quirinal,  Viminal  ot  Esquilin.  il  Tribu  Colline,  L'une  dos 
anciennes  tribus  do  Rome.  'V.  Rome. 

Colline,  nom  sous  lequel  Murgor,  dans  la  Vie  de 
Bohême,  a  peint  lo  philosophe  néo-catnoliquoJoau  Wallon. 

COLLINÉATION  n.  f.  Astron.  V.  coLLiMiTioN. 

CollinÉE,  cli.-l.  do  cant.  dos  Côtes-du-Nord,  arrond. 
ot  ii  29  kiloni.  do  Loudéac,  non  loin  des  sources  de  la 
Ranco  ot  do  l'Arguonon  ;  791  hab.  Minorai  do  for  abon- 
dant au  pied  du  Mené.  Fabrication  do  grosses  toiles.  Patrie 
do  l'miprimour  Simon,  dit  de  Coltinée,  qui  épousa  la  veuve 
du  dernier  dos  Estionno,  ot  fut  l'invontour  des  caractères 
italiques.  —  Lo  canton  a  6  comm.  ot  7.993  hab. 

Colungwood,  villo  d'Australie  (Nouvelle-Galles  du 
Sud),  sur  lo  Yarra  Yarra  et  son  affluent  lo  Morry  Creek  ; 
30.49ri  hab.  l'n  des  faubourgs  les  plus  sains  do  Melbourne 

Collinowood  (CtiTiiHHRT,  lord),  amir.tl  anglais,  né  A 
Nowcastle-upon-'ryno  en  1750,  mort  on  1810  A  boni  du  vais- 
seau la  Villc-dc-Paris,  dans  les  o.iux  do  Minorouo.  Entré 
dans  la  marine  on  1761, il  servit  âla  Jamaïque  où  il  Ht  la  oon- 
naissanco  et  gagna  l'amitié  de  Nelson,  puis  aux  Indes,  etc. 
Au  début  do  la  guerre  contre  In  Franco,  il  participa,  sous 
les  ordres  do  l'amiral  lîowyer,  nu  blocus  do  Toulon,  ot  se 
distingua  A  lu  bataille  du  càp  Saint-Vincent.  Coutre-aniiral 
on  1791',  il  bloque  Brest  la  mouie  année,  devient  vicoamirnl 
on  1801,  est  mis  A  la  tMe  d'une  escadro  envoyée  A  la  res- 
cousse do  Nelson  qui  poursuivait  alors  la  flotte  française 
jusqu'aux  Indes,  où  Vlfionouve  l'avait  habilement  entraîné. 


COLLINS   —   COLLONGES-AU-MONT-D'OR 


CoUÎDgwood  commaudaii  en  second,  lors  de  la  fameuse  ba- 
taille de  Trafalgar.  Il  succéda  à  Nelson,  tué  au  cours  do 
l'actiou.  Il  continua  à  croiser  dans  la  Méditerranée  :  il 
laissa  passer  en  iSOS,  à  sa  t'rande  mortilication,  la  flotte 
du  vice-amiral  Ganteaume,  le  bloqua  dans  Toulon,  d'où, 
en  1809,  le  contre-amiral  Baudin  put,  cependant,  sortir 
sans  encombre.  Ces  insuccès  assombrirent  ses  derniers 
jours.  Il  mourut  en  revenant  en  Angleterre. 

COLLINS  (Fort),  village  des  Etats-Unis  fEtat  de  Colo- 
raio),  sur  la  Cache-la-Poudre,  sous-affluent  du  Nebraskr. 
par  la  Piatte  du  Sud;  3.310  hab.  Collège  agricole. 

GOLLINS  (John),  mathématicien  anglais,  né  près  d'Ox- 
ford en  1624,  mort  en  16S3.  La  correspondance  active  qu'il 
entretint  avec  les  savants  contemporains  le  fit  surnommer 
le  Merssnne  anglais.  Il  fut  admis,  en  1607,  à  la  Société 
royale  de  Londres.  Outre  des  dissertations  et  des  ouvrages, 
on  lui  doit  :  Cornmercium  epistolicum  (Londres,  1712),  recueil 
de  ses  lettres  relatives  à  la  discussion  entre  Leibniz  et 
Newton  sur  l'invention  des  calculs  difl'érentiel  et  intégral. 

GoLLINS  (Antoine),  philosophe  anglais,  né  à  Heston 
(Middlesex)  en  1676,  mort  en  1729.  Après  des  études  à 
Cambrid^^e,  il  se  voua  aux  lettres  et  surtout  à  la  philo- 
sophie. Il  était  élève  et  ami  de  Locke.  Dans  son  premier 
ouvrage,  Essai  sur  l'usage  de  la  raison  dans  les  proposi- 
tions dont  l'évidence  dépend  du  tèmoiyîiatje  hinnain  (1707), 
il  attaqua  la  certitude  historique  et  parut  menaçant  pour 
Ja  tradition  religieuse  et  politique.  La  même  année,  dans 
sa  Lettre  â  Henrt  l/odirell,  il  réiuta  les  théories  ue  CiarKO 
sur  l'immatérialité  et  l'immortaliié  de  l'âme.  En  1710.  dans 
son  Explication  des  attributs  de  Dieu,  il  contesta  â  la  fois 
la  prescience  en  Dieu  et  le  libre  arbitre  en  l'homme.  Dans 
son  ouvrage  capital.  Discours  sur  la  liberté  de  penser  (\113)^ 
il  défendait  à  la  fois  le  sensationisme,  le  déterminisme  et 
l'athéisme.  En  1724,  il  précisa  plus  encore  ses  attaques 
centre  le  christianisme. 

GOLLINS  (Arthur),  antiquaire  et  généalogiste  anglais, 
né  en  1682,  mort  en  1760.  Le  plus  connu  de  ses  ouvrages 
est  son  histoire  de  la  pairie  :  the  Peerage  ofEngland[llOS). 

GOLLINS  (Wilham\  peintre  anglais,  né  et  mort  à 
Londres  (1788-1847).  Admis  en  1807  comme  élève  à  l'Aca- 
démie, en  1809  il  reçut  la  médaille  d'argent.  A  partir  de 
ce  moment,  commença  la  vogue  extraordinaire  dont  il  jouit 
toujours  depuis.  Ses  principales  œuvres  sont  la  Vente  de 
l'agneau  favori,  les  Attrapeurs  d'oiseaux,  regardée  comme 
son  chef-d'œuvre;  Soleil  levant.  Pendant  un  séjour  à  Paris, 
en  1817,  il  peignit  deux  tableaux  :  le  Départ  de  la  dili- 
gence de  Itouen  et  une  Scène  sur  les  boulevards  de  Paris. 
Ils  furent  exposés,  l'année  qui  suivit  son  retour,  à  Londres, 
avec  une  Scène  de  côte  et  le  Nid  d'oiseau.  Lord  Liverpool 
devint  l'un  de  ses  plus  zélés  protecteurs.  Le  duc  de 
Newcastle  le  reçut  magnifiquement  à  son  château  de 
Clumber-Park,  où  il  lui  rît  peindre  des  portraits  de  famille. 
Associé  à  l'Académie  depuis  1814,  il  en  fut  nommé  membre 
en  1820.  On  voit  de  cet  artiste  de  nombreux  tableaux  au 
South  Kensington  et  à  la  National-Gallery- 

GoLLINS  (Napoléon),  marin  américain,  né  vers  1820. 
Midshipman  dans  lamanne  fédérale  (1834),  lieutenant  i'l84r.\, 
directeur  de  l'arsenal  de  Mare's  Island  (1857),  il  fit  partie, 
en  1861,  de  l'escadre  de  l'amiral  Dupont  au  début  de  la 
guerre  civile  et  se  distingua  en  diverses  occcasions.  Com- 
mandant en  1862,  il  fut  spécialement  chargé,  en  1863,  do 
donner  la  chasse  à  un  des  navires  confédérés,  la  Flonda, 
qui,  prenant  des  allures  de  corsaire  et  battant,  quand  il 
le  fallait,  pavillon  anglais,  faisait  un  tort  considérable  au 
commerce  américain.  Collins  s'en  empara  le  7  novem- 
bre 1864,  dans  le  port  neutre  de  Bahia  (Brésil),  au  mépris 
de  toutes  les  règles  du  droit  des  gens.  Il  s'ensuivit  un  ac- 
tion diplomatique,  et  Collins  fut  destitué.  Mais  la  Florida 
avait  été  coulée,  et  c'était  l'important. 

Collins  (William  Wilkie),  roùiancier  anglais,  né  et 
mort  à  Londres  (1824-1889).  Il  débuta  par  une  biographie 
de  son  père,  le  peintre  W.  Collins  (1848),  puis  écrivit  un  ro- 
man historique,  An/onma  (1850).  Sur  le  conseil  de  Dickens, 
il  composa  ensuite  des  romans  de  mœurs  contemporaines, 

?ui  eurent  du  succès,  et  dont  plusieurs  ont  été  traduits  en 
rançais.  Nous  citerons  de  lui  :  le  Secret  (1858'  ;  la  Femme 
en  blanc  (1861);  Sans  nom  (1863)  ;  Armadale  (18671  ;  l'Abime 
(1868);  Mari  et  femme  (i872);  la  Morte  vivante  (1874);  les 
Deux  destinées  (1877)  ;  l'Hôtel  hanté  (1881)  ;  Cœur  et  science 
(1883)  ;  etc.  On  lui  doit  aussi  quelques  pièces  de  théâtre. 

Collins  (Mortimer),  écrivain  anglais,  né  à  Plyraouth 
en  1827.  mort  en  1876,  s'adonna  au  journalisme,  publia 
plusieurs  romans,  et  est  surtout  connu  comme  auteur  de 
poésies  légères  et  agréables. 

COLLINSIE  \sî  —  de  Collins,  n.  pr.)  n,  f.  Genre  de  scrofu- 
lariacées,  comprenant  une  dizaine  d'espèces,  qui  croissent 
dans  le  nord-ouest  de  l'Amérique. 

COLLINSON  (Pierre),  botaniste  anglais,  né  à  Hugal- 
Hall  (Wesimorelandjen  1694,  mort  en  1768.  Membre  de  la 
Société  des  quakers  et  négociant,  il  se  livra  à  l'étude  des 
sciences  naturelles,  et  il  acquit  une  grande  notoriété.  Col- 
linson  dirigea  principalement  ses  études  sur  la  botanique 
et  sur  la  naturalisation  des  plantes  et  des  arbres  dans  des 
régions  éloignées  de  leur  habitat  originel.  L'un  des  pre- 
miers, i!  préconisa  la  culture  de  la  vigne  en  Virginie.  Ami 
de  Frankhn,  il  rinstruisit,  en  174:),  des  premières  expé- 
riences sur  l'électricité,  et  lui  envoya  la  première  machine 
électrique  qu'on  eût  vue  en  Amérique.  Il  cultiva  égale- 
ment l'amitié  de  Linné,  oui  a  donné  le  nom  de  collinsonic 
à  un  genre  de  plantes  ae  la  famille  des  labiées  II  était 
très  versé  dans  rhisloire  des  antiquités  de  l'Angleterre. 

GoLLINSON  (Richard),  marin  anglais,  né  en  I801. 
mort  en  1883.  Entré  dans  la  marine  royale  à  lâgc  de  douze 
ans,  il  accompagna,  en  1828.  le  capitaine  Forstcr  sur  les 
eûtes  méridionales  de  l'Amérique  du  Sud,  et  Belcher  dans 
fies  explorations  hydrographiques  des  côtes  do  l'Afrique, 
en  1831.  De  1850  à  1854,  il  navigua  dans  les  mers  polaires 
au  N.  de  l'Amérique,  sur  VEnterprise,  à  la  recherche  du 
malheureux  FranKlin.  Cela  lui  permit  d'accomplir  des  re- 
connaissances géographiques  intéressantes  :  celles  du  dé- 
troit du  Princo-de-Galles,  dos  côtes  de  laTerro  du  Prince- 
Albert  et  do  nie  de  Melvillo,  on  particulier.  Il  fut  élu  aussi 
Deputy-Master  of  Trinittj  Home,  ot  mourut  vice-amiral.  On 
de  lui  ;  Nine  weeka  in  Canada  (Cambridge,  1862)  ;  the  Three 
voyages  of  Martin  Frobiaher,  etc.  (Londres,  1867). 

COLLINSONIE  [nî  —  de  Cfllinson,  natural.  angl.)  n.  f. 
Genre  de  plantes,  de  la  faunllo  des  labiées,  tribu  des  satu- 
réiùées,  comjtrenaut  des  plautc:>  dcb  Lrai.s-Unis. 


GOLLINSVILLE,  village  des  Etats-Unis  (Etat  de  Con- 
neciicut),  sur  le  Farmîngton,  affluent  du  Connecticui; 
2.000  hab.  Papeteries:  coutellerie  très  importante.  —Vil- 
lage de  l'Etat  dlllmois,  sur  le  Cahokia,  affluent  du  Mis- 
sissipi;  5.225  hab.  Charbonnages. 

GOLLIO,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Brescia]), 
vers  la  source  de  la  Mella,  affluent  de  TOglio;  2.700  hab. 
Mine  de  fer,  industrie  métallurgique. 

CoLLiOURE,  comm.  des  Pyrénées-Orientales,  arr.  et  à 
33  kil.  de  Céret,  sur  la  Méditerranée;  3-321  hab.  Ch.  de  f. 
Midi.  Place  forte  et  petit  port  très  pittoresque,  entre  deux 
pointes  rocheuses;  trop  oattu  des  vents  d'est.  Le  port 
n'est  accessible  qu'aux  embarcations  des  pêcheurs  de  la 
localité  et  aux  caboteurs  susceptibles,  par  leur  tonnage, 
d'être  halés  sur  la  grève.  Historiquement,  ColUoure,  pro- 
bablement fondé  par  les  Phéniciens,  doit  ses  défenses  à 
Vauban  et  fut  repris  sur  les  Espagnols  par  Dugommier, 
en  1794.  Exploitation  de  chéne-liège;  salaison  d'anchois  et 
do  sardines,  mais  surtout  commerce  de  primeurs  et  de 
vins  [blamjuette  et  vins  rouges),  très  estimés. 

GOLLIPULLI,  ville  du  Chili  (prov.  de  Malleco),  sur  un 
affluent  du  Biobio;  7.000  hab.  Ch.-l.  d'un  départ,  riche  en 
mines  d'or,  de  cuivre,  etc.,  et  peuplé  de  30.000  hab. 

COLLIQUATIF,  IVE  {hou-a)  adj.  Qui  produit  la  colliqua- 
tion.  11  (^ui  se  rapporte  à  la  colliquation. 

COLLIQUATION  {kou-a-si-on  —  du  lat.  colliquare.  supin 
colliquatum,  se  liquéfier)  n.  f.  Production  excessive  ou  anor- 
male d'excrétions  liquides  ou  rendues  telles.  11  Dimmution 
de  consistance  dans  le  sang  ou  les  humours.  (Vieux.) 

—  Encycl.  Pour  certa-ns  médecins,  la  liquéfaction  des 
humeurs  et  leur  écoulement  par  les  voies  d'excrétion  con- 
stituaient la  colliquation;  plus  tard,  on  a  défini  la  colli- 
quation un  symptôme  morbide  caractérisé  par  l'hyper- 
sécrétion des  fluides  et  s'accompagnant  de  consomption. 
Le  mot  ne  correspond  plus,  dans  la  médecine  actuelle,  à 
aucune  idée  précise  et  est  tombé  en  désuétude.  Ce  qui  reste 
acquis,  c'est  la  tendance  naturelle  de  l'organisme  à  se  dé- 
barrasser par  les  émonctoires  normaux  (sécrétions  cuta- 
née, intestinale,  rénale,  hépatique,  etc.)  ou  accidentels 
(suppuration)  des  toxines  microbiennes,  ou  des  micro- 
bes eux-mêmes.  La  consomption  résulte  de  la  prolonga- 
tion de  cette  dépense,  lorsqu'elle  est  vaine  ou  insuffisante. 

COLLIQUE  adj.  Se  dit  d'un  composé  acide  qui  se  trouve 
dans  les  produits  de  l'oxydation  des  substances  albumi- 
noïdes  et  de  la  gélatine  par  le  bichromate  de  potasse  et 
l'acide  sulfurique. 

COLLISION  (lat.  ^;ollisîo;  de  cutn,  avec,  et  lœdere,  supin 
Isesum,  léser)  n.  f.  Choc  de  deux  corps  :  Collision  de  trams. 

—  Par  ext.  Lutte  entre  des  personnes  de  partis  opposés  : 
l'ne  COLLISION  entre  le  peuple  et  l'armée. 

—  Fig.  Lutte,  choc  entre  deux  choses  opposées  :  Col- 
lision d'intérêts.  Collision  d'écoles. 

COLLO,  comm.  d'Algérie, du dép.  de  Constantine,  arr.de 
Philippeville,  sur  le  flanc  est  du  Djebel-Goufi,  éperon  du 
massif  du  Bougaroun;  3.040  hab.  (commune  de  plein  exer- 
cice); 25.884  hab.  (commune  mixte).  La  sûreté  de  son 
mouillage,  la  pêche,  l'exploitation  des  mines  de  plomb 
argentifère,  de  zinc,  de  mercure,  celle  des  magnifiques 
forêts  de  liège  de  la  région,  la  colonisation  de  la  vallée 
de  rOued-Guebli,  assurent  à  Collo  un  bel  avenir.  CoUo 
[Collops  magruis,  Chulli  municipium)  fut  fréquentée  par 
les  Romains  ;  au  moj^en  âge,  par  les  Pisans  et  les  Génois, 
puis  par  la  Compagnie  française  d'Afrique. 

GOLLOBRIÈRES,  ch.-l.  de  cant.  du  Var,  arrond.  et  à 
39  Uilom.  de  Toulon,  sur  le  'KéB.l-Collobrier,  affluent  du 
Réal-Martin,  dans  les  monts  des  Maures;  2.285  hab. 
Mines  de  plomb  argentifère,  d'antimoine.  Fabriques  de 
bouchons;  récolte  et  commerce  de  châtaignes  estimées. 
Dans  l'église,  riche  autel  en  marbre,  provenant  de  la  char- 
treuse de  Laverue.— Le  canton  a  2  comm.  et  4.344  hab. 

COLLOCALIA  n.  f.  Nom  scientifique  des  hirondelles  du 
genre  salanf/ane.  V.  ce  mot. 

COLLOCATION  [si-on  —  du  lat.  collocatio,  arrangement) 
n.  f.  Dr.  Action  ou  manière  d'inscrire  des  créanciers  dans 
l'ordre  que  la  loi  assigne  au  payement  de  leur  créance  : 
Bordereau  de  collocation.  Il  Somme  que  doit  recevoir 
un  créancier  d'après  l'ordre  qu'il  occupe  :  Toucher  le 
jHontaJit  de  sa  collocation.  11  Collocation  utile,  Collocation 
pour  laquelle  il  y  a  des  fonds  suffisants.  11  Collocation  pro- 
visoire. Celle  qui'est  faite  d'après  les  titres  des  créanciers, 
sans  tenir  compte  du  chiflTre  de  la  somme  à  distribuer, 
et  qui  est  soumise  à  l'approbation  des  intéressés,  il  Col- 
location définitive.  Celle  par  laquelle  les  droits  des  créan- 
ciers sont  définitivement  arrêtés,  et  qui  indique  la  somme 
2ui  leur  sera  payée.  11  Collocation  éventuelle.  Celle  qui  ne 
onne  droit  à  être  payé  oue  si  tel  événement  prévu  se 
produit.  Il  Collocation  de  l'argent.  Placement  de  l'argent 
fait  dans  le  but  de  lui  faire  rapporter  un  intérêt. 

—  Encycl.  Proc.  civ.  La  collocation  est  le  classement, 
effectué  par  le  juge-commissaire,  des  créanciers  qui  se 
présentent  pour  toucher  ce  qui  leur  est  dû  sur  une  somme 
à  distribuer  dans  un  ordre  ou  une  contribution.  Cette  collo- 
cation, réglée  provisoirement  par  le  juge,  ne  devient  défi- 
nitive que  lorsque  le  tribunal  a  statue  sur  les  critiques 
élevées  par  les  créanciers,  ou  que  le  délai  accordé  par  la 
loi  pour  élever  cette  critique  est  expiré.  Le  jugement  du 
tribunal  est  susceptible  d'appel. 

COLLOGUTEUR  (du  lat.  colloqui,  supin  collocutwn,  par- 
ler avec;  n.  m.  Celui  qui  prend  part  à  un  colloque. 

COLLOCUTION  (51-071  —  rad.  collocuteur)  n.  f.  Syn.  peu 
usité  de  COLLOQUE. 

COLLODIÉ,  ÉE  adj.  Enduit  do  coUodion. 

COLLODION  (du  gr.  kollôdès.  collant)  n.  m.  Liquide  siru- 
peux, incolore,  légèrement  opalescent,  qui  n'est  autre 
qu'une  dissolution  do  coton-poudre  dans  un  mélange,  eu 
proportions  variables,  d'alcool  et  d'éther. 

—  Encycl.  Chim.  Lo  collndion  normal  à  '2  OjO,  qui  est  !o 
plus  usité,  s'obtient  on  mettant  2  grammes  de  coton- 
poudre  dans  2r»  centimètres  cubes  d'alcool,  et  ajoutant  peu 
à  pou  50  centimètres  cubes  d'cthcr,  quand  lo  coton  est 
bien  Imbibé. 

Etendu  sur  une  large  surface,  le  collodion   fait   prise 

lorsque  l'ajcool  et  l'éther  sont  évaporés;  en  additionnant 

100  parties  de  coUodion  normal  de  3  ou  4  parties  d'huile 

do  ricin,  on  a  le  collodion  ricinéj  qui  se  dessèche  plus 

il  —  os 


H2 

lentement,  mais  donne  une  pellicule  plus  souple  et  plus 
solide.  [Le  coUodion  est  employé  pour  préserver  de  l'air 
les  petites  plaies.) 

—  Photogr.  Le  collodion  a  été  longtemps  employé  en 
photographie,  comme  substratum  du  sel  sensible  destiné 
à  fixer  l'image  de  la  chambre  noire.  Du  collodion  normal, 
additionné  d'iodures  et  bromures  solubles  (  impropre - 
mont  appelé  coUodion  sensibilisé),  était  étendu  sur  une 
plaque  de  verre.  Au  moment  d'utiliser  la  plaque,  on  la 
sensibilisait  en  la  trempant  dans  un  bain  d'argent(solution 
d'azotate  d'argent),  qui  formait  à  l'intérieur  de  la  couche, 
par  double  décomposition  avec  les  bromures  et  iodures, 
du  bromure  et  de  l'iodure  d'argent.  Mais  ces  plaques, 
dites  au  collodion  humide,  devaient  être  préparée?  au 
moment  même  de  s'en  servir.  Aussi  n'a-t-on  pas  tardé  â 
leur  substituer  des  plaques  au  collodion  sec,  qui  pouvaient 
se  conserver  beaucoup  plus  longtemps,  grâce  à  l'addition 
de  préservateurs  convenables.  Les  procédés  au  collodion, 
qui  donnaient  des  images  très  fines,  ne  sont  plus  guère 
employés  que  dans  les  ateliers  de  reproductions  in- 
dustrielles. On  utilise  beaucoup  aujourdnui,  pour  le  ti- 
rage des  épreuves  positives,  des  papiers  recouverts  d'une 
émulsion  au  collodio-chlorure  d'argent  (papiers  du  genre 
dit  "  aristutypique  u). 

GOLLODIONNER  Idi-o-né)  V.  a.  Couvrir  d'une  couche  de 
collodion. 

COLLOÏDAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  est  de  la  nature  des 
colloïdes  ;  L'albiunine  est  une  substance  colloïdale. 

COLLOÏDE  i^du  gr.  kolla,  coUe,  et  eidos,  aspect)  adj.  Se 
dit  des  tumeurs  contenant  une  substance  de  consistance 
gélatineuse. 

—  EscYcL.  Les  tumeurs  colloïdes,  ou'on  a  souvent  con- 
fondues avec  les  myxomes,  sont,  le  plus  souvent,  des  car- 
cinomes. Cependant,  les  tumeurs  les  plus  bénignes  peu- 
vent devenir  colloïdes.  Le  protoplasma  des  cellules  qui 
les  forment  est  alors  envahi  par  des  globules  de  substance 
colloïde,  qui  étouffent  le  noyau. 

COLLOÏDE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m.  Se 
dit  de  toute  substance  analogue  physiquement  avec  la 
colle  de  gélatine. 

—  Encycl.  Chim.  Graham  avait  donné  aux  produits 
restant  à  l'intérieur  de  l'appareil  de  dialyse,  le  nom  de 
colloïdes  pour  les  distinguer  des  cristalloides,  qui  traver- 
sent la  membrane.  Après  Graham,  Grimaux  s'est  occupé 
de  recherches  sur  les  colloïdes.  Ce  sont  des  composés  mi- 
néraux ou  organiques  amorphes,  non  volatils,  que  la  cha- 
leur coagule  ;  les  sels  produisent  le  même  effet.  Le  coagu- 
lum,  volumineux  d'abord,  peut  se  contracter  et  se  réduire 
pendant  plusieurs  semaines. 

D'après  Grimaux,  les  colloïdes  minéraux  ne  se  compor- 
tent pas  autrement  que  les  colloïdes  azotés,  tels  que 
l'albumine  ou  le  coUoïde  amidobenzoïque  de  synthèse, 
découvert  par  lui  et  dont  la  fonction  chimique  est  celle 
des  albuminoïdes.  Le  même  auteur  propose  de  classer  les 
colloïdes  connus  en  trois  catégories  : 

10  Colloïdes  solubles  ,  donnant  des  gelées  liquéfiables 
par  la  chaleur  :  gélatine,  chondrino,  acide  tungstique,  col- 
loïdal, etc.  ; 

2»  Colloïdes  solubles,  se  pectisant  sous  de  faibles  in- 
fluences en  geléos  insolubles  :  albumine,  sUice,  hydrate 
ferrique,  etc.  ; 

3*>  Colloïdes  insolubles,  se  gonflant  dans  l'eau  :  albu- 
mine coagulée,  caséine  précipitée,  fibrine,  etc. 

Grimaux  a,  en  outre,  donné  une  théorie  de  la  coagula- 
tion des  colloïdes  en  prenant  modèle  sur  celles  de  l'éthé- 
rification,  de  la  dissociation  simple,  de  la  dissociation  par 
dissolution.  —  Suivant  Graham,  l'état  colloïdal  est  une 
période  dynamique  de  la  matière,  l'état  cristallisé  en 
étant  l'état  statique.  Graham  a  donné  le  nom  à'bydrosol  à 
l'état  liquide  des  coUoïdes  et  le  nom  de  hgdrogel  à  leur 
état  gélatineux.  L'état  colloïdal  de  la  matière  est  très  im- 
portant au  point  de  vue  chimique;  l'emploi  en  teinture 
des  mordants  de  fer,  de  chrome,  d'alumine,  en  est  une 
application.  Dans  le  règne  organique,  l'état  colloïdal  de 
la  matière  se  rencontre  dans  l'enfance,  ou  les  os  sont 
presque  entièrement  formés  d'osséine;  avec  l'âge,  ces 
colloïdes  se  durcissent;  après  la  mort,  ils  se  résolvent 
en  cristalloïdes  qui,  absorbés  par  les  végétaux,  se  trans- 
forment de  nouveau  en  colloïdes. 

GOLLOÏDINE  n.  f.  Alcaloïde  colloïdal,  qui  se  forme  dans 
certains  organes  soumis  à  une  action  patnologique. 

—  Encycl.  La  co//oirfme  est  une  substance  gélatiniforme, 
presque  transparente,  que  l'on  extrait  de  la  grande  thy- 
roïde hypertrophiée,  et  d'autres  organes  en  voie  de  dégé- 
nérescence :  les  muscles,  la  rate,  les  reins,  les  kystes  ova- 
riques. 

COLLOIR ,1^0-07- —  rad.  colle)  n.  m.  Métier  à  encoller. 

GOLLOMB  (Edouard'^,  géologue  français,  né  en  X'^06, 
mort  à  Paris  en  1875.  Il  se  consacra  à  l'étude  de  la  géo- 
logie, accompagna  Agassiz  dans  les  voj-ages  qui  servi- 
rent â  l'illustre  naturaliste  à  établir  sa  théorie  des  gla- 
ciers, puis,  pendant  de  longues  années,  il  fit  des  voyages 
scientifiques  en  Espagne.  C'est  à  lui  qu'on  doit  la  première 
carte  géologique  publiée  sur  ce  pays.  Outre  des  mémoi- 
res, on  lui  doit  :  Preuves  de  l'existence  d'ayiciens  glaciers 
dans  les  vallées  des  Vosges  (1847);  Coup  d'œil  sur  la  con- 
stitution géologique  de  plusieurs  provinces  de  l'Espagne 
(1857);  etc. 

COLLOMIE  [ml)  n.  f.  Genre  de  polémoniacées,  renfer- 
mant des  herbes  glutineuses-pubescentes  de  l'Amériquo. 

COLLONÈME  (du  gr.  kolla,  colle,  et  nêma,  tissu)  n.  m. 
Nom  .lùimê  par  MiiUer  à  des  tumeurs  de  consistance  gé- 
latineuse. 

CoLLONGES,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Ain,  arr.  et  à  36  kilom. 
de  Gcx.  au  pied  du  Grand-Crédo,  non  loin  du  fort  de 
l'Ecluse;  1.503  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Scierie,  huilerib 
mécanique.  —  Le  canton  a  11  comm.  et  y. 196  hab. 

COLLONGES.comm.delaCorrèze.arrond.ct  à21  kilom. 
de  firivo,surun  sous-affluent  de  la  Tourmente;  1.006  hab. 
Grès  rouge  à  bâtir,  meules  à  aiguiser,  Noix.  Clocher 
roman. 

CollongES-AU-MONT-D'Or,  comm.  du  Rhône,  arr. 
et  ù  7  kihun.  de  Lyon,  non  loin  de  la  Saône,  sur  le  mont 
Ceindre;  1.459  hab.  Carrières  de  pierre,  ateliers  de  con- 
struction de  machines,  pépinières.  Ancienne  maibou  forto 
des  Chavannes. 


113 

GOLLOPHANE  n.  C.  Phosphate  hydraté  luiturul  dochaifî. 

COLLOPHORE  n.  m.  (ioiiro  d'apooynacéos  ;X  baie  f^lobu- 
Ieus<\  uiiiloculairo,  rouforniaot  dos  arbres  à  suc  lactosceut 
du   lirosii. 

COLLOPS  (/o/JSs)n.m.Gonrod'insectos  coléoptères mala- 
codormos,  tamillo  dos  malarhiidés,  comprenant  dos  formes 
à  élytros  assez  courts,  arrondis  en  arriére.  {Les  coUoiis  sont 
do  Caille  môdiocro  ;  on  en  connaît  une  trentaine  d'espèces, 
répandues  dans  l'Amérique  soptoutrionalo  et  centrale  jus- 
qu'à la  Colombie.) 

COLLOQUE  {lok'  —  du  lat.  coUoquium,  môme  sens)  n.  m. 
Conférence,  entretien  dans  lequel  on  s'efforce  d'éclaircir 
un  point  ou  do  prendre  une  décision  :  Avoir  ensemble  des 
coLLOQOES  fréquents. 

—  Hist.  relig.  Conférence  publique  et  solennelle  entro 
dos  théologiens  appartenant  ^  des  Eglises  ou  à  des  sectes 
opposées  :  CoLLOQUKrfe  Pûiss>j,de  Bade,  Dans  les  anciennes 
églises  calvinistes,  Juridiction  intermédiaire  entre  les  con- 
sistoires et  les  synodes   provinciaux. 

—  Philol.  Titre  de  certains  ouvrages  composés  en  forme 
de  dialogues,  et  intitulés  en  latin  Colloquia,  ce  que  l'on 
traduirait  plus  exactement  par  Entretiens  ou  Dialogues  : 
Les  Colloques  d'Erasme. 

—  S\N  Colloque,  coniérence,  conversation,  entretien. 
Colloque  se  dit  proprement  d'une  discussion  sur  les  atfai- 
res  religieuses.  Dans  le  langage  courant,  il  tend  à  ridicu- 
liser l'entretien  auquel  on  l'applique.  Conférence  s'ap- 
plique soit  aux  objets  religieux  (mais  d'une  manière  plus 
générale  et  sans  jamais  être  pris  en  mauvaise  part),  soit 
aux  objets  politiques  et  littéraires,  et  suppose  toujours 
que  l'on  s'est  entendu  d'avance  pour  se  réunir,  afin  d'exa- 
miner ensemble  les  choses  qu'il  s'agit  de  régler.  (Ce  mot 
désigne  aussi  une  lo^on  ou  un  exposé  doctrinal  fait  par  nu 
professeur,  un  prédicateur,  un  critique,  etc.)  Conversation 
appartient  au  langage  ordinaire  ;  il  a  un  sens  très  général 
et  comprend  tout  ce  que  des  personnes  peuvent  se  dire 
lorsqu'elles  sont  réunies.  Entretien  est  aussi  d'un  emploi 
très  commun,  mais  il  convient  surtout  quand  il  n'y  a  que 
deux  ou  trois  interlocuteurs  et  quand  on  pense  à  l'objet 
spécial  sur  lequel  a  roulé  leur  discours. 

Colloque  de  Poissy.  V.  Poissy  (colloque  de). 

Colloques  d'Erasme  (1518).  Paru  en  pleine  crise  reli- 
gieuse, également  mal  vu  des  partisans  de  Luther  et  des 
moines,  cet  ouvrage  eut  un  grand  succès.  Il  faut  citer  eu 
particulier  :  le  Repas  religieux,  le  Repas  profane,  le  Repas 
poétique,  précieuses  peintures  de  mœurs  du  xvi"  siècle; 
les  Auberges,  piquante  satire  des  hôtelleries  d'Allemagne 
comparées  à  celles  de  France  ;  les  Eranciscains,  plaidoyer 
pour  et  contre  les  moines  mendiants  ;  Ichtijophagie.  dispute 
du  gras  et  du  maigre,  des  mangeurs  de  viande  et  des 
mangeurs  de  poisson  ;  l'Exorcisme  qm  le  Spectre,  l'Alchi- 
miste, où  Erasme  se  moque  des  impostures  et  des  supersti- 
tions chères  à  son  époque  ;  l'Amoureux  et  la  Jeune  Eille;  etc. 
Tous  sont  pleins  d'esprit,  d'enjouement  et  de  verve. 

GOLLOQUER  {ké  —  du  lat.  collocare,  placer)  v.  a.  Fam. 
Placer,  donner,  procurer,  pour  se  débarrasser  :  Collo- 
QUER  un  paquet  à  quelqu'un.  Colloqdeb  sa  fille  à  un  gendre. 
Il  Pop.  Appliquer,  en  pariant  d'un  coup  :  Colloqueb  deux 
soufflets. 

—  S'entretenir,  causer  avec. 

—  Colloquer  des  créanciers,  Dr.  Les  inscrire  dans  l'ordre 
suivant  lequel  ils  doivent  être  payés. 

Se  coîloquer,  v.  pr.  Fam.  Se  caser,  se  placer  :  Réussir 
à  se  coLLOyuEB  dans  une  sinécure. 

CoLLOREG,  comm.  du  Finistère,  arr.  et  à  31  kilom.  do 
Châteaulin,  près  de  l'Ellé,  affluent  de  l'Aulne;  1.578  hab. 

COLLOREDO,  famille  noble  d'Autriche,  tirant  son  nom 
du  château  de  Colloredo,  prés  do  Mois,  en  Frioul.  Les 
membres  les  plus  connus  sont  :  Jérôme  de  CoUoredo 
{1582-1638),  qui  commandait  un  régiment  à  la  bataille  do 
Lùtzen  (1632).  [Battu  par  Arnim  à  Liegnitz  (1634),  il  fut 
condamné  par  un  conseil  de  guerre  à  une  longue  déten- 
tion] ;  —  RoDOLPHB  de  Colloredo  (1585-1657),  frère  du 
précédent.  [11  se  distingua  surtout  aujc  batailles  de  Man- 
toue  et  do  Lùtzen,  devint  conseiller  intime  do  Ferdi- 
nand III,  feld-maréchal,  et,  en  1G37,  grand-prieur  do 
l'ordre  de  Malte.  Après  la  mort  do  Wallenstein,  il  com- 
manda son  armée  en  Bohême]  ;  —  Joseph-Marie,  comte 
de  Mels-Wallsee  (1735-18I8),  feld-maréchal.  [Use  dis- 
tingua pendant  la  guerre  de  Sept  ans,  accompagna 
Joseph  H  en  France  et  fut  nommé,  à  son  retour,  directeur 
général  de  l'artillerie.  11  commanda  en  chef  l'armée  d'ob- 
servation ù.  la  frontière  prussienne  jusqu'au  congrès  do 
Heichenhach]  ;  —  François  de  Paulk,  comto  de  CoUo- 
redo-WaUsee  (nSG-lSOe),  conseiller  intime  et  membre 
du  conseil  d'Etat.  [11  fut  précepteur  do  l'archiduc  Fran- 
çois, et  plus  tard  ministre.  De  I801  à  1805,  il  partagea 
avec  Cobenzl  les  fonctions  de  directeur  des  alfairos  étran- 
gères]; —  Jkrôme,  comte  de  Colloredo -Mansfeld 
(1775-1822),  feld-maréchal  autrichien.  [II  flt,  sous  les  ordres 
do  Wurmsor,  la  campagne  d'Italie,  prit  part  à,  la  bataille 
do  Hohenlindon,  et  se  distingua  comme  général  de  bri- 
gade à  Caldiero.  En  1813,  il  devint  général  d'artillerie  et 
commanda  le  l*' corps  d'armée  autrichien  à.  Leipzig];  — 
François  de  Paule,  comte  de  Colloredo- Wallsee 
(1799-1859).  [Ambassadeur  d'Autriche  à  Saint-l*étorsl)ourg 
de  18-13  à  1847,  il  fut  président  do  la  Confédération  à 
Francfort  en  1818,  ambassadeur  à  Londres  de  1852  à  1><5G, 
puis  a  Homo.  En  1859,  il  prit  part,  comme  plénipotentiaire 
d'Autrieho,  à  la  conférence  pour  la  paix  tenue  A  Zurich]; 
—  François  de  I'aiii.e  OtiNiiiCAiRE  II,  princo  de  CollO- 
redo-Mansfeld(i«(rj-i852), feld-maréchal  autrichien.  [Il 
prit  part  :'i  la  canij»agno  de  Hongrie  et  se  distingua  aux 
combats  de  Kapolna  et  do  Komorn.  Après  la  campagne,  il 
commanda  lo  2"  corps  d'armée.) 

COLLOSPHÈRE  ou  GOLLOSPHARA  (sfé)  n.  f.  Genre  do 
radiolaires,  type  do  la  famille  des  collospfiéridi's,  dont  les 
espèces  vivent  dans  les  mors  d'Europe,  surtout  dans  la 
Méditerranée.   |Co  sont  des  animaux  microscopiques  et 

frélatinoux,  présentant  l'aspect  do  jietitos  houles.]  Citons 
a  collo-iph.rra  spinosa  (Naples),  lu  coUosphxra  //uxletji 
(Adriai.itiue). 

COLLOSPHÉRIDÉSouCOLLOSPMARIDÉS(V'')  n.ni.  ni. 
Famille  de  i)rotozoairos  radiolaires,  sous-ordre  des  polv 
cyttarions,  comprenant  les  coUosphAres,  «iphonosphi^res,  01 
autres  genres  caractérisés  par  leur  siiuolette  formé  de 
sphères  grillagéoH  sitnplus,  ilnnsrhacuiie  ilesi|uel|i4sest  lo 

géo  UnoCUpHUlo.—  Un  CULLOSl'UÙmUÉUU  CULLOSriMCUlUÉ. 


CoUot  d'Herbois. 


GOLLOT  D'Herbois  (Jean-Marie),  conventionnei,  né 
■X  l'aris  ou  1750,  mort  à  Sinnaniary  en  nyij.  Après  avoir 
fait  ses  études  chez  les  oratoriens,  il  embrassa  la  carrière 
dramatique  et,  dit-on,  joua  ses  propres  pièces,  avec  un 
succès  inégal,  dans  plusieurs  villes  de  province.  Fixé  à 
Paris  au  début  de  la  Itôvolution,  il  fut  membre  du  club 
des  Jacobins.  En  1791,  il  publia  l'A/mfinac/i  du  père  Gérard, 
opuscule  destiné  à  expliquer  aux  paysans  les  principes  de 
la  Révolution,  et  qui  eut  un  succès  considérable.  En  1792, 
il  défendit  les  soldats  de 
Châteauvieux,  qui  furent 
remis  en  liberté, grâce  àses 
discours  et  à  ses  écrits.  Ce- 
pendant, il  approuvait  les 
massacres  de  Septembre, 
qu'il  appelait,  aux  Jacobins, 
"  le  grand  Credo  de  notre 
liberté  >'.  Député  à  la  Con- 
vention, il  y  proposa,  avec 
Grégoire,  l'abolition  de  la 
royauté.  Après  avoir  rempli 
plusieurs  missions  dans  les 
départements,  il  fut  envoyé 
à  Lyon, avec  Fouché,  pour 
faire  exécuter  les  décrets 
de  la  Convention  contre 
cette  ville  qui,  après  une 
résistance  acharnée,  venait 
d'être  soumise  par  Couthon  ; 
il  en  lit  démolir  les  rem- 
parts, puis  les  deux  pro- 
consuls instituèrent  une  commission  populaire,  qui  con- 
damna à  mort  350  Lyonnais.  CoUot  et  Fouché,  trouvant  la 
guillotine  trop  lente,  en  tirent  mitrailler  329  ;  les  autres 
furent  décapités.  La  commission  acquitta  1.800  personnes. 
Bien  que,  parmi  ces  condamnés,  se  trouvassent  des  massa- 
creurs souillés  de  crimes,  ces  mitraillades  n'en  pèsent  pas 
moins  lourdement  sur  la  mémoire  de  Collot.  De  retour  à 
Paris,  il  fut  membre  du  comité  de  Salut  public,  et  il  essaya 
en  vain  de  sauver  les  hébertistes.  Il  contribua  à  la  chute 
de  Robespierre  ;  mais,  le  2  mars  1795,  les  modérés  le  firent, 
à  son  tour,  décréter  d'accusation.  Impliqué  sans  raison 
dans  l'émeute  du  12  germinal  an  HI.  il  lut  transporté  à 
Cayenne  et  enfermé  au  fort  de  Sinnaraary,  où  il  mourut 
de  la  lièvre  chaude. 

COLLOTYPIE  (pî  —  de  coHe,  et  du  gr.  tupos,  caractère) 
n.  f.  Procédé  de  reproduction  des  dessins  inventé  par  Hus- 
nick  et  faisant  usa^e,  au  lieu  de  planches  gravées,  de 
clichés  en  gélatine  bichromatée,  clicnés  auxquels  on  com- 
munique une  dureté  suffisante  pour  subir  l'action  de  la 
presse.  (L'exécution  rapide  des  clichés  constitue  un  des 
principaux  avantages  de  ce  procédé.) 

GOLLOXYLINE  n.  f.  Nom  donné  aux  fulmicotons  peu 
explosibles  qu'on  emploie  dans  la  préparation  du  collodion. 

GOLLOZOUM  {zoum')  n.  m.  Genre  de  protozoaires  radio- 
laires, sous-ordre  des  polycyttariens,  famille  des  sphéro- 
zoïdés,  comprenant  des  formes  dépourvues  de  squelette, 
et  consistant  en  agglomérations  sphériques  de  capsules 
pleines  de  protoplasma.  [Ces  microscopiques  organismes 
habitent  les  mers  d'Europe].  Citons  le  collozoum  inerme 
(Atlantique). 

■GOLLUCTANT  'tan),  ANTE  [du  préf.  col,  et  du  lat.  luc- 
tari,  lutter]  adj.  Qui  lutte,  qui  est  en  conflit  avec. 

GOLLUDANT  [dan),  ANTE  adj.  Dr.  Qui  colludo,  qui  USO 
do  collusion  :  Des  parties  colludantes. 

COLLUDER  (lat.  colludere,  tromper  ensemble)  v.  n.  Dr. 
S'entendre  avec  sa  partie  adverse  pour  tromper  un  tiers. 

GOLLURE  n.  f.  Action  de  coller,  eu  termes  do  relieur. 

COLLURICINCLE    OU     GOLLURIGXNGLA     D.    m.    Genro 

d'oiseaux  passereaux  den- 
tirostres,  famille  des  la- 
niadés,  comprenant  dos 
pies-grièches  de  la  tribu 
des  pachycéphalinés.  (On 
connaît  une  vinçiaino 
d'espèces  de  coîluri- 
cincles,  répandues  dansla 
région  australienne  et  en 
Océanie.  Lo  colluncincla 
harmonica  vient  de  la 
Nouvelle-Galles  du  Sud.) 
GOLLURIO  ou  mieux 
GOLLYRIO  n.  m.  Nom  scientifique  des  pios-griôchos  pro- 
prement dites. 

COLLUSION  (lat.  coUusio,  mômo  sens)  n.  f.  Dr.  Entente 

si.M-rète  entre  doux  ou  plusieurs  personnes  pour  agir  ou 
fraude  et  au  préjudice  des  droits  d  un  tiers.  (On  généralise 
ce  terme  judiciaire  et  on  l'applique  ù  toute  entente  secrète 
qui  a  pour  but  de  tromper  quelqu'un.) 

—  Encycl.  Il  peut  y  avoir  co//i«ion  dans  dos  hypothèses 
assez  nombreuses,  par  exemple,  si  un  débiteur  vend  ses 
immeubles  à  un  tiers  pour  dissimuler  son  actif  et  frustrer 
ses  créanciers,  ou  si  un  débiteur  insolvable  s'entend 
avec  son  adversaire  pour  se  laisser  condamner,  et  aug- 
menter ainsi  son  passif  au  détriment  de  ses  créanciers. 
Les  moyens  do  réprimer  la  collusion  sont  l'action  on  dom- 
mages-mtéréts,  la  révocation  ou  la  nullité  dos  actes  qui  on 
sont  entachés.  Ainsi,  une  donation  entro  conjoints,  sous 
lo  nom  d'une  personne  interposée,  pour  faire  fraude  à 
la  réserve,  est  passible  d'une  action  en  nullité  (C.  civ., 
art.  1009).  Los  créanciers  peuvent  user  de  l'action  pau- 
lionno  et  do  la  tierce-opposition.  Celui  (jui  se  plaint  d'une 
collusion  doit,  eu  général,  en  apporter  la  preuve.  Quel- 
quefois, cependant,  la  loi  dispense  de  toute  prouve  (C. civ., 
art.  1100;  C.  de  comm.,  art.  410). 

OOLLUSOIRE  Izo-ar')  adj.  Dr.  Qui  se  fait  par  ou  pour 
collusion  :  Acfr,  Disposition  collusoiuu. 

COLLUSOIREMENT  {zo-ar'-man)  adv.  D'udo  façon  col- 
lusoire. 

GOLLUTHE,  hérétique  alexandrin  du  iv«  siècle.  Curé 
d'une  paroisse  d'Alexandrie,  CelhUlie.  non  seulement  osa 
rcqiroclior  à.  son  évéïpie,  Aloxundn»,  do  gai'd<'r  trop  de  mé- 
nagements envers  Ariiis,  mais  il  se  s/'para  pour  c(»!u  do 
lui  et  se  jotn  dans  le  schisme.  Du  sclnsmt*,  il  arriva  ii 
l'hérésie.  Osius  le  lit  condamner,  en  'M9,  par  lo  concile 
d'Alexandrin,  qui  le  dépouilla  'le  l'épiscopat  qu'il  avait  pris 
de  sa  propre  autorité.  Il  tomba  alors  dans  l'uiibli. 


Colluricincle. 


COLLOPIIANE   —   COLLYRITE 

COLLUTHOS  OU  -KOLLOUTHOS,  poète  grec,  né  à  Lyco- 
poUs  dans  la  haute  Egypte  (fin  du  v*  s.-commencement 
du  vi"  s.  de  notre  ère).  Nous  avons  perdu  ses  Kalydoniaca, 
ses  Persica  et  ses  Eloges  en  vers.  Un  seul  de  ses  ouvrages 
nous  est  parvenu  :  c'est  un  petit  poème  en  392  hexamètres 
sur  V Enlrvement  d'Hélène,  dont  le  manuscrit  fut  découvert 
par  le  cardinal  Bossarion,  en  1-130,  dans  un  couvent  près 
d'Otrante.  Imitateur  assez  froid  d'Iiumèro,  Colluthos  n'a 
d'autre  mérite  que  celui  d'un  versificateur  habile,  et  quel- 
quefois élégant. 

COLLUTOIRE  (tû-ar'  —  du  lat.  colluere,  supin  collutum, 
laver)  n .  m.  Médicament  destiné  à  agir  sur  les  gencives  et 
sur  les  muqueuses  des  joues. 

—  Encvcl.  Les  collutoires  sont,  le  plus  souvent,  des  médi- 
caments de  consistance  sirupeuse,  que  l'on  applique  sur  la 
partie  malade  à  l'aide  d'une  éponge,  d'un  pinceau.  On  y  in- 
corpore les  substances  médicamenteuses  les  plus  variées, 
et  particulièrement  les  anesthésiques  (laudanum,  cocaïne, 
chloroforme),  les  antiseptiques  (acide  borique,  acide  phé- 
niquo,  salol,  chlorures,  etc.),  les  astringents  (alun,  tanin, 
borax,  etc.), les  caustiques  (potasse, nitrate  d'argent,  sulfate 
de  zinc),  et  les  spécifiques  (mercure  et  dérivés,  iode,  etc.). 

COLLUVIAIRE  [vi-èr'  —  du  lat.  colluviarium  ;  de  colluere- 
laver)  n.  m.  Ouverture  pratiquée  dans  la  voûte  d'un  aque- 
duc, pour  permettre  de  le  visiter  et  le  réparer. 

GOLLYBIE  (ôî)  n.  m.  Genre  de  champignons,  de  la  fa- 
mille des  agaricinécs,  caractérisé  par  des  spores  blanches, 
l'absence  de  volve  et  d'anneau,  et  la  nature  fibreuse  ou 
cartilagineuse  du  pied,  qui  fait  que  ce  pied  peut  être  plié 
sans  se  briser. 

—  Encycl.  Il  y  a,  dans  ce  genre,  des  espèces  comesti- 
bles et  d'autres  suspectes.  Une  excellente  espèce  est  le 
colhjbie  à  pied  en  fuseau;  il  pousse  au  pied  des  arbres,  a 
un  chapeau  brun  roux,  un  pied  de  même  couleur,  tordu, 
strié  profondément,  plus  mince  au  sommet  qu'au  milieu 
et  se  terminant  en  pointe. 

COLLYBISTIQUE  {stik'  —  du  gr.  kollubos,  change  de 
monnaie)  adj.  Se  disait  autrefois  de  ce  qui  est  relatif  à  la 
l>anque  :  Opération  collybistique.  Il  Contrat  collybistique. 
Celui  par  lequel  une  personne  transportait  à  une  autre, 
pour  un  prix  convenu,  de  l'argent  qu'elle  avait  dans  un 
autre  pays. 

COLLYRE  (du  lat.  collyrium;  gr.  kollurion)  n.  m.  Méd. 
Topi(iue  quelconque,  appliqué  sur  la  conjonctive  oculaire. 

—  Enctcl.  Hippocrate  et  Galion  désignaient  par  ce 
nom  des  médicaments  solides,  cylindriques,  allongés  en 
forme  de  queue  de  rat,  et  destinés  à  être  introduits  dans 
diverses  cavités.  Ce  mot,  en  passant  dans  la  langue  fran- 
^'aise,  a  complètement  changé  de  sens. 

hes  collyres  secs  sont  toujours  des  poudres  impalpables, 
qu'on  insuffle  dans  l'œil  à  l'aide  d'un  tuyau  de  plume. 
Le  sucre,  l'alun,  le  sulfate  de  zinc  sont  les  substances  les 
plus  employées  en  collyres  secs. 

Les  collyres  mous  sont  des  onguents  ou  des  pommades. 

Les  collyres  liquides  sont  ceux  dont  l'usage  est  le  plus 
répandu.  Leur  nature  est  très  variée  :  ce  sont  des  décoc- 
tions, des  eaux  distillées,  des  solutions  salines,  etc.  On  les 
applique  tantôt  en  pratiquant  sur  l'œil  des  lotions  avec  un 
linge  fin  ou  une  éponge,  tantôt  en  baignant  les  yeux  dans 
une  œillère  ou  un  coifuetier.  d'autres  fois,  quand  ils  sont 
très  actifs  en  les  instillant  par  gouttes.  L'eau  de  rose  ou 
l'eau  distillée  sont  les  excipients  ordinaires  de  ces  col* 
lyres.  On  y  incorpore,  selon  les  cas  :  des  médicaments 
anesthésiques,  anodins  ou  calmants  (laudanum,  cocaïne), 
des  astringents  styptiques  ou  caustiques  (alun,  sulfate  de 
zinc,  acétate  de  plomb,  borax,  pierre  divine,  sulfate  et 
acétate  de  cuivre,  potasse  caustique,  nitrate  d'argent, 
tanin,  safran,  acides),  dos  antiseptiques  (acide  borique, 
bichlorure  ou  biiodure  do  mercure,  iodofo4-me,  eau  oxy- 
génée, permanganate  de  potasse,  à  côté  desquels  il  faut 
placer  tes  médicaments  dits  astringents)  ;  les  mydriati- 
ques  ou  dilatateurs  de  la  pupille  (atropine,  cocaïne),  et  les 
antimydriatiquos  (pilocarpine)  ;  les  spécifiques  (mercure 
et  dérivés,  iode).  Les  collyres  gazeux  sont  des  vapeurs  ou 
des  gaza  l'action  desquels  on  expose  les  yeux  (alcali  volatil, 
baume  do  Fioraventi,  éther). 

COLLYRE  (dugr.  k-oUura,  môme  sons)  n.  f.  Antiq.  Pain 
d'orge  ou  gâteau  que  l'an  donnait  aux  enfants,  et  dont 
l'on  se  servait  aussi  pour  tremper  la  soupe. 

COLLYRIDIEN  (rff-in  —  du  gr.  kolluris,  idoSj.  petit  pain) 
n.  n^  Membre  d'une  secte  du  iv«  siècle,  dans  laquelle  les 
femmes  éliraient  dos  gâteaux  â  la  Vierge  comme  à  uno 
déesse  païenne. 

GOLLYRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  car- 
nassiers, famille  des  cicindélidés,  renfermant  les  genres 
collyris,  thérate,  dérocranie  et  tricondyle,  tous  caractérisés 
iiar  les  tarses  ayant,  au  moins  ceux  dès  pattes  antérieures, 
leur  quatrième  article  cordiformo.  —  bn  collyriné. 

COLLYRXON  (du  gr.  kollurion,  onguent)  n.  m.  Arpilo 
happante  d'un  gris  cendré,  que  les  anciens  employaient 
dans  leur  idiarmacie. 

COLLYRIS  [riss]  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  car- 
nassiers, type  do  la  tribu  des  coUyrinés,  comprenant  dos 
formes  allongées,  cylindriques, 
â  élytres  élargis  en  arriére,  à 
pattes  longues. 

—  Encvcl.  Los  collyris  sont 
d'élégants  insectes,  do  taille 
petite  ou  moyenne,  bleus  ou 
tdeuâtros,  à  téguments  gau- 
frés :  ils  sont  propres  à  la  Ma- 
laisio  ot  à  rimlo-Chino.  On  on 
connaît  ouatro- vingt -dix  es- 
pèces ;  ils  volent  lentement 
parmi  les  hautes  horbes  ot  les 
buissons,  dans  les  lioux  décou- 
verts, 

COLLYRITE  n.  m.  Paléont. 
Genre  d'oursins  irréguliers, 
type  do  la  famille  des  dysasté- 
nnés  ou  collyritidt's.  compre- 
nant des  formes  ovales,  boni-  Collyri»  {gr.  d'uu  tltfra), 
bées,    â    bouche   penlagonalo 

arrondie.  i\  pétales  ne  partant  pas  d'un  centre  oonmiun. 
(Les  collvrites  -sont  fossiles  dans  le  jurassique  moyen.  On 
on  connaît  do  nombreuses  espèces,  en  Kénéral  do  taiUo 
moyenne,)   11  On  dit  également  coli.vkitks  (/és«). 

--  Miner,  llydrosilicate  nalurel  d'alnniino,  ainsi  appelé 

rco  qu'il  u  uno  upparouco  gommeuso  ou  gélatiuouso. 


pai 


13 


COLLYRITIDÉS 


COLOCOTfiONlS 


Cette  argile,  que  l'on  trouve  dans  les  Pyrénées,  doit  6lro 
rapportée  à  l'allophane. 

COLLYRITIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  d'oursins 
irréguliers.  Syn.  de  dysastéridks.  V.  ce  mot.  —  U7i  col- 

LYKITIDÉ. 

GOLMAN  (George),  poète  dramatiq^ue  anglais,  né  à 
Florence  en  1732,  mort  fou  en  1794.  11  dirigea  les  théâtres 
de  Covent  Garden  (1767)  et  de  Haymarket  (1777),  et 
attira  longtemps  la  foule  par  les  comédies  d'un  genre  gai 
et  original  qu'il  y  fit  représenter.  On  cite  surtout  :  Polly 
^oneycomô  (1760)  ;  la  FeïïWJe  jaïouse  {1761),  dont  le  succès 
fut  très  grand  et  qui  fut  imitée  par  Desforges  ;  le  Mariage 
clandestin,  en  collaboration  avec  Garrick.  Ses  œuvres 
dramatiques  ont  été  publiées  à  Londres  (l"77),  et  ses  opus- 
cules en  prose  en  1787.  —  Son  fils,  G.  Colman,  dit  le 
Jeune,  né  en  1762,  mort  en  1836,  lui  succéda  dans  la  di- 
rection de  Haymarket,  et  tit  représenter  un  grand 
nombre  de  comédies  et  de  farces,  qui  eurent  toutes  du 
succès  ;  il  eut  pour  protecteur  Georges  IV,  qui  l'admot- 
tail  à  sa  table.  Sa  jolie  pièce  de  John  Bull  (1805J  est  restée 
au  répertoire  anglais.  Citons  également  de  lui  :  Broad 
grins  (1S02),  recueil  de  poèmes  burlesques,  et  les  mémoires 
de  sa  vie,  intitulés  :  Becords  of  my  life  (1830). 

COLIVIAN  (Samuel),  peintre  américain,  né  à  Portland 
(Maine)  en  1832.  Il  passa  deux  ans  à  Paris  et  en  Espagne, 
puis  il  visita  Rome  et  Dresde,  et,  de  retour  à  New- York, 
en  1876,  il  exposa  plusieurs  tableaux,  dont  il  avait  pris 
les  sujets  dans  ses  voyages.  Membre  de  l'académie  do 
New-York  depuis  1862,"  il  fut  le  fondateur  de  la  Société 
des  aquarellistes  américains,  qu'il  présida  de  I866à  1871. 
Citons,  parmi  ses  toiles  :  Pêcheurs  vénitiens;  Canots  pen- 
dant la  marée  basse,  à  Anvers  ;  Ruines  de  la  mosqw'e  de 
Mansoura  ;  Journée  ensoleillée  dans  le  port  d'Alger;  Flue- 
en,  sur  le  lac  des  Quatre-Cantons  ;  Train  d'émigrants 
traversant  un  torrent  ;  Sur  le  Guadalquivir,  etc.  On  lui  doit 
aussi  des  aquarelles  représentant  des  sujets  d'architec- 
ture :  les  cathédrales  do  Lincoln,  Durham  et  Quimper. 

COLMAR  (de  Colmar,  n.  géogr.)  n.  m.  Variété  de  poire 
au  couteau. 

Colmar  (lat.  Columbarium)^  ch.-l.  de  la  Haute-Alsace, 
ancien  départ,  du  Haut-Rhin,  sur  la  Lauch  et  la  Fecht; 
33.145  hab.  [Coîmariens,  ennes).  en  majorité  catholiques. 
Ville  commerciale  et  industrielle  (vignobles,  brasseries, 
imprimeries,  tanneries,  fonderie  de  cloches,  rîlatures,  tui- 
leries). Siège  de  la  cour  supérieure  de  justice(ancien  con- 
seil souverain  d'Alsace)  et  du  président  du  district  (préfet). 

Parmi  les  monuments,  il  faut  citer  l'église  Saint-Martin, 
le  couvent  des  dominicains  d'Unterlinden  qui  renferme  le 
célèbre  musée,  le  commissariat  de  police,  l'ancien  Jcauf- 
haus  (douane)  du  xv"  siècle,  et  beaucoup  de  vieilles  maisons 
des  xvi«  et  du  xvii"  siècles;  les  statues  de  Rapp,  Bruat 
Rœsselmann,  Schwendi,  par  Bartholdi. 

Des  découvertes  préhistoriques  et  romaines  donnent  à 
Colmar  une  origine  fort  ancienne.  Sous  les  Mero\mgiens 
et  Carolingiens,  il  y  avait  un  château 
royal.  Othoa  I"  le  donna  au  duc 
Rodolphe  III  de  Bourgogne  qui,  à 
son  tour,  en  fit  don  au  monastère  do 
Payerne.  Frédéric  II  en  tit  une  ville 
impériale  avec  sa  constitution  propre, 
mais  les  bourgeois  durent  soutenir 
une  lutte  acharnée  pour  anéantir  la 
puissance  de  la  noblesse  et  du  clergé. 
En  1337,  Colmar  fut  vainement  assié- 
gée parles  bandes  du  roi  Armleder, 
ancien  aubergiste  d'Andlau,  qui  par- 
courait le  pays  en  massacrant  les 
juifs.  En  1354,  elle  s'affiha  à  la  ligue 
des  dix  villes  libres  impériales  d'Al«ace.  La  Réforme  fut 
introduite  en  1575,  après  de  longues  luttes,  à  Colmar.  La 
guerre  de  Trente  ans  éprouva  beaucoup  cette  ville:  qui, 
en  1632,  fut  prise  par  les  Suédois  et,  en  1634,  par  les  Fran- 
çais. Eu  1698,  on  y  transféra  le  conseil  souverain  d'Alsace 
(auparavant  à  Brisach).  Eu  1790,  Colmar  devint  chef-lieu 
du  département  du  Haut-Rhin  et  siège  de  l'une  des  douze 
cours.  En  1871,  le  traité  de  Francfort  l'enleva  à  la  France. 
—  Patrie  du  peintre  Martin  Schongauer,  dos  poètes 
Georges  Wickram  et  G.-C.  Pfefl'el,  de  J.-B.  Rewbell,  de 
Jean  Rapp,  de  l'amiral  J.  Bruat. 

GOLMARS(Iat.  CoUis  Martis),c\ïA.  de  caut.  dos  Basses- 
Alpes,  arrond.  et  à  50  kilom.  de  Castellane,  sur  le  Verdon, 
à  son  confluent  avec  la  Lance;  708  hab.  Fabriques  de 
draps;  commerce  de  grains  et  de  fromages  dits  n  de 
Thorame  ».  Moulins.  Sources  minérales.  —  Le  canton  a 
5  comm.  et  2.643  hab. 

COLMATAGE  (/o;*)  n.  m.  Agric.  Action  de  colmater  : 
Les  COLMATAGES  s'exécutent  au  moyen  de  digues  submersi- 
bles ou  de  simples  épis.  (Hervé-Mangon.) 

—  Encycl.  Le  colmatage  et  le  limonage  sont  les  opéra- 
tions par  lesquelles  on  provoque  artiliciellement  le  dépôt 
des  matières  terreuses  en  suspension  dans  les  eaux  na- 
turelles (torrents,  fleuves,  eaux  de  la  mer).  Dans  un  sens 
plus  précis,  le  colmatage  est  la  créatioyi  sur  place  d'une 
couche  arable  suffisamment  i^paisse  par  l'accumulation  pro- 
f*ressivo,artificielleincnt  provoquée,  do  toute  espèce  de  li- 
mons ou  d'alluvions,  tandis  que  le  limonage  est  l  opération, 
?'iielle  qu'elle  soit,  consistant  à  faire  séjourner  temporairement 
es  eaux  sur  un  sol  déjà  cultivé,  de  manière  à  le  fertiliser 
par  le  dépôt  d'une  mince  couche  d'alluvion  ou  de  limon. 

La  durée  d'un  colmatage  s'étend  sur  une  période  do 
plusieurs  années.  En  général,  l'emplacement  à  colmater 
est  isolé  des  terres  environnantes  au  moyen  d'un  fossé 
et  d'une  digue  construite  avec  les  terres  de  déblai  ;  puis  il 
est  divisé  int^Srieurement  on  compartiments  successifs,  au 
moyen  do  digues  secondaires  d'une  hauteur  de  plus  on  plus 
faible.  Les  eaux  de  colmatage  séjournent  d'abord  dans  le 
premier  compartiment;  C[uand  il  est  rempli,  elles  débordent 
dans  le  second,  et  ainsi  de  suite.  Quand  on  juge  que  lo 
premier  compartiment  est  suffisamment  colmaté,  on  fait 
parvenir  directement  les  eaux  dans  lo  deuxième.  La  mémo 
métho'le  est,  naturellement,  pratiquée  vis-à-vis  de  co 
deuxième  compartiment  et  des  compartiments  suivants. 

V.  LIMONAGK. 

COLMATE  fital.  colmata,  chaussée  ;  do  colmare,  combler) 
n.  f.  Tfîrrement;  résultat  du  colmatage  :  Le  temps  néces- 
saire pour  former  une  colmate  est  de  deux  ou  trois  années. 
(LaBtoyrio.) 

COLMATER  (rad.  colmate)  v.  a.  Exhausser  et  fertiliser 
artiflcioUcmont  les  terrains  oas  ou  stériles,  au  moyen  des 


Armes  de  Colmar. 


dépôts  vaseux  formés  par  les  eaux  dos  fleuves  ou  dos  mers  : 
Le  terj'ain  à  colmater  doit  être  entouré  de  dignes. 

COLME  (canal  de  la),  canal  franco-belge,  qui  part  do 
l'Aa,  près  de  Watten  (Nord),  passe  à  Bergues,  pour  se  rat- 
tacher, à  Furnes  (Flandre  occid.),  au  canal  de  Dunkerquo 
àOstende,  après  un  parcours  total  de  49  kil.  500.  Accessible 
aux  bateaux  do  100  à  150  tonnes,  il  présente  six  écluses. 

COLMELLE  {mèl')  n.  f.  Nom  vulgaire  de  l'agaric  élevé. 

GOLMENAR,  ville  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  de 
Malaxa])  ;  4.725  hab.  Commerce  de  fruits,  vins,  liqueurs, 
céréales.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  26.238  hab. 

GOLMENAR-DE-OREJA,  bourg  d'Espagne  (Nouvelle- 
Castille  [pruv.  de  Madrid]),  près  d'un  affluent  du  Tage  ; 
5.700  hab.  Carrières,  moulins,  poteries  de  terre.  Vignoble. 

GOLMENAR-VIEJO,  ville  d'Espagne  (Nouvelle-Cas- 
tille  [prov.  de  Madrid]),  près  du  Manzanarès  ;  4.830  hab. 
Mines,  tuileries,  moulins,  tissages.  Elevage  de  taureaux 
de  course.  —  Le  district  est  peuplé  de  21.358  hab. 

CoLMÉRY,  comm.  de  la  Nièvre,  arrond.  et  à  28  kilom. 
de  Cosne  ;  1.250  hab.  Mines  de  fer. 

GOLNE  (la  Colunio  des  Romains),  ville  d'Angleterre 
(comté  de  Lancastre),  sur  le  Henburn,  affluent  du  Coldcr 
et  le  canal  de  Leeds  à  Liverpool  ;  11.970  hab.  Fabrication 
de  tissus  de  coton,  qui  a  remplacé  celle  des  lainages.  Aux 
environs,  exploitations  de  houille,  ardoises  et  pierres  à 
chaux.  Belle  église,  halle  aux  draps  monumentale,  Colne 
ayant  été  un  grand  centre  de  lainages  au  xiv*  siècle. 

GOLNET  DU  Ravel  (Charles-Josoph-Maximilien  diî), 
journaliste  et  écrivain  français,  né  à  Mondrepurs,  en  Pi- 
cardie, en  1768,  mort  à  Paris  en  1832.  Fils  d'un  garde 
du  corps  de  Louis  XVI,  il  entra  à  l'Ecole  militaire  do 
Paris,  puis,  se  détournant  do  la  carrière  des  armes,  prit 
le  petit  collet,  et,  sans  être  ordonné  prêtre,  eut  le  titre 
dabbé.  Retiré  à  Chauny,  chez  un  apothicaire,  il  échapjja 
aux  orages  de  la  Révolution,  et  vint  s'établir  libraire  à 
Paris,  en  1797.  11  écrivit  d'abord  diverses  satires  contre 
l'Institut,  qui  venait  d'être  créé,  et  commença,  en  1800, 
sa  carrière  de  journaliste  dans  une  feuille  dont  il  était 
seul  rédacteur,  intitulée  :  «  Mémoires  secrets  de  la  répu- 
blique des  lettres  ou  Journal  de  l'opposition  littéraire.  » 
Sa  meilleure  œuvre  est  un  petit  poème  badin  en  quatre 
chants  :  l'Art  de  dîner  en  ville,  à  l'usage  des  ge7is  de  let- 
tres (1810),  suivi  d'un  appendice  en  prose  intitulé  :  Biogra- 
phie des  auteurs  morts  de  faim.  Ses  meilleurs  articles  ont 
été  recueillis  sous  le  titre  de  l'Ermite  du  faubourg  Saint- 
Germain  (1825),  et  l'Ermite  de  Belleville  (1833). 

GOL-NU  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  corbeau. 
Il  PL  Des  cols-nus. 

COLO  n.  m.  Fam.  Abréviation  du  mot  "  colonel  »,  dans 
le  langage  des  soldats. 

COLOBANTHE  n.  f.  Genre  de  caryophylléos-alsinéos, 
renfermant  des  herbes  quelquefois  un 
peu  charnues,  des  montagnes  de  l'Amé- 
rique méridionale,  de  la  Nouvelle-Zé- 
lande et  des  régions  antarctiques. 

COLOBE  (du  gr.  kolobos,  tronqué)  n.  m. 
Antiq.  Tunique  sans  manches  ou  à 
manches  très  courtes,  que  portaient  les 
Romains  de  la  république,  et  qui,  adop- 
tée par  les  évoques  et  les  moines,  est 
devenue  la  dalmatique. 

—  Encycl.  Le  colobe  fut  aussi  porté 
au  moyen  âge.  On  doit  le  considérer 
comme  un  vêtement  de  coupe  ronde, 
à  l'instar  de  la  cloche  de  la  même 
éjjoque.  Il  était  fait  aussi  comme 
une  blouse  sans  manches.  On  men- 
tionne fréquemment,  au  xiV^  siècle,  des  colobes  de  toile, 

COLOBE  n.  m.  Genre  de  mammifères  primates,  famille 
des  semnopithécidés,  com- 
prenant des  singes  de  formes 
svcltes,  dépourvus  de  pouce 
aux  membres  antérieurs,  ot 
liabitant  l'Afrique  centrale 
et  moyenne. 

—  Encycl.  Les  colobes  ont 
la  queue  très  longue,  le  dos 
souvent  muni  de  longs  poils 
retombant  des  deux  côtés 
comme  un  manteau.  On  en 
connaît  douze  espèces,  que 
l'on  peut  répartir  suivant  leiu 
coloration  en  trois  groupes 
1°  pelage  noir  et  blanc  :  le 
colobus  Guereza.  que  l'on  ren 
contre  de  l'Abyssinie  au  Ki 
limandjaro  et  au  Congo;  le 
colobus  Satajias ,  complète- 
ment noir,  côte  occidentale 
(Fernando-Po),  et  trois  autres 
espèces;  2»  pelage  roux,  cinq 
espèces,  exemple  :  le  colobus 
Kierki  (Zanzibar);  3°  pelage 
brun,  deux  espèces  :  le  colobus  verrus  (Guinée);  lo  colobus 
rufomitratus  (Afrique  orientale  allem.). 

COLOBION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  léontodon. 

COLOBICUS  (k7iss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
clavicornes,  famille  des  colydiidés,  comprenant  des  formes 
petites,  plates,  cales,  vivant  sous  les  écorces,  dans  les 
champignons.  (On  connaît  six  espèces  do  colobicus  :  une 
d'Europe,  les  autres  des  Indes  et  de  Malaisie.  Le  colobicus 
margînatus,  brun  roux,  so  trouve  en  France.) 

COLOBOGASTER  (stèr'}  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res serricornns,  famille  des  bunrestidés,  comprenant  dos 
buprestes  voisins  dos  chrysobotnrys,  d'assez  grande  taille, 
et  dont  les  élytres  sont  souvent  chargés  do  fossettes.  (On 
connaît  do  ces  beaux  insectes  aux  couleurs  métalliques, 
plus  de  quarante  espèces  propres  aux  régions  chaudos  do 
rAmériquo  du  Sud,  du  Brésil,  de  la  Bolivie.) 

COLOBOME  fdu  gr.  kolobôma,  mutilation)  n.  m.  Vice  do 
conformation  de  l'œil,  consistant  on  une  fissure  de  cet 
organe,  it  On  dit  aussi  coLonoMA. 

—  Encycl.  Lo  colobome  est  une  difll'ormité  congénitale, 
caractérisée  par  uno  séparation  plus  ou  moins  complote 


Colobe. 


Colobe. 


H4 

des  deux  moitiés  de  l'œil.  Elle  peut  afl'ecter  la  paupière 
supérieure,  la  choroïde,  l'iris,  le  cristallin  et  même  la 
rétine  et  le  nerf  optique.  Cette  atTection  est  une  consé- 
quence d'un  arrêt  de  développement  dans  les  tissus  du 
fœtus.  Elle  coïncide  souvent  avec  le  spina-bifida,  l'hypo- 
spadias,  le  bec-de-lièvre,  etc. 

Le  colobome  borné  à  l'iris  ou  même  à  la  choroïde  n'em- 
pêche pas  la  vision  ;  mais  il  rend  difficile  l'accommodation 
de  l'œil.  On  peut,  dans  quelques  cas,  remédiera  ce  vice 
de  conformation  par  l'emploi  de  verres  sténopéiques.  Le 
colobome  des  paupières  peut  être  réparé  par  une  petite 
opération  consistant  dans  la  suture,  après  avivement,  des 
bords  de  la  fente. 

COLOBOPSIS  (psiss)  n.  f.  Genre  d'insectes  hyménoptères 
porto-aigui!lon,  famille  des  formicidés,  comprenant  des 
fourmis  de  taille  petite  ou  moyenne,  allongées,  remarqua- 
bles par  les  formes  différentes  qu'affectent  leurs  ouvrières, 
dont  certaines,  plus  grandes,  à  forte  tête,  font  office  de 
combattants.  [Les  oolobopsis  habitent  surtout  la  région 
iiido-malaise  et  l'Australie.  On  eu  connaît  quinze  espè- 
ces; la  seule  européenne  {colobopsis  truncata)  est  de  la 
région  méditerranéenne;  elle  est  brune  et  rougeâtre,  et 
établit  ses  nids  dans  le  tronc  des  arbres.] 

COLOBOPTÈRE  OU  COLOBOPTERUS  {pté-russ)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  lamellicornes,  famille  des 
aphodiidés,  qui  n'est,  à  vrai  dire, 
qu'un  sous-genre  d'aphodius,  compre- 
nant ceux  qui  ont  les  élytres  très 
plats,  arrondis,  tronqués  à  leur  ex- 
trémité, laissant  l'e-xtromite  abdomi- 
nable  à  découvert.  [L'espèce^  type 
[colobopterus  crraticus)  est  un  apho- 
dius  brun  foncé,  avec  les  élytres  jau- 
nâtres très  commun  en  France.] 

COLOBORHOMBUS  {ron-buss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  longi- 
cornes ,  famille  des  cérambycidés, 
comprenant  des  capricornes  indiens  à 
élytres  très  courts  et  à  pattes  posté- 
rieures très  longues.  (L  espèce  type 
du  genre,  coloborhombus  hemijjterus,  habite  la  Malaisie, 
rindo-Chine  et  la  Chine.) 

COLOBOTHEA  {té-a)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
longicornes,  famille  des  cérambycidés,  tribu  des  sapor- 
dinés,  caractérisé  par  le  front  haut  et  étroit,  les  élytres 
dilatés  et  anguleux  aux  épaules.  [Les  colobothea  comptent 
soixante-dix  espèces  de  taille  moyenne,  réparties  de  la 
Plataau  Brésil.  Ex.  :  laco/oôo^/ieaemar^maf  a  (Amazones).] 

GoLOBRARO,  comm.  d'Italie  (Basilicate  [prov.  de  Po- 
tcnza])  ;  2.'î00  hab. 

COLOCASE  ou  COLOCASIA  n.  f.  Genre  d'aroïdées-ca!a- 
diées,  renfermant  des  plantes  herbacées,  à  rhizome  tubé- 
reux  ou  caulescent,  à  inflorescence  odorante  ;  toutes  origi- 
naires de  rindo. 

—  Encycl.  La 
colocasiaantiquo- 
r«m,  avec  ses  va- 
riétés, se  trouve 
sous    les    tropi-  ^    ^^ 

ques,    surtout  ^■^^R^^^^^HEk^^^'^^^^^^'^ 

dans  les  iles  de 
rOcéanie ,  sous 
le  nom  de  taro, 
et  forme  princi- 
palem-^ntlanour- 
riture  des  indi- 
gène s  de  ces 
régions. 

COLOCASIE  Colocase. 

{zî)  ou  COLOCA- 
SIA (îi)  n.  f.  Entom.  Genre  d'insectes  lépidoptères,  dont 
le  synonyme  plus  usité  est  demar. 

COLOGASIÉES  ou  COLOCASINÉES  n.  f.  pi.  Tribu  d'aroï- 
dées,  à  baies  distinctes,  à  graines  albuminées  et  striées. 
—  Une  coLOCASiÉR  ou  colocasinéb. 

COLOCATAIRE  {ter'  —  du  préf.  co,  et  de  locataire)  n.  m. 
Celui  qui  est  locataire  avec  d'autres  dans  la  même  maison. 

COLOCHIRE  [kir')  ou  COLOCHIRUS  {ki-russ)  n.  m. 
Genre  d'holothuries  de  l'ordre  dos  pédates,  famille  des 
dondrochirotidés,  comprenant  des  formes  munies  de  dix 
tentacules  et  ayant  sur  le  dos  seulement  des  papilles  am- 
bulacraires.  (L  espèce  type  du  genre*,  colochirus  doliolum, 
habite  les  mers  du  cap  de  Bonne-Espérance.) 

COLOCIRIUM  {ri-om')  n.  m.  Sorte  de  peinture  employée 
pour  peindre  les  murs  à  l'intérieur. 

COLOCOLO  (nom  indien)  n.  m  Espèce  de  chat  propre  à 
l'Amérique  du  Sud  et  dont  l'habitat  exact  n'est  pas  mieux 
connu  que  la  vie. 

—  Encycl.  Le  colocolo  {felis  rolocolo  ou  Jacobifn)  est 
de  petite  taille, 
plus  petit  que  le 
chat  domestique, 
gris  clair  en  des- 
sus,avec  des  ban- 
dos  interrompues, 
disposéesenlarge 
sur  le  dos,  le  veu- 
tro  blanc,  la 
queue  grise  régu- 
lièrement annelôo 
de  noir  depuis  la 
racine  jusqu'au 
bout.  On  no  con- 
naît   qu'un     seul 

individu  de  cette  espèce,  c'est  le  felis  Jacobita,  qui  appar- 
tient au  musée  de  Milan,  ot  peut-être  est-il  d'une  espèce 
différente  do  colle  décrite  jadis  par  Molina,  comme  habi- 
tant la  Guyane  et  le  Brésil,  et  aussi  la  Bolivie  ot  le  Chili, 

GOLOCOTRONIS  (Theodoros),  général  grec,  né  à  Cary- 
tèno  (Arcadio)en  1770,  mort  à  Athènes  en  1843.  Fils  d'un 
chef  do  clophtes  redouté,  Constantin  Colocotronis,  pro- 
scrit par  les  Turcs  depuis  1806,  il  accourut  en  Moréo  dès 
les  débuts  do  la  révolution  grecque (I82i).  D'une  bravoure 
folle,  d'une  stature  athlétique,  il  enthousiasma  les  clophtes 
et  remporta  avec  eux  des  succès  signalés  sur  les  Turcs, 
notamment  à  Tripolitza,  à  Nauplie,  à  Corinthe,  à  Patras, 
ù  Argos.  Il  fut  nommé  commandant  on  chef  (1823)  et  vice- 


ColoLOtrouîi. 


115 

pr6siilont(Iu  ("oiisoil  executif  (1825).  Copondant,  lo  Rouvor- 
uomont,  in((uiétô  par  sos  turUuloucos,  dut  dôpôcder  dos 
troupes  coiitro  lui  ot  l'onfor- 
mor  au  monastère  d'Ydra 
(févr.  1825).  On  dut  bioutôt 
l'on  rotiror  pour  l'opposor  à 
Ibrahim-paona,  qui  ravageait 
la  Moréo.  Colocotronis  fut 
pou  heureux  dans  sos  opéra- 
tions contre  lo  cônéral  turc.  Il 
imposa  Capo  d  Istria  à  la  prô- 
sidonco  (1827).  Il  fut  ensuite 
nommé  mombro  du  Conseil  do 

fouvernemont  institué  aprôs 
assassinat  do  Capo  d'Istria 
(I8;ii).  Il  combattit  avec  pas- 
sion l'influonco  russe,  se  mon- 
tra un  détracteur  amer  du 
nouvel  ordre  dos  choses,  et 
songea  à  prendre  les  armes 
pour  le  changer.  Condamné  à 
mort  le  26  mai  1834,  sous  le 
chef  de  haute  trahison,  il  vit 
sa  peine  commuée  on  oello 
do  dix  années  do  réclusion. 
Othon  I",  on  montant  sur  le  trône  (l"  juin  1835),  le  gracia, 
le  nomma  général  et  conseiller  d'Etat.  Depuis  lors,  Colo- 
cotronis se  tint  tranfjuille  et  consacra  ses  loisirs  à  la  com- 
position d'une  Histoire  de  la  Grèce  contemporaine. 

—  BiBLioGR.  :  Constantin  Colocotronis,  Vie  de  Coloco- 
ironii  (Athènes,  1851). 

COLOCYNTHÉINE  n.  f.  Produit  de  décomposition  de  la 
colocynthino,  quand  on  la  chautfo  avec  do  l'eau  et  de 
l'acide  suli'urique. 

COLOCYNTHINE  n.  f.  Principe  résinoïde  amer,  que  l'on 
a  extrait  do  la  coloquinte. 

COLOCYNTHIS  {tiss)  n.  f.  Bot.  Nom  scientifique  de  la 
coloquinte. 

CoLŒNA.  Myth.  gr.  Surnom  d'Artémis,  qui  avait  un 
temple  sur  les  bords  du  lac  Coloé,  en  Asie  Mineure. 

COLŒNIS.  Myth.  gr.  Surnom  d'Artémis  en  Attique; 
tiré  du  nom  de  Colœnos,  tîls  d'Hermès  et  roi  légendaire 
de  l'Attique,  qui  construisit  un  temple  d'Artémis  à  Myr- 
rhinuute. 

COLOGANIE  [ni)  n.  f.  Genre  do  lègumineuses-papiliona- 
cées-phaséolécs,  renfermant  des  herbes  volubiles  à  feuilles 
pennées,  originaires  de  l'Amérique  tropicale  ot  centrale. 

COLOGARITHME  n.  m.  Alg.  V.  LOGARITHME. 

GOLOGNA  Veneta,  ville  d'Italie  (Vénétie  [prov.  do 
VéroneJ  ),  sur  lAgno  ;  7.800  hab.  Elève  ae  vers  à  soie.  Ville 
renommée  pour  ses  excellentes  pâtes  d'amandes. 

Cologne,  en  allem.  KÔLN  ou  CÔLN,  ville  d'Alle- 
magne (Prusse),  ancienne  capitale  de  la  Prusse-Rhénane, 
sur  lo  Rhin  ;  313.500  hab. 

—  Enctcl.  Hist.  etgéogr.  Ancienne  colonie  romaine  de 
vétérans  (Co/oni'a  Claudia  AugitstinaAgrippinensium),  cette 
ville  est  une  des  plus  importantes  de  l'Allemagne,  par  sa 
population  et  son  commerce.  Elle  est,  en  môme  temps,  une 
cité  pittoresque  par  ses  monuments 
et  les  souvenirs  qu'ils  éveillent  ; 
c'est  un  port  fluvial  et  un  centre 
d'échanges,  uno  place  forte  de  pre- 
mier oràre. 

La  cathédrale  de  Cologne  domine 
toute  la  ville  do  sa  masse  harmo- 
nieuse et  élégante.  Les  cinq  nefs  ot 
l'abside,  qui  datent  de  1322.  sont  cou- 
ronnées par  une  flèche  de  140  métrés 
de  haut  et  qui  a  été  terminée  seule- 
ment en  1880.  Non  loin  de  cette  basi- 
lique, célèbre  dans  le  monde  entier, 
s'élèvent  l'église  romane  do  Saint- 
Martin,  la  svelto  église  do  Sainte-Mario  au  Capitolo,  uno 
des  plus  vieilles  du  monde  (1049);  l'hôtel  do  villo  du 
xni*  siècle,  et  un  monument  aujourd'nui  désatfectÔ,  mais  qui 
est  un  bijou  do  l'architecture  du  xv"  siècle,  lo  (iiirzenich. 

Au  moyen  âge,  alors  que  les  habitants  étaient  assez 
riches  pour  construire  do  tels  monuments  ot  pour  rivaliser 
do  luxe  avec  les  bourgeois  do  Gand  ou  ceux  do  Florence 
(richo  comme  un  dra- 
pier do  Cologne  était 
un  dicton  courant), 
Cologne  était  lo  centre 
commercial  le  plus  im- 
portantde  l'Allemagne. 
La  guildo  do  Cologne 
était  rononiméo  do 
Hambourg  à  Anvers  ot 
de  Brème  à  Marseille. 
Après  uno  décadence 
do  plusieurs  siècles  duo 
aux  guerres  religieu- 
ses, à  la  découverte 
de  l'Amériauo,  qui  dé- 
tourna do  Venise  et  do 
l'Orient  les  marchan- 
di.sos  du  nord,  Cologne 
a  reconquis,  dans  ios 
dernières  années,  uno 
partie  do  sa  supréma- 
tie. Sos  produits  indus- 
triels (faïoncorios,  fila- 
tures, ateliers  do  ma- 
chines, eau  de  Cologne) 
s'expédient  vers  lo  nord 
par  le  Rhin  navigable; 
do  nombreux  bateaux 
accèdent  chaque  anncn 
au  port  do  Cologne. 
D'autre  part,  deux  li- 
gnes maîtresses  do 
chemin  do  for  so  croisent  on  garo  de  Cologne  ot  passent 
toutes  doux  sur  un  puut  fixe  accostiiblo  à  la  fuis  aux  volrs 
ferrées,  aux  voitures  et  aux  piétons,  pendant  quo  te  pont  do 
bateaux  (pii  unit,  parallèlemont  â  celui-ci,  les  doux  rives 
du  Rliin,  n'a  plus  qu'un  iatérêt  historique. 

Enfin,  Cologne  est,  avec  Mayonce  et  Coblonz,  uno  t^to 
de  dôfonso  de  l'AliomaL'no  vers  l'ouest.  Elle  est  protégée 
par  doH  remparts  qui  s  étendent  ù.  5  kilomètres  do  la  villo 


COLOCYNTHKINE  —   COLOMB 


ot  qui  s'appuient  sur  douze  forts.  Dans  ce  pônmetro  est 
comprise  la  petite  villo  industrielle  do  Doutz,  (pli  so  trouve 
en  laoe  de  Cologne.  —  Le  cercle  de  Cologne  a  3.077  kilom. 
carr.,  et  827.074  hab. 
—  B.-arts.  A  la  villo  de  Cologne  so  rattache  uno  des 


^«1 


Armea  de  Coli'"ne, 


COLOGN  E 

Echelle 


1.   Cathédrale;  2.  Ei^lise  des  Apôtres;  3.  Eglise  Saint-Géréon  ; 
i.  Théâire  Flora  ;  5.  Muséum  ;    6.  llôtel  de  ville  ;  7.  Théâtre  muni- 
cipal ;  8.  Gare  centrale. 

plus  anciennes  écoles  de  peinture  de  l'Allemagne,  carac- 
térisée par  ses  tendances  mystiques.  Les  artistes  de  Co- 
logne se  rendirent  célèbres  dans  l'orfèvrerie  et  la  mi- 
niature, dès  l'époque  de  Charlemagne.  Au  xiv*  siècle, 
apparaissent  de  charmantes  peintures  sur  fond  or  :  lo 
premier  grand  nom  est  celui  de  Wilhem  von  Herle,  mort 
en  1378.  Au  xv"  siècle,  Stephan  Lochener  (mort  en  1452) 
clôt  l'histoire  de  cette  école,  dont  l'originalité  est  dès  lors 
effacée  par  l'imitation  des  peintres  flamands.  L'école  de 
Cologne  a  laissé  peu  de  noms,  mais  un  certain  nombre 
d'œuvres  où  les  sujets  religieux  sont  traités  avec  un  idéa- 
lisme naïf,  au  milieu  de  paysages  ou  d'architectures  d'un 
style  primitif. 

Golog^ne  (conciles  de).  La  ville  de  Cologne  fut  le 
siège  de  difi'érents  congrès,  conférences  et  conciles.  Il 
faut  citer  surtout  le  concile  de  1536,  qui,  pour  répondre 
aux  accusations  des  luthériens,  édicta  un  grand  nombre 
do  canons,  destinés  à  réformer  la  discipline. 

Cologne  (eau  de).  Eau  spiritueuse  célèbre,  connue  aussi 
sous  lo  nom  d'  "  alcoolat  de  citron  composé  « ,  très  employée 
comme  article  do  parfumerie.  —  Son  invention,  ou,  du 
moins,  sa  vogue,  qui  remonte  au  xviii*  siècle  est  due  ù,  une 
famille  do  distillateurs  d'origine  italienne,  les  Farina,  dont 
l'histoire  n'est  pas  très  bien  connue.  L'eau  de  Coloçno,  du 
nom  do  la  villo  allemande  où  fut  fondée  cetto  maison  de 
commerce  devenue  célèbre,  aofllcioHement  fait  son  appa- 
rition en  Franco,  lors  de  l'Kxposition  de  1855,  importée  par 
un  Farina.  (^Commercialement,  il  existe  depuis  cette  époque 
de  très  nombreuses  imitations  do  l'eau  de  Cologne  véritable.} 

Voici  uno  formule  do  l'eau  do  Cologne  :  ossonco  do  cé- 
drat, 18  grammes  ;  do  bergamote,  12  ;  de  citron,  12  ;  do  né- 
roli,  4;  do  Portugal,  8;  do  verveine,  4;  do  menthe,  5;  de 
romarin,  4  ;  do  thym,  4  ;  alcool  ù.  36  degrés,  500  grammes  ; 
alcoolat  do  mélisse,  500;  teinture  do  musc,  12.  (On  agite 
vivement  le  mélange,  ot,  après  douze  heures,  on  filtre  jus- 
(ju'à  co  quo  le  liquldo  soit  tout  â  fait  limpide.) 

Coloërne  (terre  de).  Comm.  V.  ocre. 

Cologne,  ch.-l.  do  cant.  du  Gers,  arr.  et  ù  37  kil.  do 
Lombcz,  près  du  Sarampion,  aft\.  do  la  Gimono  ;  G2o  hab. 
iCo  fut  d'abord  uno  bastille  fondée  en  1286  parOdon  doTor- 
rido  ot  Philippe  lo  Bel.)  —  Lo  canton  a  13  comm.  et  4.577  h. 

COLOGNO  al  Serlo,  bourg  d'Italie  (Lombardio  [prov. 
do  liorgamo]),  sur  lo  Serio;  3.100  hab.  Riz,  céréales,  soie. 

GOLOGNOLA  ai  GolU,  comm.  d'Italie  (Véuétio  [prov. 
de  Vérone]),  sur  lo  Progno,  affluent  do  l'Adigo;  4.200  hab. 

GoLOGNY,  village  do  Suisse,  canton  ot  sur  lo  lac  de  Ge- 
nève ;  (520  hab.  Belle  vue  sur  lo  Jura,  Ios  Alpos  ot  lo  mont 
Blanc.  L'historien  Jean  Mullor  habita  co  village,  ot  lord 
Byron  y  écrivit,  on  1816,  trois  chants  do  Chiide  JJfarold  ot 
sa  tragédie  do  Manfred. 

COLOMA  n.  m.  Variété  do  pomme  d'hiver. 

GOLOMA  (don  Carlos),  général  ot  historien  espagnol, 
né  â  Alicanto  on  1573,  mort  on  1037.  Il  so  distingua  dans 
les  campagnes  contre  les  Provinces-Unies,  ot  fut  comblé 
de  dignités  par  Philippe  III  et  Philippe  IV.  Il  a  laissé  un 
récit  estimé  do  la  Guerre  des  I*ays-âas  (1625). 

Colomb  (lagune  de]  ou  baie  de  L'ALMiRANTE.baio 

formée  par  la  mer  dos  Antilles,  sur  la  cote  orientale  do  la 
ropnbli([uo  do  Cosialiica  (Amérique  contralo). 

Colomb,  Golumb  ou  Colombe  (Michel),  statuaire 

français,  né  en  1431  ù  Tours,  murt  eu  Ï.M2.  IjO  nom  do  cet 
artiste  était  tombé  dans  l'oubli  cpiand,  on  1727,  lo  superbe 
tombeau  do  François  II,  dornior  duc  do  Bretagne,  ayant 
été  ouvert,  MoUior,  magistrat  nantais,  qui  présidait  A  la 
cérémonie,  découvrit  cotto  inscription  :  Pur  l'art  et  l'in- 
dustrie de  Michel  Colomb,  premier  sculpteur  de  xon  temps 
originaire  de  Cévêché  de  Léon.  On  a  discuté  la  valeur  do 
00  texte,  et  il  est  acquis  aujourd'hui  cpio  Colomb  est  né  ù 
Tours,  où  il  a  vécu  et  travaillé  pondant  nuaranio  ans.  Kn 
1467,  Colomb  était  qualifié,  dans  uno  piôoo  officiello  ré- 
cemmoat  découverte,  ■  prince  Ucb  sculpteurs  français  ». 


ChrisLoplit  Colomb. 


Le  Louvro  possède  le  Saint  Georges  de  Colomb  (autref* 
au  château  do  Gaillon),  ot  son  nom  a  été  donné  à  une  salle 
du  musée  do  sculptures  de  la  Renaissance.  Son  chef  d'œuvra 
est  le  tombeau  do  François  II,  dans  la  cathédrale  de  Nan- 
tes, où  il  a  été  apporté,  après  avoir  été  enlevé  de  l'église 
dos  Carmes.  Colomb  a  produit  un  grand  nombre  d'ouvrages. 

Colomb  (Christophe),  navigateur  italien,  autour  de 
la  découverte  du  nouveau  monde,  né  vers  1436  ou  1441, 
un  plus  vraisemblablement  vers  144G,  dans  l'Etat  de  Gênes 
(à  Gônos  ou  à  Savono,  à  Finale,  àOuoglia;  en  tout  cas, 
pas  à  Calvi  de  Corse),  mort  ù.  Valladolid  eu  1506.  Son  père, 
ISSU, dit-on,  d'une  famille  ancienne  do  Plaisance,  était  car- 
dcur  de  laine  ou  tisserand.  Colomb  se  fit  marin  à  l'âge  de 
quatorze  ans,  acquit  Ios  connaissances  nécessaires  pour 
la  pratique  de  la  navigation,  ot  navigua  d'abord  pendant 
vingt-trois  ans.  Vers  1480,  il  épousa  la  fille  du  navigateur 
portugais  Perestrello,  qui  laissa  à  son  gendre  pour  héri- 
tage ses  papiers,  ses  cartes,  ses  instruments  et  sos  obser- 
vations. Depuis  quelques  années  déjà,  Christophe  Colomb 
était  en  relation  avec  l'astronomo  florentin  Paolo  Tosca- 
nelli.  Il  exécuta  alors  un  voyage  dans  les  mers  du  nord 
et  en  Islande;  plus  tard,  il 
fit  un  voyage  en  Guinée, 
ot  c'est  au  retour  de  cetto 
expédition,  vers  1483,  que 
les  notions  prises  par  lui  à 
des  sources  multiples  for- 
mèrent un  ensemble  duquel 
résulta  lo  projet  de  voyage 
d'est  en  ouest ,  à  travers 
l'océan  Atlantique. 

Colomb  voulait  arriver  par 
cette  route  maritime  nou- 
velle aux  rivages  orientaux 
de  l'Asie,  pays  des  épices,  de 
l'or  et  des  éléphants,  c'est- 
à-dire  l'Inde  et  la  Chine.  Il 
soumit  son  projet  au  roi  de 
Portugal,  Jean  II,  qui  essaya 
de  lui  ravir  la  gloire  du  suc- 
cès en  envoyant  secrète- 
ment, sur  la  route  indiquée, 
un  navire  bientôt  ramené 
à  la  côte  par  la  tempête  et 
l'effroi  dos  matelots.  Il  s'adressa  enfin  à  l'Espagne,  dont 
les  souverains  lui  accordèrent,  seulement  après  la  paix 
de  Grenade,  les  caravelles  nécessaires  pour  accomplir  son 
voyage  (17  avr.  1492,  à  Santa-Fé). 

Quelques  mois  plus  tard,  le  3  août  1492,  Colomb  partait 
de  Paies  avec  la  Santa-Maria,  la  Nina  et  la  Pinta,  tou- 
chait aux  Canaries,  puis  se  dirigeait  vers  l'ouest  et  le 
sud-ouest  en  dissimulant  soigneusement  à  ses  compagnons 
la  réelle  étendue  du  chemin  parcouru  chaque  jour,  et  en 
luttant  avec  énergie  contre  le  découragement  des  ma- 
telots. Après  avoir  traversé  la  mer  des  Sargasses  ot  dé- 
couvert, grâce  à  l'observation  attentive  des  boussoles,  la 
variation  magnétique,  il  arriva,  dans  la  nuit  du  11  au  I2  oc- 
tobre 1492,  devant  uno  petite  île  de  l'archipel  des  Bahama, 
Guanahani,  qu'il  appela  San-Salvador. 

Colomb,  qui  se  croyait  arrivé  sur  les  côtes  orientales  de 
l'Asie,  reconnut  ensuite  plusieurs  autres  îles  du  même 
archipel;  puis  il  côtoya  successivement  uno  partie  des 
côtes  do  Cuba  (qu'il  pensa  être  le  littoral  de  la  Chine) 
et  de  Haïti,  l'île  espagnole  (Hispaniola).  Il  no  se  borna 

fias  à  prendre  possession  do  ces  terres,  mais  érigea  sur 
0  rivage  d'Haiti  uno  forteresse,  que  durent  garder  jusqu'à 
son  retour  quelques  Espagnols  ;  puis,  après  avoir  longe  le 
littoral  d'Hispaniola  jusqu'au  cap  Samana,  lo  16  jan- 
vier 1493,  Colomb  prit  la  direction  du  retour  et  rentra 
dans  lo  port  de  Paies,  sept  mois  ot  demi  après  l'avoir 
quitté,  le  15  mars  14ii3.  Accueilli  avec  enthousiasme  par  la 
nation  espagnole  tout  entière,  comme  par  les  souverains 
Ferdinand  ot  Isabelle,  qui  lui  confirmèrent  sos  titres  d'ami- 
ral ot  do  vico-roi  ot  tous  les  privilèges  stipulés  avant  le 
départ,  Colomb  s'occupa  immédiatement  do  préparer  uno 
seconde  expédition  pour  les  pays  qu'il  appelait  les  Indes 
occidentales,  no  pensant  pas  qu'un  continent  existât  au 
milieu  do  l'Océan,  entre  les  rivages  occidentaux  do  l'Eu- 
rope ot  orientaux  do  l'Asie.  Cotto  seconde  expédition 
partit  dès  lo  23  septembre  1493;  elle  comptait  dix-sept 
vaisseaux  et  uno  foule  do  personnages  dont  Colomb  ne 
parvint  pas  toujours  à  dompter  les  passions  cupides.  La 
Dominique,  la  Guadeloupe,  Porto-Rico,  la  Jamaïque  ot 
la  côte  sud-occidoutalo  de  Cuba  furent  explorées  au  cours 
de  co  voyage,  qui  dura  près  do  trois  ans  (jusqu'en  juin 
1490,1  ;  les  Espagnols  et  les  Indiens  luttèrent  plus  dune 
fois  à  main  armée.  Déjà,  d'ailleurs,  malgré  lesefi'ortsde 
Colomb,  qui  s'attira  ainsi  do  violentes  inimitiés,  les  Euro- 
péens commençaient  à  maltraiter  les  indigènes;  ils  lo 
firent  bien  plus  encore,  au  cours  du  troisième  voyage  di- 
rigé par  l'amiral  sur  les  côtes  du  nouveau  monde  (1498). 
C'est  pondant  cotte  expédition  qiio  Colomb  longea  lo 
continent  américain  au  delta  do  rOréuoquo  ot  découvrit 
les  îles  do  la  Trinité,  do  Tabago  ot  de  Grenade;  l'arrivée 
do  François  do  Bovadilla,  qui  destitua  l'amiral,  le  mit  aux 
fors  à  Saint-Dominguo  même,  puis  lo  renvoya  on  Esnagno 
en  1500,  mit  fin  à  ce  troisième  voyage;  et,  si  Ferdinand 
et  Isabelle  désapprouvèrent  cet  indigne  traitement  envers 
un  homme  qui  leur  avait  donné  un  monde,  ils  ne  lui  ren- 
dirent point  son  commandement,  ot  Colomb  perdit  tout 
crédit  auprès  d'eux, 

A  force  do  sollicitations,  il  obtint  cependant,  on  1502,  lo 
commandement  d'une  nouvelle  expédition,  au  cours  de  la- 
([ucllo  fut  complétée  la  roconnaissanoo  dos  Antillos  ot 
exploré  lo  littoral  do  l'Amériquo  centrale,  du  Honduras 
au  golfe  do  Darien.  Quand  il  revint,  eu  I504,  do  ce  voyage, 
qui  ne  fut,  à  bien  dos  points  de  vue,  ((u'un  long  désastre, 
Colomb  so  trouva  sans  protection,  par  suite  do  la  mort  do 
la  reine  Isabello.  Personne  à  la  cour  ne  s'intéressant  plus 
à  lui,  il  sépuisa  en  vaines  sollicitations  auprès  du  roi 
Ferdinand,  ot  mourut  pauvre  ot  délaissé,  lo  20  mai  1506, 

Il  laissa  deux  fils  :  Diego  et  Ferdinand.  Sos  rostos, 
transportés  ou  1530  à  Saint-T>ominguo,  auraient  été,  après 
IVxpulsion  des  blancs  (1795),  transférés  à  La  Havane, 
d'où  ils  turent  rapportés  en  Espagne  ou  1899  ot  déposés 
dans  la  cathédrale  do  Séville. 

—  An  hiUitification  de  Cfirisloithc  Colotnb.  Uno  instance  on 
béatiliiation  de  Christophe  Colomb  u  été  introduite  devant 
l:i  l'uur  de  Kome  en  is7;i,  par  les  soins  do  rarchcvtVpio  do 
Bordeaux,  Me  Donnot  ;  mais  les  preuves  apportées  pour  la 
validité  d'un  second  mariage  do  Colomb  (duquel  serait  u6 


COLOMB   —   COLOMBE 

FerdÎDanaj  nayaoi  p^a  faru  suffisantes,  en  octobre  1877, 
la  sacrée  congrégation  s'est  prononcée  contre  la  béatifi- 
cation du  grand  navigateur.  Mais  cette  décision  peut  n  être 
pas  définitive.  Toujours  est-il  que  le  nombre  des  évêques 
qui  se  sont  associés  à  la  demande  de  béatification  s'élève 
jusqu'à  700,  Disséminés  dans  le  monde  entier,  ces  évêques 
représentent  l'universalité  des  catholiques. 

—  BiBLiOGR.  Les  biographies  de  Colomb,  sont  innombra- 
bles ;  les  meilleurs  ouvrages  sont  ceux  de  Henry  Harrisse  ; 
notamment,  Christophe  Colomb,  son  origine,  sa  vie,  etc. 
(Paris,  1884-1885).  On  consultera  aussi  :  Cesare  de  LoUis, 
Cristoforo  Colombo  nella  legqenda  e  nella  storia  {Milan, 
\^^-2);W  B.s\nngiQii\vv\ng,\oyages  et  aventures  deChristopke 
Colomb  (1836),  bon  livre  de  vulgarisation. 

Colomb  (don  Barthélémy),  frère  de  Christophe  Colomb, 
né  dans  lEtat  de  Gênes  vers  1437,  mort  à  Saint-Domingue 
en  1514.  Cosmographe  habile,  il  se  fit  d'abord  connaître 
par  ses  sphères  et  ses  cartes  marines,  fut  chargé  par 
son  frère  de  solliciter  l'appui  de  Henri  VII  d'Angleterre, 
puis  le  rejoignit  en  Amérique  en  1494,  et  fut  nommé  par 
fui  son  adetantado  ou  lieutenant.  Il  lui  rendit  de  grands 
services,  étouffa  plusieurs  rébellions  des  Espagnols  et  des 
Indiens,  jeta  les  fondements  de  Saint-Domingue;  mais  il 
exploita  les  Indiens,  qu'il  contribua  à  réduire  eu  servitude. 

Colomb  (Diego),  fils  aîné  du  grand  navigateur,  né  à 
Porto-Santovers^i474,  mort  en  1526.  Attaché  à  la  cour  d'Es- 
pagne, il  ne  parait  avoir  aidé  son  père  que  par  ses  sol- 
licitations auprès  de  la  famille  royale.  Héritier  des  titres 
et  dignités  de  Christophe  Colomb,  suivant  les  conditions 
stipulées  avant  la  découverte,  il  n'entra  cependant  en 
possession  du  gouvernement  des  Indes  qu'en  1 509,  et  encore 
supprima-t-on  pour  lui  le  titre  de  «  vice-roi  «.  Accusé, 
en  1515,  d'avoir  outrepassé  ses  pouvoirs,  il  vint  en  Es- 
pagne pour  se  justifier,  obtint  la  nomination  d'une  com- 
mission d'enquête,  mais  mourut  avant  d'avoir  obtenu  jus- 
tice. Avec  son  petit-fils  don  Diego  Colomb,  quatrième 
amiral  des  Indes,  s'éteignit  la  descendance  mâle  et  cer- 
tainement légitime  de  Christophe  Colomb. 

Colomb  (Ferdinand),  fils  naturel,  ou,  selon  quelques- 
uns,  fils  d'un  second  mariage  du  grand  navigateur,  né  en 
1488,  mort  en  1539.  Il  rejoignit,  jeune  encore,  son  père 
en  Amérique,  où  il  donna  des  preuves  de  capacité  et 
d'énergie,  suivit  plus  tard  Charles-Quint  en  Italie  et  en 
Allemagne,  voyagea  en  Afrique  et  en  Asie,  fut  chargé, 
en  1516,  de  la  correction  des  cartes  marines,  se  livra  pas- 
sionnément à  l'étude,  et  rassembla  à  Sévitle  une  riche  et 
précieuse  bibliothèque,  qu'il  légua  à  la  cathédrale  de  cette 
ville.  (V.  CoLOMBiNB.)  Il  avait  écrit  en  espagnol  une  bio- 
graphie de  son  père,  dont  l'original  est  perdu,  et  dont  on 
ne  possède  que  la  traduction  italienne  d'Alfonse  Ulloa, 
donnéeàVentse  en  1571, sous  le  titre  de  F.  Colombo  :  Bis- 
toria  del  almirante  Chr.  Colombo  suo  padre,  etc.  Harrisse, 
en  1871,  amis  en  doute  l'authenticité  de  cet  ouvrage;  Munoz 
et  Washington  Irving  y  ont  vu  «  le  livre  le  plus  important  » 
pour  l'histoire  de  Christophe  Colomb. 

Colomb  (Joséphine-Blanche  Bouchet,  dame),  femme 
de  lettres  française,  née  à  La  Roche-sur- Yon  en  1833, 
morte  à  Villerville  (Calvados)  en  1892,  a  écrit  pour  la  jeu- 
nesse un  grand  nombre  d'ouvrages  remarquables  par  les 
qualités  du  style  et  par  une  morale  saine  et  vigoureuse. 
Nous  citerons"  particulièrement  :  le  Violoneux  de  la  Sapi- 
nière (1873)  ;  la  Fille  de  Carilès  (1874);  Deux  mères  (1875^; 
le  Bonheur  de  Françoise  (1877);  Pour  la  Patriel  (1885); 
les  Etapes  de  Madeleine  (1881);  etc. 

Colomb  ou  Colomb  de  Batines  (Paul,  dit  le 

vicomte),  bibliographe  et  éditeur  français,  né  à  Gap  en 
1811,  mort  à  Florence  en  1855.  Il  vécut  successivement  à 
Gap,  à  Vienne,  à  Paris,  ou  il  se  fit  éditeur,  et  à  Florence, 
où  il  devint  directeur  du  n  Corriere  de  l'Arno  ".  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Bibliographie  des  patois  dit  Dau- 
pAiné  (1835);  Mélanges  biographiques  et  bibliographiques 
relatifs  à  l'histoire  littéraire  du  Bauphiné,  avec  Jules  Ôlli- 
vier  (1837  et  1840);  Bibliografia  Dantesca  (1845-1848),  son 
ouvrage  le  plus  sérieux  et  le  plus  estimé. 

Colomba,  roman  de  Prosper  Mérimée  (l840).  —  L'hé^ 
roïne  du  livre,  jeune  fille  corse  dont  le  père  fut  assassiné 
par  les  Barricini,  a  un  frère,  Orso  Antonio,  qui  lui  revient 
après  une  longue  absence  et  sur  lequel  elle  compte  pour 
tirer  vengeance  des  meurtriers.  Mais  son  séjour  en  France 
a,  chez  Orso,  plus  ou  moins  effacé,  sinon  aboli,  les  préju- 
gés barbares  de  la  vendetta,  et  d'ailleurs,  miss  Nevil,  une 
jeune  Anglaise  qu'il  aime,  lui  fait  promettre  d'y  résister. 
Cependant,  sous  l'influence  de  Colomba,  il  ne  tarde  pas  à 
être  ressaisi  par  la  voix  fanatique  du  sang.  L'ardente  et 
farouche  fille  de  la  Corse  met  tout  en  œuvre  pour  arme 
la  main  de  son  frère  :  elle  le  supplie,  le  menace,  le  vio- 
lente, et,  ne  pouvant  triompher  de  ses  répugnances,  l'en- 
gage malgré  lui-même  par  des  provocations  qu'elle  met 
sur  le  compte  des  Barricini.  Heureusement,  ce  sont  les 
deux  frères  qui  attaquent  Orso.  Surpris  dans  un  guet- 
apens,  il  les  tue.  Ainsi  Colomba  est  satisfaite,  sans  qu'Orso 
encoure  les  galères,  et  le  roman  finit,  à  la  satisfaction  du 
lecteur,  sur  Te  mariage  du  jeune  homme  avec  miss  Ncvil. 
—  Presque  tontes  les  nouvelles  de  Mérimée  sont  des 
<eu\Tes  très  remarquables  en  cette  manière  sobre,  pré- 
cise, un  peu  sèche,  qui  le  caractérise.  Mais  Colomba 
mérite  sans  doute  une  place  à  part.  Il  s'y  est  surpassé 
lai-même,  ou  plutôt  il  s  y  est  une  fois  départi  do  son  in- 
différence et  de  sa  froideur.  C'est  la  seule  do  ses  oeuvres 
où  nous  sentions  par  instants  passer  un  reflet  de  sympa- 
thie et  comme  un  rayon  d'idéal. 

Colomba  ou  Columba  (saint),  né  en  Irlande,  mort 
dans  rUc  d'I'jna  (5ïi-rj97j.  Descendant  de  la  race  royale  des 
O'Neil,  Colomba,  nommé  aussi  Colombkill,  embrassa  do 
bonne  heure  la  vie  monastique,  et  fonda  en  Irlande  de 
nombreux  monastères,  dont  les  plus  célèbres  furent  ceux 
do  Durrow  et  de  Derry,  origine  do  la  ville  de  London- 
derry.  Il  quitta  sa  patrie  pour  porter  l'évangile  aux  Pietés, 

?u'il  convertit,  et  érigea  dans  l'Ile  d'Iona  un  monastère 
amcux,  qui  exerça  pendant  deux  siècles  une  grande  in- 
fluence sur  l'Irlande  et  la  Calédonie.  D'après  le  vénérable 
Bède,  les  abbés  d'Iona,  quoique  simples  prêtres,  par  une 
dérogation  singuli<.-re  au  droit  commun,  oxcrçaiont  une 
véritable  juridiction  sur  les  évêques  d'Ecosse.  Dans  ce  mo- 
nastère était  conservée  la  pierre  du  Destin,  aujourd'hui 
transportée  àWcstminstcr,  sur  laquelle  les  rois  d'Ecosse 
recevaient  l'onction  royale.  La  vio  do  saint  Colomba  a  été 
écrite,  à  la  fin  du  vi*  siècle,  par  l'abbé  Adamao,  un  de 
ses  SQCcessours.  —  F6to  le  9  juin. 


Colombage. 


COLOMBAGE  {lon-baj')  n.  m.  Système  de  charpente  en 
forme  de  pan  de  bois  dont  les  vides'sont  remplis  do  plâtre  ou 
do  briques  et  qui  constitue  une  cloison. 
iiiRangde  colonnes»  dans  une  muraille. 

COLOMBAIRE  {Icn-bèr)  ou  COLUM- 
BARIUM [lon,ri-om')  n.m.  Antiq.rom. 
Caveau  mortuaire.  V.  columbarium. 

—  Fig.  Amas  inutile  :  La  biblio- 
thèque d'un  homme  qui  ïie  s'en  sei't  pas 
est  un  COLOMBAIRE  de  livi'es.  (L'Hôte.) 

COLOMBAIRE  {lon-bèr')  ou  COLUM- 
BARIUM {Ion,  ri-om')  n.  m.  Genre  de 
mollusques  gastéropodes  cténobran- 
chcs,  famille  des  conidés,  tribu  des 
pleurotominés,  comprenant  des  formes 
à  coquille  en  fuseau ,  carénées  et 
épineuses.  (Les  colombaires  habitent 
l'océan  Indien  et  le  Pacifique.  Leur  nom  rappelle  leur  dis- 
position en  toit  pointu  de  pigeonnier.) 

COLOMBAIRE  {lo77i-bèr'  —  du  lat.  cohimba,  colombe)  adj. 
Miner.  Se  dit  des  grains  d'une  roche  quand  ils  sont  de  la 
grosseur  d'un  œuf  de  pigeon. 

—  Ornith.  Qui  a  rapport  aux  pigeons. 
COLOMBAN  (saint),  né    en    Irlande,    mort   à    Bobbio 

(Italie).  Il  entra,  dès  l'âge  de  quinze  ans,  au  couvent  de 
Bangor,  où  trois  mille  moines  s'adonnaient  à  la  vie  reli- 
gieuse. En  590,  il  passa  en  Gaule  et,  avec  la  permission 
du  roi  Gontran,  fonda  le  monastère  de  Luxeuil,  qui  donna 
naissance  aux  célèbres  couvents  de  Remireront,  Jumiè^es, 
Saint-Omer,  Fontaines,  etc.  Dans  la  règle  qu'il  écrivit 
pour  ses  disciples,  saint  Colomban  chercha  à  unir  les 
pratiques  d'une  piété  fervente  aux  macérations  les  plus 
rigoureuses.  Il  exerça  un  grand  ascendant  sur  le  roi 
Théodebert,  et  ne  craignit  pas  de  faire  des  réprimandes 
méritées  au  roi  Thierry.  Celui-ci,  excité  par  sa  mère 
Brunehaut,  et  prenant  pour  prétexte  l'attachement,  peut- 
être  exagéré,  de  Colomban  pour  les  usages  liturgiques 
de  l'Irlande,  l'arracha  de  force  à  son  monastère  et  l'en- 
voya captif  à  Nantes.  C'est  de  là  que  Colomban  partit 
pour  aller  porter  l'évangile  aux  Alamans  encore  païens, 
qui  habitaient  près  des  lacs  de  Zurich  et  de  Constance. 
Enfin,  se  séparant  de  saint  Gall,  son  disciple  le  plus  cher, 
Colomban  se  rendit  au  nord  de  l'Italie,  dans  les  Etats 
d'Agilulf,  roi  des  Lombards  ariens.  Il  y  éleva  le  monastère 
de  Bobbio,  dont  il  fit  un  centre  actif  de  prédication  ortho- 
doxe et  de  travail  intellectuel-  —  Fête  le  21  novembre. 

GOLOMBAR  (du  lat.  columba,  pigeon)  n.  m.  Nom  ancien 
des  pigeons  du  genre  treron.  V.  ce  mot. 

COLOMBARD  n.  m.  Vitic.  V.  COLOMBAUD. 

GOLOMBAT  {lon-ba)  n.  m.  Nom  que  portaient,  en  librai- 
rie, des  alnianachs  de  petit  format  et  qui  tiraient  leur  qua- 
lification du  nom  du  libraire  Colombat,  leur  éditeur. 

COLOMBAT  (Marc),  médecin  français,  né  à  Vienne 
(Isère)  en  1797,  mort  en  1851.  Il  s'occupa  des  organes  de  la 
voix  et  de  la  guérison  du  bégayement.  Il  créa  Ta  méthode 
orthophonique  et  fonda  à  Paris,  en  1829,  un  Institut  ortho- 
phonique. Il  a  laissé  de  nombreux  mémoires  et  d'impor- 
tants ouvrages,  parmi  lesquels  :  l'Orthophonie  ou  le  Bégaye- 
mentettoiLs  les  vices  de  la  parole  {\S29)  ;  Traité  médico-chirur- 
gical des  maladies  des  organes  vocaux  (1834)  ;  Dictionnaire 
historique  et  iconographique  de  toutes  les  opérations  et  des 
instruments,  bandages  et  appareils  de  la  chirurgie  ancienne 
et  moderne  (1836)  ;  "Sur  l'origine  psychologique  et  physiolo- 
gique de  la  parole  et  des  sons  articulés  (1840). 

COLOMBAT  (Emile),  fils  du  précédent,  né  à  Paris  en 
1839,  mort  à  Vanves  en  1891.  Continuateur  do  l'œuvre  do 
son  père,  il  fut,  en  1867,  chargé  d'un  cours  d'orthophonie 
à  l'usage  des  bègues,  annexé  à  l'Institution  nationale  dos 
sourds-muets,  et,  en  1871,  pourvu  au  Conservatoire  do  mu- 
usique,  d'une  chaire  d'orthophonie.  On  a  de  lui  :  Eléments 
d'orlhophonie{lS6&):,  De  lasoctabilité dessourds-nwets  (ISl-i)  ; 
De  la  musique  dans  ses  rapports  avec  la  sajité publique {IS13)  ; 
Méthode  rationnelle  d'articulation  à  l'usage  des  iristitutions 
de  sou}-ds-muets  (1875). 

COLOMBATE  n.  m.  Chim.  Syn.  de  tantalate. 

GOLOMBAUD  {lon-bo)  ou  COLOMBARD  {Ion-bar')  n.  m. 
Variété  de  cépage  que  l'on  cultive  en  Provence,  à  cause 
de  sa  grande  vigueur  et  de  la  résistance  qu'il  ottre  aux 
attaques  du  phylloxéra. 
(Ses  fruits  sont  blancs, 
gros  et  sphériques,  à 
peau  fine  ;  ils  mûrissent 
tardivement.) iiOn  écrit 

aussi  COLOMBEAU. 

COLOMBE  (  lonb'  — 
\a.t.columba)a.{.OrniÛï. 
Nom  poétique  du  pi- 
geon, et  plus  particu- 
lièrement des  variétés 
blanches.  (V.  pigeon.) 
Il  Colomlie  d'Italie,  Va- 
riété de  pigeon  qui  vit 
à  l'état  sauvage,  ii  Colombe  du  Portugal,  Colombe  de  la  Chine, 
Espèces  de  tourterelles,  il  Colombe  du  Groenland,  Nom  vul- 
gaire d'un  guillemot. 

—  Fig.  Jeune  fille  pureetcandide.  Il  Par  plaisant..  Femme 
ou  fille  quelconque  en  général,  et  spécialement  Femmo 
légère. 

—  Blas.  V.  la  partie  encycl. 

—  Liturg.  Colombe  eucharistique.  Sorte  de  vase  en  forme 
de  colombe  dans  lequel,  pendant  les  premiers  siècles  du 
christianisme,  on  gardait  l'eucharistie  pour  les  malades. 

—  Techn.  Colonne.  (Vx.)  Il  Solive  posée  à  plomb,  afin 
d'exécuter  le  travail  appelé 


Colombe. 


colombage  ».  il  Sorte  do 
grande  varlope  renversée, 
ù.  l'usage  des  emballeurs  et 
des  tonneliers. 

—  Loc.  PROV.  :  Craignez 
la  colère  de  la  colombe, 
N'irritez  pas  une  personne 
d'un  naturel  doux,  car  son 


3 


n'argent  à  uoe 
columbe  de  sinople. 


Colombe  d'emballeur. 


emportement  peut  Ctre  terrible.  (Dans  co  proverbe,  quol- 
(Mics  autours  ont  pris  le  mot  colombe  comme  synonyme  de 
femme.  Virgile  a  dit  :  Notumque  furens  quid  fœminapossit, 
»  On  sait  ce  dont  est  capable  une  femme  en  fureur  ;  "  ot 
l'Ecclcsiaste  :  Non  est  ira  super  iram  mulieris,  «  Il  n'y  a 
pas  do  colère  au-dessus  de  la  colère  do  la  femme.  ") 


116 

—  Allus.  hist.  :  La  colombe  apportant  le  ramieau  d'olivier, 
Allusion  à  l'épisode  du  déluge  où  Noé,  l'arche  étant  arrêtée 
sur  les  montagnes  d'Ararat,  lâche  d'abord  un  corbeau,  qui  no 
revient  pas,  puis  une  colombe,  qui  repporte  dans  son  bec 
UD  rameau  d  olivier  vert.  La  colombe,  avec  son  rameau 
d'olivier,  est  devenue  le  symbole  do  la  paix,  de  la  réconcilia- 
tion. On  dit  aussi,  quelquefois,  d'une  personne  impatiem- 
ment attendue:  «Vous  arrivez  comme  lacolombe  de  l'arche.» 

—  Enctcl.  Blas.  Comme  pièce  héraldique,  la  colombe 
est  représentée  de  profil.  Quand  elle 
est  de  sable,  elle  est  une  tourterelle. 

—  Iconogr.  La  colombe,  par  la  dou- 
ceur de  ses  mœurs,  la  blancheur  de  son 
plumage,  a  attiré  l'attention  et  comme 
ta  sympathie  de  tous  les  peuples,  qui 
lui  ont  lait  jouer  un  rôle  important  dans 
leurs  fables  et  dans  leurs  symboles. 
Des  colombes  nourrirent  Jupiter;  des 
colombes  rcndaientdesoraclesàDodone 
et  en  Libye;  la  colombe  était  l'oiseau 
favori  de  Vénus,  et  elle  figure  souvent 
dans  les  compositions  relatives  à  cette 
déesse.  Deux  colombes  qui  se  becquètent  sont  un  symbole 
de  l'amour.  La  colombe  a  été  aussi  regardée  conîme  un 
emblème  de  la  douceur.  Dans  l'Ecriture,  la  colombe  figure 
l'innocence  et  la  simplicité;  les  femmes  juives  l'off'raipnt 
à  Dieu  après  leurs  couches,  etc.  ;  mais  c'est  surtout  dans 
l'art  chrétien  que  le  rôle  symbolique  de  cet  oiseau  est  des 
plus  marqués.  Les  plus  anciennes  images  de  saint  Grégoire 
le  Grand  le  font  voir  avec  une  colombe  sur  la  tête  ou  sur 
l'épaule  ;  c'est  co  qu'on  appelle  la  colombe  inspiratrice.  C'est 
aussi  comme  symbole  de  l'Esprit-Saint,  et  conformément 
à  un  antique  usage  commun  à  tous  les  baptistères,  qu'une 
colombe  d'or  fut  suspendue  dans  la  basilique  de  Reims  au 
baptême  de  Clovis.  Cette  représentation  du  Saint-Esprit 
sous  forme  de  colombe  remonte  à  uno  époque  très  éloignée. 
Aussi  la  colombe  rayonnante  est-elle  la  figure  sous  laquelle 
les  artistes  ont  représenté  le  plus  souvent  la  troisième  per- 
sonne de  la  Trinité. 

Quelquefois,  la  colombe  a  été  prise  comme  symbole  de 
Jésus-Christ  lui-même.  Des  colombes,  au  nombre  do  six 
ou  sept,  représentent  les  dons  du  Saint-Esprit.  Douze  co- 
lombes placées  au-dessus  d'une  croix  désignent  les  douze 
apôtres.  Les  colombes  sur  la  croix  signifient  encore,  sui- 
vant saint  Paulin,  que  le  royaume  de  Dieu  est  ouvert  aux 
simples.  Des  colombes  se  désaltérant 
dans  une  fontaine  figurent  les  fidèles 
régénérés  par  l'eau  du  baptême,  sur 
une  mosaï(|ue  du  v*  siècle  découverte 
à  Ravenne.  Sur  le  fameux  sarcophage 
de  Saint-Ambroise,  à  Milan,  deux  co- 
lombes buvantdansun  calice  désignent 
le  sacrement  de  l'eucharistie.  La  co- 
lombe est  prise  encore,  dans  l'art  chré- 
tien primitif,  pour  symbole  du  mar- 
tyre, de  la  résurrection,  de  la  fidélité 
conjugale,  do  la  paix  donnée  à  l'âme 
fidèle,  de  l'ascension  du  Christ,  de  la 
virginité  de  Marie  et  enfin  de  l'Eglise. 

—  Liturg.  Dans  les  premiers  siècles, 
les  colombes  eucharistiques  étaient 
suspendues  par  une  chaîne  au  cibo- 
rium,  au-dessus  de  l'autel.  A  l'origine, 
ces  colombes  étaient  fabriquées  en  or  ; 
par  la  suite,  on  en  fit  en  argent,  en 
cuivre  doré  otémaillé.  Dans  les  églises 
d'Italie,  la  colombe  eucharistique  était 
ordinairement  enfermée  dans  une  tour  d'argent  ;  quelque- 
fois, aussi,  elle  était  abritée  sous  un  petit  pavillon  ou  ta- 
bernacle, auquel  on  donnait  le  nom  de  perisiei'ium. 

—  Syn.  Colombe,  pigeon.  Pigeon  est  le  mot  vulgaire  ; 
il  s'emploie  toujours  quand  on  parle  des  circonstances 
usuelles  où  l'oiseau  dont  il  s'agit  se  présente  à  nos  yeux, 
où  nous  en  faisons  usage.  Colombe  est  un  mot  plus  relevé; 
il  s'emploie  quand  on  parle  le  langage  de  l'antiquité  ou  de 
l'Ecriture  sainte  et  dans  les  comparaisons  morales  ;  on 
dit  :  la  simplicité  de  la  colombe;  le  Saint-Esprit  apparut 
sous  la  forme  d'une  colombe. 

Colombe  (ordre  de  la),  ordre  religieux  militaire  in- 
stitué par  Jean  I",  roi  do  Castillo,  ou  par  son  fils  Henri  III 
(fin  du  XIV*  s.).  II  était  placé  sous  l'invocation  du  Saint- 
Esprit  et  disparut  à  la  mort  de  Henri  III  (1406). 

Colombe  d'Anacréon  (la),  gracieuse  légende  qui 
prête  à  une  colombe,  appartenant  au  poète,  le  rôle  de 
messagère  d'amour.  —  Cette  légende  doit  son  origine  à  une 
pièce  de  vers,  qui  est  comprise  dans  le  recueil  des  odes 
anacréontiques  et  qui  est  intitulée  la  Colombe  et  le  Passant, 
C'est  un  dialogue.  Un  passant  aperçoit  une  colombe  qui 
voltige  dans  l'air,  portant  une  lettre  dans  son  bec.  Cette 
lettre  est  un  message  d'amour  que  le  poète  envoie  à  son 
favori,  le  jeune  Bathylle.  Cette  pièce  a  été  traduite  en  vers 
français  par  Voltaire,  Lebrun,  Millevoyo,  etc. 

Colombes  de  Furietti  (les),  mosaïque  antiaue,  au 
musée  duCapitolo  (Rome).  Elle  fut  découverte  à  la  villa 
Adriana,  par  le  cardinal  Furietti,  qui  en  a  donné  une  des- 
cription dans  son  livre  De  musivis.  Elle  représente  ciuatre 
colombes  perchées  sur  lo  bord  d'un  bassin  :  l'une  û'elles 
se  penche  pour  boire,  et  sa  tête  se  reflète  dans  l'eau.  On 
croit,  d'après  un  passage  de  Pline,  que  cette  mosaï(|uo  est 
l'œuvre  d'un  artiste  nommé  Sosus  ou  Sosas,  qui  1  aurait 
faite  pour  le  temple  de  Pergame.  L'exécution  est  d'un  fini 
merveilleux  et  la  couleur  d'une  exquise  délicatesse. 

Colombe  (la),  opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
Michel  Carré  et  Jules  Barbier,  musique  de  Charles  Gou- 
nod,  représenté  sur  le  Théâtre  do  la  conversation  de  Bade, 
en  18G0,  et  plus  tard,  à  l'Opéra-Comique,  le  7  juin  1866. 
Le  sujet  est  tiré  d'un  conte  de  La  Fontaine,  le  I^aucon.  La 
partition  gracieuse  et  élégante,  manque  de  personnalité 
et  de  chaleur.  On  y  rencontre  quelques  jolies  pages,  toiles 
que  la  romance  d'Horace,  le  petit  trio  et  le  finale  du  pre- 
mier acte,  et,  au  second,  l'air  de  Sylvie  et  le  duo  d'Horace 
et  du  petit  valet. 

Colombe,  petite  constellation  de  l'hémisphèro  austral. 
La  constollation  de  la  Colombe  comprend  uno  étoile 
double,  étoilo  3823  du  catalogue  d'Herschel.  Formé  par 
deux  étoiles  do  8"  grandeur,  ce  couple  est  probablement 
un  système  orbital. 

Colombe  (sainte),  vierge  et  martyre,  mise  à  mort  à 
Sons,  sous  Aurôlion,  vers  273.  Anciennement,  elle  éiaïf .  à 
Paris,  l'objet  d'un  culte  particulier.  —  Fête  lo  31  décembre. 


117 

Colombe  (sainlo),  martyre,  néo  à  Cordouo,  martyrisf^o 
par  ïvH  iMaiiros  eu  853.  Soa  corps,  joté  dans  lo  (îuaifuUiui- 
vir,  fut  roirouvé  par  ios  chrétiens.  —  F6to  lo  17  soptoinbro. 

Colombe  (Michel),  sculpteur  français.  V.  Colomb. 

COLOMBEAU  [lon-bo  —  dimin.  do  colombe)  n.  ni.  Ornith. 
Petit  pif^ouii.  (Vieux.) 

Voyez  les  passereaux 

Qui  dtiuièiicnt  l'amour,  voyez  les  colomheaux. 
Ronsard. 
—  Vitic.   V.  COLOMBAUD. 

COLOMBEL,  ELLE  {lon-bèl')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
colornho,  4ui  tient  de  la  colombe  :  simplicité  coLOMnKLLE. 
(Vii-ux.) 

COLOMBELLAIRE  OU  COLUMBELLARIA  {lun-b^l')  n.  f. 
GenrtMlemullus<[uosgaslèropoUos,voisiudescolonihollinos. 

COLOMBELLE  {lon-bèl')  n.  f.  Genre  do  mollusques,  type 
de  la  laniillo  (les  coltmibellidés,  comprenant  des  animaux 
marins  à  grand  pied  arqué  ou  tronqué  en  avant,  pointu  en 
arriére,  à  tôte  triangulaire;  ù.  coquille  ovale,  couverte 
d'uu  épidorme,  à  bouclio  étroite  et  longue.  On  connaît 
trois  cents  espèces  de  colombelles  {columhella),  répandues 
surtout  dans  les  régions  tropicales.  Citons  la  columhella 
?nercatovia  (Antilles),  bariolée  do  brun  et  de  jaune  rosàtre. 

COLOMBELLE  {lon-bèl')  n.  f.  Petite  colombe,  au  prop. 
et  au  tiu'. 

COLOMBELLIDÉS  ou  COLUMBELLIDÉS  D.  m.  pi.  V.  co- 
LUMHKI.IJUKS. 

COLOMBELLINE  OU  COLUMBELLINA  {lon-hèl')  n.  f. 
Genre  de  mollusques  gastéropodes,  type  de. la  famille  dos 
colombellinidés^  comprenant  des  coquilles  ovales, 
épaisses,  strombiformes,  fossiles  dans  les  terrains 
crétacés.  (  Dans  le  genre  voisin ,  colombellairet 
la  coquille  est  ovale  oblon- 
guo.  et  la  bouche  n'est  pas 
nexueuse.) 

COLOMBELLINIDÉS  {lon- 
bei)  n.  m.  pi.  Famille  de  mol- 
lusques gastéropodes  cténo- 
branches ,  comprenant  des 
coquilles  solides,  rugueuses, 
ordinairement  treilltssées,  ré- 
parties dans  les  genres  co/o»i- 
hellinef  colombellaire,  zittélie, 
pétersie.  —   Un  colombelli- 

NIDÉ. 

_,  ,      , .  Cûlombelline. 

Colombes,  comm.  du  dé- 
partcm.  de  la  Seine,  cant.  de  Courbevoie,  arrond. 
et  à  4  kilom.  de  Saint-Denis,  près  de  la  rive  gau- 
che do  la  Seine;  16.798  hab.  Ch.  de  f.  Ouest. 
Raffineries  d'huiles  et  d'essences  minérales;  im- 
primeries; fabriques  de  métiers.  Vinaigreries. 
Eglise,  en  partie  du  xn*  siècle. 
Champ  de  courses. 

GOLOMBETTE  {lon-bèt')  n.  f. 
Variété  d'agaric.  (Son  nom 
scientifique  est  agaricus  colum- 
betta.) 

COLOMBEY  -  LES  -  BELLES. 

ch.-l.  de  cant.  de  Meurthe-et- 
Moselle,  arrond.  et  à  17  kilom. 
de  Toul,  sur  un   massif  entre 
Meuse    et   Moselle  ;    800  hab.         „  ,      ... 
Ch.  de  f.  Est.  Culture  du  pavot.  ^oXomh&iit. 

Broderies,  boutons  de  nacre.  Ce  bourg,  qui  existait 
au  temps  de  Charles  le  Chauve,  était,  avant  l»7i, 
un  chef-lieu  de  canton  de  la  Meurthe,  arrond, 
de  Tuul.  —  Le  canton  a  32  comm.  et  11.072  hab. 
COLOMBI  (du  lat.  columba,  pigeon),  préfixe  qui 
servait  aciennnement.à  caractériser  aivers  genres 
d'oiseaux  présentant  des  rapports  avec  les  pigeons 
et  appartenant  à  la  famille  des  colombiiùs.  Les 
coLOMUico^ms  sont  des  péristères  américaines 
{chamxpelia  et  oreopelia).  Les  cohOMBïffaltes  sont 
des  verndia.  Les  colombi/ioccos  sont  les  gouras. 
Les  coLOMBiwioi/jeaiu^  sont  les  pyryitxnas.  Les 
coLosiaiperdrix  sont  les  starnxnas.  Les  colombi- 
turtures  sont  les  ectopistes,  etc. 

GOLOMBIA,  nom  do  plusieurs  comtés  améri- 
cains. V.  Coldmbia. 

COLOMBIDÉS  ou  COLUMBIDÉS  (Ion)  n.  m.  pi. 
Une  dos  trois  familles  formant  l'oraro  dos  cuhm- 

bniS.    —  Un  COLOMBIDÉ,  ou  COLUMBIDÉ. 

—  En<;ycl.  Les  colombidés  se  caractérisent  par 
lourbecà  bords  lisses,  leurs  tarses  courts,  à  talons 
lo  plus  souvent  garnis  do  plumes,  leur  quouo  com- 
posée le  plus  souvent  de  douze  rectrices.  Ils  so 
subdivisent  en  trois  tribus  ;  tréroninés,  cotombinés, 
(j(i}irinf's. 

Colombie  ou  Nouvelle-grenade,  répu- 
liliquc  (irriipaiit  la  partie  ii')r(t-ouost  do  rAméritiuo 
du  Suil  et  uno  portion  do  l'Araôriquo  contralo  (isthme  do 
Panama).  Kilo  a  un  développement  de  2.250  kilomètres  do 
côtes  sur  la  mor  dos  Antilles,  et  de  2.390  sur  l'océan  Paci- 
fique. Du  côté  (lu  continent,  ses  limites  avec  lo  Venezuela, 
lo  Brésil  ot  l'Equateur,  sont  encore  mal  définies.  Sa  su- 

fiorficio  est  d'environ  l.oz4.oooki-    
ométros  carrés,  ot  sa  population 
de  4  millions  d'habitants. 

—  L  Grogranhie  physique.  Sur 
lo  territoire  colombien,  les  Andes, 
véritable  épine  dorsale  do  l'Amé- 
riquo  du  .Sud,  forment  uno  iriplo 
chaino  :  la  chaîne  occidentale, 
pou  élevée,  qui  s'étend  entre  lo 
Pacifique  qu'elle  borde  et  la  val- 
lée du  rio  exauça;  la  chaîne  cen- 
trale, comprise  entre  lo  Cauca  et 
la  Magdalona,  la(|uellii  renferme 
Ios  plus  hauts  sommets  dos  Andes  nord-équatorialos  (lo 
volran  do  Tolima  y  atteint  r..r>8.»  m.  ;  mais  l'altitude  va  on 
diminuant  rapidoniont  vers  lo  nord,  et  la  chaîne  finit  par 
disparaître  dans  la  plaine  ;  sur  son  prolongement  so  dresse, 
tout  au  bord  do  la  mer  dos  Antilles,  un  massif  isolé  do 
;i.r»oo  m.  de  hauteur,  la  sierra  Nevada  de  Santa-Marta)  ; 
la  chaîne  orientale,  parallèle  rPabord  aux  deux  précé- 
dentes, qui  ne  tarde  pas  à  siiillé<-|iir  vers  lo  N.-K.  et  entre 
sur  le  torritoiro  vénézuélien.  (Elle  douno  naissance  aux 


COLOMBE 


COLOMBIE 


grands  affluents  do  gaucho  do  l'Orénoque  et  à  quelques- 
uns  de  ceux  do  l'Amazone.) 

Le  climat,  chaud,  humide  ot  malsain  dans  les  basses 
terres  du  littoral  et  de  l'isthme,  passe  par  toutes  les  gra- 
dations, à  mesure  qu'on  solèvo 
dans  les  vallées  et  sur  les  pla- 
teaux. Ici,  comme  au  Mexique,  on 
peut  distinguer  trois  zones  clima- 
tiques :  la  tiei^a  calente,  jusqu'à 
l'altitude  do  600  à  800  mètres,  où 
la  température  moyenne  atteint 
de  25  à  SO";  la  tierra  templada, 
jusqu'à  2.500  mètres ,  et ,  plus 
liant,  la  tierra  fria. 

La  grande  abondance  des  pluies 
donne  aux  fleuves  de  cette  région 
une  importance  exceptionnelle  ; 
les  principaux  sont  l'Atrato  et  la 
Magdalena,  grossie  du  Cauca.  Le 
premier,  qui  n'a  que  700  kilomè- 
tres de  cours,  apporte  au  golfe 
do  Darien,  dans  la  saison  des 
pluies,  plus  d'eau  que  n'en  verse 
le  Nil,  dont  le  domaine  hydrographique  est  cent  fois  plus 
étendu.  La  Magdalena,  moins  importante  en  proportion, 
compte,  cependant,  parmi  les  plus  grands  fleuves  de  la 
terre;  elle  a  1.800  kilomètres  de  cours,  et  les  grands  na- 
vires peuvent  la  remonter  sur  une  longueur  de  1.000  kilo- 
mètres ;  son  embouchure  est  malheureusement  encombrée 
d'une  barre  que  les  bateaux  ne  se  hasardent  guère  à  fran- 
chir.  Les   solitudes   qui   s'étendent  à  l'E.  des  Andes   et 


oiriea  de  la  Colombie. 


plada),  et  dans  les  régions  clovéos  Ios  céréales  d'Europe 
réussissent  très  bien,  t^uant  à  la  région  des  llanos,  c'est 
un  magnifique  pays  d'élevage.  Le  sol  n'est  point  partout 
mis  on  valeur,  mais  les  forêts,  qui  couvrent  encore  d'ini- 
monses  espaces,  sont  une  source  importante  do  richesse. 

Les  montagnes  recèlent  des  mines  d'or,  d'argent,  de 
platine,  de  fer,  do  cuivre,  do  plomb,  de  houille,  d'éme- 
raudo  (aux  environs  d'Antioquia,  dans  la  vallée  du  Cauca); 
mais  ces  richesses  sont  encore,  eu  majeure  partie,  inex- 
ploitées, faute  do  bras  ot  surtout  de  moyens  de  transport. 

Ce  n'est,  on  elfet,  que  par  l'établissement  do  voies  de 
communication  que  la  Colombie  prendra  réellement  de  la 
valeur;  nialheurousement,  la  construction  des  routes  et 
des  chemins  de  fer  rencontre  do  grands  obstacles  par  le 
fait  du  relief  et  des  pentes  énormes  qu'il  faut  franchir. 
Il  n'y  a  actuellement,  dans  le  pays,  que  300  kilomètres  de 
voies  ferrées,  dont  76  pour  la  ligne  qui  traverse  l'isthme 
de  Panama. 

Avec  des  moyens  de  transport  aussi  précaires,  le  com- 
merce extérieur  n'a  pu  prendre  encore  un  grand  dévelop- 
pement; il  se  fait  surtout  par  les  ports  de  Buenavontura 
gur  le  Pacifique,  de  Carthagène  ot  de  Sabanilla  sur  la  mer 
des  Antilles. 

—  Histoire.  A  l'époque  de  la  domination  espagnole,  la 
Colombie  formait  la  vice-royauté  de  Santa-Fé.  Après  l'in- 
surrection de  1821,  elle  fut,  pendant  quelques  années,  sous 
la  présidence  de  Bolivar,  unie  au  Venezuela  et  à  l'Equa- 
teur. Mais,  après  la  mort  du  grand  libérateur,  elle  se  sé- 
para des  deux  pays  voisins,  et  eut  dès  lors  une  existence 
à  part.  Elle  forma  une  république  fôdérative  (Etats-Unis 
de  Colombie)  jusqu'en  1886,  époque  à  laquelle  elle  devint, 


Échelle 


o  100  zooK 

©   CAPITALE  d'État 
O    Q^^iXjalQd État  fédéré 

Limite  dEtat 

d'État  fédéré 

= Chemin    de  fer 


M 

E 

R 

A 

y 

T    I 

L 

L    ï 

t^_ 

C.  3L-  ■ 

^^Espadaf' 


Oruba    K\^  BuenAjn 

,     ,    '^'Bueua  Vista    '  -TI 
dt'Vcufinela    ^^^vv 
/     "      iure  <^^J"""^S 

JiJarqûisi 


^^uD«^Sc  ■'— 


'-^ortoviejo  ^' 


Carte  de  la  Colombie. 


Drapeau  do  Colombie. 


portent  lo  nom  do  llanos  sont  parcourues  par  les  affluents 
de  l'Orénoque  (rios  Meta  ot  Guaviare),  ot  do  l'Amazone 
(Vapura  ou  Caqueta). 

—  IL  Géographie  politique.  La  Colombie,  république 
unitaire  depuis  1886,  est  gouvernée  par  un  président,  élu 
pour  doux  ans  ot  assisté  de  ministres.  Le  pouvoir  légis- 
latif est  entre  les  mains  d'un  Congrès,  «[ui  comprend  un 
Sénat  et  uno  Chambre  des  députés.—  Lo  territoire  est  di- 
visé en  neuf  départements,  qui  correspondent  aux  anciens 
Klals,  et  qui  sont  :  1"  Panama  (capit.  l\xm\ma\\  f  Cauca 
fcapit.  Popat/an)  ;  3"  Anlluquia  (capit.  Mvdellin)  ;  4»  Bolivar 
(capit.  Carthagène);  5<*  Magdalona  (capit.  Santa-Marta); 
6"  .Santandor  (capit.  Socorro);  7"  Boyaca  (capit.  7'unja); 
8"  Cundinaniarca  (capit.  Bogota,  autrof.  Tunja)  ;  0»  Tolima 
(capit. /6a//»c,  aulret.  Pt'eiva).  La  capitale  et  lo  siègo  du 
gouvernement  est  liogola,  qui  a  remplacé  les  villes  aujour- 
d'hui déchues  do  Carthagène  et  do  Santa-Marta,  situées 
sur  lo  littoral,  dans  un  climat  trop  chaud  ot  trop  insalubre. 

—  Jteliyion.  Lo  catholicisrao  est  la  religion  d'Ktat.  Au 
point  do  vuo  do  l'organisation  ecclésiastique,  lo  pays  est 
divisé  en  11  évéchés,  relevant  d'un  seul  archevêché. 

—  UI.  GMyraphie  économique.  La  Cotombio  possède  les 
productions  véu:étalos  Ios  plus  variées, ot  son  sol  est  apte 
à  toutes  les  cultures.  Dans  Ios  régions  basses  ot  chaudes 
{tiarra  calente),  on  récolte  lo  tabac,  lo  coton,  lo  cacao,  lo 
café,  la  canne  ù  sucre,  l'indigo,  la  vanille  ;  sur  les  culltnos, 
on  recuorlle  l'écorce  précieuse  du  quinquina  {tierra  tcni- 


grftco  à  l'initiativo  du  président  Raphaël  Nufloz,  uno  répu- 
liquo  unitaire. 

—  Découverte.  Los  côtes  do  la  Colombie  ont  été  explo- 
rées pour  la  première  fois,  sur  l'Atlanticjuo,  par  Kodrïgo 
Bastida  ot  Juan  de  La  Cosa  vers  1 190,  sur  lo  Pacifique  par 
Andagoya  on  1522,  Dès  1513,  Nunez  de  Balboa  franchit 
Tistbme'de  Panama,  mais  c'est  après  1530  seulement  quo 
l'exploration  do  l'intériour  commença  vraiment  avec  les 
expéditions  d'Alflngor,  do  Belalcjizar,  do  Qnesada  et  do 
Koderniann.  Al.  de  Humboldt.  Boussingault,  Honlin,  sur- 
tout Ag.  Codazzi  ont  particulièrement  contribué,  dans  la 
première  moitié  du  xix' siècle,  à  faire  progresser  lagéoL-ra- 
nhio  de  la  Colombie,  dont  les  voyaçours  Keiss  et  Stilnel, 
K.  Reclus,  Crevaux,  Candelicr  et  M.Vergara  y  Volazco 
ont,  depuis,  fructueusement  étudié  dos  points  particuliers. 

—  BiiiLiooR.  ;  do  Ilumboldt,  Voyage  aux  régions  éqni- 
noxialcs  du  ri'MHCrtii  ron/iHcn/;  D' Jules  Crevaux,  Voyages 
dans  l'Amérique  du  Sud  (Paris,  1882);  Lo  Movuo,  Voyages 
et  séjours  dans  l'Amérique  du  .S'mi  (Paris,  ISSOK  K.  Reclus, 
Voyage  à  la  sivrra  ÎVevuda  de  Sauta  Marta  (Paris,  1881). 

Colombie  anglaise  ou  britannique,  une  des  plus 

frrandes  provinces  du  Dominion  of  Canada,  limitée  au  S.  par 
ns  Kiais-Unis,  à  l'E.  par  les  montagnes  Rocheuses,  puis 
par  lo  lïS"  degré  do  longitudo  O.  ;  au  N.  par  lo  60*  degré 
do  latitude  N.  :  à  l'O.  par  l'océan  Paciliquo  ot,  depuis  lo 
55'  parallèle,  par  l'Alaska.  L'archipel  do  la  Roino-Char- 


COLOMBIEN 


COLOMBINE 


lotto,  Vancouver  et  toutes  les  ilos  lui  sont  rattachées. 
Superf. ,  990.124  kilom.  carr.  Popui.  évaluée  à  plus  de 
200.000  hab.  La  province  est  divisée  en  18  comtés  ;  la  ca- 
pitale est  Victoria;  la  principale  ville,  Vancouver. 

—  La  Colombie  est  constituée  essentiellement  par  un 
plateau  {altit.  mov-  l.OOOm.)  accidenté,  rocheux,  parsemé 
de  lacs,  flanqué  de  deux  massifs  montagneux  parallèles. 
L'un,  à  ro.,  formé  de  la  chaîne  côtière  et  des  Alpes  de  Co- 
lombie, borde  le  Pacifique,  où  il  détermine  une  côte  abrupto, 
découpée  d'mnombrables  fjords  qui  en  font  une  des  régions 
les  plus  pittoresques  du  monde.  Des  rivières  franchissent 
ces  montagnes,  dans  des  cluses  profondes,  par  des  cascades 
et  des  rapides.  A  l'E.  sont  la  chaîne  dOr  et  les  montagnes 
Rocheuses.  Ces  dernières  sont  traversées  par  des  passes 
très  encaissées  et  portent  de  hauts  sommets,  comme  le 
mont  Brown  (5.409  m.).  Sur  le  plateau,  le  Fraser  (1.200  à 
1.300  kil.)  a  creusé  de  vrais  canons  ;  un  autre  grand  fleuve, 
la  Columbia,  achève  son  cours  sur  le  territoire  des  Etats- 
Unis.  Les  eaux  de  la  Colombie  occidentale  sont  drainées 
par  la  rivière  de  la  Paix  et  par  les  affluents  du  Macken- 
zie.  —  Le  climat  est  rigoureux  et  extrême  dans  le  nord 
et  le  nord-est;  la  côte  et  la  Colombie  méridionale  jouissent, 
au  contraire,  dune  température  tiède;  elles  sont  très 
abondamment  arrosées.—  La  culture  n'est  développée  que 
dans  les  régions  du  Sud,  riches  aussi  en  pâturages.  La 
plus  grande  partie  de  la  Colombie  est  couverte  de  forêts 
admirables.  Nombreuses  raines  de  tout  genre,  fer,  cuivre, 
plomb,  surtout  or  et  argent,  dont  l'exploitation  paraît 
appelée  à  un  très  grand  avenir.  Importants  gisements  do 
houille  à  Vancouver.  Les  pêcheries  de  la  côte  sont  de  Ja 
plus  grande  richesse. 

Colombien,  ENNE  [lon-bi-în,  en'),  personne  née  dans 
la  Colombie,  ou  qui  habite  cette  contrée.  — ^es  Colombiens. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  contrée  ou  à  ses 
habitants  :  Histoire  colombienne. 

—  n.  m.  Langue  parlée  dans  la  Colombie  :  Parler  le  co- 
lombien. 

COLOMBIENNE  {lon-bi-èn')  n.  f.  pi-  Entom.  Race  d'attes 
ou  aranéides  de  l'Amérique  méridionale.  —  Une  colom- 
bienne. 

COLOMBIENS  n.  m.  pi.  Ornith.  V.  colombins. 

COLOMBIER  [lon-bi-é  —  rad.  colombe)  n.  m.  Bâtiment 
dans  lequel  on  logo  des  pigeons.  Il  Colombier  de  pied,  Co- 
lombier en  forme  de  tour  isolée.  (Se  dit  par  opposition  aux 
fuies  ou  volets,  qui  sont  construits  sur  un  pilier  de  bois 
ou  de  m2L<iouxi&nG):  Autrefois,  les  gentilshommes  seuls  pou- 
vaient avoir  des  colombiers  de  pied. 

—  Fam.  Toit  paternel,  résidence  habituelle  :  Revenir 
au  COLOMBIER.  Il  Attirer  les  pigeons  au  colombier.  Se  dit  du 
marchand  qui  fait  venir  à  lui  les  chalands. 

—  Pop.  Places  de  théâtre,  situées  tout  en  haut  sous  le 
comble,  il  On  dit  plutôt  poulailler,  et  paradis. 

—  Impr.  Intervalle  trop  considérable  que  le  typographe 
laisse  entre  chaque  mot. 

—  Mar.  Arc-boutaat  de  ber,  dont  le  pied  porte  sur  la 
coitte. 

—  Papet.  Papier  de  grand  format,  ordinairement  do 
0"',63  X  0",90. 

—  Vitic.  Nom  que  porte,  dans  le  centre  de  la  Franco, 
une  variété  de  cépage  blanc. 

—  Encycl.  Econ.  rur.  Dans  toute  exploitation  agricole 
bien  ordonnée,  on  doit  placer  le  colombier  de  manière 
que  ses  habitants  ne  soient  inquiétés  par  aucun  bruit  et 
aient  toute  liberté  d'action  ;  il  faut  aussi  beaucoup  do  pro- 
preté. Cette  construction  doit,  de  plus,  être  élevée  sur  un 
terrain  aussi  sec  que  possible,  à  l'abri  dos  vents  domi- 
nants, et  exposé  au  levant  et  au  midi.  Une  corniche  sail- 
lante doit  extérieurement  surmonter  le  colombier,  afin 
d'empêcher  les  rats,  fouines,  putois,  etc.,  d'y  pénétrer. 
De  plus,  il  doit  être  facilement  accessible  aux  personnes 
chargées  de  surveiller  les  nids,  qui  consistent  en  de  petits 
paniers  plats  appendus  aux  murs. 

—  Hist.,  droit  et  législ.  Les  pigeons  ne  furent  connus 
en  Grèce  et  en  Italie  que  vers  le  vi"  siècle  avant  J.-C. 
Dès  le  milieu  de  ce  siècle,  ils  étaient  employés  comme 
messagers.  Il  est  donc  évident  qu'il  y  eut,  dès  lors,  des  co- 
lombiers. Les  colombiers  antiques  affectaient,  en  général, 
la  forme  d'une  tour  surmontée  d'un  toit  pointu.  Ils  étaient 
revêtus  d'un  enduit  blanc  et  percés  de  trous  circulaires 
communiquant  à  des  niches  séparées.  Au  devant,  il  y  avait 
une  plancnette  qui  permettait  aux  pigeons  de  se  rassembler. 

Sous  l'ancien  régime,  le  colombier  était  l'une  des  préro- 
gatives des  terres  seigneuriales,  la  marque  distinctive  du 
nef.  On  en  distinguait  trois  sortes  :  les  colombiers  de  pied, 
tours  rondes  ou  carrées,  toujours  isolées  des  autres  bâti- 
ments du  domaine  ;  les  colombiers  à  fuie,  munis  d'une 
simple  ouverture  pour  le  passage  des  pigeons;  enfin,  les 
colombiers  à  quatre  piliers,  généralement  construits  sur  la 
porte  d'entrée  ou  dans  l'angle  d'une  cour.  Ces  deux  derniers 
no  pouvaient  être  élevés  sans  l'autorisation  du  seigneur 
haut  justicier  ou,  plus  tard,  d'une  cour  souveraine.  L'archi- 
tecture des  colombiers  était  très  soignée,  notamment  en 
Normandie.  On  peut  citer  comme  chefs-d'œuvre  du  genre 
les  colombiers  do  Boos,  du  manoir  d'Ango,  à  Varangeville, 
et  de  l'abbaye  do  Saint-Théodard,  dans  le  Tarn. 

D'après  l'articlo  168  de  la  Coutume  d'Orléans,  le  droit  de 
colombier  appartenait  au  seigneur  haut  justicier,  sous 
condition,  pour  celui-ci,  d'avoir  «  censive  » ,  c'est-à-dire  des 
terrains  concédés  à  titre  de  bail  à  cens,  dont  les  tenan- 
ciers n'avaient  que  le  domaine  utile.  Quant  au  seigneur 
non  justicier,  il  ne  pouvait  jouir  du  mémo  droit  qu'à  la 
condition  do  posséder  en  toute  propriété,  on  plus  du  fief 
et  do  la  ccnsive,  100  arpents  do  terres  labourables  autour 
de  con  pigeonnier.  La  coutume  de  Paris  n'exigeait  toute- 
fois que  50  arpents.  Le  droit  féodal  do  fuie  et  de  colom- 
bier, qui  causait  tant  do  dommages  aux  cultures  du  paysan, 
fui  un  de  ceux  dont  l'abolition  fut  prononcée  dans  la  nuit 
du  4  août  1789. 

La  guerre  de  1810-1871  ayant  démontré  la  haute  utilitô 
militaire  des  pigeons  voyageurs,  les  nations  européennes 
ont  établi  chez  elles  un  grand  nombre  de  colombiers  pu- 
blics ou  privés.  La  Belgique  est  la  mieux  outillée,  l'AÎle- 
roagne  vient  ensuite.  La  France  compte,  outre  ses  colom- 
biers d'Etat,  environ  400  sociétés  spéciales,  qui  fourni- 
r^ent  à  la  défense  nationale  plus  do  200.000  sujets. 

Les  colombiers  sont  réglementés  aujourd'hui  par  la  loi 
du  4  avril  1889  (C  [rur.,  liv.  I",  titro  vi).  Aux  termes  dos 
articles  6  et  7  de  cette  loi,  les  préfets,  après  avis  des  con- 
seils généraux,  déterminent  chaque  année,  pour  tout  le  dé- 
partemoDt,  ou  séparément  pour  chaque  commuDo,  l'époque 


de  l'ouverture  et  de  la  clôture  des  colombiers.  Pendant 
la  durée  de  la  clôture,  les  propriétaires  et  fermiers  ont  le 
droit  de  tuer  et,  de  s'approprier  les  pigeons  qu'ils  trouve- 
raient sur  leurs  fonds,  indépendamment  des  dommages- 
intérêts  et  des  peines  encourues  par  les  propriétaires 
desdits  pigeons.  Pendant  la  période  de  l'ouverture  des  co- 
lombiers, ils  peuvent  tuer,  mais  sans  se  les  approprier, 
les  pigeons  qui  leur  causeraient  des  dégâts. 

—  Artmilit.  L'emploi  des  pigeons  voyageurs  comme  mes- 
sagers pendant  la  guerre  a  fait  instituer  des  colombiers 
militaires  dont  l'organisation  comporte  une  foule  de  pré- 
cautions de  détails  ;  tant  pour  entretenir  la  propreté  né- 
cessaire parmi  les  oiseaux  renfermés,  quo  pour  assurer 
la  séparation  entre  ceux  qui  sont  aduits,  c'est-à-dire 
attachés  au  colombier,  et  ceux  qu'on  maintient  momen- 
tanément, au  contraire,  dans  un  colombier  auquel  ils 
n'appartiennent  pas,  afin  de  s'en  servir  au  besoin  pour 
■■ommuniquer  avec  d'autres  colombiers  plus  ou  moins  éloi- 
gnés. Ces  derniers  oiseaux  doivent  notamment  être  tenus 


i.  Vue  intérieure  d'un  colombier.  — 2.  Portion  de  la  façade. 
A,  B,  C,  cliquettes  en  fer,  auxquelles  on  donne,  au  moyen  de  la 
tige  D,  différentes  positions,  suivant  que  l'on  veut  empêcher  les 
pigeons  d'entrer  ou  de  sortir  [A,  fermée  ;  B,  de  sortie  ;  C,  d'entrée). 
—  3,  4.  Abreuvoirs.  —  B.  Panier  servant  û.  transporter  les  pigeons. 

séparés  par  sexes  ;  autrement,  ils  pourraient  s'accoupler 
entre  eux  et  ne  plus  chercher  à  regagner  leur  colombier 
d'origine.  Les  pigeons  aduits  sont,  au  contraire,  accou- 
plés et  renfermés  dans  des  compartiments  qui  en  contien- 
nent de  quarante  à  quatre-vingts  couples  au  maximum. 
La  hauteur  de  ces  compartiments  ne  dépasse  guère  2  mè- 
tres, de  manière  qu'on  puisse  toujours  facilement  s'empa- 
rer des  oiseaux  lorsqu'on  veut  s'en  servir. 

Il  a  été  installé,  en  France,  un  certain  nombre  de  colom- 
biers militaires,  dont  un  à  Paris,  qui  sert  aux  études  et  à 
l'instruction  du  personnel  chargé  de  ce  service,  personnel 
rattaché  à  celui  do  la  télégraphie  militaire  et,  par  suite, 
à  l'arme  du  génie. 

C'est  à  l'état-major  qu'il  appartient  de  déterminer  les  me- 
sures à  prendre  pour  assurer,  en  cas  do  guerre,  la  réqui- 
sition et  la  mise  au  service  de  l'armée,  de  tous  los  pigeons 
voyageurs  appartenant  à  des  particuliers  et  dont  la  dé- 
claration doit  être  faite  à  l'avance  par  ceux-ci. 

Colombier,  village  de  Suisse  (cant.  de  Neuchâtel), 
près  du  lac  do  Neuchâtel  ;  1.900  hab.  Place  d'armes  fédé- 
rale. Château  du  xvn"  siècle.  Lieu  charmant,  entouré  de 
vignobles,  de  prairies  et  de  belles  allées  d'arbres  antiques, 
conduisant  sur  les  bords  du  lac.  Ce  fut  le  Coppet  de 
M'»"  Charrière.  Lord  Maréchal,  qui  connut  J.-J.  Rousseau 
et  le  protégea,  y  résida  aussi. 

Colombier  (montagne  du)  ou  Grand-colombier, 

chaînon  français  du  Jura,  s'allongeant  dans  le  département 
de  l'Ain,  dont  le  point  culminant  est  le  Grand-Colombier 
(1.534  m.  d'alt.). 

Colombier,  comm.  de  l'Allier,  arrond.  et  à  20  kilom. 
de  Montluçon,  non  loin  de  l'Œil;  905  hab.  Houille. 

Colombier  (Marie),  actrice  et  femme  do  lettres  fran- 
çaise, néo  à  Auzances  (Creuse)  en  1844.  Elle  joua  à  l'Odéon 
(1872),  à  i'Ambigu-Comique  (1878),  et  accompagna,  en  1880, 
dans  une  tournée  en  Amérique,  Sarah  Bernhardt,  dont  ello 
était  l'amie.  De  retour  à  Paris,  elle  publia  :  le  Voyage  de 
Sarak  Bernhardt  en  Amérique  (1881);  le  Carnet  d'une  Pa- 
risienne, nouvelles  (1882);  le  Pistolet  de  la  petite  baronne 
(1883);  puis,  s'étant  brouillée  avec  Sarah  Bernhardt:  les 
Mémoires  de  Sarah  Barnum  (1884),  qui  la  firent  condamner 
à  trois  mois  de  prison  pour  outrages  aux  bonnes  mœurs. 
Depuis,  elle  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  Mères  et 
filles  (1885);  la  Plus  jolie  femme  rfe  Paris  (1887);  lePrince 
Brutus  (1898);  Fin  d'Empire  (1898). 

ColombiÈRE  (Claude  de  La),  jésuite  et  théologien 
français,  né  à  Saint-Symphorien-d'Ozon  (Isère)  en  1641, 
mort  à  Paray-le-Monial  en  1682.  Il  se  livra  d'abord  à  la 
prédication  ;  en  1674,  il  devint  le  directeur  spirituel  de 
Marguerite-Marie  Alacoque  et,  avec  elle,  l'apôtre  de  la 
dévotion  au  sacré  cœur.  De  1676  à  1678,  il  remplit,  à 
Londres,  les  fonctions  difficiles  de  prédicateur  do  la  du- 
chesse d'York,  puis  il  revint  en  Franco.  Il  a  laissé  des 
Sermo7is  qui  ont  été  plusieurs  fois  réédités,  mémo  au 
XIX'  siècle. 

•^  ColombiÈRE  (Marc  Vdlson  de  La),  écrivain  héral- 
dique. V.  Vdlson. 

ColOMBIÈRES,  comm.  do  l'Hérault,  arr.  et  à  28  kilom. 
do  Saint-Pons,  près  de  l'Orb,  au  pied  du  mont  Caroux; 
503  hab.  Ch.  do  f.  Midi.  Sources  minérales.  Commerce 
de  châtaignes  et  do  marrons. 

ColombiÈRES  (François  de  Bricqueville,  seigneur 
de),  capitaine  français,  appartenant  à  une  vieille  famille 
noble  de  basse  Normandie.  Après  s'être  distingué  aux  ar- 
mées sous  François  I"'  et  Henri  II,  il  passa  au  protes- 
tantisme, et  fut  des  premiers  à  diriger  la  guerre  civile 
dans  sa  province.  En  1570,  il  prit  Saint-Etienne.  Assiégé 
dans  Saint-LÔ,  en  157'i,  par  dos  forces  considérables,  il 
refusa  de  se  rendre,  repoussa  trois  assauts  et  périt  sur  la 
brèche.  Il  eut  deux  fils,  qui  continuèrent  sa  lignée  jusque 
sous  Louis  XIV.  La  branche  cadette  compta  deux  maré- 
chaux do  camp. 

Colombier-LE-JEUNE,  comm.  de  l'Ardôcbo,  arrond. 
ot  à  20  kilom .  de  Tournon,  au-dessus  des  gorges  do  l'Ormèze , 
aftlucnt  duDoux  ;  866  hab. 


H8 

Colo MB IER-LE- VIEUX,  comm.  de  l'Ardèche,  arrond. 
et  à  17  kiiom.  de  Tournon,  au-dessus  des  gorges  do  la  Da- 
ronno,  affluent  du  Doux;  1.164  hab. 

Colombiers,  comm.  de  l'Hérault,  arr.  et  à  8  kilom. 
do  Béziers,  sur  le  canal  du  Midi;  1.053  hab.  Distillerie  de 
vin,  caux-de-vie.  Tunnel  de  Malpas  pour  le  canal  du  Midi. 
—  Comm.  de  la  Mayenne,  arrond.  et  à  22  kilom.  de 
Mayenne,  non  loin  du  Colmont;  1.047  hab.  Commerce  de 
vins  et  eaux-de-vie.  ^  Comm.  de  la  Vienne,  arrond.  et  à 
10  kilom.  de  Châtellerault,  non  loin  de  l'Anvigne,  affluent 
de  la  Vienne  ;  1.014  hab.  Eglise  romane.  Ruines  du  château 
de  Savary. 

ColOMBIER-SAUGNIEU,  comm.  de  l'Isère,  arrond.  et 
à  32  kilom.  de  Vienne,  non  loin  de  la  Bourbre  ;  1.008  hab. 
Restes  d'un  château  au  pied  duquel  le  sire  de  Gaucourt 
battit  le  prince  d'Orange,  qui  voulait  s'emparer  du   Dau- 

phiné  (1430). 

GOLOMBIÈS,  comm.  do  l'Aveyron,  arr.  et  à  18  kilom.  do 
Rodez,  au-dessus  du  vallon  de  la  Maresque  de  Limayrac, 
affluent  do  l'Aveyron;  2.317  hab.  Deux  dolmens. 

COLOMBIN  {Ion)  n.  m.  Constr.  Petite  cloison,  ménagée 
au  pourtour  des  carreaux  de  poêles  ou  de  garnitures  do 
cheminées. 

—  Electr.  Substance  isolante  composée  de  plâtre  et  de 
kaolin,  que  Jablochkoff  interposait  entre  les  deux  crayons 
do  charbon  do  ses  bougies  électriques. 

Cotte  composition  est  aujourd'hui  remplacée  par  un 
mélange  de  sulfate  de  baryte  et  de  sulfate  de  chaux,  aug- 
mentant le  pouvoir  éclairant  de  l'arc  par  suite  d'une  vo- 
latilisation partielle  de  ces  substances. 

—  Miner.  Un  des  minerais  d'où  l'on  tire  le  plomb. 

—  Tccho.  Petit  boudin  de  pâte,  qui  sert  principalement 
à  lutcr  los  Gazettes,  il  Morceau  de  pâte,  que  l'on  emploie 
pour  faire  les  pieds  de  certains  vases,  il  Amas  do  matière 
non  broyée  qui  se  dépose  sur  le  bord  de  la  cuvelle  lors- 
qu'on triture  le  pétunzé.  il  Bassin  dans  lequel  le  faïencier 
met  la  composition  de  la  fritte. 

COLOMBIN,  INE  [Ion]  adj.  Qui  a  rapport  aux  colombes 
ou  pigeons.  (S'employait  autrefois  dans  le  langage  cou- 
rant) ;  Il  faut  marier  l'innocence  coLOMBiNE  avec  la  pru- 
dence serpentine.  (Charron.) 

—  Comm.  Qui  est  d'une  couleur  chatoyante,  changeante 
comme  celle  de  la  gorge  d'un  pigeon  :  Soie  colombine. 

Il  On  dit  auj.  gorge  de  pigeon. 

—  n.  m.  Fam.  Jeune  hommo  qui  a  l'air  innocent  et  naïf: 

Quel  COLOMBIN! 

COLOMBIN,  INE  {Ion  —  de  Columbarium,  n.  lat.  de  Cou- 
lomniiers),  personne  née  à  CotUommiers,  ou  qui  habite  cette 
ville.  —  Les  Colombins. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Coulommiers,  ou  à  ses  ha- 
bitants :  Jeunesse  colombine. 

COLOMBINA  {lo?i)  n.  f.  Pièce  pyrotechnique,  en  formo 
de  colombe,  qui  joue  un  rôle  important  dans  la  cérémonie 
du  samedi  saint,  à  Florence. 

COLOMBINE  [Ion)  n.  f.  Techn.  Sorte  de  laque. 

—  Agric.  Engrais  composé  d'excréments  de  pigeons  et 
de  volailles. 

—  Enctcl.  Agric.  La  colombine,  ou  fiente  des  pigeons  et 
des  oiseaux  de  basse-cour  (la  fiente  des  poules  est  quelque- 
fois nommée  pouline  ou  poulaitte),  constitue  un  engrais 
actif,  généralement  moins  riche  en  azote  que  le  guano, 
mais  d'ailleurs  très  analogue  à  ce  dernier. 

D'après  Mûntz  et  A.-Ch.  Girard,  un  pigeon  fournit  par 
an  de  2  à  3  kilogrammes  de  déjections;  une  poule,  environ 
c>  kilogrammes  ;  un  canard,  de  8  à  9  kilogrammes  ;  une  oie, 
■  le  11  à  12. 

La  colombine,  telle  qu'on  la  recueille  dans  les  pigeon- 
niers (c'est-à-dire  mélangée  plus  ou  moins  de  matières 
terreuses  ou  sableuses),  renferme  en  moyenne,  outre  20  à 
25  p.  100  de  matière  organique,  de  1  à  2  p.  100  d'azote  et 
de  0,50  à  1,50  p.  iOO  d'acide  phosphoriquo. 

COLOMBINE  {Ion)  n.  f.  Glucosido  extrait  du  Colombo, 
dont  il  représente  un  des  principes  actifs. 

—  Encycl.  La  colombine  est  un  tonique  ot  un  stoma- 
chique puissant,  qui  s'emploie  à  la  dose  de  1  à  2  centi- 
grammes contre  la  diarrhée  des  pays  chauds  et  la  dysen- 
terie chronique,  et  qui  se  présente  sous  forme  do  matière 
incolore,  inodore,  neutre,  amère,  peu  soluble  à  froid  dans 
l'eau  et  l'éther,  plus  soluble  à  chaud  dans  l'alcool. 

Colombine,  un  des  personnages  de  la  comédie  ita- 
lienne et  des  théâtres  forains.  Tantôt  fille  de  Cassandre  ou 
do  Pantalon,  tantôt  courtisée  par  ces  vieillards  amoureux, 
tour  à  tour  maî- 
tresse ou  femme 
d'Arlequin  ou  de 
Pierrot,  Colom- 
bine est  surtout 
une  vive  et  frétil- 
lante soubrette, 
c'est  ainsi  quo  la 
présentèrent  Ré- 
gnardetDufresny 
dans  les  pièces 
qu'ils  composè- 
rent pour  la  pre- 
mière troupe  qui 
vint  d'Italie  s'éta- 
blir  à  Paris  ot 
jouer  des  comé- 
dies bouffon- 
n  es  en  français. 
Co  personnage  se 
modifia  en  pas- 
sant sur  diffé- 
rentes scènes; 
mais,  en  général,  on  lui  conserva  l'habillement  blanc,  le 
tablier  vert  ot  le  petit  bonnet  coquettement  posé.  C'est  sur 
le  théâtre  de  la  Comédie-Itahenne,  dans  le  Retour  de  la 
foire  de  Bezons  {lG9h),  que  Colombine  prit,  pour  la  pre- 
mière fois,  le  costume  d  arlequine.  Elle  l'a  traditionnelle^ 
ment  conservé  depuis. 

Colombine  (la),  bibliothèque  de  Séville,  fondée  au 
xvi"  siècle  par  l'un  des  fils  de  Christophe  Colomb,  Fer- 
nando. Grand  voyageur,  Fernando  Colomb  avait  collec- 
tionné los  plus  b'eaux  livres  et  les  plus  rares  manuscrits 
d'Espagne,  do  France,  des  Pays-Bas  et  d'Angleterre. 
Malheurousomont,  après  sa  mort,  les  précieux  volumes. 


Colombine 
-    (  xviii"  s.  ) 


119 

entassas  dans  une  ilépendanco  do  la  GiraKla,  moisiront 
suns  (juo  personne  s'en  occupât.  Un  corlain  nombre  dos 
plus  rares  ouvrages  qui  la  composaiont  arrivèrent  par 
hasard  à  Paris,  en  1885  :  ils  avaient  servi  à  boucher  dos 
vides  dans  des  caisses  d'emballage,  rtMiformant  de  vieil- 
les tapisseries  achetées  en  Espag^no  par  un  amateur, 
Cependant,  toutes  ces  déprédations  no  l'ont  pas  eutiô- 
renituit  ruinée,  et  elle  possède  encore  dos  livres  et  dos  ma- 
nuscrits d'une  rareté  insigne. 

COLOMBINER  {lon)  V.  n.  Placer  les  colombins  sur  le 
cJKinip  dos  parois  supérieures  des  cazettes. 

COLOMBINÉS  ou  C0LUMB1NÉ3  (ton)  n.  m.  pi.  Tribu 
d'olsoaux  de  la  famille  dos  columbidés,  comprenant  huit 
genres  ;  carpophaga,  lopkolaima,  pigeon,  ectopisle,  œna, 
yeopctia,  Tnacropygia,  tourtei'elle.  —  Un  coi.ombink,  ou  co- 

LUMUINK. 

COLOMBINI  (le  bienheureux  Jean),  fondateur  des  iésua- 
tes,  né  à  Sienne  dans  le  xiv«  siècle,  mort  on  13G7.  11  était 
premier  magistrat  dans  sa  ville  natale  ;  il  se  démit  de  son 
emploi,  distribua  ses  biens  aux  pauvres,  et  lit  de  sa  maison 
un  hospice  pour  les  malades.  Plusieurs  coopérateurs  se 
joignirent  à  lui,  et,  comme  ils  prononçaient  souvent  le 
nom  de  Jésus,  le  peuple  leur  donna  le  nom  de  jésuates. 
Colombini  les  réunit  en  une  congrégation  qui  se  consacra 
au  service  des  malados,  mais  qui  fut  supprimée  par  Clé- 
mt^nt  IX  en  1668.  —  Fête  le  31  juillet. 

COLOMBINS  ou  COLUMBINÉS  {Ion.—  On  dit  aussi  colom- 
BiDtis,  coLOMBiDÉs  et  coLOMBiKNS  [du  lat.  columba,  pigeon]} 
u.  ra.pl.  Ordre  d'oiseaux,  comprenaat  les  pigeons  et  formes 
aftines,  caractérisés  par  un  bec  faible,  membraneux,  renflé 
au-dessus  des  narines,  par  les  ailes  moyennes  et  pointues, 
les  pieds  à  quatre  doigts,  trois  devant  et  un  derrière.  — 

Un  COLOMBIN,   ou   COLDMBINÉ. 

—  Encycl.  Los  co/o;»6iïis  volent  très  bien  ;  leur  taille  varie 
beaucoup,  depuis  celle  des  gouras,  qui  sont  gros  presque 
comme  des  oies,  jusqu'aux  petites  tourterelles  de  la  taille 
des  moineaux.  Répandus  dans  toutes  les  parties  du  monde, 
surtout  dans  les  régions  tropicales,  ils  possèdent  là  les  li- 
vrées les  plus  brillantes,  où  les  teintes  métalliques  brillent 
d'un  vif  éclat.  Vivant  souvent  en  grandes  troupes,  ils  se 
nourrissent  de  graines  et  habitent  surtout  les  forêts.  Cer- 
tains entreprennent  de  grandes  migrations.  Les  colombins 
sont,  de  tous  les  oiseaux,  ceux  qui  possèdent  au  plus  haut 
pomt  le  sens  de  l'orientation.  Les  deux  sexes  couvent  les 
œufs  avec  le  même  soin  et  nourrissent  les  petits,  qui  éclo- 
sent  aveugles.  Ces  oiseaux  se  répartissent  en  trois  famil- 
les :  colombidés,  didunculidés,  dididés  (ces  derniers  sont 
complètement  éteints). 

COLOMBITE  {Ion)  n.  f.  Miner.  V,  coldmbite. 

COLOMBIUM  ou  COLUMBIUM  {lon-bi-om'  —  du  nom  de 
Christophe  Colomb)  n.  m.  Chim.  Syn.  de  niobidm. 

COLOMBO  ou  COLUMBO  {Ion)  n.  m.  Bot.  Nom  donné  vul- 
gairement à  la  racine  de  chasmanthera  palmata.  [On  avait 
pensé  que  cette  plante  venait  des  environs  de  Colombo 
(Ceylan)  ;  on  sait,  maintenant,  qu'elle  croît  à  Madagascar 
et  sur  ia  côte  orientale  d  Afrique.  La  racine  est  d'une 
odeur  désagréable,  très  amère  et  jaunâtre.] 

—  Thérap.  La  racine  de  colombe  est  amère,  tonique,  as- 
tringente :  elle  contient  de  la  colombine.  On  l'emploie  sous 
forme  de  poudre  (à  la  dose  de  5  à  15  gr.),  d'extrait,  de  tein- 
ture alcoolique,  de  vin  médicinal,  dans  les  maladies  s'ac- 
compagnant  de  débilité  générale  et  d'atonie  du  tube  di- 
gestif, dans  les  dysenteries,  les  coliques. 

Colombo,  ville  anglaise  et  port  de  l'île  de  Ceylan,  sur 
la  côte  oocidendale  que  baigne  1  océan  Indien  ;  126.900  hab. 
La  vilie  est  composée  de  trois  parties  distinctes  :  Pettah 
est  la  ville  des  indigènes  (les  Cingalais};  le  n  Fort  ">, 
quartier  des  administrations  et  des  bureaux;  Colpotty  et 
blave  Island  renferment,  essaimes  à  travers  de  magniti- 
ques  et  vastes  jardins,  les  bungalows  blancs  et  très  bas 
des  Européens.  Ceux-ci  ont  à  se  plaindre  beaucoup  du 
climat,  qui  est  torride.  Colombo,  située  dans  la  zone  des 
moussons,  reçoit  des  pluies  abondantes.  Dans  ces  der- 
nières années,  le  mouvement  de  ce  port  s'est  bcaucaup 
accru.  Aujourd'hui ,  il  a  remplacé  Pointe-de-Galle,  qui 
est  sur  la  même  côte,  mais  plus  au  S.,  comme  port  do 
relâche  des  paquebots  des  lignes  de  l'Inde  et  de  l'extrême 
Orient  ;  c'est  là  qu'ils  vont  prendre  eau  et  charbon.  Co- 
lombo, de  plus,  est  le  port  d'exportation  do  l'île  de  Ceylan. 
Pêche  dos  perles.  —  D'abord  possession  portugaise  au 
XVI'  siècle,  puis  hollandaise  au  xvn"  siècle,  Colombo  fut 
soumise  par  les  Anglais,  avec  l'île  entière,  on  1796. 

Colombo  ou  ColumbuS  (Realdo),  anatomiste  ita- 
lien, uô  à  Crémone,  mort  vers  1560.  Elève  d'André  Vé- 
sale,  il  le  remplaça  dans  sa  chaire  de  Padouo  (1544),  puis 
professa  à  Piso  et  à  Rome.  Il  a,  le  premier,  mentionné  lo 
repliomout  du  péritoine,  donné  uno  description  exacte  du 
médiastin,  observé  que  lo  cœur  se  resserre  quand  les 
artères  se  dilatent,  et  réciproquement,  ot  (pie  les  mouve- 
ments do  ce  viscère  sont  isochrones  à  ceux  de  la  respi- 
ration. Il  a  aussi  décrit  la  circulation  pulmonaire  presque 
dans  les  mêmes  termes  que  Servet.  Son  traité  De  re  ana~ 
tomica  (I55yj  eut  un  grand  succès. 

colombophile  {ton  —  du  lat.  columbns,  pigeon,  ot  du 
gr.  philos,  ami)  n.  et  adj.  Se  dit  do  celui  qui  aime  les  pi- 
geons, et  surtout  les  pigeons  voyageurs;  qui  se  plaît  à  on 
élever,  à  étudier  leurs  habitudes  :  Sociétés  coLOMBOPUiues. 

COLOMBOPHILIE  [Ion,  Il  —  rad.  colombophile)  n.  f.  Goût 
prononcé  pour  l'élevage  des  pigeons,  ot  on  particulier  dos 
pigeons  voyageurs.  V.  colombiiir. 

CoLOMBY  (François  Cadviony,  siour  dk),  littérateur 
français,  né  â  Caen  vers  1588,  mort  vers  1648.  Parent  do 
Malherbe,  il  fut  un  des  premiers  membres  do  l'Académie 
française.  On  a  do  lui  aiJféronts  ouvrages  on  prose,  dos 
poésies  ot  un  médiocro  poème  intitulé  :  Plainte  de  la  belle 
Culiiton  au  grand  Aristarque  durant  sa  captivité  (1616). 

Colomera,  ville  d'Espagne  (Andalousie  (prov.  do 
OriMiadej),  sur  la  petite  rivière  de  son  nom,  affluent  du 
Gcnil;  2.:>(U)  hab.  Mines  de  plomb.  Moulins. 

CoLOMIERS.  comm.  do  la  Ilauto-Garonno,  arrond.  ot 
«  l<ib>rii.  lie  Toulouse,  dans  la  i)laino  ;  1.089  hab.  Cb.  do  f. 
Midi.  Cumnierco  de  volailles;  nuilerios. 

CoLOMiÈS  (Paul),  érudit  français,  né  â  La  RochoUo 
on  liVAH,  mort  à  Londres  on  1092.  II  apprit  l'hébreu  et 
suivit  VoshIiis  en  Hollande,  puis  en  Angleterre  (1081),  où 
il  devint  bibliothérairo  do  l'archovAquo  do  Canlorbéry. 
C'était  un   homme  d'une   profonde    érudition,    ot   qui  a 


beaucoup  écrit  sur  les  sujets  les  plus  divers.  La  plupart 
do  ses  opuscules  ont  été  publiés  sous  le  titre  do  Co^o- 
'ittsii  opéra  (Hambourg,  1709). 

COLOMINE  n.  f.  Variété  talqueuso  d'argile  à  potorio. 

COLOMNAIRE(/o/n'-;it'?'')  adj.Quialaformo  d'une  colonne. 

COLOMNIFÈRE(^m'  — du  lat.  co/umna,  colonne, et/errc, 
porter)  adj.  Qui  porte  une  colonne. 

—  En  T.  d'archit-,  Qui  porto  uno  ou  plusieurs  colonnes 
comme  ornementation. 

COLOMNÉE  n.  f.  Bot.  V.  COLOMNÉE. 

COLON  {du  lat.  co/oriiis;de  colcrr,  cultiver)  n.  m.  Celui 
qui  :  1°  cultive  la  terre  ;  2"  fait  partie  d'une  colonie  ;  2°  ha- 
bite les  colonies,  par  opposition  aux  habitants  de  la  métro- 
pole ;  4*>  est  né  aux  colonies. 

—  Dr.  Colon  paritaire  ou  simplement  Colon,  Cultivateur 
qui  donne  au  propriétaire  de  la  terre,  selon  les  conven- 
tions faites,  une  portion  des  récoltes  et  des  autres  produits. 

—  Hist.  Du  temps  du  Bas-Empire,  Personne  dépendante 
d'un  maître  et  attachée  au  sol.  ti  Au  moyen  âge,  Personne 
d'une  liberté  restreinte,  quoiqu'elle  f(it  censée  libre,  mais 
d'une  condition  supérieure  à  celle  d'un  serf:  Les  colons 
d'une  abbaye.  (En  ce  sens,  le  féminin  colone  était  usité.) 

—  ENCYCL.   Hist.  V.  COLONAT. 

COLON  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  clavicornes, 
famille  des  silphidés,  tribu  des  cholévinés,  comprenant  de 
très  petites  formes  oblongues,  â  antennes  courtes  et  on 
massue,  à  mésosternum  carré.  (Les  colons,  dont  on  con- 
naît une  trentaine  d'espèces  réparties  dans  l'hémisphère 
boréal,  vivent  sous  les  pierres,  les  feuilles  mortes;  tou- 
jours rares,  ils  semblent  ne  sortir  que  le  soir.) 

COLON  n.  m.  Arg.  milit.  V.  colo.  il  Pop.  Ami,  copain. 

CÔLON  (du  gr.  kôlon,  membre)  n.  m.  Partie  moyenne 
de  l'intestin. 

—  Encycl.  Le  côlon  commence  au  csecum  et  finit  au 
rectum.  On  divise  le  côlon  on  quatre  portions  ;  ce  sont  :  le 
côlon  ascendant,  le  côlon  transverse,  le  côlon  descendant 
et  le  côlon  ilio-pelvien. 

Le  côloyi  ascendant  ou  lombaire  droit  s'étend  du  cœcum 
à  la  face  inférieure  du  foie.  Il  est  en  rapport,  en  arrière, 
avec  le  rein  droit  et  le  muscle  carré  des  lombes  ;  en  de- 
dans, avec  le  psoas  et  l'intestin  grêle;  en  avant  et  en 
dehors,  avec  les  anses  intestinales.  Le  péritoine  passe 
tantôt  devant,  tantôt  derrière,  et  constitue  ainsi  à  cette 
partie  du  côlon  un  mésocôlon  très  court. 

Le  côlon  transverse  s'étend  de  la  partie  inférieure  du 
foie  à  la  rate.  Il  repose  sur  l'intestin  grêle  et  est  on  rap- 
port, en  haut,  avec  le  foie,  l'estomac  et  la  rate.  Le  péri- 
toine lui  sert  encore  de  soutien. 

Le  côîon  descendant  ou  lombaire  gauche  est  presque 
le  symétrique  du  droit;  il  se  termine  au  niveau  de  la 
crête  iliaque. 

Le  côlon  ilio-pelvien  ou  S  iliaque  est  situé  dans  la  fosse 
ihaque  gauche.  Il  se  divise  en  quatre  parties  :  une  pre- 
mière verticale,  uno  seconde  transversale,  une  troisième 
en  forme  d'anse,  convexe  en  bas,  une  quatrième  oblique 
vers  le  bas  {cette  dernière  s'abouche  au  rectum).  Le 
mésocôlon  ilio-pelvien,  constitué  par  le  péritoine,  est 
très  large  et  permet  au  côlon  de  grandes  excursions. 

Les  fonctions  du  côlon  se  rattachent  au  dernier  acte 
de  la  digestion,  la  défécation;  c'est  dans  le  côlon  que 
séjournent  les  matières  fécales  avant  leur  expulsion. 

CÔLON  ou  en  grec  KÔLON  (plur.  seul  usité  kola)  [même 
étym.  que  l'art,  précéd.]  n.m.  Gramm.  gr.  Membre  d'une 
période,  n  Partie  d'un  vers  ou  d'une  strophe. 

—  Métriq.  anc.  On  appelait  kôlon  un  membre  de  phrase 
métrique  ou  musicale.  (La  plupart  des  vers,  comme  i'hexa- 
môtre,  comprenaient  deux  kola;  mais  on  en  comptait  sou- 
vent trois,  quatre  ou  davantage,  dans  les  vers  lyriques. 
Les  kola  se  composaient  généralement  do  pieds  sembla- 
bles, en  nombre  égal  ou  inégal.  Entre  deux  kôla^  il  y  avait 
un  repos.) 

Colon,  ville  des  Antilles  (île  do  Cuba  [prov.  do  Ma- 
tanzas])  ,  près  do  la  rivière  et  du  port  de  Coloma  ; 
16.680  hab.  Colon  se  trouve  entouré  des  meilleurs  vtgas 
do  l'île,  qui  produisent  le  tabac  le  plus  estimé  du  monde. 
Marché  sucrier  important.  C'est  l'anciouno  ville  do 
Nueva  Bermeja. 

Colon,  ville  do  la  république  Argentine  (prov.  d'En- 
tre Rios'),  sur  l'Uruguay;  2.500  hab.  Colonies  agricoles 
aux  environs.  Ch.-l.  d'un  départ,  peuplé  de  10.500  hab. 

Colon  ou  ÂSPINWALL,  port  de  la  Colombie  (Etat  de 
Panama),  sur  la  côte  septentrionale  de  l'isthme  de  Pa- 
nama et  la  mer  dos  Antilles,  au  débouché  de  la  partio 
creusée  du  canal,  à  l'extrémité  du  chemin  do  for  inter- 
océanique de  l'isthme;  5.000  hab.  Climat  très  malsain  par 
suito  de  la  grande  chaleur,  des  pluies  abondantes  et  des 
marais  dos  environs  ;  fièvres  pernicieuses.  Ville  sans  in- 
dustrie. Port  mal  abrité  sur  la  baie  de  Limon,  uni  par  do 
nombreuses  lignes  de  navigation  aux  ports  américains  ot 
européens.  Lieu  de  passage  de  marchandises  et  do  voya- 
geurs à  destination  do  la  côto  orientale  et  do  la  côte  oc- 
cidental© de  l'Amérique,  dos  Antilles,  do  l'Europo.  Statue 
do  Christophe  Colomb.  Aspinwall,  quoique  rattacné  à  l'Etat 
do  Panama,  est  uno  ville  libre  autonome. 

COLONAGE  {naj')  n.  m.  Exploitation  par  lo  colon  par- 
tiairo  :  Le  bail  à  colonagk  résume  presque  toutes  les  an- 
ciennes espèces  de  conventions  faites  entre  les  seigneurs  et 
les  paysans. 

—  Éncycl.  Lo  bail  à  colonage  ou  colonat  partinire  est  un 
contrat  par  lequel  le  propriétaire  d'un  héritaço  rural  lo  re- 
met pour  un  certain  temps  à  un  preneur,  qui  s'engage  à 
le  cultiver  sous  condition  d'en  partager  les  fruits  avec  lo 
bailleur.  Ce  bail  diffère  donc  au  bail  à  frrtnc,  on  ce  que 
lo  propriétaire,  au  lieu  do  toucher  un  prix  fixe  on  argent, 
reçoit  uno  redevance  aléatoire.  Celui-ci  est,  par  suite, 
associé  aux  risques  do  la  cuUuro  et  directement  intéressé 
à  son  succès.  Si  les  fruits  se  partagent  par  moitié,  le 
contrat  prend  le  nom  do  métayage,  ot  le  colon  celui  do  mé- 
tayer. Lo  bail  à  colonat  partxaire  ou  à  métayage  est  régi 
par  la  loi  du  18  juillet  1889  (liv.  I",  titre  iv  du  G.  rural)  ot 
par  les  articles  1718.  1730,  1731,  1730-1741,  1743,  1749-1751, 
1776,  1777,  1778  et  2102  du  Code  civil.  Los  obligations 
principales  du  bailleur  sont  :  la  délivrance  do  la  choso 
louée  au  tormo  convenu  et  la  garantie  dos  objets  compris 
nu  bail,  ta  réparation  des  bAtiments  et  les  réparations  io- 
calivos  occasionnées  par  la  vétusté  ou  In  force  majeure. 
U  a  la  diroclioD  générale  do  l'oxpiollatiou,  suit  pour  lo 


COLOMBINER   —   COLONEL 

modo  de  culture,  soit  pour  l'achat  ou  la  vente  des  bes- 
tiaux. Le  droit  do  chasse  t*t  do  j)êcho  lui  est  réservé.  Les 
obligations  essentielles  du  preneur  sont  :  de  cultiver  lui- 
môme,  et  en  bon  père  de  famille;  d'habiter  la  métairie, 
do  la  garnir  de  bestiaux  et  do  se  servir  des  bâtiments 
d'exploitation.  Il  répond  de  l'incendie,  dos  dégradations 
et  des  pertes,  sauf  à  prouver  qu'il  a  veillé  à  la  conserva- 
tion de  la  choso  louée.  Lo  bailleur  ot  lo  preneur  suppor- 
tent, chacun  par  moitié,  la  porto  totale  ou  partielle  des 
récoltes  survenue  par  cas  fortuit.  En  cas  do  difficulté  dans 
le  règlement  des  comptes,  lo  juge  de  paix  statue  sur  le 
vu  des  registres  des  parties.  Toute  action  se  proscrit  par 
cinq  ans  à  dater  de  la  sortie  du  colon.  La  résiliation  du 
bail  à  colonat  partiairo  est  de  plein  droit  par  la  mort  du 
preneur,  ou  à  la  suite  de  la  destruction  fortuite  de  la  tota- 
lité des  objets  compris  dans  le  bail.  Elle  est  facultative 
dans  les  autres  cas. 

COLONAILLE  {na-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Brin  d'osier  plus  gros 
que  les  autres,  dans  un  ouvrage  de  vannerie. 

COLONAIRE  (nèr*)  adj.  Ane.  dr.  rur.  Qui  a  rapport  au 
colonat,  qui  est  soumis  aux  lois  du  colonat  :  Lien  colo- 

NAIRE.  J'''onds  COLONAIRE. 

CÔLONALGIE  {ji  —  de  côlon,  et  du  gr.  algos,  douleur) 
n.  f.  Névralgie  ayant  son  siège  dans  le  côlon. 

COLONAT  {na  —  lat.  colonalus  ;  de  colonus,  colon)  n.  m. 
Etat  de  colon.  (Se  disait  principalement  des  colons  do  l'an- 
cienne Rome  et  du  moyen  âge)  :  Le  colonat  a  remplacé 
l'antique  esclavage.  (E.  Sue.) 

—  Encycl.  Pays  grecs.  En  divers  pays  grecs  existait  uno 
organisation  analogue  à  ce  que  fut  plus  tard  le  colonat 
romain.  L'invasion  dorionne  et  les  migrations  de  peuples 
qui  en  furent  la  conséquence  avaient  eu  pour  efi'et,  dans 
les  contrées  envahies,  de  transformer  en  serfs  de  la  glèbe 
beaucoup  des  anciens  habitants.  En  Attique,  le  servage 
fut  aboli  par  la  constitution  de  Selon.  Mais,  ailleurs,  il  so 
conserva  pendant  toute  la  période  historique.  Certaines 
populations  étaient  simplement  devenues  sujettes,  en  gar- 
dant la  possession  d'une  partie  du  soi  :  périèques  de  Laconie 
ou  de  plusieurs  districts  thessaliens.  Mais  les  pénestes  d© 
Thessalie,  les  gymnotes  d'Argos,  les  mnôtes  de  Crète,  les 
coronéphores  de  Sicyone  étaient  de  vrais  serfs,  fixés  à  la 
terre  et  vendus  avec  elle,  qui  payaient  au  propriétaire 
des  redevances  fixes.  Telle  était  aussi,  en  Laconie,  la 
condition  des  ilotes  ruraux.  Ils  appartenaient  à  l'Etat  ; 
mais  l'Etat  les  prêtait  aux  particuliers,  qui  ne  devaient  ni 
les  tuer,  ni  les  atfranchir,  ni  les  vendre  au  delà  des  fron 
tières.  On  leur  faisait  cultiver  les  champs  qu'on  leur  assi- 
gnait, et  ils  payaient  au  propriétaire  une  redevance  avec 
la  dîme  des  récoltes.  Une  organisation  semblable  existait 
sur  les  domaines  de  certains  grands  sanctuaires,  par 
exemple  à  Olympie  et  à  Delphes.  Tous  ces  serfs  des  pays 
grecs  étaient  donc,  à  peu  près,  dans  la  même  situation 
que  les  coloni  de  l'empire  romain,  aux  iv«  ou  v*  siècles  de 
notre  ère. 

Rome.  Lo  colonat,  situation  intermédiaire  entre  la  liberté 
et  l'esclavage,  s'est  développé  à  Rome  sous  l'empire.  Le 
colon  est,  d  après  le  sens  de  ce  mot,  un  fermier,  mais  il 
se  rapproche  de  l'esclave  en  ce  qu'il  est  un  fermier  héré- 
ditaire, attaché  à  perpétuité,  lui  et  sa  descendance,  au 
sol  qu'il  cultive  moyennant  une  redevance  en  argent 
ou  en  fruits.  Il  est,  en  outre,  assujetti  à  un  impôt  per- 
sonnel. Le  colonat  n'apparaît  nettement  dans  les  lois 
qu'à  partir  de  Constantin,  mais  il  existait  auparavant, 
et  cet  empereur  n'a  fait  qu'en  préciser  la  condition.  On 
n'est  pas  d'accord  sur  les  causes  qui  lui  ont  donné  nais- 
sance et  sur  l'époque  à  laquelle  il  remonte.  On  peut  voir 
l'un  des  précédents  du  colonat  dans  l'établissement  des 
barbares  vaincus  sur  des  terres  de  l'ompire.  Une  cause, 
peut-être    plus   générale,    fut  que   los  cultivateurs   des 

fraudes  propriétés  {saltus),  appartenant  au  fisc  impérial, 
taient  à  la  discrétion  des  agents  principaux  ot  ne 
pouvaient  émigrer  librement.  On  doit  ajouter  aussi  que 
certains  maîtres  ont  attaché  leurs  esclaves  à  la  glèbe  et 
qu'un  grand  nombre  d'hommes  libres,  réduits  à  la  misère, 
se  sont  attachés  à  la  terre  pour  assurer  leur  existence. 

A  ï'époquo  où  le  colonat  romain  fut  organisé,  il  se  re- 
cruta surtout  par  la  naissance.  La  situation  du  colon 
était,  en  etfet,  héréditaire.  11  était  esclave  de  la  terre  ;  il 
pouvait  être  revendiqué,  s'il  désortait  lo  fonds.  Il  ne 
pouvait  pas  être  séparé  do  la  terro;  le  maître  ne  pouvait 
aliéner  la  terre  sans  lui,  ni  lui  sans  la  terro;  mais  lo 
colon  pouvait  se  marier,  être  propriétaire,  créancier. 
Pour  aliéner,  il  lui  fallait,  cependant,  le  consontoment  du 
maître;  son  patrimoine  garantissait  l'impôt  et  la  rede- 
vance. Le  colon  payait  au  fisc  la  capitation.  Indépendam- 
ment des  services  agricoles,  la  redovauco  duo  au  maître 
consistait  en  denrées,  on  fruits  ou  eu  argent.  Lo  colonat 
s'établissait  aussi  par  prescription  ;  lorsqu'un  homme 
libre  avait  été  possédé  comme  colon  pendant  trente  ans, 
on  présumait  qu'il  avait  volontairement  accepté  cette 
situation,  mais  on  lui  laissait  la  libre  disposition  de  ses 
biens.  Enfin,  lo  colonat  pouvait  être  créé  par  la  convention. 
En  règle  générale,  1  afiVancliisst'mont  no  pouvait  s'ap- 

Sliquer  au  colon,  puisqu'il  était  déjà  homme  libre.  Copen- 
ant,  los  colons  d  origine  servile,  c'est-à-dire  qui  avaient 
conservé  leur  condition  d'esclave  tout  on  passant  dans  la 
classo  des  colons,  pouvaient  ôtro  alfranchis,  car  co  n'é- 
taient pas  des  colons  libres. 

Lo  colonat  organisé  par  les  codes  Théodosion  et  Justi- 
nien  a  subsisté  à  l'époque  frnntiue,  et  on  peut  on  suivre 
l'existence  jusqu'au  ix*  siècle  dans  les  formules,  los  char- 
tes ©t  les  polypllques. 

—  BiBLioGR.  :  Camoscasso,/>H  co/onn/rfanj  les  codes  Tfiéo- 
doaien  et  Justinien  (ISQl);  Révillout,  Etude  sur  l'histoire  du 
colonat  chez  les  //om.iin*  (Paris,  1856);  Garsonnet,  histoire 
des  locations  perpétuelles  (Paris,  1878);  Esmoiu,  Mélanges 
d'histoire,  de  droit  et  de  critique  (Paris,  1880). 

COLONE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  coLU.MniB. 

COLONE,  bourg  do  l'Attiquo,  patrie  do  Sophocle  ot 
théfttro  dos  événements  décrits  par  lo  poôlo  dans  Œdipe 
à  Colone. 

COLONEL  {nél' ~  do  l'ital.  colonello,  même  sons;  do  co^ 
tonna,  colonne  d'arméo)  n.  m.  Officier  supérieur  du  grade  lo 
plus  élevé:  A  u-dcssus  du  coi.otiKh,  sont  les  officiers  générau.r. 

—  Encycl.  Lo  grade  do  co/onc/ correspond  généralement, 
comme  emploi,  au  coinmandonient  d'un  régiment  ou  à  la 
direction  d  un  service  do  mémo  iinporinnee.  l<a  moitié  des 
colonels  d'artillerie,  ot  les  quatre  cinquièmes  dos  colonels 
du  géniu,  no  commuudont  pas  do  rommeuts.  11  ou  est  do 


COLONELGANDJ 


COLONIE 


même  des  colonels  attachés  au  service  d'état-major.  Les 
colonels  de  geodarmerie  commandent  les  légions  de  cette 
arme.  Le  titre  de  «  colonel  u  n'est  porté  en  France,  par  les 
chefs  des  régiments  d'infanterie,  que  depuis  Henri  II.  Mais 
ils  l'échangèrent  plus  d'une  fois  contre  celui  de  jnestres 
de  camp.  En  1793,  les  colonels  devinrent  chefs  de  demi- 
brigade,  d'après  la  désignation  donnée  alors  aux  régiments; 
ils  reprirent,  en  1803,  leur  nom,  qu'ils  ont  conservé  depuis. 

Le  titre  de  n  colonel  »,  sous  1  ancienne  monarchie,  fut 
souvent  honorifique,  et  donné  parfois  à  de  simples  adoles- 
cents. Ceux-ci  étaient,  du  reste,  bien  moins  les  chefs  que 
les  propriétaires  de  leur  régiment,  qui  prenait  leur  nom 
et  sur  1  entretien  duquel  ils  réalisaient  d  importants  béné- 
fices. Le  commandement  réel  était  alors  exercé  par  des 
lieutenants-colonels  ou  des  colonels  en  second,  etc. 

Le  titre  o  de  colonel-commandant  »,  substitué  un  mo- 
ment à  celui  de  brigadier,  donnait  autorité  sur  tous  les 
simples  colonels,  quelle  que  fût  leur  ancienneté. 

Ce  qui  fait  l'importance  du  colonel,  c'est  qu'il  commando 
et  administre  à  la  fois  l'unité  placée  sous  ses  ordres,  et 
qui,  pour  cette  raison,  constitue  par  excellence  un  «  corps 
de  troupes  »  ;  d'où,  pour  le  colonel,  le  titre  de  «  chef  de 
corps  »,  donné  également  aux  commandants  de  bataillons 
dits  a  formant  corps  »,  parce  qu'ils  ne  sont  pas  enrégi- 
mentés :  tels  les  bataillons  de  chasseurs  à  pied.  Cotte  unité 
est  caractérisée  par  la  possession  d'un  drapeau  —  ou 
étendard  —  qui,  en  cas  de  fractionnement,  doit  toujours  se 
trouver  là  où  est  le  colonel  et  môme  être  remis  à  son  domi- 
cile particulier. 

On  ne  peut  être  promu  au  grade  de  colonel,  qu'au  choix, 
exercé  entre  les  lieutenants-colonels  ayant  au  moins  deux 
ans  de  grade. 

Les  insignes  du  grade  de  colonel  consistent  en  cinq  ga- 
lons d'or  ou  d'argent  suivant  l'arme,  avec,  quand  il  y  a 
Heu,  deux  épauleltes  à  gros  grains,  dits  «  à  graine  d'épi- 
nards  «  et  dont  les  franges  sont  du  mémo  métal  que 
les  galons.  En  outre,  tous  les  colonels  portent,  on  grande 
tenue,  une  aigrette  blanche  en  plumes  de  héron  à  la  coif- 
fure. 

Dans  les  armées  étrangères,  la  situation  des  colonels 
varie  suivant  les  pays.  En  Allemagne,  le  grade  de  colonel 
n'est  pas  aussi  exclusivement  qu'en  Franco  l'apanage 
du  chef  de  corps  —  beaucoup  de  ceux-ci  ne  sont  que 
lieutenants-colonels  ou  même  majors.  En  Anf^leterre,  le 
titre  de  n  colonel  d  est  encore  presque  exclusivement 
honoriâque  et  donné  souvent,  comme  récompense,  à  des 
généraux  auxquels  il  assure,  en  même  temps,  des  avan- 
tages pécuniaires  considérables. 

—  Colonel  général.  Dignité  militaire  dont  le  titre  re- 
monte à  François  I*'.  Le  titulaire  venait  immédiatement 
après  les  maréchaux  de  France,  et,  à  l'origine,  exerçait 
avec  le  titre  de  colonel  général  de  l'infanterie  le  comman- 
dement suprême  de  cette  arme.  Henri  II  créa  une  charge 
de  colonel  général  de  la  cavalerie,  et,  plus  tard,  furent 
créées  successivement  :  celles  de  colonel  général  des  dra- 
gons sous  Louis  XIV;  de  colonel  général  des  houzards  sous 
Louis  XV. Sous  le  premier  Empire,  furent  créés  des  colo- 
nels généraux  des  cuirassiers,  de  l'artillerie,  des  chas- 
seurs à  cheval.  Suchet  fut  même  nommé  colonel  général 
•  de  la  garde  impériale  ».  Le  titre  de  «  colonel  général  » 
donnait  rang  immédiatement  après  les  maréchaux  de 
France,  à  ceux  qui  le  portaient,  sans  être  pourvus  du  ma- 
réchalat;  tel  Junot. 

En  Prusse,  où  ce  titre  existe  encore  et  a  été  conféré 
notamment  au  prince  de  Bismarck,  il  donne  également 
rang  de  feld-maréchal.  —  En  France,  il  a  disparu  depuis 
1830,  après  avoir  été  porté  pendant  la  Restauration  par 
quelques  princes,  comme  le  duc  de  Berry,  qui  fut  colonel 
général  des  dragons,  et  le  duc  d'Orléans,  depuis  Louis- 
Philippe,  qui  fut  colonel  général  des  hussards. 

11  convient  de  mentionner  également  l'existence,  en 
France,  de  la  charge  de  colonel  général  des  Suisses,  créée 
par  Charles  IX,  supprimée  à  la  Révolution,  rétablie  par 
Napoléon,  qui  en  nomma  titulaires  Berthier,  puis  Lannes, 
et  dont  le  titre  ne  disparut  qu'avec  la  Restauration, 
après  avoir  été  porté  par  le  comte  d'Artois  et  le  duc  de 
Bordeaux. 

Colonel  RamoHot  (lk),  par  Charles  Leroy  (1883).  Ce 
livre  obtint  un  grand  succès,  dû  à  la  gaieté  des  petites 
scènes  militaires  qui  le  composent,  à  l'esprit  que  1  auteur 
V  a  semé  en  portraiturant  un  type  grotesque,  invraisem- 
blable, et  pourtant  populaire.  —  Le  colonel  RamoUot,  mo- 
dèle de  ceux  qu'on  appelle  dans  le  langage  familier  les 
vieilles  culottes  de  peau,  synthétise  en  lui  toute  la  bêtise 
dont  OA  juge  susceptible  un  vieux  militaire  sans  intelli- 
gence, sans  instruction  générale  ni  éducation,  qui  ne 
connaît  que  le  métier,  au  sens  machinal  du  mot.  Ce  pre- 
mier volume  eut  une  suite  :  les  Nouveaux  Exploits  du  colo- 
nel Bamollot  {liiA). 

CoLONELGANDJ,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Aoudh  [dis- 
trict de  Gondaj),  sur  le  Gogra,  affluent  du  Gange  ;  5.900  hab. 
L'importance  commerciale  de  cette  ville,  l'ancien  Sa- 
krora,  a  beaucoup  diminué  depuis  la  chute  du  nabab 
d'Aoudh. 

COLONELLAT  (nèl-la)  n.  m.  Grade,  titre,  emploi  de  colo- 
nel :  Le  COLONELLAT  a'aclietait  autrefois. 

GOLONEIXE  {nél')  adj.  f.  Se  disait  do  la  première  com- 
pagnie d'un  régiment,  que  commandait  le  colonel  en  per- 
sonne :  Leê  compagnies  colonelles  n'existent  plus  en 
France. 

—  n.  Compagnie  colonelle  :  Commander  la  colonelle. 
Il  Femme  d'un  colonel  :  Madame  la  colonelle. 

COLONGE  (lonj']  d.  f.  Organisation  rurale  particulière  à. 
l'Alsace,  au  moyen  âge. 

—  Encycl.  La  colonge  comprenait  un  certain  nombre 
d'habitations,  granges,  écuries,  avec  des  terres,  concé- 
dées à  dos  preneurs  [huber),  moyennant  l'acnuittomont 
d'un  cens  ou  prestations  annuelles,  avec  stipulation  que 
/es  différends  nés  du  pacte  colongor  seraient  soumis  à  un 
tribunal  fcour  colongôre,  dinghof  ou.  selhof),  composé  du 

_  maître  do  la  colonge  (président),  et  des  autres  colongers 
'  (assesseurs).  Les  droits  du  propriétaire,  des  colongers,  les 

noms  de  ceux-ci,  les  redevances,  etc.,  étaient  inscrits  sur 

los  rotules  colongers. 

COLONGER  (j/^i,  tRE  adj.  Relatif  à  une  colonge.  il  Rente 
eohngére.  Se  disait,  en  ALsace,  pour  rente  foncière. 

GOLONIA,  nom  donné  par  les  Romains  à  plusieurs  villes 
anciennes,  à.  cause  des  colonies  qu'on  y  avait  établies  : 
CoUfuia  Agrippina{Co\o{sno}t  sur  le  Khin  ;  Cohnia  Aquen- 


sis,  la  mémo  que  .A.quœ  Sextix  (Aix-la-Chapelle)  ;  Colonm 
Senensis  (Sienne)  ;  Colonia  Septimanoru7n  Juriiorum,  Bc- 
ziers,  en  France  ;  Colonia  Trnjana  (K<Eln,  près  de  Trêves)  ; 
Colonia  Jiomulca  (aujourd'hui  Se  ville)  ;  etc. 

Colonia  del  Sacramento,  ville  de  la  république 
de  l'Uruguay,  sur  le  Rio-de-la-Plata,  vis-à-vis  de  Buenos- 
Ayres  ;  3.000  hab.  Place  forte,  port  de  mer  important  ; 
commerce  de  troupeaux  et  de  laines  ;  viandes  salées  ou 
conservées.  Fondée  en  1679  par  le  gouverneur  portugais 
de  Rio  de  Janeiro,  détruite  1  année  ^suivante  par  le  gou- 
verneur espagnol  de  Buenos-Ayres,  réédiliée  peu  après, 
cette  ville  fut  pendant  fort  longtemps  un  sujet  de  contes- 
tation entre  les  Espagnols  et  les  Portugais,  qui  se  l'enle- 
vèrent plusieurs  fois  pendant  le  xviii*  siècle.  —  I>e  départ, 
de  Colonia  del  Sacramento  est  peuplé  de  37.000  hab. 

GOLONIAIRE  (ni-èr')  adj.  Qui  a  rapport  à  une  colonie 
romaine  ou  à  une  colonie  du  moyen  âge  :  Soldat  colo- 

NIAIRK.   Ma7lSe  COLONIAIRE. 

COLONIAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  regarde  les  colonies  ;  qui 
vient  des  colonies:  Bégime  colonial.  Z'enr^es  coloniales. 

—  Econ.  polit.  Système  colonial,  Système  qui  impose  des 
règles  limitatives  au  commerce  des  colonies  en  faveur  de 
la  métropole,  ti  Pacte  colonial.  Ensemble  dos  règles  régis- 
::ant  autrefois  les  rapports  commerciaux  entre  une  colonie 
et  sa  métropole. 

—  Numism.  Monnaie  coloniale.  Monnaie  frappée  par  une 
colonie  ou  pour  le  service  spécial  d'une  colonie.  {On  con- 
naît des  monnaies  coloniales  chez  les  Romains.  La  Franco 
en  a  aussi,  dans  les  temps  modernes.  Il  en  a  été  frappé 
sous  Louis  XV,  Louis  XVI,  Louis  XVIII,  Charles  X, 
Louis-Philippe,  et  sous  la  troisième  République,  pour 
l'Indo-Chine.) 

—  n.  Fam.  Fervent  partisan  de  l'extension  à  donner 
aux  colonies  françaises  :  On  n'est  vraiment  colonial  qu'à 
Paris.  (P.  Bonnetain.)  Il  Qui  est  des  colonies,  qui  repré- 
sente les  colonies  :  Les  coloniaux  soiit  frileux. 

—  Encycl.  Econ.  polit.  Pacte  colonial.  Les  colonies 
étaient  considérées,  à  l'origine,  comme  destinées  exclusi- 
vement à  l'utilité  et  à  l'enrichissement  de  la  métropole. 
Le  régime  commercial  qui  leur  était  appliqué  se  résumait 
dans  les  principes  suivants,  dont  l'ensemble  constituait 
lo  pacte  colonial  :  l»  L'accès  du  marché  colonial  était 
interdit  aux  produits  étrangers  ;  2"  les  transports  entre  la 
France  et  les  colonies,  et  réciproquement,  étaient  réser- 
vés à  la  marine  française  ;  3*  les  produits  coloniaux  devaient 
être  exclusivement  exportés  vers  la  métropole  ;  4**  un  trai- 
tement de  faveur  était  accordé,  en  France,  aux  produits  des 
colonies  françaises.  Cette  dernière  règle  était  une  com- 
pensation aux  servitudes  que  la  métropole  imposait  à  ses 
établissements  d'outre-mer.  Ce  régime  s'est  peu  à  peu 
modifié,  et  le  pacte  colonial  est  aujourd'hui  aboli.  Diverses 
exceptions  furent  successivement  introduites  dès  avant 
1789,  puis  sous  l'Empire  et  la  Restauration.  Mais  la  pre- 
mière atteinte  sérieuse  au  système  fut  apportée  par  di- 
verses ordonnances  qui,  de  1839  à  1846,  permirent  l'intro- 
duction, aux  Antilles  et  à  la  Réunion,  d'un  ^rand  nombre 
de  marchandises  étrangères.  La  loi  du  3  juillet  186i  sup- 
prima les  restrictions  du  pacte  colonial  en  permettant  aux 
grandes  colonies  d'importer  chez  elles,  par  tous  pavillons, 
les  produits  étrangers  admis  en  France,  d'exporter  leurs 
marchandises  à  l'étranger  sous  tous  pavillons,  et  de  se 
servir,  pour  leurs  échanges  avec  la  métropole  ou  entre 
elles,  de  navires  étrangers.  Deux  décrets  du  24  décembre 
1864  étendirent  le  bénéfice  de  cette  loi  à  la  Guyane  et  au 
Sénégal. 

—  Art.  milit.  Armée  coloniale.  Troupes  coloniales.  V.  la 
rubrique  Aj^mée,  à  chaque  Etat. 

Colonial  (Office),  institution  officielle  relevant  du  mi- 
nistère des  colonies  et  destinée  à  fournir  au  public  des 
renseignements  sur  le  mouvement  économique  des  colo- 
nies françaises.  Créé  en  mars  1899,  l'Office  colonial  (qui 
jouit  de  la  personnalité  civile  et  fonctionne  sous  le 
contrôle  d'un  conseil  d'administration  et  d'un  conseil  de 
perfectionnement)  s'est  annexé  le  service  de  renseigne- 
ments existant  déjà  pour  l'Indo-Chine  et  le  service  mi- 
nistériel chargé  de  renseigner  les  émigrants.  Il  doit 
réorganiser  l'exposition  permanente  des  colonies  et  créer 
une  bibliothèque  coloniale.  En  outre,  les  gouverneurs  et 
les  hauts  fonctionnaires  coloniaux  on 
congé  y  viendront  donner  des  audiences 

et  des  consultations  sur  los  pays  qu'Us     

administrent.  §  A  L  6  É  R  I  E , 

Coloniale  (médaille).  Instituée  par 
l'article  75  de  la  loi  du  26  juillet  1893, 
cUo  est  accordée  sur  leur  demande  aux 
militaires  et  marins  français  de  tous 
grades  ayant  obtenu  le  bénéfice  de 
campagne  de  guerre  pour  participation 
aux  opérations  de  guerre  effectuées 
aux  colonies. 

La  médaille,  en  argent,  du  module 
do  0°',030,  porte  d'un  côté  l'effigie  de 
la  République  et  les  mots  République 
française,  et,  de  l'autre  côté,  un  globe 

terrestre  entouré  d'attributs  militaires,  

avec   les    mots   Médaille   coloniale   en  Mtîdaille   coloniale, 
légende.  Elle  est  suspendue  à  un  ruban 
bleu  à  trois  raies  blanches,  traversé  par  une  ou  plusieurs 
agrafes  d'argent,  sur  chacune  desquelles  est  gravé  le  nom 
do  la  colonie  oix  le  titulaire  a  fait  campagne. 

COLONIE  inî  —  lat.  colonia)  n.  f.  Ethnol.  et  géogr.  Eta- 
blissement fondé  par  une  nation  dans  un  pays  étranger  : 
L'Egypte  envoyait  ses  colonies  par  toute  la  tei^e.  (Boss.) 
Il  Possession  d'une  nation  européenne  dans  une  autre  par- 
tie du  monde,  n  Réunion  d'individus  qui  ont  quitté  leur 
pays  pour  en  peupler  un  autre  :  Caamus  transporta  en 
Grèce  une  colonik  de  Phéniciens.  (Boss.)  n  Individus  d'un 
mémo  pays,  résidant  dans  une  ville  étrangère  :  La  colo- 
nik française  à  Berlin.  La  colonie  anglaise  à  Paris.  \\ 
Agglomération  d'individus  vivant  on  commun  :  ^hc  colo- 
nie de  peintres. 

—  Par  anal.  Réunion  d'animaux  qui  s'établissent  et  mul- 
tiplient dans  uno  contrée  :  Colonie  d'abeilles.  (Dans  lo 
mémo  sens,  on  dit  absolument  :  La  colonie.) 

—  Par  ext.  Pays  d'habitation,  par  opposition  au  pays 
d'origino  :  La  terre  est  une  colonie  des  deux.  (Réveillé- 
Pariso.) 

—  Colonies  militaires.  Etablissement  do  soldats  qui  cul- 
tivent un  territoire  conquis  :   Les  colonies  militaires  de 


120 

la  Kusstc  furent  établies  en  ISf4.  (Chéruol.)  il  Colotiics  pé- 
nales. Colonies  fondées  par  les  crimmels  que  i'Angieterro 
déportait  autrefois  eu  Amérique  et,  plus  récemment,  en 
Australie,  ii  Colonies  agricoles.  Etablissements  agricoles 
destinés  à  l'instruction  et  à  la  moralisation  des  jeunes  dé- 
tenus. —  Dans  les  Pays-Bas,  Etablissements  agricoles  dont 
on  confie  l'exploitation  aux  mendiants  valides,  il  Colonies 
étrangères,  Colonies  fondées  dans  la  Russie  méridionale, 
ot  qui  sont  composées  d'Allemands  et  de  juifs. 

—  Apic.  Ensemble  des  abeilles  habitant  une  ruche  et 
comprenant  une  femelle  féconde  ou  reine,  plusieurs  cen- 
taines de  mâles  ou  faux  bourdons  et  des  ouvrières  dont 
le  nombre  peut  atteindre  60.000  individus. 

—  Microbiol.  Groupe  de  microbes  issus  d'un  même  élé- 
ment figuré,  dans  une   culture  naturelle  ou  artificielle.  ■ 
(Les  bactéries  de  l'air,  de  l'eau,  d'un  milieu  quelconque, 
se  dénombrent  par  les  colonies  que  fournit  sur  un  milieu 
de  culture  convenable  un  volume  déterminé  de  fluide.) 

—  n.  f.  pi.  Absol.  Antilles  françaises  :  Avoir  un  oncle 
dans  les  colonii;s. 

—  Dr.  Colonies  pénitentiaires.  V.  la  partie  encyol.  >. 

—  Pédag.  Colonies  de  vacances.  V.  la  partie  encycl. 

—  Zool.  Colonies  aîiimalcs,  Associations  d'êtres  simples 
constituant  dos  êtres  plus  élevés  en  organisation. 

—  Anton.  Mère  patrie,  métropole. 

—  Allds.  hist.  :  Périssent  les  colonies  plutôt  qu'un  prin- 
cipe, Mot  célèbre  que  l'on  rappelle  pour  faire  entendre 
qu'un  principe  doit  l'emporter  sur  quelque  considération 
(|ue  ce  soit.  11  a  été  généralement  attribué  à  Barnave  ;  on 
la  donné  aussi  à  Robespierre.  En  réalité,  il  appartient  à 
la  fois  à  Dupont  de  Nemours  et  à  Robespierre,  qui  en  ont 
prononcé  chacun  une  partie.  Lorsque,  en  mai  1791,  il  fut 
question  à  l'Assemblée  constituante  de  revenir  sur  l'éman- 
cipation des  noirs  et  de  ne  pas  accorder  à  ceux-ci  les 
mêmes  droits  qu'aux  blancs,  sous  peine  de  consommer  la 
ruine  des  colonies,  Dupont  de  Nemours  s'écria  qu'ï7  vau- 
drait mieux  sacrifier  les  colonies  qu'un  principe,  et  Ro- 
bespierre, plus  déclamatoire:  li  Périssent  les  colonies,  s'il 
doit  nous  en  coûter  notre  honneur,  notre  gloire,  notre 
liberté  !  Périssent  les  colonies,  si  les  colons  veulent,  par  les 
menaces,  nous  forcer  à  décréter  ce  qui  convient  le  plus  à 
leurs  intérêts!  »  Ce  mot,  comme  on  le  voit,  a  été  composé 
do  deux  phrases  difl'érentes,  condensées  en  une  seule. 

—  Encycl.  Econ.  polit.  Diverses  classifications  métho- 
diques ont  été  proposées  pour  les  colonies,  mais  on  peut 
dire  qu'elles  sont,  en  général,  purement  théoriques  et 
qu'elles  ne  présentent  d'intérêt  qu'au  point  de  vue  de 
l'enseignement  de  la  géographie.  Une  distinction  faite 
par  l'économie  politique  entre  les  colonies  de  peuplement 
et  les  colonies  d'exploitation  semble,  à  première  vue,  plus 
solidement  établie.  Les  colonies  de  peuplement  compren- 
nent, en  effet,  celles  dont  les  conditions  de  climat  et  do 
nature  permettent  l'établissement  à  demeure  des  immi- 
grants, leur  acclimatation  et  la  fondation  d'une  famille'; 
les  colonies  d'exploitation,  au  contraire,  sont  celles  où  le 
climat  interdit  de  s'y  fixer  sans  esprit  de  retour  aux  immi- 
grants, qui  doivent  se  borner  à  exploiter  par  lo  com- 
merce, et  encore  temporairement,  les  produits  du  pays. 
Mais  on  s'aperçoit  facilement  que  cette  distinction  elle- 
même  est  artificielle  et  disparaît  devant  la  réalité,  car  ia 
plupart  des  colonies,  par  exemple,  lo  Canada  et  l'Aus- 
trarie,  ont  été  des  colonies  d'exploitation,  avant  d'être 
colonies  de  peuplement. 

—  Agric.  On  appelle  colonies  agricoles  des  établisse- 
ments particuliers  de  bienfaisance  destinés  à  recevoir, 
soit  des  orphelins  pauvres,  des  enfants  abandonnés  ou 
acquittés,  après  jugement,  comme  ayant  agi  sans  discer- 
nement, soit  des  ouvriers  malheureux  qu'on  emploie  au 
défrichement  des  terres  incultes. 

Fondées  en  Hollande,  à  l'instigation  du  général  Van  don 
Bosch,  elles  se  sont  répandues  en  Belgique,  puis  en  Suisse, 
où  Pestalozzi  en  organisa  plusieurs.  L  institution  fut  im- 
portée en  France  par  Demetz  et  le  comte  de  Gasparin,  qui 
créèrent,  près  de  Tours,  la  colonie  agricole  de  Mettray, 
encore  existante  (v.  Mettray),  laquelle,  depuis,  fut  imitée 
en  d'autres  endroits. 

Quant  aux  colonies  agricoles  d'adultes,  les  essais  tentés 
en  Belgique  et  en  Hollande  n'ont  eu  qu'une  existence 
éphémère. 

—  Apic.  Une  colonie  d'abeilles  perdant  sa  reine  est  dite 
orpheline.  Elle  se  désorganise  et  la  population  diminue. 
On  trouve  alors  des  ouvrières  poJideuses  dont  les  œufs  no 
produisent  que  des  mâles.  Les  colonies  orphelines,  dispo- 
sant d'œufs  ou  de  larves,  édifient  sur  l'emplacement  de 
cellules  d'ouvrières  une  cellule  de  sauveté  (v.  cellule), 
dans  laquelle  une  larve  d'ouvrière  est  transformée  en  larve 
de  reine,  au  moyen  d'une  nourriture  spéciale.  Lorsque 
deux  colonies  sont  trop  faibles,  on  les  réunit  dans  une  seulo 
ruche.  Les  deux  reines  se  battent  jusqu'à  ce  que  la  plus 
faible  ait  péri.  Les  colonies  se  multiplient  par  l'essaimage. 

—  Dr.  Dans  une  première  acception,  les  mots  colonies 
pénitentiaires  désignent  les  établissements  pénitentiaires 
établis  en  dehors  du  territoire  continental  français,  et  ser- 
vant à  l'exécution  des  peines  privatives  de  liberté  qui 
impliquent  et  entraînent  l'expatriation,  c'est-à-diro  des 
peines  des  travaux  forcés,  de  la  déportation  et  de  la  ro- 
légation.  V.  déportation,  rklêgation,  Transportation, 
travaux  forcés. 

Ces  mots  s'emploient  dans  une  autre  acception.  La  loi 
du  5  août  1850  a,  en  effet,  organisé,  à  l'usage  des  mineurs 
de  seize  ans.  un  système  correctionnel  comprenant  quatre 
catégories  d'établissements:  1"  les  maisons  d'arrêt  et  de 
justice;  2"  les  colonies  pénitentiaires;  S"  les  colonies  cor- 
rectionnelles; 4°  les  maisons  pénitentiaires. 

—  Pédag.  Les  colonies  de  vacances  sont  la  transforma- 
tion des  caravanes  scolaires  (v.  caravank)  ou  voyages  de 
vacances  pour  les  enfants  pauvres  et  maladifs  des  écoles 
primaires  des  villes.  La  première  idée  de  ces  colonies  fu- 
appliquée  on  Suisse,  en  1876.  On  l'adapta  et  appliqua  : 
Paris,  en  1883.  Une  société  fut  formée,  en  1887,  sur  l'ini- 
tialivo  do  F.  Buisson,  pour  en  hâter  le  développement,  ot 
Ton  cito  deux  adjoints  du  XI"  arrondissement,  Champre- 
nault  et  Duval,  qui  ont  acheté  et  donné  à  la  caisse  dos 
écoles  un  château  dans  les  Vosges,  à  Mandros-sur-Vair. 
lequel  a  donné  asile,  en  1889,  â  cent  jeunes  colons  par 
mois,  de  mai  à  octobre.  La  prospérité  de  l'institution  a 
permis  à  la  ville  de  Paris  de  perfoctionnor  son  œuvro  de 
bienfaisance  :  prolongation  du  séjour  â  la  campagne,  re- 
doublement do  la  cure  reconnue  insuffisante,  création  à 
Berck-sur-Mer  d'un  hospice  pour  lo  traitement  des  enfants 
tubercul(Mix,  otc. 

—  Zool.  II  est  uuivorsoUomcnt  reconnu  depuis  long- 


Plg.  2. 


121 

temps  dtijà  quo  los  étros  supôriours  sont  tous  composés 
d'une  ay^f^lonu^PiUion  d'ôlômouts  simples  appolôs  plastides 
ou  cellules.  Cos  ôtros  supérieurs 
uo  sont  lionc,  on  rivalité,  quo  dos  (co- 
lonies. 11  y  u  plus;  ou  peut  établir 
des  déférés  dans  la  complication 
croissante  des  ôtres,  les  plus  élevés 
étant  formés  d'éléments  qui  sont 
oux-mômes  dos  colonies  d'éléments 
plus  simples  dont  ils  dérivent  par 
hourgeonnenif-nt .  Edmond  Porrier  a 
mis  'en  lumière  cette  gradation  ro- 
martiuablo. 

Tout  être,  si  complexe  qu'il  soit, 
dérive  d'un  plastido  initial,  œuf  ou 
spore.  Si  le  plastido.  initial,  en  se 
divisant,    donne    naissance    à  des  p.     . 

Slastides  isolés,  ces  plastidos  sont  ^'    ' 

es  protozoaires  ou  des  protop/u/tes.  Il  on  est  de  mf*mo 
lorsque  ces  plastides  restent  adhérents  les  uns  aux  autres, 
mais  sans  ôtro  doués  do  synergie, 
sans  constituer  un  individu;  on 
a  alors  une  colonie  de  protozoaires 
{fig.  1). 

Chez  les  taétazoaires,  les  bi- 
partitions suceessivos  du  plastido 
initial  donnent  naissance  à  une 
agglomération  d'éléments  syner- 

fiques,  à  une  gtistrula  douée  d'iu- 
ividualité.  Edmond  Perrier  ré- 
serve à  ces  agglomérations  les 
plus  simples  le  nom  de  mérides. 

Les  mérides,  résultats  de  la 
segmentation  de  l'œuf,  peuvent 
demeurer  isolés  ou  continuer  à 
se  développer  en  donnant  des  bourgeons  identiques  à  eux- 
mêmes.  Ces  bourgeons  ou  nouveaux  mérides  peuvent  se 
détacher  (mérides  isolés),  ou  rester  associés  ;  dans  le  der- 
nier cas,  ils  peuvent,  quoique  associés,  être  relativement 
indépendants  les  uns  des  autres  :  c'est  alors  une  colonie 
de  mérides.  Ou  bien  ils  forment  un  ensemble  synergique, 
chaque  méride  pouvant  être  doué  de  fonctions  spéciales 
et  indispensables  à  la  vie  de  l'ensemble  [fig.  2).  L'agglo- 
mération constitue  alors  un  zoide. 

La  coalescenco  entre  les  mérides  d'un  zoïde  est  plus 
ou  moins  grande  ;  elle  est  faible  dans  la  nodocoryne  de  la 
ligure  2  ;  elle  est  très  forte  dans  une  méduse  oii  le  manu- 
brium  et  les  quatre  secteurs  de  l'om- 
brelle sont  inséparables. 

Les  zoïdes  peuvent,  à  leur  tour,  bour- 
geonner et  donner  d'autres  zoïdes  iso- 
lés, ou  réunis  en  colonies.  Si  ces  colo- 
nies sont  douées  de  synergie,  on  leur 
donne  le  nom  de  dèmes.  Cette  synergie 
donno  à  l'ensemble  une  individualité 
très  peu  développée  dans  certains  cas 
(siphonophores  de  la  fig.  3),  très  com- 
pacte au  contraire  dans  d'autres  fani- 
maux  supérieurs).  Dans  la  physopnora 
{fig.  3),  les  cloches  natatoires  sont 
des  méduses  ou  zoïdes  ;  les  individus 
nourriciers  sont  des  mérides  ou  des 
zoïdes. 

Suivant  la  manière  dont  s'effectuo 
le  bourgeonnement,  les  animaux  con- 
stitués par  les  agglomérations  des 
bourgeons  sont  :  l"  dépourvus  de  sy- 
métrie ou  pourvus  d'une  symétrie  axiale 
comme  dans  les  phytozoaires  (animaux  (j^ui  ressemblent  à 
dos  plantes);  2"  pourvus  d'une  symétrio  bilatérale  (ar- 
tiozoaires  ou  animaux  métamérisés  ;  animaux  supérieurs, 
jusqu'à  l'homme). 

En  résumé,  la  gradation  dans  la  complexité  est  la  sui- 
vante : 


Fig.  3. 


Plastides 


colonies  do  plastides  (protozoaires,  protophytes). 


(mérides 


;  colonies  de  mérides 

:  zoïdes '^°'°°'^^^®2°^"^®S- 
/  dèmes. 


—  BiBLioGR.  :  Edmond  Perrier,  les  Colories  animales 
(Paris,  1898). 

Colonies  (Ministèrr  des).  La  direction  dos  colonies, 
qui  a  été  distraite  du  ministère  do  la  marine  à  plusieurs 
reprises,  et  qui  lui  a  été  rattachée  autant  do  fois  de- 
puis 1858,  a,  par  uno  loi  du  20  mars  189-i,  érigé  en  minis- 
tère spécial  l'administration  des  colonies.  La  promièrc 
organisation  fut  arrêtée  par  Boulanger  ;  plus  tard,  Guioysse 
(févr.  1890)  substitua  aux  directions  géographiques  des 
directions  administratives;  enfin,  A. Lebon  donna,  le  27  mai 
1896,  à  l'administration  contralo  uno  organisation  nou- 
velle. 

Le  Ministère  des  colonies  est  subdivisé  en  trois  direc- 
tions :  ï"  direction  de  l'Afrique  avec  deux  bureaux  (Afrique 
et  Madagascar)  ;  2"  direction  do  l'Asie,  Amérique  et  Océa- 
nie,  avec  doux  bureaux  (Indo-Chine  et  vieilles  colonies); 
3°  direction  do  la  comptabilité  et  des  services  péniten 
tiaires,  avec  trois  bureaux  (budgets  et  comptes  —  services 
pénitentiaires  —  solde  et  services  militaires).  Il  existe 
aussi  un  secrétaire  général  qui,  en  dehors  do  ses  attribu- 
tions générales,  administre  directement  doux  buroau\(por- 
sonnel  —  justice  et  cultes)  et  un  service  spécial  (service 
géographique  —  missions  et  expositions).  Un  service  do 
contrôle,  dirigé  par  un  inspecteur  général,  complète  cotte 
organisation.  En  dehors  de  ces  quatre  groupemouts,  rat- 
tachés directement  à  l'administration  centrale,  il  existe 
un  sorvico  do  santé  dirigé  par  un  médecin  inspecteur,  un 
service  dos  travaux  publics  à  la  tête  duquel  est  un  inspcc 
tour  général  dos  ponts  et  chaussées  et  un  comité  technique 
miliiairo  présidé  par  un  colonel.  En  somme  les  cadres  do 
l'iulniinisiration  i-ompronnont  un  secrétaire  général,  trois 
dirnciours,  quatre  sous-dircctours  et  cent  vingt-six  fonc- 
tionnaires do  tout  ordre.  Dans  cetto  énumération  no  sont 
pas  compris  los  fonctionnaires  détachés  d'autres  départe- 
ments, tels  quo  les  olïlciers  et  les  ingénieurs. 

Auprès  du  ministre  fonctionnent  un  certain  nombre  do 
commission.s  pormannntes  dont  les  membres  sont  recrutés 
soit  parmi  los  fonctionnaires  du  ministère,  soit  parmi  los 
spécialistes  connus.  Les  principales  do  cos  commissions 
Hont  les  suivantes  :  conseil  supérieur  des  colonies,  commis  - 
sion  permanente  du  conseil  supérieur;  comité  consultatif  de 
l'agriculture,  du  commerce  et  de  l'industrie;  commission 
permanente  des  marcliéa  et  recettes;  commission  dosurvoit- 

IH. 


lance  des  fianques  coloniales;  comitt}  consultatif  du  conten- 
tieux des  colonies  ;  conunission  de  vérification  des  compte  de 
l'/ndo-Chine;  comité  supérieur  consultatif  de  l'instruction 
publique  des  colonies;  commission  supérieure  des  archives. 
COLONISABLE   adj.   Qui    peut   ôtre    colonisé  :    Pays 

COLONISABLES. 

COLONISATEUR,  TRICE  adj.  Qui  colonise;  qui  a  la  co- 
lonisation pour  but  ou  pour  résultat  :  Peuple  colonisa- 
'n;uB.  Immigration  colonisatrice. 

—  n.  m.  Celui  qui  colonise,  qui  s'occupe  de  colonisation  : 
Colonisateurs  peu  éclairés. 

COLONISATION  (za-si-on)  n.  f.  Action  de  coloniser  :  ta 
COLONISATION  de  l'Algérie. 

—  Encycl.  Econ.  soc.  On  donne  lo  nom  de  colonisatioji 
ù.  une  forme  particulière  do  l'émigration,  j)ar  suite  de  la- 
tiuollo  lo  pays  où  s'établissent,  sans  espoir  de  retour,  les 
immigrants,  est  approprié  et  fécondé  par  leur  labeur,  et 
voit,  grâce  à  eux,  toutes  ses  ressources  se  développer  de 
la  manière  la  plus  complète.  La  colonisation  résulte  donc 
de  mouvements  d'hommes,  civilisés  à  divers  degrés  et  de 
diverses  manières,  dans  des  contrées  très  différentes  et 
très  différemment  traitées.  Il  ressort  de  cette  définition 
même  quo  la  colonisation  peut  être  autre  que  pacifique  ; 
il  n'en  ressort  pas  qu'elle  doive  nécessairement  et  exclu- 
sivement ôtre  civile. 

L'histoire  de  la  colonisation  fournit  bien  nettement  la 
preuve  du  contraire.  La  colonisation  est,  en  efl'et,  aussi 
ancienne  quo  le  monde,  et  les  premiers  peuples  colonisa- 
teurs connus  sont  les  plus  célèbres  de  l'antiquité  :  les 
Phéniciens,  les  Grecs  et  les  Romains.  C'est  parce  que  les 
premiers  ont  fait  de  la  colonisation  exclusivement  com- 
merciale et  dans  un  sens  étroit,  qu'ils  ont  succombé  do 
bonne  heure  ;  ils  se  sont  bornés  à  fonder  des  comptoirs, 
â  faire  ce  qu'on  a  appelé  à  l'époque  contemporaine  des 
colonies  d'exploitation  ;  aussi  leur  empire  a-t-il  été  faci- 
lement conquis  par  leurs  rivaux,  les  Grecs  et  les  Romains, 
qui  ont  fait,  eux,  de  véritables  colonies  de  peuplement 
dans  les  pays  qu'ils  ont  soumis.  C'est  une  colonisation 
complète  que  Charlemagne  a  encore  entrepris  de  faire  en 
Saxe,  aussi  complète  que  celle  exécutée  quelques  siècles 
plus  tard  en  Syrie  par  les  croisés,  ou  plus  tard  encore 
(xv«  s.)  aux  îles  Canaries  par  le  Normand  Jean  de  Bé- 
thencourt.  Auparavant,  les  Arabes  s'étaient  déjà  révé- 
lés des  colonisateurs  consommés,  et  ils  ne  cessèrent  de 
se  montrer  tels  pendant  tout  le  cours  de  leur  histoire, 
tandis  que  Génois,  Pisans  et  Vénitiens  ne  parvenaient  pas 
à  s'élever  au-dessus  de  la  conception  phénicienne  et  car- 
thaginoise, et  ne  créaient  que  des  colonies  d'exploitation. 

Aussi  est-ce  tout  à  fait  à  tort  qu'on  ne  fait  commencer 
l'histoire  de  la  colonisation  qu'avec  l'ère  des  grandes  dé- 
couvertes ;  en  réalité,  ce  n'est  pas  autre  chose  qu'une 
histoire  de  la  colonisation  au  sens  le  plus  large  du  mot, 
et  do  ses  vicissitudes,  que  l'histoire  de  l'humanité.  Si,  à 
partir  du  xv  siècle,  le  champ  s'agrandit  et  finit  par  em- 
brasser tout  le  globe,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'il  y  a 
eu,  pendant  l'antiquité  et  le  moyen  âge,  colonisation  réelle 
sur  les  rivages  de  la  Méditerranée  et  sur  les  pays  dont 
cette  mer  intérieure  est  demeurée  le  centre  jusqu'au  dé- 
but des  temps  modernes. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  quo  les  Portugais  sont 
les  premiers  à  avoir,  au  commencement  de  l'ère  moderne, 
colonisé  les  terres  qu'ils  ont  découvertes  le  long  des  ri- 
vages de  l'Afrique  et  de  l'Asie  méridionale,  en  s'avançant 
vers  l'E.  à  la  recherche  des  îles  des  Epices  ;  ces  îles  ont 
été  pendant  longtemps,  avec  l'Inde,  le  centre  du  négoce 
pour  le  Portugal  (qui  n'y  a  fait  que  de  la  colonisation  com- 
merciale), et  il  a  fallu  les  événements  considérables  qui 
marquent  l'histoire  du  Portugal  entre  1580  et  1640  pour 
appeler  l'attention  des  Portugais  sur  leurs  possessions  des 
rivages  américains  d'abord,  puis  africains  de  l'océan 
Atlantique.  La  destruction  de  leur  empire  colonial  orien- 
tal a  marqué  les  débuts  d'une  nouvelle  ère  dont  la  première 
période  se  termine  avec  l'affranchissement  du  Brésil  peu- 
plé par  eux,  et  dont  la  seconde  se  continue  encore  aujour- 
d'hui, malgré  les  empiétements  injustes  des  Anglais  dans 
l'Afrique  australe. 

C'est  grâce  à  Christophe  Colomb  que  les  Espagnols  ont 
commencé  d'avoir  un  empire  colonial,  et  cet  empire  s'est 
étendu,  au  cours  du  xvi"  siècle,  sur  ta  majeure  partie  du 
continent  américain  et  sur  les  immensités  du  Pacifique 
jusqu'aiLX  îles  dos  Epices.  L'exploitation  systématique, 
abusive  parfois,  des  colonies  au  profit  do  la  métropole, 
voilà  quolle  a  été  la  politique  coloniale  des  Espagnols,  et 
cetto  politique  a  amené  1  affranchissement  des  colonies 
américaines  au  début  du  xix"  siècle,  la  ruine  complète  do 
l'empire  colonial  espagnol  à  la  fin  do  co  môme  siècle. 
L'Espagne  n'en  a  pas  moins  peuplé  la  plus  grande  partie 
do  l'Amérique  centrale  et  do  l'Amérique  du  Sud  ;  elle  a 
fait  là  œuvro  durable  do  colonisation,  et  il  n'est  quo  juste 
do  le  reconnaître  sans  restriction. 

Dès  lo  début  du  xvi"  siècle,  les  Anglais  et  les  Français 
ont  ou  des  velléités  do  conquérir  les  terres  neuves;  mais 
ils  n'ont  commencé  à  lo  faire  sérieusement  qu'au  siècle 
suivant,  en  môme  temps  quo  les  Hollandais.  Ceux-ci  ont 
profité  do  l'union  du  Portugal  avec  l'Espagne  pour  se 
créer,  grâce  à  leur  puissante  Compagnie  dos  Indos  orien- 
tales on  oxtrômo  Orient,  un  grand  empire  colonial  dont 
ils  conservent  encore  une  bonne  partie,  l'archipol  malais. 
Mais,  après  avoir  exploité  leur  empire  comme  los  Portu- 
gais et  los  Espagnols,  ils  ont,  avec  uno  grande  souplesse 
et  uno  grande  intolligenco,  modiMô  leur  système  ;  co  qui 
lonrijcrmet  d'obtenir,  actuellomont  mômè,  dos  résultats 
de  tout  jiromior  ordre. 

Quant  aux  Anglais,  le  règne  d'Elisabeth  a  vu  leurs 
premiers  essais  sérieux  do  colonisation  ;  la  persécution 
reli;;ieuso  a  favorisé,  au  début  du  xvii'  siècle,  I  émigration 
do  nombreux  colons  qui  ont  fondé  dans  l'Amérique  scnton- 
triunale,  sur  les  rivages  do  l'Atlantique,  une  série  d'im- 
portantes colonies  pour  losquolles,  dès  lo  xviii»  siècle,  c'a 
été  uno  nécessité  do  franchir  los  AHéghanys.  Do  là  los 
luttes  avec  les  Canadiens  français  ;  dès  que  los  Américains 
en  sont  sortis  vainqueurs,  ils  ont  secoué  lo  joug  trop  po- 
sant do  la  mère  patrie.  Cette  leçon  n'a  jias  été  poruuo 
pour  les  Anglais,  qui  avaient  déjà  adopté  dans  l'Asio  mé- 
ridlonulo  une  conduito  différente  do  celle  qu'ils  avaient 
feniio  on  Amérique  et  qui  avaient,  avec  la  Compagnie  dos 
In-los  orientales,  conquis  dans  l'IIindoustaii  un  imissant 
empire.  En  Australie,  au  Cap,  ils  ont  agi  avnc  uno  sou- 
phï^so  ronuirqiiable.  «'adaptant  aux  nécessités  du  [lavs, 
changeant  suivant  les  cas  leur  sysiènio  politique,  ndi'ni- 
nisirutif,  commercial,  etc.  C'est  où  quo  montre  admirable- 


COLONISABLE   —   COLONNA 

meut  lotudo  de  l'organisation  do  l'cmpiro  britanniquo 
actuel,  lo  plus  vasto  et  lo  plus  peuplé  du  globo. 

Tout  autre  est  l'einpiro  colonial  français,  reconstitué  au 
cours  du  XIX»  siècle  ;  il  somWo  qu'on  se  rendo  enfin  compte 
do  la  nécessité  (entrevue  par  Colbort  au  xvii»  s.)  de 
varier  la  colonisation  solou  les  pays  ;  mais  ce  sont  des 
Idées  contraires  qui  ont  lo  plus  souvent  prévalu.  Pour 
cette  raison,  et  par  suite  de  la  politique  déplorable  du 
gouvernement,  la  France  a  perdu, au  xviu»  siècle,  l'empire 
que  lui  avaient  constitué  Henri  IV,  Richelieu,  Colbert  et 
ses  successeurs,  et  qui  l'ut  un  instant,  sous  Louis  X^V  le 
plus  bel  empire  colonial  du  monde.  ' 

Pendant  que  Hollandais,  Anglais  et  Français  se  dispu- 
taient les  pays  chauds,  los  Russes  accomplissaient  sans 
bruit  une  œuvre  importante  de  colonisation  entre  les  monts 
Durais  et  le  détroit  de  Behring,  dans  cetto  grande  plaine 
asiatique  du  nord  dont  la  plaine  russe  n'est  que  le  pro- 
longement occidental  ;  ils  y  ont  exécuté  uno  œuvre  re- 
marqtiable,  qui  les  a  rendus  solidement  maîtres  de  cet 
immense  pays,  et  les  a  menés,  au  xix"  siècle,  jusqu'aux 
trontières  des  possessions  anglaises  do  l'Asie  méridionale. 
Leur  œuvre  ne  peut  ôtre  comparée  qu'à  colle,  non  moins 
remarquable,  exécutée  jusqu'aux  rivages  de  l'océan  Paci- 
fique, aux  Etats-Unis,  dans  le  Farwest,  par  les  anciens 
colons  de  la  Nouvelle-Angleterre. 

Quant  aux  tard-venus  de  la  colonisation,  aux  Allemands 
et  aux  Italiens,  il  est  encore  impossible  de  se  rendre  un 
compte  exact  de  ce  que  sera  leur  œuvre  dans  les  parties, 
encore  disponibles  il  y  a  quelques  années,  du  continent 
africain  et  de  l'Océanie,  do  même  qu'on  ignore  ce  que  vaut 
la  colonisation  japonaise  à  Formose  et  qu'on  ne  peut  pré- 
voir ce  que  sera  la  colonisation  américaine  hors  des  Etats- 
Unis.  Une  chose  est  certaine,  dans  tous  los  cas  :  l'élargis- 
sement et  l'extension  chaque  jour  plus  considérable  de  la 
colonisation  ;  les  peuples  qui  s'en  mêlent  et  qui  ont  une 
politique  coloniale  sont  de  plus  en  plus  nombreux,  et  c'est 
un  des  signes  les  plus  caractéristiques  dos  nations,  dési- 
reuses de  se  créer  ou  de  se  garder  une  place  dans  le 
monde,  que  leur  ardeur  à  entreprendre  une  œuvre  colo- 
niale, dont  bénéficiera  sans  aucun  doute  le  peuple  coloni- 
sateur lui-même,  mais  dont  bénéficieront  aussi  la  civilisa- 
tion et  l'humanité. 

—  BiBLioGR.  :  P.  Leroy-Beanlieu,  De  la  colonisation 
che:  les  peuples  modernes  (Paris,  1873);  Marcel  Dubois, 
Systèmes  coloniaux  et  peuples  colonisateurs  (Paris,  1895). 

COLONISER  v.  a.  Former  en  colonie,  fonder  des  colonies 
dans  :  Les  Anglais  omt  colonise  une  grande  partie  du 
monde,  n  Etablir  dans  une  colonie  r  Coloniser  des  soldats. 

Se  coloniser,  v.  pr.  Devenir  colonisé. 

COLONISTE  {nissf)  adj.  Qui  est  partisan  de  l'établisse- 
ment ou  de  la  conservation  des  colonies.  —  n.  :  Le  parti  des 

COLONISTES. 

—  Anton.  Anticoloniste. 

CoLONNA,  famille  romaine,  qui  joua  un  rôle  capital 
dans  l'histoire  de  l'Eglise  catholique.  Elle  tirait  son  nom 
do  la  colonne  Trajane,  auprès  de  laquelle  était  sa  pri- 
mitive demeure.  —  Pierre  Colonna,  souche  do  la  fa- 
mille, vivait  vers  uoo.  —  Jean  Colonna,  mort  à  Rome 
en  1255,  créé  cardinal  en  1216   par  le  pape  Honorius, 
accompagna  l'armée  de  saint  Louis  en  Egypte  comme 
légat,  fut  fait  prisonnier,  puis  relâché  par  les  Sarrasins, 
étonnés  de  son  courage,   et  fonda,  par  reconnaissance, 
l'hôpital  de  Latran.  —  Egidio  Colonna,  no  en  1247,  mort 
en  1316,  général  des  augustins  en  1292  et  archevêque  de 
Bourges  en  1294.  Disciple  de  Thomas  d'Aquin,  il  fut  pré- 
cepteur de  Philippe  le  Bel  et  composa  pour  lui  le  De 
regimine  principis  (Rome,  1492;  traduc.  franc,  de  Simon 
de  Hesdin  [Paris,  1497J).  —  Jacques  Colonna,  cardinal 
do  Nicolas  111  (1278)  et  ses  six  neveux,  après  avoir  fait  la 
plus  vive  opposition  à  l'élection  de  Bonifaco  VllI,  refu- 
sèrent de  le  reconnaitro  pape,  et  proclamèrent  le  schisme 
contre  lui.  Déchus  par  le  pape  de  tous  leurs  titres,  biens  et 
dignités,   forcés  dans  Palestrina  après  un  siège  terrible, 
ils  se  réfugièrent  en  Franco,  d'où  ils  organisèrent,  de  con- 
cert avec  Philippe  lo  Bel,  lo  complot  d'Anagni  qui,  dirigé 
par  Sciarra  Colonna,  aboutit  à  la  captivité  et  à  la  mort  du 
pontife  et  à  la  translation  d'Avignon.  (Jacques  Colonna  mou- 
rut en  1318  et  Sciarra  après  1328.  Etienne,  neveu  de  Jacques 
Colonna,  devint  le  chef  du  psrti  aristocratique  à  Romo,  et 
fut  tué,en  1328,  avec  son  fils  Jean  on  chcrcliant  à  s'emparer 
doRomesur  Rionzi.)  — Ottone  Colonna  lut  pape  sous  lo 
nom  de  Martin  V,  de  1417  à  1431,  j'y.  Martin  V.)  —  Prospkb 
Colonna,  petit-neveu  de  Martin  V,  mort  en  1523,  remar- 
quable condottiere,  servit  successivement  le  parti  fran- 
çais et  le  parti  espagnol,  et  s'illustra,  en  1513,  par  la  vic- 
toire do  'Viconco  sur  los  'Vénitiens,  et  on  1522  par  colle  do 
la   Bicoque    sur  le   maréchal  do   Lautroc.    —    Fabrice 
Colonna,  cousin  du  précédent,  mort  en  1520,  fut  aussi 
condottiere.  [Il  fut  grand  connétable  do  Ferdinand  lo  Ca- 
tholique, puis  commanda  los  armées  du  pape  Jules  II  et 
fut  fait  prisonnier  ù  Ravonno.  Il  délivra  Alphonse  d'Esté, 
que  lo  papo  retenait  prisonnier.)  —  Pompék  Colonna, 
neveu  de  Prospor,  cardinal,  mort  en  1532,  rappela  les 
mœurs  turbulentes  de  ses  ancêtres.  (Evêquo  do  Rieti,  il 
fut  on  état  do  guorro  continuelle  avec  Julos  II,  Léon  X  et 
Clément  VII;  mais  il  sut  faire  oublier  tous  ses  torts  en 
délivrant  ce  dernier  papo  dos  mains  du  connétable  do  Bour- 
bon.] —Victoria  Colonna,  muniuise  de  Poscaire,  illustre 
Italienne,  née  nu  chftteau  do  Marine  (rovnnmo  de  Napics) 
en  1490,  morte  ù  Rome  en  1547.  [Elle  était  fillo  do  Fabrice 
Colonna,  et  fut  fiancée  dès  l'Age  do  (piatro  ans  au  marquis 
do  Poscaire,  qu'elle  épousa  à  dix-sept  ans.  et  qui  mourut 
ù  trente-cinq  ans,  en  1525,  la  laissant  inconsolable.  Sa 
beauté,  ses  relations  suivies  avec  les  grands  esprits  de  son 
temps,  surtout  avec  Michel- Ange,  qui  éprouva  pour  elle 
Il  ne  ardente  passion  platonique,  et  plus  encore  lo  talent  dont 
elle  Ht  preuve  dans  les  vers  consacrés  par  elle  nu  souvenir 
do  son  opoux,  oxorcèrent  sur  tout  lo  xvi*  siècle  un  prestige 
incomparable.  On  la  siirnomma  «la  Divine  n.  Ses  vers  ont 
paru  sous  lo  titre  do  itime  delta  Vittoria  Colonna  (Parme, 
1538;  Florence,  1539;  Venise,  1540  ot  1544;  id.,  1552';  id., 
1558;  ïîergamo,   1760).  La  dernière  est  celle  do  Visconii 
(Rome,  1840).]  — Marc-Antoink  Colonna,  mort  en  1584, 
so  couvrit  do  gloire  A  Lépanto  (1571),  commo  amiral  du 
pape  Paul  V.  —  Laurhnt-Onuimiue  Colonna.  prince  do 
Palliano  et  de  Castigliono,  mort  en  16S9,  est  célèbre  pour 
avoir  épousé  lu  nièce  do  Mii/arin,  Mario  Maïu'ini,  qui 
avait   failli    épouser  Louis  XIV.  Il   se  sépara    d'elle   et 
mourut  chev.tlior  de  Malte.   —    La  maison  de  Colomia 
compte  actuellement  quatre  branches  :   1*  les  Cnto*iiui- 
Paliiino.  Romaius-Napulitains,  duos  ot  prince.Hde  Patiano 

IG 


COLUNNA  —   COLOiNNË 

(1520),  princes  de  l'empire  (1710)  ;  2"  les  Colorina-Stit/liano, 
Napolitains,  princes  de    Galatro    (1688),   princes  de  Sti- 

fliano,  d'Aliano  et  marquis  de  Castelnovo  (1716),  grands 
Espagne  de  l"  classe;  3^  les  SciarTa   di  Barberini-Co- 
lonna,  Romains  ;  4<'  les  Colonna  di  Sciarra,  Romains. 

C^lonna  (palais  et  galerie),  à  Rome.  Ce  palais,  situé 
au  pied  du  Quirinal,  fut  commencé  par  le  pape  Martin  V, 
de  la  famille  Colonna,  a  été  agrandi  et  transformé  par 
divers  cardinaux  et  princes  de  la  même  famille.  L'intérieur 
est  d'une  ampleur  peu  commune. 

Colonna  (François),  littérateur  et  dominicain  italien, 
né  à  Venise  vers  1449,  mort  en  1527.  11  est  auteur  d'un 
livre  singulier  :  Polyphili  H ypneroîomachia  (Venise,  1499)  ; 
sorte  de  vision  allégorique  où  abondent  les  descriptions 
d'édifices  imaginaires.  Il  a  été  traduit  en  français  sous  le 
titre  de  :  Hypnérototnachie  ou  Discours  du  songe  de  Poly- 
phile  (1546),  et  sous  celui  de  Songe  de  Polyvhile  (1804). 

Colonna  (Angelo  Michèle),  peintre  italien,  né  près 
de  Côme  en  1600,  mort  à  Bologne  en  16S7.  Elève  de  Den- 
tone  et  Ferrentioo,  il  s'associa  aux  travaux  d'Agostino 
Mitelli,  avec  lequel  il  exécuta  d'importantes  œuvres 
d'abord  en  Italie,  ensuite  en  Espagne,  où  ils  avaient  été 
appelés  par  Philippe  IV.  De  retour  à  Bologne,  Colonna 
composa  de  nombreux  tableaux,  parmi  lesquels  on  cite  : 
le  Temps,  la  Fortune  et  Prométhée,  dans  le  palais  Alber- 
gati,  à  Florence.  Pendant  un  voyage  qu'il  fit  à  Paris,  Co- 
lonna peignit,  dans  l'hôtel  du  ministre  de  Lionne,  Apollon 
tenant  une  couronne;  les  Saisons  ;  etc. 

Colonna  (Jean-Paul),  musicien  italien,  né  à  Brescia 
vers  1640,  mort  à  Bologne  en  1695,  était  iils  d'un  construc- 
teur d'orgues.  11  fut  un  des  premiers  membres  de  la  célèbre 
académie  des  philharmoniques  de  Bologne,  dont  il  fut  élu 
prince  quatre  fois.  Devenu  maître  de  chapelle  de  l'église 
de  Saint-Pétrone,  il  ouvrit  une  école  de  musique  d'où  sont 
sortis  plusieurs  artistes  distingués  ;  entre  autres,  Giovanni 
Bononcini.  Colonna  est  considéré  comme  l'un  des  meil- 
leurs compositeurs  d'église  de  l'Italie  au  xvii*  siècle  et 
comme  l'un  des  fondateurs  de  la  bonne  école  de  Bologne. 
Ses  compositions  consistent  en  messes,  psaumes,  motets, 
litames,  lamentations,  séguences,  complies.  Magnificat, 
Stabat  Mater,  De  Profundis,  etc.,  soit  a  cappella,  soit  avec 
instruments.  On  lui  doit  aussi  deux  oratorios  :  Saint  Basile 
et  la  Prophétie  d'Elisée,  et  enfin  un  opéra  intitulé  Amil- 
care,  qui  fut  représenté  à  Bologne  en  1693. 

Colonna  di  Castiglione  (Adèle  d'Affrt,  du- 
chesse), dite  Marcello,  sculpteur  italien,  née  en  Suisse 
en  1837,  mojte  à  Castellamare  en  1879.  Elle  débuta,  en  1863, 
sous  le  pseudonyme  de  Marcello,  et  exposa  trois  bustes 
fièrement  modelés,  et  dont  un  surtout,  celui  de  Bianca 
Capello,  duchesse  de  Toscane,  fut  remarqué.  Deux  ans 
plus  tard,  en  1865,  la  Gorgone  fonda  la  réputation  du 
sculpteur,  qui  se  maintint  avec  la  Bacchante  fatiguée,  buste 
en  marbre  (1869)  ;  la.  Pythie,  statue  en  [bronze  d'un  grand 
caractère;  Chef  abyssin,  buste  en  marbre  et  bronze  (1870); 
Redemptor  mundi,  buste  en  marbre;  Phœbé,  buste  en 
marbre,  etc.  La  plupart  de  ses  œuvres,  marbres  originaux, 
répliques  ou  moulages,  ont  été  léguées  par  l'auteur  au 
musée  de  Fribourg  (Suisse). 

Colonna  D'Istria  (Ignace-Alexandre),  magistrat 
français,  né  à  Ajaccio  (Corse)  en  1782,  mort  en  1859.  En 
1805,  procureur  impérial  dans  sa  ville  natale,  il  était  pro- 
cureur général  lorsque  les  Anglais  occupèrent  la  Corse 
(1814).  C'est  alors  que,  conformément  aux  conclusions  d'un 
de  ses  réquisitoires  demeuré  fameux,  la  cour  d'Ajaccio 
refusa  de  rendre  la  justice  au  nom  de  George  III,  roi 
d'Angleterre.  Colonna  d'Istria  fut  premier  président  do  la 
cour  de  Bastia,  de  1823  à  1852. 

GOLONNA-CESARI  (don  Joseph),  sculpteur  français, 
né  à  Porto-Vecchio  (Corse)  en  1825,  mort  en  1887.  Il  fit 
ses  études  artistiques  à  l'académie  de  Saint-Luc,  à  Rome. 
En  1846,  il  exécuta  un  buste  du  maréchal  Sébasliani,  un 
buste  du  président  Colonna  d'Istria,  un  portrait  en  pied 
de  Napoléon  III,  qui  fut  placé  dans  la  saile  des  séances 
du  conseil  général,  à  Ajaccio,  etc.  En  1868,  Colonna-Cesari 
exposa  à  Paris  un  buste  en  marbreîdu  préfet  do  police  jPi^/ri 
et  quatre  camées  représentant  des  portraits.  Il  a  exposé, 
depuis  lors  :  le  buste  en  terre  cuite  du  sultan  Abd-ul-Aziz, 
le  portrait-camée  du  Prince  impérial  et  différents  bustes 
en  plâtre  ou  en  marbre. 

COLONNADE  Uo-nad')  n.  f.  Suite  de  colonnes  disposées 
sur  un  ou  plusieurs  rangs  :  La  colonnade  du  Louvre  est  un 
des  beaux  monuments  de  l'architecture  moderne.  (Grimm.) 

—  Par  anal.  Suite  d'objets  placés  debout  comme  des  co- 
lonnes :  Les  COLONNADES  des  forêts.  (Chateaubr.) 

—  Géol.  Colonnades  basaltiques.  V.  basalte. 

—  Hortic.  Colonnades  de  verdure.  Suite  d'arbres  bien 
droits,  dont  les  rameaux  sont  taillés  en  fûts  de  colonnes. 
(Des  charmilles  garnissent  le  bas,  formant  ainsi  la  base 
et  le  socle.) 

—  Enctcl.  Archit.  C'est  dans  l'antiquité  surtout  que  l'on 
rencontre  ce  genre  de  décoration  ;  il  n'est  presque  pas  un 
monument  public  de  l'ancienne  Egypte  qui  n'en  soit  orné; 
mais  ici,  au  lieu  d'éire  extérieures,  corarao  en  Grèce  ou  à 
Rome,  les  colonnades  sont  toutes  renfermées  dans  l'inté- 
rieur des  édifices.  Balbeck  et  Palmyre  étaient  également 
célèbres  par  leurs  colonnades.  Rien  ne  saurait  donner  une 
idée  do  l'imposante  grandeur  des  cent  trente  colonnes  de- 
meurées debout,  seul  reste  dos  quinze  cents  qui  ornaient 
jadis  le  temple  du  Soleil,  toutes  ea  marbre  blanc  et  d'une 
hauteur  de  15  mètres. 

Le  goût  des  Grecs  pour  les  colonnades  était  tel,  que  la 
place  du  Piréo,  qu'on  nommait  le  Digma,  et  qui  était  la 
plus  fréquentée  de  la  Grèce,  était  tout  entière  fermée  do 
galeries  à  colonnades,  qu'on  nommait  alors  stoa  (portique). 
Les  Grecs  préféraient  â  toutes  les  autres  formes  les  por- 
tiques. On  en  construisit  jusque  dans  les  moindres, bour- 
gades. Ce  goût  des  colonnades  passa  dos  Grecs  du  Pélo- 
ponèse  et  de  l'Attique  aux  Grecs  italiotes.  Dans  les 
anciennes  villas  do  ta  Campanie,  il  y  avait  partout  dos 
colonnades  couronnées  de  galeries  enrichies  do  sculptu- 
res; do  grandes  salles  ou  portiques  ouverts,  ornés  do 
statues. 

Rome  imita  les  arts  do  la  Grèce.  La  plupart  de  ses  tem- 
ples, de  ses  théâtres  furent  ornés  do  colonnades.  Lo  por- 
tique d'Octavie  était  une  longue  colonnade  qui  servait  do 
promenade,  et  que  fréquentaient  les  élégants  et  les  femmes 
6  la  mode.  Les  maisons  des  particuliers  avaient  aussi  leurs 
coloDoadeB. 


Des  colonnades  modernes,  la  plus  remarquable  est  colle 
qui  conduit  à  la  basilique  de  Saint-Pierre  de  Kome.(V.  Saint- 
Pierre.)  Ce  double  portique,  œuvre  du  Berntn,  a  56  pieds 
de  largeur.  Quatre  rangées  de  colonnes  doriques  forment 
trois  ailées  :  celle  du  milieu  est  assez  large  pour  que  deux 
voitures  y  passent  de  front.  On  compte  dans  chaque  colon- 
nade vingt-quatre  pilastres  et  cent  quarante  colonnes  de 
pierre  de  travertin,  élevées  sur  trois  marches  et  ayant 
40  pieds  de  hauteur,  y  compris  les  chapiteaux  et  les  bases. 
Elles  soutiennent  un  entablement  ionique,  surmonté  d'une 
balustrade,  au-dessus  de  laquelle  on  a  placé  quatre-vingt- 
huit  statues  de  saints  et  de  saintes.  Ces  figures  ont 
15  pieds  d'élévation,  et  donnent  à  l'ensemble  de  l'édifice 
une  hauteur  de  65  pieds  au-dessus  du  pavé  de  la  place. 
Cette  double  colonnade  est  du  plus  grand  efl'et,  et  raccorde 
admirablement  l'église  avec  la  place  qui  la  précède  et  les 
monuments  qui  l'entourent. 

La  célèbre  colonnade  du  Louvre,  moins  importante  par 
l'étendue,  est  plus  remarquable  peut-être  par  l'harmonie 
et  la  majesté  de  l'effet.  V.  Louvre. 

COLONNAIRE  {lo-nèr  — lat.  columnarium,  même  sens) 
n.  m.  1''  Impôt  sur  les  colonnes  ;  2»  Carrière  où  l'on  taillait 
lo  marbre  en  colonnes. 

COLONNAIRE  {lo-nèr'  —  lat.  columnarius,  même  sens) 
n.  m.  A  Rome ,  Nom  donné  aux  vauriens ,  esclaves , 
voleurs,  débiteurs  insolvables,  parce  que  ces  délinquants 
étaient  jugés  à  la  basilique  Porcia,  auprès  de  la  colonne 
Meenia. 

GOLONNAISON  [lo-né-zon)  n.  i.  Archit.  Façade  ornée 
de  colonnes.  (Peu  usité.) 

GoLONNATA,  nom  d'une  des  principales  carrières  de 
marbre  dos  environs  de  Carrare  (Italie),  qui  ont  fourni  les 
marbres  employés  à  la  construction  du  tombeau  de  l'em- 
pereur Napoléon  I",  aux  Invalides.  (Elles  étaient  déjà  ex- 
ploitées au  temps  des  Romains.) 

GOLONNATION  {lo-na-si)  n.  f.  Disposition,  proportion 
des  colonnes.  (Peu  usité.) 

COLONNATO  {lo-na)  n.  m.  Nom  que  le  commerce  du 
Levant  donnait  aux  piastres  d'Espagne,  à  cause  des  co- 
lonnes qui  y  figurent  les  colonnes  d'Hercule. 

COLONNE  (du   lat.    columna,   même  sens)  n.  f.   Sup- 
port de  matière  quelconque,  de  forme  cylindrique,  sur- 
monté dune  partie  qui  déborde  et  qu'on  appelle  «  cha- 
piteau »,  appuyéjlo  plus  souvent 
sur  une  base,  mais  pouvant  por- 
ter directement  sur  le  sol  :  Les  ar- 
bres ou  les  poutres  qu'on  enfonça 
en  terre  devinrent  les  premières  co- 
lonnes. (Quatremère  de  Quincy.) 

—  Les  colonnes  prennent  des 
dénominations  diverses  :  i"  selon 
leur  forme  ou  leur  mode  de  con- 
struction :  Colonne  toscane,  dori- 
que, ionique,  corinthienne,  compo- 
site. (V.,  à  la  partie  encycl.,  ces 
divers  mots  et  le  mot  ordre.)  il 
Colonne  adossée,  engagée  ou  liée 
ou  Demi-colonne,  Celle  qui  est  en- 
castrée en  partie  dans  l'épais- 
seur d'un  mur  ou  d'un  pilier,  n 
Colonne  annelée  ou  bandée.  Petite 
colonne  ou  colonnette,  dont  la  file 
est  interrompue,  à  distances  éga- 
les, par  des  anneaux  sculptés 
on  relief  sur  la  pierre,  il  Colonne 
d'assemblage.  Colonne  creuse  con- 
struite avec  des  membrures  de 

bois  assemblées,  il  Co/o/î^jeaï^i'çue,  Petite  colonne  placée  au 
couronnement  d'un  grand  ordre,  il  Colonne  cannelée.  Celle 
dont  le  fût  est  marqué  do  sillons  longitudinaux,  il  Colonne 
cantonnée.  Chacune  de  celles  qui  sont  engagées  dans  les 
angles  d'un  pilier,  pour  soutenir  les  retombées  d'une 
voûte.  Il  Colonne  cochlide,  Celle  dont  le  fût  contient  un  es- 
calier à  vis,  comme  la  plupart  des  grandes  colonnes  mo- 
numentales. Il  Colonne  corolUtique,  Colonne  ornée  d'une 
guirlande  qui  monte  en  spirale  le  long  du  fût.  n  Colonne 
cylindrique.  Celle  dont  le  fût  a  les  mêmes  dimensions  dans 
toute  sa  hauteur,  il  Colonne  diminuée,  Colle  dont  le  fût  est 
en  tronc  de  cône  très  allongé,  depuis  la  base  jusqu'au 
chapiteau,  ii  Colonne  doublée,  Réunion  de  deux  colonnes 
engagées  l'une  dans  l'autre,  n  Colonne  en  faisceau.  Fais- 
ceau de  colonnettes  formant  pilier,  n  Colonne  feuillèe. 
Celle  dont  le  fût  est  couvert  de  feuilles  figurant  le  stipo 
d'un  palmier,  ii  Colonne  flanquée.  Celle  qui  a  le  tiers  ou  la 
moitié  de  son  fût  engagée  entre  deux  demi-pilastres,  il  Co- 
lonne fuselée.  Celle  qui  est  renflée  vers  le  milieu,  ii  Colonne 
gémellée  ou  jumelle.  Celle  dont  le  fût  est  formé  do  plu- 
sieurs pièces  juxtaposées,  dont  chacune  occupe  toute  la 
hauteur,  n  Colonne  gothique,  Nom  impropre  des  piliers 
ronds  et  des  piliers  formés  de  faisceaux  de  colonnettes, 
que  l'on  trouve  fréquemment  dans  les  églises  du  moyen 
âge.  Il  Colonne  manuhiaire,  Colonne  ornée  de  trophées,  ii  Co- 
lonne marine,  Celle  dont  le  fût  est  orné  de  coquillages  ou 
do  glaçons,  il  Colonne  méniane.  Celle  qui  porte  un  balcon 
ou  méniane.  n  Colonne  moulée,  Celle  qui  est  faite  en  cail- 
loux colorés,  liés  dans  un  ciment  que  l'on  polit  après  qu'il 
a  durci,  il  Colonne  ovale,  Celle  dont  le  fût  a  un  plan  ovale. 
H  Colonne  pastorale,  Colle  dont  lo  fût  imite  un  tronc  d'arbre 
rugueux,  n  Colonne  polygone  ou  à  pans,  Celle  dont  le  fût 
est  prismatique  au  lieu  d'être  cylindrique,  ii  Colonne  ros- 
tralc.  Celle  dont  le  fût  est  chargé  do  proues  de  navires,  à 
l'imitation  de  celles  qu'élevaient  les  Romains,  en  souvenir 
d'une  victoire  navale,  n  Colonne  rustique,  Celle  dont  lo  fût 
est  relové  de  bossages,  ii  Colonne  serpentine,  Celle  qui  est 
formée  do  serpents  enlacés,  dont  les  têtes  composent  le 
chapiteau,  n  Colonne  en  tambours.  Celle  qui  est  formée  de 
cylindres  superposés  dont  la  hauteur  est  moindre  que  lo 
diamètre.  Il  Colonne  torse,  Celle  dont  le  fût  est  tourné  en 
vis.  Il  Colonne  en  troncs.  Colonne  dont  les  cylindres  super- 
posés ont  plus  do  hauteur  que  do  diamètre; 

2"  Selon  la  manière  dont  ellos  sont  combinées  entre 
elles  :  Colonnes  accouplées.  Colonnes  posées  doux  à  deux 
et  très  près  l'une  de  l'autre,  n  Colonnes  doublées.  Celles 
i^ui  sont  disposées  sur  deux  rangs  parallèles  et  très  près 
I  une  do  l'autre,  il  Colonnes  qroupécs.  Colles  qui  sont  réu- 
nies au  nombre  do  plus  do  deux  .sur  un  même  socle; 

3»  Selon  l'intention  qui  les  a  fait  dresser  ;  Colonne  astro- 
nomique, Celle  dont  le  tailloir  est  disposé  en  une  plate- 
forme, et  sur  laquelle  on  peut  se  placer  pour  faire  des 


122 

observations  astronomiques.  Il  Colonne  oellique,  Celle  qui 
était  élevée  à  Rome  dans  lo  temple  de  Jauus,  et  près  de 
laquelle  le  consul  déclarait  la  guerre,  en  jetant  un  jave- 
lot du  côté  de  la  nation  ennemie,  ii  Coloîine  ynomonique. 
Cylindre  sur  lequel  les  heures  sont  marquées  par  l'ombre 
d'un  style,  il  Colonne  hermétique.  Colonne  élevée  dans 
l'endroit  le  plus  secret  d'un  temple  égyptien,  et  couverte 
de  caractères  mystérieux,  ii  Colonne  historique,  Colle  dont 
le  fût  portait  la  représentation  sculptée  d'un  ou  de  plu- 
sieurs faits  historiques;  telle  est  la  colonne  Trajano.  ii  Co- 
lonne lactaire.  Celle  près  de  laquelle  les  mères  romaines 
venaient  exposer  leurs  enfants  nouveau-nés  ou  chercher 
des  nourrices,  il  Colonne  légale.  Celle  sur  laquelle  étaient 
gravées  les  lois  de  l'Etat,  ii  Colonne  limitrophe,  Celle  qui 
servait  à  indiquer  les  limites  d'un  pays  conquis,  ii  Colonne 
militaire,  Celle  sur  laquelle  on  gravait  lo  dénombrement 
des  troupes,  n  Colonne  milliaire  ou  itinéraire.  Borne  en 
forme  de  petite  colonne,  que  l'on  plaçait  sur  le  bord  des 
routes  pour  marquer  les  distances,  ou  dans  les  carrefours 
pour  indiquer  le  chemin  aux  voyageurs,  il  Colonne  sépul- 
crale. Celle  qu'on  élevait  sur  un  monument  funèbre,  ii  Co- 
lonne  statuaire.  Celle  qui  porte  une  statue.  ||  Colonne  lam- 
padaire. Fût  do  colonne  portant  à  son  sommet,  au-dessus 
do  son  chapiteau,  une  grosse  lampo  ou  un  candélabre  à 
plusieurs  branches,  n  Colonne  triomphale  ou  monumentale, 
ou  simplement  Colonne,  Monument  ayant  la  forme  d'une 
colonne,  et  élevé  en  mémoire  de  quelque  grand  événement  : 
La  COLONNE  Trajane.  Il  Colonnes  vespasieyines  ou  simple- 
ment Vespasiennes,  Urinoirs  de  forme  haute  et  cylindrique, 
ainsi  nommées  à  cause  de  l'impôt  que  Vespasien  avait  éta- 
bli sur  les  urinoirs  publics,  il  Colonne  zoophorique.  Celle 
qui  porte  une  figure  d'animal. 

—  Absol.  La  Colonne,  Monument  en  forme  de  colonne, 
élevé  à  Paris,  sur  la  place  Vendôme,  en  commémoration 
des  victoires  de  la  Grande  Armée. 

— ■  Par  ext.  Support  de  forme  cylindrique  :  Les  colonnes 
d'un  lit.  Il  Objet  qui  s'élève  à  une  grande  hauteur,  sur  une 
épaisseur  relativement  petite  :  Colonne  de  feu,  de  fumée. 
Il  Liquide  contenu  dans  un  tube  ou  dans  un  autre  récipient 
vertical  :  Colonne  d'eau.  La  colonne  barométrique. 

—  Par  anal.  Suite  d'objets  placés  verticalement  les 
uns    au-dessus    des   autres    :    Une    colonne    de    chiffres. 

Il  Bande  verticale  marquée  au  moyen  de  deux  lignes  paral- 
lèles :  Colonnes  d'un  registre.  La  colonne  des  observations. 

Il  Chaque  portion  d'une  page  imprimée,  divisée  de  haut 
en  bas  en  deux  ou  plusieurs  parties  :  Les  colonnes  d'un 


Colonnes  :  1.  Egyptienne; 


2.  Assyrienne;  3. 
6.  Composite  ;  ? 


Dorique;  4.  Ionique;  B.  Corinthienne; 
Toscane. 


journal,  d'un  dictionnaire.  —  En  ce  dernier  sens,  coloJines 
se  prend  souvent  pour  le  journal  ou  l'ouvrage  lui-môme  ; 
Jamais  aucune  polémique  ne  paraîtra  da7is  nos  colonnes. 

—  Fig.  Appui,  soutien  :  Le  cardinal  de  Fleury  appelait 
les  fermiers  qénérav.x  les  colonnes  de  l'Etat.  (Grimm.) 

—  Fam.  chapeau  en  colonne.  Se  dit  par  opposition  à  Cha- 
peau en  bataille,  pour  Chapeau  (bicorne)  mis  sur  la  tête 
dans  le  sens  de  la  longueur. 

—  Pop.  Monter  une  colonne.  Faire  un  récit  long,  très 
détaillé  et  ennuyeux. 

—  Anat.  Colonne  vertébrale.  Ensemble  des  vertèbres 
formant  une  chaîne  à  laquelle  se  rattachent  les  os  des 
vertébrés,  il  Colonnes  de  Berlin,  Prolongement  de  la  sub- 
stance corticale  du  rein  entre  les  pyramides,  n  Colonnes 
du  vagin.  Plis  longitudinaux,  antérieur  et  postérieur,  aux- 
quels aboutissent  les  plis  transversaux,  n  Colonnes  char- 
nues du  cœur.  Faisceaux  de  fibres  musculaires  situés  dans 
les  ventricules  du  cœur. 

—  Art  milit.  Formation  tactique  spéciale.  (V.  la  partie 
encycl.) 

—  Constr.  Colonne  d'air.  Vide  que  le  limaçon  d'un  es- 
calier à  vis  laisse  entre  lui  et  les  murs  avoisinants. 

—  Dr.  Colonne  du  Châtelet,  Chacune  des  divisions  que 
l'on  avait  formées,  pour  les  besoins  du  service,  parmi  les 
conseillers  du  tribunal  du  Châtelet.  n  Au  barreau  de  Paris, 
on  nomme  colonnes  les  assemblées  formées  suivant  le  ta- 
bleau d'inscription. 

—  Hydraul.  Quantité  d'eau  contenue  dans  le  tuyau  de 
refoulement  d'une  pompe.  Il  Colonne  hydraulique.  Chute 
d'eau  figurant  un  fût  do  colonne, 

—  Jardin.  Arbre  en  colonne,  Arbre  taillé  de  manière  que 
ses  rameaux  à  fruit  existent 


■ 


B 

-si- 


seuls  de  la  base  au  sommet. 

—  Mar.  Formation  d'esca- 
dre dans  laquelle  les  divisions 
sont  en  ligne  de  file  et  navi- 
guent parallèlement. 

—  Météor.  Colonne  d'eau. 
Se  dit  parfois  pour  tkombe. 

—  Moll.  Colonne  torse,  Nom 
marchand  d'une  jolie  coquille 
univalve,  extrêmement  rare. 

—  Techn.  Colonne  de  poêle. 
Enveloppe    d'un    conduit   de 
fumée,  en  terre  cuite,  fonte  ' 
ou  tôle.   Il    Pièco  cylindrique     16â 
qui,  dans  certaines  presses  à         " 
main,  tourne  autour  d'un  axe  Escadreen  colonne- Divisions; 
vertical  et  communique  à  la      A,  l";  B,  2e;  C,  3";  V,  4c. 
vis  io  mouvement  qu'elle  re- 
çoit du  barreau,  il  Genre  de  chaîne  en  or  qui  a  quelque 
rapport  de  forme  avec  une  colonne,  ii  Pièce  de  bois  posée 


Bj  4 


123 

&  plomb,  pour  soutenir  le  faîtage  d'un  batimunt.  il  Colonne 
montante,  Conduite  principale  sur  laquelle  viennent  se  rac- 
corder les  tuyaux  ou  câbles  amenant  l'eau,  le  gaz  ou  l'élec- 
tricité dans  les  diverses  parties  d'une  habitation,  et  qui 
est  elle-même  branchée  sur  la  conduite  de  la  compagnie. 
Il  Impross.  sur  étoffes.  Vaporisage  à  la  colonne.  \  .vapori- 
SAQE.  —  Dans  les  lilaturos,  ou  appelle  colonne  l'organe  des 
cardes  servant  de  support  aux  arbres  dos  appareils  dits 
travailleurs  et  nettoyeurs.  —  Dans  los  apprêts,  on  appollo 
colonne  un  gros  tube  percé  d'un  grand  nombre  do  petits 
trous;  tuyau  autour  duquel  s'enroule  l'étoffe  quo  l'on  veut 
apprêter  par  vaporisation,  il  Colonne  à  plateaux.  Appareil 
de  distillerie,  à  l'aide  duquel  on  rectifie  les  alcools  mar- 
chands. Il  Machine  àcolonne  d'eau.  Sorte  de  machine  hydrau- 
lique, dans  laquelle  on  so  sort  do  la  puissance  d'une  chute 
d'eau  tombant  d'une  hauteur  considérable,  pour  communi- 
quer un  mouvement  de  va-et-vient  au  piston  d'un  cylindre. 

—  Zool.  Pièce  axiale  de  la  charpente  osseuse,  chez  les 
vertébrés. 

—  Allos.  hist.  :  Colonne  conduisant  les  Hébreux  dans 
le  désert,  Colonne  de  feu  ou  de  fumée  qui  dirigeait  les 
Hébreux  dans  lo  désert  de  Sin.  (V.  Moïse.)  —  Dans  l'appli- 
cation, cette  colonne  figure  le  flambeau  intérieur  qui  éclaire 
l'homme  à  travers  les  obscurités  de  la  vie,  pour  le  faire 
arriver  à  un  but  difficile  à  atteindre.  On  y  fait  a'ussi  allusion 
en  parlant  des  peuples  qui,  d'étape  en  étape,  s'avancent 
graduellement  vers  la  terre  promise  do  la  liberté. 

—  Encycl.  Anat.,  physiol.  et  pathol.  V.  vertébe4lk 
(colonne). 

—  Archit.  L'idée  première  de  la  colonne  semble  dériver 
de  l'arbre,  ou  de  la  poutre.  Cette  idée  du  support  arrondi 
est  si  simple,  si  naturelle,  qu'on  la  retrouve  dans  l'archi- 
tecture de  tous  les  peuples.  Le  tabernacle  des  Juifs  avait 
ses  colonnes  ;  le  temple  de  Dagon  avait  les  siennes,  que 
Samson  renversa  de  sa  puissante  main,  pour  écraser  les 
Philistins.  Les  Egyptiens,  les  Assyriens,  les  Perses  con- 
naissaient cet  appareil  architectural,  qui  avait  pénétré 
jusqu'au  delà  de  1  Atlantique,  chez  les  Aztèques.  On  sait 
quel  usage  en  fit  l'autiquité  grecque  et  romaine. 

Au  moyen  âge,  les  premiers  constructeurs  romans  uti- 
lisèrent les  colonnes  antiques,  en  les  dressant  dans  leurs 
constructions,  sans  tenir  compte  de  leur  grosseur  et  de 
leur  proportion.  Il  résulta  de  cette  réunion  de  colonnes 
ou  de  fragments  de  toute  dimension  et  proportion,  dans 
un  même  édifice  souvent,  un  oubli  complet  des  méthodes 
jadis  suivies  par  les  Romains  dans  la  composition  des 
ordres  de  l'architecture,  ce  qui  permit  aux  constructeurs 
d'imaginer  et  d'innover  à  leur  guise.  Alors,  naquit  l'ar- 
chitecture gothique,  avec  ses  conceptions  imposantes 
et  originales,  complètement  étrangères  aux  proportions 
classiques  et  païennes.  La  colonne  gothique  devint  un 
faisceau  de  colonnettes  groupées  autour  des  piliers  des 
cathédrales,  et  combina  ainsi  la  hardiesse  et  la  légèreté 
avec  une  solidité  relative.  La  Renaissance  ramena  le  goût 
et  l'étude  de  l'antiquité.  Depuis  lors,  on  est  beaucoup  re- 
venu aux  ordres. 

La  manière  de  fabriquer  les  colonnes  n'a  pas  moins 
difl'éré  que  leur  forme.  En  Egypte,  la  plupart  des  colonnes 
étaient  monolithes  ;  on  les  taillait,  on  les  sculptait  même 
dans  les  carrières.  Dans  les  constructions  grecques  et 
romaines ,  les 
fiits  des  colonnes 
étaient  presque 
toujours  formés 
de  plusieurs  tam- 
bours ;  de  petits 
goujons  en  bois 
et  en  bronze  re- 
liaient les  tam- 
bours successifs. 
Au  temple  du 
Parthénon  à 
Athènes, cesgou- 
jons  sont  en  bois, 
etdivisésen  deux 
parties,  en  forme 
de  crapaudine, 
ce  qui  permettait 
de  faire  tourner 
la  pierre  après 
l'avoir  posée,  et, 
.en  frottant  les 
deux  lits  en  con- 
tact l'un  sur  l'au- 
tre, de  les  faire 
coïncider  très 
exactement  dans 
toute  leur  éten- 
due, et  par  là 
s'emboîter  si 
bien,quesouvent 
on  cherche  vai- 
nement leur 
joint.  Sous  l'em- 

rire  romain,  le 
uxedes  con- 
structions avait 
firis  un  tel  déve- 
oppoment,    que 

la  plupart  des  fûts  do  colonnes  s'exécutaient  en  marbr»,  en 
granit  ou  en  porphyre,  et  étaient  d'une  seule  nièce.  Au 
moyen  âge,on  fit  nombre  do  colonnes  monolithes  tournées  ; 
on  en  trouve  plusieurs  dans  les  anciennes  cathédrales. 

Dans  les  constructions  modernes,  los  colonnes  sont  for- 
mées do  tambours  superposés,  et,  do  plus,  so  composent 
souvent  d  assises  multipliées,  â  la  manière  des  mur.s,  avec 
loints  multipliés  et  pou  dissimulés.  Cola  tient,  on  France,  il 
la  nature  de  la  pierre  dos  carrières  des  environs  do  Paris, 
quon  no  peut  avoir  quo  par  petits  tronçons;  mais  l'etTot 
en  est  déplorable,  aussi  bien  au  point  de  vue  do  l'art  qu'à 
celui  de  la  durée.  Dans  les  constructions  économiques, 
les  colonnes  en  for  remplacent  depuis  quelques  années  les 
colonnes  do  pierre  et  do  marbro. 

L'architecture  moderne  reconnaît  cinq  ordres  do  co- 
lonnes, d'après  los  cinq  ordres  d'architecture;  los  anciens 
n  on  admottaiont  quo  trois  :  lo  dorique.  Yionique  et  le  co- 
rinthien. CV.  ces  mots,  et  v.  onimK.)  Suivant  Vitruve,  les 
architectos  ayant  remarqué  quo  lo  pied  do  l'hommo  était 
la  sixième  partie  do  la  hauteur  du  corps,  transportèrent 
cotte  proportion  dans  lours  colonnes  :  •  yuello  quo  fût  la 
LTOssour  d'une  colonne  à  son  pied,  ils  lui  .loiinèront  uno 
hauteur  sextuple,  y  compris  lo  chapiteau.  C  est  ainsi  quo 


la  colonne  dorique  prit  l'empreinte  des  proportions,  de  la 
force  ot  de  la  beauté  du  corps  de  l'homme.  Plus  tard,  vou- 
lant élever  un  temple  à  Diane,  ils  cherchèrent  un  nouvel 
ordre  :  ils  lui  donnèrent  quelque  chose  de  la  grâce  de  la 
lomme,  et  ils  portèrent  la  hauteur  des  colonnes  à  huit  dia- 
mètres, afiu  qu'elles  parussent  plus  sveltes.  Ils  y  ajou- 
tèrent des  bases  avec  dos  enroulements,  â  l'imitation  des 
chaussures,  et  ils  placèrent  des  volutes  au  chapiteau,  pour 
représenter  les  grandes  boucles  de  la  chevelure,  rejetéos 
à  gauche  et  à  droite  du  visage.  Des  cimaises  et  des  guir- 
landes furent,  comme  dos  ornements,  arrangées  sur  le 
front  des  colonnes;  enfin,  des  cannelures  creusées  le  long 
du  fût  imitèrent  les  plis  d'une  robe.  Ces  colonnes  consti- 
tuent l'ordre  ionique,  ainsi  appelé  du  peuple  qui  l'avait 
inventé.  Le  troisième  ordre,  que  nous  appelons  «  corin- 
thien . ,  imite  la  grâce  d'une  jeune  Hllo  ;  il  en  a  les  propor- 
tions délicates.  »  A  ces  trois  ordres  de  colonnes  on  en 
ajouta  successivement  deux,  qui  sont  le  composite  et  le 
toscan.  'Voici,  en  quelques  mots,  le  caractère  distinctif  de 
chacune  de  ces  colonnes.  La  colonne  dorique  a  depuis 
quatre  jusqu'à  huit  diamètres;  chez  les  anciens,  elle  était 
sans  base  ;  son  chapiteau  se  compose  de  moulures,  filets 
ot  quarts  de  rond.  Parmi  les  plus  célèbres,  il  faut  citer 
celles  du  temple  de  Neptune  à  Pœstum,  et  celles  du  Par- 
thénon à  Athènes.  La  colonne  ionique  va  jusqu'à  neuf 
diamètres,  et  se  reconnaît  à  la  forme  et  aux  volutes  de 
son  chapiteau.  Diverses  colonnes  du  temple  de  Minerve 
Poliade  à  Athènes,  de  la  Fortune  Virile  et  du  temple  de 
Marcellus  à  Rome,  en  offrent  de  beaux  modèles.  La  co- 
lonne corinthienne  est,  de  toutes,  la  plus  riche  et  la  plus 
svelte  ;  elle  a  ordinairement  dix  diamètres,  et  autour  do 
son  chapiteau  s'enroulent  des  acanthes  et  des  volutes. 
Le  temple  de  'Vesta  à  Tivoli  et  celui  de  Minerve  à  Assise 
sont  ornés  de  colonnes  corinthiennes.  La  colonne  toscane 
a  sept  diamètres  de  hauteur,  y  compris  la  base  et  le  fût. 
Ce  n'est  que  par  les  historiens  que  nous  en  connaissons 
l'existence;  aucun  spécimen  ne  nous  en  est  resté.  La 
colonne  composite  a  dix  diamètres,  les  feuilles  du  chapi- 
teau corinthien  et  les  volutes  de  l'ionique;  elle  est  de 
création  romaine. 

Outre  cette  division  des  colonnes  en  cinq  groupes  dis- 
tincts, selon  l'ordre  d'architecture  auquel  elles  appartien- 
nent, il  y  a  une  foule  de  subdivisions,  qui  indiquent  soit  la 
matière  de  la  colonne,  soit  sa  forme,  soit  sa  destination. 
Sur  certains  monuments  de  l'époque  chrétienne,  la  re- 
présentation d'une  ou  plusieurs  colonnes  figure  comme  un 
symbole  de  l'Eglise. 

—  Art  milit.  La  colonne  est  une  formation  tactique,  dont 
le  but  est  de  présenter  un  front  relativement  étroit  pour 
une  profondeur  relativement  grande.  C'est,  à  ce  point  de 
vue, l'opposé  de  la  formation  dite  ■  en  bataille  ..  On  passe 
de  l'une  à  l'autre  par  le  déploiement.  C'est  surtout  une 
formation  de  marche  sur  los  routes,  ou  de  manoeuvre  sur 
le  champ  de  bataille.  Les  effets  des  armes  modernes  ont 
imposé  l'adoption  de  l'ordre  dispersé  et  rendu  l'emploi  do 
la  colonne  â  peu  près  impossible,  dès  qu'on  est  dans  la 
zone  de  fou  efficace  de  l'ennemi.  En  marche,  l'infanterie 
emploie  la  colonne  par  le  flanc,  où  les  hommes  sont  placés 
par  quatre  de  front.  Quelquefois,  aussi,  on  marche  par 
six  ou  par  huit,  afin  d'éviter  une  trop  grande  longueur. 


Colonnes  : 
8.  Pastorale  ; 
ou  engagée  ; 


'•  T."'";::  \  AnncWo  ou  bandée  ;  3.  Cannelée  ;  «.  Feuillue  ;  6.  PuBolée  ;  6.  Diminuée  ;  7.  Torio  rudeoléc  ■ 
9   CoroliUque;  10.  Cantonnée;  11.  Koitrale  ;  12.  MlUiairc;  13.  Sépulcrale;  I*.  Doublée;  IS.  Ados-iéé 
16.  Ovale;  n.  bn  faisceau;  18.  A  pan»;   19.  Accouplée»;  SO.  Nichée;  21.  Groupées;  2i.  FlanouL'c 
23.  Gémollee  ;  3*.  Incrustée  ;  28.  Liée  t  un  pilastre. 

La  colonne  de  compagnie ,  empruntée  depuis  1870  aux 
Prussiens,  consiste  à  placer  los  quatre  sections  do  la  coni- 
pagnio  l'une  derrière  l'autre,  à  six  pas  do  distance;  la 
deuxième  section  étant  on  têto  et  ayant  derrière  elle  la 
première,  la  troisième  ot  la  quatrième,  co  qui  facilite  beau- 
coup le  déploiement  éventuel  do  la  compagnie.  La  colonne 
de  bataillon  so  forme  on  disposant  l'une  dorrièro  l'autre  lis 
quatre  colonnes  do  compagnie,  séparées  par  uno  distance 
égale  à  un  front  do  section,  plus  six  pas  ;  ou  bion  on  fornio 
la  colonne  double  ouverte,  on  accolant  l'une  à  l'autre  los  .loux 
moitiés  do  cotte  colonne  de  bataillon.  On  emploie  oucoro, 
comme  formation  do  rassemblement,  la  colonne  double  à 
interxialle  de  six  pas,  ou  la  colonne  de  lialaillons  en  masse, 
suivant  los  dimensions  du  terrain  dont  on  dispose. 

Dans  la  cavalerie,  on  emploio  la  colonne  de  route,  par 
doux  ou  par  quatre  cavaliers  ;  la  colonne  de  pelotons,  c|ui 
peut  être  simple  ou  double:  la  colonne  d'escadrons,  t\in 
peut  être  serrée,  à  demi-distance  ou  à  distance  cntii^re;  la 
masse  ot  la  lif/ne  de  colonnes,  qui  consistent  à  placer  les 
<|uatro  escadrons  d'un  régiment  on  colonno,  par  pelotons, 
1  un  A  cOté  do  l'autro  :  soit  tout  &  fait  rapprochés,  c'est 
la  niasse:  .soit  séparés  par  un  intorvallo  do  déploiouiout, 
c  ost  la  Uj/nc  de  colonne». 


D'argent  à  une 
colonne  de  gueules. 


COLONNE 

L'artillerie  emploie  la  colonne  par  pièce  :  uno  seule  voi- 
ture de  front,  ou  par  section  :  deux  voitures.  Les  batteries 
formées  en  colonne  par  section  peuvent  être  également 
groupées,  comme  les  escadrons  de  cavalerie,  on  masse  ou 
on  ligne  de  colonnes. 

Le  mot  ■■  colonne .  a  encore  quelques  acceptions  spéciales. 
Dans  une  troupe,  on  appelle  colonne  de  combat  l'enscmblo 
des  éléments  indispensables  pour  combattre,  et  qu'à  uu  mo- 
ment donné  il  peut  être  utile  do  faire  porter  seuls  en  avant 
par  opposition  à  ceux  qu'on  peut,  sans  inconvénient,  lais- 
ser un  peu  en  arrière,  comme  les  parcs  et  convois  admi- 
nistratifs. 

Les  Allemands  appellent  colonnes  de  munitions  les  grou- 
pements do  caissons  quo  l'on  appelle,  en  France,  sections 
de  mnmnons,  et  qui  sont  destinés  à  ravitailler  en  munitions 
lartilleno  ot  1  infanterie.  En  Allemagne,  également,  on 
donne  lo  nom  de  demi-colonne  (halbkolonne)  à  une  forma- 
tion do  la  cavalerie  dans  laquelle  les  pelotons  d'un  esca- 
dron sont  placés  obliquement  l'un  derrière  l'autre. 

—  Blas.  En  armoiries ,  la  colonne  est  un  meubie  assez 
fréquent.  Sa  proportion  sur  l'écu  est  de  sept  diamètres  do 
hauteur;  elle  est  posée  sur  un  socle 
ou  soubassement  haut  de  un  diamètre, 
ce  qui  lui  donne  en  tout  huit  diamètres 
de  haut.  En  blasonnant,  l'on  no  nomme 
lo  chapiteau,  la  base  et  le  socle  que 
lorsqu'ils  sont  d'un  émail  différent  de 
celui  du  fut.  Lorsque,  sur  l'écu,  il  se 
trouve  un  chef,  ou  quelque  autre  meu- 
ble, la  colonne  n'a  que  sept  diamètres, 
V  compris  le  socle.  Quand  il  y  a  dans 
l'écu  deux,  trois  ou  quatre  colonnes 
sur  le  même  rang,  elles  conservent  leur 
hauteur  ordinaire  ;  lorsqu'il  y  a  trois 
colonnes  qui  ne  sont  point  rangées,  elles  n'ont  chacune 
que  cinq  diamètres  de  haut. 

—  Hist.  Colonnes  triomphales.  Plusieurs  colonnes  com- 
memoratives  furent  élevées  à  Rome,  pendant  la  républi- 
que :  colonnes  de  C.  Mœnius,  de  P.  Minucius,  de  C.  Dui- 
lius,  de  J.  César.  Mais  elles  ne  sont  pas  à 
comparer  à  celles  qui  furent  construites  sous 
l'empire,  et  dont  nous  citerons  les  plus 
connues  : 

La  colonne  Trajane  fut  érigée  en  112, 
sur  le  forum  de  Trajan,  en  souvenir  des  vic- 
toires de  cet  empereur  sur  les  Daces.  Elle  a 
29  mètres  de  hauteur,  2", 50  de  diamètre  et 
est  formée  do  23  tambours  de  marbre  blanc. 
Le  socle,  quadrangulaire,  est  orné  d'une  in- 
scription et  de  trophées  guerriers.  Un  bas- 
relief  en  spirale,  de  24  tours,  se  déroule  au- 
tour du  fût,  représentant  les  épisodes  de  la 
guerre  de  Dacie.  A  l'intérieur,  un  escalier  à 
vis  de  190  marches  conduit  au  chapiteau  do- 
rique, jadis  surmonté  d'une  statue  de  Tra- 
jan, qui  fut  remplacée,  en  I58S,  par  celle  de 
saint  Pierre.  Ce  monument,  attribué  à  l'ar- 
chitecte ApoUodore  de  Damas,  est  le  plus 
beau  modèle  et  le  mieux  conservé  des  co- 
lonnes triomphales.  Les  bas-reliefs  sont  une 
mine  de  renseignements  pour  l'archéologie 
militaire. 

La  colonne  Antonine  proprement  dite  fut 
élevée  sur  le  champ  de  Mars  à  Antonin  le 
Pieux,  par  ses  fils  Marc-Aurèle  et  L.  Ve- 
rus.  Dorique  et  formée  d'un  seul  bloc  de 
granit  rose,  ello  soutenait  à  son  sommet  la 
statue  d'Antonin,  et  mesurait  23  mètres 
avec  son  piédestal  quadrangulaire,  qui  por- 
tait sur  une  de  ses  faces  l'inscription  dédi- 
catoire  et,  sur  les  trois  autres,  des  bas- 
reliefs  en  marbre  blanc.  Elle  fut  retrouvée 
en  1705,  dans  le  Monto-Citorio.  —  On  appelle  aussi  d'ordi- 
naire ot  improprement  •  colonne  Antonine  •  la  colonne 
de  Marc-.iiirèle,  qui  se  trouve  actuellement  sur  la  piazza 
Colonna.  Elevée  en  180  par  le  sénat  sur  le  forum  d'An- 
tonin en  souvenir  des  victoires  do  Marc-Aurèle  sur  los 
peuples  du  Danube,  elle  est  imitée  de  la  colonne  Trajane. 
Dorique,  en  marbre  blanc,  elle  se  compose  de  28  blocs 
ajustes,  et  mesure  30  mètres  environ.  Le  fût  ost  entouré 
d  un  bas-relief  en  spirale  qui  représente  la  guerre  contro 
los  Marcomans,  ot  creusé  à  l'intérieur  d'un  escalier  à  vis. 
En  1589,  la  statue  de  Marc-Aurèle,  disparue  depuis  long- 
temps, a  été  remplacée  par  celle  de  saint  Paul. 

La  colonne  dite  «  do  Pompée  »  a  reçu  à  tort  ce  nom 
parce  qu'on  a  cru  longtemps  qu'elle  avait  été  élevée  par 
Cléopfttro  à  la  mémoire  de  Pompée.  Il  est  probable  qu'elle 
a  été  érigée  par  les  habitants  d'Alexandrie  d'Egypte,  en 
l'honneur  do  Uioclétien.  Elle  est  située,  non  loin  de  fa  mer, 
dons  les  limites  de  l'ancienno  enceinte  de  la  ville.  Faite 
d'un  seul  bloc  do  granit  rose  qui  repose  snr  un  piédestal 
et  porto  un  chapiteau  corinthien,  elle  mesure  au  total 
28  mètres.  C'est  dans  son  voisinage  qu'en  1798  les  troupes 
françaises  célébrèrent  l'anniversaire  do  la  République. 

La  colonne  Théodosienne  ou  d'Arcadius .  élevée  a  Con- 
staniinoplo  en  421  par  Théodoso  II,  en  l'honneur  do  son 
père  Arcadius,  fut  renversée,  en  1719,  par  un  Iromhlo- 
nient  do  terre,  et  il  n'en  rosto  quo  la  base  et  un  fragment 
do  fût.  Elle  était  faite  sans  doute  A  l'imitation  do  Ta  co- 
lonno Trajane.  Lo  Louvre  possèdo  un  dessin,  longtemps 
attribué  à  Gentilo  Uellini,  qui  la  représente  on  entier. 
—  On  pourrait  citer  encore,  dans  l'antiquité,  la  colonne, 
dite  de  Constantin,  à  Coustantiuoplo,  dont  il  ne  reste  quo 
des  débris  :  la  colonno  de  Phocas,  sur  lo  forum  romaiu,  otc. 
Dans  les  temps  modernes,  l'usage  et  la  forme  des  colon- 
nos  nionumontalcs  ont  été  empruntés  à  l'antiquité.  Nous 
mentionnerons  les  principales  ; 

La  colonne  Vendôme,  appelée  aussi  colonne  d'Auster- 
lltz  ou  de  ta  taraude  Armée,  a  été  érigée  en  vertu  d'un 
décret  du  8  vendémiaire  an  XII  (1*'  oct.  1S03),  et  inaugu- 
rée on  1810,  au  contre  de  la  place  Vendêmo.  Elle  so  eom- 
Soso  do  98  assises  do  pierre  entourées  d'un  rovétemout 
o  bronze,  eu  vue  duquel  ont  été  fondus  1.200  canons  pris 
A  l'ennemi  pondant  la  cnmpiigno  do  1805.  Sa  liautour 
totale  est  de  41  mètres,  ot  son  diamètre  do  3'",60.ConslruiIo 
sur  lo  modèle  do  la  colonno  Trajane,  elle  est  entourée 
d'une  s])irale  do  bos-roliot's  do  22  lours,  d'une  longueur  do 
260  mètres,  représentant  los  principaux  faits  d'armes  de 
la  campagne  :  ils  ont  été  exécutés  par  trente-doux  artis- 
tes. I..0  piédestal  est  orné  do  trophées  sur  ses  quatre 
face.s,  et,  à  ses  quatre  angles  sn]H^riours,  d'aigles  qui  sup- 
portent dos  guirlandes  do  cliêuu.  Uno  porto  do  brouio 


Colonne   Tra- 
jane. 


Colonne  Vendôme. 


COLONNE  —   COLOQUINTE 

donne  entrée  sur  un  escalier  intérieur  de  180  marches.  La 
statue  du  sommet  a  été  plusieurs  fois  changée.  La  pre- 
mière, œuvre  de  Chaudet,  re- 
présentait Napoléon  en  empe- 
reur romain,  tenant  à  la  main 
une  Victoire  ailée.  Elle  fut  en- 
levée en  1814,  et  le  bronze 
servit  à  fondre  la  statue  de 
Henri  IV  sur  le  Pont-Neuf. 
En  1S33,  Louis-Phihppe  lit  pla- 
cer sur  la  colonne-  Vendôme 
une  statue  de  Seurre  figurant 
Napoléon  avec  la  redingote  et 
le  petit  chapeau.  Sous  le  second 
Empire,  cette  statue  fut  tran- 
sportée aux  Invalides,  et  rem- 
placée, en  1863,  par  une  nou- 
velle statue  de  Napoléon  en 
César  romain,  œuvre  de  Da- 
ment. En  1871,  la  Commune  fit 
renverser  la  colonne  Vendôme, 
qui  fut  rétablie  en  1875.  Une 
inscription  latine,  au-dessus  de 
la  porte,  et  une  inscription 
française,  au  pied  de  !a  sta- 
tue, portent  la  date  et  la  dé- 
dicace du  Monument. 

La  colonne  de  Juillet,  qui  se 
dresse  au  centre  de  la  place 
de  la  Bastille,  et  au-dessus  du 
canal  Saint -Martin,  à  Paris, 
fut  élevée  en  commémoration 
de  la  révolution  de  juillet  1830.  Commencée  en  1833  par 
Alavoine,  continuée  après  1834  et  modifiée  par  Duc,  elle 
fut  terminée  en  1840.  Éilo  est  en  bronze,  cannelée,  corin- 
thienne, avec  un 
chapiteau  compo- 
site. Sur  le  fût  sont 
f raves  les  noms 
es  504  combat- 
tants tués  en  Juil- 
let. Le  piédestal  est 
orné  à  ses  quatre 
angles  de  coqs  gau- 
lois et,  sur  une  de 
ses  faces,  d'un  lion, 
bas-relief  de  Ba- 
rje.  Au  sommet, 
une  statue  ailée, 
en  bronze  doré,  due 
au  sculpteur  Dû- 
ment, représente 
le  génie  de  la  Li- 
berté. Le  monu- 
ment a  une  hau- 
teur totale  de 
50  mètres.  Un  es- 
calier intérieur 
conduit  au  som- 
met, et  la  base  ren- 
ferme les  caveaux 
où  reposent  les 
corps  des  victimes 
de  Juillet. 

Il  faut  rappeler 
encore  la  colonne 
du  camp  de  Bou- 
logne ou  de  la 
Grande  Armée,  haute  de  48  mètres  (v.  Boulogne);  la  co- 
lonne du  Palmier  ou  du  Châtelet  {v.  ce  mot),  et,  à  l'étran- 
ger, la  colonne  dite  le  Monument ,  à  Londres,  élevée 
en  1671,  en  souvenir  du  grand  incendie  de  1667  (61  m.  de 
hauteur),  et  œuvre  do  Christophe  Wren;  la  colonne 
de  Blenheim-Park  (Angleterre),  élevée  par  Tarchitecte 
Vanbrugh,  à  la  mémoire  de  Marlborough;  la  colonne 
d'Alexandre,  à  Saint-Pétersbourg,  consacrée  au  souvenir 
d'Alexandre  I"",  surmontée  d'une  statue  d'ange,  due  au 
sculpteur  Orlowski. 

On  doit  ranger  à  part  la  colonne  de  Catherine  de  Médi- 
cis,  adossée  aujourd'hui  à  la  Bourse  de  commerce  de  Paris. 
Elle  fut  construite  sur  les  dessins  de  Ballant  et  devait  ser- 
vir à  la  reine  pour  ses  observations  astronomiques.  Un 
escalier  à  vis  conduit  sur  le  chapiteau  (30  m.  do  hauteur). 

—  Météor.  Colonne  solaire.  On  donne  ce  nom  à  une  co- 
lonne lumineuse  qui  peut  être  parfois  haute  et  large;  elle 
apparaît  au  coucher  du  soleil  et  peut  subsister  pendant 
une  heure  après,  avec  une  assez  grande  intensité  lumi- 


t 

^nl^nnl^t,.-,;,-^'''^ 

^^^& 

Colonne  de  Juillet 


Colonne  vertébrale  :  1,  PoIs»on  (percAe):  2.  Serpent;  3.  Crcoodile; 
4.  Tortue;  &.  Poule;  6.  Lapin;  7-  Homme. 

neose  tirant  sur  le  rou^e.  La  première  obsorvation  des- 
criptive est  due  à  Cassini  en  1672,  et  l'une  des  plus  belles 
apparitions  eut  lieu  &  Pari»  le  12  juillet  1876.  C'est  une 
apparence  lumineuse,  duo  â  la  réfraction  ou  réflexion 
de  la  Ituuiôre  solairo  sar  les  prismes  qui  coDstituont  les 


cirrus,  capable  de  subsister  assez  longtemps  après  le  cou- 
cher du  soleil,  vu  la  grande  altitude  de  ces  nuages.  Bra- 
vais en  a  donné  la  théorie  ("Journal  de  l'Ecole  polytechni- 
que», 1847). 

—  Zoûl.  Dans  les  formes  inférieures,  comme  les  lepto- 
cardions  (amphioxus)  et  les  poissons  cartilagineux,  la  co- 
lonne vertébrale  demeure  à  l'état  de  corde  dorsale,  comme 
dans  l'embryon  des  vertébrés  supérieurs.  La  colonne  ou 
rachis  est  composée  de  segments  placés  bout  à  bout,  qui 
sont  les  vertèbres,  dont  la  forme  et  l'importance  varient 
suivant  les  régions  du  corps;  soudées  entre  elles  à  la  ré- 
gion sacréQ,  elles  redeviennent  libres  à  la  région  caudale 
chez  les  reptiles  et  les  mammifères,  ou  se  massent  en  un 
coccyx.  A  la  colonne  vertébrale  s'attachent  les  côtes  et 
les  ôs  du  bassin;  son  extrémité  supérieure  s'épanouit 
pour  former  la  capsule  crânienne,  «  dont  la  portion  posté- 
rieure montre  la  nature  des  vertèbres  ».  (Clans.)  Suivant 
les  groupes,  la  colonne  vertébrale  est  plus  ou  moins 
rigide;  dans  beaucoup  de  poissons  et  de  reptiles,  elle  pro- 
duit, par  ses  flexions,  les  grands  mouvements  ondulatoires 
servant  à  la  locomotion  ou  à  la  natation  (anguilles,  ser- 
pents et  autres  animaux  dépourvus  de  membres).  Outre 
sa  région  crânienne,  la  colonne  vertébrale  est  divisée  en 
régions  :  cervicale  ou  du  cou;  tkoracique  ou  dorsale; 
lombaire;  sacrée  ou  pelvienne;  coccygienne  ou  caudale. 
Le  nombre  des  vertèbres ,  leur  forme,  varient  suivant  les 
divers  types. 

COLONNE  ou  COLÛMNA  {lom')  n.  f.  Sous-genre  d'acha- 
tines  (mollusques  gastéropodes),  comprenant  les  formes 
à  coquille  longue  et  fine,  munie  d'un  épidermo,  à  bouche 
oblongue.  (Les  colonnes  vivent  dans  les  forêts  humides  de 
l'Afrique  occidentale.) 

Colonnes  d'Hercule  (les),  nom  donné  par  les  an- 
ciens au  terme  prétendu  des  travaux  d'Hercule,  c'est- 
à-dire  aux  deux  pointes  d'Europe  et  d'Afrique  qui  mar- 
quent à  l'E.,  do  1  un  et  de  l'autre  côté,  l'entrée  du  détroit 
de  Gibraltar.  Là,  en  efiet,  dans  la  baie  de  Gibraltar,  la 
tradition  orientale  fait  jeter  par  Hercule,  chef  présumé 
d'une  première  expédition  de  Phéniciens,  loin  de  la  mère 
patrie,  les  fondements  d'une  ville  et  lui  fait  poser  les 
bornes  du  monde.  Les  deux  colonnes  d'Hercule  sont,  à 
l'entrée  orientale  du  détroit  de  Gibraltar  :  en  Europe,  le 
mont  Calpé  {cohmina  Herculis  Europxa)  ;  et  en  Afrique, 
en  face  de  Calpé,  le  rocher  Abyla  ou  Abylix  {columna 
Uerculis  Africana).  Co  nom  de  «  colonnes  d'Hercule  u  ne 
s'applique  pas  d'une  manière  exclusive  à  Calpé  et  à  Abyla. 
Il  Sous  le  nom  de  colonnes,  dit  Strabon,  les  uns  entendent 
les  caps  du  détroit,  les  autres  l'île  de  Gadès,  et  quelques- 
uns  des  lieux  plus  éloignés  que  cette  île.  u 

Le  nom  de  'i  colonnes  d'Hercule  »  tient  à  l'usage  qu'avaient 
les  Phéniciens  de  marquer  par  des  colonnes  les  lieux  où  ils 
s'établissaient.  Arrivés  à  l'extrémité  orientale  du  détroit 
de  Gibraltar,  ils  purent  croire  que  les  caps  formant  ce 
détroit  était  les  termes  de  la  terre  habitable,  aussi  bien 
que  de  l'expédition  d'Hercule,  et  que  c'était,  par  consé- 
quent, ce  que  l'oracle  appelait  les  Colonnes. 

A  ces  deux  prétendues  colonnes  se  rattachent  des  lé- 
gendes fameuses  dans  l'antiquité,  et  dont  le  sens  est  que 
la  Méditerranée  était  jadis  un  lac  sans  communicatioj 
avec  l'Océan  ;  une  grande  commotion  aurait  engloun 
l'isthme  qui  unissait  l'Afrique  à  l'Espagne.  L'existence 
de  cet  isthme  est  une  vérité  géologique  incontestable. 

Les  colonnes  d'Hercule  sont  devenues  proverbiales  et 
ont  passé  dans  le  style  figuré  pour  désigner  une  limite 
extrême  au  delà  de  laquelle  on  ne  conçoit  plus  rien  dans 
l'ordre  d'idées  où  l'on  s'est  placé. 

Colonne  (cap)  [le  cap  Sunium  des  anciens],  promon- 
toire formé  dans  l'Archipel  par  la  pointe  méridionale  de 
l'Attique  et  qui  portait  un  temple  de  Minerve. 

Colonne  (Jules-Edouard-Jnda,  dit),  violoniste  et  chef 
d'orchestre  français,  né  à  Bordeaux  en  1838.  Il  obtint, 
au  Conservatoire,  le  premier  prix  d'harmonie  en  185S  et  le 

Fremier  prix  de  violon  en  1861.  Admis  à  l'orchestre  tir- 
Opéra,  il  le  quitta  pour  fonder,  en  1871,  le  Concert  natio- 
nal, dont  les  séances  se  donnaient  à  l'Odéon,  et  qui,  avec 
l'Association  artistique,  se  transporta  dans  la  salle  du 
Châtelet.  C'est  là  que  Colonne  commença  à  populariser 
les  œuvres  de  Berlioz  :  l'Enfance  du  Christ,  la  Damnation 
de  Faust  (dont  la  centième  audition  a  eu  lieu  en  189S), 
Roméo  et  Juliette,  les  Troyens,  et  à  forcer  le  public  à  ren- 
dre justice  au  génie  de  ce  maître  alors  tant  discuté  ;  c'est 
là  qu'il  fit  entendre  le  premier  oratorio  de  Massenet, 
Marie-Magdeleine,  et  nombre  d'œuvres  de  jeunes  com- 
positeurs français;  c'est  là,  enfin,  qu'il  fit  connaître  des 
œuvres  ou  fragments  d'œuvres  de  musiciens  étrangers 
célèbres  :  Richard  Wagner,  Tschaïkowsky,  César  Cui,  etc. 

colonnes  n.  f.  Bot.  Syn.  de  gaii.lardie. 

Colonnella,  comm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  do 
Teramo]),  près  du  fleuve  côtier  Tronto;  4.800  hab. 

COLONNETTE  {lo-nèt')  n.  f.  Archit.  Petite  colonne  qui, 
d'ordinaire,  a  le  fût  plus  allong;é 
que  les  colonnes  des  ordres  classi- 
ques :  Un  faisceau  de  colonnettes. 

—  Par  anal.  Objet  vertical,  cy- 
lindrique, peu  épais:  Arbres  levant 
sur  Inorizon  leurs  colonnettes 
grêles. 

—  Encycl.  Archit.  Le  nom  de 
colonnettes  s'applique  surtout  aux 
minces  colonnes  qui  cantonnent 
les  piliers  de  l'architecture  gothi- 
que et  de  l'architecture  romane 
de  transition.  Ces  colonnes  ont  été 
surtout  employées  par  les  archi- 
tectes du  moyen  âge,  qui  les  cou- 
vraient d'ornements  et  de  sculp- 
tures do  tout  genre,  quelquefois 
mémo  les  revêtaient  de  riche  cou- 
leur, comme  le  faisaient  les  Egyp- 
tiens. La  colonnette  s'emploie, 
encore  aujourd'hui,  dans  la  con- 
struction comme  dans  lo  meuble.   A, B.C. D,B.  colonnettes; 

„  ^  F,  colonne. 

COLONOS.  Myth.  gr,  Père  d'O- 
chné.  —   Héros   ôponymo    du   dôme    de    Kolonos,  près 
d'Athènes. 

COLONTAS.  Myth.  gr.  Argien  qui  reçut  Pémôter 
lors(iii(3  ccttcMléesso,  errant  sur  la  terre  à  la  recherclio  de 
sa  fille,  arriva  on  Argolido.  Chthonio,  fille  do  Colontas, 


124 

mécontente  des  honneurs  que  son  père  rendait  à  la 
déesse,  lui  en  fit  de  vifs  reproches  et  attira  ainsi  sur  sa 
famille  le  courroux  de  Démèter.  Colontas  et  sa  maison 
farent  consumés  par  le  feu.  Quant  à  Chthonie.  elle  fut 
emmenée  par  la  déesse  à  Hormione,  où  elle  fonda  un 
temple  et  des  jeux  en  l'honneur  de  Démèter. 

COLOPHANE  (du  gr.  kolophônia,  sous-entendu  «  résine  n , 
pour  dire  résine  de  la  ville  de  Colophon,  en  Asie  Mi- 
neure) n.  f.  Chim.  Matière  résineuse,  sèche,  jaune  ou 
brune,  dont  on  se  sert  particulièrement  pour  faire  mordre 
les  crins  de  l'archet  sur  les  cordes  des  instruments,  n  On 
disait  autrefois  colophone,  ce  qui  était  plus  régulier. 

—  Bot.  Colophane  bâtarde,  Nom  vulgaire  d'une  espèce 
de  bursère. 

—  Enctcl.  Chim.  La  colophane  reste  comme  résidu 
lorsqu'on  distille  la  térébenthine  avec  de  l'eau,  pour  en 
extraire  toute  l'essence.  La  colophane  a  d'abord  été  pré- 
parée en  lonie  ;  on  la  fit  venir  ensuite  de  Suède,  et  ce  n'est 
guère  qu'au  milieu  du  xvu"  siècle  qu'on  en  fabriqua  eu 
France. 

La  colophane  est  plus  ou  moins  jaune,  suivant  la  tem- 
pérature à  laquelle  on  l'a  exposée  pendant  la  préparation. 
Si  on  la  distille  dans  un  courant  de  vapeur  d'eau  à  une 
pression  de  10  atmosphères,  on  l'obtient  incolore  ;  à  froid, 
elle  est  cassante  et  présente  une  cassure  conchoïdale.  Sa 
densité  est  environ  i,08.  Insoluble  dans  l'eau,  elle  se  dis- 
sout avec  facilité  dans  l'alcool  et  l'éther.  L'acide  azotique 
dissout  la  colophane  et  la  décompose  en  même  temps. 
Soumise  à  la  distillation  sèche  à  la  température  ordinaire, 
elle  donne,  au-dessus  de  360»,  des  huiles  épaisses,  puis 
des  produits  bleus  par  réflexion  ;  au-dessus  de  400°,  les 
produits  qui  passent  ont  été  appelés  huiles  de  résine.  Ces 
huiles  sont  formées  d'hydrocarbures  gazeux  et  liquides. 
La  colophane  forme,  avec  les  bases  alcalines,  des  savons 
solubles  dans  l'eau. 

On  se  sert  beaucoup  de  la  colophane  pour  la  fabrication 
des  vernis,  pour  le  calfatage  des  vaisseaux,  pour  la  pré- 
paration des  onguents  et  des  emplâtres,  et  comme  agent 
réducteur  dans  la  soudure  des  métaux.  Dans  co  dernier 
cas,  on  projette  d'abord  de  la  colophane  en  poudre  sur  les 
surfaces  que  l'on  se  propose  de  réunir.  De  très 'grandes 

?  nantîtes  de  colophane  sont  consommées  dans  les  manu- 
actures  de  savon.  On  s'en  sert  encore  pour  la  préparation 
des  allume-feux.  La  prompte  résinification  des  huiles  de 
résine  à  l'air  a  empêché  leur  emploi  pour  l'éclairage,  à 
cause  de  l'encrassement  des  lampes.  Les  musiciens  l'uti- 
lisent pour  frotter  le  crin  des  archets  des  instruments  à 
cordes,  afin  de  leur  donner  le  mordant  nécessaire.  La  co- 
lophane est  coulée,  pour  cet  usage,  en  petits  blocs  ronds 
ou  carrés,  et  on  place  ces  petits  dIocs  dans  des  boîtes  de 
carton.  La  colopnane  de  contrebasse  est  beaucoup  moins 
fine  et  moins  sèche  que  celle  destinée  au  violon  et  au 
violoncelle;  celle-ci  n'aurait  aucune  action  sur  les  cordes 
énormes  de  la  contrebasse,  et  elle  volerait  en  éclats  sous 
les  crins  durs  de  l'archet. 

COLOPHANTRÈNE  n.  m.  Nom  donné  à  deux  carbures 
extraits  de  la  colopliane. 

COLOPHÈNE  n.  m.  Carbure,  C"H",  qui  s'obtient  dans 
la  distillation  de  la  colophane  ou  d'un  mélange  d'essence 
de  térébenthine  et  d'acide  sulfurique  concentré.  (Ce  serait 
un  térébène  mélangé  d'autres  carbures  qu'on  ne  peut  sé- 
parer.) 

GOLOPHILÈNE  n.  m.  Liquide  non  dichroïque,  obtenu  en 
distillant  le  chlorhydrate  de  colophène  avec  la  baryte. 

COLOPHON  (du  gr.  kolophôn,  achèvement)  n.  m.  Note 
finale  d'un  livre,  reproduisant  ou  complétant  les  énoncia- 
tions  du  titre,  n  On  dit  aussi  souscription  finale. 

COLOPHON  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  lamelli- 
cornes, famille  des  lucanidés,  comprenant  des  formes  ar- 
rondies, bombées,  ramassées,  à  élytres  très  courts,  de 
telle  sorte  que  l'aspect  est  celui  d'un  coprophage.  (Le  colo- 
phon Thunoergi,  espèce  type  de  ce  curieux  genre,  brun, 
est  propre  à  la  Cafrerie.) 

CoLOPHON,  ville  grecque  de  l'ancienne  Asie  Mineure, 
l'une  des  plus  célèbres  de  l'Ionie.  Elle  commença  à  tomber 
en  décadence  à  la  suite  de  la  prospérité  croissante  d'Ephèse. 
Patrie  de  Xénopbane  et  de  Mimnerme;  elle  prétendait 
aussi  avoir  donné  lo  jour  à  Homère. 

COLOPHONE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  colophane. 

GOLOPHONIA.  Myth.  gr.  Fille  d'Erechtée,  roi  d'Athè- 
nes. (Désignée  par  Te  sort,  elle  fut  sacrifiée  par  son  père 
pour  le  salut  de  l'Etat.) 

COLOPHONINE  n.  f.  Corps  qui  se  produit  par  oxydation 
spontanée  de  la  fraction  de  l'huile  de  colophane  distillant 
vers  ISS-*. 

COLOPHONITE  n.  m.  Substance  appartenant  au  genre 
grenat  et  constituant  une  variété  de  mélanite  ou  d'ido- 
crase,  selon  les  cas.  (Le  colophonite  est  d'un  brun  noirâtre  ; 
il  accompagne  le  fer  oxyduié  à  Arendal.)  Il  On  écrit  aussi 

COLAPHANITE. 

GOLOPHONONE  n.  f.  Portion  du  produit  de  la  distil- 
lation sèche  de  la  colophane,  que  l'on  obtient  quand  celle- 
ci  bout  à  970. 

COLOPHTALiNEn.  f.  Hydrocarbure  solide, C"H",  qu'on 
obtient  en  distillant  l'essence  vivo  (huile  de  colophane  dis- 
tillant à  135")  avec  la  moitié  de  son  poids  de  soufre. 

COLOQUINELLE  {ki-nèV)  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  co- 
loquinte fausse,  courge  qui  est  dépourvue  d'amertume. 

COLOQUINTE  {kint'  —  du  lat.  colocijnthis,  gr.  kolokun- 
this)  11.  I'.  Nom  d'une  espèce  do  concombre,  à  chair  très 
amère.  11  Nom  vulgaire  et  impropre  de  quelques  petites 
espèces  ou  variétés  do  courges.  11  Coloquinte  laitée,  Va- 
riété de  courge.  11  Coloquinte  fausse.  V.  coloquinelle. 

—  Pop.  Tête  humaine;  cervelle,  esprit,  volonté.  11  Ta- 
per sur  la  coloquinte^  Frapper  sur  la  tête  :  Le  soleil  tape 
sur  la  COLOQUINTE.  —  Etre  capiteux,  griser. 

—  Encycl.  Bot.  et  comm.  La  coloquinte  appartient  au 
genre  concombre;  c'est  le  citrullus  ou  cucumis  colocyn- 
this.  Originaire  du  Levant,  elle  était  connue  des  anciens, 
et  entrait  dans  leur  matière  médicale.  C'est  une  plante 
annuollo,  à  tiges  grêles  et  couchées,  et  à  fleurs  jau- 
nâtres; ses  fruits  sont  globuleux,  jaunes  à  la  maturité; 
sous  une  écorce  mince  et  dure,  ils  renferment  une  pulpe 
blanrlie,  spongieuse,  très  amère.  Cette  pulpe,  desséchée, 
constitue  la  coloquiuto  du  commerce;  c'est  un  purgatif 


Coloquinte  :    a,    du   Malabar  ; 

b,  plate  rayée  ;  c,  bicolore  ;  d,  poire 

rayée;  e,  galeuse. 

lui  prend  sa  source  dans  les 


123 

énergique,  violent  mômo.  Aujourd'hui,  on  l'emploie  rare- 
mont  on  nature,  mais  elle  entre  dans  plusieurs  prtîparations. 

—  Tûxicûl.  ot  tliérap.  Lo  fruit  de  la  colai/uiute  est  un 
amer  purgatif,  drastique  violent,  dont  lo  principe  actif  est 
la  colocynthi7ie.  On  ou  prô- 
I>aro  uuo  teinture  et  uu 
extrait.  En  raison  de  la  vio- 
lence do  ses  etï'ets,  on  l'om- 
ploio  peu  en  Franco.  En 
Angleterre,  on  l'emploio 
souvent,  mais  mélange  par 
exemple  A  l'aloôs,  i  la  scam- 
mouéo,  au  sulfate  do  po- 
tasse (pilules  de  Grtigory). 
La  doso  médicinale  corres- 
pond à  nue  quantité  do  10  ù. 
40  centigrammes  du  fruit. 

COLORABLE  adj.  Qui 
peut  èwo  coloré. 

COLORADO  n.  m.  Miner. 
Nom  donné,  dans  l'ancienne 
Amôri<|^ue  espagnole,  à  des 
minorais  do  fer  Hydraté,  qui 
contiennent  des  composés 
d'argent,  et  quelquefois  do 
l'argent  natif 

—  Entom.  Nom  vulgaire 
du  dai'yphora  decemlineata. 

■Colorado  (rio),  fleuve 

des  Etats-Unis  d'Amérique, 

montagnes  Rocheuses,  près  des  glaciers  du  pic  Frémont, 
parcourt  l'aride  plateau  du  Colorado  du  N.  au  S.-O.,  puis 
traverse  les  déserts  d'Arizona  et  se  jette  dans  le  golfe  de 
Californie,  où  il  finit  dans  des  marécages.  Cours  d'environ 
1.300  kilom.,  dont  une  partie  est  encaissée  en  de  profonds 
couloirs  dits  canons,  parmi  lesquels  le  plus  pittoresque 
est  le  Grand  Canon.  —  Fleuve  côtier  de  l'Américjue  cen- 
trale, qui  forme  en  partie  la  frontière  des  répultliques  do 
Costa-Ricaet  de  Nicaragua.  (C'est  la  branche  méridionale 
do  la  rivière  San-J  uan  do  Nicaragua.)  —  Fleuve  do  la  répu- 
bliijue  Argentine,  qui  tinit  dans  l'Atlantique  à  lOO  kilom. 
au  b.  de  Bahia-Blanca.  —  Fleuve  du  Texas. 

(Le  mot  Colorado  est  un  qualificatif  donné  à  ces  cours 
d'eau  à  cause  de  leur  teinte  foncée,  rougeâtre  ou  jaune). 

Colorado  (plateau  de),  nom  donné  à  la  partie  des 
montagnes  Rocheuses  comprise,  à  TO.  de  la  grande  chaîne 
des  Pics,  entre  le  parc  national  du  Yellowstone,  le  désert 
d'Arizona  et  les  monts  Wahsatch.  Cette  région,  de 
450.000  kilomètres  carrés,  est  formée  par  des  terrasses 
d'une  hauteur  moyenne  de  2.000  mètres,  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  failles  très  étendues,  et  sculptées  de  pro- 
fonds et  larges  ravins  aux  parois  verticales,  dits  «  canons  u , 
au  fond  desquels  coulent  le  rio  Colorado  et  ses  affluents. 
La  perméabilité  d'un  sol  de  calcaire  extrêmement  fissuré  et 
l'éloignement  de  la  mer  ont  fait  de  ce  plateau,  surtout  au 
S.,  un  désert  où  l'on  chercherait  en  vain  une  forêt  conti- 
nue, et  sur  lequel  les  chemins  de  fer  transcontinentaux 
n'ont  pu  provoquer  aucune  agglomération  humaine  ea 
dehors  des  villages  de  mineurs. 

Colorado,  un  des  Etats-Unis  de  l'Amérique  du  Nord, 
compris  entre  le  Nebraska  et  le  Kansas  au  N.-E.  et  àl'E-, 
le  Wyoniing  au  N.,  TUtah  à  l'O.  et  le  New-Mexico  au  S. 

Au  point  de  vue  du  relief,  on  peut  distinguer  trois 
régions  :  l^  à  l'est  s'étendent  de  vastes  plaines  qui  vont, 
en  s'élevant insensiblement  vers  l'O.,  jusqu'au  pied  des  mon- 
tagnes Rocheuses;  2**  au  centre  se  dévelo]>pent,  du  N.  au 
S.,  la  sierra  Madré  et  la  Front  Range,  qui  ne  sont  que  des 
fractions  des  Rocheuses  et  où  se  trouvent  plusieurs  som- 
mets dépassant  4.000  mètres  (pic  Long:  4.810  m.);  3"  à 
l'ouest,  s'appuie  auic  montagnes  un  haut  plateau  qui  so 
rattache  à  celui  du  Colorado. 

Le  climat  est  loin  d'(Hre  uniforme  :  relativement  doux 
au  pied  des  montagnes,  il  est  rigoureux  sur  leurs  flancs 
et  sur  les  hauts  plateaux.  Les  pluies  ne  sont  abondantes 
quo  dans  la  région  montagneuse, où  souvent  la  neige  tombe 
aussi  en  grande  quantité.  La  chaîne  centrale  partajjc  le 
pavs  en  deux  versants  :  vers  l'E.  coulent  des  rivières 
(Platte,  Arkansas),  qui  vont  au  Missouri  et  sont  ainsi  tri- 
butaires du  golfe  du  Mexique  ;  vers  l'O.  descendent  des 
cours  d'eau  (Grand  River,  Dolorès  River),  qui,  affluents  du 
Colorado,  se  déversent  dans  lo  Pacifique.  Les  richesses 
minérales  du  Colorado  sont  énormes.  Sans  parler  du  char- 
bon que  l'on  trouve  partout,  du  fer  et  du  sol  qui  abondent, 
l'or  et  l'argent  priment,  dans  cette  contrée,  toute  autre 
exploitation.  Il  faut  signaler  aussi  la  présence  d'importants 
gisements  de  plomb  dans  la  haute  valléo  do  l'Arkansas. 

D'abord  isolé  du  reste  do  l'Union,  lo  Colorado  (capit.  Den- 
ver)  est  uni  aux  autres  Etats  par  une  grande  voie  ferrée  qui 
le  traverse  de  l'E.  à  1*0.  et  met  en  communication  Saint- 
Louis  et  San-Francisco  (Central  Pacifique).  Lo  pays  a 
gagné  beaucoup  à  l'établissement  de  cette  ligne  :  son  com- 
merce a  pris  un  remarquablo  essor,  et  sa  population  s'est 
considérablement  accrue. 

COLORADO-CITY,   village  des    Etats-Unis    (Etat    de 
.Colorado  [comté  d'El  Paso]);  2.155  hab.  C'est  lo  vieux 
Colorado-Springs. 

COLORADO-SPRINGS.  villo  des  Etats-Unis  (Etaj  do 
Colorado  [comté  d'El  Paso]),  à  la  base  du  Piko's  Poak  ; 
11.71)0  hab.  Villo  de  séjour  estival;  ch.-l.  du  comté  d'El 
Paso.  Scieries.  Sources  ferrugineuses  aux  environs. 

COLORADOÎTE  (do  Colorado,  n.  do  lien)  n.  f.  Tollnrure 
naturel  de  mercure,  dont  la  formule  est  HgTo,  ot  le  poids 
spécifique  8,G3. 

GOLORAGE  {raj")  n.  m.  Travail  du  confiseur  qui  colore 
les  bonbons. 

COLORANT  (r«;(\  ANTE  adj.  Qui  colore,  c'ost-à-diro  qui 

communique  la  proj>riété  do  produire  sur  l'œil,  soit  direc- 
tement, soit  par  1  intermédiaire  d'un  spoctroscopo,  une 
impression  lumineuse  difl'ôrento  décolle  que  nous  appe- 
lons le  blanc  :  Matière  colorantu,  V.  coui.ituu. 

—  n.  m.  :  Un  colokant. 

—  Encycl.  D'après  la  définition,  il  suflU,  pour  qu'un 
corps  soit  colorant,  qu'il  soit  coloré;  car,  alors,  il  so  trou- 
vera toujours  au  moins  un  dis.solvant  ou  un  mélange  qui 
lui  empruntera  sa  nuance. 

Les  colorants  inorganiques  n'ont  donné  lieu  qu'à  peu  clo 
remarques  généralnH.  La  soulo  oui  les  ronrorno  est  cpio  Ins 
aels  do  certains  naétaux  (l'or,  nickel,  cuivre,  etc.)  sont  tou- 


COLORABLE   —    COLORIMÉTRIQUE 


jours  plus  ou  moins  colorants,  tandis  que  ceux  des  autres 
métaux  (sodium,  zinc,  argent,  etc.)  no  le  sont  jamais. 

Les  colorants  organiques,  au  contraire,  ont  donné  lieu  à 
des  rapprochements  très  intéressants,  particulièrement  les 
matières  colorantes   organiques. 

■ —  Matières  colorantes  organiques.  Chromophores  et  chro- 
moqènes.  Groupes  OH  et  AzH*.  Classi/icatio7i.  Les  matières 
colorantes  sont  des  substances  généralement  colorées,  qui 
sont  capables  de  coramunt(iuor  aux  fibres  animales  ou  végé- 
tales une  nuance  durable,  ou,  comme  l'on  dit,  do  teiridre  ces 
fibres.  (V.  teinturk.)  Cette  définition,  très  difi"érente  do 
celle  du  mot  colorant,  restreint  considérablementje  domaine 
des  matières  colorantes.  On  voit  aisément  que  la  distinction 
entre  colorants  et  matières  colorantes  a  son  origine  dans 
des  nécessités  d'ordre  pratique,  les  simples  colorants  étant 
sans  emploi  en  teinture,  tandis  que  les  matières  colorantes 
sont  des  substances  d'une  très  grande  importance. 

La  plupart  des  matières  colorantes  organiques  dérivent 
des  carbures  do  la  série  aromatique  :  benzène,  iiaphtalèno, 
anthracône,  etc.,  ou  de  leurs  substitués.  Or  ces  carbures 
sont  incolores  ;  on  a  donc  été  amené  à  chercher  quels  rap- 
ports il  y  a  entre  la  constitution  chimique  des  matières 
colorantes  et  la  fonction  colorante  ou  pouvoir  tinctorial. 
On  a  trouvé  que  l'apparition  de  cette  tonction  colorante 
tient  à  l'existence  de  certains  groupes,  très  simples  pour 
la  plupart,  et  indispensables.  D'après  la  théorie  de  Witt, 
on  trouve  dans  toute  matière  colorante  organique  : 

l'' au  moins  un  groupe  chromophore; 

2"  au  moins  un  des  groupes  AzH^  ou  OH  (ou  leurs  dérivés). 

On  donne  le  nom  de  chromophores  à  certains  groupes 
qui,  introduits  dans  des  carbures  aromatiques  incolores, 
les  transforment  en  corps  colorés  ;  les  corps  ainsi  obtenus 
sont  appelés  des  chromogènes.  Ce  ne  sont  pas  encore  des 
matières  colorantes,  car  ils  n'ont  aucune  affinité  pour  les 
fibres  ;  il  leur  manque  pour  cela  un  groupe  AzH'  (amido)  ou 
un  groupe  OH  (oxy).  Exemple,  le  groupe  Az  =  Az  est  un  chro- 
mophore, parce  que,  si  l'on  réunit  par  l'intermédiaire  de  ce 
groupe  deux  noyaux  aromatiques,  tels  que  CH",  on  obtient 
un  chromogéne  coloré,  l'azobenzène  C*H*-Az  =  Az-C'H'.  Ce 
corps  jaune,  en  fixant  par  exemple  un  groupe  OH,  devient 
une  matière  colorante  :  l'oxyazobenzène 
(OH)C«H'-Az  =  Az-C»H». 

Le  nombre  des  chromogènes  est  assez  élevé  et  varie, 
d'ailleurs,  avec  les  progrès  de  la  science  ;  ils  seront  énumé- 
rés  tout  à  l'heure.  Outre  les  groupes  dont  il  a  été  question 
et  dont  il  existe  au  moins  un  dans  toute  molécule  de  matière 
colorante,  on  y  trouve  très  fréquemment,  entre  autres,  les 

troupes  SO*H  et  CO'H.  Ces  groupes,  qui  sont  incapables 
e  transformer  un  chromogène  en  une  bonne  matière 
colorante,  ont  parfois  une  grande  utilité,  surtout  au  point 
de  vue  des  applications,  soit  en  donnant  une  plus  grande 
solubilité,  soit  en  augmentant  l'affinité  pour  les  fibres,  soit 
en  diminuant  la  sensibilité  aux  agents  destructeurs.  Ces 
groupes,  qui  ont  des  propriétés  acides  marquées,  sont  ce 
qu'on  appelle  les  grrowpessa/iyîaô/es.  D'après  ce  qui  précède, 
la  genèse  des  matières  colorantes  peut  être  représentée 
par  le  schéma  suivant  : 

Intro- 
duction 
d'un 


Carbures 
incolo- 
re». 


duction  \  Cbromo- 

d'uD  /  ^ènes 
chromo- J  colorés, 
phore.  [ 


groupe 
A2H» 
ou  OH. 


^Matières 

(    colo- 

I  rautes. 


bles,     '    "^^*- 


Benzène  1       Azobenzène       \      AmidoazobenzëDe, 
P,  o,    <  coloré  /       matière  colorante 

^  **  •  ]C«H»-Az=:A2-C«H«.JAzH»-C«H*-Az=Az-C«H' 

Cette  théorie  peut  être  soumise  à  une  expérience  de 
contrôle  très  instructive.  Tous  les  chromophores  peuvent, 
en  effet,  fixer  deux  atomes  d'hydrogène  ;  les  chromogènes 
qui  les  contenaient  deviennent  des  corps  incolores,  alors 
même  que  les  autres  groupes  sont  intacts.  Ces  chromo- 

Shores,  ainsi  modifiés,  peuvent  par  o.xydation  perdre  leurs 
eux  atomes  d'hydrogène  et  revenir  à  leur  état  initial  ;  le 
corps  reprend  ses  propriétés  de  matière  colorante.  Ces 
corps  incolores,  qui  dérivent  ainsi  des  matières  colorantes 

fiar  fixation  d'hydrogène  dans  leur  chromophore  et  peuvent 
es  régénérer  par  oxydation,  sont  des  leucobases.  La  dispa- 
rition des  groupes  OH  et  AzH',  sans  donner  lieu  au  mômo 
Îïhénomèno  réversible,  entraîne  toujours  la  disparition  de 
a  fonction  colorante,  même  quand  le  chromophore  est 
intact.  L'existence  d'au  moins  un  de  chacun  de  ces  deux 
groupes  est  donc  indispensable. 
Voici,  en   terminant,  la   classification  des   principaux 

troupes  do  matières  colorantes,  basée  sur  la  constitution 
e  leur  groupe  chromophore  : 


MATlKRKS 


2o  AzulqUCt.  . 

'ùo  Nitrosâes 
quinoDes  axi- 


CUROUOPIIORE 


OU) 

yqulnonesj 
tiracdne).  •  .1 


{aothriicâne} 

BoDu  dictdutrl- 
ph^Dylmôthane ., 


—  Ai  =  Az  — 

_C— C  — 
Il        II 
O       N(OU) 
_C  — C  — R(OU) 
Il      II 

O     o 


Acide  picri- 

quc. 
Cbrysoïdino. 
Rouge  Congo. 

Napbtlno. 


6«  Dr    la  qulnonc 
imidu. . . 


7o  Dol'indigotlnc 


AzH«— C=    ou    on— C  = 


=Az—  ou  A2iI=R= 


J0=R= 

I       ■ 

„„i„.,jtt_*l  (Jaune  doqu 

?rM.^!«  ^ î     not-^ln» 

^"''**"*'-'i  Iphosphlue. 


_  n  /  CD  \  p 


JAlizarloe. 

Auraminc. 
Vertmklkehli*. 
Vlolot  du  Pa- 
ris. 
^Indophdnol. 
Az-jllleu   m^tby- 
(     l«ne. 
I  Indigo  bleu. 


8<>  Do 
et  d'ac 


9o  ThiatoUquos.  . 


-C-S 


'C- 


Phosphlu 
PrimuUno. 


—  C-Az^ 

10»  Produis  non  classas,  it*\n  qu«  lu  noir  d'aniline,  lo  cachou  de 
Laval,  les  nolra  Hiibstantir»  ■oufn''ti.oto...,  di^iit  l'i^tude  fera  sans 
dnutft  découvrir  d«  nouveaux  iftoup**»  chponioplioro». 


COLORATEUR,  TRIG£  adj.  Se  dit  do  ce  oui  produit  la  colo- 
ration surles  tissus,  les  minéraux,  les  végétaux,  les  liquides 

COLORATION  (.ii-on)  n.  f.  Action  de  donner  de  la  cou- 
leur; éijit  <riin  corps  coloré  :  Afi  colobation  des  tissus.  La 
coLoHATiuN  des  fruits  par  l'action  du  soleil. 


—  E.NCYci..  Coloration  des  bois.  La  coloration  des  bois 
consiste  à  donner  aux  bois,  d'une  manière  artificielle, 
diverses  couleurs.  Trois  méthodes  sont  en  usage  pour 
obtenir  cotte  coloration.  La  première  consiste  à  donner 
aux  bois,  à  l'aido  d'une  matière  colorante,  une  teinture 
suporficiolle.  La  seconde,  dite  procédé  chimique,  donne  aux 
bois  une  coloration  superficielle  en  employant  des  matières 
colorantes  proprement  dites.  Enfin,  lo  troisième  modo  de 
coloration  est  une  véritable  pénétration,  une  infiltration, 
dans  toute  la  masse  du  bois,  d'une  matière  colorante. 

Coloration  des  pierres,  des  métaux.  La  coloration  dos 
pierres  s'obtient  au  moyen  d'un  procédé  analogue  à  celui 
qu'on  emploie  pour  la  coloration  des  bois  ;  cette  coloration 
n'est  jamais  que  superficielle.  Quant  à  celle  des  métaux, 
elle  n'est  obtenue,  en  général,  que  par  l'application  d'un 
colorant  superficiel,  épaisseur  inappréciable,  bien  que  ré- 
sistant très  bien  à  l'iufiuence  des  intempéries. 

Coloration  des  liquides.  La  coloration  artificielle  des  pro- 
duits fabrifjués  par  l'industrie  des  parfumeurs,  distilla- 
teurs, confiseurs,  etc.,  constitue  une  nécessité  commer- 
.  ciale.  Des  règlements  limitent  et  déterminent  les  matières 
colorantes  que  ces  commerçants  ont  le  droit  d'employer  à 
l'exclusion  de  toutes  autres.  Les  principales  de  ces  sub- 
stances autorisées  sont  :  la  cochenille,  les  bois  de  tein- 
ture, le  safran,  le  curcuma,  les  dissolutions  alcooliques 
d'indigo  et  quelques  couleurs  d'aniline. 

Coloration  des  tissus.  V.  teinture. 

—  Anton.  Décoloration  et  incoloration. 

CÔLORECTITE  (ï'è^■'  —  de  côlon,  et  rectum)  n.  f.  Inflam- 
mation du  côlon  et  du  rectum. 

COLOREMENT  (man)  n.  Ta.  w  Colorement  d'iaie  ombre, 
de  l'ombre.  Manière  d'ombrer  conformément  aux  teintes 
indiquées  par  le  modèle  dont  on  se  sert. 

COLORER  (lat.  colorare;  de  color,  couleur)  v.  a.  Donner 
de  la  couleur,  des.  couleurs  à  :  Le  soleil  colore  le  raisin. 
Colorer  en  vert.  Colorer  de  bleu.  \\  Constituer  la  couleur 
de  :  Vermillon  qui  C0I.OKE  les  joues. 

—  Fig.  Parer,  orner,  embellir,  animer  :  L'imagination 
des  Arabes  grossit  et  colore  tout.  (Lamart.)  il  Rendre  spé- 
cieux, présenter  sous  un  jour  favorable  :  La  calomnie  cherche 
un  peu  de  vraisemblance  pour  colorkr  ses  iioirceiirs. 
(Mirab.)  n  Donner  de  l'éclat  à  :  La  vivacité  de  l'imagination 
coLORK  l'expression. 

--  En  T.  de  bot..  Se  dit  des  feuilles  qui  ont  une  autre 
couleur  que  la  couleur  verte. 

Se  COlover,  v.  pr.  Etre  coloré,  devenir  coloré. 

—  Fig.  Prendre  de  la  vie,  de  l'animation. 

—  Syn.  Colorer,  colorier.  Colorer  désigne  une  action 
naturelle,  un  efiet  qui  se  produit  en  quelque  sorte  de  lui- 
même,  ou  qui  se  manifeste  uniformément  dans  toute  la 
masse  d'un  corps  :  le  soleil  colore  les  fruits  ;  un  sentiment 
de  pudeur  colore  le  visage  d'une  jeune  fille.  Colorier  est  un 
terme  d'art  qui  suppose  dos  couleurs  préparées  à  l'avance 
et  que  l'intervention  raisonnée  d'un  artiste  applique  sur 
la  surface  d'un  corps.  Cependant,  on  ne  dit  pas  colorier, 
mais  colorer  le  verre,  parce  que  le  verre  s'imprègne  de  la 
couleur  dans  toute  sa  masse,  sans  que  cela  produise  au- 
cun dessin  ;  mais  on  peut  colorier  un  verre  coloré, 

—  Anton.  Décolorer. 

COLORIAGE  (ri-af)  a.  m.  Art  ou  action  de  colorier;  ré- 
sultat de  cette  action  :  Le  coloriage  de  planches,  de  cartes 
géographiques.  \i  On  dit  aussi  enluminure. 

—  Fig.  Action,  art  de  donner  do  la  couleur,  de  l'éclat  : 
Walter  Scott  ne  pouvait  que  tirer  des  exemplaires  d'un  inême 
type,  variés  par  un  coloriage  plus  ou  moins  vif.  (Balz.) 

COLORIER  (du  lat.  color,  oris,  couleur.  —  Prend  deux  i  de 
suite  aux  deux  prem.  pers.  pi.  de  l'imp.  de  l'ind.  et  du  prés, 
du  subj.  :  Nous  coloriions.  Que  vous  coloriiez)  v.  a.  Mettre 
des  couleurs  sur  :  Colorier  des  dessins.  Syn.  enluminer. 

—  Fig.  Donner  des  couleurs  à  :  Colorier  son  style. 

—  Syn.  Colorier,  colorer.  V.  colorer. 

COLORIEUR  aiij.  m.  Se  dit,  dans  la  fabrication  dos  étof- 
fes, d'un  rouleau  qui  applique  les  couleurs. 

COLORIFIQUE  (du  lat.  color,  oris,  couleur,  otfacere,  faire) 
adj .  Qui  donne,  qui  produit  do  la  couleur  ou  des  couleurs  : 
Propriétés  colokifiqces. 

COLORIGÈNB  (du  lat.  color,  oris,  couleur,  et  generare, 
engendrer)  adj.  Qui  produit,  qui  fait  naître  une  couleur. 

GOLORIGRADE  (du  lat.  color,  oris,  couleur,  et  gradus^ 
deyro)  n.  m.  Instrument  qui  a  été  inventé  par  Arago,  dans 
lo  but  do  mesurer  l'intensité  colorante  des  matières  colo- 
rées ou  colorantes.  Syn.  de  colokimètke. 

GOLORIMÈTRG  (du  lat.  color,  oris,  couleur,  et  du  çr. 
métron,  mètre)  n.  m.  Appareil  imaginé  par  Houton-Labit- 
lardiôro,  perfectionné  successivement  par  Collardeau, 
Salloron,  Dubosq,  et  servant  à  mesurer  l'intensité  do  colo- 
ration d'un  liquide  vu  par  transpa- 
rence. 

—  Encycl.  Le  calorimètre  de  Du- 
boscq  comprend  un  miroir  A,  destiné 
à.  éclairer  les  doux  liquides  à  compa- 
rer. Ces  liquides  sont  contenus  dans 
deux  petits  vases  H,  B  ;  doux  cylindres 
de  verre  C,  C,  plongeant  dans  ces  li- 
quides, permettent,  on   s'enfoni;ant 
plus  on  moins,  do  faire  varier  l'épais- 
seur do  la  colonne  liquide  ;  au-dessus 
des  plongeurs,  so  trouvent  deux  pa- 
rallélépipèdes do  verre  qui,  après  deux 
rélloxions,  ramènent   les  deux   fais- 
ceaux do   façon  qu'ils  puissent  être 
reçus  dans  une  lunotto  L.  Pour  faire 
utio  observation,  on  enfonce  plus  ou 
moins  les  plongeurs,  de  façon  Â  ra-  /^ 
mener  les    deux   moitiés  du  cliamp  ' — 
<|u'on   voit  dans    la   lunotto  à  avoir  Colorltn6tro. 
la  même  intensité;  les  échelles  gra- 
duées soutenant  les  plongeurs  donnent  alors  les  hauteurs 
dos  deux  couches  liquides  doués  d'un  m^mo  pouvoir  d'ab- 
sorption ;  on  en  déduit  la  proportiou  do  mati6ro  colorante 
que  contient  le  liquide  soumis  à  l'essai. 

COLORIMÈTRIE  {tr(  —  TuA.colorimètre)  n.  f.  Partie  do 
la  pliysique  industrielle,  qui  s'occupe  do  la  mesuro  do 
l'intensité  de  coloration  des  liquides. 

COLORIMÉTRIQUE  (rad.  eotorim^tritt)  adj.  On!  conrorno 
la  [Miissunri»  ooloraiito  do  corininos  matières  i  Mt>thud« 

COLOKlMlVmigUK. 


COLORINE  —   COLPOSCELIS 

COLORINE  (rad.  colorer)  n.  f.  Nom  donné  à  un  extrait 
alcoolique  de  garance,  qui  est  un  mélange  d'alizarme,  de 
purpurine  et  de  diverses  impuretés,  au  nombre  desquel- 
les on  remarque  dos  corps  gras. 

COLORIS  {ri  —  de  l'ital.  colorito)  n.m.  Coloration  natu- 
relle, éclat  des  couleurs  :  Le  colokis  d'une  prune,  du  teint. 
—  Fig.  Apparence  spécieuse  :  t'ii  coloris  de  candeur. 
(Gresset.)  H  En  littér..  Eclat,  vivacité  de  l'effet  :  Qu  en- 
tend-on par  le  style,  si  ce  n'est  le  coloris  et  le  mouventenl 
des  idées?  (Ste-Beuve.)  il  En  peint..  Manière  d'employer 
les  teintes,  effet  produit  par  la  combinaison  qu'on  en  fait, 
qualité  d'une  peinture  au  point  de  vue  de  leur  emploi  :  Le 
coLOEis  est  la  qualité  essentielle  du  peintre  qui  aspire  a 
rendre  la  rie  et  la  réalité.  (Renan.) 

—  Syn.  Coloris,  couleur.  La  coideur  est  une  impression 
particulière  que  fait  la  lumière  sur  notre  œil  ;  les  couleurs 
sont  plusieurs  de  ces  impressions  envisagées  chacune  en 
elle-même  ;  le  coloris  est  l'effet  qui  résulte  de  l'ensemble 
et  de  l'assortiment  des  couleurs.  Les  tableaux  du  Titien 
exceUent  par  la  beauté  du  coloris  ;  c'est  un  des  peintres 
qui  surent  le  mieux  préparer  et  employer  les  couleurs. 

—  Anton.  Pâleur. 

—  Enctcl.  Peint.  V.  coloriste. 
COLORISATION  (si-on)  n.  f.  Physiq.  Manifestation  d'une 

couleur  :  La  colorisation  de  la  lumière  par  le  prisme.  (Inus.) 

—  Pharm.  Cliangement  de  couleur  survenant  dans  cer- 
taines substances,  par  l'effet  de  la  nature  ou  celui  de  l'art. 

—  Techn.  Action  d'appliquer  des  couleurs  par  un  pro- 
cédé quelconque  sur  un  corps  :  Colorisation  électro-ma- 
gnétique. Il  Quand  la  colorisation  s'opère  sur  le  papier, 
on  lui  donne  plus  couramment  le  nom  de  coloriage  ;  quand 
cette  application  a  lieu  sur  étoffe,  on  dit  mieux  coloration. 

COLORISTE  (rissf)  n.  Peint.  Artiste  qui  excelle  par  le 
coloris,  on  qui  cherche  avant  tout  les  effets  de  coloris  ; 
Rubens  est  un  des  plus  qrands  coloristes. 

—  Personne  qui  colorie  des  cartes,  des  estampes,  atc. 
Il  On  dit  plus  ordinairement  enlumineur,  edse. 

—  Fig  et  littér.  Celui  qui  excelle  à  donner  du  brillant, 
de  l'éclat  à  son  style  :  Tliéophile  Gautier  est  un  excellent 
colobiste. 

Adjectiv.  :  Ecole  coloriste. 

COLORNO,  bourg  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Parme]), 
sur  la  Parma  ;  7.065  hab.  Ancien  château  ducal. 

COLOSIMI,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Cosenza]); 
2.500  hab. 

COLOSSAL,  ALE,  AUX  (rad.  colosse)  adj.  Qui  a  des  di- 
mensions considérables  :  Statue  colossale. 

Fig.  ;  Réputation  colossale. 

—  Fam.  Ridiculement  exagéré  :  Prétention  colossale. 
Le  colossal,  n.  m.  Ce  qui  est  colossal  :  Le  colossal  est 

aussi  loin  du  grand  que  le  joli  est  loin  du  Aeau.  (L.  VeuUlot.) 

—  Anton.  Microscopique. 

COLOSSALEMENT  adv.  D'une  manière  colossale. 
COLOSSE  liât,  colossus;  gr.  kolossos)  n.  m.  Statue  d'une 

hauteur  extraordinaire  :  Le  colosse  de  Rhodes. 

—  Par  ext.  Homme,  animal  ou  objet  extraordinairement 
grand  :  L'éléphant  est  le  colosse  de  la  création. 

Fig.  Homme  ou  être  personnifié  ;  personnage  consi- 
dérable"; J'ai  du  regret  de  voir  Tite-Lire  jeter  ses  fleurs  sur 
ces  énormes  colosses  de  l'antiquité.  (Montesq.)  Il  Le  Co- 
losse du  Nord.  S'est  dit  longtemps  pour  l'Empereur  de 
Russie,  pour  l'Empire  russe. 

Adjectiv.  m.  et  f.  :  Femme  colosse. 

—  Enctcl.  Parmi  les  colosses  les  plus  remarquables 
que  nous  a  légués  l'antiquité,  il  faut  citer  le  grand  sphinx 
de  Gizèb,  le  plus  grand  qu'aient  sculpté  les  Egyptiens. 
La  tête  a  2»,55  de  hauteur;  la  longueur  du  corps  est  de 
39  mètres,  et  sa  hauteur  totale  a  environ  n  mètres. 

Le  plus  ancien  des  colosses  grecs  fut  celui  à' Apollon  à 
Amvclès,  ouvrage  de  Bathyclès.  Deux  autres  célèbres 
colosses  de  la  Grèce  furent  les  deux  statues  chrysélo- 
phantines  de  Minerve  protectrice  à  Athènes  et  de  Jupiter 
à  Olympie,  exécutées  par  Phidias.  Le  Jupiter  Olympien 
n'avait  pas  moins  de  11  mètres  assis.  Après  ces  œuvres 
de  Phidias,  il  faut  placer  :  la  Junon  d'Argos,  exécutée  par 
Polyclète  ;  ÏApollon  Capilolin,  transporté  d'ApoUonie 
(Pont)  à  Rome  par  Lucullus,  haut  de  13", 86;  VApollon 
de  Tarente,  ouvrage  de  Lysippe,  haut  de  18  mètres,  etc. 
Mais  le  colosse  le  plus  fameux  fut  celui  d'Apollon  ou  du 
Sohil,  érigé  à  Rhodes.  CV.  Rhodes  [colosse  de]). 

Les  Romains  élevèrent  aussi  à  leurs  dieux  des  statues 
colossales;  telle  celle  de  Jupiter  Toscan,  que  Sp.  Curvilms, 
l'an  482  de  Rome,  lit  élever  au  Capitole,  avec  l'airain  des 
armes  enlevées  aux  Samnites.  On  l'apercevait  d'Albano. 
Curvilius  fit  faire  sa  propre  statue  des  limailles  et  ro- 
gnures du  colosse,  et  la  plaça  devant  les  pieds  du  dieu.  Le 
colosse  d'Apollon,  en  bois,  haut  de  plus  de  14  mètres,  fut, 
au  temps  d  Auguste,  transféré  d'Etrurie  devant  le  temple 
d'Apollon  Palatin.  On  cite  encore  le  Jupiter  Pompéien, 
dédié  par  1  empereur  Claude  et  placé  au  champ  do  Mars, 
près  du  théâtre  de  Pompée.  Selon  Pline,  tous  ces  colosses 
furent  surpassés  par  le  Mercure  que  le  Grec  Zénodore 
exécuta  pour  la  cité  des  Arverncs,  dans  3a  Gaule.  Celte 
statue,  la  plus  grande  c|ue  la  statuaire  ait  jamais  exécutée, 
di^on,  coûta  dix  années  do  travail,  et  fut  payée  40  mil- 
lions de  sesterces  (plus  do  4  millions  de  francs).  Néron, 
fit  faire  par  Zénodore  sa  statue  colossale,  qui,  haute  do 
33  mètres,  fut  placée  sur  lo  vestibule  de  la  Maison  d'Or, 
puis  consacrée  par  Vespasien  à  Apollon,  dont  la  tête  fut 
substituée  à  celle  do  Néron. 

Au  moyen  âge,  on  érigea,  à  l'entrée  ou  dans  1  intérieur 
de  beaucoup  (Tégliscs,  des  statues  colossales,  auxquelles 
on  donnait  le  nom  de  Sainl-Christophe.  On  en  voyait  une, 
haute  do  28  pieds,  à  Notre-Dame,  près  de  la  porte. 

Mais  les  modernes  n'ont  exécuté  des  statues  colossales 
que  quand  léloignement  du  point  do  vue  rendait  néces- 
saire l'exagération  des  proportions.  Il  est  quelques-uns  de 
ces  colosses  qui  méritent  d'être  cités.  D'abord,  le  Saint 
Charles  liorromée ,  à  Arona.  (V.  Borromée.  )  Rappelons 
aussi  la  statue  de  X Apennin  ou  Jupiter  Fluvius,  sculptée 
vers  1570  et  attribuée  à  Jean  Bologne  ou  à  l'Ammanato, 
à  Florence.  I^  statue  de  la  Bavière,  placée  au-devant  du 
Walhalla  bavarois,  mesure  15  mètres  do  hauteur  et  se 
dresse  sur  un  piédestal  de  7  mètres.  Un  escalier  en  spi- 
rale, pratiqué  â  l'intérieur,  permet  d'arriver  jusqu'à  une 
ouverture  ruénagéo  sous  les  cheveux  et  d'où  l'on  découvre 
un  immense  horizon.  Ije  colosse,  fait  do  six  on  sept  pièces, 
est  tout  en  bronze.  I.a  //aoarincstdue  au  sculpteur  Schwan- 
thalcr.  I.a  Franco  possède  la  statue  de  Aotrc-Uanie  du 


Puy.  par  Bonnassieux,  haute  de  15  mètres  sans  le  piédes- 
tal, et  à  l'intérieur  do  laquelle  un  escalier  permet  de  mon- 
ter jusqu'à  la  tête.  Bartholdi  a  exécuté,  en  187S,  une  statue 
colossale  de  la  Liberté  éclairant  le  monde,  placée  à  l'entrée 
du  port  de  New-York  :  elle  mesure  33  mètres,  et  son  pié- 
destal 34. 

—  Anton.  Myrmidon,  nabot,  nain,  pygmée. 

Colosses,  ville  de  Phrvgio  (Asie  Mineure),  sur  le 
Méandre  et  le  Lycus,  fut  une" colonie  des  Grecs  asiatiques, 
au  temps  des  conquêtes  d'Alexandre.  Elle  appartint  aux 
rois  de  Syrie,  puis  aux  rois  de  Pcrgame,  dont  le  dernier, 
Attale,  légua  ses  Etats  aux  Romains.  Colosses  lit  partie  do 
la  province  d'Asie.  Saint  Paul  convertit  cette  ville  au  chris- 
tianisme et  adressa  une  épître  à  ses  habitants.  Après  lo 
règne  de  Constantin,  une  nouvelle  division  de  l'empiro  in- 
corpora Colosses  dans  la  Phrygie  ;  elle  fut  plus  tard  com- 
prise dans  la  province  des  Thracéniens.  Prise  par  les  Turcs 
Seldjoukides  (1070),  reprise  par  les  Grecs  de  Constanti- 
nople,  elle  tomba,  en  1294,  au  pouvoir  des  Turcs  Ottomans, 
qui  la  possèdent  encore.  C'est,  actuellement,  une  bourgade 
i^ue  domine  un  château  fort  très  délabré. 

COLOSSIEN,  ENNE  (si-m,  en'),  personne  née  à  Colosses, 
ou  qui  habitait  cette  ville.  —  Les  Colossiens. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  ville  ou  à  ses  habi- 
tants :  Eglise  colossienne. 

Colossiens  (Epître  de  saint  Paul  aux).  V.  épItbe. 

COLOSSOCHÉLYS  {ké-liss)  n.  m.  Genre  de  tortues,  fos- 
siles dans  les  terrains  tertiaires  de  l'Inde.  (Le  colossochelys 
Allas  des  monts  Sivalik  a  une  carapace  bombée,  atteignant 
4  m.  de  long.) 

COLOSTRATION  (stra-si-on  —rad.  colostrum)  n.  f.  Mala- 
die des  enfants  nouveau-nés,  qu'on  supposait  produite  par 
le  colostrum. 

COLOSTRUM  {slroni')  n.  m.  Lait  de  la  femme  qui  vient 
d'accoucher. 

—  Encycl.  Pendant  les  derniers  mois  de  la  grossesse, 
les  glandes  mammaires  sécrètent  un  liquide  jaunâtre  et 
opaque,  lo  colostrum,  qui  n'acquiert  ses  caractères  détini- 
tils  qu'après  l'accouchement.  Lasécrétion  du  colostrum  pré- 
cède donc  la  sécrétion  du  lait,  dont  il  diffère  d'abord  beau- 
coup, mais  dont  il  se  rapproche  ensuite  de  plus  en  plus. 
Il  est  caractérisé  au  début  par  sa  richesse  en  albumine  et  en 
sels  minéraux,  par  sa  pauvreté  relative  en  beurre  et  l'absenco 
à  peu  près  complète  de  caséine.  Sa  richesse  en  matières 
minérales  explique  ses  propriétés  purgatives,  qui  facilitent, 
chez  le  nouveau-né,  l'expulsion  du  méconium.  Le  colostrum 
résulte  de  l'activité  des  cellules  des  culs-de-sac  sécrétoires, 
qui  grossissent  et  multiplient  leurs  noyaux,  et  dont  une 
partie  se  détache  et  est  éliminée,  avec  les  gouttelettes 
graisseuses,  par  la  lumière  du  cul-de-sac,  d'où  le  carac- 
tère, primitivement  très  séreux,  de  cette  sécrétion. 

COLOT,  famille  de  chirurgiens  français,  qui  garda  pen- 
dant plus  d'un  siècle  le  secret  de  l'opération  de  la  taille 
par  la  méthode  dite  de  ?iaut  appareil.  Le  premier  fut  Ger- 
main CoUot,  dont  la  vie  est  peu  connue.  (On  sait  seule- 
ment qu'en  1470,  il  tenta  la  première  opération  de  la 
pierre,  dans  le  cimetière  de  Saint-Séverin,  sur  un  archer 
condamné  à  mort  pour  vol,  et  que  l'opération  réussit.  Le 
condamné  eut  sa  grâce  et  reçut  encore  de  Louis  XI  une 
somme  d'argent.)  —  Le  plus  célèbre,  Laurent  Colot,  né 
en  Champagne,  fut  chirurgien  de  Henri  U  (1556)  et  Zi(/io- 
tomisle  de  l'Hôtel -Dieu.  Cette  charge,  créée  pour  lui, 
passa  à  ses  descendants.  (Un  de  ceux-ci,  François,  der- 
nier du  nom,  auteur  d'un  Traité  de  l'opération  de  la  taille, 
est  mort  en  1706.) 

COLOTE  ou  COLOTES  {lo-tèss')  n.m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères malacodermos,  famille  des  malachiidés,  compre- 
nant de  petites  formes  variées  de  jaune  et  de  rouge  suc 
un  fond  plus  sombre,  et  dont  les  femelles  sont  souvent 
aptères.  (On  connaît  une  douzaine  d'espèces  de  colotes 
d^urope  et  d'Afrique  [Nord  et  extrême  Sud].) 

COLOTÈS,  philosophe  grec  du  m"  siècle  avant  notro 
ère.  Il  devint  un  des  disciples  d'Epicure,  dont  il  adopta 
les  idées  avec  enthousiasme.  Il  a  écrit  un  traité  dont  le 
titre  résume  la  thèse  :  Suivre  les  maximes  des  philosophes 
autres  qu'Epicure,  ce  n'est  pas  vivre.  Plutarijue  a  composé 
contre  lui  deux  des  traités  réunis  dans  les  Œuvres  morales. 
COLOTLAN,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Jalisco),  sur  le 
rio  de  Jeres,  affluent  du  Santiago  ;  7.900  hab.  Culture  et 
tissage  du  coton.  Ch.-l.  d'un  canton  peuplé  de  42.580  hab. 
et  d'un  département  peuplé  de  18.900  hab. 

CÔLOTOMIE  Imt  —  de  côlon,  et  du  gr.  tome,  section)  n.  f. 
Ouverture  du  colon,  pratiquée  pour  former  un  anus  arti- 
ficiel. 

COLOUGLI  ou  COULOUGLI  (du  turc  koul,  esclave,  et 
nglou,  fils)  n.  m.  Nom  donné,  en  Algérie,  aux  hommes  nés 
d'une  femme  indigène  et  d'un  Turc. 

COLOUZE  (louz')  n.  m.  Variété  de  blé,  cultivée  dans  la 
Moldo-"S'aIachie. 

COLPEURYNTER  (rin-tèr'  —  du  gr.  kolpos,  vagin,  et 
euruntêr,  qui  élargit)  n.  m.  Dilatateur  du  vagin,  consistant 
en  un  ballon  de  caoutchouc  muni  d'un  tube  en  caoutchouc 
souple  et  non  extensible.  (Le  colpeurynter,  dont  on  se  sert 
iiour  dilater  rapidement  le  vagin,  pour  provoquer  l'accou- 
chemont  ou  î'avortement,  a  été  imaginé  par  l'accoucheur 
Braun,  de  "Vienne.) 

COLPIACE  ou  COLPLAS  (pi-ass)  n.  f.  Genre  de  scrofu- 
lariacées,  renfermant  dos  arbustes  très  rameux  de  l'Afri- 
que australe. 

COLPIDIUM  {di-om")  n.  m.  Genre  d'infusoires  holotri- 
ches,  famille  des  cinétochilidés,  comprenant  des  formes  à 
bouche  latérale  ou  ventrale,  avec  une  membrane  faisant 
saillie  au  dehors.  (Les  colpidium  sont  des  animaux  micro- 
scopiques, habitant  les  eaux  douces.) 

COLFITE  (du  gr.  kolpos,  vagin)  n.  f.  Pathol.  Inflamma- 
tion du  vagin. 

COLPO,  comm.  du  Morbihan,  arrond.  et  à  19  kilom.  de 
Vannes,  non  loin  do  la  Claye,  sur  le  versant  nord  des 
collines  de  la  lande  do  Lanvâux  ;  1.161  hab.  Moulins. 

COLPOCÈLE  (du  gr.  kolpos,  vagin,  ot  kèlé,  hernie)  n.  f. 
Ilornie  vaginale. 

COLPOCYSTOTOMIE  {si-sto  —  du  gr.  kolpos,  vagin; 
kusiis,  vcisi.' .  it  tome,  section)  n.  f.  Extraction  do  la 
pierre  vésicule  par  le  vagin. 


126 

COLPODE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  carnas- 
siers ou  carnivores,  famille  des  carabidés,  tribu  des  spho- 
drinés,  comprenant  des  formes  allongées,  élégantes,  lui- 
santes ou  métalliques,  d'Amérique,  de  Malaisie  et  de  l'Inde. 
(Les  colpodes  comptent  plus  de  deux  cent  cinquante  espè- 
ces, abondant  surtout  dans  l'Amérique  équatoriale.) 

COLPODELLE  ou  COLPODELLA  [dél')  a.  f.  Genre  de  pro- 
tozoaires flagellâtes,  comprenant  des  microorganismes 
cillés,  qui  ressemblent  à  des  zoospores  de  my.xomicètes  et 
qui  vivent  en  parasites  sur  les  chiamydomonades. 

COLPODIE  (rft)  n.  f.  Genre  de  graminées,  tribu  des  agros- 
tidées,  comprenant  sept  espèces  qui  croissent  dans  l'Amé- 
rique du  Nord,  dans  les  régions  arctiques  de  l'Asie,  de 
l'Amérique  et  des  hautes  montagnes  de  l'Asie  centrale. 

COLPOPÉRINÉORAPBIE  (du  gr.  kolpos,  vagin;  péri- 
naios,  périnée,  et  raphé.  suture)  n.  f.  Suture  intéressant 
la  muqueuse  vaginale  et  la  peau  du  pennée. 

COLPOPTOSE  (du  gr.  kolpos,  vagin,  et  ptôsis,  chute)  n.  f. 
Prolapsus  du  vagin. 

COLPORAPHIE  (du  gr.  kolpos,  vagin,  et  raph^,  suture) 
n.  f.  Suture  du  vagin.  Syn.  éi.ttrorraphie. 

COLPORRAGIE  [po-ra-ji  —  du  gr.  kolpos,  vagin,  et  rhagê, 
éruption)  n.  f.  Ecoulement  de  sang  par  le  vagin. 

COLPORRAGIQUE  [jik')  adj.  Méd.  Qui  se  rapporte  â  la 
colporragie  :  Ecoulement  colporragique. 

COLPORTAGE  (taj)  a.  m.  Action  de  colporter;  métier 
de  colporteur  :  Le  colportage  est  réglementé. 

—  Encycl.  Colportage  des  livres  ou  imprimés.  La  loi  du 
2  mars  1791,  en  abolissant  les  corporations,  rendit  libre  la 
profession  de  colporteur.  Les  lois  de  1834  et  1849  exigèrent 
une  autorisation,  toujours  révocable,  délivrée  par  les  pré- 
fets. La  loi  n'exigeait  d'autorisation  que  pour  les  colpor- 
teurs, mais  la  jurisprudence,  à  la  suite  du  ministre  de 
l'intérieur,  admit  que  cette  autorisation  pouvait  être  subor- 
donnée à  la  condition  de  ne  pas  vendre  certains  livres 
déterminés.  Allant  encore  plus  loin  dans  cette  voie,  de 
Maupas,  par  deux  circulaires  de  1852,  exigea,  en  outre,  la 
formalité  do  l'estampille  pour  les  livres  colportés.  U  in- 
stitua même  une  commission  de  colportage,  chargée  da 
dresser  la  liste  des  écrits  dont  le  colportage  pouvait  être 
autorisé.  Supprimé  au  4-Septembre,  ce  régime  fut  rétabli 
le  27  septembre  1871,  et  il  n'y  fut  plus  porté  atteinte  que 
par  les  lois  de  1878  et  de  1880. 

La  loi  de  1881  supprime  la  nécessité  du  catalogue  visé 
par  le  sous-préfet,  encore  exigé  par  la  loi  de  1880.  Elle 
supprime  également  l'obligation  pour  le  colporteur  do 
justifier  de  la  qualité  de  Français  et  de  la  jouissance  de 
ses  droits  civils  et  politiques;  elle  astreint  seulement 
â  la  déclaration  préalable  toute  personne  .  qui  voudra 
exercer  la  profession  de  colporteur  ou  de  distributeur  do 
livres,  écrits,  brochures, journaux,  dessins,  gravures,  litho- 
graphies et  photographies  sur  la  voie  publique  ou  en  tout 
autre  lieu  public  ou  privé».  Cette  déclaration  doit  être 
faite  à  la  préfecture  du  domicile  et,  pour  les  périodiques, 
à  la  mairie  ou  à  la  sous-préfecture. 

Sont  assimilés  aux  colporteurs  les  bibliothécaires  des 
gares,  les  marchands  de  journaux  installés  dans  les 
kiosques  et  les  libraires  forains.  Il  y  a  doute  en  ce  qui 
concerne  les  libraires  étalagistes.  . 

La  loi  de  1881  porte  formellement  que  la  distribution  et 
le  colportage  accidentels  ne  sont  soumis  à  aucune  décla- 
ration. Exemples  :  la  distribution  de  bulletins  électoraux, 
fait  accidentel  ;  la  distribution  des  bulletins  de  l'armée  du 
Salut,  fait  non  accidentel. 

Los  contraventions  sur  l'omission  de  la  déclaration,  sa 
fausseté,  la  non-représentation  du  récépissé  sont  de  la 
compétence  du  tribunal  de  simple  police.  Les  circonstances 
atténuantes  sont  admises.  Le  colporteur  peut,  en  outre  et 
suivant  les  cas,  être  recherché  comme  auteur  ou  complice 
dos  différents  délits  relevés  par  la  loi  sur  la  presse.  Il  peut 
encore  être  poursuivi,  conformément  au  droit  commun, 
pour  le  colportage  d'édits  ou  dessins  obscènes. 

Colportage  de  marchandises.  Tout  individu  transportant 
des  marchandises  de  commune  en  commune  est,  d'après 
la  loi  du  15  juillet  18S0,  un  colporteur  ;  il  est  soumis  à  la 
patente,  qui  est  réduite  de  moitié  quand  il  opère  dans 
un  rayon  de  moins  de  20  kilomètres  du  heu  do  son  do- 
micile. La  ta.xe  est  encore  réduite  de  moitié  quand  la  voi- 
lure est  attelée  avec  des  ânes  ;  de  même,  encore,  pour 
certains  commerces  :  balais,  fonte  ouvragée,  etc.  Ces  col- 
porteurs sont  imposés  dans  la  commune  où  ils  résident  le 
plus  habituellement. 

Le  colportage  est  interdit  pour  le  tabac,  les  allumettes, 
les  cartes  à  jouer.  Il  faut  noter,  à  ce  sujet,  la  distinction 
d'avec  la  contrebande  qui  n'existe  que  :  1°  quand  les  mar- 
chandises ont  été  saisies  et  capturées  dans  un  rayon  do 
2  myriamètres  de  la  frontière  ;  2»  quand  les  marchandises 
capturées  en  dehors  dudit  rayon  ont  été,  depuis  ce  rayon, 
l'objet  d'une  poursuite  à  vue  non  interrompue  jusquau 
lieu  de  la  saisie.  . 

Le  colportage  des  boissons,  du  sel,  des  sucres,  est  in- 
terdit, sous  certaines  réserves,  à  raison  de  l'impôt.  Est  en- 
core interdit  lo  colportage  des  matières  d'or  et  d  argent; 
de  même,  le  colportage  du  gibier  et  du  poisson  en  temps 
prohibé,  do  la  poudre,  de  la  dynamite  et  des  substances 
cxplosiblos  ;  enfin,  des  objets  déclarés  dangereux  à  trans- 
porter pour  la  salubrité  publique  par  le  gouvernement  ou 
l'autorité  municipale. 

COLPORTER  (de  col,  et  de  porter;  proprem.  «  porter 
sur  lo  cou  »)  V.  a.  Transporter  des  marchandises  de-ci, 
de-là,  dans  les  villes  ou  les  campagnes,  pour  les  vendre  : 
Colporter  des  livres,  de  la  mercerie. 

—  Par  ext.  Offrir  en  divers  lieux  :  Fulton  colporta 
son  génie  chez  les  peuples  étrangers.  (De  Tocqueville.) 

—  Fig.  Répandre,  propager  :  Colporter  une  nouvelle. 
Se  colporter,  Etre  colporté. 

COLPORTEUR,  EUSE  (rad.  colporter)n. Marchand  ambu- 
lant qui  porto  sa  marchandise.  (Se  du  spécialement  d'un 
marchand  ambulant  qui  vend ,  dans  les  campagnes ,  dos 
livres,  brochures,  almanachs.)  —  Fig.  :  Colporteur  de 
nouvelles.  Celui  qui  les  répand  de  tous  côtés. 

—  Adjectiv.  :  Marchand  colporteur. 

—  Encycl.  V.  colportage. 

COLPOSCELIS  (posé-liss)B.m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
ros-hétéromères,  famille  des  ténébrionidés,  tribu  dos  ton- 
tyriiiiés,  comprenant  dos  formes  à  thorax  allongé,  à  tégu- 
ments lissos,  assez  luisants,  toujours  noirs.  (L'espèce  type 


127 

do  co  gonro,  colposcelis  nasuta,  longuo  do  O^.OlD,  habite 
la  Crimôo.) 

COLPOSPERMUM  {spèr'-mom')  n.  m.  Gonro  do  graines 

fossilos  cylindi'iquos,  marquées  do  côtos  arrondies  sépa- 
rées par  des  crôtes  saillantes  formant  réseau(torrain  houil- 
lor  supérieur  et  pormion). 

COLPOSTÉNOSE  {sté—  du  gr.  kolpos,  vagin,  ot  stenôsis, 
rAiroiisscMiHMii,  roiréci)  n.  f.  Kôtrécissomontdu  vagin,  ii  On 
dll.  aussi  (.oi.i'iisri'KiNOSE. 

COLPOTOMIE  {mi  —  du  çp.  kolpos,  vagin,  ot  tome,  inci- 
sion) n.  f.  Incision  du  vagin,  pour  l'opération  delà  taille. 

COLPOXYLON  n.  m.  Genre  fossilo,  comprenant  des 
troncs  caractérisés  par  un  cylindre  ligneux  pou  épais  ot 
replié  à  l'intériour  en  l'orme  de  festons.  (Le  parenchyme 
cellulaire  est  parcouru  par  do  nombreux  faisceaux  vascu- 
lairos  so  rendant  aux  fouilles.  Ces  tiges  se  rencontrent 
dans  le  terrain  pormion.  Los  uns  los  comparent  aux 
cijcadc'es,  les  autres  aux  fougères.) 

GOLQUHOUN  (Archibald  Ross),  ingénieur  et  publicisto 
anglais,  né  eu  1840.  Il  fut  attaché,  en  1875,  à  titre  d'ingé- 
nieur des  chemins  de  for,  au  service  du  gouvernement 
indien  ;  on  1S79,  il  remplit  une  mission  dans  les  provinces 
siamoises.  Il  explora  ensuite  la  Chine  méridionale.  La 
relation  de  son  voyage,  Across  Chryse  (»  A  travers  la  Chry- 
sée  i>)  a  été  traduite  parCh.Siraond,sous  le  titre  do  -.Autour 
du  Tonkin,  la  Chine  méridionale  (1884-1885).  De  1883  à  1885, 
Colquhoun  lit  deux  voyages  en  Chine  et  au  Tonkin,  comme 
correspondant  du  «  limes  ",  pendant  la  guerre  franco- 
chinoise.  Il  reçut,  alors,  une  mission  à  1  effet  d'établir 
entre  la  Chine  et  l'Inde  une  ligne  télégraphique.  Il  obtint 
également  du  roi  do  Siam  qu'il  établirait  un  chemin  de  fer 
à  travers  ses  Etats.  En  1885,  les  projets  do  Colquhoun 
étaient  en  partie  réalisés  :  la  Birmanie  supérieure  était 
annexée  ;  lui-même  était  nommé,  dans  ce  pays,  commissaire 
du  district  de  Sagun,  qu'il  administra  depuis  cette  époque. 

GOLQUHOUNIE  {nî  —  de  Colquhoun,  n.  pr.)  n.  f.  Genre 
de  labiées-stachydées,  renfermant  des  arbrisseaux  volubi- 
les  dos  Indes  orientales. 

GOLROY-LA-GRANDE,  comm.  des  Vosges,  arrond.  et 
à  16  kilom.  do  .Saiut-Dié,  sur  la  Fave  ;  1.079  hab.  Com- 
merce de  bois.  Fours  à  chaux,  fabriques  de  sabots,  mou- 
lins, tissages  à  bras. 

COLSMANNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  onosma. 

COLSTERWORTH,  village  d'Angleterre  (comté  de  Lin- 
coln), sur  le  Witham,  tributaire  du  Wash  ;  l.ooo  hab.  Au 
hameau  de  Woolsthorpo,  dépendant  do  ce  village,  naquit 
Newton. 

GOLSUN  (5own')n.  m.  Nom  indien  d'un  chien  sauvage  de 
l'Iudc,  répandu  dans  tout  l'Hindoustan  montagneux,  et  qui 
est  une  variété  dU;  buansu  {cyon  ou  chrijsœus  jirimxvus) 
de  l'Himalaya  et  du 
Népaul.  [Le  dole  ou 
colsun  [cyon  Ducku- 
nensis)  a  les  mômes 
mœurs  que  le  buansu, 
chasse  en  plein  jour 
par  bandes  de  dix 
ou  douze  individus.] 

V.   CYON. 

COLT  (Samuel), 
inventeur  américain, 
néàHartforden  1814, 
dans  le  Connecticut,  mort  en  1862.  Il  inventa  le  pistolet  à 
plusieurs  coups  dit  "  revolver  u,  et  créa,  on  1835.  une  fa- 
brique d'armes  de  ce  genre,  mais  sans  succès.  Après  .s'étro 
livré  à  diverses  entreprises,  il  organisa  une  nouvelle  fa- 
brique de  revolvers  perfectionnés  à  Hartford,  et  son  inven- 
tion eut  alors  un  toi  succès  qu'il  laissa  en  mourant  environ 
15  millions  do  francs. 

COLTARn.  m.,  GOLTARER  V.  a.,  COLTARISATION  n.  f., 
COLTARISER  v.  a.  Corruptions  de  coaltar,  coaltarek, 

COALTAHISATION,    Ot   COALTAKISKR. 

COLTELLINI  (Agostino),  poète  italien,  né  à  Florence 
en  1613,  mort  en  1693.  Il  fonda  à  Florence  la  célèbre  aca- 
démie dos  Apatisti  (IG31),  publia  des  poésies  dans  lo  gonro 
badin  :  /time  piacevole  (1640),  puis  des  écrits  dans  le  stylo 
pédantesque  alors  à  la  mode.  Il  était  membre  do  l'académie 
do  la  Crusca. 

COLTELLINI  (Céleste),  cantatrice  de  l'écolo  italienne, 
née  à  Livourno  en  1764.  Elle  débuta  à  Naples  on  1781, 
ot  l'empereur  d'Autriche  Joseph  II,  l'y  ayant  entendue 
on  1783,  fut  tellomont  enthousiasmé  de  son  talent  qu'il  la 
fit  aussitôt  engager  à  l'Opéra  do  Vienne,  avec  un  traite- 
mont  do  10.000  ducats.  Elle  retourna  plusieurs  années 
après  à  Naples,  oii  Paisiollo,  à  son  retour  de  Uussio, 
écrivit  pour  elle  Ninapasza 
per  amorc,  qui  fut  pour  cllo 
un  véritable  triomphe. 

COLTEPEG,  bourg  du 
Mexique  {p;tat  de  Mexico), 
près  d'un  affluent  du  flouvo 
côtierdolasBaIsas;7.600h. 

COVTlN{rad.coll>-t)n.m. 
Gilet  de  cuir  à  l'usage  dt^s 
portefaix  ot  destiné  à  ga- 
rantir leur  cou  et  leurs 
épaules,  il  Chapeau  de  cuir  à  largos  bords,  qui  fjarantit  lo 
cou  ot  les  épaules  des  portefaix,  en  mémo  temps  qu'il  fait 
participer  la  této  i  la  charge  qu'ils  portent. 

—  Pop.  Force,  énergie. 

COLTINAGE  (naf)  n.  m.  Transport  des  fardeaux  sur 
l'épaide  et,  par  oxt.,  à  l'aido  do  la  bricole. 

COLTINER  V.  a.  Porter  ù  l'aide  du  coltin.ot,  par  ext., 
Traîner  à  l'aido  do  la  bricole. 

COLTINEUR  n.  m.  Ouvrier  coitré  du  coUin  ot  transpor- 
tant sur  la  tôte,  les  épaules,  de  pesants  fardeaux  :  Suufcut 
If  coLTiNKUR  déeharf/e  les  hntcaxix.  \\  Ouvrier  qui  traîne  uno 
charrette  à  l'aido  de  la  bricole. 

C0LTI3  {tî)  n.  m.  Couple  dont  lo  pied  so  trouve  à  la 
ionction  do  l'étravo  av(M-  la  quille,  au  point  où  commence 
la  saillio  dos  bossoirs,  ii  Muraille  verticale,  nu'on  élevait 
autrefois  Hur  lo  bau  qui  joint  les  extrémités  des  coltis. 

C0LUBRIDÉ8  n.  m.  pi.  Kamillo  do  reptiles  coluhriformos, 
comprenant  lo»  couleuvre»  et  autres  serpents  non  voni- 


COLPOSPERMUM  —  COLUMBUS 


meux,  à  této  séparée  du  tronc  par  un  cou  étroit,  et  garnie 
do  plaques.  (Les  nombreuses  espèces  do  colubridés  sont 
réparties  en  quatre  tribus  :  coroncllinés ,  natricinés,  colu- 
■  àrinds,  dryadmés.)  —  Un  coluuridé. 

COLUBRIFORMES  n.  m.  pi.  Soué-ordre  de  reptiles  ophi- 
diens, comprenant  les  serpents  à  largos  écailles  dispo- 
sées par  rangées,  à  tôto  rocouvorto  lo  plus  souvent  par 
des  plaques,  à  mâchoires  ordinairement  extensibles.  —  Un 

COLUnRlFORME. 

—  Encycl.  La  grande  majorité  des  colubriformes  sont 
dépourvus  de  crochets  venimeux  (aglyphodontos)  ;  beau- 
conp,  cependant,  ont  des  dents  sillonnées,  on  rapport 
mémo  avec  uno  petite  glande  à  venin  (opistoglyphes).  Les 
colubriformes,  dont  le  type  le  plus  commun  est  la  couleu- 
vre, se  divisent  on  quatorze  tamilles  :  uropeltidés,  tortri- 
cidés,  pythonidés,  calamaridés,  colubridés,  homalopsidi'-s, 
dendropliidés,  dryophidés,  psammophidés,  rhachiodontidis, 
dipsadidés,  scytalidés,  lycodontidés,  acrochordidés.  Répan- 
dus dans  toutes  les  régions  du  globe,  surtout  dans  los  plus 
chaudes,  où  ils  atteignent  uno  taille  gigantesque  {boas, 
eunectes  et  pythons),  les  colubridés  ont  des  représen- 
tants fossiles  dans  les  terrains  tertiaires. 

COLUBRIN.  INE  (du  lat.  coluber,  bri,  couleuvre)  adj.  Qui 
appartient  à  la  couleuvre. 

COLUBRINA  n.  m.  Genre  de  rhamnacées-rhamnées, 
comprenant  une  douzaine  d'espèces  d'arbustes  dressés  ou 
sarmenleux  des  régions  tropicales.  Citons  lo  colubriiia 
fermentium  (Guyane),  dont  lécorce  s'ajoute  aux  liquides 
sucrés  pour  en  obtenir  la  fermentation,  il  L'un  des  noms 
vulgaires  do  la  bryone,  plante  cucurbitacée. 

COLUBRINE  n.  f.  Qualité  d'argile  plastique  et  pure,  em- 
ployée pour  la  fabrication  des  poteries  fines. 

GOLUBRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  reptiles  ophidiens,  fa- 
mille des  colubridés ,  comprenant  les  couleuvres  k  této 
quadrangulaire,  revêtue  de  plaques  inégales,  à  queue  do 
longueur  moyenne.  [La  couleuvre  {coluber  ou  elaphis)  est 
un  dos  genres  principaux.]  —  Un  coldbriné. 

GOLUGCI  (Raffaele),  auteur  dramatique  italien,  né  à 
Naples  en  1825.  Doué  d'une  extrême  fécondité,  il  a  colla- 
boré à  divers  journaux  et  revues,  écrit  un  grand  nombre 
de  comédies,  de  drames,  do  ballets,  qui,  pour  la  plupart, 
ont  eu  du  succès,  et  publié  des  romans,  ainsi  que  dos 
impressions  de  voyage.  Nous  citerons,  parmi  ses  drames  : 
Elisabetta  Sirani  (1848);  Luisa  San-telice  (1861);  Ala- 
manna  (i865);  la  Fille  de  liibera  (1867),  etc.,  et,  parmi 
ses  comédies  :  Légèreté  (1855);  le  Lendemain  d'une  révolu- 
tion (18G2)  ;  la  Coirente  (1872)  ;  etc. 

GoLUCHE  (Jean),  soldat  français,  né  à  Gastin,  canton 
do  Nangis,  en  1780,  mort  on  1867,  est  resté  dans  l'imagi- 
nation populaire  comme  le  type  du  soldat  pour  qui  la 
consigne  est  sacrée.  Coluche,  qui  fit  les  campagnes  de 
l'Empire,  était,  en  1809,  en  faction  devant  la  maison  que 
Napoléon  occupait  après  le  combat  d'Ebersberg,  avec  la 
consigne  absolue  de  n'y  laisser  pénétrer  personne.  Vers 
le  soir,  lorsque  Napoléon  se  présenta  pour  entrer,  Coluche, 
qui  ne  le  connaissait  pas,  l'accuodlit  par  un  :  On  ne  passe, 
pas;  et,  voyant  que  1  obstiné  ne  tenait  aucun  compte  de 
son  avertissement,  il  ajouta  ônergiquemont  :  Si  tu  fais  un 
pas  de  plus,  je  te  plante  tna  baïonnette  dans  le  ventre. 
11  fallut  l'intervention  des  officiers  do  l'état-major  général 
pour  lui  faire  entendre  raison.  Quelques  instants  plus 
tard,   l'opiniâtro   factionnaire  comparaissait  devant  lem- 

£crour,  qui   lui   mettait  à  la  boutonnière  la  croix  do  la 
égion  d  honneur. 

CoLUCIUS  (CoLOCCio  Salutato,  dit),  cité  souvent  aussi 
sous  le  nom  de  Salutato,  littérateur  ot  diplomate  italien, 
né  au  château  d'Itignano  en  1330,  mort  à  Florence  en  1406. 
Il  fit  son  droit  ot  so  livra  à  l'étude  des  lettres,  et  surtout  ù. 
celle  des  textes  de  l'antiquité.  Il  compte,  avec  Pétrarque 
et  Boccace,  au  nombre  des  précurseurs  delà 
Renaissance.  Il  devint  chancelier  à  Pérouse, 
puis  secrétaire  apostolique  d'Urbain  V,  à 
Rome.  En  1375,  il  accepta  les  propositions 
do  la  républicpio  de  Florence,  dont  il  devint 
chancelier.  Il  déploya  dans  ce  poste  uno  rare 
capacité  diplomati(|uo  pondant  los  troubles 
qui  agitaient  l'Italie.  En  reconnaissanco  do 
ses  services,  on  lui  éleva 
un  tombeau  magnifique 
dans  l'égliso  do  Santa-  (^^ 
Maria-Novella.  ^^" 

COLUM  {loni)  n.  m. 
Passoire  d'osier  ou  do 
jonc  tressé,  dont  on  so 
servait  pour  l'huile  et  lo 
vin  nouveau,  n  Passoiro 
en  métal  qu'on  remplis- 
sait de  neige,  et  à  ira-  colum. 
vers  laquelle  on  passait 

ensuite  le  vin  au  moment  do  le  boire,  n  Sorte  do  panier 
pour  prendre  lo  poisson  ot  los  crustacés. 

COLUMB  (Michel),  sculpteur  français.  V.  Colomb. 

COLUMBAR  (Ion  —  mot  lat.  imité  do  columbarium,  co- 
lonihier,  par  allusion  aux  trous  qui  ressemblaient  à  ceux 
dun  colombier)  n.  m.  Antiq.  rom.  Instrument  do  géno 
employé  contre  les  esclaves,  ot  qui  paraît  avoir  été  sem- 
blable à  la  cangue  des  Chinois. 

COLUMBARIUM  {Ion,  rt-om')  ou  COLOMBAIRE  {ïon-bih'') 
rdu  lut.  rohunfmrium,  colombior]  n.  m.  Antitj.  rom.  Chez  los 
Latins,  Colombier,  n  Caveau  mertuairo.  (V.  la  partie  en- 
cycl.) [Le  mot  columbarium  s'applique  proprement  aux 
niches,  mais,  par  extension,  il  a  désigné  aussi  l'édifice 
tout  entier.]  il  PI.  Des  cohimuauia. 

—  Liturg.  Sorte  de  baldaquin,  sous  lequel  était  sus- 
pendue la  colombe  qui  contenait  l'oucharistio. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  Par  analogie  avec  la  disposi- 
tion des  colombiers,  on  a  donné  lo  nom  do  columbarium 
à  dos  édifices  mortuaires,  lo  plus  souvent  creusés  dans 
lo  roc  ou  mémo  ontiérement  souterrains,  et  dont  les  pa- 
rois sont  garnies  de  niches  faites  pour  recevoir  chacune 
deux  urnes  contenant  les  restes  d'un  mort.  Uno  inscription 
gravée  sur  le  marbre  ou  la  terre  cuite,  et  lixéo  au-des- 
sous do  la  niche,  indiipio  lo  nom  du  mort  ot  parfois  son 
titro  do  posiossion.  On  trouve  des  rolumbaria  en  Elrurio, 
mais  il  n'est  pas  sftp  qu'ils  no  datent  pas  do  l'époque  ro- 
maine. Les  environs  do  Komo  on  ofi'ront  un  grand  nombre. 


Los  plus  connus  sont  ceux  que  l'on  rencontre,  au  nombro 
de  trois,  au  commencement  de  la  via  Appia,  et  celui  des 
alfranchis  d'Octavie,  femme  de  Néron,  sur  la  mémo  route. 
Codernierest 


^"^^^ 


intéressan  t 
par  sa  belle 
décoration. 
La  villa  Do- 
ria  Pamphili 
possède  aussi 
deux  petits 
co  lumbaria, 
dont  l'un  ren- 
ferme de  cu- 
rieuses pein- 
tures de  pyg- 
mées.  Les 
columbaria 
étaient  ordi- 
nairement ré- 
servés à  la 
■sépulture  des 
esclaves  et 
des  affran- 
chis. Ils  ap- 
partenaient 
soit  à  desspé- 

culatours.  Columbarium  des  esclaves  et  aCfranchis  de  Livie. 
soit,    lo   plus 

souvent,  à  des  collèges  funéraires  privilégiés,  dont  les 
membres  s'assuraient  réciproquement  uno  sépulture  ho- 
norable. Les  chrétiens  profitèrent  des  dispositions  libé- 
rales édictées  en  faveur  de  ces  collèges  pour  creuser  leurs 
catacombes. 

COLUMBELUDÉS  ou  GOLOMBELUDÉS  {l07i-bê-li)  n.  m. 
pi.  Famille  de  mollusques  gastéropodes  cténobranches, 
caractérisés  par  les  petites  dimensions  de  la  coquille  im- 
pcrforée,  presque  ovale,  conique  ou  fusiforme,  la  boucho 
étroite,  etc.  (Le  genre  principal  est  colombelle.)  —  Un  co- 

LUMBELLIDÉ,   OU  COLOMBELLIDÉ. 

COLUMBïA  ou  GOLUMBIE  [lon-bl  —•  do  Christophe  Co^ 
lomb)  n.  m.  Genre  de  tiliacées,  tribu  dos  grewiées,  compre- 
nant trois  espèces  qui  croissent  dans  l'archipel  indien. 

COLUMBIA,  fleuve  de  l'Amérique  du  Nord.  V.  Orégon. 

COLUMBIA,  nom  de  plusieurs  villes  dos  Etats-Unis 
d'Amérique  :  i*»  Capitale  de  l'Etat  do  Caroline  du  Sud  et 
ch.-l.  du  comté  de  Richland,  sur  \e  Congaree  ;  15.355  hab. 
Beaux  monuments  publics  :  palais  do  l'Etat,  palais  de 
justice,  hôtel  de  ville,  université,  bibliothèque.  Nom- 
breuses églises,  séminaire  presbytérien,  arsenal,  maison 
d'aliénés.  Industrie  métallureiquo,  fabrication  do  wagons^ 
important  commerce  de  coton.  La  ville,  fondée  en  1787, 
fut  brûlée  par  Sherman,  pendant  la  guerre  de  Sécession, 
en  février  1 8G5  ;  elle  s'est  rapidement  relevée.  —  2"  Ville  de 
l'Etat  d'Indiana,  ch.-l.  du  comté  de  Whitloy,  sur  un  affluent 
de  l'Eel  River  ;  3.030  hab.  Minoteries  ;  brasserie.  —  Z"  Ville 
do  l'Etat  do  Pensylvanie,  comté  de  Lancaster,  sur  la 
Susquehanna  ;  10.600  hab.  Unie  par  un  pont  de  2  kilomètres 
à  Wrightville.  Point  de  rencontre  de  plusieurs  lignes  do 
chemins  de  fer,  qui  l'unissent  particulièrement  à  Har- 
risburg,  à  Philadelphie  et  à  Washington.  Centre  actif 
pour  l'industrie  métallurgique;  important  marché  pour  lo 
bois.  —  A"  Ville  de  l'Etat  de  Tennessee,  ch.-L  du  comté  do 
Maury.  sur  le  Duck  River,  affluent  du  "Tennessee  ;  5.370  h. 
Collèges.  Minoteries.  —  5°  Bourg  de  lEtat  du  Texas,  dans  lo 
comté  de  Brazoria.sur  le  fleuve  côtier  Brazos  ;  515hab.  Com- 
merce important  pour  le  sucre,  le  coton  et  les  conserves, 

GoLUMBiA  \DisTBicT  de)  ou  District  fédéral,  enclavé 
entre  le  Marvland  et  la  Virginie.  Suporf.  :  181  kil.  carrés; 
230.392  hab.  La  constitution  dos  Etats-Unis  avait  ordonné 
la  formation  d'un  territoire  neutre  dans  lequel  on  établi- 
rait lo  gouvernement  fédéral.  Ce  torritoiro  so  composa 
d'abord  do  deux  comtés  :  l'un  cédé  par  lo  Maryland,  sur 
la  rive  gaucho  du  Potomac  ;  l'autre  cédé  par  la  Virginie, 
syr  la  rive  droite  ;  il  eut  ainsi  une  superficie  do  260  kilo- 
mètres carrés.  En  1846,  on  rendit  à  la  Virginie  lo  comté 
cédé  par  elle,  si  bien  que  le  district  do  Columbia  no  com- 
prend plus,  actuellement,  que  le  comté  situé  sur  la  rivo 
gaucho  du  Potomac.  Il  est  administré  directement  par  lo 
Congrès,  au  moyen  d'une  commission.  C'est  un  petit  pla- 
teau au  climat  doux,  mais  humide,  traversé  par  deux  ri- 
vières :  le  Rock  Crook  et  l'Anacostia.  La  plus  grande  par- 
tie des  habitants  est  répartie  entre  les  deux  villes  de  Goor- 
fetown  (auj.  West-Washington),  et  do  Washington,  siège 
u  gouvernement  fédéral,  qui  ont  fini  par  so  rejoindre  ot 
ne  forment  phis  qu'une  seule  agglomération. 

Columbia,  nom  do  difll'éronts  comtés  dos  Etats-Unis  : 
1"  Dans  l'Efat  do  New-York,  entre  la  rivière  do  l'Hudson 
et  le  Massachusetts.  Ch.-l.  Hudson.  —  2*  Dans  la  partie 
orientale  do  la  Pensylvanie,  traversé  par  la  branche  sep- 
tentrionale de  la  Susquehanna.  Ch.-l,  Bioomsburg. —  3°  Dans 
la  partie  orientale  do  la  Géorgie.  Ch.-l.  AppUmj.  —  4*  Dans 
la  partie  nord-est  de  la  Floride.  Ch.-l.  Lake  City  (autrof. 
Alligator).  —  5"  Dans  la  partie  sud-ouest  do  l'Àrkimsus, 
arrosé  par  la  rivière  Rouge.  Ch.-l.  Maanolia.  —  6"  Dans  la 
partie  méridionale  du  Wiscousin.  Ch.-l.  Portage-City, 

GOLUMBINE  ou  GOLOMBINE  n.  f.  Chim.  V.  COLOMBINK. 
COLUMBITE  on  GOLOMBITE  {km)  n.  f.  Niobato  OU  liy- 

poiiiotiat(»  naturel  de  for  et  de  manganèse.  Syn.  de  UAié- 

KINK,    et   do   .NIOIHTK. 

GOLUMOIUM  OU   COLOMBIUM  n.  m.  Chim.  Syn.  de 

NIOHII-M. 

COLUMBO  ou  COLOMBO  D.  ID.  Bot.  V.  COLOMBO. 
COLUMBHA  n.  f.   Uot.  Svn.  do  C0CCULC8. 

GoLUMBUS,  nom  de  plusiours  villes  dos  Etats-Unis 
d'Amériipie  :  i"  l'apltalo  do  l'Etat  d'Oliio  ot  cli.-î.  du  comté 
de  Franklin,  sur  lo  Scioto  River;  88.150  hab.  (contre  6.490 
on  I84i>  ot  31.274  eu  1870).  Point  do  convergence  de  plu- 
sieurs lignes  de  chemins  de  fer  iniporiitutes.  Eiitrep/kt 
d'un  vasio  lorriloiro  agricole,  contre  considérable  d'exploi- 
tation do  charbon  et  do  for,  nombreuses  usines  métiil- 
liirgiques,  fabrication  do  wagons,  do  machines  agricoles, 
do  voitures;  miuotorios.  Boau  capitolo,  hôtel  de  ville, 
cathédrale;  deux  séminaires  catholiques,  université  do 
rolilu;  arsenal;  instituts  iio  sourds  et  muets,  d'aveugles; 
important  asile  d'aliénés.  ~  S*  Ville  do  l'Etat  d'Indiana, 
ch,-l.  du  comté  de  Buriholomcw,  sur  la  branche  orion- 
tulo  do  la  rivière  Blunclio;  9.000  hub.  Point  do  convor- 


Columelie  :  1-  Mollusque; 
2.  Madrépore. 


COLUMELLAIRE   —   ÇOMALIS 

gence  do  plusieurs  lii,'ne3  de  chemins  do  fer.  Entrepôt 
de  céréales,  minoteries,  scieries,  brasseries,  fabriques  de 
lainages,  etc.  —  3"  Ville  de  l'Etat  de  Géorgie,  ch,-l.  du 
comté  de  Muscogee,  sur  la  rivière  Chattahoochee,  dont 
les  chutes  fournissent  la  force  motrice  nécessaire  à  ses 
usines;  17.305  hab.  Ville  assez  importante  pour  le  com- 
merce du  coton.  Filatures  de  coton,  nombreuses  minote- 
ries, scieries,  fonderies,  fabrique  de  machines,  etc.  Le 
commerce  se  fait  par  plusieurs  lignes  do  chemins  de  fer 
et  par  la  rivière,  navigable  depuis  Columbus.  —  -i"  Dans 
l'Etat  d'Iowa  (comté  do  Louisa);  2.130  bab.  —  5"  Dans 
l'Etat  de  Mississipi,  ch.-l.  du  comté  de  Lo-wndes  ;  4.560  hab., 
au  centre  d'un  district  fertile  et  important  pour  la  pro- 
duction du  coton.  Fabriques  de  wagons.  —  6°  Dans  1  Etat 
de  Nebraska,  ch.-l.  du  comté  de  Platte,  sur  le  North-Loup, 
affluent  de  la  Nebraska;  3.135  hab.  —  7*  Dans  l'Etat  de 
Wisconsin  et  dans  le  comté  de  Columbia  ;  1.975  hab.  Petite 
cité  industrielle. 

COLUMELLAIRE  {mèl'-lèr')  adj.  Zool.  Qui  se  rapporte 
à  la  columelie,  qui  en  fait  partie,  il  Pli  colwnellaire  ou 
subcolumellaire.  Pli  qui,  dans  la  coquille  des  mollusques 
gastéropodes  du  genre  clausilie,  part  du  point  où  s'attache 
le  clausilium  et  se  termine  à  la  base  de  la  columelie.  Ce 
pli,  en  réalité,  est  la  columelie  (Fischer),  il  Lamelle  colu- 
mellaire,  Saillie  de  l'ouverture  ou  bouche  qui  devient  de 
plus  en  plus  large,  à  mesure  qu'elle  s'y  enfonce. 

GOLUHELLE  {mèV  —  lat.  columella,  dimin.  de  cotunuw, 
colonne,  ou  plutôt  de  son  radical  columen,  support)  n.  1. 
Archéol.  Petite  colonne;  cippe  tumulaire. 

—  Bot.  Se  dit  de  toute  colonoette  pleine  occupant  1  axe 
d*an  organe  creux;  par  exemple,  un  pistil  pluriloculaire 
(malvacées),  la  capsule  spo- 
rifère  des  mousses,  le  spo- 
range des  mucorinées  ou 
celui  de  certains  myxomy- 
cètes. 

—  Zool.  Chez  les  madré- 
pores. Bouton  calcaire,  ru- 
gueux, situé  au  milieu  du 
calice,  et  que  ne  rejoignent 
jamais  les  lames  princi- 
pales. 

—  Encycl.  Zool.  Entre 
la  columelie  et  les    lames 

Srincipales ,    sont    situées 
'autres  lames,  qui  sont  les 
palis.   Tous    les    polypiers  .  _ 

ne  présentent  pas  de  columelie,  et,  quand  celle-ci  fait  dé- 
faut, les  palis  peuvent  exister  cependant.  La  présence  ou 
l'absence  de  columelie  est  un  caractère  important  pour  la 
classification.  —  Chez  les  mollusques  gastéropodes,  on  en- 
tend par  «  columelie  «  l'axe  solide  de  la  coquille  spirale. 
Cet  axe  peut  être  creux  ou  plein.  Quand  il  est  creux,  la 
coquille  est  ombiliquée;  quand  il  est  plein,  elle  est  imper- 
forée. L'extrémité  inférieure  de  la  columelie  est  visible 
dans  la  bouche. 

COLOMELLE{LuciusJuniusModeratus), agronome  latin 
du  I"  siècle,  né  à  Cadix.  Son  ouvrage  De  re  riistica  (■■  Do 
l'agriculture  »)  est  divisé  en  douze  livres,  dont  le  dixième, 
écrit  en  vers,  est  un  poème  sur  la  culture  des  jardins. 
Les  autres  livres,  écrits  en  prose,  traitent  à  fond  du  choix 
d'un  domaine,  de  la  ferme  et  de  ses  habitants,  des  di- 
verses cultures,  des  bestiaux,  des  abeilles,  de  la  basse- 
cour.  Columelie  écrit  purement  le  latin.  Son  livre,  d'une 
lecture  agréable  et  relevé  d'une  haute  conception  morale 
de  la  vie  rustique,  nous  fait  pénétrer  à  la  fois  dans  la  vie 
rurale  des  Romains  et  dans  leurs  idées  économiques  en 
cette  matière. 

COLUMELLÉ,  ÉE  [mèV)  adj .  Hist.  nat.  Qui  est  muni  d'une 
columelie  :  Coquille  coldmellêe.  Fruit  columellë. 

COLUMELLIACÉES  (mér)  n.  f.  pi.  Camille  de  plantes  di- 
cotylédones, ayant  pour  type  le  genre  columellie.  —  Une 

COLUMELLIACÉE. 

COLUMELLIE  {mèl'-lî  —  de  Columelie,  agron.  latin)  n.f. 
Genre  de  plantes,  type  de  la  famille  des  columelliacées, 
rangé  autrefois  dans  la  famille  des  ébénacées,  renfermant 
des  arbres  -et  des  arbustes  des  Andes  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. 

COLUMNAIRE  n.  m.  Antiq.  rom.  V.  colonnaire, 

COLUMNANTHÉRÉ,  ÉE  [lom')  adj .  Se  dit  des  plantes  dont 
les  étamiues  sont  réunies  et  forment  une  sorte  de  colonne. 

COLUMNARIUM  n.  m.  Antiq.  rom.  V.  colonnaire. 

GOLUMNEÀ  {lom''né)  COLUMNÉE  ou  COLOMNÉE  Uom') 
n.  f.  Genre  de  gesnéracées,  tribu  des  cyrtandrées,  compre- 
nant des  arbrisseaux  qui  croissent  dans  l'Amérique  tropi- 
cale. 

COLUMNIFÈRE  (Umi'  —  du  lat.  columna,  colonne,  et 
ferre,  porterj  adj.  Se  dit  des  plantes  dont  les  fruits  pré- 
sentent un  axe  ou  uno  colonne  centrale. 

C0LUMNIFËRE3  {Utm')  n.  f.  pi.  Ancien  nom  do  la  famille 
des  malvacées,  appliqué  aujourd'hui  à  uno  classe  qui  ren- 
ferme, avec  cette  famille,  colles  dos 
sterculiacées,  des  buetiuériacées  et 
des  tiliacées.  —  Une  columnifêriî. 

GOLUNGA,  ville  d'Espagne  (Astu- 
ries  [prov.  d'Ovicdo]),  sur  la  côte  de 
l'Atlantique;  8.100  hab.  Mines  d'an- 
thracite, pêcheries.  Céréales,  laines 
et  bestiaux. 

GOLUOCERA  (aé-ra)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  clavicornes,  fa- 
mille des  lathridiidés,  renfermant  do 
minuscules  formes  rougeâtrcs,  bom- 
bées, trèsponctuées,  aveugles,  vivant 
sous  les  pierres,  en  compagnie  do  fourmis.  (Les  coluocera, 
dont  on  connaît  quatre  ou  cinq  espèces,  habitent  l'Europo 
orientale  et  méridionale,  et  Madère.) 

COLURE  (lat.  co/uru*,  gr.  kolouros;  do  kolos,  mutilé,  et 
oura,  queue,  parce  que  ces  lignes  no  sont  pas  tout  entiè- 
res au-dessus  do  l'horizon,  ou  à  cause  des  entailles  qu'on 
fait  sur  ces  cercles,  dans  les  sphères  armillaires,  à  l'im- 
tcrscclion  des  autres  cercles)  n.  m.  Nom  donné  aux  deux 
méridiens  de  la  sphère  céleste  qui  contiennent,  le  premier 
les  deux  solstices,  le  second  les  deux  équinoxos  :  Colurb 
des  ioUtices.  Colcrk  dp.iifUjuinoT.es. 

—  Emcycl.  Si,  parmi  les  méridiens  do  la  sphère  céleste, 
00  considère  celui  qui  coupo  l'écliptiquo  aux  points  solsti- 


Coluocera  (gr.  Ij  fois). 


ciaux,  et  celui  qui  le  coupe  aux  points  équinoxiaux,  on  a 
les  deux  grands  cercles  que  les  anciens  astronomes  appe- 
laient colures.  Les  plans  de  ces  deux  cercles  sont  perpen- 
diculaires l'un  à  l'autre,  car  la  ligne  des  solstices  est 
perpendiculaire  à  la  lîgïie  des  équinoxes.  C'est  à  partir  du 
demi-colure  passant  par  l'équinoxe  du  printemps  quo 
l'on  compte  d'occident  en  orient,  et  parallèlement  à 
l'équateur,  les  ascensions  droites  des  astres.  Par  consé- 
quent, xous  les  astres  placés  sur  le  colure  des  équinoxes 
ont  0"  ou  180O  d'ascension  droite,  et  tous  les  astres  pla- 
cés sur  le  colure  des  solstices  ont  go»  ou  270»  d'ascension 
droite. 

COLURE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  lejeunie. 

COLURE  ou  COLURUS  {russ)  n.  m.  Genre  de  vers  rota- 
teurs, famille  des  brachionidés,  comprenant  des  animal- 
cules marins  à  cuirasse  prismatique  ou  latéralement 
aplatie  et  armée  de  crochets,  à  pied  fourchu,  munis  do 
deuxyeux.  Citons  le  colurus  uncinatus,  des  mers  d'Europe. 

COLUS  {luss)  n.  m.  Nom  scientifique  do  l'antilope  saïga. 

V,  SA'lGA. 

COLUTEA  {té-a)  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique  du  genre 
baguenaudier. 

COLUTÉOCARPE  n.  m.  Bot.  Genre  de  crucifères-luna- 
riées-alyssinées,  dont  on  connaît  une  espèce,  des  régions 
alpines  de  l'Asie  Mineure. 

COLUTÉOIDE  {de  colutea,  et  du  gr.  eidos,  forme)  n.  m. 
Bot.  Section  du  genre  casse. 

COLUVRlNE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  l'aristoloche  ou 
serpentaire  de  Virginie. 

COL-VERT  {vèv')  n.  m.  Nom  vulgaire  du  canard  souchet. 
Il  On  écrit  aussi  colvert. 

GOLVILLE  (Jean),  écrivain  écossais,  né  vers  1520  dans 
le  comté  do  Fifo,  mort  en  1605.  Maître  des  requêtes  au 
conseil  privé  du  roi  d'Ecosse,  Jacques  W,  il  conspira  à 
diverses  reprises  contre  ce  prince.  Il  dut  se  réfugier  en 
France,  et  ne  rentra  jamais  en  grâce.  D'abord  protestant, 
il  devint  plus  tard  catholique.  On  lui  doit  plusieurs  ou- 
vrages écrits  en  latin. 

COLVILLÉE  (vi-lè)  n.  f.  Genre  do  légumineuses,  tribu 
des  césalpiniéos,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  à 
Madagascar  :  la  colvillée  à  grappes. 

COLVIN  (Sidney),  savant  et  auteur  anglais,  né  à  Nor- 
■wood  on  1S45.  Professeur  de  beaux-arts  (1873)  et  directeur 
du  musée  Fitz-William  à  Cambridge  (iç7fi),  il  fut  nommé, 
en  1884,  conservateur  des  estampes  au  British  Muséum. 
Brillant  écrivain  et  critique  d'art,  il  a  collaboré  à  plusieurs 
revues  ot  publié,  entre  autres  ouvrages  :  les  Enfants  dans 
les  dessins  italien  et  anglais  (1872);  Walter  Savage  Landor 
(1881);  ^ea?5(l886);  etc. 

COLTBE5  {lib'  —  du  gr.  kolubos,  petit  gâteau)  n.  m.  pi. 
Gâteau  de  légumes  et  de  grains,  quon  donne  en  offrande, 
dans  l'Eglise  grecque,  en  l'honneur  des  saints  ou  en  mé- 
moire dos  morts. 

COLYDIENS  (rfi-i'n)  OU  COLYDÏIDÉS  n.  m.  pi.  Famille 
d'insectes  coléoptères  clavicornes,  comprenant  un  grand 
nombre  de  genres  répartis  dans  les  tribus  des  orthocërinés, 
pycno*nérinés,  cohjdiinés,  dérétaphrinés,  bothridérinés ,  cé~ 
ryloninés.  (Ils  sont  petits,  de  couleur  rousse,  fauve  ou 
brune,  de  forme  ovale  ou  allongée,  vivent  sous  les  écorces 
ou  dans  les  galeries  des  insectes  xylo- 
phages,  aux  dépens  desquels  se  nourris- 
sent leurs  larves.)  —  Un  coltdien,  ou  co- 

LIDUDÉ. 

COLYDIINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes 
coléoptères  coiydiens,  renfermant  comme 
genres  principaux  :  colydium,  aulojiium 
et  aglenus.  (Les  deux  premiers  vivent  sous 
les  écorces;  les  aglenus  sont  de  minus- 
cules formes  roussâtres,  aveugles,  habi- 
tant souvent  dans  les  caves,  les  celliers, 
au  milieu  des  moisissures  ou  parmi  les  dé- 
bris de  bois  enterrés  dans  le  fumier  des 
écuries,  etc.)  —  Uyi  colydiiné. 

COLYDIUM  {di-om')  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères ,  type  de  la  famille 
des  colydiidès,  comprenant  de  petites  for- 
mes allongées,  cylindriques ,  rousses  ou 
brunes,  dont  les  larves  rendent  de  grands 
services  en  détruisant  celles  des  plaiypes, 
nuisibles  aux  sapins.  (Deux  espèces  habitent  l'Europe  : 
colydinm  elongatum  et  colydium  filiforme  ;  quelques  autres 
l'Amérique  du  Nord.) 

COLYMBADE  (Zm  —  gr.  kolumbas,  ados,  olive  qui  nage 
dans  la  saumure)  n.  f.  Variété  d'olive. 

COLYMBE  {linb'  —  du  gr.  kolumbos,  plongeon)  n.  m 
Antiq.  rom.  Bassin  de  natation,  ii  Bassin 
pour  laver  le  linge. 

COLYMBEA  [lin-bé-a)  n.  m.  Bot.  Syn. 
de  ARAncAuiA,  genre  de  conifères. 

COLYMBÈTE  {Un)  n.  m.  Genre  d'insec- 
tes coléupLères  carnivores,  famille  des 
dytiscidés,  comprenant  des  formes  ova- 
les, un  peu  bombées,  à  corselet  non  re- 
bordé et  à  élytres  couverts  de  strioles 
transversales  anastomosées. 

—  Encycl.  Les  colymbétes,  dont  on 
connaît  quelques  espèces  répandues  dans 
l'hémisphère  boréal,  sont  de  taille  moyen- 
ne, roux  ou  gris  cendré  ;  ils  vivent,  comme 
les  dytiques,  dans  les  mares  et  les  étangs.  Le  colymbèto 
hrun' {culymbe tes  fuscu^)  est  commun  partout. 

COLYMBIDÉS  (Un)  n.  m.  pi.  Famille  d'oiseaux  palmi- 
pèdes, comprenant  les  plongeons  et,  suivant  certains  na- 
turalistes, aussi  les  grèbes.  —  Un  colymuidé. 

COLYMBUS  (lin-buss)  n.  m.  Nom  scientifique  dos  oiseaux 
du  genre  plongeon.  V.  plongeon. 

COLYRIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dischidie. 

COLYSIS  (ziss)  n.  m.  Genre  do  fougères,  tribu  dos  poly- 
podiacées,  sous-tribu  des  lénitidées,  habitant  les  Indes  et 
leurs  archipels.  (Los  colysis,  voisins  des  selliguea,  s'en 
distinguent  par  loura  frondes  plus  minces  et  leurs  aréoles 
sans  apponuicos.) 

12  —  os 


Colza, 
mais   la  récolte 


128 

COLYTHRON  n.  m.  Bot.  Syn.  do  ésenbeckie. 

COLYTON,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Devon),  sur  lo 
Coly,  en  amont  de  son  confluent  avec  l'Axe;  2.400  hab. 
Commerce  de  bestiaux,  beurre  et  laitages. 

COLZA  (du  holl.  /:oo/3aarf,  mot  à  mot  "  semence  de  chou»; 
de  fcool,  cnou,  et  zaad,  semence)  n.  m.  Espèce  de  chou, 
cultivé  en  grand  pour  ses  graines  oléagineuses  :  La  vé- 
gétation normale  du  colza  est  bisannuelle.  (L.  Gossin.) 
Il  Graine  de  la  même  plante  :  Tourteau  de  colza.  Semer  du 

COLZA. 

—  Huile  de  colza  ou  simplem.  Colza,  Huile  extraite  de  la 
graine  de  colza  et  servant  à  l'éclairage. 

—  Encycl.  Le  chou-co/-a  (ôrassica  oleracea)  réussit  par- 
ticulièrement bien  dans  les  régions  à  climat  humide,  en 
terre  argilo-siliceuso  ou  argilo-calcaire  riche,  saine  et  for- 
tement fumée.  Les  variétés  d'hiver  sont  semées  fin  juillet 
ou  commencement  d'août,  à  la  volée  ou  en  lignes  espacées 
de  0™,40  à  O'^.so,  à  raison  de  8  à  10  litres  de  graines  à  l'hec- 
tare. Avant  l'hiver,  on  donne  quelques  binages,  on  éclaircit 
et  on  butte  les  plants.  En  mars-avril,  nouveaux  binages. 
Le  colza,  en  fleur  au  commencement  do  mai,  se  récolto 
fin  juin  ou  commencement  de 
juillet,  avant  que  sa  matu- 
rité ne  soit  parfaite  ;  ceci  pour 
éviter  de  l'égrener.  Il  achève 
de  mûrir  en  javelles  ou  en 
moulons,  puis  il  est  battu  au- 
dessusd'une  forte  bâche  éten- 
due sur  le  sol.  La  paille  est 
bottelée.  La  graine  est  net- 
toyée au  râteau  et  conservée 
dans  un  grenier  aéré.  Il  faut 
la  remuer  fréquemment. 
Quand  elle  sèche,  on  la  passe 
au  tarare. 

Quelquefois,  le  semis  est 
pratiqué  en  pépinière.  La 
transplantation  est  alors  opé- 
rée à  la  fin  de  septembre  ou 
au  commencement  d'octobre. 

Les  colzas  do  printemps, 
semés  fin  mars-avril  ou  com- 
mencement de  mai,  sont  ré- 
coltés à  fin  juillet  ou  au  com- 
mencement d'août.  On  ne  leur 
donne  généralement  qu'un  seul  bïnag 
qu'ils  fournissent  est  sensiblement  iiiférieureà  celle  des 
colzas  d'hiver.  Ceux-ci  peuvent  produire  jusqu'à  25  et 
30  hectolitres  de  graines,  pesant  68  à  70  kilogrammes 
l'hectolitre. 

L'huile  do  colza  sert  pour  rév:lairage.  Les  tourteaux 
sont  utilisés  comme  matière  fertilisante  ou  pour  l'alimen- 
tation du  bétail.  Les  pailles  servent  comme  litières  ou  pour 
le  chauffage  des  fours. 

Le  colza  est  parfois  cultivé,  surtout  dans  le  Midi,  comme 
plante  fourragère.  Sa  culture  industrielle  pour  la  produc- 
tion des  graines  oléagineuses  ne  se  pratique  guère  que 
dans  les  régions  nord-ouest,  nord  et  nord-est  do  la  France, 
et  elle  a  beaucoup  diminué  d'importance,  à  cause  de  l'ex- 
tension prise  par  l'éclairage  au  pétrole. 

COM  {kon  ou  kom'  —  de  la  conj.  lat.  cuni,  arch.  com,  avec), 
préfixe  qui  indique  réunion  ou  adjonction.  Il  s'emploie 
intégralement  devant  les  consonnes  b,  p,  yn  :  coMbat,  com- 
père,  co^imettre.  Il  se  change  en  col,  par  assimilation  de 
consonnes,  devant  les  radicaux  commençant  par/;  col- 
laborer,  coLlationner  ;  en  cor  devant  r  :  conrespondre  ;  en 
con  devant  les  autres  consonnes  :  concussion,  cONrfamner» 
coyfire,  coNjomf,  cot^guête,  coNsener,  cotitrat,  convention; 
et  se  réduit  à  co  devant  les  voyelles  :  coaccusé,  coeffi- 
cient, coïncidence,  coopérer. 

COMA  (du  gr.  koma,  sommeil  profond)  n.  m.  Pathol.  Etat 
patliologique,  dans  lequel  les  réactions  cérébrales  sont 
abolies  et  les  impressions  extérieures  incapables  de  pro- 
voquer les  réactions  volontaires. 

—  Bot.  Réunion  de  feuilles  florales  ou  de  bractées,  qui 
surmonte  certaines  inflorescences,  il  Poils  dont  sont  cou- 
vertes certaines  semences. 

—  Encycl.  Pathol.  Le  coma  est  le  résultat  d'un  trouble 
synergique  extrêmement  grave  ;  il  peut  apparaître  brus- 
quement ou  lentement,  au  cours  do  maladies  générales 
autres  que  les  empoisonnements  aigus,  et,  dans  ce  dernier 
cas,  il  n'est  souvent  qu'un  signe  d'agonie.  On  le  rencontre 
surtout  dans  les  afl'ections  cérébrales  (hémorragies,  tu- 
meurs, abcès  du  cerveau,  lésions  intracraniennes,  lésions 
des  méninges,  rhumatisme  cérébral),  dans  l'hystérie,  et 
enfin  dans  toutes  les  intoxications  graves,  quelles  qu'en 
soient  les  causes  :  anesthésiques,  opium,  alcool  (ivresse), 
toxines  des  tissus  (urémie)  ou  des  bactéries  pathogènes 
{fièvres  éruptives,  etc.).  Le  coma  cérébral  ou  hystérique 
ne  demande  pas  d'autre  traitement  que  la  lésion  ou  la 
maladie  dont  il  provient.  Le  coma  toxique  réclame  une 
médication  appropriée  à  la  cause.  C'est  ainsi  quo,  dans  le 
coma  diabétique,  on  emploie  avec  avantage  les  injections 
intraveineuses  d'eau  bicarbonatée  sodique,  le  lavage  de 
J'estomac,  les  injections  de  sérum  artificiel,  etc. 

'COMACCHIO,  ville  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Ferrare]), 
sur  treize  îles,  au  milieu  de  lagunes,  à  5  kil.  do  l'Adriati- 
que; 10.000  hab.  Comacchio  vit  exclusivement  de  l'exploi- 
tation des  pêcheries  et  des  marais  salants  très  prospères 
de  sa  lagune  ou  valle.  La  production  moyenne  annuelle  du 
poisson  (surtout  des  anguilles,  très  renommées)  s'élève  à 
environ  2.000  tonnes,  dont  une  partie  est  salée  sur  place. 
Cb.-l.  d'un  circondario  peuplé  de  35.000  hab. 

GOMAGÈNE.   GéOgr.  V.  COMMAGÈNE. 

GOMALA,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Coliraa),  sur  le 
penchant  du  volcan  de  Colima;  5.675  hab. 

COMALAPA,  ville  de  l'Amérique  centrale  (république 
de  Guatemala  [dép.  do  Chimaltenango]);  5.670  hab. 

COMALCALCO,  bourg  du  Mexique  (Etat  do  Tabasco), 
non  loin  do  la  côte  du  golfe  de  Campêche,  au  milieu  do 
forêts  arrosées  par  le  rio  Seco  ;  8.265  hab.  Ancienne  cité 
indienne  considérable,  dont  les  ruines  s'étendent  sur  un 
espace  do  ï6  Itilom.  —  Le  district  de  Comalcatco  est  peu- 
plé do  9. 175  hab. 

COMALE  n.  f.  Plaque  de  fer  sur  laquelle  on  fait  cuire  des 
gâteaux  do  maïs,  dans  certaines  contrées. 

ÇoMÂLia.  Géogr.  V.  SomXlis. 


Monnaie  de  Comana. 


129 

GOMANA,  anc.  ville  do  l'Asie  Mineure  (Cappadoce),  cô- 
lèlui'  ii;ir  sun  icmplo  do  lîellono.  Sa  population,  d'environ 
G. OUI)  liai).,  vi- 
vait sous  l'auto- 
rité absolue  du 
grand  sacrilioa- 
tour.  IjOs  céré- 
monies religieu- 
ses, lo  grand 
nombre  de  coHr- 
tisanes  établies 
autour  du  tem- 
ple, permettent 
QO  conclure  que 
cette  Bo lion o 
n'était  autre  que 
Astarté.  —  Il  existait,  dans  le  royaume  do  Pont,  une  autre 
Comana,  possédant  aussi  un  temple  dû  Beilone,  et  gou- 
vernée également  par  le  pontife. 

COMANATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  comanique. 

COMANCHE,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Texas); 
3. 830  liab.  Cli.-l.  d'un  comté  peuplé  de  15.600  hab. 

COMANCHES,  Indiens  de  l'Amérique  du  Nord,  qui  vi- 
vent à  1  E.  du  no  Grande,  dans  lo  Texas  et  le  Nouveau- 
Mexique.  D'une  taille  au-dessus  de  la  moyenne,  ils  ont  la 
peau  couleur  café  au  lait,  les  cheveux  noirs,  le  crâne 
court,  le  visage  régulier,  le  nez  saillant,  droit  ou  aquilin. 
—  Un,  une  Comanche. 

—  Encycl  .  Ces  Peaux-Rouges  sont  essentiellement 
chasseurs  et  guerriers.  Ils  vivent  dans  des  tentes  de  forme 
conique,  naguère  en  cuir  de  bison  tanné  et  orné  de  pein- 
tures, aujourd'hui  en  toile  do  fabrication  européenne.  Leur 
costume  s'est  également  modifié  :  les  chemises  en  peau  do 
chevreuil,  ornées  de  franges  en  cuir,  ont  fait  place  à  des 
vêtements  achetés  aux  marchands  américains.  Cependant, 
les  pantalons  en  cuir,  les  jambières  garnies  de  franges  et 
de  perles,  les  mocassins  continuent  à  être  d'un  usage  gé- 
néral. 

Les  Comanches  sont  d'excellents  cavaliers,  qui  com- 
battaient à  cheval  en  se  servant  de  flèches  armées  de 
pointes  en  pierre.  Ils  possèdent  maintenant  des  armes  à 
feu,  et  les  pointes  en  silex  sont  devenues  presque  introu- 
vables, de  môme  que  les  boucliers  en  cuir.  Us  sont  redoutés 
pour  leur  bravoure  et  leur  esprit  sanguinaire.  La  polyga- 
mie est  la  règle  chez  eux,  et  les  femmes  se  montrent 
aussi  braves,  aussi  cruelles  que  les  hommes.  Les  Coman- 
ches rendent  un  culte  au  Soleil.  Ils  possèdent  un  langage 
mimé,  qui  leur  permet  de  converser  des  heures  sans  pro- 
noncer une  parole. 

COMANDANT  [dan),  ANTE  [du  préf.  co,  et  de  mandant] 
n.  Personne  qui  donne  un  mandat,  conjointement  avec  un 
ou  plusieurs  autres. 

GOMANDATAIRE  (du  préf.  CO,  et  do  mandataire)  n. 
Personne  qui  est  chargée  d'un  mandat,  conjointement 
avec  une  ou  plusieurs  autres. 

GOMANDE  n.  f.  Mar.  V.  commande. 

COMANDRE  n.  f.  Genre  de  santalacées,  à  étamines 
barbues,  renfermant  cinq  espèces  du  nord  de  l'Amérique 
et  une  de  Moldavie. 

COMANE  n.  m.  Antiq.  Prêtre  de  Beilone,  à  Comana,  en 
Asie  Mineure. 

GoMANESCI,  comm.  de  Roumanie  (Moldavie  [district 
de  Bacauj)  ;  3.500  hab.  Mines  de  houille  et  puits  de  pé- 
trole. 

COMANIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  C*H'0*,  qu'on  ob- 
tient en  chauffant  avec  de  l'acide  iodhydrique  les  acides 
formés  par  l'action  du  perchlorure  de  phosphore  sur  l'acide 
coménique. 

GOMANS  ou  COMANIENS,  OU  GuMANS,  peuple  d'ori- 
gine tur<iue,  qui  occupait,  au  x"  siècle,  les  rives  do  la  mer 
Noire  et  de  la  mer  d'Azov,  et  s'étendait  môme  jusqu'au 
Volga.  —  Un  CoMAN  ou  Comanœn,  ou  Cu.man. 

—  Adjectiv.  :  Guerrier  coman  ou  comanien,  ou  cuman. 

—  Encycl.  Les  chroniqueurs  russes  donnent  à  ces  indi- 

fènes  le  nom  de  Polovjtses.  Ce  sont  les  Ouzes  des  autours 
yzantins,  les  Gousses  des  Arabes,  les  Coumi  des  Hon- 
grois. Avec  les  Potchenéguos,  ils  formaient  le  groupe  do 
Kiptchaks  ou  Kaptchaks ;  mais  ils  chassèrent  leurs  congé- 
nères et  restèrent  seuls   maitres  du  pays. 

Au  XIII"  siècle,  les  Comans  étaient  alliés  aux  Russes  ;  ils 
furent  néanmoins  battus  une  première  fois  en  1223  parles 
Mongols,  sous  les  ordres  do  Touchi-Khan,  tils  de  Gengis- 
Khan  ;  en  1237,  à  la  suite  d'une  seconde  défaite,  ils  se  sou- 
mirent définitivement.  Ils  émigrèrent  alors  en  Hongrie, 
où  une  partie  do  la  nation  s'était  déjà  fixée  au  xi"  siècle, 
et  se  mêlèrent  aux  Hongrois  ;  ils  ont  oublié  leur  ancienne 
langue,  ont  renoncé  à  la  vie  nomade  pour  devenir  agricul- 
teurs, et  ont  embrassé  lo  christianisme  dès  lo  xv  siècle. 
Leur  langue,  qui  nous  est  connue  par  do  vieux  manuscrits 
retrouvés  en  Italie,  avait  les  plus  grandes  analogies  avec 
lo  turc  parlé  actuellement  à  Constantinoplo. 

GOMARCA  (ospagn.  comarca,  contrée)  n.  f.  Nom  donné 
autrefois  à  la  division  administrative  des  Etats  do  l'Eglise, 
dont  Rome  était  lo  chof-liou.  ii  Nom  donné  encore, »au 
Brésil  et  on  Portugal,  à  des  circonscriptions  territoriales 
do  l'ordre  judiciaire  qui  ont  beaucoup  do  rapports  avec  les 
an'icns  bailliagoH  français. 

GOMARGHIE  n.  f.  Fonctions  do  comarquo. 

COMARCHIQUE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  comarchio. 

GoMARES,  ville  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  do  Ma- 
Iaj[?a]|,  au-dessus  des  gorges  du  torrent  cOtier  Guadol- 
niina  ;  2.250  hah. 

COMARET(n^)  n.  m.  Section  du  genre  potontille,  famille 
des  rosacées,  tribu  des  dryadéos,  renfermant  une  seule 
espèce  qui  croît  dans  los  marais  do  l'Europe  centrale 
[romarum  palustre). 

COMARITE  n.  f.  MInér.  Syn.  do  conaritb. 

GOMARNICU,  comm.  do  Roumanie  (Valachio  fdôp.  de 
Prahovaj),  dans  la  hauto  valJéo  du  Prahova,  affluent  du 
Jaloioitzu;  4.050  hab. 

COMAROIDE  n.  f.  Bot.  Potontille  &  fouilles  tornéos. 

COMARON  n.  m.  Variété  de  charbon  do  terre,  que  l'on 
appello  ain.Hi   dans  lo  Pas-de-Calais  et  qui   est   placé    A 

ni. 


Comatvile  :  a,  jeuDC  usé; 
b.  adulte  libre. 


l'afflourement  des  veines.  (Co  charbon  est  terne  et  se 
briso  facilement  entre  les  doigts.) 

COMAROPSIDE  u.  f.  Bot.  Syn.  do  waldstrinik. 

COMARQUE  { <iu  gr.  komar/chos  ;  do  kâmé,  bourg,  et 
arkhcin,  cuuimander)  n.  m.  Antiq.  gr.  Chef  d'un  bourg, 
d'un  village. 

—  n.  f.  Frontière  d'un  marquisat. 

GÔMASQUE  {niassk'),  personne  née  à  Cômo  ou  dans  lo 
pays  du  mémo  nom,  ou  qui  les  habitent.  —  Les  Cômasquks. 

—  Adjectiv.  Qui  se  rapporte  à  co  pays,  à  cette  ville  ou 
à  leurs  habitants  :  Jeunesse  cômasquu. 

GOMASTE  dnasst'  —  du  gr.  kômastés;  de  kômos,  festin) 
n.  m.  Anii(|.  gr.  Celui  qui  prend  part  à  un  kàmos,  à  une 
fête  ou  un  banquet.  Il  Chef  de  kômot.  Surnom  de  Dionysos. 

COMATEUSE  (rad.  cana)  n.  f.  Fièvre  comateuse. 

GOMATEUX  (teù),  EUSE  adj.  Qui  appartient  au  coma; 
qui  produit,  qui  annonce  le  coma  :  Elat  comateux.  Affec- 
tion comateuse.  Fièvre  comatkcse. 

GOMATULE  n.  f.  Genre  d'échinodermes  crinoïdes,  type 
de  la  famille  des  comatulidés,  et  dont  le  nom  scientifique 
est  antédon. 

—  Encvcl.  Les  comatutes  comptent  parmi  les  rares  formes 
de  crinoïdes  qui  existent 
encore  à  l'époque  actuelle  ; 
leurs  nombreuses  espèces 
semblent  répandues  dans 
toutes  les  mors;  elles  se 
trouvent  souvent  sur  les 
côtes  de  France,  mises  à 
découvert  lors  des  marées 
d'équinoxe.  Elles  sont  d'un 
beau  rouge,  possèdent  dix 
bras  flexueux,  au  moyen 
desquels  elles  nagent. 
Quand  elles  se  sont  sépa- 
rées du  long  support  qui  les 
retient  dans  leur  jeune  âge, 
elles  se  tiennent  dans  les 
algues  flottantes,  puis  se 
fixent  sous  les  galets  submergés.  Longtemps,  on  a  consi- 
déré les  jeunes  comatules  â  tige  comme  des  pontacrines. 
L'espèce  commune  des  côtes  de  France  est  la  comatule 
rosée,  qui,  ses  bras  écartés,  est  beaucoup  plus  large  que  la 
main. 

GOMATULIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  crinoïdes  articulés, 
comprenant  des  formes  qui  nagent  librement  à  l'état 
adulte  et  ressemblent  à  des  ophiures,  mais  qui,  pendant 
le  jeune  âge,  sont  fixées  à  une  longue  tige.  (Les  comatu- 
lidés habitent  surtout  les  mers  chaudes,  ou  vivent  dans  les 
grandes  profondeurs;  les  formes  fossiles  apparaissent 
dans  les  terrains  jurassiques.)  Genres  principaux  :  coma- 
tule, actinomètre,  etc.  —  Un  comatulidé. 

GOMAYAGUA  ou  GONCEPCION  DE  GOMAYAGUA, 
autref.  Valladolid  la  Nueva,  ville  de  l'Amérique  cen- 
trale (république  de  Honduras),  dans  la  vallée  du  fleuve 
côtier  Humaya  ;  3.000  hab.  Evêché,  collège,  hôpital.  Mines 
d'argent  et  de  cuivre  ;  carrières  de  marbre.  Ancienne  capi- 
tale du  Honduras.  Ruines  indiennes  importantes  aux  en- 
virons. —  Ch.-l.  du  départ,  de  Comayagua;  16.740  hab. 

COMAZIQUE  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  composé  amorphe, 
obtenu  par  l'oxydation  do  X'oxycomazine  par  le  perman- 
ganate de   potassium. 

GOMAZON  (P.  Valerius  Eutychianus,  surnommé),  fa- 
vori d'Héliogabale,  dont  il  partageait  les  débauches.  Il  de- 
vint successivement  préfet  du  prétoire,  consul,  préfet  de 
Rome,  et  obtint  cette  dernière  charge  encore  une  fois, 
après  le  meurtre  do  son  protecteur  par  les  prétoriens. 

GOMBABOS,  favori  d'Antiochos  I",  roi  de  Syrie 
fin*  s.  av.  J.-C.).  C'était  un  jeune  Syrien  d'une  grande 
beauté,  qui  fut  lo  héros  d'une  aventure  racontée  dans  l'ou- 
vrage Sur  la  déesse  syrienne,  qu'on  attribue  à  Lucien.  H  fut 
chargé  par  Antiochos  d'accompagner  à  Hiérapolis  la 
reine  Slratonice,  qui  voulait  y  faire  bâtir  un  temple. 
Craignant  de  devenir  amoureux  de  Stratonice  ou  d'être 
aimé  d'elle,  il  se  mutila  avant  lo  départ;  il  prévint  ainsi 
toutes  les  calomnies,  et  se  justifia  aisément  au  retour.  Il 
fut  comblé  d'honneurs  par  Antiochos.  Plus  tard,  il  se  re- 
tira à  Hiérapolis,  où  on  lui  éleva  une  statue  do  bronze,  et 
où  il  fut  lo  premier  dos  prÔtres  eunuques  appelés  galles. 
Cette  légende,  imaginéo  pour  expliquer  l'origine  des  galles, 
rappelle  la  légende  d'Atys,  et  aussi  colle  de  Khumbaba, 
un  des  héros  de  l'épopéo  babylonienne  d'Istoubar. 

GOMBAGONAM  on  E^MBA-KONAM  (  n  boucho  de 
l'eau  bruyante  »  ).  ville  de  l'Indo  anglaise  (présid.  de  Ma- 
dras), sur  l'Araçalar,  un  des  bras  du  Coleroun  ;  54.310  hab. 
CoUôgo  du  gouvernement.  Commerce  local  actif.  Villo 
sacrée  et  littéraire,  »  l'Oxford  do  l'Indo  méridionale  u. 
Ancienne  résidence  des  rajahs  do  Tchola. 

GOMBALOT  (Théodore),  prétro  ot  orateur  catholique, 
né  en  I7ys  à  Châtenay  (Isère),  mort  en  1873  au  presbytère 
do  la  paroisse  do  Saînt-Rocn,  à  Paris,  où  il  avait  com- 
mencé los  prédications  du  carême.  Disciple  de  Lamen- 
nais, il  se  sépara  do  son  maître,  quand  co  dernier  refusa 
do  se  soumettre  au  pape.  Sa  parole  éloquente,  ardente 
et  fougueuse,  exerçait  un  grand  ascendant  sur  les  foules. 
On  a  do  lui  plusieurs  ouvrages  :  Eléments  de  philosophie  ca- 
tholif/ue  (1833);  la  Connaissance  de  Jésus-Christ (ISil)^ etc. 

COMBAT  {kon-ba  —  subst.  verbal  de  combattre)  n.  m. 
Lutte  engagée  pour  attaquer  ou  défendre  :  Livrer,  Donner 
un  coMUAT.  Soutenir  le  coMnAT.  Il  En  parlant  dos  animaux  : 
Combats  de  taureau:^,  de  coqs.  Il  Lutte  dans  laquelle  on  dis- 
pute un  prix  ou  le  simple  honneur  de  la  victoire  :  Le  comhat 
du  ceste,  de  l'are,  du  javelot,  il  Assaut,  émulation,  rivalité  : 
CoMUAT  de  géjiérosité,  de  galanterie,  il  Comhat  naval.  Combat 
sur  mor,  entre  deux  ou  plusieurs  vaisseaux,  n  Combat  sin- 
f/ulier.  Duel,  combat  d'homme  à  homme,  ii  Dieu  des  combats, 
Titro  que  l'on  donne  à  Dieu  dans  les  livres  saints,  parco 
()Uo  do  sa  volonté  dépond  la  victoire. 

—  Fig.  Choc,  mouvement  violent  accompagné  do  désor- 
dre :  Le  comhat  des  vents,  des  flots,  tl  Lutte,  clioc  do  forces 
morales  :  Le  combat  (/*.*  la  vé^rité  contre  l'erreur. 

—  Poét.  Opposition,  contraste  :  Comuat  de  In  nuit  et  du 
jour.  Il  PI.  Guerre  :  Chanter  tes  comuats.  il  Combats  de  Vé- 
nus, de  l'amour.  Plaisirs  do  l'amour,  assimilés  à  une  lutto. 

—  //ors  de  finnbnt,  Pans  l'impossibilité  do  continuer  unu 
lulle,  ot,  (Ig.,  Ihins  l'impossibilité  do  répondre  ou  d'agir. 


COMANA    —   COMBATTANT 

—  Chovaler.  Combat  à  outrance.  Celui  qui  se  donnait 
avec  l'épée  tranchante,  ù.  fer  émoulu,  ii  Comhat  à  plaisance. 
Combat  suivi  de  dansos,  pour  divertir  los  dames,  n  Combat 
à  la  barrière.  Lutte  à  pied,  à  armes  courtoises,  u  Combat 
en  champ  clos,  Combat  singulier  soumis  à  dos  règles,  à 
des  juges,  à  une  police  exercée  par  des  hérauts. 

—  Dr.  anc.  Combat  judiciaire,  Lutto  arméo  entre  les 
partis  ou  leurs  représentants,  pour  vider  leur  contestation. 

V.  DUEL. 

—  Dr.  musulm.  Combat  sacré.  Celui  que  livro  un  musul- 
man pour  accomplir  ie  vœu  qu'il  a  fait  de  tuor  un  infidèle. 

—  Féod.  Combat  de  fief.  Contestation  qui  s'élevait  entre 
deux  ou  plusieurs  seigneurs,  réclamant  respectivement  la 
mouvance  d'un  même  héritage.  (Quand  le  combat  do  ticf 
était  terminé,  le  vassal  devait  rendre  foi  ot  hommage  au 
seigneur  qui  avait  obtenu  gain  do  cause,  dans  les  qua- 
rante jours  qui  suivaient  la  signification  de  la  sentence.) 

—  AlLUS.  LITTÉR.: 

Et  le  combat  cessa  faute  de  combattants. 

Vers  de  Corneille  dans  sa  tragédie  du  Cid,  acte  IV,  scène  m, 
et  qui  termine  le  récit  ({ue  fait  Rodrigue  de  son  combat 
contre  los  Maures.  (L'application  do  ce  vers  est  presque 
toujours  plaisante.) 

—  Encycl.  Art  milit.  Lo  combat  est  la  lutte  engagée 
entre  des  portions  de  deux  armées  ennemies;  la  rencontre 
générale  des  forces  adverses  étant  qualifiée  de  bataille. 
Les  batailles  entre  armées  modernes  se  composent  elles- 
mêmes  d'une  série  de  combats.  Tels  combats  livrés  de  nos 
jours  ont  mis  aux  prises  des  forces  plus  nombreuses  quo 
bien  des  batailles  du  temps  passé. 

Les  tacticiens  distinguent  plusieurs  formes  de  combat, 
suivant  qu'il  est  le  résultat  d'une  rencontre  fortuite,  ou 
celui  d'une  attaque  préméditée.  Le  combat  peut  être  encore 
off^ensifoa  défensif,  et,  suivant  le  cas,  il  est  conduit  d'après 
des  règles  tactiques  différentes.  On  qualifie  de  démonstra- 
tifs des  combats  dont  le  but  est  plutôt  de  tromper  l'ennemi 
en  retenant,  sur  un  certain  point,  par  une  «  démonstra- 
tion »,  de  notables  parties  de  ses  forces,  tandis  qu'où 
cherche  à  lui  porter  ailleurs  un  coup  décisif. 

On  distingue  encore  les  combats  à.' avant-garde  et  d'ar- 
rière-garde  :  les  premiers  amenés  par  le  choc  des  avant- 
gardes  de  doux  armées  so  rencontrant;  les  seconds,  qui 
se  produisent  lors  de  la  poursuite  d'une  armée  battant  eu 
retraite,  par  un  ennemi  victorieux.  La  tactique  prescrit 
des  règles  spéciales  pour  ces  différents  cas. 

—  Combat  à  pied.  Dans  la  cavalerie,  les  hommes  sont 
parfois  appelés  à  combattre  à  pied,  au  moyen  des  armes 
à  feu  dont  ils  sont  pourvus.  Ce  cas  se  produit  surtout 
quand  la  cavalerie,  lancée  trop  en  avant  pour  pouvoir  être 
soutenue  directement  par  l'infanterie,  est  obligée  d'oc- 
cuper momentanément  et  de  défendre  elle-même  cer- 
taines positions.  Le  tiers  ou  le  quart  des  cavaliers  mettent 

ftied  à  terre.  Les  autres  gardent  les  chevaux  et,  suivant 
es  cas,  quelques  fractions  peuvent  rester  à  cheval,  commo 
soutien  éventuel  des  autres.  Toutes  ces  dispositions  sont 
l'objet  de  règles  tactiques  spéciales. 

—  Iconogr.  Combats.  Sans  vouloir  revenir  sur  ce  qui  a 
été  dit  au  mot  bataille,  nous  croyons  devoir  signaler  ici 
quelques-uns  des  nombreux  tableaux  de  maîtres  où  sont 
figurés  des  Combats  de  cavalerie.  De  pareils  sujets  sont 
bien  faits  pour  séduire  les  peintres;  tout  y  est  réuni  pour 
frapper  l'imagination  :  le  mouvement,  le  tumulte,  les  che- 
vaux qui  se  cal)rent  et  hennissent,  les  attitudes  violentes 
des  combattants,  les  tourbillons  de  poussière  ot  de  fumée 
que  les  coups  de  feu  sdlonnent  do  lueurs  sinistres.  Sal- 
vator  Rosa  est  un  des  artistes  qui  ont  le  mieux  rendu  co 
beau  désordre  de  la  mêlée  ;  indépendamment  de  sa  grando 
Bataille^  du  Louvre,  nous  citerons  de  lui  :  un  Combat  de 
cavalerie  romaine,  au  musée  du  Belvédère  (Vienne),  et 
d'autres  scènes  analogues  au  palais  Pitti  (Florence),  au 
musée  des  Etudes  (Naples),  etc.  D'autres  Combats  de  cava- 
lerie ont  été  peints  par  Aniello  Falcone,  Polydore  do  Cara- 
vage,  Ph.  \Vouwerman,  Ad.  Van  de  Veldo  et  Isaïe  Van  do 
VoTdo,  le  Bourguignon,  Van  der  Moulen,  Joseph  Parrocel, 
Fr.  Casanova,  etc. 

Parmi  les  nombreux  Combats  d'animaux  qu'a  représentés 
l'art  moderne,  nous  citerons  :  lo  Combat  a  un  lion  et  d'un 
cheval,  gravé  par  Ad.  Ghisi,  d'après  Jules  Romain;  un 
Combat  d'ours  et  de  chiens,  tableau  de  Snydors,  au  muséo 
do  Berlin  ;  le  Combat  d'un  tigre  et  d'un  éléphant,  par  De- 
camps;  un  Combat  de  taureaux  romains,  groupe  de  Clésin- 
ger;  un  Combat  de  cerfs,  peint  et  lithograpiiié  par  Karl 
Bodmer;  mémo  sujet,  par  Courbet. 

Divers  tableaux  de  suiets  et  de  caractères  très  différents, 
allégoriques  ou  mythologiques,  ont  été  intitulés  «  Com- 
bats a  :  Combat  des  Amaz07ies.  do  Rubons  (v.  amazonks)  ; 
lo  Combat  de  dieux  marins,  célèbre  estampe  d'Andréa  Man- 
tegna,  dans  laquelle  une  hideuse  mégère,  l'Envie,  livide, 
écnoveléo,  debout  sur  le  dos  d'un  monstre  marin,  excite  au 
combat  les  dieux  de  la  mor,  qui  s'attaipu'ut  avec  furour. 

—  SvN.  Gombat,  action,  bataille.  V.  action. 
Combat  de  l'Amour  et  de  la  Chasteté,  tableau 

du  Pérugin  (musoo  du  Louvre).  [Dans  uno  prairie,  dédiée 
&  Vénus,  des  Amours  et  des  satyres  combattent  contre  des 
nymphes.  La  Chasteté  briso  "los  arcs  et  les  flèches  do 
ces  petits  dieux,  et  los  frappe  avec  leurs  flambeaux.  Lo 
paysage  est  très  intéressant  pour  l'époque.] 

Combat  sur  une  voie  ferrée,  tableau  do  A.  do  Neu- 
ville. Trois  cadavres  do  soldats  iirussiens  indiquent  que 
l'onnomi  vient  d'être  délogé  de  la  voie  ferrée;  il  est  replié 
do  l'autre  côté,  dans  un  bois.  Un  clairon  sonne  le  rappel. 
Un  capitaine  do  chasseurs,  blessé  au  front  ot  tombé  au 
milieu  do  la  voie  ferrée,  so  soulève  à  demi  pour  signaler 
los  positions  do  l'ennemi  A  un  commandant  do  mobiles 
qui  so  poncho  anxieusement  vers  lui.  Co  commandant  osl 
suivi  do  ses  soldats  qui,  massés  sur  la  gauche,  escaladent 
lo  remblai  du  chemin  do  for. 

GOMBATir.  IVE  adj.  Linguist.  V.  coMnATTiK,  ivs. 

COMBATIVITÉ  n.  f.  Linguist.  V.  combattivitè. 

COMBATTABLE  [kon-ba-tabl')  adj.  Qui  peut  Ôlro  com- 
battu. 

COMBATTANT  { kon-ba-tan),  ANTE  adj.  Qui  combat: 
7>oupf  comiivttantk.  (Pou  usité.) 

—  n.  m.  Homme  armé  pour  la  guerre;  soldat  qui  prond 
part  ù  un  combat,  il  Soldat  actil,  par  opposition  aux  fiom- 
combattants.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Fam.  Individu  nui  so  bat  avec  d'a-itres,  «ans  «no 
rixo.  H  S'omploio  quelquefois  nu  f-Wn.,  dans  co  sens  :  Lut 

COMUATTANTK. 

17 


COMBATTANT  —   COMBIEN 

—  Chevaler.  Assistant,  tenant  d'un  tournoi. 

—  Dr.  des  gens.  Personne  qui  prend  part,  à  un  titre 
quelconque,  aux  opérations  de  la  guerre. 

—  Allds.  HiST.  :  Sabines  se  jetant  entre  les  combattants, 
V.  Sabinks. 

—  Enctcl.  Artmilit.  On  désigne  dans  une  armée,  sous 
le  nom  de  combattants,  l'ensemble  des  hommes  qui  eu 
constituent  plus  spécialement  la  forceactive  et  agissante. 
Ils  ne  représentent  jamais  qu'une  fraction  du  personnel  to- 
tal. La  proportion  des  combattants,  dans  une  armée,  est 
peut-être  le  meilleur  critérium  d'après  lequel  on  puisse 
apprécier  l'organisation  militaire  d'un  pays.  Et,  pour  la 
juger  sainement  à  ce  point  de  vue,  il  ne  faut  pas  évaluer 
seulement  le  nombre  des  combattants  par  rapport  à  celui 
des  hommes  mis  en  campagne,  mais  bien  par  rapport  à 
l'ensemble  des  forces  entretenues  par  le  pays. 

—  Dr.  des  gens.  La  distinction  des  combattants  et  des 
non-combattants  tend  à  faire  deux  parts  dans  la  popula- 
tion des  Etats  belligérants  :  l'une,  appelée  à  porter  les 
armes,  subit  l'effet  direct  des  violences  résultant  de  l'état 
de  guerre;  l'autre,  étrangère  aux  hostilités,  est  exempte 
des  violences  de  la  lutte  et  n'a  à  supporter  que  les  consé- 
quences générales  de  la  guerre,  à  condition  de  ne  prêter 
aucun  concours  actif  aux  hostilités.  Les  combattants  com- 
prennent les  divers  contingents  de  l'armée  nationale,  et, 
Lien  que  ce  soit  contesté,  les  troupes  coloniales,  au 
moins  si  elles  sont  soumises  à  la  même  discipline  que  les 
troupes  de  la  métropole.  Les  francs-tireurs  sont  des  com- 
battants réguliers,  pourvu  qu'ils  aient  à  leur  tête  un  chef 
responsable,  qu'ils  aient  adopté  un  signe  distinctif,  qu'ils 
portent  les  armes  ouvertement,  qu'ils  se  conforment  aux 
fois  et  coutumes  de  la  e;uerre.  La  conférence  de  Bruxelles 
a  admis  que  la  population  d'un  territoire  non  occupé,  qui 
prenait  les  armes  à  l'approche  de  l'ennemi,  pourra  être 
considérée  comme  belligérante,  si  elle  respecte  les  lois 
et  coutumes  de  la  guerre.  Certaines  personnes  ont  une 
situation  intermédiaire  entre  les  combattants  et  les  non- 
combattants  :  fonctionnaires  et  diplomates  assistant  le  gé- 
néral en  chef,  médecins,  aumôniers,  officiers  d'intendance, 
infirmiers.  Elles  ne  doivent  pas  être  attaquées  individuel- 
lement ;  mais,  si  elles  tombent  aux  mains  de  l'ennemi ,  elles 
subissent  la  captivité  de  guerre.  La  guerre  maritime  admet 
aussi  la  distinction  des  combattants  et  des  non-combat- 
tants; mais,  là,  une  situation  particulière  se  présente  : 
celle  des  corsaires,  la  course  couvant  être  encore  urati- 
quée  par  ceux  des  Etats  qui  n'ont  pas  adhéré  à  la  décla- 
ration de  Paris  de  1S56.  V.  corsaire,  course. 

Il  ne  faut  pas  confondre  le  personnel  non-combattant 
avec  le  personnel  neutralisé,  déterminé  par  la  coni''ention 
de  Genève  du  22  août  1864,  et  qui  ne  comprend  que  les 
hommes  affectés  au  service  de  santé.  V.  croix-rouge. 

—  BiBLiooR.  :  A.  Pillet,  les  Lois  actuelles  de  la  guerre 
(Paris,  1S9S;. 

COMBATTANT  [kon-ba-tan  —  rad.  combat)  n.m.  Genre 
d'oiseaux  échassiers,  famille  des  totanidés,  tribu  des 
tringinés,  comprenant 
tme  seule  espèce  répan- 
due en  Europe,  en  Ara- 
bie, en  Abyssinie  et 
dans  l'Inde. 

—  Enctcl.  Le  com- 
battant {philomachiis  ou 
macbetes  pugnax)  est 
un  bel  oiseau  de  0"',60  à 
0"",70  d'envergure,  brim, 
varié  de  roux,  de  gris. 
l>es  mâles  présentent  à. 
la  gorge  une  collerette 
de  grandes  plumes , 
qu'ils  dressent  au  mo- 
ment des  amours,  épo- 
que à  laquelle  ils  enga- 

fent  entre  eux  ces  com- 
ats  furieux  qui  leur 
ont  fait  donner  leur 
nom.  Habitants  des  marais,  des  rivages  de  la  mer  et  des 
fleuves,  ces  oiseaux  nichent  à  terre,  au  bord  des  eaux; 
leur  chair  est  assez  estimée. 

COMBATTIF  [kon-ba-tir)  ou  COMBATIF,  IVE  adj.  et  n. 
Qui  est  doué  de  la  combattivité. 

COMBATTIVITÉ  {kon-ba-ti)  ou  COMBATIVITÉ  [rad. 
combat]  n.  f.  Penchant  qui  porte  l'homme  à  la  lutte,  à  la 
guerre  :  La  destruction  est  représentée,  en  phréiiologie,  par 
Ta  bosse  de  la  combattivité.  (Toussenel.) 

COMBATTRE  [kon  —  du  préf.  com,  et  de  battre.  [Se  con- 
jugue comme  6aUr<?])  v.a.  So  battre  avec,  livrer  un  combat 
à,  soutenir  un  combat  contre  :  Combattre  les  bêtes  féroces, 
w  Faire  la  guerre  :  Charlemagne  combattit  les  Saxons. 
Il  Chercher  â  dompter  par  la  force  des  armes  :  Combattrf. 
l'insurrection.  Il  Chercher  à  renverser  ou  à  convaincre  d'er- 
reur, se  montrer  l'adversaire  do  :  Combattre  le  ministère. 
Il  Par  ext.  Lutter  contre,  chercher  à  triompher  de  :  Com- 
battre l'incendie,  la  maladie,  la  misère. 

—  Poét.  Combattre  le  grand,  le  bon  combat,  Lutter  pour 
une  grande  cause. 

—  Fig.  Raisonner  ou  agir,  s'évertuer  contre  :  Combattre 
l'erreur,  U-s  préjugés,  n  Etre  en  opposition,  en  contradiction 
avec  :  Souvent,  l'intérêt  combat  te  devoir. 

—  V.  n.  Livrer  combat,  lutter  dans  tous  les  sens  du 
verbe  actif  :  Les  Macchabées  combattaient  par  leurs 
prières  plus  que  par  leurs  armes.  (Boss.)  n  Lutter  dans  les 
jeux  :  Combattre  du  ceste.  w  Rivaliser,  faire  assaut:  Com- 
battre d'amabilité  avec  quelqu'un. 

Se  combattre,  v.  pr.  Lutter  l'un  contre  l'autro  :  Partis 
gui  HP.  combattent,  ii  Se  heurter,  se  choquer,  n  Etre  en  op- 
position l'un  avec  l'autre,  en  contradiction  avec  soi-même. 

GOMBAULT  {Charles  de),  baron  d'Autkuil.  historien, 
néàPariscn  1588,  mort  en  lG7o,  a  laissé  des  ouvrages  in- 
téressants sur  l'histoire  do  Franco  :  Histoire  des  ministres 
d'Etat  qui  ont  fleuri  sous  les  rois  de  la  troisième  lignée  {IGM)  ; 
Jilanche,  infante  de  Castille,  mère  de  saint  Louis  (1659); 
le  Vrai  Childehrand  {ïG^iQ);  etc. 

COMBZUconb'  —  du  bas  lat.  cumba,  probablom.  d'orig. 
celt.)  n.  f.  Dans  queloues  départements,  Petite  vallée,  pli 
de  terrain,  il  A  signifie  Jeu  de  cache-cache. 

—  Art  milit.  Petite  esplanade;  penchant  d'un  coteau. 

—  Orogr.  Coupure  longue  et  étroito  dans  une  montagne. 
(I  Lac  de  combe.  Lac  occupant  une  do  ces  coupures. 

—  Encycl.  Orogr.  On  donne  le  nom  do  combe  ix  beaucoup 
do  dépressions  ou  ruptures  parallèles  à  la  direction  gêné- 


Combattant. 


raie  des  chaînes.  Los  combes  ne  sont  toutefois  pas  la 
contre-partie  des  cluses,  simples  accidents  à  la  surface 
même  des  rides  montagneuses;  elles  doivent  être  distin- 
guées des  dépressions  continues  qui  séparent  doux  rides 
voisines,  et  qui  sont  les  véritables  vallées  longitudinales 
opposées  aux  cluses.  Sauf  quelques  petits  lacs  jurassiens, 
tous  les  amas  d'eau  du  système  alpin  européen  sont  des 
lacs,  non  de  combes,  mais  de  vallées  longitudinales  ou  de 
cluses,  dans  la  formation  desquels  sont  d'ailleurs  inter- 
venus des  phénomènes  glaciaires.  Les  deu.x  parois  de  la 
combe  portent  le  nom  de  flanquements. 

GOMBE  (Charles),  archéologue  et  médecin  anglais,  né 
à  Londres  en  1743,  mort  en  1817,  fut  pharmacien,  puis 
médecin,  s'occupa  surtout  do  numismatique,  et  devînt 
membre  de  la  Société  royale  de  Londres  (1776).  Son  prin- 
cipal ouvrage  :  Index  nummorum  omnium  imperatoram, 
Augustorum  et  Cœsarum,  a  Julio  Cxsare  usgue  ad  Postltu 
ynum,  etc.  {Londres,  1773). 

GOMBE  (Abraham),  philosophe  écossais,  né  à  Edim- 
bourg en  1785,  mort  en  1827.  Il  embrassa  les  idées  socia- 
listes de  Robert  Owen,  et  fonda  à  deux  reprises,  sans  suc- 
cès, des  sociétés  coopératives.  On  a  de  lui  :  Metaphorical 
sketches  of  the  old  and  new  Systems,  et  the  Religions  creed  of 
the  new  Systems,  où  il  a  exposé  ses  idées  de  réforme.  —  Son 
frère,  Georges  Combe,  né  à  Edimbourg  en  1788,  mort  en 
1858,  abandonna  le  barreau  pour  s'adonner  à  l'étude  et  à  la 
propagation  de  la  phrénologie,  soit  dans  des  cours  qu'il  fit 
en  Allemagne  et  aux  Etats-Unis,  soit  dans  des  ouvrages 
qui  eurent  du  succès  et  dont  les  principaux  sont  :  Essai 
dephrénologie  (1819)  ;  Système  de  phrénologie  (IS24)  ;  l'Or- 
ganisme humain  considéré  dans  ses  rapports  avec  le  monde 
externe  (1828);  De  l'éducation  populaire  (18^2)  ;  Remarques 
sur  l'éducation  nationale  (1847).  —  Le  frère  des  précédents, 
André  Combe,  né  en  1797,  mort  en  1847,  fut  médecin 
de  Léopold,  roi  des  Belges,  puis  de  la  reined'Angleterre 
Victoria,  et  publia,  entre  autres  ouvrages  :  Principles  of 
physiuiogy  (1834);  the  Phijsiology  of  digestion  (1836). 

COMBÉ  (Marie-Madeleine  dk  Cyz  de),  fondatrice  de  la 
communauté  des  yî/^es  (^(  Bon-Pasteur,  née  à  Lnyde  (Hol- 
lande) en  1656,  morte  à  Paris  en  1692.  Elle  épou.sa,  à  dix- 
neuf  ans,  un  gentilhomme,  Adrien  de  Comoé.  Devenue 
veuve  au  bout  de  quelque  temps,  elle  se  rendit  à  Paris, 
abjura  le  calvinisme,  avec  l'aide  du  curé  de  Saint-Sulplce, 
recueillit  chez  elle  des  filleset  des  femmes  revenues  de 
leurs  égarements,  et  fonda  (1686),  rue  du  Pot-de-Fer,  une 
congrégation  qu'elle  appela  communauté  du  Bon-Pasteur. 
En  1688,  Louis  XIV  fit  don  d'une  maison  plus  spacieuse  à 
Marie  de  Combé,  qui  dirigea  son  établissement  jusqu'à 
sa  mort.  La  congrégation  du  Bon-Pasteur  so  répandit 
bientôt  dans  plusîeurs  villes  de  France. 

COMBEAU  (kon-bo)  ou  COMBEL  {kon-bèV)  n.  m.  Nom  que 
l'on  donne  auxtumulus,  dans  certaines  parti  es  de  la  France. 

GOMBEAUFONTAINE,  ch.-l.  de  canton  do  la  Haute- 
Saône,  arrond.  et  à  22  kilom.  de  Vesoul,  à  la  source  du 
ruisseau  de  Confracourt,  affluent  de  la  Saône  ;  625  hab. 
—  Lo  canton  a  17  comm.  et  6.360  hab. 

COMBÉFIS  (François),  dominicain,  helléniste,  né  à 
Marmando  en  1605,  mort  en  1679,  professa  la  philosophie 
et  la  théologie  à  Bordeaux  et  à  Paris,  et  fut  choisi,  par  l'as- 
semblée du  clergé  de  France  de  1655,  pour  travailler  à  une 
édition  des  Pères  grecs.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Gr^co-latime  Pat}-ujn  bibliothene  novum  auctuariuyn  (1648); 
Bibliotheca  Patrum  concionatoria  (1662);  BibUothec<e  Grs- 
corum  Patrum  auctuarium  novissimum  grœce  et  latine 
(1672);   etc. 

COMBELETTE  n.  f.  Véner.  Syn.  de  comblette. 

GOMBELLE  (Jean-Antoine-François,  baron),  général 
français,  né  à  Pouzat  (Ardèche)  en  1774,  mort  en  1813. 
Il  se  distingua  au  siège  do  Toulon,  à  la  bataille  de  Loano, 
au  siège  de  Mantoue,  à  la  prise  de  Jaffa  et  au  siège  de 
Saint-Jean-d'Acre,  pendant  1  expédition  d'Egypte.  Chef  do 
bataillon  en  1799,  colonel  en  1807,  il  fit  la  guerre  d'Espa- 
gne. Général  de  brigade  en  1813,  il  fut  nommé  général  de 
division,  quelques  jours  avant  sa  mort. 

COMBERMERE  (Stapleton  CoTTON,  vicomte),  général 
anglais,  né  à  Llewenny-Hall  (comté  de  Denbigh)  en  1773, 
mort  en  1865.  Il  entra  fort  jeune  au  service,  se  rendit 
dans  l'Inde, où  il  combattit  contre  Tippoo-Saobtl798-1799^. 
Il  partit  pour  l'Espagne  avec  le  grade  de  major  général  de 
cavalerie  (1808).  Lieutenant  général  en  1809,  commandant 
en  chef  en  1810,  il  se  distingua  dans  plusieurs  combats; 
notamment,  en  1814,  à  la  bataille  de  Toulouse.  Il  reçut  alors 
le  titre  de  «  baron  "  et  la  dignité  do  "  pair  d'Angleterre  » . 
En  1817,  il  passa  dans  les  Indes  en  qualité  de  commandant 
des  forces  britanniques,  et  conquit  sur  les  Birmans  le 
royaume  d'Assam. 

GOMBEROUSSE  (de)  ou  DecOMBEROUSSE  (Francois- 
Isaac-Hyacinthe),  auteur  dramatique  français,  né  à  Vienne 
(Isère)  en  1786,  mort  à  Paris  en  1856.  Il  débuta  dans  les 
lettres  en  donnant  à  l'Odéon  deux  petites  comédies  :  le  Ma- 
riage de  Corneille  (1809),  et  le  Temporisateur  (1813).  Ses  opi- 
nions bonapartistes  lui  ayant  fait  perdre  sa  place  dans  les 
Droits  réunis,  au  retour  des  Bourbons,  il  écrivit  des  pièces 
satiriques,  telles  que  l'Ultra  (1818)  et  le  Ministériel  ou.  la 
Manie  des  dinars  (1819),  dont  la  censure  empêcha  la  repré- 
sentation. En  1821,  il  donna  à  l'Odéon,  avec  Daubigny,  le 
Présent  du  prince,  comédie,  et,  en  1825,  au  Théâtre-Fran- 
çais, la  tragédie  de  Judith.  Ses  mélodrames  ont  joui  d'une 
certaine  vogue  :  Ali-Pacha,  le  Lépreux,  Jane  Shore,  le 
Pauvre  licrger,  en  collaboration  avec  Daubigny,  Merle, 
Jouslin  do  La  Salle,  etc.  Hyacinthe  Decomberousse  mit  en 
vers  le  Bourgeois  gentilhomme  et  le  Médecin  malgré  lui,  de 
Molière  (1814).  On  a  encore  de  lui  une  sorte  d'épopée  reli- 
gieuse, intitulée  :  Jésus-Christ  ou  l'Evangile  poétique  (1843). 

COMBEROUSSE  (de)  OU  DeCOMBEROUSSE  (Alexis- 
Barbe-Benoit),  auteur  dramatique  français,  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Vienne  (Isère)  en  1796,  mort  à  Paris  en  1862. 
11  fut  reçu  avocat  à  la  cour  royale  en  1818,  puis  se  tourna 
vers  le  théâtre  ot  écrivit  plus  de  quatre-vingts  pièces. 
Parmi  ses  drames,  on  a  remarqué  te  Fou,  ou'il  fit 
avec  Drouineau  et  Bôraud  (1829),  et.  depuis  1830,  l'Incen- 
diaire ou  la  Cure  et  l'archevêché,  les  Frères  Faucher,  le 
CocJicr  de  fiacre,  l'Abolition  de  la  peine  de  mort,  le  Marché 
Saint-Pierre,  on  collaboration  avec  Autier  (1839),  etc.  Une 
seulo  de  ses  comédies  fut  jouée  au  Théâtres-Français,  en 
1832,  l'Espion  dumari,  qu'il  fit  avec  Fulgence.  Nous  cite- 
rons dans  lo  vaudeville  ;  Madame  d.'Egmont  (1832);  l'Ami 
Grandet  (1834);  Vouloir,  c'est  pouvoir,  aivoc  Ancolot  (l837); 


1.30 

Salvoisy  ou  l  Amoureux  de  la  reine,  avec  Scribe  et  Rouge- 
mont  (1834);  la  Polka  en  pi'ovince,  avec  Cordier  (1844^; 
Un  amant  qui  ne  veut  pas  être  heureux,  avec  Lubize  (1850)  ; 
et  2'rois  coups  de  pied,  avec  Lockroy  hs51),  aux  Variétés. 
Avec  Bayard,  il  a  écrit  FrétiUon  (1834;,  chanson  de  Béran- 
gor  mise  en  cinq  actes. 

COMBEROUSSE  (Charles-Jules-Félix  de)  ou  DecOM- 
BEROUSSE,  mathématicien  et  ingénieur  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1826-1897),  fils  de  l'auteur  dramatique  Alexis 
deComberousse.  Sorti  de  l'Ecole  centrale,  il  fut  ingénieur 
aux  chemins  de  fer  de  Saint-Germain  et  de  l'Est,  et,  plus 
lard,  professeur  de  mécanique  appliquée  à  l'Ecole  centrale 
et  professeur  de  génie  rural  au  Conservatoire  des  arts  et 
métiers.  On  lui  doit  de  nombreux  ouvrages  techniques, 
]»armi  lesquels  nous  citerons  :  Etude  des  7'ésistances  nu 
Dioui^ement  des  ti-ains  sur  les  cheynîns  de  fer  (1853);  Cours 
complet  de  mathématiques  {\SG0-19,62,  avec  atlas);  Cours 
de  cinématique,  professé  à  l'Ecole  centrale  (1865)  ;  Traité 
de  géométrie  élémentaire  (1865,  en  collaboration  avec  Eug. 
Kouché);  Histoire  de  l'École  centrale  des  arts  et  métiers 
depuis  sa  fondation  jusqu'à  nos  jours  {\S19)  \  Traité  d'arith- 
métique, en  collaboration  avec  Serret  (1882)  ;  etc. 

GoMBES  (Michel),  officier  français,  né  à  Fours  (Loire) 
en  1787,  mort  en  1837.  Il  se  distingua  par  sa  bravoure 
dans  toutes  les  campagnes  de  l'Empire  depuis  1803,  com- 
battit à  Waterloo,  s'expatria,  et  reprit  du  service  après 
la  révolution  de  1830.  H  s'empara  d'Ancône  en  1832,  fut 
désavoué  et  envoyé  en  Afrique,  où  il  fut  successivement 
colonel  de  la  i"  légion  étrangère  et  du  47*  régiment  de 
ligne.  Il  se  distingua  au  combat  de  la  Sicka  (prov.  d'Oran), 
et  fut  frappé  mortellement  au  siège  de  Constantine.  Il  a 
été  publié  sous  son  nom  :  Mémoires  sur  les  campagnes  de 
iSiS  à  18i5  (1853). 

Combes  (Charles-Pierre-Matthieu),  ingénieur  français, 
né  en  I80i,  mort  en  1872.  Sorti  de  l'Ecole  polytechnique 
en  1820,  il  devint  successivement  ingénieur,  inspecteur  gé- 
néral. Il  fut  appelé,  en  1847,  à  faire  partie  de  l'Académie 
des  sciences.  Outre  un  assez  grand  nombre  de  mémoires,  ce 
savant  ingénieur  a  publié  différents  ouvrages,  parmi  les- 
quels :  Traité  de  l'exploitation  des  yniîies  (1844-1847)  ;  Traité 
de  l'aérage  des  mines  ;  Recherches  théoriques  et  expérimen- 
tales sur  les  roues  à  réaction  ou  à  tuyaux  (1843);  Mémoires 
sur  les  levées  des  plans  souten-ains  ;  Mémoire  sur  le  mouve- 
vient  de  l'air  dans  les  tuyaux  de  conduite;  Exposé  des  prin- 
cipes de  la  théorie  mécanique  de  la  chaleur  et  de  ses  applica- 
tions principales  (1867);  Premier  et  deuxième  mémoire  sur 
l'application  de  la  théorie  mécanique  de  la  chaleur  aux  ma- 
chines locomotives  dans  la  marche  à  contre-vapeur  (1869). 

Gombes  (Edmond),  voyageur  français,  né  à  Castelnau- 
darv(Aude)en  1812.  Il  futd'abord  vice-consul  à  Scala-Nova 
(Asie  Mineure),  et  à  Rabat,  au  Maroc;  puis  débuta  dans 
la  carrière  des  voyages  on  explorant  les  côtes  de  la  mer 
Rouge  et  une  partie  de  l'Arabie.  Il  étudia  ensuite,  avec 
Tamisier,  une  partie  de  l'Abyssinie  (1R34-1836),  puis,  en 
1841,  parcourut  l'Egypte  et  là  Nubie.  Il  a  publié,  en  colla- 
boration avec  Tamisîor,un  intéressant  Voyage  en  Abyssinie, 
dans  les  pays  des  Gallas,  de  Choa  et  d'ïfat,  précédé  d'une 
excursion  dans  l'Arabie  Heureuse  (Paris,  1835-18371;  et  seul, 
Voyage  en  Egypte,  en  Nubie,  etc.  (Paris,  1846). 

Gombes  -  DOUNOUS  (Jean- Jacques),  philosophe  et 
homme  politique  français,  né  et  mort  à  Montauban  (1758- 
1820).  Avocat  au  parlement  de  Paris,  il  adopta  les  principes 
do  la  Révolution,  fut  élu  juge  au  tribunal  du  district  de 
Montauban  et  occupa  ensuite  divers  postes  judiciaires  dans 
lo  Lot.  Il  fut  député  de  Tarn-et-Garonne  en  l'an  VII  au 
conseil  des  Cinq-Cents,  puis,  en  1815,  après  lo  retour  de  l'île 
d'Elbe,  à  la  Chambre  des  représentants;  il  fut  réintégré, 
en  1810,  dans  la  magistrature,  qu'il  avait  dû  quitter  étant 
député.  Combes-Dounous  se  fit  une  place  parmi  les  hellé- 
nistes par  les  ouvrages  suivants  :  Essai  historique  sur 
Platon,  suivi  d'un  coup  d'œil  rapide  sur  l'histoire  du  plato- 
nisme, depuis  Platon  jusqu'à  7iou*(l809);  Introduction  à  la 
philosophie  de  Platon,  traduite  du  grec  d'Alcinoiis  (1800); 
Dissertations  de  Maxime  de  Tyr,  traduites  sur  le  texte  grec, 
avec  des  iiotes  critiques,  historiques  et  chronologiques  (1802), 
et  Y  Histoire  des  guerres  civiles  de  la  république  romaine, 
traduite  du  grec  d'Appien  (1808).  Citons,  dans  un  genre  tout 
différent,  un  volume  intéressant  :  Notice  sur  le  iS-Brumaire 
par  un  témoin  oculaire,  qui  peut  dire  :  Quod  vidi,  testor^ 
Anonyme  (1814). 

GOMBICIQUE  (kon)  ad'}.  Se  dit  d'un  acide  qui  accompagne 
la  siroplianfmo  dans  lo  strophantus  hispidus. 

COMBIEN  {kon-bi-in  —  du  vieux  franc,  com,  comme,  et 
de  bien)  adv.  Quelle  quantité,  quel  nombre,  avec  ou  sans 
interrogation  :  Combien  de  fautes  nous  commettons! 
L'homme  juste,  selon  le  sage, 
Pèche  sept  fois,  et  davantage; 
Mai9  la  femme  juste,  combien  ? 
Ma  foi,  le  sage  n'en  sait  rien. 

—  A  quel  point  : 

Combien  tout  ce  qu'on  dit  est  loin  de  ce  qu'on  pense  ! 

Racine. 

—  A  que!  prix  :  Combien  vendez-vous  ces  fruits  ?  et 
elliptiquement  :  Combien  ces  fruits  ? 

—  Substantiv.  S'emploie  pour  Combien  de  suivi  du  com- 
plément de  cet  adverbe,  et  signifie  Combien  d'argent, 
combien  de  temps,  combien  d'hommes,  etc.  : 

Combien  doivent  leur  faute  à  leur  sort  rigoureux  ! 

Sainte-Beuve. 

—  n.  m.  Quantité,  valeur  :  La  physique  donne  le  combien, 
et  la  7nétaphysique  le  comment.  (Bun.) 

—  Loc.  conj.  Combien  que,  Quelle  que  soit  la  quantité, 
quel  que  soit  le  nombre,  quel  que  soit  le  prix  :  Combikn 
Qu'i7  y  ait  d'ennemis,  ne  laissez  pas  de  combattre,  il  Bien 
que,  quoique  : 

Et  conibifn  que  nos  crimes 

Vous  donnent  quelquefois  des  courroux  légitimes. . . 

Malherbe. 
(Les  deux  sens  ont  vieilli,  le  dernier  surtout.) 

—  Gramm.  Après  Combien  de  suivi  d'un  substantif  plu- 
riel, les  mots  variables  appelés  par  lo  sens  s'accordent 
avec  le  mot  pluriel  :  Combien  de  personnes  ont  été  vic- 
times de  leur  confiance!  Il  Le  substantif  pluriel  est  quelque- 
fois sous-entendu,  et  cola  n'empêche  pas  que  l'accord  ne 
se  fasse  avec  lui  :  Combien  ont  périt  (Pour  le  cas  où  le 
substantif  est  représenté  par  le  pronom  en,  v.  ce  mot.) 

Si  le  substantif  placéa  près  Combien  de  est  au  singulier, 
l'accord  peut  se  faire  avec  combien  ou  avec  son  complé- 
ment :  Combien  de  tisane  a-t-il  bu  ou  bue? 


131 

Mais  los  mots  variables  placés  entre  combien  et  son  com- 
pliimont  s'accordent  toujours  avec  cumbieii  :  Combien  out- 
ils JODÉ  de  parties  ? 

COMBIER  [kon-hi-t^),  ÈRE  n.  So  dit  propromont,  dans  lo 
Jura,  dus  habitants  des  pays  do  corabos,  ot,  au  tig.,  d'uno 
porsoiino  pleine  de  Jînosso  ot  do  défiance,  avec  une  appa- 
rence do  rondeur  ot  do  bonhomie. 

GoMBiN  ou  Grand-combin,  OU  Graffeneire 

(4.317  ni.),  niontag^no  situtuî  dans  lo  niassit"  dus  Alpos 
Poniiiiios,  au  N.-E.  du  Grand-Saint-Boriiard.  L'asconsiuii, 
(jui  est  difticile,  so  fait,  soit  par  le  sud-ouest  (glacier  du 
iSouadon),  soit  par  lo  nord  (glacier  de  Corbassiùro). 

COMBINABLE  (kon)  adj.  Qui  est  susceptible  d'être  com- 

biuo  :    Couleurs   COMLIINABLES. 

COMBINAISON  {kon,  riè-zon)  n.  f.  Assemblage,  arrang^c- 
mont  dans  un  certain  ordre  de  choses  semblables  ou  di- 
verses :  Combinaison  de  leltresy  de  chiffres,  de  nombres,  de 
couleurs. 

—  Fig.  Mise  en  œuvre  de  moyens  divers,  calcules  pour 
faire  roussir  un  plan,  un  projet,  un  systômo  :  Les  combi- 
naisons d'un  général. 

—  Particulièrem.  Aptitude  à  combiner:  L'histoire  attribue 
presque  toujours  aux  individus  comme  aiur  gouvernements 
plus  de  COMBINAISON  qu'ils  tî'cjî  oni.  (M°"  de  Staël.)  [Peu  us.] 

—  A\g.  Chacune  des  manières  ditférontes  do  grouper  en 
nombre  déterminé  des  objets  donnés,  de  façon  que  tous  les 
mêmes  objets  ne  so  trouvent  qu'une  fois  ensemble. 

—  Chim.  Union  entre  les  molécules  de  deux  ou  plusieurs 
corps  donnant  liou  à  un  corps  composé  formé  do  nouvelles 
molécules  composées,  c'est-à-dire  chimiquement  combi- 
nées, ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  les  mélanges.  V.  chimik. 

—  Politiq.  Combinaison  77iinistéi'ielle,  Formation  d'un  ca- 
binet dans  lequel  on  fait  entrer  des  ministres  ayant  cer- 
taines opinions  ou  certaines  aptitudes  connues. 

—  Télegr.  Se  dit  du  nombre  do  lettres  que  l'on  transmet 
dans  un  mémo  tour  de  chariot,  avec  l'appareil  Hughes. 

—  Anton.  Analyse,  catalyse,  décomposition,  dissolution, 
résolution,  solution. 

—  Encycl-  Alg.  On  appelle  coînbinaisons  simples  de  m 
objets  n  à  n,  n  étant  inférieur  à  m,  les  dispositions  que  l'on 
peut  former  avec  n  de  ces  objets,  de  façon  que  deux  dispo- 
sitions dirt'érent  par  la  nature  d'un  objet  au  moins.  Les 
combinaisons  des  quatre  lettres  a,  b,  c,  d,  prises  deux  à 
deux,  sont  :  ab,  ac,  ad,  bc,  Mf  cd. 

Deux  dispositions  qui  ne  dinèreraient  que  par  l'ordre  des 
H  objets  qui  y  ligurent  doivent  être  considérées  comme 
une  même  combinaison.  Dans  l'exemple  ci-dessus,  les 
groupements  bc  et  cb  ne  sont  pas  différents  au  point  de 
vue  combinaison  ;  c'est  pourquoi  nous  n'avons  fait  figurer 
que  le  premier. 

Les  trois  sortes  de  groupements  principaux  dont  on 
s'occupe  en  mathématique,  au  chapitre  intitulé  :  Analyse 
combinatoire,  portent  les  noms  de  perrnutations,  combinai- 
sons et  arrangements.  Les  permutations  diffèrent  entre  elles 
par  l'ordre  des  objets  seulement  ;  les  combinaisons  no 
diffèrent  que  par  le  choix;  les  arrangements  différent  par 
l'ordre  ou  par  le  choix. 

On  démontre  que  le  nombre  des  arr-angements  de  m  objets 
Q  à  n  est  égal  au  produit  du  nombre  de  leurs  combinaisons 

ftar  le  nombre  des  permutations  de  n  objets.  On  déduit  de 
à  que  le  nombre  des  combinaisons  de  m  objets  n  à  n  est  égal 
au  produit  de  n  nombres  entiers  consécutifs  décroissatits 
dont  le  plus  fort  est  m,  divisé  par  le  produit  des  n  premiers 
nombres. 

Ainsi,  le  nombre  de  jeux  différents  qu'un  joueur  d'écarté 
peut  avoir  dans  la  main  est  égal  au  nombre  des  combi- 
naisons des  32  cartes  prises  5  à  5;  c'es 
32  X  31  X  30  X  29  X  28 

=  201.376, 

1X2X3X4X5 

tandis  que  le  nombre  de  façons  de  jouer  tous  ces  jeux  est 
égal  au  nombre  dos  arrangements  des  32  cartes  prises  cinq 
à  cinq,  c'est-à-dire  32  X  31  X  30  X  29  X  28  =  24.165.120. 

On  appelle  combinaisons  complètes  (ou  avec  répétition)  de 
m  objets  pris  n  à  n,  les  dispositions  que  l'on  peut  former 
en  les  groupant  par  nombre  »,  chaque  objet  pouvant  être 
pris  jusqu'à  n  fois,  de  telle  sorte  que  deux  dispositions 
diffèrent  par  la  nature  ot  non  par  l'ordre  des  objets.  Ainsi, 
les  combinaisons  complètes  des  quatre  lettres  a,  b,  c,  d, 
prises  deux  à  deux,  sont  :  aa,  ab,  ac,  ad,  bb,  bc,  bd,  ce,  cd,  dd. 

On  démontre  que  le  nombre  des  combinaisons  complètes 
de  m  objets  pris  n  à  n  est  le  produit  de  n  nombres  entiers 
consécutifs  croissants,  dont  le  plus  faible  est  m,  divisé  par  le 
produit  des  n  premiers  nombres. 

D'après  cela,  un  jeu  de  dominos  dont  les  dés  présentent 
los  combinaisons  complètes  dos  sept  chiffres  0, 1,2,3,4,5,6, 

pris  doux  à  deux,  doit  comprondro  — —  =*  28  dés. 

COMBINATBUR,  TRICE  {kon)u.  Personne  qui  combine, 
qui  est  liabilo  à  faire  dos  combinaisons  :  Les  femmes  sont, 
en  général,  d'habiles  combinatricks  de  couleurs.  Law  était 
un  grand  combinateur. 

-^  adj.:  ICsnrit  combinateur. 

—  n.  m.  Télégr.  Combinateur  télégraphique.  Organe  ima- 
giné par  Ilighton  pour  traduire  à  l'arrivée  en  caractères  im- 
primés les  signaux  reçus  par  le  relai  de  lîaudot.à  répoi|ue  où 
l'on  faisait  usage  de  plusieurs  tils  télégraphiques  pon»  une 
même  direction,  au  lieu  du  (il  uni<jue  de  l'appareil  Morse. 

COMBINATION  [kon,  si-on)  n.  f.  Action  de  combiner. 

COMBI N  ATOIRE  [kon ,  to-af)  adj .  Qui  a  rapport  aux  com- 
binaisons :  Méthode  combinatoirk. 

—  Al{^.  Analyse  combinatoire.  V.  combinaison. 

—  Philos.  Art  combinatoire,  Méthode  de  Uaymond  Lulle, 
oui  consistait  à  combiner  les  idées  humaines,  classées 
dans  «les  tables  qu'il  avait  dressées,  do  façon  à  trouver  la 
solution  do  toutes  les  questions  possibles. 

COMBINER  {kon  —  du  lat.  combinare  ;  do  cum.  avec,  et 
hini,  dc-iix)  v.  a.  Arranger,  disposer  dans  un  certain  ordro  : 
CuMUiNKit  des  chiffres,  des  idées,  des  preuves. 

—  Fig.  Disposer  ses  moyens  on  vue  d'uno  réussite  : 
CoMUlNKit  un  plan  d'attaque. 

—  Chim.  Déterminer  la  combinaison  do  :  Combiner  de 
ihudrouéne  et  de  l'oxygène,  au  moyen  de  l'étincelle  électrique. 

Comhiné,  ée  part.  pass.  du  v.  Combiner. 

—  Granim.  Caractères  combinés,  Caractères  idéogra- 
phiquoH  simples,  qui,  chez  les  Chinois,  traduisent  quelqiie- 
foiK  par  leur  réunion  une  idée  simple  elle-mêmo;  c'est 
ainsi  qu'uno  bouche  ot  un  oiseau  slgnitlont  chant. 


COMBIER 


COMBORN 


D'argent 
au  comble  d'azur. 


—  Miner.  So  dit  des  cristaux  composés  du  plusieurs 
ordres  do  facettes  :  Chaux  carbonatée  combinéiî. 

—  n.  m.  Corps  résultant  d'une  combinaison  :  Un  combiné 
d'hydrogène  et  de  carbone. 

Se  combiner,  v.  pr.  Etre  combiné,  associé;  avoir  la 
faculté  d'être  combiné,  n  Entrer  on  combinaison  cliimique  : 
L'acide  sulfurique  et  la  soude  sb  comiunknt  y^oftr /brmn' 
un  sel  neutre  qu'on  appelle  sulfate  de  soude.  (D'Orbigny.) 

—  Anton.  Analyser,  décomposer,  dissoudre,  résoudre. 

COMBINEUR(^o»)  n.  m.  Appareil  servant  à  la  distillation 
coniinuo  dos  liquides  siiirituuux. 

COMBLAIN  (carabine),  arnio  ainsi  désignée  du  nom  de 
sou  inveuteur  et  qui  fut,  en  1S71,  mise  on  service  dans  la 
cavalerie  belge.  Son  calibre  est  de  1 1  '"/'°.  (La  garde  civique 
belge  en  fut  également  armée.) 

COMBLAIN-AU-PONT,  comm.  do  Belgique  (prov.  et 
arrond.  administr.  de  Liège,  arrond.  judic.  do  Huy),  sur 
rOurthe,  affluent  de  la  Wouse;  3.236  hab. 

COMBLANCHIEN,  comm.  de  la  Côte-d'Or,  arrond.  et  à 
Il  kilum.  do  Beaune,  au  pied  de  la  Côte-d'Or  ;  555  hab. 
Importantes  carrières  de  pierre  blanche  A  bâtir.  Vignobles 
classés  dans  la  côte  de  Nuits  et  qui  produisent  de  bons 
ordinaires  ;  les  principaux  crus  sont  les  Grandes- Vignes, 
Retraits,  Fauques,  Montagnes,  etc. 

COMBLAIT  ou  COMBLEAU  (kon-blo)  ou  COMBLAN  [kon) 
n.  m.  Grosse  corde  servant  à  soulever  ou  à  traîner  un  canon. 

COMBLE  (konbV  —  du  lat.  cumulus,  pris  dans  le  sens  do 
c»6jie?i,faite}n.m.Archit.Faîle, couronnement  d'un  édifice: 
La  cigogne  blanche  s'établit  sur  les  combles  des  édifices. 
(Buff.)  Il  Partie  d'un  édifice  sur  laquelle  repose  immédiate- 
ment la  couverture  :  Comblks  en  fonte,  il  Logements  situés 
immédiatement  sous  le  toit  d'un  édifice.  (Ne  s'emploie  qu'au 
plur.)  :  Etre  logé  dans  les  combles. 

—  Fig.  Couronnement,  point  culminant,  degré  le  plus 
haut  :  Le  comble  de  la  gloire,  des  honneurs,  de  la  puissance. 
V.  l'art,  suiv. 

—  Blas.  Nom  donné  à  une  pièce  honorable  appelée  chef, 
quand  elle  a  moins  de  la  moitié  de  sa 
hauteur  ordinaire. 

—  Techn.  Intervalle  qui  sépare  les 
têtes  d'un  ouvrage  de  vannerie. 

—  Loc.  adv.  De  fond  en  comble.  Dans 
toutes  ses  parties,  sans  que  rien  soit 
épargné  :  Maison  pillée  de  fond  en  com- 
ble. Il  Fig.  Entièrement,  complètement  : 
Se  ruiner  de  fond  en  comble. 

—  Syn.  Comble,  cime,  iaîte,  sommet. 
V.  cime. 

—  Enctcl.  Archit.  Un  comble  est 
toujours  composé  d'un  ou  de  plusieurs 
pans  de  charpente  supportant  une 
sorte  de  claire-voie  formant  plancher,  où  s'appliquent  les 
ardoises,  tuiles,  zinc,  etc.,  constituant  la  couverture  pro- 
prement dite. 

Chacun  des  pans  comprend  les  chevrons,  dirigés  suivant 
la  pente  du  toit;  le  faîtage,  poutre  horizontale  située  au 
sommet  du  pan,  sur  laquelle  s'appuient  les  extrémités 
supérieures  des  chevrons.  Ces  divers  éléments  se  trouvent 
supportés  par  \3.  ferme.  V.  ce  mot. 

Les  combles  se  divisent  en  deux  catégories  distinctes  : 
les  combles  à  surfaces  planes, 
et  les  cotnbles  à  surfaces 
courbes.  Les  premiers  sont 
ceux  que  Ton  emploie  le  plus 
couramment;  ils  se  classent 
en  ;  comble  simple,  ou  en 
appentis,  no  présentant  qu'un 
seul  plan  incliné  ;  comble  à 
deux  égouts,  deux  pentes  ou  à 
deux  versants,  formés  par 
doux  plans  inclinés  en  sens 
inverse  à  partir  du  faîtage  et 
ayant  des  pentes  égales  ou  à 
peu  près  égales  ;  comble  en  pavillon  ou  pyramidal,  s'é- 
levant  en  forme  do  pyramide  carrée  ou  polygonale  (ce 
comble  prend  le  nom  de  flèche  ou  celui  d'aiguille,  lorsque 
la  hauteur  est  considérablement  plus  grande  que  les  dimen- 
sions de  la  bîise)  ;  comble  brisé,  composé  de  deux  pans  à  in- 
clinaisons différentes,  la  supérieure  beaucoup  moins  raido 
que  la  pento  inférieure  (ce  type  de  comble  prend  souvent 
les  noms  do  comble  à  la  Mansard,  comble  à  la  française). 
Le  comble  à  bât  d'âne  est  celui  que  les  doux  pignons 
dépassent  des  doux  côtés  ;  le  comble  en  croupe,  celui  qui  so 
termine  à  une  do  ses  extrémités  par  uno  surface  circu- 
laire, conique  ou  plane,  reliant  los  deux  pentes  longitu- 
dinales; le  comble  retroussé,  celui  dont  lo  tirant  est  sur- 
élevé au-dessus  des  retombées  de  la  forme.  —  Il  existe 
encore  d'autres  systèmes  do  combles,  faisant  partie  do 
ceux  connus  sous  lo  nom  de  combles  courbes,  mais  qui 
sont  relativement  peu  employés;  tels  sont:  les  cojnbtes  à 
l'impériale,  en  patte  d'oie,  en' dôme,  en  terrasse,  etc.  Ceux 
do  ces  combles  à  surfaces  courbes  qui  sont  los  plus  usi- 
tés so  divisent  en  doux  catégories  principales.  Dans  la 
première,  dite  comble  à  la  Philibert  Détonne,  les  fermes 
sont  formées  par  des  cintres  reliés  ontro  eux  au  moyen 
do  pièces  do  bois  horizontales  appelées  lierncs,  qui  leur 
donnent  uno  solidité  et  uno  résistance  plus  grandes.  (Dans 
ces  combles,  il  n'y  a  ni  chevrons  ni  pans.) 

Dans  le  second  tvpe  de  combles  courbes,  systômo  dû  au 
colonel  Emy,  les  cintres  sont  constitués  par  des  madriers 
courbés  sur  leur  plat.  Los  arcs  ^ 

ainsi  formés  sont  maintenus 
et  rattachés  les  uns  aux  autres 
par  des  moises  horizontales 
et  dos  croix  do  Saint-André. 

Los  combles  sjdiériques  ou 
coniques  restent  dans  la  caté- 
gorie des  toitures  ù  surfaces 
courbes. 

Les  premiers  sont  formés 
d'uno  succession  docouronnes 
horizontales,  reliées  par  des 
pièces  do  bois  courbes  qui 
remplacent  los  arbalétriers  ot  dirigées  suivant  des  plans 
méridiens. 

Los  combles  coniques  se  composent  de  plates- for^ncs 
horizontales  circulaires,  au  contre  desquelles  sont  établis 
los  poinçons  qui  s'assemblent  vers  le  haut  avec  los  chevrons 
principaux  reliés  A  la  plateforme  horizontale  et  jouant  le 


Comble  ti  deux  «S^ovits. 


>*, 


^IJ 


uu 


Comble  conique. 


rôle  do  demi-fermes.  Des  chevrons  intermédiaires  remplis- 
sent los  intervalles  laissés  entre  les  chevrons  principaux  ; 
dos  liernes  réunissent  entre  eux  ces  divers  chevrons.  Un 
tronc  de  cône,  appelé  noyau  d'assemblage,  roHo  los  chevrons 
i  leur  sommet. 

COMBLE  {konbV  —  du  lat.  cumulus,  monceau)  n.  m. 
Ce  qui  peut  tenir  au-dossus  d'uno  mesure  déjà  pleine  :  Le 
COMBLE  d'un  boisseau  d'avoine. 

—  Fig.  Dernier  degré,  excès  le  plus  haut:  Le  comble 
des  malheurs,  n  Pour  comble,   Comme  excès  do  malheur. 

Il  C'est  un  comble.  Se  dit  do  ([uebiue  chose  qui  dépasse 
en  extravagance  tout  ce  qu'on  pourrait  imaginer  :  Le  com- 
missaire royal  «près  »  le  rhéâtre- Français  n'habitait  point 
Paris  :  c'est  un  comble  !  Il  Jeu  des  cotnbles.  V.  art.  suiv. 

—  Rem.  Bien  que  les  sons  propres  des  mots  comble 
(faîte),  et  comble  (surcroît  de  mesure)  soient  parfaito- 
nient  distincts,  leurs  sens  figurés  sont  assez  ditficiles  à 
distinguer  :  l'un  exprime  le  faîte,  le  plus  haut  degré,  co 
qui  couronne;  l'autre,  le  surcroît,  l'excès,  ce  qui  achève 
.et  rend  un  point  supérieur  impossible.  Poursuivre  cette 
distinction  avec  rigueur  dans  la  pratique,  serait  se  jeter 
dans  des  subtilités. 

COMBLE  {konbV  —  du  lat.  cumulus,  monceau)  adj.  Rem- 
pli jusque  par-dessus  le  bord  :  [fn  boisseau  comule.  :i  Plein 
à  ne  pouvoir  plus  contenir  personne  :  Salle  comble.' 

—  Fig.  :  La  mesure  est  comblk,  Il  est  impossible  d'en 
pardonner,  d'en  endurer  davantage. 

—  Pied  comble.  Art  vétér.  Piod  dont  le  sabot  n'a  d'autre 
point  d'appui  que  la  sole. 

Combles  {Jeu  des).  Sorte  de  jeu  d'esprit,  qui  fit  rago 
en  France  vers  la  fin  du  xix*  siècle.  Il  consiste  à  poser 
une  question  qui  propose  comme  devinette  l'indication  d'un 
comble.  La  réponse  contient  généralement  un  jeu  de  mots, 
un  calembour,  un  coq-à-I'âne.  Deux  ou  trois  exemples 
feront,  mieux  que  toutes  les  définitions,  comprendre  ce 
genre  de  divertissement  :  «  Quel  est  le  comble  de  i'étonne- 
mcnt,  pour  un  professeur  de  géographie  ?  —  C'est  de  voir 
un  fleuve  suivre  son  cows.  —  n  Quel  est  le  comble  de  la 
timidité?  —  Reculer  devant  une  lettre  chargée.  »  —  «  Quel 
est  le  comble  de  la  précaution  ?  —  Faire  des  gilets  de  fla- 
nelle pour  un  secret  qui  transpire.  » 

COMBLEAU  n.  m.  Artill.  V.  comblau. 

COMBIXMENT  {kon,  man)  n.  m.  Action  de  combler  ; 
Comblement  d'un  puits,  d'un  fossé,  d'une  tranchée. 

—  Géol.  Comblement  d'estuaii-e.  V.  delta,  ti  Comblement 
de  lagune.  Phénomène  qui  se  produit  plus  ou  moins  rapi- 
dement après  la  fermeture  d'un  cordon  littoral.  (Ancien 
estuaire,  une  lagune  reçoit  presque  toujours  un  cours 
d'eau  dont  les  apports  l'envahissent  progressivement.  Les 
lagunes  peuvent  également  ôtre  comblées,  par  l'action 
des  vents  dominants,  avec  le  sable  des  dunes.  Ce  fait  se 
réalise  dans  la  Courlande,  et  en  Angleterre,  à  Yarmouth.) 

Il  Comblement  des  lacs  de  ynontagne,  Phénomène  qui  se 
produit  dans  des  lacs  se  remphssant  par  les  pierrailles, 
lesquelles  forment  des  cônes  d'éboulcmeut  sur  leurs 
rives.  (D'après  les  éludes  d'Emile  Belloc  sur  les  lacs 
des  Pyrénées,  le  comblement  se  produit  par  les  bords 
durant  l'été,  et  par  le  milieu  du  lac  durant  l'hiver.  En 
effet,  lorsque  la  surface  des  eaux  est  congelée,  les  pierres 
qui  se  détachent  de  la  montagne  glissent  jusqu'à  une  cer- 
taine distance  des  rives,  ot,  au  dégel,  tous  ces  matériaux 
coulent  à  pic.) 

COMBLER  {kon  —  du  Isit.  cmnulare)  v.  a.  Remplir  jusque 
par-dessus  les  bords  :  Combler  une  mesure,  ii  Faire  que  co 
qui  était  creux  ne  le  soit  plus  :  Combler  un  fossé,  nupuits, 
un  port. 

—  Par  ext.  Suppléer,  on  parlant  de  co  qui  manquait  : 
Combler  une  lacune,  un  déficit. 

—  Fig.  Faire  disparaître,  supprimer  ;  La  polémique 
creuse  les  abimes  qu'elle  prétend  comblfr.  (Guizot.)  Il  Rem- 
plir entièrement,  exaucer  à  souhait  :  Combler  les  vœux  de 
quelqu'un.  ||  Accabler,  charger  à  profusion  :  Combler  de 
faveurs,  d'honneurs,  de  chagrins,  ae  douleurs,  il  Procurer 
une  grande  joie,  un  grand  honneur  à  :  Vous  me  combl&z. 

11  Combler  la  mesure,  Dépasser  les  bornes  do  co  qui  est 
permis,  pardonnable. 

Se  combler,  v.  pr.  Etre  comblé,  n  Fig.  Etre  exaucé, 
complètement  satisfait. 

Combles,  cb.-l.  do  cant.  do  la  Somme,  arrond.  et  à 

12  kilom.  do  Péronno;  1.410  hab.  {Comblais,  oises.)  Ch.  de  f. 
d'.\lbortùPôronno;  brasserie,  tissages.  Patrie  du  sculpteur 
Caudron.  —  Lo  canton  a  21  comm.  ot  11.0-15  hab. 

ComblesSAC,  comm.  d'Ille- et -Vilaine,  arrond.  et  A 
32  kilom.  do  Redon,  non  loin  do  l'Afi';  y59  hab.  Ardoisières, 
Patrie  de  saint  Couvoïon,  fondateur  do  rabl)aye  de  Uodou. 

COMBLÈTE  ou  COMBLETTE,  ou  COMBELETTE  {kon- 
blet')  n.  f.  Ligne  qui  sépare  lo  pied  du  cerf  en  deux  doigts. 

COMBLOUX,  comm.  do  la  Haute-Savoie,  arrond.  et  ù 
35  kilom.  de  Bonneville,uon  loin  do  l'Arvo;  920  hab.  Com- 
merce de  beurre  ot  do  fromages;  distillerie  do  kirsch. 

COMBOLOIO  (Aon.  lo-yo  —  de  l'arabo  kambil,  petit  grain) 
n.  m.  Sorte  de  chapelet  employé  par  los  Turcs  ot  com- 
posé do  cent  grains  qui  corrospondout  aux  coût  noms  do 
la  Divinité. 

COMBOPHORE  OU  COMBOPHORA  (Aon)  n.  m.  Oonro 
d'insectes  hémiptèros-homoptéres,  famille  des  mombra- 
cidés,  comprenaut  de  petites  formes  à  grand©  t/^io  trian- 
gulaire, à,  corselet  vésiculeux,  recouvrant  tout  le  corps,  etc. 
Les  combophores  habitent  l'Amérique  du  Sud. 

COMBORN.  fief,  avec  titre  do  vicomte,  situé  ontro 
Limoges,  Tulle,  Turonne  ot  Uzorches,  possédé  héréditai- 
rement, dès  la  fin  du  x*  siècle,  par  une  famille  issuo  des 
premiers  comtes  héréditaires  do  Kouerguo  ot  de  Quercy. 
Un  vicomte  do  Comborn,  Archambaud,  né  vers  lo  milieu 
du  X'  siècle  et  surnommé  ta  Jambe  pourrie,  so  fit  lo  dolen- 
seur  do  Marie  d'Arag(in,  femme  do  l'empereur  Otliou  III, 
accusée  d'adultère,  et  prouva  l'innocence  de  cette  prin- 
cesse en  remportant  la  victoire  sur  le  champion  de  1  em- 
porour;  il  épousa  Ilumberge,  fille  d'Adhémar,  vicomte 
do  Limoges,  et  devint,  par  son  fils  aîné,  la  souche  des 
vicomtes'^de  Limoges  do  lu  seconde  race.  Les  divers  ra- 
meaux do  la  famillo  sécant  tous  éteints  nu  commence- 
ment du  xvi*  siédo,  la  vicomte  de  Comborn  passa,  p.^r 
donation  lestamenlaiio,  dans  la  maison  do  Pomnadour.  ot 
depuis,  successivement,  dans  colles  do  pierre  Humero  ov 
do  Lastoyrio. 


COMBOURG 


COMË 


Château  de  Combourg 


Armes  de  Combourg 


Combourg,  ch.-l.  de  cant.  d'Ille-et-Vilaine,  arrond.  et 
à  41  kilora.  de  Saint-Malo,  sur  ua  étang  d'où  sort  le  Linon, 
affluent  de  laRance;  5.541  hab.  {Comboia-geois,  oises.) 
Ch.  de  f.  Ouest.  Fa- 
briques très  impor- 
tantes de  toiles; 
tanneries,  brique- 
teries, moulins. 
Château  féodal  du 
xii*  siècle,  où  Cha- 
teaubriand passa 
une  partie  de  son 
enfance.  —  Le  can- 
ton a  10  comm.  et 
16.55S  hab. 

COMBOURGEOIS 

ikon,  jo-a)y   OISE 

[du  lat.  cum,  avec, 

et  de  bourgeois]  n. 

Celui,  celle  qui  est 

de   la    même  ville 

qu'une  autre  personne;  qui  a  le  droit  de  bourgeoisie  dans 

la  même  ville.  (S'est  dit  particulièrement  en  Suisse.) 

COMBOURGEOISIE  (kon,  jo-a-zi)  n.  f.  Anciennement, 
Qualité  de  combourgeois.  (On  ap- 
pelle traité  de  cotnbourgeoisie  le 
traité  par  lequel  'es  villes  et  can- 
tons suisses  se  conféraient  le  droit 
réciproque  de  bourgeoisie.) 

COMBRAIIj:.ES ,  pays  de  l'an- 
cienne province  d'Auvergne,  snr 
un  territoire  de  petits  monts,  pi  a 
teaux,  landes  et  bois  épars,  douL 
presque  toutes  les  eaux  vont  au 
Cher;  il  avait  environ  107.000  hec- 
tares, et  16S.000  en  lui  adjoignant 
le  Franc- Alleu,  son  annexe,  aux 
sources  du  Cher  et  de  la  Tardes. 
Chambon  en  fut  d'abord  la  capitale,  puis  ce  fut  Evaux. 
Son  nom  paraît  venir,  comme  celui  de  Chambon,  des  Galli 
Cambiovicenses.  (Ne  pas  confondre  avec  la  CombraiUes 
do  Bourgogne,  région  de  25  à  30  kilomètres  seulement 
de  longueur,  qui  s'étend  à  peu  près  du  Creusot  [N.-E.]  à 
Gueugnon-sur-Arroux  [S.-O.]  ;  c'est  un  pays  de  collines 
permiennes,  faiblement  peupi^.} 

GOMBRAND,  comm.  des  Deux-Sèvres,  arr.  et  à  19  kil. 
de  Bressuire,  près  de  l'Argent,  branche  de  l'Argenton  ; 
1.324  hab. 

COMBRAT  (M°"  Hélie  de),  née  à  Combray  (Calvados), 
fut  une  des  victimes  de  la  tin  de  la  .révolte  vendéenne. 
En  1807,  un  ancien  chouan,  Armand-Victor  Le  Chevalier, 
qui  voulait  enlever  les  fonds  envoyés  à  Caen  par  les  re- 
cettes d'Alençon  et  d'Argentan,  se  cacha  avec  ses  com- 
plices au  château  de  Donuay,  chez  M"»*  Aquet  de  Férolles, 
tille  de  M"*"  Hélio  de  Combray,  et  attaqua  la  charrette 
attendue.  Le  Chevalier,  arrêté'et  enfermé  au  Temple,  à 
Paris,  s'en  évada,  fut  repris  quelques  semaines  plus  tard 
et  exécuté  en  1808- M""*  Aquet,  malgré  son  habileté,  finit 
aussi  par  être  arrêtée,  en  même  temps  que  sa  mère,  M"'"  de 
Combray,  qui  paraît  cependant  avoir  ignoré  le  complot. 
M"'«  Aquet,  condamnée  à  mort,  se  déclara  enceinte,  et  il 
fut  sursis  à  son  exécution.  Après  une  vaine  démarche  faite 
par  ses  deux  petites  tilles  auprès  de  Napoléon,  qui  était 
alors  à  Schœnbriinn,  elle  fut  guillotinée  en  1809.  Sa  mère 
avait  été  condamnée  à  vingt-deux  ans  de  réclusion  ;  elle 
fut  graciée  par  Louis  XVIII  en  1814.  Balzac  a  fait  de  cette 
triste  aventure  le  fond  de  son  roman  intitulé  :  l'Envers 
d'une  histoire  contemporaine  (1846). 

COMBRE  {konbr'}  n.  m.  Nom  ancien  d'un  poisson  des 
côtes  françaises,  le  serran  cabrille.  V.  serran. 

GOMBRÉE,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à  14  kil. 
de  Segré,  près  de  la  Verzée  et  de  la  lisière  de  la  forêt 
d'Ombne;  2.147  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Ardoisières. 

GOMBRESSOL.  comm.  de  la  Corrèze,  arr.  et  à  17  kil. 
d'Ussel,  près  de  la  Luzège;  1.200  hab.  Gisement  de  houille. 

COMBRET,  comm.  de  l'Aveyron,  arrond.  et  à  26  kilora. 
de  Saint-Affrique,  près  de  la  Rance;  943  hab. 

COMBRET  {kon-brè)  n.  m.  Genre  de  la  famille  dos  corn- 
brétacées,  comprenant  environ  quatre-vingts  espèces,  qui 
croissent  dans  les  régions  tropicales  :  Combret  écarlate. 

GOMBRÉTACÉES  ikon)n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dico- 
tylédones, ayant  pour  type  le  genre  combret,  comprenant 
trois  tribus  :  les  atangiées  et  les  combrétées,  qui  vivent  dans 
les  régions  tropicales,  et  les  nyssées,  qu'on  rencontre  dans 
les  pays  tempérés  ou  sur  les  montagnes  des  pays  chauds. 

—  Une.  COMBRÉTACKE. 

. —  Encycl.  Les  combrétacées  sont  répandues  dans  les  ré- 
gions équatoriales  du  globe.  Leur  écorco,  qui  renferme 
UDO  matière  résineuse  et  astringente,  est  employée  en  mé- 
decine et  dans  la  tannerie.  Les  graines  contiennent,  dans 
la  plupart  des  espèces,  une  huile  grasse  et  douce. 

COUBRÉTÉES  (kon)  n.  f.  pi.  Tribu  do  la  famille  des  com- 
brétacées, qui  a  pour  type  le  genre  combret.  —  Une  com- 
BRÊTÉE.  (On  dit  aussi  co.mbretum  [bré-lom]). 

GCMBRETOCARPUS  [kon-bré,  puss)  n.  m.  Genre  de  rhi- 
zophoracées,  voisin  des  anisophyllées,  dont  le  fruit  res- 
semble à  celui  des  combrètes.  (Les  combretocarpus  sont 
dos  arbustes  à  port  d'aune,  habitant  la  Malaisie.j 

GOMBRIËRE  (kon)  n.  f.  Filet  d'une  très  grande  solidité, 
forinant  nappe,  et  que  l'on  emploie  pour  prendre  le  thon 
et  d'autres  gros  poissons. 

GOMBRIT,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à  11  kilom. 
de  Quimper,  non  loin  de  JOdet,  près  de  l'océan  Atlanti- 
que ;  2.553  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Minoteries.  —  Aux  envi- 
rons est  le  cap  dit  pointe  de  Combrit. 

GOMBRONDE,  ch.-I.  de  cant.  du  Puy-de-Dôme,  arrond. 
à  10  kiiom.  de  Hiom,  tiur  la  Saignes,  affluent  de  la  Mur- 
gos;  2.048  hab.  Chaux  hydraulique.  Restes  do  fortiMca- 
tions;  ancien  chàtnau  do  la  famille  do  Caponi,  servant 
aujourd'hui  dhotel  do  ville.  Aux  environs,  roche  bran- 
latiuj  en  granit,  dite  Koche-Romaino  ou  Cwur-Branlant. 

—  IjO  canton  a  12  comm.  et  8.764  hab. 

GoMBROUSE 'Guillaumoj,  numismate,  né  à  Paris  en 
1808,  mon  eu  1873.  On  lui  doit  :  Description  de»  monnaies 


de  la  seconde  race  (1837),  avec  Fougères;  Catalogue  rai- 
sonné des  monnaies  nationales  de  France.  Essai  (1839-1841)  ; 
920  Monétaires  mérovingiens  (1S43);  Décaméron  numisma- 
tique (1844)  ;  Monuments  de  la  maison  de  France.  Collection 
de  médailles,  estampes  et  portraits  (1856). 

GoMBS-LA-VILLE,  comm.  de  Seine-et-Marne,  arrond. 
et  à  15  kilom.  do  Melun,  non  loin  de  l'Yères;  1.067  hab. 
Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Eglise  en  partie  du  xm"  siècle. 

COMBUGER  (kon,  je)  V.  a.  Imbiber  d'eau  des  futailles 
dont  on  veut  faire  gonfler  et  serrer  les  douves  pour  les 
empêcher  de  fuir,  ii  Les  marins  disent  aussi  cambuser. 

GOMBURABLE  {kon  —  du  lat.  comburere,  brûler)  adj. 
Se  dit  quelquefois  pour  combdstidll:,  dans  le  sens  chimi- 
que de  ce  mot.  (Les  minéraux  comburables  sont  des  mi- 
néraux combustibles,  ne  contenant  ni  oxygène  ni  corps 
halogènes  ;  ils  sont  plus  ou  moins  susceptibles  de  se  com- 
biner avec  ces  corps,  ou  d'être  brûlés  par  eux.) 

COMBURANT  (ra;i)i  ANTE  [lat.  comkiretis  ;  de  comburere, 
brûler]  adj.  Se  dit  des  corps  qui,  en  se  combinant  avec 
d'autres,  en  déterminent  la  combustion. 

—  n.  m.  :  Eoxijgéne  est  un  puissant  comburant. 

COMBURER  {kon  —  lat.  comburere,  brûler)  n.  m.  V.  brû- 
LKR.  (Inus.) 

Comhuré,  ée  part.  pass.  Se  dit  des  minéraux  combinés 
avec  l'oxygène  et  les  corps  halogènes.  (Les  minéraux 
roraburés  sont  des  minéraux  incombustibles,  contenant  de 
l'oxygène  ou  des  corps  halogènes.) 

COMBUSTIBILITÉ  {kon,  sti)  n.  f.  Caractère  do  ce  qui 
est  combustible  ;  aptitude  à  brûler  :  La  combcstibiuté  du 
charbon  de  bois  varie  avec  sa  densité.  (Pelouze.) 

—  Propriété  qu'ont  certains  tabacs  de  brûler,  après  que 
le  fumeur  a  cessé  d'en  activer  la  combustion. 

—  Anton.  Incombustibilité. 

COMBUSTIBLE  {kon,  stibl'  —  du  lat.  cojnbustus,  brûlé) 
adj.  Qui  a  la  propriété  de  brûler  :  Corps  combustibles. 

—  Fig.  Ardent,  facilement  inflammable  :  Cœur,  Tempé- 
rament combustible. 

—  Art.  railit.  Cartouche  combustible.  On  appelle  ainsi, 
par  opposition  aux  cartouches  à  douille  métallique,  celles 
dont  toutes  les  parties  se  brûlent  entièrement  lors  du  tir, 
de  façon  à  ne  pas  nécessiter  l'emploi  d'un  extracteur 
pour  retirer  ce  qui  reste  dans  le  canon  de  l'arme  après  le 
tir.  (Ainsi,  la  cartouche  du  chassepot  était  «  combustible  » .) 

—  Chim.  V.  la  partie  encycl- 

—  n.  m.  Techn.  Matière  destinée  à  être  brûlée  ou  propre 
à  être  brûlée  :  Les  combustibles  végétaux,  minéraux.  Le 
carbone  est  notre  grand  combustible.  (F.  Pillon.)  ii  Fig. 
Aliment  :  L'appareil  nerveux  sert  d'intermédiaire  au  corps 
pour  fournir  le  combustible  de  la  pensée.  (Balz.) 

—  Géol.  Nom  générique  des  roches  formées  de  débris 
de  végétaux. 

—  Miner.  Combustibles  minéraux.  Série  de  substances 
naturelles  à  base  de  carbone.  Citons  :  anthracite,  houille, 
lignite,  jais  ou  jai/et,  dysodile,  tourbe,  dopplérite  ;  les  cires 
minérales  :  schéererite,  ozocérite,  hatchettine  ou  suif  miné- 
ral, fichtélite,  harlite,  kônlite,  idrialite;  les  huiles  miné- 
rales et  bitumes  :  naphte  ou  pétrole,  malthe,  élatérite, 
asphalte;  les  résines  fossiles  :  ambre  ou  succin,  copaline, 
euosmite,  tasmanite,  hartine,  anibrite,  pyropissite,  rétina- 
sphalte. 

—  Encycl.  On  appelle  combustible  une  matière  suscep- 
tible de  brûler  d'une  façon  plus  ou  moins  complète  au 
contact  de  l'air,  tout  en  produisant  en  môme  temps  une 
quantité  de  chaleur  que  l'on  peut  utiliser  pour  les  besoins 
économiques.  La  majeure  partie  des  combustibles  natu- 
rels sont  d'origine  végétale  et  sont  constitués  par  l'hydro- 
gène, l'oxygène  et  le  carbone  combinés  dans  des  propor- 
tions déterminées  et  connues.  Presque  tous  contiennent, 
en  outre,  des  corps  simples  isolés  ou  mélangés,  tels  que 
le  soufre,  le  phosphore,  ou  des  bases  comme  l'alumine  et 
la  silice  ;  souvent,  aussi,  des  matières  alcalines  terreuses, 
formant  la  partie  organique  des  combustibles. 

Les  combustibles  minéraux  ou  fossiles,  houille  et  an- 
thracite, sont  depuis  longtemps  enfouis  dans  le  sein  de  la 
terre  et  ont  subi  lentement  des  modifications  transfor- 
mant complètement  leur  nature  première.  La  houille 
fournit,  par  distillation,  le  coke,  employé  dans  l'industrie 
et  dans  l'économie  domestique.  Elle  donne  encore,  par 
l'agglomération,  les  briquettes  et  charbons  agglomérés. 

Les  combustibles  liquides  sont  principalement  repré- 
sentés par  le  pétrole  et  quelques  autres  huiles  minérales. 

Les  combustibles  gazeux  sont  ceux  constitués  par  les 
gaz  s'échappant  des  hauts  fourneaux  et  des  fours  à  coke. 
Ils  prennent,  dans  ce  cas,  le  nom  de  combustibles  de  gueu- 
lard, et,  en  second  lieu,  par  le  gaz  provenant  de  la  distil- 
lation de  la  houille  ou  par  l'oxyde  de  carbone,  fabriqué  de 
toutes  pièces  dans  des  fours  spéciaux.  Ces  combustibles 
s'appellent  alors  combustibles  de  générateurs, 

—  Anton.  Incombustible. 

COMBUSTION  [kon,  stî-on  —  lat.  combustio;  de  combu- 
rere, supin  combustum,  brûler)  n.  f.  Action  de  brûler,  do 
livrer  au  feu  :  La  combustion  des  morts  était  en  usage  chez 
les  anciens.  \\  Action  d'un  corps  qui  se  consume  "par  le 
feu  :  Quelques  tourbes  ne  laissent  qu'un  faible  résidu  après 

la  COMBUSTION. 

—  Par  ext.  Incendie  :  La  combustion  d'une  ville. 

—  Fig.  Conflagration  ;  efl'ervoscence  :  Frédégonde  mit 
toute  la  France  en  combustion.  (Boss.) 

—  Astron.  anc.  Planète  en  combustion.  Se  disait  d'une 
planète  en  conjonction  avec  le  soleil. 

—  Chim.  V.  la  partie  encycl. 

—  Pathol.  V.  la  partie  encycl. 

-|-  Ph^siol.  (^omfmstion  respiratoire,  Combustion  pulmo- 
naire, Combustion  interstitielle.  V.  calorification,  et  cha- 
leur. 

—  Encycl.  Chim.  Le  mot  combustion  s'applique  à  l'en- 
semble des  phénomènes  qui  se  manifestent  quand  un  corps 
s'unit  à  l'oxygène.  Si  la  combinaison  s'effectue  sans  déga- 

fement  de  chaleur  ni  do  lumière,  il  y  a  combustion  lente; 
ans  le  cas  contraire,  il  y  a  combustion  plus  ou  moins  vive, 
suivant  les  quantités  do  chaleur  et  do  lumière  dégagées. 
Depuis  Lavoisier  seulement  on  sait  que  la  combustion 
est  corrélative  do  l'oxydation.  Le  feu  et  la  lumière  n'avaient 
pas  été  pourtant  sans  attin^r  l'attention  des  alchimistes  : 
en  1680,  Jean  Roy  avait  constat4!  que  le  plomb  et  l'étain 
augmentent  de  poids  quand  on  les  calcine  en  vase  ouvert; 
en  167i,  un  chiinisie  anglais,  Mayow,  avança  que  laîr 
renferme  une  matière  propre  a  ontrotonir  les  combustions, 


132 

et  une  autre  impropre  à  produire  les  mêmes  eff'ets.  A 
cette  hypothèse  qui,  cent  ans  plus  tard,  devait  être  reprise 
et  établie  définitivement  par  Lavoisier,  on  opposa,  pendant 
tout  le  cours  du  xviii"  siècle,  la  théorie  du  phlogistique, 
due  à  Stahl,  professeur  à  l'université  de  Halle  :  on  consi- 
dérait tous  les  corps  combustibles  comme  renfermant  un 
feu  fixe  ou  combiné,  principe  impondérable  auquel  on  don- 
nait le  nom  de  «  phlogistique  ».  La  combustion  consistait 
alors  simplement  en  la  sortie  du  phlogistique  contenu  dans 
ces  corps.  Lavoisier  combattît  et  ruina  cette  théorie  dans 
un  mémoire  sur  la  combustion  en  général,  inséré  dans  le 
<i  Recueil  de  l'Académie  :>  pour  l'année  1777  :  il  fit  voir  que 
les  phénomènes  de  la  combustion  sont  dus  à  l'absorption  do 
l'oxygène  de  l'air.  «  C'est  là,  a  dit  Wurtz,  l'origine  d'une 
théorie  nouvelle  sur  la  constitution  des  corps.  Tandis  que 
Stahl  avait  représenté  tous  les  corps  combustibles  comme 
des  composés,  qui  perdaient  un  de  leurs  éléments  en  brû- 
lant. Lavoisier  reconnut  qu'il  y  avait  des  corps  indécom- 
posables, et  par  conséquent  simples,  et  qu'au  lieu  de  se 
dédoubler  en  brûlant,  ils  se  combinaient,  au  contraire, 
avec  l'oxygène  pour  former  une  série  nouvelle,  qu'il  appela 
corps  composés  binaires,  par  opposition  aux  corps  simples.» 
Le  nom  de  «  combustion  »  est  appliqué  quelquefois  à  des 
combinaisons  accompagnées  de  chaleur  et  de  lumière,  mais 
auxquelles  l'oxygène  reste  étranger;  par  exemple,  l'anti- 
moine et  l'arsenic,  mis  en  présence  du  chlore,  s'unissent 
à  ce  gaz  en  devenant  incandescents.  On  dit  que  ces  deux 
éléments  brûlent  dans  le  chlore. 

—  Pathol.  Combustion  spontanée.  Le  corps  humain  peut-il 
prendre  feu  spontanément  et  se  consumer  entièrement  par 
suite  de  cette  ignition?  On  cite  quelques  cas,  fort  rares 
d'ailleurs,  de  semblables  combustions  se  rapportant  à  des 
individus  obèses  et  alcooliques.  Une  critique  sévère  ne 
permet  pas  de  les  considérer  comme  probants.  Tout  au 
plus  peut-on  admettre  qu'au  contact  des  vêtements  em- 
brasés, le  corps  de  quelques  alcooliques  gras  se  soit  con- 
sumé en  quelques  heures,  le  feu  étant  entretenu  par  la 
combustion  de  la  graisse  fondue.  Telle  était  l'opinion  de 
Dupuytren,  et  aucun  fait  postérieur  n'est  venu  nnfirmer. 

—  Techn.  Dans  les  foyers  industriels,  la  combustion, 
pour  donner  do  bons  résultats  et  rester  économique,  doit 
être  aussi  complète  que  possible.  La  dépense  du  combus- 
tible joue  un  grand  rôle  ;  aussi  la  combustion  parfaite 
tient  intimement  à  deux  choses  :  la  venue  de  l'air  sous 
la  grille,  qui  doit  s'effectuer  dans  des  conditions  bien  dé- 
terminées, son  volume  devant  toujours  rester  propor- 
tionnel à  la  nature  du  combustible,  à  sa  qualité  et  à  la 
température  que  l'on  désire  atteindre  ;  en  second  lieu,  il 
importe  grandement  de  savoir  distribuer  convenablement 
le  combustible  sur  cette  grille,  de  manière  à  maintenir 
une  épaisseur  égale  partout. 

COME  fdu  lat.  comes,  compagnon)  n.  m.  Admin.  Nom 
que  portai'^nt  autrefois,  dans  les  bagnes,  les  adjudants 
et  sous-adjudants  de  surveillance  :  Avant  la  suppression 
des  galères,  l'emploi  du  come  répondait  à  celui  de  maître 
d'équipage  ;  il  y  avait  alors  des  comes  et  des  sous-comes. 
Syn.  COMITE. 

—  Arg.  Abréviation  pour  Commerce  :  Etre  dans  le  come. 
GÔME,  ville  d'Italie   (Lombardic  [prov.  de  Côme],  au 

bord  du  lac  de  Come  (branche  de  Côme);  32.310  hab.  Evô- 
ché  suffragant  de  Milan.  Fabri- 
ques de  soieries,  miroirs,  gravures.  " 
Commerce  important  de  riz,  soie- 
ries, etc.  Parmi  ses  édifices,  on 
remarque  la  cathédrale,  en  marbre 
blanc.  La  façade  est  ornée  de  nom- 
breuses sculptures,  parmi  lesquelles 
se  trouvent  les  statues  des  deux 
Pline.  Ville  ancienne,  république 
au  moyen  âge,  détruite  par  Milan, 
reconstruite  par  Frédéric  Barbe- 
rousse,  réunie  au  duché  de  Milan, 
avec  lequel  elle  passa  à  la  répu- 
blique Cisalpine,  puis  au  royaume 
d'Italie.  Patrie  des  deux  Pline. 
—  Ch.-l.  d'un  circondario  peuplé  de  261.146  hab.  et  d'une 
province  peuplée  de  567.875  hab.,  sur  2.826  kilom.  carr. 

CÔME  (lac  de)  [Larius  lacus  des  Romains],  situé  au  S. 
de  la  région  montagneuse  des  Grisons,  dépression  al- 
longée, comme  le  lac  Majeur,  qui  se  bifurque  au  S.  en 


Armes  de  Côme. 


doux  branches  :  la  branche  de  Cônio  ;V  l'O.,  celle  do 
Lecco  à  l'E-,  et  présente  dans  l'onseniblo  la  forme  d'un  V 
(suporf.  :  152  kilom.  carr.).  Son  altitude  est  de  199  mètres, 


133 

ot  sa  plus  grande  profondeur  do  414  môtros.  Comme  lo  lac 
Majeur,  il  su  comblo  rapidomont  par  les  apports  dos 
soixante  torrents  alpestres  qui  y  dôbouchont.  C'est  aiusi 
<|U0  les  alluvions  de  l'AJda  ont  i)ou  à  pou  isoU^  du  grand 
lac  lo  petit  lat:  de  Mezzola.  Oriente  à  peu  près  du  N.  au  S., 
lo  lac  ost  parcouru  par  dos  brises  do  montagne,  qui  souf- 
ûout  tantôt  du  N.,  tantôt  du  S.,  avec  une  régularité  presque 
comparable  à  celle  des  brises  do  mor  et  do  terre.  Abrités 
par  do  hautes  montagnes  do  tous  les  côtés,  sauf  du  côté 
du  S.,  les  alentours  du  lac  de  Cômo  jouissent  d'un  climat 
d'une  douceur  remarquable,  convenant  pour  dos  séjours 
d'été  ot  d'hiver.  Grâ-co  à  ces  avantages  naturels,  la  popu- 
lation s'est  groupée  nombreuse  sur  les  bords  du  lac.  On  y 
compte  plus  do  120.000  hab.,  vivant  do  l'exploitation  des 
mines  (fer,  etc.),  do  la  culture  des  céréales,  do  la  vigne, 
du  mûrier.  L'industrie  de  la  soie  y  est  également  prospère. 

GÔME  [ou  COSME]  et  DamiEN  (saints),  martyrs  qui 
soutfrircnt  sous  Dioclétien,  vers  287,  d'après  les  boflandis- 
tes.  Ils  étaient  frères  et  d'origine  arabe.  Médecins  tous 
deux,  ils  exerçaient  leur  art  on  Syrie  et  se  faisaient  re- 
marquer par  leur  charité  envers  les  pauvres.  Leur  désin- 
téressement leur  avait  fait  donner  le  surnom  de  anargyrei 
(ennemis  de  l'argent).  Cités  devant  lo  proconsul  Lysias, 
ils  furent  soumis  à  d'horribles  tourments  et  eurent  onHn 
la  tète  tranchée  à  Egée,  en  Cilicie.  Leurs  noms  furent 
insérés  au  canon  de  la  messe.  Leurs  corps,  transportés  à 
Rome,  furent  déposés,  sous  le  pontificat  de  saint  Félix, 
dans  une  église  qui  prit  leur  nom,  et  à  laquelle  fut  atta- 
ché un  des  plus  anciens  titres  cardinalices  connus.  Il  y 
avait  autrefois,  à  Paris,  une  église  de  Saint-C6me.  —  Fôte 
le  27  septembre.  (Saint  Cômo  et  saint  Damien  sont  les 
patrons  des  chirurgiens.) 

Côme  (coNFRÉRu;  et  collège  de  Saint-).  II  y  avait, 
au  moyen  âge,  une  confrérie  de  chirurgiens  placée  sous 
la  protection  do  saint  Côme,  qui  avait  peut-être  été  fondée 
par  saint  Louis  en  1226,  mais  qui  fut  officiellement  re- 
connue par  UQ  ôdit  de  Philippe  le  Bel  en  1311.  C'est  en 
1615  que  la  confrérie  de  Samt-Côme  établit  le  collège  à 
qui  elle  donna  son  nom,  pour  l'instruction  des  élèves  en 
chirurgie.  Les  démêlés  des  «  maîtres»  de  Saint-Côme 
avec  la  faculté  de  médecine  sont  demeurés  célèbres.  Le 
pouvoir  royal  dut  intervenir  plusieurs  fois,  et  notamment 
en  1613,  en  1724,  en  1743  et  en  1770,  pour  délimiter  les 
privilèges  et  les  attributions  des  chirurgiens  et  des  mé- 
decins. La  confrérie  et  le  collège  de  Saint-Côme  dispa- 
rurent pendant  la  Révolution. 

GÔME  ou  CoSME  (le  Frère) ,  chirurgien  français. 
V.  Baseilhac. 

COME  PRIMA  et  COME  SOPRA  (mots  ital.  qui  signifient 
comrne  la  première  fois  et  comme  ci-dessus),  loc.  adv. 
Annotations  qui  indiquent  qu'il  faut  répéter  un  morceau 
déjà  chanté  ou  joué. 

COMÉDIATEUR,  TRICE  (du  préf.  co,  et  de  médiateur) 
n.  Personne  qui  agit  comme  médiateur  dans  une  afiaire 
avec  une  ou  plusieurs  autres. 

COMÉDIE  {dl  —  lat.  comœdia,  gr.  kômôdia)  n.  f.  Pièce 
de  théâtre  où  l'on  met  en  action,  d'une  façon  plaisante, 
des  caractères,  des  mneurs  ou  des  faits  de  la  vie  com- 
mune :  Les  comédies  d'Aristopkatie,  de  Plante,  de  Molière. 
Il  Ensemble  des  pièces  de  théâtre  de  ce  genre  ;  art  de  les 
composer;  genre  littéraire  quelles  constituent  :  La  comé- 
die a  été  portée  par  Molière  à  la  plus  grande  perfection 
connue.  (Acad.)  ii  Comédie  de  caractère,  Celle  dont  l'intérêt 
est  principalement  fondé  sur  le  développement  que  l'on 
donne  au  caractère  d'un  des  personaages  :  Le  Misan- 
thrope est  une  belle  comédie  de  caractère,  n  Comédie  de 
mœurs.  Celle  qui  peint  les  mœurs  d'une  époque  ou  d'une 
classe  :  Les  Plaideurs  sont  une  amusante  comédie  de  mœurs. 
Il  Comédie  d'intrigue,  Celle  qui  base  l'intérêt  sur  la  com- 
plication des  faits  qui  y  sont  représentés  :  Le  Mariage  de 
Figaro  es/ u«erfesmei7/eures  comédies  d'intrigue,  il  Comédie 
de  genre,  Celle  qui  met  en  scène  des  habitudes,  des  ridi- 
cules de  certaines  classes,  de  certaines  coteries,  do  cer- 
taines professions.  Ce  terme  ost  une  allusion  à  celui  do 
«  tableaux  de  genre  »  :  Augier,  dans  lo  Gendre  de  Mon- 
sieur Poirier,  Jious  donne  une  excellente  comédie  de  genre. 
Il  Comédie  épisodique  ou  à  tiroir,  Celle  dont  les  scènes  se 
succèdent  sans  être  bien  liées  les  unes  aux  autres,  ni  à  une 
action  générale  :  ies  Originaux  de  Fagan,  le  Mercure  ga- 
lant (ie  /^our5rt»/(f*on(rfcs  comédies  ÉPisoDiQUES.  Il  Comédie 
larmoyante.  Celle  dans  laquelle  lo  pathétique  domino  le 
comique,  il  Comédie  héroïque.  Celle  qui  met  en  scène  des 
rois,  des  princes  ot  d'autres  hauts  personnages,  il  Comé- 
die historique.  Celle  qui  emprunte  à  l'histoire  ses  princi- 
paux personnages,  il  Comédie  pastorale,  Celle  qui  se  passe 
à  la  campagne  el  représente  dos  amours  de  bergers  et  do 
bergères,  il  Comédie-ballet,  Celle  dont  chaque  acto  finit 
par  des  danses,  il  Comédie-féerie  ou  Comédie  à  machines, 
Pièce  oH  l'on  admet  des  interventions  surnaturelles  ot 
un  étalage  extraordinaire  do  magnificence  et  de  variété 
dans  les  décors.  (On  dit  aujourd'hui  féerie  tout  court.)» 
Comédie-vaudeville,  Comédie  dans  laquelle  on  intercale  dos 
couplets.  Il  Comédie  à  couplets  ou  à  ariettes.  Ancien  nom  des 
vaudevilles  actuels,  n  Haute  comédie.  Genre  qui  comprend 
la  comédie  do  mieurs  ot  la  comédie  de  caractère  :  Le  Tar- 
tufe est  un  chef-d'œuvre  de  la  haute  comédie.  —  So«dit, 
fig.,  d'une  dissimulation  profonde  ot  bien  déguisée  :  La 
politique  est  souvent  de  la  haute  comédie.  ii  Comédie  an- 
cienne. Comédie  moyenne.  Comédie  nouvelle. \ .  partie  encycl. 
Il  Comédie  italienne,  Genre  do  pièce  boutfonno  d'origino 
italienne. 

—  Représentation  d'une  pièce:  Aller  à  la  comédie,  il 
lîâtiment  où  l'on  jouo  dos  comédies  ou  d'autros  pièces  ; 
/'Jtre  logé  derrière  la  comédie.  (Vieux.)  —  Corné  die- Fran- 
çaise. V.  l'art,  spécial,  il  Troupe  d'acteurs.  (Se  dit  plus  par- 
ticulièrement des  acteurs  attachés  au  Théâtre-Français, 
et  do  ce  théâtre  lui-même  :  La  Comédie-Française  se 
rend  quelquefois  à  l'étranger.) 

—  Par  ext.  Fait  ou  ensemble  do  faits,  d'actions  ricli- 
culos  ou  grotesques  :  La  vie  est  tantôt  une  comédie,  tantôt 

une  TRAGÉDIE. 

~  Fig.  Parade  d'un  sentiment  qu'on  n'ôprouvo  pas  ; 
feinte,  dissimulation,  hypocrisie  :  La  vie  des  coiirtisatis 
est  une  comkdik  perpétue  lie. 

—  Loc.div.  :  Jouer  la  comédie,  Prendre  part  â  la  rei>ré- 
Kontation  (runo  pièce  de  théâtre.  —  Fig.  Affir-bor  dos  son- 
timnnts  rpif)  l'on  n'éprouve  pas  :  Les  femmes  ne  sont  pus 
plus  dupes  des  comkducs  que  jouent  les  hommes  que  dt-s 
leurs.  (Bab.)  1]  Donner  la  comédie,  Jouer  dos  piècos  do 


théâtre.  —  Fig.  Prêter  à  rire  :  Le  fat  est  tout  à  la  fois 
l'auteur  et  l'acteur  de  la  comédie  qu'il  donne  au  public. 

11  .S'e  donner  la  comédie,  So  procurer  l'amusemont,  la  dis- 
traction :  Donnez-vous  quelque  jour  la  comédie  de...  il 
Secret  de  la  comédie.  Chose  dont  on  veut  faire  un  secret, 
quoiqu'elle  soit  connue  de  tout  lo  monde,  comme  les  faits 
tjuo  les  acteurs  sont  censés  ignorer  et  que  tous  los  spec- 
tateurs connaissent.  Il  Personnage  de  comédie.  Celui  dont 
les    belles    apparences    extérieures    n'ont    rien    de   réel. 

11  Portier  de  la  comédie.  Ancien  employé  des  théâtres,  qui 
recevait,  à  la  porte,  l'argent  de  ceux  qui  entraient.  —  Au 
prop.  et  au  fig.,  celui  qui  n'ouvre  pas  une  porte  quel- 
conque sans  se  faire  payer,  il  Pop.  Etre  à  la  comédie,  Etre 
sans  le  sou.  n  Pop.  Envoyer  à  la  comédie.  Congédier. 

—  Encycl.  Hist.  Les  origines  de  la  comédie  grecque 
sont  fort  obscures  :  on  sait  seulement  qu'elles  se  ratta- 
chent étroitement  au  culte  do  Bacchus.  La  comédie 
apparut  d'abord  chez  les  Dorions  :  dans  le  Péloponèse,  à 
Mégare  avec  Susarion,  qui  la  porta  en  Aitique,  et  surtout 
en  Sicile  avec  Epicharmo,  qui  traita  principalement  la 
comédie  de  caractère.  Mais  c'est  à  Athènes,  seulement, 
que  le  genre  put  se  développer.  On  distingue  trois  pé- 
riodes dans  l'histoire  de  la  comédie  attique  :  l"  la  comé- 
die ancienne,  qui  commence  vers  460  av.  J.-C,  et  a  pour 
principaux  représentants  :  Chionidès,  Cratès,  Cratinos, 
Eupolis  et  surtout  Aristophane,  dont  les  œuvres  conser- 
vées nous  révèlent  les  caractères  de  cette  forme  dra- 
matique. (La  comédie  ancienne  a  pour  objet  de  discuter, 
comme  lo  font  aujourd'hui  les  journaux,  les  questions 
concernant  les  affaires  publiques.  Passionnée,  animée 
par  l'esprit  de  parti,  elle  fait  la  caricature  des  person- 
nages publics,  clairement  désignés,  avec  autant  de  vigueur 
que  de  licence);  2"  la  comédie  moyenne,  qui  n'est  qu'un 
genre  de  transition.  (Elle  supprime  le  chœur,  c'est-à-dire 
l'élément  lyrique  et  aussi  les  attaques  contre  les  per- 
sonnes. Elle  traite  des  sujets  de  mœurs  ou  des  sujets 
mythologiques.  Elle  fut  cultivée  par  Aristophane  [dans 
le  Plutus  et  l'Assemblée  des  femmes],  Euboulos,  Alexis, 
Antiphanès,  Anaxandridès)  ;  3°  la  comédie  nouvelle,  qui 
correspond  aux  règnes  d'Alexandre  et  de  ses  successeurs. 
(Elle  élimine  la  poésie  et  devient  franchement  la  satire 
des  mœurs  contemporaines;  elle  a  ses  types  :  le  fils  de 
famille,  la  courtisane,  l'esclave  rusé,  le  parasite,  etc., 
qui  ont  des  noms  indiquant  leur  caractère.  De  la  comédie 
nouvelle,  dont  les  principaux  représentants  furent  Mé- 
nandre,  Philémon,  Diphile,  dous  n'avons  que  des  frag- 
ments; mais  nous  nous  faisons  une  idée  de  leurs  œuvres 
grâce  aux  imitations  qu'en  ont  faites  Plante  et  Térence.J 

La  comédie  romaine  proprement  dite  fut  peu  originale. 
La  comœdia  palliata  (jouée  par  des  acteurs  revêtus  du 
pallium,  vêtement  ^rec)  constitue  le  principal  fonds  du 
théâtre  comique  latin,  et  elle  est  toute  imitée  du  grec. 
Livius  Andronicus,  qui  introduisit  le  théâtre  grec  à  Rome, 
écrivit  vraisemblablement  quelques  comédies.  Nœ vins  vou- 
lut mettre  la  politique  sur  le  théâtre,  mais  cette  innovation 
n'était  pas  possible  à  Rome,  et  l'on  se  borna  désormais  â 
imiter  fes  comédies  moyenne  et  nouvelle.  Ce  fut  le  cas  de 
Plante,  de  Caecilius  et  de  Térence,  qui  suivirent  de  près 
les  auteurs  grecs  et  firent  des  comédies  de  mœurs  et  de 
caractères.  Après  eux,  la  palliata  fut  délaissée.  L'autre 
forme  de  la  comédie  romaine,  la  comœdia  togata  (que  les 
acteurs  jouaient  on  portant  la  toge  romaine)  fut  traitée 
surtout  par  Afranius.  Elle  n'eut  qu'un  succès  relatif.  Elle 
différait  fort  peu  do  la  palliata,  bien  qu'elle  parût  consa- 
crée plus  spécialement  à  la  peinture  des  mœurs  romaines. 
Là  encore,  les  Grecs  servaient  de  modèles.  'V.  satura, 
atkllane,  mime. 

—  Italie.  C'est  au  cardinal  Dovizi  do  Bibbiona,  ami  do 
Léon  X,  que  Ton  doit  la  première  comédie  régulière  re- 
présentée en  Italie,  la  Calandria,  pièce  satirique,  grivoise 
môme,  mais  qui  doit  peu  de  chose  aux  anciens.  On  vit 
ensuite  paraître  la  Mandragore,  de  Machiavel,  les  comé- 
dies do  l  Ariosto,  dont  quelques-unes  seulement  sont  imi- 
tées de  Plante;  celles  de  1  Arétin,  toujours  originales  et 
pleines  de  verve,  de  Cecchi,  du  Lasca,  do  Lodovico  Dolco, 
de  Franccsco  d'Ambra.  Au  xvii'  siècle,  la  comédie  régu- 
lière, classique,  subit  un  fâcheux  déclin;  mais  c'est 
l'époque  où,  à  l'imitation  dos  atellanes,  so  produisent  dans 
la  comédie  populaire,  généralement  écrite  en  dialecte, 
ces  types  si  amusants  de  Pulcinella,  d'Arlequin,  de  Colom- 
bino,  do  Brigheila,  du  Docteur,  do  Pierrot.  "V.  commedia 

DELL*  ARTE. 

Au  xvm*  siècle,  après  d'honorables  essais  do  Maffoi,  do 
l'abbé  Cliiari,  de  Riccoboni,  il  faut  surtout  noter  Goldoni, 
observateur  superficiel,  médiocre  inventeur,  mais  habilo 
metteur  en  scène,  et  d'une  fécondité  inépuisable  ;  puis 
Carlo  Gozzi  et  ses  comédies  ftabesques,  emiiruntécs  aux 
contes  de  fées.  Les  principaux  autours  comiques  do  nos 
jours  sont  P.  Cessa,  G.  Giacosa,  P.  Ferrari,  G. -G.  Zara- 
uoni,  Cavalotti,  Torolli,  Lud.  Muratori  et  Chiaves. 


—  Espagne.  En  Espagne,  la  comédie  s'est  développée  dans 
n  sons  tout  particulier;  po#r  rester  populaire,  elle  a  tout 
sacrifié  :  la  pointure  des  mœurs,  l'éluvlo  dos  caractères, 


la  vraisemblance  même,  afin  do  rester  amusante  et  pas- 
sionnée. La  comédie  ospatrnolo,  c'est  l'intrigue,  l'imbro- 
glio, l'avtînture,  les  coups  iTépée  ;  les  méprises,  favorisées 
par  toutes  sortes  d'incidents,  constituent  le  fond  même  di* 
l'intrigue.  Cependant,  dès  le  commoncoment  du  xvi'  siècle, 
Villalobos  traduisait  VAmphitryon,  Simon  Abril  tout  Té- 
rence, Timonoda,  les  Mènechme.t.  et  los  Argensolas,  pen- 
dant tout  lo  règne  de  Philippe  II.  essayèrent  do  tourner 
lo  théâtre  espagnol  vers  la  copie  du  théâtre  antique.  S'ils 
eussent  réussi,  c'en  était  fait  do  l'originalité  do  cotte 
scène.  HoureuKomont,  tandis  que  leurs  productions  étaient 
à  j)oino  appréciées  do  quelques  lettrés,  la  vogue  popu- 
laire soutenait  los  farces  do  Castillcjos.  los  essais  ao  co- 
médie sérieuse  do  Lopo  de  Rueda  ot  <lo  Juan  de  La  Cuova. 
Leurs  pièces  so  jouaient  dans  dos  cours  do  fermo,  des 
corrales  ou  dos  patios,  en  plein  vont,  par  des  troupes  dont 
tout  lo  bagace  consistait  on  une  couverture  ou  un  drap, 

1>our  les   fonds  do  scèiio,   une   peau   do   mouton  et  une 
(arbo  de  laine  aux  at^leurs.  pour  tout  costume. 

Au  XVII*  siècle,  régnent  Cervantes,  Lopo  doVega,  Cul- 
deron,  Moroto,  Rojas,  aussi  ingénieux,  aussi  fertiles 
d'imagination  dans  leurs  comédies  de  cape  ot  d'épéo 
c|u'ils  sont  tt^rribles  ot  sombres  dans  leurs  drames.  Alarcon, 
lour  contemporain,  inaugure  avec  sa  Verdnd  sospechosa, 
dont  Cornoillo  ii  tiré  le  Menteur,  la  comédie  do  curaclèro. 
La  plupart  des  poètes  comiques  français,  de  Thomas  Cor- 
niMllo  a  Scarroii,  s'inspirent  alors  du  théâtre  espagnol. 
Au  xvm*  siècle,  c'est  tout  lo  contraire,  et  rimitalion  do 
la  scèno  françuiBO  sévit  cd  Espa({uo.  Dos  esprits  iogè' 


COME   —  COMEDIE 

nieux,  dos  écrivains  élégants,  Zamora,  Canizaros,  Thomas 
do  Yriarto,  Moratin,  Jovollanos,  Melendez,  méritent  pour- 
tant d'être  cités.  L'originalité  de  la  comédie  espagnole 
d'alors  so  réfugie  dans  les  saynètes  de  Ramon  do  La  Cruz, 
pièces  populaires  ot  boufi'ounes,  où  los  mœurs  des  bas 
quartiers  de  Madrid,  le  fourmillement  étrange  et  lo  lan- 
gage imagé  des  bouges  et  des  carrefours  sont  retracés  à 
merveille.  Plus  près  de  nous,  Martinez  do  La  Rosa  et  toute 
une  pléiade  de  poètes  et  d'écrivains,  à  la  tête  desquels  se 
placent  Mariano  do  Larra,  Breton  de  Los  Horreros,  Hart- 
zembuch,  Luiz  de  Eguilaz,  Tamago  y  Baus,  Etchegaray, 
ont  essayé,  soit  de  faire  dominer  tout  à  fait  le  goût  fran- 
çais, toujours  en  grande  faveur  dans  la  Péninside,  soit  do 
faire  revivre  la  manière  des  anciens  maîtres. 

—  France.  Le  théâtre  comique  a  existé  au  moyen  âge  : 
il  s'est  appelé /"arce,  sotie  ou  moralité.  (V.  ces  mots.)  Mais 
la  comédie  proprement  dite  est  différente  de  ces  divers 
genres  et  n'en  dérive  pas.  Elle  apparaît  en  France  au 
XVI"  siècle  ;  elle  est  due  à  l'imitation  des  Italiens  qui, 
.eux-mêmes,  avaient  imité  l'antiquité.  Si  Jodelle,  Charles 
Estienno,  Ronsard,  Baïf,  traduisent  directement  les  comi- 
ques anciens,  Larivey,  le  plus  grand  nom  de  cette  époque, 
suit  les  modèles  italiens,  et  ainsi  font  Jean  de  La  Taille, 
J.  Godard,  Odet  de  Turnèbe.  Cette  comédie  érudite  et  fac- 
tice est  quelque  temps  abandonnée,  et.  pendant  les  trente 
premières  années  du  xvii'  siècle,  supplantée  par  la  farce. 
Mais  elle  reprend  sa  vogue,  depuis  1630  jusque  vers  1660, 
avec  Rotrou,  Mairet,  Desmarets  de  Saint-Sorlin,  Scarron, 
Boisrobert,  Thomas  Corneille,  Quinault,  Cyrano  do  Ber- 
gerac, Gillot  de  La  Tessonnerie,  Tristan  THermito.  Sauf 
quelques-uns,  qui  sont  originaux,  ces  auteurs  vont  puiser 
leurs  sujets  dans  le  théâtre  espagnol.  En  somme,  jusqu'à 
Molière,  la  comédie  est  caractérisée  par  une  intrigue  in- 
vraisemblable, des  personnages  conventionnels,  d'un  co- 
mique poussé  jusqu'à  la  charge.  Il  faut  mettre  à  part 
P.  Corneille,  dont  les  comédies  de  mœurs,  fines,  distin- 
guées, amusent  sans  faire  rire,  et  dont  les  personnages  sont 
spirituellement  raisonnables.  De  1660  environ  à  1673,  Mo- 
lière est  le  maître  de  la  scène.  Comme  toute  l'école  de  1660, 
il  ne  cherche  qu'à  suivre  la  nature  et  à  faire  rire  dans 
des  sujets  qui,  au  fond,  confinent  le  plus  à  la  tragédie.  Il 
observe  l'homme  et,  sans  trop  se  préoccuper  de  l'intrigue, 
il  donne  aux  types  de  son  temps  une  portée  générale,  en- 
tremêlant la  farce  et  les  comédies  de  mœurs  et  de  carac- 
tères. Il  a  une  préoccupation  morale,  qui  est  de  montrer 
comment  on  ne  peut  être  heureux  si  l'on  ne  se  conforme 
pas  à  la  nature  et  à  la  raison.  Malgré  son  exemple,  Thomas 
Corneille  et  Montfleury  continuent  à  écrire  des  pièces  à  l'es- 
pagnole, d'un  comique  grotesque  et  exagéré.  A  la  comédie 
de  mœurs  se  rattachent  les  Plaideurs,  de  Racine,  imités 
d'Aristophane  ;  l'Homme  à  bonnes  fortunes,  de  Baron,  et  les 
courtes  pièces  d'actualité  que  donnent  de  Visé  et  Boursault. 

Trois  auteurs  comiques  illustrent  la  fin  du  règne  do 
Louis  XIV  :  Kegnard,  qui  vise  moins  à  l'exactitude  et  au 
naturel  qu'à  la  plaisanterie  perpétuelle;  Dancourt,  qui 
nous  laisse  des  esquisses  réalistes  de  la  société  du  com- 
mencement du  xviu"  siècle,  où  les  financiers  triomphent; 
Le  Sage,  qui  pousse  davantage  cette  peinture  et  enfonce 
dans  la  satire  jusqu'à  l'amertume.  Au  xviii»  siècle,  Marivaux 
s'affranchit  de  la  tradition  antique  et  des  règles.  Il  imagino 
des  pièces  philosophiques  d'une  fantaisie  féerique  pleine  de 
poésie,  et  des  analyses  de  l'amour,  très  vraies  dans  un  cadre 
tout  idéal ,  d'une  délicatesse  féminine  qui  fait  penser  aux 
tragédies  do  Racine.  Destouches  vise  à  la  comédie  de  ca- 
ractère, à  tendances  morales,  pour  laquelle  il  est  peu  fait, 
ayant  surtout  le  talent  de  la  charge.  Les  changements  qui 
se  firent  dans  la  littérature  du  xvm"  siècle  au  profit  du 
sentiment  eurent  leur  contre-coup  dans  la  comédie  :  Ni- 
velle do  La  Chaussée  invente  la  comédie  larmoyante,  qui 
n'est  rien  moins,  malgré  ses  défauts,  quo  l'annonce  de  la 
comédie  actuelle,  consacrée  aux  drames  de  la  famille.  Les 
pièces  de  Diderot,  quelques  comédies  de  Voltaire  et  de 
Beaumarchais,  relèvent  de  cette  conception  dramatique. 
Piron,  Gresset  recommencent  à  faire  la  satire  des  mœurs. 
Certaines  comédies  do  Voltaire,  de  Palissot,  sont  dos 
œuvres  do  polémique.  Beaumarchais  résume  toutes  les 
comédies  traitées  par  ses  devanciers,  les  Italiens,  les 
Espagnols,  Molière,  Marivaux.  Diderot,  etc.  Mais  il  sait 
communiquer  aux  caractères  l'aspect  particulier  quo  leur 
donne  la  vie  de  l'époque.  En  même  temps,  sa  comédie  ost 

Folitiquo  et  bat  en  brèche  les  hommes  ot  los  choses  do 
ancien  régime.  Ecrite  en  prose,  avec  une  intrigue  rapide, 
un  dialogue  spirituel  et  mordant,  la  comédie  de  Beaumar- 
chais nous  donne  la  forme  do  la  comédie  contemporaine. 
Après  lui,  lo  genre  est  frappé  d'une  assez  longue  déca- 
dence :  Picard  ot  C.  Delavigne  no  peuvent  la  relever.  Lo 
mouvomont  romantique  no  pouvait  guère  être  favorable 
â  la  comédie.  Musset,  dans  ses  Comédies  el  Proverbes, 
trouve  un  genre  bien  original,  mais  pou  fait  pour  la  re- 
présentation. Pendant  los  cinquante  premières  années  du 
xix»  siècle,  la  comédie  qui  domino  est  celle  do  Scribe  (et 
celle  de  Dumas  père,  qui  ost  conçue  sur  lo  même  plan)  ; 
tout  ost  dans  l'art  d'agencer  l'intriguo  :  il  n'y  faut  chercher 
ni  caractères,  ni  idées  morales.  Les  comédies  tirées  des 
romans  célèbres  de  G.  Sand,  J.  Sandoau,  O.  Feuillet,  no 
valent  pas  toujours  los  œuvres  qui  leur  ont  donné  nais- 
sance. Les  pièces  do  Labiche  so  rattachent  à  l'hisloiro  du 
vaudeville.  (V.  co  mot.)  Après  isr.o,  on  vit  la  renaissance 
do  la  comédie  avec  Augieret  Dumas  fils.  Us  composent  des 
pièces  sérieuses,  ot.  tout  on  décrivant  les  nueurs  do  leur 
temps,  ils  soutiennent  dos  idées  sociales  :  le  premier,  en  so 
faisant  lo  défenseur  du  bon  sons  contre  les  orremonts  do 
la  passion  romantique;  lo  second,  on  mettant  une  forme 
spirituollo  ot  vigoureuse  au  service  do  thèses  morales 
fortes  et  hardies.  Après  ces  doux  maîtres,  il  faut  citer, 
do  nos  jours,  Sardou,  Halévy,  Meilhac,  Gondinet.  Bar- 
rière, Pailloron,  Recque,  J.  Lomattro,  F.  do  Curel,  Donnay, 
Lavodan,  Edm.  Rostand.  Bergorat,  Herviou,  etc.  D'autros 
auteurs  dramatiques  relèvent  phuAt  du  domatno  du  drame, 
comme  Coppée,  Hidiepin,  Mondes  (v.  duamk^  oi\  comme 
Alexandre  Bisson.  do  celui  du  vaudoville.  (V.  vaiidkvii.lk.) 
—  A  niih'lerre.  V.ï\  Angleterre,  il  n'y  a  guère,  avant  Sliak- 
speare.  quo  des  farces  grossières,  d'une  boulVonno  trivia- 
lité, toiles  que  l'Aiguille  de  manutn  (iurton,  dont  l'autour 
ost  inconnu.  Shakspoaro  se  montre  aussi  grand  comique 
dans  le  Marchand  de  Vfnise,  la  .U(';/értr  apprivoisée,  les 
Joi/eiises  Commères  de  Windsor.  (luo  suprême  auteur  tra- 
gique dans  ses  drames.  Son  érudit  contemporain.  Bon- 
.lohnson,  puis  Iteauiuont  et  Flotchor,  rivalisent  d'esprit  et 
dimagiiiation  dans  la  comédie  d'intrigue;  mais  les  doux 
derniers  empruntent  beaucoup  â  l'Espagne.  Congroyo, 
venu  un  siôclo  plus  tard,  suit  los  traces  do  Molière  ot,  d*a 


COMÉDIEN  —  COMÉNATE 

cette  époque,  la  comédie  anglaise  perd  une  grande  partie 
de  son  originalité,  quoique  l'Avare,  de  Fielding,  et  le  Bon- 
homme, de  Goldsmith,  soient  d'intéressantes  compositions 
dramatiques.  Cumberland,  et  surtout  Sheridan  (l  Ecole  de 
la  médisance),  méritent  encore  d'être  cités.  De  nos  jours, 
les  auteurs  comiques  anglais  se  contentent,  pour  la  plu- 
part, d'adapter,  c'est-à-dire  de  démarquer,  les  meilleures 
pièces  du  théâtre  français. 

—  Allemagne.  Hans  Sachs,  le  cordonnier  de  Nuremberg, 
est  le  premier  auteur  comique  dont  le  nom  perce  en  Alle- 
magne, au  sortir  du  moyen  âge  ;  il  improvisa  un  grand 
nombre  de  comédies,  proches  parentes  des  moralités  et 
des  soties,  mais  dans  lesquelles  ou  remarque  un  cer- 
tain art  du  dialogue  et  aussi  l'art  d'esquisser  un  ca- 
ractère. Au  XVII'  siècle,  Andréas  Gryphius  cultive  avec 
succès  la  comédie  satirique,  et,  après  lui,  J.-E.  Schlegel, 
Gellert,  essayent  do  rivaliser  avec  Molière.  Le  goût  fran- 
çais domine  alors  en  maître  sur  la  scène  comique  alle- 
mande. Lessing  fut  le  restaurateur  du  théâtre  national 
avec  sa  Mina  de  Bamheim,  et  ouvrit  la  route  à  Gœthe  et 
à  Schiller.  Après  ces  grands  noms,  on  ne  peut  guère  citer 
que  Kotzebue,  Hollei,  Gubitz,  Voss,  Tieck  et  Platen  ; 
encore  quelques-uns  d'entre  eux  ne  sont-ils  que  des  vau- 
devillistes. De  nos  jours,  les  Allemands  n'ont  guère  fait, 
comme  les  Anglais,  qu'imiter  les  pièces  en  vogue  de 
Dumas  fils,  d'Augier,  de  Sardou,  de  Meilhac,  et  â  peine 
si  leurs  meilleurs  auteurs,  E.  Wichcrt,  Ad.  Wilbrandt, 
Paul  Lindau  ont  produit  quelques  comédies  originales. 

—  Iconogr.  Thalie,  Muse  de  la  comédie,  était  repré- 
sentée parles  artistes  de  l'antiquité  sous  les  traits  d'une 
jeune  tille  souriante,  couronnée  de  lierre,  chaussée  do 
brodequins,  et  tenant  un  masque  sconique  à  la  main. 
(V.  Thai-ie.)  On  voit  au  musée  Pie-Clémeniin  un  hermès 
colossal,  provenant  de  la  villa  Adriana  (Tivoli),  que  le 
catalogue  désigne  comme  une  figure  symbolique  do  la 
Comédie.  Les  artistes  modernes  ne  se  sont  guère  écartés 
des  données  de  l'art  antique.  Le  peintre 
Nicolas  Vleughels  a  représenté  la  Co- 
médie sous  la  figure  d'une  femme 
assise,  tenant  d'une  main  un  masque, 
et  s'appuyant  de  l'autre  sur  les  ou- 
vrages de'Ménandre  et  d'Aristophane. 
Un  bas-relief  en  pierre,  d'Edme  Dumont, 
dans  la  cour  du  Louvre,  nous  la  montre 
couronnée  de  lierre,  et  ayant  pour  at- 
tributs le  masque  satirique,  un  bâton 
pastoral  et  un  tambourin.  Dans  une 
autre  sculpture  du  Louvre,  exécutée 
par  Matte,  elle  tient  un  miroir,  em- 
blème de  sa  fidélité  à  reproduire  les 
mœurs.  On  connaît  la  Comédie  sérieus-s 
©t  la  Comédie  enjouée,  figures  de  marbre 
dont  Pradier  a  décoré  les  angles  de  la 
fontaine  Molière,  à  Paris.  Parmi  les  œu- 
vres d'une  date  récente,  rappelons  une 
statue  en  marbre  exécutée  par  Duret 
pour  le  Théâtre-Français,  exposée  au 
Salon  de  1857  ;  un  bas-relief  de  l'escalier 
d'honneur  du  même  théâtre,  par  Leha- 
rivel-Durocher  ;  une  statue  en  marbre 
par  Thomas  ;  une  autre  par  Duret, 
également  au  Théâtre-Français  ;  une  statue  en  plâtre  de 
Schœnewerk  (1864)  ;  un  bas-relief  exécuté  par  Jules  Gi- 
rard au  nouvel  Opéra  (1867)  ;  une  statue  {la  Muse  comique) 
sculptée  en  pierre  par  Chatrousse  pour  le  théâtre  du  Châ- 
telet.  Des  peintures  de  Baudry,  de  Jobbé-Duval,  de 
Maillot,  dans  divers  théâtres  de  Paris,  représentent  la 
Comédie. 

—  Mus.  Comédie-ballet.  La  comédie-ballet  était,  comme 
son  nom  l'indique,  une  comédie  entremêlée  d'intermèdes 
et  de  divertissements  de  danse.  Molière,  on  le  sait,  en  a 
écrit  un  grand  nombre  :  les  Fâcheux,  Alonsieur  de  Pour- 
ceaugneic,  les  Amrants  magnifiques ,  l'Amour  médecin,  le 
Bourgeois  gentilfiomme,  la  Princesse  d'Elide,  le  Sicilien, 
Psyché,  le  Malade  imaginaire.  Deux  ouvrages  de  l'ancien 
répertoire  de  l'Opéra  :  le  Carnaval  et  la  Folie,  de  Destou- 
ches ;  l'Opéra  de  société,  de  Giraud  ;  la  Vénitienne,  de 
Dauvergne,  prenaient  cette  qualilication,  qui  indiquait 
que  ces  ouvrages  procédaient  du  genre  comique  et  que  la 
danse  y  occupait  une  place  importante. 

Comédie  à  ariettes.  On  appelait  «  comédies  à  ariettes  n, 
dans  leur  origine,  tous  les  ouvrages  entremêlés  de  dia- 
logue parlé  et  do  musique  nouvelle  auxquels  on  donne 
aujourd'hui  le  nom  d"  «  opéras-comiques  ».  On  ne  quali 
fiait  alors  d'opéras-comiques  que  les  parodies  d'opéras 
ou  simplement  les  vaudevilles.  Tous  les  ouvrages  dont 
Duni,  Laruette,  Philidor,  Monsigny,  Grétry  et  les  com- 
positeurs, leurs  contemporains,  ont  écrit  la  musique, 
parurent  devant  le  public  sous  la  qualification  de  «  comé- 
dies à  ariettes  o. 

Comédie  lyrique.  Au  xvni*  siècle,  on  a  donné  parfois  la 
qualification  de  ■  comédie  lyrique  y  à  certaines  pièces 
«  à  ariettes  »  du  genre  do  celles  désignées  aujourd'hui 
sous  le  nom  d'  «  opéras-comiques  ■.  Ce  titre  de  «  comédie 
lyrique  » ,  dont  la  précision  ne  laisse  rien  à  désirer,  était 
a'aiileurs  beaucoup  plus  naturel,  plus  caractéristique, 
plus  rationnel,  enfin,  que  ce  dernier,  et  l'on  peut  regreiiL-r 
qa'il  n'ait  pas  prévalu.  Il  arriva  aussi  qu'à  1  Opéra  mémo, 
pour  distinguer  certains  ouvrages  qui  s'écartaient  du  genre 
dramatique  habituel  à  ce  théâtre,  on  leur  donnait  cette 
qualification  de  comédie  lyrique.  On  peut  citer,  sous  ce 
rapport,  tes  Amours  de  Hagonde,  de  Mouret;  Colinette  à 
la  cour,  Panurqe  dans  l'ilé  des  Lanternes  et  l'Embarras 
des  richesses,  de  Grétry;  les  Pommiers  et  le  moulin,  et 
les  Prétendus,  de  Lcmoyno;  le  Portrait  ou  la  Divinité  du 
sauvage,  do  Champein  ;  (' Heureux  Stratagème,  do  Jadin  ;  etc. 

Comédie-Française,  Nom  officiel  du  Théâtre-Fran- 
çais, qu'on  appelle  souvent  aussi  le  Français.  La  Comé- 
die-Française, située  actuellement  dans  une  dépendance 
du  Palais-Roval.  date  do  1680,  époque  à  laouelle.  par 
ordre  du  roi  Louis  XIV,  la  troupe  de  l'hôtel  oo  Bourgo- 
pie  80  réunit  à  celle  du  théâtre  Guénégaud,  rue  Ma/a- 
rine  ;  par  suite  de  cette  fusion  et  do  la  suppression  du 
théâtre  du  Marais,  il  n'exista  plus  à  Paris  que  ce  seul 
théâtre,  recevant  une  subvention  royale  de  12.000  livres. 
Les  acteurs  et  actrices  étaient  au  nombre  de  vingt-sept, 
pa/mi  lesquels  brillaient  la  Champmeslé,  Baron,  Hautc- 
Toche  et  Poisson.  De  la  rue  Guénégaud,  la  Comédie- 
Française  se  transporta,  en  1687,  dans  une  salle  de  jeu  do 
paume,  rue  des  Fossés-Saint-GermaÏD-des-Prés  (actuelle- 
(uent   rue   de   l'Ancienne-Comédie),  où  elle  resta  jus- 


qu'en 1770.  C'est  là,  en  face  du  café  Procope,  que  furent 
représentées  presque  toutes  les  tragédies  de  Voltaire, 
que  brillèrent  Lekain,  M"'  Clairon,  Adrienne  Lecou- 
vreur.  En  1771,  la  Comédie-Française  se  transporta  au 
Tuileries,  dans  la  salle  de  théâtre  qui  devint  plus  tard  la 
salle  tragique  de  la  Convention  ;  en  1782,  elle  s'installait 
dans  la  salie,  construite  pour  elle,  sur  l'emplacement  de 
l'hôtel  do  Coudé,  qui,  rebâtie,  est  devenue  l'Odéon.  Là  fut 
joué  le  Mariage  de  Figaro;  elle  y  resta  durant  toute  la 


La    Comédie 
de  Duret. 


Théâtre  de  la  Coniédie-Fiançaise. 

Révolution  et  c'est  là  que  débuta  Talma,  que  jouèrent 
Dazincourt,  Fleury,  Saint-Phal,  M"""  Raucourt,  Contât, 
Suin,  Thônard.  etc.  Une  scission  ayant  eu  lieu  en  1792,  le 
personnel  de  la  Comédie-Française  se  dispersa;  elle  ne 
fut  reconstituée  qu'en  1802,  dans  le  local  qu'elle  occupe 
actuellement  au  Palais-Royal,  et  avec  une  subvention  de 
100.000  francs.  Cette  scène,  devenue  la  première  du  monde, 
a  été  illustrée  par  Talma,  Ligier,  Provost,  Beauvallet, 
Régnier,  Got,  Brindeau,  Brossant,  Mounet-Sully,  Coque- 
lin,  etc.;  par  M"'*  Mars,  Georges  et  Duchesnoy*;  par  Ra- 
chel,  la  reine  de  la  tragédie,  par  Agar,  Augustine  Brohan, 
Sarah  Bernhardt.  Bartct,  etc.  Depuis  la  Révolution,  les 
administrateurs  de  la  Comédie-Française  ont  été  Mahé- 
rault,  Bernard,  Papillon  de  La  Ferté,  Chéron,'le  baron  Tay- 
lor,  Buloz,  Lockroy,  Edmond  .Séveste,  Arsène  Houssaye, 
Empis,  Edouard  Thierry,  Emile  Perrin,  Jules  Clarctie. 

Le  8  mars  1900,  un  incendie  détruisit  une  partie  de  la 
Comédie-Française  ;  mais  les  œuvres  d'art  et  les  archives 
furent  sauvées. 

Comédie-Italienne.  Diverses  troupes  de  comédiens 
italiens  avaient  été  appelées  en  France  par  Henri  III, 
Henri  IV,  Mazarin,  et  y  avaient  fait  d'assez  longs  séjours, 
sans  se  fixer  définitivement  à  Paris,  lorsque  l'une  d'elles 
obtint,  vers  1659.  déjouer  à  l'hôtel  de  Bourgogne,  rue  Mau- 
conseil,  alternativement  avec  les  comédiens  français;  sur 
le  théâtre  du  Petit-Bourbon,  avec  la  troupe  de  Molière, 
et  ensuite  sur  le  théâtre  du  Palais-Royal.  Lors  de  la  réu- 
nion de  tous  les  comédiens  français  à  la  salle  Guénégaud, 
en  1680,  les  Italiens  se  trouvèrent  seuls  possesseurs  du 
théâtre  de  Bourgogne,  oii  ils  continuèrent  de  représenter 
avec  beaucoup  de  succès  jusqu'en  1697  des  farces  dont 
les  principaux  personnages  étaient  Arlequin,  Pantalon, 
Scapin,  Beltrame,  le  Capitan,  Scaramouche,  Mezzetin, 
Polichinelle,  Pierrot,  le  Docteur,  etc. 

Une  pièce  satirique  dirigée  contre  M""  do  Maintenon  fit 
fermer  leur  théâtre  pendant  dix-neuf  ans.  De  1716  à  la 
Révolution,  la  Comédie-Italienne  fournit  encore  une  longue 
carrière,  jusqu'au  jour  où  lesarlequinades  étant  démodées 
elle  fusionna  avec  l'Opéra-Comique  (1762).  Les  acteurs  et 
les  actrices  qui  brillèrent  durant  ces  diverses  périodes 
furent  :  Isabelle  Andreini,  Francesco,  son  mari,  Lelio, 
leur  fils,  le  fameux  Dominique,  que  prisait  tant  Louis  XIV, 
Fiurclli,  célèbre  dans  le  rôle  de  Scaramouche,  vSpezzafer, 
Constantini,  dit  Mezzetin,  Riccoboni,  Carliu,  etc. 

Comédie  enfantine  (la),  par  Louis  Ratisbonne  (l86i). 
Charmant  recueil  do  poésies  et  do  fables,  où  l'auteur, 
avec  le  cœur  d'un  père  et  le  talent  d'un  homme  d'esprit, 
fait  quelquefois  parler,  suivant  l'usage,  les  bêtes  et  les 
choses,  mais  nous  montre  surtout,  pris  sur  le  vif,  des 
enfants,  tantôt  dans  le  comique,  tantôt  dans  l'ingénuité 
charmeresse  de  leur  âge.  Récits  et  dialogues  sont  courts, 
d'une  simplicité  élégante,  d'une  morale  très  claire. 

Comédie  bumalne  (la),  par  Honoré  de  Balzac.  Tc\ 
est  le  titre  sous  lequel  Balzac  prétendit  grouper  la  plus 
grande  partie  de  ses  romans.  Co  titre  parut  pour  la  pre- 
mière fois  dans  l'édition  de  1842  ;  mais,  dès  1833,  l'auteur 
en  avait  conçu  la  première  idée  et  en  avait  arrêté  les  prin- 
cipales divisions.  La  Comédie  humaine ,  écrite  de  1829  à  1859, 
comprend  :  Scèties  de  la  vie  privée  (le  Colonel  Chabert,  le 
Contrat  de  mariage)  ;  Scènes  de  la  vie  de  province  (le  Curé 
de  Tours,  Eugénie  Grandet,  illusions  perdues,  le  Lys  de 
ta  vallée,  Ursule  Mirouet):  Scènes  de  la  vie  parisienne 
(César  Birotteau)  ;  Scènes  de  la  vie  militaire;  Scènes  de  la 
vie  de  campagne  (le  Curé  de  village,  les  Paysans)  ;  Scènes 
de  la  vie  politique,  Etudes  philosophiques  (la  Recherche  de 
l'absolu)  ;  Etudes  analytiques. 

Balzac  mourut  sans  avoir  pu  composer  un  certain  nom- 
bre d'œuvres  dont  il  avait  marqué  la  place  dans  co  plan. 
La  Comédie  humaine  est  l'œuvre  principale  et  le  véri- 
table titre  de  gloire  de  Balzac  :  œuvre  immense  qui 
atteste  l'inépuisable  fécondité  de  son  génie.  Son  but,  en 
écrivant  ces  nombreux  volumes  qui  se  succédèrent  avec 
une  régularité  étonnante,  fut  de  peindre  l'homme  tel  qu'il 
s'offrait  à  ses  regards  sous  la  monarchie  do  Juillet.  Doué 
d'une  immense  puissance  d'observation,  Balzac  décrit 
avec  une  frappante  vérité  ses  contemporains.  Aussi 
n'est-ce  pas  sans  raison  que  l'on  a  rapproché  ses  romans 
de  ceux  de  Walter  Scott.  Il  a  su,  en  ert'et,  faire  revivre 
dans  son  œuvre  l'histoire  de  la  génération  à  laquelle  il 
appartient.  Cependant,  ceux  qu'il  met  presque  exclusive- 
ment on  scène,  ce  sont  les  petits  bourgeois,  qui  forment 
la  classe  moyenne  do  la  société.  Il  nous  les  montre  aux 
prises  avec  les  difficultés  do  la  vie  moderne,  dont  il  avait 
fait  lui-même  une  dure  expérience.  Leurs  passions,  leurs 
ambitions,  leurs  vices  sont  reproduits  avec  une  fidélité 
■  étonnante  et  sous  mille  aspects  divers.  «  Ses  marchands, 
SCS  gens  de  justice,  ses  étudiants,  ses  rentiers,  ses  petits 
propriétaires,  dit  E.  Faguot,  ses  journalistes,  ses  petits 
artistes  (les  grands  sont  moins  bien  vus),  ses  comédiens 
et  coméaiennos,  ses  gens  do  province,  bourgeois,  dcmï- 
hourgeols,  hobereaux  sont  excellents,  dignes  d'Ôtre  6tu- 


134 

diés  par  la  postérité  et  forment  le  tableau  le  plus  vif  d'une 
société  qui  ait  paru  depuis  La  Bruyère.  » 

C'est  qu'en  effet  Balzac  ne  se  contente  pas  de  peindre 
les  individus  :  il  les  replace  dans  le  milieu  où  ils  ont  vécu  ; 
il  se  complaît  dans  la  description  des  maisons,  des  inté- 
rieurs, des  meubles  ;  il  s'y  attarde  quelquefois,  au  risque 
de  nous  lasser,  puis  il  nous  décrit  les  hommes  avec  les- 
quels ses  héros  sont  en  relation,  il  les  classe  par  catégo- 
ries, par  espèces,  et,  grâce  à  la  puissance  de  son  génie, 
les  anime  tous  d'un  souffle  si  puissant  qu'on  croit  en  quel- 
que sorte  les  voir  vivre  sous  nos  yeux. 

Aussi  se  plaît-on,  de  nos  jours,  à  saluer  en  Balzac  le 
créateur  du  roman  réaliste,  tel  quo  l'écriront  ses  deux 
illustres  successeurs,  Flaubert  et  Maupassant.  Sans  doute, 
le  réalisme  de  Balzac  n'est  pas  absolu  :  son  imagination 
l'entraîne  quelquefois  au  delà  de  la  vérité  et  de  la  vrai- 
semblance; d'autres  fois,  son  manque  de  goût  le  fait  des- 
cendre jusqu'à  la  brutalité  ;  mais  il  eut,  du  moins,  le  mé- 
rite de  rouvrir  la  voie  au  vrai  et  au  naturel  dont  les 
romantiques  s'étaient  trop  écartés.  Ajoutons  que  nul  mieux 
que  lui  n'a  su  animer  un  caractère  ;  cependant,  il  no 
considère  le  plus  souvent  qu'une  des  faces  de  l'âme  hu- 
maine,au  lieu  d'en  montrer  la  complexité.  Ainsi,  Rubempro 
représente  la  vanité,  le  baron  Hulot  la  luxure,  le  père 
Grandet  l'avarice,  et  Rastignac  l'ambition.  Il  en  résulte 
une  puissance  et  un  relief  étonnants,  que  l'extrême  irré- 
gularité du  style  fait  encore  ressortir.  Et  c'est  là,  selon 
nous,  le  véritable  mérite  do  ce  style,  si  vivement  atta- 
qué. Admettons,  si  l'on  veut,  que  Balzac  abuse  des  des- 
criptions, des  généalogies,  des  inventaires,  qu'il  écrit  mal 
toutes  les  fois  qu'il  se  pique  d'écrire.  Mais  remarquons 
aussi  quo  ce  souci  l'a  rarement  préoccupé  et  que,  entraîné 
par  son  sujet,  il  a  rendu  avec  une  vérité  saisissante  la 
physionomie,  la  succession  et  le  mouvement  même  de  la 
vie  de  ses  contemporains. 

—  Pour  la  bibliographie,  v.  l'article  Balzac. 
Comédie  (la  Divink).  V.  Divine  Comédie  (la). 
Com^édies  et  Proverbes,  par  Alfred  de  Musset.  Ces 

pièces  (dont  les  principales  se  retrouveront  à  leur  titre)  ont 
paruàdirt'érentes  dates  dans  la  "Revue  des  Deux  Mondes», 
et  n'ont  pas  été  écrites  pour  être  jouées.  Elles  ont  pour- 
tant été  représentées  à  Saint-Pétersbourg  d'abord,  puis  à 
Paris,  dès  1847.  —  Les  Comédies  et  Proverbes  offrent  un  mé- 
lange unique  d'esprit  et  de  fantaisie,  qui  fait  songer  à  la 
fois  â  Marivaux  et  à  Shakspeare.  Une  atmosphère  de 
poésie  y  est  répandue,  pleine  d'une  rêverie  mélancolique 
et  légère.  Et  en  même  temps  s'y  joue  avec  aisance  une 
plaisanterie  élégante,  impertinente,  qui  se  plaît  parfois  à 
de  fines  caricatures.  L'inspiration  en  est  éminemment  ly- 
rique et  personnelle.  Dans  tous  les  héros,  c'est  toujours 
Musset  qu'on  reconnaît,  analysant  ses  sentiments  et  glo- 
rifiant l'amour. 

COMÉDIEN,  ENNE  [di-in,  en")  n.  Personne  dont  la  pro- 
fession est  de  jouer  des  comédies  ou  d'autres  pièces  sur 
un  théâtre  public  :  La  condition  des  comédiens  était  infâme 
chez  les  Romains  et  honorable  chez  les  Grecs.  (Trév.)  il  Co- 
médiens français.  Comédiens  du  roi,  Ancienne  troupe  du 
premier  Théâtre-Français,  ii  Comédiens  italiens,  Acteurs 
du  Théâtre-Italien,  qui  s'appelaient  aussi  les  comédiens  du 
roi.  Il  Comédiens  praticiens,  Marionnettes  en  bois  établies 
à  la  foire  Saint-Germain  vers  1749.  (Elles  étaient  appelées 
de  ce  nom  parce  que  leur  directeur  Levasseur,  qui  faisait 
mouvoir  et  parler  Polichinelle,  avait  dans  la  bouche  une 
pratiaue  en  fer-blanc.) 

—  Fig.  Personne  qui  sait  prendre  tous  les  masques, 
jouer  tous  les  rôles;  hypocrite  :  Que  de  comédiens  sur  la 
scène  du  monde! 

■—  adj.  Affecté,  qui  a  ou  se  donne  de  fausses  appa- 
rences :  Les  trois  quarts  des  femmes  sont  comédiennes. 
Avoir  des  rnanières  comëdiknnes. 

—  PROV.  :  Tous  les  comédiens  ne  sont  pas  au  théâtre,  On 
rencontre  partout  des  gens  qui  cherchent  à  tromper  par 
les  dehors  qu'ils  affectent. 

—  Syn.  Comédien,  acteur.  'V.  actkur. 

—  EncVCL.  V.   ACTKUR. 

Comédien  (Paradoxe  sur  le),  dialogue  en  prose  de 
Diderot  (1770).  —  L'art  dramatique  était  un  des  sujets  sur 
lesquels  Diderot  aimait  le  mieux  à  s'étendre  ;  il  voulait  régé- 
nérer le  théâtre,  et  c'est  le  motif  qui  le  poussa  à  écrire  ce 
petit  ouvrage,  dans  lequel  il  a  tracé  au  courant  de  la  plume 
d'ingénieux  aperçus  sur  l'art  du  comédien.  Le  principal 
paradoxe  qu'il  y  expose,  c'est  que  l'acteur  est  un  être  à 
part,  qu'il  se  dédouble  et  n'éprouve  en  lui-même  aucune 
des  émotions  qu'il  fait  éprouver  au  public. 

COMÉDISTE  {disst')  n.  m.  Auteur  de  comédies. 

COMÉDON  (du  lat.  come.dere,  manger)  n.  m.  Petit  cylin- 
dre vermiforme,  sébacé,  â  sommet  noirâtre,  qu'on  fait 
sortir  par  pression  de  la  peau  du  nez,  des  joues  et  du 
front,  chez  quelques  personnes,  et  qu'on  prenait  autrefois 
pour  des  vers  qui  rongeaient  la  peau. 

—  Encycl.  Les  comédons,  qui  ont  donné  lieu  à  l'expres- 
sion tirer  les  vers  du  nez,  sont  des  follicules  pileux 
malades,  enflammés,  où  se  sont  accumulées  des  cellules 
épithéliales  et  dos  granulations  graisseuses.  Au  centre, 
on  trouve  un  ou  plusieurs  poils.  On  y  rencontre  diverses 
espèces  d'acares  des  follicules. 

COMEIRAS  ( Victor Delpech  de),  écrivain  français,  abbé 
de  Sylvanès,  né  à  Saint-Hippolyte  (Gard)  on  1733,  mort 
à  Paris  en  1805,  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  les  tomes 
XXII  à  XXXII  de  V  Abrégé  de  V  Histoire  générale  des  voyages 
(Paris,  1799)  ;  Histoire  politique  et  raisonnée  du  consulat 
7'omain  (1801);  Abrégé  de  l'histoire  générale  des  voyages 
(1803-1805);  etc. 

COMELICO-INFERIOBE,  comm.  d'Italie  ("Vénétie  (prov. 
de  Bellune]),  sur  le  Padola,  affl.  de  la  Piave  ;  2.500  hab. 

GOMEUCO-SUPERIORE,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov. 
de  Bellune]),  sur  lo  Padola,  affl.  do  la  Piavo  ;  4.500  hab. 

GOMELLE  (La),  comm.  de  Saône-et-Loiro,  arrond.  et  à 
19  kilom.  d'Autun,  au  penchant  de  la  colline  do  la  Garde; 
1.003  hab.  Mine  de  schiste. 

COMÉNAMATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  coména- 
miquo. 

'  COMÉNAMIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  C*H*AzO',  qui  se 
présente  en  lablos  incolores,  effloresrnntes  dans  l'air  sec, 
et  qu'on  obtient  en  chaufl'ant  pendant  deux  jours  un  mé- 
lange d'ammoniaque  et  d'acide  coménique. 

COMÉNATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  coménique. 


135 

COMÉNIQUE  (ana^i-ammo  de  nit'cnnitjue)  a<lj.  So  tlil  d'un 
aculo  C'H'U',  que  l'on  obtient  on  faisant  bouillir  l'aciiie 
niéeonitiuo  avtu!  do  lacido  chlorliydriiiue.  Il  On  dit  aussi 

MKLAMKCONWUE,   Ot   l'ARAMKLIQUK. 

COMENXUS  (Joan-Aïuûs  Komknsky,  connu  sous  son 
nom  latiniste  do),  podagoy;uo  slavo,  n6  on  iriyi,  à  Niwnitz 
I  Moravie),  mort  à  Amsterdam  on  1671.  11  aiii>artonait  à  la 
communautti  dos  Fn^res  moravos,  oi  so  destinait  à  i^lro 
pasteur  do  l'otto  secto  dissidente.  Pour  s'y  pri>paror,  il 
alla  étudier  aux  universités  do  Horborn  (Nassau)  et  de 
Hoidelborg,  et  voyagi^a  on  Hollande,  peut-6tre  on  Aiiplo- 
terro.  Rentré  on  Boli(>ino  on  I6i-i,  il  composa  son  premior 
ouvrage  :  Urammalicr  facihoris  prœcepta  (Prague,  16lti|. 
Au  milieu  des  tribulations  que  la  guerre  de  Trente  ans 
apporta  aux  Frères  moravos,  il  écrivit  la  Didactica  mayna, 
qui  resta  manuscrite  jusqu'en  18 U.  Comenius  écrivit,  en 
ichéquo  et  en  allemand,  le  Guide  des  écoles  iitalerneUes 
U  Intormatorium  der  Muiter-Schule  »),  puis,  sous  le  titre 
de  Sc/iola  matenii  gremii  (»  l'Ecole  sur  les  genoux  do  la 
mère  «),  il  mit  ses  doctrines  en  action.  En  1631,  parut  le 
premier  do  ses  grands  ouvrages  :  Jajuia  linguanim  rese- 
rata  («  Porte  ouverte  des  langues  «),  puis,  en  1633,  Januse 
lintjuarum  i'e5/iôi(/«m(" Vestibule  de  la  porte  des  langues»), 
qui  servait  d'introduction  au  premier  ouvrage. 

La  réputation  de  Comenius  lo  rit  appeler,  en  1641,  par 
le  parlement  anglais  à  l'etfet  de  réformer  les  écoles.  En 
1642,  il  accepta  les  offres  de  Louis  de  Geer,  gentilhomme 
suédois,  pour  travailler  aussi  à  la  réforme  de  l'enseigne- 
ment dans  son  pays.  Puis  il  s'occupa  de  son  diocèse  de 
Lissa,  car  il  était  évêque  morave  de  cotte  ville,  et,  en  1050, 
plus  pédagogue  que  pasteur,  il  alla  fonder  à  Sarospatak 
un  gymnase  modèle,  sous  les  auspices  de  Sigismorid  Ha- 
koczy,  prince  de  Transylvanie,  et  écrivit  VOrbis  piclus. 
encyclopédie  en  images,  qui  fut  imprimée  à  Nuremberg  en 
1658.  En  1656,  les  catnoliqucs  polonais  ayant  saccagé  Lissa, 
il  dut  reprendre  le  chemin  de  i'exil,  et  il  se  rendit  à  Amster- 
dam, où  il  publia  une  édition  complète  do  ses  œuvres  di- 
dactiques. Comme  pédagogue,  Comenius  devança  de  beau- 
coup son  temps.  Plusieurs  de  ses  principes  se  retrouvent 
dans  la  [lédagogie  moderne. 

GOMÉPHORE  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères, 
famille  des  gobiidés,  comprenant  une  seule  espèce  du  lac 
Baïkal.àcorps 

aplati,  à  grosso  .,^^,    .^-^^^t*^^ 

tôto  compri- 
mée, à  nageoi- 
re dorsale  mu-  * "  '^^îêHtJ """^^iâ^ 
nie  de  longs  ^^^^^^^v*»*^ 
filaments. 

—  ËNCYCL.  Coméphore. 

Le  comephorus 

Baikalensis  est  un  curieux  poisson  découvert  en  1770,  écboué 
au  bord  du  Baïkal,  où  on  ne  le  pêche  jamais  vivant,  mais 
dont  les  rivages  en  sont  quelquefois  couverts  par  places 
après  les  tempêtes.  Cet  habitant  des  grands  fonds  est  telle- 
ment huileux,  qu'on  ne  peut  le  manger;  les  indigènes  le 
font  bouillir  et  en  tirent  une  huile  qui  se  débite  en  Chine. 

GOMERCOLLY.  ville  de  l'Inde  anglaise  (Bengale  [prov. 
de  Calcutta]),  non  loin  du  Gange,  sur  son  sous-affluent  la 
Garaï;  6.040  hab.  Ancienne  factorerie  de  la  Compagnie  dec 
Indes-Onen  taies. 

GOMERRE  (Léon-François),  peintre  français,  né  àTrélon 
(Nord)  en  1850,  élève  de  Cabanel.  Il  remporta,  en  1875,  le 
prix  de  Rome;  le  sujet  du  concours  était  :  l'Ange  a7inon- 
çant  aux  bergers  la  naissance  du  Christ.  Samson  et  Dalila, 
peinture  exposée  en  1881,  lui  valut  une  médaille  de  2' classe, 
et  fut  achetée  par  sa  ville  natale;  Albine  morte  et  une 
Etoile  (1882)  [cette  dernière  toilo  eut  un  grand  succès]  ;  Si- 
lène et  les  Bacchantes  ;  Portrait  de  M^'"  Achille  Fould,  en  ja- 
ponaise rose  et  or  sur  fond  rose  (1883)  ;  Madeleine  ;  Pierrot, 
etfet  de  blanc  sur  blanc  qui  fut  très  remarqué  (1884)  ;  deux 
Portraits  de  femme  (1885);  l'Eté  et  l'Automne,  panneaux 
décoratifs  pour  la  mairie  du  IV  arrondissement  do  Pa- 
ris (1886);  etc. 

GoMES  (Naialis),  littérateur  italien.  V.  Conti  (Noél). 

COMESPERME  [sp^^rm')  n.  m.  Genre  do  polygalacéos, 
comprenant  une  vingtaine  d'espèces,  qui  croissent  au  Bré- 
sil ou  en  Australie,  il  On  dit  aussi  comospermk. 

COMESSATION  {im'-sa-si-on  —  lat.  comessalio  ;  do  cum, 
avec,  et  edere,  supin  esum,  manger)  n.  f.  Grand  festin, 
débauche  de  taldu.  [^Vieux.) 

COMESTEUR  {mè-steur  —  rad.  comestion)  n.  m.  Gour- 
mand ;  grand   mangeur,  ii   Dissipateur.  (Inus.) 

COMESTIBILITÉ  [mè-sti)  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est 

cuiiwstiltli'. 

COMESTIBLE  {mf>-stibl'  —  du  lat.  comestum^  supin  do 
coiitedere,  manger)  adj.  Qui  peut  so  manger,  qui  est  pro[>ro 
à  l'alimentation.  (Ne  so  dit  que  des  aliments  do  l'homme)  : 
Denrées  comkstiblbs.  Champignons  combstibi.es. 

—  n.  m.  :  Magasiji  de  comkstihlks.  h  Colloctiv.  Ensemble 
dos  substances  consacrées  à  l'alimentation  :  L'inspection 

du   COMKSTini.K. 

—  Anton,  immangeable,  vénéneux. 

COMESTION  {mè-sti-on  —  lai,  comestio  ;  do  comedere, 
sujiin  comestum,  manger)  u.  m.  Action  do  manger.  ^Pou 

usité.) 

GOMESTOR  (Pierre),  ou  le  Mangeur,  ainsi  nommé 
de  sa  iirudigiouso  avidité  de  lecture;  tliéologien  français, 
né  ù  Troyes,  mort  à  Paris  on  U'JB.  Il  devint  directeur  do 
l'écolo  do  théologie  de  Paris  ot  écrivit  un  abrégé  do  l'his- 
toire sainte  avec  commentaires,  Scliolastica  historia,  dont 
lo  succès  fut  prodigieux.  Imprimé  pour  la  première  fois  à 
Utrecht  (1473)  ot  souvent  réédité,  u  a  été  traduit  en  fran- 
çais, on  H94,  par  Guyard  des  Moulins,  sous  lo  tilro  de  lu 
liiblc  historiée. 

COMÉTAIRE  (f'V)  adj.  Qui  concerne  los  comètes,  qui 
appartient  aux  comètes  :  Ellipse  coMfÏTAmK.  Système  co- 
MKTAiRK.  Clairaxtt  ouvrit  une  ère  nouvelle  pour  l'astronomie 
coMÉTAiRK.  (Arago.) 

COMÈTE  (lat.  rometa;  gr.  komètês,  do  komê,  chevelure) 
n.  aiij.  fém.,  autrof.  masc.  Astron.  Astre  errant,  décri- 
vant autour  du  soloil  une  ellipse  très  allungéo,  ot  qui  est, 
le  plus  souvent,  accompagné  d'un  appendice  lumin4Mix 

appelé  qurue. 

—  Fam,  Brancard  couvert,  sur  lequel  ou  porto  au  cimo- 
tièro  los  corpH  doa  petits  (.'nfaulii. 


—  Arg.  Vagabond  (à  cause  do  ses  habitudes  errantes). 
Il  Individu  fjui  est  considéré  par  les  iouours  comme  por- 
tant la  déveiDO.  Il  Tirer  des  plans  sur  la  comi'te.  S'ingénier 
à  trouver  un  moyen  de  réussir  à  quelque  cho.se. 

—  Blas.  Figure  héraldique  en  forme  d'étoile  à  huit  rais, 
dont  un,  toujours  inférieur,  beaucoup  plus  long  (ordinai- 
roment  trois  fois  la  longueur  des  autres 
rais},  est  ondulé,  forme  une  queue.  [Kilo 
peut  être  en  bande,  en  barre,  en  pal  (sa 
liosition  la  plus  fréquente),  versée,  con- 
tournée, etc.] 

—  Comm.  Ruban  étroit  et  satiné, 
qui  a  beaucoup  d'apprôt.  il  Vin  de  la 
comète,  Vin  do  la  récolte  de  1811,  année 
remarquable  par  l'excellence  des  vins, 
aussi  bien  que  par  l'apparition  d'une 
célèbre  comète. 

—  Jeux.   Le  jeu  de  la  comète  est  un        D'argent  à,  une 
jeu  de  cartes  très  complifjué  :  il  exige     comôle  de  pourpre, 
â  la  fois  beaucoup  d'intelligence  et  une 

grande  mémoire.  (Il  a  été  inventé  sous  Louis  XV  et  a  joui 
'ongtemps  d'une  grande  vogue.  Ce  jeu  a  été  complète- 
ment abandonné.  On  l'a  remplacé  par  lo  nain  jaune.) 

—  Pyrotechn.  Sorte  de  fusée  volante,  laissant  derrière 
elle  uno  traînée  lumineuse. 

—  Encycl.  Les  comètes  {astres  chevelus)  sont  générale- 
ment télescopiques  ;  à  peine  si  un  dizième  d'entre  elles 
sont  visibles  à  l'œil  nu.  En  tout  cas,  elles  se  composent 
d'une  tête  et  d'une  queue  :  dans  la 
tf'te,  le  noyau  A,  d'asp.oct  stellaire, 
où  parait  condensée  la  masse  de 
la  comète  et  la  chevelure  B,  dont 
l'éclat  va  en  diminuant  vers  la  péri- 
phérie. La  queue  C  est  nébuleuse, 
parfois  très  longue  :  colle  de  la  co- 
mète de  1843  atteignait  deux  fois  la  distance  de  la  Terre 
au  Soleil;  elle  semble  formée  do  matière  très  subtile, 
laissant  transparaître  los  étoiles  les  plus  faibles  sans 
faire  dévier  les  rayons  lumineux.  Enlîn,  le  spectre  lumi- 
neux de  toutes  les  comètes  présente  un  caractère  com- 
mun ;  continu  avec  trois  bandes  brillantes  principales,  il 
indique  dans  l'astre  la  présence  d'hydrocarbures  gazeux, 
rendus  lumineux  par  la  chaleur  ou  l'étincelle  électrique; 
et  parfois  la  présence  de  raies  de  Fraunhofer  prouve  que 
l'éclat  est  dû,  en  partie,  à  la  lumière  solaire  réfléchie. 

La  queue  de  la  comète  est  constamment  opposée  au 
Soleil  S,  comme  si  un  souffle,  émanant  de  celui-ci,  rejetait 
à  l'opposé   les  particules  les  plus 
ténues  de  la  comète.  Depuis  New- 
ton, la  première  hypothèse  d'une 
force  répulsive  issue  du  Soleil  pour 
former  la  queue   a  été   faite  par 
Brandès,  magistralement  dévelop- 
pée par  Bossel  et  perfectionnée  en- 
core par  Pape,  Vinnecke,  Bredic-      /  \ 
kin.  Sans  se  préoccuper  de  quel-     ,' 
que  s    faibles    queues    anormales     •'  \ 
tournées  vers  le  Soleil,  on  peut, 

avec  Bessel,  donner  une  origine  électrique  aux  forces  qui 
président  aux  phénomènes  cométaires;  cependant,  pour 
expliquer  la  formation  des  appendices  et  les  mouvements 
pendulaires  constatés  dans  quelques  comètes,  on  peut, 
avec  Norton,  Gall,  Marcuse,  etc.,  les  assimiler  à  ceux  de 
l'aiguille  aimantée  et  faire  intervenir  simultanément  l'élec- 
tricité et  le  magnétisme. 

Newton,  en  cherchant,  à  l'inverse  de  Kepler,  la  détermi- 
nation de  la  courbe  décrite  par  un  astre  soumis  à  l'attrac- 
tion du  Soleil,  constata  que  ce  pouvait  être  une  ellipse 
quelconque,  très  allongée,  même  une  parabole.  D'ailleurs, 
il  imagina  do  calculer  une  orbite  paraoolique  plus  simple, 
assimilable  à  l'ellipse  allongée,  lorsque  la  comôto  vient 
près  du  Soleil,  au  sommet  do  sa  trajectoire,  dit  périhélie  ; 
ses  vues  furent  confirmées  à  l'apparition  de  la  comète  de 
1680,  observée  sur  un  premier  arc,  perdue  dans  les  rayons 
du  Soleil,  et  retrouvée  sur  un  autre  arc  de  la  mémo  para- 
bole. Newton  recommanda  do  calculer  alors  les  éléments 
des  comètes  observées  ;  si  l'on  peut  alors  constater  qu'une 
nouvelle  comète  suit  la  même  route  qu'une  ancienne,  elles 
seront  toutes  deux  identiques  et  l'intervalle  dos  doux  ap- 
paritions donnera  la  durée  do  la  révolution  sidérale.  C'est 
ce  que  fit  Halley,  qui  put  identifier  ainsi  la  comète  appa- 
rue on  1682,  et  déterminer  sa  période  de  soixante-seize  ans  ; 
son  mouvement  est  rétrograde,  elle  peut  s'approcher  du 
Soleil  plus  que  Vénus  ot  s'en  écarter  plus  que  Neptune. 

Jusque-là,  on  no  savait  guère  utiliser  les  nombreuses 
observations  sans  faire  un  choix  arbitraire;  c'est  à  Mes- 
sior,  rinfatigablo  chercheur  de  comètes,  que  l'on  doit  la 
première  comôto  à  courte  période  (1770,  Lexell)  et,  sur  los 
beaux  calculs  de  Lexell,  Laplaco  fonda  son  immortelle 
théorie  de  la  capture  des  comètes,  traitée  seulement  dans 
toute  sa  généralité  par  Tisserand  ot  Callandroau.  Cette 
comôto  a  été  perdue  depuis,  malgré  les  recherches  do 
Loverrior,  Chandlor,  Hadau,  etc.  Enfin,  avec  Olbers  et 
Gauss,  on  peut  calculer  rapidement  los  orbites  :  en  1815, 
la  comète  d'Olbers,  reconnue  tout  de  suite  comme  ellip- 
tique, familiarise  avec  l'idée  do  courtes  périodes  do  révo- 
lution dans  los  comètes  à  mouvement  direct. 

La  comète  d'Encke,  à  courte  période,  n'arrive  jamais 
assez  près  do  Jupiter  i>our  expliquer  la  singularité  de  son 
orbito;  Encko  admit  rintorvoniion  d'autres  forces  que 
celles  do  la  gravita- 
tion, et  cet  astre  a 
déterminé  los  belles 
roc  h  orclios  de  do 
Aston  et  Backtund. 
La  comète  Brorsen 
a  également  donné 
lieu  aux  plus  intéres- 
sants travaux. 

Si  elles  no  peuvent 
plus  être  considérées 
comme  do  mauvais 
augure,  les  comètes, 
dans  lo  système  so- 
laire, no  présentent 
|ias  riiannonie  dos 
planètes  ;  ta  tig.  I, 
montrant  les  trajoc- 
toires  do  quol(|Uos- 
unoH,  à,  faibles  inctinai.sons,  montre  l'oni'linvAtremonC  dos 
orbites  et  la  variété  du  sons  do  rotation.  Los  planôlos  su- 
bissont  do  faibles  déformatious  »uus  liutluonoo  du  Soloil, 


COMÉNIOUE   —   COMÈTE 

car  leurs  excentricités  sont  faibles,  c'est-à-dire  leur  dis- 
tance au  Soloil,  presque  constante,. et  leur  grande  masse, 
avec  forio  densité,  leur  fait  occuper  un  petit  esi)ace.  C'est 
tout  le  contraire  pour  les  comètes  :  ainsi,  celle  de  1843  est 
vouuo  rusor  la  surface  .solairo  à  une  distance  inférieure  à 


Diffrrents  aspccla  do  la  comète  Pona.  au  voieinfifn'  dp  sr^n  p.isaa^e 
au  périhélie. 

1/6  du  rayon  du  Soleil.  On  s'explique,  alors,  les  variations, 
parfois  très  rapides  d'aspect  et  de  coloration  ;  les  déforma- 
tions les  plus  importantes  ont  lieu  près  du  périhélie  :  elles 
peuvent  avoir  plusieurs  queues  et  même,  comme  les  co- 
mètes Biela  (1882),  Brooks  (1889),  se  séparer  en  plusieurs 
noyaux,  parfois  en  une  infinité  de  petites  parties  formant 
un  essaim  de  matériaux  cométaires,  origine  possible  d'une 
pluie  d'étoiles  filantes  (Biela). 

La  comète  se  disperse  en  fusant  pour  ainsi  dire  par  les 
deux  bouts;  parfois  encore,  comme  dans  la  comète  de 
Donati,  le  noyau  peut  intercepter  le  passage  des  molé- 
cules chassées 
f>ar  le  Soleil  et 
aisse  derrière 
soi  une  traînée 
obscure. 

Par  l'expli- 
cation du  beau 
critérium  de 
Tisserand,  on 
constate  do 
plus  en  plus, 
parmi  les  co- 
mètes à  courte 
période,  l'exis- 
tence do  grou- 
pes (|ui  parais- 
sent provenir 
do  la  désagré- 
gation des  co- 
mètes dans  lo 
voisinage  do 
Jupiter;  après 
Kocho  .  chan- 
dlor, Luc  Pi- 
cart,  Callandroau  a  pu  apprécier,  d'une  manière  générale, 
l'influence  de  la  trajectoire  décrite  par  lo  noyau,  et  me- 
surer, en  quelque  sorte,  l'i'ienilue  de  la  sphère  do  stabi- 
lité do  la  comète  aux  difl'orents  points  de  son  orbito. 

Si  les  idées  do  Kant  sur  los  excentricités  n'ont  pas  été 
vérifiées  par  los  découvertes  d'Uranus  ot  do  Nepiuuo,  il 
admettait  bien,  au  point  do  vue  cosmogoniquo,  que  los 
comètes,  appartenant  au  système  solairo,  se  sont  formées, 
comme  les  planètes,  ù  une  grande  distance  ot  dans  un 
nïiliou  raréfié,  permettant  la  grande  inclinaison  il'un  mou- 


Traïmîc  ubscurc  derrière  lo  nyyaii- 


ConiiVto  do  lâBl. 

vomont  très  oxcontriquo;  la  volatilité  m<^mn  do  cotto  «la- 
lière  détorniiiio  la  chevelure  et  la  queue.  Do  mémo,  les 
vapeurs  terrestres  légères,  chassées  de  réi|uauMir  par  la 


chaleur,  iront  ho  rassembler  aux  polos  on  aurores  boréales 
is  noml)r< 

aslro  chevelu. 


et,  plus  nombreuses,  donneront 


J)ôlos 
L  la 


Torro  l'aspect  U'uu 


La  nébulouso  do  Laplaco,  ollipsoldnlo  ot  lioiitéo  quand 
lu  foroo  coutrifugo  détruit  l'attructiou  cootralo,  no  pouvait 


D'argrent  à  une  étoile 

d  azur  de  huit  rais 

comêlée. 


COMÉTÉ   —  COMIQUE 

engendrer  que  des  orbes  circulaires;  mais,  pour  lui,  les 
comèies,  parvenant  dans  notre  système  qui  leur  est  étran- 
ger, décrivent  des  spirales  autour  des  planètes  en  forma- 
tion, viennent  se  fondre  avec  elles  en  détruisant  la  régu- 
larité de  leurs  orbites.  L'origine  des  comètes,  étrangère 
au  svstème  solaire,  est  peut-être  l'opinion  la  plus  accré- 
ditée" et  la  plus  conforme  aux  travaux  de  Leverrier  ;  cepen- 
dant, la  théorie  la  plus  complète  est  due  à  Schiaparelli,  qui 
conclut  que,  sans  appartenir  directement  peut-être  au 
système  solaire,  au  moins  les  comètes  ont  dû,  dès  l'ori- 
gine, accompagner  le  Soleil  dans  sa  course,  animées  de 
vitesses  à  peu  près  égales  à  la  sienne. 

Comètes  (Lettre  sur  les),  par  Pierre  Bayle.  —  Dans 
cet  ouvrage,  publié  en  1682  à  l'occasion  de  la  comète  de 
1680,  et  qui  avait  pour  objet  de  prouver  que  ces  météores 
ne  peuvent  avoir  aucune  influence  ni  morale  ni  physique 
sur  notre  globe,  l'auteur  se  donne  la  liberté  d'aborder 
toutes  les  questions  de  métaphysique,  de  morale,  de  théo- 
logie, d'histoire  et  de  politique.  Il  y  soutient  ces  deu.v 
thèses,  singulièrement  hardies  pour  l'époque  :  nn  athée 
peut  être  un  honnête  homme ,  et 
une  société  d'athées  pourrait 
exister;  l'âme  déchoit  moms  par 
l'athéisme  que  par  l'idolâtrie  et  la 
superstition. 

COMÉTÉ,  ÉE  adj.  Se  dit  de  toute 
pièce  héraldique  dont  une  branche 
est  semblable  à  une  queue  de  co- 
mète. (Pour  les  astres,  ce  mot  est 
synon.  de  caudé.) 

—  n.  m.  ;  Le  comété  est  l'attri- 
but de  toute  pièce  dont  les  branches 
ressemblent  à  la  queue  d'une  comète. 
(G.  de  Genouillac.) 

COMÈTES  {têss  —  du  gr.  komètês, 
chevelu)  n.  m.  Genre  de  paronychiées,  comprenant  des 
herbes  annuelles  qui  croissent  dans  les  plaines  de  l'Asie 
et  de  l'Afrique  tropicale. 

COMÉTHO.  Myth.  gr.  Fille  de  Ptérélaos,  roi  des  Télé- 
boens.  (Devenue  amoureuse  d'Amphitryon,  qui  assiégeait 
Taphos,  elle  trahit  Ptérélaos  en  lui  coupant  le  cheveu  d'or 
dont  dépendait  sa  destinée,  et  livra  la  ville  à  l'ennemi. 
Amphitrvon,  indigné  de  cette  perfldie,  la  fit  mettre  à  mort.) 
—  Prêtresse  d'Artémis  Triclarie.  (Elle  fut  frappée  de  mort 
subite  au  pied  de  l'autel  de  la  déesse,  ainsi  que  Méla- 
DÏppe  de  Patras,  qui  lui  avait  fait  violence  dans  le  temple 
même.  Une  effroyable  épidémie  s'ensuivit  ;  sur  l'ordre  de 
l'oracle,  les  habitants  dos  trois  villes  d'Aroé,  d'Anthée  et 
de  Messatis  instituèrent  les  triclaries,  fête  dans  laquelle 
on  immolait  à  Artémis  un  jeune  homme  et  une  jeune  fille 
de  Patras.  Cet  usage  barbare  fut  aboli  par  Eurypyle.) 

COMETIA  (si)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées,  tribu  des 
phyllanthées,  renfermant  des  arbustes  glabres  de  Mada- 
gascar. 

COMÉTOCORE  (de  comète,  et  du  gr.  korê,  pupille)  n.  f. 
Pupille  qui  présente  l'apparence  d'une  comète,  par  suite 
de  la  division  de  l'iris. 

COMÉTOGRAPHE  (de  comète,  et  du  gr.  graphein,  écrire) 
n.  m.  Astronome  qui  a  écrit  des  ouvrages  spéciaux  sur 
les  comètes.  (Vieux.) 

COMÉTOGRAPHIE  (rad.  cométographe)  n.  f.  Science 
qui  traite  des  comètes.  Il  On  dit  aussi,  dans  le  même  sens, 

COMÉTOLOGIK. 

COMÉTOGRAPHIQUE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cométo- 
graphie.  ii  Ou  dit  aussi  cometologique. 

COMETTANT  (Jean-Pierre-Oscar),  musicien  et  écrivain 
français,  né  à  Bordeaux  en  1819,  mort  à  MontiviUiors  en 
1898,"  fut  élève  d'Elwart  et  de  Carafa  au  Conservatoire; 
après  quoi,  il  se  livra  à  l'enseignement  musical,  à  la  com- 
position et  à  la  littérature.  Un  voyage  qu'il  fit  en  Amé- 
rique lui  donna  l'idée  de  son  premi'er  livre  :  Trois  ans  aux 
Etats-Unis  (1857).  Il  publia  successivement  :  le  Nouveau 
Monde  (1861);  les  Cimlisations  inconnues  (1863);  l'Amé- 
rique telle  qu'elle  est  (1864)  ;  te  Danemark  tel  qu'il  est  (1865); 
Voyage  pittoresque  et  anecdotique  aux  Etats- UtIs  d'Amé- 
rique (1865);  De  haut  en  bas,  impressions  pyrénéennes 
(1868);  Histoire  d'un  inventeur  au  xviii"  siècle  [Adolphe 
Sax]  (1860);  Musique  et  musiciens  (1862);  la  Propriété  in- 
tellectuelle (1857);  la  Musique,  les  Musiciens  et  le<  Instru- 
ments de  musique  chez  les  différents  peuples  du  monde 
(1869);  etc.  Comettant  a  tenu  pendant  plusieurs  années 
le  feuilleton  musical  du  «  Siècle  »,  et  a  collaboré  à  un 
grand  nombre  de  journaux  de  musique.  Comme  compo- 
siteur, il  a  publié  de  nombreuses  romances,  des  morceaux 
de  genre  pour  piano,  trois  recueils  d'études  pour  cet  instru- 
ment, des  morceaux  religieux,  des  chœurs,  etc. 

COMQAIX  (saint).  Hist.  relig.  V.  Congal. 

COMICES  fdu  lat.  comitium;  de  cum,  avec,  et  ire,  aller) 
n.  m.  pi.  Antiq.  rom.  Assemblée  du  peuple,  pour  les 
affaires  dont  il  avait  la  décision  :  comices  curiates  ou  par 
curies,  comices  par  centuries,  comices  par  tribus  :  L'ou- 
verture des  coMicES  ne  se  faisait  jamais  à  Rome  sans  que 
l'on  eût  pris  les  auspices.  (Machiavel.)  Il  Champ  des  co- 
mices. Champ  do  Mars,  oil  se  tenaient  les  comices,  il  Sing. 
Un  COMICE. 

—  Par  anal.  Réunion  des  électeurs  pour  nommer  les 
membres  des  assemblées  délibérantes,  etc.  :  La  France 
vient  de  se  réunir  dans  ses  comices. 

—  Par  cxt.  Réunion  dans  laquelle  des  individus  exer- 
çant une  même  industrie  délibèrent  ensemble  sur  des 
questions  relatives  â  cette  industrie,  ou  délivrent  des  ré- 
compenses :  Comices  agricoles.  Comices  industriels. 

—  Encycl.  Hist.  rom.  Les  assemblées  du  peuple  à  Rome 
*   ont  été  constituées  par  curies,  par  centuries  et  par  tribus. 

I^es  réunions  étaient  appelées  contiones  ou  comitia.  Dans  la 
contio,  on  délibérait  sans  voter  ;  dans  les  comices,  on  votait. 
I.,os  comices  no  pouvaient  être  réunis  que  certains  jours 
Idies  comilialis)  déterminés  par  les  pontifes.  On  consultait 
les  auspices  avant  la  séance,  et  celle-ci  était  remise  si  les 
auspices  étaient  défavorables.  Le  vote,  d'abord  public,  de- 
vint secret  au  vu"  siècle  do  Rome. 

I«  Comices  par  curies.  Ils  étaient  constitués  par  les 
trente  curies  qui  éuient  les  divisions  de  la  cité.  Les  plé- 
béiens étaient  probablement  exclus  do  ces  assemblées;  en 
tout  cas,  la  prépondérance  y  appartenait  aux  patriciens. 
Los  comitia  cunata  se  réunissaient  au  Comitium,  qui  était 
nne  partie  du  Borum.  Lo  vote  se  faisait  curialim  (par  curie) 
ot,  dans  chaque  curie,  viritim  (par  homme).  Los  principales 


attributions  des  comices  curiates  étaient  de  confirmer  les  | 
lois  votées  par  le  sénat  [leges  curintie),  de  décider  do  la 
guerre,  d'élire  le  roi,  et  de  lui  couférc-  l'imperium;  ils 
accordaient  et  retiraient  le  droit  de  cité,  et  statuaient  sur 
les  abrogations.  Enfin,  les  testaments  se  faisaient  devant 
les  comices  {calatis  comitiis). 

2»  Comices  par  centuries.  Cette  forme  d'assemblée  a  eu 
pour  base  la  division  des  citoyens  en  classes  et  en  cen- 
turies. CV.  cens,  et  centurie.)  Quoique  comprenant  l'en- 
semble des  citoyens,  cette  assemblée  fut,  au  début,  aristo- 
cratique. Chaque  centurie  avait  un  suffrage  formé  par 
la  majorité  des  voix  des  individus  qui  la  composaient. 
Mais  les  équités  et  les  citoyens  de  la  première  classe, 
c'est-à-dire  les  plus  riches,  disposaient  à  eux  seuls  de  la 
majorité  des  suffrages.  Los  seniores,  quoique  moins  nom- 
breux, avaient  le  même  nombre  de  suffrages  que  les 
juniores.  Une  réforme,  que  l'on  place  vers  le  m"  siècle 
avant  J.-C,  modifia  l'organisation  des  comices  par  cen- 
turies dans  un  sens  démocratique.  Ces  assemblées  se 
réunissaient  au  champ  de  Mars.  Le  rôle  des  comices  par 
curies  devint  de  plus  en  plus  restreint,  et,  sous  Cicéron, 
leurs  attributions  furent  confiées  à  trente  licteurs.  Les 
comices  centuriates  avaient  donc  prévalu  en  fait.  Mis  en 
possession  du  droit  d'élire  les  consuls,  ils  s'attribuèrent 
peu  à  peu  la  nomination  des  divers  magistrats.  La  com- 
pétence législative  des  comices  centuriates  fut  de  bonne 
heure  partagée  avec  les  comices  par  tribus.  Au  point  de 
vue  judiciaire,  c'était  devant  les  comices  par  centuries 
qu'était  exercé  le  jus  provocationis,  qui  était  un  appel 
contre  les  décisions  des  magistrats. 

3°  C'imices  par  tribus.  Depuis  la  création  du  tribunat  de 
la  plèbe  et  de  rédilité(494  av.  J.-C),  les  plébéiens,  orga- 
nisés en  corporation,  avaient  des  réunions  (concilia  plebis), 
élisaient  leurs  chefs  et  votaient  des  décrets  obligeant  les 
membres  de  la  corporation  {plébiscita).  Après  la  loi  Valeria 
Horatia  (449  av.  J.-C),  les  concilia  plebis  se  transformè- 
rent en  comices  tributes.  Présidés  par  les  consuls  ou  les 
préteurs,  ils  comprenaient  les  membres  des  trente-cinq 
tribus  {p(ipulus)  et  s  'appelaient  comitia  tributa.  Présidés 
par  dos  magistrats  de  la  plèbe,  ils  étaient  censés  ne  com- 
prendre que  la  plèbe  et  avaient  gardé  le  nom  de  concilia 
plebis.  En  réalité,  la  distinction  était  surtout  nominale.  Le 
lieu  de  réunion  était  lo  Forum.  Le  vote  avait  lieu  tributim, 
dans  chacune  des  tribus  viritim.  Au  début,  obligatoires 
seulement  pour  la  plèbe,  les  plébiscita,  votés  dans  les 
concilia  plebis,  eurent  force  de  loi,  depuis  la  loi  Valeria 
Horatia,  quand  ils  étaient  ratifiés  par  le  séaat.  En  339 
avant  J.-C,  la  loi  Publicia  Philonis  rendit  la  patrum  auc- 
toritas  préalable  pour  les  plébiscites;  la  loi  Hortensia 
(286  av.  J.-C.)  abolit  même  cette  obligation.  Dès  lors,  les 
concilia  plebis  et  les  comices  tributes  furent,  jusqu'à 
l'Empire,  le  véritable  organe  législatif  du  peuple  romain. 
A  ce  moment,  ils  perdirent  leur  compétence  judiciaire:  lo 
pouvoir  législatif  passa  au  sénat  et  à  l'empereur;  enfin, 
la  nomination  des  magistrats  fut  enlevée  au  peuple  et 
attribuée  au  sénat.  Les  comices  ne  furent  plus  réunis  que 
pour  remplir  de  simples  formalités. 

—  Temps  mod.  Comices  agricoles.  On  nomme  ainsi,  en 
France,  les  associations  formées  par  des  propriétaires 
ruraux  ou  des  cultivateurs,  dans  le  but  de  favoriser  le  dé- 
veloppement de  l'agriculture.  Elles  organisent  des  con- 
cours et  donnent  aux  agriculteurs  des  encouragements 
(médailles  ou  primes  en  argent).  Les  comices  agricoles  ne 
datent  que  du  milieu  du  xvill"  siècle.  Supprimés  en  1793, 
ils  furent  encouragés  par  Decazes,  ministre  de  l'intérieur, 
en  1819.  La  loi  des  20-25  mars  1851  réorganisa  les  comices 
et  les  chargea  d'élire  les  membres  des  chambres  d'agri- 
culture. Le  décret  du  25  mars  1852  leur  enleva  cotte  attri- 
bution. Les  comices  sont  aujourd'hui  des  associations  sans 
caractère  officiel,  ayant  des  assemblées,  une  caisse,  et 
contractant  librement  avec  les  tiers  ;  ils  fonctionnent  eu 
vertu  de  statuts  autorisés  qu'ils  sont  tenus  de  respecter 
dans  leurs  rapports  avec  1  autorité  administrative. 

COMICIAL  ou  COMITIAL,  ALE,  AUX  (iî-aC)  adj.  Antiq. 
rom.  Qui  a  rapport  aux  comices  :  Assemblée  comiciale. 

Jours  COMICIAUX. 

—  Patbol.  Maladie  comiciale,  Epilepsie,  ainsi  nommée 
par  les  Romains  parce  qu'un  accident  d'épilepsie  survenu 
pendant  la  tenue  d3s  comices  faisait  séparer  l'assemblée. 

COMIFËRE  (du  lat.  coma,  chevelure,  et  ferre,  porter)  adj. 
Bot.  Qui  porte  une  chevelure. 

COMILLAH  ou  COMMILLAH,  ville  de  l'Inde  anglaise 
(Bengale),  sur  lo  Gouniti,  affluent  du  Megma;  13.370  hab. 
Cour  de  justice  ;  manufactures  de  coton. 

COMILLAS,  ville  d'Espagne  (Vieille-Castille  [prov.  de 
Santanderj),  sur  l'océan  Atlantique;  2.340  hab.  Mines  de 
zinc  ;  petit  port  de  pêche  et  de  commerce. 

COMIN  n.  m.  Bot.  Forme  ancienne  du  mot  cumin. 

COMINES,  ville  située  sur  la  frontière  de  France  et  de 
Belgique,  séparée  par  la  Lys  en  deux  parties  :  l'une  fran- 
çaise, et  l'autre  belge.  La 'partie  française  est  comprise 
dans  le  département  du  Nord,  arr.  et  à  15  kilom.  de  Lille  ; 
la  partie  belge,  dans  la  Flandre  occidentale,  arr.  admin. 
et  judic.  d'Ypres.  La  population  est  de  7.527  hab.  du  côté 
français  et,  du  côté  belge,  de  4.819  hab.  {Cominois,  oises.) 
Ch.  de  f.  Nord.  Industrie  active  ;  fabrique  de  cordons  en 
fils  de  lin,  distilleries,  tanneries,  brasseries. 

Prise  par  les  Français  en  1197,  Comines  fut  occupée, 
en  1658,  par  Turenne  et  cédée  à  la  Franco  par  lo  traite 
d'Utrecht.  Ruines  du  château  où  naquit  l'historien  Phi- 
lippe de  Comines;  beffroi  du  xiv*  siècle. 

Comines  (Philippe  de  La  Clyte,  sire  de),  chroniqueur 
français,  né  au  château  de  Comines  (Nord)  en  1445,  mort 
au  château  d'Argenton  (Doux-Sèvres)  en  1509.  Il  entra  au 
service  de  Charles  le  Téméraire  en  1464  ;  mais,  on  1468,  à 
la  fameuse  entrevue  de  Péronno,  Comines  découvrit  on 
Louis  XI  le  maitro  qui  convenait  à  son  esprit,  et,  dès  ce 
moment,  travailla  à  se  f.iiro  bien  venir  do  lui.  Il  y  parvint 
en  1472.  Louis  XI  et  Comines  étaient  les  deux  caractères 
les  mieux  faits  pour  se  convenir;  le  roi  de  France  eut  en 
Comines  lo  conseiller  et  le  confident  qu'il  avait  souhaité.  11 
lo  combla  de  faveurs  cl  do  dons,  lo  fit  sénéchal  de  Poitou 
on  1476.  A  la  mort  de  Louis  XI  (1483),  Comines  fut  nommé 
membre  du  conseil  de  régence  durant  la  minorité  de 
Charles  VIII  ;  mais,  ayant  pris  le  parti  dos  princes  ligués 
contre  Anne  do  Beaujeu,  il  fut  chassé,  puis  arrêté  en  1486 
ot  emprisonné  d'abord  à  Loches,  puis  à  Paris.  Comines 
était,  néanmoins,  homme  do  trop  rare  valeur  ot  do  trop 
grande  oxpérienco  dans  les  affaires  do  l'Etat  pour  demeurer 


136 

longtemps  en  disgrâce  :  Cliarles  VIII  le  rappela,  lui  fit 
prendre  part  à  la  conclusion  du  traité  de  Senlis  (1493),  l'en- 
voya à  Venise  pour  préparer  l'expédition  d'Italie;  avant 
la 'bataille  de  Fornoue,  il  servit,  durant  les  négociations 
préliminaires,  d'intermédiaire 
d'un  camp  à  l'autre.  Puis  il 
retomba  en  disgrâce,  et  se  re- 
tira au  château  d'Argenton, 
oil  il  mourut.  Ce  château  lui 
avait  été  apporté  en  dot  par 
sa  femme,  Hélène  de  Cham- 
bes,  de  la  maison  dos  comtes 
de  Montsoreau. 

—  BiBUOGR.  V.  la  liste  des 
nombreuses  publications  re- 
latives à  Comines,  dans  lo 
hépertoire  des  sources  histo- 
riques du  moyen  âge  de  l'abbé 
V.  Chevalier. 

Comines  (Mémoires  de 
Philippe  de),  rédigés  par 
l'auteur  durant  ses  années 
de  disgrâce.  Ces  mémoires, 
qui   embrassent    les    années  f 

1464-1498,    contiennent,    par  Comines. 

conséquent,    les    règnes    de 

Louis  XI  et  de  Charles  VIII.  La  partie  consacrée  à 
Louis  XI  est  très  supérieure  à  la  suivante  :  Comines 
semble  avoir  été  créé  pour  comprendre  Louis  XI  et  nous 
laisser  le  portrait  protondément  fouillé  de  ce  roi  d'un  ca- 
ractère unique  dans  les  annales  de  la  Franco.  Une  première 
partie  des  mémoires  (1464-148G)  fut  rédigée  de  1488  à  1493; 
fa  seconde  partie  (1492-1498)  fut  écrite  par  le  chroniqueur 
vers  la  fin  de  sa  vie.  Sans  comparer  Comines  à  son  con- 
temporain Machiavel,  on  peut  dire  que,  comme  lui,  il  est 
peu  sensible  â  l'idée  du  bien  et  du  mal.  Ce  qui  l'intéresse, 
c'est  l'habileté  de  l'homme  d'Etat  à  diriger  les  affaires  et 
les  hommes  ;  et  cette  habileté,  il  sait  la  démêler  d'un  esprit 
subtil  et  aigu.  La  morale  et  la  vertu  ont  peu  de  place  dans 
ses  préoccupations;  ce  qu'il  admire,  c'est  ladresse  poli- 
tique. Sainte-Beuve  a  appelé  Comines  «  le  premier  écrivain 
vraiment  moderne  ».  Et,  do  fait,  il  n'est  plus  un  chroniqueur 
qui  se  contente  de  narrer  les  faits,  mais  réellement  un 
historien  qui  étudie  les  événements  dans  leurs  causes  et 
leurs  conséquences  et  pénètre  les  caractères.  Son  style  est 
vif,  coloré  et  précis,  très  personnel,  et  c'est  le  rare  mérite, 
à  une  époque  où  toute  la  littérature  s'embarrassait  d'une 
lourde  imitation  des  anciens.  Montaigne  l'a  apprécié  en 
termes  parfaits  :  »  Vous  y  trouverez,  dit-il,  le  langage 
doux  et  agréable,  d'une  naïve  simplicité  ;  la  narration  pure 
et  en  laquelle  la  bonne  foi  de  l'auteur  reluit  évidemment, 
exempte  de  vanité  parlant  de  soi  et  d'affection  et  d'envie 
parlant  d'autrui;  ses  discours  et  exhortemcnts,  accom- 
pagnés plus  de  bon  zèle  et  de  vérité  que  d'aucune  exquise 
suffisance,  et,  tout  partout,  de  l'autorité  et  gravité,  re- 
présentant son  homme  de  bon  lieu  et  élevé  aux  grandes 
affaires.  »  La  première  édition  des  mémoires  de  Philippe 
de  Comines  fut  publiée  à  Paris  sous  le  titre  :  Cronique  et 
histoire  faicte  et  composée  par  messire  Philippe  de  Comines 
(1524).  L'édition  à  consulter  est  celle  de  la  Société  de 
l'histoire  de  France,  par  M'i"  Dupont  (Paris,  1841-1848). 

COMINO,  îlot  anglais  de  la  Méditerranée,  dans  le 
groupe  de  Malte,  entre  cette  île  et  celle  de  Gozzo. 

COMIQUE  (lat.  comicus;  gr.  kômikos)  adj.  Propre  à  la 
comédie,  qui  appartient  à  la  comédie  ou  aux  comédiens  : 
Auteur  ccmique.  Verve  comique. 

—  Masque  comique,  Visage  propre  à  la  comédie  :  Cer- 
tains acteurs  doivent  une  bonne  part  de  leur  succès  à  leur 
masque  comique.  Il  Chanson,  Chansonnette  comique.  Petite 
pièce  de  chant  écrite  et  mise  en  musique  pour  exciter  le 
rire,  n  Chanteur  comique.  Musicien  qui  chante  des  chan- 
sons de  ce  genre  ou  des  rôles  bouffons  dans  les  pièces  de 
théâtre. 

—  Par  anal.  Qui  reproduit  des  scènes  de  comédie  : 


—  Par  ext.  Plaisant,  plein  de  sel  :  Un  récit  comique. 
Il  Original,  bizarre,  singulier  :  Caractère  comique,  il  Ridi- 
cule, qui  prête  à  rire  :  Emportement  comique. 

—  Anton.  Dramatique,  tragique,  grave,  imposant,  sé- 
rieux, attendrissant,  émouvant,  intéressant,  onctueux,  pa- 
thétique, touchant. 

—  II.  m.  Caraclère  de  la  comédie  ou  des  divers  genres 
de  comédies  :  Les  poètes  tragiques  trouvent  quelquefois  le 
COMIQUE.  (Chateaubr.)  n  Saut  comique  ou  Comique  noble,  Ce- 
lui qui  est  inspiré  par  un  goût  cultivé  et  fondé  sur  des 
plaisanteries  fines  et  délicates,  n  Bas  comique,  Celui  qui 
résulte  de  plaisanteries  ou  de  moyens  plus  ou  moins  bas 
et  grossiers.  «Comique  bourgeois.  Celui  qui  résulte  de  la 
peinture  des  mœurs  bourgeoises,  il  Comique  de  caractère. 
Celui  qui  est  produit  par  le  développement  plaisant  donné 
aux  caractères  des  personnages.  Il  Comique  de  situation. 
Celui  qui  résulte  do  la  position  comique  dans  laquelle  on 
amène  les  personnages,  il  Comique  de  mots.  Celui  qui  est 
dû  à  l'assemblage  ou  au  caractère  plaisant,  bizarre,  inat- 
tendu des  mots  dont  on  se  sert. 

—  Manière  d'exprimer  ce  qui  est  plaisant  ou  ridicule  : 
Daumier avait  un  comique  cruel.  Il  Chose  comique,  côté  comi- 
que :  Le  COMIQUE  d'une  aventure,  d'un  récit. 

—  Autour  comique  :  Pour  bien  juger  des  comiques  grecs, 
il  faudrait  connaître  à  fond  les  défauts  des  Athéniens. 
(Rigault.)  Il  Acteur  ou  chanteur  comique. 

—  Comique  grime.  Acteur  qui  joue  les  rôles  comiques  de 
vieux  et  do  gi-imacicr,  rniur  lesquels  il  est  nécessaire  de 
se  grimer  le  visage,  n  Personne  qui  amuse,  qui  fait  rire 
les  autres  :  Ecolier  qui  est  le  comique  de  la  classe.  Il  Rôle 
d'acteur  comique  :  Jouer  les  seconds  comiques. 

—  Encycl.  Au  théâtre,  ceux  que  l'on  appelle  les  comiques 
ou  acteurs  comiques  n'ont  pas  besoin  d  être  plus  expres- 
sément caractérisés,  la  dénomination  étant  suffisamment 
expressive.  Dans  le  grand  répertoire,  c'ost-à-diro  la  co- 
médie classique,  on  en  distinguait  deux  catégories  spé- 
ciales :  les  premiers  comiques,  parmi  lesquels  on  comptait, 
comme  principaux  types,  Sganarelle,  du  Festin  de  Pierre; 
Mascanlle,  do  YElourdi  (Molière)  ;  Pasquin,  du  Dissipateur 
(Destouches);  Hector,  du  Joueur  (Rognard);  Labranche, 
do  Crispin  rival  de  son  maître  (Lo  Sage),  et  les  seconds  co- 
miques, tels  que  :  l'Olive,  de  la  Fausse  Agnès  (^Destouchcs)  ; 
Covielle,  du  llouri/eois  gentilhomme;  La  Flèclie,  do  l'Avare 
(Molière);  le  marquis,  du  Joueur  (Rognard);  puis  toute  la 


137 

catégorie  dos  crisi)iiis.  11  y  uvuil,  do  plus,  les  tîiiauciers  et 
les  grimes,  coinpronant  les  rôles  de  vieux  ridicules,  tels 
ijuo  Orgun,  Ar^aii,  Turcaret,  Bartliolo,  Basile,  etc.  Toutes 
ces  disliiictioiis  sont  niaiuteuaiU  Uéuiodêcs. 

Comique  et  lyrique  (Théâtre-Français).  Fondé  on 
1790  par  un  nonmiô  (Moment  de  Ijornaison,  co  petit  théâ- 
tre était  situo  A  I*aris,  à  l'anglo  dos  rues  do  Bondy  et 
de  Lancry ,  sur  remplacement  do  l'aucien  théâtre  des 
Variétés-Amusantes.  L'on  y  jouait  à  la  fois  la  comôdio, 
lo  drame,  lo  vaudeville  et  r'oi>ôra-comiquo.  Il  disparut 
dans  les  derniers  mois  tlo  1793.  Sa  sallo  resta  fermée  jus- 
qu'en 1795,  époipio  où  vint  s'y  installer  lo  théâtre  des 
Jeunes-Ariistes. 

COMIQUEMENT  adv.  D'une  façon  comique, 

GOMIR  n.  m.  .Sorte  do  bateleur  qui  allait  de  pays  en 
pays  L'Iiantor  les  vers  des  troubadours,  en  s'accompagaant 
de  quekiuo  instrument. 

GOMISA,  eomm.  d'Austro-Hongrie  (Dalmatie  [district 
de  LissaJ)  ;  3.900  liab.  Pêche  de  la  sardine. 

GOMISO,  bourg  du  royaume  d'Italie  (île  de  Sicile  [prov. 
de  Syracuse])  ;  19.335  hab.  Fabricjue  de  papier. 

COMITAT  [ta  —  du  bas  lat.  comiiaiiis,  dignité  do  comte) 
n.  m.  Subdivision  administrative  do  la  Hongrie. 

—  Encycl.  La  Hongrie  était  autrefois  et  est  restée  di- 
visée en  comitats,  analogues  aux  comtés  anglais;  on  en 
compte  63.  Le  comitat  a  une  vie  administrative  propre  et 
nomme  lui-môme  ses  fonctionnaires  inférieurs.  Les  deux 
fonctionnaires  supérieurs  sont  :  le  fœispan,  qui  sert  d'in- 
termédiaire entre  le  pouvoir  royal  et  l'assemblée  du  comi- 
tat, et  le  alispaii,  dont  les  fonctions  sont  purement  admi- 
nistratives. Parmi  les  autres  agents,  il  faut  citer  le  notaire 
supérieur,  qui  est  secrétaire  du  comitat.  le  fiscal,  qui  eu 
est  le  conseiller  légal.  Il  y  a  aussi  un  receveur,  un  archi- 
viste, un  ingénieur,  un  médecin.  Le  comitat  est  lui-même 
subdivisé  en  circonscriptions. 

GOMITATIVE  n.  f.  Dignité  ou  charge  de  comte  [cornes, 
itis)  dans  le  Bas-Empire. 

COMITE  (du  lat.  cornes,  itis,  comte,  chef)  n.  m.  Admiu. 
anc.  Syn.  de  come. 

COMITÉ  (du  lat.  comitatus,  suite,  réunion  de  personnes 
qui  en  accompagnent  une  autre.  [Nous  est  parvenu  par 
l  angl.  commuée^  dérivé  do  to  commit,  confier])  n.  m.  Réu- 
nion de  personnes  déléguées  pour  l'étude  de  certaines 
questions  ou  l'exercice  d'un  certain  pouvoir  :  Assemblée  qui 
nomme  un  comité,  il  Chacune  des  sections  du  conseil  d'Etat. 

—  En  comité  secret,  En  séance  privée,  le  public  étant 
exclu  de  la  salle.  (Se  dit  dans  les  assemblées  politiques.) 
—  Fam.  En  conversation,  en  délibération  tenue  à  part  et 
secrètement.  Il  Petit  comité,  Réunion  de  quelques  intimes. 

—  Comité  de  lecture  ou  simplement  Comité,  Réunion 
d'acteurs  ou  d'hommes  de  lettres  chargés  d'examiner  les 
pièces  de  théâtre,  pour  les  admettre  ou  les  rejeter  :  \a- 
poléon  Z*""  organisa  par  le  décret  de  Moscou  le  comité  dk 
LKCTURE  du  Théâtre- Français. 

—  Pop.  Comité  des  recherches.  Corps  des  chiffonniers. 
(Inventé   pendant   la  Révolution  et  tombé  en  désuétude. j 

Comité  des  travaux  historiques  et  scien- 
tiflqueSj  Comité  permanent  établi  près  le  ministère  do 
l'instruction  puMique  et  des  beaux-arts,  et  divisé  en  cinq 
sections  :  d'histoire  et  de  philologie  :  des  sciences  écono- 
miques et  sociales  ;  d"archéologio  ;  des  sciences  mathéma- 
tiques, physiques,  chimiques  et  naturelles  ;  de  géographie 
descriptive  et  historique.  Co  comité  dirige  la  plupart  des 
publications  faites  sous  les  auspices  du  ministère.  Il  a 
été  institué,  en  1834,  par  Guizot.  Il  est,  actuellement,  régi 
par  un  arrêté  ministériel  du  \2  mars  1883. 

Comité  autrichien.  On  appelait  ainsi  l'entourage  do 
Marie-Antoinette  ;  elle-même  avait  été  surnommée  l'Autri- 
chienne. L'existence  do  co  comité  fut  révélée  par  Carra  en 
mai  1792,  et,  comme  il  avait  déclaré  tenir  ses  renseigne- 
ments de  Merlin,  Bazire  et  Chabot,  ces  trois  députés  furent 
arrêtés  sur  l'ordre  de  Larivière,  juge  de  paix  do  la  section 
des  Tuileries.  L'Assemblée  décréta  d'accusation  co  ma- 
gistrat, et,  le  23  mai,  Gensonné  et  Brissot  dénoncèrent  à 
l  Assemblée  lo  Comité  autrichien,  en  se  basant  sur  des 
documents  diplomatiques.  On  sait,  aujourd'hui,  que  la  reine 
et  ses  amis  avaient  réellement  des  correspondances  avec 
l'Autriche.  Le  comte  Morcy-Argenteau,  lieutenant  de  l'em- 
pereur en  Belgique,  corrigeait  les  lettres  que  la  reine 
adressait  à  son  frère  et  les  scellait  du  sceau  de  Marie- 
Antoinette.  Bertrand  de  Mollovillo,  Montmorin,  Breteuil, 
La  Mark,  Malouet,  Mallet  du  Pan  faisaient  partie  du 
Comité. 

Comité  de  salut  public,  l'un  des  nombreux  comités 
de  la  Convention,  lequel  exerça,  grâce  aux  circonstances 
et  aux  liommes  qui  on  firent  partie,  uno  véritable  dictature. 
Etabli  à  l'origine  pour  suppléer  à  l'impuissance  du  Comité 
do  défense  générale,  il  fut  d'abord  soumis  à  l'influence  de 
Danton.  Mais  celui-ci  fut  supplanté  par  Robespierre,  au 
moment  oi>  la  guerre  civile  et  1  invasion  s'abattaient  sur  la 
France.  Pour  faire  face  à  ce  double  péril,  la  Convention 
accepta  lo  gouvernement  révolutionnaire  du  Comité  de 
salut  public,  prolongea  ses  membres  dans  leurs  fonctions 
pendant  un  an,  tandis  qu'ils  devaient  les  quitter  au  bout 
d'un  mois,  et  lui  conféra  des  pouvoirs  étendus  :  un  crédit  do 
50  millions,  le  droit  do  décorner  des  mandats  d'arrêt  contre 
les  suspects,  la  surveillance  dos  autorités.  Du  jour  cffi  le 
Conseil  exécutif  fut  supprimé  (12  germ.  an  II),  la  puissance 
du  coEuité  n'out  plus  do  bornes.  Carnet  s'était  chargé  de 
réorganiser  l'armée,  et  chacun  des  autres  membres  avait 
aussi  ses  attributions  distinctes  :  Jean-Bon  Saint-André 
socrupait  do  la  marine;  Prieur  (de  la  Marne),  Robert 
Lindet,  Prieur  (de  la  Côte-d'Or),  des  détails  d'administra- 
tion militaire,  tels  quo  lo  service  dos  hôpitaux,  la  fabri- 
cation des  armes,  les  transports,  otc.  Barèro  avait  les 
finances;  Saint-Just,  la  législation;  Billaud.  Collot,  Cou- 
thon,  la  correspondance  avec  les  représentants  et  les 
autorités.  Robespierre,  qui  avait  d'abord  pris  la  direction 
de  l'instnirtion  publique,  fut  l'inspirateur  de  cotte  dicta- 
ture collociive,  surtout  lorsqu'il  eut  formé,  en  179-1,  avec 
Saint-Just  et  Couthon,  lo  Comité  do  haute  police.  Mais 
le  péril  intérieur  et  extérieur  une  fois  conjuré,  ces  pou- 
voirs extraordinaires  n'avaient  plus  do  raison  d'être,  et  lo 
régime  de  la  Terreur,  exploité  par  Robespierre  dans  son 
inti-rêt,  posait  depuis  lon^'temps  ù  la  Convention.  Lors- 
qu'elle se  vit  directemoût  menacée  par  la  loi  du  22  prairial, 
qui  rendait  Kobospiorro  maître  do  la  liberté  do  ses  membres. 
elle  lo  rouvorsa  lo  1»  thermidor,  et  l'envoya  ù  l'échafaud 


COMIQUEMENT  —   COMMANDANT 


avec  Saini-Just  ot  Couthon.  Désormais,  lo  comité  fut  renou- 
velé partiollomont  ot  perdit  l'irifluence  prépondérante  qu'il 
avait  eue  sur  la  direction  des  atl'airos. 

—  liMil.iiKiR.  :  F.-A.  Aulard,  Ikcncil  des  actes  du  ComiU 
de  salut  public,  avec  la  corres/joiuiance  officielle  des  repré- 
sentants en  mission  et  le  reijislre  du  Conseil  exécutif  pro- 
l'/su/i-f  [Paris,  1889-1890]  {«Collection  do  documents  inédits 
sur  l'histoire  de  France  "). 

Comité  de  sûreté  générale,  institué  par  la  Conven- 
tion en  1792.  Il  était  compose,  sous  la  Terreur,  do  Moyse 
liaylo,  Elle  Lacoste,  Laviconneric,  Duhazzan,  Ja^'ot,  Amar, 
Rùlil,  Vadior,  Voulland,  Louis,  David,  Lcbas,  tous  antiro- 
bespierristes,  sauf  les  deux  derniers,  et  avait  sous  sa  sur- 
veillance les  divers  Comités  révolutionnaires.  Lancer  les 
mandats  d'amener,  ordonner  des  percjuisitions,  des  arresta- 
tions, renvoyer  devant  le  tribunal  révolutionnaire,  signer 
les  mises  en  liberté,  telles  étaient  ses  attributions.  11  fut 
chargé  d'appliquer  la  loi  des  suspects.  Mais  Robespierre 
lui  substitua,  en  partie,  le  Comité  de  salut  public.  Renou- 
velé après  le  9-Thermidor,  il  vécut  juste  autant  quo  la 
Convention. 

Comités  révolutionnaires.  Créés  le  21  mars  1793, 
les  membres  en  étaient  nommés  par  les  sections.  On  en 
compta,  sur  tout  lo  territoire  de  la  République,  vingt  et 
un  mille  cinq  cents.  Placés  sous  l'autorité  du  Comité  de 
sûreté  générale,  ils  furent  charges  de  la  surveillance  et 
de  l'arrestation  des  suspects,  des  approvisionnements,  dos 
taxes,  dos  réquisitions.  Chacun  des  commissaires  recevait 
3  livres  par  jour.  Après  le  9-Thermidor,  il  n'y  en  eut  plus 
qu'un  par  district,  et  leurs  membres  furent  nommés  par  le 
Comité  de  siireté  générale  ou  les  représentants  en  mission. 
Après  la  chute  de  Robespierre,  ces  comités  ne  tardèrent 
pas  à  être  supprimés,  et  un  grand  nombre  de  ceux  qui  en 
avaient  fait  partie  furent  poursuivis  comme  terroristes. 
Comité  européen,  Association  formée  à  Londres,  en 
1850,  entre  les  hommes  politiques  de  tous  les  pays,  exilés 
à  la  suite  des  événements  de  1848  et  1849.  Elle  avait  pour 
but  l'alfranchissement  des  nationalités  opprimées  en  Ita- 
lie, en  Pologne,  en  Allemagne,  en  Autriclie,  et  l'établis- 
sement de  la  république  universelle.  Les  principaux  chois 
de  cette  association  étaient  lo  Hongrois  Kossuth,  l'Alle- 
mand Struve,  ITtalien  Mazzini  et  le  Français  Ledru-RoUm. 
La  première  partie  de  leur  programme,  sauf  pour  la 
Pologne,  devait  se  réaliser  peu  d  années  après. 

Comité  central.  Dès  qu'éclata  dans  Paris  la  nouvelle 
delà  capitulation  du  28 janvier  1871,  la  plus  vivo  prooc- 
cupation des  gardes  nationaux  fut  de  garder  leurs  armes 
et  surtout  leurs  canons,  sous  le  prétexte  de  défendre  la 
République,  menacée  par  les  monarchistes  do  l'assemblée 
de  Bordeaux.  Dans  ce  but,  quelques  individus  émirent 
l'idée  de  relier  entre  eux  tous  les  bataillons  do  la  garde 
nationale.  Cette  idée  fut  mise  à  exécution,  le  15  février, 
dans  une  réunion  ies  délégués  de  plusieurs  bataillons  et, 
le  24,  fut  créé  un  Comité  central,  chargé  de  constituer  la 
"  fédération  républicaine  de" la  garde  nationale  ».  Il  était 
composé  de  deux  délégués  par  arrondissement,  élus  par 
le  conseil  de  légion,  et  d'un  chef  do  bataillon  par  légion, 
élu  par  ses  collègues.  Il  exerça  d'abord  son  action  par 
1  organisation  de  manifestations  tumultueuses  des  »  fédé- 
rés n  autour  de  la  colonne  de  Juillet.  Mais  son  premier 
acte  officiel  fut  la  proclamation  qu'il  fit  afficher  dans 
Paris  le  i"  mars,  jour  de  l'entrée  des  Prussiens  aux 
Champs-Elysées,  proclamation  par  latmelle  il  installait 
audacieusemont  son  pouvoir  à  côté  du  gouvernement 
régulier.  Ses  principaux  membres  étaient  alors  Arnould, 
Hergeret,  Chauvière,  Varlin.  Après  la  journée  du  18  mars, 
dont  il  fut  l'instigateur,  le  Comité  central  se  substitua  dans 
Paris  au  gouvernement  do  Thiers,  retiré  à  Versailles. 
Dans  la  nuit  du  18  au  19  mars,  il  s'installa  à  l'Hôtel  de 
Ville,  fit  occuper  toutes  les  administrations,  fixa  au  22, 
puis  au  26,  la  date  des  élections  municipales.  Celles-ci 
lui  ayant  été  défavorables,  il  déposa  ses  pouvoirs  entre 
les  mains  dos  membres  de  la  Commune.  En  réalité,  il  ne 
cessa  d'exercer  sur  elle  une  pression  occulte,  et  reparut 
officiellement,  lors  de  l'entrée  des  troupes  do  Versailles, 
pour  diriger  la  suprême  résistance  do  1  insurrection. 

Comité  de  surveillance  de  la  Commune.  Formé 
le  2  septembre  1792  au  matin,  il  fut  composé  des  admi- 
nistrateurs de  police  Duplain,  Panis,  Sergent  ot  Jourdeuil, 
qui  s'adjoignirent  Lenfant,  Cally,  Loclorc,  Dutrort,  Marat 
et  Dosforguos.  Il  n'essaya  pas  d'empêcher  les  massacres 
du  2  au  5  septembre.  Il  expédia  même  dans  les  provinces 
une  circulaire  qui  on  était  l'apologie.  Il  est  vrai  que  cotto 
pièce  n'avait  pas  été  signée  par  Leclorc,  ot  quo  plusieurs 
autres  commissaires  déclareront  n'en  avoir  pas  eu  con- 
naissance. Pout-êtro  Marat,  qui  on  imprima  lo  manifeste, 
est-il  lo  seul  coupable.  V.  Sei'Tkmuue  (massacres  do). 

COMITIAL,  ALE,  AUX  adj.  Linguist.  V.  coMiciAL. 

COMITICULE  (diinin.  do  comité)  n.  m.  Petit  comité. 
iNo  se  du  î^'uore,  et  toujours  en  mauvaise  part.) 

COMITINI,  comm.  du  royaume  d'Italie  (ilo  de  Sicile 
'|irov.  de  OirgeniiJ);  2.500  liâb.  Sources  sulfureuses. 

COMITIUM.  Antiq.  rom.  Place  voisine  du  Forum  romain. 
On  discute  encore  sur  la  situation  exacte  du  Comitium.  Il 
ost  ac((uis,  toutefois,  que  c'était  une  place  et  non  un  monu- 
ment couvert,  ot  qu'if  était  au  N.  du  Forum.  C'est  lu  quo 
Uomulus,  roi  dos  Romains,  ot  Tatius,  roi  des  Sabins,  après 
la  bataille  arrêtée  par  les  Sabines,  se  rencontrèrent 
[cuire,  d'où  comitium)  pour  traiter.  Plus  tard,  lo  nom  do 
comitium  fut  encore  mieux  justifié,  puisque  les  comices 
par  curies  se  tenaient  sur  cotto  place.  Tullus  Ilostilius 
y  bâtit  le  palais  du  sénat  ou  ciin'n  f/ostilia,  ot  lo  Comitium 
devint  ainsi  le  siège  du  gouvernement  aristocratique.  H 
perdit  do  son  importance  politique,  à  mesure  que  croissait 
celle  du  Forum.  Il  n'était  séparé  de  celui-ci  quo  par  la 
tribune  aux  harangues.  Jusqu'aux  Oracquos,  l'orateur  se 
tournait  vers  le  Comitium,  c'ost-à-diro  vers  les  patriciens  ; 
depuis  lors,  il  so  tourna  vers  lo  Forum  ot  lo  peuple.  Tul- 
lus Ilostilius  entoura  lo  Comitium  d'une  onceinlo.  On 
voyait  dans  cette  enceinte  la  fîriecoslasis,  la  louve  do 
bronze  et  les  deux  jumeaux,  le  figuier  Ruminai,  diverses 
statues  ot  la  tombe  do  Romulus,  la  colonne  M<enia,  près 
de  laquelle  les  (riiimiiri  ca/ji/n/ci  avaient  leur  tribunal  ot 
où  se  faisaient  les  exécutions.  Pou  à  peu,  lo  Comitium  so 
confondit  eniièrenient  avec  lo  Forum. 

—  lilULioolt.  :  11.  rhcdenat,/e/''onim  romain  (Paris,  1808). 

COMITLAN  ou  COMITAN,  ville  du  Mexique  (Etat  do 
Chiapu.s),  sur  le  (jrijulva,  afOuont  du  Tahasco;  U.OOO  hab. 
Coiumcrco  assez  important  de  coclionillo,  sucre  ot  coton. 


COMMA  (lat.  comma,  du  gr.  kornma,  membre  de  phrase; 
do  koptem,  couper)  n.  m.  Mus.  Neuvième  do  ton,  ou  mieux 
différence  réelle  du  demi-ton  majeur  et  dn  demi-ton 
mineur. 

—  Gramm.  gr.  Incise,  partie  d'un  membre  de  période. 

—  Prosod.  Chacune  des  parties  que  sépare  la  césure, 
dans  le  vers  hexamètre. 

—  Typogr.  Ponctuation  composée  de  deux  points  posés 
1  un  au-dessus  de  l'autre  (:).  [S  est  dit  aussi  de  la  virgule.) 

—  Encycl.  Mus.  Le  cornma  est  un  petit  intervalle,  appré- 
ciable sans  doute  à  l'oreille,  mais  dont  l'emploi  musical  se- 
rait impossible.  Seuls  les  théoriciens  en  peuvent  et  doivent 
tenir  compte,  dans  le  calcul  dos  proportions  de  l'échelle 
musicale.  Les  physiciens  reconnaissent  trois  espèces  de 
commas.  Lo  premier,  nommé  par  eux  comma  sijntonique, 
est  la  ditférence  entre  lo  ton  majeur,  représenté  par  la 
proportion  9:8,  et  lo  ton  mineur,  qui  s'exprime  par  9  :  10, 
dirt'érenco  qui  est  la  neuvième  partie  d'un  ton  et  qui  se 
représente  parla  proportion  81  ;  80.  Le  second  comma,  ap- 
pelé comma  diatonique  ou  comma  de  Pythagore,  est  la  dif- 
férence qui  se  trouve  entre  l'octave  juste,  représenté  par 
•la  proportion  1  :  2,  ot  le  dernier  terme  do  douze  quintes 
successives,  dirt'érenco  qui  s'exprime  par  les  nombres 
531447  ;  524138.  Le  troisième  comma,  comma  diesis,  est  la 
différence  qui  se  trouve  entre  doux  sons  analogues  tels  que 
ré  ]p  et  ut  ^,  ditférence  qui  s'exprime  par  la  proportion 
128  :  125.  C  est  ici  que  les  physiciens  prétendent  régenter 
les  musiciens  en  affirmant,  d'après  leurs  calculs,  que  l'ut  g 
est  plus  bas  que  le  ri"  [,.  tandis  que  les  musiciens,  guidés 
par  le  sens  naturel  de  l'oreille,  affirment  et  exécutent  le 
contraire.  En  réalité,  les  divers  commas  et  leurs  difl'é- 
rences  disparaissent,  dans  la  pratique,  devant  la  division 
de  l'octave  en  douze  parties  égales  qu'on  appelle  le  ieni- 
pérament  et  qu'on  est  obligé  d'adopter  pour  les  instru- 
ments à  sons  fixes  comme  le  piano  et  la  harpe. 

COMMAGÈNE  ou  CoMAGÈNE,  anc.  prov.  de  la  Syrie. 
C'est  aujourd'hui  la  partie  norddupachalik  d'Alep  (Turquie 
d'Asie).  Dans  l'antiquité,  ses  limites  ont  varié  souvent  :  la 
Cilicie  la  bornait  à  10.  et  l'Euphrate  à  l'E.  ;  au  N.,  la  Com- 
magène  s'étendait  jusqu'au  Taurus.  Province  de  l'empire 
des  Séleucides,  elle  fut  réunie,  l'an  17  apr.  J.-C,  à  l'empire 
romain.  Samosate  était  sa  capitale. 

COMMANA,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à  20  kilom. 
de  Morlaix,  sur  le  versant  septentrional  des  monts 
d'.\rrée;  2.593  hab.  Menhir.  Galerie  souterraine. 

COMMAND  {ko-man  —  rad.  commander)  n.  m.  Dr.  Autre- 
fois, Signification  d'une  ordonnance  de  justice  faite  par 
sergent,  il  Acquéreur  réel  d'un  bien  dont  l'acte  de  trans- 
mission porte  un  nom  d'acquéreur  fictif.  11  Déclaration  de 
command.  Celle  par  laquelle  on  fait  connaître  le  nom  du 
véritable  acquéreur.  —  On  dit  aussi  dêclakation  d'adju- 
dication ou  d'ami. 

—  Lieutenant  :  Le  père  de  Villars  est  donné  pour  avoir 
été  mis  command  dans  Condrieu.  (St-Simon.)  [Vieux.] 

—  Encycl.  Un  acheteur  peut  se  réserver,  par  une  clause 
expresse  du  contrat,  la  faculté  de  désigner  après  coup  au 
vendeur  la  personne  pour  laquelle  il  a  fait  l'acquisition, 
celte  personne  lui  ayant  commandé  d'acheter.  Le  Code  est 
muet  sur  cette  matière  ;  mais  on  doit  considérer  commo 
étant  encore  en  vigueur  sur  co  point  les  lois  du  22  frimaire 
et  du  28  avril  I8I6,  qui  autorisent  la  déclaration  de  com- 
mand. Outre  la  réserve  expresse  dans  l'acte  d'adjudication 
ou  le  contrat  de  vente,  il  faut  quo  lo  command  accepte  ; 
sinon,  l'acquéreur  reste  personnellement  obligé.  Enfin,  la 
déclaration  de  command  doit  être  enregistrée  dans  les 
vingt-quatre  heures.  La  déclaration  do  command  réguliè- 
rement faite  n'entraîne  qu'un  seul  droit  de  mutation.  On 
appelle  improprement  •>  déclaration  de  command  »  cello 
qui  est  spéciale  à  l'avoué  dernier  enchérisseur,  dans  uno 
vente  judiciaire  d'immeubles;  l'avoué  doit  déclarer  le  nom 
de  l'aJjndicatairo  au  grofli'e,  dans  les  trois  jours. 

COMMANDANT  (  Ao-mnn-rfan  ),  ANTE  a.lj.  Qui  com- 
mando, qui  est  à  la  têto  :  Officier  commandant.  V'aûfeau 

C0.MMANDANT. 

—  Fig.  Altior,  impérieux,  magistral  :  Socrate  ne  dicte 
rien  en  maître,  d'une  voix  com.mandantu.  (H.Taine.)  il  Do- 
minant ;  Cn  vin  à  sève  veloutée,  armé  d'un  vert  qui  n'est 

point  trop  COMMANDANT.  (Mol.) 

COMMANDANT  {ko-man-dan)  n.  m.  Chef,  personne  qui 
commande  :  Tout  parti  demande  un  commandant.  (Cor- 
neille.) 

—  Art  milit.  Titre  donné  plus  particulièrement  aux  chefs 
de  bataillon  ou  d'escadron,  quand  on  louradresso  la  parole. 

—  Commandant  d'armes,  Titro  donné  à  l'officier  d'une 
garnison,  lo  plus  ancien  dans  le  grade  le  plus  élevé,  qui, 
on  cette  qualité,  dirige  le  service  de  la  garnison.  Cer- 
tains officiers  ayant  dos  attributions  spéciales,  tels  que  les 
officiers  do  gendarmerie,  ne  peuvent  être  commandants 
d'armes.  C'est  lo  commandant  d'armes  d'une  place  qui  re- 
présente l'autorité  militaire  auprès  des  autorités  civiles  et 
règle  avec  elles  les  mesures  de  police  susceptibles  d'intéres- 
ser les  habitants  comme  les  miiitairos.  Il  a  sous  ses  ordres 
le  major  de  ta  garnison.  Ces  fonctions  étaient  autrefois 
attribuées  au  commandant  de  place. 

—  Cojnmandant  de  compagnie,  de  bataillon,  de  régiment, 
de  corps  d'armée,  d'année,  de  détachement,  etc..  Titre  do 
l'oflicior,  quel  quo  soit  son  grade,  qui  commande  une  do 
ces  unités.  Ex.  :  lo  capitaine  coinmaiidunl  telle  compagnie, 
ou  telle  batterie,  ou  tel  escadron  ;  le  colonel  commandanc 
tel  régiment.  On  emploie  même  co  mot  quand  il  s'agit 
d'un  commandement  intérimaire  ou  provisoire  :  lo  lioino- 
nant  commandant  la  compagnie,  lo  lieutenant-colonol  ou 
même  le  chef  d'oscudron  ou  de  bataillon  commandant  lo 
régiment,  etc.  Lo  titre  do  «  commandant  »  est  attaché  plus 
particulièrement  à  celui  do  capitaine,  dans  les  armes  qui 
comportent  des  capitaines  en  second  ot  où  ces  derniers 
n'exercent  pas  habituellement  lo  commandoment  d'une 
unité.  Ex.  :  lo  capitaine  commandant  ot  lo  capilaiuo  ou 
second  do  la  batterie,  de  l'escadron. 

—  Conir;i(ifn/iwi/  de  place.  Titre  qui  remonte  aucoinmon- 
coment  du  siècle  et  ipii  a  disparu  avec  l'éiut-major  des 
places;  il  ost  remplacé  aujourd'hui  par  lo  commandant 
d'armes. 

—  Commandant  de  recrulcnwnt,  Ofllcicr  supérieur  — 
qui  peut  être  un  ofllcioren  retraite  —  placé  i\  la  tête  d'un 
bureau  do  recrutement  et  chargé  do  diriger  ce  service, 
ainsi  que  celui  do  la  mobilisation.  Il  a  dans  ses  attri- 
butions tout  co  qui  coiicorno  la  formation  dos  dusses,  la 
répartition  du  contingent,  lu  mise  en  roule  des  recrues, 
rétablissement  et  l'onvoi  dos  livrets  individuels,   la  déli- 

18 


COMMANDANTE   —   COMMANDER 


vrance  des  certificats  d'aptitude  nécessaires  aux  engagés 
volontaires,  l'administration  de  tous  les  hommes  de  la  dis- 
ponibilité, de  la  réserve  et  de  l'armée  territoriale  qui  se 
trouvent  dans  leurs  foyers,  etc. 

—  Commandant  en  chef.  Le  titre  de  n  commandant  en 
chef  »,  souvent  donné  tant  au  généralissime  qu'aux  com- 
mandants d'armée  ou  même  de  corps  d'armée,  n'est  ofticiel- 
lement  attribué,  parle  décret  du  28  mai  1895,  qu'à  l'officier 
qui  commande  les  troupes  réunies  sur  un  même  théâtre 
d'opérations,  c'est-à-dire  au  commandant  d'un  groupe  d'ar- 
mées, ou  d'une  armée  opérant  isolément.  Ces  commande- 
ments sont  conférés  par  une  "  lettre  do  service  o  —  à  litre 
temporaire  —  à  des  généraux  de  division. 

—  Commandant  supérieur  de  la  défcn:>e.  V.  commànde- 

WENT. 

—  Commandant  territorial,  Officier  qui,  outre  le  comman- 
dement de  certaines  fractions  de  troupes,  ou  même  sans 
en  commander  directement  aucune,  a  sous  ses  ordres  les 
services  militaires  d'une  certaine  fraction  do  territoire. 

—  Hist.  Se  disait  pour  commandeur,  en  parlant  de  la 
Légion  d'honneur,  sous  le  premier  Empire. 

—  Mar.  Officier,  quel  que  soit  son  grade,  qui  commande 
ane  force  navale  ou  un  navire  de  guerre  :  Un  command.\nt 
d'escadre.  Le  commandant  d'un  aviso,  il  Titre  que  l'on  donne 
à  tous  les  officiers  supérieurs  de  la  marine,  à  partir  du 
grade  de  capitaine  de  frégate  jusqu'à  celui  de  contre- 
amiral.  Il  Le  préfet  maritime  dans  un  port  de  guerre  a  le 
titre  de  cornjuandant  en  chef.  Il  L'officier  supérieur  venant 
immédiatement  après  le  commandant  sur  un  grand  navire 
s'appelle  commandant  en  second.  (Dans  une  escadre  com- 
posée de  plusieurs  divisions,  les  contre-amiraux  comman- 
dant les  divisions  sont  appelés  commandants  en  sous-ordre, 
par  opposition  au  commandant  en  chef  de  l'escadre.) 

Commandant  de  cavalerie  (le),  traité  que  Xéno- 
phon  composa  dans  sa  vieillesse,  probablement  dans  les 
années  qui  précédèrent  la  bataille  de  Mantinée.  L'ou- 
vrage, dont  le  vrai  titre  est  Hipparkhikos  ou  Discours  à 
un  nipparquCy  est  adressé  à  un  ami  qui  venait  d'êiro 
nommé  hipparque  ou  commandant  de  la  cavalerie  athé- 
nienne. C  est  un  manuel  complet  des  devoirs  du  comman- 
dant de  cavalerie.  Xénophon,  qui  avait  beaucoup  pratique 
l'équitation,  et  qui  avait  joué  un  rôle  très  actif  dans  la 
retraite  des  Dix  mille,  étudiesuccessivement  les  questions 
qui  touchent  au  recrutement  des  cavaliers,  à  la  façon  de 
les  commander  et  de  se  faire  obéir,  aux  exercices  indis- 
pensables en  temps  de  paix,  à  l'emploi  de  la  cavalerie  pen- 
dant la  guerre.  Son  traité  est  l'œuvre  d'un  homme  du 
métier  et  abonde  en  observations  intéressantes.  Il  a  été 
traduit  et  commenté  par  P.-L.  Courier,  qui,  lui  aussi,  était 
passé  maître  en  fait  d'équitation. 

COMMANDANTE  \ko-man)  n.  f.  Femmed'un  commandant. 

COMMANDATAIRE  D.  m.  Dr.  canon.V.  commendataire. 

COMMANDATURE  {ko-man)  n.  f.  Hôtel  où  sont  les  bu- 
reaux du  commandant  allemand  délégué  à  l'administration 
d'une  ville.  (Ce  mot  a  commencé  à  être  employé  dans  les  dé- 
partements français  envahis  durant  la  guerre  de  1870-1871.1 

COMMANDE  {ko-mand'  —  rad.  commander)  n.  f.  De- 
mande de  livrer  ou  de  faire  un  objet,  moyennant  un  prix 
convenu  ou  à  régler  :  Recevoir  une  forte  commande  de  sa- 
von, de  bois. 

—  De  commande.  Sur  la  demande  de  l'acheteur  :  Vn 
pantalon  de  commande.  Des  souliers  dk  commande,  il  Obli- 
gatoire :  Les  fêtes  de  commande,  ii  Nécessaire,  indispen- 
sable :  La  vigilance  est  de  cùmmandk  à  la  guerre,  ii  Con- 
traint, qui  semble  exigé,  imposé,  ou  Feint,  non  sincère  : 
Un  enthousiasme  de  co.mmande.  Pleurs  de  commande. 

—  Mar.  Nom  donné  à  certains  cordages,  dans  le  service 
des  pontonniers,  il  Fils  de  caret,  tordus  ensemble,  servant 
aux  amarrages  ou  à  la  confection  de  divers  objets  de  ma- 
nœuvre, il  Poste  de  commande,  Appareils  de  commande^  Nom 
donné  à  l'endroit  où  sont  les  engins  de  commande  méca- 
nique du  gouvernail,  n  Appareil  de  commande  à  distance. 
Système  électrique  permettant  de  manœuvrer  à  distance 
les  projecteurs  électriaues  du  bord. 

—  Mécan.  Organes  d'une  machine  à  vapeur  transmet- 
tant le  mouvement. 

—  Péch.  Morceau  de  corde,  maintenant  en  place  un  filet 
tendu. 

—  Techn.  Sorte  d'épïnglo  courbée,  employée  dans  les 
opérations  du  tissage,  afin  d'arrêter  momentanément  les  fils 
brisés  de  la  chaîne,  rompus  sur  le  derrière  de  l'étente,  dans 
le  but  de  les  marquer  pour  les  remplacer,  n  Sorte  d'instru- 
ment de  sauvetage,  composé  d'une  longue  cordelette  por- 
tant à  l'une  de  ses  extrémités  une  boule  en  bois  de  frêne, 
oue  l'on  lance  au  loin  dans  la  direction  de  la  personne  eu 
danger  de  se  noyer.  (L'autre  extrémité  est  maintenue  à  la 
ceinture  du  sauveteur  par  un  mousqueton.) 

COMMANDEBlENT(A:o-man-</e-man)  n.m.  Action  décom- 
mander, ordre  :  Que  le  commandement  du  supérieur  soit 
juste.  (Pasc.)  ti  Se  dit  spécialement  des  ordres  donnés  par 
UD  chef  militaire  ou  de  marine  et  qui  se  divisent  en  com- 
mandements Dréparatoires  {Portes,  Reposez,  Joue,  etc.), 
prononcés  en  allongeant  un  peu  la  dernière  syllabe,  et 
en  commandements  d'exécution  {Armes!  Feu!,  etc.),  pro- 
noncés d'un  ton  ferme  et  bref.  {.\u  lieu  de  commandements 
i  la  voix,  on  peut  employer  ceux  par  geste  ou  par  signaux  : 
sonneries  et  batteries.)  il  Manière  décommander:  Avoir 
U  COMMANDEMENT  doux ,  brusque ,  ferme.  Il  Avoir  le  com- 
mandement beau.  Commander  avec  bonne  grâce.  —  Ironi*]. 
Commander  dos  choses  trop  difficiles  ou  qu'on  n'a  pas  le 
droit  d'exiger  des  autres. 

—  I>oi,  précepte  :  L'état  monacal  n'est  pas  de  comman- 
dement. (Boss.j 

—  Autorité  conférée  au  titulaire  d'un  grade  militaire  sur 
ses  subordonnés  :  Etre  investi  du  commandement  en  chef. 

'I  Pouvoir,  dignité  de  celui  qui  commande  :  Résigner  son 
commandement.  I!  Lieux  dans  les  limites  desquels  s'exerce 
l'autorité  d'un  chef  :  Repartir  pour  son  commandement. 

R  Bâton  d»  commandement.  Bâton  qui  sert  do  signe  do 
commandement  à  certains  officiers. 

—  Fam.  Commission,  service  à  rendre,  dans  le  pays  oii 
l'on  va,  aux  personnes  que  Ion  quitte  :  Avant  de  partir, 
j'ai  voulu  prendre  vos  com.vian déments.  (Ne  se  dit  plus.)  ii  A 
votre  commandement,  A  vos  ordres.  (Vieux.)  ii  Avoir  une 
chose  à  commandement  ou  à  son  commandement.  L'avoir  à 
souhait  (Vieux.) 

—  Parlicuhorem.  Jussion  royale  :  Commandement  du  roi 
ou  parlement,  n  Secrétaire  des  commandements.  Premier 
>ecrétairo  d'un    prince  ou  d'une   princesse,  il  Secrétaire 


d'Etat  et  des  cotyimandements,  Chacun  des  quatre  secré- 
taires d'Etat  ou  ministres  sous  HenrilL  II  Signé  en  comman- 
dement. Signé  par  un  secrétaire  d'Etat. 

—  Artill.  Manière  d'être  commandé,  battu  par  le  canon  : 
Place  gui  a  des  commandicments  de  revers,  d'enfilade. 

—  Dr.  (proc.  civ.).  Ordre  signifié  par  huissier  de  satis- 
faire à  une  obligation.  V.  la  partie  encycl. 

—  Fortif.  Ditféronce  de  niveau  entre  les  crêtes  do  doux 
ouvrages,  dont  le  plus  élevé  com»ianrft;  l'autre  d'une  quan- 
tité égale  à  cette  dilTérence.  (Il  est  essentiel  qu'entre  les 
divers  ouvrages  formant  les  lignes  successives  de  défense 
d'une  place  forte  ou  d'un  terrain  quelconque,  il  y  ait  un 
commandement  sui'fisant  de  ceux  qui  sont  en  arrière  sur 
ceux  qui  sont  en  avant,  sans  toutefois  que  ce  commande- 
ment soit  exagéré,  afin  que  les  ouvrages  avancés  couvrent 
toujours  les  autres  dans  une  certaine  mesure  et  empêchent 
de  les  battre  directement  par  l'artillerie.) 

—  Jeux.  Au  whist,  Droit  qu'ont  les  joueurs,  lorsque  l'un 
d'eux  a  laissé  voir  une  carte,  d'indiquer,  dans  le  cours  du 
jeu,  à  quel  moment  cette  carte  doit  être  acceptée  au  jeu 
ou  refusée. 

—  Mar.  Commission  de  commander  un  navire,  donnée, 
dans  la  marine  de  guerre,  par  décret  du  président  de  la 
République,  après  proposition  du  ministre  de  la  marine. 

II  Le  navire  que  Ion  commande  :  Aller  7-ejoi7idre  son  com- 
mandement. Il  Prendre  son  commandement,  Entrer  en  fonc- 
tions. Il  Remettre  son  commandement.  Le  quitter  à  la  fin 
de  la  période  réglementaire  ou  pour  tout  autre  motif,  il 
Manière  de  commander  une  manœuvre  :  Avoir  un  bon 
commandement. 

—  Syn.  Commandement,  injonctiun,  ordre,  précepte, 
prescription.  Commandement,  terme  général,  se  dit  de 
l'autorité  elle-même,  aussi  bien  que  d'un  acte  particulier 
par  lequel  elle  se  manifeste.  Ordre,  plus  particulier,  a 
toujours  rapport  à  une  chose  commandée,  et  ne  suppose 
pas  une  autorité  aussi  puissante.  Ou  obéit  au  commande- 
ment; on  exécute  un  ordre,  h' injonction  est  un  ordre  pré- 
cis, rigoureux;  il  semble  supposer  quelque  répugnance  de 
la  part  de  ceux  qui  doivent  obéir.  Précepte  joint  l'idée 
d'enseignement  à  celle  d'ordre.  Enfin,  la  prescription  est  un 
ordre  précis  qui  détermine  non  seulement  ce  qui  doit  être 
fait,  mais  la  manière,  le  temps  et  toutes  les  circonstances. 

—  Anton.  Obéissance,  soumission.  —  Accomplissement, 
exécution,  observation. 

—  Encycl.  Art  milit.  On  appelle  souvent  «  haut  com- 
mandement u  celui  dos  armées  et  des  groupes  d'armées. 
Le  commandement  exercé  par  un  officier  général  comporte 
un  personnel  d'officiers  d'état-major  qui  sont  les  auxiliaires 
du  commmandement. 

Dans  une  autre  acception,  les  commandements  sont  dos 
circonscriptions  territoriales,  sur  lesquelles  s'étend,  à  cer- 
tains points  de  vue,  l'autorité  d'un  chef  déterminé.  Ainsi,  on 
compte  en  France  vingt-trois  commandements  d'artillerie, 
ayant  à  leur  tête  un  général  qui  a  autorité  sur  les  troupes 
et  le  personnel  des  établissements  de  l'arme,  ainsi  que  sur 
les  troupes  du  train  des  équipages. 

Il  existe,  de  même,  des  commandements  du  génie,  dont 
chacun  s'exerce  sur  un  certain  nombre  de  directions  et  sur 
les  troupes  de  l'arme  stationnées  dans  la  région  correspon- 
dante. 

Aux  armées  en  campagne  et  dans  les  corps  d'armée  qui 
les  composent,  est  organisé  un  commandement  de  l'artil- 
lerie et  un  du  génie. 

—  Commandement  supérieur  de  la  défense.  Les  places 
fortes  du  territoire,  dont  chacune  a  son  gouverneur,  sont, 
en  outre,  réunies  par  groupes  sous  le  commandement 
supérieur  du  gouverneur  de  la  place  principale  ou  chef- 
lieu  du  groupe.  Celui-ci  prend  le  titre  de  commandant 
supérieur  de  la  défense  et  a  pour  mission  de  préparer  pen- 
dant la  paix  toutes  les  mesures  nécessaires  à  la  défense 
du  groupe  en  temps  do  guerre. 

—  Dr.  {proc.  civ.).  Commandement  d'huissier.  On  appelle 
"  commandement  «  l'acte  nécessaire  par  lequel  un  huissier 
enjoint  à  un  débiteur  d'exécuter  les  obligations  qui  décou- 
lent pour  lui  d'un  titre  exécutoire,  avant  de  procéder  aux 
voies  d'exécution  forcée,  soit  sur  sa  personne  (contrainte 
par  corps),  soit  sur  ses  biens  (saisies  diverses).  Un  certain 
nombre  de  saisies  peuvent,  il  est  vrai,  s'efi'ectuer  sans 
commandement  préalable  ;  mais  elles  ont  un  caractère 
conservatoire,  au  heu  d'être  des  voies  d'exécution  forcée 
(saisie-arrêt,  saisie-gagerie,  etc.). 

Le  commandement  est  soumis  aux  mêmes  conditions 
que  tous  les  exploits.  II  doit,  en  outre,  contenir  :  l"  la  copie 
intégrale  du  titre  en  vertu  duquel  agit  le  créancier; 
2"  l'avis  formel  que,  faute  de  pavement,  il  y  aura  saisie  ; 
3"  une  élection  de  domicile  par  le  créancier  dans  le  lieu 
où  la  saisie  sera  pratiquée. 

Le  principal  effet  du  commandement  est  d'autoriser 
l'emploi  des  voies  d'exécution,  à  l'expiration  des  délais 
légaux.  De  plus,  il  interrompt  la  prescription,  mais  il  ne 
fait  pas  courir  les  intérêts  des  sommes  réclamées. 

Le  débiteur  peut  faire  opposition  au  commandement, 
s'il  estime  qu'on  a  mal  procédé;  mais  cette  oppositon 
n'arrête  pas  les  poursuites  :  il  faut,  pour  obtenir  ce  résul- 
tat, une  décision  du  juge  des  référés. 

Commandements  de  Dieu,  Préceptes  divins,  réunis 
en  dix  disti()ues  techniques.  D'après  l'enseignement  de 
l'Eglise  catholique,  les  commandements  de  Dieu  furent  don- 
nés miraculeusement  à  Moïse  sur  le  mont  Sinaï.  Dieu  lui- 
même  les  avait  écrits  de  sa  main  sur  deux  tables  de  pierre, 
qui  furent  ajipelées  les  tables  de  la  Loi.  Il  y  en  a  dix.  Les 
voici  tels  que  les  rapportent  le  livre  de  l'Exode  (XX,  2-12) 
et  le  Deutéronome  (V,  6-18)  : 

o  Je  suis  le  Seigneur  votre  Dieu  qui  vous  ai  tirés  do 
l'Egypte,  de  la  maison  de  servitude. 

«  Vous  n'aurez  point  do  dieux  étrangers  devant  moi. 

6  Vous  no  ferci:  point  d'image  taillée,  ni  aucune  figure 
do  tout  ce  qui  est  en  haut  dans  le  ciel,  et  en  bas  sur  la 
terre,  ni  de  tout  ce  qui  est  dans  les  eaux  sous  la  terre. 
Vous  ne  les  adorerez  point  et  vous  ne  leur  rendrez  point 
de  culte. 

«  Vous  no  prendrez  point  on  vain  le  nom  du  Soigneur 
votre  Dieu. 

0  Souvcncz-vous  do  sanctifier  lo  jour  du  sabbat.  Vous 
travaillerez  pondant  six  jours  et  vous  ferez  tout  ce  que 
vous  aurez  à  faire,  mais  le  soptiômo  jour  est  lo  jour  du 
repos  consacré  au  Soigneur  votre  Dieu. 

0  Honorez  votre  père  et  votre  mère,  afin  que  vous  viviez 
longtemps  sur  la  terre  que  le  Seigneur  votre  Dieu  vous 
donnera. 

■  Vous  ne  tuerez  point. 


138 

"  Vous  ne  commettrez  point  de  fornication. 

«1  Vous  ne  déroberez  point. 

0  Vous  ne  porterez  point  de  faux  témoignage  contre 
votre  prochain. 

a  Vous  ne  désirerez  point  la  maison  de  votre  prochain  ; 
vous  ne  désirerez  point  sa  femme,  ni  son  serviteur,  ni  sa 
servante,  ni  son  âne,  ni  son  bœuf,  ni  aucune  des  choses 
qui  lui  apppartiennent.  » 

D'après  une  antique  tradition,  la  première  table  conte- 
nait les  commandements  qui  ont  Dieu  pour  objet  ;  et  la 
seconde,  ceux  qui  regardent  le  prochain.  Les  commande- 
ments du  Sina'ï  étaient  à  la  fois  les  articles  du  pacte  con- 
clu entre  Dieu  et  son  peuple  et  la  promulgation  extérieure 
de  la  loi  morale  gravée  dans  toutes  les  consciences 
humaines.  C'est  à  ce  dernier  titre  qu'ils  font  partie  de 
l'enseignement  de  l'Eglise  catholique.  Pour  la  commodité 
des  catéchistes  et  de  leurs  élèves,  ils  ont  été  traduits  en 
des  espèces  de  vers  français,  qui,  plusieurs  fois  remaniés, 
sont  encore  en  usage  aujoura'hui,  et  ont  même  reçu,  du 
fait  de  l'approbation  donnée  par  les  évêques  aux  caté- 
chismes qui  les  contiennent,  une  sorte  de  consécration 
officielle.  Voici  cette  traduction  : 


1.  Un  seul  Dieu  tu  adorera», 
Et  aimeras  parfaitement. 

2.  Dieu  en  vain  tu  ne  jureras 
Ni  autre  chose  pareillement. 

3.  Les  ilimanches  tu  garderas 
En  servant  Dieu  dévotement, 

4.  Tes  père  et  mère  honoreras 
AÛn  de  vivre  longuement. 

B.  Homicide  point  ne  seras 
De  fait  ni  volontairement. 


6.  Luxurieux  point  ne  seraa 
De  corps  ni  de  consentement. 

7.  Biens  d'autrui  tu  ne  prendras 
Ni  retiendras  à  ton  escient. 

8.  Faux  témoignage  ne  diras 
Ni  mentiras  aucunement. 

9.  Lœuvr^  de  chair  ne  désireras 
Qu'en  mariage  seulement. 

10.  Biens  d'autrui  ne  convoiteras 
Pour  les  avoir  injustement. 

II  faut  remarquer  que  cette  rédaction  dlfl'ère  en  quelques 
points  de  celle  de  l'Exode.  La  défense  relative  au  culte 
des  idoles  a  été  supprimée,  comme  inutile.  Le  dimanclie 
remplace  le  sabbat,  auquel  il  a  été  substitué  en  l'honneur 
de  la  résurrection  de  Jésus-Christ.  Le  dernier  commande- 
ment a  été  scindé  en  deux. 

Commandements  de  l'Eglise,  Précoptes  ecclésias- 
tiques, réunis  en  six  distiques  techniques.  La  théologie  ca- 
tliolique  enseigne  que  l'église  a  re";u  de  Jésus-Christ  non 
seulement  la  mission  de  prêcher  l'évangile,  mais  encore 
l'autorité  nécessaire  pour  diriger  les  hommes  vers  leur  salut 
éternel.  C'est  le  sens  du  texte  de  saint  Mattliieu  {XVI,  19)  : 
«  Tout  ce  que  vous  lierez  sur  la  terre,  sera  lié  dans  le 
ciel,  u  Aussi  voj'ons-nous  les  apôtres,  réunis  à  Jérusalem, 
imposer  aux  ridèles  les  prescriptions  qu'ils  avaient  jugées 
opportunes.  Les  papes  et  les  conciles  ont  hérité  du  même 
droit  et  en  ont  usé  suivant  les  circonstances.  Il  suffit  de 
rappeler  les  décrets  du  concile  de  Latran  touchant  la  con- 
fession annuelle  et  la  communion  pascale.  Toutefois,  les 
commandements  de  l'Eglise  n'ont  été  rédigés  pour  la  pre- 
mière fois,  sous  leur  forme  actuelle  que  par  le  P.  Canisius, 
dans  son  grand  catéchisme  intitulé  So?nme  de  la  doctrine 
chrétiejine.  Les  voici,  tels  que  les  donnent  les  catéchismes 
des  diocèses  de  France  : 

i.Les  fêtes  tu  sanctifieras  4.  Ton  créateur  tu  recevras 

Qui  te  sont  de  commandement.       Au  moins  à  Pâques  humblement. 

2.  Les  dimanches  la  messe  ouïras    5.  Quatre-temps.  vigiles,  jeûneras, 
Et  les  fêtes  pareillement.  Et  le  carême  entièrement. 

3.  Tous  tes  péchés  confesseras       6.  Vendredi,  chair  ne  mangeras, 
A  tout  le  moins  une  fois  l'an.       Ni  le  samedi  mémemeut. 

Les  commandements  de  l'Eglise  ne  sont  pas  immuables 
comme  les  commandements  de  Dieu.  L'Eglise,  qui  les  a 
édictés,  peut  en  détruire  l'effet,  soit  à  l'égard  des  parti- 
culiers par  des  dispenses  dont  elle  est  juge,  soit  à  l'égard 
de  tous  les  lidèles  par  des  modifications  générales.  C'est 
ainsi  que  les  prescriptions  relatives  au  carême  ont  reçu  de 
notables  adoucissements.  L'abstinence  du  samedi  est 
même  tombée  en  désuétude,  en  France  du  moins. 

COMMANDER  {ko-man  —  du  lat.  cum,  avec,  et  mandare, 
ordonner)  v.  a.  Ordonner,  prescrire  :  Commander  te /eu, /a 
retraite.  \\  Inspirer,  imposer  :  Le  jnalheur  coyiyiAîiDE  le  res- 
pect. Il  Faire  un  devoir  de  ;  Ce  que  l'honnêteté  commande. 

—  Avoir  sous  son  commandement  :  Commander  une 
flotte.  Il  Diriger,  régler  la  marche  de  :  Commander  une 
expédition,  uJie  recoJinaissance.  il  Commander  de  service  ou 
simplement  Commander,  Désigner  pour  un  service  spécial. 

Il  Commander  à  la  baguette.  Commander  sévèrement. 

—  Gouverner,  dominer  :  Commander  une  province.  Mal- 
heur à  la  nation  qui  se  croit  née  pour  commander  l'univers  t 

—  Fig.  Assujettir  :  Le  temps  nous  commande  towt.  il  Sou- 
mettre à  son  influence  ;  avoir  action  sur  :  La  i-aîson  nous 
commande  bien  plus  itnpérieuseme/it  qu'un  maître.  (Pasc.) 

—  Faire  la  commande  de  j_  Commander  des  bottines. 

—  Arg.  Commander  à  cuire.  Envoyer  à  l'échafaud. 

—  Artill.  Etre  en  position  de  battre  :  Fort  gui  commande 
l'entrée  d'une  rade,  il  Par  ext.  Dominer  par  sa  position  ; 
iî'eu  gu(  commande  une  vue  immense.  (Chateaubr.) 

—  Jeux.  Au  whist.  Indiquer,  dans  le  cours  du  jeu,  quand 
une  carte,  qui  a  été  vue  ou  montrée,  doit  être  acceptée  au 
jeu  ou  refusée. 

—  Mar.  Co7nmaTide  !  Képotise  verbale  faite  autrefois  par 
les  matelots  aux  coups  de  sifflet  du  maître  d'équipage. 

—  Mécan.  Faire  fonctionner  certains  organes  dos  ma- 
chines par  l'entremise  d'autres  organes  :  L'excentrique 
commande  le  tiroir. 

—  Tissage.  Fixer  la  commande  aux  fils  rompus,  afin  do 
les  remplacer. 

—  V.  n.  Commander  de  ou  que,  Enjoindre  de,  ordonner 
de  ou  que  ;  Commander  de  partir.  Commander  qu'on  serve. 

—  Commandera  ou  sur.  Avoir  sous  son  commandementt 
sous  sa  dépendance  : 

Sur  cent  peuples  nouveaux  Kérénice  commande. 

Racine. 
Il  Fig.  Maîtriser,  dominer  :  Commander  à  ses  regards,  à  ses 
désirs.  Il  Art  milit.  Etre  comme  la  clef,  la  défense  essen- 
tielle de  :  Forteresse  qui  commande  à  toute  la  contrée. 

—  Fam.  Commandez  à  vos  valets.  Se  dit  à  une  personne 
qui  parle  trop  impérieusement,  pour  lui  rappeler  qu'on 
n'est  pas  ol)Iigé  de  lui  obéir. 

Secomniander,  V.  pr.  Etre  commandé  : //es^  des  hommes 
intraitables  qui  ne  peuvent  se  commandi:r.  (Napol.  1"".) 
Il  Dépendre  de  la  volonté  de,  pouvoir  être  érigé:  La 
gaieté  ne  se  commande  pas  plus  que  les  chants  quelle 
inspire.  (Butf.)  ii  Commander  à  soi-même;  se  dominer,  se 
maîtriser:  Pour  commander  les  autres,  il  faut,  avant  tout, 
savoir  se  com.mandkr  soi-même,  ii  Commander  pour  soi  :  Se 
commander  une  robe,  n  Commander  l'un  à  l'autre  :  Chefs 
incapables  de  se  commander,  ti  Pièces  qui  se  commandent. 
Se  dit  soit  de  pièces  qui  communiquent  dans  un  apparte- 
ment, soit  de  pièces  disposées  de  telle  sorte  que,  pour  aller 
dans  l'une,  il  faut  obligatoirement  passer  par  l'autre. 


139 


COMMANDERIE   —    COMMÉMORATION 


Commandeur. 


—  Anton.  Accomplir,  exécuter,  garder  les  commande- 
mentB,  obéir,  observer,  obtempérer,  remplir,  se  soumettre, 
suivre  des  ordres.  —  Décommander. 

COMMANDERIE  (^ko-man,  ri)  n.  f.  Bcuôlico  dont  ùtaient 
i.ourvus  les  lii^niraires  d'un  certain  nombre  d'ordres  ro- 
ligioux  (ordres  de  Saint-Jean  do  Jérusalem,  du  Tempio, 
do  Saint-Lazaro,  do  la  Trinité,  ordre  Toutoniquo).  il  Rési- 
dence du  comniandour  d'un  do  cos  ordres. 

—  Kncycl.  Outro  la  »  tôto  »  do  la  commanderie,  il  y  avait 
un  certain  nombre  do  domaines  ijui  s'y  rattachaient  ot  eu 
étaient  les  "  membres  u.  Los  commanderios  étaient  géné- 
ralement attribuées  à  ceux  des  frères  qui  no  pouvaient 
prendre  part  à  la  vio  militaire,  en  raison  de  l'àgo  ou  d'in- 
firmités. La  Kévolution  a  supprimé  en  Franco  toutes  les 
commanderies.  Dans  Tordre  de  Malte,  on  appelait  spéciale- 
ment cominaiulcries  de  justice  celles  ([ui  revenaieut  do 
plein  droit  aux  plus  anciens  membres  de  l'ordre  ;  comman- 
deries de  ijrâce,  colles  qui  étaient  données  par  faveur  aux 
grands  dignitaires;  commanderies  mut/istralcs,  ccWcs  qui 
étaient  données  aux  grands  maîtres  des  ditréronts  prieurés. 

COMMANDEUR  {ko-man  —  rad.  comma7idcr)  n.  m.  Clio- 
vaiier  pourvu  d'uue  commanderie  :  Dans  l'ordre  de  Malle, 
les  COMMANDEURS  étaient  plutôt  les  fermiers  de  l'ordre  que 
les  bém^ficiers.  i^Savagner.) 

—  Grade  supérieur  dans  les  ordres  de  chevalerie  :  Un 
COMMANDEUR  de  la  Léffion  d'honneur.  (Comme  insigne  de 
son  grade,  le  commandeur  de  la  Légion  d'honneur  porte  la 
croix  fixée  à  un  ruban  passé  autour  du  cou.  Mais  il  n'en 
est  pas  de  même  pour  les  commandeurs  de  beaucoup  d'or- 
dres de  chevalerie  étrangers;  ils  portent  leurs  plaques 
sur  le  côté.)  Il  Grand  commandeur,  Premier  dignitaire  de 
l'ordre  de  Malto,  après  le  grand  maître.  (Ce  personnage 
s'appelait  à  l'origine  pr^ceptor.  Le  titre  de  comrnandeur  lui 
fut  donné  parce  qu'il  était  toujours  revêtu  d'un  comman- 
dement. Il  avait  la  direction  de  l'administration  financière 
de  l'ordro.)  —  Dignitaire  d'un  grade  plus  élevé  que  celui 
de  commandeur,  dans  certains  ordres  de  chevalerie. 

—  Drog.   et  pharm.  Baume  du  commandeur,  Sorte  de 
drogue    stimulante   dont 
l'invention    est    attribuée 
au     commandeur    do 
Fermes. 

—  Econ.  rur.  Autrefois, 
Chef  d'exploitation  aux 
Antilles,  particulièrement 
chargé  de  la  surveillance 
des  esclaves. 

—  Hist.  Commandeur  des 
croyants.  Titre  donné  aux 
califes. 

—  Zool.   Nom  vulgaire 
donné    anciennement   à 
divers    oiseaux    améri- 
cains, dont  les  ailes  ont  des  épaulettes  rouges  ou  quelque 
autre  signe,  notamment  à  un  troupiale  {agelaius  guberna- 
tor)  et  à  un  étourneau  {sturnus  prxdatorius). 

Commandeur  (statde  du).  V.  statue. 

Commandeur  (Îli-:s  du),  petit  groupe  d'îles  de  la  par- 
tie méridionale  de  la  mer  de  Behring,  dont  la  principale 
terre  est  Behring,  sur  la  côte  orientale  de  laquelle  Behring 
est  mort. 

CommaNDINO  (Frédéric),  mathématicien  italien,  né  à 
Urbin  en  irjQy,  mort  en  1575.  Il  a  rendu  de  grands  ser- 
vices aux  sciences  par  ses  éditions  et  ses  traductions 
d'anciens  mathématiciens  et  géomètres  :  Arcbimède,  Apol- 
lonius, Euclide,  etc.  Les  commentateurs  postérieurs  ont 
presque  tous  puisé  dans  ses  travaux. 

COMMANDITAIRE  [ko-man,  ter')  n.  Simple  bailleur  do 
fonds,  dans  une  société  en  commandite  :  Le  commandi- 
taire n'est  engagé  solidairement  que  jusqu'à  concurrence 
des  sommes  qu'il  a  verséps.  n  Par  ext.  Celui,  colle  qui  four- 
nit des  fonds  dans  un  but  quelconque  :  Les  qros  hanquiers 
sont  aujourd'hui  les  commanditaires  des  rois. 

—  Adjectiv.  ;  Associé  commanditaire. 

—  F^NCYCL.  Le  commanditaire  est  tout  bailleur  de  fonds 
qui  engage  un  capital  dans  une  société  en  commandiie 
simple  dont  il  souscrit  ainsi  uno  ^ïar^  d'intérêts  à  des  con- 
ditions déterminées  et  durant  un  temps  déterminé,  ou  qui 
souscrit  un  certain  nombre  d'actions  dans  uno  société  en 
commandite  par  actions.  V.  sochîté. 

COMMANDITE  [ko-man  —  du  lat.  commendare,  confier) 
n.  f.  Conim.  Société  commerciale  qui  so  contracte  entre 
un  ou  plusieurs  associés  responsables  ot  solidaires  qu'on 
nomme  commandités  ou  associés  en  nom,  et  un  ou  plusieurs 
associés  simples  bailleurs  de  fonds,  que  l'on  nomme  com- 
manditaires.  \\  On  dit  plus  ordinairement  société  en  com- 

manditk.  V.  SOriÉTH. 

—  Par  ext.  Fonds  versé  par  chaque  membre  d'une  so- 
ciété en  commandite  :  Ma  commandite  est  de  cent  mille 
francs. 

—  Fig.  Délégation  :  La  guerre  n'est  que  la  venqeance  par 
commandite  et  le  meurtre  sous  raison  sociale.  (Th.  Gant.) 

—  Typogr.  Société  d'ouvriers  compositeurs  travaillant 
en  commun  :  A  Paris,  la  plupart  des  Journaux  se  font  en 
commandite.  Par  la  commandite  qui  tend  à  se  propager 
dans  les  ateliers,  les  sociétaires  bénéficient  en  commun  de 
la  mise  en  payes,  et  la  direction  est  toujours  confiée  au  plus 
intelligent,  • 

—  EnCYCL.   V.   SOCIÉTÉ. 

COMMANDITER  (ko  man  —  rad.  commandite]  v.  a.  Sou- 
tenir, comme  simple  bailleur  do  fonds,  une  entreprise  ou 
celui  qui  l'entreprend. 

Commanditéf  ée  part.  pass.  du  v.  Commanditer. 

—  Substantiv.  :  Personne  commanditée  :  Le  commandi- 
taire et  le  commandité. 

Se  commanditer,  v.  pr.  Etro  commandité:  Un  banque- 
routier ne  saurait  se  commanditer. 

COMMANIPULAIRE  {h'-r'  —  du  préf.  com,  ot  do  mani- 
pule; n.  m.  Aiitiq.  rom.  Nom  quo  Ion  donnait  aux  soldats 
faisant  partie  du  mf-mo  manipule. 

C0MMARCHI3  [kl  —  du  préf.  com,  ot  de  marchis,  anc. 
ortliDi^'r.  rln  marquis)  n.  m.  Soigneur  terrien,  qui  prenait 
part  au  f^'ouvernoment  d'un  marquisat. 

COMMATION  {ti'On  —  mot  grec,  dimin.  do  comma) 
n.  rn.  Une  des  parties  do  la  parabaso,  dans  l'ancionno  co- 
médie attiqiio.  (C'était  uno  petite  phraso  rythmique,  ordi- 
naircMuent  do  huit  vers,  qui  contenait  uub  apostrophe  A 
quelque  porsonnage.) 


C0MMATI5MC  [tissm'  —  rad.  comma)  n.  m.  Qualité  d'un 
st  \  le  coupé.  (Peu  usité.) 

COMME  (du  lat.  cum)  conj.  Puisque,  étant  considéré  que  : 
Comme  nous  devons  mourir,  pensons  à  la  rnort.  il  Au  moment 
01^  :  A  Marengo,  comme  Napoléon  était  battu,  Desaix  arriva. 

—  Adv.  de  manière.  Comment,  de  (|uello  façon  :  Voyez 
comme  certaines  réputations  s'écroulent,  ii  Combien,  ù  quel 
point  :  Comme  il  faut  travailler!  Commk  on  voit  tous  ses 
j'O-ax  l'im  l'autre  se  détruire.  (Racine.)  ii  Do  la  qualité,  tie 
l'espèce  do,  du  genre  de,  de  la  nature  do  :  Les  poétrs 
comme  Leconte  de  Lisle  sont  rares.  Un  homme  comme  lui. 

Il  En  qualité  de  :  La  ?nission  de  la  fc7}unc  est  d'aimer  comme 
fille,  comme  épouse,  comme  mère.  (M"""  Monmarsou.) 

—  Adv.  de  compar.  Pareil  à  :  La  beauté  est  comme  la 
rose  :  elle  passe  vite.  Il  Autant  quo,  au  même  de^ré  (luo  :  Bien 
n'est  beau,  rien  n'est  bon  comme  la  liberté.  (Guizot.)  ii  Aussi 
bien  que,  également;  de  même  que,  non  moins  :  N'écoute 
pas  le  médisant  ;  il  médira  de  toi  comme  il  médit  des  autres. 
^Max.  orient.)  il  A  la  façon  do,  de  la  même  façon  que  :  Hardi 
comme  un  page.  A//er  comme  le  vent,  w  De  la  façon  que  :  Les 
choses  n'arrivent  jamais  comme  on  les  imagine.  (M""*  de  Sév.) 

Il  Presque,  en  quelque  façon,  quelque  chose  dans  le  genre 
do  :  L'iwmme  s  effrayera  de  se  voir  comme  suspendu  entre 
ces  deux  abi/nes  de  l'infini  et  du  néant.  (Pasc.)  il  Tel  que,  par 
exemple  :  Les  métaux  précieux,  comme  l'or,  l'argent,  sont 
moins  utiles  que  le  fer, 

—  Pop.  Comme  tout,  Autant  que  possible,  tout  à  fait  : 
/T^re  ai7»a6/L' COMME  tout.  Il  Tout  comme.  Tout  à  fait  comme. 
Tout  aussi  bien  que  :  Flamber  tout  comme  une  allumette. 
—  Pareillement,  sans  ditTérence  :  Je  n'ai  pas  enco7'e  don/té 
»m  parole,  mais  c'est  tout  comme,  il  Comme  de  juste.  Comme 
il  est  juste:  Payer  son  écot  comme  de  juste,  il  Ùomnie  il  faut. 
D'une  manière  bien  conditionnée,  sans  que  rien  y  manque  : 
Préparer  un  dîner  comme  il  faut.  —  En  parlant  des  per- 
sonnes, Distingué,  de  bonne  société  :  //  n'y  a  que  la  femme 
comme  il  faut  pour  être  à  l'aise  dans  sa  toilette.  (Balz.)  — 
Substantiv.  :  Manière  d'être  des  gens  comme  il  faut  :  Avoir 
des  doutes  sur  le  comme  il  faut  d'une  toilette.  —  Prouvant 
qu'il  faut,  montrant  l'obligation  de  : 

Obtenez  un  arrêt  comme  il  faut  que  je  dorme. 

Racine. 

Il  Comme  cela  ou  Comme  ça,  Ainsi,  de  cette  façon  :  Mai, 
Je  suis  COMME  cela  ;  tant  pis  si  je  vous  déplais.  (Cette  lo- 
cution s'emploie  populairement,  d'une  façon  tout  à  fait 
superflue,  et  qui  n'ajoute  absolument  rien  au  sens  de  la 
phrase)  :  Il  m'a  dit  comme  cela,  que  si  je  voulais...  il  Corinne 
cela;  Comme  ça;  Comme  ci,  comme  ça.  Signifient  :  1"  Entre 
deux,  ni  bien  ni  mal  :  Aller  comme  ci,  comme  ça;  2«  Tantôt 
d'une  façon,  tantôt  de  l'autre  :  Etre  tantôt  comme  ci,  tantôt 
COMME  ÇA.  11  Comme  quoi.  De  quelle  façon,  comment  :  Vous 
saurez  COMME  quoi  ^e  suis  venu  et  comme  quoi  je  repars. 

Il  Comme  qui  dirait,  A  peu  près,  quelque  chose  approchant 
de  :  Il  y  avait  là  comme  qui  dirait  deux  ceiits,  trois  cents 
personnes,  il  Dieu  sait  connue,  On  ignore  comment  (le  plus 
souvent  avec  une  nuance  défavorable)  :  Cei-taines  gens  réus- 
sissent, Dieu  sait  comme!  ii  Connue  si,  De  même  que  si  : 
L'homme  doit  agir  comme  s'il  pouvait  tout,  et  se  résigner 
comme  s'il  ne  pouvait  rien.  (J.  de  Maistre.)  ii  Comme  aitisi 
soit  que,  Comme  il  est  vrai  que  :  Tomme  ainsi  soit  que 
Dieu  est  bon,  il  faut  dire  aussi  qu'il  est  juste.  (Vieux.)  il 
Comme  que.  De  quelque  façon  que  :  Comme  que  Je  fasse,  il 
m'empoisonnera.  (Rousseau.) 

—  Mar.  Comme  ça!  Ordre  donné  au  timonier  do  gou- 
verner dans  la  direction  actuelle  du  navire. 

—  Pop.  Comme  s'il  en  pleuvait.  Beaucoup, sans  compter. 

—  pROV.  :  Conune  on  fait  son  lit,  on  se  couche,  Chacun 
prépare  lui-même  son  avenir. 

—  Syn.  Comme,  lorsque,  quand.  Comme  est  plus  précis 
quo  les  deux  autres;  il  signifie  à  l'instant  mémo,  au  mo- 
ment môme  où.  Lorsque,  sans  être  aussi  précis,  so  rap- 
porte à  un  temps  particulier,  fixe.  Quand  est  le  plus 
général;  il  peut  s'appliquer  à  uno  circonstance  future, 
hypothétique. 

—  Comme,  ainsi  que,  de  même  que.  V.  ainsi. 
Comme  il  vous  plaira  {As  yuu  lilte  it),  pièce  do 

Shakspearo,  en  cinq  actes,  qui  appartient  au  groupe  des 
comédies  romanesques  de  la  i)ériodo  1598-1600.  Le  sujet 
est  emprunte  à  la  îiosalynde  do  Lodgo  (1590).  C'est  l'his- 
toire de  Rosalindo,  filie  d'un  duc  exilé  dans  la  forêt  des 
Ardennes.  La  jeune  princesse  quitte  la  cour  de  son  oncle 
Frédéric,  usurpateur  du  trône,  on  compagnie  do  sa  cou- 
sine Colia,  ot,  vêtue  d'habits  d'homme,  va  rejoindre  sou 
père.  Grâco  à  son  déguisement,  elle  n'est  reconnue  de 
personne.  Elle  est  bientôt  suivie  de  son  amant,  Ortando, 
qui,  sans  se  douter  qu'il  s'adresse  à  Rosalindo,  lui  parle 
QO  son  chagrin.  C'est  uno  des  plus  jolies  scènes  do  la  pièce. 
Les  doux  amants  finissent  par  so  marier,  et  le  duc  légi- 
time reprend  possession  do  son  trône.  Sur  cette  donnée, 
très  simple  et  toute  do  convention,  le  dramatisto  a  com- 
posé uno  œuvre  charmante,  sorte  de  pastorale  d'où  se 
dégage  uno  poésie  franche  et  natnrello,  qui  rachète  la 
banalité  et  l'invraisemblance  du  sujet.  Le  duc  exilé,  ma- 
gnanime et  résigné,  est  uno  très  noble  ligure,  et  Rosalindo 
est  uno  des  belles  créations  do  Shakspearo.  Spirituelle, 
enjouée,  elle  est  sœur  do  la  Portia  du  .Marchand  de  Venise. 
\jO  poète  n'a  pas  négligé  les  personnages  secondaires  ; 
parmi  ceux-ci,  il  faut  citer  :  lo  «  mélancolique  ■  Jacques 
dont  la  tirade  :  Tout  ce  monde  est  un  théâtre...  ostoélèbro  ; 
le  bouffon  Touchstono  ot  sa  rusti(|iio  fiancée  Andrey. 
Comme  il  vous  plaira  a  été  traduit  par  George  Sand,  ot 
représenté  au  Théâtre-Français,  le  12  avril  185G. 

COMME,  ÉE  {ko-mé  —  du  lat.  comatas,  mémo  sons}  adj. 
Chevelu. 

COMMÉAT  {mé-a  —  du  lat.  commeatus.  mémo  sons)  n.  m. 
Anliq.  r.jiii.  Congé  temporaire  accordé  aux  soldais  et,  Â 
partir  du  lias-Empire,  aux  employés  do  l'Etat,  ii  Vivres 
et  relais  quo  les  alliés  étaient  obligés  do  fournir  aux  Ic- 

Fats  ot  hauts  fonctionnaires  voyageant  pour  lo  compte  Ac 
Etat.  Il  Espace  de  la  voie  publique  laissé  à  la  circula- 
tion. Il  Transport  des  marchandises. 
COMMEDIA  {mé)  n.  f.  Mot  italien  signifiant  Comédie. 

—  Commvdia  deW  arte.  On  désigne  par  ces  mots,  en 
Italie,  tout  un  genre  important  do  la  liitéruturo  dramati- 
<luo,  introduit  en  Franco  sous  lo  nom  do  comédie  impro- 
visée, comédie  sur  canevas,  comédie  à  l'impromptu. 

—  Encycl.  L'originalité  do  la  commcdia  delV  arte  con- 
siste on  ce  que  lo  plan  seul  do  la  pièce  est  tracé  dans  ses 
grandes  lignes  et  que  les  détails,  lo  dialo^'uo,  les  réparties, 
les  mots  siiirituels  sont  remis  à  l'ingéniosité  porsonnollo  do 
l'acteur.  Une  seule  chose  facilite  l'imagination  do  celui-ci  : 


c'est  que  les  rôles  do  la  commedia  delV  arte  sont  nettement 
tranchés  et  consacrés  par  la  tradition,  dont  il  no  doit  pas 
s'écarter.  Ruzzante  (Aiigelo  Beolco)  donna  le  premier  un 
corps  à  cette  comédie  d'improvisation.  En  1528,  il  fit 
jouer  sa  première  comédie  on  prose,  où  chaque  person- 
nage parle  un  dialecte  dilTéreut  ;  c'était  un  moyen  d'inté- 
resser tout  particulièrement  chaque  localité  à  la  mémo 
pièce,  et  de  rendre  l'œuvre  très  populaire.  Dans  les  pièces 
improvisées,  chaque  province  continua  d'être  représentée 
par  un  personnage  qui  en  parlait  le  dialecte  :  Bergamo 
donna  Arlequin  et  Brighella;  Milan,  Beltram  et  Scapin  ; 
Venise,  Pantalon  et  Zacometo  ;  ISaples,  Pulcinella,  Sca- 
ramouche,  Tartaglia,  le  capitan  et  le  Bascegliesc  ;  Rome, 
Marco-Pepe  et  Cassandro;  Florence,  Stantorello  ;  Bolo- 
gne, le  docteur  et  Narcisin  ;  Turin,  Gianduja;  la  Calabre, 
Coviello  et  Giangurgolo  ;  la  Sicile,  il  Barone,  Peppe- 
Nappa,  etc.  Ces  types  ont  relativement  peu  varié  avec  lo 
temps,  et  on  les  retrouve  encore  dans  les  comédies  de  ma- 
rionnettes, forme  populaire  de  la  commedia  deW  arte. 

Commediante  I  tra^ediante  !  (mots  italiens  :  Co- 
-  médien!  tragédien!),  allusion  historique.  Ces  mots  auraient 
été  prononcés  par  le  pape  Pie  VII,  dans  son  entrevve 
avec  Napoléon  à  Fontainebleau,  en  1804.  L'empereur  ayant 
d'abord  usé  de  la  flatterie,  des  promesses,  des  paroles 
mielleuses,  pour  obtenir  ce  qu'il  voulait  du  pape,  celui-ci 
aurait  répliqué  par  ce  simple  mot  :  Commediante  !  Napo- 
léon, s'emporiant  alors  et  changeant  de  style,  ayant  eu  re- 
cours aux  grands  éclats  do  voix  et  aux  menaces,  n'aurait 
reçu  pour  toute  réponse  quo  le  second  terme  :  Trage- 
dianfe  !  La  scène  a  été  racontée  et  popularisée  par  Alfred 
de  Vigny,  dans  Servitude  et  grandeur  militaires. 

GoMMELIN  (Jérôme),  imprimeur,  né  à.  Douai,  mort 
à  Heidelberg  en  1598,  où  il  a  donné  d'excellentes  éditions 
des  classiques  grecs  et  latins,  inférieures  cependant  à 
celles  des  Aides  et  des  Estiennes. 

GoMMELIN  (Isaac),  historien  hollandais,  né  à  Amster- 
dam en  1598,  mort  en  1676.  Il  s'est  presque  exclusivement 
occupé  de  recherches  historiques  relatives  à  la  Hollande. 
Ses  principaux  ouvrages  (en  langue  hollandaise)  sont  : 
Commencements  et  progrès  de  la  Compagnie  des  Indes  hol- 
landaises (1646)  ;  Recueil  des  actes  de  l'autorité  publique  en 
Hollande  (1644)  :  Vies  des  stathouders  Guillaume  P'  et  Mau- 
rice (1651)  ;  Vie  de  Frédéric-Henri  de  Nassau  (1651)  ;  etc. 

GOMMELIN  (Jean),  botaniste,  né  et  mort  à.  Amsterdam 
(1629-1692).  Il  fut  directeur  du  Jardin  botanique,  qui  devint 
alors  un  des  premiers  de  l'Europe.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  les  Hespérides  des  Pays-iias  f  Amsterdam,  1676)  ;  ta- 
talogus  plantarum  indiyenarurîi  Hollaiidi^  (1689);  Horti 
medici  Amstelodamensis  descriptio  (1697-1701),  achevé  par 
son  neveu,  Gaspard  Commolin  ;  etc. 

GoMMELIN  ou  COMMELYN  (Gaspard),  botaniste  hol- 
landais, neveu  du  précédent,  né  à  Amsterdam  en  1667,  mort 
en  1731.  Il  remplaça  son  oncle  dans  la  chaire  de  botanique, 
et  professa  cette  science  au  Jardin  botanique  d'Amster- 
dam. Il  fut  membre,  sous  le  nom  de  Mantias,  de  l'Académie 
des  curieux  de  la  nature.  Ses  principaux  écrits  sont  ;  Flora 
Malabarica  (1696);  Horti  medici  Amstelodamensis  planta- 
rum usualium  catalogus  (\6&1);  Horti  medici  Amsteloda- 
mensis plantée  rariores  exotics  (1706),  ouvrage  qui  fait  suite 
à  celui  de  son  oncle;  des  notes  sur  le  beau  Traité  des  in- 
sectes d'Europe  et  de  Surinam  do  M"*  Mérian  ;  etc. 

COMMÉLINE  ou  COMMELINE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  com- 
mélvne. 

COMMÉLYNACÉES  [ko-mé)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes 
monocotylédones  hypogynes,  très  abondantes  entre  les 
tropiques  (35"*  de  latitude  australe  dans  l'hémisphère  orien- 
tal et  40"  do  latitude  boréale  dans  l'hémisphère  occidental). 

—  Une  COMMÉLYNACÈE. 

COMMÉLYNE  ou  COMMELYNA  iko-mé)  n.  f.  Genre  do 
commélynacées,  renfermant  des  herbes  rameuses  ou  sim- 
ples, dressées  ou  coucliées,  dont  on  a  décrit  près  de  quatre- 
vingts  espèces,  originaires  de  l'Amérique  tropicale  et  bo- 
réale, de  l'Australie  et  de  l'Inde  orientale.  (Plusieurs  espè- 
ces sont  mucilagincuses  et  utilisées  à  ce  point  de  vue.) 

COMMÉMORABLE  adj.  Mémorable.  (Vieux.) 

COMMÉMORAISON  {rê-zon.  —  V.  l'étym.  do  commémo- 
ration) n.  f.  Mémoire  qu'on  fait  d'un  saint  lo  jour  de  sa 
fête,  lorsqu'elle  se  trouve  en  concurrence  avec  uno  fèto 
plus  solennelle. 

—  En'cycl.  On  distingue  deux  sortes  do  commémorai- 
sons  :  los  commérnoraisons  communes,  connues  plus  ordi- 
nairement sous  lo  nom  de  suff'rages  des  saints,  et  les 
commémoraisons  spéciales.  Los  premières  sont  les  commé- 
moraisons  de  la  Vierge,  dos  apôtres,  du  patron  ou  titulaire 
do  l'égliso.  On  ne  la  fait  quo  les  jours  où  laféto  ne  dépasse 
pas  lo  degré  dit  ■»  semi-double  ».  Dans  l'office  de  la  férié, 
elles  sont  précédées  de  la  commémoraison  do  la  croix. 

Lorsqu'il  y  a  concurrence  de  doux  ou  plusieurs  fêtes,  ou 
célèbre  en  entier  celle  dont  le  degré  est  supérieur;  pour 
l'autre,  si  elle  n'est  pas  transférée  ou  omise,  on  en  fait 
commémoraison  ù  la  messe,  ot  do  plus,  à  laudes,  par  l'an- 


tienne du  lîenedictus,  et  à  vêpres  par  celle  du  Mai/nificat. 

—  Pour  la  commémoraison  dos  vivants  ot  dos  défunts, 
V.  commémoration. 

COMMÉMORATIF,IVE(rad.coHimtfmorfliJOH)adj.Liturg. 
Destiné  à  rappeler  un  souvenir  :  Fête  commemokative. 

—  Pathol.  Qui  se  rapporte  au  passé  du  malade. 

—  n.  m.  pi.  Lo  passé  du  malade,  au  point  do  vue  do  la 
santé,  révélé  soit  par  ses  déclarations,  soit  par  les  traces, 
les  stigmates  do  ses  maladies  antérieures  :  Les  commk- 
MORATii-s  de  la  variole. 

COMMÉMORATION  (si-on  —  lat.  commcmorn/io,  mémo 
sens)  n.  f.  Linguist.  Action  ou  cérémonie  consacrée  ù  rap- 
peler un  souvenir  :  Emorcque  ce  sacrifice  soil  une  commk- 
MORATiON  de  celui  de  la  croix.  (Pascal.) 

—  Fam.  Mention  :  Nous  fîmes  commi^moration  do  i'oh*. 
comme  d'une  personne  que  l'absence  ne  fait  pas  oublier. 
(M«"  de  Sév.) 

—  Liturg.  Commémoraison.  il  Commémoration  des  morls 
ou  de  tous  Tes  défunts,  Féto  roligiouso  dont  le  but  est  do 
prier  pour  los  morts. 

—  Encycl.  Lo  i  novembre,  lendemain  do  la  Féto  do  tous 
les  saints,  l'Eglise  célèbre  la  coHi»;i('»rorfl/i'o«  do  tous  les 
tldèlos  défunts  et  prie  pourcollos  dos  Amos  qui.  selon  qu'elle 
l'eusoiK'no,  subissent  los  noiiios  temporuires  du  purgntoiro. 
avant  d'entrer  au  ciel.  L  origine  do  cette  félo  remonte  aux 
promiors  temps  :  on  la  trouve  montionnéo  par  los  Pèrosdo 


COMMÉMORER  —   COMMENTAIRE 


l'Eglise  les  plus  anciens.  La  date  en  avarié.  Les  Orientaux, 
au  temps  ae  saint  Jean  Chr^'sostome,  la  célébraient  le 
vendredi  saint.  C'est  saint  Odilon  qui.  le  premier,  l'a  fixée 
au  2  novembre  pour  ses  moines.  L'Eglise  d'Occident  a 
adopté  cet  usage.  Cette  fête  est  restée  populaire  sous  le 
nom  de  jour  des  mo7'ts  :  elle  est,  à  Paris  et  dans  toute  la 
France,  l'occasion  de  nombreuses  visites  aux  cimetières, 
où  beaucoup  se  rendent  auprès  de  la  tombe  de  leur  famille 
et  l'ornent  de  fleurs  et  de  couronnes. 

On  nomme  aussi  commémoration  la  mention  que  le 
prêtre  fait,  au  canon  de  lamesse,  des  vivants  et  des  morts. 
La  commémora  lion  rfcs  vivants  a  lieu  avant  la  consécra- 
tion, et  la  commémorât io7i  des  morts  après. 

COMMÉMORER  (lat.  coinynemorare)  v.  a.  Rappeler  lo 
souvenir  de. 

CoMMENAXLIXS,  comm.  du  Jura,  arrond.  et  à  35  kilom- 
de  Dole,  sur  le  ru  de  Beauvernois,  affluent  de  la  Brenne, 
dans  la  Bresse  ;  1.155  hab.  Fontaine  sulfureuse,  étangs. 

COMMENÇANT  {ko-man'Sa7i),  ANTEadj.  Qui  commence, 
qui  débute  :  La  révolution  commençante. 

—  Substantiv.  Personne  qui  commence,  qui  débute  : 
Grammaire  à  l'iisaf/r  des  commençants. 

—  Anton.  Finissant,  expert,  vétéran. 

COMMENCEMENT  [ko-inan-se-man]  n.  m.  Action  ou  ma- 
nière de  commencer;  ce  que  l'on  fait  d'abord  :  Les  com- 
mencements de  Néron  semblaient  annoncer  à  l'univers  un 
règne  bienheureux.  (La  Harpe.)  ii  Ce  qui  est  ou  so  fait  au 
début  :  Le  commencement  de  l'année,  de  la  vie.  1!  Ce  qui  est 
avant,  ce  qui  procède  par  la  position  :  Le  commencement 
d'un  livre,  rf'ime  rue.  ii  Principe,  origine,  premier  germe  : 
La  justice  est  le  commencement  de  la  charité.  (Lamenn.) 

—  Au  comynencement.  En  commençant,  au  début  :  Au 
commencement,  comme  on  dit,   tout  est  beau.  (Le  Sage.) 

[I  Dans  les  temps  les  plus  anciens  :  Ad  commencement,  il 
y  avait  autant  de  dialectes  que  de  familles,  je  dirais  presque 
d'individus.  (Renan.)  il  Express,  bibl.  Au  commencement 
de  tout,  avant  que  les  êtres  créés  existassent  ;  Au  commen- 
cement était  le  Verbe.  {St  Jean.) 

—  Au  commencement  que.  Dans  les  premiers  temps  où  : 
Au  commencement  que  j'habitais  Paris.  (Cette  locution, 
usitée  encore  dans  la  conversation,  no  s'écrit  plus.) 

—  Prendre  sort  commencement.  Prendre  commencement. 
Commencer  :  Quand  la  Mévotution  prit  commencement, 
personne  ne  soupçomiait  ce  quelle  allait  devenir. 

—  Dr.  Cotnmencement  de  preuve.  Prcnùev  acheminemeui 
vers  des  preuves  véritables,  premiers  indices. 

—  Théol.  Premier  principe  de  toutes  choses  :  Dieu  est  le 

COMMENCEMENT  et   la  FIN. 

—  Prov.  II  y  a  commencement  à  tout,  Il  faut  en  tout  un 
apprentissage,  en  rien  on  no  réussit  du  premier  coup;  et 
aussi.  Il  ne  faut  jamais  désespérer  de  rien. 

—  Syn.  Commencement,  naissance,  origine,  source. 
Commencement  désigne  la  première  manifestation  de  l'exis- 
tence, en  prenant  ce  dernier  mot  dans  lo  sens  lo  plus  géné- 
ral. Naissance  ne  se  dit  que  des  choses  qui  ont  une  sorte 
de  vie,  qui  s'accroissent  avec  le  temps.  On  dit  la  naissance 
d'un  Etat,  d'une  maladie  ;  le  commencement  d'une  page,  d'un 
discours.  Ori(fine  et  source  font  remonter  au  commencement 
des  choses,  mais  ils  ne  s'y  renferment  pas  :  ils  sortent  des 
choses  mêmes  pour  aller  jusqu'à  la  cause  extérieure  qui 
les  a  fait  commencer;  l'origine  présente  cette  cause  comme 
un  simple  objet  de  connaissance,  on  la  trouve,  on  la  recon- 
naît; ia  source  nous  la  montre  comme  féconde  et  conti- 
nuant longtemps  de  produire  ses  efl'ets. 

—  Anton.  Achèvement,  complément,  consommation, 
tin,  issue,  terme,  terminaison  et  désinence. 

COMMENCER  {man-sé  —  du  lat.  cum,  avec,  et  inîtiare, 
commencer.  —  Prend  une  cédille  sous  lo  c  devant  a  et  o  : 
Je  commençai.  Nous  commenço7is)  v.  a.  Donner  commen- 
cement à  :  Co.MMENCER  des  travaux^  un  livre,  ses  études. 
Il  Inaugurer,  ouvrir  :  Commenckb  l'année  par  u»e  bonne 
œuvre,  ii  Donner  les  premiers  soins,  les  premières  notions  à  ; 
former  à  son  début  :  Commencer  un  élève,  un  cheval,  un 
chien  de  chasse.  Il  Etre  au  commencement  de,  en  tête  do  : 
La  fête  de  la  CircoJicision  commence  l'année. 

—  V,  n.  Avoir  un  commencement  ou  son  commence- 
ment :  La  vertu  finit  toujours  où  l'excès  commence. 
(Massillon.)ii  Etre  commencé  :  Hepas  qui  commence  par  des 
huîtres.  Il  Dire,  faire  d'abord,  débuter  :  Les  homjnes  commen- 
cent par  l'amour  et  finissent  par  l'ambition.  (La  Bruyère.) 

Il  Etre  on  voie  de  dire,  de  faire  quelque  chose  qu'on  ne 
faisait  pas  d'abord  :  Commencer  à  s'impatienter. 

—  Impersonnell.  ;  Il  commence  à  pleuvoir. 

—  Gramm.  L'infinitif  qui  doit  servir  de  complément  à 
ce  verbe  est  précédé  de  la  préposition  à  quand  u  exprime 
une  action  considérée  comme  devant  se  prolonger  long- 
temps, ou  recevoir  des  développements  successifs  :  Enfant 

?ui  commence  À  parler.  On  préfère  la  proposition  de  quand 
action  dont  il  s'agit  ne  doit  avoir  qu'une  courte  durée  : 
Orateur  qui  commence  de  parler. 

—  Prov.  :  N'a  pas  fait  qui  commence,  On  n'est  pas  sûr 
d'arriver  au  bout  pour  avoircommoncé.  !i  A  moitié  fait  qui 
commence  bien.  Un  heureux  début  est  une  très  grande 
avance,  n  C'est  le  lapin  qui  a  commencé.  C'est  le  plus 
faible,  lo  plus  inolfensif  qui  a  été  l'agresseur.  {Ne  s  em- 
ploie que  dans  un  sens  ironique.) 

Commencéf  ée  part.  pass.  du  v.  Commencer. 

—  Dr.  J'reuve  commencée.  Indice  qui  témoigne  do  la  pos- 
sibilité du  fait  et  d'un  certain  degré  de  probabilité,  il  On 
dit  plus  ordinairement  commencement  de  preuve. 

Se  commencer,  v.  pr.  Etre  commencé  :  Bien  des  choses 
SE  COMMENCENT  qui  ne  s'achérent pas. 

—  Anton.  Aboutir,  accomplir,  achever,  compléter,  cou- 
ronner, finir,  parachever,  terminer. 

COMMENCEUR  'man-scu}'')  n.  m.  Celui  qui  commence. 
(Vieux. j 

COMMENDA  ou  CoMMENDO,  ville  anglaise  do  la  Gui- 
née (c6lc  do  l'Or)  à  renib'jurhuro  du  Sosson  ;  2.300  liai). 
Aocieune  capitale  d'un  petit  Etat  de  sou  nom,  dont  te 
commerce  fut  assez  actif  au  temps  de  la  traite;  exporta- 
tion d'or  et  d'ivoire.  Les  Anglais  et  les  IIollan<lais  y  ont 
eu,  jadis,  des  fort.s  aujourd'hui  abandonnés. 

COMMENDATAIRE  (man,  ter')  ou  COMMANDATAIRE 
rdj.  Qui  tient  un  bénéfice  on  commende  :  Il  n'y  avait  pas 
de  tort  plu9  heureux  que  celui  d'un  abbé  commendataihe. 
(Brill.-Sav.)  [i  Tenu  en  commendc  :  Abbayes  commknda- 

TAIRES. 

—  n.   m.  Bénéficier  commcndatairo  :   J^c»  commenda- 

TAIBES. 


GOMMENDE  [mand'  —  du  lat.  commendare,  confier)  n.  f. 
Dr.  canon.  Collation  d'un  bénéfice  ecclésiastique  (abbaye, 
prieuré)  à  un  clerc  ou  parfois  à  un  laïque  :  Recevoir  un  béné- 
fice en  cOMMENDE.  Il  Ce   bénéfice  lui-même  :  Etre  pourvu 

d'une  COMMENDE. 

—  Par  ext.  Usufruit,  exploitation  :  C'était  une  coutume, 
dans  l'Amérique  espagnole,  de  réduire  les  Indiens  en  com- 
ME^DE  et  de  les  sacrifier  aux  travaux  des  nimcs.  (Chateaubr.j 

—  Pèch.  Bout  de  corde,  qui  sert  à  attacher  un  bâton  ou 
un  filet.  Il  On  écrit  aussi  commande. 

—  Enctcl.  Dr.  can.  Dès  le  v"  siècle,  l'usage  s'introduisit 
dans  l'Eglise  de  confier  un  évêcbé  vacant  ou  une  abbaye 
vacante  à  un  prélat  privé  des  revenus  de  la  charge  do'nt 
il  était  titulaire.  Cette  cession  était  faite  in  commendam, 
c'est-à-dire  provisoirement,  d'où  le  nom  de  commende. 
Elle  avait  pour  but  d'indemniser  un  ecclésiastique  injus- 
tement spolié,  par  exemple  un  évoque  chassé  de  son  siège 
par  une  mvasion.  Peu  à  peu,  les  rois  barbares  du  vi*  et 
vu*  siècle  s'emparèrent  des  commendesetles  distribuèrent 
à  des  séculiers  qu'ils  voulaient  récompenser.  Charles- 
Martel  commit  en  ce  sens  de  graves  excès.  Au  xi"  siècle, 
l'Eglise  rentra  en  possession  de  presque  toutes  les  com- 
mendes.  Mais,  dans  les  siècles  qui  suivirent,  et  surtout  au 
moment  du  grand  schisme  d'Occident,  beaucoup  d'abbayes 
retombèrenten  commende.  Les roisen donnaient  le  titre  et 
les  revenus  à  de  simples  clercs  tonsurés,  qui  se  conten- 
taient de  servir  une  modeste  pension  aux  moines  soumis 
à  la  règle  du  monastère.  Les  papes  et  les  conciles,  en 
particulier  Clément  V,  Grégoire  XIII,  Innocent  X  et  le 
concile  de  Trente,  ne  pouvant  extirper  complètement  le 
mal,  cherchèrent  à  l'atténuer  en  fixant  au  tiers  du  revenu 
total  la  portion  que  l'abbé  commendataire  devait  à  ses 
moines.  Il  n'y  a  plus,  maintenant,  de  commendes  en 
France,  ni  dans  l'Allemagne  catholique. 

COMMENDER  [man-dé)  v.  a.  Donner  en  commende  :  // 
7)';/  a  que  le  pape  qui  puisse  commender  un  bénéfice.  (Compl. 
de  l'Acad.) 

—  Mettre  sous  la  protection  de  quelqu'un  :  Sur  ce,  je 
vous  commende  à  Dieu.  (La  Font.)  [Vieux  en  ce  sens.] 

GOMMENDON  (Jean-François),  cardinal  et  diplomate, 
né  à  Venise  en  1524,  mort  à  Padouo  en  1584.  II  fut  chargé 
d'importantes  négociations  par  Jules  III  et  par  ses  succes- 
seurs, en  Angleterre,  en  Allemagne  et  en  Pologne,  et  reçut 
le  chapeau  de  cardinal  (1565).  Il  était  nonce  du  pape  en 
Pologne  lorsqu'il  favorisa  l'élection  au  trône  du  duc  d'An- 
jou (1573),  ce  qui  le  lit  disgracier.  On  a  de  lin  une  Oratio 
ad  Polonos  (1573)  et  quelques  poésies  latines. 

COMMENSAL,  ALE,  AUX  {man  —  du  lat.  cum,  avec,  et 
mensa,  table)  n.  Compagnon  de  table,  hôte  ordinaire  dans 
les  repas,  il  Par  ext.  Ilote  en  général. 

—  Encycl.  Hist.  On  a])pela  comme7}saHX,  sous  les  pre- 
mières dynasties,  les  hommes  qui  accompagnaient  le  sou- 
verain et  prenaient  leur  repas  à  sa  table  comme  ministe- 
7^iales.  Sous  la  monarchie  do  l'ancien  régime,  on  donna  ce 
nom  aux  officiers  et  domestiques  de  la  maison  royale,  ou 
des  maisons  royales,  c'est-à-dire  des  maisons  de  la  reine, 
des  enfants  et  petits-enfants  de  France,  qui  avaient  une 
maison  inscrite  sur  l'état  du  roi.  L'origine  du  dmimensal 
remonte  aux  commencements  de  la  monarchie  capétienne, 
où  les  officiers  royaux  avaient  un  caractère  familial. 

COMMENSALISME  {man.  lissm')  n.  m.  Etat  des  animaux 
qui  vivent  à  coté  d'autres  êtres  en  profitant  do  leurs  ali- 
ments, de  leur  chasse  ou  do  leur  pêche,  des  produits  de 
leur  industrie,  mais  sans  se  nourrir,  comme  les  parasites, 
de  leur  matière  organique,  de  leurs  sécrétions,  etc. 

—  Encyce.  Le  commensal,  suivant  l'expression  de  Van 
Benedcn,  est  celui  qui  est  reçu  à  la  table  de  son  voisin 
pour  partager  avec  lui  le  produit  de  la  pêche.  La  limite 
exacte  entre  \e  parasitisme  et  lo  commeJisalisme  est  difficile 
à  fixer;  ainsi,  les  animaux  qui  vivent  des  déjections  d'un 
hôte  en  se  tenant  sur  son  passage  participent  des  deux  na- 
tures. Beaucoup  de  crustacés  vivent  ainsi  dans  des  mol- 
lusques ou  des  holothuries  qui  leur  fournissent  à  la  fois 
le  vivre  et  lo  couvert.  Il  en  est  de  même  pour  les  poissons  : 
fiei'asfer,  dans  les  holothuries  ;  premnas,  dans  les  actinies  ; 
caranx,  dans  les  méduses  du  genre  chrysaoï'a  ;  etc. 

COMMENSALITÉ  (man)  n.  f.  Etat  de  commensal,  ii  Droit 
d'être  le  commensal  du  roi  :  L'Acadérnie  française  jouissait 
du  droit  de  commensalité.  (Acad.)  ti  Dr.  canon.  Commu- 
nauté de  la  taille. 

—  Encycl.  Dr.  canon.  Dans  l'ancien  droit  canonique,  tout 
clerc  qui  se  présentait  à  l'ordination  sacerdotale  devait,  pen- 
dant un  certain  temps,  partager  l'habitation  et  la  table  de 
son  évêque,  afin  que  celui-ci  pût  juger  do  ses  mœurs.  Cette 
obligation  so  nommait  la  co7Jime}isalité.  Les  clercs  qui 
l'avaient  remplie,  et  avaient  été  jugés  dignes  du  sacerdoce, 
devaient  être  ordonnés  au  plus  tôt.  Aujourd'hui,  elle  est 
tombée  en  désuétude  ;  la  vie  du  grand  séminaire  remplace, 
d'ailleurs,  cette  épreuve,  et  au  delà. 

COMMENSUEIABILITÉ  {)na7i)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
comnicnsurablc  :  Jticardo,  dans  sa  théorie  de  la  rente,  a 
donné  un  magnifique  exeniple  de  la  commensdrabilitê  des 
valeurs.  (Proudh.) 

—  Anton.  Incommensurabilité,  asymétrie. 

COMMENSURABLE  (?»a«  — du  prôf.  co)n.et  du  lat.  7ne7i- 
sui-abilis,  tjui  peut  être  mesuré)  adj.  Se  dit  des  quantités  qui 
ont  uiio  commune  mesure  :  Le  cercle  et    son  diamètre  ne 

sont  pas  COMMENSURAHLICS. 

—  Par  ext.  Se  dit  des  choses  que  l'on  peut  évaluer  au 
moyen  d'une  même  unité  ;  C'est  par  la  rnonnaie  que  les 
biens  d'espèces  diverses  devierineiit  commensdkables  et  pea- 
ve7xt  se  77iesurer.  (J.-J.  Kouss.) 

—  Fig.  Comparable  :  Les  peines  doivent  être  commenso- 
RAULEs  e7itre  e//e.?.  (Bentham.) 

—  Anton.  Asymétrique,  incommensurable,   irrationnel. 

—  EnCY'L.    Matll.    V.  INCOMMENSUR.ADI.E. 

COMMENSURATION  {7nan,  si-nn  —  du  prôf.  com,  et  do 
7ne7isu7'alio7i)  n.  f.  En  T.dcmathém.,  Opération  par  laquelle 
on  cherche  une  commune  mesure,  une  unité  commune  à 
deux  grandeurs. 

COMMENT  iko-man)  adv.  Do  qucllo  manière  :  Voulez- 
vous  savoir  comment  il  faut  don7ier  ?  Mettez-vous  à  la  vlace 
de  celui  gui  reçoit.  (  M""  do  Puisieux.)ii  De  quelle  laçun 
extraordinaire  :  On  ne  saurait  croire  ccmment  la  sottise  est 
répandue. 

—  Dans  les  exclamations.  Eh  quoi  !  ost-co  possible! 
Comment!  on  plaisante,  et  vous  7>ohs  fâchez  ? 

—  Dans  les    interrogations,  Do  quelle  façon,  do  quelle 


140 

manière  :  Comment  se  faire  craindre  sans  danger  d'être 
haï  ?  (Fléch.)  Il  Pour  quelle  cause,  pour  quel  motif  :  Com- 
ment  ne  pas    reconnait7'e  que   des   réforiiies   s'imposent  ? 

\\  Quoi  ?  Que  dites-vous  ?  Plaît-il  ?  (Se  dit  lorsqu'on  a  mal 
entendu  quelque  chose,  et  qu'on  veut  faire  répéter.)  ii  Com- 
ment... que  ?  De  quelle  autre  façon...  que  :  Comment  répare- 
rez-vous  vos  plaisirs  illicites  Qu'e»  vous  abstenant  ?  {Mass.) 

Il  Co>}i77îent...  que.  De  quelque  façon  que  :  Toutes  ces  gardes, 
COMMENT  Qu'elles  soient  établies,  7\e  sont  jias  difficiles  à 
passer.  (P.-L  Courier.)  [L'un  et  l'autre  sont  vieux.] 

—  Fam.  7*0»/  je  ne  sais  cornment.  Dans  un  état  de  ma- 
laise indéfinissable. 

—  n.  m.  Manière  d'être,  raison  de  la  chose  :Z.e  comment 
de  la  création  ou  de  la  formation,  le  mystère  échappe. 
(Ste-Beuve.) 

COMMENTACULUM  n.  m.  Antiq.  rom.  V.  commotaculum. 

COMMENTAIRE  (wirt/î-fér' —  lat.  commentarius ;  de  covi- 
mentari,  méditer  ;  formé  de  cu?n,  avec,  et  mens,  mentis,  pen- 
sée) n.  m.  Notes  et  éclaircissements  destinés  à  faciliter 
l'intelligence  d'un  écrit  :  Commentaire  littéraire,  juri- 
dique, a  Explication  en  général,  ou  ce  qui  en  tient  lieu  : 
La  biograpiiie  est  un  utile  commentaire  de  l'histoire. 

—  Fig.  Interprt  tation  (en  général  malveillante)  des  faits, 
des  paroles  ou  des  actes  d'autrui  :  Quoi  que  nous  fassions, 
notre  co7iduite  provoqu€7'a  toujou7^s  les  commentaires  du 
voisin. 

—  Fam.  Ceci  n'a  pas  besoin  de  commentaire.  Ceci  n'a  pas 
besoin  d'être  expliqué,  li  Pas  de  commentaire.'...  Taisez- 
vous. 

—  Commentaire  perpétuel,  Commentaire  qui  suit  l'au- 
teur pas  à  pas,  phrase  par  phrase. 

—  Dr.  Explication  d'une  matière  dans  l'ordre  où  elle 
se  présente,  abstraction  faite  de  l'ordre  logique. 

—  n.  m.  pi.  Littcr.  Titre  donné  à  quelques  ouvrages 
publiés  sous  forme  de  mémoires. 

—  Syn.  Commentaire,  glose.  Le  com7nentai7'e  est  plus 
étendu  que  la  glose  ;  celle-ci  se  borne  souvent  à  expliquer 
quelques  mots  obscurs  par  des  termes  plus  clairs  ayant 
le  même  sens,  tandis  que  lo  C077ime7itaire  explique  les 
pensées  mêmes,  apprécie  les  doctrines  par  des  raisons 
nouvelles.  Dans  un  autre  sens,  glose  et  com77ie7itai}^e  se 
prennent  pour  désigner  une  interprétation  maligne  ;  mais 
glose  suppose  quelque  chose  do  plus  vétilleux,  de  moins 
fondé. 

—  Commentaires,  annales,  archives.  V.  annales. 

—  Encycl.  Littér.  Les  ouvrages  qui  ont  appelé  le  plus 
de  com7)ïentaires  sont,  sans  contredit,  la  Bible,  les  poèmes 
d'Homère  et,  en  général,  les  ouvrages  des  anciens.  Il 
a  fallu  aussi  commenter  plusieurs  écrits  du  moyen  âge, 
les  livres  relatifs  à  l'origine  des  religions,  comme  les  Vé- 
das,  YEdda,  le  Coran,  toutes  les  œuvres  où,  comme  dans 
la  Divi7ie  Co77iédie  de  Dante,  le  mysticisme  et  des  allusions 
dilficiles  à  saisir  voilent,  sous  le  sens  apparent,  un  sens 
caché  qu'il  faut  savoir  dégager.  Beaucoup  do  Pères  de 
l'Eglise  et  de  rabbins  ont  fait  sur  la  Bible  des  travaux 
remarquables.  D'illustres  savants,  tels  que  Scaliger,  Casau- 
bon,  les  grands  commentateurs  allemands  et,  en  France,  les 
membres  de  l'Académie  des  inscriptions  ont  élucidé  avec 
une  admirable  pénétration  les  écrivains  grecs,  romains  ou 
orientaux.  Aujourd'liui  encore,  grâce  aux  jirogrès  de  la 
philologie  et  de  l'exégèse,  on  pousse  plus  avant  ces 
utiles  explorations  dans  le  domaine  du  passé,  et  l'on  y  fait 
pénétrer  une  lumière  plus  vive.  Mais,  en  revanche,  s'il 
est  des  commentaires  excellents,  il  y  en  a  aussi  un  bon 
nombre  de  médiocres  et  d'inutiles.  C'est  contre  cet  abus 
de  l'érudition  que  fut  composé  le  Chef-d'œuvre  d'un  inconnu 
(1714),  dans  lequel,  à  proims  d'une  inepte  chanson,  l'au- 
teur (Saint-Hyacinthe,  sous  le  nom  do  D^  Mathanasius)  a 
composé  tout  un  gros  volume  de  remarques  extraordinaires 
ot  saugrenues. 

Commentaires,  Mémoires  de  Jules  César  sur  la  Guerre 
des  Gaules  et  sur  la  Guerre  civile.  — Le  premier  de  ces  ou- 
vrages est  divisé  en  huit  livres,  dont  le  dernier  est 
l'œuvre  d'Hirtius,  lieutenant  de  César.  La  GueiTe  civile 
est  inachevée  et  comprend  trois  livres.  L'histoire  do  la 
Guem-e  des  Gaules  est  le  livre  d'un  homme  d'action.  César 
s'etfaco  devant  les  faits,  écarte  tout  ornement  de  rhéto- 
rique, ne  vise  qu'à  la  clarté  et  à  la  précision.  Henri  IV  et 
iNapoléon  faisaient  des  Co77imen(ai7'es  leur  livre  de  che- 
vet. Cicéron  dit  «  que  CésaraOté  à  tout  homme  de  bon  sens 
le  désir  d'écrire  cette  histoire  après  lui  ».  Tacite  appelle 
César  le  plus  grand  des  écrivains  {sum7nus  auctorum  di- 
ras Julius).  On  a  attaqué  la  bonne  foi  de  César  dans  ses 
Com7nentai}-es.  La  vérité  paraît  être  que.  dans  la  Guer7-e 
des  Gaules,  César  a  pensé  que  les  faits  parleraient  assez 
deux-mêmes  aux  contemporains  et  â  la  postérité.  Tout  au 
plus  peut-on  dire  (ju'il  présente  ces  faits  de  la  manière  la 
plus  avantageuse  pour  lui.  Mais  qui  n'eût  agi  de  môme? 
Sa  Guerre  civile,  au  contraire,  peut  être  considérée  plutôt 
comme  un  livre  de  polémique  où  la  plume  continuel'œuvre 
de  l'épée.  Les  Co7n7nentaires  de  César  ne  sont  pas  seule- 
ment un  modèle  do  narration  et  de  pure  latinité.  Ils  sont 
aussi  la  source  do  renseignements  la  plus  précieuse  sur 
l'histoire  primitive  de  la  France. 

—  BiULiOGR.  :  édit.  pnnceps  (Rome,  1469);  Ad.  Benoist 
et  Dosson  (Paris,  1893);  Napoléon  lll,  Ifistoii'e  de  Jules 
César  (Paris,  1865-1866);  Nisard,  les  (Jualre  grands  histo^ 
riens  latins  {\S1Â);  Boissior,  Cicéron  et  ses  a7?ii5( Paris,  1865). 

Commentaires  de  Jean  Calvin  sur  le  Nouveau  Testa- 
ment (Genève,  1553  et  1561  ;  Paris,  1854,  et  Strasbourg  : 
éd.  Baum,  Cunitz,  Keuss,  Calvi7ii  opéra  [1867]).  —  Chaque 
commentaire  est  consacré  à  un  livre  du  Nouveau  Testa- 
ment et  étudie  lu  livre  verset  par  verset.  Calvin  proclame, 
en  principe,  que  l'Kcrituro  na  qu'un  sons  déterminé  ra- 
tionnellement par  la  grammaire;  il  so  livre  à  des  discus- 
sions pliilûlogu|ues  et  historiques,  sans  so  perdre  dans 
un  étalage  d  érudition.  Il  vise  un  but  pratique,  de  telle 
sorte  que  son  ouvrage  s'adresse  à  la  fois  aux  savants  et 
aux  simples  fidèles.  C'est  un  de  ceux  dans  lesquels  Calvin 
s'est  lo  mieux  révélé  comme  grand  prosateur. 

Commentaires  do  François  de  Rabutin  (Paris,  1555 
et  1559).  François  do  Rabutin,  de  la  famille  même  de  celui 
qui  écrivit  plus  tard  VHistoir'e  a77ionreuse  des  Gaules,  prit 
part  aux  guerres  do  Louis  XI  et  do  Henri  II  dans  la  com- 
pagnie du  duc  de  Nevers.  Il  devint  ensuite  gouverneur 
do  Noyers,  en  Bourgogne.  Ayant  un  jour  entendu  lo  duc 
do  Nevers  vanter  les  récits  de  Jules  César,  il  résolut  do 
marcher  dans  la  voie  do  l'illustro  canitaino.  Los  Comnien- 
taires  de  François  île  Rabutin  sont  l'une  des  productions 
historiques  les  i>!us  remarquables  du  xvi»  siècle.  C'est  lo 


141 

récit  des  guerres  du  règno  do  Henri  II,  depuis  la  campagne 
qui  OUI  puur  ihéâiro  lo  duché  do  Parmo  11551),  jusquau 
traité  do  Catoau-Cambrôsis  (1559J.  Deux  graudcs  qualités 
l'out  valoir  lo  récit  :  d'une  part,  lo  [littorusque  et  la  vivacité 
dos  descriptions  ;  d'autre  part,  rinipartiahié.  Il  i>arlo  avec 
ôlogo  de  Charles-Quiût ,  aiosi  que  des  grands  chefs  jiro- 
testants,  Montmorency  et  Culigny.  Los  dix  livres  dos  Com- 
inentaires  de  Rabutin  ne  parurent  pas  en  une  seule  fois; 
PU  1555  parurent  les  livres  traitant  des  années  1551-1551; 
la  tin  fut  imprimée  en  I55y.  Une  nouvelle  édition  complète 
parut  en  1574  (Paris). 

Commentaires  do  Biaise  do  Montluc,  maréchal  do 
France.  L'autour  raconte  les  guerres  extérieures  et  les 
guerres  civiles  auxquelles  il  prit  une  part  si  brillante,  de- 
puis les  campagnes  d'Italie  do  Kraur;ois  I"  jusqu'aux 
guerres  de  religion  qui  désoleront  la  France  sous  Char- 
les IX  et  Henri  III,  Lo  désir  de  raconter  les  campagnes 
auxquelles  il  fut  mêlé  fut  inspiré  à  Montluc  par  la  locturo 
des  Commentaires  do  César.  Les  Commentaires  de  Montluc 
.sont,  d'ailleurs,  uno  véritable  autobiographie,  où  l'auteur 
met  ingénument  ses  exploits  sous  les  yeux  des  lecteurs. 
«  J'ai  toute  ma  vie  haï  les  écritures,  dit-il  lui-même,  aimant 
mieux  passer  toute  une  nuit  la  cuirasse  sur  le  dos  que  non 
pas  écrire  ".  Pourquoi  donc  a-t-il  écrit'?  m  C'est,  dit-il,  atin 
que  mes  fortunes  servent  d'exemple  à.  ceux  qui  viendront 
après  moi,  alin  que  les  petits  Montlucs,  que  mes  enfants 
m'ont  laissés,  puissent  se  mirer  en  la  vie  de  leur  aïeul.I" 
Henri  IV  disait  des  Coïm/ieHfaiVtfS  de  Montluc  qu'Us  devaient 
être  la  Bible  du  soldat.  La  première  édition  en  a  été  donnée 
en  1592  ;  la  meilleure  est  celle  de  de  Rublo,  dans  la  collec- 
tion de  la  «  Société  de  l'histoire  de  France  "  (Paris,  1854- 
ig-îS). 

Commentaires    sur    la    langue    grecque,   par 

(t.  Budé  (1529).  —  C'est  un  des  monuments  do  la  science 
philologique  du  xvi*  siècle;  il  a  servi  do  texte  aux  lexico- 
graphes postérieurs,  qui  y  puisèrent  à  pleines  mains.  Le 
défaut  de  l'ouvrage  est  le  manque  d'ordre.  Les  obser- 
vations do  l'auteur  sur  la  langue  grecque  sont  jetées  pêle- 
mêle  comme  dans  un  cahier  de  notes,  et  l'index  alphabé- 
tique qu'on  trouve  àlalin  ne  remédie  qu'imparfaitement  à 
ce  désordre.  Budé  donne  de  tous  les  mots  qu'il  passe  en 
revue  dos  explications  généralement  justes,  et  toujours 
rendues  avec  élégance.  Elles  dénotent  une  connaissance 
profonde  des  littératures  grecque  et  latine,  ce  qui  rend 
ces  Commentaires  également  utiles  pour  Tétude  des  deux 
langues.  Leur  mérite  particulier  consiste  dans  l'interpré- 
tation des  termes  grecs  du  droit  et  du  barreau,  au  moyen 
de  leur  rapprochement  avec  les  termes  correspondants  de 
la  jurisprudence  romaine.  Estienne  a  transporté  dans  son 
Thésaurus  une  grande  partie  des  observations  critiques 
de  Budé. 

Commentaires  sur  la  langue  latine,  Ouvrage 
considérable  d'érudition  classique,  par  Etienne  Dolet 
(Lyon,  1536  et  1538).  —  Le  but  de  l'auteur  était  de  déter- 
miner, par  des  exemples  tirés  des  meilleurs  auteurs,  et 
surtout  de  Cicéron,  son  écrivain  favori,  les  diverses  accep- 
tions des  mots  de  la  langue  latine.  Obligé  d'entrer  dans 
des  développements  souvent  très  étendus,  pour  établir  la 
signilication  des  mots,  il  lui  arrive  parfois  de  faire  le  ré- 
cit d'événements  contemporains,  ce  qui  contribue  à  rendre 
intéressant  pour  nous  un  ouvrage  aujourd'hui  dépassé  au 
point  do  vue  de  l'érudition. 

Commentaires  de  Napoléon  I".  v  Napolkon. 

COMMENTATEUR,  TRICE  {maiî)  n.  Auteur  qui  écrit  des 
commentaires  :  /-'S  cnMMKNT.A-TEURs  sont  d'ordinaire  char- 
gés d'une  vaine  cC  fastueuse  érudition.  (La  Bruy.) 

—  Par  ext.  Personne  qui  se  livre  à  des  interprétations 
de  la  conduite  d'autrui. 

—  Hist.  Surnom  donné  à  Averrhoôs,  qui  avait  commenté 
Aristote.  il  Nom  que  l'on  a  donné  aux  juristes  du  moyen 
âge  qui  ont  commenté  le  droit  romain. 

COMMENTER  (man)  v.  a.  Expliquer  par  un  commen- 
taire :  Commenter  ia  Bible,  le  Code,  ii  Faire  le  commen- 
taire des  œuvres  de  :  Commkntkb  Homère,  Dante. 

—  Par  ext.  Interpréter  :  Dessinateur  qui  commi;ntii  in- 
telligemment l'écrivain. 

—  Fam.  Se  livrer  à  des  interprétations  malignes  :  Com- 
MicNTidR  sur  tout. 

Se  commenter,  v.  pr.  Etre  commenté  :  La  loi  précise 
ne  peut  se  commenter,  il  Commenter  ses  propres  œuvres. 

COMMENTRY,  ch.-l.  de  canton  de  l'Allier,  arrond.  et  ù 
15  kilora.  de  Muntluçon,  au  confluent  do  l'Œil  et  de  la 
Banne,  sur  une  colline  dominant  les  deux  rivières  ; 
12.632  hab.  Cb.  do  f.  Orléans;  ch. 
de  f.  départemental  do  Commentry 
à  MarciUat  ;  ligne  industrielle  de 
Commentry  à  Montiuçon.  Bassin 
houillor  important  :  les  couches  do 
houille  atteignent  25  mètres  d'épais- 
seur. Industrie  métallurgique,  hauts 
fourneaux,  fonderies,  forges,  aciéries 
système  Bessemor. 

Commentry  est  mentionnée  dans 
do  vieux  documents;  mais  elle  no 
prit  do  l'importance  qu'à  partir  do 
1842.  Château  moderne  des  Forges; 
ruines  d'une  tour  du  xi"  siècle.  (Le 
ffussin  minier  de  Commentry  est 
exploité  nar  la  Société  anonyme  do  Commentry  et  Four- 
chambault.  Depuis  lo  milieu  du  xix»  siècle,  la  population 
de  Commentry  s'est  augmentée  dans  dos  proportions  consi- 
dérables, par  suite  du  développement  do  l'industrie.)  — Le 
canton  a  4  comm.  et  15.355  nab. 

COMMEQUIERS,  comm.  de  la  Vendée,  arr.  et  à  36  kilom. 
des  Sablesd'Olonne,  non  loin  do  la  "Vie;  1.903  hab.  Ch.  do  f. 
Etat.  Tourbe,  lignite.  Dolmen  de  Piorro-Follo,  menhir, 
motte  élevée. 

GOMMER  (ko-mé  —  rad.  comme,  adv.  do  compar.)  v.  n. 
Etablir  uno  comparaison  :  Si  je  ne  commu  bien,  qu'un  autre 
coM.MK  mieux  que  moi.  (Montaigne.)  [Vieux.] 

Gommer,  comm.  do  la  Mayenne,  arr.  et  &  8  kilom.  do 
Mayenne,  non  loin  do  la  Mayenne;  1.274  hab.  Ch.  do  f. 
Ouest.  (Junimcrco  do  grains. 

Gommer  (François),  musicien  allemand,  né  à  Cologno 
(^i\  1K13,  mort  à  Ilerlin  on  1887.  Il  a  publié  un  grand  nombre 
do  recueils  do  chants  à  uno,  doux,  trois  et  quatre  voix,  dos 
psaumes,  motots  et  messov  pour  quatre  voix  d'hommes. 


COMMENTATEUR   —   COMMERCE 


Armes  de  Comriltntry. 


Ou  lui  doit  un  oratorio  {l'An7}eau  magique),  seize  messes  à 
quatre  voi.v  avec  orgue  ou  orchestre,  un  7'e  Deum,  une 
cantate  do  la  Passion,  uno  musique  pour  les  Grenouilles 
d'Aristophane,  pour  VEleclre  de  Sophocle,  pour  la  tragédie 
do  Chtilde  de  Aîontalvi  et  beaucoup  d'autres  compositions. 
Entin,  cet  artiste  a  publie,  en  quatre  volumes,  toute  une 
collection  fort  importante  d'œuvres  de  musiciuo  religieuse 
do  compositeurs  dos  xvi",  xvii'  et  xviii"  siècles. 

COMMÉRAGE  i Lo-mé-raf)  n.  m.  Discours  do  commère  ; 
propus  aiiiiiM's  suc  des  détails  futiles;  médisances  :  L'ava- 
nce et  It:  (iiMMKRAGii  empestent  la  vie  de  province.  (Balz.) 

COMMERÇABLE  IJco-mèr'-sabl')  adj.  Qui  peut  être  mis 
dans  le  commerce,  qu'on  peut  négocier  :  L'n  effet  commkr- 

i^AHLIi. 

COMMERÇANT  (ko-mêr'-san),  ANTE  adj.  Qui  fait  lo 
commerce  :  Peuples  commerçants.  Il  Où  l'on  fait  du  com- 
merce :  Quartier  commerçant.  Ville  commerçante. 

—  Substantiv.  Personne  qui  fait  le  commerce  :  Les  gens 
généreux  sont  de  mauvais  commerçants.  (Balz.) 

—  Jeux.  Dans  le  jeu  du  commerce,  Chacun  des  joueurs 
autres  que  le  donneur  ou  banquier. 

—  Encycl.  Dr.  D'après  le  Code  de  commerce,  n  sont  com- 
vierçants  ceux  qui  exercent  des  actes  de  commerce  et  en 
font  leur  profession  habituelle  ».  (V.  commerce.)  De  cette 
délinition  il  résulte  qu'il  ne  sufrit  pas,  pour  être  commer- 
çant, de  se  livrer  à  quelques  actes  commerciaux;  il  faut 
faire  de  ces  actes  un  exercice  assez  suivi  pour  constituer 
une  existence  commerciale.  L'expression  "  commerçant  » 
comprend  les  négociants,  les  marchands  en  gros  et  en 
détail,  les  fabricants,  les  banquiers,  mais  non  les  simples 
artisans.  La  qualité  de  commerçant  s'établit  par  toute 
espèce  de  preuves;  la  patente  n'est  pas,  par  elle-même, 
une  preuve  de  cette  qualité. 

L'intérêt  de  distinguer  les  commerçants  des  non-com- 
merçants se  présente  à  divers  points  de  vue.  Les  com- 
merçants sont  obligés  de  tenir  des  livres,  de  rendre  public 
leur  régime  matrimonial;  les  actes  faits  par  eux  sont  pré- 
sumés commerciaux  et  sont,  dès  lors,  de  la  compétence 
des  tribunaux  de  commerce  (C.  comm.,  art.  638).  Ils  peu- 
vent, en  cas  de  cessation  de  payements,  être  soumis  au 
régime  de  la  liquidation  judiciaire  ou  de  la  faillite;  ils 
jouissent  aussi  du  droit  d'élire  les  membres  des  tribunaux 
de  commerce  dont  ils  peuvent  faire  partie. 

Tous  ceux  qui  ont  la  capacité  nécessaire  pour  contracter 
peuvent,  en  général,  devenir  commerçants.  Les  mineurs  et 
les  femmes  mariées  sont  même  aptes  à  faire  le  commerce, 
sous  certaines  conditions. 

Le  mineur  peut  être  commerçant  s'il  réunit  les  condi- 
tions suivantes.  Il  doit  être  ;  1»  émancipé  ;  2"  âgé  de  dix- 
huit  ans  accomplis  ;  3*"  autorisé  par  son  père  ou,  à  défaut 
do  celui-ci,  par  sa  mère,  ou,  à  défaut  du  père  et  de  la  mère, 
par  uno  délibération  du  conseil  de  famille,  homologuée  par 
le  tribunal  civil.  D'autre  part,  l'acte  d'autorisation  doit 
être  enregistré  et  affiché  au  tribunal  de  commerce. 
Lorsque  ces  conditions  sont  remplies,  le  mineur  est  «  ré- 
puté majeur  pour  les  faits  relatifs  à  son  commerce  ».  Le 
mineur  commerçant  peut,  pour  les  besoins  de  son  com- 
merce, aliéner  son  mobilier,  mais  il  ne  peut  aliéner  ses 
immeubles  qu'en  remplissant  les  formalités  indiquées  par 
les  articles  457  et  suivants  du  Code  civil. 

La  seule  condition  imposée  à  la  femme  mariée  pour  être 
commerçante,  c'est  d'être  autorisée  par  son  mari.  Les 
femmes  mariées  commerçantes  ont  la  capacité  d'aliéner 
leurs  immeubles,  autres  que  ceux  stipulés  dotaux,  pour  les 
nécessités  de  leur  négoce.  Lorsque  les  époux  sont  mariés 
sous  le  régime  de  la  communauté,  les  actes  de  la  femme 
commerçante  l'obligent,  non  seulement  elle-même,  mais 
encore  ia  communauté  et  le  mari. 

L'exercice  de  toute  espèce  de  commerce  est  incompa- 
tible avec  plusieurs  professions,  telles  que  celles  d'avoué, 
notaire,  et  avec  la  plupart  des  fonctions  publiques.  Cette 
incompatibilité  a  uniquement  pour  ell'et  île  rendre  ceux  qui 
ne  s'y  conforment  point  passibles  do  peines  applicables, 
selon  les  dillerents  cas,  par  leurs  supérieurs  ou  par  les  tri- 
bunaux ;  elles  laissent,  en  général,  subsister  les  engage- 
ments cuntractés  par  eux. 

COMMERCE  {ko-mèrsa  —  lat.  commercium;  do  cum, 
avec,  et  merx,  cis,  marchandise)  d.  m.  Trafic,  échange  de 
marchandises,  de  denrées  ou  d'espèces  :  Le  gros.  Le  petit 
COMMERCE.  Le  commerce  maritime.  Il  Science  spéciale  des 
échanges  :  L'étude  du  commerce,  ii  Etre  dans  le  commerce  : 
l"  Faire  lo  commerce,  un  commerce  ;  i"  Pouvoir  être  com- 
mercé, négocié  :  Les  biens  dotaux  ne  sont  pas  dans  le 
commerce. 

—  Corps  des  commerçants  on  général,  ou  do  commer- 
çants d'une  catégorie  déterminée  ;  Le  commerce  boude  par- 
fois le  gouvernement. 

—  Par  anal.  Communication  naturelle,  échange  de  pen- 
sées, de  sentiments,  etc.  :  Faire  commerce  d'amitié.  Com- 
merce de  lettres.  C'est  par  le  commerce  des  idées  que  les 
idées  s'étendent  et  se  rectifient.  (J.  Simon.)  Il  Relations, 
rapports  do  société  :  L'étude  commence  un  homme,  et  le 
commerce  du  monde  t'achève.  (St-Evrem.)  n  Manière  de 
se  comporter,  dans  ses  rapports  avec  les  autres  hommes  : 
/Cire  d'un  commerce  agréable.  —  Se  dit  parliculièromont 
des  rapports  de  ta  nature  la  plus  intime  entre  un  homme  et 
une  femme  :  Commerce  illicite,  adultère,  incestueux. 

—  Occupation  habituelle  ;  Le  commerce  des  lettres. 

—  Entreprise  suspecte  ou  dune  nature  peu  délicate; 
trafic  pou  honorable  :  Faire  un  vilain  commerce. 

—  l'ig.  Contact,  manipulation  :  La  prose  française,  en 
nortant  des  mains  de  Descartes  et  de  Pascal,  était  assez 
forte  pour  résister  au  commerce  des  génies  tes  plus  diffé- 
rents. (V.  Cousin.)  Il  Participation  :  Un  prince  qui  fait  en- 
trer l'Eglise  en  commerce  €te  ses  victoires,  et  en  partage 
avec  cite  te  fruit...  (Mass.)  [Pou  usité.] 

—  Poétiq.  Commerce  des  Muscs,  Travaux  poétiques, 
tiabitudo  de  faire  des  vers. 

—  Admin.  et  dr.  Code  de  commerce.  Code  spécial  qui 
régit  les  matières  relatives  au  commerce,  ii  Garucs  du  com- 
Hjerce,  Agents  qui  étaient  chargés,  à  Paris  et  dans  la  ban- 
lieue, do  l'exécution  des  jugemouts  oniporlanl  contrainte 
par  corps,  ii  Tribunaux  de  commerce.  Tribunaux  spéciaux 
composes  de  conunerçants  élus  et  appelés  A  juger  les  con- 
testations relatives  ù  l'exercice  du  commerce,  ii  Chambre 
de  commerce.  Assemblée  consultative  formée  de  commer- 
çants notables,  (|ui  donnent  leur  avis  aux  autorités  locales 
sur  les  questions  <[ui  intéressent  lo  commerce  :  Marseille 
est  la  première  ville  de  France  qui  ait  eu  iinr  ciiamiire  de 
commerce.  Il  Ministère  du  commerce  et  de  l'industrie,  Urancïio 


de  l'administration  supérieure  qui  dirige,  au  point  de  vuo 
de  l'intérêt  général,  tout  ce  qui  a  rapport  aux  allaires  com- 
merciales et  industrielles,  n  Conseil  supérieur  du  commerce, 
de  l'agriculture  et  de  l'industrie,  Conseil  consultatif  institué 
auprès  du  ministre,  pour  les  questions  relatives  aux  ma- 
tières que  son  nom  désigne  suffisamment. 

—  Econ.  polit.  Liberté  du  commerce,  Absence  d'entraves 
fiscales  ou  autres  dans  l'exercice  du  commerce,  il  Covi- 
merce  général,  Ensemble  des  importations  et  exportations, 
sans  restriction  d'aucune  espèce,  n  Commerce  spécial,  En- 
semble des  importations  à  consommer  dans  le  pays  et  des 
exportations  de  produits  nationaux  ou  nationalisés,  ii  Traité 
de  commerce,  Convention  entre  deux  ou  plusieurs  Etats, 
qui  règle  les  conditions  auxquelles  les  marchandises  seront 
importées  de  l'un  dans  fautre. 

—  Jeux.  Jeu  de  hasard  où  l'on  emploie  trente-deux  ou 
cinquante-deux  cartes,  suivant  le  nombre  des  joueurs  {ad 
libitum),  et  qui  se  joue  do  plusieurs  façons,  voici  la  plus 
simple  ;  Chacun  ayant  fait  sa  mise,  le  donneur  distribue 
aux  joueurs  trois  cartes,  une  par  une.  Lui-même  n'en 
prend  que  deux.  On  laisse  les  cartes  la  figure  sur  le  tapis, 
sans  les  regarder.  Avant  do  prendre  sa  troisième  carte, 
le  donneur  propose  de  la  vendre.  On  pput  accepter,  refu- 
ser, surenchérir;  c'est  le  commerce.  Kn  cas  de  refus,  lo 
donneur  garde  la  carte  pour  lui  et  la  retourne  ;  elle  indi- 
dique  l'atout.  Dans  le  cas  contraire,  il  la  retourne  aussi, 
mais  elle  compte  pour  le  joueur  qui  l'a  payée.  Quand  on 
a  successivement  retourné  les  trois  cartes,  celui  qui  a  le 
plus  gros  atout  ramasse  les  enjeux.  La  plus  forte  carte 
est  l'as;  puis  viennent  le  roi,  la  dame,  etc. 

—  Mar.  Capitaine  du  commerce.  Employé  souvent  au 
lieu  de  capitaine  au  long  cours  ou  au  cabotage,  n  Navire 
de  commerce,  Bâtiment  se  livrant  exclusivement  au  com- 
merce et  appartenant  à  des  particuliers,  il  Marin  du  com- 
merce, Engagé  au  compte  d'une  compagnie  privée,  it  Port 
de  commerce.  Endroit  réservé  aux  navires  ayant  à  faire 
des  opérations  commerciales. 

—  Syn.  Commerce,  négoce,  trafic.  Commerce  a  un  sens 
très  large  et  peut  se  dire  tîgurément  de  toutes  les  choses 
où  se  retrouve  l'idée  déchange  ou  do  communication  réci- 
proque ;  c'est  le  terme  général  qui  convient  au  langage  cou- 
rant comme  à  la  langue  du  droit,  etc.  Négoce  se  rapporte 
au.x  démarches,  aux  calculs,  aux  combinaisons  nécessaires 
pour  faire  le  commerce  d'une  manière  avantageuse  ;  pris 
au  figuré,  ce  mot  ne  se  dit  guère  que  des  démarches  aont 
le  but  a  quelque  chose  de  peu  honorable.  Le  trafic  est 
simplement  l'action  de  celui  qui  achète  une  marchandise 
pour  la  revendre  ;  trafic  ne  se  dit  guère  que  des  petits 
commerces. 

—  Encycl.  Hist.  Le  commerce  est  né  avec  les  sociétés 
humaines.  On  en  trouve  des  traces  dès  les  temps  préhis- 
toriques. En  Egypte,  en  Chaldée,  dans  l'Assyrie  et  la  Ba- 
bylonie,  le  commerce  était  en  honneur.  Mais  les  plus  grands 
commerçants  de  l'antiquité  furent,  sans  contreuit,  les  Phé- 
niciens, qui  fondèrent  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée, 
sillonnée  en  tous  sens  par  leurs  vaisseaux,  de  riches  et 
puissantes  colonies,  telle  Carthage.  Après  les  conquêtes 
d'Alexandre,  les  Grecs  prirent  possession  des  marchés  de 
l'Asie  et  de  l'Egypte.  La  direction  du  commerce  du  monde 
passa  dans  leurs  mains,  et  Alexandrie  devint  l'entrepôt  du 
monde. 

Rome  apparaît  ;  elle  ruine  Carthage  et  prend  Alexan- 
drie. Aussi  commerçants  que  guerriers,  les  Romains  font 
un  trafic  immense  avec  l'Orient,  lo  nord  do  l'Afrique,  la 
Gaule,  jusqu'aux  îles  Britanniques.  Le  règne  d'Auguste 
marque  l'apogée  de  leur  commerce,  qui  décline  en  même 
temps  que  la  puissance  de  l'empire  romain.  Il  émigré  à 
Byzance,  devenue  Constantinoplo,  et  s'y  développe  mal- 
gré les  invasions.  Pendant  les  convulsions  de  1  empire 
grec,  Venise,  Gênes,  Pise  et  d'autres  villes  d'Italie  s'em- 
parent peu  à  peu  du  marché  d'Orient. 

Tandis  que  la  France  était  encore  sous  le  régime  de  la 
féodalité,  les  Flandres,  plus  libres,  fabriquaient  et  com- 
merçaient, et  leurs  souverains,  dès  lo  xiii*  siècle,  assu- 
raient la  prospérité  do  leurs  sujets  par  de  véritables  traités 
de  commerce.  De  ce  milieu  d'initiative  naît  celte  fédéra- 
tion des  villes  commerciales,  la  hanse,  qui  couvre  l'Allo- 
magno,  les  Flandres,  et  gagne  l'Angleterre. 

En  découvrant  lo  nouveau  monde  et  en  ouvrant  à  l'an- 
cien une  route  nouvelle,  Christophe  Colomb  et  Vasco  do 
Gama  rompent  l'équilibre  commercial  et  préparent  la  pré- 
pondérance des  nations  maritimes.  Dès  lors,  on  voit  entrer 
en  lutte  sur  lo  terrain  commercial.  Portugais,  Espagnols, 
Hollandais,  Anglais,  Français.  I-cs  Portugais  atteignent 
leur  apogée  au  xvi*  siècle  ;  ils  accaparent  le  négoce  do 
l'Amérique  du  Sud  et  de  la  mer  des  Indes.  En  s  affran- 
chissant du  joug  do  l'Espagne,  les  Provinces-Unies  pren- 
nent leur  essor  et  s'implantent  dans  la  Malaisie,  au  Cap 
et  dans  mille  autres  lieux.  En  attaquant  la  République, 
Louis  XIV  porte  un  premier  coup  à  sa  prospérité  com- 
merciale, et  Guillaume  d'Orange,  en  devenant  roi  d'An- 
gleterre, sacrifie  son  ancienne  patrie  à  la  nouvelle.  Depuis 
le  Cap  jusqu'à  Bombay,  les  Anglais  enlèvent  à  leurs 
voisins  presque  toutes  leurs  possessions  ot  prennent  leur 
place  dans  le  commerce.  Les  Espagnols,  s'ôtant  attachés 
a  la  seule  exploitation  des  métaux  précieux,  perdirent  auc- 
cossivomonl  toutes  leurs  colonies,  sans  avoir  tiré  profit  de 
leurs  rossourcos  commerciales.  Pendant  ce  temps,  la 
France  se  ruinait  en  conquêtes.  Ce  fut  Louis  XIV  qui 
songea  à  développer  les  forces  productives  du  royaume. 

Colbert  y  implanta  des  industries  exotiques.  Les  colonies 
prirent  un  développement  subit  ;  on  s'empara  des  Petites- 
Antilles,  on  colonisa  le  Canada,  on  fonda  la  Nouvello- 
Orléans,  on  domina  dans  l'Inde  jusqu'au  Siani.  Prospérité 
éphémèro,  que  la  révocation  de  ledit  do  Nantes  détruisit; 
l'industrie  émigra  et  le  commerce  avec  elle.  Sous  Louis  XV, 
la  guerre  do  Sept  ans  et  le  traité  do  Paris  (1763)  achève- 
ront leur  ruine. 

L'Angleterre  commerciale  ne  date  que  du  règne  d  Eli- 
sabeth. Sous  les  Stuaris,  elle  baisse;  sous  Cronnvell,  ollo 
so  relève,  ot  depuis,  elle  grandit  ot  s'étend  sur  lo  mondo 
entier.  En  face  d'oUo  so  lova  un  rival  dangereux:  une  do 
ses  colonies,  les  Etats-Unis.  La  Franco,  depuis  la  Res- 
tauration, devint  aussi  pour  elle  uno  concurronle  à  consi- 
dérer. L'Allemagne  a  pris  tout  &  coup  uno  place  impor- 
taiiie  dans  la  lutte. 

Les  elforts  do  la  Russie,  pour  mettre  n  œuvre  les  im- 
menses ressources  de  son  immense  lerriioire.  lui  .issu- 
roront  dans  l'avenir  une  part  do  suprémalie  commerciale 
ot  industrielle.  N'oublions  pas  non  plus  lu  pari  qiio  reven- 
dique lo  Japon  01  les  ressources  dont  dispose  h»  t  hino. 

--  Econ.  polit.  Lo  commerce  est  l'écluiugo  des  uiilUOs 


COMMERCER 


COMMERSON 


Fe 


répondant  à  nos  besoins  :  produits  de  la  oaturo,  produits 
de  l'industrie,  services  quelconques,  que  les  individus  fout 
en  vue  d'en  tirer  un  avantage  appelé  communément  bé- 
néfice ou  profit. 

Au  point  do  vue  économique,  on  distingue  le  commerce 
de  groSf  de  demi-gros  et  de  détail.  Le  commerce  de  gros 
consiste  à  acheter  au  producteur  de  grandes  quantités  de 
marchandises,  pour  les  revendre  soit  en  gros,  soit  à  des 
commerçants  de  demi-gros,  quelquefois,  mais  plus  rare- 
ment à  des  commerçants  en  détail.  Le  commerce  de  demi- 
gros  consiste  à  acheter  de  grosses  quantités  de  marchan- 
dises pour  les  revendre  au  commerce  de  détail  et  même 
directement  aux  consommateurs.  Le  commerce  de  détail  a 
pour  objet  d'approvisionner  les  consommateurs.  Il  se  divise 
en  commerce  de  grand  détail,  fait  parles  grands  magasins 
et  bazars,  et  commerce  de  petit  détail^  fait  par  les  petits 
boutiquiers. 

Au  point  de  vue  légal  et  réglementaire,  on  distingue  : 
1»  le  commerce  monopolisé^  comme  celui  des  tabacs,  des 
allumettes,  des  poudres,  des  postes  et  télégraphes,  que 
l'Etat  s'est  réservé;  2»  le  commerce  réglementé,  comme 
celui  des  métaux  précieux,  des  ouvrages  d'or  et  d'argent, 
de  la  pharmacie,  des  cartes  à  jouer,  des  armes  de  guerre. 

Au  point  de  vue  de  la  statistique  officielle,  on  distingue 
le  commerce  générât,  qui  comprend  l'importation,  l'expur- 
tation  et  le  transit;  et  le  commerce  spécial,  qui  comprend 
seulement  l'importation  et  l'exportation. 

Le  commerce  comprend  l'échange  et  le  transport  des 

f)roduits.  Il  est  utile  à  tous,  parce  qu'il  permet  la  spécia- 
isation  des  productions,  conformément  aux  aptitudes  na- 
turelles de  chaque  région  et  aux  capacités  spéciales  des 
individus,  en  même  temps  qu'il  assure  la  meilleure  répar- 
tition entre  les  consommateurs,  qu'il  permet  à  chacun  de 
s'approvisionner  de  tous  les  objets  nécessaires  pour  son 
usage  ou  son  agrément. 

Le  commerce"  se  divise  en  commerce  intérieur,  qui  se 
limite  aux  échanges  dans  un  même  pays,  et  qui  no  peut 
s'apprécier  qu'approximativement  par  Tintensité  du  trafic 
des  chemins  de  fer,  des  canaux  et  des  routes;  et  en  com- 
merce extérieur  on  international,  qui  embrasse  les  écliati- 
ges  entre  des  nations  différentes,  importation  et  e.\i»or- 
tation,  et  qui  se  mesure  assez  exactement  par  le  controlo 
des  douanes,  au  moment  du  passage  des  marchaudises 
aux  frontières  terrestres  ou'mariiimes.  Ce  dernier  est  le 
lus  souvent  contrarié  dans  son  expansion  naturelle,  par 
e  jeu  combiné  des  droits  de  douane,  qui  frappent  plus  ou 
moins  lourdement  certaines  marchandises  à  l'importation. 
Ces  droits  sont  destinés,  soit  à  protéger  les  productions 
similaires  du  pays  importateur,  soit  à  procurer  simplement 
des  ressources  au  Trésor  public.  A  ce  régime,  dit  protec- 
teur, on  oppose  celui  du  liore-échange,  qui  consiste  à  lais- 
ser le  commerce  absolument  libre. 

—  Dr.  Est  acte  de  commerce  tout  acte  do  spéculation, 
lorsque  la  pensée  do  spéculation  {c'est-à-dire  de  réalisation 
d'un  bénélice)  forme  le  but  principal  de  la  personne  qui 
accomplit  l'acte.  Le  Code  de  commerce  énumcre,  dans  ses 
articles  632  (moditié  par  la  loi  du  7  juin  1894)  et  633,  les 
différents  actes  qui  doivent  être  réputés  actes  de  com- 
merce. V.  COMMtiRÇANT. 

Le  principal  effet  des  actes  de  commerce  est  de  sou- 
mettre celui  qui  s'y  est  livré  à  la  juridiction  des  tribu- 
naux de  commerce. 

Les  lois  et  coutumes  internationales  ont  établi  qu'il  n'est 
loisible  à  chacun  de  se  livrer  à  la  navigation  qu'à  la  con- 
dition de  se  placer  sous  la  garantie  de  la  nation  dont  relève 
le  navire.  Pour  reconnaître  à  des  navires  armes  et  équipés 
par  des  particuliers  le  caractère  national,  les  Etats  exigent 
un  certain  nombre  de  conditions,  portant  sur  :  1"  la  con- 
struction et  l'origine  du  navire;  2"  les  propriétaires  à  qui 
il  appartient;  3° le  capitaine  elles  officiers  qui  le  comman- 
dent ;  4*  l'équipage  qui  le  monte.  D'ailleurs,  à  la  nationalité 
du  navire  sont  attachés  des  avantages,  dont  les  navires 
jouissent,  soit  dans  le  pays  même  dont  ils  relèvent,  soit 
au  dehors  ;  en  effet,  aux  conditions  imposées  dans  chaque 
Etat  pour  l'existence  de  la  nationalité  des  navires,  se  joi- 
gnent, comme  moyen  de  protection  de  la  marine  locale, 
certains  monopoles  et  réserves,  certaines  exemptions  ou 
diminutions  des  droits  de  douane. 

Les  charges  et  les  avantages  résultant  de  la  nationalité 
se  trouvent  établis,  en  quelques  pays,  par  une  loi  géné- 
rale et  constitutive,  dite  acte  de  navigation.  En  France, 
cet  acte  est  du  2X  septembre  1793  ;  il  a  été,  depuis,  modifié 
ou  complété. 

En  France,  le  droit,  pour  un  navire,  de  porter  le  pavil- 
lon français,  est  constaté  par  un  document  spécial  appelé 
acte  de  francisation.  Autrefois,  la  francisation  n'était,  en 
général,  accordée  qu'à  un  navire  construit  en  Franco.  De- 
puis la  loi  du  19  mai  1866,  sur  la  marine  marchande,  les 
navires  étrangers  sont  admis  à  la  francisation,  sous  trois 
conditions  générales  :  I"  moyennant  un  droit  par  tonneau 
do  jauge  ;  2"  s'ils  appartiennent  au  moins  pour  moitié  à  des 
Français;  3*  s'ils  sont  montés  par  des  marins  français. 

Fonds  de  commerce.  On  désigne  sous  la  qualification  de 
»  fonds  de  commerce  n  l'ensemble  des  choses  dont  se  com- 
pose un  établissement  commercial.  Un  fonds  de  commerce 
comprend  ordinairement  trois  éléments  distincts  :  P  l'acha- 
landage ou  clientèle  qui  en  dépend;  2°  le  droit  au  bail  des 
lieux  occupés;  3"  les  marchandises  existant  en  magasin. 
Mais  ce  r^ui  constitue  plus  spécialement  le  fonds  de  com- 
merce, c  est  l'achalandage  ou  clientèle. 

Tribunaux  de  commerce.  Les  tribunaux  do  commerce, 
dits  aussi  tribunawr.  consulaires,  sont  chargés  de  statuer 
sur  les  contestations  commerciales.  Ils  font  l'objet  des 
trois  premiers  litres  du  livre  IV  du  Code  de  comm.  (art.  615 

à  644). 

Les  tribunaux  do  commerce  sont  créés,  par  décret  rendu 
on  conseil  d'Etat,  dans  les  villes  où  le  développement  <lu 
commerce  et  de  l'industrie  l'exige.  Dans  les  arrondisse- 
ments où  il  n'y  a  pas  do  tribunaux  do  commerce,  les  tri- 
bunaux civils  en  tiennent  lieu.  L'arrondissement  do  cha- 
que tribunal  de  commerce  est,  en  principe,  le  môme  que 
celui  du  tribunal  civil,  dans  le  ressort  duquel  il  est  placé. 
Charjue  tribunal  de  commerce  se  compose  d'un  président, 
de  doux  à  quat/jrzo  juges  titulaires  et  do  plusieurs  juges 
suppléants.  Les  fonctions  des  membres  dos  tribunaux  do 
commerce,  ou  juges  consulaires,  se  distinguent  par  trois 
caractères  essentiels  :  elles  sont  électives,  temporaires, 
gratuites.  Le  ministère  des  avoués  est  interdit  devant  les 
tribunaux  de  commerce;  mais  les  parties  peuvent  se  faire 
représenter  par  un  mandataire,  muni  d'un  pouvoir  spécial  ; 
elles  DO  peuvent  cependant  se  faire  représenter  par  un 
huissier.  Il  n'y  a  pas  do  ministère  public  près  les  tribunaux 


de  commerce;  mais  il  y  a  des  greffiers  et  dos  huissiers, 
nommés  par  le  président  de  la  République,  et,  en  outre, 
généralement,  des  agréés.  Les  tribunaux  de  commerce  ne 
peuvent  juger  valablement  qu'au  nombre  de  trois  juges 
au  moins. 

La  compétence  des  tribunaux  de  commerce  est  excep- 
tionnelle, c'est-à-dire  limitée  à  certaines  affaires,  par 
exemple,  les  affaires  commerciales,  entre  toutes  per- 
sonnes, et  certains  actes  non  commerciaux,  faits  par  des 
commerçants,  en  vue  de  leur  commerce.  Les  tribunaux 
de  commerce  jugent  en  premier  et  dernier  ressort  les 
affaires  n'excédant  pas  1.500  francs;  au-dessus  de  ce 
chiffre,  ils  ne  jugent  qu'en  premier  ressort.  L'appol  est 
porté  devant  la  Cour  d'appel.  A  leur  tour,  les  tribunaux 
de  commerce  connaissent  des  appels  des  conseils  de 
prud'hommes. 

Au  point  de  vue  de  la  procédure,  des  formes  particu- 
lières, beaucoup  plus  simples  ciue  celles  adoptées  devant 
les  tribunaux  civils,  sont  établies  pour  l'instruction  des 
adaires  qui  se  plaident  devant  les  tribunaux  de  commerce. 

—  Ministère  du  com7nerce.  Créé  le  4  janvier  1828,  le  mi- 
nistère du  commerce  fut  rattaché  tour  à  tour  à  ceux  des 
travaux  publics,  de  l'intérieur  et  de  l'agriculture.  Le 
décret  du  14  novembre  18S1  l'érigea  en  département 
spécial,  et  celui  du  24  mars  1894  lui  donna  le  titre  de 
ministère  du  commerce,  de  l'industrie,  des  postes  et  télé- 
graphes. L'administration  centrale,  réorganisée  par  le 
décret  du  28  décembre  i895,  forme  trois  directions,  sub- 
divisées chacune  en  quatre  bureaux,  savoir  :  1"  direction 
(personnel  et  enseignement  technique)  :  i»""  bureau,  secré- 
tariat; 2"  bureau,  comptabilité;  S'  bureau,  enseignement 
industriel  ;  4"  bureau,  enseignement  commercial.  —  2«  di- 
rection (commerce)  :  1*'^  bureau,  législation,  et  tarifs  do 
douane  en  Franco  ;  2*  bureau,  législation  et  tarifs  de 
douane  à  l'étranger  ;  3'  bureau,  mouvement  général  du 
commerce,  expositions;  4*  bureau,  commerce  intérieur, 
chambres  de  commerce.  —  3'  direction  (travail  et  industrie), 
1"  bureau,  industrie,  travail  dans  les  manufactures  ;  2"  bu- 
reau, propriété  industrielle  ;  3"  bureau,  caisses  d'épargne, 
assurances,  retraites,  coopération;  4*  bureau,  syndicats 
professionnels.  Les  rédacteurs  et  expéditionnaires  sont  tous 
recrutés  par  voie  de  concours  ou  d'examen  et  soumis  à 
un  stage  d'un  an.  Les  candidats  rédacteurs  doivent  être 
munis  du  diplôme  de  bachelier  ou  de  celui  d'une  école  su- 
périeure  de   commerce  reconnue   par  l'Etat.    La  loi   du 

20  juillet  1891  a  créé  au  ministère  du  commerce  un  office 
du  travail.  Un  office  du  commerce  extérieur  y  3  également 
été  institué  en  1898. 

—  Office  national  du  «  commerce  extérieur  ».  Créé  par 
une  loi  du  4  mars  1898,  qui  l'a  rattaché  au  ministère  du 
commerce  et  de  l'industrie,  en  le  déclarant  d'utilité  pu- 
blique, il  a  pour  mission  de  fournir  aux  industriels  et  né- 
gociants français  tous  les  renseignements  commerciaux 
relatifs  au  développement  du  commerce  extérieur  et  à 
l'extension  de  ses  déboucliés  dans  les  pays  étrangers,  les 
colonies  françaises  et  les  pays  de  protectorat. 

Un  décret  du  25  avril  1898  a  réglé  son  fonctionnement. 
Le  conseil  d'administration,  siégeant  sous  la  présidence  du 
ministre  du  commerce  et  de  l'industrie,  et  le  comité  de 
direction,  présidé  par  le  président  de  la  Chambre  de  com- 
merce de    Paris,  ont    été  constitués  par  un    décret  du 

21  mai  1898.  Un  autre  décret  de  même  date  a  institué  des 
correspondants  de  l'Office,  portant  le  titre  de  «  conseillers 
du  commerce  extérieur  de  la  France  »  ;  ces  correspondants, 
dont  les  fonctions  sont  gratuites,  sont  nommés  par  décret 
et  choisis  parmi  les  industriels  et  négociaots  français 
jouissant  d'une  grande  notoriété  dans  les  affaires  d'impor- 
tation et  ayant  personnellement  contribué  au  développe- 
ment du  commerce  extérieur. 

—  Conseil  supéi^ieur  du  commerce  et  de  l'industrie.  Il  a 
été  établi  par  l'ordonnance  du  29  avril  1831  et  le  décret 
du  2  février  1853,  et  réorganisé  par  les  décrets  des  13  oc- 
tobre 1882  et  l''''  décembre  1894.  Il  est  divisé  en  deux  sec- 
lions  (commerce  et  industrie), composéeschacune  de  trente 
membres,  dont  quinze  choisis  parmi  les  présidents  des 
chambres  de  commerce,  et  les  autres  parmi  les  membres 
du  Parlement  et  les  hommes  notoirement  les  plus  versés 
dans  les  matières  commerciales  et  financières.  Le  conseil 
se  réunit  sur  la  convocation  du  ministre  du  commerce  pour 
émettre  des  avis  sur  les  projets  de  loi  relatifs  au  tarif  des 
douanes,  sur  l'application  de  ce  tarif,  sur  les  projets  de 
traités  de  commerce  et  de  navigation,  sur  le  système  des 
encouragements  à  la  marine  marchande  et  aux  grandes 
pèches  maritimes,  et.  on  général,  sur  toutes  les  affaires 
commerciales.  Un  décret  du  3  juillet  1894  a  institué  une 
commission  consultative  permanente  du  conseil  supérieur 
du  commerce  et  de  l'industrie,  choisie  parmi  les  membres 
du  conseil  et  appelée  à  donner  son  avis  au  ministre,  touies 
les  fois  que  celui-ci  ne  juge  pas  nécessaire  de  consulter  le 
conseil  lui-même.  Le  nombre  des  membres  de  cette  com- 
mission a  été  fixé  à  vingt-cinq  par  le  décret  du  1"  dé- 
cembre 1894. 

COMMERCER  {fco-mèr'-sé.  —  Prend  une  cédille  sous  le 
second  c  devant  a  et  o  :  Je  com7ne7'çai.  I^ous  commerçons) 
V.  n.  Faire  le  commerce  ;  Certaities  maisons  commercent 
de  tout. 

—  Etre  en  relation  :  On  amène  les  sourds  et  muets  à 
commi;rcer  avec  les  autres  hommes.  (Buffet.) 

—  En  T.  de  jeux.  Echanger  une  carte  contre  une  autre. 
Il  Commercer  pour  carte.  Echanger  uno  carte  en  payant 

un  jeton.  11  Commercer  troc  pour  troc,  Echanger  une  carte 
sans  rien  payer. 

COMMERCIAL,  ALE,  AUX  {ko-mèr'-si)  adj.  Relatif  au 
commerce  ou  aux  commerçants  ;  Entreprise  commercial!-:. 

—  Anton.  Civil,  criminel  et  militaire  (en  parlant  dos 
tribunaux). 

COMMERCIALEMENT  {ko-mèr'si-a)  adv.  Au  point  de 
vue  du  commerce  :  Plus  une  inarchandise  abonde,  iilus  elle 
se  déprécie  coMMKRciALKMiiNT.  Il  A  la  manière  des  commer- 
çants :  JCcnre  (.ommercialkment. 

COMMERCIALISER  [ko-mèr'-si)  v.  a.  Rendre  commercial. 

COMMERCIALITÉ  [ko-mèr'-si)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
négoclaldf,  de  ce  cjui  peut  être  commercé  ;  La  commer- 
ciAi.iiK  d'un  v.ffct.  Il  Situation  de  commerçant. 

COMMERCIUM  {ko-mér'-si-om')  n.  m.  Terme  qui,  chez 
les  Romains,  désignait  l'aptitudo  d'une  personne  à  faire 
tous  les  actes  juridiques  intéressant  son  patrimoine, 
d'après  les  procédés  mis  par  la  loi  civile  à  la  disposition 
des  citoyens. 


Armes  de  Coramercy. 


142 

—  Encycl.  Le  commercïum  conférait  notamment  le  droit 
de  faire  une  mancipation,  une  injure  cessio;  de  s'ciîgager 
par  le  nexum  ;  de  figurer  dans  un  testament  comme  dispo- 
sant, bénéficiaire  ou  témoin;  d'ester  en  justice  selon  la 
procédure  romaine.  Le  commercium  ou  jus  commerça  était 
l'un  des  privilèges  attachés  à  la  cité  romaine,  sans  distinc- 
tion entre  les  patriciens  et  les  plébéiens.  Il  a  appartenu 
aussi  aux  Latins  ;  les  pérégrins  n'en  ont  joui  qu  on  vertu 
de  concessions  expresses.  Au  point  de  vue  des  choses,  les 
res  in  commercio  étaient  celles  susceptibles  d'appropria- 
tion privée,  par  opposition  aux  res  extra  commercium. 

COMMERCY,  ch.-l.  d'arrondissement  de  la  Meuse,  à 
32  kilom.  de  Bar-le-Duc,  sur  la  Meuse:  8.108  hab.  {Com- 
mercicns,  etmes.)  Ch.  de  f.  Est.  Col- 
lège,  école  normale  d'instituteurs, 
hôpital,  hôtel  de  ville  en  face  d'une 
belle  place.  Forges,  laminoirs,  fa- 
briques de  quincaillerie,  broderie, 
pâtisseries  très  renommées  (made- 
leines). Commerce  de  vins,  grains, 
bestiaux.  Les  principales  curiosités 
de  Commercy  sont  :  le  château 
reconstruit  en  partie  par  Henri  do 
Vaudemont,  transformé  aujourd'hui 
en  caserne  de  cavalerie  ;  1  église  et 
la  place  ornée  de  la  statue  de  dom 
Caîniet',  historien  lorrain.  Com- 
mercy paraît  dater  du  IX'  siècle.  Elle  fut  érigée  en  commune 
en  1324,  propriété  du  roi  Stanislas,  et  réunie  à  la  Franco 
au  xviii"  siècle.  —  L'arrondissement  a  7  cant.,  176  comm. 
et  79.370  hab.  ;  le  canton,  29  comm.  et  20.411  hab. 

COMMÈRE  {ko-7nèr'  —  du  lat.  cum,  avec,  et  mater,  mère) 
n.  f.  So  dit  d'une  femme  par  rapport  à  celui  dont  elle  a 
tenu  l'enfant  ou  avec  qui  elle  a  tenu  un  enfant  sur  les 
fonts  baptismaux  :  C'est  ma  commère  :  elle  a  tenu  mon  en- 
fant.  C'est    ma  commère  :  j'ai  tenu  un  enfant  avec  elle. 

—  Femme  hardie,  rusée,  curieuse,  bavarde,  médisante  : 
Méfiez-vous  des  commères. 

—  Nom  d'amitié  que  les  femmes  du  peuple  se  donnent 
parfois  entre  elles.  11  Par  extension,  les  fabulistes  appli- 
quent ce  mot  aux  animaux  :  Ma  commère  la  carpe. 

—  Fam.  Par  compère  et  par  commère.  Par  protection, 
par  camaraderie  :  Tout  se  fait  par  compère  et  par  com- 
mère. Il  Ma  commère  dolente.  Personne  inquiète  et  qui  se 
plaint  sans  cesse.  (Peu  usité.) 

Commères  de  Windsor  (les  Joyeuses),  comédie  de 
Shakspeare.  V.  Joyeuses  Commères  de  Windsor  (les). 

COMMÉRER  [ko-mé-ré.  —  Change  Vé  fermé  en  è  ouvert 
devant  uno  syllabe  muette  :  Je  commère;  excepté  au  fut. 
de  l'ind.  et  au  cond.  prés.  :  Je  comm.érerai .  Tu  commérerais) 
v.  n.  Faire  dos  commérages,  n  Fréquenter  les  commères, 
les  femmes  bavardes.  (Peu  usité.) 

COMMERSON  (Philibert),  naturaliste  français,  né  à 
Châtiili  1I-K-.  I lombes  en  1727,  mort  à  l'île  de  France  en 
1773.  K<i,u  iliirteur  à  Montpellier  en  1755,  il  s'occupa  sur- 
tout d'histoire  naturelle,  et,  sur  la  demande  de  Linné,  il 
lui  envoya  un  travail  extrêmement  remarquable  sur  les 
poissons  de  la  Méditerranée.  Choisi,  en  1766,  pour  faire 
partie  de  l'expédition  de  Bougainville,  il  fit  une  riche 
moisson  d'observations,  de  dessins  et  de  collections,  que 
la  mort  ne  lui  laissa  pas  le  temps  de  mettre  en  ordre.  Une 
partie  de  ses  notes  et  de  ses  travaux  a  malheureusement 
été  égarée.  Son  éloge  a  été  écrit  par  Lalande. 

COMMERSON  f/eon-Louis-Auguste),  littérateur  fran- 
çais, de  la  famille  du  précédent,  né  et  mort  à  Paris 
(1802-1879).  Doué  d'un  esprit  très  particulier,  il  fonda  le 
Tam-Tam-,  dont  il  changea  lo  titre  en  celui  de  "  Tinta- 
marre »,  et,  soit  sous  son  nom,  soit  sous  lo  pseudonyme 
de  Joseph  Citkouillard,  il  publia  de  petits  articles,  des 
pensées,  des  aphorismes  incohérents  et  bouffons,  joignant 
aux  calembours  des  oppositions  de  mots  d'un  drolatique 
imprévu.  En  1872,  il  vendit  son  journal  à  Léon  Bienvenu, 
et  ressuscita  «  le  Tam-Tam»,  qu'il  céda  en  1877.  Il  publia 
en  volumes:  ses  Pensées  d'un  emballeur  (1851-1852);  les 
Binettes  contemporaines  (1854-1858);  Petite  encyclopédie 
bouffonne  (1853),  etc.,  et  fit  jouer,  le  plus  souvent  en 
collaboration,  un  certain  nombre  do  vaudevilles;  entre 
autres,  la  Clarinette  mystérieuse  (1859),  et  les  Vacances 
de  Cadichct  (1867). 

COMMERSONIEN,  ENNE  {ko-mèr',  ni-in,  en)  adj.  Hist. 
nat.  Qui  appartient,  qui  a  rapport  à  Commerson  ;  qui  a  été 
découvert  i^ar  le  naturaliste  Commerson. 

COMMERSONIE  {ko-mèr,  nî  — de  Commerson,  bot.  franc.) 
n.  f.  Genre  de  malvacées,  tribu  des  buettnériées,  compre- 
nant environ  huit  espèces,  (|ui  croissent  dans  les  régions 
tropicales  do  l'Asie  et  de  l'Océanie. 

COMMETTAGE  [ko-mé-taj)  n.  m.  Opération  qui  consiste, 
pour  lo  cordicr,  à  réunir  les  fils  de  caret  et  à  les  tordre 
pour  en  former  les  torons,  puis  à  réunir  ceux-ci  et  à  les 
tordre  dans  le  sens  opposé  pour  en  former  les  différentes 
sortes  de  filin,  les  aus-sières,  câbles,  grelin,  etc. 

COMMETTANT  {ko-mé-tayi)  n.  m.  Celui  qui,  commerçant 
ou  non,  charge  un  tiers  du  soin  de  ses  intérêts,  n  Particu- 
lièrem.  Négociant  qui  donne  uno  commission  à  l'un  de 
ses  correspondants  :  Uèpondre  à  son  commettant. 

—  Celui  qui  a  donné  à  une  église  un  tableau  sur  lequel 
il  a  fait  peindre  son  propre  portrait. 

—  Anton.  Agent,  commis,  commissaire,  commission- 
naire, député  et  délégué,  mandataire,  porteur  ou  fondé 
de  pouvoirs,  représentant. 

—  Ency'cl.  En  commerce,  le  comtnettant  est  le  clientdu 
commissionnaire,  qu'il  charge  d'acheter  ou  de  vendre  des 
marchandises  pour  son  compte,  à  titre  onéreux,  c'est- 
à-dire  moyennant  commission,  intérêts  et  ducroire,  si  le 
commissionnaire  fait  des  avances  pour  le  commettant, 
c'est-à-dire  s'il  sort  du  rôle  de  simple  mandataire  pour 
devenir  commissiounaire  et  acheter  ou  vendre  en  son  nom 
pour  le  compte  de  son  commettant. 

COMMETTEUR  [ko-nxé-teur'),  EUSE  n.  Ouvrier  cordier 
procédant  au  commettage  des  fils  de  caret,  des  torons  ou 
des  aussières. 

COMMETTRE  [ko-mètr —  du  lat.  committere.  Se  conjugue 
comme  mettre)  v.  a.  Faire,  accomplir,  exécuter,  on  parlant 
d'une  action  coupable  :  Commettre  une  imprudence,  une 
erreur,  un  cri7ne.  11  Ironiq.  :  Commettre  une  tragédie,  un 
mauvais  tableau. 

—  Préposer,  mettre  à  la  tête  :  Jean  commit  au  gouverne- 


143 

7nentde  la  Bourgogne  Philippe,  ducde  Tuundne.  il  Nominor 
pour  remplir  une  missiou  :  CoMMi:rTKB  un  rapporteur. 
Il  Coullor  :  CoMMBTTRii  un  dépôt  a  un  ami. 

—  Compromotiro,  exposer  :  Commettes  sa  réputation 
dans  une  a/faire  véreuse. 

—  Mettre  aux  prises  :  C'est  un  crime  de  commettuh  l'ar- 
mée avec  la  ^lation. 

—  Conroiulro  d'une  façon  injuriouso  : 

Quoi,  vous  osez  Cûmmettre  un  homme  tel  mic  moi 
Avec  des  multieureux  si  peu  dignes  de  foi! 

VOLTAlftE. 

—  En  T.  de  techn.,  Tordre  ensemble  plusieurs  torons 
pour  on  former  un  cordage,  il  Commettre  en  aussièi^e  ou  en 
torons,  Réunir  dos  brins  non  tordus  pour  eu  faire  dos  torons. 
Il  Commettre  en  grelin,  Corder  ensemble  trois  aussiùros  à 

trois  torons,  il  Commettre  au  tiers,  au  quart.  Tordre  lo  cor- 
dage do  façon  ù  lo  raccourcir  du  tiers  ou  du  uuart. 

Se  commettre,  v.  pr.  Etre  commis,  Ôtro  tait,  en  par- 
lant duno  action  blâmable  ou  fautive  :  Quand  l'administra- 
tion est  secrète,  on  peut  conclure  qu'il  sk  commet  des  injus- 
tices. fMalesherbos.)  il  Se  confier  :  Napoléon  vaincu^  eut  la 
folie  ae  se  commettre  aux  Anglais,  il  S'exposer:  Se  com- 
mettre à  la  furie  de  l'océan.  ('Boss.)  il  Se  compromettre, 
s'abaisser,  exposer  son  honneur  ou  sa  dignité  :  H  y  a  des 
gens  avec  gui  il  ne  faut  jamais  se  commettre.  (La  Bruy.) 

COMMIDENDRON  {ko-mi-din)  n.  m.  Genre  de  composées, 
tribu  des  astéroïdées,  comprenant  environ  six  espèces,  qui 
croissent  dans  l'île  Sainte-Héièno. 

COMMIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  excécaire. 

CO  M  MIGRATION  n.  f.  Syn.  peu  usité  de  transmigration. 

COMMILITON  (du  lat.  cu7n,  avec,  et  miles,  itis,  soldat) 
n.  m.  Compagnon  d'armes.  (Vieux.) 

GOMMILOBE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  ptérodon. 

COMMI NATION  [si-on  —  lat.  comminatio  ;  de  comminari, 
supin  coiiiininatum,  menacer)  n.  f.  Rhétor.  Figure  qui  con- 
siste en  ce  que  l'oratour  cherche  à  intimider  son  auditoire 
ou  son  adversaire. 

—  Liturg.  Cérémonie  catholique  qui  avait  lieu  au  com- 
mencement du  carême,  et  dans  laquelle  on  mettait  sous 
los  yeux  des  assistants  les  effets  de  la  colère  céleste. 

COMMINATOIRE  [to-ar'  —  rad.  commination)  adj.  Dr. 
Qui  contiL-nt  une  menace,  qui  consiste  en  une  menace  : 
Sentence,  Arrêt  comminatoire,  n  Par  ext.  Qui  tient  de  la 
menace  :  Proposition  comminatoire.  »  Destiné  seulement  à 
intimider,  et  ne  recevant  pas  d'application  rigoureuse  : 
La  justice  du  Tout-Puissanl.  par  rapport  à  l'homme,  n'est 
souvent  que  comminatoire.  (Chateaubr.) 

COMMINER  V.  a.  et  n.  Lancer  une  censure  commina- 
tuire.  Il  Faire  un  acte  comminatoire. 

COMMINES  OU  COMYNES.    Hist.  V.  CoMINES. 

COMMINGE  i^ko-minj'  —  d'un  comte  do  Cominge  ou  Corn- 
jiiinges,  qui  était  fort  gros)  n.  f.  Grosse  bombe  usitée  au- 
trefois. 

COMMINGEOIS,  OISE  [ko-min-jo-a,  az"),  personne  née  au 
pays  de  Comminges,  ou  qui  l'habite.  —  Les  Commingeois. 

—  Adjeetiv.  Qui  se  rapporte  à  ce  pays  ou  à  ses  habi- 
tants :  Histoire  commingeoise. 

COMMINGES  (pays  de)  [lat.  Convena^],  ancien  comté  do 
France  (prov.  do  Gascogne),  limité  au  N.  par  l'Armagnac, 
à  l'E.  par  le  Couserans,  au  S.  par  la  ligne  do  faîte  de  la 
frontière  espagnole,  à  l'O.  par  la  Big^orre. 

A  l'époque  romaine,  le  Comminges  faisait  partie  de  la 
Novempopulanie.  Lugdunum  Convenarum  (Saint-Bertrand 
do  Comminges),  fondée  soixante-douze  ans  avant  notre  ère, 
et  Calagorris,  étaient  ses  villes  principales. 

Au  XIII"  siècle.  Muret  devint  la  capitale  de  ce  vaste  ter- 
ritoire, qui  englobait  en  partie  lo  Nébouzan. 

Divisé  anciennement  en  haut  et  bas  Comminges,  ce 
comté  est  actuellement  réparti  entre  les  départements  do 
la  Haute-Garonne,  du  Gers,  une  portion  de  1  Arïège  et  des 
Hautes-Pyrénéos. 

Comminges  (Mémoires  du  comte  de),  roman,  par 
M"'  do  Tencin  (1735).  C'est  une  peinture  vive  et  souvent 
passionnée  des  sentiments  tendres.  La  dernière  scène  est 
très  pathétique.  Un  jeune  frère  de  la  Trappe,  mourant  ot 
couché  sur  la  cendre,  fait  sa  confession  à  haute  voix, 
devant  la  communauté  assemblée.  Ce  jeune  frèro  est  une 
foramo  ;  ses  dernières  paroles  sont  entendues  par  celui  que 
le  désespoir  de  l'avoir  perdue  avait  conduit  dans  le  m^mo 
monastère,  et  qui  est  là,  près  d'elle,  sous  le  vêtement 
qu'elle-mômo  avait  pris.  Ce  petit  roman  est  l'un  des  plus 
remarquables  du  xviii"  siècle.  Le  style  eu  est  d'une  élé- 
gance un  peu  apprfitée. 

COMMINGTONITE  {mingh")  n.  f.  Variété  d'amphibole. 
Syn.  de  cummingtonite. 

COMMINUER  (lat.  comminuere)  v.  a.  En  chirurgie,  Brisor 
on  morceaux  :  Comminuer  des  os. 

COMMINUTIF,  IVE  (rad.  comminucr)  adj.  Qui  réduit  en 
fraj^niciits.  ii  Fracture  comminutive,  Celle  qui  réduit  les  os 
en  pc'iits  fragmonts. 

COMMINUTION  {sion  —  rad.  comminutif)  n.  f.  Réduc- 
tion LMi  petits  fragments  :  Comminotion  des  os. 

COMMIPHORE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  dalsamée.  * 
GOMMIRE  (Joan),  jésuite,  poète  latin,  né  à.  Amboiso  on 
1625,  mort  à  Paris  en  n02.  Il  professa  la  théologie  ot  se 
lit  connaître  par  un  Hecueil  de  poésies  latines  (Pans,  1078), 
remaniuablo  par  l'élégance  et  la  grûco  du  style.  Ou  a 
pul)Iii'\  <'n  1702,  ses  Œuvres  posthumes. 

COMMIS  (/i-o-mt  — rad.  commettre)  n.  m.  Employé  :  Com- 
mis au  ministère.  Commis  d'un  magasin  de  nouveautés.  (Au 
fém.,  on  dit  commise.)  ii  Commis  ijoyai/cio*,  Employé  qui 
voyage  pour  le  service  d'une  maison  de  commerce,  n  C'o//i- 
mi.1  à  pied,  Co7nmis  à  cheval,  Employé  des  contributions  in- 
directes qui  va  faire  des  vérifications  chez  dos  débitants  de 
boissons.  Il  Commis  aux  portes,  Personne  chargée  de  perce- 
voir los  droits  d'entrée  aux  portos  dos  villes,  il  Commis  aux 
aides,  Personne  préposée  par  les  fermiers  des  impôts  ù  la 
perception  des  droits  sur  los  marchandises.  (Vx.)  n  Commis 
aux  vivres.  Celui  qui  est  chargé  dos  approvisionnements 
sur  un  naviro.  V.  vivre. 

—  Admin.,  etc.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Ilist.  Premier  com/nis,  Fonctionnaire  supérieur  atta- 
ché à  chaque  ministère,  sous  l'ancienne  monarchie. 


COMMIDENDRON   —   COMMISSAIRE 


—  Adjoctiv.  Qui  est  pro[)ro  aux  commis  :  Le  genre  com 
mis,  Le  type  commis. 

—  En(  YCL.  Mar.  (Commis  de  marine.  Les  commis  de  ma- 
rine faisaient,  au  début,  partie  du  corps  du  commissariat 
cl  élaioiit  eini>loyés  tour  ù.  tour  a  la  mer  et  à  teiTO.  Uu 
décret  du  7  octobre  1863,  réorganisant  lo  corps  du  com- 
missariat de  la  marine,  a  transformé  lo  corps  dos  commis 
de  marine  en  un  corps  civil,  chargé  à  terre  dos  écritures 
des  différents  services  confiés  au  commissariat.  Il  y  a  doux 
classes  de  commis  principaux  et  quatre  classes  de  commis. 
Un  décret  du  i"juin  1867  a  donné  à  ces  agents  lo  nom  do 
commis  du  commissai'iat  de  la  7narine.  Lo  décret  du  9  jan- 
vier 1889  a  donné  aux  commis  réunissant  certaines  con- 
ditions le  droit  de  concourir  pour  le  grade  d'aide-commis- 
sairo  de  la  marine.  Ceux  do  la  première  classe  peuvent 
concourir  aussi  pour  entrer  dans  lo  commissariat  colo- 
nial réorganisé  par  le  décret  du  5  octobre  1889. 

—  Admin.  Commis  d'académie.  L'institution  des  commis 
do  l'administration  académique  date  de  1854.  Ils  sont  nom- 
mes par  le  ministère  de  l'instruction  publique.  Chaque 
candidat  à  ces  fonctions  doit  être  répétiteur  titulaire  de 
lycée,  professeur  ou  répétiteur  do  collège,  ou  avoir  été 
cinq  ans  instituteur  public.  Les  commis  d'académie  sont 
répartis  en  trois  classes,  dont  les  traitements  respectifs 
sont  2.200,  2.500  et  2.800  francs;  à  Paris,  les  traitements 
varient  de  2.000  à  3.600  francs. 

Commis  d'inspection  académique.  Les  commis  d'inspec- 
tion sont  nommés  par  le  ministre  ;  ils  prennent  le  titre  de 
secrétaire  ou  de  commis.  Nul  no  peut  être  nommé  secré- 
taire, s'il  n'est  pourvu  du  brevet  supérieur  ou  du  diplôme 
de  bachelier  et  s'il  n'a  été  délégué  un  an  dans  los  fonctions 
de  secrétaire.  Nul  no  peut  être  nommé  commis  s'il  n'est 
pourvu  du  brevet  supérieur  ou  du  brevet  simple  complété 
par  le  certificat  d'aptitude  pédagogique,  ot  s'il  n'a  été 
délégué,  pendant  un  an,  dans  les  fonctions  de  commis.  Les 
secrétaires  sont  répartis  en  quatre  classes,  les  commis  en 
trois  classes.  Les  secrétaires,  pourvus  du  certificat  d'apti- 
tude à  l'inspection  primaire  peuvent  être  assimilés,  quant 
aux  appointements,  aux  inspecteurs  primaires.  Les  délé- 
gués, les  commis  et  secrétaires,  peuvent  être  nommés  dans 
le  service  enseignant  avec  un  traitement  égal  à  celui  qu'ils 
abandonnent. 

—  Art  milit.  Commis  et  ouvriers  d'administration,  Nom 
donné  à  des  troupes  spéciales,  organisées  en  vingt-cinq 
sections,  dont  vingt-deux  pour  la  France,  et  trois  pour 
l'Algérie  et  la  Tunisie.  L'insigne  caractéristique  de  ces 
troupes  est  l'épaulette  blanche.  Chacune  de  ces  sections 
comprend,  outre  son  cadre,  deux  catégories  distinctes  de 
militaires  :  les  coynmis  aux  écritures,  et  les  ouvriers  d'admi- 
nistratio7i.  Les  premiers  sont  employés  dans  les  bureaux  de 
l'intendance  ;  les  seconds  aux  travaux  du  service  des  sub- 
sistances, de  l'habillement  et  du  campement. 

Les  liommes  du  contingent  désignés  pour  ces  sections 
sont  d'abord  dirigés  sur  les  dépôts,  où  ils  reçoivent  pen- 
dant trois  mois  l'instruction  militaire  proprement  dite; 
après  quoi,  ils  sont  détachés  ot  affectés,  suivant  leur  pro- 
fession, aux  différents  services. 

Chaque  section  forme  un  corps  distinct  commandé  par 
un  officier  d'administration  —  qui  n'a  que  les  attributions 
d'un  commandant  de  compagnie  —  sous  l'autorité  supé- 
rieure d'un  sous-intendant  militaire  revêtu  dos  attributions 
dun  chef  de  corps. 

Le  cadre  do  chaque  section  comporte  dos  sous-officiers 
ot  caporaux  ayant  mêmes  titres  et  mêmes  grades  ciue 
ceux  do  l'infanterie,  mais  en  proportion  plus  cousidôraule 
relativement  au  nombre  des  simples  soldats. 

—  Syn.  Commis,  employé.  Le  commis  a  la  confiance  de 
son  chef;  il  est  chargé  d'une  partie  du  service,  et  il  agit 
souvent  d'après  ses  propres  lumières.  \j  employé  n'est  guère 
qu'un  instrument  ;  il  a  un  travail  réglé,  il  lo  fait  d'après  los 
iustructions  qu'il  a  reçues  et  ne  fait  point  acte  d'initiative. 

COMMISE  {ko-miz'  —  rad.  co>ntnelt)'e)  n.  f.  Linguist. 
Action  du  mettre  ou  d'en  venir  aux  prises:  M.  le  duc  d'dr- 
Irans  onpècha  les  princes  de  se  trouver  à  ienregistrenient, 
de  peur  de  commise.  (St-Sim.)  [Vieux.] 

—  Ane.  dr.  Confiscation  dosbionsd'un  vassal,  il  Confisca- 
tion do  marchandisor.  prohibées  ou  introduites  en  fraude. 

—  Encvcl.  knc.dr.  Commise  emphytéotique.  Les  lois  2  et  3, 
au  Code  de  jure  emphyteutico,  permettaient  au  bailleur  do 
reprendre  le  fonds  donné  on  emphytéoso  quand  le  canon 
ou  redevance  n'avait  pas  été  payé  pendant  trois  ans,  ou 
que  l'emphytéoto  avait  vendu  le  fonds  sans  y  ètro  autorisé. 
Cotte  déchéance  n'a  pas  été  appliquée  avec  la  même 
rigueur  dans  tous  les  pays  do  droit  écrit.  Cependant,  la 
co?nmiJe  était  généralement  admise  au  profit  au  bailleur, 
dans  des  cas  qui  variaient  avec  los  parlements. 

Commise  féodale.  La  commise,  ou  i)orto  do  fief,  était 
la  sanction  des  obligations  du  vassal.  Elle  était  prononcéo, 
directement  otd'onn)léo,  lorsque  le  vassal  avait  commis  en- 
vers le  seigneur  un  acte  grave;  notamment,  s'il  s'était  rendu 
coupable  de  félonie,  c'est-à-diro  do  faits  offensants  ou  inju- 
rieux(los  Libri  feudorum  ont  énuméré  los  cas  de  félonie).  U 
y  avait  Heu  aussi  à  la  commise  au  cas  do  désaveu,  c'est- 
à-dire  do  refus  du  vassal  d'avouer  son  soigneur.  D'après 
quelques  coutumes,  lo  recel  d'un  droit  ou  d'un  héritage, 
lors  de  l'aveu  ou  dénombrement,  était  encore  un  cas  de  com- 
mise. En  cas  do  manquement  simple  à  l'un  des  services,  lo 
soigneur  saisissait  le  fiof  du  vassal  négligent,  et  la  com- 
mise n'intorvonait  quo  si  l'état  do  choses  se  prolongeait 
pondant  un  certain  temps.  La  commise  n'avait  pas  lieu 
do  plein  droit,  mais  ù,  la  suite  d'une  action  judiciaire  ;  ollo 
n'était  pas  donnée  aux  héritiers  du  seigneur,  ni  contre  les 
héritiers  du  vassal.  On  avait  admis  aussi  uno  commise 
censuelle,  pour  omission  do  droits  ou  do  biens  dans  la 
déclaration  consuelle;  uno  commise  bordelière,  au  cas  de 
bordi'lag«\  pour  faute  do  payement  do  la  redevance  pen- 
dant trois  ans;  une  commise  tailliabtière.  pour  vento,  sans 
le  coiisenlemont  du  soigneur,  d'héritages  soumis  à  la  taille. 

COMMISÉRATION  (si-on  —  lat.  commiseratio;  do  cum, 
avec,  et  misereri,  avoirpitiô)n.  f.  Action  des'apitoyor  sur  lo 
malheur  do  quehiu'un  :  JCxciler  h  commisération  publique. 

—  Syn.  Commisération,  compasBion,  mlnérlcordo,  pitié. 
Commisération  ot  compassion  (ce  donner  plus  fortl  suppo- 
sent quo  l'on  prend  une  part  réelle  aux  maux  d'autrui  ; 
miséricorde  et  pitié  peignent  la  disposition  babituello  do 
l'ùmo  ù.  soulager  ceux  qui  soulfrent.  Pitié,  plus  général, 
suppose  un  certain  degré  do  sensibilité,  ot  exprime  lo  désir 
d'alléger  los  maux.  Miséricorde  so  dit  surtout  do  la  pitié 
que  Dieu  éprouve  pour  los  hommes,  ot  so  rapproche  beau- 
coup do  clémence. 

—  Anton.  Dureté.  iDiensIbllIté.  Indlfférenoa. 


COMMISSAIRE  {ko-jni-sèr'  —  bas  lat.  commissai-ius  ;  de 
commissus,  commis,  délégué)  n.  m.  Personne  déléguée 
pour  uno  fonction  temporaire  :  Les  députés  du  peuple  ne 
peuvent  être  ses  représentants,  ils  ne  sont  que  ses  commissai- 
liES.  (J--J.  Rouss.) 

—  burveillant  officiel  :  Commissaires  de  police.  Commis- 
saires de  surveillance  administrative  près  les  chemins  de  fer. 

—  Ordonnateur  :  Les  commis.saires  d'une  fête,  d'un  bal. 

—  Fani.  Chère  de  commissaire,  Ucpas  où  il  y  a  du  gras 
ot  du  maigre.  (So  dit  à  cause  des  commissaires  nommés 
pour  l'exécution  de  l'édit  do  Nantes,  et  qui  étaient  choisis 
moitié  parmi  les  calvinistos,  moitié  parmi  los  catboliquos.) 

—  Pop.  Petit  broc  do  vin. 

—  Coynmissaire-priseur.  V.  prisf.uu.  u  Juge-commissaire. 

y.  JUGE. 

—  Dr.  parlement.  Membre  d'une  commission  nommée 
par  le  Sénat  ou  la  Chambre  jiour  l'examen  d'un  projet  ou 
dune  proposition,  ou  une  enquête  parlementaire. 

—  Mar.  Officier  des  corps  auxiliaires  de  la  marine, 
chargé,  dans  los  arsenaux  et  à  bord  des  vaisseaux,  de  tout 
ce  qui  intéresse  la  comptabilité  des  armements,  vivres, 
.revues,  solde,  etc.  il  Commissaire  du  gouvernement,  Officier 

chargé,  dans  les  tribunaux  maritimes,  de  requérir  au  nom 
dos  lois  et  décrets  maritimes  contre  les  délinquants. 

—  Véloc.  Comniissaire  de  la  piste.  Celui  à  qui  est  con- 
fiée la  police  des  courses,  dans  un  vélodrome,  ii  Cormnis- 
saire  aux  virages.  Celui  dont  la  surveillance  des  courses 
s'exerce  spécialement  aux  virages. 

—  Encycl.  Art  milit.  On  appelle  commissaires  différents 
fonctionnaires  militaires  dont  les  principaux  sont  les  com- 
missaires du  gouvernement,  officiers  remplissant  les  fonc- 
tions de  ministère  public  près  des  tribunaux  militaires, 
parmi  lesquels  on  distingue  : 

1"  Les  commissaires  près  les  conseils  de  guerre,  géné- 
ralement pris  parmi  les  officiers  supérieurs  ou  capitaines 
et  assimilés,  et  qui  doivent  être  au  moins  égaux  en  grade  à 
l'accusé.  (Ils  sont  les  chefs  du  parquet  du  conseil  do  guerre, 
reçoivent  l'ordre  d'informer  ot  le  transmettent  pour  exécu- 
tion au  rapporteur  du  conseil,  dont  l'avis,  formulé  après 
l'instruction  terminée,  leur  permet  ensuite  de  prendre  des 
conclusions,  d'après  lesquelles  l'officier  de  police  judi- 
ciaire rend  un  ordre  de  mise  en  jugement,  ou  une  ordon- 
nance de  non-lieu.  A  l'audience,  c  est  le  commissaire  du 
gouvernement  qui  requiert  l'application  de  la  loi  et  appuie 
l'accusation.  Le  jugement  prononcé,  il  en  requiert  l'exécu- 
tion, en  informe  le  chef  du  corps  du  condamné  et,  s'il  y  a 
lieu,  le  grand  chancelier  de  la  Légion  d'honneur); 

2°  Les  comjnissaires  rapporteurs,  qui  font  à  la  fois  les  fonc- 
tions de  ministère  public  et  do  rapporteur  près  des  con- 
seils de  guerre  spéciaux  dont  la  formation  est  prévue  aux 
armées  en  campagne  et  dans  les  places  de  guerre  investies 
par  l'ennemi  ; 

3"  Les  commissaires  près  les  conseils  de  rei'ision,  \esque\s 
doivent  être  choisis  parmi  les  officiers  supérieurs  ou  les 
sous-intendants.  (C'est  au  commissaire  du  conseil  de  revi- 
sion qu'est  transmise  toute  la  procédure  du  procès  qui  est 
l'objet  d'un  recours  en  revision;  c'est  ensuite  lui  qui  dis- 
cute les  moyens  d'annulation  invoqués  :  il  peut  même  en 
présenter  d  office  ;  c'est  lui  qui  renvoie  cette  même  procé- 
dure au  commissaire  du  conseil  do  guerre,  si  le  jugement 
est  confirmé,  ou,  en  cas  d'annulation,  au  commissaire  du 
nouveau  conseil  de  guerre  désigné  pour  recommencer  le 
procès.  Aux  commissaires  des  trois  catégories  ci-dessus, 
il  peut  être  désigné  des  substituts  pris  parmi  les  officiers 
en  activité.) 

—  Commissaires  des  guerres.  On  appelait  ainsi  des  fonc- 
tionnaires militaires  chargés,  surtout  à  l'origine,  do  con- 
trôler l'exactitude  des  effectifs  en  hommes  et  chevaux,  des 
troupes  entretenues  par  les  cliefs  qui  en  étaient  proprié- 
taires et  parfois  y  introduisaient  dos  soldats  fictifs  dits 
passe-volants  les  jours  de  montre,  c'est-à-dire  de  revue. 
Aussi  les  commissaires  étaient-ils  souvent  envoyés  par  lo 
roi  passer  à  l'improviste  do  ces  revues  dans  les  garnisons. 

Les  pouvoirs  et  privilèges  dos  commissaires  des  guerres 
s'augmentèrent  pou  à  peu,  surtout  depuis  Richelieu  et 
Louvois.  Puis  leur  organisation  fut  remaniée  en  1788.  Di- 
visés en  commissaires  ordonnateurs  et  commissaires  ordi- 
naires, ils  finirent  par  exercer  do  doubles  fonctions  :  los 
unes  relatives  à  l'administration;  les  autres  à  la  police 
des  troupes  et  au  contrôle  des  effectifs. 

Aussi,  quand,  en  l'an  VIII,  fut  réorganisé  le  personnel 
administratif  do  l'armée,  on  créa,  à  côté  dos  commissaires 
des  guerres,  le  corps  des  inspecteurs  aux  revues  :  ces  der- 
niers, chargés  surtout  du  contrôle  ot  do  la  surveillance 
dos  troupes,  laissèrent  aux  commissaires  la  direction  do 
tous  los  services  administratifs  et  l'ordonuancement  des 
dépenses. 

Puis,  à  la  Restauration,  les  doux  corps  furent  réunis  on 
un  seul  ;  l'intendance  militaire,  qui  eut  à  la  fois,  dans  ses 
attributions,  l'administration  ot  le  contrôle.  Depuis  la  créa- 
tion du  corps  do  ce  nom,  on  1882,  il  existe  do  nouveau  uu 
personnel  distinct  pour  ces  doux  genres  do  fonctions. 

—  Dr.  parlement.  Commissaire  du  gouvernement.  On 
appelle  ainsi  la  personne  désignée  par  décret,  préalable- 
ment notifié  aux  présidents  dos  Chambres,  pour  soutenir 
devant  celles-ci  la  discussion  dos  projets  du  gouverne- 
ment, en  exécution  do  l'article  6  do  la  loi  constitutionnoUe 
du  10  juillet  Ï875.  (Lo  commissaire  est  choisi  génôralo- 
mont  parmi  les  conseillers  d'Etat  et  les  directeurs  géné- 
raux Clos  ministères.  Aux  termes  des  règlements  do  l'une 
et  do  l'autre  Chambre,  il  obtient,  comme  lo  ministre  qu'il 
représente,  la  parole  quand  il  la  demande,  sans  être  assu- 
jetti au  tour  d'inscription.) 

Commissaires  inspecteurs.  So  nommaient  ainsi  los  mem- 
bres des  premières  assemblées  politiques  désignés  par 
ellos-mémes  pour  veiller  ù  leur  garde,  A  la  nolice  ot  à 
l'entrotiou  des  palais  et  jardins  législatifs.  (Ils  portent 
aujourd'hui  lo  nom  do  questeurs.) 

—  Dr.  admin.  Commissaires  du  gouvernement.  On  donne 
ce  nom  aux  membres  du  conseil  d'ICtat  remplissant,  auprès 
do  la  section  du  contontioux,  les  fonctions  do  ministère 
public.  (Les  commissaires  du  gouvornomout  sont  au  nonibro 
do  quatre.  Ils  sont  choisis  parmi  los  mattros  des  requêtes 
ot  désignés  par  décret.  Ils  assistent  aux  déhbérations  do 
la  section  du  contontioux  ot  donnent  leurs  conclusions 
dans  cliaipio  affaire.)  ,        .  •  i 

Conimi-ssairci  de  police.  Ce  sont  dos  fonctionnaires  char- 
gés do  veiller  prévonlivoment  à  Tobservance  de  la  loi,  des 
arrêtés  do  l'autorité,  au  maintien  du  bonordre,  àlaséourUé 
dos  personnes  et  dos  biens.  V.  Voi.iok.  «    j  .  ■ 

Commissaires  de  êurveillance  administrative.  On  désigne 
ainsi  dos  agents  assormontés,  placés  par  lo  ministre  Jos 


COMMISSAIRE   —   COMMISSION 


travaux  publics  dans  les  gares  des  chemins  de  fer  pour 
veiller  à  l'exécution  des  lois  et  règlements  régissant  les 
compagnies,  sous  la  direction  des  ingénieurs  du  contrôle, 
dans  uue  circonscription  déterminée  du  réseau.  (Nommés  à 
la  suite  dun  concours,  divisés  en  quatre  classes  avec  traite- 
ments variant  de  1.500  à  3.000  francs,  ils  doivent,  en  cas 
d'accident,  prévenir  leurs  supérieurs  et  les  préfets,  faire 
une  enquête,  sans  pouvoir  donner  aucun  ordre  direct  aux 
agents  des  compagnies.  Ils  reçoivent  et  instruisent  les 
plaintes  des  voyageurs.  Ils  ont,  pour  la  constatation  des 
crimes,  délits  et  contraventions  commis  dans  l'enceinte  des 
chemins  de  fer,  les  pouvoirs  dofliciers  de  police  judiciaire. 
Ils  relèvent,  sous  ce  rapport,  du  procureur  de  la  Républi- 
que du  ressort,  auquel  ils  transmettent  directement  leurs 
procès-verbaux.) 

[Les  commissaires  spéciaux  installés  dans  certaines  gares 
frontières  et  à  Paris  n'ont  rien  de  commun  avec  les  com- 
missaires de  surveillance.  Ce  sont  des  agents  du  ministère 
de  l'iniêrieur,  chargés  de  la  surveillance  répressive  sur 
la  ligne  à  laquelle  ils  sont  attachés.  Ils  veillent  plus  par- 
ticulièrement à  ce  qui  intéresse  la  sûreté  de  l'Etat.] 

Dr.  crim.  Commissaires  aux  délégations  judiciai7-es.  Ce 

sont  des  commissaires  de  police  ayant  reçu,  par  commis- 
sion rogatoire,  délégation  de  substituer  le  juge  d'instruc- 
tion et  le  procureur  de  la  République  dans  l'œuvre  de  l'in- 
struction. Spécialement  à  l'aris,  il  a  été  créé  par  le  règle- 
raentdu  30  avril  1887  trois  postes  do  commissaires  de  police, 
chargés  exclusivement  de  délégations  judiciaires  ou  spé- 
ciales. Ils  sont  attachés  au  parquet  de   la  Seine. 

—  Mar.  Les  com/nissaii-es  de  la  mai^ine,  maintenus  dans 
leurs  attributions  d'ofticiers  d'administration,  forment  un 
corps  des  plus  utiles.  Ils  véritient,  ordonnancent,  enre- 
gistrent toutes  les  pièces  intéressant  la  comptabilité  de 
la  marine,  et  veillent  à  l'exécution  stricte  des  règlements. 
Dans  les  ports  do  commerce,  ils  sont  chargés  de  l'inscrip- 
tion maritime  et  de  ses  multiples  rouages  ;  dans  les  grands 
ports,  un  commissaire  général  ou  un  commissaire  prend 
le  titre  de  •>■  chef  de  service».  Les  commissaires  provien- 
nent de  l'école  de  Brest  où  ne  sont  reçus,  après  concours, 
que  les  licenciés  en  droit;  quelques  places  sont  réservées 
aux  commis  du  commissariat.  Les  grades  sont  :  élève  com- 
missaire, sous-commissaire,  commissaire  adjoint,  commis- 
saire, commissaire  général.  Une  organisation  semblahlo 
existe  dans  les  colonies  avec  similitude  de  fonctions  et 
d'attributions. 

Commissaire  (Sébastien),  homme  politique  français, 
né  à  Dole  (Jura)  en  1822,  mort  à  Lyon  en  1900.  D'abord  ou- 
vrier en  soierie  à  Lyon,  puis  sous-officier  de  chasseurs 
en  1S49,  il  fut  élu  représentant  du  peuple,  à  la  fois  dans  lo 
Bas-Rhin  et  le  Rhône.  Il  siège  à  la  Montagne,  prend  part 
à  la  manifestation  du  13  juin  1849,  est  traduit  devant  la 
haute  cour  de  Versailles,  condamné  à  la  déportation,  en- 
fermé à  Belle-Islo.  En  1857,  il  est  transporté  au  bagne  de 
Corte,  puis  gracié  sous  condition,  en  1859.  Il  retourne  à. 
Lyon  et  se  livre  au  commerce.  En  18(38,  il  est  élu  conseiller 
d'arrondissement;  il  participe,  en  1869,  à  l'élection  do 
Bancel.  Au  4  septembre  1870,  il  est  nommé  gouverneur  do 
Saint-Cloud,  Meudon  et  la  Malmaison,  et  fait  évacuer  sur 
Paris  les  richesses  artistiques  de  ces  palais.  Prisonnier  des 
Allemands  et  conduit  àVersailles,  il  parvint  à  s'échapper 
et  fut  nommé  secrétaire  général  du  département  de  l'Orno. 
En  1878,  il  devint  entreposeur  des  tabacs  à  Lyon.  Il  a 
publié  des  Mémoires  et  souvenirs  (1888). 

COMMISSARIAT  (A:o-mi-sa-n-a)  n.  m.  FonctioDS,  qualité 
de  commissaire  :  Obtenir  uti  commissariat. 

—  Art  milit.  Nom  donné  au  corps  des  commissaires  des 
guerres.  (On  le  retrouve  encore  dans  quelques  armées 
étrangères  :  notamment,  en  Allemagne  et  en  Italie.  C'est 
aussi  le  nom  donné,  dans  la  marine  française,  au  personnel 
qui  remplit  des  fonctions  analogues  à  celles  de  l'intendance 
dans  l'armée  de  terre.) 

—  Mar.  Corps  administratif  de  la  marine  :  Officiers  et 
employés  du  commissariat,  ii  Bureau  d'un  commissaire  do 
police  ou  de  l'administration  de  la  marine  :  Aller  au  com- 
missariat. 

—  Encycl.  Mar.  Commissariat  colonial.  Les  officiers  du 
commissariat  de  la  marine  ont  dirigé  pendant  longtemps 
les  services  administratifs  de  la  marine  aux  colonies 
comme  en  France,  et,  malgré  certaines  différences  entre  le 
cadre  colonial  et  le  cadre  métropolitain,  on  estimait  qu'il 
n'y  avait  toujours  qu'  n  un  même  corps  momentanément 
divisé  en  deux  sections  ».  Une  scission  complète  a  été 
opérée  par  le  décret  du  5  octobre  1889,  qui  a  fait  du 
commissariat  colonial  un  corps  autonome ,  complète- 
ment distinct.  Il  comprend  des  commissaires  généraux, 
des  commissaires,  des  commissaires  adjoints,  des  sous- 
commissaires  et  des  aides-commissaires.  Ceux-ci  se  re- 
crutent au  concours,  un  certain  nombre  de  places  étant 
réservé  aux  élèves  de  l'Ecole  coloniale  munis  du  diplôme 
de  licencié  en  droit. 

Le  service  des  bureaux  placés  sous  les  ordres  des  offi- 
ciers du  commissariat  est  assuré  par  un  personnel  civil 
d'agents  et  de  commis- 
Dans  le  but  de  décharger  complètement  le  commissariat 
de  la  marine  du  service  colonial,  un  décret  du  13  juin  1889 
a  établi  dans  les  ports  de  Marseille,  de  Bordeaux,  de  Nantes 
et  du  Havre  un  service  spécial  dirigé  par  les  officiers  du 
commissariat  colonial.  Ce  service  assure  l'ordonnancement 
de  toutes  les  dépenses  imputables  sur  le  budget  colonial, 
la  régularisation  de  la  situation  des  officiers  ou  des  fonc- 
tionr.aires  qui  vont  aux  colonies  ou  qui  rentrent  en  France, 
et  les  approvisionnements  destinés  aux  colonies. 

COMBUSSION  [ko-mi-ai-on  —  lat.  commissio;  de  commit- 
tere,  .supin  commissum,  confier)  n.  f.  Action  de  conférer. 
Il  Charge  donnée  à  quelqu'un  do  faire  quelque  chose  : 
Donner  une  commission  à  9'>n  domestique.  Prendre  au  dé- 
part les  coMMissio.NS  de  ses  amis. 

—  Réunion  de  personnes  chargées  d'une  étude  ou  do 
fonctions  spéciales  :  Commission  d'enquête.  Commissio.n 
d'examen  pour  des  candidats. 

—  Admin.  Attribution  d'une  fonction,  d'une  charge,  par 
l'autorité  ou  une  administration;  délégation  de  pouvoirs 
conférée  par  cette  administration  à  son  agent,  et,  par 
extension,  titre  constatant  cette  attribution,  cette  déléga- 
tion. Il  Charge  ainsi  conférée,  il  Commission  des  tailles, 
Ordre  do  percevoir  les  impôts. 

—  Comm.  Pouvoir  conféré  à  quelqu'un  d'agir  au  nom 
de  celui  qui  le  délègue,  n  Achats  faits  pour  le  compte  d'au- 
irui  :  Maison  qui  fait  la  vente  et  la  commission,  h  Droit  re- 
tenu par  lo  commerçant  commissionnaire  :  Toucher  dix 
pour  cent  de  commission,  h  Droit  retenu  par  un  banquier. 


en  dehors  du  taux  légal  :  La  commission  est  ordinairement 
un  et  demi.  \\  On  appelle  aussi  commission  le  tant  pour  cent 
qu'on  accorde  à  un  courtier,  à  un  commis  voyageur  sur 
les  affaires  qu'ils  traitent. 

—  Coût.  anc.  Commission  da7is  les  domaines  congéahles. 
Prix  que  le  colon  ou  preneur  donnait  au  propriétaire 
foncier,  pour  l'obtention  dune  baillée  d'assurance  ou  de 
cougémont. 

—  Dr.  Fonctions  temporaires  et  provisoires,  dans  l'ordre 
judiciaire.  Il  Tribunal  d'exception  :  Etre  jugé  par  une 
commission  7H(7(7a(re.  Il  Pouvoir  d'assigner  et  d'exécuter, 
conféré  par  des  lettres  de  chancellerie,  n  Provision  de 
quelques  officiers  amovibles,  ou  dont  les  charges  n'étaient 
point  en  titre  d'office,  il  Commission  rogatoire,  Invitation 
faite  à  un  juge  ou  à  un  tribunal  de  procéder  à  quelfjue 
acte  de  justice,  pour  lo  compte  d'un  autre  juge  ou  d  un 
autre  tribunal. 

—  Féod.  Coinmission  par  lettres  en  commandement,  In- 
jonction faite  à  un  juge  par  un  autre  juge  de  procéder  à 
un  acte. 

—  Hist.  Conseil  administratif  que  le  Comité  de  salut 
public  avait  substitué  à  chacun  des  ministères  :  Commis- 
sion de  l'agriculture.  Commission  de  l'instruction  publique. 

Il  Commissions  municipales.  Commissions  nommées  pour 
tenir  lieu  des  conseils  municipaux  électifs  supprimés. 

—  Instr.  publ.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mar.  Lettres  de  marque.  (V.  lettre  de  marque.) 
Il  Vaisseau  en  commission,  Vaisseau  eu  armement  dont  la 

destination  est  déterminée,  et  dont  on  s'occupe  de  complé- 
ter l'équipage. 

—  Théol.  Acte  coupable  consistant,  non  dans  une  omis- 
sion, mais  dans  une  action  positive:  Manquer  la  messe 
est  une  omission,  manger  gras  une  commission. 

—  Encycl.  Admin.  L'agent  qui  bénéficie  d'une  com- 
mission do  l'autorité  n'est  admis  à  prêter  serment  que  sur 
la  production  do  sa  commission.  Il  peut  être  requis  do 
l'exhiber,  lorsqu'il  instrumente,  comme  le  font  les  agents 
des  contributions  indirectes  qui  veulent  pénétrer  chez  un 
débitant.  Enfin,  s'il  est  appelé  à  relever  des  contraventions 
il  doit,  à  peine  de  nullité  de  ses  procès-verbaux,  men- 
tionner en  ceux-ci  la  date  de  sa  commission  et  le  nom  du 
fonctionnaire  qui  l'a  délivrée. 

—  Connnission  départementale.  C'est  une  délégation  de 
quatre  membres  au  moins,  et  de  sept  au  plus,  du  conseil 
général.  (Klle  est  recrutée  dans  son  sein  par  voie  d'élec- 
tion et  chargée  do  surveiller,  en  l'absence  do  ce  conseil, 
l'action  du  préfet  et  l'exécution  des  décisions  du  conseil 
général.  Elle  peut,  dans  certains  cas,  prendre  des  délibé- 
rations exécutoires.)  Ces  commissions  datent  de  la  loi  du 
10  août  1871. 

La  commission  départementale  est  élue  chaque  année, 
à  la  fin  de  la  session  d'août.  En  cas  de  dissolution  du  con- 
seil général,  si  la  commission  est  également  dissoute,  la 
nouvelle  est  nommée  par  le  pouvoir  exécutif.  Tout  con- 
seiller général  est  éligible,  sauf  s'il  est  maire  du  chef-lieu 
de  département,  député  ou  sénateur.  Le  mandat  est  in- 
définiment renouvelable  et  entièrement  gratuit.  La  pré- 
sence aux  séances  est  obligatoire  ;  elles  ont  lieu  au  moins 
une  fois  par  mois  à  la  préfecture;  le  préfet  a  le  droit  d'y 
assister  avec  voix  consultative. 

La  commission  départementale  est  présidée  par  son 
doyen.  Elle  élit  son  secrétaire,  et  nomme  elle-même  les 
employés  dont  elle  peut  avoir  besoin.  Elle  communique 
directement  avec  certains  chefs  de  service  qui  ont  été 
désignés  par  un  décret  du  23  juin  1874,  mais  elle  ne  peut 
communiquer  avec  les  autres  agents  et  lo  public  que  par 
l'interméuiaire  du  préfet. 

La  commission  départementale  a  d'abord  les  attribu- 
tions que  lui  délègue  le  conseil  général.  Cette  délégation 
doit  être  expresse,  spéciale  et  temporaire.  Certaines  attri- 
buiions  no  peuvent  être  déléguées.  Ex.  :  les  attributions 
budgétaires  du  conseil  général,  l'apurement  des  comptes 
des  établissements  d'aliénés,  etc. 

Elle  a,  en  outre,  des  attributions  légales  qui  lui  appar- 
tiennent en  propre,  à  l'exclusion  du  conseil  général,  en 
ce  qui  concerne  la  répartition  des  subventions  inscrites 
au  oudget  départemental,  les  travaux  départementaux, 
les  emprunts  départementaux,  les  chemins  vicinaux,  lo 
conseil  de  revision,  l'approbation  du  tarif  des  évalua- 
tions cadastrales,  la  nomination  de  syndics  en  cas  d'en- 
treprises subventionnées,  la  comptabilité  communale,  les 
contrats  à  passer  au  nom  du  département,  etc. 

Les  décisions  de  cette  commission  peuvent  être  l'objet 
de  trois  sortes  de  recours  :  1°  recours  administratif  en 
annulation  pour  violation  de  la  loi;  2°  recours  au  conseil 
général;  3"  recours  au  conseil  d'Etat  pour  excès  de  pou- 
voir ou  incompétence. 

—  Commission  coloniale.  Les  commissions  coloniales  cor- 
respondent aux  commissio7ts  départementales  de  la  métro- 
pole, sur  le  modèle  desquelles  elles  ont  été  organisées. 
Créée  aux  Antilles  et  à  la  Réunion  par  un  décret  du 
12  juin  1879,  cette  institution  a  été  successivement  éten- 
due à  la  Guyane  (décr.  du  28  avril  1882),  et  aux  autres 
colonies  dotées  d'un  conseil  général  en  1885.  Bien  que  les 
commissions  coloniales  n'aient  que  des  attributions  un 
peu  plus  restreintes  que  celles  des  commissions  départe- 
mentales, leur  création  n'en  a  pas  moins  constitué  une 
mesure  remarquable  de  décentralisation. 

—  Admin.  milit.  Lo  nom  do  co/7imission  était  donné  au- 
trefois au  titro  ou  brevet  qui  conférait  un  grade  ou  emploi 
militaire.  Il  ne  s'applique  plus  guère,  aujourd'hui,  qu'à  la 
commission  de  cantiniére  et  à  celle  de  raguemestre,  déli- 
vrées l'une  et  l'autre  par  le  conseil  d'administration  d'un 
corps  do  troupes;  puis  à  la  commission  spéciale,  en  vertu 
de  laquelle  certains  militaires  sont  maintenus  ou  réadmis 
sous  les  drapeaux  au  titre  de  commissionnés. 

Dans  l'armée  anglaise,  le  mot  de  commission  désigne 
si  exclusivement  le  brevet  d'officier,  que  les  sous-officiers 
y  sont  toujours  désignés  par  lo  titre  d'officiers  non  com- 
missionnés {non-cumrnissioned  officer),  et  quelquefois  par 
abréviation  :  non-com. 

{ICn  dehors  des  commissions  constituées  accidentelle- 
ment pour  difi'ércnts  objets,  il  existe  un  grand  nombre  de 
commissions  d'ordre  militaire  ayant  un  caractère  de  per- 
manence, et  dont  les  plus  importantes  sont  les  suivantes  : 
Commission  administrative  des  hôpitaux  mixtes;  Commis- 
sion d' aérostation  militaire;  Commission  de  casernement; 
Commission  centrale  des  travaux  géographiques  ;  Commis- 
sion de  classement  et  réquisition  des  chevaux  et  voitures; 
Commission  de  classement  des  sous-officiers  proposés  pour 
des  emplois  civils;  Commission  de  classement  pour  l'avan- 
cement, la  Légion  d'honneur  et  la  médaille  militaire;  Coin- 


144 

mission   consultative   des  subsistances,  Commission  consul- 
tative de    télégraphie    militaire,  Commission   de  défense.) 

—  Comm.  La  commission  est  la  rétribution  demandée  par 
le  commissionnaire  à  son  commettant,  ou  par  le  banquier  à 
son  client,  et,  d'une  manière  générale,  par  tous  les  intermé- 
diaires à  titre  onéreux.  Les  rétributions  commerciales,  en 
dehors  du  bénéfice  net,  ou  écartentre  le  prix  de  revient  net 
et  le  prix  de  vente  net,  sont,  outre  la  commission  :  lo  courtage , 
l'agio,  le  ducroire,  \a.prime,  Yescomple,  Yintérêt  etle  change. 

—  instr.  publ.  Une  commission  mu7ucipale  scolaii'e  est 
instituée  par  la  loi  du  28  mars  1882,  dans  chaque  commune 
de  Franco,  pour  surveiller  et  encourager  la  fréquentation 
des  écoles.  Elle  dresse,  de  concert  avec  le  maire,  la  liste 
des  enfants  qui  doivent  suivre  obligatoirement  l'école 
primaire;  elle  applique  les  pénalités  édictées  par  la  loi 
contre  les  absences  sans  motifs  légitimes.  La  composition 
do  ces  commissions  a  été  réglée  par  la  loi  du  30  oc- 
tobre 188G  et  le  décret  du  18  janvier  1887. 

—  Coinmissions  scolaires.  On  appelle  ainsi  des  commis- 
sions qui  ont  été  instituées  par  la  loi  du  28  mars  1882  et  le 
décret  du  23  décembre  suivant.  (Elles  ont  pour  mission  de 
faire  subir  aux  élèves  des  écoles  primaires  l'examen  qui 

f)ermet  de  leur  délivrer  le  certificat  d'études  primaires  ou 
e  certificat  d'études  primaires  supérieures.  Dans  le  premier 
cas,  la  commission  est  composée  de  membres  de  la  com- 
mission cantonale  et  de  directeurs  d'école,  sous  la  prési- 
dence d'un  inspecteur  primaire  ;  dans  le  second,  de  mem- 
bres désignés  par  le  ministre.) 

—  Commissions  d'examen.  On  appelle  ainsi  les  commis- 
sions devant  lesquelles  ont  lieu  les  diverses  épreuves  pour 
l'obtention  du  brevet  primaire  élémentaire,  du  brevet  pri- 
maire supérieur  et  des  différents  certificats  spéciaux  énu- 
mérés  par  les  lois  et  décrets  pour  l'enseignement  dans  les 
écoles  primaires.  La  composition  des  commissions  pour 
ces  épreuves  est  réglée  par  le  décret  du  18  janvier  1887 
et  des  arrêtés  de  la  même  date. 

Commission  executive,  nommée,  par  l'Assemblée 
constituante  de  1848,  pour  exercer  le  pouvoir  exécutif  en 
attendant  l'achèvement  de  la  Constitution.  Elle  gouver- 
nait par  des  ministres  responsables  et  révocables.  Cette 
commission  fut  prise  dans  le  gouvernement  provisoire. 
Elle  se  composa  d'Arago,  Garnier-Pagès,  Marie,  Lamar- 
tine, Ledru-RoUin.  Louis  Blanc  en  fut  écarté,  malgré 
l'opposition  de  Lamartine.  Installée  au  Luxembourg,  la 
commission  executive,  combattue  à  la  fois  par  les  réac- 
tionnaires et  l'extrême  gauche,  dut  faire  face  à  une  situa- 
tion difficile.  Les  premiers  obtinrent  d'elle  un  projet  de 
loi  contre  les  attroupements;  elle  dut  même  promettre  de 
préparer  des  lois  contre  la  presse.  Dès  le  début  de  l'in- 
surrection de  juin,  elle  fut  renversée  par  un  vote  de  l'As- 
semblée, qui  la  remplaça  par  le  général  Cavaignac. 

Commission  du  Luxembourg  ou  Commission 
des  travailleurs,  créée  par  le  gouvernement  provi- 
soire de  février  1848,  pour  étudier  toutes  les  questions 
relatives  au  travail  et  à  l'amélioration  du  sort  des  ou- 
vriers, et  composée  d'environ  quatre  cents  délégués  de 
corporations  ouvrières,  dont  plusieurs  femmes.  Louis 
Blanc  en  fut  le  président;  l'ouvrier  Albert,  le  vice-pré- 
sident. Celte  assemblée  s'installa  au  Luxembourg.  La 
première  réunion  eut  lieu  le  i*"^  mars.  Le  président  traça 
le  programme  des  travaux  :  convocation  do  tous  les  délé- 
gués pour  résoudre  les  questions  générales,  et  des  délé- 
gués d'une  profession  seulement  quand  il  s'agirait  des 
intérêts  de  cette  profession.  Les  chefs  d'industrie  furent 
invités  à  la  seconde  réunion.  C'est  de  l'accord  entre  pa- 
trons et  ouvriers  que  sortirent  l'abolition  du  marchan- 
dage et  la  diminution  d'une  heure  sur  la  journée  de  tra- 
vail. Le  8  mars,  conformément  aux  vœux  de  la  commission, 
le  gouvernement  décréta  l'ouverture  de  bureaux  de  pla- 
cement gratuits  pour  les  ouvriers.  Le  15  mars,  la  com- 
mission et  son  président  enrayèrent  la  grève  des  bou- 
langers. Mais  deux  obstacles  entravèrent  les  efforts  de 
l'assemblée  du  Luxembourg  :  elle  n'avait  aucun  budget, 
et  puis  elle  était  l'objet,  de  la  part  des  journaux  d'oppo- 
sition, d'attaques  passionnées.  Louis  Blanc  et  ses  amis 
étaient  représentés  comme  des  conspirateurs  qui  voulaient 
s'emparer  de  la  dictature  et  détruire  la  propriété  indivi- 
duelle. Lorsque  l'Assemblée  nationale  constituante  succéda 
au  gouvernement  provisoire,  la  commission  cessa  de  siéger. 
L'Assemblée,  refusant  de  créer  un  ministère  du  travail 
et  du  progrès,  comme  le  demandait  son  président,  se  con- 
tenta de  nommer  une  commission  chargée  de  faire  une 
enquête  sur  la  situation  ouvrière. 

Commissions  mixtes.  Instituées  par  la  circulaire 
du  3  février  1852,  signée  Abbatucci,  Saint-Arnaud  et  Per- 
signy,  elles  étaient  composées  du  préfet,  du  général  com- 
mandant la  division  ou  le  département,  et  du  procureur  gé- 
néral ou  du  procureur  de  la  République. 

Ces  commissions  devaient  centraliser  à  la  préfecture 
les  dossiers  de  tous  les  individus  signalés  comme  dan- 
gereux pour  la  sûreté  du  nouveau  régime,  par  les  diffé- 
rentes administrations.  Elles  pouvaient  ordonner  des  sup- 
pléments d'enquête,  mais  le  gouvernement  leur  avait 
recommandé  de  terminer  leurs  travaux  au  plus  tard  à  la 
fin  de  février.  Les  peines  prononcées  étaient,  d'une  façon 
générale,  la  transportation  à  Cayenne  ou  en  Algérie,  le 
bannissement  à  temps  ou  perpétuelle  renvoi  devant  le  tri- 
bunal correctionnel  ou  le  conseil  de  guerre,  la  mise  sous 
la  surveillance  du  ministère  de  la  police  générale.  La  cir- 
culaire ne  prévoyait  pas  l'interrogatoire  des  accusés  ni 
leur  comparution,  et,  en  fait,  ces  formalités  furent  presque 
toujours  éludées  ;  ensuite,  la  transportation  ne  pouvait  être 
prononcée  que  contre  les  individus  accusés  de  meurtre  ou 
de  tentative  de  meurtre,  et  contre  les  repris  de  justice  ; 
mais  on  considérait  comme  repris  de  justice  tous  ceux 
qui  avaient  subi  une  condamnation  quelconque,  même  pour 
délits  do  presse.  D'après  les  chiffres  officiels  de  de  Mau- 
pas,  le  nombre  des  condamnations  prononcées  s'est  élevé 
à  plus  do  14.000;  il  est  certainement  beaucoup  au-dessous 
do  la  vérité.  —  Le  5  mars  de  la  même  année,  un  décret 
présidentiel  homologua  les  sentences  de  ces  commissions, 
et,  le  26  mars,  il  fut  institué  une  commission  extraordinaire 
do  trois  membres,  pour  reviser  leurs  décisious.  Cette 
commission  ne  paraît  guère  avoir  fonctionné. 

En  1871,  un  décret  de  Crémieux  destitua  quinze  magis- 
trats qui  avaient  fait  partie  des  commissions  mixtes. 
L'Assemblée  nationale  annula  ce  décret;  l'article  11  de  la 
loi  du  30  avril  1883  décida  que  :  "  No  seront  pas  maintenus, 
à  quoique  juridiction  qu'Us  appartiennent,  les  magistrats 
qui,  après  le  2  décembre  1851,  ont  fait  partie  dos  commis- 
sions mixtes.  » 


Médaille  de 

coniniisbioaiinirc 

(!l  Tans). 


145 

COMMISSIONNAIRE  (ko-mî-si-O'Jièr')  n.  Porsonno  qui 
so  charge  dos  commissions  d'autrui,  moyoniiant  salaire. 
Il  So  dit  particulièromeiit  des  individus  patentés,  portant 
comme  insigne  do  leur  profession  une 
miidaille  délivrée  par  l'administration, 
et  qui,  dans  les  grandes  villes,  atten- 
dent aux  coins  des  rues  les  commis- 
sions dos  passants  :  Le  commissionnairis 
du  quartier. 

—  Par  ext.  Porsonno  qui,  par  obli- 
geance, so  charge  de  fairo  une  com- 
mission pour  autrui. 

—  Comm.  Négociant  qui  fait  dos  opé- 
rations pour  le  compte  d'autrui.  il 
Commissionnaire  de  roulage,  Entre- 
preneur de  transport  do  marchandises. 

Il  Cojnmissiiinnatre  chur(/tnir.  Entrepre- 
neur de  transport  par  bateaux,  ii  Com- 
missionjiaire  de  voiture,  Celui  qui  procure  aux  négociants 
les  voitures  dont  ils  ont  be.soin  ;  et  aussi,  Personne  mi.se, 
à  l'arrivée,  au  service  du  voiturior.  ii  Commissio/inaire  au 
moHt-de-piété,  Intermédiaire  autorisé  entre  les  déposants 
de  gages  et  les  monts-de-piété,  il  Commissioîinaire  d'entre- 
pôt. Entrepreneur  de  roulage  surveillant  les  voituriers  à 
son  service,  qu'il  charge  de  transporter  et  do  remettre  au 
destinataire  les  marchandises  qu'un  commerçant  ou  indus- 
triel lui  expédie  par  ses  soins. 

—  Encycl.  Le  commissionnaire  est  un  intermédiaire  du 
commerce  qui  agit,  en  son  propre  nom  ou  sous  un  nom 
social,  pour  lo  compte  d'un  commettant.  Quand  il  agit 
pour  le  compte  et  au  nom  de  son  commettant,  le  com- 
missionnaire est  simple  mandataire.  Quand  il  agit  pour 
le  compte  de  son  commettant,  mais  en  sou  nom  propre, 
et  qu'il  s'engage  ainsi  vis-à-vis  des  tiers,  sa  situation  se 
sépare  de  celle  du  mandataire  ordinaire.  Lo  contrat  de 
commission,  qui  permet  alors  au  commettant  de  garder 
l'anonyme,  lui  assure  la  précieuse  garantie  du  secret.  En 
plus  de  la  commission,  le  commettant  paye  alors  une 
rétribution  appelée  rf»c;'oire.  {V.  commettant.)  —  A  signa- 
ler encore  les  représentants  ae  commerce,  sorte  de  com- 
missionnaires qui  acceptent  de  vendre  des  marchandises 
moyennant  rétribution  convenue. 

GOMMISSIONNÉ  [ko-mi-si-o-tié)  n.  m.  Admin.  milit.  Mi- 
litaire maintenu  ou  réadmis  au  service  en  vertu  d'une 
commission. 

—  Ch.  de  f.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Admin.  milit.  Dans  le  premier  cas  (maintien 
au  service),  peuvent  se  trouver  :  les  sous-ofticiers  ayant 
quinze  ans  de  service  effectif  et  ne  pouvant  plus,  dès  lors, 
contracter  de  rengagement,  ou  ceux  qui,  ayant  dix  ans  de 
service  au  moins,  font,  à  l'expiration  de  leur  engagement, 
la  demande  de  servir  en  qualité  de  commissionnés;  enfin, 
les  gendarmes,  sapeurs-pompiers  de  Paris,  militaires  em- 
ployés dans  les  écoles  ou  affectés  dans  les  corps  de  troupes 
à  divers  emplois  déterminés  par  la  note  ministérielle  du 
18  novembre  1889.  Peuvent  être  réadmis  dans  l'armée,  à 
titre  de  commissionnés,  les  militaires  de  ces  mêmes  caté- 
gories ayant  quitté  le  service  depuis  moins  de  trois  ans, 
ainsi  que  les  sous-officiers,  sortis  de  l'armée  après  dix  ans 
de  service  et  même  déjà  admis  à  une  pension  de  retraite, 
qui  ont  été  titulaires  de  certains  emplois  déterminés  par 
les  lois  des  13  mars  et  25  décembre  1875. 

Les  commissionnés  ont  droit  à  la  haute  paye  de  leur 
grade,  à  une  pension  proportionnelle  après  quinze  ans,  et 
à  une  retraite  après  vingt-cinq  ans  de  service.  Ils  sont 
soumis  aux  lois  et  règlements  militaires,  mais  peuvent 
quitter  leur  emploi  et  sortir  de  l'armée  on  donnant  leur 
démission,  sauf  en  cas  de  guerre. 

C'est  surtout  en  ce  point  que  leur  situation  diffère  do 
celle  des  renyatjës,  et  aussi  par  le  temps  pendant  Iciiuel 
ils  peuvent  être  maintenus  au  service,  temps  qui  n  est 
limite  que  par  l'âge  :  quarante-sept  ans  pour  les  sous-offi- 
ciers, cinquante  ans  pour  les  militaires  titulaires  de  cer- 
tains emplois.  Les  gendarmes  et  employés  do  la  justice 
militaire  peuvent  même  être  maintenus  au  delà  de  cet  âge. 

—  Ch.  de  f.  Les  agents  et  employés  des  chemins  de  fer 
sont  ou  auxiliaires ,  ou  commissionnés.  Les  auxiliaires  peu- 
vent être  licenciés  quand  cessent  les  exigences  du  ser- 
vice. Les  commissionnés  font  partie  du  personnel  fixe  des 
compagnies.  Ils  ne  peuvent  être  congédiés  que  par  me- 
sure disciplinaire,  pour  manquements  au  service.  Ils  ont 
droit,  moyennant  retenues  mensuelles,  à  une  pension  do 
retraite. 

COMMISSIONNER  {Ico-mi-si-o-né)  v.  a.  Comm.  Donner 
à  un  intermédiaire  commission  de  vendre  ou  d'acheter  des 
marchandi.ses  quelcon<iuos. 

—  Ch.  do  f.  Déléguer  un  pouvoir;  attribuer  une  fonction, 
en  donner  l'investiture  par  la  remise  du  titre  ou  commis- 
sion. Il  Commissionner  un  agent  ou  un  employé.  Lui  notilîor 

f>ar  écrit  sa  nomination  dans  les  cadres  du  porsunDol  de 
a  compagnie. 

COMMISSOIRE  [so-ar  —  du  lat.  commissus,  commis)  adj. 
Se  dit  de  la  clause  par  laauolle  les  parties  stipulent  que 
le  contrat  sera  résolu,  si  l'une  d'elles  no  tient  pas  l'en- 
gagement pris  :  Pacte  commissoike-  L'acquittement  inté- 
gral du  prix  est  it^e  clause  COMMISSOIRE  t/e  la  uen/e.V.  pacte. 

COMMISSURAL,  ALE,  AUX  {ko-mi-sn)  adj.  Qui  a  rap- 
port à  la  commissure  :  Soudure  com.missokalc. 

G0MMIS3URANT  [ko-mi-su-ran),  ANTE  adj.  Qui  pfocuro 
l'union  par  iuiiiuiissuro  :  Fibres  commissukantes  du  ccr- 

vea  II . 

COMMISSURE  {ko-mi'Sur'  —  du  lat.  com»ii'««uraJointuro) 
n.  f.  Anat.  Point  do  jonction  des  bords  d'uno  ouverture 
on  forme  de  fente  :  Commissurk  des  lèvres.  CoMMissimi: 
des  paupières.  Commissure:  des  doigts,  il  Cordon  ou  masse 
do  substance  nerveuse  faisant  communiquer  directement 
deux  parties  symétriques  des  contres  nerveux  encépha- 
liques :  CoMMissuRK  cérébrale.  CoMMissunii  cérébelleuse. 
Commissure  médullaire. 

—  Archit.  Joint  entre  les  pierres  do  taille  dans  un  mur. 

—  Bot.  Ligne  do  jonction  des  doux  carpelles  des  om- 
bolliféros. 

—  Mu.s.  anc.  Dissonance  entre  doux  consonances,  ii  Com- 
missure dircctCt  Colle   qui  avait  lieu  sur  lo  temps  fort. 

Il  Commissure  cadente,  Collo  i    ' 
faible. 


COMMlSSIONiNAIRE  —   COMMODIEN 


<  qui  avait  lieu  sur  lo  temps 


—  Encycl.  Anat.  Outre  lo  corps  calleux  et  la  couronne 
rayonnante,  il  existe  trois  commissures  cérébrales,  toutes 
trois  dans  lo  troisiômo  ventricule  :  la  comoiissuro  blanche 


m. 


antérieure  (jui  joint  les  corjjs  striés;  la  commissure  grise 
ou  moyenne,  véritable  adhérence  partielle  très  fragile 
des  couches  optiques,  et  la  conmiissure  blanche  posté- 
rieure qui  joint  ces  mêmes  couches  à  la  partie  postérieure. 
La  commissure  cérébelleuse  est  constituée  par  les  pé- 
doncules cérébelleux  moyens.  Le  faisceau  ajqjelé  commis- 
sure blanche  ou  antérieure  de  la  moelle,  situé  en  avant 
du  canal  médullaire,  u"est,  en  réalité,  qu'un  entro-croisc- 
rnont  de  cordons,  une  décussation.  La  commissure  postô- 
rinuro  de  la  moelle  dite  "  grise  »  contient  aussi  dos  filets 
df>  substance  blanche. 

COMMITTIMUS  [muss  —  mot  lat.  qui  signif.  «  nous 
commettons  ")  n.  m.  Dr.  anc.  Privilège  accordé  par  le 
roi  et  conférant  le  droit  de  porter  les  procès  devant  des 
juges  spéciaux  :  Lettres  de  committimds.  Il  Droit  de  corn- 
mittimus.  Droit  en  vertu  duquel  les  seigneurs  pouvaient 
traduire  leurs  sujets  hors  de  leur  juridiction. 

—  Encycl.  Privilège  de  committitnus.  Certains  officiers 
royaux,  ainsi  que  des  dignitaires,  des  prélats  et  des  com- 
munautés religieuses,  obtenaient  de  faire  évoquer  leurs 
procès  devant  des  juges  spéciaux,  tels  que  les  maîtres  des 
requêtes,  lo  grand  conseil,  etc.  Le  nom  du  privilège  venait 
de  ce  que  les  lettres  royaux  qu'il  fallait  obtenir  commen- 
çaient par  le  mot  comyntttimus.  Le  committimus  du  grand 
sceau  permettait  d'attirer  à  Paris,  devant  les  maîtres  des 
requêtes  de  l'hôtel  ou  les  maîtres  des  requêtes  du  palais, 
toutes  les  causes  personnelles,  à  l'exclusion  des  matières 
réelles,  possossoires  ou  mixtes.  Lo  committimus  du  petit 
sceau  autorisait  seulement  à  porter  les  causes  devant  la 
chambre  des  requêtes  du  parlement  du  ressort,  sans  passer 
par  les  juges  inférieurs.  Les  lettres  de  committimus  étaient 
valables  pour  un  an,  mais  pouvaient  être  renouvelées. 

COMMITTITUR  {tur' —  mot  lat.  qui  signif.  "  il  est  com- 
mis ")  n.  m.  Dr.  anc.  Ordonnance  apposée  par  le  président 
d'un  tribunal  au  bas  d'une  requête  pour  commettre  un 
rapporteur. 

GOMMIUS,  chef  gaulois,  d'abord  attaché  aux  Romains, 
qui  l'imposèrent  comme  roi  aux  Atrébates  (54  av.  J.-C), 
mais  ramené  dans  le  parti  de  l'indépendance  nationale 
par  la  tyrannie  de  Labiénus.  Le  général  romain,  pour  pré- 
venir une  défection  prévue,  tenta  de  le  faire  assassiner  ; 
grièvement  blessé,  Commius  jura  une  haine  éternelle  aux 
Romains.  Il  com- 
batt i t  sous  les 
murs  d'Alesia.  fit 
partie  de  toutes 
les  ligues  contre 
la  domination 
étrangère, gagna 
deux  fois  la  Ger- 
manie en  fugitif, 
et  fit  longtemps 
une     guerre    âe  ^-^^^u^  ^^  Commius. 

F  artisans.   11  fut 
un  des  derniers  à  déposer  les  armes,  lors  de  l'entière 
soumission  de  la  Gaule. 

COMMIXTE  {mi-kst')  adj.  Mus.  anc.  Se  disait  des  sons 
du  plain-chant  dans  lesquels  il  existait  des  phrases  appar- 
tenant à  d'autres  tons  que  leurs  tons  authentiques  ou  pla- 
gaux. 

COMMIXTION  (jni-ksti-on  —  du  préf.  corn,  et  de  mixtion) 
n.  f.  Mélange  de  choses  diverses. 

—  En  T.  de  philos..  Action  des  essences  diverses  qui 
se  confondent  et  agissent  de  concert  ;  La  commixtion  du 
bien  et  du  mal. 

COMMODANT  {dan)  n.  m.  Dr.  rom.  Prêteur  par  com- 
niodat. 

COMMODAT  {da  — du  supin  commodatum;  de  commo- 
dure,  prêter)  n.  m.  Dr.  rem.  Contrat  à  titre  gratuit,  par 
lequel  on  remettait  une  chose,  avec  droit  do  s'en  servir, 
mais  à  la  charge  de  la  rendre  à  une  époque  convenue. 

—  Ency'cl.  Lo  commodat  ou  prêt  à  usage  ne  devait  pas 
être  confondu  avec  le  mutuum,  ou  prêt  de  consommation. 
C'était  un  contrat  réel  ;  l'obligation  de  restituer  naissait  du 
fait  de  la  tradition,  qui  n'avait  pas  à  être  translative  de 
propriété.  Un  possesseur,  môme  de  mauvaise  foi,  pouvait 
fairo  cotte  remise  et  donner  en  commodat  la  chose  d'au- 
trui. Il  suffisait,  pour  faire  ce  contrat,  d'être  capable  do 
s'engager.  Les  meubles  seuls  pouvaient  fairo  l'objet  d'un 
commodat,  excepté  ceux  qui  se  consommaient  par  l'usage. 

Le  commodatairo  devait  employer  la  chose  à  l'usage 
que  les  parties  avaient  en  vue  ;  il  répondait  de  son  dol  et 
des  fautes  que  n'aurait  pas  commises  lo  pèro  do  famille  le 
plus  diligent  {culpa  levis  in  abstracto).  Lo  prêteur,  ou 
conimodant,  avait  uno  action  do  bonne  foi,  l'action  commo- 
dati  directa,  pour  réclamer  la  chose  au  terme  fixé  ou  ob- 
tenir une  indemnité,  s'il  y  avait  lieu.  Lo  commodatairo 
avait,  do  son  coté,  l'action  commodati  contJ-aria,  pour  obto- 
tenir  lo  romboursenient  dos  dépenses  nécessaires  qu'il 
avait  faites  et  la  réparation  du  dol  commis  par  lo  com- 
modant.  Cotte  action  no  naissait  pas  toujours  ;  lo  contrat 
était  synallagmatique  imparfait.  Il  no  faut  pas  confondre 
le  contrat  do  commodat  avec  la  convention  do  prêter. 

COMMODATAIRE  {ter')  adj.  Dr.  rom.  Qui  a  rapport  au 
commodat  :  Contrat  commokataire. 
~  n.  m.  Personne  à  (jui  l'on  prête  par  commodat. 

COMMODE  (ko-mod'  —  du  lat.  commodus)  adj.  Conve- 
nable, favorable,  offrant  des  facilités  mêlées  d'agrément  ; 
Chambre  cum.moue.  I/abit  co.MMOi)iî.  Occasion  commode. 
Il  Vie  commode.  Vie  agréable,  tranquille,  aiséo,  olc.  il  Re- 
lâché :  Morale  commode,  ii  D'une  contplaisanco  coupable  : 
Mari  commodk.  Mère  commode. 

—  Facile,  aisé,  en  parlant  dos  personnes  :  Les  gens  gui 
savent  lire  et  qui  lisent  sont  peu  commodes  à  gouverner. 
(GuérouU.)ii  D'uno  humour  facile,  indulgente,  agréable  : 
L'tre  commook  à  vivre.  Personne  d'une  humeur  commode. 

—  Substantiv.  :  Faire  /e  commode. 

—  Ironiq.  Offrant  plus  d'agrément  que  de  iustico  ou  do 
convenance  :  H  est  commode  i/t-  s'enrichir  du  bien  d'autrui. 

—  Pkov.  :  C'est  commodo  commo  une  chambre  basae, 
C'est  oxcossivomont  commodo,  c'est  tout  ù  fait  6  portéo. 

Le  commode,  n.  m.  Ce  (jui  est  commodo  :  La  sensualité 
recherche  lk  (<)MM0Iie.  (Uourdal.) 

—  Ant4)n.  Embarrassant,  0^00°^'  Incommodo,  peu  ma- 
niable, Jaloux. 

COMMODE  {ko-mod')  n.  f.  Mobil.  Moublo  bas,  ù  grands 
tiroirs,  pour  serrer  du  linge  ot  dos  habits  :  Commouk  à 


...U-  II-'-" 


,  XV). 


dessus  de  marbre,  il  Toilette-commode,  Commode  dont  la 
partie  sujiérieure  est  disposée  en  lavabo. 

—  Arg.  Cheminée. 

—  Mar.  Sorte  do  pieoulièro  à  fond  plat,  de  10  mètres  do 
longueur  environ,  sur 
une  largeur  de  5  mè- 
tres ,  et  d'une  forte 
construction ,  qui  est 
particulièrement  on 
usage  à  Rochefort. 

—  Modes.  Sorte  d'an- 
cionnc  coiffure  do 
femme. 

—  Encycl.  Mobil.  La 
commode  commença 
vers  la  fin  du  xvii«  siè- 
cle à  remplacer  dans 
l'ameublement  français  le  coffre^  sur  lecpiel  elle  réalisait 
un  progrès  énorme.  Dès  l'origine,  les  commodes  furent 
confectionnées  avec  beaucoup  de  recherche  et  avec 
une  profusion  d'ornements  :  cuivres  ciselés,  incrustations 
de  nacre  et  d'écaillé;  la  marqueterie  y  était  couramment 
employée.  Les  plus  curieuses  que  l'on  possède  sont  dues 
au  célèbre  Boulle.  Les  formes  un  peu  lourdes  des  com- 
modes du  siècle  de  Louis  XIV  firent  place,  sous  la  Régence, 
à  des  meubles  d'une  élégance  plus  délicate  et  plus  dis- 
crète. C'est  alors  qu'on  les  orna  de  panneaux  laqués  et 
vernis  représentant  des  scènes  chinoises,  et  encadrés  de 
cuivres  à  coquilles  et  à  enroulements.  Charles  Crescent 
en  donna  les  plus  beaux  modèles;  on  cite  les  dessina- 
teurs Messonnier  et  Slodtz,  Caffiéri,  parmi  les  artistes 
auxquels  les  meubles  de  cette  époque  durent  leur  inimi- 
table cachet. 

Riesener  et  Beneman  sont  les  principaux  créateurs  du 
genre  Louis  XVI,  oïl  se  déploie  une  grande  magnificence 
et  où  Tornementation  se  compose  surtout  d'attributs  cham- 
pêtres, do  bouquets  de  fleurs  et  de  fruits.  On  pousse  la 
recherche  jusqu'à  remplacer  les  panneaux  de  bois  par  des 
plaques  de  porcelaine  de  Sèvres.  Sous  le  Directoire  et 
l'Empire,  les  commodes,  à  cause  de  leur  forme  et  de  leur 
origine  modernes,  ne  furent  pas  admises  dans  le  mobilier 
imité  de  l'antique  ;  elles  n'y  tiennent  plus  aujourd'hui 
qu'une  place  secondaire,  et  e"lles  ont  perdu  toute  la  grâce 
et  la  richesse  d'ornementation  qu'on  leur  donnait  autrefois. 

Commode  (Lucius  Marcus  ^Elius  Antoninus  Aurelius 
Commodus),  empereur  romain,  fils  de  Marc-Aurèle  et  de 
Faustine,  né  à  Lanuvium  en  161,  mort  à  Rome  en  192  apr. 
J.-C.  Il  reçut,  mais  inutilement,  l'éducation  la  plus  soignée. 
Il  accompagnait  son  père  en  Pannonie,  quand  celui-ci 
mourut.  Commode 
se  hâta  de  conclure 
avec  les  Barbares 
un  traité,  du  reste 
assez  avantageux, 
et  d'accourir  à 
Rome  pour  jouir 
du  souverain  pou- 
voir. Il  célébra  le 
triomphe  ;  mais,  au 
lieu  de  l'image  de 
Marc-Aurèle ,  le 
véritable  vain- 
queur, il  avait 
placé  près  de  lui 
sur  le  char  triom- 
phal un  belesclave, 
son  mignon,  sym- 
bole du  régne  commençant.  En  effet,  il  remplit  aussitôt 
ses  palais  des  instruments  de  ses  folies  et  de  ses  débauches. 
Puis  il  se  consacra  à  l'amphithéâtre.  Habile  archer,  bon 
gladiateur,  il  descendit  plus  de  sept  cents  fois  dans  l'arène 
pour  combattre  des  bêtes  féroces  ou  des  gladiateurs.  Un 
jour,  il  fit  déguiser  en  monstres  tous  les  estropiés  de  Rome 
et  les  massacra  à  coups  do  massue,  pensant  imiter  ainsi 
les  exploits  d'Hercule,  sous  les  traits  do  qui  il  se  faisait  ado- 
rer. Une  autre  fois,  il  rencontra  un  homme  d'une  corpulence 
extraordinaire:  il  lui  ouvrit  le  ventre  pour  voir  se  répandre 
ses  entrailles.  Aussi  cupide  que  cruel,  il  lit  périr  uno  foule 
de  citoyens  pour  confisquer  leurs  biens,  ot,  aussi  lâche  que 
cupide,  il  sacrifia  successivement  à  la  fureur  populaire 
ses  favoris  Patornus,  Perennis,  Cleander.  Dans  sa  vanité, 
Commodo  avait  remplacé  les  noms  des  mois  par  ses  pro- 

firos  noms  et  surnoms  ; 
e  sénat  s'appelait  Com- 
modian  us,  les  soldats  com- 
modiani  ;  enfin,  Homo  et 
Jérusalem  étaient  dos 
colonies  commodiennes. 
Ayant  décidé  la  mort  de 
sa  concubine  Marcia,  do 
son  ciiambellan  Eclectus 
et  du  préfet  du  prétoire 
l,a;tus,  ceux-ci,  préve- 
nus, l'ompoisonnèront  ot 
le  firent  achever  dans  son 
bain  par  un  athlète. 

Aucun  événemonl  sail- 
lant ne  marqua  ce  règne 
Il  y  eut  uno  expédition 
on  "Bretagne;  les  vieux 
généraux  de  Marc-Aurèlo 
continuèrent  à  défendro 
la  frontière  ;  d'assez  im- 
portants travaux  furent  exécutés  à  Ale.\andrie.  Los  chré- 
tiens no  furent  pas  persécutés. 

—  BrBMOc.B.  :  Abrégé  de  Dion,  par  Xiphilin;  Hérodion, 
l"  livre:  Lamprido;  Duruy,  Histoire  des  liomains. 

COMMODÉMENT  (ko-nw)  odv.  D'uno  façon  commodo  : 
//  faut  faire  commodkment  ce  qu'on  veut  faire  tous  tes 
Jours  (M-  Geoffrin.)  n  Avec  opporiuniié  :  On  parlera  plus 
COMMODKMKNT  cn  un  autre  endroit  des  magnificences  de 
Salomon. 

GOMMODIEN  de  Gaza,  le  plus  ancien  poMo  chrétien 
lui'  s  )  Vivant  dans  uno  contrée  pleine  de  Juifs  ot  au 
temps  des  persécutions  do  Déco,  il  fuit  face  avec  uno 
égale  violence  ù  ses  doux  adversaires,  dans  un  C.innen 
apoloaetieum  adversus  Judxos  et  gentes,  ot  dans  des  /ti- 
structiones  adversus  gentium  deos.  Violent.  nnpiloyaMo  A 
toutes  les  laiblossos  humaines,  même  légitimes,  satirique 
plein  d'une  verve  barbare,  il  est  lo  Tortulhon  do  la  pofs'j;- 
Ses  hexamètres  sont  volontairomoni  incorrocts,  son  latm 

19 


Commode  à  cheval,  frappant  une  tigresse 
(intailU'). 


Buste  k\c  Commode 


COMMODITE 


COMMUNAUTAIRE 


est  loin  d'être  pur,  mais  il  y  a  beaucoup  de  vigueur  dans 
cette  brutalité  triviale,  qui  dissimule  une  grande  ten- 
dresse pour  les  humbles»  dont  il  désire  ardemment  sauver 
les  âmes. 

COMMODITÉ  {ko-mo  — dulat.  commoditas;  de  commodvs. 
commode)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  commode  :  La  commodité 
d'un  logement,  d'un  habit,  ii  Libre  disposition,  usage  facul- 
tatif :  Avoir  quelque  chose  à  sa  commodité,  il  Facilité  de 
jouir  :  Le  voisinage  d'un  parc  procure  la  commodité  de  la 
promenade,  il  Occasion  d'agir,  occurrence  favorable  :  Pi-o- 
fiter  de  la  première  commodité  pour... 

—  Voiture  publique  ou  autre  moyen  de  transport.  (Vx.) 

—  Fig.  Agréable  facilité  de  caractère  :  La  commodité 
de  l'hujneiir. 

—  n.  f.  pi.  Aises,  agréments  :  Les  commodités  de  ta  vie. 
II  Lieux  d'aisances  :  Commodités  à  l'anglaise. 

—  Loc.  PROv.  :  On  n'a  pas  toutes  ses  commodités  en  ce 
monde,  Il  faut  savoir  soutfrir  quelque  gône. 

—  Stn-  Commodités,  aises.  \  .  aisi;s. 

—  Anton.  Embarras,  gêne,  incommodité. 

COMMODO  {ko-mo)  n.  m.  Mot  usité  dans  l'expression 
o  enquête  de  commodo  et  incommoda  » ,  qui  signifie  exacte- 
ment, en  latin,  «  enquête  sur  l'avantage  et  sur  l'inconvé- 
nient n. 

—  Encycl.  Cette  enquête  se  fait  principalement  quand 
il  s'agit  d'entreprendre  des  travaux  publics.  Le  principe 
en  a  été  établi  par  l'Assemblée  constituante  (décret  des 
2-17  mars  1791).  L'enquête  de  commodo  et  incommoda  était 
déjà  pratiquée  sous  l'ancien  régime,  et  on  en  trouve  maintes 
traces  dans  les  registres  des  parlements.  Les  travaux  do 
Toierie,  les  concessions  de  mines,  les  créations  de  ma- 
nufactures qui  pourraient  être  considérées  comme  dange- 
reuses ou  insalubres,  les  travaux  de  chemins  de  fer,  de 
drainage,  u  irrigation,  donnent  lieu  à  des  enquêtes  de  ce 
genre  ;  ou  bien  encore,  quand  il  s'agit  de  partager  ou 
vendre  des  biens  communaux,  d'établir  des  cimetières,  de 
transférer  une  école,  de  réunir  deux  communes.  L'enquête 
reste  ouverte  plus  ou  moins  longtemps,  selon  l'importance 
et  le  caractère  de  l'objet.  Quand  elle  est  close,  intervient 
un  arrêté  préfectoral,  qui  accorde  ou  refuse  l'autorisation 
demandée.  Cette  décision  n'est  pas  sans  appel.  Los  tiers 
opposants  dont  les  réclamations  ont  été  écartées  peuvent 
se  pourvoir  contre  l'arrêt  du  préfet.  Le  recours  est  porté 
au  conseil  de  préfecture,  dont  la  décision  peut  elle-même 
être  attaquée  par  un  nouveau  et  dernier  recours  au  con- 
seil d'Etat. 

COMMODO  [ko-mo  —  mot  ital.)  adv.  T.  de  musique  qui 
signifie  A  Tai-îe,  Sans  se  presser,  et  indique  un  mouve- 
ment intermédiaire  entre  la  lenteur  et  la  vitesse. 

COMMODORE  {ko-mo  —  mot  angl.  qui  est  une  corruption 
de  commandeur)  n.  m.  Titre  qui  équivaut  à  celui  de  "  clicf 
de  division  ",  et  qui  est  donné,  en  Angleterre  et  en  Amé- 
rique, aux  capitaines  de  vaisseau  commissionnés.  il  En 
Hollande,  Capitaine  commandant  temporairement  uno 
division  navale. 

COMMON  LAW  (mots  angl.  sîgnif.  n  loi  commune  o  ) 
n.  m.  Nom  donné  à  l'ensemble  du  droit  coutumier  anglais. 

—  Encycl.  L'origine  du  common  law  est  très  ancienne, 
mais  obscure.  Au  siècle  dernier,  on  rattachait  la  loi  com- 
mune anglaise  à  un  code  d'Alfred  le  Grand,  confirmé  par 
Edouard  le  Confesseur.  Il  est  plus  probable  que  ce  droit 
résulte  de  la  fusion  d'éléments  divers  :  droit  normand, 
danois,  saxon.  Le  droit  coutumier  anglais  a  été  fixé  par  les 
cours  de  justice,  dites  «  de  loi  commune  «  ;  il  est  encore 
aujourd'hui  une  des  bases  du  droit  anglais.  On  lui  reproche 
de  former  une  législation  confuse,  mais  la  codification  en 
est  presque  impraticable. 

Common  prayer-book.  {^e  Livre  des  prières  com- 
munes), liturgie  arrêtée  en  1548  ou  15-19,  revisée  en  1552, 
1559,  1604  et  1662.  —  C'est  un  des  livres  symboliques  do 
l'Eglise  anglicane.  Quoique  corrigé  plusieurs  fois  à  la  de- 
mande des  puritains,  il  a  une  couleur  plus  catholique  que 
les  •  trente-neuf  articles  ».  A  cause  de  sa  notion  do  la 
prêtrise,  du  baptême  et  de  l'eucharistie,  il  est  l'arme  pré- 
férée du  parti  0  haute  Eglise  ».  Beaucoup  de  protestants 
anglais  luttent  sans  succès  pour  le  faire  reviser.  Il  a  été 
retouché  dans  un  esprit  puseyste  en  Ecosse,  et  dans  un 
esprit  différent  aux  Etats-Unis  et  en  Irlande. 

GOMMONITOIRE  {to-ar'  —  du  lat.  cum,  avec,  et  mojiilus, 
averti)  n.  m.  Instruction  donnée  à  un  légat  ou  à  un  ambas- 
sadeur. Il  Mandement  de  comparution  que  le  métropolitain 
adressait  à  un  évêque  élu,  pour  l'engager  à  venir  se  faire 
sacrer,  ii  Ajournement  personnel  qui  était  expédié  par  un 
tribunal  séculier  ou  ecclésiastique. 

GOMMORATION  [si-on  —  lat.  commoratio ;  de  cum,  avec, 
et  morari,  supin  moratum,  rester)  n.  f.  Insistance  sur  un 
point  déjà  développé,  mais  qu'on  veut  graver  plus  profon- 
dément dans  l'esprit  des  auditeurs. 

GOMHOS  (mo53  — mot  gr.  qui  signif.  proprem.  lamen- 
tation) n.  m.  Antiq.  gr.  Parties  lyriques  d'une  tragédie 
grecque,  autres  que  les  chœurs  proprement  dits. 

—  Encycl.  Le  commos  est  toujours  triste  ou  grave.  A 
l'origine,  ce  devait  être  simplement  une  lamentation  fu- 
nèbre. Et  le  plus  souvent,  dans  les  tragédies,  c'est  encore 
un  chant  de  deuil,  chanié  tour  à  tour  par  un  ou  plusieurs 
acteurs  el  par  le  chœur.  Mais,  quelquefois,  c'est  simple- 
ment un  dialogue  lyrique  entre  le  chœur  et  les  person- 
nages. C'est  toujours  après  ou  avant  un  événement  grave 
que  le  chœur  se  recueille,  pour  ainsi  dire,  dans  le  commos, 
et,  par  ses  réflexions  ou  ses  pressentiments,  force  le  spec- 
tateur à  méditer  avec  lui  sur  ce  qu'on  vient  de  voir  se 
passer  ou  sur  ce  qu'on  attend.  Le  sujet  du  commos,  c'est 
la  compassion  pour  le  malheur  des  personnages  sympa- 
thiques de  la  pièce;  mais  l'on  y  trouve  aussi  des  conseils 
adressés  aux  personnages  eux-mêmes  et  destinés  à  faire 
mûrir  en  quelque  sorte  leurs  résolutions.  Tantôt  le  com- 
mos ne  cootiout  que  des  vers  lyriques,  tantôt  c'est  un 
mélange  de  vers  lyriques  et  de  versïambiquos.  Il  se  com- 
pose souvent  de  strophes  symétriques. 

COMMOTACULUM  {lom' —  du  lat.  commovere,  supin  corn- 
motum,  mouvoir,  repousser)  n.  m.  Antiq.  rom.  Baguette 
dont  les  prêtres  se  servaient  pour  écarter  le  peuple,  dans 
les  cérémonies  publiques,  ii  On  dit  aussi  commentacdlum. 

COMMOTION  [si-on  —  lat.  commotio ;  de  commovere, 
sapin  commofum,  mouvoir)  n.  f.  Secousse,  ébranlement: 
La  COMMOTIOK  d'un  tremblement  de  terre,  il  Par  oxt.  Grand 
moavemeot  populaire,  secousse  révolutionnaire  :  Mirabeau 


fait  un  grand  bruit  pour  préparer  les  esprits  aux  grandes 
commotions.  (Lamart.)  n  Fig.  Emotion  violente,  grand  émoi. 

—  Chir.  Ebranlement  produit  dans  l'organisme  :  Com- 
motion cérébrale  apoplectique. 

—  Physiq.  Commotion  électrique.  Secousse  produite  par 
une  décharge  électrique. 

—  Encycl.  Chir.  V.  cerveau. 

GOMMOTIQUE  {du  gr.  kommos,  ornement,  parure)  adj. 
Qui  a  rapport  à  l'art  d'embellir  ou  de  conserver  la  beauté. 

COMMOUVOIR  ivo-ar'  —  lat.  commovere  ;  de  cum,  avec,  et 
movere,  mouvoir)  v.  a.  Ebranler  par  des  commotions. 
(Peu  us.) 

COMMUABILITÉ  n.  f.  Etat  de  ce  qui  peut  être  commué  : 
La  coMMUAbiLirii:  d'une  peine. 

COMMUABLE  adj.  Qui  peut  être  commué  :  Peines  com- 
muas les. 

COMMUER  (du  lat.  commutare  ;  de  cum,  avec,  et  mutave. 
chauger)  v.  a.  Changer,  remplacer  par  autre  chose  :  Com- 
muer une  peine,  un  vœu. 

Se  commuer;  v.  pr.  Etre  commué. 

COMMUN  [ko-mun),  UNE  [lat. comï/um/s]  adj.  Qui  appar- 
tient à  tous,  à  quoi  tous  ont  droit  ou  part  :  La  commune  exis- 
tence. Il  Général,  universel  :  L'opinion  commune.  Il  Apparte- 
nant aux  uns  aussi  bien  qu'aux  autres  :  L'instinct  de  la  con- 
servation Jwus  est  COMMUN  avec  les  animaux.  Il  Qui  est  fait 
simultanément  par  tous  :  Le  travail coyiyivn  resserre  l'union. 
Il  Identique,  pareil  chez  les  uns  et  les  autres  :  Notre 
COMMUN  désir.  \\  Qui  se  trouve  à  la  fois  dans  deux  ou  plu- 
sieurs objets,  au  propre  et  au  figuré  :  Point  commun  à 
deux  lignes.  La  tendance  à  l'absolutisme  a  t^té  commune 
à  toutes  les  monarchies.  Salle  commune  à  tous  les  habi- 
tants d'un  hôtel. 

—  Fréquent,  nombreux,  abondant  :  Les  grands  talents 
sont  ra7'es,  mais  la  science  et  la  raison  sont  communes. 
(Volt.)  Il  De  qualité  médiocre  ou  inférieure:  l/îie  nourriture 
commune.  Des  habits  communs. 

—  Fig.  Vulgaire,  sans  noblesse,  sans  distinction  :  Par- 
venu COMMUN.  Style  commun.  Manières  communes. 

—  Loc.  div.  MaisoJi  co7tïmune,  Expression  autrefois  em- 
ployée pour  désigner  le  lieu  de  réunion  des  échevins  ou 
autres  officiers  de  la  ville,  et  aujourd'hui  usitée  dans 
quelques  campagnes  pour  désigner  la  maison  qui  ren- 
ferme la  mairie,  l'école,  les  logements  de  l'instituteur  et 
de  l'institutrice,  n  Choses  cojnînunes,  Choses  dont  la  pos- 
session individuelle  est  reconnue  impossible  ou  contraire 
au  droit  naturel  :  L'air,  la  mer  sont  des  choses  communes. 

Il  Droit  commun,  Droit  le  plus  généralement  appliqué, 
celui  qui  n'est  pas  l'objet  de  lois  spéciales,  n  Vie  commune. 
Vie  de  communauté  :  La  vie  commune  est  lourde  pour 
l'esprit  d'indépendance.  —  Vie  à  frais  communs  :  La  vie 
COMMUNE  proauit  l'économie.  Il  Sens  commun,  Bon  sens, 
droite  raison,  saine  et  simple  appréciation  des  choses  : 
Le  SENS  COMMUN  est  le  moins  co?n?nun  de  tous  les  sens. 
(C"*  de  Blessington.)  [V.  sens  commun.]  n  Voix  commune. 
Voix  publique,  opinion  générale,  il  D'une  commune  voix. 
Unanimement,  il  D'un  commun  accord.  Après  s'être  tous 
entendus;  sans  que  personne  agisse  ou  pense  autrement. 
Il  Année  commune.  Bon  an,  mal  an.  (V.  la  rubr.  Chronol.) 
Il  Avoir  quelque  chose  de  commun  avec.  Avoir  quelque  rap- 
port, quelque  relation  avec  :  Il  y  a  deux  espèces  d  hommes 
AVEC  lesquels  il  ne  faut  avoir  rien  de  commun  :  les  mé- 
chants et  les  sots.  (M""  de  Puysieux.)  il  Faire  cause  com- 
mune, Asssocier  ses  intérêts,  agir  ensemble  et  pour  un 
même  but.  n  Faire  bourse  commune.  Mettre  ensemble  son 
argent  et  s'en  servir  indistinctement. 

—  Admin.  En  forme  commune.  Dans  le  langage  de  la 
daterie  romaine,  Sans  grâce  ni  remise  :  Expédition  en 
FORME  COMMUNE.  Il  Etre  expédié  en  forme  commune,  Subir 
un  échec,  un  revers,  un  malheur.  (Fam.) 

—  Anat.  Nerf  moteur  oculai7'e  commun.  Nerf  qui  ac- 
tionne tous  les  muscles  de  l'œil,  moins  le  droit  externe  et 
le  grand  oblique. 

—  Arithm.  Commun  diviseur.  V.  diviseur,  ii  Déno7nina- 
teur  commun.  V.  dénominateur,  fractions. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  qui  appartiennent  à  la  fois  à 
plusieurs  autres  organes  semblables  entre  eux,  mais  diffé- 
rents des  premiers  :  Pétiole  commun.  Involucre  commun. 
Réceptacle  commun,  il  Calice  cor7imun.  Se  disait,  chez  les 
anciens  auteurs,  de  l'involucre  de  l'artichaut  et  des  autres 
composées. 

—  Chronol.  Année  co)7ijmme.  Année  ordinaire  de  365  jours, 
par  opposition  à  l'année  bissextile  qui  en  a  366.' n  Se  dit, 
dans  le  langage  ordinaire,  pour  a7inée  moyenne. 

—  Dr.  Jugement,  Ai'rèt  commun.  Jugement,  A  rrêt  qui  attei- 
gnent à  la  fois  le  demandeur  et  le  défendeur,  ou  tous  les 
accusés  sans  distinction,  ii  Auteur  commun.  Père  commun 
des  deux  parties,  ii  Epoux  communs  en  bie7is,  Epoux  ma- 
riés sous  le  régime  de  la  communauté,  ii  Preuve  par  la 
commune  renommée.  Preuve  tirée  de  l'opinion  publique. 

—  Dr.  anc.  Commun  de  paix,  Impôt,  appelé  aussi  pezade, 
établi  au  xii'  siècle,  dans  le  midi  de  la  France,  pour  ré- 
parer les  maux  de  la  guerre  et  les  déprédations  des  mer- 
cenaires. (Dévié  de  son  but  au  xiii"  siècle,  les  évêques  et 
les  seigneurs  le  perçurent  pour  eux-mêmes.  Tombé  en 
désuétude  au  xvi"  siècle,  il  fut  rétabli  au  xvii"  par  les 
fermiers  généraux.)  il  Droit  que  le  roi  levait,  comme  comte 
du  Rouergue,  sur  les  hommes,  les  bêtes  et  les  moulins. 

—  Gramm.  No7n  commun.  Nom  qui  convient  à  toutes  les 

ftorsonnes,  à  tous  les  animaux  ou  à  toutes  les  choses  de 
a  môme  espèce,  comme  homme,  livre,  table,  etc.  h  Nom 
com7nun  ou  Epicéne,  Nom  qui  a  les  deux  genres  avec  une 
seule  forme,  comme  enfant,  qui  est  tantôt  masculin  et 
tantôt  féminin.  (Se  dit  aussi  des  noms  qui  ont  un  genre 
déterminé,  mais  qui  conviennent  également  aux  deux 
sexes,  comme  la  plupart  des  noms  d'animaux  :  lièvre,  che- 
vreuil, perdrix,  perr.'iquet,  papillon,  etc.)  il  Adjectif  commun, 
Adjectif  dont  les  doux  genres  ont  la  même  forme,  comme 
avide,  utile,  atroce,  etc.  Il  Verbes  cor/imuns,  Verbes  qui, 
avec  la  forme  passive,  ont  à  la  fois  le  sens  actif  et  le 
sens  passif.  (Tels  sont  les  verbes  latins  plus  souvent  ap- 
pelés verbes  dépone7its.)  n  Commun,  adjectif,  change  de  signi- 
fication selon  qu'il  est  placé  avant  ou  après  certains 
substantifs  :  Une  voix  commune  est  une  voix  vulgaire,  qui 
n'a  rien  de  distingué;  la  commune  ;'oi.r,rf'u«c  commune  îvjj.r. 
signifient  l'accord  de  toutes  les  voix,  de  tous  les  senti- 
ments. 

—  Hist.  Charte  commune,  Nom  qu'on  donnait,  en  Anglo- 
terre,  aux  chartes  parties.  V.  charte. 

—  Hist.  nat.  Se  dit  des  espèces  ou  des  variétés  qui  sont 


146 

les  plus  connues,  les  plus  répandues,  au  moins  dans  les 
lieux  où  a  écrit  le  naturaliste  à  qui  est  due  la  classifica- 
tion :  Le  chêne  commun.  Le  serin  commun. 

—  Math.  Commune  mesure,  Quantité,  la  plus  grande 
de  toutes,  parmi  celles  qui  se  trouvent  contenues  un 
nombre  entier  de  fois  dans  deux  ou  plusieurs  quantités 
données  :  Le  ce7xle  et  son  diamètre  n'ont  pas  de  commune 
mesure.  Il  Fig.  Terme  de  comparaison,  moyen  commun 
d'appréciation  :  La  nature  humaine  n'a  pas  de  mesure 
coMUVîiE  déterminée.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Mus.  Note  commune  ou  substantiv.  Co}}imu7ie.  Se  di- 
sait, autrefois,  d'une  note  marquée  d'un  point  d'orgue. 

—  Mythol.  Dieux  communs,  Ceux  qui  étaient  adorés  par 
plusieurs  nations.  Il  Ceux  qui  protégeaient  indistinctement 
l'ami  et  l'ennemi,  comme  Mars,  Bellone,  etc. 

—  Philol.  Langue  C07n7nune  ou  Dialecte  commun.  Langue 
écrite  par  tous  les  prosateurs  grecs,  après  Alexandre  ; 
Aristote,  Polybe,  Plutarque  ont  employé  la  langue  com- 
mune. 

—  Phys.  Réservoir  C077i7nun,  Terre  considérée  comme  la 
source  générale  de  l'électricité  que  l'on  développe  à  sa 
surface,  ou  qui  se  produit  dans  1  atmosphère  :  La  foudre 
a  fréquemment  pour  cause  la  te7ision  qui  se  produit  entre 
l'électricité  d'un  nuage  et  celle  du  réservoir  commun. 

—  Prosod.  Syllabe  coiiwiune.  Syllabe  brève  ou  longue  à 
volonté.  (On  ne  la  confondra  pas  avec  la  syllabe  douteuse, 
qui  est  tantôt  brève,  tantôt  longue,  selon  le  cas)  :  La  der- 
nière SYLLABE  d'un  vers  latin  est  touiou7's  commune.  Il  Vers 
commun,  Vers  français  de  dix  syllabes,  par  opposition  au 
grand  vers  de  douze  syllabes  et  au  petit  vers  de  huit. 

—  Rhétor.  Lieux  communs.  Source  d'argumentation  com- 
posée d'un  certain  nombre  de  moyens  oratoires  auxquels 
tous  les  autres  peuvent  être  ramenés  :  Les  orateurs  an- 
ciens attachaient  beaucoup  d'importance  à  la  corinaiasance 
des  LIEUX  COMMUNS.  Il  Dans  le  langage  ordinaire,  Pensées 
banales,  rebattues.  V.  lieux  communs. 

—  n.  m.  Il  Le  commun,  La  généralité,  la  plus  grande  par- 
tie :  Le  préjugé  est  la  loi  du  commun,  n  Basse  classe  cJe  la 
société  :  Les  hommes  du  commun,  u  Ce  qui  est  vulgaire, 
banal,  dépourvu  de  noblesse  et  de  distinction  :  Un  liv7-e. 
Un  tableau  du  commun,  h  Caractère  de  ce  qui  est  vulgaire, 
banal,  médiocre  :  Lk  commun  est  le  défaut  des  poètes  a 
courte  vue  et  à  courte  haleine.  (V.  Hugo.) 

—  Biens  appartenant  à  la  fois  à  plusieurs  individus  ; 
L'homme  oisif  vit  sur  le  commun. 

—  Ensemble  des  personnes  qui  forment  le  service  des 
grandes  maisons,  il  Grayid  commun.  Partie  de  la  maison  du 
roi  de  France  chargée  de  la  nourriture  delà  plupart  des  offi- 
ciers de  la  maison  royale  ;  logement  des  officiers  de  sa  cui- 
sine. Il  Petit  commun,  Service  composé  d'officiers  du  grand 
commun,  pour  la  nourriture  d'un  petit  nombre  de  privilégiés. 

—  Coût.  anc.  Communauté,  association  de  gens  ayant 
des  droits  communs  et  des  obligations  communes,  sans 
former  ce  qu'on  appelle  une  commurie. 

—  Liturg.  Office  identique  qui  se  célèbre  pour  plusieurs 
saints  de  même  catégorie  :  Le  commun  des  martyrs,  des 
apotj'es.  Il  Fam.  Etre  du  comtnun  des  martyrs.  Etre  comme 
tous  les  autres,  ne  pas  se  distinguer  du  vulgaire. 

—  En  commun,  loc.  adv.  Ensemble,  en  communauté  ou 
en  société,  sans  exception  personnelle  :  Vivre  en  commun. 

—  Prov.  :  Qui  sert  au  commun  sert  à  pas  un,  11  n'y  a  pas 
de  sen'ice  plus  mal  rempli  que  les  services  publics,  ii  U 
n'y  a  pas  d'âne  plus  mal  bâté  que  l'âne  du  commun,  Il 
n'est  personne  de  plus  mal  rétribué  que  celui  qui  est  au 
service  du  public.  (A  aussi  le  sens  du  proverbe  précédent.) 

—  n.  m.  pi.  Ensemble  des  logements  du  service,  comme 
cuisine,  écuries,  habitations  des  domestiques  :  Coucher 
da7is  les  communs,  ii  Dans  quelques  départements,  Commo- 
dités :  Aller  aux  communs. 

—  Syn.  Conunun,  général,  universel.  Commun  a  moins 
d'étendue  que  les  deux  autres  :  ce  qui  est  commun  se  trouve 
seulement  chez  la  plupart,  dans  le  plus  grand  nombre  des 
lieux  ;  ce  qui  est  général  appartient  au  genre  tout  entier, 
c'est-à-dire  à  tous  les  individus  quand  on  les  considère  en 
gros  {il  peut  donc  y  avoir  des  exceptions);  ce  qui  est  uni- 
versel appartient  à  tous  les  individus  considérés  en  détail, 
se  trouve  en  tous  lieux.  De  plus,  général  marque  quelque- 
fois seulement  l'indétermination,  et  univei'set  mavqne  tou- 
jours l'extension  la  plus  complète. 

—  Commun,  ordinaire,  trivial,  vulgaire.  Tout  ce  qui 
n'est  pas  rare  peut  être  qualifié  de  com/nun  ou  d'ordinaire; 
ce  qui  est  commun  existe  en  beaucoup  d'endroits,  ce  qui 
est  ordinaire  arrive  souvent.  Vulgaire  et  trivial  ne  peuvent 
se  dire  que  des  actions  de  l'homme  ou  de  son  langage  : 
vHlgai7'e  est  simplement  opposé  à  noble,  distingué;  tri- 
vial marque  quelque  chose  de  plus  bas,  qui  a  un  caractère 
de  grossièreté. 

—  Anton.  Exceptionnel,  extraordinaire,  inaccoutumé, 
inouï,  original,  paradoxal,  rare,  unique.  —  Distinct,  indivi- 
duel, personnel,  privé.  —  Distingué,  élégant,  noble. 

COMMUNAL,  AIX,  AUX  (A'o-mu)  adj.  De  la  commune, 
relatif  à  la  commune,  qui  appartient  à  la  commune  ;  Ecole 
COM.MUNALK.  Fête  communale.  Biens  communaux. 

—  n.  m.  Bien  qui  appartient  à  la  commune  :  Le  pauvre 
jownalier  n'a  d'autre  patrimoine  que  /e  communal.  (Proudh.) 

—  n.  m.  pi.  :  Les  communaux.  Biens  sur  la  propriété  ou 
le  produit  desquels  tous  les  habitants  d'une  ou  de  plu- 
sieurs communes  ont  des  droits  acquis. 

—  Anton.  Cantonal,  départemental,  national  (impérial, 
royal),  vicinal,  particulier,  privé. 

COMMUNALEMENT  (ko-mu)  adj.  En  commun.  (Vieux.) 

COMMUNALISTE  (kù-niu,  lisst')  n.  Nom  donné,  dans 
certaines  sociétés  religieuses,  aux  membres  de  la  commu- 
nauté, et,  dans  quelques  diocèses,  aux  prêtres  habitués 
d'une  paroisse. 

COMMUNALISTE  (fro-m)i,  lisst')  adj.  Qui  se  rapporte  au 
système  d'une  commune  douée  d'un  pouvoir  presque  sou- 
verain :  Le  mouvement  communaliste  de  iSli. 

COMMUNALITÉ  [ko-mu]  n.  f.  Communauté.  (Vietix.) 

COMMUNARD  [ko-mu-nar'),  ARDE  n.  et  adj.  Se  dit,  en 
mauvaise  part,  des  partisans  de  la  Commune  de  Paris 
(1871),  de  leurs  opinions  :  Un  communard.  Tendances  com- 
MUNARDf:s.  1!  On  dit  quelquefois  communeux,  euse. 

COMMUNAUTAIRE  {ko-7nH-nô-tér')  adj.  Qui  a  rapport  au 
système  économique  de  la  communauté  des  biens  :  L'ab- 
sorption COMMUNAUTAIRE.  Il  Qui  cst  Tolatif  au  commu- 
nisme :  Tendance  communautaire. 

—  n.  Partisan  de  la  communauté  des  biens  :  Les  comt 

MUNAUTAIRES. 


147 

COMMUNAUTÉ  {ko-mu-nâ)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  com- 
mun :    ta   l^O.MMUNAl)  Ib".  des  Ôlt'«S. 

—  Par  ext.  Siinililudo,  parité,  identité  :  Communactk 
d'origine,  d'idéei,  de  devoirs,  d'espérances. 

~  Kusomblo  dos  citoyeiiis  d'un  Etat,  dos  lialiitants  d'unn 
ville  ou  d'un  village  :  Se  sacnfier  aux  intth-éts  de  la  com- 
MUNADTÉ.  Il  Réunion  d'individus  ayant  un  intérêt  commun  : 
La  C0MMDNAUT1-:  chrétienne.  Il  Corporation  :  La  commu- 
NAUTB  des  notaires.  (Vieux  en  ce  sens.) 

—  Blas.  Armes  de  communauté.  Armes  qui  appartien- 
nent à  une  association,  comme  celles  des  Etats,  dos  villes, 
des  académies,  etc. 

—  Dr.  Régime  d'association  conjugale,  en  vertu  duquel 
certains  biens  des  époux  sont  communs  entre  eux  :  A'»' 
7narier  sous  le  régime  de  la  communauté,  il  Se  dit  aussi  de 
l'ensemble  des  biens  communs  entre  les  époux  :  Le  mari 
est  le  chef  de  la  communacté.  il  Communauté  taisible,  So- 
ciété qui  se  formait,  dans  l'ancien  droit,  autrement  que 
par  mariage,  entre  certaines  personnes. 

—  Econ.  soc.  Système  do  lajouissance  en  commun  dos 
biens  do  la  terre  :  Un  abime  sépare  la  communauté  du 
coMMUNiSMK.  (Fr.  Bastiat.)  il  Comyjiunaulé  négative.  Com- 
munauté des  biens  prée.vistaate  à  l'établissement  de  la 
propriété. 

—  Hist.  ecclés.  Réunion  de  personnes  qui  so  sont  sou- 
mises à  une  régie,  dans  un  dessein  religieux  :  La  commu- 
nauté est  la  famille  de  ceux  qui  Ji'ont  pas  de  famille. 
(J.  Simon.)  ti  Maison  habitée  en  commun  par  des  religieux 
ou  des  religieuses  :  Aller  à  la  communauté,  il  Lieu  où  les 
religieux  se  livrent  ensemble  à  quelque  exercice  -.Dîner  à 
la  communauté.  Il  Chez  les  capucms.  Chambre  où  l'on  ren- 
ferme les  habits,  il  Communautés  séculières.  Nom  que  l'on 
donnait  autrefois  à  des  congrégations  dont  les  membres 
n'étaient  pas  liés  par  des  vœux  solennels,  il  Communautés 
régulières,  Celles  dont  les  membres  prononçaient  des 
vœux  de  ce  genre. 

—  Enctcl.  Hist.  ecclés.  L'origine  des  communautés  re- 
ligieuses remonte  aux  anachorètes  de  la  ïhébaïde.  Klles 
se  répandirent  dans  tout  l'Orient  chrétien,  et  saint  Basile 
écrivit  pour  elles  la  règle  que  suivent  encore  les  moines 
de  l'Eglise  grecque-unie  et  de  l'Eglise  orthodoxe.  En  Occi- 
dent, la  vie  commune  ne  fut  pas  moins  en  honneur.  On 
peut  répartir  en  quatre  groupes  les  ordres  religieux  qui 
l'embrassèrent  à  différentes  époques  et  la  pratiquèrent 
sous  ditférentes  formes  :  1"  les  mornes,  soumis  à  la  règle 
de  saint  Benoît.  (Deux  grandes  réformes  donnèrent  nais- 
sance à  deux  grandes  familles  :  les  moines  de  Cluny  et 
les  moines  de  Citeaux,  ces  derniers  subdivisés  en  quatre 
branches  issues  des  quatre  filles  de  Cîteaux  :  La  Ferté, 
Pontigny,  Clairvaux  et  Morimont)  ;  2<*  les  chanoines  régu- 
liers, comprenant  les  prémootrés  et  plusieurs  autres  con- 
grégations portant  le  nom  de  saint  Augustin.  (Les  ordres 
militaires,  comme  l'ordre  de  Malte,  se  rattachaient  aux 
clianoines  réguliers)  ;  S"  les  ordres  mendiants,  c'est-à-diro 
les  franciscains,  les  dominicains,  les  carmes  et  les  ermites 
de  Saint-Augustin  ;  4°  les  clercs  réguliers,  dont  les  princi- 
paux sont  les  théatins,  les  jésuites,  les  bernardins  et  les 
lazaristes.  (Pour  plus  de  détails,  voir,  en  particulier,  les 
noms  de  chacun  de  ces  ordres.) 

Les  communautés  de  femmes  comprenaient  de  nom- 
breux chapitres  do  chanoinesses  et  des  congrégations 
soumises  à  des  règles  empruntées,  le  plus  souvent,  aux 
règles  des  ordres  d'hommes. 

La  législation  civile  s'est  préoccupée  principalement  do 
deux  points  :  le  droit  d'hérédité,  pratiqué  par  les  moines 
eu  faveur  de  leur  couvent,  et  l'âge  de  la  profession  reli- 

fieuse.  Le  code  de  Justinicn  permettait  aux  monastères 
'hériter  des  biens  qui  appartenaient  à  leurs  membres,  et 
aux  moines  de  tester  en  faveur  de  la  maison  qu'ils  habi- 
taient. En  France,  dès  le  temps  de  Charlemagne,  les  cou- 
vents furent  frappés  d'incapacité  civile  en  matière  d'héri- 
tage ;  il  fut  défendu  aux  novices  qui  y  entraient  do  leur 
faire  des  dons.  L'âge  de  la  profession  religieuse  fut  re- 
culé jusqu'à  vingt-cinq  ans  pour  les  hommes  et  vingt  ans 
pour  les  femmes  par  l'ordonnance  d'Orléans  au  xvi"  siècle. 
L'ordonnance  de  Blois  le  ramena  à  seize  ans  pour  les 
deux  sexes  ;  le  !*•■  avril  1769,  il  fut  fixé  à  vingt  et  un  ans 
pour  les  hommes  ot  dix-huit  pour  les  femmes.  Le  pouvoir 
civil  se  réservait  le  droit  do  contrôler  la  fondation  des 
nouveaux  ordres.  Plusieurs  édits  de  Louis  XIV  sont  for- 
mels dans  ce  sens  ;  notamment,  ceux  de  1659,  1666  ot  1671. 
Les  édits  de  1749  ot  do  1766  déclarent  nuls  los  ordres 
établis  en  dehors  des  règles  civiles  et  canoniques.  On 
peut  voir  une  autre  cause  do  conflit  dans  la  tendance 
qu'eurent  toujours  les  communautés  religieuses  à  se  sous- 
traire à  l'autorité  particulière  des  évcques,  la  dépendance 
envers  cette  autorité  étant  jugée  par  elles  nuisible  à  leur 
organisation  et  à.  leur  but.  Tous  les  grands  ordres  obtin- 
rent peu  à  peu  dos  papes  satisfaction  sur  ce  point,  ot,  au 
moment  de  la  Révolution,  ils  étaient,  depuis  plusieurs  si6- 
cles  déjà,  exempts  de  la  juridiction  épiscopale. 

Voici,  d'après  le  Dictionnaire  géographique,  historique  et 
politique  de  l'abbé  d'Expilly  (1764  1769),  quelle  était,  i  la  fin 
de  l'ancien  régime,  la  situation  des  communautés  reli- 
gieuses en  Franco.  Pour  los  hommes,  il  y  avait  16  mai- 
sons chefs  d'ordre,  625  abbayes  en  commende,  115  en 
règle  ;  pour  les  fonimos  :  253  abbayes,  64  prieurés  ot 
21  chapitres  do  chanuincsses  ;  l'ordre  de  Malte  possédait 
6  grands  prieurés,  229  commanderies  et,  en  plus,  2  cou- 
vents do  religieuses.  Ce  même  ouvrage  estime  a  7^600  lo 
nombre  totial  des  religieux  vivant  en  communauté,  t!i  ù 
80.000  celui  des  religieuses.  H.  Taine  {les  Oriqinrs  de  la 
France  contemporaine,  t.  P'),  d'après  des  calculs  en  partie 
approximatifs,  no  compte  que  23.000  religieux  en  wwy  et 
37.000  reliKieuses.  Aujourd'hui,  ce  nombre  parait  avoir 
considérablement  augmenté. 

—  Ane.  dr.  Communauté  tauible.  On  nommait  ainsi  la 
société  de  biens  qui  se  formait  entre  vilains,  parents  ou 
non,  par  lo  seul  fait  do  l'habitation  commune  pendant  un 
an  ot  un  jour.  La  faculté  do  demander  à  tout  momi'ut  lo 
partage  devint  plus  tard  un  danger.  L'ordonnance  de  Mou- 
lins, en  ir.6C,  exigea  un  acte  notarié  pour  prouver  l'exis- 
tence d'un  contrat  excédant  la  valeur  do  100  livres,  ot 
l'ordonnant'O  do  1673  soumit  toute  société  &  un  écrit.  (Ces 
mesures  rendirent  diflicilo  l'existence  do  communautés 
taisibles.) 

Communauté  entre  époux.  La  communauté,  régime  dos 
pays  coiuumiers,  paraît  dériver  dos  coutumes  germani- 
ques ;  (piolquos-uns  n'y  ont  vu  qu'un  cas  particulier  des 
<'omniiinaiité8  taisibles.  L'id<'0  première  est  l'attribuliun  ù. 
la  f(!niino  d'une  part  des  ciinrpi^ts  ou  fruits  acquis  on 
commun.  Ce  régime  apparaît  tout  formé  dans  les  contu- 


miers  du  xiii*  et  du  xiv"  siècle.  La  communauté  no  com- 
prenait, en  général,  que  les  meubles  ot  les  acquêts.  Lo 
mari  en  était  seigneur  et  maître  i  la  communauté  avait  la 
jouissance  de  tous  les  biens  ;  les  biens  communs  étaient 
partagés  par  moitié  à  la  dissolution  ;  le  droit  pour  la 
l'omnie  de  renoncer  se  généralisa  pou  à  peu.  Dans  cer- 
taines coutumes,  la  communauté  continuait  entre  le  sur- 
vivant et  les  représentants  du  prédécédé. 

—  Dr.  act.  Communauté  entre  époux.  La  communauté 
dite  légale  est  celle  établie  par  la  loi  ;  c'est  le  régime  des 
époux  mariés  sans  contrat  et  de  ceux  qui  l'ont  stipulé 
dans  leur  contrat.  La  communauté  conventionnelle  est  la 
communauté  légale  plus  ou  moins  modifiée  par  la  con- 
vention des  parties  (C.  civ.,  art.  1497).  Le  régime  do  la 
communauté  est  caractérisé  par  la  juxtaposition  de  trois 
masses  de  biens  :  les  biens  communs  ou  la  communauté, 
ceux  propres  au  mari,  ceux  propres  à  la  femme.  La  com- 
position de  chacune  d'elles  est  réglée  par  la  loi  ou  par  lo 
contrat  de  mariage.  Chaque  fois  que  1  une  do  ces  masses 
do  biens  s'enrichit  au  détriment  d  uno  autre,  elle  lui  doit 
récompense. 

Sous  la  communauté  légale,  l'actif  commun  comprend 
tous  les  meubles  (corporels  ou  incorporels)  appartenant 
aux  époux  lors  du  mariage  ou  qui  leur  adviennent  pen- 
dant, à  titre  onéreux  ou  gratuit;  les  fruits  des  biens  pro- 
pres des  époux  ;  les  immeubles  acquis  à  titre  onéreux 
pendant  le  mariage  (art.  1401).  Tout  immeuble  acquis  par 
l'un  des  époux  entre  le  contrat  de  mariage  et  le  mariage 
avec  dos  deniers  qui  devaient  tomber  en  communauté  est 
également  commun  (art.  1404).  Les  biens  qui  n'entrent 
pas  en  communauté   forment  les  propres  des  époux.  Le 

fiassif  de  la  communauté  comprend  ;  l"  les  dettes  mobi- 
ières  des  époux  au  jour  du  mariage,  sauf  récompense 
f)our  celles  relatives  aux  immeubles  propres.  (Celles  de 
a  femme  doivent  résulter  d'un  acte  authentique  antérieur 
au  mariage)  ;  2"»  les  dettes  contractées  par  le  mari  ou  par 
la  femme  autorisée  du  mari  ou  mandataire  de  celui-ci  ; 
3"  les  intérêts  des  dettes  personnelles  aux  époux;  4o  les 
réparations  usufructuaires  ;  5'  les  charges  du  mariage 
(art.  1409).  Le  passif  des  successions  échues  aux  époux 
pendant  le  mariage  se  répartit  entre  eux  et  la  commu- 
nauté dans  la  même  proportion  que  leur  actif.  Les  créan- 
ciers peuvent  agir  toujours  contre  les  biens  de  la  succes- 
sion et  l'époux  héritier,  et  aussi  contre  la  communauté, 
si  l'héritier  est  le  mari,  ou  si  c'est  la  femme,  et  qu'elle 
a  accepté  avec  l'autorisation  du  mari  (art.  1411-1417).  Lo 
Code  a  prévu  trois  clauses  restrictives  soit  de  l'actif,  soit 
du  passif,  soit  à  la  fois  de  l'actif  et  du  passif  :  la  commu- 
nauté réduite  aux  acquêts,  la  réalisation  et  la  séparation 
des  dettes;  une  clause  extensive  :  la  communauté  univer- 
selle, dans  laquelle  tous  les  biens  sont  mis  en  commun. 

Le  mari,  chef  de  la  communauté,  en  administre  seul  les 
biens.  De  plus,  quoique  copropriétaire  avec  la  femme,  il 
en  dispose  librement  ;  il  peut  vendre  et  hypothéquer  \cc 
biens  de  la  communauté  (art.  1421).  Il  n'y  a  de  réser\-es 
que  pour  les  aliénations  à  titre  gratuit.  Si  le  mari  com- 
promet les  biens  communs,  la  femme  peut  demander  la 
séparation  de  biens.  Les  biens  personnels  de  la  femme 
sont  aussi  administrés  par  le  mari  ;  il  exerce  seul  les  ac- 
tions mobilières  et  possessoires  qui  appartiennent  à  la 
femme  ;  mais  il  ne  peut  aliéner  les  immeubles  personnels 
do  sa  femme  :  c'est  elle  qui  les  aliène  avec  l'autorisation 
du  mari  ou  de  justice. 

La  communauté  se  dissout  par  la  mort,  par  le  divorce, 
par  la  séparation  de  corps,  par  la  séparation  do  biens,  et 
autrefois  par  la  mort  civile  (art.  1441).  L'absence  peut  en- 
traîner une  dissolution  provisoire  de  la  communauté. 
L'annulation  d'un  mariage  putatif  dissout  aussi  la  commu- 
nauté. L'époux  sur\'lvant  doit  faire  inventaire.  La  femme 
ou  ses  héritiers  ont  la  faculté  d'accepter  la  communauté 
ou  d'y  renoncer;  un  délai  de  trois  mois  et  quarante  jours 
est  accordé  pour  l'inventaire  et  l'option.  La  liquidation 
comprend  le  partage  de  l'actif,  ta  répartition  du  passif. 
Chaque  époux  ajoute  aux  biens  existants  par  le  moyen  do 
rapports  ce  qu'il  doit  à  la  communauté,  et  prélève  ce  qui 
lui  est  dû.  Le  partage  se  fait  par  moitié,  tant  pour  l'actif 
que  pour  le  passif,  sauf  les  clauses  contraires  de  commu- 
nauté conventionnelle.  Le  bénéfice  d'émolument  peut  per- 
mettre à  la  femme  de  no  payer  les  dettes  que  jusqu'à  con- 
currence do  ce  qu'elle  retire  de  la  communauté. 

Communauté  redutte aux  acquêts.  Om  iiy>\io\\Q  ainsi  un  ré- 

ffimodo  communauté  conventionnelle  (jtii  restreint  l'actif  et 
0  passif  do  la  communauté  lépale.  On  en  exclut  le  mobilier 
présent  dos  époux,  et,  parmi  lo  mobilier  futur,  celui  qui 
est  acquis  à  titre  lucratif.  La  communauté  comprend  alors 
les  fruits  ot  revenus  des  propres,  les  produits  du  travail 
ou  do  l'industrie  des  époux,  les  ac(Miéts,  c'est-à-dire  les 
biens  ac(|uis  à  titre  onéreux  pendant  le  mariage.  Lo  passif 
ne  comprend  ni  les  dettes  présentes,  ni  les  dettes  futures 
provenant  de  successions  ou  donations  échues  aux  époux. 

GOMMUNAUTIER  (ko-mu-nôti-é)  n.  m.  Celui  qui,  chez 
les  capucins,  est  chargé  do  faire  les  habits. 

COMMUNAUX  n.  m.  pi.  Dr.  Admin.  V.  communal. 

COMMUNAY  (flASSiN  dk),  bassin  houillor  du  départe- 
ment de  l'Isère,  ainsi  appelé  de  la  commune  du  môme 
nom  (arr.  de  Vienne),  fournissant  principalement  de  l'an- 
thracite.  (U  fait  partie  du  groupe  carbonifère  do  la  Loire.) 

COMMUNE  [ko-mun  —  rad.  commun)  n.  f.  Dr.  admin. 
Division  territoriale  administrée  par  un  maire  assisté  d'un 
conseil  municipal  :  La  commi'nkc.t/  la  base  de  l'organisation 
sociale.  (Bautain.)  n  Ensemble  dos  citoyens  représentés 
par  la  municipalité  :  Communk  qm  s'est  imposée  cxtraordi- 
nairtnitcnt.  (S  osi  dit  particulièrement  de  la  municipalité 
de  Paris  organisée  on  1789,  ot  oui  remplit  pondant  la 
Révolution  un  rôle  politique.)  ii  Nom  pris  par  lo  gou- 
vernement insurrectionnel  qui  se  forma  à  Pans  en  1871. 
(V.  plus  loin.)  \\  Lea  communes.  So  dit,  on  Angleterre,  do  la 
Chambre  des  communes,  par  opposition  à  la  Chambre  des 
lords. 

—  Par  oxt.  Hétel  do  ville,   maison  commune,  mairie. 

—  Hist.  Peuple  ot  bourgeoisie,  par  opposition  à  la  no- 
blesse ;  L'Eglise  avait  tout  à  craindre  des  grands,  et  rien 
des  coMMUNKS  (Chateaubr.)  Il  Association  des  bourgeois 
d'une  m^mo  ville,  d'un  mémo  bourg,  jouissant  du  droit 
lie  se  goiivorner  ;  C'est  seulement  dans  ses  domaines  que 
Louis  le  (iroa  a  favorisé  l'établissement  des  communks.  ii  Mi- 
lices communales  ou  lovées  fournies  par  les  communes. 

—  Encycl.  Hist.  Les  comvnmeH,  au  moyen  âge,  étaient 
les  villes  qui  avaient  acquis  vis-à-vis  du  soigneur  ou  du 
souverain  une  situation  plus  ou  moins  indépendante,  ana- 


COMMUNAUTE    -    COMMUNE 

loguo  à  celle  des  fiefs.  Co  fut,  au  début,  non  pas  la  ville 
môme,  mais  plutôt  l'association  des  habitants  ayant  prêté 
serment,  qui  fut  appelée  communia,  con-.munitas,  ou  com- 
mune jurée.  Tantôt  la  commune  se  composait  do  tous  les 
habitants,  tantôt  elle  n'était  qu'une  corporation  qui  admi- 
nistrait et  représentait  la  cité. 

Les  communes   n'ont  leur  origine  ni  dans  l'organisa- 
tion  municipale   des  Komains,   ni   dans   les  institutions 
germaniques;    leur    formation    résulta    de    circonstances 
nouvelles,  du  xi'  au  xit*  siècle.  Ce  furent  notamment  : 
l'invasion  des  Normands,  qui   fit  unir  los   bourgeois  des 
villes  pour  relever  les  murailles;  la  lutte  contre  loppres- 
sion  féodale;  le  développement  du  commerce  dii  aux  croi- 
sades.   On   peut    ajouter   l'existence    do  corporations  de 
marchands  et  d'artisans(gildes,  confréries),  ot  la  présence 
I   dans  les  villes  de  juges  seigneuriaux  [judices,  scabini), 
I   devenus  (luelquefuis  jdus  tard  des  représentants  et  des 
administrateurs  de  la  cité.  Mais  il  ne  faut  pas  voir  dans 
ces   fonctionnaires,  dès  lo   \'    siècle,    un    gouvernement 
électif   et   populaire  ;    Augustin   Thierry,    en    soutenant 
.  cette  théorie,  a  commis  un  anachronisme. 

Les  villes  n'ont  pas  acquis  toutes  de  la  même  façon 
leurs  privilèges.  Dans  certaines,  comme  à  Saint-Omor, 
co  fut  la  gilde  marchande  qui  reçut  la  charte  communale. 
Plusieurs  villes  durent  l'indépendance  à  dos  insurrections, 
comme  Le  Mans,  Laon,  Amiens;  mais  la  plupart  acqui- 
rent à  prix  d'argent  le  droit  de  commune.  Les  insurrec- 
tions communales,  dont  Augustin  Thierry  adonné  des  ré- 
cits célèbres,  sont  donc  loin  de  s'être  produites  partout. 
I^e  clergé  fut  toujours  hostile  aux  associations  urbaines. 
L'attitude  de  la  noblesse  fut  variable.  Les  rois  de  Franco 
so  montrèrent  favorables  ou  hostiles,  selon  leur  intérêt. 
Sous  Louis  VI  et  Louis  VII,  la  politique  royale  fut  souvent 
contradictoire;  Philippe-.\uguste  fut  très  libéral  envers 
les  communes.  Après  lui,  la  royauté  les  fit  surveiller  par 
les  fonctionnaires  et  les  frappa  de  taxes. 

Toutes  les  villes  qui  durent  à  un  mouvement  d'émanci- 
pation une  amélioration  de  situation  n'arrivèrent  pas  au 
rang  de  commune.  Il  faut  distinguer  les  villes  franches  et 
les  villes  libres.  Les  premières  étaient  restées  sous  la 
sujétion  du  seigneur  ;  mais  une  charte  ou  privilège  de 
franchise  avait  fixé  ou  restreint  l'exercice  des  droits  sei- 
gneuriaux comme  à  Lorris  (dont  la  charte  a  souvent  servi 
do  modèle),  ou  même  avait  établi  une  municipalité  élec- 
tive et  une  juridiction.  Les  villes  libres  étaient  celles 
dont  los  habitants  s'étaient  associés  sous  la  garantie  d  un 
serment  mutuel  pour  constituer  la  commune.  Ces  villes 
étaient  les  vraies  communes  ;  vassales  et  non  sujettes  du 
seigneur,  elles  formaient  une  seigneurie  collective  jouis- 
sant de  la  plupart  des  attributs  de  la  souveraineté.  La 
commune  taisait  donc  partie  de  la  société  féodale  ;  la 
charte,  accordée  par  le  suzerain,  réglait  ses  rapports  avec 
lui.  La  commune  remplissait  les  devoirs  d'un  vassal  :  foi 
et  hommage,  aveu  et  dénombrement,  aide  féodale,  ser- 
vice d'est  et  do  chevauchée.  Le  suzerain  s'engageait  à 
respecter  ses  privilèges  et  à  la  protéger.  Ordinairement, 
la  commune  s'administrait  e.t  avait  le  droit  do  justice.  Elle 
possédait  un  sceau,  à  effigie  le  plus  souvent  belliqueuse, 
un  beffroi,  des  fourches  patibulaires  et  un  pilori.  Elle 
s'étendait  souvent  jusque  dans  la  banlieue. 

Quelques  chartes  se  sont  répandues  comme  par  voie  de 
filiation  (Mantes,  Laon,  Saint-Quentin,  Péronne,  Amiens, 
Soissons).  Les  Etablissements  de  Rouen  ont  été  imposés 
par  les  rois  d'Angleterre  à  plusieurs  villes  de  l'ouest  et 
du  sud-ouest  de  la  France.  La  commune  ayant  fourni  la 
charte  type  statuait  dans  les  différends  entre  les  villes 
affiliées  et  le  soigneur. 

Dans  quelques  villes,  les  anciens  échevins  étaient  de- 
venus les  magistrats  municipaux;  dans  d'autres  (Saint- 
Quentin,  Laon,  Noyon),  ils  avaient  gardé  un  caractère 
seigneurial.  Lo  corps  municipal  était  ordinairement  com- 
posé de  jurés  (jurats,  consuls,  capitouls)  que  présidait 
l'un  d'eux  (maire,  mayeur,  prévôt).  A  Kuuen  et  dans  les 
villes  où  se  propagèrent  los  Etablissements  do  Rouen,  i/ 
V  avait  plusieurs  conseils  issus  du  corps  municipal.  Dans 
les  communes  pleinement  indépendantes,  la  justice  était 
rendue  par  le  maire  et  les  jurés.  Les  revenus  de  la  com- 
mune comprenaient  ceux  des  propriétés,  les  revenus  judi- 
ciaires, les  impots  indirects  (péages,  tonlieux),  certains 
impôts  directs  (droit  do  bourgeoisie,  taille). 

Tombées  en  décadence  on  Irauce  à  la  fin  du  xiii»  siècle, 
los  villes  libres  eurent,  au  contraire,  tout  leur  éclat  au 
xtv«  siècle  en  Flandre  et  dans  les  Pays-Bas;  malgré  los 
révolutions  qu'elles  traversèrent,  leur  autonomie  a  atteint 
son  apogée  au  début  du  xv«  siècle.  Les  dissensions,  lo 
despotisme  des  ducs  do  Bourgogne,  la  mauvaise  adminis- 
tration financière,  amenèrent  leur  décadence.  En  Angle- 
terre, les  communes  ont  été  surtout  uno  transformation 
des  gildes  ;  elles  fondèrent  les  libertés  anglaises.  Les 
villes  libres  ont  joué  un  grand  rôle  en  Italie;  elles  ont  lutté 
avec  succès  contre  l'Empire,  ont  souffert  ensuite  des  fac- 
tions et  des  rivalités,  mais  ont  oonservé  longtemps  leurs 
libertés.  En  Allemagne,  les  villes  libres  furent  surtout 
florissantes  aux  xiv'  ot  xv«  siècles  et  formèrent  des  con- 
fédérations indépendantes  ;  celle  do  la  liauso,  notammout 
Hambourg,  eurent  une  grande  prospérité. 

—  BiuLioGH.  :  Raynouard,  Histoire  du  droit  municipal 
en  France  (1829):  Aug.  Thierry,  Lettres  sur  l'histoire  de 
Frajicc  (Paris,  1827);  Jterueit  des  monuments  inédits  de 
l'histoire  du  tiers  état  (Paris,  1850  1856)  ;  Giry,  Histoire  de 
Saint-Omer  (1878);  les  Ftablissements  de  Jiouen  (Paris. 
1883-1885);  Pocuments  sur  les  relations  de  la  royauté  avec 
les  villes  en  France,  de  USOù  tSl4  (Paris,  18S5);  Luchairo, 
les  Communes  françaises  (Paris.  1890)  ;  Manuel  des  institu- 
tions françaises  [période  (tes  Capétiens  directs]  (Paris,  18»2). 

—  Dr.  admin.  Bien  que  placée  sous  la  lutollo  ou  tout 
au  moins  le  contrôle  iio  l'Etat,  la  commune  forme  uno 
collectivité  jouissant  de  la  personnalité  civile  et  admi- 
nistrative. Elle  possède  sa  représentation  propre  oi  uno 
administration  constituée  par  le  conseil  munioipal,  poii- 
voir  délibérant,  et  lo  maire  et  ses  adjoinUs,  pouvoir  exé- 
cutif. La  législation  communale  est  actuellement  régie 
par  la  loi  du  5  avril  1884.  Une  commun©  nouvelle  ost 
créée  par  la  loi,  après  avis  du  conseil  général  et  du  con- 
seil d'Klat.  Quant  aux  modifications  à  la  circonscription 
territoriale  (réunion,  disjonction  de  communes  ou  sections 
do  communes^,  elles  font,  après  avis  des  conseils  muni- 
cipaux et  en^iuélo  préfectorale,  l'objet  dune  loi  ou  d  un 
décret,  suivant  qu'elles  affectent, ou  non.  la  circonscription 
du  département,  dQ  larrondissemont  ou  du  canton.  Uuo 
décision  du  conseil  général  suffit,  si  les  communes  ou 
sections   intéressées    sont   d'accord   ot  situées  dans   lo 


COMMUiNÉMENT   -   COMMUiMCANTS 


même  canton.  Les  biens  do  la  communo  comprennent  : 
1»  le  domaine  public  communal,  imprescriptible  et  inalié- 
nable (chemins  vicinaux  et  ruraux  recounus,  rues,  canaux, 
églises,  etc.)  ;  2»  les  biens  patrimojiianx,  dont  la  communo 
dispose  au  même  titre  qu'un  particulier;  3°  les  biens  com- 
munaux, c'est-à-dire  ceux  dont  les  habitants  ont  la  jouis 
sance  en  nature  (affouage,  pâturage,  etc.).  Le  maire,  en 
conformité  des  décisions  du  conseil  municipal,  gère  les 
biens  de  la  commune  et  passe  les  actes  nécessaires  ;  1  au- 
torité supérieure  intervient,  du  reste,  pour  approuver  les 
actes  les  plus  importants  de  cette  gestion,  tels  que  baux 
à  longue  durée,  aliénations,   acquisitions  d'immeubles, 
acceptation  de  dons  et  legs,  emprunts,  etc.  La  commune 
peut  être  créancière  ou  débitrice  et  déclarée  civilement 
responsable.  Elle  peut  ester  en  justice  avec  autorisation 
du  conseil  de  préfecture,  et  est  représentée  par  le  maire  ■ 
l'autorisation  n'est  pas  nécessaire  pour  les  actions  pos- 
sessoires,  actes  conservatoires  de  propriété  et  interrup- 
tifs  de  prescription.  Les  ressources  de  la  commune  (loi 
du  5  avr    1884,  art.  133)  se  composent  principalement  du 
revenu  des  biens  patrimoniaux,  des  centimes  additionnels 
autorisés  par  la  loi,  du  produit  des  octrois,  de  droits  et 
taxes  multiples  (droits  de  place  dans   les   halles,  foires, 
marchés,  etc.),  du   revenu  des  concessions  de   terrains 
dans  les  cimetières,  du  produit  des  expéditions  des  actes 
administratifs,  de  celui  des  biens  aliénés,  des  dons,  legs, 
emprunts,  etc.  Les  dépenses  sont  obligatoires  ou  facul- 
tatives. Les  premières,  énumérées  par  la  loi  du  5  avril 
1884  (art.  136),  peuvent  être  inscrites  d'offlce  par  l'autorité 
qui  règle  le  budget.  Les  budgets,  primitif  ou  additionnel, 
présentés  par  le  maire,  votés  par  le  conseil  municipal, 
sont  réglés  par  le  préfet;   ils  sont  approuvés  par  décret 
dans  les  villes  dont  le  revenu  ordinaire  atteint  3  millions 
de  francs.  L'e.xercice  tinancier  s'étend  jusqu'au  15  mars 
(liquidation  des  dépenses)  et  au  31  mars  (payement)  de  la 
deuxième  année.  Le  maire  est  ordonnateur  des  dépenses. 
Le  percepteur  est  de  droit  receveur  municipal,  mais  les 
communes  ayant  30.000  francs  de  revenus  ordinaires  peu- 
vent avoir  un  receveur  spécial.  Le  maire  rend  un  compte 
moral,  soumis  à  l'approbation  de  l'autorité  administrative  ; 
quant  au  compte  du  receveur,  il  est  apuré  par  la  Cour  des 
comptes  ou  le  conseil  do  préfecture,  suivant  que  les  re- 
venus  ordinaires    de    la   commune    atteignent,   ou   non, 
30.000  francs  (50.000  fr.  en  Algérie).  Les  communes  algé- 
riennes se  divisent  en  communes  indigènes,  mixtes,  ou 
de  plein  exercice;  ces  dernières,  sauf  certaines  réserves 
relatives  à  la  gestion  dos  biens  et  à  la  représentation 
musulmane,  sont  régies  par  la  loi  de  1884. 

—  Commune  à  l'élrant/ei-.  Sous  diverses  appellations, 
dans  l'organisation  do  là  commune  à  l'étranger,  à  côté 
d'assemblées  administratives  délibérantes  (junta  en  Es- 
pagne, gorodskaïadouma  en  Russie,  etc.),  composées  de 
conseillers  élus,  bourgeois,  notables  (aldermen),  on  trouve 
le  pouvoir  exécutif  municipal,  qu'il  soit  dénommé  maire, 
lord-maire,  bourgmestre,  alcade,  etc.,  ou  que  ses  attri- 
butions soient  dévolues  à  un  comité  dit,  en  Prusse,  ma- 
gistrat (réunion  de  bourgmestres  et  d'échevins  ou  con- 
seillers), vorstand  (Autriche),  ouprava  (Russie),  giunta 
(Italie),  etc.  Parfois,  la  commune  a  gardé  certaines  atta- 
ches avec  la  paroisse,  dont  sa  circonscription  tout  au 
moins  n'est  pas  entièrement  dégagée,  comme  dans  les 
petites  communes  anglaises,  od  le  conseil  des  habitants 
(vestry)  est  présidé  par  le  cburcllwarden  (gardien  d'é- 
glise) ;  en  Portugal,  où  la  paroisse  sert  à  former  le  con- 
celho  (district),  ou  en  Suisse,  où  la  circonscription  pa- 
roissiale joue  souvent  un  rôle  dans  l'administration 
municipale  (kirchengemeinden).   Le    régime    varie   fré- 

3uemment,  suivant  qu'il  s'agit  des  communes  rurales  ou 
es  villes,  comme  en  Angleterre,  en  Russie  et  en  Alle- 
magne. Quant  aux  libertés  politiques  et  administratives 
municipales,  elles  sont  ou  fort  étendues,  comme  en  Bel- 
gique, ou  plus  restreintes,  suivant  les  législations. 

—  Dr.  colon.  Il  n'y  a  d'organisation  municipale  aux  co- 
lonies que  là  où  il  se  rencontre  une  agglomération  sufri- 
saote  de  citoyens  français.  Aux  Antilles  et  à  la  Réunion, 
le  territoire  entier  est  divisé  on  communes,  et  la  loi  mu- 
nicipale du  5  avril  1884  est  applicable,  sauf  certaines 
modifications  de  détails  imposées  par  l'éloignement  ou 
par  l'organisation  administrative  particulière  aux  colonies. 
Cette  division  du  territoire  eu  communes  se  retrouve  éga- 
lement à  Saint-Pierre  et  Miquelon  (3  communes),  en 
Guyane  (14  communes)  et  dans  l'Inde  française  (10  com- 
munes) ;  mais,  dans  ces  colonies,  la  législation  municipale 
est  un  peu  différente.  Ailleurs,  il  n'y  a  guère  de  munici- 

Îtalités  organisées  qu'au  chef-lieu  de  la  colonie,  ou  dans 
es  villes  les  plus  importantes.  Saint-Louis  du  Sénégal, 
Dakar,  Gorée,  Rutisque,  Nouméa,  Papeete,  Saigon  ont  été 
ainsi  érigées  en  communes  par  décret  du  chef  de  l'Etat. 
Des  arrêtés  pris  par  les  gouverneurs  ont  aussi  créé  dos 
commissions  municipales  dans  certains  centres  :  en  Indo- 
Chine,  en  Nouvelle-Calédonio  et  à  Madagascar  ;  mais  les 
libertés  municipales  ainsi  accordées  par  un  gouverneur 
sont  évidemment  beaucoup  plus  précaires. 

En  Indo-Chine,  les  Français  ont  rencontré  et  conservé 
des  communes  annamites,  remaniuables  par  leur  forte 
organisation  et  leur  autonomie  à  peu  près  complète. 
"V.  Jobbé-Duval,  la  Commune  annamite  (Paris,  1897). 

Commune  de  Paris,  nom  donné  au  gouvernement 
municipal  do  Paris  do  1789  à  1795.  La  Communo  de  Paris 
était  composée  d'abord  do  l'Assemblée  des  électeurs,  élue 
par  les  60  districts  municipaux,  puis  do  120  autres  dépu- 
tés ou  représentants  de  la  Commune,  qui  confirmèrent  les 
nominations  de  Bailly,  maire,  et  de  La  Fayette,  comman- 
dant de  la  garde  nationale.  La  nouvelle  assemblée  tra- 
vailla activement  à  l'organisation  de  la  ville  et  instruisit 
la  plupart  des  procès  royalistes.  Ello  s'augmenta  vite, 
compta  60  membres  à  l'administration,  240  au  conseil 
général.  Mais  tous  les  représentants,  en  désaccord  sur 
plusieurs  points  avec  Bailly,  démissionnèrent  (1790).  L'As- 
semblée nationale  les  remplai;a  par  une  municipalité  lé- 
gale :  Paris  était  divisé  en  48  sections,  qui  nommaient  les 
lonctionnaires  publics.  La  Commune  so  composait  :  du 
maire,  qui  surveillait  sans  administrer,  d'un  jjrocureur- 
syndic,  do  16  administrateurs,  du  conseil  municipal  et  du 
conseil  général  qui  s'érigea  pendant  la  Terreur  on  une 
sorte  do  tribunal.  En  1791,  Pétion  remplaça  Bailly.  Con- 
quise aux  idées  radicales,  la  Commune  essaya  pourtant  de 
prévenir  les  excès  du  peuple  le  20  juin,  et  refusa  de  pro- 
noncer la  déchéance  du  roi.  Accusée  de  lenteur,  ello  fut 
remplacée  par  la  Communo  dite  «  du  10  aofil  n  qui  so  com- 
posait do  commissaires  nommés  par  les  sections,  parmi 


lesquels  Robespierre,  Hébert,  M.-J.  Chénier,  etc.  Recou- 
rant à  des  mesures  violentes,  ello  institua  un  comité  de 
surveillance,  qui  doit  être  rendu  seul  responsable  des 
massacres  de  Septembre.  Attaquée  par  la  Plaine  devant 
la  Convention,  elle  fut  renouvelée  en  partie  (2  déc).  Tou- 
jours en  oppositiou  avec  les  girondins,  la  Commune  se 
prêta  à  une  insurrection  révolutionnaire  qui  contribua  à 
leur  chute,  et  le  Comité  de  salut  public,  jaloux  de  son 
autorité,  la  plaça  sous  sa  dépendance  ;  Robespierre  y  fit 
entrer  ses  partisans.  Nombre  d'anciens  membres  dispa- 
rurent. Impuissante,  la  Commune  ne  put  soutenir  Robes- 
pierre contre  la  Convention.  Elle  fut  dissoute  par  la  Con- 
stitution de  l'an  III. 

Commime  de  Paris  de  1871.  La  révolution  d'où 
sortit  la  Commune  eut  pour  cause  lointaine  et  prédispo- 
sante la  propagande  collectiviste  de  «  l'Internationalo  » 
après  le  congrès  do  Lausanne  en  1866,  et  pour  causes  im- 
médiates les  souffrances  physiques  et  morales  du  siège  de 
Paris,  et  surtout  l'imminence  du  désarmement  de  la  garde 
nationale.  La  crainte,  d'ailleurs  assez  justifiée,  d'une  res- 
tauration royaliste  par  l'Assemblée  de  Bordeaux  servit  de 
prétexte  aux  gardes  nationaux  pour  refuser  do  déposer  les 
armes.  Un  grand  nombro  de  bataillons  se  constituèrent  en 
Fédération  républicaine  de  la  garde  nationale,  sous  la  di- 
rection d'un  Comité  central.  CV.  Comité  centr.il.)  La  jour- 
née du  18  mars  1871  inaugura  la  guerre  civile  :  Thiers,  chef 
du  pouvoir  exécutif,  se  retira  sur  'Versailles  avec  l'armée 
régulière,  et  le  Comité  central  s'empara  du  pouvoir.  Il  fit 
procéder  à  des  élections  pour  constituer  un  conseil  com- 
munal de  Paris.  Elles  eurent  lieu  le  26  mars  et  le  16  avril. 
Les  membres  de  la  Commune  furent  au  nombre  de  soixante- 
quinze.  Des  «  délégués  «  furent  chargés  du  pouvoir  exécu- 
tif. Les  principaux  membres  de  la  Commune  étaient  : 
Amoureux,  Arthur  Arnould,  Avrial,  Billioray,  Camélinat, 
Champy,  J.-B.  Clément,  Cluseret,  Courbet,  Cournet,  Do- 
lescluze,  Dereuro,  Dupont  (Clovis),  Ferré  (Théophile), 
Flourcns,  Gambon,  Grousset  (Paschal),  Johannard,  Jourdo, 
Langevin,  Lcfrançais,  Longuet  (Ch.),  J.  Méline,  Miot,  Pa- 
rent (Ulysse),  Parisel,  Pothier,  Protêt,  Pyat  (Félix),  Ranc, 
Rastoul,  Régère,  Rigault  (Raoul),  Trinquet,  Urbain,  Vail- 
lant (Ed.),  Vallès  (Jules),  Varlin,  Verdure,  Vésinier,  Viard. 
Voici  quels  furent  les  principaux  actes  de  la  Commune  : 
29  mars.  Abolition  de  la  conscription.  -  5  avril.  Suppres- 
sion du  budget  des  cultes;  décret  sur  les  otages,  suivi  de 
l'arrestation  de  l'archevêque  de  Paris,  M«'  Darboy,  do 
M.  Deguerry,  curé  de  la  Madeleine,  du  premier  président 
Bonjean  et  de  plus  de  six  cents  prêtres,  gendarmes,  etc. 
—  7  avril.  Enrôlement  forcé  dans  les  compagnies  de  guerre 
de  tout  citoyen  de  dix-neuf  à  quarante  ans.—  12  avril. 
Décret  relatif  à  la  démolition  de  la  colonne  Vendôme 
(exécuté  le  16  mai).  —  27  avril.  Nomination  de  Raoul 
Rigault  comme  procureur  de  la  Commune,  avec  Dacosta 
comme  substitut.  —  1"  mai.  Création  d'un  Comité  do  salut 
public.  —  10  mai.  Décret  ordonnant  la  destruction  de  la 
maison  de  Thiers.  (Ajoutons  que  la  plupart  des  journaux 
furent  supprimés  successivement.) 

Le  gouvernement  de  Versailles,  préoccupé  de  rentrer 
dans  Paris,  constitue  une  armée  de  cent  mille  hommes  aux 
ordres  de  Mac-Mahon.  Il  y  avait  près  de  deux  cent  mille 
fédérés,  qui  furent  successivement  commandés  par  les  gé- 
néraux Cluseret,  Duval,  Eudes,  Bergeret,  Dombrow.ski. 
Les  fédérés  prirent  l'offensive,  le  2  avril,  à  Courbevoie, 
puis,  le  3,  à  Chaton  et  Rueil,  et  le  4,  à  Châtillon  ;  mais  ils 
furent  repoussés.  Alors,  l'arniéo  de  Versailles  se  porta  à 
son  tour  en  avant,  et  le  second  siège  de  Paris  commença. 
Le  20  mai,  les  batteries  de  brèche  écrasèrent  l'enceinte 
de  leurs  feux.  Le  dimanche  21  mai,  à  trois  heures  après 
midi,  un  piqueur  dos  ponts  et  chaussées,  Ducatel,  monta 
sur  la  porte  de  Saint- Cloud,  et  prévint  les  gardes  do 
tranchée  que  le  quartier  du  Point-du-Jour  était  vide  d'in- 
surgés. Doux  compagnies  du  37'  de  ligne  pénétrèrent 
aussitôt  dans  la  place  :  le  soir,  l'armée  occupait  presque 
tout  le  XVI"  arrondissement.  La  Commune  tint  encore  une 
séance  le  22  mai,  puis  céda  le  pouvoir  au  Comité  central, 
et  la  guerre  des  rues  commença.  Elle  dura  toute  une 
semaine,  cette  rouge  "  Semaine  do  mai  »,  dont  chaque  jour 
est  resté  marqué  en  traits  de  sang  et  de  flamme.  Les 
Versaillais  purent  prendre  à  revers  toutes  les  barricades 
des  insurgés.  Mais,  en  se  retirant,  ceux-ci  mettaient  le 
feu  aux  monuments,  après  les  avoir  aspergés  de  pétrole. 
Ainsi  flambèrent,  le  23,  les  Tuileries,  la  Cour  des  comptes; 
le  24,  les  Finances,  le  Palais-Royal,  l'Hôtel  de  Ville  ;  le  25, 
les  docks  de  la  ViUette  et  le  Grenier  d'abondance.  Après 
les  incendies,  vinrent  :  24  mai,  premier  massacre  des 
otages  à  la  Roquette  (Darboy,  Deguerry,  Bonjean,  etc.); 
25  mai,  massacre  des  dominicains  d  Arcueil;  26  mai, second 
massacre  d'otages  à  la  Roquette  et  rue  Haxo,  à  Belleville. 
Enfin,  le  28  mai,  la  guerre  civile  était  terminée.  Près  de 
11.000  prisonniers  fédérés  passèrent  en  conseil  de  guerre, 
certains  furent  fusillés,  d'autres  furent  pour  la  plupart  dé- 
portés à  la  Nouvelle-Calédonie,  d'où  les  ramenèrent  les 
deux  amnisties  du  17  janvier  1879  et  du  14  juillet  1880. 

—  BiBLlOGR.  :  vicomte  de  Beaumont-'Wassy,  Histoire 
authentique  de  la  Commune  de  Paris  en  ISTI  (Paris,  1871); 
Blanchecotto  (M""*),  Tablettes  d'une  femme  pendant  la 
Commune  (Paris,  1872);  Martial  Delpit,  le  Dix-huit  mars 
(Paris,  1872);  Maxime  Du  Camp,  les  Convulsions  de  Paris 
(Paris,  1878-1879)  ;  P.  Li-ssagaray,  Histoire  de  la  Commune 
de  IS7I  (Bruxidles,  1877  et  1896);  de  Mac-Mahon,  Rapport 
sur  les  opérations  de  l'armée  de  Versailles  (Paris,  1871). 

Commîmes  (Chamdrk  des).  C'est  la  Chambre  élective 
de  la  représentation  de  la  (Jrande-Bretagne.  Cette  bran- 
che, distincte  de  la  législature,  n'existait  pas  avant  le 
XIV"  siècle,  époque  à  laquelle  les  chevaliers  des  comtés 
et  les  représentants  des  bourgs  se  séparèrent  des  pairs 
pour  la  constituer.  Les  membres  qui  la  composent  sont 
nommés  dans  des  conditions  différentes  et  par  des  collè- 
ges électoraux  distincts  :  comtés,  bourgs,  universités. 
Les  117  comtés  du  Royaume-Uni  sont  représentés  par 
377  membres,  les  183  bourgs  par  284  et  les  8  universités 
par  9,  soit  670  membres.  Les  lois  électorales,  dont  les 
jirincipales  sont  celles  de  1832,  de  1867  et  de  1884,  sont 
trop  compliquées  pour  qu'on  en  puisse  donner  ici  un 
aperçu  suffisant.  En  général,  l'électorat  est  subordonné  à 
une  espèce  do  cens,  dont  les  bases  sont  variables.  Avant 
la  grande  réforme  de  1832,  co  singulier  mode  de  représen- 
tation présentait  des  anomalies  extrêmement  curieuses. 
Do  très  grandes  villes,  comme  Birmingham,  Manchester, 
I.,eeds,  n  avaient  point  do  députés  et,  d'autre  part,  70  dé- 
putés étaient  nommés  par  des  localités  où  il  n'y  avait 
point  d'électeurs  ;  240  députés  étaient  élus  par  des  collèges 


148 

dont  aucun  ne  possédait  200  électeurs;  il  y  avait  même, 
dans  le  comté  de  Bute,  21  électeurs,  dont  i  seul  résidant, 
lequel  so  présentait  et  se  nommait  lui-même.  On  appelait 
ces  circonscriptions  bizarres  des  boinvjs  pourris  ;  elles  ont 
disparu;  mais  il  existe  d'autres  anomalies,  notamment 
en  ce  qui  concerne  la  proportion  entre  le  nombre  des 
représentants  et  le  chiffre  de  la  population  :  tel  comté  n'a 
qu'une  circonscription  électorale  pour  79.000  habitants, 
tel  autre  en  a  une  pour  17.000;  tel  bourg  n'a  qu'une  cir- 
conscription pour  89.000  habitants,  tel  autre  en  a  une  pour 
15.000.  Pour  s'expliquer  un  tel  système,  qui  semble  illo- 
gique, il  faut  songer  qu'il  a  été,  en  partie,  fondé  par  la 
tradition,  si  puissante  en  Angleterre.  On  ne  saurait  don- 
ner ici  une  histoire,  même  très  résumée,  de  la  Chambre 
des  communes,  ce  serait  faire  toute  l'histoire  d'Angle- 
terre. Cette  assemblée,  élue  pour  sept  ans,  est  présidée 
jiar  un  speaker,  qu'elle  choisit  elle-même  parmi  ses 
membres.  Ce  président  jouit  d'une  telle  autorité  mo- 
rale qu'il  n'a  besoin  que  de  se  lever  pour  que  tous  les 
députés  l'écoutent  et  lui  obéissent.  On  accepte  toutes  ses 
décisions  et  on  soutient  en  toute  occasion  son  autorité. 
Il  est  assisté  par  un  clerk,  ou  secrétaire  de  la  Chambre, 
fonctionnaire  nommé  à  vie,  qui  rédige  les  procès-verbaux, 
et  par  un  sergent  d'armes,  exécuteur  des  décisions  de  la 
Chambre,  et  qui  veille  à  la  police  de  la  salle  et  des  tribunes. 

Longtemps,  les  communes  n'ont  c«5nnu  que  deux  grands 
partis  :  les  whigs  et  les  tories,  qui  tour  à  tour  prenaient  le 
pouvoir,  système  qui  assurait  au  gouvernement  une  grande 
stabilité.  Mais  les  groupes  parlementaires  se  sont  multi- 
pliés. On  compte  :  les  conservateurs  (l'anffien  parti  tory); 
les  libéraux  (ancien  parti  whig)  ;  les  Irlandais,  scindés  en 
parnellistes  et  antiparnellistes  ;  les  libéraux  unionistes, 
qui  répudient  l'autonomie  de  l'Irlande;  les  néo-radicaux, 
qui  forment  l'aile  gauche  du  parti  libéral;  le  parti  du  tra- 
vail et  les  socialistes. 

—  BiBLiOGR.  :  Freeman,  le  Développement  de  la  consti- 
tution anglaise  (Paris,  1877);  Thomas  Erskine-May,  a 
Treatise  on  the  law,  privilèges,  proceedings  and  usage  of 
Parliament  (hoDÛres,  1873);  Boutmy,  le  Développement  de 
la  constitution  et  de  la  société  politique  en  Angleterre 
(Paris,  1887);  comte  de  Franqueville,  le  Gouvernement 
et  le  Parlement  britanniques  (Paris,   1887). 

Communes  (bulletin  des).  V.  bulletin 

Comjnune  générale  des  arts,  constituée  en  1793 
par  la  Convention,  qui  avait  supprimé  toutes  les  Acadé- 
mies. On  y  ad- 
mit indistinc- 
tementtousles 
artistes,  et  ce 
fut  sous  son 
nom  que  s'ou- 
vrit l'exposi- 
tion de  l'an  II 
(1793).  Mais, 
pour  de  multi- 
ples raisons, la 
Commune  fut 
abandonnée  et 
il  se  forma  une 


Médaille  commémorative  dp  la  fondation 
de  la  Commune  générale  des  arts. 


Société  populaire  et  républicaine  des  arts,  qui  tint  ses 
séances  au  Louvre,  de  pluviôse  à  prairial  an  II  (février- 
juin  1793);  celle-ci  compta  parmi  ses  membres  beaucoup 
d'artistes  distingués,  entre  autres  les  scupteurs  Chaudet. 
Cartelier  et  Bosio,  les  peintres  Gérard  et  Isabey;  elle 
s'occupa  de  l'interprétation  des  décrets  relatifs  aux  arts, 
de  pétitions  au  comité  de  l'instruction  publique,  de  lectures 
historiques,  etc.,  en  un  mot  de  l'esthétique  nationale. 

COMMUNÉMENT  (ko-mu  —  rad.  comtnnii)  adv.  Généra- 
lement, ordinairement  :  L'orge  plate  se  sème  communément 
((  la  fin  de  mars,  n  De  la  manière  commune,  vulgaire,  selon 
le  cours  ordinaire  des  choses  :  Communément  parlant, 
semblables  entreprises  produisent  semblables  érfiicmcnts. 

—  Anton.  Exceptionnellement,  extraordinairement. 

COMMUNERO  n.  m.  Hist.  espagn.  V.  comunero. 

COMMUNEUX,  EUSE  D.  et  adj.  Hist.  V.  COMMU- 
NARD,   ARDE- 

COMMUNIANT  {ko-mu-ni-an),  ANTE  n.  Personne  qui 
communie,  il  Personne  en  âge  de  communier  :  Paroisse 
qui  compte  beaucoup  de  communiants,  ii  Premier  commu- 
niant, Première  communiante,  Personne  qui  fait  sa  première 
communion. 

Communiante  (la),  tableau  de  Bastien-Lepage  [.Salon 
de  1875],  C'est  une  petite  villageoise  de  douze  ans,  mon- 
trée de  face,  dont  les  mains,  gantées  de  fil,  retiennent  sur 
les  genoux  le  beau  livre  de  messe  de  la  première  commu- 
nion. Cette  candide  et  gauche  figure  de  fillette,  se  déta- 
chant sur  un  fond  laiteux  dans  la  raideur  légère  de  sou 
voile  blanc  empesé,  est  merveilleuse  de  science  et  de  sin- 
cérité. —  Jules  Breton  a  traité  également,  avec  un  grand 
charme,  co  sujet  dans  un  tableau  du  Salon  de  1884  :  les 
Communiantes.  —  Le  musée  de  Lyon  possède  une  très 
délicate  figure  de  Communiante,  par  Saint-Marceaux,  en 
marbre  t)!anc. 

COMMUNICABILITÉ  {ko-mu)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
communicablo,  faculté  ae  se  communiquer  :  La  communi- 
CABiLiTÉ  pénétrante  du  génie  français.  (Lamart.) 

C0MMUNICABLE(A-0  7n»)  adj. Qui  peut  être  communiqué: 
Un  droit  communicable.  il  Qui  peut  être  mis  en  communi- 
cation, avec  qui  on  peut  communiquer  :  Chambres  commu- 
nicables. 

—  Fig.  Expansif,  communicatif  :  Un  état  plus  calme  vous 
rend  communicable  à  ceux  du  dehors.  (J.-L.  do  Balz  )  [Vx.] 

—  Ko  T.  de  dr..  Qui  doit  être  communiqué  au  ministère 
public,  pour  être  examiné  par  lui. 

—  Anton.  Incommunicable. 

COMMUNICANT  (ko-mu,  A'fl?)).  ANTE  [lat.  communicnns; 
do  comjnunicaj-e,  communiquer]  adj .  Qui  communique  :  Vases 

communicants.  V.  VASE. 

—  Anat.  Artères  cojnmunicantes  ou,  substantiv..  Commu- 
nicantes, Nom  donné  à  deux  artères  du  crâne  qui  en  met- 
tent doux  autres  en  communication.il  Coinmunicante  an- 
térieure, Artère  très  courte,  qui  met  en  communication 
les  artères  cérébrales  antérieures,  il  CoJnmunicante  posté- 
rieure ou  de  Willis,  Artère  qui  met  en  communication  la 
carotide  interne  et  la  cérébrale  postérieure. 

COMMUNICANTS  (ko-mu,  kan)  n.   m.  pi.  Ilist.  relig. 
Membre  d'une  secte  d'anabaptistes  du  xvi"  siècle,  qui  pri 
cliiiiciit  la  communauté  dos  temmes  et  dos  enfants.  —  ' 

COMMUNICANT. 


Un 


149 

COMMUNiCATEUR,TRlCE(/vO-ï?iu)a<Jj.  Qui  sert  à  mettre 
CD  commmm-atioii  :  Le  fil  coMMUNicATiiim. 

—  Sub-stautiv.  Co  (|ui  rond  communicalif  :  Le  lit  est  le 
grand  coMMtiNicATEiiB  qui  concilie  les  âmes  en  toute  commu- 
nication f/rave  et  importante.  (Miclielet.) 

COMMUNICATEUR  {kû-mu  —  rad.  comm.uniqu€r)  n.  m, 
Mécan.  A^jparoil  trausmottant  lo  mouvonient. 

—  Physiq.  Nom  donné  à  l'uiie  des  parties  du  télégraphe 
éloctriquo,  qui  se  compose  d'un  cercle  de  laiton  tournant 
librement  autour  d'un  pilier  do  mf^mo  métal. 

—  Encycl.  Mécan,  Les  conwuinicateurs  du  mouvement 
sont  les  organes  qui,  interposés  entre  les  récepteurs  et 
lus  opérateurs,  établissent  la  communication,  les  transfor- 
mations du  mouvement  initial,  transformations  s'opérant 
par  contact,  avec  roulement  ouglissement,  à  l'aide  d'inter- 
médiaires rigides  ou  tloxibles,  au  moyen  de  rouleaux,  do 
roues  dentées,  do  crémaillôres,  do  la  vis  et  de  son  écrou, 
de  bielles,  d'excentriques,  de  balanciers,  de  cordes,  de 
courroies,  etc.  Leur  étudo  constitue  le  plus  important 
chapitre  de  la  cinématique. 

COMMUNICATIF,  IVE  {ko-mu)  adj.  Qui  se  communique, 
se  gague,  se  transmet  naturellement  :  Le  rire  est  communi- 
CATiF.  [i  Kxpansif  :  te  sourd-muet  est  très  commonicatif. 

COMMUNICATION  [ko-mii,  si-on  —  lat.  communicatio;  de 
communicare,  supin  communicatum,  communiquer)  n.  f. 
Action  de  communiquer,  de  transmettre  de  l'un  à  l'autre  ; 
La  coMMDNicATioN  d'u7i  mouvement,  il  Echange,  action  de 
l'aire  participer  :  La  communication  des  idées. 

—  Faculté,  moyen  ou  action  de  se  transporter  ou  de 
transporter  quelque  chose  entre  deux  lieux,  deux  points 
ditférents  ;  d'établir  des  relations  entre  deux  objets  ou  deux 
endroits  ;  Voies  de  commdnication.  Ouvi-ir  des  communica- 
tions entre  deux  Etats,  entre  deux  pièces,  il  Epanchement; 
rapports  :  5e  mettre  en  communication  avec  un  accusé. 

Il  Avis,  renseignement,  confidence  ;  Recevoir,  Donner  une 
communication.  Il  Action  de  remettre  ou  de  montrer  quel- 

Ïie  chose  à  quelqu'un ,  pour  lui  en  donner  connaissance  : 
onner.  Recevoir  des  pièces  en  communication. 

—  Art  milit.  Communications  qm  Lignes  de  communication. 
On  appelle  ainsi  les  voies  diverses  par  lesquelles  une  armée 
se  maintient  reliée  à  sa  base  d'opérations,  et  dont  elle  se 
sert  pour  amener  à  elle  le  personnel  et  le  matériel  dont 
elle  a  besoin,  ainsi  que  pour  évacuer  ses  blessés,  malades, 
prisonniers  faits  à  1  ennemi,  matériel  devenu  inutile,  etc.  ; 

•    Couper  les  communications  de  l'ennemi. 

—  Ch.de  f.  Communication  des  wagons  d'un  train  en 
marche  avec  le  chef  de  train  et  le  mécanicien.  {En  cas 
d'accident  ou  pour  une  cause  grave,  les  voyageurs  peu- 
vent, de  leurs  compartiments  respectifs,  prévenir  le  chef 
de  train  et  le  mécanicien.  Il  suffit  de  faire  fonctionner  un 
signal,  en  tirant  sur  un  bouton  ou  une  poignée  placée  dans 
chaque  compartiment.) 

—  Dr.  Communication  d'instance.  Communication  faite 
par  le  rapporteur  sur  la  demande  d'une  partie,  il  Comjnimi- 
cation  de  pièces.  Acte  par  lequel  on  soumet  à  certaines  per- 
sonnes, sur  leur  demande,  des  pièces  qu'elles  ont  intérêt 
à  connaître. 

—  Electr.  Transmission  de  l'électricité  par  contact  d'un 
point  à  un  autre.  !i  Communication  à  manchons.  Système  dû 
à  Baron  pour  raccorder  doux  fils  aériens.  (11  se  compose 
d'un  manchon  aplati  et  évidé  sur  une  rainure,  suivant  deux 
génératrices  parallèles.)  il  Communication  directe.  Trans- 
mission échangée  entre  deux  bureaux  télégraphiques  à 
travers  un  troisième  dans  lequel  on  a  relié  directement  les 
deux  stations  extrêmes,  en  mettant  tous  les  appareils  hors 
du  circuit  au  moyen  du  commutateur,  li  Communication 
pneumatique.  Tuyaux  hermétiquement  fermés  où  la  force 
motrice  est  empruntée  à  une  différence  de  pression  de  l'air 
aux  deux  extrémités,  et  dans  lesquels  s'effectue  la  trans- 
mission des  boîtes  contenant  des  dépêches,  il  Mettre  en 
communication  avec....  Etablir  une  communication  conduc- 
trice   entre    deux   points,  il  Cofnmunication    téléphonique. 

V.  TËLBPHONE. 

—  Fortif.  Communications,  Terme  générique  par  lequel 
on  désigne  les  travaux  que  l'on  exécute  pour  mettre  en 
rapport  les  divers  ouvra!ges  d'une  position  fortifiée. 

—  Mar.  Communication  avec  la  terre,  avec  ta  rade,  Ser- 
vice de  va-et-vient,  par  embarcations,  des  navires  avec  la 
terre  ou  entre  eux. 

—  Mécan.  Mettre  les  chaudières  en  communication,  Les 
faire  communiquer  quand  la  pression  est  la  mémo. 

—  Hliétor.  Figure  par  laquelle  l'orateur  feiutde  consulter 
son  adversaire  ou  les  juges,  pour  les  mettre  en  demeure 
de  répondre  à  unetiueslion  embarrassante,  pour  jirovouuer 
uno  réponse  favorable  à  sa  thèse.  En  voici  dos  exemples  : 
(Jue  devait  faire  l'accusé,  je  vous  le  demande  ?...  Dois-je 
pousser  plus  loin  cette  artjumentation  ?...  Ne  vous  trouvez- 
mu8  pas  suffisamment  éclairés  ?  il  Figure  qui  consiste  dans 
l'emploi  d'un  terme  dont  lo  sens  général  se  trouve  restreint 
à  un  objet  particulier;  c'est  ainsi  que,  souvent,  l'avocat  s'as- 
socie â.  son  client  etso  nomme  avec  lui:  On  ttovs  accuse  de... 

—  Encycl.  Dr.  (proc.  civ.).  Communication  de  pièces. 
Chaque  partie  doit  à,  son  adversaire  la  communication  des 
I>iôcos  et  titres  dont  elle  entend  se  servir  contre  lui,  et  ces 
pièces,  une  fois  produites,  ne  peuvent  plus  être  retirées  du 
ilébat.  En  principe,  on  ne  doit  communiquer  que  les  pièces 
employées  ;  cependant,  certaines  décisions  judiciaires  ont 
mémo  ordonné  la  communication  do  pièces  m  signiliées 
ni  employées.  Dans  certains  cas,  on  peut  exiger  la  coTuniii- 
iiication  des  livres  do  commerce.  Eu  principe,  encore,  ou 
no  peut  pas  obtenir  communication  de  pièces  appartenant 
à  un  tiers,  surtout  lorsiiu'il  .s'agit  «le  h-ttres  missives  ou 
de  pièces  conlidontioUos  appartenant  à  une  administration. 

La  communication  do  nièces  peut  être  domaiidéo  on  tout 
étal  do  cause,  et  ce,  dit  1  article  188  du  Code  de  procédure, 
dans  les  trois  jours  du  moment  où  les  pièces  ont  été  em- 
ployées ou  signifiées  ;  ce  délai  peut,  du  reste,  être  prorogé. 

Iiille  est  demandée  par  un  simple  acte  d'avoué  à  avoué. 
Elle  se  fait  au  grotfo,  ou  sur  récépissé,  entre  avoués. 

Entro  avocats,  la  communication  do  pièces  se  fait  sans 
sommation  et  sans  récépissé. 

Le  Code  do  procédure  n'a,  du  reste,  jamais  interdit  aux 
parties  de  fairo  usage  de  pièces  non  commnni(iuées,  et 
une  partie  ne  peut  se  plaindre  do  so  voir  opposer  une 
pièce  qu'elle  n'a  pu  examiner.  Elle  n'avait  (|u'ù  la  réclamer. 

—  Art  milit.  L'utilisation  des  communications  doit  être 
réglée  avec  le  plus  grand  soin.  Elle  est  confiée  au  person- 
nel d'un  service  spécial  dil,  des  étapes,  qui  est,  en  même 
temps,  chargé  d'assurer  la  ganle  do  ces  communications, 
c'est-A-dire  leur  défense  contre  les  entreprises  do  reiincmi 
pour  les  couper  ou  les  détruire. 


COMMUNICATEUR  —  COMMUNIQUÉ 


Outre  ces  communications,  les  armées  ont  aujourd'hui 
les  lignes  télégraphiques  et  téléphoniques,  qui  sont  posées 
par  les  troupes  elles-mêmes,  au  fur  et  à  mesure  de  leur 
marche  en  avant,  sans  préjudice  de  l'occupation  des  lignes 
qu'on  rencontre  dans  lo  pays  occupé. 

—  Fortif.  Dans  l'organisation  des  forteresses  et  la  pré- 
paration de  leur  défense,  on  a  également  à  se  préoccuper 
des  communications  :  entro  une  place  et  le  reste  du  pays, 
entre  cette  place  et  ses  ouvrages  extérieurs,  enfin,  à  1  inté- 
rieur de  la  place  elle-même,  afin  d'assurer  aux  mouve- 
ments de  troupes  que  comporte  la  défense  le  plus  de  faci- 
lité et  le  plus  de  sécurité  possible. 

COMMUNICATIVEMENT  [ko-mu]  adv.  D'une  façon  com- 
municative  ;  h'tre  communicativemiînt  rieiir. 

COMMUNICATOIRE  {ko-mu,  to-ar  —  du  lat.  communi- 
catus,  communiqué)  adj.  Susceptible  d'être  communiqué  : 
Partie  communicatoire  d'une  affaire.  (Peu  usité.) 

COMMUNIÉ,  ÉE  {ko-mu)  n.  Personne  qui  a  reçu  la  com- 
munion. 

COMMUNIER  {ko-mu  —  du  lat.  communicare,  communi- 
quer. [Se  conjugue  avec  avoir.]  Prend  deux  i  de  suite  aux 
deux  prem.  pers.  du  plur.  de  l'imp.  de  l'indic.  et  du  prés,  du 
subj.  :  Nous  continun'iions.  Que  vous  coinmuniiez)  v.  n.  Rece- 
voir le  sacrement  de  l'eucharistie. 

—  Fig.  Etre  en  rapport,  en  communauté  intellectuelle 
et  morale  :  Tous  les  êtres  communient  par  la  douleur. 

—  v.a.  :  Communier  çK^/^u'im,  Lui  donner  la  communion. 
Se  communier,  v.  pr.  Se  donner  la  commMn'ioïi:  Le  prêtre 

qui  dit  la  messe  se  communie. 

COMMUNIER  {ko-7nu-ni-é)  n.  m.  Personne  qui  comptait 
parmi  les  bourgeois  d'une  commune.  (Mais  on  désigna  plus 
particulièrement  sous  ce  nom  les  hommes  qui  formaient 
les  milices  communales.)  il  Auj.,  en  style  de  palais,  Pro- 
priétaire en  commun. 

COMMUNION  {ko-mu  —  lat.  communio;de  comyyucnis, 
commun)  n.  f.  Profession  des  dogmes  admis  dans  une 
Eglise  :  ^'e  séparer  de  la  communion  de  l'Eglise  catholique. 
Il  Eglise  considérée  au  point  de  vue  des  dogmes  qu'elle 
professe  :  Les  ariens  voulaient  un  homme  de  leur  secte,  les 
catholiques  en  voulaient  un  de  leur  communion.  (Fléch.) 

—  Par  ext.  Relations,  rapports,  communauté,  partici- 
pation :  La  création  est  une  iijtrneuse  communion.  (Lamenn.) 

—  Dr.  anc.  Partie  de  la  dot  qui  entrait  dans  la  commu- 
nauté. Il  Communion  des  biens.  Se  disait  autref.  pour  Com- 
munauté des  biens,  n  Communion  entre  mainmor tables.  So- 
ciété en  communauté  qui  existait,  sous  des  formes  et  des 
conditions  particulières,  entre  mainmortables. 

—  Dr.  canon.  Communion  laïque.  Condition  particulière 
des  laïques  et  des  clercs  qui  ont  abandonné  leur  état  eu  qui 
ont  été  interdits,  ti  Lettres  de  communion.  V.  partie  encycl. 

—  Liturg.  Partie  de  la  messe  où  le  prêtre  reçoit  et  admi- 
nistre la  communion  :  De  l'évangile  à  la  communion,  il  An- 
tienne que  l'on  chante  au  moment  de  la  communion. 

—  Théol.  Réception  du  sacrement  de  l'eucharistie  :  La 
première  communion.  La  communion  pascale,  il  Le  sacre- 
ment môme  de  l'eucharistie,  n  Communion  ecclésiastique, 
(V.  partie  encycl.)  —  Communion  laïque,  Communion  sous 
la  seule  espèce  du  pain.  (  Peu  usités.  )  n  Coîm/iunion  des 
fidèles,  Réunion  des  chrétiens  catholiques  qui  reconnais- 
sent l'autorité  du  pape,  n  Cojnmunion  des  saints.  Rapports 
entre  les  fidèles  qui  sont  sur  la  terre,  ceux  qui  souffrent 
dans  le  purgatoire  et  ceux  qui  triomphent  dans  le  ciel; 
communauté  de  biens  spirituels,  échange  de  mérites  et  de 
grâces  entre  eux.  il  Comrnunion  des  natu}-es,  Union  des  deux 
natures  dans  la  personne  de  Jésus-Christ. 

—  Encycl.  Tnéol.  Convnunîon  eucharistique.  La  com- 
munion est,  selon  la  doctrine  de  l'Eglise,  l'acte  par  lequel 
les  chrétiens  reçoivent  le  corps  et  le  sang  de  Jésus-Christ 
dans  le  sacrement  de  l'eucharistie.  Le  prêtre  se  donne  à 
lui-même  la  communion  en  célébrant  la  messe  ;  il  descend 
ensuite  do  l'autel  pour  la  donner  aux  fidèles  en  disant  ù 
chacun  d'eux,  en  latin  :  «  Que  lo  corps  do  Notre-Soigneur 
Jésus-Christ  garde  ton  âme  pour  la  vie  éternelle.  »  Le 
prêtre  communie  sous  les  deux  espèces  ;  le  fidèle  n'est  plus 
admis  à  participer  au  calice;  il  reçoit  uno  hostie,  [letit 
disque  blanc  de  pain  sans  levain,  que  lo  prêtre  consacre 
pendant  la  messe.  Les  clercs  peuvent  communier  age- 
nouillés sur  les  marches  de  l'autel  ;  les  simples  fidèles  doi- 
vent rester  contre  la  balustrade  qui  porte  le  nom  do  table 
de  communion,  où  ils  s'agenouillent  on  tenant  étendu  sur 
leurs  mains  le  linge  bénit  (ju'on  appelle  nappe  de  commu- 
nion. —  Par  respect  pour  le  sacrement,  l'Eglise  impose  au 
fidèle  qui  communie,  sauf  s'il  communie  en  viatique,  un 
jeune  très  rigoureux,  qui  s'appelle  le  jeûne  eucharistique, 
et  qui  consiste  à  n'avoir  i>ris,  depuis  minuit  du  jour  iirôcé- 
dent,  ni  une  parcelle  do  nourriture,  ni  une  goutte  do  li- 
quide. La  communion  peut  être  donnée  on  dehors  do  la 
messe  :  le  prêtre  nui  l'administre  doit  toujours  être  assisté 
d'un  servant  qui  récite  le  Confiteor  au  nom  du  communiant. 
Les  malades  et  les  infirmes  communient  dans  leur  maison 
et  même  dans  leur  lit.  Le  prêtre  leur  porte  la  communion 
soit  sans  manifestations  extérieures,  comme  à  Paris,  soit 
précédé  d'un  servant  tenant  un  cierge  allumé  et  agitant 
uno  sonnette,  comme  cela  a  lieu  dans  les  endroits  où  l'an- 
cienne liturgie  est  observée.  La  communion  doit  être  reçue 
en  état  do  grâce  :  c'est  pourquoi  elle  est  ordinairement 
précédée  de  la  confession  et  de  la  réception  do  l'absolution. 
Elle  augmente  la  ^râco  sanctifiante  chez  ceux  qui  la  re- 
çoivent avec  les  dispositions  reuuises.  affaiblit  jjn  eux  les 
passions  et  leur  est  uu  gage  do  la  résurrection  glorieuse. 
On  appelle  communion  fcn-enle  celle  (|ui  est  accompagnée 
d'une  préparation  convenable  et  qui  jiroduit  dans  les  âmes 
les  heureux  effets  du  sacrement  ;  la  communion  tiède  pro- 
duit peu  ou  point  do  fruits:  elle  suppose  une  préparation 
très  insuffisante,  mais  non,  pourtant,  comme  la  communion 
sacrilège,  la  présence  dans  l'âme  d'un  péché  mortel  dont 
on  n'a  pas  obtenu  le  pardon. 

La.  communion  peut  être  donnée  à  quiconque  a  atteint 
l'âge  do  discernement,  c'est-à-diro  de  raison.  Cependant, 
les  pasteurs  ont  lo  droit  do  la  retarder  pendant  quehjues 
années,  afin  d'avoir  lo  temps  d'instruire  convonanlomont 
les  enfants.  En  France,  d'après  un  usage  déjà  ancien,  la 
première  communion  est  précédée  dos  instructions  don- 
nées dans  les  catéchismes  et  entourée  d'une  grande  so- 
lennité :  elle  est  conmie  l'initiation  â  la  vie  chrétienne 
et  so  fait  ordinairement  entre  dix  et  douze  ans.  Le  (jua- 
triènio  ('oiicile  de  Latrnn,  en  1210,  a  imposé  comme  un 
devoir  rigoureux  aux  Ihlèles  de  l'un  ut  do  l'autre  sexe  la 
communion  pascale,  punissant  ceux  qui  y    manqueraient 


de  l'excommunication  et  do  la  privation  de  la  sépulture 
ecclésiastique.  Tout  chrétien  est  encore  tenu  de  commu- 
nier en  cas  de  maladie  grave  ;  mais  l'Eglise  favorise  et 
encourage  vivement  l'usage,  qui  se  répand  de  plus  en  plus 
parmi  les  personnes  pieuses, de  communier  aux  principales 
fêtes  religieuses  de  1  année,  souvent  mémo  tous  les  mois, 
et  mémo  beaucoup  plus  fréquemment. 

—  Hist.  La  cotnmunion  est  aussi  ancienne  que  l'Eglise. 
Elle  avait  lieu,  primitivement,  ù  la  fin  d'un  repas  religieux 
rappelant  la  Cône.  (V.  agape.)  Les  fidèles  recevaient  le  pain 
consacré  dans  leurs  mains  et  le  portaient  eux-mêmes  à 
leurs  lèvres;  le  vin  consacré  leur  était  donné  au  moyen 
d'une  sorte  de  petite  cuiller  ou  d'un  clialumeau  ;  parfois, 
aussi,  ils  recevaient  un  fragment  de  pain  trempé  dans  le 
calice.  L'usage  permettait  aux  simples  fidèles  d'emporter 
chez  eu.x  des  parties  de  pain  consacré  et  de  se  communier 
eux-mêmes,  en  cas  de  persécution  ou  de  maladie.  Les 
petits  enfants  qui  avaient  été  baptisés  étaient,  à  cause  de 
leur  innocence,  admis  à  consommer  les  parcelles  qui  res- 
taient; souvent  même  on  humectait  leurs  lèvres  avec  le 
vin  consacré  du  calice.  Les  Latins  paraissent  avoir  de  très 
bonne  heure  adopté  l'usage  du  pain  azyme,  c'est-à-dire 
sans  levain.  Les  Grecs,  au  contraire,  se  sont  toujours 
servis  et  se  servent  encore  de  pain  levé.  Ils  ont  aussi  con- 
servé l'habitude  d'admettre  les  fidèles  à  la  communion 
sous  les  deux  espèces .  L'Eglise  romaine ,  depuis  le 
XIII*  siècle,  par  une  mesure  disciplinaire  destinée  à  évi- 
ter des  abus,  réserve  le  calice  au  célébrant,  et  ne  donne 
la  communion  aux  fidèles  que  sous  l'espèce  du  pain.  Les 
conciles  de  Constance  et  de  Trente  maintinrent  le  retrait 
du  calice  :  le  premier  contre  la  réclamation  des  hussites, 
le  second  contre  celle  des  protestants.  Clément  V  avait 
concédé  aux  rois  de  France  le  privilège  do  communier  sous 
l'espèce  du  vin,  le  jour  de  leur  sacre.  Charles  X  usa  de  cette 
autorisation. 

—  Communion  des  protestants.  Les  protestants,  en  reje- 
tant la  messe,  ont  conservé  la  communion  sous  le  nom  de 

sainte  cène  ".  Ils  reçoivent  le  pain  et  le  vin  de  la  main 
du  ministre.  Cette  cérémonie,  chez  les  calvinistes,  est 
précédée  d'une  simple  allocution  et  d'un  chant  religieux. 
Chez  les  luthériens,  elle  est  accompagnée  de  prières  plus 
étendues.  Les  anglicans  qui  observent  les  rites  du  Common 
prayer  book,  récitent  en  langue  anglaise  la  préface  et  le 
canon  empruntés  à  la  liturgie  catholique. 

—  Communioii  ecclésiastique.  On  appelait  ainsi,  autrefois, 
la  communauté  de  foi  et  de  sentiments  qui  doivent  unir 
entre  eux  tous  les  membres  de  l'Eglise.  Les  évêques,  et 
surtout  le  pape,  menaçaient  de  retrancher  de  leur  commu- 
nion ceux  dont  ils  suspectaient  l'orthodoxie  ou  la  conduite. 
Les  clercs  qui  voyageaient  hors  de  leur  Eglise  devaient 
être  munis  de  lettres  de  communion,  signées  de  leur  évêque, 
et  rendant  témoignage  de  leur  foi  et  de  leurs  mœurs. 

—  Communion  des  natures.  C'est  le  nom  que  donne  la 
théologie  à  l'union  mystérieuse  de  la  nature  divine  et  de 
la  nature  humaine,  dans  la  personne  du  Verbe  fait  chair. 
Voici  en  quels  termes  la  décrit  le  concile  de  Chalcédoine 
(451)  :  n  Les  deux  natures  ne  sont  pas  mêlées,  ne  sont  pas 
changées, et  cependant, elles  sont  indivises,  inséparables; 
la  différence  ne  cesse  en  aucune  façon  par  l'union,  mais 
les  deux  natures,  dans  la  plénitude  de  leur  propriété, 
constituent  une  personne  unique,  le  Seigneur  Jésus-Christ, 
vrai  Dieu,...  vrai  homme...  Il  est  engendré  du  Père,  avant 
le  monde,  selon  sa  divinité;  en  co  monde,  pour  nous,  pour 
notre  salut,  du  sein  de  la  vierge  Marie,  la  mère  de  Dieu, 
suivant  son  humanité.  » 

—  Co7nmu7iion  des  saints.  Selon  la  doctrine  catholique, 
tous  les  biens  spirituels  de  l'Eglise  sont  communs  à  tous  ses 
membres,  qui  forment  un  grand  corps  mystique  dont 
Jésus-Christ  est  la  tête,  et  en  qui  lo  Saint-Esprit  entretient 
la  vie.  Ces  biens  spirituels  sont  les  mérites  de  Jésus-Christ 
et  des  saints,  les  prières  et  les  bonnes  œuvres  des  fidèles. 
Une  solidarité  étroite  unit  entre  eux  les  chrétiens  vivant 
véritablement  de  la  vie  chrétienne,  c'est-â-dire  en  état  de 
grâce  :  au  ciel,  ils  composent  l'Eglise  triomphante  ;  au  pur- 
gatoire, ils  forment  1  Eglise  souffrante  ;  sur  la  terre,  ils 
sont  l'Eglise  militante.  Un  commerce  sacré  de  prières  et 
lo  reiailTissemont  des  mérites  de  tous  sur  chacun,  tels 
sont  les  effets  de  la  communion  des  saints.  L'article  »>  Je 
crois  la  communion  dos  saints  »  parait  avoir  été  inséré 
dans  lo  symbole,  à  la  fin  du  v*  siècle. 

—  UiDLioGR.  :  le  Père  Dalgairns,  la  Sainte  Communion, 
considérée  au  point  de  vue  philosuphique,  théologique  et  pra- 
tique, trad.  do  l'anglais  par  L.  Godard  (Paris,  1863). 

Communion  de  saint  Jérôme  (la).  V.  Jkrômk. 

Communion  de  saint  François  (la).  V.  Fkançois. 

Communion  des  apôtres  (la),  chef-d'œuvre  do  Ri- 
bera,  dans  l'église  do  San-Mariino,  à  Naples.  Au  milieu 
de  la  composition,  Jésus-Christ  tient  à  la  main  une  hostie, 
qu'il  s'apprête  â  administrer  à  saint  Luc,  prosterné  devant 
lui.  Deux  apétres,  saint  Jean  et  saint  Pierre,  ont  déjà  com- 
munié :  le  premier,  agenouillé  et  la  tête  appuyée  sur  sa 
main,  semble  absorbe  dans  sa  contemplation;  le  second, 
à  genoux  aussi,  baisse  son  front  jusqu'à  terre.  Les  autres 
apétros.  placés  derrière  saint  Luc,  regardent  la  cérémo- 
nie ;  deux  sont  â  genoux  ;  d'autres  sont  debout  ou  inclinés. 
Cette  très  belle  toile  a  beaucoup  soutrert. 

COMMUNIQUÉ  {ko-mu,  ké)  n.  m.  Avis  ou  renseignement 
officiellement  transrais.  (Se  disait  particuhèrement,  sous 
l'Empire,  du  décret  du  17  févr.  1852  sur  la  presse,  des  notes 
adressées  aux  journaux  par  le  gouvernement,  avec  ordre 
de  les  insérer)  :  On  tuait  un  journal  avec  des  coMMiNignks. 

—  Encycl.  Les  différentes  lois  sur  la  presse  ont  tou- 
jours consacré  un  droit  de  réponse  pour  l'administration, 
comme  pour  les  particuliers.  Mais  limiiortanco  do  ce 
droit  do  l'administration  a  varié  suivant  les  régimes.  La 
loi  do  18iy  (art.  8)  obligeait  les  géranus  dos  journaux  à  in- 
sérer les  n  publications  officielles  «  â  eux  adressées  «  par 
lo  gouvernement  ».  Les  lois  de  1835  et  do  I81i>  ajoutèrent 
aux  n  documents  officiels  les  relations  authentiques  el 
rectifications  »  adressées  aux  gérants  «  par  tous  déposi- 
taires de  l'autorité  publique,  et  toute  autre  insertion  ré- 
clamée par  le  gouvernement  par  l'intermédiairo  des  pré- 
fets». Lo  décret  de  1852  ajouta  â  son  tour  les  «  réponses  . 
de  ces  dépositaires,  en  édictant  des  pénalités  fort  lourdes, 
qui  allaient  jusqu'à  la  suspension  administrative  du  journal 
pendant  quinze  jours,  on  cas  de  refus  d'insertion.  Ce  fut, 
ù  proprement  parler,  lo  régime  du  communiqué,  dont  l'appli- 
cation abusive  fut  réglomonléo  par  les  circulaires  du  mi- 
nistre de  l'intérieur  dt-s  22  septembre  t8ti.%  et  ;i  juin  1808. 
La  loi  du  2it  juillet  1881  y  mit  Ihi  eu  limitant  l'interven- 
tion administrative  aux  seules  rectifications.  "  liO  gérant, 


COMMUNIQUER   —   COMORES 

dit  son  article  12,  est  tenu  d'insérer  gratuitement,  en  tôte 
du  plus  prochain  numéro  du  journal  ou  écrit  périodique, 
toutes  les  rectifications  qui  lui  seront  adressées  par  un 
dépositaire  de  Tautorité  publique,  au  sujet  des  actes  de  sa 
fonction  qui  auront  été  inexactement  rapportés...",  sous 
peine  d'une  amende  de  100  à  l.OOO  francs.  C'est  le  droit  de 
réponse,  sur  l'étendue  duquel  la  jurisprudence  n'est  pas 
encore  fixée. 

COMMUNIQUER  {ko-mu,  ké  —  lat-  communicare  ;  de  com- 
munts,  commun)  v.  a.  Rendre  commun,  faire  partager, 
transmettre  :  L'aimant  communiqué  au  fer  la  vertu  magné- 
tique. CoMMTJNiQUER  ««6  maladie,  it  Donner,  faire  part  de  : 
Communiquer  ses  idées,  ses  habitudes  à  quelqu'un,  ii  Faire 
connaître  par  une  communication  :  Communiquer  des 
pièces, 

—  V.  n.  Etre  en  communication  :  Chambres  qui  commu- 
niquent. [I  Etre  relié  par  des  moyens  de  communication  : 
Pays  qui  communiquent,  il  Etre  en  relation,  en  rapport  : 
Communiquer  par  le  téléphone. 

—  Délibérer  :  Prendre  un  parti  après  en  avoir  commu- 
niqué arec  un  conseil. 

—  Mar.  Correspondre  par  signaux  ou  opérer  un  va-et- 
vient  avec  la  terre  :  Les  navires  e?i  quarantaine  ne  peuvent 

COMMUNIQUER. 

—  Mécan.  Transmettre  à  un  organe  important  d'une 
machine  le  mouvement  que  possède  déjà  un  autre  organe 
de  cette  même  machine  :  Le  piston  à  vapeur  communiquk 
son  mouvement  à  la  bielle  reliée  à  l'extrémité  de  sa  tige. 

Se  communiquerg  v.  pr.  Etre  communiqué,  se  trans- 
mettre :  On  appelle  contagieuses  les  maladies  qui  se  commu- 
niquent. 11  Communiquer  l'un  à  l'autre  :  Ambassadeurs  qui 
SE  SONT  COMMUNIQUÉ  Icurs  pouvoîrs.  Il  Se  mettre  en  rapport 
avec  les  autres,  se  rendre  accessible;  s'ouvrir,  s'épancber  : 
Que  le  roi  fuie  le  tumulte  et  se  communique /jch.  (Montesq.) 
Il  Etre  en  communication  :  Chambres  gui  se  communiquent 
par  un  corridor,  ii  Etre  en  relation,  en  rapport  :  Plus  les 
peuples  se  communiquent,  plus  ils  changent  aisément  de 
manières.  (Montesq.)  [Peu  usité-] 

COMMUNIQUE0R  {ko-mu,  keur')  n.  m.  Celui  qui  rédige, 
qui  envoie  des  communiqués  :  Communiqueur  ministériel. 

COMMUNISME  [ko-mu-nissm'  —  du  lat.  communis,  com- 
mun) n.  m.  Théorie  sociale  qui  se  proposait  d'assurer  le 
bonheur  du  genre  humain  par  légale  répartition  des  biens 
et  des  maux  :  Plus  la  vie  est  précaire,  dépendante,  plus  elle 
incline  à  l'uni foirmi té,  au  commcnismi:.  (E.  Pelletan.) 

—  Encycl.  'Tandis  que  l'idéal  du  collectivisme  (v.  ce  mot) 
se  borne  à  poursuivre  la  mise  en  commun  des  moyens  de 
production  (mines,  domaines  agricoles,  usines,  etc.)  en 
donnant  à  l'intérêt  de  chacun  un  sons  d'intérêt  général,  le 
communisme  voudrait  étendre  ce  principe  aux  objets  môme 
de  consommation  (vêtements,  meubles,  aliments,  etc.). 
Ainsi,  du  premier  pas,  apparaît  son  caractère  utopique. 
Aussi  bien  ne  compte-t-îl  plus  que  de  rares  adhérents,  et 
il  ne  saurait  avoir  désormais  qu'un  intérêt  historique  pu- 
rement rétrospectif. 

Quant  à  sa  doctrine,  la  République  de  Platon  dans  l'au- 
liquité,  l'Utopie  de  Thomas  Morus  à  l'aurore  des  temps 
modernes,  la  résument  tout  entière.  Mais  la  première  com- 
mence par  proclamer  la  nécessité  de  l'esclavage,  admis 
déjà  et  maintenu  par  Lycurgue  comme  base  de  sa  répu- 
blique aristocratique,  et  l'autre  y  conduit  fatalement.  En 
conséquence,  toujours,  dans  ses  applications  comme  dans 
sa  théljrie,  le  communisme  se  heurte  à  des  contradic- 
tions irréductibles,  inhérentes  tant  à  la  nature  des  choses 
qu'à  celle  de  l'humanité.  D'ailleurs,  c'est  seulement  en 
Orient,  dès  avant  Lycurgue  et  Platon,  et  sous  sa  forme 
ihéocralique,  le  céûobîtisme,  qu'il  semble  avoir  donné 
quelques  résultats.  Mais  le  cénooitisme  était  fondé  sur  lo 
célibat,  lequel  ne  saurait  être,  évidemment,  d'un  usage 
général  dans  une  société  qui  veut  vivre. 

Si,  ensuite,  sans  parler  des  premières  communautés 
chrétiennes,  dont  le  caractère  communiste  a  été  contesté, 
nous  passons  à  la  Réforme,  nous  constatons  que  les  essais 
tentés  par  elle  furent  loin  d'être  heureux  :  les  anabaptistes 
se  virent  traqués  comme  des  bêtes  fauves,  et  les  Frères 
moraves,  qui  avaient  inauguré  en  Bohême  une  petite  répu- 
blique de  cultivateurs  communistes,  ne  résistèrent  pas  aux 
dissensions  qui  s'élevèrent  parmi  eux. 

Cependant,  Campanella  dans  la  Cité  du  soleil,  Harrington 
dans  VOceana,  Jean  Bodin  dans  sa  République,  procèdent 
encore  de  l'idée  platonicienne.  Après  eux,  mÔme,  Meslier, 
dom  Deschamps,  Morelly,  Mably,  Brissot  de  Warville,  qui 
les  résume  tous,  sont  égalementcommunistes.  Babeuf  lest 
encore.  Mais  un  idéal  nouveau  commence  à  prévaloir  ; 
■  A  chacun  suivant  ses  besoins  » ,  disait-on  au  xviii*  siècle  ; 
et  ce  sera  la  devise  de  Fourier  et  de  ses  disciples,  qu'à  son 
tour  adoptera  Louis  Blanc.  Avec  Saint-Simon,  la  concep- 
tion opposée  va  trouver  sa  formule  :  «  A  chacun  suivant  sa 
capacité,  à  chaque  capacité  suivant  ses  œuvres.  »  A  partir 
de  ce  moment,  c'en  est  fait  du  communisme. 

COMMUNISTE  {ko-mu-nisst')  adj.  Polit.  Relatif  au  com- 
munisme ou  aux  communistes  :  Sectes  communistes. 

—  n.  Partisan  du  communisme. 

~  Dr.  Copropriétaire,  copossesscur  d'un  bien  indivis  : 
Chafjue  COMMUNISTE  peut  aliéner  sa  part  sans  le  consente- 
ment des  autres. 

COMMUNITÉ  (kû-mu)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  commun  à 
plusieurs  :  Le  nombre  des  propriétés  qui  sont  communes 
aux  animait!  et  aux  végétaux  est  si  grand,  que  l'on  conclu- 
rait de  cette  communité  qu'ils  sont  formés  sur  un  plan  ana- 
logue. (Legoarant.} 

COMMUTABLE  adj.  Syn.  de  commuable.  (Peu  usité.) 

—  Anton.  Incommutable. 

COMMUTATEUR  (du  lat.  commutare,  supin  commuta- 
tum,  écliangerj  n.  m.  Physiq.  Pièce  qui  sert  à  renverser 
la  direction  des  courants,  dans  l'appareil  à.  induction  de 
Kuhmkorff. 

—  Télégr.  et  téléph.  Appareil  spécial,  servant  à  établir 
ou  à  supprimer  la  communication  entre  deux  points  d'un 
circuit  électrique,  ii  Commutateur  conjoncleur.  Appareil 
destiné  à  fermer  un  circuit  électrique  entre  deux  points. 

Il  Commutateur  disjoncteur,  Appareil  servant  à  rompre  un 
circuit,  il  Commutateur  pcrmutateur.  Appareil  remplissant 
les  rôles  du  conjonctour  et  du  di.sjoncteur,  dans  diirércntcs 
directions,  il  Commutateur  inverseur.  Appareil  renversant 
lo  sens  des  communications.  Il  Commutateur  à  bascule.  Ap- 
pareil dans  lequel  les  contacts  sont  produits  par  un  jeu  de 
bascule,  n  Commutateur  à  chet;ilk-8.  Appareil  dans  lequel 
dos  chevilles  cooiquos  éiablisscat  les   communications. 


(Ces  chevilles  s'enfoncent  dans  des  trous  forés  dans  deux 
plaques  de  cuivre  séparées  entre  elles  par  un  isolant  et 
superposées  l'une  à  l'autre.  La  cheville  les  réunit.)  il  Corn- 
mutateur  rhéotrope.  Inverseur  spécial  de  courant  élec- 
trique. Il  Commutateur  gyrothrope,  Nom  donné  au  commu- 
tateur inverseur  d'Ampère,  composé  d'une  bascule  que  l'on 
peut  plonger  alternativement  dans  quatre  petits  godets 
reliés  entre  eux  et  aussi  avec  la  pile,  n  Commutateur pachg- 
thrope.  Appareil  dû  à  Stœhrer,  permettant  d'inverser  les 
communications  d'une  pile  et  de  les  disposer  suivant  toutes 
les  combinaisons  que  l'on  peut  imaginer,  ii  Commutateur  à 
ressort,  Appareil  dans  lequel  les  contacts  sont  maintenus 
dans  les  deux  positions  extrêmes  au  moyen  d'un  ressort. 

Il  Commutateur  à  manette.  Appareil  constitué  par  une  ma- 
nette pivotant  autour  d'un  axe  vertical  et  pouvant  se  pla- 
cer alternativement  sur  chacun  des  plots  qui  établissent  le 
contact  en  complétant  le  circuit,  il  Commutateur  à  plaques. 
Appareil  dans  lequel  des  plaques  établissent  les  contacts. 

Il  Commutateur  à  glissement.  Appareil  dans  lequel  un  mou- 
vement de  glissement  établit  les  contacts,  ii  Commutateur 
à  pédale.  Appareil  dans  lequel  des  pédales  que  l'on  fait 
manœuvrer  avec  les  pieds  établissent  les  contacts,  il  Com- 
mutateur à  cylindre.  Appareil  dans  lequel  les  contacts 
s'obtiennent  par  la  révolution  d'un  cylindre  autour  de  son 
axe.  (Ce  cyUndre  est  divisé,  dans  le  sens  de  l'axe  autour 
duquel  il  tourne,  en  bandes  alternativement  conductrices 
et  isolantes.)  il  Commutateur  des  pôles  d'une  pile.  Appareil 
au  mo\'en  duquel  il  est  possible  d'inverser  le  courant. 

—  Encycl.  Télégr.  et  téléph.  Dans  les  expériences 
d'électro-dynamique,  le  physicien  a  souvent  besoin  de 
clianger  le  sens  d'un  courant  d'électricité,  et,  dans  les 
bureaux  télégraphiques,  l'employé  chargé  de  la  correspon- 


dance doit  quelquefois  dêtouruer  le  courant  de  sa  direc- 
tion, pour  lui  faire  traverser  telle  ou  telle  pièce  du  bureau 
ou  d'un  bureau  voisin,  ou  même  pour  le  lancer  sur  une 
autre  ligne.  On  emploie  pour  cet  objet  des  appareils  appe- 
lés connnutatcuis,  dont  l'invention  est  due  à  Ampère.  Dé- 
crivons doux  de  ces  appareils.  O  {fig.  i)  est  un  cylindre 
eu  bois,  substance  peu  conductrice,  garni  de  deux  lames 
métalliques  qui  ne  se  touchent  pas.  Autour  du  cylindre  O 
s'élèvent  quatre  bornes  A,  B,  C,  D,  de  chacune  desquelles 
part  une  baguette,  telle  que  R  et  S',  faisant  ressort  et  qui 
vient  presser  le  cylindre.  Ce  cylindre  et  les  quatre  bornes 
qui  l'entourent  étant  fixés  sur  un  plateau  de  bois,  on  les 
place  dans  le  courant,  de  manière  que  le  circuit  conduc- 
teur passe  par  les  quatre  bornes  et  par  les  lames  M  et  M'. 
Ainsi,  le  courant  arrivant  en  A  passe  sur  le  ressort  R,  d'où 
il  suit  une  route  que  l'on  voit  indiquée  par  des  tièches. 
Pour  changer  le  sens  du  courant,  faisons  tourner  {fig.  2) 
lo  cylindre  O,  de  manière  que  les  deux  ressorts  R  et  S' 
communiquent  entre  eux  à  laide  de  la  lame  M  ,  tandis 
que  les  autres  ressorts  toucheront  la  lame  M'.  On  voit  ce 
qui  arrivera  :  le  courant  passera  sur  la  lame  M  avant  de 
passer  sur  la  lame  M',  et  jusqu'à  la  lame  S  il  ira  au 
rebours  de  sa  première  direction.  Si  l'on  fait  tourner  le 
cylindre  O  de  manière  que  le  ressort  R  tombe  entre  les 
deux  lames  métalliques,  le  courant  sera  interrompu. 

Dans  les  postes  télégraphiques,  on  emploie  générale- 
ment le  commutateur  représenté  par  la  figure  3.  DD  est 
un  disque  de  bois  sur  lequel  sont  incrustées  un  certain 
nombre  de  lames  métalliques  A,  B,  C,...  A  la  première 
lame  A  est  fixé  le  fil  do  ligne  ;  à  chacune  des  autres  est 
fixé  un  fil  qui  se  rend  dans  une  région  déterminée  du  bu- 
reau, ou  qui  sert  de  tête  à  une  ligne  nouvelle,  et  il  s'agit 
de  transmettre  le  courant  du  fil  A  à  l'un  quelconque  des 
autres.  Pour  cela,  à  l'extrémité  de  la  lame  A,  au  centre 
du  disque,  se  dresse  un  axe  de  métal,  autour  duquel  on 
peut,  à  l'aide  d'un  manche  isolant  M,  faire  tourner  un 
ressort  métallique.  Quand  le  ressort  appuie  sur  la  lame  B, 
le  courant  de  la  ligne  passe  tout  entier  dans  le  fil  qui  est 
soudé  à  cette  lame.  Si  le  ressort  ne  touche  aucune  lame, 
il  y  a  interruption  du  courant. 

COMMUTATIF,  IVE  (du  lat.  commutare.  supin  comjnu- 
taluni.  (M  li;iij;.;cr)  adj.  Dr.  Conlmt  comtnutafif.  Convention 
à  titri'  oiuTcu.x,  par  laquelle  chacune  dos  jiarties  s'engage 
à  domicr  ou  à  faire  une  chose  regardée  comme  l'équivalent 
do  ce  qu'on  lui  donne  ou  de  ce  qu'on  fait  pour  elle  (C.  civ., 
art.  1 104).  [Le  contrat  commutatif  est  l'opposé  du  contrat 
aléatoire.] 

—  Justice  commutative,  Justice  qui  règle  l'équité  de 
l'échange  :  C'est  un  effet  de  justice  commutative  que  tout 
travail  honnête  soit  récompensé  ou  de  louange  ou  de  satis- 
faction. (Pasc.) 

—  Anton.  Distributif  (en  parlant  de  la  justice). 

COMMUTATION  {si-on  —  rad.  commutatif)  n.  f.  Rempla- 
cement, substitution  d'une  chose  à  une  autre. 

—  Astron.  Angle  de  commutation,  Angle  formé  au  centre 
du  soleil  par  deux  droites  issues,  l'une  du  contre  de  la 
terre,  et  1  autre  du  centre  d'une  autre  planète. 

—  Dr.  Commutation  de  peine,  Substitution  d'une  peine 
à  une  peine  plus  grave,  à  laquelle  un  accusé  avait  été  con- 
damné. 

—  Gramm.  Cbangement  d'une  ou  plusieurs  lettres,  d'une 
syllabe,  pour  d'autres  lettres  ou  une  autre  syllabe.  Ex.  : 
JUeic  pour  Illic,  Olli  pour  Illi,  Créance  pour  Croyance, 
Avecque  pour  Avec,  etc. 

—  Rhétor.  Figure  par  laquelle  on  oppose  doux  propo- 
sitions auxquelles  un  changement  dans  l'ordre  des  mois 
donne  un  sens  difl'érent.  Ex.  :  //  faut  manger  pour  vivre, 
et  non  vivre  pour  manger.  (On  l'appcUo  aussi  réversion,  et 

ANTIMKTA,TnÈSK.) 

—  Anton.  Maintien,  et  aggravation. 
COMMUTER  V.  a.  Syn.  de  commuer.  (Peu  usité.) 
CoMNCNE,  grande  famille  do  l'aristocratie  byzantine. 

Originaire  do  la  province  do   Paphlagonio,  elle  apparaît 


130 

dans  l'histoire  vers  la  fin  du  x«  siècle,  sous  le  règne  de  Ba- 
sile II,  et  joue  dès  lors  un  rôle  dans  tous  les  grands  événe- 
ments de  Byzance.  Isaac  Comnène  est  proclamé  empe- 
reur en  1057  par  les  généraux  mécontents  de  Michel  VI  ;  au 
bout  de  deux  ans  de  règne  il  abdique,  mais  il  a  ouvert 
le  chemin  de  l'empire  à  sa  famille  :  son  frère  Jean  est  in- 
vesti des  hautes  charges  de  curopalate  et  de  grand  do- 
mestique, et  les  fils  de  celui-ci,  poussés  par  l'active  ambi- 
tion de  leur  mère,  Anne  Dalassène,  parviennent  à  de  plus 
hautes  destinées  encore.  L'un  d'eux,  Alexis,  après  avoir, 
par  son  courage  et  ses  talents  militaires,  soutenu  l'empire 
ébranlé,  parvient  en  1081  au  trône.  Pendant  cent  ans,  les 
Comnènes  détiennent  le  pouvoir,  et,  avec  Alexis  I'"'(l08i- 
1118),  Jean  (1118-1143)  et  Manuel  (1143-1180)  assurent  à 
Byzance  un  siècle  de  gloire  et  de  prospérité.  Le  meurtre 
du  jeune  Alexis  II  (1180-1183),  les  crimes  de  son  cousin 
et  meurtrier  Andronic  (i  183-1185)  amenèrent  la  chute  de 
la  dynastie.  Mais  elle  avait  fourni  à  l'empire  un  grand 
nombre  de  personnages  éminents,  entre  autres  :  Anne 
Comnène,  la  savante  fille  d'Alexis  ï*^  (V.  Anne  Comnène.) 
Eu  1204,  Alexis,  petit-fils  d'Andronic,  fonda  l'empire  grec 
de  Trébizonde,  qui  subsista  jusqu'en  1462.  Après  la  ca- 
tastrophe de  1453,  une  branche  des  Comnènes  s'établit  en 
Savoie  ;  une  autre,  réfugiée  dans  le  Magne,  puis  en  Corse, 
comptait  au  commencement  du  xix"  biècle  des  descen- 
dants en  France. 

Comnène  (Démétrius  Stéphanos),  général  et  historien 
français,  né  à  Ajaccio  (Corse)  en  1749,  mort  à  Paris  en  1821. 
Il  était  de  la  famille  des  Comnènes,  réfugiée  en  Corse 
au  xviii"  siècle.  A  l'époque  de  la  conquête  française,  il 
devint  capitaine  aux  dragons  de  la  légion  corse.  Pendant  la 
Révolution,  il  suivit  les  Bourbons  dans  l'exil.  Son  carac- 
tère difficile  lui  suscita  de  graves  démêlés.  Il  rentra  en 
France  en  1802  ;  la  Restauration  lui  donna  le  grade  de 
maréchal  de  camp.  Comnène  s'occupa  uniquement  de  l'his- 
toire do  sa  famille.  Il  a  publie  un  P7'écis  historique  de  la 
7naison  impériale  des  Comnènes  (1784),  et  une  Notice  sur  la 
maison  Comnène,  sur  ses  vicissitudes,  etc. 

ComO,  fleuve  côtier  du  Congo  français,  qui  prend  nais- 
sance dans  les  montagnes  de  Cristal  et  se  jette  dans 
l'estuaire  du  Gabon.  II  est  navigable  jusqu'à  Ningué-Nin- 
gué,  autrefois  centre  de  traite  très  important.  Son  prin- 
cipal affluent  est  le  Bokoë.  (Quelques  factoreries,  exploi- 
tant particulièrement  le  caoutchouc,  ont  fondé  des  agences 
sur  les  bords  du  fleuve.) 

COMOCLADIE  {dî)  n.  f.  Genre  de  térébinthacées,  tribu 
des  anacardiées,  comprenant  des  arbres  à  latex  noir,  qui 
croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 

COMOMYR5INE  n.  m.  Genre  de  myrsinées^  tribu  des 
eumyrsinées,  comprenant  des  arbrisseaux  à  larges  feuilles 
ovales,  à  fleurs  petites,  en  grappes  ramifiées  ;  les  six  espè- 
ces connues  sont  originaires  des  Antilles  et  do  la  Nouvelle- 
Grenade. 

GOMON  n.  m.  Genre  indéterminé  de  palmier,  qu'on  ren- 
contre à  la  Guyane.  (On  l'appelle  aussi  caumoun,  ou  coman.) 

COMONFORT  (Ignace),  général  et  homme  d'Etat  mexi- 
cain, né  à  Puebla  en  1812,  mort  en  1863.  D'abord  capitaine 
do  cavalerie,  puis  préfet  et  gouverneur  militaire  du  dis- 
trict de  Tlapa,  il  fut  élu,  en  1842,  membre  du  congrès  na- 
tional. Comonfort  fut  ensuite  préfet  du  Mexique  occidental 
et  sacrifia  ces  fonctions  pour  servir  dans  la  guerre  contre 
les  Etats-Unis.  Il  fut  plus  tard  sénateur,  représentant  au 
congrès  le  nouvel  Etat  de  Guerrero.  Lorsque  Santa- 
Anna  revint  au  pouvoir,  il  se  joignit  à  Alvarez,  soulevé 
contre  le  dictateur,  força  Santa-Anna,  qui  voulait  s'em- 
parer d'Ayutla,  à  battre  en  retraite ,  et  coopéra  à  ce 
mouvement  jusqu'à  ce  que,  Alvarez  lui  déléguant  son  au- 
torité, il  devint  président  substitué  du  Mexique  (1855). 

Comonfort,  qui  représentait  le  parti  libéral,  rencontra 
une  opposition  très  vive  de  la  part  du  clergé  et  de  l'ar- 
mée, et,  en  1857,  il  se  vit  contraint  de  demander  au  con- 
grès des  pouvoirs  extraordinaires.  Il  fut  alors  proclamé 
président  constitutionnel;  mais,  en  1858,  il  fut  déclaré 
déchu,  remplacé  par  Juarez  et  obligé  de  se  réfugier  aux: 
Etals-Unis.  Quand  la  France  déclara  la  guerre  à  la  ré- 
publique Mexicaine,  il  mit  son  épée  au  service  de  sa 
patrie.  Mis  à  la  tête  d'un  corps  d'armée  de  10.000  hommes, 
Comonfort  fut  défait  près  de  Cholula  par  le  généra!  Bazaine 
(1863)  et  tué,  peu  après,  par  une  bande  de  Mexicains  im- 
périalistes. 

COMOPHORE  (du  gr.  komê,  chevelure,  et  phoros,  qui. 
porte)  a^lj.  (^ui  porte  des  cheveux,  qui  a  une  chevelure. 

COMORES,  groupe  d'îles  africaines,  situé  dans  l'océan. 
Indien,  à  roiilrée  septentrionale  du  canal  de  Mozambique,, 
et  compris  entre  iPSo'  et  is^s' lat.  S.,  40*'50' et  43'»lo'^  de 
long.  E.  —  Les  îles  principales  sont  la  Grande  Comore,. 
Anjouan,  Mayotto  et  Mohéli  ;  elles  font  partie  d'un© 
chaîne  volcanique  qui  peut  mesurer  250  kilomètres  ;  la 
superficie  totale  est  do  2.000  kilomètres  carrés,  la  popu- 
lation s'élève  à  environ  47.000  habitants.  Le  sol  est  fertile 


I.3- 

OCEAN 

bïaouzi  ^ 
JSfanda  |^ 

Chanâan 

'I2« 

Grande  Comore 

s     2  700- 

■^ive   INDIEN 

P"Nl 
•''*™'aAl.  Anjouan 

Fm 

ir 

IZambourou. ,  1  Par 

I.NlayoUe.^ 

lanzy 

■'l 

Pt'Ss^i/ey 

0                                75                            lion 

et  permet  surtout  la  culture  des  plantes  tropicales,  parti- 
culièrement do  la  vanille,  du  caféier  et  du  cacaoyer  ;  mal- 
heureusement, le  pays  est  y)eu  salubre,  et  l'on  y  souffr© 
surtout  des  fièvres  paludéennes. 
La  population  se  compose  do  Cafros,  do  Malgaches  et 


Etoile  d'AnjouaQ. 


Etoile  de  Comore- 


151 

d'Arabes  ;  on  y  parle  un  langage  spC'cial,  nu-lange  Jaralio 
et  de  sahouëli,  qui  est  cunipns  dans  tout  1  archipel  ;  la 
religion  musulmane  est  le  culte  dominant. 

—  Histoire.  Los  Comoros  furent  reconnues  en  1591  par 
le  navigateur  anglais  Lancaster;  depuis,  elles  lurent  visi- 
tées par  un  grand  nomliro  do  marins  do  diverses  nations. 
Kn  1811,  l'amiral  Holl,  gouvornour  de  l'ile  Bourbon, 
voulant  cpio  Madagascar  •  l'ùt  enveloppée  des  plis  tulo- 
laires  du  drapeau  français  ■ ,  lit  prendre  possession  des 
petites  ilos  (|ui  environnaient  la  grande  ile;  mais  Mayotte 
seule  devint  alors  française,  la  rado  do  Uz.-ioudzi  ayant 
particulièrement  retenu  l'attention  des  marins.  L'adminis- 
trateur qui  y  fut  diil6gué  noua  des  relations  avec  les  sul- 
tans dos  îles  voisines,  pour  réserver  les  droits  de  la  France 
vis-à-vis  des  puissances  étrangères.  , 

En  1886,  furent  passés  avec  la  Grande  Comore,  Anjouan 
et  Mohéli,  des  traités  de  protectorat  qui  furent  ratilies  par 
décret  du  12  juillet.  La  France  dut,  en  diverses  circon- 
stances, intervenir  auprès  des  sultans  de  ces  îles,  surtout 
en  1891.  A  la  mort  du  prince  Abd-AUah,  sultan  d  Anjouan 
(2  févr.),  une  guerre  civile  éclata  entre  les  divers  pré- 
tendants à  la  couronne,  et  il  fallut,  pour  rétablir  1  ordre, 
débarquer  en  avril  1891,  à  Anjouan,  une  colonne  expédi- 
tionnaire. Après  deux  mois  do  lutte,  dont  les  principaux 
épisodes  furent  la  prise  de  Bambao,  Coni  et  Digo.  les 
Français  restèrent  les  maîtres  du  pays.  Peu  aprcs.  la 
Grande  Comore  fut  également  rangée  sous  les  lois  fran- 
çaises,- enlin,  on  janvier  1898,  Moliéli  eut  le  même  sort. 

L'archipel  des  Comores  a  été  placé  sous  la  juridiction 
du  gouverneur  de  Mayotte  et  dépendances  ;  par  le  décret 
de  1897,  la  France  entretient  dans  chacune  des  iles  un  ré- 
sident. Cet  archipel  est  en  communication  avec  elle  par 
un  service  régulier  des  Messageries  maritimes. 

Comore  (ordre  de  l'Etoilk  de).  Cet  ordre,  fondé  par 
le  sultan ,  comprend  trois  classes  :  la  triple  étoile,  qui 
équivaut  à  grand- 
croi-x  de  la  Légion 
d'honneur  et  qui 
se  porto  en 
écharpo ;  la  dou- 
ble è toile,  qui 
équivaut  à  com- 
mandeur et  qui 
se  porte  en  sau- 
toir; ïétoile,  qui 
équivaut  à  clieva- 
lier  et  qui  se  porto 
à  la  boutonnière. 
(Le  ruban  est 
rouge.)  Il  Ordre 
de  t'Etoite  d' An- 
jouan, institué 
vers  1860  par  le  sultan  Seid  Abd-Allah  et  devenu  ordre 
français  en  1896.  11  comprend  quatre  classes  :  grand-croix, 
commandeur  (avec  pla(|ue),  commandeur,  _  officier.  (Le 
ruban  est  bleu  pâle,  bordé  d'un  double  liséré  orange.) 

COMORIN   (cap),   promontoire  de  l'Asie  méridionale, 
formant  l'extrémité  de  la  presqu'île  indoustanii^ue.  Il  est 
entouré  de  récifs  et  de  rochers  qui  en  rendent  i  approche 
très  dangereuse  pour  les  vaisseaux.  —  Un  village  du  même 
nom,  situé  non  loin  du  cap,  dans  la  principauté  du  Tra- 
vankôr,  compte  2.850  hab.  On  y  célèbre  la  fête  balnéaire 
en  rhouneur  de  Uourga,  la  «  déesse  vierge  d. 
COMORN,  ville  de  Hongrie.  V.  Komorn. 
CÔMOS  [riioss)  n.  m.  Antiq.  gr.  Fcte  dorienne,  accom- 
pagnée de  danses  et  de  chants,  en  l'honneur  de  Dionysos, 
ou  en  l'honneur  d'un  vainqueur  aux  Grands  Jeux,  ou  pour 
l'anniversaire  d'une  victoire,  etc.  ii  Banquet  donné  à  l'oc- 
casion de  ces  fêtes  ;  spécialement  le  banquet  des  petites 
dionysiaques.  Il  Chant  du  banquet.  (C'est  de  là,  sans  doute, 
que  vient  le  nom  de  la  comédie.) 
COMOSPERME  n.  m.  Bot.  V.  coMESPERME. 
COMPACITÉ   [kon)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  compact  : 
La  co.MPACiTÉ  d'un  bois  est  la  cause  ordinaire  de  sa  dureté. 
COMPACT,  TE  [kon-pakf  —  du  lat.  compactus,  même 
sens}  adj.  Dense,  contenant  beaucoup  de  matière  sous  un 
volume  relativement  petit  :  les  métaux  les  plus  pesants, 
comme  l'or  et  le  plomb,  sont  les  plus  compacts. 

—  Par  ext.  Formé  d'une  réunion  de  personnes  ou  do 
choses  qui  constituent  un  ensemble  serré  ou  ferme  :  Une 

foule  COMPACTE. 

—  Fig.  Qui  constitue,  par  l'union  de  ses  éléments,  un 
ensemble  fort  et  puissant  :  Majorité  compacte. 

—  Agric.  Terrain  compact,  Terrain  lourd,  tenace,  carac- 
tère qui  est  dû  le  plus  souvent  à  la  présence  de  l'argile. 

—  Anat.  Partie  compacte  des  os.  Partie  des  os  la  plus 
dense,  et  où  les  aréoles  cessent  d'être  visibles  à  l'œil  nu, 
comme  dans  le  tissu  spongieux. 

—  Art  milit.  Ordre  compact.  Nom  donné,  par  opposition 
à  celui  de  ordre  dispersé,  à  la  formation  d'une  troupe  con- 
centrée dans  la  main  do  son  chef.  (L'ordre  compact  rend 
le  maniement  do  la  troupe  plus  facile  et  permet,  en  la 
lançant  à  l'attaque,  de  lui  imprimer  une  plus  vigoureuse 
impulsion,  mais  il  la  rond  en  même  temps  plus  vulnérable 
aux  coups  de  l'ennemi.  C'est  aux  tacticiens  de  savoir  em- 
.ployor  à  propos  la  formation  la  plus  convenable.) 

—  Entom.  Se  dit  d'un  insecte  dont  le  corps  n'est  incisé 
ni  à  la  tête,  ni  au  tronc,  ni  à  l'abdomen.  ^ 

—  Librair.  Edition  compacte.  Edition  qui  offre  beaucoup 
de  matière,  par  suite  dos  petites  dimensions  des  caractères 
employés. 

—  Miner.  Hoche  compacte.  Celle  qui  offre  un  aspect  ho- 
mogène. 

—  Typogr.  Caractères  compacts,  Caractères  dont  l'œil 
est  fort,  et  les  queues  très  courtes. 

^  SVN.  Compact,  denae,  épais.  Compact  se  dit  des 
corps  dont  les  parties  se  lient  entre  elles  et  ne  peuvent 
.être  séparées  sans  do  grands  efforts.  Dense  marque  le 
rapprochement  des  parties  d'où  résulte  orditmiroraeni  une 
pesanteur  spécidquo  plus  grande.  Epais  aiipartient  au 
langage  ordinaire  ;  il  exprime  souvent  l'idée  opposée  à 
milice  ;  mais,  quand  il  est  pris  comme  synonyme  des  deux 
premiers  mots,  il  marque  le  rapprochement  des  parties 
comme  empêchant  la  transparence  ou  ne  laissant  pas  do 
vi'les  sensibles  à  la  vuo. 

COMPACT  (kon-pakf  —  du  préf.  corn,  et  do  pacte)  a.  m. 
Nom  de  corluines  convimtions  faites  avec  le  papo  et  de 
certains  actes  émanés  do  lui.  Il  /Julie  du  compact.  Bulle, 
confirmée  par  Paul  IV,  qui  concerne  la  collation  des  bé- 


néftcos  réguliers,  il  Compact  de  nrclarjne,  Coavoat.ioa\isa.nt 
les  collateurs  de  bénélices  bretons.  ii  Compact  de  l'alterna- 
tive, Convention  passée  entre  lo  pape  Martin  V  et  lo  roi 
Charles  VI. 

COMPACTATS  {kon-pak'-tn)  ou  COMPACTAT*  Ikon- 
pak'i  11.  m.  i>l.  Décret  du  concile  de  Bàli-,  qui  permettait 
aux  bussiles  la  communion  sous  les  deux  espèces. 

COMPAGNE  (kon,  et  gn  mil.  —  du  lat.  cum,  avec,  et 
panis,  pain  [qui  partage  le  même  pain])  n.  f.  Femme  qui 
est  habituellemont  auprès  d'une  autre  personne  :  Antii/one 
fut  la  COMPAGNE  dévouée  de  son  père.  Il  Femme  qui  a  avec 
d'autres  femmes  quelque  rapport  d'âge,  d'habitudes,  do 
cohabitation  :  Une  lycéenne  et  ses  compagnes,  ii  Femme 
i[ui  partage  quelque  chose  avec  une  autre  personne  :  La 
mère  est  la  meilleure  compagne  de  nos  joies  et  de  nos  dou- 
leurs. Il  Femme  qui  vit  avec  un  homme  :  Le  mariaiie 
donne  à  l'homme  une  compagne  et  à  l'enfant  un  appui. 
{X.  Martin.) 

—  Par  ext.  Femelle  d'un  animal  :  Un  pigeon  et  sa  coM- 

PAGNE. 

—  Fig.  Objet  intimement,  nécessairement  uni  à  un 
autre  ;  conséquence  obligée  :  La  douleur  est  la  compagne 
nécessaire  de  tout  excès.  (Helvét.) 

—  Hist.  Notre  chère  épouse  et  compagne,  Titre  que  le 
roi  de  France  donnait  à  la  reine  dans  les  actes  publics. 

—  Mar.  Chambre  du  majordome,  sur  une  galère,  il  Ma- 
gasin aux  vivres  des  galères,  aux  xvi»  et  xvif  siècles.  i.La 
compagne  est  une  chambre  qui  mesure  4" ,55  do  long; 
elle  sert  à  ranger  le  vin,  les  salaisons,  l'huile,  les  lé- 
gumes, etc.,  tandis  que  la  chambre  au  biscuit,  appelée 
«  paillot  »,  est  de  près  du  double  plus  grande.) 

COMPAGNI  (Dino),  historien  florentin,  né  à  Florence 
au  milieu  du  xiu'  siècle,  mort  en  1324.  Il  faisait  partie  do 
1'  «  Art  de  la  soie  ».  Il  fut  membre  du  conseil  du  podes- 
tat en  1284;  prieur  en  1289  et  en  1301,  et  gonfalonier  de 
justice  en  1293.  Il  a  laissé  un  poème  allégorique,  l'/nte;//- 
qenza  (édit.  de  Gellrich;  Breslau,  1883).  On  lui  attribue 
la  fameuse  «  Chronique  florentine  »,  qui  raconte  les 
guerres  civiles  de  Florence,  de  1280  à  1312,  et  notamment 
celle  des  noirs  et  des  blancs.  Sur  la  Chronique  de  Dino 
Compagni,  trois  systèmes  se  sont  formés  parmi  les  sa- 
vants. Les  uns  la  considèrent  comme  entièrement  apo- 
cryphe ;  d'autres  affirment  l'authenticité  pure  et  simple  ; 
d'autres,  enfin,  en  présence  des  innombrables  erreurs  dont 
fourmille  la  Chronique  florentine,  tout  en  admettant  l'au- 
thencité,  conviennent  que  de  nombreuses  interpolations 
ont  été  faites,  au  moins  depuis  le  XV"  siècle. 

COMPAGNIE  [kon,  gni  [gn  mil.]  —  de  Tanc.  franc. 
compain.  compagnon)  n.  f.  Société  d  une  ou  plusieurs  per- 
sonnes :  La  COMPAGNIE  des  sols  est  pire  que  la  solitude. 
Il  Réunion  de  personnes  :  En  toutes  compagnies,  il  y  a 
plus  de  fous  que  de  sages.  (Rabelais.)  il  Se  dit  particu- 
lièrement d'une  société  de  gens  se  réunissant  pour  leur 
aarément  mutuel  :  Une  compagnie  choisie,  il  Association 
littéraire  ou  savante  :  Réception  d'un  académicien  dans  la 
compagnie.  Il  Association  de  gens  exerçant  une  même  pro- 
fession libérale,  remplissant  les  mêmes  fonctions  publi- 
iiues.  Il  Corporation  religieuse  :  La  compagnie  de  l'Ora- 
toire, de  Jésus. 

—  Par  ext.  Tout  ce  qui  se  trouve  ou  peut  se  trouver 
avec  quelqu'un  :  Le  chien  est  la  compagnie  naturelle  du 
chasseur.  Un  bon  livre  est  une  agréable  compagnie. 

—  En  compagnie  ou  De  compagnie.  Avec  d'autres,  ac- 
compagné, par  opposition  à  seul  :  ûiner  en  compagnie. 
Voyager  de  compagnie. 

—  'Bonne  compagnie.  Société  de  gens  qui  sont,  passent 
ou  se  donnent  pour  bien  élevés,  distinguos,  spirituels  :  On 
ne  peut  que  gagner,  dit-on ,  en  bonne  compagnie.  —  Genre 
adopté  parmi  les  gens  qui  passent  pour  bien  élevés  :  Pa- 
raître indifférent  à  tout,  c'est  bonne  compagnie.— Compa- 
gnie nombreuse,  forte  :  Jl  ne  faut  s'aventurer  dans  cer- 
tains bouges  qu'en  bonne  compagnie.  (Galland.)  n  De  bonne 
compagnie.  Honnête,  distingué  par  l'esprit  et  les  maniè- 
res :  Les  gens  qu'on  dit  être  de  bonne  compagnie  ne  sont 
souvent  que  ceux  dont  les  vices  sont  plus  raffinés.  (Montesq.) 

Il  Mauvaise  ou  Méchante  compagnie,  Société  des  gens 
sots,  grossiers  ou  méchants,  il  De  mauvaise  compagnie. 
Grossier,  malhonnête,  sans  esprit,  ennuyeux  en  société. 

Tenir,  Faire  compagnie  à  quelqu'un.  Rester  avec  lui 

pour  lui  tenir  société.  (Fig.  .Servir  à  désennuyer,  à  faire 
passer  agréablement  lo  temps  :  Un  souvenir  heureux  tient 
fidèle  compagnie.)  ii  Dame  ou  Demoiselle  de  compagytie.  Dame 
ou  Demoiselle  spécialement  chargée  de  faire  compagnie 
à  unoautrepersonne.il  Fausser  compagnie,  Se  retirer  ou 
no  pas  venir,  il  Jouer  à  la  fausse  compagnie.  Trahir  son 
parti.  (Inusité.) 

—  Admin.  milit.  Nom  donné  à  l  unité  fondamentale,  à 
la  fois  tactique  et  administr.itivo,  de  l'infanterie. 

—  Arithm.  Dègle  de  compagnie.  Règle  qui  donne  les 
moyens  de  partager  une  somnie  avec  plusieurs  associés, 
d'après  la  quotité  do  leurs  mises. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Chass.  et  véner.  Bande  d'animaux,  à  poils  ou  à  plumes, 
de  même  espèce  :  Une  compagnie  de  perdreaux,  ii  Bêtes 
de  compagnie.  Jeunes  sangliers  d'un  an  à  deux  ans  et  qui 
vont  on  troupe.  —  Fam.  Bête  de  compagnie.  Homme  qui 
aime  la  société  et  qu'on  entraîne  facilement. 

—  Comm.  et  industr.  Société  commerciale  ou  industrielle  : 
l'iie  COMPAGNIE  d'assurance  sur  la  vie.  n  Compagnie  de  che- 
mins de  fer.  Société  anonyme  ayant  un  caracièro  rom- 
mcrciai  déterminé  par  donombroux  arrêtés  ministériels 
et  se  substituant  à  l'Etat  pour  construire  et  exploiter  des 
lignes  do  chemins  do  for.  ll  Compagnie  française.  Compa- 
gnie normande.  Associations  do  mariniers  qui  avaient  lo 
monopolo  du  commerce  par  oau  entre  Paris  et  Rouen. 

Il  Compagnie  des  Indes,  Grande  compagnie  anglaise  nui 
fait  lo  commerce  dos  Indes  qu'elle  a  conquises  et  qu'ello 
a  gouvernées  jusqu'au  mois  de  septembre  1858.—  Société 
fondée  par  Cofbert,  avec  privilège,  pour  lo  commerce  des 
Indes.  II  Compagnie  des  grandes  Indes,  Association  commer- 
ciale qui  fut  formée  en  Hollande,  au  xvii"  siècle,  do  toutes 
les  compagnies  précé.leniment  établies.  II  Et  compagnie  ou 
plus  souvent  c(  (''",  Désignation  qu'un  commerçant  ajoute 
à  son  nom,  lorsqu'il  a  des  associiSs  dont  lo  nom  no  llguio 
pas  dans  la  raison  sociale. 

—  Dr.  nnc.  Ce  mot  se  disait  des  grands  corps  do  ma- 
gistrature ;  Les  COMPAGNIES  souveraines.  Les  compagnies 
supérieures.  Les  remontrances  des  compagnies. 

—  Fauconn.  liête  de  bonne  compagnie.  Oiseau  qui  n'osl 
pas  sujet  à  s'enfuir  pondant  la  chosso. 

—  .\Iar.  Fraction  do  l'équipago  :  Les   navires   ont  leur 


COMORIN   —   COMPAGNIE 

équipage  divisé  en  deux  ou  quatre  compagnies.  11  Compa- 
gnie de  mousses.  Mousses  (jui  sont  réunis  dans  un  même 
port  pour  être  instruits  avant  leur  embarquement,  il  Na- 
vire de  compagnie.  Navire  armé  par  une  compagnie  consi- 
dérable de  négociants,  jouissant  de  certains  privUèges. 

—  Prov.  :  Par  compagnie,  on  se  lait  pendre,  L'exemple 
de  ceux  que  nous  fréquentons  peut  nous  entraîner  à  tout 
faire,  ll  n  n'est  si  bonne  compagnie  qui  ne  se  sépare  (ou  qui 
ne  se  quitte).  Les  choses  mémo  les  plus  agréables  ont  une 
fin.  (On  cite  souvent  ce  proverbe  lorsque,  sous  quelque  pré- 
texte, on  laisse  les  personnes  avec  qui  l'on  se  trouve.]  II  II 
vaut  mieux  être  seul  qu'en  mauvaise  compagnie,  La  soli- 
tude est  préférable  à  la  société  des  sots  ou  des  méchants. 

—  Encycl.  Législ.  Compagnies  financières,  industrielles, 
commerciales.  Ces  noms,  au  moins  en  France,  ne  sont  plus 
qu'historiques  ;  ils  s'appliquaient  à  de  puissantes  sociétés 
commerciales,  fondées  sous  l'ancien  régime  par  privilège 
royal,  comme  les  compagnies  qui  :olonisèrent  au  xva*  siè- 
cle les  Antilles,  le  Canada,  la  Louisiane  et  les  possessions 
françaises  de  l'Inde.  La  législation  moderne  avait  con- 
servé le  nom  de  «  compagnies  »  aux  sociétés  anonymes, 
qui  ne  pouvaient  se  constituer  que  sous  le  contrôle  de 
1  Etat.  Mais  la  loi  du  24  juillet  1867  a  proclamé  la  liberté 
absolue  de  l'anonymat,  sous  la  réserve  des  dispositions 
légales.  Le  titre  de  »  compagnie  »  devrait  donc,  actuelle- 
mont,  n'être  réservé  qu'à  quelques  sociétés  dans  l'adminis- 
tration desquelles  l'Etat  intervient  encore,  par  suite  d'une 
organisation  spéciale,  telles  que  la  Banque  de  France,  le 
Crédit  foncier,  etc.  V.  société. 

—  Admin.  milit.  La  création  des  compagnies  levées  et 
commandées  par  un  capitaine  remonte  à  Charles  V.  Mais 
leur  organisation  et  leur  effectif  n'atteignent  une  certaine 
fixité  qu'à  partir  de  leur  groupement  en  bataillons,  unités 
intermédiaires  entre  la  compagnie  et  le  régiment. 

L'effectif  de  la  compagnie  varie  de  50  à  100  hommes. 
Sa  composition  varie  également;  on  y  trouve  des  soldats 
armés  de  fusils,  de  piques,  de  mousquets,  et  quelques-uns 
chargés  de  lancer  des  grenades  [grenadiers).  Son  cadre 
comporte  à  peu  près  toujours  :  1  capitaine,  1  lieutenant  et 
1  sous-lieutenant.  Puis  on  forme  des  compagnies  spéciales 
ou  d'f^;i(e  (grenadiers,  chasseurs,  et  plus  tard  :  voltigeurs», 
qui  prennent  place  sur  les  ailes  du  Dataillon  dont  les  huit 
autres  sont  dites  :  du  centre. 

L'effectif  des  compagnies  fut  augmenté  par  le  comte 
de  Saint-Germain,  qui  diminua  leur  nombre  en  les  rame- 
nant à  4  par  bataillon.  A  la  veille  de  la  Révolution,  elles 
comptaient,  sur  le  pied  de  guerre,  environ  160  hommes  de 
troupe,  avec  5  officiers,  dont  2  capitaines  ;  1  en  premier 
et  1  en  second. 

Les  gardes  du  corps,  les  Cent-Suisses,  etc.,  avaient  une 
organisation  spéciale. 

Le  bataillon  fut  bientôt  réorganisé  à  8  compagnies, 
dont  2  d'élite;  organisation  que,  sauf  quelques  courtes 
réductions  à  6  compagnies,  il  a  conservée  jusqu'en  1857  ; 
le  chilTre  des  compagnies  fut  alors  ramené  à  6,  puis  à  4  en 
1875.  En  même  temps,  l'effectif  de  guerre  de  la  compagnie 
était  porté  de  160  ou  170  hommes  à  250  ;  l'effectif  de  paix, 
le  seul  fixé  par  la  loi  des  cadres,  étant,  après  plusieurs 
modifications,  de  120  hommes  environ,  y  compris  les  offi- 
ciers, 1  capitaine  monté  et  2  lieutenants  ou  sous-lieute- 
nants, plus,  sur  le  pied  do  guerre,  un  officier  de  réserve. 
La  compagnie  se  subdivise  en  4  sections,  groupées  deux 
par  deux  en  2  pelotons.  Chaque  section  comprend,  sur  le 
pied  de  paix,  2  escouades,  et  4  sur  le  pied  de  guerre. 
Les  huit  escouades  existant  en  temps  de  paix  portent  les 
numéros  impairs  de  1  à  15;  les  huit  autres  prennent  les 
numéros  pairs  de  2  à  16. 

Jusqu'en  1875,  la  compagnie  n'était  guère  quune  unité 
administrative.  Depuis  lors,  elle  est  devenue  en  même 
temps,  comme  en  Allemagne,  une  unité  tactique,  jouant 
maintenant  le  rôle  du  groupe  de  2  compagnies  qu  on  ap- 
pelait autrefois  la  division.  Dans  les  calculs  tactiques,  on 
admet  que  la  compaRnie  de  guerre  doit  représenter,  dé- 
chets déduits,  un  effectif  de  200  hommes. 

Comme  matériel  de  guerre  particulier,  chaque  compa- 
gnie d'infanterie  dispose  d'une  voiture,  dite  «  de  compa- 
gnie .,  renfermant  des  munitions  ;  environ  70  cartouches 
par  homme  et  une  trentaine  d'outils  do  pionniers,  on  sus 
do  ceux  portés  par  les  sohlats. 

Kn  dehors  do  l'infanterie,  il  existe  des  compagnies  : 
!•  dans  l'arme  du  génie,  où  leur  cadre  comporte  1  capitaine 
on  second  avec  des  cadres  et  une  composition  différente, 
suivant  leur  nature  :  sapeurs-mineurs,  sapeurs  de  che- 
mins do  fer,  aérosiicrs  ou  sapeurs-conducteurs;  2«  dans 
lo  train  des  êquipaiies,  dont  les  escadrons  sont  divisés  en 
3  compagnies  qui  se  dédoublent  pour  en  fournir  6  en  cas 
do  mouilisatioo. 

La  cavalerie  a  aussi  comporté  la  compagnie,  comme 
unité  administrative,  jusqu'en  1815;  l'escadron  se  subdivi- 
sait autrefois  on  plusieurs  compagnies;  aujourd  hui,  cott» 
arme  no  compte  plus,  on  fait  de  compagnies,  que  celles  de 
cavaliers  de  remonte. 

L'(ii(i'/en'e  a  compris  des  compagnies  dans  ses  régi- 
ments jusqu'en  1829,  époque  où  la  batterie  est  dovonuo 
unité  à  la  ?ois  administrative  et  de  combat.  Aujourd  liui. 
on  n'y  trouve  plus,  en  fait  do  compagnies,  que  celles  d  ar- 
tificiers et  d'ouvriers.  Il  a  existé  aussi  quelques  compa- 
gnies d'armuriers,  dont  la  dernière  a  disparu  de(>uis  1870. 


Compagnies  de  discipline.  Créées  on  1818,  elles  corn- 
aient, ù  l'origine,  des  compagnies  de  fusiliers  et  dos 
u.MJBKnios  do  pionniers.  Depuis  1890,  il  n'existe  que  dos 
fomnaKnies  do  fusiliers,  au  nombre  do  4  ;  chacune  ren- 
ferme une   section  do  pionniers,  où  le  service  est  plus 


prenaient 
-ompngn' 


ïmpairnies,  ..«-v.,^.... -- c.  ,  ,        . 

cret  du  23  noV.  1894)  :  !•  les  hommes  qui  se  sont  rendus  ou 
ont  cherché  à  se  rendre  impropres  au  «•'"■'C''.  »^j'"'  "" 
après  leur  incorporation,  ou  cfii  P"''"*'»"' *  ^J"  .''"Ictês 
infirmités;  2»  les  militaires  qui  nronneiit  part  à  «ès  actes 
colloc  fs  d'indiscipline,  ou  dintla  mauvaise  conduite  por- 
sistân  «  no  peut  ,!»"  'tre  réprimée  par  de  smiples  poues 
disciplinaires.  Dans  ce  cas,  et  saul  quelques  oxooplions, 
f'onv'ùl  aux  compagnies  do  discipline  "»^r"'.''™"^  '""' 

n''>p^''»i-j-!^':!?'r:i;:!;:::,r';:';t;!:;::!Js;";ès  sévère, 

uuo 
ans. 


'aux  compagnies  do  disci(.line,  lo  régime  est  très  sév; 
et  les  supérieurs  ont  le  dro*i.  d'infliger  dos  puni  ions  d 
durée  double  do  celle  autonsco  pour  chaque  grade,  s. 
toutofo  s,  quo  leur  durée  puisse  >(épasser  lo  maximum  fixé 
nu  r  chacune  d'elles.  Les  pionniers  no  font  aucun  sorv  co 
pour  cniic_  j^  leur  di.sposilion  quo  pour  l  eiercico 


armé,  n  on 


COMPAGNIE 

ou  les  manœuvres.  Aucun  d'eux  ne  peut  avoir  d'argent,  et 
leurs  centimes  de  poche  sont  versés  à  la  Caisse  d  épargne. 

A  leur  libération  du  service,  ils  ne  peuvent  obtenir  de 
certificat  de  bonne  conduite. -As  reçoivent,  s'ils  s'en  rendent 
dignes,  uno  attestation  de  repentir  du  commandant  de  com- 
pagnie. .     . 

Sans  les  régiments  étrangers  et  dans  ceux  de  tirailleurs 
algériens,  il  existe  une  section  de  discipline,  destinée  à  rece- 
voir les  hommes  dont  la  conduite  est  d'un  trop  mauvais 
exemple,  et  ceux  renvoyés  au  corps  après  avoir  subi  une 
condamnation  ;  tandis  que,  dans  ce  dernier  cas,  les  hommes 
de  tous  les  autres  corps  sont  envoyés  aux  bataillons  d  ;>i- 
fanterie  légère  d'Afrique,  dont  la  destination  et  l'organisa- 
tion sont  très  différentes. 

—  Compagnies  d'ordonnance.  Ce  nom  fut  donne  aux  pre- 
mières compagnies  régulières  constituées  par  1'.  ordon- 
nance .  de  Charles  Vil.  Les  états  généraux,  convoques  a 
Orléans  en  U39,  ayant  demandé  quo  l'armée  fiit  composée 
de  compagnies  comptant  chacune  100  lances  garnies  à 
raison  de  6  hommes  par  lance.  Charles  Vil  créa  15  com- 
pagnies d'ordonnance  et  lit  établir,  pour  les  entretenir, 
un  impôt  dit  •  taille  perpétuelle  ». 

En  14-3,  Louis  XI  rendit  un  édit  régularisant  cette  orga- 
nisation et  fixant  à  6  chevaux  la  composition  de  chaque 
.  lance  . .  D'autre  part,  ce  roi  multiplia  le  nombre  des  com- 


Homme  d'armes  d'une  compagnie  d'ordunnauct.  sous  François  I". 

pagaies  et  créa  ainsi  des  compagnies  réduites  de  30  et 
25  lances.  François  I",  puis  Henri  II  relevèrent  à  8  hommes 
l'effectif  de  chaque  «  lance  fournie  «.  Charles  IX  ramena 
les  compagnies  à  50  lances  au  moins.  Mais,  déjà,  l'on  tou- 
chait à  la  disparition  de  la  lance  et  de  la  «  gendarmerie  •• 
du  moyen  âge  devant  les  armes  à  feu.  Les  compagnies 
dordoiinance  se  transformèrent  en  corps  de  cavalerie  qui 
constituèrent  surtout  la  garde  personnelle  et  la  maison 
miWaire  du  souverain. 

—  Compagnies  franches.  S'appellent  ainsi  des  détache- 
ments spéciaux  constitués  au  cours  d'une  campagne,  au 
moyen  d'hommes  choisis,  groupés  momentanément  sous  les 
ordres  d'un  capitaine,  en  vue  de  quelque  petite  expédition 
demandant  surtout  de  la  vigueur  et  de  l'énergie.  (On  dit 
aussi  groupes  francs,  Veffectit et  la  composition  de  ces  déta- 
chements étant  essentiellement  variables.) 

—  Compagnies  disciplinaires  des  colonies.  Ces  compa- 
gnies, créées  en  1360  et  différentes  des  compagnies  de  dis- 
cipline, forment  un  corps  disciplinaire  rattaché  à  l'infante- 
rie de  marine,  mais  reçoivent  aussi  des  hommes  que  le  mi- 
nistre de  la  guerre  y  envoie  comme  ayant  encouru  une 
peine  d'emprisonnement  de  six  mois  ou  plusieurs  peines 
correctionnelles  pour  des  délits  dedroitcommun,oubi6nen 
raison  de  leur  mauvaise  conduite  pendant  une  détention 
pour  délits  purement  militaires.  Il  faut,  dans  tous  les  cas, 
qu'ils  aient  encore  au  moins  un  an  do  service  à  accomplir. 

Il  existe  trois  de  ces  compagnies  :  l'une  est  au  Sénégal  ; 
l'autre  est  répartie  entre  Diégo-Suarez  (Madagascar),  la 
Martinique  et  les  îles  Saint-Pierre  et  Miquelon  ;  la  troi- 
sième, avec  létat-major  du  bataillon  et  un  dépôt,  est  dans 
l'île  d'Oléron. 

—  Compagnie  colonelle.  On  appelait  ainsi,  autrefois,  dans 
chaque  régiment ,  une  compagnie  dont  le  colonel  général 
de  l'infanterie  avait  la  propriété  et  était  considéré  comme 
le  capitaine.  Cette  compagnie  n'était  effectivement  com- 
mandée que  par  un  lieutenant  qui  s'appelait  le  lieutenant 
du  colonel  qu'il  représentait  :  doù,  par  abréviation,  lieu- 
tenant-colonel. La  colonelle  avait,  entre  autres  privilèges, 
à  l'époque  où  chaque  compagnie  avait  son  drapeau,  celui 
de  porter  un  drapeau  blanc,  qui  se  trouva  devenir  ainsi 
celui  du  roi  quand  Louis  XIV,  ayant  supprimé  la  charge 
de  colonel  général  de  l'infanterie,  en  prit  pour  lui  les  attri- 
bations  et  les  couleurs. 

—  Etranger.  La  compagnie  présente,  dans  les  armées 
de  tomes  les  grandes  puissances  européennes ,  à  peu 
près  la  même  organisation,  imitée  de  celle  de  la  compa- 
gnie allemande.  L'Angleterre  seule  a  conservé  le  batail- 
lon à  8  compagnies,  et  ces  unités  y  ont  encore  le  caractère 
qu'elles  avaient  précédemment  en  France. 

—  Hist.  Compagnies  de  colonisation.  L'histoire  des  com- 
pagnies de  colonisation  présente  deux  périodes  distinctes. 
Toutes  les  nations  colonisatrices  et  notamment  la  France, 
la  Hollande  et  l'Angleterre,  ont  possédé  autrefois  des  com- 
pagnies privilégiées  de  colonisation,  qui  se  sont,  en  gé- 
néral, formées  et  développées  au  xvii'  siècle,  ont  décliné 
au  xviii*  par  suite  des  anus  qui  se  sont  développés  dans 
leur  sein,  ont  sombré  à  la  fin  du  xvm'  siècle  ou  au  com- 
mencement du  xix'  sous  le  poids  de  leurs  fautes  et  sous 
les  critiques  dos  économistes.  Ce  procédé  de  colonisation 
paraissait  définitivement  condamné,  quand,  dans  le  der- 
nier quart  du  xix<  siècle,  on  a  vu  reparaître  do  nouvelles 
compagnies  privilégiées  en  Angleterre  ,  en  Allemagne , 
au  Portugal. 

I.  Lus  COMPAGNIES  d' AUTREFOIS.  1»  France.  Des  ancien- 
nes puissances  coloniales,  la  Franco  est  celle  où  les  com- 
pagnies de  colonisation  ont  été,  sinon  le  plus  prospères, 
do  moins  le  plus  nombreuses,  et  où  elles  ont  reçu  des 

fioavoirs  publics  l'appui  le  plus  énergique  et  les  privi- 
èges  les  plus  étendus.  Créer  des  compagnies  à  charte 
a  été  la  politique  presque  constante  des  rois,  depuis 
Henri  IV  jusqu'à  la  Révolution,  et  jamais  aucun  gouvor- 
nemcnt  n  a  fait  en  leur  faveur  des  sacrifices  aussi  consi- 
dérables que  celui  do  Louis  XIV.  Ces  compagnies  étaient 
constituées  on  vertu  do  chartes  octroyées  par  la  royauté 
et   qui  déterminaient  à  la  fois  leurs  privilèges  et  leurs 


F' 
lo 


obligations.  La  royauté  concédait  d'ordinaire  à  la  compa- 
gnie la  souveraineté  et  la  propriété  des  territoires  à  co- 
loniser et  le  monopole  du  commerce  entre  la  métropole 
et  la  colonie.  A  ces  avantages  essentiels  s'ajoutaient  par- 
fois l'exemption  de  tous  droits  d'entrée  et  de  sortie, 
des  primes  aux  marchandises  importées  ou  exportées,  des 
avances  de  fonds  faites  sans  intérêt  par  le  trésor  royal. 
Par  contre,  la  compagnie  s'engageait  à  assurer  la  sécurité 
intérieure  et  extérieure  de  la  colonie  et,  à  cet  effet,  on  lui 
déléguait  certains  attributs  de  la  souveraineté  :  entretien 
de  soldats,  construction  de  forts,  pouvoir  judiciaire.  Cer- 
taines clauses  relatives  au  peuplement  de  la  colonie  (obli- 
gation d'introduire  chaque  année  dans  la  colonie  un 
nombre  déterminé  de  Français)  et  à  la  conversion  des 
indigènes  à  la  foi  catliolique  figuraient  aussi  dans  ces 
chartes  de  concession.  . 

Richelieu,  Colbert  et  Jean  Law  donnèrent  une  impul- 
sion particulièrement  active  à  ce  procédé  de  colonisation. 
Malgré  l'échec  des  premières  tentatives  faites  par 
Henri  IV,  Richelieu  crée  successivement  :  la  compagnie 
de  Haint-Chrislophe  {\626],  dite  plus  tard  des  îles  de  iAmé- 
rigue,  qui,  après  avoir  obtenu  deux  fois  le  renouvellement 
de  son  privilège  (1635,  1642),  finit  par  vendre  ses  posses- 
sions à  prix  d'argent  (1649-1651);  la  compagnie  des  Cent 
associés  (1628),  pour  le  commerce  du  Canada,  qui  végéta 
jusqu'en  1663;  plusieurs  compagnies  de  la  France  égui- 
noxiale  et  du  Sénégal,  qui  échouèrent,  et  enfin  une  com- 
pagnie des  Indes  orientales  (1642).  Colbert,  estimant  que 
Pinsuccès  de  ces  sociétés  provenait  de  leur  multiplicité, 
les  remplaça  par  deux  grandes  compagnies  :  la  compa- 
gnie des  Ijt'des  occidentales  (charte  du  28  mai  1664)  et  la 
compagnie  des  Indes  orientales  {lettres  patentes  d'août  1664). 
La  première  liquida  en  1674,  cédant  la  place  à  nombre 
do  petites  compagnies  particulières;  la  seconde  végétait 
quand  Jean  Law  fonda,  en  1719,  sur  les  débris  de  toutes 
ces  sociétés,  sa  grande  compagnie  des  Indes,  qui  devait 
centraliser  tout  le  commerce  de  la  France  avec  les  pays 
d'outre-mer.  Cette  compagnie  survécut  à  la  ruine  du  sys- 
tème, et  dura  jusqu'en  1769,  époque  à  laquelle  son  privi- 
lège, vivement  attaqué  dans  un  mémoire  de  Morellet,  et 
vainement  défendu  par  N'ecker,  tut  suspendu  par  un  arrêt 
du  mois  d'août.  D'autres  compagnies  se  fondèrent  sous 
Louis  XVI  ;  la  Révolution  les  supprima  (décret  des  26-29  ger- 
minal an  II). 

2»  Hollande.  Les  compagnies  néerlandaises  de  colonisa- 
tion ont  été  moins  nombreuses,  mais  plus  prospères  et 
plus  durables.  La  compagnie  hollandaise  des  Indes  orien- 
tales, la  plus  remarquable  de  toutes  les  sociétés  do  ce 
genre,  naquit  en  1G02  de  la  réunion  de  plusieurs  petites 
sociétés  similaires  dont  chacune,  sous  le  nom  de  chambre, 
conserva  longtemps  son  autonomie  au  sein  de  l'associa- 
tion. Les  directeurs,  nommés  par  les  états  généraux  de 
Hollande,  géraient  uniquement  les  affaires  communes.  Ce 
caractère  féderatif  s'cft'aça  d'ailleurs  peu  à  peu.  La  com- 
pagnie, qui  avait  le  monopole  du  commerce  avec  les  pays 
situés  au  delà  du  Cap  et  la  souveraineté  des  territoires 
occupés  par  elle,  visa  surtout  à  accaparer  lo  commerce 
de  l'extrême  Orient,  où  elle  supplantait  les  Portugais. 
Elle  établit  à  Batavia  (fondée  en  1619)  sa  base  d'opération  ; 
là  les  grands  navires  hollandais  débarquaient  les  mar- 
chandises d'Europe ,  quo  de  petits  bâtiments  transpor- 
taient ensuite  dans  les  différentes  parties  des  Indes  ;  là,  ils 
cliargeaient  les  produits  de  l'extrême  Orient  amenés  par 
ces  mêmes  bâtiments,  qui  faisaient  le  trafic  d'Inde  en  Inde. 
Habilement  conduite,  la  compagnie  des  Indes  fit,  au  cours 
du  XVII'  siècle,  do  très  beaux  bénéfices,  distribua  à  ses 
actionnaires  des  dividendes  élevés,  et  put,  à  diverses  re- 
prises, payer  très  cher  à  l'Etat  le  renouvellement  do  son 
privilège.  Mais  son  avidité  et  son  égoisme  la  perdirent. 
Pour  restreindre  le  commerce  des  épices  afin  de  les  vendre 
plus  cher,  elle  prit  une  foule  de  mesures  vexatoires  et 
odieuses  qui  amenèrent  des  révoltes  continuelles  parmi 
les  indigènes.  Ses  employés,  mal  payés,  se  dédommagè- 
rent en  faisant,  malgré  toutes  les  défenses,  le  commerce 
pour  leur  propre  compte.  Les  places  de  directeurs  de  la 
compagnie,  primitivement  confiées  à  des  négociants  expé- 
rimentés, devinrent  héréditaires  dans  quelques  familles 
puissantes.  La  routine,  la  corruption  et  le  favoritisme 
s'introduisirent  dans  toutes  les  parties  de  l'administra- 
tion. La  situation  financière  de  la  compagnie  finit  par 
devenir  mauvaise  et,  pendant  la  plus  grande  partie  du 
XVIII'  siècle,  elle  ne  subsista  que  grâce  aux  subsides  votés 
par  les  états  généraux.  Elle  disparut,  laissant  un  passif 
énorme,  en  1795,  lorsque  la  Hollande  fut  envahie  par  les 
troupes  françaises. 

Une  autre  compagnie  hollandaise,  celle  dos  Indes  occi- 
dentales, fut  fondée  en  1621.  Elle  s'établit  àCaracas,  d'où 
elle  fit  un  commerce  actif  de  contrebande  avec  les  colo- 
nies espagnoles,  et  essava  vainement  à  plusieurs  reprises 
de  s'emparer  du  Brésil. "Son  plus  beau  titre  de  gloire  est 
la  colonisation  de  Surinam.  Les  pertes  que  lui  firent  subir 
les  Anglais  pendant  la  guerre  de  l'indépendance  des  Etats- 
Unis  amenèrent  sa  ruine.  Elle  liquida  en  1791. 

3»  Angleterre.  A  la  fin  du  moyen  âge,  le  commerce  étran- 
ger était  dans  ce  pays  entre  les  mains  de  compagnies  ou- 
vertes {regulated  co'mpanies)  ou  fermées  {joint  stock  com- 
panies).  Il  en  fut  do  même  du  commerce  colonial.  La  plus 
célèbre  des  sociétés  fondées  en  Angleterre  pour  l'exploita- 
tion des  pays  lointains  est  la  compagnie  des  Indes  orien- 
tales qui,  après  avoir  commercé  dans  l'Inde  avec  dos  for- 
tunes diverses  pendant  le  cours  du  xvii'  siècle,  fusionna 
avec  une  société  rivale  en  1702,  sous  le  titre  de  United 
Company  and  merchants  trading  to  the  East  Indies.  Cette 
société  avait  poursuivi  d'abord  un  but  uniquement  com- 
mercial ;  mais,  au  xviii"  siècle,  par  suite  de  la  lutte  avec 
la  Franco,  une  tendance  nouvelle  se  manifeste  dans  sa 
direction.  La  préoccupation  d'une  domination  politique  à 
asseoir  dans  l'Kindoustan  l'emporte  sur  lo  souci  des  opé- 
rations commerciales.  La  grande  importance  quo  prit  la 
compagnie  à  la  suite  de  la  conquête  de  l'Inde  et  les  abus 
qui  lui  étaient  reprochés  amenèrent  sa  réorganisation  sur 
des  bases  plus  sévères  {act  do  1773)  et  mit  aux  mains  de 
quelques  privilégiés  de  la  fortune  le  gouvernement  d'un 
immense  empire.  Cette  situation  entraîna  d'aburd  uno  sur- 
veillance plus  étroite  du  gouvernement  anglais  (création 
d'un  bureau  de  contrôle  en  1784),  puis  l'abandon  dos  ojiéra- 
tions  commerciales.  En  1834,  la  compagnie  céda  son  actif 
au  Trésor,  moyennant  une  annuité  payable  aux  action- 
naires, et  son  rôle  se  borna  désormais  à  administrer  l'iiulo 
pour  lo  compte  do  l'Ktat.  Elle  disparut  à  la  suite  do  la 
révolte  des  cipayos  (acte  du  2  août  1858). 
II.  Les  compaôsies  d'aiijolbd'uci.  Los  compagnies  de 


152 

colonisation  sont  considérées,  surtout  aujourd'hui,  comme 
un  outil  d'envahissement  permettant  d'occuper  rapidement 
et  sans  bruit  de  nouveaux  territoires,  comme  un  écran 
destiné  à  masquer  une  prise  de  possession  qui,  ouverte 
et  avouée,  aurait  pu  soulever  des  difficultés  diplomati- 
ques. La  compagnie  gagne  audacieusement  du  terrain  en 
avant  ;  le  gouvernement  qui  se  cache  derrière  elle  la  désa- 
voue si  elle  va  trop  loin.  Aussi  tous  ces  écrans  disparaîtront- 
ils  sans  doute,  à  mesure  que  la  reconnaissance  du  fait  accom- 
pli par  les  puissances  étrangères  les  aura  rendus  inutiles. 
Ces  compagnies,  comme  celles  d'autrefois,  possèdent 
certains  attributs  de  la  souveraineté  :  elles  administrent  le 
pays,  entretiennent  des  forces  de  police,  lèvent  des  im- 
pots, traitent  avec  les  indigènes,  et  parfois  mémo  rendent 
fa  justice.  Mais  le  progrès  des  idées  a  amené  de  plus  l'in- 
sertion, dans  les  chartes  qui  leur  sont  concédées,  de 
précautions  libérales  et  humanitaires  dont  ces  sociétés 
ne  tiennent  pas  toujours  grand  compte  en  pratique.  Ces 
nouvelles  compagnies  souveraines,  créées  en  1881,  sont  : 
en  Angleterre,  la  British  North  Bornéo  Company  (charte 
de  1881),  la  Royal  Niger  Company  (charte  du  lOjuill.  1886), 
la  British  East  Al'rioa  Company  (charte  du  3  sept.  1888) 
et  la  British  South  Africa  Company  (  charte  du  29  oct. 
J889);  —  en  Allemagne,  les  compagnies  de  la  Nouvelle- 
Guinée  (1885),  de  l'Afrique  orientale  et  la  société  coloniale 
du  Sud-Ouest  africain  ;  —  en  Portugal,  la  compagnie  de  Mo- 
zambique (charte  de  1891,  modifiée  parcelle  du  17  mai  1897). 
En  France,  la  création  de  ces  compagnies  privilégiées  a  été 
proposée  fréquemment  depuis  dix  ans,  mais  les  scrupules 
des  jurisconsultes  ont  opposé  jusqu'ici  une  résistance  in- 
vincible à  tout  ce  qui  pourrait  paraître  un  démembrement 
de  la  souveraineté. 

—  BiBLlOGR.  :  P.  Leroy-Beaulieu,  De  ta  colonisation  chez 
les  peuples  modernes  (Paris,  1873);  P.  Bonnassieux,  les 
Grandes  Compagnies  de  commerce. 

—  Arithm.  Hégle  de  compagnie  ou  de  société.  Deux  cas 
peuvent  se  présenter,  selon  que  les  fonds  mis  en  commun 
ont  été  employés  pendant  le  même  temps,  ou  pendant  des 
temps  inégaux.  Dans  le  premier  cas,  la  règle  de  compa- 
gnie est  due  simple  ;  dans  le  second,  elle  est  dite  composée. 

1°  Bégle  de  compagnie  simple.  C'est  un  simple  partage  en 
parties  proportionnelles.  On  montre  aisément  que  ;  chaque 
part  est  égale  au  bénéfice  total  multiplié  par  la  mise  corres- 
pondante et  divisé  par  la  somme  des  mises. 

2"  Régie  de  compagnie  composée.  Lorsqu'on  fait  interve- 
nir la  durée  des  placements  confiés  à  une  entreprise,  on 
admet  que,  pour  des  placements  de  même  durée,  les  béné- 
fices sont  proportionnels  aux  mises ,  et  que ,  pour  des 
mises  égales,  ils  sont  proportionnels  aux  durées  des  pla- 
cements. Cette  double  supposition  permet  de  ramener  la 
règle  de  compagnie  composée  à  une  règle  simple  . 
Supposons,  en  efi'et,  pour  plus  de  généralité,  que  deux 
associés  ont  placé  dans  une  spéculation,  le  premier  une 
somme  M  pendant  le  temps  /,  et  le  second  une  somme  M' 
pendant  le  temps  ('.  Imaginons  de  plus  qu'un  troisième 
associé  a  placé  la  même  mise  M  que  le  premier  pendant 
le  même  temps  t'  que  le  second.  D'après  les  principes 
posés  plus  haut,  en  appelant  x,  y,  z  les  trois  parts,  on  aura 
entre  le  premier  et  le  troisième  associés, 

x_t_ 

z'  f 
et,  entre  le  troisième  et  le  second, 

:_  M^ 

Tm'  ■ 

d'où,  en  multipliant  ces  deux  proportions  terme  à  terme, 

X     M<  _ 

y'U't' 
ce  qui  veut  dire  que  :  les  parts  (bénéfices  ou  pertes)  des 
associés  sont  entre  elles  comme  les  produits  des  mises  par 
les  temps  correspondants.  Grâce  à  ce  théorème,  la  consi- 
dération du  temps  est  écartée,  et  le  problème  se  réduit 
encore  à  un  partage  en  parties  proportionnelles. 

—  SïN.  compagnie,  société.  Dans  le  sens  d'association, 
ces  deux  mots  ne  présentent  pas  de  différence  saisissable  ; 
cependant,  on  dit  plutôt  compagnie  que  société  quand  il 
s'agit  des  membres  assemblés  :  Lire  son  mémoire  devant 

la  COMPAGNIE.        ,  ,  j      j 

—  Bonne  compagnie,  bonne  société.  La  seconde  de  ces 
locutions  désigne  les  personnes  qui  occupent  un  haut  rang 
dans  le  monde,  dans  une  ville,  etc.  Sonne  compagnie 
ajoute  à  cette  idée  celle  d'élégance,  de  délicatesse,  etc., 
que  n'évoque  pas  forcément  la  première  expression  :  Les 
gens  de  la  BONNE  SOCIÉTÉ  ne  so;i(  pas  toujours  de  bonne 

COMPAGNIE. 

Compagnies  (granoes).  On  désigne  sous  ce  nom  les 
bandes  de  mercenaires  composées  d'aventuriers  de  toutes 
sortes  qui  combattaient  à  la  solde  des  princes  en  temps 
de  guerre,  et,  en  temps  de  paix,  vivaient  de  vol  et  de  pil- 
lage. L'absence  d'organisation  militaire  permanente  et 
régulière  faisait  que  les  troupes  réunies  pour  une  campa- 
gne, après  que  la  guerre  était  terminée,  n'avaient  plus  de 
moyens  d'existence,  et,  souvent,  sous  la  conduite  de  leurs 
chefs,  se  transformaient  en  véritables  bandes  de  brigands. 
La  désorganisation  sociale  qui  accompagna  la  guerre  de 
Cent  ans  accrut  encore  le  nombre  do  ces  pillards,  qui  trou- 
vaient dans  la  violence  leur  seul  moyen  d'existence.  On  voit 
apparaître  ces  bandes  d'aventuriers  dès  le  milieu  du  xii'  siè- 
cle. Los  paysans  du  centre  de  la  France  s'organisèrent, 
pour  leur  résister,  sous  la  conduite  d'un  simple  paysan 
nommé  Durant.  Dans  une  seule  bataille,  à  Dun-le-Roi,  ils 
en  massacrèrent  12.000.  Les  nombreuses  campagnes  de 
Flandre,  entreprises  par  Philippe  le  Bel,  remplirent  le 
nord  de  la  France  de  ces  bandes  de  malfaiteurs.  Mais  ils 
se  dispersèrent  par  bandes  do  50,  60,  100  individus;  on 
leur  donna  la  chasse,  et  ils  furent  pendus  de  toute  part. 

Les  grandes  Compagnies  étaient  composées,  pour  la 
majeure  partie,  de  soudards  étrangers,  Aragonais  et  Na- 
varrais.  Brabançons  et  Rhénans.  Ces  bandes  prirent  des 
noms  divers  ;  les  principales  se  nommèrent,  en  Bourgogne, 
les  •  écorcheurs  »  et,  dans  le  Lyonnais,  les  "  tard-venus  ■ . 
Leurs  excès  ont  été  décrits  par 'les  chroniqueurs  du  temps, 
particulièrement  par  Froissart.  En  1366  et  1368,  Du  Gues- 
clin  cnlraîiia  do  nombreuses  bandes  de  ces  routiers  combat- 
tre en  Espagne,  où  elles  furent  on  partie  exterminées  ;  Ber- 
nard d'Armagnac  en  dirigea  sur  l'Italie.  Les  grandes  Com- 
pagniesdisparurentdevant  l'administration  de  Charles  vu. 
Les  ordonnances  contre  le  brigandage,  énergniucment 
appliquées.jointosà  la  prospérité  et  à  l'ordre  renaissants, 
débirrassôrent  la  France  de  ces  redoutables  défenseurs, 


153 

qui  lui  faisaient,  on  temps  do  paix,  plus  do  mal   que  les 
ptiuoniis  en  temps  de  guerre. 

—  liiBMOGR.  :  Al.  Tuetoy,  les  Ëcorcheurs  sous  Charles  Vil 
(MontbcHiard,  l87-t);  J.Quicherat.^orfW^uerfc  Vi/la/ulrando 
(Paris,  1879);  Simëon  l^uce,  histoire  de  Bertrand  Du  (iues- 
clin  (Paris,  18761  ;  G.  Guigue,  les  liécils  de  la  guerre  de 
Cent  ans:  Tara-Venus  en  Lyonnais,  Forez  et  Jieaujoiais 
(Lyon,  1886). 

Compagnie  de  Jésus.  V.  jksuitks. 

Compagnies  de  Jésus  ou  de  Jèhu,  ou  du  Soleil. 
CclaionC  uos  bandes  royalistes  qui,  pendant  la  réaction 
tliorniidorienne,  exercèrent  dos  représailles  sanglantes. 
Képanducs  surtout  dans  le  Midi,  uno  des  plus  fameuses 
fut  celle  dos  enfants  du  Soleil.  Les  massacres  commencè- 
rent à  Marseille,  en  décembre  1794.  En  février,  ces  bandes. 
coDContréos  à  Lyon,  tuèrent  dans  les  rues  les  anciens 
fonctionnaires  de  la  Terreur;  les  prisons  furent  envahies 
et  ensanglantées,  sans  que  les  représentants  du  gouver- 
nement missent  fin  aux  désordres.  On  fit  un  procès  aux 
principaux  chefs,  mais  ils  furent  acquittés.  La  Conven- 
tion, qui  n'était  pas  directement  menacée  par  eux,  toléra 
leurs  excès,  qui  se  multiplièrent  à  Tarascon,  à  Aix,  dans 
les  prisons,  dans  les  villes  et  dans  les  campagnes.  Dénon- 
cées enfin  à  la  tribune  par  Goupilleau  de  Montaigu,  les 
Compagnies  furent  l'objet  d'une  enquête  qui  n'aboutit  pas. 
Aussi  de  nouveaux  massacres  eurent  lieu  à  Lyon  et  dans 
l'Ouest  (1797).  Ce  n'est  qu'en  1798  que  Bernadette,  gouver- 
neur do  Marseille,  fît  juger  et  exécuter  les  chefs  de  bandes. 
Lyon,  toujours  en  proie  à  la  réaction,  fut  mis  en  état  de 
siège  et  délivrée,  ainsi  que  plusieurs  villes  du  Midi,  do  ces 
bandes  royalistes,  qui,  refoulées  dans  l'Ouest,  finirent  par 
disparaître,  vers  1800. 

COMPAGNON  (A-on,  et  gn  mil.  —  du  lat.  pop.f  com- 
panio  ;  de  cum,  avec,  et  panis,  pain  ;  proprem.  «  celui  qui 
partage  le  pain  avec  un  autre  »)  i^-  ni-  Personne  qui  en 
accompagne  une  ou  plusieurs  autres  :  Certains  religieux 
ne  peuvent  sortir  qu'avec  un  compagnon,  il  Camarade  : 
Un  lycéen  et  ses  compagnons,  il  Collègue,  confrère  :  Tout 
homme  de  métiei-aime  à  dénigrer  ses  compagnons,  li  Egal  : 
i\e  pouvoir  sou/frir  ni  compagnons  ni  maîtres,  il  Individu 
qui  fait  quelque  chose  avec  un  autre,  qui  partage  quelque 
chose  avec  lui  :  Compagnons  d'armes,  d'exil. 

—  Ouvrier  qui  a  fini  son  apprentissage,  mais  qui  tra- 
vaille pour  le  compte  d'un  industriel  ou  d'un  entrepre- 
neur. Il  Nom  que  se  donnent  les  ouvriers  typographes 
travaillant  à  la  même  presse  ou  à  une  casse  voisine  dans 
le  même  rang,  il  Ouvrier  affilié  à  une  association  d'assis- 
tance mutuelle  dite  q  société  de  compagnonnage  » .  il  Compa- 
gnons de  rivière,  Ceux  qui,  dans  les  ports,  etc.,  déchargent 
les  marchandises,  il  Compagnons  étrangers  ou  ioMps,  Tail- 
leurs de  pierre  de  la  société   des   enfants    de  Salom''7t. 

Il  Compagnons  de  la  liberté  ou  G«ro(5,  Menuisiers ,  char- 
pentiers et  serruriers  de  la  même  société.  Il  Compagnons 
passants  ouLoups-garous,  Tailleurs  de  pierre  de  la  société 
des  enfants  de  maître  Jacques.  \\  Compagnons  du  devoir  ou 
Dévoirants  et  par  contraction  Dévorants,  Charpentiers, 
menuisiers,  serruriers,  tourneurs,  boulangers,  cordon- 
niers, etc.,  formant  entre  eux  une  association,  il  Compa- 
gnon  de  la  truelle.  Nom  familier  des  ouvriers  maçons. 

II  Mère  des  compagnons.  Femme  qui  tient  une  auberge  où 
sont  reçus,  à  frais  communs,  les  membres  d'une  société  de 
compagnonnage  lorsqu'ils  sont  en  voyage. 

—  Par  ext.  Se  dit  des  animaux  qui  vivent  avec  l'homme  : 
Saint  Roch  et  son  compagnon,  h  Compagnon  de  saint  .\n- 
toine,  Le  porc.  (Une  erreur  populaire  consiste  à  croire 
que  ce  porc  légendaire  était  l'ami  du  saint.  Bien  loin  de 
là  :  il  personnifie  le  démon  soumis,  dompté,  par  l'impas- 
sible anachorète.) 

—  Fig.  Ot)jet  naturellement  uni  à  un  autre  ;  conséquence 
obligée  :  L'orgueil  et  l'impuissance  sont  les  deux  compa- 
gnons de  l'ignorance.  Max.  orient.) 

—  Fam.  joyeux  compère,  homme  gai  et  déluré.  (En  ce 
sens,  le  mot  compagnon  est  souvent  d'une  nature  vague 
et  emprunte  sa  valeur  à  l'adjectif  dont  il  est  accompa- 
gné) :  Un  hardi,  Un  rude  compagnon.  Un  gentil  compa- 
gnon. Il  Petit  compagnon.  Homme  sans  importance. 

—  Arg.  Compagnon  du  croc  et  de  la  pince.  Cambrioleur, 
voleur.  Il  On  disait  autrefois  Compagnon  de  la  mate. 

—  Bot.  Compagnon  blanc.  Nom  vulgaire  du  lycbnis 
dioïque. 

—  Fr.-maçonn.  Franc-maçon  d'un  grade  immédiatement 
supérieur  à  celui  des  apprentis.  V.  compagnonnage. 

—  Hist.  Compagnons  du  prince.  Institution  des  anciens 
Germains,  où  quelques  historiens  ont  vu  à  tort  les  ori- 
gines do  la  féodalité,  ii  Nom  donné,  à  l'origine  do  la  mo- 
narchie, aux  guerriers  qui  entouraient  le  roi. 

—  Mamm.  Nom  vulgaire  du  campagnol. 

—  Métrol.  Nom  du  gros  de  Flandre,  dont  la  valeur  était 
d'un  denier  tournois,  au  xiV  siècle. 

—  Loc.  div.  :  De  pair  à  compagnon.  D'égal  à  égal,  il  Faire 
le  compagnon,  Se  donner  pour  habile.  ||  Travailler  à  dépêche 
compagnon.  Travailler  mal  et  avec  hâte.  Il  Se  battre  à  dé- 
pêche compagnon,  Se  battre  à  l'aveugle,  sans  regarder  oii 
Von  frappe. 

—  pBOV.  :  Qui  a  compagnon  a  maftre,  On  no  peut  s'as- 
socier quoiqu'un  sans  gêner  sa  propre  liberté. 

—  Encycl.  Les  compagnons  germains  nous  sont  connus 
par  Tacite  :  "  11  n'y  a  pas  do  honto,  dit  celui-ci,  à  figu- 
rer parmi  les  compagnons.  Il  existe  uno  vivo  émulation 
parmi  les  compagnons  pour  se  placer  au  promierVang, 
et  entre  les  chefs  ponr  avoir  les  compagnons  les  plus 
nombreux  et  les  plus  intrépides.  C'est  la  dignité,  c'est 
la  force,  d'être  toujours  entouré  de  l'élito  des  jeunes 
guerriers  :  honneur  pendant  la  paix,  force  pendant  la 
guerre.  On  est  renommé  et  illustre,  non  seulement  chez 
son  peuple,  mais  même  parmi  les  nations  voisines,  si  l'on 
se  distinguo  par  le  nombre  et  par  le  courage  do  ses  com- 
pagnons. Les  ciiefs  reçoivent  alors  dos  ambassades,  dos 
présents,    et    leur    réputation    suffit   pour    terminer   dos 

fuorros.  Dans  les  batailles,  il  est  honteux  pour  un  chef 
'être  vaincu  en  courage  et,  pour  les  compagnons,  do  ne 
pas  égaler  la  bravoure  du  chef.  C'est  un  opprobre,  uno 
tache  infamante  pour  toute  la  vie  do  survivre  à  son  chef 
tué  dans  un  combat.  Le  défendre,  le  couvrir  do  son  corps, 
ajouter  à  sa  gloire  par  de  glorieux  exploits,  toi  est  le  ser- 
ment de.s  compagnons.  Ils  reçoivent  do  la  libéralité  du 
chef  un  choval  do  guerre,  uno  framée  tachée  du  sang  do 
l'onncmi.  > 

—  SvN.  Compagnon,  camarade.  V.  camaradr. 
Compagnons  de  Johu  d.i^s),  roman  d'Alex.  Dumas 

père  ',1801).  Bonaparte,  à  son  retour  d'Egypto,  trouve  la 


COMPAGNON 


COMPARAISON 


France  profondément  troublée  par  les  menées  des  roya- 
listes, dont  Georges  Caduudal  est  l'ànie.  Un  dos  lieute- 
nants de  ce  dernier,  sous  le  pseudonyme  do  "  Morgan  ", 
commando  autour  d'Avignon  la  bandô  dos  compagnons  de 
Jéhn.  condottiori  de  la  «  bonne  cause  " ,  qui,  arrêtant  les  di- 
ligences, pillent  les  deniers  publics  au  nom  de  Dieu  et  du 
.1  roy  ".  Ce  Morgan  est  l'amant  de  M'"  de  Montrovel.  Ro- 
land', frôro  de  cette  jeune  fille  et  aido  do  camp  de  Bona- 
parte, s'est  juré  d'exterminer  les  com^jagnons  de  John. 
Morgan,  par  contre,  impose  aux  siens  l  obligation  de  res- 
pecter la  vie  du  frère  de  sa  maît*i"esse.  La  lutte  entre  ces 
deux  hommes  forme  l'intrigue  du  roman,  à  laquelle  se  rat- 
tache, à  travers  mille  péripéties  dramatiques,  la  vie  de 
Bonaparte  durant  cette  période,  et  notamment  la  prépara- 
tion du  is-Brumaire.  Dans  cet  ouvrage,  l'histoire  est  plus 
3ue  d'habitude  respectée  par  le  romancier;  le  récit,  fait 
'un  style  vif  et  pittoresque,  off're  un  intérêt  soutenu.  Il  se 
termine  par  la  mort  tragique  des  principaux  personnages. 

Compagnon  (P.),  voyageur  français  du  début  du 
xvm«  siècle,  mort  vers  1750.  Etant  facteur  de  la  Compagnie 
française  du  Sénégal,  il  fut  chargé,  en  1716,  par  André 
Brue,  de  visiter  le  royaume  de  Bambouk  et  d'en  étudier  les 
mines  d'or.  En  l'espace  do  dix-huit  mois,  il  exécuta  trois 
voyages  au  Bambouk,  en  visita  les  principales  mines  et 
leva  la  carte  du  pays.  Le  P.  Labat,  au  tome  IV  de  sa  Re- 
lation de  l'Afrique  occidentale,  a  longuement  raconté  les 
explorations  de  Compagnon  au  Bambouk. 

COMPAGNONNAGE  {kon,  gno-naf  [gn  mil.])  n.  m.  Techn. 
Durée  obligatoire  du  travail  des  anciens  apprentis  devenus 
compagnons  chez  leur  patron,  avant  qu'ils  pussent  travail- 
ler pour  leur  compte,  ii  Qualité  de  compagnon  :  Le  compa- 
gnonnage confère  à  l'initié  une  noblesse  dont  il  est  aussitôt 
fier  et  jaloux  Jusqu'à  l'excès.  (G.  Sand.)  ii  Association  entre 
compagnons  :  De  inême  que  la  maçonnerie,  le  compagnon- 
nage possède  aussi  comme  symboles  certains  instruments 
d'architecture. 

—  Fr.-maçonn.  Grade  de  compagnon. 

—  Encycl.  Techn.  On  désigne  sous  ce  nom  des  associa- 
tions assez  mystérieuses  entre  ouvriers  de  même  état  ou 
d'états  analogues,  en  vue  de  se  prêter  mutuellement  assis- 
tance. Elles  remontent,  d'après  la  tradition,  au  x'  siècle 
avant  J.-C,  à  l'époque  de  la  construction  du  temple  de  Salo- 
mon.  Les  premières  auraient  été  for- 
mées sous  le  patronage  du  roi  lui- 
même  et  de  deux  des  chefs  chargés 
de  l'exécution  de  ses  volontés.  De  là 
trois  grandes  catégories  originaires 
de  compagnons  du  devoir  :  !■>  les 
enfants  de  Salomon  ;  2*  les  enfants  de 
maître  Jacques,  Gaulois,  architecte 
du  roi  des  Juifs;  3»  les  enfants  du 
père  Soubise,  autre  Gaulois  devenu 
également  architecte  de  Salomon. 
La  tradition  du  compagnonnage 
passa  eu  Europe,  à  l'époque  des 
croisades.  Les  tailleurs  de  pierre 
furent  les  premiers  à  l'accepter  et 
prirent  la  qualification  de  compa- 
gnons étrangers;  les  menuisiers  et 
les  serruriers  suivirent,  sous  la  dé- 
signation de  compagTions  de  la  li- 
berté. Vers  1265,  des  dissidents  for- 
mé rent  deux  nouvelles  associa- 
tions, sous  la  protection  de  Jacques 
Molay,  le  dernier  grand  maître  des 
Templiers  :  celle  des  tailleurs  de  pierre,  qui  prit  le  nom 
de  compagnons  passants,  par  opposition  aux  "  compagnons 
étrangers  »  ;  celle  des  menuisiers,  compagnons  du  devoir, 
par  opposition  aux  «  compagnons  de  la  liberté  ». 

Ces  associations,  qui  ne  vécurent  pas  dans  la  suite  en 
très  bonne  intelligence,  constituèrent  des  sortes  de  con- 
fréries ouvrières,  dont  la  protection  accompagnait  leurs 
membres  dans  toutes  leurs  pérégrinations  laborieuses,  et 
môme,  à  défaut  de  travail,  leur  assurait  du  pain.  On  n'y 
était  admis  que  cinq  ans  après  avoir  été  reçu  apprenti,  et 
sur  la  production  d'un  chef-d'œuvre.  La  réception  des 
compagnons  était  entourée  do  cérémonies  bizarres. 

Le  compagnonnage  survécut  à  la  Révolution,  pendant 
laquelle  il  s^tait  un  peu  effacé,  pour  ne  pas  attirer  l'at- 
tention par  ses  allures  mystérieuses.  Il  se  réorganisa  sous 
le  Consulat  et  se  propagea  sous  l'Empire,  sous  les  deux 
Restaurations  et  jusqu'à  nos  jours,  au  milieu  do  dissi- 
dences et  do  rivalités  entre  los  ditfêronts  Devoirs,  qui  ont 
parfois  dégénéré  en  rixes  sanglantes,  en  véritables  ba- 
tailles, livrées  presque  avec  1  appareil  d'une  guerre  en 
règle.  De  1801  à  1804,  à  Nantes;  en  1818,  dans  lo  Languo- 
.d.)c;en  1833,  1836,  1837,  18»0,  1811, 1844,  à  Marseille,  Lyon, 
Uzôs,  Grenoble  et  Paris,  des  assassinats  furent  commis. 
Un  compagnon  menuisier,  Agricol  Perdiguier,  dit  »  Avi- 
gnonnais  la  Vertu  » ,  essaya  do  réconcilier  les  Devoirs  entre 
eux.  Il  écrivit  un  Livre  du  compagnonnage  {1839),  qui  est, 
en  même  temps  ou'uno  histoire  "du  compagnonnage,  un 
éloquent  appel  à  la  concorde.  Chateaubriand,  Bérauger, 
Lamartine,  Lamennais,  encouragèrent  ses  otTorts.  George 
Sand  écrivit,  pour  l'appuyer,  te  Compagnon  du  tour  de 
France.  On  put  croire  qu'il  avait  réussi  lorsqu'on  1848,  dix 
mille  compagnons  do  tous  les  Devoirs,  réunis  à  Paris  ot 
réconciliés  par  un  serment  solennel,  accoururent  avec 
leurs  insignes  à  l'HAtol  do  Ville,  pour  assurer  do  leur  dé- 
vouement lo  gouvernement  provisoire.  Mais  do  nouvelles 
querelles  surgirent.  Elles  s'ajiaisèrent  depuis  la  guerre 
de  1870. 

—  Fr.-maçonn.  Lo  compagnonnage,  douxiômo  grade  do 
tous  les  rits  maçonniques,  est  celui  qui  raitacho  le  plus 
directement  la  franc-maçonnerie  aux  anciennes  corpora- 
tions dos  bâtisseurs  ou  maçons  do  pratique.  Pour  être 
initié  au  grade  do  compagnon,  il  faut  posséder  depuis 
cinq  mois  au  moins  lo  grade  d'apprenti,  ot  ôiro  admis  par 
la  logo  do  mailres  dans  un  scrulm  socrot. 

COMPAGNONN£  [kon,  gnon'  [gn  mil.]  —  fém.  do  compa- 
gnon) n.  f.  Fommo  qui  vil  avec  un  honimo.  il  Femme  har- 
die, vigoureuse  ; 

Horrible  compagnonne, 

Dont  lo  meuton  llotirlt  ol  dont  lu  nez  trogDonne. 

V.  Huoo. 

COMPAlN  ou  COMPAINO  (Aon-piii)  n.  m.  V.  copain. 

COMPAINS,  comm.  du  Puy-de-Dôme.  arr.  ot  A  35  kil. 
d'IsHoire,  sur  la  ('ou:e  de  Co'mpninit.  affluent  do  In  Coufo 
d'Issoiro,  au  pied  du  Mouicineyro;  ooï  hab.  Commorco 
de  bestiaux  ol  de  fromages,  dits  .  «le  Siiint-Nectairo  ». 


Compagnon   du  devoir, 

de  Dieu  et  'le  sainte  Ca- 

Iherine  (grav.  l8;0.) 


COMPAIR  {kon-pèr — du  lat.  compar;  de  cum,  avec,  et 
par,  éçal,  même  sens)  n.  m.  Féod.  Egal,  pair  avec  un  autre  : 
Lfs  rois  pouvaient  déclarer  l'élévation  d'un  de  leurs  sujets  et 
vassaux,  en  itiartifestant,  comme  on  parlait  alors,  un  com- 
PAIR  aux  autres  pairs.  (Saint-Simon.) 

—  Mus.  Tons  coynpairs.  Il  y  a  dans  lo  plain-chant  six 
modes  ou  tons  appelés  «  authentiques  »  ou  "  principaux  n, 
ot  qui  en  engendrent  six  autres,  lesquels  sont  dits  «  pla- 
gaux  1)  ou  H  collatéraux  »,  et  s'obtiennent  par  lo  renver- 


sement  à    la    quarte    infé- 
rieure. Exemple  : 

Les  modes  ou  tons  au- 
thentiques sont  les  l'^  3', 
5«,  1",  9*  et  il«;  les  pla- 
gaux  sont  les  2",  4*,  6',  8*, 
10'  et  J2'.  Or  l'authentique 


m 


-CL 
O 


Authentique.  Plagal. 

Tons  çam^airs. 


et  son  plagal  ou  collatéral  sont  dits  «  compairs  »  :  par  con- 
séquent, le  \"  et  le  2'  sont  compairs,  de  môme  que  le  3' 
et  le  4",  et  ainsi  de  suite.  C'est  dire  qu'un  mode,  quel  qu'il 
soit,  a  toujours  son  compair. 

COMPAN  {koiï)  n.  m.  Monnaie  indienne  (0  fr.  47  c.  en- 
viron). 

COMFANS  (Jean-Dominique,  comte),  général  français, 
né  à  Salies  (Haute-Garonne)  en  1769,  mort  en  1845.  Il  lit 
ses  premières  campagnes  aux  armées  des  Alpes  et  d'Ita- 
lie, se  signala  en  1799  sous  les  ordres  du  général  Suchet, 
reçut  le  commandement  de  la  province  de  Coni  après  la 
paix  de  Lunéville,  fut  blessé  à  Austerlitz,  où  il  était  chef 
d'état-major  du  maréchal  Lannes.  se  distingua  pendant  la 
campagne  de  Prusse,  comme  chef  d'état-major  du  4«  corps, 
et  les  campagnes  suivantes  jusqu'à  celle  de  AVaterloo. 
Louis  XVIu  1  éleva  à  la  dignité  de  pair  de  France. 

COMPARABILITÉ  (Aon)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  compa- 
rable ;  analogie  qui  permet  la  comparaison  :  Les  ressem- 
blances et  les  différences  sont  des  degrés  de  comparabi- 

LITÉ. 

COMPARABLE  (Aon)  adj.  Qui  peut  être  comparé  :  L'es 
prit  n'est  pas  compakable  à  la  matière. 

—  Math.  Grandeurs  comparables,  Grandeurs  de  même 
espèce  que  l'on  peut  comparer,  pour  arriver  à  établir  leur 
rapport. 

J'ai  vu  les  plus  beaux  corps  que  l'art  ait  revêtus; 
Mais  rien  n'est  comparable  aux  timides  vertus. 

A.  Barbier. 

—  Physiq.  Se  dit  des  instruments  gradués  dont  les 
échelles"  sont  entre  elles  dans  un  rapport  connu  :  Ther- 
mojnêtres  comparables. 

—  Anton.  Incomparable. 

COMPARABLEMENT  {kon)  adv.  D'une  manière  com- 
parable. Il  Comparablement  à,  En  comparaison  de.  (Peu 
usités.) 

COMPARAISON  (kon,  ré-:on— l'^t-  coniparad'o.-decom- 
parare,  réunir,  comparer)  n.  f.  Action  de  mettre  deux  ob- 
jets en  présence,  de  les  rapprocher,  pour  établir  leurs  rap- 
ports et  leurs  différences  :  La  comparaison  jette  un  jour 
nouveau  sur  les  objets  comparés. 

—  Loc.  div.  :  En  comparaison  de,  En  comparaison.  Au 
prix  de,  relativement  à,  eu  égard  à  :  Les  Francs  étaient 
des  sauvages,  EN  compakaison  dks  Coths.  (Do  Barante.) 
—  On  a  dit.  dans  le  même  sens  :  A  comparaison  de  ou  absol. 
A  comparaison,  n  Par  comparaison.  Par  suite  dune  com- 
paraison, comparativement;  d'une  manière  relative  :  La 
plupart  des  choses  ne  sont  bonnes  ou  viauraises  que  pab 
COMPARAISON.  Il  Sans  comparaison.  Formule  do  politesse 
pour  s'excuser  de  faire  une  comparaison  qui  pourrait  pa- 
raître blessante  :  Agir,  sans  comparaison,  comme  l'autru- 
che. —  De  beaucoup,  infiniment  :  Valoir,  sans  comparaison, 
mieux  que  tous  les  autres.  —  Personne.  Chose  sans  compa- 
raison. Personne  qui  n'a  pas  sa  pareille,  Chose  excellente. 

Il  Hors  de  comparaison.  Trop  au-dessus  des  autres  pour 
leur  être  comparé  :  Etre,  à  tous  tes  points  de  vue.  hohs  ub 
COMPARAISON.  Il  Terme  de  comparaison,  Objet  choisi  pour 
être  comparé  à  d'autres  que  l'on  veut  apprécier  par  lui  : 
L'unité  est  un  tebmh  de  comparaison  au  vtoyen  duguel  on 
évalue  Us  quantités  de  même  espèce  qu'elle.  Il  Faire  compa- 
raison. Comparer,  être  comparable  :  'S'oiis  ne  faites  pas 
même  comparaison  arec  l'éléphant  et  la  baleine.  (La  Bruy.) 

Il  Une  comparaison.  Par  hypothèse,  par  exemple  -.Mettez 
UNE  C0.MPARAISON,  que  VOUS  soyes  à  trente  pas.  u  tntrer  en 
comparaison  avec,  Etre  comparable  à  :  .Vous  aucun  rap- 
port, la  femme  n'ENTRK  EN  comparaison  avec  l'homme. 

—  Astr.  Prendre  une  comparaison  (do  chronomètres. 
Opération  qui  consiste  à  obtenir  le  rapport  entre  les 
heures  de  doux  ou  plusieurs  chronomètres. 

—  Dr.  Comparaison  d'écritures,  Parallèle  entre  une  écri- 
ture authentique  ot  uno  écriture  dont  l'authenticité  est 
en  litige,  il  Pièces,  Signatures,  Ecritures  de  comparaison. 
Pièces,  Signatures,  Ecritures  authentiques  ot  servant,  par 
comparaison ,  à  juger  l'authenticité  d'autres  écritures  con- 
testées. 

—  Gramm.  Degrés  de  comparaison.  Quelques  grammai- 
riens distinguent  dans  les  adjectifs  plusieurs  degrés  do 
comparaison  :  lo  comparatif  d'égalité,  celui  do  supério- 
rité ot  celui  d'infériorité,  auquel  on  peut  joindre  les  deux 
superlatifs,  dont  l'un  est  appelé  absolu,  et  l'autre  relatif. 
Mais  il  est  plus  rationnel  dappeler  ces  diverses  modih- 
cations  de  1  idée  exprimée  par  un  adjectif  degrés  de  signi- 
fication :  car  le  positif,  qui  est  l'adjectif  simple,  a  toujours 
été  regardé  comme  le  premier  de  ces  degrés,  et  il  est 
impossible  do  trouver  dans  un  adjectif  au  positif  aucune 
trace  de  comparaison,  tandis  qu'on  y  trouve  réellement 
la  siijnificalion  du  mot  ù  son  degré  lo  plus  simple.  ^Olls 
renvovons  donc  aux  mots  degré  et  sionikication.ii  ,4i'- 
ici-4es"i(ccom.mrnison,  Adverbes  qui  expriment  le  résultat 
do  la  comparaison  entre  deux  objets  ou  deux  propositions. 
Tels  sont  les  adverbes  aussi,  moins,  plus.  etc.  Dans  toute 
comparaison  où  Ion  marque  légalité,  le  terme  q>»  ex- 
prime la  chose  la  mieux  connue  doit  être  énoncé  le 
dernier  :  î'urenne  était  aussi  sage  que  vaillant  ;  la  sagesse 
de  J'urenne  était  égale  à  sa  vaillance.  Les  deux  termes 
do  toute  comparaison  doivent  être  symétriques.  On  lerait 
uno  faute  contre  ce  principe  si  Ion  disait  :  "  ».*  «  1""'" 
d'orateur  pour  qui  j'aie  plus  d'admiration  que  C.c<ir."i ,  la 
svmétrie  exige  .nie  la  préposition  pour  ligure  dans  le  se- 
cond membre  comme  dans  lo  premier  :  que  pot.u  t "•'.■'""^ 

—  Philos.  Faculté  de  comparer:  La  faeiilé  dejug'C 
implique  la  COMPAKAIS..N.    Il    Acto  do   Imiolligonco  qui 

'"-'Rhéior.  Figure  par  laquelle  ou  mol  doux  objets  on 

20 


COMPARAITRE   —   COMPAS 

présence,  pour  expliquer  ou  faire  valoir  l'un  des  deux  : 
Les  esprits  justes  donnent  naturellement  dans  la  compa- 
raison et  la  métaphore.  (La  Bruy.) 

—  Prov.  :  Comparaison  n'est  pas  raison,  Une  comparai- 
son n'est  pas  un  argument,  ii  Toutes  comparaisons  sont 
odieuses,  On  blesse  presque  toujours  l'amour-propre  do 
deux  personnes  que  l'on  compare,  ii  Toute  comparaison 
cloche,  Aucune  comparaison  n'est  rigoureusement  exacte. 

—  Enctcl.  Philos.  La  comparaison  est  une  opération 
de  l'esprit,  consistant  à  rechercher  les  rapports  qui  peu- 
vent exister  entre  divers  objets.  Pour  que  l'esprit  accom- 
plisse cette  opération,  il  est  indispensable  de  l'appliquer 
au  moins  à  deux  objets,  soit  alternativement,  soit  en  m&mo 
temps.  Ainsi,  la  comparaison  n'estqu'une  double  attention. 
De  là  il  résulte  qu'elle  est,  de  même  c^ue  l'attention,  sous 
la  dépendance  de  la  volonté;  de  là  il  resuite  aussi  qu'il  no 
faut  pas  confondre  la  comparaison  avec  la  perception 
mémo  du  rapport,  perception  qui  ne  dépend  pas  do  l'ap- 
plication  volontaire  de  l'esprit,  qui  parfois  la  précède, 
qui  d'autres  fois  lui  résiste  et  reste  cachée. 

La  comparaison  est  la  condition  essentielle  des  idées 
générales  qui  dérivent  de  rexpérience  ;  elle  rend  posï-iblcs 
les  jugements  mathématiques,  qui  sont  fondés  sur  des  per- 
ceptions de  rapports  déterminés  entre  certains  objets 
que  l'esprit  conçoit  et  dispose  conformément  à  des  hypo- 
uièses  volontaires. 

—  Littér.  Les  rhéteurs  distinguent  deux  espèces  do 
comparaisons  :  l'une  oratoire,  l'autre  poétique.  La  pre- 
mière est  donnée  pour  exemple  ou  pour  raison,  conclut, 
et  fait  sentence.  La  comparaison  poétique  éclaire,  colore, 
embellit,  souvent  élève  et  agrandit  l'objet.  La  comparai- 
son oratoire  conclut  du  plus  au  moins,  ou  du  moins  au 
plus,  ou  d'égal  à  égal.  Elle  n'est  en  somme  qu'une  sorte 
de  raisonnement,  d'induction.  Le  but  de  la  comparaison 
poétique  est  de  rendre  présent  à  l'imagination  l'objet  do 
fa  pensée  ;  voilà  pourquoi  Longin  lui  donne  le  nom  à'imnge. 
Le  plus  souvent,  en  effet,  c'est  une  image  qui  rend  sen- 
sible une  idée,  un  sentiment,  une  vérité  abstraite.  Quel- 
quefois on  suit  dans  la  comparaison  un  ordre  inverse,  et 
Ion  emploie  l'abstrait  pour  mieux  peindre    le    sensible. 

Pour  qu'une  comparaison  produise  l'effet  voulu  et  no 
nuise  pas  à  l'œuvre,  il  faut  se  garder  de  l'étendre  au  delà 
de  son  objet.  On  a  souvent  reproché  à  Homère  la  lon- 
gueur de  ses  comparaisons.  Cependant  on  remarquera 
qu'elles  se  présentent  au  cours  d'une  narration  épique, 
où  leur  ampleur  descriptive,  par  des  effets  d'agrandisse- 
ment ou  de  contraste,  ajoute  à  la  variété  et  à  la  force  du 
récit.  Plus  l'on  approche  du  pathétique,  ;ilus  la  passion 
est  véhémente,  plus  les  comparaisons  deviennent  rares 
et  concises.  L'abondance  et  les  termes  des  comparaisons 
varient,  du  reste,  selon  les  siècles  et  les  pays. 

COMPARAÎTRE  [kon,  rètr'  —  du  préf.  corn,  et  de  pa- 
raître. [Se  conjugue  comme  paraître])  v.  n.  Se  présenter 
par  ordre  :  Comparaître  devant  la  justice,  ii  Fig.  Etre 
soumis  à  un  examen  critique  :  Heureux  celui  dont  la  con~ 
science  comparaît  sans  crainte  à  la  barre  de  ses  souvenirs! 
(Petit-Senn.) 

—  Syn.  inus.  de  par.aÎtre  : 

Les  filles  de  l'Egypte  à  Suse  comjiarureut. 

Racine. 

COMPARANT  {kon,  ran),  ANTB  [rad.  comparoir]  adj .  Pro- 
céd.  Qui  comparaît  devant  un  tribunal  ou  devant  un  offi- 
cier public  :  Le  sieur  comparant  a  déclaré...  La  dame 
COMPARANTE  allègue... 

—  Substantiv.  :  Ouï  la  comparante... 

—  Anton.  Contumax,  défaillant. 

COMPARATEUR,  TRICE  ikon)  adj.  Qui  aime  à  comparer, 
qui  est  apte  à  comparer  ;  Esprit  comparateur.  (Peu  us.) 

COMPARATEUR  {kon  —  rad.  comparer)  n.  m.  Physiq. 
Instrument  qui  sert  à  évaluer  de  très  petites  différences 
de  longueur.  \\  Comparateur  à  traits,  Instrument  servant  à 
comparer  les  règles  divisées  et  à  vérifier  l'exactitude  des 
divisions  de  même  ordre. 

—  Télégr.  Jauge  servant  à  mesurer  le  diamètre  des  fils 
télégraphiques. 

—  Encycl.  Physiq.  Le  plus  simple  des  comparateurs  se 
compose  :  l»  d'une  table  AB  pouvant  se  raccourcir  ou  s'al- 
longer à  volonté,  parce  que  la  partie  A  peut  s'engager  plus 
ou  moins  dans  la  partie  B  ;  2"  d'un  talon  fixe  C,  contre  lequel 


-n. 


K~T  /  L~ÏÏ~~ 


Comparateur. 

on  appuie  l'une  des  extrémités  des  barres  à  comparer; 
3"  d'une  pièce  DE  mobile  entre  guides,  qui  vient  presser 
l'autre  extrémité  de  ces  barres,  sous  l'action  du  ressort  G, 
transmise  par  le  levier  coudé  FH  ;  4"  du  levier  coudé  FH  ; 
5»  du    ressort  G;   6*  d'un  arc  IJ  divisé  en   millimètres, 

fjarcouru  par  l'extrémité  H  du  levier  coudé,  extrémité  à 
aquelie  est  fixé  un  vcrnier.  On  peut  munir  l'appareil 
d'une  loupe  pouvant  se  mouvoir  au-dessus  de  l  arc  divisé 
et  faciliter  ainsi  les  lectures  ;  on  peut  aussi,  pour  être  sûr 
ûuo  les  barres  ont  toujours  la  même  direction,  se  servir  de 
deux  guides  fixes  tenant  à  l'instrument,  et  contre  lesquels 
on  placera  les  barres  dont  on  veut  apprécier  les  lon- 
gueurs. 

Pour  comparer  deux  barres  entre  elles,  on  les  place 
successivement  dans  la  position  do  la  barre  KL,  et  on  lit 
chaque  fois  le  numéro  de  la  division  do  l'arc  divisé  IJ,  à 
laquelle  correspond  le  zéro  du  vernier.  La  différence  des 
deux  lectures  donne  la  différence  des  longueurs  des  deux 
barres. 

Ce  qui  fait  la  sensibilité  de  l'instrument,  c'est  que  cotte 
différence  do  longueurs  se  trouve  multipliée  par  le  rapport 
des  deux  bras  de  levier,  par  m,  si  le  grand  bras  est  m  fois 
plus  long  que  le  petit.  Do  sorte  que  si  l'erreur  de  lecture 

est  pins  petite  que  -  do  millimètre  avec  le  vernier,  l'erreur 

que  l'on  commettra  dans  l'appréciation  de  la  longueur  de 

do 


l'une  quelconque  des  barres  sera  plus  petite  que  - 

millimètre.  Par  suite,  la  moindre  différence  entre  les  lon- 
gueurs dos  barres  deviendra  appréciable.  Dans  ce  raison- 
nement nous  avons  supposé  que  le  déplacement  do  l'extré- 


mité du  petit  bras  de  levier  est  le  même  que  celui  de 
l'extrémité  de  la  barre.  Ceci  est  permis,  car  ces  déplace- 
ments sont  tous  les  deux  très  petits. 

COMPARATIF,  IVE  {kon)  adj.  Qui  sert  à  comparer  :  fa- 
cullé  comparative  de  l'esprit  humain.  Méthode  compara- 
tive. Il  Dans  lequel  on  compare  :  Tableau  comparatif. 
Il  Qui  exprime  une  comparaison  :  Plus,  moins,  autant  sont 
des  adverbes  comparatifs. 

—  Respectif,  proportionnel,  relatif  :  Forces  compara- 
tives de  deux  armées. 

~  Anatomie  comparative.  Se  dît  quelquefois  pour  ana- 
tomih  comparée. 

COMPARATIF  {kon)  n.  m.  Degré  de  signification  dans 
les  adjectifs,  qui  s'exprime  en  faisant  accompagner  l'ad- 
jectif d'un  adverbe  de  comparaison,  ii  Cornparatif  d'infério- 
rité, Celui  qui  exprime  un  état  inférieur;  Être  moins  RiCHii. 
Il  Comparatif  d'égalité.  Celui  qui  exprime  un  état  égal  : 
Etre  AUSSI  riche,  u  Coynparatif  de  supériorité.  Celui  qui 
exprime  un  état  supérieur  :  Etre  plus  riche. 

—  Encycl.  Gramm.  Beaucoup  de  langues,  comme  le 
français,  n'ont  pas  de  formes  synthétiques  pour  exprimer 
les  diverses  idées  de  comparaison  ;  elles  se  contentent  do 
faire  précéder  d'un  adverbe  l'adjectif  ou  l'adverbe,  seuls 
mots  susceptibles  de  recevoir  cette  modification  ;  mais  il  y 
a  des  langues,  comme  le  grec,  le  latin,  l'anglais,  etc.,  qui 
expriment  le  rapport  de  supériorité  au  moyen  de  termi- 
naisons spéciales. 

En  grec,  les  comparatifs  ont  diverses  terminaisons  : 
tantôt  ils  sont  en  -ccpo;,  comme  ooço:,  sage  ;  ffo^uTtpo;,  plus 
sage;  tantôt  en  tuv,  comme  i^'ïû;,  agréable;  ■^Suov,  plus 
agréable.  Il  y  a,  en  outre,  des  comparatifs  irréguliers. 

En  latin,  on  forme  le  comparatif  en  ajoutant  au  radical 
Je  l'adjectif  le  suffixe  lor  (visiblement  apparenté  avec  le 
suffixe  iôn  du  grec}  pour  le  masculin  et  le  féminin,  et  ius 
pour  le  neutre;  c'est  ainsi  qu'on  dit  :  sanctior,  saîictius; 
fortior,  fortius,  eic.  Mais  tous  les  comparatifs  ne  se  for- 
ment pas  régulièrement;  ainsi,  6onu5  a  pour  comparatif 
MivLiOR  :  malus,  PKJOR  ;  magnus,  major  ;  parvus,  minor. 
Quelques  adjectifs  ou  adverbes  latins  n'ont  pas  de  compa- 
ratifs ;  alors,  on  emploie,  pour  ce  degré  de  comparaison, 
des  périphrases  analogues  à  celles  qui  sont  usitées  dans 
les  langues  privées  de  comparatif;  ainsi,  au  lieu  de  pior, 
qui  n'existe  pas,  on  dit  magis  plus.  Les  comparatifs  des 
adverbes  ne  sont  autre  chose  que  les  comparatifs  neutres 
des  adjectifs  correspondants;  ainsi,  l'on  dit  sapienter,  sa- 
gement; sapientius,  plus  sagement. 

Le  comparatif  latin  sert  quobjuefois  à  exprimer  une  idée 
d'excès  ou  simplement  l'idée  d'une  certaine  quantité  ;  ainsi, 
ple?iior  signifie  trop  plein  ou  asses  plein. 

La  langue  française  n'a  qu'un  petit  nombre  de  vrais 
comparatifs  comme  :  meilleur,  qui  se  dit  pour  plus  bon; 
moindre,  pour  plus  petit;  pire,  pour  plus  mauvais;  pis, 
pour  plus  mal.  Ces  comparatifs  ont  été  empruntés  au  latin. 

COMPARATIVEMENT  [kon)  adv.  Par  comparaison  :  On 
ne  parle  correctement  sa  langue  que  lorsguon  l'a  étudiée 
COMPARATIVEMENT  avcc  Une  autre.  (Proudh.) 

—  Comparativement  à,  En  comparaison  de  :  Le  million- 
naire est  pauvre,  COMPARATIVEMENT  AD  milliardaire. 

COMPARENCE  {kon,  ranss  —  rad.  comparoir)  n.  f.  Ane. 
dr.  coût.  Se  disait  quelquefois  pour  présence,  comparution. 

COMPARER  {kon  —  lat.  comparare  ;  de  compar,  pareil) 
V.  a.  Mettre  en  parallèle,  examiner  simultanément  pour 
établir  des  rapports  et  des  différences  :  Jouis  de  ta  vie  sans 
la  COMPARER  â  celle  d'autrui.  (Condorcet.)  il  Mettre  au  même 
rang  :  On  ne  peut  comparer  aucun  capitaine  à  Napoléon  7". 
Il  Absol.  :  Comparer,  c'est  juger.  (V.  Cousin.) 

—  Dr.  Confronter  (en  parlant  des  écritures). 

—  Littér.  Assimiler,  montrer  sous  l'image  de,  dire  sem- 
blable à  :  Un  sage  compare  les  passions  aux  verits,  sans 
lesquels  un  vaisseau  ne  peut  point  avancer.  (Giraud.) 

Comparé,  ée  part.  pass.  du  v.  Comparer. 

—  Anatomie  comparée,  Etude  comparative  de  l'organi- 
sation de  l'homme  et  de  celle  des  autres  animaux,  il  On  dit 
de  même  psychologie,  mythologie,  grammairi-:  comparée. 
(Anatomie  comparative  se  dit  moins  souvent,  mais  se- 
rait plus  régulier.) 

Se  comparer,  v.  pr.  Etre  comparé  :  Choses  gui  ne 
peuvent  se  comparer,  il  Se  mettre  en  parallèle  :  "  Vous 
croyez  donc  valoir  beaucoup,  disait  un  jour  Regyiault  deSaint- 
Jean-d'Angely  à  Maury.  —  Très  peu  quand  je  me  con- 
sidère; beaucoup  guand  je  me  compare,  »  repartit  l'abbé 
Maury.  ii  S'assimiler,  se  dire  égal  :  Je  puis  aiiner  le  bien, 
le  faire,  et  je  me  comparerais  aux  bêtes  !  (VilJem.) 

—  Gramm.  Après  comparer,  on  emploie  tantôt  la  prépo- 
sition à,  tantôt  la  préposition  avec.  Dans  la  plupart  des 
cas,  l'une  peut  remplacer  l'autre.  Néanmoins,  avec  indique 
généralement  un  examen  plus  détaillé.  Ainsi,  comparer  une 
copie  à  un  tableau,  c'est  dire  que  l'un  des  deux  vaut  plus, 
ou  moins,  ou  autant  que  l'autre;  comparer  une  copte  avec 
U7Ï  tableau,  c'est  placer  l'une  à  côté  de  l'autre,  pour  les 
étudier  simultanément  et  prononcer  sur  les  ressemblances, 
les  différences,  le  mérite  relatif. 

—  Anton.  Différencier,  opposer. 

COMPARES  {kon-par')  n.  m.  pi.  Ane.  dr.  coût.  Se  disait, 
à  Narbonne,  de  redevances  auxquelles  le  vicomte  préten- 
dait assujettir  l'évêque. 

COMPARETTI  (Dominique),  helléniste  italien,  né  à  Rome 
en  1835,  professeur  de  langue  et  de  littérature  grecques 
à  l'Institut  des  études  supérieures  de  Florence.  On  lui 
doit  un  certain  nombre  d'ouvrages,  parmi  lesquels  :  Hypé- 
ride  et  son  Eurénippée,  texte  grec  et  fac-similé  du  manu- 
scrit (Pise,  1861);  Discours  a'Hypéridc  sur  ceux  gui  soJit 
morts  dans  la  guerre  lamiaque,  texte  grec  et  fac-similé  (1864); 
Essai  sur  les  dialectes  grecs  de  l'Italie  méridionale  (i866); 
Œdipe  et  la  Mythologie  comparée  (1868);  Virgile  au  moyen 
tiyc.  excellent  travail  d'histoire  littéraire  (1872). 

COMPARETTIE  [kon,  rè-tî)  n.  f.  Genre  d'orchidacées, 
tribu  des  vandées,  comprenant  des  plantes  herbacées 
épiphytes,  du  Pérou. 

COMPAROIR  (Ar^n^  ro-ar' —  du  lat.  comparere;  de  cum, 
avec,  fit  parère,  paraître.  —  Usité  seulement  à  l'infinitif  et 
au  participe  présent  :  comparant;  les  autres  temps  sont 
suppléés  par  ceux  du  verbe  comparaître)  v.  n.  Procéd.  Pa- 
raître devant  un  juge,  devant  un  tribunal  :  Etre  sommé  de 

COMPAROIR. 

—  Anton.  Faire  défaut. 

COMPARSE  {kon-pars'  —  ital.  comparsa)  n.  Figurant,  de 
l'un  OU  l'autre  sexe,  qui  joue  un  personnage  muet  dans.uno 


134 

représentation  théâtrale,  ii  Planter  un  comparse.  Dans 
l'argot  des  coulisses.  Le  mettre  en  scène,  et  lui  tracer  sa 
marche  et  sa  contre-marche,  ii  lietourner  un  comparse. 
Arrêter  définitivement  ses  positions  et  ses  pauses. 

—  Par  ext.  Personne  :  1»  qui  ne  cause  pas  en  société  ; 
2"  qui,  dans  une  affaire  quelconque,  joue  un  rôle  très  peu 
important. 

—  n.  f.  Signifiait  autref.  Entrée  des  quadrilles  dans 
un  carrousel,  un  tournoi;  évolutions  qui  avaient  lieu  à  ce 
moment,  il  Personnage  qui  prenait  part  à  ces  évolutions. 

—  Encycl.  L'Opéra  emprunta  l'usage  des  comparses  aux 
carrousels  de  Louis  XIV,  et, jusqu'en  1767,  le  corps  de  bal- 
let défila  sur  le  théâtre  pour  v  faire  la  parade,  c'est-à-dire 
la  comparse,  avant  de  procéder  à  ses  exercices  drama- 
tiques. Il  ne  faut  pas  confondre  les  comparses  avec  les 
choristes  et  les  figurants;  les  choristes  et  les  figurants 
chantent  dans  les  ensembles,  mêlent  leurs  voix  aux  mani- 
festations générales;  les  comparses  ne  font  rien  que  se 
montrer.  On  emploie  souvent  des  soldats  pour  ce  genre  de 
service.  Dans  une  marche,  ils  savent  se  maintenir  au  pas 
que  règle  l'orchestre.  Les  troupes  de  comparses  sont  com- 
mandées par  des  chefs  qui  dirigent  les  manœuvres  et 
maintiennent  la  discipline. 

COMPARSONNïER  n.  m.  Ane.  coût.  V.  compersonnier. 

COMPARTIMENT  {kon,  man  —  du  lat.  cum,  avec,  et  par- 
tiri,  partager;  n.  m.  Division  d'une  surface  isolée  par  le 
moyen  de  lignes  tracées  sur  cette  surface  :  Les  compar- 
timents d'un  damier,  d'un  parquet.  \\  Divisions  d'une  capa- 
cité isolée  à  l'aide  de  cloisons  :  Un  tiroir,  une  boite  à  com- 
partiments. Les  compartiments  d'un  wagon. 

—  Fig.  Recoin,  pli,  aspect  particulier  :  Les  comparti- 
ments secre/s  rfK  cœur,  de  l'esprit,  des  passions,  il  Classe, 
catégorie  :  Diviser  ses  idées  en  compartiments. 

—  Art  milit.  On  nomme  compartiments  les  différentes 
parties  des  coffres  et  caisses  à  munitions,  les  différentes 
parties  d'une  giberne. 

—  B.-arts.  Combinaison  ou  disposition  de  figures  et  do 
lignes,  formant  par  leurs  variétés  des  effets  décoratifs. 

—  Ch.  de  f.  Division  d'un  wagon  qu'une  cloison  sépare 
de  la  division  voisine  :  Compartiments  de  /",  de  2',  de 
5<  classe. 

—  Constr.  Ensemble  de  lignes  et  de  figures  pour  l'orne- 
mentation des  pavages,  des  plafonnages,  des  parquetages. 

—  Jard.  Disposition  symétrique  de  lignes  servant  à  l'or- 
nementation des  jardins. 

—  Min.  Compartiment  de  feux.  Cette  expression  désigne 
la  disposition  donnée  aux  saucissons,  ahn  d'allumer  en 
même  temps  les  divers  fourneaux  d'une  mine. 

—  Rel.  Dorure  â  petits  fers  que  l'on  exécute  sur  lo  dos 
ou  le  plat  d'un  livre. 

COMPARTIMENTAGE  ykon,  taj')  n.  m.  Action  de  diviser 
par  compariiinents.  il  Division  par  compartiments. 

COMPARTITEUR  [kon  —  du  lat.  cum,  avec,  et  partirj, 
partager)  n.  m.  Ane.  dr.  Juge  dont  l'avis,  contraire  à 
celui  du  rapporteur,  produisait  un  partage  d'opinions.  (Au 
parlement,  on  portait  en  ce  cas  l'affaire  dans  une  autre 
chambre,  s'il  s  agissait  d'un  procès  par  écrit  ou  d'une 
instance  appointée  en  matière  civile.) 

COMPARUIT  (kon,  ru-if  —  mot  lat.  signif.  il  a  comparu) 
n.  m.  Dr.  Acte  de  comparution  :  Ordonner  le  comparuit. 
H  Certificat  de  comparution  :  Signer  le  comparuit. 

COMPARUTION  {kon,si-o7i)a.  f.  Dr.  Action  de  comparoir  : 
Un  mandat  de  comparution.  Il  Comparution  personnelle. 
Mesure  d'instruction  ordonnée  par  jugement  d'un  tribu- 
nal à  l'effet  de  faire  venir  les  parties,  ou  l'une  d'elles, 
â  l'audience,  pour  obtenir  des  explications  ou  des  aveux. 
(Ce  mode  d'instruction  difi'ère  àe  l'interrogatoire  sur  faits 
et  articles,  quoiqu'il  tende  au  même  but.  La  comparution 
a  lieu  devant  le  tribunal  tout  entier,  soit  en  chambre  du 
conseil,  soit  à  l'audience;  les  questions  ne  sont  pas  indi- 
quées à  l'avance;  les  deux  parties  sont  interrogées  tour  à 
tour,  en  présence  l'une  de  l'autre.) 

—  Ency'cl.  Mandat  de  comparution.  V.  instruction  en 
matière  criminelle,  et  mandat. 

—  Anton.  Défaut. 

COMPAS  [kon-pa  —  subst.  verbal  de  compasser)  n.  m. 
Instrument  composé  de  deux  branches  mobiles  à  frotte- 
ment, et  servant  à  tracer  des  circonférences  ou  à  trans- 
porter des  longueurs,  n  Géométrie  du  compas.  Partie  de  la 
géométrie  qui  donne  des  solutions  graphiques  des  pro- 
blèmes, sans  l'aide  de  la  règle,  n  Compas  à  pointes  sèches, 
Celui  dont  les  deux  branches  se  terminent  par  une  simple 
pointe,  et  qui  sert  presque  toujours  à  transporter  des  lon- 
gueurs plutôt  qu'à  tracer  des  cercles,  il  Compas  à  balustre. 
Petit  compas  que  l'on  manœuvre  au  moyen  d'une  tige  entre 
le  pouce  et  l'index,  et  qui  sort  à  tracer  de  très  petits  cercles. 
Il  Compas  àpompe.  Autre  compas  pour  le  même  usage,  il  Com- 
pas  de  réduction.  Compas  à  quatre  pointes,  dans  lequel  la 
charnière  est  remplacée  par  un  bouton  mobile  le  long  des 
branches,  ce  qui  permet  de  prendre  des  distances  qui 
soient  dans  un  rapport  voulu  avec  des  distances  données, 
en  faisant  varier  dans  la  même  proportion  la  longueur 
relative  des  branches,  il  Compas  sphérique,  d'épaisseur  ou 
de  calibre,  Compas  formé  de  deux  branches  courbes,  et 
servant  à  mesurer  soit  des  épaisseurs,  soit  des  calibres 
ou  dimensions  intérieures,  n  Compas  de  proportion.  Instru- 
ment fait  comme  un  compas  ordinaire,  sauf  q^uc  les. bran- 
ches sont  remplacées  par  des  règles  plates  divisées,  il  Co7n- 
pas  de  trisection,  Instrument  au  moyen  duquel  on  peut 
diviser  un  angle  en  trois  parties  égales,  ii  Com- 
pas d'ellipse  ou  Compas  elliptique,  Instrument 
qui  sert  à  tracer  des  ellip.ses. 

—  Par  ext.  Mesure,  dimension  :  Couper  un 
patron  sur  le  comi'AS  d'un  autre. 

—  Pop.  Jambes,  il  Ouvrir  le  compas.  Mar- 
cher. Il  Allonger  le  compas.  Hâter  ses  pas. 

—  Fig.  Moyen  do  calcul,  de  mesure,  de 
délimitation  :  Les  épreuves  nous  forment  le 
COMPAS  insuel.  il  Sciences  exactes  :  Le  xix"  siè- 
cle a  été  appelé  le  siècle  du  cotAV AS.  n  Règle,  me- 
sure ;  Vouloir  asseoir  les  autres  à  soîi  compas. 

—  Loc.  fam.  A»  compas  ou  Par  compas.  Avec 
une  exactitude  méticuleuse  :  Vouloir  tout  faire 
AU  compas.  Il  Avoir  le  compasdans  l'œil.  Ajipré- 
cier  à  l'œil,  avec  rapidité  et  justesse,  les 
dimensions  dos  objets. 

—  Archéol.  Trait  courbe  dans  un  tracé  fait 
au  compas,  que  ce  soit  l'ensemble  d'une  circonférence,  un 
segment;  etc.  il  Compartiment  à  enceinte  courbe,  dans  un 


D'argent 

au  compLii»  ouvert 

d'azur,  les  poiutea 

dirigées    vers    le 

chef. 


Compas  à  coulisse. 


1S5 

parti  d'ornements  :  Et  sont  lesdits  ronds  à  compas  figurés 
de  plusieurs  mystt'res  (ir»64).  Il  S'entend  aussi  pour  l'ou- 
verture d'angle  do  doux  arlialôtriors  op- 
posés l'UQ  à  l  Ulltl'O. 

—  Blas.  Mouble  d'armoirios  trè«  rare, 
qui  représente  un  compas. 

—  Manôg.  Ecartoineut  dos  bipùdcs  de 
devant  avec  ceux  do  derrière  du  choval. 

—  Mar.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Techn.  Nom  de  divers  instruments, 
employés  pour  procéder  à  des  mesu- 
rages,  par  plusieurs  catégories  d'ou- 
vriers. Il  Compas  à  verge,  Instrument  ser- 
vant à  tracer  de  grands  cintres,  ii  Grand 
compas.  Instrument  servant  à  tracer  les 
plus  grands  compartiments  d'un  panneau. 

Il  Compas  d'épaisseur,  Compas  à  branches 
recouroées  do  manière  ù.  présenter  leur  concavité,  par 
rapporta  l'axe  vertical,  passant  parle  point  d'articulation 
et,  dans  d'autres 
cas,  leur  con- 
vexité ,  alin  de 
mesurer  le  dia- 
mètre extérieur 
d'un  corps  ou  lo 

diamètre    inté-  »     ^  .    .,„„„„ 

rieur  d'un  tube,  ï     ^^■"P^''  ^  ^"S" 

d'uncvlindre.  (On 
appelle  encore  cet  instrument  compas  de  calibre  ou  cotnpas 
sphérique.)  \\  Compas  à  excenti-ique.  Sorte  de  compas  au 
moyen  duquel,  dans  le  dessin  d'une  carte  géographique,  on 
trace  les  petits  cercles  qui  indiquent  l'emplacement  des 
villes.  Il  Compas  à  ressort,  Instrument  formé  de  deux 
branches  qu'une  lame  de  ressort  réunit.  (L'écartement  entre 
ces  deux  branches  est  maintenu  tixe  par  une  vis  de  rappel.) 
Il  Compas  fixe,  Outil  dont  on  se  sert  pour  mesurer  les  bois 
en  grume  et  autres,  et  qui  est  formé  de  deux  branches  à 
pointes  lixes.  {Ce  compas  porte  des  divisions  tracées  au  dos 
des  branches.)  ii  Compas  quart  de  cercle.  Instrument  auquel 
on  maintient  un  écartement  fixe  à  l'aide  d'une  vis  de  pres- 
sion qui  serre  l'arc  de  cercle  dans  une  mortaise  traversant 
d'outre  en  outre  la  seconde  branche,  il  Instrument  de  joail- 
lier pour  mesurer  les  pierres  fines  mises  de  taille,  il  Compas 
de  cordonnier^  Rè- 
gle divisée  portant 
un  index  mobile,  et 
servant  à  mesurer 
la  longueur  du 
pied.  Il  Compas  à 
coulisse,  Instru- 
ment analogue  au 

précédent,   mais  ,^_ 

plus  perfectionné, 

employé  pourmesurerlescyliodres,  les  sphères,  etc.  iiCom- 
/>a-sdit  maître  à  danser.  Sert  à  prendre  les  mesures  inté- 
rieures entre  les  parois  de  certains  ouvrages. 
Il  Compas  d'appareilleur.  Formé  par  deux  rè- 
gles, articulées  à  l'une  de  leurs  extrémités,  et 
terminées  aux  autres  bouts  par  des  pointes  en 
fer.  (Les  appareilleurs  en  font  usage  pour  tra- 
cer des  perpendiculaires,  pour  tracer  des 
épures,  etc.)  ii  Compas  de  charpentier  ou  Corn- 
vas  de  poche,  Compas  constitué  par  deux  tiges 
plates  en  for  articulées  à  l'une  des  extrémités. 
( Le  charpentier  l'emploie  pour  tracer  les 
coupes,  etc.)  ii  Compas  de  menuisier,  Instru- 
ment analogue  au  précédent.  (Les  menuisiers 
lui  donnent  à  tort  le  nom  de  fausse  équerre.) 
il  Compas  de  chapelier.  Sorte  de  coulisse  gra- 
duée avec  laquelle  les  chapeliers  prennent  la 
mesure  d'un  chapeau,  ii  Compas  br\sé.  Compas 
formé  de  deux  lamss  fixées  par  leur  milieu  et 
servant  au  doreur  sur  tranches,  ii  Compas  de 
fondeur  de  cloche.  Règle  de  bois  portant  un  talon  de  cro- 
chet, dans  lequel  on  introduit  le  bord  do  la  cloche,  il  Compas 
de  tonnelier.  Compas  en  bois  avec  pointes  en  fer,  à  l'aido 
duquel  les  tonneliers  tracentles 
fonds  des  tonneaux,  ii  Charnière 
à  tête  de  compas,  Charnière  qui 
est  ainsi  nommée  parce  que  ses 
noeuds  s'engrènent  l'un  dans 
l'autre,  à  plat,  comme  les  bran- 
ches d'un  compas,  il  Compas  de 
relèvement.  Sorte  do  boussole 
cylindrique  employée  pour  les 
lovés  topographi(juos. 

—  Modol.  Compas  à  trois  bran- 
c/ies, Instrument  possédant  trois 
branches  articulées  et  qu'em- 
ploient les   modeleurs  et  les 
sculpteurs  pour  la  mise  au  point 
d'un  bas-relief.  (On  emploie  en-       ^  .  .    .    ^ 
coro  le  compas  à  trois  iVrancI.cs      *^'^'"P"  ^  *••""  branches, 
lorsqu'on  veut  reproduire  fidèlement  lo  modèle  d'une  sculp- 
ture délicate.) 

—  Enxycl.  Géom.  I/mvention  du  compas  était  attribuée 
par  les  anciens  ii  Talaiis,  neveu  de  Dédale;  aujourd'hui, 
cet  instrument,  très  commun,  afifecto  des  formes  très  va- 
riées, suivant  l'usage  auquel  on  le  destine  :  à  deux  pointes, 
droites  ou  courbes,  avec  pointes  do  remise  et  tire-l^pie ;  i 
trois  pointes,  pour  lover  les  sommets  d'un  triangle,  etc. 

—  Compas  de  proportion.  Co  compas  semble  avoir  été  intro- 
duit  simuitanémont  par  Galilée  et  son  disciple  Balthasar 
Capra  :  il  se  compose  do 
deux  règles,  OA  et  Olî,  di- 
visées en  parties  égales, 
mobiles  autour  <ie  la  char- 
nière O.  Pour  obtenir,  par 

3 

exemple  ,  les  -  d'une  lon- 
gueur donnéo,  il  suf/ît  d'é- 
carter les  branches  do 
sorte  que  la  distance  CD  dos 
doux  divisions  marquées  r> 
soitégaleàcotto  longueur; 
la  longueur  cherchée  est  fi- 
gurée par  la  distance  EF 
des  doux  divisions  3,  et  ceci  résulte  immédiatement  do  la 
similiiudn  des  triangles  do  sommet  O. 

On  no  possédait  pas,  alors,  d'instruments  spéciaux  t 
chaque  problème,  et,  pour  les  cordes  et  la  mesure  dos  an- 


COMPAS 


COMPATRIOTE 


gles,  l'inscription  des  polygones  réguliers,  les  sinus,  tan- 
gentes, etc.,  on  faisait  autant  d'échelles  dirt'érentes  sur  les 
côtés  O  A  etOB.V.OzANAM  [Usages  du  compas  de  prupurtion). 

—  Mar.  L'origine  de  la  boussole  marine,  ou  compas, 
paraît  incontestablement  devoir  remonter  aux  Chinois, 
('et  instrument  parvint  chez  les  Francs  par  l'intermé- 
diaire des  Arabes  qui,  selon  Baïlak,  l'utilisaient  déjà  au 
xm'  siècle.  Quant  aux  variations  do  l'aiguille,  elles  parais- 
sent avoir  été  ignorées  des  Européens  jusqu'au  13  sep- 
tembre 1192,  jour  où  Christophe  Colomb,  à  deux  cents 
lieues  do  l'île  de  Fer,  s'aperçut  que  l'aiguille  déviait  de  la 
polaire  do  6*  vers  l'O. 

Mais  les  Européens,  surtout  en  France,  ont  été  des 
précurseurs  pour  la  suspension  de  l'aiguille  sur  pivot 
et  toutes  les 
autres  amélio- 
rations ;  l'ai- 
guille, recou- 
vertede  sa  rr>se 
graduée,  est 
renfermée 
dans  une  boîte 
cylindrique  en 
cuivre,  dite  cu- 
vette, fermée 
des  deux  côtés 
par  des  glaces 
circulaires  pla- 
nes. Au  centre 
de  la  glace  in- 
férieure, une 
colonne  do  cui- 
vre porte  à  son 
extrémité  une 
pointe  d'acier 
trempé,  sur  la- 
quelle vientre- 
poser  le  cône 
d'agate  serti 
au  centre  de 
l'aiguille.  Le 
tout  est  sus- 
pendu dans 
l'habitacle  à 
l'aide  d'une 
"  suspension 
de  Cardan  ". 

En  1874,  Duchemin  imagina  d'augmenter  la  force  direc- 
trice par  l'addition  de  deux  aimants,  recourbés  en  demi- 
cercle, dont  les  pôles  viennent  se  superposer  à  ceux  de  l'ai- 
guille, dispositif  qu'il  a  fallu  abandonner  à  cause  de  son 
oids.  Ennn,  sur  les  petits  bâtiments  et  les  embarcations. 


Compas  : 
relèvement 


A,  do  route;  B,  compensé;  C,  de 
D,  d'embarcation  ;    E,   renversé  ; 
G.  ligne  de  foi. 


la  stabilité  de  l'aiguille  est  insuffisante  ;  pour  enrayer  les 
oscillations  anormales,  on  a  imaginé  d'immerger  l'ensem- 
ble dans  un  mélange  d'eau  et  d'alcool  ;  l'aiguillo  pèse  alors 


h  pointes 
sèches. 


porte- 
crayoD, 


Compas 
à  quart  de 

de  cercle,      réduction. 


d' (épais- 
seur. 


inaitrp 
ti  danser. 


Compas  de  proportion. 


beaucoup  moins  sur  son  pivot  et  éprouve  un  frottement 
amortisseur  :  c'est  la  boussole  ou  compas  liquide. 

—  Compe7isation  des  compas.  La  rose  d'un  compas  doit 
ôtro  sensible  et  stable,  ce  qui  exige,  vu  la  légèreté  des 
aiguilles  :  1°  une  période  très  courte  autour  dos  axes  hori- 
zontaux; 2"  une  période  aussi  longue  que  possible  autour 
do  l'axe  vertical.  Sir  William  Thomson  (lord  Kelvin)  est 
parvenu,  d'une  façon  parfaite,  à  surmonter  les  difficultés 
(pli  proviennent  des  causes  perturbatrices  dans  les  indi- 
cations de  la  boussole  :  pour  la  rose  de  0'°,25,  il  emploie 
huit  aiguilles  parallèles,  comme  des  aiguilles  à  tricoter, 
formant  les  cordes  symétriques  ot  équidistantos  dans  une 
circonférence  de  0*,09  do  diamètre.  Pour  avoir  un  grand 
moment  d'inertie,  il  emploie  une  mince  cornière  en  alu- 
minium, que  vingt-quatre  rayons,  cordonnets  on  soie, 
rejoignent  ù  un  anneau  central  qui  reçoit  lo  côno  de  sus- 
pension en  saphir,  reposant  sur  une  fine  pointe  en  osmium 
d'iridium.  L'ensemble  pèse  IW,5  environ.  Los  oscillations 
anormales  sont  amorties  par  une  cuvolto  inférieure,  qui 
renferme  une  huile  visqueuse. 

Mais  les  navires  moiiornes  renferment  des  aciers,  des 
fers  durs  ou  dos  fers  doux  ;  les  aciers,  pendant  la  construc- 
tion, acquièrent  une  aimantation  permanente,  et  la  partie 
qui  était  dirigée  vers  lo  S.  sur  les  chantiers  attire  lo  pôle 
nord  do  la  boussole;  quant  aux  fers  doux,  ot  selon  l'orien- 
tation, ils  s'aimantent  par  induction  d'une  façon  variable, 
suus  l'influence  du  magnétisme  terrestre.  Flmders  avait 
proposé  de  détruire  cette  influonco  par  une  colonne  vor- 
ti(!alo  de  for  doux,  d'oi"i  lo  nom  do  barre  de  Flindei's,  quo 
Ion  rolroiivo  dans  lo  compas  Thomson.  Los  plus  grands 
progrès  théoriques  allaient  éiro  réalisés  par  les  travaux 
de  Poisson  et  aussi  de  Airy  et  Smith. 

Pour  etfoctuer  la  compensation  du  compas  ou  annuler 
los  elTcls  perturbateurs,  Thomson  établit,  à  la  base  do 
l'habitacle,  un  massif  percé  do  trous,  dans  le  sons  do  la 
quillo  ot  dans  le  sons  normal,  où  l'on  pont  introduire  do 
petits  barreaux  aimantés;  autour,  sur  un  cercle,  doux 
équorros,  l'une  à  tribord,  l'autre  A  bâbord,  peuvent  cha- 
cune recevoir  une  sphère  crouso  do  for  doux,  et  une  glis- 
sière permet  de  régler  leur  distance  i\  In  rose.  Enfin,  un 
tube  vertical  peut  recevoir doscylindrosdo  fer  doux  (barro 
do  Flindors)  ;  on  peut  ainsi  compenser  lelff't  des  fers  ver- 
ticaux qui  sont  il  bord,  le  roslo  de  l'appareil  compensant 
celui  des  fors  horizontaux;  le  déflecteur  permet  mémo  do 
régler  le  compas  sans  le  recours  aux  points  de  repère 
oxtérioura.ot  le  compas  reste  pour  longtemps  un  instrument 
do  précision  quo  l'on  pont  régler  dans  les  longues  traver- 
sées où  los  variations  do  l'inclinaison  magiiéliquo  sont 
sonsiblos. 


Compas,  constellation  méridionale  formée  par  Lacaillo, 
rfit  Située  entre  lo  Centaure  et  le  Triangle.  La  plus  belle  étoile 
de  cotte  constellation  n'est  que  de  quatrième  grandeur. 

COMPASCUITÉ  {Icon-pa-sku  —  du  lat.  cum,  avec,  et  pas- 
cuum,  pâturage)  u.  t.  Ane.  dr.  coût.  Droit  de  pacage  commun 
à  plusieurs  communautés,  à  plusieurs  villages. 

—  Encycl.  La  compascuité,  dans  les  pays  de  droit  écrit, 
correspondait  à  la  vaine  pâture  des  pays  coutumiors.  La 
loi  des  28  soptembro-6  octobre  nai  proscrivit  ce  droit 
quand  il  n'existait  que  comme  pure  faculté,  et  ne  l'admit 
qu'autant  qu'il  était  fondé  sur  uno  loi,  un  titre  ou  un 
usage  immémorial. 

COMPASSAGE  {/con-pa-saj")  n.  m.  Division  ou  mesurage 
au  compas,  il  Classement  des  cartes  à  jouer  par  séries  de 
points  ou  valeurs,  etc.  Il  Action  de  compasser  un  canon 
d'arme  à  feu. 

COMPASSEMENT(^on,  man)  n.  m.  Action  de  compasser, 
résultat  do  cette  action  :  Le  compassement  d'une  carte, 
des  fourneaux  d'une  mine.  Il  Sorte  de  grande  règle  gra- 
duée, servant  à  espacer  d'une  manière  régulière  Tes  deux 
fourneaux  d'une  mine. 

—  Fig.  Régularité  trop  étudiée  :  Le  coMPASSEMiiNT  d'un 
discours. 

COMPASSER  {kon-pa-sé  —  du  lat.  pop.  compassare  ;  de 
cum,  avec,  et  rpassus,  pas)  v.  a.  Tracer  avec  exactitude, 
avec  justesse,  avec  symétrie  :  Compasser  les  allées  d'un 
jardin,  il  Mesurer  ou  diviser  au  compas  :  Compassisr  un 
dessin,  une  carte. 

—  Fig.  Calculer,  combiner  :  On  a  beau  compasser  dans 
son  esprit  tous  ses  discours...  (Boss.)ii  Mesurer,  régler  avec 
un  certain  apprêt,  une  certaine  raideur  :  Compasser  sa 
démarche,  ses  pai'oles.  Compasser  ses  phrases,  son  style. 

—  Armur.  et  artill.  Compasser  le  canon  d'une  arme  à 
feu,  En  vérifier  l'épaisseur  au  moyen  d'un  compas  d'épais- 
seur à  grande  branche. 

—  Arqueb.  anc.  A  l'époque  où  los  arquebuses  et  les 
mousquets  à  mèche  étaient  en  usage,  Co7npasser  la  inèche 
d'une  arquebuse,  signifiait  Ajuster  la  mèche  allumée  dans 
le  serpentin  à  la  longueur  convenable  poui-  atteindre 
l'amorce. 

—  Mar.  Compasser  la  carte,  Y  pointer  la  position  ac- 
tuelle du  navire,  faire  le  point. 

—  Min.  Co/npasser  les  feux.  Disposer  les  saucissons 
dans  le  but  d'allumer  tous  les  fourneaux  à  la  fois. 

—  Techn.  Compasser  un  livre,  Le  mesurer  au  compas» 
avant  d'en  rogner  la  tranche. 

Se  compassé/',  v.  pr.  Devenir  compassé. 

—  Syn.  Compasser,   affecter,    composer,   étudier,  etc. 

V.   AFKECTÉ. 

COMPASSEUR  {kon-pa-seu7-)  n.  m.  Celui  qui  compassé; 
qui  parle  ou  agit  d'une  manière  compassée. 

COMPASSIER  ikon-pa-si-é)  n.  m.  Fabricant  de  compas 
et  autres  in^iruments  do  mathématiques. 

COMPASSION  [kon-pa-si  —  lat.  compassio  ;  de  cujn,  avec, 
et  pati,  supin  passum,  soutfrir)  n.  f.  Sentiment  pénible  quo 
nous  fait  éprouver  le  malheur  d'autrui  :  La  compassion  sert 
d'aiguillon  à  la  clémence.  (Montaigne.)  n  Faire  corupassion. 
Inspirer  la  compassion  ;  ne  mériter  que  du  mépris,  n  Etat 
de  compassioJi,  État  de  celui  qui  est  à  plaindre.  (Vieux.) 

—  Compassion  de  ta  saiJite  \  ierge.  Fête  célébrée  en  l'hon- 
neur des  souffrances  de  Marie,  le  vendredi  avant  le  diman- 
che des  Hameaux.  (Elle  fut  instituée  par  lo  concile  de  Co- 
logne, et  approuvée  par  Benoît  XIII,  en  1725.) 

—  Syn.  Compassion,  commisération,  miséricorde,  etc. 

V.  COMMISÉRMMnN. 

—  Anton.  Dureté,  insensibilité,  indifférence,  sécheresse 
de  cœur. 

COMPASSIONNER[A:o«;j<i-5(-o-H('](SE),  v.  pr.  Se  prendre 
de  compassion  :  Je  me  compassionne  fort  aisément  des  af- 
flictions d'autrui.  (Montaigne.)  [Vieux.] 

COMPATERNITÉ(A-oTi,  tér'-ni  —  du  prof,  corn,  ot  de  pa- 
ternité) n.  f.  Alliance  spirituelle  contractée  aubaptiMiie. 

—  Encycl.  La  coinpateniité  est  la  parenté  spirituelle  quo 
le  parrain  et  la  marraine  contractent  avec  lonfant  qu  ils 
ont  tenu  sur  los  fonts  baptismaux  et  avec  son  père  et  sa 
mère.  La  compatoruitô  constitue,  au  point  do  vue  ecclé- 
siastique, un  cmpêchoment  prohibitif  du  mariago  ontr» 
ceux  qu'elle  unit.  Pour  qu'elle  existe,  il  faut  quo  le  parrain 
et  la  marraine  aient  réellement  tenu  l'oufaut  au  moment 
do  son  baptême. 

COMPATIBILITÉ  {kon)  n.  f.  Qualité  par  laquelle  deux 
ou  plusieurs  choses  pouvont  subsister  ensemble  rCoMPAri- 
niLiTE  d'humeur.  CoMPATiaiLtTÊrft:  deux  fonctions,  n  Lettres 
de  cotnpatit/ilité.  Lettres  royaux  qui  autorisaient  lo  cumul 
do  doux  charges  reconnues  incompatibles. 

—  Anton.  lucompatlblUté,  dlscouvenance. 

COMPATIBLE  (A-o;i)  adj .  Pouvant  subsister  onsomblo '. 
Humeurs,  Cltan/is  qui  ne  sont  pas  compatibles. 

—  Anton.  Incompatible,  disconvenant. 

COMPATIR  {kon  —  du  lat.  cum,  avec,  ot  pati,  soutfrir)  v,  n. 
S'apitoyiT  sur,  prendre  uno  part  douloureuse  ù  :  Lorsqu'on 
a  souffert  de.t  mêmes  épreuves,  on  compatit  mieux  aux  dou- 
leurs d'autrui.  (A.  do  La  Forge.) 

—  Supporter  patiemment,  être  indulgent  pour  :  Com- 
patir aux  erreurs  des  hommes,  être  indulgent  pour  leurs  fai- 
blesses, ce  sont  là  les  devoirs  de  chacun  de  jwus.  (De  Ségur.) 

—  Etre  compatible  :  L'ambition  et  le  repos  ne  peuvent 
compatir  ensemble.  (Montaigne.)  ii  S'accorder,  étro  en  har- 
monie :  Ceux  qui  font  sonner  plus  haut  tes  défauts  de  leurs 
frères  sont  ceux  mêmes  avec  qui  personne  ne  peut  compatir. 
f  .Mass.)  [Vx  ilans  ces  doux  sons.] 

COMPATISSANCE  {kon-pa-ti-sanss)  n.  f.  Disposition  & 
com|)atir.  ii  Action  do  compatir,  compassion. 

COMPATISSANT  (kon-pa-li-san),  ANTE  adj.  Qui  compa- 
tit, qui  est  porté  i\  la  compassion  :  (fnc  heureuse  digestion 
irn(/ compatissant.  (IL  'laine.)  ii  Inspiré  par  la  compas- 
sion ;  exprimant  la  compassion  :  iioins  co-Mpatissants. 
Larmes  compatissanti  s. 

—  Anton.  Dur.  indltféront,  Insensible,  sec. 

COMPATRIOTE  {hm  —  lat.  compatriota;  de  cum.  avec, 
et  patria,  patrie)  n.  Personne  née  dans  lo  m<^mo  pays,  oui 
a  la  mémo  patrie  :  Les  Français  se  plaisent  ù  vanter  les 
étrangers  aux  dépens  de  leurs  compatriotks.  (Castil-lïlaio.) 
Il  Habitant  do  la  m^mo  contrée,  de  la  mémo  villo  ou  du 
mémo  village  ;  .\os  compatriotes  de  la  Provence. 


COMPATRIOTISME   —   COMPETENCE 


—  Fig.  Se  dit  des  personnes  unies  par  un  lien  moral 
compar^le  à  celui  de  la  patrie  commune  :  Les  gens  de- 
génie  sont  toujours  compatriotes  entre  eux.  iM"*  de  Staël.) 

COMPATRIOTISME  {kon,  tissjn')  n.  m.  Qualité  de  com- 
patriote; sentiments  de  compatriote. 

COMPAYRÉ  (Gabriel),  philosophe  et  homme  politique 
français,  né  à  Albi  en  1843.  En  1874,  il  fut  appelé  à  la 
chaire  de  philosophie  de  la  faculté  des  lettres  de  Tou- 
louse ;  dès  cette  époque,  il  consacra  ses  grands  efforts  à 
la  science  de  l'éducation.  En  1881,  il  fut  élu  député  par 
le  département  du  Tarn.  Son  mandat,  renouvelé  en  1885, 
ne  le  fut  pas  en  1889.  Il  entra  alors  dans  l'administration 
et  devint  recteur  do  l'Université  de  Lyon.  Outre  ses  thèses, 
il  a  publié  :  Histoire  critique  des  doctrines  de  l'éducation 
en  France  depuis  le  xvi'  siècle  (1879)  ;  Eléments  d'éducation 
civique  et  morale  (1880);  l'Instruction  civique  (1883);  His- 
toire de  la  pédagogie  (18S4);  Cours  de  pédagogie  théorique 
et  pratique  (1885);  Notions  élémentaires  de  psychologie 
(1886);  Cours  de  morale  tkéoi-ique  et  pratique  (1887).  Il  a 
publié  une  traduction  de  la  Logique  aéductive  et  inductive 
de  Bain  (1875),  et  une  de  l'ouvrage  de  Huxley:  Hurne,  sa  vie, 
sa  philosophie  (1880). 

COMPELLATIF,  IVE  {kon-pèl'  —  du  lat.  compellare,  supin 
compellatum,  interpeller)  adj.  Qui  sert  à  interpeller;  qui 
indique  l'interpellation  :  Ofié!  est  une  interjection  compei.- 
LATivE.  Il  Se  dit  quelquefois  des  mots  comme  nwnsieur, 
mon  cher,  etc.,  par  lesquels  on  Interpelle  la  personne  à 
qui  l'on  adresse  la  parole. 

—  n.  m.  Phrase,  proposition  compellative,  comme  :  Je  le 
veux,  je  le  veux,  m'entendez-vous  ?  Dites  donc,  ynon  ami, 

VOtILEZ-VOUS  M'ÉCOUTER? 

GOHPELLE  INTRARE  («  Forcez-les  d'entrer  "),  paroles 
tirées  d'une  parabole  de  l'Evangile.  —  Un  homme  prépara 
un  grand  festin  auquel  il  invita  beaucoup  de  monde.  Et,  à 
l'heure  du  repas,  il  envoya  son  serviteur  dire  à  ceux  qui 
étaient  invités  de  venir,  parce  que  tout  était  prêt.  Mais 
tous,  comme  de  concert,  commencèrent  à  s'excuser  sous 
divers  prétextes.  Le  serviteur,  étant  revenu,  rapporta  tout 
ceci  à  son  maître.  Alors,  le  père  de  famille  dit  à  son  ser- 
viteur :  n  Allez  sur  la  place  et  dans  les  rués  de  la  ville,  et 
amenez  ici  les  pauvres,  les  infirmes,  les  aveuf^les  et  les 
boiteux.  —  Seigneur,  répondit  le  serviteur,  j  ai  fait  ce 
que  vous  m'avez  commandé,  et  il  y  a-  encore  de  la  place.  » 
Le  maître  lui  dit  :  n  Allez  dans  les  chemins  et  le  long  des 
haies,  et  forcez  les  gens  d'entrer,  afin  que  ma  maison  soit 
remplie;  car  je  vous  déclare  que  nul  de  ceux  que  j'avais 
invités  ne  sera  de  mon  festin.  " 

Dans  l'application,  ces  mots  Compelle  intrare  caracté- 
risent la  violence  que  l'on  se  croit  en  droit  d'exercer  sur 
une  personne  pour  la  forcer  à  faire  une  chose  que  l'on 
juge  avantageuse  pour  elle. 

GOMPENDIAIRE  (kon-pan-di-èr'  —  lat.  coynpendiarius  ; 
de  compendiiim,  abrégé)  n.  m.  Auteur  d'abrégés.  (Se  dit 
très  peu  et  toujours  en  mauv.  part.) 

GOMPENDIEUSEMENT  [kon-pan,  ze-man  —  lat.  compen- 
diose  ;  de  compendium,  abrégé)  adv.  Brièvement,  succinc- 
tement :  Les  savants  nous  ont  donné  compendikdsement  la 
philosophie  du  commerce.  (Proudh.)  [Ce  mot  semble  fait 
tout  exprès  pour  le  style  burlesque,  par  sa  manière  d'expri- 
mer longuement  qu'une  chose  se  fait  en  abrégé.  Une  faute 
très  fréquente  consiste  à  employer  cet  adverbe  dans  le 
sens  de  longuement,  avec  détail.  On  lui  donne  alors  la  signi- 
fication diamétralement  opposée  à  celle  qu'il  a  en  réalité.] 

COMPENDIEUX  {kon-pan-di-eù) ,  EUSE  [lat.  compendio- 
sus ;  de  compendium,  abrégé]  adj.  Abrégé,  dit  en  peu  do 
mots  :  Les  formules  algébriques  ne  sojit  pas  la  vérité,  J7iais 
une  expression  compendiedse  de  la  vérité.  (Boss.)  [Vx.] 

COMPENDIUM  [kon-pin-di-om' ~  moi  lat.)  n.  m.  Didact. 
Abrégé  :  Etudier  la  philosophie  dans  un  compendium  d'éco- 
lier, il  PL  Des  CONPENDILM. 

—  Fig.  Résumé  typique,  image  en  abrégé. 

—  Mobil.  Meuble  qui,  dans  les  écoles,  renferme  uno 
collection  complète  de  mesures  métriques. 

COMPÉNÉTRATION  {kon,  si-on  —  du  préf.  com,  et  de  pé- 
nétration) n.  f.  Pénétration  mutuelle  :  La  compénétration 
de  l'âme  et  du  corps. 

COBOPENSABLE  {kon-pan)  adj.  Qui  peut  être  compensé  : 
Le  calme  de  la  conscience  n'est  pas  co.mpensable.  (Boiste.) 

COMPENSANT  {kon-pan-sa7i),  ANTEadj.  Qui  compense, 
qui  est  propre  à  compenser  ;  Les  biens  et  les  maux  sont 
équilibrés  par  des  biens  et  des  maux  compensants.  (Peu  us.) 

COMPENSATEUR,  TRICE  [kon-pan]  adj.  Propre  à  com- 
penser ;  qui  fournit  une  compensation  :  Moyens  compen- 
sateurs. 

COMPENSATEUR  (kon-pan)  n.  m.  Qui  procure  une  com- 
pensation :  Le  contrôle  universel  est  le  seul  et  puissant  com- 
pensateur de  toute  constitution  vicieuse.  (Mirab.) 

—  Ch.  de  f.  Dans  les  transmissions  à  distance.  Ba- 
lancier que  l'on  intercale  entre  le  levier  de  manœuvre  et 
l'aiguillage,  de  telle  sorte  que  tout  raccourcissement  ou 
tout  allongeraemont  produit,  de  chaq^ue  côté  de  ce  balan- 
cier, sur  la  tige  ou  le  fil  de  transmission,  se  trouve  corrigé 
par  l'inclinaison  plus  ou  moins  grande  que  prend  le  balan- 
cier autour  de  son  axe,  la  tige  ou  le  fil  se  trouvant  relié 
à  chacune  des  extrémités  de  ce  balancier. 

—  Electr.  Lame  de  cuivre  à  courbure  variable  dans  un 
circuit  do  grande  portée,  sur  les  toits,  pour  !a  chaîne  du 
paratonnerre,  afin  de  compenser,  par  uno  ouverture  va- 
riable do  ce  compensateur,  les  effets  de  dilatation  qui 
amenaient  fréquemment,  autrefois,  des  solutions  de  con- 
tiDuité  dans  les  différentes  parties  du  paratonnerre. 

—  Mar.  Compensateurs  magnétiques.  Ensemble  des  ai- 
mants, globes  de  fer  doux,  barre  de  Flinders,  permettant 
de  compenser  le  compas. 

—  Pnys.  Compensateur  ou  adjectîv.  Pendule  compensa- 
teur. Nom  donné  à  divers  appareils  destinés  à  corriger  les 
dilatations  et  contractions  du  pendule,  par  des  dilatations 
et  des  contractions  en  sens  contraire,  de  façon  que  la  dis- 
tance, du  point  do  suspension  au  centre  d'oscillation,  reste 
toujours  la  même.  (V.  balancier.)  ii  Compensateur  magné- 
tique. Appareil  (jui  corrige  les  déviations  produites  dans 
la  direction  de  l  aiguille  do  la  boussole  par  le  fer  employé 
dans  la  construction  d'un  navire. 

COHPENSATIF,  IVE  [kon-pan)  adj.  Qui  produit  la  com- 
pensation. 


COMPENSATION  (kon-pan,  si-on)  n.  f.  Action  de  com- 
penser, de  coutre-baîancer  :  La  compensation  du  mal  par 
le  bien.  \\  Dédommagement  :  Il  y  a  des  psi'sonnes  pour  les- 
quelles les  peines  delà  vie  sont  sans  compensation.  (Custinc.) 

—  Biol.  Compe}îsalio7i  de  ci-oissance.  Loi  biologique  for- 
mulée par  Geoffroy  Saint-Hilairo  et  Goethe  :  "  Afin  de  pou- 
voir dépenser  d'un  côté,  la  nature  est  obligée  d'économiser 
de  l'autre.  »  (Gœthe.)  Ex.  :  Quand  une  vache  produit  beau- 
coup de  lait,  elle  n  engraisse  pas;  quand  une  variété  de 
choux  produit  un  feuillage  nutritif,  elle  ne  produit  pas  de 
graines  oléagineuses,  etc.  (Darwin  a  essayé  d'interpréter 
cette  loi  au  moyen  de  la  sélection  naturelle;  elle  se  ra- 
mène plus  simplement  à  la  corrélation  [v.  ce  mot],  fatale 
dans  un  milieu  limité.)  V.  balancement  organique. 

—  Bours.  Substitution,  opération  par  laquelle,  dans  un 
marché  à  terme,  uno  personne  qui  se  trouve  à  la  fois  ven- 
deur et  acheteur  se  substitue  à  son  vendeur  auprès  de 
son  acheteur,  il  Cours  de  compensation.  Cours  convention- 
nel auquel  tous  les  acheteurs  et  tous  les  vendeurs  d'une 
valeur  pendant  le  mois  précédent  restent  acheteurs  ou 
vendeurs  de  la  môme  valeur  pendant  le  mois  suivant. 

—  Comm.  et  bours.  Dans  un  marché  à  terme,  on  appelle 
compensation  toute  substitution  d'un  acheteur  à  un  autre. 

—  Dr.  Extinction  de  deux  dettes  se  produisant  lorsque 
deiLX  personnes  sont  réciproquement  créancières  et  débi- 
tr-ices  l'une  de  l'autre  :  La  compensation  s'opère  de  plein 
droit.  { Acad.)  li  Compensation  de  dépens.  Décision  du  tribunal 
qui  condamne  chacune  des  deux  parties  à  payer  les  frais 
qu'elle  a  faits. 

—  Mar.  Tables  de  compensation  ou  de  déviation.  Tables 
au  moyen  desquelles  on  peut  se  passer  de  compensateurs 
magnétiques,  parce  qu'elles  indiquent  pour  tous  les  rhumbs 
de  vent  les  déviations  correspondantes  des  compas  du 
bord,  il  Compensation  des  compas.  V.  co.mpas. 

—  Mécan.  Horloge,  Montre  de  compensation,  Horloge, 
Montre,  munies  d'un  pendule  compensateur.  V.  pendule. 

—  Philos.  Systt/ne  des  compensât iojis  ou  simplement 
Compensation,  Système  d'après  lequel  les  biens  et  les  maux 
seraient  également  compensés,  et  produiraient  en  somme, 
pour  tous  les  hommes,  un  état  équivalent. 

—  Encycl.  Bours.  Lorsque  dos  achats  et  des  ventes  à 
terme  ont  été  faits,  pour  le  compte  d'une  même  personne, 
chez  deux  agents  de  change  différents,  on  règle  cette  dou- 
ble opération  par  ce  qu'on  appelle,  en  langage  de  bourse, 
une  compensation.  Pour  faciliter  ces  règlements,  les  agents 
de  change  établissent,  pour  chaque  liquidation  et  pour 
chaque  valeur,  un  cours  de  compensation,  pris  parmi  ceux 
qui  ont  été  faits  à  la  Bourse  le  jour  de  la  liquidation. 

—  Dr.  La  compensation  fut  admise  de  bonne  heure,  à 
Rome,  dans  les  actions  de  bonne  foi  pour  dettes  nées 
ex  eadem  causa;  mais,  dans  les  actions  de  droit  strict, 
elle  n'eut  d'abord  que  deiLX  cas  d'application  :  compensatio 
de  Yargentarius,  deductio  du  bonorum  emptor.  Marc-Aurèle 
permit  d'user  de  l'exception  de  dol  pour  faire  valoir  sa 
propre  créance,  même  ex  dispari  causa,  dans  les  actions 
de  droit  strict,  ce  qui  fut  étendu  aux  actions  de  bonne 
foi.  Justinien  décida  que  la  créance  opposée  par  le  défen- 
deur devait  être  liquide  et  que  la  compensation  aurait  lieu 
Ipso  jure,  c'est-à-dire  qu'elle  devenait  un  moyen  de  défense 
ordinaire,  au  lieu  d'être  une  exception. 

Judiciaire  à  Rome,  la  compensation  est  légale  sous  le 
Code  civil  (art.  1289  à  1299).  Comme  conditions,  les  deux 
dettes  doivent  avoir  pour  objet  une  somme  d'argent  ou 
des  choses  fongibles  de  même  espèce,  être  liquides  et  exi- 
gibles ;  enfin,  le  créancier  de  l'une  doit  être  débiteur  per- 
sonnel et  principal  de  l'autre,  et.  réciproquement,  lo  créan- 
cier de  cette  dernière  doit  être  débiteur  personnel  et 
principal  de  la  première.  La  compensation  opère  extinction 
de  plein  droit,  comme  un  payement,  par  la  seule  coexis- 
tence des  deux  dettes.  La  compensation  facultative  est 
celle  qui  s'accomplit  par  la  volonté  de  l'une  des  parties, 
en  l'absence  d'une  des  conditions  ordinaires.  La  compen- 
sation judiciaii^e  est  celle  qui  peut  être  opérée  par  le  juge 
sur  la  demande  reconventionnelle  de  la  partie  dont  la 
créance  ne  réunit  pas  encore  les  conditions  de  la  com- 
pensation légale. 

—  Procéd.  civ.  Compensation  des  dépens.  Les  dépens, 
qui  sont  généralement  mis  à  la  charge  de  la  partie  qui 
succombe,  peuvent  être  exceptionnellement  répartis  par 
le  tribunal  entre  les  deux  plaideurs  :  c'est  ce  qu'on  appelle 
compensation  des  dépens.  Ello  a  lieu  lorsque  les  parties 
sont  parentes  à  un  certain  degré  (conjoints,  ascendants, 
descendants,  frères  et  sœurs,  ou  alliées  au  même  degré), 
ou  si  elles  ont  succombé  respectivement  sur  certains  chefs 
(C.  proc,  art.  13]). 

COMPENSATIONNISTE(A:o«-;)n«-sa-5i-o-nmr)n.  m.  Par- 
tisan des  compensations,  en  matière  de  droits  de  douane. 

COMPENSATIVEMENT  [kon-pan)  adv.  D'une  manière 
qui  établit  compensation. 

COMPENSATOIRE  {kon-pan,  to-ar')  adj.  Qui  compense, 
qui  établit  une  compensation  :  La  propriété  a  pour  condi- 
tiotï  compensatoire  le  glanage  datis  les  champs,  te  ratelage 
dans  les  prés,  le  grappillage  dans  les  vignes.  (Proudh.) 

COMPENSER  (A-on-jjan  —  lat.  compensare ;  do  cuin,  avec, 
etpendere,  supin  pensum,  peser)  v.  a.  Balancer,  équilibrer, 
corriger  :  Le  gain  compense  la  perte,  il  Dédommager  de  : 
//  faut  COMPENSER  l'absence  par  le  souvenir.  (J,  Joubert.) 

—  Bours.  Se  dit  d'un  agent  de  change  qui  lève  des  titres 
contre  espèces  chez  un  autre  agent,  ou  qui  fait  livraison 
de  titres  contre  espèces. 

—  Dr.  Compenser  une  dette,  La  solder  au  moyen  d'uno 
créance,  ii  Cotnpenser  les  dépens.  Mettre  à  la  cliarge  de 
chaque  partie  les  frais  qui  lui  sont  propres. 

Se  compenser,  v.  pr.  Etre  compensé  l'un  par  l'autre. 

COMPÉRAGE  {kon,  raj')  n.  m.  Qualité  de  compère; 
rapport  de  compère  à  comoère,  ou  de  compère  à  commère. 
Il  Se  dit  quelquefois  de  l'affinité  spirituelle  qui  existe  entre 
la  personne  baptisée,  lo  parrain,  la  marraine,  lo  père  et  la 
mère.(V.  compere.)  [Dans  un  style  moins  familier,  on  dit 
compaterniti^-.]  Il  Intelligence  entre  doux  compères,  ontro 
deux  personnes  qui  s'entendent  pour  en  tromper  d'autres  : 
Le  coMPÊHAGE  est  de  règle  dans  tous  les  métiers. 

COMPÈRE  (kon  —  du  préf.  com,  et  do  père)  n.  m.  Nom 
que  l'on  donne  à  celui  qui  a  tenu  un  enfant  sur  les  fonts, 
vis-à-vis  du  père,  de  la  mère  et  de  la  marraine,  et  au  pèro 
vis-à-vis  du  parrain  et  do  la  marraine,  n  Nom  d'amitié  que 
les  personnes  du  peuple,  et  surtout  celles  de  la  campagne, 
se  uonncnt  et  surtout  se  donnaient  entre  elles.  (Les  fabu- 
listes l'emploient  en  parlant  des  animaux.) 


156 

—  Bon  vivant,  homme  très  gaî,  ou  très  malin,  etc.  :  Un 
joyeux  COMPÈRE.  Un  gros  compère.  Un  bon  compère.  Un 
rusé  COMPERE.  Il  Individu  qui  s'entend  avec  un  escamoteur, 
pour  Taider  dans  l'exécution  de  ses  tours,  en  se  mêlant  au 
public,  dont  il  est  inconnu,  ii  Complice  en  supercheries  : 
En  fait  de  gouvernement,  il  faut  des  compères;  sans  cela^ 
la  pièce  ne  s'achèverait  pas.  (Napol.  I*'.) 

—  Fani.  Eti'e  compère  et  compagnon.  Etre  comme  insé- 
parables; s'accorder  parfaitement. 

—  Pop.  Compère  cochon.  Personne  d'une  familiarité 
basse  ou  déplacée. 

—  PROV.  :  Tout  se  fait  par  compère  et  par  commère. 

V.   COMMÈRE. 

Compère  (Louis),  musicien  français,  né  vers  le  milieu 
du  xv  siècle,  mort  à  Saint-Quentin  en  15 1 8,  fut  l'un  des 
plus  fameux  contrapontistes  de  ce  temps.  On  ne  connaît 
que  peu  de  compositions  de  cet  artiste  :  chants  à  quatre 
voix,  motets,  chansons  italiennes,  etc.,  mais  elles  suffisent 
pour  faire  apprécier  son  talent  fort  distingué. 

COMPÈRE-LORIOT  [kon,  ri-o)  n.  m.  Ornith.  Nom  vul- 
gaire du  loriot  commun,  n  Syn.  do  orgelet.  V.  ce  mot. 
(PI.  Des  compères-loriots.) 

COMPÉRENDINATION  [kon-pé-rin,  si-on  —  du  lat.  cum, 
avec,  et  perendinatio,  remise  au  surlendemain)  n.  f.  Dr. 
rom.  Dans  la  procédure  du  sacramentum,  Promesse  réci- 
proque des  parties  de  se  retrouver  le  surlendemain  devant 
le  juge. 

—  Ane.  dr.  Remise  d'un  jugement  à  trois  jours,  il  Assi- 
gnation à  comparaître  sous  trois  jours  ou  le  surlendemain. 

GOMPERSONNIER  [kon-pèr-so-ni-é  —  altérât,  de  l'anc. 
franc,  comparçonnier;  de  cum,  avec,  Qtparçon,  part,  dérivé 
du  lat.  partitio.  [La  forme  ac- 
tuelle est  due  à  une  confusion 
avec  le  mot  personne])  n.  m.  Ane. 
dr.  coût.  Associé  solidaire,  pour 
la  tenure  d'une  terre,  avec  rede- 
vance au  seigneur,  ii  Cohéritier. 
(On  a  dit  aussi  comparsonnier.) 

—  Par  ext.  Personne  qui  vit 
ou  agit  habituellement  avec  une 
autre  ;  Le  mai'quis  d'Effiat,  le  com- 
PERSONNiKR  du  chevalier  de  Lor- 
raine... (St-Sim.)  [Inus.] 

COMPES  [kon-pèss  —  mot  lat.; 
de  cum,  avec,  et  pes,  pedis,  piedj 
n.  m.  Antiq.  rom.  Entraves  de 
fer  qu'on  mettait  aux  pieds  des 
esclaves.   (On  a  souvent   repré-  Compes 

sente  l'Amour  enchaîné  au  moyen 

du  co}npes.)  \i  Instrument  de  torture  employé  au  moyen 
âge. 

COMPÉSIER  (kon-pé-zi-é)  v.  a.  Dr.  anc.  Inscrire  au 
compoix  ou  cadastre  :  Compésier  une  iei^re,  une  maison. 

COMPETA,  comm.  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  de 
Malagajj,  dans  la  sierra  do  Alhama;  3.200  hab.  Minote- 
ries, distillerie  d'eau-de-vie. 

COMPÉTEMMENT  [koyi,  ta-man)  adv.  Avec  compéteuce, 
d'une  façon  compétente  :  Rien  n'est  plus  contradictoire  que 
de  prétendre  reyjrt'^e/i/er  compétemment  la  nation.  (Mirab.) 

COMPÉTENCE  [kon,  tanss  —  lat.  competentia;  de  com- 
petere,  compéter)  n.  f.  Dr.  Droit  de  juger,  de  connaître  : 
Compétence  criminelle,  commerciale,  civile.  Décliner  la 
compétence. 

—  Par  ext.  Tribunal  compétent. 

—  Par  anal.  Aptitude  à  faire,  à  décider,  à  juger:  Au- 
jourd'hui, il  est  peu  de  gens  qui  ne  croient  que  la  littéra- 
ture est  de  leur  compétence. 

—  Compétition,  rivalité,  conflit  de  préséance  :  La  moin- 
dre ombre  de  compétence  avec  itn  fils  de  France  a  un  grand 
air  de  ridicule.  (De  Retz.)  [Vieux  en  ce  sens.] 

—  De  compétence.  Do  mise,  convenable  :   Un  habit  de 

COMPÉTENCE.  (lUUS.) 

—  Encycl.  Dr.  Compétence  administrative.  Ce  mot  dési- 
gne l'étendue  des  pouvoirs  de  juridiction  conférés  à  cer- 
tains fonctionnaires  de  l'ordre  administratif.  Les  règles 
de  cette  compétence  reposent  sur  le  principe  de  la  sépa- 
ration des  fonctions  judiciaires  et  administratives  :  il  est 
défendu  à  chacune  des  deux  autorités  de  s'immiscer  dans 
les  attributions  de  l'autre.  Les  juges  civils  ne  peuvent 
pas  entraver  l'exécution  de  mesures  prescrites  par  l'ad- 
ministration, et  ils  doivent  se  déclarer  incompétents  lors- 
que l'action  engagée  devant  eux  contre  un  fonctionnaire 
les  conduirait  à  apprécier  un  acte  d'administration;  ils 
ne  sont  compétents  que  pour  juger  des  faits  personnels. 
L'ensemble  des  difficultés  et  des  contestations  dont  la 
connaissance  appartient  aux  tribunaux  administratifs 
forme  le  contentieux  administratif. 

Compétence  civile  et  commerciale.  On  entend  par  cette 
compétence  l'aptitude  d'un  tribunal  à  connaître  d'une 
action  ou  d'uno  défense.  On  distinguo  :  1»  la  compétence 
ratione  ynaterix  ou  absolue,  qui  est  l'aptitude,  pour  les 
tribunaux  d'un  certain  ordre,  de  connaître  certaines  caté- 
gories d'affaires  ;  2"  la  compétence  ralione  personse  ou 
relative,  qui  est  l'aptitude,  pour  l'un  des  tribunaux  d'un 
certain  orare,  de  connaître  d  une  affaire,  à  l'exclusion  des 
autres  tribunaux  du  même  ordre.  Lorsque  les  règles  do 
compétence  n'ont  pas  été  observées,  on  dit  que  le  tribu- 
nal saisi  est  «  incompétent,  o  Les  règles  do  la  compétence 
ratione  materiss  sont  d'ordre  public;  celles  do  la  compé- 
tence ratione  persotix  n'ont  été  établies  qu'en  vue  d'inté- 
rêts privés.  Nous  parlerons,  sous  les  noms  des  diverses 
juridictions,  de  leur  compétence  ratione  viaterise.  Mais  il 
faut  distinguer,  à  cet  égard,  les  juridictions  de  droit  com- 
mun (tribunaux  d'arrondissement,  cours  d'appel),  qui  sont 
compétentes  pour  toutes  les  affaires  que  la  loi  ne  leur  a 
pas  enlevées,  et  les  juridictions  d'exception,  ne  pouvant 
juger  que  los  procès  qui  leur  sont  directement  attribués. 
(En  ce  qui  concerne  la  compétence  ratione  personœ,  v.  ac- 
tion. —  Pour  la  compétence  en  matière  commerciale, 
v.TRiDONAL  de  Commerce.) 

Compétence  criminelle.  La  compétence  en  matière  cri- 
minelle est  la  détermination  des  attributions  de  chacune 
des  juridictions  au  point  de  vue  de  la  poursuite,  do 
l'instruction,  du  jugement  et  do  l'exécution  du  jugement. 
La  compétence  que  soulève  toute  infraction  est  déter- 
minée par  la  nature  du  fait  {ratione  iiiateri^v),  la  qualité 
des  liorsonncs  {ratione  personx),  les  circonstances  do  lieu 
{ratio7ie  loci).  A  raison  des  personnes,  il  peut  y  avoir  des 


157 

juridictions  d'oxcoption,  on  dos  formalités  préalables.  A 
raison  du  heu,  un  mônio  délit  est  suscoptinle  d'être  dé- 
féré à  trois  juridictions  :  lieu  où  il  a  éié  accompli,  lieu 
où  réside  le  prévenu,  lieu  où  il  a  été  trouvé.  Si,  pour  ce 
motif,  plusieurs  tribunaux  étaient  saisis  on  même  temps, 
on  ferait  un  rèylement  de  juge"!.  Certaines  circonstances 
modifiont  aussi  les  règles  ordinaires  de  t'ompéteuce  :  na- 
tionalité, connexité,  complicité.  (Nous  renvoyons,  pour  la 
i  umpétence  ratione  materiœ,  aux  noms  do 'chacune  des 
iuridictions.) 

—  C.  de  just.  milit.  Compétence  des  tribunaux  militaires. 
Môme  envers  leurs  justiciables,  la  compétence  des  tribu- 
naux militaires  ne  s'étend  qu'à  la  punition  des  crimes  ou 
délits  ;  ils  no  peuvent  prononcer  sur  les  actions  civiles  que 
ces  crimes  ou  délits  pourraient  provoquer.  Exception,  tou- 
tefois, pour  les  prévôtés  qui  peuvent  prononcer  sur  dos 
demandes  en  dommages-intérêts. 

En  temps  do  paix,  la  compétence  des  conseils  de  guerre 
s'étend,  pour  tous  crimes  ou  délits,  militaires  ou  autres, 
sauf  le  cas  do  complices  civils,  aux  militaires  ou  assimilés, 
en  activité  do  service. 

Cette  compétence  ne  s'étend  que  pour  les  criines  et 
délits  militaires  aux  militaires  en  congé  ou  en  permission, 
ou  recevant  un  traitement  de  l'Etat,  sans  être  employés 

fiar  lui  à  proprement  parler  ;  elle  s'étend,  en  outre,  à  tous 
es  délits  d'insoumission. 

Si  un  justiciable  des  conseils  de  guerre  est  prévenu  en 
même  temps  d'un  crime  ou  délit  relevant  des  tribunaux 
ordinaires,  il  doit  être  d'abord  jugé  pour  le  fait  entraînant 
la  peine  la  plus  grave,  et,  en  cas  d'égalité,  il  doit  l'être 
d'abord  parle  tribunal  militaire. 

Eu  temps  de  guerre,  la  compétence  des  conseils  de 
guerre  embrasse,  outre  leurs  justiciables  du  temps  de  paix, 
tous  les  individus  employés  par  l'armée  ou  autorisés  à 
la  suivre. 

La  compétence  des  conseils  de  revision  s'étend  à  tous  les 
jugements  des  conseils  de  guerre,  sauf  suspension  du  re- 
cours en  revision  aux  armées  et  dans  les  places  assiégées 
ou  investies.  Ces  conseils  ne  jugent  pas  au  fond,  mais  exa- 
minent seulement  si  les  formalités  prescrites  ont  été  obser- 
vées en  ce  qui  touche  la  composition  du  conseil  de  guerre, 
sa  compétence,  l'application  de  la  peine  et  tous  les  détails 
de  procédure. 

—  Anton.  Incompétence. 

COMPÉTENT  (Ao«j  tan),  ENTE  adj.  Qui  a  qualité  pour 
connaître,  pour  juger,  commander,  plaider,  etc.  :  Tri- 
bunal, Critique  compétent.  Partie  compétente,  ii  Légal, 
déterminé  par  la  loi  :  Age  compétent  pour  tester,  pour  con- 
tracter. 

—  Portion  compétente.  Dr.  Part  à  laquelle  des  héritiers 
peuvent  prétendre  dans  un  bien. 

—  Substantiv.  Nom  que  l'on  donnait  aux  néophytes 
chrétiens  d'un  certain  degré. 

—  Anton.  Incompétent. 

COMPÉTER  {kon  —  du  lat.  competere,  dans  le  sens  d'Ap- 
partenir. Change  é  en  è  devant  une  syllabe  muette  :  Je 
compète.  Qu'ils  compétent;  excepté  au  *fut.  de  l'iud.  et  au 
cond.  prés.  :  Je  compéterai .  Tu  compéterais)  v.  n.  Appar- 
tenir comme  compétence  :  Affaire  qui  ne  compète  pas  à 
un  tribunal,  il  Appartenir  do  droit  :  L'aubaine  compète  au 
propriétaire.  (Proudh.) 

COMPÉTITEUR,  TRICE  [kon  —  du  lat.  competitor,  trix  ; 
de  cam,  avec,  et  pe.tere,  supin  petitum,  demander)  u.  Per- 
sonne qui  revendique  un  objet  également  revendiqué  par 
une  autre  :  Deux  compétitkurs  à  l'empire. 

—  adj.  :  Les  princes  compétiti%uhs. 

—  Syn.  Compétiteur,  concurrent,  contendant,  émula- 
teur, émule,  rival.  Compétiteur  so  dit  quand  le  but  à  at- 
teindre est  une  clioso  susceptible  d'être  briguée,  quand 
celui  qui  y  tend  commence  par  poser  sa  candidature. 
Concurre7it  suppose  une  chose  réservée  au  plus  dign*?,  à 
celui  qui  surpassera  tous  les  autres;  il  fait  allusion  aux  jeux 
anciens,  où  une  récompense  était  promise  comme  prix  do 
la  course.  Contendant  suppose  la  discussion,  le  débat 
entre  les  juges  à  convaincre  par  la  force  des  arguments. 
Emule  et  rival  désignent  quelque  chose  de  plus  général  ; 
ils  supposent  un  état  de  lutte  habituel  et  Venvie  de  se 
surpasser,  non  dans  une  circonstance  particulière,  mais 
pour  acquérir  une  supériorité  durable.  Emule  présento 
cette  idée  du  côté  louable  et  comme  stimulant  rénergio 
propre  à  chacun;  rival,  au  contraire,  la  présente  d'une 
manière  défavorable  et  comme  participant  plus  ou  moins 
de  la  jalousie.  L'émulateur  est  celui  (jui  cherche  à  so 
montrer  Vémnle;  il  ne  se  croit  pas  l'égal  do  ceux  qu'il 

rend  pour  modèle,  il  entre  .seulement  dans  la  voie  où  ils 
ont  précédé  et  il  s'efforce  do  marcher  sur  leurs  traces. 

COMPÉTITION  {kon,  ti-si-on  —  rad.  compétiteur)  n.  f. 
Revendication  du  même  objet  :  Le  prolétariat  arrive  de 
toute  part  a  la  co.mpétition  du  pouvoir.  (E.  Littré.) 

—  l)r.  anc.  Compétence  do  connaître  et  déjuger. 

COMPIANO,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Parme,) 
sur  le  Taru,  alduont  du  Pô  ;  2.000  bab.  Mines  de  fer. 

COMPIÈGNE  liât.  Compendium),  ch.-l.  d'arr.  do  l'Oise, 
Bur  l'Oise,  on  aval  du  contluent  do  l'Aisne,  à  5i  kilom. 
de  Boauvais;  15.225  hab.  {Compiéf/nois,  oises.)  Ch.  do  f. 
Nord.  Tribunaux  de  l"  instance  et  do  commerce  {cour 
d'appel  d'Amiens),  justice  do  paix,  inspection  des  forêts, 
5"  suDdivision  militaire  du  2"  corps  d'armée.  CoHège  com- 
munal, bibliothèque.  Construction  do  bateaux,  fabriques 
do  cordages  pour  agrès,  de  tuyaux  do  drainage;  com- 
merce important  do  toiles  <ie  chan- 
vre, do  sabots,  planches,  charbon  de 
terre  et  produits  agricoles;  bonne- 
terie, féculorie,  brasseries. 

Kostos  d'anciens  remparts;  tour 
(xii"  s.)  à  demi  écroulée,  sur  \- 
bords  do  l'Oise,  dite  tour  de  Je.on 
d'Arc;  porto;  chapollo  con.strni' 
on  1552  sur  los  dessins  do  Philiboii 
Dolorme.  Eglise  Saint-Antoino,  on 
partie  du  xn"  siècle,  en  partie  du 
xvi»,  renfermant  un  baptistère  du 
XI"  siècle.  Eglise  Saint  -  Jacques  , 
chœur  du  xiii"  siècle,  chapelles  et 
tour  Honaissance,  bénitier  du  xii'  siè- 
cle, tableaux  de  Philippe  do  Cham. 
paigne,  de  Mignard.  Ilôtol  do  ville,  un  des  plus  charmants 
spécimens  do  l'art  do  la  Kenaissanco  sous  Louis  XIÏ, 
contenant   lo    musoo  Vivouel.    Sur  la   place,   statue  do 


F, 


Hôtel  de  ville  de  t'ompiègne. 


Jeanne  d'Arc,  par  Leroux.  l'atrie  do  Pierre  d'Ailly, 
prélat  et  universitaire.  —  L'arrondissement  a  8  cant., 
157  comm.  et  95.009  hab.  ;  le  canton,  12  comm.  et  2-1.304  hab. 

—  Histoire.  Compiègne  remonte  probablement  à  répo(|uo 
gallo-romaine.  Mentionnée  pour  la  première  fois  dans  un 
diplôme  de  Chiidobort  P' (557),  cette  ville  fut  le  siègo  de  plu- 
sieurs assem- 
blées ou  conci- 
les. Louis  lo 
Débonnaire  y 
fut  déposé  par 
SOS  tils  rebel- 
les (832).  Char- 
les le  Chauve 
agrandit  Com- 
piègne; il  en 
fut  comme  le 
second  fonda- 
teur. Il  créa 
l'abbaye  di; 
.Saint-Corneille, 
qui  posséda  la 
principale  sei- 
gneurie de  la 
ville,  acquit 
des  richesses 
considérables, 
fut  réformée 
par  Suger,  et 
se  réunit  on 
1656  au  Val-de- 
Gràce.  La  ville, 
érigée  en  com- 
mune dès  1 153, 
envoya  ses  mi- 
lices commu- 
nales à  la  ba- 
taille de  Bouvi- 
nes,  et  reçut 
de  Philippe 
Auguste,  pour 
prix  de  ses  ser- 
vices, la  devise  :  Eegi  et  regno  fidelissima.  Charles  V,  fuyant 
Paris  soulevé  par  Etienne  Marcel,  tint  à  Compiègne"  des 
états  généraux  en  13dS.  Jeanne  d'Arc  y  fut  prise  dans  une 
sortie  contre  les  Bourguignons  (24  mai  1430). 

Le  château  de  Compiègne  a  été  construit  dans  sa  plus 
grande  étendue  sous  Louis  XV.  par  Gabriel,  qui  utilisa 
les  restes  de  châteaux  anciens  (le  dernier  datait  de 
Charles  V);  une  galerie  d'honneur  fut  ajoutée  par  Napo- 
léon I".  Ce  château  avules  fêtes  du  mariage  de  Louis  XVI 
et  de  Marie-Antoinette,  du  mariage  de  Napoléon  I"^  et  de 
Marie-Louise  d'Autriche  ;  les  réceptions  intimes,  chasses, 
représentations  théâtrales  du  second  Empire. 

Forêt  de  Compiègne  ou  de  Cuise  (lat.  Cotia  Sylva). 
Cette  forêt  a  14.500  hectares  de  superlicie  et  94  kilomètres 
de  circuit,  entre  l'Oise,  l'Aisne  et  l'Autonne.  On  y  a  décou- 
vert environ  quarante  stations  préhistoriques  et  des  édi- 
fices gallo-romains  à  Champlieu.  Les  rois  francs  firent 
de  la  forêt  de  Cuise  leur  terrain  de  chasse  préféré.  Une 
route  romaine,  dite  chaussée  de  Brunekaut,  traversait  la 
forêt  de  Compiègne.  François  I",  puis  Louis  XV  y  firent 
ouvrir  de  nouvelles  routes.  Il  y  en  a  aujourd'hui  trois  cent 
cinquante-quatre.  La  forêt  est  surtout  composée  de  hêtres, 
do  chênes  et  de  charmes.  Nombreux  villages  et  hameaux, 
dont  les  principaux  sont  :  Saiut-Jean-aux-Bois,  ancien 
prieuré  non  loin  des  ruines  de  l'ancienne  villa  mérovin- 
gienne de  Cuise;  Pierrefonds,  avec  son  célèbre  château. 

Compiègne  (Louis -Eugène -Henri  Ddpont,  marquis 
de),  voyageur  et  écrivain  français,  né  à  Fuligny  (Aube) 
en  1846,  mort  au  Caire  en  1877.  D'abord  auditeur  au  conseil 
d'Etat,  il  se  conduisit  vaillamment  pendant  la  guerre  de 
1870-1871  ;  puis,  entraîné  par  son  goût  pour  les  voyages,  il 
so  consacra  à  l'exploration  do  l'Afrique  équatoriale,  entre 
le  Gabon  et  l'estuaire  du  Congo.  En  compagnie  d'Alfred 
Marche,  il  remonta  lo  cours  inexploré  de  l  Ogôoué  jusque 
chez  les  Osyéba  ;  mais  il  dut  alors  renoncer  à  poursuivre 
sa  route  vers  l'E.  et  regagner  la  côte  (1873-1874).  Cou- 
ronné pour  ce  voyage  par  la  Société  de  géoçraphio,  Henri 
do  Compiègne  se  rendit  en  Egypte,  oii  il  devint  secrétaire, 
puis  président  de  la  Société  àe  géographie  du  Caire.  Il  fut 
tué  en  duel  par  un  Allemand,  nommé  Mayor.  On  a  de  lui 
trois  ouvrages  intéressants  :/*.'l/"rj7»e^7Urt/Ôi-irt/t;.  Gabonais, 
Pafionins,  dallois  [ifilS);  l'Afrique  équatoriale.  Okanda,  Uan- 
goucns,   Osyéba  {lS15);    Voyages,  chasses  et  guen^es  {lil6). 

COMPILATEUR  (kon),  TRICE  [du  lat.  compilator,  trix]  n. 
Personne  qui  compile  (on  bonne  ou  en  mauvaise  part)  :  On 
n'exige  point  du  génie  du  coMPiLATiiUR,  mais  on  lui  demande 
du  goût.  (Du  Rozoir.) 

—  n.  :  Moraliste  comph-Atecr. 

COMPILATION  [kon,  si-on)  n.  f.  Action  de  compiler  :  La 
COMPILATION  peut  être  une  occupation  1r1fcfre5janfe.11  Résultat 
do  cette  action  ;  recueil  d'ouvrages  ou  do  morceaux  de  di- 
vers auteurs  :  Les  compilations  de  Grotius  ne  méritaient 
pas  le  tribut  d'estime  que  l'ignorance  leur  a  payé.  (Volt.) 

—  Parext.  cl  au  fig.  Ramassis  de  choses  entassées  sans 
choix,  mal  digérées,  etc.  :  L'histoire  n'est  qu'une  vaine  com- 
pilation. 

—  Encycl.  On  donno  le  nom  do  compilation  à  dos  ou- 
vrages littéraires  ou  sciontillques  composés  d'après  un  plus 
ou  moins  grand  nombre  d'ouvrages  antérieurs,  dans  le 
but  soit  do  vulgariser  les  connaissances  en  los  présentant 
dans  un  ordre  clair  et  logique,  soit  do  les  condenser  afin  d'en 
olfrir  l'ensemble  ù  l'esprit,  soit  encore  do  les  faire  servir  au 
développement  d'une  idée  générale  ou  d'une  doctrine  par- 
ticuliôro.  L'exécution  d'une  bonne  compilation  présente 
donc  do  rôûlles  difficultés  et  il  y  faut  apporter  uos  qua- 
lités nombreuses  :  science  étendue,  mémoire  tenace,  goilt 
éclairé,  rectitude  du  jupemont,  largeur  do  rintolligouoe. 
Parmi  los  bonnes  compilations,  nous  citerons  los  Annales 
ecclésiastiques  do  Uaronius,  lo  Glossaire  do  Du  Cango,  les 
recueils  aes  /Jistoricns  de  Erance  do  Duchosno  et  doin 
Bouquet.  L'Encyclopédie  du  xviii*  siècle  ollo-même  n'est 
souvent  qu'une  compilation  supérieure,  A  laquelle  so  n\(^- 
Jent  des  morceaux  d  écrivains  de  génie.  De  nos  jours,  les 
compilations  se  sont  multipliées  avrc  dos  mérites  divers. 
Leur  nombre  s'explique  par  lacuriosité  intellectuellequele 
développement  de  l'instruction  a  éveillé  dans  los  musses, 
d'une  part,  et  de  l'autre  nar  l'impossiliillié  où  se  treuveiu 
mémo  los  plus  savants  uo  tout  conuuitro.  par  le  besoin 


COMPETENT   —   COMPLAINTE 

qu'ils  éprouvent  d'avoir  sous  la  main  un  répertoire  intel- 
ligemment dressé  dos  connaissances  humaines. 

—  SvN.  Compilation,  collection,  ramas,  etc.  V.  cOLLtîC- 

TION. 

COMPILER  {kon  ~~  lat.  compilare;  du  préf.  com,  et  du  lat. 
pilare,  voler)  v.  a.  Mettre  ensemble  des  choses  prises  çà  ol 
là,  et  no  formant  pas  un  tout  homogène  :  Compiler  un  gros 
volume.  Il  Absol.  taire  des  compilations. 

—  Allus.  LiTT.  :  Il  compilait,  compilait,  compilait,  Vers 
do  Voltaire  dans  la  satire  du  Pauvre  diahle,  contre  l'abbé 
Trublct.  Ce  vers  comique  ost  appliqué  généralement  aux 
mauvais  compilateurs,  aux  plagiaires  qui  so  parent  des 
dépouilles  d'autrui.  Voici  le  passage  dont  il  fait  partie  : 

Au  peu  d'esprit  que  le  bonhomme  avait 
L'esprit  d'autrui  par  complément  servait. 
Il  entassait  adage  sur  adage, 
Il  compilait,  compilait,  cominlait. 

COMPISSER  {kon)  v.  a.  Arroser  de  son  urine.  (N'est  em- 
ployé que  dans  le  style  burlesque.)  —  Intransitiv.  Uriner 
fréqueninient. 

COMPITAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  Comp(/rt/i>;  de  C07?i^ffjan, 
carrefour)  adj.  Autiq.  rom.  Qui  a  rapport  aux  compitales  : 

Jeux  COMPITAIX. 

COMPITALES  (A-on  —  du  lat.  compitalia)  n.  f.  pi.  Antiq. 
rom.  Fêtes  des  lares  compitales,  protecteurs  des  carre- 
fours et  des  rues  qui  y  aboutissaient. 

—  Encycl.  Elles  so  célébraient  à  une  date  variable,  mais 
un  peu  avant  les  saturnales.  Les  paysans  venaient  déposer 
devant  l'autel  des  jougs  brisés,  symbole  du  travail  terminé: 
on  apportait  auxlares  des  gâteaux,  des  bandelettes,  de  pe- 
tites poupées  en  laine  (mani>),  représentant  les  membres 
de  la  famille,  qu'on  priait  les  lares  d'épargner.  Les  esclaves 
étaient  chargés  de  ces  sacritices;  aussi  en  attribuait-on 
l'origine  à  Servius  Tullius,  qui  était,  disait-on,  tils  dune 
esclave.  Toutes  sortes  de  jeux  se  donnaient  aux  carrefours, 
et  l'on  portait  processionnellement  les  statuettes  des  lares. 
Des  collèges  se  formèrent  à  cet  effet,  dont  les  jnagistri  lini- 
rent  parse  recruter  parmi  les  hommes  riches  et'influents, 
qui  liront  de  leur  charge  un  moyen  d'intrigue  politique. 
C'est  pourquoi  ces  collèges  furent  supprimés  par  Jules 
César.  Plus  tard,  Auguste  rétabht  les  coi7ipitalia,  en  y  ad- 
joignant le  culte  de  son  propre  génie  {genius  A  ugusti),  mais 
les  collèges  demeurè/ent  interdits.  Les  compitalia  se  célé- 
brèrent  alors  le  l"  mai  et  le  l"  août.  Cependant,  les  calen- 
driers do  la  fin  de  l'empire  les  inscrivent  à  la  date  des  3, 
4  et  5  janvier. 

COMPiTALlGE(*on}  adj.  Qui  appartient  aux  fêtes  com- 
pitales. 

COMPITUM  {ko7i,  tom')  n.  m.  Antiq.  rom.  Point  de  ren- 
contre de  deux  ou  plusieurs  routes;  carrefour.  11  Petit 
temple  élevé  en  cet  endroit. 

COMPLAIGNANT  {kon-plè-gnan  [gn  mil.]),  ANTE  adj. 
Qui  so  plaint  en  justice  :  Etre  complaignant. 

—  Substantiv  :  La  requête  du  complaignant.  (Vieux.) 
COMPLAINDRE  {kon-plindr")  v.  a.  Plaindre,  montrerde  la 

compassion  pour:  Complainurehh  animal  qui  souffre,  ty  s..) 
Se  complaindre,  v.  pr.  Se  plaindre.  (Vieux.) 
COMPLAINTE  {kon-plint')  n.  f.  Plainte,  action  de  se  com- 
plaiudre.  (Vieux  mot  qui  se  dit  encore,  mais  très  familière- 
ment, et  par  allusion  aux  chants  plaintifs  qui  portent  le 
même  nom)  -.Finissez  donc  vos  complaintks. 

—  Chant  populaire,  contenant  un  récit  lamentable  ou 
pieux  :  La  complainti;  du  Juif-Errant,  de  Geneviève  de 
Bradant,  de  Eualdès,  etc. 

—  Dr.  Action  possessoire,  tendant  à  faire  cesser  un 
trouble  de  possession.  11  Complainte  en  cas  de  saisine  et  de 
îwuvelleté.  Nom  que  l'on  donnait  à  cette  même  action  pos- 
sessoire dans  l'ancien  droit  français.  Il  Complainte  en  ma- 
tière bénéficiaire.  Se  disait,  dans  le  même  sens,  à  propos 
de  la  possession  disputée  d'un  bénéfice. 

—  Gramm.  arabe.  Proposition  compellalive. 

—  Syn.  Complainte,  doléance,  jérémiade.  Une  cû»i- 
plainte  est  l'expression  importune  do  plaintes  insipides 
ou  dénuées  do  tout  fondement.  Vncdoléance  est  une  plainte 
timide  ou  relative  ù  de  petites  choses.  Une  jérémiade  ost 
une  suite  de  plaintes  qui  fatiguent  par  leur  longueur,  par 
leur  monotonie. 

—  Encycl.  Littér.  L'objet  de  la  complainte  a  varié,  ainsi 
que  lo  ton,  ù  diverses  époiiues.  D'abord,  née  de  l'élégie, 
la  complainte  pleura  sériouseniont,  et,  sur  dos  airs  faciles, 
maisdouloureusoment  monotones,  répandit  parmi  lo  peuple 
dos  sentiments  patriotitjues  ou  pieux,  et  perpétua  le  sou- 
venir d'illustres  infortunes.  Tollo  fut  la  complainte  au 
moyen  &ge.  Changée  en  poème  satirique  au  x.vi«  siècle, 
elle  devint  burlesque  sous  Louis  XV.  On  l'employa  surtout 
pour  raconter  los  forfaits  des  criminels  condamnés  à 
mort  ;  mais  on  lui  donna  un  ton  constamment  irouii^uc, 
qui,  loin  d'éveiller  la  commisération  ou  l'horreur,  lit  naitro 
lo  riro  et  la  moquerie.  Ce  genre  déplorable,  se  trouvant 
en  harmonie  avec  l'esprit  français,  devint  lo  genre  déti- 
nitif  do  la  complainte;  mais  genre  et  chose  tombent  do 
plus  en  plus  en  désuétude. 

—  Dr.  La  complainte  peut  être  formée  par  quiconi)^uo 
possède  un  imuumblo  ou  exerce  un  droit  réel  immobilier 
(usufruit,  servitude,  oto.)  à  leirot  de  faire  cesser  un  trouble 
do  droit  ou  do  fait  apporté  À  sa  possession.  Eu  droit  ru- 
main,  l'interdit  uti  possidelis  remplissait  le  mémo  but.  La 
complainte  exige  pour  son  admission,  comme  l'interdit, 
uno  possession  paisible,  publiuue,  et  ù  titro  non  jtrécairo; 
do  plus  il  faut  qu'elle  soit  annale,  condition  qui  n  était  pas 
exigée  pour  l'interdit  et  qui  est  empruntée  aux  usages 

fermaniques.  La  complainte  doit  être  intentée  dans  l'aunéo 
u  trouble  [C.  de  nroc,  art.  2Li).  Cette  action  est  de  la  com- 
pétence du  juge  ae  paix  (loi  du  25  mai  1:SJS,  art.  G). 

Complainte  du  pauvre  Commun  et  des  pauvres 
laboureurs  de  Franoe  (la),  poémo  historique,  d'.VIain 
Chartier.  —  C'est  lo  tableau  navrant  dos  calamités,  guerre, 
famine,  impôts  écrasants,  qui  pesaient  sur  les  campagnes, 
au  temps  do  Charles  VI  et  do  Charles  Vil.  I-a  peinture 
ost  émouvanto.  Kilo  fait  lo  plus  grand  honneur  au  poète 

a  ni  ose.  au  sein  même  do  la  cour,  élever  la  voix  ou  faveur 
es  opprimés. 

Complaintes  du  Désert.  On  appelle  do  ce  nom  des 
chansons  populaires,  composées  au  xviu*  siècle,  sur  la 
capture  et  1  exécution  de  certains  uiinistros  protestants. 
I.os  plus  célèbres  sont  celles  qui  sont  consacrées  A  la  mort 
de  Roussel  (17Ï8\  do  Desubas  (l7lti).  de  Hone/ot  (1754),  do 
Lafage  (I7r.l}.  A  défaut  do  mérite  littéraire,  elles  ont  uno 
naVvoté  rudu  et  un  profond  sontimout  religieux. 


COMPLAIRE   —   COMPLEXION 

Nous  les  possédons  en  français  ;  mais  il  est  probable    [ 
que  la  plupart  d'entre  elles  ont  été  primitivement  compo- 
sées en  dialecte  languedocien. 

COMPLAIRE  [kon-plèr'  —  du  lat.  comptacere  ;  de  cum, 
avec,  ci  placere,  plaire.  Se  conjure  comme  p/aire)  v.  a. 
Acquiescer  pour  faire  plaisir  :  Commencez  par  vous  faire 
aimer,  afin  que  chacun  chei'che  à  vous  complaire.  (J.-J. 
Rouss.)  ,  .  . 

Se  Comp/aiVe,  v.  pr.  Se  plaire,  trouver  son  plaisir,  sa 
satisfaction  :  Il  faut  que  l'hisloiien  se  complaise  à  peindre 
plus  qu'à  analyser.  (De  Barante.)  ii  Plaire,  faire  plaisir,  être 
a'^Téable  l'un  à  l'autre  :  Toute  l'étude  de  Paul  et  de  Virginie 
éFait  de  SE  COMPLAIRE.  (B.  de  St-Pierre.) 

—  Gramm.  Le  participe  cortiplu  est  invariable  dans  les 
temps  composés  du  verbe  réfléchi  se  complaire  :  Elle  s'est 
COMPLU  dans  ses  propres  pe7ïsées. 

Stn.  Complaire,   plaire.   Plaire  marque  un  fait  tout 

simple,  celui  d'être  agréable,  qui  se  produit  sans  clfort. 
Complaire,  c'est  plaire  à  force  (l'attentions  et  en  s'accom- 
modant- constamment  à  l'humeur  de  celui  dont  on  veut 
gagner  les  bonnes  grâces.  Quand  on  se  plaît  à  quelque 
chose,  on  y  a  goût,  on  l'aime  simplement  ;  quand  on  se 
complaît  dans  une  chose,  on  l'aime  à  l'excès,  on  veut  ab- 
solument y  rester. 

—  Anton.  Blesser,  choquer,  déplaire,  désobliger,  tâcher, 
froisser,  irriter,  mécontenter,  oftusquer,  vexer. 

COMPLAISAMMENT  {kon-plè-za-ma7i)  adv.  Avec  plai- 
sir :  Jieyardcr  COMPLAISAMMENT  un  tableau,  ii  Pour  fairo 
plaisir  :  Accompagner  cûmplaisamment  un  vieillard. 

COMPLAISANCE (A-on-p^ê-ran5s)  n.f.  Disposition  de  l'âme 
qui  nous  porte  à  condescendre  aux  désirs,  à  approuver  les 
actes  et  les  opinions  d'autrui  :  La  complaisa>xe  est  néces- 
saire dans  la  société,  mais  elle  doit  avoir  des  bornes.  {La 
Rochef.)  Il  Acte  inspiré  par  cette  disposition  :  ^es  complai- 
sances mutuelles.  Avoir  des  complaisances  pour  quelqu'un. 

—  Plaisir,  satisfaction  :  Pk'ous  parlons  de  nous  avec  ctiM- 
PLAiSANCE.  (Beauchéue.)  ii  Dans  le  style  biblique,  Amour, 
affection  :  C'est  ici  mon  Fils  bien-aimé',  en  qui  j'ai  mis  toutes 
mes  COMPLAISANCES.  (Evangile.) 

—  Billets  de  complaisance,  Effets  souscrits  sans  cause 
réelle  et  sans  remise  effective  de  valeur,  dont  l'unique 
but  est  de  fournir  au  prétendu  bénéficiaire  un  moyen  de 
se  procurer  des  fonds,  en  escomptant  ce  papier  fictiC  (La 
fabrication  des  billets  de  complaisance  tombe  sous  le  coup 
de  l'article  147  du  Code  pénal,  qui  en  punit  les  auteurs 
des  travaux  forcés  à  temps.) 

—  Loc.  div.  : />e  complaisance,  Complaisant,  amical,  bien- 
veillant :  Un  prêt  de  complaisance-:.  Il  Par  complnsance. 
Pour  faire  plaisir.  Il  Avoir  la  complaisance  de.  Etre  assez 
bon,  assez  obligeant  pour. 

—  Féod.  Loyaux  aides  que  le  seigneur  recevait  de  ses 
vassaux,  lorsque  son  fils  aîné  était  fait  chevalier,  lorsqu'il 
mariait  ses  enfants,  lorsqu'il  entreprenait  le  voyage  d  ou- 
tre-mer, lorsqu'il  était  prisonnier  et  qu'il  fallait  le  racheter. 

—  Syn.  Complaisance,  condescendance,  déférence.  La 
complaisance  ne  suppose  aucune  différence  do  rang  ;  c'est 
l'empressement  à  faire  ce  que  les  autres  désirent,  la  dou- 
ceur avec  laquelle  on  se  prête  à  leurs  goûts,  à  leurs  vo- 
lontés. La  condescendance  suppose  une  certaine  supério- 
rité chez  celui  qui  veut  bien  consentir  à  faire  ce  qu'il 
pourrait  légitimement  ne  pas  faire.  Enfin,  la  déférence 
est  la  qualité  d'un  inférieur  qui  s'abstient  par  respect  de 
faire  ce  qui  pourrait  déplaire  à  son  supérieur,  soit  par  le 
rang,  soit  par  le  talent,  soit  par  l'âge.  On  est  comphnsunt 
pour  ses  amis,  pour  ses  voisins.  On  a  de  la  condescendauce 

fiour  les  jeunes  gens,  pour  un  vieux  domestique.  On  a  do 
a  déférence  pour  les  vieillards,  pour  un  homme  illustre. 

—  Anton.  Désobligeance,  malveillance,  taquinerie. 

COMPLAISANT  {kon-plè-zan),  ANTE,  adj.  Porté  à  la 
complaisance,  cherchant  à  complaire  :  Un  homme  com- 
plaisant. Une  humeur  complaisante.,  il  Qui  dénote  la  com- 
plaisance :  Regards,  Sourires  complaisants. 

—  Fig.  Qui  se  plie  facilement,  dont  on  tire  aisément  ce 
qu'on  veut  '.Il  n'y  a  pas  d'ami  plus  fidèle,  plus  complai- 
sant et  plus  utile  qu'un  bon  livre. 

—  Substaniiv.  Personne  nui  a,  qui  montre  une  basse 
complaisance  :  Les  gens  en  place  souffrent  à  peine  des  ainis 
et  ne  veulent  que  des  complaisants.  (Duclos.)  ii  Personne 
qui  se  prête  aux  intrigues  galantes  d'une  autre  :  Mari  qui 
est  le  complaisant  de  sa  femme. 

—  A.NTON.  Désobligeant,  inolEicieux,  malveillant,  taquin. 

COMPLANT  [kon-plan)  n.  m.  Vitic.  Ceps  de  vigne  plantés 
régulièrement  en  terre  et  occupant  la  superficie  de  plu- 
sieurs champs,  il  On  dit  aussi  plant. 

—  Arboric.  Ensemble  de  pieds  de  jeunes  arbres  plantés 
à  la  distance  voulue  dans  le  sol.  iiOn  dit  mieux  plant. 

—  Encycl.  "ÙT.Bailà  comptant.  Il  existe  dans  les  cantons 
de  l'arrondissement  de  Nantes,  situés  sur  la  rive  gauche  de 
la  basse  Loire,  deux  sortes  de  vignes  qui  se  distinguent 
par  leur  mode  d'exploitation  :  les  vignes  franches  et  les 
vignes  à  comptant.  Les  premières  sont,  comme  dans  tous 
les  pays  vignobles,  entièrement  dans  la  main  de  leurs  pro- 
priétaires. Les  vignes  à  comptant  sont  soumises  à  un 
régime  spécial,  le  hait  à  comptant,  en  vertu  duquel  le  pro- 
priétaire cède,  sans  limite  de  durée,  son  terrain  à  un 
cultivateur,  dit  comptanleur,  colon  ou  vigneron  à  comptant, 
moyennant  deux  conditions  caractéristiques  :  1°  d'y  plan- 
ter ou  y  entretenir  des  vignes  ;  2"  de  verser  au  bailleur  uno 
redevance  de  la  moitié,  du  tiers  ou  du  quart  de  la  récolte. 
L'origine  du  bail  à  comptant  remonte  aux  premiers  siècles 
du  moyen  âge.  La  location  est  toujours  faite  ».  à  perpé- 
tuité »,  et  dès  lors  le  bail  àcomplant  ne  prend  fin  que  par 
la  perte  do  la  vigne.  Ce  contrat  spécial  n  avait  jusqu'à  nos 
iours  donné  lieu  à  aucune  contestation,  et  le  caractère  do 
perpétuité,  d'hérédité  du  bail  à  comptant  était  si  bien  admis 
par  les  intéressés  que  le  colon  pouvait,  tout  comme  le 
propriétaire,  disposer  de  sou  droit  par  vente,  legs  et  dona- 
tion. Les  difficultés  sont  venues  avec  le  phylloxéra  qui  a 
détruit  la  vigne.  Les  propriétaires  et  les  colons  s'adressè- 
rent, pour  le  règlement  do  leurs  droits,  aux  tribunaux, 
puis  au  parlement.  Comme  les  tribunaux,  celui-ci  déclara 
madmissiblo  la  copropriété  des  colons  à  comptant,  mais  il 
chercha  à  concilier  leurs  intérêts  avec  les  droits  des  pro- 
priétaires. La  loi  du  8-11  mars  1898  a  été  le  fruit  de  ces  dé- 
libérations. Aux  termes  de  cotte  loi,  le  colon  dune  vigne 
à.com;)/an/phylloxéréo,  dont  la  moitié  des  ceps  est  devenue 
improductive,  peut  reconstituer  cette  vigne,  sans  que  le 
caractère  du  complant  soit  modifié.  Il  a  quatre  ans  pour 
faire  cette  reconstitution  en  plants  américains  greffes.  II 
pont  d'ailleurs.avant  comme  après  la  reconstitution,  céder 


son  droit  à  un  tiers,  après  avoir  prévenu  le  propriétaire. 
Si  ce  tiers  n'est  ni  l'ascendant  ni  le  descendant  du  com- 
planteur,  le  propriétaire  peut,  à  prix  égal,  user  du  droit  do 
préemption. 

COMPLANTER  (kon)  v.  a.  Planter,  couvrir  de  plantations 
des  champs  bmitrophes  :  Complanter  une  terre  d'oliviers, 
de  ceps,  de  mûriers. 

—  V.  n.  Féod.  Percevoir  le  droit  de  complant. 
COMPLANTERIE  (kon,ri)  n.f. Terrain  soumis  au  droit  de 

'cniiqilant.  il  Dé^^igiiait  aussi  le  droit  de  complant  lui-même. 

COMPLANTIER  [kon,  ti-é)  n.  m.  Celui  qui  avait  le  droit 
do  planter  sur  les  terres  d'un  autre,  il  Preneur  à  complant. 

COMPLECTIF,  IVE  {kon-vlèk'  —  du  lat.  complecti,  em- 
brasser) adj.  Bot.  Se  dit  d  un  mode  de  préfoliation  dans 
lequel  les  feuilles,  s'embrassant  les  unes  les  autres,  se  re- 
couvrent par  les  côtés  et  par  le  sommet. 

COMPLÉMENT  {kon,  man  —  lat.  comptementum  ;de  coyn- 
plere,  remplir)  n.  m.  Ce  qui  complète  l'objet  auquel  on 
l'ajoute  :  L'histoire  de  la  pnilosopliie  est  le  complément  de 
ia  phifosophie.  (Géruzez.) 

—  Arithra.  Complément  arittimétique,  Nombre  qu'il  faut 
ajouter  à  un  autre  nombre  pour  avoir  une  puissance  de 

10  immédiatement  supérieure  à  ce  nombre.  Ainsi  le  com- 
jdément  arithmétique  de  39  est  61,  nombre  qu'il  faut  ajou- 
ter à  39  pour  avoir  !00,  deuxième  puissance  de  10,  etc. 

11  Complément  d'un  togariltime.  V.  logarithmk. 

—  Astron.  Complément  de  la  tiauteur  d'un  astre,  Sa 
distance  au  zénith,  distance  qui,  ajoutée  à  la  hauteur  do 
l'astre  au-dessus  de  l'horizon,  donne  un  arc  de  90». 

—  Dr.  Actes  de  complément.  Actes  juridiques  qui  ne 
contiennent  que  l'exécution  d'actes  antérieurs. 

—  Fortif.  Complément  de  courtine.  Addition  d'une  demi- 
gorge  à  chaque  extrémité  de  la  courtine. 

—  Géom.  Complément  d'un  arc.  Arc  qu'il  faut  lui  ajouter 
pour  avoir  un  arc  do  90».  ii  Complément  d'un  angte.  Angle 
qu'il  faut  lui  ajouter  pour  avoir  un  angle  droit  ou  un  anglo 
de  90". 

—  Gramm.  Mots  qui  servent  à  compléter  l'idée  exprïméo 
par  d'autres  mots,  ii  Complément  circonstanciel.  Celui  qui 
détermine  le  sens  par  l'addition  d'une  circonstance  de  lieu, 
do  temps,  de  manière,  etc.  :  Benverser  sur  le  sol.  Par- 
tir PAR  LE  chemin  DE  fi-:r.  Titer  quelqu'un  d'un  coup 
d'épée.  S'essuyer  avec  son  mouchoir,  ii  Complément  gram- 
mat'ical,  Complément  exprimé  par  un  seul  mot.  n  Complé- 
ment logique,   Complément   exprimé  en    plusieurs   mots. 

Il  Complément  déterminatif,  Celui  qui  complète  le  sens  en 
le  déterminant  :  La  vie  de  l'homme  es^  a'une  durée  très 
variable,  il  Complément  qualificatif,  Celui  qui  complète  le 
sens  à  l'aide  d'une  qualification  :  Les  tiommes  vERTUiiU-X. 
sont  ordinairement  modestes,  w  Complément  objectif.  Celui 
sur  lequel  tombe  directement  le  rapport  exprimé  par  le 
mot  qu'il  complète  :  Aimer  la  vkrto.  Penser  A  Dieu.  Sortir 
DU  BAL  II  Complément  direct  des  verbes.  Celui  qui  reçoit 
directement  l'action  transitive  du  verbe  :  A/mer  son  père. 

Il  Complément  indirect  des  verbes.  Celui  qui  reçoit  indirec- 
tement l'action  du  verbe  :  .S'arfres^er  A  quelqu'un.  {V.  nom 
{déterminatif,  explicatif,  appositif])  ;  adjectif;  pronom; 
verbe  {direct,  indirect,  circonstanciel);  adverbe. 

—  Mus.  Complément  d'intervalle.  Différence  avec  l'octavo 
d'un  intervalle  moindre  que  l'octave  :  La  quarte  est  le 
complément  de  la  quinte,  et  vice  versa. 

—  Stn.  Complément,  supplément.  Le  complément  est  ce 
qu'on  ajoute  à  une  chose  incomplète,  pour  qu'elle  soit 
entière,  pour  qu'il  n'y  manque  rien.  Le  supplément  est  ce 
qu'on  ajoute  à  une  chose  qui  paraissait  déjà  complète  à  un 
certain  point  de  vue,  mais  qu'on  juge  convenable  d'étendre 
encore.  Le  complément  est  une  partie  essentielle  de  l'ou- 
vrage, mais  qui  se  place  après  toutes  les  autres;  le  sup- 
plément n'est  qu'un  accessoire,  il  n'est  pas  d'une  nécessité 
indispensable  ;  au  moins  il  ne  l'est  pas  pour  tout  le  monde. 

COMPLÉMENTAIRE   {kon,  man-tèr')  adj.  Qui  sert  do 
complément    :   Ites  sommes   complé- 
mentaires. 

—  Arithm.  Nombre  complémentaire. 
Celui  qui  est  le  complément  d'un  autre 
nombre. 

—  Chronol.  Jours  complémentaires. 
Jours,  au  nombre  de  cinq  ou  six, 
qu'on  ajoutait  aux  douze  mois  de  l'an- 
née républicaine ,  pour  compléter  le 

nombre  de  365  ou  366,  les  mois  n'étant  que  de  trente  jours. 

—  Géom.  Arc,  Angle  complémentaire.  Ce  qui  manque  à 
un  arc,  à  un  angle,  pour  valoir  90". 

—  Gramm.  Proposition  complémentaire.  Proposition  ser- 
vant de  complément. 

—  Pbys.  Couleui's  complémentaires.  V.  couleur. 

COMPLET  {kon-plé),  ETE  [du  lat.  completus,  rempli]  adj. 
A  qui  rien  ne  manque;  qui  a  toutes  ses  parties  ;  Un  ré- 
giment complet.  Habillement  complet.  Succès  complet. 
Il  Plein,  rempli,  ne  pouvant  plus  rien  tenir  :  Omnibus 
complet. 

—  Pop.  Tout  à  fait  ivre. 

—  Fig.  Qui  a  toutes  les  qualités  désirables  :  Les  hommes 
complets  sont  rares.  \\  Qui  ne  laisse  rien  à  désirer  :  La 
fête  fut  complète. 

—  Arithm.  Quotient  complet.  V.  fraction  continue. 

—  Algèbr.  Intégrale  complète.  Un  système  d'équation  aux 
différentielles  totales  du  premier  ordre  a  uno  intégrale 
complète  quand  elle  a  une  solution  renfermant  autant  do 
constantes  arbritaires  que  do  fonctions  inconnues,  n  h'in- 
tégrale  complète  d'une  équation  aux  dé7Uvées  partielles  du 
premier  ordre  d'une  fonction  renfermant  Ji  variables  est 
une  intégrale  renfermant  n  constantes  arbitraires. 

—  Hist.  nat.  Qui  a  tous  ses  organes,  qui  a  atteint  tout 
le  développement  qu'atteignent  ordinairement  les  indivi- 
dus appartenant  à  la  même  catégorie  :  Fleur  complètic. 
Insecte  complf.t.  ii  Lan-cs  demi-complètes.  Se  dit  des  larves 
dos  orthoptères,  des  hémiptères  et  de  quelques  névro- 
ptèrcs. 

—  n.  m.  Etat  de  ce  qui  est  complet,  do  co  qui  atteint 
la  grandeur  ou  le  nombre  fixé  :  Viltars  assura  le  roi  que 
tous  ses  bataillons  excédaient  le  complet  de  cinquante 
hommes.  (St-Sim.)  |i  Vêtement  d'homme  dont  le  pantalon, 
le  gilet  et  le  veston,  sont  do  la  même  étort'e  : 

I/homme  actuel,  sublime  &  l.i  fois  et  mesquin, 
Eat  vêtu  il'un  complet,  comme  un  Américain. 

Tu.  DE  Banville. 

—  Complet  de  la  masse  individuelle.  Somme  fixée  par  le 
rôglomont  qui  no  doit  pas  dépasser  l'avoir  à  la  masse  do 


158 

l'homme  de  troupe,  à  qui  l'excédent  du  fonds  de  masse  sur 
ce  complot  est  payé  trimestriellement â  titre  dedécompte. 
La  masse  individuelle  n'existe  plus  que  dans  certains  corps 
(spahis,  sapeurs-pompiers,  gendarmerie). 

—  Loc.  adv.  :  Au  complet.  Au  grand  complet.  Sans  que 
rien  y  manque  ou  puisse  s'y  ajouter  :  Régiment  au  com- 
plet. Salle  AV  GRAND  complet. 

—  Syn.  Complet,  entier,  total.  Complet  fait  penser  à 
des  parties  qui  ont  été  ou  qui  ont  pu  être  réunies  l'une  après 
l'autre,  et  il  marque  que  toutes  les  parties  nécessaires 
ont  été  réunies  et  subsistent  ensemble.  Entier  présente 
l'objet  en  lui-même  et  le  montre  comme  intact,  comme 
n'ayant  subi  aucune  perte,  aucune  atteinte.  Total  se  dit 
proprement  d'une  chose  qui  en  affecte  une  autre  dans 
toutes  ses  parties  ou  qui  en  comprend  plusieurs  autres 
sans  en  excepter  une  seule.  Un  habillement  complet  ren- 
ferme tous  les  vêtements  partiels  nécessaires  pour  habil- 
ler. Une  entière  confiance  est  celle  que  rien  n'a  jusqu'ici 
ébranlée.  Une  ruine  totale  est  celle  qui  n'a  épargné  aucune 
partie  de  la  fortune,  qui  ne  laisse  rien  subsister. 

—  Anton.  Inachevé,  incomplet. 

—  Encycl.  Intégrale  complète.  V.  intégration. 

COMPLÈTEMENT  (  kon,  7nan)  adv.  D'une  manière  com- 
plète. 

—  Anton.  Incomplètement. 

COMPLÈTEMENT  (Ao?i,  man)  a.  m.  Action  de  compléter  : 
Le  comi'Lktkment  d'un  ouvrage.  {Peu  usité.) 

COMPLÉTER  {kon.  —  Change  é  en  è  devant  une  syllabe 
muette  :'Je  complète.  Qu'ils  complètent  ;  excepté  au  fut.  do 
lind.  et  au  prés,  du  condit.  :  Je  compléterai.  Vous  complé- 
teriez) v.  a.  Rendre  complet,  ajouter  ce  qui  manque  à  : 
Compléter  uyt  envisage  dépareillé,  une  somme  insuffisante. 
Il  Compléter  quelqu'un.  Lui  donner  ce  qui  lui  manquait  pour 
en  faire  un  être  parfait  en  son  genre  :  L'élément  poétique 
complète  l'h'ûiime.  (Vinet.) 

Se  complétePf  v.  pr.  Devenir  complet  :  Travaux  qui 
sii  coMPi.iiTENT  à  vue  d'œit.  il  Se  rendre  complet  mutuelle- 
ment :  L'homme  et  la  femme  doivent  se  compléter  l'un  par 
l'autre.  {M""  Romieu.)  ii  Compléter  un  ouvrage,  une  col- 
lection quo  l'on  possède  :  Tout  collectionneur  voudrait  se 
compléter. 

—  Pop.  Achever  de  s'enivrer. 

—  Anton.  Décompléter. 

COMPLÉTIF,  IVE  {/>on)  adj.  Servant  de  complément: 
Proposition  complétive,  ii  Cas  complétif.  Pronom  person- 
nel servant  de  comi)lément,  comme  oans  les  exemples 
suivants:  Dites-uoi.  Voyez-L.&.  Par  Lvi.  Anpi'ès  de  nous. 
(Dans  les  langues  qui  ont  des  cas,  on  donne  le  même  nom 
à  tous  ceux  de  ces  cas  qui  peuvent  affecter  un  complé- 
ment, comme  le  génitif,  le  datif,  1  accusatif  et  l'ablatif.) 

—  Dans  le  langage  général.  Qui  complète:  Activités 
complétives  les  unes  des  autres. 

COMPLEXE  {kon-plèkss  —  du  lat.  comptexus;  part,  passé 
de  coï»/)/(.'f /i,  embrasser)  adj.  Contenant  plusieurs  parties  ou 
plusieurs  éléments  :  Question  complexe.  Idées  complexes. 
Il  Homme  complexe.  Homme  dont  l'esprit,  la  conduite, 
le  caractère  offrent  des  qualités  diverses  et  opposées. 

—  Algèbr.  Quantité  complexe.  Quantité  imaginaire. 
V.  imaginaire. 

—  Arithm.  Nombre  complexe.  Nombre  non  soumis  à  la 
numération  décimale,  comme  6  heures  20  minutes  12  se- 
condes ;  30  degrés  11  minutes  35  secondes. 

—  Dr.  crim.  Question  complexe.  Question  qui  demande 
plusieurs  réponses  du  jury. 

—  Géom.  Système  de  lignes  droites,  satisfaisant  à  une 
condition  donnée. 

—  Gramm.  Modifié  par  un  ou  plusieurs  autres  mots  : 
Sujet,  Attribut  complexe.  Ex.  :  Le  désir  de  plaire  doit 
être  visible,  mais  non  pas  affecté.  Le  travail  est  le  père  de 
l'abondance  et  de  la  joie.  I^e  désir  de  plaire,  sujet  com- 
plexe ;  le  père  de  l'abondance  et  de  la  joie,  attribut  com- 
plexe. 

—  Miner.  Cris/al  complexe.  Celui  dont  la  structure  n'ap- 
partient pas  à  un  seul  système. 

Le  complexe,  n.  m.  Ce  qui  est  complexe,  composé  de 
plusieurs  parties  ou  de  plusieurs  éléments  :  L'fiomme  pro- 
cède toujours  du  simple  au  complexe.  (E.  Pelletan.) 

—  Anton.  Incomplexe,  simple. 

—  Encycl.  Géom.  On  donne  le  nom  de  complexe  de 
droites  à  tout  système  de  droites  de  l'espace  : 

X  =  az  -\-p 
y  =  bz-\-q; 

les  paramètres  abp  q  étant  liés  par  une  seule  relation,  ou, 
plus  généralement,  ces  paramètres  dépendant  de  trois 
paramètres  arbitraires.  Par  chaque  point  de  l'espace 
passent  une  infinité  de  droites  du  complexe,  qui  forment 
un  cône  appelé  cône  du  complexe. 

Les  droites  du  complexe,  situées  dans  un  plan,  enve- 
loppent une  courbe  que  l'on  appelle  courbe  du  complexe. 
La  droite  du  complexe  se  projette  sur  le  plan  do  xy  sui- 
vant une  droite  qui  a  pour  équation  :  bx~ny  =  bp-ag.  Si  les 
paramètres  a,  6,  p.  q,  bp-aq  sont  liés  par  une  relation  du 
premier  degré,  on  dit  que  le  complexe  est  linéaire;  si  la 
relation  entre  les  paramètres  est  du  second  degré,  le  com- 
plexe est  dit  de  second  ordre  ou  do  seconde  classe,  etc. 

Dans  sa  Nouvelle  Céométrie,  Plticker  étudie  principale- 
ment les  complexes  linéaires  du  premier  et  du  second 
ordre.  Darboux  s'est  aussi  occupé  des  complexes  et  a 
démontré  quo,  toutes  les  fois  qu'on  sait  trouver  un  sys- 
tème de  surfaces  normales  aux  droites  d'un  complexe,  on 
sait  trouver  toutes  les  surfaces  dont  les  normales  appar- 
tiennent au  complexe  :  en  particulier,  le  complexe  des 
droites  qui  coupent  quatre  surfaces  homofocales  en  quatre 
points,  dont  le  rapport  anharmonique  est  constant  et  égal 
à  celui  des  surfaces,  se  compose  de  droites  normales  à 
une  série  do  cyclides.  On  saura  donc  trouver  toutes  les 
surfaces  dont  les  normales  font  partie  du  complexe. 

Picard  a  étudié  diverses  applications  dos  complexes 
linéaires.  Il  a  fait,  notamment, l'étude  des  courbes  dont  les 
tangentes  api)artienncnt  à  un  complexe  linéaire,  et  celle 
dos  surfaces  réglées  dont  les  génératrices  appartiennent  . 
A  un  complexe  linéaire  .  II  a  montré  que  la  recherche  des 
lignes  asymptotiquos  d'une  surface  réglée  dont  les  géné- 
ratrices appartiennent  à  un  complexe  peut  être  ramenée 
à  une  quadrature. 

COMPLEXION  Ikon-plè-ksJ)  n.  f.  Agencement  dos  par- 
ties qui  riMutjurcnt  ;i  former  le  tout  :   Pur  ma  nature,  j'en- 
i    tends  la   compi.exion   de  toutes   les  choses  que  Dieu   m'a 


159 

■ionnA's.  (Desc.)  Il  Constitution,  tempérament  :  Comi-lkxio.n 
iébile,  robuste.  „       .  -   .     a-      .■ 

—  Fig.  Humour,  caractère  :  On  nest  pumt  effronté  pm 
:hoix,  mais  ;jrtr  coMPi.HXiON.  (LaBruy.) 

—  Mus.  auc.  Mot  qui  exprimait,  à  la  lin  d  une  période, 
(lu'il  fallait  en  ropremlre  le  commencement.  . 

—  Plulos.  Comptexiott  des  termes,  Ktendue  do  leur  signi- 
fication. Il  On  dit  plus  ordinairement  comi'RKHENSIon. 

—  Rhôtor.  Sorte  do  ropétiiion,  dans  laquelle  les  mom- 
hres  do  la  période  commencent  par  les  m<^mes  termes  et 
so  terminent  aussi  par  les  mémos  termes,  Kn  voici  uiï 
exemple  :  Tous  les  hommes  sont  sages  enpnncipe,  puistjnc 
(ous  cherchent  le  bonuedr;  tous  les  hommics  snnt  avexiqle^ 
dans  la  pratique,  et  nul  d'entre  en.r  n'arrive  à  distinguer  le 
uonuedr;  mais  de  tods  mis  hom.mhs  le  plus  fou  est  celui 
qui  vend  son  indépendance,  et,  pour  être  heureux,  ne  trouve 
d'autre  secret  que  de  renoncer  au  vi-ai  uonhkur. 

—  Syn.  Complexlon,  coastitution,  naturel,  tempérament. 
Dans  lo  sons  physique,  la  cotnplcxion  est  l'état  de  santé 
qui  résulte  do  l'ensemble  et  de  la  naturo  des  humeurs, 
surtout  quand  cet  état  n'est  pas  considéré  sous  le  rapport 
de  la  force;  la  constitution  résulte  surtout  de  la  force  ou 
do  la  faiblesse  des  membres,  elle  est  en  quelque  sorte 
visible  ;  le  tempérament  se  rapproche  beaucoup  de  la  com- 
plexion,  mais  on  y  attache  ordinairement  l'idée  de  force 
ou  do  vigueur.  Dans  le  sens  moral,  naturel  exprime  li-s 
qualités  du  caractère,  la  disposition  au  bien  ou  au  mai. 
la  trempe  do  l'esprit;  complexion  marque  une  tendance 
douce,  qui  ne  se  produit  pas  au  dehors  i)ar  des  éclats,  par 
dos  saillies;  tempérament  désigne  quelque  chose  de  pas- 
sionné, ou'il  est  difficile  de  contenir.  Enfin,  naturel  ne  s  em- 
ploie qu  au  sens  moral,  et  constitution  au  sens  physique. 

COMPLEXIONNER  {kon-plè-ksi-o-né)  v.  a.  Douer  d'une 
comploxion.  former  le  tempérament  :  Les  causes  qui  com- 
i>LExioNNi!:NT  Ics  cufanls  sont  extrêmement  multiples. 

COMPLEXITÉ  {/con-p/è-ksi)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  com- 
plexe :  La  COMPLEXITÉ  des  sentiments. 

COMPLEXUS  {kon-plâ-ksiiss  —  du  lat.  complexus,  entre- 
lacé! n.  m.  Nom  de  deux  muscles  pairs  de  la  région  cer- 
vicale, dont  les  fibres  sont  entrelacées. 

—  Enctcl.  Les  complexus  sont  au  nombre  de  deux  paires  : 
les  grands  et  les  petits  complexus.  Le  grand  complexus  ou 
//rand  occipito-vertébral,  inséré  en  haut  sur  l'occipital,  en 
lias  sur  les  six  dernières  vertèbres  cervicales  et  les  quatre 
premières  dorsales,  allongé,  aplati,  plus  largo  en  haut  quen 
bas,  garnit  la  partie  postérieure  du  cou,  et  est  recouvert 
par  le  trapèze,  le  splénius,  le  long  dorsal,  le  transversaire 
du  cou,  le  petit  complexus. 

Le  petit  complexus  ou  temporo-vertébral,  situé  un  peu 
au-dessus  et  en  dehors  du  précédent,  s'insère,  en  haut,  au 
sommet  de  l'apophyse  raastoïde  du  temporal;  en  bas,  aux 
tubercules  postérieurs  des  quatre  dernières  vertèbres  cer- 
vicales. 

Les  grands  et  petits  complexus  sont  extenseurs  de  la 
tète,  qu'ils  renversent  en  arrière  et  de  leur  côté,  ou  direc- 
tement en  arrière,  si  ceux  des  deux  côtés  agissent  en- 
semble. 

COMPLICATIF,  lVB[Jcon)  adj.Qui  complique  .  Procèdes 

COMPLICATIFS. 

COMPLICATION  [kon,  st-on  —  lat.  cnmplicatio;  de  cum. 
avec,  et  plicare,  supin  plicatum,  plier)  n.  f.  Etat  de  ce  (]ui 
est  compliqué  ;  objet  qui  complique  ;  multiplicité  do  parties 
ou  d'accidents:  La  complication  d'une  machine,  d'un  calcul. 
L'ambiguïté  nait  de  la  complication.  {De  Gérando.) 

—  Dr.  crim.  Aggravation  :  Quand,  au  lieu  de  vol  simple, 
il  y  a  vol  qualifié,  c'est  une  complication. 

—  Enhycl.  Pathol.  En  pathologie  générale,  le  mot  coï«- 
plication  désigne  des  lésions  ou  des  accidents  secondaires 
non  indépendants  de  la  maladie,  mais  ne  rentrant  pas 
dans  la  définition  même  de  l'espèce  morbide.  On  conçoit 
que,  suivant  la  définition  donnée  de  la  maladie,  un  symp- 
tôme puisse  être  considéré  ou  non  comme  complii  alion  ; 
par  exemple,  la  broncho-pneumonie  dans  la  rougeole,  les 
paralysies  dans  la  diphtérie,  etc. 

En  pathologie  chirurgicale,  la  distinction  entre  le  sj'mp- 
tôme  et  la  complication  est  ordinairement  plus  nette,  parce 
que  la  définition  de  la  lésion  considérée  commo  principale 
est  plus  précise.  Une  fracture  est  compliquée  si  elle  est 
accompagnée  de  contusion,  do  rupture  vasculaire,  de 
plaie,  etc. 

COMPLICE  (kon  —  du  lat.  complex,  icis,  proprem.  "  plié 
avec,  uni  ")  n.  et  adj.  Qui  participe  au  crime,  au  délit, 
à  la  faute  d  un  autre.  (Prend  pour  complément  le  nom  de 
l'action  ou  de  la  personne  qui  la  commet)  :  Le  complub 
d'un  vol,  d'un  voleur.  ,\  Par  ext.  S'emploie  môme  quand  il 
n'existe  pas  une  idée  de  culpabilité,  mais  qu'il  y  a  simple- 
ment mystère,  secret  :  Se  faire  le  comvlwï:  d'une  itiarieusc. 
d'une  plaisanterie. 

—  Fig.  Qui  aide,  qui  favorise,  qui  coopère  :  La  loi  est 
COMPLICE  de  nojnbreuses  spoliations. 

COMPLICITÉ  [kon]  n .  f.  Qualité  de  cornplico  ;  coopération 
du  complice  :  Faire  acte  de  complicité.  Etre  de  compliciti^:. 

~  Fig.  Connivence,  coopération,  action  commune  ;  // 
s'établit  une  sorte  de  complicitk  etitre  tes  erreurs. 

—  Encycl.  En  droit  pénal,  la  complicité  est  la  participa- 
tion àun  crime  ou  à  un  délit  ;  non  point,  toutefois,  la  partici- 
pation directe  et  immédiate,  telle  que  celle  des  auteurs  ou 
coauteurs,  mais  seulement  la  participation  indi|ecte  ou 
accessoire.  Pour  qu'il  y  ail  complicité  punissable,  il  faut  ; 
l»  que  ta  coopération  au  crime  ou  au  délit  résulte  d'un 
fait  positif;  8"  qu'elle  ait  été  volontaire  et  consciente; 
3°  quelle  se  soit  réalisée  par  l'un  des  modes  limitative- 
mont  déterminés  par  la  loi. 

Los  faits  constitutifs  do  la  complicité  sont  énumérés  et 
caractérisés  par  les  articles  60,61  et  62  du  Code  pénal.  Ci-s 
textes  considèrent  comme  complices  :  l"  ■■  ceux  qui,  pai 
dons,  promesses,  menaces,  abus  d'autorité  ou  do  pouvoir, 
machinations  ou  artifices  coupables,  auront  provoqué"  îi 
l'action  qualifiée  crime  oudélit;  Z^coux  (jui  auront  «donno 
des  instructions  pour  la  commettre  ■•  ;  3"*  »  ceux  qui  auront 
procuré  des  armes,  des  instruments,  ou  tout  autre  moyen 
qui  aura  servi  à  l'action,  sachant  (jn'ils  devaient  y  servir»  ; 
i*  u  ceux  qui  auront,  avec  connaissance,  aidé  ou  assisté 
l'auteur  ou  les  auteurs  do  l'action,  dans  les  faits  qui  l'au- 
ront préparéo  ou  facilitée,  ou  dans  ceux  (jni  l'auront  con- 
sommée Il  ;  5"  <i  ceux  qui,  connaissant  lu  conduite  crimi- 
noUo  dos  malfaiteurs  exerçant  dos  brigandages  ou  don 
violences  contre  la  sûreté  do  l'Etat,  lu  j[iaix  publique,  les 
personnes  ou  los  propriétés,  leur  fournissent,  habituelle- 


COMPLEXIONNER 


COMPORTE 


ment,  logement,  lieu  do  retraileoiulo  rùunion  »  ;  6»  «  ceux 
c|ui,  sciemment,  auront  recèle,  en  tout  ou  en  partie,  dos 
choses  enlevées,  détournées  ou  obtenues  à  l'aide  d'un 
crime  ou  d'un  délit  ". 

Aux  termes  do  l'aniclo  59  du  mfmo  Code,  les  complices 
d'un  crime  ou  d'un  dcht  encourent,  en  principe,  «  lami^mo 
peine»  ([uc  l'auteur  principal,  c'est-à-dire  une  peine  du 
ni(>ino  ^'cnre,  et  non  point  une  peine  égale  on  durée. 

COMPLIÉ,    ÉE  (/io«)  adj.  Uot.  Replié  sur  lui-même  : 

Fiuilles  COMPLIKKS. 

COMPLIES  {koii-pll  —  Au  lat.  compléta',  complètes)  n.  f.  pi. 
Dernière  des  heures  de  l'oftico  canonial.  (Il  est  à  remar- 
i|uer  i|ue  ce  mot  pluriel,  comme  les  mots  analogues  ;  ma- 
nnes, laudes,  vêpres,  peut  ôtre  précédé  do  la  préposition 
à  :  Aller  À  complies  ou  aux  complies,  et  être  employé  sans 
article  :  Chanter  complies.) 

COMPLIMENT  (kon,  man  —  de  l'ital.  compUmenio;  pro- 
prem. «  accomplissement  »  [d'une  formalité  do  politesse]) 
n.  m.  Félicitations  :  Adresser  des  compli.ments  ti  quelqu'un 
sur  son  succès.  Faire  compliment  à  quelqu'un,  il  Eloge  Hat- 
leur  qui  doit  être  tourné  avec  grâce,  avec  esprit  :  la  plu- 
part des  femmes  aiment  beaucoup  les  compliments.  (E.  Ver- 
gniaud.)  Tourner  un  compliment. 

—  Compliment  du  roi.  Compliment  qui,  comme  les  "jeux 
de  prince  ",  n'est  agréable  qu'à  celui  qui  le  fait.  (Vietiv  » 

'—  Fam.  Rengainer  son  compliment.  Revenir  sur  une 
démarche  qu'on  était  sur  le  [toint  de  faire  ;  ne  pas  achever 
ce  qu'on  avait  envie  de  dire. 

—  Kthol.  Discours  solennel  qu'on  adresse  à  une  personne 
d'un  rang  élevé  :  Ambassadeur  lisant  le  compliment  au  roi. 

Il  Petit  discours  qu'on  adresse  à  une  personne  le  jour  do 
sa  fête,  ou  dans  une  circonstance  heureuse  ou  solennelle 
de  sa  vie  :  Enfant  récitant  un  compliment  à  sa  mère. 

—  Paroles  de  civilité  prononcées  dans  une  occasion 
quelconque  :  Présenter  ses  compliments  à  quelqu'un,  il  Dé- 
monstrations cérémonieuses  :  Pas  de  compliments,  s'il 
vous  plait;  allons  au  but.  nR3Lppel  de  souvenir  adresse  à 
des  personnes  absentes  :  Mes  compli.ments  chez  vous. 

—  Par  antiphrase.  Paroles,  propositions  désagréables, 
désapprobation  :  Un  sot,  un  méchant  compliment.  Je  vous 
en  fais  mon  compliment  ! 

—  Loc.  :  Sans  compliment.  Franchement,  sincèrement. 
Il  Compliments  de  condoléance,  Paroles  sympathiques  par 

lesquelles  on  exprime  à  une  personne  la  part  qu'on  prend 
à  son  malheur. 

—  Théàtr.  Autrefois.  Harangue  qu'un  acteur  faisait 
au  public,  à  la  clôture  et  à  la  réouverture  du  théâtre,  et 
dans  laquelle  il  rendait  compte  de  la  situation  de  la  troupe, 
passait  en  revue  les  pièces  don  nées  dans  l'année,  vantait  les 
œuvres  en  préparation,  faisait  l'éloge  des  comédiens  morts 
ou  retirés,  sollicitait  la  bienveillance  du  public  pour  les 
débutants,  etc.  {cet  usage  prit  fin  sous  la  Révolution. 
Néanmoins,  il  semble  qu'on  en  retrouve  quelque  trace 
dans  certains  prologues  d'ouvertu7-e  qui  se  débitée  ta  l'inau- 
guration d'une  salle  nouvelle.) 

—  Prov.  :  A  sot  compliment  point  de  réponse,  Le  silence 
QSt  la  meilleure  réponse  à  une  injure. 

—  Anton.  Injure,  invective,  personnalité,  sarcasme. 

COMPLIMENTAIRE  {kon,man-lèr')  n.  m.  Se  disait  autre- 
fois d'une  personne  à  qui  l'on  donnait  une  procuration  géné- 
rale en  matière  commerciale. 

•  COMPLIMENTER  [kon,  man-té)  v.  a.  Faire  un  compli- 
ment :  Nonce  qui  complimente  un  roi.  n  Adresser  des 
félicitations  ou  des  éloges  à  :  Complimenter  une  femme. 
Il  Absol.  Faire  des  politesses  cérémonieuses  :  Perdre  le 

temps  à  COMPLIMENTER. 

COMPUMENTEUR  [kon,  man).  EUSE  n.  et  adj.  Qui  fait 
beaucoup  de  compliments  :  Un  complimenteur  enii"ye"-r. 
Cousine  complimenteuse,  ii  Qui  contient,  qui  exprime  un 
compliment  :  Complimenteuses  réponses.  Regards  com- 
plimenteurs. 

COMPLIQUER  [kon,  ké  —  du  lat .  complicare  ;  de  ciim,  avec , 
et  plicare,  piler)  v.  a.  Rendre  moins  simple,  charger  de 
détails,  d'accessoires  i  Compliquer  une  machine,  une 
maladie. 

—  Fig.  Rendre  confus,  embarrassé  :  C'est  notre  igno- 
rance qui  complique  toutes  choses.  (Lamenn.) 

Compliqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Compliquer. 

—  Qui  présente  des  complications  :  Mécanisme  compli- 
qué. Calcul  compliqué.  Maladie  compliquée. 

—  Granim.  arabe,  Verbes  compliqués,  'Verbes  infirmes 
qui  ont,  parmi  les  radicales,  les  lettres  waw  et  ya.  il  Verbes 
compliqués  avec  intervalle,  Ceux  où  los  lettres  traie  et 
t/a  sont  la  première  et  la  troisième  radicale,  ii  Ver4e.5Com- 
l)liqués  avec  contigiiilé.  Ceux  où  les  mêmes  lettres  sont  la 
deuxième  et  la  troisième  radicale. 

Le  compliqué,  n.  m.  Ce  qui  est  compliqué  :  Plus  l'homme 
est  barbare,  plus  le  compliqué  lui plait.  (V.  Hugo.) 

—  Anton.  Simple. 

Se  compliquer,  v.  pr.  Etre,  devenir  compliqué  :  Plus  on 
a  de  dignités  et  Je  fortune,  plus  la  vie  sk  complique. 

—  Fam.  Se  comoinor,  prendre  un  nouveau  carautèro 
qui  s'ajoute  aux  précédents  :  Un  air  de  bassesse  qui  se 
COMPLIQUE  d'un  air  d'autorité. 

—  Anton.  Simplilier. 

COMPLOT  (kimplo  ~  du  préf.  coin,  et  do  l'anglo-saxon 
plot,  intrigue)  n.m.  Préparation  secrète  d'une  action  que 
l'on  veut  diriger  en  commun  contre  ([uelqu'un  :  Le  com- 
plot n'est  qu'une  tentative  de  crime,  souventméme  un  simple 
projet  de  tentative.  (Guiz.) 

Celui  qui  met  un  frein  b  la  fureur  det  llol* 
Sait  aussi  des  méchants  arrAter  les  complots. 

Racine. 

11  Brigue,  cabale.  (V.  drioue.)  Il  Par  ext.  Projet  quelconque 
mené  secrètement  et  de  concert  :  Fni're  le  complot  d'aller 
déjeuner  sur  l'herbe,  il  Mettre  quelqu'un  dans  le  complot, 
I, 'instruire  do  ce  qui  se  trame  en  secret. 

—  Dr.  pén.  Lo  complot  est  la  résolution,  concertée  et 
arrêtée  entre  deux  ou  plusieurs  personnes,  ilo  commettre 
un  crime  contre  la  sûreté  intérieure  de  l'Etat  (C.  pén., 
art.  8rt-yi).  11  n'est  que  la  préparation  du  crime,  tandis 
que  Vattcntut  en  est  l'exécution  ou  la  tentative.  La  loi 
punit  lo  complot,  bion  qu'il  n'y  ait  même  pas  do  comnien- 
I  oment  d'exécution  ;  c'est  une  dérogation  au  droit  commun. 
Lo  Code  do  1810  punissait  de  mort  l'attentat  et  le  complot. 
La  loi  du  88  avril  18:12  distingua  l'attentat,  pour  leipiel  la 
peine  de  mort  fut  maintenue,  du  complot,  qui  fut  puni  do 
peines  moins  sévères,  graduées  d'après  lo  développement 


même  de  l'infraction.  Ayant  en  partie  perdu  leur  applica- 
tion en  18-18,  los  articles  86  et  suivants  furent  de  nouveau 
rendus  exécutoires  par  la  loi  du  10  juin  1853.  Depuis  1870, 
on  s'accorde  à  admettre  que  ces  dispositions  restent 
intactes,  en  tantqu'ellossont  conformes  à  l'ordre  politique 
actuel.  Le  complot  sera  donc  la  résolution  ayant  pour  but 
do  détruire  ou  de  changer  la  formo  du  gouvernement, 
d'oxciter  les  habitants  à  s'armor  contre  l'autorité  du  chef 
de  l'Etat  ou  les  uns  contre  los  autres,  àse  livrer  à  la  dé- 
vastation, au  massacre  et  au  pillage.  La  proposition,  faite 
et  non  agréée  de  former  un  complot,  simple  délit,  est 
punie  d'un  emprisonnement  do  1  à  5  ans.  yi  la  proposition 
est  agréée,  il  y  a  complot,  et  la  peine  est  la  détention. 
Si  lo  complot  est  suivi  d'un  acte  préparatoire  de  l'exécu- 
tion, la  peine  est  la  déportation.  Enfin,  l'exécution  ou  la 
tentative  constituent  Vattentat,  qui  est  puni  de  la  déporta- 
tion dans  une  enceinte  fortifiée  (C.  pén.,  art.  il  ;  art.  01 
modifié  par  la  loi  du  8  juin  1850). 

COMPLOTER  {kon  —  rad.  complot)  v.  a.  Préparer,  dé- 
cider secrètement  et  de  concert  :  Comploter  la  ruine  de 
quelqu'un.   Comploter   une  partie  de  campagne,  ii  Absol. 
Faire  des  complots  :  Blanqui  complota  toute  sa  vie. 
Se  comploter,  v.  pr.  Etre  comploté. 
COMPLOTEUR,  EUSE  [kon)  n.  Celui,  celle  qui  complote. 
COMPLU  i>art.  pass.  du  v.  Complaire.  V.  complaire. 
COMPLUTE  (bible  de).  Bibliogr.  V.  bible. 
COMPLUVIUM  {kon,  vi-om'  —  mot  lat.  formé  de  cum, 
avec,  et  plmia,  pluie)  n.  m.  Antiq.  rom.  Ouverture  carrée 
pratiquée  au  milieu  du  toit  de  l'atrium,  et  dans  laquelle 
les  égouts  des  combles,  inclinés  vers  l'intérieur,  venaient 
déverser  les  eaux  de  pluie.  (Celles-ci  tombaient  dans  un 
bassin  central  appelé  impluvium.) 

COMPOIDS  ou  COMPOIX  {kon-po-a  —  du  préf.  com,  et  de 
poids]  a.  m.  Autrefois,  dans  certaines  provinces,  Registres 
publics  servant  à  établir  l'assiette  de  la  taille  et  autres 
impositions. 

Encycl.   Ces  registres  étaient  de  deux  sortes.  Le 

compoix  terrien  servait  à  la  répartition,  sur  les  fonds,  des 
impositions  que  les  Etats  avaient  réparties  entre  les  dio- 
cèses. Le  compoix  cabalisle  était  dressé  par  des  pru- 
d'hommes dans  les  pays  od  une  partie  de  l'imposition  devait 
être  supportée  par  les  habitants  à  raison  de  biens  d'une 
autre  nature  que  des  fonds  et  à  raison  de  leur  industrie. 
COMPON  {kon  —  altérât,  do  coupon)  n.  m.  Blas.  Division 
de  forme  carrée,  partie  d'une  componure.  V.  componé. 

COMPONCTION  {kon-pon-ksi  —  bas  lat.  compunctio  ;  de 
compungere,  supin  compunctum,  poindre)  n.  f.  Douleur 
causée  par  le  regret  d'avoir  olfensé  Dieu  :  On  vit  ce  grand 
roi  porter  au  pied  des  autels  la  componction  et  l'humilité 
d'un  pénitent.  (Mass.) 

—  Par  ext.  Gravité,  recueillement.  (Se  dit  souvent  par 
ironie)  :  Aroir  un  air  de  coMPONtrrioN. 

—  Syn  Componction,  attrition,  contrition,  remords, 
repentir.  V.  attrition. 

COMPONÉ,  ÉE  {kon  —  rad.  compon)  adj.  Se  dit  des  pièces 
en  bordure,  pal,  bande,  sautoir,  barre,  fasce,  divisées 
en  compartiments  carrés  de  métaux  ou 
d'émaux  dilîérents.  (Lorsque,  dans  la  bor- 
dure componée  d'un  écu  fascé,  les  com- 
pons  de  métal  correspondent  aux  fasces 
d'émad,  cette  bordure  est  dite  contre- 
componée.) 

COMPONENDE  (Aon,  nand'  —  du  lat. 
componcndus,  devant  être  déposé)  n.  f. 
Offrande  à  remettre  au  pape,  en  retour 
de  certaines  grâces  qu'il  accorde.  Il  Bureau 
qui  reçoit  ces  offrandes. 

COMPONENT  (Aon,  nan),  ENTE  [du  lat. 
cum,  avec,  et  ponere,  placer]  adj.  Se  dit 
des  roches  dans  lesquelles  so  trouvent  des  vestiges  do 
substances  ou  do  corps  hétérogènes,  tels  que  fossiles,  em- 
preintes, etc. 

COMFONG,  terme  do  la  géographie  du  Cambodge,  si- 
gnifiant •  marché  •,  et  entrant  dans  la  composition  d'un 
grand  nombre  de  bourgs,  dont  les  principaux  sont  :  Com- 
P0NG-C/inan<7.  province  de  Poursat,  sur  la  rivière  qui 
écoule  los  eaux  du  Grand-Lac  dans  le  Mékong  (marché 
important  do  poteries,  commerce  de  riz);  CoMi'ONG-.S'(îm, 
sur  la  rivière  du  même  nom,  province  de  Poursat,  cb.-l. 
de  district  (riz  et  gommesl  ;  CoMPONG-TAorn,  sur  le  Stoung- 
Sen,  affluent  du  tirand-Lac,  ch.-l.  do  la  province  do  Com- 
pong-Soaï  (riz,  gommes  et  cocotiers);  etc. 

COMPONIUM  (Aon,  ni-om'  —  du  lat.  componere,  compo- 
ser) n.  m.  Instrument  inventé  et  construit,  on  18Î0,  par 
un  mécanicien  hollandais  nommé  Winkol,  et  que  son 
inventeur  adaptait  à  un  petit  orgue. 

—  Encvcl.  Par  l'effet  d'un  mécanisme  ingénieux,  cet 
instrument  pouvait,  sur  un  thème  donné,  qu'il  produisait 
tout  d'abord ,  improviser  à  l'infini  des  variations  qui  ne 
so  répétaient  jamais.  L'évaluation  du  nombre  de  varia- 
tions iiuo  peut  exécuter  le  coniponium  a  été  soumise  au 
calcul,  et  a  donné  pour  résultat  le  chill'ro  suivant  : 

11,513,101,557,711,527,824; 
c'est-à-dire  qu'en  supposant  qu'il  faille  cinq  minutes  pour 
l'exécution  d  un  morceau,  il  fallait  «lus  de  138  trillions 

d'années  pour  épuiser  toutes  les  combinaisons. 

COMPONURE  {kon  —  rad.  componé)  n.  f.  Pièce  héral- 
dique en  bordure, en  pal,  etc.,  divisée  on  carrés  égaux  en 

tout  semblables  aux  points 

do  l'échiqueté. 

COHPONY  ou   COGON, 

fleuve   côtier  de   l'Afrique 

occidentale  (Guinée  franc. \ 

né  dans   lo   Fouta-Djallon. 

Lo  principal  établissement 

situé  sur  ce  cours  d'eau  est 

Kandiafara. 
COMPORTE(Aon  — du  lat. 

fnni,  avec,  et  por/(irt',  porter. 

(Ne  s'emploie  guère  qu'au  plur.))  n.  f.  Œnol.  Mot  ancien 

désicnimt  de  vastes  seaux  ou  baquets  do  forme  irrégulièrc 

nue  l'on  attache  aux  deux  c6lés  d'une  bête  de  somme,  et 

qui  sout  destinés  A  transporter  do  l'eau  ou  dos  raisins,  au 

moment  dos  vendanges. 


D'argent  11  la 
fasce  componée 
de  cinq  points 
d'or  et  d'iizur. 


Comporte. 


COMPORTEMENT   —   COMPOSITION 


—  Agric.  Cuve  de  bois  qui  sort  au  transport  dos  liquides 
et  aussi  à  celui  de  la  vendange,  dans  diverses  contrées  du 
midi  de  la  France. 

COMPORTEMENT  {kon,  mail)  n.  m.  Manière  dom  on  se 
comporte.  (Vieux.) 

COMPORTER  {kon  ~  du  préf.  com,  et  do  porter)  v.  a. 
Admettre,  soutTrir,  permettre,  autoriser  :  Aucune  sUuatio7i 
ne  COMPORTE  l'orgueil  Jii  l'insolence.  (Napol.  I"^) 

Se  comporter,  v.  pr.  Se  conduire  :  Siî  comporter  en 
honnête  homme,  il  Agir,  marcher,  fonctionner  (on  pariant 
des  choses)  :  Un  navire  se  comporte  «ia^ arec  telle  voilure, 
et  SE  COMPORTE  bien  avec  telle  autre. 

—  Dr.  Etre,  se  trouver  :   Le  tout  livrable  tel  qu'il  se 

COMPORTl-;. 

—  Anton.  Rejeter,  repousser,  exclure. 

GOMPOS  SUI  [kon-pos$-su-i),  expression  latine  qui  si- 
gnifie maître  de  soi,  et  qu'on  emploi©  quelquefois  avec  ce 
sons  en  français  :  Dans  une  discussion,  il  est  rare  que  chaque 
adversaire  reste  compos  sui. 

COMPOSANT  (A-on,  zan).  ANTE  adj.  Qui  entre  en  compo- 
sition, oui  sert  à  composer  :  Les  corps  composants  d'un  sel. 
Les  étoiles  composastks  d'une  étoile  double. 

—  Mécan.  Forces,  Vitesses  composantes  ou  substantiv. 
Composantes.  Forces,  Vitesses  qui  concourent  à  produire 
!e  mouvement. 

—  n.  m.  Objet  qui  sert  à  composer  :  Les  composants  de 
l'eau,  de  l'air,  ii  Anton,  résultante  n.  f.  (force). 

COMPOSÉ  (kon)  n.  m.  Ce  qui  est  composé  :  La  saine 
littérature  préfère  le  simple,  mais  peut  s'accoimnoder  du 
COMPOSÉ.  Il  Corps  formé  par  la  combinaison  de  plusieurs 
autres  :  L'eau  est  un  composé  d'hydrogène  et  d'oxygène. 

—  Fig.  Réunion  d'éléments  divers  :  La  Fontaine  était 
vn  composé  de  malice  et  de  naiveté. 

COMPOSÉES  (A-on)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  monopé- 
tales, à  insertion  épigyne,  et  l'une  des  plus  considérables 
parmi  les  végétaux  phanérogames.  —  Une  composée. 

—  Enctcl.  Bot.  La  famille  des  composées  ou  synanthé- 
rées  comprend  des  arbres,  des  arbrisseaux  et  surtout  des 
plantes  herbacées,  à  suc  aqueux  ou  lactescent,  à  feuilles 
ordinairement  alternes,  plus  rarement  opposées  ou  verti- 
cillées.  Les  fleurs   sont  groupées  en  capitules  ou  cala- 


CoMPOSÉEs  :  Artichaut  (a,  capitule,  b,  fleuron,  c,  fniii)  ;  —  MArgiie- 

rite(d,  capitule,  e,  fleur  ligulée.  f,  fleurtubuleusp.ff,  fr;iit};—  Blpuet 

(h,  capitule,  i,  fleur  stérile,  j,    fleur    fertile  [k,    la  même,   coupée 

longitudinalement],  /,  fruit);  —  m,  fruit  du  si-neçon  ;    ?i.   fruit  du 

piissenlit;  o,  fruit  du  souci- 

thides,  que  les  anciens  botanistes  ont  pris  pour  les  véri- 
tables fleurs,  et  qu'ils  ont  appelés  pour  ce  motif  /leurs 
composées.  Chacun  de  ces  capitules  est  entouré  d'un  invo- 
iucre,  formé  d'un  ou  de  plusieurs  rangs  de  bractées  ou 
folioles  (l'artichaut  en  offre  un  exemple  bien  connu).  Ces 
capitules  sont  axillaires  ou  terminaux,  tantôt  solidaires, 
tantôt  diversement  groupés  en  corvmbe,  en  panicule,  en 
grappe,  en  épi,  etc.  Ainsi,  ce  que  Ton  appelle  vulgaire- 
ment la  fleur  dans  le  dahlia,  la  reine-marguerite,  le 
souci,  etc..  est  en  réalité  une  réunion  de  fleu"rs  ou  une 
inflorescence.  Les  fleurs  sont  insérées  sur  un  réceptacle 
(clinanthe  ou  phoranthe),  de  forme  variable,  concave, 
plan,  convexe  ou  conique.  Elles  alfectent elles-mêmes  doux 
formes  principales  :  les  unes  sont  en  tube  {/leurs  tnbu- 
teuses,  /leurons  des  anciens  botanistes),  les  autres  en  lan- 
.guette  {/leurs  ligulées,  demi-/leurons  des  anciens)  ;  elles 
sont  hermaphrodites  ou  unisexuées.  Le  centre  du  capitule 
s'appelle  disque.  Le  capitule  est  homogame,  quand  toutes 
les  fleurs  présentent  le  même  état  sexuel  ;  il  est  dit  hcté- 
rogame  dans  le  cas  contraire.  On  dit  encore  qu'il  est  ho- 
mochrome  ou  concolore,  quand  toutes  ses  fleurs  sont  de 
même  couleur,  comme  dans  le  cliardon,  le  souci,  la  chico- 
rée; hétérochrome  ou  discolore,  quand  les  fleurs  du  dis- 
que sont  d'une  couleur  autre  que  celle  de  la  circonfé- 
rence, comme  dans  la  pâquerette,  le  chrysanthème  des 
champs.  Les  fleurs  d'un  capitule  sont  toutes  en  tube, 
comme  dans  le  chardon,  ou  toutes  en  languette,  comme 
dans  la  chicorée,  ou  bien  les  fleurs  du  disque  sont  en  tube 
et  les  autres  en  languette,  comme  dans  la  pâquerette. 

Les  fleurs  des  composées  ont  un  calice  à  tube  adhérant 
à  l'ovaire,  à  limbe  se  développant  ordinairement  en  ai- 
grette soyeuse,  souvent  réduit  à  un  rebord  entier  ou 
denté,  membraneux,  quelquefois  nul;  une  corolle  tubu- 
leuse  ou  ligulée  (fleuron  ou  demi-fleuron),  insérée  au  som- 
met du  tube  du  calice;  cinq  (rarement  quatre)  étamines, 
soudées  par  leurs  anthères  en  un  tube  que  traverse  le 
style  ;  un  ovaire  infère,  à  une  seule  loge  uniovulée,  sur- 
monté d'un  style  simple  terminé  par  un  stigmate  bifide. 
I:.cs  fruits  sont  des  akènes  ordinairement  couronnés  par 
lo  tube  du  calice,  transformé  en  aigrette  plumeuse,  comme 
dans  le  pissenlit,  le  salsifis.  La  graine  est  dressée  ;  son 
tégument  propre  est  ordinairement  soudé  avec  le  péri- 
carpe; l'embryon  est  droit  et  dépourvu  d'albumen. 

_  Ija.  famille  des  composées  renferme  un  nombre  immense 
d'espèces.  Nous  citerons  les  carduées,  mutisiées,  cicho- 
riéeg,  vcmonires,  antérêes,  calenduléea,  h'dianthécs  et  quel- 
ques tvpes  amoindris  du  groupe  des  ambrosiées. 

—  I^aléont.  I^es  premiers  représentants  fossiles  decom- 
p09é€9  datent  de  l'oligocène  inférieur  d'Aix. 

COMPOSER  {kon  —  du  lat.  componere;  do  cum,  avec,  et 
ponçre,  placer)  v.  a.  Faire,  former,  on  assemblant  des  par- 
tics  ou  ojiérant  un  changement  de  forme  :  Composkr  im 
remède.  Composer  un  ministère.  Il  Faire  (en  parlant  d'une 
œuvre  d'art  ou  d'une  œuvre  littéraire)  :  Composer  un 
drame,  un  tableau,  une  valse,  tl  Absol.  Travailler  à  une 
œuvre  littéraire  ou  à  une  œuvre  d'art  :  Se  mettre  au  piano 
pour  COMPOSE».  Il  En  peinture,  en  dessin,  Grouper  d'une 


façon  habile  les  personnages  et  les  accessoires  :  Savoir 
peindre  ne  suf/it  pas  pour  savoir  composer. 

—  Par  ext.  Former,  être  la  matière  do,  entrer  en  compo- 
sition de  :  Tout  ce  qui  compose  une  toilette  doit  être  par /ai - 
tement  assorti,  il  Regarder,  admettre  comme  composé  de. 

Il  Produire,  procurer  :  Le  mal  que  l'envieux  sait  causer  ne  lui 
compose  pas  même  un  bonheur  selon  ses  vœux.  (M™"  de  Staël.) 

—  Fig.  Arranger,  apprêter,  régler  :  Composer  so7i 
visage,  son  maintien,  ses  paroles. 

—  Fam.  Composer  des  almanachs,  Faire  des  prédictions 
sans  fondement. 

—  Fond,  et  typogr.  Assembler  et  polir  sur  le  compos- 
teur les  caractères  d'imprimerie,  ii  Former,  en  assemblant 
des  caractères  sur  le  composteur  :   Composer  ce7U  7nots. 

Il  Composer  un  pâté.  V.  pâté. 

—  Mécan.  En  parlant  des  vitesses  et  des  forces,  Cher- 
cher leur  résultante. 

—  A  signifié  autrefois  :  1"  Comparer;  2»  Régler,  réfor- 
mer, corriger  :  Avez-vous  su  composer  vos  7nœurs  ?  Vous 
avez  plus  fait  que  celui  qui  a  composé  des  livres.  (Mont.) 

—  v.  n.  Faire  une  composition,  travailler  à  une  œuvre 
de  concours  :  Composer  en  thème. 

—  Assembler  des  caractères  sur  le  composteur  :  Ouvi'ier 
qui  COMPOSE  vite  et  bien. 

—  Capituler  :  Ville  qui  dema7ide  à  composer,  ii  Par  ext. 
Faire  des  concessions  pour  s'accorder  :  Il  /aut  composer 
avec  les  sots,  comme  avec  un  ennemi  supérieur  en  nombre. 
(A.  Karr.)  ii  Fig.  Biaiser,  faiblir  :  Composer  avec  sa  con- 
science. 

Composé,  ée  part.  pass.  du  v.  Composer. 

—  Fig.  Alfectant  ou  dénotant  une  certaine  gravité,  une 
excessive  retenue  ;  6'ïi  hom7ne  composé.  Un  maintien  com- 
posé. 

—  Algèbr.  Quantité  composée,  Celle  qui  renferme  plu- 
sieurs termes. 

—  Archit.  Chapiteau  composé.  Chapiteau  réunissant 
divers  ordres,  particul.  l'ionique  et  le  corinthien.  (Dans 
ce  dernier  cas,  on  dit  plus  ordinairement  composite.) 

—  Arithm.  Raison  co7nposée  ou  Rapport  composé.  Se 
disait  autrefois  du  produit  de  deux  rapports.  Il  A'oî»6j'e 
composé,  Celui  qui  contient  des  entiers  et  des  fractions.  (On 
dit  plutôt  NOMBRE  FRACTIONNAIRE.)  Il  Intérêts  composés,  Inté- 
nHs  qui  s'ajoutent  annuellement  au  capital  pour  fructi- 
fier avec  lui. 

—  Bot.  Se  dit  d'un  organe  formé  par  la  réunion  do 
plusieurs  organes  similaires,  dont  chacun  peut  être  consi- 
déré comme  un  tout  complet  :  Une  feuille  composée.  U7ie 
/leur  COMPOSEE.  Un  fi-Jiit  composé. 

—  Chira.  Corps  cmiiposé  ou  substantiv.  Composé,  Corps 
qui  résulte  de  la  combmaison  de  deux  ou  de  plusieurs  autres 
corps  :  Le  corps  composé  est  celui  dont  on  sépare  deux  ou 
plusieurs  substances  douées  chacune  de  propriétés  di/fé- 
7'entes.  (Pelouze.) 

—  Chorégr.  Pas  co77îposé.  Pas  formé  de  plusieurs  pas 
simples. 

—  Gramm.  Mot  composé  ou  substantivement  Co7Jiposé, 
Mot  formé  de  plusieurs  autres,  comme  transporter 
(trans-porter).  Se  dit  particulièrement  des  mots  formés  de 
plusieurs  mots  entiers,  que  l'usage  n'a  pas  encore  complè- 
tement fondus  en  un  seul,  et  qu'on  sépare  par  un  trait 
d'union,  comme  :  Essuie-7nain,  arrière-ban.  il  Coiiiposé 
de  dépendance,  Mot  composé  dont  le  second  élément  (sub- 
stantif ou  adjectif)  est  précédé  d'un  substantif  qui  lui  sert 
de  complément  comme  anthropophagie,  il  Co^nposé  de  jux- 
taposition ou  copulatif.  Celui  dont  les  éléments  sont  sim- 
plement unis,  sans  que  l'un  soit  dans  la  dépendance  de 
l'autre,  comme  androgyne,   chrysochalque,   crinoline,  etc. 

tl  Composé  possessif.  Adjectif  dans  lequel  l'un  des  éléments 
est  qualifié  par  l'autre,  comme  albipenne,  polyglotte,  calli- 
graphe,  etc.  ii  Composé  détei-minatif.  Composé  formé  par 
un  substantif  précédé  d'un  adjectif  qui  le  détermine,  comme 
polype,  7nic7'ozoaire,  etc.  il  Composé  intimement  C07nbiné. 
Dans  la  grammaire  arabe.  Celui  dans  lequel  les  deux 
composants  ont  perdu  leur  valeur  et  n'ont  ensemble  qu'un 
sens  qui  en  est  mdôpendant.  il  Syllabe  composée.  Dans  la 
grammaire  hébraïque.  Syllabe  terminée  par  une  lettre 
mobile,  ii  Temps  co7nposé,  Temps  de  verbe  qui  se  conjugue 
avec  le  participe  passé  précédé  d'un  auxiliaire  :  Les  passés 
défi7\i,  i7idé/ini,  antérieur,  plus-que-parfait  sont  des  temps 
composés.  (V.  AUXILIAIRE.)  Il  Proposition  composée.  Celle 
dont  un  des  termes  est  composé,  comme  les  suivantes  : 
Scipion  et  A7mibal  s'admiraie/it  l'un  l'autre.  L'ho7ïneur  l'etn- 
porte  de  beaucoup  sur  la  gloire.  (D'après  quelques  gram- 
mairiens, la  proposition  composée  est  une  phrase  formée 
de  plusieurs  propositions  coordonnées,  dont  une  ou  plu- 
sieurs dépendent  d'une  proposition  principale,  comme  dans 
l'exemple  suivant  :  Le  succès  que  l'on  obtient  n'est  pas  U7ie 
justi/ication  des  moyens  que  l'o7i  a  e7nployés.) 

—  Mamm.  Deîits  demi-composées,  Celles  dont  l'ivoire  ne 
pénètre  pas  ses  replis  jusqu  au  centre  de  la  dent. 

—  Mar.  Ordre  composé,  Disposition  des  vaisseaux  sur 
deux  ou  plusieurs  lignes.  (Tels  sont  l'ordre  de  chasse  ou  de 
retraite,  et  l'ordre  de  marche  sur  deux  ou  trois  colonnes.) 

—  Mécan.  Machine  composée.  Machine  formée  d'un 
assemblage  de  pièces,  par  opposition  aux  77ia^hi7ies  si7n- 
ples  qui,  comme  le  levier  et  le  coin,  ne  sont  formées  que 
d'une  seule  pièce. 

—  Miner.  Se  dit  des  cristaux  qui  appartiennent  à  plu- 
sieurs systèmes  de  formation,  n  Famille  de  roches  formées 
de  minéraux  d'espèces  ditférentes. 

—  Mus.  Intej'valle  composé  ou  Intervalle  7'edoubU,  In- 
tervalle de  plus  d'une  octave  :  La  neuvième,  la  dixiè7ne,  la 
douzième  sont  des  intervalles  composés  qui,  ra7nenés  au 
simple,  do7inent  sans  changer  de  7iatnre  la  seconde,  la  tierce 
et  la  quinte,  il  Mesure  composée  ou  Mesure  ternaire.  Mesure 
dont  chaque  temps  est  formé  d'une  valeur  divisible  par 
trois  ;  Les  7nesures  composées  les  plus  usitées  so7it  les  771e- 
su7'es  à  six-huit,  à  7ivuf-huit,  à  douze-huit.  wJeux  composés. 
Jeux  d'orgues  distincts,  maïs  que  les  mêmes  touches  font 
jiarlor  sur  un  seul  registre,  do  fa'.'on  qu'il  est  impossible 
de  les  faire  parler  séparément. 

—  Philos.  Sens  composé,  Sens  delà  proposition  considé- 
rée dans  son  ensemble.  (Se  dit  par  opposition  0.11  se7is  divisé.) 

—  Physiq.  Pendule  co77\posé,  Pondulo  réel,  matériel, 
ayant  dos  parties  diverses  et  pesantes,  par  opposition  au 
pendule  simple  ou  idéal,  qui  serait  formé  d'un  fil  rigide 
et  inextensible,  sans  pesanteur  ni  épaisseur,  portant  un 
point  pesant. 

—  Prosod.  Pied  co7nposé.  Pied  formé  do  quatre  syllabes 
ou  plus,  et  mic  certains  grammairiens  décomposent  on 
plusieurs  pieas. 

—  ZooX.  Accouplement  composé,  Accouplement  réciproque 


160 

avec  un  seul  animal,  ou  simultané  avec  deux,  comme  cela 
a  lieu  chez  les  animaux  hermaphrodites. 

Se  composer,  v.  pr.  Etre  composé  :  La  vérité  se  com- 
pose de  vérités  qu'il  faut  dire  et  de  vérités  qu'il  /aut  taire. 
(Rivarol.)  11  Composer  son  extérieur,  ses  paroles,  ses  ac- 
tions. Il  Se  donner,  en  parlant,  des  apparences  qui  s'ob- 
tiennent à  l'aide  d'une  certaine  dissimulation  :  Les  gens 
du  monde  savent  presque  tous  se  composer  un  visage  de 
circonstance.  {L. -3 .  Larcher.)ii  Composer  à  soi,  se  procurer, 
faire  pour  soi  :  Se  composer  une  petite  existence  délicieuse. 
Il  Se  créer  par  l'imagination  :  Se  composer  un  bonheur 
sans  7nélange. 

—  Anton.  Analyser,  décomposer,  dissoudre. 
GOMPOSEUR  {kon,  zeur')  n.  m.  En  mauvaise  part,  Indi- 
vidu qui  compose  :  Un  composeur  de  7-o7nans,  d'ariettes. 

COMPOSEUSE  {kon,  zeuz')  d.  f.  Typogr.  Organe  de  la 
machine  composeuse,  faisant  revenir  les  éléments  typo- 
graphiques, pour  les  assembler  dans  le  composteur.  11  Ma- 
chine à  composer.  V.  composition. 

COMPOSITE  {kon  —  du  lat.  compositus,  composé)  adj. 
Archit.  Se  dit  de  ce  que  l'on  appelle  improprement  le  cin- 
quième ordre  d'architecture,  qui  se  compose  de  l'ionique 
et  du  corinthien  :  Ordre,  Chapiteau  composite.  L'arc  de 
Septime-Sèvère ,  à  Rome,  est  décoré  de  huit  colo?ines  canne- 
lées d'ordre  composite.  (H.  Beyle.)  n  Appartenant  à  plu- 
sieurs ordres  :  Une  /açade  composite.  (On  dit  plus  ordi- 
nairement composé  dans  ce  dernier  sens.) 

—  Fig.  Mêlé,  composé,  formé  d'éléments  divers  :  Di- 
de7'ot  est  un  génie  de  l'ordre  composite.  (Rivarol.) 

—  Algèbr.  Quantité  composite.  Se  dit  quelquefois  pour 

QUANTITÉ  COMPOSÉE. 

—  Arithm.  Nombre  composite.  Se  dit  quelquefois  pour 
NOMBRE  COMPOSÉ.  Il  Raison  composite.  Se  dit    quelquefois 

pour   RAISON  COMPOSÉE. 

—  n.  m.  :  Le  composite,  Ordre  composite. 

—  n.  f.  Philos.  Dans  la  langue  de  Fourier,  Passion  des 
entraînements  :  La  composite  est  l'opposé  de  la  cabaliste. 

—  Photogr.  Méthode  photographique  permettant  d'ob- 
tenir le  type  d'une  famille,  d'une  tribu,  d'une  race,  d'une 
maladie,  d'une  signature,  etc.,  imaginée  par  H.  Spencer 
et  F.  Galton. 

—  Encycl.  Archit.  L'ordre  composite  n'est  qu'une  alté- 
ration de  l'ordre  corinthien  :  il  ne  se  distingue,  en  efi'et, 
do  ce  dernier  que  parla  composition  de  son  chapiteau,  où 
les  volutes  ioniques  et  une  échine  taillée 
en  oves  sont  superposées  aux  ornements 
du  calice  corinthien.  Ce  sont  les  archi- 
tectes du  XVI*  siècle  qui  ont  imaginé  de 
faire  un  ordre  spécial  de  cet  amalgame  de 
formes,  dont  ils  avaient  remarqué  un 
exemple  dans  l'arc  de  Titus.  En  réalité, 
les  artistes  romains  n'ont  pas  eu  la  préten- 
tion d'y  ajîpliquer  un  nouveau  système  ar- 
chitectonique.  En  efifet,  pour  la  décoration 
comme  pour  l'ordonnance,  on  ne  voit  pas 
que  le  style  composite  difl'ère  plus  du  style 
corinthien  que  les  diverses  variétés  de  ce 
dernier  ne  diffèrent  ordinairement  entre 
elles. 

Le  chapiteau  corinthien,  par  la  variété 
de  ses  aspects,  par  la  facilité  d'en  modifier 
au  gré  de  l'allégorie  la  décoration,  par  la 
richesse  des  sculptures  qu'il  comporte,  fut 
celui  qui  servit  le  mieux  le  goût  des  ar- 
cliitectes  pour  les  symboles  et  la  magnifi- 
cence des  attributs;  aussi  voyons-nous  des 
variétés  innombrables  de  chapiteaux  dont  le 
type  primitif  disparaît  presque  entièrement 
sous  les  emblèmes  dont  ils  sont  chargés.  Du 
changement  d'ornement,  motivé  par  le  plai- 
sir ou  le  besoin  de  l'allégorie,  on  passa  au 
changement  même  de  la  forme  essentielle. 
Après  avoir  vu  des  dauphins,  des  tritons, 
des  trophées,  dans  la  composition  d'un  cha- 
piteau corinthien,  on  vit  des  volutes  ioni- 
ques, sans  s'inquiéter  du  motif  qui  les  y 
amenait.  Le  composite  est  donc  un  sys- 
tème bâtard,  parasite,  qu'on  ne  saurait 
ériger  en  ordre  spécial.  Cependant,  il  a  été 
appliqué  à  un  grand  nombre  d'édifices  mo- 
dernes, et  les  règles  en  ont  été  posées  par 
des  maîtres  célèbres,  au  nombre  desquels 
il  nous  suffira  de  citer  Baldassare  Peruzzi,  Scamozzi,  Ser- 
lio,  Philibert  Delorme,  etc. 

—  Photogr.  Supposons  qu'on  ait  photographié  trente  in- 
dividus de  la  même  famille,  les  trente  photographies  étant 
de  la  même  grandeur,  et  supposons  qu'il  faille  90  secondes 
pour  obtenir,  dans  des  conditions  déterminées,  une  repro- 
duction photographique  d'un  de  ces  portraits.  Si  nous  fai- 
sons défiler  successivement  ces  portraits  devant  l'objectif, 
dans  des  conditions  identiques,  et  en  posant  trois  secondes 
pour  chacun  d'eux,  seuls  les  traits  communs  aux  trente 
portraits  impressionneront  la  plaque  sensible,  puisque 
seules  ces  parties  communes  auront  eu  le  temps  de  pose 
nécessaire.  Le  cliché  que  l'on  obtiendra  ainsi  permettra 
de  tirer  des  épreuves  dont  chacune  sera  en  quelque  sorte 
la  moyenne  des  trente  portraits  et  représentera  le  type 
de  la  famille  constituée  par  ces  trente  individus. 

COMPOSITEUR  {kon)  n.  m.  Personne  qui  compose  des 
œuvres  d'art  ou  de  littérature.  11  So  dit  particulièrement 
do  celui  qui  compose  de  la  musique  ;  Lulli  s'éleva  au-dessus 
de  tous  les  compositeurs  de  son  temps.  (Rameau.) 

—  Dr.  Amiable  compositeur,  Celui  qui  est  chargé  de  ter- 
miner à  l'amiablo  un  diff'érend  entre  deux  personnes,  de 
les  amener  à  composer  ensemble.  V.  arbitrage. 

—  Télégr.  électr.  Appareil  que  l'on  emploie  pour  dé- 
couper dans  du  papier  les  ouvertures  qui  serviront  à  trans- 
mettre automatiquement  des  signaux  parle  fil  télégraphi- 
que. (On  donne  à  cet  appareil  le  nom  de  co^npositeur  pe7'- 
/orateur.)  11  Co7npositeur  pcr/orateur  à  main,  Appareil  ana- 
logue au  précédent,  mais  que  l'on  fait  fonctionner  à  !a  main. 

—  Typogr.  Appareil  destiné  à  opérer  mécaniquement  la 
composition  typographique.  V.  composition. 

COMPOSITEUR,  TRICE  {kon  —  rad.  composer)  n.  Ouvrier, 
ouvrière  qui  assemble  les  caractères  d'imj>rimerie  pour  en 
former  successivement  des  mots,  des  lignes  et  dos  pages. 

COMPOSITIFLORE  {knn  —du  lat.  compositus,  composé, 
et  /lus,  /loi^is,  fi(!ur)  adj.  Qui  a  des  fleurs  composées. 

COMPOSITION  (kon,  s-j-on)n.  f.  Action  de  composer  :  La 
COMPOSITION  d'une  machi7ie,  d'un  roman.  Dans  le /eu  de  la 


161 

COMPOSITION.  Il  Art  do  composer;  résultat  du  travail  do  lii 
composition,  mauièro  dont  les  parties  sout  assembles  : 
U  ij  a,  tlniis  tout  oiivraf/e  île  poiKsic,  tteiix  sortes  d'intérêt  : 
celui  (tu  sujet  et  celui  de  la  coMPusrrioN.  (DeliUe.) 

-  Nature  des  parties  ot  manière  dont  elles  composent 
lo  tout  :  La  composition  d'uve  arnu^e,  d'un  tribunal,  d'une 
tisseNitth'cd'unoni/uent.  il  Far  oxt.  Objot,  ouvrage  compose; 
tnisiMuljlo  dos  parties  qui  le  composent  :  La  tragédie  fut 
d'abord  une  composition  relitjiense.  (B.  Const.) 

—  Disposition  à  composer,  à  capituler  :  Un  homme  de 
bonne,  ae  facile  composition.  Il  Recevoir  à  cotnposition. 
Accorder  une  capitulation  à.  Il  Entrer  en  composition,  Faire 
dos  concessions,  se  prêter  à  un  aocomraodomont.  H  Kig. 
Bénignité  :  Maladie  de  bonne  composition.  (^M""  de  Sév.) 

—  Aritli.  Composition  des  rapports.  Addition  ou  sou- 
straction dos  termes  de  rapports  égaux,  qui  détruit  l'an- 
cien rapport,  sans  détruire  1  égalité  dos  doux  rapports.  .Si, 

a      c  .     .      aztb      c±d 

par  exemple,  on  a  j  =  -j,  on  pourra  écrire  — —  =  — j— . 

—  B.-arts.  Art  ou  action  de  grouper  les  différentes  par- 
ties du  sujet  :  Tableau  qui  brille  par  l'éclat  des  couleurs  plus 
que  par  la  composition. 

—  Chim.  Combinaison  intime,  molécule  à  molécule,  de 
deux  ou  plusieurs  corps  formant  ensemble  un  corps  com- 
posé. (Se  disait  autrefois  pour  Mélange)  :  La  poudre  à  canon 
est  une  des  plus  siinples  compositions  de  la  chimte.  (Cuv.) 

11  Proportion  des  éléments  qui  entrent  dans  un  corps  com- 
posé :  /-a  composition  de  l'eau. 

—  Enseign.  Devoir  donné  à  dos  écoliers  comme  ma- 
tière de  concours  pour  les  places  ou  pour  les  prix  :  Les 
compositions  de  fin  d'année. 

—  Fonder,  de  caractères.  Opération  qui  consiste  à 
arranger  les  lettres  dans  de  grands  composteurs,  alin  do 
pouvoir  en  travailler  un  certain  nombre  à  la  fois  :  La  com- 
position se  fait  par  sortes. 

—  Gramm.  Manière  dont  un  mot  est  composé,  dont  les 
mots  simples  sont  unis  pour  former  des  mots  composés. 

—  Hist.  Compensation  pécuniaire,  pour  un  outrage  por- 
sonnol,  donnée  à  la  personne  outragée  ou  à  sa  famille  : 
La  composition  était,  chez  les  Germains,  fi.rée  d'après  le 
wcrgeld  ou  valeur  des  individus  tarifée  par  la  loi. 

—  Logiq.  Art  de  disposer  les  idées  dans  l'ordre  que  leur 
assigne  leurnature  propre  ou  la  raison  qui  les  fait  assem- 
bler. Il  Sophisme  de  composition,  Sophisme  qui  consiste  à 
aftirmer  dans  un  sens  général  ce  qui  n'est  vrai  que  dans 
un  sens  particulier,  et  spécialement  à  attribuer  un  sens 
rigoureux  à  des  propositions  inexactes  dans  leur  généra- 
lité, mais  auxquelles  l'usage  vulgaire  attribue  un  sens 
vrai  et  restreint  ;  ainsi  le  célèbre  argument  :  Tous  les  Ci-é 
tois  sont  menteurs.  Or  vous  êtes  Crélois.  Donc  vous  men- 
tez, etc.,  est  fondé  sur  deux  sophisjnes  de  composition  ;  U- 
premier  :  Tous  les  Cretois  sont  7ne7iteurs,  ce  qui,  dans  la 
pratique  vulgaire,  désigne  la  rfénéralité  et  non  la  totalité 
des  Cretois  ;  le  second  :  Donc  vous  mentez,  qui  admet 
comme  sous-entendu  quelquefois,  et  non  actuellement, 
comme  on  le  fait  dans  l'argument. 

—  Mar.  Rançon  payée  pour  un  navire  capturé. 

—  Mécan.  Composition  des  forces,  des  moin'eynents,  des 
vitesses,  etc.  Opération  ou  calcul  servant  à  déterminer  la 
résultante  des  forces,  des  mouvements,  des  vitesses,  etc. 

—  Mus.  Art  d'assembler  les  sons  d'après  les  règles  de 
l'harmonie  ot  du  goût  ;  Le  piano  facilite  la  composition. 

—  Philos,  Synthèse  :  Dans  toutes  les  sciences,  comme 
en  arithmétique,  la  vérité  ne  se  découvre  que  par  des  com- 
positions et  des  décompositions.  (Condill.) 

—  Techn.  Alliage  de  métaux  imitant  l'argent  :  Des  cou- 
verts en  composition,  ii  Mélange  des  matières  premières 

ni  servent  à  faire  le  verre  :  La  composition  varie  suivant 
fes  objets  que  l'on  veut  fabriquer,  mais  il  faut  toujours 
y  introduire  plusieurs  bases. 

—  Télégr.  électr.  Composition  de  Chatterton,  Mélange 
isohmt  composé  de  gutta-percha,  de  goudron  do  Slock- 
holin,  de  résine,  que  l'on  emploie,  à  cause  de  Tadhérence 
que  produit  cotte  composition,  entre  le  conducteur  des 
câbles  et  les  diverses  parties  de  l'enveloppe. 

Composition  Wray,  Composition  isolante  pour  les  câbles, 
dans  laquelle  il  entre  de  la  gomme  iaque,  du  caoïitclioue 
saupoudré  do  silice  ou  d'alumine,  et  un  neuvième  environ 
de  gutta-percha. 

—  Ty pogr.  Action  do  rassembler  dos  lei  très  dans  le  com- 
postour  ;  résultat  de  cette  action,  n  Atelier  où  se  fait  co 
travail  :  Porter  w«  ouvrage  à  lu  composition. 

—  Zool.  Unité  de  composition.  V.  uniti':. 

—  Enctcl.  Artmilit.  Co7npo.<ii fions  éclairantes,  fusantes, 
incendiaires.  Compositions  employées  dans  les  arlilices  do 
Tartillorio  et  obtenues  on  mélangeant  intimement  diffé- 
rentes substances  finement  triturées,  suivant  les  résultats 
qu'on  veut  obtenir.  Les  compositions  éclairantes,  destinées 
à  charger  les  /lambeaux  et  les  balles  à  feu.  sont  surtout 
composées  do  chlorate  do  potasse  et  do  nitrate  do  baryte 
ou  do  nitrate  do  strontiano,  suivant  qu'on  veut  obtenir  une 
lumière  verte  ou  rouge.  Los  compositions  fusantes  servent 
pour  charger  les  fusées  des  obus  ot  autres  projectiles 
creux,  don  t  on  veut  déterminer  l'éclatement  après  un  temps 
do  parcours  donné.  Elles  consistent  en  charbon,  poudre  et 
salpôtro.  C'est  par  la  régularité  du  tassement  qu'on  leur 
donne  la  vitesse  et  l'uniformité  do  combustion  voulues.  Kn 
Bo  servant,  pour  renfermer  la  composition,  do  tubes  on 
plomb  qu'on  passe  à  la  tîlière  une  fois  remplis,  afin  de  les 
amener  an  diamètre  do  4  miUiinètres,  on  obtient  iftio  vi- 
tesse do  combustion  de  U  millimètres  y  par  seconde. 

Les  compositions  incendiaires  sont  un  mélange  do  nitrate 
de  baryte,  de  soufre,  do  pulvôrin  et  do  résine. 

—  Typogr.  Lo  compositeur,  placé  devant  sa  casse,  tient 
do  la  main  gaucho  le  composteur,  et  de  la  droite  saisit  les 
lettres  pour  los  placer  dans  cet  instrument.  Après  avoir 
lu  et  retenu  quelques  mots  du  manuscrit,  il  prend  succes- 
sivement chaque  lettre  et  la  place  dans  le  composteur,  lo 
cran  en  bas  et  en  dedans  ;  il  rotioiit  avec  lo  pouce  gaucho 
les  lettres  assemblées. 

truand  lo  nombre  des  mots  est  suffisant  pour  former  une 
ligne,  l'ouvrier  examine  si  le  mot  commencé  jumii  mirer 
tout  entier  dans  la  ligne  ;  s'il  est  trop  long,  il  on  reporte 
une  partie  à.  la  ligne  suivante,  on  ayant  soin  do  ne  diviser 
les  mots  que  d'après  la  règle  typograpliicjue.  Maïs,  los 
lignes  devant  (^tre  rigoureusement  do  la  mAme  longueur, 
il  augmente  ou  diminue  les  blancs  qui  séparent  los  mots. 
C'est  Wjusiificntion. 

Dès  qun  la  ligne  est  justifiée,  on  compose  la  suivante 
on  la  séparant  de  la  première  pur  une  interligne,  on  [>ar 
un  fllot  ou  porto-li(^no.  Quand  lo  conipobtour  Obt  pluiu,  un 

111. 


COMPOSITUM  —  COMPRÉHENSION 


le 


enlève  la  composition  et  on  la  place  sur  une  qalée.  On  con- 
tinue jusipi'à  ce  quo  l'on  ait  sur  sa  galôo  lo  nombre  do 
lignes  convenu  pour  fairo  uno  page  ou  un  p:u[uet,  quo  l'on 
serre  avec  uno  Rcolle  ot  que  l'on  place  sur  un  morcejui  do 
papier  double  appelé  porte  paijv  ;  puis  chacun  de  ces 
pa(|uets  est  disposé  sur  uno  tablette  ad  hoc  installée 
sous  cbaquo  casse.  Quand  il  y  a  assez  de  composition 
i)our  utio  fouille,  le  metteur  en  pages  réunit  les  paquets 
pour  fairo  la  mise  en  pages,  puis  place  chaque  page 
sur  lo  marbre,  sorte  do  tablo  on  fonte  ;  il  les  range  dans 
l'ordre  qu'elles  doivent  occuper  à  l'impression  ;  c'est  \'un- 
liosition.  Les  pages  sont  alors  entourées  d'un  châssis 
formé  do  quatre  barres  do  fer,  qu'une  barre  transversale 
partîige  dans  le  milieu.  Ensuite,  il  piaco  los  f/arniturcs 
séparant  les  pages  les  uues  dos  autres.  On  serre  détiniti- 
vemcnt  le  tout  au  moyen  de  coins  que  l'on  enfonce  avec 
un  marteau.  Chaque  feuille  est  partagée  en  deux  parties, 
qu'on  appelle  formes  ;  l'une  d'elles,  appelée  côté  de  pre- 
mière, constitue  le  rocto  ;  l'autre,  dite  côté  de  seconde  ou 
côté  de  deux,  est  lo  verso. 

Ces  opérations  terminées,  le  metteur  en  pages  enlève 
les  formes  et  les  passe  à  l'imprimeur,  afin  qu'il  en  tiro  une 
épreuve  ou  première  typographique.  Remise  au  correcteur, 
qui  indique  les  fautes,  cette  épreuve  est  renvoyée  aux 
typographes,  qui  corrigent,  ou  so  servant  soit  de  petites 
pinces  en  fer,  soit,  plutôt,  d'une  pointe  emmanchée,  ahn 
de  soulever  la  partie  de  la  ligne  à  corriger.  Eniîn,  les 
formes  sout  resserrées  ot  reportées  à  l'imprimeur  ;  on  tire 
alors  une  seconde  éprouve,  que  l'on  envoie  à  l'auteur. 

—  Composition  mécanique.  Ou  a,  à  maintes  reprises, 
cherché  à  substituer  à  la  composition  manuelle  la  compo- 
sition mécanique.  Young  ot  Delambre  ont  été  les  premiers 
à  imaginer  uno  machine,  dénommée  par  eux  ^mno-Zy/ïe,  qui 
n'a  pas  donné  de  résultats  pratiques.  Des  inventeurs  alle- 
mands et  anglais,  parmi  lesquels  Kastenbein,  Hattersley, 
Mackie,  etc.,  ont  construit  des  machines  à  composer,  mais 
aucune  d'elles  n'a  jusqu'à  présent  donné  des  résultats  bien 
pratiques,  y  compris  celle  de  l'Américain  Brackelsberg. 

COMPOSITUM  (kon,  tom'  —  du  lat.  cojupositus,  composé) 
n.  m.  K[v>emblo  des  moyens  d'un  chanteur  :  Cet  artiste  a 
un  superbe  compositum. 

COMPOSSIBLE  (du  lat.  cum,  avec,  et  possible)  adj.  Philos. 
Dont  l'existence  n'est  pas  exclue  par  l'existence  d  autre 
chose  :  Le  maximum  de  bi^nheur  compossible  avec  l  exis- 
tence d'un  monde  fini.  \\  Substautiv.  :  Des  compossiblks. 

COMPOST  [kon-posst'  —  du  lat.  compositum,  composé) 
n.  m.  Vieux  mot  qui  signiriait  Calcul,  calendrier,  composi- 
tion, recueil,  ei  se  prenait  dans  le  même  sens  que  compdt. 

—  Agric.  Mélange  entassé  de  terre,  de  résidus  organi- 
ques et  de  chaux  ou  de  matière  calcaire,  qu'on  prépare 
en  vue  de  la  fertilisation  du  sol,  et  qu'on  maintient  à  cet 
effet  dans  un  état  constant  d'humidité,  tout  en  lui  assurant 
ime  aération  et  une  homogénéité  suffisantes  par  des  façons 
à  la  bêche  ou  tous  autres  moyens.  De  cette  manière,  le 
mélange  se  transforme  peu  à  peu  en  terreau,  sous  l'effet 
de  certaines  réactions  cliimiques  et  fermentations. 

—  Mar.  anc.  Ensemble  des  calculs  relatifs  à  la  naviga- 
tion :  Savoir  le  compost.  (Ce  mot  n'est  plus  employé.) 

—  Encycl.  Agric.  De  préférence,  on  doit  jeter  au  com- 
post les  débris  organiques  hors  d'usage,  dont  la  décompo- 
sition est  difficile  (cuir,  chiffons  de  laine,  plumes,  rognures 
de  corne,  etc.),  ainsi  que  ceux  pouvant  renfermer  des 
germes  vivants,  qu'il  faut  éviter  d'incorporer  tels  quels  au 
sol  (mauvaises  herbes  en  graines,  criblures,  pailles  ot  dé- 
bris divers,  auxquels  peuvent  être  mélangés  dos  œufs  d'in- 
secte ou  dos  spores  de  champignons  parasites). 

La  chaux  mélangée  réagit  tout  d'abord  sur  la  matière 
organique,  qu'elle  transforme  partiellement  en  humus  ou 
acide  huraiquo;  puis  elle  so  trouve  neutralisée,  soit  en  se 
combinant  à  l'acide  humiquo,  soit  on  passant  à  l'état  de 
carbonate  de  chaux  ou  calcaire.  Dès  lors,  toutes  les  con- 
ditions favorables  étant  réalisées  à  cetetrel,  il  se  produit 
dans  lo  compost  une  abondante  nitrification  de  l'azote 
organique  :  en  d'antres  termes,  la  matière  organique 
achève  de  so  transformer  profondément,  et  les  principes 
utiles  qu'elle  renferme  deviennent  ossontiellemont  assi- 
milables par  les  [)lantes.  V.  nitkification. 

GOMPOSTELA,  ancienne  ville  du  Mexique  (Etat  de 
Jalisco),  non  loin  de  l'océan  Pacifique  ;  fi. 085  hab.  Mines 
d'argent  dans  les  environs.  Fondée  en  1531,  elle  devint  lo 
siège  d'un  évécbé,  transféré  plus  tard  ù  Guadalaxara. 
Cli.-l.  d'un  district  peuplé  do  12. UO  hab.  —  Bourg  do  la 
Malaisie  (Philippines  [llo  Cébu]);  S.iOO  hab. 

CoMPOSTELA  (Santiago  de)  ou  Saint-jacques- 

DE-GOMPOSTELLE,  ville  d'Espagne.  V.  SANTlA<ii>. 

COMPOSTER  [kou'pu-sté)  v.  a.  Amender  les  terres  avec 
du  couii'ust  :  CoMPOSTKK  une  terre. 

COMPOSTEUR  {kon-po-steur'  —  du  lat.  componere,  supin 
compostant,  composer)  n.  m.  Typogr. Sorte  do  règlo  ou  lamo 
coudée,  à  angle  droit  dans  toute  sa  longueur,  formée  ù 
l'une  do  ses  extrémi- 
tés par  un  plan,  sur 
laquelle  lo  composi- 
teur assemble  ses  ca- 
ractères, do  façon  à 
former  dos  lignes  éga- 
les, au  moyen  d'une 
pièco  mobile,  qu'il  a 
nxéo  à  la  longueur  vou- 
lue. (On  faisait  usage, 
autrefois,  du  compos- 
teur à  la  française  no 
con»enantqu'uno  ligne. 
Depuis  longtemps,  on 
so  sort  du  composteur  à 
la  flamande,  dans  le- 
quel lo  compositeur 
peut  former  plusieurs  composteur;  composteur  Onns  tn  main 
lignes.)  du  couiposUcur. 

—  Fonder,  en  carac- 
tères. Kèglo  do  bois  munie  d'un  rebord,  sur  laquelle  on 
range  les  lettres  d'un  mémo  caraetèro,  afin  do  s'assuror 
(tu'elles  sont  d'égalo  épaisseur,  ot  pour  les  soumottro  ù. 
l  opération  do  la  coupure. 

—  Techn.  Baguette  omplovéo  dans  lo  tissage  dos  étoffes 
do  soie,  pour  conserver  la  régularité  do  l'onvorguro  ot  do 
l'entaquago. 

COMPOSTO  (/cofi-po-sto)  n.  m.  Enduit  composé  d'un  mé- 
lange do  menus  frogmouts  do  murbrei  do  porphyro  ou 


d'autre  pierre,  que  l'on  amalgame  avec  des  mortiers  de 
ciment  ou  de  pouzzolane,  pour  former  une  air©  et  tenir 
lieu  do  pavage. 

COMPÔT  {kon-pô)  n.  m.  Art  sténographiriuo  qu'on  eusoi- 
giiail  autrefois  dans  les  écoles  ecclésiastiques. 

COMPOTATEUR  {kon  —  lat.  compotator  ;  do  cum,  avec, 
et  potare,  supin  potatum,  boire)  n.  m.  Compagnon  de  bou- 
teille, buveur  de  compagnie.  (Vieux.) 

COMPOTATION  [kon,  si-on  —  rad.  compotateur)  n.  f. 
Ai-tioii  de  huiro  ensemble.  (Vieux.) 

COMPOTE  {kon-pof  —  du  lat.  compositus,  composé)  n.  f. 
Plat  do  fruits  cuits  à  l'eau  et  au  sucre  :  Compote  d'abri- 
cots, de  pommes,  de  pêches,  w  Fa- 
çon d'accommoder  les  pigeons  : 
CoMPOTii  de  pigeons.  Pigeons  en 

COMPOTR. 

—  Par  anal.  Mets  en  compote, 
Mets  trop  cuit. 

—  Fam.  En  compote  et  autre- 
fois A  la  compote.  Tout  meur- 
nri ,   tout    mal    accommodé,    en 

marmelade  :   Ai'o)>    les  yeux  en 

CUMPOTK. 

COMPOTIER  {kon,  ti-é)  n.  m. 
Sorte  do  coupe  à  pied,  en  por-  Compotier, 

celaine,    cristal,    etc.,    dans    la- 
quelle ou  place  des  fruits,  des  crèmes  ou  des  compotes, 
pour  les  servir  sur  la  table.  Il  Contenu  de  ce  plat  :  Manger 
un  COMPOTIER  de  fraises. 

COMPOUND  {kon  — mol  angl.  signif.  composé]  adj.  invar. 
Se  dit  de  certains  organes  ou  appareils  associés. 

—  Art  milit.  et  Mar.  Plaque  compound.  Type  de  blin- 
dage primitivement  construit  à  Sbeffield.  (Il  so  compose 
de  plaques  do  fer  et  d'acier  soudées  entre  elles.) 

—  Electr.  Fil  compound.  Conducteur  télégraphique  com- 
posé d'une  âme  d'acier  et  d'une   enveloppe  de  cuivre. 

Il  Enroulement  compound.  Modo  d'enroulement  des  induc- 
teurs dans  les  machines  dyuamo-élcctriques,  assurant 
toujours  une  différence  do  potentiel,  n  Dynamo  co7y\pound. 
Machine  dynamo-électrique    à    enroulement   compound. 

—  Mécan.  Machine  compound.  Machine  à  vapeur  dont 
il  existe  de  très  nombreux  types,  et  qui  dérive  du  type 
\Voolf.  (Ce  sont  des  machines  ayant  deux  cylindres  de 
dimensions  inégales.  La  vapeur  pénètre  d'abord  dans  le 


Machine  compoimd* 

le  petit  [A],  ot,  après  avoir  exercé  son  travail  utile  sur  lo 
piston,  vient  se  détendre  sur  le  piston  du  grand  cylin- 
dre [B].  Ces  machines  sont  dites  -  ù  triple  >■  ou  «  ;\  quadru- 
ple expansion  «,  lorsqu'elles  possèdent  trois  ou  quatre 
cylindres,  dans  chacun  desquels  agit  successivement  la 
vapeur.) 

COMPRÉHENSEUR  {kon-pré-nn  —  du  lat.  comprehen- 
dere,  supin  comprehensum,  comprendre)  n.  m.  Théol.  Créa- 
ture jouissant  ao  la  vue  parfaite  de  Dieu. 

COMPRÉHENSIBILITÉ  {kon-pré-an)  n.  f.  Etat  de  co  qui 
est  ciiiitpn-hcii-^iMe  ;  .ipiitudo  Ù  être  compris. 

COMPRÉHENSIBLE  {A-OH-pr^'-nji  —  lat.  comprvhensibilis; 
de  comprehendere,  supin  comprehensum,  comi)rendro)  adj. 
Qui  peut  être  compris  :  Proposition  compkkuensiulu. 

—  Anton.  Incompréhensible. 

COMPRÉHENSIF,  IVE  {kon-pré-an  —  lat.  comprehensi- 
vus;  de  comprehendere,  supin  comure/ie»isij"i.  comprendre) 
adj.  Qui  ombrasse,  qui  contient  :  Ze  mot  tiers  état  est  évi' 
demment  plus  étendu,  plus  compbkuknsik  que  celui  de  com- 
mune. {Guizot.  )  Il  Intelligent,  qui  comprend  :  L'esprit 
critique  est,  de  sa  nature,  facile,  insinuant,  mobile  et  coM- 
PRKiiKNSiK.  (Sto-Bouve.) 

COMPRÉHENSION (Aon-prff-nn  —  rad.  compréhensif)  n.  f. 
Faculté  ou  action  de  comprendre  :  L'homme  ne  vit  au 
complet  que  par  le  développement  de  ses  facultés  d'examen  et 
de  coMPRÉHKNsioN.  (O.  Saud.)  n  So  dit  particulièrement 
d'une  vue  intellectuelle  et  adéquate  :  La  comprkhknsioN 
des  mystères  est  réservée  à  l'autre  vie.  (Acad.) 

—  Log.  Compréhension  des  termes.  Totalité  des  carac- 
tères renfermés  «lans  une  idée  géiu^ralo. 

—  Rhélor.  Sodit  quelquefois  pour  mktonymik,  otsvNKO- 
noQt'B. 

—  Théol.  Syn.  do  vision  béatitlquo. 

—  Kncvcl.  Log.  Compréhension  des  termes.  La  compré- 
hension d'un©  idée  générale  désigne  l'ensemble  dos  carao- 
lèros  que  comprend  cette  idée.  Or,  plus  on  est  près  de  I  in- 
dividu, plus  il  y  a  de  caractères  réunis.  Le  mol  «  droniu- 
dairo  »  a  plus  do  compréhension  quo  celui  d'"  animal  ^^ .  parco 
quo,  pour  étro  dromadaire,  il  faut  étro  animal,  vertébré, 
mammifère,  etc.  En  revanche,  il  y  a  plus  d'animaux  quo  do 
vertélirés.  plus  do  vertébrés  que  do  mammifères,  plus  do 
mammifères  quo  do  dromadaires.  Une  idée  s'étend  A  d'au- 
tant plus  d'êtres  qu'elle  réunit  moins  do  carartères.  C  osl  co 
qu'on  exprime  en  disant  quo  la  compréhension  et  l'exlonsion 
d'une  idoo  générale  sont  ou  raison  inverse  l'une  do  1  autre. 

2J 


COMPRÉHENSIYITÉ   —  COMPRIMER 


COMPRÉHENSIVITÉ  (kon-pré-an)  n.  f.  Philos.  Etendue 
de  la  faculté  de  compreadre,   de  concevoir. 

—  Phrôiiol.  Organe  do  la  comprélieusiou. 
GOMPREIGNAG,  comni.  de  la  Haute-Vienne,  arr.  et  & 

29  kil.  de  Bellac,  près  du  Vincou,  affluent  de  la  Gartempo  ; 
2.16T  hab.  Commerce  de  vins  ;  tilature  de  laine. 
COMPRENABLE  {kon)  adj.  Compréhensible.  (Peu  usité.) 
COMPRENDRE  {kon-prandr'  —  lat.  comprehendere;  de 
cum,  avec,  et  prehendere,  prendre)  v.  a.  Contenir,  renfer- 
mer en  soi  :  Programme  qui  comprend  les  lettres  et  les  scieii- 
ces.  Il  Faire  entrer  quelque  chose  dans  un  ensemble  comme 
en  faisant  partie  :  Comprendrk  des  yneubles  dans  un  iiivcn- 
taire,  une  armée  dans  une  capitulation. 

—  Fig.  Pénétrer,  saisir  par  l'inteUigence  :  Comprendre 
la  pensée  d'un  auteur. 

Va  oracle  jamais  ne  se  laisse  comprendre.  Corneille. 

Comprendre  une  langue  étrangère.  Eu  saisir  le  sens, 
quand  on  l'entend  ou  qu'on  la  lit.  il  Sexpliquer  la  nature 
ou  la  raison  d'être  de  quelque  chose,  s'en  rendre  compte  : 
Comprendre  son  devoir.  Comprendre  la  conduite  de  quel- 
qu'un, w  Comprendre  quelqu'un:  y  Savoir  interpréter  ce 
qu'il  dit;  2"  Approuver  sa  cooduile. 

—  Faire  comprendre.  Faire  que  les  autres  comprennent; 
montrer,  prouver. 

—  Fam.  et  absol.  Il  la  comprend,  Il  nest  jamais  embar- 
rasé  ;  il  ne  se  tourmente  de  rien. 

Le  comprendre,  n.  m.  L'action  de  comprendre  :  Le  com- 
prendre est  la  mesure  du  croire.  (Bayle.) 

—  Anton.  Exclure. 

Compris  (kon-pri),  ise  part.  pass.  du  v.  Comprendre. 

—  Fam.  Compi'is!  Expression  elliptique  qui  signilie  J'ai 
compris,  C'est  compris. 

—  Y  compris,  Aon  compris,  En  y  comprenant,  Sans  y 
comprendre. 

—  Gramm.  Xon  compris  et  î'  compris  sont  invariables 
quand  ils  précèdent  le  substantif  et  qu'ils  signifient  A  l'ex- 
clusion de.  En  y  cojnprenant  :  Trois  cents  personnes,  Y  com- 
pris (oh  non  compris)  une  dizaine  de  petites  filles.  (Si  le 
substantif  était  placé  avant,  compris  s'accorderait  avec 
lui  ;  Les  femmes  non  comprises.) 

—  Anton.  Incompris. 

SecomprendrCj  V.  pr.  Etre  contenu,  renfermé  dans. uEtre 
saisi  par  l'esprit:  Chose  qui  «e  se  comprend /jos.  n  Compren- 
dre soi-même  ce  qu'on  dit,  ce  qu'on  fait  ou  ce  qu'on  est  :  Je 
me  COMPRENDS.  Il  Comprendre,  saisir,  apprécier  les  paroles 
ou  les  actes  l'un  de  l'autre  :  Les  hommes  ne  se  comprennent 

fas  les  uns  les  auti^es.  (Vauven.)  îi  S'entendre,  s'accorder 
un  avec  l'autre  :  Deux  cœurs  faits  pour  se  comprendre. 

—  Syn.  Comprendre,  concevoir,  entendre.  Comprendre, 
c'est  saisir  uoe  chose  dans  toutes  ses  parties  et  dans  son 
ensemble.  Concevoir,  c'est  se  faire  une  idée  nette  d'une 
chose  ;  créer  daus  son  esprit  la  pensée  qui  en  est  l'exacte 
représentation.  Entendre  ne  suppose  que  l'intelligence  des 
termes  ;  une  phrase  correcte  est  facile  à  entendre,  mais, 
si  elle  e-^primo  une  haute  pensée  philosophique,  il  peut 
arriver  qu'on  l'entende  sans  la  comprendre. 

COMPRENETTE  (kon,  net')  n.  f.  Fam.  Intelligence.  Il  A^e 
pas  avoir  la  cumprenelte  facile.  Comprendre  difficilement. 

COMPRESSE  {kon-pi-èss  —  du  lat.  comprimere ,  snp'in 
compressnm,  comprimer)  n.  f.  Pièce  de  linge  de  petite  di- 
mension servant  aux  pansements. 

—  Enctcl.  La  compresse,  sèche  ou  humide,  est  une  pièce 
essentielle  dans  les  pansements.  Elle  est  faite  de  linge 
usé,  de  gaze,  d'étoffe  souple;  elle  sert  tantôt  à  absorber 
les  liquides  qui  s'écoulent  d'une  plaie,  tantôt  à  exercer 
une  légère  compression  sur  le  point  malade,  tantôt  enfin 
à  porter  le  topique  appliqué.  Elle  est  ordinairement  re- 
couverte par  d'autres  pièces  de  pansement,  notamment 
par  du  taffetas  gommé,  quand  elle  est  humide  et  main- 
tenue par  une  bande. 

COMPRESSEUR  {kon-pré-seur'  —  du  lat.  comprimere,  su- 
pin compressum,  comprimer)  n.  m.  Qui  comprime,  il  Instru- 
ment ser\'ant  à  comprimer  :  Les  compres- 
seurs des  chirurgiens. 

—  Mécan.  Appareil  destiné  à  compri- 
mer un  gaz,  l'air  notamment,  à  une  pres- 
sion voulue. 

—  adj.  m.  Qui  sert  à  comprimer  :  Appa- 
reil compresseur.  Il  Fig.  Qui  exerce  une 
contrainte  :  Règlement  compresseur. 

—  Enctcl.  Chir.  On  a  donné  le  nom  de 
compresseurs  à  des  appareils  mécaniques  do 
formes  très  variées,  employés  à  exercer  une 
compression  plus  ou  moins  considérable  sur 
un  ou  plusieurs  points  des  tissus  du  corj>s 
humain.  Leur  emploi  est  très  fréquent  on 
chirurgie,  et  répond  à  des  indications  si 
variées  qu'on  peut  les  rapporter  à  plusieurs 
catégories  comprenant  :  1"  des  appareils 
orthopédiques-;  2"  des  appareils  mécaniques  à  fractures  ; 
3"  les  appareils  contenteurs  des  hernies  (v.  bra.yer)  ;  4"  les 
compresseurs  proprement  dits,  appareils  mécaniques  do 
compression  médiate,  spécialement  construits  pour  opérer 
une  compression  permanente  ou  intermittente  sur  le  trajet 
des  artères,  lorsqu'on  veut  y  interrompre  le 
cours  du  sang,  tels  que  le  garrot,  le  tourni- 
quet de  J  .-L.  Petit,  le  compresseur  de  l'aorte 
ae  Nélaton  {fig.  l),  le  compresseur  à  pres- 
sion continue  de  Charrière  {fig.  2),  entin  la 
bande  d'Esmarch. 

—  Mécan.  Les  compresseurs  sont  actuelle- 
ment très  employés  pour  fournir  l'air  com- 
primé, dont  les  applications  sont  aussi  im- 
portantes que  variées.  Ils  se  composent  de 
deux  parties  distinctes  :  le  compresseur  pro- 
prement dit,  qu'actionne  un  moteur  à  va- 
peur quelconque,  et,  on  second  lieu,  dos  ap- 
pareils permettant  d'utiliser  l'air  comprimé 
pour  la  production  d'un  travail  déterminé. 

Il  «xiste  un  très  grand  nombre  do  com-  pi^.  2. 

presseurs  à  air,  mais  les  divers  systèmes 
se  rapportent  tous,  on  principe,  au  compresseur  théorique 

firoprement  dit,  se  composant  d'un  cylindre,  dans  lequel 
&  piston,  tout  en  comprimant  dans  un  récipient  l'air  qui 
se  trouve  à  sa  partie  supérieure,  aspire  on  mAmo  temps 
l'air  atmosphérique  extérieur.  Des  tuyaux  do  distribution 
conduisent  l'air  comprimé  du  réservoir  dans  les  différents 
appareils  qui  doivent  l'utiliser. 

Les  principales  applications  dos  compresseurs  h  air 
sont  :1a  perforation  des  roches  dures  pour  la  coustruc- 


Fig.  I. 


Compresseur  trair. 


tion  des  tunnels,  l'exploitation  des  tramways  à  air  com- 
primé, le  fonctionnement  des  horloges  pneumatiques,  etc. 

—  Compresseur  hydraulique.  Ce  compresseur  est  formé 
d'un  cylmdre  horizontal,  qu'une  bâche  à  eau  entoure  com- 
plètement. (A  cliaque  extrémité  de  l;i  bâche  sont  ménagées 
des  chapelles  mûmes  de  soupapes  :  l'une  d'aspiration,  do 
forme  rectangulaire;  l'autre  de 
refoulement,  qui  est  conique.  Dans 
ce  système  de  compresseur,  la 
tige 'du  piston  hydraulique  se 
trouve  directement  reliée  à  la 
tige  du  piston  à  vapeur.  Les  bé- 
liers hydrauliques  ont  beaucoup 
de  similitude  avec  les  compres- 
seurs.) 

—  Ponts  et  ch.  V.  bouleau. 

COMPRESSIBILITÉ  {kon-pré-si) 
n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est  com- 
pressible, 

—  EncYcl.  Phys.  La  compressibi- 
liléestla.  propriété  que  possèdent 
tous  les  corps  de  céder  à  la  pression  on  diminuant  de  volume. 

—  Corps  solides.  Un  solide,  uniformément  pressé  sur 
toute  sa  surface,  reste  semblable  à  lui-niêmo  et  subit  une 
duninution  de  volume  proportionnelle  à  la  pression,  et 
qui  disparaît  avec  la  pression,  si  celle-ci  n'a  pas  dépassé 
une  certaine  limite  :  le  coefficient  de  compressioilité  k  est  la 
diminution  de  l'unité  de  volume  pour  un  accroissement  de 
pression  1.  On  a  entre  k,  la  pression  Ppar  unité  de  surface, 
le  volume  V  initial  et  le  volume  V  final,  la  relation  \"  =  V 
(l  — /fP).  k  peut  être  calculé  au  moyen  des  coefficients 
d'élasticité. 

Un  parallélépipède,  pressé  sur  une  de  ses  faces,  se  rac- 
courcit et  finit  par  so  briser,  si  la  pression  dépasse  une 
certaine  limite.  On  conçoit  l'intérêt  qu'il  y  a  à  connaître 
cette  limite  pour  les  matériaux  de  construction.  La  com- 
pressibilité  des  solides  est  très  faible  :  1'^'"^  de  for  perd  à 
peine  2"""  quand  la  pression  augmente  do  1  atmosphère. 

—  Liquides.  La  démonstration  nette  et  la  première  me- 
sure de  la  compressibilité  d'un  liquide  sont  dues  à  John 
Canton  (1761).  l-.e  volume  reprend  toujours  sa  valeur  ini- 
tiale quand  la  pression  cesse  d'agir,  ouolle  qu'ait  été  sa 
valeur.  On  définit  coinme  pour  les  soliues  le  coefficient  de 
compressibilité.  Ce  coefficient  :  1°  est  d'autant  plus  petit 
que  la  pression  initiale  est  plus  forte  :  2"  rapporté  à  une 
même  pression,  il  croît  avec  la  température  pour  tous  les  li- 
quides, l'eau  exceptée  ;  pour  l'eau,  il  décroît  d'abord,  passe 
par  un  minimum,  et  croît  ensuite  (Amagat).  Cette  anoma- 
lie, liée  à  l'existence  du  maximum  de  densité,  s'atténue  aux 
pressions  élevées;  au-dessus  de  3-000  atmosphères,  l'eau 
rentre  dans  la  loi  commune.  Les  liquides  sont  plus  compres- 
sibles que  les  solides  :  l""""*  déther  à  0=  perd  147""'  quand  la 
pression  passe  de  1  à  2  atmosphères  ;  la  compressibilité  de 
l'eau  est  3  fois  plus  faible  ;  celle  du  mercure,  60  fois  plus 
faible  environ,  se  rapproche  beaucoup  de  celle  des  métaux. 

—  Gaz.  Les  gaz  sont  très  compressibles  ;  la  loi  de  com- 
pressibilité, donnée  d'abord  par  Boyle  (166I)  et  Mariette 
(1776),  peut  s'énoncer  ainsi  :  A  température  constante,  le 
produit  du  vo- 
la me  "V  d'une 
masse  gazeuse 
par  sa  pression 
P  est  constant. 
Kegnault,  le 
premier,  a 
montré  (  1841  ) 
quelalûi,àpeu 
près  exacte  au 
voisinage  delà 
pression  ordi- 
naire pour  les 
gaz  peu  liqué- 
fiables, ce  qui 
permetde  l'uti- 
liser dans  les 
applications, 
n'est  en  réalité  qu'une  loi  limite,  définissant  un  état  idéal, 
l'état  gazeux  parfait,  dont  les  gaz  connus  se  rapproclient 
d'autant  plus  qu'ils  sont  plus  éloignés  du  point  critique. 
(V.  LIQUÉFACTION.}  D'après  Regnault,  tous  les  gaz,  sauf 
l'hydrogène,  se  compriment  plus  que  ne  l'exige  la  loi,  entre 
1  et  27  atmosphères.  On  peut  représenter  la  loi  de  com- 
pressibilité à  température  constante  par  uue  courbe,  dont 
les  abscisses  sont  les  pressions,  et  les  ordonnées  les  valeurs 
du  produit  P  V.  La  loi  de  Mariette  serait  représentée  par 
une  horizontale  A  M  ;  une  branche  descendante  accuse  une 
compressibilité  plus  forte  et  croissante  ;  une  branche  mon- 
tante, une  compressibilité  plus  faible  et  décroissante.  On 
connaît  aujourd'hui  les  isothermes  d'un  grand  nombre  de 
gaz  entre  0*»  et  200",  jusqu'à  3.000  atmosphères.  Elles  pré- 
sentent les  trois  types  ci-dessus.  C  se  rapporte  à  un  gaz 
au-dessous  du  point  critique  :  la  partie  ab  correspond  à 
l'état  gazeux  ;  èc  à  la  liquéfaction  sous  la  pression  O^  ; 
cd  à  l'état  liquide.  C  se  rapporte  à  un  gaz  voisin  du  point 
critique,  et  C*'  à  un  gaz  éloigné  du  point  critique.  Ces  der- 
nières courbes  montrent  l'existence  d'un  maximum  de  com- 
pressibilité plus  accusé  sur  C  que  sur  C".  On  remarquera 
qu'au  voisinage  de  ce  maximum,  la  courbe  étant  presque 
confondue  avec  sa  tang^ente  horizontale,  le  gaz  suit  la  loi 
de  Mariette.  Les  expériences  do  Regnault  ne  lui  avaient 
fourni  que  des  portions  telles  que  c''  d"  pour  l'hydrogène, 
/"  /i"  pour  les  autres  gaz  ;  â  la  température  ordinaire,  en 
effet,  l'hydrogène  a  dépassé  son  maximum  de  compressi- 
bilité; les  autres  gaz  étudiés  par  Regnault  ne  l'ont  pas 
atteint  sous  27  atmosphères. 

Il  faut  ajouter  que  les  gaz  fortement  comprimés  acquiô- 
rcint  dos  propriétés  voisines  do  celles  des  liquides.  Ainsi, 
sous  3.000  atmosphères,  la  compressibilité  do  l'oxygène 
est  à  pou  près  égale  à  colle  do  l'alcool,  et  sa  densité  lé- 
gèrement supérieure  à  celle  do  l'eau. 

—  Anton.  Incompressibilité,  dilatabilité,  élasticité,  ex~ 
pansibiUté. 

COMPRESSIBLE  [kon-prè-sibV  —  du  lat.  comprimere, 
supin  compressum,  comprimer)  adj.  Qui  peut  être  comjjrimé. 
dont  on  peut  réduire  le  volume  par  compression  :  Les  gaz 
sont  très  compressibles. 

—  Fig.  Elastique,  susceptible  do  recevoir  plus  ou  moins 
d'étendue:  Le  langage dipto7natique est coMVimniiïaLii comme 
l'air.  (Marmontel.) 

—  Anton.  IncompreBslble.  —  Dilatable,  élastique,  ex- 
pansible, extensible. 


162 

GOMPRESSICAUDE  [kon-prè-si-kôd'  —  du  lat.  compres- 
sus,  comprimé,  et  cauda,  queue)  adj.  Zool.  Qui  a  la  queue 
comprimée. 

COMPRESSICAULE  [kon-prè-s'i-kôV  —  du  lat.  compres- 
sus,  coinpnnié,  et  caulis,  tige)  adj.  Bot.  Qui  a  la  tige 
comprimée. 

COMPRESSIF  {konprè-sif),  IVE  [rad.  compression]  a,d}^ 
Qui  sert  à  comprimer  :   Bandage,  Appareil  compressif. 

—  Fig.  Qui  comprime,  qui  exerce  une  contrainte  :  Une 
autorité  compressive.  iJes  mesures  compressives. 

—  Anton.  Extensif,  ive. 

COMPRESSIMÊTRE  [kon-pré-si-mètr'  —  de  compression, 
et  du  gr.  mélrun,  mesure)  n.  m.  En  T.  de  chir.,  Ruban  de  fil 
ou  cordon  qu'on  applique  immédiatement  sur  le  corps  au- 
dessous  d'un  bandage,  pour  s'assurer  du  degré  de  com- 
pression exercée  par  l'appareil. 

COMPRESSION  [kon-prè-si  —  lat.  compressio;  de  com- 
primera, supin  compressum,  comprimer)  n.  f.  Phys.  Action 
mécanique  qui  réduit  un  corps  à  un  moindre  volume,  en 
rapprochant  les  unes  des  autres  les  molécules  qui  le  com- 
posent. Il  Etat  qui  résulte  de  cette  action  :  7'oute  explosion 
produit  une  compression  de  l'air  ambiant.  (Raspail.)  11  Ma- 
chine de  compression,  Macliine  propre  à  comprimer  l'air. 
Il  Pompe  de  compression.  Pompe  à  l'aide  do  laquelle  on  peut 
comprimer  les  gaz.  11  Fontaine  de  cnjnpression.  Appareil 
par  lequel  on  produit  un  jet  d'eau  par  la  force  d'expansion 
do  l'air  comprimé- 

—  Fig.  Contrainte,  action  qui  empêche  une  expansion  : 
Plus  la  COMPRESSION  u  été  violente,  plus  la  réaction  se 
montre  terrible.  (B.  Const.) 

—  Art  milit.  Globe  de  compression,  Nom  donné,  dans  la 
guerre  de  mines,  à  certains  fourneaux  fortement  chargés, 
destinés  à  produire  un  puissant  efiet,  non  pas  à  la  surface 
du  sol,  mais  dans  la  terre  même,  pour  atteindre  et  détruire 
les  contre-mines  de  la  défense. 

—  Encycl.  Arcliit.  Les  effets  que  produit  la  compres- 
sion sur  les  corps  solides  dépendent  essentiellement  de 
leur  constitution  et  de  leurs  proportions  ;  ils  s'appellent 
écrasement  simple  lorsque  la  hauteur  est  dans  un  rajiport 
convenable  ;  écrasement  avec  flexion  quand  la  longueur  est 
très  grande  comparativement  à  cette  section. 

—  Chir.  La  cojnpression  est  un  moyen  chirurgical  d'un 
emploi  très  commun,  notamment  pour  combattre  l'œdème, 
les  varices,  les  tumeurs  ércctiles,  les  kystes,  les  engor- 
gements inflammatoires,  les  épanchements,  les  extrava- 
sations;  pour  maintenir  les  organes  hernies,  déplacés  ou 
hypertrophiés,  les  fragments  des  os  fracturés,  les  sur- 
faces articulaires,  pour  arrêter  le  cours  du  sang  dans  une 
artère,  pour  calmer  certaines  douleurs  névralgiques,  pour 
faciliter  la  réunion  des  tissus  en  eas  de  plaie  accidentelle 
ou  opératoire.  On  distinguo  trois  procédés  principaux  de 
compression  :  1»  la  compression  par  les  bandages  simples, 
2"  la  compression  par  les  appareils 
mécaniques  (v.  compresseur),  et 
3"  la  compression  digitale,  c'est- 
à-dire  celle  qui  se  fait  à  l'aide 
des  doigts. 

—  Min.  Nom  donné  à  un  four- 
neau de  mine  surchargé. 

—  Physiq.  Pour  les  effets  de 
la  compression,  v.  compressibi- 
lité, FUSION. 

—  Pompe  de  compression.  On 
appelle  ainsi  un  appareil  destiné 
à  comprimer  l'air  dans  un  réci- 

f)ient.  On  a  construit  pendant 
ongtJmps  des  machines  à  deux 
pistons  comme  la  machine  pneu- 
matique ordinaire  ;  on  ne  se  sert 
jdus,  aujourd'hui,  que  de  machi- 
nes à  un  seul  cylindre.  La  plus 
simple  de  ces  machines  est  la 
jîompe  à  main  ;  elle  se  compose 
d'un  corps  de  pompe  dans  lequel 
peut  se  mouvoir  un  piston  plein. 
Ce  corps  de  jiompe  possède  à  sa 
base  deux  tubulures  horizontales 


nimiii"'ii 


Machine  de  compression 
(pompe  ù.  main). 


chacune  de  ces  tubu- 
lures est  munie  d'une  soupape,  et  les  deux  soupapes  sont 
disposées  de  façon  à  agir  en  sens  contraire  :  l'une  servant 
à  aspirer  le  gaz  dans  un  réservoir,  la  seconde  à  refouler 
ce  gaz  dans  un  récipient. 

Il  est  facile  d'établir  la  relation  qui  existe  entre  le  vo- 
lume C  du  corps  de  pompe,  le  volume  R  du  récipient,  la 
pression  initiale  Ho  dans  le  récipient,  la  pression  H  dans 
le  réservoir  et  la  pression  liiiale  H„  après  ji  coups  de 
piston.  Le  piston  étant  au  haut  do  sa  course,  si  on 
l'abaisse,  la  loi  du  mélange  des  gaz  donne  : 

H,R  =  H.R  -h  HC, 
H,  étant  la  pressiun  dans  le  réservoir  après  un  coup  de 
C 
H,  =  Ho  H-  H  — -  ;    on  aura  de  mémo  : 
R 


piston;  par  suite  : 
II.  = 
par  suite  : 


H 


—  Espace  nuisible.  Dans  les  machines  les  mieux  con- 
struites, il  existe  toujours  un  petit  espace  sur  le  contour 
de  la  partie  inférieure  du  piston,  où  se  loge  une  certaine 
(]uantitô  do  gaz  quand  lo  piston  est  au  bas  de  sa  course  : 
c'est  l'espace  nuisible.  Si  c  est  cet  espace  nuisible,  X  la 
pression  limite,  on  voit  que  la  soupape  de  refoulement  ne 
s'ouvrira  plus  quand  on  aura  Xc  =  CH  ;  la  pression  limite 

,        CH  ....     ,1       1 

est  donc  —  :  en  réalité,  elle  n  est  jamais  attemte. 

—  Anton.  Dilatation,  expansion,  extension. 

COMPRÊTRE  {kun-prétr'  —  du  préf.  com,  et  de  prêtre) 
n.  m.  Collègue  dans  lo  sacerdoce.  (Titre  que  les  évêques 
donnaient  autrefois  à  leurs  prêtres.) 

COMPRIMABLE  adj.  Syn.  peu  usité  do  compressible, 

COMPRIMANT  (Awi,  7nan),  ANTE  adj.  Qui  comprime: 

Force  COMPRIMANTE. 

COMPRIMER  {kon  —  lat.  comprimere,  même  sens)  v.  a, 
Ki'iliure  p.tr  la  pression  le  volume  de  :  Comprimer  un  ga-. 
Il  lîcs-.errer,  presser:  Comprimer  une  artère. 

—  Fig.  Opprimer,  oppresser  :  La  peur  nous  comprime 
pendant  tout  le  cours  de  notre  existence.  (Alibcrt.)  Il  Empô- 


Comprimeur 


163 

chor  d'agir,  d*<^clator,  de  se  manifester  :  Compiïimkr  ses 
Inrincs,  sa  colt^-e.  Compiumiir  l'opinion,  les  factions. 
Comprimé,  ée  part.  pass.  du  v.  Comprimor. 

—  Art  niilit.  Pomlrc  comprimi'e,  Nom  donné  à  l'ancionno 

Eoudro  à  canon  dont,  au  moyon  d'uno  presse  liydrauli<[uo, 
;s  grains  étaient  agglomérés  do  façon  que  la  cl'iargo  d'une 
bouche  à  fou  no  formât  plus  qu'un  seul  bloc  do  forme 
prismati<[Ue  et  percé  d'uno  ouverture  en  son  centre.  (La 
poudre  ainsi  comprimée  avait  certaines  propriétés  do  com- 
bustion avantageuses,  mais  perdait  une  partie  de  sa  force, 
co  qui  obligeait  à  augmenter  lo  poids  de  la  charge.) 

—  Hist.  nat.  S'emploie,  par  opposition  à  dépriiné,  pour 
indiquer  l'aplatissoment  latéral.  Ainsi,  un  merlan  est  com- 
primé, tandis  ([u'une  beaudroio  est  déprimée. 

—  n.  m.  Pharm.  .Sorte  de  petites  pastilles  dans  la  com- 
position desquelles  entrent  des  sels  eSctraits  de  sources 
minérales  :  Un  comi'iïimé  de  chlorate  de  potasse. 

Se  comprimer,  v.  pr.  Etre  comprimé,  resserré,  il  Etre 
compressiido  :  Certains  gaz  si-:  compriment  indéfiniment 
sans  passer  â  l'état  liquide,  il  Fig.  Etre  retenu,  refoulé, 
réprimé  :  Les  passions  se  iompriment  difficilement. 

—  Anton.  Dilater,  étendre. 

COMPRIMEUR  {knn)  n.  m.  Appareil  dont  on  se  sert,  dans 
certains  moulins,  pour  aplatir  le  grain  par  compressiou, 
avant  de  le  soumettre 
à  l'action  des  moules. 

—  Encycl.  Le  com- 
primeur a ,  en  outre, 
pour  but  d'écraser  et 
de  transformer  on  pous- 
sière les  matières  étran- 
gères, les  pierres ,  par 
exemple,  qui  peuvent 
se  trouver  mélangées 
au  grain.  C'est  une  sorte 
de  laminoir  qui  est  com- 

f»osé  de  deux  cylindres 
isses,  dont  les  axes  se 
trouvent  placés  dans 
un  même  plan  horizon- 
tal. Une  trémie  à  regis- 
tre distribue  lo  grain 
sur  toute  la  longueur  des  deux  cylindres  et  dans  l'intorvallo 
qui  les  sépare,  intervalle  que  1  on  fait  varier  à  volonté. 

COMPROMETTANT  {kon,  mé-tan),  ANTE  adj.  Propre  à 
compromettre  :  Des  paroles  compromettantes. 

COMPROMETTRE  {kon,  mètr'  ~  lat.  compromitlere ;  de 
cutn,  avec,  et  pronnitere,  promettre.  Se  conjugue  comme 
promettre)  v.  a.  Exposer ,  mettre  en  péril  ;  Compro- 
mettre sa  santés  sa  fortune,  il  Diminuer  le  crédit,  l'hon- 
neur, la  réputation  de  :  L'hospitalité  violée  sur  le  Bellô- 
rophon  compromettra  à  jamais  la  foi  anglaise.  (Napol.) 
Il  Spécialem.  :  Compromettre  une  femme.  Donner  lieu  de 
mal  penser  d'elle. 

—  V.  n.  Faire  un  compromis  :  Compromettre  sur  tous 
les  chefs  du  pi-ocès. 

—  Dr.  Stipuler  qu'on  soumettra  une  contestation  donnée 
à  des  arbitres  :  Les  mineurs  n'ont  pas  capacité  pour  com- 
promettre. 

Compromis  (mi),  ise  part.  pass.  du  v.  Compromettre. 

—  Adjectiv.  :  Un  homme  compromis. 

Se  compromettre,  v.  pr.  S'exposer,  se  mettre  en  péril  : 
Les  sots  ne  méritent  pas  que  les  sages  se  compromettent 
pour  les  éclairer.  (Cherbuliez.)  li  Exposer  son  crédit,  sa  ré- 
putation, son  honneur,  sa  dignité  :  Quand  un  amant  discret 
ne  compromet  pas  une  femme,  c'est  souvent  elle-même  qui  se 
compromet.  (Goddet.)  it  Se  compromettre  avec.  S'avilir  on 
s'abaissart  jusqu'à  :  Se  compromettre  avec  la  canaille. 

COMPROMIS  {kon,  mi  —  rad.  compromettre)  n.  m.  Dr. 
Contrat  par  lequel  deux  personnes  cjui  sont  en  désaccord 
décident  de  soumettre  leur  différend  à  des  arbitres,  au  lieu 
de  s'en  rapporter  à  la  justice.  (La  juridiction  ainsi  volon- 
tairement conférée  par  les  parties  à  dos  particuliers  est 
dite  arbitraqe)  :  Accepter  un  compromis.  V.  arhitrage. 

—  Dans  \e  langage  ordinaire.  Accommodement,  arran- 
gement fondé  sur  des  concessions  mutuelles  :  La  vie  n'est 
presque  faite  que  de  compromis. 

—  £!n  compromis,  En  arbitrage  :  Affaire  mise  kn  com- 
promis entre  les  mains  de...  w  En  litige  :  Droits  en  compro- 
mis rfe;5iii5/o«(7^em/).î.  Il  En  dissentiment:  Père  en  compromis 
avec  ses  enfants,  ii  En  saisie  :  Mettre  un  bien  en  compromis. 

Il  En  péril  :  Vie  en  compromis.  (Ces  termes  ont  vieilli.) 

—  Ilist.  Compromis  de  Dréda  ou  Ligue  du  compromis. 
Confédération  formée  entre  les  nobles  des  Pays-Bas,  en 
1566,  ponr  empocher  l'établissement  de  l'inquisition  et 
protéger  la  liberté  do  conscience. 

—  Encycl.  Le  compromis  est  une  variété  de  contrat 
judiciaire;  il  est  aussi,  dans  une  certaine  mesure,  une 
sorte  de  transaction,  puisqu'il  est  destiné  â  mettre  lin  à. 
un  procès  ;  mais,  à  la  différence  do  la  transaction  qui  lo 
termine  do  suite  par  dos  concessions  réciproques,  il  no 
fait  qu'organiser  un  mo^en  de  le  terminer,  en  désignant 
un  juge  autre  que  celui  du  droit  commun,  sans  que  les 
parties  aient  rien  abandonné  do  leurs  prétentions.  Ce  n'est 

fias  au  Code  civil,  â  côte  des  autres  contrats,  que  le  légis- 
ateur  a  donné  les  règles  du  compromis,  mais  dans  lo  Code 
do  procédure  (art.  t003  et  suiv.)  au  titre  des  Arbitrages. 
Il  no  faut  pas  confondre  le  compromis  avec  la  clause  corn- 
promissoin;.  V.  coMi'UOMissoiRE  (clause). 

C0MPR0MI3SAIRE  {kon,  miser')  n.  m.  Arbitre  choisi  ù 
la  suiin  d  lin  ••onipromis. 

COMPROMISSION  {kon,  mi-si-o7i)  n.  f.  Action  do  com- 
pronn'itrci  quelqu'un  ou  do  se  compromettre  soi-même; 
état  qni  en    résulte  :   La  politique  entraîne   toujours  des 

COMIUlnMISSIONS. 

COMPROMISSIONNAïRE  {kon,  mi-sî-o-ndr')  adj.  Qui  a 
rapport  à  un  '^oinprumis  :  Acte  compromissionnairk. 

COMPROMISSOIRE  {kon,  mi-so-ar'  —  rad.  compromis) 
adj.  Il  t'iitusc  compromissoire.  Dr.  Clause  par  laquelle  dos 
contractants  sti^iulent  que  les  difficultés  qui  pourront  sur- 

tir  sur  l'exécution  do  leur  contrat  seront  tranchées  par 
os  arbitres  qu'ils  so  réservent  do  nommer. 

—  Encycl.  Une  jurisprudence  constante  so  prononce 
aujourd'hui  pour  la  nullité  de  cette  clause,  contraire  à 
l'articlo  lOOrt  du  Code  de  procédure,  qui  exige,  à  peine  do 
nullité,  dans  le  compromis,  la  désignation  des  noms  des 
arbitres  et  de»  objets  du  litige.  Toutefois,  on  matière 
d'assurances  mariiimos,  la  doctrine  tend  à  considérer 
comme  licite  la  clause  compromissoire. 

—  Peino  compromissoire,  Peine  prononcée  par  arbitre. 


COMPRIMEUR 


COMPTANÎ 


Compsocère 
{gT.  d'un  tiers). 


COMPROTECTEUR  {kon,  té-kteur')  adj.  So  disait  des  car- 
dinaux a  qui  était  confié  le  patronage  do  certains  ordres 
religunix. 

COMPROVINCIAL,  ALE,  AUX  [kon]  adj.  Qui  est  de  la 
même  provinct?  ecclésiastlqtie. 

—  Siib-stantiv.  Evoque  do  la  mémo  province. 

COMPS,  ch.-l.  de  cant.  du  Var,  arrond.  et  à  20  kilom.  de 
Dragnignan,  près  del'Artliby;  613  hab.  Ruines  d'un  châ- 
teau des  templiers.  Grottes  au  bord 
dol'Artuby.  —  Le  canton  a  10  comm. 
et  2.337  hàb. 

COMPSANTHE  n.  m.  Bot.  Syn.de 

TKIeYRTIDE.   (Ou   dit   aUSSi  COMPSOA.) 
GOMPS-LA- GRAND-VIL  LE, 

comm,  do  l'Aveyrou.  arrond.  et  ;i 
13  kilom.  do  Kodez,  près  du  Viaur; 
ySi  hab.  Minoterie. 

COMPSOCÈRE  ou  COMPSOCERUS 

{kun-pso-sé-russ)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  longicornes,  fa- 
mille des  cérambycidés,  comprenant 
dos  capricornes  de  taille  moyenne, 
d'un  jaune  vif,  avec  les  élytres  bleus 
ou  violets,  et  les  antennes  ornées 
d'une  houppe  de  poils  noirs.  (On 
connaît  une  douzaine  d'espèces  de  compsocères;  toutes 
sont  de  taille  moyenne  et  habitent  l'Amériquo  du  Sud.) 

COMPSOGNATHEou 
GOMPSOGNATHUS  [ko7i- 
jiso,  tiiss  [gn  mil.])  n.  m. 
Genre  de  reptiles  fossiles 
dans  les  schistes  titho- 
niques  de  Kelheim  ,  et 
dont  on  ne  connaît  qu'une 
seule  espèce,  représentée 
par  un  exemplaire  encore 
utii(iue.  Ce  curieux  ani- 
mal était  assurément  le 
dinosaurien  qui  se  rap- 
prochait le  plus  des  oi- 
seaux. 

COMPSOGNATHIDÉS 

(kuii-pso  [gn  mll.jjn.  m. pi. 
Famille  de  reptiles 
théropodes,  compre- 
nant  les  compsognathes. 

—     Un    COMF'SOGNATHIDÉ. 

COMPSUS  [kon-psuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  comprenant  de 
beaux  charançons,  de  taille  moyenne, 
blanc  de  craie  ou  vert  doré,  répandus 
dans  toutes  les  régions  chaudes  de 
l'Amérique.  On  en  connaît  une  cin- 
quantaine d'espèces. 

GOMPTABILIAIRE  {kon-ta,  èr')  adj. 
Ayant  rapport  â  la  comptabilité  : 
E'rreur  comptabiliaire. 


Compsogiialhe. 


COMPTABILIAIREMENT  {kon-ta. 
èr')  adv.  Relativement  à  la  compta- 
bilité :  Comptaufliairement /jar/aH^ 

COMPTABILISER  {kon-ta)  v.  a. 
Opération  consistant  à  appliquer  les 
règles  do  la  comptabilité  et  les  cal- 
culs de  l'arithmétique,  soit  en  orga- 
nisant, soit  en  tenant  les  comptes 
relatifs  aux  produits  du  travail  et  aux  transformations  du 
capital,  c'est-à-dire  les  comptes  des  opérations  de  produc- 
tion, d'échange,  de  consommation  ou  d'administration,  que 
poursuivent  les   commerçants  et  les  non-commerçants. 

COMPTABILITÉ  {kon-ta  —  rad.  comptable)  n.  f.  Ensem- 
ble des  comptes  d'uno  administration  publique  ou  parti- 
culière :  Comptabilité  en  régie,  ti  Dans  une  administra- 
tion, Service  spécialement  chargé  des  dépenses  :  Chef 
</e  COMPTABILITE  au  chemxn  de  fer  du  Aord.  il  Comptabilité- 
matières  ou  Comptabilité  en  matières,  Collo  qui  se  rapporte 
aux  marchandises,  aux  objets  matériels  en  magasins. 
Il  Comptabilité-demers  ou  Comptabilité  en  deniers,  Collo 
qui  concerne  spécialement  le  mouvement  des  fonds. 

—  Encvcl.  Comm.,  ind.  et  lin.  La  comptabilité  est  la 
science  qui  a  pour  objet  la  conception  et  la  coordination 
rationnelles  des  comptes  relatifs  aux  produits  du  travail 
et  aux  transformations  du  capital.  U  existe  deux  manières 
de  tenir  les  comptes  :  i**  en  partie  simple;  2"»  en  partie 
double.  Toute  opération  do  vente  suppose  deux  personnes  : 
une  ([ui  litfrc,  Vautre  qui  reçoit.  Par  la  comptabilité  en 
partie  simple,  lo  commerçant  n'établit  lo  compte  que  do  la 
personne  à  qui  il  vend  ou  do  qui  il  reçoit  c'ost-à-dire  que 
sa  comptabilité  ne  se  compose  que  des  comptes  de  ses 
acheteurs  à  terme  et  do  ses  fournisseurs.  An  contraire, 
la  comptabilité  en  partie  double  ou  digraphie  fait,  dans 
toute  ojiération,  lo  compte  du  commerçant  qui  livre  ou 
qui  reçoit,  et  celui  de  la  personne  qui  reçoit  ou  qui  livre 
inversement,  c'est-à-dire  que  lo  commerçant  est  repré- 
senté par  des  comptes  :  caissk,  ekfets,  magasin,  etc.» 
auxquels  on  inscrit  co  f^u'il  reçoit  ou  co  qu'il  livre,  on 
même  temps  que  l'on  inscrit  au  compte  du  vendeur  co 
<iu'il  livre,  de  l'acheteur  co  qu'il  reçoit;  d'où  lo  qualili- 
catif  do  partie  double,  par  0()position  ù  partie  simple. 

11  <lécoulo  do  ce  qui  précède  que  la  comptabilité  en  partie 
double  est  le  seul  modo  complet  de  tenir  les  comptes.  La 
conijitaliilité  ù  partie  simple  ou  unipraphie  est  en  contra- 
diction avec  la  loi  qui  veut  que  lo  journal  du  commerçant 
contienne,  sans  exception,  les  comptes  de  ses  opérations. 
Au  contraire,  la  rfï^rfl^/nV  permet  d'obtenir,  par  des  comptes 
i)ion  coordonnés,  la  situation  permanente  dos  entreprises, 
mémo  les  plus  complexes,  ainsi  que  les  prix  de  revient 
exacts  dos  industries  de  production  et  do  fabrication. 

—  Comptabilité  publ.  l,a  comptabilité  putilique  est  l'en- 
semhlo  des  règles  applicables  à  la  gestion  des  deniers 
publics  ou,  plus  spécialement,  la  branche  do  l'administra- 
tion préposée  ù  cette  gestion. 

—  Principes  généraux.  (V.  ordonnance  du  lA  sept.  1828, 
instruction  générale  du  ÎO  juin  1859,  décret  du  31  mai 
lKfl2,  etc.)  Aucune  recette,  aucune  dépense  no  peut  ôtro 
faite  que  dans  les  limites  déterminées  par  lo  budget  ou 
dos  décisions  postérieures  légalement  prises.  L'accom- 
idissement  des  services  d'un  budget  s'oiroctue  dans  une 
jiériodo  dite  e.rercicr,  qui  part,  en  principe,  du  l*' janvier 


d'uno  année  et  peut  se  prolonger  au  delà  du  31  décembre 
pour  la  liquidation,  l'ordonnancement  et  le  payement  des 
dépenses  engagées.  Deux  sortes  d'agents  concourent  aux 
opérations  budgétaires  :  l'ordonnateur  et  le  comptable. 
Lo  premier,  administrateur  (ministre,  préfet,  maire, etc.), 
délivre  des  ordres  de  recette,  engage,  liquide,  ordonnance 
les  dépenses  (ordonnances  directes  ou  de  délégation,  man- 
dat), sous  sa  responsabilité  morale.  Le  second,  chargé  de 
l'acte  matériel  de  recette  ou  de  payement,  est  responsable 
de  ses  biens  personnels  (cautionnement,  hypothèque)  des 
recouvrements  à  faire  et  de  la  validité  des  payements. 
Conséquemmont,  il  doit  refuser  de  payer  une  dépense  qui 
n'est  pas  appuyée  dos  pièces  justiticatives  réglementaires, 
ou  qui  dépasse  les  crédits.  Toutefois,  l'ordonnateur  peut 
briser  la  résistance  du  comptable  par  un  ordre  formel 
(droit  de  réquisition),  qui  dégage  la  responsabilité  do  ce 
dernier.  En  revanche,  il  est  interdit  à  l'ordonnateur  de 
s'ingérer  dans  lo  maniement  des  deniers,  sous  peine  d'être 
déclaré  comptable  occulte.  (V.  plus  bas.)  L'ordonnateur  et 
le  comptable  tiennent  des  écritures  qui  se  contrôlent  ré- 
ciproquement. Les  comptes  des  ordonnateurs,  essentiel- 
lement budgétaires,  embrassent  la  période  de  Texercico 
avec  sa  prolongation  au  delà  du  31  décembre.  Les  comptes 
des  comptables  —  outre  les  opérations  budgétaires  qu'ils 
présentent  par  exercice  pour  en  faciliter  le  rapproche- 
ment avec  les  comptes  des  ordonnateurs  —  contiennent 
des  opérations  de  trésorerie  et  s'arrêtent  au  31  décembre  ; 
leur  résultat  doit  correspondre  à  la  situation  de  caisse  à 
cette  dernière  date.  Les  comptes  de  l'ordonnateur  sont 
vérifiés  administrativement  et  ont  pour  sanction  l'appro- 
bation de  l'autorité  administrative  ou  le  vote  des  Cham- 
bres s'il  s'agit  du  budget  de  l'Etat  {loi  de  règlement).  La 
gestion  du  comptable  est  soumise  au  contrôle  permanent 
de  ses  supérieurs  et  de  l'inspecteur  des  finances.  Ses 
comptes,  appuyés  des  pièces  au  vu  desquelles  il  a  effec- 
tué les  recettes  ou  les  payements,  sont  jugés  par  le  con- 
seil do  préfecture  ou  la  Cour  des  comptes  et  aboutissent 
à  un  quitus  ou  à  uu  reversement  d'espèces.  En  ce  qui 
concerne  les  finances  de  l'Etat,  les  opérations  des  ordon- 
nateurs sont  centralisées  dans  les  divers  ministères,  où 
elles  servent  à  former  les  comptes  ministériels  (comptes 
d  exercice).  D'autre  part,  toutes  les  opérations  des  comp- 
tables du  Trésor  (trésoriers  payeurs  généraux,  caissier 
payeur  central,  comptables  spéciaux  et  des  régies  finan- 
cières, payeurs  d'armées,  etc.)  sont  relevées  au  ministère 
des  finances  par  la  directioti  de  la  comptabilité  publique, 
oui  surveille  la  gestion  des  deniers  publics  et  prescrit 
aans  ses  circulaires  les  règles  de  comptabilité,  et  par  la 
direction  générale  du  mouvement  des  fonds,  qui  répartit  les 
sommes  nécessaires  sur  tous  les  points  du  territoire.  Ces 
opérations  sont  résumées  dans  le  compte  général  de  l'ad- 
ministration des  finances  (compte  de  gestion).  La  Cour  des 
comptes,  qui  a  vérifié  sur  pièce  les  comptes  des  comp- 
tables du  Trésor,  en  affirme  la  conformité  avec  le  compte 
général  des  finances  et  les  comptes  des  ministres. 

—  Comptabilité  occulte  ou  de  fait.  Toute  personne  autre 
que  le  comptable  qui,  sans  autorisation  légale,  s'ingère 
dans  le  maniement  des  deniers  publics,  est,  de  ce  seul 
fait,  constituée  comptable  (décr.  du  31  mai  1S62,  art.  25). 
Ainsi  l'ordonnateur  qui,  se  substituant  au  comptable, 
opère  une  recette  au  nom  de  l'Etat,  d'un  département, 
d  une  commune,  d'un  établissement  de  bienfaisance,  etc., 
qu'il  en  conserve  le  montant  ou  en  fasse  emploi,  est  do 
ce  seul  fait  constitué  comptable  occulte.  Il  en  est  de 
même  de  toute  personne  (^ui,  au  moyen  de  mandats  fic- 
tifs, se  rend  maîtresse  d  uno  somme  supérieure  à  celle 
qui  est  réellement  due.  Pour  qu'il  y  ait  comptabilité  oc- 
culte, il  faut  un  maniement  réol  de  deniers  publics.  Lo 
comptable  occulte  est  tenu  aux  mêmes  obligations  que  lo 
comptaljle  régulier;  il  esi  appelé  à  rendre  compte  devant 
la  juridiction  financière  qui  juge  les  comptes  ilu  compta- 
ble régulier  (Cour  des  comptes,  conseil  de  préfecture); 
hypothèque  légale  peut  être  prise  sur  ses  biens.  Son 
compte  est  soumis  à  l'approbation  de  l'assemblée  qui  voto 
lo  budget  et  à  celle  de  l'autorité  administrative;  rune  ou 
l'autre  peuvent  rejeter  la  dépense.  Il  est  finalement  dé- 
claré quitte  ou  on  débet  par  le  juge  du  compte. 

—  Comptabilité-matières.  V.  matière. 
COMPTABLE  (kon-tabV)  adj.  Qui  ados  comptes  à  rendre 

ou  à  tenir  :  Agent,  Officier  comptablk.  Comptable  des  de- 
niers publics.  Il  Qui  appartient,  (|ui  a  rapport  aux  agents 
comptables  :  Place,  Emnhi  comptable. 

—  Par  ext.  Kesponsanlo  :  Le  garçon  de  café  est  çO'sivTX' 
BLE  de  tout  ce  qu'il  casse.  (G.  Sand.) 

—  Comm.  Quittance  comptable.  Quittance  en  forme  et 
pouvant  être  portée  en  compte. 

—  n.  m.  Personne  qui  sait  tenir  des  comptes  :  Tous  les 
économistes  ne  sont  pas  bons  comptables. 

—  Encvcl.  Dans  l'acception  générale  du  mot,  un  comp- 
table est  toute  personne  instruite  dans  la  science  des 
comptes  et  dans  l'art  de  les  organiser  et  de  les  tenir. 

On  distinguo  plusieurs  sortes  do  comptables,  savoir  : 
1"  le  comptable  a'origine,  c'est-à-dire  tout  individu  tenant 
lui-même  sa  comptanilité  ou  la  faisant  tenir  par  un  pro- 
fessionnel, mais  qui  en  est  responsable  personnellement 
vis-à-vis  des  tiers.  Ainsi,  un  banquier  est  responsable  des 
comptes  que  dressent  ses  employés  ;  2*  lo  comptable  de 
profession,  cpii  est  la  personne  clioisio  par  le  comptable 
d'oripino  pour  le  suppléer,  moyennant  rémunération,  dans 
lo  soin  de  tenir  ses  comptes  ;  3*"  le  comptable  gardien  de  va- 
leurs :  caissier,  magasinier,  trésorier,  officier  payeur,  etc., 
commis  à  la  gardo  do  valeurs  :  argent,  titres,  marchan- 
dises, etfols,  à  charge  par  lui  d'en  rendre  compte. 

COMPTAGE  (kon-taf)  n.  m.  Action  do  compter  dos  objets 
quelconques  ou  des  personnes, 

—  En  T.  d'eaux  et  for.,  Action  do  compter  et  d'estimer 
les  arbres  d'uno  future  coupe. 

COMPTANT  (kon-tan)  adj.  En  espèces  livrées  sur-le- 
champ  :  Pe  l'argent  comptant.  Payer  à  beaux  deniers 
comptants. 

—  Fig.  Argent  comptant.  Chose  assurée,  d'une  valeur 
certaine  :  Une  promesse  de  lui.  c'est  de  /'aruknt  comptant. 

Il  Pour  argent  comptant,  Naïvement,  simplement,  avec 
la  plus  entière  bonne  foi  :  Débiter  à  un  naïf  des  fables  qu'il 
prend  rooR  arornt  comptant,  ii  At'orr  de  l'esprit  argent 
comptant.  Avoir  l'esprit  prompt,  la  réplique  vivo. 

—  n.  m.  Argent  comptant:  La  voilà  seule,  sans  ressour- 
ces, sur  le  pavé  de  Paris,  avec  un  compt.vn  v  des  plus  min- 
ces.  (Sto-Bouve.) 

—  Acquits  et  Ordonnances  de  comptant,  OrdonnanccR 
pour  des  <lépenses  dont  le  motif  n'était  pas  connu  do  I* 


COMPTE 

Chambre  des  comptes  :  Le  roi  se  bornait  à  écrire  sur  les 
ORDONNANCES  DE  COMPTANT  :  n  Js  SttJS  U  motif  de  Cette 
dépense.  v>  {Chémol. )\\  Petit  comptant.  Bureau  du  trésor 
royal  où  1  on  ne  payait  que  les  sommes  au-dessous  de 
1.000  livres,  ii  Grand  comptant ,  Bureau  du  trésor  royal  où 
l'on  pavait  les  sommes  de  1.000  livres  et  au-dessus. 

—  Adverbial.  Conim.  En  espèces  et  sur-le-champ  ;  Payer 
COMPTANT.  Acheter,  Vendre  comptant,  il  A  Paris,  daus  le 
commerce  du  demi-gros,  En  espèces,  et  six  semaines  au 
plus  après  la  Uvraisoa.  ii  Payer  comptant-compte,  ou  comp- 
tant â  livrer,  ou  comptant  sur  balle,  Payer  aussitôt  après 
que  la  marchandise  a  été  agréée  et  pesée,  avant  même 
qu'elle  soit  enlevée. 

—  Fig.  Immédiatement  et  d'une  façon  équivalente  :  Le 
plaisir  de  faire  du  bien  7ious  paye  comptant  de  notre  bien- 
fait. (Mass.) 

—  Anton.  A  crédit,  à  terme. 

—  Gramm.  Certains  auteurs  font  accorder  comptant 
adjectif;  d'autres  le  laissent  invariable. 

—  Encycl.  Bours.  Sous  le  nom  de  marchés  au  comptant, 
on  désigne  les  négociations  d'effets  pour  lesquelles,  à 
l'inverse  des  marchés  à  terme,  le  donneur  d'ordre  doit,  si 
l'agent  de  change  l'exige,  remettre  à  ce  dernier,  avant 
toute  négociation,  les  effets  ou  valeurs  à  négocier  ou  les 
fonds  destinés  à  acquitter  le  montant  de  la  négociation 
(art.  58  du  décret  du  7  oct.  1890). 

Les  effets  au  porteur  ou  transmissibles  par  voie  d'en- 
dossement, négociés  au  comptant,  doivent  être  livrés  par 
l'agent  vendeur  avant  la  cinquième  bourse  qui  suit  celle 
de  la  négociation  (art.  42  du  règlement  particulier  des 
agents  de  change  du  3  déc.  1891). 

Les  fonds  provenant  de  la  vente  de  ces  effets  doivent 
être  à  la  disposition  du  donneur  d'ordre  le  surlendemain 
du  jour  de  la  négociation,  ou,  s'ils  n'ont  été  livrés  qu'a- 
près cette  négociation,  dès  le  surlendemain  du  jour  où  ils 
ont  été  remis  à  l'agent  de  change  (art.  43,  id.). 

—  Comptât).  Ce  qui  se  paye  au  moment  de  la  livraison 
est  le  comptant-compte.  Entre  commerçants,  les  règle- 
ments au  comptant  se  font  à  la  fin  du  mois,  ou  même  à  la 
fin  du  mois  qui  suit  la  livraison.  On  distingue  le  comptant 
net,  et  le  comptant  avec  escompte. 

COMPTE  {konf  —  étymologiquement,  môme  mot  que 
conte,  dans  lequel  on  à  rétabli  le  groupe  mp  du  latin. 
[V.  conte].)  n.  m.  Action  de  compter  ;  opération  par  laquelle 
on  se  propose  de  trouver  un  nombre  dont  les  éléments  sont 
donnés  :  Paire  le  compte  de  son  argent.  Il  Résultat  de  cette 
opération,  nombre  ;  Compte  e.Tact. 

—  Sorte  de  tableau  des  sommes  déboursées  ou  à  dé- 
bourser, reçues  ou  à  recevoir  :  Tenir  ses  comptes  en  règle. 

Il  Facture,  mémoire,  énumération  de  fournitures  faites  et 
des  sommes  dues  en  conséquence  :  Solder  son  compte. 

—  Fig.  Avantage,  intérêt,  plaisir.  :  Les  fripons  trou- 
vent leur   compte  dans  la   bonne  foi  des  honnêtes  yens. 

—  Comptes  faits.  Ouvrage  qui  donne  des  calculs  tout 
faits  :  Les  comptes  faits  de  Barrême. 

—  Ligne  de  compte.  Les  résultats  généraux  des  comptes 
de  gestion  des  comptables  publics  doivent  être  disposés 
d'après  des  règles  déterminées  par  divers  décrets  ou 
règlemeDts.  (La  forme  réglementaire  dans  laquelle  ces 
résultats   sont   présentés  constitue  la  ligne  de    compte.) 

Il  Mettre  en  ligne  de  compte.  Faire  entrer  en  ligne  de 
compte.  Prendre  en  considération. 

—  Compte  administratif,  Compte  des  recettes  et  des  dé- 
penses d'un  exercice,  présenté  :  au  conseil  général  par  le 
préfet,  ordonnateur  des  dépenses  départementales  ;  au 
conseil  municipal  par  le  maire,  ordonnateur  communal  ; 
par  le  président  de  la  commission  administrative  des 
établissements  de  bienfaisance,  ordonnateur  hospitalier  ; 
par  les  proviseurs  des  lycées,  les  doyens  des  facultés  et 
les  recteurs,  ordonnateurs  des  lycées,  facultés  et  univer- 
sités; par  le  président  du  conseil  de  fabrique. 

—  Compte  de  gestion,  Compte  des'opérations  en  recottes 
et  en  dépenses  faites,  pendant  un  exercice  :  par  le 
trésorier-payeur    général ,    comptable  du    département; 

Sar  les  receveurs  municipaux  et  hospitaliers,  comptables 
es  communes  et  des  établissements  de  bienfaisance; 
par  les  économes  des  lycées  et  les  agents  comptables  des 
facultés  et  universités;  par  le  trésorier  marguillier, 
comptable  du  conseil  de  fabrique. 

—  Compte  rendu,  Relation,  rapport,  exposition  :  Le 
COMPTE  RENDU  des  séances  de  la  Chambre,  aune  représen- 
tation théâtrale,  d'un  livre. 

—  Admin.  Cour  des  comptes.  V.  codr. 

—  Eaux  et  for.  Bois  de  compte,  Bûche  de  compte,  Bois 
coupé  d'une  longueur  et  d'une  grosseur  à  peu  près  régu- 
lières, et  dont  les  bûches. se  comptent,  au  lieu  d'être  me- 
surées. 

—  Manufact.  Unité  formée  de  plusieurs  unités  simples, 
que  l'on  emploie  pour  la  commodité  du  calcul  :  Vous  avez 
vingt-cing  comptes  de  quatre,  ce  gui  fait  bien  cent,  ii  Lo 
compte  est  le  nombre  de  cent  fils  compris  dans  la  largeur 
d'une  pièce  d'étoffe  ou  de  toile. 

—  Méirol.  Monnaie  de  compte,  Unité  conventionnelle 
dont  on  se  sert  dans  les  comptes,  mais  qui  n'est  pas  re- 
présentée par  une  monnaie  réelle,  comme  l'écu  de  trois 
francs,  qui  n'existe  pas  en  France  :  Une  somme  de  cent  écus. 

—  Loc.  div.  De  ou  Tout  compte  fait.  Tout  considtTé-  il 
Compte  rond,  Nombre  simple,  facile  à  retenir  ou  à  calcu- 
ler, et  qui  n'est  pas  compliqué,  soit  d'un  certain  nombre 
d'unités  ajoutées  à  une  série  d'unités  d'un  ordre  supérieur, 
si  le  nombre  est  fort,  soit  d'une  certaine  fraction  ajoutée 
à  un  nombre  entier,  si  le  nombre  est  plus  petit  :  Cent  cin- 
quante mille  trois  cents  francs,  c'est  cent  cinquante  mille 
francs,  compte  bond,  il  Compte  borgne.  Compte  compliqué 
ou  mal  fait,  presque  toujours  volontairement  et  dans  un 
but  do  fraude,  ii  Compte  de  cuisinière,  Compte  mal  tenu  ou 
fortement  majoré,  il  Compte  d'apothicaire.  Compte  dans 
le<{uel  le  prix  des  articles  est  encore  plus  exagéré  que 
dans  le  précédent,  il  Bon  compte,  Bon  marché  :  Le  bon 
compte  est  souvent  le  mauvais  compte  de  l'acheteur.  —  Faire 
bon  compte.  Vendre  à  bon  marché.  —  A  bon  compte,  A 
bon  marché,  pour  peu  d'argent  :  Vendre,  Acheter  À  bon 
compte.  S'amuser  Â  bon  compte.  —  Sans  grande  peine; 
«ans  beaucoup  do  mal  :  Les  financiers  s'enrichissent  K  bon 
COMPTE.  —  Pour  tout  de  bon  :.  Notre  sang  coulait  k  bon 
COMPTE,  et  nous  nous  affaiblissions  à  vue  d'ml.  (Le  Sage.)  — 
En  déduction  de  ce  qui  est  dû  :  Prenez  cinquante  francs  k 
BON  COMPTE,  li  De  bon  compte,  Kn  comptant  exactement, 
tont  au  moins  :  Etre  dp  bon  co.mpte,  Etre  loyal  en  affaires, 
payer  exactement  ce  qu'on  doit.  —  Etre  franc,  sincôro. 

H  Tourner  a  compte,  Etre  avantageux. 


—  Ace  compte,  A  ce  compte-là,  D'après  ce  raisonnement. 

uAucompte  (/e,  Suivant  l'opinion,  le  dire  de  :  A  roire compte. 

Il  Au  bout  du  compte.  En  fin  de  compte,  Après  tout,  en  défi- 
nitive. Il  De  compte  à  demi  ou  A  compte  à  demi.  En  parta- 
geant les  bénéfices.  Il  Sur  le  compte  de,  Au  sujet  de,  pour 
ce  qui  concerne,  ii  Prendre,  Mettre  sur  son  compte.  Faire 
inscrire  sur  son  compte,  se  déclarer  prêt  à  payer  pour 
d'autres,  et  fig.  :  S'attribuer,  accepter  la  responsabilité  de. 

Il  Mettre  sur  le  compte  de.  Attribuer  â  :  Muttre  une  faute 
SUR  LE  compte  DE  Son  Camarade,  ii  Pour  le  compte  de.  Aux 
profits  et  dépens  de  :  Faire  le  commerce  pour  le  compte 
D'autrui.  —  Pour  l'avantage,  l'intérêt  de  :  Pas  de  solida- 
rité, dit  l'égoïste;  chacun  pour  son  compte  ici-bas.  |i  Pour 
le  compte  de.  Quant  à,  pour  ce  qui  est  de  :  Pour  le  compte 
DE  Corneille,  il  est  fort  inégal,  il  Laisser  une  marchandise 
pourcompte,  La  refuser,  sans  indemnité  pour  le  fournisseur 
ou  l'expéditeur,  parce  qu'où  ne  lui  trouve  pas  les  qualités 
requises.  Il  Par  compte,  Successivement,  à  mesure  qu'on  en 
a  besoin,  il  Etre  de  compte.  Etre  à  compter,  mériter  d'être 
compté.  Il  Etre  loin  de  compte,  Etre  en  désaccord  de  beau- 
coup sur  un  compte  ou  sur  un  sujet  quelconque,  n  Aiwir 
son  compte,  En  avoir  pour  son  compte.  Etre  fort  maltraité. 

—  Etre  complètement  ivre,  il  Avoir  ses  comptes  à  jour,  Avoir 
ses  comptes  bien  réglés  et  offrant  le  moyen  d'une  vérifica- 
tion facile  et  immédiate,  ii  Demander  son  compte.  Faire  ré- 
gler le  compte  de  son  salaire  pour  quitter  le  service  d'une 
personne.  Il  Recevoir  ses  comptes.  Etre  congédié,  ii  Donner, 
Faire  son  compte  à  quelqu'un.  Le  payer  et  le  renvoyer.  — 
Donner  son  compte  à  quelqu'un.  En  donner  à  quelqu'un  pnnr 
son  compte,  Le  malmener,  le  traiter  rudement,  ii  Trouver 
son  compte  à,  Avoir  profit,  avantage  à.  il  Ouvrir  un  compte  à 
quelqu'un.  Lui  consacrer  une  place  sur  le  livre  de  comptes. 

Il  Avotr  un  compte  ouvert  chez  quelqu'un.  Prendre  chez  lui 
à  crédit.  Il  Avoir  en  compte,  Avoir  à  sa  charge,  pour  rendre 
compte  à  réquisition,  ii  Passer  en  compte.  Inscrire  au  débit 
ou  au  crédit  de  quelqu'un.  —  Etre  attribué  à  quelqu'un, 
compté  à  l'avantage  de  quelqu'un,  il  Passer,  Etre  nus  sur 
le  compte  de.  Etre  attribué  à.  il  Arrêter  un  compte,  Le  ré- 
gler, le  fermer  avec  le  projet  de  n'y  plus  rien  ajouter  ou 
d'en  ouvrir  un  nouveau,  ii  Bégler  un  compte.  Par  allusion 
au  trait  qu'on  tire  à  la  règle  sous  l'addition.  Le  fermer 
pour  en  balancer  l'avoir  et  le  doit  et  mettre  le  résultat  en 
évidence.  —  S'acquitter,  il  Bégler  ses  comptes.  Fermer  ses 
comptes  pour  balancer  son  «  doit  »  et  son  «  avoir  »  et  mettre 
à  jour  la  situation  générale.  —  Mettre  ordre  à  ses  affaires. 

—  Fig.  Rendre  raison  de  ses  actions  :  Régler  ses  comptes 
avec  la  Justice  divine,  il  Compte  à  rendre  ou  simplement 
Compte,  Justification  de  sa  conduite,  compte  rendu  de  sa 
gestion,  il  Rendre  ses  comptes,  Présenter  ses  comptes  à  la 
vérification  de  qui  de  droit.  —  Présenter  l'état  des  biens 
que  l'on  a  administrés  :  Rendri^  ses  comptes  de  tutelle. 

11  Rendre  ses  comptes,  ses  derniers  comptes,  Isionvit.  Il  Rendre 
compte  de,  Exposer,  analyser  ;  Rendre  comptic  D'unepiéce 
de  théâtre.  —  Rapporter, 'racont3r  :  Rendre  compte  de  ce 
qui  s'est  passé.  —  Expliquer,  justifier  ;  être  interrogé  sur, 
être  puni  ou  récompensé  pour  :  Ri^ndre  compte  de  ses  ac- 
tions. Il  Rendre  bon  compte  de.  Avec  un  nom  de  personne, 
Rendre  un  bon  témoignage  en  faveur  de  :  Rendre  bon 
compte  D'un  employé. \\  Vous  m'en  rendrez  bon  compte,  Vous 
me  le  payerez,  ii  .S'e  rendre  compte  de.  Apprécier,  se  rendre 
raison  de.  Ii  Devoir  compte  de.  Etre  tenu  â  :  La  magnanimité 
ne  DOIT  pas  compte  à  la  prudence  de  ses  motifs.  (Vauven.)  — 
Etre  responsable  devant  :  J'en  dois  compte  au  Sénat.  \\  De- 
ma7ider  compte  de.  Demander  l'explication,  la  justification 
de.  Il  Faire  son  conrpte,  Compter,  fonder  des  prévisions  ou 
des  espérances  :  En  tout  ce  qui  est  douteiLX,  le  seul  moyen 
d'agir  avec  assurance  est  de  fairi;  son  compte  sur  le  pis. 
(Louis  XIV.)  Il  Faire  son  compte  que.  Faire  état  que,  avoir 
la  pensée  que  :  J'avais  fait  mon  compte  que  vous  vien- 
driez. Il  Faire  compte  ou  Faire  son  compte  de.  Se  proposer 
de,  se  décider  à.  il  Faire  le  coynpte  de,  Etre  à  l'avantage 
de  ;  Le  communisme  ferait  lk  compte  de  tien  des  gens. 
Il  Tenir  compte  de,  Oiivrir  un  compte  au  sujet  de.  — Comp- 
ter, prendre  en  considération.  —  Dédommager;  et  au  fig. 
Savoir  gré,  être  reconnaissant  :  Tenir  compte  de  Vinten- 
tion.  11  Ne  tenir  compte  ni  ynesure.  Ne  prendre  aucun  soin 
de  ses  affaires.  Il  Tenir  ou  Faire  compte  de.  Faire  cas  do  : 
Tenir  compte  itun  avis,  il  Savoir,  Entend}'e  bien  son  compte, 
Connaître  son  droit,  ses  intérêts,  il  Son  compte  est  bon  ou 
Son  compte  sera  bientôt  réglé,  U  peut  s'attendre  à  être 
châtié,  maltraité. 

—  A  compte,  En  déduction  d'un  compte  plus  considé- 
rable 1  Recevoir  20  francs  k  compte,  u  A  crédit,  parce  que, 
dans  ce  cas,  il  y  a  compte  ouvert  :  Prendre  des  marchan- 
dises k  compte.  V.  acompte. 

—  pROv.  A  chacun  son  compte,  U  faut  donner  à  chacun 
ce  qui  lui  est  dt'i.  ii  Chacun  veut  avoir  son  compte,  Per- 
sonne ne  s'endort  sur  ses  propres  intérêls.  ii  Erreur  n'est 
pas  compte,  Il  est  toujours  à  ijropos  de  roctifier  un  compte 
inexact,  ii  Les  bons  comptes  font  les  bons  amis,  Pour  rester 
amis,  il  faut  avant  tout  s'acquitter  exactement  do  ce  que 
l'on  se  doit  l'un  à  l'autre.  i|  A  tout  bon  compte  revenir,  On 
doit,  si  l'on  a  fait  bon  compte,  ne  pas  faire  difficulté  de 
laisser  recommencer  le  compte. 

~  Enctcl.  Comptab.  Il  existe  deux  sortes  de  comptes  : 
les  comptes  arithmétiques,  et  les  comptes  digraphiques  ou 
comptes  d'une  comptabilité  tenue  en  partie  double. 

Le  compte  digraphique  ou  double  est  l'état  disposé 
par  doit  et  avoir,  résultant  do  l'inscription  méthodique 
d'un  ou  plusieurs  comptes  arithmétiques  exprimant  des 
échanges  de  valeurs.  (Cet  état  porte  le  nom  soit  d'une 
personne,  comme  Pierre,  Pacl,  Léon,  soit  d'une  chose, 
comme  caisse,  magasin,  effets,  frais  généraux.) 

—  Compte  collectif .  Les  comptes  collectifs  sont  aujour- 
d'hui do  plus  en  plus  usités  dans  la  comptabilité  des 
maisons  do  commerce,  d'industrie  et  de  banque,  pour 
représenter  et  résumer  au  grand-livre  général  des  séries 
de  comptes  do  mémo  nature,  comme  clients,  fournis- 
seurs, outillage,  etc.,  que  l'on  ouvre  dans  un  ou  plu- 
sieurs gratids-livres  particuliers.  Les  comptes  collectifs 
facilitent  la  division  du  travail  comptable,  simplifient  la 
balance  d'ensemble  et  fournissent  des  contrôles  très  utiles. 

—  Compte  à  fjê,  à  ijS.  à  1(4.  Ces  comptes  relatent  les  opé- 
rations que  font  en  participation  deux,  trois,  quatre,  etc., 
personnes,  lesquelles  so  sont  engagées  préalablement  à 
partager  les  bénéfices  et  à  supporter  les  pertes  do  la 
spéculation  poursuivie. 

—  Compte  d'ordre.  Los  comptes  d'ordre  sont  des 
comptes  transitoires  ou  permanents  qui  permettent  d'ex- 
primer exactement  les  opérations  économiques  et  les 
résultats  qu'elles  donnent.  L'emploi  raisonné  de  ces 
comptes  caractériso  la  comptabilité  élevée  progressive- 


164 

ment  â  l'état  de  science  des  comptes,  d'art  empirique 
qu'elle  était  précédemment. 

—  Compte  de  retour.  Un  compte  de  retour  est  l'état 
établi  sur  une  formule  spéciale  contenant  l'énumération 
des  sommes  à  rembourser  par  suite  du  non-payement 
d'un  effet  constaté  par  un  protêt,  à  savoir  ;  capital  de 
l'effet,  frais  de  protêt,  intérêts,  rechange,  timbre  de  la 
retraite,  lettres,  etc. 

—  Compte  courant.  Un  compte,  entre  deux  individus, 
est  dit  courant,  du  moment  qu'il  contient  une  suite,  un 
courant  d'opérations.  On  distingue  le  coinpte  courant  simple 
et  le^compte  courant  et  d'intérêls.  Le  compte  courant  simple 
est  l'état  dressé  par  doit  et  avoir  des  opérations  exprimées 
en  monnaie  de  compte,  qui  se  poursuivent  entre  deux  in- 
dividus durant  une  certaine  période,  dont  la  durée  est  dé- 
terminée par  la  volonté  des  parties,  et  au  bout  de  laquelle 
l'arrêté  du  compte  fixe  la  somme  dont  l'une  des  parties  est 
redevable  à  l'autre,  quant  aux  capitaux  mouvementés 
dans  le  compte.  —  Un  compte  courant  et  d'intérêts  est  un 
état  dressé  par  doit  et  avoir  des  mouvements  de  capitaux 
qui  se  produisent  entre  doux  individus  durant  une  certaine 
période,  dont  la  durée  est  déterminée  par  la  volonté  des 
parties,  et  au  bout  de  laquelle  l'arrêté  du  compte  ùxe  la 
somme  dont  l'une  des  parties  est  redevable  à  l'autre,  non 
seulement  quant  aux  capitaux  mouvementés  dans  le 
compte,  mais  encore  quant  aux  intérêts  de  ces  capitaux  et 
quant  aux  changes,  commissions,  etc.,  dont  le  taux  et  la 
réciprocité  ont  été  préalablement  fixés  par  convention  ou 
tarifs  respectivement  consentis. 

Les  méthodes  usitées  pour  étabhr  les  comptes  courants, 
avec  intérêts,  sont  au  nombre  de  trois,  savoir  : 

1"  La  méthode  hambourgeoise  ou  par  soldes; 

i"  La  méthode  directe  ou  progressive  ; 

;i°  La  méthode  indirecte  ou  rétrograde. 

La  méthode  hambourgeoise  consiste  simplement  à  cal- 
culer les  intérêts  d'une  somme  inscrite  à  un  compte,  jus- 
qu'au jour  ou  une  autre  somme  vient  s'ajouter  à  ce 
compte.  Exemple  : 

1»  M.  Lefort  me  remet  une  somme  de  fr.  8.000  le  5  jan- 
vier ;  je  lui  verse  fr.  i.500  le  25  janvier.  Nous  sommes 
cotwenus  d'un  intérêt  réciproque  de  6  p.  iOO. 

A  la  date  du  25  janvier,  je  puis  savoir  ce  que  je  dois  à 
Lefort;  il  suffit  que  j'ajoute  à  la  première  somme  les  inté- 
rêts courus  du  5  au  25  janvier.  Soit  vingt  jours  d'intérêts 
â  6  p.  100  sur  fr.  8.000  =  26,66. 

J'obtiens Fr.  8.000    ■>     (valeur  5  janvier). 

Intérêts  de  20  jours.  2t),6fi 


Je  lui  remets  .  .  . 
Je  lui  dois 


8.026,66    (valeur  25  janvier). 
1.500    ■> 


Fr.  6.526,66    (valeur  25  janvier). 


Le  compte  se  trouve  ainsi  arrêté  lo  25  janvier  à 
6.526  fr.  66  c. 

2"  Le  5  février,  M.  Lefort  me  remet  un  effet  au  34  fé- 
vrier de  fr.  2.500. 

Pour  réunir  cette  somme  à  la  précédente,  il  est  néces- 
saire que  je  les  ramène  toutes  deux  à  la  même  échéance; 
dans  ce  but,  j'ajoute  30  jours  d'intérêts,  soit  du  25  janvier 
au  24  février,  sur  6.526  fr.  66  c.  : 

Solde  précédent.  .  .  Fr.  6.526,66    (valeur  25  janvier). 

Intérêts  de  30  jours.  32,63 


Il  me  remet. 
Je  lui  dois  .  . 


6.559,29    (valeur  24  février). 
2.500    » 


Fr.  9.05'.>,29     (valeur  24  février). 


et  ainsi  de  suite,  pour  toutes  les  opérations.  Chaque  remise 
se  combine  avec  le  solde  précédent  et  avec  les  intérêts 
courus  sur  ce  solde,  au  taux  convenu,  pour  produire  un 
solde  nouveau,  valeur  du  jour  de  la  dernière  remise.  Dans 
la  pratique,  on  porte  les  intérêts  dans  une  colonne  à  part, 
au  lieu  de  les  comprendre  dans  le  solde,  comme  nous 
venons  de  le  faire  pour  les  besoins  de  la  démonstration. 

La  méthode  directe  consiste  ;  1°  à  compter  les  jours 
écoulés  depuis  la  date  de  l'échéance  (exclusivement)  de 
chaque  somme  jusqu'à  celle  (inclusivement)  de  l'arrêté 
du  compte  ;  2**  à  calculer  les  intérêts  courus  et  à  les 
inscrire  dans  la  colonne  des  intérêts;  3"  à  faire  la  différence 
des  intérêts  et  à  la  porter  comme  balance  du  côté  le  plus 
faible  ;  4*'  à  faire  le  total  des  capitaux  du  débit  et  de  ceux 
du  crédit,  à  tirer  la  différence  de  ces  capitaux  et  à  la 
porter  comme  balance  du  côté  le  plus  faible;  5<*  à  addi- 
tionner les  colonnes  de  totaux  et  d'intérêts  qui  doivent 
alors  présenter  des  totaux  égaux. 

Dans  la  méthode  indirecte,  au  lieu  de  calculer  directe- 
ment les  intérêts  courus,  de  réchéance  des  capitaux  à 
l'arrêté  du  compte,  on  calcule  d'abord  les  intérêts  non 
courus  de  l'échéance  des  capitaux  du  débit  et  du  crédit  à 
la  date  de  l'ouverture  du  compte;  puis,  la  date  de  la  clô- 
ture du  compte  étant  fi.xée,  on  calcule  l'intérêt  de  la 
balance  des  capitaux  sur  toute  la  durée  du  compte.  La 
différence  entre  les  intérêts  7ïon  couy^us  et  les  intérêts  de 
la  durée  totale  du  compte  exprime  alors  les  intérêts  courus. 
C'est  ce  qu'un  exemple  achèvera  de  faire  comprendre. 

Supposons,  dans  un  compte  semestriel  du  31  décembre 
au  30  juin  suivant,  calculé  à  6  p.  100,  la  somme  de 
1 .000  francs  à  l'échéance  du  8  mai.  Par  la  méthode  directe, 
on  compterait  : 

Fr.  1.000  du  8  mai  au  30  juin  =  53  jours  =  fr.  8,83, 
tandis  que,  par  la  méthode  indirecte,  on  compterait  : 

Fr.  1.000  du  31  décembre  au  8  mai  =  128  jours  =  fr.  21,33, 
intérêts  non  courus. 

Fr.  1.000  du  31  décemb.  au  30  juin  =  181  jours  =  fr.  30,16, 
intérêts  de  la  durée  du  compte.  

Différence Jours    53  Int.  courus  8,83. 

En  résumé,  par  la  méthode  hambourgeoise,  le  compte 
est  arrêté  à  chaque  opération.  On  calcule  l'intérêt  couru 
do  l'échéance  d'une  remise  à  l'échéance  de  la  remise  sui- 
vante, et  ainsi  de  suite.  Par  la  méthode  directe,  au  lieu 
d'arrêter  le  compte  à  chaque  remise,  on  attend  la  fin  du 
trimestre  ou  semestre  ou  toute  autre  date,  et  l'on  calcule 
les  intérêts  courus  de  l'échéance  do  chaque  somme  à  la 
date  de  l'arrêté,  en  vue  d'obtenir  un  solde  unique  à  cette 
date,  capitaux  et  intérêts  compensés.  Par  la  méthode 
indirecte,  la  compcn.sation  s'obtient  inversement  :  les 
intérêts  courus  sont  la  différence  entre  les  intérêts  do  la 
balance  des  capitaux  pendant  la  durée  totale  du  compte, 
et  les  intérêts  non  courus  des  mêmes  capitaux,  do  la  date 
de  l'ouverture  du  compte  à  celle  de  leur  échéance.  Ajou- 


165 

tons  que  cotto  domiôro  méthode  est  la  plus  généralement 
employée. 

—  Polit.  Lo  compte  rendu  des  débals  parlementaires,  éta- 
bli sous  lo  controTo  des  Chambres,  fui  sommaire  do  nsu, 
à  1811  ;  plus  complet,  analytique,  jusqu'en  1848  ;  sténogra- 
phiquo  et  m  extenso,  à  partir  de  cotto  date.  Liberté  com- 
plète fut  d'abord  laissée  aux  journaux  do  lo  faire  suivant 
leurs  convouaiict'S.  L'Kmpire  rendit  obli^-atoire  la  repro- 
duction du  compte  rendu  ofticiol.  Depuis  sa  chuto,  on  est 
revenu  au  réyime  de  la  libortô. 

Lo  Congrès  et  les  Chambres  font  établir  trois  comptes 
rendus  :  i"  un  compte  rendu  ttHégraphique,  sommaire,  afti- 
ché  dans  la  salle  des  Pas  perdus  do  chaque  Chambre, 
transmis  ù  leurs  présidents  individuellement,  aux  minis- 
tres, au  président  de  la  République  et  au  syndicat  de  la 
presse  do  Paris  ;  2"  un  compte  rendu  analytique,  imprimé 
et  mis  le  soir  à  la  disposition  des  journaux  de  Paris  et  de 
province  (ces  deux  catégories  établies  parles  secrétaires- 
rédacteurs  dos  Chambres);  3"  un  compte  rendu  sténoyra- 
phique  in  extenso,  publié  au  «Journal  officiel  »,  avec  les 
scrutins,  les  exposés  de  motifs  et  les  rapports  sur  les 
projets  et  propositions  de  loi,  dont  la  réunion  forme  les 
Annales  parlenifntaires. 

Comptes  du  monde  adventureux  (les),  recueil  de 
cinquante-quatre  contes  parus  en  I5fi5,  sous  la  signature 
A.  b.  S.  D.,  initiales  d'Antoine  de  Saint-Denis,  1  un  des 
secrétaires  de  la  reine  Marguerite  de  Navarre,  sœur  de 
François  I".  Ces  récits,  qui  se  rapprochent  de  XHepta- 
méron  et  des  Hécréations  et  joyeux  devis,  de  Despériers, 
sont  pour  la  plupart  enjoués,  spirituels,  avec  uue  ten- 
dance marquée  à  la  satire  dirigée  contre'  les  moines  et 
les  ecclésiastiques.  Ils  ont  été  réédités  par  Félix  Franck 
(187S). 

COMPTE-CALIX  (François-CIaudius),  peintre  français, 
né  à  Lyon  on  1813,  mort  en  1880.  Il  suivit  les  cours  de 
l'Ecole  des  beaux-arts  de  sa  ville  natale,  puis  il  débuta 
à  Paris,  au  Salon  de  1840,  par  deux  tableaux  de  genre: 
la  Sœur  cadette,  et  la  Ressemblance.  Depuis  lors,  il  a  exé- 
cuté un  nombre  considérable  de  tableaux 
de  genre,  des  toiles  historiques,  des 
paysages,  des  portraits,  etc.  Cet  artiste 
possède  un  talent  agréable  et  fin,  élé- 
gant et  spirituel.  Rappelons,  parmi  les 
œuvres  qu'il  a  exposées  :  6'a(>î^e  £'/(5a6e^/i 
de  Hongrie,  l'Amour  au  château,  l'Amour 
à  la  chaumière.  Pauvre  mère,  les  Biches 
effarées,  le  Départ  des  hirondelles,  le  Jour 

'^^■^  "'«'•'^'  Compto-ms. 

COMPTE-FILS  (^o«^'-;Çr)  n.  m.  Espèce 
de  loupe  qui  sert  à  compter  les  fils  de  la  chaîne  ou  de  la 
trame,  sur  un  petit  échaniillon  du  tissu,  ii  Plaque  circulaire 
en  métal,  dont  les  bords  sont  découpés  en  crans  de  diverses 
grandeurs.  (PI.  Des  comptk-fils.) 

COMPTE-GOUTTES  {kont'-goiit')  n.  m.  Pharm.  Instru- 
ment servant  à  mesurer  les  petites  doses  de 
liquide  par  le  dénombrement  des  gouttes. 

Il  PI.   Des  COMPTE-GOOTTKS. 

—  Encycl.  Les  compte-gouttes  servent  sur- 
tout aux  médecins,  aux  pharmaciens,  aux 
chimistes,  aux  parfumeurs.  Les  plus  simples 
se  composent  d  une  pipette  de  verre,  pourvue 
ordinairement  d'un  aspirateur  en  caoutchouc. 
Ou  introduit  la  pointe  de  la  pipette  dans  le 
liquide,  l'aspirateur  étant  comprimé  entre  le 
pouce  et  l'index,  puis  on   cesse  de  presser 

Four  laisser  monter  le  liquide  ;  enfin,  on  retire 
instrument  et  on  en  fait  écouler  le  liquide 
goutte  à  goutte,  par  une  pression  g;raauée. 

Le  poids  des  gouttes  d'un  même  liquide  ne  dépend  que 
dans  une  très  faible  mesure  des  dimensions  de  l'orifice; 
il  dépend  surtout,  de  la  nature  du 
licjuide,  de  sa  température,  de  son 
état  électrique.  Dans  la  pratique, 

la  température  et  létat  électrique  Compte-gouttes, 

ne  subissant  que  do  faibles  variations,  on  le  considère 
comme  constant  pour  un  liquide  déterminé. 

COMPTE-PAS  {kont'-pa)  n.  m.  Instrument  en  forme  do 
montre,  qui  sert  à  compter  les  pas  de  celui  qui  le  porte, 
et  à  évaluer  le  chemin  qu'il  a  parcouru.  (Le  cadran  est  di- 
visé en  cent  parti f  s,  i\m  équivalent  chacune  à  un  double  pas. 
Un  mouvementd'horlogorie,que  règle  le  mouvement  même 
du  marcheur,  actionne  une  aiguille  qui  marque  les  unités 
et  les  centaines.)  il  On  l'appelle  aussi  podomètre,  ou  encore 

ODOMÈTRK.  V.  rODOMfîTRE.  (PI.   DcS  COMPTE-PAS.) 

COMPTER  [kon-té  —  du  lat.  computare,  môme  sens,  qui 
avait  d'aburd  donné  ro»^t'r)v.  a.  Dénombrer,  faire  le  compte, 
cherchorlenombredo:CoMPTERrfe/'ar(/ett^,st'samis.  il  Met- 
tre en  compte  :  A'epas  compter  les  centimes,  n  Comprendre 
dans  un  calcul  :  L'Egyplenourrissait  autrefois  vingt  millions 
d'habitants,  sans  c:(»mptek  les  Itomains.  (Thiers.)  il  Tenir 
compte  de  :  Servez  donc  ce  rui  immortel  et  si  plein  de  mi- 
séricorde, gui  vous  COMPTERA  un  soupir  et  un  verre  d'eau 
donné  en  son  nom.  (Boss.) 

—  Par  oxt.  Payer,  donner  (en  parlant  d'une  somme 
d'argent)  :  Comptior  cent  mille  francs  à  quelqu'un,  ii  Donner, 
accorder  en  général  :  Nous  ignorons  ce  que  l'avenir  nous 
comptera.  Il  Donner  avec  parcimonie  ;  Compter  les  mor- 
ceaux à  quelqu'un. 

—  Avoir  atteint  :  Compter  vîyigt  printemps,  w  Compter 
dix,  vingt  années  de  service,  Avoir  servi  l'Etat  pendant  dix, 
vingt  années.  Ii  Couienir,  posséder  :  Ville  qui  comi'TK  deux 
ntillio7is  d'habitants. 

—  Evaluer,  réputor,  regarder  comme  :  Un  homme  est 
maître  de  la  vie  des  hommes,  quand  il  compte  pour  rien  la 
sienne.  (Kén.) 

—  Arfj;.  des  théâtr.  Compter  des  pauses.  Dormir.  Il  Arg. 
des  marins.  Compter  ses  chemises,  Vomir,  par  suite  du  mal 
de  mer. 

—  Comm.  Compter  par  bref,  Compter  sommairement  ot 
sur  de  simples  bordereaux  ou  mémoires. 

—  J(Mix.  Compter  a  la  muette.  A  divers  jeux  do  cartes, 
Ne  pas  marquer  les  points  do  ses  levées. 

—  Mus.  Passer  des  mesures  sans  chanter  ni  jouer. 

—  V.  n.  Calculer,  savoir  le  calcul  :  Compter  comme 
liarrâme.  Il  Calculer  son  intérêt  :  Les  hommes  savent  comp- 
ter, très  peu  savent  apprécier.  (Turgot.)  n  Savoir  compter. 
Etre  attentif  à  ses  intérêts,  ii  Sans  compter,  A  pleines 
mains,  ii  Ne  pas  compter  après  nuelqu'un,  Accepter  de  con- 
fiance ce  qu'il  rlit  eu  croit. 

—  Se  proposer  do  ;  Que  comptbz-uo»«  faire  ?  Il  Avoir 


COMPTE-CALIX  —   COMPTEUR 


pour  sûr,  regarder  comme  certain  :  Je  compte  bien  que 
vous  viendrez. 

—  Etre  compté,  faire  nombre  :  La  dernière  syllabe  d'un 
vers  français  ne  compte  pas  lorsqu'elle  est  muette.  \\  Etre 
do  compte,  valoir  la  peine  d'être  compté  :  Les  événements 
ne  comptent  que  pour  ceux  qui  en  pâtissent  ou  qui  en  pro- 
fitent. (Chateaubr.) 

—  Passer  pour,  tenir  lieu  de  :  A  table,  un  gros  mangeur 
compte  pour  deux. 

—  Compter  de.  Dater  de,  commencor  à,  compter  en  com- 
mençant à  ;  L'accession  au  trône  est  une  seconde  naissance  : 
on  ne  compte  que  de  ce  moment.  (J.  de  Maistre.)  Il  A  comp- 
ter de,  A  dater  de,  à  partir  de. 

—  Compter  sur.  Faire  fond  sur,  mettre  sa  confiance  ou 
son  espoir  en  :  Qui  peut  compter  soR /t"  lendemain  ?  {Mass.) 
.Avant  tout,  compte  sur  toi. 

—  Compter  par,  Egaler  au  nombre  de  :  Compter  ses 
prospérités  par  les  jouis  de  son  règne.  (Mass.)  \\  Compter 
pour  ou  au  nombre  de,  ou  au  rang  de,  ou  parmi,  Mettre 
au  nombre  de.  Il  Compter  sans,  Ne  pas  tenir  compte  de. 

Il  Sans  co//i;j/e7'.  Généreusement,  largement,  il  Ne  compter  à 
rien  quelque  chose,  N'en  pas  faire  cas.  il  Compter  avec, 
Tenir  compte  de,  donner  de  l'importance  à  :  L'électeur  est 
une  puissance  avec  laquelle  il  faut  compter.  —  Etre  mé- 
ticuleux avec,  ne  rien  passer  à  :  Je  compterai  avec  vous, 
puisque  vous  comptez  avec  moi.  il  Compter  avec  soi,  Comp- 
ter en  soi-même,  faire  une  sorte  d'e.xamen  de  sa  conduite  : 
Comptons  avec  nocs-mêmes,  avant  que  Dieu  compte  avec 
nous.  (Mass.)  —  Veiller  sur  sa  propre  conduite,  réfléchir 
mûrement  avant  d'agir  :  Jeune,  on  compte  bur  soi;  vieux, 
oîi  compte  avec  soi.  il  Compter  ses  pas,  Marcher  avec  une 
lenteur,  une  gravité  affectée,  n  Compter  tous  les  pas  de 
quelqu'un,  Exercer  sur  sa  conduite  une  surveillance  exces- 
sive. II  Compter  le  temps,  les  jours,  les  heures,  les  inoments. 
Les  voir  s'écouler  avec  impatience. 

—  PROV.  :  Qui  compte  santon  hôte  (ou  sans  l'hôtel  compte 
deux  fois,  Quand  on  fait  des  calculs  sans  consulter  les  inté- 
ressés, on  s'expose  à  des  mécomptes.  Il  On  compte  les 
défauts  de  l'homme  qu'on  attend,  Celui  qui  se  fait  attendre 
indispose  les  gens  et  leur  fournit  l'occasion  de  mal  parler 
de  lui.  Il  II  ne  faut  pas  compter  sur  les  souliers  d'un  mort 
pour  se  mettre  en  route,  Il  ne  faut  pas  fonder  ses  espé- 
rances, baser  ses  projets  sur  un  héritage,  li  Brebis  comptées, 
le  loup  les  mange,  Les  précautions  qu'on  prend  sont  sou- 
vent inutiles. 

Compté,  ée  part.  pass.  du  v.  Compter. 

—  A /)ascom/)^^s,  Lentement,  soIennellement.il  Fig.  Avec 
une  lente  régularité  ;  d'un  pas  lent  et  sûr  :  La  vertu  ne 
marche  qu'k  pas  comptes.  (Boss.)  il  Tout  bien  compté  et  ra- 
battu. Tout  examiné. 

Se  compter,  v.  pr.  Etre  compté:  La  danse  peut  se 
compter  parmi  les  arts.  (Volt.)  il  Compter  combien  de  per- 
sonnes se  trouvent  réunies,  n  Se  mettre  au  nombre  de  : 
Permettez-moi  de  me  compter  comme  votre  ami.  il  S'éva- 
luer, s'estimer,  s'apprécier  ;  Se  compter  pour  n'en.  iiAbsol. 
Faire  cas  de  soi  :  La  plupart  des  hommes  ont  le  défaut  de 
se  fï'op  compter.  (Chateaubr) 

—  Syn.  Compter,  calculer,  supputer.  V.  calcttler. 
COMPTEREAU  [kon-te-rô)  n.  m.  Fam.  Petit  compte. 
COMPTEUR  [kon-teur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  compte. 
COMPTEUR  {kon-teur')  n.  m.  Mécan.  Nom  donné  à  divers 

appareils  destinés  à  mesurer,  à  compter  et  à  enregistrer 
certains  etfets  mécanif^ues.  (Les  principaux  appareils  qui 
reposent  sur  ce  principe  fondamental  comprennent  les 
compteurs  à  gaz,  les  compteurs  à  eau,  les  compteui-s  de  tours, 
les  compteurs  de  voitures,  les  compteurs  de  vapeur,  les  comp- 
teuis  d'électricité,  les  compteta\t  pour  entrées,  etc. 

—  Arithm.  Compteur  universel,  Machine  à  calculer. 

—  Mar.  Montre  à  secondes  très  exacte,  dont  on  fait  usage 
pour  remplacer  le  chronomètre,  lorsqu'on  no  veut  pas  dé- 
placer celui-ci,  de  crainte  d'en  contrarier  la  marche. 

—  Mus.  Partie  d'un  orgue. 

—  Encycl.  Mécan.  Compteur  à  gaz.  On  nomme  ainsi  un 
appareil  qui  est  destiné  à  mesurer  ou  à  enregistrer  les 
(inantités  de  gaz  consommé  ou  fabriqué,  en  se  reportant 
au  litre,  décalitre,  hectolitre  et  métro  culie.  11  existe  deux 
sortes  de  compteurs  à  gaz  :  lo  compteur  d'abonnés,  servant 
à  mesurer,  chez  le 
particulier  qui 
consomme  le  gaz, 
la  quantité  jour- 
nellement em- 
ployée, et  le  comp- 
teur de  fabrication 
eu  d'usine,  qui  en- 
registre les  quan- 
tités do  gaz  que 
ji  rodu  i  t  cette 
usine. 

Il  existe  un 
gran<l  nombre  de 
compteurs  d'abon- 
nés et,  parmi  les 
principaux  types, 
nous  citerons  :  lo 
compteur  normal, 
lo  plus  fréquem- 
ment employé;  le 
compteur  à  niveau 
constant;  \o  comp- 
teur compensateur  Scholefield  ;  lo  compteur  compensateur 
Clegg  ;  le  compteur  à  bàc  ho  d' évaporât  ion  Houget  ;  locompteur 
à  bâche  de  saturation  J.  lirunt;  le  compteur  à  mesure  inva- 
riable Siry  et  Lizars  ;  lo  compteur  sec  J.  Malam,  perfec- 
tionné successivement  par  Hagardus,  puis  par  Detries  et 
eiilin  par  (.'roll  ;  le  compteur  aspirateur,  etc.  Nous  nous 
bornerons  A  examiner  parmi  tous  ces  tyi>es  le  compteur 
normal. 

L'organe  le  plus  important  du  compteur  normal,  comme, 
du  reste,  dos  divers  autres  compteurs,  ost  lo  tambour, 
ajipolé  aussi  isolant;  ilconstituo  l'appareil  mesureur.  Il  se 
meut  lians  une  jietite  caisse  cylindrique  contenant  une 
quantité  d'eau  (pu  atteint  un  niveau  déterminé.  En  tournant , 
le  tambour  communique  son  mouvonïont  A  un  mécanisme 
actionnant  les  aiguilles  do  plusieurs  cadrans,  qui  enro- 
gistront  la  quantité  de  gaz  traversant  lo  compteur.  Natu- 
rellement, le  fonctionnement  du  tambour  no  se  produit 
nu'autant  qu'il  y  a  consommation  do  gaz  ;  si  les  robinets 
des  brûleurs  sont  fermés,  le  gaz  cesse  de  faire  mouvoir  ce 
tambour.  Un  compteur  comprend,  en  outre,  un  certain 
uoinhre  d'orguuuu  Nocondaires,  que  nous  nous  bornerons  ik 


Compteur  h  gaz  d'usine* 


ônuméror.  Tels  sont  :  le  tube  d'introduction  d'eau,  le  siphon, 
la  soupape  d'introduction  du  gaz  et  le  flotteur,  la  garde 
hydraulique,  lo  mécaniame  enregistreur  ot  lo  cliquet  d'arrêt. 

Le  principe  de  la  construction  du  compteur  de  fabrication 
ost,  à  très  pou  do  chose  prés,  celui  du  compteur  normal 
pour  abonnés;  sesdimensions 
ditl'èrent  :  elles  sont  beaucoup 
plus  considérables. 

Compteur  à  payement  préa- 
lable. On  appelle  ainsi  un 
compteur  auquel  est  adapté 
un  mécanisme  distribuant  au- 
tomatiquement le  gaz  payé 
d'avance,  par  l'introduction 
d'une  pièce  de  monnaie  dans 
l'appareil. 

—  Compteur  à  eau.  Les 
compteurs  ù.  eau,  d'un  très 
grand  nombre  de  systèmes, 
peuvent  se  diviser  eu  trois 
groupes  principaux,  renfer- 
mant les  différents  types 
créés  .•  compteurs  a  comparti- 
ments extensibles,  compteurs  à 
piston  mobile,  conipteurs  a 
mouvetïient  rotatif. 

a)  Les  premiers  sont  consti- 
tués par  des  diaphragmes, 
avec  membranes  en  caout- 
chouc ou  en  cuir,  présentant 
une  souplesse  sufrisante  pour 
se  gonfler  quand  le  comparti- 
ment se  remplit  d'eau  et  se  — 
dégonfler  quand  l'eau  s'en 
échappe.  Un  encliquetage 
transmet  au  mécanisme  actionnant  l'aiguille  du  cadran 
enregistreur  les  mouvements  alternatifs  qui  se  produisent. 
Parmi  les  compteurs  de  cette 
catégorie,  on  doit  citer  le  plus 
connu  et  le  plus  employé,  celui 
imaginé  par  Oury. 

b)  Les  seconds  possèdent  un 
piston  doué,  à  l'intérieur  d'un 
cylindre,  d'un  mouvement  alter- 
natif de  va-et-vient.  Comme  dans 
une  machine  à  vapeur,  des  ti- 
roirs amènent  l'eau  successive- 
ment sur  chacune  des  faces  du 
piston,  et  ouvrent  ou  ferment 
les  orirîces  d'introduction  ou  de 
sertie.  Les  compteurs  à  piston 
mobile  dans  un  cylindre  les  plus 
remarquables  sont,  par  ordre 
chronologique  :  le  compteur 
Jiobertson-Èrisson,  le  cotnpteur 
Kennedy,  le  compteur  Coquart, 
le  compteur  Larmajuiud,  le  comp- 
teur à  quatre  cylindres  Sainain, 
le  compteur  Houx;  enfin,  le  compteur  Frager  qui,  de  tous 
les  appareils  similaires  connus,  est  celui  qui  présente  le 
plus  de  régularité  dans  son  fonctionnement, 

c)  Les  compteurs  à  mouvement  rotatif  se  composent,  en 
général,  d'une  sorte  de  turbine  aux  dimensions  réduites, 
qui  tourne,  autour  d'un  axe  vertical,  dans  une  enveloppe 
cylindrique.  L'eau  amenée  au-dessus  de  la  couronne  de 
là  turbine,  lui  imprime  un  mouvement  de  rotation  plus  ou 
moins  rapide,  suivant  sa  pres- 
sion. Le  fonctionnement  de  ce 
genre  de  compteur  laisse  à  dé- 
sirer,sous  le  rapport  de  l'oxaoïi- 
tude  du  volume  d  eau  enregistré. 
Le  type  des  compteurs  à  mou- 
vement rotatif  est  le  compteur 
Siemens. 

—  Compteurs  de  tours.  Les 
compteurs  de  tours  sont  dos 
appareils  employés  pour  enre- 
gistrer le  nombre  do  tours  (juc 
lait  l'arbro  moteur  d'une  ma- 
chine ù  va^)eur,  pondant  un  laps 
de  temps  Iixé.  Tous,  ou  presque 
tous,  comprennent  un  nombre 
plus  ou  moins  considérable  do 
cadrans,  qui  représentent  les 
unités,  les  dizaines,  les  cen- 
taines, les  mille,  et  ainsi  de  suite.  Le  plus  ancien  ost  le 
compteur  de  tours  de  Ganiicr;  celui  de  Martin;  le  vétoci- 
métre  Oeschiens  ;  ceux  de  Madaniet  et  d'AshIer  ;  le  gyro- 
yraphe  de  Joublin,  etc.  On  les  appelle  aussi  cinémomètres. 

—  Compteurs  de  voitures.  Les  compteurs  ayant  pour  but 
de  contrôler,  en  l'enregistrant, le  nombre  des  voyageurs  qui 
successivement  ^-r, 
liénétrent  dans  ^éjL 
une  voilure  pu- 
blique, tramway 
ou  omnibus,  sont 
assez  nombreux. 
Lo  plus  usité  de 
tous  est  celui  (jne 
l'on  voit  rnsiallé 
ù  portée  de  la 
mam  du  conduc- 
leui'tiu  reL  e\  cur. 


Compteur  h  eau. 


Compteur  ilo  tour». 


Compteur  Jo  volturo 


En  nppuvanl  sur  un  levier  de  maiiuMivre  terminé  par  un 
boulon,  ou  met  on  mouvenuMit  le  mécanisme  du  compteur 
nui.  tout  en  faisant  résonner  uu  timbre  de  centréle,  tait 
éirulemoiit  apparaître,  dans  une  plaque  découpée,  dos 
chiflVes  dont  la  somme  nugmoute  ù  chaque  vonuo  d  uu 


COMPTEUSE 


COMTE 


Compteur  (l'électricité. 


nouveau  voyageur.  II  faut  aussi  mentionner  le  compteur 
horaire,  destiné  à  fractionner  le  prix  de  la  course,  en  tenant 
compte  du  temps  employé  pour  le  trajet. 

Compteurs  de  vapeur.  Ils  servent  à  enregistrer  le  débit 

de  vapeur  en  l'indiquant,  soit  au  moyen  d'un  cadran,  soit 
encore  par  le  tracé  sur  un  cylindre  d'une  courbe  de  débit.  (Le 
compteur  do  vapeur  le  plus  employé  est  celui  de  Parenty.) 

-^  Compteurs  d'électricité.  Les 'compteurs  d'électricité 
peuvent  se  rapporter  à  trois  types  :  les  compteurs  de  guan- 
tité  on  coulombmètres  ;  ]cs  compteurs  de  force  électro-motrice 
ou. voltmètres;  les  compteui's  d'é?ierfjie électrii^ue ou  u-attînè- 
très.  11  existe  de  nombreux  types  de  la  première  catégorie, 
fondés  les  uns  sur  Vëlec- 
iroljjse,  les  autres  sur  les 
actions  électromagnéti- 
ques ;  les  premiers  ne 
sont  que  des  modifica- 
tions de  l'ancien  volta- 
mètre; les  autres  sont 
des  ampèremètres,  com- 
binés avec  des  chrono- 
mètres. 

Les  appareils  de  la  se- 
conde catégorie  n'exis- 
tent guère  pratiquement . 
bien  qu'ils  puissent  ser- 
vir à  suivre  la  variation 
du  potentiel  pendant  la 
charge  et  la  décharge  des 
accumulateurs.  C'est  un 
appareil  qui  rappelle  le 
galvanomètre  de  Deprcz.  Quant  aux  compteurs  du  troi- 
sième genre, ils  servent  à  mesurerlaforce  électro*motrice. 
L'un  dos  plus  remarquables  est  celui  de  Marcel  Deprez.  On 
peut  citer  également  les  compteurs  d'Aron,  de  Siemens, 
de  Vernon-Boys,  d'Ayrton,  etc. 

—  Compteurs  pour  enti-ées.  Sorte  de  tourniquets  d'un 
usage  fréquent  dans  les  expositions  publiques,  sur  les 
champs  de  courses,  etc.  Ils  sont  munis  d'un  déclic  comptant 
les  visiteurs,  dont  un  seul  peut  passer  à  la  fois.  V.  tourni- 

QUiiT. 

COMPTEUSE  {kon-teuz')  n.  f.  Ouvrière  des  fabriques  de 
papier,  qui  assemble  en  mains  les  feuilles  de  papier. 

COMPTOIR  [kon-to-ar'  —  rad.  compter)  n.  m.  Comm.  et 
îîn.  Sorte  de  tat)le  massive,  de  bois  ou  de  métal,  sur  laquelle 
les  changeurs  comptent  l'argent,  les  marchands  étalent 
leurs  marchandises,  les  débitants  de  boissons  servent  leurs 
consommations,  etc.  il  Demoiselle,  Dame  de  comptoir.  Fille 
ou  Femme  qui  est  au  comptoir  pour  servir  les  pratiques  ou 
faire  la  recette. 

—  Succursale  de  la  Banque  de  France  :  La  Banque  a 
des  COMPTOIRS  dans  les  principales  villes,  il  Nom  donné  à 
divers  établissements  do  crédit  public  :  Le  Comptoir 
d'escompte,  ii  Etablissement  de  commerce,  de  banque,  etc., 
fondé,  par  une  puissance  ou  par  des  particuliers,  dans  les 
pays  d  outre-mer  :  Les  Anglais  ont  des  comptoirs  partout 
où  ils  n'ont  pas  de  grandes  coIojups. 

—  Techn.  Lieu  d'une  fabrique  de  tissus  où  sont  dépo- 
sées les  matières  premières,  et  où  l'on  en  fait  la  distribu- 
tion aux  ouvriers. 

—  Encycl.  Arcbéol.  Le  mot  comptoir,  anciennement, 
s'entendait  de  plusieurs  manières  ;  soit  qu'il  s'agît  d'une 
table  à  compter,  d'une  salle  où  l'on  travaillait,  d  un  jeton 
de  compte,  ou  d'un  ofiicier  de  la  chambre  des  monnaies. 
Les  comptoirs  du  moyen  âge,  en  tant  que  tables,  portaient 
souvent  gravées  sur  leur  surface  des  tables  arithmétiques, 
et  aussi  des  logcttes  creusées  pour  les  espèces. 

—  Fin.  Comptoir  d'escompte.  La  création  de  cet  établis- 
sement de  crédit  fut  l'œuvre  du  gouvernement  provisoire 
de  1848.  La  révolution  de  Février  avait  protondément 
affecté  le  crédit  public.  Les  retraits  do  fonds,  inspirés  par 
la  panique,  avaient  fermé  les  guichçts  des  banques;  le 
cours  forcé  dos  billets  de  la  Banque  de  France  avait  été 
décrété;  le  payement  des  bons  du  Trésor,  le  rembourse- 
ment des  fonds  de  caisse  d'épargne  suspendus;  la  rente 
était  tombée  à  50  francs.  Le  gouvernement  crut  remédier 
à  la  crise  en  provoquant,  par  décret  du  7  mars,  la  créa- 
tion, en  province  et  à  Paris,  de  comptoirs  d'escompte  dont 
le  capital  serait  fourni  par  tiers  :  en  bons  du  Trésor  par 
l'Etat;  en  obligations  par  les  départements  et  les  com- 
munes, à  titre  do  garanties;  en  numéraire  par  les  asso- 
ciés souscripteurs.  Soixante  établissements  furent  ainsi 
créés.  Ils  disparurent  peu  à.  peu,  avec  les  circonstances 
qui  les  avaient  fait  naître,  après  avoir  rendu  d'incon- 
testables services,  sans  avoir  compromis  ni  leur  capital, 
ni  les  garanties  de  l'Etat  ou  des  communes. 

Le  Comptoir  d'escompte  de  Paris  leur  a  seul  survécu. 
Il  s'est  successivement  transformé.  En  1889,  à  la  suite 
de  spéculations  malheureuses  sur  les  métaux,  engagées 
par  son  directeur,  Denfert-Rochereau,  et  du  suicide  de  co 
dernier,  il  dut  liquider.  L'apport  de  son  actif  fut  fait  à 
une  société  nouvelle,  constituée  le  4  juin  1889,  pour  cin- 
quante ans,  au  capital  de  100  millions  de  francs,  divisé  en 
200-000  actions,  entièrement  libérées,  de  500  francs,  et  régie 
par  un  conseil  d'administration  de  huit  à  «luinzc  membres. 

COMPTON  (sir  William),  général  anglais,  né  en  1625, 
mort  à  Londres  en  1663,  (ils  d'un  officier  uo  Charles  1*^%  qui 
périt  à  la  bataille  d'Hopton  Heath,  en  iCii.  A  dix-huit  ans, 
il  recevait  do  Charles  I"  le  commandement  d'un  régiment, 
et  il  se  distinguait  à  la  bataille  do  Banbury  (1G43).  Lieu- 
tenant gouverneur  de  cette  ville,  il  y  subit  l'assaut  des 
Parlementaires,  et,  à  force  d'héroïsme,  parvint  à  s'y  main- 
tenir jusqu'au  8  mai  1G4G.  Il  déploya  les  m^;mcs  qualités 
au  siège  do  (jolchestcr,  où  P'airfax  no  put  entrer  qu'on 
affamant  la  place  (IC48).  Aussi  Cromwell  1  avait-il  on  haute 
estime.  Compton,  en  1C52  et  1659,  prit  une  part  active  à 
toutes  les  intrigues  en  faveur  de  la  Kestauration,  ce  qui  le 
fit  emprisonner  Â  deux  reprises  (1655  et  1658).  Après  la 
Restauration,  Charles  II  le  nomma  maître  do  l'artillerio. 
Compton  fut  député  de  Cambridge  à  la  Chambre  des  com- 
munes, en  1660-1661. 

Compton  (Henry),  évfiqnc  anglican,  né  à  Compton 
(comté  de  Warwickj  en  1632,  mon  à  Fulliam  en  1713. 
Après  un  long  voyage  sur  le  continent  (IC52-1660),  il  entra 
dans  l'armée,  qu'il  quitta  bientfit  pour  se  consacrer  à 
l'Etlise.  En  1674,  il  était  évoque  d'Oxford;  en  1675,  évéque 
de  Londres.  ÏCn  1676,  il  entrait  au  conseil  privé.  Charles  II 
le  chargea  do  l'instruction  de  ses  nièces,  Mario  et  Anne, 
qui  furent  reines  d'ADglctorro.  Compton, dans  l'administra- 
tion do  son  diocèse,  se  montra  protestant  rigide.  Aussi 


déphit-il  fort  à  Jacques  II.  qui  le  suspendit  de  l'exercice  do 
ses  fonctions(1685).  Compton,  blessé,  se  retira  à  Fulham,  et 
lit  une  propagande  active  en  faveur  de  Guillaume  d'Orange, 
qu'il  couronna  à  Westminster  (1689).  Il  eut  peu  d'influence 
sur  la  nouvelle  cour,  mais  il  regagna  toute  sa  faveur  à 
l'avènement  de  son  ancienne  élève,  la  reine  Anne,  qui  le 
nomma,  en  1702,  aumônier  de  sa  maison.  On  a  de  lui  d'assez 
nombreux  écrits,  entre  autres  :  Life  of  donna  OUjmpia 
Maldachini  (1667),  traduit  de  l'italien,  et  des  Episcopalia 
(1686),  qui  sont  un  recueil  de  ses  mandements.  Compton 
était  un  botaniste  distingué,  et  il  avait  créé  de  curieuses 
collections  de  jilantes. 

GOMPTONIE  [kon-pto-ni)  n.  f.  Bot.  Section  du  genre 
mijrica. 

COMPTONITE  {kon-pto  —  de  Compton,  n.  pr.)  n.  f.  Sili- 
cate naturol,  zéolite  sodico-calcique  ;  variété  de  thomso- 
nito,  qui  se  présente,  en  petits  sphéroïdes  groupés  ou  en 
cristaux  courts,  dans  les  oasaltes  d'Eisenach,  en  Saxe,  et 
dans  un  trapp  grisâtre  de  Bohême. 

COMPTORISTE  {kon-to-risst'  —  rad.  comptoir)  n.  m.  Ce- 
lui qui  tient  un  comptoir,  il  Celui  qui  est  habile  à  tenir  des 
comptes.  (Peu  usité.) 

COMPULSATION  (kon,  si-on)  n.  f.  Action  de  compulser 
(Peu  us.)  Il  (Quelques-uns  disent  compdlsion. 

compulser  {kon  —  du  lat.  cum,  avec,  et  pulsare,  supin 
pulsattim,  pousser)  v.  a.  Obliger  un  notaire  ou  autre  ofii- 
cier pulilic,  en  vertu  de  lettres  obtenues  en  chancellerie, 
à  délivrer  des  actes  dont  il  garde  les  minutes,  ii  Se  faire 
montrer  une  pièce  chez  un  ofticier  public,  ii  Examiner  at- 
tentivement, feuilleter  avec  soin,  en  parlant  de  livres  ou 
de  manuscrits  :  Compulser  des  dossiers. 

COMPULSEUR  (kon)  n.  m.  Individu  qui  compulse  :  Un 
coMPCLSEUR  de  dossiers. 

—  Ane.  art  milit.  Ofticier  ou  serre-file,  chargé  de  pousser 
les  soldats  au  combat. 

COMPULSIF,  IVE  {kon  —  du  lat.  compellere,  supin  cotn- 
palsum,  pousser;  adj.  Qui  pousse,  qui  contraint,  qui  oblige  : 
J-orce  COMPULSIVE. 

COMPULSION  (^071  —  rad.  compulsif)  n.  f.  Impulsion 
violente,  contrainte.  Il  Action  de  compulser.  (Peu  usité.) 

COMPULSOIRE  {kon,  so-ar'  —  rad.  co7npulser)  n.  m.  Dr. 
Procédure  employée  pour  obtenir  communication  d'un 
acte  dans  lequel  on  n'a  pas  été  partie,  et  qui  est  chez  un 
dépositaire  public,  ii  Vérification  de  livres  do  commerce. 

—  Ane.  dr.  Lettres  de  compulsoire,  Autorisation  de  com- 
pulser un  dossier  ou  un  acte,  il  Ordre  donné  au  dépositaire 
de  titres  de  les  laisser  compulser. 

—  Encycl.  Les  articles  846  et  suivants  du  C.  de  proc.civ. 
règlent  la  façon  dont  un  tiers  peut  être  autorisé,  au  cours 
d'une  instance,  à  prendre  connaissance  d'un  acte  chez  un 
dépositaire  public,  et  à  s'en  faire  délivrer  une  copie  ou 
un  extrait.  C'est  une  dérogation  à  la  loi  du  25  ventôse 
an  XI  sur  le  notariat.  Il  faut,  pour  la  justifier,  un  lien 
direct  et  sérieux  entre  la  pièce  dont  on  demande  commu- 
nication et  l'olijot  du  litige. 

COMPURGATEUR  [kon  —  du  lat.  cum,  avec,  et  purgare, 
supin  imrgalum,  purger)  n.  m.  Ane.  dr.  Témoin  à  décharge. 

COMPUT  {kon-puV  —  du  lat.  computare,  compter)  n.  m. 
Calcul  servant  à  dresser  un  calendrier,  et  particulièrement 
le  calendrier  des  fêtes  mobiles  :  Les  premiers  chrétiens  sui- 
virent le  coMPUT  de  l'empire,  il  On  a  dit  aussi  compost. 

—  Encycl.  Le  mot  comput  est  entré  dans  la  langue  lors 
de  la  promulgation  du  calendrier  grégorien.  Le  comput 
renferme  le  nombre  d'or,  [e  cycle  solaire,  l'indiction  romaine, 
Vépacteei  les  lettres  dominicales.  V.  calendrier. 

COMPUTATION  {kon,  sî-on  —  du  lat.  compittatio.  mémo 
sens)  n.  f.  Supputation  du  temps,  faite  dans  le  but  do 
drosser  un  calendrier. 

—  Dr.  Computation  d'un  délai,  Fixation  de  ce  délai. 

—  Encycl.  En  droit  romain,  on  appelait  computatio civilis 
le  mode  de  calcul  des  délais  qui  consistait  à  compter  sim- 
plement les  jours  de  die  ad  diem,  et  non  de  momento  ad 
momentum  {computatio  naturalis).  Quand  le  délai  devait 
faire  perdre  un  droit,  il  n'était  censé  terminé  qu'à  l'expi- 
ration du  dernier  jour. 

COMPUTER  {kon  —  rad.  coynput)  v.  a.  Supputer,  comp- 
ter :  Napoléon  ne  sut  ni  compotek  les  jours,  ni  prévoir 
l'effet  des  climats.  (Chateaubr.)  [Peu  usité.] 

COMPUTISTE  {kon,  tisst'  —  rad.  computer)  n.  m.  Celui  qui 
travaille  à  dresser  le  calendrier  ecclésiastique.  Il  A  Rome, 
Officier  (|ui  i>orroit  les  revenus  de  la  chambre  apostolique. 

GOMRIE,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Perth),  sur  l'Earne  ; 
1.900  hab.  Exploitation  d'ardoises.  A  2  kil.  S.  de  Comrie, 
restes  d'un  camp  romain  qu'on  suppose  avoir  été  le  camp 
d'Agricola.(Les  environs  de  Comrie  sont  exposés  aux  trem- 
blements de  terre.) 

GOMTADIN,  INE  {kon),  personne  née  dans  le  comtat 
Veuaissin,  ou  qui  Iiabite  co  pays.  —  Les  Comtadins. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habitants. 
Tradition  comtadini;. 

COMTAL,  ALE,  AUX  {ko7i-tal')  adj.  Qui  appartient  aux 
comtes  ou  à  un  comte  :  Cou7'onne  comtale.  Ville  comt/^le. 
COMTAT  {kon-ta)  n.  m.  Se  dit  pour  Comté,  mais  seule- 
ment pour  désigner  le  comtat  Venaîssin. 

CoMTAT  (le)  [ou  comtat  "Venaissin]  et  comtat 
D'Avignon,  petits  pays  de  l'ancienne  France,  encla- 
vés dans  la  Provence,  et  qui  restèrent  terres  papales 
jusqu'en  1791.  Le  comtat  d'Avignon  so  bornait  à  la  ville, 
où  sont  papes  résidèrent  de  1305  à  1378,  et  à  son  immé- 
diate hanlieue;  mais  le  comtat  Venaissin  comprenait  plus 
de  180.000  hectares,  et  il  a  fourni  plus  de  la  moitié  du 
département  do  Vaucluse  ;  il  tirait  son  nom  de  Vonasque 

I  {vintlascinum).  C'est  uno  contrée  splendide,  avec  avant- 
monis  dos  Alpes  —  tels  lo  majestueux  Ventoux  (1.912  m.), 
le  Lubéron  (1.125  m.) —  et  plaines  magnifiques,  arrosées 
par  des  canaux  tirés  du  Hhône,  de  la  Durance  et  de  la 
merveilleuse  rivière  de  Vaucluse,  la  Sorgue. 
comte  Ucont' —  du  lat.  coynes,  itis,  compagnon,  et  plus 

!  tard  "  comte  «)  n.  m.  Sénateur  choisi  pour  conseiller,  du 
temps  dos  premiers  empereurs  romains,  ii  Au  temps  du 
Bas-Empire,  Dignitaire  du  palais,  n  Chef  militaire  comman- 
dant uno  province,  n  Comte  des  largesses  sacrées,  Chef  dos 
finances  de  l'Etat,  ii  Comte  du  trésor  privé.  Ministre  des 
revenus  et  des  deniers  do  l'empereur,  ii  Comtes  des  domes- 
tiques, Titre  dos  deux  commanaants  de  la  garde  impériale. 
Il  Comtes  du  palais,  Officiers  attachés  au  service  de  l'em- 


166 

pereur.  (C'étaient  ordinairement  des  eunuques.)  il  Comte 
palatin,  Premier  titre  que  portèrent  les  ducs  de  Bavière. 

—  En  France,  jusqu'à  Charlemagne,  Dignitaire  qui 
gouvernait  une  certaine  étendue  de  paj's,  sous  l'autorité 
du  roi  :  Les  comtes  de  Charlemagne.  Il  Comte  du  palais  ou 
Comte  palatin.  Chef  suprême  de  la  justice,  n  Comfe  de 
iétable.  V.  connétable.  —  A  l'époque  de  la  féodalité. 
Vassal  du  roi  qui  gouvernait  d'une  façon  à  peu  près  indé- 
pendante une  seigneurie  appelée  »■  comté  »  :  Le  comte  de 
Corbeil  et  de  Melun.  Les  comtes  de  Bretagne,  il  Comte- 
pair,  Comte  grand  feudataire  de  la  couronne  :  Les  comtes- 
pairs  de  Toulouse,  de  Flandre,  de  Champagne.  \\  Depuis  la 
féodalité  et  jusqu'à  nos  jours,  Simple  titre  de  noblesse, 
intermédiaire  entre  ceux  do  <i  marquis  "  et  de  «  baron  ". 

Il  Comte  es  lois,  Ancien  titre  honorifique  des  professeurs 
émérites  de  la  faculté  de  droit,  à  Toulouse. 

—  Arg.  Menteur  {par  jeu  de  mots  sur  conte,  histoire 
inventée},  il  Comte  du  canton,  Geôlier,  ii  Comte  de  caruche, 
Porte-clefs. 

—  Démon.  Comtes  de  l'eiifer,  Démons  d'un  ordre  supé- 
rieur, qui  commandent  de  nombreuses  légions  de  diablo- 
tins, et  qu'on  peut  évoquer  à  toute  heure  du  jour  dans  un 
lieu  sauvage,  disent  les  démonologues. 

— .Encycl.  Epoque  romaine.  Dans  l'empire  romain,  les  di- 
gnitaires de  l'administration  provinciale,  puis  les  empe- 
reurs, étaient  entourés  de  conseillers  particulièrement  atta- 
chés à  leur  personne,  qui  les  «  accompagnaient  »  ;  ce  furent 
les  comtes.  Leurs  attributions  devinrent  de  véritables  fonc- 


Signt's  distiDclifs  du  comte  : 
1.  Tofiue  (î»*"  Enipirej;  2.   Heaume  (xni'-'  s);  3.  Couronne. 

tions.  Ils  étaient  hiérarchisés  en  trois  classes.  D'autre  part, 
on  distinguait,  parmi  les  comtes,  ceux  qui  étaient  revêtus 
d'un  commandement  militaire,  ceux  qui  étaient  chargés  de 
l'administration  provinciale,  enfin  ceux  qui  étaient  attachés 
à  l'administration  centrale,  correspondant  à  ce  que  nous 
appellerions  aujourd'hui  des  cbefs  de  bureau.  On  trouvera 
lo  détail  de  ces  dignités  dans  la  Notifia  dignitatum  et 
administrationum  omnium  m  partibus  Oi'ieniis  et  Occidenti 
(Bonn,  1839-1853). 

Epoque  byzantine.  L'administration  byzantine  conserva 
les  cadres  do  l'administration  romaine  ;  mais  le  titre  de 
H  comte  >'  perdit  de  son  importance  en  se  multipliant.  Dans 
l'organisation  militaire,  il  tomba  jusqu'à  ne  plus  désigner 
qu'un  grade  inférieur.  Dans  les  services  de  l'administration 
centrale,  seul  le  directeur  des  haras  conserva  le  titre  de 
<■  comte  11.  Dans  l'administration  provinciale,  on  trouve 
encore  le  comte  de  la  tente,  chargé  des  approvisionne- 
ments, le  comte  des  aqueducs,  et  le  comte  des  mines. 

Mojfen  âge  et  temps  modernes.  Sur  la  fin  de  l'empire, 
l'administration  romaine  plaea  à  la  tête  de  chacune  des 
subdivisions  provinciales  appelées  civitates  (cités)  un 
fonctionnaire,  chargé  à  la  fois  de  l'administration  civile 
et  de  la  défense  militaire.  Ce  furent  les  comtes.  L'orga- 
nisation fut  maintenue  par  les  rois  germains.  Le  comte 
de  l'époque  mérovingienne  concentre  dans  ses  mains 
tous  les  pouvoirs  :  financiers,  administratifs,  judiciaires 
et  militaires.  Avec  les  rois  carolingiens,  l'autorité  des 
comtes  gagna  plus  de  force  encore  et  plus  d'importance. 
Le  nombre  des  comtes  alla,  en  outre,  en  augmentant, 
avec  le  morcellement  des  circonscriptions  à  la  tête  des- 
quelles ils  étaient  placés.  Cependant,  sous  les  derniers 
Carolingiens,  le  pouvoir  royal  se  désorganisait  :  les  fonc- 
tions de  comte  devinrent  un  véritable  bénéfice,  qui  se 
transmit  à  titre  héréditaire  ;  elles  devinrent  un  fief.  L'im- 
portance des  comtes  fut  d'ailleurs  variable,  depuis  les 
grands  feudalaires,  comme  les  comtes  de  Flandre  et  do 
Champagne,  jusqu'à  de  simples  hobereaux,  comme  les 
comtes  âo  Corboil  et  de  Dammartin.  Les  comtes  possé- 
daient, en  totalité  ou  en  partie,  les  droits  régaliens  : 
haute,  moyenne  et  basse  justice,  droit  de  battre  monnaie, 
droit  de  guerre,  etc.  Quand  le  pouvoir  royal,  sous  les  pre- 
miers grands  capitaines,  reconstitua  son  autorité,  ce  fut 
au  détriment  des  comtes,  jusqu'à  ce  que,  finalement,  à 
l'entrée  de  1  âge  moderne,  la  rovauté  fiit  parvenue  à  sup- 
primer leurs  droits  régaliens.  La  royauté  s'arrogea  si- 
multanément le  droit  do  créer  des  comtes  :  ce  n'était 
])lus  qu'un  titre,  que  la  Révolution  supprima.  Il  réappa- 
rut sous  l'Empire,  et,  de  nos  jours,  un  grand  nombre  de 
familles  se  décorent  do  ce  titre.  (Sous  l'empire,  les  comtes 
portaient  une  toquo  de  velours  noir  retroussée  de  contre- 
hermine  avec  porte-aigrette  d'or  et  d'argent  surmonté  do 
cin(|  plumes.)  La  couronne  de  comto  vue  de  profil,  telle 
qu'elle  est  lignrée  sur  les  blasons,  se  compose  de  neuf 
grosses  perles. 

Comte  de  Toulouse  (i.e),  roman  de  F.  Soulié  (1834). 
[Fait  partie  de  la  série  de  romans  historiques,  publiée  sous 
le  titre  do  Bomans  du  Languedoc]  —  Albert  de  Saissac,  en 
revenant  do  Terre  sainte,  apprend  que  son  château  est  dé- 
truit, quo  son  vieux  père  a  été  mutilé,  sa  sœur  outragée, 
puis  égorgée.  Il  cherche  à  tirer  de  ces  forfaits  une  ven- 
geance éclatante.  Le  récit  est  intéressant,  le  style  concis 
et  énergique. 

Comte  de  Monte-Cristo  (le),  roman  d'Alex.  Dumas 
(1845).  V.  Montk-Cristo. 

Comte  d'Egmont  (le),  tragédie  de  Gœthe  (1775),  un 
do  ses  chefs-d'œuvre  dramatiques.  —  La  scène  se  passe  à 
Bruxelles,  au  moment  où  Philippe  II,  inquiet  de  la  popu- 
larité du  prince  d'Orange  et  du  comte  d'Egmont,  qu'il 
soupçonne  de  favoriser  secrètement  la  Réforme,  envoie 
le  duc  d'Albe  remplacer  Marguerite  do  Parmo  comme 
gouverneur  des  Pays-Bas.  Le  prince  d'Orange,  hommo 
prudent,  exliorto  le  comte  à  partir  avec  lui  avant  l'arri- 
vée du  duc  d'Albe;  mais  d'Egmont  refuse  pour  rester  au- 
près des  habitants  do  Bruxelles,  qui  le  considèrent  commo 
le  défonsour  do  leurs  libertés.  D'ailleurs,  il  aime  une  jouiio 
fille,  Clara,  née  dans  les  rangs  de  la  bourgeoisie,  et,  près 
d'elle,  il  so  repose  des  inquiétudes  et  du  souci  des  affaires. 


» 


1G7 

Lorsiiuo  Egmoiit,  attiré  dans  un  piôgo,  est  jetrt  on  prison 
par  lo  diu;  J'AIbo,  Clara  rassemble  les  citoyens  t^pou- 
vantôs,  leur  rappelle  leur  ontlionsiasuie  pour  le  cumto  et 
Uuu's  sennoiils,  mille  fois  répètes,  do  vivro  à  ses  côté» 
DU  do  mourir  pour  lui.  La  jeune  lïUo  no  peut  ])arvonir  à 
éloctrisor  ces  cu^urs  làclies  et  timides,  et  se  tue  pour  no 
pas  survivre  à  celui  qu'elle  aime.  Egaient  périt,  et  lo  (ils 
du  duc  d'Albo,  Ferdinand,  qui  a  servi  à  son  insu  à  attirer 
Egmunt  dans  lo  guet-apons,  devient  lo  cliâtimeut  de  son 
pure,  à  qui  il  reproclio  son  infamie.  Parmi  les  plus  beaux 
morceaux  de  cette  tragédie,  on  cite  la  scéno  entre  le  dm; 
d'Albo  et  Egmont,  scène  dovonuo  classique,  et  celle  où 
Clara  appelle  vainement  aux  armes  les  citoyens.  Les  per- 
sonnages, les  caractères  sont  supérieurement  dessines. 

Comte  Ory  (lk),  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
Scribe  et  Dolestre-Poirson,  musique  de  Rossmi,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  20  août  1828.  Cet  ouvrage  se  composait, 
pour  les  paroles,  d'un  vaudoville  du  mémo  titre  et  dos 
mêmes  auteurs,  et,  pour  la  nmsique,  d'un  opéra  italien  de 
circonstance,  il  Viaggio  a  lieiins,  écrit  ù.  l'occasion  du  sacre 
de  Charles  X,  et  représenté  au  Tlioàtre-Italien  en  1825. 
Soribô  et  Poirson  donnèrent  plus  d'ampleur  à  leur  premier 
ouvrage,  Kossiui  remania  sa  partition,  à  laquelle  il  ajouta 
un  duo,  dos  chœurs,  un  trio  et  un  finale.  La  pièce,  du  genre 
comique,  est  fort  amusante  et  la  musique  est  délicieuse. 

Comte  Ory  (li-;),  ancienne  romance  qui  raconte  une 
légende  picarde  remontant  au  xiv"  ou  au  xv"  siècle.  Il 
n'en  restait  que  quelques  fragments  lor.sque  Laplaco  en 
remplit  les  lacunes,  en  rajeunit  le  langage,  et  la  publia  en 
1785.  Elle  rime  par  assonances.  Le  comte  Ory  et  quatorze 
de  ses  chevaliers  se  déguisent  en  religieuses  et  réussissent 
à  s'introduire  dans  le  couvent  de  Farmoutier,  dont  ils 
séduisent  l'abbesse  elles  nonnes.  Voici  le  premier  couplet  : 


F^ 

^  ittcgro 



■r\ 

— 

' — f 

'-h' 

r  r 

»t^ 

y& 

.  L-  r 

Le 

=4= 

comte 

0  — 

ry 

V 

di 

-4-y- 

—  sa 

V     V 
t  pour  se 

m- 

L\:       ^f       ,       .      \      i           lll'     J)    J'>.-UJMV- 

-er 

m 

— V    V 

Qu'il  vou-l 

ie — 

ait     pren 

—é- 

■dre 

le 

cou-v 

1«- 

entde 

±y =- 

Farmoutier 

pour 

plaire  aux  non-Jies  et  pour   les    dè"Sen-'nu''----_yer 

Comte  (François-Charles-Louis),  publiciste ,  né  à 
Saintc-Enlmie  (Lozère)  en  1782,  mort  en  1837.  Avocat,  il 
fonda  en  1814,  avec  Dunoyer,  un  périodique,  le  Censeur, 
où  il  défendit  avec  vigueur  les  idées  libérales  sous  la  pre- 
mière Restauration,  pendant  les  Cent-Jours  et  sous  la  se- 
conde Restauration.  Poursuivi,  frappé  d'amendes,  le  Cen- 
seur devint  un  journal  quotidien  en  1819  et  se  fondit,  en 
1820,  avec  11  le  Courrier  français».  Comte, condamné  à  deux 
ans  de  prison,  passa  en  Suisse,  puis  en  Angleterre,  et  revint 
en  France  en  1825.  Après  1830,  il  fut  nommé  procureur  du 
roi  à  Paris,  puis  député  de  la  Sarthe  et  (1832)  membre  de 
l'Académie  des  sciences  morales,  dont  il  devint  secrétaire 
perpétuel.  Les  principaux  ouvrages  de  ce  rcmari|uab!e 
écrivain  sont  ;  Traité  de  législation  (1826),  livre  qui  obtmt 
le  prix  Montyon,  et  Traité  de  la  propriété  (1834). 

Comte  (Louis-Christian-Emmanuel-Apollinaire),  pres- 
tidigitutcur  et  ventriloque,  né  à  Genève  en  1788,  d'un  père 
français,  mort  à  Rueil  (^S.-et-O.)  en  1859.  Destiné  daburd  à 
l'étude  du  droit,  il  se  laissa  entraîner  à  sa  passion  pour 
la  magie  blanche,  et  acquit  sous  ce  rapport  une  telle  célé- 
brité qu'il  obtint  de  Louis  XVIII  lo  titre  de  "  i)hysicien  du 
roi  ".Cette  célébrité  grandit  encore  dans  ses  voyages,  et 
il  obtint  des  faveurs  du  roi  de  Prusse  et  de  divers  autres 
souverains.  Son  habileté  était  en  effet  prodigieuse,  et  nul 
prestidigitateur  ne  l'a  dépassé  dans  ses  tours  d'adresse, 
comme  aussi  dans  ses  boniments,  ses  lazzis  et  ses  mysti- 
fications. Comte  ouvrit,  à  Paris,  on  1812,  un  théâtre  qui 
devint  le  théâtre  Cornue.  V.  Comtk  (théâtre). 

Lo  récit  des  meilleurs  tours  de  ce  prestidigitateur  se 
trouve  dans  un  livre  intitulé  :  Voyages  et  séances  anecdo- 
titums  de  M.  Comte,  de  Genève  (Paris,  181G). 

Comte  (Isidore-Au(/as/e-François-Marie),  mathémati- 
cien et  philosophe,  né  à  Montpellier  en  1798,  mort  à  Paris 
en  1857.  Il  entra  à  l'Ecole  polytechnique  l'un  dos  premiers 
do  la  promotion  de  1814,  et,  en  étant  sorti  sans  fonctions 
par  suite  d'un  licenciement  momentané  do  l'Ecole,  il  se 
livra  à  l'onsoignemont  des  mathématiques.  En  1818, il  devint 
le  disciple  de  Saint-Simon, avec  lequel  il  se  brouillaon  1824. 
Il  se  maria,  en  1825,  avec  M"'  Massin.  L'année  suivante, 
il  entreprit  de  développer  dans  un  cours  sa  doctrine  per- 
sonnelle ;  mais  il  fut  frappé, 
après  les  premières  leçons, 
dune  attaque  d'aliénation 
mentale.  Il  put  reprendre,  on 
1828,  ses  travaux  et  son  cours. 
Il  obtint,  en  1832,  une  place 
do  répétiteur  à  l'Ecole  poly- 
technique ;  en  1837,  il  y  tut 
nommé,  en  outre,  examina- 
tour.  Ses  ressources  étant  très 
minimes,  il  donnaitdcs  leçons 
à  l'institution  Lavillo.  Malgré 
toutes  ces  occupations,  il  fit 
un  cours  gratuit  d'astronomie 
dans  une  mairie  do  Paris,  de 
1831  à  1848.  En  1832,  il  avait 
vainement  sollicité  do  Guizot 
unochairo  d'histoire  générale 
des  sciences,  dont  il  proposait 
la  création  au  Collège  do 
France.  En  1844  ot  1845,  il 
perdit  ses  ileux  places  do  l'Ecole  \ 

dut  se  retirer  de  l'institution  Lavilfo.  A  partir  do  co  mo- 
ment, il  vécut  surtout  des  contributions  do  ses  amis.  En  1842, 
il  s'était  séparé  do  sa  femme  pour  incompatibilité  do  carac- 
tère ;  il  était  en  correspondance  avec  oUo  ot  lui  servait  uno 
pension. 

Il  avait  publié,  do  1839  à  1842,  son  Cours  de  philosophie 
positive  (6  vol.),  La  méthode  qu'il  y  préconise  consiste  à 
no  s'occuper  que  dos  faits  ot  de  leurs  relations;  les  faits 
sont  les  pliénom6n<(S  qu'on  peut  constater  par  l'expé- 
rience ;  la  seule  expérieiic.o  est  colle  des  sons,  la  psyctio- 
louio  est  impossible  ot  la  coiniaissanco  do  l'homme  si^ 
réduit  À  la  pli^siulogio.  Loh  soûles  relations  entre  les 


Aiigutttc  Comle. 
ytocliniquo  ot,  on  1848, 


faits  dont  l'étude  soit  légitime  sont  colles  do  succession 
et  de  simultanéité  dans  l'espace;  Comte  rejette  l'étude 
des  relations  de  cause  ù  etfot  et  de  moyen  à  lin.  Il  pose 
la  loi  des  trois  états  :  tliéologiquo,  métaphysique,  positif, 
donne  sa  fameuse  classilication  dus  sciences  en  sciences 
abstraites  ot  sciences  concrètes,  dont  la  généralité  et  la 
complexité  croissent  en  raison  inverso  l'une  de  l'autre, 
réduit  la  morale  à.  l'altruismo  ot  me  l'idée  du  droit. 

A  partir  do  1845,  Comte  tenta  do  tirer  de  sa  philosophie 
une  religion.  Il  émit  successivement  les  idées  de  Istvîer'ye- 
mère,  de  l'adoration  do  l'Immanité,  do  l'urganisation  do 
la  société  par  la  science.  Plusieurs  de  ses  amis  explitjuè- 
ront  ce  retour  au  mysticisme  par  uno  crise  nerveuse  et 
par  la  passion  platonicpie  que  lui  in^^pira  M""  Clotilde  do 
Vaux.  11  sHnstitua  grand  prêtre  do  I  Humanité,  et  mit  en 
pratique,  au  milieu  de  quelques  disciples,  la  nouvelle  reli- 

fion.  Au  Deux-Dccembre,  il  donna  son  adhésion  au  coup 
'Etat;  Littré,  qui  n'approuvait  pas  sa  doctrine  modifiée, 
se  sépara  de  lui.  Comte  mourut  d'un  cancer  à  l'estomac, 
laissant  un  testament  volumineux  par  lequel  il  instituait 
treize  exécuteurs  testamentaires  et  les  chargeait  de  con- 
server son  appartement  de  la  rue  Monsiour-le-Princo  • 
comme  premier  siège  du  culte  de  l'Humanité. 

Comto  a  publié  :  Traité  élémentaire  de  géométrie  analg- 
tique  (1843);  Traité  philosophique  d'astronomie  populaire 
(1844);  Discours  sur  l'esprit  positif  {\Sii);  Circulaire  pro- 
posant une  association  libre  pour  l'instruction  du  peuple 
dans  tout  l'Occident  européen  (1848);  Calendrier  positiviste 
(.1849);  6'yslème  de  politique  positive  (1852-1854);  Biblio- 
thèque positiviste  (IS5\);  Catéchisme  positiviste  {IS^'2);  Appel 
aux  conservateurs  (1855);  Synthèse  subjective  (185G).  Ses 
exécuteurs  testamentaires  ont  publié  :  Lettres  à  M.  Valat, 
professeur  de  mathématiques  (1870);  Lettres  à  Stuart  Mill 
(1877);  Opuscules  de  philosophie  sociale  (1883);  Testament 
d'Auguste  Comte  (1884). 

—  BiBLiOGR.  :  D''  Robinet,  Notice  sur  l'œuvre  et  surlavie 
d'Auguste  Comte  (Paris.  1860);  Emile  Littré,  Auguste  Comte 
et  la  philosophie  positive  (1863). 

Comte  (Joseph-Achille),  naturaliste  français,  né  à 
Grenoble  eu  1802,  mort  à  Nantes  en  1866,  fut  successive- 
ment professeur,  chef  de  bureau  au  ministère  de  l'instruc- 
tion publique  et  directeur  de  l'Ecole  préparatoire  à  l'ensei- 
gnement supérieur,  à  Nantes.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  relatives  à 
la  prédojninance  du  bras  droit  sur  le  bras  gauche  (1828)  ; 
Hègne  animal  de  Cuvier,  disposé  en  tableaux  méthodiques 
(1832-1841):  Cahiers  d'histoire  naturelle  (1836-1845),  avec 
Miloe-Edwards;  Œuvres  complètes  de  Duffon^avec  tes  suites 
0846);  Traité  complet  d'histoire  naturelle  {\8AA-\MS);  A/usée 
d'histoire  naturelle  (1854):  etc.  —  Sa  femme.  M"*  AcuiLLii 
Comte,  née  Aglaé  de  Bodcauville,  et  veuve  en  pre- 
mières noces  de  J.-L.  Laya,  a  publié  un  Eloge  de  il/"-'  de 
Sévigné  (1840),  des  comédies,  etc. 

Comte  (théâtrk).  Ce  petit  théâtre,  fondé  par  le  presti- 
digitateur Comte,  n'était  d'abord  qu'un  spectacle  de  curio- 
sités dont  son  fondateur  faisait  en  grande  partie  les  frais, 
avec  ses  séances  de  magie  blanche  et  de  fantasmagorie. 
Il  s'installa  dans  la  salle  de  l'ancien  théâtre  des  Jeunos- 
Elèves,  rue  Dauphine,  d'où,  on  1817,  il  passa  dans  l'an- 
cienne salle  du  cirque  Franconi,  rue  du  Mont-Tliabor, 
puis,  peu  après,  à  1  hôtel  des  Fermes,  rue  du  Bouloi.  Il 
s'était  appelé  premièrement  Théâtre  de  physique  a}ntisante, 
venlriloquie,  magie;  il  prit  alors  le  titre  do  Théâtre  des 
nouveautés.  Comte  finit  par  obtenir  l'autorisation  de  faire 
jouer  des  petites  pièces  par  des  enfants.  Il  alla  alors  s'é- 
tablir au  passage  des  Panoramas,  et  son  théâtre  prit  à 
celte  époque  le  titre  de  «  théâtre  des  Jeunes-Elèves  ». 

Encouragé  par  le  succès,  Comte  fit  enfin  construire,  au 
passage  Choiseul,  une  salle  expressément  pour  lui,  sallo 
dont  il  prit  possession  en  1827.  C'est  colle-là  môme  <i^ui, 
considérablement  agrandie  plus  tard,  sort  aujourd'hui  ù. 
l'exploitation  du  théâtre  des  Bouffes-Parisiens. 

Le  petit  théâtre  Comte,  dont  l'existence  se  prolongea 
jusque  vers  1855,  plusieurs  années  après  que  son  fonda- 
teur l'eut  abandonné,  a  formé  un  certain  nombre  d'artistes, 
dont  plusieurs  se  firent  plus  tard  une  renommée  sur  les 
grandes  scènes  parisiennes. 

COMTÉ  {kon)  n.  m.  Territoire  sur  lequel  un  comte 
exerçait  son  autorité.  (Lo  mot  comté  était  féminin  autre- 
fois ;  et  il  l'est  resté  dans  Franche-Comté.) 

—  Conseil  de  comté  {singl.  county  council).  Dr.  angl.  Assem- 
blées élues,  composées  d'un  président,  d'adjoints  {atder- 
men)  et  do  conseillers,  qui  ont  été  créées  on  1888  ot  exer- 
cent des  attributions  qui,  auparavant,  appartenaient  pour 
la  plupart  aux  juges  do  paix. 

—  Encycl.  France.  Avec  la  formation  féodale,  lo  mot 
cornet*  désigna  le  fief  auquel  était  attaché  le  titre  de 
<■  comte  " .  Le  comté  mérovingiou  correspondait,  comme  su- 
perficie, à  l'ancienno  civitas  romaine.  Il  était  divisé  en  pagi, 
ot  souvent  lo  nom  de  pay us  qsI  applicpié  au  comté  lui-même. 
Sous  les  Mérovingiens,  il  y  eut  en  (îaulo  120  comtés;  ils 
allèrent  se  morcelant,  et  l'on  en  compta  800  sous  les  Caro- 
lingiens. La  féodalité  rendit  les  comtés  héréditaires  dans 
les  familles.  Un  certain  nombre  d'usurpations  de  titres  se 
produisirent  ;  â  partir  du  règne  do  Philippe  le  Bel,  les  rois 
créèrent  des  comtes:  les  comtés  no  corrospondirent  plus 
du  tout  aux  anciennes  civitates  romaines.  Les  comtés  los 
plus  importants  furent  subdivisés  dans  lo  Nord  en  bail- 
liages ot  prévôtés;  dans  lo  Midi,  on  sénéchaussées  ot  vi- 
guories.  Los  comtés  formeront  do  petits  Etats  dans  l'Etat, 
mais  dont  l'autonomie  fut  insensiblement  absorbée  par  lo 
pouvoir  royal.  Sous  l'ancien  régime,  ce  no  furent  plus  quo 
des  domaines  décorés  d'un  titre.  La  Révolution  supprima 
tous  los  comtés  :  il  n'y  eut  plus,  dés  lors,  distinction  entre 
los  terres  nobles  ot  les  terres  roturières. 

Angleterre.  Le  comté  est  uno  division  administrative  do 
la  Grande-Brotapne,  mais  son  organisation  varie  avec 
les  grandes  divisions  du  territoire  :  Anglotorro  ot  pays  do 
Galles,   ICcosse,  Irlande. 

I/Angloterreet  lo  pays  do  Galles  renferment  61  comtés. 
Dans  chacun  d'eux,  la"couronno  est  roprésontéo  par  un 
lord-lieutonani.  Los  jiouvoirs  exécutifs  sont  dévolus  i\  un 
sliérif;  il  y  a  encore  un  sous-sliérif,  un  clore  do  ])aix,dos 
coronors  et  autres  fonctionnaires.  A  côté  do  ces  fonction- 
naires existe  un  conseil  élu,  du  "  conseil  do  comté  «,  qui 
nomme  dos  aldormon  ot  a  d'autres  attributions  impor- 
tantes. 

L'Eeosso  comprend  33  comtés.  Jusqu'à  1889,  l'admi- 
nistration do  ces  comtés  dilVérait  assez  notablement  de 
celle  des  comtés  anglais.  Elle  s'en  rapproche  maintenant 
beaucoup,  sauf  quo  lus  aldormou  s'appuUout  baillis,  ou  los 


COMTE    —   COMUS 

maires,  prévôts.  En  Irlande,  oii  il  y  a  32  comtés,  l'admi- 
nistration locale  n'ost  pas  conliéo  à  un  conseil  élu.  La 
principale  autorité  du  comté  est  le  grand  jury,  dont  les 
pouvoirs  cessent  avec  clia<iuo  session  d'assises.  Les  villes 
ont,  pour  la  plupart,  non  pas  dos  conseils  municipaux, 
mais  dos  commissaires  (pii  ont  lo  pouvoir  do  lover  des 
taxes  pour  le  payement  des  frais  administratifs. 

Au  point  de  vue  électoral,  los  comtés,  au  nonihro  de  82, 
nomment  377  députés  à  la  Cliambro  dos  comniiuios,  soit  ; 
Anj^'loterro  et  Galles  253,  Kcosso  39,  ot  Irlande  85. 

COMTE-PAIR  n.  m.  Hist.  V.  PAIR. 

COMTÉ-PAIRIE  n.  f.  Hist.  V.  PAIUIE. 

COMTESSE  {Icon-téss)  n.  f.  Femme  qui  possédait  ua 
conuu.  11  Keuimo  ou  veuve  d'un  comte. 

Comtesse  d'Escarbagnas  (la),  comédie  do  Molière, 
en  un  acte  et  en  prose,  représentée  pour  la  première  fois 
devant  le  roi  à  Saint-Germain,  en  1G71.  La  Comtesse  d'Es- 
carbtujnns  fut  improvisée  en  huit  jours,  sur  l'ordre  da 
Louis  XIV,  pour  encadrer  une  pastorale  :  l'ensemljle  du 
spectacle  comprenait  sept  actes.  Réduite  en  un  acte,  elle 
fut  jouée,  en  1672,  sur  le  théâtre  du  Palais-Royal.  L'in- 
triguo  est  presque  nulle  ;  mais  la  pièce,  quoique  bâtie  à  la 
hâte,  n'en  contient  pas  moins  uno  peinture  fort  vive  des 
ridicules  de  la  province. 

—  Par  plaisant.,  on  donne  le  nom  de  Comtesse  d'Escarha- 
gaas  à  une  personne  entichée  desa  noblesse  jusqu'au  ridictile. 

COMTIFIER  (kon)  v.  a.  Fam.  Faire  comte. 

Se  comt/fler,  v.  pr.  Se  faire  comte,  se  donner  le  titre  do 
comte.,  On  trouve  aussi  comtiser  et  se  comtiser  (l'un  et 
l'autre  très  peu  usités.) 

Comtois,  OISE  (kon-to-a,  az'),  personne  néo  en  Franche- 
Comté  ou  qui  habite  ce  pays.  —  Les  Comtois. 

—  Adiectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays,  ou  à  ses  habi- 
tants :  Les  franc/lises  comtoises. 

—  Enctcl.  Econ.  rur.  Hace  chevaline.  Les  chevaux  com- 
tois habitent  les  deux  côtés  de  la  chaîne  du  Jura,  en 
France  ot  en  Suisse.  A.  Sanson  les  classe  parmi  los  va- 
riétés do  sa  «  race  germanique  ».  Les  l'ornies.  la  constitu- 
tion, la  vigueur  du  cheval  comtois  laissent  à  désirer. 

Hace  bovine.  Les  bœufs  comtois  constituent  deux  varié- 
tés bien  distinctes  de  la  race  bovine  jurassique  do  A.  Sanson. 
I^a  variété  tourache  habite,  en  France,  les  montagnes  de 
l'Est,  depuis  les  Vosges  jusqu'aux  Alpes.  ïaiUe  élevée, 
squelette  volumineux  et  membres  grossiers,  cornes  robus- 
tes, peau  épaisse  et  dure,  pelage  rougeâtre  ou  jaunâtre 
marqué  de  tache  blanches.  C'est  avec  le  lait  des  vaches 
touraches  qu'on  fabrique,  dans  les  fruitières  du  Jura,  le 
fromage  dit  «  do  Gruyère  ».  Les  bœufs,  achetés  en  gran- 
des quantités  par  les  .départements  du  nord,  manquent 
d'ardeur  au  travail,  mais  ils  s'engraissent  facilement.  La 
variété  femeline  (vallées  de  la  Hauto-Saône,  du  Doubs,  de 
rognon)  a  le  squelette  plus  hn  et  les  formes  plus  syelles 
que  la  précédente,  mais  sa  taille  est  plus  élevée.  L'enco- 
lure est  grêle,  les  cornes  sont  lines,  lo  pelage  est  de  cou- 
leur "  froment  ».  Les  femelins,  qui  sont  particulièrement 
aptes  à  la  production  de  la  viande,  alimentent  les  bouche- 
ries de  Lyon. 

Comtois  (hattru).  Arg.  Mentir,  faire  des  contes. 

COMTOR  [kuyi)  n.  m.  Nom  que  l'on  donnait,  dans  quel- 
ques comtés,  au  vassal  immédiat  du  comto. 

—  Encycl.  Le  titre  de  comtor  tomba  peu  à  peu  on  désué- 
tude. Quelques  hefs  de  comtorat  subsistaient  cependant 
encore,  vers  la  lin  du  xvill' siècle,  dans  lo  Kouergue  et  dans 
le  Gévaudan,  qui  lui  était  contigu,  bien  que  cotte  contrée, 
ainsi  que  le  Volay  au  N.,  et  le  Vivarais  à  l'E.,  appartint  à 
la  province  do  Languedoc.  Le  comtor,  vassal  immédiat  du 
comto,  mais  inférieur  au  vicomte,  prenait  ensuite  rang  do 
droit  avant  tous  les  autres  seigneurs.  Sa  femme  portait  lo 
titre  de  »  comtorosse  »  ou  u  comtorisse  » . 

COMTORAT  {kon.  ra)  n.  m.  Fief,  titre  do  comtor  :  Le 
co.mtokat  tétait  un  fief  de  dignité. 
COMTORESSE  (ion,  rèss)  n.  f.  Féod.  V.  comtor. 

COMUNANZA,  comm.  d'Italie  (Marches  [prov.  d'Ascoli 
Piccnoi),  sur  le  llouve  côlior  Aso  ;  3.100  hab. 

COMUNERO  ou  COMMUNERO  (lit!  —  mot  espagn.  formé 
de  comiino,  commun)  n.  m.  Hist.  Habitantd'uneconimuno, 
on  Espagne,  il  PI.  Des  comcnkbos  (ou  communhhos). 

—  Encycl.  I..os  coiminei'os  ont  été  do  bonne  heure  pourvus 
de  fueros  ou  chartes  de  privilèges  par  les  rois,  qui  encou- 
rageaient ainsi  leurs  sujets  à  aller,  au  péril  de  leur  vio, 
s'établir  dans  los  contrées  nouvellement  conquises  sur  los 
Maures.  Leur  nom  est  resté  célèbre,  surtout  par  leur  ré- 
volte de  1520  contre  lo  roi  Charles  l"(lo  futur  Charles-Quint), 
qui  avait  irrité  la  nation  par  sos  préférences  pour  les  Fla- 
mands, ses  demandes  do  subsides  et  son  départ  pour  la 
Flandre.  L'insurrection  éclata  dans  plusieurs  viUos  (Ségo- 
vie.  Valence,  Tolédo),  â  la  suite  d'une  demande  d'impôts, 
et  se  propagea  dans  la  Castillo  et  plusieurs  autres  pro- 
vinces. Commandés  par  Juan  de  Padilla,  los  comunoros 
vainquirent  les  troupes  royales,  s'emparèrent  de  Jeanno 
la  Folle,  mèrodo  l'empereur,  et  tirent  prisonnier  lo  réi;cnt 
Adrien  d'Utrecht.  Mais  los  comunoros  furent  bientôt  aban- 
donnés par  los  nobles  qui  les  avaient  soutenus  d'abord  et 
furent  écrasés  à  Villalar,  on  1521.  Padilla  l'ut  exécuté. 
Sa  veuve.  Maria  Padilla,  se  maintint  quelque  temps  en- 
core dans  Tolède.  Do  1821  ù  1823,  los  membres  d'une  so- 
ciété socrète  se  rattachant  à  la  charlionnerio  prirent  lo 
nom  do  comunoros  ou  fils  Je  Padilla.  Un  de  lours  chefs. 
Fierez  Estrada,  l'ut  ministre  de  Ferdinand  VII,  ou  1823. 

COHUNIDAD  (c/ikC  —  mot  espagn.)  n.  f.  Nom  donné  à 
certains  corps  municipaux  d'Espagne,  dont  les  membres 
étaient  élus  pour  trois  ans.  il  PI.  Ves  comunidauks  ((Wm). 

COMUS,  diou  subalterne,  admis  dans  l'Olympe,  avec 
Momus.  pour  divertir  los  grands  dieux.  Il  présidait  a  In 
toilette,  aux  festins,  ù  l'amour  matériel  ;  onlin,  A  toutes  los 
jouissances  do  la  sensualité.  On  lo  représentait  jeune,  cou- 
ronné do  roses  ot  la  fuco  omiiourpréo  par  lo  vin. 

COMUS  (Nicolas-Philippe  Luduo,  dit),  savant  pliysi- 
cien.  V.  LiaiRU. 

COMUS,  escamoteur  célèbro  dont  on  ignore  lo  véritablo 
nom  mort  on  1820  ot  qui  prit  co  psoudonymo  pour  établir 
uno  confusion  avec  Lodrn-Comus.  Il  s  inlituliiit  le  Premier 
l'hu.iirirn  de  /•'iiiiiec  et  il  eut  une  grande  vogue,  grAco  A 
l'adresse  avec  Inquollo  il  exécutait  dos  tours  do  caries  ,-l 
autres  lours,  uolamineul  celui  du  vorro  do  viu  changé  oii 


CON    —   CONCENTREMENT 

fleurs.  Il  inventa  un  coup  de  piquet  permettant  de  gagner 
à  coup  sûr.  11  mourut  dans  la  gêne,  éclipsé  par  un  nouveau 
concurrent  :  Conus.  V.  ce  nom. 
CON  (du  lat.  cum,  avec),  modification  du  préfixe  com. 

Y.  COM. 

CON  {mot  ital.)  prép.  Avec.  (Usité  dans  quelques  locu- 
tions relatives  à  la  musique  et  qui  indiquent  l'expression 
ou  le  mouvement  qu'il  faut  mettre  dans  un  morceau.)  Can 
anima.  Avec  âme.  il  Con  brio.  Avec  éclat,  il  Con  espressiorie. 
Avec  expression,  il  Con  iroto.  Avec  plus  de  mouvement, 
moins  de  lenteur,  ii  Con  amore.  Avec  un  soin  passionné, 
avec  une  persévérance  inspirée  par  l'attrait.  (Cette  der- 
nière expression  s'emploie  pour  tous  les  arts.) 

GONA,  comm. d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Venise]);  4.000  h. 

CONAC  n.  m.  Linguist.  V.  konak. 

CONADON  n.  m.  Dans  le  Midi,  Sorte  de  fossé  plein 
d'eau,  dans  lequel  on  met  les  pieds  de  chanvre  femelle, 
pour  que  les  graines  achèvent  d'y  mûrir. 

CONARDJI  n.  m.  Linguist.  V.  konak dji. 

GONAKI  (Constantin),  homme  d'Etat  et  poète  roumain, 
né  en  Moldavie  en  1777,  mort  en  1849.  En  dehors  des 
langues  classiques,  il  possédait  à  fond  le  grec  moderne, 
le  turc  et  le  français,  qu'il  avait  appris  chez  un  réfugié 
français.  Il  occupa  divers  postes  importants  dans  l'admi- 
nistration du  pays,  et  fut  chargé,  en  1832,  de  la  rédaction 
du  règlement  organique.  Deux  ans  après,  il  fut  un  des 
prétendants  au  trône  de  Moldavie,  qui  échut  à  Michel 
Stourdza.  Dès  lors,  il  renonça  à  la  vie  politique  et  se  retira 
dans  ses  terres,  où  il  s'adonna  à  la  littérature.  Comme 
poète,  Conaki  compte  parmi  les  plus  célèhres  de  son  épo- 
que. Ses  poésies  ont  paru  d'abord  en  1826,  publiées  par  sa 
fille  sous  le  titre  :  Poésies,  compositions  et  interprétations. 
puis,  en  1888,  par  les  soins  de  son  neveu  Vogoridès-Conaki. 

GONAKRT,  ch.-l.  de  la  Guinée  française.  V.  Konakry. 

GONAMAMA  ou  GOUNAMAMA,  petit  fleuve  côticr  de 
la  Guyane  française,  à  l'embouchure  duquel  s'établirent, 
en  162S,  les  premiers  colons  français  du  pays,  il  On  l'ap- 
pelle aussi  C0N.\NA.MA. 

GONAN  MÉRIADEC,  personnage  légendaire  de  Bre- 
tagne, qui  aurait  été  l'un  des  chefs  des  Bretons  insulaires 
et  aurait  envahi  la  péninsule  armoricaine  à  la  lin  du 
iv«  siècle.  Il  aurait,  dit-on,  pris  le  titre  de  roi  et  fait  la 
guerre  aux  Romains.  C'est  bien  là  une  légende,  car  les 
Bretons  insulaires  sont  venus  en  Armorique  non  en  con- 
quérants, mais  par  petits  groupes. 

GONAN  I",  dit  le  Tors,  comte  de  Rennes,  mort  en  992. 
Fils  de  Juhel  Bérenger,  il  prétendit  régner  sur  la  Bretagne, 
livra  bataille,  à  Conquereuil,  à  l'évêque  Guérech,  comte 
de  Nantes,  sans  obtenir  un  succès  décisif,  s'empara  ensuite 
de  Nantes;  mais,  attaqué  dans  cette  même  plaine  de  Con- 
quereuil  par  le  comte  d'Anjou,  Foulques  N'erra,  il  y  trouva 
la  mort. 

GONAN  II,  duc  de  Bretagne,  né  en  1040,  mort  en  1066. 
Il  avait  trois  mois  seulement  quand  il  succéda  à  son  père 
Alain  "V.   Son  oncle,  le  comte  de  Penthièvre,  alluma  la 

euerre  civile.  Conan,  devenu  majeur,  en  triompha,  mais 
eut  ensuite  pour  adversaire  le  duc  de  Normandie,  Guil- 
laume, et  mourut  empoisonné. 

GoNAN  m,  dit  le  Gros,  duc  de  Bretagne,  né  en  1089» 
mort  en  ii48.ll  succéda,  en  1112,  à  son  père  Alain-Fergent» 
et  son  règne  fut  marqué  par  des  guerres  civiles  et  religieu- 
ses. D  épousa  Mathilde,  fille  du  roi  d'Angleterre,  Henri  I''^ 

GONAN  IV,  dit  le  Petit,  duc  de  Bretagne,  né  vers 
1137,  mort  en  ini.  Fîis  d'Alain  le  Noir  et  petit-rils  par  sa 
mère  de  Conan  lïl,  il  devint  duc  de  Bretagne  en  1156, 
après  une  période  de  troubles  et  de  compétitions.  Il  appela 
contre  les  seigneurs  bretons  le  roi  d'Angleterre,  Henri  II, 
qui  lui  prit  une  partie  de  ses  Etats,  et  un  de  ses  compéti- 
teurs, Eudes,  aidé  par  la  France,  lui  enleva  Vannes  et  la 
Cornouailles.  Réduit  au  comté  de  Rennes,  il  dut  aban- 
donner sa  couronne  à  Gcoflroi  Plantagenet,  en  1169. 

CONANDRON  n.  m.  Genre  de  gesnéracées-cyrtandrées, 
dont  lespêce  connue  est  une  herbe  du  Japon. 

GONANI  ou  GODNANI  (de  Conani  ou  Counani,  riv.  de  la 
Guyane,  sur  les  bords  de  laquelle  croit  la  plante)  n,  m.  Bot. 
Nom,  â  la  Guyane,  des  phyllanthes. 

CONANTHÊRE  n.  f.  Genre  de  liliacées,  renfermant  une 
herbe  du  Chili. 

CONARD  (nar')  n.  m.  Membre  d'une  société  joyeuse  qui 
célébrait  les  jours  gras,  à  Rouen,  par  toutes  sortes  do 
boutfonneries.  (Elle  prit  naissance  au  xv*  s.,  spécialement 
dans  la  basoche,  et  dura  jusqu'au  xvii*.) 

CONARION  {du  gr.  kônos,  cône)  n.  m.  Anat.  La  glande 
pinéale.  (Vx  mot.) 

CONARITE  n.  f.  Hydrosilicate  naturel  do  nickel,  trouvé 
à  Rôttis.  Il  On  dit  aussi  comarite. 

GONAXA,  héros  d'une  légende  du  xiv»  siècle,  qui  roule 
sur  l'ingratitude  des  enfants.  —  Conaxa  a  fait  abandon  de 
tous  ses  biens  à  sa  fille,  pour  la  marier;  sa  fille  et  son  gendre 
lui  rendent  alors  l'oxistenco  insupportable,  et  il  fait  pitié  à 
tout  le  monde.  Un  voisin  lui  confie  quelques  centaines  d'écus 
et  lut  coosoiile  do  les  compter  et  de  les  recompter,  la  nuit, 

3uand  il  est  enfermé  dans  son  galetas.  La  fille  et  le  gendre 
ressent  l'oreille,  croient  qu'il  a  conservé  en  cachette  un 
trésor  et  se  remettent  à  le  choyer  ;  il  vit  ainsi  encore  long- 
temps et,  à  sa  mort,  on  ne  trouve  dans  son  coifre-fort  qu'une 
grosso  pierre  que  Conaxa  lègue  aux  pères  assez  imbéciles 
pour  se  dépouiller  de  leur  vivant.  Sur  ce  canevas,  Etienne 
a  brodé  son  excellente  comédie  des  Deux  gendres. 

GONCA  délia  Campania,  comm.  d'Italie  (Campanio 
[prov.  'le  t;as<;rtfjj;  2.750  hab. 

CONCAMÉRATION  {ai-on)  n.  f.  Archit.  Voûte,  arcado  ou 
cintro  quelconque.  (Se  disait  particulièrement  d'un  pas- 
sage voûté,  ménagé  derrière  le  maître-autel  d'une  église.) 
n  Itemi-eoncamération,  Voûte  n'ayant  que  la  moitié  do  la 
courbe,  l'antre  consistant  en  un  pied-droit. 

—  Conchyl.  Loge  d'une  coquille  cloisonnée. 

—  Phys.  Nom  douné  par  Bernouîli,  en  acoustique,  à  la 
partie  de  la  colonne  d'aîr  comprise  cotre  doux  ondes  so- 
nores successives. 

CONCAPITAINE  ^/*^7i' —  dri  préf.  con.  et  do  capitaine) 
n.  m.  Anci<Tiriom.  Officier  qui  parta;.'eait  avec  un  autre 
les  fonctions  do  capitaine  dans  la  même  compagnie. 


•-  -i-fcj 

L       * 

'^J'''. 

Y^ 

k  1 

.  ^  ^ 

1-       , 

^  V. 

VM«> 

r>^ 

Armes 

de  Concarneau. 

Concasseur. 


Concarneau,  ch.-l.  de  cant.  du  Finistère,  arrond.  et  à 
22  kil.  de  Quimper,  dans  un  petit  estuaire  s'ouvrant  sur  la 
baie  de  la  Forest;  6.500  hab.  (Concarnois,  oises.)  Ch.  de  f. 
Orléans.  Quartier  do  l'arrondissement  maritime  de  Brest. 
Port  du  littoral  breton,  le  plus  actif,  après  Douarncnez,  pour 
la  pêche  de  la  sardine  et  du  maquereau.  La  pêche  occupe 
les  deux  tiers  de  la  population.  Usines  de  conserves  de 
sardines;  grand  établissement  de  pisciculture  dans  les 
rochers  de  la  pointe  Sainte-Croix. 
—  Le  canton  a  4  comm.  et  17.345 hab. 

Concarneau  comprend  deux  par- 
ties principales  :  la  Ville  close,  si- 
tuée dans  un  îlot,  entourée  de  vieux 
remparts,  est  la  ville  primitive.  Un 
pont-levis  l'unit,  à  10.,  au  faubourg 
de  Sainte-Croix,  quartier  aujour- 
d'hui le  plus  important,  à  TE.,  au 
chenal  de  Lanriec.  La  rade  n'est 
accessible  qu'aux  petits  bâtiments. 

La  ville  de  Concarneau  fut  prise 
d'assaut  sur  les  Anglais  par  Du 
Guesclin  (13"3).  Considérée  au 
xvi«  siècle  comme  la  quatrième  for- 
teresse de  la  Bretagne,  elle  fut  disputée  par  les  huguenots 
à  la  Ligue,  qui  en  resta  maîtresse,  en  1576.  Les  principales 
améliorations  de  son  port  datent  de  1820. 

CONCASSAGC  (ka-saf)  n.  m.  Action  de  concasser  les 
corps  durs,  les  grains,  etc.  il  On  dit  aussi  concassation  n.  f. 

CONCASSEMENT  {/nan)  n.  m.  Concassage  excessif,  pul- 
vérisation. 

CONCASSER  (du  préf.  con,  et  de  casser)  v.  a.  Réduire 
en  petiies  parties,  mais  non  en  poudre,  des  matières  dures 
ou  sèches  :  Con'casskr  des  fèves,  du  sucre. 

Se  concasser,  v.  pr.  Etre  concassé. 

concasseur  (rad.  concasser)  n.  m.  Machine-outil  que 
l'on  emploie  pour  broyer  en  menus  fragments  les  matières 
dures.  (On  dit  aussi  broyeur.)  n  Instrument  qui  sert  à 
diviser  les  substances  dures 
destinées  à  la  nourriture  du 
bétail,  notamment  les  graines 
et  les  tourteaux. 

—  Adjectiv.  :  Cylindre  coN- 

CASSEOR. 

—  Encycl.  Agric.  Le  con- 
casseur se  compose  d'une  tré- 
mie conique,  fermée  à  la  par- 
tie inférieure  par  un  premier 
cylindre  cannelé,  et  de  deux 
autres  cylindres  en  fonte  pla- 
cés parallèlement  dans  un 
même  plan  horizontal,  striés 
obliquement  parrapportàl'axe, 
dans  les  bons  modèles,  et  tour- 
nant en  sens  contraire  pour 
agir  comme  un  laminoir.  Les 
graines  à  écraser,  étant  jetées 
dans  la  trémie,  tombent  sur  le  premier  cylindre,  nommé 
distributeur,  qui  les  entraîne  dans  son  mouvement  de 
rotation  et  les  projette  sur  les  cylindres  concasseurs 
placés  immédiatement  sous  lui. 

Il  existe  d'autres  systèmes  dans  lesquels  la  partie  essen- 
tielle de  l'instrument  est  constituée,  soit  par  un  seul  cy- 
lindre concasseur  armé  de  dents  et  de  cannelures  tran- 
chantes, soit  par  un  plateau  conique  et  strié  à  la  surface, 
mais  qui  tournent  (que  ce  soit  le  cylindre  ou  le  plateau) 
vis-à-vis  d'une  partie  fixe  ou  contre-plaqué,  généralement 
garnie  de  dents  ou  de  stries. 

concaténation  [si-on  —  rad.  concaténé)  n.  f.  Philos. 
Enchaînement  :  La  concaténation  des  causes  et  des  effets. 
(Peu  usité.) 

—  Rhét.  Figure  qui  consiste  à  lier  plusieurs  membres 
d'une  période  au  moyen  d'un  ou  de  plusieurs  mots  que  l'on 
emprunte  au  membre  précédent.  Ex.  :  Le  monde  politique 
est  un  cercle  vicieux,  cercle  dans  lequel  l'anarcJiie  eiigendre 
la  tyrannie  ;  la  tyrannie  fait  naître  ta  révolte,  et  la  révolte 
conduit  à  l'anarchie. 

CONCATÉNÉ,  ÉE  (du  préf.  con,  et  du  lat.  catena,  chaîne) 
adj.  Il  Riines  concaténées.  Suite  de  vers  dont  chacun  com- 
mence par  le  dernier  mot  ou  la  dernière  syllabe  du  pré- 
cédent. (Vieux.) 

GONCA VATION  {si-on)  n.  f.  En  pathol.,  Gibbosité  anté- 
rieure do  la  poitrine. 

CONCAVE  (lat.  coiicavus  ;  de  cum,  avec,  et  camis,  creux) 
adj.  Creux  en  dedans,  moins  proéminent  au  centre  que  sur 
les  bords  :  SuJ'face  concave. 

—  Physiq.  Miroir  concave.  Miroir  à  surface  concave, 
qui  a,  entre  autres  propriétés,  celle  de  faire  converger 
les  rayons  lumineux  et  caloriques,  il  Verre  piano-concave 
ou  plan-concave.  Verre  dont  une  surface  est  concave, 
l'autre  plane,  et  qui  a  la  propriété  de  faire  diverger  les 
rayons  qui  le  traversent,  ii  Verre  biconcave  ou  concavo- 
concave.  Celui  dont  les  deux  faces  sont  concaves  et  qui 
jouit  d'un  double  pouvoir  divergent,  il  Ve/^re  concavo-con- 
vexe,  Celui  qui  a  une  face  concave  et  l'autre  iionvexe,  le 
rayon  de  la  dernière  étant  plus  grand  que  celui  de  la  per- 
mière,  ce  qui  lui  donne  un  pouvoir  divergent  moindre  que 
celui  des  verres  plans-concaves,  ii  \erre  convexo-concave. 
Celui  qui  a  une  face  convexe,  l'autre  concave,  le  rayon 
de  la  dernière  étant  plus  grand  que  celui  de  la  première, 
ce  qui  lui  donne  un  pouvoir  convergent  moindre  que  celui 
des  verres  plans-convexes. 

—  Gramm.  arabe.  Verbes  co7icaves,  Verbes  imparfaits  qui 
ont  pour  seconde  radicale  un  waw  ou  un  ya  :  Les  VKRuiis 
dits  CONCAVES  et  géminés  restent  bilitères  et  monosyllabiques. 
(Renan.) 

—  n.  m.  Côté  convive  :  Le  concave  d'une  lentille,  d'un 
globe.  (Vieux.) 

—  Anton.  Bombé,  convexe. 

CONCAVER  (rad.  concave)  v.  a.  Creuser  :  Concaver  des 
pierres.  iVieux.) 

GONCA VIFOLIÉ,  ÉE  (du  lat.  coîïcavus,  concave,  et  folium, 
fouille)  adj.  Bot.  A  leuilles  concaves. 

CONCAVITÉ  n.  f.  Côté  concave  :  La  concaveti^:  d'une  leji- 
tille.  Il  Cavité  :  Les  concaviti^.s  de  la  roche  humide. 

—  Encycl.  Géom,  Une  courbe  tourne  sa  concavité  du 
côté  où  elle-même  se  trouve  par  rapport  A  sa  tangente  :  or. 
si  l'on  mène  à  une  courbe  deux  tanfjentes  inlininiont  voisi- 
nes, l'arc  de  la  courbe,  compris  entre  les  doux  points  de 

18   —  OT 


168 

contact, sera  contenu  dans  l'angle  obtus  desdeux  tangentes; 
la  concavité  d'une  courbe  en  un  de  ses  points  est  donc  tour- 
née du  coté  vers  lequel  s'incline  la  tangente  â  cette  courbe, 
lorsqu'on  déplace  infiniment  peu  le  point  de  contact. 

Lorsque  la  courbe  supposée  piano  est  rapportée  â  des 
coordonnées    rectilignes,   le  coefficient    angulaire  de  sa 

tangente  est  -7^,  la  courbure  de  la  courbe  est  donc  dirigée 

du  côté  des  y  positifs  ou  du  côté  des  y  négatifs,  selon  que 

dx 


croît  ou  décroit  en  même  temps  que  x,  c'est-à-dire  selon 


, ,  -    .     ,     du        d'x  .       . 

que  la  dérivée  de  -f-  ou  -rp  est  positive  ou  négative. 

Les  points  où  -r-^  devient  nulle  ou  infinie  et  n'a,  par 

conséquent,  pas  de  signe,  sont  des  points  singuliers. 

Lorsque  la  courbe  est  rapportée  à  des  coordonnées 
polaires,  p  et  tu,  on  détermine  le  sens  de  sa  courbure  en 
comparant  les  dérivées  secondes  de  p  par  rapport  à  u, 
fournies  au  point  de  contact  par  les  équations  de  la  courbe 
et  de  sa  tangente. 

GONCAVO-CONCAVE,  CONCAVO-CONVEXE  adj.  Phys. 

V.  CONCAVE. 

GONCEAU  {ko)i-so)  n.  m.  Syn.  de  mêteil,  dans  quelques 
cantons  de  la  Bourgogne. 

CONCÉDER  (lat.  concedere;  de  cum,  avec,  et  cedere, 
céder.  Change  t!  en  ë  devant  une  syllabe  muette  :  Je  con- 
cède. Que  tu  concèdes;  excepté  au  fut.  et  au  cond.  prés.  : 
Je  concéderai.  Tu  concéderais)  v.  a.  Octroyer,  accorder  par 
jjrivilège  :  Concéder  l'exploitation  d'un  rnonopole.  11  Cécier, 
donner  ou  permettre  par  concession  :  Concéder  une  colo- 
nie. Concéijer  quelque  chose  à  l'opinion  publique. \i  Accor- 
der, convenir,  admettre  :  Concéder  qu'on  a  eu  tort. 

Se  concéder,  v.  pr.  Etre  concédé. 

—  Anton.  Dénier,  s'opposera,  refuser,  rejeter,  repousser. 

CONCEDO  {se  —  mot  lat.  qui  signif.  Je  l'accorde,  et  que 
l'on  emploie  parfois  en  français).  Ce  mot  a  toujours  une 
certaine  allure  pédanlesque,  et  il  s'employait  surtout 
comme  formule  dans  l'ancienne  argumentation  scolasti- 
que  :  La  guerre  est  quelquefois  nécessaire,  concedo  ;  mats 
on  doit  tout  tenter  pour  l'éviter. 

CONCÊDON  n.  m.  Deuxième  chambre  du  filet  de  pêche 
appelé  bourdigue. 

CONCEIÇÀO,  mot  portugais  signifiant  conception  et  qui, 
comme  son  équivalent  espagnolco;/ce^cïon,  se  rencontre  fré- 
quemment dans  les  noms  géographiques  du  nouveau  monde. 

CONCEIÇAO,  municipe  du  Brésil  [prov.  de  Minas-Ge- 
raes],  près  de  la  source  du  dîo  Santo-Antonio  ;  30.000  h.  (en 
8  localités),  généralement  occupés  aux  mines  d'or  et  de  fer. 

CONCÉLÉBRER  (du  préf.  con,  et  de  cél/'brer)  v.  a.  Célé- 
brer avec,  dire  la  messe  ensemble  :  Le  nouveau  prêtre  et 
l'évêque  concélèbrent  la  messe. 

Se  concélébrer,  v.  pr.  Etre  concélébré  :  La  messe  qui  se 
CONCÉLÈBRE  le  jour  de  l'ordination. 

GONGELHO  n.  m.  Nom  d'une  division  administrative 
portugaise,  inférieure  au  district. 

CONCENTAINA  ou  COCENTAINA,  ville  d'Espagne 
(Murcie  [prov.  d'Alicantej),  sur  le  fieuve  côtier  Serpis  ; 
7.755  hab.  Fabriques  de  papier,  filatures  de  lin,  lainages, 
soieries;  distilleries  d'eaux-de-vie,  tuileries,  briqueteries. 
Ville  très  ancienne,  enlevée  aux  Maures  par  don  Javme 
d'Aragon.  —  Pop.  du  district  du  Concentaina  :  25.126  hab. 

CONCENTRABLE  {sa7))  adj.  Qui  peut  être  concentré  : 
Lîqindf  Iri's  concentrable. 

CONCENTRALISATION  {san,  si-on)  n.  f.  Centralisation 
énergique,  complète. 

CONCENTRATEUR {san)n.m-  Techn.  Appareil  de  concen- 
tration des  liquides  et  particulièrement  des  sirops.  ;i  Sorte  de 
culot  formé  d  un  mince  treillage  métallique,  dans  lequel  on 
place  le  plomb  de  chasse  avant  d'introduire  le  tout  dans  la 
cartouche,  et  qui  s'oppose  àl'écartement  des  grainsde  plomb. 

—  Adjectiv.  :  Appareil  concentrateur. 
CONCENTRATION  {san,  si-07i)  n.  f.  Action  de  réunir  en 

un  centre  ou  dans  un  milieu  moins  vaste  ;  état  de  ce  qui 
est  concentré  :  La  concentration  de  la  chaleur,  des  rayons 
solai?-es.  n  Opération  qui  a  pour  but  d'augmenter  la  densité 
de  certains  mélanges  en  soustrayant,  par  un  procédé  quel- 
conque, une  partie  des  liquides  les  moins  denses  :  La  con- 
centration des  sirops.  11  Action  de  réunir  sur  un  point  les 
personnes  qui  se  trouvaient  éparses  :  La  concentration 
des  troupes. 

—  Fig.  Réunion  de  forces  qui  agissaient  séparément  : 
La  concentration  des  pouvoirs  augmente  leur  puissance 
et  multiplie  leuj's  inconvéyiients. 

—  Art  milit.  Concentration  du  feu  ou  du  tir.  Opération 
qui  consiste  à  diriger,  sur  un  même  objectif,  le  feu  de 
plusieurs  unités  d'infanterie  ou  d'artillerie,  qui  peuvent 
être  elles-mêmes  soit  groupées,  soit  plus  ou  moins  éloi- 
gnées les  unes  des  autres. 

—  Pathol.  Concentration  du  poids.  Etat  du  pouls  dont  les 
battements  sontpeu  sensibles.  11  Concen/?-a //on  ries /■o;'ce5.  Af- 
flux considérable  du  sang  dans  certains  organes  importants. 

—  Philos.  Acte  de  la  volonté  par  lequel  nous  appli(|uonsà 
un  objetdéterminé  l'énergie  d'une  de  nos  facultés.  11  D'après 
Jouffroy,  Mouvement  de  réaction  par  lequel  la  sensibilité, 
désagréablement  atfectée,  se  replie  sur  elle-même. 

—  Anton.  Diffusion,  dissémination,  dispersion,  éparpil- 
lement. 

—  Encycl.  Art  milit.  On  entend  par  concentration,  dans 
le  langage  do  la  tactique  ou  de  la  stratégie,  la  réunion, 
sur  un  même  point,  des  forces  dont  on  dispose,  pour  les 
faire  ac^ir  et  en  obtenir  le  maximum  d'efi'et.  Le  mot  "con- 
centration »  est  aussi  employé  pour  désigner  l'opération 
qui,  au  début  d'une  guerre,  doit  suivre  immédiatement  la 
mobilisation,  et  que  l'on  confond  trop  souvent  avec  elle. 
I.,a  mobilisation  consiste,  en  réalité,  non  point  à  mouvoir 
les  unités,  mais  à  les  rendre  mobiles,  en  leur  donnant  tout 
ce  qu'il  leur  faut,  comme  hommes,  chevaux  et  matériel, 
pour  qu'elles  soient  en  état  de  se  mouvoir.  C'est  après 
avoir  ainsi  mobilisé  les  troupes  qu'on  les  concontro,  en 
les  amenant,  de  leurs  garnisons,  sur  les  points  où  doit 
avoir  lieu  leur  réunion  eu  armées  d'opération. 

CONCENTREMENT  \sa7i-tre-man)  n.  m.  Action  de  se con- 
cenir<T  :  étal  de  *e  tiui  est  concentré.  (luus.) 

—  Fig,  Attendre  avec  inquiétude.  (Vieux.) 


169 

CONCENTRER  {snn  —  du  préf.  con,  et  do  centre)  v.  a. 
Réunir  au  même  rontrc,  diriger  vers  lo  mii^mo  contre,  lo 
in(>nio  point  ;  Les  lentilles  biconvexes  conckntbknt  «  leur 
foijer  les  rayons  dit  soleil,  il  En  parlant  d'un  liiiuido  qui 
tient  des  matiCires  en  dissolution  ou  on  suspension,  Dimi- 
nuer la  proportion  do  ce  liquide  :  Concentrkiï  de  l'alcool, 
des  acides.  \\  Appeler,  réunir  dans  un  espace  moins  vaste  : 
CoNCKNTitKR  des  troupcs.  Il  Rassomblor,  accumuler  :  Con- 
cRNTaiîR  toute  l'autorité  dans  une  seule  main. 

—  Fig.  Hamenor  à  un  seul  objet  ;  réunir  au  môme  point  : 
La  mafernitd  concentre  toute  la  vie  de  la  flemme  dans  la 
famille.  (Hautain.)  il  Refouler,  cacher,  dissimuler  :  Con- 
<-kntri-:r  .sa  haine,  sa  colère,  sa  douleur. 

Concentré,  ée  part.  pass.  du  v.  Concentrop. 

—  Pathol.  Pouls  concentré.  Pouls  dont  les  battements 
sont  peu  développés  :  Le  rouLS  concentré  peut  offrir  de 
la  dureté  ou  de  la  mollesse.  (Focîllon.) 

Se  concentrer, -v.  pr.  Etre  concentré, devenir  concentré: 
La  misi^re  se  répand  davantage  à  mesure  que  l'industrie  se 

CONCENTRE.    (Froudll.) 

—  Fig.  Réunir  ses  efforts,  son  action  t  L'attention 
est  la  faculté  par  laquelle  l'esprit  tend  vers  un  objet  et 
s'y  CONCENTRE,  (fréruzcz.)  Il  Se  renfermer  en  soi-mémo, 
cacher    ses  sentiments  :   Les    timides   se   concentrent. 

—  Anton.  Disséminer,  disperser,  éparpil-        ^ — .^.^^ 
1er.  —  S'épancher.  Z*^  >. 

CONCENTRIQUE  {san)  adj.  Géom.  So  dit  f    f^.    \ 

d'une    ligure    ayant   môme    centre    qu'une  \    V     y    / 

autre  Hgure  :  Cercles  concentriques.  \   ^        y 

CONCENTRIQUEMENT  {sa7i)  adv.  D'une 

manière  concentrique.  Circonférences 

,      ,  concentriques. 

CONCENTUS  {sin~tuss  —  mot  lat.)  n.  m. 
Musiq.  Accord,  il  Autref.  Chant  à  l'unisson  ou  à  l'octave. 

CONCEPCION,  ville  du  Paraguay,  sur  le  Paraguay  ; 
9.955  hab.  Petit  port  fluvial  par  ou  s'exportent  des  bois, 
des  cuirs  et  surtout  le  maté  ou  thé  du  Paraguay. 

GoNCEPCION,  ville  de  Colombie  (dcp.  de  Santander), 
près  du  rio  Servira;  6.000  hab.  Eaux  thermales. 

CONCEPGION,  ville  de  l'Océanie  (Philippines  [ile  de 
Luçon]),  dans  la  plaine  de  la  Pampanga;  13.580  hab. 

GONCEPCION,  ville  du  Pérou  {départ,  de  Junin^,  près 
du  rio  Mantaro,  émissaire  du  lac  do  Chinchaycocha  ; 
4.Û00  hab. 

CONCEPCION,  ville  du  Chili,  sur  le  Pacifique,  à  l'em- 
bouchure du  Biobio  ;  24.200  hab.  Fondée  en  1550  par  Val- 
divia,  cette  ville  est  un  port  important  ;  elle  a  été  plusieurs 
fois  dévastée  par  des  tremblements  de  terre,  notamment 
en  1751  et  en  1823.  —  La  province  du  même  nom,  dont  elle 
est  la  capitale,  est,  au  point  de  vue  agricole,  l'une  des  plus 
riches  de  la  république  Chilienne.  Jouissant  d'un  chmat 
doux  et  humide,  elle  produit  en  abondance  les  céréales 
et  les  fruits  de  toute  espèce;  elle  a  une  superficie  de 
9.155  kilomètres  carrés  et  une  population  de  244.850  hab. 

CONCEPCION-DE-LANDA ,  ville  du  Mexique  oriental 
(Etat  de  Queretaro),  sur  le  revers  nord-est  du  cerro  Tau- 
cama;  4.s?5  hab. 

CONCEPCION-DEL-ORO,  petite  ville  du  Mexique  cen- 
tral (Etat  de  Zacatecas)  ;  3.320  hab. 

CoNCEPGiON-DEL-URUGUAY  OU  simplement  Uru- 
guay, ville  do  la  république  Argentine,  sur  Vrruquaj/ ; 
10.000  hab.  Foudée  en  1778,  elle  fut,  jusqu'en  1863,  Ja  ca- 
pitale do  la  province  d'Entre-Rios.  Belle  église  ;  collège 
national,  construit  en  1850,  où  jusqu'à  quatre  cents  élèves 
ont  été  entretenus  aux  frais  du  gouvernement.  Lo  port  de 
la  ville  est  formé  par  un  bras  de  l'Uruguay. 

CONCEPT  [sept'  —  du  lat.  conceptus,  conçu)  n.  m.  Philos. 
Idée,  objet  conçu  par  l'esprit  :  une  abstraction  n'est  qu'un 
CONCEPT.  (Acad.)  Si  l'on  veut  se  former  une  idée  ou  concept 
de  la  partie,  il  faut  la  séparer  de  son  tout.  (Boulainvilliors.) 
Il  Faculté  de  concevoir  :  ..Vous  avons  de  ce  phénomène  un 
illustre  exemple  dans  G.  .Sand,  en  qui  revivent  la  force,  la 
puissance  et  le  concept  du  maréchal  de  Saxe,  de  qui  elle 
est  petite-fille  naturelle.  (Balz.)  [S'employait  autrefois  dans 
le  langage  ordinaire.] 

—  Encycl.  Les  savants  français  ont  créé  le  mot  concept 
pour  traduire  le  fameux  begri/fiXa  la  philosophie  kantienne, 
et  qui  s'applique  à.  toute  notion  générale  sans  être  absolue, 
lis  l'ont  trouvé  nécessaire,  le  mot  idée  ayant  été  réservé 
par  Kant  aux  données  absolues  de  la  raison,  et  celui  d'in- 
tuition aux  données  des  sens.  Dans  le  genre  do  notions  que 
ce  terme  nouveau  exprime,  l'esprit  rassemble  (lat.  capere 
cum,  allom.  bcgreifen)  plusieurs  attributs  divers  ou  plu- 
sieurs attributs  particuliers  dans  un  type  commun.  Kant 
divise  les  concepts  en  trois  classes  :  l»1es  concepts  purs  de 
l'entendement  :  ce  sont  les  catégories;  2«  les  concepts  empi- 
riques, qui  doivent  tout  à  l'expérience,  comme  la  notion 
générale  de  couleur  ou  déplaisir;  3'' les  cunrcpfs  mixtes, qm 
résultent  à  la  fois  de  l'expérience  ot  de  l'ontondcmont  pur. 

CONGEPTACLE  (sê-p'takl' —  (in  lat.  concept aculum,  réser- 
voir) n.  m.  Bot.  8e  dit  d'une  cavité  contenant  les  organes 
de  la  reproduction  et  communiquant  avec  l'extérieur  par 
un  étroit  oriflce  arostiole,  chez  beaucoup  de  cryptogames 
(fucus  ou  varechs,  floridées,  etc.). 

CONGEPTACULAIRE  [sè-pta,  lèr)3i<\}.  Bot.  Qui  a  rapport, 
oui  appartient  au  concoptacle  :  Cavité  coNCEPTACULAinE. 
fructification  conceptaculaire. 

CONCEPTACULIFÈRE  [sè-pta,  fèr'  —  do  conceptacle,  ot 

du  lat.  ferre,  porter)  adj.  Bot.  Muni  do  concoptaclos  :  Al- 
gues concf.ptaculifères. 

CONCEPTEUR  (.s'}-/>(eHr'),  TRICE  [dulat.  concipere,  supin 
concrptum,  concevoir]  n.  Personne  qui  conçoit  :  Ac  con- 
rEPTiîtiR  d'une  idée,  (Peu  us.)  il  Adjoctiv.  Qui  accomplit 
l'acte  physiologique  de  la  conception  :  L'individu  fÉcon- 
i)ATKMa  et  l'indiridu  conckptedr.  (Pou  us.) 

CONCEPTIBILITÉ  {sè-pti)  n.  f.  En  philos.,  Propriété  de 
ce  qui  est  conrcptible. 

CONCEPTIBLE  [sé-plibl'  —  du  lat.  concipere,  supin  con- 
ceptum,  concevoir)  auj.  Qui  peut  ûtro  conçu  :  l'hénomènc 

CONCKI'TinLE.   l'ait  C0NCKPTIHLK, 

CONCEPTlF(«(^/)^'/0,  lVE[du  lat.  conciperc,  .supin  concep- 
tum,  coniMwoir]  adj.  Apte  ù  concevoir  :  /'aci(//(.'coNciii'Tni:. 

CONCEPTION  {sé-psi-on  —  lat.  conccptio  ;  do  conciperr, 
supin  conccptum,  concevoir)  n.  f.  Physiol.  Dans  l'acte  do  la 


Or-lre  de   N.-D. 
de  la  Conception  d3 
Vîlla-Viçûsa. 


génération,  Action  do  l'organo  femelle  qui  développe  un 
gorme  fourni  par  lo  mûlo  :  Jacob  fit  mettre  des  baguettes 
de  diverses  couleurs  devant  ses  brebis,  afin  qu'au  momerit  de 
la  conception,  elles  eussent  des  agneaux  tachetés.  (Sacy.) 
Il  Fait  d'ôtro  conçu,  de  recevoir  l'existence  dans  le  soin  do 
sa  mère  :  Chacun  a  en  soi,  dès  sa  conception,  la  cause  qui 
le  détruit.  (Volt.) 

—  Fig.  Faculté  de  saisir  par  l'esprit  les  idées  :  Avoir  la 
coNCKPTiON  lente,  vive,  n  Acte  par  lequel  on  saisit  une  idée  ; 
objet  conçu,  idée  :  Toute  pensée  est  conception  et  expres- 
sion de  quelque  chose.  (Boss.)  Il  Acte  de  l'esprit  qui  crée, 
qui  imagine  :  Les  quatre-vingt-une  années  qui  s'écoulèrent 
de  Hugues  Capet  à  Philippe  P^  furent  des  auîiées  de  con- 
cKPTioN,  de  travail,  d'éducation  première.  (Chatoaubr.)  il  Ob- 
jet créé,  imaginé  par  l'esprit  humain  :  Les  caractères  alpha- 
hétiques  sont  une  de  nos  plus  belles  conceptions,  ii  Manière 
dont  un  objet  est  conçu  par  l'esprit,  dont  son  ensemble  est 
disposé  par  l'imagination  :  Conceptions  artistiques. 

—  Théol.  Conception  immaculée  de  Marie,  Dogme  de  foi 
catholique,  d'après  lequel  la  vierge  Marie,  mère  de  .lésus, 
a  été  conçue  sans  le  péché  originel,  il  Fête  dans  laquelle 
l'Eglise  catholique  célèbre  le  souvenir  do  ce  fait. 

—  Stn.  Conception,  entendement,  intelligence.  La  co?i- 
ception  est  la  faculté  de  saisir  les  choses  et  de  s'en  former 
une  imago,  une  idée  nette  ;  on  la  représente  souvent 
comme  vive,  prompte,  h'entendement  est  la  faculté  de 
comprendre,  considérée  comme  quelque  chose  de  passif, 
qui  reçoit  et  garde  les  connaissances  ;  on  dit  figurémeni 
([ue  l'entendement  est  large  ou  étroit,  ouvert  ou  bouché. 
h' intelligence  est  active  comme  la  conception,  mais  son 
action  est  moins  prompte,  plus  réfléchie,  plus  pénétrante. 

—  Encycl.  Physiol.  V.  frcond.^tion. 

—  Hist.  relig.  h  Deux  ordres  militaires  ont  été  fondés 
sous  le  vocable  d'ordres  de  la  Conception  ;  le  premier  en 
1617  par  Ferdinand  I",  duc  de  Man- 
toue,  et  Charles  de  Gonzague,  duc  de 
Clèves.  Urbain  VIII  le  confirma  en  1625. 
Il  n'existe  plus.  Le  second,  fondé  le 
G  février  1818  par  Jean  VI,  roi  de  Por- 
tugal, est  encore  en  faveur  dans  ce 
royaume  :  c'est  l'ordre  de  N.-D.  de  la 
Conception  do  Villa-Viçosa. 

2*  Bebgieuses  de  la  Conceptiott,  Ordre 
fondé  en  1484  par  Béatris  de  Silva,  no- 
ble Portugaise,  et  approuvé  par  Inno- 
cent III  (1489)  qui  lui  imposa  la  règle  do 
Cîteaux.  En  1501,  Alexandre  VI  soumit 
à  la  direction  des  franciscains  cet  or- 
dre, qui  avait  adopté  la  règle  de  sainte 
Claire.  En  France,  depuis  la  définition 
du  dogme  de  l'Immaculée  Conception, 
plusieurs  congrégations  ont  pris  ce  nom. 
On  compte,  parmi  les  hommes  :  les  oblats  de  Marie  imma- 
culée, les  prêtres  de  l'Iminaculée  Conception,  les  religieux 
de  l'Immaculée  Conception  ;  parmi  les  femmes  :  les  sœurs  de 
l'Immaculée  Conception,  les  sœurs  de  sainte  Marie  l'mwia- 
culée,  les  bénédictines  de  l'Immaculée  Conception. 

—  Iconogr.  Conception  immaculée  de  la  Vierge.  Bien 
longtemps  avant  d'être  un  dogme,  la  croyance  à  l'imma- 
culée conception  de  la  Vierge  a  été  exprimée  d'une  façon 
fort  transparente  dans  les  monuments  do  l'art.  L'action  do 
briser  la  tête  du  serpent  a  été  ainsi  adoptée  très  ancienne- 
ment comme  un  emblème  de  la  pureté  originelle  de  Marioi 
etceteml)lènie 

s'est  per|)étué 
jusqu  à  nous. 
Ce  mystère  a 
été  exprimé 
naïvement 
dans  un  ta- 
bleau du  com- 
mencement ■ 
xv*"  siècle  i,' 
est  à  l'égli 
Saint  -Etieiiii 
de  lîeau'va  ; 
et  dans  un  ta- 
bleau que  pos- 
sède t'église 
Saint-Bertran  i 
dcComminf-T- 
ainsi  que  d;iii  ^ 
une  grande  i"i 
lo  dumnséc'i' 
Offices,  long- 
temps attri- 
buée à  Craycr. 
Nous  pour- 
rions rappeler 
encore,  sur  ce 
sujet,  une  es- 
quisse do  V.i 
sari  (Offices  :  ; 
un  tableau  do 
Girolamo  Maz- 
zuola  (Parme); 
une  pointure  de 
Carlo  Maratio 
(  Vienne);  une 
autre  de  Sasso- 
fcrrato,  au  mu- 
sée Brera  (Mi- 
lan) ;  do  nombreuses  compositions  do  Murillo.  Parmi  les 
autres  peintres  do  l'école  espagnole  dont  on  possède  dos 
Immaculées  Conceptions,  nous  nommerons  :  Juan  do  Juanos 
(Grenade),  Ribora  (Madrid),  Antonio  Palomino  (Madrid), 
Augustin  dol  Castitlo  (Cordouo),  Valdos  Leal  (Sévillo), 
Fr.  Pachoco  (Sévillo),  etc.  Dos  tableaux  sur  lo  m^mo  sujet 
ont  encore  été  peints  par  lo  Tintoret,  lo  Corrègo,  le  Guide, 
Giov.  Valosio,  Kubens  (Madrid^  lo  Cortono,  (i.-lî.  Tiepolo 
(Madrid),  etc.  Uno  statue  de  marbre  (isio'',  par  Armand 
Toussaint,  représonto  la  Vlergo  contemplant  lo  lis.  La 
proclanïation  du  dogme  do  V/mmacutée  ConceiUion  a  fait 
naître  un  grand  noml)ro  d'œuvros  d'art,  parnii  les<pudlos 
nous  nous  contenterons  de  citer  :  la  coupole  de  la  chapello 
du  grand  séminaire  do  Blois,  par  Maurice  do  Vaines  ;  uno 
grande  frise  de  l'église  Nolro-Damo  do  Bon-Port,  &  Nantes, 
p.ir  II.  Lo  Ilénufi',  etc. 

—  I^hilos.  Tandis  que,  dans  te  langage  ordinaïro,  lo  mot 
cnnccfition  est  un  synonyme  vogue  des  mots  idée,  jugement, 
théorie,  pris  au  sens  le  plus  largo,  il  n'u,  on  philosophie, 
qu'un  soûl  sona  légitime.  Il  désigno  l'opération  par  laquetlo 


L.1  Conc'pilon,  tï'«pr*aTiOi>()lo. 


CONCENTRER  —  CONCERT 

l'osprit  se  forme  des  concepts,  c'est-à-diro  des  idées  quî 
peuvent  être  dénuées  do  toute  réalité  objective,  et  qui  sont 
crééo.s  par  un  travail  propre  do  la  pensée.  Vuand  il  s'agit 
dune  simple  possibilité,  la  conception  s'appelle  hi/pothèse; 
quand  il  s  agit  d'une  simple  idée  abstraite  et  générale,  elle 
s'appelle  abstraction  ou  généralisation  ;  selon  qu'elle  porto 
sur  le  passé  ou  sur  des  éléments  artificiellcnioPt  combi- 
nés, on  la  nomme  mémoire  ou  imagination, 

—  Théol.  D'après  l'enseignement  do  la  théologie  ca- 
tholique, ÏPnmaculée  Conception  est  le  privik'-i^'e  en  vertu 
duquel  la  sainte  Viergo  a  été  exemptée,  an  moment  môme 
de  sa  conception  dans  le  sein  de  sainte  Anne,  samèro,  de 
la  taclie  du  péché  originel,  commune  à  toute  la  postérité 
d'Adam.  Cette  croyance  existait  depuis  longtemps  lians 
l'Eglise.  Combattue  par  les  dominicains,  défendue  par  Scot 
et  son  école,  puis  par  les  iésuites  et  la  Sorbonno,  elfe  devint 
de  plus  en  plus  chère  à  la  piété  dos  fidèles,  et,  avec  l'as- 
sentiment et  sur  la  prière  de  tout  l'épiscopat,  fut  érigée  en 
dogme  de  foi  par  le  pape  Pie  IX,  dans  la  bulle  bieffabilis, 
le  8  décembre  1854.  Voici  les  termes  mémos  de  la  définition  ; 
'I  Nous  déclarons,  prononçons  et  définissons  que  la  doctrine 
qui  enseigne  que  la  bienheureuse  vierge  Mario  fut,  dans  le 
premier  moment  de  sa  conception,  par  uno  grâce  et  un 
privilège  singulier  de  Dieu  tout-puissant  et  en  vue  des 
mérites  de  Jésus-Christ,  sauveur  du  genre  humain,  préser- 
vée intacte  de  toute  tache  du  péché  originel,  est  révélée  de 
Dieu,  et  que,  par  conséquent,  elle  doit  être  crue  fermement 
et  constamment  par  tous  les  fidèles.  »  Par  suite  do  cette 
grâce  spéciale,  lasainteViergeéchappaà  la  concupiscence 
et  à  la  malédiction  qui  pèse  sur  la  postérité  d'Adam; 
elle  eut,  suivant  l'expression  de  Bossuot,  «  une  chair  sans 
fragilité,  des  sens  sans  rébellion».  Cependant,  elle  béné- 
ficia de  la  Rédemption,  et  c'est  en  vue  des  mérites  de 
Jésus-Christ  que  ce  miraculeux  privilège  lui  fut  accordé. 
Les  théologiens  donnent  de  ce  mystère  plusieurs  raisons 
de  convenance.  La  première  est  tirée  de  la  maternité  di- 
vine de  Marie  :  la  mère  de  Jésus  devait  être  si  pure 
qu'aucune  souillure,  même  involontaire,  no  pouvait  tacher 
son  âme.  La  seconde  ressort  de  la  part  que  Marie  a  prise 
au  mystère  de  la  Rédemption,  no  convenait-il  pas  que  la 
créature,  privilégiée  entre  toutes,  par  qui  nous  arriva  la 
grâce  de  la  Rédemption,  en  éprouvât  elle-même  l'effica- 
cité, avant  toutes  les  autres  créatures  rachetées?  Deux 
passages  de  l'Ecriture  sont  ordinairement  cités  comme 
contenant  une  allusion  implicite  à  l'immaculée  conception 
de  Marie  :  le  texte  de  la  Genèse  (III,  15),  qui  nous  montre 
la  femme  écrasant  la  tète  du  serpent  ;  ensuite,  les  paroles 
de  la  salutation  que  l'ange  Gabriel  prononça,  en  annon- 
çant à  Marie  qu'elle  serait  mère  do  Dieu  :  "  Je  vous  salue, 
pleine  de  grâce,  u  (Luc,  I,  28.) 

Conception  (baie  de  i.a),  grande  baie  formée  par 
l'océan  Atlantique,  sur  la  côte  septentrionale  de  l'ilo  do 
Terre-Neuve,  partageant  en  deux  la  presqu'île  d'Avallou. 
Sur  ses  bords  est  le  port  dit  «  Harbour-Grace  ».  Centre 
considérable  de  pêcheries. 

CONCEPTIONNAIRE  {sè-psi-o-nèr')  n.  m.  Théologien  qui 
soutenait  la  conception  immaculée  de  Marie,  avant  la  déci- 
sion qui  a  fait  de  ce  dogme  un  article  de  foi  catholique. 

CONCEPTIONNEL  (sè-psi-o-nèl),  ELLE  adj.  Qui  a  rapport 
aux  conceptions,  qui  a  le  caractère  d'un  concept. 

CONCEPTIONNISTE  {sè-psi-o-nisst')  n.  m.  Membre  d'une 
société  politique  et  religieuse  qui.  on  Espagne,  sous  Fer- 
dinand VII,  cherchait  à  imprimer  à  la  politique  une  direc- 
tion réactionnaire  et  cléricale. 

CONGEPTISTE  {sè-ptisst'  —  du  lat.  concipere,  supin  con- 
ceptinn,  concevoir)  n.  m.  Nom  donné,  eu  Espagne,  aux 
culiistes  outrés,  poètes  qui  n'admettaient  que  des  figures 

inusitées. 

CONCEPTIVITÉ  {sè-pti  —  du  lat.  concipere,  supin  con- 
ceptum,  concevoir)  n.  f.  Faculté  de  concevoir,  fécondité  do 
la  femelle. 

CONCEPTUALISME  (sè-ptu,  lissm'  —  rad.  conceptuel) 
n.  m.  Doctrine  philosopliiquo  d'Abélard,  qui  professe  que 
luniversol  existe  dans  les  choses  mêmes,  et  que,  séparé 
des  choses,  il  n'est  ni  une  réalité  en  soi,  comme  lo  veulent 
les  réalistes,  ni  un  simple  mot,  comme  lo  soutiennent  les 
;iurainalistes,  mais  uno  conception  do  l'esprit,  qui  exprime 
:a  nature  essentielle  de  la  pensée. 

—  Encvcl.  V.  scolastique  (philosophie). 

CONCEPTUALISTB  {sè-ptu ,  lisst')  n.  Partisan  du  con- 
.opiualisme  :  Les  conceptuaxistks  regardaient  les  notions 
ijénérates  comme  de  simples  concepts  subjectifs,   n'ayant 

ucune  réalité  objective  hors  de  l'entendement  gui  les  con^ 

oit.  (Hugonin.) 

—  adj.  :  Système  conceptcaliste. 

CONCEPTUEL,  ELLE  (s('-p^(-^/'  —  du  lat.  concipere,  supin 
nceptum,  concevoir)  adj.  Pliysiol.  Relatif  â  la  conception  ; 
ni  appartient  à  la  conception  :  Acte  conceptcel. 

—  Philos.  Relatif,  contorme  au  concoptualisnio  :  L'idée 
'uveraine  est  à  la  fois  conceptuelle  et  réelle.  (H.  Martin.) 

CONCEPTUS  {sè-ptuss)  [mot.  lat.]  n.  m.  Produit  do  la 
oncoption,  do  la  fécondation;  l'couf  fécondé. 

CONCERNANT  [sèr-nan)  prép.  Par  rapport  ù,  au  sujet 
do  :  Avoir  à  parler  à  quelqu  un  concernant  un  projet. 

CONCERNER  [sèr-né  —  lat.  conccrnere ;  do  cum,  avec,  ot 
cernerc,  voir)  v.  a.  et  unip.  Toucher,  regarder,  importer  A  : 
L'armée  doit  se  tenir  à  part  des  araires  publigues,  dans  tout 
ce  qtti  concerne  leur  direction  habituelle.  (M""  do  S(aël.) 

—  Syn.  Coocernor,  regarder,  toucher.  Concerner  mar- 
que un  rapport  plus  étroit  que  regarder,  et  /oticAtfr  dil 
plus  encore  que  concerner;  if  s'nppliquo  aux  intérêts  les 
plus  chers,  aux  besoins  les  plus  intimes. 

CONCERT  [sèr  —  do  l'ilal.  concerto)  n.  m.  Exécution  par 
un  plus  ou  moins  grand  nombre  dartisios,  soit  chuniours, 
soit  instrunieniistes,  do  divers  morceaux  ou  composilious 
do  musique  vocale  ou  instrumontalo.  Il  y  a  des  concerts  do 
divers  genres  :  concerts  symphoniques,  concerts  d'oratorio, 
concerts  spirituels  (composés  do  musique  roligiouso),  fon- 
cer/* de  virtuoses,  concerts  de  musique  de  chambra,  de 
musique  militaire,  otc.  Il  Lieu  où  l'on  onlond  cette  exécu- 
tion :  Aller  au  coNCunT. 

—  Par  anal.  Chants  d'hommes  ou  d'oiseaux  :  /-w  coN- 
CKBTS  du  rossignol. 

—  Poét.  Cluinls  do  poètes,  poésies. 

—  Par  oxt.  Knsoniblo  1"  do  bruits  simultanés  :  Le  sau- 
vage coNCBRT  des  wnts,  de  ta  grêle,  de  la  foudre;  *•  do 

22 


COxNCERTANT   —   CONCEVABLE 


manifestations  émises  à  la  fois  et  d'un  commun  accord  : 
Un  CONCERT  d'éloges,  de  cris. 

—  Fig.  Accord,  entente  :  Le  concert  européen. 

—  Concert  npirituel.  Autrefois,  Concert  public  donné 
pendant  la  semaine  sainte,  et  qui  se  composait  on  grande 
partie  de  morceaux  religieux,  ii  Aujourd'hui,  Concert  ex- 
clusivement composé  de  morceaux  religieux. 

—  Café-concert.  V.  café. 

—  Loc.  adv.  :  De  concert.  Ensemble  et  avec  entente  : 
Travailler  db  concert,  il  Sans  concert,  Sans  s'être  en- 
tendus, concertés.  (Peu  us.) 

—  Encycl.  Mus.  Les  concerts  publics  ne  remontent 
guère  au  delà  du  xvni''  siècle.  Jusqu'alors,  les  concerts 
étaient  un  luxe  que  se  permettaient  seuls  les  souverains, 
qui  enlretenaieni  à  grands  frais  des  compagnies  de  mu- 
siciens. (V.  CH.\MBRK  [musique  de  la\l 

Aujourd'hui,  outre  les  concerts  qui  sont  donnés  par  des 
artistes  désireux  de  se  faire  connaître  individuellement 
comme  virtuoses  ou  compositeurs,  il  existe,  dans  les  gran- 
des villes,  des  sociétés  d  artistes  qui,  chaque  hiver,  dans 
des  séries  de  concerts,  font  entendre  de  grandes  œuvres 
classiques  ou  modernes. 

A  l'étranger,  on  peut  signaler  les  fameux  concerts  du 
Gewandhaus  de  Leipzig,  ceux  du  Giirzenich  de  Cologne, 
les  concerts  du  Conservatoire  et  les  concerts  populaires 
de  Bruxelles,  les  Monday  popular  concerts  de  Londres  et 
les  Saturday  concerts,  la  Société  orchestrale  de  la  Scala 
de  Milan,  la  Société  des  concerts  de  Madrid,  etc. 

—  Concert  spirituel.  Au  xviii*  siècle,  les  théâtres  étaient 
tenus  de  chômer  à  chacune  des  grandes  fêtes  religieuses, 
et,  de  plus,  faisaient  une  clôture  de  trois  semaines,  qu'on 
appelait  «  clôture  de  Pâques  »,  depuis  le  dimanche  de  la 
Passion  jusqu'au  lundi  de  la  Quasimodo.  La  haute  société 
se  trouvait,  pendant  ce  temps,  entièrement  sevrée  de  dis- 
tractions artistiques,  et  c'est  pour  remédier  à  cette  situa- 
tion que  François  Philidor  demanda  et  obtint  le  privilège 
d'un  établissement,  auquel  il  donna  le  nom  de  «  Concert 
spirituel  i»,  dont  les  séances,  qui  auraient  lieu  pendant  les 
relâches  et  la  fermeture  des  théâtres,  seraient  consacrées 
à  la  musique  religieuse  et  instrumentale.  Le  Concert  spi- 
rituel, dont  le  personnel  était  pris,  en  très  grande  partie, 
dans  celui  de  1  Opéra  et  de  la  musique  du  roi,  fit  son  inau- 
guration le  18  mars  1725,  dans  la  salle  du  château  des  Tui- 
leries. Il  y  subsista  jusqu'en  1791.  Le  Concert  spirituel  fut 
célèbre  par  toute  l'Europe,  et  les  artistes  étrangers  les 
plus  fameux  tenaient  à  honneur  de  s'y  faire  entendre. 

—  Concert  des  amateurs.  Fondé  vers  1775  par  un  fer- 
mier général,  nommé  do  La  Haye,  et  par  le  baron  d'Ogni 
fils,  surintendant  des  postes,  lï  était  organisé  par  sou- 
scription entre  des  amateurs  riches,  et  l'on  n'y  payait 
point  à  la  porte.  Il  avait  pour  directeur  Gosse,  et  pour 
premier  violon  le  chevalier  de  Saint-Georges.  C'est  au 
Concert  des  amateurs  qu'on  entendit-,  pour  la  première 
fois  à  Paris,  des  symphonies  avec  instruments  â  vent.  Les 
séances  du  Concert  des  amateurs  se  donnaient  dans  l'hôtel 
de  Soubise,  situé  rue  de  Paradis,  au  Marais. 

—  Concert  de  la  loge  olympique.  C'est  en  1779  ou  1780 
que  ce  concert  prit  naissance.  L'orchestre,  qui  avait  pour 
chef  Navoigille,  présentait  une  réunion  cle  talents  do 
premier  ordre.  Les  organisateurs  de  ce  concert  avaient 
fait  un  traité  avec  Haydn,  pour  qu'il  écrivît  expressément 
à  leur  intention  six  symphonies  nouvelles,  qui  furent  exé- 
cutées avec  une  rare  supériorité,  et  dont  le  succès  fut  écla- 
tant. Le  Concert  de  la  loge  olympique  disparut  en  1789. 

—  Concerts  du  Conservatoire.  La  Société  des  Concei'ts 
du  Conservatoire,  dont  le  personnel  est  exclusivement 
composé  d'anciens  élèves  do  cet  établissement,  a  été 
fondée  en  1828,  à  l'instigation  de  Cherubini  et  d'Habeneck. 
Depuis  lors,  elle  n*a  cessé  de  fonctionner.  Le  personnel 
de  la  Société  des  concerts  comprend  85  instrumentistes 
et  70  chanteurs  pour  les  chœurs. 

—  Concerts  populaires.  Les  concerts  populaires  de  mu- 
sique classique  furent  fondés  en  I86i  par  Pasdeloup,  qui 
voulait  offrir  au  peuple,  pour  un  prix  modique,  l'exécu- 
tion des  chefs-d'œuvre  de  la  musique  symphonique.  Il 
choisit  la  salle  du  Cirque  d'hiver,  qui  pouvait  abriter  plus 
de  4.000  personnes,  et  commeni;a  ses  concerts  en  iseï 
avec  le  plus  grand  succès.  Aux  chefs-d'œuvre  des  maîtres 
Pasdeloup  joignit  bientôt  des  œuvres  de  jeunes  composi- 
teurs français. 

—  Concerts  Colonne.  Colonue  fonda,  en  1871,  une  nou- 
velle entreprise  de  concerts  symphoniques,  dite  Concert 
national,  dont  les  séances  avaient  lieu  à  l'Odéon,  et  qui, 
quelques  années  plus  tard,  prit  le  titre  d'Association  ar- 
tistique et  se  transporta  dans  la  salle  du  théâtre  du  Châ- 
telet.  Les  concerts  Colonne,  qui  se  donnent  le  dimanche, 
dans  la  journée,  se  sont  fait,  à  côté  du  grand  répertoire 
classique,  une  sorte  de  spécialité  de  la  musique  de  Berlioz. 

—  Concerts  Lamoureux.  Lamoureux  fonda  la  Société  des 
Nouveaux-Concerts,  dont  les  séances  eurent  Heu  d'abord 
dans  la  salle  du  théâtre  du  Château-d'Eau,  puis  dans  le 
cirque  des  Champs-Elysées.  Lamoureux  s'est  surtout  donné 
pour  tâche  de  populariser  les  œuvres  de  Richard  Wagner. 

—  Iconogr.  Les  artistes  ont  souvent  représenté  des  con- 
certs. Parmi  les  nombreuses  compositions  que  l'art  an- 
tique nous  a  léguées  sur  do  pareils  sujets,  il  nous  suf- 
fira do  signaler  une  peinture  et  une  mosaïque  qui  ont  été 
découvertes  à  Pompéi,  et  qui  sont  toutes  ueux  au  musée 
de  iNapIes- 

L'art  chrétien  a  représenté  fréquemment  des  concerts 
d'anges  :  on  en  voit  dans  la  plupart  des  Couronnements  de 
la  \lerge;  par  exemple,  dans  les  peintures  de  R.  del  Garbo 
et  Fra  Angelico,  qui  sont  au  Louvre,  ei  dans  le  beau  bas- 
rclief  de  la  Renaissance,  qui  se  voit  dans  la  cathédrale 
de  Bayonne.  Après  les  concerts  religieux,  il  faut  citer  les 
CODCcrts  profanes  :  un  tableau  do  Poussin,  au  Louvre, 
nous  offre  un  Concert  d'Amours.  Une  composition  du  Tin- 
toret,  que  possède  ie  musée  de  Dresde,  représente  un 
Concert  de  femmes  nues.  Le  Giorgione  a  peint  souvent  des 
concerts.  L'un  est  au  Louvre,  et  représente  aussi  des 
femmes  dévêtues.  Dans  ce  dernier  tableau,  les  quatre  per- 
sonnages principaux  ressortent  vigoureusement  sur  le 
fond  du  paysage.  La  netteté  des  types,  la  chaleur  des  car- 
nations, la' gaieté  du  paysage  font  de  cette  peinture  une 
œuvre'de  premier  orare.  Dans  le  môme  musée,  on  peut 
voir  lo  Concert  sur  l'eau,  d'Anuibal  Carracho,  et  le  Concert 
dam  un  parc,  du  Primatice.  Des  concerts  en  chambre 
ont  été  peints  par  lo  Caravage,  Valentin,  Jacques  Bassan 
(Offices;,  le  Pordenono(Munich),  Leonello  Spada(Louvre), 
Bencdctto  Castigllone  (Madrid),  Jordaens,  Jean  Steen, 
Honthorsl,  Th.  Kombouts  (Munich),  Daniel  Soghers  (col- 
lection Madra20,  à  Madria),  Terburg,  Brauwor,  Mic-ris, 


Adrien  van  Ostade  (Madrid),  Isaac  van  Ostade  (Madrid), 
Teniors  (Berlin),  etc. 

Citons  encore  :  le  Concert  champêtre,  gravé,  d'après  Wat- 
teau,  par  B.  Audran  le  jeune  et  par  P.  Aveline,  délicieux  de 


Cunc^rt  champêtre,  ti  aiire»  le  Giorgiooe  (Louvre, 


frâce  poétique  et  de  charme  ;  le  Concert  amoureux,  gravé, 
"après  Pater,  par  P.  FiHunil.  etc. 

—  Syn.  Concert,  accord. 

—  Anton.  Charivari,  désaccord,  discorde. 

CONCERTANT  {sèr~tan),  ANTE  n.  Personne  qui  chante 
ou  joue  dans  un  concert. 

—  n.  f.   Morceau  de  musique  concertante  :  Ecrire  uiie 

CONCERTANTE. 

—  Adjectiv.  Qui  chante,  qui  exécute  un  chant,  qui  n'est 
pas  de  simple  accompagnement  :  Les  grands  effets  dépen- 
dent de  l'homogénéité  des  parties  concertantes.  (Scudo.) 

—  Musique,  Symphonie  concertante,  Celle  dont  les  parties 
chantent  ou  jouent  alternativement  :  Tous  les  quatuors  de 
Haydn,  de  Mozart,  de  Beethoven  sont  concertants. 

—  Enctcl.  Concertant  se  disait  autrefois  du  chanteur 
ou  de  l'instrumentiste  qui  se  faisait  entendre  dans  un  con- 
cert. Plus  tard,  on  substitua  à  ce  mot  celui  do  concertiste. 
Aujourd'hui,  on  n'emploie  plus  guère  ni  l'un  ni  l'autre. 
«  Concertant  »  se  dit  particulièrement  d'un  morceau  dans 
lequel  deux  ou  plusieurs  parties  brillent  à  tour  de  rôle. 
Les  duos  de  violons  de  Viotti  sont  concertants,  les  deux 

■parties  étant  alternativement  prédominantes.  Les  trios, 
les  quatuors  et  les  quintettes  de  Haydn,  Boccherini,  Mo- 
zart, Beethoven,  sont  essentiellement  concertants.  Plu- 
sieurs compositeurs  ont  écrit  des  symphonies  concertantes 
pour  deux  ou  plusieurs  instruments  principaux,  générale- 
ment accompagnés  par  l'orchestre.  Il  faut  citer  les  sym- 
phonies concertantes  de  Maurer,  Rodolphe  Kreutzer,  Éail- 
ïot,  Alard,  Charles  Dancla,  Devienne.  Ozi,  Gebauer,  Ber- 
nard Roraberg,  des  frères  Romberg,  etc. 

Les  Italiens  appellent  peszi  concertati  (morceaux  con- 
certés ou  concertants)  ce  qu'on  appelle  «  morceaux  d'en- 
semble »  dans  les  opéras  français,  c  est-à-dire  les  morceaux 
(trios,  quatuors,  finales),  parfois  avec  chœurs,  où  les  voix 
concertent  entre  elles  dans  un  ensemble,  soit  puissant,  soit 
harmonieux,  dont  le  développement  forme  comme  un  vé- 
ritable concert. 

CONCERTER  {sèr-té)  V.  a.  Préparer  de  concert,  combi- 
ner ensemble  :  Concerter  une  expédition. 

—  Kig.  Régler,  composer  :  Concerter  son  maintien. 

—  V.  n.  Prendre  part  à  l'exécution  d'un  concert. 

—  Fam.  Parler  à  l'envi.  il  S'entendre,  se  concerter,  il  Agir 
de  concert.  (Inus.  dans  ces  derniers  sens.) 

Concerté,  ée  part.  pass.  du  v.  Concerter. 

—  Mus.  Morceau  concerté,  Morceau  d'ensemble,  dans 
la  musique  italienne,  ii  Style  concerté.  Style  de  musique 
d'église  plus  brillant  que  le  style  religieux  ordinaire. 
Y. concertant. 

Se  concerter,  v.  pr.  Délibérer  sur  un  projet  qu'on  veut 
exécuter  de  concert. 

CONCERTINA  {sèr')  n.  m.  Instrument  imaginé,  un  peu 
après  1830,  par  le  facteur  Debain,  et  qui  tenait  à  la  fois 
de  l'accordéon  et  de  l'harmonium.  (On  ne  s'en  sert  plus 
guère  aujourd'hui.) 

CONCERTINO  {sèr')  n.  m.  Diminutif  de  Concerto,  il  PI. 
Des  coNCERTiNOs.  (Quelques-uus  emploient  le  pluriel  ita- 
lien CONCERTINI.) 

—  Encycl.  C'est  un  solo  d'instrument,  beaucoup  moins 
développé  que  le  concerto,  d'une  forme  un  peu  indéter- 
minée, accompagné  généralement  par  le  piano,  et  plus 
rarement  par  l'orchestre.  Le  concertino  est  surtout  en 
usage  pour  les  instruments  â  vent  :  flûte,  clarinette,  haut- 
bois, etc. 

CONCERTISTE  [sèr-tisst')  n.  m.  Musicien  qui  prend  part 
à  l'exécution  d'un  concert. 

CONCERTO  {sèr  —  mot  ital.)  n.  m.  Symphonie  écrite  en 
vue  de  faire  valoir  un  des  instruments  qui  l'exécutent  :  Un 
CONCERTO  de  flûte,  de  violon ,  de  piano,  etc.  ii  Concerto  grosso, 
Nom  que  l'on  donnait,  au  xviii*  siècle,  à  des  symphonies 
dans  lesquelles  il  y  avait  un  violon  principal,  accompagné 
de  tout  un  orchestre,  il  Concerto  doppio,  Celui  qui  admet- 
tait deux  instruments  principaux,  jouant  ensemble  ou  alter- 
nativement. Il  Concerto  da  caméra,  Nom  que  l'on  donnait 
au  concerto  qui  n'était  accompagné  que  par  une  basse. 
Il  PI.  Des  CONCERTOS.  (Quelques-uns  emploient  le  pluriel 
italien  concerti.) 

—  Encycl.  Le  mot  concerto  vient  d'Italie,  où  il  signifie 
concert,  et  où  il  a  été  généralement  remplacé,  dans  cette 
acception,  par  le  mot  accndemia.  Il  a  pris  la  signification 
qu'on  lui  attribue  aujourd'hui,  dans  toute  l'Europe  musi- 
cale, des  premières  compositions  de  Torelli  {concerti  da 
caméra)  et  de  Corolli  (concerti  grossi),  qui  étaient  des  con- 
certs pour  trois  instruments  prépondérants  avec  accom- 
pagnement d'autres  instruments.  On  fit  ensuite  des conrt'Ws 
ou  concertos  pour  un  instrument  solo  avec  accompagne- 
mont  d'orchestre,  et  le  mot  est  ro.sté  dans  cotte  acception. 

Lo  concerto  no  diffère  pas  beaucoup  de  la  sonate,  mais 
il  prend  une  ampleur  particulière  par  lo  fait  do  l'emploi 
do  l'orchestre,  qui  vient  se  joindre  à  l'instrument  solo. 


170 

A  l'origine,  cet  orchestre,  à  part  les  tutti,  était  presque 
toujours  accompagnant  ;  avec  Beethoven,  l'orchestre  a 
pris  une  véritable  importance  symphonique.  h'allegro  de 
coJicerto,  c'est-à-dire  le  premier  morceau,  n'est  pas  divisé 
en  deux  reprises,  comme  celui  de  la  sonate.  11  débute  par 
un  grand  tutti  d'introduction  qui  prépare  deux,  parfois  trois 
solos,  reliés  entre  eux  par  des  tutti  beaucoup  plus  courts. 
Le  second  morceau,  andante  ou  adagio,  ne  diffère  point  de 
celui  de  la  sonate.  Quant  au  finale,  c'est  généralement  un 
rondo,  entrecoupé  d'entrées  ou  de  réponses  d'orchestre,  et 
la  strette  le  termine  avec  un  vigoureux  ensemble,  où  celui- 
ci  se  mêle  à  l'instrument  solo. 

C'est  au  violoniste  italien  Torelli  qu'on  attribue  l'origine 
dos  concertos.  Jean-Sébastien  Bach,  Hœndel  et  Philippe- 
Emmanuel  Bach,  Mozart,  le  violoniste  Viotti  ont  écrit  de 
belles  œuvres  dans  ce  genre.  Après  eux,  il  faut  citer  Vieux- 
temps,  Dussek,  Hummel,  Charles  Czerny,  Ferdinand  Ries, 
Chopin,  Schumann,  Moschelès.  Thalberg,  Ferdinand  Hil- 
ler,  Henri  Herz,  qui  se  sont  distingués  dans  ce  genre  de 
composition. 

Les  cinq  concertos  de  Beethoven  sont  autant  de  chefs- 
d'œuvre  (qui  se  rapprochent  beaucoup  de  la  symphonie),  et 
le  rclèbre  concerî-slûck  de  Weber  est  une  merveille. 
yaiiit-Saëns  a  écrit  quatre  fort  beaux  concertos  de  piano. 

CONCESSEUR  {sè-seur'  —  du  lat.  cojicessus,  concédé) 
adj.  et  n.  m.  Qui  concède  :  Le  gouvej'nement  s'est  fait  con- 
CESSEUB  de  mines,  de  canaux,  de  chemins  de  fer. 

CONCESSIBLE  [sè-sibV)  adj.  Qui  peut  être  concédé: 
Des  terrains  concessibles. 

CONCESSION  [sè-si-on  —  lat.  concessio;  de  concédera, 
supin  concessiim,  accorder)  n.  f.  Action  d'accorder  par  pri- 
vilège, de  donner,  d'octroyer  un  fonds  ou  une  exploitation  : 
Conckssions  de  terrains,  de  ynines.  —  Par  ext.  Objet  qui 
fait  la  matière  de  la  concession  :  Les  concessions  se  ven- 
dent plus  ou  moins  cher,  selon  la  nature  du  teirain.  n  Dans 
les  colonies.  Portion  de  terrain  que  le  gouvernement  aban- 
donne â  des  particuliers  pour  la  mettre  en  valeur. 

—  Fig.  Action  de  céder  de  son  droit  ou  de  son  opinion  : 
L'amitié  réclame  des  concessions  mutuelles.  (Théry.) 

—  Admin.  Acte  passé  de  gré  à  gré  entre  une  adminis- 
tration et  des  particuliers  ou  des  compagnies,  pour  l'exé- 
cution de  certains  travaux  que  l'on  ne  donne  point  par  les 
voies  ordinaires  de  l'adjudication  au  rabais  :  Concession 
de  che7ïiiyis  de  fer,  de  ponts,  de  canaux,  ii  Terrain  vendu  ou 
loué,  temporairement  ou  définitivement,  pour  servir  de  sé- 
pulture dans  un  cimetière  :  Concession  à  perpétuité. 

—  Blas.  Ai'mes  de  concession,  Armes  octroyées  par  un 
prince,  pour  être  ajoutées  à  celles  de  la  famille,  et  con- 
tenant des  pièces  empruntées  aux  armes  mêmes  du  prince. 

—  Dr.  Anénation  d'un  immeuble  ou  d'un  droit  réel. 

—  Rhétor.  Figure  qui  consiste  à  accorder  à  son  adver- 
saire quelque  chose  qu'on  pourrait  lui  contester,  pour 
montrer  qae,  malgré  cela,  ou  a  encore  raison  contre  lui. 

—  Syn.  Concession,  cession.  V.  cession. 

—  Encycl.  Admin.  Dans  la  langue  du  droit  administra- 
tif, le  mot  concession  a  plusieurs  acceptions.  On  distingue  : 
1"  la  concessio7i  domaniale,  ou  l'abandon  fait  par  l'Etat  â  uu 
particulier,  une  commune,  un  département  ou  un  établis- 
sement public,  pour  en  jouir  temporairement  ou  pour  en 
disposer  à  titre  de  propriétaire  iucommutable,  de  choses 
dépendant  du  domame  public  ;  2°  la  concession  administra- 
tive, ou  autorisation  donnée  par  l'Etat,  les  départements 
ou  les  communes,  d'exploiter  certaines  industries  (eaux 
minérales,  mines,  gaz,  électricité,  etc.)  ou  services  publics 
(voitures  publiques,  eaux  potables,  marchés  d'approvision- 
nement, etc.)  :  3"  la  concession  de  travaux  publics,  celle 
par  laquelle  l'Etat  confie  à  des  particuliers,  ou  à  des 
sociétés,  le  soin  d'exécuter  à  sa  place  certains  travaux 
d'utilité  publique,  comme  les  ponts,  les  canaux  et  les  che- 
mins de  fer  ;  4"*  la  co7icessio7î  coloniale  autorisant  l'exploi- 
tation, par  des  particuliers  ou  des  sociétés,  de  territoires 
inoccupés,  dans  les  colonies  frani^aises. 

La  concession  est  un  mode  d'appropriation  des  terres 
fréquent  dans  les  pays  neufs.  L'Etat  ou  la  colonie,  pro- 
priétaire des  terres  vacantes,  peut  en  disposer,  soit  en  les 
vendant,  soit  en  les  concédant  gratuitement,  â  des  condi- 
tions déterminées. 

CONCESSIONNAIRE  (sé-si-0-nèr')  n.  Individu  qui  a  ob- 
tenu une  concession. 

—  Adjectiv.  :  Une  société  concessionnaire. 
CONCETTO  {tchè-to  —  mot  ital.)  n.  m.  Pensée  qui  a  du 

brillant,  de  l'inattendu  surtout,  et  qui  est  entachée  d'affec- 
tation :  Le  CONCETTO  est  le  clinquant  de  l'esprit.  (Le  sin- 
gulier est  employé  moins  fréquemment  que  le  pluriel  con- 

CETTI.) 

—  Encycl.  L'Espagne  et  l'Italie  sont  les  pays  d'origine 
du  co7icetto.  Mais,  en  Italie,  le  mot  n'a  pas  toujours  un 
sens  défavorable;  il  équivaut  seulement  à  préciosité.  Or 
la  préciosité  peut  avoir  son  charme,  son  mérite.  C'est 
ainsi  que  l'on  trouve  chez  Dante,  Pétrarque,  lo  Tasse,  etc., 
des  concetti  qui  plaisent.  En  France,  l'idée  de  préciosité 
attachée  à  ce  mot  s'aggrave  de  ridicule.  Au  xv  siècle, 
les  concetti  fleurirent  sous  la  plume  de  Tabaldeo,  de  Sera- 
fiuo  deir  Aquila,  e  tutti  quanti.  Ils  eurent  leur  épanouisse- 
ment complet  au  siècle  suivant,  avec  le  cavalier  Marine, 
qui  les  importa  en  France.  Ils  eurent  tant  de  succès,  qu'on 
les  retrouve  parfois  dans  les  vers  des  plus  grands  clas- 
siques, surtout  dans  Corneille,  qui,  dès  longtemps,  avait 
des  accointances  espagnoles.  Pour  Molière,  chez  qui  la 
verve  comique  autorise  des  libertés  spéciales,  la  chose 
n'a  rien  de  surprenant;  mais  l'impeccable  Racine  lui- 
même  fait  dire  à  Pyrrhus,  dans  Andromaque  : 

Brûl4  de  plus  de  feux  que  je  n'en  allumai, 
vers  dans  lequel  le  mot  feux  est  pris  une  première  fois 
dans  le  sens  métaphorique  de  passion  amoureuse,  une 
seconde  dans  son  acception  propre,  sans  que  rien  ait  pré- 
paré à  cotte  virevolte.  A  côté  de  ces  maîtres.  Voiture, 
Bernis,  Cotin,  Saint-Amant  sèment  à  pleines  mains  les 
concetti.  Tbéophile  do  Viau  lance,  en  parlant  d'un  poi- 
gnard souillé  du  sang  do  son  maître,  l'apostrophe  célèbre  : 

Il  en  rougit,  le  traître  ! . . . 

Au  xviii*  siècle,  les  Dorât,  les  Marivaux,  les  Dumoustïer 
continuèrent  à  cultiver  le  concetto.  Après  eux,  il  déclina. 
Mais  l'école  romantique  le  remit  en  faveur,  et,  de  nos 
jours,  on  peut  dire  que  les  préciosités  voulues  —  alias 
"concetti  —  s'épanouissent  presque  à  toutes  les  pages  do 
certains  poètes  ou  prosateurs  en  vogue. 

CONCEVABLE  adj.  Qu'on  peut  concevoir,  imaginer  : 
Tout   ce    qui  est   nettement    concevable    est  exécutable* 


171 

{(i.  Sand.)  Il  Quo  l'on  peut  comprondro,  expliquer  :  De  tous 
Ivs  travers  de  l'esprit  humain,  le  moins  concevable  est 
i'urf/ueil.  (Boisto.) 

—  Anton.  Inconcevable. 

CONCEVABILITÉ  n.  f.  Qualité  do  ce  qui  est  concevable. 

CONCEVEIBA  {sé-ifè-i—  mot  guyanais)  n.  m.  Bot.  Gonro 
ilouptiorbiaoées,  comprenant  quatre  esi>ôcos  do  l'Amôri- 
<(U0  tropicale  et  de  l'Afrique  occidentale. 

CONCEVOIR  {vo-ar'  —  du  lat.  concipere;  do  cum,  avec, 
ot  capere,  prendre.  Je  conçois,  tu  conçois,  il  conçoit,  nous 
concevons,  vous  concevez,  ils  coiiçoivent .  Je  concevatSf  nuits 
concevions.  Je  conçus,  nous  conçûmes.  Je  concevrai,  nous 
concevrons.  Je  concevrais,  nous  concevrions.  Conçois,  con- 
cevons. Que  je  conçusse,  que  nous  conçussions.  Concevant. 
Conçu,  ue)  v.  a.  Former  en  soi,  par  l'effet  do  la  féoouda- 
lion,  le  premier  germe  d'un  ôtre  vivant  :  Concevoir  un 
t'ifant. 

—  Fig.  Former,  préparer  eu  soi;  commencer  à  éprou- 
ver :  Concevoir  un  projet,  des  espérances,  de  la  haine,  de 
l'umour.  Avaîit  d'exécuter,  il  faut  concevoir,  ii  Comprendre, 
.saisir  :  Chacun  conçoit  les  a/faires  selon  sa  capacité-.  (^Riche- 
lieu. 1  Il  Se  représenter  par  la  pensée,  se  faire  une  iaée  do  : 
.Si  l'Ame  n'existait  pas,  comment  conckvoir  la  religion, 
l'amour  pur,  l'amitié,  l'espérance,  la  pitié?  (Fén.) 

—  Fam.  Je  ne  vous  conçois  pas,  Je  ne  comprends  pas 
votre  conduite. 

Se  concevoir,  v.  pr.  Etre  conçu,  avec  tous  les  sens  pré- 
cédents. 

—  Syn.  Concevoir,  comprendre,  entendre.  V.  compren- 
dre. 

—  prov.  littêr.  : 

Ce  que  l'on  conçoit  bien  s'énonce  clairement. 
Vers  de  Boileau  qui  se  trouve   dans  le  passage  de  l'Art 
poétiQue  (chant  I"),  où  le  législateur  du  Parnasse  recom- 
ijiaude  la  clarté. 

CONCHA  [ka  —  mot  lat.  qui  signifie  coquille)  n.  f.  Archit. 
Ancien  nom  de  Tabside. 

CONCHA  {don  Manuel  guttierez  de  La),  marquis  del 
DcERO,  général  et  homme  politique  espagnol,  né  à  Madrid 
■on  1808,  tué  à  la  bataille  de  Muro  en  1874.  Il  prit  part  aux 
^'uerres  contre  la  domination  française,  puis  passa  en 
Amérique,  où  les  colonies  espagnoles  s'étaient  soulevées. 
(Juand  elles  furent  perdues  pour  l'Espagne,  de  La  Coucha 
revint  à  Madrid.  Après  la  mort  de  Ferdinand  VII  (1S33J,  sous 
la  régence  de  la  reine  Christine,  il  mit  son  épée  au  service 
de  lajeune  reine  Isabelle,  combattue  par  le  parti  carliste. 
Plus  tard,  tout  en  restant  fidèle  à  la  reine  contre  les  car- 
listes, il  varia  un  peu  dans  ses  opinions  politiques.  D'abord 
partisan  d'Espartero,  qui  tomba  en  1843,  il  se  rallia  à  Nar- 
vaez,  dont  le  gouvernement  fut  ultra-conservateur;  puis 
il  se  rapprocha  des  libéraux,  et,  quand  Espartero  revint 
au  pouvoir,  il  fit  partie  de  son  gouvernement.  A  la  chute 
d'Isabelle,  en  1868,  il  se  retira  de  la  vie  politique.  En  1874, 
pendant  la  nouvelle  guerre  carliste,  le  maréchal  Serrano 
rit  appel  à  son  dévouement.  11  reprit  du  service,  mais  il 
fut  tué  à  Muro,  près  d'Estella. 

CONCHA  {don  José  guttierez  de  La),  marquis  de  La 
Habana,  général  et  homme  politique  espagnol,  né  à  Car- 
dova  de  Tucuman  {Buenos-Avres)  en  1812,  mort  à  Madrid 
«n  1895,  frère  du  précédent.  ll  fit  ses  premières  armes  con- 
tre les  colonies  révoltées  d'Amérique,  et  revint  en  Espagne 
pour  défendre  le  trône  d'Isbelle  contre  les  carlistes.  Etant 
entré  dans  l'opposition  libérale,  il  s'expatria  et  vécut  à  Bor- 
deaux sous  le  gouvernement  de  Narvaez,  mais  rentra  en 
Espagne  lorsque,  en  1854,  O'Donnell  arriva  au  pouvoir. 
Nommé,  en  1862,  ambassadeur  à  Paris,  il  démissionna  bien- 
tôt, et  revint  en  Espagne  se  mêler  à  la  politique  active  ;  en 
1863,  il  fut  nommé  ministre  de  la  guerre.  liavait  fini  par  so 
rallier  à  la  politique  autoritaire  et  théocratique,  représen- 
tée par  Gonzalès  Bravo,  et  était  devenu  aussi  impopu- 
laire que  ce  dernier.  Son  influence  précipita  la  crise  de 
186S,  qui  aboutit  à  la  déchéance  d'Isabelle  II.  En  effet, 
il  fut  chargé  de  tenir  tête  à  la  révolution  à  Madrid,  mais 
son  impopularité  aggrava  la  situation,  et  le  gouvernement 
de  la  reine  fut  renversé.  José  de  La  Concha  fut,  à  doux  re- 
prises, capitaine  général  de  Cuba  ;  d'où  son  titre  do  «  mar- 
quis de  La  Habaûa  ».  Dans  ces  fonctions,  il  se  signala  par 
sa  dureté  et  ses  exactions. 

CONCHACÉS  {ka)  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  mollusques 
lamellibranches  { pélécypoiîes  ),  comprenant  les  formes 
ayant  le  manteau  percé  de  trois  orifices,  dont  les  deux 
postérieurs  donnent  passage  aux  siphons,  ayant  les  bran- 
chies inégales,  etc.  (Les  conchacés  comprennent  les  familles 
suivantes  :  nuk/aloaontidés,  pachydomidés,  vénéridés,  pétri- 
culidés,  fflaucfmomijidés,  cyrénidés,  cyréncllidi'-s,  unaulini- 
dés,  unicardiidés,  tancrédiidés,  donacidés,  psammoOiadés, 
solrnitlés.)  —  Un  conchacé. 

CONCHAIRAMlDlNE{A:on-A^}D.f.  BaseC"H"Az»0',H'0, 
isomère  de  la  chairamine,  de  la  conchairamine  ot  de  la 
chairamidine,  qui  se  trouve  avec  ces  dernières  dans 
l'écorce  d'une  espèce  do  quinquina. 

CONCHAIRAMINE  n.  f.  Chim.  V.  CONCBAlRAMiniNE. 

CoNCHALI,  ville  du  Chili  {prov.  de  Valparaiso  [départ, 
do  guillotaj),  sur  lo  rio  côtior  de  Aconcagua;  2.24»  hab. 

CONCHE  {konk'  —  du  gr.  kogkhê,  coquille)  n.  f.  Conque, 
coquille.  (Vieux.) 

—  Mar.  Dans  lo  Saintonge,  Baîo,  anse,  crique  :  La 
grande  conchk.  La  conche  de  Pontaillac. 

—  Métrol.  anc.  Mesure  do  capacité  pour  les  liquides, 
usitée  chez  les  Athéniens.  (Elle  équivalait  à  y',225.) 

—  Tochn.  Dans  les  marais  salants,  Deuxième  réservoir 
où  s'évapore  l'eau  salée. 

CONCHE  (de  l'ital.  concio,  môme  sons)  n.  f.  Ajustement, 

habiMomeni.  II  P^tat,  situation,  manière  d'ûtro  :  Son  affaire 
fsl  i-n  lionne  conchk.  (Vieux.) 

CONCHES  ou  GONCHES-EN-OUCHE  (lat.  Conchx), 
ch.-l.  do  cant.  do  l'Euro,  arrond.  et  à  17  kilom.  d'Evreux, 
dominant  la  vallée  du  Rouloir,  affluontdo  l'Iton  ;  2.157  hab. 
Ch.  do  f.  Ouest.  Bibliothèque  (quelques  manuscrits  pré- 
cieux), hauts  fourneaux,  forges,  moulins  ù  blé  et  à  tan, 
eaux  minérales  froides.  Forêt  de  Conches  au  sud-ouest. 
Kostos  d'anciennes  fortifications,  ruines  d'un  donjon  du 
XI»  siècle  et  d'un  château  du  xiii',  aménagées  en  prome- 
nade publique.  Eglise  Sainte-Eoi  du  xv"  ou  xvi*  siôclo 
(partie  du  xir  s.),  avec  do  belles  verrières. 


CONCEVABILITÉ 


CONCIERGERIE 


L'origine  du  bourg  était  une  abbaye  bénédictine,  fondée 
nii  XI'  siècle  et  détruite  par  la  Révolution.  Parmi  les 
soigneurs  de  Conches,  il  faut  cnav  les  comtes  d'Artois 
^xiii"  s.),  Charles  lo  Mauvais,  roi  de  Navarre  (xiv's.),  les 
ilu<-s  de  Bouillon  {xvii«  s.j.  —  Le  canton  a  26  comm.  et 
s. '.'-.M  hab. 

Conches,  écrivain  français.  V.  FuniLLET  de  Conches. 

CONCHICOLE  [ki-koV  —  du  lat.  co7icha.  cofjuillo,  et  co- 
l'-rr,  liabiler)  aJj.  Qui  habite  une  coquille  bivalve,  il  Qui 
vit  sur  ou  dans  une  coquille  bivalve. 

CONCHIER  V.  a.  Souiller  de  ses  excréments.  {Bas  et 
peu  usité. I  11  Fig.  Souiller,  salir  :  Les  critiques  ne  peuvent 
/titre  autre  chose  que  conchier  et  gâter  les  ouvrages  des 
antres.  (Tli.  Gaut.) 

Se  conchier,  v.  pr.  Se  salir  do  ses  propres  excréments, 

CONCHIDIINÉS  {ki)  n.  m.  pi.  Tribu  de  molluscoïdes 
brachiopodes,  comprenant  les  rhynchonellidés,  qui  ont 
les  plaques  dentales  en  forme  daiîgets  bien  accentués  et 
ù  hautes  cloisons.  —  Un  conchidiiné. 

CONCHIFÈRE  (ki  —  du  ÇT.  kogkhé,  coquille,  et  phêrein, 
porter)  adj.  Qui  est  muni  dune  coquille  à  deux  valves. 

CONCHIFORME  (ftz  — du  lat.  coHcAa,  connue,  et  de  forme) 
adj.  Qui  a  la  forme  d'une  coquille,  il  On  dit  aussi  conchy- 

L  loi DE. 

CONCHILE  n.  f.  Géom.  Syn.  peu  usité  de  conchoÏde. 

CONCHILLE  {H  mil.)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  chêne  à 
kermès. 

CONCHINIEN,  ENNE  [ki-ni-in.  en'  —  rad.  eoncke)  adj. 
Qui  se  rapporte  à  la  conque  de  l'oreille,  au  cartilage  de 
la  conque  ;  Muscle  conchinien. 

CONCHININE  n.  f.  Chim.  V.  conquinine. 

CONCHIOLINE  [ki]  n.  f.  Substance  retirée  de  la  coquille 
et  de  la  muqueuse  ipii  agglutine  les  œufs  de  certains 
mollusques,  et  qui  ressemble  à  la  kératine  ou  à  lepi- 
dermose. 

CONGHION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  hakée. 

CONCHIOSAURE  OU  C0NCHI05AURUS  (ki,  SÔ-russ  — 
du  gr.  koijkliion,  coquille,  et  saiwvs.  lézard)  n.  m.  Genre  de 
reptiles  sauroptérygiens,  voisins  des  nothosaures,  et  fos- 
siles dans  les  terrains  triasiques  d'Allemagne. 

CONCHITE  {kif  —  du  gr.  kogkhilès,  qui  porte  des  em- 
preintes de  coquille)  n.  f.  Partie  d'une  roche  fossilifère, 
qui,  en  pénétrant,  à  l'état  de  vase,  à  l'intérieur  d'une  co- 
quille morte,  en  a  pris  le  moulage  interne  et  s'y  est  dur- 
cie avant  la  disparition  du  test.  (Le  calcaire  grossier  est 
souvent  pétri  d'empreintes  de  ce  genre.)  ii  Co- 
quille fossile,  en  général.  (On  dit  aussi  coN- 
chyliomorphite.  I  p'^^VftV 

CONCHO-ANTHÉLICIEN  {ko,  si-in)  adj.  et 
n.  m.  Se  dit  du  muscle  concho-anthélix. 

CONCHO-ANTHÉLIX  \^ko,  likss)  n.  m.  Petit 
muscle  (jui  va  de  la  conque  à  l'anthélix. 

CONCHOCARPE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  galipê. 

CONCHODERME    OU   CONCHODERMA    \ko- 
di'r')  n.  m.  Genre  de  crustacés  cirripèdes,  fa- 
iiiillo  des  lépadidés,  comprenant  des  anatifes 
souvent  d'assez  grande  taille,  dont  les  valves, 
au  nombre  de  deux  à  cinq,  sont  petites,  écar-         derme* 
tées,  et  dont  le  manteau    membraneux   est 
muni   de  pièces  calcaires.    (Les   conchodermos  sont   ré- 
pandus surtout  dans  les  mers  chaudes;  ils  se  fixent  sur 
les  animaux  marins,  la  carène  des  vais- 
seaux, etc.; 

CONCHODON  {ko)  n.  m.  Sousgonro 
do  mégatodon  (mollusques  lamelliDran- 
ches),  comprenant  des  coquilles  symé- 
triques, à  valves  égales,  épaisses,  la 
droite  ayant  une  grande  dent  arrondie 
on  avant.  (Les  conchodons  sont  fossiles 
dans  le  lias  inférieur;  l'espèce  type  est 
le  conchodon  infraliasicus.j 

CONCHŒGIE  ou  CONCHŒCIA  {kè-si) 
n.  f.  Genre  de  crustacés  eutomostracés  ostracodes,  fa- 
mille des  halocypridés,  comprenant  do  très  petites  formes 
marines,  dont  la  carapace,  en  for- 
me de  coquille  bivalve,  est  demi- 
membraneuse.  {Les  quelques  es- 
pères connues  nabitent  les  mors 
d'Europe.) 

CONCHO-HÉLIGIEN  {ko,  si-in) 
adj.  ot  n.  m.  Se  dit  du  muscle  con- 
cho-hélix. 

CONCHO-HÉLIX 'A-o. /iJtw)  n.m. 
Prtii  mus.  le  de  1  oreille,  qui  va  do  la  conque  à  l'bélix. 

CONCHOIDAL,  ALE.  AUX  (Ao  — du  gr.  kogkhé,  coquille, 
et  enlos,  aspect)  adj.  En  forme  do  coquiUo  :  Agrégats  con- 
cnoÏDAUx.  Il  On  dit  aussi  concuoïdb. 

—  Géom.  Qui  a  rapport  à  la  conchoïde. 

—  Lithol.  et  miner.  Se  dit  do  la  cassure  d'un  minéral, 
(piand  la  surface  des  fragments,  étant  concave  ou  con- 
vexe, est  sillonnée  par  des  stries  courbes  ot  concentri- 
ques, semblables  ù  celles  de  certaines  coquilles.  (Cotte 
cassure  s«  produit  assez  souvent  chez  les  roches  sili- 
ceuses très  homogènes,  comme  lo  silex,  ot  chez  coriains 
grès  et  calcaires  très  durs  ot  très  compacts.) 

CONCHOÏDE  {ko  —  du  gr.  kogkhoeidés,  mômo  soDs)  adj. 
Qui  ressemble  A  une  coquille. 

—  Cassure  conchoUie.  Slinér.  V.  concuoÏdal. 
CONCHOÏDE  {ko  —  mAmo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 

n.  f.  Géom.  Courbe,  lieu  des  points  quo  l'on  obtient  en 
menant  par  un  point  tixo  une  sécante  variable  qui  rencon- 
tre uno  droite  ou  une  courbo  on  un  point  à  partir  duquel 
l'on  porto  constamment  une  longueur  coostunto  do  part 
et  d'autre. 

—  Archit.  Profil  d'un  fût  do  colonne. 

—  Encvcl.  Géom.  La  distance  peut  Otro  portée  dans 
l'un  ou  l'autre  sens,  à  partir  du  point  variable  d'intor- 
sertion,  et  la  mise  en  équation  no  pormot  pas  la  dis- 
tinction. 

La  construction  do  la  tangoDto  ft  la  coneholdo  fournit 


Conchodon. 


Conchœclo  (très  gr.). 


une  apphcation  de  la  théorie  do  la  rotation  des  figures 
planes  «u  du  centre  instantané  de  rotation.  V.  rotation. 
Soient  AB  la  courbe  directrice,  P  le  pôle  autour  du- 
uuel  tourne  la  sécante  PN  ;  P  est  Hxe,  N  décrit  la  courbo 
AB,  m  et  M'  décrivent  laconchoido.  Construisons  la  tan- 
gente à  la  courbe  on  M  :  si' la  transversale  se  meut  de 
manière  que  les  points  N  et  M  décrivent  AB  et  la  con- 
choïde, celui  qui  se  trouve  actuelle- 
ment en  P  glissera  en  même  temps 
dans  la  direction  PN',  Lo  centre  in- 
stantané de  rotation  de  la  droite  sera 
donc  le  point  de  rencontre  C  de  la 
normale  en  N  à  la  courbe  donnée  AB 
et  de  la  perpendiculaire  en  P  à  la 
transversale  PNM.  CM  sera,  par  con- 
séquent, la  normale  à  la  conchoïde,  et  MT,  perpendicu- 
laire sur  cette  normale,  sera  sa  tangente. 

CONCHOLEPAS  {ko-lé-pass)  n.  m.  Genre  de  mollusques 
gastéropodes  cténobrauches,  famille  des  muricidés,  com- 
prenant des  animaux  marins  pareils  aux  pourpres,  mais 
à  coquille  ovale,  plate,  à  spire  très  courte  et  non  sail- 
lante. 

—  Encycl.  Les  concholepas,  dont  on  ne  connaît  guère 
qu'une  espèce  {concholepas  Peruviana),  répandue  sur  les 
côtes  américaines,  du  Pérou  à  la  Pata- 
gonie,  ont  des  représentants  fossiles 
dans  le  miocène  de  "Touraine  {concholepas 
Deshayesi). 

CONCHOPHORE  {ko  —  du  gr.  kogkhé, 
coquille,  et  phoros,  qui  porte)  adj.  Qui 
porte  une  coquille  bivalve. 

CONCHOPHYLLE   n.  m.  Bot.  Syn.    de 

DISCUIDIE. 

CONCHOPHTHIRIUS(A:o,/ïi-n-l(55)n.m. 

Genre  d'infusoires  holotriches,  famille  des       Concboicpas. 
paramécidés,  caractérisé  par  l'induratton 
de  leur  revêtement  cuticulaire  et  leur  pharynx  bien  diffé- 
rencié. (Les  conchophthirius  sont  dos  microorganismes, 
parasites  sur  divers  animalcules  aquatiques.) 

CONCHOS  {RIO  DE  LOS),  rivière  du  Mexique,  arrosant 
l'Etai  de  Chihuahua.  Née  dans  la  sierra  Madré,  elle  se  jette 
dans  le  rio  Grande  del  Norte,  après  un  cours  de  700  kil. 
environ.  Elle  reçoit  plusieurs  affluents,  dont  l'un  arrose 
Chihuahua. 

CONCHULA  {ku)  n.  f.  Genre  de  mollusques  gastéropodes 
cténobrauches,  famille  des  delphinulidés,  comprenant  des 
formes  voisines  des  sceliostomes  et  en  différant  par  l'ou- 
verture parallèle  à  l'axe  de  la  coquille.  (Les  conchula  sont 
fossiles  dans  le  dévonien  de  l'Eifel.) 

CONCHYLIEN  {ki-li-in)  n.  m.  Un  des  deux  étages  par 
lesquels  d'Orbigny  divisait  le  système  triasique.  (Le  con- 
chylien  comprenait  le  grès  bigarré  et  le  muschelkalk  ou 
calcaire  oonchylien.  Il  ne  restait,  à  la  partie  supérieure 
du  trias,  que  le  keuper,  auquel  il  donnait  le  nom  de  $ali- 
férien.) 

CONCHYLIEN,  ENNE  [ki-li-in,  èn—Hw  gr.  kogkhulion, 
petite  coquille)  adj.  Miner.  Qui  contient  des  coquilles  : 
Calcaire  conchylien. 

CONCHYLIFÈRE  adj.  Syn.  de  concum-èrk. 

CONCBYLIOÏDE  [ki  —  du  gr.  kogkhulion,  coquille,  et 
eidos,  aspect)  adj.  Qui  ressemble  à  une  coquille.  {Peu usité.) 

CONCHYLIOLOGIE  tA'i,  ji  —  du  gr.  kogkhulion,  coquille, 
et  logos,  discours)  n.  f.  Branche  «le  la  zoologie  qui  traite 
dos  mollusques.  (On  dit  mieux  maintenant  malacoloc.ik, 
en  laissant  au  mot  »  conchyliologie  »  le  seusplus  restreint 
de  science  des  coquilles.  Ccst  ainsi  qu'eu  dit  :  une  collec- 
tion de  CONCHYLIOLOGIE.) 

CONCHYLIOLOGIQUE  {ki,jik')  adj.  Ilist.  nat.  Qui  a  rap- 
port à  la  conchyliologie  ou  aux  coquilles  :  Ouvrage  con- 

CHVLIOLOGIQCE.  .S'oCléfeCONCUYHOLOûIQDK.  CollcClionS  COH- 
CHYLIOLOGIQCES,   OlC. 

CONCHYLIOLOGISTE  [ki,  jisst')  n.  m.  Naturaliste  qui 
s'occupe  de  la  conchyliologie  :  Il  est  nécessaire,  pour  le 
CONCHYLIOLOGISTE,  rfe  sc  tenir  à  la  fois  au  courant  des 
travaux  relatifs  aux  mollusques  vivants  et  fossiles.  (Fischer.) 

CONCHYLIOMORPHITE  n.  f.  Géol,  "V.  CONCUITE. 

CONCHYLIOPHORE  [ki  —  du  gr.  kogkhulion,  petite  co- 
quille, et  phoros,  qui  porte)  adj.  Qui  porte  dos  coquilles. 

CONCHYLIOTYPOUTHE  {ki)  n.  f.  Empreintes  fossiles 
que  l'on  trouve  dans  .certaines  roches  sédimcntaires  et 
qui  sont  caractérisées  par  un  vide  séparant  lo  moule 
interne  du  moule  externe.  (Ce  vido  résulte  do  la  dissolu- 
tion du  corps  fossile.) 

CONCIERGE  {si-erj'  —  du  bas  lat.  eonsergius,  altérât. 
do  conservius,  serviteur)  d.  Personne  préposée  ù  la  garde 
d'une  maison,  q^ui  reçoit  du  propriétaire  un  salaire  et  un 
logement  gratuit  appelé  loge,  à  charL;o  par  elle  d'entre- 
tenir la  maison  en  état  de  propreté,  d  ouvrir  et  do  former 
la  porto  d'entrée,  de  monter  les  lettres  des  locataires,  do 
donner  les  indications  utiles  aux  visiteurs,  etc.  ii  Employé 
salarié  qui  a  des  fonctions  analogues  aux  précédentes  dans 
uno  prison,  un  monument  public,  etc. 

—  Fig.  Moyen  de  garde,  de  surveillance  active  :  Le 
bon  sens  est  /^concierok  de  l'esprit.  (D.  Siern.) 

—  Hist.  Officier  do  la  maison  du  roi,  nui,  de  Hugues 
Capet  ik  Louis  XI,  habita  lo  Palais  de  la  Cité,  jouit  d  une 
multitude  de  droits  et  prérogatives,  ot  dont  les  principales 
fonctions  consistaient  A  faire  exercer  par  ses  baillis  ■>  touto 
justice  et  seigneurie  basse  et  moyenne  *.  (La  charge  fut 
d'abord  conliéo  ù  d'illustres  capitaines  ;  mais,  dès  la  lin  du 
xii*  siècle,  on  la  voit  péricliter.  Louis  XI  réunit  les  fonc- 
tions de  concierge  et  do  bailli  pour  les  conller  A  son  mé- 
decin Jean  Coitier.  Par  un  édit  do  17U,  lo  ChÛtelet  lut 
chargé  do  connaître  des  causes  qui  rossortissaiont  an- 
ciennement du  concierge.) 

CONCIEROEIUE  {si-th^Je-rt)  H.  f.  Auirof.  Etendue  do  la 
juridiction  du  concierge  {ofticier  du  roi),  il  Auj.  Charge  de 
concierge,  garde  d'une  porte,  n  Logemeul  d'un  concierge. 

OoncierKorle  (la),  à  Paris.  Au  temps  oit  le  Palais  do 
justice  de  Paris  était  exclusivement  l'une  des  résiden.'os 
de«  rois  de  Franco,  l'usage  s'introduisit  de  donner  le  nom  di^ 
.  conciergerie  •  aux  bAtiments  occupés  par  l'oflbier  royal 
quo  ioa  uommait  concierge,  puis  builli  du  palais.  Daun» 


COJsCILE   —  CONCINI 

leur  état  actuel,  les  parties  les  plus  anciennes  de  ces  bâ- 
timents remontent  au  milieu  du  xiu<  siècle;  certames 
d'entre  elles  sont  appelées  cuisines  de  saint  Louis,  sans 
qu'on  puisse  affirmer  l'exactitude  de  cette  destmation.  Du 
iême  temps  aussi  datent  les  trois  tours  pointues,  d'aspect 
si  pittoresque  encore,  malgré  la  restauration  complète 
dont  elles  ont  été  l'objet  au  milieu  du  xix'  siècle;  celle 
de  droite,  en  entrant  par  le  quai  de  l'Horloge,  est  due 
tour  de  César  (on  ne  sait  pourquoi)  ou  de  Alonlgomery, 
du  nom  du  comte  de  Montgomery.  qui  y  fut  enfermé,  non 
pour  avoir  fait  une  blessure  mortelle  à  Henri  II,  mais  à  la 
suite  d'une  honteuse  défaite  subie  par  lui  en  Kormandio 
en  1574  ;  la  tour  de  gauche  est  la  tour  Bombée,  dénomina- 
tion inexpliquée.  . 

Quand  les  rois  de  France  eurent  cesse,  vers  1360,  d  ha- 
biter le  Palais  de  la  Cité  et  en  lîrent  le  siège  des  cham- 
bres souveraines  de  justice,  la  Conciergerie  devint  une 
prison,  ce  qu'elle  est  restée.  Sans  s'arrêter  aux  prisonniers 
de  temps  anciens,  on  peut  dire  que,  pendant  la  Révolution , 
le  tribunal  révolutionnaire  remplit  la  Conciergerie  de  de- 
tenus,  qui  ne  faisaient  guère  qu'y  passer  pour,  de  là, 
monter  sur  l'échafaud  :  leurs  noms  sont  dans  toutes  les 
mémoires  :  Marie- Antoinette,  M»-  Elisabeth,  sa  belle-sœur, 
Malosherbes,  BaiUy,  Danton,  M»'  Roland,  pour  ne  citer 
que  les  principaux.  Depuis,  il  faut  nommer  M.  de  Lava- 
lette,  sauvé  par  sa  femme,  le  maréchal  Ney,  Louvel,  les 
quatre  sereents  de  La  Rochelle,  le  prince  Louis-Napoléon, 
alors  quif  intriguait  contre  Louis-Philippe,  et,  en  IS90, 
un  autre  prétendant,  le  duc  d'Orléans  (Louis-Philippe- 
Robert  .  Ces  prisonniers  pohtiques  ne  sont  que  l'exception. 
En  principe,  les  hôtes  de  la  Conciergerie  sont  les  accusés 
de  droit  commun,  qui  n'y  séjournent  que  durant  le  temps 
de  leur  procès. 

CONCILE  (sif  —du  lat.  concUium,  assemblée)  n.  m.  As- 
semblée d'évêques  et  de  théologiens,  réunis  pour  décider 
des  questions  de  doctrine  et  de  discipline  ecclésiastique. 
Il  Concile  général,  plénieroa  œcuménique,  Celui  auquel  tous 
les  évêquès  sont  convoqués,  il  Concile  national.  Celui  au- 
quel sont  appelés  tous  les  évéques  d'un  Etat.  Il  Concile 
provincial.  Celui  auquel  on  appelle  les  évoques  dune  pro- 
vince ecclésiastique,  il  Concile  diocésain.  V.  st.node. 

—  Par  est.  Collection  des  actes  d'un  concile  :  On  prépare 
une  nouvelle  édition  des  conciles. 

Fam.  Réunion,  assemblée  quelconque. 

—  Enctcl.  Théol.  et  hist.  ecclés.  D'après  l'enseignement 
des  écoles  catholiques,  l'institution  des  conciles  eut  pour 
fondement  la  promesse  de  Jésus-Christ  (Matth., XXvIII, 
301.  «  Là  où  deux  ou  trois  seront  réunis  en  mon  nom,  je 
serai  au  milieu  d'eux;  .  pour  raison  d'être,  la  nécessité 
où  furent  les  évêques  de  se  concerter  afin  de  maintenir 
l'imité  de  foi  et  de  discipline  ;  pour  prototype,  l'assemblée 
apostohque,  qui  se  tint  à  Jérusalem  (Ac^.,  XV,  6-30)  et 
trancha,  après  milre  délibération,  la  question  des  obser- 
vances légales.  Toutes  les  affaires  qui  regardent  le  gou- 
vernement spirituel  des  âmes  ressortissent  des  conciles. 
comme  la  délinition  des  articles  de  foi,  la  condamnation 
des  hérésies  et  des  hérésiarques,  l'établissement  des  lois 
ecclésiastiques  ou  les  moditications  à  apporter  à  la  disci- 
pline. Les  évéques,  les  abliés  mitres,  les  cardinaux  de 
tous  les  ordres  ont  seuls  droit  d'y  siéger  et  d'y  délibérer. 
Les  simples  prêtres  n'y  sont  admis  qu'à  titre  de  conseil- 
lers ou  théologiens,  de  secrétaires  ou  notaires.  Les  laïques 
et,  en  particulier,  les  souverains  ou  leurs  ambassadeurs, 
ont  souvent  assisté  aux  délibérations,  mais  uniquement  en 
qualité  d'auditeurs  respectueux  ou  de  défenseurs.  C'est 
ainsi  qu'à  Nicée,  Constantin  s'est  qualifié  lui-même  d'évégiie 
extérieur.  Les  décisions  des  conciles  se  nomment  «  dé- 
crets »  ou  t  canons  »;  les  formules  de  condamnation  se 
terminent  ordinairement  par  ces  mots  ;  qu'il  soit  aiiathéme! 
Tous  les  évéques  qui  ont  pris  part  aux  travaux  d'un  con- 
cile en  signent  de  leur  propre  main  les  actes  et  sont 
désignés  par  le  nom  de  Pères. 

Il  faut  distinguer  les  conciles  généraux  et  les  conciles 
particuliers. 

Les  conciles  généraux  ou  œcuméniques  (du  gr.  oUoj- 
liivuoî,  qui  appartient  à  toute  la  terre  habitée,  universel) 
sont  la  représentation  de  l'Eglise  universelle,  composée  de 
l'épiscopai,  qui  en  est  le  corps,  et  du  pape,  qui  en  est  la 
tête.  Tous  les  évêques  y  sont  donc  invités  ;  le  pape  les 
convoque,  les  préside  lui-même  ou  les  fait  présider  par 
ses  légats  :  c'est  à  lui  qu'appartient  le  droit  de  transférer 
les  conciles  dans  un  autre  lieu,  de  les  proroger  ou  de  les 
dissoudre,  s'il  en  est  besoin.  C'est  enfin  le  pape  qui  con- 
firme leurs  décrets  et  les  publie.  La  tenue  d'un  concile 
général  est  ordinairement  accompagnée  d'une  grande  so- 
lennité; les  réunions  particulières  ou  congrégations,  les 
séances  publiques  ou  sessions  commencent  et  finissent 
par  la  prière  ;  chaque  Père  émet  son  avis  à  l'appel  de 
son  nom.  La  formule  de  l'acquiescement  est  placet  (il  me 
plait);  la  discussion  a  lieu  en  latin.  Pour  qu'un  concile 
soit  réputé  œcuménique,  il  n'est  pas  nécessaire  que  tous 
les  évêques  soient  réellement  présents  :  il  suffit  que  le 
pape  puisse  avoir  la  conviction  morale  que  tous  les 
évêques  aient  été  avertis  de  la  convocation  du  concile. 
D'ailleurs,  les  évêques  qui  sont  légitimement  empêches 
peuvent  se  faire  représenter.  Une  seule  fois,  au  concile 
du  Vatican,  en  1870,  la  majorité  des  évêques  catholiques 
alors  existants  ont  siégé.  Quand  elles  ont  été  confirmées 
par  le  pape,  les  décisions  des  conciles  œcuméniques  en 
matière  de  foi  sont  irréformables  :  elles  sont  le  plus  haut 
exercice  de  l'infaillibilité  de  l'Eglise.  Les  lois  que  portent 
ces  mêmes  conciles  obligent  tous  les  fidèles  et  tous  les 
pasteurs  sans  exception  ;  le  pape  seul,  pour  des  raisons 
très  graves,  pourrait  les  moduler  ou  dispenser  do  s'y  sou- 
mettre. 

Les  conciles  particuliers  ne  représentent  qu  une  partie 
de  l'Eglise  :  on  les  appelle  nationaux,  lorsqu'ils  compren- 
nent les  évéques  de  toute  unenation  .provinciaux,  lorsqu'ils 
sont  composés  des  évéques  d'une  province.  Les  conciles 
particuliers  ne  peuvent  être  réunis  sans  l'assentiment  du 
pape.  Ils  sont  convoqués,  soit  par  le  pape  lui-même,  soit 

fiar  un  de  ses  légats,  soit  par  le  primat  ou  patriarche  de 
a  nation,  soit  par  le  métropolitain  de  la  province.  11  y  a 
peine  d'excommunication  contre  un  évêquo  qui,  sans  rai- 
son, ne  répondrait  pas  à  la  convocation.  Les  actes  des 
conciles  particuliers  doivent  être  soumis  au  pape  qui, 
après  examen,  confirme  ou  infirme  leurs  décisions.  Les  dé- 
crets rpi'ils  portent  en  matière  de  foi  no  deviennent  irré- 
formables que  si  le  pape  leur  donne  ce  caractère;  leurs 
canons  de.  discipline  n'obligant  que  les  fidèles  soumis  à  la 
juridictioà  des  Pires,  qui  les  ont  institués.. 


Les  règles  que  nous  venons  d'exposer,  strictement  ob- 
servées depuis  le  vi'  siècle,  ne  l'ont  pas  toujours  ete  avec 
la  même  ritrueur  dans  les  premiers  temps.  Ainsi,  par  exem- 
ple, les  patnarches  et  les  métropolitains  avaient  des  droits 
très  étendus  pour  la  convocation  et  la  tenue  des  conciles 
particuliers;  d'autre  part,  les  empereurs  d'Orient  se  per- 
mirent, même  à  léeard  des  conciles  généraux,  des  in- 
gérences qui,  aujourd'hui,  paraîtraient  excessives.  Mais 
deux  faits  ressorient  clairement  de  l'histoire  ecclésiastique  : 
jamais  concile  n'a  prévalu  contre  l'autorité  des  papes,  et 
l'Eglise  n'a  reconnu  que  les  conciles  qu'ils  ont  confirmés. 
Quant  au  rôle  joué  par  les  conciles  au  moment  du  grand 
schisme,  v.  Consta.n-ce  et  Bàle  (conciles  de). 
Voici  la  liste  des  conciles  généraux  : 
1°  Le  premier  concile  de  Nicée  (325); 
2"  Le  premier  concile  de  Constantinople  (381); 
3"  Le  concile  d'Ephèse  i431); 
4"  Le  concile  do  Chalcédoiue  (451); 
5°  Le  deuxième  concile  de  Constantinople  (553)  ; 
6°  Le  troisième  concile  de  Constantinople  (681)  ; 
7*  Le  deuxième  concile  de  Nicée  (787); 
8"  Le  quatrième  concile  de  Constantinople  (889)  ; 
9"  Le  premier  concile  de  Latran  (1123); 
10°  Le  deuxième  concile  de  Latran  (1139); 
11°  Le  troisième  concile  de  Latran  (1179)  ; 
12°  Le  quatrième  concile  de  Latran  (1215); 
13°  Le  premier  concile  général  de  Lvon  (1245)  : 
14°  Le  deuxième  concile  général  de  Lyon  (1274); 
15°  Le  concile  de  Vienne  11311); 
16°  Le  concile  de  Constance  (1414),  dans  les  canons  qui 

ont  été  confirmés  par  Martin  "V^  ; 
17»  Le  cinquième  concile  de  Latran  (1512); 
IS»  Le  concile  de  Trente  (1545-1563); 
19°  Le  concile  du  Vatican  il870)  ; 

Le  concile  de  Bâle  (1431-1449),  transféré  à  Florence 
(1434),  n'est  pas  regardé  comme  œcuménique. 

L'Eglise  grecque  orthodoxe  ne  reconnaît  que  les  huit 
premiers  conciles,  tenus  avant  sa  séparation  d'avec  l'Eglise 
romaine. 

(Pour  les  détails  sur  les  conciles  œcuméniques  et  pour 
les  principaux  conciles  provinciaux,  v.  les  noms  des  lieux 
où  les  conciles  ont  été  tenus.) 

—  BiHLioGB.  :  «  Collection  royale  des  conciles  »  (Pans, 
1644);  .  Collections  de  Labbé,  Cossart  et  Bahize  «  (Pans, 
1083)  ;  Hefele,  Histoire  des  conciles,  trad.  par  l'abbé  Delarc 
(Paris,  1869-1876). 

—  Rel.  bouddh.  Conciles  bouddhiques.  A  peine  Çâkya- 
mouni  était-il  mort  que  des  dissensions  doctrinales  se 
déclarèrent  dans  le  Sangha  (communauté  bouddhique), 
sur  le  fond  même  de  la  doctrine.  Un  premier  concile  so- 
lennel ramena  l'unité. 

Cent  ans  plus  tard,  des  réformes,  tendant  à  atténuer 
les  rigueurs  de  la  discipline  et  menaçant  de  corrompre 
toute  la  communauté,  les  orthodoxes  provoquèrent  la  réu- 
nion d'un  second  concile  (vers  380  av.  notre  ère). 

Mais  l'hérésie  n'avait  pas  été  arrêtée.  Pour  y  mettre 
un  terme,  le  roi  convoqua  (en  244  ou  242  av.  J.-C.)  un  troi- 
sième concile. 

Vers  le  milieu  du  1"  siècle  de  notre  ère,  un  quatrième 
et  dernier  concile  pour  l'adoption  des  doctrines  de  l'école 
Mahàyâna  se  réunit  à  Djàlandhara. 

CONCILIABILITÉ  n.  f.  Qualité  de  celui  qui  a  l'esprit  de 
conciliation,  ou  d'une  chose  conciliable. 

CONCILIABLE  adj.  Qui  peut  se  concilier  :  Opérations 
qui  ne  sont  pas  conciliables. 

—  Anton.  Inconciliable. 

CONCILIABULE  (lat.  conciliabulum  ;  de  conciliare.  con- 
cilier) n.  m.  Hist.  rom.  Lieu  où  les  préteurs,  les  propréteurs 
et  les  proconsuls  tenaient  leurs  assemblées  pour  rendre  la 
justice.  Il  Place  de  Rome  où  les  habitants  de  la  campagne 
se  réunissaient,  à  époques  fixes,  pour  traiter  leurs  atïaires 
et  terminer  leurs  différends. 

—  Par  eit.  Assemblée  de  gens  qui  délibèrent  à  mauvaise 
intention  :  Ce  coNciLiABtjLE  où  la  mort  de  Jésus  fui  résolue... 
(Bourdal.) 

—  Fam.  Assemblée  quelconque  :  Tenir  un  conciliabule. 

—  Hist  ecclés.  Assemblée  de  prélats  n'ayant  pas  auto- 
rité pour  délibérer.  . 

—  Encycl.  Hist.  ecclés.  Il  y  a  conciliabule  chaque  fois 
qu'une  réunion  d'évêques,  assemblés  pour  déhbérer  en  ma- 
tière ecclésiastique,  est  dépourvue  des  caractères  essen- 
tiels et  nécessaires  aux  véritables  conciles;  spécialement, 
quand  elle  n'est  pas  convoquée  et  que  ses  décisions  ne 
sont  pas  confirmées  par  le  pape.  Parmi  les  conciliabules 
célèbres,  on  cite  le  synode  d  Ephèse,  en  447,  sous  l'empe- 
reur Théodose  II,  qui  est  appelé  aussi  le  brigandage 
d'Ephèse;  le  svnode  de  Rimini,  en  359;  le  synode  de  Pise, 
en  1409  ;  l'asse'mblée  de  Bàle,  à  partir  de  la  vingt-cinquième 
session  (1437). 

CONCILIAIRE  {li-èr')  adj.  Qui  a  rapport  à  un  concile  ou 
aux  conciles  :  Décrets  conciliaires. 

CONCILIAIREMENT  {li-è)  adv.  En  concile  :  Evêques 
CONCILIAIREMENT  assemblés.  (Peu  usité.) 

CONCILIANT  (li-an),  ANTE  adj.  Qui  porte  ou  qui  aide  à 
concilier  :  Homme  conciliant.  Paroles  conciliantes. 

—  Syn.  Concihant,  conciliateur.  Conciliant  se  rapporte 
au  caractère  ;  il  marque  un  esprit  de  douceur  qui  rend 
propre  à  concilier,  plutôt  que  l'action  même  de  concilier. 
Conciliateur  se  ramiorte  au  rôle  actif  que  joue  celui  qui 
concilie  :  On  dit  :  Humeur  douce  et  conciliante;  éloquence 
persuasive  et  conciliatrice. 

—  Anton.  Blessant,  choquant. 

CONCILIATEUR,  TRICE  {da  lat.  conciliator,  trix, mémo 
sens)  n.  Personne  qui  travaille  à  concilier,  qui  est  chargée 
de  concihor. 

—  Dr.  Conciliateur  des  antinomies.  Nom  qu'on  donnait 
autrefois  aux  jurisconsultes  qui  s'étaient  occupés  de  mettre 
d'accord  les  lois  qui  paraissaient  opposées.  Il  Juge  conci- 
liateur. Juge  chargé  do  mettre  l'accord  entre  les  parties. 
(On  dit  aujourd'hui  jdqe  de  paix.) 

—  Adjecliv.  :  Esprit  conciliateur.  Paroles  conxilia- 

TBICES. 

—  Syn.  Conciliateur,  conciliant.  V.  conciliant. 

—  Encycl.  En  Italie,  le  conciliateur  est  un  magistrat 
populaire  chargé  do  concilier  les  différends  de  peu  d'im- 
portance, et  dont  la  compétence  ne  s'étend  qu'à  des  contes- 
tations au-dessous  do  30  francs.  Il  est  choisi  parmi  les 
membres  les  plus  estimés  du  corps  municipal.  11  no  reçoit 
ni  traitement  ni  indemnité,  mais  il  est  investi  d'honneurs 


172 

et  entonré  de  marques  de  respect.  Il  a  mission  d'arran- 
ger et,  au  besoin,  de  trancher  les  différends,  séance  te- 
nante et  sans  frais.  Les  décisions  qu'il  rend,  lorsque,  par 
exception,  .il  ne  concilie  pas,  sont  immédiatement  exé- 
cutoires. 

CONCILIATION  (si-on)  n.  f.  Disposition  à  concilier,  ac- 
tion de  mettre  d'accord  des  personnes  divisées  :  Des  paroles 
de  CONCILIATION.  Un  esprit  de  conciliation.  On  fait  tou- 
jours une  sottise  en  rejetant  les  moyens  de  conciliation. 
iRivarol.) 

—  Action  de  faire  cadrer  des  choses  qui  paraissaient 
opposées  ;  La  conciliation  des  textes. 

—  Dr.  Action  d'un  juge  sur  les  parties,  pour  arriver  à  les 
mettre  d'accord  :  Citer  quelqu'un  en  conciliation.  Procès- 
verbal  de  iion-coNCiLiATioN.  La  conciliation  est  l'attribution 
principale  du  juqe  de  paix.  Il  Bureaux  de  conciliation.  Tri- 
bunaux de  conciliation,  établis  en  1791  pour  tenter  de  met- 
tre les  parties  d'accord,  avant  qu'elles  en  vinssent  à  un 
procès.  „  .,.  ^. 

—  Encycl.  En  procédure,  on  appelle  conciliation  (essai, 
tentative  ou  préliminaire  de),  la  formalité  imposée  aux 
parties  de  se  présenter  devant  le  juge  de  paix  concilia- 
teur pour  tenter  un  arrangement  avant  de  commencer  un 
procès  ;  que  les  affaires  soient  de  la  compétence  du  juge 
de  paix,  ou  de  la  compétence  des  tribunaux  d  arrondisse- 
ment (C.  proc,  art.  48  à  58i.  . 

En  principe,  toute  demande  est  soumise  à  la  concilia- 
tion ;  cependant,  trois  conditions  sont  exigées.  Il  faut  qiie 
la  demande  soit  :  1°  introductive  d'instance  ;  2°  susceptible 
de  transaction  ;  3°  en  première  instance  devant  les  tri- 
bunaux d'arrondissement.  D'autre  part,  sont  dispensées 
du  préliminaire  de  conciliation  :  1°  les  demandes  requé- 
rant célérité  (loyers,  saisies,  etc.)  ;  2»  celles  formées  contre 
plus  de  deux  défendeurs.  ,    ,     ,  ,   ■    , 

Le  juge  compétent  est,  en  règle  générale,  celui  de 
l'arrondissement  (à  Paris),  ou  du  canton  où  réside  le  dé- 
fendeur. „        ,  .      1 

Les  demandes  de  conciliation  sont  formées  par  simple 
avertissement,  dans  le  cas  où  l'affaire  est  de  la  compétence 
de  la  justice  de  paix  ;  dans  les  autres  cas,  il  faut  avoir 
recours  à  un  exploit  d'huissier  nommé  citation.  Les  parties 
comparaissent  en  personne  ou  par  mandataire.  Si  1  une  des 
parties  ne  comparaît  pas,  elle  encourt  une  amende  de 
10  francs.  .  . 

—  Conciliation  entre  patrons  et  ouvriers.  La  conciliation 
est  la  phase  initiale  de  la  procédure  facultative  d'apaise- 
ment que  la  loi  du  27  décembre  1892  a  inaugurée  en  matière 
de  différends  collectifs  entre  patrons  et  ouvriers  ou  em- 
ployés. Elle  précède  nécessairement  l'arbitrage  et  donne 
lieu  à  la  réunion  d'un  comité  de  conciliation. 

OONCILIATOIRE  (/o-ai-') adj .  Destiné  àconcilier:  il/eswres 

CONCILIATOIRES. 

CONCILIER  jdu  lat.  conci/iare.  —  Prend  deux  !  de  suite  aux 
deuxprem.pers.pl.  de  l'imp.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  : 
Aous  conciliions.  Que  vous  conciliiez)  v.  a.  Mettre  d  ac- 
cord, établir  l'entente  et  la  paix  entre  :  Une  complaisance 
mutuelle  concilie  ordinairement  les  volontés.  (St-Evrom.) 
Il  Faire  accorder,  en  parlant  des  choses  qui  étaient  ou  pa- 
raissaient contraires  ou  disparates  ;  allier,  faire  aller  en- 
semble :  Les  femmes  concilient  à  merveille  le  monde  et 
l'Eglise,  la  pénitence  et  le  plaisir.  (L.  Jourdan.)  n  Montrer, 
saisir  l'accord  de  :  Concilier  des  textes,  n  Attirer,  gagner, 
procurer  :  Exorde  qui  concilie  à  l'orateur  la  bienveillance 
de  l'auditoire.  . 

Se  concilier,  v.  pr.  Etre  concilié  ou  conciliable.  n  be 
mettre  d'accord,  ii  Attirer,  gagner  à  soi. 
—  Syn.  ConciUer,  accorder.  V.  accorder. 
CONCINI  (Concino),   comte  dei.la  Penna,  maréchal 
d'Ancre,  né  à  Florence,  mort  à  Paris  en  1617.  Il  se  rendit 
en  France  à  la  suite  de  Marie  de  Médicis,  épousa  une 
femme  de  chambre  de  la  reine,  Léonora  Dori,  dite  Galigai, 
et,  grâce  à  l'empire  que  celle-ci  ne  tarda  pas  à  prendre  sur 
l'esprit  de  Marie  de  Médicis, 
exerça  la  plus  grande  action 
dans  les  conseils  du  gouver- 
nement.   Il  employa  son  in- 
fluence à  gagner  une  fortune 
immense  ;  l'année  même  de  la 
mort  de  Henri  IV,  il  achetait 
le   marquisat   d'Ancre  et  la 
charge    de    premier    gentil- 
homme de  la  chambre.  Il  eut 
successivement  le  gouverne- 
ment d'Amiens  et  de  Norman- 
die et,  en  1614,  auscandalede 
tous  les  hommes  de  guerre,  le 
bâton  de  maréchal.  A  partir  de 
ce  moment,  il  fut  en  réalité  le 
premier  ministre  du  royaume, 
et  favorisa  ainsi   les  débuts 
de  l'évêque  de  Luçon,  qui  fut 
dans  la  suite  le  cardinal  de  Ri- 
chelieu. Le  gouvernement  de  Concini. 
Concini  était  surtout  orienté 

vers  ses  intérêts  personnels.  Une  ligue  de  mécontents  se 
forma  :  on  la  désarma  par  le  traité  de  Loudun  (1616) 
en  t^orgeant  les  chefs  d'honneurs  et  d'argent  (7  millions 
de  iTvres).  Mais  Coudé,  qui  avait  été  le  chef  de  la  ligue, 
ne  tarda  pas  à  élever  des  prétentions  nouvelles.  Concini, 
à  l'instigation  de  l'évêque  de  Luçon,  fit,  cette  fois,  preuve 
d'énergie  et  le  fit  emprisonner.  Auprès  de  Lonis  XIII  avait 
grandi  la  faveur  d'un  jeune  cadet  de  Provence,  Albert  do 
Luynes,  fils  d'un  officier  de  fortune.  Il  était  «  maître  de  la 
volerio  du  roi  • ,  et,  camarade  de  jeux  et  de  plaisirs,  prit  sur 
l'esprit  du  jeune  souverain  une  influence  prépondérante. 
Louis  XIII  ordonna  l'arrestation  de  Concini.  Vitry,  capi- 
taine des  gardes  du  corps,  fut  chargé  de  l'opération.  Sur 
le  pont  dormant  du  Louvre  (un),  Concini  fut  appréhendé, 
et,  comme  il  fit  mine  de  résister,  on  lui  cassa  la  tête  à 
coups  de  pistolet.  Sa  femme,  Galigaï,  fut  impliquée  dans 
un  procès  de  sorcellerie  et  condamnée  au  bûcher.  L'exé- 
cution eut  lieu  la  même  année.  . 

Conoiones  latinœ,  c'est-à-dire  Harangues  latines. 
livre  classique  que  l'on  traduit  dans  la  classe  de  rhéto- 
rique, dans  les  lycées.  Ce  recueil  a  été  formé  au  xvi>  sièclo 
par  le  célèbre  itnprimeur  H.  Estienne  ;  il  se  compose  d'un 
choix  de  discours  empruntés  à  Tite-Livo,  Quinte-Curce, 
Salluste,  Tacite,  et  forme  comme  un  résumé  oratoire  d  his- 
toire romaine,  en  même  temps  qu'il  ofi're  d'excellents 
modèles  d'éloquence.  Des  remaniements  et  dos  rééditions 


173 

do  cot  ouvrage  ont  été  souvent  donnés.  On  peut  citor  los 
Conciones  do  Naudot,  Julien  Girard  1^186-1),  P.(iuiraud(i8i»6). 
CONCIS  {si),  ISE  [du  lat.  coiicisus,  coupù  et  concis]  adj. . 
Qui  a  de  la  concision,  qui  est  exprimé  ou  pou  de  mots  ; 
Sti/le  CONCIS.  Les  maximes  doivent  être  courtes  et  concisks. 
(La  Bruy.)  Il  Qui  exprime  sa  ponséo  ou  pou  do  mots  :  Uii 
l'crivaiii  CONCIS. 

—  Syn.  Concis,  précis,  exact,  bref,  court,  etc.  V.  bref, 

Ot  CONCISION. 

—  Anton.  Diffus,  lâche,  prolixe,  redondant,  verbeux. 

CONCISION  [si-zi-on  —  lat.  conctsio ;  do  coiicisus,  coupé) 
n.  f.  Qualité  do  ce  qui  est  dit  complôtemont  on  peu  de  mots 
et  do  celui  qui  s'exprime  do  cette  manière  :  La  concision 
du  style  de  Tacite.  La  concision  de  La  Bruyère  est  pit- 
toresque. 

—  Kncycl.  Littér.  La  concision,  qualité  maîtresse,  sup- 
pose chez  récrivaiu  un  double  et  précieux  don  :  la  faculté 
d'embrasser  d'un  regard  largo  et  rapide  tout  un  horizon 
d'idées;  le  pouvoir  de  les  évoquer  ou  do  les  rendre  sous 
une  forme  à  la  fois  nerveuse,  incisive  et  lumineuse. 

On  voit  dés  lors  combien  concision  dit  plus  que  p7-écision 
ot  que  brièveté.  Tel,  qui  est  bref,  reste  obscur;  car,  do  ce 
que  l'on  emploie  peu  de  mots,  il  ne  s'ensuit  pas  forcé- 
ment qu'on  soit  clair.  Plus  fréquent  môme  est  le  résultat 
opposé.  D'autre  part,  on  peut  se  montrer  précis,  c'est- 
à-dire  choisir  uniquement  les  termes  propres,  les  expres- 
sions rendant  exactement  la  pensée,  et,  par  le  fait  même, 
être  long. 

Offrant  de  si  nombreux  et  si  rares  avantages,  il  n'est 
pas  surprenant  que  la  concision  se  remarque  dans  les 
plus  beaux  passages  des  meilleurs  écrivains.  Et,  quand  un 
auteur,  même  secondaire,  la  rencontre  d'aventure,  il  égale 
aussitôt,  pour  la  durée  d'un  éclair,  les  maîtres.  Tel  Tlio- 
mas  Corneille  trouvant  dans  sa  tragédie  le  Comte  d'Essex 
ce  vers  que  pouvait  lui  envier  son  illustre  aîné  : 
Le  crime  fait  la  honte,  et  uoq  pas  Téchafaud. 

En  Grèce,  Thucydide,  Aristote  furent  concis;  à  Romo, 
Tacite,  Juvénal,  Perse;  en  France,  Pierre  Corneille  en 
quelques  répliques  d'airain,  Bossuet  parfois,  La  Roche- 
foucauld souvent,  La  Bruyère  presque  toujours;  et  en- 
core Montesquieu,  qui,  en  parlant  des  Romains,  se  rap- 
proche de  l'auteur  des  AnJiales.  Enfin,  de  tous  les  grands 
classiques  français,  le  plus  concis,  peut-être,  est  Pascal. 

—  Anton.  Diffusion,  prolixité,  redondance,  verbiage, 
verbosité. 

CONCITOYEN,  ENNE  {si-toa~i-in,  en')  n.  Citoyen  de  la 
même  ville,  du  même  pays  :  L'ambitieux  7ïe  croit  point  a 
la  vertu  ni  au  mérite  de  ses  concitoyens.  (Millot.) 

—  Fig.  Qui  a  les  mêmes  sentiments  que  d'autres  per- 
sonnes, qui  se  comporte  avec  elles  comme  avec  des 
concitoyens  : 

Je  suis  concitoyen  de  tout  homme  qui  pense. 

Lamartine. 

CONGITOYENNETÉ  [toa-ié-ne)  a.  i.  Qualité  de  conci- 
toyon.  (Inus.) 

CONGLAMATION  {si -on  —  lat.  conclamatio ;  de  cum, 
avec,  Qlciamare,  supin  clamatum,  appeler)  n.  f.  Dans  l'an- 
tiquité romaine,  la  première  des  fcéremonies  funèbres. 

—  Encycl.  Quand  un  Romain  venait  d'expirer,  ses  pro- 
ches, réunis  autour  du  lit  funèbre,  lui  fermaient  les  yeux 
et  la  bouche,  puis  ils 
l'appelaient  à  plu- 
sieurs reprises  par 
son  nom,  atin  de  bien 
constater  qu'il  avait 
cessé  de  vivre.  Enfin, 
on  lui  adressait  le 
dernier  adieu  :  »  Ave, 
vale,  extremum  vale^  a 
c'était  la  conclama- 
tion.  Le  mot  s'em- 
ployait couramment 
pour  dire  qu'une  af- 
faire était  terminée. 
Ou  disait  :  «  Concla- 
matum  est!  »   c'est-à-dire, 


CONCIS   —   CONCOMBRE 


le  cardinal-doyen  fait  sonner  une  cloche,  ot,  à  partir  do  ce 
moment,  personne  no  peut  ontror  au  conclave  ot  personne 
n'en  peut  sortir.  Si  un  cardinal  sortait,  il  ne  serait  plus 
admis  à  rentrer  et  no  participerait  pas  à  l'élection.  Les 
portos  et  los  fenêtres  du  palais  sont  murées,  sauf,  dans 
cliatiuo  chambre,  une  petite  ouverture  nccessairo  pour 
donner  du  jour.  Les  cellules  n'ont  qu'une  sortie  sur  le  cor- 
ridor. Los  entrées  du  palais  sont  normétiquement  closes, 
excepté  l'entrée  principale,  où  veille  un  poste  nombreux, 
sous  les  ordres  du  maréchal  du  conclave.  Les  cardinaux  no 
reçoivent  leurs  aliments  que  par  quatre  tours,  semblables 
à  coux  des  monastères  de  religieuses,  et  après  que  les 
gardions  se  sont  assurés  qu'aucun  écrit  n'a  été  glissé  dans 
los  plats.  Après  chaque  repas,  les  tours  sont  formés  et 
scellés.  D'après  les  anciens  règlements,  si,  après  trois 
jours,  l'élection  n'avait  pas  eu  lieu,  le  menu  des  cardinaux 
devrait  être  réduit  à  un  seul  plat;  après  cinq  jours,  on  ne 
devrait  plus  leur  servir  que  du  pain,  du  vin  et  de  l'eau. 
Outre  les  conclavistes,  qui  sont  ordinairement  deux  par 
cardinal,  un  ecclésiastique  ot  un  valet  laïque,  il  y  a,  à 
l'intérieur  ;  six  maîtres  de  cérémonies,  trois  clercs  sacris- 
tains, un  confesseur,  deux  secrétaires,  doux  médecins,  un 
pharmacien  avec  deux  aides,  un  chirurgien,  quatre  bar- 
biers, vingt-quatre  valets,  un  menuisier,  un  serrurier  et 
un  maçon,  avec  un  aide  chacun,  un  vitrier,  un  plombier, 
plus  des  cuisiniers  avec  des  garçons. 

Les  cardinaux  disent  la  messe  dans  une  des  pièces  de  leur 
appartement,  qui  contient  un  autel,  ot  se  réunissent  deux 
fois  par  jour,  le  matin  et  le  soir,  dans  la  chapelle  Sixtine, 
pour  procéder  au  scrutin,  après  avoir  juré  chaque  fois 
sur  l'autel  qu'ils  procèdent  sans  brigue  ni  vue  humaine. 
Pendant  toute  la  durée  du  conclave,  les  affaires  de  l'Eglise 
les  plus  urgentes  sont  expédiées  par  le  cardinal-doyen, 
assisté  de  trois  autres  cardinaux  :  il  communique  avec 
les  ambassadeurs  des  puissances  catholiques,  à  travers  un 
guichet  pratiqué  à  une  petite  fenêtre. 

Depuis  les  constitutions  de  Grégjoire  XV,  en  1621  et 
en  1622,  l'élection  du  pape  doit  avoir  lieu  par  le  scrutin, 
complété  Quelquefois  par  l'accession.  Les  cardinaux,  après 
avoir  prête  serment  de  voter  suivant  leur  conscience,  dé- 
posent dans  un  calice  un  billet  plusieurs  fois  replié  sur  lui- 
même  et  contenant,  dans  un  premier  pli.  le  nom  de  l'élu, 
dans  un  second  pli,  le  nom  de  l'électeur.  Les  premiers 
plis  sont  décachetés  d'abord;  si  aucun  candidat  n  a  obtenu 
ses  deux  tiers  des  voix,  les  billets  sont  aussitôt  brûlés.  Si 
un  cardinal  a  réuni  la  majorité  exigée,  on  décachette  les 
seconds  plis,  et,  après  vérification  des  votes  émis,  le  nou- 
veau pape  est  proclamé.  Quand  l  élection  traîne  en  lon- 
gueur, on  peut  recourir  à  l'accession,  c'est-à-dire  que,  le 
scrutin  n'ayant  pas  donné  de  résultat,  chaque  cardinal 
rédige  un  second  billet.  Là,  ou  bien  il  déclare  n'accéder 
à  personne  {accedo  nemini)^  ou  bien  il  se  rallie  à  un  can- 
didat différent  de  celui  pour  qui  il  a  voté  d'abord,  et  qui 
a  obtenu  au  scrutin  un  certain  nombre  de  suffrages.  On 
additionne  les  voix  recueillies  de  cette  façon  avec  celles 
que  le  scrutin  a  réunies,  et,  si  un  cardinal  en  a  les  deux 
tiers,  il  est  proclamé  pape. 

Pie  IX,  dans  la  bulle  Consulturi ,  demeurée  secrète  de 
son  vivant,  réclame,  pour  la  validité  do  l'élection,  la  pré- 
sence au  moins  de  la  moitié  plus  un  de  tous  les  cardinaux 
vivants  et  les  deux  tiers  des  voix  des  votants. 

On  sait  que  la  foule  massée  sur  la  place  de  Saint- 
Pierre  reconnaît  s'il  y  a  élection  à  la  fumée  qui  sort  du 


CoQclamatioo,  bas-relief  (Louvre). 


C'en  est  fait,  c'est   fini.  " 

CONCLAVE  {du  lat.  cum,  avec,  et  clavis,  clef;  jiarce  que 
les  cardinaux  ne  peuvent  sortir  de  ce  lieu  avant  que 
l'élection  soit  faite)  n.  m.  Lieu  où  s'assemblent  les  car- 
dinaux pour  élire  un  pape  :  Entrer  au  conclave.  Il  Assem- 
blée de  cardinaux  réunis  pour  l'élection  du  pape  :  Conclavk 
très  divisé. 

-^  Conclave  de.....  Conclave  où  toi  papo  a  été  élu  :  Le 
CONCLAVE  DE  Pie  IX. 

—  Antiq.  rom.  Pièce  d'habitation  qui  ne  servait  pas  do 
passage,  ot  que  l'on  pouvait  fermer  sans  gôner  la  circu- 
lation dans  le  reste  de  la  maison. 

—  Hist.  Assemblée  de  chevaliers  do  Malte,  réunis  pour 
l'élection  du  grand  maître. 

—  Encycl.  Hist.  eccl.  Au  sons  propre,  los  conclams  ne 
datent  que  du  règlement  fait  par  Grégoire  X,  dans  la  cin- 
quième session  du  deuxième  concile  do  Latran ,  pour 
1  élection  dos  papes  (1274).  A  la  mort  de  son  prédécesseur 
Clément  IV,  los  cardinaux,  réunis  à  Viterbe,  avaient  laissé 
lo  saint-siège  vacant  depuis  le  22  novembre  1268  jusqu'au 
1"  septembre  1271.  On  sait  que,  depuis  le  xi"  siècle^l'élec- 
tion  du  pape  appartenait  aux  soûls  cardinaux.  Pour  forcer 
coux  do  Viterbe  à  s'entendre.  Hoynier  Gatto,  gouvernour 
do  la  ville,  sur  les  instances  do  saint  lîonavonturo,  los 
enferma  dans  un  palais  dont  ils  no  devaient  pas  sortir 
avant  d'avoir  terminé  l'élection.  Grégoire  X  fit  uno  loi  de 
colto  mesure  accidentelle.  Il  décida  que,  le  dixième  jour 
après  la  mort  du  pape,  ou  lo  lendemain  do  sa  sépulture, 
les  cardinaux  se  réuniraient  dans  la  ville  môme  où  il  aurait 
oxiiiré,  ot  resteraient  enfermés  jusqu'à  co  qu'ils  eussent 
élu  son  successeur.  Lo  nom  de  conclave  (du  lat.  cum  clave, 
sous  clof)  fut  donné  tant  à  la  réunion  des  cardinaux,  qu'au 
lieu  où  ils  étaient  enfermés.  Malgré  la  décision  do  Gré- 
goire X,  l'usago  a  prévalu  do  tenir  lo  conclave  à  Homo, 
sauf  le  cas  de  force  majeure,  même  si  lo  papo  ost  mort 
ailleurs.  On  fait  construire,  on  cloisons  do  sapin,  dans  une 
dos  galeries  du  Vatican,  autant  do  cellules  qu'il  doit  y 
avoir  de  cardinaux  présents,  sur  los  soixanto-dix  dont  so 
compose  lo  sacré  collège,  quand  il  ost  complot.  Ces  cel- 
lules ont  quatre  métros  sur  trois.  Ou  los  numérote,  et  elles 
sont  tirées  au  sort.  Lo  premier  jour,  avant  tout  scrutin,  les 
cardinaux  peuvent  recevoir  dans  h  urs  cellules  la  visite 
dos  prélats  ot  dos  ambassadeurs.  Mais,  dè.s  lo  suir  mémo, 


conclave.  Mais  elle  s'y  trompe  quelquefois,  ot  voici  com- 
ment. Dès  que  la  révision  au  scrutm  ost  terminée,  tous 
les  bulletins  sont  brûlés,  séance  tenante,  dans  un  poêle 
placé  à  l'embrasure  d'une  fenêtre  ou  dans  quelque  coin  do 
la  chapelle.  S'il  n'y  a  pas  élection,  cotio  combustion  se 
fait  avec  quelques  poignées  de  paillo  humide,  do  façon  à 
produire  la  fameuse  sfumata  guettée  au   dehors  par  lo 

f)euple.  Si,  au  contraire,  l'élection  est  consommée,  los  bul- 
etins  sont  brûlés  néanmoins,  mais  sans  paille  humide. 
C'est  uno  rapide  flambée  qui  no  donne  qu  uno  fumée  in- 
visible ou  douteuse,  sur  la<piollo  la  foule  discute  parfois 
jusqu'au  moment  de  l'annonce  définitive.  Cette  annonco 
est  faite  à  la  foule  du  haut  d'une  galerie  do  Saint-Piorre 

Sar  lo  premier  cardinal-diacre.  Celui-ci  lance  on  outre 
ans  l'espace  des  morceaux  de   papier  portant  lo  nom 
de  l'élu. 

—  liiDLiOGR.  :  Lucius  Lector,  le  Conclave  {Vavis,  189^). 

Conclaves  depuis  Martin  "V  jusqu*à  Pie  EX  (His- 
toire niPLOMATiyUK  DKs},  pur  Pctlruocolli  dolla  Gatiiua, 
en  italien.  Cet  ouvrage,  publié  on  18('. i,  contient  le  récit, 
d'après  uno  foule  de  documents,  des  faits  qui  ont  précédé, 
accompagné,  suivi  chaque  conclave.  L'autour  croit  recon- 
naître, à  côté  do  l'autorité  pontificale,  l'oxistenco  ot  les 
progrès  d'un  mouvement  puissant,  qui  tendait  à  grouper 
les  différents  peuples  d'Italie  et  à  les  pousser  à  l'unité.  Il 
annonco  que  Pie  IX  n'aura  pas  de  successeur.  On  sait 
que  los  événements  n'ont  pas  justifié  cetto  prophétie. 

CONCLAVISTE  {visst')  n.  m.  Cardinal  enfermé  au  con- 
clave, et,  plus  souvent,  Ecclésiastique  ou  laïque  qui  l'y 
accompagne  pour  le  servir. 

CONCLUANT  {hlu-tin),  ANTE  adj.  Qui  m6no  à  la  conclu- 
sion ;  qui  prouve  d'une  manière  forte  et  décisive  :  Des  rai- 
sons, Des  expériences  fONCLOANTics. 

—  Anton.  Improbant,  inconcluaDt,  sophistique. 
CONCLUDC  n.  f.  Sorte  do  pùtéo  fabriquée  avec  do  la 

moelle,  du  sucre  et  do  la  cannelle,  qu'on  donnait  aux  oi- 
seaux de  haut  vol,  pour  los  exciter  à  la  chasse. 

CONCLURE  {du  lat.  concludcre  :  de  cum,  avec,  cl  clau- 
dere,  cloro  :  Jù  conclus,  nous  concluons.  Je  concluais,  nous 
concluiotts.  Je  conclus,  nous  conclûmes.  Je  conclurai,  nous 
conclurons.  Je  conchrais,  nous  conclurions.  Conclus,  con- 
cluonSf  concluez.  Que  je  conclue,  que  nous  concluions.  Que 


je  conclusse,  que  nous  conclussion- 
du,  ue)  V.  a.  Ri 


Concluant,  ante.  Con- 
^  er,  résoudre  d'une  manière  définitive  : 
Conclure  un  traité,  la  paix.  Concldre  xtn  mariage.  Il  Déci- 
der après  déhbération  :  Conclure  de  partir,  n  Finir,  ter- 
miner :  Milton  est  le  premier  qui  ait  conclu  l'épopée  par 
le  malheur  du  principal  personnage.  (Chateaubr.)  ii  Déduire 
comme  conséquence  :  Il  ne  faut  pas  conclure  au  particu- 
lier au  générai. 

—  Conclure  à,  Opiner,  se  prononcer  pour  :  Conclure  à 
la  mort,  il  Conduire  à  :  L'ignorance  et  la  misère  concluent 
fatalement  k  la  maladie  et  k  la  mort.  (Latena.) 

—  Dr.  anc.  Conclure  au  greffe.  Passer  un  appointoment 
au  greffe  sur  des  procès  par  écrit,  pour  décider  qu'il  a  été 
bien  ou  mal  jugé,  formalité  à  laquelle  étaient  astreints  les 
procureurs  desappelants,  faute  de  quoi  intervenait  un  arrêt 
par  défaut  confirmant  la  dernière  sentence.  V.  conclusion. 

Se  conclure,  v.  pr.  Etre  conclu,  avec  les  divers  sens  du 
verbe  conclure. 

—  Stn.  Conclure,  induire,  inférer,  déduire.  Conclure, 
c'est,  d'une  manière  générale,  tirer  la  conséquence  qui 
termine  un  raisonnement.  Inférer,  c'est  conclure  du  par- 
ticulier au  particulier;  induire,  c'est  conclure  du  parti- 
culier au  général,  et  déduire,  c'est  conclure  du  général  au 
particulier. 

CONCLUSIF,  rVE  adj.  Qui  contient  une  conclusion  : 
Proposition  conclusive. 

—  Gramm.  Conjonction  conclusive.  Celle  qui  indique  uno 
conclusion,  comme  donc,  ainsi,  partant. 

CONCLUSION  n.  f.  Action  de  conclure,  de  terminer;  ré- 
sultat de  cette  action  :  Conclusion  d'un  traité,  d'un 
mariage.  La  conclusion  d'un  livre,  d'un  discours,  il  Résul- 
tat d'une  délibération,  il  Conséquence  déduite  d'un  raison- 
nement, d'une  démonstration  :  Conclusion  mal  tirée. 

—  EUipt.  :  Co7iclusion,  Voici  ce  qu'il  faut  conclure  ;  voici 
ce  qui  arriva  à  la  fin. 

—  Dr.  Au  plur.  Expression  des  demandes,  des  préten- 
tions :  Prendre,  Déposer  des  conclusions,  n  Conclusions 
conformes,  Conclusioyis  contraires.  Conclusions  du  ministère 
public  conformes,  contraires  à  l'arrêt  rendu,  ii  Appuinte- 
ment  de  conclusions,  Appointoment  qui  s'ordonnait  en 
appel,  dans  une  affaire  jugée  eu  première  instance  par 
forclusion,  ou  après  des  productions  respectives.  Il  Arrêt 
de  conclusion,  Appointoment  à  fournir  griefs  et  réponses, 
servant  à  mettre  en  état  un  procès  par  écrit.  (Vieux.) 

—  Liturg.  Nom  donné,  par  saint  Grégoire,  à  l'oraison 
qu'on  appelle  aujourd'hui  pt>si-co7»muHion. 

—  Philos.  Proposition  d'un  argument  qui  se  déduit  des 
autres,  appelés  prémisses  ;  Baisonrier  est  faire  voir  l'aiia- 
logie  de  /a conclusion «l'ec  les donyiées primitives. (L.'^'inel.)^ 

—  Rhétor.  Dernière  partie  d'un  discours,  appelée  aussi 
péroraison. 

—  Syn.  Conclusion,  conséquence.  La  conclusion  est  la 
proposition  à  laquelle  aboutit  lo  raisonnement.  La  consé- 
quence est  le  lien  logique  qui  permet  de  passer  des  pré- 
misses à  la  conclusion.  Une  conséquence  est  fausse  quand 
elle  ne  résulte  pas  bien  des  principes  ;  uno  conclusion  est 
fausse  quand  elle  est  par  elle-même  l'énoncé  d'une  erreur. 

—  Anton.  Prémisses,  début,  préliminaires. 

—  Encycl.  En  T.  de  palais,  on  appelle  conclusions  les 
demandes  qu'on  forme  contre  une  partie  ou  les  objections 
que  le  défendeur  oppose  en  réponse.  Les  conclusions  sont 
la  partie  essentielle  de  la  procédure. 

Les  conclusions  sont  principales  ou  subsidiaires.  Les 
principales  contiennent  les  prétentions  qu'elles  désirent 
voir  admettre  en  premier  lieu  par  lo  tribunal.  Los  subsi- 
diaires comprennent  les  prétentions  plus  modestes,  pour 
le  cas  où  le  tribunal  n'accorderait  pas  les  principales. 

Les  conclusions  sont  exceptionnelles,  lorsqu  elles  ne 
touchent  pas  au  fond  môme  du  litige,  et  au  fond,  lors- 
qu'elles entrent  dans  le  vif  du  débat. 

Enfin,  on  nomme  coriclusions  reconventionnelles  celles 
prises  par  le  défendeur  contre  le  demandeur. 

On  appelle  aussi  coyiclusions  l'opinion  émise  à  l'audience 
par  le  ministère  public,  en  matière  civile. 

CONCLUSUM  [zom'  —  mol  lat.  qui  signif.  chose  conclue) 
n.  m.  Hist.  Décision  de  certaines  assemblées,  comme  la 
diète  germanique,  ou  lo  conseil  aulique. 

—  Par  ext.  Résolution  d'une  assemblée  quelconque. 

—  Diplom.  Note  résumant  des  débats,  dos  demandes, 
des  allégations. 

GONCO,  comm.  d'Italie  (Vônétie  fprov.  de  Vicence]\  à 
la  source  de  la  Liverda,  affluent  du  bacchigliono  ;  3.900  h. 

CONCOCTEUR,  TRICE  (du  lat.  concoquere,  supiu  con- 
coctum,  cuire)  adj.  Favorable  à  la  digestion. 

CONCOCTION  {ko'ksi  —  rad.  coneocteur)  n.  f.  Digestion 
des  aliments  dans  l'estomac.  Il  Autrof.  Maturation  des  hu- 
meurs. 

—  Dans  lo  langage  vulgaire.  Action  de  faire  cuiro  :  La 
CONCOCTION  des  œufs.  (Brill.-Sav.)  [Inus.] 

CONCOLITAN,  chef  gaulois  du  m*  siècle  avant  notre 
ère.  11  fut  mis,  avec  Aneroëst,  on  225,  à  la  tôlo  dos  Gé- 
sates,  confédération  formée  do  diverses  peuplades  des 
Alpes.  Appelé  par  los  Boii  et  les  Insubros,  il  envahit 
l'Italie,  battit  uno  armée  romaine  près  do  Fésules  ;  mais, 
bientôt  après,  il  so  vit  attaquer  à  la  fois  par  los  légions 
d'-'Einilius  et  celles  d'Attilius  Rogulus.  Après  une  lutto 
acliarnée,  Concolitan  fut  pris  avec  10.000  dos  siens,  et 
conduit  à  Romo,  où  il  figura  dans  lo  triomphe  du  vain- 
queur. Il  mourut  en  prison. 

CONCOLORE  (du  lat.  cum,  avec,  ot  color,  couleur)  ac^. 
Qui  a  uno  couleur  uniforme  :  Papillon  coNCOLORK. 

CONCOMBRE  {konbr'  —  lat.  cucumis,  cris,  même  sons) 
n.  m.  Genre  do  plantes,  do  la  famille  dos  cucurbitacéos, 
tribu  des  cucumérinées  :  Le  concomdrk  se  cultive  exac- 
tement de  la  mâme  manière  que  le  melon.  (Raspail.)  Ii  Fruit 
comestible  de  la  môme  plante  :  Salade  de  ct>NCOMimKs. 
CoNcoMBBK/'rtm.  Il  Concombre  marron.  Nom  vulgaire  d  uno 
espèce  do  cucurbitacéo ,  dont  lo  nom  scioulifiquo  est 
cucMmM  anguria,  originaire  dos  Antilles.  Il  Concombre 
d'dnc.  Nom  commun  do  ïechallium  ctaterium.  Il  Concombre 
de  Malte,  Nom  vulgaire  do  cucurbita  pepo.  Il  Concombre 
sauvage.  Nom  vulgaire  do  la  melothria  penduta  provouuut 
de  la  Guvane. 

—  Faiù   Nigaud,  niais,  ii  On  dit  plus  souvent  cornichon. 

—  Kchin.  Concofnbre  de  mer.  Nom  vulgaire  do  dilférentes 
espèces  d'échinodormes  et  d'holothuries,  qui  ont  la  lormo 
allongée  d'un  concombre. 

—  Moll.  Nom  vulgaire  do  la  voluto  glabre. 

—  Comm.  V.  la  partie  oncycl. 


CONCOMITAMMENT 


CONCORDAT 


—  En'ctcl.  Les  concombres  sont  des  plantes  annuelles, 
à  tiges  couchées  et  munies  de  vrilles.  Les  fleurs  sont  assez 
grandes,  jaunes.  Le  fruit  est  une  péponide  plus  ou  moins 
volumineuse,  charnue,  à  écorce  plus  ou  moins  épaisse, 
renfermant  de  nombreuses  graines. 

Les  espèces,  assez  nombreuses,  que  renferme  ce  genre 
sont,  pour  la  plupart,  originaires  des  régions  chaudes  et 
tempérées  de  l'Asie,  de  rAfrique,  de  l'Australie  et  de 
l'Amérique.  La  plus  intéressante 
est  le  concombre  melon  (cwck- 
mis  melo),  connu  sous  le  nom  de 
rnelon.  La  plante  qui  porte  plus 
spécialement,  en  France,  le  nom 
de  n  concombre  ■>  est  celle  que  les 
botanistes  nomment  cucumis  $a- 
tivus.  Elle  a  des  feuilles  larges, 
découpées,  rudes  au  toucher, 
d'un  vert  foncé:  un  fruit  cylin- 
drique, le  plus  souvent  allongé, 
à  écorce  mince,  lisse  ou  parse- 
mée de  verrues  épineuses ,  à 
chair  plus  ou  moins  blanche. 
Originaire  des  Indes,  le  concom- 
bre est  cultivé  de  temps  immé- 
morial dans  les  jardins  potagers. 
11  a  produit  plusieurs  variétés, 
entre  autres  :  le  concombre  blanc  Concombre. 

hâtif,  à  fruit  blanc  verdâtre;  le 

concombre  à  cornichon,  vert  foncé  et  rugueux  à  l'âge  où  on 
l'emploie,  plus  tard  jaune  foncé  et  presque  lisse.  Dans  le 
nord  de  la  France,  le  concombre  se  cultive  sur  couche, 
comme  les  melons;  mais  dans  le  centre,  et  à  plus  forte 
raison  dans  le  midi,  il  réussit  en  pleine  terre.  Sa  chair 
est  blanche,  peu  sapide  et  peu  nutritive  ;  on  le  mange  cru, 
en  salade,  fortement  assaisonné,  ou  bien  cuit  au  gras  ou 
au  maigre  et  associé  aux  viandes  rôties.  La  pulpe  du 
concombre  est  usitée  en  médecine;  on  l'emploie  comme 
topique.  Les  graines  font  partie  des  quatre  semences 
froides  majeures;  on  les  associe  aux  amandes  douces  pour 
faire  des  émulsions  calmantes  et  rafraîchissantes. 

Le  concojJibre  serpent  {cucumis  flexuosus)  doit  son  nom  à 
la  forme  de  ses  fruits,  longs  quelquefois  de  l  mètre  et 
bizarrement  contournés.  Le  concombre  papengaie  ou  pi- 
gonde  {cucumis  acutanguhts)  se  trouve  dans  toutes  les  ré- 
gions chaudes  et  tempérées  de  l'Asie.  Il  se  reconnaît  à 
ses  fruits  allongés  et  marqués  de  dix  angles  tranchants. 
On  les  mange  cuits  sur  la  braise,  ou  bien  avec  le  riz,  on, 
mieux  encore,  assaisonnés  en  salade.  Lors  de  la  maturité 
parfaite,  la  pulpe  se  dessèche,  devient  ribreuse,  tandis 
que  l'écorce  durcit  et  permet  d'en  faire  de  petits  vases. 
Le  concombre  arada  {cticutnis  anguria)  est  cultivé  et  très 
estimé  à  la  Jamaïque.  Le  concombre  délicieux  {cucumis 
deliciosus),  dont  la  patrie  primitive  est  inconnue,  se  cul- 
tive beaucoup  en  Portugal.  Sa  chair  est  blanche,  fort 
odorante,  d'une  saveur  très  délicate  et  agréablement 
parfumée;  elle  est  recouverte  d'une  écorce  panachée 
d'un  jaune  plus  ou  moins  foncé.  Le  fruit,  ovoïde  arrondi, 
est  de  la  grosseur  d'une  pomme  reinette:  il  se  distingue 
du  melon  par  les  poils  courts  de  son  enveloppe.  Le  con- 
combre de  Perse  (cucumis  Dudaim)  a,  au  contraire,  une 
chair  blanchâtre,  molle  et  un  peu  fade,  mais  dont  l'odeur 
est  fort  agréable. 

Plusieurs  concombres  sont  cultivés  comme  plantes 
grimpantes  d'ornement;  nous  citerons,  entre  autres,  le 
concombre  métulifère  {cucumis  )netulifertis)y  dont  les  fruits, 
d'un  beau  rouge  écarlate,  produisent  un  charmant  eflTet. 
A  ce  genre  appartient  encore  la  coloquinte. 

—  Comm.  Avec  la  pulpe  du  concombre,  on  prépare  divers 
cosmétiques  appelés  pommade  de  concombre,  qui  ont  la 
propriété  d'assouplir  la  peau,  de  l'adoucir  et  de  faire  dis- 
paraître ces  légères  couperoses  qui  se  montrent  quelque- 
fois sur  le  visage.  Le  plus  renommé  de  ces  cosmétiques, 
le  plus  en  usage,  est  composé  de  vaseline  au  benjoin,  de 
spermaceti  et  de  suc  de  concombre. 

CONCOMITAMMENT  \ta-man)a.A\.  D'une  manière  conco- 
mitante, par  concomitance. 

CONCOMITANCE  {tanss  —  du  lat.  concomitari,  accompa- 
gner ;  de  cum,  avec,  et  cames,  itis,  compagnon)  n.  f.  Con- 
cours, existence  simultanée  de  deux  choses  :  La  concomi- 
tance de  deux  phénomènes. 

—  Par  concomitance.  Théol.  Par  la  nature  inséparable 
de  deux  objets  :  Le  sang  de  Jésus-Christ,  dans  l'eucharis- 
tie, est  êous  l'espèce  du  pain  par  concomitante.  (Acad.) 

GONCOBnTANT  (tan),  ANTE  [lat.  concomitans  ;  de  con~ 
comtVari]  adj.  Existant  simultanément  avec  un  objet  prin- 
cipal :  Faits  concomitants.  (On  dit  concomitant  de  :  Cir- 
constances CONCOMITANTES  D'un  pJiénoméne.) 

—  Mus.  Sons  concomitants.  Sons  accessoires  qui  accom- 
pagnent toujours  le  son  fondamental  :  Tout  son  est  accom- 
pagné de  trois  autres  sons  harmoniques,  concomitants  ou 
accessoires.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Pathol.  Symptômes  concomitants.  Symptômes  acces- 
soires, mais  importants,  qui  accompagnent  une  maladie. 

—  Théol.  Grâce  concomitante.  Grâce  divine  qui  accom- 
pagne toutes  les  actions. 

CONCON  D.  m.  Plante  indéterminée,  que  les  habitants 
de  la  Guinée  employaient  broyée  avec  de  l'huile,  pour 
se  frotter  les  jambes  et  détruire  les  parasites  qui  y  péné- 
traient. 

GONCONE  (Giuseppe),  compositeur  et  professeur  ita- 
lien, né  et  mort  à  Turin  (I81Û-18G1),  fit  représenter  dans 
cette  ville,  en  1836,  un  opéra  intitulé  ;  un  Episodio  di  san 
Michèle.  Il  alla,  en  1837,  s  établir  à  Paris,  et  se  livra  à  l'en- 
seignement du  chant,  tout  en  publiant,  outre  un  nombre 
considérable  de  romances  et  mélodies  vocales,  plusieurs 
recueils  de  leçons  do  chant,  d'exercices  et  de  vocalises 
pour  les  diverses  voix  d'hommes  et  de  femmes.  Concono 
retourna  en  1848  ù  Turin,  où  il  obtint  la  charge  d'organiste 
de  la  chapelle  royale. 

CONCORD,  nom  de  plusieurs  villes  des  Etats-Unis  d'A- 
mérique :  r  capitale  du  New-Hampshire  et  chef-lieu  du 
comte  de  Morrimac,  sur  lo  Merrimac  ;  17.000  hab.  Centre 
d'an  commerce  important,  alimenté  par  une  industrie 
active,  pour  laquelle  on  a  utilisé  la  force  motrice  du  Mer- 
rimac. Fonderies  ;  fabriques  de  meubles,  de  harnais  et 
de  wagons  considérables  :  on  v  travaille  aussi  lo  marbre 
et  le  granit.  H^tol  de  ville,  Palais  de  justice,  Capitule, 
prison,  asile  d'aliénés.  Fondée  en  l'iTy,  cette  ville  s'appela 
jusqu'en  1705  liumford.  —  2"  Dans  l'Etat  de  Massachu- 
setts ?t  le  comté  do  Middlcscx,  à  la  jonction  des  deux 


rivières  qui  forment  le  Concord  River  ;  4.430  hab.Ville  sans 
industrie,  mais  célèbre  par  la  beauté  de  son  site,  qui  a 
déterminé  plusieurs  des  nommes  les  plus  remarquables  de 
l'Union  â  s'y  tîxer.  Sur  son  territoire  eut  lieu  la  bataille  de 
Lexington,  le  19  avril  1775.  —  Z"  Dans  la  Caroline  du  Nord, 
chef-lieu  du  comté  de  Cabarrus,  entre  les  deux  bras  du 
Rock  Creek,  affluents  de  droite  du  Yadkin  ;  4.340  hab. 
Dans  les  environs,  gisements  d'or,  de  cuivre,  de  galène  et 
de  blende.  —  4"  Dans  le  Tennessee  et  le  comté  de  Knox, 
au  S.-O.  de  Knoxville  ;  2.360  hab.  Carrières  de  marbre. 
Petite  industrie. 

CONCORDAMMENT  {da-man  —  rad.  concorder)  adv. 
Avec  accord  :  Parier  concordamment.  (Peu  usité.) 

CONCORDANCE  {danss  —  rad.  coJ}Corder)  n.  f.  Accord, 
conformité  :  //  n'y  a  pas  de  politique  qui  soit  grande,  si 
elle  n'a  pus  de  concordance  avec  les  intérêts  généraux  de 
l'humanité.  (Mîch.  Chev.) 

—  Chronol.  Concoj-dance  des  calendriers.  Tableau  où  l'on 
met  en  regard  le  calendrier  grégorien  et  le  calendrier  ré- 
publicain, afin  qu'on  puisse  aisément  passer  de  l'un  à 
l'autre,  pour  la  fixation  des  dates. 

—  Ecrit,  sainte.  Ouvrage  montrant  la  suite  et  l'accord 
dos  quatre  textes  évangéliques,  rapprochés  et  fondus  en- 
semble. Il  Table  alphabétique  des  mots  employés  dans  la 
Bible,  avec  indication  des  textes  qui  les  contiennent. 

—  Gramm.  Accord  syntaxique  :  La  concordance  de 
l'adjectif  et  du  substantif,  du  verbe  et  du  sujet.  Concor- 
dance des  temps.  (V.  temps),  ii  Syntaxe  de  concordance. 
Celle  qui  donne  les  règles  de  l'accord,  par  opposition  à 
la  syntaxe  de  détermination  ou  de  régime.  {On  dit  plutôt 

SYNTAXE  d'accord.) 

—  Mus.  anc.  Syn.  de  consonance. 

—  Anton.  Discordance. 

—  Enctcl.  Ecrit,  sainte.  I.  Concord.\nce  de  la  Bible. 
On  donne  ce  nom  à  des  dictionnaires  qui  contiennent, 
rangés  par  ordre  alphabétique,  tous  les  mots  de  la  Bible, 
avec  l'indication  des  versets  où  ces  mots  se  rencontrent  : 

1°  Concordances  latines.  La  plus  ancienne  de  toutes  est 
celle  de  saint  Antoine  de  Padoue,  mort  en  1231.  Elle  a 
pour  titre  :  Concordances  morales  de  la  sainte  Ecriture.  Le 
cardinal  Hugues  de  Saint-Cher  en  composa  une  plus  com- 
plète, à  laquelle  il  lit  travailler,  pendant  plusieurs  années, 
cinq  cents  moines  de  l'ordre  de  Saint-Dominique  :  elle  fut 
publiée  en  1543  à  Bàle  et  plusieurs  fois  réimprimée.  La 
plus  récente  et  la  meilleure  est  celle  de  Dutripon  :  6'oîi- 
cordantise  Biblir,T  sacra-,  Vulgalsc  editionis  (Concordances 
de  la  sainte  Bible,  d'après  la"  Vulgate)  [Paris,  1838]. 

2"  Concorda7ices  grecques.  Henri  Estienne,  après  avoir 
divisé  en  versets  le  texte  grec  du  Nouveau  Testament, 
en  publia  une  Concordance  (Paris,  1594  et  1624). 

Des  Concordances  plus  modernes,  la  meilleure  est  celle 
de  Bruder  (Leipzig,  1842).  Il  existe  une  Concordance  de 
la  version  des  Septante,  composée  par  Abraham  Tromm, 
et  imprimée  à  Ulrecht  en  1718. 

3*  Concordances  hébraïques.  Le  rabbin  Nathan  fit  la  pre- 
mière en  1524.  La  plus  récente  est  celle  de  Jules  Fiirst, 
parue  à  Leipzig  en  1840. 

4"  Concordances  françaises.  La  plus  ancienne  fut  publiée 
à  Genève  en  1564,  et  généralement  attribuée  à  Calvin, 
qui  mourut  cette  même  année.  Il  en  existe  une  plus  mo- 
derne, c'est  celle  de  Duverger  {Genève,  1839-184ij. 

Ces  Concordances  ont  été  imitées  pour  le  Coran.  On 
peut  citercelle  de  Calcutta  (ISU),  et  celle  de  Leipzig  (1842). 

II.  On  appeHe  aussi  Concordances  les  ouvrages  qui  ont 
pour  but  de  présenter,  dans  un  récit  unique,  les  faits  ra- 
contés par  les  quatre  évangélistes  et  d'en  harmoniser  les 
divergences  apparentes.  Saint  Augustin,  après  Tatîen,  a 
entrepris  ce  travail  et  posé  les  principes  qui,  plus  tard, 
ont  guidé  les  exégètes  catholiques  et,  en  particulier,  Ger- 
son.  De  nombreux  écrivains  protestants  ont  traité  ce 
même  sujet,  mais  en  se  plaçant  à  des  points  de  vue  diffé- 
rents. On  peut  citer  :  Osiander  (1537),  défenseur  zélé  de 
l'inspiration  divine  ;  Chemnitz  (1593),  Bengel  (1734),  parti- 
sans d'une  interprétation  plus  libre  ;  enfin,  Storr  (1794)  et 
surtout  Wiseler  (1843),  et  Tischendorf  (1854),  représen- 
tants de  la  critique  la  plus  hardie. 

CONCORDANT  (rfrtn)  n.  et  adj.  S'est  dit  de  la  voix  d'homme 
intermédiaire  entre  la  voix  de  ténor  et  la  voix  de  basse,  qui 
se  trouve  formée  des  sons  les  moins  élevés  du  ténor  et  les 
moins  graves  de  la  basse.  (Ce  mot  a  été  remplacé  par  celui 
de  baryton.  On  l'écrivait,  comme  ce  dernier,  sur  la  clef  de 
fa  quatrième  ligne,  parfois  même  sur  la  clef  de  fa  troisième 
ligne.) 

CONCORDANT  {dan),  ANTE  [rad.  concorder]  adj.  Qui 
s'accorde,  qui  est  conforme  :  Des  témoignages  concordants. 
Des  présomptions  concordantes. 

—  Dr.  anc.  Mariage  concordant.  Celui  où  la  bonne  har- 
monie régnait  entre  les  conjoints. 

—  Littér.  Vers  concordants.  Vers  ayant  une  partie  qui 
leur  est  commune  et  une  partie  distincte,  et  qui  sont  des- 
tinés à  être  chantés  â  la  fois  par  plusieurs  personnages  ; 

iDieu  sait  s'il  reviendra. 
Le  ciel  vous  le  rendra. 
Coure  après  qui  voudra. 

—  Anton.  Discordant,  disparate,  dissonant. 

CONCORDANTIEL,  ELLE  {si-èl')  adj.  Destiné  à  éta- 
blir une  concordance  ;  Tableau  concordantiel  des  calen- 
driers. 

CONCORDAT  {da  —  dii  lat.  concordare,  supin  concorda- 
tum,  concorder)  n.  m.  Hist.  Traité  passé,  entre  le  pape  et 
un  souverain,  pour  régler  les  intérêts  religieux  dans  les 
ICtals  do  ce  dernier  :  Le  concordat  de  Trançois  i•^  Le 
concordat  de  iSOI. 

—  Se  dit  absolum.  du  concordat  de  1801  :  Observer  le 
Concordat. 

—  Se  disait  autrefois  d'un  Accord  entre  les  officiers 
d'un  régiment  pour  payer  une  prime  à  ceux  d'entre  eux 
qui,  occupant  un  grade  supérieur,  prenaient  leur  retraite 
et  procuraient  ainsi  aux  autres  des  chances  d'avance- 
ment :  Les  concordats  furent  prohibés  à  l'époque  où  l'on 
s'occupa  de  réprimer  la  vénalité  des  emplois.  (Do  Chesnel.) 

—  Dr.  comm.  "V.  la  partie  encycl. 

—  Enctcl.  Hist.  On  nommait  autrefois  concordats  \e& 
transactions  conclues,  soit  entre  divers  prétendants  à  un 
mémo  bénéfice,  soit  entre  lo  supérieur  d'un  monastère  et 
ses  religieux.  Ce  nom  fut  appliqué,  dans  la  suite,  aux  traités 
qui  règlent  les  rapports  réciproques  de  l'Eglise  et  de  l'Etat, 
et  qui  sont  consentis  par  le  pape  et  les  gouvernements 
civils. 

Lo  plus   ancien  concordai  est  celui  de  Worms  (1U2), 


174 

I  entre  le  pape  Calixte  et  l'empereur  Henri  V.  L'empereur 
renonçait  à  donner  l'investiture  des  bénéfices  ecclésias- 
tiques par  la  crosse  et  l'anneau;  le  pape  lui  permettait 
de  la  donner  par  le  sceptre,  et  lui  concédait  le  droit  de 
régale.  Ce  traité  mit  tin  â  la  lutte  du  sacerdoce  et  de 
l'empire. 

Le  Concordat  germanique  {liGl),  conclu  entre  le  pape 
Pvicolas  V  et  l'empereur  Frédéric  III,  et  approuvé  partons 
les  souverains  allemands,  maintint  les  élections  dans  les 
chapitres  et  les  monastères,  réservant  au  pape  la  confir- 
mation des  élus. 

En  France,  on  compte  quatre  concordats,  soit  conclus, 
soit  au  moins  tentés  entre  le  saint-siège  et  les  divers  gou- 
vernements. 

—  Concordat  de  i5f6.  La  pragmatique  sanction  de 
Charles  VIT  (1438)  reconnaissait  aux  chapitres  des  cathé- 
drales le  droit  d'élire  les  évêques.  interdisait  les  annales. 
sortes  d'impôts  perçus  par  le  pape  sur  les  églises,  et  sou- 
mettait les  bulles  pontificales  et  les  canons  des  conciles 
à  l'approbation  du  roi.  Cet  acte  avait  toujours  été,  delà 
part  de  la  cour  de  Rome,  l'objet  de  vives  réclamations. 
François  ï""  consentit  à  l'abroger,  et  à  signer,  on  1516,  avec 
le  pape  Léon  X,  un  nouveau  concordat,  qui  enlevait  aux 
chapitres  le  droit  d'élire  les  évêques  et  conférait  au  roi 
celui  de  les  nommer,  réservant  l'institution  canonique  au 
saint-siège.  Les  annates  et  les  appels  à  Rome  étaient 
rétablis.  Le  clergé  français,  l'Université  de  Paris  n'ac- 
ceptèrent ce  concordat  qu'avec  répugnance  ;  le  parle- 
ment s'y  montra  toujours  opposé.  Il  resta  cependant  en 
vigueur  jusqu'à  la  Révolution.  La  constitution  civile  du 
clergé,  qui  lui  fut  substituée  par  l'Assemblée  constituante 
(12  juin.  1790),  devint  l'occasion  d'une  guerre  violente  contrf 
le  clergé  et  la  religion  catholiques.  Cet  état  de  cho?;cs  s.^ 
prolongeantavec  des  alternatives  d'exaspération  et  d'upai- 
sèment,  le  général  Bonaparte,  devenu  premier  consul,  ré- 
solut d^-  mettre  fin. 

—  Concordat  de  iSOI .  Des  négociations  laborieuses  fu- 
rent entamées  avec  la  cour  de  Rome  :  l'abbé  Dernier  et 
de  Cacault  y  prirent  part  au  nom  du  gouvernement  fran- 
çais; Spina'et  le  cardinal  Consalvi  au  nom  du  pape.  Plu- 
sieurs fois  sur  le  point  d'être  rompues,  elles  réussirent 
enfin.  Le  concordat  fut  signé  le  15  juillet  1801,  converti  en 
loi  le  8  avril  1802  et  solennellement  publié  le  18  avril,  jour 
de  Pâques.  Ce  traité  célèbre  préside  encore  aujourd'hui  aux 
relations  entre  lo  gouvernement  français,  le  saint-siège  et 
le  clergécatholiquë.  Il  contient  dix-sept  articles.  Le  premier 
reconnaît  la  religion  «  catholique,  apostolique  et  romaine  " 
comme  «  la  religion  de  la  grande  majorité  des  Français  <■ , 
assure  son  libre  exercice  et  la  publicité  de  son  culte, 
sous  la  seule  réserve  des  «  règlements  de  police  u  néces- 
saires pour  la  tranquillité  publique.  Les  articles  2  et  3 
décident  qu'une  nouvelle  circonscription  des  sièges  épis- 
copaux  sera  faite,  et  que  les  anciens  titulaires  seront,  de 
bon  gré  ou  non,  remplacés  par  de  nouveaux.  Les  articles 
4  et  5  transfèrent  au  Premier  Consul  le  droit  de  nommer 
les  évêques,  réservant,  comme  dans  le  concordat  de  1516, 
l'institution  canonique  au  pape.  D'après  les  articles  6  et  7, 
les  évêques  et  les  ecclésiastiques  du  second  ordre  devront 
prêter  serment  au  gouvernement.  Les  articles  9,  10  et 
11  reconnaissent  aux  évêques  le  droit  d'établir  la  cir- 
conscription des  paroisses,  de  nommer  les  curés  et  les 
chanoines  de  leur  chapitre  avec  l'approbation  du  gouver- 
nement. Un  séminaire  est  établi  dans  chaque  diocèse. 
L'article  12  rend  aux  évêques  les  églises  non  aliénées  et 
nécessaires  au  culte.  L'article  13  ratifie  la  vente  des  biens 
du  clergé  et  déclare  que  leurs  possesseurs  ne  pourront 
être  inquiétés.  L'article  14  assure,  en  retour,  un  traitement 
convenable  aux  évêques  et  aux  curés;  l'article  15  annonce 
pour  l'avenir  des  dispositions  légales  devant  permettre 
aux  fidèles  de  faire  des  donations  en  faveur  des  églises. 
Les  articles  16  et  17  reconnaissent  au  Premier  Consul  et 
à  ses  successeurs  les  mêmes  droits  et  prérogatives  dont 
jouissaient  autrefois  les  anciens  rois,  à  condition,  toute- 
fois, qu'ils  soient  catholiques.  Dans  le  cas  contraire,  un 
nouveau  traité  serait  nécessaire. 

Dqs  articles  organiques  furent  adjoints  par  le  gouverne- 
ment au  traité  conclu  avec  le  saint-siège,  et  publiés  en 
même  temps  que  lui. 

Ce  concordat  aété,  et  estencore, l'objet  d'appréciations 
diverses.  Ses  adversaires  soutiennent  qu'il  n'a  jamais  été, 
dans  la  pensée  de  Napoléon,  qu'un  instrument  de  règne, 
un  moyen  d'exercer  une  pression  sur  la  cour  de  Rome  et 
de  transformer  le  clergé  en  un  corps  de  fonctionnaires  de 
l'Etat.  Ses  partisans  font  remarquer  qu'il  a  rétabli  l'ordre, 
la  paix  et  la  hiérarchie  canonique  dans  l'Eglise  de  France, 
renoué  les  relations  officielles  entre  le  pape  et  le  gou- 
vernement français,  inauguré  entre  les  deux  pouvoirs  un 
accord  qui  a  persisté  à  travers  les  révolutions  et  les 
grands  événements  de  la  politique. 

—  Concordat  de  iSfS.  C'est  le  nom  que  Napoléon  I"  fit 
donner  dans  le  t.  Moniteur»,  aux  concessions  qu'il  avait  ar- 
rachées à  Pie  VII,  prisonnier  à  Fontainebleau,  et  que  le 
pape  désavoua,  dans  sa  lettre  du  23  mars  delà  même  année. 

—  Co7îcordat  de  fSH.  On  appelle  ainsi  un  traité  conclu, 
le  16  juillet  1816,  par  le  comte  de  Blacas,  au  nom  de 
Louis  XVIII,  et  le  cardinal  Consalvi,  représentant  Pie  'VU, 
mais  que  les  Chambres  françaises  refusèrent  de  ratifier 
en  1817.  Les  dispositions  relatives  à  la  création  de  nou- 
veaux évôchés  furent  seules  conservées,  et.  après  modifi- 
cation, sanctionnées  par  la  loi  du  9  juillet  1821. 

La  plupart  des  autres  Etats  de  l'Europe  ont  conclu  des 
concordats  avec  le  saint-siège.  Ainsi,  la  Bavière  en  1817  ; 
la  Prusse  en  1821;  le  Wurtemberg  et  le  grand-duché  de 
Bade  en  1807;  l'Autriche  en  1855,  l'Espagne  en  1851.  La 
Belgique  est  restée  soumise  au  régime  du  concordat  de 
1801,  bien  qu'elle  forme  un  Etat  indépendant  de  la  France. 

—  BiBLiOGR.  :  de  Pradt,  les  Quatre  concordats  (Paris, 
1818-1820);  d'Haussonville,  l'Eglise  7'omaine  et  le  Premier 
Empire  (Paris,  1868-1870);  P.  Theiner,  Histoire  des  deux 
concordats...,  conclus  en  fSOl  et  f  SOS  par  Napoléon  Bona- 
parte et  le  saint-siège  (Bar-le-Duc,  1869-1870);  Consalvi, 
Mémoires  du  cardinal  Consalvi  (Paris,  1S64). 

—  Dr.  comm.  Le  concordat  est  une  convention  inter- 
venue entre  le  failli  et  la  majorité  de  ses  créanciers,  et 
dont  l'effet  est  de  remettre  le  failli  à  la  tête  de  ses  affai- 
res. Il  faut  la  majorité  en  nombre  et  une  majorité  en 
sommes,  qui,  depuis  la  loi  du  4  mars  1889,  est  non  plus 
des  trois  quarts,  mais  des  deux  tiers.  Le  concordat  doit 
être  homologué  par  le  tribunal  de  commerce.  II  ne  peut 
pas  être  accordé  à  un  banqueroutier  frauduleux.  Le  con- 
cordat fait  cesser  le  dessaisissement,  fait  revivre  les 
poursuites  individuelles  des  créanciers  et  améliore  la  po- 


173 

sitiou  du  failli  par  los  romisos  qui  lui  sont  consontios.  Il 
poul  ôtro  aiiiiulô  pour  cause  do  dnl,  ou  ai)ros  condamna- 
tion pour  bauiiueruuto  l'raudulousi?,  ou  résolu  pour  inoxé- 
cutu)n  des  conditions.  Lo  concordat  par  abandon  d'actif 
{loi  du  17  juill.  1850)  lib6ro  le  failli,  raoyounant  l'abandon 
do  tout  ou  partie  do  son  actif. 

CONCORDATAIRE  {ith'')  n.  m.  Ecclésiastiquo  qui  avait 
accepté  le  concordat  do  1801.  (On  dit  aussi  concordatiste.) 

—  Adjoctiv.  :  £'t'(?ffue  concordatairl;.  h  Qui  a  rapport  au 
concordat  do  1801  :  Il  y  a  un  corps  de  doctrine  qui  s'appelle 
les  lois  CONCORDATAIRES.  Il  l'ailii  concordataire,  FailU  qui 
a  obtenu  un  concordat. 

CONCORDE  ^lat.  concordia;  de  cum,  avec,  et  cor,  cordis, 
cœur)  n.  f.  Union  dos  esprits  qui  produit  la  paix  :  La  con- 
corde est  un  besoin  du  cœur  humain.  (Lamart.) 

—  Kcrit.  sainte.  Concorde  évanijèliqae,  Ouvrage  dans 
leauol  on  fond  en  un  soûl  récit  les  textes  des  quatre  évan- 
gélistes,  en  s'ertorcant  de  les  concilier. 

—  Hist.  velig.  Formulaire  de  concorde,  Ecrit  dirigé  contre 
los  zwingliens,  et  ajouté  par  los  luthériens  à  la  confession 
d'Augsbourg. 

—  ANTON.  Désaccord,  discorde,  dissension,  dissentiment, 
dissidence,  division,  mésintelligence,  scission,  zizanie. 

Concorde  (fêtes  de  la).  Trois  solennités  de  l'Iiistoire 
nationale,  en  France,  ont  porté  co  nom.  La  première  eut 
lieu  au  Champ-de-Mars,  pendant  la  Révolution  :  elle  con- 
sista dans  un  cortège  parti  de  la  Bastille  et  composé  do 
chars  et  statues  allégoriques  de  la  Liberté,  de  l'Agricul- 
ture, du  Commerce,  de  l  Armée  et  de  la  Marine.  La  se- 
conde, le  20  avril  184S,  fut  célébrée  sur  la  place  de  l'Etoile  : 
les  chefs  du  gouvernement,  groupés  sous  l'Arc  de  triom- 
phe, distribuèrent  les  drapeaux  aux  troupes  et  assistèrent 
à  leur  défilé,  qui  ne  dura  pas  moins  de  douze  heures.  Enfin, 
le  21  mai  suivant,  une  autre  fête  de  la  Concorde  eut  lieu 
encore  au  Champ-de-Mars,  en  l'honneur  des  gardes  na- 
tionales de  province. 

Concorde  (pont  de  la),  à  Paris,  entre  la  place  de  la 
Concorde  et  le  palais  de  la  Chambre  des  députés.  Sa  con- 
struction, ordonnée  par  édit  du  7  septembre  1786,  fut  en- 
treprise au  commencement  de  1787,  sur  les  plans  de  Per- 
sonnet.  La  pose  de  la  première  pierre  eut  lieu  en  grande 
cérémonie  dans  le  cours  de  1788,  les  travaux  de  fondatiou 
dans  le  Ut  du  fleuve  ayant  occupé  entièrement  l'année  17S7. 
On  le  dénomma  alors  pont  Louis  XVL  L'œuvre  ne  fut  en- 
tièrement achevée  qu  en  1793.  La  décoration  du  pont,  ap- 
pelé depuis  1795  pont  de  la  Concorde,  comportait  douze 
statues  d'hommes  célèbres  qui,  jugées  trop  massives, 
furent  transportées  dans  la  grande  cour  du  château  de 
Versailles. 

Concorde  (place  delà),  à  Paris,  la  plus  belle,  peut-être, 
des  places  du  monde  entier,  date  de  1748.  Louis  XV  venait 
d'être  gravement  malade,  et  les  Parisiens  décidèrent  de  lui 
élever  une  statue  équestre,  pour  célébrer  son  rétablisse- 
ment. Le  roi  donna  à  la  ville  (par  lettres  patentes  expédiées 
en  1757),  pour  édifier  cette  statue,  l'emplacement  situé  à 
l'extrémité  du  jardin  des  Tuileries.  La  statue,  œuvre  de 
Bouchardon,  achevée  par  Pigalle,  fut  inaugurée  solennelle- 
ment le  20  juin  1763  ;elle  excita  peu  l'admiration.  Aux  angles 
du  piédestal  se  dressaient  la  Paix,  la  Prudence,  la  Force 
et  la  Justice,  ce  qui  inspira  le  malicieux  distique  que  voici  : 

Oh  !  la  belle  statue  !  Oh  !  le  beau  piédestal  ! 
Les  Vertus  sont  ù.  pied,  le  Vice  eat  ft  cheval! 

Le  meilleur  architecte  do  l'époque,  Gabriel,  compléta 
la  décoration  de  la  place  en  construisant  les  deux  belles 
façades  monumentales  que  sépare  la  rue  Royale.  Celle  de 

fauche,  destinée  d'abord  à  être  hôtel  des  Monnaies,  est 
evenue  successivement  hôtel  de  Coislin,  hôtel  Clisson, 
hôtel  de  Plessis-Bellièvre,le  garde-meuble  de  la  couronne; 
l'Automobile-Club  i'occupe  depuis  lo  mois 
d'octobre  1898.  Le  palais  de  droite  est  le 
siège  du  ministère  de  la  marine. 

La  place  portait  alors  le  nom  do  Louis  XV. 
Le  12  août  1792,  la  statue  du  roi  fui  abat- 
tue et  remplacée  par  une  image  do  la  Li- 
berté. En  même  temps,  la  place  reçut  lo 
nom  de  «place  de  la  Révolution  n.  L'écha- 
faud  s'y  dressa  en  permanence  pendant  la 
Terreur.  Parmi  les  plus  illustres  têtes  qui  y 
tombèrent,  il  faut  citer  celles  de  Louis  XVI 
et  de  Marie-Antoinette,  do  M"*  Roland,  do 
Louis-Philippe-Egalité,  de  M"""  du  Barry, 
des  brissotins.etc.  Une  loi  du  26  octobre  1795 
lui  donna  le  nom  de  place  de  la  Concorde. 
Sa  décoration  date  du  règne  do  Louis- 
Philippe.  C'est  on  183G  qu'y  turent  installés 
l'obélisque  do  Louqsor,  los  doux  fontaines 
monumentales,  les  huit  statues  do  villes  : 
Lyon,  Marseille,  Bordeaux,  Rouen,  Nantes, 
Lille,  Strasbourg,  Brest.  Colles  de  Stras- 
bourg et  do  Lillo  sont  l'œuvre  do  Pradior. 
A  l'entrée  de  l'avenue  des  Chanips-Elvsées, 
se  drossent  les  Chevaux  dits  de  Marly, 
sculptés  par  Guillaume  Coustou.  Ils  font 
vis-à-vis  à  la  lieyiommée  et  au  Mircure  do 
Coysovox,  souvent  désignés  sous  lo  nom  do 
Chevaux  aiW's,  à  l'enlréo  dos  Tuileries. 


CONCORDATAIRE 


COxNCOURS 


Concorde.  (Statue  an- 
tique. Musée    Pic    Cle- 
meattuo.) 


proiio  do  navire  et  un  scoptro  ou  uno  corno  d'abondance. 
C'était  là  la  personnification  de  la  Concorde  civile.  La 
Concorde  militaire  était  représentée  vêtue  d'une  longue 
tuni(iue,  debout  entre  deux  éten- 
dards. Un  petit  bas-relief  du  Louvre 
nous  oti'ro  la  première  de  ces  figu- 
res allégoriques  :  la  sculpture  eu 
est  simple  et  d'un  assez  bon  carac- 
tère. Une  statue  de  marbre,  plus 
Iietito  que  nature,  qui  faisait  autre- 
tois  partie  do  la  collection  du  che- 
valier d'Azzara,  ambassadeur  d'Es- 
pagne à  Rome,  et  qui  a  été  publiée 
par  Visconti  dans  le  «  Museo  Pio 
Clemontino  " ,  par  Clarac  dans  lo 
Il  Musée  de  sculpture  ",  présente 
beaucoup  d'analogie  avec  la  figure 
du  bas-relief  du  Louvre. 

Concorde  (saint),  il  étaitprêtre 
à  Spulète  lorsqu'il  subit  le  martyre, 
sous  le  règne  d'Antonin,  vers  175. 
—  Fête  le  i"  janvier. 

CONCORDER  v.  n.  Vivre  d'accord, 
s'entendre  :  Epoux  qui  ne  peuvent 
pas  CONCORDER.  Il  S'accordor,  no  pas 
être  contradictoire  :  Témoignages 
qiii  CONCORDENT  parfaitement.  \\ 
Avoir  ensemble  des  rapports  d'éga- 
lité, de  similitude  ou  de  convenance  réciproque  ;  La  mo- 
dération CONCORDE  avec  la  justice.  (De  Gérando.) 

—  En  T.  de  comm.,  Entrer  en  concordat.  (Se  dit  d'un 
commerçant  qui  obtient  son  concordat  de  l'unanimité  des 
créanciers.) 

—  Anton.  Discorder. 

Concordia,  planète  télescopique,  n"  58,  découverte 
par  Luther,  eu  1860. 

Concordia,  village  des  Etats-Unis  (Etat  de  Kansas^i. 
sur  le  Republican  River,  branche  du  Kansas;  3.200  hab. 
Ecole  normale  de  l'Etat  du  Kansas.  Ch.-l.  du  comté  de 
Cloud.  — Ville  de  la  république  Argentine  (prov.  d'Entre- 
Rios),  près  de  l'Uruguay;  11.500  hab.  [C'est  la  troisième 
ville  commerciale  (maté,  cuirs,  viandes)  de  la  république.] 
Ch.-l.  d'un  département  peuplé  de  24.500  hab. 

Concordia  ou  Tapado,  bourg  du  Mexique  (Etat  de 
San  Luis  Potosij  ;  4.255  hab. 

Concordia  ou  San-sebastian,  ville  du  Mexique 

(Etat  de  Sinaloa),  près  du  lleuve  côtier  de  Mazatlan  ; 
7.350  hab.  Ville  fondée  par  les  Espagnols  vers  1531.  Cb.-l. 
d  un  district  peuplé  do  12.275  hab. 

Concordia  -  SAGITTARIA  ,  ville  d'Italie  (Vénétie 
[prov.  de  Venise]);  3.000  hab.  Ville  très  ancienne  et  im- 
portante sous  les  Romains,  et  qui  fut  autrefois  le  siège 
d'un  évéché  transféré  depuis  à  Portogruaro. 

Congo  RDI  A-SU  LLA-SECCHIA,  comm.  d'Italie  (Emilie 
[prov.  de  Modène]),  sur  la  Sccchia;  10.000  hab. 

Goncordiœ  Formula  (Formule  de  Concorde),  sep- 
tième et  dernier  livre  symbolique  de  l'Eglise  luthérienne. 
L'électeur  Auguste  de  Saxe,  partisan  de  Luther,  convoqua 
les  théologiens  de  cette  opinion  dans  un  couvent  de  Tor- 
gau  (1576).  C'était  la  sixième  tentative  faite  pour  réunir 
dans  une  confession  commune  los  luthériens,  les  pbilip- 
pisies  et  les  calvinistes.  Le  résultat  des  délibérations  de 
ce  congrès,  connu  sous  le  nom  de  Livre  de  Torgau,  fut 
soumis  aux  diverses  Eglises  luthériennes,  qui  renvoyè- 
rent leurs  critiques.  L'électeur  convoqua  alors  (il  mars 
1577),  dans  le  cloître  do  Bergen,  près  de  Magdebourg,  les 


Concorde  (tui^iÀtre   de  la),  l'un   des  « 

innombrables  théâtres  qui  virent  lo  jour  à 
l'époque  de  la  Révolution.  Fondé  par  un  acteur  nommé 
Bouillot  au  milieu  d'un  quartier  assez  mal  choisi,  dans  la 
rue  Renard,  il  n'attira  quo  médiocrement  los  amateurs. 
La  salle  était  petite,  mais  assez  jolie.  Co  petit  théîltro 
parut  et  disparut  en   1791. 

Concorde  (ordre  de  la).  En  Espagne,  cot  ordre  fut 
fondé  on  12<j1,  par  Ferdinand,  roi  do  Castillo  ot  do  Léon, 
eu  mémoire  do  ses  victoires  sur  los  Maures.  Il  disparut 
après  la  mort  du  roi.  Un  autre  ordre  do  la  Concorde  fut 
fondé  en  1060,  par  Chrétion-Ernost,  marquis  do  Brande- 
bourg, on  mémoire  de  la  paix  dos  Pyrénées  et  du  traité 
d'Oliva.  qui  vouait  d'être  conclu.  Au  xvm*  sièclo,  il  fut 
remplacé   jiar  l'ordre  do  l'Aigle-Kougo. 

Concorde  (la).  Mythol.  Déosso  romaine,  qui  corres- 
pond à  l'Homonola  des  Grecs.  EIlo  était  fillo  do  Jupiter  ot 
doThémis.  Son  templo  le  plus  célèbre,  dont  il  rosio  des 
ruines,  était  situé  sur  lo  Forum,  au  pied  du  Capitolo. 

—  Iconogr.  Los  anciens  représentaient  la  C'oHCorrfo  sous 
la  figure  d'uno  femmo  assise,  portant  dans  ses  mainii  uno 
branche  d'olivior  ot  un  caduooo,  plus  ordinairement  uno 


Place  do  la  Concorde, 

trois  éminoDts  théologiens  Chomnitz,  Androie  ot  Solnoc- 
ker,  pour  procédera  la  révision  du  Livre  de  Torgaii.  Dans 
leur  promiôro  session,  ils  prépareront  VEpitome  et  la 
Solida  Declaratio,  qu'ils  complétèrent  on  mai.  dans  une 
session  â  laquelle  furent  admis  Musculus,  Cornerus  et 
Chylraiis.  Cos  doux  professions  do  foi,  dont  la  dernière 
est  la  plus  complète,  constituent  la  Formule  de  Concorde. 
Cette  Formule  fut  tout  d'abord  acceptée  par  trois  élec- 
teurs (dont  doux  la  répudièrent  bientôt),  vingt  ducs  ot 
margraves,  vingt-quatro  comtes  ot  trente-cinq  villes  libres. 
Elle  fut  rejotéo,  pour  des  motifs  dogmatiques  ou  politi- 
ques, par  une  minorité  notable  d'Etats.  Do  nos  jours,  elle 
a  poruu,  dans  prosquo  toutes  los  Eglises  luthériennes,  son 
caractère  obligatoire,  et  oUe  no  figuro  presque  jamais 
dans  los  ongagemouts  dogmatiques  imposés  aux  pasiours. 

CONCORtS.  comm.  du  Lot,  arr.  ot  &  13  kilom.  doGour- 
don,  près  du  Céou  ;  1.018  hab. 

Concoret.  comm.  du  Morbihan,  arr.  ot  à  25  kilom.  de 
Pi<f<^rmel,  sur  lo  Doipt,  sous-»flluout  do  l'Oust  par  l'ivol; 
1.140  hab.  Aux  environs,  ohAtoau  do  Compor. 


GONCOREZZO,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  do 
Milan;),  sur  un  sous-afUueut  du  Pô,  par  le  Lambro  ; 
3.000  hab. 

concourant  (mfî),  ANTE  adj.  Qui  concourt  :  Lignes 
concouuantes. 

—  Mécau.  Forces  concourantes.  Colles  dont  les  directions 
convergent  vers  un  niônio  point. 

—  Géom.  Lignes  concourantes^  Lignes  qui  tendent  à  so 
rencontrer. 

CONCOURINE  n.  f.  Drogue  employée  pour  la  tciuturo 

en  jaune. 

CONCOORIR(dnlat.  concurrere;decum,  avec, et  cwrrcre, 
courir.  —  Se  conjugue  comme  courir)  v.  n.  Tendre  vers  lo 
môme  but,  travailler  ensemble  au  même  objet,  contribuer 
pour  sa  part  :  Toutes  les  sciences  concourent  à  civiliser  l.i 
(erre.  (J.  Droz.)  il  Coïncider,  exister  simultanément  :  Evé- 
nements qui  CONCOURENT.  (Vioux.)  Il  Rlvallser  d'efforts  j)Our 
obtenir  un  même  objet  :  Concourir  pour  le  grand  prix  de 
Home.  Concourir  pour  une  chaire  de  droit,  de  médecine. 
Il  Se  dit  aussi  des  ouvrages  envoyés  au  concours  :  Tableau 
qui  a  concouru  pour  le  grand  prix,  il  Travailler  à  uno 
œuvre  de  concours  :  Les  écoliers  concourent  à  la  fin  de 
l'antiée  scolaire.  Il  Avoir  des  droits  rivaux  ou  des  titres 
égaux  :  Tous  les  officiers  de  la  même  arme  coNcouRiiNT  pour 
l'avancement. 

—  Dr.  Se  dit,  en  parlant  des  créanciers,  quand  leur  hy- 
pothèque est  do  même  date. 

—  Dr.  ecclés.  Se  dit  de  deux  provisions  de  la  îour  de 
Rome  pour  un  bénéfice,  lorsqu'elles  sont  datées  du  mémo 
jour,  auquel  cas  elles  sont  nulles  toutes  deux. 

—  Géom.  Se  diriger  sur  un  môme  point,  de  manière  à 
se  rencontrer  :  On  appelle  parallèles  les  lignes  situées  dans 
un  même  plan  et  qui  ne  concourent  point.  (On  désigne 
quelquefois  le  point  d'intersection  de  deux  lignes  sous  lo 
nom  de  point  de  concours  de  ces  doux  lignes  ;  mais  c'est 
surtout  lorsq^ue  plusieurs  lignes  passent  en  un  même 
point  qu'on  dit  qu'elles  concourent  en  ce  point.  Ex.  :  Les 
hauieurs  d'un  triangle  concourent  en  un  même  point.) 

CONCOURME  n.  f.  Drogue  dont  on  se  sert  pour  teindre 
en  jaune,  il  On  dit  aussi  concourine,  mais  par  suite  d'uno 
faute  typographique.  (Cette  orthographe  défectueuse  me- 
nace de  devenir  générale.) 

CONCOURS  {cour'  —  lat.  concu7'sus;  de  cum,  avec,  et 
cursus,  course)  n.  m.  Affluence  de  gens  qui  se  portent  en 
grand  nombre  sur  un  même  point  :  V^n  grand  concours  de 
peuple.  Il  Rencontre,  coïncidence  :  Un  concours  de  sons 
désagréables,  de  drconstaiices  rnalheureuses.  il  Coopération, 
aide;  action  simultanée  de  plusieurs  personnes  ou  de  plu- 
sieurs choses  qui  tendent  au  même  résultat  :  Prêter  son 
coNCOVRsy  Demander  le  concours  de  l'Etat,  w  Lutte  entre 
personnes  qui  se  disputent  un  môme  prix  :  Obtenir  la  pre- 
mière place  au  concours.  Chaire  inise  au  concours,  il  Exhi- 
bition solennelle  des  travaux  accomplis  par  des  concur- 
rents, discussion  de  leur  mérite  relatif,  distribution  do 
prix  aux  plus  méritants  :  Concours  régional. 

—  Fig.  Suite  d'elforts  rivaux  tendant  à  un  mémo  but  : 
La  ne  n'est  plus  une  fête  dont  o«  Jouit,  mais  un  concours 
où  l'on  rivalise.  (Ste-Beuvo.) 

—  Concours  général  ou  simplement  Concoui'S,  Compo- 
sition qui  a  lieu  chaque  année  entre  les  premiers  élèves 
des  diverses  classes  ues  lycées  ot  collèges  de  Paris  ou 
dos  départements. 

—  Concours  de  beauté.  V.  la  partie  encycl. 

—  Admin.  Intervention  financière  dans  dos  travaux 
publics,  etc.  :  Concours  de  l'Etat,  des  communes. 

—  Admin.  occlés.  Dispute  ou  examen  qui  se  fait  à  Rome, 
pour  obtenir  certains  bénéfices  vacants. 

—  Agric.  Concours  agricole.  Expositions  périodiques 
organisées  par  des  sociétés  d'agriculteurs,  dans  le  but  do 
récompenser  ceux  qui  font  figurer  dans  ces  concours  dos 
produits  rares  et  vraiment  remarquables.  (Ces  réunions 
sont  do  diverses  natures  ;  c'est  ainsi  que  l'on  compte  les 
concours  d'animaux  reproducteurs  et  d'animaux  gras,  do 
machines  et  d'instruments  agricoles.) 

—  Dr.  Compétition,  prétention  au  môme  droit  :  Concours 
entre  créanciers.  Concours  de  privilèges. 

—  Philos.  Concours  divin,  Participation  do  l'Etro  su- 
prême au  mouvement  de  la  matière. 

—  Svn.  Concours,  aUluence,  foule,  multitude,   presse. 

V.  AFFLUKNCE. 

—  Encycl.  Philos.  Aux  yeux  de  la  scolasliquo,  la  ma- 
tière, étant  sans  vie,  était,"  par  conséquent,  sans  mouve- 
ment propre;  elle  ne  pouvait  so  mouvoir  quo  parl'inter- 
\eniionde  l'Etro  suprême.  Mais  cet  Etre  uUîni,  créateur 
■t  moteur  do  toutes  choses,  agissait-il  sur  elle  médiate- 
"lent,  ou  immédiatement?  Se  contoutait-il  de  donner  uno 
luis  pour  toutes  A.  la  matière  la  capacité  do  so  mouvoir, 
ou  bien  exerçait-il  uno  influence  dirocio  sur  tous  ses 
mouvements?  Telle  est  la  question  qui,  sous  lo  nom  do 
concours  divin,  a  été  tant  agitée  au  moyeu  âge.  Saint 
Thomas  d'Aquin  ot  la  plupart  des  scolastiques  so  pro- 
noncent pour  la  douxiômo  solution. 

—  Agric.  Concours  agricoles.  Actuolloment,  il  existe  ou 
Franco,  organisés  par  l'administration  do  l'agriculturo  : 
un  concours  général  à  Paris,  des  concours  on  province 
.[ualiliés  de  >>  régionaux  »,  des  concours  hippiques,  dos 
concours  do  primo  d'honneur  et  do  prix  culturaux,  etc. 

Concours  général  agricole.  Il  a  liou  annuoUomont  ik 
Paris,  ot  constitue  une  vaste  exposition  agricole  et  hor- 
ticole, comportant  l'exhibition  d'animaux  do  boucherie,. 
d'animaux  reproducteurs  màlos  ot  femelles,  d'animaux  vi- 
vants de  basse-cour,  do  volailles  mortes,  do  plantes  do 
grande  culture  ot  maraîchères,  plantes  dornemont,  (leurs, 
fruits  frais  ot  socs,  semences,  entrais,  produits  dos  laiteries 
ot  fromageries,  vins,  liuilos,  miols,  ciros,  maiériel  pour 
renseignement  agricole,  instruments  ot  machines  cultu- 
rales,  etc.  Ceux  de  1897  ot  do  18i)8  ont  ou  liou  dans  la  Ga- 
iorio  dos  machines.  . 

Les  récompenses  décernées  aux  exposants  daumioux 
sont,  outre  un  certain  nombre  do  nrixdhonneur.dos  priiuos 
on  argent  de  valeur  variable  ot  de  simples  mentions. 

Les  exposants  dos  produits  agricoles  divers  peuvent 
recevoir  des  médailles  d'or,  d'argent  ou  do  bronze.  Ou 
décerne  pour  les  vins  dos  diplômes  do  médailles.  Les 
exposants  d'instruments  et  machines  ne  sont  pas  récom- 
pensés ;  un  considère  qu'il  s'agit,  en  ce  qui  les  concerne, 
non  d'un  concours,  mais  d'une  exposition,  qui  est  en  mémo 
temps  un  moyen  de  réclame  ot  do  vente.  Au  coiu'onrs 
do  ismi,  l'adniiuistralion  do  l'acriculture  a,  cependaiU, 
voulu  récompouser  par  dos  médailles  los  coustructeurs  doa 


CONCRAIRE  -  CONCtPISCENCE 


meilleurs  appareils  ioventés  pour  prévenir  les  accidents 
occasionnés  par  les  machines  à  battre. 

Le  concours  général  agricole  rapporte  à  1  Etat  une 
centaine  de  mille  francs,  résultant  du  produit  des  entrées. 
11  lui  coûte  à  peu  près  tjuatre  fois  autant.  Le  jury  compte 
environ  600  membres,  divisés  en  plusieurs  sections. 

Concours  régionaux.  Ils  datent  de  1S51  :  leur  organisation 
a  subi  des  modifications  diverses.  Us  sont  actuellement 
au  nombre  de  cinq  par  année,  et,  comme  tout  propriétaire 
peut  présenter  ses  animaux  dans  tel  de  ces  concours  qu'il 
fui  convient  (mais  dans  celui-là  seulement),  il  en  résulte 
que  la  dénomination  de  régional  na  plus  de  raison  d'être 
aujourd'hui. 

On  expose  dans  les  concours  régionaux  des  animaux  re- 
producteurs, des  produits  et  des  instruments  et  machines 
agricoles.  Les  exposants  d'animaux  peuvent  recevoir  des 
prix  en  argent  accompagnés  de  médailles,  et  le  jury 
attribue,  en  outre,  des  prix  d'ensemble  s'appliquant  à  une 
bande  d'animaux.  Les  autres  exposants  qui  en  sont  jugés 
dignes  reçoivent  des  médailles  ou  des  diplômes  de  mé- 
dailles, exception  faite  pour  les  exposants  de  machines, 
dencrais,  de  tourteaux,  et  généralement  d  objets  ou  de 
prod'ùits  qui  se  vendent  à  la  culture.  ,.    .c 

Les  animaux,  instruments  et  produits  invendus,  beneh- 
cient  au  retour,  de  la  eratuité  du  transport.  L'Etat  prend 
à  sa  charge  les  prix  et"  médailles  et  les  frais  généraux  du 
concours,  mais  ses  frais  d'aménagement  incombent  à  la 
ville  où  il  a  lien.  Celle-ci  perçoit  pour  son  compte  le  prix 
des  entrées.  ......     ■ 

Concours  hippique.  Fondé  en  1S66  par  la  Société  hippique 
de  Paris,  ce  concours  eut  lieu  annuellement  au  Palais  de 
l'Industrie  jusqu'en  1898,  date  à  laquelle  il  a  été  transporté 
à  la  Galerie  des  machines  du  Champ-de-Mars.  Il  consiste 
en  exercices  d'équitation  pour  jeunes  gens,  en  saut  d'ob- 
stacles pour  ofiiciers  et  centlemen,  en  présentation  de 
chevaux  attelés  seuls  ou  appariés  par  couples.  Le  concours 
hippique  ou  ■  l'Hippique  »,  comme  on  l'appelle  ordinaire- 
ment, est,  par  excellence,  une  réunion  mondaine. 

Concoursde primes  d'honneur  el  de  prixcultiiraux.y. PRIME 

d'honneur. 

B.-arts.  Les  Grecs  établirent  de  bonne  heure  des  con- 
cours. Dès  le  siècle  de  Périclès,  un  concours  de  peinture 
{eertamen  picturs)  fut  institué  à  Corinthe  et  à  Delphes. 

Apelle  prit  part  â  un  concours,  où  le  sujet  proposé  était 
un  cheval. 

A  la  même  époque,  eut  lieu  un  concours  auquel  le  pein- 
tre Aétion  se  présenta  avec  un  tableau  dont  le  sujet  était 
le  Mariage  d'Alexandre  et  de  Boxane. 

B  y  avait  aussi  des  concours  d'architecture  et  des  con- 
cours de  sculpture.  Les  Athéniens  voulaient  consacrer 
une  statue  à  Vénus.  Agoracrite  et  Alcamène,  tous  deux 
élèves  de  Phidias,  tirent  chacun  une  Vénus  :  celle  d'Alca- 
mène  fut  reçue  ;  Agoracrite  reprit  la  sienne. 

Rome  emprunta  'sans  doute  à  la  Grèce  le  principe  des 
concours  ;  mais  il  est  probable  que  ce  moyen  de  favoriser 
les  progrès  de  l'art  ne  fut  guère  usité  après  la  chute  de 
liberté  romaine.  Les  Césars  proférèrent  à  ce  système  équi- 
table une  répartition  des  commandes  inspirée  par  la  faveur 
seule.  Nous  voyons  reparaître  les  concours  en  Italie,  vers 
la  fin  du  moven  âge.  Les  membres  de  la  fabrique  du  Bap- 
tistère de  S'aint-Jean,  à  Florence,  en  ouvrirent  un  pour 
l'exécution  d'une  porte  destinée  à  servir  de  pendant  à  celle 
de  N'icolas  de  Pise.  Un  concours  ayant  été  ouvert  à  Flo- 
rence, sous  Côme  I*',  pour  l'exécution  d'une  fontaine  monu- 
mentale, des  modèles  furent  présentés  par  Jean  Bologne, 
Benvenuto  Cellini,  Dante  et  1  Ammanati.  Celui-ci  obtint  la 
commande,  grâce  à  l'appui  du  grand-duc;  sa  fontaine  est 
assurément  une  œuvre  remarquable  ;  mais  nous  savons  par 
Vasari  que  les  projets  de  ses  concurrents  avaient  été  jugés 
supérieurs  au  sien  par  le  public  florentin. 

Ce  n'est  guère  que  depuis  le  milieu  du  six'  siècle 
que  l'on  a  songé  à  entourer  les  concours  de  garanties 
nécessaires  d'indépendance  et  d'impartialité.  Le  système, 
qui  paraît  le  plus  équitable  de  tous,  et  qui  a  prévalu  pour 
la  formation  du  jury  des  expositions  annuelles,  consiste  à 
déférer  le  jugement  des  concours  à  un  jury  plus  ou  moins 
nombreux,  composé  d'artistes  et  d'amateurs,  et  élu  par 
les  concurrents  eux-mêmes.  Pour  ce  qui  est  de  la  distribu- 
tion des  travaux  publics,  elle  est  laissée  à  la  discrétion 
absolue  du  gouvernement.  Toutefois,  lorsqu'il  s'est  agi,  no- 
tamment, de  confier  les  travaux  du  nouvel  Opéra,  on  a 
ouvert  des  concours,  et,  à  des  dates  plus  récentes,  pour 
l'exécution  de  monuments  de  moindre  importance,  on  use 
volontiers  de  ce  système,  qui  met  souvent  en  lumière  un 
débutant  on  un  inconnu.  Quant  aux  concours  d'école  mul- 
tipliés à  l'infini  dans  certains  établissements,  on  ne  peut 
qu'en  réprouver  l'abus.  Le  concours  stimule,  sans  doute, 
mais  le  surmenage  auquel  se  livrent  les  concurrents  nuit 
à  leur  formation  intellectuelle. 

—  Enseign.  Concours  académiques.  Chaque  année,  les 
diverses  académies  décernent  un  grand  nombre  de  prix, 
pour  la  plupart  ensuite  d'un  concours.  La  liste  des  prix 
mis  au  concours  et  le  montant  de  ces  prix  se  trouvent 
dans  l'Annuaire  de  l'Institut,  et  les  conditions  à  remplir, 
pour  quelques  concours  particuliers,  se  trouvent  dans  des 
programmes  publiés  annuellement  et  distribués  au  secré- 
tariat de  l'Institut,  qui  les  distribue  à  toute  personne  qui 
en  fait  la  demande. 

Concours  général  entre  les  élèves  des  lycées  et  collèges 
de  Paris  et  de  Versailles.  L'origine  du  concours  général 
remonte  à  1747;  mais,  après  une  interruption  pendant  la 
période  révolutionnaire,  il  fut  rétabli  en  1808,  à  peu  près 
dans  les  conditions  où  il  existe  encore  aujourd'hui.  Ce 
concours  a  lieu,  chaque  année,  entre  les  élèves  des  lycées 
et  collèges  de  Paris  et  de  Versailles,  pour  les  classes  de 
mathématiques  spéciales,  de  philosophie,  de  mathémati- 
ques élémentaires,  de  rhétorique,  de  seconde,  de  troi- 
sième et  de  quatrième,  et  la  distribution  des  prix  se  fait, 
on  général,  le  premier  lundi  du  mois  d  août.  Les  lauréats 
des  trois  prix  d'honneur  l'mathématiques  spéciales,  phi- 
losophie, discours  français)  sont  invités  au  dîner,  suivi 
de  réception,  qui  a  lieu  le  soir  chez  le  ministre  de  l'in- 
struction publique. 

Concours  général  des  lycées  et  collèges  des  départe- 
ments. Après  avoir  subi  des  alternatiVes  diverses,  depuis 
1880  un  concours  existe  entre  les  premiers  élèves  des 
lycées  et  collèges  départementaux;  des  prix  particuliers 
sont  affectés  à  ce  concours.  Mais  on  établit  un  classe- 
ment commun  entre  les  lycées  et  collèges  des  déparle- 
ments et  ceux  de  Paris,  ot  le  résultat  en  est  proclamé 
chaque  année  Â  la  Sorbonnc. 
—  Estbét.  Concours  de  beauté.  Cette  institution  parait 


fort  ancienne  en  Grèce;  et  peut-être  y  est-il  déjà  fait 
allusion  dans  l'Iliade.  .\  l'époque  historique,  des  concours 
de  beauté  ou  Kaltisleia  sont  mentionnés  en  divers  pays  : 
pour  les  femmes,  il  Tenedos,  à  IHeraion  de  Lesbos,  et  chez 
les  Parrhasiens  d'Arcadie  à  la  l'été  de  Démèter:  pour  les 
hommes,  à  Elis,  pour  la  fête  d'Athéna.  L'origine  de  cette 
institution  paraît  être  dans  une  idée  religieuse.  Pour  cer- 
taines fonctions  du  culte,  on  devait  avoir  un  corps  sans 
défaut  :  d'où  la  nécessité  de  choisir  les  plus  beaux  hommes 
ou  les  plus  belles  femmes,  et,  pour  cela,  de  les  faire  con- 
courir entre  eux.  —  Encore  aujourd'hui,  des  concours  de 
beauté  pour  les  femmes  ou  les  petits  enfants  sont  insti- 
tués dans  certains  pays. 

CONCRAIRE  {k-rér  —  rad.  concret)  v.  a.  Former  un  tout 
concret  de.  ,11  est  opposé  à  abstrairb.) 

CONCRIXR  (du  préf.  cou,  et  de  créer)  v.  a.  Créer,  pro- 
duire enscmlile  :  Concréer  une  œuvre.  (Peu  usité.) 

Se  concréer,  v.  pr.  Se  créer  :  Le  miel  se  concrée  d'une 
humeur  douce.  (Malherbe.) 

CONCRÉFIER  (de  concret,  et  du  lat.  facere,  faire'  v.  a. 
Rendre  concret  :  Concrêfier  des  matières. 
Se  concrêfier,  v.  pr.  Devenir  concret. 
CONCREMIERS,  comm.  de  l'Indre,  arrond.  et  à  6kilom. 
du  Blanc,  sur  l'Anglin;  916  hab.  Château  de  Roche. 

CONCRESCENCE  {krèss-sanss  —  du  lat.  cum,  avec,  et 
crescere,  croître)  n.  f.  Croissance  en  commun  de  plusieurs 
organes. 

—  Enctcl.  Lorsque  deux  ou  plusieurs  organes  naissent 
côte  à  côte  en  des  points  très  rapprochés,  ils  peuvent  croître 
en  commun  de  manière  à  ne  former  qu'une  seule  masse  : 
c'est  le  phénomène  de  la  concrescence.  Il  peut  porter  sur 
les  racines,  les  tiges,  les  feuilles,  sur  les  pièces  différentes 
d'un  verticille  floral,  sur  les  différents  verticilles  d'une 
même  fleur,  etc. 

CONCHESCENT  {krèss-san),  ENTE  adj.  Se  dit  des  organes 
alTectés  par  le  phénomène  de  la  concrescence  :  Les  pétales 
de  la  primevère  sont  con-crescents.  L'axe  de  l'inflorescence 
du  tilleul  est  concrescent  avec  sa  bradée  mère. 

CONCRESCIBILITÉ  {krèss-si)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
concrescible  :  La  concrescibilité  du  sang  est  plus  grande 
chez  l'homme  adulte  que  chez  l'enfant.  (Dupuytren.) 

CONCRESCIBLE  {krèss-sibl')  adj.  Qui  peut  se  concrêfier  : 
Le  cristallin  est  formé  d'une  matière  albumineuse,  concres- 
cible par  l'alcool  et  la  chaleur.  (Richerand.) 

CONCRET  (Atc),  ETE  [lat.  concretus  :  de  cum,  avec,  et 
crescere,  supin  cretum,  croître]  adj.  Epais,  condensé,  non 
liquide  :  Une  matière  coxcRt:TE. 

—  Par  ext.  Formé  de  plusieurs  parties,  composé  :  La 
molécule  même  est  un  objet  conxbet. 

—  Arithm.  Nombre  concret.  Celui  qui  est  accompagné 
de  la  détermination  de  l'espèce  des  unités,  comme  quatre 
soldats,  vingt  écus,  cent  ans,  par  opposition  aux  nombres 
abstraits,  comme  quatre,  vingt,  cent. 

—  Gramm.  Verbe  concret.  Verbe  contenant  en  lui  le 
verbe  substantif  et  l'attribut,  comme  aimer  (être  aimant). 

Il  On  dit  aussi  verbe  attributif. 

—  Log.  Déterminé,  précisé,  exprimant  un  objet  parti- 
culier, individuel,  par  opposition  à  abstrait  :  Corps  et  rond 
sont  des  termes  abstraits,  corps  rond  est  un  terme  concret. 

—  Philos.  .Science  concrète.  Science  ayant  un  objet  par- 
ticulier et  déterminé  dans  l'espèce,  comme  l'anatomie,  la 
botanique,  par  opposition  aux  sciences  abstraites,  qui  ne 
s'occupent  que  de  lois  générales,  comme  la  métaphysique 
et  la  logique. 

—  n.  m.  Objet  concret;  état  de  ce  qui  est  concret  :  On 
va  du  concret  à  Tabstrait  par  cette  opération  bien  connue 
qu'on  nomme  Vabstraction.  {X.  Cousin.) 

—  Chim.  Corps  solide  ;  L'antimoine  est  un  concret  na- 
turel, et  le  savon  un  concret  artificiel.  (Harris.)  [Vieux.] 

—  Techn.  Nom  d'origine  anglaise,  donné  à  une  espèce 
de  béton  dans  la  composition  duquel  entrent  de  la  cendre, 
du  ciment  et  du  sable. 

—  Anton.  Abstrait. 

—  Enctcl.  Le  concret  est,  pour  ainsi  parler,  la  matière 
brute  à  laquelle  l'intelligence  donnera  ensuite  une  forme. 
Dans  la  nature,  il  n'y  a  que  du  concret;  dans  l'esprit,  il  n'y 
a  que  de  l'abstrait,  t'ne  chose  concrète  peut  être  touchée, 
palpée,  sentie;  elle  n'est  jamais  connue,  elle  n'est  même 
proprement  jamais  perçue.  Pour  percevoir,  il  faut  non 
seulement  subir  l'impression  d'un  contact  avec  un  objet, 
mais  se  faire  une  idée  de  cet  objet,  le  considérer  comme 
existant  de  telle  ou  telle  manière,  il  faut  enfin  le  trans- 
former en  une  idée  abstraite,  ne  fût-ce  qu'en  lui  donnant 
un  nom.  Si  je  dis  ;  un  homme,  j'emploie  une  idée  abstraite  ; 
car,  ce  qui  existe  réellement,  ce  n'est  pas  un  homme  en 
général,  c'est  tel  homme  en  particulier,  avec  tel  ensemble 
de  qualités  caractéristiques.  Le  concret  est  donc  toujours 
particulier,  par  rapport  à  l'abstrait,  qui  représente  au  con- 
traire le  général,  à  un  certain  degré. —  Pour  le  passage 
du  concret  à  l'abstrait,  qui  constitue  l'acte  essentiel  de  la 

pensée,  V.  les  mots  abstraction,  GÉNÉRALISATION, et  PENSÉE. 

CONCRÉTER  (change  ^  en  é  devant  une  syllabe  muette  : 
Je  concrète.  Qu'ils  concrètent ;  excepté  au  fut.  de  l'ind.  et 
au  prés,  du  condit.  :  Je  concréterai.  Vous  concréteriez)  v.  a. 
Rendre  concret, solide;  durcir, épaissir :ie/'ro!'rf concrète 
la  plupart  des  liquides,  ii  Réunir  en  un  tout  concret,  donner 
un  caractère  concret  à. 

Se  concréter,  v.  pr.  Devenir  concret  à. 

CONCRÉTION  {si-on)  n.  f.  Action  de  devenir  concret  : 
L'élévation  de  la  température  est  une  cause  qui  s'oppose  à  la 
CONCRÉTION  du  Sang.  (Dupuytren.)  ii  Corps  résultant  d'une 
concrétion,  de  l'épaississemént  d'un  liquide  ou  de  l'agrégat 
des  solides  tenus  en  suspension  :  Les  stalactites  sont  des 
CONCRÉTIONS  calcaires. 

—  Fie.  Manifestation,  traduction  sensible,  matérielle  : 
La  guillotine  est  la  concrétion  de  la  loi.  (V.  Hugo.) 

—  Bot.  Dépôt  do  molécules  inorganiques  qui  se  forme 
dans  les  végétaux,  et  qu'on  observe  surtout  dans  la  tige 
des  graminées,  dans  la  chair  des  poires,  etc. 

—  Chir.  Adhérence  dos  parties  qui  sont  naturellement 
divisées  :  La  concrétion  despaupières. 

—  Enctcl.  Méd.  V.  calccl. 

—  Miner.  Les  concréd'on* minérales  résultent  delà  con- 
centration, par  séparation  moléculaire,  des  éléments  d'une 
substance  minérale,  qui  se  groupent  en  certains  points  de 
la  roche  qui  les  contenait  à  l'état  disséminé:  ils  forment 
alors  des  rognons  amorphes,  plus  ou  moins  tuberculeux, 


176 

comme  le  silex  pyromaque,  noyé  dans  Ta  craie,  l'opale 
mènilite.  dans  les  marnes  du  gypse,  etc.;  ou  bien  des 
masses  mamelonnées,  comme  la  caJcédoine  dans  les  géodes. 

CONCRÉTIONNAIRE  {si-o-nèr')  adj.  Disposé  en  con- 
crétion. 

CONCEIÉTIONNÉ  (si-o-nt^),  ÉE  adj.  Géol.  Qui  a  été  formé 
par  inliltration  ou  par  dépôts  successifs. 

—  Minér.  Qui  a  le  caractère  d'une  concrétion. 

CONCRÉTIONNER  [sî-o-né]  (SE)  V.  pr.  Se  mettre  à  l'état 
•le  concrétion. 

CONCREU  n.  m.  Dr.  anc.  Mot  employé,  dans  quelques 
ordonnances,  pour  désigner  les  fruits  d'une  terre  labourée. 

CONÇU,  UE  part.  pass.  du  v.  Concevoir. 

CONCUBIN,  INE  (du  lat.  cum,  avec,  et  cubare,  coucher) 
adj.  Qui  a  rapport  au  concubinage,  qui  est  de  la  nature  du 
concubinage  :  Union  coNcreiNE.  (Inus.)  il  Qui  vit  en  concu- 
binage :   Epoux  CONCUBINS. 

— "Substantiv.  :  Des  concubins. 

CONCUBINAGE  {naf  —  rad.  concubin)  n.  m.  Etat  d'un 
homme  et  d'une  femme  qui  vivent  ensemble  maritalement, 
sans  être  mariés. 

—  Fig.  Rapports  familiers  et  sans  règle  :  Les  monomanes 
vivent  avec  leur  fantaisie  dans  un  heureux  concubinage. 

—  Enctcl.  Dans  l'ancienne  France,  le  concubinage  fut 
traité  avec  sévérité.  Plusieurs  coutumes,  et  surtout  l'or- 
donnance de  I629,avaientdéclarénulles  les  donations  entre 
concubins. 

CONCUBINAIRE  {nèr')  n.  m.  Homme  qui  vit  avec  uno 
concubine,  i  PI.  Personnes  qui  vivent  ensemble  en  concu- 
binage. 

—  Adjectiv.  :  Maris  concubinaires.  ii  Qui  a  rapport  au 
concubinage  :  Habitudes  concdbinaires. 

CONCUBINAIREMENT  {nè-re)  adv.  En  concubinage  : 

Vitre  CONCUBINAIREMENT. 

CONCUBINAT  (na  — du  lat.  concubinatus)  n.  m.  D'une  ma- 
nière générale,  Etat  de  deux  personnes  vivant  maritale- 
ment, sans  être  mariées,  il  En  dr.  rom.,  Mariage  avec  une 
personne  d'une  condition  inférieure.  V.  concubinage. 

—  Encycl.  Le  concubinage  est  une  union  irrégulière  qui 
a  été  fréquente  dans  l'antiquité.  Chez  les  Grecs,  le  concu- 
binage n'entraînait  aucune  déconsidération,  et  était  dans 
une  certaine  mesure  reconnu  par  les  lois;  les  enfants  res- 
taient en  dehors  de  la  famille  légale,  mais  pouvaient  acqué- 
rir de  leurs  parents  la  qualité  de  citoyens. 

A  Rome,  le  caractère  du  concubinage,  appelé  plutôt 
concubinat,  a  été  controversé.  Une  opinion  traditionnelle, 
qui  a  eu  des  partisans  jusque  de  notre  temps,  admet  que 
le  concubinat  romain  aurait  été  un  véritable  mariage  infé- 
rieur, une  sorte  de  mariage  morganatique,  produisant  cer- 
tains etfets  civils.  D'après  une  autre  doctrine,  développée 
notamment  par  Paul  Gide  en  isso.  le  concubinat  n'aurait 
été  qu'un  concubinage  ne  tombant  pas  sous  les  lois  pénales 
comme  le  stuprum.  mais  sans  effets  civils  propres  et  no 
créant  pas  de  relation  légale  entre  les  enfants  et  leur  père. 
Sous  Justinien.  il  fut  permis  au  père  de  légitimer  les  enfants 
issus  du  concubinat,  et  le  concubinatus  prit  une  importance 
juridique  qu'il  n'avait  pas  précédemment:  la  concubine 
eut  même  un  droit  de  succession,  très  limité  d'ailleurs. 

CONCUBINE  (lat.  concubina  ;  de  cum,  avec,  et  cubare, 
coucher)  n.  f.  Femme  qui  vit  maritalement  avec  un  homme 
auquel  elle  n'est  pas  mariée  :  Darius  se  faisait  suivre  par 
trois  cent  soixante-ciiw  concubines.  (Vaugelas.) 

—  Dr.  rom.  Femme  légitime,  d'après  une  opinion  tradi- 
tionnelle, mais  de  condition  inférieure  à  celle  du  mari. 

V.  CONCUBINAGE. 

CONCULCATEUR,  TRIGE  (rad.  concuîquer)  n.  Personne 
qui  foule  aux  pieds  qui  opprime  :  Un  conculcateub  de 
peuples.  (Peu  usité.) 

CONCULQUER  {ké  —  lat.  conculcare  ;  de  ctun,  avec,  et 
calcare,  fouler  aux  pieds)  v.  a.  Fouler  aux  pieds.  Il  Ter- 
rasser, anéantir.  (Vieux.) 

CONCUPISCENCE  (pm-san«  —  lat.  concupiscentia  ;  de 
concupiscere,  convoiter)  n.  f.  Penchant  à  jouir  des  biens 
de  la  terre,  et  particulièrement  des  plaisirs  sensuels  :  La 
CONCUPISCENCE,  c'est  uH  attrait  qui  nous  fait  iiicliner  à  la 
créature,  au  préjudice  du  Créateur.  (Boss.) 

—  Par  ext.  Autrefois,  Ardeur,  passion  : 

Nous  aimons  les  bijoux  avec  concupiscence. 

Reonard. 

—  Théol.  Attrait  naturel,  qui  a  quelque  chose  de  sen- 
sible et  d'égoïste  :  La  concupiscence,  qui  est  l'amour- 
propre,  peut  être  vaincue,  7nais  non  pas  éteinte,  ni  entière- 
ment désarmée.  (^Boss.t 

—  Encycl.  Théol.  Il  n'est  pas  de  religion  ni  de  philo- 
sophie qui  ne  se  soient  occupées  des  passions.  La  morale 
bouddhique  les  considère  et  les  proscrit  toutes,  quelles 
qu'elles  soient,  comme  appartenant  au  domaine  de  la  maia, 
c'est-à-dire  de  la  vanité.  Les  stoïciens  condamnaient  égale- 
ment l'appétit  sensible  auquel  ils  reprochaient  de  troubler 
la  paix  du  sage.  Les  épicuriens,  au  contraire,  ne  voulaient 
retrancher  aucune  des  forces  de  l'àme  humaine  et  faisaient 
de  la  conformité  à  la  nature  la  règle  de  la  vie  et  de  la 
vertu.  La  doctrine  catholique  est  tout  autre  :  elle  constate 
dans  l'homme  des  penchants  qui  le  portent  vers  les  biens 
sensibles.  Ces  penchants  ne  sont  pas  radicalement  ma.u- 
vais;  contenus  et  dirigés  par  la  raison,  ils  devaient,  d'a- 
près le  pian  divin,  être  pour  la  volonté  d'utiles  auxiliaires. 
Mais  le  péché  originel  a  rompu  l'équilibre  de  l'àmo  hu- 
maine :  tout  ce  qu'a  perdu  la  volonté  alfaiblie,  l'appétit 
sensible  l'a  gagné  ;  dès  lors,  non  content  de  servir,  il  aspire 
à  dominer  ;  c'est  ce  dérèglement  qui  a  reçu  le  nom  de  con- 
cupiscence. Ainsi  entendue,  la  concupiscence  est  considérée 
comme  l'ennemie  de  notre  salut.  Elle  est,  d'après  saint 
Paul  (Rom.  VII,  7),  une  loi  de  péché  contraire  à  la  loi  de 
Dieu.  Jean  (I.Ep.  ii,  26),  dans  une  analyse  profonde,  la  dé- 
compose en  trois  éléments  :  là  concupiscence  de  la  chair,  la 
concupiscence  des  yeux,  l'orgueil  de  la  vie;  saint  Augustin 
en  résume  les  caractères  en  un  mot  :  ^  l'amour  de  soi  jus- 
qu'au mépris  de  Dieu.  «  Le  baptême  ne  détruit  pas  la  concu- 
piscence, mais  il  arme  la  volonté  d'une  force  nouvelle. 
L'àme  humaine  devient,  alors,  le  théâtre  d'une  guerro 
acharnée  :  d'un  côté  la  concupiscence,  do  l'autre  la  grâce 
divine  :  entre  les  deux,  la  volonté  libre,  qui  doit  triompher 
de  la  première  avec  lo  secours  de  la  seconde. 

Dans  le  langage  de  l'école,  la  concupiscence  antécédente 


177 

désigne  les  mouvoments  prime-sautiors  do  la  passion  qui, 
préct^dant  l'action  lio  la  volonté,  no  peuvent  ôtro  imputes 
àriioniine  et  u'ont  rien  de  coupable  ;  au  coiitraii'o,  la  cun~ 
cHpiscence  cousëtjutiite  désigne  les  impulsions  sensibles 
aux(iuolles  lavolunté  a  donné  librenïont  son  conscntonient 
otqui,  par  conso(juent,  sont  dos  fautes,  quand  elles  ont  eu 
pour  résultat  la  transgression  d'un  comniaudement. 

—  BiBLiortR.  :  lîossuot,  Traité  de  la  concupiscence. 

CONCUPISCENT  [pis-san),  ENTE  adj.  Qui  a  do  la  concu- 
piscence :  Une  rîme  concdï'isckntk.  ii  Insi>iré  par  la  concu- 
piscenco  :  PavuUs,  Œillades  concupisckntks. 

CONCUPISCIBLE  {piss-sibl')  adj.  Inspiré  par  le  désir  do 
la  ptjssession  :  Les  philosophes  appellent  appétit  coNcurts- 
ciULii  celui  où  domine  le  dt-sir.  (tîoss.)  [Vieux.] 

CONCURÉ  {du  préf.  con,  et  do  curé)  n.  m.  Prétro  qui 
exerçait  la  charge  do  curé,  concurremment  avec  d'autres. 

CONCURREMMENT  {m-mrtnj  adv.  En  concurrence,  d'une 
façon  rivale  :  La  plus  petite  chose,  poursuivie  concurrem- 
ment, divise  les  hommes.  (De  Bonald.)  Il  Ensemble,  de  con- 
cert :  Il  faut  que  le  criininel,  concurremment  avec  la  loi,  se 
choisisse  des  juges.  (Montesq.) 

CONCURRENCE  {ranss  —  du  lat.  concurrere,  concourir) 
n.  f.  y'est  dit  pour  Rencontre  d'idées,  d'expressions  :  Que 
si  ion  rencontre  des  concurrences  dans  mes  vers,  qu'on  ne 
les  prenne  pas  pour  des  larcins.  (Corneille,  préface  do  Cli~ 
tandre.)  il  Auj.  Compétition,  prétentions  rivales  à  un  même 
objet  :  Â'tre  en  concurrence. 

—  Fig.  Rivalité  morale:  L'émulation^  cette  concurrence 
des  âmes,  est  l'aiguillon  de  la  perfectibilité.  (Portalis.) 

—  En  concurrence.  Autrefois,  Douteux,  mis  en  question  : 
Grâce  JL  Dieu,  mon  bonheur  n'est  plus  en  concurrence. 

MOUEKB. 

—  Jusqu'à  concuT^'ence  de,  Jusqu'à  ce  que  telle  limite 
soit  attemte  :  Payer  cinquante  francs  par  mois,  jusqu'à,  con- 
currence de  mille  francs. 

—  Biol.  Concurrence  vitale.  Expression  employée  sou- 
vent en  France  pour  représenter  la  lutto  pour  l'existence 
ou  struggle  for  life. 

—  Conim.  Rivalité  entre  entrepreneurs,  fabricants  ou 
commerçants,  pour  l'exécution  des  travaux  ou  la  vente 
des  produits  :  C'est  la  concurrence  gui  met  un  Juste  prix 
aux  ynarchandises.  (Montesq.) 

—  Dr.  Egalité  de  droits  :  Créanciers  qui,  par  la  date  de 
leurs  créatices,  viennent  en  concurrence,  il  Droit  qui  ap- 
partient à  différents  juges  ou  officiers  publics  de  connaî- 
tre d'une  affaire. 

—  Econ.  polit.  Compétition  s'établissant  entre  individus 
qui  aspirent  aux  mêmes  avantages  et  s'efforcent  de  les 
obtenir. 

—  Liturg.  Concurrence  d'office.  So  dit  lorsque  avec  les 
secondes  vôpres  d'une  féto  double  concourent  les  premières 
vêpres  d'une  autre  féto  double  qui  doit  se  célébrer  le  jour 
suivant. 

—  Encycl.  Biol.  L'expression  concurrence  i'i7a/e  est  pré- 
férable à  l'expression  plus  imagée  lutte  pour  l'existence, 
précisément  parce  que  cette  dernière  expression  est  trop 
imagée  et  a  quelquefois,  par  suite,  amené  à  mal  com- 
prendre la  théorie  de  Darwin.  Ce  n'est  que  dans  des  cas 
très  spéciaux  que  la  concurrence  vitale  se  traduit  par 
une  lutte  réelle,  par  un  véritable  corps  à  corps.  En  par- 
ticulier, dans  le  règne  végétal,  cette  image  de  lutte  est 
tout  à  fait  impropre  ;  elle  conduit,  d'ailleurs,  à  considérer 
la  sélection  naturelle  comme  résultant  de  la  persistance 
du  plus  fort,  tandis  qu'elle  résulte,  en  réalité,  de  la  persis- 
tance du  plus  apte  dans  les  conditio7is  considérées.  Voici, 
par  exemple,  une  pelouse  à  sol  acide  et  ombragé;  les 
graminées  y  disparaissent  rapidement,  sous  lonvahisse- 
ment  progressif  dos  mousses.  Direz-vous  que  la  mousse 
est  plus  lorto  que  le  gazon?  Evidemment,  non;  amendez 
la  pelouse  et  coupez  les  arbres  qui  l'ombragent;  les  gra- 
minées feront,  à  leur  tour,  disparaître  la  mousse.  C'est 
donc  que  les  graminées  sont  plus  aptes  dans  les  der- 
nières conditions  (soleil,  terre  alcaline),  et  les  mousses 
dans  les  premières  (ombre,  terre  acide)  ;  aussi  les  mousses 
l'emportent-elles  dans  le  premier  cas,  les  graminées  dans 
le  second,  et,  dans  chaque  cas,  la  concurrence  vitale  dé- 
termine la  persistance  du  plus  apte. 

—  BiBLioGH.  ;  Darwin,  l'Origine  des  espèces  par  sélec- 
tion 7iaCurelle  (Londres,  1859). 

—  Dr.  comm.  Concurrence  déloyale.  On  appelle  ainsi 
tout  acte  fait  de  mauvaise  foi  par  un  commerçant,  dans 
le  but  d'amener  une  confusion,  à  son  prolit.  entre  ses 
produits  et  ceux  d'un  établissement  rival,  ou  do  détour- 
ner la  clientèle  de  ce  rival  en  dépréciant  ses  produits  ou 
en  lui  dérobant  ses  secrets  commerciaux  ou  industriels. 
Plusieurs  lois  punissent  comme  délits  correctionnels  les 
faits  les  plus  graves  :  la  loi  du  28  juillet  182t,  relative  au 
nom  industriel;  la  loi  du  5  juillet  18i-i,  sur  les  brevets  d'in- 
vention ;  la  loi  du  23  juin  1857,  sur  los  marques  do  fabri- 
que ;  celle  du  30  avril  1886,  qui  vise  les  fraudes  concernant 
los  récompenses  obtenues  dans  les  expositions  indus- 
trielles. Les  faits  non  prévus  par  la  loi  pénale  constituent 
spécialement  los  faits  do  conrurrenco  déloyale.  Ils  sont 
très  variables  et  engendrent  une  action  en  dommages-inté- 
rêts,fondée  sur  l'article  1382  du  Code  civil.  La  concurrence 
déloyale  suppose  la  fraude.  S'il  y  a  ou  préjudice  sans  in- 
tention mauvaise,  il  peut  bien  y  avoir  lieu  A  dommages- 
intérêts,  mais  c'est  seulement  un  quasi-délit  (art.  iSy;}). 

—  Polit,  et  philos.  Conformément  aux  lois  qui  régissent 
toute  matière,  la  concurrence  a  été  jusqu'ici,  dans  les  .so- 
ciétés humaines  comme  ailleurs,  i'ûmo  et  le  principal  fac- 
teur du  progrès  ;  chaque  être,  sous  son  aiguillon,  pour  vivre 
et  so  perpétuer,  s'offorçant  do  so  surpasser,  de  remporter 
la  palme  uo  la  suiirématio.  Aussi  bien  ne  saurait-on  s'éton- 
ner, dès  lors,  qu  a  mesure  que  l'on  monte  dans  la  hiérar- 
chie dos  corps  vivants,  on  voie  croître  on  nombre  et  so 
compliquer  les  conditions  do  la  lutto.  C'est  ainsi  que,  chez 
les  organismes  les  plus  élevés,  los  rapports  très  complexes 
qui  Unissent  para'établirengondrent  a  la  longue  une  atmo- 
sphère nouvelle;  le  mondo  moral  apparaît  avec  tout  son 
cortège  d'éléments  <lun  ordre  supérieur,  dont  los  offols, 
souvent,  sont  aussi  |)uissants  qu'inattendus. 

Et  cependant,  mémo  ainsi  aéponilléo  do  ses  attributs 
do  violence  ou  do  barbarie,  la  concurrenco  serait,  ù.  elle 
seule,  un  très  imparfait  agent  do  civilisation.  Une  inven- 
tion, une  utilité  no  peut  devenir  un  progrès  qu'à  la  condi- 
tion do  passer  île  1  iinlividu  qui  l'a  trouvée  à  la  commu- 
nauté par  uno  Horto  d'incorporation.  En  d'autres  termes, 
ce  qui  constitue  un  progrès,  co  n'est  ui  uno  richotiHO,  ni 


CONCUPISCENT 


CONDAT 


uno  invention,  ni  uno  maxime,  mais  seulement  l'utilisa- 
tion sociale  qui  on  est  faite.  Il  on  résulte  (jue  le  caractère 
do  la  civilisation,  c'ost-à-diro  do  l'évolution  sociale,  est 
désormais  bien  plutôt  de  lutter  contre  la  concurrence,  et 
pour  ainsi  dire  do  la  nier,  depuis  quo  l'homme  moral  a 
apporté  un  principe  nouveau  ilo  progrès,  celui  qui,  do 
plus  en  plus,  fera  graviter  son  espèce  dans  un  sens  opposé 
a  la  matière  bruto  :  lo  principe  de  solidarité. 

CONCURRENCER  (raii-sé)  v.  a.  Fairo  concurrence  à. 

CONCURRENT  (ran),  ENTE  [du  lat.  concurre/is,  con- 
couraiitj  u.  Personne  qui  poursuit  le  môme  but  qu'une 
autre  avec  des  prétentions  rivales.  (Se  dit  particulière- 
ment dos  entrepreneurs,  fabricants,  négociants  ou  com- 
merçants, qui  font  concurrenco  à  ceux  de  la  même  profes- 
sion) :  Plus  la  concurrence  se  développe,  plus  elle  tend  à 
réduire  le  nombre  des  concurrents. 

—  Adjectiv.  Qui  concourt  au  même  but  :  Actions  har- 
jjwniques  et  concurrentes.  (Richorand.)  il  Qui  fait  concur- 
rence :  Jridustries  concurrentes. 

—  Jours  concurrents.  Chronol.  Jours  excédant,  chaque 
année,  le  nombre  entier  des  semaines,  et  s'accumulant 
jusqu'à  donner  une  semaine  entière  :  Le  nombre  des  jours 
CONCURRENTS  cst  d'un  OU  de  deux,  selon  que  l'année  est 
commune  ou  bissextile.  (Ces  jours  sont  ainsi  appelés,  parce 
qu'ils  suivent  le  cycle  solaire  et  concourent  avec  lui.) 

—  Syn.    Concurrent,    compétiteur,     contendaot,   etc. 

V.  COMPETITEUR. 

CONCURRENTIEL,  ELLE  {ran-si-èl')  adj.  Qui  fait  con- 
currence :  Co>iipaijnies  CONCURRENTIELLES. 

CONCURRER  v.  n.  Concourir  :  Actions  qui  concurrent. 
(Corneille.)  [Vieux.] 

CONCUSCONINE  {kuss)  n.  f.  Alcaloïde  C"H»*Az'0*,  iso- 
mérique  avec  la  cusconine,  extrait  d'une  espèce  de  quin- 
quina. 

CONCUSSION  (lat.  concussio ;  de  concutere,  supin  con- 
cussum,  secouer)  n.  f.  Secousse,  ébranlement.  (Vieux.) 

—  Fig.  Malversation  dans  l'exercice  d'une  fonction  pu- 
blique, et  plus  particulièrement  dans  le  maniement  des 
deniers  publics. 

—  Encycl.  Dr.  La  concussion  était  autrefois  punie  avec 
la  plus  grande  rigueur.  A  Rome,  la  loi  des  Douze-Tables 
la  frappait  de  la  peine  do  mort.  Le  code  Justinien  ordonnait 
la  restitution  du  quadruple,  indépendamment  du  bannis- 
sement perpétuel.  Eu  France,  sous  Philippe  IV,  Louis  X 
et  Charles  IV,  la  concussion  fut  punie  de  mort.  L'ordon- 
nance de  Blois  (1579)  prononçait  la  même  peine  contre 
les  officiers  de  justice  qui  exigeaient  des  salaires  plus 
élevés  quo  ceux  alloués  par  les  tribunaux.  Sous  Riche- 
lieu, Marillac,  et,  plus  tard,  Lally-Tolendal  ont  été  exécutés 
comme  concussionnaires. 

La  concussion  est  aujourd'hui  prévue  par  l'article  174 
du  Code  pénal,  modifié  et  complété  par  la  loi  du  13  mai 
1863.  Trois  éléments  constituent  l'infraction  :  abus  d'au- 
torité, illégalité  de  perception,  mauvaise  foi  de  l'agent. 
La  concussion  est  tantôt  un  crime,  tantôt  un  délit.  La 
pénalité  est  graduée  d'après  la  qualité  du  coupable  et 
l'importance  des  sommes  indûment  perçues.  Si  la  percep- 
tion illégale  a  été  supérieure  à  300  francs,  et  que  l'inculpé 
soit  un  fonctionnaire  ou  un  officier  public,  le  fait  est  un 
crime  puni  de  la  réclusion;  si  l'inculpé  n'est  qu'un  com- 
mis ou  préposé,  il  y  a  délit,  puni  de  deux  à  cinq  ans  d'em- 
prisonnement. Pour  une  perception  inférieure  à  300  francs, 
le  fait  est  toujours  un  délit,  puni  d'un  emprisonnement  de 
deux  à.  cinq  ans,  si  l'inculpé  est  un  fonctionnaire  ou  ofticier 
public  ;  d'un  an  à  quatre,  s'il  est  commis  ou  préposé. 

CONCUSSIONNAIRE  (si-o-nér)  n.  m.  Fonctionnaire  cou- 
pal)le  de  concussion  :  Les  concussionnaires  sont  phts  cou- 
pables que  les  faïur  monnayeurs. 

—  Adjectiv.  :  Juge  concussionnaire. 

GONDAL,  comm.  de  Saône-et-Loire,  arr.  et  à  22  kilom. 
de  Louhans,  sur  lo  Besançon,  près  do  son  confluent  avec 
le  Solnan,  dans  la  Bresse  louhannaise  ;  908  hab.  Tuileries. 

CONDALIE  {li)  n.  f.  Genre  do  rhamnacéos,  dont  on  con- 
naît uno  dizaine  d'espèces,  des 
régions  chaudes  do  l'Amérique. 

CONDALIUM  [li-om'  —  du  gr. 
kondulos,  articulation)  n.  m. 
Anneau  que  les  Romains  por- 
taient à  la  première  articula- 
tion do  l'index. 

CONDAMINE  n.  f.   Nom  do 

la    terre    végétale,    dans    uno 
partie  du  midi  do  la  Erance. 

GONDAKINE  (La),  savant  français.  V.  L\  Condamine. 

GONDAMINE-CHÂTELARD,  comm.  dos  Basses- Aines, 
arr.  et  i  13  kiloni.  de  Barcelonnctto,  au  coutluont  du  Par- 
paillon  et  do  rUl)ayo;  1.245  hab. 

CONDAMINÉE  (n^  —de  La  Condamine,  n.  pr.)  n.  f.Gonro 
de  rubiaccos,  tribu  àcscondaminées,  comprenant  plusieurs 
es]ièces,  qui  croissent  au  Pérou,  A.  ta  Nouvollo-Gronado 
et  en  Bolivie  :  La  conoaminée  tinctoriale  est  cultivée  en 
l'Europe.  (G.  Lemairo.) 

CONDAMINÉES  {né)  Tï.  f.  pi.  Tribu  do  rubiacéos,  com- 
prenant les  vucondaminéeSf  portlandiées  et  pinckncyées.  — 
Une  coNDAMiNi-n:. 

CONDAMNABLE  (da-nabl')  adj.  Qui  mérite  d'êtro  con- 
damné ou  birtnié;  //omme  conhamnauI-K.  /Ic^^condamnaui.k. 

—  Anton.  Excusable,  JuBtltlnblo.  louable. 

CONDAMNATEUR  (dii-na)  n.  m.  Celui  qui  condamne  ou 
(pu  a  condamné  :  Les  condamnatudrs  de  Calas. 

CONDAMNATION  {da-na-si — lat.  condemnatio;  do  co?i- 
dvmnarc,  supin  condemnatutn,  condamner)  n.  f.  Sontonco 
judiciaire  qui  obtigo  &  uno  exécution  civilo  ou  pénalo  : 
Condamnation  (^Mn  troleur,  d'un  livre  hérétioue.  Condamna- 
tion aux  travaux  forcés,  il  Poîno  À  laquelle  on  est  con- 
damné :  Subir  sa  condamnation. 

—  Fig.  BIAmo,  désapprobation  :  L'amour-nroprc  souffre 
plus  patiemment  la  coniiamnation  de  nos  goûts  que  de  nos 
o^)jni'ont.(LaRochof.)  ii  Objetdont  la  comparaison  ou  l'iden- 
tité avec  un  autre  porto  A  blftmer,  ii  condamner  co  der- 
nier :  Le  même  Evangile  qui  sera  le  salut  et  la  rédemption 
des  uns  sera  la  condamnation  des  autres.  (Mass.) 

—  Subir  condamnation.  Ne  pus  interjeter  appol   de  lu 


A,  condalium. 


sentence  de  ses  juges,  il  Passer  condamnation.  Accepter 
d'avanco  un  jugement  en  faveur  de  la  partie  adverse.  — 
Fig.  Avouer  son  tort  ou  renoncer  à  se  défendre.  (On  disait 
autrefois  Prendre  condamnation.) 

—  Dr.  Condamnatiim  contradictoire,  Cello  qui  est  portée 
après  quo  les  deux  parties  ont  posé  leurs  conclusions 
respectives,  il  Condamnation  par  défaut,  V.  défaut,  h  C'on- 
damnat ion  par  contumace.  \ .  contumack.  Il  Condamnation 
par  corps.  Celle  qui  prononce  une  poino  afflictive;  pat 
exemple,  la  prison  ou  la  mort,  n  Condam?iution  afflictive, 
Celle  qui  prive  lo  condamné  de  certains  droits  civils  ou 
politiques.  Il  Condamnation  ad  omnia  citra  mortem.  Se  disait 
autrefois  de  la  condamnation  aux  plus  grandes  peines,  la 
mort  exceptée,  il  Condamnation  volontaire.  So  disait,  on 
Hollande  et  en  Belgique,  d'un  Jugement  qui  confirmait  un 
contrat    intervenu   entre    les    parties   durant  le   procès. 

Il  PI.  Frais  et  dépens  do  justice  auxquels  ou  est  cou- 
damné  :  Payer  ses  condamnations. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  Dans  le  système  formulaire,  la 
condemnatio  était  la  partie  de  la  formule  dans  laquelle  le 
magistrat  donnait  au  juge  le  pouvoir  de  condamner  ou 
d'absoudre.  La  condemnatio  se  trouvait  dans  toutes  les 
formules,  sauf  les  pryjudiciales  formula?,  où  le  demandeur 
ne  demandait  au  juge  que  la  constatation  d'un  fait.  Toute 
condamnation  étant  pécuniaire,  la  condemnatio  conférait 
seulement  au  juge  le  droit  de  condamner  à  une  somme 
d'argent  ;  mais  l'introduction  de  la  clausula  arbitraria 
permettait  de  remédier  aux  inconvénients  de  cette  règle. 
I^orsque  la  condemnatio  était  certas  pecunirp,  le  juge  n'avait 
aucun  pouvoir  d'appréciation  ;  lorsqu'elle  était  incertx 
pecunix,  le  juge  estimait  le  montant  de  l'intérêt  en  litige. 

—  C.  de  just.  milit.  La  condamnation  ne  peut  être  pro- 
noncée, par  un  conseil  de  guerre  composé  de  sept  mem- 
bres, qu'à  la  majorité  de  cinq  voix  contre  deux.  Autrement, 
l'accusé  bénéficie  de  la  «  minorité  de  faveur  u.  Les  cir- 
constances atténuantes  peuvent,  quand  il  y  a  lieu,  lui  être 
accordées  à  la  simple  pluralité  des  voix.  Mais,  pour  toutes 
les  circonstances  aggravantes  et  autres  questions  suscep- 
tibles d'être  posées  au  conseil,  telles  que  discernement  et 
application  de  la  peine,  elles  ne  peuvent  être  résolues 
contre  l'accusé  qu'à  la  majorité  de  cinq  voix  contre  deux. 

La  condamnation  est  exécutoire  dans  les  vingt-quatre 
heures,  sauf  recours  en  revision,  et  dans  les  vingt-quatre 
heures  après  rejet  de  ce  recours. 

La  condamnation  à  la  peine  de  mort  entraîne  la  dégra- 
dation, lorsqu'elle  est  prononcée  en  vertu  des  lois  pénales 
ordinaires,  de  même  que  toute  condamnation  aux  tra- 
vaux forcés,  à  la  déportation,  détention,  réclusion  ou  au 
bannissement. 

Toute  condamnation  prononcée  contre  un  officier,  par 
n'importe  quel  tribunal,  pour  l'un  des  délits  prévus  par  les 
articles  401  à  403,  ou  405  à  408  du  Code  pénal,  entraîne 
la  perte  du  grade. 

—  Anton.  Absolution,  acquittement,  décharge,  justifi- 
cation, libération. 

CONDAMNATOIRE  {da-na-to-ar')  adj.  Portant  condam- 
nation :  Sentence  condamnatoire. 

CONDAMNÉ  {da-né),  ÉE  n.  Personne  frappée  d'une  con- 
damnation :  Conduire  un  condamné  en  prison. 

—  Toilette  du  condamné.  Préparatifs  qui  précèdent 
l'exécution  par  la  guillotine,  et  qui  consistent  dans  un 
ensemble  de  précautions  prises  sur  le  condamné  même, 
pour  qu'il  soit  hors  d'état  do  résister  et  quo  l'instrument 
du  supplice  agisse  sans  obstacle. 

CONDAMNER  {da-né  —  du  lat.  condemnare  ;  do  cum,  avec, 
et  damnare,  condamnera  v.  a.  Déclarer  coupable  et  frapper 
d'une  peine  :  Jl  vaut  mieux  hasarder  de  sauver  un  coupable 
que  de  condamnkr  un  irmocent.  (Volt.)  fOn  a  dit  condamner 
de,  au  lieu  de  condamner  à;  en  style  ao  palais,  on  dit  en- 
core condamner  en.  quand  il  s'agit  d'une  condamnation 
pécuniaire.]  n  Blâmer,  désapprouver,  se  prononcer  contre  : 
Les  hommes  condamnent  le  soir  ce  qu'ils  ont  approuvé  le 
matin.  (Frédéric  IL) 

—  Interdire  l'usago  do  :  Condamner  un  livre.  Mot  dont 
l'usage  a  condamné  l'emploi,  il  Déclarer  hors  do  service  : 
Matériel  comdamnb.  (So  dit  particulièrement  en  parlant 
d'un  navire.) 

—  Déclarer  perdu  sans  ressource,  en  parlant  d'un  ma- 
lade :  Beaucoup  se  sauvent,  que  les  médecins  avaient  con- 
damnés. 

—  Servir,  par  comparaison,  à  la  condamnation  do  ;  ser- 
vir do  prouves  contre  :  Le  monde  n'a  jamais  aimé  ta  vérité, 
parce  que  la  vérité  a  toujours  condamné  le  monde.  (Mass.) 

Il  Déterminer  la  condamnation  do  :  Témoignage  gui  con- 
damnk  un  accusé. 

—  Vouer,  astreindre,  réduire  :  Le  despotisme  condamne 
les  hommes  à  déguiser  leurs  vertus,  (B.  Const.) 

—  Bouchep,  obturer  :  L'impôt  des  portes  et  fenêtres  fait 
condamner  beaucoup  d'ouvertures,  ii  Fig.  Condamner  sa 
porte.  Déclarer  qu'on  no  recevra  personne,  n  A  bord,  Con- 
damner un  panneau,  Kn  interdire  l'usage. 

Se  condamner,  v.  pr.  Ktre  condamné  :  Suivant  la  puis- 
sance du  coupable  ou  l'intérél  des  jufjes.  le  crime  SK  con- 
damnk  ou  s'absout.  II  Se  désapprouver  mutuellement,  n  Se 
désapprouver,  so  bl&mer  soi-même;  donner  dos  preuves 
contre  soi  :  Siî  condamni-:r  par  ses  propres  discours.  \\  S'as- 
treindre, se  réduire  :  Sr.  condamner  nu  silence. 

—  SvN.  Condamner,  blâmer,  censurer,  critiquer,  dés- 
approuver, épiloguer,  Irondor,  Improuver,  reprendre, 
réprimander,  réprouver,  trouver  A  redire.  ^'.  hi.àmkr. 

—  .Anton.  Absoudre,  acquitter,  Uécharger,  disculper, 
excuser,  Innocenter,  justifier,  libérer,  relaxer. 

CONDAPILLY  ou  Kondapalu,  ville  do  l'Indo  an- 
glaise (district  do  Kistna  [pré.sid.  de  Madras]\  sur  le  lleuvo 
côtier  Krichna  ou  Kislna  ;  4.2iio  hab.  Ville  en  décadence 
(autrefois  place  forto  importante),  qui  Ait  assiégée  six 
fois  entre  ll7l  et  1700. 

CONDAT,  comm.doïaCorrône,  nrrond.  et  A  29  kilom.  d6 
Tulle,  prés  du  coniluent  du  Ganaveix  avec  lo  Bradascou; 
1.747  hab.  —  Comm.  du  Puv-de-néme.  arrond.  et  A  HO  kil. 
d'Ambert.  dans  les  monts  Dohirc.  sur  le  Latroux,  «fduont 
de  l'Kau-Mére  :  *.iRJ  hab.  Améthystes.  —  Comm.  du  Puy- 
do-OAmn.  arrond.  et  i\  ^7  kilom."do  Hiom,  sur  le  ruisseau 
do  Tix,afIîuentduSioulet;  i.ïOShab.—Comm.do  la  Haute- 
Vienne,  nrrond.  et  Ù4  kil.  de  Limoges,  prés  do  la  Vienne; 
l.ï3(î  hab.  (lisenients  de  kaolin.  Fabriques  d'émaux  ot  do 
porcelaine;  enilocliago  de  laines. 

GoNDAT  ou  CoNDAT  en  Fônlers,  comm.  du  Can- 
tal, nrrond.  et  A  48  kilom.  de  Mur;U,  pri»s  du  coniluent  do 

^3 


Armes  de  la  famille 
de  Coudé 


CONDAT  —   COi\DE 

laKue  et  de  Ja  Santoire  ;  2.596  hab.  Aux  environs,  sources 
minérales  ;  scieries  dans  les  .sapinières  voisines.  Ruines 
de  l'abbaye  de  Féniers  (ordre  de  Cîteaux),  fondée  dans  le 
XII*  siècle.  Uue  pyramide  basaltique,  appelée  la  Roche- 
Pointue,  s'élève  dans  le  Ut  de  la  Santoire,  près  de  Condat. 
Belle  grotte. 

Condat  (J.),  littérateur  français.  V.  Chapelot. 

CONDATE  n.  m.  Ane.  géogr.  Mot  celtique,  signifiant 
«  confluent  ",  dont  on  a  fait  le  nom  d'un  certain  nombre  de 
villes  de  l'ancienne  Gaule.  (De  là  est  venu  le  mot  condé, 
qui  désignait  aussi,  et  qui  désigne,  encore  aujourd'hui,  plu- 
sieurs villes  de  France.) 

Gond AT-LA-M ONT AGNE,  nom  de  la  ville  de  Saint- 
Claude,  pendant  la  Révolution. 

CONDE  (José-Antonio),  orientaliste  et  historien  espa- 
gnol, né  dans  la  province  de  Cuenca  vers  1765,  mort  en 
1820.  Il  fut  archiviste  au  ministère  de  l'intérieur  et  biblio- 
thécaire à  TEscurial  sous  le  roi  Joseph.  Il  s'est  occupé 
exclusivement  de  recherches  sur  les  Arabes  d'Espagne. 
Il  a  publié  plusieurs  ouvrages  tirés  de  manuscrits  arabes  : 
Abu  Abd-Allak  Muhammad  bon  Muhammad  al  sharif  al 
Edrisi.  Descripcinn  de  Espana  (1799);  Histovia  de  la  domi- 
naci'in  de  los  Arabes  en  Espana,  sacada  de  varias  ma}iu- 
scritos  y  ynemorias  arabitjas  (1S20-1S21). 

CONDÉ  (peut-être  une  apocope  de  concéder)  n.  m.  Arg. 
Permission,  faveur,  accordée  généralement  par  le  maire, 
pour  les  jeux,  les  exhibitions,  etc.,  dans  les  foires  et  sur  b 
voie  publique,  il  Grand  condé,  Préfet.  Il  Petit  condé,  Maire. 
Il  Demi-condé,  Adjoint  au  maire,  il  Condé  franc  OMaffranchi, 
Fonctionnaire  facile  à  corrompre. 

GoNDÉ  (Jean  de),  écrivain  du  xni*  siècle.  On  ne  connaît 
de  lui  que  ses  œuvres,  d'ailleurs  très  remarquables,  les- 
quelles consistent  en  quelques  pièces  en  prose,  quelques 
vers  et  deux  Mystères.  Citons  une  pièce  satirique  :  Cha- 
noinesses  et  Bernardines. 

GoNDÉ.  La  seigneurie  de  Condé,  d'abord  domaine  do 
la  maison  des  sires  d'Avesnes,  passa  ensuite  dans  la 
maison  de  Luxembourg.  Marie  de 
Luxembourg,  veuve  de  Jacfjues  de 
Savoie,  tille  et  principale  héritière 
de  Pierre  de  Luxembourg,  comte  do 
Saint-Paul,  la  porta  dans  la  maison 
de  Bourbon,  en  épousant  en  secondes 
noces,  en  1487,  François  de  Bourbon, 
comte  de  Vendôme,  père  de  Charles 
de  Bourbon,  duc  de  Vendôme,  péi! 
lui-même  de  Louis  de  Bourbon,  au 
leur  du  rameau  do  Bourbon-Condé, 
dont  les  deux  derniers  représentants 
furent  Louis-Henri-Joseph,  prince  de' 
Condé,  plus  connu  sous  le  nom  de  duc 
de  Bourbon,  trouvé  pendu  dans  sa 
chambre  en  1830,  et  le  tils  de  ce  dernier,  le  duc  d'Enghien, 
fusillé  à  Vincennes  en  1804. 

Les  membres  de  cette  famille  sont  célèbres  par  le  rôle 
actif  qu'ils  ont  joué  dans  les  troubles  religieux  et  politi- 
ques, et  dans  notre  histoire  militaire. 

—  BiBLioGR.  :  duc  d'Aumale,  Histoire  des  princes  de 
Condé  (Paris,  1869  et  suiv.). 

GONDÉ  (Louis  I"  DE  Bourbon,  prince  de),  tige  de  la  mai- 
son de  Coudé,  né  à  Vendôme  en  1530,  mort  en  1569.  Il  était 
le  cinquième  fils  de  Charles  de  Bourbon,  duc  de  Vendôme, 
et  l'oncle  paternel  de  Henri  IV.  Le  prince  de  Condé  com- 
mença la  fortune  de  sa  maison  pendant  les  guerres  du 
règne  de  Henri  II.  A  l'avène- 
ment de  François  II,  il  se  jeta 
dans  le  calvinisme,  dont  l'esprit 
austère  contrastait  avec  la  li- 
cence de  ses  mœurs,  dans  l'es- 
poir d'attacher  sa  fortune  aux 
chances  du  triomphe  de  ce 
parti.  Il  y  était  entraîné  aussi 
par  esprit  de  rivalité  contre  les 
Guises,  dont  l'influence  toujours 
croissante  lui  semblait  inju- 
rieuse pour  les  princes  du  sang 
et  dangereuse  pour  le  pays. 
Bien  qu'il  eût  solennellement 
nié  toute  participation  à  la 
conjuration  d'Amboise,  il  fut 
aux  états  généraux  d'Orléans, 
livré  à  une  commission  qui  le 
condamna  à  mort  (1560).  La 
mort  du  roi  sauva  le  prince. 
Après  le  massacre  de  Vassy 
(1562),  Condé  se  mit  à  la  tête 
des  protestants  commença  la  guerre  civile  par  la  prise 
d'Orléans  et  livra  Le  Havre  aux  Anglais,  pour  obtenir  des 
secours  d'Elisabeth.  A  la  bataille  do  Dreux,  il  fut  blessé 
et  fait  prisonnier,  puis  rendu  à  la  liberté  par  le  traité 
d'Amboise  (1563),  reprit  les  armes  en  1567.  tenta  de  sur- 
prendre la  reine  mère  oilo  roi  à  Meaux,  livra  au  conné- 
table de  Montmorency  la  bataille  do  Saint-Denis  (1567), 
restée  indécise,  tit  do  nouveau  la  paix  avec  la  cour  lors 
du  traité  de  1568,  et  fut  rejeté  dans  la  guerre  civile  par 
une  tentative  avortée  d'arrestation.  Blessé  à  la  bataille 
de  Jarnac  et  fait  prisonnier,  il  fut  assassiné  par  Mun- 
tesqniou,  capitaine  des  gardes  du  duc  d'Anjou,  qui  lui 
cassa  la  tète  d'un  coup  do  pistolet.  Ce  prince  était  aussi 
spirituel  que  brave,  mais  d  un  caractère  violent.  Il  était 
d  ailleurs  de  chétîve  apparence  et  bossu. 

GoNDÉ  (Henri  I*"^  de  Bourbon,  duc  d'Enghien,  prince 
de),  tils  du  précédent,  né  à  la  t'erté-sous-Jouarro  en  1552, 
mort  en  1588.  Au  lendemain  de  Jarnac,  il  vint  à  l'armée 
réformée  avec  son  cou.sin  Henri  de  Navarre  (depuis 
Henri  IV),  sous  la  direction  de  l'amiral  Coligny.  Lors  du 
massacre  do  la  Saint-Barthélémy,  mis  en  demeure  par 
Charles  IX  de  choisir  entre  la  messe  ou  la  mort,  il  promit 
d'abjurer.  Vers  la  fin  du  règne  de  Charles  IX,  il  s  enfuit 
en  Allemagne,  leva  quelques  troupes,  et  rentra  en  Franco 
pour  recommencer  les  guerres  religieuses.  Il  combattit 
bravement  ù  Coutras  (1587),  et  mourut  l'année  suivante  à 
Saittt-Jean-d'Angély  ;  on  dit  qu'il  fut  empoisonné. 

Condé  (Henri  II  DE  Boorbon,  duc  d'Enghien,  prince 
db),  fils  posthume  du  précédent,  né  à.  Saint-Jean-d'Angoly 
on  1588,  mort  à  Paris  en  1646.  Henri  IV,  son  parrain,  le 
fit  élever  dans  le  catholicisme,  et  lui  fit  épouser,  en  1609, 


Louis  l"'  de  Coudé. 


Charlotte-Marguerite  de  Montmorency,  dont  il  était  lui- 
môme  épris.  Pour  soustraire  sa  jeune  femme  aux  pour- 
suites du  roi,  Condé  s'enfuit  à  l'étranger,  et  ne  revint  en 
France  qu'après  la  mort  de  ce  prince.  Son  ambition,  ses 
intrigues  et  ses  révoltes  troublèrent  les  premières  années 
du  règne  de  Louis  XIII.  Malgré  d'énormes  sacrifices,  la 
régente  ne  put  le  satisfaire  et  finit  par  le  jeter  à  Vincennes, 
où  il  resta  trois  ans.  Il  combattit  ensuite  les  protestants 
dans  le  Midi  avec  plus  de  bravoure  et  de  zèle  que  de  talent 
véritable.  Discipliné  par  Richelieu,  il  se  montra  dès  lors 
le  plus  soumis  aes  courtisans  et  entra  au  conseil  de  ré- 
gence après  la  mort  du  roi.  Avide  d'argent  et  de  faveurs, 
il  avait  accepté  pour  son  fils,  le  duc  d'Eugliien  (plus  tard 
le  grand  Condé),  la  main  d'une  nièce  du  cardinal.  Il  avait 
été  chargé  de  quelques  opérations  dans  la  guerre  de  Ca- 
talogne. 

GoNDÉ  (princesse  Marie  de).  V.  Clèves. 

CoNDÉ  (Louis  II  DE  Bourbon,  prince  de),  surnommé 
le  Grand  Condè,  l'un  des  plus  grands  capitaines  du 
xvu"  siècle  et  le  plus  illustre  des  Condés,  né  à  Paris  en 
1621,  mort  à  Fontainebleau  en  1686.  Il  porta,  du  vivant 
de  son  père,  le  titre  de  duc  d'Enghien,  et  fut  marié  en 
1641  à  une  nièce  de  Richelieu.  Il  fit  ses  premières  armes 
à  dix-neuf  ans;  il  en  avait  à  peine  vingt-deux  lorsqu'il 
reçut  le  commandement  des  troupes  chargées  de  repous- 
ser les  Espagnols  des  frontières  françaises  du  Nord  et  rem- 
porta la  victoire  de  Rocroi  (1643),  couronnant  son  succès 
par  la  prise  de  Thionvillo  et  de  qiielques  autres  places. 
L'année  suivante,  il  alla  joindre  Turenne  à  l'armée  d'Al- 
lemagne, tenue  en  échec  par  un  grand  homme  de  guerre, 
Mercy,  qu'il  battit  dans  les  journées  sanglantes  de  Fri- 
bourg  (1644).  L'occupation  d'une  partie  du  Palatinat,  la 
prise  de  Mayence,  de  Landau  et  de  plusieurs  autres  pla- 
ces, la  victoire  de  Nordliugen  (1645'),  suivirent  et  complé- 
tèrent les  grands  combats  de  Fribourg.  L'année  suivante, 
le  duc  d'Enghien,  devenu  ])rince  de  Condé  par  la  mort  de 
son  père,  après  une  suite  d'opérations  dans  les  Pays-Bas, 
recevait  la  capitulation  do  Dunkerque  et  restituait  cette 
place  importante  à  la  France.  Il  fut  ensuite  envoyé  en 
Catalogne  (1647),  mais  échoua  au  siège  de  Lérida.  En 
1648,  il  répara  ses  revers  d'Espagne  par  des  victoires  en 
Flandre,  écrasa  à  Lens  les  restes  de  cette  redoutable  in- 
fanterie espagnole,  dont  il  avait  brisé  le  prestige  à  Ro- 
croi. et  hâta  par  ses  succès  la  conclusion  du  traité  de 
Westuhalie.  Jeté  au  milieu  des  intrigues  de  la  Fronde,  il 
prit  d'abord  parti  pour  la  cour,  assiégea  et  prit  Paris, 
mais  mit  ses  services  à  un  si  haut  prix  que  la  reine  et 
son  ministre,  poussés  à  bout,  et  connaissant  d'ailleurs  ses 
intrigues  secrètes,  le  firent  arrêter  et  enfermer  à  Vin- 
cennes (1650).  Il  sortit  de  prison  au  bout  d'un  an,  ne 
respirant  que  la  vengeance,  et  se  mit  à  la  tête  d'une 
nouvelle  Fronde.  Il  s'établit 
à  Bordeaux,  dans  son  gou- 
vernement ,  entame  des 
négociations  avec  l'Espa- 
gne, met  le  Midi  en  feu,  et, 
malgré  quelques  écliecs, 
marche  sur  Paris  et  livre 
à  Turenne  le  sanglant  com- 
bat du  faubourg  Saint-An- 
toine, où  le  canon  de  la 
Bastille,  tiré  sur  les  troupes 
royales  par  ordre  de  Made- 
moiselle, fille  de  Gaston, 
le  sauva  d'une  défaite  im- 
minente et  lui  permit  d'en- 
trer dans  la  capitale.  Ce- 
pendant, au  moment  où  il 
semblait  triompher,  sa 
cause  était  perdue.  Aban- 
donné d'an  grand  nombre 
doses  partisans,  serré  de 
près  par  Turenne ,  lassé 
peut-être  d'une  guerre  sans  issue,  il  s'enfuit  dans  les 
Pays-Bas  et  se  jeta  dans  les  bras  des  Espagnols,  qui  lui 
donnèrent  un  commandement  dans  leur  armée  (1653).  On 
vit  alors  le  vainqueur  de  Rocroi,  mercenaire  à  la  solde 
de  Philippe  IV,  tourner  ses  armes  contre  sa  patrie  et 
dévaster  les  provinces  françaises  du  Nord.  Dans  cette 
triste  guerre,  où  il  eut  Turenne  pour  adversaire,  il  ne  fut 
d'ailleurs  que  rarement  heureux,  essaya  inutilement  de 
reprendre  Arras  et  ne  put  empêcher  don  Juan  de  perdre  la 
bataille  des  Dunes  (1658).  A  la  paix  des  Pyrénées,  Condé 
fut  rétabli  dans  ses  honneurs  et  dignités-  Il  fut,  avec  l'as- 
sentiment du  roi,  candidat  au  trône  de  Pologne,  mais  les 
négociations,  poursuivies  pendant  huit  ans  (1660-i66s),  ne 
purent  lui  assurer  la  succession  de  Jean-Casimir.  Chargé 
de  l'invasion  de  la  Franche-Comté  en  1668,  il  fit,  en  trois 
semaines,  la  conquête  de  cette  province,  commanda  l'un 
des  quatre  corps  destinés  à  agir  en  Hollande  (1672),  fit  ca- 
pituler Wesel  et  plusieurs  autres  places,  écrasa  le  prince 
d'Orange  à  Senef  (1674),  et  lui  fit  lever  le  siège  d'Oude- 
narde.  Après  un  nouvel  échec  au  trône  de  Pologne,  il  fut 
envoyé  en  Alsace  après  la  mort  de  Turenne,  pour  défendre 
cette  province  contre  MoutecucuUi  (1675).  Ce  fut  sa  der- 
nière campagne.  Vieux  et  perclus  dégoutte,  traité  d'ailleurs 
assez  froidement  par  Louis  XIV.  il  passa  ses  dernières  an- 
nées dans  sa  somptueuse  retraite  de  Cliantilly,  entouré  de 
poètes  et  de  littérateurs,  et  livré  à  la  fin  de  sa  vie  aux 
mspirations  religieuses  de  Bossuet,  qui  devait  faire  en- 
tendre sa  grande  voix  sur  son  cercueil,  et  consacrer  sa 
gloire  pour  la  postérité. 

Condé  est  un  des  plus  grands  noms  de  l'histoire  militaire 
de  la  France.  Quand  il  cessa  de  commander  aux  armées, 
surtout  vers  la  fin  de  sa  vie,  il  donna  à  ses  contemporains, 
rimpres.sion  d'une  âme  noble  et  élevée.  Il  le  fallait  pour 
faire  oublier  les  violences  de  sa  jeunesse  et  les  erreurs 
do  sa  maturité.  Il  est  certain  que  la  magnifique  oraison 
funèbre  de  Bossuet  a  singulièrement  idéalisé  los  traits 
du  caractère  do  ce  grand  capitaine. 

GONDÉ  Ulenri-Jules  dk  Bourbon,  prince  de),  fils  du 
précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1643-1709).  Tout  enfant,  sa 
mère  lui  fit  jouer  un  rôle  dans  la  Fronde.  Plus  tard,  il  com- 
battit avec  son  père  dans  les  raugs  des  Espagnols,  rentra 
en  grâce  en  mémo  temps  que  lui,  le  suivit  dans  les  cam- 
pagnes de  Franche-Comté,  do  Hollande  et  du  Rhin,  ot  lui 
sauva  la  vie  à  Senef.  Il  avait  épousé,  en  1663,  au  moment 
où  l'on  songeait  à  lui,  à  défaut  do  son  pore,  pour  le  trône 
do  Varsovie,  Anne  do  Bavière,  princesse  palatine,  nièce 
de  la  reine  do  Pologne,  Mario  de  Gonzague. 

CoNDÉ  (Louis  III  DH  Bourbon-),  v.  Bourbon-Condk. 


Louis  II  de  CoDdé. 


i78 

Condé  (Louis-Henri,  duc  de  Bourbon,  prince  de). 
V.  Bourbon. 

GoNDÉ  (Louis-Joseph  de  Bourbon,  prince  dk),  général 
en  chef  de  l'émigraliun,  né  à  Paris  en  1736,  mort  en  1818. 
Après  avoir  hérité  de  la  plupart  des  charges  de  son  père 
Louis-Henri  de  Bourbon,  et  reçu  le  gouvernement  de  la 
Bourgogne,  il  fit  avec  distinction  la  guerre  de  Sept  ans. 
Pendant  la  longue  paix  qui  suivit,  il  partagea  son  temps 
entre  son  gouvernement  de  Bourgogne,  l'embellissement 
de  Chantilly  et  la  construction  du  Palais-Bourbon.  Lié 
avec  les  littérateurs  du  siècle,  il  passait  pour  un  prince  li- 
l)éral.  On  le  vit  prendre  part  à  l'opposition  du  parlement 
contre  Maupeou,  mais  il  s'éleva  avec  énergie  contre  les 
réformes  militaires  de  Saint-Germain  et,  lors  de  l'Assem- 
blée des  notables  (1788),  il  fut  un  des  princes  du  sang  qui 
signèrent  le  fameux  Mémoire  contre  le  redoublement  du 
tiers  aux  états  généraux.  Aussitôt  après  la  prise  de  la  Bas- 
tille, il  sortit  de  France  pour  commencer  contre  la  Révolu- 
tion une  longue,  mais  impuissante  croisade.  Mis  â  la  tête 
de  l'armée  de  gentilshommes  formée  à  Coblentz,  il  fut 
tenu  à  l'écart  pendant  la  campagne  de  1792,  combattit 
sous  les  ordres  de  Wurmser,  dans  celle  de  1793,  resta  can- 
tonné le  long  du  Rhin  pendant  les  années  1794-1795,  par- 
vint à  séduire  Pichegru  par  de  brillantes  promesses,  passa 
tour  à  tour  à  la  solde  de  l'Angleterre,  de  l'Autriche  et  de 
la  Russie,  et  dut,  en  1801,  présider  lui-même  à  la  disso- 
lution de  son  corps  d'armée.  Il  se  rendit  en  Angleterre, 
où  il  vécut  obscur,  avec  la  princesse  douairière  de  Mo- 
naco, qu'il  épousa  en  secondes  noces.  Rentré  en  France 
en  1814,  il  reprit  sa  charge  de  grand  maître  de  la  maison 
du  roi,  à  laciuelle  Louis  XVIII  joignit  le  titre  de  "  colonel 
général  de  1  infanterie  française  ". 

GONDÉ  (Louis-Henri-Joseph,  duc  de  Bourbon,  prince 
de),  le  dernier  des  Condés,  né  en  i756,  mort  en  1830,  fils 
du  précèdent.  11  assista  au  siège  de  Gibraltar,  mais  n'y  joua 

3u'un  rôle  d'apparat.  Lors  de  la  convocation  de  l'Assemblée 
es  notables,  il  signa  avec  son  père  la  fameuse  protesta- 
tion des  princes  contre  les  idées  nouvelles  et  le  suivit  dans 
l'émigration.  Il  servit  sous  ses  ordres  dans  Varmée  de 
Condé,  et  se  retira  en  Angleterre  après  le  licenciement  de 
cette  armée.  En  1814,  il  rentra  en  France  avec  Louis  XVIII, 
fit  de  vaines  tentatives,  lors  du  retour  de  l'île  d'Elbe,  pour 
soulever  les  départements  de  l'Ouest,  et  se  vit  contraint 
d'accéder  à  une  capitulation  et  de  s'embarquer  pour  l'Es- 
pagne. Pendant  la  Restauration,  il  vécut  écarté  des  aff'ai- 
res.  Confiné  dans  sa  petite  cour  de  Saint-Leu  ou  de  Chan- 
tilly, il  faisait  de  la  chasse  son  unique  occupation.  Lors  de 
la  révolution  de  1830,  il  reconnut  sans  difficulté  son  neveu 
comme  roi  des  Français. 

Le  faible  vieillard  était  alors  entièrement  dominé  par  une 
Anglaise,  Sophie  Dawes,  née  Clarke,  dont  le  passé  était 
assez  équivoque,  et  qu'il  avait  mariée  à  un  gentilhomme 
de  sa  maison,  le  baron  de  Feuchères,  loyal  soldat,  dont  la 
bonne  foi  trompée  servit  à  couvrir  pendantquolque  temps 
le  scandale  d'amours  adultères.  Sous  sou  influence,  le 
prince  se  décida  à  rédiger  un  testament  par  lequel  il  insti- 
tuait le  duc  d'Aumale  son  légataire  universel  et  assurait 
à  la  baronne,  soit  en  terre,  soit  en  argent,  un  legs  d'environ 
10  millions  (30  août  1829).  Le  26  août  1830,  te  prince  se 
coucha,  comme  à  l'ordinaire,  au  château  de  Saint-Leu,  où 
il  était  momentanément;  on  le  trouva  pendu,  ou  plutôt 
accroché  â  l'espagnolette  de  la  fenêtre,  par  deux  moucboirs 
passés  l'un  dans  l'autre,  les  genoux  ployés,  les  pieds  traî- 
nant sur  les  tapis.  Cette  circonstance  semblaitécarter  l'hy- 
pothèse du  suicide  et  frappa  tous  les  assistants.  Les  princes 
deRohan,  héritiers  collatéraux,  intentèrent  à  M"*  de  Feu- 
chères  un  procès  en  captation,  que  d'ailleurs  ils  perdirent. 
Jamais  le  redoutable  problème  ne  fut  éclairci. 

GondÉ  (Louis-Antoine-Henri  de  Bourbon-),  fils  du 
précédent,  connu  surtout  sous  le  nom  de  duc  d'Enghien. 

V.  P^NGHIEN. 

GondÉ  (  Louise-Marie-Thérèse-Bathilde  d'Orléans  , 
duchesse  de  Bourbon,  princesse  de),  plus  connue  sous  le 
nom  de  duchesse  de  Bourbon,  née  à  Saint-CIoud  en 
1750,  morte  à  Paris  en  1822.  Elle  était  fille  de  Louis- 
Philippe,  duc  d'Orléans,  petit-fils  du  régent,  et  de  Louise- 
Henriette  de  Bourbon-Conti.  Sa  beauté  fit,  en  1770,  une 
vive  impression  sur  le  duc  Louis-Henri-Joseph  de  Bour- 
bon-Condé, qui  l'épousa,  lo  23  avril  1770.  De  ce  mariage  na- 
quit, en  1772,  à  Chantilly,  un  fils,  qui  fut  le  duc  d'En- 
ghien. Bientôt,  l'inconduite  du  duc  amena  une  séparation 
entre  les  deux  époux. 

La  duchesse  de  Bourbon  prit  go(it  aux  doctrines  de 
quelques  mystiques  de  la  fin  du  siècle.  Elle  connut  dom 
Gerle,  Catherine  Théot,  Suzanne  Labrousse. 

Au  mois  de  mai  1793,  la  duchesse  de  Bourbon  fut  relé- 
guée, avec  le  reste  de  sa  famille,  au  fort  Saint-Jean,  à 
Marseille,  et,  lors  de  la  déportation  de  fructidor  an  V,  la 
loi  du  19  de  ce  mois  (5  sept.  1795)  prononça  son  exclusion  du 
territoire  de  la  République,  en  lui  accordant  une  pension 
annuelle  de  50.000  francs.  Laduchesse  de  Bourbon  se  rendit 
alors  en  Espagne  avec  la  duchesse  d'Orléans,  sa  belle-sœur 
(mère  du  futur  roi  Louis-Philippe).  Elle  fixa  sa  résidence 
en  Catalogne,  à  Soria,  près  de  Barcelone,  et  s'y  livra  aux 
bonnes  œuvres. 

Rentrée  on  France  à  l'époque  de  la  Restauration,  la 
duchesse  de  Bourbon  continua  de  vivre  séparée  de  son 
mari.  Elle  avait  établi  dans  son  hôtel,  rue  de  Varennes, 
un  hospice,  dit  hospice  d'Enf/hien,  pour  recevoir  des  pauvres 
malades,  et  elle  l'avait  confié  à  des  sœurs  de  chanté.  Elle 
vécut  ainsi  loin  de  la  cour  dans  la  jtratique  de  ses  théories 
charitables.  La  duchesse  de  Bourbon  avait  beaucoup  écrit. 
Outre  deux  volumes  cités  par  l'abbé  Lambert  et  des  Mé- 
moires dont  on  n'a  pas  de  traces,  elle  a  laissé  :  Correspon- 
dance entre  madame  de  Bourbon  et  M.  Ruffin  sur  leurs  opi- 
nions religieuses  ;  Suite  de  la  correspondance  entre  madame 
de  Bourbon  et  M .  Ruffin  el  divers  petits  contes  moraux  de  ma- 
dame de  Bourbon.  Ces  deux  ouvrages,  imprimés  probable- 
ment à  Barceloue,  sont  devenus  aujourd'hui  fort  rares. 

GoNDÉ  (Louise-Adélaïde  ue  Bourbon,  M""  de),  sœur  do 
Louis- Henri-Joseph,  née  â  Chantilly  en  1757,  morte  en  1824. 
Elle  était  destinée  au  comte  d'Artois,  puis  fut  nommée, 
on  1786,  abbesse  de  Remiremont.  Ayant  émigré  avec  sa 
famille,  elle  passa  l'époque  de  la  Révolution  dans  divers 
couvents  on  Suisse,  en  Autriche,  en  Russie  et  en  Pologne, 
où  elle  fit  profession  religieuse  en  1802  ;  se  rendit  en 
Angleterre  après  la  mort  du  duc  d'Engliien,  revint  à  Paris 
en  1815,  et  reçut  de  Louis  XVIII  la  maison  du  Temple,  où 
elle  établit  l'institution  do  l'Adoration  perpétuelle.  Sa  cor- 
respondance chastement  amoureuse  avec  de  La  Gorvaisais 


179 

(nstî-nST)  a  été  publiée  par  Ballanche  et,  en  dernier  Heu, 
par  Paul  Viollet  (Paris,  1878). 

Condé    (HiSTOTKK  DKS    PRINCES   DK),  penduut   IcS    XVI*  et 

xvii'  siècles,  par  lo  duc  d'Aumale  [ I8(iy-isïi2j.  l/I/istoire 
des  princes  tie  Condé  est  uiio  dos  plus  rouiarrjualilcs  pro- 
ductions do  l'ëcole  historii|UO  contemporaine,  et  on  ne  peut 
quo  regretter  qu'elle  s'arrt^lo  à  la  mort  du  grand  Comté. 
Kiicoro  que  la  phrase  soit  un  peu  hachée,  lo  récit  est 
presque  toujours  vil"  et  entraînant,  plein  de  vie.  Des  mor- 
ceaux brillants  s'y  détachent.  L'auteur  oxcello  dans  lo 
portrait  et  dans  le  tableau  militaire,  où  ses  connaissances 
techniques  le  servent  à  niorveillo.  L'ouvrage  ne  vaut  pas 
souloniout  par  la  forme  ;  lo  fond  est,  en  général,  solide  et 
puisé  aux  bonnes  sources,  notamment  aux  précieuses 
archives  do  Chantilly.  Bien  que  l'on  sente  parfois  que 
d'autres  ont  été  employés  à  la  recherche  des  docu- 
ments sur  lesquels  a  travaillé  l'auteur,  on  sent  aussi  que 
celui-ci  a  su  se  rendre,  par  une  connaissance  profonde  do 
son  sujet,  le  contemporain  des  hommes  et  des  choses  dont 
il  parle. 

Condé  (Mdséiî).  Eq  1898,  fut  ouvert  au  public,  à  Chan- 
tilly, le  rauséo  Condé,  formé  des  collections  quo  le  duc 
d'A'umale  avait  léguées  à  l'Institut,  en  même  temps  que 
son  château:  chaque  objet  se  trouvait  disposé  aux  places 
que  le  duc  lui-même  avait  indiquées  par  ses  dernières 
volontés.  Ces  collections  ne  renferment  pas  moins  de  cinq 
cent  cinquante  tableaux,  trente  émaux,  deux  cent  quatre- 
vingts  miniatures,  deux  cents  bijoux  et  pierres  précieuses, 
cinquante  statues,  deux  mille  six  cents  dessins,  trois  mille 
estampes,  trois  mille  six  cent  quatre-vingts  médailles, 
quatorze  cent  cinquante  manuscrits,  vingt-quatre  mille 
volumes,  cinq  cents  objets  mobiliers  (meubles,  bronzes, 
porcelaines,  armes,  etc.}  ;  et,  en  outre,  de  vastes  recueils  de 
chartes-archives  et  correspondances  autographes.  Parmi 
ces  innombrables  œuvres  d'art  se  distiuguent,  au  premier 
rang,  les  Trois  Grâces  et  la  Vierge  de  la  jnaison  d'Orléans, 
par  Raphaël,  Esther  et  Assiiérns,  par  Filippino  Lippi,  des 
bas-reliefs  de  Jean  Goujon  dans  la  chapelle,  quarante 
miniatures  do  Fouquet,  le  Livre  d'heures  du  duc  de  Berrj. 
—  Poussin,  Ingres,  Delacroix,  Prud'hon,  sont  largement 
représentés  dans  ces  collections.  Les  appartements  du  duc 
et  do  la  duchesse  d'Aumale  ont  été  annexés  au  musée, 
sans  que  rien  ait  été  changé  à  leur  distribution. 

Condé,  contre-amiral  français,  né  à  Auray  en  1752,  mort 
à  Pontivy  en  1822.  D'abord  pilotin  sur  un  navire  de  la  Com- 
pagnie des  Indes,  il  devint  lieutenant  de  frégate  (1778)  et 
commandant  du  Saumon  (1780).  Il  fit  la  camjiagne  de 
Sierra-Leone,  quitta  ensuite  la  marine  militaire  et  n'y 
rentra  t^u'en  1792.  Capitaine  du  Ça-ira,  il  résista  doux 
jours  à  neuf  vaisseaux  anglais  et 'fut  acclamé  par  l'équi- 
page quand  il  se  rendit  prisonnier.  Nommé  chef  de  divi- 
sion (1796),  il  commanda  le  Brave,  de  1803  à  1806.  Attaqué 
dans  les  Antilles  par  sept  vaisseaux  anglais,  il  ne  se  ren- 
dit qu'après  une  résistance  énergl(iuo.  Il  revint  en  France 
en  18U,  fut  nommé  contre-amiral,  et  député  pendant  les 
Cent-Jours. 

CONDÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  hyptide. 

GoNDÉ-EN-BRIE,  ch.-l.  de  cant.  do  l'Aisne,  arrond.  et 
à  15  kilom.  de  Château-Thierry,  au  conduent  de  la  Dhuys 
et  du  ï^urmelin  ;  70S  bab.  Ch.  de  f.  Est.  Bourg  très  ancien, 
qui  possédait  avant  la  Révolution  un  couvent  de  Picpus. 
Ruines  d'un  château  célèbre.  —  Le  canton  a  27  comm.  et 
9.087  hab. 

CONDÉ-FOLIE,  comm.  de  la  Somme,  arrond.  et  à  24  kil. 
d'Amiens,  non  loin  de  la  Somme  ;  1.154  hab.  Tourbières  ; 
fabriiiue  de  toiles. 

GONDEGA,  bourg  de  l'Amérique  centrale  (Nicaragua 
[départ,  do  Ksteli;;);  4.000  hab. 

GONDEIXA  A  Nova,  comm.  du  Portugal  (Beira  [dis- 
trict de  CoinibreJ);  1.G20  hab.  Eaux  minérales.  Fontaine 
abondante  d'Alcabideque.  Ch.-l.  d'un  concelho  peuplé  do 
11.617  hab.  —  A  la  localité  do  Condeixa  a  Nova  s'oppose 
celle,  toute  voisine,  de  Condeixa  a  Veltia;  L800  hab. 

CONDEMNADE  [dèm-nad')  n.  f.  Ancien  jeu  de  cartes  se 
jouant  avec  un  jeu  de  trente-deux  cartes  et  entre  trois  per- 
sonnes. (La  marche  de  la  condemnade  était  analogue  à 
celle  de  l  écarté  actuel,  sauf  qu'il  n'y  avait  pas  de  demande, 
chacun  dos  partenaires  jouant  avec  ses  cartes  ou  passant 
en  mettant  un  jeton  au  panier.  Les  gagnants  se  parta- 
geaient l'enjeu,  au  prorata  des  levées  qu'ils  faisaient.) 

CONDENSABILITÉ  [dan)  n.  f.  Propriété  do  ce  qui  est 
condensable  :  La  C(inijensaijilitk  des  gaz. 

CONDENSABLE  [dan)  adj.  Réductible  à  un  moindre 
volume  :  GfC  condensablks. 

CONDENSANT  (<-Mrj-jrt«),ANTEadj.  Qui  condense,  ti Force 
condensante,  Rapport  entre  la  quantité  d'électricité  que 
possède,  dans  un  condensateur,  lo  collecteur  mis  on  com- 
munication avec  une  source,  quand  lo  plateau  condensateur 
en  est  voisin,  et  la  quantité  d'électricité  qu'il  prendrait  s'il 
était  seul. 

GONDÉON,  comm.  do  la  Charente,  arrond.  et  à  8  kilom. 
do  Barljezioiix,  prés  de  la  source  du  Condéon,  sous- 
affluent  du  Né;  929  hab.  .Source  ferrugineuse.  Scieries; 
moulins.  Eglise  du  xii"  siècle. 

CONDENSATEUR  [dan]  n.  m.  Physiq.  Appareil  dans 
lequel  on  opèro  la  condensation  des  gaz,  soit  par  une 
pression  mécanique,  soit  par  un  simple  refroidissement. 

II  Appareil  propre  à  accumuler  et  à  rendre  sensibles  de 
très  DOtitos  quantités  d'électricité  :  La  bouteille  de  Lei/de 
et  l'électropliore  sont  1rs  condknsatkurs  les  plus  connus. 

Il  Système  optique,  employé  principalement  dans  les  lan- 
ternes magiques  ou  les  lanternes  à  projection,  pour  con- 
centrer sur  une  surface  déterminée  les  rayons  émis  par 
une  source  lumineuse,  il  Condensateur  de  forces.  Appareil 
destiné  à  accumuler  les  puissances  du  moteur  et  à  en 
régler  ensuite  la  dépense.  (Les  montres  et  les  horloges 
sont  nécessairement  munies  d'un  appareil  do  co  genre.) 

—  Tochn.  Appareil  au  moyen  duquel  on  opèro  l'élimina- 
tion du  goudron  dos  huiles  lourdes  provenant  de  la  distilla- 
tion do  la  houille,  ii  Appareil  en  forme  do  récipient  ik  sur- 
faces multiples,  employé  pour  refroidir  les  vapeurs  de 
ditTéronts  liquides  et  les  liquéfier,  ii  Appareil  spécial,  des- 
tiné à  distiller  l'oau  do  mor  afin  do  la  transformer  on  eau 
doucn. 

—  Adjoctiv.  So  dit  dos  appareils  propres  à  produire  une 
condensation  :  Etectroscope  coNDKNSATiitni. 


CONDE 


CONDE-SMENDOU 


Condensateur- 


—  Encvcl,  Eloctr.  L'expérience  montre  que  la  capacité 
d'un  conducteur  électru|ue  augmente  quand  on  lo  place 
auprès  d'un  autre  conducteur  chargé  d'électricité  do  nom 
contraire.  Un  tel  ensemble  porte  lo  nom  do  condensateur.  Il 
est  caractérisé  par  deux  conducteurs  que  sépare  un  isolant 
ou  diélectrique. 

La  bouteille  de  Leyde,  l'électrophore,  sont  des  conden- 
sateurs ;  il  en  est  de  même  d'un  câble  sous-marin.  liCs 
condensateurs  les  plus  fré- 
quemment employés  dans 
1  industrie,  soit  dans  la  con- 
fection des  bobines  d'induc- 
tion, soit  pour  constituer  les 
étalons  do  capacité,  se  com- 
posent de  feuilles  d'étain 
séparées  par  des  feuilles 
isolantes  (papier, mica, etc.) 
ou  de  lames  minces  do  mica 
ou  de  verre  recouvertes  d'un 
dépôt  électrolytique  d'ar- 
gent formant  conducteur. 
Ou  a  également  construit, 
pour  l'usage  de  certaines  distributions  à  courants  alter- 
natifs, des  condensateurs  à  isolant  liquide  (pétrole,  huiles 
végétales,  etc.). 

La  capacité  d'un  condensateur  dépend  :  1"  de  la  forme  et 
des  dimensions  des  plaques  métalliques  ou  armatures; 
2°  de  la  ténuité  de  la  couche  du  diélectrique  qui  les  sépare  ; 
3'  de  la  capacité  inductive  spécifique  de  ce  diélectrique. 

La  capacité  d'un  condensateur  plan  est  donnée  en  unités 
électrostatiques  G.  G.  S.  par  la  formule  suivante  : 

2  7-  e 
S  étant  la  surface  d'une  des  armatures  en  centimètres 
carrés,  e  l'épaisseur  de  la  lame  d'air  isolante,  k  la  capa- 
<ité  inductive  spécifique  du  diélectrique  (pour  l'air  A*  =  1). 
Cette  formule  suppose  que  la  distribution  électrique  est 
uniforme  ;  or,  cela  n'aurait  lieu  que  si  les  plans  étaient 
illimités  ;  en  réalité,  la  densité  électrique  est  toujours  plus 
grande  sur  les  bords.  Certaines  formes  de  condensateurs 
permettent  d'annuler  cette  cause  d'erreur;  tel  est  le  mo- 
dèle de  lord  Kelvin,  qu'on  appelle  condensateur  à  anneau 
de  garde. 

L'anneau  de  garde  consiste  en  une  couronne  plane  qui 
encadre  exactement,  sans  le  toucher,  le  disque  métallique 
constituant  l'une  des  armatures  du  condensateur.  Cette 
disposition  revient  donc  à  détacher  la  portion  nuisible  de 
iarmature,  sans  altérer  la  distribution  sur  la  partie  utile. 
Les  condensateurs  étalons  qui  servent  dans  les  mesures 
industrielles  ont  généralement  une  capacité  de  1  micro- 
larad  souvent  divisé  en  quatre  sections  :  0,1  ;  0,2  ;  0,2  ,  0,5 
de  microfarad. 

La  capacité  d'un  condensateur  sphérique  est  représentée 


par  : 


C  =  AR. 


où  R  et  r  sont  les  rayons  des  deux  sphères  concentriques, 
c  l'épaisseur  (R  —  r)  do  la  lame  isolante.  Le  pouvoir  con- 
densant est  donc  -,  puisque  la  capacité  de  la  sphère  exté- 
rieure seule  serait  R. 

La  capacité  d'un  condensateur  cylindrique  QSite'pTésQïiXéQ 
S 


par  : 


■■k- 


S  étant  la  surface  du  cylindre  intérieur,  et  e  l'épaisseur  de 
la  lame  isolante. 

—  ('ondensalcur  chantant.  On  désigne  ainsi  un  conden- 
s.iteur  à  feuilles  d'étain  dont  les  armatures  no  sont  ni 
collées  ni  comprimées.  Lorsqu'on  met  les  deux  armatures 
do  ce  condensateur  en  relation  avec  le  circuit  induit  d'une 
bobine  d'induction  dont  lo  fil  inducteur  est  intercalé,  ainsi 
qu'un  microphone  interrupteur,  dans  lo  circuit  d'une  pile, 
il  suffit  do  chanter  ou  de  jouer  un  air  de  musique  devant 
lo  microphone  pour  quo  le  condensateur  répète  ce  chant 
ou  cet  air  de  musique;  mais  il  ne  peut  pas  reproduire  la 
parole. 

—  Condensateur  parlant.  Si  l'on  charge  d'électricité  le 
condensateur  chantant  on  intercalant  dans  le  circuit  in- 
duit de  la  bobine  quelques  éléments  do  pile,  on  lo  trans- 
forme on  condensateur  parlant,  qui  peut  être  employé 
comme  récepteur  téléphonique.  La  charge  du  condensa- 
teur peut  se  faire  aussi  à  l'aido  de  la  pile,  qui  actionne  lo 
microphone  en  prenant  sur  elle  une  dérivation. 

CONDENSATir,  IVE  (dan)  adj.  Propre  à  produire  la 
condensation. 

CONDENSATION  [dan,  si-on)  n.  f.  Physiq.  Action  do 
condenser;  résultat  do  cette  action  :  La  condensation 
des  gaz.  La  condensation  de  l'air  s'opère  par  ta  pression. 
(  Acad.)  Il  Condensation  électrique,  .accroissement  de  charge 
électrique  qui  s'obtient  à  l'aide  du  condensateur. 

—  Fig.  Energique  concision  :  Conoensation  de  la  penst^e. 

—  Art  milit.  Condensation  de  colonne.  Mouvement  qui 
réduit  autant  que  possible  l'espace  occup*'i  par  la  colonne. 

—  Embryog.  Fusion  des  doux  éléments  mâlo  et  femelle, 
d'où  résulte  pour  l'œuf  une  activité  particulière  oécossaire 
à  son  développement. 

—  Anton.  Dilatation,  raréfaction. 

~  Encycl.  Phys.  On  emploie  principalement  on  phy- 
sique lo  mot  condensation  pour  désigner  lo  retour  d  une 
vapeur  à  l'état  liquide.  C'est  par  la  condensation  do  la  va- 
peur d'eau  contonue  dans  l'air  quo  so  produisent  les  phé- 
nomènes do  la  rosée,  du  givre,  du  serein.  C'est  la  comien- 
saiion  do  la  vapeur  d'eau  contenue  dans  la  couche  d'air 
(pli  environne  la  surface  d'uno  bouteille  qu'on  vient  do 
monter  de  la  cave,  qui  produit,  en  été,  lo  ternissemcnt 
momentané  du  verre.  La  condensation  d'uno  vapeur  s'ob- 
tient par  pression  ou  par  refroidissement. 

On  nomme  point  de  condensation  d'une  vapeur,  pour 
chaque  température,  la  tonsion  maximum  qirello  peut 
supporter  ik  cette  température.  \V.  vai'EDB.)  ii  Ilygromètra 
de  condensation.  V.  nvanoMÈTiiiî. 

—  Mécan.  Condensation  de  la  vapeur.  La  vapeur  mise  on 
contact  avec  un  corps  froid  a  la  propriété  do  so  con- 
denser, do  so  liquéfier  très  rapidement.  La  condensation 
peut  avoir  lieu  :  par  abaissement  do  température,  par  in- 
jection, par  eontaot,  par  compression. 

La  condensation  par  injection  s'obtient  en  faisant  arriver 
un  jot  d'eau  froido  dans  !o  vaso  qui  renferme  la  vapeur. 

Lu  coiKh'usaiion  par  contact  a  lieu  lorsqu'on  refroidit 
re,\térinur  du  vaso  ou  des  tuyaux  où  circule  la  vapeur. 


La  condensation  par  compression  s'obtient  par  une 
compression  graduelle  et  continue  exercée  sur  la  vapeur, 
ù.  l'aide  d'uno  puissance  mécaniciue  : 

1°  Machines  à  condensation.  Dans  co  genre  de  machines, 
la  vapeur,  après  avoir  agi  sur  le  piston,  est  évacuée  dans 
le  condenseur  pour  y  ôtro  liquéfiée.  Les  appareils  qui  sont 
nécessaires  pour  opérer  la  condensation  sont  :  le  conden- 
seur, la  pompo  à  air  et  l'injoctour. 

2"  Machines  sans  condensation.  Dans  co  système,  la  va- 
peur, en  sortant  du  cylindre,  s'échappe  à  1  air  libre. 

CONDENSER  {dan  —  lat.  condensare;  de  aim,  avec,  et 
densus,  serré)  v.  a.  Réduire  à  un  moindre  volume  :  Le  froid 
coNDENSK  l'air. 

—  Fig.  Exprimer  d'une  manière  concise  :  Tacite  con- 
dense sa  pensée. 

—  Art  milit.  Condenser  une  colonne,  En  serrer  les  rangs 
et  les  files,  do  façon  à  lui  faire  occuper  moins  d'espace. 

—  Electr.  Condenser  l'électricité.  Rassembler,  au  moyen 
de  deux  conducteurs  séparés  par  un  diélectrique,  une 
charge  électrique  bien  supérieure  à  celle  qu'ils  auraient 
rei^ne  isolément. 

Condensé,  ée  part.  pass.  du  verbe  Condenser. 

—  Bot.  Se  dit  quelquefois  des  végétaux  qui  ont  leurs 
fleurs  ou  leurs  rameaux  très  serrés  :  Sphaigne  condensé. 
Athamante  condensée. 

Se  condenser,  v.  pr.  Augmenter  de  densité,  diminuer 
de  volume. 

—  Fig.  Se  concentrer,  il  Circonscrire  et  accroître  son 
action,  par  allusion  à  la  force  d'expansion  des  gaz,  que 
l'on  augmente  en  les  comprimant. 

—  Anton.  Dilater,  disséminer,  éclaîrcir,  éparpiller,  ra- 
réfier. 

CONDENSEUR  [danseur')  n.  m.  Récipient  dans  lequel 
on  reçoit  et  on  liquéfie  la  vapeur,  après  qu'elle  a  agi  sur  le 
pistou  d'une  machine  à 
vapeur,  il  Appareil  que 
traverse  le  gaz  d'éclai- 
rage, et  dans  lequel  il 
se  condense  et  aban- 
donne le  goudron  et 
l'eau  ammoniacale  qu'il 
contenait. 

— Encycl.  Le  conrfeH- 
seur  peut  avoir  une 
forme  quelconque;  on 
lui  donne,  lo  plus  gé- 
néralement, une  capa- 
cité égale  à  celle  de  la 
pompe  à  air. 

Les  formes  et  dis- 
positions des  appareils 
décondensât  ion  varient 
suivant  les  machines 
auxquelles  on  les  ap- 
plique. Il  en  existe  de 


Condenseur  par  contact. 


dilférents  types.  Le  plus  ancien  est  le  condenseur  de  Watt, 
appareil  dans  lequel  s'opère  un  mélange  do  vapeur  ayant 
agi  sur  le  piston  et  d'eau  froide.  Les  condenseurs  par  sur- 
face sont  des  sortes  do  réfrigérants,  composés  de  nombreux 
tubes  horizontaux,  enfermés  dans  un  récipient  en  fonte. 
L'eau  froide  circule  à  l'intérieur  des  tubes  et  la  vapeur  se 
condense  au  contact  de  leurs  parois  extérieures. 

Les  condenseurs  par  surface,  avec  cirrulation  d'air  sont 
des  appareils  dans  lesquels,  l'eau  froido  circulant  dans  les 
tubes  est  remplacée  par  un  courant  d'air. 

Les  condenseurs  par  surface  à  air  humide  sont  composés 
de  tubes  do  fer  superposés 
(juo  de  l'eau  froido  arrose 
intérieurement  do  manière 
à  liquéfier  la  vapeur  conto- 
nue dans  les  tubes;  cette 
condensation  est  activée 
par  un  courant  dair  froid. 

Sur  les  navires,  actuelle- 
ment, pour  obtenir  de  l'eau 
parfaitement  pure,  on  re- 
cueille les  produits  do  la 
condensation  dans  un  ré- 
servoir séparé  de  l'eau  re- 
froidissante. C'est  le  con- 
denseur par  surface.  L'eau 
do  mer  circule  sans  inter- 
ruption dans  dos  tubes  au- 
tour desquels  arrive  la 
vapeur.  Un  condenseur  par 
surface  ne  doit  avoir  aucune  fuite,  sans  nuoi  lo  volume 
d'eau  est  trop  grand  dans  la  chaudière  et  l  eau  est  salée. 
Si  le  condenseur  est  avarié,  i)  faut  évacuer  à  l'air  libre, 
condition  déplorable  do  fonctionnement. 

CONDBNSEUSE  (dan-seuz')  n.  f.   Nom  sous  lequel  on 
ésigne  quel        '  "  -      -  -  ■■   •  -   .■    .    . 

dcnsation  do 

CONDESCENDANCE  [dt^ts-san-danss)  n.  f.  Acto  ou  habi- 
tude de  complaisance,  qui  nous  fait  accorder  à  autrui  co 
quo  nous  avions  le  droit  de  lui  refuser  :  La  condesckn- 
panck  est  fille  delà  charité.  (S.  François  do  Salos.) 

—  Syn.  Gomplalsance,  déférence.  V.  comi'i.aisancb. 

—  Anton.  Désobligeance,  malveillance,  hauteur,  fierté, 
rigueur. 

CONDESCENDANT  (dêss-san-dan),  ANTC  adj.  Porté  iV 
la  condrsct'iidanco  :  La  b> 

CI^NDANT. 


Condenseur  par  surface- 


désigne  quelquefois  un  appareil  destiné  &  opérer  la  con- 
io  la  vapeur,  du  gaz  d'éclairage,  etc. 


bonté  suppose  un  esprit   condks- 


CONDESCENDRE  {di^ss-sandr' —  Int.  condeseendei'C  ;  do 
cum,  avec,  et  (/c.tct'm/ere,  descendre.  So  conjugue  comme 
descendre)  v,  n.  Faire  acto  do  condescendonco,  consentir, 
accéder  :  Les  écrivains  qui  conoksckndknt  rt  former  le  cor- 
tège du  pouvoir  sont  généralement  médiocres  et  subalternes, 
(li.  Const.)  I!  Supporter,  accueillir  avec  bonté  :  Condks- 
CKNDiiK  au.v  faifilvs.tes  de -^es  amis, 

—  Dr.  ano.  Condescendra  sur  quelqu'un,  So  décharger 
sur  lui  de  la  tutelle  dont  on  avait  été  chargé  soi-mémo. 

CONDESCENTE  {déss-sant')  n.  f.  Dp.  nnc.  Action  do  con- 
deseendre,  c"esl-i\-diro  Acto  do  celui  nui,  appelé  A  la  tu- 
telle pur  les  parents  du  mineur,  se  déchargeait  de  cette 
tutelle  sur  un  parent  plus  proche  ou  plus  intéressé  &  la 
fortune  du  mineur. 

GoNDÉ-SMENDOU,  comm.  d'Algérie,  nrrond.  do  Cens* 
tnntino  ;  12.310  hab.  Minoteries;  pcntro  vitirole. 


CONDÉ-SUR-HUINE   -  CONDITION 


Armes 
de  Condi  sur-1'EscBut. 


Armes  de 
Condé-sur-Noireau. 


CONDÉ-SUR-HUÎNE,  comm.  de  l'Orne,  arrond.  et  à 
30  kilom.  de  Moriagne,  sur  la  Corbionne,  près  do  son 
confluent  avec  ï Uulne  ;  1.225  hab.  Cil.  de  f.  Ouest.  Bri- 
ques, tuiles  ;  minoterie. 

GONDÉ-SUR-ITON,  comm.  de  l'Eure,  arr.  et  à  20  Idlom. 
d'Evreux,  snr  \'/ton;  776  hab.  Ch.  de  f.  Ouesl.  Ce  bourg 
était  autrefois  le  centre  d'une 
grande  fabrication  de  fer.  Au 
XII"  siècle,  Condé-sur-lton  était  la 
propriété  de  l'évétjue  d'Evreux. 
On  y  remarquait  un  tort  beau  châ- 
teau, qui  fut  restauré  au  xvi*  siècle 
par  Ambroise  le  Veneur,  évoque  do 
cette  ville. 

CoNDÉ-soR-L' Escaut,  ch.-l. 
decant.  du  dép.du  Nord,  arrond.  et 
à  12  kilom.  de  Valenciennes  au 
confluent  de  la  Hayno  et  de  l'Es- 
caut ;  4. 4SI  hab.,  entourée  de  forti- 
fications. Ch.  de  f.  Nord.  Collège 
communal.    Industries    diverses   : 

chantiers  de  construction  de  bateaux,  clouteries,  corroi- 
ries    tanneries.   Mouvement   de  batellerie  considérable, 
surtout  pour  le  transport  des  charbons.  Cette  ville  pos- 
sède un  ancien  château,  bâti  en  1411 
par  Jean  de  La  Hamaide,  un  hôtel 
de  ville  du  xvin'  siècle,  un  arsenal, 
une   église  bâtie  en   1751  avec  clo- 
cher à  carillon. 

Prise   par   Philippe   d'Alsace    en 
1124,    elle    tomba    au    pouvoir    de 
Louis  XI  en  1478,  fut  enlevée  aux 
Français  par   Maximilien,  et  prise 
tour  à  tour  par  le  comte  d'Harcourt, 
Turenne,  Condé  et  Louis  XIV.  — 
Le  canton  a  10  comm.  et  28.462  hab. 
CONDÉ-SUR-NOIREAU,  ch.-l.  de 
cant.  du  Calvados,  arr.  et  à  25  kilom. 
de  Vire,   au  confluent  de   la   Druance   et  du  Noireau; 
6.663  hab.  [Condéens,  eniies.)  Ch.  de  f.  Ouest.  Nombreuses 
filatures  de  coton,  tissage;  foires  fréquentées;  commerce 
de  bestiaux  et  de  draps.  On  y  remarque  l'église  Saint- 
Martin,  avec  une  porte  du  xiii'  siècle,  les  restes  du  donion 
de    l'ancien  château  et  la  statue  de  Dumont  d'UrvilIe. 
Cette  ville  fut  le  siège  d'une  grande  châtellenie  ;  prise 
par  les  Anglais  en  1417,  elle  resta  entre  leurs  mains  jus- 
qu'à 1449.  —  Le  canton  a  11  comm.  et  11.587  hali. 

CONDÉ-SUR-SARTHE,  comm.  de  l'Orne,  arr.  et  à  4  kil. 
d'Alençon,  près  de  la  Sarthe  ;  931  hab.  Granit,  kaolin. 

CONDÉ-SDR-VIRE,  comm.  de  la  Manche,  à  7  kilom.  de 
Saiui-Lô,  près  de  la  l'ire;  1.566  hab. 

CONDETTB,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arr.  et  à  9  kilom. 
de  Boulogne,  non  loin  de  la  Manche,  près  do  la  forêt 
d'Hardelot  ;  1.119  hab.  Fabrique  de  toiles  à  voiles.  Château 
de  Florincthun. 

CONDIACRE  {du  préf.  con,  et  de  diacre)  n.  m.  Titre  donné 
autrefois  aux  diacres  par  les  évêques. 

CONDICTION  (dik-s!-on  —  lat.  condictio ;  de  cnm,  avec, 
etdicei-e,  supin  diclum.  dire)  n.  f.  Dr.  rom.  Action  person- 
nelle par  laquelle  un  demandeur  soutenait  qu'on  devait 
faire  ou  lui  donner  quelque  chose. 

Encycl.  La  condictio  a  été  d'abord  une  des  formes 

des  actions  de  la  loi,  introduite  par  les  lois  Silia  et  Cal- 
purnia  pour  les  obligations  ayant  pour  objet  de  donner 
une  somme  d'argent  déterminée  ou  une  autre  chose  cer- 
taine. Sous  la  procédure  formulaire,  on  a  donné  lo  nom 
de  coiidicfio  à  l'action  qui  sanctionnait  de  nombreuses 
obligations  contractuelles  ou  quasi  contractuelles,  ayant  le 
caractère  de  droit  strict  ;  mais  toutes  les  actions  de  droit 
strict  n'étaient  pas  des  condictiones.  La  condictio  naissait 
do  contrat  de  stipulation  ayant  pour  objet  un  certum  {con- 
dictio certu pecunin  et  Iriticaria),  du  muluum  et  du  contrat 
lilteris.  Comme  sanction  d'obligations  quasi  ex  contractu, 
on  trouvait  les  condictiones  données  sur  le  fondemeut  d'un 
enrichissement  sans  cause  :  indebiti,  sine  causa,  ob  rem 
dati,  ob  turpem  causant,  furliva.  A  cette  liste  s'ajoutèrent 
les  condictiones  de  création  récente,  sanction  dos  pactes 
légitimes. 

CONDIGNE  {gn  mil.  —  lat.  condignus;  de  cum,  avec,  et 
diantis,  digne)  adj.  En  théologie.  Digne  do  la  faute,  pro- 
portionné à  la  faute  :  Peine  condigne.  Satisfaction  con- 
DicNK.  D  Equivalent,  exactement  proportionné  à  la  récom- 

fiense  :  Mérite  cosdigne.  n  Condigne  à.   Digne  de.  (Cette 
ocution  est  aujourd'hui  inusitée.) 

CONDIGNEMENT  {gn  mil.)  adv.  D'une  façon  condigne  : 
Mériter,  Satisfaire  condigsement. 

CONDIGNITÉ  (j/n  mil.  —  rad.  condigne)  a.  f.  Egalité, 
exacte  proportionnalité  du  mérite  à  la  récompense  ou  de 
la  satisfaction  à  la  faute. 

GONDILLAC,  comm.  de 
la  Drôme ,  arrond.  et  à 
15  kil.  de  Montélimar,  sur 
un  rocherescarpé;148hab. 
Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Eaux  mi- 
nérales, connues  dès  l'épo- 
que romaine,  puis  oubliées 
et  découvertes  de  nouveau 
en  1845.  Ancien  château. 

CONDILLAC  (Etienne 
BoN.N'oT  dej,  abbé  de  Mu- 
reaux,  philosophe  français, 
né  â  Grenoble  en  17ir», 
mort  à  l'abbaye  de  Flux  en 
1780.  Il  s'adonna  de  bonne 
heure  à  la  philosophie  spé- 
culative, hmmené  à  Paris 
par  son  frère,  l'abbé  do  Ma- 
nly,  il  s'y  lia  avec  Dide- 
rot, J.-J.  Rousseau,  Duclos,  Condillac. 
sansqucsesrelations  l'aient 

jamais  amené  à  tirer  de  ses  propres  doctrines  les  consé- 
quences morales  et  religieuses  que  ses  disciples  leur  ont 
prêtées.  En  1746,  il  publia  VJiesai  sur  l'ongine  des  con- 
naissance» humaines;  sa  pensée  n'est  pas  encore  fixée  sur 
tous  les  points  :  il  reproduit  encore  la  doctrine  de  Locke 
et  admet,  avec  lui,  deux  sources  do  la  connaissance  :  la 


du 


sensation  et  la  réflexion.  En  1749,  il  donna  le  Traflé  des 
systèmes,  essai  de  réfutation  de  Descartes,  Spinoza  et 
Leibniz.  Le  Traité  des  sensations  parut  en  1754,  suivi,  en 
1755,  du  Traité  des  animaux.  Condillac  n  admet  plus  qu  une 
seule  source  de  la  connaissance  :  la  sensation,  qui,  en  se 
transformant,  explique  tout.  L'attention  n'est  qu'une  sensa- 
tion dominante  ;  la  réflexion  n'est  que  la  sensation  se  sen- 
tant elle-même  ;  lo  jugement  et  le  raisonnement  sont  des 
combinaisons  de  sensations  ;  le  •  moi  »  n'est  que  la  somme 
des  sensations  présentes  et  de  celles  que  la  mémoire  rap- 
pelle. Condillac  eut  vite  une  grande  réputation  de  philo- 
sophe et  J'érudit  :  il  fut  choisi  comme  précepteur  du  prince 
do  Parme,  pour  l'éducation  duquel  il  composa  son  cours 
d'études  de  1709  à  1773.  Ce  cours  renferme  ;  la  Cranunaire, 
l'Art  d'écrire,  l'Art  de  raisonner,  l'Art  de  penser,  l  Histoire 
générale.  Les  quatre  premiers  volumes  contiennent  la 
Logique  de  Condillac.  Toutes  nos  sensations  sont  les  signes 
des  choses,  et  nous  les  représentons  elles-mêmes  par  des 
représentations  plus  subtiles,  les  mots,  qui  deviennent  les 
signes  de  ces  signes  :  une  science  est  une  langue  bien 
faille,  et  les  lois  du  langage  ne  sont  autre  chose  que  les  lois 
mômes  de  la  logique,  exprimées  sous  une  forme  concrète. 
Condillac  fut  élu  à  l'Académie  française,  en  1768.  On  a  en- 
core de  lui  :  le  Commerce  et  le  Gouvernement  considères 
relativement  l'un  à  l'autre  (ma);  (a  ioffiîue(1777).  En  1798, 
parut,  par  les  soins  de  Laromiguière,  une  édition  com- 
plète de  ses  œuvres  en  trente-deux  volumes;  elle  contient 
une  œuvre  posthume  intitulée  :  la  Langue  des  calculs,  et 
qui  est  une  des  plus  remarquables  de  l'auteur. 

CONDILLACIEN,  EllNE[di-lln-si-iii,  en' [Zi  mil.])  adj.  Re- 
latif aux  idées,  aux  opinions  philosophiques  de  Condillac. 

—  n.  Partisan  des  idées  do  Condillac.  il  On  trouve  aussi 

CONDILLACISTE. 

CONDILLACISME  {di-Ua-sissm'  [H  mil.])  n.  m.  Système 
philosophique  de  Condillac. 

CONDIMENT  {man  —  lat.  condimenlum  ;  de  condire.  as- 
saisonner) n.  m.  Ingrédient  ajouté  aux  aliments  pour  en 
relever  la  saveur  :  Le  condiment  le  plus  universellement 
répandu,  c'est  le  sel. 

—  Fig.  Ce  qui  donne  un  attrait  piquant  :  Les  romanciers 
anglais  emploient  souvent  le  condiment  du  mystère. 

—  Enctcl.  Hyg.  V.  assaisonnement. 
CONDIMENTAIRE  (man-tèr)  adj.  Qui  a  rapport  aux 

condiments  :  L'emploi  condimentaire  de  cette  substance. 

CONDIMENTEUX  (man-tei'i),  EUSE  adj.  Qui  est  de  la 
nature  des  condiments;  qui  est  propre  aux  condiments 
Zes    sucs   coNDiMENTEDX.  L'influence   condimentecse 
sucre. 

CONDISCIPLE  (di-sipV  —  lat.  condiscipulus  ;  de  cum, 
avec,  et  discipulus,  disciple)  n.  m.  Elève  des  mêmes 
maîtres  ou  du  môme  établissement  :  Le  condisciple,  c  est 
la  société  qui  commence,  la  vie  sociale,  ses  devoirs  et  ses 
droits.  (Dupanloup.) 

CONDIT  (rfi  —  du  lat.  condire,  supin  conditum,  assai- 
sonner)n.  m.  Substance  végétale,  comme  orange,  cédrat, 
angélique,  etc.,  pénétrée  et  glacée  de  sucre  cristallise,  ou 
conlite  au  miel,  il  Substance  pharmaceutique  préparée  de 
la  même  façon.  Il  Composé  de  vin,  de  miel,  de  poivre  et 
de  quelques  autres  aromates. 

CONDITION  {si-on  —  lat.  conditio;  de  condere,  supin 
conditum,  établir)  n.  f.  Position  sociale  de  l'homme,  rela- 
tivement au  hasard  de  la  naissance,  ou  des  circonstances 
dont  il  se  trouve  entouré,  dos  professions  qu'il  exerce, 
des  ressources  dont  il  dispose,  des  maux  qu'il  souffre,  etc.  : 
La  CONDITION  de  noble,  de  roturier,  de  riche,  de  pauvre, 
d'ouvrier,  de  paysan,  n  Se  disait  autrefois  ellipt.  pour  Con- 
dition de  noble,  noblesse  ;  La  condition  ne  donne  pas  des 
vertus. [heSdige.) 

—  Place  de  domestique  :  Entrer  en  condition. 
_  Par  ext.  Situation,  manière   d'être,  en  parlant  des 

choses  :  La  condition  des  choses  humaines,  ii  Circonstance  : 
Les  conditions  de  chaleur,  d'humidité,  d'aération  varie- 
ront suivant  les  différents  a:imuts.  (Martins.) 

—  Base  fondamentale  ;  qualité  requise  ou  nécessaire  : 
La  date  est  une  des  conditions  du  testament. 

—  Clause  restrictive  :  Mettre  des  conditions  a  son 
consentement,  il  Arrangement,  stipulation  ;  Les  conditions 
d'un  traité,  d'un  contrat.  V.  la  rubr.  Dr. 

_  Loc.  div.  Faire  ses  conditions.  Faire  connaître  â 
l'avance  ses  prétentions ,  ce  qu'on  veut  obtenir,  il  Dic- 
ter des  conditions,  Les  imposer.  Il  Etre  de  pire  condition. 
No  pas  mériter  ou  obtenir  les  mêmes  égards. 

_  A  condition  ou  A  la  condition  de  ou  511e,  Avec  néces- 
sité de,  étant  convenu,  stipulé  que  :  Attendre  est  sage, 
i  condition  D'attendre  quelque  chose.  (De  Broglie.)  11  Ab- 
sol  :  A  condition,  Sous  certaines  réserves  :  Accepter, 
mais  À  cONnlTIoN.  —  Dans  le  commerce,  A  condition  ou 
Sous  condition,  signifie  :  A  charge  pour  le  vendeur  de  re- 
prendre l'objet  vendu,  s'il  ne  satisfait  pas  1  acheteur. 
11  Sans  conditions.  Sans  mettre  à  son  acte  aucune  restric- 
tion, sans  faire  aucune  réserve  :  Ennemi  qui  se  rend  sans 
conditions.  Il  Sous  condition.  En  réservant  une  condition 
dont  l'inaccomplissement  délierait  de  l'obligation  contrac- 
tée. —  En  théologie,  et  en  parlant  des  sacrements,  Sous 
condition  signifie.  Avec  une  restriction  dans  la  pensée 
do  celui  qui  administre  le  sacrement,  de  sorte  que  le  sa- 
crement ne  soit  pas  conféré  si  la  condition  posée  n  est  pas 
accomplie  :  Baptiser,  Absoudre  socs  condition.  —  Fam. 
Baptisé  sous  condition.  Afl'reusement  laid  ou  sot,  comme 
un  être  douteux  entre  l'animal  et  l'homme,  et  qu  on  ne 
pourrait  baptiser  que  sous  la  condition  :  »  Si  tu  es  un 
nomme.  "  .  , 

—  Dr.  Ensemble  et  étendue  des  droits  :  La  condition 
des  époux.  La  con.iition  du  créancier  et  du  débiteur.  11  Evé- 
nement futur  et  incertain,  de  l'existence  ou  de  la  non- 
oxistcnce  duquel  on  fait  dépendre  soit  l'accomplissement, 
soit  la  résolution  d'une  disposition  ou  d'une  obligation. 
ilSo  dit  aussi  do  la  Clause  elle-même  qui  fait  de  1  événe- 
ment une  cause  do  suspension  ou  de  résolution.  Il  Se  dit 
encore,  mais  improprement,  des  Charges  accessoires  et 
personnelles  qui  ne  constituent  ou' un  mode  des  disposi- 
tions ou  des  obligations,  n  Condition  casuellc.  Celle  qui 
dépend  du  hasard  et  qui  n'est  nullement  au  pouvoir  du 
créancier  ou  du  débiteur.  11  Condition  potestative,  Colle  qui 
dépond  de  la  volonté  do  l'une  ou  do  l'autre  des  parties 
contractantes,  n  Condition  mixte.  Celle  qui  dépend  à  la 
fois  de  la  volonté  d'une  des  parties  et  de  celle  d  un  liers, 
comme  serait  le  cas,  stipulcS  comme  condition,  d'un  legs 


180 

du  mariage  du  légataire  avec  une  personne  désignée  au 
testament.  Il  Condition  crpresse,  Celle  qui  est  exprimée 
dans  la  loi  ou  dans  l'acte.  Il  Condition  tacite.  Celle  qui  n'est 
pas  exprimée,  mais  qui  résulte  de  la  nature  du  contrat. 
Il  Condition  de  droit,  Condition  fixée  par  la  loi  elle-même  et 
qu'il  est  inutile  do  stipuler  dans  un  contrat,  n  Condition  de 
fuit,  Celle  qui  est  stipulée  dans  l'acte  et  qui  résulte  de  la 
volonté  des  parties  contractantes.  Il  Condition  de  présente. 
Celle  qui  se  rapporte  au  temps  présent,  il  Condition  de  fu- 
tiiro.  Celle  qui  se  rapporte  à  l'avenir,  il  Condition  suspensive. 
Celle  qui  suspeud  1  exécution  d'une  disposition  ou  d'une 
obligation  jusqu'à  la  réalisation  du  fait  prévu.  Il  Condition 
résolutoire,  Celle  qui  opère,  lorsqu'elle  s'accomplit,  la  révo- 
cation de  roblif,'ation  ou  de  la  disposition.  11  Condition  posi- 
tire.  Celle  qui  dépend  do  l'accomplissement  d'un  fait.  Il  Con- 
dition négative.  Celle  qui  dépend  du  non-accomplissement 
d'un  fait.  Il  Condition  sine  qua  non,  Stipulation  ou  cir- 
constance indispensable,  et  dont  l'inaccomplissement  ou 
l'absence  résout  l'obligation  ou  rend  la  chose  impossible  : 
Le  libre  consentement  des  parties  est  une  condition  sine 
QOA  NON  des  contrats.  „     ,.  ,    ,         . ,         .  j 

—  Féod.  Condition  des  terres.  Qualité  de  nobles  et  de 
roturières  autrefois  donnée  aux  terres.  . 

—  Philos.  Principes  des  conditions  d'existence,  Principe 
philosophique  d'après  lequel,  rejetant  l'étude  des  causes 
finales,  on  s'attache  à  celle  de  la  nature  ou  de  la  manière 
d'être  des  choses. 

—  Techn.  Condition  des  soies.  Etablissement  de  dessic- 
cation et  de  vérification  pour  les  soies,  n  Mettre  des  soies 
à  la  condition.  Les  mettre  à  l'air  pour  les  faire  sécher. 

—  Turf.  En  bonne  condilinn.  Se  dit  du  cheval  qui  est 
parfaitement  préparé  pour  la  course,  c'est-à-dire  qui  a  les 
muscles  fermes  et  bien  développés,  et  qui  est  débarrassé 
de  la  graisse  et  des  fluides  blancs  inutiles.  11  Par  ext., 
cette  locution  s'applique  à  un  lutteur,  à  un  cycliste,  etc. 

—  Syn.  Condition,  état.  La  condition  se  considère  par 
rapport  à  d'autres  ;  elle  se  rattache  à  l'idée  de  plus  ou  de 
moins,  à  celle  de  rang.  L'e/a(,  c'est  la  manière  d  être  en 
elle-même,  ou  bien  c'est  la  situation  fixe  qui  résulte  du 
genre  de  vie  habituel.  On  dit  :  L'inégalité  des  conditions  ; 
les  devoirs  de  chaque  état. 

Syn.  De  condition,  de  qualité.  Un  homme  de  condi- 
tion est  celui  qui  occupe  un  rang  élevé,  soit  par  la  nature 
de  ses  occupations,  soit  par  sa  fortune.  Un  homme  de  qua- 
lité appartient  de  naissance  à  la  noblesse,  mais  il  peut 
être  pauvre  ou  occuper  un  emploi  subalterne. 

—  Encycl.  Dr.  La  condition  est  une  modalité  des  obli- 
gations ;  elle  consiste  dans  un  événement  futur  et  incer- 
tain, à  l'arrivée  duquel  les  parties  ont  subordonné  soit  la 
naissance,  soit  l'extinction  d'un  droit.  La  condition  est 
suspensive  lorsque  c'est  la  naissance  d'un  droit  qui  dépend 
do  f  arrivée  de  1  événement;  résolutoire  lorsque  1  événement, 
s'il  arrive,  amène  la  perte  ou  la  résolution  d'un  droit.  La 
théorie  de  la  condition  est  presque  la  même,  dans  le  droit 
romain  et  lo  droit  français.  On  rencontre  cette  modaliié 
dans  les  contrats  (C.  civ.,  art.  U68-1I84)  et  dans  les  legs 
(art.  1040-1041),  dans  les  institutions  d'héritier.  Le  droit 
romain,  qui  ladmottait  aussi  dans  les  institutions  d  héritier, 
la  prohibait  dans  les  actus  legitimi  (mancipation,  acceptl- 
lation,  addition  d'hérédité).  De  même,  aujourdhui,  la  re- 
connaissance d'enfants  naturels,  l'acceptation  d'une  suc- 
cession, ne  peuvent  recevoir  aucune  condition.  Un  eHet 
toujours  attaché  à  la  condition  est  la  rétroactivité.  Si  la 
condition  est  suspensive  et  se  réalise,  c'est  du  jour  du 
contrat  que  les  parties  sont  liées  :  si  elle  vient  à  deiaillir, 
elles  n'auront  jamais  été  tenues.  Si  la  condition  résolutoire 
se  réalise,  les  choses  seront  remises  au  même  état  que  si 
l'obligation  n'avait  jamais  existé  ;  si  elle  vient  à  défaillir, 
l'obligation  aura  produit  son  plein  efl'et.  Au  cas  de  condi- 
tion suspensive,  pendente  condicione,  l'obligation  n  existe 
pas  encore  ;  cependant,  le  contrat  produit  déjà  quelques 
efl'ets  ;  le  droit  qui  est  l'objet  du  contrat  est  inaliénable  et 
transmissible,  mais  sous  condition.  Les  aliénations  et 
constitutions  de  droits  réels,  consenties  par  un  acquéreur 
sous  condition  suspensive,  sont  validées  ou  anéanties  ré- 
troactivement, selon  que  la  condition  arrive  ou  vient  à  dé- 
faillir. Des  effets  analogues,  mais  inverses,  se  produisent 
au  cas  do  condition  résolutoire. 

—  Biol.  Conditions  de  vie.  Les  plastides  ou  cellules, 
c'est-à-dire  les  corps  doués  de  lie  élémentaire  (v.  ce  mot), 
manifestent  leur  activité  chimique  de  différentes  manières, 
dans  des  milieux  différents.  On  peut  ramoner  à  trois  types 
nettement  définis  les  modes  d'existence  des  plastides.  ot 
tous  les  phénomènes  bioloqiques,  sans  exception,  se  rédui- 
sent à  une  association,  à  une  succession  do  ces  trois  types 
ou  modes  d'existence  ;  ■  -e    i  ■ 

i' Condition  d'assimilation  ou  Vie  élémentaire  manifestée. 
Cette  condition  est  la  seule  caractéristique  des  plastides. 
Dans  tout  milieu  qui  la  réalise,  les  substances  plastiques 
des  plastides  sont  l'objet  d'une  augmentation  quantitative, 
par  suite  de  leur  réaction  même  avec  le  milieu.  Cette  aug- 
mentation quantitative  ou  assimilatoire  sépare  nettement 
les  plastides  des  corps  bruts,  lesquels  se  détruisent  tou- 
jours en  tant  que  composés  définis,  chaque  fois  qu  ils  reagis- 
sent Il  peut  y  avoir,  pour  chaque  espèce  plastidaire,  plu- 
sieurs milieux  réalisant  cette  condition  ;  1  assimilation  s  y 
produit  rigoureusement  ;  seules  varient  avec  le  milieu  la 
rapidité  de  l'assimilation  et  les  substances  accessoires  qui 

en  résultent.  

2»  Condilinn  de  destruction  ou  de  variation.  Cette  con- 
dition est  réalisée  dans  tous  les  milieux  autres  que  ceux 
de  la  condition  précédente,  dans  lesnuels  les  plastides 
sont  à  l'état  d'activité  chimique.  Les  substances  plastiques 


corps  bruts  ordinaires;  si  donc  cette  condition  se  prolonge 
sufrtsamment,  il  v  a  destruction  totale  du  plastide  ou  mort 
élémentaire.  Si  elle  est,  avant  la  destruction  complète, 
remplacée  par  la  condition  d'assimilation,  il  y  a  variation 
quantitative.  Quelquefois,  la  mort  élémentaire  d  un  plastide 
donne  naissance  à  un  plastide  d'une  autre  espèce  (varia- 
tion qualitative). 

3»  Condition  de  repos  chimique  ou  Vie  latente.  Le  repos 
chimique  absolu  est  rarement  réalisé,  sauf  peut-être  pour 
certaines  spores.  Le  plus  souvent,  on  donne  le  nom  de 
i.  vie  latente  »  à  un  état  de  destruction  chimique  extrê- 
mement lente.  , 

Les  trois  conditions  précédentes  sont  relatives  aux  pias- 
tidos  considérés  isolément  ;  bien  plus  complexes  sont  les 
conditions  de  vie  pour  les  êtres  poiyplastu  aires.  Elles  peu- 
vent toujours  se  ramener,  en  dernière  analyse,  à  une  asso- 
ciation des  trois  conditions  précédentes  pour  les  divers 
plastides  constitutifs  des    êtres    considérés,  mais  cette 


I 


181 

analyse  ost  loujours  difficile,  souvent  impossible  dans  l'tHat 
actuel  do  la  suiouoo.  Les  travaux  do  Lamarclc,  de  Darwin 
et  do  tuute  rtV-olo  translbrniisto,  sans  distinction  d'opi- 
nion, ont  montré  l'importance  considérable  du  rôle  des 
conditions  do  vie  dans  la  formation  dos  espèces. 

—  Matbôm.  Une  condition  so  traduit,  en  mathématiques, 
par  une  relation  ou  équation  entre  liss  données  et  los  in- 
connues do  la  question  qu'on  so  propose  de  résoudre. 

Les  conditions  d'un  problème  équivalent  aux  équations 
qui  oxprimont  que  los  vôrilicatious  auxquelles  il  faudrait 
soumettre  les  valeurs  des  inconnues,  pour  s'assurer  qu'elles 
sont  bonnes,  réussiraient  toutes  ensemble  ;  ces  équations 
sont  la  traduction,  on  langue  algébri([ne,  dos  conditions 
indi(|uées  dans  l'énoncé,  ot  c:o  sont  ces  équations  qu'il 
faut  résoudre  pour  parvenir  aux  solutions  que  comporte  le 
problème. 

Le  mot  «  condition  ",  on  géométrie,  ost  souvent  employé 
dans  le  sens  d'élément.  Un  certain  nombre  d'éléments  ou 
de  conditions  sont  nécessaires  pour  déterminer  une  figure 
géométrique.  Ainsi,  par  exemple,  un  triangle  est  déterminé 
par  SOS  trois  côiés,  ou  un  coté  et  deux  angles,  ou  ses  trois 
îiautours,  etc.  ;  c'est  pourquoi  on  dit  qu'un  triangle  est  dé- 
terminé jiar  trois  conditions.  Il  faut  deux  points,  ou  deux 
conditions,  pour  déterminer  une  droite  dans  un  plan;  il  en 
faut  trois  pour  déterminer  un  cercle,  quatre  pour  une  para- 
bole, cinq  pour  uuo  ellipse  ou  une  hyperbole,  etc.  De  même, 
il  faut  trois  points  ou  conditions  pour  déterminer  un  plan, 
quatre  pour  une  sphère,  neuf  pour  une  surface  quelconque 
du  second  ordre. 

Le  nombre  de  points  ou  de  conditions  nécessaires  pour 
déterminer  une  courbe  piano  d'une  espèce  donnée  ou  une 
surface  d'une  espèce  donnée  est  le  nombre  do  constantes 
indépendantes  qui  entrent  dans  son  équation  la  plus  géné- 
rale, puisc^uo  chaque  condition  fournit  une  relation  entre 
ces  conditions. 

Une  relation  de  position  peut  entraîner  deux,  trois,  etc., 
relations  algébriques,  c'est-à-dire  deux,  trois,  etc.,  condi- 
tions bien  distinctes.  Ainsi,  donner  le  centre,  ou  l'un  des 
sommets,  ou  l'un  des  foyers,  ou  un  axe,  d'une  courbe  du 
second  ordre,  équivaut  à  donner  deux  points  non  particu- 
liers de  la  courbe  ;  c'est  pourquoi  on  dit  que  le  centre,  ou 
l'un  des  sommets,  etc.,  comptent  pour  deux  conditions. 

Donner  le  centre  d'une  courbe  du  troisième  degré  serait 
donner  quatre  conditions,  parce  qu'il  faut  déjà  qu'une 
courbe  du  troisième  degré  soit  particularisée  par  deux 
conditions  pour  qu'elle  puisse  avoir  un  centre. 

—  Philos.  Selon  Cuvier  et  Flourons,  le  principe  des 
conditions  d'existence  n'est  autre  chose  que  le  principe  des 
causes  finales  :  «  Comme  rien  ne  peut  exister,  dit  le  pre- 
mier, s'il  ne  réunit  les  conditions  qui  rendent  son  existence 
possible,  les  différentes  parties  de  chaque  être  doivent 
être  coordonnées  de  manière  à  rendre  possible  l'être  total, 
non  seulement  en  lui-même,  mais  dans  ses  rapports  avec 
ceux  qui  lentouront...  Les  espèces  sont  mutuellement  né- 
cessaires, los  unes  comme  proie,  les  autres  comme  des- 
tructeur er,  modérateur  de  propagation.  On  ne  peut  pas  se 
représenter  raisonnablement  un  état  de  choses  où  il  y 
aurait  des  mouches  sans  hirondelles,  et  réciproquement.  » 
L'école  positiviste  ,  avec  Littré  et  Robin  ,  s'est  élevée 
contre  ce  principe  :  elle  conserve  l'idée  des  conditions 
d'existence  dont  elle  fait  un  résultat  de  l'observation,  et 
rejette  l'idée  de  finalité,  comme  subjective  et  illusoire. 
D'autres  penseurs,  assez  nombreux,  font  remarquer  que 
la  notion  de  finalité  ne  consiste  pas  nécessairemeni  à 
considérer  les  milieux  cosmiques  comme  appropriés  aux 
organismes  vivants,  mais  aussi  à  regarder  les  orga- 
nismes comme  appropriés  aux  milieux.  Dans  co  second 
sens,  l'idée  do  Cuvier  et  de  Flourens  échappe  à  bien  des 
objections. 

CONDITIONNAUSME  {si-o-na-lissm'  —  rad.  condition- 
nel) n.  m.  Doctrine^philosophique  ou  théologiquo,  d'après 
laquelle  l'immortalité  do  la  personne  humaine  serait 
conditionnelle,  c'est-à-dire  acquise  et  méritée  par  le  bon 
usage  de  la  vie  présente,  ot  non  inhérente  à  la  nature  de 
l'âme. 

—  Encycl.  Philos,  et  théol.  Philosophiquement,  le  con- 
ditionnalisme  s'oppose  à  la  fois  à  la  négation  de  toute  vie 
future  et  à  la  théorie  qui  déclare  l'immortalité  essentielle 
à  l'âme.  En  théologie,  il  s'oppose  à  la  doctrine  des  peines 
éternelles  ot  à  celle  du  salut  linal  universel.  Il  voit  dans  la 
vie  une  conséquence  do  la  moralité,  ot  dans  la  mort  l'abou- 
tissement du  mal  ou  du  péché.  Cotte  théorie  philosophique, 
qui  est  colle  de  Lambert  et  do  Konouvier,  a  pénétré  chez 
IJeaueoup  do  théologiens  protestants,  qui  voient  dans  la 
communion  avec  le  Christ  lo  principe  do  vie  indestruc- 
tible. Lo  conditionnalisme  a  conquis  récomment  l'adhésion 
de  nombroux  protestants,  surtout  aux  Etats-Unis.  Dans  los 
pays  do  langue  française,  il  a  ou  pour  principal  défenseur 
ÎPétavcI-Ollif,  (jui  lui  a  consacré  plusieurs  livres. 

CONDXTIONNALISTE  (si-0-na-lisst')  adj.  Qui  so  rapporte 
au  conditionnalisme  :  Doctrine  condiïionnauste.  Théolo- 

tjien  CONIHTIO.NNALISTE. 

—  n.  Partisan  du  conditionnalisme  ou  do  l'immortalité 
conditioniK^llo. 

CONDITIONNALITÉ  (si-o-nà)  n.  f.  Etat  do  ce  qui  est 
conditiunnol  :  (Jni  dit  délcnnination  dit  rapport,  condition- 
NALiTi^,  ex(iéricncc.  (Proudh.) 

CONDITIONNEL,  ELLE  [si-o-nèV]  adj.  Dépoudant^l'uno 
condiii.m  :  l^njs  conihtionnkl. 

—  Dr.  So  dit  d'uuo  disposition  ou  d'une  obligation 
dont  racconiplissement  ou  la  résolution  dépend  d'un  évé- 
noniont  futur  ot  incertain  :  C/au«ecoNi)iTiONNiiLLE.V. con- 
dition. 

—  Gramm.  Mode  conditionnel,  Modo  dans  lequel  l'affir- 
mation ost  soumise  à  une  condition  :  Je  viendrais  chez 
voua  si...  Je  serais  parti  si...\\  Proposition  condition- 
nelle, Proposition  subordonnée  qui  exprime  une  condi- 
tion, comme  collos  que  nous  soulignons  dans  los  exem- 
ples suivants  :  Si  vous  voulez,  je  veux  aussi.  Je  parlerai, 
pourvu  qu'il  se  taise. 

—  Log.  Sytlof/isme  conditionnel,  Celui  dont  la  majeure 
ost  une  proposition  conditionûollo,  comme  lo  suivant  :  Si 
Dieu  existe,  il  est  éternel.  Or  Dieu  existe.  Donc,  Dieu  est 
éternel. 

—  /'Snf/af/i^a  conditionnels.  V.  KNGAGfî. 

—  n.  m.  Modo  comlitioniiol  ;  La  conditionnel  présent. 

—  Théol.  Evénement  contingent,  qui  serait  résulté  do 
certaines  conditions  qui  n'ont  ]ius  été  posées  :  Dieu  seul  a 
la  science  campUto  des  conditionnki.r. 

~  Anton,  Absolu,  formol,  Inconditionnel, 


CONDITIONNALISME   —   CONDORCET 


—  Encycl.  firamm.  Hist.  Etymoloçiquemont,  le  condi- 
tionnel est  un  imparfait  du  futur  -.j'aimerais  correspond  à 
amare  habebam,  qui  signifiait  à  pou  près,  dans  la  basse 
latinité,  je  devais  aimer.  Lo  conditionnel,  à  l'origine,  avait 
donc  surtout  une  valeur  temporelle,  ot  équivalait  à  un  futur 
dans  lo  passé.  C'est  un  sons  qu'il  a  encore  dans  les  pro- 
positions subordonnées;  par  ex.  :  //  se  demandait  ce  qu'il 
ferait,  c'est-à-dire  ce  qu'il  devait  faire.  Lo  conditionnel 
passé  a  aussi  conservé  la  valeur  d'un  temps  dans  les  pro- 
positions subordonnées  :  il  est  coniino  un  futur  antérieur 
transporté  dans  le  passé;  par  ex.  la  phrase:  Il  dit  qu'il 
aura  fini  quand  on  vietidra,  transportée  dans  le  passé,  de- 
vient :  //  disait  qu'il  aurait  fini  quand  on  viendrait.  Mais,  en 
outre,  le  conditionnel  a  pris  la  valeur  d'un  mode,  pour  expri- 
mer une  idée  que  lo  latin  rendait  par  le  suljjonctit.  Il  indique 
alors,  que  l'action  est  possible  et,  de  plus,  qu'elle  est  géué- 
ralenuînt  soumise  à  une  condition. 

Emploi.  Ce  mode  a  plusieurs  temps  :  un  présent  et 
deux  passés.  Le  conditionnel  présent  exprime  une  chose 
{[ui  arrivera  dans  un  temps  présent  ou  futur  :  Je  ferais 
actuellement  votre  affaire,  si  vous  m'en  aviez  parlé  plus  tôt. 
Je  FicRAis  votre  affaire  avant  qu'il  fût  peu,  si  elle  dépendait 
uniquement  de  7noi.  Les  conditionnels  passés  e.xpriment  éga- 
lement un  événement  futur,  mais  que  l'on  considère  comme 
devant  être  passé  à  l'époque  où  la  condition  lui  permettra 
de  s'accomplir.  Le  fait  que  le  plus-que-parfait  du  subjonc- 
tit\  j'eusse  aimé,  sert  de  conditionnel  passé  aussi  bien  que  la 
forme  _;""auj'a/*  aimé,  est  un  souvenir  do  l'ancienne  parenté 
du  conditionnel  et  du  subjonctif.  Outre  ces  deux  formes 
passées  du  conditionnel,  il  y  en  a  doux  autres  qui  expri- 
ment un  passé  antérieur,  et  qui  marquent  que  la  chose 
aurait  dû  se  faire  dans  un  temps  passé,  et  qu'elle  au- 
rait été  passée  à  l'égard  de  ce  temps  passé  :  y  aurais  Etj 
dîné  ou  /"eusse  eu  dîné  avaJtt  7nidt,  si  l'on  ne  fût  venu 
me  déranger. 

Le  conditionnel  appelant  toujours  une  condition,  cette 
condition  est  ordinairement  exprimée  par  si  :  Je  termine- 
rais cette  affaire,  si  je  le  pouvais.  Après  si,  on  emploie 
l'imparfait  de  l'indicatif,  au  lieu  du  conditionnel;  l'usage 
ne  permet  pas,  comme  autrefois  et  comme  cela  a  encore 
lieu  dans  quelques  provinces  de  l'Ouest,  de  dire  :  Si  je  le 
POURRAIS  ;  Si  je  le  saurais.  La  condition  qui  doit  se  trouver 
dans  toutes  lés  phrases  oii  existe  un  conaitionnel  est  (|uel- 
quefois  sous-entendue  :  Vos  lettres  me  plairaient  d'un 
inconnu  (  M"«  de  Sév.  ),  c'est-à-dire  :  Vos  lettres  me  plai- 
raient, même  si  elles  venaieiit  d'un  inconnu.  Le  condi- 
tionnel ne  marque  parfois  rien  de  plus  que  la  possibilité, 
et  se  trouve  employé  pour  exprimer  un  doute,  une  excla- 
mation, une  question,  un  étonnement  poli,  etc.  :  Quoi!  il 
en  serait  ainsi  ! 

CONDITIONNELLEMENT  [si-o-nêV)  adv.  Sous  une  condi- 
tion :  Accepter  condetionnelli^ment. 

—  Anton.  Absolument,  formellement. 

CONDITIONNEMENT  (si-o-ne-man)  n.  m.  Action  de  con- 
ditionner :  Le  bon  conditionnement  des  textiles,  il  Etablis- 
sement où  l'on  exécute  cette  opération. 

—  Enctcl.  Le  conditionnement  est  une  opération  que  l'on 
fait  subir  au  coton,  à  la  laine  et  à  la  soie,  dans  des  établis-  ■ 
sements  appelés  conditions  ou  conditionnements,  pour  les 
amener  à  un  état  de  dessiccation  complète,  dans  le  but 
de  déterminer  les  quantités  d'eau  qu'on  a  ajoutées  artifi- 
ciellement, ou  que  ces  matières  textiles  ont  absorbé  au 
contact  de  l'air  humide.  La  soie  est  tellement  hygromé- 
trique qu'il  est  de  toute  nécessité  do  tenir  exactement 
compte  de  l'eau  qu'elle  peut  contenir  et  qui  augmente  son 
poids.  On  emploie,  pour  obtenir  la  dessiccation  voulue 
de  la  soie  et  l'amener  à  no  plus  contenir  que  la  quantité 
normale  de  8  p.  100  d'eau,  des  appareils  spéciaux  connus 
sous  le  nom  de  dessiccateurs.  On  obtient  lo  résultat  voulu 
eu  rapprochaut  du  poids  primitif  d'un  échantillon,  avant 
son  traitement,  celui  de  ce  mémo  échantillon,  nettoyé  ot 
desséché  au  degré  voulu. 

CONDITIONNER  {si-o-né)v.  S..  Comm.  Faire,  fabriquer 
dans  do  bonnes  conditions  :  Conditionner  des  marchandises. 

—  Cuut.  anc.  Conditionner  un  héritage.  Stipuler  qu'il 
no  sera  point  soumis  aux  règles  établies  par  la  loi  muni- 
cipale sur  les  successions,  et  accorder  la  faculté  d'eu 
disposer. 

—  Dr.  Charger  do  clauses,  do  conditions,  en  parlant  d'un 
acte.  (So  disait  autrefois  pour  les  etfots  do  commerce.) 

—  Tochn.  Soumettre  à  la  dessiccation  ou  parlant  de  la 
soie,  do  la  laine,  du  lin  ou  du  coton,  pour  en  déterminer 
la  valeur  rôello. 

ConditiOfiné,  ée  part.  pass.  du  v.  Conditionner. 

—  Fig.  Bien  complet,  bien  caractérisé,  d'une  naturo 
bien  dotorminéo  :  Une  dncrie  bien  conditionnée,  h  Fam.  En 
parlant  dos  personnes,  Plein  do  bonnes  qualités. 

—  Pop.  Kepu  :  Nous  nous  levâmes  de  table  tous  assez  bien 
conditionnes.  (Lo  Sage.)  [So  dit  particul.  do  quoiqu'un 
(jui  ost  coniplôtoment  ivre.) 

—  Féod.  Homme  conditionné  ou  substantiv.  Conditionné, 
Muinmortablo,  homme  do  condition  sorvilo. 

—  Philos.  Fait  conditionné.  Dans  lo  systômo  do  Kant, 
Fait  résultant  de  certains  autres  qui  sont  pour  lui  des 
conditions  ossentiollos  :  lout  kait  est  conditionné,  hors  un 
seul,  qui  est  le  principe  de  tous  les  autres. 

—  n.  m.  Fait  conditionné  :  La  relation  de  la  condition 
au  conditionné  est  plus  générale  que  celle  de  la  cause  à 
l'effet. 

—  Encycl.  Philos.  Lo  mot  conditionné  a  été  introduit 
dans  la  langue  philosophique  par  Kant  ot  pur  ses  traduc- 
teurs français.  Il  n'y  a  pas  do  mot,  en  efi'ct,  (|ui  puisse  lo 
remplacer  exactomont,  pas  mémo  celui  do  conditionnel,  et 
l'idâo  qu'il  exprimo  ost  une  des  notions  fondaïuontalus  do 
la  philosophio  de  Kant.  La  rolaiiou  do  condition  à  condi- 
tionné s'est  substituéo,  dans  cotte  doctrine,  au  rapport  do 
cause  à  ctfot.  La  condition  do  Kant  est  plus  générale  ot 
plus  vague  aue  la  causalité  proprement  dite;  oUo  dési- 
gne tout  antécédent  nécessaire  pour  qu'un  fait  ultérieur 
s'accomplisse;  uno  choso  peut  donc  ôtro  condilionuéo 
par  une  autre,  sans  ou  ôtro  Voiret. 

Se  conditionner,  V.  pr.  Etre  fabriqué;  Atro  soumis  à  la 
dessiccation,  on  parlant  des  soies  ot  autres  textiles. 

GONDITOR,  dieu  champôtto  dos  Romains,  qui  voillaît 
à  la  conservation  dos  grains  après  la  moisson. 

CONDITORIUM  {ri-om'  —  mot  Int,  ;  do  conditus,  caché) 
n.  m.  Antiq.  rom.  Cavoau  dans  lequel  on  enfermait  dos 
morts  sans*  los  briller,  ii  Cori-uoil  dans  lequel  on  los  plu- 
vait.  Il  Magasin  où  l'on  gardait  los  machiuos  do  guerre. 
Il  Au  moyen  Age,  Arnioiro. 


Armes  de  Condum. 


CONDJEVERAM,  ville  de  l'Inde  anglaise  (présid.  de  Ma- 
dras (distr.  de  TcliongalpatJ),  sur  la  Vegavali,  affluent  de 
laPalar  ;42.r..'i0  hab.  Uno  dos  villes  sacrées  du  sud  do  l'Inde. 
Ce  fut  la  capitale  du  Dravida,  puis  un  grand  centre  boud- 
dhiste, avec  de  nombreuses  pagodes.  Clive  l'enleva  aux 
Fran<;ais,  on  1751. 

CONDOFURI,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  do  Roggio 
di  CalabriaJ),  non  loin  de  la  mer  Ionienne;  2.550  hab. 
Vers  à  soie. 

CONDOLÉANCE  {^lé-anss  —  du  lat.  condolere,  so  con- 
douloir)  n.  f.  Témoignage  de  regrets,  de  participation  à 
la  douleur  d'autrui  :  Lettres,  Sentiments  de  condoléance. 
Il  On  dit  aussi  Offrir,  Présenter  ses  condoléances. 

CONDOLÉANT  {lé-an),  ANTE  adj.  Qui  fait  des  condo- 
léances :  Je  fermai  la  porte  à  quiconque  m'avait  trahi,  je 
l'efusai  la  foule  condoléante.  (Chateaubriand.) 

CONDOM  {dom'  —  du  nom  do  l'inventeur)  n.  m.  Sac  en 
baudruche  ou  en  caoutchouc,  employé  comme  préservatif 
.  dans  los  rapports  sexuels. 

—  Encycl.  Les  condoms  primitifs,  dont  on  attribue  l'in- 
vention à  un  hygiéniste  anglais  du  xviii"  siècle,  étaient 
invariablement  faits  de  baudruche  spéciale  (cœcum  do 
mouton).  Aujourd'hui,  on  les  fait  aussi  en  caoutchouc  la- 
miné. La  fragilité  de  ces  engins  les  rend  souvent  ineffi- 
caces. 

GONDOM,  ch.-Iieu  d'arrond.  du  Gers,  à  36  kilom.  d'Auch» 
sur  la  liaïse  ;  7.045  hab.  {Condomois,  oises.)  Collège  commu- 
nal, bibliothèque  publique  de  5.000 
volumes.  Grand  commerce  de  blés 
et  farines ,  de  vins,  d'eaux-de- 
vie  d'Armagnac.  Batellerie,  sur  la 
Baise,  qui  y  devient  navigable. 
Eglise  Saint-Pierre,  jadis  cathé- 
drale d'un  évêché  dont  Bossuet  fut 
quoique  temps  titulaire  :  c'est  un 
assez  bel  édifice,  qui  date  du  pre- 
mier quart  du  xvi*  siècle.  Fondée 
au  viu*  siècle,  la  ville  de  Condom 
fut  ruinée  en  840  par  les  Normands, 
occupée  par  les  Anglais  pendant 
la  guerre  de  Cent  ans,  et  sacca- 
gée, en  1569,  par  les  protestants  à 
la  têto  desquels  était  Montgomery.  Patrie  du  ministre  do 
Louis-Philippe,  de  Salvandy.  —  L'arrondissement  a 6  cant., 
S8  comm.,  60.853  hab.;  le  canton,  12  comm.  et  11.827  hab. 

Condom,  comm.  de  l'Aveyron,  arrond.  et  à  20  kilom. 
d'Espalion,  sur  un  plateau  au-dessus  des  gorges  de  la 
Boralde  Flaujaguèse,  affluent  du  Lot;  948  bal). 

CONDOMA  n.  m.  Nom  ancien  des  antilopes  du  genre 
strej)sicéros,  vulgairement  appelées  coudons.  V.  strepsi- 

CÊROS  et  CUUDUD. 

CONDOMINIUM  (Hi-om')  n.  m.  Droit  de  souveraineté, 
exercé  en  commun  par  deux  ou  plusieurs  puissances  sur 
un  pays. 

—  Encycl.  On  peut  citer  comme  type  de  condominium  : 
en  Europe,  la  possession  simultanée  des  duchés  danois  par 
la  Prusse  et  1  Autriche,  après  la  guerre  contre  lo  Dane- 
mark (1864);  hors  d'Europe,  l'état  de  choses  établi  aux 
Nouvelles-Hébrides  par  la  convention  de  1887,  qui  a  donné 
à  la  France  et  à  l'Angleterre  des  droits  égaux  sur  ces  îles. 
Le  condominium  est  d'un  caractère  essentiollomont  provi- 
soire ot  aboutit,  le  plus  souvent,  à  la  possession  complète 
et  exclusive  par  un  seul  pays. 

Condomois  (le),  petit  pays  de  l'ancienno  France,  dans 
la  province  do  Gascogne,  autour  do  Condom  et  de  Nérac, 
chez  les  antiques  JVitiobriges,  et  aujourd'hui  dans  lo  dé- 
partement du  Gers  pour  environ  45.000  hoctaros,  ot  dans 
celui  du  Lot-et-Garonne  pour  53.000.  Cette  région  produit 
des  vins  ot  des  caux-do-vic.  (Hab.  :  Condomois,  oises.) 

CONDOR    (mot  espagn.  ;    du    péruvien  cuntur)   n.   m. 
Grande  espèce  do  vautour,  appartenant  au  goure  sarco- 
ramphe   {sarcoramphus 
gryphus),  qui  habite  l'Amé- 
rique méridionale,  notam- 
ment dans  les  Andos. 

—  Encycl.  Ornith.  Lo 
condor  mesuro  i  métro  do 
long  ot  3  mètres  au  moins 
d'envergure  ;  son  plumage, 
noir,  ost  varié  do  gris  vi 
d'isabello  sur  les  ailes.  Il  sr 
nourrit  do  cadavres,  sur 
tout  de  mules  ot  do  che- 
vaux; mais  on  lui  a  fait  uno 
telle  chasse  qu'il  ost  main- 
tenant rare  partout  ot  no 
fréquente  guère  qtio  lo 
sommet  des  plus  liantes 
montagnes.  C  est  l'oiseau 
qui  vole  le  plus  haut;  il 
s  élève  ù.  dos  hauteurs  im- 
menses. On  l'a  accusé  d'at- 
taquer les  hommes  ;  il  ost 
à  peine  prouvé  ou'il  fasse 

dos  dég&ts  dans  lo  petit  bétail.  Son  histoire  a  été  long- 
temps entourée  do  fables,  ot,  bien  que  sa  taille  ot  sa  forco 
soient  extraordinaires,  on  los  a  fort  cxaçéréos.  Comme  les 
belles  plumes  raidos  du  condor  ont  oté  demandées  ou 
plumasserio,on  a  fait  do  jjrands  massacres  de  ces  vautours, 
([ui  disparaîtront  prochainemont,  si  l'on  on  croit  les  voya- 
geurs bien  renseignés.  —  V.  saucokampue,  pour  los  carac- 
tères ot  les  mœurs. 

CONDOR  n.  m.  Monnaio  chiliouno,  dont  la  valeur  est 
d'environ  is  francs.  (Dans  la  Nouvollo-Grenado,  lo  condor 
vaut  un  )»uu  plus  do  50  francs.  ) 

CONDORCET  (Mario -Jean -Antoine -Nicolas  Caritat, 
marquis  pi:),  philosophe,  mathématicien  ol  hommo  poli- 
tique fiançais,  né  on  1743  A  Hibomont  (Aisne),  mort  à 
Bourg-la-Hoine  en  1794.  Apparionant  â  uno  grande  fa- 
mille du  nauphiné.CondoiTot  tlt  do  brillanlos  éludes  cho/; 
los  jésuites  du  collège  do  Navarre.  A  seiïo  ans,  il  soutint 
avoc  succès  uno  thèse  do  mathématiques,  en  présence  de 
d'Alombort,  Chiiraut  ot  le  géométro  Fontaine,  qui  l'engage- 
ront â  faire  dos  ioioucovi  sa  carrière.  A  dix-sopt  ans,  il  d«^dia 
À  Turgot  un  opuscule  intitulé  :  une  Profession  de  foi,  qui 
inaugura  sos  rotations  avec  lo  graud  ministre.  La  pro- 


CONDORCET  —   CONDUCTEUR 


raière  œuvre  scientifique  de  Condorcet  :  Essai  sur  te 
calcul  intégral  (1765),  suivie  d'un  mémoire  sur  le  Problèine 
des  trois  corps  (1767),  lui  ouvrit  les  portes  de  l'Académie 
des  sciences  (1769),  dont  il  devint  secrétaire  perpétuel 
en  1773.  II  publia  pendant  cette  période  les  Eloges  des 
académicieixs  morts  avant  i699,  et  il  continua  par  ceux 
de  d'Alembert,  Buffon,  Euler,  Franklin,  etc.  En  1774, 
Turgot  le  nomma  inspecteur  général  des  monnaies  :  il 
publia  alors  différents  écrits  relatifs  à  l'économie  politique. 
En  i777,Condorcetobtintun  prix  proposé  parl'Académiede 
Berlin  sur  la.  Théorie  des  comètes.  Entre  temps,  il  fournit  des 
articles  à  n  l'Encyclopédie  n ,  écrivit  les  Lettres  d'un  théolo- 
gien, publia  une  édition  des  Pensées  de  Pascal,  des  Lettres 
d'Eider,  etc.  En  ni>2,  il  entra  à  l'Académie  française  et 
fit  paraître,  sous  le  pseudonyme  de  Schwaktz,  des  Jié- 
flexions  sur  l'esclavage  des  nègres,  puis,  de  1785  à  1789,  la 
première  édition  des  Œuvres  complètes  de  Voltaii-e  (édi- 
dition  de  Kehl\  nuil  fit  précéder  d'une  étude  biogra- 
phique. 11  y  porta  les  idées  et  les  passions  du  parti  philo- 
sophique de  son  temps.  En  17S8,  Condorcet  publia  une 
brochure  sur  les  Atlrilfutions  des  assejublées  primyiciales, 
qui  le  désigna  à  l'attention  des  hommes  politiques.  La 
réunion  de  la  Consti- 
tuante de  1789  acheva  de 
l'engager  dans  cette  di- 
rection ;  il  entreprit,  avec 
Cérutti,  la  publication  de 
]a  n  Feuille  villageoise  ». 
Elu  député  do  Paris  à 
l'Assemblée  législative 
(1791»,  il  en  fut  le  secré- 
taire. Elle  le  choisit  pour 
président,  en  1792.  Ses 
fonctions  lui  laissèrent  le 
temps  de  faire  un  remar- 
quable rapport  sur  l'in- 
struction publique  et  Je 
manifeste  adressé  à  l'Eu- 
rope pour  expliquer  les 
motifs  de  la  suspension 
de  Louis  XVL  En  1793, 
au  moment  du  procès  du 

roi,  la  Convention  était  ' 

occupée    à  préparer  un  Condorcet. 

projet  de  constitution  qui 

était  précédé  d'une  introduction  de  Condorcet,  conçue 
d'après  les  idées  de  la  Gironde.  Ce  fut  sa  perte.  La  Mon- 
tagne le  fit  décréter  d'accusation  comme  les  girondins. 
Grâce  au  dévouement  d'amis  inconnus  et  de  sa  femme, 
Condorcet  put  se  dérober  pendant  huit  mois  aux  recher- 
ches. Mais,  ayant  appris  que  ceux  qui  lui  donnaient  asile 
étaient  exposés  à  être  poursuivis,  il  quitta  sa  retraite. 
Arrêté  à  Clamart  et  transféré  à  Bourg-la-Reine,  il  s'empoi- 
sonna dans  sa  prison,  à  l'aide  du  poison  contenu  dans  le 
chaton  d'une  bague,  qu'il  tenait  de  son  beau-frère  Cabanis. 
Pendant  sa  réclusion  forcée,  Condorcet  écrivit  son  ouvrage 
le  plus  important  :  Esquisse  d'un  tableau  historique  des 
progrès  de  l'esprit  humain  ^1794). 

Dans  toutes  les  situations  qu'il  a  traversées,  Condorcet 
a  montré  un  caractère  élevé,  bon  et  juste,  en  même  temps 
qu'une  vaste  intelligence.  On  peut  dire  que,  sur  bien  des 
points,  il  a  devancé  son  siècle.  Outre  les  ouvrages  cités 
plus  haut,  Condorcet  avait  publié  un  grand  nombre  d'écrits 
sur  les  sujets  les  plus  divers  ;  entre  autres,  le  Moyen  d'ap- 
prendre à  compter  siire/nent  et  avec  facilité,  destiné  aux 
écoles  de  la  République. 

Condorcet  (M™*  Sophie  de  Grouchy,  marquise  de), 
femme  du  précédent,  sœur  du  général  de  Grouchy  et  de 
M"*  Cabanis,  née  en  1764,  morte  à  Paris  en  1822.  Elle 
épousa,  en  1786,  le  marquis,  dont  elle  partagea  les  opinions 
lîoérales.  Belle,  instruite,  elle  fut  une  des  reines  intellec- 
tuelles de  la  société  parisienne,  et,  lorsque  les  circon- 
stances l'exigèrent,  elle  se  montra  toute  dévouée  à  son 
mari;  pour  le  voir,  elle  risqua  pendant  huit  mois  chaque 
jour  sa  liberté.  Aussitôt  après  1  arrestation  de  Condorcet, 
elle  fut  elle-même  jetée  en  prison  et  n'en  sortit  qu'à  la 
chute  de  Robespierre.  Elle  dut  pourvoir,  par  son  travail, 
à  sa  subsistance.  La  crise  révolutionnaire  passée,  elle  put 
reprendre  son  rang;  sous  le  Consulat  et  l'Empire,  son 
salon  réunissait  tous  ceux  qui  étaient  restés  fidèles  aux 
idées  libérales.  M°"  de  Condorcet  a  publié  une  traduc- 
tion do  l'ouvrage  d'Adam  Smith  intitulé  :  Théorie  des  sen- 
timents moraux  (1798),  auquel  elle  ajouta  huit  Lettres  sur 
la  sympathie. 

CONDORI  n.  m.  Bot  Syn.  de  adénanthère,  genre  de 
légumineuses  :  On  trompe  en  Chine  et  aux  Moluques  une 
variété  de  condori.  (V.  de  Bomare.) 

CONDORMANT  {man  —  du  lat.  cum,  avec,  et  dormire, 
dormir)  n.  m.  Membre  d'une  secte  (pii  autorisait  la  pro- 
miscuité des  sexes,  et  qui  a  duré  du  xiii'  au  xvi*  siècle. 

GONDORNIS  (niss)  ou  FEN  {fèn')  n.  m.  Monnaie  chinoise, 
dont  la  valeur  est  la  centième  partie  d'un  taël,  c'est-à-dire 
8  centimes  environ,  u  Dans  le  mémo  pays,  poids  de  op",375. 

—  Au  Japon,  une  ancienne  monnaie  portait  le  même 
nom.  Il  En  poids,  OB',368. 

GONDORTES  [dort')  n.  f.  pi.  Faisccau  do  roseaux,  ser- 
vant à  la  construction  des  bourdigucs. 

CONDOTTIERE  {do-ti-é-ré)  n.  m.;  pi.  GONDOTTIERI 
[mot  ital-,  formé  du  lat.  conducerc,  supin  conductum.  servir 
à  gagej.  Chef  de  partisans  ou  do  soldats  mercenaires  en 
Italie;  soldat  mercenaire  en  général  :  S'il  faut  en  croire 
Machiavel,  len  condottikhi  étaient  en  général  plus  vantards 
que  redoutables.  (De  Chesnel.)  n  Bandit  des  Apennins,  au 
XVII'  siècle. 

—  Par  cxt.  Personne  qui  agit  hardiment  et  sans  règle  : 
Un  brillant  condottikbb  de  plume.  (Balz.) 

—  Encycl.  Les  condottieri  étaient  des  aventuriers  qui 
jouèrent  un  rôle  capital  dans  les  guerres  de  l'Italie  du 
moyen  âge.  La  mollesse  de  la  grande  masse  du  peuple 
itafieD,  la  peur  que  les  républiques  avaient  do  voir  1  un 
de  leurs  citoyens  s'élever  par  la  gloire  militaire  à  la  dic- 
tattire,  et  enfin  l'impossibilité,  pour  ces  petits  Etats,  d'en- 
tretenir des  armées  permanentes  en  dehors  du  temps  de 
guerre,  multiplia  en  Italie  la  pratique  des  troupes  mer- 
cenaires, qu'on  payait  pour  soutenir  les  querelles  des 
républiques  et  qu  on  licenciait,  sitôt  la  guerre  terminée. 

il  y  a.  trois  périodes  dans  l'histoire  des  condottieri.  Ils 
paraissent  d'abordàla  faveur  de  la  guerre  entre  les  guelfes 
et  les  gibelins,  et  ce  no  sont  encore,  à  cette  époque, 
que  de  véritables  bandes  do  brigands,  tous  étrangers,  sans 


Condottiere. 


aucune  attache  dans  le  pays,  et  assez  faciles  à  manier 
pour  les  gouvernements  qui  les  employaient.  Ils  venaient 
généralement  d'Espagne,  d'Allemagne  ou  d'Angleterre,  et 
menaient  une  existence  plutôt  précaire.  L'Espagnol  Ray- 
mond de  Cardone  et  l'Anglais  John  Hawkwood  se  distin- 
guèrent, à  cette  époque,  par  leur 
fidélité  au  parti  guelfe. 

Dans  la  seconde  moitié  du  xiv*  siè- 
cle, les  condottieri  prennent  une 
organisation  régulière  et  perma- 
nente. C'est  l'époque  héroït^ue,  celle 
de  la  grande  compagnie,  dont  les 
chefs,  disposant  de  ressources  con- 
sidérables, peuvent  nourrir  de 
grandes  ambitions  personnelles  et 
s'élever  le  plus  souvent  au  rang 
des  princes.  Albéric  de  Barbiano 
fonde  la  compagnie  de  Saint-Geor- 
ges; Attendolo  Sforza  fonde  une 
maison  appelée  â  régner  un  jour 
sur  Milan. 

Mais  la  profession  devient  un  mé- 
tier peu  rocommandable.  Les  con- 
dottieri trahissent  indifférommeut 
toutes  les  causes ,  ne  songeant 
plus  qu'à  tirer  bon  parti  de  leurs 
pillages  et  de  leurs  trahisons,  et  à 
épargner  la  vie  de  leurs  hommes, 
qui  constituent  pour  eux  un  véri- 
table capital  :  c'est  la  décadence.  L'art  militaire,  le  cou- 
rage s'avilissent.  A  Zagonara  (1423),  il  n'y  a  que  trois 
morts  ;  à  Molinolla  (1467),  pas  de  mort  du  tout  ;  même  ré- 
sultat à  la  bataille  de  Castracaro,  qui  dura  près  d'une  jour- 
née ;  enfin,  à  colle  d'Anghiari,  on  ne  compta  qu'un  homme 
renversé  de  son  cheval,  et  qui  mourut  des  suites  de  l'acci- 
dent. Lescondottieri, devenus  de  vrais  soldats  de  parade,  dis- 
parurent lorsque,  au  cours  des  guerres  d'Italie,  les  Français 
et  les  Suisses  commencèrent  à  faire  la  guerre  pour  de  bon. 

GONDOUBLÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syn.  de  condoplicatif,  ive. 

CONDOULOIR  (SE)  [lat.  condolere ;  de  cum,  avec,  et 
dolere,  pousser  des  plaintes],  v.  pr.  S'associer  à  la  dou- 
leur de  quoliju'un  :  Les  avares  se  lùsitent  pour  SB  condou- 
LOIR  ou  se  congratuler.  {M""^  de  Créqui.)  [Vieux.] 

CONDOUMANI  n.  m.  Bot.  Syn.  de  condori. 

GONDREN  (Charles  de),  théologien  français,  né  à 
Vaubuin,  près  de  Soissons,  en  1588,  mort  en  1641.  Il 
succéda,  en  1629,  au  cardinal  de  Bérulle  comme  général 
do  la  congrégation  de  l'Oratoire,  déploya  une  grande 
habileté  dans  des  négociations  difficiles,  et  refusa,  par 
niudcstie,  plusieurs  archevêchés,  ainsi  que  le  chapeau  do 
cardinal.  Il  fonda  le  collège  de  Juilly,  en  1639.  Il  a  laissé 
des  ouvrages  de  piété,  des />iscours  et  lettres  (1644-1648). 

GONDRIEU  (lat.  Conderatum  civitas),  ch.-l.  do  cant.  du 
Rhône,  sur  le  Rhône,  au  pied  des  contreforts  du  Pilât,  arr. 
et  à  44  kilom.  de  Lyon  ;  2.149  hab.  Ch.de  f.  P.-L.-M.  Arbres 
fruiiiers;  vignobles  importants  et  grand  commerce  de  vins. 
V.  l'art,  suiv.)  —  Le  canton  a  10  comm.  et  9.171  hab. 

Fondée  par  une  colonie  d'Helvètes  sous  Jules  César, 
cette  ville  fut  entourée  de  murailles,  vers  le  xii"  siècle, 
par  l'archevêque  do  Lyon,  Reynaud  de  Forez.  (Quelques 
ruines  d'un  château  bâti  à  la  même  époque  subsistent 
encore.)  Sa  position  en  ayant  fait  un  point  stratégique 
important,  elle  fut  le  théâtre  de  sanglants  combats  pen- 
dant les  guerres  de  religion,  à  la  fin  du  xvr  siècle.  Les 
bateliers  de  Condrieu  étaient  célèbres  par  leur  audace  et 
leur  habileté. 

GONDRIEU  n.  m.  Vin  blanc  des  côtes  du  Rhône  ;  Une 
tioateiLle  de  condrieu. 

—  Encycl.  Récolté  à  Condrieu  (Rhône)  et  dans  une 
partie  des  communes  de  Saint-Michel  et  Vérin  (Loire), 
lo  condrieu  est  un  vin  plein  de  sève,  capiteux,  soc,  d'un 
guùt  très  agréable,  et  dont  les  qualités  se  développent 
beaucoup  en  vieillissant.  Le  cépage  qui  le  fournit  est  le 
vionnier.  Les  vignobles  de  Condrieu,  situés  sur  un  plateau 
granitique  exposé  au  S.-O-,  ont  une  superficie  d'environ 
SO  hectares,  tant  daus  lo  département  du  Rhône  que  dans 
celui  de  la  Loire.  Ils  ont  eu  à  souffrir  de  l'invasion  du 
phylloxéra,  mais  ont  été  reconstitués,  grâce  à  des  soins 
intelligents.  Leurs  principaux  crus  sont  :  Château-Grillct, 
Ciicry,  Lcaud,  etc. 

CONDRILLG  n.  f.  Bot.  V.  CHONDBILLE. 

CONDRODITE  n.  f.  Silicate  naturel  de  magnésie.  Syn. 

de  cnoNORODlTE. 

GONDROZ,  région  très  fertile  de  la  Belgique,  comprise 
entre  la  Meuse,  l'Ourthe  et  la  Lesse,  divisée  en  Bas-Con- 
droz,  dont  la  principale  localité  est  Huy,  et  Haut-Condroz, 
dont  les  principales  villes  sont  :  Ciney,  Binant  et  Roche- 
fort.  Le  nom  de  cette  contrée  est  fort  ancien,  puisque 
César  donnait  déjà  à  ses  habitants  le  nom  de  Condrusi. 

GONDRUSES  (lat.  Condrusi),  peuple  de  la  Gaule  (Ger- 
manie II*),  sur  la  limite  de  la  forêt  des  Ardennes,  dont  le 
territoire  forme  aujourd'hui  la  partie  orientale  de  la  pro- 
vince belge  de  Namur.  —  Un,  une  Condruse. 

CONDUCIBILITÉ  n.  f.  Syn.  de  conductibilité. 

CONDUGTANGE  (ktanss)  n.  f.  Terme  usité  en  électricité 
depuis  le  congrès  do  Chicago  (1893),  pourdésigner  l'inverse 
de  la  résistance,  do  môme  que  la  conductibilité(ou  conduc- 
tivité)  est  l'inverse  de  la  résistivité.  Il  y  a,  entre  la  conduc- 
tance  et  la  conductibilité,  la  difl'érence  qu'on  faisait  autre- 
fois entre  la  conductibilité  et  la  conductibilité  spécifique. 

—  Encycl.  La  conductance  d'un  corps  dépend  de  ses  di- 
mensions et  de  l'une  dos  propriétés  physiques  de  ce  corps, 
qui  est  sa  conductibilité  électrique.  Par  exemple,  un  fil  do 
section  transversale  5  et  do  longueur  /,  pris  dans  un  corps 
do  conductibilité  y,  a  une  conductance  C  qui  est  donnée 

par  la  relation  :  0=  y. 

L'unité  pratique  de  conductance  est  lo  mho  :  c'est  la 
conductance  d'un  fil  dont  la  résistance  est  égale  à  un 
ohm;  elle  vaut  10-*  unités  du  système  électromagnétique 
C.G.S.  Cette  unité  n'a  guèrQ  d'emploi. 

La  notion  de  conductance  permet  de  simplifier  certaines 
expressions,  dans  lesquelles  on  la  substitue  à  la  résistance. 
La  loi  dos  circuits  dérivés  s'énonce  ainsi  :  lorsque  plu- 
sieurs circuits  sont  montés  en  dérivation,  la  conductance 
de  l'ensemlde  est  égale  à  la  somme  des  couductauces  do 
chacun  d'eux. 


182 

Ou  a,  on  effet,  d'après  la  loi  d'Ohm,  pour  chaque  circuit, 

ii  =  EC,  ia  =  ECi,  tj  =  EC, 

d'oïl 

Ï^EC  =  i,'\-i,-\-i,+ =  E(C,-1-C,-|-C,-1- ) 

et,  par  conséquent  ; 

C  =  C,-HC,  +  C,-f 

CONDUCTEUR,  TRICE  (lat.  cotiductor ;  do  conduccre, 
supin  conductum ,  conduire)  n.  Guide;  personne  qui  con- 
duit :  Le  CONDUCTEUR  d'une  barque,  d'une  voiture.  (V.  la 
partie  encycl.)  il  Personne  qui  exerce  une  direction  sur  les 
actions  ou  sur  l'esprit  des  autres  :  Les  conducteurs  des 
peuples. 

—  Employé  chargé  des  rapports  avec  les  voyageurs, 
dans  une  voiture  publique  :  U7i  conducteur  d'omnibus. 

—  Par  ext.  Objet  dont  on  se  sert  pour  se  conduire. 
Il  Livre  contenant  les  indications  nécessaires  pour  guider, 

dans  une  localité,  les  personnes  qui  ne  la  connaisseut  pas  : 
Le  CONDUCTEUR  de  L'étranger  dans  Paris. 

—  Fig.  Moyen  de  transmission,  de  communication,  de 
préservation  :  Un  ami  véritable  est,  au  pied  de  la  lettre, 
un  CONDUCTEUR  QUI  soutire  les  peines.  (J.  do  Maistre.) 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Chir.  Instrument  que  l'on  employait  autrefois,  dans 
l'opération  de  la  taille  par  grand  appareil. 

—  Constr.  Conducteur  des  travaux.  Sorte  de  contremaître 
qui  dirige  les  travaux  et  surveille  le  personnel  do  l'en- 
treprise. 

—  Electr.  Conducteur  de  l'électricité,  Appellation  donnée, 
pour  la  première  fois,  vers  le  commencement  du  xix*  siè- 
cle, au  corps  susceptible  d'égaliser  le  potentiel  entre 
deux  points  électrisés  qu'il  lelie.  ii  Conducteur  de  première 
classe.  Conducteur  électrique  dans  lequel  il  n'y  a  pas  de 
décomposition  électrolytique.  il  Conducteur  de  seconde 
classe.  Conducteur  dans  lequel  il  se  produit  des  décom- 
positions électrolytiques.  il  Conducteur  secoJidaire  de  la 
machine  électrique,  Conducteur  de  capacité  suffisante  pour 
recueillir  et  emmagasiner  l'électricité  produite  dans  la 
machine  électrique  à  frottement. 

—  Hist.  Conducteur  de  la  haquenée  du  gobelet,  Of^c'iev 
commensal  de  la  maison  des  rois  de  France,  qui  faisait 
porter  en  campagne,  sur  un  cheval  de  bât,  du  linge,  du 
pain,  des  fruits,  des  confitures,  une  tasse  pour  le  roi,  une 
tasse  à  faire  l'essai,  un  coulcau,  du  sel,  le  couvert  du 
dîner  et  celui  du  souper  du  roi,  en  prévision  du  cas  où 
sommiers  et  charrois  ordonnés  à  cet  cflct  n'arriveraient 
pas  à  temps. 

—  Ichtyol.  Conducteur  du  requin,  Nom  vulgaire  du  gasté- 
rostée  conducteur,  ii  Conducteur  des  églefins,  Nom  vulgaire 
du  capelan. 

—  P.  et  chauss.  Employé  qui  dirige  le  travail  des  pi- 
queurs.  Il  Conducteur  ejnbrigadé,  Couducteur  des  ponts  et 
chaussées  à  titre  permanent. 

—  Phys.  Corps  susceptible  de  transmettre  d'un  point  à 
un  autre  de  sa  masse  la  chaleur  ou  l'électricité  :  Lhydro- 
gèneest  un  gaz  bon  conducteur  de  la  chaleur  et  de  l'élec- 
tricité, il  En  général.  Corps  servant  à  la  transmission  d'un 
fluide  ou  d'une  action  :  Les  sens  sont  les  rayons  du  foyer, 
les  conducteurs  de  l'acte  vital.  (Bautain.)  it  Cylindre  mé- 
tallique isolé,  qui  fait  partie  d'une  machine  électrique,  et 
qui  est  disposé  de  façon  à  sélcctriser,  lorsqu'on  met  lo 
plateau  de  verre  en  mouvement  :  Beaucoup  de  machines 
électriques  ont  un  double  conducteur.  Il  Nom  que  l'on  a 
donné  aux  paratonnerres,  à  l'époque  de  leur  invention. 

—  Typogr.  Conducteur  de  presse,  Ouvrier  chargé  de 
mettre  en  train  une  presse  mécanique,  d'en  surveiller  le 
travail  et  de  remédier  aux  accidents  qui  peuvent  survenir  : 
Pour  être  un  bon  conducteur,  il  faut  être  à  la  fois  impri- 
meur et  mécanicien. 

—  adj.  m.  Qui  conduit:  Canonnier  conducteur.  Il  Dont 
on  se  sert  pour  se  conduire  ;  7^*7  conducteur.  Il  Fig.  Qui 
sert  à  guider,  à  indiquer  une  suite  de  moyens  à  prendre  : 
Une  table  bien  faite  est  un  fil  conducteur  qui  dirige  et  fa- 
cilite les  recherches. 

—  Bot.  Tissu  conducteur.  Tissu  du  style  et  du  placenta 
à  travers  lequel  pénètre  le  pollen,  lorsqu'il  s'allonge  en 
boyaux  pour  aller  féconder  les  ovules. 

—  Electr.  Corps  bon  conducteur.  Corps  qui,  mis  au  con- 
tact avec  une  source  électrique,  s'électrise  aussitôt  sur 
toute  sa  surface.  Il  Corps  moyen  conducteur,  Corps  dont 
les  propriétés  conductrices  lui  assignent  une  place  inter- 
médiaire entre  les  bons  et  les  mauvais  conducteurs.  Il  Corps 
?ion  conducteur.  Corps  qui  arrête  la  propagation  des  mani- 
festations électriques. 

—  Ency'cl.  p.  et  chauss.  Les  conducteurs  sont,  dans 
l'administration  des  ponts  et  chaussées,  les  fonctionnaires 
placés  immédiatement  sous  les  ordres  des  ingénieurs  des 
ponts  et  chaussées,  et  qui  sont  chargés  de  diriger  l'exécu- 
tion des  travaux  de  toute  sorte,  terrassements  et  construc- 
tions, dont  l'entreprise  appartient  à  l'Etat,  tels  que  routes, 
ponts,  aqueducs,  viaducs,  canaux,  etc.  Ils  ont  sous  leurs 
ordres  les  piqueurs  et  autres  agents  subalternes  de  la  môme 
administration.  Aujourd'hui,  les  conducteurs  dos  ponts  et 
chaussées  peuvent  acquérir  le  grade  d'ingénieur,  après 
avoir  subi  des  examens  théoriques  et  pratiques  qui  néces- 
sitent de  leur  part  des  connaissances  étendues,  analogues 
â  celles  des  ingénieurs  sortis  do  l'Ecole  polytechnique. 

—  Ch.  de  f.  On  appelle  conducteur  d'un  train  un  agent 
qui  est  chargé  de  transmettre  au  mécanicien  l'ordre  de 
mise  en  marche  d'un  convoi,  ordre  qu'il  reçoit  du  chef 
de  gare  ou  du  chef  de  station,  lorsque  l'houre  réglemen- 
taire a  sonné.  Le  conducteur  du  train  est  tenu  do  ne  trans- 
mettre l'ordre  du  départ  qu'après  s'être  assuré  que  tous 
les  voyageurs  sont  montés  dans  les  voitures. 

—  Art  milit.  Conducteurs  d'artillerie.  Ce  nom  était  donné 
autrefois  à  des  sous-officiers  d'artillerie  spécialement 
chargés  de  la  conduite  des  convois  et  du  matériel  de  l'arme. 
Ils  disparurent  à  la  réorganisation  de  1825,  et  leurs  fonc- 
tions revinrent  alors  en  partie  aux  sous-officiers  chargés 
do  la  garde  des  magasins,  et  qui  sont  devenus  les  gardes 
d'artillerie.  Le  nom  de  conducteur  ou  canonnier  conaucteur 
est  donné  maintenant,  par  opposition  à  canonnier  nervani, 
à  ceux  des  soldats  d'artillerie  qui,  depuis  la  réorganisation 
do  1829,  sont  chargés  do  cojirfit're  les  chevaux  de  trait;  rôle 
qui,  avant  cette  date,  était  rempli  par  des  hommes  appar- 
tenant au  train  d'artillerie. 

Les  conducteurs  d'équipages  (  qu'il  ne  faut  pas  confon- 
dre avec  les  conducteurs  du  train  des  équipages)  sont 
les  hommes  chargés  de  conduire  les  voitures  ou  bÔles 
de  somme  afl'ectéos  à  chaque  corps  de  troupes,  et  qu'on 
appelle  les  "équipages"  do  ce  corps.  Ces  hommes  font 
partie  do  l'efi'ectil  réglementaire  du  corps  auquel  ils  sont 


183 

attachés.  En  outro,  les  corps  dos  différentes  armes  four- 
nissent des  conducteurs  d"o([uipag(>s  aux  quartiers  ^6n<i- 
raux  des  brigades,  divisions,  corps  d'arniêe,  etc.,  pour 
conduire  les  voitures  nui  leur  sont  attribuées. 

Conducleur  de  mise  de  feu.  Ce  nom  est  donne  aux  engins, 
pyrotocliniqnos  ou  électriques,  c'ost-ù-diro  cordeaux  com- 
bustibles ou  lils  métallitiups,  (jni  servent  ù  transmettre,  à 
distance,  le  feu  aux  l'ournoaux  do  mine  ou  charges  d'explo- 
sifs iiuolcon(nios,  destinés  à.  fairo  sauter  un  obstacle. 

CONDUCTIBILITÉ   (rad.    conductible)    n.    f.    Propriété 

?  n'ont  les  corps  do  transmettre,  avec  plus  ou  moins  de 
acilito,  d'un  point  à  un  autre  de  leur  masse,  la  chaleur 
ou  l'électricité. 

—  Encvcl.  On  distinguo  la  conductibilité  thermique  ou 
calorifique  et  la  conductibilité  électrique. 

—  Conductibilité  thermique.  Les  corps  transmettent  la 
chaleur  avec  plus  ou  moms  de  facilité,  suivant  leur  na- 
ture. En  général,  on  peut  dire  que  les  métaux  sont  bons 
conducteurs  de  la  chaleur,  alors  que  le  bois,  le  verre,  le 
caoutchouc  ne  la  conduisent  que  très  peu.  Lorsque  l'on 
considère  la  propagation  do  la  chaleur  dans  la  masse  d'un 
corps,  on  n'a  à  s'occuper  que  de  ce  qu'on  appelle  la  con- 
ductibilité intérieure,  et,  lorsque,  au  contraire,  on  veut 
connaître  la  quantité  do  chaleur  qui  se  propage  par  la 
surface  de  séparation  de  ce  corps  et  du  milieu  voisin,  il 
faut  faire  intervenir  une  nouvelle  propriété,  qui  est  la 
conductibilité  extérieure. 

Il)  Conductibilité  thei-^nique  intérieure.  La  théorie  des 
pliénomônes  do  transmission  de  la  chaleur  dans  les  corps 
a  été  donnée  par  Fourier;  elle  est  basée  sur  l'unique  hy- 
pothèse du  rayonnement  moléculaire.  Si  l'on  considère  deux 
molécules  très  rapprochées  771,  m',  on  admet  que  la  molé- 
cule la  plus  chaude  cède  à  l'autre  une  quantité  de  chaleur 
qui,  pour  un  temps  donné,  est  proportionnelle  à  la  diffé- 
rence do  température  ((,—',)  des  deux  molécules  et  à  une 
fonction  f{r)  de  la  distance  qui  les  sépare. 

En  s'appuyant  sur  cette  hypothèse,  on  peut  calculer  la 
quantité  de  chaleur  qui  traverse  un  mur  dont  les  deux 
faces  sont  à  des  températures  différentes  :  elle  est  donnée 

X T 

par  la  relation  :  Q  =  K  — -'.dans  laquelle  T,  et  T,  re- 
présentent les  températures  des  deux  faces  du  mur,  e  son 
épaisseur,  et  K  le  coefficient  de  C07iductiùilité  thermique 
intérieure,  qui  dépend  uniquement  do  la  matière  qui  con- 
stitue le  mur.  C'est  le  problème  connu  en  physique  sous 
le  nom  de  problé7ne  du  Hiur. 

b)  Conductibilité  thermique  extérieure.  Si,  au  lieu  de  con- 
sidérer un  mur,  on  considère  une  barre  homogène  dont 
les  extrémités  sontà  des  températures  différentes,  il  y  aura 
transport  de  chaleur,  non  seulement  d'une  extrémité  vers 
l'autre,  mais  encore  de  chaque  point  de  la  surface  vers 
l'atmosphère  environnante.  Dans  ce  cas,  la  température  t, 
en  chaque  point  de  la  barre,  est  donnée  par  la  relation  : 

(  =  Ae'"-j-Be-'" 
où  A,  B  et  a  sont  des  constantes,  e  la  base  des  logarithmes 
népériens,  et  x  la  distance  du  point  considéré  à  l  extrémité 
chaude   de   la  barre.   Dans  le  cas  d'une  barre   infiniment 
longue  par  rapport  à  son  diamètre,  l'expression  se  réduit  à  : 

t  =  Te"^, 
C'est  la  loi  de  Biot  et  Lambert;  T  est  l'excès  de  tempé- 
rature de  l'extrémité  chaude  sur  l'air  ambiant. 

Le  coefficient  a  contient  les  deux  coefficients  de  con- 
ductibilité K  intérieure  et  H  extérieure,  ainsi  que  la  sec- 
tion s  et  le  périmètre  p  de  cette  section  : 


CONDUCTIBILITÉ   —   CONDYLIEN 


•V 


Hp 
Ks' 


—  Conductibilité  électrique.  On  appelle  conductibilité 
électrique  d'un  corps,  ou  conductivité,  ou  conductibilité 
spécifique,  la  conductance  d'un  corps  de  1  centimètre  carré 
de  section  et  de  l  centimètre  de  longueur.  En  effet,  la  con- 


ductance 0  étant  :  C=  ^^  , 


si  l'on  fait  5=  1  et  /=  1,  on  a  0  =  ^. 

Les  corps  bons  conducteurs  de  la  chaleur  sont  aussi 
bons  conducteurs  de  l'électricité  et  inversement.  Tous  les 
métaux,  entre  autres,  conduisent  facilement  l'éiectricité, 
mais  à  des  degrés  cependant  très  différents. 

On  exprime  quelquefois  la  conductibilité  des  corps  en 
la  rapportant  à  celle  dun  cuivre  pur  préparé  par  Matthie- 
sen,  ot  en  donnant  à  cotte  conductibilité  type  la  valeur 
100.  On  fait  aujourd'hui  industriellement  du  cuivre  dont 
la  conductibilité  est  de  5  à  6  p.  lOO  supérieure  à  celle  de 
cet  étalon,  et, comme  on  conçoit  ([u'il  puisse  ôtre  fait  mieux 
encore,  il  est  difficile  de  considérer  comme  bien  solide 
une  pareille  base.  Généralement,  la  grandeur  de  la  con- 
ductibilité électrique  est  donnée  par  son  inverso  :  la  ré~ 
sistivité. 

—  Conductibilité  moléculai7-e.  Si  l'on  détermine  la  conduc- 
tibilité électrique  d'une  dissolution  d'un  sel  dans  l'eau  en 
fonction  de  la  concentration,  on  constate  quo  cotte  con- 
ductibilité diminue,  à  mesure  que  la  dilution  augmente, 
jusqu'à  devenir  nulle  pour  l'eau  pure.  I/obsorvation  montre 
que  ce  qu'on  appelle  la  conduitibilité  7noléculaire  d'une  so- 
lution ou  le  quotient  de  sa  conductibilité  par  le  nombre  de 
molécules-grammes  quo  (Contient  un  litre,  n'est  pas  nu 
nombre  constant,  mais  t)uil  croît  lorsque  la  conductibilité 
diminue,  c'est-à-diro  que  la  dilution  augmente.  Ces*  un 
des  phénomènes  qui  ont  servi  de  base  à  la  théorie  do  Vio7ïi- 
sation  des  sols  au  sein  de  leur  solution. 

—  Conductibilité  mnqnétique.  Ce  nom  a  été  donné  par 
Jamin  à  la  propriété  dos  tensions  magnétiques  de  s'équili- 
brer en  deux  points, 

CONDUCTIBLE  (du  lat.  conducere.  supin  condnctum, 
conduire)  adi.  S'est  quelquefois  employé  pour  coNnucrKim. 
Il  Conductible  signifie  proprement  susc-eptible  d'être  con- 
duit, et  s'appli(|uerait  plutôt  à  l'électricité  ot  ù  la  chaleur 
clles-mOmes,  qui  seraient  conductibles. 

CONDUCTION  {Icsi-on  —  du  lat.  conductio;  de  eum,  avec, 
et  ducere,  supin  ductum,  conduire)  n.  f.  Dr.  rom.  Action 
do  louer,  de  prendre  à  loyer. 

—  riiys.  S'einploio  quelquefois  pour  désigner  le  passage 
de  la  clialeur  ou  do  1  électricité  à  travers  les  corps  cou- 
ducteur.H. 

—  lOIoctr.  Co7iduction  électrolijtiaue.  Modo  do  transmis- 
sion do  l'électricité  admise  par  I-araday  dans  un  circuit 
où  il  peut  80  produire  dos  clécompositions  ot  des  transports 
éloctroiy  tiques,  il  Conduction  t'/cc(W^uc,  Transmission  élec- 


trique par  contact,  par  les  molécules  d'une  barro  métal- 
lique pur  exemple. 

CONDUIRE  (du  lat.  conducere;  de  cion,  avec,  et  ducere, 
mener  :  Je  conduis,  nous  co7iduisons.  Je  conduisais,  iioiis 
conduisions.  Je  co7iduisis,  7wus  conduisi7nes.  Je  conduirai, 
nous  condui7-o)is.  Co7iduis,  conduisons,  conduisez.  Que  je 
conduise,  que7wus  conduisions.  Conduisant.  Conduit,  te)v.  a. 
Mener  avec  soi  :  Coniuiire  un  enfant  à  l'école.  Conudiri: 
des  troupeaux  aux  champs,  n  Faire  arriver  à  un  but,  faire 
arriver  à  un  résultat  :  Conduire  a  la  fortune,  à  la  (flaire. 
L'envie  reiid  iitjuste;  e^/e  conduit  à  la  Aaine.(M'"*deGenlis.} 
Il  Accompagner  par  honneur  :  Conduire  U7ie  dame.  11  Diri- 
ger, guider,  régler  la  marche  de  :  Conduire  une  voitiwe. 
U7ie  barque,  une  armée.  Conduire  la  ynain  d'tm  écolier,  les 
pas  d'un  aveugle.  Il  Avoir  le  soin,  la  direction  do  :  Conduirk 
une  affaire,  une  intrigue,  un  complot.  \\  Servir  à  diriger  : 
Suivre  un  flambeau  qui  conduit.  Il  Diriger  la  conduite  de  : 
Ecoutez  la  voix  de  celui  qui  voils  conduit.  Il  Inspirer,  servir 
de  motif  à  :  L'intéi'êt  conduit  la  plupart  des  hoinmes.  11  Di- 
riger l'exécution  de  :  Conduire  des  travaux.  11  Transporter 
d'un  lieu  dans  un  autre:  Conduire  rfe5marc/ia?îri(5es(/ePar(A' 
à  Bordeaux,  il  Pousser,  faire  arriver  jusqu'à  :  Conduire  un 
canal  jusqu'à  Toulouse.  Il  Servir  de  voie  pour  aller  :  Chemin 
qui  CONDUIT  à  la  ville. 

—  Fam.  Conduire  la  barque,  Etre  à  la  tête  d'une  affaire, 
la  diriger. 

—  Loc.  div.  :  Conduire  une  fe77\7ne  à  l'autel,  L'épouser, 
Il  Conduire  à  sa  fin.  Achever,  terminer.  11  Conduire  de  l'œil, 
des  yeux,  du  reyard.  Suivre  du  regard,  sans  perdre  de  vue  ; 
surveiller  attentivement. 

—  Arboric.  Conduire  U7i  arbj'e,  Tailler  ses  branches  de 
manière  à  lui  donner  une  forme  déterminée.  11  Conduire 
une  forêt.  Aménager  une  forêt  de  telle  sorte  qu'il  y  soit 
pratiqué  des  coupes  annuelles  régulières. 

— ■  Comm.  Conduire  lui  tissu  bois  à  bois.  C'est  le  mesurer 
à  l'aide  d'un  mètre  sans  tendre  l'étoffe,  en  lui  laissant  la 
tension  naturelle  de  la  trame  et  de  la  chaîne. 

—  Electr.  Propager  d'un  point  à  un  autre  les  manifes- 
tations électriques. 

—  Fauconn.  Conduii'e  l'oiseau,  Dresser  le  faucon  con- 
venablement, de  manière  qu'il  chasse  bien. 

—  Géom.  Faire  passer  :  Conduire  une  ligne  par  deux 
points  donnés. 

—  Littér.  Disposer  la  succession  dos  faits  et  l'emploi 
des  moyens  :  Auteur  qui  excelle  à  conduire  une  ijit7'igue. 

—  Manèg.  Conduire  un  cheval  étroit  ou  large.  Se  dit  sui- 
vant que  le  cavalier  fait  décrire  à  sa  monture  un  cercle 
de  petit  ou  de  grand  rayon.  11  Conduire  un  cheval  de  la 
mam,  Le  faire  changer  de  main. 

—  Techn.  Conduire  la  pieri'e.  L'amener  sur  des  rouleaux 
jusqu'à  l'ouverture  de  la  carrière.  11  Conduire  un  mur,  Pro- 
longer la  construction  de  ce  mur  jusqu'en  un  point  bien 
déterminé.  11  Conduire  l'eau.  Distribuer  l'eau  au  moyen  de 
conduites,  après  l'avoir  amenée  à  un  point  voulu. 

Conduit,  ite  part.  pass.  du  v.  Conduire. 

—  Constr.  Travaux  conduits.  Travaux  que  le  conducteur 
de  travaux  dirige  intelligemment. 

—  Peint.  Jours  bien  conduits.  Jours  bien  distribués. 

Se  conduire,  v.  pr.  Etre  conduit.  Il  Marcher,  diriger 
ses  propres  pas  :  V  l'oir  tout  juste  assez  pour  se  conduire. 
Il  Se  comporter,  diriger,  régler  sa  conduite. 

—  Syn.  Conduire,  administrer,  diriger,  gérer,  gouverner, 
régir.  V.  administrer. 

—  Conduire,  guider,  mener.  Conduire  et  mener  sentent 
l'autorité;  guider  marque  Tinstruciion,  les  lumières.  On 
conduit  celui  qui,  seul,  ne  saurait  où  aller,  ou  qui  n'ose 
pas  aller  seul;  on  guide  celui  qui  craint  de  s'égarer;  on 
mène  celui  qui  résiste  au  mouvement,  ou  qui  ne  connaît 
pas  môme  le  but.  De  plus,  guider  ne  se  dit  que  des  per- 
sonnes, co7iduire  et  mener  peuvent  so  dire  des  choses; 
alors,  conduire  suppose  une  certaine  habileté,  mener  mar- 
que une  espèce  de  violence  :  conduire  une  maison,  uu 
char;  7nener  une  affaire  rondement. 

GONDUISEUR(rad.  condim-e)  n.  m.  Conducteur.  (Vieux.) 

—  Eaux  ot  for.  Commis  de  marchand  de  bois,  veillant 
aux  intérêts  de  son  patron  dans  une  coupe. 

—  Techn.  Ouvrier  ardoisior  qui  conduit  le  bassicot. 

CONDUISOIR  (so-ur*—  rad.  co7ïduire)  n.  m.  Dans  les  cor- 
derios.  Long  bâton  destiné  à  conduire  un  fil  de  caret  quo 
l'on  passe  dans  le  trou  pratiqué  à  l'une  de  ses  extrémités. 

CONDUIT  (  rfu-i)  u^Autref.,  Conduite,  direction.  11  Auj., 
Petit  canal  ou  tuyau  servant  à  l'écoulement  d'un  liquide  ou 
d'un  gaz  :  Un  conduit  souterrain.  Les  condoits  du  gaz 
d'éclairage.  Un  conduit  e«  fonte,  en  maçon7ierie.  Il  Passage 
souterrain.  (Inusité.) 

—  Anat.  Nom  donné  à  divers  canaux  :  Conduits  lacry- 
maux. Il  Conduit  auditif.  Canal  qui  s'étend  de  la  conque  au 
tympan  de  l'oreille,  n  Conduit  de  Pecauct  ou  thnracique. 
Gros  tronc  qui  reçoit  tous  les  canaux  lymphatiques. 

—  Arcliit.  Conduit  à  vent.  Canal  amenant  aux  apparte- 
ments de  l'air  frais  pris  dans  les  parties  basses  d'un  édifice. 

—  Mar.  Poulie  servant  do  support  ot  de  passage  à  une 
manœuvre. 

—  Mus.  Tubo  qui,  dans  l'orgue,  est  destiné  &  mener  lo 
vent  des  soufAots  dans  les  sommiors.  n  Dans  l'ancienne 
musique.  Motet,  chant  d'église  à  plusieurs  parties  harmo- 
niques :  Celui  qui  veut  faire  un  conduit  doit  t'uC  d'abord 
trouver  uti  chant  aussi  beau  que  passible,  puis  l'employer 

Î<our  Composer  un   déchant.  (Francon.)  11  A   signifié   aussi 
*artie  principale  d'un  contrepoint,  thème,  sujet. 

—  Tochn.  Appui  d'un  outil,  n  Petit  tubo  pour  recevoir 
le  lil  tle  for  dune  sonnette.  11  Espace  vido  ménagé  pour  lo 
passage  do  l'air  froid,  sous  la  plaque  du  foyer  d'un  po^le. 

CONDUITE  n.  f.  Action  de  conduire,  de  mener,  do  diri- 
ger, do  gouverner  :  La  conduite  d'une  armée,  des  trou- 
peaux, des  affaires,  de  travaux.  Il  Action  d'accompagner 
quelqu'un  pour  lui  fairo  honneur  ou  pour  lui  donner  une 
mar<iue  d'affection  :  Etre  chargé  de  la  conduite  d'un  am- 
bassadeur. Faire  la  condditk  à  des  conscrits.  11  Plan,  ar- 
rangement, distribution,  onchaînomont  :  La  conduite  d'une 
pièce  de  théâtre,  des  jours  d'un  tableau, 

—  Fig.  Action  ou  manière  d'agir,  do  so  conduire,  do 
diriger  ses  propres  actes  :  Les  gens  heureux  croient  tou- 
jours avoir  rai.son.  quand  la  fortune  soutient  leur  con- 
duite. (La  Uochef.)  Il  Ahsol.  Sagesse,  prudence  :  At'oiV  de 
la  CONDUITE.  Un  esprit  d'ordre  et  de  conduite  est  indis- 
pensable dans  les  affaires. 

—  Art  milit.  V.  la  partio  oncyol. 

—  (;onsir.  Tuyau  de  conduite  ou  simplement  Conduite. 
Tuyau  ou  uqueiluc  do  petite  dimeusiou  amenant  les  eaux 


à  un  endroit  déterminé.  11  Action  de  diriger  les  travaux  d'un 
cliantier  de  terrassement,  do  charpente,  de  maçonnerie. 

—  Mar.  Frais  do  route  qu'on  paye  aux  marins,  pour  se 
rendre  au  port  d'ombarquement  ou  de  station.  11  Appareil 
quolconquo  qui  dirige  une  manœuvre.  V.  conduit. 

—  Mus.  anc.  Conduite  rythmique  ou  simplement  Ryth- 
mique. V.  ce  dernier  mot. 

—  Techn.  Partie  excédante  d'un  fût  d'outil  de  menui- 
sier, pour  l'empêcher  de  descendre  trop,  n  Sorte  de  canal 
ménagé  sous  un  parquet,  pour  conduire  l'air  extérieur 
jusquau  foyer  d'une  cheminée,  afin  d'obliger  la  fumée  à 
monter.  11  Grosse  pièce  qui,  en  horlogerie,  sert  pour  trans- 
mettre le  mouvement  à  distance. 

—  Théol.  Action  divine;  dessein  de  Dieu  :  La  conduite 
de  Dieu  sur  la  vie  et  la  maladie.  (Pascal.)  Les  conduites  de 
Dieu  sur  vous.  (Bossuet.) 

—  Peint.  Ordonnance  satisfaisante  d'un  tableau. 

—  Loc.  prov.  (Fam.l  :  Aclieter  u7ic  conduite.  S'amender. 
H  Faire  la  conduite,  Cnasser  avec  voies  de  fait,  n  Faire  à 

une  persoTuie  la  co7iduite  de  Grenoble,  La  reconduire  à  coups 
de  bâton  et  à  coups  de  pierres.  [L'origine  de  ce  dicton  po- 
pulaire est  assez  incertaine.  On  a  proposé  une  aventure 
arrivée  à  Rlchelet,  l'auteur  du  fameux  Dictionnaire  des 
rimes  et  du  Dictionnaire  frajiçais  {IGSO),  dans  lequel  il  avait 
trouvé  moyen  de  faire  paraître,  en  mainte  occasion,  l'ani- 
mosité  singulière  qu'il  nourrissait  contre  les  Grenoblois. 
Ayant  commis  plus  tard  l'imprudence  de  se  rendre  dans 
leur  ville,  il  y  aurait  été  reconnu  et  accueilli  à  coups  de 
bâton.] 

—  Enctcl.  Techn.  On  nomme  conduite  d'eau  ou  de  gaz 
un  ensemble  de  tuyaux  emboîtés  les  uns  dans  les  autres 
et  qui  ont  pour  but  de  conduire  l'eau  ou  le  gaz,  en  partant 
d'un  réservoir,  pour  se  rendre  à  tous  les  points  où  le  fluide 
doit  être  utilisé.  Des  règles  bien  déterminées  régissent  le 
calcul  du  débit  des  conduites  et  soumettent  leur  installa- 
tion à  certaines  conditions  que  l'on  doit  observer,  suivant 
que  l'on  doit  distribuer  un  gaz  ou  un  liquide. 

—  Art  milit.  Conduite  du  feu.  C'est  l'art  de  diriger  le  feu 
d'une  troupe  de  façon  à  obtenir  le  maximum  d'effet,  tout 
en  consommant  le  moins  possible  de  munitions.  Cet  art  a 
une  importance  plus  grande  encore  aujourd'hui  qu'autre- 
fois, en  raison  de  l'énorme  consommation  que  permet  lo 
tir  rapide  des  armes  actuelles.  La  co7iduite  au  tir  est,  pour 
l'artillerie,  quelque  chose  d'analogue.  Il  ne  faut  pas  la  con- 
fondre avec  le  i-églage  du  tir. 

Conduite  des  tei^rasse/nents.  C'est  l'art  d'exécuter  les 
travaux  de  construction  d'un  ouvrage  do  fortification  do 
campagne,  d'après  les  circonstances  où  on  se  trouve  et 
le  temps  dont  on  dispose,  de  manière  à  obtenir  le  plus 
vite  possible  un  abri  défensif  utilisable,  que  l'on  complète 
et  perfectionne  ensuite  si  le  temps  le  permet,  en  opérant 
par  périodes,  dont  chacune  produit  un  résultat  qui  s'a- 
joute à  ceux  précédemment  obtenus. 

Conduite  des  voitu/'es,  de9  7nulets  de  bât.  C'est  l'instruc- 
tion donnée  aux  hommes  de  l'artillerie  et  du  train  des  équi- 
pages, pour  leur  apprendre  à  conduire,  soit  en  selle,  soit 
eu  guides,  etc.,  les  voitures  et  bêtes  de  somme  employées 
dans  ces  troupes. 

CONDUPLICABLE  adj.  Bot.  Qui  peut  être  condupjiqué, 
sans  enfermer  la  foliole  ou  le  pétiole  commua  :  j^otiole 

CONDUPLICABLE.  Pétiolc  CONDUPI.ICABLE. 

CONDUPLIGATIF,  IVE  (du  lat.  conduplicare,  supin  con- 
dupltcatum,  plier  ensemble)  adj.  Bot.  Se  dit  d'un  mode  de 
préfoliation  dans  lequel  les  feuilles  sont  plièes  dans  leur 
longueur  et  placées  côte  à  côte  sans  s'embrasser,  comme 
dans  le  bourgeon  du  hêtre  :  Folioles  conduplicatives.  11 
Se  dit  aussi  des  cotylédons  qui  présentent  la  même  dispo- 
sition dans  l'embryon.  11  On  dit  aussi  condupliqué,  ék,  et 

CONDOUBLÉ,    EE. 

CONDUPLICATION  ($i-on)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  condu- 
plicatif  :  CONDUPLICATION  des  folioles,  des  cotylédo7is. 

—  Rhét.  Répétition  d'un  mot  au  commencement  ou  â 
la  fin  d'une  phrase. 

CONDUPLIQUÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syn.  do  conduplicatif,  ive. 

CONDURANGO  i.do  condur-angu,  liane  du  condor)  n.  m. 

Nom  vulgaire  de  diverses  plantes  do  l'Amérique  du  Sud. 

—  Encyci..  Les  espèces  désignées  sous  lonom  de  condu- 
ranyo  ont  une  action  physiologique  qui  consiste  en  une 
suractivité  do  la  circulation  amenant  do  la  diurèse  et  une 
sudation  abondante  ;  mais  aussi  des  vertiges  ot  dos  trou- 
bles do  la  vue. 

CONDURRITE  (de  Condurrow,  mino  du  comté  de  Cor- 
nouaillos.  où  l'uD  a  trouvé  cette  substance)  u.  f.  Variété 
d'arséniuro  naturel  de  cuivre. 

CONDY  n.  f.  Mesure  do  capacité  indienne,  d'une  conte- 
nauco  d'environ  -t^S. 

CONDYLARTHRÉS  n.  m.   pi.  Groupe  do  mammifères 

fossiles,  comprenant  les  coryphodontos  ot  phénacodontes, 
ot  dans  lesquels  on  a  voulu  retrouver  les  ancêtres  proba- 
bles des  ongulés.  (Los  condylarthrés  présentent  dos  rap- 
ports avec  les  damans  et  les  éléphants,  ot  aussi  avec  les 
porcins.  Leurs  débris  so  trouvent  dans  les  formations 
éocèncs  do  l'Amérique  centrale.)  —  Un  condylarturé. 

CONDYLE  (du  ^T.  kondulos,  môme  sens)  n.  m.  AnaC. 
Extrémité  articulaire  d'un  os  ayant  la  forme  d'uue  portion 
d'ovoVde  allongé. 

—  Antiq.  gr.  Lo  mot  kondylos,  nom  de  la  seconde  pha- 
lange du  doigt  médius,  a  été  quelquefois  employé  par  les 
Grecs  uour  désigner  une  mesure  do  longueur  égale  à  doux 

doigts  (îaxTU>,oO. 

—  Encycl.  Les  vrais  conrfy/es,  ceux  qui  rentrent  exacte- 
mont  dans  la  définition,  sont  ceux  du  maxillaire  inférieur 
ot  ceux  do  l'occipital.  Les  cavités  qui  les  reçoivent  sont 
dites  «  glénoïdes  ".  On  donne  aussi  le  nom  do  «  condylo  -  à 
l'éminenco  articulaire  do  l'humérus  qui  regarde  la  tête  du 
radius,  et  aux  deux  éminencos  articulaires  do  l'extrémilô 
inférieure  du  fémur  (condvlo  interne,  condylo  oxlorno)  qui 
s'urticuleut  avec  le  tibia.  Lo  carpo  forme  aussi  un  condyla 
articulé  avec  le  radius. 

CONDYUE  {IS  —  du  gr.  kondulos,  condylo)  a.  f.  Bot.  Nom 
donné  à  l'anthéridio  dos  chara. 

CONDYLIEN,  ENNE  {It-in,  en')  adj.  Qui  so  rapport©  &  uu 
condylo. 

—  'Articulation  condylienne.  Sorte  do  diarthroso  dans  la- 
quollo  les  surfaces  articulaire»  sont  uu  condylo  et  uno 
cavité  glénoVde  (occipito-atloïdiouno,  tomporo-maxillaire, 
radio-carpienno). 

—  rroii  con(/y/iCH,  Orilicos  do  l'occipital  placés  ou  avant 


CONDYLOCARPE 


CONEMAUGH 


et  en  arrière  des  condyles  de  cet  os.  Les  antérieurs  qui 
sont  les  plus  importants  donnent  passaee  aux  nerfs  de  la 
douzième  paire  crânienne  {grand  hypoglosse}. 

CONDYLOCARPE  n.  m.  Genre  d'apocynacées,  tribu  des 
plumériées,  comprenant  des  lianes  vofubilcs  et  souvent 
très  élevées  de  lAmérique  tropicale. 
Syn.  de  skquoia,  et  de  taxodium. 

CONDYLOCARYE  n.    f.    Bot.    Syn. 

de   KAPISTRE. 

CONDYLODÈRE    OU    CONDYLO- 

DERA  {dé)  n.  m.  Genre  dinseotes 
orthoptères  sauteurs,  famille  des  lo- 
custiaés,  comprenant  une  forme  à 
corps  allongé,  à  corselet  atténué  en 
avant,  noueux. 

—  Encycl.  Par  leur  aspect  géné- 
ral, leur  taille,  leur  coloration  bleue, 
leurs  antennes  grêles,  leurs  pattes 
longues  et  fines,  les  condyhdères, 
que  leurs  affinités  zoologiques  rap- 
prochent des  éphippigères,  imitent 
absolument  les  insectes  coléoptères 
du  genre  tricondyle  (cicindélidés)  et 
aussi  les  collyris.  La  seule  espèce 
connue,  condylodera  trxcondyloides, 
bleue,  avec  le  thorax  et  la  tête  variés 
de  pourpre,  est  aptère,  ou  plutôt  n'a  que  des  élytres  et 
des  ailes  rudimentaires.  Longue  de  20  millimètres,  elle 
habite  Java. 


Condyiodère 
(réé.  d'un  tiers). 


CONDYLOÏDE  (du  gr.  kondulos,coTiày\e,  et  eidos,  aspect) 
adj.  Anat.  Qui  a  h    ■*  "  '   '        "    ' 

LOÏDE. 


la  forme  d'un  condyle  :  Èminence  condy- 


CONDYLOÏDIEN,  ENNE  (rfi-ÏH,  en')  adj.  Anat.  Qui  avoi- 
sine  le  condyle. 

CONDYLOME  (du  gr.  konduluma,  renflement)  n.  m. 
Excroissance  charnue  douloureuse,  d'ori- 
gine vénérienne,  qui   siège  le   plus  sou- 
vent à  l'anus  ou  au  voisinage  des  parties 
génitales. 

—  Enctcl.  L'aspect  du  condylome  va- 
rie et  donnaJieu  à  des  dénominations  popu- 
laires variées  :  crête-de-coq,  chou-fleur.  Lo 
traitement  consiste  dans  l'excision,  au 
moyen  des  ciseaux  ou  du  thermocautère. 

CONDYLOSTOME  ou  CONDYLOSTOMA 
{stoj  n.  m.  Genre  d'infusoires   hétérotri-       condvlostome 
ches,  famille  des  spirostomidés,  compre-        /^j..  15  fois), 
nant  des  formes  allongées,  dont  la  bouche         ° 
est  bordée  par  une  membrane  ondulatoire  et  une  série  de 
cils.  (Le  condylostoma  païens  est  le  type  de  ces  animal- 
cules qui  vivent  dans  l'eau.) 

CONDYLURE  n.  m.  Genre  de  mammifères  insectivores, 
famille  des  talpidés,  compre- 
nant des  taupes  munies  d'une 
queue  longue  et  à  museau  ter- 
miné par  une  couronne  de  ten- 
tacules en  étoile.  [On  no  connaît 
qu'ime  espèce  de  condylure  (con- 
aylurus  cristafus),  de  la  taille 
d  une  taupe,  à  pelage  d'un  brun 
roussâtre,répandue  dans  l'Amé- 
rique du  Nord.  C'est  la  taupe 
étoilée  des  vieux  auteurs.] 

CÔNE  (du  gr.  kônos,  lat.  co- 
nus,  mot  qui  signifie  pi'n.  r-étine, 
pomme  de  pin)  n.  m.  Géom.  So- 
lide engendré  par  une  droite  variable,  passant  constam- 
ment par  un  point  fixe  et  s'appuyant  sur  une  courbe  direc- 
trice quelconque  dans  l'espace,  n  Côîie  de  révolution.  V.  la 


Condylure. 


1.  Càae  droit  ;  2.  CÔne  oblique  ;  3.  Cône  rectangle  ;  *.  Tronc  de  côoe. 

partie  encycl.  il  CÔne  circulaire,  Celui  dont  la  directrice  est 
une  circonférence.  Il  C(Jnerfroï7,  Cône  dont  l'axe,  c'est-à-dire 
la  ligne  qui  joint  le  sommet  au  centre  de  la  base,  est  per- 
pendiculaire à  la  base,  ii  Cône  oblique.  Celui  dont  1  axe 
est  oblique  sur  la  base,  n  Cône  rectangle.  Cône  circulaire 
droit,  dont  l'axe  est  égal  au  rayon  de  la  base,  auquel  cas 
deux  génératrices  menées  par  les  extrémités  d'un  diamètre 
de  la  base  forment  au  sommet  un  angle  droit,  ii  Cône 
acutangle.  Celui  où.  Taxe  étant  plus  grand  que  le  rayon, 
i'anglo  indiqué  ci-dessus  est  plus  petit  qu'un  droit,  it  Cône 
obtusangle.  Celui  où  l'axe  est  momdre  que  lo  rayon,  et 
I  angle  ci-dossus  indiqué  plus  grand  qu'un  droit,  ii  Tronc 
de  cône.  Solide  que  l'on  obtient  en  retranchant  d'un  cône 
la  partie  comprise  entre  lo  sommet  et  une  section  plane 
de  la  figure. 

—  Par  anal.  Objet  d'une  forme  qui  rappelle  celle  d'un 
cône  géométrique  :  La  queue  de  ta  comète  est  un  cônb 
creuj:.  (Arago.) 

—  Arbonc.  Forme  d'arbres  fruitiers  en  plein  vont,  con- 
sistant on  une  tige  verticale,  garnie  do  branches  latérales 
dont  la  longueur  diminue  pro- 
gressivement depuis  la  base  jus- 
qu'au sommet  de  l'arbre  :  Les 
arf>re»  en  cônk  ont  un  aspect  très 
séduisant.  (A.  Dubreuil.) 

—  Astroh.  Cône  d'ombre.  Om- 
bre en  forme  de  cône  projeté© 
par  une  planèto,  dans  la  direc- 
tion opposée  à  celle  du  soleil  :  Il 
y  a  éclipse  totale  de  soleil  pour 
tout  point  de  la  terre  qui  se 
trouve  dans  le  cône  d'ombre  de 
la  lune. 

—  Bot.  Frnitdos  conifères,  tels 
guo  le  pin,  lo  sapin,  etc.  :  La 
forme  des  cdNES  est  toujours  plus 
ou  moins  ovale.  (Bosc.)  il  Syn.  do 
BTBOBtLR.  V.  coNipfcRRs.  Il  Partie  du  houblon  employée 
dans  les  infusions  et  dans  la  fabrication  de  la  bière.  \\  Cône 


Cône  :  a,  de  pin  ;  fi,  de  cy- 
préi;  e,  de  houblon. 


Développement  latéral 
du  cône. 


d'or.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  d'agaric  de  couleur  jaune, 
quo  l'on  trouve  dans  les  environs  do  Paris. 

—  Brass.  On  appelle  cône  la  fleur  du  houblon  qui  entre 
dans  la  fabrication  de  la  bière. 

—  Mar.  Signal  de  forme  conique  hissé  aux  sémaphores, 
pointe  eu  haut  ou  pointe  en  bas,  pour  signaler  le  mauvais 
temps. 

—  Optiq.  Cône  de  lumière.  Faisceau  de  rayons  diver- 
gents formé  en  arrière  d'un  point  qui  leur  est  commun  : 
Hl  se  forme,  en  arrière  d'une  lentille  convergente,  rfeux  cônes 
de  lumière  opposés  par  leur  sommet. 

—  Techn.  Moule  de  fonte  ou  de  fer,  ayant  la  forme  d'un 
cône  creux  et  qui  est  destiné  à.  recevoir  soit  des  métaux 
en  fusion,  soit  du  sucre  liquide. 

—  Encycl.  Géom.  On  nomme  généralement  cône  une 
surface  engendrée  par  une  droite  assu- 
jettie à  passer  par  un  point  fixe,  et  dont 
le  mouvement  doit,  d'ailleurs,  être  réglé 
par  une  condition  spéciale.  Cette  condi- 
tion que  doit  remplir  la  droite  mobile 
peut  être  de  rencontrer  toujours  une 
courbe  donnée,  qui  prend  alors  le  nom 
de  directrice  du  cône,  ou  de  rester  tan- 
gente à  une  surface  donnée,  auquel  cas 
le  cône  est  dit  circonscrit  à  la  surface 
donnée. 

On     nomme    plus    particulièrement    trian"?e  rectan- 
'■  côoe  »    la    surface  engendrée  par  une     gie  générateur, 
droite  mobile  tournant  autour  d  un   axe 
fixe  qu'elle  rencontre  toujours  au  même  point,  en  faisant 
avec  lui  un  angle  constant.  C'est  le 
cône  de  révolution. 

Plus  particulièrement  encore,  on 
désigne  sous  le  nom  de  >■.  cône  »  la 
surface  précédente  limitée  à  une  sec- 
tion faite  perpendiculairement  à  son 
axe,  ou  même  le  volume  compris 
entre  la  surface  ainsi  limitée  et  le 
plan  de  base.  On  a  ainsi  le  cône  étu- 
dié en  géométrie  élémentaire. 

La  surface  latérale  de  ce  cône, 
qu'on  peut  assimiler  à  celle  d'une 
pyramide  régulière,  a  pour  mesure 
la  moitié  du  produit  des  mesures  do 
la  circonférence  de  la  base  et  du  côté,  arête  ou  apo- 
thème, tKI. 

La  mesure  de  son  volume,  déduite  de  celle  du  volume 

de  la  pvramide,  est  :  —  «R'/i. 

La  surface  latérale  du  tronc  do  cône  compris  entre  deux 
plans  perpendiculaires  à  son  axe  est  u  (R-l-r)  /;  le  volume 

de  ce  ironc  est  :  --  TcA(R*-î-r'4-Rî'). 

—  Géom.  anal.  L'équation  en  coordonnées  rectilignes 
d'un  cône  rapporté  à  son  sommet  pris  pour  origine  est  né- 
cessairement homogène  par  rapport  aux  trois  variables  x, 
y,  z,  parce  que  les  trois  coordonnées  d'un  point  de  la 
surface  doivent  pouvoir  subir  une  transformation  propor- 
tionnelle, dans  un  rapport  arbitraire,  sans  que  le  point 
représenté  par  les  valeurs  ainsi  modifiées  de  x,  de  y,  et  de  z 
cesse  de  représenter  un  point  de  la  surface  du  cône. 

Réciproquement,  toute  équation  homogène  entre  trois 
coordonnées  rectilignes,  x,  y,  z,  représente  une  surface 
conique,  parce  que,  les  trois  variables  liées  entre  elles 
par  une  pareille  équation  pouvant  subir  une  mutation  pro- 
portionnelle arbitraire,  tous  les  points  de  la  droite  qui  join- 
drait l'origine  des  coordonnées  à  un  point  de  la  surface 
appartiennent  à  cette  même  surface. 

Les  sections  faites  par  les  plans  parallèles  dans  un 
cône  sont  toutes  semblables,  d'après  la  définition  même  de 
la  similitude;  les  tangentes  menées  à   ces   sections,    aux 

fioints  situés  sur  une  même  génératrice,  sont  donc  paral- 
éles,  et,  par  suite,  contenues  dans  un  même  plan  ;  ce  plan 
est  le  plan  tangent  au  cône,  le  long  de  la  génératrice 
considérée.  Un  plan  tangent  à  un  cône  le  touche  donc  en 
tous  les  points  de  la  génératrice  qui  passe  par  le  point  de 
contact.  —  Les  sections  du  cône  do  révolution,  ou  plus 
généralement  du  cône  du  second  degré,  par  des  plans,  por- 
tent le  nom  de  coniques.  V.  coniqur. 

—  Géol.  Cône  de  déjection.  On  désigne  ainsi  l'ensemble 
des  matériaux  apportés  par  un  torrent  de  montagne,  au 
point  où  il  débouche  dans  une  vallée.  En  ce  point,  les  blocs, 
pierrailles  et  graviers,  rencontrant  une  pente  plus  douce 
et  un  espace  plus  vaste,  se  déposent  en  un  large  éventail. 
Généralement,  les  éléments  les  plus  gros  se  rencontrent  à 
la  partie  supérieure  du  cône,  les  galets  et  pierrailles  vont 
un  peu  plus  loin  ;  les  graviers,  plus  légers,  sont  entraînés  à 
la  suite,  et  les  boues,  facilement  transportables,  en  forment 
la  base.  Mais  cette  structure  des  cônes  de  déjection  est 
assez  fréquemment  bouleversée  par  les  crues  des  torrents. 

Cône  d'éboulement.  On  appelle  ainsi  un  amas  de  maté- 
riaux qui  se  présentent  en  forme  de  cônes,  à  la  base  des 
montagnes,  et  qui  résultent  de  la  dégradation  continue 
des  sommets,  par  l'action  répétée  du  gel  et  du  dégel.  Los 
cônes  d'éboulement  contribuent  au  comblement  des  lacs. 

Cône  volcanique.  Quelques  canes  volcaniques  sont  en- 
tièrement formés  de  laves;  c'est  le  cas  du  Mauna  Loa  et 
du  Mauna  Kea;  mais  il  s'agit,  le  plus 
souvent,  de  cônes  de  débris  formés'autour 
do  l'orifice  du  cratère  par  l'accumulation 
do  scories,  de  lapilli,  de  cendres,  rejetées 
pondant  les  éruptions.  Lo  cône  de  débris 
le  plus  remarquable  est  celui  du  Cotopaxi, 
qui  a  une  hauteur  do  2.000  mètres  et  une 
régularité  géométrique.  En  Franco,  les 
anciens  volcans  d'Auvergne  présentent  de 
jolis  petits  cônes,  parmi  lesquels  il  faut 
citer  celui  du  Pariou. 

—  Mécan.  La  forme  conique  est  em- 
ployée avec  avantage  comme  organe  de 
mouvement  ;  les  principaux  sont  :  lo  rône 
de  friction,  les  cônes-poulies,  les  tambours 
coniques,  les  roues  coniques  à  contact  et  à 
frottement  de  roulement,  les  engrenages 
coniques,  les  pendules  coniques,  etc. 

1"  Cône  de  friction.  Le  côno  do  friction 
est  un  appareil  d'embrayage,  composé  de 
doux  cônes  métalliques  pouvant  se  péné- 
trer l'un  l'autre,  et  quo  l'on  emploie  pour  communiquer  lo 
mouvement  de  rotation  d'une  pièce  à  une  autre. 

S"»   Cônes-poulies   et  Tanihours  coju'ques.  Pour  changer 


Cône-poiilie. 


Cône  de  friction. 


Roue  conique. 


184 

instantanément  la  vitesse  du  mouvement,  on  emploie  di- 
vers appareils  auxquels  on  donne  les  noms  de  cônes-pou- 
lies et  de  tambours  coniques.  Ces  or- 
ganes consistent  dans  deux  systèmes 
de  poulies  et  de  cônes  allernés,  réunis 
par  une  courroie  de  transmission  et 
ti.vés  sur  deux  axes  parallèles.  Pendant 
la  marche,  on  peut  faire  passer  la  cour- 
roie d'une  poulie  sur  une  autre,  afin 
d'avoir  une  variation  dans  la  vitesse. 

3"  Houes  coniques  à  contact  et  à  frotte- 
ment de  roulement.  Dans  certaines  ma- 
chines à  grande  vitesse,  on  emploie  des 
roues  coniques  à  friction  pour  trans- 
mettre le  mouvement  à  des  axes  non 
parallèles.  Le  cône  qui  conduit  so  fait 
en  fonte,  et  celui  qui  est  mené  se  com- 
pose de  rondelles  de  cuir  serrées  for- 
tement entre  deux  plaques  de  fonte;  ces  deux  pièces  sont 
tournées  sur  leur  contour. 

—  Cône  de  résistance.  Le  nom  de  «  côno  de  résistance  « 
ou  «  de  réaction  »  a  été  donné 
par  Moselev  au  cône  formé 
par  l'ensemble  des  directions 
que  peut  prendre  une  force 
quelconque  appliquée  sur  un 
plan  quelconque,  comprises 
entre  les  angles  limites  du 
frottement,  qu'il  appelle  an- 
gles limites  de  résistance  ou  de 
réaction,  avec  la  condition 
que  cet  effort  se  transmette  en 
un  autre  point  qui  réagisse. 

CÔNE  n.  m.  Genre  do  mol- 
lusques gastéropodes,  type  de  la  tribu  des  coninés,  et  dont 
le  nom  scientifique  est  cuuiis. 

—  Encycl.  Les  cÔ7ies  sont  des  animaux  marins,  à  pied 
étroit,  tronqué 
en  avant,  obtus 
en  arrière  ;  à 
tentacules  ocu- 
lifèrcs  grêles,  à 
siphon  saillant. 
Leur  coquille, 
conique,  allon- 
gée, souvent  re- 
couverte d'un 
épiderme  feu- 
tré, est,  sous 
ce  revêtement, 
ordinairement 
marq  uée  do 
dessins  bruns 
sur  un  fond  de  couleurs  vives.  On  connaît  plus  do  500  es- 
pèces de  cônes,  réparties  dans  les  mers  chaudes  (une  seule 
habite  la  Méditerranée),  ou  fossiles  (150  dans  les  terrains 
tertiaires).  La  tailla  des  cônes  est  moyenne,  dépassant  ra- 
rement 15  centimètres  de  long. 

CÔNE,  ÉE  adj.  En  forme  de  cône  (en  parlant  des  co- 
quilles, coquillages,  etc.). 

CÔNE-ANCRE  n.  m.  Sac  conique  traînant  et  s'emplissant 
d'eau,  et  servant  d'ancre  aux  aérostats,  dans  les  ascensions 
au-dessus  de  la  mer.  (Cet  engin 
a  été  imaginé  par  Sivel:  il  se 
vide  en  le  retournant.)  Il  PI.  Des 

CÔNES- ANC  RE  s. 

CONECTE  (Thomas),  carme, 
né  à  Rennes  dans  le  xiV  siècle, 
brûlé  à  Rome  en  1434.  Il  eut 
un  prodigieux  succès  comme 
prédicateur,  réforma  les  cou- 
vents de  son  ordre,  puis  alla  en 
Italie.  Ses  éloquentes  déclama- 
tions contre  la  dissolution  du 
clergé  et  de  la  cour  de  Rome  lui 
attirèrent  des  ennemis  :  il  fut 
accusé  d'hérésie,  et  périt  dans 
les  flammes. 

CONECUH,  rivière  des  Etats- 
Unis,  qui  arrose  l'Etat  d'Alabama,  s'unit  au  fleuve  côtier 
Escambia,  dont  elle  est  le  principal  affluent.  Elle  donne 
son  nom  à  un  comté  de  l'Etat  d'Alabama. 

CONEGLIANO,  ville  d'Italie  (Vénéiie  [prov.  de  Trévisel), 
sur  leMonticano,  affluent  de  la  Livenza;  8.940  hab.  Ecolo 
de  viticulture  et  d'œnologie.  Fabrication  do  soieries  et 
draps.  Vieille  enceinte  de  murailles,  ancien  château  fort. 
Eglise  Saint-Léonard,  avec  tableaux  du  peintre  Giovanni- 
Battista  Cima,  dit  le  Conegliano.  Le  titre  de  <>  duc  de  Co- 
negliano  »  fut  donné  par  iS'apoléon  P""  au  général  Moncey, 
en  1806.  —  Pop.  du  district  de  Conegliano  :  51.950  hab. 

Conegliano  [Giovanni-BattistaCiMA,  dit  le),  peintre 
italien,  né  à  Conegliano  vers  1460, vivait  encore  en  1517. 
Il  adopta  la  manière  de  Giovanni  Bollini,  ce  qui  a  fait 
croire  qu'il  avait  reçu  des  leçons  do  ce  maître.  Ses  œuvres, 
exactes  et  gracieuses  comme  celles  de  Bollini,  ont,  il  est 
vrai,  moins  de  délicatesse  ;  mais,  d'un  autre  côté,  elles 
l'emportent  par  l'éclat  du  coloris  et  le  mouvement  des 
figures.  Dans  la  plupart  de  ses  compositions,  Conegliano 
a  reproduit  la  colline  couronnée  d'un  vieux  château  au 
pied  de  laquelle  se  trouve  sa  ville  natale.  Parmi  les  ta- 
oleaux  de  cet  artiste,  rappelons  :  la  Madone  enlj-e  saint 
Jacques  et  saint  Jérôme,  à  Vicence  ;  saint  Jean- Baptiste; 
Constantin  et  sai^ite  Hélène  soutenaytt  ta  croix;  Tobie; 
saijit  Jacques  et  saint  NicolaJ!.  dans  diverses  églises  de 
Venise.  Il  existe  des  œuvres  de  ce  maître  à  Milan,  à  Mu- 
nich, à  Dresde.  Lo  Louvre  possède  de  lui  :  la  Vierge  et 
l'enfant  Jésus  adorés  par  la  Madeleine  et  saijit  Jean. 

Conegliano  (duc  de),  général  français  et  maréchal 
de  l'Empire.  \.  Moncey. 

CONÉINE  n.  f.  Chim.  V.  conicine. 

Conejera,  petite  île  déserte  du  groupe  des  Baléares, 
conttMiant  une  lirodigieuse  quantité  de  lapins,  ce  qui  lui  a 
valu  son  nom  (de  conejo,  lapin). 

Conemaugh,  ancienne  ville  dos  Etats-Unis  (Etat  do 
Pensylvanie),  sur  le  Conemaugh,  affluent  de  l'Alléghany. 
Kilo  est  actuellement  annexée  à  la  ville  voisine  de  Johns- 
town.  —  Un  lac  du  même  nom  existe  dans  lo  haut  bassin 
du  Conemaugh. 


Cône-ancre. 


Coui'pate. 


i85 

CONÉMON  n.  m.  Espèce  do  coacombro  du  Japon,  n  On 

liil  aussi  CONOMON,  ot  cuïnnomun. 

CONÉPATE  OU  CONEPATUS  (;i(',  tiiss)  n.  m.  Gonro  do 
mamimtoros  carnivores,  famillo  dos  mustôlidos,  compre- 
nant dos  niouf- 
i'ettos  lie  l'Anié- 
i-u{Uo  c o n  t  r al o 
ot  niéridionalo  , 
dont  ou  connaît 
quatre  espèces. 
{ Celle  qui  re- 
munto  lo  plus  au 
N.  est  lo  conepa- 
tus  Mapunlo  de 

Californio  ;  colle  cnu  descend  lo  plus 
HamhûhUi,  do  Ja  Terre  do  Fou.)  V.  moufette. 
_  CONESSINE  [nèss)  n.  f.    Alcaloïde   C*'H*"A2',  tiré  de 
l'écorco   do  wrightie  {wriglUia  antidysenterica).   Syn.  do 

Wliir.HTINE. 

CONEY(lo),  rivière  néo  dans  le  département  des  Vosges, 
dans  nn  étang  dos  environs  do  Xortigny  ;  elle  entre  dans 
lo  dôpartcmcnt  de  la  Haute-Saône,  et  se  jette  dans  la 
Saôiio  à  Curre,  après  un  cours  do  52  kilomètres. 

CONFABULATEUR,  TRIGE  n.  Celui,  colle  qui  confabulo. 
(Vieux.) 

CONFABULATION  {si-o?i)  n.f.  Action  de  confabuler, cau- 
serie. (Vieux.) 

CONFABULER  (du  lat.  confabnlari;  do  cum,  avec,  et  fabu- 
lai'i.  causer)  V.  n.  Se  livrera  des  causeries  familières.  (Vx.) 
CONFALON  n.  m.  Féod.  V.  gonkalon. 

CONFALONIER  n.  m.  Féod.  V.  GONFALONIER. 

CONFALONIERI  (comte  Frédéric),  patriote  italien,  né 
à  Milan  en  1776,  mon  à  Hospenthal  (Suisse)  en  1846.  Sa  fa- 
mille était  dévouée  à  l'Autriche.  Lui, au  contraire,  consacra 
sa  vie  à  l'alfranchissement  de  sa  patrie.  En  1814,  il  souleva 
les  Lombards  contre  les  Français,  puis  il  conspira  contre 
l'Autriche.  Il  fut  l'àmc  de  la  conjuration  des  Fédérés,  qui 
aboutit  aux  tentatives  d'insurrection  do  1820-1821.  Malade, 
arrêté  en  1821,  il  fut  condamne  à  mort  en  1823;  mais  sa 
femme,  Teresa  Casati,  obtint  la  commutation  de  sa  peine 
en  celle  du  carcere  dura  perpétuel.  Il  refusa  constam- 
ment, malgré  les  otTres  de  pardon,  de  dénoncer  certains 
complices,  et  surtout  le  prince  do  Carignan  (plus  tard  le  roi 
Charles-Albert)  que  les  conjurés  voulaient  faire  roi  d'Ita- 
lie, et  fut  enfermé  au  Spielberg.  Sa  femme  ayant  tenté 
de  le  faire  évader,  il  refusa,  pour  rester  avec  ses  compa- 
gnons. Teresa  mourut  de  chagrin,  en  1830.  Confalonieri  fut 
mis  en  liberté  en  1836  et  vécut  encore  dix  ans. 

CONFARRÉATION  {si-on  —  du  lat.  confaJTeatio ;  de  cum, 
avec,  et  far,  farris,  farine)  n.  f.  Dr.  rom.  L'un  des  modes 
d'établissement  de  la  marnis. 

—  Encycl.  Des  trois  formes  usitées  pour  établir  la  ma- 
nus,  la,  confajTeatio  était  lo  seul  mode  solennel.  C'étaitune 
cérémonie  religieuse,  consistant  dans  l'otfrande  à  Jupiter 
d'un  pain  d'épeautre  {farreas  partis)  et  la  prononciation  de 
paroles  sacramentelles,  en  présence  de  dix  témoins,  du 
grand  pontife  ot  du  flamine  de  Jupiter.  On  peut  y  voir  un 
véritable  mariage  religieux,  associant  la  femme  au  culte 
du  mari.  Ce  mode  parait  avoir  été  réservé  aux  patriciens. 

CONFECTEUR  ifck'—  du  lat.  confector;  de  conficere,  supin 
conffctum,  achever,  tuer)  n.  m.  Antiq.  rom.  Bestiaire,  gla- 
diateur qui  achevait  et  dépouillait  les  animaux. 

CONFECTION  [fèk-si)  n.  f.  Action  do  faire  complète- 
ment :  La  CONFECTION  d'une  route,  d'un  habit,  d'une  pom- 
made, d'une  loi,  des  listes  électorales. 

—  Drog.  et  pharm.  Préparation  pharmaceutique  pâteuse 
d'une  poudre  avec  du  miel  ou  du  sirop. 

—  Techn.  Fabrication  on  grand  d'objets  prêts  à  servir 
et  non  commandés.  (Cette  expression  désigne  principale- 
ment l'industrie  relative  au  vêtement.)  tt  Objets  ainsi  con- 
fectionnés :  Acheter  une  confection,  n  Liou  où  se  font  et 
celui  où  se  vendent  les  objets  confectionnés  :  Passer  à  la 
confection. 

—  Enctcl.  Industr.  La  confection  est  une  industrie  qui 
consiste  à  fabriquer  des  vêtements  divers  à  l'avance,  et 
généralement  en  faisant  usage  do  la  machine  à  coudre, 
au  lieu  d'employer  la  coulure  à  la  main.  La  confection 
comprend  deuxoranches,  trois  au  plus,  nui  sont  :  la  con- 
fection pour  femmes,  la  confection  pour  nommes,  la  con- 
fection militaire.  Cette  industrie  date  surtout  de  1848. 

—  Admin.  milit.  La  confection  des  effets  d'habillement 
est  confiée  à  l'entreprise  par  des  marchés  temporaires.  La 
Franco,  y  compris  l'Algérie  ot  la  Tunisie,  est  divisée  en 
treize  arrondissements  do  fourniture,  dont  il  no  peut  être 
adjugé  plus  de  doux  au  même  entrepreneur  ou  à  la  même 
société.  A  chaque  arrondissement  —  qui  dessort  uno  ou 
deux  régions  do  corps  d'arméo  —  correspond  un  atelier  de 
confection  établi  près  du  magasin  général  ou  central  d'ha- 
billement do  rarrondissomcnt.  Celui  do  Paris  dessert  par 
exception  doux  arrondissements.  Les  autres  sont  à  :  Lille, 
Kenno.s,  Bourges,  Besançon,  Nantes,  Bordeaux,  Clormont- 
Ferrand,  Lyon,  ^L'lrseillo,  Toulouse  et  Alger. 

CONFECTIONNEMENT  { fêfcsi-o-ne-man)  n.  m.  Action 
do  confectioinuT  ;  état  de  ce  qui  est  confectionné. 

CONFECTIONNER  {fà-hsi-o-né)  v.  a.  Faire  complffto- 
iiient  :  Coni-k(ti»)Nni:b  hh  plat,  une  machine,  un  budget. 

—  Apprêter,  parer,  plier  pour  la  vente. 
Confectionné,  ée  part.  pass.  S'emploie  pour  désigner 

des  objets  et  surtout  des  vêtements  faits  d'avance,  sans 
être  commandés  spécialement  pour  quelqu'un  :  Lea  vâte- 
înents  confkctionni'cs  coi'ttetit  rneilleur  marché  que  les  vête- 
ments sur  nicftia-p. 

Se  confectionner,  v.  pr.  Etre  confectionné,  ii  Confec- 
tionner pour  son  usage  :  SE  confkctionnkr  une  robe. 

CONFECTIONNEUR  (fé-lcsi-o-ncur'),  EUSE  n.  Personne 
qui  (unifectioiitus  ijui  fait  lies  confections,  n  On  trouve  aussi, 
mais  rarement,  co.nkkctionnaihk. 

CONFÉDÉRATEUR,  TRICE  adj.  Qui  organise,  qui  établit 
une  (onlédération  :  /Ctat  coNKrcnÊKATBUÏt.  il  Qui  concourt, 
(jui  est  apte  à  l'ornier  une  confédération  :  Esprit  conkiïdé- 
RATlîOR.  Tendances  (:onfi^:i>Ékatuicks. 

—  Substantiv.  :  lies  confédérateurs  qui  bc  retirent  de 

la  co.ifrth'rntiiin. 

CONFÉDÉRATIF,  IVE  udj-  Qui  appartient,  qui  a  rajiport 
&  uno  coufédéruiiuu  :  Armée  cONFiiDÉRATivu. 


Ul. 


CONFÉDÉRATION  {s'i-oyx)  n.  f.  Union  de  plusieurs  Etats 
qui  se  suiimottont  ù  un  pouvoir  général,  tonton  conser- 
vant un  gouvernement  particulier  :  La  Confedkhation 
helvétique,  il  Nom  que  l'on  donnait,  en  Pologne,  alix  asso- 
ciations armées  qui  se  faisaient  entre  nobles. 

—  Par  oxt.  Ligue,  association  :  /.e  peuple  latin  est  une 
CONFKOKUATION  des  vjUes  lafi/ies.  (Guizot.) 

—  Syn.  Confédération,  alliance,  ligue.  V.  alliance. 

Confédération  helvétique,  v.  Suisse. 

Confédération  des  princes  (la)  [en  allem.  Fiirsien- 
bii7id\  fut  signée  à  Berlin  le  23  juillet  1785,  par  la  plupart 
des  Etats  allemands,  sous  l'inspiration  do  Frédéric  II, 
dans  le  but  de  s'opposer  aux  vues  d'agrandissement  de 
l'empereur  Joseph  II,  qui  voulait  céder  les  Pays-Bas  à 
l'Electeur  palatin  on  échange  de  la  Bavière. 

Confédération  du  Rhin.  A  la  suite  de  la  campagne 
do  1805,  dont  la  conséquence  immédiate  fut  la  suppression 
du  saint-empire  romam  germanique,  Napoléon  I""  songea 
à  réorganiser  l'Allemagne  occidentale.  Le  12  juillet  1806, 
il  rit  signer  à  seize  princes  allemands,  parmi  lesquels  les 
rois  de  Bavière  et  de  Wurtemberg,  un  pacte  les  groupant 
en  une  confédération  qui  reconnaissait  pour  protecteur 
l'empereur  des  Français,  concluait  avec  lui  une  alliance 
militaire  perpétuelle  et  se  gouvernait  au  moyen  d'une 
Diète  siégeant  à  Francfort  et  composée  de  deux  collèges. 
Par  suite  d'accessions  successives,  la  Confédération  com- 
prit, en  1809,  37  membres,  engloba  14.680.900  habitants, 
et  disposa  d'une  armée  de  120.000  hommes.  Elle  disparut 
à  la  suite  du  désastre  de  Leipzig  (1813). 

Confédération  germanique.  On  désigne  ainsi  le 

corps  politique  que  constituèrent  les  Etats  allemands,  de 
1815  à  1866,  après  la  chute  de  Napoléon,  dont  les  guerres 
avaient  mis  fin  au  vieil  empire  germanique.  La  Confédé- 
ration nouvelle  eut  pour  acte  de  naissance  le  pacte  fédéral 
du  8  juin  1815  ;  ses  membres  étaient,  outre  les  souverains 
des  Etats  allemands  proprement  dits,  l'empereur  d'Au- 
triche pour  ceux  de  ses  Etats  ayant  fait  partie  de  l'ancien 
empire,  le  roi  de  Danemark  pour  le  Holstein,  le  roi  des 
Pays-Bas  pour  lo  grand-duché  de  Luxembourg.  L'Autri- 
che, comme  le  plus  ancien  et  le  plus  influent  des  Etats 
confédérés,  avait  la  présidence  de  la  Confédération.  Le 
pacte  fédéral  laissait  à  chaque  Etat  son  indépendance  et 
son  autonomie,  son  propre  gouvernement  et  aussi  son 
propre  parlement,  lorsque,  après  1830,  et  surtout  après 
1843,  les  divers  souverains  allemands  furent  obligés  d  ad- 
mettre les  institutions  libérales.  Mais  il  y  avait  une  re- 
présentation générale  des  intérêts  communs  à  tous  les 
Etats  de  la  Confédération  :  ce  fut  la  Diète  fédérale,  qui 
siégeait  à  Francfort,  et  qui  se  composait,  non  de  repré- 
sentants élus  par  le  suffrage  populaire,  mais  de  plénipo- 
tentiaires désignés  par  les  divers  souverains  confédérés. 
Cette  Diète  prenait  des  décisions  pour  régler  les  affaires 
communes,  et  représentait  aussi  la  Confédération  à  l'é- 
tranger, chaque  Etat  conservant  cependant  le  droit  d'avoir 
sa  propre  représentation  diplomatique. 

La  Confédération  germanique  portait  en  elle  deux  germes 
do  destruction  qui  devaient  la  perdre  :  l'anarchie,  résul- 
tant de  l'impuissance  du  pouvoir  central,  la  Diète  de 
Francfort  n'ayant  jamais  rien  pu  faire  de  grand  ni  d'utile  ; 
et,  surtout,  1  antagonisme  de  la  Prusse  et  de  l'Autriche, 
qui  se  portaient  mutuellement  ombrage.  Bismarck,  qui 
voulait  émanciper  la  Prusse  do  l'Auiricne,  et  reconstituer 
l'unité  impériale  à  son  profit,  comprenait  qu'il  n'attein- 
drait ce  but  qu'en  brisant  la  Confédération  germanique  et 
en  en  faisant  sortir  l'Autriche.  Il  y  parvint  en  provoquant 
la  guerre  de  1866,  qui  se  termina  par  la  défaite  do  l'Au- 
tricne  à  Sadowa  ot  par  la  dissolution  de  la  Confédération. 

—  BiBLiOGR.  :  Kaltenborn  ,  Geschichte  der  deulschm 
Bundesverhàltnisse  und  Einheitsbeslrebungen,  von  iSOG  bis 
1856  {Berlin,  1857);  lise,  Geschichte  der  deutschcn  Bun- 
desversammlunfj  (.Marbourg,  1860-1862). 

Confédération  de  L'Allemagne  du  Nord. 

EUo  remplaça  la  Confédération  germanique  dissoute  par 
la  guerre  do  1866,  et  en  différa  très  scnsiblemont.  Elle  no 
comprenait  plus  ni  l'Autriche  ni  les  Etats  allemands  au  S. 
du  Mcin  :  Bavière,  Wurtemberg,  Bade,  Ilesse-Darmstadt, 
mais  seulement  les  Etats  au  N.du  Mein,  dont  lo  plus  impor- 
tant était  la  Prusse,  agrandie,  après  iiladowa,  du  Hanovre, 
de  la  Hesse  électorale,  du  Nassau  et  de  Francfort.  Un  seul 
Etat,  lo  royaume  do  .Saxo,  pouvait,  très  imparfaitement, 
faire  contrepoids  à  la  monarchie  prussienne.  J^'énormo 
supériorité  do  la  Prusse  devait  entraîner  une  première 
dilférenco  entre  la  nouvelle  Confédération  ot  l'ancienne  : 
la  nouvelle,  plus  centralisée,  serait,  on  quelque  sorte, 
uno  Prusse  agrandie,  entourée  d'Etats  vassaux,  sinon  lé- 
galement, du  moins  pratiquement.  Effectivement,  la  prési- 
dence do  la  Confédération  appartenait  à  la  Prusse,  comme 
autrefois  à  l'Autriche  ;  io  roi  de  Prusso  était,  d'autre  part, 
le  chef  suprême  de  l'armée,  qui  était  uno  institution  uni- 
taire, et  non  plus  un  conglomérat  do  contingents  plus  ou 
moins  indépendants.  D'autres  services  d'intérêt  commun 
étaient  également  unifiés,  accentuant  lo  caractère  décen- 
tralisation du  nouvel  Etat:  la  marine,  les  douanes,  les 
postes  ot  télégraphes,  etc.  Une  autre  différence  essenliollo 
entre  la  nouvelle  Confédération  ot  l'ancienne  consistait  dans 
la  représentation  fédérale.  La  Diéle  fédérale  île  Francfort, 
qui  était  lo  pouvoir  central  do  la  Confédération  germani- 
que, no  so  composait  que  des  représentants  des  souve- 
rains, à  l'exclusion  do  ceux  de  la  nation.  Par  contre,  dans 
la  Confédération  do  l'Allemagne  du  Nord,  lo  pouvoir  fé- 
déral so  composait  do  deux  organes  :  le  Conseil  fédéral, 
qui  correspondait  exactement  ù,  l'ancienne  Diète,  puis  lo 
lieichstag,  qui  représentait  la  nation,  et  qui  était  élu  nu 
suffrage  universel.  Ij'accord  do  ces  doux  pouvoirs  était 
nécessaire  pour  la  promulgation  dos  lois  fédérales,  on 
sorte  quo  rien  no  pouvait  so  faire  contre  le  vœu  do  la 
nation,  ni  contre  la  volonté  dos  souverains.  Ainsi,  la  nou- 
velle Confédération  n'était  ]>as  seulement  plus  unitaire 
quo  l'ancienne  ;  elle  était  aussi  plus  démocratique.  Son 
caractère  unitaire  était  encore  accentué  pur  ce  fuit  quo 
les  lois  fédérales  avaient  lo  pas  sur  les  lois  particulières, 
car,  chaque  Etat  conservant  son  autonomie,  il  uvuit  aussi 
sa  législation  propre.  Celte  nouvelle  combinaison,  quelque 
idéale  qu'elle  fût  pour  Bismarck,  puis(|u'ollo  représentait 
un  régime  essentlelloment  prussien,  ne  devait  être,  cepen- 
dant, qu'éphémère,  car,  en  1871,  anrès  la  guerre  franco- 
allemande,  elle  fut  remplacée  par  remniro  allemand  r<>s- 
tauré.  Mais  Bismarck  s'était  arrangé  uo  manière  quo  le 
caractère  de  son  u'uvro  no  fût  pus  motlilié  sensiblement. 
Entro  UOO  ot  1870,  il  avait  conclu,  uvoc  les  Etatii  au  S. 


CONÉMON   —   CONFÉRENCE 

du  Mein,  des  traités  d'alliance,  en  sorte  qu'il  était  sûr  do 
leur  concours  quand  il  voulut  frapper  la  France.  La  guerre 
terminée,  il  sut  leur  faire  adopter,  pour  lo  nouvel  empire 
restauré,  les  mômes  institutions  quo  colles  de  la  Confé- 
dération du  Nord.  La  seule  différence  essentielle,  entre 
lo  nouvel  empire  et  la  Confédération  qu'il  remplaçait, 
consistait  en  ce  qu'il  était  composé  d'un  plus  grand  nombre 
d'Etats,en  sorte  quo  l'hégémonie  prussienne,  tout  on  subsis- 
tant comme  par  le  passé,  était  cependant  moins  accentuée. 

—  BiuMooH.  :  Hier.somonzel,  die  Verfassu7w  des  Nord- 
deulschen  Bandes  (Berlin,  1867-1870). 

CONFÉDÉRER  [lat.  confœderare;  de  cum,  avec,  et /"œrfu*. 
eris,  alliance.  —  Change  le  second  é  en  è  devant  une  syl- 
labe muette  :  Je  confédéré.  Qu'il  confédéré;  excepté  au 
fut.  et  au  cond.  :  Je  confédérerai.  Tu  con fédérerais)  v.  a. 
Kéunir  en  confédération,  liguer  :  C'est  l'unité  d'intérêt  qui 
CONFEDERE  les  peuples. 

Conféàéréj  ee  part.  pass.  du  v.  Confédérer. 

—  Hist.  nat.  Zoophytes  confédérés,  Zoophytes  réunis  à 
leur  pied  par  une  partie  commune. 

—  n.  m.  pi.  Etats,  peuples,  individus  confédérés  :  L'ar- 
mée  des  confédérés.  Trahir  ses  confédérés,  ii  Aux  Etats- 
Unis  d'Amérique,  Etats  ligués  contre  le  gouvernement 
fédéral  :  Les  confédérés  07it  battu  les  fédéraux  sur  le 
Potomac. 

Se  confédérer,  v.  pr.  Se  réunir  en  confédération,  se 
liguer  :  Schiuitz,  Uri  et  Unteinoalden  sont  les  premiers  can- 
tons suisses  qui  se  coNFÉnÉBÈRENT.  Il  Avec  suppression  du 
pronom  réfléchi  :  M.  de  Turenne  faisait  confédérée  far- 
inée contre  la  cour.  (Abbé  de  Choisy.) 

—  Fig.  S'unir,  s'associer  dans  un  but  commun. 

CONFÉRENCE  {ranss  —  lat.  conferentia  ;  de  conferre, 
comparer)  n.  f.  Action  de  rapprocher  doux  objets  pour 
les  comparer  ;  Conféricnce  des  textes. 

—  Discussion,  examen  que  font  plusieurs  personnes 
d'une  question  qu'elles  cherchent  à  décider  :  Médecins 
qui  ont  entre  eux  une  longue  conférence. 

—  Réunion  de  personnes  discutant  sur  un  objet  con- 
venu, et  particulièrement  de  diplomates  qui  traitent  des 
questions  d'intérêts  communs  à  plusieurs  Etats  :  La  con- 
férence de  Paris,  n  Réunion  de  personnes  qui  discutent 
des  questions  relatives  à  leurs  études  communes  :  Confé- 
rence des  avocats.  Conférences  ecclésiastiques. 

—  Leçon  publique  sur  un  objet  d'étude,  ii  Discours  pro- 
noncé dans  une  réunion,  sur  des  matières  dont  la  connais- 
sance est  jugée  utile  au  public. 

—  Dr.  Nom  que  l'on  donnait,  avant  1789,  à  des  réunions 
dans  lesquelles  les  tribunaux  réglaient  les  différends  sur- 
venus à  l'occasion  de  leurs  juridictions. 

~  Hist.  relig.  Chez  les  méthodistes  anglais,  Nom  do 
l'autorité  ecclésiastique  suprême,  constituée  par  un  corps 
de  240  ministres  et  de  240  laïques.  (Elle  fut  instituée  en 
1744  par  John  et  Charles  Wesley.) 

—  Théol.  Discours  religieux  prononcé  avec  des  formes 
moins  solennelles  que  celles  du  sermon,  et  sur  un  objet 
plus  ou  moins  philosophique  :  Les  conférences  de  Lacor- 
daire.  Il  Discussion  publique,  dans  laquelle  deux  ecclésias- 
tiques se  posent  et  résolvent  des  questions  de  dogme  et 
de  morale.  (On  appelle  avocat  du  diable  celui  qui  est  chargé 
de  faire  des  objections.)  n  Livre  qui  contient  des  comptes 
rendus  de  conférences  ecclésiastiques  ou  des  discours  re- 
ligieux appelés  «  conférences  B  :  Le  premier  volume  des 
Conférences  de  La  Luzerne. 

—  SvN.  Conférence,  colloque,  etc.  V.  colloque. 

—  Encvcl.  Dr.  des  gens.  On  désigne  sous  le  nom  de 
conférence  une  réunion  de  représentants  d'Etats  chargés 
d'examiner,  de  débattre,  do  trancher,  par  un  traité  à  sou- 
mettre ensuite  à  la  ratification  do  leurs  gouvernomonts, 
une  question  dont  la  solution  intéresse  ces  Etats.  Dos 
réunions  de  ce  genre  sont  parfois,  cependant,  qualifiées  de 
a  congrès  u.  Les  gouvernements  sont  portés  à  donner  le 
nom  de  «  conférences  w  aux  réunions  diplomatiques  où  sont 
traitées  des  affaires  d'un  intérêt  secondaire,  spéciales  ou 
techniques;  ils  réservent  plutôt  lo  terme  »  congrès  »  pour 
celles  qui  ont  uno  grande  importance,  uno  grande  solen- 
nité, soit  en  raison  dos  questions  à  discuter,  de  la  pré- 
sence dos  souverains,  du  nombre  des  Etais  représentés, 
soit  encore  on  raison  du  rang  élevé  des  plénipoienliairos  : 
ministres  dos  aifaires  étrangères,  ambassaucurs. 

Los  conférences  diplomatiques  ont  été  innombrables, 
dans  lo  courant  du  \i.\'  siècle.  Les  principales  sont  : 

La  Conférence  p'.Ki-  la  protection  de  la  propriété  indus- 
tricllv,  réunie  à  Paris  le  4  novembre  lS80,ot  qui  a  élabora 
la  convention  inieruationate  réglant  la  matière  et  signée 
à.  Paris  le  20  mars  1883  par  un  grand  nombre  d'Etats  ; 

La  Conférence  pour  la  protection  de  la  propriété  litté- 
raire et  artistique,  ouverte  à  Borne  on  septembre  1884  et 
qui  aboutit,  après  plusieurs  réunions  successives,  à  la 
convention  de  Berne  du  9  septembre  1886,  signée  égale- 
ment par  un  grand  nombre  d'Etats  ; 

I<a  Conférence  de  Berlin,  tenue  on  1885  et  clôturée  lo 
2C.  février  do  la  même  année,  relative  à  la  navigation  du 
Niger  et  du  Congo,  ainsi  qu'aux  conditions  A  remplir  pour 
rendre  effectives  tes  occupations  de  territoires  en  Afrique; 

La.  Conférence  antiesctavagiste  de  liruxelles,  du  \6  no- 
vembre 188tf  au  2  juillet  1890,  qui  s'est  oJforcéo  d'établir 
les  mesures  les  plus  propres  à  enrayer  le  fléau  do  l'escla- 
vage et  do  la  traite  en  Afrique  ; 

La  Conférence  de  licrne  pour  les  transports  inlernalio- 
naux  de  vuirchundises  par  chemins  de  fer  do  1S90,  A  la- 
quelle on  doit  l'élaboration  de  la  convention  du  14  octobro 
IS90,  qui  constitue  une  véritable  législation  inlornatio- 
nale  dos  transports  par  voies  ferrées  ; 

La  Conférence  sanitaire  de  Venise,  ouverte  lo  5  janvier 
18i»2  (EUo  rédigea  la  convention  du  31  innvior  1893,  qui 
édicté  les  mesures  A  prendre  par  los  Etats  signataires 
contre  l'invasion  dos  épidémies); 

LaC'0H/(frcnCC</e/apnÙ*{l.S99).V.DKSAnMliMliNT,LAHAYK. 

—  HiDLiotiR.  :  Calvo,  le  /hvit  international  théorique  tt 
pratique  (Paris,  ÎV*  éd.,  1890)  ;  Poinsainl,  Etudes  de  tirait  iti- 
lernational  conventionnel {l*nvis,  I8i>4). 

~  Dr.  parlement.  I^orsqu'un  projet  de  loi  voté  par  Tuno 
dos  deux  Chambres  a  été  nwdillé  par  l'aulro,  la  promièro 
peut  déciilor  qu'une  conmiission  sera  cbargéo  d'outrer  en 
conférence  ovec  une  oommissiou  désignée  par  lu  socondo, 
à  l'effet  de  s'entendre  sur  un  texte  coiunmn.  Les  condi- 
tions de  ces  conléroncos,  lour  procédure,  sont  réglées  par 
los  articles  \'iV  et  130  du  règlement  du  Sénat,  M4,  145  et 
140  du  règlement  de  la  Chambre  des  députés, 

—  Adimn.  Conférences  intriitéfiartenieutnles.  Roux  OU 
plusieurs  cousoils  géuérau.Y  pouvoui  provoquer  entre  eux, 

24 


CONFÉRENCE   —  CONFESSEUR 


Î>ar  l'entremise  de  leurs  présidents  et  après  en  avoir  averti 
es  préfets,  une  entente  sur  les  objets  d'utilité  départe- 
mentale compris  dans  leurs  attributions  et  qui  intéressent 
à  la  fois  leurs  départements  respectifs.  Ces  questions  d  in- 
térêt commun  doivent  être  débattues  dans  des  conférences 
où  chaque  conseil  général  est  représenté  soit  par  sa  com- 
mission départementale,  soit  par  une  commission  spéciale 
nommée  à  cet  effet.  Les  décisions  qui  y  sont  prises  ne  sont 
exécutoires  qu'après  ratification  par  tous  les  conseils  inté- 
ressés. (Art.  89,  90  et  91  de  la  loi  du  10  août  1S71.) 

Conférences  intercoinmunales.  Les  conseils  municipaux 
peuvent  également,  sous  le  contrôle  de  l'administration 
supérieure,  par  des  commissions  intercommunales  choi- 
sies dans  leur  sens,  qui  confèrent  sur  les  décisions  à  sou- 
mettre à  chacune  des  assemblées  intéressées,  se  concer- 
ter sur  des  objets  d'intérêt  commun.  (Art.  116,  117,  118  de 
la  loi  du  5  avril  1884.) 

—  Enseigu.  Conférences  pédagogiques.  On  nomme  ainsi, 
dans  l'enseignement  primaire,  des  réunions  périodiques 
d'instituteurs,  ayant  lieu  au  chef-lieu  de  canton,  sous  la 
présidence  de  l'inspecteur  primaire.  Instituées  en  1835, 
elles  eurent  des  fortunes  fort  diverses,  jusqu'en  1878, 
époque  à  laquelle  elles  furent  régularisées  et  réglemen- 
tées par  une  circulaire  ministérielle.  Elles  ont  pour  objet 
l'étude  de  diverses  questions  pédagogiques  fixées  par  l'in- 
specteur d'académie.  Les  sujets  à  traiter  doivent  ôtre 
fixés  assez  longtemps  d'avance  pour  que  les  instituteurs 
puissent  en  proparer  la  solution.  C'est  aussi  dans  une  con- 
férence spéciale  que  les  instituteurs  et  institutrices  de 
chaque  canton  arrêtent  la  liste  des  ouvrages  dont  ils  pro- 
posent l'adoption  dans  les  écoles  publiques. 

Les  maîtres  de  conférences,  dans  les  diverses  facultés, 
sont  chargés,  soit  de  compléter,  par  des  leçons  auxi- 
,  liaires  et  d'un  caractère  plus  intime,  les  cours  des  pro- 
fesseurs titulaires,  soit  de  professer  une  branche  de  1  en- 
seignement pour  laquelle  ils  ont  des  aptitudes  spéciales, 
ou  qui  n'est  pas  représentée  dans  l'établissement  auquel 
ils  sont  attachés. 

Conférences  publiques.  On  entend  aujourd'hui  par  confé- 
rence une  sorte  de  leçon  familière  sur  une  question  de  mo- 
rale, de  politique  ou  de  littérature,  qui  peut  intéresser  le 
public.  Ce  genre,  qui  a  d'ailleurs  quelque  rapport  avec  les 
fl  lectures  »  d'Angleterre,  fut  introduit  en  Franco  par  Des- 
chanol,  qui,  après  le  coup  d'Etat  du  Deux-Décembre, 
l'avait  pratiqué  en  Belgique.  Un  peu  plus  tard,  Albert  Le 
Roy  ouvrit,  rue  de  la  Paix,  une  salle  où  se  firent  entendre 
Jules  Simon,  Pelletan,  Brisson,  Legouvé,  etc.  En  1867,  fut 
ouverte  celle  du  boulevard  des  Capucines.  Vers  la  même 
époque,  Ballande  jouait  dans  ses  matinées  de  la  Gaité  des 
pièces  de  théâtre  oubliées  ou  peu  connues,  dont  la  repré- 
sentation était  précédée  d'une  conférence.  Sarcey  y  fit 
plus  d'une  fois  applaudir  sa  parole  alerte  et  sans  apprêt. 
Depuis  ce  temps,  les  conférences  se  sont  multipliées.  Si- 
gnalons notamment  celles  de  l'Odéon.  Brunetière  donna 
là,  en  quinze  séances,  un  tableau  de  l'évolution  dramatique 
en  France.  Aujourd'hui,  on  en  fait  un  peu  partout  :  celles 
de  la  Bodinièro  attirent  toujours  un  public  nombreux  do 
lettrés  et  d'érudits.  Certains  conférenciers  français  vont 
même  à  l'étranger,  en  Angleterre,  en  Belgique,  en  Hol- 
lande, aux  Etats-Unis.  Il  entre  sans  doute  dans  le  goût  des 
conférences  un  peu  de  mode  et  quelque  snobisme.  Mais 
elles  n'en  sont  pas  moins  utiles.  Même,  si  la  composition 
ordinaire  du  public  oblige  à  traiter  les  sujets  dune  ma- 
nière un  peu  superficielle,  elles  contribuent  pourtant  à 
entretenir  et  à  développer  le  goût  des  choses  de  l'esprit. 

—  Relig.  1.  Les  conférences  ecclésiastiques  ont  été  insti- 
tuées vers  le  ix*  siècle.  On  les  trouve  ordonnées  et  régle- 
mentées par  les  derniers  capitulaires  de  Chariemagne, 
les  ordounances  d'Hiucmar,  archevêque  de  Reims  (840) 
et  de  plusieurs  évêques  du  même  temps,  les  canons  des 
conciles  d'Exeter  (  1 13i)  et  de  Londres  (1237).  Elles  avaient 
pour  objet  de  maintenir  dans  le  clergé  séculier  le  zèle 

Sour  les  études  sacrées.  C'est  pourquoi  le  premier  jour 
e  chaque  mois  (d'où  le  nom  de  calendes  donné  sou- 
vent autrefois  aux  conférences),  les  vicaires  et  les  curés 
d'un  même  doyenné  devaient  se  réunir  chez  le  doyen  ou 
l'archiprêtre,  pour  discuter  des  questions  de  dogme,  do 
morale  ou  de  liturgie  :  le  résultat  de  la  délibération  devait 
être  commuDiqué  à  l'évêque.  Quand  la  conférence  (en  lat. 
coliatio)  tombait  un  jour  de  jeûne,  ceux  qui  y  prenaient 
part  étaient  autorisés,  à  cause  de  la  fatigue  du  déplace- 
ment, à  prendre  un  peu  de  nourriture.  C  est  l'origine  de 
la  collation  ou  second  repas  plus  léger  que  le  premier, 
permis  les  jours  do  jeûne. 

Les  conférences  paraissent  être  tombées  en  désuétude, 
au  commencement  du  xiv"  siècle.  Le  concile  do  Trente  re- 
commanda aux  évêques  de  les  rétablir.  Saint  Charles  Bor- 
romée,  archevêque  de  Milan,  déploya  un  grand  zèle  pour 
les  faire  refleurir  dans  son  diocèse.  Son  exemple  fut  imité 
par  les  évêques  d'Italie,  de  France  et  des  Pays-Bas.  In- 
terrompues en  France  par  la  Révolution,  les  conférences 
ecclésiastiques  sont  actuellement  en  usage  dans  tous  les 
diocèses.  Chaque  année,  l'évêque  publie  un  programme  des 
questions  de  aogme,  de  morale,  d  Ecriture  sainte  et  d'his- 
toire ecclésiastique  qui  doivent  être  traitées  par  écrit.  La 
réunion  a  lieu  chez  le  curé-doyen  ou,  dans  les  grandes 
villes,  chez  un  curé  désigné  par  l'évêque,  ou,  quelquefois, 
tantôt  chez  un  membre  do  la  conférence,  tantôt  chez  un 
autre.  On  dît  alors  que  les  conférences  sont  ambulantes. 

Chaque  membre  de  laconférenco  est  appelé  à  faire  à  son 
tour  un  travail  sur  une  des  matières  désignées.  Une  liste 
des  présents  et  des  ab.sents,  dressée  par  le  secrétaire,  est 
envoyée  à  l'évôché,  avec  un  procès-verbal  de  la  réunion. 

On  nomme  conférences  du  cas  de  conscience  les  réunions 
que  le  clergé  do  Paris  tient  quatre  fois  par  an  dans  l'église 
Sainl-Roch,  pour  y  discuter  eu  présence  de  l'archevêque 
des  questions  do  morale  présentées  sous  forme  do  cas  do 
conscience. 

IL  On  nomme  au.9si  conférences  une  série  de  discours 
apologétiques  de  la  religion  et  do  la  doctrine  catholiques, 
prononcés  depuis  lo  commencement  du  xix"  siècle,  par  des 
orateurs  célèbres.  L'abbé  do  Frayssinous,  depuis  évoque 
d'Hcrraonolis.  inaugura  ce  genre  nouveau  de  prédication 
dans  l'église  des  Carmes,  à  Paris,  très  peu  do  temps  après 
le  Conconlat.  Continuées  dans  la  chaire  de  Saint-Sulpico, 
ces  conférences  attirèrent  uno  foule  nombreuse.  L'orateur 
les  a  publiées  en  1825,  après  les  avoir  retouchées  :  elles  con- 
tiennent une  apologie  raisounéo  dos  dogmes  catholiques. 

Lo  second  conférencier,  par  ordre  de  date,  fut  l'abbé 
Lacordaire.  Déjà,  en  1834,  Lacordaire  avait  donné,  dans  la 
chapelle  du  collège  Stanislas,  dos  conférences  qui  avaient 
eu  un  grand  retentissement.  Sur  la  demande  do  Frédéric 


Ozanam,  fondateur  de  la  société  de  Saint-Vincent-de-Pau!, 
Mei^deQuélen  confiaà  Lacordaire  la  chaire  de  Notre-Dame, 
qu'il  occupa  en  1835  et  eu  1836,  enfin  de  1843  à  1851.  En 
1854,  il  Compléta  son  œuvre  en  prêchant  à  Toulouse.  Ses 
conférences,  publiées  en  1857,  ont  conservé  quelque  chose 
de  l'éclat  et  de  la  fougue  de  sa  parole. 

Le  P.  de  Ravignan  occupa  la  chaire  do  Notre-Dame  de 
1837  à  1846,  dans  le  temps  où  Lacordaire  la  laissait  libre. 

Un  autre  jésuite,  lo  P.  Félix,  prit  pour  sujet  des  confé- 
rences qu'il  prêcha  à  Notre-Dame,  de  1856  à  1869  :  le  Pro- 
grès par  le  cliristiaJiisme.  Les  conférences  du  P.  Félix  ont 
été  publiées  en  1869. 

Les  conférences  de  Notre-Dame  ont  continué  d'attirer 
pendant  le  carême  et  pendant  l'Avent,  un  grand  nombre 
d'auditeurs.  Le  P.  Hyacinthe  Loyson,  avant  de  rompre 
avec  l'Eglise  catholique,  le  P.Monsabrépendant  vingt  ans, 
et  M^""  d'Hulst  après  lui,  ont  prononcé  des  conférences  qui 
ont  été  aussi  publiées,  et  où  ils  ont  soutenu  avec  talent 
l'honneur  d'une  chaire  illustre. 

Conférence  avec  M.  Claude,  lyiinistre  de  Charenton,  sur 
la  mftttère  de  l'Eglise,  par  Bossuet  (Paris,  1682).  Cette  con- 
férence eut  lieu  en  1678,  à  l'hôtel  de  Roye,  sur  la  demande 
de  M""  de  Duras,  qui  depuis  se  convertit  au  catholicisme. 
La  discussion  eut  pour  objet  l'autorité  de  l'Eglise.  Bossuet 
y  déploya  toute  son  érudition  et  son  éloquence.  Claude  ne 
fut  pas  indigne  de  son  adversaire.  Il  publia  lui-même  une 
Réponse  au  livre  de  M.  de  Meaux  (Pans,  1683). 

Conférence  (^porte  de  la),  à  Paris.  Uue  inscription 
apposée  par  la  ville  de  Paris,  en  1889,  sur  la  balustrade  de 
la  terrasse  des  Tuileries  dite  du  »  b&rd  de  l'eau  »,  tout  près 
de  la  place  de  la  Concorde,  indique  que  là  se  trouvait  la 
porte  de  la  Conférence,  élevée  par  Pidoux  en  1632,  dé- 
molie en  1730.  Cette  porte,  d'un  aspect  monumental,  était 
la  troisième  qui  ait  été  ouverte  sur  la  rive  droite  de  la 
Seine;  la  première,  datant  de  Philippe  Auguste,  était 
située  à  l'extrémité  du  Louvre;  la  deuxième,  dite  «  Porte 
neuve  " ,  appartenait  à  l'enceinte  de  Charles  V  et  s'ouvrait 
à  hauteur  des  guichets  du  Carrousel.  La  porte  de  la  Confé- 
rence faisait  partie  de  l'enceinte  bastionnée  commencée 
en  1563,  achevée  seulement  sous  Louis  XIII.  Elle  devait 
son  nom  aux  conférences  qui  eurent  lieuàSuresnesen  1593, 
entre  Henri  IV  et  les  ligueurs.  Ce  nom  s'est  conservé  dans 
celui  de  »  quai  do  la  Conférence  ",  entre  les  ponts  de  la 
Concorde  et  de  l'Aima,  parallèle  au  Cours-la-Reine. 

Conférences  et  Discours  synodaux  sur  les  prin- 
cipaux devoirs  des  ecclésiastiques,  par  Massillon, 
puDliés  par  son  neveu  (i746,  1753).  Massillon  prêcha  ces 
conférences  au  séminaire  de  Saint-Magloire,  à  Paris, 
quand  il  en  était  le  supérieur,  et  dans  celui  de  Clcrmont, 
lorsqu'il  fut  évêque  de  cette  ville.  Les  Discours  synodaux 
ont  été  prononcés  dans  les  synodes  annuels  du  diocèse 
de  Clermont.  L'objet  des  unes  et  des  autres  est  la  forma- 
tion du  prêtre,  le  développement  de  l'esprit  sacerdotal,  les 
devoirs  du  ministère,  les  défauts  à  éviter,  les  abus  à.  com- 
battre. Massillon  y  exprime,  dans  un  stylo  qui  no  le  cède 
en  rion  à  celui  du  Grand  et  du  Petit  Carême,  les  préoccu- 
pations et  la  sollicitude  d'un  pasteur  digne  de  l'évangile. 

Conférence  (île  de  la),  v.  Faisans  (île  des). 
CONFÉRENCIER  {ran-si-é)  V.  n.  Faire  une  conférence. 

CONFÉRENCIER  {ran-si-é),  ÈRE  n.  Membre  d'une  con- 
férence d'étudiants  ou  d'ecclésiastiques,  il  Personne  qui 
préside  une  de  ces  conférences,  il  Orateur  qui  parle  dans 
une  réunion,  qui  fait  une  conférence. 

CONFÈRENT  (ran)  n.  m.  Dignitaire  que  la  république 
de  Venise  choisissait,  en  certains  cas,  pour  conférer  avec 
les  ambassadeurs. 

CONFÉRER  (du  lat.  cojt ferre;  de  cum,  avec,  et  ferre, 
porter.  —  Change  ^  en  è  devant  une  syllabe  muette  :  Je 
confère.  Que  tu  confères;  excepté  au  fut.  et  au  cond.  :  Je 
conférerai.  Tu  coiiféi-erais)  v.  a.  Comparer,  collationner  : 
Conférer  rf es  textes,  des  passages.  (S'écrit  en  abrégé  «Cf  ».) 

—  Conférer  des  épreuves.  Typogr.  Les  comparer  pour 
voir  si  les  corrections  indiquées  sur  l'une  ont  été  faites 
sur  l'autre,  il  On  dit,  plus  ordinairement,  reviser. 

—  Accorder,  donner,  communiquer  :  Conférer  i(7ie 
dignité. 

—  V.  n.  Tenir  conférence,  s'entretenir  :  Conférer  avec 
son  avocat. 

—  Antref.  Contribuer,  concourir. 

Se  conférer,  v.  pr.  Etre  conféré,  ii  Donner  à  soi-même  : 
Les  prêtres  se  confèrent  à  eux-mêmes 
le  sacrement  de  l'eucharistie. 

—  Syn.  Conférer,  déférer.  Conférer, 
c'est  donner  un  titre,  confier  une  charge 
selon  les  formes  ordinaires,  et  parce 
que,  la  charge  étant  vacante,  il  faut 
nommer  celui  qui  doit  la  remplir.  Déférer 
annonce  quelque  chose  d'extraordinaire  : 
c'est  un  mérite  éclatant  qu'on  veut  ré- 
compenser, c'est  un  pouvoir  nouveau 
qu'il  faut  créer,  à  cause  de  certaines 
circonstances  exceptionnelles. 

CONFERVACÉES  {fèr')  n.  f.  pi.  Fa- 
mille de  chlorophycées,  à  laquelle 
appartient  lo   genre   conferve.   —   Une 

CONFERVACÉE. 

—  Encycl.  Les  confervacées  sont  des 
algues  vertes  à  thalle  pluricoUuIaire  et 
ordinairement  lilamenteux,  dont  la  plu- 
part vivent  dans  les  eaux  douces.  Elles 
se  multiplient  généralement  par  des 
zoospores.  Leur  œuf  se  forme  tantôt  par 
isogamie,  avec  gamètes  mobiles  et  bici- 
liés  (conferve),  tantôt  par  hétérogamie, 
avec  oosphère  immobile  etanthéro-zoïde  (formation  de  l'œuf 
mobile  (œdonogo).  «^hez    rredosonium 

^  ^   '  ciliatum). 

CONFERVE  ifêrv'  —  lat.  conferva;  de 
conferverc,  souder,  parce  que  les  anciens  attribuaient  à 
ces  plantes  la  vertu  de  cicatriser  les  plaies)  n.  f.  Genre  de 
végétaux  cryptogames,  de  la  famille  dos  algues,  et  type 
de  la  tribu  des  confervacées  :  Les  conferves  habitent  toutes 
les  tners  et  les  eaux  douces.  (C.  Montagne.) 

—  Encycl.  Los  conferves  sont  des  végétaux  filamon- 
tou.x,  simples  ou  rameux,  cylindriciuos,  flexibles,  mem- 
braneux, transparents,  divisés  par  des  cloisons  transver- 
sales on  articles  remplis  de  matière  verte,  rarement  d'une 
autre  couleur.  Ces  algues  flottent  ordinairement  en  mas- 
ses  plus   ou   mains  volumineuses  sur   les   eaux  douces. 


186 

plus  rarement  sur  les  eaux  salées;  d'autres  fois,  elles 
sont  fixées  par  l'une  de  leurs  extrémités  sur  les  rochers» 
les  sables,  les  corps  inertes,  ou  même  sur  d'autres  plan- 
tes. Elles  commencent  à  végéter  au  printemps,  et  conti- 
nuent ^  se  reproduire  pendant  une  partie  de  l'été.  La 
reproduction  ou  la  propagation  ne  se  fait  pas  de  la  même 
manière  dans  toutes  les  espèces,  et  les  auteurs  ne  sont 
même  pas  d'accord  sur  ce  point.  Elles  se  multiplient  avec 
une  prodigieuse  facilité. 

CONFERVICOLE  {fèr'  ~-  de  conferve,  et  du  lat.  colère, 
habiter)  adj.  Hist.  nat.  Qui  croît  ou  qui  vit  parmi  les  con- 
ferves. 

CONFERVIFORME  [fèr'  —  de  conferve,  et  forme)  adj .  Qui 
ressemble  aux  conferves. 

CONFERVITE  [fèr')  n.  f.  Genre  d'algues  fossiles,  analo- 
gues aux  conferves. 

CONFERVOÏDE  [fèr"  —  de  conferve,  et  du  gr.  eidos,  as- 
pect) adj.  Bot.  Qui  a  l'apparence,  la  forme  extérieure 
des  conferves  :  Dans  les  lichens,  la  couche  médullaire  supé- 
rieure repose  sur  un  organe  filamenteux  confebvoïde,  qu'on 
nomme  hypothalle. 

CONFERVOÏDÉES  n.  f.  pi.  Algues  chez  lesquelles  les 
articles  qui  les  constituent,  après  avoir  nourri  la  plante, 
remplissent  les  fonctions  de  la  reproduction.  —  Une  con- 

FhRVOÏDÉE. 

—  Encycl.  La  multiplication  des  confervoîdées  peut  se 
faire  :  l'par  formation  de  zoospores  (chez  un  grand  nombre 
de  ces  algues,  les  utricules  se  rompent  brusquement  et 
projettent  avec  impétuosité  les  spores)  ;  2"  par  duplication 
(les  filaments  se  divisent,  soit  latéralement,  soit  longitu- 
dinalement);  3"  au  moyen  de  zygospores,  c'est-à-dire  par 
concentration  de  la  substance  endochromique  de  deux 
cellules  voisines  (c'est  un  phénomène  de  conjugaison).  Les 
confervoîdées  se  divisent  en  :  confervacées,  ulvacées,  nosto- 
clnnées,  hydrodictées  et  conjuguées. 

GONFÈS,  ESSE  (fé,  fèss  —  du  lat.  confessus  ;  de  confiteri, 
supin  confessum,  avouer)  adj.  Qui  s'est  confessé  :  Mourir 
confès.  (Vieux.) 

—  n.  m.  Confesseur.  (Vieux.) 

CONFESSANT  {fé-san),  ANTE  n.  Fam.  Personne  qui 
confesse. 

CONFESSE  ifèss)  n.  f.  Confession,  action  de  se  confes- 
ser. (Usité  seulement  avec  les  prépositions  à  et  de)  :  Aller 
à  confesse.  Etre  à  confesse,  \enir  de  confesse. 

CONFESSER  [fé-sé  —  rad.  confe.ise)  v.  a.  Avouer,  recon- 
naître :  Confesser  ses  torts.~On  dit  parfois  familièrement, 
dans  ce  sens  :  Confesser  la  dette,  ii  Proclamer,  reconnaître 
hautement  :  Confesser  sa  foi.  Les  7narlgrs,  au  milieu  des 
tourments,  confessaient  Jésus-Christ.  ii  Avouer  à  une  per- 
sonne compétente,  pour  obtenir  l'absolution  :  Confesser 
ses  péchés. 

—  Fig.  Sonder,  chercher,  arriver  à  connaître  :  Les  bons 
médecins  confessent  leurs  malades. 

—  Fam.  Confesser  quelqu'un,  Le  faire  parler,  lui  tirer 
subtilement  des  aveux. 

—  Recevoir  la  confession  de  :  Dans  plusieurs  commu- 
nautés de  femmes,  les  abbesses  consei'vèrcnt  longtemps  l'usage 
de  CONFESSER  leu7's  religieuses,  il  S'emploie]  aussi  absolu- 
ment :  Ce  prêtre  ne  confi';sse  pas. 

—  Loc.  PROV.  :  C'est  le  diable  à  confesser,  C'est  difficile 
comme  d'envoyer  le  diable  à  confesse,  ou  comme  de  dé- 
brouiller en  confession  les  péchés  du  diable. 

Confessé,  ée  part.  pass.  du  v.  Confesser. 

—  pRov.  :  Péché  confessé  est  à  moitié  pardooDé,  La 
franchise  appelle  l'indulgence. 

Se  confesser,  v.  pr.  Etre  confessé,  avoué  :  Il  est  des 
pêches  aimables  qui  se  confessent  sans  répugnance,  il  S'a- 
vouer, se  reconnaître  soi-même  ;  Se  confesser  coupable. 
Il  Faire  l'aveu  de  ses  fautes  et,  spécialem..  Avouer  ses 
péchés  à  un  prêtre,  pour  en  recevoir  l'absolution  :  La  plu- 
part des  pécheurs  passent  leur  vie  à  offenser  Dieu  et  à  se 
CONFESSER.  (Clément  XIV.) 

—  Loc.  prov.  :  .'Se  confesser  au  renard,  Faire  des  confi- 
dences à  qui  peut  en  abuser,  comme  la  poule  qui  se  con- 
fesse au  renard  déguisé  en  prêtre,  dans  le  Roman  de  Renart. 

—  Anton.  Dénier,  disconvenir,  nier,  protester.  —  Cacher, 
dissimuler,  taire. 

CONFESSEUR  {fé-seur')  n.  m.  Chrétien  qui  a  confessé 
sa  foi  au  péril  de  sa  vie,  sans  avoir  été  livré  à  la  mort  :  Par 
la  nature  même  des  choses,  les  confesseurs  et  les  martyrs 
doivent  précéder  les  docteurs.  (J.  de  Maistre.)  il  Saint  qui, 
dans  l'office,  n'a  pas  de  titre  particulier  pour  le  distinguer, 
n'étant  ni  apôtre,  ni  martyr  :  Les  saints  confesseurs 
de  la  foi, 

—  Prêtre  qui  entend  les  confessions.  Il  Par  ext.  ot  fam. 
Personne  à  qui  l'on  peut,  l'on  doit  même  tout  dire  :  Le 
médecin,  l'avocat  sont  des  confesseurs. 

—  Fam.  Confident. 

—  Hist.  Confesseur  du  roi,  Officier  commensal  ecclé- 
siastique chargé  d'entendre  la  confession  du  roi,  et  ayant 
titre  de  quatrième  ecclésiasti(jue  de  la  cour.  (Il  avait  les 
causes  commises  aux  requêtes  de  l'hôtel  ou  du  palais,  et 
jouissait  du  droit  d'être  réputé  présent  aux  bénéfices  dont 
il  était  pourvu.) 

—  Liturg.  Ancien  nom  des  chantres. 

—  Adjoctiv.Quiacoufessé  lafoi  :  La  vraiecroix  estportée 
par  quatre  évêques  confesseurs  et  martyrs.  (Chateaubr.) 

—  Encycl.  Liturg.  Dans  le  style  liturgique,  le  nom  de 
confesseurs  est  donné  à  tous  les  saints  honorés  d'un  culte 
public,  qui  ne  sont  ni  apôtres,  ni  înartyrs.  Il  y  a  les  con- 
fesseurs pontifes,  les  confesseurs  docteurs,  et  les  confes- 
seurs 7ion  pontifes.  Le  culte  des  confesseurs  a  été  en  usage 
dans  l'Eglise,  dès  le  iv"  siècle.  A  cette  époque,  leurs  noms 
furent  insérés  dans  les  triptyques,  et  on  célébra  leurs 
fêtes.  Actuellement,  il  existe  au  commun  du  bréviaire 
romain  un  office  différent  pour  les  confesseurs  pontifes 
et  pour  les  confesseurs  non  pontifes.  Les  ornements  que 
revêt  le  prêtre  pour  dire  la  messe,  en  l'honneur  des  uns 
comme  des  autres,  sont  de  couleur  blanche. 

—  Dr.  canon.  Le  ministre  du  sacrement  de  pénitence 
qui  entend  les  confessions  des  fidèles  pour  leur  donner 
1  absolution  se  nomme  confesseur  (en  latin  confessarius). 
Primitivement,  l'évêque  et  son  pénitencier  étaient  les 
seuls  confesseurs  de  chaque  diocèse  ;  ils  le  sont  demeurés 
pour  les  confessions  publiques,  tant  que  l'usage  en  per- 
sista. De  bonne  heure,  l'évêque  autorisa  un  certain  nom- 
bre de  prêtres  à  recevoir  les  aveux  secrets  des  fidèles.  A 
mesure  que  les  paroisses  s'organisèrent,  les  curés  devin- 
rent do  droit  les  confesseurs  do  leurs  paroissiens.  C'est 


187 

encore  d  eux  c|iio  le  quatrième  conrilo  lie  Latran  ordonne 
do  lairo  la  contcssioii  aiiuuello  (ju'il  proscrit.  Lo  jiapo  ot 
les  ov<*iiuos  ouront  toujours  la  lacullA  do  clioisir  oux-mô- 
mos  lour^  conlcssour.  Primitivoulout,  les  prfttrcs  no  pou- 
vaient s'adrossor  qu'aux  confossours  ([uo  révt^iiuo  lour 
désignait;  mais,  à  partir  do  la  tin  du  xiii-  siècle,  on  lour 
laissa  la  liberté  do  les  choisir  oux-niémos.  Somblablo  lati- 
tude fut  accordée  aux  rois  do  Franco  par  les  papes  du 
XIV" siècle, GrégoiroX, Clément VI,  Urbain  V,  GrégoireXI. 
Auparavant,  ils  devaient  demander  uu  confesseur  a  1  ev6- 
que  du  lieu  où  ils  se  trouvaient. 

Les  abbés  confossaiont  leurs  religieux  dans  les  règles 
los  plus  anciennes;  peu  i  pou  les  moines,  toujours  obligés 
de  déclarer  à  l'abbé  les  lautes  contre  la  règle,  purent  accu- 
ser leurs  péchés  à  d'autres  prêtres.  Eu.x-mêmes,  dès  le 
viir  siècle,  commencèrent  à  entendre  les  confessions  des 
lidèles.  Les  grands  ordres  mendiants  du  xu'  siècle  reçurent 
du  pape  le  pouvoir  do  confesser  tous  ceux  qui  s'adresse- 
raient a  eux,  toutefois,  après  avoir  demandé  l'autorisa- 
tion do  l'évéque  du  lieu.  Actuellement,  les  pénitents  sont 
libres  de  choisir  à  leur  gré  un  confesseur  parmi  les  prê- 
tres approuvés.  On  nomme  ainsi  les  prêtres  séculiers,  à 
qui  lour  évoque  a  conféré  lo  droit  d'administrer  le  sacre- 
ment de  pénitence,  et  les  religieux  que  leurs  supérieurs 
ont  chargés  do  ce  ministère  avec  l'agrément  de  levéque. 
L'Kglise  enseigne  au  confesseur  qu'au  tribunal  de  la 
pénitence  il  est  juge,  médecin  et  père  :  juge,  il  doit  dis- 
cerner les  fautes  et  les  dispositions  du  pénitent,  porter  la 
lumière  dans  sa  conscience  et  l'aider  à  se  condamner  lui- 
même  ;  médecin,  il  faut  qu'il  cherche  et  trouve  les  remèdes 
que  réclament  les  maladies  morales,  sachant  mettre  le 
fer  dans  les  plaies  ot  ordonner  les  sacrilices  nécessaires; 
père,  il  a  surtout  pour  mission  de  consoler,  de  soutenir  et 
d'encourager  ;  sa  toute-puissance  est  faite  de  miséricorde  ; 
il  est  lo  ministre  du  pardon.  L'autorité  ecclésiastique  a 
toujours  veillé  avec  sollicitude  sur  l'exercice  de  la  charge 
de  confesseur.  Le  pape  Benoît  Xl'V,  en  particulier,  a 
pris  des  dispositions  sévères  pour  maintenir  toujours  les 
prêtres  à  la  hauteur  de  leur  mission.  Il  n'y  a  pas  de  fonc- 
tions dont  la  dignité  soit  sauvegardée  par  des  règlements 
plus  rigoureux. 

—  Confesseurs  des  religieuses.  Les  religieuses  cloîtrées 
ont  ordinairement  un  confesseur  ordinaire,  qui  est  ou  non 
l'aumônier  du  couvent,  et  des  confesseurs  extraordinaires, 
à  qui  elles  doivent  se  présenter,  soit  tous  les  mois,  soit 
plus  ou  moins  souvent,  suivant  ce  que  la  règle  de  l'ordre 
prescrit  en  cette  matière. 

—  Hist.  Confesseurs  des  rois.  C'est  Henri  IV  qui,  le  pre- 
mier des  rois  do  France,  choisit  pour  confesseur  un  jésuite, 
le  P.  Cotton  ;  son  exemple  a  été  suivi  par  ses  successeurs 
immédiats.  Sous  Louis  XIV,  le  confesseur  du  roi  fut  chargé 
de  la  feuille  des  bénédces,  c'est-à-dire  delà  proposition  des 
candidats  pour  les  bénélices  dont  le  roi  avait  la  nomina- 
tion. Louis  XIV  eut  successivement  pour  confesseurs  le 
P.  Ferrier,  le  P.  Lachaise  et  le  P.  Le  Tellier  ou  Tellier, 
diaprés  Saint-Simon.  C'est  le  P.  Pérusseau  qui  cterça, 
d  ailleurs  fort  honorablement,  la  charge  de  confesseur  do 
Louis  XV,  tant  que  Louis  XV  se  confessa. 


Confesseur  de  la  reine  Marguerite  (le).  Nom 

donné  à  I  auteur  anonyme  d'une  histoire  de  saint  Louis, 
qui  fut  écrite  entre  1297  ot  1307.  —  Cet  ouvrage,  rédigé 
surtout  dans  un  dessein  d'édification,  est  précieux  parce 
qu'il  suit  de  près  les  enquêtes  pour  la  canonisation  de  saint 
'ouïs,  dont  le  texte  est  aujourd'hui  perdu. 


l 


CONFESSION  (fé-si-on  —  rad.  confesser)  a.  f.  Aveu  :  La 
CONCESSION  généreuse  et  libre  énerve  le  reproche  et  désarme 

I  injure.  (Montaigne.)  ii  Aveu  général  do  ses  fautes  ;  Pour 
moi,  je  veux  faire  ici  ma  confession  sans  détour.  (J.-J. 
Kouss.)  —  Se  dit  particulièrement  de  l'aveu  des  péchés 
fait  aux  prêtres  catholiques  avec  l'intention  d'en  obtenir 
l'absolution  :  Le  triLunal  de  la  confession,  h  Action  d'en- 
tendre les  aveux  d'un  pénitent,  en  parlant  du  prêtre  : 
Faire  la  confession  d'un  criminel. 

—  Confession  générale,  Celle  qui  s'étend  aux  péchés  do 
la  vie  entière,  il  Confession  auriculaire  ou  privée.  Celle  qui 
est  faite  en  secret  à  un  prêtre,  ii  Confession  publique,  Celle 
qu  on  faisait  autrefois  devant  le  peuple  assemblé. 

—  .S'ceau  ou  Secret  de  la  confession.  V.  la  partie  encycl. 

II  Fam.  :  Confier  une  chose  d  quelqu'un  sous  le  sceau  de  la 
CONFESSION,  La  lui  dire  en  lui  recommandant  le  secret  lo 
plus  rigoureux. 

—  Billet  de  confession.  V.  la  partie  encycl. 

,  —  Plu""-  Ouvrage  contenant  des  aveux  sur  la  vie  do 
1  autour:  Les  Confessions  de  saint  Augustin, de  J.-J.  Ilous- 
seau. 

—  Archéol.  V.  la  partie  encycl. 

—  Dr.  Diviser  ta  confession,  Prendre  et  laisser  dans  les 
aveux  d'un  accusé  :  Jl  ne  faut  pas  diviser  la  confession. 

—  Liturg.  Afiirmation  publique  do  sa  foi  :  Le  spectateur 
céleste  de  notre  confession  nous  rendra  nos  corps  plus  qlo- 
rieux  etnlus  éclatants.  (Mass.)  il  Formule  catholique  d'aveu 
des  péchés,  aussi  appelée  Confiteor,  parce  quelle  com- 
mence par  ce  mot.  ll  Confession  de  foi  ou  simplement 
Confession,  Tableau  résumé  dos  articles  qui  contiennent 
la  déclaration  do  la  foi  d'un  individu  ou  d'une  Eglise. 

—  Khét.  Figure  qui  consiste  dans  un  aveu  fait  â  son 
adversaire.  Ex.  :  L'accusé  avait  tort,  j'en  conviens  ;  mais 
la  faute  est-elle  condamnée  par  la  loi  ? 

—  Loc.  pRov.  :  On  lui  donnerait  le  bon  Dieu  sans  coaJes- 
slon,  bon  extérieur  inspire  toute  conliance.  au  point  qu'on 
croirait  qu  il  n'aurait  pas  besoin  do  so  confnssor  avant  de 
communier.  (No  se  dit  guèro  qu'on  mauvaise  part,  d'une 
personne  hypocrite.) 

—  Syn.  Confession,  aveu.  V.  aveu. 

—  Anton.  DénégaUon,  déni,  dIssimulaUon,  négaUon. 
protestation.  ^  ' 

—  Encycl.  Tliéol.  La  confession,  ou  aveu  des  péchés  fait 
à  un  prêtre  approuvé,  est  une  des  trois  conditions  néces- 
saires pour  recevoir  d'une  manière  efllcaco  lo  sacrement  de 
péniteuco.  L  aveu  des  fautes  était  pratiqué,  sous  différentes 
formes,  dans  los  religions  antiques  do  la  Perse  do  l'Inde 
ot  de  1  extrême  Orient  :  il  était  certainement  imposé  dans 
une  certaine  mesure,  à  ceux  qui  se  faisaient  initier  aux 
mystères  d'Elousisot  de  Samothrace.  Mais,  nulle  part  il 
no  so  présente  à  nous  avec  la  rigueur  quo  lui  a  donnée  la 
religion  catholique.  Le  principe  do  la  confession  est  ren- 
fermé dans  ces  paroles  que  Jésus-Christ  a  adressées  à  ses 
iipfttres  (Jean,  XX,  v.  22)  : .  Les  péchés  seront  remis  à  ceux 
aqui  von»  les  remettrez;  ils  seront  retenus  ù  ceux  à  qui 
vous  los  retiendrez. .  Le  pouvoir  de  juger  les  péchés  sup- 
pose pour  lo  ministre  do  Jésus-Christ  lo  droit  do  los  con- 


naître ot,  pour  lo  pénitent,  le  devoir  d'en  faire  l'aveu.  C'est 
co  qu'a  compris  ot  pratiqué  dès  les  pormiers  jours  l'Eglise 
chrétienne.  Ceux  qui  avaient  commis  des  fautes  graves 
étaient  exclus  de  la  communauté  des  tidèlos,  mais  ils  pou- 
vaient y  rentrer  après  avoir  fait  pénitence.  Or  la  pre- 
mière des  conditions  imposées  au  pénitent  était  la  décla- 
ration do  sa  faute,  faite  en  public  dans  les  premiers  temps, 
en  secret  dans  la  suite. 

C'est  d'après  cet  aveu  quo  lo  pécheur  était  soumis  à 
celui  des  canons  pénitentiaux  qui  regardait  sa  faute.  Il  est 
à  remarquer  que  les  Grecs  et  toutes  les  sectes  orientales, 
les  arméniens,  les  coptes,  les  monophysitos  et  los  nesto- 
riens,  en  se  séparant  do  l'Eglise  catholique,  ont  conservé 
la  confession. 

La  confession  doit  être  humble,  c'est-à-dire  accompan-née 
de  repentir  et  faite  en  vue  de  recevoir  l'absolution  ;  m-ale, 
c'est-à-dire  prononcée  distinctement  par  les  lèvres  ;  com- 
plète, c'est-à-dire  comprenant  tous  les  péchés,  au  moins 
mortels,  dont  le  pénitent  se  souvient.  L'omission  volon- 
taire d'une  faute  grave  rend  la  confession  sacrilège,  si  elle 
a  été  suivie  de  l'absolution.  Une  impossibilité  physique 
comme  une  infirmité,  peut  autoriser  le  pénitent  à  se  con- 
fesser par  signes  ou  par  écrit. 

Une  confession  est  dite  publique,  quand  elle  a  dos  témoins  ; 
secrète  ou  auriculaire,  quand  elle  est  faite  au  prêtre  seul.' 
La  confession  auriculaire  est  seule  imposée  aux  fidèles. 
On  nomme  confession  générale  celle  qui  contient  l'aveu 
des  fautes  de  toute  une  vie  ;  particulière,  celle  qui  ne  re- 
monte que  jusqu'à  la  dernière  absolution  reçue.  Il  a  tou- 
jours été  admis  dans  l'Eglise  que  le  chrétien  qui  avait 
commis  une  faute  grave  devait  la  déclarer  au  plus  tôt;  de 
plus,  les  fidèles  se  confessaient  avant  de  communier  et 
dans  le  temps  de  pénitence,  comme  le  carême.  Le  qua- 
trième concile  de  Latran  (1216)  ordonna  à  tout  fidèle  de 
l'un  et  l'autre  sexe,  qui  aurait  atteint  l'âge  de  raison,  de  se 
confesser  au  moins  une  fois  l'an  et  de  communier  au  temps 
de  Pâques,  sous  peine  d'excommunication  durant  sa  vie  et 
de  privation  de  la  sépulture  chrétienne  après  sa  mort.  Mais 
les  fidèles  sont  exhortés  à  se  confesser  beaucoup  plus  sou- 
vent. Car,  aux  yeux  de  l'Eglise,  les  avantages  de  la  con- 
fession suivie  de  l'absolution,  c'est,  outre  la  grâce  sacra- 
mentelle, l'apaisement  des  remords  pour  le  passé,  l'amen- 
dement pour  l'avenir,  le  relèvement  moral  de  l'individu, 
une  garantie  de  sécurité  pour  la  société  par  l'extinction 
des  haines  et  la  réparation  des  torts. 

Luther,  après  Wiclef,  rejeta  l'institution  divine  ot  l'obli- 
gation de  la  confession,  mais  il  en  permit  l'usage  aux 
enfants  et  aux  jeunes  gens.  Calvin  fut  plus  radical  et  abo- 
lit complètement  tout  aveu  des  péchés  fait  à  un  homme. 
Cependant,  à  plusieurs  reprises,  et  en  particulier  à  Nurem- 
berg en  1552,  à  Strasbourg  en  1670,  des  synodes  protes- 
tants ont  réclamé  le  rétablissement  de  la  confession.  En 
Angleterre,  un  mouvement  si  puissant  s'est  dessiné  en  ce 
sens  parmi  les  puséistes  que  cent  évêques  anglais,  réunis 
à  Londres  en  1878,  ont  cru  devoir  faire  appel  à  toute  leur 
autorité  pour  y  mettre  obstacle. 

Sceau  de  la  confession.  On  nomme  ainsi  l'obligation  ri- 
goureuse imposée  au  confesseur  de  ne  rien  dévoiler,  sans 
la  permission  du  pénitent,  de  ce  qui  a  été  dit  dans  une 
confession  sacramentelle.  Le  prêtre  qui  aurait  manqué  à 
ce  devoir,  un  des  plus  graves  de  son  mini.stère,  serait  des- 
titué de  ses  fonctions.  Aucune  raison  :  ni  la  sécurité  de 
l'Etat,  ni  le  bien  de  lEglise,  ni  le  péril  personnel  du  con- 
fesseur, ne  peut  jamais  autoriser  la  révélation  do  péchés 
accusés  au  confessionnal.  On  sait  quo  saint  Jean  Népomu- 
cène  aima  mieux  mourir  quo  de  faire  connaître  à  l'em- 
pereur Wenceslas  la  confession  de  l'impératrice  Jeanne. 

Billet  de  confession.  On  appelle  ainsi  le  billet  que  le 
confesseur  donne  à  son  pénitent  pour  attester  qu'il  la  en- 
tendu en  confession.  Au  moment  de  la  révocation  de  l'édit 
de  Nantes,  ce  billet  fut  exigé  dos  calvinistes  nouvellement 
convertis;  il  fut  encore  imposé,  après  la  publication  do  la 
bullo  Unigenitus,  à  tous  ceux  qui  étaient  soupçonnés  de 
jansénisme.  Actuellement,  en  France,  il  est  demandé  aux 
futurs  époux  qui  se  présentent  devant  lour  curé  pour  con- 
tracter mariage. 

Denier  de  confession.  On  désignait  do  ce  nom  une  of- 
frande en  argent  quo  les  pénitents  remettaient  autrefois  à 
lour  confesseur  ot  qui  faisait  partie  du  casuol.  Cet  usage, 
depuis  longtemps,  est  aboli  dans  l'Eglise  catholique;  if  a 
persisté  [larmi  les  luthériens,  pour  qui,  cependant,  la  con- 
fession n  est  qu'une  pratique  tolérée. 

— ;  Archéol.  Confession  des  martyrs.  Dans  les  auteurs 
anciens,  ce  mot  indiquait  le  lieu  où  le  corps  d'un  martyr 
avait  été  inhumé  ;  il  fut  plus  tard  appliqué  à  l'autel  bâti  au- 
dessus  do  co  tombeau  dans  la  crypte  des  anciennes  églises, 
comme  ceux  que  l'on  voit  encore  à  Rome  dans  les  cha- 
pelles souterraines  do  SaintPrisquo,  do  Saint-Sylvestre 
ot  de  Saint-Laurent-hors-les-Murs.  Enfin,  ce  mémo  nom 
fut  encore  donné  à  l'autel  élevé  dans  la  basilique  même 
ot  indiquant  à  tous  les  regards,  par  ses  vastes  proportions, 
lo  point  précis  do  la  crypte  où  reposaient  los  ossements 
du  martyr.  Dès  lo  ii-  siècle,  une  confession  avait  été  érigée 
au-dessus  du  tombeau  des  apôtres  saint  Pierre  et  saint 
Paul,  au  Vatican  ;  plusieurs  fois  transformée,  elle  est 
maintenant' comprise  dans  la  basilique  de  Saint-Pierre. 
Chez  les  écrivains  ecclésiastiques,  les  mots  confession  des 
martyrs  ont  souvent  pour  synonymes  les  expressions  me- 
moria  ou  martgricum  :  on  los  trouve  parfois  employés  pour 
désigner,  par  extension,  la  basilique  ollemémo  qui  con- 
tient le  corps  du  martyr. 

— ^  Roi.  bouddh.  Dans  l'Inde,  la  confession  publique  ou 
auriculaire  parait  remonter  ù  une  très  haute  antiquité; 
les  lois  do  Manou  l'imnoseut  dans  certains  cas  graves.  On 
la  trouve  également  chez  les  djains,  avec  un  caractère  ré- 
dempteur plus  marqué,  car  elle  se  complèto  do  l'absolu- 
tion. La  confession  a  été  érigée  en  institution  dogmatique 
par  le  bouddhisme.  Dans  lo  Vinai/a  se  trouve  une  formule 
détaillée  do  confession  devant  l'àssenibléo  dos  religieux. 
Elle  avait  exclusivement  un  caractère  d'expiation,  mais 
n'olfaçait  pas  los  péchés;  on  lui  donna  ensuite  une  très 
grande  efhcacito  pour  obtenir  le  salut.  C'est  sous  cette 
forme  im'nn  la  trouve  encore  au  Tliibet,  en  Chine  ot  au 
Japon.  Nulle  part,  d'ailleurs,  dans  ces  pays,  la  confossion 
n'est  obligatoire  pour  les  laïques. 

Confession  d'Augsbourg.  'V.  AuosDounn  (Confes- 
sion d'). 

Confession  d'Emden.  V.  Emdbn  (Confossion  d'). 

Confession  d'un  Enfant  du  siècle  (la),  par  Alfred 
do  Musset.  La  Confession  d'un  Knfnnt  du  siècle  fut  pu- 
bliée on  U36.  Musset  avait  alors  vingt-six  oiis.  Il  y  raconto 


CONFESSION 

l'histoire  à  peine  déguisée  do  sa  liaison  avec  George 
Sand,  histoire  dont  co  livre  est,  pour  le  fond  même,  une 
relation  fidèle.  Nous  louerons  avant  tout  la  sincérité  du 
poète  et,  mieux  encore,  la  délicatesse  avec  laquelle  il 
donne  le  beau  rôle  à  la  jeune  femme,  qui  n'était  pourtant 
pas  sans  avoir  aussi  des  torts. 

Octave,  né  en  isio,  type  d'une  génération  inquiète  et 
précocement  soucieuse,  est  trompé  par  sa  maîtresse,  la 
quitte,  puis  cherche  à  étourdir  son  désespoir  par  la  dé- 
bauche. Ce  sont  les  deux  premiers  livres.  Dans  le  troi- 
sième, on  lo  voit  s'éprendre  de  M-«  Brigitte  Pierson 
jouno  femme  douce,  grave,  pieuse,  qui,  bientôt,  est  tou- 
chée de  son  amour.  Rien  de  plus  frais,  de  plus  suave 
que  1  Idylle  de  cette  passion  naissante.  Avec  le  quatrième 
commencent,  presque  aussitôt,  les  doutes,  les  soupçons 
les  inquiétudes  par  lesquelles  Octave  semble  pron.lre' 
plaisir  à  torturer  son  cœur  et  celui  de  sa  maîtresse.  Mussot 
veut  montrer,  en  écrivant  sa  propre  histoire,  quo  la  dé- 
bauche rend  pour  toujours  incapable  d'aimer.  Octave 
corrompt  lui-même  son  bonheur  par  des  jalousies  fantas- 
■  ques,  par  des  caprices  dépravés,  souillo  soc  amour  par 
les  ressouvenirs  involontaires  du  libertinage  qui  l'a  pré- 
cocement flétri.  Enfin,  dans  le  cinquième  livre,  apparaît 
un  troisième  personnage,  Smith  (autrement  dit  Pagcllo), 
que  Brigitte,  lassée  finalement  d'Octave,  se  prend  à  ai- 
mer. Octave,  descendant  au  fond  de  lui-même,  se  recon- 
naît coupable  de  tout  le  mal,  et  il  laisse  partir  la  jeune 
femme  avec  Smith,  en  •  remerciant  Dieu  que,  de  trois  êtres 
qui  avaient  soufi'ert  par  sa  faute,  il  ne  reste  qu'un  mal- 
heureux n. 

La  Confession  d'un  Enfant  du  siècle  est  une  des  œuvres 
les  plus  caractéristiques  du  temps.  Œuvre  inégale,  à 
laquelle  on  peut  reprocher  soit,  pour  la  composition,  uu 
certain  décousu,  soit,  pour  le  style,  bien  des  pages  am- 
poulées et  déclamatoires,  elle  renferme  aussi  quelques 
parties  supérieures;  toute  l'idylle,  par  exemple,  qui  est 
d'un  exquis  poète,  et,  çà  et  là,  maints  chapitres,  sans 
compter  un  grand  nombre  de  réflexions  et  do  ma.ximes  dé- 
tachées, qui  dénotent  un  observateur  des  plus  pénétrants. 
Confession,  par  le  comte  Léon  Tolsto'i.  L'ouvrage  a 
été  écrit  en  1882.  C'est  une  sorte  d'autobiographie  morale. 
L  auteur  nous  y  indique  par  quelles  phases  il  a  passé 
avant  d'adopter  la  philosophie  religieuse  qui  finit  par 
donner  la  paix  à  son  cœur.  Las  do  la  gloire  militaire, 
puis  des  lettres,  cherchant  avec  angoisse  le  sens  de  la 
vie,  son  mariage  et  le  bonheur  qu'il  y  trouve  le  distrayent 
pendant  quinze  ans  du  redoutable  problème.  Mais,  au 
bout  de  ce  temps,  ses  inquiétudes  et  ses  perplexités  so 
réveillent.  Il  demande  aux  savants,  aux  philosophes,  le 
secret  de  la  destinée  humaine,  et  la  science  ne  lui  ap- 
prend rien,  et  toutes  les  philosophies  le  conduisent  fata- 
lement au  pessimisme.  Il  se  tourne  alors  vers  les  religions, 
qui,  seules,  donnent  au  peuple  la  force  de  vivre,  et  prend 
le  parti  de  croire  ce  que  croit  le  peuple.  Mais  il  lui  sem- 
ble que  les  diverses  Eglises  détruisent  l'unité  d'amour  par 
une  orthodoxie  étroite,  et  que,  dans  toutes,  le  faux  ot  lo 
mal  se  mêlent  au  vrai  et  au  bien.  La  tâche  qui  lui  reste, 
c'est  de  séparer  le  vrai  du  faux,  le  bien  du  mal.  Un  autre 
livre.  Ma  religion,  publié  l'année  suivante,  expose  quelle 
est,  après  cette  épuration,  la  foi  de  Tolstoï,  cette  foi  qui 
le  fait  vivre. 

Confessions  helvétiques.  La  première ,  appelée 
Confession  de  Bàle,  fut  rédigée  en  1530  par  Zwingli  pour 
les  protestants  de  Suisse,  et  adoptée  en  1534  à  Bâle.  I^a 
seconde,  rédigée  en  1566  par  Th.  de  Bèze  et  Bullinger,  est 
encore  en  vigueur  aujourd'hui.  Elle  reçut  l'adhésion  des 
Eglises  d'Ecosse,  de  'France,  do  Hongrie  et  de  Pologne. 
Elle  n'admet  que  l'autorité  de  la  Bible  en  matière  de  foi, 
enseigne  la  prédestination,  ne  reconnaît  que  deux  sacro- 
monts  :  le  baptême  et  la  Cène,  ot  condamne  les  images. 

Confessions  de  saint  Augustin.  V.  Auodstin. 

Confessions  (les),  de  Jean-Jacques  Rousseau.  Quand 
lo  libraire  Rey,  d'Amsterdam,  lui  suggéra  la  première 
idée  do  co  livre,  Rousseau,  tout  d'abord,  craignit  de  «  com- 
promettre le  secret  d'autrui  •  ;  mais  c'était  une  idée  trop 
conforme  à  son  humeur  pour  qu'il  hésitât  bien  longtemps. 
Dès  le  début  de  1765,  après  son  départ  de  Montmorency, 
il  se  mit  à  l'œuvre.  Six  ans  après,  le  manuscrit  était  ter- 
miné. Les  six  promior-s  livres  parurent  en  1781  et  les  six 
derniers  en  1788,  mais  avec  beaucoup  do  coupures.  En  1795, 
l'ouvrago  fut  publié  dans  son  intégrité. 

Rousseau  y  raconto  l'histoiro  de  sa  vie  jusqu'à  l'an- 
née 1765.  La  promièro  partie  va  jusqu'en  1711.  Il  vou- 
lait s'arrêter  là.  Mais,  •  après  doux  ans  de  silence  et 
do  patience  .,  il  reprit  la  plume,  croy.ant  nécessaire  do 
répondre  à  ses  ennemis,  et,  du  reste,  so  promettant,  pour 
rassurer  sa  conscience,  do  ne  laisser  paraître  la  deuxième 
partie  qu'en  1800.  Il  y  a  dans  les  Confessions  autre  chose 
que  des  faits.  Ce  n'est  pas  seulement  l'histoire  do  sa  vio 
que  nous  raconto  Jean-Jacques,  c'est  aussi,  c'est  surtout 
«  l'histoire  de  son  âme  ». 

Les  Confessions  sont  l'ouvrage  le  plus  caractéristiquo 
de  Jean -Jacques,  considéré  comme  l'initiateur  du 
XIX'  siècle  sentimental  et  littéraire.  Co  livre  marque, 
plus  qu'aucun  autre,  l'avènement  du  «  moi  •,  qui  devait 
régner  sans  partage  dans  la  littérature  romantique.  Lo 
•  moi  »  do  Rousseau  nous  y  est  plus  d'une  l'ois  gâté  par 
l'orgueil,  par  une  misanthropie  chagrine  et  ulcérée,  par 
les  écarts  d'une  imagination  maladive;  sa  sincérité,  d'ail- 
leurs, tourne  au  cynisme,  quand  il  nous  dévoile  corutines 
taches,  dont  il  eût  bien  pu  garder  pour  lui  le  secret.  Mais 
nous  y  retrouvons  aussi  ce  qu'il  y  a  en  Rousseau  do  plus 
touchant,  do  plus  prestigieux  :  nous  y  retrouvons,  sans 
aucune  traco  do  déclamation  ou  do  sophisme,  sa  tou- 
drosse,  sa  générosité  native,  sa  candide  uonhomio,  son  vif 
instinct  do  la  vie  intimo  et  iloiiicstiiiuo,  son  amour  de  la 
nature,  son  goût  do  la  mélancolie  et  do  la  rêverie,  ot  cha- 


cun de  ces  sentiments  lui  a  inspiré  des  pitges  qui  comptent 
entre  les  plus  gracieuses  de  son  œuvre,  ou  los  plus  élo- 
([uontes  ot  les  plus  profondément  émues. 

Confessions  d'un  Anglais  mangeur  d'opium 

[Confessions  of  an  Engii^h  opium  caler],  par  Thomas  do 
Quincey  ^Londres,  1821,  1822, 1850).  Co  livre  humorisiiquo 
est  une  sorte  d'autobiographie.  Songe  ot  réalité,  sagesse 
ot  folie,  soulfranco  et  béatitude,  vérité  ot  fiction  se  cou- 
fondcnt  dans  ces  divagations  d'un  homme  qui  fut  réello- 
ment  l'esclave  de  l'opium.  Los  Confessions  furent  traduites, 
dès  1 828,  par  Alfred  do  Mussot  {l'Anglais  mangeur  d'opium, 
par  A.  I).  M.);  mais  cette  traduction  l'autaisislo  d'un 
écolier  do  <lix-huit  ans  no  fait  pas  partie  dos  «i^uvres 


CONFESSIONNAlUE   —   CONFINER 


Confessionnal  (xv*  s. 


Confessionnal. 


complètes  du  poète.  Charles  Baudelaire,  dans  ses  Paradis 
artificiels,  analyse  les  Confessions  d'une  manière  très 
complète,  et  en  donne  des  extraits  littéralement  traduits. 
Ce  livre  passe  pour  être  le  chef-d'œuvre  de  Quincey. 
C'est  une  œuvre  d'une  incontestable  originalité,  létude 
d'un  était  pathologique  singulier.  L'auteur  a  de  la  sensi- 
bilité, et  sou  goût  poétique  l'arrache  fréquemment  aux 
fantaisies  dans  les- 
quelles l'entrainent  ses 
théories  philosophi- 
ques. Sa  prose  est  tou- 
jours mélodieuse,  mais 
son  humour  parait 
quelquefois  affecté. 

CONFESSIONNAIRE 
{fé-si-0-nèr' }  adj.  Qui  a 
rapport  à  la  confession 
religieuse  ;  Docteurs 
coNFESsioNNAiRBS. (Cal- 
vin.) [Vieux.] 

CONFESSIONNAL 
{fé-si-o-7îal'  —  rad.  con- 
fession) n.  m.  Meuble  d'église,  dans  lequel  le  prêtre  ca- 
tholique s'enferme  pour  entendre  la  confession  du  péni- 
tent: Dans  Saint-Pierre,  il  y  a 
des  CONFESSIONNAUX  pour  tous 
Us  idiomes.  (Th.  Gaut.) 

—  Fig.  Confession  :  Wences- 
las  faisait  noyer  les  prêtres  gui 
refusaient  de  lui  livrer  le  secret 

du    CONFESSIONNAL.    (V.    HugO.) 

—  Par  ext.  Grand  fauteuil 
pour  les  malades. 

—  Encycl.  Le  confessionnal 
se  compose  ordinairement  de 
trois  compartiments.  Celui  du 
milieu  renferme  un  banc  sur 
lequel  le  prêtre  s'assoit,  et 
communique  avec  les  deux  au- 
tres par  des  ouvertures  en 
forme  de  treillis  ou  de  gril- 
lages, que  des  volets  peuvent 
fermer.  Les  deux  comparti- 
ments de  côté  sont  destinés 
aux  fidèles  et  contiennent  un 
prie-Dieu  surmonté  d'un  cru- 
cifix. Les  confessionnaux  ne 
datent  que  du  xvi'  siècle;  avant  cette  époque,  les  confes- 
seurs se  plaçaient  sur  des  bancs  de  pierre  aménagés  à  cet 
effet,  et  les  pénitents  s'agenouillaient  auprès  d'eux.  Un 
prêtre  ne  peut  pas  entendre  la  confession  d'une  femme  en 
dehors  du  confessionnal,  sauf  le  cas  de  maladie. 

CONFESSIONNALISMB  Ifé-si-o-na-lissyn')  n.  m.  Attache- 
ment étroit  à  une  confession  religieuse. 

CONFESSIONNEL,  ELLE  (fé-si-o-tièr)  adj.  Qui  a  rapport 
à  la  confession  de  foi  :  Symbole  confkssionnkl.  Article 

CONFESSIONNEL. 

CONFESSIONNISTE  {fé-si-o-nisst')  n.  m.  Luthérien  adhé- 
rant à  la  confession  d'Augsbourg. 

CONFESSOIRE  {fé-so-ar  —  rad.  confesseur)  adj.  Dr.  Qui 
contient  une  répétition  du  droit  do  servitude  :  Intenter 
une  action  conff.ssoire. 

—  Enc-ycl.  En  droit  romain,  Vaction  confessoii'e,  action 
réelle  civile,  était  donnée  au  titulaire  d'une  servitude  pré- 
diale  ou  personnelle,  contre  tous  ceux  qui  contestaient 
l'existence  de  la  servitude  ou  en  entravaient  l'exercice.  On 
donne,  aujourd'hui  encore,  le  nom  d'«  action  confossoire  » 
à  celle  par  laquelle  un  usufruitier  fait  reconnaître  son 
droit,  et  à  celle  qui  compète  au  propriétaire  de  Thé- 
ritage  dominant,  pour  faire  reconnaître  l'existence  de  la 
servitude.  On  applique,  par  analogie  à  cette  action,  les 
règles  relatives  à  la  revendication. 

CONFESSUS  {fèss-suss  —  mot  lat.  qui  signifie  confessé) 
n.  m.  Archit.  Ancien  nom  des  absides  de  basilique. 

CONFETTI  ifét'-ti  —  plur.  de  l'ital.  confetto,  dragée) 
n.  m.  pi.  Petites  boules  de  plâtre  que,  durant  le  carnaval 
(en  Italie  et  à  Nice),  on  se  jette  des  fenêtres,  des  balcons 
et  du  haut  des  voitures,  etc.  ii  Petites  rondelles  très  minces 
de  papier  multicolore,  qui  servent  au  même  usage  et 
qu'imagina  le  négoce  parisien.   (Quelques-uns  disent  au 

Sing.,  un  CONFETTI.) 

CONFIABLE  adj.  Qui  peut  être  confié  :  Secret  qui  n'est 

pas  CONFIABLE. 

CONFIANCE  [fi-anss  —  du  lat.  confidentia)n.  f.  Disposition 
de  l'âme  qui  fait  que  l'on  se  fie  à  quoiqu'un  ou  à  quelque 
chose,  que  l'on  compte  sur  quoiqu'un  ou  sur  quelque  chose  : 
Avoir  CONFIANCE  en  Dieu,  en  l'avenir.  Il  Se  dit  particulière- 
ment de  la  disposition  des  esprits  à  se  fier  aux  autorités 
constituées,  de  la  sécurité  inspirée  par  la  situation  :  La 
CONFlANCK  s'en  va. 

—  Sentiment  de  l'honnêteté  des  autres,  qui  nous  porto 
à  nous  livrer  à  eux,  à  leur  abandonner  ce  dont  ils  pour- 
raient abuser  contre  nous  :  La  confiance  est  l'estime  de 
toi  étendue  aux  autres.  (Latcna.) 

—  Conviction,  persuasion,  espoir  :  La  confiance  de 
vaincre  est  nécessaire  pour  vaincre,  tl  Avoir  confiance  que, 
Compter  que.  (Vieilli.) 

—  Assurance  do  caractère  ;  franchise,  liberté  d'allure  : 
Aborder  quelqu'un  avec  confiance.  Parler  avec  confiance. 

H  Estime  que  l'on  a  pour  son  propre  mérite  ;  présomption  ; 
J'admire  le  babil  et  l'air  <le  confiance 
I>e  ce*  tnesBieurs  h.  peine  échappé»  de  l'enfance. 

C.  d'Uari.evillb. 

—  Dr.  Faire  confiance.  Se  fier  en. 

—  Homme,  Femme  de  confiance.  Homme,  Femme  à  qui 
l'on  se  confie  complètement  pour  la  direction  de  certaines 
affaires,  il  Place  de  confiance.  Place  qu'on  ne  donne  qu'à 
des  personnes  à  qui  l'on  se  fie  complètement,  n  Maison  de 
confiante,  Titre  que  se  donnent  certaines  maisons  do  com- 
merce, pour  persuader  au  client  qu'il  peut  acheter  sans 
crainte  d'être  trompé. 

—  Loc.  aijv.  :  En  conllance,  En  toute  liberté  et  sécu- 
rité :  Acheter  kn  confianck.  ii  De  confiance,  Sans  hésita- 
tion, sans  crainte,  sans  défiance. 

—  Anton.  Déliance,  méllance,  suspicion. 

CONFIANT  (fi-an),  ANTE  adj.  Porté  à  se  confier,  à  don- 
ner sa  confiance  ;  qui    no   se  défie  pas  :   L'ignorance  est 


confiante  et  crédule,  il  Présomptueux  :  Un  jeune  Homme 
confiant  et  plein  de  lui-même. 

—  Substantiv.  Personne  confiante  :  L'abbé  Terrai  a  dé- 
couvert la  secte  des  confiants  et  des  défiants. 

—  Anton.  Défiant,  méfiant,  ombrageux,   soupçonneux. 
CONFIDEMMENT  yda-man)  adv.  En  confidence  :  Parler 

CONFIDliMMKNT. 

—  Syn.  Confidemment,  confidentiellement.  Dire  une 
chose  confidemment,  c'est  la  dire  comme  une  confidence, 
comme  une  chose  qui  doit  rester  secrète  ;  la  dire  confi- 
dentiellement ne  suppose  pas  un  si  grand  désir  de  secret; 
c'est  parler  d'une  manière  non  publique,  comme  s'il  s'agis- 
sait d'une  chose  qui  ne  peut  intéresser  que  des  amis. 

CONFIDENCE  {da7iss  —  lat.  confidentia;  de  cwn,  avec, 
et  fides,  foi)  n.  f.  Communication  intime  et  secrète  :  Faire 
une  coNFiDENCK.  Les  confidences  s'attirent.  (Balz.)  il  Se- 
cret, connaissance  de  ce  qui  est  gardé  secret  :  Etre  dans 
la  confidence  d'un  projet,  n  Autref.,  Confiance. 

—  Fausse  confidence.  Révélation  fausse,  faite  dans  le 
but  d'attirer  quelqu'un  dans  un  piège  :  On  fait  souvent  de 
FAUSSES  CONFIDENCES  pour  en  obtenir  de  véritables. 

—  Dr.  canon.  Accord  secret  et  illicite,  par  lequel  une 

fiersonne  obtenait  et  gérait  un  bénéfice  dont  elle  laissait 
es  fruits  à  une  autre. 

—  En  confidence,  loc.  adv.  Secrètement;  comme  chose 
secrète. 

Confidence  (la),  tableau  de  Meissonier  (1857).  Deux 
hommes,  en  costume  du  xvii!'  siècle,  sont  assis  à  une  table 
garnie  de  fruits  et  do  flacons.  La  physionomie,  le  geste, 


La  ConriJonct',  d'après  Meissonier, 

la  pose  des  deux  personnages  sont  d'une  vérité  extrême  : 
il  est  à  regretter  seulement  que  la  peinture  soit  déparée 
par  un  ton  rougeâtre  qui  se  rapproche  du  vernis  de  la  por- 
celaine. —  Il  a  été  fait  beaucoup  d'autres  tableaux  sous  ce 
titre  :  la  Confidence.  Le  plus  charmant  est  celui  de  Carie 
Vanloo,  qui  a  été  gravé  par  Beauvarlet. 

Confidences  (1849),  par  A.  de  Lamartine.  Sous  ce  titre, 
ce  sont  des  confessions  de  jeunesse  que  le  poète  a  pré- 
tendu donner  au  public.  En  réalité,  c'est  plutôt  une  médi- 
tation en  prose,  coupée  d'épisodes  évidemment  enjolivés, 
arrangés  au  caprice  de  la  plus  brillante  imagination. 

L'auteur  raconte  d'abord  son  enfance  et  se  peint  lui- 
même  avec  une  charmante  fatuité  quasi  féminine.  Le 
morceau  capital  du  livre  est  l'épisode  de  Graziella.  V.  Gra- 

ZIELLA. 

Lamartine,  dans  un  autre  livre,  a  fait  au  public  de  Nou- 
velles confidences  (1851),  en  racontant  l'événement  le  plus 
considérable  de  sa  jeunesse,  l'histoire  poétique  de  ses 
amours  avec  Elvire.  Y.  RaphaÊl. 

Ces  réminiscences  ont  du  charme;  ces  tableaux,  de  la 
fraîcheur.  Mais  les  Confidences  présentent  deux  défauts  : 
trop  d'importance  attachée  au  moi  du  poète,  si  intéres- 
sant soit-il,  qt,  de  plus,  une  certaine  froideur  résultant  de 
ce  que  le  lecteur  se  trouve  en  face  non  d'une  action  qui 
se  aéroule,  mais  d'une  exhumation  de  souvenirs. 

Confidences  (les),  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles d'Hofi"mann  (qui  garda  d'abord  l'anonyme),  musique 
de  Nicolo  Isouard,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  mars 
1803.  Cet  ouvrage  obtint  un  vif  succès  à  son  apparition  : 
le  livret,  amusant  et  gai,  était  fort  aimable  ;  la  musique, 
où  l'on  peut  signaler  surtout,  parmi  les  morceaux  d  en- 
semble, un  très  joli  trio  d'hommes  et  ie  finale,  était  char- 
mante, et  l'interprétation  excellente. 

CONFIDENT  {dan),  ENTE  [lat.  confidens,  qui  se  confie] 
n.  Personne  à  qui  l'on  se  confie,  à  qui  l'on  communique 
des  secrets  :  Ayez  beaucoup  d'amis,  et  peu  de  confidents. 
(Apollonius  do  Tyane.) 

—  Par  ext.  Personne  qui  connaît  certaines  choses  in- 
connues dos  autres  :  La  nature  a,  comme  les  rois,  beaucoup 
d'observateu7-s  et  peu  de  confidents.  (Boiste.)  ■ 

—  Fig.  Interprète  secret  : 

Uu  geste  confident  de  notre  intelligence. 

Racine. 

—  Art  dramat.  Personnage  subalterne  à  qui  les  princi- 
paux personnages  font  leurs  confidences,  qui  arrivent  ainsi 
jusquaux  spectateurs;  rôle  de  ce  genre;  acteur  qui  le 
remplit  :  Jouer  les  confidents. 

—  Adjectiv.  A  qui  l'on  fait  des  confidences  :  Etre  trahi 
par  SCS  amis  les  plus  confidents.  (Inus.  auj.) 

—  Encycl.  Art  dramat.  Les  confidents  sont  des  person- 
nages do  l'un  ou  de  l'autre  sexe,  (pii,  dans  la  tragédie  clas- 
sique française,  figurent  comme  simples  témoins  des  senti- 
ments et  des  desseins  des  héros  principaux.  Ils  n'ont  géné- 
ralement qu'une  part  indirecte  à  l'action.  Les  confidents, 
dont  on  a  souvent  abusé,  ont  été  imaginés  principalement 
pour  faciliter  les  expositions,  permettre  aux  caractères  de 
se  développer  ot  diminuer  le  nombre  dos  monologues.  La 
nature  môme  de  leur  mission  devait  vouer  à  l'ennui  ces 
personnages  sans  individualité,  tout  de  convention.  Lo 
théâtre  antique  n'a  pas  eu  besoin  de  confidents  ;  les  per- 
sonnages avaient  un  intcrlocutcurou  au  moins  un  auditeur 
permanent,  lo  chœur.  Los  autours  modernes  l'ont  remplacé 
par  lo  confident.  Quand  il  faut  instruire  lo  spectateur  des 
divers  sentiments  et  des  intentions  du  héros,  lo  confident 
sert  do  prétexte.  L'art  consiste  à  donner  aux  confidents 
une  raison  d'/^tro  au  moins  apparente,  à.  leur  ménager,  par 


188 

exemple,  quelque  passion  personnel.  :,  qui  influe  sur  les 
partis  que  prennent  les  personnages  principaux.  Racine  a 
réussi  quelquefois  à  leur  créer  un  caractère.  Narcisse  est 
d'une  méchanceté  tragique  ;  c'est  un  rôle  plein  de  relief. 
Œnone  sauve  Phèdre  de  l'horreur  qu'elle  inspirerait  si  elle 
accusait  elle-même  Hippoljte.  Quelquefois,  le  confident 
hérite  du  rôle  que  jouait  le  «  messager  ->  dans  la  tragédie 
grecque  :  c'est  à  lui  qu'échoit  le  récit  à  faire,  en  un  mor- 
ceau artistenient  narratif  ou  descriptif;  celui  do  Théra- 
mône  dans  Phèdre,  est  célèbre. 

CONFIDENT  {dan  —  rad.  confidence)  n.  m.  Siège  capi- 
tonné, à  dossier  bas,  généralement  en  forme  d'S  et  disposé 
de  façon  que  les  personnes 
placées  en  sens  opposé  puis- 
sent se  parler  facilement  à 
l'oreille. 


CONFIDENTER  (  dan  ~  té  ) 
V.  n.  Etre  en  confidence. 
(Vx  et  inus.) 

CONFIDENTIAIRE  {dan~si- 
êr'}   n.  m.  Dr.  canon.  Ecclé-  Comideut- 

siastique  qui  tient  un  béné- 
fice en  confidence,  par  substitution  illégale  :  Le  roi  ne 
souffrit  plus  que  les  séculiers  possédassent  des  bénéfices, 
sous  le  nom  de  confidentiaibes.  (Volt.) 

—  Par  anal.  Personne  substituée  pour  transmettre  un 
bien  à  une  autre  personne  que  la  loi  n'autorise  pas  à  l'ac- 
cepter. Il  On  dit  plus  souvent  fiduciaire. 

CONFIDENTIEL,  ELï^{dan-si-èl')  adj.  Dit,  fait,  commu- 
niqué en  confidence:  Conversation  confidentielle.  Avis 
confidentiel. 

CONFIDENTIELLEMENT  (dan-si-èV-man)  adv.  En  con- 
fidence. 

—  SvN.  Confidemment.  V.  confidemment. 

GoNFIENZA,  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Pa- 
vie]),  sur  la  Sesia  ;  3.000  hab. 

CONFIER  (du  lat.  confidere,  avoir  confiance.  —  Prend 
deux  /  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  plur.  de  l'imp.  de 
l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  confiions.  Que  vous  C07i- 
^/e;)v.  a.  Remettre,  livrer  àlagarde,  aux  soins  de  :  Confier 
uu  dépôt.  Confier  ses  intérêts.  \\  Faire  confidence  de  :  Con- 
fier ses  peines,  c'est  les  alléger. 

—  Poétiq.  Livrer,  abandonner,  mettre  dans  ou  sur  : 
Confier  des  sei7ie7ices  à  la  terre,  ses  secrets  au  papier,  sa 
desliiiëe  au  hasard. 

Se  confiep,  v.  pr.  Etre  confié,  il  S'abandonner,  n  Donner 
sa  confiance;  faire  des  confidences.  Il  Se  faire  des  confi- 
dences mutuelles. 

—  RiiM.  Se  co7ifier  à,  Se  co7ifier  en  ou  dans.  Se  confier  sur 
sont  synonymes  dans  la  plupart  des  cas.  Toutefois,  se 
co7ifier  à  signifie  particulièrement  faire  une  confidence  : 
Je  ME  confie  à  vous,  gardez-moi  le  secret.  —  Se  confier  en  ou 
dans  signifie  Mettre  son  espérance  en,  ne  pas  douter  du 
concours,  de  l'aide  de  :  Se  confier  en  ses  amis.  —  Se  confier 
sur  exprime  une  confiance  pratique,  une  confiance  qui  est 
la  raison  déterminante  do  l'acte  :  Se  confier  sdb  de  faux 
calculs.  (Co  dernier  est  peu  usité.) 

—  Syn.  Se  confîer,  se  fier.  Comme  synonyme  de  se  fier, 
se  confier  exprime  une  confiance  plus  absolue  :  on  se  confie 
on  Dieu,  on  met  en  lui  toute  sa  confiance  ;  on  se  fie  à  un 
dépositaire,  à  la  probité  d^  quoiqu'un.  D'un  autre  côté,  se 
confier  peut  signifier  simplement  dire  une  chose  qui  doit 
rester  secrète,  et  se  fier  n'a  pas  le  même  sens. 

CONFIGURATION  {si-on  —  rad.  configure?-)  n.  f.  Figure 
et  disposition  des  parties,  qui  donnent  la  forme  à  l'ensem- 
ble :  La  configuration  de  la  terre. 

—  Fig.  Forme  sensible  :  Le  monde  est  la  configuration 
de  la  parole.  (H.  Heine.) 

—  Astrol.  Conjonction  des  planètes  ;  aspect  mutuel  de 
ces  corps. 

—  Astron.  Situation  relative  des  corps  planétaires,  mar- 
quée pour  nous  par  la  figure  que  forme  leur  disposition  : 
La  CONFIGURATION  des  salellites  de  Jupiter. 

—  Stn.  Contigu ration,  conformation,  figure,  forme.  Con- 
figuration et  confur/nation  ne  s'emploient  guère  que  dans 
le  langage  scientifique  ;  le  premier  se  dit  des  plantes,  des 
minéraux;  le  second  des  animaux  surtout.  Foi-me  et  figure 
sont  du  langage  usuel  ;  le  premier  exprime  quelque  chose 
de  concret,  on  ne  conçoit  la  forme  qu'appliquée  à  l'objet 
lui-même  ;  la  figure  est  quelque  chose  d'idéai,  le  géomètre 
raisonne  sur  des  figures.  La  figure  ne  frappe  que  les  yeux, 
la  forme  est  palpaWe. 

CONFIGURER  (lat.  configurai'e  ;  de  cum,  avec,  et  figura, 
figure)  V.  a.  Donner  la  forme,  la  figure  à  :  C'est  le  rriouve- 
me7it  de  rotation  qui  a  configuré  notre  tei're. 

—  Fig.  Figurer,  représenter,  symboliser  :  Tels  person- 
7iages  contei7ipo7'ains  configurent  le  mal  social  dans  toute 
sa  virule7ice.  (Peu  usité.) 

—  En  T.  de  théol.  mystiq..  Assimiler,  rendre  semblable 
ou  conforme  ;  L'abnégatio7i  de  la  volonté  7ïous  configure 
à  la  mort  de  Jésus-Christ. 

CONFINAGE  n.  m.  Bomes,  limites.  (Vieux.) 

CONFINEMENT  (mrtn)  n.  m.  Action  de  confiner;  état 
qui  on  résulte,  exil,  n  Prison.  (Vieux.) 

—  En  T.  de  dr.,  Isolement  des  prisonniers,  emprison- 
nement cellulaire  :  En  Amérique,  le  confinement  est  une 
peine  légale. 

CONFINER  (rad.  confins)  v.  n.  Etre  sur  les  limites  com- 
munes, toucher  :  Les  Pyrénées  confinent  à  la  F7'ance  et  à 
l'Espagne. 

—  Fig.  Etre  très  voisin,  presque  semblable  :  Tout,  ici- 
bas,  CONFINE  au  bien  et  au  7nal.  (Renan.) 

—  v.  a.  Limiter,  borner  :  Bois  qui  confine  une  terre. 

—  Reléguer,  renfermer  :  Confiner  un  vieillard  dans  sa 
chambre.  Air  confiné. 

—  Fig.  Borner,  resserrer  dans  d'étroites  limites  :  Les 
mathématiques  confinent  l'intelligence  dans  une  seule  étude, 
celle  de  la  7nesure  et  de  la  quantité.  (Andrieux.) 

—  A  signifié  Finir,  terminer. 

Se  connner,  v.  pr.  Se  retirer,  s'isoler  :  Se  confiner  à 
la  campagne. 

—  Syn.  Confiner,  reléguer.  Confiner  emporte  l'idée  do 
limites  étroites  dans  lesquelles  on  oblige  à  se  renfermer. 
Ileléguer  exprime  surtout  l'idée  d'ôloignemont.  Celui  que 
l'on  confine  est  quelquefois  envoyé  dans  une  prison  ;  celui 
qu'on  reti-gue  conserve  une  liberté  plus  grande  ;  mais  lo 


189 

lieu  qu'il  iloit  habîtor  est  déterminé  et  choisi  de  manière 
qu'il  ni."  jtuisso  plus  iiuiro. 

CONFINITÉ  (rad.  cotifins)  a.  f.  Communauté  do  limites  : 
La  coNKiMTK  de  deux  provinces. 

CONFINS  ^dii  lat.  confims,  ayant  la  mÔme  limite)  n.  m.  pi. 
Frontiùi'o  communo  à  deux  pays  ;  Les  confins  de  l'Europe 
et  de  l'Asie,  il  Borno,  limite  extrême,  au  prop.  et  au  fig.  : 
Jl  n'est  donné  à  personne  d'arriver  aux  CONI-'INS  de  ta 
science.  (J.-B.  Sa_v.)  il  Confins  de  la  ferre.  Parties  do  la 
tori'o  les  i>lus  éloignées  :  Aller  jusf/u'aux  confins  de  la 
terre.  {Colto  expression  est  fondée  sur  l'ignorance  où  l'on 
était,  autrefois,  do  la  forme  réelle  do  la  torre.) 

—  Fig.  Point  intermédiaire,  formant  comme  un  passage 
entre  deux  époques,  deux  Etats,  deux  objets  do  nature 
dirtoronto  :  Les  confins  de  la  vie  et  de  la  mort.  Les  confins 
de  la  joie  et  de  la  douleur. 

—  Confins  mililaires.  Hist.  Ancienne  division  adminis- 
trative et  militaire  do  Tenipiro  austro-hongrois,  qui  avait 
été  organisée  en  1807  entre  la  Dravo  et  la  Save,  pour  em- 
pêcher les  incursions  turques  et  comme  défense  sanitaire. 
(Depuis  1875,  les  territoires  des  confins  forment  six  dis- 
tricts :  Peterwardein,  Semlin,  Brod,  Gradiska,  Petriuia, 
Ogulin,  qui  font  partie  du  gouvernement  de  Croatie-SIa- 
vonie  [monarehio  transleithane],  et  dépendent  au  point 
de  vue  militaire  du  commandement  général  d'Agram. 
V.  Ckoatuv.) 

CONFIRE  (iu  lat.  confîcere,  achever,  parfaire  :  Je  confis, 
nous  confisons.  Je  coiifisais,  7ious  confisions.  Je  confis,  nous 
confîmes.  Je  confirai,  7ious  confirons.  Je  confirais,  nous  con- 
firions. Confis,  confisons.  Que  je  confise,  que  nous  confi- 
sions. Que  je  confisse,  que  nous  confissions.  Confisant,  ante. 
Confit,  ite)  v.  a.  Faire  macérer  des  substances  végétales 
comestibles  dans  un  liquide  qui  les  pénètre  et  les  conserve  : 
CoNFiBË  des  pêches,  des  olives,  des  cornichons.  Confire  au 
sucre,  au  vinaigre,  à  l'huile. 

—  Fam.  Garder  très  longtemps,  ne  pas  faire  usage  do  : 
Les  bibliomanes  achètent  des  livres  pour  les  confire. 

—  Tochn.  Confire  les  peaux,  Les  tremper  dans  la  pré- 
paration appelée  "  confît  ",  pour  les  cbamoiser. 

Confit  [fij,  ite  part.  pass.  du  v.  Confire. 

—  Adjectiv.  Plein  d'un  objet  qui  est  supposé,  par  plaisan- 
terie ou  autrement,  jouer  le  rôle  du  sucre:  Confit  cji  dévo- 
tion. Confit rfe  jnystères.  La  conduite  de  MazaHn  était  absur- 
dement  confite  en  félonie.  (St-Simon.)  ii  Par  plaisant.  Tem- 
péré, adouci  :  Les  refus  ne  valt'nt  rien  que  confits.  (Costar.) 

—  n.  m.  Art  culin.  Dans  plusieurs  départements.  Pièce 
de  viande,  de  volaille,  conservée  dans  de  la  graisse  :  Alan- 
(/er  du  CONFIT  d'oie. 

Se  confire,  v.  pr.  Etre  confit  :  Les  câpres  se  confisent 
au  vinaigre. 

CONFIRMAND  {man),  ANDE  n.  Personne  qui  va  rece- 
voir le  sacrement  de  confirmation. 

CONFIRMATEUR,  TRICE  n.  Individu,  Chose  qui  con- 
firme :  Le  CONFIRMATEUR  d'une  ywuvelle. 

CONFIRMATIF,  IVE  (lat.  confinnativus  ;  de  confirmare, 
supin  confinnatutn,  confirmer)  adj.  Propre  à  confirmer  ;  qui 
confirme  :  Bref  confirmatif  d'une  ordonnance. 

—  Acte  confirmatif.  Dr.  Acte  par  lequel  une  personne 
valide  une  obhgation  entachée  d'un  vice  qui  pourrait  mo- 
tiver à  son  pront  une  action  en  nullité  ou  en  rescision. 

CONFIRMATION  {si-on  —  rad.  confirmatif)  n.  f.  Acte  qui 
certifie  l'exactitude  d'une  chose  déjà  connue  :  Nouvelle  gui 
a  besoin  de  confirmation,  u  Acte  qui  maintient,  qui  ratifie 
un  acte  déjà  accompli  :  Sentence  qui  est  une  confir.mation 
pure  et  simple  d'un  premier  jw/ement. 

—  Diplom.  Charte  de  confirmation.  Acte  confirmant  une 
donation. 

~  Dr.  milit.  Confirmation  de  jugement.  Sentence  d'un 
conseil  do  révision  confirmant  un  jugement  renvoyé  de- 
vant lui. 

—  Ilist.  Confirmation  de  noblesse,  Edit  ou  jugement  qui 
confirmait  !e  privilège  de  la  noblesse  à  des  personnes  oui 
en  avaient  joui,  mais  qui  passaient  pour  l'avoir  perdu, 
par  dérogeance  ou  autrement.  (Une  taxe  étant  due  dans 
ce  cas,  le  trésor  imagina  parfois  de  provoquer  des  en- 
quêtes, dans  le  seul  but  de  faire  rendre  des  jugements  do 
confirmation,  et  do  percevoir  des  taxes.) 

—  Rhétor.  Partie  du  discours  dans  laquelle  on  donne  la 
preuve  des  faits  avancés  dans  l'exposition,  ii  Confirmation 
directe.  Preuves  à  l'appui  de  la  thèse,  il  Confirmation  indi- 
recte. Réfutation  des  objections. 

—  Théol.  Sacrement  do  l'Eglise  qui  est  destiné  à  con- 
firmer, à  compléter  la  grâce  conférée  par  le  baptême,  en 
communitiuant  le  Saint-Esprit  et  tous  ses  dons. 

—  Encycl.  Dr.  civ.  La  confirmation  est  un  acte  juridique 
par  lequel  unepersoimo  fait  disparaître  les  vices  dont  se 
trouve  entachée  une  obligation  contre  laquelle  elle  eût  pu 
se  pourvoir  par  voie  de  nullité  ou  de  rescision.  La  conlir- 
mation  suppose  donc  un  acte  simplement  annulable  ou 
rescindable  (C.  civ.,  art.  1338);  elle  no  pourrait  donner 
aucune  valeur  à  un  acte  inexistant.  La  confirmation  n'est 
valable  (lue  si  elle  a  eu  lieu  avec  connaissance  du  vice 
dont  l'obligation  était  entachée  et  avec  l'intention  do  le 
réparer.  Enfin,  ollo  n'intervient  utilement  qu'après  la  ces- 
sation do  l'état  do  choses  d'où  procède  le  vice.  La  confir- 
mation peut  ôtro  expresse  ou  tacite.  La  loi  appollo  aussi 
cet  acte  ratification,  mais  il  vaut  mieux  réserver  cette 
expression  pour  l'approbation  donnée  après  coup  aux 
actes  d'un  gérant  d'atrairos.  La  confirmation  est  souîïiise 
à  quelques  règles  spéciales  en  matière  de  mariage. 

—  Hist.  Le  droit  royal  de  co«/irma(/ûn,  dû  à  l'avènemont 
des  rois  do  Franco,  était  basé  sur  ce  que  les  rois,  en  rece- 
vant les  hommages  de  leurs  sujets,  devaient  confirmer  les 
privilèges,  droits  et  franchises,  dont  ceux-ci  étaient  on 
possession.  C'était  un  droit  domanial,  qui  s'oxereait  sur 
tous  les  sujets  ayant  des  domaines.  Gratuit  dans  l'origine, 
il  devint  ensuite  un  véritable  impôt. 

—  Rhétor.  Quand  on  veut  faire  triompher  son  opinion, 
il  faut  l'appuyor  par  des  raisons  plausibles  ;  if  nous 
faut  consolider  co  que  nous  avons  établi  dès  l'abord 
dans  la  proposition.  Los  Grocs  nommaient  ptSaiwiiiî  (do 
pïSauiv,  fortifier),  les  Latins,  confirmatio,  la  partie  du  dis- 
cours qui  correspondait  à  co  besoin.  Dans  le  discours,  la 
confirmation  vient  ordinairement  après  l&narration,  (piaud 
il  y  on  a  uno;  sinon,  elle  suit  immédiatement  la  proposi- 
tion. Kilo  est  intimement  liée  à  la  réfutation,  qui  tantôt  se 
place  avant,  tantôt  après  elle.  Au  reste,  la  conlirmation 
est  toujours  la  iiartie  principale  du  discours  :  il  faut  y 
rassembler  tons  tes  artjuments  qui  peuvent  agir  sur  l'au- 
ditoire. Il  faut  tonir  compte,  non  seulement  du  choir,  mais 


CONFINITE   —   CONFITURERIE 


encore  de  Vordre  des  arguments.  On  peut  mettre  on  avant 
les  plus  forts,  puis  les  tairo  suivre  dos  plus  faibles.  Mais 
l'auditeur  a  le  temps  d'oublier  les  bonnes  raisons  «[ui  l'ont 
frappé  d'abord;  il  se  souvient  dos  mauvaises  qui  l'ont 
frappé  à  la  fin.  Il  est  préférable  do  commencer  par  les 
preuves  les  plus  faibles  pour  s'élever  successivement  jns- 
(pi'aux  plus  fortes.  L'intérêt  va  en  croissant  ;  l'auditeur, 
entraîné,  s'abandonne  à  l'orateur.  On  peut  aussi  débuter 
par  des  arguments  solides,  puis  réunir  on  un  groupe  les 
arguments  ([u'il  est  plus  aisé  de  renverser;  enfin,  ou  ter- 
mine par  les  arguments  les  plus  victorieux;  c'est  la  mé- 
thode préférée  de  Cicéron.  Quintîlien  appelle  cette  dispo- 
sition homérique,  parce  qu'elle  rappelle  l'ordre  dans  lequel 
Nestor  range  ses  troupes,  dans  Horaè^'o  {Iliade,  IV,  297). 

—  Théol.  Voici,  sur  ce  sacrement,  la  doctrine  de  l'Église 
catholique.  La  confirmation  est  un  sacrement  qui  donne 
à  ceux  qui  le  reçoivent  le  Saint-Esprit  avec  l'abondance 
de  ses  dons,  les  rend  parfaits  chrétiens  et  leur  confère 
la  force  de  confesser  la  foi  de  Jésus-Christ,  mémo  au 
péril  de  la  vie.  Le  nom  mémo  de  ce  sacrement,  appelé 
aussi  par  les  Pères  imposition  des  mains,  onction,  chrême 
du  salut,  indique  qu'il  est  comme  le  complément  et  le 
couronnement  du  baptême.  Plusieurs  passées  des  Actes 
et  notamment  les  chapitres  VIII,  v.  14-17;  XIX,  5  et  6, 
montrent  les  apôtres  conférant  le  Saint-Esprit  aux  nou- 
veaiLx  baptisés  par  un  rit  sacré,  désigné  tantôt  sous  le 
nom  d' n  imposition  des  mains  » ,  tantôt  sous  celui  d'«  onc- 
tion u.  Evidemment,  les  apôtres  n'administraient  ce  sa- 
crement que  parce  qu'il  avait  été,  comme  les  autres,  insti- 
tué par  Jésus-Christ,  et  leurs  successeurs  l'ont  conféré  sans 
interruption  jusqu'à  nosjours.  Le  témoignage  des  écrivains 
les  plus  anciens,  et  en  particulier  de  Tertullien  et  de  saint 
Cyprien,  est  formel  sur  ce  point.  Il  nous  apprend,  en  même 
temps,  que  les  premiers  chrétiens  recevaient  la  confirma- 
tion immédiatement  après  le  baptême.  L'évêque  est  le  mi- 
nistre ordinaire  de  la  confirmation  ;  cependant,  le  pouvoir 
de  l'administrer  peut  être  délégué  à  un  simple  prêtre,  par  le 
pape,  ce  qui  arrive  en  pays  de  missions.  La  confirmation 
imprime  en  celui  qui  la  reçoit  un  caractère  ineffaçable  :  elle 
ne  rend  pas  la  grâce  sanctifiante  perdue  par  un  péché  mor- 
tel, mais  l'augmente  dans  ceux  qui  la  possèdent  déjà,  et  leur 
communique  les  dons  du  Saint-Esprit,  qui  sont  la  sagesse, 
l'intelligence,  le  conseil,  la  force,  la  science,  la  piété  et  la 
crainte  de  Dieu.  La  matière  de  ce  sacrement  consiste  dans 
l'onction  du  saint  chrême,  faite  sur  le  front  en  forme 
de  croix,  et  l'imposition  des  mains  de  1  evêque.  La  forme 
consiste  dans  ces  paroles  :  n  Je  te  marque  du  signe  de  la 
croix,  et  je  te  confirme  du  chrême  du  salut,  u  Dans  l'Eglise 
grecque,  l'évêtiue  dit  seulement  :  «  Voici  le  sceau  du  don 
du  Saint-Esprit,  a  Le  nouveau  confirmé  reçoit,  en  même 
temps,  un  léger  soufflet;  c'est  un  symbole  destiné  à  lui 
apprendre  que  son  devoir  est  d'être  disposé  à  tout  souffrir 
pour  Jésus-Christ.  Autrefois,  il  devait  être  accompagné 
d'un  parrain  ou  d'une  marraine,  qui  contractaient  soit  avec 
lui,  soit  avec  ses  père  et  mère,  la  même  affinité  nue  les 
parrains  et  marraines  du  baptême.  Cet  usage  tend  à  re- 
vivre en  plusieurs  diocèses.  La  confirmation  n'est  pas 
absolument  nécessaire  au  salut;  mais,  ne  pas  la  recevoir 
par  négligence,  pourrait  constituer  une  faute  grave.  Le 
confirmana  doit  être  baptisé  et  en  état  de  grâce;  il  faut, 
de  plus,  qu'il  soit  instruit  des  principaux  mystères  de  la 
religion.  Pourtant  les  Grecs  confirment  les  enfants  immé- 
diatement après  le  baptême.  Mais  l'usage  do  l'église  latine 
est  d'attendre  qu'ils  aient  l'âge  de  raison,  et  mémo,  en 
France,  où  la  première  communion  se  fait  de  dix  à  douze 
ans,  la  confirmation  est  reculée  jusqu'après  cetto  époque. 

Tournée  de  confirmation.  On  nomme  ainsi  la  visite  que 
l'évoque  doit  faire  dans  les  paroisses  de  sou  diocèse,  pour 
y  donner  la  confirmation. 

Confirmation  ecclésiaslique.  On  appelle  do  co  nom  l'agré- 
ment donné  par  un  supérieur  ecclésiastique  à  celui  qui 
est  élu  ou  nommé  à  une  fonction  vacante.  Elle  s'appelle 
aussi  «  institution  canonique  ».  C'est  le  pape  seul  qui  pos- 
sède le  droit  de  confirmer  les  évoques  nommés  en  France 
ftar  le  gouvernement.  La  confirmation  est  aussi  l'acte  par 
oquel  Te  pape  approuve  et  sanctionne  les  canons  d'un  con- 
cile, soit  général,  soit  particulier,  ou  la  règle  d'un  ordre 
religieux. 

Confirmation  civile.  On  désigne  parfois  ainsi  l'agrément 
donné  par  un  souverain  ou  par  le  chef  d'un  Etat  à  la 
collation  d'un  bénéfice  :  mais  ce  terme  est  impropre;  on 
doit  lui  préférer  celui  d'"  approbation";  plus  spécialement, 
encore,  on  dit  que  telle  nomination  a  été  agréée.  L'appro- 
bation ou  l'agrément  du  gouvernement,  on  France,  est  obli- 
gatoire pour  la  nomination  des  curés,  non  dos  desservants, 
et  aussi  pour  colle  des  vicaires  généraux. 

Confirmation  protestante.  Les  premiers  réformateurs  ont 
rejeté  le  sacrement  de  confirmation  ;  mais  ils  ont  appliqué 
co  nom  à  l'acto  ecclésiastique  par  lequel  les  jeunes  gar- 
çons et  les  jeunes  filles  sont  déclarés,  après  examen  préa- 
lable, aptes  à  prendre  part  à  la  Cène. 

CONFIRMATOIRE  (to-ar)  adj.  Propre  à  confirmer  :  Dé- 
claration CONFIKMATOIBE. 

CONFIRMEMENT  {i7ian)  a.  m.  Etat  do  CO  qut  est  coa- 
firmé.  (Vi-mx.) 

CONFIRMER  (lat.  cnnfirmare;  de  cum,  avec,  et  finnare, 
rendre  ferme)  v.  a.  Fortifier,  assurer  :  Confirmer  quel- 
qu'un dans  ses  résolutions.  Les  persécutions  ne  servirent  qu'à 
coNFiRMKR  l'Eglise  naissante.  (Acad.)  ii  Appuyer  la  vérité 
d'une  chose  déjà  connue  ou  soupçonnée  :  Conkirmf.r  des 
soupçons.  Evénement  qui  confirme  des  prévisions,  il  Sanc- 
tionner, ratifier  :  Arrfit  confirmant  un  jugement  de  pre- 
mière instance.  i-'us(i/;e  confirme  les  a6u*.  (Turgot.) 

—  Kolig.  Conférer  lo  sacrement  do  la  confirmation  à  : 
Confirmer  des  enfants,  ii  Absolum.  :  C'est  régulièrement 
aux  évâques  qu'il  appartient  de  C()NFIR.mkk.  L'évêque  seul  a 
le  pouvoir  de  confirmer,  n  Pop.  Souflletor,  à  causo  du 
léger  souftlol  que  donne  l'évéquo  on  confirmant  :  Confir- 
mer quelqu'un  sur  tes  deux  Joues.  \\  Confirmeren  grâce,  Affer- 
mir dans  la  grâce,  accorder  la  grâce  do  la  persévérance. 

—  Manèg.  Confirmer  un  cheval.  Achever  do  lo  dresser. 
Confirmé,  ée  part.  pass.  du  v.  Confirmer. 

—  n.  Personne  qui  a  reçu  la  confirmation  ;  Les  confir- 
mes récitent  le  Pater.  TAvo  et  le  Credo. 

Se  confirmer,  v.  pr.  Etre  conllrmé.  ii  S'affermir. 

—  Impers.  Devenir  plus  cerlain  :  //  se  confikmk  que... 

—  Syn.  Conlirmor,  altormlr,  cimenter,  rnllermlr,  Boaller. 
V.  affkumiu. 

Conltrmer,  affirmer,  nnnuror,  attester,  avancer,  oorti- 
llor.  confirmer,  u">'uiitlr,  prétendre,  promottro,  répondre, 
soutenir.  V.  affiummr. 


-  Anton.  Contredire,  dédire,  démentir,  dénier,  désa- 
vouer, nier,  rétracter.  —  Abroger,  annuler,  casser,  iuiir- 
mer,  invalider,  rapporter,  réformer. 

CONFISABLE  adj.  Qui  est  propre  à  être  confit  :  Fruits 
coNFisAHi.Es.  (Peu  usité.) 

CONFISCABLE  {fi-skabl')  adj.  Susceptible  d'être  confis- 
qué :  Marchandises  confiscabi.es. 

CONFISCANT  {fi-ska7i),  ANTE  adj.  Qui  confisque. 

—  Dr.  téod.  Sur  qui  la  confiscation  pouvait  tomber. 

CONFISCATEUR,TRICE(;î-5A-a)n.  Individu  qui  confisque. 
CONFISCATION  {fi-ska-si)  v.  a.  Action  de  confisquer. 
Il  Pariicul.  Disposition  qui  prive  de  tous  leurs  biens  cer- 
tains condamnés  ou  leurs  héritiers  :  Soun  Louis  XI,  la  con- 
fiscation suivait  toujours  le  supplice.  Il  Par  ext.,  Bien  con- 
fisqué :  Donnera  une  personne  la  confiscation  d'une  autre. 

—  Féod.  Droit  de  confiscation,  Droit  pour  le  seigneur 
do  confisquer  les  biens  du  vassal  révolté  ou  coupable  de 
désaveu,  ii  Confiscation  de  fief,  Réversion  du  fiel  servant 
au  fief  dominant,  dans  le  cas  d'indignité  du  vassal. 

—  Encycl.  La  confiscation  est  l'attribution  au  Trésor,  et, 
dans  quelques  cas,  aux  parties  lésées,  de  tout  ou  partie 
des  biens  d'un  individu  condamné  pour  certaines  infrac- 
tions à  la  loi.  Cette  peine,  essentiellement  barbare,  re- 
monte à  l'origine  même  des  sociétés  :  à  Athènes  et  à 
Rome,  c'était  le  châtiment  le  plus  naturel  ;  les  empereurs, 
ensuite,  s'en  emparèrent  pour  se  venger  do  ceux  qui  leur 
étaient  opposés,  et  aussi  pour  remplir  leur  trésor  épuisé. 
De  l'empire  romain,  elle  passa  dans  la  législation  fran- 
çaise et  fut  adoptée  avec  un  égal  empressement  par  le 
régime  féodal  et  par  la  royauté  ;  dans  les  discordes  civiles 
et  religieuses,  tous  les  partis  abusèrent  successivement 
de  cette  arme  terrible.  Abolie  par  la  Révolution  française, 
la  confiscation  générale  fut  rayée  définitivement  du  Code 
français  par  l'article  66  de  la  charte  du  4  juin  1814. 

Subsiste  seule,  aujourd'hui,  la  confiscation  spéciale  qui 
ne  frappe  que  certains  biens,  et  dans  des  circonstances 
formellement  prévues  par  le  législateur  (art.  1 1  du  C.  pén. 
pour  les  crimes:  art.  470  du  C.  pén.  pour  les  contraven- 
tions). Elle  s'applique  soit  au  corps  du  délit,  soit  aux  cho- 
ses produites  par  le  délit,  soit  à  celles  qui  ont  servi  ou 
qui  ont  été  destinées  à  le  commettre.  Elle  suppose  que  le 
prévenu  n'est  pas  dessaisi  des  objets,  et,  sauf  l'exception 
de  l'article  16  de  la  loi  du  3  mai  1844  sur  la  chasse  et 
celles  en  matière  de  contributions  indirectes,  les  tribu- 
naux n'ont  pas  le  droit  d'exiger  le  payement  de  la  valeur 
des  objets  confisqués.  Lorsque  la  confiscation  profite  au 
Trésor,  le  recouvrement  en  est  opéré  par  la  Direction  do 
l'enregistrement  et  des  domaines,  ou  par  l'administration 
poursuivante.  Lorsqu'elle  profite  à  la  partie  lésée  (contre- 
façon, etc.),  c'est  à  celle-ci  à  en  faire  le  recouvrement. 
La  confiscation  est  encore  en  vigueur  aujourd'hui  en  Rus- 
sie, en  Autriche  et  même  en  Angleterre. 

CONFISERIE  (ze-rî)  n.  f.  Art  du  confiseur  :  Substance  em- 
ployée en  CONFISERIE.  Il  Produit  de  l'art  du  confiseur  :  Man- 
ger des  CONFISERIES.  Il  Atelier  et  magasin  do  confiseur  : 
Confiserie  bien  achalandée. 

—  Usine  où  l'on  prépare  les  sardines  à  conserver. 

CONFISEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  fabrique  des  friandi- 
ses dont  le  sucre  est  la  base,  comme  bonbonnerie,  pastil- 
lage,  gommes  et  pâtes,  fruits  glacés  ou  confits,  etc.  V.  bon- 
bons. 

—  adj.  :  Marchand  coiiFiSEVv.. 

CONFISQUER  {fi-ské  —  du  lat.  confiscare;  de  cum,  avec, 
et  fiscus,  fisc)  V.  a.  Saisir  au  nom  du  fisc  ou  d'un  tiers  : 
Confisquer  des  marchandises. 

—  Fam.  Prendre,  détourner,  n  Oter  à  des  écoliers  des 
objets  dont  ils  abusent  :  Confisquer  un  couteau,  des  billes. 

—  Dr.  anc.  Qui  confisque  le  corps  confisque  tes  biens,  La 
peine  de  mort  entraîne  la  confiscation  des  biens. 

—  Féod.  Confisquer  son  fief.  Refuser  foi  et  hommage  à. 
son  seigneur. 

Se  confisquerf  v.  pr.  Etre  confisqué. 

CONFIT  {fi)  n.  m.  Techn.  Mélange  aigri  d'eau  et  do 
son  ou  de  larine  d'orge,  dans  lequel  les  mégissiers,  les 
chamoiseurs  et  les  maroquiniers  mettent  les  peaux  pour 
les  faire  confire,  u  Immersion  des  peaux  dans  ce  baiu. 
Il  Cuve  dans  laquelle  on  met  co  bain. 

—  Econ.  rur.  Mélange  d'eau  et  do  son  pour  la  nourri- 
ture des  porcs  et  do  la  volaille. 

CONFITEOR  {té  —  mot  lat.  qui  signifie  :  Je  confesse) 
n.  m.  Formule  do  confession  des  péchés  en  usage  dans 
l'Eglise  catholique,  et  commençant  par  le  mot  qui  lui  a 
donné  son  nom  :  Dire  son  confitkoh.  il  PI.  Des  confiteor. 

—  Fam.  Dire  son  confiteor.  Faire  l'aveu  do  sa  faute;  ex- 
primer son  repentir. 

—  Encycl.  Le  confiteor  est  on  usage  dans  l'Eglise  catho- 
lique depuis  le  via*  siècle  :  sa  forme  actuelle  a  été  fixée 
au  troisième  concile  do  Ravenno,  on  1314.  Lo  prêtre  lo 
récite  au  commencement  de  la  messe,  et  aussi  avant  d'ad- 
ministrer lo  sacrement  d'extrémo-onction  et  do  donner 
l'absolution  générale.  Lo  servant  ou  le  clerc  qui  accom- 
pagne le  prêtre  lo  récite  &  son  tour  au  début  do  la  niesso 
et  quand  la  communion  doit  être  donnée.  Il  fait  partie  do 
l'office  de  Complies  et  do  celui  de  Prime,  aux  fêtes  et  aux 
fériés  qui  ne  sont  pas  du  rit  double.  Enfin,  tout  fidèle  qui 
se  présente  au  confessionnal  doit  on  réciter  la  première 
partie  avant  l'accusation  de  ses  péchés,  ot  la  seconde  eu- 
suilo.  En  disant  les  mots  mea  culpa  («  c'esi  ma  faute  >•), 
on  se  frappe  la  poitrine  en  signe  do  repentir. 

CONFITURE  (rad.  confit)  n.  f.  Fruits  ou  autres  matières 
végétales  que  l'on  fait  confire  dans  un  sirop. 

—  Fig.  et  fam.  En  confiture,  Brisé,  moulu.  Il  On  dit  plutôt 

EN  COMÏ'OTB.  V.  COMPOTE. 

—  Pop.  Excrément  :  Marcher  dans  ta  confïtprk. 

—  Arg.  des  cercles.  Gratification  donnée  par  les  joueurs 
au  caissier,  au  garçon,  etc.,  qui  leur  ont  prêté  do  l'argent. 

—  Art  culin.  Assaisonnement.  (Vieux.) 

—  Encyci..  Los  confitiu'es,  suivant  lo  degré  do  cuisson 
qu'elles  reçoivent,  so  divisent  en  sèches  ou  liquides;  mais 

10  confiturier  ne  s'occupe,  habituellemont,  que  do  ces  der- 
nières, qu'il  partage  on  trois  classes  :  confitures  vropre- 
ment  ditex.  marmelades  et  gelées,  ot  il  abandonne  la  con- 
fection des  autres  au  confiseur. 

CONFITURERIE  (ri)  n.  f.  Art  do  préparer  los  conflturos: 
Homme  crprrt  dans  la  coNFiTinriiiK.  Il  Lieu  où  l'on  fa- 
brique des  confitures  :  Porter  des  fruits  à  la  coNFrrURKUlB. 

11  Confitures  :  .V.iuyiT  rfr*  coNFiruiiKHiKS. 


CONFITURIER  —   CONFORTABLE 


CONFITURIER  (n'-é),  ÈRE  n.  Personne  qui  prépare  ou 
vend  des  confitures. 

—  Pop.  Vidangeur. 

—  adj.  :  Apprenti  confiturier. 
CONFLAGRATION  [si-on  —  lat.   confîagratio  ;   de  cum, 

avec,  et  flayrare,  supin  flaqratum,  brûler)  n.  f.  Embrase- 
ment sur  une  grande  étendue  :  Néron  fit  accuser  les  chré- 
tiens de  la  co.sFLAGRATioN  iîc  Rome.  (Furetière.) 

—  Fig.  Etfervescence  des  passions  politiques. 
CONFLAN,CONFLANS,CONrLANT(y/an)n.m.  Anciennes 

formes  du  mot  conklu  ent  ,  qui  sont  restées  comme  noms  pro- 
pres de  plusieurs  localités. 

CONFLANS^/Zrtn")  n.m.Bellepierre  tendre, que  l'on  extrait 
des  carrières  de  calcaire  grossier  de  Conflans-Sainte-Hono- 
rine.  ^On  l'emploie  dans  les  constructions,  à  Pans.) 

GONFLANS,  ch.-l.  de  cant.  de  Meurthe-et-Moselle,  arr. 
et  à  13  kilom.  de  Briev,  au  confluent  de  lOrne  et  de  l'Iron; 
621  hab.  Ch.  de  f.  Est.  Tannerie,  teinturerie.  Commerce 
de  bois  et  de  houille.  Vieux  château  transformé  en  caserne 
de  gendarmerie.  —  Le  canton  a  25  comm.  et  7.682  hab. 

GONFLANS,  bourg  do  la  Savoie,  situé  sur  une  hauteur, 
au  confluent  do  l'Isère  et  de  l'Arly,  forme,  avec  IHôpital, 
la  petite  cité  d'Albertville;  1.443  nab.  Vieux  château  pris 
par  François  I",  en  1536.  Aujourd'hui,  importantes  batte- 
ries dominant  l'Isère. 

GoNFLANS,  comm.  de  la  Marne,  un  peu  en  aval  du 
confluent  de  l'Aube  et  de  la  Seine,  arrond.  et  à  il  kilom. 
d'Epernay  ;  702  hab. 

CONFLANS  ou  Gonflent  (le),  ancien  pays  de  France, 
dans  la  province  de  RoussiUon.  Il  ne  fut  rattaché  au  ter- 
ritoire français  qu'en  1659.  C'est  la  vallée  moyenne  du  Têt . 
Les  principales  localités  étaient  Espira-en-Conflans  et  Vil- 
lefranche,  petite  place  forte.  Le  pays  forme  aujourd'hui 
trois  cantons  des  Pyrénées-Orientales. 

GONFLANS  (famille  de).  Engilbertde  Brienne,  troisième 
fils  de  Gautier  I",  comte  de  Brienne,  et  d'Eustache,  com- 
tesse de  Bar-sur-Seine,  eut  en  partage  la  seigneurie  de 
Conflans  (Marne).  11  fut  la  tige  de  la  famille  de  Conflans, 
qui  conserva  cependant  les  armes  de  Brienne.  Engilbert 
vivait  au  commencement  du  xii*  siècle.  La  branche  directe 
s'éteignit  en  la  personne  d'Eustache  de  Conflans,  seigneur 
d'Es toges,  qui  vécut  dans  la  première  moitié  du  xiv«  siècle. 

GONFLANS  (Jean-Chrétien  de  Wattbville),  général 
français,  né  en  1658.  mort  en  1725.  Maréchal  de  camp  en 
1703,  lieutenant  général  en  1710,  il  se  distingua  particu- 
lièrement dans  les  campagnes  do  Flandre. 

Conflans  (Hubert  de  Bbienne,  comte  de),  marin  fran- 
çais, né  en  1690,  mort  à  Paris  en  1778..  Il  était  lieutenant  de 
vaisseau  en  1729,  fut  fait  vice-amiral  en  1756,  et  maréchal 
de  France  en  1758.  A  l'âge  de  soixante-neuf  ans,  il  fut  placé 
à  la  tête  de  la  flotte  qui  eut  à  combattre  les  Anglais,  et 
se  fit  battre  à  Quiboron  (1759).  Ce  fut  l'échec  du  projet 
de  descente  en  Angleterre  formé  par  le  gouvernement  de 
Louis  XV. 

Conflans  (Louis  de  Brienne  de),  marquis  d'Armen- 
tières,  général  français,  né  en  1711,  mort  en  1771,  désigné  le 
plus  souvent  sous  le  titre  de  maréchal  d'Armentières. 
Premier  gentilhomme  du  duc  d'Orléans  en  1717  (à  Tâge  de 
six  ans),  mousquetaire  en  1726,  il  se  distingua  en  Italie, 
en  Bohême,  en  Alsace  et  en  Flandre.  Lieutenant  général 
en  1746,  il  se  battit  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Saxe. 
Après  sa  campagne  en  Allemagne  (1757),  il  reçut  le  com- 
mandement des  évêchés  de  Metz,  Toul  et  Verdun  en  1761, 
et  fut,  en  1768,  nommé  maréchal  de  France. 

Gonflans-l' Archevêque,  écart  de  la  comm.  de 
Charenton-le-Pont  (Seine),  qui  en  est  séparée  par  la  petite 
localité  des  Carrières,  sur  la  riva  droite  de  la  Seine; 
600  hab.  Une  communauté  de  religieuses  habite  aujour- 
d'hui l'ancien  château,  construit  au  xvn*  siècle  et  légué 
par  l'archevêque  François  de  Harlay  aux  archevêques  de 
Paris.  Il  fut  pillé  en  1831,  en  même  temps  que  le  palais 
archiépiscopal.  V.  art.  suiv. 

Conflans  (traité  de),  traité  qui  fut  négocié  à  Conflans- 
l'Archevèque  (arr.  de  Saint-Denis), le  5  octobre  14G5,  entre 
Louis  XI  d'une  part  et  les  chefs  de  la  ligue  du  Bien  public 
de  l'autre.  L  fut  rendu  définitif  par  le  traité  signé  à  Saint- 
Maur,  le  29  octobre  suivant.  Le  traité  était  désastreux  pour 
la  couronne  de  France  :  chacun  des  chefs  révoltés  arrachait 
un  lambeau  au  domaine  ou  au  pouvoir  royal.  "  Les  princes, 
dit  Comines,  butinèrent  le  monarque  et  le  mirent  au  pil- 
lage. »  Le  peuple,  pour  le  bien  duquel  s'était,  en  appa- 
rence, formée  la  coalition  des  grands,  était  oublié,  et,  de  ce 
jour,  il  appela  la  ligue  «  ligue  du  Mal  public  ».  Le  traité 
avait  été  la  conséquence  de  la  bataille  indécise  de  Mont- 
Ihéry  (16  juill.);  elle  avait  effrayé  Louis  XI,  qui  n'était 
rien  moins  qu'homme  de  guerre.  Il  est  vrai  que,  grâce  à 
son  habileté  rusée,  Louis  XI  ne  tarda  pas  à  trouver  les 
moyens  de  revenir  sur  ce  qu'il  avait  accordé. 

CONFLANS-SAINTE-HONORINE,  comm.  de  Seine-et- 
Oise,  arr.  et  à  22  kil.  de  Versailles,  sur  la  Seine,  non  loin 
du  confluent  do  l'Oise;  2.701  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Culture 
du  chasselas.  Carrières  do  calcaire.  Eglise  ogivale,  avec 
clocher  du  xii"  siècle. 

CONFL£  n.  m.  Comm.  Balle  de  poivre  lourd. 

GONFLENTI,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Catan- 
zaroj,  non  loin  de  la  mer  Tyrrhéuienne  ;  3.400  hab. 

CONFLIT  (fli  —  du  lat.  conflictus;  de  confliqere,  supin 
conflictum,  heurter)  n.  m.  Linguist.  Combat  :  Un  confmt 
sanglant,  il  Lutte  quelconque  :  Àe  conflit  des  passions,  des 
intérêts.  Il  Compétition,  action  de  se  disputer  un  droit  qu'on 
so  conteste  réciproquement  :  Un  conflit  de  pouvoirs,  de 
préséance. 

—  Dr.  V.  la  partie  encycL  n  Tribunal  des  conflits,  Juri- 
diction chargée  de  décider  quel  est  le  tribunal  compétent, 
au  cas  do  conflit  d'attribution. 

—  E.scYcL.  Dr.  On  appelle  conflit  la  lutte  qui  s'élève 
entre  deux  tribunaux  qui,  tous  doux,  revendiquent  ou  re- 
poussent la  m^mc  affaire.  Le  conflit  est  dit  positif  dans  le 
premier  cas,  n''f/atif  dans  le  second. 

Considérés  quant  à  leur  origine,  les  conflits  sont  de 
deux  sortes  :  conflits  de  juridiction,  et  conflits  d'attri- 
bution. 

Il  y  a  conflit  de  juridiction  lorsque  la  lutte  s'élève  entre 
deux  tribunaux  appartenant  l'un  et  l'autre  à  l'ordre  judi- 


ciaire ou  à  l'ordre  administratif.  Il  y  a  conflit  d'attribution 
lorsque  la  lutte  s'établit  entre  un  tribunal  de  l'ordre  judi- 
ciaire et  un  tribunal  de  l'ordre  administratif. 

Les  conflits  de  juridiction  de  l'ordre  judiciaire  prennent 
fin  par  un  règlement  de  juges  qui  est  fait  par  un  tribunal 
supérieur  à  celui  duquel  relèvent  les  deux  juridictions  en 
lutte,  tribunal  de  l">  instance,  cour  d'appel  ou  cour  de 
cassation  (C.  proc.  civ.,  art.  363}.  Les  conflits  de  iuridic- 
tion  de  l'ordre  administratif  sontjugés par  leconseiid'Etat, 
jouant  le  rôle  de  tribunal  de  cassation.  Quant  aux  conflits 
d'attribution,   ils  sont  jugés  par  le  tribunal  des  conflits. 

Dans  l'ancien  droit,  c  était  le  roi  qui  statuait  en  conseil 
sur  les  conflits.  Une  loi  dos  7-14  octobre  1790  déféra  lo 
jugement  des  conflits  au  roi  en  son  conseil  des  ministres, 
sauf  recours  au  pouvoir  législatif.  Le  droit  de  juger  le  con- 
flit a  appartenu  successivement  ,  de  l'an  III  à  1 848,  au  Di- 
rectoire, au  premier  consul,  à  l'empereur,  au  roi.  Les  deux 
ordonnances  du  1"  juin  1828  et  du  12  mars  1831  sur  les 
conflits  sont  encore  en  vigueur.  La  loi  des  3-8  mars  1849 
organisa  le  tribunal  des  conflits,  que  la  constitution  de  1848 
avait  décidé  de  créer.  Celle  de  1852  rendit  le  jugement 
des  conflits  au  chef  du  pouvoir  exécutif  en  conseil  d'Etat. 
Enfin,  la  loi  du  24  mai  1872  consacra  de  nouveau  l'institu- 
tution  du  tribunal  des  conflits.  Ce  tribunal  est  composé  du 
garde  des  sceaux,  président,  de  trois  conseillers  d'Etat 
en  service  ordinaire,  élus  par  leurs  collègues,  de  trois 
conseillers  à  la  Cour  de  cassation,  nommés  par  leurs  col- 
lègues, de  deux  membres  et  de  deux  suppléants,  élus  par 
la  majorité  des  juges  précédents.  Tous  sont  élus  pour 
trois  ans  et  rééligibles. 

Le  droit  d'élever  le  conflit  n'appartient  qu'à  l'autorité 
administrative;  c'est  le  moyen,  pour  elle,  de  faire  res- 
pecter le  principe  de  la  séparation  des  pouvoirs.  Il  no 
peut  être  élevé  en  matière  criminelle.  En  matière  correc- 
tionnelle, il  faut  que  la  connaissance  du  délit  ait  été  attri- 
buée par  une  loi  à  l'autorité  administrative,  ou  que  la 
décision  à  rendre  par  l'autorité  judiciaire  dépende  d'une 
question  préjudicielle  devant  être  tranchée  par  l'autorité 
administrative.  En  matière  civile,  le  conflit  peut  être  élevé 
devant  les  tribunaux  civils  de  1"  instance  et  les  cours 
d'appel,  mais  non  devant  les  tribunaux  de  commerce  ou 
les  justices  de  paix.  Le  préfet  invite  le  tribunal,  au  moyen 
d'un  déclinatoire  d'incompétence,  â  se  dessaisir  de  l'affaire. 
Si  le  tribunal  ne  rend  pas  un  jugement  conforme  au  dé- 
clinatoire, le  préfet  prend  un  arrêté  de  conflit  à  la  suite 
duquel  lo  ministre  de  la  justice  saisit  le  tribunal  des  con- 
flits. Le  jugement  motivé  du  tribunal  des  conflits  confirme 
ou  annule  l'arrêté  de  conflit. 

CONFLUANT  [flu-an  ~  du  lat.  confluens ,  coulant  vers 
le  même  lieu)  n.  m.  Nom  donné  à  des  moines  do  quelques 
couvents  d'Italie,  qui  ne  se  réunissent  dans  leurs  monas- 
tères qu'à  certaines  époques  de  l'année. 

CONFLUENCE  {flu-anss)  n.  f.  Caractère  des  maladies 
éruptives,  qui  consiste  en  ce  que  les  pustules,  papules, 
vésicules  ou  taches  se  touchent  et  se  confondent  :  La  con- 
fluence de  la  petite  vérole  est  rare  chez  les  sujets  vaccinés. 

CONFLUENT  {flu-an  —  du  lat.  confluens,  coulant  ensem- 
ble] n.  m.  Géogr.  et  géol.  Point  de  rencontre  de  deux  cours 
d'eau,  dont  l'un  se  jette  dans  l'autre  :  Le  confluent  de  la 
Seine  et  de  la  Marne. 

—  Anat.  Point  de  rencontre  de  deux  vaisseaux  soudés 
l'un  à  Tautre  :  CoNi-LUiiNT  de  deux  veines,  de  deux  artères. 

11  Confluent  du  sinus  de  la  dure-mère,  Sorte  de  réduit  que 
forment,  par  leur  réunion,  les  trois  grands  replis  de  la 
dure-mère,  au-devant  do  la  protubérance  occipitale  in- 
terne. (On  l'appelle  aussi  prkssoir  d'Hébophii.e.) 

—  Hist.  nat.  Se  dit  des  organes  qui  se  réunissent  et  se 
confondent  par  l'une  des  extrémités  :  Feuilles  co:iFh\jENTES. 
Lobes  coNFLUKNTS.  Cotylédons  confluents. 

—  Miner.  Aragonite  confluente.  Variété  d'aragonite  pris- 
matique, composée  de  plusieurs  octaèdres  cunéiformes, 
dont  les  parties  saillantes  se  réunissent  vers  les  bases 
en  un  seul  corps. 

—  Encycl.  Géol.  La  jonction  de  deux  cours  d'eau  ne  pré- 
sente jamais  une  largeur  égale  à  celle  de  ces  deux  cours 
d'eau  réunis,  mais  leTit  s'approfondit  et  la  vitesse  du  cours 
est  plus  grande  ;  c'est  ce  qui  assure  l'écoulement  normal 
des  eaux.  A  la  pointe  du  confluent,  il  se  forme,  comme  à 
l'extrémité  aval  des  îles,  un  dépôt  qui  tend  à  prolonger 
cette  pointe. 

CONFLUENT  {flu-an),  ENTE  adj.  Pathol.  Dont  les  élé- 
ments sont  très  rapprochés  et  comme  confondus,  en  parlant 
des  éruptions  :  Mirabeau  fut  défiguré,  à  l'âge  de  trois  ans, 
par  une  petite  vérole  maligne  et  confluente. 

CONFLUER  (lat.  confluere;  de  cum,  avec,  et  fluere,  cou- 
ler) V.  n.  Se  joindre  en  un  même  cours,  en  parlant  do  deux 
rivières  :  Le  Rhône  et  la  Saône  confluent  à  Lyon. 

—  Par  ext.  Se  diriger  à  la  fois  vers  le  même  point  : 
De  tous  les  points  du  monde,  les  étrangers  coï^flvi^î^t  à  Paris . 

—  Fig.  Arriver  à  la  fois,  tendre  ensemble  vers  le  même 
but:  Toutes  les  aspiratio7is  de  l'homme  conFLVE^T  au  bonheur . 

GONFOLENS  {la7i)  [lat.  Confluentes],  ch.-l.  d'arr.  de  la 
Cliarente,à  5G  kil.  d'Angoulême,  au 
confluent  do  la  Vienne  et  de  laGoire  ; 
3.123  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Tribu- 
nal do  r"  instance;  bibliothèque  et 
collège  communal.  Situé  aux  con- 
fins des  granits  limousins  et  des 
terrains  secondaires  du  Poitou, 
Confolens    n'a    d'autres    industries 

?ue  celles  des  cuirs  et  des  gants,  et 
ait  un  médiocre  commerce  de  bois 
merrains,  châtaignes,  grains  et  bé- 
tail. Plusieurs  églises  romanes , 
ruines  d'un  château  féodal  et  d'une 
commanderie.  Cbapellc  Saint-Bar- 
thôlemy  ;  menhir  du  Repaire.  — 
L'arrondissement  a  6  cant.,  66  comm.  et  66.240  hab.;  lo 
canton  Nord,  8  comm.  et  7.841  hab.;  le  canton  Sud,  U  comm. 
et  13.578  hab. 

CONFOLENSITE  {lan)  n.  f.  Argilo  très  impure,  quo  l'on 
trouviî  dans  la  Charente.  Variété  do  montmorillonito. 

CONFONDANT  f(/a»)<  ANTE  adj.  Qui  confond,  trouble 
profondémcMit  :  Humiliation  confondante. 

CONFONDRE  (du  lat.  confundere;  do  cu7n,  avec,  et  fiin- 
dere,  fondro)  v.  a.  Mêler,  brouiller,  de  façon  â  rondro  in- 
distinct :  Hivirres  gui  confondent  leurs  eaux,  il  Troubler, 
rendre  confus  pour  les  regards  :  La  distance  confond  les 


Conformatt'ur. 


Armes  de  Confoleus. 


190 

formes  et  les  couleurs,  il  Troubler,  déranger  l'ordre  de  : 
Hérode  confond  à  son  gré  la  succession  des  pontifes.  (Boss.) 

Il  Ne  pas  distinguer,  prendre  l'un  pour  l'autre  :  Beaucoup 
de  gens  confondent  la  fortune   avec   le  mérite,  ii  Absol.  : 

Vous  confondez  :  ce  n'est  pas  de  cela  qu'il  s'agit. 

—  A  signifié  Ruiner,  détruire  :  Ouragan  qui  confond 
les  récoltes.  Il  Auj.  Abattre,  rendre  impuissant,  déjouer  : 
Confondre  les  factieux,  n  Rendre  confus  soit  en  stupé- 
fiant, soit  en  réduisant  à  un  silence  humiliant  :  La  Trinité 
confond  7\otre  petitesse.  (Chateaubr.)  Fais  bien,  tu  auras 
des  envieux  ;  fais  mieux,  tu  les  confondras.  (Prov.  espagn.) 

—  Fig.  Associer,  identifier  :  Confondre  ses  intérêts. 
Confondu,  ue  part.  pass.  Troublé,  comme  honteux  :  Etre 

confondu  des  bontés  de  quelqu'un. 

—  Syn.  Confondu,  confus.  Confondu  fait  toujours  pen- 
ser à  une  action  dont  il  marque  le  résultat;  confus  ex- 
prime simplement  l'état  :  Un  amas  confus  d'objets  dans 
une  chambre;  une  chambre  où.  tout  est  confondu.  Au  fig., 
la  même  difl'érence  subsiste;  confus  veut  dire  honteux, 
confondu  signifie  rendu  ou  devenu  confus. 

Se  confondre,  v,  pr.  Se  mêler,  se  brouiller,  il  Devenir 
confus,  indistinct,  il  Tomber  dans  le  désordre  :  Turenne 
meurt,  tout  sic  confond.  (Fléch.)  il  S'unir,  so  trouver  uni 
d'une  façon  intime  :  Dans  le  maringe,  les  cœurs  se  con- 
fondent peu  à  peu.  \\  Se  troubler,  s'égarer,  devenir  inca- 
pable de  distinguer  :  Il  y  a  des  difficultés  auxquelles  plus 
on  pense,  plus  on  .se  confond.  (Boss.)  Il  Devenir  interdit  ; 
Se  CONFONDRE  dès  le  premier 
reproche,  n  Se  tromper  :  //  est 
très  possible  que  je  me  confonde. 
(iM"""  de  Sév.)  [Vieux.]  Il  S'humi- 
lier, s'abaisser  :  0  rois,  confon- 
dez-vous dans  votre  grandeur. 
(Boss.)  Il  Se  confondre  en.  Mul- 
tiplier, faire  avec  excès  :  Se 
confondre  en  excuses. 

—  Anton.  Discerner,  distin- 
guer, particulariser,  séparer  « 
démêler. 

CONFORMATEUR  n.  m.  In- 
struiiieiii  luii  sert  à  prendre  la 
conformation  de  la  tête  pour  la 
fabrication  ou  l'essayage  d'un 
chapeau. 

CONFORMATION  [si-on  — 
lat.  niiifnrnnitiu.  même  sens)  n.  f.  Manière  dont  sont  assem- 
blées les  parues  d'un  corps,  et  particulièrement  d'un  corps 
organisé  ;  //  résulte,  pour  l'éléphant,  plusieurs  inconvénients 
de  sa  CONFORMATION  bizarre. 

—  Fig.  Ensemble  de  penchants  moraux  :  L'esprit  mi- 
santhrope est  un  vice  de  conformation  morale.  (Bonnin.) 

—  En  T.  de  chir.,  Réduction  des  os  fracturés  ou  luxés. 
(Vieux.) 

—  Syn.  Conformation,  configuration,  etc.  V.  configu- 
ration. 

CONFORME  (lat.  conformas  ;  de  cum,  avec,  et  foi-ma, 
forme)  adj.  Semblable  de  forme  :  Copie  conforme  à  l'ori- 
ginal. 

—  Fig.  Qui  correspond,  oui  convient,  qui  s'accorde  : 
Nulle  loi  n'est  légitime,  si  elle  n'est  conforme  à  la  justice 
et  à  la  vérité.  (Guizot.) 

—  Dr.  Pour  copie  conforme,  Formule  par  laquelle  on 
atteste  qu'une  copie  reproduit  exactement  l'original. 

—  Math.  Représentation  coyiforme.  V.  rephésentation. 

—  Anton.  Dérogatoire,  différent. 
CONFORMÉMENT  adv.  D'une   manière  conforme: 

L'homme  est  né  pour  travailler  toujours,  jnais  conformé- 
ment à  ses  aptitudes.  (G.  Sand.) 

CONFORMER  V.  a.  Donner  la  conformation  à  :  Les  eaux 
ONT  CONFORMÉ  la  surfacc  du  globe,  il  Rendre  conforme  : 
La  politesse  cotiFORHE  les  dehoj-s  aux  conditions.  (La,  Bruy.) 

Se  conformer,  v.  pr.  Se  rendre  conforme,  il  Conformer 
sa  volonté,  se  soumettre  :  //  faut,  quand  on  agit,  se  con- 
former aux  règles.  (J.  Joubert.) 

CONFORMISTE  {missf  —  rad.  conformer)  n.  Hist.  relig. 
Personne  oui  professe,  en  Angleterre,  la  religion  domi- 
nante ;  les  dissidents  s'appellent  jion-conforntistes  :  L'Eglise 
anglicane  7net  les  calvinistes  puritai}is  au  nombre  des  non- 
conformistes.  (Boss.) 

—  adj.  :  Eglise  conformiste. 

CONFORMITÉ  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  conforme,  de  ce 
qui  s'accorde  :  La  conformité  des  humeurs,  des  intérêts. 
Il  Volonté  conforme,  soumission  :  C'est  la  conformité  à 
la  volonté  de  Dieu  qui  fait  tout  le  prix  de  nos  sacrifices. 
(Mass.) 

—  En  confurmité  de.  Conformément  à. 

—  En  T.  d'hist.  rel..  Profession  de  la  religion  dominante, 
en  Angleterre.  (La  dissidence  s'appelle  non-conformité.) 

—  Syn.  Analogie,  ressemblance,  similitude.  V.  analogie. 
Conformité  du  langage  français  avec  le  grec 

(Traite  de  la),  ouvrage  philologique  de  Henri  Estienne, 
imprimé  en  1565.  —  11  est  divisé  en  trois  livres,  dont  le 
plus  important,  le  deuxième,  traite  des  locutions  et  des 
idiotlsmes  communs  aux  deux  langues.  L'auteur  v  soutient 
une  thèse  qui  était  chère  à  sou  patriotisme  :  J'uu  débat 
de  grammaire  il  fait  presque  une  (|uestion  nationale. 
Pour  ce  grand  maître,  le  grec  est  le  langage  le  plus  par- 
fait que  les  hommes  aient  jamais  parlé,  et  la  langue  fran- 
çaise (celle  du  xvi"  s.),  étant  la  langue  ia  plus  voisine  et  la 
plus  proche  de  cet  idiome,  a  droit  au  premier  rang  parmi 
les  langues  modernes.  Par  suite  du  progrès  de  la  linguis- 
tique, ce  traité  est  maintenant  arriéré  et  incomplet  ;  mais 
les  observations  justes  dont  il  est  semé  ont  contribué  â 
l'intelligence  des  mots,  et  les  conjectures,  les  hypothèses, 
fondées  sur  une  foule  de  faits  curieux,  ramènent  ia  langue 
française  à  la  source  féconde  de  l'idiome  grec,  où  les 
Racine,  les  Fénelon  et  les  Chénier  ont  puisé  avec  tant 
de  succès. 

CONFORT  {for')  n.  m.  Aide,  assistance.  (Vieux.) 

CONFORT  {for  —  mot  que  les  Anglais  avaient  emprunté 
au  français  et  nui  lui  est  revenu)  n.  m.  Ensemble  des  moyens 
qui  procurent  le  bien-être  matériel  :  Le  co^^fort,  en  Angle- 
terre comme  ailleurs,  reste  le  privilège  de  quelques-iins. 

CONFORTABILITÉ  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  confor- 
table. 

CONFORTABLE  adj.  Qui  contient  ou  qui  procure  lo 
confort  :  Maison  confortable.  Vie  confortable,  n  Par 
ext.,  Qui  vit  dans  le  confort  :  Bourgeois  confoutaules. 


191 


CONFORTABLEMENT  —  CONFUS 


Coafortablea  :  1.  Puutoullo  ; 


—  11.  ni.  Coutort  :  Le  confortable  est  partout  et  nulle 
part;  dès  qu'il  y  manque  quelque  chose,  il  a  cessé  d'exisler. 

Il  Sorte  do  fauteuil  rembourré  et 
capitonné,  dont  lo  bois  est  rocoa- 
vert  par  l'étorto.  ii  Nom  iamilior 
donné  à  dos  pantoufles  iourréos  à, 
tif^os  nioutaiiiiîs. 

CONFORTABLEMENT  adv.  Duno 
mani<>ro    cuu- 
fortablo  :  Mai- 
son ,    Chambre 

CONKORTABLB- 

MKNT  meublée. 

Vivre    CONFOR- 
TA B  L  i:  M  E  N  T . 

GONFORTANCE  [tanss)  n.  f.  Appui,  soutien,  n  Consola- 
tion. (Vieux.) 

CONFORTANT  {tan),  ANTE   adj.  Propre   à   conforter  : 

Potion  CONFORTANTE. 

—  n.  m.  Remède  confortant  :  Malade  qui  a  besoin  de  con- 
fortants. 

—  Ai^TON.  Débilitant,  ante. 

CONFORT ATTF,  IVE  adj.  Qui  cooforte,  destiné  à  con- 
forter :  Des  sucs  confortatifs. 

—  Constr.  Qui  consolide  une  construction  quelconque. 

—  n.  m.  :  Un  remède  confortatif.  ii  Fig.  Ce  qui  donne 
ou  augmente  la  force,  l'énergie  de  l'âme. 

CONFORTATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  conforter  :  Cela 
est  bon  pour  la  confortation  des  nerfs.  (Acad.) 

—  P.  et  chauss.  Réparation  faite  à  un  édiiice,  dans  le 
but  de  le  consolider. 

CONFORTE-MAIN  {min  —  de  conforter,  et  main)  n.  f. 
Dr.  féod.  Commission  royale  ayant  pour  but  de  conforter 
ou  corroborer  la  saisie,  faite  par  un  seigneur  non  justicier, 
du  fief  de  son  vassal  ou  d'un  héritage  censuel.  (Usitée 
surtout  dans  l'Angoumois,  l'Auvergne,  le  Borry  et  le  Blé- 
sois,  la  conforte-main  tomba  en  désuétude  à  la  fin  du 
xvin'  s.)  Ii  PI.  Des  confortk-main. 

CONFORTEMENT  (man)  n.  m.  Confortation.  il  Soulage- 
ment. 1!  Satisfaction.  (Vieux.) 

CONFORTER  (rad.  confort)  v.  a.  Rendre  ou  augmenter 
les  forces,  l'énergie  vitale  :  t'n  doigt  de  vin  conforte  l'es- 
tomac. 

—  Fig.  Ranimer,  relever  l'énergie,  le  courage:  Une  bonne 
parole  confortk  le  cœur. 

Se  conforter,  v.  pr.  Etre  conforté,  ii  Conforter  à  soi. 

—  Fig.  S'atfermir  contre. 

—  Anton.  Débiliter,  déconforter. 
GONFRANÇON,  comm.  de  l'Ain,  arrond.  et  à  14  kilom. 

de  Bourg,  dans  la  Bresse,  sur  un  affluent  du  Mentbon  ; 
1.125  hab.  Clmteau  de  Loriol. 

CONFRATERNEL,  ELLE  {tèr-nèV)  adj.  Relatif  à  la  con- 
fraternité; digne  de  confrères  :  Rapports  confraternels. 

CONFRATERNITÉ  [ter')  n.  f.  Etat  de  confrères  ;  rela- 
tions entre  confrères  ;  rapports  d'amitié  fondés  sur  une 
similitude  d'état  ou  de  situation  :  Il  existe  une  confrater- 
nité naturelle  entre  tous  les  sacerdoces.  (B.  Constant. 1 

—  Dr.  anc.  Confraternité  de  coutumes,  Usage  où  l'on  était, 
en  Flandre,  de  régler  la  succession  d'après  la  coutume  de 
la  ville  dont  le  défunt  était  bourgeois,  et  do  déférer  aux 
tribunaux  de  la  même  ville  toutes  les  difficultés  relatives 
à  cette  succession. 

CONFRÈRE  (du  préf.  con,  et  de  frère)  n.  m.  Membre 
d'un  m^me  corps,  d'une  même  association  :  Les  lois  de  l'Aca- 
démie défendent  aux  académiciens  d'écrire  ou  de  faire  écrire 
contre  leurs  confrîîres.  (La  Bruy.) 

—  Fam.  Confrère  de  la  lune.  Mari  trompé,  par  allusion 
aux  cornes  du  croissant  de  l'astre. 

—  Confrère  en,  S'occupant  également  de;  également 
disciple  de  :  Confrère  en  Apollon.  Confrère  en  littéra- 
ture, EN  érudition. 

—  Hist.  littér.  Confrères  de  la  Passion,  Membres  de  la 
confrérie  du  même  nom.  V.  confrérie  de  la  passion. 

—  Hist.  rel.  Clerc  de  l'Oratoire,  qui  n'est  pas  encore 
prêtre. 

—  Allus.  littkr.  :  Si  mes  confrères  savaient  peindre, 
Hémistiche  do  La  Fontaine.  V.  pkindre. 

—  Syn.  Conlrère,  collègue.  V.  collègue. 
CONFRÉRIE  (ri  —  rad.  confrère)  n.  f.  Association  pieuse  : 

Une  confrérie  de  pénitents. 

—  Par  ext.  Corps  d'individus  unis  par  un  lien  quelcon- 
que :  Le  noir  est  la  couleur  de  la  confrérie  des  bateliers. 
(G.  Sand.)  n  Molière  fait  dire  à  un  mari  trompé  i 

Kn  tout  cas,  ce  qui  peut  m'ôter  de  fjlcherlc. 
C'est  (jue  je  ne  suis  pas  aeul  de  ma  confrérie. 

—  llist.  Confrérie  de  Dieu,  Association  do  personnes 
pieuses  de  toutes  les  classes,  formée  en  Normandie,  au 
XI"  siècle,  pour  poursuivre  ceux  qui  troubleraient  l'Eglise 
ou  l'Ktat.  Il  Confrérie  àlanclœ,  Association  formée  on  1210 
contre  les  albigeois  par  Foulques,  évoque  do  Toulouse,  ot 
Simon  de  Montfort.  Il  Confrérie  noire,  Association  formée 
par  le  comte  Raymond  VI  pour  défendre  les  albigeois. 

Il  Confrérie  du  cordon,  Association  do  ligueurs,  qui  tenait 
SOS  réunions  dans  l'église  Saint-Gervais.  (Son  règlement, 
imprimé  en  1500,  nortait  que  les  confrères  devaient  jurer 
do  vivre  dans  la  toi  (^atb(Mi([UP,  dans  l'obéissance  au*car- 
dinal  do  Bourbon,  prétendu  roi  do  France  sous  le  nom  de 
Cliarlcs  X,  ot  à  son  lieutenant  le  duc  do  Mayenne.  Elle 
disparut  lors  do  l'entrée  de  Henri  IV  à  Paris.) 

—  Encycl.  On  nomme  confrérie  (on  latin  confraternitns) 
une  réunion  de  personnes  pieuses  qui  s'engagent  à  rem- 
plir en  commun  certaines  pratiques  do  religion  ou  do  cha- 
rité. Une  archiijonfrérie  est  une  confrérie  mère,  à  lafjuolle 
plusieurs  autres  sont  affiliées.  L'une  des  plus  anciennes 
confréries  parait  être  colle  que  Odon,  évêquo  do  Paris, 
fonda  on  1208,  sous  le  vocable  de  Notre-Dame;  elle  avait 
pour  président  l'évèquo  de  Haris,  et  pour  doyen  un  des 
princijiauK  magistrats  du  parlement;  elle  compta  parmi 
SOS  miîmbres  un  grand  nombre  do  princes,  do  gontils- 
hommos.  do  notables  bourgeois,  ot  ninmo  le  roi  Louis  XL 
Le  jour  do  l'Assomption,  tous  les  confrères  do  Notre-Dame 
suivaient  à  pied,  dans  les  rues  de  la  ville,  uno  procession 
qui  attirait  une  foule  do  curieux.  En  outre  des  confréries 
tio  pénitents,  ch&nuù  corporation  do  métier  était  unio  t 
nno  confrérie  avec  laquelle  il  ne  faut  pas  la  confondre; 
la  corporation  avait  [>our  but  la  défense  des  intérêts  ma- 
térit.-ls  <li^H  artisans  ou  des  marchands;  l'objet  do  la  con- 


frérie était  d'ordre  spirituel.  Les  confréries  devaient  être 
approuvées  par  l'évoque,  autorisées  et  surveillées  par  les 
l)arlouients  ;  elles  pouvaient  acquérir,  posséder  ou  gérer 
des  biens  propres  qui  étaient  considérés  comme  biens 
ecclésiastiques. 

La  loi  du  18  août  1792  abolit  toutes  les  confréries,  ot 
aucun  acte  législatif  no  les  a  rétablies.  Cependant,  depuis 
la  Restauration,  beaucoup  do  confréries  ont  été  instituées, 
mais  ce  sont  de  simples  associations  pieusos,  n'ayant 
aucune  capacité  légale.  La  plus  célèbre  de  toutes  est 
l'archiconfrérie  de  Notre-Damo-dos-Victoires,  fondée  en 
I83G  par  l'abbé  Desgenettes.  Toutes  les  paroisses  ont  pour 
los  jeunes  tilles  pieuses  une  confrérie  de  la  Sainte-Vierge. 

Beaucoup  de  confréries  ont  été  fondées  â  Rome,  depuis 
lo  XIII'  siècle,  avec  l'autorisation  des  papes  ;  la  plus  ré- 
pandue est  celle  du  .Stapulai7-e. 

Confrérie  de  la  Passion  (la),  composée  de  bourgeois 
ot  d'artisans  de  Paris,  est  la  plus  célèbre  des  corporations 
dramatiques  du  moyen  âge.  Elle  était  vouée  à  la  repré- 
sentation de  drames  sacrés,  et  notamment  du  mystère  de 
la  Passion.  Le  document  le  plus  ancien  qui  la  concerne 
(mais  qui  démontre  son  existence  antérieure)  est  uno  dé- 
fense qui  lui  est  faite  par  le  prévôt  de  Paris  (3  juin  1398) 
de  représenter  n  aucun  jeux  de  personages  ».  Elle  en 
appela  au  roi  et,  en  1402,  obtint  non  seulement  l'autorisa- 
tion demandée,  mais  un  véritable  monopolo.  Les  confrères 
exploitèrent  ce  monopole  durant  plus  d'un  siècle  à  l'hô- 
pital de  la  Trinité,  près  de  la  porte  Saint-Denis,  établis- 
sement destiné  primitivement  à  héberger  les  pèlerins  et 
voyageurs  arrivant  à  Paris  après  la  fermeture  des  portes. 
C'est  un  souvenir  confus  do  ce  fait  qui  se  retrouve  dans 
les  fameuï  vers  de  Boileau  : 

De  pèlerins,  dit-on,  une  troupe  crossière 
En  public,  à  Paris,  s'y  montra  la  première. 

Ils  s'adjoignaient  souvent  d'autres  confréries;  notam- 
ment, celle  des  Enfants  sans  souci,  qui  représentaient  sur 
la  même  scène  des  moralités,  des  soties  ou  des  farces. 
En  1539,  ils  émigrèrent  à  l'hôtel  do  Flandres,  puis,  on 
1548,  à  l'hôtel  de  Bourgogne,  rue  Mauconseil.  Ils  y  étaient 
à  peine  établis  quand  le  parlement,  qui  depuis  longtemps 
les  voyait  de  mauvais  œil,  rendit  un  arrêt  {17  nov.  1548), 
qui,  tout  en  maintenant  leur  privilège,  leur  interdisait  de 
jouer  des  Mystères  sacrés,  c'est-à-diro  les  privait,  en  fait, 
de  leur  répertoire.  C'est  contre  cette  situation  sans  issue 
que  les  confrères  se  débattirent  durant  près  d'un  siècle. 
Après  avoir  essayé  de  jouer  dos  pièces  profanes,  ils  firent 
exploiter  leur  privilège,  moyennant  un  droit  fixe,  par  une 
troupe  de  comédiens.  Ceux-ci,  locataires  forcés  des  con- 
frères, protestèrent  de  bonne  heure  (dès  1615)  contre  cette 
redevance.  Après  un  demi-siècle  de  lutte,  ils  finirent  par 
l'emporter  :  un  arrêt  rendu  par  Louis  XIV,  en  décem- 
bre 1676,  déclara  dissoute  la  société  de  la  Passion,  et  attri- 
bua ses  biens  à  l'Hôpital  général,  auquel  les  comédiens 
durent  payer  la  redevance  qu'ils  acquittaient  auparavant 
envers  les  confrères.  C'est  l'origine  du  célèbre  droit  des  pau- 
vres, auquel  les  théâtres  français  sont  encore  astreints. 

Confréries  religieuses  musulmanes.  Les  confré- 
ries musulmanes  eurent  primitivement  pour  but  de  fournir 
à  leurs  adhérents  le  moyen  de  vivre  saintement  et,  en 
s'écartant  des  erreurs  du  vulgaire,  d'arriver  facilement 
aux  béatitudes  du  paradis;  mais  elles  ne  tardèrent  pas  à 
se  transformer  en  sociétés  secrètes  à  tendances  politiques 
et  à  réunir  leurs  adeptes  dans  uno  sorte  de  franc-maçon- 
nerie occulte.  De  la  Syrie  et  de  l'Egypte,  elles  se  répan- 
dirent dans  tout  le  monde  de  l'islam;  la  secte  des  fati- 
mites ,  celle  des  assassins,  celles,  plus  modernes,  des 
wahabites  et  des  mahdistes  ne  sont  pas  autre  chose  que 
des  confréries  au  même  titre  que  les  ordres  do  dervicnos 
qui  pullulent  en  Perse  et  en  Asie  Mineure. 

L'Algérie  compte  un  certain  nombre  de  ces  sociétés, 
qui  sont  en  général  défavorables  à  l'occupation  française. 
Toutes  ces  confréries  cherchent  à  établir  une  sorte  do 
théocratie  universelle,  dont  leur  chef  serait  le  souverain  ; 
mais  leur  multiplication  est  tellement  facile  qu'elle  empê- 
chera toujours  leur  fusion  sous  une  autorité  uni(iuo;  on 
offot,  l'homme  qui  veut  devenir  chef  d'une  confrérie  n'a 
qu'à  se  livrer  à  quelques  austérités,  et,  après  avoir  ainsi 
acquis  uno  réputation  de  sainteté  parmi  ses  compatriotes, 
il  lui  suffit  d'annoncer  qu'il  a  vu  le  Prophète  on  rêve  ot  que 
celui-ci  lui  a  révélé  une  nouvelle  prière  dont  l'efficacité 
est  certaine  pour  conduire  au  paradis;  cette  prière  est 
nommée  tarika,  chemin,  ou  leerd,  mot  d'ordre;  il  devient 
chcikk-et-tarika,  prince  du  chemin  (snirituol)  ou  kfuilifa-el- 
loerd,  prince  du  mot  d'ordre.  Los  adhérents  qui  viennent 
se  grouper  autour  de  l'habitation  ou  zaouya  du  chef  re- 
çoivent le  nom  de  khouans  "  frères  o.  Leur  nombre  est  illi- 
mité, ot  ils  sont  certains  do  pouvoir  compter  on  toute  occa- 
sion sur  l'appui  do  tous  les  autres  membres  do  la  confrérie  ; 
mais,  on  retour,  ils  doivent  une  obéissance  passive  aux 
ordres  du  cheifch-et- tarika  et  à  ceux  do  son  mokaddem  ou 
lieutenant.  Ils  sont  tonus  aux  obligations  suivantes  :  le 
renoncement  au  monde,  la  retraite,  la  veille,  lo  jertno, 
l'assiduité  aux  réunions  do  la  confrérie,  lo  payement  d'une 
redevance  d'ailleurs  très  faible,  un  don  au  chef,  ot  la  ré- 
citation do  la  tarika;  cotte  dorniôro  obligation  est  absolu- 
ment indispensable  :  les  kfiouans  portent  tous  un  chapelet 
composé  do  quairo-vingt-dix-nouf  grains. 

Voici  les  noms  des  principales  confréries  du  mondo 
musulman  sunnito  : 

Ordre  de  Sidi-Abd-el-Kader-el-Djilani,  dont  lo  siègo  ost 
à  Bagdad.  (Il  obéit  aux  ordres  du  sultan  do  Constantî- 
noplo  ;  il  a  uno  influence  considérable  dans  Vhinterland 
do  l'Algérie)  ;  ordre  do  Sidi-Mouleij-Tayleb,  fondé  au  Maroc 
il  y  a  un  peu  plus  do  trois  siècles.  (Lo  siègo  est  à  Tanger  : 
il  a  uno  grande  influence  au  Maroc)  ;  ordre  do  Sidi-Ahmed- 
Tidjani,  dont  lo  siège  est  près  de  Laghouat,  à  Ain-Mudhi. 
(Cette  confrérie  a  pour  affiliés  beaucoup  do  Tunisiens  et  los 

Populations  du  pays  de  Ségou,  ainsi  qu'un  crand  nombre 
o  Touareg);  orarÔ  Ao Sidi-M'-hammcd-ibn-Ab-dar-Itahman, 
fondé  dans  los  premières  années  do  co  siècle.  (Ii  compte 
beaucoup  do  sectateurs  en  Kabylio);  ordre  do  Sidi-Moham- 
med-ibn-Aï8sa,  fondé  â  Mequinoz,  au  Maroc,  il  v  a  environ 
trois  siècles.  (Les  Aïssaouas  y  sont  afilliés)  ;  ordre  des  Der- 
kaoua,  fondé  au  siècle  dornieV,  au  Maroc  ;  ordre  des  Oulvd- 
Sidi-Cheikh,  fondé  au  commencement  du  xvii* siècle;  ordre 
do  Sidi-eS'Senoussi.  fondé  par  Sidi-Abd-el-A/iz-ol-Dobbagh 
&  Fez,  ù  la  fin  du  xvii"  siècle. 

Ces  deux  dernières  confréries  ont  un  très  grand  nom- 
bro  d'adeptes,  on  Algérie  et  dans  la  régonco  ao  Tunis. 

—  BiOLioOR.  :  do  Novcu,  les  Khounns  (Paris,  184M; 
Brossolard,  les  Khouans  (Alger,  1859);  Pasca,  ta  Confrérie 


musulmane  des  Senoussi  (1880);  Duvoyrier,  la  Confrérie 
religieuse  musulmane  des  Sidi-es-Senoussi  et  son  domaine 
géographique  (Paris,  1884)  ;  Rinn,  Marabouts  et  Khouans 
(Alger,  1884);  Eepont  et  Coppolani,  les  Confréries  reli' 
gieuses  musulmanes  (Alger,  1898). 

CONFRICATION  {si-on  —  du  lat.  confricatio,  même  sens) 
n.  f.  Réduction  on  poudre  par  lo  frottement,  il  Expression 
des  sucs  végétaux  opérée  avec  les  doigts. 

CONFRONTATION  {si-on)  n.  f.  Action  do  confronter  : 
Confrontation  de  l'accusé  et  des  témoins.  Confrontation 
des  écritures. 

—  Confrontation  réelle.  Dr.  anc.  Celle  où  lo  témoin  était 
mis  en  présence  de  l'accusé,  n  Confrontation  littérale  ou 
fictive.  Celle  qui  consistait  à  faire  connaître  à  l'accusé  lo 
témoignage  écrit  d'un  témoin  absent  ou  décédé,  n  Confron- 
tation par  tourbe.  Celle  où  le  témoin  soupçonné  de  fraudo 
ou  d'erreur  était  mis  en  présence  de  plusieurs  personnes, 
pour  qu'il  eût  parmi  elles  â  reconnaître  et  à  désigner  l'ac- 
cusé. 

CONFRONTEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  confronter. 
"(Peu  usité.)  Il  On  dit  confrontation. 

CONFRONTER  (du  préf.  con,  et  de  front)  v.  a.  Mettre 
en  présence  pour  vérifier  le  dire  des  uns  par  le  dire  des 
autres  :  Confronter  des  accusés,  des  témoins,  ii  Comparer: 
Confronter  des  textes,  des  écritures,  des  étoffes. 

—  v.  n.  Etre  attenant  :  L'Egypte,  du  temps  des  Perses,  ite 
confrontait  ;îojHf  à  la  mer  Hougc.  (Montesq.)  [Vieux.] 

Confronté,  ée  part.  pass.  Blas.  Syn.  de  affronté,  êe. 
Se  confronter,  v.  pr.  Etre  confronté. 

CONFUCIANISME  {tûssm')  n.  m.  Nom  par  lequel  les 
Européens  désignent  la  doctrine  do  Khoung-fou-tseu  ou 
Confucius,  religion  orthodoxe  de  l'Etat,  en  Chine.  Les 
Chinois  la  nomment  Jou-kïaô,  «  secte  de  Jou  ».  V.Chine. 
(Religion.) 

Confucius  {Khoung-tseu  ou  Khoun^-fou-tseu  n  maître 
ou  docteur  Kboung  u),  philosophe,  historien  et  homme 
d'Etat  chinois,  naquit  en  551 
avant  notre  ère,  dans  lo 
royaume  de  Lou  (dont  son 
pèVe,  Chou-liang-ho,  était  ta- 
fou  ou  gouverneur),  d'une  an- 
cienne famille  du  nom  de 
Khoung,  qui  passait  pour  ap- 
partenir à  la  famille  du  fon- 
dateur de  la  dynastie  Tchéou 
(1134  av.  J.-C).  Dès  lo  plus 
jeune  âge,  il  avait  uno  telle 
réputation  d'intelligence,  de 
savoir  et  de  droiture,  que  le 
roi  de  Lou  n'hésita  pas  à  lui 
confier  des  fonctions  impor- 
tantes. Mais  il  s'en  démit 
volontairement,  et  il  se  voua 
définitivement  à  l'éducation 
des  peuples  et  des  gouver- 
nants, à  laquelle  il  voulut  se 
préparer  par  l'étude  lecture 
approfondie  des  A'in^s  (livres 
canoniques)  et  de  ce  qu'on 
appelait  alors  les  six  arts  libéraux  :  musique,  cérémonial, 
arithmétique,  calligraphie,  escrime  et  art  de  conduire  un 
cliar.  Bientôt,  les  souverains  des  petits  Etats  qui  se  parta- 
geaient la  Chine  se  disputeront  los  leçons  du  sago  qui  en- 
seignait l'art  do  gouverner  en  se  faisant  aimer  des  peuples. 
Après  do  longs  et  pénibles  elforts,  désespérant,  bien  ou'il 
eut  de  nombreux  adeptes,  de  faire  triompher  ses  idées, 
ayant  vu  mourir  sa  femme,  son  fils  ot  Yen-hoci,  son  disciplo 
préféré,  Confucius  rentra  dans  sa  patrie,  où  il  consacra  lo 
reste  do  ses  jours  à  enseigner  sa  doctrine  (il  eut  jusqu'à 
3.000  disciples),  à  reviser  des  kings,  ot  à  mettre  la  dernière 
main  à  ses  ouvrages  d'histoire  et  de  philosophie.  Il  mourut 
à  l'âgo  de  soixante-treize  ans,  en  479  avant  notre  èro.  Ses 
doctrines,  propagées  par  ses  disciples,  devinrent  la  bas© 
do  la  civihsation  chinoise,  la  règle  politique  suivie  par 
toutes  les  dynasties  qui  se  sont  succédé  jusqu'à  nos  jours. 
Les  empereurs  lui  derernèrent  dos  honneurs  presque  di- 
vins, et,  dans  toutes  les  villes  do  la  Chine,  on  a  élevé  au 
saint  philosophe  des  temples  où,  aujourd'hui  encore,  il 
reçoit  un  cuJto  do  vénération  comme  bienfaiteur  do  la 
nation. 

Lo  caractère  saillant  do  la  philosophie  do  Confucius,  toi 
qu'il  se  dégage  do  ses  ouvrages  (lo  Ta-hio  n  Grande  étude  « , 
lo  Tchnung-young  «  Fixité  dans  lo  milieu  «  et  le  Lun-yu 
n  Dialogues  moraux  »),  est  un  bon  sens  pratique,  utilitaire, 
presque  terre  à  terre,  et  un  grand  amour  de  l'humanité. 
Tout  son  svstèrao  repose  sur  les  dovoirs  réciproques  dos 
hommes,  classés  par  lui  en  relations  entre  princo  ot  su- 
jets, entre  pôro  et  enfants,  entre  concitoyens.  Lo  respect 


Confucius, 


feè^  «-; 


i-^î 


Portique  du  («mplo  lio  Coufui-lus,  h  K-kin. 


des  parents,  dos  ancôtros,  du  nom,  ost  lo  fondcuiont  do  la 
famnio,  Cl,  ces  m6nies  principes,  il  les  applique  au  gou- 

vornonu'nt.  ...  ,  .    , ,  .      .    .,i..i 

Lo  senl  culte  siir  lequel  il  insiste  viSritalilouient  est  celui 
dos  ancêtres,  dont  il  fait  la  vraio  religion  nationale,  et 
il  semlilo  nuo,  pour  lui,  lo  Cliang-Ti  ot  le»  autres  dieux 
no  soient  que  los  esprits  dos  promiors  ancêtroa  do  la 
nation. 

CONFUS  (fn),  USB  [Ittt.  eonfumit;  de  for0im/«r-e.  supin 
confusum,  confondre]  adj.  Indistinct,  formé  do  parties  ou 


CONFUSASTREE   —   CONGELATION 


d'éléments  mêlés,  sans  ordre  :  Amas  confds  de  dt*bris. 
Sotis  CONFUS.  Une  vue  confuse,  h  Obscur,  embarrassé  : 
Langage,  Style,  Discours  confus.  Idée  confuse.  Souvenii's 
CONFUS.  Il  Honteux  et  troublé  :  Ceux  qui  vo7it  droit  ne  sont 
jamais  confus.  (Fén.)  il  Qui  rougit  par  modestie  :  Etre  tout 
CONFUS  des  bontés,  des  éloges  de  quelqu'un. 

—  Dr.  Uni,  confondu  en  un  seul  :  Des  droits  confus  en 
une  personne. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  confus  :  L'obscur  est  l'opposé  du  clair; 
le  CONFUS,  l'opposé  de  l'ordonné.  (Tissot.) 

—  Syn.  Confus,  confondu.  V.  confondu. 

—  Anton.  Clair,  déterminé,  distinct,  explicite,  net,  or- 
donné, précis. 

CONFUSASTRÉE  OU  CONFUSASTR^A  (zass)  n.  f.  Genre 
de  madrépores,  famille  des  asiréidés,  tribu  des  astréinés, 
comprenant  des  polypiers  à  éléments  unis  par  leurs  côtés, 
avec  les  cloisons  bien  développées,  pas  de  coluraelle,  etc. 
(Les  confusasirées  sont  fossiles  dans  les  terrains  juras- 
siques et  crétacés  ;  elles  abondent  dans  les  récifs  coralliens 
intraliasiques  des  crêtes,  dans  la  région  alpine.) 

CONFUSÉMENT  adv.  D'une  façon  confuse,  troublée,  in- 
distincte. 

—  Anton.  Clairement,  distinctement,  explicitement,  net- 
tement, précisément. 

CONFUSION  (du  lat.  confusio,  même  sens)  n.  f.  Etat  de 
ce  qui  est  confus,  troublé,  désordonné,  mis  pêle-mêle  :  Une 
confusion  d'objets  de  toute  sorte,  ii  Trouble,  désordre  :  Dans 
les  confusions  d'une  guerre  civile,  un  brouillon  est  à  crain- 
dre. (Patru.)  li  Défaut  de  clarté,  de  netteté  :  La  confusion 
du  style  naît  de  celle  des  idées. 

—  Action  de  confondre,  de  prendre  une  chose  pour  l'au- 
tre :  Faire  confusion.  Confusion  de  dates,  ii  Réunion  :  Con- 
fusion du  pouvoir  législatif  et  du  pouvoir  exécutif. 

—  Embarras  causé  par  la  honte,  la  timidité,  la  modestie  : 
La  CONFUSION  des  timides  résulte  presque  toujours  d'une 
blessure  de  l'amour-propre. 

—  Profusion  :  Grande  confusion  de  mets.  (Acad.)  [Vx.] 

—  Chronol.  Année  de  confusion.  Première  année  de  la 
réformation  du  calendrier  par  Jules  César,  année  à  laquelle 
on  donna  445  jours. 

—  Dr.  Union  de  diverses  matières  appartenant  à  des 
propriétaires  différents.  (V.  mélange.)  il  Réunion  en  uno 
même  personne  de  droits  actifs  et  passifs  concernant  un 
même  objet,  ii  Réunion  de  droits  différents,  et  dont  l'un 
implique  l'autre,  sur  un  même  objet,  il  Confusion  des  patri- 
moines, Confusion  des  biens  et  des  dettes  d'une  personne 
décédée,   avec  les   biens   et  les  dettes  de  son   héritier. 

Il  Confusion  de  part.  Impossibilité  de  reconnaître  le  père 
d'un  enfant  né  plus  de  six  mois  après  que  la  mère  a  con- 
tacté un  second  mariage,  et  moins  de  neuf  mois  après  la 
mort  du  premier  époux.  (Pour  ce  motif,  la  femme  ne  peut 
se  remarier  que  dix  mois  révolus  après  la  dissolution  du 
mariage  précédent.) 

—  Hist.  sainte.  Confusion  des  langues,  Etat  oïl  se  trou- 
vèrent, d'après  le  récit  biblique,  les  ouvriers  qui  construi- 
saient la  tour  de  Babel,  lorsque  Dieu,  pour  empêcher 
l'exécution  de  leur  projet  impie,  leur  fit  parler  tout  à  coup 
toutes  sortes  de  langues  différentes,  ii  Fam.  Impossioilité 
de  s'entendre  :  Tomber  dans  la  confusion  des  langues. 

—  Pathol.  Maladie  des  yeux  attribuée  au  mélange  des 
humeurs. 

—  Loc.  ADV.  :  En  confusion,  En  désordre,  au  hasard  : 
Quand  cltacun  fait  ce  qu'il  veut  et  ti'a  pour  règle  que  ses  dé- 
sirs, tout  va  EN  CONFUSION.  (Boss.)  Il  Confus,  honteux  :  Je 
suis  EN  CONFUSION  pour  lui.  (Mol.)  Il  A  profusion.  (Vieux.) 

Il  A  la  confusion  de,  A  la  honte  de. 

—  Syn.  Confusion,  honte.  La  honte  est  intérieure,  la 
confusion  est  extérieure  ;  l'une  est  le  sentiment  d'une  âme 
qui  a  conscience  d'avoir  commis  une  faute,  l'autre  est  le 
trouble  qu'on  éprouve  quand  on  voit  sa  faute  connue. 

—  Anton.  Clarté,  netteté,  précision. 

—  Encycl.  Dr.  La  réunion,  aux  mains  d'une  même  per- 
sonne, de  deux  droits  réels,  dont  l'un  implique  l'autre,  en- 
traine extinction  de  ce  dernier.  Il  en  est  ainsi  de  l'usufruit, 
quand  les  qualités  d'usufruitier  et  de  propriétaire  sont 
réunies  sur  la  même  tête  ;  dans  ce  cas,  on  dit  plutôt  cotiso- 
lidation.  U  en  est  de  même  de  toute  servitude  foncière, 
lorsque  le  fonds  à  qui  elle  est  due  et  celui  qui  la  doit  sont 
dans  la  même  main  (C.  civ-,  art.  705). 

La  réunion  en  la  même  personne  de  la  qualité  de  créan- 
cier et  de  colle  de  débiteur,  appelée  aussi  confusion,  a  pour 
effet  d'éteindre  la  dette  et  la  créance  (C.  civ.,  art.  1300). 
La  confusion  se  produit  lorsque  le  créancier  succède,  à 
titre  universel,  au  débiteur,  ou  inversement.  Quand  un  co- 
débiteur solidaire  hérite  d'un  créancier,  ou  réciproquement, 
la  créance  et  la  dette  no  sont  éteintes  que  jusqu'à  concur- 
rence de  la  part  du  codébiteur  qui  a  hérité  du  créancier 
ou  auquel  le  créancier  a  succédé. 

La  confusion  oui  s'opère  dans  la  personne  du  débiteur 
principal  libère  la  caution  ;  mais  la  libération  de  celle-ci 
par  la  confusion  n'entraîne  pas  l'extinction  de  l'obligation 
principale. 

^  La  confusion  n'éteint  que  les  droits  dont  elle  rend 
l'exercice  impossible.  Ainsi  elle  empêche  le  payement 
effectif  de  la  dette;  mais  la  créance  éteinte  par  confusion 
doit  être  comptée  dans  le  calcul  de  la  réserve  et  de  la 
quotité  disponible.  L'acceptation  sous  bénéfice  d'inventaire 
empoche  la  confusion  de  so  produire, 

—  Confusion  des  patrimoines.  Lorsq^u'un  héritier  a  accepté 
purement  et  simplement  uno  succession,  ses  biens  et  ceux 
da  défunt  se  confondent,  ainsi  que  leurs  dettes  respecti- 
ves, de  telle  sorte  que  l'héritier  est  tenu,  même  sur  ses 
propres  biens,  d'acquitter  les  obligations  du  défunt,  et 
que  les  créanciers  du  défunt  subissent  le  concours  de 
ceux  de  l'héritier.  La  confusion  cesse,  au  cas  d'accep- 
tation sous  bénéfice  d'inventaire  et  do  séparation  de  pa- 
trimoines. 

CONFUSIONNER  (zi-o-né)  V.  a.  Pop.  Rendre  confus,  faire 
rou^'ir. 


CONFUTATION  {si-on  ■ 

(Vieux.,! 


■  rad.  confuter)  n.  f.  Réfutation. 


CONFUTER  fdu  lat.  confutare,  môme  sons)  v.  a.  Réfu- 
ter. (Vieux.) 

Gong,  ville  d'Irlande  (Connaught  [comtés  de  Mayo  et 
Galway]);  5.200  hab.  Belles  ruines  de  l'ancienne  abbaye 
fondée  ùar  saint  Féchan  en  C64.  Cong  était  jadis  la  rési- 
dence des  rois  de  Connaught. 

CONGALL  ou  GONALL.  Trois  rois  do  co  nom  ont  régné 
sur  les  Scots  de  la  province  de  Dalriada  :  Co.noall  I",  dans 


Congés  :  1.  Antîq.  rom.  ;  2.  Distill. 


le  premier  tiers  du  vi«  siècle  ;  —  Congall  II,  mort  en  574, 
qui  donna  le  fameux  monastère  d'Iona  à  saint  Columkille; 
—  Congall  III,  roi  de  Dalriada,  de  642  à  660. 

GONGALL  ou  GOMGALL  (saint\  né  en  516,  mort  en  620. 
Issu  d'une  famille  souveraine  chez  les  Pietés  d'Irlande,  il 
séjourna  quelque  temps  en  Bretagne,  puis  revint  dans  sa 
patrie,  où  il  fonda,  en  558,  au  bord  de  la  mer,  à  l'embou- 
chure raéridionaie  du  golfe  de  Belfast,  le  célèbre  monas- 
tère de  Bangor,  ou  Bonchor.  Il  donna  une  règle,  écrite  en 
vers  irlandais,  à  cette  communauté,  dont  les  trois  mille 
frères,  divisés  en  sept  chœurs  alternatifs,  cliantaient  jour 
et  nuit  les  louanges  do  Dieu.  C'est  à  Bangor  que  fut  élevé 
saint  Colomban. —  Fête  le  10  mars. 

CONGE  [konj'  —  du  lat.  congius,  même  sens)  n.  m.  Antiq. 
rom.  Unité  de  mesure  de  capacité  pour  les 
liquides,  valant  un   peu  plus  de  3  litres. 

—  Comm.  Variété  de 
thé  noir. 

—  Distill.  Appareil 
composé  d'un  vase  her- 
métiquement  clos, 
dans  lequel  on  chauffe 
les  liqueurs  pour  les 
vieillir. 

—  Min.  Récipient 
en  bois,  dans  lequel  on 
verse  le  minerai  pourle 
mesurer,  avant  de  le 
jeter  dans  le  gueulard 
d'un    haut     fourneau. 

—  Pêch.  Vase  pour  mettre  l'huile  de  foie  de  morue,  à 
Terre-Neuve. 

CONGÉ  ijé  —  du  lat.  commeatus,  même  sens)  n.  m.  Per- 
mission, autorisation  :  iVe  pouvoir  rien  sans  le  congé  de 
quelqu'un. 

—  Signification  de  se  retirer  :  Donner  congé  à  un  domes- 
tique, à  un  locataire,  ii  Signification  de  renoncer  à  certains 
rapports  ou  à  certaines  prétentions  :  Do/mer  congé  à  tous 
ses  amis,  ii  Signification  de  l'intention  où  l'on  est  de  se 
retirer  :  Domestique  qui  donne  son  congé.  Donner  congé  d 
S071  propriétaire,  n  Par  ext.  Feuille,  titre  par  lequel  le  pro- 
priétaire signifie  son  congé  au  locataire,  ou  réciproque- 
ment :  La  concierge  m'a  re?nis  mon  congé,  il  Exemption  de 
travail  ou  de  service,  autorisation  de  s'absenter  :  Ecolier 
qui  a  trois  jours  de  congé.  Donner  congé  à  des  ouvriei's. 
Fonctionnaire  en  congé. 

—  Loc.  div.  :  Prendre  congé.  Demander  la  permission  de 
se  retirer;  accomplir  les  politesses  qu'on  fait  d'ordinaire 
à  une  personne  que  l'on  quitte;  se  sé\ia.TeT.\\  Prendre 
congé  de.  Renoncer  à,  se  retirer  de  :  Prendre  congé  des 
affaires.  \\  Prendre  son  congé.  Se  retirer  du  service  mili- 
taire ou  d'un  autre  service  quelconque,  et,  fig.,  Se  retirer, 
renoncer  à  ce  que  l'on  faisait. 

—  Admin.  mar.  Congé  maritime.  Sorte  de  passeport 
donné  à  un  navire  qui  va  prendre  la  mer.  (Il  fait  partie 
des  papiers  de  bord  et  contient  les  renseignements  qui 
permettent  de  reconnaître  l'identité  du  navire.) 

—  Admin.  milit.  Cessation  du  service  militaire  actif, 
soit  définitive,  soit  momentanée,  mais  dépassant  30  jours. 
(Au-dessous  de  30  jours,  c'est  une  permission.  On  appelle 
aussi  congé  le  titre  qui  atteste  la  suspension  ou  la  cessa- 
tion du  service.  Les  conditions  des  congés  sont  détermi- 
nées par  les  articles  16  et  17  du  décret  du  9  nov.  1S53.) 

Il  Durée  légale  du  service  :  Soldat  qui  est  à  la  fin  de  son 
CONGÉ.  Il  Congé  définitif  on  absolu,  Libération  définitive  du 
service  militaire.  wCongé  renouvelable,  Congé  que  l'on  peut 
faire  prolonger,  mais  qui  expire  s'il  n'a  été  renouvelé  en 
temps  utile,  il  Congé  d'ancienneté,  Libération  définitive  ac- 
quise de  droit  par  le  temps  que  l'on  a  passé  au  service,  il 
Congé  de  réforme  ou  de  j'envoi.  Renvoi  du  service  pour  inca- 
pacité reconnue,  il  Congé  de  libération.  Renvoi  du  service 
après  que  le  temps  du  service  légal  est  expiré,  il  Congé  de 
passe.  Autorisation  de  passer  d'un  corps  dans  un  autre 
corps.  11  Congé  de  convalescence.  Congé  accordé  par  l'auto- 
rité militaire,  et  sur  la  demande  des  chirurgiens  d'un  hô- 
pital, à  un  homme  qui  relève  de  maladie. 

—  Antiq.  rom.  V.  la  partie  encycl. 

—  Archit.  Raccordement  du  fut  et  de  la  ceinture  d'une 
colonne,  opéré  au  moyen  d'un 
quart  de  rond  creiLx. 

—  Diplom.  Audience  de  congé. 
Dernière  audience  qu'un  sou- 
verain ou  chef  d'Etat  accorde 
à  un  personnage  diplomatique, 
avant  son  départ. 

—  Techn.  Raccordement  d'une 
moulure  et  d'un  parement;  rac- 
cordement de  deux  plans  au 
moven   d'une  surface   concave. 

Il  Outil  de  menuisier,  au  moyen 
duquel  on  pratique  ce  raccordement,  n  Renfort  éviJé,  dans 
une  pièce  de  serrurerie. 

—  Pbov.  :  Pour  boire  de  l'eau  et  coucher  dehors,  on  ne 
demande  congé  à  personne,  Pour  user  do  ce  qui  no  coûte 
rien,  on  n'a  pas  besoin  d'autorisation. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  Dans  l'armée  romaine,  le  congé 
{missio).on  autorisation  de  quitter  l'armée,  pouvait  prendre 
cinq  formes  :  1"  le  congé  temporaire  {inissio  temporaria  ou 
commeatus),  qui  permettait  de 
s'absenter  de  la  légion  pendant 
un  temps  déterminé.  (Tout  soldat 


Congé  (techn.). 


qui  ne  rentrait  pas  dans  les  délais   // 
fixés  était  puni  comme  déserteur. 
Co  congé  n'était  jamais  accordé 

en  temps  d'expédition)  ;  2°  le  conqé  .   „„„„*  /<.„„>.!*  \ 

honorahle  {missio  honesta),   par  A,  congé  (ai-chit.). 

lequel  était  libéré  tout  soldat  qui  avait  accompli  son  temps 
de  service  (20  ans  dans  la  légion,  16  ans  dans  les  cohortes 
prétoriennes,  25  ans  dans  les  troupes  auxiliaires  ou  na- 
vales); 3"  le  congé  de  faveur  (ynissio  gratiosa),  accordé  à 
titro  d'exception  par  le  général,  et  qui  pouvait  être  annulé 
par  les  censeurs  ;  4*'  le  congé  motivé  par  des  raisons  de 
santé  {missio  causarJa);  5"  le  congé  d'infamie  {missio  igno- 
miniosa),  sorte  de  dégradation  militaire,  qui  consistait  à 
renvovor  do  l'arméo  un  soldat  qui  s'était  rendu  coupable 
d'un  délit  criminel. 

—  Ane.  dr.  Conqé  de  cour.  Le  congé  do  cour,  dans  l'an- 
cienne procédure,  était  le  renvoi  du  défendeur,  lorscpio  le 
demandeur  no  poursuivait  pas  son  action.  C'était,  comme 
on  disait,  une  simple  rvlacre  do  l'assignaiioû,  permettant  au 
défendeur  de  se  retirer  indomno  du  procès,  mais  laissant 


192 

tout  à  fait  intacts,  quant  au  fond,  les  droits  allégués  à 
tort  ou  à  raison.  Le  demandeur  pouvait  donc  intenter  une 
nouvelle  instance  contre  le  défendeur,  sauf  à  payer  les 
dépens  de  la  première. 

—  Dr.  act.  Congé  ou  Défaut-congé.  Ce  qu'on  appelle  au- 
jourd'hui défaut-congé  correspond  à  l'ancien  congé  de  cour. 
C'est  le  défaut  du  demandeur  {C.  proc.  civ.,  art.  154).  Le 
jugement  par  défaut-congé  est  celui  par  lequel  l'avoué  du 
défendeur  obtient  défaut  contre  celui  du  demandeur  et 
peut  obtenir  pour  son  client  un  congé,  c'est-à-dire  l'ex- 
tinction de  l'instance,  sans  que  le  procès  ait  été  jugé  au 
fond.  Mais  le  défendeur  peut-il,  ne  so  contentant  pas  d'un 
simple  renvoi,  exiger  que  le  tribunal  juge  le  fond  du  pro- 
cès? La  question  est  controversée,  mais  on  décide  géné- 
ralement qu'il  en  a  le  droit.  Si  le  défendeur  préfère  prendre 
ce  parti,  le  demandeur  étant  un  défaillant,  aura  le  droit  de 
faire  opposition  au  jugement  qui  a  statué  sur  le  fond  par 
défaut,  toutes  les  fois  qu'il  lui  a  fait  perdre  le  procès  en 
tout  ou  en  partie. 

—  Fisc.  On  donne  le  nom  de  congé,  en  matière  de  con- 
tributions indirectes,  à  l'une  des  expéditions  de  la  régie 
qui  doivent  être  levées  à  chaque  déplacement  de  boissons. 
Le  congé  accompagne  les  boissons  dont  le  droit  a  été 
payé  au  départ,  à  la  différence  de  Vacgnit -à- caution, 
délivré  lorsque  le  droit  n'est  payable  qu'à  la  destination, 
sous  la  garantie  d'une  caution.  La  loi  du  28  avril  1816 
laisse  aux  expéditeurs  le  choix  entre  les  deux  procédés. 
En  matière  de  douanes,  on  emploie  aussi  tantôt  le  congé, 
tantôt  l'acquit-à-caution,  d'après  la  distinction  ci-dessus, 
dans  le  rayon  des  douanes  appelé  rayon-frontiêre. 

CONGEA  {je)  n.  f.  Genre  de  verbénacées,  tribu  des 
symphorémées,  renfermant  des  arbustes  grimpants,  to- 
menteux,  do  la  Birmanie  et  de  la  presqu'île  de  Malacca. 

CONGÉABLE  [je  —  de  l'anc.  franc,  congéer,  congédier) 
adj.  Se  disait  d'un  bail  ou  d'une  tenure  résiliable  à  la  vo- 
lonté du  propriétaire,  ii  Auj.  Bail  à  domaine  congéable  ou  à 
convenant,  Convention  par  laquelle  le  propriétaire  d'un 
fonds  cède  à  un  tiers,  contre  payement  d'un  fermage  appelé 
rente  convenancière,  la  jouissance  du  sol  et  des  édifices  et 
supcrfices  qui  s'y  trouvent,  en  conservant  la  faculté  de 
congédier  le  preneur  au  temps  convenu,  ou  même  à  toute 
époque,  moyennant  le  remboursement  du  prix  des  édifices 
et  superfices. 

—  A  qui  l'on  peut  donner  congé  :  Il  est  une  certaine  quan- 
tité de  commis,  gui,  quoique  congéable  à  merci,  veut  rester 
en  place.  (Balz.)  [Peu  usité.] 

CONGÉDIABLE  (J(f  —  rad.  congédier) Sià}.  Qui  est  dans  les 
conditions  voulues  pour  obtenir  son  congé  :  Les  hommes 
coNGÉDiABLiiS  reçoivent  une  feuille  de  route. 

—  n.  m.  Soldat  congédiable  ;  Congédiables  qui  atten- 
dent l'autorisation  du  départ. 

CONGÉDIEMENT  ijé-di-man)  n.  m.  Action  de  congédier: 
Le  coNGKDii-JMENT  d'un  équipage. 

CONGÉDIER  {je  —  rad.  congé.  Prend  deux  i  de  suite  aux 
deux  prem.  pers.  plur.  de  l'imparf.  de  l'ind.  et  du  prés,  du 
subj.  :  Nous  congédiions.  Que  vous  congédiiez)  v.  a.  Ren- 
voyer, ordonner  de  se  retirer  :  Congédier  une  bonne,  n 
Donner  à  des  soldats  ou  à  des  marins  Tordre  ou  la  permis- 
sion de  rentrer  dans  leurs  foyers,  n  Donner  une  audience 
de  congé  à  :  Congédier  un  àjnbassadeur.  n  Engager  à  se 
retirer  :  Congédier  une  assemblée,  ii  Signifier  à  quelqu'un 
lintention  où  l'on  est  qu'il  renonce  à  certaines  espérances  : 
Congédier  un  prétendu. 

—  Fig.  Supprimer,  faire  disparaître  :  Le  penseur  ne 
peut  CONGÉDIER  l'homme.  (Vinet.) 

—  Fauconn.  Congédier  un  oiseau.  Renoncer  à  s'en  servir 
pour  la  chasse. 

Congédié,  ée  part.  pass.  du  v.  Congédier. 

—  n.  m.  Soldat  congédié. 

CONGÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  congea. 

CONGÉLABILITÉ  {je)  B.  f.  Etat,  caractère  de  ce  qui  est 
congelable  ;  La  congelabilité  de  l'eau. 

CONGELABLE  {je  )  adj.  Qui  est  susceptible  de  se  conge- 
ler :  L  alcool  n'est  pas  congelable  aux  températures  ordi- 
naires. 

CONGELANT  {je-lan),  ANTE  adj.  Qui  congèle,  qui  est 
propre  à  congeler  :  Mélange  congelant. 

CONGÉLATEUR  {je)  n.  m.  Appareil  pour 
congeler  les  liquides,  l'eau  en  particulier, 
au  moyen  d'un  mélange  réfrigérant  qui 
entoure  le  liquide  contenu  dans  un  réci- 
pient central.  (Cet  appareil  est  familière- 
ment appelé  glacière  des  familles.) 

CONGÉLATIF,  IVE  (je)  adj.  Propre  à 
produire  la  congélation. 

CONGÉLATION  {je,  si-on  —  rad.  COh- 
f/eler)  n.  f.  Passage  d'un  corps  de  l'état  liquide  à  l'état 
solide  :  La  température  de  congélation  de  l'eau  sert  de  base 
à  l'échelle  thermométrique.  Il  Action  de  provoquer  ce  pas- 
sage :  Procédera  la  congélation  de... 

—  Abusiv.  Epaississement  de  certaines  liqueurs  :  Con- 
gélation de  l'huile. 

—  Par  ext.  Désorganisation  produite  par  l'effet  d'une 
température  très  basse  :  La  congélation  des  plantes.  La 
congélation  du  riez. 

—  Fig.  Inertie,  apathie  :  Il  y  a  de  la  congélation  dans 
le  désespoir.  (V.  Hugo.) 

—  Archit.  Ornement  qui  imite  des  stalactites  ou  des 
glaçons. 

—  Enctcl.  Phys.  Quand  un  corps,  perdant  de  sa  cha- 
leur par  refroidissement,  arrive  à  une  température  conve- 
nable pour  passer  de  l'état  liquide  à  l'état  solide,  l'on  dit 
(|u'il  y  a  congélation.  On  peut,  sur  un  liquide  qui  se  con- 
gèle, faire  les  remarques  suivantes  : 

1»  Pour  chaque  espèce  chimique,  la  congélation  se  pro- 
duit à  uno  température  déterminée,  fixe,  la  même  que 
colle  de  la  fusion.  Cotte  température  varie  avec  la  pres- 
sion supportée  par  le  corps  et  son  état  de  pureté  :  do 
même,  Gay-Lussac  a  pu  porter  à  —  IZ"  do  l'eau  préservée 
du  contact  de  l'air  par  uno  couche  d'huile.  V.  fosion, 

CRYOSCOPlE,   SURKCSION. 

2"  Pondant  toute  la  durée  do  la  congélation,  la  tempo- 
rature  do  la  masse  qui  so  solidifie  reste  invariable. 

3"  En  so  congelant,  le  corps  dégage  une  quantité  do 
chaleur  égale  à  celle  qu'il  absorberait  si,  éta;it  solide,  il 
se  liquéfiait. 


Congélateur. 


193 

A"  En  se  conpolant,  los  corps  changont  do  volume  :  en 
règle  générale, Te  volume  dimuiuo,  sauf  pour  l'oau,  la  fonto, 
le  bismuth,  otc.  ;  gônôraloinont,  aussi,  une  «Môvation  de 
pression  élève  la  tompôraturo  do  congélation  comme  un 
abaissement  de  pression  l'abaisse,  sauf  i)Our  la  glace,  où 
les  phénomènes  sont  à  l'inverse. 

Quelques  li(|uides  d'origine  organique  ont  résisté  aux 
procédés  connus  do  congélation,  qui  sont  :  i"  les  mélanges 
réfrigérants;  2"  l'abaissement  de  température  produit  par 
lévaporation  rapide  d'une  série  d'autres  liquides. 

—  Industr.  Congélation  des  boissons  alcooliques  faibles. 
La  congélation  est  devenue  la  base  d'une  méthode  géné- 
rale de  concentration  des  boissons  alcooliques.  Cette 
méthode  est  due  à  Tellior,  qui  l'appliqua  pour  la  première 
fois  en  1872.  Melsens,  de  l'Académie  des  sciences  do  Bel- 
gique, se  livra  ensuite,  sur  le  môme  sujet,  à  des  expériences 
par  lesquelles  il  augmentait  la  teneur  en  alcool  et  en  prin- 
cipes nutritifs  des  bières,  transformées  ainsi  en  adjuvants 
susceptibles  d'applications  dans  les  hôpitaux. 

Congélation  de  l'eau-de-vie.  Melsens  a  fait  d'intéressantes 
observations  sur  la  dégustation  des  liqueurs  alcooliques 
congelées.  Ces  boissons,  solidifiées,  procurent  par  leur 
contact  avec  les  muqueuses  de  la  bouche  et  de  la  langue 
une  sensation  de  froid  très  agréable,  permettant  d'appré- 
cier plus  facilement  la  finesse  et  la  qualité  de  l'alcool  sou- 
mis à  cet  essai. 

—  Œnol.  Congélation  des  vins.  La  congélation,  usitée 
comme  procédé  d'amélioration  et  de  conservation  des  vins, 
donne  de  bons  résultats  pour  les  vins  ordinaires.  Elle  pré- 
cipite, d'un  seul  coup,  une  partie  des  matières  colorantes 
azotées,  du  tartre,  des  matières  gommeuses  et  le  ferment 
alcoolique,  ainsi  que  les  autres  germes  de  décomposition, 
tandis  que  ce  résultat  ne  s'obtient  ordinairement  qu'après 
de  nombreux  collages  et  soutirages.  Le  vin  à  congeler  est 
placé  dans  un  récipient  en  fer-blanc  étamé  que  l'on  appelle 
sabotière.  La  sabotière  est  mise  dans  un  grand  vaisseau  et 
entourée  de  glace  et  de  sel  dans  la  proportion  de  50  kilo- 
grammes do  la  première  pour  4  kilogrammes  du  second. 
La  température,  que  l'on  fait  rarement  descendre  au- 
dessous  de  120,  e5t  maintenue  pendant  plusieurs  heures, 
après  quoi  le  vin  est  dépoté  à  l'aide  d'une  pompe  douce. 
Au  bout  de  quelque  temps,  on  constate  que  les  vins  reposés 
ayant  subi  la  congélation  ont  gagné  du  corps,  de  la  solidité, 
sans  avoir  perdu  de  leur  bouquet,  et  qu'ils  ne  sont  en  rien 
comparables  aux  vins  non  opérés  de  la  même  cuvée. 

—  Physiol.  La  congélation  des  tissus  vivants  est  compa- 
rable à  l'action  d'une  brûlure  ;  et,  comme  cette  dernière, 
elle  peut  déterminer  la  rubéfaction,  les  phlyctènes  et  les 
ulcérations,  et  même  la  mortification  des  parties  atteintes. 

Il  faut  distinguer  l'action  locale  de  l'action  d'ensemble, 
qui  impressionne  la  synergie,  le  corps  tout  entier.  Dans 
le  premier  cas,  on  a  les  engelures,  qui  présentent  des 
degrés  très  variables,  mais  pour  lesquelles  le  traitement 
pïcriaue  parait  donner  de  bons  résultats.  Les  congéla- 
tions locales,  qui  frappent  naturellement  les  parties  excen- 
triques (membres,  oreilles,  nez),  se  rencontrent  surtout 
dans  les  pays  très  froids,  comme  la  Russie,  la  Norvège, 
la  Sibérie,  le  Canada.  Elles  déterminent  une  induration 
de  la  région,  par  suite  de  la  prise  des  liquides  qu'elle 
renferme.  En  cette  occurrence,  il  faut  recourir  aux  fric- 
tions froides  (eau,  neige)  pour  éviter  la  mortification  défi- 
nitive des  tissus.  Quand  le  fonctionnement  synergétique 
du  corps  est  atteint,  il  y  a  engourdissement,  faiblesse, 
somnolence,  ralentissement  marqué  de  la  circulation,  avec, 
parfois,  des  accidents  épileptiformes  précédant  la  mort.  Il 
faut,  alors,  recourir  encore  aux  frictions  froides  et  admi- 
nistrer ultérieurement  des  boissons  aromatiques.  L'alcool, 
par  l'hypothermie  et  la  narcose  qu'il  entraîne,  peut  préci- 
piter et  aggraver  les  accidents  de  froidure.  On  doit  donc 
recommander  aux  personnes  exposées  à  des  températures 
très  basses  d'éviter  les  boissons  alcooliques,  l'immobilité, 
et  de  lutter,  par  tous  les  mo3'ens  possibles,  contre  l'en- 
gourdissement et  la  somnolence.  La  caféine,  la  théobro- 
mina  donnent  à  cet  égard  de  bons  résultats. 

La  congélation  de  la  peau  soit  au  moyen  do  mélanges 
réfrigérants,  soit  par  la  vaporisation  de  liquides  très  vola- 
tils {chlorure  de  méthyle,  ethor,  etc.),  est  utilisée  par  les 
chirurgiens  comme  moyen  d'obtenir  une  anesthésie  loca- 
lisée. 

CONGELER  (je  —  lat.  congelare  ;  de  cuni,  avec,  et  gelare, 
geler.  Change  l'e  muet  du  rad.  on  è  ouvert  devant  une 
syllabe  muette  ;  Je  congèle.  Tu  cortgèleras)  v.  a.  Solidifier 
par  le  froid,  on  parlant  d'un  corps  qui  est  liquide  à  la 
température  ordinaire  :  Il  faut  une  température  très  basse 
pour  coNGELiiR  le  inercure.w  Abusiv.  Coaguler,  figer  :  Un 
froid  urdinaire  coNai^LE  l'huile  d'olive. 

Se  congeler,  v.  pr.  Etre  congelé,  ii  Abusiv.  Se  coaguler. 

GONGÉMENT  (jé-man)  n.  m.  Congé  qui  était  donné  par 
le  seigneur  à  un  teneur  congéablo  :  Droit  de  congémknt. 

GONGÉMINATION  {je,  si-on  —  du  lat.  cum,  avec,  et  gemï- 
nati»,  action  de  doubler)  a.  f.  Formation  double  et  simul- 
tanée. 

CONGÉNÈRE  {je  —  lat-  conffener;  de  cum,  avec,  et  ye- 
nus,  enn,  genre)  adj.  Do  môme  genre  -.Plantes,  Animaux, 
Substances  cong^:ni-;rks.  {On  dit  plus  rarement  congénkri- 
QDE.)  Il  Appartenant  à  une  nn'^me  famille,  ù  une  mémo  caté- 
gorie :  Mots,  Idiomes  coNGKNÎ:niiS. 

—  Anat.  Muscles  congénères^  Ceux  qui  concourent, à 
produire  le  môme  mouvement. 

—  Physiol.  /lybndité  congénère,  Hybridité  produite  par 
des  animaux  appartenant  à  dos  espèces  ditférentos  du 
mémo  genre. 

—  II.  m.  Objet  du  môme  genre  :  La  truffe  est  un  cham- 
pignon souterrain  qui  se  produit  comme  ses  congùnkrks. 
(Martins.) 

—  Anton.  Antagoniste  {on  parlant  dos  muscles). 
CONGÉNIAL,  ALE,  AUX  {Je  —  du  lat.  cum,  ave<-,  et  gc- 

niiix,  génie)  adj.  Propre,  conforme  au  génie,  à  la  nature  do 
quelqu'un  :  liunapartc  se  tourna  vers  l'Orient,  doublement 
CONOÉNIAL  à  sa  nature  par  le  despotisme  et  l'éclat,  (Châ- 
teau br.) 

CONGÉNIALITÉ  {je)  n.  f.  Caractère  do  ce  qui  est  con- 
gé niai. 

CONGÉNITAL,  ALE.  AUX  (je  —  du  lat.  cum.  avec,  et  qrni- 
tus.  ongniidréi  adj.  Né  avoc,  app4)rté  on  naissant  ;  .Mala- 
dies, A  (ferlions  cuNGÉNiTALKS.  ||  Ou  dit  aussi,  abusivom., 

CONGICNIAL. 

CONGÈRE  [jèr'  —  du  lat.  congeries,  amas)  n.  f.  Dans 
quelques  provinces,  Amas  de  neige  outasbéo  par  lu  vent. 


Congérie. 


C0Ng£rie  ou  CONGERIA  {jé)n.  f.  Sûus-gonre  de  drois- 
sensia  (mollusques  lamellibranches, famille  dos  mytilidés), 
comprenant  des  coquilles  globuleuses  d'assez  grande  taille, 
fossiles  dans  le  tertiaire  d'Autrit'he. 
(Ija  congeria  conglobata,  de  la  gros- 
seur d'une  pomme,  est  du  tertiaire  do 
Vienne.) 

CONGÉRIE  {jé-rt  —  lat.  congeries; 
de  congerere,  entasser)  n.  f.  Entasse- 
ment, masse  informe  et  sans  ordre. 
(Vieux.) 

—  Auc.  rhét.  Accumulation. 
CONGÉRINÉS  {je)  n.  m.  pi.  Tribu 

de  poissons  physostomes  apodes,  fa- 
mille des  murénidos,  comprenant  les  congres  ou  anguilles 
de  mer,  repartis  dans  les  genres  :  congre,  urocongre,  fiété- 
rocongre,  némichthys,  saccopharynx,  etc.  (Des  formes  fossi- 
les existent  dans  los  terrains  tertiaires.)  —  Un  congériné. 

CONGESTIBLE(J(f-5(i6/")  adj.  Qui  est  susceptible  de  con- 
gestion. 

CONGESTIBILITÉ  {jé-sti)Q.î.  Prédisposition  d'un  organe 
à  se  congestionner. 

CONGESTIF  {jé-stif),  IVE  [du  lat.  congestus,  entassé, 
ramassé]  adj.  Réuni  en  tas;  réduit  dans  un  petit  espace. 

~  Bot.  Se  dit  d'organes  étroitement  réunis,  rapprochés. 

—  Pathol.  Relatif  à  la  congestion  :  Prédispositions  con- 
gé stiv  es. 

CONGESTION  {jé-sti)  n.  f.  Afflux,  dans  une  partie  cir- 
conscrite du  corps,  dans  un  organe,  du  sang  ou  de  tout 
autre  liquide. 

—  Fig.  Tension  intérieure  ou  secrète,  de  nature  à  pro- 
duire des  désordres  soudains  :  Ces  congestions  cérébrales 
qu'on  appelle  révolutions.  (E.  de  Gir.) 

—  Encycl-  La  congestion  peut  provenir  de  plusieurs 
sources  :  soit  d'une  pléthore  dans  la  circulation  artérielle 
{congestion  active),  soit  d'un  embarras,  d'une  stase,  dans 
la  circulation  de  retour  {congestion  passive).  Dans  tous  les 
cas,  le  tissu  congestionné  augmente  de  volume,  le  sérum 
du  sang  s'extravase  dans  le  tissu  cellulaire,  et  l'œdème 
apparaît.  La  turgescence  des  vaisseaux  amène  parfois 
leur  rupture,  et  il  y  a  hémorragie  Jocale  ou  diffuse.  Les 
symptômes  sont  fort  variables,  et  il  est  nécessaire  par  suite 
de  traiter  séparément  la  congestion  des  principaux  organes. 

—  Congestion  pulmonaire.  La  congestion  des  poumons 
apparaît  dans  certains  états  dyscrasiques  :  la  goutte,  l'ar- 
tnritisme  y  prédisposent.  Fréi^uente  dans  la  tuberculose, 
dont  elle  annonce  parfois  le  début,  elle  est  de  règle  dans 
la  rougeole,  la  grippe,  la  fièvre  typhoïde.  Considérée 
comme  congestion  active,  elle  peut  provenir  d'une  sup- 
pression d'un  flux  sanguin  habituel  [menstruatiori,  hémor- 
roïdes, etc.),  ou  encore  d'un  réflexe  nerveux  consécutif  à 
un  froid  vif,  à  des  brûlures  étendues.  Comme  congestion 
passive,  elle  n'est  pas  rare  chez  les  vieillards  restés  long- 
temps dans  le  décubitus  dorsal. 

L  oppression,  un  sentiment  de  gêne  dans  certains  points 
de  la  poitrine,  une  toux  avec  crachats  striés  de  sang  en 
sont  les  principaux  signes.  Les  vomitifs,  les  révulsifs 
tiennent  une  large  place  dans  le  traitement. 

—  Congestion  hépatique.  Elle  résulte  le  plus  fréquemment 
d'une  entrave  de  la  circulation  cardio-pulmonaire  (affec- 
tions cardiaques),  ou  encore  de  maladies  du  tube  digestif. 
Le  foie  augmente  de  volume,  il  devient  douloureux  spon- 
tanément ou  à  la  pression.  Les  saignées,  les  dérivatifs 
sont  précieux  pour  vaincre  cette  pléthore. 

—  Congestion  de  ia  ra/e.  Elle  existe  dans  presque  toutes 
les  maladies  infectieuses,  mais  atteint  un  grand  dévelop- 
pement chez  les  paludéens  et  les  tvphiques. 

—  Congestion  utérine.  Normale  fors  des  menstrues,  elle 
peut  devenir  clironiquo,  donnant  lieu  à  des  pesanteurs 
abdominales,  à  la  dyspepsie  et  à  des  phénomènes  nerveux 
divers.  Ce  sont  encore  les  saignées  locales,  les  purgatifs 
qui  sont  indiqués. 

CONGESTIONNEL,  ELLE  {jè-ati-o-nêV)  adj.  Qui  a  rapport 
à  ia  congestion,  qui  la  produit. 

CONGESTIONNER  {jé-sti-0-né)  v.  a.  Causer  une  conges- 
tion dans  :  La  chaleur  à  la  tête  congestionne  le  cerveau. 

Se  congestionncp,  v.  pr.  Devenir  le  siège  ou  la  mattôro 
d'une  congestion  :  Organe  qui  se  congestionnk. 

CONGIAIRE  iji-èr'—  du  lat.  congius ,  boisseau)  n.  m. 
Antiu.  rom.  Vase  qui  tient  un  congé,  n  Largesse  faite  au 
peuple  romain,  à  l'occasion  do  certains  événements. 

—  Ailjectiv.  :  Libéralités  congiairrs. 

—  Encycl.  Lo  congiaire  (congiarium)  consistait  à  l'ori- 
gine en  un  conoiJM  do  vin,  d'huile  ou  do  sol,  mais  la  mesure  et 
la  nature  des  denrées  distribuées  se  modîtièrent  ;  on  donna, 
en  outre,  des  vêtements,  de  la  viande,  même  do  l'argent,  tou- 
tefois lo  nom  resta.  On  attribuait  la  première  de  ces  distribu- 
tions, à  Rome,  au  roi  Ancus  Marcius.  Sous  l'empire,  on  ap- 
pelait do7iativum  le  don  fait 
à  l'armée  ;  congiarium,  le 
don  fait  au  peuple.  Le  con- 
giaire n'était  pas  distribué 
réçuiièrement.  On  le  don- 
nait ii  l'occasion  de  quolc^uo 
grand  événement;  victoire, 
triomphe,  avènement  d'un 
prince,  otc.  Los  personnes 
oui  recevaient  le  congiairo 
étaient  les  mémos  qui 
avaient  droit  au  blé  do 
l'annono.  Les  distributions 
furent ,  certainement ,  un 
moyen  de  gagner  la  faveur 
populaire,  mais  on  a  beau- 
coup déclamé  &  leur  sujet, 
sans's'apercGVoir  quo  île  telles  Institutions  répondaient, 
d'une  manière  en^'ore  rudimoutairo,ù  l'institution  actuollo 
de  l'Assistance  publiciue. 

CONGLACIATION  {si-on  —  du  préf.  con,  et  do  glacer)  u.  f. 
Conversion  on  glaco.  (Très  pou  usité  ;  ou  dit  plutôt  comoù- 

LATlON.) 

CONGLETON  (lat.  Condalc  Cornauiorum),  villo  d'Angle- 
terre [comté  de  Chester],  près  du  Dane,  aflluout  du  Woavor  ; 
lif.ooo  liab.  Filatures  do  soio  ut  do  cotun. 

CONOLOBATION  {st-on  —  rad.  conglobe)  n.  f.  Action  d'on- 
tûssiT.  daccunuiler. 

—  Eu  T.  de  rliétor..  Accumulation  de  preuves  nour  un 
mémo  objet  à  dùmonlrur;  Uéveloppomont  d'une  idoo. 


Monoalo   repré««ntant  la  dlstri- 

butloa  d'un  congiaire. 


CONGELER  —  CONGO 

CONGLOBER  (lat.  conglobare  ;  de  cum,  avec,  et  globus, 
boule)  V.  a.  Entasser,  accumuler. 
Conglobé,  ée  part.  pass.  du  v.  Conglober. 

—  Anat.  Glandes  conglohées.  Ancien  nom  dos  ganglions 
lymphatiques. 

—  Bot.  Ramassé  en  boule  :  Feuilles  conglobkes. 

—  Rhétor.  Accumulé  par  conglobation  :  Arguments  coa- 

GLOBÉS. 

Se  conglober,  v.  pr.  Se  réunir  on  boule,  on  masse. 

CONGLOMÉRAT  {ra  —  du  lat.  conglomerare,  entasser) 
n.m.  Roche  résultant  do  l'agglutination  do  matériaux  dé- 
tritiques divers. 

—  Enctcl.  Les  matériaux,  primitivement  meubles,  qui 
ont  formé  les  conglomérats ,  ont  été  soudés  par  le  dépôt 
de  substances  calcaires  ou  siliceuses,  produit  par  les  eaux 
d'intîltration  dans  leurs  interstices. 

Le  nom  de  "  conglomérat  n  s'applique  aux  roches  résul- 
tant de  la  réunion  de  matériaux  grossiers,  et  le  nom  do 
grès  est  réser\'é  aux  matériaux  très  tins.  11  y  a  deux  sortes 
.de  conglomérats:  Xcs  poudingues  yàoMt  les  éléments  sont  des 
cailloux  roulés  ou  galets,  et  le^brèches,  dont  les  fragments 
agglutinés  sont  anguleux. 

Conglomérat  ossîfère.  Couche  découverte  en  1836  par 
Ch.  d'Orbigny,  à  Meudon.  (Cette  couche,  qui  forme  la  base 
du  terrain  tertiaire,  repose  imédiatement  sur  le  calcaire 
pisolithique.  Elle  a  fourni  de  très  intéressants  débris  d'ori- 
gines marine,  fluviaf.ile  et  terrestre,  parmi  lesquels  il  faut 
signaler  :  reptiles,  pachydermes,  carnassiers,  etc.) 

CONGLOMÉRATION  fsi-on)n.  f.  Action  de  conglomérer; 
état  qui  en  résulte  :  Des  roches  funnées  d'une  conglomk- 
RATION  de  substances  diverses. 

—  Par  ext.  Action  de  réunir  beaucoup  do  personnes 
dans  un  espace  relativement  étroit. 

CONGLOMÉRATIQUE  adj.  Contenant  dos  conglomérats. 

CONGLOMÉRER  (lat.  conglomerai'e  ;  de  cum,  avec,  et 
^^07711(5,  pelote.  —  Change  ^en  è  devant  une  syllabe  muette  : 
Je  conglomère.  Que  tu  conglomères  ;  excepté  au  fut.  et  au 
prés,  du  cond.:  Je  conglomérerai.  Tu  conglomérerais)  v.  a. 
Réunir  en  une  seule  masse  :  Conglomérkr  des  particules 
de  matière. 

Congloméré,  ée  part.  pass.  du  v.  Conglomérer. 

—  Anat.  Glandes  conglomérées.  Se  dit  de  toutes  les 
glandes  réunies  en  grappe  sous  une  enveloppe  commune. 

—  Miner.  Formant  un  conglomérat. 

Se  conglomérer,  v.  pr.  S'entasser  en  une  seule  masse. 

—  Par  ext.  Se  réunir  de  façon  à  former  un  corps  :  Par- 
ties qui  SE  CONGLOMÈRENT. 

CONGLUATIF,  IVE  (du  préf.  con,  et  de  glu)  adj.  Méd.  Qui 
rend  gluant,  visqueux.  (Peu  usité.) 

CONGLUTINANT  (»a7i),  ANTE  adj .  Propre  à  conglutiner  : 
Substance  conglutinante.  li  Ou  dit  aussi  conglutinatif. 

—  Substantiv.  :  Les  congldtinants. 
CONGLUTINATIF,  IVE  adj.  V.  CONGLDTINANT,  ANTE. 
CONGLUTINATION    {si-on   —  lat.  conglutinatio,  même 

sens)  n.  f.  Action  de  conglutiner;  élat  qui  en  résulte  :  La 
CONGLUTINATION  des  humeuis.  La  conglutination  des  lèvres 
d'une  blessure. 

CONGLUTINE  (du  lat.  conglutinare,  coUerJ  n.  f.  Substance 
albuminoide  d'origine  végétale.  (On  peut  ia  retirer  assez 
facilement  des  graines  de  lupin.) 

CONGLUTINE,  ÉE  adj.  Bot.  Se  dit  des  organes  collés 
ensemble. 

CONGLUTINER  (du  lat.  conglutinare;  de  cum,  avec,  et 
gluten,  inis,  glu)  v.a.  Epaissir  et  rendre  visqueux  comme  la 
glu  :  Conglutiner  des  liquides.  Conglutiner  les  humeurs. 

—  Méd.  Souder,  faire  adhérer  :  Conglutiner  les  bords 
d'une  plaie. 

Se  conglutiner,  v.  pr.  Devenir  conglutiné. 
CONGLUTINEUX  {neù),  EUSE  adj.  Gluant,  visqueux  :  Des 
humeurs  conglutinecses. 
CONGNETTE  {gnèf  [gn  mil.))  n.  f.  Variété  do  raisin  noir. 
CONGO  n.  m.  Comm.  Sorte  do  thé  d'Afrique. 

—  Linguist.  Idiome  parlé  par  les  habitants  du  Congo  : 
Le  CONGO  est  peu  sonore. 

Congo,  grand  fleuve  de  l'Afrique  centrale,  appelé  aussi 
Zaïre  ouLivingstone.  Il  a  plus  de  4.000  kilom.  do  longueur 
et  draine  un  bassin  do  s.sûo.ooo  kilom.  carr. 

Jusqu'au  XIX*  siècle,  on  ne  connut  guère  du  Congo  quo 
son  embouchure,  découverte  par  lo  Portugais  Diego  Cam 
on  1485.  Livingstone  (1871)  et  Camoron  (1874),  en  explo- 
rèrent le  cours  supérieur.  Stanley  enlin  lo  descendit  jus- 
qu'à la  mer  (1876-1877),  et  en  dressa  la  première  carto,  quo 
nombreux  voyageurs  et  officiers  de  l'Etat  indépendant  du 
Congo  ont  depuis  complétée. 

La  branche  initiale  du  Congo  est  la  rivière  Louboudi, 
dont  la  source,  voisine  do  celle  du  Zambèze,  se  trouve  au 
mont  Kaomba.  Le  fleuve  coule  vers  le  N.-E.,  puis  vers 
lo  N.,  dans  une  vallée  encaissée,  coupée  par  des  rapides 
sur  plus  do  400  kilom.  Puis  son  cours,  devenu  navigable, 
se  déroule,  sur  une  longueur  do  5iî0  kilom.,  au  milieu  d'une 
vaste  plaine,  ancien  fond  lacustre,  où  il  présent©  de 
grandes  expansions,  comme  lo  lac  Kassali,  ot  forme  une 
double  série  de  lagunes  sur  sos  rivos.  Il  reçoit  dans  cette 
région  dos  affluents  nombreux  :  lo  Nrilo,  lo  Lourtia,  lo 
Louapoula,  qui  se  nomme  d'abord  Tchanibézi,  ot  traverse 
les  lacs  Bangouéolo  et  Moéro  ;  le  Loukouga,  émissaire 
du  lac  Tanganyika,  dans  lequel  se  déverso  le  lac  Kivou. 

Un  peu  plus  loin,  le  Congo  descend  à  une  seconde  ter- 
rasse du  plateau,  par  uno  série  de  rapides  do  1Î5  kilom. 
de  longueur,  dans  des  gorges  étroites;  après  quoi, il  pour- 
suit librement  son  cours  vers  lo  N.  C  est  lo  Louâlaba 
décrit  par  Livingstone,  largo  do  l.îoo  mètres  à  l'étiago. 
do  plus  do  4  kilom.  en  crue,  et  profond  aux  eaux  basses 
de  plus  do  5  mètres.  Enfin,  après  avoir  franchi  los  grands 
rapidos'nommés  Stanley- Faits  (chutes  do  Stanley),  il  pé- 
nètre dans  lu  grande  pîaino  qui  constitue  le  fond  de  son 
bassin.  II  y  coule  sur  plus  do  1.500  kilom.  en  sinfléchis- 
sant  de  plus  en  plus  vers  10.,  puis  vers  lo  S.-O,  C'est  une 
immense  nappe  d'eau,  s'étalant  outre  deux  rivos  couvorles 
par  la  luxuriante  végétation  équatorialo,  semée  dtlos 
nombreuses,  et  dont  ia  largeur  atteint  jusqu'à  4r>  kilom. 
au  sommet  do  In  courbe  qu'il  décrit  vers  lo  N.  IV  grands 
fleuves  viennent  lo  rejoindro  :  lAroubouimi,  le  Roubi,  lo 
Moncalla,  l'Oubangui.  le  Snngha.  lo  Likonala,  l'Alima. 
ù  droite  ;  le  Lonmmi.  le  Loulongo,  le  KassaY.  A  gaucho,  ort 
se  trouvent  aussi  los  lacs  Tumba  (ou  Mantoumba)  ot 
Léopold-II. 

25 


CONGO 

Pais  le  Congo  se  rétrécit.  Large  encore  de  8  kilom. 
près  de  Bolobo,  il  n'a  plus  que  1.500  mètres  vers  1  em- 
bouchure du  Kassaï,  mais  sa  profondeur  atteint  jusqu  à 
•Ï5  mètres,  et  son  courant  est  très  rapide.  Des  collines  de 
plus  en  plus  élevées  apparaissent  sur  ses  bords,  premiers 
contreforts  des  monts  de  Cristal.  Après  une  dernière  ex- 
pansion, le  Stanley -Pool,  le  Congo  se  précipite  avec 
violence  dans  une  gorge  profonde  se  resserrant  parfois 
jusqu'à  400  mètres,  et  descend  vers  la  mer  par  un  gigan- 
tesque escalier  de  rapides  et  de  chutes,  que  Stanlev  nomma 
chutes  de  Livingstone. 

A  Matadi,  le  Congo  redevient  navigable,  et  bientôt  com- 
mence son  estuaire,  large  à  l'extrémité  de  13  kilom.  Il 
apporte  à  l'océan  Atlantique  près  de  80.000  mètres  cubes 
d  eau  par  seconde,  et  telle  est  la  force  de  cette  masse  que 
le  fleuve  continue  sa  route  vers  le  N.-O  au  milieu  de  la 
mer  même,  creusant  un  profond  estuaire  sous-marin.  L'eau 
reste  douce  à  20  kilom.  de  la  côte. 

Coulant  dans  la  région  équatoriale,  le  Congo  reçoit  des 
affluents  des  deux  hémisphères.  Il  a,  par  suite,  deux  crues  ; 
l'une  à  la  saison  des  pluies  de  l'hémisphère  Nord,  l'autre 
pendant  la  saison  humide  de  l'hémisphère  Sud. 


divers  noms  (Kaomba,  Mitumba,  Kibala,  etc.),  jusqu  au  lac 
Tanganyika  ;  il  se  continue  le  long  de  ce  lac  où  se  trouvent 
quelques  hauts  sommets,  le  long  du  lac  Kivou  et  du  lac 
Albert-Edouard,  que  sépare  une  chaîne  volcanique  (3.000 
à  4.000  m.),  et  le  long  du  lac  Albert,  au  delà  duquel  la  ligne 
de  partage  du  Congo  et  du  Nil  diminue  considérablement 
d'altitude  (700  à  800  m.)  ;  2",  à  l'O.,  les  chaînes  dites  .  des 
monts  de  Cristal  ■,  qui,  courant  parallèlement  à  la  côte, 
entravent  le  cours  du  fleuve  par  une  longue  suite  de  chutes 
et  de  rapides.  ,    ,.„  ■     i  j 

—  Hydrographie.  Le  territoire  de  1  Etat  est  situé  dans 
trois  bassins  fluviaux  :  celui  du  Congo,  en  très  grande  par- 
tie •  celui  du  Nil,  par  le  lac  Albert-Edouard  et  la  rivière 
Semliki,  et  celui  du  Tchiloango,  petit  fleuve  côtier  de  la 
région  du  bas  Congo.  Malgré  les  chutes  qui,  en  certains 
points,  en  entravent  le  cours,  ces  rivières  présentent  une 
immense  étendue  de  voies  navigables. 

_  Climat.  La  moyenne  annuelle  de  la  température  dans 
les  régions  de  faible  altitude  est  d'environ  26»  C.  à  la  cote 
et  28»  vers  le  centre  ;  elle  est  moindre  à  des  altitudes  plus 
élevées.  Ainsi,  dans  la  région  montagneuse  du  Sud-Est.  à 
1.000  mètres  d'altitude,  elle  n'est  plus  que  de  23».  Cette 


Carte  du  Congo. 


Congo  (Etat  isdépesdant  dd),  vaste  région  s'étendant 
au  centre  de  l'Afrique,  entre  les  territoires  du  Congo  et  de 
l'Oubangui  français,  du  Bahr-el-Ghazal,  de  l'Afrique  orien- 
tale anglaise,  do  l'Afrique  orientale  allemande,  de  l'Afri- 
que centrale  anglaise  et  les  territoires  portugais  d'An- 
gola et  Cabinda.  La  superficie  est  d'environ  2.150.000  kilo- 
mètres carrés. 

—  Géologie.  Le  bassin  du  Congo  présente  une  grande 
dépression,  entourée  d'une  zone  montagneuse  et  de  roches 
primitives,  plissées  et  redressées.  Dans  la  dépression  se 
sont  déposés  horizontalement  des  conglomérats,  des  grès 
et  des  schistes  rouges.  Ensuite,  ces  sédiments  furent  re- 
couverts par  les  grès  blancs  friables  qui  tapissent  tout  le 
centre  du  Congo;  enfin,  ce  soubassement  rocheux  fut  trans- 
formé, ou  fut  couvert  de  dépôts  superficiels  par  l'altéra- 
tion des  roches  du  sous-sol  sous  l'action  des  agents  météo- 
riques, par  le  ruissellement  ou  par  lesalluvions  des  cours 
d'eau  ;  ces  formations  sont  argileuses  ou  sableuses,  sui- 
vant la  nature  du  sous-sol,  et  prennent,  on  général,  nu 
aspect  particulier,  une  couleur  rouge  duc  à  l'oxydation  des 
matières  ferrugineuses,  ou  rouge  brun,  par  le  mélange 
d'humus  noir. 

—  Orographie.  Le  territoire  de  l'Etat,  comprenant  en 
grande  partie  le  bassin  du  fleuve  Congo,  descend  de  tous 
cotés  des  montagnes  qui  en  forment  la  périphérie,  mais  il 
suit  une  pente  générale  vers  l'O.,  c'est-à-dire  vers  la  ligne 
de  plus  grande  dépression,  marquée  par  le  cours  inférieur 
du  Congo  et  de  son  affluent  l'Oubangui.  Il  présente  deux 
systèmes  montagneux  :  1»,  au  S.-E.  et  à  l'E.,  un  important 
niassif  (altit.  1.500  à  I.SOO  m.)  qui,  partant  de  la  ligne  de 
séparation  des  eaux  du  Congo  et  du  Zambèze,  s'étend  sous 


moyenne  varie  peu  suivant  les  saisons.  Le  plus  souvent,  le 
mois  de  février  est  le  plus  chaud,  et  le  mois  de  juillet  le 
moins  chaud.  C'est  la  quantité  de  pluie,  plutôt  que  la  tem- 
pérature, qui  diflTérencie  les  saisons.  En  général,  il  y  a  une 
grande  saison  de  pluie  (qui  est  aussi  celle  de  la  plus  grande 
chaleur)  et  une  grande  saison  sèche,  séparées  par  un  inter- 
valle de  petite  saison  de  sécheresse  et  de  pluie.  Leur  difi'é- 
rence  est  faible  à  l'équateur  ;  elle  est  influencée  aussi  par 
l'altitude  du  sol  et  par  la  densité  de  la  forêt.  Il  tombe  le 
plus  d'eau  en  novembre  et  décembre  et  en  mars  et  avril. 
—  Les  vents  prédominants  sont  ceux  du  S.-O.  et  d'O..  dans 
le  bas  Congo,  et  assez  loin  dans  le  haut;  ceux  d'E. ,  au 
centre  et  à  l'est.  Les  orages  sont  très  fréquents,  principa- 
lement d'avril  à  novembre. 

—  Productions  minérales.  On  a  constaté  que  le  cuivre  se 
trouve  en  abondance  dans  le  Sud-Est;  l'étain  est  signalé 
sur  l'Oubangui  et  l'Ouellé  ;  le  fer  se  rencontre  à  peu  près 
partout.  Il  y  a  de  nombreuses  variétés  d'argiles. 

—  Flore.  La  végétation  se  présente  sous  deux  formes 
générales  :  la  forêt  et  la  savane.  La  forêt  vierge,  qui 
renferme  d'innombrables  essences,  occupe  tout  le  contre 
du  territoire;  elle  est  limitée  au  N.  et  au  S.  par  les  sa- 
vanes, qui  sont  généralement  couvertes  de  hautes  grami- 
nées. Parmi  les  principaux  végétaux  se  trouvent  diverses 
espèces  do  palmiers  ot  do  cotonniers  ;  l'élaïs,  l'arachide, 
les  plantes  à  caoutchouc,  très  abondantes;  le  cocotier,  le 
bananier,  le  dattier,  le  manguier  et  des  produits  de  cul- 
turc  :  maïs,  riz,  sorgho,  manioc,  caféier,  canne  à  sucre, 
tabac,  etc. 

—  Faune.  Les  principales  espèces  animales  sont  :  1  élé- 
phant, le  rhinocéros  et  l'hippopotame,  le  léopard,  la  pan- 


194 

thère,  l'hyène  et  le  chacal;  de  nombreuses  espèces  de 
singes  et  d'antilopes,  une  grande  variété  d'oiseaux,  d'in- 
sectes et  de  poissons;  des  crocodiles  dans  toutes  les 
rivières,  des  lézards,  des  serpents  du  genre  boa  ou 
python;  parmi  les  animaux  domestiques:  la  poule,  la 
ciièvre  et  le  mouton,  qui  sont  très  répandus  ;  le  bœuf,  le 
mulet,  l'âne  et  le  cheval. 

—  Population.  On  trouve,  encore  aujourd'hui,  une  race 
d'hommes  do  petite  taille  (l",4o),  de  couleur  foncée,  dis- 
séminés par  petits  groupes  dans  la  forêt  (sur  le  Roubi, 
l'Arouhouimi,  lo  Lomami,  le  Sankourou,  etc.).  A  une  époque 
très  ancienne,  un  mélange  de  Nigritiens  et  de  Chamites 
forma  le  peuple  bantou,  qui  occupe  aujourd'hui  la  plus 
grande  partie  de  l'Afrique  centrale,  et  est  divisé  en  un 
très  grand  nombre  de  peuplades.  Enfin,  on  distingue 
au  N.  un  troisième  élément,  les  Nouba,  dont  font  partie 
les  habitants  du  bassin  de  l'Ouellé.  D'après  les  constata- 
tions faites  dans  beaucoup  de  parties  du  territoire  de 
l'Etat,  on  en  évalue  la  population  totale  à  25  ou  30  millions 
d'individus.  Les  blancs  établis  dans  les  postes  de  l'Etat  et 
dans  les  factoreries  sont,  pour  la  plupart,  de  nationalité 
belge. 

—  Création  de  l'Etat  du  Congo.  Une  conférence  géogra- 
phique internationale  fut  réunie  à  Bruxelles,  du  12  au 
14  septembre  18"6,  par  l'initiative  et  sous  la  présidence 
du  roi  des  Belges,  Léopoldll.  Le  but  de  cette  association 
était  d'organiser,  sur  un  plan 
international  commun,  l'explo- 
ration et  la  civilisation  de  l'A- 
frique centrale,  par  l'établisse- 
ment de  stations  scientifiques 
et  hospitalières  entre  le  littoral 
et  l'intérieur  du  continent,  et 

)ar  l'extinction  progressive  de 
la  traite  et  de  l'esclavage.  Ses 
rouages  fondamentaux  étaient  : 
1»  une  commission  internatio- 
nale, composée  des  présidents 

des  Sociétés  de  géographie  et  Drapeau  de  l'Etat  du  Congo, 
de  deux  délégués  pour  chaque 

pays  représenté  à  la  conférence  ou  adhérant  à  son  pro- 
gramme ;  2»  un  comité  exécutif,  organisme  permanent,  gou- 
vernement de  l'Association,  chargé  de  diriger  les  entre- 
prises et  les  travaux  et  de  gérer  les  fonds  ;  3»  des  comités 
nationaux,  ayant  la  tâche  de  vulgariser,  de  populariser 
dans  tous  les  pays  le  programme  de  l'œuvre  et  de  recueillir 
des  souscriptions.  .     .  . 

Quatre  expéditions  organisées  pari  Association  (juin  18 . 7 
à  juin.  1880),  furent  dirigées  dans  la  zone  équatoriale  com- 
prise entre  la  cdte  orientale  d'Afrique  et  le  lac  Tanganyika, 
sur  les  rives  duquel  furent  érigées  les  stations  de  Karema 
et  de  Mpala.  .  ,..,  ■ 

Mais  Stanley,  de  retour  de  sa  traversée  de  1  Afrique 
(aoiit  1S.77),  ayant  vanté  au  roi  des  Belges  les  immenses 
richesses  naturelles  du  bassin  du  Congo,  avait  oriente 
dans  cette  direction  les  vues  de  Léopold  II.  Celui-ci  reu- 
nit à  Bru.velles,  le  25  novembre  1878,  des  notabilités 
belges  et  étrangères,  qui  créèrent  le  Comité  d'études  du 
haut  Congo,  ayant  en  vue  la  pénétration  en  Afrique  par 
l'ouest,  dans  un  but  non  seulement  scientifique  et  humani- 
taire, mais  aussi  commercial. 

Stanley  dirigea  la  première  expédition,  et,  de  1879  à 
1883,  un  grand  nombre  de  stations  furent  établies  dans  le 
bassin  du  Congo.  ,  .     .       . ,    /-      ■,,-!■, 

V  Association  internationale  africaine  et  le  Comité  <(  étu- 
des du  haut  Congo  disparurent  alors,  absorbés  par  1  Asso- 
ciation internationale  du  Congo,  qui  adopta  leur  programme, 
mais  en  y  joignant  une  idée  politique  :  celle  de  taire  re- 
co.inaitre  et  accepter,  par  les  Puissances,  sa  souveraineté 
dans  le  bassin  du  Congo. 

A  la  suite  des  négociations  diplomatiques  entamées 
dans  ce  but,  la  France  et  l'Allemagne  se  mirent  d'accord 
pour  provoquer  la  réunion  de  la  mémorable  conférence 
africaine  qtii  s'ouvrit  à  Berlin,  le  15  novembre  1884,  et  dont 
l'acte  général,  signé  le  26  février  1885,  mit  fin  à  1  Associa- 
don  internationale,  en  constituant  l'Etat  indépendant  du 
Congo  sous  la  souveraineté  du  roi  des  Belges. 

—  BIBLIOGB.  :  Emile  Banning,  l'.ifrigue  et  la  Conférence 
géographigue  de  Bruxelles  (Bruxelles,  1877)  ;  Albert  Cha- 
paux,  le  Congo  historique,  diplomaliqiie ,physigue  ,  politi- 
que, économique,  humanitaire  et  colonial  (Bruxelles,  1894). 

—  Gouvernement.  Le  roi  souverain  exerce  le  pouvoir 
législatif  et  le  pouvoir  exécutif.  Il  est  aidé  d'un  gouver- 
nement central  à  Bruxelles  et  d'un  gouvernement  local 
à  Borna.  Le  gouverneipent  central  est  place  sous  la  direc- 
tion d'un  secrétaire  d'Etat;  il  est  di- 
visé en  trois  départements  :  atTaires 
étrangères  et  justice,  finances,  inté- 
rieur, gérés  chacun  par  un  secré 
taire  général 


Le  gouvernement  lo- 
aûét'àblià  Boma,  est  placé  sous  la 
haute  direction,  d'un  gouverneur  gé- 
néral, de  qui  relèvent  tous  les  ser- 
vices administratifs  et  militaires.  Il 
est  assisté  d'un  vice-gouverneur  gé- 
néral,  de  plusieurs  inspecteurs 
d'Etat,  d'un  secrétaire  général  et  de 
plusieurs  directeurs,  dont  les  services 
sont  :  justice,  transports  et  travaux 
publics ,  intendance,  agriculture  et 
industrie,  travaux  de  défense,  force 
publique,  finances.  Le  territoire  est 
divisé  en  quatorze  districts,  dont  deux  (Quelle  et  Stanley- 
Falls)  sont  subdivisés  en  zones  ;  ils  sont  placés  sous  1  au- 
torité de  commissaires  de  districts.  De  nombreux  postes 
militaires  et  des  stations  sont  répartis  dans  toutes  les 
parties  de  l'Etat. 

—  Commerce.  Les  principaux  produits  exportes  sont  : 
le  caoutchouc,  l'ivoire,  la  noix  palmiste,  l'huile  de  palme, 
les  bois,  le  copal.  Les  principaux  articles  importes  sont  : 
tissus,  denrées  alimentaires,  métaux,  rails,  machines,  etc. 
Le  commerce  est,  en  grande  partie,  entre  les  mains  do 
puissantes  sociétés  belges. 

—  Voies  de  communication.  Les  communications  avec 
l'Europe  sont  assurées  par  des  lignes  de  navigation  ré- 
gulières belges,  allemandes,  anglaises,  françaises  et  por- 
tugaises. L'estuaire  du  Congo  présente  trois  ports  en  eau 
profonde  :  Banana,  Boma  et  Matadi,  bien  abrités  et  tou- 

ours  accessibles  aux  navires  de  mer.  Une  ligue  de  chemin 
de  fer  de  388  kilomètres,  inaugurée  en  1898,  re  le  le  port  do 
Matadi  au  Stanloy-Pool  ;  à  partir  de  ce  point,  le  Congo  est 
uavigahlc  et  présente  avec  ses  affluents  un  mcomparabla 


Arnlûiries 
de  l'Etat  du  Congo. 


Ordre 
du  Lion  du  Congo, 


193 

réseau  fluvial,  sillonné  par  une  cinquantaine  de  bateaux 
ù  vapeur.  Entiu,  entre  divers  contres  importants,  existent 
oncoro  dos  lignes  de  porlago  t|uo  remplaceront  les  voies 
tcrroos.  Une  ligne  télégrauliiquo  partant  de  Honia  va 
roiuindre  le  lac  Tanganyilca;  une  ligue  tôloplionique 
loiii,'o  le  cliomin  de  fer;  ohtin,  l'Ktat  du  Congo  fait  partie 
do  l'Union  postale. 

—  Bihliûgr.  :  Masui ,  l'Etat  indépendant  du  Congo  à 
riCrpusitiun  de  Hriixelltis  (Bruxelles,  1897)  ;  Congrès  Jiatio- 
nal  a  hygiène  et  de  climatologie  médicale  de  la  Belgique  et  du 
Congo  (isyS);  Helations  de  voyages  de  Stanley,  Coquilkat, 
Hecker,  Chavanries,  etc. 

Congo  {ordre  royal  du  Lion  nu),  institué  le  28  juil- 
let isyi  par  LéopoM  II,  roi  dos  Belges  et  du  Congo.  Le 
ruban  est  rouge,  oorde  d'une  raie  jaune 
pâlo  entre  doux  lisérés  bleus.  L'ordre 
fomprond  six  classes,  dont  une,  la  plus 
basse,  do  médaillés. 

Congo  (royaume  de),  ancien  Etat 
africain,  sur  la  rive  gauche  du  bas 
Congo,  entre  la  Mpozo  et  la  mer. 
Les  Portugais  en  apprirent  l'existence 
on  1485,  lors  de  la  découverte  du  fleuve 
Congo.  En  1490,  ils  envoyèrent  une  pre- 
mière ambassade  au  enef  d'Ambassi, 
(lui  se  fit  baptiser  et  dont  la  résidence 
tut  appelée  San-Salvador.  On  ne  connaît 
que  par  dos  légendes  l'histoire  de  ce 
royaume  où  pénétrèrent  des  mission- 
naires et  quelques  commerçants  por- 
tugais au  XVI"  siècle.  En  1627,  le  chef 
de  San-Salvador  se  souleva  et  chassa  les  Européens  qui 
gardèrent  seulement  Saint-Paul-de-Loanda. 

L'ancien  royaume  de  Congo  fait  actuellement  partie  du 
Congo  portugais. 

Congo  français  ou  Ouest  africain,  colonie  fran- 
çaise de  l'Afrique  occidentale,  limitée  au  N.-O.  par  la 
culonie  allemande  du  Cameroun,  à  l'O.  par  l'Atlantique,  au 
y.  et  à  l'E.  par  le  territoire  portugais  de  Cabinda  et  l'Etat 
indépendant  du  Congo,  dont  elle  est  séparée  par  l'Oubangui, 
puis  par  le  Congo  jusque  près  de  Manyanga.  Au  N.,  sa 
frontière  n'est  pas  lixée  vers  le  bassin  du  lac  Tchad.  Au 
N  .-E-,  une  ligne  partant  de  Bangui  la  sépare  des  territoires 
français  du  haut  Oubaugui,  qui  ont,  depuis  1894,  une  admi- 
nistration autonome.  V.  Ocbangui. 

Les  Français  s'installèrent,  pour  la  première  fois,  en 
1S38.  à  l'estuaire  du  Gabon.  En  1848,  Libreville  était  fon- 
dée. Mais  la  colonie  fit  peu  de  progrès  jusqu'à  l'arrivée  de 
Savorgnan  de  Brazza,  qui,  à  partir  de  1875,  entreprit  l'ex- 

§!oration  de  l'arrière-pays,  et  conquit  pacitiquemont  à  la 
'rance  d'immenses  territoires. 

Le  Congo  français  forme  la  partie  occidentale  du  plateau 
africain.  Après  une  zone  littorale  basse,  formée  d'alluvions, 
d'environ  60  kilomètres  de  large,  on  rencontre  une  région 
montagneuse  s'étendant  le  long  de  l'Atlantique,  s'élevant 
on  gradins,  et  constituée  par  des  masses  cristallines  an- 
ciennes, recouvertes  souvent  par  des  grès  blancs  ou  rouges. 
Les  terrains  anciens  apparaissent  surtout  vers  la  bordure 
extérieure  du  plateau,  où  ils  forment  des  massifs  assez 
élevés,  surtout  au  N.  du  Gabon  {monts  de  la  Mitre,  monts 
de  Cristal,  1.500  m.).  Plus  au  S.,  l'altitude  n'est  guère  que 
de  700  à  800  mètres.  Vers  l'intérieur  s'étendent  de  vastes 
plateaux,  où  les  sables  s'accumulent  on  dunes  élevées. 
Enfin,  à  l'E-,  on  trouve  une  vaste  plaine  alluviale,  de  300 
à  400  mètres  d'altitude,  marquant  le  fond  du  bassin  du 
Congo. 

L  année  se  divise,  dans  tout  le  pays,  en  doux  saisons  : 
sèche  en  hiver,  humide  on  été.  Mais,  comme  l'équateur 
traverse  le  Congo  à  peu  près  en  sou  milieu,  il  n'y  a  pas 
correspondance  entre  les  saisons  au  N.  et  au  S.  Lors- 
que, de  juin  à  octobr,e,los  pluies  tombent  au  N.,  la  séche- 
resse règne  au  S.  La  quantité  de  pluie  augmente  le  long 
du  littoral,  du  S.  vers  le  N.,  et  de  la  côte  vers  l'intérieur. 
La  partie  centrale,  voisine  du  Congo  et  de  l'Oubangui, 
reçoit  presque  toute  l'année  des  pluies  abondantes.  La 
température  reste  constamment  élevée  :  25*  à  26"  en 
moyenne.  Le  thermomètre  marque  rarement  moins  do  15"  et 
ne  monte  pas  au  delà  de  35°.  Les  variations  sont  moindres, 
dans  les  régions  les  plus  humides  et  pondant  la  saison  des 
pluies. 

Les  cours  d'eau  sont,  à  l'O.,  les  tributaires  directs  do 
l'Atlantique  :  le  Campo,  le  San-Bonito,  lo  Mouny,  tor- 
rents impétueux  descendant  les  pentes  rapides  dos  monts 
de  Cristal  entre  des  rives  abruptes.  Il  en  est  de  mémo 
pour  le  Como  qui  se  jette,  ainsi  quo  lo  Ramboé,  dans  lo 
vaste  estuaire'du  Gaijon.  L'Ogôoué  est  un  puissant  fleuve 
de  1.280  kilom.  de  long,  plus  abondant  quo  le  Hhin,  for- 
mant un  grand  arc  do  corcle  ouvert  au  S.,  et  se  terminant 
dans  l'Atlantique  par  un  immense  delta.  Puis  viennent  lo 
Homboé,  le  Nyanga,  enfin  le  Niari-Kouilou  (500  kilom.), 
dont  la  valléo  est  la  voie  la  plus  directe  entre  la  côte  ot 
Brazzaville. 

Les  flouvos  de  l'intérieur,  affluents  du  Congo,  nés  dans 
la  région  montagneuse,  sont  tous,  dans  leur  cours  supé- 
rieur, barrés  par  des  rapides.  Mais  leur  cours  inférieur 
est  lent  et  paisible  dans  la  grande  plaino  centrale.  Toiles 
la  Lélini,  l'Alima,  la  Mossaka,  la  Sanga,  grand  fleuve  do 
700  kilomètres,  enfin  l'Oubangui  qui,  avec  le  Congo,  limite 
la  colonie. 

La  côte  se  développe  sur  une  longeur  do  1.300  kilomètres 
environ,  basse,  insalubre,  coupée  do  marigots  ot  de  lagu- 
nes. Son  point  le  plus  occidental  est  le  cap  Lopez.  L'es- 
tuaire du  Mouny,  la  baie  Corisco,  le  Gabon,  la  baie  do 
Loaiigo,  en  sont  les  accidents  les  plus  remarquables. 

L'immense  territoire  du  Congo,  récemment  occupé  par  la 
Franco,  est  encore  peu  exploité.  On  y  a  constaté  la  pré- 
sence du  fer,  du  manganèse,  do  l'éiain,  du  cuivre,  du 
plomb,  du  sel,  etc.  La  végétation  est  très  richo,  surtout 
dans  la  région  atlantique  mieux  arrosée  ot  dans  la  plaino 
du  contre,  où  commence  la  grande  forêt  éciuatoriale.  Los 
bois  de  construction,  d'ôbénisterie  ot  do  temturo,  y  abon- 
dent (ébône,  okoumé,  bois  rouge,  etc.).  La  liane  à  caout- 
chouc s'y  trouve  ù.  l'état  sauvage  ot  commence  t  Atre 
cultivée,  ainsi  que  le  palmier  à  huile.  Lo  café,  lo  cacao, 
lo  coton,  la  vanille,  la  vigno,  lo  riz,  lo  tabac,  la  canne  h 
sucro  y  réussissent  parfaitement  à  côté  dos  végétaux  em- 
ployé» depuis  longtemi)S  par  les  indigènes  :  banane,  ma- 
nioc, ignames,  jmtates,  maïs,  mil,  etc.  La  colonie  oxportu 
surtout  du  caoutchouc,  des  bois  précieux,  do  l'ivoiro,  des 
noix  ot  do  l'huile  de  palme.  Kile  importo  d(^s  armes,  de  la 
poudre  ot  des  produits  manufacturés  d'Europe.  Lo  com- 


merco  est,  on  grande  partie,  entre  les  mains  d'étrangers. 
Los  voies  do  communication  manquent. 

Il  est  impossible  d'évaluer  le  cliifiVo  do  la  population  du 
Congo.  Los  habitants  sont  nègres,  la  plupart  do  race  ban- 
touo,  on  général  fétichistes,  ot  parfois  anthropophages.  Les 
principales  tribus  sont  les  M'Pongoué  du  Gabon,  les  Baka- 
lais,les  Obamba  de  l'Ogôoué.les  Batékés  voisins  du  Congo, 
les  Bafourous  sur  l'Alima  et  le  Sanga;  les  M' fan  ou  Pahouins, 
envahisseurs  venus  des  contins  du  bassin  du  Nil;  les  Ba- 
bongas  ou  Okoas,  nains  cliassours,  parents  des  pygmées 
d'Atrique  centrale,  disséminés  vers  le  Gabon,  l'Ogôoué 
et  la  Sangha.  Quant  aux  Européens,  ils  sont  peu  nom- 
breux :  administrateurs,  missionnaires,  commerçants,  grou- 
pés autour  des  postes  français.  Les  principaux  centres 
sont  :  Libreville,  N'Djolé,  Francevillo,  Loango,  Brazza- 
ville, etc.  —  Un  décret  du  30  septembre  1897  a  organisé 
l'administration  de  la  colonie.  Elle  a  à  sa  tête  un  commis- 
saire général  du  g:ouveruement  et  un  lieutenant  gouverneur 
du  Cungo  français  avec  un  conseil  d'administration. 

Congo  portugais. c'est  l'une  des  cinq  divisions  admi- 
nistratives ou  "  résidences  »  de  la  colonie  portugaise 
d'Angola,  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique.  Elle  est  furmée 
par  1  enclave  de  Cabinda,  comprise  entre  la  colonie  fran- 
çaise du  Congo  et  l'Etat  indépendant  du  Congo.  Ses  limites 
ont  été  fixées  par  la  convention  franco-portugaise  du 
12  mai  1886,  et  par  la  convention  conclue  le  25  mai  1891 
entre  le  Portugal  et  l'Etat  du  Congo.  Elles  lui  donnent 
70  kilomètres  de  longueur  du  N.  au  S.,  sur  une  largeur  de 
50  kilomètres.  La  superficie  totale  du  Congo  portugais  est 
de  3.900  kilomètres  carrés,  sa  population  est  de  50.000  habi- 
tants. Le  climat  en  est  très  sain,  comparativement  à  cer- 
taines régions  du  littoral  voisin.  Le  sol,  extrêmement  fertile 
et  bien  cultivé,  produit  en  abondance  des  bananes,  des 
ananas,  de  la  casse,  des  ignames,  du  mais  et  de  la  canne 
à  sucre. 

Villes  principales  :  Cabinda,  chef-lieu  du  Congo  portu- 
gais, résidence  d'un  gouverneur  et  siège  de  l'une  des  cinq 
cours  principales  de  justice  de  la  colonie  d'Angola;  Lan- 
dana,  une  dos  grandes  stations  de  factoreries  de  cette 
partie  de  la  côte. 

Congolais,  aise  ou  Congolan,  ane,  personne  née 
au  Congo,  ou  qui  habite  ce  pays.  ^  Les  Congolais,  ou 

CONGOLANS. 

—  Adjectiv.  Qui  a  rapport  à  cette  contrée  ou  à  ses 
habitants  :  Les  mœurs  congolaises,  ou  congolanes. 

CONGONHA  (nom  de  pays)  n.  m.  Nom  brésilien  d'une 
plante  du  genre  ilex  {ilex  Paraguaiensis).  Elle  fournit  le 
thé  connu  sous  le  nom  de  maté  ou  thé  du  Pay-aguay.  (Ce  thé 
contient  la  théine  dans  la  même  proportion  que  le  thé 
chinois;  mais  il  fournit  aussi  une  petite  quantité  d'huile 
aromatique  et  de  tanin.) 

CONGONHAS,  nom  de  diflTérentes  localités  des  Etats- 
Unis  du  Brésil,  dont  la  plus  importante  est,  dans  l'Etat 
de  Miiïas-Geraes,  Congonhas  do  Pilar.  Sur  son  territoire 
est  la  mine  d'or  de  Morro-Velho. 

CONGOS,  nègres  de  grande  taille,  à  caractères  nigri- 
tiquos  très  accusés,  qui  ont  été  refoulés  par  les  Bakalais 
au  sud  de  l'Ogôoué.  Leur  type  n'est  pas  homogène  :  on 
rencontre  assez  fréquemment  des  individus  à  tête  courte, 
au  milieu  d'autres  à  «râne  allongé.  A  peine  couverts  d'un 
pagne,  ils  s'ornent  de  colliers,  d  anneaux  aux  oreilles,  aux 
bras  et  aux  jambes.  Leur  intelligence  est  assez  vive,  et  ils 
deviennent  des  ouvriers  habiles.  Ils  sont  polygames  et 
fétichistes.  ^  Un  Congo. 

GONGOSTO,  comm. 
2.000  hab.  Moulins. 

CONGRATULANT  (/(j?(),  ANTE  adj .  Porté  à  congratuler: 
Humeur  congratulante,  ii  Dont  on  se  sert  pour  congratu- 
ler: Paroles  congratulantes. 

CONGRATULATEUR,  TRICE  n.  Fam.  Celui,  celle  qui 
congratule,  qui  aime  à  congratuler:  Un  congratulateur 
obstiné. 

—  adj.  :  Juges  CONGR\TULATEURS. 

CONGRATULATION  {si-on  -~  lat.  eongratulatio,  mômo 
sens)  n.  f.  Action  de  congratuler  :  Les  congratulations 
ont  été  et  sont  encore  en  usage  chez  tous  les  peuples. 
(St-Prosper.) 

—  Syn.  Congratulation,  félicitatlon.  Les  félicitations  sont 
des  paroles  obligeantes,  des  compliments  qui  semblent 
annoncer  qu'on  prend  part  au  bonheur  dos  autres;  les 
congratulations  sont  des  marques  d'un  intérêt  plus  réel, 
elles  annoncent  qu'on  est  réellement  heureux  de  ce  bon- 
heur. Mais  l'usage  a  presque  abandonné  ce  dernier  mot, 
au  moins  dans  lo  langage  sérieux. 

CONGRATU  LATO  IRE  {to-ar')  adj .  Qui  a  rapport  Â  la  con- 
gratulation ;  destiné  à  congratuler  :  EpUre  congratula- 
toire.  (Ne  s'omploio  plus  sériousomont.) 

CONGRATULER  (lat.  congratnlari  ;  de  cum,  avec,  ot 
gratus,  agréable)  v.  a.  Féliciter,  compUmontor  sur  un  heu- 
reux événement.  (Ne  s'emploie  plus  sérieusement.) 

Se  congratuler,  v.  pr.  Se  féliciter  soi-mémo.  ii  Se  féli- 
citer réciproquement. 

CONGRE  n.  m.  Genre  de  poissons  physostomos,  type  do 
la  tribu  des  conQ'h'inés,  renfermant  de  grandes  anguilles 
marines  à  peau  nue,  sans  écailles,  à  narines  s'ouvraut 
par  des  tubes  __ 
courtsauboutdu 
musoau. 

—  Encyci-.Los 
congres,  dont  on 
connaît  quatre 
espèces  répan- 
dues dans  pres- 
que toutes  les 
mers,  sont  repré- 
sentés par  le 
congre  commun 
[couger  conger  ou 
vulfjaris  ),  qui  se  rencontre  depuis  les  régions  boréales 
jusqu'en  Australie.  C'est  une  grosso  ot  forte  anguille  pou- 
vant atteindre  3  métros  do  long,  ot  dont  la  chair  fado  et 
sans  finesse  est,  cependant,  un  aliment  répandu,  à  cause 
do  son  faible  jirix.  Les  congres  se  tiennent  dans  les  (Issuros 
dos  rochers  ;  ils  dévorent  tout  ce  qui  passe  à  leur  portée  ot 
se  repaissent  fréquemment  des  cadavres  do  noyés.  Les 
pécheurs  s'en  emparent  au  moyen  do  forts  hameçons  ou 
do  tridents.  On  a  jadis  décrit  comme  dos  espèces  parti- 
culières les  formes  larvaires  do  cos  poissonii  sous  lo  nom 


d'Espagne  (Léon  [prov.  de  Léon]); 


CONGO  —   CONGREGATION 

do  leptocéphales  (leptocephalus),  sans  s'apercevoir  que 
c'étaient  des  congres  qui  n'avaient  pas  atteint  leur  com- 
plot développement.  Au  reste,  leurs  métamorphoses  sont 
encore  inconnues. 

CONGRE  n.  ra.  Pêch.  Sorte  de  vivier  qu'on  installe,  dans 
les  rivières,  au  moyen  de  pieux  jiresquo  jointifs  qu'on  y 
enfonce,  il  On  dit  aussi  congriek,  et  congrois. 

—  Ane.  coût.  Droit  de  congre,  Droit  d'établir  un  congre 
dans  une  rivière. 

CONGRÉAGE  {gré-af)  n.  m.  Action  de  congréer. 

CONGRÉER  (du  lat.  congregare,  rassembler)  v.  a.  Entou- 
rer un  cordage  de  marine 
avec  dos  brins  peu  épais, 
pouren  faire  disparaître  les 
vides  entre  les  torons. 

CONGRÉGANDINE    n.    f. 

Religieuse   de    la   congré- 
gation de  Notre-Dame. 

GONGRÉGANISME      ,,        ,       ^ 

inissm')  n.  m.  Système  et  Mam«re  de  congréer  un  cordage 
esprit  politique  et  rehgieux  de  la  Congrégation,  sous  la 
Restauration. 

CONGRÉGANISTE  {nissf  —  du  lat.  congregare,  rassem- 
bler) n.  Rel.  Membre  d'une  congrégation  religieuse.  (On  a 
dit  aussi,  mais  rarement,  congrégationnaire.)  ii  Chez  les 
jésuites,  Se  dit  d'un  écolier  ou  d'un  homme  qui  appartient 
à  la  Société. 

—  Hist.  Sous  la  Restauration,  Membre  de  la  Congréga- 
tion ou  partisan  de  ses  doctrines  politiques. 

—  adj.  :  Doctrines  congréganistes.  ii  Ecole  congrêga- 
iiiste,  Ecole  dirigée  par  les  membres  d'une  congrégation 
religieuse. 

CONGRÉGATION  [si-on  —  lat.  congregatio  ;  de  congre- 
gare,  supin  congregatum,  assembler,  réunir  ;  dérivé  lui- 
même  de  cum,  avec,  et  de  gj'ex,  gregis,  troupeau)  n.  f. 
Assemblée,  réunion. 

—  Sorte  de  confrérie  formée  entre  personnes  pieuses, 
sous  l'invocation  d'un  saint  :  La  congrégation  de  la  Sainte- 
Vierge.  Il  Lieu  où  se  réunit  une  congrégation  :  Aller  à  la 
congrégation. Il  Association  d'ecclésiastiques  soumis  à  uno 
même  règle,  sans  former  cependant  un  ordre  religieux  ; 
La  CONGREGATION  des  jésuites.  (On  dit  plutôt  la  Société.) 

Il  Chez  les  jésuites.  Espèce  de  confrérie  d'écoliers,  d'arti- 
sans, de  bourgeois,  il  Nom  que  l'on  douuo  quelquefois  aux 
ordres  religieux  eux-mêmes,  n  Nom  douné  par  quelques 
Eglises  protestantes  à  certaines  divisions  ecclésiastiques  : 
Chaque  congrégation  élit  ses  ministres. 

—  Admin.  eccl.  Commission  de  cardinaux,  chargés  de 
certaines  affaires  ecclésiastiques  :  La  congrégation  de 
l'index. 

—  Chim.  anc.  Agrégation  imparfaite,  dans  laquelle  les 
molécules  n'adhèrent  point  ensemble,  mais  se  touchent 
seulement  par  un  point. 

—  Hist.  Sous  la  Restauration,  Association  religieuse  qui 
eut  une  influence  politique  considérable. V.  la  partie  oncycl. 

—  Relig.  Congi'égation  des  fidèles.  Ensemble  des  mem- 
bres de  l'Eglise  catholique.  (Peu  usité.) 

—  Enctcl.  Hist.  eccl.  Congrégations  religieuses.  Le  mot 
congrégation  désigne,  chez  les  écrivains  ecclésiastiques, 
une  association  religieuse  dont  les  membres,  hommes  ou 
femmes,  ne  font  pas  de  vœux  soleuncls,  mais  des  vœux 
simples,  soit  temporaires, soit  perpétuels,  ou  même  ne  sont 
liés  que  par  un  engagement  ou  une  promesse  d'obéissance, 
qui  ne  va  pas  jusqu'au  vœu.  Une  congrégation,  au  çoint  de 
vue  canonique,  diffère  donc  d'un  ordre  religieux.  Lorigino 
dos  congrégations  est  relativement  récente.  Les  plus  an- 
ciennes ne  remontent  qu'au  xvu*  siècle.  Voici  les  noms  et 
lo  but  de  quelques-unes  des  congrégations  qui,  fondées  à 
diverses  époques,  existent  encore  en  Franco  : 

Congrégations  d'honunes.  Pour  la  direction  dos  grands 
séminaires  :  la  Compagnie  de  Saint-Sulpice  ou  sulptciens  ; 
pour  la  formation  des  missionnaires  :  la  Congrégation  du 
Saint-Esprit,  les  prêtres  des  Missions  étrangères,  la  Société 
des  Missions  de  Lyon;  pour  les  miaisious  ot  les  séminaires  : 
les  prêtres  de  la  Mission  ou  lazaristes;  pour  les  missions, 
la  prédication  à  l'intérieur  ot  renseignement  ;  les  prêtres 
de  Jésus  et  de  Marie  ou  eudistes,  les  l'éres  de  l'Oratoire  ou 
oratoriens ;  etc. 

Congrégations  de  femmes.  Lour  nombre  est  considérable. 
Voici  les  noms  do  quelques-unes,  choisies  parmi  les  plus 
connues.  Pour  renseignement  :  les  sœurs  de  la  Doctrine 
chrétienne,  les  daines  de  Saint-Maur,  les  dames  du  Sacré- 
Cœur,  les  sœurs  de  l'Instruction  chrétietmc,  les  sœurs  de 
Saint-Joseph  de  Cluny;  pour  lo  soin  dos  pauvres  ot  des 
malades  :  les  petites  sœurs  des  Pauvres,  les  sœurs  gardes- 
malades  de  i\otre-Dame-de- lion-Secours,  etc.  ;  pour  Vensei- 
gnomcnt  et  les  œuvres  de  charité  :  les  sœurs  de  Saint- 
Joseph,  les  filles  de  la  Charité  oix  sœurs  de  Saint- Vincent  - 
de-Paul,  los  filles  de  la  Sagesse,  etc.  ;  pour  la  sauvegarde 
dos  filles  repenties  ;  VJnstitut  du  Bon-Pasteur,  etc. 

Pour  qu'une  nouvelle  congrégation  soit  rôgulièromont 
fondée,  il  faut  que  les  statuts  soientapprouvés  par  l'évCipio 
du  diocèse.  Quand  la  conj^'régation  coiniuence  à  prendre  do 
l'importanco,  l'approbation  du  pape  est  demandée.  Aucun 
nouvel  établissement  d'une  congrégation  déjA  existante  no 
peut  être  fait  sans  l'autorisation  de  l'évéuuo  du  liou. 

Pour  co  qui  est  do  l'autorité  civile,  il  est  dit  par  la 
loi  organique  du  18  germinal  au  X  ot  par  le  décret  du 
3  messidor  an  XII  quaucuno  congrégation  roligiouso,  soit 
d'hommes,  soit  do  fommos,  no  peut  séiablir  ou  Franco, 
sans  uno  autorisation  préalable. 

Aujourd'hui,  au  point  do  vue  civil,  la  situation  dos  con- 
gr.'gations  est  la  suivante  :  i»  sous  co  nom,  la  jurisprudence 
iiiodorne  confond  los  associations  A  qui  il  appartient  véri- 
tal)lement  ot  les  anciens  ordres  religieux  qui  ont  été  peu 
i\  peu  rétablis;  2"  depuis  le  Concordat,  toutes  les  lois  ci- 
viles ont  proscrit  ou,  du  moins,  refusé  do  roconnattro  les 
vœux  porpituols.  Un  grand  nombre  de  congrégations  se 
contontèront  de  se  mettre  en  règle  avec  l'autorité  ecclé- 
siastique et  cherchèrent,  on  constituant  des  sociétés  ci- 
viles, un  modus  vivendi  qui  leur  permît  d'oxistor  ot  de 
s'accroître.  Quatre  congrégations  d'hommos  soulomont 
demanderont  et  obtinrent  d'être  reconnues  légalement.  Co 
sont  :  la  congrégation  des  Lazaristes,  oellos  do  Missions 
étrangères,  du  Saint-Esprit  el  hi  compagnie  do  Saiin- 
Sulpico.  A  cos  congrégations  il  faut  ajouter  :  l'Institut  des 
frères  dos  écoles  chrétiennes,  ot  diverses  autres  tnsltiu- 
lions  du  même  gonro.  L'oxistonco  légale  dos  institutions 
ensoignantos  a  paru  à  quolqucs-uns  conllrmée  indirocto- 


GONGRÉGATIONALISME   —   CONGRUENCE 


ment  par  la  loi  du  15  mars  1850  sur  la  liberté  d'enseigne- 
ment. Un  plus  grand  nombre  de  congrégations  de  femmes 
ont  été  reconnues.  La  loi  du  29  mars  1880  obligea  les 
jésuites  à  se  disperser  sans  condition,  et  donna  trois  mois 
aux  autres  congrégations  pour  demander  et  obtenir  l'au- 
torisation légale.  Celles-ci,  ne  s'étant  pas  rendues  à  cette 
injonction,  furent  à  leur  tour  dispersées  par  la  force.  Quel- 
ques années  après,  les  religieux  expulsés  rentrèrent  peu  à 
peu  dans  leurs  établissements,  qui  se  reconstituèrent. 

En  ce  qui  regarde  le  tîsc,  les  congrégations  payent  : 
1»  les  impôts  ordinaires;  2"  l'impôt  spécial  dit  de  main- 
morte; 3*  l'impôt  de  4  p.  100  sur  leurs  revenus,  tous  leurs 
biens,  meubles  et  immeubles,  étant  réputés  leur  rapporter 
5  p.  100;  4"  l'impôt  dit  droit  d'accroissement. 

Congrégations  pieuses,  La  Congrégation.  Vers  la  fin  de 
l'année  1560,  un  professeur  de  la  compagnie  de  Jésus  au 
collège  Romain,  le  P.  Jean  Léon,  forma  une  association 
déjeunes  gens  à  qui  il  donna  un  règlement;  elle  devint  le 
centre  de  beaucoup  d'associations  semblables  qui  lui 
furent  affiliées.  Fort  répandues  en  France,  elles  dispa- 
rurent lors  de  la  dispersion  des  jésuites,  au  svai*  siècle. 
En  1801 ,  se  reforma  une  congrégation  de  la  Sainte-Vierge 
qui.  affiliée  à  la  congrégation  du  collège  Romain,  compta 
parmi  ses  membres  :  Laënnec,  Augustin  Caucliy,  le  duc 
Matthieu  de  Montmorencj'.  L'association,  frappée  par 
Napoléon,  prit  un  grand  développement  sous  la  Restau- 
ration. Do  Montlosier  l'attaqua  et  la  dénonça  comme  un 
péril  public  dans  son  Mérnuire  à  consulter  sur  un  système 
politique  et  religieux  tendant  à  renverser  la  religion,  la 
société  et  le  trône  (1826).  Ce  mémoire  eut  un  grand  reten- 
tissement. On  accusa  la  Congrégation  d'avoir  pris  de 
ricLfluence  dans  le  parlement,  l'administration,  1  armée, 
les  écoles  et  même  les  ateliers,  et  d'être  devenue  ainsi 
une  véritable  puissance  politique,  dont  dépendaient  toutes 
les  places,  les  honneurs  et  les  faveurs.  La  chute  de 
Charles  X  entraîna  celle  de  la  Congrégation.  Quant  aux 
congrégations  pieuses  proprement  dites,  elles  furent  re- 
constituées plus  tard.  Dès  Tannée  1852,  les  jésuites  éta- 
blirent, dans  leur  collège  de  Vaugirard,  récemment  fondé, 
une  congrégation  déjeunes  gens,  et,  depuis,  ces  congré- 
gations se  sont  multipliées  sous  divers  noms. 

Congrégations  roJnai7ies.  On  nomme  ainsi  des  commis- 
sions permanentes  do  cardinaux,  que  les  papes  ont  insti- 
tuées pour  l'expédition  des  aff'aires  de  l'Eglise.  On  en 
compte  vingt.  Le  pape  en  préside  en  personne  quatre  : 
1"  la  Congrégation  de  l'inquisition  romaine  et  universelle  du 
saint-office,  instituée  par  Paul  III  (1542),  pour  l'examen  des 
causes  d'hérésie  :  elle  se  compose  de  dix  cardinaux  ;  2°  la 
Congrégation  du  consistoire,  établie  par  Sixte  V  (1587)  pour 
toutes  les  affaires  que  le  pape  conclut  en  consistoire,  par- 
ticulièrement l'institution  des  évêques  :  elle  compte  cinq 
cardinaux  ;  3"  la  Congrégation  de  la  visite  apostolique,  insti- 
tuée par  Clément  VUI  (1592)  pour  le  gouvernement  du 
diocèse  de  Rome  :  elle  est  formée  àe  trois  cardinaux  ; 
40  la  Congrégation  de  l'état  des  réguliers,  fondée  par  Pie  IX 
(1847)  pour  le  maintien  de  la  règle  dans  les  ordres  reli- 
gietix  :  elle  n'a  qu'un  seul  cardinal.  Les  seize  autres  con- 
grégations sont  chacune  sous  la  présidence  d'un  cardinal 
qui  a  le  titre  de  préfet.  Nous  citerons  la  Congrégation  de 
la  propagande;  la  Congrégation  des  rits;  la  Congrégation 
de  l'index. 

Toutes  les  congrégations  romaines  portent  le  titre  de 
sacrées;  elles  ont  chacune  un  sceau,  confié  à  la  garde  d'un 
archiviste  ;  un  secrétaire  dresse  les  procès-verbaux  des  dé- 
libérations et  porte  les  décrets  à  la  connaissance  du  pape. 
Outre  les  cardinaux,  il  y  a,  dans  chaque  congrégation,  un 
certain  nombre  de  consulteurs,  choisis  soit  dans  le  clergé 
séculier,  soit  dans  le  clergé  régulier.  Toutes  les  affaires 
se  traitent  par  écrit;  les  parties  intéressées  peuvent  se 
faire  assister,  ou  même  représenter  par  un  avocat.  Les 
congrégations  romaines  jugent  sans  appel  ;  suivant  l'ex- 
pression de  Benoit  XIV  {Institutions,  LXXVIII,  8),  elles 
sont  l'organe  même  du  pape  ;  leurs -décisions,  quand  elles 
ont  été  revêtues  de  la  signature  pontificale,  doivent  être 
considérées  comme  émanant  de  la  chaire  de  saint  Pierre. 
Cette  doctrine  est  aujourd'hui  celle  de  toute  l'Eglise,  et 
les  décrets  des  congrégations  sont  respectés  et  obéis  dans 
loute  la  catholicité.  L'ancien  parlement  se  refusait  abso- 
lument à  reconnaître  l'autorité  des  congrégations;  jamais 
ma  de  leurs  décrets  ne  fut  enregistré  par  lui.  .actuellement, 
les  actes  des  congrégations  sont  communiqués  directe- 
ment par  les  évêques  aux  fidèles  et  ne  donnent  naissance 
à  aucun  conflit  avec  le  gouvernement. 

CONGRÉGATION AUSM£  [si-o,  lissm')  n.  m.  Secte  des 
congrégationalistes;  leur  système  religieux. 

CONGRÉGATIONALISTE  {si-0,  lisst')  n.  m.  Dans  les  pays 
anglo-saxons.  Partisan  d'un  système  ecclésiastique,  qui 
fait  de  chaque  Eglise  locale  une  petite  république  ne  rele- 
vant que  d  elle-même. 

—  Adjectiv.  :  Eglise  congrégationaliste. 

—  Enctcl.  Sous  le  règne  d'Elisabeth,  les  puritains  per- 
sécutés se  séparèrent  de  l'Eglise  anglicane  et  constituè- 
rent dos  communautés  particulières.  A  la  suite  de  Robert 
Browne,  ils  en  vinrent  pou  à  peu  à  professer  que  toute 
association  de  chrétiens  a  le  droit  de  prendre  le  nom 
d'Eglise,  que  chaque  Eglise  est  une  société  religieuse  dis- 
tincte, indépendante  de  toute  autorité  spirituelle  :  évêques, 
conciles  ou  synodes,  prononçant  en  dernier  ressort  sur 
ses  affaires  intérieures.  Persécutés  sous  les  Stuarts,  ils 
ont  fait  des  progrès  constants  depuis  l'avènement  de  la 
maison  d'Orançe.  Ils  ont  fondé,  en  1830,  une  Union  qui 
tient  doux  sessions  par  an,  et  qui  n'a  d'autre  but  que  d'éta- 
blir un  lien  fraternel  entre  leurs  Eglises. 

CONGRÉGATIONNAIRE  n.  Syn.  peu  usité  do  CONGRÉGA- 
:."ISTE. 

CONGRÉGATIONNISTE  [si-o-nisst')  D.  Partisan  des  con- 
grégations religieuses. 

CONGRÉGÉ  0^),  ÉE  adj.  RéuDÎ  en  tas. 

CONGRÉGÉE(yé)n.f.Ursuline  qui  ne  faisait  pas  de  vœux. 

CONGRÈS  'grè —  du  lat.  congressus,  réunion)  n.  m.  Réu- 
nion de  personnes,  venues  do  divers  points,  et  délibérant 
sar  des  sujets  d'intérêt  commun. 

—  Fig.  Assemblage  :  ^ui'  peut  se  figurer  le  congbÎvS  de 
migrainet,  de  vapeurs  et  de  nerfs  qu'offrirait  une  assemblée 
féminine  et  légiférante  ?  {F.  Mornand.) 

—  Assemblée  politique,  diplomatique,  scioDtiiiqae,  etc. 
V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  I.  Congrès  diplomatiques.  En  langage  diplo- 
matique, le  mot  congrès  désigne  une  réunion  do  plénipo- 
tentiaires, qui  doit  nno  importance  spécial©  soit  aux  ques- 


tions à  discuter,  soit  à  la  présente  ae  souverains  on  a  autres 
personnages  de  marque. 

Parmi  les  congrès  les  plus  célèbres,  il  faut  citer  :  les  con- 
grès de  Munster  et  d'Osnabruck  (I641-ie48),  qui  amenèrent 
la  paix  de  Westphalie;  le  congrès  de  Fi'e/iTie  (1814-1815), 
réeiant  les  affaires  de  l'Europe;  le  congrès  d'Aix-kt^ha- 
pelle  (1818),  déterminant  les  conditions  de  l'évacuation  de 
la  France  par  les  armées  alliées;  le  congrès  de  Ley  bac  h 
(1821),  constituant  une  ligue  de  la  Russie,  de  la  Prusse  et 
l'Autriche  contre  les  idées  libérales;  le  congrès  de  Vérone 
(1822),  qui  chargea  la  France  d'intervenir  en  Espagne 
contre  la  révolution  ;  le  congrès  de  Paris  (1856),  qui  mit  fin 
à  la  guerre  de  Crimée  ;  le  congrès  de  Berlin  (1878),  qui  réta- 
blit la  paix  entre  la  Russie  et  la  Turquie  ;  le  congres  pana- 
méricain  (1889-18901,  par  lequel  les  États-Unis  essayèrent 
d'établir  leur  hégémonie  sur  toute  l'Amérique. 

II.  Congrès  internationaux.  On  range  dans  cette  caté- 
gorie les  congrès  dont  l'initiative  revient  aux  Puissances, 
mais  dans  lesquels,  au  lieu  de  traiter  des  ciuestions  de 
territoires  ou  do  rapports  d'Etat  à  Etat,  on  s  occupe  plus 
spécialement  de  fixer  certaines  règles  du  droit  des  gens. 
Tels  furent  :  le  congrès  de  Genève  (1863),  d'où  sortit  la 
convention  internationale  du  même  nom,  neutralisant  en 
temps  de  guerre  les  blessés,  les  ambulances  et  les  services 
sanitaires;  —  le  congrès  tenu  en  1874,  à.  Bmxellcs,  sur 
l'initiative  du  gouvernement  russe,  dans  le  but  d'établir 
un  code  de  la  guerre  qui  en  rendit  les  coutumes  plus 
humaines  ;  —  le  congrès  de  Saint-Pétersbourg ,  qui,  en  1878, 
prononça  notamment  l'interdiction  des  balles  explosibles. 

III.  Congrès  législatifs.  On  désigne  sous  ce  nom  :  1°,  eu 
France,  la  réunion  du  Sénat  et  de  la  Chambre  des  députés 
en  Assemblée  nationale,  pour  procéder  à  rélcction  du  pré- 
sident de  la  République  ou  à  la  revision  de  la  Constitution  ; 

—  2",  aux  Etats-Unis,  les  deux  assemblées,  Sénat  et  Cham- 
bre des  représentants,  qui  constituent  le  pouvoir  législatif; 

—  3",  l'assemblée  des  représentants  du  peuple  belge  qui, 
en  1830,  décida  de  la  forme  du  gouvernement. 

En  France,  les  séances  du  Congrès  ont  lieu  à  Versailles, 
dans  la  salle  des  séances  de  la  Chambre  des  députés  (art.  3  de 
la  loi  du  22  juill.  1879).  Elles  sont  publiques.  Comme  toutes 
les  assemblées  délibérantes,  le  Congrès  a  besoin  d'un  rè- 

flement  pour  fixer  la  procédure  de  ses  délibérations  et  la 
iscipline  de  ses  séances.  N'ayant  pas  le  temps  d'en  arrê- 
ter un,  le  Congrès  de  1879  a  adopté  celui  de  l'Assemblée 
de  1871.  Il  va  de  soi  que  sa  décision  n'engageait  que  lui  et 
qu'à  chacune  de  ses  réunions,  le  Congrès,  dont  la  compo- 
sition sera  presque  toujours  nouvelle,  a  le  droit  d'adopter 
tel  autre  règlement  qui  lui  convient.  Le  Sénat  a  une  do- 
tation, la  Chambre  dos  députés  en  a  une,  et  toutes  deux 
sont  annuellement  prévues  au  budget.  Les  assemblées  de 
revision  n'en  ont  pas.  Le  Congrès  de  1S84  a  pourvu  à  ses 
dépenses  en  décidant,  le  jour  même  de  sa  séparation,  le 
13  avril,  qu'elles  seraient  couvertes  au  moyen  d'un  pré- 
lèvement do  80  francs  sur  l'indemnité  de  chacun  des  mem- 
bres du  Sénat  et  de  la  Chambre. 

IV.  Congrès  divers.  En  dehors  des  congrès  législatifs 
ou  diplomatiques,  il  convient  de  citer  quelques  congrès 
réunis  sur  une  initiative  privée,  en  vue  de  discuter  des 
intérêts  politiques,  sociatix,  professionnels,  etc.  :  le  congrès 
de  la  Société  des  amis  de  la  paix,  réuni  à  Londres  en  1847, 
en  vue  de  propager  le  principe  de  la  paix  universelle; 
les  congrès  socialistes  de  l'Association  internationale  des 
travailleurs,  tenu  à  Londres  en  1862;  de  l'Association  in- 
ternationale pour  le  progrès  des  scierices  socm^es,  à  Bruxelles 
(1862);  des  Etudiants,  à  Liège  (1865)  ;  les  congrès  ouvriers 
de  Paris  (1876),  de  Lyon  (1878),  de  Marseille  (1879),  de 
Paris  (1886):  ce  dernier  était  international;  le  congrès 
économique  de  Lubeck  (1871),  qui  se  prononça  pour  la 
suppression  des  droits  de  douane  ;  celui  de  Vienne  (1873), 
qui  s'occupa  des  brevets  d'invention  ;  celui  d'Anvers  (1892), 
qui  discuta  la  législation  douanière  et  la  réglementation 
du  travail  ;  les  congrès  do  statistique  ;  le  congrès  litté- 
raire de  1878,  tenu  à  Paris  sur  l'initiative  de  la  Société  des 
gens  de  lettres;  le  congrès  international  de  la  propriété 
artistique  (1878-1879);  les  congrès  pédagogiques  tenus  en 
Allemagne  (1851),  en  Italie  (1865),  en  Suisse  (1866),  en  Bel- 
gique (1871),  en  France  (1878);  les  congrès  des  Sociétés 
savantes;  les  congrès  scientifiques,  dont  le  premier  eut 
lieu  en  Allemagne  en  1828,  et  qui,  en  Angleterre  depuis 
1832,  en  France  depuis  1833,  se  réunissent  annuellement 
sous  les  directions  respectives  des  Associations  britan- 
nique et  française  pour  l'avancement  des  sciences;  les 
congrès  professionnels  des  meuniers  (1892),  des  verriers 
(1892),  du  bâtiment  (1893),  des  mineurs  (1893)  ;  les  congrès 
agricoles,  horticoles,  féministes,  de  tempérance:  les  con- 
grès tenus  par  les  catholiques  pour  la  sauvegarde  des  in- 
térêts religieux  (ceux-ci  diffèrent  d'autres  assemblées  qui 
paraissent  avoir  un  objet  analogue,  comme  les  conciles  et 
les  synodes,  soit  parce  que  leur  objet  est  beaucoup  plus 
étendu,  soit  parce  que  les  laïques  y  prennent  part,  soit 
parce  que  leurs  décisions  ne  sont  pas  obligatoires  pour  la 
conscience  des  fidèles). 

CONGRÈS  igrè  —  du  lat.  congressus,  coït)  n.  m.  Dr.  anc. 
Expérience  légale,  faite  en  présence  de  témoins  peur  con- 
stater si  le  mari  était,  ou  non,  impuissant,  lorsque  la 
femme  s'appuyait  sur  cette  impuissance  pour  demander 
la  nullité  du  mariage. 

—  Encycl.  L'épreuve  du  congrès  avait  lieu  devant  des 
témoins  nommés  par  les  juges.  La  procédure  réaliste  et 
grossière  du  congrès  s'introduisit  au  xiv«  siècle.  L'affaire 
célèbre  du  marquis  de  Langey  donna  lieu  â  un  arrêt  du 
parlement  de  Paris  du  I6  février  1677,  qui  défendit  le 
congrès;  mais  le  principe  de  la  nullité  du  mariage  pour 
cause  d'impuissance  fut  maintenu. 

Congrès  de  Vérone  (le),  par  Chateaubriand  (1838). 
—  C'est  le  titre  d'un  ouvrage  dans  lequel  Chateaubriand, 
représentant  de  1?  France  au  congrès  de  Vérone  (1822), 
expose  le  rôle  prépondérant  qu'il  y  a  joué  et  défend  con- 
tre les  critiques  du  parti  libéral  les  mesures  qu'il  y  a  fait 
adopter.  D'après  lui,  l'intervention  de  la  France  en  Espa- 
gne devait  avoir  pour  avantage  de  la  dégager  de  toute 
complicité  avec  la  Révolution,  de  lui  restituer  son  ascen- 
dant perdu  sur  l'Europe,  de  consacrer  la  Restauration 
Far  le  prestige  de  la  gloire  militaire,  et  de  détourner 
activité  des  esprits  vers  les  brillantes  aventures.  L'ou- 
vrage, plus  sobrement  écrit  quo  les  œuvres  d'imagina- 
tion de  l'autour,  a  une  grande  valeur  littéraire,  et  cer- 
taines des  dépêches  qu'il  contient  peuvent  passer  pour  des 
modèles  de  style  diplomatique. 

CONGRESSION  (grè-si-on  —  lat.  congressiOf  môme  sens) 
n.  f.  Accouplement  du  mâle  et  do  la  fomello. 


196 

GONGRESSIONNEL,  ELLE  (grè-si-o-nèl")  adj.  Qui  se  rap- 
|.orte  â  iin  congros. 

CONGRESSISTE  {grè-sisst')  n.  Partisan  d'un  congrès. 

CONGRÉURE  n.  f.  Mar.  Syn.  de  congréage. 

CONGREVE  (William),  poète  dramatique  anglais,  né 
dans  le  Yorkshire  en  1670,  mort  en  1729.  Il  débuta  en  1693 
par  une  comédie,  le  Vieux  Garçon,  qui  eut  un  brillant 
succès;  puis  il  fit  jouer  :  le  Fourbe,  le  Train  du  monde. 
Amour  pour  amour,  la  Fiancée  en  deuil,  le  Chemin  de  la 
rie,  etc.  I!  s'y  montre  original,  spirituel,  habile  à  conduire 
une  intrigue,  écrivain  élégant;  mais  ses  caractères  tien- 
nent plus  do  l'art  que  de  la  nature.  Ses  œuvres  ont  été 
traduites  en  français  dans  les  Chefs-d'œuvre  des  théâtres 
étrangers. 

GONGREVE  (sir  William),  ingénieur  et  général  anglais, 
né  dans  le  comté  de  Middlesex  en  1772,  mort  à  Toulouse 
en  1828.  Il  était  officier  d'artillerie  lorsqu'il  inventa,  en 
1804,  la  fameuse  fusée  à  laquelle  il  doit  sa  célébrité.  On 
lui  doit  aussi  l'invention  de  procédés  perfectionnés  pour 
la  fabrication  de  la  poudre,  l'amalgamation  des  métaux, 
l'impression  des  billets  de  banque,  l'impression  simultanée 
en  plusieurs  couleurs,  etc.  Congreve  devint  général  d'ar- 
tillerie et  surintendant  de  la  fonderie  de  Woolwick.  Ayant 
été  impliqué  dans  certaines  opérations  financières  dou- 
teuses (1826),  il  se  retira  en  France,  où  il  mourut  fort 
riche.  On  lui  doit  un  Traité  élémentaire  sur  le  montage  de 
l'artillerie  de  ynarine  (1812). 

Congrève  (fusée  à  la).  Du  nom  du  colonel  anglais 
sir  W^.  Congreve,  qui  apporta  d'importants  perfectionne- 
ments aux  fusées  de  guerre.  V.  fusée. 

Congreve  (Richard),  philosophe  et  écrivain  anglais, 
né  en  1818,  entra  en  relations  avec  Auguste  Comte,  et 
fut,  pendant  longtemps,  l'unique  chef  de  l'école  positiviste 
en  Angleterre.  Congreve  n'appartint  à  aucun  parti  poli- 
tique. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  la  Politique  d'Aris- 
tole  (1855)  ;  l'Empire  romain  a  Occident  (1855)  ;  l'Inde  ;  ordre 
et  progrès,  XTa.à\x\t  Qu  français  (1858)  ;  Catéchisme  de  reli- 
gion positive  (1858);  Elisabeth  d'Angleterre  [\^&2)\  Essais 
politiques,  sociaix  et  religieux  (1874);  l'Angleterre  et  la 
Turquie,  traduit  en  français  (1877);  etc. 

CONGRIER  {gri-é)n.  m.  Sorte  de  vivier.  V.  congre. 

GONGRIER,  comm.  de  la  Mayenne,  arr.  et  à  35  kilom. 
do  Cliâteau-Gontier,  près  du  Chéran,  afûuent  de  l'Oudon  ; 
1.247  hab.  Moulins,  tannerie. 

CONGROIS  n.  m.  Péch.  Syn.  de  congrier,  et  de  congre. 

CONGRU,  UE  (du  lat.  eongruus ,  qui  s'accorde,  qui 
convient)  adj.  Exact,  convenable,  ayant  les  conditions 
voulues  :  Se  servir  de  termes  congrus.  Avoir  des  connais- 
sances CONGRUES.  Il  Apte,  capable,"  compétent,  en  parlant 
des  personnes. 

—  Portion  congi'ue.  Revenu  nécessaire  à  la  vie  et  à  l'en- 
tretien de  celui  qui  remplit  une  charge  ecclésiastique  et, 
spécialement.  Pension  annuelle  payée  par  le  bénéficiaire 
au  prêtre  qui  desservait  son  bénéfice.  (Cette  pension  n'é- 
tait fréquemment,  avant  le  concile  de  Trente,  que  le  sei- 
zième des  revenus  du  bénéfice;  le  concile  décida  qu'elle 
en  serait  environ  le  tiers.)  11  Par  eit..  Rente,  traitement, 
salaire  à  peine  suffisants  pour  vivre   :  Etre  réduit  à  la 

PORTION  CONGRUE. 

—  Arithm.  anc.  Qui  est  en  rapports  de  congruence  : 
Nombres  congrus.  (On  disait  aussi  congruent.) 

—  Géom.  anc.  Qui  est  égal,  qui  coïncide  :  Triangles  con- 
grus. (On  disait  aussi  congruknt.) 

—  Théol.  Grâce  congrue.  Grâce  appropriée  aux  circon- 
stances et  à  l'état  d'âme  de  celui  qui  la  reçoit.  (V.  con- 
gruisme)  :  Je  suppose  que  la  direction  du  Verbe  n  est  effi- 
cace que  comme  la  grâce  congrue.  (Fén.) 

—  Anton.  Incongru. 

CONGRUAIRE  {gru-èr')  n.  m.  Desservant  ou  curé  qui 
touche  la  portion  congrue. 

CONGRUENCE  {gru-anss')  n.  f.  Accord,  convenance. 
(Inusité.) 

—  Arithm.  V.  la  partie  encycl. 

—  Géom.  anc.  Egalité,  coïncidence  ;  La  congruence  de 
deux  figures. 

—  Encycl.  Arithm.  Deux  nombres  entiers,  a,  b,  positifs 
ou  négatifs,  sont  dits  congrus  par  rapport  à  un  troisième 
nombre  M,  si  leur  différence  est  divisible  par  ce  nombre  M. 
Le  diviseur  M  est  appelé  le  module;  a,  b,  sont  dits  résidus 
l'un  de  l'autre,  suivant  le  module  M.  Pour  exprimer  q^ue 
a  et  6  sont  congrus  suivant  le  module  M,  il  faut  écrire 
a  =  6  ±  multiple  de  M,  ou,  en  suivant  la  notation  de  Gauss, 
aBb  (mod.  M).  Cette  formule  s'appelle  une  conoruence. 

On  démontre  que  l'on  peut  ajouter,  retrancner,  multi- 
plier membre  à  membre  deux  ou  plusieurs  congruences 
de  même  module.  On  peut  aussi  multiplier  une  congruence 
par  un  nombre  entier,  ou  la  diviser  par  un  nombre  entier 
premier  avec  le  module,  de  telle  sorte  que,  si  l'on  a 
a^b  (mod.  M),  on  aura  aussi  f{a)  =  f[b)  [mod.  M],  où  f{x) 
est  un  polynôme  entier  et  rationnel  en  x,  dont  les  coeffi- 
cients sont  des  nombres  entiers.  Le  théorème  de  Fermât, 
qui  est  une  des  propositions  fondamentales  de  la  théorie  des 
nombres,  est  représenté  par  la  congruence 

a'^"*— lE(mod.;)), 
où  p  est  un  nombre  premier  et  a  un  nombre  entier  non  di- 
visible par/ï.  De  même  la  congruence 

1,2,3,...  (^—l)e  =  i  (mod.  p), 
oùp  est  un  nombre  premier,  constitue  une  propriété  exclu- 
sive de  nombres  premiers. 

—  Géom.  Congruence  de  droites.  Si  l'on  a  six  quantités  : 
L,  M,  N,  X,  Y,Z,  telles  que  l'on  ait  LX-1-MY-FNZ  =  0,  ce 
sont  les  coordonnées  homogènes  de  la  droite  qui  a  pour 
équations  Zj/— Y;  =  L,  Xz—Zx  =  M,  Yx~  Xg  =  N,  x.  y,  j  étant 
les  coordonnées  cartésiennes  d'un  point  par  rapport  à  trois 
droites  quelconques,  ox,  oy,  oz.  Si  l'un  suppose  deux  autres 
conditions  établies  entre  les  coordonnées  homogènes  d'une 
droite,  on  a,  par  définition,  une  congruence  dedroites.  Ainsi, 
les  tangentes  communes  à  deux  surfaces,  les  cordes  d'une 
courbe  gauche,  les  droites  qui  coupent  deux  courbes  don- 
nées, les  normales  à  une  surface  forment  des  congruences 
de  droites. 

On  démontre  que  toute  congruence  de  droites  est  formée, 
on  général,  de  droites  tangentes  à  deux  surfaces  appelées 
surfaces  focales  qui  peuvent  dégénérer  en  courbes;  par 
exemple,  la  congruence  dos  normâes  aux  surfaces  cychdes 
est  formée  de  droites  rencontrant  constamment  une  ellipse 
et  une  hyperbole   focales  l'une  de  l'autre.   Vordre  d'une 


197 

congruonce  est  !e  nombre  do  droites  issues  d'un  point  ;  la 
classe  est  le  nombre  de  droites  situées  dans  un  plan. 

CONORUENT  [gni-aii),  ENTE  [du  lat.  congnieiis;  de  con- 
i/ruere,  convenir]  adj.  Convenable,  ()roportionué,  en  rap- 
port avec  :  (Jue  dites-vous  de  ma  petite  oie  ?  La  trotivez-votis 

CONGRUBNTK  à   l'kilôit  1^  (Mol.)  [VioUX.] 

—  Ane.  matbém.  Syn.  de  congro,  de. 

—  Algebr.  n.b,a',{j'  étant  des  constantes,  z  une  fiuantit(^ 
imaginaire,  si  à  -  on  fait  correspondre  z'  jiar  la  relation 

_,  ^  az  +  b 

■juand  le  point  dt^lini  par  z  di^crira  une  certaine  figure,  le 
point  délint  par  z'  décrira  une  autre  figure  ;  ces  deux  figures 
^ont  dites  congruentes. 

CONGRUISME  (gru-issm')  n.  m.  Doctrine  d'après  laquelle 
Dieu  accorde  à  Wiomme  la  grâce  congTue,  c'ost-à-dire 
appropriée  aux  circonstances,  au  temps  et  à  l'état  d'âme 
de  celui  qui  la  reçoit. 

—  Encycl.  D'après  la  doctrine  catholique,  la  grâce  est 
tellement  nécessaire  à  l'iionime  que,  sans  elle,  il  ne  peut 
rien  faire  qui  soit  utile  à  son  salut.  Elle  lui  est  donnée 
par  Dieu  toutes  les  fois  qu'il  en  a  besoin  ;  mais,  tantôt  la 
grâce  obtient  la  coopération  de  l'homme  et  l'aide  à  pro- 
duire uD  acte  vertueux  et  méritoire,  tantôt  l'homme  lui 
résiste  et  commet  un  péché.  Dans  le  premier  cas,  la 
grâce  est  appelée  efficace;  dans  le  second  cas,  suffisante. 
Sont-ce  là  deux  grâces  de  nature  ditférente,  ou  bien  n'y 
a-t-il  qu'une  seule  et  même  grâce,  à  laquelle  l'homme 

Earfois obéit,  parfois  résiste,  au  gré  de  son  libre  arbitre? 
a  question  est  livrée  aux  controverses  des  théologiens. 
Les  thomistes  soutenaient  la  première  opinion;  les  moli- 
uistes,  la  seconde.  Après  do  longues  et  vives  discussions, 
le  pape  Paul  V,  en  1607,  refusa  de  trancher  le  problème. 
Vers  cette  époque,  fut  proposée  par  plusieurs  docteurs, 
entre  autres  Vasquez,  Bellarmin  et  Suarez,  une  opinion 
qui  admettait  les  mômes  principes  que  le  molinisme,  mais 
avec  une  modification  notable.  On  rappela  lo  congruisme. 
D'après  ses  partisans,  ce  qui  rend  la  grâce  efficace,  c'est 
que  Dieu  nous  la  donne  de  la  manière  et  sous  la  forme 
qu'il  prévoit  être  opportunes,  pour  que  le  libre  consente- 
ment de  notre  volonté  s'ensuive  certainement.  Dieu  agit 
comme  un  père  qui,  connaissant  les  secrets  ressorts  du 
cœur  de  son  enfant,  les  touche  sans  les  violenter,  et  ce- 
pendant sait  les  gouverner  à  son  gré.  Ainsi,  disaient  les 
congruistes,  sont  à  la  fois  sauvegardées  la  prescience  di- 
vine, l'action  de  la  grâce,  la  liberté  et  la  responsabilité 
ijumaines.  Ce  système  est  en  faveur  aujourd'hui. 

CONGRUISTE  (grii-isst')  n.  Partisan  du  congruisme. 

—  Adjcciiv.  :  Doctrines  congruistes. 

CONGRUITÉ  (lat.  congruitas,  même  sens)  n.  f.  Etat  de  ce 
qui  est  congru,  convenable,  proportionné  :  La  congruité 
des  termes.  (Peu  usité.) 

—  En  T.  de  théoL,  Efficacité  de  la  grâce  combinée  avec 
le  libre  arbitre. 

CONGRÛMENT  adv.  Dnne  manière  congrue,  propor- 
tionnée ;  Vivre  congrûment.  Il  Pertinemment,  en  homme 
qui  s'y  connaît  :  Parler  congrûment  sur  une  question. 

CONHYDRINE  n.  f.  Alcaloïde  que  l'on  extrait  de  la  ciguë. 

—  Encycl.  La  co)>hydrine,  CH'^AzO,  est  un  alcaloïde 
oxygéné,  solide  et  volatil,  qui  existe  dans  la  ciguë  en 
même  temps  que  la  conicine,  dont  eUe  difi'ère  par  les  élé- 
ments do  l'eau.  Elle  cristallise  en  lames  fortement  irisées, 
fondant  à  126»;  ses  solutions  aqueuses  et  alcooliques  ont 
une  forte  réaction  alcaline  et  neutralisent  les  acides  pour 
former  des  sels;  son  action  physiologique  est  narcotique, 
mais  moins  puissante  que  celle  de  la  conicine. 

GONI  (ital.  Cuneo),  ville  d'Italie  [Piémont],  ch.-l.  do  la 
province  de  Coni,  ad  confluent  du  Gesso  et  do  la  Stura; 
29.814  hab.  Evèché  suffragant  de  Turin.  La  fabrication  des 
étolfes  de  laine  et  de  soie  y  est  assez  active. 

Coni,  autrofois  fortifiée,  commandait  la  route  du  col  do 
Tonde  vers  Nice  ;  elle  fut  prise  trois  fois  par  les  Français  : 
en  1744,  en  1796  et  1800.— Pop.du  circondario:  187.600  hab. 
La.  province  de  Coni  a  une  superficie  do  7.746  kilom.  carr., 
et  une  poimlation  de  659.100  hab. 

CONIANDRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  rhynchocarpe. 

CONIANDRÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille 
des    cucurbitacées ,    avant    pour 
type   le   genre  coniandre.  —  Une 

tONIANDREE. 

GONIANTHE  n.  m.  Suction  du 
genre  juugcrmannio. 

CONIATE  on  CONIATUS  (tuss) 
n.  m.  Genro  <l'inscctos  coléoptères 
rhvnchophoros,  famillo  des  cur- 
culionidés,  tribu  des  hypérinés, 
comprenant  do  jolis  petits  charan- 
çons aux  yeux  ronds,  à  ongles  ro- 
bustes. 

—  Encycl.  Los  coniates  n'ont 
que  quel(|ucs  millimètres  de  long; 
leur  livrée,  à  couleurs  vives  et  tranchées,  est  pollincuso  ; 
les  douze  espèces  connues,  répandues  dans  la  région 
circaméditerranôenno  et  lo  ïurkostan,  vivent  sur  1Ô9  ta- 
raariscinées. 

CONICÉIDINE  n.  f.  Base  C"H"Az',  que  l'on  obtient  en 
faisant  bouillir  l'oxycouicéino  avec  de  la  potasse  alcoo- 

liijuo. 

CONICÉINE  n.  f.  Se  dit  do  chacnne  dos  trois  bases 
i^omériques  C*H"Az,  dérivant  de  la  conicine. 

CONICÈRE  on  CONXCERA  {se)  n.  m.  Gonro  d'insectes 
diplèrt'S  brachycères,  famillo  des  phoriilés,  comprenant 
des  moucherons  â  t^-te  ronde,  à  corselet  globuleux,  â 
viistos  ailes.  (Ils  ne  dépassent  guère  2  millimètres  et  demi 
do  long,  et  vivent  sur  les  fleurs.)  Citons  lo  couiccra  atru, 
petite  mouche  noire  do  l'Europe  centrale. 

CONICHALCITE  ikal-sit')  n.  f.  Arséniato  hydraté  naturel 
do  cuivre.  Variété  de  liroconitc. 

CONICHRITE  (/cn7')  n.  f.  Ilydrosilicate  naturel  de  man- 
ganè.se, 

CONICINE  {sin")  n.  f.  Principe  actif  du  poison  extrait  do 
la  cigné.  il  Ou  l'appullo  aussi  conine,  cominis,  conêine,  ot 

CICUTINK. 


CONGRUENT 


CONIOPTERYGIDÉS 


Coulatc  [gr.  5  fois). 


—  Encycl.  La  conicine  est  un  alcaloïde  volatil  non  oxy- 
géné, qui  a  été  découvert  en  1827  par  Giesocke,  dans  la 
grande  ciguë  :  on  peut  retirer  10  grammes  do  conicine  de 
l  kilogramme  de  fruits  verts  de  ciguë,  ou  de  5  kilogrammes 
do  fruits  desséchés,  ou   de  120  kilogrammes  de   feuilles. 

Liquide  incolore,  oléagineux,  de  densité  0,873  à  15", 
bouillant  à  IGS**  sous  la  pression  atmosphérique,  la  coni- 
cine est  très  altérable  au  contact  de  l'air  et  ne  tarde  pas 
à  se  colorer  en  brun.  C'est  une  base  qui,  comme  l'ammo- 
niaque, émet  des  vapeurs  quand  ou  en  approche  une  ba- 
guette imprégnée  d'acide  clilorhydriqne  ;  elle  s'unit,  en 
ettet,  aux  divers  acides  pour  former  dos  sels  neutres  dont 
la   plupart  sont  difficilement  cristallisablos. 

La  composition  de  la  conicine  est  ro[irôsentée  par  la 
formule  C'H'°Az:  ses  propriétés  vénéneuses,  sa  grande 
stabilité,  sa  propriété  do  former  des  dérivés  iodés  par 
l'action  du  periodure  de  potassium  ou  de  l'iode  libre,  font 
classer  la  conicine  parmi  les  dérivés  pyridiques. 

Quant  aux  effets  physiologiques  de  la  conicine,  ils  sont 
extrêmement  intenses  ;  10  centigrammes  de  cet  alcaloïde 
suffisent  pour  donner  la  mort,  précédée  de  stupeur,  assou- 
pissement, syncope,  ralentissement  du  pouls,  refroidisse- 
ment, troubles  dans  la  vue,  embarras  de  la  langue,  nau- 
sées. En  thérapeutique,  la  conicine  est  employée  contre 
les  engorgements  chroniques  et  contre  les  cancers. 

—  Paracuiiicîne.  La  paraconicine  est  un  produit  qui  a 
même  composition  que  la  conicine,  et  qui  s'obtient  en 
chauffant  ensemble  de  la  butyraldéhyde  et  de  l'ammo- 
niaque; on  obtient  d'abord  une  dibut^'raldine  CH'^AzO, 
isomérique  avec  la  conhydrine.  La  dibutyraldine  se  trans- 
forme sous  l'action  de  la  chaleur  en  eau  et  paraconicine; 
cette  paraconicine  est  un  produit  jaune,  aussi  vénéneux 
que  la  conicine,  et  qui,  sous  l'action  de  la  chaleur,  se 
transforme  en  paradiconicine  C^H'^Az, 

CONICIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  dont  on  prépare  le 
chlorhydrate  à  partir  de  la  conicine. 
CONICITÉ  (du  lat.  conus,  coni,  cône)  n.  f.  Forme  conique. 

—  Chir.  Conicité  du  moignon.  Etat  d'un  moignon  conique. 

—  Encycl.  Ch.  de  fer.  Dans  les  chemins  de  fer,  pour 
faciliter  le  passage  des  véhicules  dans  les  courbes,  on  a 
recours  à  un  artifice  qui  consiste  dans  la  combinaison  du 
jeu  des  boudins  des  roues  et  de  la  conicité  de  la  jante.  On 
obtient  ce  résultat  en  donnant  une  faible  inclinaison  au 
profil  extérieur  des  roues.  Cette  conicité  varie  suivant 
les  contrées  de  l/lO"  à  1/20".  La  disposition  prise,  qui 
est  en  même  temps  combinée  avec  le  calage  des  roues 
sur  l'essieu,  a  aussi  pour  but  d'assurer  la  stabilité  des 
véhicules,  même  dans  les  vitesses  les  plus  grandes. 

Cependant,  dans  les  machines  à  six  roues,  la  conicité 
qui  favorise  le  roulement  des  roues  extrêmes  détermine, 
sur  celles  du  milieu,  des  frottements  plus  considérables 
que  si  leur  jante  était  cylindrique. 

CONIDÉS  n.  m.  pi.  Famillo  de  mollusques  gastéropodes 
cténobranches,  comprenant  les  cônes  et  genres  voisins. 
(Les  conidés  se  subdivisent,  d'après  la  forme  de  leur 
opercule,  en  f|^uatre  tribus  :  coninés,  clavaiulinès,  pleuro- 
tominés,  inatigiliinés.)  —  Un  CONIDÉ. 

CONIDIE  {di  —  du  gr.  konis,  idos,  poussière)  n.  f.  Spore 
de  champignon  née  sur  un  appareil  sporifère  accessoire 
chez  des  espèces  possédant 
un  autre  appareil  de  repro- 
duction par  œuf  ou  par  spore 
plus  différencié. 

—  Encycl.  Beaucoup  das- 
comycètes,  par  exemple, 
possèdent,  outre  leurs  asques, 
un  appareil  conidien  produi- 
sant des  co'iidtes  :  l'oïdium  do 
la  vigne  est  un  appareil  conidien  d'ascomycète.  Comme 
un  grand  nombre  d'appareils  reproducteurs,  analogues 
aux  précédents,  existent,  sans  que  l'on  ait  démontre  qu'ils 
appartiennent  â  des  ascomycètes  ou  des  basidiomycètes, 
les  spores  qu'ils  produisent  sont  également  appelées 
a  conidies  » . 

CONIDIOPMORE  (de  conidic,  ot  du  gr.  phoros^  qui  porte) 
adj.  M()t-t^>ni  [torte  aos'conidies. 

CONIDIQUE  adj.  Qui  appartient  aux  conidics  ;  qui  les 
concerne. 

CONIFÈRES  n.  m.  pi.  Famille  do  phanérogames  gym- 
nospermes, caractérisée  par  lo  groupement  des  fruits  en 
cône.  —  Un  conifèrb. 

—  Encycl.  Les  conifères  sont  des  arbres  dont  lo  tronc 
épaissit  par  couches  annuelles  ot  concentriques:  lo  bois 
est  formé  de  trachéidos  à  ponctuations  aréolées;  les 
feuilles  sont  ordinairement  étroites  et  persistantes  (ar- 
bres verts)  ;  tous  leurs  organes  sont  riches  en  résine, 
contenue  dans  dos  canaux  sécréteurs.  Los  fleurs  dos  co- 
nifères sont  unisoxuécs  et,  le  plus  souvent,  monoïques, 
La  fleur  mâle  est 
constituée  par  un 
axo  qui  supporte 
une  série  spiraléo 
d'écaillcs  fertiles 
(étamines  ),  dont 
chacune  forme  à  sa 
face  dorsale  un  pe- 
tit nombre  do  sacs 
poiliniqnos.  Les 
carpelles  ouverts 
naissent  doux  par 
doux  â  l'aissello  do 
chaque  bractée  du 
rameau  femelle; 
concrescents  bord 
â  bord,  ils  sont  les 
deux  premières 
feuilles  du  rameau 
axillairo  do  cette 
bractée  ;  chaque 
pistil,  ainsi  constitué,  forme  â  lui  seul  nno  fleur  femolle; 
le  rameau  femelle  est  donc  uno  inflorosconco  ou  éui. 
Chaque  carpelle  porte  ordinairement,  sur  sa  face  dorsale, 
un  ou  plusieurs  ovules  ronformant  plusieurs  corpuscMios. 
Après  la  fécondation,  les  écailles  femelles  so  liguiflont 
et  so  rapprochent  do  manièro  i\  former  lo  oAiio  dans  lequel 
les  ovules  se  transforment  en  graines,  disséminées  ensuito 
par  l'écartomenl  dos  écailles. 

La  famillo  dos  conifères  comprend  trois  tribus  :  los 
abitUini'f»,  â  cônes  formés  do  nombreuses  écaillos  ol  â 
ovules  pendants  (pin,  épicéa,  sapin,  cèdro,  mélézo,  otc); 


,  Conidie  :  1.  De  r<«tdium  ; 
2.  De  mortîerella. 


Conifftrei  :  a.  n«ura  miVIot  ;  b,  Atamlne  Iso- 
lée; c,  ilflurArcmoUos:  d.  r1«url«ul<^r;  «.cAdo 
montraot  les  gr,iliii'i  ;  /,  grniuc. 


los  cuprcssinées,  à  cônes  formés  d'écaillés  peu  nombreuses 
et  à  ovules  dressés  (cyprès,  thuya,  genévrier,  eta);  les 
(axinées,  dépourvues  de  cônes  et  ayant  l'ovule  dressé  et 
terminal  (if,  ginkgo,  etc.). 

Répandus  dans  le  monde  entier  jusqu'à  la  limite  de 
la  végétation  arborescente,  los  conifères  s'accommodent 
particulièrement  des  climats  tempérés,  ot  leurs  espèces 
tropicales  vivent  surtout  sur  les  hautes  montagnes. 

Los  conifères  semblent  dater  do  la  fin  de  l'époque  dé- 
vonienne;  ils  ont  été  nombreux  à  toutes  les  époques 
suivantes,  et  ont  prédominé  dans  la  végétation  forestière 
de  la  période  triasique  et  du  conimencemont  de  la  période 
jurassiûue.  Ils  donnent  dos  bois  de  construction  incorrup- 
tibles, dos  résines,  des  essences,  des  goudrons. 

CONIFÉRINE  n.  f.  Glucoside  contenu  dans  les  feuilles 
de  certaines  espèces  de  couifères.  h  Syn.  glucosioe  coni- 

KÉRYLIQUK,  LARICINE,    ABIÉTINE. 

—  Encycl.  hviconiférine,  C'*H"0»,  est  un  corps  cristal- 
lisé en  aiguilles  incolores,  pou  solublos  dans  l'eau  froide, 
solubles  dans  l'alcool,  insolubles  dans  l'éther;  elle  est 
lévogyre.  Ce  corps  a  été  découvert  par  Hartig  dans  le 
larix  Europsea  et,  depuis,  dans  d'autres  conifères,  et  par 
von  Lippmann  dans  les  asperges  et  les  tissus  lignifiés  de 
la  betterave.  Lémulsine  le  dédouble  eu  glucose  et  en 
alcool  coniférylique. 

CONIFÉRYLIQUE  adj.  Se  dit  d'un  alcool  C'"H"0»,  qu'on 
obtient  par  le  dédoublement  de  la  coniférine  sous  l'action 
de  l'êmulsine. 

CONIFLORE  (de  cône,  et  du  lat.  fîos,  floris,  fleur)  adj.  Qui 
a  des  fleurs  disposées  en  cône. 

CONIFORME  adj.  En  forme  do  cône.  (S'emploie  surtout 
en  liistoire  naturelle,  mais  on  dit  plutôt  coNi<iDE.) 

CONIINE  n.  f.  Chim.  Syn.  conicine. 

CONIL,  CONILLEAU,  CONILLEUR  n.  m.;  CONILLIÈRE 
n.  f.  ;  CONILLER  v.  a.  V.  ces  mots  avec  deux  n. 

GONIL,  bourg  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  de  Cadix]), 
sur  l'océan  Atlantique  ;  5.600  hab.  Mines  de  soufre,  salines 
ferrugineuses  et  sulfureuses;  fabriques  d'eaux-de-vie  et 
de  liqueurs  ;  pêche  de  thon  et  d'ancnois. 

CONILE,  CONULE,  CONYLE  n.  m.  Noms  anciens  de 
diverses  labiées  aromatiques,  telles  que  les  origans. 

GONILLE  {Il  mil.)  n.  f.  Partie  des  galères,  aux  xvi»  et 
XVII*  siècles,  qui  s'étendait  du  tambouret  au  premier  rang 
des  rameurs.  (La  conille  occupait  un  espace  de  3  mètres 
de  long  sur  la  couverte;  elle  communiquait  avec  l'arrière 
par  la  coursive.) 

CONILLER  [U  mil.)  V.  a.  Dans  la  marine  du  Levant,  co 
verbe  était  synonyme  de  rentrer,  il  Conilier  les  rames. 
Les  rentrer  en  dedans  de  la  galère. 

CONILOCÈRE  {sèr')  ou  CONILOCERA  {se)  n.  m.  Genre  de 
crustacés  isopodes-euisopodes.  famille  des  cymothoïdés. 
comprenant  des  formes  cylindriques,  allongées,  de  taille 
petite  ou  moyenne,  â  pattes  postérieures  grêles.  (L'espèce 
t^'pe  de  ce  genre,  couilocera  cylindracea^  habite  l'Océan.) 

CONIMA  n.  m.  Chim.  Sorte  de  résine  aromatique,  qui  dé- 
coule dun  arbre  de  la  Guyane  anglaise. 

—  Encycl.  La  résine  coniyna.  produite  par  Vîcica  hepta- 
phylla  (Aubl.)  et  étudiée  par  Stenhouse  et  Grèves,  répand 
une  odeur  agréable  d'encens.  Elle  contient  uno  essence  vo- 
latile, une  substance  cristallisable  ot  des  corps  amorphes. 

CONIMÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  C*  H'*,  doué  d'une 
agréable  odeur  aromatique,  que  l'on  prépare  en  distillant 
la  résine  conima  dans  un  courant  de  vapeur  d'eau,  et  recti- 
fiant sur  le  sodium  l'huile  essentielle  ainsi  obtenue. 

CONINÉS  (rad.  côt\e)  n.  m.  pi.  Tribu  de  mollusques  gas- 
téropodes, famillo  des  conidés,  caractérisée  par  1  opercule 
droit,  étroit,  en  forme  d'ongle,  et  comprenant  les  genres  : 
cône,  conorbis.  genotia,  pusionella,  colomôaire.  —  Un  comné. 

CONINCK  (Frédéric  de),  armateur  ot  écrivain  fran<;ais, 
né  à  Copenhague  en  1805.  mort  au  Havre  en  1874.  Il  fonda 
dans  cette  dernière  ville  uno  importante  maison  de  com- 
merce, créa  une  maison  de  santé,  un  hôtel  pour  les 
mousses,  etc.,  et  se  simiala  comme  un  chaud  partisan  du 
libre-éohango  et  un  zélé  protestant.  On  lui  doit  un  assez 
grand  nombre  d'écrits  d'ordro  économique  ou  de  politique 
religieuse. 

CONINE  n.  f.  Chim.  Syn.  do  conicine. 

GONIOCARPÉES  n.  f.  pi.  Ordre  de  lichens,  avant  pour 
types  les  groupes  algosi,  fungosi  et  lichenosi.  —  Une  coNio- 

CARI'ÉE. 

CONIOCYBE  {sib')  n.  m.  Genro  de  lichens,  trilm  dos  ca- 
lyciées,  compreuant  trois  espèces  qui  croissent  eu  Europe, 
s'ur  les  vieux  bois  et  sur  les  écorces. 

CONIOCYMATIENS  [si-ma-ti-iti)  n.  m.  pi.  Ordre  do  li- 
chens, comprenant  ceux  dont  les  corpuscules  reproducteurs 
sont  â  découvert.  —  Un  coniocymatïkn. 

CONIOCYSTE  {sissf  —  du  gr.  konis,  poussière,  et  kustis, 
vessie)  n.  m.  Organe  qui,  chez  quelques  algues  do  la  tribu 
des  siphonoes.  notamment  dans  les 
codions,  remplit  les  fonctions  do 
oonceptaclo. 

CONIOMYCÈTE  [sèl')  n, m. Classe 
do  champignons,  renfermant  les 
genres  généralement  ontophytos. 
Syn.  do  kntophytk. 

CONIONTIS(/i's*)n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  hétéromères,  fa- 
mille des  tenébrionidés,  tribu  des 
crvpticinés,  comprenant  des  formes 
no"ires  allongées,  ovales  ou  cylindri- 
ques, de  taille  petite  ou  moyenne.       ^ 

—  Encycl.  Les  coniontt's,  dTont  on  coiilonUB(gr.d'«n  tlrrs), 
connaît  une  dizaine  d'espèces,  habi- 
tent la  Californie  et  l'est  dos  montagnes  Kocheuses,  Lo 
conioiilis  Escfutcholtzi,  do  Californie,  est  noir,  grisftlro,  ot 
long  de  12  millimètres. 

CONIOPSIDB(de  cône,  et  du  gr.  opsis,  idos,  apparence)  adj. 
En  r.  doi'tiq..  Se  dit  do  certaines  lentilles  très  épaisses, 
un  peu  déprimées  vers  lo  milieu,  pour  faire  disparaître 
laberratHMi  de  sphéricité. 

CONIOPTERYGIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectos  névro- 
ptéres  planiponnos,  comprenant  de  trt>s  petites  formes 
voisines  des  liémérobes,  et  tiuo  l'on  avait  jadis  oonfonduos 
avec  les  cochenilles.  Genres  principaux  :  cofiiopU'ryT  ot 
alcuronia.  —  Un  cttNiorTÈRYUiniî. 


CONIOPTÉRIX   —   CONJONCTIF 


CONIOPTÉRIX  ( pté-j'ikss)  n.  m.  Genre  d'insectes  névro- 
ptères,  type  de  la  famille  des  coyiiopU-njgidés,  dont  les 
quelques'  espèces  habi- 
tent rhémisphère  boréal 
et  ressemblent  à  des  pu- 
cerons. 

—  Enctcl.  Les  conio- 
ptéryx  ont  une  tête  molle, 
ronde,  sans  ocelles  ;  leurs 
ailes,  couvertes  d'une 
pulvérulence  blanchâtre, 
sont  enroulées  autour  du 
corps.  Nous  citerons  le 
coniopteryx   tineifoT^mis 

(Europe boréale), leconïo-  Cooioptérix  (gr.  3  fois). 

pteryx  vicîna   (Amérique 

dayord],  Vateuronia  T^es^wood*  (Etals-Unis),  forme  voisine. 

CONIOSÉLIN  n.  m.  Bot.  Sjn.  de  ligustique. 

CONIOSPORE  fdu  gr.  konios,  poudreux,  et  spora,  spore) 
n.  m.  Terme  par  lequel  on  désigne  les  fructifications  coni- 
diques  des  champignons. 

CONIOSPORE,  ÉE  {spo  —  rad.  coniospore)  adj.  Se  dit  des 
champignons  qui  ont  des  fructifications  conidiques. 

CONIOTHALAME  (du  gr.  konis,  poussière,  et  thalamos, 
lit)  adj.  Se  dit  des  lichens  dont  les  apothécies  ouvertes  se 
résolvent  en  sporidies  nues. 

CONIOTHÈQUE  (du  gr.  konis,  poussière,  et  tlièkê,  loge) 
n.  f.  Bot.  Nom  donné  au.\  loges  de  l'anthère  qui  renfer- 
ment le  pollen  ou  poussière  fécoudante. 

CONIOTHYRIUM  [ri-om')  n.  m.  Genre  de  champignon* 
sphEeronèmes. 

—  Encycl.  Le  coniothyrium  diplodiella  est  un  parasite 
microscopique  de  la  vigne.  II  fructifie  dans  la  peau  des 
grains  qu'il  a  détruits  en  formant,  comme  le  black-rot, 
des  conceptacles  qui  font  saillie  à  la  surface,  mais  qui 
sont  incolores,  au  lieu  d'être  noirs  comme  ceux  du  black- 
rot  :  il  en  résulte  que  les  grains  attaqués  sont  de  couleur 
pâle  et  terreuse.  A  cause  de  l'aspect  des  grains,  on  a  pro- 
posé de  dénommer  cette  maladie  "  rot  blanc  ■>  ou  >^  rot  pâle  « . 

Une  autre  particularité  du  cojûothyrium  diplodiella  est 
de  se  développer  abondamment  sur  le  pédoncule  et  la 
rafle  de  la  grappe,  avant  de  se  propager  sur  les  grains.  11 
arrive,  en  conséquence,  que  des  grappes  déjà  presque 
mûres  se  détachent  du  sarment,  tombent  et  pourrissent. 

Les  vignes  atteintes  de  rot  blanc  peuvent  être  traitées 
au  sulfate  de  cuivre  (bouillie  bordelaise,  eau  céleste,  etc.). 

CONIQUE  (du  gr.  kônikos  ;  de  kô>ios,  cône)  adj.  Ayant  la 
forme  d'un  cône  :  Une  éminence  conique.  Un  fruit  conique. 
Il  Qui  appartient  à  un  cône  :  Surface  conique. 

—  Chir.  Moignon  conique.  Celui  dans  lequel  l'os  fait 
saillie  et  tend  la  peau  en  forme  de  côno  ;  plus  générale- 
ment, moignon  imparfait. 

—  n.  f.  Géom.  Coniques  ou  Sections  coniques.  Courbes 
(cercle,  ellipse,  parabole  et  hyperbole)  que  1  on  obtient  en 
coupant  un  cône  par  divers  plans  diversement  situés  par 
rapport  à  l'axe  et  aux  génératrices  :  Traité  des  coniques 
(ou  des  sections  coniques). 

—  Mécan.  Pendule  conique.  Syn.  de  régulateur. 

—  Encycl.  Géom.  On  nomme  coniques  les  sections  planes 
d'un  cône  du  second  degré.  L'équation  générale  des  coni- 
ques eu  coordonnées  rectilignes  est  : 

AT'  +  2Bxy  +  CT/'-|-2Djr  +  2Eî/-f-F  =  0. 
Pour  discuter  la  nature  de  la  courbe,  on  résout  l'équa- 
tion générale  par  rapport  à  y. 
Supposons  d  abord  C  ^  0  ; 


Ex  -f  E 


tW^^'- 


y  = 

ce  qu'on  peut  écrire  : 

B  J-  +  E  + 

Si  C  =  0, 


AC)3:'  +  2  (BE-CD)x  +  (E'-CFj 


0^: 


Mx'  +  SNx  +  P. 


!/  =  — ■ 


Ax'  +  SDx  +  F 


=ax+p+ ■ 


2'Bx  +  E)  '  "^  '^  2(Bx+  E) 

Eu  effectuant  la  division,  on  trouve  : 
—  AE'-FB'  +  2BDE 

^=   b5 ■ 

L'équation  se  met  alors  sous  la  forme  : 
2  (y-dx-?)  {B  X  -f  E)  =  T. 
Le  tableau  ci-dessous  résume  la  discussion  ; 

N'-MP>  0  ellipse  réelle. 
N*-M  P  ■<  0  ellipse  imaginaire. 
N'-M  P  =    0  ellipse  réduite  à  un  pDint. 
N'-M  P  7^  0  hyperbole. 
Ct^O     \    N»-MP  =  0  deux    droites 
concourantes- 


M  <;  0  genre  sllipse 


M  =  0  genre  parabole 


C  =  0 


Ct^o 


C  =  0 
donc 
B  =  0 


M  >  0  genre  hyberbole  { 

■)•  7^  0  hyperbole. 
Y   =  0  deux    droites    con- 
courantes. 

N?^  0         parabole. 

N  =  0  P>-  0  deux  droites 

parallèles  réelles, 

N  =  0  P  <0  deux  droites 

parallèles  imaginaires. 

N  =  0  P  =  0    deux  droites 

parallèles  confondues. 

E  ^  0         paraholc. 

I)'-AK>Odeux 
droites  paral- 
lèles   r/;elh'8. 
D'-AF<Odeux 
droites  parallè- 
les imaginaires. 
D'-AF=  0  deux 
droites  parallè- 
les confondues. 

La  nature  do  la  courbe  dépend  donc  du  signe  do  B»-A  C. 
La  quantité  N'-MP  peut  s'écrire  : 


C     AE'-2BDE-f  CD»-f-F 


(B'-ac)J 


que  l'on  pose  égale  à  C.  ^. 

Il  est  facile   do  vérifier  sur  le  tableau  que  &  =  0   ox- 
pritno  la  condition  nécessaire   et   suffisante  pour  que  la 


conique  se  réduise  à  un  système  de  deux  droites.  L'équa- 
tion générale  d'une  conique  contient  cinq  paramètres  va- 
riables, les  rapports  de  cinq  des  coefficients  au  sixième. 
Ce  qui  montre  qu'il  faut  cinq  conditions  pour  déterminer 
une  conique,  par  exemple  cinq  points  ou  cinq  tangentes. 
Si  Ion  rapporte  une  conique  à  des  axes  convenable- 
ment choisis,  on  obtient  des  équations  sous  formes  ré- 
duites, qui  permettent  d'étudier  avec  plus  de  facilité  les 
propriétés  des  coniques.  Ces  propriétés,  fort  nombreuses, 
sont:  en  géométrie,  les  perspectives  du  cercle;  en  astro- 
nomie, les  orbites  des  planètes  et  des  comètes;  d'une 
façon  plus  générale,  en  mécanique,  les  trajectoires  de 
points  attirés  vers  un  centre  fixe,  en  raison  inverse  du 
carné  de  la  distance. 

—  Lithol.  Cassure  conique.  On  appelle  ainsi  la  cassure 
d'une  roche,  quand  les  fragments  détachés  par  le  choc 
mettent  à  nu  la  surface  d'un  cône  ou  d'un  conoïde  d'une 
certaine  épaisseur.  La  cassure  conique  s'obtient  assez  sou- 
vent lorsqu'on  frappe  un  coup  sec  perpendiculairement  à 
la  surface  extérieure  d'une  roche  bien  compacte  et  bien 
homogène.  Le  choc  produit  â  l'intérieur  une  fissure  conique 
dont  le  sommet  se  trouve  au  point  où  l'on  a  frappé.  Le 
grès  lustré  de  Domont  (Seine-et-Oise)  a  fourni  de  beaux 
exemples  de  cassures  coniques. 

COMIROSTRE  [rosstr']  ou  CONIROSTRUM  [strom')  n.  m. 
Genre  de  passereaux  ténuirostres,  tribu  des  cœrébinés, 
comprenant  des  oiseaux  à  bec  droit  en  cône  allongé,  à 
tarses  grêles    et    longs. 

—  Encycl.  Les  coniros- 
ires  sont  propres  à  l'A- 
mérique du  Sud;  on  en 
connaît  sept  espèces,  de 
petite  taille  et  ae  colora- 
tion assez  terne.  Le  coni- 
rostre  cendré  {coniros- 
trum  cinereum)  habite  la 
Bolivie. 

CONIROSTRES  [rosstr') 
n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  Conirostre. 

passereaux,   comprenant 

ceux  qui,  comme  les  moineaux  et  les  alouettes,  ont  un  bec 
court,  conique,  robuste,  et  une  tête  assez  forte  sur  un  cou 
court;  les  pieds,  courts  ou  moyens,  sont  à  quatre  doigts  : 
trois  en  avant,  dont  deux  réunis  à  la  base;  les  tarses 
garnis  de  scutelles  en  avant.  —  Un  conirostre. 

—  Encycl.  Les  coniroslres  sont  des  oiseaux  chanteurs, 
de  petite  taille,  mais  do  formes  robustes;  leur  plumage 
est  souvent  de  nuances  brillantes  et  tranchées  chez  les 
mâles.  Ils  vivent  ordinairement  par  bandes  nombreuses 
et  s'abattent  en  masse  sur  les  récoltes;  mais, à  certaines 
époques  de  l'année,  ils  se  nourrissent  d'insectes;  leurs 
dégâts  sont  compensés  ainsi  par  quelques  services.  Ils 
nichent  souvent  au  voisinage  de  l'homme  et  construisent 
leurs  nids  avec  art  ;  les  femelles  couvent  seules,  mais  le 
mâle  concourt  à  l'alimentation  de  la  couvée.  Les  coniros- 
tros  comprennent  plusieurs  centaines  d'espèces,  réparties 
dans  toutes  les  régions  du  globe  ;  les  formes  fossiles  ap- 
paraissent dans  les  brèches  osseuses  récentes.  Quatre 
familles  principales  composent  ce  sous-ordre  :  alaudidés. 
fnngillidcs,  tanagridés,  plocéidés. 

GONISALOS.  Myth.  gr.  Divinité  athénienne,  d'un  ca- 
ractère obscène,  comme  Priape  cliez  les  Romains. 

CONISBROUGH  OU  CoNISBOROUGH,  bourg  d'Angle- 
terre (comté  d'York),  près  de  la  rivière  Don,  affluent  de 
rOuso  ;  2.700  liab.  Ancienne  résidence  des  rois  saxons. 

CONISTÉRION  [Sté  —  gr.  konistêrion  ;  de  konis,  poussière) 
n.  m.  Antiq.  Lieu  du  gymnase  où  les  athlètes  se  frottaient 
de  poussière. 

CONISTONITE  [sto  —  de  Coyiislon,  n.  de  lieu)  n.  f.  Oxa- 
late  naturel  de  chaux.  Syn.  de  whewellite. 
GONITE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  bucklandie. 

—  Miner.  Carbonate  naturel  de  magnésie.  Variété  cal- 
cifère  de  giobertite. 

CONIUM  (om*)  n.  m.  Nom  scientifique  de  la  ciguë. 

—  Encycl.  Le  conium  est  un  genre  d'ombellifères-am- 
minées,  renfermant  des  herbes  bisannuelles,  glabres,  éle- 
vées, dont  la  grande  cigué  [conium  maculatum)  est  le  type. 

CONIVALVE  (de  cd«e,  et  valve)  adj.  Qui  a  une  coquille 

conique. 

GONIZE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  conyze. 

GONJECTATEUR  [jèk'  —  du  lat.  conjicere,  supin  conjec- 
tum,  jeter  ensemble)  n.  m.  Individu  qui  se  livre  à  des 
conjectures.  (Inus.) 

CONJECTURAL  [jèk'),  ALE,  AUX  adj.  Fondé  sur  des 
conjectures  :  La  phrènologie  est  une  science  conjecturale. 
Il  Porté  à  faire  des  conjectures  :  Génie  conjectural. 

—  Anton.  Certain,  constant,  positif. 

CONJECTURALEMENT  [jèk')  adv.  Par  conjecture. 

GONJECTURATIF  (>7i-'},  IVE  adj.  Qui  fait  conjectu- 
rer. (Vit.'ux.) 

GONJECTURATION  [jèk',  si-on)  n.  f.  Action  de  conjec- 
turer. (Peu  usité.) 

CONJECTURE  [jèk'  —  lat.  conjectura  ;  de  cum,  avec,  et 
jacere,  jeter)  n.  f.  Supposition  fondée  sur  des  données 
incertaines  :  Faire  des  conjectures.  5e  livrer  à  des  conjec- 

TORES. 

—  Syn.  Conjecture,  présomption.  La  conjecture  n'est 
qu'une  inclination  à  croire  d'après  les  apparences;  la 
présomption  est  une  croyance  incomplète  qui  s'impose  à 
nous  par  la  force  des  choses. 

CONJECTURER  [jèk'  —  du  lat.  conjecturare ,  mÔrae 
.sons)  v.  a.  Présumer,  juger  sur  des  conjortures.  Il  Faire 
des  conjocturps  :  L,e  médecin  en  est  souvent  réduit  à  conjec- 
turer. '^Bourdal.) 

Se  conjecturer,  v.  pr.  Etre  conjecturé. 

—  Syn.  Augurer,  présumer. 

CONJECTUREUR  (jek")  n.  m.  Individu  qui  aime  à  se  li- 
vrer à  des  conjectures. 

GONJO.  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  do  la  Coro- 
gnoj)  ;  7.000  hab. 

CONJOXNDRE  (jou-indr'  —  du  lat.  C07ijungere.  Se  con- 
jugue rommn  joindre)  v,  a.  Joindre,  unir.  (Pou  us.)  Il  Unir 
par  le  mariage. 


ans   l'échelle 


198 

Conjoint  [joif-in],  Ointe  part.  pass.  du  v.  Conjoindro. 

—  Arithm.  Hègie  conjointe.  Opération  qui  a  pour  but  do 
déterminer  les  rapports  de  deux  grandeurs  dont  les  rap- 
ports avec  d'autres  grandeurs  sont  connus.  V.  conjointe. 

—  Dr.  Uni  dans  le  même  droit  :  Légataires  conjoints. 
Il  Legs  conjoint,  Legs  fait  à  plusieurs  héritiers,  n  Uni  par 

le  mariage.  (En  ce  sens,  il  signifie  chacun  des  époux 
considéré  par  rapport  à  l'autre,  et  s'emploie  substan- 
tivement) :  Les  apports  des  conjoints.  Le  conjoint  sur- 
vivatit. 

—  Géom.  Lignes  conjointes.  Se  dit,  dans  les  conioues  à 
centre,  des  diamètres  tels  que,  si  l'on  prend  ces  lignes 
comme  axes  de  coordonnées,  les  coefficients  des  termes 
en  x^  et  u'  dans  la  nouvelle  équation  de  la  courbe  soient 
égaux  ;  Êans  l'ellipse,  les  diamètres  conjugués  égaux  sont 
des  lignes  conjointes. 

—  Hist.  nat.  Syn.  de  agrégé. 

—  Miner.  Adhérent  dans  le  sens  de  !a  longueur  :  Ara- 
gonite  conjointe. 

—  Mus.  Anciennement,  Se  disait,  à  propos  du  tétra- 
corde,  lorsque  la  corde  la  plus  grave  était  à  l'unisson  de 
la  corde  la  plus  aiguë  venant  immédiatement  au-dessous 
de  ce  tétracorde,  ou,  réciproquement,  quand  la  corde  la 
plus  aiguë  du  second  tétracorde  était  à  l'unisson  de  la 
corde  la  plus  grave  du  premier,  il  Dans  la  langue  musicale 
moderne,  on  appelle  degrés  conjoints  des  degrés  de  la 
gamme  qui  se  succèdent  immédiatement  dans  l'échelle 
diatonique,  comme  do  ré,  ré  mi,  mi  fa,  etc. 

—  Paléogr.  Lettres  conjointes.  Lettres 
unies  et  formant  ensemble  un  seul  carac- 
tère dans  lequel  les  formes  des  lettres  se 
trouvent  plus  ou  moins  altérées. 

—  Pathol.  Maladies  conjointes.  Celles  qui 
se  rencontrent  ensemble  chez  le  môme  ma- 
lade. Il  Signes  cotijoints,  Signes  nécessaires 
d'une  maladie,  ceux  qui  l'accompagnent 
invariablement. 

Se  conjoindre,  v.  pr.  Etre  conjoint.  Lettres 

—  Encycl.   Droits  du  conjoint  survivant.  conjointes 
Aux  termes  de  l'article  467  du  Code  civil,  (dej. 
modifié  par  la  loi  du  9  mars  1891,  lorsque  le 

défunt  ne  laisse  ni  parents  au  degré  successible,  ni  en- 
fants naturels,  les  biens  de  sa  succession  appartiennent 
en  pleine  propriété  au  conjoint  non  divorcé  qui  lui  survit, 
et  contre  lequel  n'existe  pas  de  jugement  de  séparation 
de  corps  passé  en  force  de  chose  jugée. 

Lorsqu'il  est  dans  les  conditions  ci-dessus,  l'époux  sur- 
vivant qui  ne  succède  pas  à  la  pleine  propriété  a,  sur  la 
succession  du  prédécédé,  un  droit  d'usufruit  fixé  comme 
suit  :  à  un  quart,  si  le  défunt  laisse  un  ou  plusieurs  en- 
fants issus  du  mariage;  à  une  part  d'enfant  légitime  le 
moins  prenant,  sans  qu'elle  puisse  excéder  le  quart,  si  le 
défunt  a  des  enfants  nés  d'un  précédent  mariage  ;  de  moi- 
tié, dans  .ous  les  autres  cas,  quels  que  soient  le  nombre 
et  la  qualité  des  héritiers.  Le  calcul  sera  opéré  sur  une 
masse  faite  de  tous  les  biens  existant  au  décès  du  de  cujus. 
auxquels  seront  réunis  fictivement  ceux  dont  il  aurait  dis- 
posé soit  par  acte  entre  vifs,  soit  par  testament  au  profit 
de  successibles  sans  disjtense  de  rapport. 

Mais  l'époux  sun'ivant  ne  pourra  exercer  son  droit  que 
sur  les  biens  dont  le  prédécédé  n'aura  disposé  ni  par 
donation  ni  par  testament,  et  sans  préjudicier  aux  droits 
de  réserve  ni  aux  droits  de  retour.  Il  cesserait  de  l'exercer 
au  cas  où  il  aurait  reçu  du  défunt  des  libéralités  ;  si 
ces  libéralités  sont  inférieures  à  la  part  qui  lui  est  attri- 
buée par  les  dispositions  ci-dessus,  il  ne  pourra  réclamer 
que  le  complément  de  son  usufruit.  Jusqu  au  partage  défi- 
nitif, les  héritiers  peuvent  exiger,  moyennant  sûretés 
suffisantes,  que  l'usufruit  de  l'époux  survivant  soit  con- 
verti en  une  rente  viagère  équivalente.  S'ils  sont  en 
désaccord,  la  conversion  sera  facultative  pour  les  tribu- 
naux. 

En  cas  de  nouveau  mariage,  l'usufruit  du  conjoint  cesse, 
mais  seulement  s'il  existe  des  descendants  du  défunt.  Les 
formalités  à  remplir  par  l'époux  survivant  sont  formulées 
dans  les  articles  769  et  suivants  du  Code  civil. 

CONJOINTE  [jou-int')  Q.  f.  La  conjointe  est  une  règle 
de  trois,  qui  a  pour  but  de  déterminer  la  valeur  d'une 
quantité  en  fonction  d'une  autre,  laquelle  dépend  elle-même 
d'une  troisième,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'au  rapport  entre 
la  dernière  quantité  et  la  première. 

Exemple  :  Combien  de  rente  de  S  p.  100  peut-on  acheter 
ax'ec  un  capital  de  9.3'24  francs  quand  le  cours  est  à  103,35  ? 
On  pose  ainsi  cette  conjointe  :  Combien  aura-t-on  de 
rente  pour  9.324  francs,  sachant  que  pour  fOS,25  on  obtient 
3  francs  de  rente? 

CONJOINTEMENT  (jou-in)  adv.  Ensemble,  de  concert» 
en  même  temps. 

—  Legs  fait  conjointement.  Legs  commun  à  plusieurs 
légataires. 

—  Anton.  Isolément,  à  part,  séparément. 

CONJONCTEUR-DISJONCTEUR  n.  m.  Electf.  Syn.  do 
COUPLEUR. 

CONJONCTIF,  IVE  (lat.  conjunctivus  ;  de  conjungere, 
supin  conjunctnm,  joindre)  adj.  Qui  sert  à  unir. 

—  Bot.  Insertion  conjonctive  des  étamines,  Mode  d'inser- 
tion dans  lequel  les  étamines  sont  fixées  sans  décurrenco- 
à  la  face  externe  ou  latérale  du  disque  sur  lequel  les 
pétales  eux-mêmes  sont  soudés. 

—  Gramm.  Qui  sert  à  lier  des  mots  ou  des  propositions  : 
Et,  ni,  ou  sont  des  particules  conjonctives,  n  Locution  con- 
jonctive, Réunion  de  plusieurs  mots  ayant  la  valeur  d'uno 
conjonction,  comme  bien  que,  c'est  pourquoi.  \\  P)'oii07yis  ou 
Adjectifs  cotijoncfifs,  Pronoms  ou  Adjectifs  qui  jouent  le 
rôle  d'une  conjonction,  comme  qui,  que,  dont,  lequel.  Il  Temps 
ronjonctif  ou  substantiv.  Conjonctif.  Se  dit  quelquefois 
pour  subjonctif  :  L'imparfait  du  conjonctif.  (Pour  ce  qui 
regarde  les  pronoms  conjonctifs  ou  relatifs,  v.  pronom.) 

—  Gramm.  hébraïque.  Se  dit  do  l'accent  tonique  déter- 
minant un  rapport  grammatical. 

—  Histol.  Se  dit  d'un  tissu  dont  la  fonction  est  de  réu- 
nir ou  do  soutenir  les  autres  tissus  organiques  des  cellules 
ou  plastidos  et  des  fibrilles  qui  constituent  ce  tissu  :  Tissu 
conjonctif;  cellule  conjonctive;  fitn-ille  conjonctive. 

—  Ijog.  Syllogisme  conjonctif.  Celui  dont  la  majeure 
contient  foute  là  conclusion  :  .S'i  l'àtne  est  simple,  elle  est 
immortelle.  Or  elle  est  simple.  Donc  elle  est  immortelle. 

—  Anton.  Disionctil,  ive. 

—  En<:ycl.  Le  tissu  conjonctif  est  primitivement  formé- 
do  cellules  nues  qui  déposent  pou  à  peu  autour  d'elles  une 


199 

substaïK-o  résiduelle.  Celle-ci  tinit  par  former  la  trame, 
la  cliarpeuie  ilu  tissu  conjouctif,  cl  on  l'appolle  pour  cola 
subslnnce  fondamentale;  elle  se  moUilIo  progrossivomont 
et  se  transforme  en  fibrilles  conjunotives  et  en  libres 
èlasiiquos.  Los  tissus  osseux  et  cartilat^'inoux  no  sont 
yuèro  que  lies  variétés  du  tissu  conjouctif  <)ui,  dans  la 
série  animale,  remplit  souvent  les  mômes  fonctions 
qu'eux.  Le  tissu  conjonctif,  en  elfet,  ne  remplit  pas  seu- 
lement la  fonction  de  tissu  de  remplissage  (tissu  cellulaire 
sous-cutano),  de  liaison  (aponévroses,  tendons);  il  forme 
des  organes  de  soutien. 

CONJONCTION  [ksi-on  —  lat.  conjunctio,  même  sens) 
II.  f.  Action  d'unir;  union.  (Peu  usité  dans  ce  sens  général.) 
Il  Keucùutro,  réunion  :  Une  extraordinaire  conjonction 
de  talents. 

—  Particulièrem.  Union  charnelle,  coït  :  Conjonctions 
iUicites.  .  . 

—  Astrol.  Se  disait  particulièrement  de  l'ioterposition 
-iirecto  d'une  planète  entre  la  terre  et  une  autre  })lanète  : 
Il  a  rencontré  une  conjonction  heureuse  dans  les  signes  cé- 
lestes. (Balz.) 

—  AstroQ.  Situation  de  deux  ou  plusieurs  astres  dont 
les  centres  se  trouvent,  avec  le  centre  do  la  terre,  dans 
un  plan  perpendiculaire  au  plan  de  lécliptique.  il  Conjonc- 
tion apparente,  Celle  qui  a  heu  lorsque  les  astres  ont  seu- 
lement la  même  longitude,  il  Conjonction  vraie.  Celle  oui  a 
lieu  lorsque  les  astres  ont  à  la  fois  même  longitude  et 
même  latitude,  il  Conjonction  géocentrique.  Celle  qui  est 
vue  de  la  terre,  ii  Conjonction  kéliocentrique,  Celle  que  l'on 
observerait  si  l'on  était  au  centre  du  soleil. 

—  Gramm.  Mot  invariable  qui  sert  à  joindre  les  propo- 
sitions {comme  si,  que,  car)  ou  les  mots  jouant  dans  la 
proposition  un  rôle  identique  (comme  et,  ni,  ou),  il  Conjonc- 
tion copnlative.  Celle  oui  n'ajoute  aucune  idée  à  celle 
d'union,  il  Conjonction  alternative,  Celle  qui  ajoute  à  l'idée 
de  conjonction  une  idée  d'alternative  entre  les  mots  unis, 
comme  ou.  ii  Conjonction  de  coordination,  Colle  qui  joint  des 
propositions  ou  des  mots  ayant  le  mômo  rôle  grammatical. 

Il  Conjonction  subjonctive  on  subordonnée,  Celle  qui  indique 
que  la  deuxième  proposition  est  une  subordonnée  de  la  pre- 
mière, comme  quoique,  il  Conjonction  conditionnelle.  Celle 
3ui,  outre  l'idée  d'union,  implique  une  idée  de  restriction, 
e  condition,  comme  si.  ii  Conjonction  simple,  Celle  qui  est 
exprimée  par  uu  seul  mot.  Il  Conjonction  composée,  Syn. 
do  locution  conjonctive. 

Les  principales  conjonctions  sont  :  ainsi,  aussi,  car,  ce- 
pendant, comme,  donc,  et,  lorsque,  mais,  néanmoins,  7ii, 
ou,  or,  partant,  pourquoi,  puisque,  quand,  que,  quoique,  si, 
sinon,  soit,  toutefois,  etc. 

—  Mus.  anc.  Corde  commune  à  deux  tétracordes  consé- 
cutifs. 

—  Paléo^r.  Réunion  de  plusieurs  lettres  en  un  seul 
caractère;  ligature. 

—  Rhétor.  Répétition  d'une  même  conjonction  qui  lie 
tous  les  membres  d'une  période. 

—  Encycl.  Astron.  Soient  :  S  la  position  du  Soleil  et,  à 
un  même  instant,  T  celle  de  la  Terre,  V  ou  V,  celle  de 

.Vénus,  par  exemple  ;  le  Soleil  et  Vénus,  vus  de  la  Terre, 
ont  alors  la  même  longitude  et  sont  dits  en  conjonction 
inférieure  ou  supérieure.  Au  bout  d'un  même  temps,  la 
Terre  étant  venue  en  T',  Vénus  sera  en  V  ou  V',,  vue 
dans  la  direction  T'Y'  ou  TV\,  que  l'on  obtient  en  im- 
primant à  la  direction  primitive  TV  un  mouvement  de 
rotation  rétrograde  ou  direct.  Ainsi  :  Dans  le  voisinage  de 
la  conjonction  inférieure  ou  supérieure,  Vénus,  vue  de  la 
Terre,  est  animée  d'un  mouvement  rétrograde  ou  direct. 

Avec  ce  système  de  Copernic,  on  explique  donc  aisé- 
ment les  anciens  piiénomènes  de  stations  et  rétrogra- 
dations des  planètes. 

La  conjonction  entraîne  le  phénomène  des  phases,  pour 
les  planètes  comme  pour  la  Lune;  parfois  aussi,  pour 
Mercure  et  Vénus,  leur  passage  devant  le  Soleil,  le  pas- 
sage de  Vénus  on  particu- 
lier, étant  de  la  plus  haute 
importance  pour  la  déter- 
mination de  la  parallaxe  du 
Soleil.  Pour  Jupiter,  ce  phé- 
nomène, associé  aux  éclipses 
des  satellites,  a  permis  la 
détermination  de  la  vitesse  de 
la  lumière.  Pour  la  Lune, 
on  dit  qu'elle  est  nouvelle,  au 
moment  même  de  la  conjonc- 
tion; à  chaque  conjonction  il 
y  aurait  encore  éclipse  du 
Soloil  si  la  Lune  restait  dans 
le  plan  do  l'êcliptiquo;  mais, 
à  cause  de  l'oroito  lunaire  excentrique  et  inclinée,  ces 
éclipses  sont  partielles,  annulaires  ou  totales.  Les  éclip.ses 
totales  sont  très  rares  ;  la  dernière,  visible  à  Paris,  eut  liou 
en  1724,  et  la  prochaine  n'aura  liou  qu'en  2026. 

Dans  une  même  année,  il  y  a  au  plus  sept  éclipses,  dont 
cinq  ou  quatre  du  Soloil  ;  il  y  en  a  au  moins  doux,  et,  quand 
il  ny  en  a  que  deux,  ce  sont  dos  éclipses  de  Soloil.  L'étude 
des  éclipses  avait  conduit  les  Chaldéens  à  une  période  de 
223  lunaisons,  ta  ans,  11  jours,  dito  saros,  au  bout  do 
laquelle  les  (Conjonctions  et  les  éclipses  se  roprésontont 
ilans  le  même  ordre. 

GONJONCTIONNEL,  ELLE (/MJ-o-n*^/')  adj.  Tenant  do  la 
conjonction  :  Fiwme  conjonctionnelle.  • 

CONJONCTlONNELLEMENT  [ksi-o-nèV)  adv.  A  la  ma- 
nière ou  l*ar  le  moyen  des  conjonctions  :  Des  mots  unis 

■CONJONCTl(>NNI-:LI.i;MliNT. 

GONJONCTIVAL,  ALE,  AUX  adj.  Anat.  Qui  a  rapport 

à  la  conjuiutive  :  Membrane  conjonctivale. 

CONJONCTIVE  (du  lat.  conjungere,  supin  conjunctum, 
joindre)  n.  f.  Muqueuse  qui  recouvre  la  laco  postérieure 
lies  paupières  et  la  face  antérieure  du  globe  oculaire. 

—  Gramm.  V.  conjonctive  (locution)  à  l'art,  conjonctif. 

—  Encycl.  Anat.  La  conjonctive,  ou  se  réfléchissant  des 
paupières  sur  l'œil,  forme  un  cul-de-sac  circulaire,  atrocté 
par  moitié  ù  chacune  des  paupières  supérieures  (cul-do-sac 
conjonctival  supérieur)  et  inférieures  (cul-do-sac  conjonc- 
tival  inférieur);  vers  l'anglo  interne  oculaire, oUo  recouvre 
la  caroncule  lacrymale  ot  donne  naissatico  à  la  membrane 
<:lignotanto,  rudimeutairo  chez  l'Iionimo,  bien  développée 
chez  certains  animaux.  Enfin,  la  conjonctive  elle-niêmo 
présente  une  [)urti<i  palnébralr,  ù  cliorion  dense  ot  vascu- 
lairo.  ot  une  partie  oculaire,  mince  et  transparente,  dnnl 
l'épithéiium,  à  cellules  cylindriques  ot  polyédriques  stra- 


CONJONCTION   —  CONJUGAISON 


titiéos,  se  continue  sur  la  cornée.  La  conjonctive  est 
innervée  par  des  tilets  ciliaires:  elle  reçoit  des  artères 
dos  palpébrales  et  dos  ciliaires  et  présente  des  papilles  et 
des  glandes,  dont  les  unes  sont  en  grappes,  ot  dont  les 
autres  paraissent  constituer  dos  follicules  clos.  Ces 
glandes  sécrètent  un  mucus  qui  fai-ilito  lo  glissement  do 
la  conjonctive  et  qui  coagule  par  l'alcool,  l'acide  acétique 
et  l'eau.  V.  œil. 

—  Pathol.  La  conjonctive  est  exposée,  par  sa  nature  et 
sa  situation  anatomique,  à  un  grand  nombre  de  lésions  : 
l'inflammation  (v.  cuNJONcriviTii),  qu'elle  soit  déterminée 
par  une  infection  directe  ou  secondaire  (conjonctivites 
exanthématiquos,  dipthéritiques,  catarrhales,  etc.),  ou  par 
la  présence  de  corps  étrangers  (poussières,  escarbilles, 
parcelles  de  métal,  petits  insectes,  etc.);  les  brûlures  par 
projections  de  corps  chauds  ou  de  caustiques  (acides, 
alcalis),  qui  produisent,  en  outre  d'une  conjonctivite 
intense,  la  nécrose  de  la  cornée  et  l'adhérence  des  conjonc- 
tives (v.  SYMBLÉPHARON)  ;  los  épanchemonts  sanguins  et 
ecchymoses,  par  suite  de  contusions  ou  d'efforts  (vomis- 
sements, quintes  de  coqueluche);  les  entozoaires  (filaire 
de  Médine,  cysticerquej;  la  dégénérescence  amyloïde, 
les  chémosis  séreux  ou  phlegmoneux  (v.  chêmosis),  l'em- 
physème sous-conjonctival,  l'hypertrophie,  le  cancer,  les 
épithéliomes,  kystes,  tumeurs  dermoides,  polypes,  lipo-  . 
mes,  pinguecula  ;  le  ptérygiun;  le  xérosis,  etc. 

CONJONCTIVEMENT  adv.  D'une  façon  conjointe. 
CONJONCTIVITE  n.  f.  Inflammation  de  la  conjonctive. 

—  Encycl.  On  peut  distinguer  les  conjonctivites  simples 
des  conjonctivites  infectieuses.  Parmi  les  premières,  il  faut 
mentionner  :  la  conjonctivite  chronique  ou  hyperhémiquc, 
qui  résulte  surtout  de  la  fatigue  ou  d'une  irritation  arti- 
ncieile  (on  la  combat  par  le  repos  et  les  lotions  chaudes 
à  l'eau  boriquée)  ;  la  conjonctivite /jus/u/ewse  ou  dystro- 
phigue,  qui  se  rencontre  de  préférence  chez  les  enfants 
délicats,  les  jeunes  filles  chlorotiques,  anémiques,  scrofu- 
leuses  (le  traitement  local  doit,  ici,  la  plupart  du  temps, 
céder  le  pas  au  traitement  général);  enhn,  la  conjonctivite 
granuleuse,  d'origine  parfois  traumatique,  et  dont  le  trai- 
tement est  surtout  chirurgical  (cautérisation,  raclage  des 
granulations,  excision  du  cul-de-sac  conjonctival,  etc.)- 
Les  conjonctivites  infectieuses  sont  souvent  beaucoup 
plus  graves;  elles  dénotent  tantôt  le  début  de  l'infection, 
tantôt  son  apogée.  On  les  rencontre  dans  le  coryza,  les 
bronchites  et  presque  toutes  les  infections  à  pneumocoques, 
dans  les  fièvres  exanthématiquos  (conjonctivite  exantbé- 
matiquei,  rougeole,  variole,  scarlatine,  érysipèle,  et  comme 
complication  grave,  la  plupart  du  temps,  par  auto-infec- 
tion, dans  la  diphtérie,  la  gonorrhée,  la  leucorrhée.  Dans 
tous  les  cas,  le  chémosis,  lo  symblépharon,  l'abcès  et  la 
suppuration  de  la  cornée  ne  sont  pas  rares.  Les  mesures 
antiseptiques  les  plus  rigoureuses  sont  donc  nécessaires 
(collyres  au  nitrate  d'argent,  au  borax,  au  sublimé  corro- 
sif, à  l'eau  o.xygénée,  au  permanganate  de  potasse).  Il  faut 
rapprocher  de  ces  conjonctivites  infectieuses  la  conjonc- 
tivite épidémique  des  armées  et  des  pays  chauds  (qui  en- 
traîne parfois  la  paracentèse  de  la  chambre  antérieure  et 
la  pratique  d'une  pupille  artificielle),  et  Vophtalmie  des 
nouveau-nés,  également  contagieuse,  et  qui,  bien  que  bé- 
nigne presque  toujours,  exige  néanmoins  les  soins  immé- 
diats (lotions  au  sublimé  corrosif  à  i  p.  2.000,  au  perman- 
ganate de  potasse  à  1  p.  1.000,  au  biioduro  de  mercure  à 
1  p.  4.000),  pour  éviter  l'établissement  do  l'état  catarrhal 
et  la  contagion. 

CONJONCTURE  (du  lat.  cum,  avec,  et  junctura,  liaison) 
n.  f.  Concours  de  circonstances,  occasion  \  Il  y  a  peu  de 
CONJONCTURES  OÙ  il  ne  faille  tout  dire  ou  tout  cacher. 
(La  Bruy.) 

—  Syn.  Conjoncture,  circonstance,  occasion,  occurrence. 

V.   CAS. 

GONJOUIR  (du  préf.  con,  et  do  jouir)  v.  n.  Jouir,  se 
réjouir  avec  quelqu'un  :  L'homme  est  mil  par  un  attrait 
intérieur  pour  son  semblable,  par  une  secrète  sympathie  qui 
le  fait  aimer,  coNJOUiR  et  condouloir.  (Proudh.)  [Vieux.] 

Se  conjouÎP,  v.  pr.  Se  réjouir  avec  quoiqu'un.  (Vieux.) 
11  On  a  dit,  plus  anciennement  cucorc,  sk  conjoyer. 

CONJOUISSANCE  (_/o«i-5a»4's)  n.  f.  Joio  inspirée  par  la 
joie  des  autres;  jouissance  que  l'on  partage.  (Vieux.) 

CONJOUISSEMENT  (joui-sman)  n.  m.  Congratulations, 
félicitations  mutuelles.  (Vieux.) 

CONJUGABLE  adj.  Qu'on  peut  conjuguer  :  Verbes  conjc- 

GAULtS. 

CONJUGAISON  {ghè-zon  —  rad.  conjuguer)  n.  f.  Gramm. 
Tableau  de  toutes  les  formes  et  désinences  d'un  verbe, 
suivant  les  voix,  modes,  temps,  personnes  et  nombres  :  La 
CONJUGAISON  est  cc  qui  offre  le  plus  de  cfuitnp  aux  variations 
dialectiques,  il  On  a  classé  les  verbes  on  un  certain  nombre 
de  conjugaisons,  suivant  les  types  principaux  auxquels  on 
►  los  a  rapportés  :  Première,  deuxième,  troisième,  quatrième 
CONJUGAISON.  Il  Conjugaison  rétjulière,  Colle  qui  est  entiè- 
rement conforme  à  l'un  des  types  adoptés,  ii  Conjugaison 
irréqulièrc,  Collo  qui  s'écarte  do  ces  mêmes  types.  Il  Con- 
jugaison simple  ou  synthétique.  Celle  de  la  forme  active 
pour  les  verbes  actifs  et  neutres,  et  de  la  formo  unique 
pour  le  verbe  être,  formes  qui  n'admettent  pas  d'auxi- 
liaires dans  les  langues  precmio  et  latine,  il  Conjugaison 
composée  ou  périphrasiique,  Celle  dos  verbes  passifs  et  de 
tous  les  autres  qui  admettent  l'auxiliaire  dans  quelques- 
uns  do  leurs  tomiis.  il  Conjugaison  passive.  Celle  de  la  forme 
qui  exprime  un  sens  passif,  il  Conjugaison  réfléchie  ou  nw- 
nominate.  Celle  dans  laquelle  lo  verbe  est  précédé  d'un 
pronom  personnel,  son  régime  vrai  ou  apparent,  comme 
Je  me  blesse,  Je  me  rcpens. 

—  Anat.  Conjugaison  des  nerfs.  Se  disait  autrefois  nour 
Paire  do  nerfs,  il  Trous  de  conjugaison,  Ouvertures  laté- 
rales de  la  colonne  vertébrale,  donnant  passage  ù.  des 
paires  do  nerfs. 

—  Art  milit.  Conjugaison  des  hausses.  Emploi  smiul- 
tané  de  plusieurs /uih«W  par  une  mémo  troupe,  pour  aug- 
menter la  profondeur  do  la  zone  battue,  quand  on  so  trouve 
obligé  d'ouvrir,  sans  réglage  préalable  du  tir,  lo  fou  cuutro 
un  but  dont  la  distance  n'est  pas  connue. 

—  Blol.  Forme  la  plus  simple  do  la  reproduction  soxuollo. 

—  KncvcL.  I..exicol.  Do  la  conjugaison  dans  les  langues 
indo-européennes.  Tous  les  verbes,  chez  les  peuples  aryens, 
80  conjuguent  de  la  mémo  manière,  c'esta-dire  qu'ils 
adoiilent  on  principe  les  mêmes  terminaisons  personnelles. 
Mais  ces  teriniiuiisons  présiMiteiit,  dans  leur  réunion  avec 
lo  rudicut,  dos  dilféroucos  do  formo  uoustituuut  plusieurs 


classes.  C'est  ainsi  que  les  grammairiens  indiens  ont  dis- 
tingué dix  séries  dans  la  conjugaison  sanscrite,  et  les 
grammairiens  romains  quatre  conjugaisons.  La  gram- 
maire grecque  ne  compte  que  deux  conjugaisons.  La  base 
de  toute  conjugaison  est  la  désignation  des  personnes  : 
celle  qui  parle,  celle  à  qui  l'on  parle,  celle  do  qui  l'on  parle. 
Los  désinences  pronominales,  diversement  nuancées  d'a- 
près les  gradations  logiques,  persistent,  toujours  recon- 
uaissables  à  travers  los  temps,  les  modes  et  les  voix.  Lo 
temps  a  trois  grandes  phases  :  présent,  futur,  passé.  La 
voix  est  active,  réfléchie  ou  passive  ;  le  mode  peut  être 
afrtrmatif,  dubitatif,  impératif,  indéfini,  et  marquer  d'au- 
tres degrés  encore,  selon  la  nature  do  chaque  langue. 

La  conjugaison  grecque  présente  l'ensemble  imposant 
de  six  modes,  dont  chacun  contient  cinq  à  six  temps, 
sept  à  certains  modes,  développés  dans  les  trois  per 
sonnes  et  les  trois  nombres,  et  reproduits  dans  les  deux 
voix.  La  conjugaison  latino  ne  distingue  que  deux  nom 
bres  :  singulier  et  pluriel;  mais  elle  possède,  dans  l'indi- 
catif et  le  subjonctif,  deux  séries  de  six  temps;  et  chacun 
de  ces  temps  et  de  ces  modes  se  répète  dans  la  voix  active 
.  et  dans  la  voix  moyenne  ou  passive. 

De  la  conjugaison  frariçaise.  Dans  toutes  les  langues 
romanes,  on  retrouve  la  conjugaison  latine.  L'effacement 
des  syllabes  terminales,  il  est  vrai,  empêchait  de  main- 
tenir certaines  formes.  On  était  donc  forcé  de  remplir  les 
lacunes  à  l'aide  de  périphrases.  Lo  passif  latin  a  été  sup- 
primé et  remplacé  par  la  combinaison  du  participe  passé 
avec  le  verbe  être.  Les  verbes  déponents  avaient  déjà 
perdu  la  forme  déponente  dans  le  latin  vulgaire  et  adopté 
la  forme  active. 

En  fait  de  modes,  le  supin  et  le  gérondif  ont  disparu; 
un  nouveau  mode,  le  conditionnel,  a  été  créé.  Les  temps 
passés  cessent  d'être  exprimés  par  des  désinences,  et  de- 
viennent des  temps  composés  de  l'auxiliaire  avoir  et  du 
participe  passé  ;  la  formation  du  futur  a  lieu  à  l'aide  do 
Fauxiliaire  avoir. 

Les  verbes  français  sont  répartis  en  quatre  conjugai- 
sons, suivant  la  terminaison  de  l'infinitif.  La  première 
conjugaison  comprend  les  verbes  terminés  en  er;  la  se- 
conde conjugaison,  ceux  terminés  en  ir;  la  troisième  con- 
jugaison, ceux  terminés  en  oir;  la  quatrième  conjugaison, 
ceux  terminés  en  re.  La  première  conjugaison  comprend, 
à  elle  seule,  les  neuf  dixièmes  des  verbes  français. 

Première  conjugaison  (er).  Cette  conjugaison  correspond 
à  la  première  conjugaison  latine  en  are- 
Deuxième  conjugaison  (ir).  Les  verbes  de  la  seconde 
conjugaison  française  peuvent  être  divisés  en  deux  caté- 
gories :  l**  les  verbes  qui  suivent  à  tous  les  temps  et  à 
toutes  les  personnes  la  quatrième  conjugaison  latine  en  ire 
comme  venir  [ventre),  etc.  ;  2"  les  verbes  qui  proviennent 
des  verbes  inchoatifs  latins,  tels  que  DV^escere,  flokcs- 
cere,  iMPescere,  GEMiscere.  Ces  verbes  sont  caractérisés 
par  la  forme  se,  qui  s'intercale  entre  le  radical  et  la  ter- 
minaison, et  qui,  avec  la  voyelle  finale  du  radical  {a,  e, 
0,  i)y  est  devenue  is  ou  iss  en  français  :  for-esc-o,  fieur-is; 
flor-esc-ebam ,  fleur-iss-ais.  Cette  particule  perdit  toute 
valeur  inchoative,  et  s'ajouta  aux  verbes  latins  qui  n'au- 
raient pu  donner,  en  français,  que  des  formes  trop  écour- 
lées.  En  même  temps  que  la  langue  française  adoptait 
la  forme  inchoative  en  iss  pour  :  l'indicatif  présent,  l'im- 
parfait, le  participe  présent,  le  subjonctif  et  l'impératif, 
elle  la  rejetait  pour  l'infinitif,  le  futur  et  le  conditionnel, 
formés  de  l'infinitif,  pour  le  parfait  de  lindicaiif  ot  celui  du 
subjonctif. 

Troisième  conjugaison  (oir).  La  conjugaison  des  verbes 
français  en  oir  répond  à  la  seconde  conjugaison  latino 
en  ère  :  hab-ere,  avoir;  deb-cre,  devoir. 

Quatrième  conjugaison  (re).  Cette  conjugaison  corres- 
pond à  la  troisième  conjugaison  latino  (leg-ere). 

Dans  ces  différentes  conjugaisons  latines,  il  faut  tenir 
compte  de  Vanalogie^  dont  ï'actiou  troublante  a  fait  passer 
certains  verbes  d'une  conjugaison  à  une  autre.  Les  con- 
jugaisons des  verbes  en  cj*  et  des  verbes  inchoatifs  en  ir 
fournissent  sans  cesse  de  nouveaux  verbes;  les  conju^'ai- 
sons  des  verbes  en  i>,  non  inchoatifs,  et  do  ceux  en  oie  et 
en  re,  ne  servent  plus  à  fournir  aucun  verbe  :  les  premières 
sont  dites  vivantes,  et  les  secondes  mortes. 

La  plus  grande  partie  des  verbes  dits  à  tort  irrégtdiers  , 
sont  oes  verbes  dont  le  radical  varie,  suivant  les  ^ler- 
sonnes  ou  les  temps,  à  la  suite  du  déplacement  do  1  ac- 
cent tonique.  Le  latin  movet,  où  l'o  est  tonique,  donne 
meut;  movere,  où.  l'o  est  atone,  donne  mouvoir.  D'autres 
fois,  lo  radical  du  verbe  est  modilié  par  la  présence  do 
certaines  consonnes  ou  voyelles  dans  la  flexion.  Mais 
toutes  ces  variations  du  radical  sont  parfaitement  régu- 
lières et  conformes  aux  lois  phonétiques. 

—  Biol.  Dans  la  véritable  conjugaison,  il  y  a  fusion 
complète  de  deux  cellules  en  une  soûle,  qui  prend  lo  nom 
d'œuf  et  est  lo  point  do  départ  d'un  ôtre  nouveau.  Les 
doux  cellules  qui  se  conjuguent  prennent  le  nom  do  ga- 
mètes. Le  plus  souvent,  la  conjugaison  s'observe  dans 
des  espèces  qui  sont  aussi  susceptibles  do  se  reproduire 
par  spores  asexuées,  ot  il  n'y  a  pas,  on  général,  de  diffé- 
rence morphologique  très  marquée  entre  les  gamètes  et 
les  spores.  Cependant,  los  dernières  peuvent  so  multi|dicr 
par  elles-mêmes,  tandis  que  los  gamètes  ont  besoin,  pour 
cola,  de  so  conjuguer  deux  à  deux.  Ou  s'explique  cette  dif 
féronco  par  une  comparaison  légitime  avec  la  fécondation 
des  êtres  supérieurs.  Chez  ces  êtres,  on  etVct,  ou  constate 
morphologiquement,  dans  la  maturation  des  pioduits 
sexuels,  la  disparition  do  certains  élé-  ^m      i 

monts  constitutifs,  qui  transforment  les         T:.V\n     r    '.-\ 
proïtuits  sexuels  enptastides  incomplets, 
incapables  do    vivre   par  eux-mêmes, 
mais  susceptibles  de  so  compléter  l'un 
par  l'autre.  Kien  n'ompécho  iVadmettre 
qu'il  en  est  do  mémo  pour  los  gamètes 
qui  se  conjuguent,  avec  cotte  seule  dif-         ' 
ierence  que  la  disi>aritiou  dos  éléments 
n'est  pas  visible  choa  eux,  ces  élémonis 
étant  miscibles  avec  lo  reste  dos  sub- 
stances plastiques,   ot  n'ayant  pas  de  ^ 
morpliologio   propre.    Et,  en  ortol.  les       /      ,  ^ 
gamètes  qui  doivent  se  conjuguer  sat-              >          j- 
tirent  ruurautrecommelesélémeutsdo                  Konuatlo» 
sexe  différent  chez  les  êtres  supénours.     j/Z-K^^lf^HîtA" 
On  dislingue  deux  sortes  de  conju-    gyra(A,  U,  C,  trots 
gnisons  :  l'isogauiio  ot  l'hétérogamie.        phnsosaiicccisivct). 

Dans  lo  premier,  tes  gamètes  des  doux 
sexes  sont  morphologiquement  ulonliquos.  Cocas  estasse» 

rare  ^grégarinos,  quelques  algues). 


CONJUGAL  —   CONNAISSANCE 


Fig.  2.  Fécondation 
(l'uue  oosphère  de  fu- 
cus par  les  anthéro- 
zoïdes. 


D'une    façon   conjugale  ; 


Dans  la  deuxième,  on  trouve  tous  les  passages  entre 
l'isogamie  presque  pure  (comme  chez  les  spirogyra  [fig.  \' 
où  les  deux  gamètes  ne  diffèrent  que  parce  que  l'un  se 
déplace  tout  entier  vers  l'autre,  qui  est  immobile),  et  une 
différenciation  sexuelle  comparable  à  colle  des  êtres  supé- 
rieurs (comme  chez  les  fucus  [fiy.  2], 
dans  lesquels  il  y  a  une  véritable 
oosphère  et  des  anthérozoïdes  mo- 
biles). 

Dans  le  phénomène  de  la  conju- 
gaison, il  y  a  fusion  des  deux  gamètes, 
noyau  à  noyau  et  cytoplasma  à  cyto- 
plasma,  et  cette  fusion  est  générale- 
ment accompagnée  d'une  contraction, 
le  volume  de  l'œuf  étant  inférieur  à  la 
somme  des  volumes  des  gamètes. 

Chez  les  infusoires  ciliés,  ou  dit  sou- 
vent qu'il  y  a  conjugaison;  c'est  une 
expression  fautive,  d  abord  parce  qu'il 
n'y  a  pas  fusion  complète  des  gamètes,  ensuite,  parce  que 
la  formation  de  ces  gamètes  est  le  résultat  d'une  division 
réductrice,  tout  à  fait  comparable  à  colle  dos  produits 
sexuels  des  êtres  supérieurs. 

CONJUGAL,  ALE,  AUX  i^lat.  conjugalis;  de  cum,  avec, 
et  Jiigurn,  joug;  adj.  Du  mariage,  qui  a  rapport  au  ma- 
riage :  Union  cosjugai^b.  Foyer  conjugal.  Foi,  Fidélité  con- 

JtGAI.E. 

—  Spéciaiem.  Devoir  conjugal.  Obligation  pour  chacun 
des  deux  époux  de  se  prêter  à  l'union  charnelle  lorsque  son 
conjoint  le  désire  :  Le  refus  du  dévoie  conjugal  est  une 
cause  de  divorce. 

—  n.  m.  Fam.  Mariage;  caractère  propre  au  mariage  : 
Tourner  au  conjugal. 

CONJUGALEMENT    adv 

époux. 

CONJUGALITÈ  n.  f.  Etat  conjugal. 

CONJUGATIF,  rvE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  conjugaison  : 
Formes  conjcgatives. 

CONJUGUÉES  ighé)  n.  f.  pi.  Famille  de  chlorophycées 
qui  se  reproduisent  exclusivement  par  conjugaison.  ~ 
Une  CONJUGUÉE. 

—  Encycl.  Les  conjuguées  sont  des  algues  vertes  d'eau 
douce  à  thalle  pluricellulaire,  filamenteux  et  jamais  rami- 
fié. Les  chloroleucites  ont  souvent,  chez  ces  plantes,  une 
forme  remarquable  :  un  ruban  spirale  (spirogyre),  un 
corps  étoile  (zygnème,  zygogune).  une  plaque  axile  (mé- 
socarpej,  etc.  Jamais  les  conjuguées  ne  produisent  de 
spores  ;  elles  forment  leur  œuf  par  la  conjugaison  do  deux 
gamètes  semblables,  captifs  et  immobiles,  avec  isogamie 
parfaite  (zygogone,  mésocarpe)  ou  imparfaite  (spirogyre, 
zygnème.) 

CONJUGUER  ighé  —  lat.  conjugare,  réunir  ;  de  cum, 
avec,  etjugunt,  joug)  v.  a.  Enoncer,  dans  un  ordre  convenu," 
toutes  les  formes  dont  un  verbe  est  susceptible,  suivant 
les  voix,  les  modes,  les  temps,  les  personnes  et  les  nom- 
bres :  Conjuguée  des  verbes. 

—  Fam.  Faire  ou  manifester  l'action  indiquée  par  un 
verbe  :  Celui  gui  sait  conjuguer  le  verte  avoir  est  un 
aigle  en  finances.  (Mirab.) 

—  Unir,  joindre  :  Conjuguer  le  travail  industriel  et  le 
travail  agricole. 

Conjugué  ighé),  ée  part.  pass.  du  v.  Conjuguer. 
^  Algèbr.  Imaginaire  conjuguée.  V.  imaginaire. 

—  Ânat.  JS'erfs  conjugués,  Ceux  qui  concourent  à  la 
même  opération  ou  à  la  même  sensation. 

—  Bot.  Se  dit  des  feuilles  qui  portent,  sur  un  pétiole 
commun,  une  ou  plusieurs  paires  de  folioles  opposées. 

li  Se  dit  aussi  des  végétaux  cryptogames,  de  la  famille 
des  algues,  chez  lesquels  deux  filaments  développés  pa- 
rallèlement s'unissent  par  des  mamelons  ou  tubes  trans- 
versaux. 

—  Chim.  V.  la  partie  encycl. 

—  Géom.  Diamètres  conjugués,  Diamètres  d'une  courbe 
tels  que  l'un  est  parallèle  aux  cordes  que  l'autre  divise 
en  deux  parties  égales  :  Le  grand  et  le  petit  axe  de  l'ellipse 
sont  des  DIAMÈTRES  CONJUGUÉS.  Il  Substantïv.  :  Les  conju- 
guées d'utie  ellipse,  c'est-à-dire  Les  lignes  conjuguées. 

Point  conjugué.  V.  acnodal.  il  Points  conjugués  harmo- 
niques. V.  HARMONIQUE. 

Points  conjugués  par  rapport  à  une  conique.  On  appelle 
ainsi  doux  points  tels  que  l'un  d'eux  est  situé  sur  la  polaire 
de  l'autre,  ii  Points  conjugués  par  rapport  à  une  quadrique. 
On  donne  ce  nom  à  deux  points  tels  que  l'un  d'eux  est  situé 
sur  le  plan  polaire  de  l'autre,  ii  Diamètres  conjugués  d'une 
conique,  d'une  quadrique.  V.  diamètre. 

Droites  conjuguées  par  rapport  à  une  conique.  Droites 
telles  que  le  pôle  de  Vune  est  situé  sur  l'autre,  il  Droites 
conjuguées  par  rapport  à  une  quadrique,  Droites  telles  que 
les  plans  polaires  de  tous  les  points  de  l'une  contiennent 
l'autre. 

Plans  diamétraux  conjugués  d'une  quadrique.  On  désigne 
ainsi  trois  plans  tels  que  chacun  d'eux  partage  en  deux 
parties  égales  les  cordes  parallèles  à  l'intersection  des  deux 
autres. 

Jigperbole»  conjuguées.  V.  hyperbole. 

J/tfperbololdes  conjugués.  V.  htperboloïde. 

Tanyentet  conjuguées.  V.  i.ndicatrice. 

Lignes  conjuguées  sur  une  surface.  Deux  familles  de 
courbes  tracées  sur  une  surface  forment  un  réseau  de 
lignes  conjuguées  lorsque,  en  chaque  yjoint  d'intersection 
de  deux  do  ces  lignes,  les  tangentes  sont  conjuguées. 

—  Gramm.  Mots  conjugués.  Mots  ayant  le  môme  radical 
et  exprimant  la  même  idée  fonda- 
mentale, comme  âme,  animal,  animé, 
animation.  \\  Substantïv.  :  Les  con- 
jugués. 

—  Grav.  Pierre  conjuguée,  Pierre 
sur  laquelle  on  a  gravé  des  tètes 
presque  superposées  ot  ayant  leurs 
profils  [>arallèles. 

—  Mécan.  Machines  conjuguées. 
Machines  unies  pour  concourir  au 
même  travail. 

—  Physiq.  Foi/ers  conjugués  d'une 
lentille.  Système  des  deux  points 
tels  qu'un  faisceau  do  rayons  parti 
de  l'un    se  concentre  à  l'autre. 

—  Encvcl.  Chim.  Composés  conjugui'-s.  Cette  expression, 
introduite  en  chimie  par  Dumas  et  Piria  (1842),  n'a  plus 
aujourd'hui  qu'im  intérêt  historique.  Gerhàrdt,  dès  1839, 


Pierre  conjuguée. 


désignait  sous  le  nom  de  copules  des  composés  formés  par 
accouplement  de  bases  ou  d'acides  oxygénés  avec  des 
corps  autres  que  des  oxydes  métalliques,  sans  que  leur 
capacité  de  saturation  soit  altérée.  C'H'^jSO*,  résultantde 
l'action  de  l'anhydride  sulfurique  SO*  sur  la  térébenthine 
C'"!!'*,  était  copule.  Dumas,  re])reuaut  cette  idée,  désigne 
comme  acide  copule  ou  conjugué  tout  acide  provenant  de 
l'union  de  deux  ou  plusieurs  acides  unis  sans  aucune 
perte  de  basicité.  Par  exemple,  l'acide  bibasique,  produit 
par  l'action  de  SO*  sur  l'acide  acétique,  alors  écrit  C^H'O. 
était  conjugué  C*H*0,SO*.  Mais  les  acides  alors  considérés 
étaient  les  anhydrides  acuels  :  on  ne  tenait  pas  compte 
de  l'eau.  L'action  était,  en  réalité  : 

C'H'O'      +      SO'H'      =      C'H'0%SO»      -J-      H'O. 
acide  acide  conjugué.  eau. 

acétique.  sulfurique. 

Aussi  Gerhàrdt,  en  1845,  étendit  sa  théorie,  donnant  le 
nom  de  n  conjugué  n  à  tout  corps  formé  par  l'union  de  deux 
corps  avec  élimination  d'eau,  et  capable  de  reproduire  les 
corps  originaires,  en  fixant  de  nouveau,  les  éléments  de 
l'eau.  Les  composés  les  plus  différents,'  éthers.  amides, 
sels,  furent  ainsi  classés  dans  les  corps  conjugués.  Actuel- 
lement, tous  ces  faits  s'expliquent  par  les  lois  de  substi- 
tution ;  l'acide  conjugué  de  l'acide  sulfurique  et  de  l'acide 
acétique  n'est  pas  formé  par  l'accouplement  do  l'anhy- 
dride SO»  avec  l'acide  acétique  C'H'0*,SO*,  mais  dérivé 
de  l'acide  acétique  par  substitution  à  un  hydrogène  du 
groupe  acétyl  du  radical  (SO*,OH)'  ;  les  deux  fonctions 
acides  (OH)  sont  conservées  : 

SO'  (  OH  +  CH'.CO-OH  =  CH'  ^  so?OH  +  ^^^- 

acide  acide  conjugué  eau. 

sulfurique.  acétique.  bibasique. 

Se  conjuguer,  v.  pr.  Etre  conjugué  :  Chanter  se  conju- 
gue comme  aimer.  \\  Se  conjuguer  sur,  Suivre  la  conjugai- 
son de  :  Adorer  se  conjugue  sur  aimer. 

—  Astron.  Se  mettre  en  conjonction  :  Planètes  qui  vien- 
nent SE  conjuguer. 

CONJUNGO  ijon  —  mot  lat.  qui  signifie  j'unis,  et  par 
lequel  commence  la  formule  du  mariage  religieux)  n.  m. 
Fam.  Formule  du  mariage  :  Prononcer  le  conjcngo.  il  Ma- 
riage, union  conjugale  :  Se  lancer  dans  le  conjungo,  ii 
Disposition  à  se  marier  :  Cet  homme-là  se  remariera,  et 
plus  tôt  que  plus  tard;  il  a  du  conjungo  dans  l'œil.  (E.  Au- 
gier.) 

—  En  T.  de  diplom.,  Ecriture  sans  ponctuation  et  sans 
espaces. 

CONJURATEUR,  TRICE  (du  lat.  cum,  avec,  et  iurare, 
supiïijuratum,  jurer]  n.  Personne  qui  forme  avecd  autres 
une  association  dont  les  membres  s'engagent  à  agir  en 
commun  dans  un  but  déterminé,  et  particulièrement  contre 
un  pouvoir  établi. 

—  Personne  qui  s'attribue  le  pouvoir  surnaturel  de  con- 
jurer, d'empêcher  ce  qui  est  capable  de  nuire  :  Un  conjc- 
RATEUR  de  dénions.}'.  A.d}ecûv.  :  Intervention  conjdratbick. 

—  Syn.  Conjurateur,  conjuré.  Conjurateur  éveille  l'idée 
d'action,  d'organisation  agissante;  conjuré  semble  n'ex- 
primer que  lêlat. 

CONJURATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  se  conjurer  :  La 
conjuration  d'Amboise. 

—  Par  ext.  Ligue,  action  menée  de  concert,  en  bonne 
ou  en  mauvaise  part  :  Utie  conjuration  d'hommes  éclairés. 
A  peine  le  liasara  a  t-il  mis  quelqu'un  e7i place,  qu'il  devient 
l'objet  d'une  conjuration  riV^oiy**s.  (Duclos.) 

—  Antiq.  Chez  les  anciens  Romains,  Serment  solennel 
que  faisait  le  peuple,  assemblé  au  Capitole,  de  mourir 
pour  la  patrie. 

—  Magie.  Action  d'écarter,  do  conjurer,  par  des  moyens 
surnaturels,  les  effets  d'une  iufluence  maligne,  ii  Paroles 
magitiues  dont  on  se  sert  pour  conjurer  :  Prononcer  de 
terribles  conjurations,  ii  Prières,  exorcismes  destinés  à 
mettre  en  fuite  le  démon. 

—  n.  f.  pi.  Supplications  pressantes  ;  Les  sanglots  et 
les  CONJURATIONS  ne  purent  le  fléchir.  (Acad.) 

—  Fig.  Ensemble  de  moyens  concourant  à  empêcher  ou 
à  détruire  quelque  chose  :  Les  débauches  de  la  jeunesse 
sont  autant  de  conjurations  contre  la  vieillesse.  (F.  Bacon.) 

—  Stn.  Conjuration ,  brigue ,  cabale ,  complot ,  etc . 
V.  BRIGUE.  —  Conjuration,  charme,  etc.  V.  charme. 

—  Encycl.  Polit.  V.  conspiration. 

—  Antiq.  rom.  Aux  jours  de  grand  danger,  le  consul 
montait  au  Capitole  et  y  plaçait  un  drapeau  rouge  pour 
servir  de  ralliement  aux  cavaliers,  un  drapeau  bleu  pour 
l'infanterie.  Les  citoyens  se  rassemblaient  aussitôt,  et 
prononçaient  ensemble  (conjurare)  le  serment  militaire 
qui,  dans  les  circonstances  ordinaires,  était  prêté  indivi- 
duellement. 

—  Magie.  Ce  ftU  dans  l'antiquité,  pendant  des  siècles, 
une  croyance  gén*érale,  qui  n'est  d'ailleurs  pas  complète- 
ment éteinte  aujourd'hui,  que  l'homme,  au  moyen  de  cer* 
taines  paroles  et  de  certaines  opérations,  qui  recevaient 
le  nom  de  conjuration,  pouvait  influer  sur  la  volonté  des 
dieux  et  celle  des  génies  ou  esprits.  Moyennant  ces  con- 
jurations faites  dans  les  termes  consacrés  et  suivant  la 
formule,  l'homme,  croyait-on,  pouvait  se  défendre  effica- 
cement contre  la  puissance  des  divinités  malfaisantes,  et 
forcer  à  l'aider  les  divinités  favorables  ou  indifférentes. 
Connaître  les  paroles  et  les  formules  nécessaires  consti- 
tuait l'art  de  la  magie.  Ces  pouvoirs  imaginaires,  que 
certains  hommes  s'attribuaient  sur  les  puissances  de  la 
nature,  avaient  pri^  surtout  de  l'importance  dans  les  cultes 
orientaux,  qui,  pour  la  plupart,  admettaient  un  antago- 
nisme entre  le  dieu  créateur  et  conservateur  du  monde 
et  un  esprit  destructeur  et  malfaisant.  Le  type  de  ces  cultes 
est  la  religion  perso  du  mazdéisme,  qui,  d'une  part,  admet- 
tait l'existence  du  dieu  du  bien,  Ormazd,  ot  do  l'autre  celle 
d'Arihman,  génie  du  mal,  qui  contre-balançait,  pour  un 
temps  très  long  au  moins,  la  puissance  ot  la  volonté  du 
premier. 

Conjurationd'Amboise.V.  Amboise (conjuration  d"). 

CONJURE  {rad.  conjurer)  n.  f.  Conjuration,  ii  Injonction. 
(Vieux  mot.)  [On  disait  aussi  conjurkmknt]. 

—  Dr.  féod.  Semonce  et  conjure,  Expression  qui  dési- 
gnait, dans  les  Pays-Bas,  une  convocation  faite  à  dos  feu- 
dataires  ou  consiers,  pour  juger  une  affaire  qui  leur  com- 
pétait.  (Les  baillis  ot  prévôts  qui  ropréson talent  les  ducs 
et  comtes  n'avaient  pas  le  caractère  déjuges,  et  c'était 
eux  qui  faisaient  injonction  aux  juges  composant  la  jus- 
tice seigneuriale  do  procéder  au  jugement  dos  procès.) 


200 

CONJURER  ;du  lat.  conjurare;  de  cum,  avec,  ei  jurare, 
jurer)  v.  a.  Comploter,  projeter  par  complot  ou  de  concert  : 
Conjurer  la  perte  de  quelqu'un. 

—  Tendre  à  la  fois  à  empêcher  ou  à  détruire  quelque 
chose  :  Conjurer  un  accident. 

—  Particulièrem.  Exorciser,  chasser  par  des  prières  : 
Conjurer  les  démons.  i\  Détourner,  empêcher  par  des 
moyens  magiques  ou  surnaturels  :  Conjurer  l'orage,  la 
tempête,  la  foudre,  il  Empêcher,  détourner  par  des  moyens 
quelconques  :  Conjurer  la  colère  de  quelqu'un. 

—  Supplier  avec  instance  :  Conjurer  quelqu'un  de  se 
taire. 

—  Fig.  Méditer  la  ruine,  la  destruction  de  quelque 
chose  ;  Descartes  osa  conjurer  tout  seul  avec  son  génie 
contre  les  anciens  tyrans  de  la  raison.  (Gucn.) 

—  v.  n.  Comploter;  agir  de  concert  contre  quelqu'un. 

—  Conjurer  ae  (suivi  de  l'infin.).  S'entendre  par  conju- 
ration pour  :  Conjurer  de  servir  quelqu'un.  (Inus.)  n  Conju- 
rer a,  Former  une  conjuration  contre  :  Conjurer  k  la 
ruine  de  sa  patrie.  (Inus.) 

Conjuré,  ée  part.  pass.  du  v.  Conjurer. 

—  n.  Personne  qui  prend  part  â  une  conjuration  ;  Une 
liste  de  conjurés. 

—  Syn.  Conjuré,  conjurateur.  V.  conjurateur. 

Se  COt)jurer,  v.  pr.  Se  liguer  par  un  complot  ou  autre- 
ment. 

—  Syn.  Conjurer,  implorer,  invoquer,  prier,  supplier. 
Prier  est  celui  de  tous  ces  verbes  qui  exprime  de  la  ma- 
nière la  plus  simple  l'idée  de  s'adresser  à  quelqu'un  pour 
lui  demander  quelque  chose.  Conjurer,  c'est  prier  avec 
force,  en  employant  tous  les  moyens  propres  à  toucher. 
Supplier  exprime  aussi  une  prière  très  vive,  mats  en  même 
temps  cette  prière  est  humble,  on  est  à  genoux  ou  on  est 
prêt  à  s'y  mettre.  Implorer,  c'est  demander  avec  larmes, 
ou  au  moin-3  avec  un  vif  sentiment  de  sa  faiblesse,  de  sa 
misère.  Invoquer,  c'est  appeler  à  son  secours,  et  cet  appel 
suppose  souvent  la  prière,  mais  il  ne  la  suppose  pas 
nécessairement;  celui  qui  invoque  une  loi  pour  montrer 
son  droit  ne  prie  pas,  il  ne  fait  que  désigner  l'objet  sur 
lequel  il  compte  appuyer  ses  prétentions. 

CONJUREUR  n.  m.  Individu  qui  conjure  par  des  exor- 
cismes ou  des  sortilèges  :  Un  conjureur  de  tempêtes. 

GONLIE,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Sarthe.  arr.  et  à  20  kilom. 
du  Mans,  à  la  source  de  la  Gironde,  affluent  de  la  Vôgre  ; 
1,728  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Briqueterie.  —  Le  canton  a 
15  comm.  et  11.933  hab. 

Un  camp  fut  inâtallé,  en  1870,  à  Conlie,  par  de  Kératry, 
nommé  parGambettaau  commandement  en  chef  des  gardes 
mobiles,  gardes  nationaux  mobilisés  et  corps  francs  des 
départements  de  l'Ouest,  groupés  sous  le  nom  de  forces 
de  Bretagne.  C'est  là  que  le  général  d'Aurelle  de  Paladines 
forma  l'armée  de  la  Loire. 

GONLIÈGE,  ch.-I.  de  cant.  du  Jura,  arr.  et  à  3  kilom, 
de  Lons-Ie-Saunier,  sur  la  Vallière;  879  hab.  Ch.  de  f. 
P.-L.-M.  Vins  estimés.  Eglise  construite  en  1393  et  agran- 
die au  commencement  du  xvii*  siècle.  Aux  environs,  ves- 
tiges du  camp  romain  de  Coldres,  et  église  Saint-Etienne, 
l'une  des  plus  anciennes  delà  Séquanie.  —  La  canton  a 
17  comm.  et  6.722  hab. 

CONNAISSABLE  {ko-né-sabl')  adj.  Qui  peut  être  connu, 
reconnu  :  Le  cardinal  n'est  pas  connaissable.  (M""  de 
Sév.) 

CONNAISSANCE  [ko-nè-san$s)  n.  f.  Faculté  de  connaître; 
discernement  :  Etre  en  âge  de  connaissance,  ii  Notion, 
idée  de  l'existence,  des  propriétés  ou  des  qualités  d'une 
personne  ou  d'une  chose  :  L'humilité  n'est  rien  autre  chose 
que  le  parfaite  con.naissance  de  soi-même.  (Bourdal.) 

—  Conscience  do  sa  propre  existence  et  des  objets  exté- 
rieurs :  Perdre  connaissance.  Beprendre  connaissance. 
L'âge  de  connaissance,  ii  Savoir,  instruction  :  Avoir  de 
grandes  connaissances  en  mathématiques.  Les  connais- 
sances rendent  les  hommes  doux.  (Moutesq.)  [Ne  s'emploie 
guère  qu'au  plur.  dans  ce  sens.J  ii  Liaison  qui  s'établit  entre 
personnes  qui  ont  eu  l'occasion  de  se  voir  :  Faire,  Liei- 
coNNAissANCE    avec  quelqu'un.   ïienouveler   connaissance. 

Il  Personne,  Figure  de  connaissance,  Personne  que  l'on  con- 
naît. Il  Pays  de  connaissarice.  Lieu  où  l'on  rencontre  des 
personnes  que  l'on  connaît,  où  l'on  entend,  l'on  voit  des 
choses  familières.  Il  De  ma  connaissaîice  ou  A  ina  connais- 
sance, A  ce  que  je  sais,  il  £"»  connaissance  de  cause.  Pour 
des  motifs  connus;  pertinemment,  en  homme  qui  s'y  en- 
tend. Il  Avoir  connaissance,  Savoir,  être  informé,  il  Avoir 
une  grande  connaissance  de.  Connaître  beaucoup,  se  con- 
naître beaucoup  en.  ii  Faire  tort  à  ses  connaissances,  Dire. 
faire  quelque  chose  qui  donne  une  idée  trop  peu  avanta- 
geuse des  connaissances  que  l'on  a.  ii  Donner  connaissance. 
Informer,  donner  à  connaître,  ii  Prendre  connaissance.  Lire, 
examiner,  étudier,  ii  Venir  à  la  connaissance  de  quelqu'un. 
Etre  appris  de  lui. 

—  Fig.  Usage  des  choses;  relation  qui  s'établit  entre 
elles  et  les  personnes  :  Faire  connaissance  avec  un  vin,  un 
pays,  la  prison. 

—  Par  ext.  Personne  avec  qui  l'on  a  une  certaine  liai- 
son :  Dans  le  monde,  on  a  beaucoup  de  connaissances  et 
peu  d'amis.  (M"'  de  Staél.) 

—  Pop.  Galant  ou  bonne  amie  :  Faire  un  cadeau  à  sa 
connaissance. 

—  Avoir  connaissance  de.  En  T.  de  mar-,  Apercevoir, 
distinguer. 

—  Dr.  Droit  de  connaître,  de  décider  :  François  I*'  ôta  au 
parlement  la  connaissance  de  ce  qui  concerne  les  évèchés. 

—  Hist.  La  certaine  connaissance  et  science  royale,  La 
supériorité  d'intelligence  que  l'on  accordait  autrefois  aux 
rois,  comme  un  privilège  de  leur  rang. 

—  Météor.  Connaissance  des  temps,  Almanach  à  l'usage 
des  marins,  publié  par  le  Bureau  des  longitudes.  V,  l'art. 
spécial. 

—  Théol.  et  écrit,  sainte.  Union  charnelle  de  l'homme 
et  do  la  femme. 

—  Véner.  Marques  du  pied  de  la  bêle  et  autres  signes 
qui  servent  d'indication  au  veneur  sur  l'espèce,  la  taille, 
le  sexe  et  l'âge  de  l'animal,  il  Avoir  connaissaiice.  Kn-parlint 
du  limier,  Trouver  la  trace  de  la  bête. 

—  Encycl.  Philos.  La  théorie  de  la.  conriaissance  relève 
à  la  fois  de  la  psychologie,  de  la  logique  ot  de  la  méta- 
physique. Les  divers  problèmes  psychologiques  relatifs 
à  la  connaissance  peuvent  se  classer  de  la  façon  sui- 
vante, l'activité  inlenectuclle  étant  à  la  fois  une  et  com- 
plexe et  l'analyse  permettant  d'y  distinguer  plusieurs 
opérations  :  l"  L'esprit  acquiert  spontauéniont   les   pre- 


201 

miôros  donru^es  et  comme  les  mîitôriaux  do  son  travail  : 
»'0  sont  là  los  facultés  on  fonctions  (les  doux  mots  sont 

fiour  nous  synonymes}  d'acquisition  ;  ellos  roniuronnont 
a  perception  externe,  qui,  s'effoctuant  à  l'aitlo  nos  sens, 
nous  met  on  rapport  avec  les  objets  oxtériours,  l'univers 
physique,  et  la  perception  interne,  qui  a  pour  instrument 
la  t;onscience  et  nous  fait  saisir  le  "  moi  ».  2»  Los  ma- 
tériaux spontanément  acquis  sont  conservés  et  repro- 
duits :  l'esprit  retrouve  ses  états  déjà  éprouvés,  on  les 
reconnaissant  ou  non  comme  tels  :  c'est  la  mémoire  à  ses 
différents  degrés;  ces  états  se  lient  los  uns  aux  autres 
et  reparaissent  ensemble  :  c'est  l'association  dos  idées. 
3"  L'esprit  combine  à  son  gré  ces  matériaux  et  en  forme 
des  constructions  originales  :  c'est  l'imagination,  i"  Entin, 
il  les  élabore  pour  en  faire  de  vraies  pensées;  en  les  ana- 
lysant et  comparant,  il  crée  les  idées  abstraites  et  géné- 
rales, et,  enctiainant  ces  idées  entre  elles,  il  forme  les 
jugements  et  les  raisonnements  à  l'aide  do  principes 
directeurs,  dont  il  faut  étudier  la  nature,  la  portée  et 
l'origino. 

La  logique  est  l'étude  des  conditions  qui  font  que  la 
connaissance  est  réellement  connaissance ,  c'est-à-dire 
vraie  :  elle  détermine,  d'une  part,  les  conditions  de  la  vérité 
qui  dépendent  de  la  seule  forme  de  la  pensée,  abstraction 
faite  de  sa  matière,  et,  d'autre  part,  celles  qui  dépendent 
do  la  matière  de  la  pensée  et  qui,  par  suite,  varient  plus 
ou  moins  d'une  science  à  l'autre. 

Le  problème  métaphysique  se  résume  souvent  en  cette 
question  :  quelle  est  la  portée  de  la  connaissance?  Dans 
l'antiquité,  les  réponses  se  ramènent  à  trois  principales  : 
le  dogmatisme,  le  scepticisme,  le  probabilisme.  Dans  la 
philosophie  moderne,  le  dogmatisme  et  le  scepticisme  sont 
toujours  en  lutte;  mais,  le  probabilisme  ancien  ayant  dis- 
paru, d'autres  théories  ont  pris  sa  place  :  le  relativisme, 
le  criticisme,  le  positivisme.  D'autres  fois,  les  discussions 
métaphysiques  portent  surtout  sur  l'origine  de  la  con- 
naissance :  les  solutions  diverses  et  soutenues  tour  à  tour 
se  groupent,  suivant  la  part  faite  ou  refusée  aux  éléments 
à  priori,  sous  ces  deux  titres  :  empirisme  ou  sensatio- 
nisme,  et  rationalisme. 

—  Syn.  Connaissance,  notion.  Notion  désigne  un  simple 
aperçu,  une  vue  générale  et  sommaire,  ou  partielle  et 
imparfaite.  Connaissance  se  dit  de  ce  qu'on  sait  d'une 
manière  nette,  après  étude  ou  mûr  examen. 

—  Anton.  Ignorance. 

Connaissance  de  Dieu  et  de  soi-même  (Traité 
DE  la\  ouvrage  de  Bossuot  qui  fait  partie  <le  la  série  de 
traités  composés  pour  l'éducation  du  Dauphin.  Dans  les 
cinq  chapitres  qui  constituent  l'ouvrage,  Bossuet  traite 
successivement  du  corps,  de  l'âme,  de  1  union  de  lame  et 
du  corps,  de  l'existence  de  Dieu,  des  différences  qui  exis- 
tent entre  l'homme  et  la  bête.  Tout  en  se  montrant  car- 
tésien d'esprit  et  de  méthode,  il  conserve  beaucoup  de  la 
tradition  de  l'école.  Le  fond  de  sa  psychologie  appartient 
à  Aristote,  qu'il  avait  étudié  à  travers  saint  Thomas,  et 
sa  métaphysique  est  très  platonicienne,  grâce  à  l'influence 
de  samt  Augustin  et  de  saint  Anselme.  L'intérêt  essentiel 
de  l'ouvrage  est  dans  la  façon  dont  Bossuet  combine  ces 
inspirations  assez  diverses. 

Connaissance  des  temps  et  des  mouvements 
célestes.  Le  fon<iateur  de  l'Observatoire  de  Paris,  l'abbé 
Picard,  publiait  sous  ce  titre,  en  1679,  un  ouvrage  ano- 
nyme, origine  d'une  publication  annuelle  non  interrompue 
depuis;  en  1684,  à.  la  mort  de  Picard,  le  plan  en  fut  con- 
tinué par  divers  académiciens,  principalement  Lalande. 
La  Conîiaissance  des  temps  a  subi,  à  différentes  époques, 
des  modifications  destinées  à  la  rendre  plus  précieuse 
pour  les  astronomes  par  les  renseignements  qu  elle  ren- 
ferme, et  plus  utile  aux  marins,  grâce  aux  données  qui 
leur  permettent  de  déterminer  aisément  leur  position. 
Cependant,  cet  ouvrag^e  n'ayant  pas  réalisé  tous  les  pro- 
grès désirables,  on  lui  préféra  bientôt  le  IVaittical  tUma- 
nach,  ouvrage  anglais  analogue  fondé  en  1767. 

En  18GÛ,  Le  Verrier  s'efforça  vainement  d'appeler  l'at- 
tention sur  l'insuffisance  et  les  défauts  do  la  Connaissance 
{les  temps;  il  se  heurta  à  de  hautes  personnalités,  mem- 
bres du  Bureau  des  longitudes,  à  qui  revenait  le  soin  do 
cette  publication.  Aujourd'hui,  la  Connaissance  des  temps 
est  de  plus  en  plus  négligée  pour  la  navigation.  Elle  ren- 
ferme principalement  :  les  longitudes  et  latitudes  du  so- 
leil, rapportées  à  l'équinoxe  moyen  de  l'année  et  à  l'équi- 
noxe  apparent  do  clia(|uo  jour;  lès  coordonnées  rcctilignes 
équatoriales  et  leur  réduction  à  l'équinoxo  apparent  pour 
midi  moyen,  ainsi  que  diverses  données  facilitant  le  calcul 
des  planètes  et  dos  comètes;  un  tiers  de  l'ouvrage  est 
occupé  par  des  données  relatives  à  la  lune  :  ascensions 
droites,  déclinaisons,  longitudes  et  latitudes  géocentri- 
<iues.  On  y  trouve  aussi  les  coordonnées  héliocenlriques 
des  grosses  planètes;  lo  catalogue  des  étoiles  fondamen- 
tales et,  d'après  J^augier,  dos  circumpolaires;  calcul  et 
tabloau  d'éclinsos,  d'après  la  méthode  de  Plaosen;  posi- 
tions des  satellites  de  Jupiter  ;  etc. 

Connaissances  humaines  (Essai  sur  l'orioinr 
DKS),  premier  ouvrage  de  Condillac,  pultlié  en  1716,  et 
eolui  qui  fonda  sa  renommée.  Dans  uno  première  partie, 
il  traite  «  des  matériaux  do  nos  connaissances  et  particu- 
lièrement des  opérations  de  l'ânio  »  :  dans  une  seconde, 
"  du  langage  et  de  la  méthode  «.  Condillac  pose  la  sensa- 
tion comme  source  unique  de  nos  pensées  ;  il  oxpliqt»  par 
elle  tour  à  tour  la  perception,  la  conscience,  l'attention 
et  la  mémoire;  il  esquisse  sur  l'origine  du  langage  uno 
théorie  qui  prépare  celle  de  la  psychologie  contempo- 
raine; étudiant  ensuite  les  rapports  du  langage  et  do  la 
pensée,  il  conclut  que  la  perfection  du  premier  est  la  clef 
du  progrès  dans  les  sciences.  Dans  cet  ouvrage,  Condillac 
ne  tire  pas  encore  toutes  los  conclusions  auxquelles  il  arri- 
vera dans  le  Traité  des  sensations  (1751);  il  maintient  en- 
core aux  facultés  de  l'âme  une  sorte  d'existence  substan- 
tielle; dans  son  livre  suivant,  il  résoudra  los  facultés  en 
les  mêmes  éléments  qui  lui  servent  ici  à  expliquer  les 
connaissances. 

'  CONNAISSANT  (né-san),  aNTE  adj.  Qui  connaît,  qui  a 
des  connaissances,  instruit  ;  La  comtesse  de  Maure  axHÙt 
un  esprit  capable,  instruit,  connaissant  et  extraordinaire 
en  tontes  choses.  (Tallomant.)  [Vieux.) 

—  tiens  à  ce  connaissants.  Personnes  qui  se  connaissent 
à  cela,  gens  experts.  (Vieux.) 

CONNAISSEMENT  {nès8-man)  n.  m.  Sorte  do  lettre  de 
voiture  rnarrttrni', 

—  Encycl.  \ m  connaissement  (i%t  l'acto,  on  quatre  oxom- 


III. 


CONNAISSANT  —   CONNECTICUT 


plaires,  qui  contient,  de  la  part  d'un  rnpitainode  navire, 
l'iniiicalion  et  la  reconnaissanr'O  ihïs  inariliandises  char- 
gées à  son  bord.  Le  connaissement  est  soumis  au  timbre. 
11  est  au  porteur,  ou  à  personne  dénonnnéo,  ou  A  ordre. 
11  est  tran.smissible  par  endos.  C'est  tout  à  la  fois  un  tiire 
représentatif  do  marchandises,  un  instrument  do  mobili- 
sation de  ces  marchandises,  comme  le  warrant,  un  instru- 
ment de  crédit  et  de  règlement  à  terme,  comme  la  lettre 
de  change,  et  un  document  de  transjiort. 

CONNAISSEUR  {nè-aeur),  EUSE  n.  Personne  qui  est  ex- 
perte en  (luehiue  chose,  qui  s'y  connaît  :  Faire  le  connais- 
SEDR.  Avec  cinq  ou  six  termes  de  l'art,  on  se  donne  pour 
CONNAISSEUR  en  musique,  en  tableaux.  {La  Hruy.) 

—  lion  connaisseur,  Veneur  qui,  sur  les  simples  con7iais- 
satices,  juge  bien  l'âge  et  le  sexe  de  la  bèto,  sans  l'avoir 
vue. 

—  Adjectiv.  :  Des  rpf/ards  connaisseurs. 

—  SvN.  Connaisseur,  amateur.  V.  amatkur. 

CONNAÎTRE  [ko-nr/r'  —  du  lat.  cognoscere,  m^me  sens  : 
Je  connais,  tu  connais,  il  cannait,  noits  connaissons,  vous 
co7inaissez,  ils  connaissent.  Je  connaissais,  nous  connaissions. 
Je  connus,  nous  connûmes.  Je  connaîtrai,  nous  connaîtrons.  Je 
cotmaitraiSt  nous  connaîtrions.  Connais,  connaissons,  con- 
naisses. Que  je  connaisse,  que  nous  connaissions.  Que  jecon- 
nusse ,  que  nous  connussions.  Corviaissant.  Connu,  ue.  [Comme 
tous  les  verbes  en  aitre,  il  prend  un  accent  circonlloxe  sur 
l'i  devant  un  t])  v.  a.  Savoir,  avoir  la  connaissance  de  : 
Connaître  l'adresse  de  quelqxi'un.  ii  Avoir  une  notion  do 
l'existence  ou  de  la  nature,  do  l'individualité  de;  savoir  le 
nom  de  :  On  ne  coAnaît  que  ce  qu'on  aime;  on  ignore  presque 
toujours  ce  qu'on  hait.  (G.  Sand.)  ii  Discerner,  distinguer  : 
CoNNAÎTRK  à  peine  sa  main  droite.  Il  Se  dit  dos  choses  aux- 
quelles on  attribue  par  métaphore  une  sorte  do  discerne- 
ment : 

Le  fer  ne  connaîtra  ni  le  sexe  ni  râg:e.  Racine. 

Il  Etre  versé  dans  :  Connaître  l'anglais,  w  Savoir  se  servir 
de  :  Connaître  i'ëpée,  le  violon.  \\  Avoir  des  connaissances,  do 
l'instruction;  savoir  :  L'homme  veut  connaître,  connaître 
toujours  plus.  (Lamenn.)  il  Etre  initié  aux  habitudes,  au 
caractère,  aux  qualités  morales  de  :  La  femme  connaît 
mieu.T  l'homme  que  l'homme  ne  connaît  la  femme.  (M""*  d'Ar- 
gent.) li  Avoir  des  relations  avec  :  Quiconque  a  connu 
d'Alembert  attestera,  comme  moi,  qu'il  était  d'une  probité 
rigide  et  scrupuleuse.  (Laharpe.)  ii  Dans  le  style  biblique. 
S'unir  charnellement  à  :  Adam  connut  Eve,  qui  conçut  et 
enfantai  Cain.  il  Jouir  de,  posséder  :  Le  stijle  arabe  a  une 
ampleur  que  ne  connurent  point  les  langues  sémitiques 
plus  anciennes.  (Renan.)  ii  Expérimenter,  éprouver,  pra- 
tiquer :  Connaître  la  haine,  le  /nalheur.  n  Tenir  compte  de  ; 
admettre,  reconnaître  ;  A'e  connaître  que  la  justice.  iXe 
pas  connaître  de  maître.  \\  Etre  soumis  à,  s'assujettir  à  : 
Langue  qui  ne  connaît  pas  de  frein.  Passion  qui  ne  con- 
naît pas  de  loi. 

—  En  T.  de  manèg..  Obéir  à  :  Cheval  qui  ne  connaît  ni 
le  mors,  7ii  la  voix,  ni  l'éperon. 

—  Pop.  Connaître  le  numéro,  Etre  roué,  habile,  expéri- 
menté. (Ne  se  dit  plus  guère;  a  été  remplacé  par  La  con- 
naître, La  connaître  dans  les  coins.)  i\  Connaître  le  numéro 
de  quelqu'un.  Etre  instruit  de  ses  habitudes,  de  son  carac- 
tère, de  ce  qu'il  vaut. 

—  Loc.  div.  :  JVe  rien  connaître,  Etre  sourd,  insensible  à 
tout  :  Quand  on  est  en  fureur,  on  ne  connaît  plus  rien. 

Il  Connaître  son  monde.  Apprécier  à  leur  juste  valeur  les 
personnes  à  qui  l'on  a  atiaire.  li  Se  faire  connaître.  Dire 
son  nom,  faire  savoir  qui  l'on  est.  —  Se  faire  apprécier; 
acquérir  de  la  réputation  :  Caton  sk  fit  connaître  de 
bonne  heure  par  son  amour  pour  la  liberté.  —  Se  manifes- 
ter, devenir  connu  ;  La  vérité  se  fera  connaître,  il  Con- 
naître quelqu'un  de  vue.  Se  souvenir  do  l'avoir  vu,  sans 
savoir  son  nom.  ii  Ne  plus  connaître  quelqu'un,  Le  regar- 
der comme  étranger;  le  renier;  le  trouver  changé  au  point 
qu'il  on  est  méconnaissable,  il  EUipt.  et  très  fam.  Connais 
pas!  Je  ne  connais  pas  cela  ou  cotte  personne-là.  ii  Je  ne 
le  connais  ni  d'Eve  ni  d'Adam,  Je  ne  lo  connais  en  aucune 
façon.  Il  II  ne  connaît  ni  Dieu  ni  diable.  C'est  un  homme 
sans  foi,  un  mécréant,  n /e  ne  connais  que  cela.  C'est  le 
seul  parti  à  prendre,  la  seule  chose  ijue  je  sois  disposé  à 
admettre,  ou  :  Je  suis  très  bien  informé  sur  la  personne, 
la  chose  dont  on  parle. 

—  Allus.  litteb.  :  A  l'œuvre  on  connaît  l'artisan,  Vers 
de  La  Fontaine  dans  la  fable  intitulée  les  Frelons  et  tes 
Mouches  à  miel.  Il  esl  devenu  proverbe  et  signifie  :  Les 
paroles,  los  vantardises  ne  prouvent  rien  ;  ce  sont  les 
actes,  les  œuvres  qui  permettent  d'apprécier  les  gens. 

—  On  ne  peut  désiror  ce  qu'on  ne  connaît  pas. 

Vers  do  Voltaire,  dans  Zaïre,  acte  t",  scène  V.  C'est 
Zaïre  olle-mèmo  qui  lo  dit  on  réponse  à  sa  contidonto 
Fatimo  lui  demandant  si  elle  préière  Solymo  aux  rives 
do  la  Seine.  (Ce  vers  est  la  traduction  do  ces  mots  d'Ovide 
dans  «  l'Art  d'aimer  »  :  Ignoti  nulla  cupido.  Dans  TappU- 
cation,  il  s'emploie  pour  signifier  qu'il  faut  avoir  quoique 
idée  d'un  objet,  ou  du  moins  savoir  qu'il  existe,  pour  lo 
désirer.) 

—  Connals-tot  toi-même,  Inscription  gravée  sur  lo  fron- 
ton du  lomple  do  Delphes,  et  dont  Socrate  avait  fait  sa 
maxime  favorite.  On  la  cite  quelquefois,  sous  sa  forme 
grecque  :  rvc>9i  «auMv  (ou  latine  :  nosce  tk  ipsum). 

—  Mes  pareils  h  deux  foU  ne  «o  font  pas  connaître, 
Vors  do  Corneille. 

—  Anton.  lonorer,  méconnaître. 

—  V.  n.  Dr.  Connaître  du.  Prendre  connnissanco  d'une 
question  et  la  juger  :  Tribunal  auquel  il  appartient  i/'kn  con- 
naître. Il  Fig.  Avoir  droit  do  so  prononcer  sur;  prendre 
connalssaneo  de  ;  L'esprit  de  critique  connaît  des  délits 
contre  le  goût  et  les  porte  au  tribunal  du  ridicule.  (Hivarol.) 

Lo  COf)f}Aitre  n.  m.  La  connaissance,  l'exercice  do  la 
faculté  de  connaître  :  Le  connaître  est  le  but  suprême  de 
toute  la  science.  (E.  Littré.) 

Conf\u,  ue  part.  pass.  du  v.  Connaître. 

—  Ellipt.  et  pop.  Connu  1  On  sait  ce  que  cela  vont  aire. 
Il  Ni  vu  ni  contiu,  On  ne  sait  co  (luo  cela  est  devenu,  ou 

bien,  On  ne  sait  ce  que  cela  signitte.  ou  bien  encore.  N'en 
disons  mot,  faisons  comme  si  nous  l'icnorions. 

—  Loc.  prov.  :  lùrr  connu  comme  le  loup  blanc,  Etre  très 
connu,  parce  qu'un  loup  blanc,  s'il  y  on  avait  un,  so  dis- 
tinguerait facilement  des  animaux  do  son  espèce. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  connu  :  On  ne  peut  instruire  qu'en 
conduisant  du  connîj  A  /'inconnu.  (Conaill.) 

—  n.  f.  Mathém.  QuaniUô  connue  ou  donnéo  comme 


telle  :  L'objet  d'une  science  est  proprement  un  problème  qui, 
comme  tout  problème  à  résoudre,  a  pour  données  des  con- 
nues et  des  INCONNUES.  (Condill.) 

—  Anton^  Ignoré,  inconnu,  méconnu,  obscur,  oublié. 

Se  connéiître,  v.  pr.  Etre  connu,  discerné,  jugé,  appré- 
cié :  Le  brave  ne  se  connaît  qu'à  la  guerre,  le  sage  que 
dans  la  colère,  l'ami  que  dans  le  besoin.  (Sentence  persane.) 

—  Impersonnell.  Etre  reconnu,  jugé  :  Il  se  connaît  (/«e 
vous  allez  vous  marier.  (Vieux.)  il  Avoir  une  idée  exacte  do 
sa  naissance,  de  sa  position;  avoir  une  idée  juste  do  sa 
propre  nature,  de  ses  qualités,  de  ses  défauts  :  Celui  qui  se 
CONNAÎT  bien  a  beaucoup  de  facilité  pour  connaître  les  autres. 
(Renouard.)  n  Ae  plus  se  connaître.  Etre  hors  de  soi.  Avoir 
perdu  connaissance  :  Malade  qui  ne  se  connaît  plus,  ii  A'e 
connaître  a,  en  ou  dans,  Etre  connaisseur  en  fait  de. 

—  Héciproq.  Avoir  connaissance  l'un  do  l'autre  :  Les 
amants  peuvent  s'aimer  avant  de  se  connaître;  les  époux 
doivent  se  connaître  avant  de  s'aimer.  (Boisto.)ii  Etre  en 
relation;  se  traiter  en  personnes  de  connaissance  :  Sou- 
vent, grâce  à  la  politique,  les  plus  proches  parents  ne  se 

^  CONNAISSENT /)/«*. 

GONNAN  (François  de),  seigneur  de  Coulon,  juriscon- 
sulte, né  à  Paris  en  1508,  mort  en  1551.  Il  s'acquit  uno 
grande  réputation  et  fut  maître  des  requêtes  sous  Fran- 
çois I".  On  a  de  lui  des  Coinmentaria  juris  civilis,  publiés 
en  1552. 

CONNARACÉES  {ko-na,  sé)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes 
dicotylédones,  ayant  pour  type  le  genre  connaret.  ~-  Une 
connÀracêe. 

—  Encycl.  La  famille  des  connaraeées,  placée  par  Bâil- 
lon entre  les  rosacées  et  les  légumineuses,  comprend  plu- 
sieurs espèces,  vivant  dans  les  régions  chaudes  du  globe, 
excepté  dans  l'Australie  tropicale. 

CONNARET  [ko-na-rè)  ou  CONNARUS  {russ)  [du  gr. 
konnaros,  espèce  d'arbrisseau  épineux]  n.  m.  Genre  de  la 
famille  des  coîinaracées,  comprenant  des  espèces  qui  crois- 
sent dans  les  régions  tropicales  do  l'Asie  et  de  l'Amé- 
rique. (On  dit  aussi  connare.) 

CONNATUREL,  ELLE  {kon'-na,  rèl')  adj.  De  la  môme 
nature  qu'un  autre. 

CONNAUGHT,  la  plus  petite  des  quatre  provinces  de 
l'Irlande.  Superf.  :  n.'SS  kilom.  carr.  ;  "24.774  hab.  Cette 
province  s'avance  dans  l'Atlantique  sous  la  forme  dune  pé- 
ninsule rectangulaire,  aux  côtes  rocheuses,  déchiquetées 
d'une  manière  bizarre,  bordées  d'une  intinitô  d'ilcs.  comme 
Achill,  Clare,  Aran,  avec  les  baies  de  Sligo,  Killala,  Do- 
negal,  Clew,  Kilkieran,  Galway,  etc.  La  partie  orientale 
de  la  province,  au  sol  peu  fertile  et  mal  cultivé,  est  par- 
semée d'une  foule  de  marais  et  do  tourbières.  La  partie 
occidentale  est  montueuse,  parcourue  par  de  petites  chaî- 
nes, comme  les  monts  de  Conuemara  (hauteur  maximum, 
800  mètres);  celles-ci  sont  bordées  vers  l'E.  par  une  série 
do  lacs  aux  bords  découpés  et  pittoresques  (lacs  Conn, 
Mask,  Corrib).  Le  pays  est  longé  à  la  frontière  orientale 
par  le  Shannon,  traversé  par  les  aftîuenis  de  cette 
rivière,  le  Boyle,  le  Suck,  et  par  d'autres  fleuves  qui  se 
jettent  directement  dans  la  mer,  le  Moy-Uivor,  etc.  —  Le 
Connaught  est  uno  des  régions  les  plus  pauvres  de  l'Ir- 
lande ;  la  population,  presque  tout  entière  d'origino  cel- 
tique, est  misérable  et  ignorante. 

CONNAUX,  comm.  du  Gard,  arrond.  et  à  19  kilom. 
d'Uzès,  non  loin  de  la  Tare  ;  989  hab.  Ch.  de  f.  d'Alais  au 
Rhône.  Mines  de  lignite.  Fabrique  de  balais.  Fontaine  do 
Tabiou. 

CONNÉ  {kon'-né),ÉE  [du  préf.  con,  et  de  ntHadj.  Pathol. 
Inné,  congénital,  en  parlant  d'une  maladie.  (Peu  usité.) 

—  Bot.  So  dit  des  feuilles  opposées  qui  sont  soudées 
par  la  base,  comme  daus  la  caruère,  la  grande  geniiane, 
le  chèvrefeuille. 

—  Entom.  Soudé  au  delà  du  milieu,  on  parlant  de  la 
mâchoire  des  hyménoptères. 

GoNNEAU  (Henri),  médecin  français,  né  à  Milan  ou 
1803,  mort  à  Porta  (Corse)  en  1877.  D'abord  secrétaire 
de  Louis  Bonaparte,  ex-roi  de  Hollande,  il  exerça  la  mé- 
decine à  Rome,  à  Marseille,  puis  devint  médecin  dans  la 
maison  de  la  reine  Ilortense.  Lo  prince  Louis-Napoléon 
so  l'attacha,  et  trouva  en  lui  un  dévouement  qui  ne  faillit 
jamais.  Conneau  partagea  la  captivité  du  prince  au  fort 
de  Ham,  prit  une  grande  part  â  son  évasion,  ot  subit, 
pour  co  fait,  une  condamnation  (1840).  Lors  du  rétablis- 
sement do  l'Empire,  il  fut  nommé  premier  médecin  do 
l'empereur,  clief  du  service  do  santé  do  la  maison  impé- 
riale, membre  du  Corps  législatif  (1852),  sénateur  (18ii7). 
Il  fut  membre  de  TAcadéniie  de  médecine. 

GONNEAUT,  ville  des  Etats-Unis  {Etat  d'Ohio).  près 
du  lac  Erié .  sur  son  tributaire  le  Co/i»fnu<-Croek; 
4.810  hab.  Petit  port.  Les  premiers  colons  do  l'Etat  d'Ohio 
y  débarquèrent,  en  1796. 

CONNECTER  (kon'-7iè-kté  —  lat.  connectere;  do  cum, 
avec,  et  ncctere,  lier)  v.  a.  Unir,  assembler. 

—  v.  n.  So  lier  l'un  à  l'autre.  (Inus.) 

Se  connecter,  v.  pr.  Avoir  do  la  conncxité. 

CONNECTEUR  {kon'-né-kteur')n.  m.  Nom  donné  par  Van 
Rysselberghc  A  un  condensateur  d'un  domi-microfarad» 
établissant,  dans  un  poste  intermédiaire,  une  liaison  en- 
tre l'entrée  et  la  sortie  d'un  tU  télégraphique,  utilisé  on 
mémo  temps  pour  la  conversation  téléphonique. 

CONNECTICULE  [kon'-nék')  n.  m.  Organo  corné,  auquel 
tient  lo  lilot  des  étamines  dos  asclépiades  et  de  certaines 
orchidées,  ii  Nom  donné  par  quelques  auteurs  à  l'anneau 
élastique  des  fougères. 

GONNECTICUT,  un  dos  treize  Etats  primitifs  dos  Etats- 
Unis  do  l'Amériquo  du  Nord,  ot  un  des  six  qui  formonl  la 
Nouvelle-Angloterro. Superf.  :  l«.30«kil.cnrr.  ;  800.000  liab. 
Terrains  cristallins,  traversés  par  places  par  des  basaltes 
et  coupés  on  doux  parties  par  uno  nando  centralo  do  trias 
orientés  N.-S.,  qui  furent  jadis  recouverts  par  lo  grand 
glacier  du  nord  dos  Ktais-Uuis.  L'altitude  moyenne  du 
Cennecticut,  largement  coupé  nar  des  vallées  bien  ou- 
vertes, n'est  (|uo  do  150  mètres.  l>a  seule  partie  vraiment 
Qccidontéo  est  une  sorte  de  plateau  situé  au  N.  t>  .  par- 
couru par  quatre  rangées  do  collines  entre  les»iuelles  cou- 
lent l'Housatonic  et  lo  Conneclicul,  t|ui  traverse  l'ICtin 
dans  sa  punie  médiane.  Les  côtes,  habitées  par  de  iiom- 
broux  pécheurs,  ne  nrésentont  ims  do  grandes  anlrii-  - 
tuositds,  mais  les  onïbouchuros  dos  rivières  y  foiment  do 

^2G 


CONNECTICUT   —   CONNIVENCE 


bons  ports.  Le  climat  est  salubre  et  tempéré.  Cependant 
lo  réf;ime  des  vents  amène  des  froids  assez  vifs  en  hiver, 
quelcjuefois  de  brusques  changements  de  température, 
avec  d'assez  grands  extrêmes  de  froid  et  de  chaleur.  Tem- 
pérature moyenne  on  hiver,  —  4°, 6  ;  température  moyenne 
de  l'été,  +  22M. 

Dans  le  Connccticut,  il  y  a  53  p.  100  de  champs  et  de 
prairies,  23  p.  100  de  forêts;  le  reste  des  terrains  est  ro- 
cheux et  infertile.  Du  reste,  le  sol  n'est  pas,  en  général, 
favorable  à  la  culture  ;  mais,  partout  où  il  s'y  prête,  on  en 
tire  admirablement  parti.  Il  y  a  de  belles  forêts  et  de  vastes 
pâturages  dans  le  nord-ouest  et  dans  l'est.  On  récolte  des 
quantités  importantes  de  maïs,  de  riz,  d'avoine,  de  pommes 
de  terre,  de  seigle,  de  froment,  de  vin,  de  fruits,  de  tabac. 
L'élève  du  bétail  est  assez  développée.  Néanmoins,  dans 
l  ensemble,  le  Connecticut  n'est  pas  un  pays  essentielle- 
ment agricole.  Ce  qui  fait  son  importance  exceptionnelle, 
c'est  son  industrie,  remarquable  surtout  par  son  extraor- 
dinaire variété  ;  on  y  compte,  bien  qu'il  ne  soit  pas  très 
étendu,  environ  7.000  établissements  industriels.  Les  prin- 
cipaux centres  sont  :  Hartford,  New-Britain,  Menden, 
Middletown,  Norwich,  New-Haven,  Waterbury,  Bridge- 
port,  Daubury.  Au  premier  rang  vient  l'industrie  métallur- 
gique ;  fer,  cuivre,  acier;  ensuite  la  cordonnerie,  la  soie- 
rie; l'industrie  des  lainages  et  des  cotonnades,  des  con- 
serves de  viande;  la  fabrication  de  tapis,  d'instruments 
de  musique,  de  wagons,  de  machines  à  coudre,  de  corsets  ; 
la  minoterie,  les  scieries,  les  constructions  navales,  etc. 
Le  commerce  est  considérable  ;  il  se  fait  par  de  nombreux 
chemins  de  fer  et  canaux,  et  par  d'excellents  ports  :  Fair- 
field,  Ne\r-London,  Stonington,  et  surtout  New-Haven.  Par 
suite  de  toutes  ces  conditions,  les  habitauts  du  Connecticut 
sont  regardés,  en  Amérique,  comme  représentant  l'esprit 
yankee  de  la  manière  la  plus  parfaite.  Ecole  normale  à 
New-Britain,  université  wcsleyenne  à  Middletown:  à 
New-Haven,  Yale  Collège  et  Hopkin's  Collège  :  académie 
de  Norwich,  etc.  La  constitution  du  Connecticut  a  été 
établie  définitivement  en  iSlS.  Gouverneur,  représen- 
tants, sénateurs  sont  élus  pour  un  an.  Il  y  a  encore  une 
haute  cour  de  cassation  et  une  haute  cour  suprême.  Il  se 
divise  en  8  comtés  et  a  pour  capitale  Hartford. 

Connecticut,  fleuve  côtier  des  Etats-Unis  d'Améri- 
que, sorti  d'un  petit  lac  situé  aune  altitude  de  762  mètres, 
qui  franchit  plusieurs  seuils  par  des  rapides  et  par  des 
cascades  et  se  jette  dans  le  canal  de  Long-Island,  Ses 
affluents  sont  :  à  droite,  le  Deerfield,  lo  Westfleld,  le  Far- 
mington  ;  à  gauche,  le  Chicopee  et  le  Miller's  River.  Sa  val- 
lée, largement  ouverte,  est  célèbre  par  sa  beauté,  par  son 
aspect  riant  et  gracieux.  De  nombreuses  industries  s'y 
sont  installées.  Pour  la  navigation,  les  rapides  du  fleuve 
ont  été  contournés  par  des  canaux. 

GONNECTIF,  IVE  [kon'-nèk'  —  rad'.  connecter)  adj.  Qui 
sert  à  unir. 

—  Tis&u  connectif.  Anat.  Syn.  de  tissu  lamineux. 

CONNECTir  [kon-hék'—  même  étymol.  qu'à  l'art,  préc.) 
n.  m.  Bot.  Partie  de  l'anthère  qui  unit  les  deux  paires  de 
sacs  poUiniques. 

—  Encycl.  Le  connectif  est  la  portion  médiane  de  l'an- 
thère, qui  en  comprend  la  nervure.  Il  est  souvent  assez 
long,  de  manière  à  réunir  les  sacs  polliniques  dans  toute 
leur  étendue,  qu'il  soit  étroit  (renoncule),  ou  large  (asca- 
rel);  mais  il  peut  être  très  court.  Si,  alors,  il  demeure 
étroit,  les  deux  moitiés  de  l'anthère  s'écartent  par  leurs 
extrémités,  de  manière  à  simuler  un  X  (graminées);  si, 
au  contraire,  il  s'élargit  beaucoup,  il  supporte  les  deux 
paires  de  sacs  polliniques  à  la  façon  d'un  fléau  de  ba- 
lance (mercuriale). 

CONNELLITE  (ko-nèl')  n.  f.  Chlorosulfate  naturel  de 
cuivre,  qui  se  présente  en  petites  aiguilles  bleues. 

CONNELLS VILLE,  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  do  Pen- 
sylvanie,.  sur  le  Youghiogheny,  affluent  de  la  Monon- 
gahela:  7.800  hab.  Mines  de  charbon;  fonderie  de  fer  et 
de  bronze  ;  fabrication  de  voitures;  tannerie. 

GONNERRÉ,  comm.  de  la  Sarthe,  arrond.  et  à  25  kil- 
du  Mans,  sur  l'Huine;  2.323  hab.  Ch.  de  f.  départemental 
de  Mamers  à  Saîul-Calais.  Tanneries,  fabrique  de  toiles. 
Commerce  d'œufs,  de  fruits  et  de  grains.  —  Le  9  janvier 
1871,  engagement  entre  les  Fran<;ais  et  les  Allemands,  à  la 
suite  duquel  les  troupes  françaises  se  retirèrent  sur 
Montfort  et  Ponl-de-Gennes. 

GONNERSVILLE,  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  d'Indiana), 
sur  lo  White-Water,  sous-affluent  de  l'Ohio  ;  6.525  hab.  Fa- 
briques do  meubles,  minoteries. 

CONNÉTABLE  [h-Q-né  —  du  bas  lat.  conestabidus,  corrupt. 
de  cornes  stabuli)u.m.  Dans  les  premiers  temps  de  la  monar- 
chie française,  Premier  officier  de  la  maison  du  roi  et  do 
celle  de  ses  principaux  feudataires.  n  Plus  tard,  jusqu'au 
xvir  siècle,  Commandant  général  des  armées  en  France. 
Il  Sous  Napoléon  l".  L'un  des  grands  dignitaires  de  l'Em- 
pire. Il  Titre  héréditaire,  dans  certains  pays. 

—  S'emploie  quelquefois  pour  constable. 

—  Ane.  art  milit.  Gouverneur  d'une  place  forte,  li  Offi- 
cier chargé  de  la  distribution  dos  munitions  nécessaires 
pour  le  service  du  canon. 

—  Dans  les  ilcs  norman- 
des. Officiers  paroissiaux, 
électifs,  chefs  de  l'adminis- 
tration et  de  la  police  dans 
leur  paroisse. 

—  n.  f.  Femme  d'un  conné- 
table. 

—  E.NCYCL.  Sous  l'empire 
romain,  le  comte  de  l'établo 
{eomes  stabuli)  était  un  des 
plus  hauts  dignitaires^  La 
fonction  fut  conservée  par 
les  rois  mérovingiens,  et 
le  connétable  prit  une  place 
importante  dans  l'Etat;  sous 
les  Carolingiens,  il  apparaît 
nettement  comme  chef  mi- 
litaire; sous  les  Capétiens, 
il  est  un  des  cinq  grands  officiers  do  la  couronne  :  sénéchal, 
cbambricr,  connétable,  boutcillcr  et  chancelier.  Les  rois 
n'étaient  pas  seuls  à  avoir  à  la  této  de  leur  cour  ces  cinq 
graodsofnciors:  le  duc  de  Bourgogne,  le  comte  de  Toulouse, 
le  comte  de  Poitiers,  le  comte  de  Boulogne,  etc.,  avaient 
autour  doux  leurs  grands  officiers  et,  parmi  eux,  lo  conné- 
table.Quand, àla  mort  do  ThibautdeBlois,  Philippe- Auguste 


Armoiries  de  conoétabic. 


TlHIIIIHHilllHininiBnBo 


Epée  de  cérémonie  des  coanétablcs. 


sunprima  (1191)  l'office  de  sénéchal,  qu'il  considérait  comme 
redoutable  pour  la  royauté,  le  connétable  fut  placé  à  la 
tête  de  toute  l'organisation  militaire.  La  charge  de  conné- 
table fut  à  son  tour  supprimée,  pour  une  raison  analogue, 
à  la  mort  du 
duc  de  Lesdi- 
guières  (1627), 
par  Richelieu. 
L'insigne  du 
connétable 
était  une  épée 
nue,  qu'il  rece- 
vait des  mains  du  roi  et  qu'il  portait  devant  celui-ci,  dans 
la  cérémonie  du  sacre.  Cette  épée  était  reproduite  dans 
sou  écu,  la  pointe  eu  haut,  tenue  par  une  main  armée 
d'un  gantelet  et  sortant  d'une  nuée.  Napoléon  I'^^  à  son 
avènement,  créa  un  grand  connétable  (son  frère  Louis)  et 
un  vice-connétablo  (Berthieri. 

Le  titre  de  "  connétable  "  désigna  encore  des  officiers 
secondaires,  chefs  de  compagnies,  aux  xiv*  et  xv*  siècles, 
et,  dans  les  villes  du  Nord,  les  commandants  des  compa- 
gnies fournies  par  les  corporations  d'arts  et  métiers. 
Dans  l'Aquitaine  anglaise,  on  appelait  «  connétable  de 
Bordeaux  »  un  clerc,  personnage  qui  avait  dans  ses  mains 
toute  l'administration  financière.  Le  titre  lui  venait  de  ce 
que  le  siège  de  son  administration  était  au  château  de 
Bordeaux,  dont  il  se  trouvait,  par  le  fait,  être  le  capitaine 
ou  connétable. 

CONNÉTABLIE  [ko-né,  bit)  n.  f.  Juridiction  d'un  connéta- 
ble et,  plus  tard,  des  maréchaux  do  France,  il  Tribunal  où 
elle  s'exerçait.  (On  a  dit  aussi  connétablkrik.)ii  Par  ext., 
Personne  de  la  counétablie.  (On  ajjpela  aussi  connétablie 
des  compagnies  de  fantassins  ou  de  cavaliers  qui  furent 
formées  au  xiv"  siècle.) 

—  Encycl.  Cette  expression  ne  s'est  pas  tant  appliquée 
à  la  charge  dont  était  revêtu  le  connétable  de  France 
qu'à  la  juridiction  dont  il  était  investi,  et  qui  subsista  sous 
ce  nom,  après  même  que  l'office  de  connétable  eut  été  sup- 
primé. Elle  instruisait  et  jugeait  les  délits  des  gens  de 
guerre  en  service,  ainsi  que  des  malversations  dont  pou- 
vaient 56  rendre  coupables  des  officiers  de  guerre.  Le 
connétable  était  assisté  des  maréchaux  de  France,  d'où 
l'expression  n  connétablie  et  maréchaussée  de  France». 
Quand  le  connétable  fut  supprimé,  les  maréchaux  demeu- 
rèrent. Le  tribunal  de  la  connétablie  formait  l'une  des 
trois  tables  de  marbre  du  tribunal  du  Palais.  Les  appels 
étaient  portés  au  parlement.  Il  ne  faut  pas  confondre  la 
connétablie  avec  le  tribunal  des  maréchaux  de  France, 
établi  pour  juger  les  questions  de  point  d'honneur,  éviter 
les  duels,  etc. 

CONNEWITZ,  ville  d'Allemagne  (Saxe),  sur  la  Pleisse, 
affluent  de  l'Elster;  7.û00  liab.  Fabriques  de  compteurs  à 
gaz,  manufacture  de  tabac,  etc.  Cette  ville  est  considérée 
comme  un  faubourg  de  Leipzig. 

CONNEXE  {kon-nèkss  —  lat.  connexus;  de  cum,  avec, 
et  nectere,  supin  nexum,  lier)  adj.  Lié,  uni  :  Ce  sont  deux 
choses  coNNiiXES  que  l'esprit  national  et  la  langue  natio- 
nale. (Littré.) 

—  Bot.  Feuilles  connexes.  Celles  dans  lesquelles  les 
pétioles  opposés  se  soudent  par  la  base. 

—  Géom.  Su?-face  connexe.  V.  coNNiiXioN. 

—  Miner.  Se  dit  des  cristaux  dans  lesquels  les  diverses 
faces  remplacent  les  bords  d'une  forme  dominante  :  Ba- 
ryte sulfatée  connexk. 

CONNEXION  (A:on'-;i^'-A'5i)n.  f.  Action  de  rendre  connexe  ; 
état  qui  en  résulte,  liaison  :  La  connexion  des  idées.  Telle 
est  la  CONNEXION  ent7-e  l'intelligence  et  la  liberté,  que,  la 
liberté  étant  donnée,  elle  s'accroît  de  tous  les  progrès  de  la 
2)ensée.  (J.  Simon.) 

—  Anat.  compar.  Principe  des  connexiojis.  Celui  d'après 
lequel  tout  organe  existant,  même  à  l'état  rudimentaire, 
chez  plusieurs  animaux,  s'y  retrouve  toujours  dans  des 
conditions  analogues,  et  jamais  transposé. 

—  Dr.  V.  CONNEXITÊ. 

—  Géom.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mécan.  Machine  à  conhexio7ï  directe,  Machine  dans 
laquelle  l'action  motrice  se  transmet  directement  sur 
riiélice  sans  le  secours  d'engrenages. 

—  Syn.  Connexion,  affinité,  alliance,  connexité,  liaison, 
union.  V.  affinité. 

—  Encycl.  Philos.,  anat.  et  zool.  Principe  de  la  fixité 
des  co7inexions.  Ce  principe  a  été  mis  par  Etienne  Geof- 
froy Saint-Hilaire  à  la  base  de  ce  qu'on  a  appelé  depuis 
«  anatomie  philosophique  «  ou  «  philosophie  anatomiquo  ». 
Ce  qu'il  faut  considérer,  d'après  Geofiroy  Saint-Hilaire, 
pour  établir  la  ressemblance  typique  des  êtres,  ce  n'est 
pas  la  fonction  des  organes,  ni  leur  forme,  ni  leur 
structure,  ni  leur  grandeur  :  c'est  leur  position  relative, 
leur  dépendance  mutuelle;  en  un  mot,  leur  connexion.  De 
l'identité  des  connexions  résulte  l'unité  du  type.  Le  singe, 
l'homme,  l'éléphant,  l'oiseau  et  le  poisson  se  ramènent 
à  un  seul  et  même  type,  parce  que  le  corps  de  ces  divers 
animaux  est  composé  d'un  certain  nombre  de  pièces  pla- 
cées, les  unes  par  rapport  aux  autres,  dans  le  même 
arrangement.  Par  suite,  les  animaux  de  même  type  peuvent 
être  considérés  comme  un  seul  animal,  dont  les  pièces 
constitutives  sont  les  mêmes  dans  toutes  les  espèces, 
malgré  les  nombreuses  variétés  de  forme  que  leur  déve- 
loppement inégal  imprime  à  leurs  composés.  De  là  résulte 
une  conception  abstraite  de  chaque  organe.  Grâce  au 
principe  des  connexions,  le  mot  sternum,  par  exemple, 
devient  un  nom  collectif,  désignant  un  assemblage  de  di- 
verses parties  osseuses,  qui  forment  la  partie  inférieure  do 
la  poitrine  et  qui  contribuent,  suivant  leur  degré  respectif 
de  développement,  aux  usages  généraux  de  l'organe  qu'elles 
constituent.  Comme  pièce  intégrante  d'un  type,  un  organe 
peut  être  déformé,  atrophié,  employé  à  dos  fonctions  di- 
verses; il  ne  peut  jamais  être  ni  supprimé,  ni  transposé. 

Du  principe  des  connexions  résulte  celui  do  l'importance 
des  organes  rudimontaires;sans  la  considération  de  ceux- 
ci,  il  est  impossible  d'avoir  des  connexions  réelles  et  par 
là  do  marquer  la  correspondance  réelle  des  organes  dans 
les  diverses  espèces.  Enfin  l'étude  de  ces  organes  rudi- 
mentairos  montre  qu'ils  coexistent  toujours  avec  d'autres 
très  développés  ;  on  ne  tarde  pas  à  découvrir  qu'une  pièfo 
d'un  système  n'acquiert  jamais  une  prospérité  extraordi- 
naire sans  qu'une  autre  du  même  système  n'en  soulfre 
dansuno  môme  raison;  do  là  lo  principe  du  balancement 
des  organes. 

Ces  trois  principes  réunis  forment  la  théorie  dite  des 
analogues.  C'est  do  cette  théorie  et  des  principes  qu'ollo 


202 

suppose  que  Geofl'roy  Saint-Hilaire  a  été  conduit  à  l'hypo- 
thèse d'unité  de  composition  organique,  c'est-à-dire  d  un 
type  commun  à  toute  la  série  des  organismes.  Mais  la 
théorie  et  l'hypothèse  sont  distinctes;  celie-ci  peut  être 
ébranlée  sans  que  la  première  le  soit.  Qu'il  existe  plusieurs 
plans  de  comjfosition,  comme  d'aucuns  le  soutiennent,  et 
non  pas  un  seul,  comme  le  pensait  Geofll'roy;  ce  n'est  pas 
une  raison  pour  que  le  principe  des  connexions  ne  s'appli- 
que pas  à  chacun  des  types  dans  toute  son  étendue. 

—  Géom.  On  dit  qu'une  surface  est  connexe  s'il  est  pos- 
sible de  joindre  deux  points  quelconques  de  cette  surface 
par  un  trait  continu  situé  tout  entier  sur  la  surface.  Dans 
le  cas  d'une  surface  fermée,  on  commencera  par  lui  pro- 
curer un  bord  à  l'aide  d'une  fente  ou  d'un  petit  trou. 
Chaque  coupure,  comme  un  coup  de  ciseau,  fournit  deux 
nouveaux  bords,  et  la  coupure,  si  elle  s'arrête  au  besoin  en 
un  point  antérieur  de  son  trajet,  ne  peut  se  traverser  :  la 
coupure  doit  toujours  aller  d''un  bord  à  un  autre. 

Une  surface  est  alors  dite  simplement  connexe  lorsqu'il 
est  impossible  de  tracer  une  coupure  sans  morceler  la 
surface;  sinon  la  surface  est  à  coyinexion  multiple.  La 
sphère,  la  surface  d'un  cercle  ou  d'un  plan  sont  simple- 
ment connexes;  le  tore,  lui,  peut  être  afl'ecté  de  deux 
coupures,  sans  être  morcelé.  Un  cercle,  percé  de  3  trous 
A,  B,  C,  peut  supporter  au  plus  3  coupures  :  Aa,  Bft, 
Ce.  La  délinition  précise  de  1  ordre  de  connexion  d'une 
surface  repose  sur  les  proprié- 
tés suivantes  :  1°  Une  sur- 
face S,  simplement  connexe, 
est  décomposée  en  deux  mor- 
ceaux simplementconnexes  par 
une  coupure;  2"  Si,  au  moyen 
de  n  coupures  successives, 
on  décompose  un  système  S 
de  surfaces  en  a  morceaux 
simplement  connexes,  la  difl"é- 
rence  n-o  est  constante  pour 
le  système  de  surfaces  consi- 
déré. On  appelle  alors  ordre 
de  connexion  d'une  surface  le 
nombre  N  =  n  —  a  -f-  2  .  Une 
aire  plane   à  p  contours  est, 

en  général,  une  surface  connexe  d'ordre  p  et,  à  l'aide  de 
p — 1  coupures,  on  peut  transformer  une  surface  p  fois 
connexe  en  une  surface  simplement  connexe. 

On  peut  encore  remarquer  que  l'ordre  de  connexion 
d'une  surface  formée  est  un  nombre  impair,  et  si  l'on  pose 
N  =  2ç  -|-  1  ;  j  est  le  genre  de  la  surface. 

On  en  déduit  aussi  immédiatement  une  généralisation 
du  théorème  d'Euler  reliant  les  nombres  de  sommets, 
arêtes  et  faces  d'un  polyèdre,  et,  en  général,  l'étude  de  la 
connexion  des  surfaces  est  du  plus  haut  intérêt  comme 
application  aux  surfaces'de  Rieniann  et  à  la  théorie  des 
fonctions  algébriques  et  de  leurs  intégrales. 

—  Analyse.  On  appelle  connexe  alf/ébrique  une  équation 
homogène  entre  xyz  et  Et^Ç,  xyz  étant  les  coordonnées  ho- 
mogènes d'un  point,  lr,X,  les  coordonnées  homogènes  d'une 
droite.  Le  degré  de  l'équation  en  x,  y,  z  est  le  degré  du 
connexe,  le  degré  de  l'équation  en  5)  i]  et  I^  est  la  classe  du 
connexe. 

CONNEXITÉ  (ko-nè-ksi)  n.  f.  Etat  de  connexion  ;  L'esprit 
de  chaque  peuple  et  sa  langue  sont  dans  la  plus  étroite  con- 
NEXiTE.  (Renan.) 

—  EnT- dedr.,  Liaison  qui  existe  entre  deux  causes,  et  qui 
exige  qu'elles  soient  soumises  aux  mêmes  juges  et  déci- 
dées par  un  mémo  jugement. 

—  Syn.  Connexité,  affinité,  alliance,  connexion,  union. 

V.   AFFINITÉ. 

—  Encycl.  Dr.  En  droit,  la  connexité  est  le  rapport  exis- 
tant entre  plusieurs  affaires  qui  demandent  à  être  décidées 
par  un  seul  et  mênie  jugement. 

En  matière  civile,  l'article  17 1  du  C.  de  proc.  dispose:  «S'il 
a  été  formé  précédemment,  en  un  autre  tribunal,  une  de- 
mande pour  le  même  objet,  ou  si  la  contestation  est  connexe 
à  une  cause  déjà  pendante  en  un  autre  tribunal,  le  renvoi 
au  tribunal  premier  saisi  pourra  être  demandé  et  or- 
donné. 11  D'autre  part,  la  doctrine  et  la  jurisprudence 
admettent  que,  Botamment,  il  y  a  connexité  :  1*"  lorsque 
l'instance  formée  en  dernier  lieu  se  rattache  à  une  instance 
précédemment  engagée,  en  ce  sens  qu'elle  n'est  qu'un 
accessoire  de  celle-ci  ;  2"  lorsque  la  solution  du  procès 
déjà  pendant  doit  nécessairement  réagir  sur  la  décision 
de  la  seconde  instance. 

En  matière  criminelle,  l'article  227  du  C.  d'instr.  crim.  in- 
dique, à  litre  énonciatif,  les  principaux  cas  de  connexité, 
dans  les  termes  suivants  ;  "  Les  délits  sont  connexes,  soit 
lorsqu'ils  ont  été  commis  en  même  temps  par  plusieurs  per- 
sonnes réunies  ;  soit  lorsqu'ils  ont  été  commis  par  difte- 
rentes  personnes,  même  en  différents  temps  ou  divers 
lieux,  mais  par  suite  d'un  concert  formé  à  l'avance  entre 
elles;  soit  lorsque  les  coupables  ont  commis  les  uns  pour 
se  procurer  les  moyens  de  commettre  les  autres,  pour  en 
faciliter,  pour  en  consommer  l'exécution,  ou  pour  en 
assurer  l'impunité."  La  connexité  a  pour  effet  d'entraîner 
la  jonction  des  procédures  auxquelles  les  diverses  infrac- 
tions ont  donné  lieu. 

CONNIFLE  {kon'-nifl')  n.  f.  Mollusque  testacé  comestible. 

CONNIL  [ko-nil')  ou  CONIL  [du  lat.  cuniculus,  même 
sons]  n.  m.  Agric.  Ancien  nom  du  lapin,  il  On  disait  aussi 

CONNILLE  ou  CONILLE,   CONNIN  OU  CONIN. 

—  Fig.  Intrigue,  il  Embarras.  (Vieux.) 

—  Blas.  Le  lapin. 
CONNILLEAUouCONiLLEAU  (ko-ni-llo  [/îmll.]  —  dimin. 

de  connil)  n.  m.  Lapereau.  (Vieux.) 

CONNILLER  OU  CONILLER  {ko-ni-lté  [Il  mil.])  V.  n.  Se 
cacher  comme  les  lapins.  (Vieux). 

CONNILLEUR  ou  CONILLEUR  {ko-ni-lleu)''  [//mil.]  — 
rad.  connd)  n.  ni.  Homme  qui  se  cache,  poltron,  n  Homme 
qui  use  de  subterfuges.  (Vieux.) 

CONNILLIÈRE  ou  CONILLIÈRE  {ko-ni-lUr  [Il  mil.])  n.  f. 
Clapier;  garenne.  (Vieux.) 

—  Fig.  Subterfuge  :  Nous  cherchons  des  CONILLIÈRES  en 
la  fausseté  pour  ?wus  accorder.  (Montaigne.) 

CONNIVENCE  {ko-7u-vanss  —  lat.  connirentta;  de  conni- 
verc,  fermer  les  yeux)  n.  f.  Complicité,  action  de  favoriser 
quelqu'un  pour  lui  épargner  un  châtiment  ou  pour  l'aider, 
au  moins  en  ne  l'arrêtant  pas,  dans  l'accomplissement 
d'une  action  ordinairement  coupable  :  Le  silence  est  quelque- 
fois une  CONNIVENCE  criminelle. 

—  Syn.  Connivence,  complicité.  V.  complicitô. 


203 

CONNIVENT  [ko-iii-vaii.,  ENTE  adj.  Tondant  à  se  rap- 
pruchor. 

—  Anat.  Valvules  cotmiventes.  Replis  muquoux  (juo  prr- 
sontu  l'inteslin  grôlc,  à.  partir  du  milieu  du  duodénum  ot 
dont  la  fonction  paraît  être  do  ralentir  le  cours  du  clijlo 
pour  favoriser  la  digestion  et  l'absorption. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  similaires  (|ui  se  touchent  par 
le  sonnnot,  et  Cjuolnuofois  des  plantes  i|ui  ont  des  organes 
otfraut  ce  caractùro  ;  /''euilles,  Anthères  cumnivuntiîs.  Ctisus 

CONNIVENT. 

—  Entom.  Ailes  conniventes,  Ailes  de  lôpidoplères,  qui, 
étant  redrossées,  so  touchent  par  quelqu'une  de  leurs 
parties. 

CONNIVER  (Ao-ni  —  rad.  connivence)  v.  n.  Aider,  favo- 
riser, au  moins  par  son  silence  ou  son  inaction  :  La  plupart 
du  temps,  les  parents  connivent  eux-mêmes  aux  ilt'surdrcs 
liai  n^sultent  des  unions  mal  assorties.  (Portails.)  il  Etre  de 
complicité. 

CONNOCHŒTES  {kon'-no-kè-tèss)  n.  m.  Nom  scientifl- 
4U0  des  antilopes  du  genre  gnou,  que  l'on  emploie  comme 
synonyme  de  catoulkpas.  V.  gnou. 

CONNOR,  village  d'Irlande  (Ulster  [comté  d'Antrim;); 
6.600  hab.  Ville  autrefois  importante.  Siège  d'un  évèclie 
fondé  au  vi'  siècle,  ot  réuni  en  14-11  à  celui  de  Devon.  Dé- 
faite des  Anglais  par  Edward  Bruce,  en  1315. 

CoNNOR  (Bernard),  médecin  et  philosophe  irlandais, 
né  vers  1666.  mort  en  1698.  Après  avoir  été  médecin  de  So- 
bieski  en  Pologne,  il  devint  professeur  à  Oxford,  puis  à 
Camiiridge,  et  membre  de  la  Société  royale  de  Londres. 
Nous  citerons  do  lui  :  Evangelium  medœi  seu  Medicina 
mystica  de  snspensis  naturs:  legiùus  (Londres,  1697),  curieux 
ouvrage  qui  le  lit  accuser  d^athéisme,  et  dans  lequel  il 
cherche  à  donner  une  explication  naturelle  des  miracles 
bibliques  relatifs  au  corps  humain. 

CONNOTATIF,  IVE  {kon'-no  —  du  lat.  cum,  avec,  et  no- 
tarc,  supin  notatum,  noter)  adj.  Indiquant  à  la  fois  l'idée 
secondaire  et  l'idée  principale  :  Termes  connotatifs. 

—  n.  m.  :  Les  connotatifs.  (Ce  nom  a  été  donné  par 
Beauzée  à  l'article  le,  la,  les.) 

CONNOTATION  (kon'-no,  si-on  —  rad.  connotatif)  n.  f. 
Sons  plus  général  qu'on  peut  attribuer  à  un  terme  abs- 
trait, outre'sa  signincation  propre. 

CONNUBIAL,  ALE,  AUX  {kon-nii  —  du  lat.  connubium, 
mariayei  alj.  Qui  a  rapport  au  mariage.  (Vieux.) 

CONNUBIUM  (^i'-om')n.m.Mot  latinqui  signifie  mariage. 

CONOBÉE  n.  f.  Bot.  Genre  de  scrofulariacées-gratïolées, 
comprenant  sept  espèces  américaines. 

CONOBRER  V.  a.  Arg.  Connaître. 

CONOCARDIUM  \di-om')  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mol- 
lusques ]iél'M  y|>'j'ios  (lamellibranches  siphonîens),  famille 
des  oaidiides,"  <;omprenant  des  coquilles  épaisses,  à  con- 
tour irrégulier,  avec  un  grand  rostre  souvent  prolongé  eu 
lame  d'épée.  (Les  couocardium  sont  répandus  du  silurien 
au  carbonifère.) 

CONOCARPE  (du  gr.  kânos,  cône,  et  karpos,  fruit)  n.  m. 
Bol.  Genre  de  combrétacées,  tribu  des  terminaliées,  réuni 
par  Bâillon  aux  terininalies. 

CONOCARPODENDRONn.m.Bot.Syn.deLEDCODENDHON. 

CONOCÉPHALE  n.  m.  Bot.  Genre  d'ulraacées,  de  la 
série  des  artooarpécs,  comprenant  sept  espèces  grim- 
pantes de  l'Asie  et  do  l'Océanie  tropicales.  Il  Genre  de 
marchantiéos,  réuni  au  genre  fégatelle. 

—  Entom.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophorcs,  famille  des  cur- 
culionidés,  comprenant  de  grands  cha- 
rançons à  tète  eu  cône  allongé,  avec  le 
rostre  long,  robuste,  dilaté  au  milieu  et 
au  bout. 

—  EnctcL.  Entom.  Les  conocépha- 
les,  dont  on  connaît  trois  ou  quatre 
espèces  propres  à  Madagascar  et  aux 
Mascareignes,  sont  allongés,  noir  va- 
rié de  rouge,  couverts  d'une  pruinosité 
grisâtre;  certains  sont  complètement 
rouges  [conocéphale  de  Gyllenhalj.Le  co~ 
nocôphale  de  Guérin  {apiocepkalus  (îue- 
rini)  vit  à  Madagascar.  Le  nom  do  apio- 
ccphalns  doit  t^ire  préféré  comme  plus  ancien,  et  celui  de 
conoct-phale  s'a|'pliquer  à  un  genre  d'insectes  orthoptères. 

CONOCÉPHALINÉSn.  m.  pi. Tribu  d'insectes  orthoptères 
sauteurs,  iamilli'  des  locustidés,  comprenant  des  sauterelles 
à  long  oviscapte  droit,  en  épée,  et  à  tête  haute  présentant 
un  tubercule  conique  sur  le  front.  Genres  principaux  :  cono- 
céphale,  méifalod<m.  —  Un  conocéi>hai.ini!:. 

CONOCEPHALUS  {sé-fa-luss)  ou  CONOCÉPHALE  11.  m. 
Genre  d'insectes 
orthoptères , 
type  de  la  tribu 
dos  conocépkali- 
néa,  comprenant 
des  formes  grê- 
les,  do  taille 
moyenne ,  do  n  t 
l'espèce  type  est 
le  cunocephalus 


CONNIVENT 


CONOPS 


Conoccplialiis  (gr.  nat.). 


mandibularis  do  la  France  méridionale.  (Ce  conocé^halus 
est  d'un  beau  vert;  il  est  long  do  25  millimètres,  et  vit 
dans  les  lieux  arides  du  littoral  circainôditerraiiéen.) 

CONOCHILE  (/(//■)  ou  CONOCHILUS  iki-luss)  n.  m.  Genre 
devers  rotateurs,  famille  des  Uoscularidés,  comprenant  dos 
animah-ules  d'eau  douce  formant  des  colonies  llottantos 
qui  semldentdes  granules  gélatineux.  (Les  femelles  seules 
sont  ainsi  agglomérées  ;  les  milles  nagent  librement  autour. 
Le  connchl/us  volvox,  de  Eranco,  est  le  type  de  ce  genre.) 

CONOCUNE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  EurAToiRK,  ot  do  stro- 

IHKT.lNKfN. 

CONOCLYPÉIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'oursins  irrégu- 
liors,  compi-eiiaiit  les  genres  cono- 
clifpcs  et  nrirh/p'-ns,  ayant  pour  ca- 
ractères (•cjiiiriiiiiis  lo  test  bombé, 
ovoïde  ou  rond,  les  pétales  très  ou- 
verts vers  le  bas,lo  tour  do  la  bouche 
pcntagonaI,elc.— £/«coNOCLYPÉiDK. 

CONOCLYPEUS  ( pé-u-u)  n.  m. 
Paléont.  Genre  d'oursins,  type  de 
la  raniillo  des  conocltjpéidés,  qui  sont  romarquablos  par 


Conoclyiicu». 


Conogiiathe 

(gr.  2  fois). 


leur  grande  taille,  leur  forme  en  haute  coupole,  leurs 
petits  tuljercules. 

—  Encycl.  Les  conoclypeiis  se  trouvent  depuis  lo  cré- 
tacé jusqu'au  miocène;  ils  sont  particulièrement  abon- 
dants dans  l'éocène.  On  a  rapporté  à  ce  genre  une  espèce 
vivante  [conocbjpcus  Sigesbeei),  qui  doit  rentrer  près  des 
échiuolainpas. 

CONOCRINE  OU   CONOCRINUS    (nuss)    n. 
Genre   de   crinoides,   syn.   de   rhizocrinus. 

CONODON  n.  m.  Genre  de  pois.sons 
acantliupieres ,  famille  des  pristinomali- 
dés,  caractérisé  par  une  rangée  do  dents 
coniques  aux  deux  mâchoires. 

—  Encycl.  Les  conodons  sont  de  taille 
moj^enno  ;  l'esTièce  type  est  le  coTiodon 
nobilis,  de  la  Jamaïque,  lon|j  de  24  centi- 
mètres, argenté,  avec  sept  bandes  verti- 
cales brunâtres  descendant  sur  les  flancs, 
et  les  nageoires  brunes. 

CONOGNATHE  ou  CONOGNATHA  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  serricornes, 
famille  des  buprestidés.  tribu  dos  bupres- 
tinés,  comprenant  des  formes  à  tète  pro- 
longée en  museau,  à  thorax  lisse,  ayant  en  dessous  une 
longue  saillie. 

—  Encycl.  Les  conoffnathes  sont  de  magnifiques  bu- 
prestes à  ély  très  régulièrement  striés,  brillant  des  nuances 
les  plus  vives.  On  en  connaît  une  cinquantaine  d'espèces, 
habitant  l'Amérique  du  Sud. 

CONOHORIEn.f.  Syn.de  RiNORÉE.  i!  On  dit  aussi  conorie. 
CONOÏDAL,  ALE,   AUX  (rad.  coîîoïde)  adj.  Moll.  Qui 
ressemble  à  un  cône  :  Mollusques  conoïdaux. 

—  Bot.  Qui  se  rapproche  de  la  forme  d'un  cône. 
CONO'iDE  (du  gr.  kôîios,  cône,  et  eïdos,  aspect)  adj.  A 

peu  près  semblable  à  un  cône. 

—  Anat.  Ligament  conoide,  Ligament  qui  attache  la 
clavicule  à  l'apophyse  coracoïde.  ii  Dents  conoldes,  Dents 
canines.  11  Corps  conoïde  ou  n.  m.  Conoide,  Glande  pinéale. 

—  Géom.  Surface  conoide  ou  n.  m.  Conoide,  Surface 
engendrée  par  une  droite  assujettie  à  s'appuyer  constam- 
ment sur  une  droite  tixe,  à  rester  parallèle  à  un  plan  fixe, 
et  à  satisfaire  à  une  troisième  condition  quelconque.  (Les 
géomètres  grecs  désignaient,  sous  le  nom  de  conoide,  le 
solide  engendré  par  une  section  conique  tournant  autour 
de  son  axe.) 

—  Miner.  Se  dit  de  la  cassure  d'un  minéral,  quand  les 
fragments  présentent  en  relief  ou  en  creux  la  surface 
d'un  cône  ou  d'un  conoïde  d'une  certaine  épaisseur.  11  On 
dit  aussi  conique. 

—  Moll.  Qui  est  de  forme  conique  :  Bélice  conoïde. 

—  Encycl.  Géom.  Dans  un  conoide,  le  plan  fixe  est 
appelé  plan  directeur.  Le  conoïde  est  droit  ou  oblique,  sui- 
vant que  la  droite  fixe  est  perpendiculaire,  ou  non,  au  plan 
directeur.  Le  plus  simple  des  conoïdes  est  l'hélicoïde 
gauche,  engendré  par  le  mouvement  d'un  rayon  d'un  cy- 
lindre de  révolution,  dont  l'extrémité  décrirait  une  hélice. 
Citons  encore  \o  pai'aùoloide  hyperbolique,  conoïde  à  deux 
plans  directeurs. 

Si  l'on  prend  la  directrice  rectiligne  pour  axe  des  z  et 
le  plan  directeur  pour  plan  des  xy,  la  génératrice  sera 
représentée  par  deux  équations  de  la  forme  ; 

.-=.,         i=p; 

X 

le  mouvement  de  la  génératrice  sera  d'ailleurs  réglé  par 
une  condition  ç  (a,  ^)  =  0;la  surface  conoïde  aura  donc 
jiour  équation  : 


'(.-i) 


En  général,  si  P  =  0  Q  =  0  sont  les  équations  do  la  di- 
rectrice rectiligne,  H  =  0  celle  du  plan  directeur,  on 
démontre  aisément  que  l'équation  du  conoïde  est  de  la 
forme 


(J«) 


0. 


et,  réciproquement,  toute  équation  de  cette  forme  repré- 
sente un  conoïde. 

CONOÏDES  n.  m.  pi.  Famille  de  gastéropodes,  composée 
du  seul  genre  cône.  —  Un  conoïde. 

GONOLLY  (Jean),  médecin  aliéuiste  anglais,  né  à  Mar- 
kct-Rusen  (comté  de  Lincoln)  en  1795,  mort  on  1866. 
Professeur  de  médecine  à.  Londres,  de  1828  à  1S30,  il  fut 
nommé  médecin  en  chef  de  l'asile  de  Middlesex,  à  Han- 
well,  où  il  appliqua,  pour  la  première  fois  en  Angleterre, 
aux  aliénés  (i839)  le  système  de  thérapeutique  appelé 
no  restraint-syatem,  et  qui  consiste  à  supprimer  les  moyens 
coercitifs  mécaniques.  En  1813,  il  donna  sa  démission  do 
médecin  en  chef;  il  fut  l'un  des  fondateurs  do  l'asile  des 
idiots  d'Earlswood.  Son  célèbre  ouvrage  the  Treatcment  of 
the  insnne  without  rnechanical  restrautts  (Londres,  1856) 
provoqua  de  vives  discussions  parmi  les  aliéuistos;  mais 
sa  méthode  finit  par  ôtro  adoptée  dans  les  principaux  Etats 
de  l'Europe. 

CONOMINATION  (si-on  —  du  préf.  co,  Ot  do  nomina- 
tion) n.  f.  Indication  simultanée  de  plusieurs  personnes, 
do  plusieurs  objets,  ayant  quelque  rapport  entre  eux. 

CONOMITRE  n.  m.  Genre  de  mousses,  tribu  dos  fissiden- 
tées,  comprenant  des  espèces  qui  vivent  dans  lob  eaux 
courantes,  et  dont  uno  seule  habite  l'Europe. 

CONOMORPHE  {morf)  n.  m.  Genre  d'ardisiacéos,  com- 
prenant des  arbustes  américains. 

CONON,  général  athénien  (fin  du  v"  s.-commoucemont 
du  iv  s.  av.  J.-C).  Il  commanda  une  floue  en  413.  Il 
remplaça  Alcibiado  en  -iOO,  et  se  laissa  bloquer  par  l'ami- 
ral Spartiate  Callicratidas  dans  la  raie  de  Milylène.  Dé- 
livré par  lu  victoire  d'une  autre  flotte  athénienne  aux 
iles  Arginuses,  il  fut  un  des  amiraux  vaincus  in  ^i^gos- 
Potamos  (-tosl,  so  réfugia  à  Chypre  avec  huit  vaisseaux, 
puis  profita  de  la  guerre  entre  les  Lacédénioniens  ot  les 
Perses  pour  obtenir  de  ces  derniers  une  flotte.  Il  battit 
Pisundro  devant  Cnido  (391).  cl  chassa  de  toutes  les 
villes  maritimes  les  luirmostcs  lacédémonions  (3D3).  11 
se  rendit  ensuite  ù.  Athènes,  où  on  l'accueillit  avec  en- 
thousiasme. Il  relova  les  murs  do  la  ville  (3i>î).  Alarmés, 
les  Spartiates  intriguèrent  à  leur  tour  auprès  du  roi  de 
Perse.  Pour  prévenir  letrot  de  ces  menées,  les  Atliénicns 
députèrent  Conon  à.  Sardes,  oiï  lo  satrape  Tiribazo  lo  fit 


jeter  en  prison.  Suivant  les  uns,  Conon  fut  mis  àmort  ;  sui- 
vant d'autres,  il  s'enfuit  â  Chypre,  où  il  mourut.  Il  fut  lo 
père  de  Timothéo. 

Conon  (contre),  un  des  plaidoyers  civils  do  Domos- 
tbène,  composé  vers  354.  Ce  discours  a  été  écrit  pour 
Ariston,  citoyen  d'Athènes,  contre  un  autre  citoyen 
nommé  Conon.  Les  deux  adversaires  avaient  été  tous  deux 
hoi)lites  ot  en  garnison  â  Panade.  Conon  n'avait  cessé 
do  persécuter  Ariston  et  d'exciter  contre  lui  les  cama- 
rades. Il  avait  continue  ses  tracasseries,  alors  même  que 
tous  deux  étaient  rentrés  dans  la  vie  civilo;  oi,  un  jour, 
il  avait  frappé  sa  victime  dans  une  rue  d'Athènes.  C'est  do 
tout  cela  qu'Ariston,  un  honnête  et  doux  jeune  homme, 
demande  justice.  Dans  le  cours  de  son  e.xposé,  Démos- 
ilièno  trace  une  série  de  charmants  tableaux  de  mœurs. 

Conon  de  Samos,  astronome  et  géomètre  grec  (m*  s. 
av.  J.-C.).  Il  fut  lié  avec  Arcbimède,  qui  lui  dédia  plu- 
sieurs ouvrages  de  géométrie.  Il  vécut  à  la  cour  de 
Ptolémée  IV  Evergète.  La  reine  Bérénice  ayant  con- 
sacré sa  chevelure  dans  un  temple  d'Aphrodite,  cotte 
oftVande  vint  à  disparaître  :  Conon  déclara  le  reconnaître 
au  ciel,  et  donna  le  nom  de  Chevelure  de  Bérénice  à  une  con- 
stellation. Il  avait  composé  sur  l'astronoraio  sept  livres 
qui  étaient  dédiés  à  Ptolémée  Evergète,  et  qui  ont  été 
utilisés  par  Hipparque.  Il  passe  pour  l'inventeur  do  la 
courbe  appelée  spirale  d'Archimède.  Il  fit  un  calendrier  où 
étaient  marqués  les  levers  et  les  couchers  des  étoiles,  avec 
pronostics  météorologiques. 

Conon,  grammairien  grec,  qui  vivait  à  Rome  au 
temps  de  César  et  d'Auguste.  Il  composa  un  recueil  do  cin- 
quante narrations  mythologiques  et  historitiues,  qu'il 
adressa  au  roi  de  Cappadoce,  Archélaos  Philopator.  Pho- 
tios  nous  en  a  transmis  des  extraits  dans  sa  Bibliothèque. 
Cet  ouvrage  de  Conon  était  une  compilation  de  mythes  et 
de  récits  légendaires,  surtout  de  récits  relatifs  à  la  fonda- 
tion des  colonies. 

Conon,  évêque  de  Tarse,  en  Cilicie,  qui  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  vi«  siècle.  Tout  ce  qu'on  sait  sur  son 
compte,  c'est  qu'il  devint  le  chef  d'une  secte  d'hérétiques 
qui ,  de  son  nom,  s'appelèrent  co?ïoni^es.  (C'était  une  branche 
peu  importante  des  monophysites.  On  n'en  trouve  plus  do 
trace  dès  la  fin  même  du  vi«  s.) 

Conon,  pape  de  ese  à  esv.  Vieillard  vénérable,  mais 
d'une  énergie  insuffisante,  il  ne  put  rien  contre  les  fac- 
tions qui  agitaient  l'Eglise.  Le  seul 
acte  remarquable  de  son  pontificat 
est  la  mission  qu'il  donna  à  saint 
Kilian.  évêque  d'Irlande,  pour  la  con- 
version de  la  Germanie. 

CONONITE  n.  m.  Hérétique.  V.  Co- 
non. 


Conopalpe  (gr.  3fois). 


CONOPALPE      ou      CONOPALPUS 

{pnss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères hétéromères,  famille  des  mé- 
landryidés,  comprenant  des  formes  de 
taille  moyenne,  allongées,  assez  cylin- 
driques, vivant  dans  les  arbres  pour- 
ris. (On  connaît  deux  ou  trois  espè- 
ces de  conopalpes,  propres  à  l'hémis- 
phère boréal.  Le  conopalpus  testaceus  de  France,  rare  par- 
tout, est  d'un  roux  ferrugineux.) 

CONOPÉ  ou  CANOPÉ  (du  gr.  kônôpeion,  tente,  draperie) 
n.  m.  Antiq.  Moustiquaire  ou  rideau  pour  so  proserver 
de  la  piqûre  des  moustifi^ues  ;  L'umgc  des  coNopÉs  venait 
d'Egypte.  (Chéruel).  11  Dais,  ombrelle.  11  Sorte  de  dais,  de 
pavillon,  qui,  d'après  la  liturgie  romaine,  abrite  le  taber- 
nacle. (Expression  très  ancienne  ot  qui  semble  disparaître 
do  la  langue  courante  au  xvi'  s.) 

CONOPHALLE  n.  m.  Genre  d'aroïdées-pythoniées,  renfer- 
mant dos  espèces  de  l'indo  et  des  grandes  iles  avoisinautes. 

CONOPHARYNGIE  {rin-jt)  n,  f.  Section  du  genre  labenur- 
montana. 

CONOPHOLIDE  n.  f.  Genre  d'orobanchacées,  renfermant 
des  plantes  parasites  dos  régions  chaudes  de  rAmériquo 
du  Nord. 

CONOPHORE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  rhyn- 
chophores ,  famille  dos  curculionidés ,  tribu  des  lobo- 
irachélinés,  comprenant  des  charançons  d'assez  grande 
taille,  à  rostre  allongé,  aux  yeux  vastes,  ovales,  peu  sail- 
lants, à  corps  oblong.  (Los  conophores  sont  d'un  brun  rou- 
geùtre,  pubescents,  couverts  d'une  effloroscence  grisâtre. 
La  seule  espèce  connue,  coHopAoï'us  aWirfus,  habite  lo  cap 
de  Bonne  Espérance.) 

CONOPHTALME  (du  gr.  kônos,  cône,  ot  ophthalmos,  œil) 
adj.  Zool.  Dont  les  yeux  sont  on  forme  de  cône. 

CONOPIDÉ3  n.  m.  pi.  Famillo  d'insoctes  diptères  bra- 
chycèros,  comprenant  les  genres  conops,  myopa,  etc..  Ions 
caractérisés  par  leur  tronqie  cylindrique  saillante,  toujours 
coudée  au  moins  une  fois,  terminée  par  des  lames  chiti- 
neusos.(Les  conopidés  sont  des  mouches  de  taille  moyenne, 
de  formes  élégantes  ;  leurs  larves  sont  parasites  des  bour- 
dons, des  guêpes  ou  dos  criquets.)  —  un  conoimd^. 

CONOPODIUM  [di-om')  n.  m.  Herbe  glabre,  do  la  famille 
dos  ombellifères.  tribu  des  amminéos,  que  l'on  trouve  dans 
les  régions  tempérées,  et  surtout  aux  environs  de  Pans. 

CONOPOPHAGE  OU  CONOPOPHAGA  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux  passereaux  dent  {ros- 
tres, famillo  des  forniicari- 
idés,  tribu  des  formicariinés, 
comprenant  dos  formes  à 
bec  court,  large,  aplati  et 
crot'hu;  ù  patios  hautes  et 
longues;  à  ailes  courtes,  H 
queue  nulle.  N,     , 

—  Encycl.  Les  conopopha-  '  O" 

(fcs,  dont  on  connaît  unedou- 
raine  d'espèces  propres  A 
l'Amérique  du  Sud  Irupioale, 
sont  do  la  taille  d'un  moi- 
neau, bruns  ot  roux,  variés 
de  noir,  avec  le  vonlro  blanc. 
Insectivores,  ils  courout  ot  sautillout  dans  les  grandes 
forêts. 

CONOPS  {nopss)  11.  m.  Genre  d'insoc(os  diptère.*!.  t\  po  do 
la  famillo  dos  conopûii'â,  oompronuut  dus  mouches  âiroitos, 


Cunopophcigt). 


CONORRIS  —   CONRAD   III 

à  grosse  tête,  à  abdomen  en  massue,  à  livrée  rousse,  jaune 
ou  ferrugineuse,  avec  des  bandes  brunes,  rappelant  celle 
des  guêpes. 

—  Encycl.  On  connaît  un  grand  nombre  d'espèces  de 
L-onops.  Trente  habitent  l'Europe;  entre  autres,  le  conops 
rufipes,  roux  et  ferrugi- 
neux, avec  des  bandes  noi- 
res, commun  en  France, 
parasite  des  criquets 
(œdipoda);  le  conops  gua- 
drifasciatus^  dans  les 
bourdons,  etc.  Les  couops 
femelles  pondent  leurs 
œufs  sur  ces  divers  insec- 
tes; les  larves  pénètrent 
dans  l'abdomen  et  y  vi- 
vent comme  celles  des 
ichneumons  pour  eu  sortir 

à  letat  parfait.  „  ,      „  ,.  -  , 

^  ■  Conops  (gr.  2  lois). 

GONORBIS  {biss)  n.  m. 
Genre  de  mollusques  gastéropodes  cténobraucbes,  famille 
des  conidés,  comprenant  des  cônes  fossiles  dans  les  ter- 
rains éocènes,  et  caractérisés  par  leur  forme  biconiquo, 
leur  spire  élevée,  la  lèvre  échancrée  près  de  la  suture. 
^Le  type  de  ce  genre  est  le  conorbis  dorinUor,  petite  co- 
quille del'éocène  de  Barton.) 

GONOSPERME  [spèrm]  n.  m.  Genre  de  protéacées,  com- 
preoani  des  espèces  d'Australie. 

GONOSPERMÉES  [spèr)  n.  f.  pi.  Tribu  de  protéacées, 

ayant  pour  type  le  geure  coiiospenne.  —  Une  conospermée. 

GONOSTÉGIE  {slé-ji)  n.   f.   Genre  de  mélastomacées, 

tribu  des  miconiées,  comprenant  plus  de  vmgt  espèces, 

qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 

CONOSTÈPHE  [sti^f")  n.  m.  Genre  d'épacridées,  tribu  des 
styphéiiées.  renfermant  une  seule  espèce  qui  croit  dans 
le' sud  de  l'Australie. 

GONOSTOMB  [stom')  n.  m.  Genre  de  mousses,  de  la  tribu 
des  bartramiées,  vivant  dans  les  régions  froides. 

CONOSTYLE  {stil')  n.  m.  Genre  d  hémodoracées,  crois- 
sant dans  le  sud  de  l'Australie,  il  Syn.  de  conomokphe. 

GONOTÈLE  ou  GONOTELUS  [té-luss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléo[)tères  clavicornes,  famille  des  nitidulidés, 
comprenant  des  formes  très  petites,  allongées,  à  abdomen 
découvert,  pointu,  à  élytres  courts.  (Les  conotèles  ressem- 
blent à  de  petits  stapliylins  ;  on  eu  connaît  une  douzaine 
d'espèces,  propres  à  rÂmérique  centrale  et  méridionale. 
Le  conotelus  cotiicus  des  Antilles  est  brun.) 

GONOTEUTHIS  {tiss)  a.  m.  Paléout.  Genre  de  mollusques 
céphalopodes  dibranchiaux,  sous-ordre  des  décapides,  fa- 
mille des  bélemnitidés,  comprenant  des  formes  fossiles 
dans  le  terrain  aptien  de  France  et  le  gault  d'Angleterre, 
et  qui  ne  sont  connues  que  par  des  débris  de  phragmocône. 
CONOTHAMNE  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  mélaleuque. 
GONOTRACHELUS  [ké-lnss)  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léopières  rhyncbopbores,  famille  des  curculionidés.  tribu 
des  cryptorbynchinés,  comprenant  de  petits  charançons 
grisâtres  ou  roux,  caractérisés  par  leurs  antennes  à  mas- 
sue ovale,  à  articles  distincts,  leurs  cuisses  postérieures 
courtes.  (Les  conotrachelus,  dont  on  connaît  cent  vingt- 
cinq  espèces,  n  ont,  en  général,  que  quelques  millimètres 
de  long  ;  ils  habitent  l'Amérique  du  Sud.) 

CONOTRICHIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  manettie. 
CONOTTES  n.f.  pi.  Nom  donné,  dans  quelques  localités, 
aux  deux  bras  de  la  charrue. 

GONPAN  n.  m.  Métrol.  V.  compan. 

CONQUASSANT  {koua-san),  ANTE  [du  lat.  conquassans, 
secouant  fortement]  adj.  Méd.  gui.  brise,  qui  abat,  qui 
rompt  les  forces.  (Se  dit  particulièrement  des  douleurs 
vives  de  la  pariurition.) 

GONQOASSATION  [koua-sa-si-on)  n.  f.  et  CONQUASSER 
(koua-sé)  V.  a.  Syn.  inusités  de  concassation  et  de  cun- 

CASSEB. 

GONQUE  (du  lat.  concha;  gr.  konhhê,  coquille)  n.  f. 
Moll.  Grande  coquille  bivalve,  dont  le  genre  n'est  pas  bien 
précis,  mais  que  l'on  peut  cependant  rapporter  presque 
toujours  aux  tridacnes  ou  bénitiers.  Il  Animal  qui  habite 
ces  coquilles,  il  Conque  de  Vénus,  Nom 
de  plusieurs  coquilles  du  genre  Vénus 
et  dune  bucarde.  —  Nom  impropre  des 
porcelaines  ;  Conque  de  Vénus  épineuse. 

CONQCE    DE    VENDS     mâle.    CONQCE     DE 

VÉNUS  orientale.  Il  Conque  iuilée,  Bu- 
carde  isocarde,  il  Conque  exotique,  Bu- 
::arde  contessie.  il  Conque  sphérique, 
.Nom  vulgaire  de  quelques  coquilles  du 

fenre  tonne,  n  Conque  de  Neptune  ou  de 
'riton.  Grand  triton,  n  Conques  anati- 
fèreu,  Ancien  nom  des  anatites. 

—  Parext.  Objet  ayant  la  foi-me  d'une 
conque  :  Les  conques  d'une  fleur,  il  Vase 
ayant  la  forme  d'une  conque  :  Une 
CONQUE  en  arqeni. 

—  Anat.  Cavité  profonde  du  pavillon 
do  l'oreille,  où  s'ouvre  le  conduit  auditif.  Conque. 

—  Antiq.   rom.  Mesure  do  capacité 

équivalente  à  la  moitié  du  cyathe,  ou  à  un  peu  plus  de  ot,02. 

—  Archit.  Ancien  nom  de  l'absido  ou  partie  semi-circu- 
laire qui  termine  la  grande  nef  d'une  église. 

—  Artill.  anc.  Grosse  pièce  d'artillerie,  plus  large  vers 
la  bouche  qu'à  la  culasse. 

—  Bol.  Conque  marine,  Tremelle  coriace  qui  croît  sur 
lo  saule.  Il  Conque  oreille.  Groupe  incohérent  de  champi- 
gnons dont  le  chapeau  est  contourné  en   formo  d'oreille. 

Il  Conque  oreille  frisée^  Espèce  do  tremelle  qui  croît  sur 
ïe  frêne  et  le  noyer. 

—  Min.  Petite  caisse  en  bois,  dans  laquelle  on  place  le 
ainerai  riche  à  mesure  qu'on  le  recueille,  i)our  lo  trans- 

Eorter  ensuite,  soit  directement  au  four,  soit  simplement  à 
X  chambre  d'accrochage,  suivant  la  disposition  de  la  mine. 

—  Mus.  Longue  coquille  recourbée  ou  en  spirale,  dont 
sonnaient  les  tritons,  d'après  la  Fable,  il  Gros  buccin  qu'on 
perce  à  son  extrémité  et  dont  on  tire  dos  sons  très  in- 
tenses, li  Instrument  on  usage  dans  les  armées  chinoises, 
pour  les  appels  et  le  signal  do  la  retraite. 

—  Verr.  Nom  sous  lequel  on  désigne  un  vase  en  verre 
de  forme  spéciale,  rappelant  celle  d  un  coquillage. 


—  n.  f.  pi.  Famille  de  coquilles  bivalves,  de  formes  régu- 
lières :  CoNQUfcJS  fluviatiles,  marines.  —  Une  conque. 

—  Encycl.  Kelig.  Conque  sacrée.  On  appelle  ainsi  une 
grande  co<iuille  marine,  du  genre  turbinella  râpa,  qui  se 
pêche  surtout  sur  la  côte  orientale  do  Tlndoustan.  Elle  a 
longtemps  servi  de  trompette  de  guerre  et  sert  actuelle- 
ment encore  d'instrument  de  musique  religieuse  dans 
l'Inde,  dans  toute  l'Indo-Cliine,  au  Japon  et  au  Thibet.  Les 
Hindous,  qui  la  nomment  çankha,  l'ont  donnée  pour  attri- 
but à  plusieurs  de  leurs  divinités.  La  conque  la  plus  re- 
cherchée est  celle  qui  a  ses  volutes  dirigées  de  gauche 
k  àToiiQ  [dakshinâvartta),  anomalie  d'ailleurs  très  rare: 
elle  est  tenue  pour  sacrée,  et  se  paye,  aujourd'hui  encore, 
jusqu'à  mille  roupies  et  plus.  V.  çankha. 

GONQUÉRAMMENT  {ké-ra-mau)  adv.  En  conquérant. 
^luus.) 

CONQUÉRANT  iké-ran),  ANTE  Trad.  conqitéiir]  adj.  Qui 
fait  ou  a  fait  des  conquêtes  :  Tout  peuple  conquérant  «em 
conquis.  (Latena.) 

—  Fam.  Se  dit  de  ceux  qui  prétendent  faire  la  conquête 
des  dames  :  Prenrfre  «n  air  conquérant.  Al'oîV  des  inteïi- 
tions  conquérantes. 

—  n.  Personne  qui  fait,  qui  a  fait  des  conquêtes  :  Toul 
conquérant  est  un  fou.  (J.-L.  Mabire.) 

—  Fig.  Personne  fiére,  hautaine,  qui  a  un  air  vain- 
queur, UQ  air  dominateur,  il  Ce  qui  exerce  une  sorte  de 
domination  :  La  pensée  est  une  conquérante. 

—  Fam.  Personne  qui  fait  des  conquêtes  parmi  les  indi- 
vidus d'un  autre  sexe  :  Si  j'avais  à  revivre,  je  voudrais  être 
une  aimable  conquérante.  (Fontenelle.) 

CONQUÉRANTS  {ké-ra7t)  n.  m.  pi.  Hist.  relig.  Nom  donné 
aux  anabaptistes  dont  Muncer  était  le  chef.  -^  Un  conqué- 
rant. 

CONQUEREUIL,  comm.  de  la  Loire-Inférieure,  arrond. 
et  à  G2  kilom.  de  Saint-Nazaire,  près  du  Don  ;  1.510  hab. 
Ch.  de  f.  Ouest.  Ardoisières.  En  982  et  992.  défaites  de 
Conan,  comte  de  Rennes,  par  Guérech,  comte-évéque  do 
Nantes,  d'abord  ;  puis  par  Foulques  Nerra,  comte  d'Anjou. 

CONQUÉRIR  {ké  —  du  lat  conquirere,  rassembler  i  Je 
conquiers,  nous  conquérons,  vous  Cù7\quérez,  ils  conquièrent. 
Je  conquérais,  nous  conquérions.  Je  conquis,  nous  conquîmes. 
Je  conquerrai,  Jious  conquerrons.  Je  conquerrais,  nous  cou- 
quen'ions.  Conquiers,  conquérons,  conquérez.  Que  je  con- 
quière, que  nous  conquérions,  que  vous  conquériez,  qu'ils 
conquièrent.  Que  je  conquisse,  que  nous  conquissions.  Con- 
quérant. Conquis,  ise)  v.  a.  Soumettre  par  la  force  des 
armes,  et,  au  tig.,  Obtenir  par  ses  efforts,  amener  à  soi, 
gagner:  Conquérir  des  provinces,  c'est  bien;  conquérir 
des  esprits,  c'est  mieux.  (V.  Hugo.)  Conquérir  le  ciel,  l'es- 
time. 

—  Par  ext.  Se  procurer  la  possession  de,  étendre  sa  dom  i- 
nation  sur  ;  Conquérir  sur  la  mer  l'emplacement  d'une  ville. 

Conquis  (ki),  ise  part.  pass.  du  v.  Conquérir. 

—  Fam.  Trniler  en  pays  conquis.  Traiter  avec  hauteur, 
sans  ménagement  :  Des  atnis  indiscrets  qui  traitent  votre 
maison  en  pays  conquis. 

—  Substantiv.  :  Les  conquis.  Les  peuples,  les  hommes 
soumis  par  un  conquérant. 

Se  conquérir,  v.  pr.  Etre  conquis,  li  Faire  la  conquête 
l'un  do  l'autre. 

Conques  (lat.  Conckse),  ch.-l.  de  canton  de  l'Aveyrou, 
arroud.  et  à  30  kilom.  de  Rodez,  près  du  Dourdou,  afrtueut 
du  Lot;  1.117  hab.  A  Conques  était  une  abbaye  que  les 
Sarrasins  ruinèrent,  et  que  l'ermite  Dadon  rétablit  avec 
l'appui  de  Louis  le  Débonnaire,  alors  roi  d'Aquitaine 
(vers  800).  Elle  dut 
son  importance  à  la 
possession  des  reli- 
ques de  sainte  Foy, 
vierge  chrétienne 
martyrisée  à  Agen. 
Ces  reliques  valu- 
rent au  monastère 
de  Conques  de 
grands  biens  jus- 
qu'en Alsace,  en 
Angleterre,  en  Espa- 
gne. L'abbé  de  Con- 
ques prit  rang  im- 
médiatement après 
les  évêques  de  la  ré- 
gion. L'église  de 
Conques,  monument 
historique,  fut  con- 
struite au  XI'  siècle 
(1035-1107)  poursor- 
vir  d'église  au  mo- 
nastère.C'est  un  des 
plus  beaux  spéci- 
mens de  l'art  roman 
auvergnat.  On  admire  surtout  son  chevet  orné  de  cinq 
absidioles,  ses  trois  clochers  et  le  tympan  du  portail  où 
est  sculpté  un  dramatique  jugement  dernier.  On  peut 
citer  aussi  son  trésor  qui  renterme  des  pièces  d'orfèvrerie 
très  anciennes,  lo  reliquaire  appelé  A  de  Charlemagne, 
une  statue  en  vermeil  do  sainte  Foy.  —  Le  canton  a 
6  comm.  et  C.728  hab. 

Conques,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Aude,  arrond.  et  à  7  kil. 
de  Carcassouno,  sur  l'Orbiel,  affluent  de  l'Aude  ;  1 .53 1  hab. 
Restes  d'un  donjoa  du  xiv«  siècle.  Eglise  gothique.  Les 
seigneurs  de  Concfues,  vassaux  des  vicomtes  de  Carcas- 
sonne,  furent  dépossédés  par  la  croisade  des  Albigeois. 
La  ville,  administrée  dès  lo  xiv"  siècle  par  des  consuls, 
prospéra  aux  xvii»  et  xviiP  siècles,  grâce  à  des  fabriques 
do  drap.  —  Le  canton  a  10  comm.  et  5.352  hab. 

CONQUET  (LeJ  [Saliucanus  portus  de  l'époiiue  gallo- 
romamej,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à  27  lîilom.  de 
Brest;  1.595  hab.  Quartier  du  2"  arrondissement  maritime. 
Elève  do  bestiaux  et  particulièrement  de  chevaux.  (On  ap- 
pelle chevaux  du  Conquet  les  chevaux  élevés  sur  le  littoral 
de  cette  extrémité  de  la  Bretagne.)  Usines  où  l'on  extrait 
des  herbes  marines  la  soude  et  l'iode.  La  mer  qui  baigne 
Le  Conquet  est  parsemée  d'iles  (Ouessant,  Molène,  etc.), 
d'écueils  qui,  avec  les  traces  de  forêts  submergées,  trou- 
vées au  Conquet  dans  la  plage  des  Blancs-Sablons,  at- 
testent que  lo  Fuur,  passage  entre  la  Manche  et  l'Atlan- 
tique, a  été  produit  par  rôt)oulement  des  terres.  —  A  2  kil. 
an  S.,  les  ruines  do  l'abbaye  do  Saint-Matfliieu  et  un  phare 
couronnent  la  pointe  la  plus  occidentale  de  la  France. 


Eglise  de  Conques. 


204 

CONQUET  (ké  —  du  lat.  conquisitum,  eu  anc.  franc,  con- 
QUEST)  n.  m.  Dr.  Chose  acquise  par  industrie. 

~  Adjectiv.  :  Les  biens  sont  propres^  ncuvÈxs  ou  coti<ivkTs. 
(Montesq.) 

—  Encycl.  Dans  notre  ancien  droit,  on  appelait  conguêfs 
les  biens  acquis  pendant  la  communauté  existant  entre  h; 
mari  et  la  femme,  tandis  que  les  acquêts  étaient  ceux 
acquis  avant  le  mariage.  D'où  l'adage  :  Conquèts  se  font 
par  deux,  acquêts  se  font  par  un.  Aujourd'hui,  on  dit  in- 
différemment conquèts  ou  acquêts  de  communauté  pour 
désigner  les  biens  qui  entrent  en  communauté  durant  lo 
mariage,  et  les  distinguer  des  propres. 

CONQUÊTE  (^e7' — même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.f. 
Action  de  conquérir  dans  tous  les  sens  de  ce  verbe  :  La 
cONQUÈTK  d'un  royaume,  d'un  cœur.  JSotre  lan<jue  et  nos 
belles-lettres  ont  fait  plus  de  conquètks  que  Charlemai/ue. 
(Volt.)  Il  Résultat  de  cette  action,  chose  ou  pays  conquis  ; 
En  moins  d'un  an,  Napoléon  perdit  toutes  ses  coNQUÊTiiS. 

—  Spécialem.  Action  d'inspirer  de  l'amour,  il  Fam.  Per- 
sonne dont  on  a  conquis  le  cœur  :  Mener  sa  conquête  au 
théâtre. 

—  Pays  de  conquête.  Pays  conquis.  Il  Vivre  comme  en 
pays  de  conquête,  Vivre  eu  maître,  commander,  ne  pas  se 
gêner,  n  Air  de  conquête.  Air  vainqueur,  air  suflisaut  et 
prétentieux,  particulièrement  en  amour. 

—  Hist.  Place  de  la  Conquête,  Nom  que  Napoléon  I*'  fit 
donner  à  la  place  Vendôme,  à  l'époque  de  l'érection  de  la 
colonne  qui  en  occupe  le  centre. 

—  Hortic.  Nom  de  quelques  variétés  et  de  tulipes. 

—  Allus.  littér.  : 

Et  par  droit  de  conqw'te  et  par  droit  de  naissance, 
Vers  qui  se  trouve  au  début  de  la  Henriade,  de  Voltaire, 
et  qu'il  a  pris  mot  pour  mot  dans  le  poemo  de  Henry  le 
Grand,  par  l'abbé  Cassagne.  (Dans  l'application,  ce  vers 
signifie  qu'on  a  sur  une  cTiose  des  droits  indiscutables.) 

—  La  plus  noble  conquête  que  rbomme  aitiamaisfaite..., 
Allusion  au  début  d'un  morceau  fameux  de  Buffon,  sur  lo 
cheval.  (Dans  l'application,  ces  mots  se  disent,  sur  un  ton 
familier,  de  toute  chose  dont  on  veut  exagérer  plaisam- 
ment l'importance.  En  parlant  d'un  mauvais  cavalier,  on 
retourne  quelquefois  la  citation,  et  l'on  dit  :  La  plus  noble 
conquête  que  le  cheval  aitjaynais  faite,  c'est  l'homme.) 

CONQUÊTER  {kè-té  —  rad.  conquête)  v.  a.  Conquérir. 
(Vieux.) 

CONQUETTE  (kèt')  n.  f.  Nom  de  plusieurs  variétés  d'œil- 
lets. 

CONQUINAMINE  (Ai)  n.  f.  Alcaloïde  qui  se  trouve  dans 
une   seconde  écorce  de  certains  arbres  à  quinquina. 

CONQUININE  (ki)  n.  f.  Nom  donné  quelquefois  à  la 
quiuidino.  Il  Ou  écrit  aussi  conchinine. 

CONQUISITEUR  {ki-zi  —  lat.  conqitisilor  ;  de  conquirerc, 
supin  conquisitum,  chercher)  n.  m.  Antiq.  rom.  Officier  qui 
était  chargé  do  rechercher  ceux  qui  tentaient  de  se 
soustraire  au  service  militaire,  et  de  leur  faire  prêter  le 
serment. 

GONQUISTA  (Basco,  comte  he  La),  marin  espagnol. 
V.  La  Con(juista. 

CONQUISTADOR  [ku-iss  —  mot  espagn.  signif.  conqué- 
rant) n.  m.  Nom  donné  aux  aventuriers  espagnols  qui,  à 
différentes  reprises,  allèrent 
conquérir  l'Amérique.  Il  PL  i>e5 
conquistadores  {rèss). 

Conrad  (  saint  ) ,  prélat 
allemand,  mort  en  976,  appar- 
tenait à  l'illustre  maison  des 
Guelfes.  Il  fut  élu  évêque  do 
Constance  en  934,  fonda  des 
églises  et  un  hôpital,  et  laissa 
ses  biens  aux  pauvres.  Con- 
rad fut  canonisé  sous  le  pon- 
tificat de  Calixte  II, vers  1123. 
—  Fête  le  26  novembre. 

Conrad  F%  roi  de  Germa- 
nie (911-918),  tils  de  Conrad 
de  Lahngau,  duc  de  Franco- 
nic,  et  de  Glismut,  fille  d'Ar- 
nulf.  Premier  roi  élu  en  de- 
hors des  Carolingiens,  il  ne 
put  se  faire  reconnaître  des 
Saxons,  Bavarois  et  Alamans. 
Il  ne  fut  pas  plus  heureux 
contre  Henri  l'Oiseleur  en 
Thuringe  (912),  ni  contre  Reiner  de  Lorraine.  Il  désigna 
pour  son  successeur  son  adversaire  Henri  l'Oiseleur.  La 
féodalité  se  constitua  définitivement  en  Allemagne  sous 
son  régne, 

Conrad  II,  dit  le  Salien,  empereur,  né  vers  990,  élu 
roi  en  1024,  couronné  empereur  le  26  mars  1027,  mort  à 
Utrecht  ou  1039-  C'est  le  fondateur  de  la  dynastie  franco- 
nienne. 11  succéda  à  Henri  II,  et  fit  de  nombreuses  guerres 
pour  pacifier  l'Allemagne.  En  1026,  il  prit  la  couronne  do 
fer  à  Milan  et,  après  son  couronnement  à  Kome,  il  dut 
revenir  étouffer  des  révoltes  en  Alamanie,  Rhétie  et  Ba- 
vière. Il  fut  moins  heureux  contre  la  Pologne.  Eu  1036,  il 
fut  appelé  à  réprimer  des  troubles  qui  avaient  éclaté  en 
Italie,  mais  son  armée  fut  décimée  par  la  maladie  et  il 
dut  repasser  les  Alpes,  tint  une  dièie  à  Soleure,  où  il  fit 
jurer  fidélité  à  son  fils  Henri,  couronné  roi  de  Bourgogne, 
puis  il  parcourut  l'Allemagne,  rétablissant  la  p»'x  partout, 
et  mourut  peu  après. 

Conrad  m,  de  Holienstaufen,  empereur  d'Alle- 
magne, né  en  1093,  élu  le  7  mars  1138,  mort  à  Bamberg 
le  15  février  1152;  c'est  le  fondateur  de  la  dynastie  dos 
Hohenstaulen.  A  la  mort  de  Henri  V,  les  grands  élurent 
Lotbaire,  duc  de  Saxe.  La  guerre  éclata  entre  les  grands, 
(|ui  voulaient  dépouiller  les  Hohenstaufeu  de  l'héritage 
privé  des  empereurs  franconiens,  et  l'empereur  appuyé  sur 
les  Welfs  et  les  Zxhrimjen.  Conrad  prit  le  titre  de  »  roi  » 
(1127),  se  fit  couronner  à  Monza  et  excommunier  par  le 
pape.  C'est  là  l'origine  de  la  querelle  dos  guelfes  et  dos 
gibelins.  Conrad  se  réconcilia  avec  Lothaire.  et,  après  la 
mort  de  celui-ci,  il  fut  élu  et  couronné  A  Aix-la-Chapelle. 
Mais  la  lutte  continua  entre  Conrad  et  Henri  de  Saxe,  qui 
fut  dépouillé  de  la  Saxe,  puis  de  la  Bavière.  Une^  récon- 
ciliation eut  lieu,  mais  ne  fut  que  temporaire.  En  1147, 
Conrad  prit  la  croix,  mais  ses  soixanto-dix  mille  cavaliers 


Conrad  I'' 
(Bibliothèque  nationale). 


205 

lurent  liécimôs  on  Asie  Miaouro.  II  rejoignit  lo  roi  do 
Kraïuo  ou  Palestine,  ot,  après  l'ôchoc  delà  croisade,  re- 
vint découragé  tm  Allemayuo. 

Conrad  IV,  omporour  d'Allomagno,  nô  à  Acdha  on 
152S,  rui  des  Romains  on  1237,  cnipcrour  on  1230,  mort  ù 
Luvi'llû  on  1251.  Fils  de  Krëdoric  II,  il  ont  à  lutter  contre 
TAïUicésar  Kaspo,  qui  le  battit  à  Francfort  (1216),  contre 
(iuillaumo  do  Hollande,  qui  lo  battit  égalomont  à  Oppcn- 
lioiin  (1251).  Kxcommuoiô  par  lo  pape,  qui  prôcha  une 
croisauo  contre  lui,  il  redescendit  en  Italie,  reprit  lo 
royaume  do  Naples  soulevé,  ot  mourut  peu  après  do  la 
lièvre,  laissant  un  tils  de  deu.v  ans,  Conradin. 

Conrad  V  on  Conradin,  le  dernier  des  Hohenstau- 
t'on,ducdo  Souabe,  no  à  Wolfstein,  près  Laudshut.en  1252, 
décapité  à  Naples  eu  12*iS.  Fils  de  Conrad  IV  et  d'Eléonoro 
do  Bavière,  il  fut  élevé  à  la  cour  do  Bavière.  Appelé  par 
les  gibelins,  il  se  rendit  en  Italie  avec  .son  ami  Frédéric 
do  Bade,  pour  reconquérir  le  royaume  de  Naples.  Excom- 
munié par  lo  pape,  il  s'empara  de  Rome  ;  sa  riotte,  alliôo  a 
celle  des  Pisans,  fut  victorieuse.  Il  marchait  vers  Luceria, 
qu'il  voulait  débloquer,  quand  Charles  d'Anjou  le  vainquit 
à  Tagliacozzo  (23  août  126àl.  Arrêté  dans  sa  fuite  par  le 
baron  Frangipani,  il  fut  livré  à  Charles  d'Anjou,  qui  le  tint 
enfermé  avec  ses  compagnons,  avant  de  le  livror  à  un  simu- 
lacre de  tribunal  qui  le  condamna  à  mort.  L'exécution  eut 
lieu  en  présence  do  Charles  d'Anjou  et  devant  un  immense 
concours  de  peuple  (oct.  1268)  à  Naples;  neuf  autres  do 
ses  amis  furent  exécutés  avec  lui.  Ce  meurtre  fui  la  cause 
première  des  Vêpres  sicilwnne$. 

Conrad  le  Pacifique,  roi  de  la  Bourgogne  trans- 
iurane  et  de  Provence  (mort  en  993),  succéda  à  son  père, 
Rodolphe  II,  en  937.  Son  règne  ne  fut  signalé  que  par  la 
destruction,  en  950,  des  bandes  de  Sarrasins  et  de  Hon- 
grois qui  dévastaient  le  pays.  Il  avait  épousé  en  secondes 
noces  (95S)  Mathilde,  fille  àe  Louis  d'Outremer. 

Conrad  de  Mayence  (ou  Conradus  episcopus), 

chroniqueur  allemand,  vivait  vers  120i).  On  a  do  lui  : 
ChronicûH  rerum  moguntiacarum,  qui  va  de   1140  à  1251. 

Conrad,  évêque  d'Utrecht,  né  en  Souabe,  assassiné  à 
Utrecht  le  14  avril  1099.  II  avait  été  précepteur  de  l'empe- 
reur Henri  IV,  dont  il  prit  le  parti  contre  Grégoire  VIL  11 
a  laissé  :  Pi'o  imperalore  contra  papam. 

Conrad  de  Souabe,  général  allemand,  qui  se  distin- 
gua durant  les  guerres  contre  les  guelfes  d'Italie,  à  la  tin 
du  XII'  siècle,  et  dont  les  Italiens  disaient  qu'il  avait  une 
jnosca  iH  cen-ello  (»  une  mouche  dans  la  cervelle  ").  Mar- 
quis d'Anoône  et  prince  de  Ravenne  (1172),  il  obtint,  en 
1195,  le  duché  de  Spolète. 

Conrad,  marquis  DE  Tyr  et  DE  MoNTFERRAT,  fils  de 
Guillaume  III,  dit  le  «Vieux  ».  Après  avoir  pris  part  aux 
guerres  d'Italie  contre  Frédéric  I",  il  s'embarqua  pour  la 
Syrie  (U8Ô;.  Il  forea  Saladin  à  lever  le  siège  de  Tyr,  et, 
après  avoir  rejoint  l'armée  des  croisés  devant  Antioche,  il 
allait  être  nommé  roi  de  Jérusalem,  quand  il  fut  poignardé 
par  des  émissaires  du  Vieux  de  la  Montagne  (1192). 

Conrad  (le  clerc)  [der  Pfaffe  Konrad],  ecclésiastique, 
originaire  de  la  Franconie  rhénane,  qui  composa  à  la  cour 
de  Henri  le  Superbe,  vers  1135,  sa  célèbre  Chanson  de  lio~ 
land  [liolandslied],  ou  plutôt  adapt-a  en  allemand  le  poème 
français  do  ce  nom.  Conrad  est  le  premier  de  cette  nom- 
breuse lignée  de  poètes-traducteurs  allemands  qui  firent 
fiasser  dans  leur  langue  les  œuvres  importantes  de  la 
ittérature  française  du  moyen  âge.  Conrad,  qui  savait 
médiocrement  le  français,  a  altéré  assez  sensiblement  le 
caractère  de  son  original.  L'idée  patriotique  a  disparu  de 
son  oeuvre,  ce  qui  s'explique  aisément,  la  «  dolce  Franco  « 
n'étant  pas  sa  patrie.  En  revanche,  son  Charlemagno  est  un 
empereur  allemand.  De  plus,  Conrad  a  transformé  la  lutte 
de  races  en  une  guerre  religieuse,  une  sorte  de  croisade.  11 
a  aussi  fait  à  l'idée  religieuse  une  part  plus  importante  que 
le  trouvère  français.  Malgré  ces  modifications,  lo  poème  de 
Conrad  présente  un  enchaînement  logique  et  clair.  Il  se 
distingue  aussi  par  la  simplicité,  la  variété  et  le  charme 
de  la  Tangue.  Conrad  est  vraisemblablement  l'auteur  de 
la  Chronique  des  empereurs  {Kaiserchronik). 

Conrad  de  Fussesbrunnen.  poète  autrichien  qui, 
outre  des  poésies  profanes  aujourd'hui  t^erdues,  écrivit , 
vers  1210,  une  Enfance  de  Jésus  {Kindlieit  Jesu). 

Conrad  de  Furstenberg,  mort  en  1227,  abbé  général 
do  l'urdre  de  Citeaux  (1217),  cardinal  et  évcquo  do  Porto 
(1219),  prêcha  la  croisade  contre  los  albigeois  ot  une  aussi 
contre  les  musulmans.  On  a  do  lui  :  ConstUutiones  in  Ge)'- 
mania  pro  cleri  rcformatione  ot  De  erroribus  Albigensium. 

Conrad  de  Lichtenau,  chroniqueur  allemand,  mort 
on  12U).  11  appartenait  à  une  vieille  famille  souabe,  fit  un 
séjour  assez  long  à  la  cour  impériale  avant  d'Ôtro  nommé 
abbé  du  couvent  des  prémontrés  d'Ursperg  (1215),  où  il 
continua  lo  Chronicon  d'El^kebardt  d'Ursperg,  do  1101  à 
1229  (Mon.  ijcrm.  hist.,  Scriptot^es  XXIIJ). 

Conrad  le  Roux,  duc  de  Lorraine,  de  944  à  953, 
gendre  d'Otton  1'%  roi  do  Germanie.  Ayant  suivi  LuidolC, 
duc  do  Souabe,  dans  sa  révolte  contre  co  roi,  il  fut  dé- 
pouillé de  sou  duché.  Il  appela  à  son  secours  los  Magyars, 
qui  dévasteront  la  Lorraine.  Eu  954,  il  se  récouci!ia«avoc 
ôtion  I",  qui  lui  rendit  ses  domaines  de  Franconie,  mais 
non  son  duché  do  Lorraine.  Il  fut  tué  aux  côtés  du  roi,  en 
combattant  los  Magyars  à.  la  bataille  du  Lechfold  (955). 

Conrad,  comte  de  Hochstadkn, archevêque doCologno 
(1238-1261),  prit  parti  pour  Grégoire  IX  contre  Frédéric  II, 
ot  eut  à  lutter  contre  tous  ses  voisins,  couronna  Guil- 
laume do  Hollande  (1248),  se  brouilla  avec  lui,  tit  élire 
Ricliard  do  Cornouailles  (1257)  et  lo  couronna  à.  Aix-la- 
Chapelle.  Il  augmenta  la  puissance  ot  la  richesse  des 
archevêques,  et  lutta  avec  succès  contre  Cologuo  qu'il 
soumit  enliérement  à  son  pouvoir  (1259). 

Conrad  de  "Wurzbourg,  poète  allemand,  mort  & 
Bâle  en  1287.  Conrad  s'essaya  dans  les  genres  les  plus 
divers,  depuis  le  grand  poème  épique  {Guerre  de  7'roic), 
qui  ne  lui  réussit  guèro,  son  esprit  manquant  de  tu 
vigueur  nécessaire  pour  dominer  une  vaste  matière,  jus- 
qu'à ta  clianson.  Il  excella  dans  la  nouvelle  :  VKtnpfreur 
Olhon,  où  il  raconte  un  acte  do  courage  du  chevalier 
hoiiri  do  Kempten  ;  la  Lt't/ende  du  crur,  dont  lo  sujet  est 
l'histoire  bien  connue  d'une  fommo  £i  qui  son  époux  fuit 
manger  lo  cœur  do  son  amant;  Enr/vlnart  et  hngetlrut, 


exemple  d'admirable  amitié  ;  la  Récompense  du  monde,  ex- 
position allogorinue  des  déceptions  réservées  à  ceux  qui 
recherchent  les  joies  de  la  terre  ;  Loltenyrin,  version  de 
la  légende  française  du  Chevalier  au  ciji/ne,  sont  autant 
d'œuvres  intéressantes,  écrites  dans  un  style  aisé  et  avec 
un  très  grand  souci  de  la  versification.  Ces  mérites  se 
roncontreul  aussi  dans  ses  légendes  pieuses  {Alexis, 
Silvestre,  Pantaléon)y  et  dans  sa  For<je  d'or,  poème  en 
l'honneur  de  la  Vierge.  Conrad  n'est  peut-être  pas  l'auteur 
du  Tournoi  de  JVanlts,  qui  lui  a  été  longtemps  attribué. 

Conrad  d'Aromenhusen,  moino  suisse  qui  écrivit 
en  1537  son  Livre  des  échecs  (Schachzabolbucn),  le  plus 
populaire  dos  poèmes  allégoriques  allemands  se  ratta- 
chant au  jeu  d'échecs. 

Conrad  d^Heresbach,  théologien  allemand,  né  à 
Heresbach  en  I4y6,  mort  en  1576.  Il  fut  précepteur,  puis 
conseiller  intime  de  Guillaume  de  Clèves,  entra  en  corres- 
pondance avec  Erasme,  et  c'est  dans  une  lettre  qu'il  lui 
écrivit  que  se  trouve  la  lielatiofi  de  la  prise  de  Munster 
par  les  anabaptistes,  en  1534. 11  a  laissé  quelques  ouvrages, 
uotamment  :  Libri  duo  de  educandis principum  liberis  {Fvaac- 
fort,  1592). 

Conrad  de  Marbourg,  dominicain  allemand,  mort 
en  1233.  Il  fut  confesseur  du  landgrave  Louis  de  Thuringe 
et  de  sa  femme  Elisabeth,  puis  fut  nommé,  par  Grégoire  IX, 
inquisiteur  pour  l'Allemagne  (1332).  Il  se  signala  par  la 
vivacité  de  son  zèle  contre  les  hérétiques,  et  périt  assassiné 
dans  une  embuscade.  On  a  de  lui  ;  Epistola  ad  papam  de 
miraculis  Sanctx  Elisabeth^  (Cologne,  1653). 

Conradi  (Jean-Georges),  musicien  allemand,  né  dans 
la  seconde  moitié  du  xvii*  siècle,  fut  maître  de  chapelle 
à  Œttmgen,  11  fut,  dit-on.  l'un  des  premiers  compositeurs 
qui  firent  jouer  des  opéras  allemands  sur  lo  théâtre  de 
Hambourg,  où  l'on  ne  connaissait  jusqu'alors  que  les 
opéras  italiens.  Quelques-uns  de  ses  ouvrages  obtinrent 
d  éclatants  succès.  On  cite,  parmi  les  plus  importants  : 
Ariane  (1691);  Dïogéne  (1691);  Numa  Pompilms  (l69l); 
Carolus  maynus  (1692);  Jérusale7n,  première  partie  (1692); 
Jérusalem,  deuxième  partie  (1692)  ;  Sigismona{l693)]  Gen- 
séric  (1693),  et  Pygmalion  \,1&9Z). 

Conradi  (Auguste),  musicien  allemand,  né  et  mort  à 
Berlin  (1821-1873),  fut  élève  en  cette  ville  de  Rungenhagen. 
Maître  de  chapelle  à  Stettin  en  1849,  il  fut  successivement 
chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Kônigstadt  à  Berlin,  puis  à 
Dusseldorf,  à  Cologne,  et  enfin  au  théâtre  KroU,  de  Berlin. 
Il  a  fait  représenter  à  Berlin  les  opéras  suivants  :  Hube- 
zahl  (I847J;  Muza,  dernier  prince  des  Maures  (1855);  la 
Madone  Sij-tine  (1864);  le  Valet  Rupert  i\86ô);  Voilà  bien 
les  femmes  (1867)  ;  Dans  les  vignes  du  Seigneur  (1867);  etc. 
On  connaît  encore  de  cet  artiste  ime  quantité  d'œuvres 
musicales  diverses. 

GONRADIE  (di  —  de  Conrad  de  Gesner,  natural.  et  mcd. 
suisse)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  pkntaraphie,  macranthère, 

et  TOFIKLDIE. 

CoNRADlN.  Hist.  V.  Conrad  V. 

CoNRADiN  DE  BoRNADA,  dit  le  Bienhoureux, 

dominicain  italien,  né  près  de  Brescia  en  1392,  mort  en 
1429.  La  peste  ravageait  Bologne,  lorsque,  cette  ville  étant 
entrée  en  guerre  avec  le  pape,  il  publia  l'intordit  lancé 
contre  elle  par  ce  dernier,  et  accusa  les  Bolonais  d'attirer 
sur  eux,  par  leur  conduite  envers  le  souverain  pontife,  le 
fléau  qui  les  décimait.  Les  Bolonais  le  jetèrent  alors  en 
prison.  H  fut  emporté,  quelque  temps  après,  par  la  peste. 
On  l'a  appelé  le  Bienheureux,  bien  que  l'Eglise  uo  lui  ait 
pas  décerné  ce  titre. 

CONRADINE  n.  f.  Genre  de  labiées-saturéinées-mélis- 
sées,  dont  la  seule  espèce  conaue  est  un  sous-arbrisseau  de 
la  Floride. 

CoNRARD  (Olivier),  cordelier  et  poète  français,  né  dans 
le  Gâtinais,  vivait  au  xvi*  siècle.  Il  se  fit  connaître  par 
des  Poésies  latines  (Paris.  1530).  Le  plus  curieux  de  ses 
ouvrages  est  son  Miroir  des  pécheurs  (Paris,  1526),  écrit 
en  latin,  et  qu'il  traduisit  lui-même  en  vers  français. 

CONRART  (Valentin),  littérateur  dans  lo  salon  duquel 
prit  naissance  l'Académie  française,  né  à  Paris  en  1603, 
d'une  famille  calviniste,  mort  en  1675.  Ignorant  lo  grec  ot 
lo  latin,  mais  très  versé  dans  los  langues  italienne  et  espa- 
gnole, habitué  de  l'hôtel  do  Rambouillet  et,  plus  lard,  des 
samedis  de  M"*  de  Scudèry,  il  réunit,  dans  sa  maison  de 
la  rue  Saint-Martin,  Chapelain,  Godeau,  Gombault,  les 
doux  Habert,  Malleville  et  Sorisay,  dont  Richelieu  fit  les 
premiers  membres  de  la  Compagnie.  En  1635,  lorsiju'ello 
eut  été  constituée  par  lettres  patentes,  Conrart  on  fut  élu 
secrétaire  perpétuel  ;  il  était  aussi  conseiller  et  secrétaire 
du  roi.  Conrart  a  passé  sa  vie  à  lire  ot  à  compiler,  mais 
il  n'a  presque  rien  publié.  Il  a  laissé  des  manuscrits  au 
nombre  do  dix-huit  volumes  in-folio  et  do  vingt-quatre 
in-4'',  déposés  â  la  bibliothèque  do  l'Arsonal,  et  dont 
L.  Paris  a  donné  la  table  dans  te  Cabinet  historique.  Talle- 
mantdos  Réaux,  Liniôro,  Boiloau  ont  été  sévères  pour  cet 
excellent  homme,  qui  a  mérité,  par  sa  bienveillance,  la  pu- 
reté de  son  goût  et  la  droiture  de  son  jugement,  l'amitié 
fidôlo  et  les  éloges  de  la  plupart  do  ses  contemporains. 

—  Allds.  LiTTÉK.  :  Imiter  de  Conrart  le  allencfl  prudent. 
Aphorisme  tiré  d'un  vers  do  Boiieuu  dans  sa  première 
épitre.  {Lo  satirique  a  dit  "  J'imite  de  Conrart...  ■  D'après 
lui,  c'était  dans  ta  crainte  de  no  rien  donner  do  bon  que 
Conrart  no  publiait  rien.  Ce  "  silence  prudent  «  est  devenu 
proverbial  ;  on  l'applique  À  tous  ceux  qui,  pour  une  raison 
ou  une  autre,  ont  la  précaution  do  se  taire.) 

CONRINO  (Hormann).  érudit  hollandais,  né  ù  Nordon 
(Frise  orientale)  en  1606,  mort  en  1681  à  Helmstodt.  Il 
connaissait  à  fond  la  médecine,  le  droit,  la  théologie,  l'his- 
toire, la  physique,  la  philologie,  etc.,  fut  nommé,  en  16H2. 
professeur  do  philosophie  &  Helmstodt,  et  écrivit  environ 
deux  cents  ouvrages,  qui  ont  été  réunis  on  partie  sous  le 
titre  de  :  Opéra  omnia  ilïrunswick,  1730).  Louis  XIV  lui  lit 
une  pension.  —  Une  de  ses  filles,  Marik-Sophik,  épousa 
lo  docteur  Schelhnmmor,  et  composa  dos  poômos,  des  ou- 
vrages sur  l'économio  domestique,  etc. 

CONRINOIE  Iji  )  n.  f.  Genre  do  crucifèros-chétranthéos- 
sisyiiibnnées,  ronformant  des  herbes  do  l'Europe  méridio- 
nulo  el  de  l'Asie  occidenialo. 

CONROY  iro-a)  ».  m.  Nom  donné,  dans  le  contre  do  lu 
France,  ù  des  terres  très  argileuses  ot  imperméables  aux 
eaux  pluvialofi. 


CONRAD   IV   —  CONSANE 

CONSAARBRUCK,  village  d'Allemagne  (Prusse-Rhé- 

nanei,  près  du  confluent  de  la  Sarre  ot  de  la  Moselle  ; 
1.200  liab.— Pendant  la  guerre  do  Hollande  sous  Louis  XIV, 
les  Français  avaient  enlevé  Trêves  à  l'Electeur.  Le  duc 
Charles  de  Lorraine  et  les  deux  princes  de  Brunswick  se 
coalisèrent  pour  rendre  cette  ville  à  son  possesseur.  A  la 
tèto  de  20.000  hommes,  ils  attaquèrent  (16*5)  le  maréchal 
do  Créqui,  commandant  15.000  hommes,  dont  le  camp  était 
établi  près  de  Consaarbriick,  au  confluent  de  la  Sarre  et 
de  la  Moselle.  Créqui,  vaincu,  se  jeta  dans  Trêves;  mais 
la  ville  dut  se  renoro  peu  après,  ot  le  maréchal  fut  fait 
prisonnier. 

CONSACRANT  {h-an),  ANTE  adj.  Qui  consacre  :  Paroles 

CONSACRANTES.  (BûSS.)  EvêquC  CONSACRANT. 

—  Substantiv.  :  Le  consacrant  et  le  consacré.  (On  dit 
plus  souvent  consêcbateur.)ii  Prêtre  qui  consacre  le  pain 
et  le  vin  :  Le  consacrant  se  comynunie  lui-même. 

CONSACRER  (lat.  consecrare ;  de  cum,  avec,  et  sacrare. 
sacrerj  v.  a.  Bénir  avec  certaines  prières  qui  rendent 
une  personne  ou  un  objet  apte  à  être  voué  à  un  service 
"religieux  :  Consacrer  un  prêtre,  une  église,  un  cimetière, 
un  calice,  il  Dans  la  religion  catholique.  Changer,  par  les 
paroles  sacramentelles,  au  corps  et  au  sang  de  .1  ésus-Christ  : 
Consacrer  le  pain,  le  vin,  des  hosties.  —  Absolum.  :  Le 
prêtre  ne  consacre  pas  le  vendredi  saint,  ii  Rendre  au- 
guste, vénérable  :  Consacrer  toutes  ses  actions  par  la 
sainteté  du  but  qu'on  leur  assigne.  :i  Regarder  comme  sa- 
cré :  Qui  le  premier  a  consacré  un  chat  ?  —  C'est  apparem- 
ment celui  qui  était  le  plus  incommodé  des  souris.  (Volt.) 

—  Fig.  Sanctionner,  affermir,  rendre  durable  :  L'usage 
consacre  l'abus. 

—  Co)isacrer  à.  Vouer,  dédier  par  des  prières  spéciales  : 
Consacrer  u«e  chapelle  À  la  Vierge,  ti  Dévouer,  employer, 
appliquer  à  :  Consacrer  tout  son  temps  av  travail. 

Consacré,  ée  part.  pass.  du  v.  Consacrer. 

—  Substantiv.  Personne  qui  a  reçu  la  consécration  :  Les 

CONSACRÉS. 

Se  consacrer,  v.  pr.  Etre  consacré  :  Les  églises  se 
CONSACRENT  par  de  longues  cérémonies,  il  Consacrer  sa  per- 
sonne, la  vouer  à  des  fonctions  saintes  :  Se  consacrer  à 
Dieu.  Il  Se  vouer,  s'appliquer  exclusivement  :  Se  consacrer 
à  l'étude.  Il  Garder  pour  soi,  se  réserver  :  Part  de  butin 
que  les  chefs  se  consacraient. 

—  Syn.  Consacrer,  sacrer,  dédier,  dévouer,  vouer.  Sacrer 
est  absolu:  il  marque  une  cérémonie  religieuse  par  la- 
quelle on  confère  un  caractère  :  on  sacre  un  roi,  un  évêque, 
on  ne  les  sacre  pas  à  quelque  chose.  Consacrer  est  relatif; 
il  est  presque  toujours  suivi  du  nom  de  l'être,  de  l'objet 
auquel  on  consacre,  ou  bien  il  en  appelle  l'idée  dans 
l'esprit.  Cependant,  on  dit  absolument  qu'une  hostie  est 
consacrée;  mais,  alors,  le  mot  prend  une  signification 
différente,  spéciale,  puisqu'il  entraine  l'idée  d  un  chan- 
gement de  substance.  Consacrer,  c'est  affecter  à  Dieu 
ou  à  son  service  d'une  manière  toute  particulière  ;  c'est 
encore  rendre  propre  à  quelque  chose.  1  y  employer  d'une 
manière  complète  :  on  consacre  à  Dieu'la  religieuse  qui 
renonce  au  monde;  on  consacre  uno  journée  tout  en- 
tière à  faire  un  certain  travail.  Dédier  exprime  plutôt 
l'idée  d'un  hommage  :  on  dédie  à.  la  Vierge,  aux  saints; 
on  dédie  un  livre  à  quelqu'un.  Vouer  et  dévouer  annoncent 
un  renoncement,  un  dépouillement  ;  ce  qui  est  voué  ou 
dévoué  ne  s'appartient  plus,  ou  on  renonce  à  sa  posses- 
sion ;  mais,  quand  on  dit  vouer,  le  renoncement  est  simple  ; 
dévouer  suppose  un  sacrifice,  uno  abnégation  totale  :  deux 
personnes  se  vouent  l'une  à  l'autre  par  lo  mariage;  Eus- 
tache  do  Saint-Pierre  se  dévoua  pour  sa  patrie. 

CONSALVI  (Hercule),  cardinal  et  homme  d'Etat,  né  à 
Rome  en  1757,  mort  en  1824.  Il  remplit  avec  talent,  àRome, 
les  fonctions  déjuge  au  tribunal  de  la  signature,  d'auditeur 
de  rote  (1792),  enfin  de  ministre  des  armes  (1797).  Accusé 
injustement  d'avoir  été  l'instigateur  du  meurtre  du  gé- 
néral Duphot  (2  sept.  1797),  il  fut  emprisonné  par  les  Fran- 
çais dans  le  château  Saint-Ange.  Secrétaire  du  conclave, 
à  Venise,  il  fut,  avec  le  cardinal  Maury,  lo  promoteur  do 
l'élection  do  Pie  VU,  qui,  rentré  à  Rome,  le  nomma  cardi- 
nal o(  secrétaire  d'Etal  ^iSOO).  Après  l'échec  de  la  mission 
de  Mï'  Spina,  Consalvi,  de 
concert  avec  le  diplomaio 
Cacault ,  Sô  rendit  eu  hâte  à 
Paris.  Reçu  solennellement 
par  les  trois  consuls,  lo 
22juin  1801,  il  déploya, dans 
les  négociations  (difficiles 
qui  suivirent ,  un  mélange 
ae  fermeté  et  de  prudonoo 
grâce  auquel  lo  Concordat 
lut  conclu  lo  15  luillot  ISOl. 
Ayant  encouru  la  colère  de 
Napoléon  nar  l'énergie  avec 
laquelle  il  soutint  Pie  VU 
daus  la  défense  des  intérêts 
do  riigliso  et  do  l'indépen- 
dance du  saint-siège,  il  so 
démit  do  ses  fonctions  de  so- 
croiuiro  d'Etal  1 17  juin  1S06). 
ijuand  lo  papo  fut  amené  do 
force  on  Franco  (1809),  Con- 
salvi fut,  â  son  tour,  mandé 
â  Paris,  puis  interné  â 
RoimsetàMézières,oironduùlaIihoriéon  1813. 11  fut  plus 
tard  rcprésentanldu  saint-siège  â  Paris,  o(  prit  pari  au  con- 
grès de  Vienne,  où  il  obtint  la  restitution  de  la  plus  grande 
partie  dos  Etats  noniiticaux  ot  la  confirmation  du  droit  do 
préséance  accordé  aux  nonces  aposioli(iuos  sur  tous  les 
ambassadeurs.  Jusqu  â  la  fin  du  règne  do  Pie  VII,  lo  car- 
dinal Consalvi  gouverna  les  Etals  do  l'Eglise.  La  pro- 
mulgation du  Code  do  procédure  civile  ot  du  Codo  do 
commerce,  la  répression  des  troubles  â  Rome  et  du  bandi- 
tisme dans  la  campagne,  entre  autres  actes,  lui  nierilôront 
lo  surnom  de  »  grand  cardinal-,  quo  les  Romains  lui  ont 
donné  A  la  mort  de  Pio  VII  (23  sept.  1S23^  Consalvi  se 
relira  dans  sa  villa  de  Porto  d'Aniio.  Il  était  rappelé  aux 
affaires  par  Léon  XII,  lorscju'il  mourut.  Il  légua  sa  mo- 
deste fortune  on  partie  aux  pauvres,  en  partie  aux  enlanis 
de  Cimarosa.  Consalvi  n'éiaii  pas  nréiro;  il  n'avait  jamais 
voulu  recevoir  d'autre  ordre  sacré  iiuo  le  diaconat. 

—  Biui.iOûB.  :  Crétinoau-xiolly,  .Mémoires  du  cai-dutat 
Cirnsnlri  (Paris,  1864);  Artaud  do  Montor,  Vio  du  pope 
Pie  Vil  iPuris,  1S37). 

C0N3ANC  a.  f.  Bot.  Syn.  do  scdulairk. 


Cardinal  Coasalvl. 


CONSANGUIN    —   CONSCIENCIEUX 


CONSANGUIN  igliin).  INE  [lat.  consatiguineus  ;  de  ciim, 
avec,  et  sanguis.  inis.  sang,  adj.  Parent  du  côté  du  père. 
(Se  dit  surtout  des  frères  et  des  sœurs  qui  oat  le  même 
père,  et  non  la  même  mère)  :  Il  fêtait  permis,  à  Athènes, 
d'épouser  sa  sœur  consanguine.  (Montesq.) 

—  n.  m.  pi.  Frères  consanguins,  sœurs  consanguines. 
(On  dislingue  les  frères  consanguins,  les  utérins  et  les  ger- 
viains.) 

—  Encycl.  Mariages  consanguins.  V.  consanguinité. 

CONSANGUINITÉ  [gu-i  —  rad.  consanmiin)n.î.  Parenté 
du  coté  du  père  :  Le  deuJ-ième  degré  ae   consanguinitk. 

—  Fig.  Parenté,  fraternité  morale  :  La  langue  est  une 
sorte  de  CQSSAyGiiniTÈ  entre  les  peuples.  (Lakanai.) 

—  Dr.  canon.  Parenté,  tant  du  côté  du  père  que  du  côté 
de  la  mère  :  L'Eglise  a  étendu  l'empêchement  de  mai'iai/e 
par  CONSANGUINITÉ  Jusqu'aux  oncles  et  nièces,  neveux  et 
tantes,  cousins  et  cousines. 

—  Econ.  rur.  Origine  des  animaux  domestiques  qui 
sont  obtenus  en  alliant  entre  eux  des  individus  directe- 
ment provenus  des  mêmes  parents. 

—  Kncycl.  Phvsiol.  et  hyg.  La  consanguinité,  qui,  pour 
l'hygiéniste,  n'est  autre  chose  que  la  parenté  tant  du  coté 
de  la  mère  que  du  côté  du  père,  n'est  pas  défectueuse 
dans  les  espèces  animales,  par  suite  du  choix  des  repro- 
ducteurs, pas  plus  qu'elle  n'est  nocive  dans  l'espèce 
humaine  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  tare  héréditaire.  On  peut 
citer,  en  effet,  des  communes  saines,  à  mariages  consan- 
guins répétés  entre  les  habitants,  depuis  des  siècles. 
Mais,  dans  la  pratique  habituelle  des  unions,  la  patho- 
logie des  futurs  époux  n'entrant  pas  en  ligne  de  compte. 
la  consanguinité  transmet  les  caractères  les  plus  fixes,  et 
notamment  la  pathologie  individuelle,  qu'elle  double  ainsi 
en  quelque  sorte.  Les  sourds-muets  semblent  être  les 
produits  les  plus  fréquents  de  ces  unions,  mais  les  statis- 
tiques tendant  à  le  démontrer  sont  obscures  et  mal  faites. 
La  loi  a  restreint  dans  une  certaine  mesure  les  mariages 
consanguins,  et  l'hygiène,  tout  en  trouvant  rationnelle 
celte  restriction,  ne  l'exige  que  dans  les  cas  d'une  héré- 
dité ainsi  susceptible  d'être  multipliée  par  les  descen- 
dants. Chez  les  métis,  les  mariages  consanguins  les  ra- 
mènent en  arrière,  c'est-à-dire  à  la  race  nègre. 

CONSCIEMMENT  {kon-sia)  adv.  D'une  manière  con- 
sciente. 

CONSCIENCE  {kon-si-anss  —  lat.  conscientia;  de  cum, 
avec,  et  scire,  savoir)  n.  f.  Sentiment  naturel  de  notre 
être,  de  ses  facultés  et  de  ses  actes.  (Les  philosophes  ap- 
pellent ce  sentiment  conscience  psychologique,  méta- 
physique, ou  SENTIMENT  DU  MOI.)  H  Sentiment  intime  d'un 
fait  ou  d'un  objet  e.\térieur  :  iS'avoir  pas  conscience  de 
ce  qui  se  dit  autour  de  soi.  Il  Sentiment  intérieur  de  la  mo- 
ralité des  actes  :  Quand  la  bourse  se  rétrécit,  la  conscience 
s'élargit. {Contes  d'EutTa.pe.)[E.n  philosophie,  ce  sentiment 
s'appelle  conscience  morale,  ou  sens  moral.]  —  Se  dit  de 
la  manière  dont  les  hommes  ou  une  classe  d'hommes  dis- 
tinguent le  bien  du  mal  :  La  conscience  publique,  n  Moyen 
quelconque  qui  aide  à  discerner  le  bien  du  mal  moral  :  Lu 
véritable  ajni  est  une  seconde  conscience,  il  Amour  du  bien 
inspiré  par  la  connaissance  naturelle  que  nous  en  avons  : 
Avoir  de  la  conscience,  homme  sans  conscience,  il  Ame, 
considérée  par  rapport  à  l'état  nui  résulte  pour  elle  de  la 
moralité  des  actes  accomplis  :  Faire  l'examen  de  sa  con- 
science, il  Pensées  secrètes,  sentiments  cachés  :  Pénétrer 
dans  les  consciences.  Interroger  les  consciences,  ii  Foi, 
croyances  religieuses  :  La  liberté  de  conscience  est  le 
fondement  de  toutes  les  autres  libertés.  (J.  Simon.)  il  Soin 
minutieux  :  Travail  dans  lequel  il  y  a  plus  de  conscience 
que  de  talent. 

—  Pop.  Estomac  :  5e  mettre  une  aujie  de  boudin  sur  la 

CONSCIENCE. 

—  Loc.  div.  :  Conscience  large.  Penchant  à  excuser  faci- 
lement le  mal  chez  soi  ou  chez  les  autres,  ii  Fausse  con- 
science, Conscience  qui  se  trompe  aisément  dans  l'appré- 
ciation du  bien  et  du  mal.  n  Mauvaise  conscience.  Etat  de 
la  conscience  d'une  personne  qui  a  fait  le  mal.  w  Affaire  de 
conscience.  Obligation  imposée  par  le  besoin  d'accomplir 
un  devoir  ou  de  mettre  sa  conscience  en  paix,  ii  Dans  ma 
conscience.  En  mon  âme  et  conscience.  Dans  ma  conviction, 
comme  je  le  crois  et  le  sens,  n  Sur  mon  honneur  et  con- 
science, Formule  de  serment  que  prononce  le  jury,  avant 
de  rendre  son  verdict,  il  En  conscience.  En  sûreté  de  con- 
science. En  bonne  conscience.  Sans  que  la  conscience  soit 
blessée.  —  En  bonne  conscience  signifie  encore.  En  toute 
franchise,  en  vérité,  ii  illettré  la  main  sur  la  conscie7ïce, 
Juger  sincèrement,  parler  franchement.  —  EUlpt.  La  main 
sur  la  conscience,  En  parlant  avec  toute  franchise.  Il  Avoir 
sur  la  conscience.  Etre  coupable  de  ;  sentir  comme  un  poids 
sur  son  cœur;  éprouver  le  besoin  de  dire,  de  se  venger, 
de  se  soulager  de.  ii  Mettre  sur  la  conscience,  Rendre  res- 
ponsable de.  ii.4i'oir  la  conscience  nette,  Etre  exempt  de 
blâme,  do  reproche,  il  Se  faire  ou  Faire  conscience  de,  ou 
une  conscience  de.  Se  faire  scrupule  de,  regarder  comme 
une  action  mauvaise  ou  indélicate,  n  C'est  conscience  ou 
C'est  une  conscience  de,  C'est  une  action  qui  offense  la  con- 
science que  de.  Il  Vendre  sa  conscience,  Acheter  les  co7ï- 
sciences.  Sacrifier  à  des  intérêts  coupables  son  devoir  ou 
son  penchant  naturel  vers  le  bien;  payer  un  pareil  sacrifice. 

Il  Opprimer  les  consciences,  Etoutler  la  libre  manifestation 
des  sentiments,  des  opinions,  des  croyances,  n  Par  acquit 
de  consc'iertce,  Néglif^emmcnt,  comme  quelqu'un  qui  en 
fait  tout  juste  assez  pour  ne  pas  commettre  une  faute  po- 
sitive. 

—  Physiol.  Double  conscience,  Etat  somnambulique  dans 
lequel  on  a  en  quelque  sorte  deux  existences  distinctes, 
ignorant  pendant  le  sommeil  ce  qu'on  a  fait  pendant  la 
veille,  et  réciproquement. 

—  ïechn.  PJaoïie  d'acier  cintré  ou  morceau  de  bois  dou- 
blé de  tôle,  que  l'on  applique  sur  la 
poitrine,  et  qui  est  percé  de  trous 
dans  l'un  desquels  porte  la  tête  du 
foret  quand  on  fore  à  l'archet,  n  On 
l'appelle   aussi  violon,    palette  k 

FOBKR,  PLASTRON,  etC. 

—  Théol.  Examen  de  conscience, 
Préparation  à  la  confession,  qui  con- 
siste dans  la  recherche  des  péchés      Conscience  (tcchn.). 
que  l'on  a  commis,  n  Cas  de  con- 
science. Question  difficile  de  morale  religieuse.  ii  Se  faire 
■un  cas   de  conscience   d'une  chose.   S'en  faire  scrupule. 

Il  Conseil  de  conscience.  V.  conseil  'partie  encycl.). 

—  Typogr.  Travail  non  taxé  pour  la  quantité,  mais 
soalemeot  pour  la  durée  :   Pour  les  travaux  qui  exigent 


des  soins  exceptionnels,  tous  les  cotnpositeurs  sont  mis  en 
conscience.  Il  Compositeurs  qui  travaillent  en  conscience  : 
La  CONSCIENCE  corrige  ordinairement  les  tierces,  il  Lieu  où 
se  fait  le  travail  en  conscience  :  Aller  ù  la  conscience. 

—  Anton.  Inconscience,  insu. 

—  Encycl.  Psychul.  En  psychologie,  on  entend  par  le 
mot  conscience  la  connaissance  que  l'esprit  a  de  lui-même. 
Elle  présente  trois  caractères  principaux  :  1*'  Elle  est  le 
type  de  la  connaissance  immédiate  ou  intuitive;  il  n'y  a 
pas  à  distinguer  ici  le  sujet  et  l'objet,  ils  ne  font  qu'un. 
2"  Elle  est  la  forme  commune  de  tous  les  phénomènes 
psychologiques.  3»  La  conscience  est  essentiellement  per- 
sonnelle, impénétrable  ;  on  ne  peut  avoir  conscience  que  de 
ce  qui  se  passe  en  soi  ;  pour  connaître  directement  ce  qui 
se  passe  en  autrui,  il  faudrait  s'identifier  à  lui. 

On  distingue  la  conscience  spontanée,  ou  la  simple  in- 
formation plus  ou  moins  vague  qui  accompagne  tous  les 
actes  de  notre  vie  psychologique,  et  la  conscience  réflé- 
chie, c'est-à-dire  l'acte  par  lequel  l'esprit  se  replie  sur  lui- 
même  et  se  prend  pour  objet.  La  conscience  présente  les 
degrés  les  plus  divers,  depuis  la  claire  lumière  de  la  ré- 
flexion jusqu'au  sentiment  le  plus  obscur.  Tandis  qu'on 
s'accorde  en  général  à  dire  qu'elle  n'existe  pas  à  part 
des  phénomènes,  c'est  une  question  controversée  de  savoir 
s'il  n'y  a  pas  de  phénomènes  psychologiques  qui  existent 
à  part  de  la  conscience,  qui  soient  inconscients.  V.  incon- 
scient. 

Le  problème  de  la  nature  et  de  la  portée  do  la  con- 
science n'a  pas  été  soupçonné  par  les  philosophes  anté- 
socratiques.  Le  «  Counais-toi  toi-même  »  de  -Socrato  est, 
plutôt  une  règle  de  morale  et  de  logique  qu'un  principe 
de  méthode  psychologique.  Platon  a  mis  au  centre  de 
tout  l'étude  de  l'esprit  lui-même;  mais,  s'il  insiste  sur 
les  différentes  opérations  de  l'esprit,  il  ne  considère  pas  à 
part  la  forme  commune  des  phénomènes  psychologiques. 
Aristote,  sans  nommer  la  conscience,  a  signalé  son  rôle 
dans  la  connaissance  ;  elle  enveloppe,  d'après  lui,  tous 
les  faits  intérieurs,  et  la  pensée  de  la  pensée  est  l'esprit 
prenant  la  pleine  possession  de  lui-même.  Les  stoïciens 
donnent  eulin  son  véritable  nom  (suvtlSr.ffti;)  à  cette  faculté  ; 
ils  la  définissent  une  sorte  de  tact  intérieur  par  lequel 
l'âme  perçoit  sa  propre  tension.  Le  néoplatonisme  traite 
la  conscience  comme  une  connaissance  d'ordre  inférieur; 
comme  elle  implique  la  dualité  du  sujet  et  de  l'objet,  elle 
est  au-dessous  de  l'extase  mystique,  dans  laquelle  on  saisit 
l'unité.  Au  moyen  âge,  1  école  revient  à  la  théorie  d'Aris- 
tote  ;  nous  no  sentons  qu'à  la  condition  de  sentir  que  nous 
sentons,  nous  ne  comprenons  qu'à  la  condition  de  com- 
prendre que  nous  comprenons. 

Descartes  fait  de  la  pensée  l'essence  de  l'âme,  et  il  en- 
tend par  elle  la  couscience  :  «  Par  le  nom  de  pensée,  je 
comprends  tout  ce  qui  est  tellement  en  nous  que  nous 
l'apercevons  immédiatement  par  nous-mêmes  et  en  avons 
une  connaissance  intérieure  ;  ainsi  toutes  les  opérations 
de  l'entendement,  de  la  volonté,  de  l'imagination  et  des 
sens  sont  des  pensées.  "  Malebranche  ne  fait  pas  de  la 
conscience  une  faculté  séparée,  mais  il  considère  la 
connaissance  qu'elle  nous  donne  comme  une  sorte  d'ex- 
périence qui  participe  à  toutes  les  imperfections  de  toute 
expérience.  Spinoza  ne  montre  pas  pour  elle  une  plus 
grande  faveur.  Leibniz,  au  contraire,  voit  dans  la  per- 
ception du  moi  par  lui-même  une  double  révélation  ;  celle 
de  ce  qu'est  l'âme  dans  son  essence,  et  celle  de  la  vraie 
nature  de  la  substance.  C'est  aussi  Leibniz  qui  ouvre  la 
voie  à  toutes  les  études  sur  l'inconscient.  Hume  se  place 
délibérément  aux  antipodes  de  ce  métaphysicien.  Il  es- 
time que  l'esprit,  dont  nous  n'avons  aucune  impression 
particulière  en  tant  que  substance  distincte  de  ses  états, 
nous  est  totalement  inconnu  ;  nous  n'atteignons  que  des 
phénomènes.  Kant  se  sert  de  formules  analogues,  mais 
dans  un  sens  nouveau.  La  conscience  est,  pour  lui,  une 
sorte  de  sens  intérieur,  et  ce  sens  intérieur  est  soumis, 
comme  tel,  à  une  forme  a  priori,  et  par  suite  n'atteint 
pas  l'être  lui-même.  L'école  écossaise,  avec  Reid  et  Du- 
gald-Stewart ,  sépare  la  conscience  des  phénomènes 
qu'elle  nous  fait  connaître  ;  elle  ne  sixisit,  d'après  eux,  que 
des  phénomènes,  et  c'est  par  induction,  et  non  directe- 
ment, que  nous  obtenons  les  idées  de  substance  et  do 
cause.  Hamiltou  soutient  contre  eux  que  la  conscience 
n'est  pas  une  faculté  distincte,  mais  qu'elle  enveloppe 
toutes  les  opérations  de  l'esprit;  d'autre  part,  il  insiste 
sur  la  dualité  qu'elle  implique  toujours:  toute  représen- 
tation suppose  â  la  fois  un  sujet  et  un  objet;  il  ne  peut  y 
avoir  conscience  sans  union  de  ces  deux  facteurs,  et,  par 
suite  chacun  d'eux  existe  seulement  tel  qu'il  est,  par  rap- 

Fort  à  l'autre.  Toute  connaissance  est  donc  relative,  et 
être  en  soi  nous  échappe.  C'est  précisément  le  contraire 
de  ce  qu'affirment  Maine  de  Biran  et  surtout  ses  disci- 
ples. Maine  de  Biran  attribue  à  la  conscience,  par  l'inter- 
médiaire du  sentiment  de  l'effort,  l'origine  des  idées  de 
force  et  de  cause,  et  ses  disciples  voient  en  elle  la  révéla- 
tion même  de  ce  qu'est  l'être  en  soi.  A  cette  métaphysique 
s'oppose  l'empirisme  contemporain,  d'après  lequel  la  con- 
science ne  nous  fait  connaître  que  des  phénomènes  et  ne 
permet  d'étudier  que  leurs  rapports,  et  d'après  lequel, 
enfin,  elle  n'est  pas  elle-même  un  fait  primitif,  mais  seule- 
ment le  sentiment  d'une  différence.  Actuellement,  il  y  a 
des  représentants  pour  la  plupart  des  théories  que  nous 
venons  de  signaler  dans  la  philosophie  moderne.  Celles  de 
Kant,  de  Hamilton,  de  Maine  de  Biran,  de  Spencer,  se 
partagent  les  esprits. 

—  Morale.  Tandis  qu'en  psychologie  la  conscience  con- 
siste en  une  constatation  de  ce  qui  se  passe  en  nous,  elle 
a  pour  le  moraliste  un  tout  autre  sens.  On  pourrait,  à  ce 
nouveau  point  de  vue,  la  définir  la /"onc^^o»  d'appréciation. 
Les  jugements  qu'elle  porte  ont  pour  objet,  non  pas  seu- 
lement les  faits  comme  tels,  mais  leur  valeur.  On  distin- 
gue, dans  les  pht^^nomènes  de  la  conscience  morale,  des 
idées  et  des  sentiments.  Les  idées  ou  notions  quelle  im- 
plique sont  d'abord  colle  du  bien  ou  de  l'idéal  moral,  au- 
âuel  l'action  est  conforme  ou  non,  et  celle  du  devoir  ou 
e  l'obligation,  ou  encore  de  la  nécessité  d'accomplir  ou 
d'éviter  cette  action.  L'action  une  fois  faite,  apparaissent 
les  idées  d'approbation  ou  de  blâme,  de  mérite  ou  de 
démérite.  Ces  idées  donnent  lieu  à  des  jugements,  et  ces 
jugements  sont  accompagnés  de  sentiments  plus  ou  moins 
vifs:  satisfaction  morale  ou  remords,  estime  ou  mépris,  etc. 
Doux  problèmes  principaux  se  posent  à  propos  de  la 
conscience  :  d'abord  celui  de  sa  nature.  Pour  les  uns, 
en  particulier  pour  l'école  écossaise,  elle  est  un  sens  mo- 
ral, un  instinct  qui  nous  fait  distinguer  le  bien  et  lo  mal 
par  un   sentiment  immédiat.  Pour  d'autres,  elle  est  un 


206 

résultat  de  l'expérience  ;  mais,  tandis  que  certains  l'expli- 
quent par  l'expérience  individuelle,  grâce  à  l'associa- 
tion des  idées  et  de  l'habitude,  Herbert  Spencer  en  rend 
compte  par  l'expérience  accumulée  de  l'espèce  ,  et  la  pré- 
sente comme  un  instinct  lentement  formé  et  transmis  par 
l'hérédité.  Enfin,  d'autres,  plus  ou  moins  fidèles  à  la 
pensée  de  Kant,  l'identifient  avec  la  raison  prononçant 
dans  l'ordre  pratique.  Les  divergences  d'appréciation 
morale  suivant  les  temps  et  les  lieux  ont  fourni  matière 
à  des  discussions  qui  se  rattachent  au  problème  de  la 
nature  de  la  conscience.  Les  adversaires  de  l'a  priori  in- 
voquent ces  divergences  à  l'appui  de  leur  négation  ;  ses 
défenseurs  les  expliquent  en  distinguant  la  forme  de  la 
loi  et  son  contenu  :  les  hommes  sont  d'accord  sur  la 
réalité  d'une  obligation,  ils  ne  différent  que  sur  l'objet 
de  cette  obligation;  l'idée  d'un  devoir  est  universelle  et 
a  priori,  tandis  que  la  détermination  du  devoir  est  en 
partie  empirique  et  par  suite  variable. 

Le  second  problème  qui  a  divisé  les  philosophes  est 
celui  de  l'autorité  de  la  conscience.  L'école  écossaise  dé- 
clare la  conscience  infaillible.  I-'empirisme,  évolution- 
niste  ou  non,  est  accusé  d'aboutir  au  scepticisme  moral, 
quoique  Stuart  MiU  et  Spencer,  à  tort  ou  à  raison,  pré- 
tendent conserver  à  la  conscience  toute  son  autorité. 
Enfin,  les  rationalistes,  criticistes  et  autres,  distinguent 
entre  l'obligation  en  général  qui  a  une  valeur  absolue  et 
les  prescriptions  particulières  qui  doivent  être  examinées 
et  critiquées  dans  chaque  cas. 

—  Liberté  de  conscience.  On  entend  par  liberté  de  con- 
science la  faculté  laissée  à  chacun  d'adopter  les  doctrines 
religieuses  qu'il  juge  préférables,  sans  être  inquiété  par 
la  puissance  publique.  Pour  les  uns,  cette  faculté  exige 
seulement  qu'on  s'abstienne  d'user  de  violence  pour  cher- 
cher à  conduire  un  homme  à  des  croyances  déterminées, 
ou  de  le  punir  pour  ne  pas  les  avoir  embrassées.  Pour 
les  autres,  elle  s  étend  davantage  :  elle  n'existe  que  si  l'on 
a  le  droit,  non  seulement  de  croire  soi-même  ce  que  l'on 
veut,  mais  de  manifester  publiquement  ce  que  l'on  croit 
en  défendant  sa  foi  et  en  attaquant  au  besoin  celle  d'au- 
irui.  D'autres,  enfin,  confondent  la  liberté  de  conscience  et 
la  liberté  des  cultes.  Pour  eux,  la  première  ne  se  conçoit 
pas  sans  la  seconde,  et  elle  est  violée  dès  qu'on  ne  pos- 
sède pas  la  faculté  de  pratiquer,  même  en  public,  le  culte 
conforme  à  ce  que  l'on  croit. 

Les  sociétés  classiques  de  l'antiquité  n'ont  pas  soup- 
çonné la  liberté  de  conscience,  en  quelque  sens  qu'on  la 
prenne.  En  Grèce,  le  pouvoir  populaire  a  fait  boire  la 
ciguë  à  Socrato  et  persécuté  diversement  beaucoup 
d'autres  penseurs.  A  Rome,  l'autorité  publique  a  torturé 
et  mis  à  mort  des  millions  de  chrétiens,  qui  refusaient 
d'adorer  ses  idoles.  Aux  yeux  de  ces  peuples,  la  reli- 
gion nationale  se  confondait  avec  l'Etat  :  on  outrageait 
1  Etat  en  refusant  de  pratiquer  sa  religion. 

Le  moyen  âge  professa  des  idées  analogues  :  l'Eglise 
ne  croyait  pas  quon  dût  tenter  d'amener  par  la  force  les 
infidèles  à  la  foi,  la  foi  devant  être,  à  ses  yeux,  l'ouvrage 
de  la  persuasion  et  de  la  grâce  ;  mais,  pour  les  chrétiens, 
elle  regardait,  et  elle  regarde,  comme  une  faute  toute 
défaillance  sur  le  symbole,  n'admettant  pas  plus  dans  ce 
cas,  au  for  externe,  l'excuse  de  la  bonne  foi,  que  la  légis- 
lation ne  l'admet,  en  général,  dans  la  violation  du  code. 

De  son  côté.  l'Ktat  voyait  dans  cette  faute  morale  un 
délit  social,  et  il  la  frappait  en  conséquence. 

On  sait  que  la  liberté  de  conscience  fut  comprise  par  la 
Révolution  au  nombre  des  droits  de  l'homme.  Depuis,  la 
diversité  des  croyances  parmi  nous  a  amené  les  gouver- 
nements, quelles'que  fussent  leurs  préférences,  à  profes- 
ser et  à  pratiquer  généralement,  à  des  degrés  divers,  la 
liberté  de  conscience:  ils  tolèrent  toutes  les  doctrines  re- 
ligieuses, en  s'efforçant  de  maintenir  la  paix  et  le  bon 
ordre. 

—  Bibliogr.  Outre  les  ouvrages  des  philosophes  dont 
il  est  question  dans  l'article,  on  consultera  :  J-  Simon, 
la  Liberté  de  conscience  (Paris.  1857);  Fr.  Bouillicr.  la 
Vraie  Conscience  (Paris,  1882);  H.  Bergson,  Essai  sur  les 
don7iées  immédiates  de  la  conscience  (Parvis,  1889);  L.  Maril- 
lier,  la  Liberté  de  conscience  (Paris,  1890);  P.  Carus,  le 
Problème  de  la  conscience  du  moi  (Paris,  1893). 

Conscience  (Henri),  écrivain  flamand,  d'origine  fran- 
çaise, né  et  mort  à  Anvers  (Belgique)  [1812-18S3J.  Il  servit 
dans  l'armée  de  1830  à  1836,  et  commença  à  se  faire  con- 
naître par  des  chansons.  En  quittant  le  service,  il  se  fit 
garçon  jardinier  pour  vivre.  Le  parti  catholique  ayant 
résolu  de  substituer  l'idiome  flamand  au  français  comme 
langue  nationale,  Conscience  se  dévoua  à  cette  cause  et 
débuta  par  un  ouvrage  écrit  en  flamand,  l'Année  des  tni- 
racles  (1837),  qui  eut  un  énorme  succès;  grâce  à  l'appui 
du  roi  Léopold,  il  devint  employé  aux  archives  d'Anvers, 
puis  professeur  à  l'université  de  Gand  (1845),  précepteur 
des  enfants  du  roi  et  commissaire  de  l'arrondissement  de 
Courtrai.  Doué  d'une  grande  fécondité,  Henri  Conscience 
écrivit  en  flamand  des  nouvelles  et  des  romans  historiques, 
comme  Jacques  d'Artevelde  (1840);  la  Guerre  des  paysans 
(1853);  Batavia  J^l&oè)  ;  etc.,  mais  il- doit  surtout  sa  répu- 
tation à  ses  scènes  de  la  vie  privée,  à  ses  peintures  rus- 
tiques, à  ses  tableaux  de  mœurs  pleins  de  fraîcheur  et 
de  charme,  à  la  vivacité  et  à  la  moralité  de  ses  récits. 
Parmi  le  grand  nombre  d'œuvres  de  ce  genre  qui,  pour  la 
plupart,  ont  été  traduites  en  français,  nous  citerons  :  les 
Heures  du  soir  {IS39]  ;  le  Conscrit  {iSôQ);  le  Gentilhomme 
pauvre  {iSbl);  le  Fléau  du  village  (1855);  le  Jeune  doc- 
teur{l&60):  les  Drames  flamands  ilSôè);  la  Voleuse  d'en- 
fants (1870);  le  Gant  perdu  (1872);  le  Remplaçant  (1875); 
Argent  et  noblesse  (1877);  les  Martyrs  de  l'honneur  (l880); 
les  Serfs  de  Flandre  (1882);  etc. 

CONSCIENCIEUSEMENT  ikon-sian-sieu-ze)  adv.  Avec 
conscience,  d'une  manière  consciencieuse  :  Accomplir  con- 
sciencieusement 5(1  tâche. 

CONSCIENCIEUX  {kon-sian-sieû),  EUSE  adj.  Qui  a  de  la 
conscience  :  Saint  Louis  était  par-dessus  tout  un  homme 
C0NSC1ENC1ECX.  (Guizot.)  Il  Qui  est  fait  avec  une  louable 
attention,  qui  est  soigneusement  travaillé   :   Un  travail 

CONSCIENCIKUX. 

—  Syn.  Consciencieux,  scrupuleux.  Consciencieux  se 
prend  toujours  en  bonne  part-  (Se  dit  de  l'homme  qui, 
écoutant  la  voix  de  sa  conscience,  est  juste  dans  toutes 
SOS  actions.)  Scrupuleux  renchérit  quelquefois  sur  co?)- 
sciencieux  ;  il  désigne  l'homme  qui  consulte  sa  conscience 
dans  les  petites  circonstances,  qui  ne  se  permet  pas 
l'action  la  plus  insignifiante  sans  l'avoir  pesée  dans  la 
balance  do  l'équité;  mais,  aussi,  il  exprime  souvent  l'abus 


207 

lîo  oetto  vortu,  ot  alors,  il  montre  l'homme  comme  s'atta- 
chant  minutiousemonl  aux  petits  détails  et  pcrdaut  do 
vue  quoltiueluis  les  devoirs  plus  importants. 

CONSCIENCIEUX  [kon-sian-sieû)  n.  m.  pi.  Nom  donné  à 
des  se^^taires  do  diverses  époques,  qui  no  reconuaissaient 
d'autre  ri'gio  de  conduite  que  leur  conscience.  —  Un 
coNSCiuNciuux.  it  On  a  dit  aussi  coNsriiîNTiAiRK. 

—  Kncycl.  Les  consciencieux  ou  conscientiaires  consti- 
tuaient une  secte  do  libres  penseurs  du  xyii"  siècle,  (jui 
eut  pour  clief  un  étudiant  en  ihoologio  du  nom  de  Matthias 
de  Knutzen,  né  à  Oldensworth,  village  du  Holstoin.  D'Iéna, 
où  il  arriva  en  1674,  il  répandit  à.  profusion  des  manuscrits 
dans  lesquels  il  exposait  sa  doctrine  et  celle  de  ses  parti- 
sans, (^u'il  prétendait  être  très  nombreux,  non  seulement 
à  lôna,  mais  encore  à  Rome,  à  Paris  et  dans  toutes  les 
universités  d'Europe.  Il  niait  l'autorité  do  IKcriture,  no 
mettait  point  do  ditférence  entre  le  mariage  et  le  concubi- 
nage, et  ne  reconnaissait  pour  règle  de  la  vie,  pour  légis- 
lateur, pour  juge,  que  la  conscience.  Le  ciel  et  l'enter, 
disait-il,  no  sont  que  des  rêves  :  le  ciel  est  la  bonne 
conscience  de  ceux  qui  sont  en  paix  avec  oux-m6mes  ; 
l'enfer  est  la  conscience  troublée. 

CONSCIENT  (ko'i-sian),  ENTE  [lat.  consciens  ;  do  cion, 
aver,  ot  sctre,  savoir]  adj.  Qui  a  conscience,  notion,  idée 
do  l'existence  d'une  chose  ;  Les  fous  ne  sont  pas  CON- 
sciiiNTS  <(e  leurs  actes. 

CONSCIENTIAIRE  n.  m.  V.  CONSCIENCIEUX  (sectaire). 

CONSCRIPTEUR  {sh'i-pteiir'  —  du  lat.  cum,  avec,  et 
scripfor.  qui  écrit)  n.  m.  Docteur  de  l'université  de  Paris 
qui  allait  au  bureau,  à  la  lin  des  délibérations,  pour  re- 
cueillir et  vérifier  les  avis. 

CONSCRIPTIBLE  {skrip'  —  du  lat.  cojiscriptus,  conscrit) 
adj.  Qui  peut  être  appelé  par  la  conscription  militaire. 

—  Substantiv.  ;  Les  conscriptibles. 
CONSCRIPTION  {skri-psi  —  du  lat.  cum,  avec,  et  scriptio, 

action  décrire)  n.  f.  Autrefois,  en  France,  Inscription  au 
rôle  des  jeunes  gens  parmi  lesquels  le  sort  désignait  ceux 
qui  devaient  être  soldats,  n  Tomber  à  la  conscnjHion,  Etre 
frappé  par  la  conscription,  Etre  déclaré  soldat  en  vertu  de 
la  loi  de  la  conscription. 

—  Encycl.  La  conscription  est  un  mode  de  recrutement 
de  l'armée  qui  consiste  à  appeler,  chaque  année,  au  ser- 
vice, les  jeunes  gens  inscrits  sur  les  listes  de  recense- 
ment comme  ayant  atteint  nn  âge  déterminé. 

Conscription  fut  le  nom  originairement  donné  au  sys- 
tème établi  par  la  loi  du  19  fructidor  an  IV,  pour  rég'ler 
les  conditions  du  service  militaire.  Cette  loi  fut  la  pre- 
mière qui  posa  le  principe  du  service  obligatoire  et  per- 
sonnel :  "  Tout  Français  est  soldat  et  se  doit  à  la  défense 
de  la  patrie.  »  La  loi  prescrivit  que  le  service  serait  dû  de 
vingt  à  vino^t-cioq  ans  ;  les  jeunes  gens  compris  entre  ces 
deux  âges  tormant  cinq  "  classes  »  annuelles,  dont  tous  les 
membres  étaient  inscrits  ensemble  sur  des  listes  où  ils 
étaient  classés  par  rang  d'âge.  Le  gouvernement  pouvait 
puiser  sur  ces  listes  d'après  ses  besoins,  en  appelant 
d'abord  la  plus  jeune  classe  et  en  commençant,  dans  cette 
classe,  par  les  plus  jeunes  conscrits. 

Moditiée,  plus  tard,  par  l'admission  du  remplacement  et 
l'adoption  du  tirage  au  sort,  cette  loi  fut  appliquée  jusqu'à 
la  fin  du  premier  Empire.  Elle  pesa  lourdement  sur  le 
pays.  Aussi  la  conscription  était-elle  devenue  odieuse,  et 
son  abolition  fut-elle  un  des  premiers  principes  proclamés 
par  la  charte  de  18I4.  V.  recrutement. 

CONSCRIPTIONNAIRE  (skri-psi-o-nèr')  n.  m.  Celui  qui 
est  frappé  par  la  conscription.il  On  dit  plus  souvent  coNscurr. 

GONSCRIPTIONNEL,  ELLE  { skri-psi-o-Jièl' )  adj.  Qui 
concerne  la  conscription  :  Opérations  conscriptionnelles. 

CONSCRIT  {skri  —  du  lat.  conscriplus,  écrit  avec)  n.  m. 
Jeune  homme  inscris  au  rôle  de  ceux  qui  doivent  tirer  au 
sort  pour  le  service  militaire,  n  Soldat  levé  par  la  conscrip- 
tion. Il  Soldat  non  encore  exercé  au  maniement  des  armes, 
ou  exercé  depuis  peu  et  maladroit.  —  Dans  le  langage 
courant,  Titre  qui  indique  l'inexpérience  ou  la  naïveté 
sotte  :  5e  laisser  tromper  comme  un  conscrit. 

—  adj.  m.  :  Pères  conscrits,  Titre  donne  aux  sénateurs 
supplémentaires  créés  par  Romulus,  et  plus  tard  â  tous 
les  sénateurs  romains. 

Conscrit  de  1813  (Histoire  d'un),  roman  d'Erkmann- 
Chatrian  (186-1).  ~  Joseph  Bertha  est  un  pauvre  jeune 
homme  de  vingt  ans,  apprenti  horloger,  boiteux,  qui  se  croit 
sûr  d'être  exempté  du  service  militaire,  et  n'a  d'autre  guide 
en  politique  que  son  bon  sens  mis  en  éveil  par  son  intérêt 
personnel.  Les  auteurs  rendent  avec  uno  remarquable  jus- 
tesse son  désespoir  quand  il  est  déclaré  propre  à  la  guerre, 
.ses  adioux  à  sa  fiancée,  sa  loyale  résistance  aux  conseils 
de  sa  tante  le  poussant  â  la  désertion,  l'austère  langage  do 
son  patron  qui  maudit  les  excès  do  la  guerre,  mais  adjuro 
le  jeune  homme  do  faire  son  devoir.  Des  batailles  tita- 
nosques  do  cotte  époque,  Joseph  Bertha  no  raconte  quo 
les  épisodes  auxquels  il  a  été  mêlé.  Sa  poignante  narra- 
tion, coupée  do  réflexions  bien  personnelles,  produit  uno 
émotion  intense,  augmentée  encore  par  le  style  franc, 
simple,  naïf,  familier  qu'affectionnent  les  auteurs.  Tout 
le  récit,  jusqu'au  retour  dans  ses  foyers  do  Joseph  blessé, 
s'appuio  sur  le  contraste  du  deuil  des  familles  avec  !os 
Te  ùeum  perpétuels  qui  célèbrent  do  ruineuses  victoires. 
Et  les  auteurs  résolvent  d'une  façon  heureuse,  aïKani 
quo  faire  se  peut,  le  difHcile  problème  do  combiner  le  pa- 
iriotisme  avec  la  haino  dos  combats. 

CONSÉCRATEUR  (lat.  consecrator  ;  do  cum,  avec,  ot 
sacrare,  supin  sacrât um,  sacrer)  adj.  Qui  sacre  un  évêquo  : 
/'ttnftfr  coNsÉcRATECR.  Il  Qui  consacre,  dans  lo  sacritico 
do  la  mossc  :  Prêtre  consécratkur. 

—  Substantiv.  Evêquo  oui  sacro  un  autre  évoque.  Il  Fig. 
Ce  qui  donne  uno  sorte  do  sanction  :  Paris  est  le  coNSE- 
CKATKUR  suprême  de  tous  les  talents.  (L.-J.  Larcher.) 

CONSÉCRATION  (si-on  —  rad.  consécrateur)  n.  f.  Action 
do  consacrer  :  La  con.sécration  d'une  éijlise,  d'un  calice. 
La  coNsficttATioN  du  pain  et  du  vin.  Les  paroles  de  la  con- 
sécration. 

—  Antiq.  et  numism.  Apothéose  d'un  empereur  ou  d'un 
prince  romain,  llguréo,  lo  plus  souvent,  sur  los  médailles 
i>ar  un  aiglo  qui  prend  son  essor. 

—  Fig.  Sanction,  contlrmation  ;  Le  despotisme  a  beau 
faire,  la  libre  volonté  de  l'homme  sera  toujours  une  con8É- 
CHATtON  nécessaire  de  tout  acte  humain.  (Do  Custine.) 

—  Encycl.  liolig.  La.  consécration  est  un  rit  liturgique, 
pur  loquol  on  atrocto  au  sorvico  do  Diou  uno  personne  ou 


CONSCIENCIEUX 


CONSEIL 


uno  chose  qui,  par  là,  cosse  d'être  profane  et  devient 
sainte.  Il  y  avait  des  consécrations  chez  los  Grecs  ot  les 
Komains;  <lo  son  côté,  la  loi  do  Moïso  décrit  minutieuse- 
ment les  cérémonies  de  la  consécration  du  grand  prêtre, 
et  les  livres  historiques  rapportent  tous  les  détails  de  la 
consécration  du  premier  et  du  second  temple.  Dans  la  re- 
ligion catholique,  les  principales  consécrations  sont  la 
consécration  des  autels,  la  consécration  des  évoques,  la 
consécration  des  espèces  oncharistiqiies. 

La  consécration  des  autels  est  réservée  aux  ôvêques  ot 
consiste  essentiellement  dans  des  onctions  faites  avec  lo 
saint  chrême  sur  une  pierre  contenant  dos  reliques  et 
destinée  à  recevoir  l'hostie  et  le  calice  pendant  le  sacri- 
fice de  la  messe. 

La  consécration  des  évêpies  se  fait,  pendant  la  célébra- 
tion de  la  messe,  par  trois  évoques  dont  l'un  est  le  consé- 
crateur  et  les  deux  autres  les  assistants. 

L'élu,  après  avoir  lu  à  haute  voix  la  confession  do  foi, 
reçoit  l'imposition  des  mains,  les  onctions  du  saint  chrême 
sur  la  tête  et  les  deux  mains;  le  consécrateur  lui  remet 
ensuite  les  insignes  épiscopaux  :  l'anneau,  la  crosse,  la 
mitre  et  les  gants;  enfin,  il  le  fait  monter  sur  son  trône. 

Quanta  la  consécration  des  espèces  eucharistiques,  elle  a 
lieu  pendant  la  messe,  au  moment  où  le  prêtre  prononce 
les  paroles  sacramentelles  :  Ceci  est  mon  corps...  ceci  est 
le  calice  de  mon  sang...  C'est  la  doctrine  de  l'Eglise  que  le 
pain  et  le  vin  sont,  alors,  changés  au  corps  et  au  sang  de 
Jésus-Christ  :  les  espèces  ou  apparences  seules  demeurent. 

Le  mot  ■(  consécration  >.  est  parfois  appliq^ué  aux  abbés, 
aux  prêtres  et  aux  rois.  C'est  une  impropriété  d'expres- 
sion. On  doit  dire  la  bénédiction  des  abbés,  Vo7*dination 
des  prêtres,  le  sacre  des  rots. 

—  Les  protestants  appellent  «  consécration  »  l'acte  par 
lequel  l'Eglise  confère  à  un  homme  la  charge  d'un  minis- 
tère spécial.  Tandis  que  les  anabaptistes,  les  quakers  et 
les  plymouthistes  ont  renoncé  â  la  consécration,  d'autres 
Eglises  ont  conservé  l'imposition  des  mains  non  seulement 
à  leurs  pasteurs,  mais  à  leurs  anciens,  à  leurs  diacres  et 
à  leurs  évangélistes.  Les  réformés  et  les  luthériens  la  ré- 
servent aux  pasteurs.  Cette  cérémonie  exige  la  présence 
de  trois  pasteurs  (il  en  faut  sept  quand  le  ministre  doit 
demander  un  poste  de  l'Etat).  Elle  lui  donne  le  titre  de 
ministre  et  le  droit  d'administrer  les  sacrements;  mais  le 
ministre  n'est  réellement  pasteur  que  lorsqu'il  est  parti- 
culièrement attaché  au  service  d'une  église  locale  et  qu'il 
a  charge  d'âmes. 

—  Numism.  Monnaies  ou  Médailles  de  consécration.  Sur 
ces  monnaies,  Teftigie  du  personnage  déifié  est  accom- 
pagnée d'accessoires  qui  varient 
suivant  les  époques  :  celle  do 
Jules  César  est  surmontée  d'une 
étoile;  d'Au^fUSte  à  Nerva,  elh' 
est  ornée  dune  couronne  plu^ 
souvent  radiée  que  laurée  ;  de 
Nerva  à  Gallien  ,  elle  est  fré- 
quemment nue  ;  enfin,  sous  Claude 
le  Gothique  et  plusieurs  de  ses 
successeurs,  elfe  est  ordinaire- 
ment voilée.  Les  princesses  im- 
périales n'ont  aucun  caractère 
particulier  :  Julie  ,  fille  d'Au- 
guste ,  a  seule  une  couronne 
d'épis,  comme  Cérès;  Sabine,  les  deux  Faustine,  Julia 
Mœsa  et  Mariniana  sont  couvertes  d'un  voile.  L'avers 
représente  un  aigle  s'envolant  seul  ou  emportant  l'âme 
du  défunt;  un  bûcher,  un  autel,  un  char  conduit  par  doux 
mules  pour  les  femmes,  et  par  quatre  clievaux  pour  les 
hommes;  un  phénix,  emblème  do  l'immortalité,  lo  lecti- 
stemium  de  Junon,  enfin  un  temple.  Sur  les  monnaies  des 
princesses,  l'aigle  est  quelquelois  remplacé  par  lo  paon, 
oiseau  de  Junon.  La  légende  dv  l'avers  présente  une  des 
épithètes  divus,  pater,  mater,  etc.,  accompagnant  lo  nom 
de  la  divinité,  et  lo  mot  consecratio  se  voit  au  revers.  Les 
expressions  meinorix  felici ,  memorix  Tternx  se  ren- 
contrent parfois  autour  de  laulel  ot,  sur  les  monnaies  des 
femmes,  les  légendes  .rternitas  et  sidenbus  recepta.  Ces 
honneurs  étaient  rendus  en  vertu  d'un  décret  du  sénat  ; 
aussi  les  pièces  portent-elles  en  général  :  Ex  S.  C.  [Ex 
senatus-consulto,  en  vertu  d'un  sénatus-cousuïto.)  On  con- 
tinua à  décerner  los  honneurs  divins  aux  empereurs, 
même  après  le  règne  de  Constantin,  mais  aucune  monnaie 
en  faisant  mention  ne  nous  est  parvenue.  On  connaît  lo 
fait  par  les  récits  d'Ausono  et  d'Eutropo. 

CONSECTION  {$é-ksi  —  du  préf.  con,  ot  do  section)  n.  f. 
Mise  en  pièces. 

CONSÉCUTIF.  IVE  (du  lat.  consequi,  supin  conseattum, 
suivre)  adj.  Qui  suit,  dans  l'ordre  du  temps,  dos  choses 
do  même  nature  ;  Dormir  dix  keu7'es  consécutives,  ii  Qui 
suit  comme  résultat  :  La  ruine  est  consécutive  à  la  pro- 
digalité. 

—  Gramm.  Propositions  consécutives.  Propositions  subor- 
données, qui  expriment  la  conséquence  réelle  ou  logique 
de  ce  qui  est  exprimé  dans  la  proposition  {>rincipalo  ; 
elles  sont  généralement  rattachées  à  celle-ci  par  des 
locutions  telles  quo  :  de  sorte  que,  si  ou  tellement...  que, 
trop...  pour  que. 

—  Patliol.  Phénomènes,  Accidents  consécutifs.  Ceux  qui 
se  montrent  après  uno  maladie  ou  sur  la  lin,  ot  qui  n'en 
sont  pas  los  accompagnements  nécessaires  :  L'insomnie 
complète  est  un  phénomène  conskcutie  assez  fréquent. 

CONSÉCUTION  [ku-si-on  —  rad.  consécutif)  n.  f.  Rapport 
de  conséquence,  do  causo  à  ollot,  d'antécédent  â  consé- 
quent. 

—  Mois  de  consécution.  Astron.  Espace  do  vingt-nouf 
jours  ot  demi,  entre  doux  nouvelles  lunes,  c'ost-ù-diro  entre 
doux  conjonctions  de  la  Inno  avec  lo  soleil. 

CONSÉCUTIVEMENT  adv.  D'uno  manièro  consécutivo, 
ilans  l'ordre  du  ii'ni|is.  ot  sans  interruption  notable  : 
Essuyer  consécutivemi  NT  trois  défaites. 

CONSEGUINAou  COSEGUINA,  ou  CoSIGUINA,  volcan 
do  rAinériune  centrale  tMcaraguu).  dominant  au  S.  l'on- 
Iréo  do  la  liaio  do  Fonsoca,  on  face  du  Conchagua;  alti- 
tude, l.uiu  métros,  l-'ormidablo  éruption  du  20  janvier  1836, 
nui  couvrit  les  régions  voisines  du  condros  jusqu'à  uuo 
ilistanco  de  i.>u  kilomètres. 

CONSEIOLE  («'V/'')  ou  GONSËOLB  n.  m.  Graines  Ao  se- 
monce, constituées  par  un  mélange  A  parties  égales  do 
blé  ot  do  soiglo,  ou  d'avoine  ot  do  soiglo,  quo  l'eu  sème 
ousomblo.  Il  Ûu  dit  aussi  conséual. 


Consécration  de  Faustine. 


CONSEIGNEUR  {sè-gneur'  [gn  mil.]  —  du  préf.  con,  et 
de  seigneitr)  n.  m.  Dr.  féod.  Celui  qui  partageait  avec 
un  autre  la  seigneurie  d'un  fonds,  ii  Ou  dit  plutôt  cosEi- 
ONiiUR.  V.  ce  mot. 

CONSEIL  {sëy'  —  du  lat.  consilium,  mémo  sens)  n.  m. 
Paroles  quo  l'on  adresse  à  quoiqu'un,  pour  diriger  sa  con- 
duite, sans  iutoution  de  le  contraindre  :  Donner,  Demander, 
liecevoir.  Suivre  un  consiîil. 

—  Fig.  Impulsion,  causo  de  détermination  :  Ecouter  les 
CONSEILS  de  la  sagesse,  de  la  raison,  de  l'expérience.  Il  Pru- 
dence, sagesse,  pratique  :  Il  ne  laissait  rien  à  la  fortune 
de  ce  qu'U  po^wait  lui  ûter  par  coNsiiiL  et  par  prévoyance. 
(Boss.)  Il  Ensemble  des  vues  qui  dirigent  la  conduite  ; 
desseins  :  Les  conseils  de  la  Providence,  n  Réflexion,  déli- 
bération :  Le  CONSEIL  doit  précéder  l'action. 

—  Personne  qui  conseille;  conseiller  : 

Phorbas  était  du  roi  le  const^il  et  l'appui. 

Voltaire. 

—  Assemblée  de  gens  réunis  pour  délibérer  :  Le  conseil 
des  ministres.  Le  conseil  municipal.  \i  Délibération,  séance 
"tenue  par  des  personnes  qui  délibèrent  :  Assister  au  conseil. 

Il  Lieu  où  se  tient  cette  séance  ;  5e  rendre  au  conseil. 

—  Loc.  div.  :  Prendre  conseil,  Demander  des  conseils, 
les  provoquer,  dans  l'intention  de  les  suivre,  ii  Etre  de 
bon  conseil.  Etre  homme  de  bon  conseil.  Etre  capable  de 
donner  de  bons  conseils,  il  Tenir  conseil,  Délibérer  en- 
semble sur  le  parti  à  prendre. 

—  Grand  Conseil.  V.,  plus  bas,  conseil  du  roi.  ii  Conseil 
aulique.  V.  aulique. 

—  Conseil  des  Anciens,  Conseil  des  Cinq-Cents.  V.  An- 
ciens, Cinq-Cents,  h  Cojïseil  des  Dix.  V.  Dix. 

—  Arboric.  A7'bre  des  conseils,  Nom  vulgaire  servant 
à  désigner  le  ficus  religiosa  ou  figuier  des  pagodes. 

—  Dr.  Avocat  d'un  accusé  :  L'accusé  et  son  conseil,  il  Con- 
seil de  discipline,  Conseil  qui  veille,  dans  certains  corps, 
comme  ceux  des  avocats,  des  notaires,  des  avoués,  etc., 
au  maintien  de  la  discipline   et  de  la  dignité  du  corps. 

Il  Conseil  de  l'ordre.  Conseil  do  discipline  de  l'ordre  des 
avocats.  ("V.  avocat.)  il  Coyiseil  des  prud'hommes.  V.  prud' 
homme.  Il  Conseil  de  famille,  Conseil  judiciaire.  V.  la  partie 
encycl. 

—  Fr.-maçonn.  Conseil  de  Vordre,  Un  des  pouvoirs 
constitutifs  du  Grand  Orient  de  France,  ii  Suprême  conseil, 
Atelier  du  plus  haut  grade  conféré  par  le  rit  écossais  et 
qui  dirige  les  loges  appartenant  â  ce  rit. 

—  Mar.  Conseil  d'amirauté,  Conseil  se  réunissant  autre 
fois  pour  traiter  les  questions  intéressant  la  marine.  (V.  ami- 
rauté.) 11  Co7iseil  de  justice  7nariti/ne,  Tribunal  jugeant  les 
fautes  moins  graves  que  celles  qui  sont  du  ressort  du 
conseil  de  guerre,  ii  Conseil  d'enquête.  Sorte  de  tribunal 
nommé  par  le  ministre  et  ayant  pour  but  do  rechercher 
les  causes  d'un  accident  et  de  siatuer  sur  ces  causes. 

Il  Co/ised  d'adininistration  d'un  navire.  Réunion  du  com- 
mandant, du  second  et  du  commissaire  d'un  bâtiment  de 
guerre  ayant  pour  but  de  vérifier  la  gestion  des  affaires  du 
bord.  Il  Co7ïseil  de  sa7ité,  Comité  de  médecins  décidant  du 
besoin  de  repos  quo  peut  avoir  un  malade,  n  Conseil  des 
prises.  V.  prise. 

—  Théol.  Chose  seulement  conseillée,  par  opposition  aux 
choses  de  précepte  :  La  virgi7iité  est  de  conseil,  la  chas- 
teté est  de  p7'écepte. 

—  Allus.  i.ittér.  :  Conseil  tenu  par  les  rats,  Allusion  â 
une  fable  où  La  Fontaine  met  en  scène  des  rats  qui  prennent 
une  décision  fort  avantageuse  pour  lo  salut  de  leur  répu- 
blique, mais  que  personne  n'ose  mettre  à  exécution. 

—  Pbov.  :  La  nuit  porte  conseil.  Lo  calme  et  la  soli- 
tude de  la  nuit  sont  propres  â  nous  inspirer  de  bonnes 
résolutions,  li  A  parti  pris  point  de  conseil,  Quand  queh|u'uu 
est  décidé  â  agir  comme  il  1  entend,  il  est  mutile  de  lui 
donner  des  conseils,  n  Ne  pèche  point  qui  pèche  par  coa- 
seil,  On  ne  mérite  pas  d'être  blâmé  lorsqu'on  se  trompe 
après  avoir  pris  conseil. 

—  Syn.  Conseil,  avertissemeot,  avis.  V.  avertissement. 

—  Anton.  Dissuasion. 

—  Encycl.  Uist.  Co7iseil  de  commerce.  On  donnait  ce 
nom  â  des  corps  consultatifs,  dont  la  mission  était  d'aider 
le  roi  dans  la  protection  et  la  réglementation  du  com- 
merce ot  do  l'industrie.  La  premièro  assemblée  de  ce 
genre  fonctionna  sous  Henri  \\',  mais  il  n'y  eut  ensuite 
rien  de  régulier  dans  ses  réunions.  Colbert  lit  détacher  un 
conseil  de  conwiei'ce  du  conseil  des  tinances;  il  fut  recon- 
stitué à  la  fin  du  xvii*  siècle.  ^Supprimé  â  la  mort  do 
Louis  XIV,  il  reparut  sous  lo  nom  do  bureau  du  coint)terce. 
En  1730,  on  créa  au-dessus  de  ce  bureau  un  nouveau  con- 
seil de  commerce,  qui  était  une  section  du  conseil  du  roi, 
et  qui  fut  réuni,  on  1787,  â  celui  des  tinances. 

Conseil  de  conscie7ice.  On  appelle  ainsi  un  conseil  consti- 
tué, pour  la  première  fois,  sous  la  régence  d'Anne  d'Au- 
triche, pour  éclairer  le  roi  dans  la  direction  dos  atl'aires 
religieuses,  et  principalement  dans  la  distribution  des 
bénéfices  ecclésiastiques.  Ce  conseil  fut  remanié  après  la 
mort  de  Louis  XIV,  et,  plus  tard,  lu  direction  de  la  feuille 
des  bénéfices  fut  attribuée  â  divers  iirélats.  —  Plus  tard 
encore,  on  appela  aussi  do  ce  nom  l  un  des  sept  conseils 
qui  furent  établis  en  1715.  en  vortu  des  réformes  dans- 
l  administration  centrale  do  l'Etat,  dont  le  duc  do  Saint- 
Simon  était  l'inspirateur.  Il  était  composé  d'un  président, 
d'un  secrétaire  ot  de  plusieurs  conseillers.  Du  conseil  do 
conscience  relovaient  los  affaires  ecclésiastiques.  On  no 
tarda  pas  â  reconnaitro  quo  le  remplacement  des  secré- 
taires d'Etat  par  dos  conseils  n'était  pas  pratique;  lo- 
conseil  do  conscience  fut  supprimé  dès  1718. 

Conseil  delphinal.  C'était  uno  cour  souveraine  do  justice 
do  l'ancienne  province  du  Dauphiné,  instituée  au  xiv*  siècle 
par  lo  dauphin  Humbert  II.  En  1151,  Louis  XI,  étant  encore 
dauphin,  transforma  ce  conseil  seigneurial  en  parlement, 
et  un  édit  do  Charles  Vil,  en  1453,  confirma  loito  mosuro. 

Conseil  d'en  haut  ou  Conseil  d'Etat  d'en  haut.  On  donnait 
ce  nom,  vers  le  milieu  du  xvii*  siècle.  A  la  section  poli- 
liquo  du  conseil  du  roi.  V.,  i^lus  bas,  conseil  du  roi. 

Contetl  de  raison.  On  désignait  ainsi  uno  commission 
extraordinaire  chargée  par  Henri  IV,  on  I^97,  d'une  partio 
dos  attributions  du  conseil  dos  tinances,  ot  nolnniment 
dune  répartition  nouvelle  dans  los  rocottes  et  dépenses  du 
royaume.  Ce  conseil,  dont  lo  porsonnol  fut  pris  dans  les 
cours  souveraines,  fonctionna  pou  do  temps. 

Conseil  d'Etal.  C'est  lo  nom  nui  a  rcmnlftcé,  depuis 
Honri  111,  celui  do  «  conseil  privé  »,  pour  désigner  1  en- 
semble du  conseil  du  roi.  Souvent  lo  mot  n'a  ét^  ai>pliqué 
qu'à  la  section  tlnancièro  du  conseil,  ot,  sous  Louis  XIV 
ot  Louis  XV,  à  la  socUou  politique. 


COiNSEIL 

Co«se.7  d,i  roi.  Ce  nom  fut  donné  au  conseil  politique  ou 
de  eou«rnément  qui  a  tiré  son  origine,  au  xiv  f>ècle,  de 
la  ^Za  régis  ou  cour  du  roi.  Il  apparaît  dans  les  docu- 
ëenïs  officfels,  au  moms  à  partir  de  1303,  sous  les  noms  de 
nrand  conseil,  conseil  étroit,  conseil  secret.  Il  ne  tut  regl 
Srd  par  aucune  règle  fixe,  et  ne  lut  S^p^\°lf^^^^ 
régulièrement  que  sous  Philippe  le  Long.  En  1318,  PI  - 
fhfpe  V  décida  que  le  grand  conseil  se  réunirait  une  io  s 
car  mois  (d'où  ion  nom  do  consilmm  mcnsis).  Sous  Cliar- 
les  V  et  Charles  VI,  son  organisation  avait  fait  de  grands 
progrès.  Il  comprenait  des  conseillers  en  titre,  nommes 
paî^e  roi,  et  des  membres  de  droit;  les  uns  représentant 


L  haute  noblesse,  comme  les  princes  du  sang  ;  'es  au  res 
à  raison  de  leurs  fonctions,  c'est-à-dire  les  grands  officiers 
L  là  couronne.  U  y  avait  en  outre  un  personnel  auxiliaire 
ou  comprenait  des  maîtres  des  requêtes  et  des  greffiers 
ië  grand  conseil  navait  pas  de  siège  nxe  et  se  tenait  là 
où  le  trouvait  le  roi.  Ce  corps  était  à  la  fois  conseil  do 
gouvernement,  tribunal  administratif  suprême  cour  de 
fassation  et  même  tribunal  ordinaire.  Charles  VIII  en  U97, 
constitua  une  cour  de  justice  proprement  dite,  distincte 
de  son  conseil  de  couvernement,  sous  le  nom  de  grand 
conseil  la  secrion  politique  du  conseil  du  ro,  garSalcs 
noms  dé  Tonseil  étroit  et  de  conseil  secret,  et  prit  celui  de 

'Tu' x''.;;-'tiècle,1e  Vnsea  privé  se  subdivisa  en  con.e,7 
des  affaires,  section  politique  permanente  ;  conseil  des 
parcTnouvelle  section  judiciaire  9"'  ^^  f  ™'"Pr,vT 
Cernent  sous  Charles  I-X,  ","""''f ';f./"f'^f  4  Tm 
semble  de  ces  sections  forma  le  conseil  d  t-tf.el  le  nom 
de  conseil  privé  devint  synonyme  de  conseil  des  pajties 
Plus  tard,  le  conseil  des  finances  fut  appelé  conseil  d  Etat 

^Rtclfeire'u  diminua  et  réforma  le  personnel  du  con«,7 
d-Etat,  et  répartit  plus  régulièrement  le  travai  entre  les 
sections.  La  création  du  co;.sei(  des  affaires  cl  dépêches 
sénara  définitivement  dans  le  conseil  l'élément  politique 
de'^rétément  administratif.  Sous  Louis  XIV,  on  jfistingua 
dans  le  conseil  du  roi  quatre  commissions:  i"  le  conseif 
d'Etat  d-en  haut,  qui  recueillit  les  attributions  politiques 
de  1-ancien  conseil  des  affaires;  r  le  conseil  des  dépêches. 
pour  l'administration  intérieure,  qui  fut  une  transfoma- 
?iin  du  conseil  des  affaires  et  dépêches;  3»  le  conse'l  de' 
finances;  i'  le  conseil  priré  ou  des  parties,  qui  était  tou- 

ours  la  section  judiciaire.  Cette  organisation  subsista 
jusqu'à  la  Révolution.  La  loi  du  27  avril-25  mai  1.91,  or- 
ganisant les  ministères,  supprima  par  la  le  ccised  du  ,n. 
Le  conseil  d'Etat  devint  un  conseil  des  ministres  et  les 
fonctions  des  autres  sections  de  1  ancien  conseil  furent 

réparties  entre  les  divers  ministères  et  les  fonctionnaires 

'"coMC^  touî'erain.  On  appelait  ainsi  les  compagnies  judi- 
ciaires qui  furent  établies,  aux  xvil"  et  xviii-  siècles, 
dans  des  provinces  récemment  anne.xees,  pour  temr  Heu 
de  parlements  et  administrer  la  justice  en  dernier  ressort. 
Quelques-uns  de  ces  conseils  furent  érigés  en  parlements 
mais  ceux  d'Alsace,  d'Artois,  de  RoussiUon  et  de  Corso 
subsistèrent  sous  ce  nom  jusqu'en  ngo. 

Conseil  supérieur.  On  a  appelé  conseils  supériew  s  des 
juridictions  que  Louis  XV,  à  l'instigation  du  chancelier 
Maupeou,  avait  établies,  en  ml,  à  Arras,  Laon,  Chà- 
lons,  Blois,  Poitiers  et  Clermont-Ferrand,  pour  remplacer 
le  parlement  de  Paris.  Ils  furent  supprimés  en  U.i,  lors 
du  rappel  du  parlement.  „. ,     .  •     - 

Conseil  des  troubles  ou  Tribunal  du  sang.  C  était  une  juri- 
diction spéciale  établie  en  1568  par  le  duc  d  Albe,  dans  les 
Flandres,  pour  connaître  des  méfaits  commis  contre  le  ro 
et  la  religion.  Les  comtes  d'Egmont  et  de  Hornes  furent 
condamnés  par  ce  tribunal  et  décapités  à  Bruxelles.  En 
trois  mois,  il  n'y  eut  pas  moins  de  dix-huit  cents  per- 
sonnes mises  à  mort.  „.        ,         „       •       *•..:+ 
—  Gouv.  Conseil  des  ministres.  C'est  de  181d  qu  on  fait 
dater  le  fonctionnement  régulier  du  conseil  des  ministres 
en  tant  que  comité  de  gouvernement.  La  constitution  c^o 
1852  avant  rétabli  en  fait  un  pouvoir  sans  contrôle,  le 
conseil  des  ministres  cessa  d'exister  en  tant  que  conseil 
de  gouvernement.  Le  sénatus-consulte  des  8-10  septembre 
1869  rétablit  le  régime  parlementaire,  et  les  ministres 
délibérèrent  de  nouveau  en  conseil.  La  loi  organique  les 
3'1  août-3  septembre  1871, celles  des  16  s6ptembre-2  octobre 
1871  13-19mars  1873  et  la  constitution  des  25-28  février  1873 
ont  consacré  l'existence  légale  du  conseil  des  ministres. 
Cette  dernière  a,  en  outre,  proclamé  sa  responsabilité  po  i- 
tique.  Le  conseil  des  ministres  tient  ses  réunions  sous  la 
présidence  du  président  du  conseil  et  en  présence  du  pré- 
sident de  la  République.  Los  délibérations  sont  secrètes, 
et  il  n'est  pas  fait  de  procès-verbal.  Le  conseil  des  minis- 
tres délibère  sur  toutes  les  questions  importantes  de  poli- 
tique intérieure  ou  extérieure.    Le  ministre  compétent 
exécute  ses  décisions.  Certains  décrets  doivent,  par  excep- 
tion, porter  .  décret  délibéré  en  conseil  des  ministres  j . 
En  cas  do  vacance  de  la  présidence  de  la  République,  le 
conseil  des  ministres  est  investi  du  pouvoir  executit.  Un 
dehors  des  conseils  des  ministres,  tenus  sous  la  présidence 
du  chef  do  l'Etat,  les  ministres  tiennent,  hors  de  sa  pré- 
sence, des 
conseils  de 
cabi  net, 
sortes    do 
conféren- 
ces prépa- 
ratoi  res, 
sans  c  a- 
ractère  of- 
ficiel. 

Conseil 
d'E  lat. 
Placé  à  cô- 
té du  chef  , 
de  l'Etat,  des  ministres  et,  dans  une  certaine  mesure,  des 
Chambres  elles-mêmes  pour  préparer  ou  éclairer  les  dé- 
cisions ;  destiné  d'autre  part   à  être  la  clef  de  voûte  du 
contentieux  administratif  dans  sa  plus  largo  acception, 
le  conseil  d'Eut  occupe,  dans  l'organisation  et  la  marche 
des  pouvoirs  publics,  une  place  prépondérante. 

Son  rôle,  sous  l'ancienne  monarchie,  était  déjà  considé- 
rable. Sous  des  noms  divers,  il  se  rattachait  au  consisto- 
rium  ou  conseil  d'Ktat  de  l'empire  romain.  Au  xiii'  siècle, 
;i    y.t.,it    tn,,in   \'aAmin'nitrat\nn    et   toute  la   iuridiction. 


forme  moderne,  qu'il  a  conservée  dans  ses  grandes  lignes 
sous  tous  les  régimes.  . 

Sans  doute,  le  conseil  d'Etat  a  ressenti  le  contre-coup 
des  révolutions,  les  unes  accroissant  son  action,  les  autres 
la  réduisant  ;  mais  il  a  survécu  à  toutes  ces  secousses, 
avant  acquis  la  fixité  et  l'autorité  qui  font  la  force  des 
institutions.  Son  rôle  est  double,  car  il  est  a  la  lois  lo 
grand  conseil  du  gouvernement  et  le  tribunal  suprême 
de  la  juridiction  administrative.  -i  j.tr,,,  „•„ 

Comme  conseil  de  gouvernement,  le  conseil  d  Etat  n  a 
pas  de  pouvoir  propre,  pas  plus  qu'd  na  d  initiative.  11 
n'est  saisi  que  par  le  chef  de  l'Etat  ou  par  les  ministres, 
et   cotte    consultation    est 


!{rne  de  conseiller  d'Etat. 


Médaille  de  coDsciller  d'Etat. 


:m    ou   conseil    u  Jjtai.  Ue    l  ,;11HII1,J   ii/mani.    ji«    «...      ■-."  — 

1    était   toute   l'administration    et   toute  la  juridiction 
puisque  do  son  sein  sont  sortis  la  Cour  des  comptes  comme 


puisque  do  son  sein  sont  sortis  la  ^our  ues  i^umpiwa  v,«ii.i 
le  parlement  de  Paris.  Supprimé  par  la  Constituante,  il 
revoit  lo  jour  avec  la  constitution  de  l'an  VIII,  sous  la 


nécessaire  pour  lui  permet- 
tre de  donner  son  avis.  Il 
ne  peut  se  saisir  lui-même. 
Soit  que  sa  consultation 
soit  obligatoire  en  vertu  des 
lois  ou  règlements,  soit  au 
contraire  que  le  gouverne- 
ment use  de  la  faculté  de  le 
consulter  sur  dos  matières 
où  U  peut  se  passer  de  son 
intervention,  les  délibéra- 
tions ont  le  caractère  d'avis, 
en  ce  sens  qu'elles  ne  sau- 
raient lier  les  pouvoirs  pu- 
blics qui  les  ont  sollicitées. 
Mais,  dans  la  pratique  ad- 
ministrative, et  en  ce  qui 
concerne  un  certain  nombre 
de  matières  délicates,  où  le 
gouvernement  tient  à  s'é- 
clairer comme  à  couvrir  sa  responsabilité,  il  est  admis  que 
les  avis  du  conseil  d'Etat  doivent  être  suivis,  et  ils  le  sont 
généralement.  .   . 

Comme  tribunal  suprême  de  la  juridiction  administra- 
tive, le  conseil  d'Etat  jouit  pleinement  d'un  pouvoir  pro- 
pre. Il  n'agit  plus  comme  conseil,  mais  comme  juge,  et  il 
est  à  la  fois  juge  en  premier  et  dernier  ressort,  juge  d  ap- 
pel, et  juge  de  cassation.  En  ces  diverses  qualités,  le  rôle 
du  conseil  d'Etat  est  considérable.  Il  est  impossible  d  cnu- 
mérer  ses  attributions  multiples.  Il  suffira  d'indiquer 
quelques  espèces,  à  titre  d'exemple  :  comme  juge  en  pre- 
mier et  dernier  ressort,  il  statue  sur  les  élections  aux 
conseils  généraux,  ainsi  que  sur  les  recours  pour  excès  de 
pouvoir  ;  comme  juge  d'appel,  il  statue  sur  les  décisions 
des  conseils  de  préfecture  et  des  conseils  du  contentieux 
des  colonies;  comme  juge  de  cassation,  il  statue  sur  toutes 
les  décisions  des  tribunaux  administratifs,  qui  ne  relèvent 
pas  de  lui  par  l'appel,  et  qui  peuvent  être  attaquées  par 
le  recours  en  cassation. 

Le  conseil  d'Etat  est  présidé  par  le  garde  des  sceaux, 
ministre  de  la  justice,  et,  en  fait,  par  un  vice-président.  Il 
est  divisé  en  cinq  sections  :  une  section  du  contentieux  et 
quatre  sections  dites  administratives,  où  les  affaires  sont 
réparties  par  ministères,  plus  une  section  «  temporaire  » 
du  contentieux.  Le  conseil  d'Etat  ne  se  réunit  en  assem- 
blée générale,  c'est-à-dire  toutes  sections  réunies,  que 
pour  les  affaires  exigeant  cette  formalité.  Le  personnel  du 
conseil  d'Etat  comprend,  en  outre  du  vice-président,  des 
présidents  de  section,  du  secrétaire  général  et  du  secré- 
taire du  contentieux,  25  conseillers  d  Etat  en  service  or- 
dinaire, 19  conseillers  d'Etat  en  service  extraordinaire, 
qui  ne  sont  autres  que  les  directeurs  généraux  et  direc- 
teurs des  divers  ministères,  32  maîtres  des  requêtes,  18  au- 
diteurs de  1"  classe  et  2j  de  2"  classe. 

—  BiBLioc.B.  :  Léon  Aucoc,  le  Conseil  d  Etat  avant  et 
depuis  I7S9  (Paris,  1876)  ;  Delarbro,  le  Conseil  d'Etat  sous 
la  Constitution  de  IS75  (Paris,  1876).  ,     ,   .   , 

_  Admin.  Conseil  de  préfecture.  Institué  par  la  loi  du 
28  pluviôse  an  VIII,  pour  jouer  plus  particulièrement  au- 
près du  préfet,  dans  chaque  département,  le  rôle  de  tribu- 
nal administratif,  le  conseil  de  préfecture  joint  à  ses  attri- 
butions contentieuses,  spécialement  déterminées  par  les 
lois  des  attributions  consultatives  et  de  tutelle  administra- 
tive'. Il  est,  do  plus,  chargé  de  la  répression  de  certains 
délits,  et  ses  membres  sont  revêtus  d'attributions  indivi- 
duelles. —  Orr/anisation.  Il  se  compose  de  9  membres  dans 
le  département  de  la  Seine,  de  4  dans  vingt-neuf  départe- 
ments, de  3  dans  les  autres;  de  5  à  Alger,  de  4  à  Constan- 
tine  et  à  Oran.  Les  conseillers  sont  nommés  par  décret  ; 
ils  doivent  avoir  vingt-cinq  ans  au  moins,  être  licenciés 
on  droit  ou  réunir  certaines  conditions  d'aptitude  (loi  du 
21  juin  1865,  art.  2).  Le  conseil  est  présidé  en  principe  par  le 
préfet,  généralement  remplacé  par  un  conseiller  ;  à  Pans, 
par  un  vice-président  en  titre.  En  cas  d'insuffisance  du 
nombre  des  membres  pour  délibérer  (3  au  minimum),  il  est 
complété  par  des  membres  du  conseil 
général.  Lo  secrétaire  de  préfecture 
joue  le  rôle  de  ministère  public.  — 
Attributions   contentieuses  et   répres- 
sives. Le  conseil  est  juge  du  conten- 
tieux en  matière  de  contributions  di- 
rectes et  taxes  assimilées,  et,  dans  de 
rares  exceptions,  de  contributions  in- 
directes (contestations  entre  la  régie 
et  les  débitants  de  boissons  [loi  du 
28  avr.  1816,  etc.])  ;  en  matière  de  tra- 
vaux publics  et  en  certaines  matières 
assimilées  (dessèchement  des  marais, 
associations    syndicales    autorisées, 
mines,    pompes  funèbres,   etc.)  ;    en 
matière  de  grande  et  petite  voirie.  En 
ce  qui  touche   la  grande  voirie,  ses 
attributions  sont  en  outre  répressives 
(amende  pour  contraventions)  ;  il  en 
est  de  même  relativement  à  la  police 
des  chemins  de  fer,  des  ports  de  com- 
merce, du  roulage,  etc.  Lo  conseil  sta- 
tue sur  les  contestations  entre  l'Etat 
et  les  acquéreurs  de  biens  domaniaux; 
sur  lo  contentieux  des  opérations  élec- 
torales  des   conseils   municipaux  et 
d'arrondissement  ;   sur  certains    re-  , 

cours  relatifs  à  la  création  d'établissements  incommodes  on 
insalubres,  etc.  Il  juge  en  premier  ressort  la  comptabihtc 
des  communes,  établissements  de  bienfaisance,  fabriques 
d'églises,  dont  les  revenus  ordinaires  n'excèdent  pas 
30  000  francs.  —  Attributions  de  tutelle  administrative.  11 
donno  l'autorisation  d'ester  on  justice  aux  communes, 
établissements  de  bienfaisance,  fabriques,  etc.  —  Attri- 


208 

butions  consultatives.  Le  préfet  peut  demander  l'avis  du 
conseil  ;  il  lo  doit  dans  certains  cas  (arrêtés  pris  en  conseil 
de-  préfecture).  —  Attributions  individuelles.  Les  conseillers 
peuvent,  s'il  y  a  lieu,  remplacer  le  préfet,  le  sous-préfet, 
le  secrétaire  général  de  préfecture,  être  membres  du 
conseil  de  revision.  —  Procédure.  Les  séances  du  conseil 
sont  publiques  et  les  débats  oraux  (décr.  du  30  déc.  1862), 
excepté  en  ce  qui  concerne  la  juridiction  financière.  La 
procédure  est  réglementée  par  la  loi  du  22  juin  1889.  Les 
voies  de  recours  sont  l'opposition,  la  tierce  opposition, 
l'appel  devant  le  conseil  d'Etat  et,  en  matière  financière, 
devant  la  Cour  des  comptes. 

Conseil  général.  On  appelle  ainsi  le  conseil  administratif 
du  département  (loi  du  29  pluviôse  an  VIII  et  loi  du  10  aoiit 
1871),  composé  d'autant  de  membres  élus  au  suffrage  uni- 
versel qu'il  y  a  de  cantons  dans  le  département  ;  chaque 
canton  élit  un  membre.  —  Eligibilité.  Il  faut  avoir  vingt- 
cinq  ans  au  moins,  être  domicilié  dans  le  département  ou 
inscrit  au  rôle  des  quatre  contributions  directes  ;  pour  les 
cas  d'inéligibilité,  voir  la  loi  de  1871  et  celle  du  23  juillet 
IS91.  Les  conseillers,  nommés  pour  six  ans,  sont  rééligibles 
tous  les  trois  ans  par  moitié.  Le  conseil  délibère  sur  des 
art'aircs  d'intérêt  général,  départemental  et  communal  (re- 
partition des  impôts  directs  entre  arrondissements,  vote 
des  centimes  additionnels  départementaux,  fixation  des 
centimes  extraordinaires  communaux,  gestion  des  biens 
départementaux,  questions  relatives  aux  chemins  vicinaux, 
revision  des  sections  électorales,  etc.).  Il  peut  émettre  des 
vœux  non  politiques.  —  Attributions  poliliguvs  exception- 
nelles. Si  les  Chambres  sont  illégalement  dissoutes  ou  em- 
pêchées de  se  réunir,  les  conseils  généraux  s  assemblent  de 
plein  droit  pour  élire  des  délégués  qui,  unis  aux  membres 
du  pouvoir  exécutif,  pourvoient  d'urgence  à  1  ordre  public 
et  à  l'administration  générale  du  pays  (loi  du  15  févr.  1872). 
Les  conseUs  généraux  peuvent,  sous  certaines  garanties 
légales,  être  dissous  par  décret  (loi  de  1871,  art.  35  et  36). 
Le  progrès  des  idées  libérales  et  décentralisatrices  a 
amené  la  création  successive  de  conseils  généraux  dans 
la  plupart  des  anciennes  colonies  françaises,  où  ces  as- 
semblées jouent  un  rôle  particulièrement  important. 

Les  conseils  généraux  créés,  aux  Antilles  et  à  la  Réu- 
nion, par  le  sénatus-consulte  du  3  mai  1854,  n  avaient  à 
l'origine  que  peu  d'indépendance.  Le  .sénatus-consulte  du 
4  iuillet  1866  a  augmenté  considérablement  leurs  attribu- 
tions en  leur  donnant  notamment  le  pouvoir  considérable 
de  voter  les  tarifs  de  douane  et  d'octroi  de  mer.  En  1870, 
on  a  décidé  que  les  membres  de  ces  conseils  seraient  élus 
désormais  au  suffrage  universel,  et,  depuis  lors,  on  a 
étendu  à  ces  assemblées  la  plupart  des  dispositions  libé- 
rales de  la  loi  du  10  août  1871  sur  les  conseils  généraux  ue 
la  métropole.  (V.  commission  coloniale  [decr.  du  12  juin 
18791  )  La  Guyane  (décr.  du  23  déc.  1878),  le  Sénégal  (décr. 
du  4  févr.  1879),  l'Inde  française  (décr.  du  25  jaiiv.  1879), 
Saint-Pierre  et  Miquelon,  la  Nouvelle-Calédonie  (décr. 
du  2  avr.  1885),  les  établissements  de  l'Océanie  (décr.  du 
28  déc.  1S85)  ont  été  successivement  dotes  d  un  conseil 
général.  Mais,  depuis,  une  tendance  différente  paraît  pré- 
valoir. La  loi  du  11  janvier  1892  a  considérablement  ré- 
duit les  attributions  de  ces  assemblées  en  matière  doua-- 
nière,  et  un  décret  du  25  juin  1897  a  supprimé  le  conseil 


général  de  Saint-Pierre  et  Miquelon.  „„  ■   ._ 

Conseil  d'arrondissement.  —  Organisation  (lois  des  22  jum 
1833  7  juillet  1852,  23  juillet  1870).  U  Se  compose,  dans 
chaque  arrondissement  de  sous-préfecture,  d  autant  de 
membres  qu'il  y  a  do  cantons  dans  l'arrondissement  et,  en 
tout  cas,  de  9  au  minimum.  Sont  éligibles,  au  suffrage 
universel,  les  électeurs  âgés  de  vingt-cinq  ans  au  moins, 
domiciliés  dans  le  département  ou  qui  y  payent  une  con- 
tribution directe  (décr.  du  3  juill.  1848).  Les  cas  dinca- 
pacité  ou  incompatibilité  sont  énuméres  dans  la  loi 
de  1833,  le  décret  de  1848,  la  loi  du  23  jmllet  1891  (préfet, 
employés  de  préfecture,  conseillers  généraux,  officiers  en 
activité,  etc.).  Les  conseillers  élus  pour  six  ans  sont  re- 
nouvelés par  moitié  tous  les  trois  ans.  Le  conseil  est  réuni 
chaque  année,  par  décret,  en  session  ordinaire  divisée 
en  deux  parties.  Dans  la  première,  qui  précède  la  session 
du  conseil  général,  il  délibère  sur  les  réclamations  rela- 
tives à  la  fixation  du  contingent  de  l'arrondissement  dans 
les  contributions  directes  et  sur  les  demandes  en  réduc-- 
tion  formées  par  les  communes.  Dans  la  seconde  qui  suit 
la  session  du  conseil  général,  il  répartit  les  contributions 
directes  entre  les  communes,  selon  les  décisions  du  con- 
seil général,  sur  les  réclamations  soulevées.  11  donne  son 
avis  souvent  obligatoire  (loi  du  10  mai  1838,  art.  41)  et 
émet  des  vœux  sur  les  affaires  concernant  1  arrondisse- 
ment. Ses  membres  peuvent  remplacer  le  sous-préfet  et 
faire  partie  du  conseil  de  revision.  Ils  sont  électeurs  sé- 
natoriaux. Les  décisions  des  conseils  peuvent  être  suspen- 
dues par  le  préfet  ou  annulées  par  décret. 

Conseil  municipal.  Il  se  compose  d  un  nombre  de  con- 
seillers variant  entre  un  minimum  do  10  membres  et  un 
maximum  de  36,  suivant  la  population  des  communes. 
Dans  les  villes  divisées  en  plusieurs  mairies,  ce  nombre 
est  augmenté  de  3  par  mairie  (loi  du  5  avr.  18S4    art.  10). 
Les  conseillers   exercent  gratuitement    leurs    fonctions 
(A  Paris,  ils  s'allouent  une  indemnité  annuelle  de  6.000  Ir.) 
Ils  sont  élus  au  suffrage  universel,  au  scrutin  de  liste 
(individuel  à  Paris  ;  1  par  quartier).  Pour  être  éligible,  il 
faut  être  inscrit  sur  la  liste  électorale,  être  âgé  de  vingt- 
cinq  ans  au  moins,  sauf  les  cas  d'incapacité  ou  inéligibi- 
lité  (loi  de  1884,  art.  31  à  35).  Les  conseils  sont  élus  pour 
iiuatre  ans  et  renouvelés  intégralement,  le  1"  dimanche 
do  mai,  dans  toute  la  Frtance.  Le  conseil  peut  être  dissous 
iiar  décret,  ou  suspendu  (un  mois  au  maximum)  par  arrêté 
préfectoral.  En  cas  de  dissolution  ou  démission,  il  peut 
être  remplacé  par  une  délégation  nommée  par  décret.  Ses 
sessions  sont  ordinaires  ou  extraordinaires.  Les  premières 
ont  lieu  quatre  fois  par  an,  à  époque  fixe.  Le  conseil  nomme 
le  maire,  président,  et  ses  adjoints.  Ses  séances  sont  pu- 
bliques en  principe.  Il  règle  les  affaires  do  la  commune.  Ses 
délibérations  sont  exécutoires  par  elles-mêmes  ou  sou- 
mises à  l'approbation  de  l'autorité  supérieure  iloi  de  1884, 
art   68).  Il  est  appelé,  parfois  obligatoirement,  à  donner 
son  avis,  ou  il  émet  des  vœux  sur  des  questions  d  intérêt 
local.  Il  nomme  les  délégués  du  collège  électoral  des  sên.v 
teurs.  —  Paris  et  Lyon.  A  Paris,  l'organisation  du  conseil 
est  réglée  par  la  loi  du  14  avril  1871.  Il  y  a  quatre  conseil- 
lers par  arrondissement.  Le  maire  et  les  adjoints  de  ch.-ique 
arrondissement  sont  choisis  parle  président  de  la  Kèpu- 
bliqiio.  Le  conseil  élit  son  président.  Les  préfets  de  po- 
lice et  do  la  Seino  assistent  aux  séances  et  sont  çnt™»"^- 
Les  attributions  du  conseil  sont  définies  par  la  loi  du 


209 

17  juillet  1837,  lo  dôcrol  du  25  mars  1852,  la  loi  du  24  juillet 
1867.  —  A  Lyou,  il  y  a  un  maire  unique  (loi  .tu  21  avr.  1881), 
17  adjoints,  54  conseillers  élus  suivant  la  rùglo  ordinaire. 

('unseil  de  fabrique.  V.  FAUKiguK. 

Conseil presbt/téral.  V.  consistoiri-:. 

—  Admiu.  col.  Conseil  supérieur  des  colonies.  Lo  conseil 
supérieur  des  colonies  est  une  assemblco  puroniont  consul- 
tative, placi^o  auprès  du  gouvornomont,  et  qui  a  pour  mis- 
sion do  donner  son  avis  sur  les  projets  do  loi  ou  do  décrets, 
ot,  d'une  manière  générale,  sur  toutes  les  questions  que  lo 
ministre  des  colonies  juge  bon  do  lui  soumettre.  Créé  en 
1883,  le  conseil  supérieur  a  été  réorganisé  par  un  décret  du 
2y  mai  18yo.  Il  comprond  :  l"  les  sénateurs  ot  les  députés 
des  colonies;  2°  12  délégués  élus  pour  trois  ans  par  les 
citoyens  français  habitant  dans  los  colonies  ou  les  pays 
do  protectorat,  qui  no  sont  pas  représentés  au  sein  des 
Cliambros  ;  3°  dos  membres  de  droit  désignés  à  raison  do 
leurs  fonctions;  -l"  dos  mombres  en  nombre  illimité  dé- 
signés par  le  ministre,  à  raison  de  leur  connaissance  si)é- 
cialo  dos  questions  coloniales;  5"  des  délégués  nommés 
par  dos  chambres  de  commerce  et  des  sociétés  savantes. 
Il  so  divise  en  quatre  sections  :  1"  colonies  d'Amérique  et 
Réunion  ;  2°  continent  africain  ;  3"  Indo-Chine  ;  4"  autres 
colonies.  Une  commission  permanente,  plus  facile  à  réunir 
fréquemment  qu'une  assemblée  nombreuse,  a  été  créée 
au  sein  du  conseil  supérieur  en  1890. 

Conseil  colonial.  Lo  nom  de  conseil  colonial  a  été  donné, 
à  pJusieurs  reprises,  aux  assemblées  locales  élues  dans 
les  colonies  françaises.  Uno  loi  du  24  avril  1833,  dans  lo 
but  do  doter  ces  colonies  do  leur  autonomie  administra- 
tive, créa  à  la  Réunion,  ù.  la  Martinique,  à  la  Guade- 
loupe ot  à  la  Guyane,  considérées  alors  comme  les  quatre 
grandes  colonies,  des  conseils  coloniaux,  qui  y  rempla- 
cèrent los  conseils  généraux.  Ces  assemblées,  dont  les 
membres  étaient  élus  pour  cinq  ans  par  un  coUôgo  élec- 
toral censitaire,  et  dont  los  fonctions  étaient  gratuites, 
f)oss6daienl  des  attributions  fort  étendues.  Le  conseil  co- 
onial  était  un  véritable  petit  parlement  local.  Il  votait  le 
budget  de  la  colonie  et  rendait  dos  discrets  coloniaux,  qui 
étaient  la  source  ordinaire  de  la  législation  particulière  à 
chacune  de  ces  colonies.  Ces  conseils  coloniaux,  auxquels 
on  reprochait  des  abus  de  pouvoir  et  des  gaspillages  con- 
tinuels, furent  supprimés  en  1848,  époque  à  laqucUo  on  se 
proposait  d'orienter  la  politique  coloniale  dans  le  sens  de 
l'assimilation. 

Un  conseil  colonial  a  été  créé,  en  Cochinchine,  par  un 
décret  du  8  février  1880.  C'est  le  seul  qui  existe  aujour- 
d'hui dans  les  colonies  françaises.  Ses  attributions  sont 
les  mêmes  que  celles  des  conseils  généraux  des  colonies. 
Il  n'en  diffère  que  par  son  nom  et  par  sa  composition.  A 
côté  de  6  conseillers  français  élus  au  suffrage  universel, 
on  y  trouve  6  Asiatiques,  désignés  par  les  notables  indi- 
gènes. 2  membres  du  conseil  privé,  nommés  par  décret, 
et  2  délégués  de  la  chambre  de  commerce  de  Saigon. 

Conseil  privé.  Les  conseils  privés  jouent,  dans  les  colo- 
nies françaises,  un  rôle  analogue  à  celui  des  conseils  de 
préfecture  dans  les  départements  de  la  métropole.  I-e 
conseil  privé  est  un  conseil  administratif,  dont  le  gouver- 
neur doit  prendre  l'avis  dans  un  certain  nombre  de  cas, 
sans  être,  cependant,  jamais  tenu  de  s'y  conformer.  Sa 
composition,  qui  varie  légèrement  avec  les  colonies,  est 
en  principe  la  suivante;  l"  le  gouverneur,  président; 
2"  les  principaux  chefs  d'administration  ou  de  service; 
3"  deux  habitants  notables  désignés  par  le  gouvernement. 
Certains  chefs  de  service  moins  importants  ont  entrée  au 
conseil  privé  seulement  lorsqu'il  y  est  traité  des  matières 
rentrant  dans  leurs  attributions,  et  avec  voix  simplement 
consultative. 

Complété  par  l'adjonction  do  deux  magistrats  désignés 
par  le  gouverneur,  le  conseil  privé  se  transforme  en  tri- 
bunal administratif,  et  prend  le  nom  do  conseil  du  conlen- 
tieux  administratif.. Eq  cette  qualité,  il  est  juge  de  droit 
commun  en  matière  administrative  et  statue  sur  tout  lo 
contentieux  administratif  {décr.  du  5  août  1881). 

Les  fonctionsdu  conseil  privé  étaien t  à  Torigine  beaucoup 
plus  étendues  qu'aujourd'hui  :  c'était  en  quoique  sorte  le  pe- 
tit conseil  d'Etat  de  la  colonie  ;  mais  le  rôle  de  cette  assem- 
blée a  été  progressivement  amoindri  au  cours  duxix*  siècle. 

Le  conseil  privé  n'existe  que  dans  los  colonies  les  plus 
anciennes  ou  les  plus  importantes  ;  dans  celltos  qui  n  ont 
encore  qu'une  organisation  administrative  rudimentaire, 
il  est  remplacé  par  un  simple  conseil  d'admiriistralion,  dont 
los  attributions  sont  en  général  moins  étendues. 

—  Instr.  publ.  Conseil  supérieur  de  l'instruction  publique. 
La  compositiou  de  ce  conseil  est  la  suivante  :  nommés  par 
décret  :  9  membres,  formant  la  section  permanente  {aux- 
quels lo  ministre  ajoute  6  membres  choisis  parmi  los  élus) 
ot  4  représentants  de  lonsoignomont  privé;  élus  pour 
quatre  ans  par  hmrs  collègues  :  3y  membres  do  l'ensei- 
gneinont  supérieur  et  secondaire  ot  6  membres  do  l'on- 
soi^nomont  primaire.  Lo  conseil  tient  doux  as.sombléos 
ordinaires  par  an.  Il  donne  son  avis  sur  les  projets  do  rè- 
glement touchant  à  l'onsoigncment,  à  l'administration  et  à 
la  discipline,  et  il  statue  on  appel,  ot  en  dernier  ressort, 
sur  los  jugements  rendus  par  les  conseils  académiques  on 
matière  contentiouso  ot  disciplinaire  ot  sur  ceux  des 
conseils  départementaux  do  l'onsoignemont  primaire  por- 
tant interdiction  d'enseigner. 

Conseil  académique.  Auprès  du  roctour,  dans  chaque 
académie,  so  trouve  un  conseil  composé  do  :  1",  mem- 
bres de  droit  :  le  rocteur,  los  inspecteurs  d'acadcmio  ; 
2",  membres  choisis  par  le  ministre  :  l  proviseur  do  lycée, 
1  principal  do  collège,  2  conseillers  généraux  ot  2'con- 
soiUcrs  municipaux,  2  membres  do  l'onseignomont  libre 
pour  les  affaires  coutontiouscs  ot  disciplinaires  concer- 
nant cet  enseignement  ;  3".  membres  élus  pour  quatre  ans  : 
4  professeurs  agrégés  dans  les  lycées  et  2  professeurs 
licenciés  dans  les  collèges.  Lo  conseil  tient  doux  sessions 
ordinaires  annuelles.  Ses  attributions  s'étendent  sur  tout 
ce  qui  concerne  los  établissements  d'ensoignomont  secon- 
daire :  avis  sur  los  règlements,  los  budgets,  l'administra- 
tion, la  discipline  ;  rapport  annuel  sur  chacun  d'eux  ;  jugo- 
monts  sur  lo  contentieux  ot  los  peines  disciplinaires,  sauf 
recours  au  conseil  supérieur. 

Conseil  départemental  de  l'enseignement  primaire.  Il 
y  a,  dans  chaque  département,  un  conseil  cb^partomon- 
tal  composé  do  :  l*  le  préfet,  président;  l'inspecteur 
d'académie,  vico-rrésidcnt;  lo  diroctour  ot  la  directrice 
dos  écoles  normales;  2  inspecteurs  primaires  désignés 
par  le  ministre  :  2'  4  membres  du  conseil  général,  2  insti- 
tuteurs  ot  2  institutrices  ot  2  membres  de  l'onseignomont 
privé  pour  les  affaires  contontiousos  ot  disciplinaires  (ù 

Iji. 


î*aris,  4  inspecteurs  primaires,  8  conseillers  généraux, 
7  instituteurs  ot  7  institutrices).  Les  réunions  sont  trimes- 
trielles. —  Attributions  :  l"*  péUu(juyiques  :  roglomont  inté- 
rieur dos  écoles  publi()ucs,  surveillance  des  programmes 
et  dos  métliodes,  avis  sur  los  réformes  à  faire  dans  l'en- 
soignenient,  nomination  dos  délégués  cantonaux,  etc.  ; 
2"  administratives  :  écoles  à  établir  dans  chaque  commune 
ot  nombre  des  maîtres,  titularisation  des  stagiaires,  pro- 
motions du  personnel,  récompenses  honorittques,  etc.  ; 
3"  contentieuses  et  disciplinaires  :  application  dos  peines 
disciplinaires  los  plus  graves,  avis  préalable  sur  celles  que 
prononcent  lo  préfet  et  l'inspocteur  d'académie,  sauf  la 
coiisuro. 

Conseil  des  universités.  Chaque  université  est  régie,  tant 
au  point  de vuoadministratif  qu'au  pointdo  vuo  linancior  ot 
disciplinaire,  par  un  conseil  do  l'université.  V.  Université. 

—  Admin.  niilit.  Conseil  supéj'ieur  de  la  guerre.  Un  décret 
do  iS9i)  règle,  comme  suit,  la  composition  et  lo  fonctionne- 
ment do  ce  conseil  :  membres  de  droit  :  le  ministre  do  la 
guerre,  président;  le  chef  d'état-major  général  do  l'armée, 
rapporteur  permuneat;,  membres  titulaires,  nommés  par 
décret,  les  généraux  désignés  pour  commander  désarmées 
en  temps  de  guerre.  Quaud  le  conseil  délibère  sur  la 
création  ou  la  suppression  d'une  place  forte  ou  sur  la  dé- 
fense des  côtes,  il  doit  s'adjoindre  le  commandant  du  corpa 
d'armée  de  la  région,  les  présidents  des  comités  techni- 
ques de  rariillerie  et  du  génie  et  les  inspecteurs  généraux 
de  ces  deux  armes,  le  chef  d'étac-major  fjénéral  de  la  ma- 
rine, linspecteur  général  de  rariillerie  de  la  marine  et  lo 
préfet  maritime  de  l'arrondissement.  Los  membres  titu- 
laires sont  pourvus,  en  temps  de  paix,  d'un  commandement 
de  corps  d'armée  ou  de  gouvernement  militaire,  et  affectés, 
en  principe,  à  l'un  des  corps  à  eux  destinés  on  temps  do 
guerre.  Le  membre  titulaire  auquel  est  attribuée  la  vice- 

firésidence  du  conseil  supérieur  est  maintenu  à  Paris  à. 
a  disposition  du  ministre.  Les  membres  titulaires,  dési- 
gnés pour  commander  des  armées  en  temps  do  guerre, 
reçoivent,  comme  délégués  du  ministre,  dès  le  temps  do 
paix,  dos  lettres  de  service,  leur  faisant  connaître  los  corps 
d'armée  qu'ils  doivent  commander.  Ils  sont  chargés,  sur 
des  ordres  spéciaux  du  ministre,  de  procéder  aux  en- 
quêtes, inspections;  d'assister  aux  grandes  manœuvres 
et  aux  voyages  d'études  des  corps  d'armée  commandés 
par  des  généraux  membres  du  conseil  supérieur,  et  d'en 
prendre  la  direction.  Ils  ont  alors  le  pas  sur  toutes  les 
autorités  militaires  de  la  région.  En  ce  qui  concerne  les 
propositions  d'avancement  dans  le  grade  et  dans  la  Légion 
d'honneur,  ils  exercent  les  attributions  conférées  aux  in- 
specteurs d'armée. 

Conseil  d'administration.  Il  est  institué  dans  tout  co7-ps 
de  troupes  {régiment  ou  bataillon  ou  escadron  formant 
corps)  un  conseil  composé  de  cinq  mombres:  lo  chef  do 
corps,  président;  le  major,  rapporteur  ;  le  trésorier,  se- 
crétaire; l'officier  d'habillement  et  un  commandajit  d'imité 
administrative,  c'est-à-dire  de  compagnie,  escadron  ou 
batterie,  désigné  par  rang  d'ancienneté  ot  qui  change  le 
1"  janvier  de  chaque  année. 

Les  conseils  dirigent  l'administration  du  corps  et  sur- 
veillent les  commandants  d'unités  administratives.  Ils 
poursuivent  le  remboursement  des  dépenses,  vérifient  les 
recettes  du  trésorier,  lui  remettent  les  fonds  nécessaires 
pour  la  marche  du  service,  font  procéder  à  la  réception 
du  matériel,  arrêtent  les  registres  de  comptabilité. 

Les  conseils  d'administration  sont  pécuniairement  res- 
ponsables des  payements  qu'ils  autoriseraient  à  tort, 
dos  fonds  dont  ils  reconnaissent  l'oxistonco  par  l'arrêté 
des  registres  des  comptables,  des  erreurs  qu'ils  n'auraient 
pas  redressées  en  temps  utile,  etc. 

Conseil  de  défense.  Le  conseil  de  défense  est  constitué 
dans  toute  place  forte,  fort  ou  poste  en  état  do  siège,  et 
composé  :  du  gouverneur  de  la  place,  do  son  adjoint  s'il 
en  a  un,  des  deux  officiers  commandant  l'un  l'artillerie, 
l'autre  lo  génie  ;  des  deux  plus  anciens  colonels  do  la  gar- 
nison ou,  à  défaut,  des  deux  plus  anciens  officiers  du  grade 
lo  plus  élevé  pris  dans  deux  corps  différents.  Assistent  aux 
séances,  avec  voix  consultative,  les  chefs  dos  services  de 
l'intendance  et  de  santé.  Lo  conseil  so  réunit  quand  l'ordre 
eu  est  donné  par  le  gouverneur,  à  qui  les  rè(^loments  n'im- 
posent aucune  obligation  particulière  à  ce  sujet.  D'ailleurs, 
la  responsabilité  du  gouverneur  demeure  toujours  entière, 
quels  que  soient  les  votes  du  consoil,  car  il  n'est  nulle- 
mont  tenu  do  s'y  conformer. 

Conseil  de  discipline.  Se  nommo  ainsi  lo  conseil  chargé 
do  prononcer  sur  lo  passage  d'un  soldat  aux  compagnies 
de  discipline.  11  ost  convoqué  par  lo  chef  do  corps  quand 
l'envoi  d'un  militaire  ù.  ces  compagnies  est  demandé  par 
son  commandant  do  compagnie  (escadron  ou  batterie),  le- 
quel adresse  à  cot  effet  un  rapport  que  transmettent,  avec 
leur  avis,  lo  chef  de  bataillon  ot  le  lieutenant-colonel.  Lo 
consoil  ost  composé  d'un  chef  do  bataillon  (ou  d'escadron^, 
président;  dos  doux  plus  anciens  capitaines  ot  dos  doux 
plus  anciens  lieutenants  (les  chefs  directs  ou  hiérarchiques 
do  l'inculpé  no  pouvant  toutefois  on  faire  partie). 

Quand  le  consoil  s'est  réuni,  îl  prend  connaissance  du 
dossier;   puis  il  entend  le   commandant  du  bataillon  ou 

froupo,  ot  lo  capitaine  do  la  compagnie  (batterie,  etc.)  do 
inculpé.  Après  quoi,  colui-ci  ost  ogalemont  entendu  en 
personne,  pour  présenter  sa  défense.  Le  consoil  délibère 
et  formule  un  avis  qui  doit  résumer  clairement  les  expli- 
cations ainsi  fournies  par  l'inculpé.  Si  cot  avis  ost  favo- 
rable, compte  on  est  simplement  rendu  par  lo  colonel  au 
général  do  origade.  S'il  ost  délavorable,  transmission  hié- 
rarchique on  ost  faite,  avec  avis  dos  autorités  immédiates, 
jusqu'au  commandant  do  corps  d'arméo,  qui  prononce. 

Cost  encore  devant  lo  consoil  do  discipline  qu'on  fait 
comparaître  los  caporaux  ou  si mples  soldats  commissionnés 
dont  la  révocation  ost  domunuéo,  de  même  que  los  sol- 
dats proposés  pour  être  maintenus  au  corps  lors  do  la 
libération  do  la  classe,  comme  avant  encouru  plus  do 
soixante  jours  do  prison  ou  do  cellule  pendant  la  durée 
do  lour  borvico  actif.  Pour  ces  hommes,  lo  conseil  fixe 
lui-mémo  lu  durée  do  leur  muintion  éventuel.  Dans  les 
autres  cas,  il  n'émet  (|u'un  avis,  d'après  lotiuol  lo  comman- 
dant do  corps  d'armée  statue. 

Conseils  d'enquête.  Ce  sont  los  conseils  chargés  d'exa- 
miner los  faits  pouvant  entraîner  la  mise  on  réformo  ou  lu 
révocation  des  officiors,  sous-ot'ficters  ou  assimilés  qui 
leur  sont  déférés.  Lour  composition  varie  suivant  lo  grade 
des  coupables. 

Conseil  de  sauté  des  armées.  On  nommo  ainsi  lo  conseil 
composé  do  médecins  ot  pharmaciens  des  armées,  qui  exa- 
mine toutes  los  questions  rolalivos  ù.  l'hygiène  des  troupes. 


CONSEIL 

Conseil  de  guerre.  On  appelle  ainsi,  dans  uno  arméo 
eu  campagne,  une  réunion  dos  principaux  lieutenants  du 
commandant  en  chef,  appelés  par  celui-ci  à  donner  lour 
avis  sur  la  situation  ot  les  mesures  à  prendre. 

Dans  le  fonctionnoracnt  de  la  justice  militaire,  un  conseil 
de  guerre  ost  un  tribunal  institué  pour  juger  los  militaires. 

La  composition  des  conseils  do  guerre  varie  suivant  lo 
grade  du  militaire  qu'ils  ont  à  juger.  Les  conseils  dits 
permanents,  établis,  à  raison  do  1  par  corps  d'armée,  au 
chef-lieu  do  la  région,  sont  constitués  en  vue  de  juger  los 
hommes  do  troupes,  et  leurs  sept  membres  se  composent 
d'un  colonel  ou  lieutenant-colonel,  président,  avec  six 
juges  :  un  chef  do  bataillon  ou  d'escadron,  deux  capitaines, 
deux  lieutenants  ou  sous-lieutenants,  et  un  sous-officier, 
tous  en  activité  et  pris  dans  la  région  du  corps  d'armée. 
Nommes  par  le  commandant  de  corps  d'armée,  ils  peuvent 
être  remplacés,  eu  principe,  tous  les  six  mois,  et  sont  dési- 
gnés à  tour  de  rôle,  d'après  un  tableau  d'inscription  établi 
ad  hoc.  A  chaque  conseil  de  guerre  sont  attachés  :  un 
commissaire  du  gouvernement,  faisant  fonction  de  minis- 
tère public,  et  do  même  grade  au  moins  que  l'accusé,  ot 
un  rapporteur,  chargé  do  l'instruction  des  affaires,  pris 
parmi  les  officiers  supérieurs,  capitaines  ou  assimilés,  en 
activité  ou  en  retraite.  Ils  sont  nommés  par  le  ministre 
et  doublés  l'un  et  l'autre  d'un  ou  plusieurs  substituts,  dé- 
signés parmi  les  officiers  on  activité  par  le  commandant 
de  corps  d'armée.  Enfin  le  personnel  du  conseil  est  com- 
plété par  un  greffier,  pris  parmi  les  officiors  d'administra- 
tion de  la  justice  militaire,  un  adjudant  commis-greffier  et 
un  sergent  huissier-appariteur. 

La  composition  du  conseil  est  modifiée,  selon  qu'il  y  a  à 
juger  un  assimilé,  un  membre  du  corps  do  contrôle,  etc. 

En  campagne,  des  conseils  do  guerre  sont  institués 
aux  armées  ;  ils  sont,  en  principe,  établis  au  quartier 
général  de  chaque  division  et,  s'il  y  a  lieu,  do  chaque  corps 
d'armée.  Ils  ne  se  composent  que  de  cinq  juges  dont  les 
grades  sont  déterminés  suivant  celui  de  1  accusé,  dans  les 
conditions  indiquées  plus  haut.  Mais  ces  conseils  ne  peu- 
vent juger  des  accusés  d'un  grade  supérieur  à  celui  de 
lieutenant-colonel.  Pour  les  grades  plus  élevés,  les  conseils 
doivent  avoir  la  même  composition  qu'en  temps  de  paix. 

Conseil  de  revisit^n  {justice  inilitaire).  On  désigne  ainsi 
le  conseil  chargé  d'examiner  les  pourvois  formés  contre 
les  jugements  rendus  par  les  conseils  de  guerre.  Il  y  en 
avait  à  l'origine  un  par  division  militaire.  Mais,  dès  la 
réorganisation  de  la  justice  militaire,  en  1857,  époque  où  il 
fut  même  question  de  supprimer  ces  conseils  pour  charger 
la  Cour  de  cassation  de  la  revision  des  jugements  mili- 
taires, leur  nombre  fut  réduit  à  S,  et,  aujourd'hui,  X  n'y 
en  a  plus  que  2,  l'un  à  Paris,  l'autre  à  Alger. 

Un  conseil  de  revision  se  compose  d'un  président,  gé- 
néral de  brigade,  et  de  quatre  juges  :  doux  colonels  ou 
lieutenants-colonels  et  deux  commaudants.  Cette  composi- 
tion ne  change  pas  aveu  lo  grade  de  l'accusé.  Cependaut, 
si  le  conseil  de  guerre  dont  le  jugement  ost  attaqué  avait 
été  présidé  par  un  officier  d'un  grade  supérieur  à  celui  do 
général  de  brigade,  un  président  du  même  grade  est  dé- 
signé pour  le  conseil  de  révision, où  le  général  do  brigade 
passe  alors  au  rang  de  juge,  tandis  que  lo  moins  ancien 
dos  deux  commandants  se  retire. 

Los  commissaires  du  gouvernement  près  des  conseils 
do  revision  sont  des  officiers  supérieurs,  nommés  par  lo 
ministre  de  la  guerre:  ils  peuvent  avoir  des  substituts 
nommés  par  le  général  commandant  la  région  et  pris  parmi 
les  officiers  en  activité. 

Dans  une  arméo  en  campagne,  un  consoil  do  revision 
est  établi  au  quartier  généraldu  commandant  on  chef;  il 
peut  même  en  être  institué  d'autres,  si  c'est  nécessaire. 

Conseil  de  revision  (l'ecrutement).  C'est  le  conseil  chargé 
d'examiner,  dans  chaque  département,  les  opérations  du 
recrutement,  de  prononcer  sur  les  cas  d'exemption  ot  do 
dispense,  ainsi  quo  sur  l'aptitudo  des  jeunes  gens  au  ser- 
vice militaire,  etc.  Préside  par  lo  préfet  ou  par  lo  secré- 
taire général  de  la  préfecture,  il  se  compose  d  un  conseiller 
général,  d'un  conseiller  d'arrondissemout  ot  d'un  officier 
général  ou  supérieur  désigné  par  l'autorité  militaire.  Lo 
conseiller  général  et  le  conseiller  d'arrondissement  chan- 
gent au  cours  do  la  tournée  du  conseil,  celui-ci  ne  devant 
jamais  comprendre  des  représentants  élus  du  canton  où 
il  opère.  Lo  conseil  est  assisté  d'un  sous-intendant,  du 
commandant  de  recrutement  et  d'un  médecin  désigné  par 
l'autorité  militaire,  d'un  officier  de  gendarnierio  ot  dun 
certain  nombre  de  gendarmes.  Lo  sous-préfet  de  chaque 
arrondissement,  ainsi  que  les  maires  dos  communes  aux- 
quelles appartiennent  les  jeunes  gens  examinés,  assistent 
aux  séances  et  peuvent  présenter  des  observations. 

IjO  conseil  siège  successivement  au  chef-lieu  do  chaque 
canton  ;  plusieurs  de  ceux-ci  peuvent,  toutefois,  être  grou- 
pés, par  ordre  du  préfet,  pour  les  opérations  du  consoil. 

Les  jeunes  gens  de  la  classe  examinée,  ainsi  quo  los 
ajournés  des  classes  précédentes,  doivent  se  présenter  au 
conseil.  Sinon,  ils  sont  pris  d'offico,  à  moins  qu'ils  n'aient 
régulièrement  obtenu  un  délai.  Chacun  peut  indiquer 
l'armo  dans  laquelle  il  désire  servir.  Chacun  aussi  doit 
faire  valoir,  en  produisant  les  pièces  nécessaires,  les 
divers  titres  qu'il  peut  avoir  aux  dispenses  prévues  par  la 
loi.  Faute  do  le  faire,  los  droits  do  l'intéressé  pourraient 
so  trouver  périmés.  Uno  fois  les  listes  de  recrutement 
arrêtées  dans  les  divers  cantons,  lo  consoil  so  réunit  au 
chef-lieu  du  département,  et  tient  uno  séance  publique 
où  il  ost  prononcé  détiuitivemont  sur  los  dispenses  deman- 
dées à  titre  do  soutien  de  l'amilte. 

—  Dr.  civ.  I.  Conseil  judiciaire.  Les  personnes  auxquelles 
il  peut  être  nommé  un  consnil  judiciaire  sont  los  faibles 
d'esprit  ot  les  prodigues.  Los  luiblos  d'esprit  sont  roux 
dont  los  facultés  mentales  sont  troublées,  mais  pas  assez 
gravement  pour  faire  prononcer  lour  interdiction.  Los  pro- 
digues sont  ceux  qui  consomment  en  dépenses  improduc- 
tives, non  soulemonl  leurs  rovonus,  mais  une  portion  «lo 
lour  capital.  Los  personnes  pourvues  d'un  conseil  judi- 
ciaire no  pouvont,  sans  son  assistance,  plaider,  transiger, 
emprunter,  recevoir  un  capital  mobilier  ou  on  donner  dé- 
charge, aliéner  leurs  biens  ni  les  grever  d'hypothèques. 
[C.  civ.,  art.  491)  ot  513).  Los  personnes  qui  pouvont  de- 
mander la  nomination  d'uu  conseil  judiciaire  sont  los 
mémos  quo  celles  qui  peuvent  deniuudor  l'interdiction  ; 
la  demande  ost  instruite  ot  jugée  de  la  mémo  numière. 

IL  Conseil  de  famille.  Lo  conseil  dû  fumilte  est  uno 
assemblée  de  parouls.  chargée  do  voilier  aux  intérêts  do 
membres  de  la  famille  qui  sont  dans  un  état  d'incapacité. 
A  côté  do  la  gestion  active  du  lulonr,  co  conseil  repré- 
sente la  fonotiou  délibérante,  simplomoui  cousuliative. 

27 


CONSEIL   —   CONSÉQUENT 

Cette  institution  remonte  à  l'ancien  droit  coutumior.  Le 
conseil  do  famille  intervient  dans  des  circonstances  mul- 
tiples. Eu  dehors  des  points  qui  se  rattachent  à  la  gestion 
tutélairc,  c'est  lui  qui  autorise  le  mariage  des  mineurs  de 
Tino't  ei  un  ans  qui  n'ont  plus  d'ascendants,  ou  si  ces  der- 
niers sont  dans  l'impossibilité  d'exprimer  leur  consente- 
ment. Quand  une  interdiction  est  provoquée,  le  consolide 
famille  intervient  encore  pour  exprimer  co7isuUativement 
son  opinion  sur  l'opportunité  de  cette  mesure.  Il  donne 
son  avis  quand  il  s  agit  d'émanciper  un  mineur  de  dix- 
huit  ans  n'ayant  ni  père  ni  mère.  Ses  fonctions  sont  sur- 
tout importantes  en  matière  de  tutelle.  Il  nomme  les  tu- 
teurs dans  les  cas  fixes  par  la  loi.  et,  dans  toute  tutelle,  il 
nomme  lo  subrogé-tuteur.  Il  prononce,  sauf  recours  au  tri- 
bunal civil,  la  destitution  des  tuteurs  incapables  ou  indi- 
gnes ;  il  contrôle  la  gestion  des  tuteurs,  et  son  autorisation 
est  nécessaire  pour  valider  la  plupart  des  actes  qui  excè- 
dent les  limites  do  l'administration  courante.  V.  tutelle. 

Le  conseil  de  famille  (C.  civ.,  art.  407  à  4i0)  est  composé, 
non  compris  le  juge  de  paix,  de  six  parents  ou  alliés,  pris 
tant  dans  la  comtnune  où  la  tutelle  sera  oiivei'te  que  dans  la 
distance  de  deux  myriamètres,  moitié  du  côté  paternel, 
moitié  du  côté  maternel,  et  en  suivant  l'ordre  do  proximité 
dans  chaque  ligne.  Le  parent  sera  préféré  à  l'allié  du  môme 
degré,  et,  parmi  les  parents  de  mémo  degré,  le  plus  âgé  à 
cefuinui  lo  sera  le  moins.  Le  siège  du  conseil  de  lamillc  est 
fixé  d  une  façon  définitive  dmis  la  commune  où  la  tutelle 
s'est  ouverte.  Quelquefois  il  peut  y  avoir  plus  do  six  mem- 
bres dans  lo  conseil  de  famille  ; 'c'est  lorsqu'il  existe  dos 
frères  germains  (frères  de  père  et  de  mère)  et  dos  maris 
des  soeurs  germaines  du  mmeur,  en  nombre  supérieur  à 
six.  Les  seules  femmes  qui  peuvent  faire  partie  d'un  conseil 
de  famille  sont  la  mère  ou  les  ascendantes  veuves.  A  défaut 
de  parents  en  nombre  suffisant  dans  la  distance  fixée  par 
la  loi,  on  peut  appeler  des  parents  ou  alliés  domiciliés  au 
delà,  ou  même  des  amis  du  père  ou  do  la  mère  du  mineur. 

La  juge  de  paix  fixe  lejour  de  la  délibération  du  conseil, 
de  manière  à  laisser  aux  parents,  domiciliés  dans  la  com- 
mune ou  dans  le  rayon  de  deux  myriamètres  an  moins,  un 
délai  de  trois  jours  francs  entre  îa  citation  et  la  compa- 
rution. On  ajoute  un  délai  d'un  jour,  à  raison  de  trois 
myriamètres  de  distance,  pour  ceux  dont  lo  domicile  est 
plus  éloigné.  Le  juge  de  paix  préside  les  délibérations  du 
conseil  de  famille,  avec  voix  délibérative  et  prépondé- 
rante en  cas  de  partage:  les  trois  quarts  au  moins  des 
membres  du  conseil  do  famille  doivent  être  présents  ou 
représentés  par  un  mandataire  porteur  d'une  procuration 
spéciale. 

—  Franc-maçonn.  On  donne  lo  nnm  de  conseils  à  des  ate- 
liers d'un  degré  supérieur  à  la  loge,  comme  lo  conseil  des 
chevaliers  d'Orient,  qui  dura  de  1750  à  1773  et  disparut 
après  la  fondation  du  Grand  Orient  de  France;  le  conseil 
souverain  des  empereurs  d'Orient  et  d'Occident;  le  suprême 
conseil,  originairement  conseil  dos  grands  inspecteurs  géné- 
raux du  rit  écossais  ancien,  l'atelier  du  plus  haut  grade 
conféré  par  ce  rit.  Cet  atelier  est  devenu  une  puissance 
maçonnique  reconnue  par  un  certain  nombre  do  loges.  Il 
y  a  des  suprêmes  conseils  en  France,  on  Angleterre,  en 
Ecosse,  en  Irlande,  en  Belgiq^ue,  en  Italie,  etc.  Quelques- 
uns  de  ces  conseils  s'attribuaient  au  fond  une  suprématie 
qu'ils  ne  devaient  qu'aux  titres  pompeux  qu'ils  se  donnaient; 
aussi  sont-ils  tombés  à  peu  près  dans  l'oubli. 

Conseil  de  Pierre  de  Fontaines  (le),  ouvrage  de 
droit  coutumier,  composé  vers  1253  par  Pierre  de  Fontaines, 
bailli  de  Vermandois,  peut-être  sur  l'ordre  de  Louis  IX, 
dont  l'auteur  était  conseiller,  pour  l'instruction  de  son  fils. 
L'auteur  a  fait  des  rapprochements  entre  le  droit  romain  et 
le  droit  coutumier,  et  cherché  à  mettre  en  harmonie  les  deux 
législations  ;  mais  il  ne  parle  guère  d'autres  coutumes  que 
de  celle  du  Vermandois.  Le  Conseil  de  Pierre  de  Fontaines  a 
été  édité  par  Du  Cange  (Paris,  1668),  et  par  Marnier  (1845). 

CONSEIL-DUMESNIL  (Gustave-Antoine-Marie),  géné- 
ral français,  né  à  Cologne,  alors  département  de  la  Roër, 
en  1813,  mort  en  1877.  Sorti  de  Saint-Cyr,  en  1832,  dans 
l'infanterie,  il  fut  nommé,  en  1845,  professeur  d'administra- 
tion et  d'art  militaire  à  Saint-Cyr.  Chef  de  bataillon,  il  prit 
une  part  brillante  aux  campagnes  de  Crimée  et  d'Italie,  et 
fut  promu  général  de  division  en  1869.  Au  début  de  la 
guerre  franco-aUcmande,  il  reçut  le  commandement  de  la 
1'*  division  du  7*  corps,  assista  à  la  bataille  de  Frœschwîller, 
et  fut  fait  prisonnier  à  Sedan. 

CONSEILLABLE  {sé-illabV  [Il  mil.])  adj.  Qui  peut  être 
conseillé  :  Df'marchequi  n'est  pas  coysEïL.L.ABi.B. 

CONSEILLEMENT(s^-i7r-nîan[;;mll.])n.m.Conseil.(Vx.) 

CONSEILLER  [sé-illé  [Il  mil.]  —  du  lat.  consiliari,  même 
sens)  v.  a.  Donner  des  conseils  à  :  Il  faut  coNsrnLLER  les 
autres  d'après  leur  caractère  plutôt  que  d'après  le  sien.  (La 
Rochef.-Doud.)  ii  Recommander  :  Consbiller  le  courage. 
Conseiller  de  veiller.  Conseiller  le  quinquina. 

—  Fip.  Inspirer,  servir  de  motif  pour  :  La  faiblesse co:^- 
SKILLR  7a  prudence. 

Se  conseiller,  v.  pr.  Etre  conseillé  :  Certains  actes  ne 
doivent  pas  sk  ON.sRiLr.ER.  Il  S'inspirer  à  soi-même  cer- 
taines façons  d'agir  :  Avant  de  conseiller  autrui,  il  faut 
savoir  se  conseiller  soi-même,  il  Prendre  conseil  l'un  de 
l'autre  :  Deux  associés  qui  s'entendent  et  se  conseillent 
bien  sont  presque  sûrs  ae  réussir. 

—  Anton.  Déconseiller,  détourner,  dissuader. 

CONSEILLER  {sé-illé  [Il  mil.]  —  du  lat.  consiliarius, 
mémo  sens)  n.  m.  Celui  qui  conseille,  qui  donne  dos  con- 
seils :  Un  coNSEtLLRR  expérimenté. 

—  Membre  d'un  conserl  quelconque  ;  titre  des  juges  de 
certaines  cours  :  Conseiller  au  parlement.  Conskiller 
d'Etat.  Conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  à  la  Cour  des 
comptes,  de  préfecture,  etc.  V  conseil. 

—  Fig,  Mobile  persuasif,  mais  qui  ne  détermine  pas  né- 
cessairement à  agir  :  /-e  devoir  n  est  pas  un  conseiller, 
c'est  un  maître.  (Jules  Simon.) 

—  Dans  lo  langage  des  précieuses  du  xvii"  siècle.  Con- 
seiller des  grâces,  Miroir,  il  Mémo  sens,  sans  acception  ri- 
dicalc  : 

Le  conseiller  muet  dont  8c  servent  nos  dames. 

La  PONTAINE. 

—  Conseiller  au  parlement,  y.  vsnLKMiitiT.  Il  Conseillera 
ta  Cour  des  monnaies.  X.  monn\ie. 

—  Adjcctiv.  :  Un  valet  conseillkr. 

—  Encycl.  Conseillers  d'honneur.  On  nommait  ainsi  des 
conseillers  du  parlement  qui,  sans  étro  tenus  à  des  fonc- 
tions régulières,  avaient  droit  (le  séance.  Il  y  avait  les 


conseillers  d'honneur  nés,  tels  les  archevêques  et  évoques 
des  villes  où  il  }'  avait  une  cour  du  parlement,  et  ceux  tiui 
étaient  nommés  par  le  roi,  tels  les  conseillers  chevaliers 
d'honneur,  officiers  créés  sous  le  règne  de  Louis  XIV.  Les 
titulaires  devaient  faire  preuve  de  noblesse;  ils  siégeaient 
en  habit  et  manteau,  avec  lo  collet  et  l'épée,  au  grand 
conseil,  à  la  cour  des  monnaies,  dans  la  cour  du  parle- 
ment. L'édit  de  1702  en  fixa  le  nombre  à  deux  pourcnaquo 
cour.  Ils  jouissaient  des  mêmes  privilèges  que  les  officiers 
des  cours,  mais  n'avaient  que  voix  délibérative. 

Conseiller  du  peuple  (le),  journal  mensuel  fonde 
en  avril  1849  par  Lamartme,  lorsque,  à  la  suite  de  l'élec- 
tion présidentielle  où  lo  sulfrage  universel  lui  préféra  lo 
prince  Louis-Napoléon  Bonaparte,  il  fut  rendu  à  la  vie  pri- 
vée. L'illustre  écrivain  se  proposait,  dans  ce  périodique, 
d'éclairer  le  peuple,  et  d'empêcher  la  République  de  tom- 
ber dans  les  excès  qui  l'eussent  déshonorée  aux  yeux  du 
monde.  11  y  fit  d'abord  l'historique  do  la  révolution  de  1848  ; 
puis  il  donnait  des  conseils  au  sujet  des  élections,  proposait 
le  travail  comme  base  du  crédit,  s'élevait  contre  l'athéisme, 
contre  les  exagérés  qui  no  savent  pas  compter  avec  le 
temps.  Il  fallait,  à  son  avis,  faire*  la  guerre  aux  factions, 
laisser  les  idées  so  produire  en  toute  liberté.  Lo  style  du 
"  Conseiller  »  est  d'une  simplicité  remarquat)le  et  bien 
api)roprié  au  but  poursuivi.  Cette  feuille  dura  trois  ans  ;  lo 
coup  d'Etat  mit  fin  à  son  existence. 

CONSEILLER  {sè-iUé)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  rouge- 
gorge. 

CONSEILLÈRE  {sè-îllèr'  [llmW.]  —  fém.  de  conseiller) 
n.  f.  Femme  qui  donne  des  conseils:  Z7ne6on77e  conseillère. 
11  Membre  d  un  conseil  de  femmes  :  Les  conseillères  d'un 
couvent,  il  Femme  d'un  conseiller  :  Madame  /a  conseillère. 

—  Fig.  Objet  qui  pousse  à  agir,  qui  détermine  la  con- 
duite. (S'emploie  au  lieu  do  C0Ji5Ci7^er,  lorsque  le  nom  de  la 
chose  est  féminin)  :  L'histoire  devrait  être  la  conseillère 
des  rois.  La  colère  est  mauvaise  conseillère. 

CONSEILLEUR  {sé-illeur'  [Il  mil.]),  EUSE  n.  Donneur  de 
conseils,  conseiller  :  Un  conseilleur  éclairé. 

—  Prov.  :  Les  conseilleurs  ne  sont  pas  les  payeurs,  Ceux 
qui  donnent  dos  conseils  se  montrent  souvent  hardis,  im- 
prudents, parce  que  leur  personne,  leur  bourse,  etc.,  no 
sont  pas  en  jeu. 

GONSELICE,  ville  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Ravenne])  ; 
e.750  hab.  Centre  de  culture. 

GONSELVE,  bourg  d'Italie  (Vénétio  [prov.  do  Padoue]), 
surune  dérivation  de  la  Brenta  ;  5.000  hab.  Cultures  maraî- 
chères. —    Pop.   du  circondario  de  Conselve  :  29.000  hab. 

GONSÉMINÉ,  ÉE  (du  lat.  cum,  avec,  et  scminatus,  ense- 
mencé} adj.  Se  dit  d'un  terrain  semé  de  graines  de  diverses 
espèces. 

CONSENS  (sanss  —  du  lat.  consensits,  consentement)  n.  m. 
Dr.  canon.  Approbation  donnée,  à  Rome,  de  la  résignation 
d'un  bénéfice,  n  Jour  du  consens.  Celui  où  cette  approba- 
tion est  donnée. 

CONSENSUEL,  ELLE  {san-su-èV  —  rad.  corisens)  adj.  Dr. 
Se  dit  d'un  contrat  formé  par  lo  seul  consentement  des 
parties,  sans  quj  la  manifestation  do  ce  consentement 
soit  soumise  à  aucune  forme.  (Aux  contrats  consensuels 
on  oppose  les  contrats  solennels  ;  mais  ces  derniers  sont  des 
exceptions,  les  contrats  étant,  on  règle  générale,  consen- 
suels.) 

CONSENSUS  {siti-suss  —  mot  lat.)  n.  m.  En  T.  de  phy- 
siol..  Relation,  accord  dans  les  fonctions  dos  diverses  par- 
ties du  corps  :  Le  consensus  vital. 

CONSENTANT  (san-tan),  ANTE  adj.  Qui  consent,  qui 
donne  son  adhésion  :  Parties  consentantes.  (S'emploie 
surtout  dans  le  langage  de  la  pratique.) 

—  Gramm.  11  ne  faut  pas  employer  en  pour  i/  devant  ce 
mot.  Au  lieu  do  dire  :  //  en  est  consentant,  dites  :  Il  Y  est 
consentant  ou  II  T  consent. 

—  Anton.  Opposant,  récalcitrant,  résistant. 
CONSENTEMENT  {sa7ï~te-man  —  rad.  consentir)  n.  m. 

Acte  par  lequel  on  fait  connaître  quoron  accepte  Taccora- 
plissement  ou  l'existence  do  quelque  chose  :  Consente- 
ment verbal.  Consentement  ;)ar  ("cn^.  u  Adhésion,  identité 
de  pensée  ou  d'opinion  :  On  ne  peut  refuser  son  consen- 
tement à  ce  qui  paraît  7'evêtu  du  caractère  de  l'évidence. 

—  Fig.  Accord,  rapport  do  convenance  :  Le  consente- 
ment de  toutes  les  parties  de   l'uyiivers.  (Vieux  en  ce  sens.) 

—  Du  consentement  de,  Selon  l'adhésion  ou  selon  l'avis 
unanime  do. 

—  Dr.  Consentement  exprès.  Celui  qui  est  écrit  ou  exprimé 
verbalement,  il  Consentement  tacite.  Celui  qui  est  supposé 
par  la  loi  danis  le  cas  où  la  volonté  contraire  n'est  pas 
exprimée. 

—  Physiol.  Syn.  de  consensus. 

—  Syn. Consentement,  acquiescement,  adhésion,  agré- 
ment, approbation.  V.  ACQrii:scEMi.NT. 

—  Consentement,  assentiment.  V.  assentiment. 

—  Anton.  Nolition,  opposition,  refus,  résistance. 
CONSENTES  [5(ji-(^ssJ  (dii)  adj.  et  n.  m.  pi.  Antiq.rom. 

Désigne  un  groupe  de  douze  divinités  formant,  d'après  la 
religion  romaine,  le  conseil  suprême  des  dieux,  préside 
par  Jupiter,  ii  Sing.  deus  et  dea  consens. 

—  Encycl.  Ce  culte  est  essentiellement  romain;  de 
Rome,  il  se  répandit  dans  tout  l'empire,  mais  toujours 
associé  au  culte  de  Jupiter  Optimus  Maximus  ou  Jupiter 
Capitolin.  Les  dii  consentes  n'étaient  jamais  invoqués  sépa- 
rément, mais  toujours  ensemble.  Le  poète  Ennius  nous  a, 
on  deu.x  vers,  conservé  leurs  noms  : 

Juno.  Venta,  Mincrva.  Cerc.t,  Diana.  Vnnus,   Mars, 
Mercurius,  Jovi',  Neplunus,  Volcanus,  Apollo. 

Ce  sont,  comme  on  le  voit,  les  douze  grandes  divinités 
de  la  mythologie  gréco-latine.  Les  dii  consentes  avaient 
à  Rome",  au  pied  du  Capitob,  à  l'extrémité  est  du  Forum, 
un  portique  qui  renfermait  leurs  statues  dorées.  Ce  por- 
ti(|ue,  restauré  au  iv*  siècle  par  Vcltius  PrECtextatus, 
préfet  de  la  ville,  existe  encore.  Les  statues  ont  disparu. 

CONSENTIR  {san  —  lat.  conscntirc  ;  de  cum,  avec,  et 
sentir-r,  sentir,  i)enser.  So  conjugue  comme  senti7-)  v.  n. 
Faire  adhésion,  donner  son  consentement  :  Consentir  au 
mariage  de  son  fils. 

—  Croire,  admettre  :  L'argot,  çt^  on  y  consente  ou  non, 
a  sa  syntaxe  et  sa  poésie. 

—  ï'ig.  Concourir,  agir  d'un  commun  acccord,  dans  un 
but  unique  :  Toutes  les  parties  rfe/'«»irers  consentent.  (Vx.) 

—  Gramm.  On  disait  autrefois  Consentir  de  avec  un 


210 

verbe  a  l'infinitif.  (Cette  expression  a  vieilli,  et  consentira 
a  si  bien  prévalu  que  l'on  dit  généralement  cnnsenfir  à  ce 
que,  au  lieu  daconsentir  que,  avec  un  verbe  à  un  mode  per- 
sonnel.) 

—  Mar.  S'emploie  en  parlant  d'un  navire,  d'un  mât, 
d'une  verçue,  dune  pièce  do  charpente  qui  a  plié  ou  cédé 
sous  un  cflort. 

—  V.  a.  Adopter,  approuver,  accepter  :  Consentir  un 
délai,  une  lujpothèque. 

—  Prov.  ;  Qui  ne  dit  mot  consent,  Ne  pas  élever  d'objec- 
tion contre  une  chose,  c'est  y  donner  son  adhésion. 

~  Syn.  Consentir,  accéder,  acquiescer,  adhérer,  sou- 
scrire. V.  ACCÉDER. 

—  Anton.  S'obstiner,  s'opposer,  protester  contre,  se 
refusera,  regimber,  résister,  tenir  tête. 

GONSENTIUS  (Piiblius)  ou  GONSENCE,  nom  porté 
par  trois  personnages  duv  siècle.  Le  premier,  né  à  Nar- 
bonne,  mort  vers  450,  composa,  au  dire  de  Sidoine  Apolli- 
naire, qui  en  fait  un  pompeux  éloge,  des  poèmes,  des  tra- 
gédies, des  histoires,  etc.  —  Son  fils  jouit  de  la  faveur 
de  Valentinion  111,  devint  comte  du  palais,  remplit  une 
importante  mission  auprès  do  Théodose  lo  Jeune,  et  alla 
terminer  ses  jours  à  Narbonno.  Ce  second  Consentius  eut 
un  fils,  qui  se  livra  avec  succès  à  la  poésie  lyrique.  On  ne 
sait  auquel  de  ces  Consentius  attribuer  :  Ars  P.  Consentit 
V.  C.  de  duabns  parlibus  orafionis.  yiomine  et  verbo,  traité 
do  grammaire  publié  par  Stchard(Bâle,  1528),  et  Ai's  de  bar- 
barismis  et  metajihasmis,  publié  par  Buttmann  (Berlin,  1817). 

CONSÉQUEMMENT  [ka-man  —  rad.  conséquent)  adv. 
En  raison  do  cola,  en  conséquence  de  cela  :  Un  aèi^ostat 
est  plus  léger  que  l'air  :  conseque.mment,  il  s'élève,  n  Avec 
suite,  en  tenant  compte  do  la  liaison  et  de  l'enchaîne- 
ment logique  des  idées  :  Bien  définir  ses  mots  pour  parler 

CONSÉQUEMMENT.   (BOSS.) 

—  Conséqueiinnent  à.  En  conséquence  de,  scion  la  nature 
de  :  Agir  conséquemment  à.  ses  priricipes. 

CONSÉQUENCE  {Icanss)  n.  f.  Déduction  tirée  d'un  prin- 
cipe ou  d'un  fait  à  l'aide  du  raisonnement.  (En  logique, 
on  donne  plus  particulièrement  ce  nom  à  la  conclusion 
d'un  syllogisme,  considérée  non  point  comme  proposition 
absolue,  mais  dans  la  manière  dont  elle  est  déduite  des  pré- 
misses) :  Le  conséquent  peut  être  vrai,  et  la  conséquence 
fausse. 

—  Par  ext.  Esprit  de  déduction,  talent  de  dialectique  : 
C'est  un  difficile  problème  que  d'allier  la  hauteur  et  la  con- 
séquence naturelle  du  philosophe  avec  la  flexibilité  d'esprit 
et  le  bon  sens  du  praticien.  (Guizot.)  n  Suite  dans  les  idées, 
dans  la  conduite. 

-^  Suite,  résultat,  fait  amené  par  un  autre  :  La  douleur 
est  une  conséquence  nécessaire  de  la  sensibilité  physique. 

—  Importance,  gravité,  suite  considérable  ;  Chose  de 
conséquence.  Affaire  sans  conséquence,  ii  Pet^sonne  de 
conséquence.  Personne  importante  par  le  rang  qu'elle 
occupe.  Il  Ilunune  sans  conséquence.  Homme  sur  lequel  on 
no  peut  faire  aucun  fond,  ou  dont  on  no  l'ait  aucun  cas. 

—  TiVcr  à  co»5eç»encc.  Avoir  une  certaine  gravité;  être 
de  nature  à  engager  l'avenir  en  établissant  un  précédent. 

—  Algébr.  V.  la  partie  encycl. 

—  Astron.  Mouvement  réel  ou  apparent  d'une  planète 
d'orient  en  occident. 

—  Loc.  ADV.  :  En  conséquence,  Conséquemment,  en  raison 
de,  par  suite  de  cela  :  Les  jaloux  voient  de  travers  et  se  con- 
duisent EN  conséquence. 

-  Loc.  pbépo.5.  :  En  conséquence  de.  En  vertu,  en  raison 
de  ;  conformément  à  :  Etre  vêtu  et  chaussé  en  conséquencb 
DE  la  saison.  (G.  Sand.) 

—  Syn.  Conséquence,  conclusion.  V.  conclusion. 

—  Anton.  Cause,  principe.  —  Prémisses.  —  Inconsé- 
quence. 

—  E.NCYCL.  Logiq.  La  conséquence  est  une  proposition 
qui  est  tellement  liée  à  une  autre  que,  la  première  admise, 
il  faut  nécessairement  admettre  la  seconde.  Avant  de  tirer 
d'une  proposition  une  autre  proposition,  c'est-à-dire  une 
conséquence,  il  est  nécessaire  de  bien  examiner  le  rap- 
port de  ces  deux  propositions,  et  de  ne  point  se  faire  illu- 
sion sur  lour  relation.  Tirer  une  conséquence,  c'est  déduire, 
et  cela  peut  se  faire  immédiatement  par  la  conversion 
ou  l'opposition  des  propositions,  médiatement  par  lo  syl- 
logisme et  ses  dérivés. 

—  Mathém.  Une  équation  est  dite  conséquence  de  deux 
autres,  lorsqu'elle  est  satisfaite  pour  tout  système  de 
valeurs  des  inconnues  satisfaisant  aux  deux  autres. 

Trois  équations,  à  trois  inconnues,  dont  l'une  serait  con- 
séquence des  deux  autres,  formeraient  un  système  indé- 
terminé. 

Lo  type  général  d'une  équation  couséquence  de  deux 
autres  A  =  0,  B  =  0  est 

A-i-XB  =  0, 
"/,  désignant  une  fonction  arbtirairo. 

Au  point  do  vue  géométrique,  une  équation  à  deux 
variables,  couséquence  de  deux  autres,  représente  un  lieu 
passant  par  les  points  communs  aux  lieux  représentés  par 
ces  deux  autres  équations. 

CONSÉQUENT  {kmi),  ENTE  [lat.  consequens  ;  de  co?iS€- 
qui,  suivre  comme  conséquence]  adj.  Qui  raisonne  ou  agit 
conséquemment,  dont  les  actes  ou  les  paroles  sont  une 
déduction  logique  :  L'esprit  de  l'homme  est  plus  pénétrant 
lyi/e  conséquent.  (Vauven.) 

—  Conséquent  à  ou  arec,  Conforme  à,  (jui  agit  confor- 
mément à,  qui  est  en  rapport  avec  :  Tous  les  êtres  ont  U7ie 
or*7anîsa/ioïi  CONSÉQUENTE  À  leur  destination.  (J.-J.  Rouss.) 

Il  Conséquent  de.  Qui  est  la  suite  de  :  L'étendue  n'est  point 
CONSÉQUENTE  DE  la  pctisée.  (BoulainvilUcrs.)  [Peu  usité, 
et  seulement  dans  lo  langage  philosophique.] 

—  Arithm.  V.  proportions. 

—  Gramm.  Cet  adjectif  ne  doit  jamais  ôtro  employé 
dans  le  sens  de  consnléralde,  important.  On  ne  dit  pas: 
Etre  propriétaire  d'une  maison  conséquente,  mais  d'une 
ynaison  considérable  (ou  importante). 

—  Mus.  Nom  que  l'on  donne  parfois  au  contre-sujet  de 
la  fugue,  dont  on  nomme  alors  lo  sujet  antécédent. 

—  Phys.  Points  conséquents.  Pôles  intermédiaires  qui 
existent,  dans  certains  aimants,  entre  les  deux  pôles  prin- 
cipaux. V.  aimant. 

—  Anton.  Inconséquent. 

CONSÉQUENT  {knn  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  Ijogi(|.  Seconde  proposition  d'un  entliymème  ou  rai- 
sonnement composé  du  doux  propositions,  dont  la  second© 
est  la  conséquence  do  la  première,  qu'on  nomme  «  an- 
técédent I'  :  Un  conséquent  absurde  ne  peut  être  déduit 


2H 

loijiintemcnt  que  d'un  antkcédknt /aitx.  il  Conclusion  d'un 
s_)'lU)fj:ismo  oousiiioroo  coinmu  proposition  absoluo,  et  iii- 
iiôpon<iammout  do  son  rapport  avec  les  promisses  :  Ac 
toNsi:-jUKNT  peut  èh'e  vrai  et  la  conséqueuce  fausse;  en 
d'auh'fs  termes  :  la  conclusion  peut  être  vraie  en  soi  et  comme 
CiiNSKgiiKNT, /"rtiiçse  comme  conséquence  ou  dans  In  manière 
dont  elle  est  dthlntte.  Il  Dans  la  Loijique  d'Aristoto,  Tornm 
qui  peut  Ôtro  employa  comino  attnl)ut  d'un  autre  :  Les 
sujets  individuels,  Socrate,  Clêon,  Calli-is,  ne  peuvent  jamais 
être  qu'antécédents  ;  Les  attributs  les  plus  yénéraux  ne  peu- 
vent être  que  coNsiÏQUiiNTS.  (Brisobarro.) 

—  Gramin.  Adjectif  ou  pronom  relatif  qui  so  rapporte 
à  un  nom,  à  un  adjectif  ou  à  un  adverbe,  comme  dans 
Vhomme  saiîk,  Vhomme  qui...,  etc. 

—  Matliém.  Second  terme  d'un  rapport  :  Dans  les  rap- 
ports -, r  Set  a  sont  les  antécédents^  5 et  b  les  consêqoknts. 
'^        5  b 

Dans  une  pi^oportion,  le  produit  du  premier  antécédent  par 
le  second  <:o:iSKiiUE>iT  égale  le  produit  des  deux  autres  termrs. 

—  RhtHor.  anc.  Lieu  oratoire  consistant  dans  les  faits 
qui  ont  suivi  le  fait  principal. 

—  Par  conséquent,  loc.  adv.  En  conséquence  do,  par 
suite  ;  l'ar  une  déduction  logique. 

CONSÉQUENTIEL,  ELLE  {kan-si-èV)  adj.  Qui  est  la  con- 
stViuonio. 

CONSERANS.  (ÎOOgr.  V.  COUSKRANS. 

CONSERVATAiRE(5èr-i'a-/èr')adj.  Dr.  Se  dit  ou  parlant 
de  porsonni's  qui  gardent  un  droit  de  possession. 

CONSERVATEUR,  TRICE  [sèr')  n.  Celui,  celle  qui  con- 
serve, qui  a  la  mission  ou  la  projjriété  de  conserver  :  Lr 
peuple  est  le  véritable  conskiivatedr  de  la  liberté.  (Lamenn.) 

—  Dr.  et  admin.  Consei^ateur  des  hypothèques.  Fonc- 
tionnaire chargé  do  l'exécution  dos  formalités  prescrites 
pour  la  conservation  des  hypothèques  et  la  consolidation 
des  mutations  de  propriétés  immooilières,  ainsi  que  do  la 
perception  des  droits  établis  au  profit  du  Trésor  puldic 
pour  chacune  do  ces  formalités.  (V.  UYFOTiifeQUE.)  il  Co»- 
servateur  des  forêts,  Fonctionnaire  placé  à  la  tête  d'une  cir- 
conscription, appelée  conservation  des  forêts,  et  charge 
de  veiller  à  tout  ce  qui  concerne  les  forêts.  {On  appelle 
aussi  conservateurs  des  fonctionnaires  spéciaux,  chargés 
de  la  garde  de  certains  dépôts  ou  de  la  défense  de  cer- 
tains droits  :  CoNSiiRVATiiUR  (r^i/i  musée,  d'une  bibliothèque,) 

—  Hist.  Conservateur  d'un  traité ,  Tiers  accepté  par  les 
parties  contractantes,  pour  veiller  à.  l'exécution  d'un  traité, 
et  le  faire  observer  au   besoin  par  la  force  des  armes. 

Il  Grand  co7iservateur  de  Malte,  Grand  fonctionnaire  de 
l'ordre,  chargé  de  l'administration  des   fonds  généraux. 

Il  Conservateui-s  de  la  légitimité,  Association  royaliste  fon- 
dée sous  la  Restauration  et  dirigée  contre  le  régime  consti- 
tutionnel adopté  par  Louis  XVIII  et  ses  successeurs. 

—  Politiq.  Proprem.  Partisan  d'un  système  dans  lequel 
on  cherche  à  assurer  la  continuation  de  l'état  politique 

ftrésent,  en  rejetant  les  révolutions  qui  le  modifieraient 
Dans  le  langage  courant,  se  dit  particulièrement  pour  Par- 
tisan d'un  régime  monarchique  ou  impérial)  :  Lutte  entre 
les  révolutionnaires  et  les  coNSiiRVATEURS.  [Eu  Angleterre, 
on  les  appelle  9,ussi  tories.  V.  tory.] 

Donne  tout  à.  ceux-ci,  rien  à  ceux-là  :  les  uns 
Seront  conservateurs,  et  les  autres  tribuns. 

PONSARD. 

—  adj.  Qui  conserve,  qui  cherche  ou  tend  à  conserver; 
L'hygiène  est  à  la  fois  présenmtrice  et  conservatrice. 

—  Chirurgie  conservatrice,  Celle  qui  s'etforce  à  conserver 
la  plus  grande  jiartie  possible  des  organes  de  l'opéré,  et 
réduit  les  opérations  et  ablations  au  mijiimum  :  Chirur- 
gien CONSlilRVATBDR. 

—  Sénat  conservateur.  Nom  donné,  on  France,  sous  le 
premier  et  sous  le  second  Empire,  au  Sénat,  premier  grand 
corps  do  l'Etat,  chargé  de  veiller  au  maintien  do  la  con- 
stitution. 

Conservateur  (le),  journal  du  parti  royaliste  intran- 
sigeant sous  Louis  XVIIL  II  fut  fondé  en  octobre  18is 
et  dirigé  par  Chateaubriand  et  Lamennais,  qui  traitait 
plus  spécialement  les  questions  religieuses.  11  avait  pour 
principaux  rédacteurs  le  cardinal  de  La  Luzerne,  de  H«- 
nald  et  de  Castolbajac,  un  des  membres  les  plus  iullut-iits 
do  la  "  Congrégation  ".  De  Genoude,  Berryor,  Lamartine, 
y  firent  leurs  premières  armes.  Le  regret  do  la  monarchie 
absolue,  l'opposition  ardente  à  tout  projet  de  réforme 
dans  lo  sens  libéral,  telle  fut  la  «  ligne  "  politique  inva- 
riablement suivie  par  l'organe  dos  ultras.  Son  zùlo  roya- 
liste fut,  d'ailleurs,  bien  mal  récompensé  :  au  moment'du 
rétablissement  de  la  censure,  on  1820,  «  lo  Conservateur  » 
dut  cesser  sa  publication. 

CONSERVATIF, IVE  {sèr)  adj.  Qui  a  pour  objet  do  con- 
server :  'r<ms  les  règlements  des  ajiciennes  maitinses  sont 
coNSKBVATiKS.  (Sismondi.) 

—  n.  m.  |)1.  Nom  que  les  Anglais  donnent  quelquefois 
aux  tories  ou  (^unsorvatours. 

CONSERVATION  {sèr-va-si)  n.  f.  Action  do  conserver, 
de  maintenir  dans  son  état  propre  :  Le  despotisme  est  de 
CONSERVATION  périlleuse,  w  So  dit  particulièrement  et  ab- 
solument de  l'action  qui  prolonge  la  vie,  qui  la  maintient, 
qui  la  conserve  :  L'instinct  de  la  conservation  est  inné  dans 
tous  les  animaux.  (Alibert.) 

—  Etat  d'un  objet  qui  a  peu  ou  point  souffert,  qui  s'est 
pou  ou  point  altéré  :  La  conservation  d'une  denrée  ali- 
mentaire,  d'un  tableau,  d'un  objet  d'art. 

—  Dr.  et  admin.  Fonctions  d'un  conservateur;  admini- 
stration régie  par  un  cons^vatour;  local  où  est  établi  le 
service  du  conservateur  :  Im  conservation  des  eaux  et 
forêts.  La  conservation  des  hypothèques,  il  Conservation 
forestière,  Division  du  territoire  placée  sous  la  surveillance 
d'un  conservateur  des  forêts,  n  Conservation  de  Lyon.  An- 
cien tribunal  do  commerce  do  Lyon. 

—  Politiq.  Action  de  ceux  qni  s'opposent  aux  cliantro- 
ments ,  et  s'oll'orcont  de  maintenir  l'ordre  do  choses 
existant  :  L'esprit  de  conservation  l'emporte  souvent  sur 
l'esprit  de  progrès. 

—  Encyol.  Oéom.  Conservation  du  genre.  V.  genrk. 

—  Mécan.  Conservation  des  forces  vives.  V.  knekgie, 
FORCE  (vive). 

Conservation  du  mouvement  du  centre  de  gravité.  Quand 
un  corps  so  meut,  lo  contre  do  gravité  du  corps  décrit 
une  trajectoire  qui  no  dépond  absolument  que  dos  forces 
extérieures;  les  forces  intérieures  pouvont  changer  brus- 
quomont,  lo  contro  de  gravite  ne  modiiio  en  aucune  fa^on 
Bon  mouvoniont.  yuand   une  bombo  viont  à  éclater,  lo 


CONSÉQUENTIEL   —   CONSERVER 


contre  do  gravité  dos  différents  éclats  continue  à  décrire 
sa  trajocto;re,  car  les  forces  extérieures,  qui  .sont  les  poids 
des  différents  éclats,  n'ont  pas  été  modifiées;  lorsqu'un 
éclat  viont  à  toucher  le  sol,  la  résistance  du  sol  intervient 
ot  la  trajectoire  du  centre  do  gravité  se  modifie. 

—  Techn.  Conservation  des  bois.  On  appelle  ainsi  une 
opération  qui  consiste  à  soumettre  les  Dois  à  certaines 
pniparations  empochant  l'altération  on  la  dosLruction  par 
l'humidité  ou  les  insectes.  Il  existe  ditloronls  procédL'S  : 
on  premier  lieu,  l'application  supcriiciollo  d'agents  jouant 
le  rôle  d'antiseptiques,  comme  la.  peinture,  limmersion,  la 
carbo7iisation,  puis  la  pression  en  vase  clos,  spécialement 
employées  avoc  les  bois  secs,  et  \a  pression  à  l'air  libre, 
que  l'on  applique  aux  bois  on  grume. 

Los  procédés  par  infiltration  naturelle  ou  par  déplace- 
ment s  appliquent  tout  spécialement  aux  bois  encore  sur 
pied,  ou  que  l'on  vient  d'abattre. 

Conservation  des  pierres.  La  majeure  partie  des  pro- 
cédés on  usage  pour  la  conservation  des  bois  sont  égale- 
ment applicables  à  la  conservation  des  pierres.  On  emploie 
principalement  le  procédé  par  peinture  et  celui  par  péné- 
tration d'un  liquide  par  pression  en  vase  clos.  On  a  troqvé 
une  métliode  do  conservation  qui  prime  toutes  les  autres 
et  que  l'on  nomme  sHicatisation.  V.  ce  mot. 

CONSERVATISME  [sèr-va~tissm')  n.  m.  Opinion  des  per- 
sonnes qui  appariionncnt  au  parti  conservateur. 

CONSERVATISTE  {sèr-va-tisst')  u.  et  adj.  So  dit  des  par- 
tisans du  conservatisme. 

CONSERVATOIRE  {sèr-va-to-aj'')  adj.  Qui  conserve,  qui 
a  pour  but  de  conserver  (usité  dans  le  langage  du  droit)  : 
6'H/s/t;  conservatoire.  V.  acte. 

CONSERVATOIRE  {sèr-va-1o-ar')  n.  f.  Dr.  anc.  Tribunal 
ou  siège  d'un  conservateur  :  La  conservatoire  de  l'Uni- 
versité. Les  juges  à  la  conservatoire. 

CONSERVATOIRE  {sèr-va-tû-ar')  n.  m.  Etablissement 
fondé  on  vue  de  propager  une  science,  un  art,  de  former 
dos  sujets  dans  certaines  spécialités,  telles  que  la  mu- 
sique, le  chant,  les  sciences  applicables  à  lart  et  à  l'in- 
dustrie :  Le  conservatoire  de  musique.  Le  conservatoire 
des  arts  et  jnéliers.  il  Se  dit  absolument  du  conservatoire 
de  musique  do  Paris  :  L^n  élève  du  Conservatoire. 

—  Pop.  Mont-de-piété.  Il  Elève  du  conservatoire  de  la 
Villetie,  Mauvais  chanteur. 

—  Encvcl.  Mus.  En  Franco,  outre  le  Con-servatoire  na- 
tional de  musique  et  de  déclamation  de  Paris,  d  y  a  huit 
conservatoires  qui,  administrativement,  ont  le  titro  de 
succursales  de  cet  établissement,  puis  un  assez  grand  nom- 
bre d'  «  écoles  nationales  de  musique  «.  Les  huit  conser- 
vatoires sont  ceux  de  Lille,  de  Toulouse,  do  Dijon,  de 
Nantes,  de  Lyon,  de  Nancy,  de  Rennes  et  do  Perpignan. 
Cinq  inspecteurs,  nommés  par  lo  ministre  de  l'instruction 
publique  et  des  beaux-arts,  sont  chargés  de  visiter  pério- 
diquement ces  écoles. 

—  Conservatoire  de  Paj'is.  Avant  la  création  du  Conser- 
vatoire, l'enseignement  du  chant  se  donnait  surtout  dans 
les  maîtrises  des  églises,  qui  devinrent  ainsi  les  pour- 
voyeuses des  théâtres  de  Paris  et  des  provinces.  Cepen- 
dant, sur  l'initiative  du  baron  de  Breteuil,  ministre  do 
la  maison  du  roi,  on  vit  ouvrir,  le  1"  avril  1784,  une  Ecole 
royale  de  chant  et  de  déclamation,  qui  dépendait  de 
rÔpéra,  et  qui  était  surtout  destinée  à  former  dos  sujets 
pour  ce  théâtre.  La  direction  en  était  confiée  au  compo- 
siteur Gossec.  Cette  école  subsistajusque  vers  1791,  mais 
elle  était  alors  bien  déchue. 

En  ns9,  un' capitaine  d'état-major,  Bernard  Sarrette, 
réunit  quarante-cinq  musiciens  des  gardes  françaises,  qui 
venaient  d'être  licenciés  (1789),  et  il  en  forma  lo  noyau  do 
la  musique  do  la  garde  nationale,  les  soldant  do  ses  de- 
niers, les  habillant  et  les  fournissant  d'instruments.  Ce 
n'est  qu'en  mai  1790  que  la  municipalité  do  Paris  prit  ce 
corps  à  sa  charge. 

Sur  les  instances  de  Sarrette,  la  Commune  do  Paris  prit, 
à  la  date  du  y  juin  1792,  un  arrêté  portant  établissement 
de  Y/Ccole  gratuite  de  musitiue  de  la  garde  nationale  j}ari- 
siennc,  école  où  furent  employés  les  soixanto-dix  artistes 
du  corps  do  musique,  et  où  devaient  Hro  admis  cent  vingt 
élèves  âgés  de  dix  i  vingt  ans,  fils  de  gardes  nationaux, 
qui  devaient  être  présentés  par  les  soi.xanlo  bataillons  de 
la  garde  nationale.  Ces  élèves  devaient  concourir  au  ser- 
vice do  la  garde  nationale  et  dos  fêtes  publiques.  Lo 
18  brumaire  an  U  (8  nov.  1793),  la  Convention  nationale 
rendit  un  décret  portant  formation,  dans  la  commune  do 
Paris,  d'un  Institut  natio7ial  de  musii^ue  composé  de  cent 
(piinze  artistes,  pour  l'exécution  et  l  enseignement  de  la 
iiHisi(|uo.  Il  devait  coopérer  à  la  <'élébration  dos  fétos 
iiuinmales;  il  était  chargé  do  former,  dans  toutes  les  par- 
ties do  l'art  musical,  six  cents  élèves,  qui  recevraient  g-ra- 
tuitetiient  leur  instruction.  L'école  était  rue  Saint  Joseph. 

Sarrette  s'était  assuré  l'appui  de  Mario-Joseph  Chénier, 
qui  présenta  à  la  Convention  un  rapport  tendant  à  la 
création  d'un  conservatoire  national  do  musiq^uo. 

La  Convention  adopta  le  rapjiort  de  Chénior,  et,  dans 
sa  séance  du  IR  thermidor  an  III  (3  août  1795),  elle  rendit 
un  décret  portant  établissement  d'un  Conset'vatoire  de 
musique  de  Paris  ;  par  ce  mémo  décret  était  supprimé 
l'Institut  national  do  musique,  ainsi  que  l'Ecole  royale  do 
chant  et  do  déclamation,  qui  n'existait  plus  do  fait. 

Sarrette  fut  chargé,  comme  directeur,  do  l'organisa- 
tion du  Conservatoire.  On  nomma  cinq  inspoctoups  do  l'cn- 
.seignement,  nui  n'étaient  autres  que  Méhul,Grélry,  Gossec, 
Lesueur  et  Chorubini.  Cot  onsoiguemeut  comprenait  coût 
([uinzo  professeurs. 

Lo  Conservatoire,  définitivomont  fixé  dans  les  bâtiments 
des  anciens  Menus-Plaisirs  du  roi,  rue  du  Faubourg- Pois- 
sonnière, fut  inauguré  solennollemont  lo  i"  brumaire  an  V 
(22  oot.  1790);  les  classes  ouvrirent  une  semaine  après, 
et  aussitôt,  trois  cent  cinquante  et  un  élèves,  accourus  do 
quarante-six  départements,  vinrent  prendre  leur  part  de 
l  enseignement. 

Sous  la  Koslauration,  on  enleva  nu  Consorvatoiro  son 
titro,  qni  fut  transformé  on  celui  ti' Ecole  royale  de  musique  ; 
on  supprima  son  diroctour,  l'administration  étant  confiéo 
à  Perno,  lo  bibliothécaire;  enfin,  on  réduisit  considérablo- 
meiit  son  budget.  Toutefois,  on  dut  revenir  sur  cos  mesu- 
res. Un  arrêté  ministériel  du  1"  avril  1822,  rendant  à 
l'Ecolo  royale  de  musique  sa  dénomination  première,  nom- 
mait Chorubini  diroctour  du  <«  Consorvatoiro  royal  do  mu- 
sique et  do  déclamation  «.  Chorubini,  dont  la  direction 
forme  sut  replacer  l'éi-ole  au  rang  qu'elle  était  digne  déc- 
ouper, ayant  donné  su  démission  peu  ilo  temps  uvani  .sa 


mort,  fut  remplacé  par  Auber,  en  1812.  A  Auber  succéda 
Ambroiso  Thomas  (1871),  qui  lui-mômo  eut  pour  succes- 
seur Théodore  Dubois. 

Il  y  a,  au  Conservatoire,  un  comité  d'études  musicales  et 
un  comité  d'étudos  dramatiques.  Chaque  année,  à  la  ren- 
trée des  vacances,  il  est  procédé  à  un  examen  d'admis- 
sion, pour  remplir  les  vides  produits  dans  les  classes  à  la 
suite  des  concours  do  lin  d'année. 

C'est  du  Conservatoire  que  sortent  la  plupart  dos  artistes 
qui  peujjlont,  ou  France,  les  scènes  lyriques  et  littéraires  : 
Opéra,  Opéra-Comique,  Comédie-Française,  Odéon,  etc.; 
les  orchestres  des  grands  théâtres  et  ceux  des  grands 
concerts  symphouiques  ;  c'est  dans  ses  classes  quo  so 
forment,  avec  la  plupart  des  organistes  et  des  maîtres  do 
chapelle,  les  nombreux  professeurs  qui  vont  partout  ré- 
pandant ses  principes. 

Conservatoire  national  des  arts  et  métiers. 

V.  arts  et  métiers. 

CONSERVATOIREMENT  { sèr-va-to-a)  adv.  Dr.  Dune 
façon  conservatoire,  pour  conserver  :  Opérer  conserva- 
toirement  une  saisie. 

CONSERVE  {sèrv')  n.  f.  Substance  alimentaire,  préparéo 
et  conservée  à  l'aide  de  différents  procédés  :  Conserves 
de  petits  pois,  de  poissoJi,  de  gibier,  ii  Sorte  de  confiture 
sèche,  faite  de  substances  végétales  et  de  sucre  :  Con- 
serve de  violettes,  de  fleurs  d'oranger,  de  l'oses  de  Provins. 

~  Art  milit.  Pièce  do  fortification  appelée  aussi  con- 
tre-garde. 

—  Comm.  Conserves  alimentaires.  Nom  donné  commer- 
cialement à  un  grand  nombre  do  substances  alimentai- 
res :  viande,  lait,  œufs,  légumes,  fruits,  etc.,  quo  l'on  pré- 
pare de  manière  à  les  conserver  pendant  un  laps  de  temps 
assez  considérable,  sans  qu'il  se  produise  do  corruption 
dans  leur  masse. 

—  Hydraul.  anc.  Réservoir  d'eau  destiné  à  alimenter 
des  aqueducs. 

—  Mar.  Navire  avec  lequel  on  fait  route  :  Bâtiment  qui 
a  perdu  sa  conserve. 

—  Pharm.  Préparation  d©  consistance  molle,  cédant 
facilement  à  la  pression. 

—  De  conserve,  loc.  adv.  Se  dit  de  navires  qui  navi- 
guent ensemble,  il  Par  ext.  et  fam.  Do  compagnie,  en- 
semble :  Aller  dk  conserve  au  théâtre. 

—  n.  f.  pi.  Besicles  à  verres  plans  ou  presque  plans, 
souvent  colorés,  destinés  à  protéger  la  vue  en  adoucissant 
l'éclat  de  la  lumière  :  Porter  des  conserves. 

—  Archéol.  On  désignait  sous  ce  nom,  au  xvii*  siècle, 
les  petits  écrans  ovales  ou  rouds  quo 
l'on  mettait  devant  les  chandelles  ci 
les  bougies  pour  en  adoucir  la  lu- 
mière. (Us  étaient  assez  semblables 
aux  écrans  dont  on  se  sert  encore  au- 
jourd'hui pour  les  tables  de  jeu,  les 
pianos,  etc.) 

—  Fam.  Les  pièces  du  répertoire  à 
la  Comédie  -  Française  et  à  l'Opéra- 
Comique. 

—  Encycl.  Comm.  Les  conserves  de 
viande  sont  obtenues  par  différents  pro- 
cédés :  dessiccation,  fumage,  salage  ,con- 
gélation,   élimination    de    l'air,  etc.  Ce 

■  dernier  procédé  consiste  à  placer  dans 
des  bouteilles,  bocaux  ou  boîtes  do  fer-  , 
blanc,  les  substances  à  conserver,  et  â 
fermer  le  récipient  pour  le  soumettre  à  Conserve  (xvii' s), 
l'action  de  loau  bouillante  d'un  bain- 
marie.  L'air  s'échappe  par  une  petite  ouverture  laissée 
ad  hoc  ot  qui,  ensuite,  est  fermée  définitivement.  Quelques 
antiseptiques  sont  employés  :  sel  commun,  biboiato  do 
soude,  charbon,  acide  sulfureux,  etc.  On  conserve  surtout 
le  poisson  par  salage.  Quant  au  lait,  on  lo  concentre,  après 
y  avoir  ajouté  du  sucre  dans  la  proportion  de  1  ù  16.  Ce 
mélange  est  ensuite  évaporé  au  bain-marie  et,  enfin,  sou- 
mis à  un  refroidissement  énergique,  dans  dos  boîtes  quo 
l'on  clôt  hermétifiuemont  ensuite. 

Les  moyens  les  plus  employés  pour  ta  conservation  des 
fruits  sont  la*  dessiccation  et  la  cuisson  avec  du  sucre. 
Les  légumes  se  conservent  surtout  par  élimination  do 
l'air.  U  existe  un  très  grand  nombre  do  procédés  pour 
conserver  les  œufs;  chaque  commerçant  possède  sa  mé- 
thode particulière,  plus  ou  moins  efficace. 

—  Art  milit.  Les  conserves  jouent  un  rôle  très  impor- 
tant dans  lesapprovisiounementsmilitaires.il  est  indis- 
pensable d'v  recourir  pour  faire  vivre  les  armées  au  cours 
d'une  campagne  otau  moment  de  la  mobilisation. 

Lo  service  des  subsistances  militaires  emploie  dos  con- 
sentes de  viande,  des  salaisons,  dos  conseinjes  de  légumes 
et  des  potages  condensés. 

ÏjOS  conserves  do  bouillon  concentré  et  do  soupes  à  l'oi- 
gnon ont  pour  objet  do  normottro  do  préparer  prompte- 
mont  un  potage  quand,  faute  do  viande  fraîche,  on  ost 
obligé  do  consommer  dos  conserves  de  viande.  Ces  con- 
serves do  potago  sont  préparéos  ou  tablettes  do  40  gram- 
mes, dont  chacune  forme  aoux  rations.  Elles  figurent  dans 
les  petits  vivres  du  sac. 

On  emploie  enfin  dos  conserves  do  saucisses  salées,  for- 
mées do  viando  de  biwuf  ot  de  porc  hachée,  entourée  do 
saindoux,  qui  permettent  do  préparer  du  bouillon  ou  du 
ragoilt,  on  qui  peuvent  être  consommées  à  froid.  Elles 
sont  renfermées  dans  dos  boîtes  en  for-blanc,  dont  cha- 
cune ronformo  dix  rations  do  sr»  grammes. 

Los  conserves  no  pouvant  être  gardées  indéhuiment 
en  temps  do  paix,  il  faut  les  faire  consommer  de  temps  à 
autre  par  los  troui»os,  pour  renouveler  les  approvisionne- 
ments. On  admet  quo  les  conserves  no  doivent  pas  ôtro 
gardéos  plus  do  quatre  ou  cinq  ans  nu  maximum. 

CONSERVER  {sèr-vé  —  lut.  conservant  :  do  cum,  avec,  ot 
icrr.nv  "ardeii  v.  a.  Maintenir  dans  son  état  naturel; 
empêcher  de  finir  ou  do  s'altérer  :  Consekveu  des  viandes. 
Conserver  sa  santé,  son  teint,  sa  fortune,  u  En  parlant  dos 
choses.  Aider  ;•!  garder  en  bon  état;  Lunettes  qu^  conskk- 
vknt  la  vue.  Il  Faire  vivre;  continuer  à  avoir  vivant  :  La 
sobriété  nous  conserve.  Il  No  pas  perdre,  continuer  à  pos- 
séder, à  jouir  do  ;  uo  pas  so  défaire  do,  no  pas  renoncer 
à  •  Conserver  son  emploi,  son  rang,  ses  amis,  ses  habitu- 
des   Ce  n'est  pas  tout  d'acquérir,  il  faut  savoir  conskrvku. 

—  Conserver  sa  tête.  No  pas  pordro  son  sang-tVoid,  sa 
présence  d'esprit.  Il  ronstrrtT  toute  sa  tête,  Garder  inlac- 
les  ses  faculiés  dans  un  Ago  avancé,  otc. 

—  Mai-.  CouserxH'r  l'avantage  du  wnt,  Oartior  le  dessus 


CONSERVITEUR  —   CONSIGNATION 


du  vent,  Lutter  de  manœuvre  avec  un  bâtiment  de  façon 
à  rester  plus  élevé  que  lui  dans  le  lit  du  vent,  c'est-à-dire 
dans  la  direction  d'où  le  veut  souffle,  il  Co7ise7*ver  un  bdli- 
ment,  ime  /lotte,  une  ile.  Ne  pas  les  perdre  do  vue,  ma- 
nœuvrer de  manière  à  les  suivre  ou  à  les  avoir  en  vue. 
Il  Conserver  sa  distance,  en  escadre  ou  en  route.  Rester  à  la 
distance  prescrite  ou  ne  pas  se  rapprocher  d'un  navire  en 
vue.  Il  Conserver  le  vent.  Rester  auvent  de  quelque  chose. 

—  Tvpogr.  Consener  une  fomie,  La  mettre  en  réserve 
après  fe  tirage,  au  lieu  de  la  distribuer. 

—  v.  n.  Jeux.  Au  trictrac,  Jouer  son  coup  sans  dégarnir 
les  cases  qui  forment  le  plein  :  Conservkr  par  impuis- 
sance, par  privilège. 

—  Art  milit.  et  mar.  CoJiserver  en  nr?née,  en  escadre. 
Garder  le  poste  que  l'on  occupait  dans  une  colonne. 

Se  conserver,  v.  pr.  Etre  conservé,  ii  Ne  pas  perdre 
sa  santé,  sa  fraîcheur  ;  Les  femmes  de  Paris  se  conser- 
vent longtemps.  \Gr.  Sand.)  il  Veiller  à  sa  propre  conser- 
vation. II  Se  maintenir  dans  un  certain  état  :  //  faut  vivre 
en  ermite  pour  SE  CONSERVKR  libre.  (Rigault.)  ii  Garder  pour 
soi  :  Se  conserver  la  ineilleure  chambre,  il  Se  maintenir, 
garder  l'avantage  de  sa  position  :  Il  faut  être  habile  pour 
se  conserver  entre  deux- partis  si  opposés.  {Sens  vieilli.! 

—  Syn.  Conserver,  réserver.  Cortsei'ver  signifie  garder 
une  chose  en  prenant  des  précautions  pour  qu'elle  reste 
intacte,  pour  que  rien  n'en  diminue  la  valeur.  liésey'ver  in- 
dique que,  pour  le  moment,  on  s'abstient  de  s'en  servir, 
mais  avec  1  intention  d'y  revenir  plus  tard  ou  do  la  garder 
pour  que  d'autres  s'en  servent. 

—  Anton.  Aliéner,  céder,  donner,  vendre.  —  Dépenser, 
dilapider,  dissiper,  gaspiller,  perdre. 

CONSERVITEUR  {sèr')  n.  m.  Serviteur  d'une  maison 
considéré  par  rapport  aux  autres.  (Vieux.) 

GONSETT,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Durham),  sur 
le  Derwent,  affluent  du  Tyne  ;  8.175  hab.  Usines  métal- 
lurgiques. 

CONSHOHOCKEN,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Pcn- 
sylvanie),  sur  le  Schuylkill  ;  5.470  hab.  Usines  sidérurgi- 
ques, tilatures  de  coton,  de  laine.—  En  face  de  cette  ville 
estWicsT-Consholiocken  ou  Mingo,  séparée  de  Consho- 
hocken  par  le  Schuylkill;  1.6ti5  hab.  Mêmes  industries. 

CONSIDENCE  (danss)  n.  f.  Affaissement  de  choses  po- 
sées les  unes  sur  les  autres. 

CONSIDÉRABLE  adj.  Qui  mérite  d'être  considéré  à 
cause  de  sa  qualité,  de  son  rang,  do  sa  position,  de  son 
importance  :  i/we  personne  considérable,  ii  Qui  mérite 
d'être  pris  en  considération,  d'être  mis  en  ligne  de  compte  : 
Le  bien  n'est  pas  considérable  loj'sgu'il  est  question  d'é- 
pouser une  honnête  personne.  (Mol.)  [Ce  dernier  sens  a 
vieilli  ;  on  dirait  aujourd'hui  n'est  pas  à  considérer.] 

—  Parext.  Grand,  important  par  le  nombre,  la  force,  la 
valeur  :  Somme,  Ouvrage,  Foule  considérable. 

—  Syn.  Considérable,  grand,  important.  Grand  se  rap- 
porte aux  objets  considérés  en  eux-mêmes  ;  un  espace  est 
grand  par  son  étendue  réelle  ;  une  entreprise  est  grande 
par  sa  nature  même  ;  un  homme  est  grand  par  le  mérite 

3ui  est  en  lui.  Considérable  se  rapporte  à  1  estime  qu'on 
oit  faire  des  choses,  à  l'idée  qu'on  s'en  forme  ;  une  entre- 
prise considérable  est  celle  qui  attirera  l'attention  de  beau- 
coup de  personnes,  dont  on  parlera  longtemps  ;  un  hommo 
considérable  est  celui  que  son  rang,  son  crédit,  ses  ri- 
chesses mettent  en  évidence.  Entin,  l'objet  important  l'est 
par  les  suites  qu'il  peut  avoir,  par  les  intérêts  qui  y  sont 
attachés. 

—  Anton.  Insignifiant,  niédiocre. 
CONSIDÉRABLEMENT  adv.  Beaucoup,  d'une  manière 

très  notable. 

—  Syn.  Considérablement,  abondamment,  en  abondance, 
amplement,  beaucoup,  bien,  copieusement,  à  foison,  fort, 
largement.  V.  ABuNDAMMiCNT. 

CONSIDÉRANT  [ran)  n.  m.  Motif  ^ui  précède  le  dispo- 
sitif d'une  loi,  d'un  décret,  d'un  arrêté  ;  dispositif  qui  com- 
mence souvent  par  le  mot  considérant. 

— Fam.  Motif,  raison  dont  on  fait  précéder  une  conclusion. 

Considérant  (Jean-Baptiste),  écrivain  français,  né 
à  Salins  (Jura)  en  1771,  mort  en  1827.  Il  s'enrôla  comme 
volontaire  en  1792.  Rentré  dans  la  vie  civile,  il  quitta  de 
nouveau  ses  études  pour  aller  défendre,  à  Rome,  quatre 
de  ses  compagnons  que  Masséna  avait  traduits  devant 
un  conseil  de  guerre  pour  avoir  dénoncé  les  dilapidations 
de  certains  généraux,  et  il  les  fit  acquitter.  Il  fut  ensuite, 
en  Espagne,  aide  de  camp  et  secrétaire  du  général  Mou- 
ton. 11  quitta  une  seconde  fois  l'armée  pour  être  nommé 
secrétaire  de  la  faculté  de  Besançon,  puis  professeur  d'hu- 
manités et  bibliothécaire  à  Salins.  En  1825,  pour  sauver 
le  collège  de  cette  ville  qui  était  la  proie  des  flammes,  il 
laissa  briîler  deux  maisons  qui  constituaient  à  peu  près 
toute  sa  fortune.  Nommé  professeur  dans  un  collège  du 
Midi,  il  refusa  de  quitter  sa  ville  natale,  se  priva  ainsi 
do  toute  ressource  et  mourut  de  chagrin.  Il  a  publié  une 
traduction  du  licnard  anglais  de  Gay  (1808)  et  a  laissé  des 
poésies  ot  des  traductions  manuscrites. 

Considérant  (Prospcr- Victor),  fils  du  précédent,  né 
à  Salins  (Jura)  en  180S,  mort  à  Paris  en  1893.  11  fut  admis 
à  l'Ecole  polytochniaue  en  1826,  puis  à  l'Ecole  de  Metz. 
Entré  dans  le  corps  au  gé- 
nie, il  y  acquit  rapidement 
le  grade  de  capitaine.  Quel- 
ques mois  avant  la  révolu- 
tion de  i8:îo,  séduit  par  les 
doctrines  do  Fourier,  il  y 
adhérapubliqucment  en  un 
article  inséré  dans  «le Mer- 
cure de  France  ■  (13  mars 
1830),  puis  il  donna  sa  dé- 
mission pour  devenir  l'apô 
tro  du  fouriérisme.  En  une 
série  do  conférences,  et 
dans  les  journaux  "  le  Pha- 
lanstère »  et  fl  la  Pha- 
lange D  (18^6),  il  exposa  les 
idées  do  Fourier  :  Vunilé 
karmonienne  remplaçant 
l'oppressive  civilisation; 
l'organisation  du  phalan- 
stère, oîi  chacun,  au  profit 
do  tous,  se  livrerait  à  dos 
travaux  attrayants  et  passionnels;  l'indéfinie  perfectibilité 
do  l'ûtro  humain  ;  mais   il  répudia  certaines  hypothèses. 


Victor  Coneidérant 


telles  que  la  transformation  des  animaux  et  celle  do 
l'homme  pourvu  de  nouveaux  organes  au  bout  de  quinze 
mille  ans,  etc.  Il  publia  aussi  nombre  d'ouvrages  :  Des- 
tinée sociale  (1834-1838);  Débâcle  de  la  politique  (1836); 
Manifeste  de  l'école  sociétaire  (1841)  ;  Exposition  du  système 
de  Fourier  (1845)  ;  Principes  au  socialisme  (1847)  ;  Théorie 
du  droit  de  propriété  et  du  droit  au  travail  [\M9,)  ;  le  Socia- 
lisme devant  le  vieux  monde  (1848)  ;  Mexique.  Quatre  lettres 
au  jnaréchal  Bazaine  (Bruxelles,  1868);  etc.  Il  tenta,  avec 
l'appui  financier  de  deux  riclies  disciples,  des  essais  de 
phalanstère  oui  ne  réussirent  point.  Cependant,  il  fut 
élu  membre  du  conseil  général  de  la  Seine  et  conseiller 
municipal  de  Paris.  Après  la  révolution  de  février  1848, 
élu  représentant  du  peuple  à  l'Assemblée  constituante,  il 
siégea  à  la  Montagne.  Réélu  à  la  Législative,  il  prit  part 
à  la  tentative  insurrectionnelle  du  13  juin  1849,  et  fut  con- 
damné par  contumace  à  la  déportation.  H  s'était  réfugié 
en  Belgique.  Il  passa  do  là  en  Amérique  où  il  fonda,  au 
Texas,  une  commune  sociétaire.  L'insurrection  du  Sud 
ruina  cette  entreprise.  En  1869,  Victor  Considérant  revint 
à  Paris.  Il  y  vécut  modeste,  à  l'écart  de  la  politique,  et  y 
mourut  oublié. 

CONSIDÉRATIF,  IVE  adj.  Circonspect,  attentif,  pru- 
dent. (^Vieux.) 

—  Etat  considératif.  Théol.  ascét.  Etat  de  l'âme  qui 
observe  et  réfléchit. 

CONSIDÉRATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  considérer,  de 
réfléchir,  d'examiner,  de  peser  :  Juger  après  une  grande 
CONSIDÉRATION.  (Boss.)  Il  Circonspection  :  A(?ir  afec  CONSIDÉ- 
RATION. 

—  Raison,  motif,  réflexion  pouvant  déterminer  l'action  : 
Le  peuple  ne  juge  pas  des  choses  par  des  considérations 
d'utilité  et  de  7'aison,  mais  par  leur  grand  air.  (Renan.) 

—  Estime,  déférence,  égards  accordés  à  la  position  ou 
à  l'honorabilité  d'une  personne  :  Mériter  la  considération 
de  tous.  La  considération  vaut  mieux  que  la  renommée. 
(Chamfort.)  ii  S'emploie  souvent  comme  formule  de  poli- 
tesse, à  la  fin  des  lettres  écrites  à  des  égaux  ou  à  des  infé- 
rieurs :  Recevez  l'assurance  de  ma  considération  distinguée. 

—  Loc.  div.  Homme  de  considération.  Homme  important 
par  son  rang,  sa  réputation,  son  mérite,  ii  Chose  de  peu 
de  considération.  Chose  peu  importante,  qui  ne  mérite 
pas  de  fixer  l'attention,  n  A  votre.  A  sa  considération.  Eu 
égard  à  l'estime  que  l'on  fait  de  vous,  de  lui.  n  En  con- 
sidération de,  Par  égard  pour,  eu  égard  à  :  Acqidtter  un 
accusé  EN  considération  de  ses  antécédents,  ii  Mériter  coji- 
sidération,  Avoir  de  l'importance,  être  assez  grave  pour 
qu'on  y  réfléchisse,  ii  Prendre,  Mettre,  Faire  entrer  une 
chose  en  considération.  En  tenir  compte,  y  avoir  égard  : 
Prendre  en  considération  la  grande  jeunesse  d'un  cou- 
pable. 

—  Cost.  Espèce  de  panier  fait  de  fer  et  rempli  de  crin, 
que  portaient  autrefois  les  femmes. 

—  Politiq.  Prendre  en  considération,  Déclarer  par  un  vote 
qu'une  proposition  mérite  d'être  étudiée,  et  qu'il  y  a  lieu 
d'en  délibérer:  Prendre  un  amendemeyit  en  considération. 

—  n.  f.  pi.  Examen  critique,  réflexions,  observations 
sur  un  sujet  quelconque  :  Considérations  sur  les  causes 
de  la  grandeur  des  Homains  et  de  leur  décadence. 

—  Syn.  Considération,  réputation.  La  réputation  est 
proprement  ce  que  les  autres  pensent  de  nous  ;  il  y  a  une 
bonne  et  une  mauvaise  réputation  ;  mais,  quand  le  mot 
est  seul,  il  se  prend  en  bonne  part  et  approche,  par  le 
sens,  du  mot  célébrité;  s'il  ne  suppose  pas  l'admiration 

f)ublique,  il  suppose  au  moins  que  le  public  s'occupe  de 
a  personne  dont  il  s'agit,  qu'il  y  pense,  qu'il  en  parle  sou- 
vent. Considération  exprime  quelque  chose  qui  tient  de 
plus  près  à  la  personne  ;  il  impli(jue  des  égards,  des  res- 
pects même  ou  au  moins  quelque  chose  qui  en  approche. 
La  réputation  est  surtout  le  fruit  des  talents,  du  savoir, 
d'actions  qui  attirent  les  regards  ;  la  considération  résulte 
du  rang  qu'on  occupe,  des  services  qu'on  peut  rendre, 
soit  parce  qu'on  est  puissant,  soit  parce  quon  est  riche. 

—  Considérations,  notes,  observations,  pensées,  ré- 
flexions, remarques.  Les  considérations  supposent  de  la 
pénétration,  do  l'étendue  dans  l'esprit;  elles  s'enchaînent 
selon  un  ordre  logique  et  sentent  un  peu  la  dissertation. 
Les  notes  sont  des  explications  détachées  :  elles  ont  pour 
objet  d'éclaircir  ou  d'expliquer  quelques  points  obscurs, 
quelques  passages  difficiles.  Les  obsen^ations  sont  le  ré- 
sultat de  recherches  savantes  ou  profondes.  Les  pensées 
sont  simplement  les  choses  venues  à  l'esprit  et  communi- 
quées aux  autres  afin  qu'ils  les  méditent.  liéflexio7is  s'appli- 
que le  plus  souvent  aux  pensées  qui  ont  été  le  fruit  d'une 
méditation  intime  et  qui  ont  pour  objet  les  mœurs  ou  la 
conduite.  Enfin  les  remarques  sont  les  choses  plus  ou  moins 
intéressantes  qui  ont  frappé  l'esprit  à  la  lecture  d'un  livre, 
dans  un  voyage. 

—  Anton.  Déconsidération. 

Considération  (De  la)  [De  consideratione].  Le  pape 
Eugène  III,  qui  avait  été  moine  au  monastère  de  Clair- 
vaux,  sous  la  direction  de  saint  Bernard,  avait  demandé 
à  son  ancien  maître  de  lui  continuer  ses  conseils.  Saint 
Bernard  lui  répondit  en  lui  envoyant  le  traité  De  la  consi- 
dération (1150).  Dans  cet  ouvrage,  divisé  en  cinq  livres, 
l'abbé  insiste  surtout  sur  l'obligation  qui  incombe  au 
pape,  même  et  surtout  au  milieu  du  tracas  des  affaires, 
de  ne  pas  négliger  l'étude  de  son  ûme  ot  la  méditation 
dos  choses  divines  :  c'est  le  double  sens  qu'il  attache  au 
mot  considération.  Saint  Bernard  aborde  ensuite,  avec 
une  liberté  vraiment  apostolique,  l'énumération  des  abus 
qu'il  conseille  au  pape  de  corriger.  Il  signale  principa- 
Icmi^nt  l'énorme  affluence  des  solliciteurs  de  toute  sorte, 
qui  assiégeaient  le  souverain  pontife  et  les  cardinaux,  et 
leur  faisaient  perdre  un  temps  précieux  ;  le  peu  de  désin- 
téressement que  les  légats  apostoliques  montraient  dans 
leurs  fréquentes  missions  à  travers  la  chrétienté  ;  enfin, 
la  part  exagérée  que  les  évoques  prenaient  aux  procès 
qui  so  plaidaient  sans  cesse  devant  eux  et  presque  tou- 
jours dans  les  églises,  au  détriment  du  ministère  sacer- 
dotal et  trop  souvent  de  la  justice.  Ce  tableau,  où  la 
sévérité  de  1  anachorète  s'allie  ù  la  sagesse  de  l'homme 
d'Etat,  renferme  une  foule  do  détails  d'uno  grande  impor- 
tance pour  l'histoire  du  xii'  siècle. 

Considérations  sur  les  mœurs  de  ce  siècle,  ou- 
vrage do  Duclos  (1751).  Il  fut  très  admiré,  puisque  le 
grammairien  Beauzée  alla  jusqu'à  mettre  l'auteur  sur  le 
même  pied  que  Montaigne,  La  Rochefoucauld  ot  La 
Bruyère  ;  très  critiqué  aussi,  notamment  par  la  Correspon- 
dance do  Grimm,  qui  lui  reproche  sou  «  clinquant  »,  et 
son  </  ton  do  prétention  ",  somme  toute,  son  mauvais  goût. 


212 

Laharpe  estime  Durlos  un  peu  sec,  mais  lui  reconnaît 
l'esprit  d'observation.  C'est  à  peu  près  le  jugement  de 
Sainte-Beuve,  qui  faitdes  Considérations  un  recueil  d'obser- 
vations fines,  de  maximes  vraies  et  de  définitions  exactes. 
Il  faut  noter  que  Duclos  ne  considère  guère  que  la  so- 
ciété parisienne,  et,  en  particulier,  ne  s'arrête  pas  sur  le 
rôle  des  femmes.  II  insiste  sur  la  puissance  croissante  des 
gens  do  lettres,  qui  gouvernent  1  Etat,  dit-il,  parce  que, 
à  la  longue,  ils  forment  l'opinion  ;  il  est  loin,  toutefois,  de 
les  estimer  aptes  à  gouverner,  car  les  affaires  du  gou- 
vernement "  ne  demandent  que  de  bons  esprits  " .  Bien  que 
le  livre  soit  semé  de  jolis  mots,  il  manque  d'agrément,  il 
est  terne  et  ennuyeux.  L'observation  morale  y  est  trop 
continue  ;    les    remarques   communes  y    sont    trop    fré- 

Ïuentes  ;  et  l'on  ne  peut  vraiment  comparer  Duclos  à  un 
.a  Bruyère,  ou  à  un  Montesquieu  ;  il  n'est  qu'un  observa- 
teur de  second  ordre,  comme  les  Nicole  ou  les  Charron. 

CONSIDÉRÉMENT  (rad.  considérer)  adv.  Avec  circon- 
spcctiun,  jifLidence  :  La  raison  doit  aller  considérément 
d'une  chosi-  a  l'autre.  (Boss.)  [Peu  usité]. 

CONSIDÉRER  (lat.  considerare  ;  de  curn,  avec,  et  sidus, 
eris,  astre.  —  Change  l'é  fermé  en  è  ouvert  devant  une 
syllabe  muette  :  Je  considère;  excepté  au  fut.  de  l'ind.  et 
au  condit.  prés.  :  Je  considérerai.  Il  considérerait)  v.  a. 
Regarder  avec  attention  :  Considérer  les  traits  d'uyie  per- 
sonne, il  Etudier,  peser,  approfondir,  se  préoccuper  de; 
remarquer,  observer,  faire  attention  à  :  //  faut  considérer 
beaucoup  de  cfioscs  aimnt  de  choisir  une  carrière. 

—  Se  rapporter  à,  avoir  pour  but  spécial  :  L'hygiène 
CONSIDÈRE  l'homme  dans  l'état  sain,  la  thérapeutique  dans 
l'état  de  maladie.  (Rostan.)  il  Avoir  en  estime,  faire  cas 
de  :  La  société  commence  a  considérer  un  homme  lorsqu'il 
ne  travaille  plus.  (E.  About.) 

—  Cotisidérer  comme.  Regarder  comme,  réputer  :  Con- 
siDÊRiiZ  ^rt  bienfaisance  comme  un  devoir,  et  la  reconnais- 
sance coMMii  une  bonne  fortune.  (Beauchône.) 

—  Allus.  littér.  : 

En  toute  chose  il  faut  considérer  la  fin. 
vers  de  La  Fontaine.  V.  fin. 
Considéré,  ée  part.  pass.  du  v.  Considérer. 

—  Spécialem.  Circonspect,  réfléchi  :  Il  Ji'y  a  rien  de 
moins  considéré  que  les  enfants. 

Se  considérer,  v.   pr.  Etre  considéré,  jugé,  apprécié. 

Il  Se  regarder  soi-même  avec  attention  :  St;  considérer 
sans  cesse  dajis  son  miroir,  ii  Faire  attention  à  soi-même, 
réfléchir  sur  soi  ;  s'occuper  de  soi  :  C'est  être  bien  malheu- 
reux que  d'être  dans  une  tristesse  insupportable  aussitôt 
qu'on  est  réduit  à  se  considivRi-',r.  (Pasc.)  n  Avoir  pour  soi- 
même  de  la  considération,  de  l'estime,  il  Se  juger,  so  re- 
garder comme  :  Se  considérer  comme  supérieur  à  tous. 

!i  S'estimer  nuituellement. 

—  Syn.  Considérer,  contempler,  envisager,  examiner, 
observer,  regarder,  remarquer.  Considérer  une  chose,  c'est 
arrêter  son  esprit  à  la  regarder  en  elle-même,  pour  la 
bien  connaître  telle  qu'elle  est.  Contempler,  c'est  arrêter 
ses  regards  sur  une  chose  qu'on  admire.  Envisager,  c'est 
regarder  en  face,  sans  crainte,  ou  regarder  sous  une  cer- 
taine face,  sous  un  point  de  vue  particulier.  Examiner 
renferme  l'idée  d'épreuve,  de  vérification  ;  il  s'agit  de  voir 
si  l'ohjet  a  toutes  les  qualités  requises.  Obsei'ver  suppose 
un  travail  de  l'esprit,  une  étude  ;  on  observe  pour  pouvoir 
ensuite  communiqueraux  autres  les  résultats  de  son  obser- 
vation. Regarder  exprime  simplement  l'action  de  tourner 
ses  regards  ou  son  attention  vers  un  objet.  Remarquer 
suppose  une  attention  particulière,  comme  observer;  mais 
cette  attention  est  moins  intentionnelle,  elle  peut  n'être 
provoquée  que  par  les  faits  eux-mêmes. 

CONSIGE  n.  f.  Dr.  anc.  Somme  qui  restait  en  cautionne- 
ment dans  les  bureaux  des  droits  du  roi,  en  Provence. 

—  Livre  des  consiges.  Livre  où  le  maître  des  coches,  à 
Lyon,  inscrivait  les  marchandises  qu'on  lui  donnait  à  trans- 
porter. 

CONSIGNATAIRE  (gna-tèr' [gn  mil.])  n.  m.  Celui  qui  est 
préposé  à  la  garde  des  dépôts  et  consignations,  il  Individu 
auquel  on  confie  des  marchandises,  soit  pour  les  garder  en 
dépôt,  soit  pour  en  opérer  le  placement. 

—  Encycl.  En  droit  maritime,  le  destinataire  qui  ne  re- 
çoit pas  les  marchandises  pour  son  compte,  mais  pour  les 
répartir  entre  diverses  personnes  dénommées,  est  appelé 
aussi  consignatuire.  Le  consignatairc  de  la  cargaiso7i  ne 
doit  pas  être  confondu  avec  le  consignataii'e  de  la  cot^ue, 
chargé,  au  nom  du  propriétaire,  de  remplir  les  formahtés 
administratives,  do  s'occuper  du  déchargement  et  de  la 
remise  des  marchandises,  *t  de  payer  le  iret. 

CONSIGNATEUR,  TRICE  {r/?(  mil.)  n.  Personne  qui  met 
des  marchandises  en  consignation  :  Les  marchandises 
consignées  demeurent  toujours  la  propriété  du  consigna- 
tedr  et  restent  à  ses  risques  et  périls.  (Teulet.) 

CONSIGNATION  {gna-si[gn  mil.]  —  rad.  consigner)  n.  f. 
Dépôt  fait  par  un  dél)itcur  dans  un  lieu  ou  dans  une  caisse 
publique  que  la  loi  détermine,  soit  à  titre  de  garantie, 
soit  à  titre  libératoire:  Consignation  d'un  cautionnement. 

—  Dépôt  de  marchandises  effectué  dans  le  but  d'obtenir 
des  avances  ou  d'en  faire  opérer  le  placement,  il  Objet 
ainsi  déposé  :  Retirer  sa  consignation. 

—  Marchandises  à  la  consignation  d'une  personne.  Mar- 
chandises remises  à  une  personne  qui  en  devient  le  consi- 
gnataire.  V.  consignatiîur. 

—  Consignation  d'aliments.  Autrefois,  Dépôt  préalable 
d'uno  somme  destinée  à  l'alimentation  d'un  débiteur  contre 
lequel  un  créancier  voulait  exercer  la  contrainte  par  corps. 

—  Encycl.  Dr.  On  se  sert  du  mot  consignation  à  l'occasion 
de  i)rêts  pour  lesquels  l'emprunteurdoit  déposer  préalable- 
ment uiio  valeur  supérieure  à  la  somme  qu'il  reçoit,  afin 
de  garantir  les  droits  du  prêteur. 

De  même,  les  adjudicataires  de  travaux  pour  l'Etat  doi- 
vent fournir  une  consignation  dont  le  remboursement  s'o- 
père à  leur  profit,  au  fur  et  à  mesure  de  l'avancement  des 
travaux.  La  consignation  so  fait  à  la  Caisse  des  dépôts  et 
consignations. 

En  droit  civil,  on  entend  par  «  consignation  »  le  dépôt 
fait  par  lo  débiteur,  dans  un  lieu  ou  dans  une  caisse  quo 
la  loi  détermine,  do  ce  qu'il  doit  au  créancier,  lorsque 
celui-ci  refuse  de  recevoir  le  payement.  Le  débiteur  doit 
tout  d'abord  faire  des  offres  réelles.  Les  offres  réelles  ne 
sont  pas  libératoires  par  elles-mêmes,  mais,  suivies  de  con- 
signation faite  en  observant  les  conditions  de  l'article  1259, 
elles  libèrent  lo  débiteur  (C.  civ.,  art.  1257).  La  consigna- 
tion arrête  lo  cours  des  intérêts,  ot  mot  la  chose  consi- 
gnée aux  risques  du  créancier.  S'il  s'agit  d'un  corps  cer- 


213 

tain,  le  dôhitour  fait,  sommation  an  rrc^anrici'  de  l'onlr-vor; 
laulo  lin  quoi,  il  so  l'ait  désigner  par  justice  un  di'ipo.sitaii'o. 
CONSIGNE  {(jn  mil.  —  Taà.cotisipnt'r)  n.  f.  Adriiiii.  miltt. 
ProscnptioiKs  spôcialos  donnèos,  non  soulomoiil  à  une  sou- 
linollo,  mais  au  cliot"  d'uno  troupo,  on  vuo  do  circonstances 
particuliôros  bion  dôtorminôos,  ot  dont  l'oxôcution  ost  plus 
rigourouseniont  impôrativo  quo  coUo  d'un  ordre  propro- 
mont  dit  :  Donner  une  consigna.  Lever  la  consigna.  Obser- 
ver la  c:onsu;nk.  Oublier,   Violer  la  consignh. 

—  Par  oxt.  Ordre  quelconque  donné  ù.  un  subalterne: 
Donner  à  son  dûinestique  coNSltiNK  de  ne  rcceroir  pei'sonne. 

Il  Tal)loau  sur  lequel  sont  inscrits,  dans  les  postes,  les  di- 
vers points  dont  so  compose  la  consigne,  ii  Petite  armoiro 
grillée,  où  l'on  enferme  les  ordres  du  )our,  dans  les  postes 
militaires,  il  Détail  écrit  du  mobilier  d^un  poste,  il  Nom  que 
les  soldats  donuont  à.  un  crochet  de  fer  qui,  dans  les  corps 
do  garde,  sort  ù  attiser  lo  feu.  it  Punition  ou  mesure  par 
laquelle  on  retient  un  soldat  à  la  caserne. 

—  Par  anal.  Privation  do  sortie,  dans  les  lycées,  les 
collèges  01  les  écoles  du  gouvernement. 

—  Fig.  Ordre  pressant  ot  déterminé  :  La  consigne  de 
sa  conscience  lui  disait  de  iiiourir,  et  il  7nourait.  (Laniart.) 

—  Fam.  Manffer  la  consigne,  Oul)lier  le  mot  dordro  ;  no 
plus  se  souvenir  d'uno  recommandation. 

—  Portier-consifjne,  Surveillant  charge  d'ouvrir  et  de 
former  les  portes  d'un  bâtiment  militaire,  d'en  conserver 
les  clefs  et  do  reconnaitro  les  étrangers  qui  entrent  et 
sortent. 

—  Ch.  de  f.  Endroit  do  la  gare  où  l'on  met  en  dépôt  des 
bagages. 

—  Mar.  Endroit  où  so  place  le  fanal  destiné  au  service 
du  bord,  il  Poste  du  caporal  de  garde  dans  le  faux  pont, 
lieu  d'où  doivejit  partir  tous  les  feux  d'éclairage,  ii  banal 
de  consifjne.  Fanal  du  faux  pont  où  l'on  vient  prendre  tous 
ces  feux,  il  Factionnaire  de  la  consigne,  Factionnaire  chargé 
do  la  garde  de  ce  fanal. 

—  Encvci,.  Adrain.  niilit.  Le  caractère  propre  d'une  con- 
signe, c'est  qu'elle  doit  être  respectée  même  par  des  mili- 
taires supérieurs  en  grade  à  celui  qui  l'a  donnée.  Ce  der- 
nier seul  ou  ses  chefs  directs  peuvent  la  modifier,  ou 
l'atténuer  quand  il  y  a  lieu. 

La  consigne  d'une  sentinelle  n'est  qu'un  cas  particulier 
de  la  consigne  donnée  ù  une  troupe.  L'homme  qui  l'a  reçue 
doit,  au  besoin,  employer  ses  armes  pour  la  faire  respec- 
ter. Uno  sentinelle  ne  doit  donner  à  qui  que  ce  soit  com- 
munication de  la  consigne  qu'elle  a  reçue  verbalement  en 
prenant  son  poste.  Elle  ne  doit  la  répéter  qu'en  présence 
du  chef  de  poste  ou  du  caporal  do  pose  qui  vient  la  relever. 

La  punition  appelée  consit/ne  est  la  plus  légère  qui 
puisse  être  infligée  aux  hommes  de  troupe.  Pour  les  ca- 
poraux et  soldats,  il  n'y  a  que  la  consigne  au  Quartier, 
qui  comporte  simplement  l'interdiction  de  sortir  uu  quar- 
tier en  dehors  du  service.  Pour  les  sous-officiers,  il  y  a 
trois  sortes  de  consigne  :  i"  après  l'appel  du  soir  :  obliga- 
tion de  rentrer  à  la  même  heure  que  les  simples  soldats; 
2"  consigne  au  quartier  ;  interdiction  de  sortir  pendant 
toute  la  journée,  sauf  pour  le  service  ;  3"  consigne  à  la 
chambre  :  c'est,  pour  les  sous-officiers,  ce  que  la  salle  de 
police  est  pour  les  caporaux  et  les  soldats. 

CONSIGNE  {(/n  mil.  —  du  préf.  con,  et  de  signe)  adj. 
Algèbr.  anc.  So  disait  des  termes  qui  ont  le  même  signe, 
c'cst-à-diro  qui  sont  tous  positifs  ou  tous  négatifs  :  Termes 
coNsiGNKS.  Le  produit  de  deux  tei'mes  consignes  est  tou- 
jours positif. 

CONSIGNER  {f/n  mil.  —  du  lat.  eonsjgnare)  v.  a.  Opérer 
la  consignation  de  ;  mettre  en  dépôt  ;  Consignkr  des  mar- 
chandises. Consigner  mille  francs  chez  son  avoué,  il  En  par- 
lant des  marchandises,  Les  enregistrer  sur  lo  livre  des 
voituriers  publics  ou  des  chemins  de  fer.  il  Relater,  citer, 
rapporter,  prendre  en  note  :  Consigner  une  réflexion  sur  un 
carnet,  il  Donner  une  consigne  :  CoNSiGNiiR  au.7:  sentinelles 
de  faire  feu  après  trois  soinmations.  n  En  parlant  de  soldats, 
do  marins,  et,  par  ext.,  d'élèvos,  Les  empocher  do  sortir 
par  punition  ou  par  mesure  d'ordre  ou  do  siiroté  :  Quand  on 
craint  une  insurrectJonj  on  consigne  les  troupes. 

—  Loc.  div.  :  Consigner  itn  navire.  Le  mettre  à  la  dispo- 
sition de  celui  (lui  doit  en  opérer  le  chargement,  il  Consi- 
gner en  papier.  Déposer,  au  lieu  d'argent,  une  obligation 
de  valeur  égale,  il  Consigner  quelqu'un  à  la  porte  ou  A  sa 
porte,  Défendre  de  lo  laisser  outrer,  n  Consigner  sa  porte. 
Refuser  de  rect>voir  qui  que  ce  soit. 

—  Dr.  anc.  Consigner  des  aliments,  Déposer  uno  somme 
pour  la  nourriture  d'un  débiteur  contre  lequel  on  voulait 
exercer  la  contrainte  par  corps. 

Consigné,  ée  part.  pass.  du  v.  Consigner. 

—  n.  .Soldat  ou  élôvo  consigné  :  Les  consignés  se  sont 
mis  en  révolte. 

"  Aux  consignés.  Dans  la  cavalerie  ot  l'artillerio,  Son- 
nerie de  trompette  pour  appeler  les  consignés. 
Allegro 


3  3*  3  3 

Appel  dcfl  conslgnfîs. 

—  Consignés  à  l'hâpitaî.  Los  militaires  détonus,  qui  se 
trouvent  on  irailomont  dans  les  hôpitaux,  sont  installés 
dans  des  locaux  spéciaux  appelés  salles  des  consignés,  où 
ils  sont  l'objet  d'uno  .surveillance  particulière.  Los  autres 
hommes  de  troupo  pouvenf  être  envoyés  dans  ces  locaux 
en  cas  do  mauvaise  couduito,  quand  leur  état  do  santé  no 
s'y  oppose  j)as. 

Se  consigner,  v.  pr.  Etre  consigné. 

CONSILïO  MANUQUE  {Par  l'habileté  et  par  la  maiti], 
Dcvisi^  dduin'i-  par  Beaumarchais  à  Figaro,  dans  le  Bar- 
birr  de  Sérillr,  acto  P%  SC.  vi. 

CONSIRE  ou  CONSYRC  n.  m.  Bot.  Ancien  nom  do  la 
grande  consouilo. 

CONSIMIUTUDE  (du  préf.  con,  ot  do  sitnilitude)  n.  f. 
Eg.'ihLé;  roiivenanoo  mutuelle. 

CONSISTANCE  {stanas  —  rad.  consistant)  n.  f.  Etat  d'un 
corpH  rclativomont  A  son  mun((Uo  do  fluidité,  &  sa  dureté, 
ù.  sa  solidité  :  Consihtanck  sirupeuse.  Terrain,  Sauco  qui 
n'a  pas  de  consistance. 

—  Fixité,  formoté,  solidité  qui  assure  la  durée,  garantit 
\o  succès,  jonno  dos  qualités  sérieuses  :  Affaire  qui  prend 


di-  la  CONSISTANCE.  L'adolescenco  est  l'époque  où  le  juge- 
nient  prend  de  la  iionsistance.  (Tliéry.)  il  Fermeté  do  ca- 
ractère (jui  ompôclio  le  changement;  crédit,  considéra- 
tion qui  ou  résulte  ;  Un  homme  sans  consistance,  ii  iiruiC 
sans  consistance.  Nouvelle  qui  ne  mérite  pas  de  crédit. 

—  Dr.  Ce  on  quoi  uno  chose  consiste;  sa  nature  ou  son 
étendue  :  Héritage  en  consistance  d'wie  maison  et  de  deux 
terres.  Un  bois  d'ujie  consistance  de  cent  hectares. 

—  Ilist.  nat.  Age,  état  où  les  animaux  et  les  végétaux, 
ayant  acquis  luur  entier  développement,  cessent  do  croî- 
tre sans  cuninuMicer  oncoro  à  décliner. 

CONSISTANT  (stan),  ANTE  [rad.  consister]  adj.  Com- 
posé do  :  Propriété  consistante  en  bois,  prés  et  plaines. 

—  Qui  olTre  uno  certaine  solidité  :  Chairs  consistantes. 
Sol  consistant. 

—  Fig.  Stable,  solide,  permanent,  ii  Ferme  de  carac- 
tère, peu  sujet  à  varier  :  Homme  peu  consistant.  Il  Fondé, 
probable  :  Un  bruit  de  guerre  asses  consistant. 

—  Hist.  eccl.  Nom  quo  l'on  donnait,  chez  les  premiers 
chrétiens,  à  des  pénitents  qui  assistaient  à  la  célébration 
des  mystères,  mais  ne  pouvaient  communier. 

CONSISTER  {sié  —  lat.  consislcre ;  do  cmn,  avec,  et 
sistere,  fixer}  v.  n.  Se  maintenir,  durer  par  l'union  dos 
parties  :  Une  Eglise  ne  peut  consister,  sinon  qu'il  y  ait 
des  pasteurs  qui  aient  la  charge  d'enseigner.  (Féu.)  [Vieux.] 

—  Coyisister  en  ou  dans,  Consister  à,  Se  composer  do, 
avoir  son  essence  ou  sa  raison  dans,  aboutir  à  :  Le  bon- 
heur de  la  vie  consiste  dans  la  modération  et  le  cahne. 
{Selon.)  Il  Faire  consister  à,  dans  ou  en.  Mettre  dans,  attri- 
buer à.  prendre  pour  :  C'est  une  ei'reur  que  de  faire  con- 
sister le  courage  K  ïie  pas  voir  le  danger. 

CONSISTOIRE  {s/o-ar'  —  du  lat.  d'église  consisioriuin, 
lieu  do  séjour;  de  consistere,  s'arrêter)  u.  m.  Assemblée 
do  ministres  d'uno  religion  réunis  pour  discuter  les  inté- 
rêts de  leur  Eglise  :  Consistoire  catholique,  protestant, 
israélite. 

—  Fam.  Réunion,  assemblée  quelconque  :  Consistoire 
de  beaux  esprits.  (D'Alomb.)  Consistoire  de  sorcière.  {Baïz.] 

—  Encycl.  On  appelait  coyisistoire ,  dès  l'époque  des 
empereurs  romains,  le  Heu  où  s'assemblait  le  conseil 
impérial  et,  par  extension,  ce  conseil  lui-même.  Le  moyen 
âge  étendit  ce  nom  aux  synodes,  aux  réunions  d'échevins 
et,  en  général, à  toute  espèce  d'assemblée.  Le  conseil  des 
anciens  rois  de  France  s  appelait  le  «  consistoire  royal  » . 
Aujourd'hui,  le  mot  ne  désigne  plus  que  des  assemblées 
dont  certains  intérêts  religieux  sont  l  objet,  et  il  est  em- 
ployé à  la  fois  par  les  catholiques,  les  protestants  et  les 
Israélites. 

—  Consistoij'es  catholiques.  En  dehors  de  France,  et  sur- 
tout en  .^.llemagne ,  on  distingue  deux  sortes  de  consis- 
toires :  les  consistoires  épiscopaux  et  les  consistoires 
pontificaux.  Les  premiers  sont  des  assemblées  ou  dos 
commissions  permanentes,  qui  aident  l'évêque  dans  l'ad- 
ministration ae  son  diocèse  ot  dont  les  attributions  no 
sont  pas  d'ailleurs  les  mêmes  dans  tous  les  pays.  En 
France,  les  catholiques  réservent  ce  nom  aux  consistoires 
pontificaux,  c'est-à-dire  aux  assemblées  de  cardinaux 
convoquées  pour  affaire  importante  et  présidées  par  lo 
pape.  Ces  consistoires  sont  secrets  ou  publics.  Dans  les 
premiers  a  lieu  la  préconisation  des  évoques,  pour  tout  lo 
monde  catholique,  et  la  nomination  des  différents  digni- 
taires de  la  cour  pontificale.  Les  décisions  sont  secrètes, 
et,  suivant  leur  gravité  ou  leur  caractère,  on  les  proclame 
ou  non  dans  les  consistoires  publics.  Ceux-ci  sont  plus 
solennels.  Lo  pape  y  donne  audience  aux  princes  et  aux 
ambassadeurs.  Ils  ont  pour  objet  particulier  la  canonisa- 
tion des  saints  ot  les  grandes  affaires  d'intérêt  général. 

—  Consistoires  protestants.  Dans  l'ancienne  constitu- 
tion des  Eglises  réformées  do  Franco,  on  appelait  «  consis- 
toire »  un  conseil  composé  des  ministres,  dos  anciens  et 
des  diacres,  sous  la  présidence  do  l'un  des  ministres. 
U  correspondait  à  ce  qu'on  nomme  aujourd'hui  conseil 
presbijtéral ;  il  veillait  au  maintien  do  la  pure  doctrine  et 
sur  la  conduite  des  fidèles,  et  exerçait  sur  eux  un  pouvoir 
disciplinaire,  qui  pouvait  aller  jusqu'à  roxeommunu-ation. 
Lo  décret  do  1852,  complétant  ot  modifiant  la  loi  du 
18  germinal  an  X,  organise  dans  chaque  paroisse  uu 
conseil  prest)ytéral  ;  un  certain  nombre  ne  paroissi's  for- 
mont  uno  circonscription  consistorialo  :  le  conseil  près- 
byléral  chof-lieu  reçoit  lo  titre  do  consistoire  ;  pour  on 
exercer  les  attributions,  il  double  lo  nombre  de  ses  mem- 
bres laïques  par  l'adjonction  de  représentants  des  parois- 
ses du  ressort;  en  outre,  chaque  conseil  prosbytéral  du 
ressort  y  délègue  un  de  ses  membres,  et  tous  les*  pasteurs 
en  sont  membres  de  droit.  La  France  compte  lOl  consis- 
toires réformés,  dont  les  chefs-lieux  sont  répartis  dans 
■12  départements. 

Dans  l'Eglise  do  la  confession  d'Augsbourg,  depuis  la 
guerre  do  1870,  les  doux  inspections  do  Montbôliard  ot 
de  Paris,  demeurées  seules  françaises,  ont  été  constituées 
provisoirement  sur  le  même  pied  que  les  synodes  et 
consistoires  réformés.  Do  plus,  un  décret  du  20  novem- 
bre 1871  a  créé  lo  synode  général  luthérien.  La  Franco 
compte  6  consistoires  luthériens,  dont  les  chefs-lioux 
sont  dans  3  déparlements. 

Il  y  a,  en  Algérie,  3  consistoires  qui  sont  mixtes  et 
relèvent  ù  la  fois  do  l'Eglise  réformée  ot  do  l'Eglise  de 
la  confession  d'Augsbourg. 

En  Allemagne,  le  mot  de  consistoire  désigne  souvent 
la  commission  administrative  qui  est  nommée  par  le  sou- 
verain pour  gérer  en  son  nom  les  all'airos  concernant  le 
bion  temporel  ot  spirituel  des  Eglises. 

—  Consistoires  israétites.  Los  consistoires  Israélites  ont 
été  établis  parle  décret  impérial  du  15  mars  1808,  modifiés 
par  l'ordonnance  du  25  mai  I8-H,  ot  définitivement  consti- 
tués par  les  décrets  du  29  août  Ii*G2  ot  du  12  soplombro 
i«72.  Il  y  a  deux  sortes  do  consistoires  :  les  consistoires 
déparlomontaux  ot  lo  consistoire  central.  Los  premiers 
correspondent  aux  circonscriptions  entre  lesquelles  sont 
distribués  les  Israélites  do  Franco  :  ils  sont  actuollcmont 
au  nombre  do  quatre  ot  ont  pour  sièges  les  villes  do 
Hayonne.  du  Uordoaux,  do  NuDcy  ot  do  MursoiUo.  lia 
sont  composes  du  grand  rabbin  de  la  circonscription  ot  do 
quatre  membres  lulques  choisis  parmi  Tassombléo  dos 
uotablos.  Le  consistoire  administre  les  temples,  les  étu- 
blissemiuits  ot  les  associations  pieuses  ;  il  délivre  les 
diplômes  du  premier  degré  pour  l  exercice  dos  fonctions 
de  rabbin.  Lo  const.stoiro  central  siègo  &  Paris;  il  se 
compose  du  grand  rabbin  do  Franco  ot  do  huit  mcnibros 
lalt|U08,  élus  pur  los  notables  dus  diirérentes  circonscrip- 
lions.  Il  ost  Chargé  do  lu  liuuto  burvoillanco  dos  intérûtc 


CONSIGNE  —   CONSOLATION 

du  culte  israélite.  Il  délivro  les  diplômes  du  second  degré 
pour  l'exercice  des  fonctions  rabbiniquos  et  donne  son 
avis  sur  la  nomination  des  rabbins  départementaux.  Il  a 
le  droit  do  censure  sur  les  rabbins  des  difi'ércntes  classes. 

CONSISTORIAL,  ALE,  AUX  {sto)  adj.  Qui  a  rapport  au 
consistoire  tenu  par  lo  pape,  u  Qui  concorno  un  consistoire 
Israélite  ou  protestant. 

—  IJéné/ices  consistoriaux,  Evêchés,  abbayes,  bénéfices, 
dont  les  bulles  sont  expédiées  par  voie  do  consistoire. 

—  n.  m.  pl.  :  Les  consistoriaux,  Los  députés  dos  con- 
sistoires protestants.  —  Un  consistorial. 

CONSISTORIALEMENT  (sto)  adv.  En  consistoire  -.Décret 

porté    CoNSlsrORIALI':MENT. 

CONSISTORIALITÉ  {sto)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
consistorial  :  La  consistorialité  d'tine  assemblée  de  car- 
dinaux. Il  Forme  observée  dans  les  expéditions  d'actes 
émanant  du  consistoire. 

CONSISTORIER  (sto)  v.  a.  Examiner,  décider  en  consis- 
toire. 

CONSIVIA,  épithète  d'Ops,  femme  de  Saturne,  qui  pré- 
sidait aux  semailles  et  aux  plantations. 

CONSIVIES  fvî)  n.  f.  pl.  Antin.  rom.  Fêtes  qu'on  célébrait 
au  mois  d'août,  en  l'honneur  de  la  déesse  Consivia. 

CONSŒUR  (du  préf.  coïi,  et  de  sœur)  n.  f.  Religieuse 
du  même  couvent  ou  du  môme  ordre;  femme  appartenant 
à  la  même  confrérie. 

CONSOLABLE  adj.  Qui  peut  être  consolé  :  Peine  con- 
solaule.  Une  veitve  très  consûlable. 

GONSOLACION,  comm.  de  l'Océanie  (Malaisie  [archi- 
pel des  Philippines,  île  de  Cébu])  ;  4.500  hab. 

CoNSOLACiON  del  Norte  ou  La  Chorrera,  comm. 
des  Antilles  (îledeCuba  [prov.  dePinardelKioj);  7.935  hab. 

CONSOLACION  del  Sur,  comm.  des  Antilles  (île  de 
Cuba  [prov.  de  Pinar  del  Rio])  ;  15.790  hab. 

CONSOLANT  [lan),  ANTE  adj.  Qui  console,  qui  est  pro- 
pre à  consoler  :  Ayyii  consolant.  Héfîexion  consolante. 

—  Vous  n'êtes  pas  consolant.  Se  dit  à  une  personne  dont 
les  paroles  sont  tout  à  fait  décourageantes,  uniquement 
propres  à  augmenter  les  regrets. 

—  Stn.  Consolant,  consolateur.  Ce  qui  est  consolant  est 
de  nature  à  consoler  ;  on  y  trouvera  de  quoi  se  consoler 
dès  qu'on  voudra  y  réflécliir.  Ce  qui  est  consolateur  con- 
sole réellement,  actuellement. 

—  .\nton.  Affligeant,  attristant,  chagrinant,  désespérant, 
désolemt,  navrant,  vexant. 

CONSOLATEUR,  TRICE  n.  Celui,  celle  qui  console,  qui 
adoucit  les  peines  :  Les  vrais  consolatecrs  sont  rares. 

—  Fig.  Objet  propre  à  consoler  :  L'étude  et  l'amitié  sont 
de  grandes  consolatrices. 

—  adj.  Qui  console  ;  qui  sert  de  consolation  :  Ami  conso- 
lateur. Espéi'ance  consolatrice. 

—  Relig.  Esprit  consolateur  ou  substantiv.  Le  Consola- 
teur, Le  Saint-Esprit,  w  Ange  consolateur,  .\nge  gardien, 
qui,  d'après  l'enseignement  catholique,  veille  sur  nous, 
qui  nous  console  et  nous  soutient.  (Se  dit,  par  cxt.,  d'Une 

ftorsonne  d'un  caractère  doux  et  tendre,  qui  aime  à  conso- 
er.)  Il  Consolatrice  des  affligés,  Titre  donné  par  les  catho- 
liques à  la  Vierge  Marie. 

—  t>YN.  Consolateur,  consolant.  V.  consolant. 
CONSOLATIF,  IVE  adi-  Qui  console,  propre  à  consoler. 

(Peu  usité;  on  dit  consolant  en  parlant  des  choses,  con- 
solateur en  parlant  des  personnes.) 

CONSOLATION  (iïi-on  —  du  lat.  consolatio,  môme  sons) 
n.f.  Soulagement  apporté  à  une  douleur,  à  une  aflliction, 
ù  uno  peine  :  L'âme  trouve  de  vastes  consolations  dans 
l'étude  et  la  méditation.  (  M""*  do  Staël.  J  n  Paroles  dites 
pour  consoler  :  Consolations  aff'ectucusrs. 

—  Joie,  bonheur,  douce  satisfaction  ;  Enfant  qui  donne 
de  grandes  consolations  à  ses  parents. 

—  Par  ext.  Personne  mémo  ou  chosQ  qui  console  :  Fils 
gui  est  la  consolation  d'un  vieillard.  La  foi  est  la  conso- 
lation des  misérables.  (Yauvcû.) 

—  Pop.  Eau-de-vie  :  Un  petit  i'C»Tè  de  consolation. 
Il  Coutte  de  consolation.  Café  pour  les  uns,   petit  verre 

d'oau-do-vie  pour  les  autres. 

—  Féod.  Solde  que  touchaient  les  vassaux  royaux  non 
pourvus  do  bénéfices. 

—  Hist.  eccl.  Cérémonie  par  laquelle  les  manichéens 
avaient  remplacé  la  confession  et  lo  viatique  au  moment 
do  la  mort,  il  Lettres  de  consolation,  Lettres  qu'écrivait  lo 
pape  aux  évéqucs  chassés  do  leur  siègo  par  les  persécu- 
teurs et  les  héréti(|ues. 

—  Jeux.  Fiche  ae  consolation.  Primo  que  doit  payer,  à 
certains  jeux  de  cartes,  le  perdant  qui  a  demandé  à  jouer. 

Il  Fig.  Adoucissement  à  un  malheur  ;  dédommagement  ù 
une  perte  :  A  défaut  d'une  bonne  vue,  comme  hche  de  con- 
solation, la  baleine  possède  un  excellent  odorat.  (Toussenol.) 

Il  Jeu  de  consolation.  Jeu  do  hasard,  qui  s'appelait  au- 
trefois la  parfaite,  organisé  la  plupart  du  temps  par  des 
filous.  (On  se  sert  pour  ce  jeu  d'un  carton  séparé  en  six 
compartiments.  Los  pontes  mettent  leurs  enjeux  sur  la 
case  qui  leur  convient  et  lo  banquier  joue  avec  un  seul 
dé.  U  doit,  tout  en  prenant  pour  lui  les  mises  posées  sur 
les  autres  cases,  payer  uu  gagnant  cinq  fois  son  enjeu. 
La  plupart  du  temps,  il  s'arrange  de  façon  à  faire  gagner 
lu  case  la  moins  chargée  du  tableau.) 

—  Tliéul.  myst.  Joie  spirituelle,  satisfaction  intérieure. 

—  Anton.  Allllcuon,  chagrin,  désespoir,  désolation, 
mortification,  peine,  tourment,  vexation. 

Consolation  (Traité  de  l,\),  composé  par  Cicéron 
vers  l'an  r.t;  avant  J.-C,  A  l'occasion  »le  la  mort  do  sa 
Mlle.  —  Cet  ouvrage,  qui  passait  choa  les  Humains  pour  un 
chef-d'œuvre,  est  au)ourd'hui  perdu.  Lo  traité  que  l'on 
possède  sous  ce  titré  n'est  qu'un  habile  pastiche  drt  à 
Sigonius  do  Modéno,  qui  prélendit  avoir  retrouvé  l'œuvre 
do  Cicéron  et  publia  la  sienne  on  l5R:l;  mais  In  super- 
cherie fut  dévoilée,  et  l'auteur  en  mourut  do  dépit. 

Consolation  à  Holvie  (Db  laI.  —  Ilelvie,  méro  do 
SéiuV|ue  le  philosoplie,  avait  vu  successivement  mourir  son 
mari,  un  oncle  qu'elle  chérissait,  ot  trois  potits-lils.  Enlln, 
Sénéque,  relégué  en  Corse,  venait  d'être  arraché  à  sa  ten- 
dresse. Sénéuuo,  apprenant  qu'elle  était  inconsolable,  lui 
adresse  cet  écrit  du  fond  de  son  exil.  Il  joint  au  raison- 
nement philosophique  tous  les  arguments  que  ta  tendresse 
(Uialo  peut  inspirer.  -  Sônôquo,  écrit  Diderot,  s'y  montro 


CONSOLATOIRE    —   CONSOMMATION 


SOUS  une  multitude  de  formes  diverses;  il  est  érudit,  na- 
turaliste, philosophe,  historien,  moraliste,  rclii^ieux,  sans 
s'écarter  de  son  sujet.  »  Ajoutons  que  cet  ouvrage  est,  par 
sa  date,  le  plus  aucion  dû  genre  qui  nous  soit  parvenu. 

Consolation  à  Polybe,  traité  attribué  à  Sénèque.  — 
Polybe,  affranchi  et  ministre  de  Claude,  venait  de  perdre 
son  frère;  Sénèque,  alors  exilé  en  Corse,  saisit  cette 
occasion  pour  se  rappeler  à  sa  bienveillance  et  solliciter 
son  rappel.  Il  lui  adresse  une  Coiisolation  et  l'exhorte  au 
courage  en  opposant  son  propre  malheur  à  celui  de  Po- 
lybe. Il  adresse,  en  outre,  à  l'empereur  Claude  les  plus 
basses  flatteries.  Faut-il  attribuer  cet  écrit  â  une  défail- 
lance do  stoïcien  exilé  dans  une  contrée  barbare,  ou  y  re- 
connaître, avec  plusieurs  savants,  l'œuvre  d'un  faussaire? 
La  question  n'est  pas  résolue.  Remarquons,  toutefois, 
qu'une  pareille  faiblesse  n'est  nullement  incompatible 
avec  le  caractère  de  Sénèque.  Nous  savons  en  outre  ciue, 
durant  son  exil,  il  avait  réellement  écrit  à  Polybe  une  let- 
tre fort  humble.  La  Consolalwn  à  Polybe  nous  est  parve- 
nue incomplète. 

Consolation  à  Marcia,  traité  de  Sénèque.  —  Marcia 
était  fille  de  cet  Aulus  Cremulius  Cordiis,  qui,  dans  son 
Bistoive,  avait,  suus  Auçruste,  osé  appeler  Cassius  le  der- 
nier des  Romains.  Sous  Tibère,  Cremutius,  accusé,  se  laissa 
mourir  de  faim,  et  ses  livres  furent  brûlés.  Marcia,  ayant 

fierdu  son  fils,  le  pleurait  depuis  trois  ans  quand  Sénèque 
ui  adressa  cette  Consolation,  sans  doute  après  son  retour 
d'exil.  Ce  traité  fait  autant  d'honneur  au  philosophe  que 
la  Consolation  à  Polybe  avait  paru  au-dessous  de  lui. 

Consolation  à  sa  femme,  lettre  adressée  par  Plu- 
tarque  à  Timoxène,  sa  femme,  au  sujet  de  la  mort  de 
leur  fille.  —  L'auteur  essaye  d'abord  de  consoler  sa  femme 
en  lui  rappelant  leur  mutuelle  tcndre.sse.  Puis  il  fait  l'élogo 
de  leur  fille;  il  la  déclare  presque  heureuse,  car  elle  a  pu 
quitter  sans  regret  une  vie  qu'elle  connaissait  à  peine, 
et  son  innocence  est  le  gage  de  sa  félicité  présente.  Cette 
lettre,  si  naturelle  et  si  tendre,  est  un  des  plus  beaux 
morceaux  de  ce  genre  que  nous  ait  légués  l'antiquité. 
Plutarque,  ici,  oublie  presque  d'étaler  son  érudition  ;  il 
prêche  à  sa  femme  la  résignation,  non  plus  avec  l'appa- 
reil des  argumentations  philosophiques,  mais  avec  la  sim- 
plicité et  i'émotion  d'un  lioinme  que  le  malheur  a  frappé. 

Consolation  pliilosophique  {De  la),  ouvrage  de 
Boëce,  composé  dans  sa  prison  par  le  philosophe  homme 
d'Fitat,  et  le  plus  important  de  ses  écrits-  —  La  philoso- 
phie lui  apparaît  sous  les  traits  d'une  déesse  consola- 
trice; elle  vient  le  délivrer  de  ses  chaînes  et  lui  montre 
du  doigt  la  vraie  patrie  ou  il  va  monter.  Cette  sorte  do 
dialogue  comprend  cinq  livres  où  les  vers  se  mélangent 
à  la  prose.  Aussi  remarquable  par  l'élévation  de  la  pen- 
sée que  par  la  beauté  de  la  forme,  la  Consolation  eut,  au 
movcn  âge,  une  vogue  immense.  Souvent  imitée  et  com- 
mentée, ^elle  fut  traduite  en  plusieurs  langues.  La  meil- 
leure édition  est  celle  de  Cardale  (Londres.  1828).  La  tra- 
duction française  donnée  par  Cottreau,  en  1889,  reproduit 
les  précieuses  miniatures  insérées  dans  l'exemplaire  de 
Charles  VIII,  imprimé  en  1494.  (Bibhoth.  nat.) 

Consolations  à  ApoUonios  (les),  lettre  de  Plu- 
tarque à  un  ami  sur  la  mort  do  son  fils.  —  L'auteur  résume, 
à  l'usage  du  malheureux  père,  les  arguments  ordinaires 
des  philosophes  sur  ce  sujet  :  incertitude  de  la  desti- 
née lumaine;  nécessité  de  prévoir  la  douleur,  pour  la 
mieux  supporter;  la  vie  n'est  qu'un  dépôt;  la  mort  n'est 
pas  un  mal,  elle  est  même  un  bien;  félicité  dos  justes 
dans  l'autre  existence,  etc.  Comme  on  le  voit,  c'est  une 
Consolation  dans  le  goût  de  Sénèque  et  des  stoïciens. 
C'est  l'œuvre  d'un  sage  s'adressant  ù.  un  .sage  dont  la  rai- 
son chancelle.  Tout  vient  de  la  raison  et  va  à  la  raison  ; 
mais  le  cœur  n'est  pour  rien  dans  cette  argumentation 
remplie  de  citations,  d'exemples  tirés  des  historiens,  des 

Shilosùphes  et  des  poètes.  L'érudition  y  domine  aux  dépens 
u  sentiment. 

CONSOLATOIRE  (lo-ar)  adj .  Qui  a  pour  but  de  consoler  : 
Epitre  coNSoL.-iTOiKE.  (Peu  usité.) 

Consolatrice  des  affligés  (la)  [Consolatrix  afflicto- 
rum\,  sujet  fréquemment  traité  par  les  peintres  modernes. 
Couture,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  ù  Saint-Euslache 
(Paris),  a  représenté  de  nombreux  malades  ou  infirmes 
auï  pieds  de  la  madone.  Rappelons  une  composition  du 
même  ordre  par  Claudius  Jacquand,  dans  la  chapelle  do 
la  Vierge,  à  Saint-Philippe-du-Roule,  gravée  parBaudran  ; 
une  peinture  sur  faïence  émaillée,  de  Sébastien  Cornu, 
qui  orne  le  tympan  extérieur  de  la  porte  de  l'église  de 
Saint-Leu-Taverny;  une  toile  de  Bouguereau  (Salon  de 
1877);  etc. 

CONSOLE  n.  f.  Archit.  Pierre  de  taille  ou  pièce  de  bois 
saillante,  recourbée  en  forme  d'S  et  qui  sert  à  soutenir  une 
corniche,  un  chambranle,  un  vase,  un  buste,  etc.  :  Les  con- 
soles d'un  balcon,  il  Console  renversée. 
Celle  dont  le  plus  grand  enroulement  est 
dans  la  partie  supérieure,  li  Console  ram- 
pante. Celle  qui  suit  la  direction  d'un  plan 
incliné,  ti  Console  arasée.  Celle  dont  les 
enroulements  affleurent  les  côtés. 

—  Ameubl.  Meuble  formé  d'une  tablo 
portée  par  des  pieds  recourbés  en  spi- 
rale ou  en  vo- 
lute et  ser- 
vant à  porter 
des  fleurs  ou 
des  0  b  i  e  ts 
d'art  :  Con- 
80LK  en  mar- 
bre, en  boia 
sculpté. 

—  Carr. 
Saillie  do  ro- 
cher, dans  un 
des  angles 
d'une  ardoi- 
bièrc. 

—  Musiq.  .         -  t        1 
Partie  qui  couronne  une  harpe,  et  qui  renferme  les  che- 
villes. 

—  Tcchn.  Pièce  de  fer  on  forme  do  console,  qui  sert  à 
soutenir  une  rampe  d'escalier.  Il  Nom  que  les  charrons 
donnent  à  doux  morceaux  do  bois  carrés,  enchâssés  sur 
le  lisoir  do  devant,  et  servant  à  supporter  la  coquille. 


CoQtol(>8  :  1.  Meuble  (style  Louis  XV); 
2.  Archit.  (coaaole  de  balcon). 


Il  Partie  d'une  pièce  de  bois  taillée  en  pointe  à  l'un  des 
bouts. 

—  Télégr.  Planchette  en  bois  appliquée  sur  des  murs, 
pour  y  fixer  l'isolateur  qui  supporte  un  fil  télégraphique. 

CONSOLEMENT  {7nan)  n.  m.  S'est  dit  quelquefois  pour 
Consolation. 

CONSOLER  (lat.  consolari)  v.  a.  Calmer  les  regrets,  la 
douleur  de,  faire  goûter  des  consolations  à  :  Consoler 
l'infortune,  le  malheur.  Peu  de  chose  nous  console,  parce 
que  peu  de  chose  7ious  afflige.  (Pasc.) 

Consolé,  èe  part.  pass.  du  v.  Consoler. 

—  Allds.  HisT.  :  Racbel  qui  ne  veut  pas  être  consolée, 
AUusiou  â  un  mot  des  Ecritures,  puur  caractériser  une 
douleur  qui  ne  peut  et  ne  veut  pas  être  consolée.  V.  Ra- 

CHlvL. 

Se  consoler,  v.  pr.  Eprouver,  goûter  de  la  consola- 
tion, mettre  fin  à  ses  regrets  :  Pour  se  consoler  de 
tout  ce  que  l'on  souffre,  il  faut  songer  à  tout  ce  que  ion  ne 
souffre  pas.  (  M"""  d'Epinay.)  Il  Etre  consolé,  soulagé, 
adouci,  en  parlant  des  regrets  :  Les  vraies  douleurs  7ie  se 
CONSOLENT  pus.  Il  So  donDCT  mutuellement  des  consola- 
tions :  Ceux  gui  souffrait  doivent  cherchera  sk  consoler  . 

—  Anton.  Affliger,  ïûgrir,  chagriner,  envenimer,  mor- 
tifier, peiner,  tourmenter,  vexer. 

—  Allds.  littéu.  : 

Et  ces  deux  giaiids  débris  se  consolaieJlt  entre  eux, 
Vers  de  Delil'o.  V.  débris. 

CONSOLIDABLE  U'ij.  Qui  peut  OU  qui  doit  être  consolidé. 

CONSOLIDANT  ((/a?/),  ANTE  adj.  Se  dit  des  substances 
médicamenteuses  qui  ont  la  propriété  d'affermir  et  de 
cicatriser  les  chairs  d'une  blessure. 

—  n.  m.  Remède  consolidant  :  L'existence  des  consoli- 
dants fsl  aujourd'hui  généralement  niée. 

CONSOLIDATIF,  IVE  adj.  Qui  a  la  vertu  de  consolider. 

CONSOLIDATION  [si-oii)  n.  f.  Action  de  consolider  ; 
état  d'une  chose  consolidée,  affermie  :  On  ne  s'est  établi 
sur  le  globe  que  quelque  temps  après  sa  consolidation. 
(Buff.) 

—  Fig.  Action  de  rendre  stable,  solide,  durable  :  Veiller 
à  la  CONSOLIDATION  de  sa  fortune. 

—  Chir.  Action  par  laquelle  les  chairs  meurtries  d'une 
blessure  se  rapprocliout,  s'affermissent,  se  cicatrisent. 

—  Dr.  Réunion  chez  une  même  personne  de  droits 
jusque-là  séparés  :  La  consolidation  de  l'usufî-uit  avec  la 
nue  propriété. 

—  Fin.  Action  do  substituer  un  titre  de  rente,  et  particu- 
lièrement de  rente  perpétuelle,  à  une  dette  d'autre  nature. 

—  Télégr.  électr.  Affermissement  d'un  poteau  télégra- 
phique au  moyen  d'un  second  poteau  posé  en  contre-fiche, 
de  haubans,  etc.  n  Consolidation  triangulaire  d'un  poteau, 
Système  de  consolidation  au  moyen  d'une  contre-fiche, 
reliée  vers  sa  base  avec  une  pièce  de  bois  ou  une  tige  do 
fer  faisant  corps  avec  le  poteau. 

—  Encycl.  Ciiir.  V.  cal,  et  fracture. 

CONSOLIDE  n.  f.  Un  des  noms  de  la  grande  consoudo. 

CONSOLIDEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  consolider; 
état  de  ce  qui  est  consolidé.  (Peu  usité.) 

CONSOLIDER  (lat.  consolidare  ;  de  cum,  avec,  et  solidus, 
solide)  v.  a.  Affermir,  donner  do  la  force,  de  la  solidité  : 
Cunsolidur  un  mur,  un  échafaudage. 

—  Fig.  Rendre  ferme,  durable  :  La  liberté  tue  les  inau- 
vais  gouvernements  et  consolidi;  les  bons.  (L.-J.  Larcher.) 

—  Dr.  Réunir  sur  une  même  personne,  en  parlant  de 
droits  jusque-là  séparés  :  Consolider  l'usufruit  avec  la 
nue  propriété. 

—  Fin.  Substituer  un  titre  de  rente,  et  particulièrement 
de  rente  perpétuelle,  à  une  dette  d'autre  nature.  (Dans  le 
budget  français,  la  dette  consolidée  s'oppose  à  la  dette 
flottante,  bien  qu'une  partie  seulement  de  la  rente  fran- 
çaise provienne  de  consolidations.) 

—  Méd.  Consolider  une  plaie,  une  fracture.  Rapprocher 
les  chairs  ou  les  os  de  manière  à  favoriser  leur  cicatrisa- 
tion ou  leur  soudure. 

Consolidé,  ée  part.  pass.  du  v.  Consolider. 

—  Fin.   Tiers  consolidé,  Mente  consolidée.  V.  tiers,  et 

RENTE. 

—  n.  m.  :  Acheter  du  consolidé,  Rente  consolidée. 

—  Encycl.  Fin.  On  donne  spécialement  le  nom  de  con- 
solidés ou  de  fonds  consolidés  à  la  rente  anglaise,  parce 
nue  tous  les  produits  d'impôts  qui  gageaient  les  emprunts, 
décrits  à  l'origine  dans  une  comptabilité  très  compliijuée, 
furent,  à  un  moment,  réunis  en  un  seul  fonds. 

Se  consolider,  v.  pr.  Devenir  plus  solide,  n  Fig.  S'affer- 
mir, devenir  plus  stable  :  La  paix  se  consolide.  Santé. 
Fortune  qui  se  consolident,  il  S'affermir,  so  soutenir, 
s'étayer  l'un  l'autre  :  La  liberté  et  le  progrès  se  consoli- 
dent mutuellement. 

—  SvN.  Consolider,  affermir,  arrêter,  assurer,  attacher, 
fixer.  V.  affkrmir. 

—  Anjon.  Ebranler. 

CONSOMMABLE  (so-mabV)  adj.  Qui  peut  être  consommé: 
La  production  colleclive  augmente  incessamment  la  7nasse 
des  choses  consommables.  (Proudh.) 

CONSOMMATEUR  {so-7na),  TRICE  n.  Personne  qui  fait 
usage  de  jtroduits  quelconques  :  Ce  sont  les  consomma- 
teurs qui  supportent  les  élévations  de  droits,  il  Personne 
qui  mange  ou  boit  dans  un  établissement  public  :  Les  con- 
sommateurs d'un  restaurant,  d'un  café. 

—  Théol.  Celui  qui  amène  quelque  chose  à  sa  perfec- 
tion :  Jésus-Christ  est  l'auteur  et  le  consommateur  de 
7\otre  foi.  (Acad.) 

—  adj,  :  Classes  consommatrices. 

—  Anton.  Producteur,  trice. 

CONSOMMATION  [so-ma-si)  n.  f.  Accomplissement, 
ai'liévtîinent,  perfection  :  Le  triomphe  de  soi  est  la  consom- 
mation de  toute  philosophie.  (Diogène.)  il  En  mauv.  part, 
l*erpétralion  ;  La  consommation  (l'un  crime. 

—  Usage  que  l'on  fait  des  objets  de  tout  genre. résultant 
do  la  production  :  La  consommation  s'acc7'oit  en  raison  de 
la  production. 

—  Par  ext.  Uï:ago  qui  amène  la  destruction  de  la  choso 
dont  on  use  :  La  guerre  fait  une  e^j'oyable  consommation 
d'hommes,  n  So  dit  particulièrement,  on  langage  familier, 
de  l'action  de  manger  ou  de  boire  dans  les  établissements 

{>ublics,  et   des  objets   que  l'on   v    mange  ou  quo  l'on  y 
)oit  ;  Faire  une  consommation.   Prendre  une  conS(>mma- 


214 

TioN  dans  un  café.  —  Fig.  Faire  une  grande  consomjiation 
de  tirades. 

—  Consommation  du  mariage ,  Uuion  charnelle  des 
époux  après  la  célébration  nuptiale. 

—  Consommation  des  temps,  des  siècles,  du  monde,  Fin, 
anéantissoment  du  monde  créé,  de  l'espèce  humaine. 

—  Dr.  Prêt  de  consonimation,  Prêt  do  choses  destinées 
à  être  consommées.  (Se  dit  par  opposition  à  «  prêt  â 
usage».) 

—  Dr.  canon.  En  matière  bônéficiale,  Usage  éteignant 
le  droit  chez  un  patron  laïiiue  ou  ecclésiastique  qui  nom- 
mait à  un  bénélice. 

—  Econ.  polit.  Destruction  de  l'utilité  créée  par  la  pro- 
duction :  La  CONSOMMATION  n'est  pas  une  destruction  de 
matière,  mais  une  destruction  d'utitité.  (F.  Bastiat.) 

—  Econ.  rur.  Farine  de  consommation ,  Celle  que  lo 
paysan,  le  cultivateur  consomme  directement.  On  appelle 
farine  du  commerce  Celle  qu'il  achète. 

—  Fin.  Impôts,  Taxes  de  consommation.  Droits  que  l'on 
perçoit  sur  la  production  ou  la  vente  des  objets  de  l'in- 
dustrie, il  Droit  de  consommation.  Nom  do  l'un  des  droits 
qui  se  perçoivent  sur  les  boissons. 

—  Encycl.  Econ.  polit.  Economiquement,  la  consomma- 
tion est  la  destruction  de  l'utilité  d'une  chose  par  l'usage. 
Par  les  travaux  successifs  du  cultivateur,  du  meunier  et 
du  boulanger,  un  pain  a  été  produit;  en  le  mangeant,  on 
détruit  sou  utilité  acquise  de  pouvoir  servir  à  la  nourri- 
ture d'un  individu  :  il  n'est  pas  anéanti,  mais  transformé. 
»  Bien  répartir  et  bien  employer  la  richesse  est  plus  im- 
portant que  beaucoup  produire,  »  dit  do  Laveleye.  L'éco- 
nomie politique  enseigne  qu'il  faut  :  P  supprimer  les 
consommations  nuisibles  ou  improductives  ;  2"  ne  rien 
s-îcrifler  au  superflu  avant  d'avoir  satisfait  au  néces- 
saire; 3"  ne  rien  laisser  perdre  inutilement. 

On  peut  distinguer  les  consommations  privées,  faites 
par  les  particuliers,  et  publi'jues,  faites  par  les  pouvoirs 
publics  {Etat,  province,  commune,  etc.),  alimentées  par 
l'impôt  et  l'emprunt.  D'après  leurs  résultats,  on  distingue 
encore  les  consommations  improductives  (ce  sont  celles 
qui  ne  donnent  rien  d'utile  :  la  poudre  brûlée  dans  une 
guerre  injuste,  le  bris  d'objets  utiles  par  caprice,  etc.),  et 
les  consommations  reproductives  (l'alimentation  normale, 
la  fabrication  industrielle).  Pour  pouvoir  travailler,  il  faut 
renouveler  ses  forces;  pour  construire  une  maison  ou 
une  machine,  il  faut  y  employer  des  matériaux.  Cette 
consommation  reproductive  se  subdivise,  à  son  tour,  en 
consommation  industrielle  et  consommation  de  jouis- 
sance ;  les  distractions,  les  délassements  modérés  que  se 
permettent  l'ouvrier  comme  l'ingénieur,  le  magistrat 
comme  l'instituteur,  sont  des  consommations  utiles,  car 
elles  sont  les  frais  ou  les  éléments  de  la  production  du 
travail  effectué  ou  du  service  rendu,  aussi  bien  que  les 
aliments  qu'ils  absorbent. 

■  Le  luxe,  forme  spéciale  de  la  consommation,  a  sa  ra- 
cine dans  trois  penchants  naturels  à  l'homme  :  la  sensua- 
lité, la  vanité,  le  goiit  du  beau;  il  no  peut  être  approuvé 
que  lorsqu'il  répond  à  un  sentiment  d'esthétique  ou  de 
convenance  sociale,  et  lorsqu'on  ne  s'y  livre  que  dans 
une  limite  proportionnée  au  revenu  dont  on  dispose.  Le 
luxe  est  utile  dans  une  société  :  il  stimule  les  arts,  mais 
il  m.irque  souvent  la  décadence  des  peuples.  D'ailleurs, 
il  est  tout  relatif:  ce  qui  est  luxe  pour  le  pauvre  peut 
être  le  nécessaire  pour  le  riche.  Le  luxe  public,  qui  se  tra- 
duit par  les  monuments,  les  musées,  églises,  jardins,  pro- 
menades, élève  le  goût  public,  confine  souvent  à  l'hygiène, 
attache  l'homme  au  sol  ;  il  a  pour  principal  inconvénient 
de  coûter  cher  et  d'accroître  l'impôt. 

Ce  que  doit  viser,  avant  tout,  une  bonne  organisation 
économique  et  légale  de  la  société,  c'est  l'intérêt  du  con- 
sommateur plutôt  que  celui  du  producteur  ;  il  y  a,  toutefois, 
une  solidarité  non  négligeable  entre  ces  deux  individus, 
car  ils  sont  chacun,  tour  à  tour,  et  producteur  et  consom- 
mateur, qu'ils  soient  ouvrier  ou  capitaliste. 

—  Fin.  Impôts  de  consommation.  Les  impôts  de  corisom- 
mation  frappent  les  produits  que  consomme  le  contribua- 
ble (sucre,  tabac,  café,  bougies,  boissons  alcooliques,  etc.), 
et  au  moment  même  où  ces  produits  entrent  dans  la  con- 
sommation. Us  sont  déguisés,  s'ajoutent  pour  la  plupart 
simplement  aux  prix  d'achat,  et  par  cela  même  sont  payés 
sans  difficulté  par  les  consommateurs.  Ils  atteignent 
indirectement,  mais  imparfaitement  le  revenu,  auquel  ils 
visent  cependant  à  se  proportionner.  Les  gouvernements 
leur  demandent  leurs  principales  ressources,  car  ils  sont 
faciles  à  percevoir,  et,  dans  les  années  de  prospérité,  ils 
donnent  des  excédents  budgétaires  dont  on  peut  disposer 
immédiatement.  Le  principal  reproche  qu'on  puisse  leur 
faire  pratiquement,  c  est  d  exciter  à  la  fraude. 

—  Sociétés  de  consommation.  Ce  sont  des  associations 
coopératives  formées,  en  général,  par  des  personnes  qui 
unissent  de  modestes  capitaux  pour  se  procurer  à  meilleur 
marché  les  choses  nécessaires  à  la  vie.  Elles  ont  été  con- 
nues do  toute  antiquité  ;  mais  ce  n'est  guère  qu'au  xix'  siè- 
cle, et  par  suite  des  progrès  de  la  grande  industrie,  qu'elles 
ont  passé  à  l'état  d'institutions  sociales.  Ces  sociétés  sont, 
en  général,  organisées  comme  suit  :  des  associés  se  grou- 
pent et  souscrivent  un  certain  nombre  d'actions.  Le  capital 
est  employé  à  louer  un  magasin  et  à  acheter  des  mar- 
chandises; l'administration  est  confiée  à  plusieurs  asso- 
ciés ou  à  des  délégués  salariés.  Les  marcliandises  sont 
revendues  au  détail  et  au  comptant  aux  associés,  non 
pas  au  prix  coûtant,  mais  au  prix  du  marché,  frais  dé- 
duits ;  le  bénéfice  est  réparti  conformément  aux  statuts. 
Bien  entendu,  c'est  là  la  forme  la  plus  simple  de  la  so- 
ciété do  consommation,  mais  les  contrats  peuvent  la  faire 
varier. 

Les  avantages  que  présentent  ces  associations  sont  les 
suivants  :  bonne  qualité  des  marchandises;  obligation  do 
payer  comptant,  ce  qui  est  indispensable  pour  la  bonne 
adininistration  d'un  ménage,  surtout  lorsqu'il  est  modeste  ; 
réparlition  dos  bénéfices  qui,  lorsqu'ils  sont  assez  consi- 
dérables, peuvent  donner  naissance  àdes  institutions  toiles 
que  sociétés  de  secours  mutuels,  logements  à  bon  marché, 
versements  à  la  Caisse  d'épargne,  etc. 

Très  prospères  en  Angleterre,  qui  cite  avec  orgueil  les 
Fijuitables  pionniers  de  Hochdnle,  association  d'ouvriers 
tisseurs,  aujourd'hui  à  la  tête  d'un  capital  très  important, 
les  sociétés  do  consommation  so  sont  propagées  en  kWe- 
magno  sous  forme  do  banques  populaires.  Il  en  est  do 
même  on  Italie  et  en  Belgique.  Peu  nombreuses  en  Suisse, 
en  Autriche  et  eu  Hollande,  elles  le  sont  moins  encore 
dans  les  pays  Scandinaves,  en  Espagne  et  on  Portugal. 
En  Franco,  les  sociétés  de  consommation  se  sont  dévo- 


215 

loppées  trôs  loiitomont.  mais  elles  y  ont  pris  uno  certaine 
iniporlanco. 

—  Anton.  Production. 

CONSOMMER  (îo-mi*  —  lat.  consummare ;  do  cum,a\oc, 
et  sKinma,  lin)  v.  a.  Accomplir,  achever,  terminer  :  Consom- 
MicR  Sun  irnvir.  Consommkk  son  sacrifice.  Il  Kn  mauv.  part, 
Commettre,  perptitror  :  Consommi;r  son  crime.  Consommer 
la  ruine  de  quelqu'un.  Il  Employer,  détruire  par  l'usatîô  : 
CoNsoMMKR  des  denrées,  du  vin,  de  l'encre,  du  papier. 
Il  Absorber  :  Les  confitures  consomment  beaucoup  de 
sucre.  (Acad.) 

—  Fig.  Dissiper,  ruiner  par  l'abus  :  Consommer  dans 
l'oi.iiveté  et  la  débauche  sa  jeunesse,  sa  santé,  sa  fortune. 

Il  Employer,  exiger,  user  ôe  :  Il  y  a  un   sti/le  qui  ruine 
l'esprit,  tant  il  consomme  de  pensées.  (J.  Joubert.) 

—  Consonwter  le  tnariage.  S'unir  charnellement  avec  la 
personne  que  l'on  a  épousée. 

—  Dr.  Consommer  son  droit.  En  user,  en  obtenir  l'effet, 
lo  résultat  qu'on  pouvait  en  attendre. 

—  Econ.  polit.  Détruire  l'utilité  d'une  chose. 
Consommé,  ée  part.  pass.  du  v.  Consommer. 

—  Parfait,  accompli  en  son  genre  :  Prudence  consom- 
mêk.  i'n  capitaine  consommé. 

—  n.  m.  Bouillon  qui,  par  uno  longue  et  lento  cuisson, 
s'est  emparé  do  tout  le  suc  do  la  viande  :  Nourrir  un  ma- 
lade avec  ifes  consommés. 

—  Syn.  Consommé,  accompli,  parfait.  V.  accompli. 

Se  consommer,  v.  pr.  Etre  consommé,  employé,  usé. 
Il  Devenir  consonmiè,  so  cuire  lentement  et  complète- 
ment, en  parlant  do  certains  aliments  :  Bouillon  qui  se 
consomme  lentement,  il  Avec  suppression  du  pronom  se, 
après  lo  verbe  faire  :  Faire  consommer  de  la  viaride.  Faire 
que  le  bouillon  se  fasse  à  petit  feu  et  cuise  assez  long- 
temps pour  s'assimiler  tout  le  suc  de  la  viande. 

—  Fig.  Etre  accompli,  achevé,  terminé  :  Crime  qui 
s'est  consommé  dans  la  nuit. 

—  Syn.  Consommer,  consumer.  Dans  le  sens  où  con- 
sommer est  synonyme  do  cunsuiner,  il  en  diffère  en  ce 
qu'il  exprime  une  action  dont  le  but  est  utile,  tandis  que 
lo  second  désigne  uno  action  nuisible  et  ordinairement 
rapide.  Une  lampe  consomme  do  l'iiuile  ;  une  armée  c-m- 
somme  tant  de  pain,  de  viande,  etc.,  par  jour;  cette  con- 
sommation est  nécessaire  pour  que  la  lampe  éclaire,  pour 
que  l'arméo  subsiste.  Un  incendie  a  consumé  vingt  mai- 
sons: l'armée  ennemie  consuma  toutes  les  provisions  que 
le  pays  pouvait  fournir  :  ce  sont  là  des  effets  désastreux. 

—  Anton.  Produire. 

CONSOMPTIBLE  {son-ptibl'  —  du  lat.  consumptus,  con- 
sommé) adj.  Qui  peut  être  consommé  :  Prodttits  consomp- 

TIBLES. 

CONSOMPTIF  {son-pHfi,  IVE  [du  lat.  consumptus,  con- 
sommé] adj.  Se  disait  des  caustiques  propres  à  consu- 
mer les  chairs  :  Substances  consomptives. 

—  n.  m.  Substance  employée  pour  consumer  les  chairs  : 
L'usage  des  consomptifs.  (Vieux.) 

CONSOMPTION  [son-psi  —  lat.  consumptio;  do  consu- 
mère,  supin  consumptum,  consumer)  n.  f.  Action  de  co  qui 
consume;  état  de  ce  qui  est  consumé:  La  consomption 
par  le  feu  îi'est  pas  une  desti'uctio7i,  mais  une  transfonna- 
tion. 

—  Métall.  Syn.  de  consommation,  en  parlant  de  com- 
bustible :  Dans  ce  fourneau,  il  se  fait  une  consomption 
très  grande  de  combustible. 

—  Pathol.  Amaigrissement  morbide. 

—  Théol.  Consomption  des  espèces  (dans  l'eucharistie), 
Destruction  de  la  substance  du  pain  et  du  vin  eucharis- 
tiques. 

—  Encycl.  Pathol.  La  consomption,  qui  est  une  des 
formes  de  la  cachexie,  est  la  conséquence  de  plusieurs 
maladies  à  évolution  lente,  telles  que  la  tuberculose  pul- 
monaire, lo  cancec,  le  saturnisme,  etc.;  elle  est  souvent 
accompagnée  d'une  tièvre  continue,  très  peu  intense,  à 
laquelle  on  a  donné  le  nom  de  fièvre  hectique.  Il  arrive 
fréquemment  que  les  malades  ne  souffrent  pas,  mais  un 
affaiblissement  général  so  fait  sentir,  les  chairs  dispa- 
raissent progressivement,  et  les  éminences  osseuses  font 
saillie  à  travers  la  peau,  (|ui  est  devenue  terreuse. 

Le  traitement  est  subordonné  à  la  maladie  qui  cause 
la  consomption;  la  suralimentation,  quand  elle  est  possi- 
ble, peut  au  moins  retarder  lo  dénouement  fatal. 

CONSONANCE  [nanss  —  du  lat.  consonaîitia,  mémo  sens) 
n.  f.  Mus.  Accord  do  sons  qui,  entendus  simultanément, 
sont  agréables  à  l'oroillo  :  Trop  de  consonances  déplai- 
sent. (Pasc.)  11  Chez  les  anciens.  Accord  d'octave,  ii  Conso- 
nance Juste  ou  parfaite.  Colle  dont  l'intervalle  est  invaria- 
ble, comme  pour  l'octavo,  la  quinto,  la  quarte.  Il  Consonance 
imparfaite,  Celle  dont  l'intervalle  peut  être  majeur  ou  mi- 
neur, comme  dans  la  tierce  et  la  sixte,  ii  Consonance 
simple,  Celle  dont  la  proportion  ne  peut  être  divisée  par 
un  terme  mitoyen,  n  Consonance  composée.  Celle  dont  la 
proportion  iiout  être  divisée  par  un  terme  mitoyen. 

—  Fig.  Harmonie,  accord  agréable  :  Chaque  ouvraqe 
particulier  de  la  nature  présente,  en  différents  genres,  des 
consonances,  des  contrastes,  et  forme  un  véritable  concert. 
(B.  do  St-P.) 

—  Gramm.  Uniformité  do  son,  dans  la  terminaison  des 
mots  ou  dos  phrases  :  /i«  prose,  les  consonances  sont  le 
plus  soutint  choquantes. 

—  Littôr.  Pièce  do  vers  sur  uno  seule  rimo. 

—  Anton.  Dissonance. 

—  Encycl.  Littôr.  Los  grammairiens  latins  composè- 
rent dos  traités  véritables  sur  la  consonance.  Quintilion 
en  parle  longuement  au  litre  IX  do  V/tist.  Orat.  (ch.  m, 
§^  45,  T3,  76,  77).  Chez  les  Latins,  en  effet,  la  consonance 
n'était  pas  bannie  du  style  sérieux;  elle  avait  l'avantage 
do  mieux  graver  les  préceptes  dans  l'esprit,  on  associant 
l'oreille  au  travail  do  la  mémoire.  Elle  donnait  aussi  plus 
do  vivacité,  plus  d'énergie  au  discours,  en  insistant  for- 
tement sur  une  idée  importante,  par  la  répétition  des 
mémos  tours  et  la  ressemblance  des  syllabes.  Cicéron  en 
fait  un  usage  constant  dans  ses  plaidoyers. 

Il  serait  facile  do  trouver  dans  les  écrivains  français  do 
nombreux  exemples  do  consonances  hourousos  ;  mais,  en 
général,  à  moins  que  ce  no  soit  pour  produire  un  effet 
comique,  l'oroillo  française  no  supporte  guère  la  conso- 
nance. 

Au  XVI'  siècle,  on  aimait  beaucoup  ces  rcchorchos  do 
stylo  et  ces  allitérations  frivoles.  Marot  no  s'en  défondit 
pas.  Aujourd'hui,  on  no  les  tolère  quo  dans  lo  gonro  léger, 
dans  la  critiquo  badine. 


CONSOMMER 


CONSPIRATION 


—  Mus.   Ce  qu'on  appelle  consonance   est  la  relation 
do  doux  sons  qui,  entendus  simul- 
tanément, produisent  sur  l'oreille 


i     II  --  tf 


uno  impression  agréable.  Si  vous 
frappez  sans  préparation,  sur  un 
piano,  dos  accords  comme  ceux-ci  : 
votre  oreille  sera  péniblement  affectée  ;  mais,  si  vous  frap- 
pez les  accords  que  voici  : 


ci      ^^ 


^m 


"S  ^  "^  ^^^^         -e- 

rion  plus  ne  la  blessera.  On  voit  donc  quo  les  consonances 
sont  :  la  tierce,  la  quarte,  la  quinte,  la  sixte  et  l'octave. 
Mais  ces  diverses  consonances  no  le  sont  point  au  mémo 
titre,  et  on  les  divise  en  consonances  dites  parfaites  et  en 
consonances  imparfaites.  Les  consonances  parfaites  sont 
la  quinte  et  l'octave,  parce  que  ces  deux  intervalles  don- 
nent l'idée  du  repos  et  ont  un  caractère  de  conclusion 
tonale;  ensuite,  parce  qu'ils  ne  peuvent  subir  une  altéra- 
tion sans  perdre  aussitôt  leur  caractère  de  consonance 
et  sans  so  transformer  en  dissonance.  Les  consonances 
imparfaites  sont  la  tierce  et  la  sixie,  qui  peuvent  être 
altérées  sans  perdre  leur  qualité  de  consonance.  (A  re- 
marquer, toutefois,  que  la  sixte  augmentée  se  transforme 
on  dissonance,  sa  résonance  donnant  l'effet  do  la  septième 
diminuée.)  Quanta  la  quarte,  elle  mériterait  presque  à  elle 
seule  une  place  à  part  :  en  effet,  quoique  renversement  do 
la  quinte,  elle  est  moins  douce  à  l  oreille  que  colle-ci  et  ne 
donne  pas,  comme  elle,  de  repos,  et,  d'autre  part,  si  elle 
est  augmentée,  elle  devient  dissonance,  et,  si  elle  est  di- 
minuée, elle  perd  son  caractère  propre  et  se  transforme 
en  tierce  majeure. 

Les  successions  de  consonances  parfaites  sont  rigou- 
reusement défendues  en  harmonie;  on  bannit  do  même 
les  successions  de  quintes  justes,  parce  C|u'elles  sont  dures 
et  que,  de  plus,  elles  donnent  le  sentiment  de  tonalités 
différentes.  On  évite  les  suites  d'octaves,  parce  qu'elles 
sont  pauvres  et  no  donnent  pas  la  sensation  d'un  inter- 
valle. Il  en  est  de  la  quarto  comme  de  la  quinte.  Quant 
aux  successions  de  tierces  et  de  sixtes,  il  vaut  mieux  no 
pas  les  prolonger. 

CONSONANT  {7ian),  ANTE  [doit  s'écrire  avec  un  seul  n, 
d'après  l'édition  de  1S77  do  l'Académie;  mais  le  verbe 
consonner,  qui  en  est  le  radical,  et  par  conséquent  son 
part.  prés,  consonnant,  n'ont  pas  varié]  adj.  Mus.  Qui 
produit  une  consonance  :  Accords,  InteiTalles  consonants. 

V.  CONSONANCE. 

—  Gramm.  Qui  se  termine  par  le  même  son  :  Afots  con- 
sonants. Phrases  consonantes.  ii  Qui  s'unit  aux  voyelles 
pour  former  avec  elles  des  sons  articulés  :  Lettres  con- 
sonantes.  (On  dit  plus  ordinairement  consonnes.) 

—  n.  f.  Mus.  Grand  instrument  qui  tenait  do  la  harpe  et 
du  clavecin,  et  dont  l'invention  est  due  à  l'abbé  Dumont. 

—  Gramm.  Consonne,  lettre  qui  s'articule  avec  les 
voyelles. 

—  Anton.  Dissonant,  ante. 

CONSONANTIQUE  adj.  Qui  a  lo  caractère  de  consonne. 

CONSONANTISME  {tissm'}  n.  m.  Système  des  consonnes 
d'une  langue. 

CONSONNE  (lat.  consona;  proprem.  «  qui  sonne  avec  la 
voyelle  n)  n.  f.  Gramm.  Lettre  qui  ne  représente  pas  un 
sou,  mais  le  mode  d'articulation  des  voyelles  qu'elle  ac- 
compagne, de  façon  qu'elle  ne  peut  sonner  ou  être  en- 
tendue qu'avec  une  autre  lettre  :  L'orthographe  ancienne 
n'aimait  pas  l'accumulation  des  consonnes.  (E.  Littré.) 

—  Adjectiv.  :  Lettres  consonnes. 

—  Kncy'cl.  L'union  ou  la  combinaison  d'une  coyxsonne 
avec  une  voyelle,  qui  produit  une  articulation,  ne  peut 
se  faire  que  par  une  seule  émission  do  voix.  Cette  com- 
binaison so  fait  pourtant  d'une  manière  successive,  et 
l'oreille  distingue  très  bien  les  éléments  qui  entrent  dans 
la  combinaison. 

Les  consonnes  peuvent  être  classées  de  différentes  ma- 
nières. Quand  la  consonne  est  émise  avec  un  courant  d'air 
sonore,  elle  est  dite  sonore  (ou  faible),  comme  b,  d,  g; 
quand  elle  est  émise  avec  un  courant  u'air  muet,  elle  est 
sourde  (ou  forte),  comme  p,  t,  c.  Lorsque  lo  courant  d'air 
s'échappe  brus(|uement,  la  consonne  est  momentanée,  in- 
stantée  ou  explosive  :  b,  p,  t,  d,  c,  g  ;  quand  un  obstacle  la 
force  à  passer  lentement,  la  consonne  est  appelée  conti- 
nue, spirante  ou  fricative:  f,  s,  r,  r,  m,  n.  Les  momenta- 
nées sont  dites,  bien  improprement  aspirées,  quand  leur 
émission  est  accompagnée  d'une  forte  expiration.  Cer- 
taines consonnes  peuvent  dovomr  mouillées,  comme  l  dans 
quille  ou  n  dans  digne.  Les  consonnes  sont  dites  vibra/Ues, 
quand  lo  courant  d'air  est  arrêté  par  la  langue  ot  vibre 
ou  coule  sur  sos  côtés  {l,  r)  ;  liquides,  quand  la  prononcia- 
tion en  est  coulante  (/,  hi.  n,  r);  sifflantes,  quand  elles  se 
font  entendre  avec  un  sifflement,  etc. 

Les  consonnes  sont  encore  divisées  en  différentes  clas- 
ses, suivant  l'organe  qui  sort  le  plus  à  leur  formation; 
ainsi,  on  appelle  labiales  {b,  p,  f,  v)  celles  qui  proviennent 
des  lèvres;  linguales,  celles  qui  sont  produites  princii)a- 
loment  par  la  langue;  vélaircs  ou  palatales,  celles  que  lo 
palais  contribue  à  former  Ik,  g);  dentales,  colles  oui  sont 
produites  surtout  par  les  (lents  [d,  t);  nasales,  celtes  qui 
résonnent  dans  le  nez  [m,  n),  ot  gutturales,  celles  qui  sont 
produites  dans  lo  voisinage  du  gosier  (c,  k;  g).  Pour  pou 
qu'on  veuille  entrer  dans  le  détail,  il  y  a  un  très  grand 
nombre  de  classifications  do  consonnes  et  do  termes  pour 
les  désigner. 

Le  nombre  des  consonnes  écrites  no  correspond  pas,  en 
français,  à  celui  des  consonnes  parlées.  S'il  y  a,  dans  celte 
langue,  plusieurs  consonnes  qui  produisent  lo  mémo  son, 
il  y  en  a  d'autres  qui  ne  répondent  à  aucun  son  particu- 
lier; tel  est  lo  T,  par  oxomplo,  qui  n'est  autre  choso 
qu'une  lettre  double.  D'un  autre  côté,  dos  consonnes  véri- 
tables ne  sont  pas  figurées  par  un  caractère  uniiiuo  et  spé- 
cial comme  cela  a  heu  pour  le  ch  de  cheval,  lo  gn  d'igno- 
rer. Ce  défaut  existe  plus  ou  moins  dans  to.itos  les  langues. 

CONSONNER  {so-né  —  du  préf.  cnn,  et  do  sonner)  v.  n. 
Former  une  consonanco  :  Des  accords  qui  consonnknt  par- 
faitement. 

—  Fig.  S'harmoniser  ;  /.c  bouvreuil  conRonnk  et  contraste 
très  agréablement  avec  l'épine  blanche.  (H.  do  St-P.) 

CONSORRANI,  ancien  peuple  do  la  Gaulo  (Novompo- 
pulanie),  ii  l'K.  dos  Convonie  et  au  piotl  dos  Pyrénées, 
qui  II  donné  son  nom  au  pays  moderno  do  CoDsorans  ou 
Cousoraus.  ti  Sing.  ConsouiÛnuh  (mu^s). 


CONSORT  {soi-'  —  lat.  consortium,  communauté  de  biens  ; 
do  cum,  avec,  et  sors,  sortis,  sort)  n.  m.  Terrain  vague,  sur 
les  contins  do  deux  pays.  (Pou  usité.) 

CONSORT  {sor  —  mot  angl.)  n.  m.  En  droit  constitution- 
nel anglais,  co  mot  s'applique  au  mari  ou  à  la  femme  d'un 
souverain  régnant,  considéré  non  au  point  de  vue  de  sa 
capacité  privée,  mais  bien  do  sa  capacité  politique  et  do 
sa  participation  très  limitée  aux  prérogatives  royales. 

—  Encycl.  La  roino-eonsort  [queen-consort)  est  ainsi 
nommée  pour  la  distinguer  do  la  reine  régnante  {gueen- 
regnant),  qui  tient  sa  couronne  do  ses  droits  personnels, 
comme  la  reine  Elisabeth  ot  la  reine  Victoria.  Au  point 
do  vue  de  ses  biens,  cette  roine-consort  est  considérée 
comme  une  feme-sole,  c'est-à-diro  une  célibataire,  indé- 
pendante de  son  mari.  Sos  revenus  lui  sont  personnels, 
ainsi  que  les  privilèges  qui  ont  pu  lui  être  attribués.  Le 
consort,  notamment  le  mari  d'une  reine  régnante,  est  le 
sujet  de  son  conjoint;  il  peut  être  accusé  de  haute  trahi- 
son. Le  mari  de  la  reine  Victoria  ne  possédait  aucun  titre 
honorihquo  anglais  et  n'occupait  à  la  cour  d'autre  rang 
que  celui  qu'on  lui  laissait  par  courtoisie.  En  1857,  le  titre 
de  priuce-consort  lui  fut  octroyé  par  lettres  patentes. 

CONSORTIAL,  ALE,  AUX  {sor-si)  adj.  Qui  appartient  à 
une  société  de  commerce. 

CONSORTIUM  {si-om'  —  du  lat.  consoj'tîum,  ménage) 
n.  m.  Association,  société. 

—  Encycl.  Econ.  polit.  Ce  mot,  qui  primitivement  si- 
gnitîait  association,  société  en  général,  a  été  employé 
d'abord  par  les  Allemands  dans  le  sens  d'une  association, 
d'un  syndicat,  d'une  société  en  participation,  au  sens  que 
le  droit  français  donne  à  ces  mots,  créé  dans  un  but  dé- 
terminé et  spécial;  par  exemple,  un  co7isortium  de  ban- 
quiers destiné  ù  couvrir  un  emprunt  d'Etat,  avec  l'espé- 
rance de  recueillir  des  bénéfices  à  provenir  d'opérations 
ultérieures.  Co  mot  est  passé,  avec  ce  sens  restreint,  dans 
la  langue  politique  et  économique  générale,  lorsque  l'objet 
de  l'association  est  considérable,  soit  par  l'importancfe  de 
la  matière  qui  en  est  l'objet,  soit  par  l'étendue  des  opé- 
rations qu'elle  embrasse. 

—  Bot.  On  appelle  consortium  une  association  do  plantes 
de  natures  dittérentes,  formée  dans  un  intérêt  commun. 
Les  exemples  les  plus  frappants  de  ce  genre  d'association 
se  trouvent  chez  les  champignons  dits  «  lichens  u ,  qui,  selon 
Schwendener,  établissent  leurs  ramilicaiions  en  contact 
intime  avec  diverses  algues  terrestres,  vivant,  comme 
eux,  sur  les  pierres  ou  sur  les  troncs  d'arbres.  Telles  sont 
les  algues  inférieures  des  genres  nostoc,  palmella,  proto- 
coccus.  Cette  association  est  assez  généralement  recon- 
nue, mais  non  encore  à  l'abri  des  objections. 

Les  racines  des  c^-cas  cultivés  dans  les  serres  logent 
souvent,  dans  leur  couche  superticielle,  une  algue  (ana- 
bxna)  ;  les  tiges  souterraines  des  gunnères,  notamment  du 
gunnera  scabra,  abritent  une  autre  algue  {iwstoc).  Le 
corps  des  azoUes,  qui  flotte  à  la  surface  de  l'eau,  loge  très 
souvent  aussi  des  anaba3na.  Dans  l'épaisseur  même  de  la 
membrane  cellulaire  d'une  algue  marine,  le  derbesia  La- 
mourouxii,  vit  et  se  ramilie  abondamment  une  autre  algue 
d'un  vert  pur,  Veniocladia  viridis,  etc. 

CONSORTS  [sor'  —  lat.  consortes  ;  de  cum,  avec,  et  sors, 
sortis,  sort)  n.  m.  pi.  So  dit  des  cointéressés  dans  une 
même  affaire  de  procédure  criminelle  ou  civile,  n  Dans 
le  langage  ordinaire.  Se  dit,  mais  en  mauvaise  part,  de 
ceux  qui  sont  do  la  même  société,  de  la  même  coterie,  de 
la  même  cabale  ;  Un  tel  et  consorts. 

—  Hist.  rcl.  Société  du  tiers  ordre  de  Saint-François, 
fondée  à  Milan  pour  veiller  à  rexécution  des  legs  pieux 
faits  en  faveur  des  pauvres. 

CONSOUDE  n.  f.  Genre  des  borraginées,  type  des  an- 
chusées. 

—  Kncycl.  On  connaît  une  quinzaine  d'espèces  de  con- 
soudes,  qui  croissent  en  Europe  et  en  Asie  Mineure.  La 
grande  consoude,  ou  consoude  ofticinaJe  [symphi/tum  offici- 
nale) est  fort  employée.  Ses 
fleurs  servent  aux  mémos 
usages  que  la  bourrache  :  ses 
racines  sont  employées  pour 
combattre  les  diarrhées  et  los 
flux  liéniorroïdaires. 

CONSPECT  n.  m.  Syn.  inus. 
do  con.sim:ctos. 

CONSPECTUS  {spèk'-tuss  — 
mot  lat.  qui  sienif.  vue  f/éné- 
ralc)  n.  m.  Tableau  destiné  A 
donner  uno  idée  générale,  uno 
vue  d'ensemble  :  Les  états  de 
situation,  de  dépenses,  les  re- 
gistres, les  livres  de  compte,  etc., 
sont  autant  de  conspectds. 

GONSPIRANCE  (spi-ranss  — 
rad.  conspirer)  n.  f.  Concours 
d'action,  ensemble  do  vues  ot 
de  mesures.  (Inus.) 

CONSPIRANT  (spi-ran), 
ANTE  adj.  Qui  aiîit  dans  le  même  sens  et  tond  A  produire 
lo  même  effet  :  Forces  conspirantks.  (Vieux.) 

CONSPIRATEUR,  TRICE  spi)  n.  Personne  oui  conspire  : 
//  échappe  toujours  quelque  éclair  de  l'dme  acs  coNsriRA- 
TiiDRs.  (Lamart.) 

—  adj .  :  'foute  branche  cadette  est  née  conspiratrice. (Bala.) 
CONSPIRATION  [spi,  si-on  —  rad.  conspirateur)  n.  f.  Com- 
plot secret  tramé  contre  la  chose  ou  los  nersonnos  publi- 
ques :  6'ne«ONSpiKATioN  qui  hésite  est  peraue.  (MachiavoL) 

—  Par  exl.  Cabale,  intricuo  dirigée  contre  un  particu- 
lier :  liousseau  se  voyait  l'objet  d'une  conspiration  univer- 
selle. (Sto-Benvo.) 

—  Fig.  Concours,  tendance  simultanée;  entente,  ac- 
cord secret  :  L'indulgence  pour  le  vice  est  une  conspiration 
contre  ta  vertu.  (Bartliél.)  il  Co».t/'i>(''t"»  ('«  silence.  En- 
tente pour  no  pas  parler  do  quoique  choso  ou  pour  empo- 
cher qu'on  n'en  parle. 

—  Hist.  Conspiration  de  quinze  ans,  comédie  de  guinse 
ans.  Expression  dont  so  sont  souvent  servis  les  royalistes 
pour  caractériser  los  luttes  do  l'opposition  qui  aboutirent 
A  la  révolution  do  Juillet. 

—  SvN.  ConBpIrntlon,  brigue,  cabale,  etc.  V.  cauai.k. 

—  Encvcl.  Polit.  On  est  souvent  porté  i\  confondre  1a 
conspiration  avec  la  conjuration.  (  epeiulanl,  ces  doux 
tormosnosontpas  tout  A  (jiit  synonymes.  D'abord,  on  peut 
dire  quo  lu  conjuration  implique  uno  conspiration  préa- 


Consoudr  :  a,  tt«\.\r  ;  b,  graine. 


CONSPIRER   —   CONSTANCE 

lable.  Elles  forment  avec  l'attentat  les  trois  actes  succes- 
sifs d'un  môme  drame  :  la  conspiration  prépare  la  conju- 
ration, qui  elle  -  même  achève  de  tout  disposer  pour 
l'exécution.  D'autre  part,  la  conspiration  peut  être  l'œuvre 
d'un  solitaire,  secondé  parfois  par  un  très  petit  nombre 
de  complices.  La  conjuration  éveille  plutôt  l'idée  d'un 
groupement  important  de  coopérateurs,  liés  par  un  ser- 
ment secret,  plus  ou  moins  solennel,  et  dont  la  conduite 
mystérieuse  se  justifie  souvent  par  un  but  élevé  et  géné- 
reux, comme  la  défense  de  la  patrie,  de  la  justice  ou  de 
la  liberté. 

Los  plus  importantes  sont  :  dans  l'histoire  ancienne,  la 
conspiration  d'Harmodiuset  Aristo^iton  contre  Pisistrate, 
de  Pélopidas  contre  les  Spartiates  de  Thèbes,  la  conspira- 
tion des  Gracques,  celle  de  Catilina,  la  conspiration  de 
Brutus  contre  César,  de  Cinna  contre  Auguste,  des  Pisons 
contre  Néron  ;  dans  les  temps  modernes,  la  conjuration  de 
Marine  Faliero  contre  le  sénat  de  Venise,  de  Fiosque 
contre  les  Doria,  à  Gênes,  des  Pazzi  contre  les  Médicîs  à 
Florence,  celle  de  Guillaume  Tell  coutre  la  tyrannie  autri- 
chienne, de  Sidnej  contre  les  Stuarts,  la  conspiration  des 
poudres;  enlin,  en  France,  la  conjuration  d'Amboise,  la 
conspiration  de  Cinq-Mars  et  de  de  Thon  contre  Richelieu, 
les  conspirations  de  Georges  Cadoudal,  d'Aréna,  des  géné- 
raux Malet  et  Moreau  contre  Napoléon,  et  des  quatre 
sergents  de  La  Rochelle  contre  le  gouvernement  de  la 
Restauration. 

Conspiration  des  poudres.  V.  poudres  (conspira- 
tion des), 

CONSPIRER  [spi-ré  —  lat.  conspirare ;  do  cum,  avec,  et 
spirare,  souffler)  v.  n.  Tendre  on  commun,  concourir,  s'ac- 
corder dans  un  même  but  ;  Tout  conspire  à  pervertir  les 
rois.  (Fléch.)  il  Comploter  ;  prendre  part  à  une  conspira- 
tion :  Qua7id  vous  avez  le  droit  de  discuter  tout,  vous  n'avez 
pas  le  droit  de  conspirer.  (E.  de  Gir.) 

—  Fig.  Tendre  ensemble  à  la  ruine,  au  renversement  de 
qu^que  chose  :  Les  passions  couBVïnE^T  toutes  contre  l'inno- 
cence. (Fléch.) 

—  v.  a.  Comploter,  méditer,  préparer  en  secret  :  Con- 
spirer la  7'uine  d'un  Etat,  la  mort  d'un  ennemi. 

CONSPUER  {5/)U-^  —  lat.  conspuere,  CTa.chev  dessus;  de 
cum,  avec,  et  spuere,  cracher)  v.  a.  Honnir,  couvrir  publi- 
quement de  mépris  :  Conspder  un  tyran,  un  livre,  uiie pièce. 

—  Conspuez!  Conspuez  !  Cri  que  poussent  les  étudiants 
quand  ils  manifestent  contre  quel(|u'un  ou  quelque  chose. 

—  Stn.  Conspuer,  bafouer,  honnir,  etc.  V.  bafouer. 

CONSTABLE  {stabl'  —  mot  angl.,  altérât,  du  mot  conné- 
table, dérivé  du  lat.  cornes  stabuli)  n.  m.  Titre  donné,  en 
Angleterre,  aux  officiers  de  police. 
{S'est  dit  autrefois  pour  connétable.) 

—  Enctcl.  Il  a  existé  en  Angleterre, 
après  la  conquête  normande,  un  offi- 
cier de  la  couronne  ayant,  sous  le  titre 
de  lord  hiyh  constable,  les  mêmes  attri- 
butions que  le  connétable  en  Franco. 
Cette  dignité,  devenue  héréditaire,  fut 
un  lourd  fardeau  pour  la  couronne,  et 
Henri  VIII  la  supprima. 

Actuellement,  on  appelle  constables 
les  officiers  de  police  établis  en  1264 
par  Edouard  I=^  et  chargés  de  mainte- 
nir l'ordre  public,  d'arrêter  et  d'empri- 
sonner ceux  qui  le  troublent,  et  d'exé- 
cuter les  ordres  des  juges  de  paix.  Ils 
sont  pris  parmi  les  citoyens  et  nommés 

{»ar  les  cours  de  centurie  [court-leet), 
es  paroisses  ou  les  magistrats.  On  est 
forcé,  sous  peine  d'amende  et  de  pri- 
son, de  servir  comme  constable  ou  de 
se  faire  remplacer  par  un  deputy-con-  Constable 

stable.  Certaines  professions  seules 
exemptent  de  cette  obligation.  Lés  constables  peuvent 
requérir  les  assistants  de  leur  prêter  main-forte,  ils  con- 
courent aussi  à  la  formation  des  listes  électorales,  à  la 
convocation  des  juges  de  paix  et  des  jurés,  au  recensement 
de  la  population. 

Les  constables  portent  comme  insigne  un  petit  bâton 
en  métal,  surmonté  d'une  couronne  royale.  Us  sont  tenus 
de  l'exhiber  quand  ils  procèdent  à  un  acte  de  leurs  fonc- 
tions. On  les  divise  en  nigh  constables  (hauts  constables)  et 
petty  constables  {constables  inférieurs);  en  cas  d'émeute, 
tout  citoyen  peut  être  requis  en  qualité  de  spécial  constable. 
En  1829,  les  anciens  constables  de  Londres  furent  rem- 
placés par  cinq  compagnies  de  police-constables  ou  po- 
licemen. 

Constable  (Archibald),  libraire-éditeur  écossais,  né  en 
1774, mort  àEdimbourgen  1827.  Il aacquisun renommérité 
par  sa  générosité  avec  les  auteurs,  et  par  l'importance  de 
quelques-unes  de  ses  publications.  On  lui  doit,  notamment  : 
la.  Bemœ  d'Edimbourg  {isoz);  Constable  Miseellany,  vaste 
reeueil  do  livres  instructifs  ;  une  nouvelle  édition  do  XEn- 
cyclopsdia  britannica;  etc. 

Constable  {John),  paysagiste  anglais,  nô  à  East- 
Bergholt  (Suffolk)  en  1776,  mon  près  de  Londres  en  1837. 
Son  père  le  destinait  à  l'état  ecclésiastique;  mais  sir 
George  Geaumont,  le  fondateur  de  la  National  Gallery,  le 
décida  à  laisser  son  fils  par- 
tir pour  Londres  {i795).  John 
étudia  chez  Farrington,  puis, 
on  1799,  il  entra  comme  élève 
à  l'Académie  royale.  Il  fit 
de  la  peinture  religieuse,  do 
1804  à  1809.  Mais  il  se  ravisa 
vite  et  revint  à  ses  cottages, 
à.  ses  prés,  à  ses  gras  ter- 
rains. 

En  novembre  1819,  il  était 
nommé  membre  associé  do 
l'Académie  royale.  A  peine 
remarqués  naguère,  ses  ta- 
bleaux furent  désormais  fort 
recherchés.  Un  marchand 
français,  qui  en  avait  acheté 
trois  à  l'Exposition  anglaise, 
les  envoya  à  Paris  au  Salon 
do  1824.  C'étaient  une  Vue 
prè*  de  Londres,  un  Canal  en 

Anfjleterre  et  \a.  Charrette  à  foin.  Ces  trois  peintures  magni- 
fiques firent  grande  sensation  à  Paris.  I^cs  élèves  do  David 
ne  cachèrent  pas  leur  surprise,  ni  les  romantiques  leur 


admiration.  Le  jury  lui  donna  la  médaille  d'or.  Trois  ans 
plus  tard,  en  1827,  Constable  exposa  à  la  British  Institution 
l'un  de  ses  chefs-d'œuvre,  le  fameux  Champ  de  blé.  Ce 
tableau  fut  acheté  par  des  admirateurs  qui  l'offrirent  à  la 
National  Gallery. 

Constable  perdit  sa  femme  en  1828;  ce  lui  fut  un  coup 
terrible.  En  1829,  il  fut  enfin  nommé  membre  de  l'Acadé- 
mie. En  1831,  il  peignit  la  Cathédrale  de  Salisbury,  un  de 
ses  chefs-d'œuvre,  mais  il  souffrait  toujours  de  son  deuil 
inconsolable.  Le  30  mars  1837,  il  fut  trouvé  mort  dans  son 
lit. 

Constable  n'a  pas  laissé  un  très  grand  nombre  de  ta- 
bleaux, mais  ses  études  sont  innombrables,  et  toutes  d'un 
grand  intérêt.  L'art  était  alors  tout  entier  orienté  vers 
l'antiquité  ou  vers  l'académisme.  Constable  a  su  voir  et 
rendre  la  variété,  la  vie  incessamment  changeante  au  sein 
de  la  nature.  S'il  n'a  fait  qu'à  moitié  école  en  son  pays, 
il  a  laissé  dans  l'art  français  une  impression  profonde,  qui  a 
contribué  au  développement  de  l'école  française  de  paysage. 
Le  musée  du  Louvre  a  reçu,  depuis  1874,  quatre  toiles  de 
Constable.  Cependant,  malgré  l'intérêt  du  Cottage  et  de 
Y  Arc-en-ciel,  aucun  de  ces  tableaux  ne  donne  l'idée  de  la 
grande  manière  du  paysagiste. 

CONSTABULAIRE  {sla,  1er')  adj.  Qui  tient,  qui  a  rapport 
aux  constables  :  La  force  constabulairk. 

—  n.  m.  Gouverneur  d'un  château.  {Vieux.) 

CONSTAMMENT  {sta-nian)  adv.  Avec  constance,  fer- 
meté :  Ily  a  différence  entre  souffrir  la  mort  constamment 
et  la  ynépriser.  (La  Rochef.)  il  Toujours,  sans  cesse,  inva- 
riablement :  Le  gouvernement  de  France  a  été  constamment 
arbitraire.  (M™"  de  Staël.)  il  Certainement,  assurément, 
sans  nul  doute  :  Une  iiouvelle  constamment  controuvée. 
[Ce  dernier  sens  a  vieilli.) 

—  Syn.  Assidûment,  continuellement,  incessamment, 
sans  cesse,  sans  relâche,  toujours.  V.  assidûment. 

—  Anton.  In  constamment,  quelquefois.  ~  Rarement. 

CONSTANCE  {sfanss  —  lat.  constantiu;  do  constare. 
durer,  persévérer)  n.  f.  Force  d'âme,  fermeté  qui  nous 
empêche  de  nous  laisser  ébranler  par  les  peines  et  les 
maux  de  la  vie  :  La  constance  des  sages  n'est  souvent  que 
l'art  de  renfermer  leur  agitation  dans  leur  cœur.  (La  Rochef.) 

—  Patience,  persévérance  :  Poursuivre  un  dessin  avec 
constance.  Il  Stabilité,  fermeté,  persévérance  dans  les  opi- 
nions, les  idées,  les  sentiments,  et  particulièrement  dans 
l'amour  d'une  môme  personne  :  La  constance  est  U7ie  fer- 
meté raiso7inable  dans  nos  setitiynents.  (Vauven.) 

—  Reproduction  non  mterrompue  du  même  fait  :  La 
constance  du  rapport  des  sinus  d'incidence  et  de  réflexion. 
(Arago.) 

—  Stn.  Constance,  fidélité-  La  constance  est  la  persévé- 
rance dans  les  mêmes  sentiments,  dans  les  mêmes  goûts. 
La  fidélité  suppose  un  engagement,  un  devoir  plus  ou 
moins  strict,  et  c'est  l'observation  constante  de  ce  devoir. 
On  est  consta7it  dans  ses  affections;  on  est  fidèle  à  ses 
promesses. 

—  Anton.  Inconstance,  inconsistance,  instabilité,  légè- 
reté, variabilité,  versatilité.  Infidélité,  trahison. 

—  Encycl.  Iconogr.  Les  anciens  avaient  personnifié 
la  Constance  sous  la  figure  d'une  femme  coiffée  d'un 
casque  et  armée  d'une  lance,  ayant  toujours  l'iodex  de  la 
main  droite  élevé  à  la  hauteur  et  près  du  visage,  dans 
l'attitude  de  la  méditation.  On  trouve  cette  figure  sur 
quelques  médailles  de  l'empereur  Claude.  Les  modernes 
ont  personnifié  la  Constance  dans  une  femme  qui,  de  la 
main  gauche,  embrasse  une  colonne,  emblème  do  la  sta- 
bilité, et  étend  la  droite,  armée  d'une  épée  nue,  au-dessus 
d'un  brasier  ardent.  La  Constance  a  encore  été  repré- 
sentée ayant  les  pieds  posés  sur  une  pierre  carrée,  sym- 
bole de  la  fermeté.  B.  Picart  l'a  personnifiée,  dans  une 
estampe,  par  une  femme  en  costume  militaire,  assise  sur 
un  rocher.  Barfolozzi  a  ^ravé  une  figure  allégorique  de 
la  Constance  d'après  Cipriani.  On  en  voit  une  autre 
peinte  par  Blondel  dans  lo  plafond  d'une  des  salles  du 
Louvre;  etc. 

Constance  du  Sage  (De  la),  traité  philosophique  de 
Sénèque,  composé  après  la  mort  de  Caligula  et  adressé  à 
Annreus  Serenus.  Ce  bon  citoyen  avait  ressenti  une  pro- 
fonde indignation  des  infâmes  traitements  infligés  à  Caton 
par  la  multitude  irritée.  Sénèque,  pour  leconsoler,  lui  ex- 
pose la  doctrine  stoïcienne  sur  les  mjuros,  qui  ne  peuvent 
atteindre  le  sage  et  ne  retombent  que  sur  leurs  auteurs. 
Il  fait  l'apologie  de  la  doctrine  sto'icienne  et  il  soutient 
qu'elle  n'est  pas  contraire  à  la  nature  ;  cependant,  l'exagé- 
ration même  de  son  exposé  est  loin  de  donner  cette  im- 
pression. Le  traité  Z>e  la  Constance  du  Sage  est  écrit  avec 
éclat  et  abondance,  et  étincelle  de  belles  pensées. 

Constance,  on  allem.  KonSTANZ  (lat.  Constantio), 
ville  d'Allemagne  (gr.-  duché  de  Bade),  sur  les  bords  du 
lac  de  Constance,  à  l'endroit  où  le  Rhin  sort  du  lac  ;  18.692  h. 
Nombreux  monuments  :  la  ca- 
thédrale, construite  pour  la  pre- 
mière fois  en  1052,  entièrement 
rebâtie  au  xvi«  siècle;  l'église  go- 
thique de  Saint-Etienne,  datant  du 
xv  siècle;  la  douane  qui  date  du 
commencement  du  xiv»  siècle.  Son 
port,  qui  expédiait  autrefois  vers 
l'Allemagne  les  marchandises  em- 
magasinées dans  les  entrepôts  de 
la  ville,  ne  reçoit  plus  que  les  ba- 
teaux à  vapeur  de  plaisance  qui 
sillonnent  lo  lac.  Elle  a  gardé  ce- 
pendant encore  quelques  fal)riques 
d'horlogerie,  de  draps,  mais  elle 
vend  surtout  des  vins  estimés,  que  lui  fournissent  les 
vignobles  des  îles  Reichenau  et  Mainau. 

La  population  de  Constance  a  beaucoup  varié.  De 
10.000  habitants  qu'elle  avait  au  moment  où  le  concile  s'as- 
sembla dans  ses  murs  (MU),  ello  tomba  à  4.000,  au  début 
du  XIX»  siècle;  elle  est  remontée  depuis.  Mais  les  routes 
commerciales  so  sont  déplacées,  et  Constance  n'a  pas  re- 
trouvé son  ancienne  prospérité.  IVabord  forteresse  romaine , 
elle  devint,  au  moyen  âge,  une  villo  impériale,  puis  passa, 
en  1559,  sous  ladominatiôn  de  lamaison  a  Autriche.  En  1805, 
â  la  suite  du  traité  do  Presbourg,  elle  fut  incorporée  au 
grand-duché  de  Bado. 

Constance  (paix  de),  traité  si^né  on  1183  par  Fré- 
déric Barberousso,  nui  reconnaissait  l'indépondance  dos 
Villes  lombardes  ot  leur  permettait  d'avoir  des  troupes, 


Armes  de  Constance. 


216 

des  fortifications,  des  tribunaux,  en  se  reservant  certains 
droits  sur  l'élection  dos  magistrats. 

Constance  (concile  de)  [5  nov.  1414-22  avr.  ni8]. 
La  chrétienté  éi.ait  partagée  entre  trois  papes  :  Gré- 
goire XII  (Angcio  Corraro),  Benoît  XIII  (Pedro  de  Luna), 
Jean  XXIII  (Balthasar  Cessa).  Ce  dernier  se  décida  enfin 
à  convoquer  dans  la  ville  libre  de  Constance  un  concile 
œcuménique.  L'assemblée  se  réunit  en  novembre  1414  : 
elle  comprenait  29  cardinaux,  3  patriarches,  33  archevê- 
ques, 150  évêques  et  prélats,  500  moines,  environ  1.800  prê- 
tres, dont  un  grand  nombre  de  docteurs  des  universités  et, 
en  particulier,  de  celle  de  Paris.  Une  triple  tâche  incom- 
bait à  l'assemblée  :  éteindre  le  schisme  ;  extirper  l'hérésie 
de  Wiclef  et  des  hussites,  réformer  l'Eglise.  On  décida 
d'abord  que  l'on  ne  compterait  pas  les  suffrages  par  tête, 
mais  que  l'on  voterait  par  nations  (allemande,  anglaise, 
italienne,  française);  les  simples  prêtres  eurent  voix  dé- 
libérative,  aussi  bien  cjne  les  évêques  et  les  cardinaux. 
L'Assemblée,  entraînée  par  l'éloquence  de  Pierre  d'Ailly 
et  de  Jean  Gerson,  demanda  à  Jean  XXIII  son  abdica- 
tion. Jean,  qui  avait  fini  par  s'y  résigner,  .s'échappa  en- 
suite de  la  ville  â  la  faveur  d'un  déguisement.  Un  décret 
fut  alors  rendu,  qui  déclarait  l'obéissance  au  concile  obli- 
gatoire pour  toute  personne,  y  compris  le  pape,  et  Jean 
tut  déposé  solennellement.  Il  so  soumit  enfin  ot  témoigna 
du  repentir.  Grégoire  XII  abdiqua  ensuite  sans  difficulté  et 
fut  admis  à  siéger  parmi  les  cardinaux.  Seul,  Benoît  XIII 
s'obstina  ;  mais,  abandonné  par  les  Espagnols,  qui,  en 
entrant  au  concile,  formèrent  la,cinquième  nation,  il  fut 
â  son  tour  déposé  et  excommunié  (26  juill.  1417).  Cepen- 
dant, la  doctrine  de  Wiclef  ayant  été  proscrite,  Jean  Huss 
fut  cité  devant  le  concile  et  condamné  :  il  périt  sur  le  bû- 
cher(1415).  L'année  suivante(UiG),  Jérôme  de  Prague,  son 
disciple,  subissait  le  même  supplice.  Alors, une  conmiission, 
composée  des  cardinaux  et  de  trente  prélats  choisis  dans 
les  cinq  nations,  nomma  à  l'unanimité,  le  1 1  novembre  1417, 
le  cardmal  Colonna,  qui  prit  le  nom  de  «  Martin  V» ,  Le  nou- 
veau pape  refusa  de  reconnaître  le  décret  de  la  quatrième 
session,  qui  déclarait  le  concile  supérieur  à  toute  auto- 
rité, même  pontificale.  Il  ne  se  crut  pas  lié  par  lo  canon 
qui,  dans  la  même  session,  ordonnait  au  pape  futur  de 
procéder,  avant  toute  autre  affaire,  à  la  réforme  de 
l'Eglise.  Toutefois,  il  promit  de  convoquer  à  Pavie,  en 
l'année  1423,  un  nouveau  concile  général. 

— BiBLiOGR.  :  Théodoric  Vrie,  Magnum  conciliui7i  Constant. 
(le  Grand  Concile  de  Constance),  récit  d'un  témoin  oculaire 
publié  à  Francfort  (1697)  et  à  Leipzig  (non). 

Constance  ilac  dh),  en  allem.  Bodensee.  II  occupe 
dans  la  z-uio  des  collines  préalpines,  au  N.-E.  de  la  Suisse, 
une  dopresibiun  transversale  d'origine  en  partie  glaciaire 
comme  celle  du  lac  de  Zurich.  Sur  15  kilomètres  de  large 
et  60  de  long,  les  eaux  du  Rhin  s'y  accumulent,  et  y  at- 
teignent une  profondeur  maximum  de  275  mètres.  Les 
rives  sud  du  lac  sont  formées  de  roches  calcaires  assez 
élevées,  mais,  au  N.  et  au  N.-O.,  ce  sont  surtout  des  dépôts 
morainiques  qui  retiennent  les  eaux.  La  superficie  est  de 
540  kilomètres  carrés.  En  hiver,  le  lac  ne  gèle  que  par 
exception,  mais  ses  deux  bras  occidentaux,  rUeberfin- 
gersee  et  l'Untersec,  se  prennent  souvent;  lo  second 
presque  régulièrement.  Le  foehn  (vent  du  sud)  y  soulève, 
surtout  au  printemps,  dos  vagues  de  tempête  atteignant 
parfois  six  mètres  de  hauteur  ;  en  même  temps,  survien- 
nent, à  cause  de  la  fonte  des  neiges,  des  crues  de  deux 
â  trois  mètres.  Néanmoins,  la  navigation  y  est  très  active, 
par  bateaux  à  vapeur  principalement;  car  lo  littoral  est 
riche  (vignobles),  partout  peuplé,  et  partagé  entre  cinq 
Etats,  qui  ont  chacun  leurs  ports  :  le  grand-duché  de  Bado 
(Constance),  le  Wurtemberg  (Friedriclishafen),  la  Bavière 
(Lindau),  l'Autriche  (Bregenz),  la  Suisse  (Romanshorn). 
Les  îles  du  Nord-Est,  août  la  plus  grande,  Reichenau,  ren- 
ferme une  célèbre  abbaye,  appartiennent  au  grand-duché 
de  Bade. 

Constance,  village  africain  de  la  colonie  anglaise 
du  Cap,  district  de  Capetown,  situé  au  pied  des  pentes 
orientales  de  la  haute  montagne  de  Constance.  Ce  vil- 
lage est  célèbre  par  ses  vins  muscats,  considérés,  après 
ceux  de  Tokai,  comme  les  meilleurs  vins  de  liqueur 
connus. 

CONSTANCE  [stanss)  n.  m.  Vin  récolté  aux  environs  du 
village  de  Constance  (colonie  du  Cap). 

—  Encycl.  Le  constance  rouge  ou  blanc  est  fourni  prin- 
cipalement par  les  clos  de  Haut-Constance  et  de  Grand- 
Constance.  Ou  estime  particulièrement  les  vins  de  Pontac 
et  Frontignac,  puis  le  stein,  le  hanepoot,  le  pee7i-grape,  etc. 
Dans  le  commerce,  on  donne  le  nom  de  constance,  non  seule- 
ment aux  vins  produits  par  les  vignobles  de  ce  villag-e,  mais 
encore  à  tous  ceux  récoltés  dans  les  localités  voisines,  et 
dans  l'isthme  qui  sépare  la  Falso-Bay  de  la  Table-Bay. 

Constance  ou  CONSTANT(saint),6vêque  de  Pérouse, 
fut  décapité  jiour  la  fui,  près  de  Foligno,  au  il"  siècle.  Le 
culte  de  ce  martyr,  que  l'Eglise  honore  le  29  janvier,  est 
très  ancien  en  Italie.  —  Un  autre  saiyit  Constance  était 
sacristain  à  San -Stéphane,  près  d'Ancône,  au  v"  ou  au 
vr  siècle.  Saint  Grégoire  le  Grand  loue  en  particulier 
son  lininilité.  Fête  le  23  septembre. 

Constance  I"  Chlore  [c'est-à-dire  le  Pâle]  (Flavius 
Valcrius),  empereur  romain, 
[lèro  de  Constantin  le  Grand, 
né  en  Mœsie  vers  225,  mort  à 
York  en  306.  Vainqueur  des 
Sarmatos  sous  Carus,  il  fut 
nommé  César  sous  Dioclétien 
et  Maximien,  ot,  à  ce  titre,  re- 
conquit la  Bretagne  sur  Allec- 
tus,  chassa  les  Francs  du  pays 
des  Bataves,  ot  gagna,  sur  les 
Germains. les  bataillesdc  Lan- 
gresetdo  Vindonissa.  Devenu 
Auguste,  il  gouverna  conjoin- 
tement avec  Galère  et  mourut 
quinze  mois  après,  à  Eboracum 
(York).  11  exerça  le  pouvoir 
avec  autant  d'équité  quo  do 
douceur,  ot,  pendant  la  persé- 
cution de  Dioclétien,  se  montra 
tolérant  envers  les  chrétiens. 
Hélène ,  sa  première  femme , 
qu'il  dut  répudier  pour  épou- 


Const;iiicc  Clilnrci  (biiBte 
du  Capitole). 


.ser  uno  fille  de  Maximien ,   fut  la  mère  do  Constantin 


Constance  II  tenant  une   Victoire, 
d'après  une  miniature. 


217 

Constance  II,  empereur  romain,  né  à  Sirmium  en  317, 
ïiiurt  on  Cillcio  on  301.  A  la  mort  de  son  père,  Constantin,  , 
il  pariayca  l'empiro  avec  ses  frères,  au  nn^pris  du  tosta- 
inoiit  de  l'empereur,  i)ui 
ilounait  une  partie  do 
I  empire  à  sos  neveux 
l>almaco  ot  Annibalien. 
Ceux-ci  furent  massacrés 
parlossoldats,  avec  beau- 
l'oup  d'autres  parents  et 
amis  de  Constantin.  Cons- 
tance eut  en  partage  une 
t-Tando  partie  de  1  Orient 
ot  l'Egvpte.  Son  règne 
fut  rempli  par  des  que- 
relles tliéoiogiquos,  et  il 
se  montra  tantôt  arien, 
tantôt  catholique.  Il  com- 
battit les  Perses  sans  ré- 
sultats importants.  Ayant 
hérité  do  ses  deux  frères, 
il  battit  l'usurpateur  Ma- 
gnenco  en  351,  tit  mettre 
à  mort  le  jeune  César  Gal- 
lus,  nomma  Jullien,  frère 
do  Gallus,  César  pour  les 
tiaules,  mais  sans  lui 
laisser  aucune  liberté.  L'ayant  poussé  à  la  révolte  par  ses 
injustices,  il  allait  le  combattre,  quand  il  mourut.  Ce  fut 
lui  qui  flt  transportera  Rome  l'obélisque  d'Hélîopolis,  qui 
orno  la  place  Saint-Pierre. 

Constance  m  (Flavius  Constantius),  empereur  ro- 
main, morten  421.  Originaire  d'IUyrie,  Flavius  Constantius 
devint  général  d'Honorius,  et  reçut  les  titres  de  comte, 
puis  de  patrice.  Il  battit,  à  Arles,  Tusurpaienr  Constantin, 
et  parvint  à  débarrasser  l'Italie  d'Ataulf  et  de  ses  Gotlis, 
en  les  envoyant  en  Aquitaine.  En  416,  il  épousa  Galla  Pla- 
cidia,  sœur  dHonorius  et  veuve  d'Atault.  En  121,  il  fut 
associé  à  l'Empire  avec  le  litre  d'Auguste,  mais  il  mourut 
sept  mois  plus  tard.  Il  fut  père  de  Valentinien  III  et  d'Ho- 
noria,  qui  offrit  sa  main  à  Attila. 

Constance,  impératrice  d'Allemagne  et  reine  de 
Sicile,  morte  en  1 198.  Elle  hérita  de  ce  royaume  à  la  mort 
de  son  père,  Roger  11(1189}.  Mariée,  en  1186,  à  Henri  VI, 
tils  de  Barberousse,  c  est  par  elle  que  les  Hohenstaufen 
entrèrent  eu  possession  de  la  Sicile,  mais  après  la  mort 
de  Tancrède  seulement.  A  la  mort  de  Henri  VI,  elle  se  mit 
sous  la  protection  d'Innocent  III,  qu'elle  nomma  tuteur 
de  son  fils  Frédéric  II. 

Constance,  reine  d'Aragon  et  de  Sicile, morte  en  1302, 
fille  de  Manfred,  roi  de  Sicile,  et  de  Béatrice  de  Savoie. 
Elle  épousa,  en  1262,  Pierre,  roi  d'Aragon,  auquel  elle  ap- 
porta ses  droits  sur  la  Sicile,  et  qui  s  en  empara  en  1283. 
A  la  mort  de  son  mari,  elle  tît  couronner  son  fils  Jacques 
à  Palerme  (1285),  malgré  le  pape,  et  se  réconcilia  avec 
Charles  d'Anjou. 

Constance  d'Aquitaine,  qui  aurait  été  la  femme 

du  roi  de  France  Louis  V,  puis  de  Robert  le  Pieux,  n'a  ja- 
mais existé,  ainsi  que  Charles  Pfister  l'a  démontré  dans 
ses  Etudes  sur  le  règne  de  Robert  le  Pieux  (Paris,  1885).  La 
cause  et  l'origine  de  la  légende  sont  intéressantes  :  Robert 
le  Pieux  épousa  Constance  d'Arles,  fille  de  Blanche,  femme 
abandonnée  du  roi  carolingien  Louis  V  ;  les  chroniqueurs 
firent  de  cette  Constance  la  femme  même  de  Louis  V,  qui, 
dans  son  testament,  aurait  appelé  Robert  au  trône  en 
unissant  sa  destinée  à  celle  de  la  veuve  qu'il  allait  laisser. 
'I  A  une  époque  où  la  hiérarchie  féodale  était  fortement 
établie,  on  ne  pouvait  comprendre  autrement  que  l'arrière- 
petit-fils  d'un  soldat  de  fortune  fût  assez  audacieux  pour 
enlever  le  trône  aux  descendants  de  Charlemagne.  » 

Constance  D  Arles,  reine  de  Franco,  troisième 
femme  do  Robert  le  Pieux,  morte  au  château  de  Melnn 
en  1032.  -Son  histoire  est  demeurée  obscure,  malgré  les 
etforts  des  érudits.  On  sait  que  son  père  s'appelait  Guil- 
laume ;  mais  de  quel  Guillaume  s'agissait-il?  Selon  toute 
vraisemblance,  de  Guillaume,  comte  d'Arles.  Constance 
emmena  du  Midi  une  suite  nombreuse  et  brillante,  et 
apporta  à  la  cour  du  Nord  les  mœurs 
plus  délicates  et  efféminées  de  sa  patrie. 
Robert  le  Pieux, pourl'épouser,  répudia 
Berthe,  fille  du  roi  de  Bourgogne,  Con- 
rad le  Pacifique,  et  son  mariage  avec 
Constance  eut  lieu  dans  les  premières 
années  du  xi*  siècle.  (La  date  exacte 
n'est  pas  fixée.)  La  nouvelle  reine  était 
de  caractère  acariâtre,  et  son  union  avec 
Robert  ne  fut  pas  heureuse.  Le  roi 
chercha  même  à  faire  rompre  son  ma- 
riage. A  partir  de  1027,  la  reine  s'éloi- 
gna de  la  cour,  et  c'est,  semblo-t-il,  à 
son  instigation  que  Henri  et  Robert  pri- 
rent, on  1031,  les  armes  contre  leur  père. 

Constance  de  Castille  (Elisa- 
beth), roino  de  Frani-L',  morte  à  Paris  en  1160,  fille  d'Al- 
phonse VIII,  roi  do  Castille.  Elle  épousa,  en  1154,  Louis  VII, 
qui  avait  répudié,  doux  ans  au- 
[)aravant,Eléonore  de  Guyenne. 
Louis  VII  conçu  des  doutes  sur 
la  légitimité  delà  naissance  do 
sa  fomme,  et  se  rendit  jusqu'en 
Espagne  pour  les  éclaircir.  Il  on 
revint  tranquillisé.  Constî^^co 
mourut  en  donnant  le  jour  à  sa 
lillo  Marguerite.  Une  statue 
conservée  i\  Saint-Denis  passe 
pour  être  colle  de  Constance  de 
Castille. 

Constance    Faulkon , 

aventurier  grec.  V.  Constan- 
tin. 

ConSTANS  (Jean-Antoinc- 
Ernest),  homme  politique  fran- 
çais, né  à  Bôziersen  1833.  Fils 
d'un  conservateur  dos  hypothè- 
ques. Il  débuta  comme  avocat  â 
Toulouse,  fut  successivement 
professeur  agrégé  aux  facultés  do  droit  de  Douai,  do  Dijon 
(.'t,  en  1872,  do  Toulouse,  où  il  devint  adjoint  au  maire.  Ses 
opinions  républicaines  lo  firent  révoquer  par  logouvornc- 


IIT. 


Médaille  de   Cons- 
tance de  Castille. 


4  r 


Constani. 


mont  de  r  »  ordre  moral».  Elu,  en  1876,  député  de  la  Haute- 
Garonne,  il  prit  place  dans  le  groupe  opportuniste.  Réélu 
en  1877,  il  fut  nommé,  le  28  décembre  1879,  sous-socrétaire 
d'Etat  au  ministère  de  l'intérieur  (cabinet  de  Freycinet) 
puis,  lo  17  mai  1880,  remplaça  Lepèro  à  la  této  de  ce  dô- 
liartomont.  La  fermeté  do  son  administration  lui  valut  do 
conserver  son  portefeuille  dans  le  cabinet  Jules  Forry 
(23  sept.  1880-14  nov.  1881),  oil  il  l'oxorça  dans  l'exécution 
des  décrets  du  29  mars  contre  les  congrégations.  En  1881  ot 
en  1885,  Constans  fut  réélu  député.  Envoyé,  en  mai  I88r., 
comme  ministre  plénipotentiaire  à  Pékin,  pour  la  conclu- 
sion du  traité  franco-chinois,  il  fut  nommé,  lo  3  novembre 
suivant,  gouverneur  général  de  l'Indo-Chine.  Démission- 
naire le  14  septembre  1888,  il  fut  chargé  du  ministère  do 
l'intérieur  dans  le  cabinet  Tirard  (25  févr.  1889-17  mars 
1 890).  Il  combattit  avec  une  extrême  énergie  le  boulangisme, 
prononça  la  dissolution  de  la  Ligue  des  patriotes,  et  présida 
aux  élections  de  1889,  qui  furent  une  véritable  défaite  pour 
les  amis  du  général  Boulanger.  La  fuite  de  celui-ci,  qu'il 
sut  habilement  provoquer,  acheva  de  décapiter  le  parti. 
Elu  sénateur  de  la  Haute-Garonne,  le  29  décembre  1889, 
Constans  garda  son  portefeuille  dans  le  cabinet  de  Frey- 
cinet, qui  succéda  au  cabinet  Tirard  (17  mars  1890-27  févr. 
1892).  En  décembre  1898,  il  fut  nommé  ambassadeur  à 
Constantinople. 

CONSTANT  (stan),  ANTE  [lat.  co7islans  ;  de  constare, 
supin  constatum,  durer,  persévérer]  adj.  Qui  a  de  la  fer- 
meté, de  la  résolution,  de  la  résignation  dans  les  peines 
et  la  douleur  :  Etre  constant  dans  l'adversité.  Il  Persévé- 
rant, qui  ne  change,  qui  ne  varie  pas  dans  ses  idées  ou  ses 
sentiments,  particulièrement  dans  son  amour  pour  lamême 
personne  :  Etre  constant  dans  sa  foi,  dans  ses  convictions. 
11  Continuel,  durable,  se  reproduisant  toujours  :  L'abnéga- 
tion CONSTANTE  est  de  l'héroïsme  en  détail.  (M"'  C.  Bachi.) 

—  Dont  on  ne  peut  douter,  avéré,  certain  :  Un  fait  con- 
stant. 

—  Géom.  Quantité  constante  ou  substantiv.  Constante. 
V.  constante  n.  f. 

—  Mar.  Vents  constants,  Ceux  dont  la  direction  est  inva- 
riable :  Les  vents  alises  sont  des  veyits  constants. 

—  Syn.  Constant,  ferme,  inébranlable,  inflexible. "Con- 
stant  a  plus  de  rapport  aux  sentiments  ou  à  la  passivité  : 
on  est  constant  dans  ses  goûts  ;  on  souffre  avec  constance 
les  maux  qui  ce  peuvent  être  évités.  Fermeté  se  rapporte 
au  caractère,  à  l'action,  au  commandement;  quand  on  a 
donné  un  ordre,  il  faut  le  maintenir  avec  fermeté.  Iné- 
branlable exprime  la  force  avec  laquelle  on  résiste  à  tous 
les  chocs,  à  tout  ce  qui  pourrait  faire  changer,  affaiblir 
sa  croyance  ou  modifier  sa  conduite.  Inflexible  se  rapporte 
surtout  aux  résolutions,  à  la  volonté,  et  il  présente  cette 
volonté  comme  restant  toujours  aussi  absolue,  aussi 
entière,  malgré  tous  les  efforts  possibles  pour  la  faire  plier. 

—  Constant,  durable,  permanent,  stable.  Ce  qui  est 
constant  ne  se  dément  pas,  ne  s'altère  pas.  n'est  pas 
tantôt  d'une  manière,  tantôt  d'une  autre.  Ce  ([ui  est  durable 
existe  longtemps,  est  longtemps  sans  périr  ou  sans  dis- 
paraître ;  la  folie  durable  peut  avoir  des  intermittences, 
mais  les  moments  lucides  qui  peuvent  survenir  ne  la  font 
pas  disparaître  pour  toujours,  elle  existe  encore  et  on  la 
verra  bientôt  revenir.  Ce  qui  est  permanent  dure  très 
longtemps,  quelquefois  même  éternellement,  et  sans  in- 
termittences. Enfin,  une  chose  est  stable  quand  elle  est 
bien  assise,  quand  il  y  a  dans  sa  manière  d'être  actuelle 
des  garanties  sérieuses  de  durée. 

—  Constant,  assuré,  authentique,  certain,  évident,  for- 
mel, incontestable,  indubitable,  positif,  sûr.  V.  asscrk. 

—  Anton,  inconsistant,  inconstant,  infidèle,  léger, 
variable,  volage,  versatile. 

CONSTANT  {stan)  prép.  Pendant.  (Vieux.) 

—  Dr.  anc.  Constant  le  mariage,  Pendant  la  durée  du 
mariago. 

Constant  (saint).  V.  Constance. 

Constant  I"  'Flavius  Julius),  empereur  romain, 
le  plus  jeune  des  bis  de  Constantin  le  Grand.  II  reçut 
en  partage  l'Illyrie,  l'Italie  et 
l'Afrique,  et  y  joignit  la  Macé- 
doine ot  la 'Grèce,  après  lo 
meurtre  do  son  cousin  Dalmaco, 
puis  les  Gaules,  à  la  mort  do 
son  frère  Constantin  (340).  II 
contribua  au  rétablissement  do 
saint  Athanase,  chassé  par  les 
ariens  ;   mais    il  se   déshonora 

fiar  ses  débauches  et  ses  vio- 
encos.  Au  promior  bruit  de 
la  révolte  de  Magnence ,  il 
s'enfuit  vers  l'Espagne;  il  fut 
atteint  et  massacré,  dans 
les  Pyrénées,  par  les  cavaliers   de  l'usurpateur  (350). 

Constant  II  (Flavius  Iloraclius),  empereur  d'Orient 
((Vn-{;<î8).  Sous  son  règne,  la  conquête  arabo  s'étendit  sur 
l'Egypte,  la  Syrie,  Chypre,  Rhodes,  la  Cilicio,  l'Isaurie, 
la  Cyrénaïquo  ot  sur  toute  l'Afrique  jusqu'à  la  Maurita- 
nie, tandis  que  les  Lombards  se  répandaient  on  Italio. 
Pondant  ce  démembrement  do  l'empire,  Constant  s'occu- 
pait de  faire  triompher  lo  monothéisme,  qu'il  protégea 
contre  la  foi  orthodo.ve.  Il  finit  par  quitter  Constantinople, 
avec  l'intention  do  fixer  son  séjour  à  Home  ;  mais  la  crainte 
des  Lombards  lui  fit  quitter,  au  bout  do  quolcines  jours, 
la  Villo  éternelle,  après  qu'il  en  eut  pillé  toutes  les  églises. 
Il  s'établit  ù  Svracuse  ot  se  plongea  dans  la  dôhaucne,  no 
se  souvenant  de  sos  Etats  qtie  pour  les  épuiser  nar  ses 
exactions.  Il  fut  tué  dans  son  bain  par  un  de  sesoniciers. 
I/ainéde  ses  fils,  Constantin  IV  Pogonat,  lui  succéda. 

Constant  (Constant  Wairy,  dit),  valet  do  chambre 
do  Napoléon  I".  né  A  Poruwels  (Belgique)  en  1778,  mort  A 
lîretoiiil  (Eure)  en  1815.  Fils  d'un  aubergiste,  il  t\it  d'abord 
«lonipsiiquo  <lu  comte  de  Lure.  Celui-ci  ayant  émigré 
en  1792.  Constant  outra  comme  commis  "choz  un  né- 
gociant de  sa  ville  miinlo.  En  1799,  Il  fut  attaché  au  ser- 
vice du  prince  Eugène  de  Bonuliarnais,  puis  devint, 
l'année  suivante,  valet  de  chambre  du  Premier  Consul, 
qu'il  no  quitta  plus  jusqu'en  18H.  Il  le  suivit  dans  toutes 
ses  campagnes.  Une  brouille  survenue  avec  l'emperour, 
A  propos  d'un  règlement  de  comptes,  quehiues  jours  après 
l'abdication,  empêcha  Constant  d'accompagner  son  mattro 
A  rilo  d'Elbe.  Il  se  retira  A  Breteuil  (Euro),  et  perdit  dans 
do  mauvaises  afiaires  presque  tout  ce  qu'il  possédait.  A  la 
fin  do  la  Uestauration,  il  consentit  A  raconter  sos  souvo- 


Monnaift  d'or 
le  Constant  I»^ 


CONSTANCE   —  CONSTANT 

nirs  A  Villemarest,  qui  les  publia  sous  forme  da  Mémoires 
et  sous  le  nom  do  Constant. 

Constant  (Alphonse-Louis),  écrivain  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1816-1875).  Il  entra  dans  les  ordres,  se  signala 
par  une  imagination  exaltée  et  bizarre,  publia  la  Bible  de 
la  liberté  et  la  Mère  de  Dieu,  qui  lui  attirèrent  une  condam- 
nation, puis  devint  partisan  de  l'évadisme  do  Gannoau. 
En  1848,  il  épousa  M"«  Cadiot,  connue  plus  tard  sous  lo 
nom  do  Claude  Vignon,  et  fit  paraître,  on  1851,  un  Diction- 
naire de  littérature  chrétienne.  Son  mariage  fut  annulé  sous 
l'Empire,  sur  la  demande  do  sa  fomme.  11  so  tourna  alors 
vers  la  magio  et  la  kabbale,  et,  sous  le  pseudonyme 
d'ELiPHAs  LËvi,  il  publia  plusieurs  ouvrages,  qui  firent 
un  certain  bruit  ;  entre  autres  :  Dogme  et  rituel  de  la  haute 
magie  (1854-1856);  Histoire  de  la  magie  (1859);  la  Clef  des 
grands  mystères;  Philosophie  occulte  (1860).  Dans  les  der- 
niers temps  de  sa  vie,  il  fit,  pour  vivre,  le  métier  de  frui- 
tier et,  au  moment  do  sa  mort,  il  témoigna  du  repentir  pour 
sa  conduite,  et  revint  au  catholicisme. 

Constant  de  REBECQUE(David),  pasteur  protestant 
et  professeur  de  théologie,  né  A  Lausanne  en  1638,  mort 
en  1733.  Il  appartenait  A  une  famille  d'origine  française,  qui 
s'était  expatriée  A  la  révocation  de  l'édit  do  Nantes.  11 
reçut  l'ordination  en  1662  et  fut  nommé  pasteur  A  Coppet, 
près  de  Lausanne,  où  il  devint  l'ami  de  Bayle.  Il  fut  ap- 
pelé en  1674  A  Lausanne,  comme  professeur  d'éloquence 
latine.  En  1702,  il  obtint  la  chaire  de  théologie,  qu'il  ne 
c^uitta  qu'à  l'âge  de  quatre-vingt-neuf  ans.  On  a  de  lui  : 
l  Ame  du  monde  ou  Traité  de  la  Providence  (l^eytio,  1679); 
Erasmi  colloquia  familiaria,  7uinc  en^endaioria,  quibus  acce- 
dunt  Dav.  Constaiitii  notée  {GeaèYG,  IdSO);  Abrégé  de  politique 
'Cologne,  1686),  livre  dont  Bayle  parle  avec  clogo.  Il  faut 
ajouter  A  ces  écrits  plusieurs  discours  ou  sermons.  Constant 
laissa  trois  fils.  L'aîné,  Marc-Rodolphe,  entra  au  service 
de  la  Hollande  et  s'attira  la  protection  particulière  du  roi 
Guillaume,  qui  le  choisit  pour  son  secrétaire  do  cabinet. 
Le  plus  jeune,  Samuel,  né  vers  1676,  et  connu  sous  le  nom 
de  baron  de  Constant,  devint  adjudant  général  de  lord  Albe- 
marle.  Il  laissa  quatre  fils,  qui  portèrent  avec  distinction  le 
monde  cette  famille,  que  Benjamin  Constant  devait  illustrer. 

Constant  DE  REBECQUE(Samuel),littérateursuisse, 
né  A  Lausanne  en  1729,  mort  en  1800,  petit-fils  du  précé- 
dent. Il  suivit  d'abord  la  carrière  des  armes,  puis  se  tourna 
vers  les  lettres.  Il  connut  intimement  Voltaire.  Nous  cite- 
rons, parmi  ses  écrits  :  Camille  (1785)  ;  Lanre  de  Germosan 
ou  Lettres  de  quelques  personnes  de  Suisse  (Paris,  1787), 
tableau  fidèle  des  mœurs  et  de  la  société  de  ce  pays; 
Itecueil  de  pièces  dialoguées  (1787);  etc. 

Constant  de  RebeCQUE  (Benjamin),  publiciste  et 
orateur,  né  A  Lausanne  en  1767,  mort  à  Paris  en  1830-  II 
appartenait  A  la  famille  des  précédents.  Il  fit  ses  études  à 
Oxford,  puis  A  Erlangen,  enfin  A  Edimbourg.  Ayant  fait 
A  Lausanne,  en  1794,  la  connaissance  de  Sf"*  de  Staël, 
il  la  suivit  A  Paris,  et  il  entra  dans  la  politique  active.  Il 
était  (iu  cercle  constitutionnel  do  l'hôtel  de  Salm,  dirigé 
par  M"»"  de  Staël,  Talleyrand,  Sieyès  et  autres  politiques, 
qui  essaj'aient  de  réaliser,  au  profit  de  la  Képublique,  une 
politique  de  juste  milieu.  Constant  publia  difierentes  bro- 
chures dans  l'esprit  de  cette  coterie.  Elles  ont  été  réunies, 
en  1829,  sous  le  ûtre  do  Mélanges  littéraires  et  politiques. 

Il  setait  fait  naturaliser  citoyen  français,  et  entra  au 
Corps  législatif  après  le  coup  d  Etat  du  18  brumaire.  Ap- 
pelé au  tribunal  par  le  premier  consul,  il  fit  iiresque  aus- 
sitôt de  l'opposition,  et  fut  éliminé  (1802).  Bientôt,  Bona- 
parte dispersa  le  salon  de  M"*  de  Staël,  qui  fut  bannio 
avec  Constant.  Celui-ci  se  fixa  à  Weimar,  où  il  traduisit 
Wallenstein,  de  Schiller.  Il  faisait  de  fréquents  voyages 
à  Coppet,  où  était  établie  M""  de  Staël.  Cette  liaison , 
qui  n'avait  pas  toujours  été  exempte  d'orages,  se  termina 
par  une  rupture.  Vers  le  même  temps,  il  avait  composé 
plusieurs  œuvres  littéraires,  son  ouvrage  :  De  la  religion 
considérée  dans  sa  source,  ses  formes  et  ses  développcmenls, 
et  son  célèbre  roman  Adolphe.  Rentré  en  Franco  en  1814, 
il  écrivit  dans  le  =  Journal  des  Débats  »,  où  il  soutint  la 
cause  des  Bourbosn.  Toutefois,  Napoléon,  oui  cherchait,  A 
sa  rentrée  en  France,  un  point  d'appui  sur  le  parti  libéral, 
chargea  B.  Constant  de  rédiger  VActe  additionnel  aux  con- 
stituions de  l'empire,  et  le  nomma  conseiller  d'Etat. 

A  la  seconde  Restauration,  B.  Constant  se  réfugia  eu 
Angleterre,  revint  en  Franco  l'année  suivante,  et  reprit 
avec  éclat  sa  place  dans  l'opposition  coustiiutionuollo. 

Nommé  député  do  la  Sarthe  en  1SI9,  il  déploya  dès  son 
entrée  A  laCliambre,  une  éloquence  brillanto,  incisive,  pé- 
nétrante, d'une  grande  force  do  dialectique.  Cependant,  sa 
santé  s'épuisait  par  l'abus  dos 
plaisirs  encore  plus  quo  par  lo 
travail,  et  surtout  par  sa  vie 
désordonnée  do  joueur.  Il  avait 
été  un  des  221  députés  qui  don- 
nèrent la  couronne  à  Louis-Pbi- 
lippe.  Ce  prince  lui  fit  un  don 
de  300.000  francs,  qu'il  accepta, 
tout  on  faisant  des  réserves 
pour  son  indépendance  politi- 
que. La  mort  l'emporta  A  la  tin 
do  la  mi*me  année. 

Outre  les  ouvrages  cités  dans 
le  cours  do  cette  notice,  on  a 
encore  do  Benjamin  Constant  : 
Cours  de  politique  constitution- 
nelle ;  Mémoires  sur  tes  Cent- 
Jours  ;  plusieurs  recueils  do 
discours;  enfin,  Du  polgthéi.'tmr 
romniri,  morceau  qui  fut  détaché 
do  son  ouvrage  sur  la  religion. 

Doué  d'un  esprit  ingénieux 
et  vif,  dune  riche  imagina-  ,  .  . 
lion  il  était  léger,  sccptiquo,  mobile,  incertain,  avec  un 
mélange  singulier  dégoïsmo  et  do  sensibilité,  do  mépris 
des  hommes  et  d'humanité,  do  tendresse  et^  d  ironie,  do 
mélancolie  précoco  et  d'amour  du  plaisir.  En  revanche, 
en  politique,  et  do  mémo  en  religion,  i  avait  dos  idées 
nettes  et  mémo  intransigeantes;  son  libéralisme  froid  et 
sec  repoussait  toute  espèce  do  souvoraïuoté  ;  sa  doctrine 
est  lo  triomphe  do  l'individualisme. 

Lo  Journal  intime  do  Benjamin  Constant  a  été  pubhé 
en  1887  par  Adrien  Constant,  descendant  du  célèbre  ora- 
teur Il  est  surtout  rolatif  A  sa  liaison  avec  M-' do  Stnël. 
On  a  également  publié  les  Lettres  de  iU'njamm  Constant  à 
.!/-•  Itéciunicr  {\9S\).  A  co  recueil  il  faut  joindre  les  UUrts 

^28 


Bonjfuoi»  Conitant. 


BeDJamia  CuQStaot. 


CONSTANT  —   CONSTANTIN 

à  il"'  de  Charrières  (1894),   et  les  lettres  de  Benjamin 
Constant  à  sa  famille  (1888). 

Constant  (Benjamin,  dit  Benjamin-Constant), 

peintre  français  (de  la  même  famille  que  l'orateur  Ben- 
jamin Constant),  né  à  Paris  en  18-15.  Il  obtint,  en  1866, 
un  prix  municipal,  qui  lui  permit  d'entrer  à  l'Ecole  des 
beaux-arts  de  Paris  (1867).  Il  eut  pour  maître  Cabanel. 
Cinq  ans  après,  en  1872,  il  entreprenait  avec  Tissot,  mi- 
nistre de  France,  un  voyage  au  Maroc,  d'où  il  rapporta  ses 
premières  toiles  d'Orient,  qui  décelèrent  tout  de  suite  un 
maître  coloriste  (  Vue  de  Tanger,  etc.).  Les  Prisormiers  ma- 
rocains  (musée   de  Bordeaux)  lui  valaient    sa  première 
récompense  (1875).  En    1876,  la  superbe  page  Entrée  de 
Mahomet  II  à   Constanlinople, 
où  palpite   la  chaleur  de  De- 
lacroix, lui  faisait  décerner  une 
2' médaille.  Puis  ce  fut  la  Soif 
(1878),  les  Derniers  liebelles  (mu- 
sée   du   Luxembourg),    scènes 
sinistres   de    sujet,    éclatantes 
de  couleur,  d'un  éloquent  con- 
traste de    forme  et  d'idée.    Il 
donnait   ensuite  ,    à   partir  de 
1888,  (e  Passe-temps  d'un  kha- 
life à    Sérille,   les  Chérifas  (à 
Carcassonne),  la  Justice  au  ché- 
rif.   Un    Beethoven  (Sonate  au 
clair  de  lune),  et  un  Orphée  pré- 
ludaient   bientôt    après   à    un 
changement    de   manière,   qui 
se  manifesta  dans  un   plafond 
pour    l'Hôtel    de  Ville   (Paris 
convoquant  le  monde),  exécuté 
d'abord  à  la  pointure  légère, 
et  que  l'artiste  refit  depuis  à  la 
peinture  forte,  et  transforma  complètement.  Pour  la  Nou- 
velle-Sorbonne,  l'artiste  donna  deux  Prométhées  (enchaîné 
et  délivré)  d'une  belle  envergure,  les  ligures  des  Belles- 
Lettres,  des  Sciences,  et  le  groupe  des  Doyens.  Benjamin 
Constant,  depuis  lors,  n'a  cessé  de  songer  aux  grandes 
décorations  :  l'une  a  pris  sa  place  au  plafond  du   nouvel 
Opéra-Comique;  l'autre  au  capitole   de   Toulouse,  il  a 
donné  une  série  de   grands  portraits  d'une  magnifique 
maîtrise,  sans  compter  celui  de  Mon  fils  André,  qui  valut 
à  l'artiste  la  médaille  d'honneur  (1896),  et  dont  1  Etat  fit 
l'acquisition.   —    Benjamin    Constant    entra    à    l'Institut 
en  1893.  Il  s'est  fait  connaître  aussi  comme  écrivain  par 
quelques  bonnes  études  sur  des  peintres  contemporains. 
CONSTANTE  [Slant')  a.  f.  Mathém.  Quantité  qui  conserve 
toujours   la  même  valeur.  Il  Nombre  indépendant  des  va- 
riables dans  une  équation.  Il  Quantité  que  l'on  ajoute  à  une 
fonction,  après  intégration,  pour  généraliser  la  solution,  et 
se  déterminant  quand  on  définit  les  conditions  du  problème. 

—  Arg.  Dans  l'argot  des  élèves  de  l'Ecole  polytech- 
nique, Elève  externe,  parce  qu'il  figure  à  la  suite  d'une 
promotion,  comme  la  constante  après  une  intégrale. 

—  Electr.  Constante  de  diéleclricilé ,  Rapport  de  la 
quantité  d'électricité  sur  la  plaque  collectrice  duo  con- 
densateur à  air  à  la  quantité  de  cette  électricité  sur  une 
plaque  d'un  condensateur  ayant  un  diélectrique  donné. 

—  Phys.  Donnée  numérique  expérimentale  se  rapportant 
à  une  propriété  d'un  corps  ou  à  un  appareil,  il  Co7istante 
d'un  galranomélre.  Déviation  que  produit  le  courant  d'un 
élément  Daniell,  pris  comme  étalon,  dans  un  circuit  dont 
la  résistance  est  égale  à  un  megohm.  ii  Constantes  rol- 
tatques.  Force  électro-motrice  et  résistance  d'une  pile 
regardées  comme  constantes. 

—  E.scTcL.  Mathém.  Une  fonction  analytique  contient 
toujours  des  constantes  et  des  variables.  Lorsque  l'on  dif- 
férencie une  fonction  renfermant  des  constantes  isolées, 
ces  constantes  disparaissent,  et  alors,  la  différentielle  ob- 
tenue se  trouve  être  la  même  que  si  la  fonction  n'eût  pas 
renfermé  ces  constantes  isolées. 

Par  conséquent,  lorsqu'on  veut  remonter  de  la  dilféren- 
tielle  à  la  fonction  ou,  en  d'autres  termes,  lorsqu'on  veut 
intégrer,  il  faut  à  l'intégrale  ajouter  une  constante  arbi- 
traire, qu'on  peut  déterminer  lorsque  les  données  du  pro- 
blème indiquent  la  valeur  particulière  que  doit  prendre 
l'intégrale  pour  certaines  valeurs  données  aux  variables. 
La  constante  se  représente  ordinairement  par  la  lettre  C. 

—  Phys.  Le  poids  spécifique,  le  point  de  fusion,  le  point 
d'ébullition,  la  chaleur  spécifique,  les  coefficients  de  solu- 
bilité, de  dilatation,  d'absorption  pour  les  diverses  radia- 
tions, etc.,  sont  des  données  numériques  des  propriétés 
d'un  corps.  Les  constantes  d'une  pile  (la  force  électromo- 
trice et  la  résistance  intérieure  d'un  élément"),  la  constante 
d'un  galvanomètre  caractérisent  un  appareil  déterminé. 

Pour  justifier  le  nom  de  constantes,  ces  valeurs  numé- 
riques devraient  être  tout  à  fait  invariables;  en  réalité, 
elfes  dépendent  des  conditions  dans  lesquelles  les  phéno- 
mènes sont  observes,  et  l'indication  précise  de  ces  condi- 
tions est,  dans  la  plupart  des  cas,  indispensable  pour  que 
la  valeur  numérique  donnée  ait  un  sens. 

CONSTANTI,  comm.  d'Espagne  (Catalogne  [prov.  de 
TarragoneJ),  près  du  fleuve  côtier  Francoli  ;  2.400  hab.  Mi- 
noteries ;  fabriques  de  liqueurs,  de  voitures,  tonnelleries. 

CONSTANTIA  (Flavia  ■Valeria),  fille  de  Constance 
Chlore  et  sœur 
de  Constantin 
le  Grand,  morte 
avant  337.  Elle 
épousa,  en  313, 
'Valerius  Lici- 
nius,  empereur 
d'Orient.  Elh 
devint  célcbr' 
par  sa  beauK!-, 
son  esprit,  se> 
vertus,  et  par 
la  vive  anec- 
tioD  qui  ne 
cessa  de  l'unir 
  son  frère , 
même  après 
que  celui-ci 
eut  fait  mettre 
à  mort  son 
époux.  Dé- 
vouée à  l'arianisme,  elle  employa  son  crédit,  vers  la  fin 
de  sa  vie,  à  faire  rappeler  Arius,  exilé  à  la  suite  du  concile 
de  Nicée. 


Monnaie  Je  Constantia. 


CONSTANTIA  OU  CONSTANTINA  (Flavia  Julia),  fille  de 
Constantin  le 
Grand  e  t  de 
F  a  u  s  t  a ,  suc- 
cessivemen  t 
épouse  d'An- 
nibalien,  roi  de 
Pont,  et  du 
César  d'.\ntio- 
che, Constance 
Gallus.  Elle  se 
fit  l'instiga- 
trice et  la  com- 
plice des  cri- 
mes de  son  mari.  Attirée  à  Rome  par  Constance,  avec 
Gallus,  elle  mourut  en  Galatie  pendant  le  voyage  (354). 

Constantia  (Flavia  Maximal,  fille  posthume  de  Con- 
stance II  et  de  Faustine,  née  en  362,  morte  en  383.  Elle 
épousa,  en  375,  l'empereur  Gratien,  qui  lui  montra  le  plus 
grand  attachement.  Ses  vertus  lui  valurent  d'être  cano- 
nisée par  l'Eglise. 

PAPKS 

Constantin,  pape  de  708  à  715.  il  était  originaire  de 
la  Syrie.  Il  se  rendit  en  Grèce  sur  une  invitation  de  Jus- 
tiuiên  II,  laquelle  avait  l'air  d'un  ordre  redoutable.  Mais 
l'entrevue  tourna  au  profit  de  l'Eglise.  Justinien  ayant  été 
tué  dans  une  révolution  et  remplacé  par  Philippique  Bar- 
dane,  Constantin  refusa  de  reconnaître  celui-ci  et  com- 
battit ardemment  les  monothéistes,  que  Philippique  sou- 
tenait durant  les  deux  courtes  années  de  son  règne. 

Constantin  (Tibèrel,  antipape,  fut  intronisé  à  main 
armée  par  son  frère  Totdn,  duc  de  Nepi  (767).  Il  contrai- 
gnit l'évéque  Georges  à  l'ordonner  et  à  le  sacrer  (il  était 
laïque).  Après  l'élection  d'Etienne  III,  Constantin  fut  tiré 
de  la  retraite  où  il  s'était  réfugié  et  enfermé  dans  un  mo- 
nastère (768). 

EMPEREURS 

Constantin  le  Grand  (Caïus  Flavius  Aurelius 
Claudiusl,  empereur  romain,  né  à  Na'issus  en  274,  mort  à 
Nicomédie  en  337.  Il  était  fils  de  Constance  Chlore  et 
d'Hélène,  première  femme  de  celui-ci.  Quand  son  père 
entra,  sous  Dioclétien,  dans  la  tétrarchie,  Constantin  fut 
laissé  comme  une  sorte  d'otage  à  la  cour  de  Nicomédie, 
et  fit  contre  les  Perses  ses  preuves  comme  général.  Après 
l'abdication  de  Dioclétien,  Constance  devint  Auguste,  et, 
bon  gré,  mal  gré,  Galère  dut  finir  par  laisser  le  jeune 
homme  aller  le  rejoindre.  Constantin  accompagna  son 
père  en  Bretagne;  mais,  à  peine  débarqué,  Constance 
mourait  et  les  Soldats  proclamaient  son 
fils  à  sa  place.  Galère  n'accepta  qu'à 
demi  cette  acclamation,  et  Constantin 
n'obtint,  avec  le  titre  de  César,  que  le 
quatrième  rang.  Il  eut  pour  collègues 
les  deux  Augustes  Sévère  et  Galère, 
et  le  César  .Maximin  Daïa,  puis,  pour 
rivaux.  Maximien  Hercule,  qui  était  re- 
venu sur  son  abdication,  et  Maxence,  le 
fils  de  Maximien. 

La  première  partie  du  règne  de  Con- 
stantin (306-323),  outre  quelques  grandes 
et  glorieuses  expéditions  contre  les 
Francs  et  les  Gotns,  malheureusement 
souillées  par  d'inutiles  cruautés,  est 
pleine  de  guerres  civiles.  Sévère  pris 
et  tué  par  Maximien,  Constantin  s'allia 
au  vainqueur,  qui  lui  donna  le  litre  d'Au- 
guste, avec  la  main  de  sa  fille  Fausta 
(307).  De  son  côté.  Galère  donnait  pour 
successeur  à  Sévère  Licinius,  tandis 
que  le  César  Maximin  Da'ia,  pour  ne 
pas  demeurer  en  reste,  se  décernait  à 
lui-même  l'augustat.  De  ces  six  Au- 
gustes, Maximien,  assiégé  dans  Mar- 
seille, pris  et  mis  à  mort  par  son  propre  gendre  Constan- 
tin, disparut  le  premier  (slOu  Puis  Galère  mourut  de 
maladie  (311).  Alors,  Constantin  franchit  les  Alpes  à  la  tête 
de  40.000  hommes,  traversa  l'Italie  en  vainqueur  et  vint 
battre  aux  Boches  rouges  (Saj-a  rubra),  près  de  Rome, 
Maxence,    qui  l'attendait   avec  des   forces   supérieures. 


statue 

de  ConstantÎQ 
(Rome). 


Monnaie  d'or  de  Constantin  I» 


218 

céder  une  partie  de  ses  provinces,  puis,  quelques  années 
plus  tard,  se  mettre  à  la  merci  du  vainqueur.  Constantin 
parut  d'abord  en  user  généreusement  avec  son  beau- 
frère  ;  mais,  se  ravisant,  il  le  fit  étrangler.  Désormais,  il 
régna  seul  (323). 

A  peine  maître  de  Rome,  Constantin  promulguait,  d  ac- 
cord avec  Licinius,  Yédit  de  M'ilan  (313),  qui  établissait  la 
liberté  religieuse  et  faisait  rendre  aux  chrétiens  leurs 
biens  confisqués.  Cet  acte  politique  autant  que  religieux, 
au  sortir  des  persécutions  de  Dioclétien,  fut  accueilli  par 
les  chrétiens  avec  un  enthousiasme  sans  bornes.  La  cou- 
version  de  Constantin  dut  avoir  lieu  vers  323.  Tout  en 
évitant  de  froisser  et  de  persécuter  les  païens,  il  affirma 
la  victoire  du 
christianisme 
par  des  actes 
plus  significa- 
tifs :  en  321 , 
il  rendait  obli- 
gatoire le  re- 
pus du  diman- 
che; en  323,  il 
convoquait  le 
grand  concile 
de  Nicée  (  en 
Bifhynie).  Ro- 
me, d'ailleurs  trop  éloignée  des  frontières,  restait  le  foyer 
du  paganisme;  de  plus,  le  gouvernement  de  Constantin  se 
faisait  de  jour  en  jour  plus  monarchique.  Pour  tous  ces 
motifs,  Constantin  décida  de  donner  à  l'empire  une  capi- 
tale nouvelle.  Sous  le  nom  de  Constanlinople,  l'ancienne 
Bvzance,  merveilleusement  située  sur  le  Bosphore,  s'en- 
richit dos  dépouilles  de  la  Grèce  et  de  l'Asie,  et  devint  le 
siège  d'un  gouvernement  absolu.  Une  noblesse  nouvelle 
est  organisée;  une  savante  hiérarchie  de  fonctionnaires, 
dont  l'empereur  est  le  chef  direct,  dirige  toutes  les  afl'aires  ; 
une  étiquette  minutieuse  règne  à  la  cour;  les  prétoriens 
sont  remplacés  par  une  garde  sévèrement  disciplinée; 
le  sénat  n'a  plus  que  la  valeur  d'une  haute  cour  de  jus- 
tice ;  le  consulat  est  un  honneur  exempt  de  charges. 

Bien  que  son  code  pénal  soit  parfois  d'une  sévérité  e.x- 
tréme,  Constantin  fait  revivre  beaucoup  de  lois  d'un 
caractère  humain.  Pour  diminuer  l'influence  du  paga- 
nisme, il  interdit  de  consulter  les  oracles,  il  défend  los 
sacrifices  à  domicile,  et  tente  de  supprimer  les  combats 
de  gladiateurs.  Mais  sa  gloire  est  ternie  par  des  cruautés 
qui  ont  inspiré  des  doutes  sur  la  sincérité  ou  la  profondeur 
ae  son  adhésion  au  christianisme.  Malgré  ces  taches,  Con- 
stantin mérite  cependant  le  nom  de  Grand  que  lui  a  donné 
riiistoire,  parce  qu'il  a  compris  son  temps  et  a  su  s© 
meitre,  avec  une  grande  largeur  d'esprit,  à  la  tête  du 
mouvement  qui  emportait  le  monde  vers  des  destinées 
nouvelles.  Il  ne  reçut  le  baptême  qu'à  l'article  de  la  mort, 
à  Nioomédie,  des  mains  de  l'évéque  arien  Eusèbe.  'Tandis 
que  son  corps  était  déposé  à  Constantinople  dans  l'église 
des  .\pôtres,  Rome  lui  décernait  l'apothéose  comme  aux 
empereurs  païens. 

Durant  la  deuxième  partie  de  son  règne,  il  n'avait  eu  à 
livrer  que  quelques  combats  contre  les  Goths  et  les  Sar- 
mates.  Avant  de  mourir,  il  avait  partagé  l'empire  entre 
ses  trois  fils  :  Constance,  Constant  et  Constantin  II,  et  ses 
deitx  neveux,  Dalmace  et  Annibalien.  mais  ces  deux  der- 
niers furent  massacrés  avec  cinq  autres  neveux  de  l'em- 
pereur. 

—  BiBLioGR.  :  Aurelius  'Victor,  les  Césars;  Eusèbe, 
Histoire  ecclésiastique  ;  de  Broglie,  l'Eglise  et  l'Empire 
romain  au  iv  siècle  (Paris,  1856);  Duruy,  Histoire  des  Ro- 
mains (t.  VII,  Paris,  1885);  de  Rossi,  Roma  sotterranea  ; 
Boissier,  la  Fin  du  paganisme  (Paris,  1891). 

—  Iconogr.  Rien  ne  fait  mieux  connaître  l'état  pitoyable 
des  arts  sous  Constantin  que  les  quelques  statues  de  ce 
prince  qui  sont  parvenues  jusqu'à  nous.  La  plus  impor- 
tante est  celle  qui  a  été  trouvée  dans  les  thermes  de  cet 
empereur,  et  qui  a  été  placée  sous  le  péristyle  de  l'église 
de  Saint-Jean  de  Latran,  à  Rome;  le  style  en  est  des 
plus  médiocres.  Deux  autres  statues  de  Constantin  le 
Grand  se  voient  au  musée  du  Capitole.  La  galerie  des 
Offices,  à  Florence,  possède  un  buste  d'une  exécution 
médiocre,  mais  qui  ne  laisse  pas  d'être  remarquable  pour 
l'époque  :  on  observe  dans  les  traits  de  l'empereur  un© 


Constantin  victorieux  de  Maxence,  d'après  Raphaël. 


Sarcophage  de  Conatantia,  &  Rome. 


Maxence,  mis  on  fuite,  se  noya  dans  le  Tibre,  au  pont 
Milvius  (312).  C'est  pendant  cette  campagne  que  l'empe- 
reur aurait  eu  la  fameuse  vision  d'une  croix  lumineuse 
entourée  de  ces  mots  ;  0  Par  ce  signe  tu  vaincras  «  (/" 
hoc  signo  vinces),  et  que  le  Christ  lui  aurait  ordonné  de 
se  faire  fabriquer  un  étendard  à  cette  image,  le  labarum. 
Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  symbolique  et  populaire  lé- 
gende, relatée  seulement  par  Eusèbe,  Constantin  entra 
dans  Rome  comme  maître  unique  de  l'Occident,  et  dès 
lors  apparut  comme  l'espoir  du  christianisme,  qu'il  n'avait 
cessé  de  favoriser  en  Gaule.  L'année  suivante,  Maximin 
Daïa,  vaincu,  s'empoisonnait  et  laissait  Licinius,  son  vain- 
queur, maître  de  l'Orient,  comme  Constantin  l'était  do 
l  Occident.  L'entente  scellée  entre  les  deux  Augustes  par 
le  mariage  de  la  sœur  de  Constantin  avec  Licinius  ne  fut 
pas  de  longue  durée.  Licinius  dut  une  première  fois,  en  314, 


sorte  de  délicatesse,  que  Julien   lui  a  reprochée  comm© 
une  marque  de  mollesse  et  de  vanité. 

Parmi  les  représentations  modernes  de  Constantin  le 
Grand,  une  des  plus  connues  est  une  statue  équestre  duo 
au  ciseau  du  Bernin,  et  qui  décore  le  vestibule  de  Saiiit- 
Pierre  de  Rome.  Mais  rien  n'égale  la  célébrité  des  pein- 
tures exécutées  dans  les  Chambres  du  Vatican,  d'après 
les  cartons  de  Raphaël  :  la  Bataille  de  Constantin  ou 
Constantin  victorieux  de  Maxence,  composition  magnifique, 
peinte  par  Jules  Romain;  Constantin  apercevant  la.  croix 
lumineuse,  peinture  du  même;  Baptême  de  Constantin,  par 
Francesco  Penni,  dit  »  le  Fattore  »  ;  Constantin  faisant  do- 
nation de  Rome  au  pape  saint  Sylvestre.  Pietro  Santi  Bar- 
toli  a  gravé  une  suite  de  douze  pièces,  en  forme  de  Irises, 
représentant  VHisloire  de  l'empereur  Constantin,  d'après 
Jules  Romain.  Gérard  Audran  a  gravé,  d'après  Le  Brun, 


219 


Constantin  11  (carnée  du 
cabmct  de  France). 


Monnaie  de  Constantio  IV. 


la  Hataille  de  Constantin  contre  Maxence,  en  3  planchos, 
Cl  le  Triomphe  de  Constantin  ^  ou  -4  planches.  Un  tableau 
do  Valdès  Leal,  qui  est  au  mu- 
s6o  do  Madrid,  reuréseulo  Con- 
stantin en  prière  aevant  la  croix 
iumiueuse.  Harmi  los  artistes 
oui  ont  peint  le  Baptême  de 
Constantin ,  outre  lo  Fattoro , 
nuus  citerons  Lorouzo  Costa 
(Of^'lise  Sainto-Barbe,  à  Man- 
toue),  Martin  do  Vos  (musée 
d'Anvers),  etc. 

Constantin  ii  (Claudius- 
Flaviusi-Jiiliusi,  dit  le  Jeune, 
empereur  romain ,  tils  aîné  (lu 
grand  Coustantui,  né  à  Arles 
eu  316,  mort  en  310.  Il  fut 
nommé  César  en  316,  reçut 
en  partage,  à  la  mort  do  son 
père  (337),  los  Gaules,  l'Es- 
pagne et  la  Bretagne  insulaire, 
provinces  qu'il  gouvernait  déjà  comme  César  depuis  deux 
années,  et  fut  tué  dans  une  embuscade,  près  d'Aquilée, 
ou  voulant  s'emparer  des  Etats  de  son  frère  Constant. 
Il  ne  laissa  pas  d'enfants. 

Constantin  m  (Flavius  Heraclius),  empereur 
dOrient,  lîls  d'Heraclius  et  d'Eudoxie,  né  en  612.  Il  par- 
tagea le  trùoe  avec  son  frère  Héracléonas.  et  mourut 
après  cent  trois  jours  de  règne  (641),  probablement  em- 
poisonné par  sa  belle-mère  Martme. 

Constantin  iv,  surnommé  Pogonat  ou  le  Barbu, 

oniuereur  b\zantin.  né  en  648,  mort  en  685.  Au  moment 
où  la  mort  de  sou  père  Constant  II,  assassiné  à  Syracuse, 
l 'appela  au 
trône  (668),  la 
situation  était 
critique.  Suc- 
cessivement, 
lejeune  prince 
dut  écraser  le 
soulèvement 
de  Mizizios,  en 
Sicile,  répri- 
mer en  Asie 
dos  révoltes 
militaires, 
faire  tête  aux  Arabes  qui,  en  Occident,  envahissaient 
l'Afrique  byzantine,  conquéraient  en  Orient  la  Crète,  et, 
pendant  sept  ans  de  suite  (672-678),  assiégèrent  Constan- 
tinople.  L'énergie  de  l'empereur,  la  discipline  dos  armées 
byzantines  réorganisées,  l'invention  du  feu  grégeois  obli- 
gèrent enfin  les  musulmans  à  lever  le  siège  et  à  signer  la 
paix.  Sans  doute,  en  Occident,  les  invasions  des  Avares  et 
des  Slaves  furent  cruelles  à  l'empire,  et  la  conquête  de 
la  Mésie  par  les  Bulgares  (679)  préluda  à  la  formation  du 
premier  royaume  de  Bulgarie.  Mais  la  conversion  des 
Croates  et  des  Serbes  (678),  en  préparant  la  complète 
hellénisation  des  Slaves;  la  tenue  à  Constantinople  du 
sixième  concile  œcuménique  (681),  en  rétablissant  l'unité 
Teligieuse  avec  Rome,  accrurent  la  force  et  le  prestige 
de  1  empire,  et  par  l'indomptable  énergie,  l'activité  infa- 
tigable du  prince,  ce  règne  fut  glorieux  pour  Byzance. 

Constantin  V,  empereur  byzantin,  fils  do  Léon 
l'Isaurien,  né  en  718,  mort  en  775.  Associé  dès  719  à  l'em- 
pire, il  prit  de  bonne  heure  une  part  active  au  gouverne- 
ment et  contribua,  en  740,  au  gam  de  la  grande  victoire 
remportée  sur  les  Arabes  à  Akroïnoo.  Quand,  en  741,  la 
mort  de  Léon  III  le  fit  seul  empereur,  il  trouva  l'empire 
fort  troublé  par  la  politique  religieuse  de  son  prédéces- 
■seur,  et  d'abord  il  lui  fallut  reconquérir,  sur  l'usurpateur 
Artavasde,  sa  capitale  et  son  trône  (743).  Puis  il  dut  corn- 
Imttre  les  Arabes,  sur  lesquels  il  obtint  quelques  succès.  En 
Europe  il  écrasa  complètement  los  Bulgares  à  Anchialus 
(763J,  et  remporta  des  succès  contre  les  Slaves.  En  Italie, 
toutefois,  la  prise  de  Ravenne  par  les  Lombards  amena 
la  perte  de  l'exarcliat  (750)  ;  la  querelle  religieuse  entraîna 
la  rupture  définitive  avec  Rome,  et  l'intervention  do  Pépin 
et  do  Charlemagne  ruina  les  etforts  byzantins  pour  ro- 
•conçjuérir  la  péninsule.  Malgré  ces  échecs,  Constantin  V 
■avait  pour  longtemps  raffermi,  en  Orient,  le  prestige  de 
l'empire. 

A  l'intérieur,  sa  vigoureuse  administration  rendit  une 
réelle  prospérité  à  la  monarchie.  MalheureuseniLMit,  la 
querelle  des  iconoclastes  troubla  son  règne  plus  profon- 
dément encore  que  celui  de  Léon  III,  et  Constantin  pour- 
suivit avec  une  sombre  énergie  la  politique  do  sa  dynas- 
tie. Lo  concile  de  754  condamna  les  images,  et  lo  prince 
•exécuta  ses  décisions  avec  une  rigueur  qui,  en  766,  tourna 
■on  persécu- 
tion. Les  moi- 
nes ,  surtout, 
furent  dure- 
mont  frappés, 
et  c'est  ce  qui 
a  valu  à  Con- 
stantin V,  do 
la  part  de  ses 
adversaires, 
par  qui  seuls 
nous  savons 
son  histoire, 

tant  d'insultants  surnoms  {Copronyme,  CabalUnos).  II  fut 
tyrannique  et  cruel  dans  sa  foliii.jue  religieuse,  où,  d'ail- 
leurs, il  faut  voir  plus  qu'une  simple  quorollo  théologi([ue  ; 
mais,  comme  empereur,  il  ne  manq^ua  ni  d'esprit  politiciuo, 
ni  do  génie  militaire-,  ni  de  capacités  administratives. 

Constantin  VI,  empereur  byzantin,  fils  de  Léon  IV, 
né  vï\  771,  déposé  et  aveuglé  on  797.  Il  avait  ù  peino 
<li\  ans  (luand  il  succéda  à  son  père  {780},  et,  pondant 
<lix  ans,  il  régna  sous  la  tutelle  do  sa  mère,  l'ambitieuse 
Irène,  qui  négligea  son  éducation  pour  l'écarter  plus 
longtom[)s  du  pouvoir.  Un  soulèvement  militaire,  en  ren- 
versant la  régente,  donna  lo  gouvernement  à  Constan- 
tin (790);  mais,  sauf  un  grand  courage  personnel,  il  n'avait 
bonté  d'aucune  dos  qualités  do  ses  ancôtres.  Battu  par 
les  Bulgares  (792),  par  les  Arabes,  il  devint  bientôt  iniim- 
pulairo  dans  l'armée;  Ja  facilité  avec  laqtiello  il  se  remit 
snuH  la  tutelle  d'Irène  p92),  acheva  do  lui  aliéner  la  syni- 
patljie.  Lo  mariage  qu  il  contracta  avec  une  dame  d'hoii- 
liour  do  l'impératrice,  on  soulevant  l'opposition  du  parti 


Monnaie  do  Constantin  V. 


onnaie  de  Constantin  VU. 


monastique,  précipita  sa  chute  et  rendit  aisée  l'usurpa- 
tion il'lrèiie,  qui  lui  (it  crever  les  yeux. 

Constantin  vu,  surnommé  Phorphyrogénète, 

empereur  byzantin,  fils  de  Léon  VI,  né  on  905,  mort  en 
959.  Devenu  empereur  en  913,  sons  la  régence  do  ses  tu- 
teurs et  de  sa  mère  Zoé  (913-920),  il  suliit  ensuite,  pendant 
vingt-quatre  ans  (920-944),  l'impérieuse  autorité  do  son 
collègue  Romain  Lécapène  ;  il  no  gouverna  seul  que  de 
9  4  4  à  9  5  9; 
encore  laissa- 
t-il  à  sa  femme 
Hélène  et  à 
ses  ministres 
tout  le  soin  des 
afi'aires.  Tou- 
tefois, le  règne 
de  Ce  n  s  tan- 
tin  VII  fut  glo- 
rieux pour  By- 
zance. Tandis 
que  la  mo- 
narchie bulgare  s'affaiblissait  dans  l'inaction,  les  géné- 
raux byzantins  repoussaient  les  Magyars  et  les  Arabes  et 
rétablissaient  le  prestige  des  armes  impériales;  les  bar- 
bares du  Nord  :  Petchenèques,  Khazars,  Russes  (956)  se 
rapprochaient  de  Byzance  chrétienne  ;  la  prépondérance 
de  la  monarchie  s'étendait  en  Arménie  et  au  Caucase. 
Constantin  contribua  par  ses  goûts  littéraires,  par  lajéor- 
ganisation  de  l'enseignement  public,  par  la  protection  qu'il 
accorda  aux  lettres  et  aux  arts,  au  grand  spectacle  que 
l'empire  présente  au  x*  siècle.  Lui-même  fut  peintre  et 
orfèvre,  écrivain  surtout.  Il  a  composé,  principalement 
pour  l'éducation  de  son  fils,  plusieurs  ouvrages  impor- 
tants :  le  livre  des  Thèmes  (vers  934)  ;  le  Traité  des  céré- 
monies (vers  953)  ;  la  Vie  de  Basile  (vers  959)  ;  enfin,  le  Livre 
de  l'administration  (vers  953).  Tous  ces  ouvrages  sont  pu- 
bliés dans  la  «  Byzantine  »  de  Bonn  (édit.  Reiske,  1829). 
En  outre,  Constantin  VII  fit  composer  toute  une  série  de 
compilations  juridiques  {Basiliuues),  historiques,  agri- 
coles, médicales,  militaires;  il  fit  compiler,  par  Syméon 
Métaphraste,  sa  collection  de  Vies  des  saints.  Ainsi  il 
contribua  à  faire  de  Byzance  le  foyer  des  lettres  et  de  la 
civilisation. 

—  BiBLioGR.  :  A.  Ranibaud,  l'Empire  grec  au  x*  siècle  : 
Constantin  Porphyrogènète  (Paris,  1874). 

Constantin  viii,  empereur  byzantin,  troisième  fils 
de  Romain  Lécapène.  associé  à  l'empire  par  son  père  en 
924.  Il  contribua,  en  944,  au  renversement  de  Romain  et 
prit  le  pouvoir  avec  son  frère  Stéphane  et  son  beau-frère 
Constantin  VIL  Détrôné  à  son  tour  par  ce  dernier,  exilé, 
il  fut  tué  en  946.  (Ce  prince  n'est  pas  toujours  compris  dans 
la  série  des  empereurs  byzantins,  et  le  nom  de  Constan- 
tin VIII  désigne,  d'ordinaire,  le  frère  de  Basile  IL) 

Constantin  IX  (ordinairement  Vxn),  empereur 
byzantin,  fils  de  Romain  II,  né  en  960  ou  961,  mort 
eu  1028.  Après  avoir,  comme  son  frère  Basile,  subi,  pen- 
dant sa  minorité,  la  tutelle  de  sa  mère,  puis  de  Nicé- 
phore  Phocas  et  de  Jean  Tzimiscès.  il  prit  réellement 
le  pouvoir,  avec  Basile  II,  en  976.  Mais,  enclin  au  plaisir, 
amoureux  d'une  vie  luxueuse  et  molle,  plus  occupé  de 
l'hippodrome  que  de  l'Etat,  il  laissa  à  son  trère  toute  l'ini- 
tiative des  afi'aires,  et  ne  fut  qu'un  comparse  couronné. 
Quand  la  mort  de  Basile  II  (1025)  le  laissa  seul  empereur, 
il  fut  plus  lamentable  encore.  Il  confia  à  d'incapables 
familiers  les  plus  hautes  charges  de  l'Etat,  écrasa  d'impôts 
ses  sujets  :  sans  doute,  les  traditions  du  précédent  règne 
assurèrent  quelques  succès  extérieurs  à  son  gouverne- 
ment de  trois  années  (1025-102S).  mais  sa  faiblosso  pour 
ses  filles,  le  mariage  qu'il  fit  à  son  lit  de  mort  contracter 
à  Tune  d'elles,  Zoé,  préparaient  une  crise  douloureuse 
jiuur   1  emiiire. 

Constantin  x  (ordinairement  ixi,  surnommé  Mo- 
nomaque,  empereur  byzantin  (1042-1054).  Gouverneur 
du  thème  d'Hellade,  il  parvint  au  trône  par  son  mariage 
avec  la  vieille  impératrice  Zoé,  fille  de  Constantiu  VIII. 
Par  son  gaspillage  effréné, 
par  l'inâuence  qu'il  laissa 
prendre  à  sa  maîtresse  Sclé- 
raina,  il  fit  scandale  à  Con- 
stantinople. Son  règne,  malgré 
les  succès  remportés  sur  les 
Russes  et  les  Petchenèques, 
fut  désastreux  pour  l'empire; 
en  Occident,  los  progrès  dos 
Normands    consommèrent    la 

Sorte  de  l'Italie  et  le  conflit 
'ambitions  qui  éclata  entre  lo 
pape  Léon  IX  et  lo  patriarche 
Michel  Cérularius  amena  le 
schisme  définitif  entre  Rome 
et  Byzance  (1054).  En  Orient, 
l'annexion  do  l'Arménie  (1015) 
et  los  malatlresses  de  la  poli- 
tique financière  laissèrent  l'empire  sans  défense  contre  los 
attaques  dos  Turcs  Seljoukides,  (^ui,  on  1048,  l'assailliront 
pour  la  nromiôre  fois.  A  l'intérieur,  dos  soulèvements, 
ceux  do  George  Maniacôs(l042),  do  Léon  Toruikios  (1047), 
étalent,  quoique  réprimés,  des  symptômes  graves.  Toute- 
fois, Constantin  se  maintint  au  pouvoir,  mémo  après  la 
mort  do  Zoé  (1050)  :  il  mérite,  d  ailleurs,  quelque  intérêt 
par  son  amour  dos  lettres  et  la  fondation  qu'il  nt,  on  1045, 
d'une  écide  de  droit  à  Constantinople. 

Constantin  xi  Ducas  'ordinairement  X).  omporour 

byzantin  (1059-1067).  Parvenu  au  trône  après  l'abdication 
d  Isaac  Com- 
nène,  il  nojus- 
tilia  pas  les 
espérances 
qu'il  avait  fait 
concevoir  dans 
dos  postes  su- 
bordonnés. Son 
règne  fut  sur- 
tout mare  ué 
jiar  une  réac- 
tion contrtî  l'a- 
ristocratii'  mi- 
litaire, la  nrépiindéraïu'e  des  bureaux  dans  l'adminisira- 
tion,  la.  rétiuctiuii  de  rarniéo.  On  croyait  se  prémunir  ainsi 
contre  la  turbulouco  dos  barons;  ou  fuit,  ou  roudaii  l'om- 


Monnaie  de  Constantin  XI. 


CONSTANTIN 

pire  impuissant  à  se  défendre.  Les  Turcs  ravagèrent  l'Ar- 
ménie (10G4),  les  Coumans  dévastèrent  la  Macédoine 
(1065),  les  Magyars  occupèrent  Belgrade.  Constantin  laissa 
faire,  so  complaisant  dans  les  détails  do  l'administration 
financière,  qui  devint  fort  posante,  et  dans  la  société 
des  savants  et  des  rhéteurs.  Il  mourut,  en  1067,  à  l'âge  de 
soixante  ans. 

Constantin  XII,  troisième  fils  du  premier  mariage 
de  Constantin  XI  Ducas,  couronné  empereur  du  vivant  de 
son  père  avec  ses  frères  Andronic  et  Micliçl  VIL  Quand 
ce  dernier  paryint  au  trôno  (1Û71),  Constantin  semble 
n'avoir  eu  nulle  part,  mémo  nominale,  au  pouvoir,  et 
il  refusa,  en  1078,  le  pouvoir  impérial,  ([ue  Michel,  au 
moment  de  l'usurpation  de  Nicéphore  BotaniaLe,  songea  à 
abdiquer  en  sa  faveur.  —  Un  autre  Constantin,  fils  de 
Michel  VII,  associé  à  l'empire  dès  sa  naissance  (lû74i,  fut 
relégué  dans  un  monastère  en  1078;  mais,  à  lavèiiemoni 
des  Comnènes  (1081),  il  futassocié  de  nouveau  au  trône  ot 
fiancé,  pour  légitimer  la  nouvelle  dynastie,  à  la  fille 
d'Alexis,  Anne  Comnèoe.  Il  mourut  jeune,  avant  que  le  ma- 
riage fut  accompli.  (D'ordinaire,  ces  deux  personnages  ne 
figurent  point  dans  la  liste  des  empereurs  byzantins.) 

Constantin  xin  Paléologue  (ordinairement  xi\ 

surnommé  Dragasès,  fils  de  1  empereur  Manuel  II.  né 
en  1405,  mort  en  1453.  Frère  de  l'empereur  Jean  VUl,  il 
fut  successivement  investi  dos  seigneuries  d'Anchialos  et 
Mesembria,  puis,  en  1428,  de  la  seigneurie  de  Glarentza, 
dans  le  Péloponèse.  De  concert  avec  ses  frères,  il  fit  ren- 
trer sous  la  domination  des  Grecs  presque  toute  la  Morée 
franque;  en  1443,  il  devint  despote  de  Mistra;  en  1444,  il 
occupa  même  Thèbes  et  Athènes.  A  la  mort  de  Jean  VIII 
(1448),  la  volonté  du  sultan  Mourad  II  l'appela  àgouverner 
les  misérables  débris  de  l'empire  grec.  Mais  bientôt  l'avè- 
nement de  Mahomet  II  (1451)  menaça  directement  Con- 
stantinople. Sans  argent,  presque  sans  soldats,  abandonné 
par  l'Occident,  combattu  dans  sa  capitale  môme  par  les 
adversaires  de  l'union  avec  Rome,  le  dernier  empereur 
grec,  avec  neuf  mille  soldats  à  peine,  se  défendit  héroï- 
quement contre  les  Turcs.  Il  périt  dans  l'assaut  suprême 
(29  mai  1453),  sur  les  murailles  do  sa  capitale  forcée  :  sa 
tète,  coupée,  fut  exposée  sur  la  place  de  1  Augustéon.  Par 
son  courage,  son  énergie,  ses  hautes  qualités,  il  avait  jeté 
ua  dernier  rayon  de  gloire  sur  l'empire  grec  mourant. 

PERSONNAGES    DIVERS 

Constantin  Harménopule,  jurisconsulte  grec. 
V.  Harménoitle. 

Constantin  Manassès,  écrivain  groc.V.MANAssès. 

Constantin,  usurpateur,  mort  en  411.  Proclamé  em- 
pereur par  les  troupes  de  Bretagne  (407),  il  soumit  toute 
la  Gaule,  fit  d'Arles  sa  capitale,  créa  César  son  fils  Con- 
stant, qui  établit  en  Espagne  l'autorité  de  son  père.  Tan- 
dis que  Constantin,  appelé  en  Italie  par  Honorius,  com- 
battait les  Goths,  un  de  ses  généraux,  Gerontius,  so 
souleva ,  proclama  empereur  Maxime  et  massacra  Con- 
stant. Constantin,  de  retour,  fut  assiégé  dans  Arles  pen- 
dant (|uatre  mois,  puis  envoyé  à  Ravenne  et  mis  à  mort. 

Constantin.  Quatre  rois  d'Ecosse  ont  porté  ce  nom  ; 
Constantin  I"  (458-479).  [Il  eut  à  lutter  pendant  tout  son 
règne  contre  les  Pietés  et  les  Bretons]  ;  —  Constantin  II 
\S58-874),  successeur  de  son  frère  Donald  V.  [Il  est  surtout 
célèbre  par  le  code  qu'il  donna  à  ses  sujets]  ;  —  Constan- 
tin m  (903-943).  [Attaqué  par  les  Scandinaves,  il  leur 
infligea  une  série  de  détaites.  Mais,  vaincu  à  son  tour,  il 
se  retira  au  monastère  do  Saint-Aodrews,  oô  il  mourut,; 
—  Constantin  IV  (984-985).  [Il  se  vit  disuutor  lo  trône 
par  Kenueth  ;  il  fut  aèfait  et  tué  après  quelques  mois  de 
règne.] 

Constantin  Céphalas.  v.  Cbphalas. 

Constantin  l'Africain,  savant  médecin,  né  ù  Car- 
tliage  vers  1015,  mort  au  Mont-Cassiu  eu  1087.  Après  avoir 
voyagé  en  Orient,  il  devint  secrétaire  de  Robert  Guiscard, 
et  finit  par  embrasser  la  vie  monastique.  Ce  fut  lui  qui 
restaura  l'étude  do  la  médecine  çrocquo  en  Italie,  ot  qui 
introduisit  dans  ce  pays  la  médecine  des  Arabes.  Ou  a  do 
lui  plusieurs  traités  dans  deux  recueils  intitulés;  Opéra  con- 
quisita  undique  (BûJe,  1539),  et  Operum  reliqua  (Bùlo,  1539). 

Constantin  (Vsovolodovitch),  tsar  do  Russie,  né 
vers  1186,  mort  eu  1219.  Il  était  fils  do  Vsevolod  III, 
grand  prince  do  Vladimir.  Nommé,  on  1206,  gouverneur 
de  Novgorod,  il  provoqua  par  sa  tyrannie  une  révolte  dos 
habitants  et  dut  être  rappelé.  Vsevolod  lo  désigna  pour 
son  successeur,  mais  le  père  et  le  fils  s'étaiit  brouillés, 
George,  frère  de  Constantin,  fut  déclaré  héritier  de  la  cou- 
ronne. A  la  mort  de  Vsevolod,  Constantiu  prit  les  armes 
centrale  nouveau  tsar  :  cotte  lutto  fratricide  so  termina 
par  la  défaite  do  George  à  Lipetsk  (Ui7).  Constantin  l'en 
dédommagea  on  le  choisissant  pour  successeur.  Il  mourut 
après  Jeux  ans  d'uu  règne  pacifique. 

Constantin  (Louis),  violoniste  français,  né  ot  mort 
i  Paris  (I5fi5-1657),  eut  la  réputation  méritée  d'être  un  des 
plus  habiles  artistes  de  son  temps.  Il  fit  partie  do  bonne 
heure  de  la  musique  particulière  de  Louis  AlII  et,  en  1681, 
succéda  à  Franeois  Richommodans  la  charge  singulière 
do  n  roi  dos  violons  et  maître  des  ménétriers  de  la  confré- 
rie do  Saint-Julien  »,  charge  uui  avait  été  établie  à  Pai'is 
en  1631,  et  confirmée  par  Cliarles  VI  dans  une  ontonnanco 
du  24  avril  1407,  et  dans  laquelle  il  eut  pour  successeur 
Guillaume  Dumanoir  l",  qiii  lui-même  laissa  ce  trône  bi- 
zarre ù.  sou  lils  Guillaunu' llunianoir  H. 

Constantin  ou  Constance  Faulkon.  ou  Phaul- 

con,  aventurier  grec,  né  ùCustodo  ^ile  do  Ceplialonio)  on 
1648,  mis  à  mort  on  Siam  en  1688.  Il  débuta  par  des  opérn- 
tions  commerciales  dans  los  Indes  orientales;  jeté  nar  un 
naufrage  sur  la  côte  do  Malabar,  il  rencontra  un  aniluissa- 
dour  du  roi  do  Siam,  naufragé  comme  lui,  au(iuol  il  rendit 
quelques  services,  en  retour  desquels  il  reçut  un  ouipbd  à 
la  cour  de  Siam.  Le  premier  ministre  ètaui  mort,  Constan- 
tin obtint  sa  place.  Il  rocliercba  laido  do  lu  Vranoo;  ot  do 
li  résulta  d'abord  un  échange  d'ambassades  (1685),  puis 
(1087),  la  remise  aux  Frani;aisde  Bangkok  et  Morguy,  los 
places  les  plus  fortes  du  royaume.  Menacés  dans  leur  in- 
dépendance, les  Siamois  s'insurgèrent,  s'emparèrent  de  la 
personne  du  roi  et  tuèrent  Constantia  Fuulkuu. 

Constantin  (Chorban),  prinoo  do  Vnlachio  (los»- 
Uir.sl.  Klu  ù  la  suite  d'un  plébiscite,  après  la  mort  do 
Matliieu  Bassarabe,  Constantni  Cherban  ne  fut  pas  moins 
forcé  do  payer  aux  Turcs  la  somme  l'ttbutouso  do  800.000  pioa» 


CONSTANTIN   —   CONSTANTINE 


1res.  Epuisé,  il  voulut  congédier  plusieurs  corps  de  mer- 
cenaires. Mais  ceux-ci  se  révoltèrent,  et  lo  prince  dut  re- 
courir à  Racotzi  le  Jeune,  prince  de  Transylvanie,  qui  délit 
les  mercenaires  à  Simplea.  Constantin,  reconnaissant,  aida 
Racolzi  dans  son  expédition  contre  Casimir,  roi  de  Pologne. 
Mais  Racotzi  fut  battu  et  entraîna  dans  sa  chute  le  pnuce 
de  Valachie,  qui  fut  remplacé  par  Mihnea  III. 

Constantin  (  Pawlovitch  ) ,  grand-duc  de  Russie  . 
deuxième  fils  du  tsar  Paul  1",  né  en  l"";?,  mort  en  1831. 
Son  précepteur,  le  colonel  Laliarpe,  lui  inspira  un  goût 
très  vif  pour  la  carrière  militaire.  Il  rit  ses  premières 
armes  en  Italie  sous  les  ordres  de  Souvarov,  et  prit  part 
aux  campagnes  d'Austerlitz  (1S05),  de  Russie  (1812)  et  de 
France{1814),  mais  n'y  joua  qu'un  rôle  secondaire.  En  1S15, 
il  fut  nommé  lieutenant  général  du  rovaume  de  Pologne. 
Marié  d'abord  à  une  princesse  de  Cobourg,  il  obtint,  en 
1820,  de  son  frère  le  tsar  Alexandre,  l'autorisation  de  di- 
vorcer pour  épouser  la  comtesse  Jeanne  Grudzinska,  Polo- 
naise d'une  grande  beauté.  Toutefois,  il  dut  renoncer  à 
ses  droits  au  trône  au  prolit  de  son  frère  Nicolas.  Chassé 
de  Varsovie  par  l'insurreciion  de  1831,  il  partit  pour  Saint- 
Pétersbourg,  mais  en  route,  àWitebsk,  il  mourut  du  choléra. 
Constantin  (Marc),  chansonnier  et  publiciste  fran- 
çais, né  à  Bordeaux  en  ISIO,  mort  à  Paris  en  18S8.  Il 
composa  les  paroles  et  la  musique  d'environ  deux  raille  ro- 
mances ou  chansons,  dont  plusieurs,  comme  Jeanne,  Jean- 
nette et  Jeauneton,  sont  devenues  populaires.  11  a  écrit  aussi 
les  paroles  de  valses  et  de  polkas  célèbres,  la  Valse  des  roses 
entre  autres.  Il  collabora  au  «  Petit  Journal  "  et  publia  :  Phi/- 
siologie  de  l'amant  de  cœur  {IS42)\  Histoire  des  cafës  de  Paris 
{IS51);  Manuel  du  savoir-vivre {\Sd1);  le  Nouveau  Décnmi^ron 
des  jolies  femmes  (1859);  les  Bijoux  de  Jeannette,  opéra-co- 
mique en  un  acte,  musique  de  Godard  (1878). 

Constantin  (Nicolaiévitch),  grand-duc  de  Russie,  né 
en  1827,  mort  à  tzarskoïé-Sélo  en  1892.  Versé  dans  les 
questions  maritimes,  il  fut  mis,  pendant  la  guerre  d'Orient, 
à  la  tête  de  la  dotte  de  la  Baltique  et,  à  l'avènement  de 
son  frère  Alexandre  II.  reçut  lo  titre  de  grand-amiral  et 
fut  chargé  de  la  direction  supérieure  de  la  marine.  Il  y  in- 
troduisit de  nombreuses  améliorations.  Nomme,  en  1862, 
lieutenant  général  du  tsar  en  Pologne,  il  provoqua,  par  la 
rigueur  de  ses  mesures,  la  terrible  insurrection  qui  devait 
aboutir  à  l'écrasement  définitif  de  cette  héroïque  nation. 
En  1SG5,  il  devint  président  du  Conseil  de  l'empire.  Lors- 
que son  neveu  Alexandre  II  monta  sur  le  trône,  en  1881, 
le  grand-duc  Constantin  tomba  en  disgrâce  et  resta  éloi- 
gné de  ia  Russie  pendant  deux  ans.  La  réconciliation 
n'eut  lieu  qu'en  avril  1883.  Do  son  mariage,  en  1848,  avec 
la  princesse  Alexandra  de  Saxe-Altenbourg  sont  nés  qua- 
tre fils  :  Nicolas  [1850),  Constantin  (1858),  Dimitri  (1860), 
Wjatchesslaw  (1862,  mort  en  1879),  et  deux  filles  :  Olga 
(1851),  mariée  au  roi  de  Grèce,  et  Wéra  (1854),  duchesse 
Eugène  Je  Wurtemberg. 

ConSTANTINA,  ville  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  de 
Séville]),  sur  le  versant  méridional  de  la  sierra  Morena; 
12.000  hab.  Carrières  de  pierres  ;  mines  d'argent;  moulins 
  farine  et  à  huile;  distilleries  d'eau-de-vie. 

CONSTANTINE,  ch.-l.  du  départ,  du  même  nom,  à 
A39  kilom.  d'Alger,  au-dessus  du  Rummel;  47.771  hab. 
{Constantinois,  oises),  dont  18.387  Français. 

Constantine  s'élève  en  amphithéâtre  (654  m.  d'altit.  à  la 
Casba)  sur  une  presqu'île  entourée  de  tous  côtés  par  lo 
Rummel,  qui,  après  avoir  reçu  le  Bou~Merzoug,  on  amont 
de  la  ville,  s'engage  dans  un  ravin  profond,  véritable 
gouffre  où  on  l'aperçoit  à  peine  et  où  il  forme  des  cas- 
cades. Deux  ponts  jetés  sur  ce  ravin  relient  Constantine 
aux  hauteurs  de  Mansoura  et  de  Sidi-Meçid,  à  l'E.  ;  à  l'O., 
du  coté  de  l'isthme,  entre  la  butte  de  Coudiat-Ati. 

Constantine  est  divisée  en  deux  quartiers  :  le  quartier 
européen  et  le  quartier  arabe.  Elle  a 
peu  de  monuments  remarquables 
(mosquées,  palais  d'Ahmed-bey),  et  ne 
doit  son  intérêt  qu'à  sa  situation  pit- 
toresque, qui  l'a  fait  appeler  la  «  cité 
aérienne  »,  et  à  sa  couleur  locale 
assez  bien  conservée. 

Constantine,  la  Cirta  des  Romains, 
fut  attaquée  sans  succès  par  le  ma- 
réchal Clausel  en  1836,  et  prise,  l'an- 
née suivante,  par  le  général  Valée, 
après  un  assaut  pénible  et  héroïtjue. 
Les  principales  industries  indigè- 
nes de  Constantine  sont  le  travail  des 
peaux  (^tannerie,  sellerie,  cordonne- 
rie) et  la  fabrication  des  tissus  de 
laine.  Le  commerce  des  grains,  des 
laines,  des  dattes  et  des  huiles  est  assez  actif.  —  L'arron- 
dissement de  Constantine  a  30  comni.  (22  comm.  de  plein 
exercice  et  8  comm.  mixtes)  et  457.748  hab. 

Constantine  (provinxe  de),  l'une  des  trois  grandes 
divisions  administratives  de  l'Algérie,  entre  la  province 
d'Alger  à  l'O.  et  la  Tunisie  à  l'E.,  comprenant  la  partie 
orientale  de  la  Grande-Kabylie,  avec  Bougie  et  la  vallée 
de  l'oued  Sahet  ;  la  Petite-Kabylie,  avec  les  deux  grandes 
chaînes  des  Babor  (Dj.-Babor,  1.90»  m.)  et  des  Biban;  les 
massifs  "de  Djidjelli,  de  CoUo  et  de  l'Edough,  bordés  au 
S.  par  la  chaîne  numidique  et  par  la  dépression  qui  s'étend 
entre  cette  chaîne  et  Constantine  ;  la  basse  plaine  de  Bône  ; 
les  monts  de  Constantine  et  do  Souk-Ahras.  Puis  viennent 
les  hautes  plaines,  entrecoupées  de  chaînes  démantelées, 
de  Bordj  et  de  Sétif,  qui  se  continuent  par  les  steppes  des 
Haractâs  et  d'Ain-Bcida,  parsemées  tfo  lacs  salés.  Cette 
zone  intermédiaire  «  qui  n'est  plus  la  montagne  et  n'est 
pas  encore  le  plateau  •>  est  bornée  au  S.  parla  chaîne  des 
Maadid  et  des  Dirha,  à  laquelle  succède  la  dépression  du 
Hodna(400m.).  La  chaîne  saharienne  comprend  les  raont'ô 
du  Zab,  le  grand  massif  do  l'Aurès  (2.312  m.  au  Chelia, 
la  plus  haute  cime  do  l'Algérie),  le  Djebol-Chorchar  et  les 
chaînes  de  Tebessa. 

Au  S.  de  cette  chaîne  commence  le  bas  Sahara  algérien, 
bassin  de  l'oued  Righ  et  des  grands  chotts  (31  m.  au-des- 
sous du  niveau  de  la  mer  au  chott  Melghir)  ;  au  delà  s'éten- 
dent les  dunes  de  l'Erg  oriental,  et  enlin  les  hammadaï> 
rocheuses,  qui  conduisent  jusqu'aux  abords  du  plateau  cen- 
tral des  Touareg. 

Les  principales  rivières  de  la  province  de  Constantine 
sont  l'oued  .Sahel,  grossi  de  J'oued  Bou-Sollam,  l'oued 
El-Kébir,  qui  reçoit  1  oued  Enndja  et  le  Rummel  ou  Rouni- 
zne)  ;  le  Safsaf  de  PhilJppcville  ;  la  Soybouso  do  Bône,  qui 
reçoit  l'oued  Cborf  ;  entiD}  la  province  de  Constantine  corn- 


Armes 
de  Constantine. 


prend  les  cours  supérieurs  de  la  Medjerda  et  de  son  grand 
affluent  l'ouod  Mellègue,  qui  vont  finir  en  Tunisie. 

Les  côtes  (environ  380  kilom.  1  comprennent  les  trois 
grands  golfes  de  Bougie,  do  Phihppevilte  et  de  Bône.  Les 
principaux  ports  sont  Bougie,  Djidjelli,  CoUo,  Philippe- 
ville  et  Bône. 

La  province  de  Constantine  compte  1.874.506  habitants. 
C'est  celle  des  trois  provinces  où  la  population  indigène 
est  le  plus  dense  (,1.724.000).  Les  Français  sont  au  nombre 
de  82.000.  Les  Israélites  sont  nombreux.  Les  étrangers  sont 
surtout  des  Italiens  et  des  Maltais. 

La  colonisation  rencontre  d'excellentes  conditions  dans 
la  province  de  Constantine,  dans  son  ensemble  mieux  arro- 
sée que  les  deux  autres.  La  zone  cultivable  y  est  beau- 
coup plus  large  et  correspond  à  l'ancienne  Numidie,  occu- 
pée par  les  Romains.  Cependant,  la  colonisation  n'y  a  pro- 
gressé qu'avec  lenteur;  elle  est  surtout  groupée  dans  la 
plaine  de  Bougie,  les  environs  de  Philippeville  et  do  Con- 


220 

Kader  pour  la  province  d'Oran.  Malheureusement,  il  n'em- 
mena  avec  lui  que  7.000  hommes,  divisés  en  deux  bri- 
gades, sous  les  ordres  des  généraux  Trézel  et  de  Rigny. 
Partie  de  Bône  lo  10  novembre  1836,  cette  petite  colonne 
n'arriva  devant  la  place  qu'après  onze  jours  de  marche, 
sous  une  pluie  torrentielle  et  glaciale.  Toutes  les  atta- 
ques furent  rc])oussées  :  le  commandant  Richepanse  fut 
tué,  Trézel  blessé,  et,  le  23  novembre,  épuisés  de  faim  et 
de  froid,  les  soldats  français  durent  battre  en  retraite  sur 
Bône.  Clausel  fut  rappelé. 

Son  successeur,  Damrémont,  prépara  une  seconde  expé- 
dition, forte  de  10.000  hommes,  comprenant  les  quatre 
brigades  des  généraux  Trézel  et  Ruihières,  du  duc  do 
Nemours  et  du  colonel  Combes.  Valée  était  à  la  tête  de 
l'arlillerie.  Damrémont  commandait  eu  chef.  Le  6  octo- 
bre 1837,  les  troupes  étaient  en  vue  de  Constantine;  mal- 
gré le  fou  inten.so  de  la  place,  elles  s'emparèrent  du  plateau 
de  Coudiat-Ati,  sur  lequel  fut   installée   une  batterie  de 


_  Préfecture 

®  Sous  Préfecture 

Q  Chef  lieu,  de  canton 

o  Commune 


+    Evéché 

600  Altitude  en  mètres 
~~  Chemin  de- fer 
limite  dêâeparfeml 


A. 


Tou  jourt 


Bégion   ,des  Dunes 

(  Erg  oriental )  1 


stantino.  Enfin,  dans  la  plaine  de  Bône,  ce  sont  les  régions 
do  culture  de  la  vigne.  Les  hautes  plaines  de  Sétif  et  celles 
qui  leur  confinent  sont  destinées  à  la  culture  des  céréales. 
La  culture  des  dattiers  est  très  développée  dans  la  région 
de  l'oued  Righ,  grâce  aux  forages  artésiens  dus  à  des  com- 
pagnies françaises. 

La  province  de  Constantine  est  de  beaucoup  la  plus 
riche  des  trois  provinces,  au  double  poiut  de  vue  forestier 
et  minier  :  elle  possède  de  magnifiques  forêts  de  chônes- 
lièges,  dos  mines  de  fer  (Mokta-el-Hadid),  de  zinc,  de 
plomb,  de  mercure,  d'antimoine;  les  phosphates  de  chaux 
de  la  région  de  Tébessa  sont  estimés. 

La  province  do  Constantine  a  plusieurs  voies  ferrées 
qui  se  rattachent  .\  la  grande  ligne  Alger-Constantine- 
Tunis,  et  vont  rejoindre,  vers  le  littoral.  Bougie,  Philippe- 
ville  et  Bône  ;  vers  lo  S.,  Biskra  par  Batna,  Aïn-BeVda  et 
Tebessa. 

Lo  dé/mirtement  de  Constantine  compte  7  arrondisse- 
ments :  Constantine,  Batna,  Bône,  Bougie,  Guelma,  Philip- 
peville et  Sétif.  Il  comprend  en  territoire  civil  ;  72  comm.  do 
plein  exercice  et  34  comm.  mixtes.  Le  territoire  militaire 
compte  5  communes  indigènes,  peuplées  do  202.011  hab. 

Constantine  (siiV.ns  et  wtiSK  de).  Après  la  prise 
d'Alger,  lo  boy  do  Constantine,  Hadj-Ahmed,  autrefois 
vassal  du  dey  d'Alger,  s'était  rendu  indéj)endant.  Hotraii- 
clié  dans  Constantine  il  bravait  l'autorité  française.  Lo 
maréchal  Clausel  résolut  d'en  finir  avec  cet  ennemi  non 
moins  dangereux  pour  l'Algérie  occidentale   qu'Abd-ol- 


siègo.  Le  bombardement  dura  quatre  jours.  Tué  en  exami- 
nant la  brèche,  Damrémont  fut  remplacé  par  Valée.  L'as- 
saut fut  donné,  le  vendredi  13  octobre,  par  trois  colonnes 
d'attaque  sous  les  ordres  du  lieutenant-colonel  Lamori- 
cière,  des  colonels  Combes  et  Corbiu.  A  sept  heures  du 
matin,  Lamoriciere  s'élance  le  premier  sur  la  brèche,  à 
la  léte  de  ses  zouaves  ;  à  peine  a-t-il  pénétré  dans  la  ville 
qu'une  explosion  formidable  retentit  :  c'est  la  poudrière 
aos  assiégés  qui  saute,  ensevelissant  des  centaines  de  sol- 
dats sous  ses  décombres.  L'ardour  des  colonnes  suivantes 
n'en  est  que  plus  excitée;  mais  les  assiégés  se  défendent 
avec  furie  ;  lo  colonel  Combes  est  blessé  à  mort.  Les  sol- 
dats no  peuvent  plus  avancer  quo  maison  par  maison.  Enfin, 
après  uno  lutte  do  plusieurs  heures,  Constantine  capitule. 

Constantine  (le  Sié;ge  dk),  tableau  d'Horaco  Vernet, 
au  musée  de  Versailles.  Le  célèbre  artiste  a  consacré  à 
la  peinture  de  ce  siège  mémorable  trois  compositions  me- 
surant chacune  5  "",12  do  hauteur;  deux  de  ces  toiles  ont 
5™, 18  de  largeur;  la  troisième  est  large  de  10°', 39. 

Lo  premier  tableau  nous  montre  les  Kabyles  yrpousst's 
des  hauteurs  de  Coudiat-Ati  (oct.  1837J.  Au  sommet  du 
mamelon,  lo  duc  de  Nemours,  entoure  do  ses  officiers 
d'ordonnance,  s'élance  à  la  poursuite  de  l'enuemi.  Der- 
rière ce  groupe,  accourt  la  légion  étrangère.  A  droite,  au 
bas  du  mamolon,  le  lieutenant  général  Damrémont,  com- 
mandant en  chef,  suit  l'action  des  yeux. 

Lo  deuxième  tableau,  oui  est  lo  plus  grand  des  trois, 
représonto  les  Colonnes  d'assaut  se  mettant  en  mouvement 


221 

(13  oct.  1837).  L'artillorio,  étahlio  sur  un  lorrain  défoncé 
par  los  pluius,  a  ouvert  une  largo  brèclio  ilaiis  los  mu- 
railles do  la  vilîo.  A  gaucho,  la  proraiùro  colonne  d'assaut, . 
s'élance,  conduite  par  lo  liouteuaut-colonol  Lamoricièro, 
qui  d'uuo  main  tient  son  ûpùo,  et  do  l'autre  indique  la 
brôclio.  La  batterie  do  brôclio,  composée  do  quatre  pièces 
do  canon,  occupe  toute  la  partie  à  droite  du  spectateur. 
Kn  tôto  de  la  batterie,  lo  duc  do  Nemours,  donne  lo  signal 
de  l'attaquo.  Dans  l'intérieur  de  la  batterie,  la  douxiômo 
colonne  d'assaut  est  formée. 

Le  troisiùmo  tableau  représente  la  Prise  de  Co}is{antiiie. 
La  deuxième  colonne  d'attaque  escalade  la  bruche.  Au 
contre,  l'héroïque  colonel  Combes  se  rotourno  vers  ceux 
qui  lo  suivent,  et  il  élève  eu  l'air  son  képi,  on  criant: 
H  Tambours  et  clairons,  la  charge  !  Vive  le  roi  !  »  Kn  haut 
do  la  brèche,  le  lieutenant-colonel  Lamoricièrc,  armé  d'une 
hache,  étend  le  bras  droit,  auquel  est  suspendue  son  épéo, 
et  semble  donner  des  ordres. 

Nous  n'avons  nommé  que  les  personnages  principaux  du 
ces  trois  compositions;  mais  tous  les  braves  (jui  se  signa- 
lèrent alors  dans  le  rang,  simples  soldats,  caporaux,  lour- 
riors,  grenadiers,  indigènes,  furent  étudiés  sur  nature  par 
l'artiste,  et  placés  par  lui  sur  les  panneaux  de  VersaillL-s. 

Ces  trois  vastes  compositions  obtinrent  un  grand  succès 
au  Salon  de  1839,  où  elles  furent  exposées.  Ce  n'est  pas  que 
la  couleur  soit  très  satisfaisante,  ni  le  style  très  relevé.  Il 
no  faut  pas  comparer,  certes,  ces  peintures  d'HoraceVornot 
aux  i5a/rt(7/e5  do  Gros.  Mais  tous,  artistes  et  public,  furent 
ravis  de  retrouver  dans  ces  épisodes  clairs  et  piquants 
la  traduction  exacte  du  rapport  du  général  en  chef; 
onUn,  do  reconnaître  là  des  ligures  connues  el  célèbres. 


CONSTANTINE   —   CONSTANTINOPLE 


Attaque  de  la  pnrti 


..-iilUfl). 


Une  autre  toile  d'Horace  Vernet,  représentant  V Attaque 
de  Constantine  par  la  porte  intérieure  du  Ma.rché,  a  été 
également  exposée  au  Salon  de  1839.  Les  zouaves  et  les 
soldats  de  la  ligne  s'élancent  pèle-môle  vers  la  porte,  où 
les  accueille  le  feu  des  Arabes.  Debout,  sous  l'étroite 
arcade,  Lamoricière  encourage  de  la  voix  et  du  geste  ses 
compagnons  d'armes. 

Constantine,  village  d'Angleterre  (comté  do  Cor- 
nouailles),  sur  lo  fleuve  côtier  Gel  ;  2.000  hab.  Carrières 
def^ranit;  mines  de  cuivre  et  d'étain. 

CONSTANTINEA  (stan-ti-né)  n.  f.  Genre  d'algues  gigar- 
tinées,  caractérisées  par  leur  fronde  caulescente,  leurs 
rameaux  à  surface  plane. 

GONSTANTINESCOU  (Barbon),  littérateur  roumain,  né 
à  Ploosci  en  1839,  mort  à  Bucarest  en  1891.  Ayant  achevé, 
à  Leipzig,  ses  études  commencées  à  Bucarest,  il  occupa 
alternativement,  en  Roumanie,  les  chaires  do  philosophie, 
d'histoiro  ot  do  théologie,  dirigea  l'Ecole  normale  d'insti- 
tuteurs, et  fut,  on  1885,  doyen  de  la  faculté  de  théologie.  Il 
a  publié  dos  œuvres  d'iiistoire,  de  théologie  ot  de  pédago- 
gie, entre  autres  :  Istoria  universalà  a  cvului  mediu  (His- 
toire universelle  du  moyen  âge);  Confesinneo  orlodoxa  a 
metrupolitului  Pétri  Movila,  etc.  Mais  ses  travaux  los  plus 
originaux  portent  sur  la  littérature  et  la  langue  tziganes. 

CONSTANTINHAFEN  (ou  PORT-CONSTANTIN),  co- 
lonie allemande,  fondée  en  18»6  sur  la  côte  d(î  la  Terre  de 
rKmporour-Guillaumo  (Océanio),  dans  la  baio  de  l'Astro- 
labe. 

CoNSTANTlNI  (Angelo),  acteur  italien,  né  à  Vérone 
vers  1655,  mort  en  1730.  Engagé,  en  1681,  à  la  Comédio- 
Italionne  do  Paris,  il  y  remplit  los  rôles  çrotos([uos  do 
j*/effie(iH.c'ost-â-dirod  mtrigantetd'aventurior,  remplaça, 
en  1684,  l'acteur  Domiuiqug,  se  rendit  à  Brunswick  on  16S7, 
puis  entra  au  service  d'Augusto,  électeur  de  Saxe  ot  roi 
do  Pologne,  qui  l'anoblit  ot  le  nomma  trésorier  do  ses 
menus  plaisirs.  Tombé  en  disgrâce,  il  resta  vingt  ans  cri 

Frison,  revint  à  Paris  on  1728  et  retourna,  en  1729,  on 
taliô.  Il  nous  reste  do  Gonstantini  uno  facétie  intitulée  ; 
la  Vie,  les  Amours  et  les  Actions  de  Scaramuuchc  (1695). 

CONSTANTINIEN,  ENNE  {stan,  ni-in,^n')  adj.  Qui  appar- 
tient à  Constantin  lo  Grand. 

Constantinien  de  Saint-Georçes  (orork).  Quel- 
ques liistorions  attril)uont  à  Constantm,  après  sa  victoire 
sur  Maxniice  ot  l'apparition  f|ui  annonçait  cotte  victoire, 
la  fondation  d'un  ordre  do  ciievalerie,  sons  lo  nom  do 
Milice  constantinienne  de  Saint-deorijes.  Quoi  (|u'il  on  soit, 
c'est  on  1190  soulemont  que  l'histoire  do  cet  ordre  prend 
corps,  avec  los  statuts  que  lui  donne  l'omijoreur  Isaac- 
Angèlo  Comnèno,  Des  Comnènes,  la  maîtrise  do  l'ordre 
passa  au  duc  do  Parme  on  1669,  puis,  par  l'nccosHion  do 
don  Carlos,  tUs  do  Piiilii>pe  V  d'Esi>agno,  duc  do  Purmo, 


au  trône  de  Naplcs  en  1734,  aux  rOisdo  Naples.  Après  1815, 
Mario-Louise,  duchesse  do  l'arnio,  rovondujua  la  grande 
maîtrise,  et  l'on  décida  (juo  l'ordre  pourrait  ètro  conféré 
par  les  dues  de  Parino  ot  par  les  rois  do  Naples.  Depuis 
l'unification  de  ITtalio,  l'ordre  disparaît  par  voie  d'ox- 
tinction.  ija  croix  de  Tordre  ost  rouge,  bordée  d'or,  ler- 
ininéo  on  llours  do  lis  aux  ([uatro  branches  qui  portent 
los  lettres  :  I.  H.  S.\.{Inhocsiguovinces.)  Lomonogrammo 
constantinien  surcharge  la  croix.  An-dessous  delà  croix 
est  un  saint  Georges  â  cheval  terrassant  le  dragon.  Lo 
ruban  est  rouge.  Dans  les  grandes  corémouies,  les  mem- 
bres do  l'ordre  portent  un  costume  particulier. 

Constantinienne  (basilujuic).  On  désigne  sous  co 
lili-e  la  première  basilique  do  Rome,  bâtie  ot  ornée  par 
Constantin,  et  qui  a  été  reconstruite  sous  lo  nom  do 
Saint-Jean  de  Latran.  Le  Liber poutificalis  donne  des  ren- 
seignements très  complets  sur  le  luxo  et  la  magnilicence 
que  l'omporeur  avait  prodigués  dans  cotte  première  basi- 
li((ue  chrétienne,  et  auprès  desquels  les  splendeurs  de 
Saint-Pierre  paraissent  elfacées. 

CONSTANTINO  (don  Bragance),  fils  de  don  Jaimo.  de 
Bragance,  fut  envoyé  comme  vice-roi  à  Goa  en  1558,  et 
revint  en  Europe  en  1561,  après  s'ôtro  emparé  de 
Damâo  et  de  la  capitale  du  Jannapatnam.  Constantine 
était  l'ami  de  Camoens. 

CONSTANTINOGRAD,  ville  de  la  Russio  d'Europe 
(gouv.  de  Poltava),  sur  la  Berestovaïa,  polit  affluent  do 
l'Orel  ;  8.400  hab.  C'était  autrefois,  sous  le  nom  de  Biélevs- 
kaïa,  une  des  cinq  places  formant  la  ligne  militaire  de 
l'Ukraine,  destinée  à  protéger  les  frontières  contre  les 
invasions  des  Tartares.  —  Pop.  du  district  de  Constan- 
tinoijrad  :  190.265  hab. 

CoNSTANTINOPLE,  grande  ville  à  la  fois  d'Europe  et 
d'Asie,  capitale  de  l'empire  ottoman,  et  spécialement  do 
la  province  européenne  de  Roumôlie,  sur  les  deux  rives 
du  Bosphore,  à  Tembouchuro  de  ce  détroit  fameux  dans 
la  mer  de  Marmara,  à  3-045  kilomètres  do  Paris  par  la 
ligne  de  l'Orient-Express. 

La  ville  possède  900.000  habitants,  probablement,  dans 
une  centaine  de  milliers  de  maisons,  et  surtout  de  bara- 

3U0S,  on  y  comprenant  tous  les  faubourgs  d'Europe  et 
Asie.  Si  l'on  ne  tient  pas  compte, 
comme  il  est.  d'usage,  de  l'asiatitiuo 
Scutari  et  de  ses  annexes,  il  ne  reste 
guère  que  750.000  Constantinopoh- 
lains,  dont  400.000  pour  la  ville  pro- 
prement dite,  la  Stamboul  des  Turcs, 
et  350.000  pour  Galata-Péra,  la  cité 
"  franque  ",  laquelle  est  bien  plus 
européenne,  surtout  grecque,  que  la 
purement  ottomane  Stamboul.  En 
considérant  les  trois  quartiers  do 
cette  métropole,  Scutari  est  absolu- 
ment turc,  Stamboul  l'est  presque 
entièrement,  avec  Grecs  et  Juifs; 
Galata-Péra  mêle  aux  Osmanlis  une 
foule  d'Hellènes  et  25.000  Européens,  dos  Italiens  principa- 
lement. —  Abstraction  faite  de  Scutari,  Consiantinople 
ost  bordée,  à  TE.,  par  le  Bosphore  ;  au  S.,  par  la  mor  de 
Marmara;  à  l'O.,  elle  confronte  à  la  campagne  roumélienne. 
En  face  même  de  Scutari,  un  golfe  du  Bosphore  pénè- 
tre dans  le  terre-plein  de  la  Roumélio.  La  célèbre  Corne- 
d'Or,  quo  deux  ponts  franchissent,  a  450  mot.  d'ampleur 
moyenne,  des  profondeurs  qui  vont  jusqu'à  45  met.,  11  kil. 
de  longueur,  et  se  termine  en  cul-de-sac  à  la  vallée 
des  Eaux-Douces  d'Europe,  d'oi^  lui  arrivent  doux  riviè- 
res :  l'Ali-Boy-Sou,  jadis  Cydaris,  et  lo  Kiabat-Hané-Sou, 
jadis  Baràyzès.  Elle  coupe  nettement  la  Constantinople 
européenne  on  ses  deux  maîtres  quartiers  do  Stamboul  et 
de  Galata-Péra.  Stamboul  est  compris  outre  la  Coruo-d'Or 
au  N.,  lo  Bosphore  à  l'E.,  la  mer  de  Marmara  au  S.  et 
la  ligne  dos  vieux  murs  do  guerre  à  l'O.,  niuraillo  »  histo- 
rique et  guerrière  ".qui  n'a  pas  tout  à  fait  7  kilom.de  lon- 
gueur de  la  porte  d'Èyoub,  sur  la  Corno-d'Or,  jusqu'au 
château  dos  Sopt-Tours,  sur  la  mer  i-  marmarienne  ■>.  Cette 
défense  terrestre  fut  


Armes 
de  Constantinople. 


entre  la  Corne-d'Or  et  lo  Bosphore.  Là  résident;  ambassa- 
deurs, grands  commerçants,  gros  banquiers;  là  sont  les 
longues  et  belles  ruos,  les  hôtels  .somptueux  ;  là  se  lève,  au 
lieu  culminant  de  Constantinople,  à  110  mètres  d'altitude, 
la  tour  de  Galata,  haute  do  4u  mètres,  et  d'où  la  vue  est 
incomparable. 

Constantinople  u'est  aucunement  ville  industrielle,  au 
vrai  sens  du  mot;  mais  c'est  une  cité  do  puissant  com- 
merce. 

Comme  instruction  publique  :  lycée  impérial  do  Galata- 
Séraï;  école  de  médecine  civile  de  Giil-Manô;  école  des 
beaux-arts;  école  militaire  supérieure  de  Pancaldi,  réser- 
vée aux  élèves  musulmans;  écolo  do  médecine  militaire 
du  Serai;  école  navale;  école  des  arts  et  métiers;  écolo 
nationale  grecque  du  Fanar;  nombreuses  écoles  primaires 
turques,  grecques,  catholiques,  juives,  arméuiennes.  Par- 
tout, Q  le  français  est  la  base  de  l'enseignement  ». 

Comme  presse  :  journaux  en  une  foule  de  langues;  en 
turc,  en  turc  et  en  français,  on  grec,  en  arménien,  en  an- 
glais et  en  français;  et  plusieurs  en  français  seulement. 

Le  germe  de  la  «  seigneuriale  "  Constantinople  fut 
l'humble  Byzance,  fondée  vers  l'an  658  av.  J.-C,  par  des 
habitants  de  Mégare  oud'Argos,  en  une  situation  admira- 
blement apte  à  favoriserla  propagation  au  loin  de  la  langue 
et  des  idées  hellènes.  Byzance  ne  fut  digne  do  sa  destinée 
qu'à  partir  de  l'an  330,  quand  Constantin,  qui  lui  donna 
son  nom,  en  fit  la  capitale  de  l'empire  d'Orient.  Prise,  re- 
prise et  très  souvent  assiégée,  elle  devint,  en  1204,  la  capi- 
tale d'un  empire  latin,  qui  ne  dura  que  cinquante-sept 
années,  et  céda  la  place  à  un  empire  grec,  pour  moins  de 
deux  siècles,  jusqu  en  1453.  Dès  lors,  elle  suivit  le  sort  de 
ses  nouveaux  maîtres  les  Turcs,  el  surtout  elle  fut  la 
pomme  do  discorde  entre  les  n  grandes  puissances  n  euro- 
péennes. 

Les  sièges  que  cette  capitale  eut  à  subir  ont  été  nom- 
breux et  meurtriers.  Le  premier,  un  chef  bulgare  Za- 
bcrgan,  osa  l'assiéger;  malgré  l'absence  presque  com- 
plète de  soldats,  la  population,  ayaut  à  sa  tête  Bélisaire, 
repoussa  les  Barbares  et  les  mit  en  fuite  (559).  Moins  d'un 
siècle  après,  en  626,  Chosroës,  roi  de  Perse,  assiégea  la 
ville,  mais  Héraclius  put  encore  lo  repousser.  L'an  675, 
Moawyia ,  premier  calife  omeyyade ,  envoya  son  fils 
Yazid  attaquer  la  ville.  Constantiu  IV  put  résister  à  ses 
incursions,  qui  ne  durèrent  pas  moins  de  six  ans.  Plus 
tard,  Constantinople  eut  à  soulTrir  des  croisés.  En  1195, 
Alexis  détrôna  son  frère  Isaac  l'Ange,  et  l'enferma,  après 
lui  avoir  fait  crever  les  yeux  ;  le  lils  du  malheureux  empe- 
reur, nommé  Alexis  comme  son  oncle,  parvint  à  s'échap- 
per, à  intéresser  à  sa  cause  les  chefs  do  la  quatrième  croi- 
sade, alors  à  Venise,  et  à.  leur  faire  promettre  de  délivrer 
son  père.  En  1203,  les  20.000  hommes  de  l'armée  latine, 
aidés  de  la  flotte  vénitienne,  délirent  70.000  Grecs,  et  en- 
trèrent dans  Coustantinople,  qu'ils  pillèrent  outrageuse- 
ment, puis  se  cantonnèrent  à  Péra  ot  à  Galata.  Mais  Mur- 
suphle,  ayant  fait  assassiner  Isaac  et  son  fils,  tenta  do 
saisir  le  pouvoir.  Les  croisés  firent  de  nouveau  lo  siège  do 
Constantinople,  s'en  rendirent  maîtres  et  portèrent  partout 
la  ruine  et  l'mcendie  (1204).  Ils  mirent  sur  lo  trône  l'un  des 
leurs,  Baudouin.  Mais  ce  royaume  latin  dura  peu.  En  1261, 
les  Grecs  se  soulevèrent  et  chassèrent  les  Français,  et  ils 
mirent  sur  le  trône  Michel  Paléologuo,  dont  la  postérité 
régna  jusqu'à  la  prise  de  Constantinople  par  Mahomet  II. 

En  1422  Amurat,  sultan  des  Turcs,  investit  Constanti- 
nople; mais,  bion  qu'il  possédât  une  artillerie  véritable, 
due  peut-être  aux  Génois,  il  dut  battre  en  retraite  à  cause 
d'une  révolte  qui  éclata  dans  son  empire.  L'honneur  de 
prendre  Constantinople  était  réservé  à  Mahomet  II.  La 
ville,  qui  depuis  longtemps  constituait  tout  l'empire,  ne 
pouvait  opposer  quo  6  à  7.000  hommes  aux  150.000  hommes 
quo  le  sultan  amena,  en  1453,  sous  les  murs  do  la  malheu- 
reuse cité.  Malgré  cotte  disproportion  do  forces,  l'ompo- 
reur Constantin  XI  Paléologuo  (Dragasès)  fit  une  dôfonso 
héroïque,  mais  il  n'eut  d'autre  ressource  que  de  so'  faire 
tuer  dans  les  rangs  ennemis.  Avoc  lui  finit  l'empire 
d'Orient  ■  les  Turcs  étaient  maîtres  de  Constantinople, 
d'où   ils  devaient   inquiéter   l'Europe  jusqu'à   nos  jours. 


très  ébranlée  ot  çà  et 
là  di.sloquée,  renver- 
sôo  par  lo  tremble- 
ment de  terre  do  1894. 
Stamboul,  lo  quar- 
tier archaïiiue  do  Con- 
stantinople, n'a  guèro 
changé  d'aspect  en 
notre  âge  ;  on  n'y  élar- 
git, on  n'y  redresse 
dos  rues   (et  encore 

f)as  toujours)  qu'après 
os  terribles  incen- 
dies qui,  de  temps  en 
temps,  dévoront  dos 
amas  do  ruoUos  com- 
bustibles.  Bâtie, 
comme  Romo  ,  sur 
sept  collines  •  à  poino 
perceptibles  "  ,  elle 
roiiformo  commo  prin- 
cipauxmonumonts:  lo 
Serai  ou  St'rail,  lo  pa- 
lais tragique  dos  sul- 
tans, à  la  pointe  entre 
la  Corno-d'Or,  lo  Bos- 
phore 0 1  la  Mar- 
mara, Il  dans  un  dos 
plus  beaux  sites  du 
monde  » ,  là  où  fut 
(exactement  l'antique 
Hvzanco  ;  Sainte-So- 
phie, qui  date<le  l'eni- 
perour  Jnstinion ,  et 
(jui ,  d'église  byzan- 
tine, ost  devenue  uno 
très  vaste  iiios(|uéo  ; 
la  Sublime- Porte,  pa- 
lais du  ^rand  vizir,  du  ministre  de  l'intérieur  ot  do  colni 
dns  alTuires  étrangères  ;  le  Sthuiskit'rat  on  ministère  do 
la  guerre,  «  avoc  son  énorme  tour  ot  son  inimenso  mos- 
([uéo  do  Soliman  o;  lo  Phanar  ou  l'anar,  quartier  grec; 
lo  lialnta,  ou  (juartior  juif  ;  etc. 

GnlataPih'a,    bien   plus  assaini,    rectifié,  européanisé 
quo  Stamboul,  occupe  dos  cotuuux,  plateaux  ot  pimnos 


[Kadi  Keuï* 


Plan  do  Con«tnntino|.le  :  I.  Vieiu  K^rail;  S.  SuhUmo  Porte  :  3.  Palala  do  IHebdonion;  *•  -  ^ 

B.  Tour  ilo  Gati.tn;  6.  Grand   Bftiar  Hvieatun  ;  7.   SnliUe-Sophio  ;  8.  M.'squtfo  .le   Mahomet.  ».  Mov^uu^  Uo 
Soiiiuaii  cl  rOaldt'uon  ilu  CItclkh-ul-Ulam  ;  10.  M»s(imV 


Tour  àv  Hi»li«alr«  ; 

p-oopnip;   o.  4«.-a.,'.«v-    ...     et;   ».    MoamU'tf 

ilo  S.*llra;  il.  Mosqué«  d'Almiod  ;  12.  At-MiMaan. 


Constantinople  (kmpibk  latin  dk).  On  vorra  â  l  ar- 
ticle cHoisADKS  comment  los  Occidentaux  s  emparèrent  do 
Constantinople,  lo  12  avril  1204.  peiulant  la  nuatrièmo 
croisade.  L'ompiro  groc  fut  dépecé  entro  los  \  énitions. 
principaux  autours  do  co  coup  do  nmin.  ol  d'auiro  pan 
les  Klamands.  les  Français,  los  Allomands  et  les  Lom- 
bards. Les  Véniiions  s'attribueront  uno  grande  pariio  do 


CONSTANTINOPLE   —   CONSTER 


Constantinople,  les  ports  et  les  îles  ;  leur  doge  Dandolo 
fut  despotes,  et  Thomas  Morosini,  patriarche.  Baudouin, 
comte  de  Flandre,  fut  élu  empereur,  le  9  mai  1204.  Boni- 
face  de  Montferrat  fut  roi  do  Thessalonique.  Les  autres 
chefs  reçurent  en  tiefs  des  territoires  et  des  villes.  Mais 
cet  empire  n'était  pas  né  viable.  Les  Grecs  méprisaient  et 
haïssaient  les  Latins  ;  le  malheur  les  retrempa,  leur  donna 
l'esprit  de  concorde,  et  les  Latins,  peu  nombreux,  pro- 
fondément divisés,  ne  purent  achever  la  conquête  de 
l'empire.  Henri,  frère  et  successeur  de  Baudouin,  fut  un 
politique  habile,  mais  Pierre  de  Courtenay ,  Robert  de  Cour- 
tenay,  Jean  de  Brienne,  Baudouin  II  de  Courtenay,  ne 
purent  arrêter  ni  les  invasions  bulgares,  ni  les  firogrôs  des 
dynasties  grecques  d"Epire  et  de  Nicée.  La  prise  de  Con- 
stantinople par  Michel  VIII  Paléologue,  empereur  de  Nicée, 
et  la  restauration  de  l'empire  grec  (15  août  1261)  n'éton- 
nèrent personne.  Les  Etats  français  de  la  Grèce  centrale, 
comme  le  duché  d'Athènes  et  la  principauté  d'Achaïe, 
ainsi  que  les  Etats  vénitiens,  eurent  seuls  de  la  vitalité  et 
subsistèrent  longtemps. 

—  BiBLiOGR.  :  Du  Gange,  Histoire  de  l'empire  de  Constan- 
tinople sous  les  empereurs  français  (uouv.édit.,  1825-1826); 
Buchon,  Histoire  des  conquêtes  et  de  l'établissement  des 
Français  dans  les  Etais  de  l'ancienne  Grèce  (Paris,  1846). 

Constantinople  {conciles  dk).  De  très  nombreux 
conciles  furent  tenus  à  Constantinople  ;  plusieurs  ont 
une  grande  importance  dans  Ihistoire  de  l'Eglise.  Les 
premiers  ont  trait  à  l'arianisme,  qu'ils  parurent  d'abord 
favoriser,  mais  que  condamna,  en  381,  un  concile  de  150 
évcques,  qui  est  reconnu  pour  le  II*  concile  œcuméni- 
que. C'est  ce  concile  qui,  oans  le  symbole  de  Nicée,  à 
l'article  o  Nous  croyons  au  Saint-Esprit  »,  a  ajouté  ces 
mots  ;  le  Seigneur,  le  vivifiant,  gui  procède  du  Père,  qui  est 
adoré  simultanément  avec  le  Père  et  le  Fils,  et  glorifié  avec 
eiw,  gui  a  parlé  par  les  Prophètes.  Le  concile  assura  ensuite 
au  patriarche  de  Constantinople  la  préséance  d'honneur 
après  le  pape. 

De  l'année  383  à  l'année  543,  dix  conciles  furent  réunis 
qui  intervinrent  parfois  avec  passion  dans  les  dissensions 
intestines  dont  était  déjà  travaillée  l'Eglise.  Il  faut  citer, 
en  particulier,  celui  de  404,  qui  déposa  saint  Jean  Chrysos- 
tome,  patriarche  de  Constantinople.  Les  troubles  sus'cités 
par  la  question  des  trois  chapitres  furent  le  motif  qui  déter* 
mina  l'empereur  Justinien  à  convoquer,  en  553,  un  con- 
cile, qui  fut  le  V*  œcuménique.  Ces  trois  chapitres  dési- 
gnaient les  écrits  de  Théodore,  évêque  de  Mopsueste,  de 
Théodoret  et  d'Ibas,  tous  trois  suspects  de  nestorianisme, 
mais  cependant  morts,  depuis  un  siècle,  dans  la  commu- 
nion de  1  Eglise.  Justinien  (545)  avait  rendu  contre  ces  ou- 
vrages un  édit,  qu'il  désirait  ardemment  voir  confirmer 
par  lautorité  ecclésiastique.  Le  pape  Vigile  réclamait  lui- 
même  la  convocation  d'un  concile.  Celui-ci,  composé  de 
165  évêques,  condamna  la  persontie  et  les  écrits  des  trois 
évêques  incriminés.  Vigile  approuva  les  décrets  condam- 
nant les  trois  chapitres  et  les  canons  qui  furent  ajoutés 
contre  les  erreurs  d'Origène  (22  févr.  554). 

En  565,  626,  639,  665,  furent  tenus  des  conciles  plus  ou 
moins  favorables  au  monothélisme.  Cette  erreur,  qui  trou- 
blait tout  l'Orient,  fut  définitivement  condamnée  par  le 
grand  concile  de  680-681  (VI«  œcuménique).  Ce  concile 
aéfinit  solennellement  qu'il  y  a  en  Jésus-Christ  une  volonté 
divine  et  une  volonté  humaine.  En  691,  un  concile  do 
213  évêques,  tous  orientaux,  se  réunit  dans  la  salle  du  pa- 
lais nommée  Trullus  (à  cause  do  sa  voûte  en  forme  de 
coquille)  ;  de  là  vient  qu'il  est  ordinairement  désigné  par 
l'expression  in  Trullo.  Il  établit  la  discipline  qui  régit 
encore  l'Orient,  en  permettant  aux  prêtres  et  aux  diacres, 
ordonnés  après  leur  mariage,  de  vivre  avec  leurs  épouses  : 
la  Décessité  du  célibat  fut  cependant  maintenue  pour  les 
évêques.  Le  pape  Jean  VII  renvoya,  sans  même  les  avoir 
examinés  (705),  les  actes  de  ce  concile,  si  opposés  à  la  dis- 
ciplinade  l'Eglise  d'Occident. 

Pendant  près  d'un  siècle  et  demi  fut  agitée  ensuite,  dans 
plusieurs  conciles,  la  question  du  culte  des  images,  qui  ne 
fut  définitivement  accepté  que  par  le  concile  do  842,  sous 
la  régence  de  Théodora. 

Les  années  854-879  furent  remplies  par  la  lutte  que  sou- 
tint Ignace,  patriarche  de  Constantinople,  contre  l'usur- 
pateur Photius,  que  déposa  le  VIII'  concile  œcuménique, 
réuni  en  869  et  approuvé  par  le  pape  Nicolas  I". 

Après  la  consommation  du  schisme  par  Michel  Cérulaire 
(1053-1054),  il  faut  ciier  le  concile  de  1277  qui,  sous  l'inspi- 
ration du  patriarche  Jean  Veccus,  se  prononça  en  faveur 
de  l'union  avec  l'Eglise  romaine,  et  les  conciles  de  1283  et 
de  1450,  qui,  au  contraire,  s'eiforcèrent  de  rendre  le  schisme 
plus  profond.  Enfin,  en  1638  et  en  1643,  deux  conciles  furent 
tenus  pour  la  condamnation  de  Cyrille  Lucar,  patriarche 
de  Constantinople,  auteur  d'une  profession  de  foi  calvi- 
niste. 

Dans  la  plupart  de  ces  assemblées,  les  Grecs  montrèrent 
trop  souvent  cette  subtilité  intempérante,  cet  esprit  de 
dispute,  qui  est  un  caractère  do  leur  race,  et  qui  ne  fit  que 
grandir  sous  le  Bas-Empire. 

—  BiBLiOGR.  :  Héfele,  Histoire  des  conciles,  traduction 
de  l'abbé  Delarc  (Paris,  1869-1876). 

Constantinople  (Histoire  de  la  cosqdéte  de),  par 
Geoffroi  de  Villehardouin,  maréchal  de  Champagne.  Ccst 
le  récit  de  la  quatrième  croisade.  A  l'arrivée  des  croisés, 
Alexis  III  s'enfuit  (17  juill.  1203).  Les  croisés  rétablis- 
sent Isaac  sur  le  trône  de  Constantinople,  lui  donnent 
pour  associé  sou  fils  Alexis  IV  ,  et  réclament  l'accom- 
plissement des  engagements  pris  vis-à-vis  d'eux  par  ceux 
qui  les  avaient  appelés  à  leur  aide.  Ces  engagements, 
ÂlexisIV  ne  peut  les  tenir.  Le  temps  passe  en  négociai  ions 
et  promesses  nouvollos,  jusqu'en  janvier  1204,  où  Alexis  IV 
est  renversé  et  détrôné  par  Alexis  Ducas  Mursuphle.  Ces 
faits  décident  les  croisés  à  conquérir  Constantinople  et  à 
garder  la  ville  pour  eux.  Constantinople  est  prise  et  mise 
au  pillage,  lo  25  avril  |204.  Baudouin,  comte  de  Flandre» 
est  proclamé  empereur  de  Constantinople  le  9  mai  1204, 
l'emportant  sur  son  compétiteur  Boniiaco,  marquis  de 
Montferrat,  à  oui  Villehardouin  s'était  plus  particulière- 
ment attaché.  L'empire  fut  partagé  entre  les  chefs  croi- 
sés. Villehardouin  fut  même  en  possession  de  plusieurs 
fiefb  en  Thessalie,  avec  le  litre  de  maréchal  de  Roumanie. 
Ce  fut  dans  ses  nouveaux  domaines  qu'il  écrivit  sa  chro- 
nique, également  précieuse  au  point  de  vue  historique  et 
littéraire,  le  plus  ancien  monument  d'historiographie  na- 
tionale on  langue  française.  Lo  récit  embrasse  neuf  années 
(1199-1207)  ;  il  s'arrête  à  la  mort  de  Honiface  de  Montfer- 
rat, marquis  do  Thossaloniquc,  tué  dans  une  embûcho  par 


les  Bulgares.  Le  récit  de  "Villehardouin  est,  à  proprement 
parler,  uno  autobiographie;  mais,  parle  caractère  imper- 
sonnel de  l'auteur  et  1  importance  du  rôle  qu'il  joua  dans 
ces  événements,  l'œuvre  est  réellement  devenue  l'histoire 
de  ces  neuf  années  de  la  quatrième  croisade.  Le  récit  est 
rempli  de  détails  précis  et  caractéristiques,  incomparables 
pour  l'étude  des  mœurs  de  l'époque.  Le  style  est  robuste 
et  coloré,  très  pittoresque.  Villehardouin  était  écrivain  de 
tempérament  et  ne  se  souciait  pas  de  faire  de  la  littérature. 
Le  manuscrit  original  fut  découvert  au  xvi*  siècle,  dans 
les  Pays-Bas,  par  un  envoyé  de  Venise,  François  Conta- 
rini.  11  en  fut  commencé  une  édition,  en  1573,  par  le  sénat 
de  Venise.  Mais  la  difficulté  de  la  publication  arrêta  l'im- 
pression. Aujourd'hui,  non  seulement  le  manuscrit  origi- 
nal, mais  tout  ce  qui  avait  été  tiré  de  cette  édition  princeps 
est  perdu.  Deux  éditions  furent  ultérieurement  publiées, 
l'une  à  Paris,  en  1585,  l'autre  à  Lyon,  en  1601.  Ce  qui  en 
fait  encore  aujourd'hui  la  valeur,  c'est  (qu'elles  ont  été 
faites  sur  le  manuscrit  perdu.  Paulin  Pans  a  publié  une 
édition  de  Villehardouin  pour  la  Société  de  Ihistoire  de 
France  en  1838;  mais  la  meilleure  édition  est  celle  de 
Natalis  de  Wailly,  accompagnée  d'une  traduction  en  lan- 
gage moderne  (Paris,  1874). 

Constantinople  (la  Prise  de)  ou  l'Entrée  des  croisés 
à  Constantinople,  tableau  d'Eugène  Delacroix  ( autrefois 
au  musée  de  "Versailles,  aujourd'hui  au  musée  du  Louvre). 
La  ville  vient  d'être  prise  d'assaut  :  les 
chefs  croisés,  ayant  à  leur  tête  Bau- 
douin, comte  de  Flandre  ,  sont  arrivés 
auprès  d'un  palais,  d'où  l'on  arrache  un 
vieillard  éperdu.  Ils  s'avancent  fière- 
ment, à  cheval,  au  milieu  des  familles 
éplorées  et  suppliantes.  Au  fond,  sur 
le  Bosphore,  s'etagent  les  maisons  blan- 
ches et  les  palais  de  Constantinople; 
entre  ces  constructions  éloignées  et  les 
premiers  plans,  on  aperçoit  une  mêlée. 
Ce  tableau,  une  des  meilleures  œuvres 
de  Delacroix,  a  été  exposé  au  Salon 
de  1841  ,  et  à  l'Exposition  universelle 
de  1855.  C'est  une  des  belles  pages  de 
l'école  française. 


222 

—  Etre  né  sous  une  bonne,  sous  une  mauvaise  constella- 
tion. Avoir  en  partage  un  sort  heureux  ou  malheureux. 

—  Encycl.  Astron.  A  cause  de  la  faiblesse  de  leurs 
déplacements  angulaires  relatifs,  les  étoiles  paraissent 
former  des  figures  invariables  sur  la  sphère  céleste;  de 
loute  antiquité,  on  les  a  groupées,  pour  les  recon- 
naître aisément,  en  constellations  ou  astérismes,  à  aspect 
propre,  dont  le  nom  rappelle  plus  ou  moins  la  forme. 
Los  étoiles  les  plus  brillantes  ont  des  noms  particuliers, 
et  celles  de  chaque  constellation,  par  éclat  décroissant, 
sont  désignées  par  les  lettres  successives  de  l'alphabet 
grec. 

Mais  les  éclats  sont  beaucoup  moins  constants  que  la 
forme  :  ainsi,  au  xvii*  siècle,  toutes  les  étoiles  de  la 
grande  Ourse  étaient  sensiblement  aussi  brillantes,  tan- 
dis que  la  plus  voisine  de  la  queue  est,  aujourd'hui,  beau- 
coup moins  brillante  (^ue  les  autres.  Le  compagnon  de 
l'étoile  médiane  du  timon,  appelé  Alcor,  est  visible  à 
l'œil  nu.  Dans  la  constellation  de  Persée,  existe  aussi 
une  étoile  variable  célèbre,  Algol»  qui  paraît  affectée 
d'un  compagnon  obscur. 

La  polaire,  étoile  de  2'  grandeur,  sert  de  point  de  re- 
paire pour  retrouver  toutes  les  constellations  ;  son  im- 
portance tient  à  sa  très  petite  révolution  diurne,  de  sorte 
uu'elle  paraît  immobile,  extrémité  de  l'axe  fictif  autour 
auquel  tournent  les  autres.  Dans  l'hémisphère  austral,  il 


Constantinople  {vues  de).  Parmi 
les  peintres  qui,  depuis  Decamps  et 
Marilhat,  ont  entrepris  de  fixer  sur  la 
toile  les  vues  éblouissantes  de  l'Orient, 
beaucoup  sont  venus  chercher  leurs 
inspirations  sur  les  rives  du  Bosphore. 
Il  nous  suffira  de  citer  :  Eugène  Flan- 
din,  qui  a  exposé,  en  1855,  une  Vue  géné- 
rale de  Constantinople,  le  matin,  eî  une 
autre  Vue  prise  en  face  des  mosquées  de 
Soliman  et  de  la  Sultane  Validé;  Th.  Q\i- 
din.  Vue  prise  en  face  de  Péra  (Salon  de 
1840  et  de  1855),  une  Vue  prise  du  châ- 
teau des  Sept  Tours;  Bogoluboff,  artiste 
russe ,  une  Vue  prise  du  cimetière  de 
Galala-Seraï,  au  clair  de  la  lune  (Salon 
de  1857);  Durand-Brager,  qui  a  peint 
une  Vue  de  la  Corne  d'Or  (Salon  de  1861)  ; 
Ziem,  diverses  vues  de  la  Corne-d'Or,  l'Entrée  des  Eaux- 
Douces  d'Europe  (1859),  les  Navires  du  port  saluant  le 
sultan  au  moment  où  il  se  rend  à  la  mosquée;  etc. 

Constantinople  (canal  ou  détroit  de).  V.  Bos- 
PHORi':  et  Balkans  (carte  des). 

CONSTANTINOPOLITAIN,  AINE  {stan,  tin,  tèn  —  de 
Constantinopolis,  nom  lat.  de  Constantinople),  personne  née 
à  Constantinople  ou  qui  habite  cette  ville. — Les  Constan- 

TINOPOLITAINS. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Constantinople  ou  à  ses 
habitants  ;  Lfs  mœurs  constantinopolitainks. 

—  Hist.  Collège  constantinopolitain.  Collège  fondé  à 
Paris  par  Philippe  Auguste,  pour  les  enfants  grecs  qui 
devaient  y  étudier  le  latin. 

CONSTANTINOVSKAÏA,  localité  de  la  Russie  d'Europe 
(territ.  des  Cosaques  du  Dcm),  sur  le  Don  ;  8.810  h.  Port,  vi- 
gnobles. Ch.-l.  du  premier  cercle  du  Don,  peuplé  de  155.200  h. 

CONSTANTSA,  ville  de  la  Roumanie.  V.  Knotendje. 

CONSTAT  [sta  —  mot  lat.  ; 
l'ind.  de  constare,  conster)  n.  m 

ou  simplement  Constat,  Acte  par  lequel  un  huissier  con 
State  un  fait  préjudiciable  à  une  partie. 

CONSTATATION  [sta,  si-on)  n.  f.  Action  de  constater; 
fait  servant  do  preuve,  examen  aboutissant  à  une  preuve  : 
La  CONSTATATION  d'un  fait  scientifique,  il  La  chose  consta- 
tée :  Les  CONSTATATIONS  d'un  procès-verbal. 

CONSTATER  {sta  —  du  lat.  constare,  supin  C07istatum, 
être  constant,  certain)  v.  a.  Vérifier  et  établir  Fexactitude 
de,  servir  de  preuve  à  :  Constati^r  un  fait.  Une  charte  ne 
peut  créer  la  liberté,  elle  la  constate.  (De  Custine.)  il  Con- 
signer dans  un  écrit,  certifier  par  un  acte  authentique  : 
Constater  un  décès.  (On  dit  aussi  qu'un  écrit,  un  acte 
constate  quelque  chose.) 

Se  constater,  v.  pr.  Etre  constaté  :  Phénomènes  qui  se 
constatent  rarement. 

~-  Syn.  Constater,  avérer,  vérifier.  V.  avérer. 

CONSTELLARIA  {stèl-la)  a.  m.  Genre  de  bryozoaires 
articulés,  famille  des  chœtéidés,  comprenant  des  formes 
fossiles  dans  le  terrain  silurien,  et  ressemblant  à  des  po- 
lypiers couverts  do  saillies  en  étoiles.  L'espèce  type  est 
le  constellaria  antheloidea.  (Ces  bryozoaires  sont  encore 
rangés  par  certains  savants  parmi  les  madréporaires  de  la 
famille  des  monticuli^'oridcs.) 

CONSTELLATION  (stèl-la-si  —  lat.  constellatio,  même 
sens)  n.  f.  Grouj»c  d'étoiles  que  sa  figure  distingue  des 
étoiles  voisines,  et  que  l'on  se  représente  à  part,  sous  un 
nom  particulier,  pour  s'aider  à  retrouver  la  partie  du  ciel 
ou'elle  occupe  :  La  constellation  du  Bélier,  de  la  Lyre, 
des  Pléiades. 

—  Fam.  Groupe  d'objets  épars  sur  un  petit  espace, 
comme  les  étoiles  d'une  môme  constellation  :  Une  constel- 
lation de  taches  de  boue  sur  un  hafnt  neuf. 

—  Pig.  Groupe  do  personnes  illustres  ou  très  considé- 
rées :  Lamartine,  Musset,  Hugo,  quelle  constellation  de 
poètes  '. 

—  Poét.  Influence  dos  astres,  réglant  le  sort  do  chacun 
des  hommes. 


3'  pers.  sing.  du  prés,  de 
Il  Procès-verbal  de  constat 


Entrée  des  croisés  à  Constantinople,  d'après  E.  Delacroix. 

n'y  a  point  d'étoile  importante  voisine  du  pôle,  tandis 
qu'il  existe  de  très  riches  et  très  brillantes  constellations. 
La  position  de  chaque  constellation  paraît  au  reste,  à  la 
nii-me  heure,  modiliée  en  trois  mois,  u'un  [uart  de  révolu- 
tion autour  de  la  polaire. 

En  tout  lieu,  il  y  a  trois  genres  de  constellations  :  les 
circompolaires,  visibles  toute  la  durée  de  leurs  révolu- 
tions ;  celles  qui  ont  un  lever  et  un  coucher  ;  celles,  enfin, 
qui  sont  constamment  invisibles. 

Le  poète  Ausone  a  groupé  le  nom  des  constellations 
zodiacales  en  deu.x  vers  : 

Sunt  :  Aries.  Taurus.  Gemini,  Cancer,  L^o.  Virgo, 
Libraque.  Scorjiius,  Arcitenens,  Caper,  Amphora,  Pisces. 

Elles  eut  une  importance  toute  particulière  ;  il  faut  y  re- 
chercher, très  anciennement,  l'origine  du  cadran  solaire  et 
du  préjugé  de  la  naissance  dans  une  bonne  constellation  ou 
sous  une  bonne  étoile. 

Les  principales  constellations  sont  les  suivantes  : 

1"  Région  polaire  boréale.  La  petite  Ourse,  Cassiopée, 
la  Girafe,  la  grande  Ourse,  le  Dragon,  Céphée. 

2"  Région  ooréale  moyenne.  AndromtJde,  le  Triangle, 
Persée,  le  Cocher,  les  Gémeaux,  le  Lynx,  le  Cancer,  le 
petit  Lion,  la  Chevelure  de  Bérénice ,  les  Chiens  de 
Chasse,  le  Bouvier,  la  Couronne  boréale.  Hercule,  la 
Lyre,  le  petit  Renard,  la  Flèche,  le  Cjgne,  le  Lézard. 

Z"  Région  éguatoriale.  Les  Poissons,  la  Baleine,  le  Bé- 
lier, le  Taureau,  l'Eridan,  Orion,  la  Licorne,  le  petit 
Chien,  l'Hydre,  le  Sextant,  le  Lion,  la  Vierge,  la  Balance, 
le  Serpent,  Ophiucus,  l'Ecu  de  Sobiesky,  l'Aigle,  le  Dau- 
phin, le  petit  Cheval,  le  Verseau,  Pégase. 

4*'  Région  australe  moyenne.  Le  Phénix,  le  Sculpteur, 
le  Fourneau,  le  Burin,  le  Lièvre,  la  Colombe,  le  grand 
Chien,  le  Navire,  la  Poupe,  la  Carène,  les  Voiles,  la 
Boussole,  la  Machine  pneumatique,  la  Coupe,  le  Corbeau, 
le  Centaure,  le  Compas,  TEquerre,  le  Loup,  le  Scorpion, 
le  Sagittaire,  le  Télescope,  la  Couronne  australe,  le  Ca- 
pricorne, le  Microscope,  le  Poisson  austral,  l'Indien,  la 
Grue. 

5"  Région  polaire  australe.  Lo  Toucan,  l'Hydre  mâle,  le 
Réticule,  la  Dorade,  le  Chevalet,  le  Poisson  volant,  le 
Caméléon,  la  Croix  du  Sud,  la  Mouche,  le  Triangle  aus- 
tral,  l'Oiseau  indien,  l'Autel,  le  Paon,  l'Octant.  V.  ciel 
(carte  du). 

CONSTELLER  {stèl-lé  —  du  lat.  cum,  avec,  et  Stella, 
étoile)  v.  a.  Parsemer  d'étoiles  :  Qui  a  constellé  le  ciel 
d'un  nombre  infini  de  mondes? 

—  Par  ext.  Parsemer  :  Décorations  constellant  unhabit. 
Constellé,  ée  part.  pass.  du  v.  Consteller. 

—  Qui  est  en  lorme  d'étoile  :  Pierre  constellée. 
^-  Aslrol.  Anneau  constellé,  Anneau  magique,  fabriqué 

sous  l'influence  de  certaines  constellations,  ou  qui  en  porto 
les  signes. 

—  Pharm.  anc.  Onguent  constellé.  Onguent  que  l'on  fa- 
briquait avec  dos  vers  de  terre  desséchés  et  pulvérisés  et 
de  la  graisse  d'ours  ou  de  sanglier. 

CONSTER  {stè  —  lat.  constare;  de  cum,  avec,  et  stare, 
être  debout)  v.  impers.  Etre  constant,  certain,  établi  par 
une  preuve  :  Je  vais  prendre  acte  de  pos-icssiou  pour  qu'il 
conste  ostensiblement   et  ijéremptoircmcni  en   la  cour  de 


223  ^ 

l'antériorité  de  mon  droit.  {Ch.  Nod.)  TN'ost  plu5   guère 
usitô  4U0  dans  le  stylo  do  la  praticiuo.) 
CONSTERNANT  [slrr-iian),  ANTE  adj.   Qui  constorno  : 

CONSTERNATION  {,stèr,  si~on  —  nui.  consterner)  n.  f. 
Stupéraction,  profond  abattomont  causé  parun  iHonnemont 
douloiiroux  :  Jeter  la  consternation  dans  mie  famille. 

CONSTERNER  {ster-nè  —  lat.  consterncre  ;  do  cnin,  avec, 
et  .•iternfri',  renverser)  v.  a.  Au  propre,  Ronvorsor  :  Pen- 
dant que  les  armées  consternaient  tout...  (Montosi]uiou.) 
jlnus.] 

—  Au  fig.,  Jeter  dans  rabattement,  dans  une  stupeur 
donlourouso  :  Noiirelle  qui  constkrnk  nn  pays. 

CONSTIPANT  {sti-pan),  ANTE  adj.  Qui  constipe  :  Le 
coin;/  est  constipant.  Il  On  dit  plus  ordinairomout  astrin- 
gent ou  STYPTK'OE  on  médecine. 

CONSTIPATION  {sti,  si-on  —  lat.  constipatio,  action  dn 
resserrer)  n.  f.  Pathol.  Etat  de  celui  qui  no  va  pas,  ou  qui 
va  difficilement  à  la  garde-robe. 

—  Apic.  Maladie  des  abeilles,  qui  se  déclare  ordinaire- 
ment au  printemps,  et  qui  a  pour  cause,  suivant  les  uns, 
un  abaissement  de  la  température;  suivant  les  autres, 
l'hamidité  de  la  ruche.  (On  recommande,  pour  la  guérisoii. 
l'emploi,  par  litre  de  sirofi  do  sucre,  de  5  grammes  d'une 
dissolution  alcoolique  d'acide  salicylique  à  12»^05  par  litre 
d'alcool.) 

—  Encycl.  Pathol.  La  constipation  est  la  stase,  darr 
l'intestin,  des  matières  fécales  desséchées  et  dures.  !.;' 
rareté  et  la  difficulté  des  évacuations  intestinales  peuvem 
tenir  à  des  causes  très  diverses.  La  constipation  peut  ctii 
d'origine  alimentaire,  par  suite  d'une  nourriture  trop  ricli 
en  principes  azotés  ;  elle  peut  tenir  à  l'absence  ou  à  l'in 
suffisance  de  sécrétion  des  sucs  intestinaux;  à  un  défau; 
de  péristaltisme  intestinal  ;  ou  encore  à  un  obstacle  ména- 
nique  dû  à  une  tumeur,  à  un  rétrécissement  intestinal 
Enfin,  certaines  intoxications  (saturnisme),  ou  dos  mala 
dies  cérébrales  et  médullaires,  ou  même  do  simples  ne- 
vropathies,  peuvent  donner  lieu  à  de  la  constipation. 

Quelle  que  soit  la  cause  do  la  constipation,  elle  est  plu- 
ou  moins  intense  et,  suivant  les  cas,  constitue  une  indis 
position  insignifiante  ou,  au  contraire,  une  maladie  grave 
A  un  degré  prononcé,  la  constipation  donne  lieu  à  de- 
pesanteurs  dans  le  bas-ventre  et  de  la  céphalalgie;  l'ap- 
pétit se  perd  et  les  digestions  deviennent  difficiles. 

—  Thérap.  Le  traitement  de  la  constipation  habituelle 
est  très  compliqué.  Il  faut  user  le  moins  possible  de  mé- 
dicaments ;  les  purgatifs  salés  sont  seuls  permis  poui 
provoquer  une  selle  abondante;  les  purgatifs  drastique- 
doivent  être  prohibés.  C'est  le  traitement  hygiénique  qu 
reste  le  meilleur  remède.  Il  faut  supprimer  les  causes  d< 
la  constipation  :  alimentation  vicieuse  ou  absence  d'exer- 
cice, et  insister  sur  les  aliments  contenant  de  la  cellu 
lose,  des  détritus  non  digestibles,  peu  volumineux  e 
n'irritant  pas  la  muqueuse.  Le  lavement  d'eau  bouillie  peu 
être  pris  impunément.  Le  massage,  l'hydrothérapie,  l'elec 
tricité  donnent  de  bons  résultats. 

CONSTIPER  (sti  —  lat.  constipare;  de  cum,  avec,  ot  s( 
pare,  épaissir)  v.  a.  Causer  de  la  constipation  à;  Il  fuh 
éviter  de  constipiîr  les  enfants. 

Constipé,  ée  part.  pass.  du  v.  Constiper. 

—  Fam.  Contraint,  anxieux,  embarrassé  :  Aj'0(>  un  ai 

CONSTIPÉ. 

—  Sulistantiv.  Personne  atteinte  de  constipation  :  Le 
CONSTiPÉ.s  sont  souvcîit  mélancoliques. 

Se  constiper,  v.  pr.  Devenir  constipé  :  Ceux  qui  se  con 
STIPENT  aisément  doivent  éviter  les  aliments  irritants. 

CONSTITUANT  {sti-tu-an),  ANTE  adj.  Qui  constitue,  qu 
forme  la  base  ou  l'une  des  parties  essentielles  d'un  corp- 
ou  d'un  tout  quelconque  :  L  azote  fait  une  des  parties  co>- 
STiTDANTEs  de  quelques  plantes.  (Libes.) 

—  Anat.  Tissus  constituants,  Ceux  dont  l'ensemble  form 
le  corps  de  l'animal  ou  du  végétal. 

—  Dr.  Qui  donne  pouvoir,  procuration  à  un  magistra' 
d'agir  en  son  nom  et  pour  son  compte  :  Kn  outre,  tcdi' 
sieur  constituant  a  déclaré...  (Acad.)  11  Qui  constitue  une 
dotation,  une  rente  en  faveur  de  quelqu'un  :  La  personm 
constituante.  Il  Substantiv.  dans  ces  deux  cas  :  Le  consti 
TUANT.  La  constituante. 

—  Géol.  Parties  constituantes.  Celles  qui  sont  dissémi- 
nées à  pou  près  uniformément  dans  une  roche. 

—  Pliysiol.  Aliments  constituants,  Ceux  qui  fournisson' 
la  matière  dos  tissus  organiques. 

—  Politiq.  Qui  fait,  décrète  ou  rêve  dos  constitutions 
Tout  philosophe  constituant  est  gros  d'un  jacobin.  (Kiva- 
rol.) 

—  Hist.  Assemblée  constituante  ou  substantiv.  Consti 
tuante.  Assemblée  convoquée  pour  voter  une  constitution  : 
Z,' As  s  ÉMULÉE  constituante  dc  1789.  /,' Assemblée  consti- 
tuante de  iS'fS. 

—  n.  m.  Membre  d'une  assemblée  constituante  :  Les  con 

STITUANTS  de  1789. 

—  Syn.  Constituant,  constitutlt.  Constituant  so  rapport» 
au  fait,  à  la  réalité  ;  les  parties  constituantes  d'un  corp 
sont  colles  qui  le  constituent  réellement,  qu'on  y  trouv> 
nécessairement  quand  on  le  soumet  à  l'analyse.  Constilti 
tif  HQ  rapporte  à  Vidée,  à  la  nature  supposée  des  choses 
les  propriétés  constitutives  sont  celles  que  l'on  considèr. 
comme  ossentiollcs  et  sans  lesquelles  il  faudrait  changci 
l'idée  qu'on  se  fait  d'une  chose. 

—  Encvcl.  Hist.  Malgré  le  sons  général  du  mot,  on  di 
simplement  les  constHuantu  pour  designer  les  députés  ù.  \i' 
Constituante  do  1789.  On  dira,  au  contraire,  les  constituant' 
do  1818.  Los  membres  do  la  Convention  n'ont  pas  été  dési 
gnés  sous  le  nom  do  -■  constituants»,  sans  ilouto  parce  qu'ils 
n'ont  pas  eu  seulement  le  pouvoir  constituant,  mais  parce 
que  cette  Assornljlée  exerçait  tous  los  pouvoirs. 

CONSTITUANTE  (ASSEMDLÉB  NATIONAMt).  V.  AsSEMUI-Ûi: 

NATIONALE  CONSTITUANTE.  Il  Substantiv.  :  La  Constituante. 

CONSTITUCION,  bourg  do  l'Uruguay  (départ,  do  Salto). 
;ur  l'Unij^iiay  ;  Tj.ûoo  liab.  Tuileries,  briquoterios. 

CONSTITUCION  ou  NUEVA  BiLBAO,  ville  rhi  Chili 
(prov.  de  Maule),  sur  le  fiouvo  cotiur  RIaulo;  7.500  hab 
Port.  Collège  international. 

CONSTITUER  (sti  —  lat.  conatituere;  do  cum,  avec,  et 
Htatuere,  établir)  v.  a.  Etre  la  base,  être  nartio  consti- 
tuante, o.ss(mtiello  do  :  On  appelle  matière  lassrmhtaqe  de 
/ou»  U's  corps  qui  CONSTITUENT  la  masse  du  monde.  (Viroy.) 


CONSTERNANT 


CONSTITUTIONNEL 


ti  Former,  composer  :  L'art  (te  conserver  sa  santé  constitok 
l'hijijiéne.  iKostan.) 

—  Donner  une  constitution,  une  organisation  à:  Consti- 
tuer une  société,  un  ministère. 

—  Faire  consister  :  Le  catholicisme  a  constitué  la  vertu 
da7is  le  sacrifice.  11  Etablir,  mettre,  placer  en  certain  lieu  ; 
Les  Chinois  constituent  leur  empire  au  centre  de  la  terre. 
(Vieilli  dans  ces  deux  sons.)  11  Mettre,  placer  dans  une  cer- 
taine situation  :  Constitui:r  quelqu'un  en  état  de  suspicion. 
11  Préposer,  mettre  à  la  tête  île  :  (  onstitueh  des  autori- 
tés a  la  tête  d'un  pays.  \\  Constituer  prisonnier.  Mettre  ou 
état  d'arrestation. 

—  Dr.  Assigner,  en  parlant  d'une  somme  à  servir  :  Con- 
stituer une  dot,  une  rente  sur  des  bie7ïs- fonds. w  Constituer 
une  dotation,  une  rente  à  quelqu'un,  La  lui  reconnaître,  la 
lui  assurer  par  acte  authentique. !i  Constituer  avoué, avocat. 
Charger  un  avoué,  un  avocat  do  la  conduite  ou  de  la  dé- 
fense d'une  affaire. 

Se  constituer,  v.  pr.  Etre  constitué,  organisé,  n  Se  pla- 
cer dans  une  situation  déterminée.  11  Se  donner  qualité  de  : 
Se  constituer  partie  civile  dans  un  procès  criminel.  Il  Se 
mettre  dans  le  cas  de  faire  ou  de  subir  certaines  choses  : 
Se  constituer  en  peinte,  en  frais,  en  dépenses,  it  Se  former, 
se  choisir,  se  créer  :  Nation  (^ui  se  constitue  un  gouverne- 
ment. Il  Se  constituer  prisonnier.  Se  présenter  volontaire- 
ment pour  être  mis  en  état  d'arrestation. 

CONSTITUT  {sti-tu  —  du  lat.  constituere,  supin  constitu- 
tujn,  constituer)  n.  m.  Dr.  rom.  Contrat  par  lequel  on 
s'obligeait  à  payer  une  somme  d'argent.  Il  Clause  de  con- 
stitut,  Clause  par  laquelle  le  vendeur  ou  le  donateur  se 
réservait  l'usufruit  de  la  chose  vendue  ou  donnée. 

—  Constitut  possessojre.  Nom  qu'ont  donné  les  inter- 
prètes du  droit  romain  à  une  convention  relative  à  la 
possession  et  tenant  lieu  de  tradition.  (Elle  intervenait 
lorsqu'un  aliénateur,  le  tradens,  voulait  conserver,  à  titre 
de  locataire  ou  d'usufruitier,  la  chose  dont  il  s'agissait 
d'opérer  la  tradition  à  l'autre  partie,  Vaccipiens.  L'aliéna- 
teur  se  dessaisissait  de  Vanimus  domini,  et  se  constituait 
possesseur  aliéna  nomine,  c'est-à-dire  pour  le  compte  de 
l'acquéreur.) 

—  Pacte  de  constitut.  Pacte  que  le  prêteur  avait  muni 
d'une  action  et  en  vertu  duquel  le  déoitour  d'une  dette 
préexistante  ou  un  tiers  s'engageait  à  payer  cette  dette 
à  un  jour  déterminé. 

—  Encycl.  L'action  qui  naissait  du  pacte  de  constitut 
était  perpétuelle  et  appelée  actio  pecunix  constitutx.  Elle 
avait  été  introduite  à  l'miitation  d'une  action  civile,  l'action 
receptitia,  donnée  contre  les  banquiers  qui  s'engageaient  à 
fournir,  pour  le  compte  d'un  client,  une  certaine  prestation 
à  un  jour  déterminé.  Le  constitut,  pour  sa  propre  dette, 
permettait  de  modifier  le  terme  ou  de  changer  le  lieu  du 
payement  ;  il  pouvait  servir  à  rendre  une  dette  perpétuelle 
et  transmissible,  à  munir  d'action  une  obligation  naturelle. 
Le  constitutum  aliem  debiii  était  soit  une  forme  de  nova- 
tion  {e.rpromissio),  soit  une  forme  de  cautionnement  pré- 
sentant quelques  avantages  si  on  la  compare  à  la  fidéjus- 
sion.  Justioien  a  supprimé  le  receptitium  et  l'a  fusionné 
avec  le  constitut. 

CONSTITUTEUR  {sti)  n.  m.  Celui  qui  constitue  :  Le 
constituteur  d'une  rente.  (Peu  usité.) 

CONSTITUTIF,  IVE  {sti  —  rad.  constituer)  adj.  Qui  sert 
de  fondement,  de  base  essentielle  à  la  formation  ou  à  la 
composition  de  :  La  divisibilité  est  une  propriété  constitu- 
tive de  l'étendue.  (Acad.) 

—  En  T.  de  dr..  Qui  assure,  établit  un  droit  et  on  té- 
moigne d'une  façon  authentique  :  Titres  constitutifs  de 
propriété. 

—  Syn.  Constitutif,  constituant.  V.  constituant. 

CONSTITUTION  {sti-tu-si  —  rad.  constitutif)  n.  f.  Ensem- 
ble des  éléments  essentiels,  nature  du  tout  ce  qui  résulte  de 
leur  union  :  La  forme  et  la  matière  entrent  essentiellement 
dans  la  constitution  des  corps.  (Acad.)  11  Tempérament, 
complexion  du  corps  humain  :  Constitution  débile,  vigou- 
reuse. Il  Organisation,  ensemble  de  lois  naturelles  ou  posi- 
tives qui  régissent  un  corps  ou  une  institution  :  La  con- 
stitution de  la  propriété  est  la  base  matérielle  de  l'ordre 
social.  (Enfantin.)  Il  Nature  du  gouvernement  d'un  pays: 
ensemble  des  lois  fondamentales  qui  déterminent  la  na- 
ture et  los  fonctions  du  pouvoir,  l'ensemble  des  droits  et 
des  devoirs  du  peuple  :  Constitution  monarchique,  démo- 
cratique. Co^stitutio:^  de  t79f,  de  1875. 

—  Par  ext.  Ensemble  de  lois  et  do  règlements  anciens 
déterminant,  dans  un  ordre  do  choses  politiques,  civiles  ou 
religieuses,  les  droits  et  les  devoirs  de  chacun  :  Constitu- 
tions canoniques.  Constitutions  féodales. 

—  Cout.  Nom  donné,  pendant  la  Révolution,  aux  gour- 
dins, ù  propos  des  débats  sur  la  Constitution  :  Acheter  une 
constitution. 

—  Dr.  rom.  Constitution  des  princes.  Ensemble  dos  lois 
émanées  do  la  pure  volonté  dos  empereurs. 

—  Dr,  mod.  Constitution  d'avoué,  d  avocat.  Acte  par  lequel 
on  donne  i>ouvoir  et  procuration  à  un  avoué,  ù  un  avocat, 
pour  qu'ils  prennent  la  défense  ou  la  direction  d'une  affaire 
de  procédure.  11  Constitution  de  dot,  Action  do  constituer 
une  dot.  il  Constitution  de  rente,  de  pension,  de  dotation. 
Action  do  garantir  par  acte  authentique  une  pension,  une 
rente,  une  liotaiion  à  une  personne.  (On  employait  autre- 
fois absol.  le  mot  constitution,  dans  te  sons  do  constitution 
do  rente  ou  même  de  rente  constituée.) 

—  Pathol.  Constitution  médicale,  Rappert  do  l'état  de 
l'atmosphère  avec  les  maladies  régnantes. 

—  Phys.  Etat,  condition  climatériquo  do  l'atmosphère 
ou  d'un  pays. 

—  Syn.  Constitution,  complexion,  naturel,  otc.'V.  com- 
plexion. 

—  Encycl.  Polit.  La.  constitution  est  la  loi  qui,  dans  un 
pays,  règle  le  modo  d'exercice  ou  do  délégation  do  la  sou- 
veraineté, c'est-à-dire  la  forme  du  gouvernement,  les  attri- 
Imtions  et  le  fonctionnement  dos  pouvoirs  de  l'Etat,  les 
droits  essentiels  des  individus,  ("nlln  la  participation  des 
citoyens  à  l'exercice  de  l'autorité,  se  réalisant  ordinai- 
rement au  moyen  du  droit  d'élection  ou  de  sufi'rago.  Il 
n'est  pas  indispensable  qu'une  i-itnstitulion  soit  consignée 
dans  un  acte  léf^islatif  unique;  i-'est  ainsi  que  les  prin- 
cipes fondamentaux  du  droit  politiijue  de  rAnj;lel(MTe 
reposent  sur  uno  série  <le  litres  et  d'actes.  Mais  toutes 
les  lois  pulitiuues  qui  ont  ré^'i  les  peuples  aux  diverses 
épo(|ue.s  de  1  liisloire  ne  peuvent  être  regardées  comme 
des  constitutions,  et  c'est  pluti'H  dans  la  période  moderne 
que  l'ou  trouve,  &  proprumeui  parler,  des  coustilultous. 


Une  constitution  est  généralement  une  charte  écrite,  un 
pacte  entre  la  nation  ot  lo  gouvernement,  représenté,  par 
exemple,  par  un  roi.  Dans  les  Etats  républicains,  la  consti- 
tution n'est  que  l'ensemble  des  dispositions  essentielles 
réglant  l'organisation  et  les  rapports  des  grands  pouvoirs 
publics. 

Les  époques  où  sont  apparues,  chez  los  différents 
peuples,  les  constitutions  écrites,  ont  été  surtout  des 
temps  de  crise  et  do  ronouvellement,  ot  ces  constitutions 
ont  confirmé  sur  certains  points,  mais  abrogé  ou  modifié 
sur  d'autres,  les  institutions  antérieures.  Los  constitutions 
de  l'Europe  moderne  reposent  toutes,  plus  ou  moins,  sur 
le  principe  de  la  souveraineté  nationale;  co  sont  des 
systèmes  politiques  établissant  lo  gouvernement  do  la 
nation  par  elle-même,  ou,  au  moius,  sa  participation  au 
gouvernement.  La  constitution  prend  une  importance 
toute  particulière  dans  les  Etats  fédéraux;  dans  une  cer- 
taine mesure,  elle  a  lo  caractère  d'un  traité. 

(Voir,  sur  les  constitutions  des  divers  Etats,  les  para- 
graphes qui  leur  sont  consacrés  aux  mots  :  France» 
Allemagne,  Autriche-Hongrie,  etc.) 

—  Méd.  Appliqué  à  l'ctat  des  parties  solides  du  corps» 
le  mot  constitution  n'était  pas  synonyme,  à  l'origine,  du 
mot  «  tempérament  »,  qui  s'appliquait  aux  humeurs.  Les 
doctrines  solidistes  ot  humoristes  ayant  disparu,  les  deux 
mots  sont  restés  dans  le  langage  vulgaire  comme  syno- 
nymes. Us  s'appliquent  à  la  structure  du  corps  dans  son 
ensemble,  au  point  de  vue  de  la  santé. 

—  Co7istitution  médicale.  La  découverte  des  microbes 
pathogènes  et  l'étude  des  conditions  de  leur  propagation 
et  de  leur  développement  a  un  peu  éclairci  la  question, 
jusqu'alors  mystérieuse,  de  la  constitution  médicale.  Cette 
constitution  médicale  résulte,  en  grande  partie,  de  la  pré- 
sence de  germes  dans  l'air  ou  dans  l'eau  et  des  conditions 
physiques  de  l'atmosphère  (température,  hygrométrie, 
état  électrique). 

Constitution  civile  du  clergé,  Règlement  imposé 
au  clergé  par  la  Constituante  (décr.  du  12  juill.  et  du 
21  août  1790).  —  La  Constituante  voulut  subordonner  le 
culte  à  l'Etat  et  considérer  les  évoques  et  les  prêtres 
comme  des  fonctionnaires  laïques.  Les  diocèses  étaient 
répartis  dans  chaque  département.  L'élection  des  évêques 
et  des  curés  appartenait  aux  fidèles.  Les  prêtres  élus  de- 
vaient aussitôt  prêter  serment  à  la  Constitution.  Les  évê- 
ques recevaient  annuellement  :  celui  de  Paris,  50.000  li- 
vres ;  ceux  des  villes  de  .^O.OOO  âmes  et  au-dessus, 
20.000  livres:  les  autres,  12.000.  Quant  aux  curés,  leur 
traitement  était  :  à  Paris,  de  6.000  livres;  en  province,  do 
4.000  livres  à  1.200,  suivant  les  paroisses.  La  plupart  des 
membres  du  clergé  refusèrent  de  se  soumettre  à  la  loi.  à 
laquelle  ils  reprochaient  de  toucher  à  des  choses  spiri- 
tuelles, comme  la  nomination  des  curés  et  des  évêques  et 
la  délimitation  des  diocèses  sans  lo  concours  de  l'Eglise. 
Ou  les  appela  n  réfractaires  «  ou  "  insermentés  t,  par  op- 
position aux  prêtres  »  assermentés  «  ou  "  constitution- 
nels ".  Un  petit  nombre  de  curés  et  quelques  évêques, 
parmi  lesquels  Talleyrand,  acceptèrent  la  Constitution 
civile  du  clergé.  Les  autres  s'y  refusèrent.  La  Législa- 
tive vota  un  décret  qui  los  expulsait  de  France  (i"92), 
malgré  le  veto  du  roi,  qui  provoqua  les  émeutes  du  20  juin 
et  du  10  août.  La  Constitution  civile  du  clergé  fut  défini- 
tivement abandonnée  en  I801. 

Constitutions  politiques  (Essai  sur  le  pbincipk 
gkniîrateur  des),  par  lo  comte  J.  do  Maistre  (Saint-Pé- 
tersbourg, 1810).  —  Cet  ouvrage,  un  des  meilleurs  de  l'au- 
teur, est  le  corollaire  de  ses  Considérations  sur  la  I-rance. 
Le  raisonnement  est  impuissant  à  nous  guider  en  matière 
politique  ;  et  rien  n'est  plus  absurde  que  d'imaginer 
qu'une  convention  humaine  soit  lo  principe  des  constitu- 
tions. Il  est  hors  du  pouvoir  do  rhomme,  l'histoire  lo 
prouve,  qu'une  constitution  puisse  être  fait©  ou  écrite  à 
priori.  Le  sentiment  religieux  seul  nous  en  donne  l'ori- 
gine. La  souveraineté  vient  de  Dieu,  ot  c'est  lui  seul  (jui 
crée  les  races  royales  eu  leur  communiquant  une  puissance 
supérieure  qui  s  impose  aux  hommes.  I.es  grands  législa- 
teurs sont  des  hommes  hors  ligne,  qui  n'appartiennent  qu'à 
la  jeunesse  des  nations,  et  qui,  par  la  faveur  do  Diou,  coor- 
donnent pour  les  hommes  les  vérités  émanées  do  sa  sagesse 
et  en  font  les  bases  dus  constitutions. 

CONSTTTUTIONNAIRE  (sti,  si-o-nér')  n.  m.  Hist.  rom. 
Titre  des  officiers  L-hargés  do  publier  los  constitutions 
des  empereurs  et  les  codes. 

—  n.  Hist.  ecclés.  Personne  qui  rcconnaissatt  la  bullo 
ou  constitution  Unigenitus.  Il  Adjectiv.  :  Brancas  était  dévot 
et  constitutionnairk.  (St-Sim.) 

CONSTITUTIONNALISER  {sti,  si-o-na)  v.  a.  Rendre 
constitutionnel,  convertir  au  régime  constitutionnel;  don- 
ner un  gouvernement  constitutionnel  à  :  Constitution- 
NALiSER  lin  pays. 

CONSTITUTIONNALISME  {sti,  si-o-na-lissm')  n.  m.  Gou- 
vernement constitutionnel  ;  doctrine  politique  dos  parti- 
sans de  co  gouvernement. 

CONSTITUTIONN ALITÉ  {sti.  si-o-na)  n,  f.  Etat,  carac- 
tère de  co  qui  est  constitutionnel  :  La  constitutionnalitk 
d'une  loi,  d'un  décret.  11  Régime  constitutionnel  :  La  CON- 
stitutionnalité  est  une  force  comprimée  qui  tend  toujoui'S 
à  repousser  l'obstacle.  (M"»  E.  do  Gir.) 

CONSTITUTIONNEL,  ELLE  (sti,  si-o-nèl')  adj.  Qui  a  np- 
port  a  la  constitution  :  Vice  constitctionnkl. 

—  llist.  Se  disait  des  évêques  et  des  prêtres  qui  avaient 
fait  acte  d'adhésion  à  la  constitution  civile  du  clergé,  dé- 
crétée en  1190  par  l'Assemblée  constituante. 

—  Méd.  V.  partie  oncyd.  ij  JJémorragte  constitutionnelle, 

V.  HUMOPUYLIK. 

—  Polit.  Qui  est  donné,  réglé,  établi  par  uno  constitution  ; 
qui  est  conforme  à  ta  constitution:  Lois  constitdtion- 
NBLLKS.  Monarchie  constitutionnki.lk.  Décret  f^nï  n'est  pas 
constitution nkl.  Il  Qui  tient  pour  la  constitution,  pour  le 
régime  constitutionnel  :  /.e/m»/! constiti'Tionnkl.  h  Sub- 
stantiv. :  /.r.VCONSTlTt'TIONNliLS. 

—  Anton.  Antlconatltutlonoel,  loconatitutionnfll,  absolu. 
Encycl.  Méd.  Le  nom  do  maladies  constitutionnelle.'! 

a  été  donné  ù  des  alfections  ordinairement  de  longue  du- 
rée, rarement  fébriles,  dont  l'existenoo  est  liée  à  un  état- 
particulier  souvent  originel  ou  héréditaire  de  l'organisme, 
ot  caractérisée,  I»  plus  fréquemment,  par  des  troubles 
ctimplexes  des  principales  fonctions  de  la  vie  organit(ue. 
On  peut  citer,  comme  exemples  de  ces  maladies  :  la  chlo- 
rose, l'hypocondrie,  la  goutte,  l'arthritisnie,  l'herpétisme^ 
le  diabète,  la  svidiilis,  le  rachitisme,  la  tuberculose,  lo 


CONSTITUTIONNELLEME>T   —    CONSUBSTANTIATION 


cancer.  L'expression  de  maladie  constitutionnelle  n'est 
d'ailleurs  pas  susceptible  d'une  définition  scientifique 
précise. 

Constitutionnel  (le).  Fondé  en  1815,  sous  le  titre  de 
V Indépendant,  il  eut  pour  premiers  rédacteurs  quelques 
épaves  de  1793  :  Gémond,  l'un  des  anciens  juges  de  Marie- 
Antoinette,  l'ex-dantoniste  Rousselin,  Jullien,  ancien  agent 
de  Robespierre,  auxquels  s'adjoignirent,  un  peu  plus  tard, 
Evariste  Dumoulin,  Cauchois-Lemaire,  les  académiciens 
Jay  et  Tissot.  Thiers  y  fit  ses  premières  armes.  Les  dix 
dernières  années  de  la  Restauration  furent  pour  •  le  Consti- 
tutionnel »  une  époque  des  phis  brillantes.  Organe  des 
conservateurs  libéraux,  avec  la  Charte  pour  drapeau,  il 
jouissait  d'une  énorme  popularité  qu'accrurent  encore  les 
procès  dont  l'accabla  le  gouvernement  de  Charles  X. 
Mais,  après  1830,  «  le  Constitutionnel  »  tomba  rapidement 
et  dut  liquider.  11  fut  adjugé,  en  1844,  pour  432.000  francs 
au  D' Véron,  qui  le  releva  bientôt  en  appelant  Thiers  à  la 
tête  de  la  rédaction,  avec  Cucheval-Clarigny,  Reybaud, 
de  Rémusat,  Duvergier  de  Hauranne  comme  collabora- 
teurs. En  1849,  "  le  Constitutionnel  »  prit  parti  pour  le 
prince  Louis-Bonaparte,  et  fut,  dès  lors,  abandonné  par 
■l'hiers.  En  1852,  le  D'  Véron  le  revendit  1.900.000  francs 
au  banquier  Mirés,  qui  fit  de  l'ancien  organe  libéral  une 
des  feuilles  officieuses  de  l'Empire.  C'est  aujourd'hui  un 
organe  conservateur-libéral. 

CONSTITDTIONNELLEMENT  {s(i,  si-o-nH')  adv.  D'une 
manière  conforme  à  la  constitution  :  Napoléon  ne  pouvait 
gouverner  coNsrrruTioNNELLEMENT.  (Béranger.) 

CONSTRICTEUR  [strik'  —  du  lat.  conslringere,  supin  con- 
slrictum,  serrer)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  des  muscles  qui  ont 
pour  fonction  de  resserrer  circulairement  certains  canaux 
ou  orifices. 

—  E.N-CTCI..  Trois  muscles  du  pharynx  portent  le  nom 
de  constricteurs;  on  les  distingue  en  constricteur  inférieur, 
moyen,  et  supérieur.  Ces  trois  muscles  ont  pour  action 
commune  d'élever  et  de  resserrer  le  pharynx;  ils  con- 
courent à  la  déglutition,  et  particulièrement  à  celle  des 
liquides. 

—  Constricteur  du  vagin.  C'est  l'analogue  du  bulbo-ca- 
verneux  chez  l'homme.  Ce  muscle  est  pair,  situé  sur  les 
parties  latérales  de  l'orifice  vaginal.  Naissant  en  arrière 
de  l'entre-croisement  des  fibres  du  sphincter  de  l'anus,  il 
se  moule  sur  le  bulbe  du  vagin,  auquel  il  forme  une  sorte 
de  gaine,  recouvre  et  croise  l'ischio-caverneux  et  se  ter- 
mine dans  les  parties  molles,  aux  environs  du  ligament 
suspenseur  du  clitoris.  Son  action  est  de  comprimer  for- 
tement le  bulbe  du  vagin,  de  favoriser  l'engorgement 
érectile  par  la  compression  de  la  veine  dorsale  du  clito- 
ris, de  tendre  et  d'abaisser  cet  organe. 

—  Constricteur  de  t'anus.  C'est  le  sphincter  de  l'anus. 
V.  ce  mot. 

CONSTRICTEUR  ou  CONSTRICTOR  {strik'  —  même  éty- 
mol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m.  [adjeetiv.  Boa  constricteur 
(ou  constrictor)].  Espèce  de  boa,  ainsi  nommé  à  cause 
de  la  force  avec  laquelle  il  serre  dans  ses  plis  les  ani- 
maux qu'il  veut  étouffer,  ii  On  l'appelle  aussi  boa  devin. 

—  n.  m.  pi.  Famille  de  serpents,  qui  a  pour  type  le  boa 
constricteur. 

CONSTRICTIF,  IVE  {strik'  —  du  lat.  constrictus,  serré) 
adj.  Méd.  tjui  resserre  :  Action  constbictive  des  muscles 
du  pharynx. 

CONSTRICTION  [strik-si  —  rad.  constriclif)  n.  f.  Pres- 
sion circulaire  qui  diminue  le  diamètre  des  objets  :  La 
suffocation  s'opère  par  compression,  et  non  par  coNSTRlc- 
TioN.  (Raspail.) 

CONSTRICTOR  n.  m.  Zool.  V.  coNSTRiCTEnR,  et  boa. 

CONSTRINGENT  (strin-jan),  ENTE  [du  lat.  constringens  ; 
de  conslringere,  serrer]  adj.  Qui  opère  une  constriction, 
qui  resserre  circulairement  ;  L'action  constringente  des 
corsets. 

—  Anton.  Apéritif,  laxatif,  relâchant. 

CONSTRUCTEUR  {struk'  —  du  lat.  con-itruere,  supin  con- 
strucLum,  construire)  n.  m.  Celui  qui  fait  des  constructions, 

âui  est  versé  dans  l'ar*  de  construire  :  Un  constructeur 
e  maisons,  w  .\djecti'    :  Mécanicien  constructeur. 

—  Anton.  Démolisseur. 

CONSTRUCTIBILITÉ  [struk'  —  rad.  constructible)  n.  f. 
Caractère  de  ce  qui  peut  être  construit  :  La  co.'Jstructibi- 
LlTÊ  d'une  équation. 

CONSTRUCTTCLE  (du  lat.  constructus,  construit)  adj. 
Qui  peut  être  construit  :  Figure  ';onstructible. 

CONSTRUCTIP,  IVE  (struk'  —  du  lat.  constructus,  con- 
struit  adj.  Qui  est  propre  à  construire  :  Propriété  coN- 

STRUCT1VE. 

CONSTRUCTION  (slruk-si  —  lat.  constructio,  même  sens) 
n.  f.  Art  ou  action  ae  construire  :  Construction  d'un  na- 
vire, d'une  machine.  Connaître  la  construction.  Il  Manière 
dont  un  objet  est  construit  :  De  la  construction  dépend 
la  solidité,  il  Etat  do  ce  que  l'on  construit  actuellement  : 
liAliment,  Vaisseau  en  construction,  ii  Edifice  construit  : 
Une  construction  massive. 

—  Fig.  Action  de  former,  do  combiner,  de  créer  :  La 
construction  d'un  roman. 

—  Algèbr.  Construction  d'une  équation,  Opération  qui 
consiste  à  tracer  diverses  lignes  traduisant  les  données 
d'une  équation  pour  en  déterminer  graphiquement  les 
racines. 

—  Géom.  et  géogr.  Tracé  d'une  figure  déterminée  : 
Construction  aun  angle,  d'un  carré,  d'une  côte,  d'un 
fleuve. 

—  (îramra.  Arrangement,  disposition  des  mots  dans  la 
proposition  et  des  propositions  dans  la  période  :  On  trouve 
en  hébreu  une  foule  ae  constructions  en  apparence  peu 
logique».  (Renan.)  il  Faire  la  construction  dune  phrase, 
Enoncer  les  éléments  d'une  phrase  dans  l'ordre  logique 

ui  avait  été  troublé  par  les  inversions  propres  au  génie 
e  la  langue  (cette  méthode  est  fort  usit>'0  pour  faciliter 
la  traduction  des  textes  grecs  et  latins)  :  Dites  tant  qu'il  vous 
plaira  que  co^:8TRUcTION  est  destruction,  vous  n'avez  que  ce 
seul  moyen  pour  entendre  te  sens  d'un  auteur.  (Du  Marsais.) 
Il  Construction  directe,  hgique  ou  analytique.  Celle  où  les 
mots  se  suivent  dans  l'ordre  logique  exigé  par  la  gram- 
maire, c'est-à-dire  où  l'on  énonce  successivement  le  sujet, 
le  verbe  et  l'attribut  :  Les  langues  à  construction  directe 
perdent  moin»  à,  la  traduction  que  le»  langue»  à  inversion. 


ï 


(Rivarol.)  n  Construction  inverse,  transpositive  ou  figurée. 
Celle  où  l'on  admet,  en  faveur  du  sens,  des  inversions  qui 
troublent  l'ordre  grammatical  des  mots. 

—  Mar.  Cale  de  conslruction.  Cale  sur  laquelle  se  con- 
struisent les  navires,  n  Chantiers  de  construction.  Ateliers 
dans  lesquels  on  travaille  les  pièces  des  navires,  ii  Sys- 
tème de  construction,  Façon  spéciale  dont  est  construit  un 
navire,  ll  Direction  des  constructions  navales.  Bureaux  et 
personnel  chargé  de  la  construction  des  navires.  (A  la 
tête,  se  trouvent  les  ingénieurs  du  génie  maritime,  dont 
le  chef  se  nomme  directeur  des  constructions  navales  et 
est  assimilé  à  officier  général.  C'est  le  rouage  essentiel 
des  arsenaux,  et  la  charge  qui  leur  incombe  est  considé- 
rable.) Il  Service  chargé,  dans  l'arsenal,  de  tout  ce  qui  in- 
téresse la  construction  et  la  réparation  des  navires. 

—  Télégr.  électr.  Supports  en  fer,  reliés  solidement 
entre  eux,  s'appuyant  sur  un  mur  afin  de  faire  passer 
par-dessus  ce  mur  une  ligne  télégraphique. 

—  Anton.  Démolition,  destruction,  renversement,  sub- 
version. 

—  Enctcl.  Techn.  Le  mot  construction  a  différentes  si- 
gnifications, suivant  le  point  de  vue  auquel  on  se  place.  Il 
désigne  tout  d'abord  l'ensemble  des  connaissances  indis- 
pensables pour  construire  ;  c'est  ce  que  l'on  nomme  Vart 
de  la  construction.  Ce  terme  indique  encore  les  différentes 
catégories  d'œuvres  construites,  en  tenant  compte  de  leur 
nature  ;  on  dit  ainsi  :  une  construction  en  bois,  en  pierre,  en 
fer.  etc.  Le  mot  «  construction  •  s'emploie  de  même  pour 
classifier  la  destination  des  œuvres  :  construction  civile, 
militaire,  urbaine,  rurale,  industrielle,  etc. 

—  Archit.  La  construction  est  la  partie  de  l'architecture 
qui  consiste  à  employer  les  matériaux  en  raison  de  leurs 
qualités  et  de  leur  nature  propre,  de  manière  à  satisfaire 
aux  conditions  de  solidité,  de  convenance  et  d'eurythmie 
ou  de  beauté.  Nous  nous  bornerons  à  rappeler  succincte- 
ment les  caractères  les  plus  saillants  des  constructions 
grecque,  romaine,  romane  et  gothique,  en  renvoyant,  pour 
plus  de  détails,  à  appareil,  arc,  arc-boutant,  chaînage, 

CLOCHER,  colonne,  OGIVE,  PILIER,  VOÙTE,  etc. 

Les  Grecs,  résumant  l'architecture  orientale  des  pre- 
miers âges,  n'employèrent  que  la  plate-bande  dans  leurs 
constructions  ;  ils  obtinrent  la  stabilité  des  vastes  blocs 
qui  leur  servaient  de  matériaux  par  l'observation  judi- 
cieuse des  lois  de  la  pesanteur,  et  ne  firent  pas  usage  des 
mortiers.  Les  Romains  adoptèrent  l'arc  et,  par  suite,  la 
voûte  :  de  là  la  nécessité,  pour  eux,  d'établir  des  points 
d'appui  présentant,  par  leur  assiette  et  leur  parfaite  co- 
hésion, des  masses  assez  solides  et  homogènes  pour  ré- 
sister au  poids  et  à  la  poussée  des  voûtes. 

Les  constructeurs  romans  s'appliquèrent  principalement 
à  développer  l'organisme  des  voûtes.  D'abord  ils  employè- 
rent la  voûte  en  berceau  pour  couvrir  leurs  grands  édi- 
fices :  mais,  au  lieu  de  la  maçonner  en  blocage,  comme  les 
Romains,  ils  la  construisirent  en  moellons  bruts  noyés  dans 
le  mortier  et  posés  comme  des  claveaux,  ou  en  moellons 
taillés  et  formant  une  maçonnerie  de  petit  appareil  ;  ils  ren- 
forcèrent les  murs  de  distance  en  distance  par  des  contre 
forts  extérieurs  et  par  des  piles  saillantes  à  l'intérieur  ; 
puis,  au  droit  de  ces  points  d'appui,  ils  établirent  des  arcs- 
doubleaux  en  pierres  appareillées.  Ces  arcs-doubleaux, 
présentaient  une  certaine  élasticité  et  se  prêtaient  au  tas- 
sement et  à  l'écartement  des  piles.  Par  la  suite,  les  con- 
structeurs romans  remplacèrent  les  voûtes  en  berceau  par 
des  voûtes  d'arête  barlongues  ;  ils  conservèrent  néanmoins 
les  arcs-doubleaux  et  bandèrent  des  formerets  d'une  pile 
à  l'autre,  sur  les  murs,  dans  le  sens  longitudinal  ;  par  ce 
moyen,  les  voûtes  reposaient  uniquement  sur  les  piles, 
et  les  murs  ne  devenaient  que  des  clôtures,  qu'à  la  rigueur 
on  pouvait  bâtir  après  coup  ou  supprimer.  Mais  le  problème 
qui  préoccupait  les  constructeurs  du  moyen  âge  ne  fut 
résolu  que  par  l'adoption  de  l'arc  brisé  ou  en  tiers-point. 

Les  architectes  gothiques  ne  sont  pas  les  inventeurs 
de  l'arc  brisé,  mais  ils  s'en  sont  servis  en  raison  des  res- 
sources qu'il  présente  dans  la  construction  ;  et  c'est  seule- 
ment dans  le  domaine  royal  et  quelques  provinces  envi- 
ronnantes, qu'ils  ont  su  l'a'ppliquer  à  l'art  de  bâtir.  A  cette 
époque  (fin  du  xii"  s.)  il  se  forma  une  puissante  école 
laïque  de  constructeurs,  protégée  par  l'épiscopat  qui  vou- 
lait amoindrir  l'importance  des  ordres  religieux,  possé- 
dant les  sympathies  du  peuple,  admise  par  la  féodalité 
séculière.  Cette  école  déploya  dans  ses  constructions  une 
habileté  pratique,  une  science,  une  logique  qui  méritent 
la  plus  grande  admiration.  Ajoutons  que  les  constructeurs 
du  moyen  âge  ont  apporté  un  soin  extrême  dans  le  choix 
de  leurs  matériaux  et  qu'ils  ont  soumis  généralement  leur 
système  de  construction  à  la  nature  de  ceux  dont  ils  dis- 
posaient. 

—  Art  milit.  La  construction  des  fortifications  et  des 
bâtiments  militaires  en  général  rentre  dans  les  attribu- 
tions du  génie.  Toutefois,  l'artillerie  construit  elle-même, 
à  l'exception  de  ses  casernes,  tous  les  bâtiments  néces- 
saires à  son  service,  tels  qu'arsenaux,  etc.  Le  service  des 
poudres  et  salpêtres  construit  également  ses  bâtiments, 
et  les  services  administratifs  construisent  aussi  certains 
de  leurs  magasins,  parcs  à  fourrages,  etc. 

—  Dr.  Les  constructions  et  ouvrages  bâtis  sur  le  sol 
constituent  l'une  des  formes  de  l'accession  en  matière 
immobilière.  En  droit  romain,  la  propriété  du  sol  empor- 
tait la  propriété  des  constructions.  On  faisait  de  cette 
règle  deux  applications.  Le  maître  du  sol  qui  avait  con- 
struit sur  son  sol  avec  les  matériaux  d' autrui  était  pro- 
priétaire do  l'édifice;  lo  propriétaire  des  matériaux 
]iouvait  seulement  par  l'action  de  tigno  juncto  obtenir  le 
double  do  leur  valeur.  Si  l'on  avait  construit  avec  ses 
matériaux  sur  le  sol  d'autrui,  lo  propriétaire  du  terrain 
acquérait  aussi  l'édifice;  le  propriétaire  des  matériaux, 
s'il  était  de  bonne  foi,  pouvait  avoir  droit  à  une  indemnité. 
Des  hypothèses  semblables  sont  prévues  par  lo  droit 
français.  La  propriété  du  sol  emporte  la  propriété  du 
dessus  et  du  dessous  (C.  civ.,  art.  552).  Le  propriétaire 
qui  a  construit  sur  son  terrain  avec  les  matériaux  d'autrui 
acquiert  la  construction  p.ar  accession;  le  propriétaire 
des  matériaux  n'a  droit  qu'à  une  indemnité  (art.  554).  La 
construction  qu'une  personne  a  faite  avec  ses  matériaux 
sur  le  terrain  d'autrui  appartient  aussi  au  propriétaire  du 
sol.  Dans  ce  cas,  si  le  constructeur  est  de  bonne  foi,  le 
propriétaire  du  sol  doit  l'indemniser;  s'il  est  de  mauvaise 
foi,  le  propriétaire  peut  garder  la  construction  moyennant 
certaines  indemnités,  ou  contraindre  le  constructeur  à  la 
supprimer. 

—  Gramm.  Dans  la  construction  d'une  phrase,  il  im- 
porte do  distinguer  le  mouvement  des  idées  et  lo  rapport 


224 

grammatical  bu  syntaxique  des  mots  ;  ee  sont  deux  forces 
indopendantes  et  qui  peuvent  même  se  contrarier  récipro- 
quement. Dans  les  langues  anciennes,  la  construction  était 
libre  :  on  pouvait  placer  les  mots  dans  l'ordre  que  récla- 
maient le  sens  et  le  mouvement  des  idées,  sans  trop  se 
préoccuper  des  rapports  syntaxiques,  qui  étaient  suffisam- 
ment marqués  par  les  terminaisons  des  mots;  dans  les 
langues  modernes,  la  construction  est  fixe  :  les  rapports 
syntaxiques  sont  marqués  par  un  certain  ordre  des  mots, 
lequel  ne  peut  être  interverti  en  faveur  du  sens  ou  du  pit- 
toresque, au  risque  d'exprimer  autre,  chose  que  ce  qu'on 
veut  dire.  C'est  ce  qui  arrive  en  français,  où  la  construc- 
tion est  essentiellement  directe  et  grammaticale,  où  le 
verbe  est  toujours  précédé  du  sujet  et  suivi  de  l'attribut 
ou  du  régime. 

Outre  le  mouvement  des  idées  ot  les  rapports  gramma- 
ticaux, un  troisième  élément  est  à  considérer  dans  la  con- 
struction :  l'accentuation  de  la  phrase  ou  du  membre  de 
phrase.  En  français,  l'accent  le  plus  fort  porte  toujours 
sur  la  fin  de  la  phrase;  aussi  est-il  naturel,  lorsqu'il  y  a 
plusieurs  compléments,  de  placer  les  plus  longs  à  la  fin. 
Dans  les  langues  anciennes  (grec  et  latin),  il  fallait  tenir 
compte,  pour  la  construction,  de  ce  fait  que  l'accentuation 
portait  sur  le  début  et  sur  la  fin  de  la  phrase,  de  telle  sorte 
que  le  milieu  demeurait  dans  l'ombre.  Pour  obtenir  le 
nombre  oratoire,  il  convient  de  songer  à  cette  accentua- 
tion de  la  phrase  dans  l'arrangement  des  mots. 

—  Mar.  Constructions  navales.  "V.  navire. 

—  Malilém.  Construction  des  expressions  algébriques  à 
l'aide  de  la  règle  et  du  compas.  On  nomme  ainsi  le  problème 
qui  consiste  à  construire  graphiquement,  à  l'aide  de  la 
règle  et  du  compas,  l'inconnue  d'un  problème,  cette  in- 
connue étant  exprimée  algébriquement  en  fonction  de 
grandeurs  données  elles-mêmes  graphiquement. 

On  peut,  à  l'aide  seulement  de  la  règle  et  du  compas, 
construire  toutes  les  expressions  algébriques  qui  ne  con- 
tiennent que  les  signes  d'additions,  de  soustractions,  de 
multiplications,  de  divisions  et  d'extractions  de  racines 
carrées,  ou  dont  les  indices  sont  des  puissances  de  2. 

Au  contraire,  il  est  impossible  de  construire,  à  l'aide 
seulement  de  la  règle  et  du  compas,  les  expressions  algé- 
briques qui  contiennent  des  radicaux  cubiques,  cinquiè- 
mes, etc.  :  il  faudrait  recourir  pour  cela  à  des  macliines 
plus  compliquées,  telles  que  celles  que  les  Grecs  avaient 
imaginées  pour  résoudre  les  problèmes  de  la  dujdication 
du  cube  et  de  la  trisection  de  l'angle. 

—  BiBLiooR.  :  Julien  Petersen,  Méthodes  et  théories  pour 
la  résolution  des  problèmes  de  constructions  géométriques, 
traduit  par  O.  Chemin  (Paris,  1880). 

CONSTRUCTIVITÉ  [siruk'  —  rad.  construii'e)  n.  f.  Dans 
le  système  de  Gall,  Faculté  affective  qui  pousse  l'homme 
et  lès  animaux  à  bâtir  ;  Organe  de  la  constructivité. 

CONSTRUIRE  (stru-ir  —  lat.  constriiere ;  de  ciim.  avec, 
et  struere,  édifier)  v.  a.  Bâtir,  assembler  les  diverses  par- 
ties d'un  édifice  ou  d'un  appareil  quelconque  :  Construire 
une  barque.  II  Par  ext.  Produire,  former  :  il  a  fallu  six  cents 
ans  a  la  nature  pour  construire  ses  grands  ouvrages.  (BufT.) 

—  Fig.  Combiner,  disposer,  créer  :  Construire  un 
poème. 

—  Astrol.  Construire  un  talisman,  En  tracer  les  figures, 
les  caractères. 

—  Géom.  et  géogr.  Tracer  :  Construire  un  polygone. 
Il  Construire  une  carte.  Etablir  sur  le  papier  les  données 

obtenues  au  moyen  d'observations  pour  représenter  la 
configuration  du  sol. 

—  Gramm.  Construire  une  phrase.  Disposer  dans  un  cer- 
tain ordre  les  mots  qui  la  composent. 

Se  construire,  v.  pr.  Etre  construit,  il  Construire  pour 
soi-même,  au  prop.  et  au  fig  :  Se  construire  une  maison, 
un  idéal. 

—  Gramm.  Entrer  dans  la  construction  d  une  phrase. 

—  Stn.  Construire,  bâtir,  édifier.  V.  bâtir. 

—  Antox.  Abattre,  défaire,  démolir,  détruire,  raser, 
renverser,  saper. 

CONSTUPRATEUR  (stu  —  TS.A.  constuprer)a.m.  Homme 
qui  viole  une  femme  ou  une  fille.  (Peu  usité.) 

CONSTUPRATION  [stu,  si-on  —  rad.  constupraleur)  n.  f. 
.\ciion  de  violer  une  fille,  une  femme.  (Peu  usité.) 

CONSTUPRER  {stn  —  lat.  constuprare  ;  de  cum,  avec,  et 
sluprum,  viuli  V.  a.  'Violer.  (Peu  usité.) 

CONSUALIES  {li)  n.  f.  pi.  Fêtes  célébrées  à  Rome  en 
l'honneur  du  dieu  Consus  le  15  décembre,  après  les  semail- 
les, et  le  21  août,  après  la  moisson. 

—  Enctcl.  L'autel  du  dieu,  situé  dans  le  cirque  Maxime, 
était  recouvert  tout  le  reste  de  l'année  de  terre  gazonnée. 
Aux  consualies  on  le  découvrait,  et  le  flamen  quinnahs. 
entouré  des  vestales,  y  sacrifiait.  Ce  jour-là,  les  chevaux 
et  autres  animaux  de  labour  étaient  laissés  en  liberté  et 
couronnés  de  fleurs.  On  se  livrait  à  des  divertissements 
champêtres,  elles  pontifes  présidaient  à  des  courses  de 
chevaux  et  de  chars  données  dans  le  cirque.  Il  y  avait 
aussi  des  courses  de  mulets. 

CONSUBSTANTIALISTE  {stan.  lisst'}  n.  et  adj.  Se  dit 
d'un  partisan  de  la  consubstantialité. 

CONSUBSTANTIALITÉ  {slan-si-a  —  rad.  consubstanliel) 
n.  f.  Théol.  Unité  et  identité  de  substance  :  Les  ariens 
niaient  la  consubstantialité  du  Fils  avec  le  Père.  (Acad.) 

Enctcl.  Les  Pères  du  concile  de  Nicée,  en  325,  con- 
damnèrent l'hérésie  d'Arius,  d'après  lequel,  dans  la  sainte 
Trinité,  le  Fils,  étant  une  créature,  ne  pouvait  être  de  la 
même  substance  que  le  Père.  Pour  préciser  la  doctrine 
catholique,  il  fallait  trouver  un  terme  qui  exprimât  l'éga- 
lilé  absolue  du  Père  et  du  Fils  :  le  concile  fit  choix  du 
mot  grec  inoouaia,  que  traduisent  le  mot  latin  consiibstan- 
tialitas  et  le  mot  français  consubstanlialiW  :  il  signifie  que 
le  Père  et  le  Fils  n'ont  qu'une  seule  et  même  substance. 
Le  même  terme  fut  appliqué,  dans  la  suite,  au  Saint-Esprit, 
troisième  personne  de  la  sainte  Trinité,  en  tout  égale  aux 
deux  autres. 

CONSUBSTANTIATEUR,  TRICE  {stan-si-a)  n.  et  adj.  Se 
dit  d'un.-  pors.innc  (|ui  croit  le  Verbe  consnbstantiel  à  son 
Père.  Il  Nom  donné  par  les  catholiques  aux  luthériens. 

CONSUBSTANTIATION  (stan-si-a-si  —  rad.  con.iubstan- 
tiel)  n.  f.  Théol.  Présence  do  Jésus-Christ  dans  I  eucha- 
ristie, qui  laisserait  subsister  la  substance  du  pain  et  du 
vin,  d'après  lo  système  des  luthériens,  au  lieu  qu  il  n  eu 
reste  que  les  apparences  selon  le  dogme  catholique. 


22^5 

CONSUBSTANTIEL,  ELLE  [stan-si-el'  —  lat.  consuhstan- 
tialis;  de  cuin,  avec,  ot  substantia,  sabstanco)  adj.  ïliôol. 
Qui  n'a  qu'une  seule  ot  niAme  substance  :  Les  trois  per- 
sonnes de  la  Trinité  sont  C0NSUBSTANT[iiLLKS. 

—  Par  oxt.  Qui  no  lait  qu'un,  qui  est  insi^parablo  d'un 
objet  principal,  qui  on  est  partie  iutôgranto  :  Les  biens  et 
les  7nan.r  sont  tONSUBSTANni:LS  à  notre  vie.  (Montaigne.) 

CONSUBSTANTIELLEMENT  [stan-si-èl')  a-iv.  Tli(iol. 
D'une  laron  cocisubstantielie  :  Le  Fils  est  çotisuBsrxnTlKL- 
lEMi'îNT  un  avec  le  Père.  (Aoad.) 

GONSUEORA,  ville  d'Espagno  (Nouvelle-Castille  [prov. 
de  TolùdeJ),  sur  l'Amar^uillo,  sous-aflluent  du  Guadiana; 
7.600  h.  Fours  à  chaux,  minoteries  ;  tuileries,  briqueteries, 

ConsuelO,  roman,  par  George  Saod  (1842).  —  Petite 
Espagnole  élevée  par  des  bohémiens  qui  l'ont  prise  on  ne 
sait  où  etabandonuée  en  Italie,  Consuelo  se  fait  remarquer, 
par  sa  belle  voix,  du  vieux  maestro  Porpora,  qui  lui  donne 
des  leçons  et  la  présente  au  comte  Zustinianî,  noble  pro- 
tecteur des  arts.  Celui-ci  la  fait  débuter  sur  le  théâtre, 
où  elle  obtient  un  grand  succès,  ot  en  devient  amoureux. 
Mais  Consuelo,  lidèle  à  son  attachement  pour  Anzolotto, 
compagnon  de  sa  première  jeunesse,  repousse  les  avances 
du  conue.  Lors(iue  Anzoletto  l'oublie  pour  une  rivale,  elle 
se  prend  d'un  profond  dégoût  do  la  gloire.  Kt  peut-être 
va-t-elle  succomber  aux  tentations  qui  l'entourent,  lorsque 
Porpora  l'envoie  en  Bohômo,  dans  une  famille  allemande, 
les  Kudolstadt,  qui  habitent  le  vieux  château  des  Géants. 
La  dernière  partie  du  livre  nous  peint  les  divers  membres 
de  cotte  famille,  en  particulier  la  jeune  Amélie,  pour 
laquelle  Consuelo  doit  être  une  aimable  compagne  en  même 
temps  que  sa  maîtresse  de  musique.  Ainsi  l'auteur  prépare 
une  dramatique  histoire,  qu'il  raconte  dans  un  autre  ou- 
vrage. Ce  dernier,  intitulé  la  Comtesse  de  Budolstadt,  fait 
suite  à  Consuelo,  mais  lui  est  inférieur. 

CONSUÉTU  DINAI  RE  [jièr'  —  du  lat.  consuetudo,  inis, 
habitude)  n.  Théol.  Celui  qui  est  dans  l'habitude  de  faire 
une  ciiose,  et  particulièrement  de  commettre  certain  péché. 
Il  On  dit  aussi  habitudinaire. 

CONSUL  (emprunté  au  lat.  ;  de  consulere,  veiller)  d.  m. 
Hist.  rom.  Chacun  des  deux  magistrats  suprêmes  de  l'an- 
cienne république  romaine  :  Borne,  ayant  chassé  les  rois, 
établit  des  CONSULS  annuels.  (Montesq.)  il  Consul  perpétuel, 
Titre  que  portèrent  quelque  temps  les  empereurs  d'Orient. 

—  Dr.  anc.  Nom  que  l'on  donna,  au  moyen  âge,  dans 
certaines  villes,  aux  magistrats  municipaux,  il  Juges  choi- 
sis parmi  les  marchands  et  né^'ociants  pour  connaître 
sommairement  de  certaines  affaires  commerciales  :  Les 
tribunaux  de  commerce  ont  remplacé  les  juyes-co^svhs.  Il  Au 
plur.,  Juridiction,  tribunal  des  mêmes  juges  :  Assigner  quel- 
qu'un aux  CONSCLS. 

—  Hist.  du  moyen  âge.  Titre  des  rois  maures  d'Es- 
pagne. Il  Titre  qui  a  été  synonyme  de  comte,  ii  Titre  de 
certains  seigneurs  ligués,  au  ix'  siècle,  pour  s'opposer 
aux  invasions  des  Normands,  il  Nom  donné  aux  magistrats 
municipaux  des  villes  do  la  Gaule,  sous  les  Romains  et 
les  rois  francs  :  Consuls  de  Toulouse,  de  Nimrs,  de  Vienne. 

—  Hist.  mod.  Magistrats  suprêmes,  créés  en  France 
en  1799  :  Le  premier  coNsuLpri7  le  titre  d'empereur  en  i804. 

—  Dr.  intern.  Fonctionnaire  en  résidence  à  l'étranger 
et  revêtu  d'attributions  qui  lui  permettent  de  protéger  ses 
nationaux,  de  sauvegarder  leurs  intérêts,  de  régler  leurs 
dilférends  :  /7n  consul  général.  Un  mce-coNSCL. 

—  Enctcl.  Hist.  et  polit.  Les  consuls  furent  deux  magis- 
trats, élus  pour  un  an,  établis  à  Rome  à  la  chute  do  la 
royauté,  l'an  de  Rome  244  (508).  Les  premiers  furent 
L.  Junius  Brutus  et  Tarquin  CoUatin.  Ils  furent  investis 
de  toutes  les  anciennes  attributions  de  la  monarchie  {impe- 
rium  et  potes  tas).  Tout  acte 
d'un  consul  pouvait  être  an- 
nulé par  l'opposition  (interces- 
sio)  de  son  collègue.  A  l'origine, 
les  patriciens  seuls  pouvaient 
être  consuls.  Ces  magistrats 
étaient  les  chefs  de  1  armée, 
centralisaient  l'administration 
de  la  justice  et  des  deniers  pu- 
blics, convoquaient  le  sénat  et 
assemblaient  le  peuple,  nom- 
maient aux  offices,  et,  enfin,  on 
publiait  les  lois  en  leur  nom; 
à  plus  d'un  mille  do  Rome,  ils 
avaient  droit  de  vie  et  de  mort  ; 
mais,  à  leur  sortie  do  charge, 
ils  pouvaient  être  mis  en  accu- 
sation. Les  consuls  sortaient 
précédés  de  douze  licteurs  por- 
tant dos  faisceaux  ;  on  outre, 
ils  avaient  la  robe  prétexte,  un 
bâton  d'ivoire  et  la  chaise  ciirulo.  Mais  leur  puissance 
excita  les  jalousies  dos  plébéiens,  et  la  loi  Sacrée,  en  éta 
hlissant  dos  tribuns,  diminua  le  pouvoir  des  consuls.  Plus 
tard,  on  put  élire  des  consuls  plébéiens. 

Auguste  se  fit  donner  la  puissance  proconsulaire,  et 
affaiblit  le  pouvoir  dos  consuls.  Ou  multiplia  lo  nombre 
dos  consuls  suppléants;  sous  Commode,  on  vit  à  Homo, 
dans  une  année,  vingt-cinq  consuls. 

Les  consuls  ordinaires  étaient  ceux  qui  entraient  on 
exercice  au  mois  do  janvier  ot  donnaient  leurs  noms  à 
l'année;  ceux  qui  entraient  en  fonction  dans  l'année,  par 
suite  d'une  vacance,  étaient  les  coiisuls  subrogés  [consul 
suffectus);  ceux  qui  étaient  simplement  nommés  pour 
l'année  suivante  étaient  les  consuls  désignés. 

Il  existait,  à  Rome,  dCs  fastes  sur  lesquels  étaient  in- 
scrits les  noms  des  consuls  ordinaires  ot  ceux  des  consuls 
subrogés.  Après  la  division  do  l'empire,  il  y  eut  tantôt  un, 
tantôt  deux  consuls  dans  chaque  capitale. 

Dans  lo  midi  do  la  Kranco,  on  donna,  â  partir  du  moyen 
âge,  le  nom  do  «consuls»  aux  magistrats  municipaux  ;  leurs 
fonctions  étaient  les  mêmes  quo  colles  des  écliovins  dans 
lo  Nord.  Par  extension,  on  donna  ce  nom  de  consul  aux 
«yndics  ot  officiers  dos  communautés  d'arts  et  métiers.  Lo 
corps  dos  consuls  fut  rom^)lacé,  en  1789,  par  dos  conseillers 
municipaux. 

Les  consuls  des  marchands,  appelés  plus  tard  juges- 
consuls,  étaient  dos  ofliciors  de  iustico,  choisis  parmi  les 
marchands  ot  négociants  d'une  ville,  ot  chargés  de  connaîtro 
dos  contestations  outre  commerçants.  Cotte  juridiction, 
a.\>pe)\éo  juridiction  consulaire,  fut  conservée  en  1789,  et  ce 
nom  est  donné,  oncoro  do  nos  jours,  à  la  compôtonco  dos 
tribunaux  do  commerce,  qui  ont  remplacé  les  jugos-consulii. 

III. 


CONSUBSTANTIEL  —   CONSULAT 


CooBUl  romain. 


La  constitution  du  n  décembre  J799  (22  frimaire  an  VIII) 
confia  le  gouvornoment  do  la  France  à  trois  consuls,  dont 
lo  premier  promulguait  les  lois,  nommait  los  membres  du 
conseil  d'Etat,  les  ministres,  les  ambassadeurs,  etc.;  les 
autres  consuls  n'avaient  que  voix  consultative.  Par  le 
séiiatus-consulte  du  16  thermidor  an  X  (i  août  1802),  ils 
furent  nommés  à  vie,  ot  par  celui  du  28  floréal  an  XII 
(18  mai  1804),  le  Consulat  fit  place  à  l'Empire. 

—  Admin.  milît.  En  matière  de  recrutement,  les  consuls 
ont  à.  donner  leur  avis  sur  los  demandes  do  dispense  for- 
mulées par  los  jeunes  gens  qui  se  réclament  de  l'article  50 
do  la  loi  du  15  juillet  1889,  comme  étant  régulièrement  éta- 
blis à  l'étranger,  hors  d'Europe,  avant  l'âge  de  19  ans.  — 
Lorsque,  avant  l'âge  de  30  ans,  ces  mêmes  jeunes  gens 
veulent  résider  momentanément  en  France,  ils  doivent 
aviser  do  leur  déplacement  lo  consul,  toujours  chargé  de 
contrôler  leur  situation. 

Do  même,  tout  homme  soumis  encore  aux  obligations 
militaires,  et  qui  va  se  fixer  en  pays  étranger,  ou  qui  change 
do  résidence  à  l'étranger,  doit  aviser,  au  départ  et  ù  l'ar- 
rivée, lo  consul  ou  agent  consulaire,  qui  rend  compte  au 
ministre.  ^Décrets  dos  21  fév.,  ÏO  juill.  et  18  sept.  1880; 
■Jl  mars  1882;  27  avr.  1883.) 

—  Dr.  intern.  Les  premiers  consuls  paraissent  avoir  été 
établis  dans  le  Levant  par  les  villes  d  Italie  au  xii"  siècle. 
Saint  Louis  fut  lo  premier  roi  français  qui  institua  dos 
consuls  à  l'étranger.  On  finit  peu  à  peu  par  en  établir  chez 
toutes  les  nations  avec  lesquelles  on  se  trouvait  en  rap- 
ports de  commerce. 

En  France,  le  corps  consulaire  se  compose  de  consuls 
généraux,  de  consuls  de  première  et  de  seconde  classe , 
de  consuls  suppléants  (autrefois  élèves- 
consuls),  de  vice-consuIs  de  première  et 
de  deuxième  classe.  Au  corps  consulaire 
se  rattachent  aussi  trois  classes  de  chan- 
celiers et  trois  classes  de  drogmans  et 
d'interprètes.  En  outre,  la  France,  ainsi 
que  les  autres  gouvernements,  chois'.t 
dans  certains  pays,  pour  la  représenter, 
des  négociants  ou  notables  indigènes. 
L'admission  dans  les  deux  carrières  diplo- 
matique et  consulaire  est  subordonnée  à 
un  même  concours. 

Les  attributions  des  consuls  ne  sont  pas 
les  mêmes  dans  tous  les  pays.  L'autorité 
en  vertu  de  laquelle  ils  les  exercent  s'ap- 
pelle provision.  Cette  autorité  doit  être 
autorisée  par  un  exequalur,  acte  émanant 
de  la  souveraineté  territoriale.  Les  con- 
suls sont  charges  de  la  protection  géné- 
rale du  commerce  français  et  de  la  navi- 
gation nationale.  Ils  ont  de  nombreuses 
attributions  relatives  à  la  navigation. 

Us  ont  diverses  fonctions  administra-  ,-     -•  -^. 

tives  et  remplissent  celles  attribuées  en  ■  - 
France  aux  officiers  de  l'état  civil.  Ils  Consul  de  France, 
reçoivent  des  testaments  authentiques. 
Ils  peuvent  avoir,  selon  les  cas,  une  juridiction  plus  ou 
moins  étendue.  Ils  sont  spécialement  chargés  de  donner  au 
gouvernement  toutes  les  informations  politiques  ou  com- 
merciales do  nature  à  intéresser  leur  pays.  Les  consuls 
jouissent,  comme  les  agents  diplomatiques,  d'un  certain 
nombre  de  privilèges  et  d'immunités.  V.  immunité. 

CONSUL  n.  m.  Espèce  de  pétrel  du  Spitzberg. 

Consul  (Guillaume),  jurisconsulte  français,  du  xvii»  s., 
fut  avocat  à  Riom.  Il  est  auteur  d'une  Paraphrase  de 
Basmaison  sur  la  coutwne  d'Auverytie  (1667). 

CONSULAIRE  (/êr'  —  d\i]a.t.  consularis,  même  sens)  adj. 
Hist.  rom.  <Jui  a  rapport  aux  consuls  romains  ou  à  leurs 
fonctions  :  Les  faisceaux  consulaires.  Il  Homme  consulaii'e 
ou  substantiv.  Consulaire^  Celui  qui  avait  rempli  les  fonc- 
tions de  consul.  [11  a  été  employé  dans  le  sens  d'Homme 
honoré,  respecté  :  M.  de  Chateaubriand  était  devenu  iho7n77ie 
coNSULAiRK  de  tous  les  partis  royalistes.  (Lamart.)]  Il  Fa- 
mille co7ïsulaire,  Celle  qui  avait  eu  un  consul  parmi  ses 
membres,  ii  Province  consulaire.  Celle  qui  no  pouvait  avoir 

fiour  gouverneur  qu'un  consul  ou  un  personnage  consu- 
airo.11A.7e  consulai7-e,  Celui  où  l'on  pouvait  se  porter 
candidat  à  la  dignité  de  consul,  il  Anjiée  co7isulaire.  Temps 
qui  s'écoulait  depuis  l'entrée  en  fonctions  de  deux  con- 
suls, jusqu'à  l'installation  de  leurs  successeurs. 

—  Antiq.  rom.  Fastes  coJisulaires,  Tables  do  marbre 
trouvées  à  Rome,  et  qui  contiennent  les  noms  des  rois, 
des  consuls,  dos  tribuns  militaires  ayant  pouvoir  do  con- 
suls, des  dictateurs,  dos  censeurs  et  dos  maîtres  de  la  ca- 
valerie, jusqu'à  l'an  de  Rome  754. 

—  Blas.  Hache  consulaire.  Hache  entourée  d'un  faisceau 
de  verges,  comme  celles  que  l'on  portait  devant  los  con- 
suls romains. 

—  Dr.  Qui  concerne  les  anciens  juges-consuls  :  Décision 
CONSULAIRE.  Tribunal  consulairk.  Il  Fam.  At-oiV  la  goutte 
consulaire.  Se  disait  autrefois,  en  plaisantant,  d'un  débi- 
teur qui  n'osait  mettre  lo  pied  dehors,  do  peur  d'être  ar- 
rêté sur  un  ordre  des  juges-consuls. 

—  Hist.  mod.  Qui  a  rapport  aux  consuls  de  la  Républi- 
que française  :  La  garde  vo^&vlmru  était  formée  de  iiuatre 
oataillons  d'infantci'ie.  (Thiers.) 

—  Numism.  Mon7iaies  consu- 
laires ou  n.  f.  Consulaires. y.  la 
partie  encvcl. 

—  n.  f.  Ilist.  Pièce  de  canon 
à  la  bouche  de  laquotle  le  dey 
d'AIgor  fit  attacher  le  consul 
do  l'rance,  ot  qui  est  aujour- 
d'hui dressée  comme  une  co- 
lonne monumentale  sur  la  place 
d'armes  do  Brest. 

—  Encycl.  Numism.  On  ap- 

f telle  monnaies  co/isulaires  cel- 
és qui  ont  été  frappées  à 
Rome  sou.s  la  républicjue,  parce 
((u'ellos  portent  les  insignes  des  triumvirs  monétaires  ap- 
partenant ù  des  fainilles  consulaires.  C'est  pourquoi  on  los 
appelle  aussi  monnaies  d''s  familles  romaines.  Aucune  no 
portait  l'imago  d'un  personnage  vivant.  César  est  lo  pre- 
mier qui  ait  représenté  son  effigie  sur  une  pièce  de  mon- 
naie. Mais,  outre  les  figures  los  plus  ordinaires  do  Home, 
do  J'allàs  ou  de  Mars,  avec  los  Ùioscnros,  un  attelage  de 
chevaux,  ou  une  carène  de  navire  au  revers,  les  triumvirs 
avaient  lo  droit  do  choisir  telle  effigie  ({u'il  leur  plaisait. 
Ha  on  usaient  pour  honorer  la  «émoiro  soii  d'un  de  leurs 


Muiinaitf  coiiBiiliilro 
(lilat.   rom  }. 


ancêtres,  soit  de  quelque  autre  personnage.  C'est  ainsi  fjue 
Brutus  figure  sur  les  monnaies  de  la  gens  Junia,  Scipion 
l'Africain  sur  celles  de  la  gens  Comelia.  Ces  monnaies 
fournissent  un  assez  grand  nombre  de  renseignements 
historiques  ot  archéologiques,  mais,  aucun  signe  no  per- 
mettant do  les  dater,  on  les  classe  suivant  l'ordre  alpha- 
bétique des  noms  dos  familles.  Elles  n'ont  en  général  pas 
une  grande  valeur  artistii(ue,  sinon  quelques  types  do  la 
deuxième  moitié  du  V  siècle  avant  J.-C. 

CONSULAIREMENT  (/^'r')  adv.  Suivant  l'usago,  à  la  ma- 
nière des  juj^os-cunsuls  :  Demande  jugée  consulaihement. 
11  Avec  la  qualilé,  lo  rang  de  consul. 

CONSULARITÉ  n.  f.  Dignité  de  consulaire  ou  de  consul 
honoraire,  quo  les  empereurs  romains  donnaient  quelque- 
fois à  des  personnes  qui  n'exerçaient  pas  et  n  avaient 
jamais  exercé  les  fonctions  de  consul, 

CONSULAT  [la  —  du  lat.  consulatus,  même  sens)  n.  m. 
Hist.  rom.  Titre,  dignité  de  consul,  gouvernement  consu- 
laire :  A  Bo7ne,  le  consulat  était  la  pre7nière  des  dignités. 
Il  Exercice  des  fonctions  de  consul  :  Le  consulat  de  Cicé- 
ron  fut  assez  troublé. 

—  Dr.  Dignité,  fonctions  déjuge-consul,  n  Dans  certaines 
villes,  Ensemble  des  magistrats  municipaux  :  Le  consulat 
d'Arles,  w  Consulat  de  la  mer,  Recueil  de  droit  maritime. 
V.  consulat  db  la  mkr. 

—  Hist.  mod.  Titre  de  consul  de  la  République  fran- 
çaise. Il  Fonction  de  consul  dans  un  port  étranger.  11  Rési- 
dence do  consul  :  Consulat  bâti  presque  au  bord  de  la 
7)ter. 

Consulat  (le),  gouvernement  consulaire  établi  par  la 
constitution  de  l'an  VIII, etqui  s'étenditdu  9novembre  1799 
au  18  mai  1804  :  Histoire  au  Consulat.  Le  Consulat  fut 
une  7'estauration.  (M""'  de  Staël.) 

—  Encycl.  Bonaparte,  alors  dans  toute  la  force  de  son 
génie,  avait  profité  de  la  lassitude  générale  pour  ren- 
verser le  Directoire  (18  brumaire).  Trois  consuls  provi- 
soires :  Bonaparte,  Sieyès  et  Roger-Ducos  furent  chargés 
de  faire  une  constitution.  Inspirée  par  Sieyès,  mais  mo- 
difiée par  Bonaparte,  la  nouvelle  constitution  donnait 
lo  pouvoir  exécutif  à  trois  consuls  {Bonaparte,  Camba- 
cérès  et  Lebrun),  le  pouvoir  législatif  au  Corps  législatif 
et  au  Tribunat.  Le  conseil  d'Etat  préparait  les  lois.  Un 
Sénat  conservateur  veillait  au  maintien  de  la  constitution. 
Devenu  premier 
consul,  Bonaparte 
concentra  tous  les 
jiouvoirs  dans  sa 
main,  n om ma  les 
fonctionnaires  pu- 
blics, au  lieu  de  les 
choisir  dans  les 
listes  de  notabilités 
qui  avaient  rempla- 
cé les  anciennes  as- 
semblées électora- 
les, prit  l'initiative 
des  lois,  etc.  Pour 
assurer  son  auto- 
rité, il  rétablit  l'or- 
dre et  la  paix. 
L'Angleterre,  l'Alle- 
magne, l'Autriche, 
n  'ayant  pas  dé- 
sarmé, il  prépara  une  nouvelle  campagne.  Les  succès 
de  Moreau  en  Allemagne  (Hochstîedt.  Hohenlinden),  ceux 
de  Bonaparte  en  Italie  (Moutebelio,  Marongo),  furent  sui- 
vis des  traités  de  Lunéville  (1801)  et  d'Amiens  (1802).  Le 
PremierConsul  profita  de  ses  victoires 
et  des  nombreuses  conspirations  diri- 
gées contre  lui  pour  se  faire  nommer 
consul  à  vie.  Supprimant  peu  à  peu 
les  obstacles  qui  gênaient  son  action 
personnelle,  il  gagna  le  Sénat  à  ses 
intérêts,  épura  le  Tribunat  et  sur- 
veilla la  presse.  Secondé  par  Carnot, 
Hortalis,  Fouché.  etc.,  il  réorganisa 
l'administration  ;  dans  chaque  dépar- 
tement, un  préfet,  un  sous-préfet,  un 
maire,  remplaceront  les  municipalités  < 
libres.  L'organisation  judiciaire,  mo- 
difiée, devint  ce  (ju'elle  est  encore 
aujourd'hui,  (/impôt,  rétabli,  fut  ré- 
gulièrement perçu.  En  1800,  Mollion 
créa  la  Banque  de  France.  On  acheva 
lo  Code  civil.  Pour  se  concilier  les 
nobles,  le  Premier  Consul  se  montra 
tolérant.  Un  concordat  (I8OI)  avait 
rétabli  lo  culte;  les  royalistes,  cepen- 
dant, ayant  comploté,  il  leur  répondit 
parlomourtroduducd"Knghienn804) 
IjOS  0  jacobins  »  furent  surveillés  de 

Srôs.  Entouré  d'une  cour  d'officiers  et 
o  magistrats,  pour  lesquels  il  avait 
créé  l'ordre  de  la  Légion  d'honnour,  Bonapary,  plus  puis- 
saut  qu'un  roi  do  l'ancien  régime,  roçut,  en  1804,  le  titre 
d'empereur  héréditaire  (sônatus-consulte  do  l'on  XII). 

Consulat  et  de  PEmpire  (Histoirk  du),  par  Tliiors, 
publication  commencée  on  1845,  terminée  ou  18GÎ.  C'est 
l'épopéo  impériale,  racontée  par  un  esprit  clair,  minu- 
tieux, ot  «ni  croit  ^tro  impartial.  Partant  do  l'o  principe 
contestable  que  le  Consulat  était  un  gouvernouient  idéal, 
Thiers  accepte  lo  l8-Brumairo;  mais,  au  moment  où  los 
revers  commencent,  il  montio  «  qu'il  ne  faut  jamais  livrer 
la  patrie  à  uu  homme,  u'importo  l'hommo,  n'importent  les 
circonstances  ■  ;  d'où  nno  contradiction  fondamontalo. 
Critique,  Thiers  accuoillo  les  légendes,  ne  contrôle  pas 
assez  ses  sources;  il  a  le  souci  do  l'oxactitude  matérieHo, 
mais  no  cherche  pas  toujours  A  sorror  de  près  la  vérité 
morale.  Historien,  It  n'essaye  pas  do  dégager  la  significa- 
tion des  événements,  d'examiner  leurs  résultats  au  point 
de  vue  do  l'histoire  généralo  de  l'esprit  humain.  L'étude 
do  l'état  intellectuel  et  moral  de  la  France  à  cette  épo- 
que, l'opposition  caractéristique  do  M""  de  StaM  et  do 
Chaleaubriand  lui  semblent  moins  dignes  d'atlenlion  que 
l'histoiro-bataille.  Moraliste,  il  reste  neutre,  sauf  quand 
les  nécessités  de  l'apologie  font  dévier  sa  couscienco  his- 
torique. Pour  justifier  le  dictateur,  il  est  coniraint  d'ap- 
prouver tous  los  actes  du  despotisme  impérial  ;  pour  glo- 
rifier lo  conquérant,  il  lui  faut  excuser  ses  violations  du 
droit  des  gens  et  do  la  liberté  individuelle.  En  somme,  cotto 

20 


l.es  trois  consuls. 


Costume  do  consul 
(1801  (Bonaparte]). 


CONSULAT  —CONTACT 

histoire  est  une  narration  brillante,  éloquente ,  plutôt  qu'une 
œuvre  d'une  véritable  portée  philosophique  et  morale. 
Consulat  de  la  mer,  recueil  de  lois  et  de  jurispru- 
dence maritimes,  rédigé  au  moyen  âge,  et  qui  compre- 
nait les  règles  et  usages  en  vigueur  dans  les  ports  de  la 
Méditerranée.  On  n'est  d'accord  ni  sur  la  date,  ni  sur  le 
lieu,  ni  sur  la  langue,  ni  sur  le  caractère  de  sa  rédac- 
tion originale.  On  fait  varier  la  date,  de  la  tin  du  xi'  au 
commencement  du  xv"  siècle.  C'est  un  recueil  sans  ordre, 
comprenant  29"  chapitres;  les  quarante-cinq  premiers, 
relatifs  aux  juges-consuls  de  'Valence,  semblent  avoir  été 
ajoutés  après  coup.  Il  est  probable,  d'ailleurs,  que  le  texte 
primitif  a  été  grossi  d'additions  successives.  Le  «Consulat 
de  la  mer»  ajoui  d'une  grande  autorité  jusqu'au  xviii'siècle. 
CONSULESSE  (tèss)  a.  f.  Femme  d'un  consul.  (Inus.) 
Consulta  (la),  palais  du  Ministère  des  affaires  étran- 
gères, à  Rome.  V.  Consulte. 

CONStJLTABLE  adj.  Que  l'on  peut  consulter;  qu'il  peut 
être  utile  de  consulter  :  Un  livre  consultable. 

CONSULTANT  {tan),  ANTE  n.  Personne  qui  consulte, 
qui  prend  conseil  :  Cabinet  envahi  par  les  CONSIII.TANTS. 

adj.  Se  dit  d'une  personne  qui  donne  des  consulta- 
tions :  Médecin,  Avocat  consultant.  [Médecin  consultant 
se  dit  spécialement  de  celui  que  l'on  adjoint  au  médecin 
ordinaire  du  malade,  pour  conférer  avec  lui  sur  la  mala- 
die; avocat  consultant,  de  celui  qui,  après  examen  d'une 
affaire  litigieuse,  donne  son  avis  sur  la  marche  à  suivre, 
mais  ne  se  charge  pas  de  plaider.) 

CONSULTAT  {ta  —  rad.  consulter)  a.  m.  Conseiller,  com- 
missaire du  pape.  11  A  la  cour  d'Espagne,  Conseil  que  le  roi 
tenait  tous  les  vendredis,  et  dans  lequel  on  lui  rendait 
compte  de  ce  qui  s'était  passé  dans  les  conseils  de  la  semaine. 
CONSULTATIF,  IVE  (rad.  consulter)  adj.  Qui  est  appelé 
à  donner  des  avis,  des  conseils  sur  certaines  choses  :  Co- 
mité CONSULTATIF.  Il  Ai'oir  voix  consultative.  Jouir  du  droit 
d'émettre  un  avis,  mais  non  do  celui  d'intervenir  dans  le 
vote  qui  suit  la  délibération  à  laquelle  on  a  pris  part. 

CONSULTATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  consulter,  de 
demander  un  avis,  un  conseil  ;  //  n'y  a  rien  qui  soit  plus 
mêlé  de  fraude  que  les  consultations,  parce  que  chacun 
veut  qu'on  lui  réponde  selon  sa  passion.  (Boss.)  [Ce  sens 
est  tombé  en  désuétude.]  11  Action  d'éclairer  par  ses  con- 
seils :  Donner  une  consultation. 

—  Délibération,  e.xamen,  étude  en  commun  que  1  on  fait 
dans  le  but  d'arriver  à  formuler  un  avis  ou  à  donner  une 
décision  :  Une  longue  consultation. 

—  Dr.  Avis  écrit  et  motivé  que  fournit  un  jurisconsulte 
ou  un  avocat  sur  une  question  de  droit  ou  do  procédure. 

Il  Mémoire  adressé  à  un  avocat  pour  lui  exposer  une 
atTaire  et  lui  demander  ses  conseils  :  Avocat  qui  répond  a 
une  consultation,  il  Chambre,  Banc,  Pilier  des  consulta- 
tions, Lieux  du  Palais  de  Paris  oil  les  avocats  consultants 
attendaient  leurs  clients,  n  Consultalions  de  chanté.  Celles 
que  des  avocats  désignés  d'oflice  donnaient  gratuitement, 
un  jour  par  semaine,  au  Palais. 

—  Méd.  Ecrit  dans  lequel  un  médecin  formule  son  opi- 
nion sur  le  caractère  d'une  maladie,  et  prescrit  le  traite- 
ment à  suivre,  n  Examen  de  plusieurs  médecins  sur  les 
caractères  d'une  maladie  grave,  et  le  traitement  qu'il  leur 
parait  convenable  de  prescrire  au  malade  et  résultat  écrit 
de  cet  examen.  11  Temps  et  lieu  où  un  médecin  reçoit  les 
malades  pour  les  examiner  et  leur  prescrire  un  traitement  ; 
Aller  à  la  consultation. 

—  Encïcl.  Dr.  Dans  le  droit  romain,  les  consultations 
des  jurisconsultes  {resnonsa  prudenlum)  eurent,  à  certaines 
époques,  une  autorité  offlcielle  qui  liait  le  juge.  Dans  l'an- 
cieuue  France,  les  avocats  consultants,  que  l'ordonnance 
de  1344  distinguait  des  autres  avocats,  étaient  appelés  au 
conseil  du  roi  et  jouissaient  de  certains  privilèges.  Au- 
jourd'hui, il  n'y  a  plus  de  jurisconsultes  offlciels.  Toute  per- 
sonne, sauf  les  magistrats  et  greffiers,  peut  donnerdes  avis 
sur  une  affaire.  Dans  la  pratique,  ce  sont  les  avocats  qui 
donnent  des  consultations.  La  plupart  cumulent  la  consul- 
tation avec  la  plaidoirie  ;  on  appelle  avocats  consultants 
ceux  qui  s'occupent  plus  exclusivement  de  consultations. 

Les  consultations  n'ont  plus  qu'une  valeur  doctrinale 
et  ne  sauraient  lier  la  décision  du  juge.  Dans  deux  cas, 
la  loi  exige  une  consultation  écrite  d'un  avocat  :  la  requête 
civile  est  non  recevable,  s'il  n'est  signifié  en  tête  une  con- 
sultation de  trois  avocats  exerçant  depuis  dix  ans  au 
moins  près  un  des  tribunaux  du  ressort  de  la  cour  dans 
lequel  le  jugement  a  été  rendu  (C.  proc.  civ.,  art.  495); 
de  même,  le  tuteur  ne  peut  transiger  au  nom  du  mineur 
ou  de  l'interdit  qu'avec  l'autorisation  du  conseil  de  famille, 
et  l'avis  de  trois  jurisconsultes  désignés  par  le  procureur 
de  la  République  (0.  civ.,  art.  467,  2045).  En  vertu  d'un 
arrêté  du  21  fri- 
maire an  XII, 
les  communes 
ne  pouvaient 
transiger  avec 
des  particu- 
liers sur  des 
droits  de  pro- 
priétéqu'après 
une  délibéra- 
tion du  conseil 
municipal, 
prise  sur  la 
consultatio  n 
de  trois  juris- 
consultes dôsi 
gnés  par  le 
préfet;  mais 
cette  nécessité 
d'une  consul- 
tation a  et. 
supprimée. 
Consult 
tion  meci; 
cale  (laj.  11 
existe  sous  co  La  conaultation,  d'après  Jan  van  Steen. 
titre  plusieurs  .     . 

charmants  tableaux  hollandais,  dont  les  principaux  sont  : 
la  Comultalion  médicale,  de  Jan  van  Steen,  à  Amsterdam  ; 
même  sujet,  du  même,  à  La  Haye,  à  Munich,  etc.,  et  la 
Consultation,  chef-d'œuvre  do  "Pieter  do  Hooch,  qui  a 
passé  à  la  vcnto  Narischkine  en  1883,  oil  il  a  été  vendu 
160.000  francs. 


CONSULTE  (de  l'ital.  consulta,  consultation)  u.  f.  Action 
de  consulter,  de  demander  des  conseils.  (Vieux.) 

—  Hist.  Assemblée,  conseil,  cour  de  justice,  en  Italie  et 
ilans  quelques  cantons  suisses  :  La  consulte  des  finances. 
La  CONSULTE  d'Etat.  11  Consulte  sacrée.  Cour  de  justice  à 
Rome. 

—  Encvcu  Ce  nom  a  été  donné  à  divers  corps  consti- 
tués. En  1802,  une  co«s«i(e  extraordinaire  délibéra  à  Lyon 
sur  la  formation  de  la  république  Cisalpine.  Dans  le 
royaume  d'Italie,  on  créa,  à  la  place  du  Ministère  des 
affaires  étrangères,  une  consulte  chargée  de  cette  branche 
d'administration.  Il  y  a  eu,  à  Rome,  sous  le  gouvernement 
pontifical,  la  sacrée  Consulte,  tribunal  chargé  de  reviser 
les  jugements  des  autres  tribunaux.  A  son  retour  à  Rome, 
on  1850,  Pie  IX  établit  une  consulte  des  finances. 

CONSULTER  (lat.  consultare,  fréquentatif  de  consulere, 
même  sens)  v.  a.  Autrefois,  Examiner,  donner  des  conseils 
à  quelqu'un,  ou  à  propos  de  quelque  chose  :  Consulter 
une  a/faire.  —  S'emploie  encore  absolument  en  ce  sens  : 
Médecin,  Avocat  qui  consulte  tous  les  jours,  n  Demander 
des  avis,  des  conseils  à  :  Consulter  les  médecins,  un  avo- 
cat. Il  Interroger,  chercher  à  s'éclairer,  à  connaître  quelque 
chose  au  moyen  de  :  Consulter  les  entrailles  des  victimes, 
les  astres,  il  Prendre  pour  guide,  se  régler  sur,  chercher 
une  règle  de  conduite  dans  :  Consulter  l'expérience,  la 
raison,  le  goût.  Il  Sonder,  examiner  avant  d'agir  :  Consul- 
ter ses  forces,  sa  bourse.  Il  Chercher  à  tirer  une  déduction 
de  :  Consulter  la  physionomie  des  assistants. 

—  Consulter  son  oreiller.  Demander  au  repos  de  la  nuit 
des  idées  plus  lucides;  attendre  au  lendemain  pour  pren- 
dre un  parti. 

—  V.  n.  Conférer,  s'entendre  sur  :  Consulter  avec  le  roi 
au  bien  de  l'Etat. 

Se  consulter,  v.  pr.  Etre  consulté.  11  S'interroger  soi- 
même,  réfléchir,  peser  le  pour  et  le  contre  avant  de  pren- 
dre une  détermination  ou  de  se  prononcer.  Il  Se  demander 
mutuellement  des  conseils;  délibérer  ensemble. 

CONSULTEUR,  TRICE  n.  Personne  qui  consulte,  qui  de- 
mande des  conseils  :  Un  consulteur  éternel  qui  ne  sait 
jamais  ce  qu'il  doit  faire.  H  Personne  qui  donne  des  conseils 
ou  des  consultations  :  Les  légistes,  de  simples  consulteurs, 
étaient  devenus  magistrats.  (St-Simon.)  [Ions.] 

—  En  T.  d'hist.  eccl..  Docteur  commis  par  lo  pape 
pour  donner  son  avis  sur  des  questions  de  foi  ou  de  disci- 
pline, pour  procéder  à  l'examen  de  certains  livres  ou 
de  certaines  propositions  :  Les  consulteurs  du  saint-of- 
fice. Il  Chez  les  capucins.  Religieux  qui  donne  son  avis  au 
général.  Il  Nom  que  l'on  donnait,  dans  certaines  congréga- 
tions de  femmes,  aux  religieuses  qui  étaient  chargées 
d'aider  la  supérieure. 

CONSUMABLE  adj.  Qui  peut  être  consumé  :  Des  ma- 
tières entièrement  consumables  par  le  feu. 

CONSUMANT  {man),  ANTE  adj.  Qui  consume  :  Des 
flammes  consumantes.  Il  Fig.  Dévorant  :  La  musique  était 
pour  moiime  passion  consumante.  (J.-J.  Rouss.) 

—  En  T.  de  méd.,  Caustique  :  Un  onguent  consumant. 
(Peu  usité.) 

CONSUMER  (lat.  consumere;  de  cum,  avec,  et  sumere, 
prendre)  v.  a.  User,  ronger  jusqu'à  ce  que  la  destruction 
soit  complète  ou  puisse  être  considérée  comme  telle  :  La 
rouille  finit  par  consumer  le  fer.  u  Par  ext.  User,  affaiblir, 
faire  dépérir,  abattre  :  Maladie  qui  consume  un  homme. 
Il  Fatiguer,  épuiser  graduellement  :  Les  soucis,  les  douleurs 
nous  consument.  11  Eteindre,  anéantir,  faire  cesser  :  La 
guerre  consume  la  vie  de  milliers  de  producteurs. 

—  Absorber,  dépenser,  diminuer,  prodiguer,  consom- 
mer :  Consumer  tout  son  patrimoine.  Il  Employer,  consa- 
crer entièrement  :  Consumer  tout  son  temps  à  un  ouvrage. 

Se  consumer,  v.  pr.  Etre  consumé,  n  Dépérir.  11  S'épui- 
ser graduellement,  se  fatiguer  de  plus  en  plus  ;  Se  con- 
sumer en  regrets,  en  efforts  inutiles,  il  S'éteindre,  périr, 
être  détruit,  n  Dissiper  sou  bien,  se  ruiner  :  Se  consumer 
en  procès.  Il  Se  passer,  s'écouler,  être  absorbé,  entière- 
ment employé  :  l'oute  notre  vie  se  consume  en  entreprises. 

—  Syn.  Consumer,  consominer.  'V.  consommer. 
CONSUMMATUM   EST  {Tout  est  consommé).  Dernières 

paroles  do  Jésus-Christ  sur  la  croix,  dans  la  traduction  la- 
tine de  l'Evangile  appelée  la  Vulgate.  (Ces  paroles  trou- 
vent de  fréquentes  applications  après  un  désastre,  une 
ruine,  une  grande  douleur,  etc.  ;  La  bataille  de  Pharsale 
fut  le  CONSUMMATUM  EST  de  la  liberté  romaine.) 

CONSUMPTIBILITE  {son-pti  —  rad.  consumptible)  n.  f. 
Caractère  de  ce  qui  peut  être  consumé  :  La  consumptibi- 
LITÉ  du  bois. 

CONSUMPTIBLE  (son-ptibV  —  du  lat.  consumptus,  con- 
sumé) adj.  Qui  peut  être  consumé  :  Matières  consumpti- 
BLES  par  le  feu. 

CONSURE  n.  f.  Nom  donné  à  un  fardier  qui,  dans  [cer- 
taines parties  de  la  France,  s'emploie  pour  transporter 
les  pièces  de  bois. 

CONSURÉE  {ré)  n.  f.  Quantité  de  bois  que  transporte  en 
une  fois  une  consuro. 

CONSUS,  très  antique  divinité  romaine  agreste,  dont  le 
nom  vient  soit  de  la  racine  qui  a  donné  conserere,  semer, 
soit  de  conditus,  caché.  L'une  et  l'autre  étymologie  exprime- 
raient ici  la  même  idée.  C'est  par  erreur  que  l'on  a  voulu 
faire  dériver  consus  de  consilium  et,  par  là,  faire  àe  Cousus 
le  dieu  du  bon  conseil.  Elle  s'expli<jue  par  la  tradition  qui 
veut  que  ce  dieu  ait  conseillé  à  Romulus  l'enlèvement  des 
Sabinns  pour  donner  des  femmes  à  son  peuple.  Mais  Consus 
était  déjà  honoré,  à  cette  époque,  comme  dieu  champêtre 
et.  peut-être,  comme  dieu  infernal.  Les  anciens  lo  rappro- 
■  haient  à  tort  du  Poséidon  Hippios  des  Grecs,  avec  lequel 
U  n'a  de  commun  que  les  courses  de  chevaux  et  de  chars 
qui  faisaient  partie  da  ses  fêtes,  les  consualies. 

Conta  (Basile),  philosophe  et  liomme  d'Etat  roumain, 
n.'-  en  ISiCi,  mort  à  Jassy  en  18K2.  Après  avoir  fait  ses 
itudes  à  Jassy,  il  devint  professeur  de  droit  civil  à  l'uni- 
viTsité  de  cette  ville.  Elu  député  en  1819,  il  fut  ministre 
de  l'instruction  publique  l'année  suivante.  Démissionnaire 
après  six  mois,  il  fut  nommé  membre  de  la  Cour  de  cas- 
sation. On  a  do  lui  :  Théorie  du  fatalisme  (ISIT);  Origine 
des  espèces  (1888);  Premiers  principes  composant  le  monde 
(1888);  Introduction  à  la  métaptiysique  (1880);  Eléments  de 
la  métaphysique  (1890). 

CONTABESCENCE  {bès-sanss  —  du  lat.  contabcscere,  se 
consumer)  n.  f.  Consomption. 
—  Encyci..  Conlabescence  n'est  pas  tout  à  fait  synonyme 


226 

de  consomption.  Tombé  en  désuétude,  ce  mot  a  récemment 
repris  sa  véritable  acception  et  sert  maintenant  à  dési- 
gner la  déminéralisation  intense  qui  accompagne  toutes 
les  maladies  infectieuses,  et  notamment  la  tuberculose, 
les  lièvres  exanthématïqucs  graves,  etc.  Cette  déminérali- 
sation est,  très  probablement,  d'après  les  recherches  con- 
temporaines, la  cause  immédiate  des  complications  qui 
atteignent  les  patients  déjà  frappés  d'infection,  car  la  di- 
minution des  principes  minéraux  altère  le  pouvoir  bacté- 
ricide du  sérum  et  1  activité  de  la  phagocytose.  Ou  ne  sau- 
rait donc  confondre  la  contabescence  avec  la  consomption 
vraie,  qui  est  une  des  conditions  de  la  maladie  ou  de  l'af- 
fection initiale  et  exprime  son  action  sur  la  nutrition  géné- 
rale, sur  la  dystrophio  et  l'atrophie  consécutive  des  tissus. 

CONTABESCENT  (bès-san),,  ENTE  [lat.  contabescens  ;  de 
conlabescere,  se  consumer]  adj.  Atteint  de  contabescence, 
de  consomption  par  déminéralisation  intense,  il  Maladie 
contabescente,  Maladie  qui  entraîne  la  consomption  par  dé- 
minéralisation. 

CONTACE  n.  m.  En  T.  de  liturg.gr.,  Livre  d'église, 
missel,  n  Hymne  fort  courte.  Il  Archonte  des  contaces,  Gar- 
dien des  livres  d'église. 

CONTACT  {takf  —  lat.  contactxts;  de  cum,  avec,  et  tac- 
tus,  loucher)  n.  m.  Etat  des  corps  qui  se  touchent  :  Il 
existe  deux  sortes  de  contacts  :  la  contiouité  et  la  cohésion. 
(Lamenn.) 

—  Fig.  Rapports  de  fréquentation,  de  proximité,  d  in- 
fluence :  Le  CONTACT  du  vice  souille  la  vertu. 

—•  Point  de  contact.  Endroit  par  où  des  corps  ou  des 
figures   se   touchent  :    Le   point  de 
CONTACT  de  deux  circonférences  est  ton-         ^^     \ 
jours  sur  la  droite  qui  joint  lei/rs  cen- 
tres.  Il    Fig.  Rapport  de  similitude  : 
Le  peuple  italien  et  le  peuple  espagnol 

07ït    plus  d'un  POINT  DK  CONTACT. 

—  Art  milit.  Contact   des   coudes, 
Position  que  prennent  les  soldats  qui 

s'alignent  dans   le  rang,  en  plaçant       „  .  .     ,     „  „.„„,  . 
la  mlin  gauche  sur  la  hanche  gauche,    ,  E^J^d'olte ™^Ûné 
de    façon    que    leur    coude    gauche    j„urbe;   2.   De    deux 
vienne  au  contact  du  coude  droit  de        circonférences, 
leur  voisin  de  gauche.  II  Contact  de 

deux  ai-mées  ou  troupes  quelconques,  amies  ou  ennemies, 
qui  se  cherchent  pour  so  mettre  en  rapport  ou  pour  se 
combattre.  (Le  contact  se  prend  par  la  cavalerie  d'eaipio- 
ration  ;  il  existe  quand  les  avant-gardes  lancées  de  part  et 
d'autre  se  rencontrent,  c'est-à-diro  lorsqu'il  n'y  a  plus 
nue  2  ou  3  kilomètres  entre  les  deux  armées  ou  troupes 
qui  se  cherchent.  C'est  quand  deux  armées  adverses  ont 
pris  le  contact  que  la  période  d'action  proprement  dite 
succède  à  cello  des  mouvements.) 

—  Ch.  de  f.  Contact  fi.re,  Appareil  automatique  placé 
dans  l'axe  de  la  voie,  à  quelque  distance  en  avant  d'un 
signal  d'arrêt,  et  qui  fait  fonctionner,  par  un  contact  éta- 
bli électriquement,  le  sifflet  d'alarme  de  la  locomotive, 
lorsque  le  mécanicien,  ne  s'apercevant  pas  que  le  signal 
est  à  l'arrêt,  continue  sa  marche.  Aujourd'hui,  le  contact 
fixe  agit  directement  sur  le  frein  continu  du  train,  le  fait 
fonctionner  et  arrête  ainsi  la  marche  du  convoi.  On  donne 
fréquemment  le  nom  de  crocodile  à  un  contact  fixe. 

Electr.  et  télégr.  Contact  de  transmission.  Point  où 

le  manipulateur  d'un  appareil  télégraphique  vient  se  met- 
tre en  contact  avec  l'une  des  extrémités  du  circuit  de  la 
pile.  Il  Contact  de  réception.  Point  d'appui  du  manipulateur 
Morse,  à  l'état  de  repos,  sur  l'enclume,  qui  établit  ainsi 
une  communication  entre  la  ligne,  les  électro-aimants  de 
l'appareil  et  la  terre.  Il  Contact  isolé.  Point  de  la  colonne 
de  translation  où  l'extrémité  de  la  palette  Morse  prend 
son  appui,  à  l'élat  de  repos,  sous  l'action  du  ressort  appelé 
ressort  antagoniste,  n  Contact  de  pile.  Point  de  la  colonne 
de  translation  de  l'appareil  Morse,  où  l'extrémité  de  la 
palette  vient  toucher  un  contact  en  communication  avec 
la  pile,  au  moment  où  se  produit  l'attraction  de  cette 
palette,  a  Contact  de  frottement.  Contact  de  pièces  dont 
l'une,  au  moins,  vient  frotter  contre  l'autre  et  ravive  le 
métal.  Il  Contact  de  glissement.  Contact  produit  par  un 
mouvement  de  glissement.  Il  Contact  par  pression,  Contact 
produit  entre  deux  pièces  pressées  l'une  contre  l'autre. 
Il  Contact  à  pédale.  Contact  qui,  pour  être  obtenu,  exige  la 
pression  du  pied  sur  une  pédale,  il  Contact  à  mercure,  Sys- 
tème dans  lequel  le  mercure  se  déplace  et  produit  un  con- 
tact sous  l'influence  du  mouvement  des  aiguilles  d'une 
voie  ferrée,  n  Contact  par  traction.  Contact  de  pièces  qui 
sont  tirées  l'une  contre  l'autre. 

—  Géom.  Contact  de  premier  ordre.  Celui  où  les  figures 
qui  se  touchent  ont  un  seul  élément  commun.  «  Contact 
du  second  ordre,  Celui  où  les  figures  ont  deux  éléments 
communs.  Il  Angle  de  contact  ou  de  contingence.  Angle 
infiniment  petit  que  font  deux  courbes  ou  une  droite  et 
une  courbe  qui  se  touclient. 

—  Méd.  Attouchement  entre  deux  personnes  dont  1  une 
est  atteinte  d'un  mal  contagieux.  Il  Contact  immédiat. 
Attouchement  direct  d'une  personne  par  le  malade,  il  Co;i- 
tacl  médiat.  Attouchement  qui  se  fait  non  par  le  malade, 
mais  par  des  objets  qu'il  a  touchés. 

—  Physiol.  Impression  générale  du  toucher. 

—  Physiq.  et  cliim.  Contacts,  Pièces  de  fer  doux  que  l'on 
met  en  contact  avec  deux  aimants,  pour  leur  conserver 
leur  vertu  magnétique.  Il  Action,  Phénomène  de  contact. 
Action,  Phénomène  qui  se  produisent  au  contact  de  deux 
corps. 

—  Syn.  Contact,  attouchement,  tact,  toucher.  'V.  attou- 
chement. 

—  Encïcl.  Géom.  Imaginons  deux  courbes  C  et  C,  ayant 
un  point  commun  M,  que  nous  supposerons  point  simple 
pour  l'une  et  pour  l'autre;  on  dit  que  les  deux  courbes  ont 
UD  contact  d'ordre  m,  au  point  M,  s'il  existe  deux  points  Pet 
P'  infiniment  voisins  de  M,  l'un  situé  sur  C,  l'autre  sur  C, 
tels  que  la  distance  PP'  soit  un  infiniment  petit,  d'ordre 
m  +  1  par  rapport  à  l'arc  MP  et  à  la  corde  MP. 

Cette  définition  est  la  même  pour  les  courbes  planes 
ou  gauches,  et  on  définit  d'une  façon  analogue  les  condi- 
tions de  contact  d'une  courbe  et  d'une  surface. 

Quand  une  courbe  a  un  contact  de  l'ordre  le  plus  élevé 
avec  une  autre, elle  est  appelée  osculatrice.V .  osculateur. 

Pour  deux  courbes  planes,  si  l'une  des  courbes  est  défi- 
nie par  /(t,  y)  =  0,  l'autre  à  l'aide  d'un  paramétre  t  : 

■r  =  ,(t).         !/  =  +('), 
x„,  Vo  étant  un  point  commun  correspondant  à  (  =  /„,  la 
condition  nécessaire  et  suffisante  pour  qu'eu  ce  point  los 


F.  (.x,  y,  z] 
F.  U,  y, .-) 


■0, 

■  0, 


227 

doux  courbes  aient  un  contact  d'ordre  m  ost  que  la  fonc- 
tion f{f{t)Ai^)]  f*t  SOS  dorivés  jusqu'à  l'ordre  m  s'an- 
nulout  pour  i  =  (q- 
Do  môme,  si  doux  courbes  gauches  sont  déflnies  par 

et  .7  =  ç  (n, 

la  condition  d'un  contact  d'ordre  m  on  un  point  (  =  t^  est 

que  les  fonctions  F,  [/^{O- ?  (0.  ■f  (0),  FJ/'(0>  ?(').'{' (')]  et 
Itnu'S  m  promièros  dérivées  s'annulont  pour  t=  t^ 

CONTADES  lIjOUis-Goorgos-Erasmo,  marquis,  puis 
duc  DHt.  maréohat  de  France,  né  au  château  do  Montgoof- 
frui  (Aujou)  on  1704,  mort  à  Livry  en  1795.  II  entra  au  ser- 
vice dans  le  régiment  dos  gardes  françaises  et  fut  nommé 
colonel  du  régiment  de  Flandre  en  1734.  puis  du  régiment 
d'Auvergne.  Il  eut  un  rôle  important  dans  les  campagnes 
dirigées^an  Corse  de  1737  à  1740,  et  fut  nommé  maréchal 
do  camp.  Maréchal  de  France  en  1758,  il  fut  appelé  au 
commandement  de  larméo  d'Allemagne  en  1759;  mais, 
avant  été  battu  à  Minden,  il  fut  remplacé  par  le  maréchal 
de  Broglie.  Lorsqu'il  mourut,  il  était  le  doyen  des  maré- 
chau.t  de  Franco.  Il  avait  été  fait  duc  en  1789,  et  il  fut  le 
dernier  duc  créé  par  l'ancienne  monarchie. 

CONTADIN,  INE  (do  l'ital.  contadino  ;  de  contado,  pays) 
n.  Habitant  do  la  campagne,  paysan.  (Peu  us.) 

CONTAGE  {taf  —  du  lat.  contaginm.  même  sons)  n.  m. 
Matière  ou  substance  vivante,  par  laquelle  se  fait  la  trans- 
mission des  maladies  virulentes  ou  contagieuses. 

—  Encycl.  Avant  les  nouveaux  développements  de  la 
bactériologie  clinique,  on  réservait  le  nom  de  coniages 
à  ceux  de  ces  éléments  vagues  et  inconnus  appelés  mias- 
mes, qui  produisaient  certaines  maladies  contagieuses. 
Cotaient  donc  des  émanations  provenant  ou  non  de  corps 
vivants,  et  leur  voie  d'élection  était  la  voie  aérienne.  Les 
anciens  médecins,  sans  avoir  le  nom,  avaient  déjà  défini 
la  chose  à  propos  do  la  peste  et  de  la  variole.  Aujourd'hui, 
le  terme  de  «  contage  »  est  à  peu  près  abandonné  ;  on  ne 
l'emploie  plus  guère  que  pour  désigner,  d'une  manière 
globale,  imprécise,  les  éléments  infectieux  qui  pénètrent 
par  les  voies  naturelles. 

CONTAGIER  {ji-é)  v.  a.  Communiquer  la  contagion. 
(Peu  usité.) 

CONTAGIEUX  [ji-en),  EUSE  adj.  Qui  se  transmet  par 
contagion  :  Maladie  contagieusk.  (Il  ne  faut  pas  conton- 
dre  contagieux  avec  infectieux.)\\Qm  favorise ,  qui  déve- 
loppe la  contagion  :  Air  contagikux. 

—  Fig.  Qui  se  communique,  qui  se  transmet  comme  les 
maladies  contagieuses.  (Se  dit  quelquefois  en  bonne  part)  : 
La  vertu  est  contacieusk  comme  le  vice. 

—  Anton.  Sporadique. 

CONTAGIFÈRE  (  Ji  —  du  lat.  contagium,cont!LgQ,  et  ferre, 
porter)  aiij.  Qui  porte  ou  transmet  l'agent  de  la  contagion, 
et,  par  extension,  les  germes  de  toutes  les  infections  : 
Les  linges  souillés  des  iijphiques  sont  coNTAGiFÈRiiS.  (Inus.) 

CONTAGION  {ji-on--\a.t.  contagio;  de  cu/n,  avec,  et  tan- 
gere,  toucher)  n.  f.  Communication  d'une  maladie  par  le 
contact  médiat  ou  immédiat  :  Mal  qui  se  prend,  se  gagne 
par  CONTAGION.  Il  Maladie  contagieuse.  (S  est  dit  particu- 
lièrement de  la  peste)  :  Fuir  la  contagion,  il  Cause,  prin- 
cipe matériel  des  maladies  contagieuses  :  A'auireçitia/j/jorfe 

la  CONTAGION. 

—  Contagion  vive  ou  immédiate.  Celle  qui  a  lieu  par  con- 
tact immédiat.  li  Contagion  morte  ou  médiate.  Celle  qui  a 
lieu  par  contact  médiat. 

—  Fig.  Transmission,  communication  qui  se  fait  par  la 
fréquentation  ou  par  quelque  intluence  morale  :  La  con- 
tagion de  la  peur,  ii  Se  dit  quelquefois  en  bonne  part  :  La 
vertu  a  aussi  sa  contagion. 

—  Encycl.  Les  maladies  virulentes  ou  infectieuses  peu- 
vent naître  par  hétéro-infection  ou  par  auto-infection.  Dans 
le  premier  cas,  le  germe  morbifique  provient  immédiate- 
ment de  l'extérieur;  dans  le  second,  il  existe  en  nous  à 
l'état  normal,  mais  a  profité  d'une  diminution  de  la  résis- 
tance vitale  pour  revêtir  des  propriétés  pathogènes.  L'hé- 
téro-infectioo  peut,  à  son  tour,  revêtir  deux  formes  :  i'jno- 
culation,  quand  les  bactéries  ou  les  microbes  pathogènes 
pénètrent  par  etfraction  (plaies  vives  et  contusos),  et  la 
contagion,  quand  ils  pénètrent  par  les  voies  naturelles. 

Dans  la  contagion,  la  contammation  se  fait  soit  par  voie 
directe,  c'est-à-dire  par  le  contact  d'un  sujet  malade  avec  un 
sujet  sain  qui  contracte  la  maladie  ,  soit  par  voie  indirecte  ; 
elle  a  lieu  alors  médiatement,  par  des  objets  divers  :  vête- 
ments, bardes,  air,  sol,  eau,  personnes  qui  servent  de  véhi- 
cules aux  germes  pathogènes. 

La  contagion  par  contact  direct  est  trop  évidente  et  trop 
certaine  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'insister.  Il  en  est  do 
môme  pour  la  transmission  médiate,  qui  se  fait  par  des 

fiersonnes  ayant  soigné  ou  simplement  approché  dos  ma- 
ados,  par  dos  chirurgiens  ou  leurs  aides,  par  dos  pièces 
à  pansement,  par  des  instruments  mal  désinfectés  ou 
mal  aseptisés,  par  des  vêtements,  des  linges,  des  objets  de 
literie  souillés.  La  contagion  se  fait  encore  souvent  grâce 
à  la  persistance  dos  germes  infectieux  dans  les  maisons, 
dans  les  chambres,  les  tentures,  les  tapis,  les  parquets, 
les  vêtements,  persistance  qui  est  parlois  extrêmement 
longue  et  tenace  ;  elle  se  fait  aussi  par  les  véhicules  divers  : 
voitures,  fiacres,  wagons,  et  par  les  lettres  et  les  colis. 
Cependant,  les  mesures  énergiques  do  désinfection,  prises 
depuis  longtemps,  ont  singulièrement  restreint  le  mode 
do  propagation  dos  maladies  infectieuses. 

La  contagion  par  l'air,  qui  représente  l'oifet  des  viiasmrs 
d'autrofuis,  est  beaucoup  moins  certaine.  S'il  n'est  pas 
douteux  que  la  fièvre  intermittente,  beaucoup  de  tuber- 
culoses pulmonaires,  etc.,  reconnaissent  cotte  origine. 
dans  la  plupart  dos  cas,  cependant,  le  transport  direct 
par  l'air  no  semble  pas  être  réellement  intervenu.  C'est 
ainsi  que  la  transmission  de  la  grijjpe,  qu'on  attribuait 
d'abord  au  vent,  no  se  fait,  comme  uno  ooservaiion  plus 
attentive  a  permis  do  le  constater,  que  par  contagion 
directe  dos  personnes  ou  dos  objets.  Il  en  ost  do  môme 
pour  la  peste,  qui,  malgré  la  présence  constatée  des  coc- 
cobacillos  dans  les  poussières  atmosphériques,  no  se 
transmet  jamais  réellement  à  distance,  sans  contact  im- 
médiat ou  médiat.  Au  contraire,  la  transmission  dos  infec- 
tions par  l'eau  ou  par  lo  soi  est  absolument  démontrée. 
Pour  la  peslo,  notamment,  on  sait  que  l'hétéro-infoetioii 
80  fait  lo  plus  souvent  par  inoculation  dos  bacilles  dans 


les  écorchures  ou  les  plaies  dos  i)iods  et  des  jambes, 
fréquentes  chez  beaucoup  do  ponulations  asiatiques,  qui 
marchent  pieds  nus  De  môme  le  tétanos,  lo  charbon  se 
transmettent  par  les  germes  que  présente  le  sol;  lo  cho- 
léra, la  fièvre  typhoïde,  la  dysenterie  par  ceux  que  l'eau 
renferme  ;  etc. 

Il  convient  d'ajouter  que,  par  définition  même,  il  ny  a 
jamais  contagion,  au  sens  propre,  dans  les  auto-infections. 

—  BiBLiOGK.  :  Duclaux,  Microbes  et  maladies  (Paris, 
ISSl);  Bouchard,  TraUé  de  pathulugie  générale^  t.  I"  et  II 
(Paris,  1895-1896);  Roger,  Introduction  à  l'étude  de  la 
uu^decine  (Paris,  1899). 

CONTAGIONNAIRE  {ji-o-Jièr')  adj.  So  dit  d'un  médecin 
qui  soutient  qu'une  maladie  est  contagieuse. 

—  Substantiv.  :  Un  contagionnairh. 

CONTAGIONNER  (j!-o-7j^)  v.  a.  Infecter  par  contagion. 

Se  cont^èiont^er,  v.  pr.  Gagner  la  contagion. 

CONTAGIONNISME  (ji-0-nissm')  n.  m.  Doctrine  qui  ad- 
met que  les  maladies  contagieuses  ou  inl'oclieuses  se 
transmettent  toujours  par  hétéro-infection,  et  n'apparais- 
sent jamais  spontanément  par  auto-infeitxon. 

—  Encycl.  Le  contagionnisme  absolu  est  aujourd'hui  re- 
poussé par  la  majorité  des  médecins,  depuis  que  l'on  sait 
quedesbacilles,  vivant  en  parasites  inotfensifs  dansl'orga- 
ni.sme,  ne  prennent  un  caractère  pathogène  que  par  suite 
d'une  diminution  accidentelle  de  la  résistance  vitale.  C'est 
ainsi  que  le  bacille  typhique,  qui  existe  normalement 
dans  le  contenu  intestinal,  d  après  Reumlinger  et  Schnei- 
der, ne  devient  pathogène  qu'à  la  suite  d'une  fatigue, 
d'un  surmenage,  d'un  coup  de  froid,  des  mauvaises  con- 
ditions hygiéniques  qui  résultent  de  l'encombrement,  etc. 
Il  en  est  de  même  pour  le  bacille  de  la  diphtérie,  pour  le 
pneumocoque,  etc. 

GONTAGIONNISTE(77-o-h/55/')  n.  m.  Partisan  de  la  doc- 
trine du  contagionnisme. 

CONTAGIOSITÉ  {ji)  n.  f.  Caractère  contagieux,  ce  qui 
fait  qu'une  maladie  est  contagieuse,  par  opposition  avec 
iNocuLABiUTE  :  La  CONTAGIOSITÉ  du  choléru,  de  la  fièvre 
typhoïde. 

CONTAILLE  {ta-ill  [Il  mil.]}  adj.  Se  dit  d'une  sorte  de 
soie  de  qualité  inférieure  :  Des  soies  contailles. 

CONTAIRE  {ter')  n.  m.  Antiq.  rom.  Cavalier  armé  d'une 
longue  lance  appelée  contus,  partie  essentielle  de  l'arme- 
ment dusoldatromain.  (Le 
mot  contus  ne  désignait 
primitivement  que  la  lon- 
gue perche  munie  d'une 
pointe  métallique,  dont 
les  marins  se  servaient 
comme  d'une  sonde  et,  au 
besoin,  pour  diriger  leur 
bateau.) 

CONTAMINABLE  adj. 
Qui  peut  être  contaminé, 
souillé.  Il  Qui  peut  commu- 

niquerlacontagion:  Contaire- 

Objets  contaminables. 

CONTAMINATION  {si-on—  lat. con(amma/i'o, même  sens) 
n.  f.  Souillure  ;  Suivant  la  loi  de  Moïse,  il  y  avait  plusieut^s 
sor/esrfe  CONTAMINATIONS.  (Acad.)  Il  Infection  par  une  mala- 
die contagieuse  :  Mesures  contre  la  contamination. 

—  Littér.  lat.  Les  Latins  appelaient  contaminatio  un  pro- 
cédé de  composition  dramatique  qui  consistait  à  amalga- 
mer la  matière  de  plusieurs  comédies  grecques  pour  en 
tirer  une  seule  comédie  latine.  La  cotttaminatio  lut  sou- 
vent pratiquée  par  Térence. 

—  Encycl.  Pathol.  V.  contagion. 

Contamine  (Gédéon,  baron  de),  officier  et  manufac- 
turier français,  né  àGivet  en  1764,  mort  vers  1832,  servit 
dans  les  gardes  du  corps  et  émigraen  1791.  A  son  retour,  il 
établit  à  Givet  la  première  fonderie  de  laiton  qui  ait  existé 
on  France,  puis,  en  1819,  la  manufacture  de  Fromolonnes, 
d'oii  sont  sortis  les  premiers  essais  en  grand  d'application 
du  zinc  aux  arts  et  à  l'industrie. 

Contamine  (Théodore,  vicomte  de),  général  français, 
né  à  Givet  en  X773,  mort  vers  1845.  Il  fut  fait  prisonnier  à 
Trafalgar.  Rendu  à  la  liberté,  il  assura  en  partie  le  suc- 
cès de  la  bataille  de  Wagram,  en  retardant  la  jonction 
de  l'archiduc  Jean  avec  le  prince  Charles.  Il  reçut  do 
Louis  XVIII.  avec  le  titre  de  «  vicomte  « ,  le  grade  de  maré- 
chal do  camp. 

CONTAMINER  (du  lat.  contaminare,  même  sens)  v.  a. 
Souiller.  Il  Infecter  d'une  maladie  contagieuse  :  Contami- 
ner un  pat/s.  Vignes  contaminées  par  le  phylloxéra. 

Se  contaminer,  v.  pr.  So  souiller,  ii  Etre  infecté  d'une 
maladie  contagieuse. 

Contant  (Paul),  botaniste  et  poète  français,  né  à 
Poitiers  vers  1570,  mort  en  1632.  Il  voyagea,  forma  dos 
collections  et  créa,  à  Poitiers,  un  cabinet  d'histoire  natu- 
relle, ainsi  qu'un  jardin  botanique.  A  la  fois  savant  et 
poète,  il  composa  une  sorte  do  poème  descriptif,  le  ytir- 
din  et  cabinet  poétique  de  Paul  Contant  (1609),  qui  est  rare 
et  recherché. 

Contant  d'Ivry  (Pierre),  architecte  français,  né  à 
Ivry-sur-Soine  on  1698,  mort  à  Paris  on  1777.  Il  fut  nommé 
membre  de  l'Académie  on  1726,  et  devint  architecte  du  duc 
d'Orléans.  On  lui  doit,  entre  autres  monuments,  la  plus 
grande  partie  du  Palais-Royal.  Enfin,  il  avait  fourni  les 
plans  de  la  reconstruction  do  l'église  do  la  Madcloino  ù 
Paris  il7ij»),  plans  qui  furent  modifiés  par  Coulure. 
CONTARENE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  corymbium. 
CONTARÉNIE  {ni)  n.  f.  i'ianto  mal  décrite,  rapportée 
aux  verbénacécs  ou  aux  scrofulariacéos. 

Contarina,  comm.  dltalio  (Vénôtie  [prov.  do  Ro- 
vigo|).  sur  lo  Pô  délia  Maestra,  non  loin  do  la  mer; 
6.200  hab. 

Gontarini.  une  des  douze  nremièros  familles  do  la 
république  .le  Venise  ,  et  dont  les  principaux  membres 
sont  :  Dominique  Contariui ,  doge  do  1043  à  1071.  [Il 
réprima  une  révolte  de  Zara,  acheva  l'église  Saint-Marc 
et  bAiit  le  couvent  de  Saint-Nicolasl  ;  —  Jacques  Gonta- 
rini, doge  do  1275  à  1280.  [Il  réprima  une  révolte  de 
Triesto  et  força  les  AncAnais  A  reconnaître  la  supréma- 
tie do  VonisoJ  ;  —  Andké  Contarinl,  dogo  do  l  J:>7  U  U82. 


rit.   Louise 
e   critique 


CONTADES   —    CONTE 

[Il  siégea  dans  lo  tribunal  qui  condamna  Marino  Faliero, 
et  termina  la  fameuse  guerre  do  Chiozza  en  reprenant 
la  Chiozza  et  on  capturant  la  Hotte  génoise  (1380)];  — 
Ambroise  Gontarini,  ambassadeur  eu  Perse  de  1473  à 
1477.  [11  publia  une  intôrossunto  relation  de  son  voyage  : 
il  Viagqio  delmatjnifico  Ambroifio  Cunianni  (Venise,  1487)]; 

—  Gaspard  Gontarini,  no  en  1483  à  Venise,  mort  à 
Bologne  en  ir>42,  prélat.  [Il  négocia  la  délivrance  de 
Clément  VII  on  1527,  fut  nommé  cardinal  en  1535,  et 
se  consacra  désormais  à  la  réconciliation  des  catholiques 
et  des  protestants,  soit  par  la  plumo  {Cousilium  de  ancn- 
danda  Ecciesia,  1537),  soit  par  la  parole  à  la  dièto  de  Ra- 
tisbonne  (1541).  lia  laissé  de  nombreux  ouvrages,  notam- 
ment une  Somme  des  conciles  (Paris,  1543),  et  un  traité 
De  niagistratibus  et  repubtica  Veneta  (Paris,  1543)];  —  Simon 
Gontarini,  né  à  Venise  en  1563,  mort  en  1633.  [Il  fut  chargé 
de  diverses  ambassades]  ;  —  François  Gontarini,  doge 
de  1623  à  1625;  —  Nicolas  Gontarini,  doge  de  1630 
à  1631  ;  —  Ludovic  Gontarini,  mort  à  Venise  en  1653, 
diplomate.  [Il  négocia  l'accord  avec  la  France  dans 
l'affaire  de  la  Valteline,  et  l'arbitrage  vénitien  au  traité 
de  Westphalie];  —  Cuarlks  Gontarini,  doge  de  1655 
à  1656;  —  Dominique  II  Gontarini,  doge  de  1659  à  1674. 
[Il  signa  la  cession  de  Candie  aux  Turcs,  en  1667]  ;  —  Louis 
Gontarini,  doge  de  1676  à  1684. 

Gontarini  (François),  écrivain  vénitien  du  xv"  siècle, 

fut  professeur  de  philosophie  à  Padoue,  ambassadeur  de 
la  république  auprès  du  pape  Pie  II  et  commandant  d'un 
corps  d'armée  chargé  de  secourir  les  Siennois.  Il  reste  de 
lui  une  BistoTÎa  Étrurist, -piihUéo  avec  V Histoire  de  Flo- 
rence de  Jean-Michel  Brutus  (Lyon,  1568). 

CONTARINIE  (ni)  n.  f.  Algue  du  genre  carpophylle. 

CONTASSERIE  {rî  —  rad.  conte)  n.  f.  Petite  nouvelle, 

ragots. 

Contât  [(al  (Louise),  actrice,  née  à  Paris  en  1 760,  morte 
en  1813.  Elle  débuta,  en  1776,  à  la  Comédie-Française, 
dans  les  rôles  do  coquette,  et  excella  dans  le  rôle  de 
Suzanne  du  Mariage  de  Figaro  (1784),  d'Elmire  du  Tar~ 
tufe,  de  Célimène  du  Misanthrope,  etc.  Personne  n'a  inter- 
prété Molière  et  Marivaux  avec  plus  d'espr''  '  --:-- 
Contât  fut  incarcérée  pendant  la  Terreur.  Un 
injuste  de  l'acerbe  Geoffroy 
lui  rît  prendre  sa  retraite", 
en  1808.  Elle  épousa,  à  cette 
époque,  un  neveu  de  Parny. 

—  Sa  sœur,  Emilie  Gontat, 
s'est  fait  aussi  une  belle  ré- 
putation au  Théâtre-Fran- 
çais (1785-1815),  dans  les  rôles 
de  soubrette. 

CONTAUR(Mr')  n.  m.  Pièce 
de  bois  qui,  dans  une  galère, 
était  placée  au-dessus  de  l'en- 
ceinte. Il  On  dit  aussi  coNTA^T. 

CONTE  (rad.  conter)  n.  m. 
Récit  plaisant  de  choses  or- 
dinairement imaginaires  et, 
plus  souvent  encore.  Récit 
familier  d'aventures  merveil- 
leuses :  Les  CONTES  qui  ont 
passé  par  la  veillée  en  valent  mieux.  (J.  Joubert.)  il  Contes 
gras.  Contes  licencieux,  u  Contes  de  fées.  Récits  enfan- 
tins oi>  l'on  fait  intervenir  des  fées.  —  Fig.  Récits  ima- 
ginaires, dépourvus  do  toute  vraisemblance  ;  imaginations 
brillantes,  mais  sans  fondement  :  Les  promesses  de  l'espé- 
raitce  ne  sont,  le  plus  souvent,  que  des  contes  de  fées. 
(On  dit  quelquefois,  plus  spécialement.  Contes  de  Peau 
d'âne,  par  allusion  au  conte  de  Despériers,  reproduit  par 
Perrault.)  il  Conles  de  ma  mère  ou  de  la  mère  l'oie.  Contes 
de  la  cigogne.  Recueils  d'anciens  fabliaux.  —  Fig.  Récits 
enfantins  et  dépourvus  de  vraisemblance,  il  Contes  bleus. 
Recueil  do  contes  d'enfants  qui  se  publiaient  en  brochures 
à  couverture  bleue.  —  Fig.  Récit  imaginaire  et  sans  vrai- 
semblance; assertion  ridicule. 

—  Discours  mensonger,  ou'une  personne  tient  à  une 
autre,  sérieusement  ou  par  plaisanterie  :  Un  grand  faiseur 
de  CONTES.  Il  Conte  en  l'air.  Mensonge,  duperie.  Il  Conte 
fait  à  plaisir.  Récit  invente  de  toute  pièce.  —  On  dit  plus 
spécialement,  Conles  d'enfants,  de  bonnes  femmes,  de  vieil- 
les, de  grand'mères,  contes  borgnes,  contes  à  dormir  debout. 

—  Pop.  Conte  ton  conte.  Mens  à  ton  aise,  on  no  te 
croit  pas. 

Enctcl.  L'homme  a  toujours  aimé  les  récits  merveil- 
leux et  extraordinaires  ;  il  s'est  d'abord  plu  à  écouter  les 
contes  héroïques,  c'est-à-dire  les  épopées  ;  puis,  à  mesure 
que  l'esprit  s'aflina,  lo  contour  prit  pour  objet  do  ses  récits 
les  événements  do  la  vie  réelle,  qu'il  transformait  au  gré 
do  sa  fantaisie,  soit  on  leur  donnant  la  couleur  du  mer- 
veilleux, soit  on  les  présentant  sous  uno  forme  satirique, 
soit  on  recueillant  les  traditions  populaires.  Los  contes 
populaires  eurent,  chez  les  Grecs  et  les  Romains,  le  mémo 
succès  que  chez  les  peuples  modernes,  et  l'on  en  trouve 
do  nombreuses  traces  dans  Lucien  et  dans  Apulée  ;  l'an- 
neau de  Gygès,  la  baguette  magique  do  Circé,  les  trans- 
formations de  l'ftno,  dans  l'.lne  de  Lucien  et  dans  l'Ane 
(Cor  d'Apulée;  lo  conte  même,  si  gracieux,  do  ('.-Imoiir  et 
Psyché,  n'ont  rien  à  envier  aux  inventions  qui  ont  rendu 
célèbres  les  Mille  cl  une  nuits.  Les  anciens  avaient  encore 
une  foule  d'autres  récits  fabuleux  peuplés  do  spectres  et 
de  fantômes,  tels  que  Lamia,  ta  Gorgone,  Gella,  la  »  olcuse 
d'enfants,  etc.  ,   .       „ 

L  Orient  est  la  patrie  do  ces  contes  pleins  d  aventures 
extraordinaires,  où  lo  merveilleux  joue  lo  principal  rôle; 
ils  furent  popularisés  au  moyen  âge  par  divers  recueils, 
tels  que  les  traductions  latines  du  Pantchalanlra.  de 
Vtlilonadc.^a,  do  Sindabad  (llisloria  .uplein  sapienlium), 
lo  Vulonnthos,  les  Gesia  Jtomanorum,  les  êlislonr  lalinr, 
singuliers  ouvrages  dans  lesquels  sont  mêlées  naïvement 
l'histoire  et  la  fable,  où  Romulus  et  Osnr  coudoiout  fami- 
lièrement les  Quarante  voleurs,  et  qui  ont  donné  naissance 
aux  fabliaux,  ces  contes  vifs,  joyeux,  légers,  égrillards 
mémo,  que  les  écrivains  do  toutes  les  nations  ont  tour  a 
tour  mis  *  contribution  durant  plusieurs  siècl«s. 

Les  Italiens  furent  les  iironiieis  à  imiter  les  contours 
français.  lîoccace  était  lo  lUs  d'une  Parisienne,  et  c  est  on 
Franco  qu'il  prit  un  grand  nombre  des  énisodes  do  son 
Décnm^ron.  Avant  lui.  Poggio  Bracciolini  ilo  Poggo),  dans 
ses  Facélies,  écrites  en  latin,  avait  aussi  très  fréquommont 
puisé  ÙL  la  mémo  source.  Après  Boccaco,  les  contour»  lU- 


Louise  Contât 


CONTE 

,  liens  sont  légion  ;  c'est  Sacchetti  et  ses  Nouvelles  ;  Cornaz- 
zani  et  ses  Prot^erbes  en  facéties  (xv«  s.);  Bandello,  dont 
le  recueil  est  encore  plus  considérable  que  celui  de  Boc- 
cace;  Kîrenzuola;  Giraldi  (Cinthio),  les  Hecatomitti;  Para- 
bosco.  I />i/JoWt;  Grazzini  (il  Lasca,  le  Cane;  Strapparola, 
les  Facétieuses  lYuits  ;  Cinthio  delli  Fabrizzi ,  Origine  des 
prinerbes  vulgaires;  Masuccio,  il  Novellino  ;  etc.  Le  bur- 
lesque Batacchi  et  Casti  (Nouvelles  galantes),  terminent, 
au  XVIII'  siècle,  cette  longue  série  de  conteurs  qui  se  sont 
très  souvent  imités  les  uns  les  autres. 

Kn  Angleterre,  il  faut  citer  surtout  Chaucer  et  ses 
Contes  de  Cantorbér^y,  qui  doivent  beaucoup  aux  fabliaux 
français  et  à  Boccace,  mais  qui  n'en  sont  pas  moins  des 
chefs-d'œuvre  de  narration  variée  et  spirituelle.  Après 
lui  viennent  Gower,  Lydgate,  Dryden,  Prier,  Hawkes- 
wonh  et  enrîn  Dickens,  à  qui  ses  Contes  de  Noël  doivent 
faire  donner  une  bonne  place  dans  ce  genre  de  littérature. 

En  Allemagne,  Hans  Sachs  est  un  des  premiers  qui 
aient  écrit  des  contes;  Burkard  Waldis,  qui  florissait 
dans  la  première  moitié  du  xvi«  siècle,  a  inséré  dans  son 
Recueil  de  poésies  des  contes  libres  et  des  nouvelles  qu'il 
a  puisés  dans  Boccace.  Hagedorn ,  Gellert,  Zacharia, 
Nicolay,  Pfeffel.  Langbein,  Schubart,  La  Motte-Fouqué, 
Clément  Brentano.  Wieland  et  Auguste  Lafontaine  mé- 
ritent également  d'être  cités;  mais  i!  faut  surtout  men- 
tionner "Hotfmana  et  ses  Contes  fantastiques,  qui  sont 
presque  tous  des  chefs-d'œuvre;  Tieck  et  ses  Contes  fan- 
taisistes: plus  tard,  Sacher  Masochavec  ses  Contes  juifs  et 
petits-russiens  (1879). 

L'Espagne,  moins  féconde  en  conteurs  que  l'Italie,  eut 
cependant,  dès  le  xii"  siècle,  la  Disciplina  clericalis,  de 
Pierre  Alphonse,  pleine  d'imitations  des  livres  orientaux; 
puis  le  Comte  Lucatior,  de  Juan  Manuel,  l'archiprêtre  de 
Mita,  et  queltjues  autres.  Au  xvii'  siècle,  Cervantes  écrit 
ses  Novelas  ejemplares.  De  nos  jours,  il  n'y  a  guère  à  men- 
tionner que  Antonio  Trueba  et  ses  Contes  couleur  de  rose. 

En  France,  les  conteurs  se  succèdent  sans  interruption. 
Après  les  fabliaux  du  xii"  au  xv*  siècle,  viennent  les  Cent 
nouvelles  Nouvelles,  écrites  par  les  familiers  du  roi  Louis  XI  ; 
les  Serées,  de  Guillaume  Bouchet;  les  Récréations  et  joijeuT 
devis,  de  Bonaventure  Despériers  ;  V ffeptaméron,  de  Mar- 
guerite de  Navarre  ;  les  Contes  d'Eutrapel,  de  Noël  Du  Fail  ; 
les  Comptes  du  77ionde  adventureuœ,  d'un  secrétaire  de  Mar- 
guerite de  Navarre;  le  Moyen  de  pai'venir,  de  Béroalde  de 
Verville.  Au  xvii"  siècle  paraissent  les  Contes  de  d'Ouville, 
les  Contes  de  Perrault,  les  Contes  des  fées,  de  M""*  d'Aul- 
noy  ;  les  Contes  de  La  Fontaine,  imités  des  fabliaux  et  de 
Boccace,  rattachent  les  conteurs  du  moyen  âge  à  ceux 
du  xviii*  siècle  ;  Voltaire.  Piron,  Grécourt,"Harailtoo,  Mar- 
montel,  Voisenon.  Durant  la  première  moitié  du  xix*  siè- 
cle, le  conte  semble  abandonné  pour  le  roman;  notons 
cependant  Berquin  et  ses  Contes  pour  les  enfants,  Bouilly, 
Charles  Nodier,  l'auteur  de  la  Fée  aux  miettes,  des  Contes 
de  la  veillée,  des  Contes  fantastiques  ;  Jules  Jantn,  égale- 
ment l'auteur  de  Contes  fantastiques  et  de  Contes  nou- 
veaiur;  Balzac  et  ses  Contes  drolatiques,  écrits  dans  la 
langue  de  Rabelais;  Chevigné  et  ses  Contes  rémois,  imi- 
tés de  La  Fontaine.  De  nos  jours  se  sont  révélés  une  foule 
de  conteurs  excellents  :  Hégésippe  Moreau,  Em.  Zola, 
G.  Flaubert,  Alphonse  Daudet.  Jules  Lemaître,  Anatole 
France,  Armana  Sylvestre,  J.-K.  Huysmans,  Th.  de  Ban- 
ville, François  Coppée.  G.  de  Maupassant,  Erckmann-Cha- 
trian,  etc.  ;  mais,  à  quelques  exceptions  près,  leurs  com- 
positions sont  plutôt  de  petits  romans  que  des  contes 
proprement  dits. 

Conte  d*liiver  (en  angl.  Wiji^er's  Ta^e),  comédie  en  cinq 
actes  de  Sliakspeare.  Cette  pièce  se  divise  en  deux  parties. 
—  Dans  lapremière,  Léootes»  roi  de  Sicile,  est  jaloux  do  sa 
femme  Hermiono,  et  la  fait  emprisonner.  La  reine  accouche 
d'une  fille  dans  son  cachot;  le  roi  considère  cette  enfant 
comme  illégitime  et  la  fait  exposer.  A  cette  nouvelle,  Her- 
mione  s'évanouit  ;  on  la  croit  morte.  Seize  ans  se  sont  écou- 
lés quand  commence  la  seconde  partie  du  drame.  Perdita, 
fille  d'Hermione,  recueillie  par  des  pâtres,  est  belle  et 
charmante  ;  le  fils  de  Polyxène,  roi  de  Bohême,  en  devient 
amoureux;  le  roi  découvre  cet  amour  et  les  deux  amants 
s'enfuient  en  Sicile,  chez  Léontes,  où  tout  s'éclaircit  et  où 
l'on  se  réconcilie  le  plus  heureusement  du  monde,  grâce 
au  retour  d'Hermione  qui,  pendant  ces  seize  ans,  s  était 
tenue  cachée.  D'après  les  travaux  les  plus  récents,  cette 
pièce  serait  l'une  des  dernières  de  Shakspeare(  1610-1611). 

Conte  d'hiver,  par  Henri  Heine.  Ce  conte  (1845)  est  une 
des  meilleures  productions  de  l'auteur.  —  Il  marque  une 
espèce  de  renouveau  littéraire  chez  Heine  C'esten  quelque 
sorte  l'histoire  des  impressions  que  lui  laisse  un  voyage 
en  Allemagne,  après  une  absence  de  douze  ans.  Quel  admi- 
rable cadre  pour  y  loger  sa  raillerie,  et  dire  leur  fait  à  tous 
les  prétendus  poètes!  Heine  en  profite  largement.  Il  n'ou- 
blie pas  non  plus  de  décocher  en  passant  quelques  traits  à 
la  France,  qu'il  vient  de  quitter. 

Conte  du  tonneau  (lb)  [en  angl.  Taie  ofa  tub],  satire 
allégorioue  de  Swift  (no-1).  —  Un  nomme  avait  trois  fils  : 
Pierre,  Martin  et  Jean;  Pierre  (saint  Pierre)  représente 
l'Eglise  de  Rome;  Martin  (Luther),  l'Eglise  d'Angleterre, 
et  Jean  (Calvin),  rE;;,'Iiso  dissidente.  Le  père,  en  mourant, 
laisse  à  chacun  de  ses  fils  un  habit  (la  vérité  chrétienne\ 
q^u'ils  ne  doivent  modifier  que  s'ils  en  trouvent  l'autorisa- 
tion expresse  dans  son  testament  (la  Bible).  Cependant  les 
trois  frères  se  sont  répandus  dans  le  monde,  et,  désireux 
de  plaire,  veulent  suivre  la  mode,  et  apporter  quelques 
changements  à  leur  costume.  Ils  se  livrent  alors  à  des 
interprétations  spécieuses  du  testament,  dont  ils  torturent 
le  texte,  pour  en  tirer  ce  qu'il  no  contient  pas,  et  pour  y 
découvrir  à  tout  prix  les  mots  :  nœud  d'épaule,  galon,  etc. 
Des  querelles  s'ensuivent  :  Pierre  se  sépare  à  tout  jamais 
de  ses  deux  frères,  ei  Martin  et  Jean  finissent  aussi  par 
suivre  chacun  une  route  différente.  Si,  à  cette  allégorie 
transparente,  dans  laquelle  Swift  raille  plus  ou  moins  ou- 
vertement toutes  les  religions,  on  ajoute  des  digressions 
spirituelles  sur  la  science,  sur  la  vraie  nature  de  la  folie 
et  l'usage  qu'un  gouvernement  soucieux  du  bien  public 
peut  on  tirer,  etc.,  on  pourra  se  faire  une  idée  de  cette 
œuvre  étrange,  qui  reste  unique  dans  la  littérature  euro- 
péenne. iTale  of  a  tub  [conte  d'un  tonneau]  peut  se  tra- 
duire par  conte  à  dormir  debout,  conte  bleu,  mais  le  pre- 
mier traducteur  français,  van  Effers,  a  consacré  le  titre  : 
Cuntes  DO  tonneau.] 

Contes  do  Boccace,  plus  connus  sous  lo  nom  do  Déca- 
MÉRON   V.  ce  mot. 
Contes  de  Strapparola.  "V.  Facbtii£D8U8  Nuits. 


Contes  (les)  de  La  Fontaine.  —  Ecrits  pour  distraire 
M""  de  Bouillon,  nièce  de  Mazarin,  exilée  à  Château- 
Thierry,  ces  contes  sont,  pour  les  sujets,  empruntés  à 
toutes"les  littératures,  et  luttent  de  perfection  littéraire 
avec  Boccace,  l'Arioste  et  les  autres  nouvellistes  italiens. 
La  Fontaine  y  a  ajouté  sa  note  personnelle,  qui  est  une 
simplicité  pleine  de  finesse,  des  traits  délicats  et  naïfs,  des 
saillies  gauloises  à  la  mode  de  Villon,  de  Rabelais  et  de 
la  reine  de  Navarre.  D'accord  avec  le  lieutenant  de  police 
La  Reynie,  qui  avait  voulu  les  faire  interdire,  Vauve- 
nargues  a  sévèrement  jugé  les  Contes.  On  ne  peut  nier  le 
caractère  très  libre  de  cet  ouvrage,  mais  on  doit  l'expli- 
quer par  les  traditions  du  genre  et  les  goûts  de  la  société 
à  laquelle  ils  s'adressaient,  ainsi  que  le  fait  d'ailleurs 
La  Fontaine  lui-même  dans  ses  préfaces.  Mais,  morale  à 
part,  il  convient  d'admirer  l'agrément  malicieux  et  le  sel 
des  plaisanteries,  la  hardiesse  nouvelle  des  expressions, 
le  charme  continu  du  style.  Dans  aucune  langue,  l'art  du 
récit  n'a  été  porto  aussi  haut. 

Les  Contes  sont  divisés  en  cinq  livres  imprimés  :  le  pre- 
mier en  1665,  le  second  en  1667,  le  troisième  en  167i  à 
Paris,  le  quatrième  en  1675  à  Mons,  et  le  cinquième  à 
Paris  en  1682. 

Contes  de  Perrault.  Ils  parurent  en  1697,  sous  le  titre 
d'Histoires  ou  Contes  du  temps  passé,  avec  cet  autre  titre 
au  dos  :  Contes  de  ma  mère  Loye.  —  L'auteur,  Charles 
Perrault  (l'adversaire  de  Boileau),  les  publia  sous  le  nom 
de  son  fils  Perrault  d'Armancour,  âgé  de  dix  ans.  Ils 
comprennent  :  la  Belle  au  bois  donnant,  le  Petit  Chaperon 
rouge.  Barbe  hleue,  le  Maistre  Chat  ou  le  Chat  botté,  les 
Fées,  Cendrillon  ou  la  Petite  Pantoufle  de  verre.  Biquet  à 
la  houppe,  le  Petit  Poucet,  contes  en  prose,  auxquels  il  faut 
ajouter  trois  contes  en  vers  parus  antérieurement  :  la 
Marquise  de  Sahtsses  ou  la  Patience  de  Grisélidis,  les 
Souhaits,  et  Peau  d'àne.  Ce  sont  des  récits  généralement 
empruntés  à  la  tradition  populaire  et  recueillis  sur  les 
lèvres  des  nourrices.  L'invention  en  est  charmante;  le 
réel  s'y  mêle  agréablement  au  merveilleux;  les  person- 
nages sont  empruntés  à  toutes  les  classes  de  la  société  ; 
rois,  reines,  princes,  princesses,  gentilshommes,  et  aussi 
bourgeois,  gens  du  peuple,  une  humble  petite  fille  de 
campagne  ou  les  enfants  d'un  pauvre  bûcheron,  parfois 
des  animaux  parlants;  les  bonnes  fées,  marraines  géné- 
reuses, président  souvent  à  toutes  ces  destinées;  elles 
luttent  contre  les  mauvaises  fées  et  contre  les  ogres.  La 
rédaction  de  ces  petits  contes  est  simple  et  naïve,  d'une 
sécheresse  enfantine,  où  perce  à  peine  par  endroits  la 
spirituelle  malice  de  l'auteur.  Aucune  œuvre  n'est  plus 
populaire  ni  plus  vraiment  nationale  :  depuis  deux  siècles, 
tous  les  enfants  de  France  sont  et  demeurent  les  fidèles 
amis  de  Perrault. 

Contes  d'Hamilton,  parus  en  1730.  Ces  contes  sont 
au  nombre  de  quatre  :  le  Bélier,  écrit  en  vers,  et  dont 
Voltaire  se  plaisait  à  citer  le  début  comme  un  modèle  de 
grâce  ;  Fleurd' Epine,  les  Quatre  Facardins  et  Zénéide. 
L'auteur  les  composa  pour  les  dames  de  la  cour,  qui 
rafl'olaient  des  Mille  et  une  nuits,  et  se  plut  à  enchérir 
encore  sur  le  genre  de  ce  recueil  en  exagérant  la  bizar- 
rerie des  fictrons  et  en  les  poussant  jusqu'à  l'extrava- 
gance. Il  a  très  bien  réussi  ce  jeu  d'esprit. 

Contes  de  Wieland.  L'œuvre  littéraire  de  Wieland  est 
marquée  par  deux  périodes  bien  tranchées.  Dans  la  pre- 
mière, c'est  un  contemplatif  d'une  sentimentalité  exagé- 
rée, qui  croit  à  l'âge  d'or.  Ce  sentiment  se  traduit  dans 
les  six  premiers  coules  :  Séi'éna,  Mélînde,  Sélim  et  Sélima, 
le  Mécontent,  Balsora,  enfin,  Zémir  et  GuUndy,  dont  les 
trois  derniers  ne  sont  pas  indignes  de  Gessner.  Pou  à 
peu,  les  déceptions  de  la  vie,  la  lecture  d'Horace,  la 
mise  en  contact  avec  des  écrivains  français  du  xviii"  siè- 
cle, firent  tomber  l'idéalisme  de  Wieland,  et  bientôt  paru- 
rent ses  Contes  comiques  (1762),  d'une  forme  exquise,  mais 
où  le  grivois  et  l'inaécent  se  donnent  libre  carrière.  Ce 
n'est  plus  Klopstock,  c'est  Voltaire  et  Diderot  qui  sont  ses 
maîtres.  Ce  n  est  plus  le  christianisme,  mais  les  histoires 
erotiques  et  équivoques  du  paganisme  gréco-romain  qui 
inspirent  sa  muse.  Les  titres  :  Aurore  et  Céphale,  Diane  et 
Fndymion  et  le  Jugement  de  Paris  en  disent  assez.  En  1776, 
il  fit  paraître  les  Contes  d'hiver  et  les  Contes  d'été,  qui,  par 
leur  sobriété  et  leur  intérêt,  le  mettent  au-dessus  de  Gel- 
lert. Dans  ses  Nourelles  et  historiettes,  il  retombe  dans  sa 
manière  légère.  Enfin,  en  1786,  il  publia  un  Choix  de  contes 
de  fées  (Dschinnistan) ,  empruntés  pour  la  plupart  aux 
littératures  étrangères. 

Contes,  de  Tieck.  La  fantaisie,  l'imagination,  l'ironie, 
font  de  l'auteur  un  poète  de  premier  ordre.  Il  prêta  au 
conte  une  forme  dramatique  et,  au  lieu  de  donner  aux 
légendes  un  tour  mystérieux  et  prestigieux,  il  raconta, 
par  un  contraste  singulier  et  quelque  peu  choquant,  les 
aventures  de  Mélusine,  du  Chat  botté,  de  Barbe-Bleue,  etc., 
dans  un  style  tout  naturel  et  dépourvu  d'artifice.  Encore^ 
dans  ses  Contes  populaires  de  Pierre  Leberecht  et  dans  son 
Phantasus,  il  manque  au  sens  véritable  du  conte,  qui  est 
d'arracher  l'homme  aux  tristesses  de  la  réalité  et  de  le 
transporter  dans  le  monde  du  rêve.  Plus  tard,  il  comprit 
mieux  la  portée  véritable  du  genre,  et  la  couleur  locale 
qu'il  lui  prêta  sut  captiver  même  son  siècle  railleur  et 
sceptique. 

En  1825,  il  changea  de  manière.  Dans  ses  Histoires  et 
Nouvelles,  il  choisit  comme  sujet,  non  plus  des  miracles 
du  passé,  mais  les  problèmes  psychologiques  du  jour, 
qu'if  entremêle  de  digressions  sur  la  pemture  et  sur  la 
musique.  Il  transporte  ainsi  le  conte  dans  le  domaine  do 
la  philosophie,  quelquefois  même  de  la  métaphysique. 

Contes,  de  miss  Edgeworth.  Ces  contes  eurent  un  grand 
succès,  aussi  bien  en  France  qu'en  Angleterre.  Ils  se  com- 
posent do  plusieurs  séries  :  Contes  populaires  pour  les 
jeunes  qarçons  et  pour  les  jeunes  filles  (1S04);  Contes  de  la 
vie  fashionable  (1806);  etc..  et  forment  un  attrayant  traité 
do  morale  pratique.  Parmi  les  plus  connus,  il  faut  citer  : 
V Histoire  ac  lord  Glenthorn  ou  l'Ennui;  Murad  le  malheu- 
reux et  Saladiti  le  Fortuné;  Demain;  Vivian  ou  les  Maux 
causés  par  la  faiblesse  de  caractère  et  l'indécision  d'esprit. 
Ces  contes  sont  écrits  avec  simplicité,  et  non  sans  vi- 
gueur; le  dialogue  est  spirituel  ot  la  narration  est  pleine 
de  charme.  Ce  qui  domino  dans  ces  œuvres,  c'est  la  grande 
pureté  dos  pensées  et  dos  sentiments. 

Contes,  du  chanoine  Schmid.  Les  plus  importants  sont 
les  Histoires  bibliques  (récits  tirés  de  l'Ancien  et  du  Nou- 
veau Testament)  [1801],  et  ses  récits,  tirés  dos  premiers 


228 

temps  chrétiens  :  Geneviève  de  Brahant,  Ida  de  Toggen^ 
bourg.  Ses  autres  contes  :  Henri  d'Eichenfels,  les  Œufs  de 
Pâques,  le  Ver  luisant,  la  Corbeille  de  fleurs,  la  Croix  en 
bois,  la  Veille  de  Noël,  sont  de  véritables  petits  chefs-d'œu- 
vre, bien  connus  en  France.  La  traduction  de  ces  contes 
en  français  par  l'abbé  Macker  (Strasbourg,  1822  )  rendit 
l'auteur  très  populaire  en  France,  et  suscita  un  grand  nom- 
bre d'imitateurs. 

Contes,  d'Hoffmann.  Dans  ses  contes  fantastiques, 
Hoffmann  donne  une  expression  à  ce  mélange  bien  alle- 
mand de  l'idéalisme  le  plus  exalté  et  du  réalisme  le  plus 
grossier,  de  la  banalité  quotidienne  et  du  rêve  le  plus  fan- 
taisiste. L'imagination  de  Hofi'mann  se  révéla  d'abord 
dans  sa  Vie  du  maître  de  chapelle  J .  Kreisler  et  dans  ses 
Fantaisies  à  la  manière  de  Callol.  A  ce  groupe  appartien- 
nent :  le  Magnétisme,  la  Nuit  de  la  Saint-Sylvestre,  Don 
Juan.  Gluck.  Ea  1817  parurent  ses  Contes  nocturnes,  dont 
Ignace  Denner,  la  Maison  déserte,  l'Eglise  des  jésuites; 
plus  tard  apparaissent  les  Frères  Sérapion,  où  Hoffmann 
se  met  en  scène  lui-même,  avec  quelques  amis,  pour  parler 
littérature  et  philosophie;  en  1820,  les  Contemplations  du 
chat  Murr,  sou  compagnon,  dont  la  mort  lui  porta  un  coup 
terrible.  Deux  passions  dominantes  occupèrent  le  cœur  de 
Hoffmann:  celle  de  l'Italie  et  celle  de  la  musique.  C'est  lui 
qui,  le  premier,  tit  exécuter  en  public  les  symphonies  de 
Beethoven.  Il  composait  et  exécutait  lui-même  en  admi- 
rable virtuose.  Dans  ses  contes,  il  s'inspire  beaucoup  de 
Jean-Paul  Tieck,  Chamisso,  Arnim.  Citons,  parmi  les  meil- 
leurs :  le  Majorât,  le  Sanctus,  la  Vie  déserte,  où  éclate  toute 
sa  passion  musicale  ;  le  Violon  de  Crémone,  le  Bonheur  au 
jeu  ou  la  Puissance  du  hasard,  le  Spectre  fiancé  ou  le  Ma- 
gnétisme, etc.  Sur  tous  flotte  le  sentiment  mélancolique  de 
la  contingence  des  choses,  invincible  même  pour  les  arts 
les  plus  plastiques,  comme  la  peinture  ot  la  musique. 

Parmi  les  traductions  françaises,  citons  celles  de  Loève- 
Veiniars,  Toussenel,  Marmier,  Champûeury,  de  La  Bédo- 
lière,  de  Massé  d'Egmont. 

Contes,  de  miss  Harriett  Martineau  (1833).  Esprit  sé- 
rieux, miss  Martineau  n'a  écrit  ces  contes  que  pour  vul- 
gariser ses  idées  sur  l'économie  politique  et  mettre  en 
action  des  théories  sociales.  Elle  s'est  acquittée  de  sa 
tâche  avec  beaucoup  de  talent;  ces  récits  réunissent,  en 
effet,  les  qualités  littéraires  des  œuvres  de  fiction  et  l'exac- 
titude scientifique.  La  Colonie  isolée  est  le  développement 
de  cette  sentence  :  Travaillez,  prenez  de  la  peine;  c'est  le 
fonds  gui  manque  le  moins.  Dans  Prospérité  et  désastre  à 
Gaweloch,  la  thèse  est  fondée  sur  la  doctrine  de  Maithus; 
la  Coalition  d'ouvriers  à  Manchester  est  une  étude  do 
grèves.  Citons  encore  :  Pour  chacun  et  pour  tous  (ques- 
tions agricoles);  l'Irlande;  la  Cousine  Marshall  (traite  sur 
le  paupérisme);  Berkeley  le  banquier  (histoire  du  papier- 
monnaie). 

Contes  (Trois),  par  Gustave  Flaubert  (i877).  Ces  trois 
contes  sont  :  un  Cceur  simple,  histoire  d'une  pauvre  ser- 
vante de  province  ;  la  Légende  de  Saint-Julien-iHospita- 
lier,  fantastique  légende,  et  Uérodias ,  suite  d'éclatants  et 
fastueux  tableaux.  Ils  nous  montrent,  sous  ses  différents 
aspects,  le  talent  de  Flaubert,  qui  fut  un  réaliste  et  un 
romantique.  Le  premier,  comme  Madame  Bovary  et  l'Edu- 
cation sentimentale,  est  l'œuvre  du  réaliste  ;  les  deux 
autres,  comme  Salairimbô  et  la  Tentation  de  saint  Antoine, 
ont  pour  auteur  le  romantique.  Dans  tous  les  trois,  Flau- 
bert se  montre  l'admirable  artiste  auquel  on  ne  peut  re- 
procher qu'une  perfection  trop  soutenue  et  trop  stricte. 

Contes  à  Pïinon,  par  E.  Zola  (1S64).  L'œuvre  de  l'in- 
fatigable écrivain  est  si  considérabl-e,  que  nous  n'accor- 
derions pas  une  mention  particulière  à  ce  volume,  s'il 
n'apportait  dans  l'ensemble  une  note  tout  à  fait  parti- 
culière. A  l'époque  où  il  l'écrivit,  le  futur  auteur  de  l'As- 
sotnmoir,  de  N^ana,  de  la  Terre,  etc.,  voyait  encore  la  na- 
ture, la  réalité,  à  travers  un  prisme,  ou  du  moins  on  peut 
le  croire,  car  rien  n'y  fait  pressentir  les  brutalités  fu- 
tures et  voulues.  Tous  ces  petits  récits  sont  d'une  délica- 
tesse charmante.  Ils  eurent  une  suite,  sous  le  titre  de 
Nouveaux  contes  à  Nino7i  (1885). 

Contes  aux  heures  perdues  (les),  du  sieur  d'Ou- 
ville (r«  édit.,  1641),  recueil  d'aventures,  d'anecdotes,  de 
bons  mots  rassemblés  par  d'Ouville,  frère  de  Boisrobert. 
—  Les  femmes,  le  mariage,  les  bons  tours  joués  aux  époux, 
les  ruses  ingénieuses  des  amants  occupent  la  majeure 
partie  de  l'ouvrage,  qui  n'est  pas,  tant  s'en  faut,  original. 
L'auteur  a  puisé  un  peu  partout,  souvent  dans  les  con- 
teurs italiens,  et  quelquefois  copié  mot  pour  mot,  sans  en 
rien  dire,  ses  prédécesseurs  français.  Un  choix  de  ses 
meilleurs  récits  a  été  édité  par  Ristelhuber  :  l'Elite  des 
contes  du  sieur  d'Ouville  (1876). 

Contes  danois,  par  Andersen  (1873).  Tantôt  l'auteur 
arrange  de  vieilles  légendes,  comme  dans  le  Briquet, 
Petit  Claus  et  Grand  CJaus,  le  Coffre  volant,  ta  Princesse 
sur  un  pois  ;  tantôt  il  tire  entièrement  tout  lo  récit  de 
son  propre  fonds,  et,  ce  qui  n'est  pas  d'un  mince  mérite 
en  pareille  matière,  il  fait  preuve,  en  ce  dernier  cas,  d'un 
talent  assez  poétique,  assez  ingénu,  pour  que  les  seconds 
ne  soient  pas  inférieurs  aux  premiers.  Détail  à  noter  : 
chez  Andersen,  l'ingénuité  n'exclut  pas  l'humour,  ou  tout 
au  moins  une  sorte  de  mélancolie  railleuse  qui  lui  res- 
semble fort. 

Contes  de  Cantorbéry  (en  angl.  Canterbury  Taies), 
poème,  par  G.  Chaucer.  C'est  le  chef-d'œuvre  de  ce  poète 
anglais.  Ces  contes  sont  précédés  d'un  admirable  prologue, 
dans  lequel  l'auteur  nous  présente  une  compagnie  de  pè- 
lerins se  rendant  à  Cantorbéry,  au  tombeau  de  saint 
Thomas.  Toutes  les  classes  do  la  société  figurent  dans 
cette  galerie  de  portraits  :  le  jeune  écuyer,  la  prieure, 
le  marin,  le  clerc  d'Oxford,  le  médecin,  le  pauvre  curé  de 
campagne,  la  bourgeoise  do  Bath,  le  chevalier,  etc.  ;  tous 
sont  dessinés  d'un  trait  précis  et  caractéristique.  Après  ces 

firésentatious,  viennent  les  contes  que  Chaucer  met  dans 
a  bouche  do  ses  pèlerins,  et  qui  doivent  charmer  l'ennui 
de  la  route.  L'originalité  de  ces  récits,  c'est  que  l'on  y 
retrouve  la  tournure  d'esprit  de  chacun  des  personnagcB  : 
lo  clerc  d'Oxford,  sentimental  et  rêveur,  choisit  la  tou- 
chante histoire  de  Grisélidis,  et  le  marin,  une  aventure 
quelque  peu  égrillarde,  i-  Les  personnages  de  roman,  dit 
Jusserand,  dans  son  Histoire  littéraire  du  peuple  anglais, 
les  statues  des  rathédralos,  les  figures  des  missels  avaient 
été  jusqu'ici  grêles  uu  minces,  ou  gauches  ou  raidos.  Voici 
à  présent,  dans  un  livre  anglais,  une  foule  d'êtres  vivants 
pris  sur  lo  fait,  représentés  au  naturel,  si  bien  qu'on  croit 


229 

les  voir  ol  que,  lorsou'on  los  quitte,  co  n'est  pas  pour  les 
oublier.  " 

Contes  delà  Bécasse,  par  Guy  de  Maupassant(  1883). 
C'est  un  recueil  de  nouvelles  riches  d'ironie.  En  écrivant 
la  preniiOiro ,  intitulée  :  Ce  cochon  de  Morin ,  l'auteur 
semble  avoir  voulu  donner  un  pendant  à  son  inoubliable 
Boidf -de-Suif.  A  travers  quelques-uns  do  ces  courts  récits, 
où  excellait  l'écrivain,  passe  un  sout'tlo  dramatique  ;  mais 
la  plupart  sont  égayés  d'une  bonne  humour  railleuse. 

Contes  de  l'Alhambra,  par  Washington  Irving.  Ces 
contes  ont  été,  pour  la  plu|iart,  puisés  dans  les  légendes, 
les  ballades  et  les  traditions  do  la  province  do  Grenade, 
durant  le  séjour  qu'y  lit  l'auteur  américain.  Ils  furent  pu- 
bliés on  1832,  ot  eurent  un  .succès  fort  mérité.  Ils  sont  amu- 
sants et  rappellent  les  Mille  et  une  nuits.  Le  Lcys  du  Maure 
est  une  narration  parfaite  qui,  mieux  (|u'un  docte  traité, 
nous  fait  connaître  les  mœurs  et  les  habitudes  espagnoles. 
Certaines  parties  du  livre,  dans  lequel  W.  Irving  nous 
communique  simplement  ses  impressions  de  voyageur, 
sont  d'un  intérêt  moindre  que  les  récits  eux-mêmes.  Les 
Contes  de  l'Alhambra  ont  été  traduits  en  français  par  A.  tio- 
bry  (Paris,  1832). 

Contes  ou  Xuuvelles  de  la  reine  de  Xavarre,  recueil  de 
contes  plus  connu  sous  lo  nom  de  Hkptaméron.  V.  co  mot. 

Contes  d'enfants  et  de  famille,  dos  frères  Grimm, 
œuvre  qu'ils  tirent  paraître  en  commun.  Ces  deux  illustres 
philologues,  qui  ont  reconstruit  l'histoire  de  la  langue  et  do 
la  littérature  primitive  en  Allemagne,  surent  aussi  parler 
au  cœur  de  1  enfant.  Ils  recueillirent  les  légendes  et  les 
mythes  les  plus  touchants,  empruntèrent  au  Folklore  ses 
traits  les  plus  naïfs  et  y  joignirent  leur  goût  tin  et  dé- 
licat. Ils  poursuivirent,  par  ces  contes,  le  même  but  que 
Arnim,  Brentano,  Tieck,  avec  leurs  chansons  populaires 
et  leurs  romans.  Ils  rendirent  au  peuple  allemand  tout  en- 
tier les  légendes  qui  s'étaient  rétugiêes  dans  les  couches 
inférieures.  Ils  se  placèrent  ainsi  au  rang  des  meilleurs 
écrivains  populaires,  des  Hebel,  des  Schraid,  avec  cet 
avantage  qu'ils  apportent  dans  leur  travail  toute  leur  ri- 
gueur scientitîque,  et  demeurent  scrupuleusement  fidèles 
aux  legs  du  passé. 

Contes  de  Noël  (les),  par  Charles  Dickens,  publiés 
de  1843  à  18-16.  Les  histoires  du  coin  du  feu  font  partie, 
en  Angleterre,  des  réjouissances  intimes  do  Nocl  (Christ- 
mas).  Dickens  consacra  en  quelque  sorte  cette  coutume  pa- 
triarcale par  ces  contes,  devenus  classiques.  Les  medleurs 
sont  :  l'Arbre  de  A'oè^  les  Apparitions  de  Xoêl,  le  Grillon 
du  foyer,  et  surtout  les  Carillons  de  Noèl  (ChristmasCarol). 
Le  héros  de  ce  dernier  récit  est  Scrooge,  vieil  avare  impé- 
nitent; il  se  convertit,  et  devient  bon  et  généreux,  sous 
l'inlîuence  d'une  série  de  visions  qu'il  a  dans  un  rêve 
pendant  la  nuit  de  Noël.  Ces  contes  ont  été  traduits  en 
français  par  Amédée  Pichot. 

Contes  des  fées,  par  M""  d'Aulnoy.  Ces  contes  offrent 
un  agréable  mélange  de  naïveté  et  de  tinosse.  Laharpe 
les  mettait  au-dessus  de  ceux  de  Perrault.  Los  plus  re- 
marquables de  ces  contes  sont  :  la  Belle  aux  cheveux 
d'or.  Fortunée,  le  Dauphin. 

Contes  d'Espagne  et  d'Italie,  recueil  de  contes  en 

vers,  d'AltVed  do  Mussot  (1831).  II  se  compose  d'un  assez 
long  poème  dont  l'action  se  passe  en  Espagne,  Don  Paëz; 
d'une  comédie  écrite  avec  une  verve  étincelanle  .  les 
Marrons  du  feu  ;  d'un  poème  fantaisiste  en  octaves  :  Mar- 
doclie.  II  a  pour  complément  quelques  pièces  de  vers  res- 
tées célèbres  à  divers  titres,  telles  que  la  jolie  romance 
l'Andalouse,  et  la  fameuse  Ballade  à  la  lune.  C'étaient  les 
débuts  du  poète,  âgé  de  vingt  ans,  et  déjà  il  se  manifes- 
tait comme  un  maître  par  l'originalité  de  sa  fantaisie,  son 
style  plein  de  désinvolture  et  de  naturel. 

Contes  deux  fois  dits  (en  angl.  Twice  told  Taies),  nou- 
velles du  romancier  américain  Nathaniel  Hawthorne,  pu- 
bliées en  deux  séries  :  1837  et  1842.  Ces  recueils  font  voir 
la  barrière  <iui  sépare  les  deux  civilisations  du  Nord  et  du 
Midi,  et  révèlent  au  lecteur  français  un  monde  moral  tout 
particulier,  dans  lequel  son  imagination  erre  dépaysée 
comme  une  étrangère  dans  une  contrée  inconnue.  «  Pen- 
dant qu'on  lit  ces  contes,  dit  Montégut,  une  sorte  de  par- 
fum, semblable  à  celui  qu'exhalent  les  apprêts  des  funé- 
railles, monte  au  cerveau  et  l'emplit  de  visions  funèbres  ;... 
derrière  les  roses  de  la  jeunesse  pointent  les  laideurs  de  la 
décrépitude;  jeunesse,  gaieté,  beauté,  jdoient  et  croulont 
sous  le  vieillard  qui  est  en  nous  dès  notre  enfance."  Au 
milieu  do  ces  évocations  lugubres  paraissent,  cependant, 
quelques  fantaisies  pleines  d'humour  et  de  fraîcheur. 

Contes  dévots.  Sous  ce  titre,  les  historiens  do  la  lit- 
térature du  moyen  âge  ont  rangé,  à  l'oxcmplo  de  Legrand 
d'Aussy  (dans  son  Recueil  de  fabliaux  ou  con/es  [1779]),  un 
certain  nombre  do  récits  merveilleux  dout  l'édilication  osl 
le  but,  et  la  Vierge  ou  les  saints  les  protagonistes.  La 
plupart  de  ces  récits  sont  do  simples  traductions  d'ou- 
vrages latins,  fondés  eux-mômos  sur  dos  écrits  grecs  ou 
môme  parfois  indiens.  Les  deux  recueils  los  plus  impor- 
tants .sont  los  Vies  des  Pères  du  désert  ot  les  Miracles  de 
la  Vierf/e,  de  Gautier  do  Coincy.  Los  Vies  des  Pères  ((|ui 
comprennent  dans  los  rédactions  complètes  74  récits) 
avaient  été  d'abord  écrites  en  copte  ou  on  grec,  puis 
mises  en  latin  vers  lo  iv«  siècle;  on  on  a  doux  traductions 
(anonymes)  du  xiii"  siècle  :  l'une  en  proso,  l'autre  on  vors. 
Lo  recueil  do  Gautier  do  Coincy,  écrit  dans  lo  premier 
tiers  du  xiii*  siècle,  a  des  sources  très  variées,  réceiiï- 
mont  étudiées  par  Mussaiia  (Mémoires  de  l'Académie  de 
Vienne  [1887-96]).  L'ospilt  do  co  recueil  consiste  à  pré- 
jonter  la  dévotion  à  la  Vierge  comme  une  sûre  garantie 
contre  tous  les  maux  et  môme  contre  les  légitimes  consé- 

Suenccs  des  fautes  et  dos  crimes  :  on  y  voit  des  voleurs, 
es  débauchés,  dos  impudiques,  sauvés  par  l'intercession 
do  la  Vierge,  qu'ils  n'ont  pas  cessé  d'invoquer,  sans  qu'ils 
paraissent  avoir  été  puritics  par  le  repentir.  Ces  récits, 
imago  lidèlo  do  la  foi  superstitieuse  du  moyen  flf^-e,  mais 
où  se  reflète  aussi  uno  simplicité  de  cœur  touchante,  sont 
un  des  monuments  les  plus  curieux  do  notre  ancicnno  lit- 
térature. 

Contes  d'Hoffmann  (lesj,  opéra  fantastique  on  quatre 
actes,  paroles  do  Jules  Barbîor  ot  Micliel  Carré;  musique 
do  Jacques  Offonbach,  représenté  à.  l'Opéra-Comiquo  lo 
10  février  1881.  L'idée  était  ingénieuse  do  réunir,  dans 
uno  action  scéniquc,  trois  dos  plus  jolis  récits  du  conteur 
allemand  ot  do  les  raitaclier  à  un  sujet  principal.  Repré- 
8oat6  treutu  ans  auparavant  (31  luarii  1851)  à  l'Ûdéuu,  sous 


COiNTE 


CONTEMPLATEUR 


^. 


forme  do  comédie,  l'ouvrage  semblait  appeler  tout  natu- 
rellement la  musique.  Les  auteurs  liront  do  leur  comédie 
un  opéra,  et  confièrent  celui-ci  à  Otfonbach  pour  en  écrire 
la  musique.  Mais  le  compositeur  mourut  avant  d'avoir  com- 
plètement achevé  son  œuvre,  et  c'est  Krnest  Guiraud  qui 
se  chargea  de  mettre  au  point  et  d'instrumenter  la  parti- 
tion, qui  comptait  plusieurs  pages  I  u-n  venues. 

Contes  drolatiques,  de  Balzac.  lis  portent  ce  sous-titre 
explicatif;  Colliijez  ès-abbales  de  Touraine,  et  mis  en  lu- 
mière par  le  sieur  de  Balzac,  pour  l'esbattenient  des  Panta- 
gruélisies  et  Jion  auUres.  Divisés  on  trois  dizains,  ils  ont 
paru  de  1832  ."  1837;  une  édition  postérieure  est  illustrée 
de  425  dessins,  dus  à  l'inépuisable  fécondité  et  à  la  vervo 
spirituelle  de  Gustave  Doré.  La  liberté  dont  jouit  le  style 
contemporain,  quoique  déjà  fort  grande,  ne  parut  pas  suf- 
lisante  à  Balzac  pour  écrire  ces  contes  plus  que  lestes  ;  il 
rit  celui  de  Rabelais,  de  Brantôme  et  de  Béroalde  do 

ervillo.  C'est  une  des  œuvres  les  plus  remarquables  du 
puissant  romancier,  et  elle  montre  quelle  étude  approfondie 
il  avait  faite  des  vieux  conteurs  français. 

Contes  du  lundi,  par  Alphonse  Daudet  (1873).  Dans 
cette  collection  de  petits  tableaux  de  genre,  les  und  ou- 
vrent de  piquantes  échappées  sur  la  fantaisie,  d'autres 
sont  maniués  au  coin  d'une  originalité  pénétrante,  tous 
sont  d'une  finesse  exquise.  L'un,  intitulé  la  Dernière  Classe, 
lut  très  remarqué  à  son  apparition. 

L'auteur  donna,  en  1875,  une  édition  augmentée  de  cet 
ouvrage. 

Contes  d'un  voyageur,  de  Washington  Irving  (Lon- 
dres et  New- York,  1824).  Ils  se  divisent  en  quatre  parties. 
La  première  porte  le  titre  de  :  Histoires  singulières,  par 
u?i  gentilhomme  nervexx  ;  la  seconde,  celui  de  Buckthorne 
et  ses  amis:  elle  comprend  les  types  littéraires;  la  troi- 
sième, sur  les  Bandits  italiens,  renferme  notamment  :  les 
At^etitures  de  la  famille  Popkins  et  l'Histoire  du  bandit 
Chieftain;  la  quatrième,  intitulée  :  Chercheurs  d'or,  se  com- 
pose de  :  le  Diable  et  Tom  Vi'alker,  Kidd  le  Pirate  etWolfert 
Webber.  Ce  sont  des  tableaux  très  variés  dans  lesquels  re- 
vivent les  vieilles  coutumes. 

Contes  et  discours  d'Eutrapel  (les),  par  Noël 
DuFail  (Rennes,  1556).  Ce  recueil,  auquel  l'auteur  doit  sa 
célébrité,  ne  fut  imprimé  qu'après  sa  mort.  II  se  compose 
dune  suite  de  récits  et  d'historiettes,  généralement  sati- 
riques et  facétieuses,  que  se  racontent  les  uns  aux  autres 
des  amis  réunis  chez  l'un  d'eux,  cadre  ordinaire  de  ces 
sortes  d'ouvrages  au  xvi«  siècle.  Chez  Noël  Du  Fail,  nar- 
rateur à  la  façon  de  Henri  Estieane,  la  satire,  le  sans- 
gêne,  la  gaieté  du  conteur  sont  tempérés  par  une  certaine 
gravité  d  esprit  qui  donne  à  son  œuvre  et  à  son  style  une 
couleur  originale  et  une  physionomie  spéciale.  L'histo- 
riette sert  souvent  à  mettre  en  relief  do  sages  conseils, 
des  préceptes  de  morale.  Du  même  auteur,  les  Contes 
nouveaux  ou  Baliverneries  d'Eutrapel  (1548),  œuvre  de 
jeunesse,  sont  plus  rabelaisiens  que  les  Contes  et  Discours, 
mais  on  y  remarque  à  peu  près  les  mêmes  qualités. 

Contes  ou  Histoires  extraordinaires  et  Nouveaux 
contes  extraordinaires,  par  Edgar  Allan-Poe.  Poésie, 
invention,  efl'ets  de  stylo,  enchaînement  du  drame,  tout, 
dans  ces  contes,  est  subordonné  à  une  seule  préoccu- 
pation :  le  raisonnement;  à  une  seule  muse  :  la  logique: 
à  un  seul  moyen  d'agir  sur  le  lecteur  :  le  doute.  C'est 
toujours  la  même  combinaison,  qui  met  en  opposition 
un  mystère  impénétrable  en  apparence  ot  la  raison  qui 
s'irrite  contre  le  voile  étendu  devant  elle,  jusqu'au  mo- 
ment où,  après  d'incroyables  déductions,  elle  sort  victo- 
rieuse de  la  lutte.  Ces  contes  sont  fort  connus,  grâce  à  la 
remarquable  traduction  do  Charles  Baudelaire.  Les  plus 
célèbres  sont  :  le  Scarabée  d'or,  véritable  leçon  do  crypto- 
graphie; la  Descente  du  Mietstrom,  histoire  d'un  pècneur, 
qui,  mathématiquement,  si  l'on  peut  dire,  parvient  à 
s'échapper  du  gouffre  norvégien;  l'Assassinat  de  la  rue 
Morgue,  qui  prouve  ce  dont  est  capable  uno  intelligence 
qui  acquiert  la  force  «  conjecturale  «  ;  le  Mystère  de  Marie 
lioget,  très  directement  inspiré  par  VFssni  philosophique 
sur  les  probabilités,  de  Laplaco;  (e  Chat  noir:  un  homme 
est  poursuivi  par  la  vengeance  d'un  chat  qu'il  a  éborgné  ; 
l'implacable  animal  le  rend  fou  ot  assassin,  ot  termine  sa 
persécution  en  dénonçant  les  crimes  do  son  bourreau; 
l'Homme  des  foules,  enfin  :  «  Co  vieillard,  dit  l'autour,  est 
le  génie  du  crime,  il  refuse  d'Être  seul.  Il  serait  vain  do 
le  suivre.  <> 

Contes  milésiens,  recueil  de  contes  et  do  nouvelles, 
composé  au  ii»  siècle  avant  notre  ère,  par  Aristide  de 
Milet.  Lo  rôle  do  cet  écrivain  parait  avoir  consisté  sur- 
tout à  réunir  de  vieux  récits  populaires,  qui  depuis  long- 
temps circulaient  on  lonie.  Déjà  plusieurs  épisodes  de 
VOayssée  ou  des  poèmes  cycliques  {Aventures  de  Circé, 
d'Hélène,  de  Médee,  de  Troïle  et  Cressida,  etc.),  comme 
certains  récits  d'Hérodoto  {Aventures  de  Candaule ,  de 
Midas,  etc.),  présentent  tous  les  caractô'ros  des  Contes 
milésiens.  Après  les  conquêtes  d'Alexandre,  ces  fables 
grecques  se  mêlèrent  aux  fables  orientales.  De  ce  mélange 
sortiront  doux  genres  littéraires  :  lo  roman  et  le  conte. 
C'est  probablement  Aristide  de  Milot  qui  fixa  les  règles 
de  co  dernier  genre,  où  la  peinture  dos  nneurs  populaires 
se  compliquait  d'aventures,  do  galanterie  ot  de  sortilèges. 
Ces  Contes  milésiens,  tantôt  délicats,  tantôt  très  licen- 
cieux, ont  été  très  populaires  dans  le  monde  anti(jue.  Vors 
lo  temps  do  Sylla,  lliistorien  Sisenna  traduisit  on  latin 
los  Mitésiaque.t  d'Aristide.  Ovide  y  a  pris  sans  douto  l'idée 
do  plusieurs  do  ses  Métamorphoses.  Pétrone  a  emprunté  A 
co  recueil  son  joli  conte  do  la  Matrone  d'Ephèse  et  d'au- 
tres épisodes.  De  la  mémo  source  viennent  l'Ane,  conservé 
dans  los  œuvres  de  Lucien,  ot  V.\ne  (rord'Apuléo,  qui  n'est, 
en  grande  partie,  qu'un  tissu  d'histoires  milésionnes. 
Beaucoup  de  ces  récits  ont  été  reproduits,  au  moyen  Age, 
par  les  auteurs  do  fabliaux,  puis  adoptés  plus  tard  par 
Boccace.  Shakspearo.  Rabelais  ot  La  Konlaino.  L'histoire 
même  do  Psyché  parait  avoir  été,  ù.  l'origino,  un  conte 
milésien. 

Contes  moraux,  do  Marmontol  (1700).  Parus  ori- 
ginairement dans  H  lo  Mercure  do  Franco  »,  ces  contes 
jouirent  en  leur  temps  d'une  grande  renommée  ot  l\iront 
traduits  dans  toutes  los  langues  euronéennes.  On  no  los 
lit  plus  guère.  Los  meilleurs  sont  :  Alcxbiade,  Soliman  II, 
le  Scrupule,  la  Benjère  des  Alpes,  ot  surtout  Annctte  et 
Lubin. 

Contes  moraux,  do  Moissner(l802).  Moissner  est  un 
dos  promiurs  reprùsoutauts  du  roman  historiiiuo  od  Alle- 


magne. U  avait  beaucoup  étudié  la  littérature  française, 
mats  il  no  lui  prit  ouo  la  fausse  sentimentalité  d'un  Flo- 
rian,  très  sensible  aans  ses  Contes  et  dans  ses  Esquisses. 
Heureusement  pour  lui,  il  s'inspira,  dans  ses  Contes  mo- 
raux, de  Wieland  ot  do  son  Obéron.  C'est  plutôt  un  recueil 
de  nouvelles  que  de  contes,  car  lo  merveilleux  en  ost  abso- 
lument absent.  Les  plus  remarquables  sont  :  le  Chien  de 
Mêlai,  qui,  dans  un  cadro  orientai,  oppose  la  fidélité  du 
chien  à  l'infidélité  dos  hommes  et  dos  femmes;  les  Filles 
de  Guillaume  d'Albanak,  étude  dos  mœurs  britanniques 
du  IX"  siècle;  la  Visite  api'ès  la  7nort,  où  deux  amants  se 
sont  promis  do  venir  se  revoir  trois  jours  après  la  mort  de 
l'un  ou  do  l'autre  pour  se  renseigner  sur  l'autre  monde. 

Contes  moraux^  d'Auguste  La  Fontaine  (18I4).  L'au- 
teur a  été  surnomme  le  Bertjuin  de  l'Allemagne.  Remar- 
quable par  sa  naïveté  et  son  émotion  dans  la  peinture  des 
scènes  ordinaires  de  la  vio  de  lamiljo,  il  tombe  assez  sou- 
vent dans  une  sentimentalité  do  mauvais  goût.  L'agré- 
ment et  l'aisance  de  son  stylo  ne  fout  pas  oublier  son 
manque  de  grandeur  et  de  finesse.  Ses  petits  romans  et 
contes  choisis  sont  fatigants  par  leur  manie  pédago- 
gique et  la  place  excessive  qu'ils  font  aux  questions  d'édu- 
cation. Citons,  parmi  les  meilleurs  :  Charles  et  Emma; 
le  Journal  de  Charles;  Emilie  ;  Walter;  Vie  d'un  pauvre  mi- 
nistre de  village  ;  etc.  Les  œuvres  d'Auguste  La  Fontaine 
ont  été  traduites  en  français. 

Contes  populaires,  de  Musaeus.  L'auteur,  Jean- 
Charles-Auguste  Musîeus,  né  à  léna  en  1785,  avait  hérité 
de  l'esprit  voltairieu  et  sceptique  de  son  temps.  Ses  Contes 
populaires  se  ressentent,  aux  dépens  de  la  foi  naïve  ot  de 
l'émotion,  des  théories  encyclopédistes  et  matérialistes  de 
l'époque.  Le  monde  mystérieux  des  gnomes,  des  elfes, 
qu'il  évoque,  devient  un  prétexte  d'attaques  contre  les  phi- 
losophes. Les  plus  jolis  sont  ceux  qui  gravitent  autour  de 
Riibezahl  ou  Compte-Navets,  le  roi  des  gnomes.  Son  nom 
vient  d'une  histoire  d'amour,  où  il  joua  le  rôle  de  dupa.  Une 
jeune  fiUe,  qu'il  tenait  captive  dans  son  château,  ne  trouva 
d'autre  moyen  de  prendre  la  fuite  que  de  l'envoyer  comp- 
ter les  navets  d'un  champ  voisin.  Les  autres  contes  dignes 
d'être  cités  sont  :  la  Nymphe  de  la  fontaine,  le  Cheraieur 
de  trésors,  tes  Ecuyers  de  Roland,  la  Chronique  des  trois 
sœurs  et  le  Voile  dérobé.  De  ce  dernier.  Scribe  a  tiré  le  Lac 
des  fées,  le  fameux  libretto  d'Auber. 

Contes  suisses,  titre  des  premières  Nouvelles  de 
Henri  Zschokke.  parues  on  1824,  traduites  par  Loèvo  Vei- 
mars,  remarquables  par  leur  variété.  II  en  est  de  naïfs  et 
de  touchants  comme  les  Trous  au  coude;  de  fantastiques, à 
la  manière  de  Hoffmann,  comme  la  Xuit  de  sabbat;  d'au- 
tres sont  pleins  d'allusions  ironiques  contre  le  gouver- 
nement et  la  politique,  notamment  contre  les  mœurs  du 
règne  de  Louis  XV.  Telles  sont  l'histoire  du  diplomate  C'est 
possible  et  celle  de  Sait-on  qui  gouverne?  intitulée  aussi 
Colas  ;  le  Guet  de  nuit  et  les  Deux  étoiles,  où  perce  une  rail- 
lerie mordante  des  cours  des  principicules  d'outre-Rhin. 
Rien  ou  presque  rien  de  suisse  dans  ces  Contes  suisses. 
Plus  tard  seulement,  dans  le  Château  d'Aarau  et  dans  le 
Fugitif  du  Jura,  l'auteur  décrit  les  mœurs  de  son  pays 
d'adoption. 

Conte  (Petrus),  savant  italien.  V.  Conti. 

Conté  (Nicolas-Jacques),  chimiste  et  mécanicien  fran- 
çais, né  près  de  Sées  (Orne)  en  1755,  mort  en  1S05.  Venu 
jeune  à  Paris,  il  s'y  adonna  à 
la  peinture  et  aux  sciences,  et 
montra  un  génie  inventif  d'une 
fécondité  extraordinaire.  Il  in- 
venta une  machine  hydrau- 
lique, eut  l'idée  d'utiliser  los 
aérostats  dans  los  opérations 
militaires,  et  fut  nommé,  après 
la  bataille  de  Fleurus,  com- 
mandant des  aérostatiers. 
C'est  pendant  ses  expériences 
relatives  à  l'aérostation  qu'il 
eut  l'œil  gaucho  crevé,  à  la 
suite  de  l'explosion  d'un  ma- 
tras  rempli  dhydrojzène.  La 
création  au  Conservatoire  des 
arts  ot  métiers  est  due  à  son 
initiative.  La  plombagine 
étant  venue  à  manquer,  par 
suite  des  hostilités  avec  l'An- 
gleterre, il  découvrit  la  plom- 
bagine artificielle  et  fonda  une  fabrique,  dont  les  pro- 
duits sont  connus  sous  le  nom  de  crayons  Conté.  Pendant 
l'expédition  d'Egypte,  il  rendit  los  plus  grands  services 
en  créant  dos  moulins,  des  fabriques,  des  arsonaux,  etc. 
A  son  retour  en  Franco,  il  eut  la  direction  do  la  gravure 
dos  planches  du  grand  ouvrage  do  l'exnédition,  et  il  ima- 

frina  un  procédé  économique  et  expéaitif  pour  exécuter 
os  hachures  des  fonds,  des  ciels  ot  des  masses  des  monu- 
ments. D'un  absolu  désintéressement,  il  ne  lira  profit  quo 
d'une  seule  do  ses  inventions,  celle  do  ses  crayons. 

CONTBINE  {tèn')  n.  f.  Forte  charpente  horizontale,  par- 
tant  de  la  chardonnièro  d'um^ 
porte  pour  en  soutouir  l'huis 
sorio. 

CONTEJEAN  (Charles-Louis), 
naturaliste  français,  né  i\  Mont- 
bétiard  eu  1821.  Docteur  ôs  scion- 
cos,  il  devint,  on  1860,  prépara- 
teur do  géologio  au  Muséum, 
puis  professeur  d'histoire  natu- 
relle, en  dernier  lieu  à  la  fa- 
culté de  Poitiers.  Contejean  a 
beaucomt  voyagé  à  l'étranger.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Monni/'ranhie  de  l'étage  kimméridicn  du  Jum,  de  la 
France  et  de  l  Anf/lvtcrre  {'\f>:>9)  \  la  lune  rousse  nti  pays 
de  Montbéliai-d  (1808);  Eléments  de  géologie  et  de  pa/t'oa- 
tolngie  (1871). 

CONTEMPéRATION  {tan.  si-on  —  du  Iftt.  eontempf ratio, 
mémo  sens)  n.  f.  En  T.  do  Ihéol.,  Prédisposition  qui  pro- 
vient do  la  grftco  et  incline  la  volonté  sans  la  déterminer. 

CONTEMPÉRÉ,  ÉE  \fan)  ndj.  Qui  a  do  la  modération. 

CONTEMPLATEUR.  TRICE  (tan)  n.  Personne  qui  con- 
temple ;  observateur  attentif:  /.es  coNTHMri,ATi:rus  des 
secrets  de  la  nature.  Les  amis  de  Molière  le  nomm<\i<nt  ù 
juste  titre  le  coNXKWi'LATiiOU.  ^Do  Baranto.)  n  Porsonno  qui 


fe 


Al  contoiuc. 


CONTEMPLATIF  —  CONTENTER 


se  livre  à  la  contemplation,  à  l'observation  des  choses  pu-    i 
rement  intellectuelles  :  Jésus-Christ  veut  des  ouvriers  fiiièles 
et  non  pas  rfes  contemplateurs  oisifs.  {Boss.)  —  Adjectiv.  : 
Xénophon,  plus  soldat  que  coNTEMPr.ATEDR,  aimait  la  place 
publique  d'Athènes.  (Lerminier.) 

—  Syn.  Contemplateur,  contemplatif.  Contemplateur max- 
que  une  contemplation  active  et  dont  l'objet  est  presque 
toujours  déterminé.  Contemplatif  marine  plutôt  une  dispo- 
sition constante  à  s'abîmer  dans  la  contemplation.  Le  pre- 
mier est  précis  ;  le  second  est  vague  tout  en  exprimant  un 
abandon  plus  complet  à  l'attrait  qu'exerce  la  méditation 
sur  certains  esprits. 

CONTEMPLATIF,  IVE  {taii  —  lat.  contemplativus,  même 
sens)  n.  et  adj.  Se  dit  de  celui  qui  se  plaît  dans  la  con- 
templation; qui  aime  à  regarder,  à  observer,  à  méditer  : 
Eomme,  Esprit  contemplatif. 

—  Méd.  Se  dit  de  ceux  dont  l'attention  se  fixe  trop  for- 
tement sur  les  idées  religieuses,  par  suite  d'une  certaine 
disposition  à  la  mélancolie  :  Les  contemplatifs  dégénèrent 
souvent  en  tnonomanes. 

—  Philos.  Facultés  contemplatives,  Facultés  intellec- 
tuelles, par  opposition  aux  facultés  affectives  ou  actives. 

Il  Ecole  contemplative  o\x  mystique.  Ecole  fondée,  au  xii'"  s., 
par  Hugues  et  Gérard  de  Saint-Victor,  et  qui  lut  comme 
une  sorte  de  réaction  contre  les  abus  de  la  dialectique  sco- 
lastique. 

—  Théol.  myst. Se  dit:  l^d'un  étatparticulierdans  lequel 
l'âme,  devenue  comme  étrangère  aux  choses  extérieures, 
se  livre  tout  entière  à  la  contemplation  de  Dieu  et  des 
choses  célestes;  2»  des  personnes  qui  se  livrent  à  la  con- 
templation mystique  :  Les  contemplatifs,  ti  Now^eaux 
contemplatifs,  Nom  que  l'on  avait  donné  aux  quiétistes. 
Il  Vie  contemplative.  Vie  exclusivement  consacrée  à  l'orai- 
son et  à  la  mé'iitaiion.  (Se  dit  par  opposition  à  rie  active.) 

—  Sts.  Contemplateur.  V.  ce  mot. 

—  Anton.  Actif,  pratique. 

CONTEMPLATION  [tan,  si-on  —  rad.  contemplatif)  n.  f. 
Action  de  contempler,  de  regarder,  d'observer  attentive- 
ment :  La  contemplation  des  astres.  Etre  en  contempla- 
tion devant  un  tableau. 

—  Habitude  d'esprit  qui  fait  rêver  et  méditer  :  Vivre 
dans  la  contemplation,  ii  Fig.  Attention  profonde,  étude 
attentive,  rêverie  intellectuelle  :  C'est  la  contemplation 
seule  qui  forme  le  génie.  (M""  de  Staël.) 

—  Théol.  Etat  mystique  dans  lequel  l'âme,  oubliant  les 
choses  extérieures,  tient  ses  regards  délicieusement  con- 
centrés sur  Dieu. 

—  En  contemplation  de,  En  vue  de,  en  considération 
de.  (Vieux.) 

—  Enctcl.  Phil.  Dans  la  philosophie  grecque  antérieure 
au  néoplatonisme,  contemptatioji  est  synonyme  à'intuition 
rationnelle  ;  c'est  en  ce  sens,  par  exemple,  qu'Aristote  fait 
de  la  vie  théoréiique  (littéralement  :  contemplative)  le  plus 
haut  degré  de  l'activité  intellectuelle.  A  partir  du  néopla- 
tonismeT  la  contemplation  devient  distincte  de  l'intuition  : 
tandis  que  celle-ci  est  un  acte,  la  première  est  un  état 
dans  lequel  l'esprit,  au  lieu  de  connaître  simplement  l'ob- 
jet, le  possède,  pour  ainsi  dire,  et  en  jouit.  Tous  les 
mystiques  attachent  une  grande  importance  à  la  contem- 
plation, qu'ils  placent  au-dessus  de  la  pensée  discursive 
et  au-dessous  de  l'extase.  Dans  la  contemplation,  l'âme  ne 
cesse  pas  d'être  elle-même,  de  s'appartenir;  dans  l'extase 
elle  est  unie  à  l'objet  qu'elle  contemple  et  comme  absorbée 
par  lui. 

—  Rel.  hind.  La  croyance  en  l'efficacité  de  la  conte^n- 
pîation  ou  de  la  méditation  extatique,  afin  d'obtenir  le 
salut  éternel  et,  subsidiairement,  le  pouvoir  de  faire  des 
miracles,  est  universelle  dans  toutes  les  religions  de  l'Inde. 
Le  bouddhisme  a  fait  de  la  contemplation  le  seul  moyen 
efficace  de  parvenir  à  la  sainteté  et  à  la  libération  de  la 
renaissance.  Le  dernier  degré  de  l'extase,  le  samâdhi,  est 
l'état  de  bonheur  absolu  ou  de  nirvana: 

Contemplation  de  la  nature,  ouvrage  scientifique 
et  philosophique  do  Charles  Bonnet,  publié  en  1764-1765. 
—  Bonnet  prétend  appliquer  avec  rigueur  le  principe  de 
Leibniz,  d'après  lequel  la  nature  ne  procède  pas  brusque- 
ment, et  montrer  que  tous  les  êtres  forment  une  chaîne 
immense  dont  tous  les  anneaux  se  tiennent,  depuis  le  plus 
simple  jusqu'au  plus  parfait  :  ce  dernier  type  est  l'homme, 
dont  l'âme  est  jointe  à  Dieu  par  l'intermédiaire  des  intel- 
ligences célestes.  Il  y  tire  un  grand  parti  des  observations 
de  Haller  et  de  Spallanzani  ;  il  établit  des  rapports  inaper- 
çus avant  lui  entre  l'économie  végétale  et  l'économie  ani- 
male; il  décrit  avec  éclat  les  mœurs  industrieuses  des 
animaux.  H  accorde  à  l'animal  comme  à  l'homme  une  âme 
immortelle;  il  définit  cette  âme  comme  une  âme  physi- 
que, formée  d'une  matière  subtile,  et  par  l'intermédiaire 
de  laquelle  l'âme  proprement  dite,  chez  l'homme,  commu- 
nique avec  le  corps.  Cet  ouvrage  est  peut-être  le  plus  célè- 
bre et  le  mieux  écrit  de  tous  ceux  du  philosophe  et 
naturaliste  genevois. 

Contemplations  (les),  poésies  do  V.  Hugo  (185G). 
Autrefois,  tel  est  le  titre  du  premier  volume  ;  Aujourd'hui, 
le  litre  du  second.  Le  poète  nous  fait  parcourir  le  chemin 
de  la  vie  entière,  depuis  le  berceau,  jusqu'au  bord  do  la 
tombe.  D:.ns  les  pièces  intitulées  :  Quelques  mots  à  un  autre, 
A  André  Chénier,  surtout  dans  la,  liéponse  à  un  acte  d'accu- 
eation,  le  poète  nous  dit  comment  et  pourquoi  il  a  voulu 
être,  et  a  été  un  réformateur  littéraire.  La  partie  politique 
de  ce  recueil  ne  consiste  que  dans  uno  pièce  ayant  pour 
titre  :  Ecrit  en  fS46,  dans  laquelle  V.  Hugo  raconte  par 
quelles  transformations  i'cnfant  royaliste  est  devenu 
l'homme  républicain.  Toute  une  suite  de  morceaux  est 
consacrée  à  sa  fille  qui,  le  •*  septembre  1843,  se  noya  dans 
la  Seine  avec  son  mari,  Charles  Vacquorio.  Après  être 
resté  pendant  trois  années  courbé  sous  )e  poids  de  son 
immense  douleur,  le  poète  se  réveille  tout  à  coup  et  jette 
un  blasphème  â  la  face  de  Dieu.  Puis  on  voit  le  calme  re- 
venir peu  à  peu  en  l'esprit  de  V.  Hugo,  l'imago  sombre 
des  dernières  heures  s'cnacor  et  faire  place  à  la  souriante 
figure  des  premiers  jours.  C'est  le  poème  de  la  douleur, 
dans  toutes  ses  phases,  sincère  et  admirable.  Là  le  poète 
ne  raconte  que  ce  qu'il  éprouve;  il  écrit  sous  la  dictée  do 
son  cœur.  Dans  la  partie  pliilosophiquo  de  l'œuvre,  V.  Hugo 
se  présente  comme  un  prophète,  et  entoure  d'un  appareil 
apocalyptique  des  idées  qu  il  croit  profondes  et  qui  ne  sont 
souvent  que  hanalcs' Ce  que  dit  la  bouclœ  d'ombre  ;  Saturne; 
Au  bord  de  l'infini).  On  pourrait  encore  ajouter  les  chan- 
sons, les  sourires,  les  propos  d'amour,  les  fleurs  rayon- 
nantes éparpillées  çâ  et  là,  comme  dans  le  livre  iatuulû 


l'Ame  en  fleur,  auquel  on  a  reproché  d'être  trop  voisin  des 
pièces  où  le  poète  parle  de  sa  fille  morte. 

Ce  livre  de  V.  Hugo  a  été  accueilli  avec  une  faveur  mar- 
quée et  méritée.  Jamais,  peut-être,  la  forme  n'avait  été  plus 
pure,  plus  harmonieuse,  bon  style  est  alors  arrivé  à  sa  per- 
fection :  la  métaphore  y  est  colorée,  puissante,  juste  et 
évocatrice. 

CONTEMPLATISME  {tan,  tissm')  n.  m.  Etat  des  personnes 

qui  ont  riialiitude  de  la  contemplation.  (Peu  usité.) 

CONTEMPLATIVE  ME  NT  itan)  adv.  D'une  manière  con- 
templative :  Ame  co.ntemplativemknt  absorbée  en  Dieu. 

CONTEMPLER  {tan  —  du  lat.  contemplari,  même  sens) 
v.  a.  Considérer,  regarder  attentivement  :  Contempler  un 
monument,  une  statue,  les  astres,  ii  Fixer  attentivement  sa 
pensée  sur  :  Pour  bien  user  de  la  vie,  il  faut  contemplkr 
la  mort.  (Boiste.)  il  Absol.  Se  livrer  à  la  contemplation 
mystique  :  Passer  sa  vie  à  contempler. 

Se  contempler,  v.  pr.  Se  regarder,  s'examiner,  fixer 
sur  soi-même  sa  propre  attention,  n  Se  regarder,  s'obser- 
ver attentivement  l'un  l'autre. 

—  Syn.  Considérer,  envisager,  etc.  "V.  considérer. 

—  Prov.  iiist.  :  Soldats  !  du  haut  de  ces  pyramides, 
quarante  siècles  vous  contemplent!  V.  siècle. 

CONTEMPORAIN,  AINE  (tan-po-rin,  rèn  —  lat.  contem- 
poraneus ;  de  cum,  avec,  et  tempus,  oris,  temps)  adj.  Qui 
est  du  même  temps,  qui  vit  ou  a  vécu  â  la  môme  époque  : 
Curneille  et  Milton  étaient  contemporains,  il  Qui  existe, 
ou  a  existé,  ou  a  commencé  d'exister  dans  le  même  temps  : 
L'inscription  bilintjue  du  Pirée  semble  contemporaine 
d'Alexandre.  (Renan.)  il  Qui  est  de  notre  temps,  du  temps 
actuel  :  Les  auteurs,  les  artistes  contemporains,  u  Qui  a 
rapport  aux  personnes  vivant  en  môme  temps  ou  actuel- 
lement vivantes,  qui  appartient  à  ces  personnes  :  L'in- 
différence  contemporaine. 

—  Littér.  Histoire  contemporaine.  Histoire  écrite  dans 
le  temps  même  des  événements  qui  y  sont  racontés  :  Toute 
histoire  qui  n'est  pas  contemporaine  est  suspecte.  (Pasc.) 

Il  Dans  l'enseignement  classique,  La  partie  de  l'histoire 
qui  concerne  l'époque  actuelle,  depuis  1789. 

—  n.  Personne  qui  vit  ou  a  vécu  dans  le  môme  temps; 
personne  qui  vit  actuellement  :  Les  contemporains  de  Pla- 
ton. Nos  contemporains. 

Contemporaine  (la),  nom  sous  lequel  on  désigne  une 
aventurière  célèbre.  V.  Saint-Elme  (Ida  de). 

CON TEMPO RANÉITÉ  {tan  —  rad.  contemporain)  n.  f. 
Existence  dans  un  même  temps,  à  une  même  époque  : 
PUisieuj's  savants  révoquent  en  doute  la  contemporanéité 
d'Homère  et  d'Hésiode.  (Acad.) 

CONTEMPTEUR  {tan-p(eur'),  TRICE  [du  lat.  contemptor, 
trix,  même  sens]  n.  Personne  qui  méprise  ou  qui  dénigre  : 
Zoile,  le  contempteur  d'Homère, 

—  adj.  Méprisant,  dédaigneux  :  Uti  esprit  contempteur. 
Des  yeux.  Des  regards  contempteurs. 

CONTEMPTIBLE  [lan-ptibl' —  lat.  contemptibilis,  même 
sens)  adj.  Vil,  méprisable  :  Les  biens  contemptibles  de 
la  terre. 

CONTENANCE  {nanss  —  rad.  contenir)  n.  f.  Capacité, 
dimensions  intérieures  d'un  vase,  d'un  vaisseau,  d'un  réci- 
pient :  La  continance  d'un  tonneau.  Naini'e  de  /a  conte- 
nance de  cent  tonneaux.  Il  Etendue,  superficie  :  Parc  d'une 
C0NTENANCI-:  de  trois  cents  hectares. 

—  Attitude,  maintien,  posture,  manière  de  se  tenir  : 
Une  CONTENANCE  grave  donne  souvent  un  air  d'importance 
à  un  sot.  (M""  de  Lespinasse.) 

—  Loc.  div.  :  N'avoir  point  de  contenance,  Ne  savoir  quelle 
attitude  se  donner,  être  gêné,  embarrassé  dans  son  main- 
lien.  11  Se  tenir  d'une  fai^on  trop  libre,  trop  abandonnée, 
inconvenante,  ii  Perdre  contenance,  Perdre  son  sang-froid; 
être  intimidé,  embarrassé,  n  Faire 
bonne  contenance,  Montrer,  dans 
une  occasion  difficile  ou  délicate, 
du  courage  ou  de  l'aplomb,  n  Se 
donner  une  contenance,  S'etforcer 
do  déguiser,  par  son  attitude, 
l'embarras  ou  l'ennui  que  l'on 
éprouve,  ii  Par  contenance.  Pour 
se  donner  un  maintien,  uno  atti- 
tude occupée,  exempte  d'embar- 
ras. 11  Servir  de  contenance.  Se  dit 
des  choses  que  l'on  porte  par 
contenance. 

—  Archéol.  Petit  miroir  que 
les  femmes  portaient,  au  xvi"  siè- 
cle, attaché  à  un  pendant  de  leur 
ceinture,  il  Manchon  de  femme, 
en  usage  à  la  même  epoaue.  ii  Ecran  que  les  dames  te- 
naient à  la  main,  quand  elles  étaient  assises  près  du  feu, 
pour  garantir  leur  visage  (même  époque),  il  Garniture  par- 
tielle d'un  lit,  synonyme  de  "  bonne  grâce  »  (même  époque, 
jusqu'au  xvii=  s.). 

—  SvN.  Contenance,  maintien,  port,  prestance,  repré- 
sentation. Los  doux  premiers  difl'èrent  d'abord  des  trois 
autres,  en  ce  qu'ils  tiennent  à  la  volonté  ou  aux  impres- 
sions do  l'âme,  tandis  que  le  port,  la  prestance  et  la  repré- 
sentation tiennent  â  la  constitution  du  corps  ou  à  des  ha- 
bitudes constantes.  La  conteyiance  est  la  manière  dont  un 
homme  se  tient  dans  une  circonstance  particulière  :  on 
fait  bonne  contenance  dans  le  danger,  on  montre  par  sa 
contenance  qu'on  a  peur.  Le  maintien  est  plus  habituel, 
mais  il  est  toujours  attribué  plus  ou  moins  â  la  volonté  : 
c'est  un  mérite  d'avoir  un  maintien  noble  ou  décent; 
c'est  une  chose  blâmable  d'avoir  un  maintien  vulgaire 
ou  immodeste.  Le  port  no  renferme  pas  seulement  la 
tenue,  mais  encore  la  démarche.  Prestance  se  dit  de  la 
tenue  seule,  mais  il  ne  peut  convenir  à  la  petitesse.  La 
représentation  est  une  tenue  pleine  de  dignité,  qui  rend 
propre  à  jouer  un  rôle  dans  un  rang  élevé. 

CONTENANT  {nan),  ANTE  adj.  Qui  contient,  qui  ren- 
ferme ;  Les  vases  contenants  et  les  liquides  contenus. 

—  n.  m.  Ce  qui  contient,  ce  qui  renferme  :  Quand  on 
dit  :  a  boire  U7ie  bouteille»,  on  prend  le  contenant  pour  le 

CONTENU. 

—  Anton.  Contenu,  ue. 

CONTENDANT  (tan-dan),  ANTE  frad.  contendre]  adj. 
Qui  est  en  dispute,  en  compétition  avec  un  autre  :  Princes 

CONTENDANTS. 

—  Dr.  Parties  contendantes.  Parties  qui  sont  en  procès. 

—  Subatantiv.  Compétiteur,  concurrent,   personne  qui 


A,  contenance  (xvio  s, 


230 

prétend  à  la  même  chose  que  d'autres  personnes  :  Mettre 
d'accord  les  contendants. 

—  Syn  .    Contendant,    compétiteur,    concurrent ,    etc. 

V.    COMPETITEUR. 

CONTENDRE  {tandr  —  du  lat.  contendere,  même  sens) 
v.  n.  Dit.pufer,  rivaliser,  être  en  concurrence.  (Vieux.) 

CONTENIR  (du  préf.  con,  et  de  tenir.  —  Se  conjugue 
comme  tenir)  v.  a.  Avoir  une  contenance,  une  étendue, 
une  capacité  de  :  Tonneau  qui  contient  200  litres.  Salle 
qui  contient  2.000  spectateurs,  ii  Avoir  dans  sa  capacité, 
dans  son  étendue,  dans  sa  substance  :  L'air  atmosphé- 
rique contient  de  l'acide  carbonique. 

—  Fig.  Avoir  en  soi,  ofi'rir,  être  composé  en  partie  de  : 
Toute  œuvre  humaine  contient  une  part  d'eiTcur. 

—  Particulièrem.  Arrêter,  retenir,  empêcher  de  s'éten- 
dre ou  d'avancer  :  Contenir  la  foule.  Contenir  la  rivière 
dans  son  Ut.  Il  Maintenir,  modérer,  réprimer,  refouler, 
empêcher  d'agir  ou  d'éclater  :  Contenir  quelqu'un  dans 
le  devoir.  Contenir  ses  passions,  ses  larmes,  sa  fureur. 

—  Art  milil.  Contenir  l'e/inemi.  Se  dit  de  la  mission  im- 
posée souvent  à  une  troupe  inférieure  en  nombre,  chargée 
de  résister  énergiquement  à  l'ennemi  pour  l'empêcher  de 
faire  aucun  progrès  sur  certains  points  et  dans  une  cer- 
taine direction,  afin  de  permettre  au  reste  de  l'armée, 
soit  de  se  retirer  après  une  défaite,  soit  d'exécuter  telles 
manœuvres  jugées  nécessaires  pour  préparer  l'ofl'ensive. 

Contenu,  ue  part.  pass.  du  v.  Contenir. 

—  Littér.  Style  contenu,  Style  dans  lequel  on  a  évité 
l'exagération  dans  l'expression  des  sentiments. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  contenu,  renfermé,  compris  :  Le  con- 
tenant est  plus  grand  que  le  contenu.  ||  Teneur,  ce  qui  se 
trouve  écrit  :  Le  contenu  d'une  lettre. 

—  Anton.  Contenant. 

Se  contenir,  v.  pr.  Se  limiter,  s'astreindre,  se  renfer- 
mer. Il  Se  retenir,  se  modérer,  éviter  de  faire  paraître  quel- 
que sentiment  vif  que  l'on  éprouve,  de  se  livrer  à  quel- 
que passion,  il  Se  modérer,  se  réprimer  mutuellement. 

—  Syn.  Contenir,  tenir.  Le  premier  marque  une  conte- 
nance de  fait,  le  second  une  contenance  simplement  pos- 
sible eu  égard  aux  dimensions.  Un  vase  tient  tant  de  litres 
quand  il  a  été  fait  assez  grand  pour  cela;  il  les  contient 
quand  il  est  plein  du  liquide.  Cependant,  on  dit,  par  ex- 
ception, d'une  salle  de  spectacle  qu'elle  contient  deux  mille 
personnes,  même  quand  elle  est  vide. 

—  Contenir,  retenir.  On  contient  une  chose  en  réglant 
son  cours  pour  empêcher  qu'elle  ne  s'écarte,  qu'elle  n  aille 
où  elle  ne  doit  pas  aller  ;  on  la  retient  en  modérant  sa 
vitesse  ou  en  l'arrêtant.  Contenir,  c'est  mettre  une  digue 
ou  des  bornes  ;  retenir,  c'est  mettre  un  frein. 

CONTENT  {tan),  ENTE  [lat.  contentus  ;  de  continerc, 
supin  contentum]  adj .  Qui  a  de  la  joie,  qui  est  heureux,  dont 
les  désirs  sont  exaucés  :  Les  gens  contents  sont  clairsemés 
en  tous  pays.  (Redern.)  il  Satisfait,  qui  approuve  :  Maître 
content  de  son  élève,  il  Qui  se  contente  de,  se  borne  â  : 
Content  de  so7i  sort. 

Qui  vit  content  de  peu  possède  toutes  choses. 

BOILEAU. 

11  Non  content  de,  Ne  se  contentant  pas  de,  ne  se  bornant 
pas  à  :  Non  costhnt  de  7ie  pas  voiis  louer,  il  vous  blâme. 

—  Qui  exprime  le  plaisir,  la  joie,  la  satisfaction  ;  Mitie 
contente.  Avoir  l'air  content. 

—  Content  de  soi.  Qui  s'approuve,  qui  s'applaudit,  qui  n'a 
ou  ne  trouve  rien  à  reprocher  â  sa  conduite  ou  â  sa  per- 
sonne :  Il  sert  peu  d'être  content  de  soi-tnême,  si  l'o7i  ne 
contente  les  autres,  a  Etre  content  de  sa  personne,  de  sa  petite 
pcrsoyme.  S'estimer  beaucoup,  être  satisfait  de  soi-même. 

—  Loc.  pROV.  :  Si  vous  n'êtes  pas  content,  prenez  des 
cartes.  îe  dit  â  un  homme  qu'on  ne  tient  ]ias  â  satisfaire. 
{Peu  UNité.)  Il  Est  riche  qui  est  content,  Qui  se  trouve  heu- 
reux l'est,  en  etfet,  et  n'a  pas  besoin  de  richesses. 

—  n.  m.  Il  Aroi'r  son  content.  Avoir  tout  ce  qu'on  désirait, 
être  complètement  satisfait.  —  Ironiq.  Etre  accablé,  com- 
blé de  quelque  chose  de  pénible  :  Avoir  son  content  de 
reproches,  de  coups. 

—  Jeux.  Sorte  de  trente  et  un,  ainsi  nommé  parce  que 
le  joueur  qui  no  veut  plus  échanger  de  cartes  déclare  qu'il 
est  content.  (On  joue  le  content  en  nombre  indéterminé, 
avec  un  ou  plusieurs  jeux  de  piquet.  Ce  jeu  est  une  va- 
riante du  trente  et  un,  avec  cette  seule  différence  que 
pour  celui-ci  on  fait  usage  d'un  jeu  complet,  de  cinquante- 
deux  cartes.) 

—  Syn.  Content,  aise,  ravi.  V.  aise. 

—  Anton.  Mécontent. 

CONTENTEMENT  {tan-te-maîï)  n.  m.  Etat  d'une  personne 
contente;  joio,  plaisir,  satisfaction  :  Tout  contentement 
des  mortels  est  mortel.  {Montaigne.)  En  fan  ts  qui  donnent  du 
co.ntentement  à  leur  famille,  il  Action  de  se  contenter,  de 
se  tenir  satisfait  :  La  tempérance  est  un  arbre  qui  a  pour 
racine  le  contentement  de  peu.  (Delille.) 

—  Contentement  de  soi-même,  Satisfaction  intérieure  que 
l'on  éprouve  lorsqu'on  est  content  do  soi,  lorsqu'on  ne 
trouve  rien  à  se  reprocher  :  La  suprême  jouissance  est 
dans  le  contentkmknt  de  soi.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Eaux  et  for.  Billet  de  contentement.  Certificat  délivré 
autrefois  par  le  receveur  du  domaine  ou  son  commis, 
pour  attester  qu'ils  étaient  contents  de  la  caution  présen- 
tée par  le  marchand. 

—  Jeux.  Parfait  contentement.  A  l'ombre,  Coup  qui  con- 
siste à  jouer  sans  prendre,  avec  cinq  matadors. 

—  pROV.  ;  Contentement  passe  richesse,  La  joie  dans  la 
pauvreté  est  préférable  â  la  richesse  troublée  par  les 
chagrins. 

—  Syn.  Contentement,  satisfaction.  Le  contentement  se 
rapporte  à  l'àme,  à  la  sensibilité;  la  satisfaction  se  rap- 
porte à  l'esprit,  au  goût;  ou  bien  la  satisfaction  regarde 
le  passé,  et  le  conteutoment  regarde  l'avenir.  Celui  qui 
est  satisfait  a  obtenu  l'objet  de  ses  désirs;  celui  qui  est 
content  ne  désire  plus  rien,  il  a  tout  ce  qu'il  lui  faut. 

—  Anton.  Mécontentement. 

CONTENTER  [tan-té)  v.  a.  Rendre  content,  donner  do 
la  satisfaciion  :  Contenter  ses  maîtres,  ses  parents.  Il 
Apaiser,  calmer  par  des  concessions,  donner  satisfaction 
à  :  Contenter  un  solliciteur,  il  Désintéresser,  payer  :  Con- 
tenter ses  créanciers. 

—  Fig.  Satisfaire  l'esprit,  le  jugement  :  liaisons  qui  He 
coNTENTiîNT  guère,  il  Satisfaire,  plaire  à  (en  parlant  des 
sens,  des  désirs,  dos  passions)  :  Musique  qui  ne  contente 
j)as  l'oreille.  Contenter  la  curiosité. 

Se  contenter,  v.  pr.  Etre  rendu  content,  satisfait,  ii  No 
désirer  rieu  do  plus  ou  de  mieux  :  Se  contenter  de  ce 


231 

qu'on  a.  Il  So  borner  à,  no  pas  faire  autre  chose  que  ;  Se 
cONTBNïKB  tie  sourire,  il  Satisfaire  son  envie,  ses  désirs  : 
Jl  n'est  rien  tel  en  ce  monde  que  de  sii  contkntkr.  (Mol.) 

—  ALLUS.   LtTTKR  : 

On  lu'  (UMit  contenter  tout  le  monJc  et  son  père, 
Vers  do  La  Fontaine  dans  la  fable  le  Meunier,  son  Fils 

et  iÀJtf..   V.  MKUNIliR. 

—  Anton.  Mécontenter. 

CONTENTIEUSEMENT  {ta7i-si-eâ-ze)  adv.  Avec  conten- 
tion. ;ivo(-  disimii*,  avec  débat;  par  voie  contentieuse. 
(Peu  usité.) 

CONTENTIEUX  (tan-si-eû),  EUSE  [du  lat.  content iosus  ; 
do  contendcrc,  supin  contentutn,  disputer]  adj.  Qui  pr^te 
à  la  dispute  ;  sur  (|Uoi  l'on  dispute  ou  l'on  peut  disputer. 

—  Qui  aimo  à  disputer,  à  contester  :  Humeur  conten- 

TIEUSK. 

—  Dr.  Qui  donne  ou  peut  donner  lieu  à  des  procès  ci- 
vils: Affaire  contkntieusk.  h  Juridiction  contentieuse.  Pou- 
voir d'un  magistrat  ou  d'un  tribunal  déjuger  une  affaire 
qui  suppose  une  contestation,  par  opposition  à.  juridiction 
gracieuse,  il  Lieux  contentieux.  Ce  qm  fait  la  matière  d'un 
procès. 

—  n.  m.  Affaires  contentieuses  en  général.  (Se  dit,  en 
stylo  administratif,  do  tout  ce  qui  est  susceptible  d'Ôtre 
mis  en  discussion  devant  des  juges)  :  Le  conseil  d'Etat  est 
le  juge  suprême  de    tout    le    contentieux    admJnisti'atif. 

Il  Fam.  Agence  d'affaires  :  Acheter,  Gérer  un  contentieux. 

—  Section  du  contentieux.  Assemblée  spéciale  du  conten- 
tieux. V.  CONSEIL  (d'Etat). 

—  Conseil  du  contentieux  des  colonies.  Conseil  qui  exerce 
dans  les  colonies  une  fonction  analogue  à  celle  des  con- 
seils de  préfecture  en  Franco  et  en  Algérie. 

—  Encycl.  Dr.  On  appelle  contentieux  administratif 
l'ensemble  des  difficultés  que  soulève  l'application  d'un 
acte  d'une  autorité  quelconque.  Le  contentieux  adminis- 
tratif est  confié  àdesjuridictiousadministrativesdistinctes 
des  tribunaux  de  l'ordre  judiciaire.  Certaines  affaires  re- 
lèvent du  contentieux  administratif  par  leur  nature  propre  ; 
d'autres,  qui  seraient  naturellement  de  la  compétence  do 
l'autorité  judiciaire,  ne  relèvent  du  contentieux  adminis- 
tratif qu'en  vertu  de  textes  de  loi. 

Au  point  de  vue  de  l'étendue  des  pouvoirs  conférés 
aux  juridictions  administratives,  on  distingue  le  conten- 
tieux de  pleine  juridiction,  à  l'occasion  duquel  le  juge 
administratif  statue  au  fond  sur  le  litige  avec  pleins 
pouvoirs  ;  le  contentieux  de  l'annulation,  qui  autorise  la 
iuridiction  administrative  à  annuler  un  acte  ou  un  juge- 
ment, mais  sans  le  remplacer  par  une  décision  nouvelle  ; 
le  contentieux  de  l'interprétation,  qui  confère  à  la  juridic- 
tion le  droit  de  déterminer  le  sens  et  la  portée  d'un  acte 
administratif;  le  contentieux  de  la  répression,  qui  permet 
aux  tribunaux  administratifs  de  prononcer  des  peines 
dans  certains  cas. 

Les  principaux  organes  du  contentieux  administratif 
sont,  en  France,  le  conseil  d'Etat,  les  conseils  de  préfec- 
ture, le  conseil  du  contentieux  des  colonies,  la  cour  des 
comptes,  les  conseils  de  revision,  les  conseils  de  l'instruc- 
tion publique,  les  commissions  de  plus-value,  en  matière 
de  travaux  publics,  et  les  ministres  (au  moins  dans  des  cas 
spéciaux).  Les  préfets,  les  sons-préfets  et  les  maires  ont, 
dans  des  cas,  très  rares,  un  pouvoir  de  juridiction  ;  encore 
est-ce  une  question  do  savoir  s'ils  exercent  véritablement 
une  mission  do  juge  dans  ces  cas. 

GONTENTIF,  IVE  {tan  —  rad.  contenir)  adj.  Chir.  Qui 
sert  à  retenir,  à  maintenir  en  place  :  Bandage  contentif. 

CONTENTION  {tan-si  —  lat,  contentio,  môme  sens)  n.  f. 
Contrainte  quo  l'on  so  fait,  assujettissement  auquel  on 
se  soumet,  effort  tenté  pour  faire  quelque  chose  ou  pour 
parvenir  à  quelque  but  :  Ce  n'est  point  ta  gêne  et  la  con- 
tention qui  font  le  véritable  avancement.  (Fén.)  il  Grande 
application,  effort  prolongé  de  l'attention  (On  dit  le  plus 
souvent  contention  d'esprit)  :  Trop  de  contention  fatigue 
l'esprit  et  même  le  corps. 

—  Débat,  dispute  :  Etre  ennemi  de  toute  contention. 

—  Chir.  Action  des  appareils  contentifs. 

—  SvN.  Contention,  application,  attention,  médiation, 
réflexion.  V.  application. 

CONTENTOR  {tm)  n.  m.  Droit  de  registre,  que  perce- 
vaient les  audienciers  et  contrôleurs  des  chancelleries. 

CONTENUE  (nû)  n.  f.  Mot  qui,  dans  certaines  contrées 
de  France,  est  lo  synonyme  de  coNTiiNANCE,  on  parlant  do 
la  superficie  d'un  champ,  d'un  terrain. 

CONTEOR  (rad.  conter)  n.  m.  Nom  donné,  au  xV  siècle, 
à  des  jongleurs,  chanteurs  et  musiciens  ambulants. 

—  Dr.  anc,  En  Normandie,  Avocat  ou  procureur  spé- 
cialement chargé  d'exposer  aux  juges  les  effets  do  la 
cause. 

GONTEPEC,  comm.  du  Mexique  (Etat  do  Michoàcan), 
sur  lo  rio  de  Lerma,  qui  se  jette  dans  le  lac  Chapala  ; 
12.7ti.i  liab. 

CONTER  (du  lat.  cnmputare  [v.  compter])  v.  a.  Faire  le 
rénit  do  ;  exposer,  relater,  faire  connaître  :  Contkr  un 
fait,  une  histoire.  Il  Réciter  de  mémoire  :  Ecolier  qui  conte 
sa  fable. 

—  Poétiq.  Exposer,  on  présence  d'un  objet  inanimé  : 
Conter  sa  peine  aux  échos. 

—  Loc.  fam.  :  Conter  K^es  raisons,  ses  petites  raisons  à 
quelqu'un.  Entrer  avec  lui  dans  des  détails  intimes  et  cir- 
constanciés. Il  Conter  des  sornettes,  des  fagots.  Dire  dos 
choses  vaines,  frivoles,  sans  vraisemblance,  ii  Conter  de 
fil  en  aiguille,  Kxposor  point  par  point,  sans  rien  ouI)Uer. 

Il  En  conter.  En  conter  de  Ijelles,  Raconter  des  choses 
fausses,  ridicules  ou  extraordinaires,  il  En  conter  à  une 
femme,  Lui  conter  fleurette.  Lui  tenir  dos  propos  galants, 
lui  faim  la  cour,  il  S'en  faire  conter.  S'en  laisser  conter, 
l'rAter  l'ornillo  A  des  propos  galants.  Il  En  avoir  long  à 
conter.  Avoir  beaucoup  de  choses  à  dire,  à  rapporter. 

Se  conter,  v.  pr.  Etre  conté,  ii  Se  faire  mutuellement 
le  récit  dci  quelque  chose. 

—  Syn.  Conter,  narrer,  raconter.  On  conte  pour  l'amu- 
sement ;  on  narre  pour  s'exercer  sous  le  rapport  du  style  ; 
on  raconte  pour  rinslrntnion. 

—  Ai, MIS.  LiTTÉu.  :  Contez-noua  un  de  ces  contes  que 
vous  contez  b1  bien,  l<'oi'mnle  d  invitation  qui  so  reproduit 
souvent  dans  les  Mille  et  une  nuits,  et  quo  l'on  répète 
quelrpiofois  sur  In  ton  do  ia  plaisanterie  pour  prier  quel- 
qu'uu  do  raconter  quol<(uo  ctioso. 


CONTENTIEUSEMENT 


CONTT 


CONTERIE  {ri)  n.  f.  Grosso  verroterie  de  Venieo,  qui 
s'employait  et  s'emploie  encore  pour  commercer  avec 
nombre  de  peuplades  du  continent  africain. 

Contes,  ch.-l.  de  cant.  des  Alpos-Maritimos,  arrond. 
et  à  13  kilom.  de  Nice,  près  du  Paillon  de  Contes  ;  1.688  h. 
Tuileries,  fabrique  de  pâtes  alimentaires.  —  Le  canton  a 
3  comm.  et  4.748  hab. 

GONTESCI,  comm.  de  Roumanie  (district  do  Teleor- 
inanu)  ;  2.250  hab. 

CONTESSA  (Christian-Jacques-Saiice),  littérateur  alle- 
mand, nô  à  Hirschberg  (Silésie)  en  1767,  mort  en  1825.  II 
voyagea  à  l'étranger,  s'occupa  de  commerce  et  de  litté- 
rature, fut  emprisonné,  en  1796,  pour  ses  idées  avancées, 
prit,  en  i813,  une  grande  part  à  1  organisation  de  la  land- 
wehr  contre  Napoléon,  et  fut  nommé  alors  conseiller  de 
commerce.  On  a  de  lui  des  ouvrages  en  vers  et  en  prose, 
remarquables  par  l'imagination  et  par  le  style.  Les  prin- 
cipaux sont  :  le  Sépulcre  de  l'amitié  et  de  l'amour  (Breslau, 
1792);  A/man=or  (i808);  Jeux  dramatiques  et  contes  {IS12' 
1814),  en  collaboration  avec  son  frère;  Trois  récits 
(1823); etc. Ses /*oésies  entêté  publiées  à  Hirschborg(1826). 
—  Son  frère,  Charliss-Guillaume-Salick  Gontessa,  hé  à 
Hirschberg  en  1777,  mort  à  Berlin  en  1825,  s'occupa  avec 
un  égal  succès  de  littérature  et  de  théâtre,  de  peinture  et 
de  musique.  Hoffmann  a  tracé  son  portrait  sous  le  nom  de 
Sylvestre,  dans  ses  Frères  Sérapion.  Ses  Œuvres  complètes 
ont  été  publiées  à  Leipzig  (1S26). 

CONTESSA-ENTELLINA,  ville  du  royaume  d'Italie  (Si- 
cile [prov.  de  PalermeJ)  ;  3.300  hab. 

Contessina  (la),  opéra  semi-sérieux  en  trois  actes, 
paroles  d'Achille  do  Lauzières,  d'après  un  livret  français 
de  Saint-Georges  et  Jules  Adenis,  musique  du  prince  Jo- 
seph Poniatowski,  représenté  au  Théâtre-Italien  de  Paris, 
lo  28  avril  1868.  Comme  dans  la  Muette  de  Portici.  il  ^  a 
un  rôle  de  femme  muette.  Seulement,  comme  celle-ci  n  est 
devenue  muette  que  sous  le  coup  d'une  grande  frayeur, 
elle  recouvre  la  parole  au  dénouement.   La  partition  du 

E rince  Poniatowslti,  quoique  renfermant  des  pages  aima- 
les,  est,  dans  son  ensemble,  dénuée  d'originalité. 

CONTEST,  comm.  de  la  Mayenne,  arrond.  et  à  7  kil. 
de  Mayenne,  au-dessus  de  la  Mayenne  ;  966  hab.  Com- 
merce de  grains,  miel  et  cire. 

CONTESTABILITÉ  {testa)  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est 
contestable  :  La  contestabllité  d'un  droit,  d'une  propo- 
sition. 

CONTESTABLE  {té-stabl')  adj.  Qui  peut  être  contesté, 
révoqué  en  doute:  Fait,  0/)inton  contestable. 

—  Anton,  incontestable. 

CONTESTA  ELEMENT  {té-sta)  adv.  D'une  manière  con- 
testable. (Peu  usité.) 

CONTESTANT  (tè-stan),  ANTE  adj.  Qui  conteste;  qui 
aimo  à  contester,  à  disputer,  il  Qui  conteste  en  justice,  qui 
nie  devant  un  tribunal  le  droit  ou  les  allégations  d'un  au- 
tre :  Les  parties  contestantes. 

—  Substantiv.  :  Les  contestants. 
CONTESTATION  {tè-sta-si  —  du  lat.  contestât io,  même 

sens)  n.  f.  Action  de  contester,  refus  d'accéder  aux  allé- 
gations ou  aux  prétentions  de  quelqu'un  :  La  contesta- 
tion d'un  droit,  il  Débat  de  paroles,  contradiction,  opposi- 
tion :  Accepter  sans  contestation,  n  Débats,  querelles 
résultant  de  prétentions  rivales  :  ie  voisinage  est  une 
source  de  contestations  entre  les  Etats,  comme  entre  les 
particuliers. 

—  Dr.  anc.  Contestation  en  cause,  Premier  règlement  ou 
appointement  sur  les  demandes  ou  défenses,  en  matière 
civile,  ou  sur  la  confrontation  en  matière  criminelle. 

—  Liturg.  Ancienne  partie  de  la  messe  qui,  dans  la  li- 
turgie gallicane,  tenait  lieu  de  préface,  et  dans  laquelle 
était  exposé  le  mystère  que  l'on  célébrait,  ou  la  vie  du 
saint  dont  on  faisait  la  fête. 

—  Loc.  adv.  Sans  contestation.  Incontestablement;  sans 
débat. 

—  Syn.  Contestation,  altercation,  controverse,  etc. 
V.  altercation. 

CONTESTE  [tèsst')  n.  f.  Débat,  dispute,  procès.  (Vieux.) 

—  Loc.  adv.  Sans  conteste.  Incontestablement,  sans 
contredit. 

CONTESTER  [té-sté  —  du  lat.  contestari  ;  de  cum,  avec, 
et  testari,  témoigner)  v.  a.  Ne  pas  admettre,  ne  pas  re- 
connaître, refuser  d  accéder  à;  revendiquer  contradic- 
toiremont  :  Contester  un  titre,  une  qualité  à  quelqu'un. 
Il  Par  oxt.  Nier,  révoquer  on  doute  :  Contestkr  un  fait. 

—  Récuser,  décliner  la  compétence  do  :  Contester  un 
juré.  Il  Nior  l'existence  ou  la  validité  de  :  Contester  une 
créance. 

—  V.  n.  Ktre  en  dispute,  on  discussion  ;  élever  une  con- 
testation: Obéir,  Payer  «nns  contester. 

—  Dr.  Contester  plus  amplement.  Procéder  à  une  nou- 
velle instruction,  réitérer  les  débats  sur  dos  faits  qui  no 
paraissent  pas  suffisamment  éclaircis. 

—  Gramm.  Quand  ce  vorbe  est  employé  négativement  et 
complété  par  une  proposition  amenée  par  la  conjonction 
que,  le  verbe  de  cette  proposition  secondaire  peut  prendre 
ne  sans  qu'il  y  ait  négation  formelle  dans  la  pensée  :  Je 
ne  conteste  pas  que  vous  n'ayez  quelques  motifs  de  vous 
plaindre. 

—  Anton.  Admettre,  concéder,  avouer,  reconnaître. 
Contesté,  ée  part.  pass.  du  v.  Contesior. 

—  Dr.  Cause  cotitestée.  Celle  quo  l'on  peut  renvoyer, 
celle  sur  laquelle  il  n'y  a  eu  ni  plaidoirie,  ni  règlement. 

—  n.  m.  Territoire  sur  Iciiuel  doux  ou  plusieurs  puis- 
sances invoqucMit  dos  droits  :  Le  contesté  brésilien. 

Se  contester,  v.  pr.  Ktre,  devoir  Aire  contesté,  nié,  ré- 
vocjué  en  doute,  ii  Contester  l'un  â  l'autre,  no  pas  recon- 
naître l'un  ù  l'autre. 

CONTESTEUR  {tê-stcur')  n.  m.  Celui  qui  conlesto,  qui 
aimo  ù,  contester. 

CONTEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  fait  ou  qui  a  l'habi- 
tude do  faire  des  contes,  dos  récits,  des  histoires  :  Un 
CONTEUR  agréable.  Un  conteur  ennuucux. 

—  Conteur  de  fables,  d'histoires,  d^  sornettes,  de  chan- 
sons, de  fagots  ou  simplement  Conteur,  Meutour,  homme 
qui  fait  nos  récits  mensongers  ou  puérils. 

—  ('ontrur  de  fleurettes  ou  simplomont  Conteur,  Ilommo 
qui  cajole  les  femmes. 

—  Liltér.  Ecrivain,  autour  de  coûtes  :  Boccace  ne  s'est 


pas  fait  faute  de  s'enrichir  des  dépouilles  de  nos  COHTUURS. 
(E.  Littré.) 

—  adj.  Qui  aimo  à  conter  ;  qui  est  plein  de  récits  : 
Eli  ci'PcIe  un  môme  attrait  rassemble  autour  de  l'âtre 
La  vieiUeBbe  cotilcuse  ot  l'enfance  folâtre. 

DSULLE. 

—  EnCYCL.   V.  CONTE. 

CONTEXTE  {tèkssV  —  du  lat.  contextus,  enchaînement) 
n.  f.  Texte  <-onsidérô  dans  la  liaison  des  idées  qui  lo  com- 
posent et  par  rapport  au  sens  qu'elles  empruntent  les 
unes  aux  autres  :  Passage  qui  ne  peut  être  éclairci  que 
par  le  contkxte. 

—  En  T.  do  dr..  Texte  d'un  acte  public  ou  sous  seing 

firivé  ;  ensemble  que  forment  par  leur  liaison  naturelle 
es  ditférentes  dispositions  ou  clauses  dont  un  acte  est 
composé  :  Les  actes  notariés  doivent  être  écrits  en  un  seul 
et  même  contexte.  (Acad.)  ii  Unité  de  contexte.  Suite  non 
interrompue  exigée  par  la  loi  dans  le  texte  des  actes 
notariés,  excluant  toute  lacune  et  tout  intervalle  entre  les 
diverses  parties  de  ces  actes. 

CONTEXTURE  {tè-kstur'  —  du  lat.  contextus,  assem- 
blage) n.  f.  Union,  mode  d'agencement  "des  éléments  qui 
composent  la  masse  des  organes,  de  leurs  parties  et 
des  corps  inorganiques  :  Contextore  des  os,  des  muscles. 
CoNTEXTURE  des  vcgétaux.  Les  corps  inorganiques  n'ont 
pas  une  véritable  contexture.  (Marjol.) 

—  Fig.  Arrangement,  agencement  des  parties  qui  con- 
stituent un  tout  quelconque  :  Contexture  d'un  discours, 
d'un  poème. 

—  Eu  T.  do  techn..  Enchevêtrement,  enlacement  plus 
ou  moins  compliqué  de  fils  et  formé  par  l'entre-croise- 
ment  plus  ou  moins  compliqué  des  fils  de  chaîne  et  des 
fils  de  trame  insérés  par  la  navette.  Les  premiers  se 
nomment  yÇ/-s  ;  les  seconds  duites. 

—  Syn.  Contexture,  texture,  tissu,  tissure.  Contexture 
et  texture  s'emploient  presque  toujours  au  figuré,  et  ils 
expriment  l'arrangement  et  l'enchevêtrement  des  parties 
qui  forment  un  tout  ;  texture  suppose  un  arrangement  plus 
simple  ;  contexture  porte  à  lespnt  l'idée  d'une  plus  grande 
complication.  Tissu  et  tissure  ne  s'emploient  guère  qu'au 

Fropre,  et  alors,  tissu  désigne  la  chose  tissée  elle-même, 
étoffe,  tandis  que  tissure  marque  la  manière  dont  la  chose 
a  été  tissue  ;  le  tissu  est  beau,  fin,  grossier,  précieux;  la 
tissure  est  lâche,  serrée,  inégale,  etc. 

CONTHEY,  bourg  de  Suisse  (canton  du  Valais),  sur  la 
Morge,  près  de  son  confluent  avec  le  Rhône  ;  2.700  hab. 
Vins  estimés.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  8.000  hab. 

CONTHUY  {tu-i]  n.  m.  Etoffe  mi-soie,  mi-coton,  à  rayures 
longitudinales,  fabriquée  à  Constantiuople  et  à  Brousse. 

CONTI  (autref.  Conty)  [maison  de]  Le  bourg  de  Conty 
fSomme)  a  eu  des  seigneurs  particu- 
liers, dont  la  lignée  masculine  pa- 
raît s'être  éteinte  vers  le  milieu  du 
xiv'  siècle.  Isabelle,  dame  de  Conti, 
épousa  vers  1375  Colard  de  MaiUy, 
dont  la  descendante,  Eléonore  de 
Roye,  porta  la  seigneurie  de  Conti 
dans  la  maison  de  France,  en  épou- 
sant, en  1551,  Louis  I"  de  Bouroon, 
prince  de  Condé,  dont  le  fils  cadet, 
François,  mort  sans  postérité,  prit 
le  titre  do  marquis  ,  puis  prince 
de  «  Conti  ».  Ce  titre  fut  repris 
par  Armand  de  Bourbon,  fils  de 
Henri  II  do  Bourbon  et  cadet  du 
grand  Condé,  autour  du  rameau  de  Bourbon-Conti, 
s'est  éteint  en  1814. 

CoNTI  (Louise-Marguerite  de  Lorraine,  princesse  de), 
fille  du  duc  Henri  de  Guise  (le  Balafré),  née  vers  1571, 
morte  en  1631.  Elle  épousa,  en  1605,  François  de  Bourbon, 
prince  de  Conti,  qui  la  laissa  veuve  en  1614.  Avant  comme 
après  son  mariage,  elle  mena  une  vie  fort  dissolue,  s'atta- 
cha à  Marie  de  Médicis,  et  partagea  sa  disgrâce  sous  le 
ministère  de  Richelieu.  On  a  d'elle  :  Adventures  de  la  cour 
de  Perse  (1629),  roman  allégorique  ;  mais  il  paraît  douteux 
qu'elle  soit  l'auteur  de  VHistoire  des  amours  du  grand  Al- 
candre  (Henri  IV),  qu'on  lui  a  longtemps  attribuée. 

GONTI  (.\rmand  de  Bourbon,  prince  de),  frère  puîné 
du  grand  Condé,  tige  de  la  branche  de  Conti,  né  à  Paris 
en  1629,  lils  do  Henri  II  de 
Bourbon  et  de  Charlotte  do 
Montmorency,  mort  en  1666. 
Il  eut  pour  parrain  le  cardi- 
nal de  Richelieu,  fut  destiné 
de  bonne  heure  à  l'Eglise, 
ot  reçut  plusieurs  abbayes 
et  d'autres  bénéfices.  Après 
s'être  laissé  entraîner  dans 
la  Frondo,  il  so  réconcilia 
avec  la  cour ,  épousa  uno 
nièce  de  Mazarin,  reçut  le 
gouvernement  do  Guyenne, 
commanda  l'arméo  do  Cata- 
logne, prit  Viilofrancho,  Puy- 
corda  ot  la  Cordagno  (1055), 
commanda  l'armée  d'Italie 
on  1657,  et  échoua  devant 
Alexandrie.  Devenu  très  reli- 
gieux vers  !a  fin  do  sa  vie,  il 
composa  quohiuos  écrits  do 
piété  ;  entre  autres,  un  Traité 
de  la  comédie  et  des  spectacles  selon  les  traditions  de  l'Eglise 
(Paris,  1667). 

CONTi  (Louis-Armand  de  Bourbon,  prince  nn),  fils 
aîné  du  précèdent,  né  on  1661,  mort  en  1685.  Il  épousa  uno 
fillo  naturelle  de  Louis  XIV  et  de  M"*  do  I>;i  Vulhèro, 
M"'  de  Blois,  mena  uno  vie  fort  dissolue,  rit  dans  l'armée 
impériale  la  campagne  de  Honcrio  contre  les  Turcs,  et 
prit  uno  part  brillante  ù.  la  baunUo  de  Grau  (1G85). 

CoNTi  (François-Louis  DK  Bourbon,  prince  dk).  princo 
do  La  Koclie-snr-Yon,  frère  du  précédent,  né  ù  Pans  ou 
1664,  mort  en  |709.  Il  prit  p.irl,  avec  son  frère  aîné,  à  la 
campagne  do  Hongrie,  fut  disgracié  A  son  retour,  obtint 
cependant  l'iiutorisation  de  prendre  du  service,  combattit 
A  Fleurus  (1690),  à  Sloinkerque  (1092).  ot  so  couvrit  do 
gloire  A  Norwinden  (1693).  Elu  roi  do  Pologne  après  la 
mort  do  Sobi^ski  (1697),  il  s'embarqua,  conduit  par  Jeun 
Bart.  aborda  A  Dunlïig,  mais  dut  revenir  ou  Franco,  après 


Armes,  de  la  fimille 
de  Conli 


qui 


Armand  do  Conti. 


CONTI  —  CONTINENT 

s'être  vu  supplanter  par  l'électeur  de  Saxe.  Peu  de  temps 
avant  sa  mort,  il  obtint  le  commandement  de  1  armée  de 
Flandre.  C'était  un  prince  plein  d'espnt  et  de  séduction, 
dont  Saint-Simon  a  tait  le  plus  brillant  portrait. 

CoNTl  (Louis-Armand  II  de  Bodrbon,  prince  de),  fils 
du  précédent,  né  en  i6!>5,  mort  en  1727.  11  épousa  la  prin- 
cesse de  Bourbon-Condé,  prit  p.art  aux  sièges  de  Landau 
et  de  Kribourg,  devint  membre  du  conseil  de  régence 
sous  Louis  XV,  et  reçut  le  gouvernement  du  Poitou. 

CoNTI  (Louis-François  de  Bocrbon,  prince  de),  fils  du 
précédent,  né  en  1717,  mort  en  1776.  11  servit  sous  le  ma- 
îéchal  de  Bellc-Isle  en  Bavière  (1741),  reçut,  en  1744,  le 
commandement  de  l'armée  chargée  d'opérer  en  Piémont, 
emporta  d'assaut  les  retranchements  inexpugnables  de 
Villefranche  et  de  Château-Dauphin,  se  couvrit  de  gloire 
à  la  sanglante  bataille  de  Coin,  qui  n'amena  d  ailleurs 
aucun  résultat  décisif,  et  se  distingua  de  nouveau  dans 
les  campagnes  d'Allemagne  (1745)  et  de  Flandre  (1746). 
M"'  de  Pompadour  le  lit  écarter  des  grands  commande- 
ments. Dans  la  suite,  il  dirigea,  après  avoir  été  un  moment 
candidat  au  trône  de  Pologne,  la  politicjue  occulte  do 
Louis  XV,  connue  sous  le  nom  de  SecreC  au  Jioi,  se  nicla 
aux  querelles  du  parlement  avec  la  cour,  se  montra  1  ad- 
versaire des  philosophes  et  contribua  au  renvoi  de  ïurgot. 
CoNTI  (Louis-François-Joseph  de  Bouebon,  prince  dei, 
le  dernier  du  nom,  fils  du  précédent,  né  en  1734,  mort 
en  1814  II  fit  la  guerre  de  Sept  ans,  se  distingua  aux  ba- 
tailles de  Hastenbeck(n57)  et  de  Crefcld  (1758),  fut  le 
seul  prince  du  sang  qui  consentit  à  sanctionner  les  édits 
de  Maupeou,  signa,  en  1788,  avec  le  comte  d'Artois  et  les 
Condés,  le  Mémoire  contre  la  double  représentation  du 
tiers  aux  états  généraux  ;  il  émigra,  mais,  rentré  en  1790, 
il  prêta  le  serment  civique,  et  resta  absolument  étranger 
aux  manœuvres  du  parti  royaliste.  Devenu  suspect,  malgré 
tout,  comme  prince,  il  fut  enfermé  au  fort  Saint-Jean,  à 
Marseille,  avec  les  membres  de  la  famille  d  Orléans.  11 
recouvra  la  liberté  en  1795,  mais  dut  sortir  de  France 
après  le  18  fructidor,  par  ordre  du  Directoire. 

CONTI  (Stéphanie-Louise  de  BOURBON-).  V.  BouK- 

BON-CONTI. 

CoNTI,  illustre  famille  romaine,  qui  date  du  xi'  siècle. 
Elle  a  fourni  à  l'Eglise  de  nombreux  cardinaux,  et  la  di- 
gnité de  maître  du  palais  apostolique  fut  longtemps  héré- 
ditaire chez  elle.  Elle  avait  obtenu  de  l'Empire  le  utre  de 
•  duc  de  Poli  ».  Un  de  ses  membres,  Michel- Ange  Conti, 
fut  pape  de  1721  à  1724,  sous  le  nom  d'«  Innocent  XIII  » 
(v.  ce  nom)  et  se  distingua  par  sa  piété  et  son  impartialité 
entre  les  jansénistes  et  les  jésuites. 

CoNTI  (Nicolas),  voyageur  italien  du  xV  siècle,  qui, 
après  avoir  appris  l'arabe  en  Syrie,  visita,  avec  une  cara- 
vane partie  de  Damas,  Babylone  et  Bassora,  s'embarqua 
sur  le  golfe  Persique,  et  gagna  la  côte  du  Malabar.  11 
passa  ensuite  à  Ceyian,  à  Sumatra,  parcourut  1  Inde  et  la 
Chine  méridionale,  toucha  à  Java  et  revint  enfin  dans  sa 
patrie,  en  1544.  Ramusio  a  publié  dans  son  recueil  la 
très  intéressante  relation  de  Nicolas  Conti. 

CONTIiGiovanno-Francesco),  écrivain  et  savant  italien, 
néet  mort  àQuinzano,  près  de  Brescia  (1486-1557),  connu 
sous  les  surnoms  de  Quiuzano  et  de  QuintianuS  Stoa. 
Il  professa  les  belles-lettres  à  Padoue  et  à  Pavie,  se  rendit 
en  France,  où  il  fut  le  précepteur  du  duc  d'Angouléme 
(depuis  François  I").  et  retourna  en  Italie  avec  Louis  Xll. 
h  reçut  à  Milan  la  couronne  poétique,  puis  devint  pro- 
fesseur de  littérature  à  Pavie.  11  a  composé  en  latin  un 
grand  nombre  d'ouvrages  sur  les  sujets  les  plus  divers. 

CoNTi  (Primo),  en  latin  Petrus  Cornes  ou  de  Co- 
mitibus.savant  italien,  né  à  Milan  en  1498,  mort  en  1593. 
Il  acquit  une  grande  réputation  par  son  savoir,  sa  con- 
naissance de  plusieurs  langues,  son  éloquence  ;  fut  pro- 
fesseur à  Corne,  et  reçut  la  mission  de  combattre  la  Re- 
forme en  Allemagne,  où  il  connut  Erasme.  De  retour  en 
Italie  il  fut  chargé  de  préparer  les  questions  qui  devaient 
être  soumises  au  concile  de  Trente,  où  il  accompagna 
l'évêque  de  Vintimille. 

CONTI  (Noël),  en  latin  NataliS  Cornes,  érudit  et 
écrivain  italien  du  xvi"  siècle,  né  à  Milan  vers  1520,  mort 
en  1582.  On  a  de  lui  :  Mylhologiie  sive  Explicationes  fahu- 
larum  (Venise,  1551);  Eiegiarum  libri  VJ  (1560);  Umversx 
historié  (1572)  ;  des  poèmes  latins,  des  traductions,  etc. 

CONTI  (Antonio  Schinella),  littérateur  italien,  né  à  Pa- 
doue en  1677,  mort  en  1748.  Il  voyagea  dans  une  partie  de 
l'Europe,  et  contribua  à  !a  propagation  du  cartésianisme 
dans  sa  patrie.  On  lui  doit  un  poème  :  il  Globo  dt  Venere, 
des  tragédies,  des  poésies,  etc.  Ses  œuvres  ont  été  publiées 
à  Venise  (1739-1756). 

CoNTI  (Francesco),  compositeur  italien  et  un  des  plus 
habiles  virtuoses  sur  le  théorbe  qu'on  ait  connus,  né  à  Flo- 
rence, mort  vers  1732.  Admis  à  Vienne,  en  1703,  dans 
l'orchestre  de  la  chapelle  impériale,  il  devint  ensuite  com- 
positeur de  la  chambre  de  l'empereur,  puis  premier  maître 
Se  cette  chapelle  (1722).  Il  a  fait  représenter  à  Vienne  une 
quinzaine  d'opéras  italiens,  parmi  lesquels  :  Clotilde,  Alba 
Cornelia,  Teseo  in  Crela,  Ciro,  Don  Chisciotte,  Pénélope, 
Griselda,  Isifile,  Galalea  vindicala.  Il  a  écrit  aussi  une 
trentaine  de  cantates.  On  croit  qu'il  mourut  en  prison,  à 
la  suite  d'un  scandale. 

CONTI  (Gioacchino),  chanteur  italien,  né  à  Arpino  en 
1714,  mort  à  Rome  en  1761,  prit  le  surnom  do  Gizziello, 
par  affection  pour  D.  Gizzi,  le  maître  qui  lavait  formé.  Il 
avait  subi  la  castration  et  débuta  à  Kome  vers  1  âge  do 
quinze  ans  avec  un  succès  proditiieux.  Aljrès  s'être  pro- 
duit à  Naples,  il  partit  pour  Londres,  où  I  appelait  liœii- 
dol  Pendant  plusieurs  années,  il  excita  l'admiration  du 
public  anglais.  Il  se  fit  entendre  à  Lisbonne,  puis  se  rendit 
â  Naples  où  l'appelait  le  roi  Charles  III,  qui  venait  do 
faire  construire  le  théâtre  San-Carlo.  En  1749,  Gizzicllo  se 
rendit  à  Madrid  où  il  obtint  dimmenscs  succès,  retourna 
à  Lisbonne,  où  le  roi  de  Portugal  le  combla  de  bienfaits, 
puis,  vers  1753,  il  prit  sa  retraite,  et  se  fixa  à  Rome. 

CONTI  (Jean-Baptiste,  comte  du),  poète  italien,  né  à 
Sandinara  (Véuéticj  en  1741,  mort  en  1820,  fut  avocat  à 
■Venise.  Parmi  ses  œuvres,  on  remarque  surtout  son 
poème  :  l'Jncoronazione  délie  imagine  (1796),  dont  la  ver- 
sification est  brillante  et  facile.  Ses  poésies  complètes 
ont  paru  à  Padoue  (1819). 

GONTI  (Carlo),  compositeur  italien,  né  et  mort  à  Arpino 
(1797-1868),  fut  élève  du  Conservatoire  do  Naples.  Malgré 


les  succès  qu'il  obtint  en  faisant  jouer  une  douzaine  d  opé- 
ras, il  abandonna  do  bonne  heure  la  carrière  de  composi- 
teur. Plus  tard,  nommé  membre,  puis  secrétaire  perpé- 
tuel de  l'Académie  des  beau-x-arts  de  Naples,  il  devint 
professeur  de  contrepoint  et  de  composition  au  conser- 
vatoire de  cette  ville,  et  suppléa  Mercadante.  Parmi  ses 
ouvrages,  il  faut  citer  :  la  Paee  desiderata,  Misanlropia  e 
l'cntimentu,  il  Trionfo  délia  c/iustizia,  rlnnocenza  m  peri- 
qlio,  ijli  Aragonesiin  Napoli  et  VOlimpiade.  On  connaît 
aussi  do  lui  nombre  de  compositions  religieuses  ;  six  messes 
solennelles,  deux  messes  de  Beqmem,  un  Te  Deim,  un 
Magnificat  et  beaucoup  de  motets,  ainsi  que  des  canzones 
avec  piano. 

CoNTI  (Charles-Etienne),  ancien  chef  du  cabinet  de 
Napoléon  III,  né  à  Ajaccio  en  1812,  mort  à  Pans  en  1872. 
D'abord  avocat  en  Corse,  il  alla  s'établir  à  Pans  vers  1847, 
et  organisa  une  active  propagande  en  faveur  des  idées  na- 
poléoniennes. Elu  représentant  du  peuple  à  la  Consti- 
tuante, il  s'afficha  comme  un  des  plus  fougueux  partisans 
du  prince  Louis-Bonaparte.  Conti  ne  fut  pas  réélu  à  la 
Législative.  Mais  son  dévouement  à  la  cause  bonapartiste 
lui  valut,  après  le  Deux-Décembre,  un  siège  de  conseiller 
d'Etat,  et,  â  la  mort  de  Mocquart,  la  haute  situation  do 
chef  de  cabinet  de  l'empereur.  Il  fut  nommé  sénateur  en 
1868  Après  le  4-Septembre,  il  se  retira  auprès  de  l'ex-im- 
pératrice  Eugénie.  Eu  février  1871,  il  fut  élu  représentant 
de  la  Corse  à  l'Assemblée  nationale;  mais  il  n'y  joua 
aucun  rôle. 

CoNTI  (Auguste),  philosophe  et  homme  politique  ita- 
lien, né  à  San-Miniato  (Toscane)  en  1822.  Il  s'éprit 
d'abord  do  l'an  dramatique  et  composa  une  tragédie  :  La- 
ton  d'Ulique,  puis  deux  drames  :  Jeamie  d'Arc  et  Buondel- 
vwnte,  qui  obtinrent  un  certain  succès.  Use  tournaensuite 
vers  la  philosopliie  spiritualiste,  qu'il  enseigna  aux  col- 
lèges de  San-Miniato  et  de  Lucques,  puis,  en  1867,  à  1  In- 
stitut de  Florence.  Il  fut  élu  en  1866  député  de  San-Minialo 
au  parlement  italien;  il  se  rangea  parmi  les  catholiques 
libéraux  et  démissionna  en  1870,  après  la  prise  de  Konio. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Evidenza,  amore  e  /eilc 
(1852);  Histoire  de  ta  pliilosophie  (1856);  Choses  d'htstoirc 
et  d'art  (1874). 

CONTICH,  comm.  de  Belgique,  prov.  et  arrond.  admin. 
et  jud.  d'Anvers,  sur  un  affluent  de  l'Escaut;  4.452  hab. 
Tanneries,  filatures  de  lin.  Château. 

CONTIGLIANO,  comm.  d'Italie  (Ombrie  [prov.  de  Pé- 
rouse]),  sur  le  Turano,  affluent  du  Volino  ;  3.500  hab. 

CONTIGNATION  {si-on  —  du  lat.  contignalio ;  de  cum, 
awec.et'tigmim,  poutre)  n.f.  Archit.  Assemblage  de  pièces 
de  bois  qui  servent  à  soutenir  ou  à  supporter. 

—  Astron.  Bâti,  sorte  de  charpente  qui  supporte  un 
grand  instrument  astronomique. 

CONTIGNÉ,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à  34  Icil. 
do  Segré,  prèsdo  laSartlie;  1.025  hab.  Manoir  de  Gâtinos. 
CONTIGNY,  comm.  de  l'Allier,  arr.  et  à  24  kilom  de 
Moulins,  près  de  la  Sioule,  un  peu  en  amont  de  son  con- 
fluent avec  l'Allier  ;  1.094  hab.  Bons  vins.  Elevagede  che- 
vaux et  de  bestiaux. 


a 


CONTIGU,  UË  (du  lat.  contiguiis;  do  ciim,  avec,  et  tan- 
gcre.  toucher)  adj.  Qui  touche  immédiatement,  mais  qui  est 
distinct  :  l^kambres  coNTlGDi;s. 

—  Fig.  Très  voisin,  qui  a  de  grands  rapports  d  analo- 
gie ;  Idées  coNTioniis. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  qu'on  peut  séparer  du 
végétal  sans  déchirer  les  tissus.  (Tels  sont  les  aiguillons 
du  rosier,  les  feuilles  de  l'orange,  et  en  général  tous 
les  organes  articulés.) 

—  Géom.  Angles  contigus.  S'emploie  quelquefois  pour 
Angles  adjacents. 

—  Syn.  Contigu,  adjacent,  attenant,  joignant,  proche, 
prochain,  voisin.  V.  adjacent. 

CONTIGUÏTÉ  n.  f.  Etat,  manière  d'être  de  deux  choses 
nui  sont  contigues  :  La  contigdïté  de  deux  maisons,  de 
deux  terrains.  .     .     ,     .  vi 

—  Anat.  Diarlhroses  de  contiguité,  Articulations  mobiles. 

—  Chir.  Amputation  dans  la  contiguttf.  Désarticula- 
tion, amputation  qui  se  fait,  non  en  coupant  les  os,  mais  en 
les  séparant  après  avoir  tranché  les  liens  qui  les  unissent. 

—  Hist.  nat.  Voisinage  immédiat  do  deux  organes  qui 
se  touchent,  mais  que  l'on  peut  séparer  sans  déchirement. 

CONTINENCE  (nanss  —  du  lat.  coji(inere,  contenir)  n.  f. 
Contenance,  capacité;  étendue  ;  Continence  d'un  vase, 
d'un  champ.  Mesures  de  continence.  (Peu  usité.)  Il  On  dit 
généralement  contenance. 

CONTINENCE  {nanss  —  lat.  continentia;  de  continerr. 
contenir)  n.  f.  Vertu  par  laquelle  on  s'abstient  volontai- 
rement des  plaisirs  de  l'amour  :  Oliserrer  la  continence. 
Vivre  dans  la  continence,  ia  continence  est  plus  difficile 
aux  hommes  qu'aux  femmes.  (Bourdon). 

—  Svn.  Continence,  chasteté,  pureté,  etc.  V.  chasteté. 
Anton.  Concupiscence,  impureté,  incontinence,  lasci- 

veté,  libertinage,  lubricité,  luxure. 

—  Encycl.  La  continence  est,  à  proprement  parler, 
l'abstentiou  de  l'union  des  sexes.  On  peut  donc  être  chaste 
sans  être  continent,  c'est-à-dire  dans  le  mariage,  comme 
on  peut  être  continent  sans  être  chaste;  la  chasteté  com- 
portant aussi  la  pureté  de  l'âme.  La  continence,  d  après 
la  loi  de  Moise,  devait  être  observée  temporairement  par 
les  prêtres  et  les  lévites,  pendant  la  durée  de  leurs  fonc- 
tions sacrées.  Dans  l'Eglise  d'Occident,  elle  fut  toujours 
imposée  aux  évêques  et  aux  prêtres,  tant  qu  on  leur  per- 
mit de  continuer  à  habiter  avec  les  femmes  qu'ils  avaient 
épousées  avant  leur  ordination.  Dans  l'Eglise  d  Orient,  il 
11  est  pas  permis  aux  prêtres  mariés  d'offrir  le  sacrifice 
do  la  messe  s'ils  n'ont,  auparavant,  pratiqué  la  continence 
pendant  un  laps  de  temps  fixé  par  les  canons.  Enfin,  la 
continence  a  éié  observée,  soit  par  vœu,  soit  à  titre  de 
pratique  de  vertu,  par  plusieurs  saints  engagés  dans  le 
mariage,  et  en  particulier  par  saint  Edouard  le  Confes- 
seur, roi  des  Anglo-Saxons,  et  par  saint  Henri,  empereur 
d'Allemagne.  ,  ^   ,, 

Mais,  aux  yeux  même  do  l'Eglise,  cola  no  peut  être 
qu'une  exception  rare,  qu'on  no  saurait  se  permettre  que 
dans  des  circonstances  tout  à  fait  spéciales  et  pour  de 
très  graves  motifs,  le  mariage  imposant  des  devoirs  que 
la  conscience  défond  d'éluder-.  .      ,     , 

—  Ali.ds.  hist.  Continence  de  Sciplon.  Après  la  prise 
de  Carthagène,  Scipion  trouva  ii:i  grand  nombre  d  otages 
appartenant  aux  premières  familles  espagnoles,  et  que  les 

»  -    00 


232 

Carthaginois  avaient  enfermés  dans  cette  ville.  •  Quelques 
soldats,  dit  Polybe,  qui  connaissaient  bien  le  faible  de  leur 
général,  lui  amenèrent  une  jeune  fille  d'une  remarquable 
beauté,   dont,    suivant    les    lois  de  la  guerre,  il  pouvait 
faire  son  esclave.  Apprenant  qu'elle  était  fiancée  à  un  jeune 
prince  celtibérien  nommé  Allucius,  qui  en  était  vivement 
épris,  il  fit  venir  celui-ci  et  lui  dit  :  .  Celle  que  vous  devez 
épouser  a  été  parmi  nous  comme  dans  la   maison  de  son 
père  et  de  sa  mère.  La  seule  reconnaissance  que  j  exige, 
c'est  que  vous  deveniez  l'ami   du  peuple  romain.  »  Les 
parents  de  la  jeune  fille,  ayant  été  instruits  de  cet  acte  de 
générosité  du  vainqueur,  se  présentèrent  devant  lui,  appor- 
tant pour  rançon  une  somme   considérable.  Scipion  l'ac- 
cepta- puis, s'adressantà  Allucius:  «J'ajoute,  dit-il,  cette 
somme  à  la  dot  de  votre  fiancée,   acceptez-la  comme  un 
présent  de  noces.  ■  Le  Celtibérien,  pénétré  de  reconnais- 
sance, alla  faire  des  levées  dans  son  pays,  et  revint  quel- 
ques jours  après   rejoindre    Scipion   avec  un    corps   de 
1  400  cavaliers.  —  On  fait  parfois  allusion  à  la  retenue  du 
iéune  général,  dont  on  lui   fait   un  grand  mérite,  tout  en 
reconnaissant  que  la  politique  en  fut  le  mobile  inspirateur. 
Continence   de  Scipion  (la),    tableau   de   Nicolas 
Poussin,  au    musée  de  l'Ermitage,  à  Saint-Pétersbourg. 
Le  général  romain  occupe  un  siège  disposé  sur  une  estrade, 
eu  plein  air;  il  l'ait  signe  â  Allucius,  qui  s'incline  devant 
lui   qu'il  peut  emmener  sa   fiancée  ;  celle-ci,  chastement 
enveloppée  dans  de  longs  voiles,  appuie  la  main  sur  son 
cœur  pour  témoigner  sa  gratitude.   Derrière   Scipion  se 
tient  une  jeune  femme  qui,  les  bras  levés,  pose  une  cou- 
ronne sur  la  tête  du  héros.  Le  Poussin  avait  tracé  à  Rome 
une  première  esquisse  de  ce  tableau,  qu'il  y  avait  laissée  ; 
il  la  recommença  à  Paris.  —  Le  même  sujet  a  été  traité 
par  Jules  Romain  {National  Calleryj,  le  Primatice  (Lou- 
vre), et  Broughel  de  Velours  (Pinacothèque  de  Munich). 

CONTINENT  (nan),  ENTE  [du  lat.  continens,  qui  retient] 
adj  Qui  vit  dans  la  continence,  qui  fait  preuve  de  conti- 
nence ■  Tel  est  continent  qui  n'est  pas  chaste.  (Dider.) 
Il  Substantiv.  Personne  qui  fait  preuve  de  continence, 
nui  observe  la  continence  :  Les  continents. 

—  Hist.  relig.  Nom  donné  à  des  hérétiques  appelés  aussi 
encratiques,  qui  préconisaient  la  continence  absolue  et, 
par  suite,  condamnaient  le  mariage. 

—  Patbol.  Causes  continentes.  Celles  dont  1  action  se 
continue  durant  toute  la  maladie,  il  Fièvre  continente.  Celle 
dont  l'intensité  ne  subit  pas  de  variation  sensible  pendant 
toute  la  durée  de  l'accès- 

—  Anton.  InconUnent,  lascif,  liberUn,  lubrique,  luxu- 
rieux, voluptueux. 

CONTINENT  {non  —  du  lat.  ciim,  avec,  et  tenere,  tenir) 
n.  m.  Vaste  étendue  de  terre  qu'on  peut  parcourir  sans 
traverser  la  mer  ;  Le  continent  américain.  Le  continent 
austral.  Il  Se  dit  quelquefois  absolument  pour  désigner, 
soit  la  partie  continentale  de  l'ancien  monde,  soit  seule- 
ment la  panie  continentale  de  l'Europe,  par  opposition  à 
l'Angleterre  et  à  d'autres  lies  :  Tous  les  Anglais  riclies  vi- 
sitent le  continent. 

—  Ancien  continent,  Europe,  Asie  et  Afrique.  Il  Nouveau 
continent,  l'Amérique.  ,       ,.   u-       . 

—  Fig.  Pavs  intimement  unis,  dont  les  habitants  ne 
forment,  pour  ainsi  dire,  qu'un  seul  peuple  :  Aujourd'hui, 
l'imprimerie  et  la  navigation  renaissent  en  un  seul  conti- 
nent la  totalité  du  monde  habitable.  (Ferry.) 

—  Encycl.  Rien  n'est  plus  élastique  et  moins  défini  que 
ce  mot  de  continent.  L'Australie,  bien  qu'entourée  d'eau 
de  tous  côtés,  est  généralement  classée  au  noml  :e  des 
continents.  Quelques  géographes  ont  également  appelé 
Madagascar  le  .  continent  malgache  ».  Cette  désignation 
est  donc  réservée  aux  vastes  étendues  de  terre,  sans  qu  il 
soit  possible  do  déterminer  exactement  où  se  terminerîle 
et  où  commence  le  continent. 

On  divise  habituellement  la  masse  des  terres  qui  con- 
stituent la  surface  du  globe  en  deux  parties  :  l'ancien  et 
le  nouveau  continent.  L'ancien  continent  se  subdivise,  a 
son  tour,  en  trois  parties  :  l'Europe,  YAsie,  l'Afrique;  le 
nouveau  continent  comprend  l'Amérique  du  Nord  et  1  Amé- 
rique du  Sud.  Mais  ce  sont  là  divisions  plus  histonques 
que  géographiques.  Ainsi,  dans  une  répartition  ration- 
nelle des  continents,  l'Espagne  devrait  être  classée,  eu 
raison  de  son  climat,  de  sa  population  et  de  sa  flore,  avec 
l'Afrique,  dont  elle  a  été  accidentellement  séparée,  et  non 
avec  l'Europe,  dont  l'isole  la  muraille  pyrénéenne.  D  autre 
part  le  Bosphore  n'est  également  qu'un  accident  ne  sépa- 
rant'qu'en  apparence  l'Europe  du  continent  asiatique. 
Enfin  l'Oural,  loin  d'être  pour  l'Europe  une  frontière 
naturelle,  ne  constitue  pas  un  rempart  sérieux  entre  le 
continent  européen  et  l'Asie.  En  outre,  l'Arabie  et  la  cote 
de  la  mer  Rouge  ont  fait  autrefois  partie  d  un  seul  et 
même  continent,  et  le  Maghreb  est  séparé  du  reste  de 
l'Afrique  par  l'immen<e  étendue  du  Sahara,  tandis  que 
le  monde  méditerranéen,  au  N.  et  au  S.  de  cette  mer  inté- 
rieure, constitue  un  tout  homogène,  à  la  faune,  à  la  flore 
et  au'climat  identiques.  De  même  pourrait-on,  peut-être 
facilement,  démontrer  que  l'Europe,  par  le  chapelet  des 
îles  Britanniques,  l'Islande  et  le  Groenland,  se  rattache 
assez  manifestement  à  l'Amérique,  et  qu'il  y  a  eu,  dans 
tous  ces  parages,  dislocation  d'un  continent  qui  s  est  en 
grande  partie  effondré.  „       .  ...  ji 

De  ce  qui  précède  il  résulte  que  1  ancien  continent  dé- 
signe tontes  les  régions  connues,  du  moins  en  majeure 
partie,  avant  les  grandes  découvertes  delà  fin  du  xv  siè- 
cle et  le  nouveau  continent,  les  terres  découvertes  à 
dater  du  voyage  de  Christophe  Colomb.  Une  telle  divi- 
sion, absolument  arbitraire,  est  excellente  comme  classi- 
fication artificielle,  mais  il  ne  faut  pas  lui  donner  une 
importance  qu'elle  n'a  pas. 

Les  continents  (par  opposition  aux  mers)  couvrent  une 
superficie  do  138  millions  de  kilomètres  carrés,  dont  1  an- 
cien continent  occupe  environ  les  doux  tiers. 

Si  l'on  considère  sur  la  carte  ces  divers  continents,  il 
se  dégage  un  certain  nombre  d'analogies  ou  d'oppositions 
qui  permettentde  les  grouper  d'une  façon  plus  scientifique. 
D'abord,  il  est  évident  que  le  relief  du  nouveau  continent 
est  dans  son  ensemble  perpendiculaire  à  l'équateur,  pon- 
dant que  le  relief  central  do  l'ancien  continent  est  sensible- 
ment parallèle  à  ce  même  équateur.  On  pourrait  même 
dire,  plus  généralement,  que  les  deux  Amériques  s  étendent 
du  n:  au  S.,  tandis  que  l'Europe  et  l'Asie  samincissent 

lîcst  également  vrai  que  les  continents  et  les  océans 
se  correspondent  d'une  manière  symétrique.  Les  océans 
sont  très  ouverts  au  S.  et  vont  en  so  rétrécissant  vers 


233 

le  N.  Les  continents,  au  i^onlrairo,  s'élargissent  et  so 
rapproi'lionl  dans  riiéniisphèro  nord.  On  pourrait  nionio 
dire,  avec  quehiuo  exagération,  que  l'iiémisplicre  hurt^aj 
appartient  aux  continents,  l'hémisphère  austral  aux  océans 
qui  s'y  confondent. 

Constatation  plus  curieuse  encore  ;  tous  les  continents 
{ ot  c'est  une  loi  génoralo  <[ui  ne  sembla  pas  souffrir 
d'exception)  s'effilent  du  N.  au  S.  Ainsi,  l'Amérique  du 
Snd  so  termine  par  le  cap  Horn  ;  l'Afrique  du  Sud,  par  lo 
cap  de  Bonne-Espérance;  ot  la  Tasmauie  cllo-mfîmo 
(dépendance  naturelle  de  l'Australie)  par  lo  cap  Sud.  Si, 
l'on  examine,  au  m^mo  point  do  vue,  les  continents  dans 
lo  détail,  la  même  règle  s'applique  avec  une  rigueur 
presiiuo  absolue.  C'est  ainsi  ipio  l'Europe  et  l'Asie  se  ter- 
minent toutes  doux  par  trois  péninsules  qui  se  prolongent 
vers  lo  S.  N'esl-il  pas  égahîment  légitime  de  constater 
que  les  continents  du  nord  i^Ameritpie  du  Nord,  Asie, 
Europe)  ont  des  formes  beaucoup  mieux  découpées,  des 
côtes  beaucoup  plus  dentelées  que  les  continents  du  sud 
CD  général,  massifs  monotones  et  présentant  sur  tout 
leur  pourtour  des  côtes  rigides  et  inhospitalières? 

Enfin,  il  est  intéressant  d'observer  que  le  continent 
européen  n'est,  en  quelque  sorte,  que  la  copie  réduite  du 
continent  asiatique.  Tous  deux  ils  ont  un  massif  central, 
d'où  s  ecliappent,  dans  des  directions  symétriques,  dos 
fleuves  importants;  mais  les  Alpes  sont  très  inférieures 
aux  monts  Himalaya;  le  Danune  au  Yang-Tsé-Kiang: 
le  Pô  et  le  Rhône  au  Gange  e*:  à  l'Indus.  Tous  deux  ils 
se  terminent  par  trois  péninsules;  mais  l'Espagne  est 
moins  massive  que  l'Arabie;  l'Italie  moins  étendue  que 
rindc;  la  péninsule  des  Balkans  moins  disloquée  que  la 
péninsule  indo-chinoise.  Ce  sont  bien  les  mêmes  lois, 
comme  l'a  constaté  Ritter,  qui  ont  présidé  à  la  forma- 
tion des  deux  continents  théori(|uement  distincts.  Le  nom 
d'Eurasie,  créé  par  ce  géographe  pour  désigner  l'ensemble 
des  deux  continents,  éveillerait  certainement  dans  l'esprit 
une  idée  plus  exacte  de  la  réalité. 

L'écorce  terrestre  n'a  généralement  qu'une  très  faible 
épaisseur.  Cette  écorûp  est,  d'ailleurs,  fréquemment 
modifiée  par  les  tremblements  de  terre,  les  volcans  et 
autres  phénomènes  thermaux.  En  dehors  même  de  ces 
secousses  violentes,  les  continents  semblent  obéir  à  des 
soulè\ements  et  à  des  abaissements  réguliers  qu'Elisée 
Reclus  a  poétiquement  comparés  à  la  respiration  humaine. 

CONTINENT  AUSTRAL.  V.    AUSTRALIE. 

CONTINENT  AUSTRAL,  Nom  SOUS  lequel  les  anciens 
désignaient  une  partie  du  monde,  absolument  inconnue 
encore,  qu'ils  imagi- 
nai en  t  comme  un 
continent  faisant 
contrepoids,  dans 
l'hémisphère  austral, 
aux  terres  qui  e.xis- 
taient  dans  Ihémi- 
sphère  boréal. 

—  Encycl.  Ce  n'é- 
tait là  qu'une  conjec- 
ture confuse,  incer- 
taine, ne  s'appuyant 
pas  sur  autre  chose 
que  sur  des  présomp- 
tions ;  cette  conjec- 
ture ne  persista  pas 
moins  pendant  l'an- 
tiquitt)  et  le  moyen 
âge  ;  et,  à  l'aurore 
des  temps  modernes, 
les  grandes  décou- 
vertes des  Portugais 
et  des  Espagnols 
semblèrent  justifier, 
dans  une  certaine 
mesure,  l'hypothèse 
traditionnelle.  Jus- 
qu'au xviii*  siècle, 
on  crut  à  sa  véracité,  et  on  voulut  voir  dans  les  moindres 
découvertes  accomplies  dans  la  mer  du  Sud  autant  d'amor- 
ces du  continent  austral  ;  cette  hypothèse  était  cependant 
déjà  bien  ébranlée  lors  des  voyages  de  James  Cook. 

1!  resta  toutefois  quelque  trace  du  préjugé  ancien  ;  à  l'hy- 
pothèse du  continent  austral  succéda,  dés  lo  witi'  siècle, 
celle  du  continent  antarctique,  ot  il  n'a  pas  fallu  moins 
que  les  explorations  de  Dumont  d'IIrville  et  do  James 
Clarke  Ross  pour  en  prouver  l'inanité. 

-'  BiBLioGR.  :  A.  Rainaud,  le  Continent  aiw/î-ai (Hypo- 
thèses et  découvertes  [Paris,  1893]). 

CONTINENTAL,  ALE,  AUX  {nati)  adj.  Qui  appartient,  qui 
a  rapport  aux  continents  ;  ((ui  a  lieu  sur  lo  continent  : 
(htvri-e  coNTiNKNTALE.  Il  So  dit  particulièrement  do  ce  qui 
a  rapport  au  continent  de  l'Europe,  par  opposition  aux 
Iles  Britanniques  :  L'Angleterre  et  tes  puissances  conti- 
nentales. 

—  Suhstantiv.  Nom  donné  quelquefois  aux  peuples  (|ui 
habitent  lo  continent  européen  :  Z,es  continentaux. 

—  Anton.  Insulaire. 

Continental  (blocus  ou  système).  V.  blocus  conti- 
nental. 

CONTINENT ALISER  (nan)  V.  a.  Transformer  en  conti- 
nent, li  Conformer  aux  idées,  façonner  à  la  civlli-salion  du 
continent  européen. 

Se  continent^liser,  v.  pr.  Prendre  les  idées,  les  habi- 
tudes, les  sysiLMues  du  «ontinont  européen. 

CONTINGEMMENT  ija-man)  adv.  Philos.  D'une  manière 
contingiMite  :  On  sontivnt  que  l'être  wlcessaire  peut  ayir 
CONTINGEMMENT.  ' BoulaiuviUicrs.)  f Peu  usité.] 

CONTINGENCE  (jnnss  —  du  lat.  contenqcnlin,  mémo 
sens)  n.  f.  Eventualité,  manière  dont  les  choses  arrivent  : 
.SV/on  la  (  ONTiNcjKNCE  du  cas.  IJ'aprrs  la  continobnce  des 
affaires.  (Peu  usité.) 

—  Philos.  Caractère  de  ce  qui  est  contingent,  do  co  qui 
peut,  être  ou  n'être  pas  ;  La  ponsihiliti^  d'errer,  c'est  la  con- 
FiNdENcE  du  mal.  (F.  Bastiat.)  'V.  continuent. 

—  Géom.  Angle  de  continqmce,  C(^lui  ([ui  est  formé  par 
doux  tangentes' à  une  courbe  infiniment  voisines. 

—  Gnomon.  Lifinc  de  cnutinficnce.  Ligne  qui  coupe  à 
angle  droit  la  ligne  sous-stylairo. 

Contingence  des  lois  de  la  nature  De  \.\^.  par 
E.  Bout  roux  1 187  1 1.  —  C'est  la  thèse  fraiiraiso  ijue  Huutroux 
présenta  et  soutmt  à  la  Sorboniio  pour  lo  doctoral  es 

m. 


lettres.  L'objet  ([u'il  s'y  propose  est  d'i'iablir  ([ue  la  con- 
tingence est  au  fond  de  la  nature,  que  la  nécessité  qu'elle 
présente  on  ses  lois  est  relative  ;  ([u'il  y  a,  à  tous  ses  do- 
grés,  quehjuc  élément  nouveau  (|ui  n'est  pas  la  reproduc- 
tion nécessaire  do  l'état  précédont.  Ainsi,  la  conscience 
s'ajoute  à  la  vie,  la  vie  s'ajoute  à  la  matière;  mémo  dans 
la  matière  inorganique ,  les  propriétés  physiques  qui 
constituent  les  corps  s'ajoutent  aux  propriétés  géomé- 
triques qui  constituent  la  matière  ;  ces  propriétés  géo- 
métriques elles-mêmes  contiennent  plus  que  la  simple 
existence  de  quelque  chose  en  général;  enfin,  l'être  ou 
l'existence  ne  saurait  se  déduire  du  possible.  On  peut  dis- 
tinguer dans  l'univers  plusieurs  mondes  qui  forment 
comme  des  étages  superposés  les  uns  aux  autres.  C'est 
d'abord  l'être  envisagé  dans  son  indétermination  et  comme 
opposé  au  possible;  puis  viennent  les  genres,  ensuite  la 
matière  étendue  et  mobile,  le  monde  mathématiijue  ;  au- 
dessus  du  monde  mathématique,  les  corps  ou  le  monde 
physique  :  au-dessus  du  monde  physique,  le  monde  orga- 
nifjue  et  vivant  ;  enfin,  au  sommet  de  la  liiérarchie, 
l'homme  ou  le  monde  pensant.  Boutroux  parcourt  cette 
hiérarchie  ;  et  l'on  voit  en  chaque  chapitre  que  la  fbrme 
de  l'être  dont  il  est  traité  ne  peut  se  rattacher  par  un  lien 
de  nécessité  aux  formes  précédentes  et  inférieures,  mais 
qu'elle  est  caractérisée  par  quelque  chose  de  contingent, 
par  une  création  nouvelle. 

CONTINGENT  ijan),  ENTE  [du  lat.  contingens,  qui 
arrive]  adj.  Casueï.  incertain,  éventuel,  qui  peut  arriver 
ou  ne  pas  arriver,  être  ou  n'être  pas  :  Sous  le  règne  de  la 
libei'lé,  le  bien  est  certain,  le  mal  n'est  que  contingent. 
(Bentham.)  ii  Substantiv.  ou  masc.  :  Le  futur  libre  est  essen- 
tiellement im  contingent. 

—  Dr.  Portion  contingente,  Part  qui  échoit  à  chacun 
dans  un  partage,  ti  Substantiv.  :  Réclamer  son  contingent. 

—  Philos.  Vérilé  contingente,  Vérité  qui  est  telle  par 
l'effet  de  circonstances  qui  auraient  pu  ne  pas  se  ren- 
contrer, et  non  par  l'essence  même  des  choses,  comme 
cela  a  lieu  pour  les  vérités  nécessaires,  il  Futurs  contin- 
gents.  Evénements  futurs  dont  la  cause  nécessaire  n'est 
pas  posée  d'avance,  et  qui,  partant,  peuvent  ne  pas  avoir 
lieu.  Il  Proposition  contingente.  Proposition  énonçant  une 
chose  qui  peut  être  ou  n'être  pas. 

—  n.  m.  Admin.  Nombre  de  soldats  que  chaque  contrée, 
chaque  localité  fournit  ou  est  astreinte  à  fournir  :  Le  con- 
tingent des  départements.  Faire  la  répartition  du  contin- 
gent. 

—  Monn.  Contingent  monétaire.  Proportion  des"  diverses 


Le  continent  austral,  d'après  une  mappemonde  du  xvi*  siècle. 


natures  de  pièces  do  monnaie  quo  les  directeurs  doivent 
fabriquer. 

—  Anton.  Essentiel,  nécessaire. 

—  Encycl.  Philos.  I-e  terme  contingent  est  opposé  au 
mot  nécessaire.  Le  contingent,  comme  l'étymologie  l'in- 
dique, c'est  ce  qui  arrive  ot  qui  aurait  pu  ne  pas  arriver  ; 
il  n'est  jamais  quo  la  réalisation  de  l'une  des  possibilités 
qui  coexistaient  naguère  à  l'état  indéterminé.  On  peut 
iionc.  détinir  "  contingent  <•  tout  coqui  ne  nous  est  connu  t|ue 
par  ot  après  une  expérience;  le  nécessaire,  au  contraire, 
nous  est  connu  comme  tel  avant  toute  expérience. 

Le  mot  «  contingent  ■>  a  été  appliqué  tour  à  tour  aux 
idées  et  aux  choses.  Une  idée  contingente,  c'est  une  notion 
d'expérience,  une  connaissanco  empirique,  un  résultat  do 
la  perception  externe  ou  interne.  LJne  chose  contingente, 
c'est  un  être  créé,  qui  aurait  pu  ne  pas  l'être  ;  c'est  une 
existence  (pii  a  commencé,  sans  être  la  cause  de  son  pro[ire 
commencement;  c'est,  en  un  mot,  une  réalité  (inie  quant 
au  temps  et  quant  à  ses  puissances,  qui  a  reçu  d'autrui 
tout  co  qu'elle  est.  V.  nkciîssairb,  et  jugkmknt. 

—  Art  milit.  La  loi  du  15  juillet  1889  dit  que  lo  contin- 
gent à  incorporer  est  formé  des  jeunes  gens  inscrits  sur 
la  première  partie  des  listes  de  recrutement  ;  mais  il  faut 
y  ajouter  aussi  les  dispensés,  compris  dans  les  deuxième 
ot  troisième  parties  de  ces  listes,  ot  qui  sont  incorporés 
dans  les  mémos  conditions,  quoique  ne  devant  servir 
([u'une  année. 

Le  contingent  est  mis  à  la  disposition  du  ministre,  on 
France,  le  l"  octobre.  C'est  do  ce  jour  quo  commencent 
à  courir  les  obligations  militaires  des  citoyens  reconnus 
aptes  au  service.  L'incorporation  n'a  généralement  lieu 
qu'une  quinzaine  de  jours  plus  tard. 

Un  certain  nombre  d'hommes,  destinés  ù.  être  envoyés 
en  disponibilité  après  leur  première  année  de  service, 
constituent  la  deuxième  portion  du  contingent.  Ils  sont 
désignés  proportionuidlement  sur  la  listo  do  tirage  do 
chaque  canton,  par  ordre  do  numéros,  en  commençant 
par  les  plus  élevés. 

Lorsqu'on  a  formé  la  listo  des  hommes  qui  doivent  faire 
partie  du  contingent,  leur  répartition  entre  les  divers 
corps  de  troupes  a  lieu  par  les  soins  des  bureaux  do  recru- 
tement, mii  prononcent  leur  attectation  déHniiivo. 

--  Kin.On  appelle  coJi/im/cMr  la  part  qui  incombe  ù  chacun 
dans  la  répartition  d'un  inipét  «u  dune  charge  quelconcjue. 
En  matière  de  contributions  directes,  le  contingent  ilo 
chaque  départomonl,  tlxé  par  la  loi  do  llnaucos,  est  ensuite 


CONTINENT   —   CONTINUEL 

réparti  entre  les  arrondissements  et  les  communes  par  le 
conseil  général  ou  d'arrondissement.  En  matière  do  tra- 
vaux publics  intéressant  à  la  fois  l'Etat,  les  départements 
ou  les  communes,  on  entend  par  "  contingent  »  la  part  pro- 
portionnelle à  fournir  par  chacun  deux  dans  ces  travaux. 
Les  contingents  communaux  sont  les  parts  imposées  sous 
forme  docotisatious  aux  contribuables  de  chaque  commun© 
en  vue  do  la  construction  ou  do  l'entretien  des  chemins 
vicinaux  de  grande  communication,  pour  former  un  fonds 
commun  centralisé  au  budget  dépariemental.  Lo  contingent 
départemental  est  la  sonïme  prélevée  sur  le  revenu  da 
chac^ue  département,  pour  former  un  fonds  commun  ré- 
parti par  lo  ministre  do  l'intérieur. 

—  Monn.  Le  contingent  monétaire,  c'est-à-dire  le  nombre 
de  pièces  do  monnaie  pour  chaque  million  de  valeur,  est 
fixé  au  vingtième  des  pièces  de  5  francs  fabri(iuées,  et, 
pour  les  monnaies  de  bronze,  ïe  contingent  a  été  lixé  selon 
des  proportions  variables,  réglées  d'après  ce  quo  la  circu- 
lation peut  exiger  la  nouvelle  émission  do  petites  mon- 
naies en  quantités  plus  considérables. 

CONTINU,  tJE  (lat.  continuas;  de  continere,  contenir! 
adj.  Dont  les  parties  ne  sont  pas  séparées  les  unes  des 
autres,  et  se  tiennent  entre  elles  :  Ligne  coNTiNDE.  Il  Qui 
n'est  pas  interrompu  dans  sa  durée  :  itruit  continu.  Mou- 
vement continu.   Pluie  CONTINUK. 

—  Archit.  Piédestal  continu.  Soubassement,  piédestal 
unique,  sur  lequel  repose  toute  une  lîle  de  colonnes. 

—  Bot.  Thalle  uni,  qui  s'étale  sur  son  sultstratnm  sans 
se  fractionner.  (Se  dit  aussi  d'un  axe,  d'un  pédoncule, 
d'un  fruit,  etc.,  non  articulés.) 

—  Dr.  anc.  Prolongation  d'un  compromis  dont  lo  temps 
était  expiré. 

—  Dr.  mod.  Servitude  continue.  Celle  dont  le  droit  s'exerce 
sans  une  reproduction  d'actes  volontaires,  comme  sont 
les  vues,  les  égouts. 

—  Fortif.  Ligne  continue  (par  opposition  à  ligne  à  iîiter- 
valles),  Ligne  de  défenses  composée  d'obstacles  reliés 
entre  eux  sans  solution  de  continuité. 

—  Math.  Fraction  continue.  V.  kraction.  h  Fonction 
continue.  Fonction  susceptible  de  varier  aussi  peu  qu'on 
voudra,  pour  des  variations  suftisamment  petites  des  va- 
riables. V.  CONTINUITÉ. 

—  Miner.  Se  dit  des  corps  dont  les  cristaux  ont  à  leur 
signe  quatre  exposants  en  proportion  continue. 

—  Mus.  Basse  continue.  V.  bassu. 

—  Patbol.  Fièvre  continue.  Fièvre  qui  se  prolonge  jus- 
qu'à sa  suppression  complète,  au  lieu  de  se  produire  par 
intervalles. 

—  Techn.  Métier  continu.  Machine  textile  dont  les  di- 
verses fonctions  :  étirage,  torsion,  renvidage,  etc.,  ont 
lieu  sans  interruption,  n  Substantiv.  Fil  do  laine,  de  lin, 
de  coton,  etc.,  qui  est  produit  sans  discontinuité  :  Les  coN- 
TiNt;s  employés  dans  l'industrie  cotonnière  offrent  de  nom- 
breuses modifications. 

Le  continu  n.  m.  Philos.  Tout  co  qui  n'a  point  de  di- 
vision, d'interruption  :  Le  continu  est  divisible  à  l'infini. 
(Acad.) 

—  Stn.  Continu,  continuel.  Ce  qui  est  continu  dure  sans 
interruption,  ne  cesse  jamais.  Co  qui  est  continuel  dure 
longtemps,  mais  peut  avoirde  courtes  interruptions.  Une 
pluie  continue  est  celle  (jui  tombe  toujours;  une  pluie 
continuelle  est  celle  qui,  pendant  longtemps,  ne  cesse  quo 
rarement  et  jjour  des  instants  très  courts. 

—  Anton.  Coupé,  discontinu,  entrecoupé,  intermittent, 
interrompu,  successif,  suspendu. 

CONTINUATEUR.  TRICE  n.  Personne  qui  continue  co 
([u'uiie  autre  a  conimencé  :  Volney  parut  être  /e  continu a- 
tivUR  d'Hérod'jtt.  iL.  Laya.) 

CONTINUATION  [si-on)  n.  f.  Action  de  continuer,  de 
poursuivre  ce  qui  est  commence  :  Entrepremlre  la  conti- 
nuation d'un  livre,  d'un  tableau,  d'un  édifice,  tl  Action  do 
prolonger  la  durée  d'une  cJioso  :  Demander  la  continuation 
d'un  bail.  Il  Durée,  permanence,  co  qui  se  continue  :  La 
CONTINUATION  de  la  gtien'e.  ii  Suite,  prolongement  :  La  con- 
tinuation d'une  rue,  d'une  allée,  d'une  muraille,  n  Choso 
qu'on  ajoute  à  une  autre  pour  la  continuer;  partie  supplé- 
mentaire :  Publier  la  co^Ti^i^ \Tio^  d'une  histoire  de  France. 

—  Dr.  anc.  Continuation  de  communauté.  Prolongation 
des  droits  et  obligations  de  la  communauté  entre  les  en- 
fants et  l'époux  survivant,  dans  certains  cas  quo  la  loi 
déterminait. 

—  Phys.  Continuation  du  mouvement.  Conservation  do 
la  direction  et  de  la  quantité  d'un  mouvement  re^u. 

—  SvN.  Continuation,  continuité.  La  continuation  est 
l'action  de  continuer  une  chose  ;  la  continuité  est  l'état  do 
la  chose  elle-même  qui  est  continue,  parce  que  toutes  ses 
parties  se  tiennent  sans  interruption.  La  co«/mi«/é  d'un 
bruit  suppose  quo  co  bruit  ne  cesse  jamais;  sa  continua- 
tion signifie  seulement  qu'il  ne  cosse  pas  à  un  moment 
donné,  et  qu'il  se  prolonge  encore  après. 

—  Continuation,  auite.  Continuation  annonce  un  rap- 
port tel,  (|ue  ce  ipii  précède  ot  co  qui  suit  ne  fout  qu'un 
même  tout.  Suite  exprime  un  rapport  moins  étroit  :  la 
suite  peut  n'être  (m'un  accessoire,  une  conséquence  plus 
ou  moins  directe.  D'un  autre  côté,  suite  désigne  la  chose 
mémo  qui  vient  après  une  autre,  et  continuation  peut 
n'exprimer  que  l'action  de  celui  (|ui  continue  un  travail  ; 
un  écrivain  publie  la  SM(7e  d'une  histoire,  il  en  entreprend 
la  continuation;  celle-ci  est  plus  ou  moins  diflicile,  de- 
mande plus  ou  moins  do  temps  ;  la  suite  a  tant  do  volu- 
mes, est  bien  ou  mal  écrite,  etc. 

—  Anton.  Cessation,  cesse,  dlscontlnuatlon,  Interruption. 

CONTINUE  n.  f.  Appareil  eiunhiy.- dans  les  lilaiures, par- 
tageant la  nappe  de  laine  eu  (ils  tordus. 

—  .1  la  continue,  loc.  adv.  A  la  longue,  avec  le  temps, 
à  force  de  continuer.  (Vieux. ^ 

CONTINUEL,  ELLE  {nu-èV  —  rad.  continu)  adj.  Qui  duro 
sans  interruption;  c(ui  se  renouvelle  constamment  :  Tra- 
vail coNTiNt  i-:i..  Foire  de  roNTiNUKl.s  e/forts. 

—  SvN-  Continuel,  continu.  V.  continu. 

—  Continuel,  éternel,  Immortel,  perpétuel,  seinpltornol. 
Ce  qui  est  continuel  dure  longtemps,  et  ne  peut  eessop 
pour  un  temps  fort  court  que  pour  reprendre  aussitét.  Co 
qui  est  éternel  n'a  ni  commencement  ni  tin.  Ce  qui  est  im- 
mortel vit  et  no  doit  pas  mourir.  l\'rpétuct  marque  uno 
duréo  permanenîo  ou  persévérante,  sans  intorruption  ot 
sans  reprises.  EnHn,  sempiternel  présente  l'idée  {['éternel 
avec  une  nuance  défavorable  :  Des  discussions  shmimtiîU- 

SIÎI.LKS. 

—  Anton.  Momentaod,  latarrompu. 

30 


CONTINUELLEMENT   —   CONTOURNER 


CONTINUELLEMENT  {mi-è-le)  adv.  D'une  façon  conti- 
nue Uo. 

—  SvN.  Continuellement,  assidûment,  constamment,  in- 
cessamment, sans  cesse,  sans  ref^che,  toujours.  V.  assi- 

DÛMliNT. 

CONTINUER  (du  lat.  contimiare,  môme  sens)  v.  a.  Pour- 
suivre, ne  pas  interrompre  :  Continuer  un  travail,  son 
voyage,  une  liistoire.  il  Prolonger  :  Continokr  une  lif/ne, 
une  allée.  Il  Maintenir,  conserver  à  queh|uun,  faire  durer 
pour  lui  :  CoNTiNDER  à  quelqu'un  ses  fonctions,  il  Conserver, 
maintenir  dans  ses  fonctions,  dans  sa  charge  :  Continuer 
quelqii'nu  dans  son  emploi.  (Acad.)  il  Etre  le  continuateur 
de  l'œuvre  de;  suivre  les  errements  de  :  Crevier  A  con- 
tinué Bollin. 

—  V.  n.  Durer,  ne  pas  cesser  d'être,  ne  pas  sarrcter, 
persister  :  Pluie,  Gueire  qui  continuk.  Il  Ne  pas  s'inter- 
rompre, ne  pas  cesser  de  parler  ou  d'agir  :  Vivre,  ce  n'est 
pas    seulement    changer,    c'est    continuer.    (P.   Leroux.) 

Il  S'étendre,  se  prolonger  :  Chaîne  de  montagnes  qui  conti- 
NUK  jusqu'à  la  mer.  Il  Continuer  à  ou  de.  Persister  à,  ne 
pas  cesser  de,  ne  pas  se  désister  de  :  Continuez  à  tra- 
vailler. Laisses  parler  et  continuez  d'agir.  (LaBruy.) 

—  Gramm.  Ou  admet  assez  généralement  que  continuer 
à  exprime  la  persistance  dans  un  acte  commencé;  conti- 
nuer de.  la  persévérance  dans  une  habitude  prise;  ainsi, 
continuer  à  chanter  sigmûeraii  ne  pas  interrompre  le  cliant 
que  l'on  a  commencé,  et  contimier  de  chanter,  ne  pas 
cesser  de  se  livrer,  par  intervalles,  à  l'exercice  du  chant. 

—  Impersonnell.  //  continue  à  ou  de.  Il  ne  cesse  pas  de  : 
Il  continue  de  pteuroir,  de  tonner. 

Se  continuer,  v.  pr.  Etre  continue,  il  Se  prolonger, 
s'étendre.  Il  Se  perpétuer,  il  Se  garder  l'un  à  l'autre:  Sk 
coNTiNCER  une  estime  mutuelle. 

—  Syn.  Continuer,  persévérer,  persister.  Continuer, 
c'est  simplement  faire  encore  ce  qu'on  a  tait  jusque-là; 
il  a  pour  opposé  cesser.  Persévérer  ajoute  à  la  même  idée 
celle  d'une  constance  prolongée.  Persister  suppose  do  la 
fermeté,  de  l'énergie,  et  quelquefois  de  l'opiniâtreté;  de 
plus,  il  s'applique  souvent  à  des  actions  particulières;  on 
persiste  à  aftirmer  ce  que  d'autres  nient;  on  persiste  dans 
un  refus,  etc. 

—  Continuer,  poursuivre.  Continuer  marque  simple- 
ment l'addition  que  Ion  fait  à  une  chose  pour  la  rendre 
plus  complète,  pour  en  augmenter  l'étendue;  on  peut 
continuer  ce  qui  a  été  commencé  par  un  autre.  Poursuivre 
ajoute  à  cette  idée  celle  de  persistance  dans  le  plan,  dans 
le  but;  on  ne  poursuit  que  ce  qu'on  a  commencé  soi- 
même,  et,  dès  le  commencement,  on  a  voulu  aller  jusqu'à 
un  point  où  l'on  n'est  pas  encore;  c'est  pour  y  arriver 
que  l'on  poursuit  la  cliose  en  question. 

—  Anton.  Cesser,  désemparer,  discontinuer,  interrom- 
pre, renoncer,  suspendre. 

CONTINUITÉ  (iat.  continuitas,  môme  sens)  n.  f.  Liaison 
non  interrompue,  cohésion  de  toutes  les  parties  :  Conti- 
nuité des  atomes,  des  éléments,  il  Prolongement  :  Le  Spitz- 
berg  parait  être  une  continuité  des  terres  de  la  côte  orien- 
tale du  Groenland.  (Butf.)  Il  Suite,  série  non  interrompue  : 
CiJNTiNUiTÉ  de  paysages  admirables,  ii  Durée,  reproduction 
continue,  non  interrompue  :  C'est  surtout  la  continuité 
des  maux  qui  rend  leur  poids  insitppoi'table.  (J.-J.  Rouss.) 
1!  Egalité,  persévérance  dans  la  façon  d'agir  :  La  fran- 
chise est  une  continuité  de  caractère.  (Duclos.) 

—  Solution  de  continuité.  Séparation,  division,  isole- 
ment de  parties  auparavant  liées,  continues:  Une  solu- 
tion DK  continuité  dans  la  chaîne  d'un  paratonnerre  peut 
causer  de  graves  accidents,  w  Fi^.  Interruption;  défaut  de 
liaison  :  Ife  grandes  maladies  font  parfois  solution  de 
CONTINUITE  dans  la  mémoire.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Anat.  Diarthroses  de  continuité.  Articulations  mobi- 
les, dans  lesquelles  les  os  articulés  ne  sont  pas  en  con- 
tact immédiat. 

—  Chir.  Amputation  dans  la  continuité.  Celle  dans  la- 
quelle on  scie  l'os  après  la  section  des  chairs. 

—  Littér.  Continuité  d'action.  Règle  qui  défend  d'inter- 
rompre l'action  par  des  épisodes  qui  ne  se  rattachent  pas 
du  tout,  ou  pas  suffisamment,  à  cette  action. 

—  Math.  V.  la  partie  encycl. 

—  Philos.  Loi  ou  Principe  de  continuité.  Loi  d'après 
laquelle  les  changements  qui  surviennent  dans  les  êtres 
ne  s'y  produiraient  que  par  degrés  insensibles,  et  l'échelle 
même  des  êtres  ne  serait  qu'une  série  continue  et  graduée. 
(Ce  principe  joue  un  grand  rôle  dans  la  philosophie  do 
Leibniz.) 

—  Syn.  Continuité,  continuation.  V.  continuation. 

—  Anton.  Discontinuité,  intermission,  interruption, 
suspension. 

—  Encycl.  Philos.  Dés  nos  premières  expériences,  nous 
avons  la  notion  d'objets  distincts  et  semblables  :  do  là 
l'idée  du  nombre  coneu  comme  une  collection  d'unités  sé- 
parées. Les  grandeurs  formées  par  de  telles  collections 
sont  dites  di.^n'ftes  ou  discontinues.  Mais,  tandis  que 
beaucoup  d'objets  nous  présentent  ce  caractère  d'indivi- 
dualité et  do  séj)aration,  d'autres  revêtent  un  caractère 
opposé  :  par  exemple,  l'eau  rpii  remplit  un  vase.  Ces  gran- 
deurs, qui  ont  la  propriété  de  croître  cl  de  décroître  avec 
continuité,  qui  no  passent  pas  d'un  état  à  un  autre,  si 
voisin  qu'on  le  suppose,  sont  appelées  cmlinues ;  dans 
cette  classe  rentrent  toutes  les  grandeurs  géoniélriqucs 
et  celles  que  l'on  consi<lôro  en  mécanique.  A  la  notion 
do  grandeur  continue  se  rattache  celle  de  lu  mesure. 
Mesurer  une  grandeur  continue,  c'est  déterminer  le  nom- 
bre de  fois  qu'elle  contient  une  certaine  grandeur  <ie  même 
espèce,  prise  comme  terme  de  comparaison.  Mesurées, 
c'cst-à-dire  exprimées  numériquement  au  moyen  d'une 
unité  conventionnelle,  les  grandeurs  continues  sont  dites 
des  quantilêg.  En  désijjnant  par  le  mot  do  «  grandeur  ■> 
tout  ce  qui  est  susceptible  d'augmentation  ou  de  diminu- 
tion, on  est  amené  à  constater  des  grandeurs  continues 
non  mesurables,  c'est-à-dire  non  divisibles  en  i)arties 
égales;  exemple:  une  sensation  de  douleur  ou  de  plaisir. 
Il  faut  donc  distinguer  deux  espèces  de  continuités  :  la 
rontinuilé  quantitatirc.  qui  est  celle  des  grandeurs  mesu- 
rables, et  la  continuité  qualitative,  qui  est  celle  des  gran- 
deurs non  mesurables. 

Deux  problèmes  principaux  se  posent,  parmi  beaucoup 
d'autres,  à  propos  "le  la  continuité.  Le  premier  consiste  i 
chercher  comment  on  pourrait  lier  à  des  grandeurs  mathé- 
matiques toutes  les  autres  grandeurs,  exprimer  en  varia- 
lions  quantitatives  tontes  les  variations  dans  les  (jualités 
des  choses  et  faire  ainsi  tomber  sons  la  loi  du  nombre  ce 
qui  n'y  tombe  pas  diroctomont  :  c'est  ainsi  rclfort  do  la 


pxychopliysiqne.  L'autre  problème  consiste  à  se  demander: 
i"  si  la  distiuction  de  la  continuité  et  de  la  discontinuité 
est  purement  relative  à  l'imperfection  de  nos  moyens  de 
counaitre,  ou  si  elle  est  fondée  sur  la  nature  des  choses; 
2" dans  le  cas  où  elle  est  relative  ànosmoyensdeconnaitre, 
SI  c'est  la  continuité  ou  la  discontinuité  q'ui  est  une  illusion 
d'optique  intellectuelle  ;  3«  et,  dans  le  cas  où  cette  distinc- 
tion est  fondée  dans  la  réalité,  quelle  part  il  faut  recon- 
naitre,  dans  l'ensemble  des  phénomènes,  au  continu  et  au 
discontinu.  C'est  là  le  problème  qui  renaît  sans  cesse  dans 
l'histoire  de  la  philosophie.  Il  est  au  fond  des  discussions 
de  Zéuon  d'Eléê.  Leibniz  a  été,  parmi  les  métaphysiciens, 
un  de  ceux  qui  se  sont  prononcés  avec  le  plus  de  force 
pour  le  continu.  En  France,  Renouvier  est  celui  qui  a  re- 
pris avec  le  plus  d'éclat  la  thèse  du  discontinu. 

—  Math.  La  notion  de  continuité  dans  les  sciences  se 
rapporte  à  quatre  ordres  diHerents  de  faits,  et  par  consé- 
quent d'idées  : 

En  premier  lieu,  la  continuité  des  grandeurs.  Elle  ré- 
sulte du  caractère  que  présentent  dans  la  nature  une  foule 
d'objets;  par  exemple,  la  masse  d'eau  contenue  dans  un 
vase  est  une  grandeur  continue,  car  elle  a  la  propriété 
do  croître  ou  de  décroître  d'une  manière  insensible  et 
continue;  elle  ne  saurait  passer  d'un  état  à  un  autre,  si 
voisin  qu'on  le  suppose,  sans  avoir  traversé  une  infinité 
d'états  intermédiaires.  A  cette  catégorie  de  grandeurs 
dites  "  continues  »  appartiennent  les  grandeurs  géométri- 
ques :  longueurs,  angles,  aires,  volumes,  et  celles  que 
Ion  considère  en  mécanique,  telles  que  la  vitesse,  la  ré- 
sistance, etc. 

En  second  lieu,  la  continuité  simultanée  des  effets  et 
des  causes  dans  l'ordre  physique,  qui  constitue  de  toute 
nécessité  Ihypothésn  du  physicien,  du  chimiste,  du  natu- 
raliste, etc., "car  on  no  peut  imaginer  qu'un  effet  puisse 
varier  sensiblement  sans  que  la  cause  elle-même  subisse 
une  variation. 

En  troisième  lieu,  la  continuité  des  fonctions  :  en  algè- 
bre, on  dit  qu'une  fonction  f  (x)  est  continue,  lorsqu'on 
peut  trouver,  pour  toute  valeur  de  x,  un  nombre  h,  tel 
ffue  la  valeur  absolue  do  la  différence  f  {x  ~  h)  —  f  (x) 
puisse  être  rendue  plus  petite  qu'un  nombre  donnes  à 
l'avance  et  aussi  petit  que  l'on  voudra.  Les  fonctions  que 
l'on  considère  en  algèbre  élémentaire  sont  toutes  conti- 
nues, sauf  pour  une  ou  plusieurs  valeurs  de  x.  ces  valeurs 
étant  on  nombre  limité.  Cependant  on  a  complètement 
modifié  la  notion  de  continuité  des  fonctions,  et  par  suite 
leur  nature,  par  l'introduction  des  fonctions  de  variable 
imaginaire. 

Enfin,  en  quatrième  lieu,  la  permanence  que  présentent 
dans  leur  forme  essentielle  les  relations  algébriques  re- 
latives aux  phases  successives  d'un  même  phénomène  et 
qui  subsiste  même  après  une  interruption  passagère 
d'existence  éprouvée  pour  quelques  éléments  indispensa- 
bles ou  accessoires  de  la  question  mise  à  l'étude  ;  ce 
principe  de  continuité  ou  de  permanence  des  relations 
métriques  ou  descriptives  des  figures  a  été  introduit  par 
Poncelet,  qui  en  a  fait  la  base  de  son  traité  des  propriétés 
projectives  des  figures.  Il  admet  que  ces  relations,  appar- 
tenant à  une  figure,  demeurent  dans  leur  forme  explicite 
applicables  à  toutes  les  situations  possibles  de  la  figure; 
ce  principe,  dont  il  fait  seulement  une  méthode  d'induc- 
tion, tient  à  ce  que  la  ou  les  relations  de  la  figure  en 
question  sont  susceptibles  d'une  autre  définition,  gui  sub- 
siste dans  toute  position  de  la  figure.  Par  exemple,  si  l'on 
cherclie  le  lieu  géométrique  des  milieux  des  cordes  d'une 
circonférence  qui  passent  par  un  point,  on  trouve,  lorsque 
le  point  est  à  l'intérieur  de  la  circonférence,  la  circonfé- 
rence entière  décrite  sur  la  droite  qui  joint  ce  point  au 
centre  comme  diamètre;  cependant,  il  est  évident  (|u'uno 
portion  seulement  do  cette  circonférence  fait  partie  du 
lieu,  si  le  point  est  on  dehors  de  la  circonférence  donnée. 
Cette  contradiction  apparente  tient  à  ce  que  le  milieu 
d'une  corde  est  aussi  lo  pied  de  la  perpendiculaire  abais- 
sée du  contre  sur  la  corde,  qui,  lui,  subsiste  pour  toute 
position  de  la  cord-e. 

—  Dr.  intern.  Continuité  de  voyage.  Le  commerce  res- 
tant absolument  libre  entre  les  neutres,  un  belligérant 
ne  peut  saisir  de  la  contrebande  de  guerre  à  destination 
d'un  port  neutre.  Les  ports  de  l'ennemi  pouvant  seuls  être 
bloqués,  un  navire  ayant  une  destination  neutre  ne  sau- 
rait, d'autre  part,  être  saisi  pour  violation  de  blocus.  La 
théorie  de  la  continuité  du  voyage  ou  du  voyage  continu 
déroge  à  ce  double  principe.  D'après  elle,  en  effet,  les 
articles  de  contrebande  sont  de  bonne  prise,  quoique 
chargés  sur  un  navire  dont  la  destination  est  neutre,  s'il 
v  a  lieu  de  supposer  que,  parvenus  dans  ce  port,  ils  se- 
ront placés  sur  un  autre  navire  à  destination  de  l'ennemi  : 
le  belligérant  peut  les  saisir  dans  l'une  ou  l'autre  des 
deux  parties  du  voyage;  en  réalité,  il  n'y  a  qu'un  seul 
voyage.  De  même,  d'après  cette  théorie,  on  a  le  droit  de 
saisir  pour  violation  de  blocus,  dès  son  départ,  le  navire 
qui  so  dirige  vers  un  port  neutre,  si  on  a  des  raisons  de 
croire  que  son  chargement  sera,  dans  ce  port,  transbordé 
sur  un  autre  navire  qui  ira  vers  un  port  bloqué.  —  Il  faut 
noter  que  l'application  de  la  théorie  du  blocus  ne  se  con- 
çoit ((ue  si  l'on  n'entend  pas  la  violation  du  blocus  dans  le 
sens  d'une  violation  réelle,  que  si  l'on  admet  l'existence 
du  droit  de  prévention.  C'est  par  les  Américains,  pendant 
la  guerre  do  Sécession,  qu'a  été  faito  la  première  ap- 
plication d'une  doctrine  aussi  arbitraire  qui  arrive,  par 
la  vertu  dune  simple  présomption,  à  supprimer  entière- 
ment U'  crjinmerco  des  neutres. 

CONTINÛMENT  adv.  Sans  in- 
terrui'tion,  sans  cesse. 

CONTLA,  ville  du  Mexique 
(Etat  de  Thivcala);  5.86.^,  hab. 

CONTO  n.  m.  Mérrol.  anc. 
Monnaie  de  compte  portugaise^ 
qui  vaut  r..5r.r.  fr.  55  c.  Au  Bré- 
sil, la  valeur  du  confo  atteint 
2.8:ii»  frau'-s. 

CONTOMONOBOLON    (.lu    gr.  Contomonobolon. 

konttfS,  pieu,  et  muiiu/juton,  sorte 

de   saut)  n.  m.  Aiiti(|.  gr.  Exercice  qui  consistait  à  sauter 
en  s'a]qiil\:int  sur  une   perrhe. 

CONTONDANT  Idan],  ANTE  [rad.  confondre]  adj.  Qui 
blesse  par  éi;rascinent  sans  iicrcer  ni  couper,  qui  occa- 
sionno  des  contusions  :  Les  bâtons,  les  massiies  sont  des 
agents  contondants. 

—  Anton.  Perforant  ou  piquant,  tranchant  ou  coupant. 


Contorniates- 


234 

CONTONDRE  (du  lat.  contundcre ;  de  cum,  avec,  et  tun- 
deri'.  irapiicr.  —  Le  part.  pass.  est  contas,  use)  v.  a.  Con- 
tusKUHier,    meurtrir  sans  percer  ni  couper  :  Contondhe 

bj>i  chairs. 

CONTOBÈSE  n.  m.  Nom  que  l'on  donnait  aux  membres 
d'une  secte  d'albigeois. 

CONTORNIATE  (mot  ital.  ;  de  contorno,  contour)  adj. 
Numism.  Se  dit  de  médaillons  de  cuivre,  dont  le  contour 
est  terminé  par  un  cercle  de  2  à  5  millimètres  de  large,  sé- 
paré du  champ 
de  la  pièce  par 
une  rainure  re- 
lativcmentpro- 
fonde. 

—  n.  m.  Mé- 
daillon contor- 
niate  :  Un  con- 
tokniate. 

—  Encycl. 
Les  contornia- 
tt'S  sont  tous 
de  bronze.  Au 

droit,  ils  portent  une  tête  d'empereur  ou  de  quelque  per- 
sonnage célèbre  et,  au  revers,  ils  présentent  des  scènes 
empruntées  à  la  mythologie,  surtout  aux  jeux  du  cirque. 
La  fabrication  des  contorniates  semble  avoir  commencé 
sous  Constantin  lo  Grand  et  avoir  été  continuée  jusque 
sous  "Valentinien  III.  Leur  destination  est  tout  à  fait  m- 
connue.  La  plupart  des  archéologues  pensent  que  ces 
pièces  ont  été  fal>riquées  à  l'occasion  des  jeux  du  cirque, 
et  (pi'ellcs  sont  des  produits  de  l'industrie  privée. 

CONTORSILE  (du  lat.  cum.  avec,  et  tnrtus.  tordu)  adj. 
Il  Friiillr  contorsde,  Celle  dont  le  pétiole  est  susceptible 
de  torsion. 

CONTORSION  (lat.  contorsio;  do  cum,  avec,  et  torsio, 
torsion)  n.  f.  Action  de  tordre  ;  La  contorsion  dnitc  lame 
métallique.  (Peu  usité.) 

—  Contraction  irrégulière  des  mffscles,  torsion  dos  mem- 
bres :  Contorsion  des  bras .  Il  Etat  d'un  corps  ou  d'un 
membre  ainsi  tordu  :  Za  contorsion  de  l'épine  dorsale  con- 
stitue ce  qu'on  appelle  vulgairement  la  bosse. 

—  Par  cxt.  Geste  outre,  attitude  contrainte  ou  affectée  : 
La  contorsion  enlaidit. 

—  Fig.  Etat  outré,  exagéré,  contre  nature,  il  2>o?/»er 
tine  rotilorsion  à  la  vérité,  La  fausser,  la  dénaturer. 

CONTORSIONNER  {si-o-né)  v.  a.  Tordre,  livrer  à  des  con- 
lursiuns  :  Contohsionnii;r  ses  membres. 
Se  contonsiofwer,  v.  pr.  Faire  des  contorsions. 

CONTORSIONNISTE(s/-o-nissr)  n.  Personne  qui  fait  des 
coiitursiuiis  :  Li's  coNTORSioNNiSTics  du  cirque.  Il  Grimacier. 

CONTORTÉES  [lé)  n.  f.  pi.  Classe  de  plantes,  renfer- 
mant les  genres  «[ui  ont  une  corolle  gamopétale,  en  pré- 
floraison tordue  ou  contournée.  (Elle  comprend  les  familles 
suivantes  :  jasntinécs,  oléacées,  loganiacées,  apocynèes,  as- 
cli'piadées,  genlianées.)  —  Une  contorték. 

CONTOUR  (du  préf.  con,  et  de  tour)  n.  m.  Circuit,  en- 
ceinte, ligne  qui  limite  extérieurement  un  corps,  une 
figure,  un  objet  quelconque  :  Le  contour  d'une  colonne, 
d'un  dôme,  d'une  ville. 

—  Ligne  dont  la  forme  détermine  celle  des  reliefs,  dans 
la  nature  aussi  bien  que  dans  les  œuvres  de  l'art  :  Les  con- 
tours d'une  draperie.  Des  contours  arrondis,  il  Se  dit  absol. 
de  la  Gorge  d'une  femme. 

—  Fig.  S'applique  au  style  :  Style  gin  a  des  contours 
moelleux,  élégants,  purs,  mous,  etc. 

—  Art  milit-  Garniture  du  drapeau  et  de  l'épaulette. 

—  n.  m.  pi.  Environs  :  Les  contours  de  l^aris.  (Vieux.) 

—  Anton.  Intérieur,  milieu. 

—  Encycl.  On  nomme  contour  apparent  d'un  corps  la 
ligne  de  contact  de  ce  corps  avec  le  cône  dont  les  géné- 
ratrices seraient  tangentes  à  sa  surface  et  dont  le  sommet 
serait  au  point  de  vue  ou  à  l'œil  de  l'observateur.  Ce  con- 
tour est  représenté  par  le  système  des  deux  équations  do 
la  surface  du  corps  et  de  la  surface  du  cône  circonscrit. 
C'est  ce  contour  apparent  que  figurent  les  dessins  ordi- 
naires ou  perspectifs. 

On  nomme  aussi  «  contour  apparent  "  d'un  corps  par  rap- 
port à  un  plan  la  trace  sur  ce  plan  du  cylindre  circonscrit 
au  corps  et  dont  les  génératrices  seraient  perpendiculaires 
au  plan.  C'est  la  ligne  qui  limite  la  partie  du  plan  sur 
laquelle  se  projettent  les  points  de  la  surface  du  corps.  Co 
contour  apparent  est  celui  que  l'on  représente  en  géomé- 
trie descriptive.  Il  se  confond  avec  lo  contour  ajiparent 
perspectif  dans  le  cas  particulier  où  le  point  do  vue  est  à 
une  distaiH-e  du  plan  du  tatjleau. 

CONTOURNABLE  adj.   Qui   peut  se  contourner  :    Hois 

CONTOUHNABLES. 

—  Fig.  Flexible,  dont  on  peut  user  de  diverses  façons  : 
La  raison  humaine  est   un   outil  souple,  contournaule   et 

orromniiH/tihlc  a  foute  figure.  (Montaigne.) 

CONTOURNAGE  (nnf)  n.  m.  Action  do  contourner,  de 

donner  di's  <-'.ntnurs  forcés. 

CONTOURNEMENT  (mon)  n.  m.  Action  do  conlourner 
ou  de  se  coutouiiicr  ;  manière  dont  une  chose  est  contour- 
née :  /-escoNTOURNBMKNTS  multipUés  des  longues  vrilles  du 
concombre.  (Dutrochot.) 

CONTOURNER  v.  a.  Donner  un  contour  à,  tracer  les 
contours  de  :  i'ontournfr  un  bras.  Contourner  des  volu- 
tes. Contourner  un  vase. 

—  Donner  des  contours  forcés,  des  attitudes  peu  natu- 
relles à  :  Contourner  ses  figures.  Contourner  le  torse 
d'une  statue.  Il  Fig.  Tourmenter,  forcer  :  Contourner  ses 
phrases,  son  style.  Il  Fausser,  altérer  ;  Contourner  la 
vérité. 

—  Suivre  les  contours,  faire  le  tour  de  :  Le  canal  de 
.'^uez  dispense  de  coniournrr  ('.Afrique  pour  aller  aur  Indes, 

—  Par  ext.  Déformer,  rendre  difforme:  La  chaleur  con- 
tourne le  bois.  Il  Etre  disposé  autour  de  :  Le  lierre  con- 
lOiJRNK  le  tronc  des  arbres. 

—  ■  Métall.  Arrondir  une  pièce  quelconque. 

—  Moiin.  t'unlourner  une  pièce,  une  médaille,  La  graver 
en  crciiv  ;ivec  un  relief  très  jieu  prononcé. 

Contowrné,  ée  part.  pass.  du  v.  Contourner. 

—  Arlror.  Se  dit  des  branches  qui  s'écartent  de  la  ligne 
ilroitc,  et  que  l'on  doit  rigoureusement  supprime(',  lors  do 
la  taille. 


233 

—  Blas.  So  dit  dos  animaux  roprôsontés  de  prufil  nt.  i[iii 
regardoiit  à  SLSnosti-o.  (Tout  ïc  corps  do  riiiiiiiial  poui, 
6tri.'C0iituurriô,  ou  hion  lo  corns  poul  clrodiri^o  a  dcxUn, 

ot  la  IriL'  à  siMiostro  ;  dans  c"  -' ■-  •  cas,  la  tôiu  .sculo  osi 

dile     contouiMiéc.)  Il       _  

Attribut  du  i-liovron 
ou  du  pairlo,  dont  la 
pointe  est  d  i  r  I  y  oo 
vers  loin  dieu  du  daiu: 
séueslro. 

—  Hot.  So  dit  dos 
parties  ropliôos  sur 
olles-nic'nios  ou  j^fs- 
nôos  dans  leur  orois- 
sauoo. 

—  Minier.  So  dit 
dos  sulislanccs  dont 
loscrisLauxsoniblont 
avoir  subi  daus  leurs 


CONTOUimiATE 


COiMllADICTEUR 


D'argnit  ft  un  lion 
ranii>aijt  ol  cnii- 
tuiiriiii  lie  gtieulos. 


n'argciitîi  iinbi^lit 

passant  de  siiiople, 

la  1616  coiitoiiniiÎL-. 


Dr.  auc.  .Syu. 


laces  dos  inlloxions  qui  ont  plié  ou 
déplacii  lours  plans  :  Arayonile  contoubnék.  CImux  car- 
Ijonittéc  coNTOURNi^i-:. 

—  Moll.  CoijiitUf  contournée,  Co(iuiIIe  on  spirale. 

—  Nuiuisui.  MMiiiUon  conluiinii',  M6Uaillon  toui'uo  on 
crouv,  avi'c  un  (-(m-cIû  saillant  sur  les  lioi-ds. 

Se  contourner,  v.  pr.  Eii-c.  devenir  iiontourné.  ii  Se  dé- 
roniK'i-.  Il  Kuire  des  contorsions,  contourner  son  cor[ts  : 
Clown  ijiti  .SK  luNroUHisK  de  iniUe  façons. 

CONTOURNIATE  adj.  Nuniisui.  Syn.  do  contorniatiî. 

CONTRA  11.  ni.  Bot.  Espèce  d'armoiso.  Syn.  do  suMtiN- 

CtJ.M'LfA. 

CONTRABOUT  ou  CONTRE-ABOUT 

du  (  (KN  l'Hii-PAN.  V.  co  mot. 

CONTRACT  ou  CONTRACTUS,  savant  allemand.  V.IIkr- 

.M  .\  N  N . 

CONTRACTABLE  adj.  Qui  peut  être  contracté:  Ohlk/a- 
tiun  coNriiAcrAULii.  Il  Qui  peut  so  resserrer  :  Organe  con- 

TRACrAUI.i:. 

CONTRACTANT  [litiln),  ANTE  adj.  Qui  contracte,  qui  lait 
un  conirat  :  Ai's /jiii-iifs  con  rHACTANTliS.  Il  .Substantiv.  -.Les 

CuNTUAllWNTS. 

CONTRACTATION  {/da-si)  n.  f.  Action  de  contracter,  .le 
faire  un  contrat  ;  Antérieurement  à  la  contkactation  du 
mar'tatje.  (Peu  usité.) 

—  Dr.  auc.  Tribunal  qui,  dans  quelques  villes  d'Espagne, 
jugeait  les  questions  relatives  au  commerce  des  Indes  : 
La  cONTRAcrATloN  de  Cadix. 

CONTRACTE  (IralW  —  du  lat.  contraclns,  resserré;  de 
cum,  avec,  et  trartus,  tiré)  adj.  «e  dit,  en  grammaire,  des 
mots  qui  resserrent  en  une  seule  syllabe  les  syllabes  que 
leur  donneraient  les  règles  des  déclinaisons,  des  con,u- 
gaisons  ou  Je  la  syntaxe  :  Au  et  du  sont,  en  français,  des 
articles  contractes  qui  remplacent  à  le  et  do  le.  V.  con- 
tracter. 

-  Ciramm.  gr.  IVoms  et  Adjectifs  contractes.  Ceux  dont 
le  radical  est  termine  par  dou.t  voyelles  qui  so  contractent 
(nvà  pour  |iv<i-a),  ou  dans  lesquels  la  première  voyelle  de  la 
désinence  so  contracte  avec  la  voyelle  tinale  du  radical 
(riyo'jî  ]iour  Til^t-oî).  Il  Verbes  contraries.  Ceux  dont  le  ra- 
dical est  terminé  par  les  voyelles  a,  t  ou  o,  qui  se  combi- 
nent   avec    la    voyoUo   tliéniatiquo  i  ou  o  (ti|»«inîv  pour 

tqAà  o-[Atv). 

CONTRACTER  {kté  —  rad.  conlraction)  v.  a.  Diminuer  le 
volume  de  :   Le  froid  co.nthacte  les  cor/is.  li  Resserrer  en 
un  moindre  espace,  raccourcir  :   La  fureur  contkacte  les 
muscles  du  visaf/e. 
,  —  Prendre,  par  contrat  ou  autrement,  l'ongagemeni, 

I  obligation  de  :  Les  mineurs  ne  sont  pas  aptes  à  contracter. 
CoNTRACTi.;u  maniage.  Contkacti:»  des  dettes. 

—  Fig.  Former,  en  parlant  d'un  lien  moral  :  Contrai  ter 
amitié,  ii  Prendre,  f'tro  atteint  de  :  Contuacteu  une  nmta- 
die.  Vin  qui  a  contracte  un  mauvais  ijoùt.  ll  Former  en 
soi  :  Contracter  nnr  habitude. 

—  Gramm.  Kéunir  en  une  sonU»  voyelle,  on  une  seule 
syllabe;,  deux  on  plusieurs  voyelles  ou'.syllabos. 

Contracté,  ée  part.  pass.  du  v.  Contracter. 

—  Bot.  So  dit  des  organes  qui  sont  naturellement  ra- 
masses sur  eux-mêmes  et  comme  tenus  ù  l'étroit  :  Conmc- 
/j/ contracté.  .Vectaire  contracté. 

—  Gramm.  Réuni  eu  une  simule  syllabe  ou  une  seule 
voyelle  longue.  Kn  Cram-ais,  les  articles  contractés  sont  : 
ail  (pour  (i  le),  aux  (pour  ù  lus),  du  (pour  de  le),  des  (pour 
rfc /es).  (Ou  contracte  l'article  r  1«  devant  les  mots  pluriels  : 
niiT  amis,  des  rillrs;  2"  devant  un  mot  in.asculiu  sini;iilier 
commençant  par  uno  consonne  ou  un  It  aspiré  :  du  villaiir, 
au  liunieau.) 

—  Wiiiér.  D'ulécaèdrc  contracté.  Celui  dont  les  bases 
pontagnnales  extrêmes  sont  comme  rossorréos  par  lin- 
clinaison  dos  faces  latérales. 

—  Phys.  So  dit  d'un  corps  dont  lo  volume  a  diminué,  iiar 
suite  d'un  abaissement  de  température. 

Se  contrucler,  v.  pr.  Se  resserrer,  so  raccourcir,  ii  E^l•(^ 
fait,  en  parlant  d'un  contrat  ou  d'une  autre  obligation. 

II  S  acquérir  :  Les  nices  se  contractent  facilement. 

—  Fig.  So  concentrer  ;  Les  qrands  seii/neurs  si-:  contrac- 
tent rfans  leurs  intérêts  personnels.  (M"'  de  Créqui.) 

CONTRACTEUR  n.  m.  Ustensile  ou  for  qui  sort  do  clie- 
net,  pour  faire  cuire  des  viandes  à  la  brodie. 

CONTRACTIF,  IVE  adj.  Qui  détermine  une  conlraction, 
un  resserrement:  /''o/rc  c«ntractive. 

CONTRAcnLE  (rad.  con/mc(cc)  ailj.  Qui  est  susceptible 
de  contraction.  (S'emploie  surtout  eu  jilivsiologio»  :  La  fibre 
des  muscles  est  costractilk.  ii  Aliusiv.  <;ontractif,  qui  pro- 
duit la  contraction  :  La  force  contr\ctii.h  des  muscles. 

—  Anton.  Dilatable,  expansible,  extensible. 

CONTRACTILITÉ  (rad.  contractile)  n.  f.  Faculté  do  so 
contracter  :  Contractilité  des  fibres. 

—  Physiol.  l'onlractilité  animale,  Nom  donné  par  Bicbat 
à  la  coiuractilité  des  muscles  .soumis  i  la  volonté  :  Les 
sensations  des  objets  extérieurs  mettent  en  action  la  coN- 
THACTII.ITÉ  animai.k.  (  Bicliat.  )  II  Contractilité  orqanique. 
Nom  donné  par  lo  même  à  la  contractilité  des  muscles 
dont  l'ai'lion  est  iiidépenilante  do  la  volonté:  11  est  une 
coniractililé  animale  et  une  contractilité  ORtiANigni!,  (Bi- 
cliat.) [D'autres  auteurs  appliquent  colle  dénomination  il 
la  contractilité  de  tons  les  tissus  organiques  :  /.a  ronirac- 
titilé  animale  n'est  que  la  contractiî.iti':  oRcANiiitiB.  (Flou- 


rens.))  II  Contractilité  orf/anique  insensible.  Colle  qui  déter 
iniiio  les  mouvements  des  vaisseaux  capillaires  et  de 
divers  conduits  exi-rérenrs,  selon  lilclint. 

-  -  Anton.  Dilatabilité,  expansibilité,  extensibilité. 

-  Kncvcl.  Physiol.  La  coniraclililé  est  une  proiiriélé 
pli\  M.dyL:i(iue,  commune  aux  muscles  et  à  divers  éléments 
Nil  iiniiih|iios  ot  qu'il  no  faut  pas  confondre  avec  Vélaslicité. 
I.;i  iniitraclilité  se  traduit  par  nu  cbangemout  de  forme 
non  accompagné  d'un  iliangenient  de  volume.  Dans  le 
muscle,  en  ctfet,  comme  le  inoutrent  les  expériences  clas- 
siques, l'accroissonieut  du  petit  axe  compense  exactement 
la  diniinulion  du  graud.  Cette  variation  de  forme,  qui,  née 
à  la  plaque  musculaire,  se  propage  comme  une  ondo  (onde 
i:untractile),  semble  résulter  d'une  modirtcation  daus  l'ar- 
raugomeiit  moléculaire  de  la  libre. 

La  contractilité  n'est  que  la  l'orme  spéciale  de  l'irritabi- 
lité daus  lo  muscle.  Elle  est  donc  indépendante  dos  con- 
nexions nerveuses  des  libres.  CI.  Bernard,  au  moyen  de 
rempoisonnement  par  lo  curare,  qui  laisse  intactes  la 
conduction  nerveuse  dans  le  neurone  et  l'irritabilité  mus- 
culaire, mais  qui  rompt  la  contiguïté  du  neurone  ot  de  la 
libre  dans  la  plaque  motrice,  a  montré  que  l'application 
dos  excitants  artiticiels,  et  spécialement  do  l'électricité, 
suflit  pour  mettre  ou  jeu  la  contractilité  du  muscle. 

L'anémie  par  ligature  abolit  la  contractilité  en  enlra- 
vant  l'arrivée  de  l'oxygène  et  en  favorisant  l'accumulation 
des  ponoi/énes.  La  persistance  de  la  contractilité  varie, 
dans  une  même  espèce,  avec  les  muscles.  Cliez  l'iiomme 
et  les  mammifères,  c'est  l'orcillotte  droite  (ii/imiiim  moriei,s 
de  Harvey)  qui  résiste  le  plus  longtemps  (loo  heures  chez 
le  ckien,  d'après  "Vnlpian). 

—  BiBLlOGR.  :  Cl.  Bernard,  Leçons  sur  les  propriétés 
des  tissus  rivants  (Paris,  1865);  'Verworn,  Allnemeine  P/m- 
sioloqie  (léna,  isilo). 

CONTRACTION  {ksi-on  —  lat.  contractio;  de  contrahere, 
supin  coniraclum,  contracter)  n.  f.  Resserrement,  rappro- 
cliement  des  molécules  d'un  corps  qui  se  retire  sur  liii- 
niême,  de  façon  à  occuper  moins  de  place  :  La  contrac- 
tion des  muscles. 

—  Fig.  Concentration  ;  action  de  se  replier  sur  soi-même  : 
Le  jeune  homme  est  tout  en  déplacement,  le  vieillard  tout 
en  CONTRACTION.  (Virey.)  ti  Contrainte,  action  de  contenir, 
d'étouil'er  :  La  contraction  des  désirs,  des  passions. 

—  Agric.  Sorte  de  resserrement,  produit  sur  les  feuilles 
et  les  autres  parties  des  plantes  par  la  sécheresse,  les 
piqûres  d'insectes,  etc. 

—  Gramm.  Réduction  do  deux  ou  plusieurs  voyelles,  de 
doux  syllabes  eu  uno  seule  :  La  contraction  Joue  un  f/rand 
rôle  dans  les  déclinaisons  et  les  conjugaisons  c/recques. 

—  Phys.  Contractions  de  la  veine  fluide.  Etranglement 
que  l'on  observe  sur  une  colonne  liquide  ou  gazeuse  qui 
s'échappe  par  un  orifice  percé  dans  une  paroi  mince. 

—  Anton.  Dilatation,  expansion,  extension,  prolonge- 
ment ou  allongement.  —  En  gramm..  Diérèse. 

—  ENcvtL.  Pliysiol.  Les  exc}tanls  du  muscle  détermi- 
nent la  manifestation  de  sa  contractilité  ou  contraction, 
consistant  en  un  raccourcissement  et  un  épaississement 
du  muscle,  sans  changement  de  volume.  Dans  la  con- 
traction ou  secousse  musculaire,  on  peut  distinguer  trois 
temps  :  la  période  latente,  temps  qui  s'écoule  entre  le  < 
moment  do  l'excitation  et  le  début  de  la  contraction  ;  la 
période  de  raccourcissement,  ot  enfin  la  période  de  relâ- 
chement. 

La  période  latente  est  courte  (5  à  10  millièmes  do  se- 
conde). 

Los  périodes  de  raccourcissement  et  de  relâchement 
peuvent  être  égales  (5  centièmes  de  seconde),  mais  la  pé- 
riode de  relâchement  est  parfois  doux  ou  trois  fois  plus 
longue.  Quand  une  excitation  survient  immédiatement 
après  une  autre,  la  contraction,  dans  le  second  cas,  est 
plus  forte  que  dans  le  premier,  dans  un  troisième  que  dans 
lo  second,  et  ainsi  di^  suite.  Il  en  résulte  ([u'une  excila- 
tiuii,  trop  faible  isolément  pour  produire  la  contraction, 
finit  par  l'amener,  si  on  la  répèle  un  certain  nombre  de 
lois  à  des  lulorvalles  sufllsaniment  rapprochés  :  c'est  lo 
phénomène  de  la  sommation  ou  addition  latente. 

Si  uno  nouvelle  excitation  arrive  pendant  que  le  mus- 
cle se  contracte,  il  n'y  a  pas  deux  secousses  successives, 
mais  uno  seule,  à  la  fois  plus  ample  ot  plus  longue.  Si 
oiilln  les  excitations  so  succèdent  assez  rapidement  pour 
que  la  secousse  ])réeédente  ne  puis.se  s'achever,  le  niusclo 
entre  en  contraction  permanente  on  tétanos  pitijsiuloqique, 
imparfait,  (luainl  les  secousses  sont  incomplètemeiit  fu- 
sionnées, parfait,  quand  elles  le  sont  complètement  ;  elles 
donnent,  dans  ce  cas,  un  tracé  rectiligne,  jusqu'à  ce  que 
la  falifiuc  du  muscle  l'abaisse,  maigre  la  jiersistance  des 
excitations,  en  raison  do  la  diininutiun  conséquente  de 
1  excitabilité.  Enfin,  la  succession  des  excitations  détormino 
une  vibration  du  inu.sclo  qui  produit  un  bruit  musculaire. 

Les  phénomènes  précédents  ont  été  étudiés  surtout 
grâce  aux  excitants  artificiels,  l'électricité  entre  autres; 
mais  l'observation  de  l'excitant  physiologique  conduit  aux 
mêmes  conclusions.  Toutefois,  la  contraction  volontaire 
est  plus  lento  (8  à  10  contractions  par  seconde  dans  les 
muscles  phonateurs),  ot  plus  longue  que  la  contraction 
artiticiollo  ;  ou  outre,  la  contraction  volontaire  parait, 
comme  le  croit  Frédéricq,  le  résultat  d'une  fusion  do  se- 
cousses ot  non  d'une  secousse  unique. 

L'élasticité  musculaire  semble  être  la  eu  ise  do  la  fu- 
sion des  secousses  :  lo  lien  élastique  no  transmet  l'ed'ort 
quo  lorsipi'il  y  a  subi  un  certain  allongement.  D'a]>rès 
Bergonié.  c'est  &  cet  allongement  ipie  répondrait  la  pé- 
riode latente  du  muscle.  Cotte  interprétation  suppose 
qu'il  y  a  indépendance  entre  la  conlractilité  ot  l'élasti- 
cité,  indépendance  ipii  ressort  du  paradoxe   de    Wrber. 

La  contraction  musculaire  est  accompagnée  de  phéno- 
mènes chimiques  et  notamment  d'un  dédoublement  du 
glucose  (acide  lacti(|iie)  et  d'une  liydrulation  du  glyco- 
gèno  ;  il  se  produit  en  outre  dos  oxydations  qui  aboutis- 
sent â  la  formation  d'acido  carboniuuo.  On  trouve  encore 
do  la  créatino.  de  la  créatinino  ot  de  l'urée,  car  lo  mus- 
cle, tout  on  n'utilisant  quo  les  hydrates  do  carbone  qui  on 
résultent,  .se  nourrit  en  dédonblnnt  les  nlbnniinoldes. 
ICnlln,  l'assimilation  du  muscle  semble  aboutir  ù  du  mi/osi- 
'i"7('nc.  lequel,  A  la  |iériode  de  destruction  et  sons  l'in- 
lliience  d'un  ferment,  donne  une  glubnlène  cougnlablo,  la 
nij/osine,  analogue  A  la  librine.  V.  i  ontracture. 

—  Bliii.ioiiii.  :  Roscnlbnl,  les  .\erfs  et  les  .Vusclrs  (Paris, 
U7Si;  Landois,  J'hqsiologie  humaine  (Irmi.  franc.,  i*nris, 

1801 1. 

—  llyJruul.    Contraction  des   veines  liquides.  Torricelli 


(li;i3)  a  établi  par cxporioncolo  résultat  suivant  :  En  sup- 
posant éyalité  de  pression  sur  la  surface  libre  d'un  liquide 
':t  à  un  orifice  percé  en  mince  paroi,  ta  vitesse  d'écoulement 


est  indépendante  de  ta  nature  du  liquide  et  proportionnelle 
à  la  racine  carrée  de  la  cbari/e  comptée  sur  le  centre  de 
gravité  de  l'orifice.  L'intensité  de  la  pesanteur  étant  repré- 
sentée par  g,  et  la  hauteur  do  la  surlace  libre  au-dessus  du 

centre  do  gravité  de  l'urilice  par  A,  on  a»  =  1/ ïi//i.  Cette 
règle  a  été  démontrée  par  D.  Beriiuulli.  Le  débit  cal- 
culé en  opérant  le  produit  de  cette  vitesse  par  l'airo  de 
lorilice  no  répond  pas  an  débit 
mesuré.  Newton  a  observé  quo, 
pour  un  orifice  circulaire,  la  soc- 
liou  de  la  vomo  va  en  diminuant 
jusqu'à  une  distance  environ 
égale  au  rayon  ;  au  delà,  la  veiiio 
tonne  uno  série  de  nteuds  et  de 
ventres  de  moins  on  moins  mar- 
i|ués,  et,  grâce  au  mouvement  vi- 
bratoire de  ses  molécules,  se  dé- 
sagrège en  gouttelettes  isolées 
[fig.  1).  Le  rapport  des  débits  me- 
suré ot  calculé  est  égal  à  celui  des  sections  contractée  et 
réelle,  ot  vaut  environ  0,68.  La  contraction  a  été  étudiée 
par  Savart,  nuis  par  Poncelet  ot  Lesbros  :  elle  doit  être 
attribuée  à  la  tension  supcrfi- 
ciclle(capillari  té);  car,  si  l'on  l'ait 
varier  celle-ci 
à  l'aide  de  va- 
peurs d'éthcr 
on  d'alcool  se 
dissolvant  dans 
le  liquide,  on 
augmente  le 
débit,  la  vi- 
tesse restant 
constante .    Si 

l'oritice  cesse  d'être  circulaire,  la  veine  présente  la  parti- 
cularité diterf'iniwsi"o»;on  raison  desdifîéreuces  d'énergie 
dans  les  tilets,  la  section  se  modifie  suivant  les  distances 
à  lontice  (fig.  2),  les  parties  saillantes  finissent  par  être 
en  regard  des  rayons  minima;  puis  l'inversion  se  produit 
de  nouveau,  et  ainsi  de  suite. 

La  présence  des  ajutages  modifie  les  résultats  précé- 
dents ;  la  théorie  en  est  complexe.  Si  l'ajutage  reproduit 
la  forme  normale  du  jet  (fig.  i),  on  peut  obtenir  un  ren- 
dement voisin  de  celui  calculé  près  de  o,as 
lieu  J~  -  --  '^-     ■    -  .... 

do 
d. 


n  lieu  do  0,62.  Un  ajutage  cylindrique  peut    i  i.lj 
onner  un  rendement  plus  élevé   quo  celui    ,111 
onné  par  l'orifice  simple,  on  peut  avoir  O.SO;   '  .M_j^^^ 
lais  la  vitesse  à  l'orifice  est  diminuée  par     >^^^=^~ 
suite  d'un  remous  lent  ù  l'intérieur  du  tube    'l,f\^' 
(fig.  i)  [Venturi,  1797].  Un  ajutage  conique    M(L 
divergent  {fig.  5)  peut  permettre  d'augmenter     I  ij 
lo   débit;   et,  à   l'aide   do  combinaisons  do         „.     ,. 
cônes,  il  peut  être  possible  de  tripler  la  dé-  =  ''' 

pense  calculée,  grâce  au  vide  produit  par  la  veine  en 
s  écoulant;  ces  ajutages  sont  employés  dans  les  injec- 
tours,  élévateurs,  souffieurs,  etc. 

CONTRACTUEL,  ELLE  [htu-èl'—  du  lat.  contraclus,  con- 
trat) adj.  Qui  est  stipulé  par  contrat;  qui  fait  l'objet  même 
du  contrat;  qui  a  rapport  à  un  contrat  :  Institution  con- 
tractuelle. Héritier  contractuel. 

CONTRACTUELLEMENT  {ktu-é-lc)  adv.  Par  contrat  : 
Clause  établie  contractuelleme.mt. 

CONTRACTURE  (lat.  contractura  ;  de  contrahere.  supin 
ronlractum.  resserrer)  n.  f.  Pathol.  Rigidité  durable,  mais 
involonlairo  des  muscles,  liée  soit  à  des  lésions,  soit  à  un 
simple  trouble  du  système  nerveux.  (La  pseudo-contrac- 
ture est.  au  contraire,  liée  ù  nue  modification  du  muscle.) 

—  Archit.  Rétrécissement,  diminution  do  l'épaisseur  du 
fut  d'une  colonne  dans  sa  partie  supérieure. 

--  Encvcl.  Pathol.  Quand  l'excitation  est  très  forte,  la 
contraction  et  la  déconiraction  sont,  au  lieu  de  se  succé- 
der immédialenienf,  séparées  par  un  temps  d'arrêt.  On  dit 
alors  ipi'il  y  a  contracture,  phénomène  qut)  présentent  éga- 
lement les  muscles  striés  cl  les  muscles  lisses.  Cli.  Kicîiot 
paraît  rattacher  la  contracture  à  Vonde  secondaire,  o\i  re- 
cuniractiou  du  muscle  qui  a  été  excité  ot  a  été  relâché  en 
partie. 

La  contracture  pathologique,  qui  pont  avoir  uno  dnréo 
plus  ou  moins  longue,  reconnaft  pour  cause  soit  des 
troubles  de  lanutriiiuii  ou  dos  troubles  circulatoires  (fati- 
gues prolongées,  conlusions,  mvosilc,  le  froid,  les  excita- 
tions électriques  ou  certains  médicaments  comme  l'or- 
gotine),  soit  dos  altérations  ou  des  lésions  du  système 
nerveux.  On  l'obsorvo  dans  les  maladies  cérébrales,  spi- 
nales (méningites  cérébrales  et  cérébro-spinales,  myéli- 
tos,  hémiplégies  avec  dégénérescences  secondaires,  téta- 
nos, otc.)  ot  les  névrites,  dans  la  chorée  ot  l'hystério  (elle 
est  alors  passagère  ou  pormanente),  dans  les  "lésions  chi- 
rurgicales des  nerfs  (tumeurs,  abcès,  fractures,  luxations), 
de  la  moelle  (mal  de  Pott,  conlusions),  de  l'encéphale 
(encéphalite  Iraumatiqiie),  des  muscles  (iunammalious, 
traumalisme,  surmenage,  anémie  par  ligature,  spasmes 
do  l'urètre,  do  l'iesopliago,  etc.),  île  la  peau  ot  des  mu- 
ipiouses  (bléphurospasmo,  etc).  La  thérapeutique  do  la 
contracture  pathelogiquo  estexclusivemeut  |ialbogéniquu, 
c'est-à-dire  (pi'elle  est  subordonnée  au  traitomuut  du  trou- 
ble ou  de  la  lésion  (pii  la  jirovoquo. 

CONTRACTURER  (rad.  contracture)  V.  a.  Arcliil.  Rétré- 
cir vers  le  haut,  eu  parlant  du  fiU  d'une  colonne. 

—  Pathol.  Déterminer  la  coulractiiro  d'un  mnsclo. 
Se  cor>traciiirei;  v.  pr.  Devenir  contracture. 

CoNTRADA,  comm.  d'italio  (Cainpauio  |  prov.  d'Avel- 
liuo{);  2.1110  bail. 

CONTRADETTE  {iM'  —  do  l'ital.  contra,  contre,  et  i/f//o, 
dit)  n.  I'.  Lu  T.  (le  cliancoll.  roui.,  Opposition,  cuutra- 
diction. 

CONTRADICTEUR  (lat.  contradictor  ;  do  contradicere, 
snpin  contradictum,  contredire)  n.  Celui  ou  celle  qui  con- 
tredit ;  Aucune  renommée  no  s'élève  sans  coNTBAntCTKt'K.s. 
(Chateaubr.) 

—  Dr.  Avocat  qui  plaide  pour  la  partie  adverse,  il  Aclo 
sans  contradicteur.  Acte  par  défaut  donné  sans  que  les 
parties  inléressi'>es  soient  appelées. 

—  I''ncvcl.  Dr.  Ou  appelle,  dans  uno  certaine  théorie, 
contradicteurs  légitimes,  tous  ceux  qui  auruiout  qualité 


CONTRADICTIOiN   —   CONTRALTO 


pour  représenter  les  autres  iotéressés  dans  un  procès  en 
réclamation  d'état.  Cette  théorie  est  aujourd'hui  aban- 
donnée; elle  avait  pour  elîet  d'étendre  l'autorité  de  la 
chose  jugée  non  seulement  aux  parties,  mais  à  ceux  qui 
avaient  été  représentés  par  elles. 

CONTRADICTION  {ksi-oti)  n.  f.  Action  de  contredire, 
aftirmatioa  contraire  à  ce  qui  a  été  dit:  La  contra- 
diction doit  éveiller  l'attention  et  non  pas  la  colère.  (La 
Rochef.) 

—  Action  de  se  contredire,  fait  de  se  mettre  soi-même 
en  opposition  avec  ce  qu'on  a  dit  ou  fait  précédemment  : 
Les  CONTRADICTIONS  d'ioi  acciisé.  L'esprit  humain  est  la 
CONTRADICTION  mévie.  (Moutcsq.) 

—  Fig.  Opposition  entre  doux  propositions  ou  dans  les 
conditions  d  un  fait,  dont  l'une  exclut  nécessairement 
l'autre  :  Etre  et  n'être  pas  implique  contradiction.  Un 
cercle  carré  est  une  contr\1'ICtion. 

—  Particulièrem.  Opposition,  obstacle,  empêchement: 
Les  CONTRADICTIONS  7i'empèchent  pas  l'homme  fort  d'arriver. 

—  Esprit  de  contradiction.  Disposition  à  contredire: 
Avoir  Tesprit  di^  contradiction,  ii  Plaisir  de  contrarier, 
de  faire  le  contraire  de  ce  que  les  autres  désirent  :  Faire 
une  chose  par  ksprit  de  contradiction,  ii  Personne  qui 
aime  à  contredire  ou  à  contrarier  :  Beaucoup  de  fernmes 
sont  des  esprits  dk  contradiction,  ii  Mettre  en  contradic- 
tion. Faire  tomber  dans  des  contradictions  ;  montrer  les 
contradictions  de  ;  faire  voir  des  contradictions  en  :  Tontes 
les  institutions  qui  mettent  l'homme  kn  contradiction  avec 
lui-même  ne  valent  rien.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Dr.  Contestation  élevée  contre  un  droit,  une  préten- 
tion, une  allégation. 

—  Dr.  féod.  Déclaration  par  laquelle  un  tenancier  cen- 
sitaire signiriait  à  son  seigneur  qu'il  méconnaissait  sa  ju- 
ridiction, et  qu'il  entendait  posséder  allodialement. 

—  Hist.  sainte.  Eaude  contradiction.  Eau  que  Moïse  fit 
jaillir  du  rocher  d'Horeb,  en  le  frappant  de  sa  verge. 

—  Logiq.  Opposition  entre  deux  propositions  contradic- 
toires. V.  contradictoire. 

—  Philos.  Principe  de  contradiction.  Loi  de  l'intelligonce 
par  laquelle  nous  jugeons  faux  tout  ce  qui  implique  à  la 
fois  l'afiîrmation  et  la  négation  du  même  objet. 

—  Loc.  adv.  :  Sans  contrntliction.  Sans  opposition. 

—  Anton.  Accord,  concert. 

—  Enctcl.  Philos.  Le  principe  de  contradiction  exprime 
une  condition  de  la  pensée.  qu'Aristole  a  formulée  do  la 
façon  suivante  :  «  Le  même  attribut  ne  peut  pas,  en  même 
temps,  convenir  et  ne  pas  convenir  au  même  sujet,  con- 
sidéré au  même  point  de  vue  et  sous  les  mêmes  rap- 
ports. "  Kant  en  a  donné  un  énoncé  plus  bref,  mais  dont 
on  discute  la  valeur  :  <■  Un  attribut  qui  répugno  à  un  sujet 
ne  convient  pas  à  ce  sujet.  »  Hamilion  dit  que  ce  principe 
devrait  se  nommer  principe  de  mm-conlradiction,  puisqu'il 
ordonne  de  ne  pas  se  contredire.  On  a- répondu  que  ce 
principe  n'est  pas  un  précepte,  mais  une  loi,  qui  signifie 
que  le  «  contradictoire  >•  est  le  signe  du  «  faux  » .  Ce  principe 
sert  à  apprécier  soit  les  notions  séparées,  soit  l'union 
d'un  sujet  et  d'un  attribut,  soit  le  rapport  de  la  consé- 
quence aux  principes.  Tandis  que  la  plupart  des  métaphy- 
siciens veulent  faire  un  égal  usage  du  principe  de  con- 
tradiction et  de  celui  de  raison  suffisante,  Hegel  a  contesté 
la  valeur  du  principe  de  contradiction  comme  loi  abso- 
lue de  la  pensée  ;  il  n'y  a  vu  que  la  loi  toute  relative 
de  l'enlendemcnt,  c'est-à-dire  de  la  pensée  discursive  et 
abstraite,  qui  n'est  pas  la  pensée  absolue  :  la  pensée  abso- 
lue concilie  les  contraires  par  lesquels  est  obligée  de  pas- 
ser la  pensée  discursive.  A  l'antipode  de  la  doctrine  do 
Hegel  se  place  celle  de  Renouvier  et  du  néo-criticisme 
français,  qui  veulent  faire  du  principe  de  contradiction  la 
règle  rigoureuse  de  toute  métaphysique. 

Contradictions  économiques  (Systlimi-;  des)  ou 
Philosophie  de  la  misère,  par  P. -G.  Proudhon  (Paris,  1846). 
—  C'est  le  livre  capital  de  Proudhon.  celui  qui  contient  les 
traits  principaux  de  sa  philosophie  sociale.  Il  se  compose 
d'une  critique  systématique  de  la  constitution  de  la  société 
moderne.  Celle-ci  repose  essentiellement  sur  une  série 
d'antinomies  qui  s'engendrent  l'une  l'autre.  Proudhon  dé- 
compose l'économie  politique  et  analyse  les  antinomies 
qui  y  sont  contenues  :  la  concurrence,  nécessaire,  détruit 
la  liberté  et  se  détruit  elle-même;  le  monopole  qui  en 
résulte  aboutit  au  bouleversement  du  travail  ;  le  com- 
merce, qui  doit  être  libre,  devient  nécessairement  protégé  ; 
la  propriété  privée,  qui  naît  naturellement,  devient  le  vol; 
la  communauté  se  détruit  elle-même  par  les  lois  qui  sont 
nécessaires  pour  l'établir.  L'économie  politique  qui  pré- 
tend supprimer  la  misère  l'engendre,  et  la  société  se  dé- 
truit elle-même  par  la  génération  et  le  travail  qui  la  per- 
pétuent. 11  faut  remplacer  le  système  social  actuel  par 
une  loi  nouvelle  :  »  Ce  doit  être  une  loi  d'échange,  une 
théorie  de  mutualité,  un  système  de  garantie  qui  résolve 
les  formes  anciennes  de  nos  sociétés  civile  et  commerciale, 
et  satisfasse  à  toutes  les  conditions  d'efficacité,  de  progrès 
et  de  justice  qu'a  signalées  la  critique.  » 

CONTRADICTOIRE  [kto-ar')  adj.  Qui  est  en  contradic- 
tion avec  autre  chose;  qui  implique  contradiction  :  Une 
tête  vide  et  un  (jabit  intarissable  ne  sont  pas  deux  choses 
CONTRADICTOIRES.  (Théry.)  Proposition  contradictoire  ù. 

—  Dr.  Se  dit  des  jugements,  des  arrêts  rendus  sur  les 
plaidoiries  ou  les  productions  de  pièces  des  parties,  après 
débat  ou  conclusions,  par  opposition  à.  ceux  qui  sont  ren- 
dus par  défaut  ou  par  contumace  :  Jugement,  Arrêt  con- 
tbadictoire. 

—  u.  m.  Chose  contradictoire,  terme  contradictoire  ; 
Parler  et  »e  taire,  oui  et  non,  sont  des  contradictoires. 

—  n.  f.  Proposition  contradictoire  :  La  contradictoire 
de  chaque  opinion  est  une  vérité.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Encycl.  Log.  Deux  propositions  sont  dites  contradic- 
toires quand  elles  sont  opposées  à  la  fois  en  qualité  et  en 
quantité,  c'ost-ù-dire  quand  elles  sont  :  l'une  affirmative 
universelle  et  l'autre  négative  particulière,  ou  bien  l'une 
négative  universelle  et  l'autre  affirmative  particulière. 
Exemple  :  Tous  les  hommes  sont  honnêtes  --  quelques 
hommes  ne  sont  pas  honnêtes.  Si  l'une  est  vraie,  l'autre 
est  fausse  ;  si  l'une  est  fausse,  l'autre  est  vraie.  Elles  no 
peuvent  pas  être  vraies  ou  fausses  toutes  les  deux  en 
même  temps.  Il  faut  éviter  de  confondre  les  propositions 
•  contradictoires  •  avec  les  propositions  ■  contraires  »  ou 
Bubcontraires. 

CONTRADICTOI REMENT  (kto-a)  adv.  D'une  manière 
contradictoire  :  Arrrf  rendu  contrahictoirement. 

—  Anton.  Par  contumace,  par  défaut. 


CONTRAIGNABLE((7-p-9no6r[ffnmll.])adj.  Dr.  Qui  peut 
être  contraint,  par  quelque  voie  de  droit,  à  donner  ou  à 
faire  quoique  cho^e  :  tu  obli<jé  est  cûntraiunable  par 
toutes  les  voies  de  droit. 

—  Fig.  Qui  peut  être  contraint  à  quelque  chose. 

CONTRAIGNANT  {trè-gnan  [(/n  mil.]).  ANTE  [rad.  con- 
traindre. ad|.  Qui  exerce  de  la  contrainte;  gênant,  péni- 
ble ;  Des  cohipaynies  contraignantes.  (M"""  de  Sév.) 

CONTRAIGNEMENT  {trè-gne-man  [gn  mil.)  n.  m.  Action 
de  contraindre.  iVieux.) 

CONTRAIGNEUR  [trè-gneur  [gn  mil.])  n.  m.  Celui  qui 
contraint.  i^Vieux.) 

CONTRAINDRE  [trindr  —  du  lat.  constringere ;  de  cum, 
axor,  et  strinr/ere^élre'mdre:  Je  contrains,  tucontrains,  il  con- 
traint, nous  con/raiynons.  vous  contraignez,  ils  contraignent. 
Je  contraignais,  nous  contraignions,  vous  contraigniez.  Je 
contraigyiis,  nous  cojitraignimes.  Je  contraindrai,  nous  con- 
traindrons. Je  contraindrais,  ?wus  contraindrions .  Contrains, 
contraignons,  contraignez.  Que  je  contraigne,  que  nous  con- 
traignions, que  vous  contraigniez.  Que  je  contraignisse,  que 
nous  contraigjiissions.  Contraignant.  Contraint,  ainte)  v.  a. 
Serrer,  presser,  mettre  à  l'étroit  :  Haliit,  Chaussure  qui 
contraignent  au  point  de  faire  son/frir.  CVieux.) 

—  Gêner,  violenter  (en  parlant  duno  personne  on  de  ses 
goûts,  de  ses  penchants,  de  sa  volonté)  :  Jésus-Chi-ist  pur- 
lait  à  tous  sans  contraindre  personne,  et  laissant  à  tous  la 
liberté.  (St  Athanase.) 

—  Contraindre  à  ou  de,  Obliger  par  la  force,  pousser 
contre  son  gré  à  :  Contraindre  k  l'obéissance.  Contrain- 
dre Dic  quitter  le  pays. 

—  Dr.  Obliger  par  les  voies  de  droit  :  Contraindre  quel- 
qu'un par  voie  de  justice, par  justice. CoyTR\i:iDR]i  par  coj^^, 
par  saisie  de  biens. 

—  Prov.  :  La  nécessité  contraint  la  loi,  La  nécessité  met 
au-dessus  de  la  loi,  dispense  de  lui  obéir. 

Contraint  [triji),  ainte  part.  pass.  du  v.  Contraindre. 

—  Fig.  :  Peintre  dont  la  manière  a  quelque  chose  de  con- 
traint. 

—  Mus.  Basse  contrainte,  Celle  qui  n'a  qu'un  motif  très 
simple,  très  court,  et  qui  se  répète  dans  tout  le  cours  du 
mnrceau. 

Se  contraindre,  v.  pr.  Etre  contraint  :  La  pensée  ne  peut 
SE  CONTRAINDRE.  (Boisto.)  H  Se  faire  violence,  faire  taire 
ses  goûts,  son  penchant,  sa  volonté  ;  empêcher  la  mani- 
festation do  ses  sentiments  :  Qu'est-ce  que  savoir  vivre? 
C'est  savoir  se  contraindre  satis  contraindre  les  autres. 
(P.  Bonheurs.)  n  Se  contraindre  à,  S'astreindre  à.  u  -S'e  con- 
traindre de.  Se  gêner  pour,  se  priver  de.  (Peu  usité.) 

— -  Gramm.  Quand  le  verbe  contraindre  doit  avoir  pour 
complément  un  infinitif,  il  demande  la  préposition  à  si 
laction  de  contraindre  est  envisagée  comme  exigeant  de 
grands  etforts;  c'est,  au  contraire,  la  préposition  rfe  qu'on 
emploie  si  cette  action  n'est  considérable  que  dans  son 
résultat. 

—  Syn.  Contraindre,  forcer,  nécessiter,  obliger,  vio- 
lenter. Contraindre,  c'est  restreindre  la  liberté,  no  laisser 
le  pouvoir  défaire  qu'une  seule  chose  qui  n'est  pas  celle 
qu'on  préfère.  Forcer  suppose  quelque  chose  d'irrésisti- 
ble, une  puissance  qui  pousse  ou  qui  entraîne.  Nécessiter, 
ou  rendre  une  chose  nécessaire,  ne  s'emploie  guère  qu'en 
théologie  ou  en  philosophie,  et  il  fait  penser  à  la  nature 
même  des  choses  comme  s'imposant  à  la  volonté  ou  à  la 
marche  des  faits.  Oô/ft/f'?' rappelle  l'idée  d'une  obligation 
morale,  d'un  devoir.  Violenter  ressemble  à  forcer,  mais  il 
exprime  une  force  brutale,  matérielle,  et  il  suppose  une 
tentative  ou,  au  moins,  une  pensée  de  résistance. 

CONTRAINTE  ((rmC—  rad.  contraint)  n.  f.  Etat  de  gène 
de  ce  qui  se  trouve  à  l'étroit  :  La  contrainte  de  la  rhaus- 
sure,  du  corset,  li  Violence  qui  gêne  ou  détruit  la  liberté; 
état  de  gène  produit  par  cette  violence  :  Exercer  une  coy- 
trainte.  Vivre  dans  la  contrainte,  ii  Gêne  imposée  par  la 
bienséance  ou  par  quelque  autre  motif,  qui  ne  force  cepen- 
dant pas  les  actes  et  la  volonté  :  La  prudence  et  la  discré- 
tio)t  tiennent  souvent  en  contrainte  l'amour  de  la  vérité, 

—  Fig.  Gêne  imposée  par  les  règles  de  l'art  :  La  con- 
trainte de  la  riyne,  de  la  mesure. 

—  Dr.  Acte  qui  a  pour  but  de  forcer  quelqu'un  à 
faire  ou  à  donner  une  chose  :  Contrainte  par  saisie  de 
biens,  il  Contrainte  par  corps.  Voie  d'exécution  qui  con- 
siste à  priver  de  la  liberté  la  personne  du  débiteur,  pour 
le  contraindre  à  remplir  ses  engagements  :  Exercer  la 
conirainte  par  corps. 

—  Fin.  Mandement  exécutoire,  décerné  contre  un  débi- 
teur du  fisc  :  Un  porteur  de  contraintes. 

—  Encvcl.  Dr.  Au  point  de  vue  de  l'imputabilité  en 
matière  pénale,  le  mot  contrainte  s'entend  de  tout  fait 
physique  ou  moral  ayant  forcé  l'agent,  par  une  oppression 
de 'sa  volonté,  à  commettre  un  délit.  Si  la  contrainte  a  été 
irrésistible,  il  n'y  a  pas  d'imputabilité  :  l'article  64  du  Code 
pénal  précise  qu'il  n'y  a  ni  crime  ni  délit  "  lorsque  le  pré- 
venu a  été  contraint  par  une  force  à  laquelle  il  n'a  pu 
résister  ".  Sinon,  il  y  a  lieu  seulement  à  une  diminution 
do  culpabilité,  dont  les  juges  tiennent  compte  dans  l'ap- 
plication de  la  peine,  par  la  latitude  entre  le  maximum  et 
le  minimum,  ou  par  une  déclaration  de  circonstances  atté- 
nuantes. 

D'autre  part,  on  nomme  contrainte  par  corps  le  droit 
d'un  créancier  de  faire  emprisonner  son  débiteur,  pendant 
un  certain  temps,  pour  le  forcer  à  acquitter  sa  dette  :  c'est 
la  saisie  de  la  personne  même.  La  contrainte  par  corps 
a  été  abolie  par  la  loi  du  22  juillet  1867;  actuellement, 
elle  n'est  appliquée,  en  principe,  que  pour  garantir  le 
recouvrement  des  condamnations  pécuniaires  (amendes, 
restitutions,  dommages-intérêts,  frais)  prononcées  à  rai- 
son d'un  crime,  d'un  délit  ou  d'une  contravention.  La 
durée  do  la  contrainte  par  corps  varie  suivant  l'impor- 
tance de  la  condamnation  (de  deux  jours  à  deux  ans)  ;  en 
matière  de  simple  police,  elle  do  peut  durer  plus  de  cinq 
jours.  Le  condamné  peut  éviter  la  contrainte  en  donnant 
caution,  et,  s'il  est  insolvable,  il  est  mis  en  liberté  après 
avoir  subi  la  moitié  de  la  peine. 

Au  point  de  vue  fiscal,  une  contrainte  est  un  mandement 
décerné  contre  un  redevaldo  de  deniers  publics  ou  do 
droits  fiscaux,  pour  le  mettre  en  demeure  de  payer  et,  ù 
défaut  do  payement,  donner  ouverture  aux  poursuites. 

CONTRAIRE  [trèr  —  lat.  contrarius;  de  contra,  contre) 
adj.  Directement  opposé  :  Les  partis,  I^es  intérêts  con- 
traires. Courir  en  senit  contraire. 

—  Qui  se  déclare  contre,  qui  ne  partage  pas  les  avis, 


236 

les  opinions  de  quelqu'un  :  Les  hommes  ne  sonf  contraires 
à  la  raisoji  que  lorsqu'ils  trouvent  que  la  raison  leur  est 
contraire.  (Du  Marsais.) 

—  Qui  ne  répond  pas,  qui  n'est  pas  conforme,  qui  ne 
s'accorde  pas  avec  :  Evénement  coniraire  aux  prédictions. 
Parole  contraire  à  ta  vérité,  il  Qui  enfreint,  blesse  ou 
ofl'ense  :  Le  mal.  pour  bien  des  gens,  c'est  uniquement  ce  qui 
est  contraire  a  ta  loi.  Il  Nuisible,  défavoraule,  qui  n'est 
pas  propice  :  Le  café  est  contraire  aux  personnes  trop 
nerveuses.  wEunemi,  opposé  d'intérêt,  cherchant  à  nuire: 
Chacun  de  nous  a  quelqu'un  qui  lui  est  contraire. 

—  Etre  contraire  à  soi-même.  Etre  en  contradiction  avec 
soi-même;  avoir  des  volontés  qui  se  contrarient;  agir 
contre  ses  propres  intérêts. 

—  Au  contraire.  Tout  au  contraire,  loc.  adv.  Loin  de  là, 
bien  loin  de  là.  tout  autrement,  ii  So  disait  autrefois  pour 
Heciiiroquemont  :  Ils  ont  l'hiver  quay^d  nous  avons  l'été,  et 
ad  contraire.  (Vaugelas.) 

—  Au  contraire  de,  loc.  prép.  A  l'opposé  de,  contraire- 
ment à  :  Le  feu  se  répand  en  tous  sens,  au  contraire  des 
autres  éléments.  (Volt.) 

—  Bot.  Syn.  de  opposé. 

—  Conchyi.  Syn.  de  sênestre. 

—  Dr.  rom.  Action  contraire,  Celle  qui  naît  accidentel- 
lement d'un  fait  postérieur  au  contrat.  (Se  dit  par  opposi- 
tion à  action  directe.) 

—  Dr.  Les  parties  sont  contraires  en  fait.  Se  dit  lorsque 
les  allégations  sont  tout  à  fait  contradictoires,  comme 
lorsque  le  créancier  soutient  que  le  débiteur  ne  s'est  pas 
aL(|uitté,  et  que  celui-ci  prétend  avoir  payé,  ii  Défenses  au 
contraire.  Réserve  que  l'on  fait  d'alléguer  en  temps  et  lieu 
des  raisons  contraires  à  celles  qu'a  alléguées  la  partie 
adverse. 

—  Log.  Jugements,  Pr-opositions  contr^aires.  Ceux  qui 
énoncent  deux  choses  contraires  comme  :  Tout  homme  est 
juste.  Tout  homme  est  injuste. 

~  Mar.  Vent  contraire.  Celui  qui,  soufflant  de  la  direc- 
tion même  que  l'on  veut  faire  suivre  au  navire,  empêche 
ce  dernier  d'aller  directement  vers  son  but. 

—  Mus.  Mouvement  contraire.  Celui  qui  procède  à  la  fois 
du  grave  ù  l'aigu  dans  la  basse  ou  dans  le  chant,  et  de 
l'aigu  au  grave  dans  lo  chant  ou  dans  la  basse,  ou 
vice  versa  :  Il  y  a  trois  mouvements  :  le  inouvement  direct, 
le  mouvement  oblique  et  le  mouvement  contraire.  (Catel.) 

—  n.  m.  Ce  (jui  est  contraire,  opposé  à  autre  chose  : 
Les  contrairI':s  ne  paraissent  jamais  mieux  que  lorsqu'on 
les  oppose  à  leurs  contraires.  (Bourdal.) 

—  Fam.  Aller  au  contraire  d'une  chose.  S'y  opposer,  y 
contredire. 

—  Rhétor.  Contraires,  Lieu  commun  qui  consiste  à 
prouver  sa  thèse  en  prouvant  la  fausseté  et  l'absurdité  de 
la  thèse  contraire. 

—  Allus.  littér.  :  Les  contrcûres  se  guérissent  par  les 
contraires.  V.  contraria  contrariis  cl'Rantur. 

—  Encycl.  Log.  On  nomme  contraires-deux  propositions 
de  même  quantité,  mais  opposées  en  qualités.  Ainsi,  l'on 
dit  :  «  Toutes  les  facultés  de  l'âme  sont  des  sensations 
transformées  ,»  d'après  Condillac.  La  proposition  contraire 
est  ;  «  Aucune  faculté  de  l'kme  n'est  une  sensation  trans- 
formée. "  II  suit  de  là  que,  si  l'une  des  deux  propositions 
contraires  est  vraie,  l'autre  est  fausse,  car  elles  s  excluent 
réciproquement.  Néanmoins,  toutes  les  deux  pourraient 
être  fausses,  et  de  la  fausseté  de  l'une  on  ne  peut  conclure 
la  vérité  de  l'autre. 

Les  philosophes  anciens  ont  beaucoup  creusé  cette 
matière  des  contraires.  Ils  ont  souvent  vu,  dans  la  loi  des 
contraires,  le  principe  générateur  des  choses.  Mais,  sans 
réfléchir  que  la  loi  des  contraires  est  universelle,  la  plu- 
part d'entre  eux.  ne  considéraient  qu'un  des  aspects  infinis 
de  l'être  pour  bâtir  sur  ce  fait  partiel  un  système  d'en- 
semble. Ainsi  ce  principe  générateur  des  choses,  dont  tout 
dérivait,  pour  l'un  c'était  le  chaud  et  le  froid,  le  pair  et 
l'impair  ;  Empédocle  l'avait  trouvé  dans  l'amitié  et  la  dis- 
corde, c'est-à-dire  dans  l'attraction  et  la  répulsion,  deve- 
nues, au  siècle  dernier,  sous  le  nom  de  "  sympathie  >>  et 
d' ■!  antipathie  " ,  le  programme  d'une  grande  école  de 
philosophie  morale.  On  attribue  aux  disciples  de  Pytha- 
gore  une  liste  des  contraires,  dont  Aristote  se  serait  servi 
pour  dresser  sa  table  des  Catégories.  Quoi  qu'il  en  soit, 
Aristote  est  véritablement  le  législateur  de  la  matière,  et, 
â  plusieurs  égards,  les  règles  établies  par  lui  continuent 
de  faire  partie  do  la  logique. 

—  Syn.  Contraire,  contradictoire,  opposé.  V.  contra- 

DICTOIRI':. 

—  Anton.  Analogue,  pareil,  ressemblant,  semblable.  — 
Avantageux,  favorable,  propice. 

CONTRAIREMENT  (frè-re-man)  adv.  D'une  manière 
contraire,  en  opposition. 

CONTRALTISTE  (tissf)  n.  et  adj.  Se  dit  des  personnes 
(|ui  ont  nue  voix  de  contralto. 

CONTRALTO  ou  CONTRALTE  (mot  ital.)  n.  m.  La  voix 
la  plus  grave,  la  basse,  chez  les  femmes  :  Le  contralto 
est  dit  haute-contre  chez  les  jeunes  yarçotis.  \\  PI.  Des  con- 
traltos, des  contralti  ou  des  contraltes. 

—  Encycl.  Le  contralto  est  au  diapason  de  la  voix 
(lu  ténor,  qu'elle  surpasse  en  étendue.  Cette  étendue  est 
d'au  moins  deux  octaves,   c'est-  ^ 

à -dire    du  fa  ou   du   sol   au    la.  ^^ 

Le  contralto,  qui  s'écrivait  jadis 
sur  la  clef  à'ut  seconde  ligne, 
s'écrit  maintenant  sur  la  clef 
d'ut  troisième.  Il  va  sans  dire 
que  certaines  voix  exceptionnel- 
les ont  une  étendue  beaucoup 
plus  considérable.  On  peut  citer, 
sons  ce  rapport,  la  Malibran,  et  surtout  l'Alboni,  qui  fai- 
sait une  gamme  du  fa  grave,  tel  qu'il  est  indiqué  ci-dessus, 
jusqu'à  l'ut  aigu  du  soprano;  mais  ceci  est  absolument 
anormal,  comme  lo  fameux  ut  diéze  do  Tamberlick. 

La  voix  franche  de  contralto  est  relativement  rare  en 
France,  tandis  qu'elle  est  fréquente  en  Italie.  Aussi  les 
compositeurs  italiens  l'ont-ils  beaucoup  plus  souvent 
eniplo_vée,  écrivant  souvent  pour  contralto  le  premier 
rôle  masculin  de  leurs  ouvrages,  que  les  cliantouses 
jouaient  alors  en  travesti.  La  voix  de  contralto  est,  d'ail- 
leurs, généralement  d'une  richesse,  d'un  velouté  et  d'un 
moelleux  remarc(uablos. 

En  France,  lo  plus  ancien  contralto  connu  est  assuré- 
ment la  célèbre  Maunin,  illustrée  par  Tliéopliiio  (iautior, 
dont  le  bas-dessus  (c  est  ainsi  qu'on  l'appelait  alors]  en- 
thousiasmait les  spectateurs  de  1  Opéra,  à  la  lin  du  xvii*  s. 


-ï^S~ 


Etemlue  dp  la  voix 
de  contiaito. 


237 


Parmi  los  cantatrices  fameuses  par  ce  g-onro  de  voix. 
il  faut  citer  M""'  iMaiulini,  Korlondis,  Mosca,  Schiasntli. 
ydiiHZ.  Pasto,  Pisaroni.  Malihraii,  AlliiTtazzi,  Marietta 
liraiiilulla,  Albuui  ot,  [jIus  prùs  do  nous,  M""»  Viai\lot, 
Natuior-Didiét),  Todosio,  Borglii-Mamo,  Vostvali,  Grossi, 
do  Môrio-Lablaclio,  Barbara  Marchisio,  otc. 

CONTRANCHÉ,  ÉE  aiij.  Se  dit  de  iihros  do  oortains  ar- 
lu'os.i'unimo  li-  rliuniie.  qui  sout  coiitournéos  avi  liou  cl't'^i.ro 
dri)ilcs,  cuiiinu'  d;iii,s  k-  cliône.  (Los  bois  conirancUôs  no 
pouvi'iit  servir  inu'  pour  ïc  cUnutWi^r.) 

CONTRAPONTISTE,  CONTRAPUNTISTE  {pon-tissl')  OU 
CONTRE-POINTISTE  \  ptiam-tissi'  [do  l'ital.  cunlvappun- 
[istn,  uiouu-  soiisil  M.  m.  Compositour  do  uiusiiiuo  qui  con- 
naît k's  ré;;lo-  du  cuulropoint. 

CONTRAPOSITION  i.ti-on)  n.  f.  Procédé  in»lircct  pour 
opérer  ki  cun\  orsioii  d'uuo  proposition  particuliôro  néga- 
tive. (EUo  consiste  à  ramoner  celle-ci  à  une  particulière 
aflirmativo,  que  l'on  convertit  ensuite)  :  fjueltiiies  animaux 
ne  sont  mis  capables  de  sauter.  Quelques  animaux  sont  inca- 
pables lie  sauter.  Donc  quelques  {êtres)  i7icapables  de  sauter 
sont  des  {i7iiinaux. 

CONTRARIA  CONTRARIIS  CURANTUR  (Les  contraires 
se  guérissent  pnr  les  contratrcs'-,  iiiaxinio  quo  la  médecine 
classiijuo,  la  médecine  des  écoles,  uppose  à  celle  ipii  est 
devenue  le  prugraramo  de  l'homœopathio  :  Similia  simili- 
bus,  Los  semblables  par  les  semblables. 

CONTRARIANT  (ri-an),  ANTE  adj.  Qui  se  plaît  à  con- 
trarier :  Humeur  coNTRARiANTii.  Les  enfants  sont  en  fp-hiéml 
CONTRARIANTS.  11  Qui  est  do  nature  à  contrarier  :  IJes  evé- 
ne/nents  contrariants. 

—  Substautiv.  Persoune  qui  se  plaît  à  contrarier  :  Une 

CONTRAK!ANTIi;. 

—  n.  m.  Nom  que  l'on  donna,  en  Angleterre,  à  ceux  qui 
prirent  parti,  avec  le  comte  de  Lancastre,  contre  le  roi 
Edouard  II. 

CONTRARIER  (du  lat.  contrarias,  contraire)  v.  a.  Dire, 
faire,  vouloir  lo  contraire  do;  s'opposer  aux  paroles,  aux 
actes,  aux  volontés  de  :  Plus  une  personne  est  borriéc.  plus 
elle  est  portée  à  contrarier  les  autres.  (Vaniôro.)  il  Faire 
obstacle,  s'opposer  ù  :  Vent  qui  contrarik  ta  marche  d'un 
navire,  il  Fâelier,  inquiéter,  causer  du  dépit  à  :  Homme  qui 
aime  à  contrarikr. 

—  Contrarier  les  pétales.  Disposer  les  pétales  d'une  fleur 
artificielle  de  manière  que  chacun  d'eux  couvre  la  moitié 
à  peu  près  do  doux  pétales  du  rang  qui  précède  celui  au- 
quel il  appartient. 

Se  contrarier,  v.  pr.  Eprouver  de  la  contrariété  :  Per- 
sonne qui  SE  CONTRARIE  pour  la  moindre  chose,  il  Agir 
contrairement  à  ses  principes,  être  en  contradiction  avec 
soi-même.  (Dans  ce  sens,  se  contredire  vaut  mieux.) 
Il  Se  caiisor  l'un  à  l'autre  do  la  contrariété  :  Enfants  qui 
prennent  plaisir  à  se  contrarier.  Il  Ne  pas  s'accorder, 
être  en  opposition;  s'opposer  l'un  à  l'autre  :  Mouve- 
ments qui  SI-:  coNTRARiicNT.  Il  Etre  placé  altornativenient 
en  sens  opposé:   Les  assises  en  pierre  de  taille  doivent  se 

CONTRARIER. 

—  En  T.  de  fumisterie,  on  dit  que  deux  cbeminées  se 
contrarient,  lors(pic,  les  tuyaux  communi(|uant  ensemble, 
on  ne  pont  faire  du  feu  en  môme  temps  daus  les  deux,  à 
cause  do  la  fumée  que  l'une  d'elles  répand  dans  les  appar- 
tements. 

—  Anton.  Aider,  favoriser,  contribuer. 
CONTRARIÉTÉ  ;du  lat.  contrarietas,  même  sens)  n.  f. 

Oppusiiion  entre  des  choses  contraires  :  Contrariété 
d'humeur,  de  volonté,  de  goûts,  de  sentiments,  il  Contra- 
diction :  JVous  ne  sommes  que  mensonge,  duplicité,  contra- 
riété. (Pasc.) 

—  Ce  qui  contrarie;  obstacle,  traverse,  difficulté,  con- 
tretemps; ennui,  ^dépit  qui  en  résulte  :  Eprouver  mille 
CONTRARIÉTÉS.  Eprouver  une  vive  contrariété. 

—  Esprit  de  contrariété.  Disposition  à  contrarier. 

—  Dr.  Allégation  de  faits  contraires,  sur  lesquels  on 
donne  un  appointcment  pour  permettre  aux  parties  do 
faire  preuve  chacune  do  son  côté,  ii  Appointement  de  contra- 
riété, Appointomont  donné  dans  le  cas  précédent,  ii  Contra- 
riété d'arrêts.  Opposition  existant  entre  deux  arrêts  rendus 
on  dernier  ressort  sur  la  même  cause. 

—  Peint.  Contrariété  de  couleurs.  Opposition  heurtée, 
emploi  de  couleurs  dont  le  contraste  est  uhociuant. 

CONTRASTANT  (stan),  ANTE  adj.  Qui  contraste,  qui 
produit  un  (iJuLrasto  :  Figures,  Couleurs  contrastantes. 

—  l'In  T.  do  miiiér..  Se  dit  des  substances  cristallisant 
en  rhomboïdes  aigus  qui  offrent,  relativement  au  noyau, 
une  inversion  d'anglo  rapportée  à  un  rliomboïdo  plus 
obtus. 

CONTRASTE  {trassf —  rad.  contraster)  n.  m.  Oppo- 
sition cutro  doux  ou  plusieurs  choses  dont  l'une  fait  res- 
sortir l'autre  :  Contraste  d'ombres  et  de  lumières.  Con- 
traste de  caractères. 

—  Littér.  Opposition  entro  des  choses  différentes  uu 
opposées,  que  l'on  cherche  à  faire  valoir  l'une  jiar  l'autre  : 
Le  rôle  de  l'imposteur  et  celui  d'Ariste  font  contraste  dans 
le  Tartufe. 

—  Phys.  Contraste  des  couleurs.   Phénomène  (l'optique 

a  ni  se  produit  chaque  fois  t|u'on  regarde  en  mémo  temps 
eux  oDJots  colorés  mis  à  côté  l'un  do  l'autre. 

—  Encycl.  Littér.  Les  contrastes  sont  des  oppositions 
destinées  à.  faire  ressortir  lo  caractère  propre  de  deux 
choses  différentes,  par  lo  fait  même  de  leur  rapproche- 
ment. Us  excitent  plus  fytement  l'attention;  ils  provo- 
quent la  comparaison,  eu  taisant  parcourir  rapidement  les 
idées  accessoires  :  par  ce  moyen,  l'on  arrive  à  proeurer  la 

fdus  ffrando  quantité  do  sensations  possible  à  la  fois,  avee 
e  moins  d'efforts  possible.  Mais  il  tant  que  les  contrastes 
soient  entro  les  idées  d'un  même  genre.  Il  no  suffit  pas 
quo  le  contraste  soii  vrai;  il  faut,  uutro  cela,  quo  le  con- 
traste soit  nécessaire  et  qu'il  paraisse  tel. 

Lo  comique  lui-même  est  jifoduit  par  un  contraste. 
Lo  rire  est  excité  quand  il  v  a  disproportion  entre  la 
chose  quo  nous  voyons  et  l'idée  quo  nous  nous  on  for- 
mons ;  ontro  ce  que  prétend  être  un  personnage  et  co 
qu'il  est  réollomont;  ontro  lo  but  qu'il  poursuit  et  celui 
qu'il  atteint. 

Les  autours  dramatiques,  depuis  Sophocle,  ont  obéi  in- 
Htinctivomoiit  à  la  loi  des  contrastes  on  rapprochant  dans 
une  mênio  action  dos  caractères  opposés.  Toutefois,  les 
classiques  <lo  la  tra^rédio  n'ont  pas  poussé  trop  loin  co 
moyen,  qui  peut  fucilomont  dovouir  un  procédé  artificiel. 


Molière  en  a  fait  uu  plus  grand  usage  par  une  nécessité 
même  du  genre  comique. 

L'çiulo  romantique  a  usé  avec  prédilection  dos  con- 
trastes dans  lo  drame;  elle  a  partout  introduit  le  laid 
ù  côté  du  beau,  le  grotos(jue  à  coté  du  sublime.  Ma- 
rion  Delormo,  jlétno  par  ses  amours  [lassces,  redevient 
pure  par  son  amour  jjrésent.  Triboulet,  bouffon  à  la  cour 
et  pèr('  dans  sa  maison;  Lueréoo  Horgia,  belle  au  physi- 
que, difforme  au  moral,  trouvent  on  eux-mêmes  des  oppo- 
sitions Ijien  tranchées. 

-  Philos.  Le  contraste  a  été  observé  d'une  façon  géné- 
rale par  les  anciens  philosophes,  et  il  joue  un  rôle  dans 
leurs  métaphysiques,  notamment  dans  celles  do  Pytlia- 
gore  ot  de  Platon.  11  n'a  pas  été  étudié  scientifiquement 
avant  la  Renaissance.  Léonard  do  Vinci  ost  parmi  les  pre- 
miers qui  ont  signalé  son  importance  dans  les  phénomônes 
de  la  visiun.  On  a,  dés  lors,  distingué  entre  le  contraste 
successif  et  lo  contraste  sitnultané. 

Le  contraste  se  retrouve  dans  l'association  des  idées 
antithétiques.  Les  phénomènes  de  ce  genre  peuvent  être 
provoqués  soit  par  des  causes  extérieures  au  sujet  {une 
affirmation,  une  lecture,  un  événement,  un  discours,  luio 
action,  etc.),  soit  par  des  conditions  subjectives  ou  inhé- 
rentes au  sujet  (une  réminiscence,  un  songe,  une  sensa- 
tion interne,  etc.).  Ils  explit|uent  certains  faits  de  la  psy- 
chologie normale,  l'esprit  de  contradiction,  l'intluence  a 
contrariis  qu'une  personne  exerce  sur  une  autre,  certains 
changements  rapides  d'opinion,  etc.  En  pathologie,  ils 
nous  éclairent  sur  le  délire  de  la  négation,  les  auto-accu- 
sations de  quelques  fous,  les  obsessions  obscènes  chez 
des  sujets  adonnés  à  une  vie  très  pure. 

Parmi  les  philosophes  qui  ont  étudié  avec  le  plus  de 
détails  les  phénomènes  et  les  lois  du  contraste,  il  faut 
citer  Helmnoliz  et  Hering  en  Allemagne,  Ch.  Henry  en 
France,  S.  de  Sanctis  en  Italie. 

^  Anton.  Analogie,  ressemblance,  similitude. 

CONTRASTER  [sté]  v.  n.  Etre  en  contraste,  former  con- 
traste, être  en  opposition  frappante  :  La  majesté  de  la 
nature  CONTRASTE  avec  notre  7iéa7it.  (L.  Laya.)  il  A  signifié 
Contredire. 

—  V.  a.  Mettre  en  contraste  :  Contraster  les  caractères 
est  une  des  premières  lois  du  théâti'C. 

CONTRA-STIMULANT,  CONTRA-STIMULATION.  CON- 
TRA-STIMUUSME,  CONTRA-STIMULISTE,  CONTRA- 
STIMULUS.    Méd.    V.    CONTRO-STIMl  l.AM  ,  f[i-. 

CONTRAT  [tra  —  du  lat.  contractas,  même  sens)  n.  m. 
Accord  intervenu  entre  deux  ou  plusieurs  personnes,  pour 
charger  une  ou  plusieurs  d'entre  elles  do  quelque  obliga- 
tion :  Dresser,  Éédiger,  Passer  un  contrat.  Les  articles. 
Les  clauses  d'u»  contrat,  il  Acte  authentique  qui  constate 
cet  accord,  ii  Spécialement,  Acte  notarié. 

—  Contrat  Judiciaire,  Accord  conclu  entre  deux  parties 
devant  le  juge,  et  que  celui-ci  constate  dans  un  jugement. 

—  Contrat  de  7nanat/e,  Convention  destinée  à  régir  les 
rapports  pécuniaires  entre  les  époux  ;  acte  notarié  dressé 
à  cet  effet.  (S'emploie  très  souvent  dans  ce  sens)  :  Il  y  a 
des  77iaria(/es  dont  le  contrat  semble  avoir  été  7ninuté  par 
l'enfer.  (0.xenstiern.) 

—  Par  ext.  Simple  accord  entre  deux  ou  plusieurs  per- 
sonnes, fondé  sur  la  seule  bonne  foi  ;  Entre  gens  d'/ion7ieur, 
la  parole  est  un  contrat.  (La  Rochef.) 

—  Jeux.  Nom  donné  à  la  fiche  qui  ost  moins  longue  que 
la  fiche  ordinaire.  (On  donne  au  contrat  une  valeur  con- 
ventionnelle égale  à  cinq,  dix,  vingt  fois  celle  do  la  fiche 
ordinaire.) 

—  Mar.  Contrat  de  bienfaisa/tce.  Prêt  garanti  sur  des 
objets  embarqués,  avec  cette  condition  que,  si  ces  objets 
périssent,  la  somme  prêtée  no  sera  pas  rendue,  et  donnera 
droit  à  une  prime  dans  le  cas  contraire. 

—  Politiq.  Contrat  social,  Convention  expresse  ou  tacite, 
(jui.  selon  certains  publicisles,  régie  les  droits  et  les  de- 
voirs des  citoyens  entre  eux  et  avec  les  gouverncnients. 

—  Syn.  Contrat,  accord,  convention,  marché,  pacte, 
traité.  V.  ACCORD. 

—  Encycl.  Dr.  Un  contrat  est,  en  général,  un  accord  par 
lequel  deux  ou  plusieurs  personnes  établissent  entre  elles 
un  rapport  de  droit.  Aux  termes  du  Code  civil  (art.  llOli, 
c'est  une  convention  par  laquelle  une  ou  plusieurs  per- 
sonnes s'obligent,  envers  une  ou  plusieurs  autres,  à  donner, 
à  faire  ou  à  ne  pas  fai7'e  quelque  ihose. 

A  Rome,  la  force  obligatoire  des  conventions  découlait 
de  l'accomplissement  de  certaines  formes  solennelles.  Ces 
formalités  étaient,  à  l'origine,  celles  du  nexum  ou  de  Vobli- 
f/atio  per  xs  et  Ubram,  et  s'ai)j)liquaient  à  tous  les  con- 
trats, principalement  ù  la  vente.  I*lus  tard,  on  divisa  les 
contrats  en  (juatro  classes,  d'après  la  façon  dont  ils  se 
formaient  :  contrats  re,  formés  par  une  tradition  [mutuum, 
commodat,  dépôt,  gage)  ;  ve7*bis,  résultant  do  paroles  pro- 
noncées (stipulation,  dictio  dvtis,  jusjui'andum  lifjerli); 
litteris,  résultant  do  certaines  écritures;  consensu,  formés 
par  le  seul  consentement  (vente,  louage,  société,  mandat). 
Il  faut  remartiuer  (luo  les  contrats  verbis  ot  litteris  étaient 
des  formes  générales  de  s'obliger,  permettant  de  donner 
efficacité  à.  une  convention  quelconque;  tel  fut  lo  carac- 
tère de  la  stipulation.  Tous  les  contrats  engendraient 
dos  actions  à  la  différence  des  pactes.  Certains  pactes  qui 
furent  munis  d'actions  par  le  prêteur  ou  tardivement  par 
la  loi  étaient  comparables  à  dos  contrats.  Il  en  fut  de  même 
des  contrats  innomés.  Los  contrats  romains  n'étaient  pas 
translatifs  de  propriété  et  de  droits  réels;  il  fallait  em- 
ployer des  modes  spéciaux  pour  transférer  ces  droits  on 
exécution  du  contrai. 

Chez  les  peuples  d'origine  gormaniifue,  certaines  solen- 
nités servaient  à  la  transmission  dos  droits  réols  ot  aux 
conventions,  conimo  la  rennso  d'une  paille  Ifestuca).  La  loi 
salique  parle  do  la  transmission  "le  la  propriété  per  fvs- 
lnca7n.  La  théorie  romaine,  en  matière  ue  contrats,  passa 
dans  le  droit  français,  tout  en  rei;ovant  quohjuos  règles 
nouvolles.  Ainsi  la  divisiun  romaino  des  obligations  l'ut 
abandonnée,  et  l'on  n'admit  point  la  distinction  des  cunvon- 
lions  ou  pactes  nus  et  des  contrats.  L'ancien  droit  français 
avait  maiittonu  lo  principe  romain  (pio  la  tradition  ost  né- 
cessaire pour  transférer  la  propriété  ;  mais  on  y  considé- 
rait souvent  une  tradition  do  droit  comme  suflisanio  ;  elle 
résultait  d'une  clause  de  dessaisinc-saisinc.  V.  co  mot. 

Aujourd'hui,  d'après  loCodo  civil,  les  contrats  sont  celles 
des  conventions  par  lesquelles  on  a  on  vuo  du  créer 
(pnd(|ue  obligation.  On  laisse  le  nom  de  «  convention  ■>  à 
celles  qui  ont  objet  d'éteindre  des  obligations.  Cependani, 
on  emploie  souvent  inditféremmeni  «  contrat  ••  ot  «  con- 
vonlion  ••. 


CONTRANCHE   —   CONTRAT 

Los  principales  divisions  des  contrats  sont  :  1"  synal- 
lagmatiques,  lorsque  les  contractants  s'obligent  rôcipio- 
(luomoul  les  uns  envers  les  autres  ;  unilatérau.r,  lorsqu'il 
n'y  a  d'engagement  quo  d'un  seul  côté  ;  g*»  titre  onéreux, 
lorsque  le  contrat  est  intéressé  de  part  et  d'autre  ;  de 
bienfaisance  ou  à  titre  gratuit,  lors(|ue  l'une  des  parties 
reçoit  un  avantage  dont  elle  no  fournit  pas  la  contre-va- 
leur ;  'i"  commutatifs  ou  aléatoires  (subdivision  dos  con- 
trats à  titre  onéreux)  selon  que  l'équivalent  fourni  par 
chaque  partie  à  l'autre  est  dès  à  présent  fixé  ou  suscep- 
tible de  varier  (assurance);  4"  consensuels  réels  o\\  solen- 
nels, selon  (|U0  lo  consentement  suffit,  tju'il  faut  une  pres- 
tation ou  que  dos  formalités  sont  prescrites  à  peine 
d'inexistence  du  contrat  ;  5°  principaux  ou  accessuii-es, 
selon  qu'ils  existent  par  eux-mêmes,  ou  se  rattachent 
nécessairement  à,  un  contrat  antérieur  (cautionnement, 
hypothèque). 

Le  code  établit  quatre  conditions  essentielles  pour  la 
validité  des  contrats  :  lo  consentement  des  parties,  la 
capacité  de  contracter,  un  objet  certain,  une  cause  licite. 
Les  vices  du  consentement  donnant  lieu  à  une  action  en 
nullité  sont  :  ren'eur,  le  dol,  la  violence,  quelquefois  la 
lésion. 

Les  contrats  ou  conventions  tiennent  lieu  de  loi  à  ceux 
qui  les  ont  faits  (C.  civ.,  art.  1134).  Les  contrats  ne  pro- 
Quisent  pas  seulement  des  obligations  ;  ils  transfèrent  par 
eux-mêmes  les  droits  réels,  au  moins  dans  les  rapporis  des 
parties  contractantes.  A  l'égard  des  tiers,  s'il  s'agit  d'im- 
meubles, il  faudra  une  transcription.  Les  obligations  qui 
naissent  des  contrats  peuvent  être  affectées  de  modalités 
(terme,  condition,  alternative)  ;  pour  ce  qui  concerne  leur 
extinction,  v.  obligation. 

Enfin,  pour  ce  qui  regarde  la  preuve  des  conventions, 
il  est  dit  (art.  1315)  que  celui  qui  réclame  l'exécution  d'une 
convention  doit  la  prouver. 

La  loi  reconnaît  des  engagements  qui  se  forment  sans 
convention  ;  on  les  api)elle  quasi-contrats. 

—  Dr.  mod.  Le  contrat  de  mai'iage  est  la  convention  que 
font  les  futurs  époux  en  vue  de  régler  leur  association  con- 
jugale quant  aux  biens.  L'existence  de  ce  contrat  est  subor- 
donnée à  celle  du  mariage.  En  principe,  les  époux  ont 
toute  liberté  pour  régler  leurs  conventions  matrimoniales, 
pourvu  qu'elles  ne  soient  contraires  ni  à  l'ordre  public  ni 
aux  bonnes  mœurs.  Seraient  contraires  à  l'ordre  public 
des  clauses  qui  porteraient  atteinte  à  la  puissance  mari- 
tale, aux  droits  du  mari  comme  chef  de  l'association,  aux 
droits  résultant  de  la  puissance  paternelle  ou  à  des  dis- 
positions prohibitives  du  Code.  On  ne  peut  pas,  non  plus, 
dans  un  contrat  de  mariage,  modifier  l'ordre  légal  des 
successions,  ni  se  référer  par  simple  renvoi  au  texte 
d'anciennes  coutumes.  Les  changements  ou  contre-lettres 
passés  avant  la  célébration  du  mariage  sont  soumis  à, 
quelques  conditions  (C.  civ.,  art.  1390-131)7).  La  séparation 
de  corps  et  la  séparation  do  biens  mettent  seules  lin  au 
régime  matrimonial  avant  la  cessation  du  mariage.  La  loi 
n'a  pas  fixé  de  règles  générales  relativement  à  la  capacité 
nécessaire  pour  passer  le  contrat  de  mariage.  Elle  ne  s'est 
expliquée  que  pour  le  mineur  ;  celui-ci,  lors(iu'il  est  habile 
à  contracter  mariage,  peut  faire  son  contrat  de  mariage 
a\ec  l'assistance  des  personnes  dont  le  consentement  est 
requis  pour  le  mariage.  Les  régimes  matrimoniaux  que 
le  Code  civil  organise  sont  :  le  régime  on  cn7ninunautéf  le 
régime  à^exclusion  de  com7mmauté,  le  régime  de  sèpa/'ation 
de  biens,  le  régime  dotal.  Les  conventions  matrimoniales 
pouvant  être  opposées  par  les  époux  aux  tiers,  il  était 
utile  d'organiser  un  mode  de  publicité;  il  n'a  été  établi 
que  par  la  loi  du  10  juillet  1S50.  qui  a  proscrit  de  mention- 
ner dans  l'acte  de  mariage  l'existonco  du  contrat  de  ma- 
riage. Spécialement,  pour  les  époux  commerçants .  une 
publicité  avait  été  ordonnée  par  le  Code  do  commorco 

(art.  07-70).  V.  COMMONAtiTÉ. 

Contrat  social  (De)  ou  Pi'incipes  du  droit  politique, 
par  J.-J.  Rousseau  (Amsterdam,  1762).  — Ce  traité  célèbre 
est  un  fragment  de  l'ouvrage  plus  considérable,  projeté 
par  Rousseau,  sur  les  institutions  politiques.  Le  texte 
jtrimitif  du  Contrat  social  est  tiès  différent  de  celui  qui  fut 
publié.  Laissant  de  côté  la  question  do  l'utilité  des  sociétés, 
traitée  dans  lo  Discours  sur  l'inégalité.  Rousseau  examine 
selon  quels  principes  on  doit  concevoir  que.  en  droit,  elles 
ont  pu  s'établir  :  "  Trouver  une  forme  d'association  qui 
défcndo  et  protège  de  toute  la  force  commune  la  personne 
CI  los  biens  de  chaque  associé,  et  par  laquelle  chacun,  s'u- 
nissant  à  tous,  n'obéisse  pourtant  qu'à  lui-même  et  reste 
aussi  libre  qu'auparavant,  »  tel  est  le  problème  fondamen- 
tal dont  lo  Contrat  social  donne  la  solution.  Le  contrat 
social  est  non  un  fait,  mais  une  supposition  logique.  Le 
traité  se  divise  on  quatre  livres,  qui  traitent  :  le  premier, 
de  la  formation  des  sociétés  et  du  pacte  social  ;  le  deuxième, 
de  la  souveraineté  et  do  ses  droits;  lo  troisième,  du  gou- 
vernement ;  lo  quatrième,  dos  diverses  institutions  so- 
ciales, telles  qu'élections,  hautes  magi.stratures,  etc.  La 
prédilection  avec  laquelle  Rousseau  songe  au  gouver- 
nement genevois  fait  généralement  attribuer  A  son 
livre  un  caractère  profondément  démoeratiiiue,  malgré 
toutes  les  réserves  dont  il  a  accompagné  sa  pensée.  Il 
eut  un  grand  retentissement  ot,  générah-ment  mal  com- 
pris, il  inspira  la  plupart  des  politiques  de  la  Révolution 
française. 

Contrat  de  marlaee  (lk^,  roman  de  H.  de  Bal/ae, 
daté  do  septembro-octobro  I83.^,  se  rattache  aux  Scènes 
delà  vie  pi-ivée,  qui  sont  une  des  parties  de  l'ieuvre  du 
grand  romancier.—  »  Le  sujet  do  cette  élude,  dit  l'auleur, 
n'est  pas  dans  la  transition  du  garçon  ù  I  liontme  marié... 
Cette  uMivre  retrace  la  grande  comédie  qui  précède  toute 
vie  conjugale,  c'est-ù-diro  la  discussion  A  laquelle  donnent 
lieu  les  contrais  do  mariage  dans  toutes  les  familles  nobles 
ou  bourgeoi.ses.  •  Voici  comment  la  belle  mère  elle-mcuie, 
M**  Kvangolista,  pose  lo  problème  qui  fait  le  fond  mémo 
du  roman  :  «  Etant  donné  que  je  ne  puis,  i>ar  suite  de  mon 
incurie,  rendre  A  ma  lille  ses  comptes  do  tutelle,  ni  lui 
fournir  une  dot  sans  me  dépouiller  ;  une,  d  autre  part,  num 
futur  gendre  est  amoureux  do  ma  fille  et  me  sait  capable 
de  le  pousser  aux  plus  hautes  charges  politiques,  je  do  s 
faire  signer  lo  contrat  aux  plus  douces  comlitions  pos- 
sibles. »  Chacun  des  deux  partis  s'adjoint  son  noiaire  : 
Manerville.  le  fiancé,  prend  M*  Malhias,  de  l'ancienne 
école,  ot  M"'  Evangelisla  M'  Solonot,  de  lu  jeune.  La  ba- 
taille se  livre  en  partie  double  entre  les  deux  hommes 
d'affaires  en  même  temps  qu'entre  Paul  ot  M*' Evangelisla. 
Après  plusieurs  péripéties,  dont  le  récit  demanderait  do 
longs  détails  techniques,  Paul  l'emporio  péouniairomenl, 


CONTRATENORE 


CONTREBANDE 


mais  bien  malgré  lui,  grâce  à  M'  Mathias  ;  moralement,  il 
est  vaincu,  car  il  a  éveillé  dans  le  cœur  de  sa  bellc-mere 
une  haine  qui  réglera  tous  les  actes  de  sa  fcuime. 

Tel  est  ce  roman.  Il  montre  combien  Balzac  a  profité 
des  années  passées  chez  l'avoué  et  chez  le  notaire,  pour 
s'initier  à  la  procédure,  qui  tient  dans  ce  roman  une  place 
impo/tante  et  en  détournera  peut-6tro  quelques  lecteurs; 
mais,  surtout,  il  fait  comprendre  la  place  que  l'argent  dé- 
robe à  l'araour  dans  les  préoccupations  et  les  actes  de  la 
société  moderne.  A  ce  titre,  le  Contrat  de  iiuiriaf/e,  comme 
ta  Hecherche  de  l'absolu,  comme  les  Paysatis,  comme  le 
Cousin  Potis,  est  signiticatil"  du  réalisme  de  Balzac. 

Contrat  de  mariage  (le),  tableau  de  AVatteau,  au 
musée  de  Madrid.  Les  parties  contractantes,  le  notaire  et 
les  grands-parents,  sont  assis  à  une  table,  au  Tond  de  la 
scène.  On  reconnaît  l'accordée  à  sa  robe 
blanche  et  à  son  bouquet.  Son  futur  !a 
considère  avec  admiration.  De  nombreux 
assistants  sont  rangés  à  droite  et  à  gaucho. 

Le  même  sujet  a  été  traité  par  ^an  van 
Steen  (au  musée  de  Brunswick),  gravé  par 
J.-C.  Baquoy  ;  par  Ryckaert  (musée  de  Ma- 
drid); par  Hogarth,  à  Londres,  etc.  Dan 
la  suite  de  tableaux  intitulée  le  Mariage 
la  mode,  un  vieux  marchand  millionuairu 
donne  sa  fille  en  mariage  au  fils  d'un  noble 
ruiné.  Ce  dernier  montre  au  négociant, 
avec  ostentation,  son  arbre  généalogique. 
Tandis  que  le  fiancé  regarde  distraitement 
d"un  autre  côté,  la  jeune  fille  écoute  les 
galanteries  d'un  jeune  tal)ollion. 

CONTRATENORE  ou  CONTRATÉNOR 
n.  m.  Svn.  peu  usité  de  uaut!::-contri':. 

CONTRAVARIANT  n.  m.  Matii.  V.  inv.\- 

RIANT. 

CONTRAVENTION  [vau-si  —  rad.  con- 
trevent)- )  n.  f.  Action  d'aller  contre  l<s 
jtrcscriptions  d'un  règlement,  d'une  lui  ; 
Eti^e  eu  CONTRAVKNTION.  Commettre  une  con- 
travention. Il  Sitnple  contraventioti.  Infrac- 
tion aux  règlements  de  police. 

—  Encvcl.  Dr.  L'article  l""du  Code  pénal 
est  ainsi  conçu  :  n  L'infraction  que  les  lois 
punissent  de  peines  de  police  est  une  contra- 
vention; l'infraction  que  les  lois  punissent  de 

peines  correctionnelles  est  un  délit  ;  l'infraction  que  les  lois 
punissent  de  peines  aftlictivesou  infamantes  est  un  crime.  >> 
Cette  singulière  définition,  qui  n'a  rien  de  scientifique  ni  de 
moral,  <|ui  renverse  l'ordre  naturel  des  choses,  se  réfère  aux 
trois  ordres  de  compétence  qui  attribuent  les  contraventions 
aux  tribunaux  de  police,  les  délits  aux  tribunaux  correc- 
tionnels, et  les  crimes  aux  cours  d'assises  ;  c'est  le  seul  côté 
pratique  par  lequel  elle  puisse  sejustifier,  car  elle  n'a  même 
pas  lo  mérite  de  l'exactitude.  Il  existe,  en  effet,  un  grand 
nombre  de  contraventions  prévues  et  définies  par  des  lois 
spéciales  et  qui  sont  punies  de  peines  correctionnelles 
(douanes,  presse,  etc.),  voire  de  peines  criminelles  (C.  pén., 
art.  119, 199,  200).  Les  contraventions  forment  donc  la  iroi- 
sièmo  classe  des  faits  punissables.  Ce  qui  les  caractérise 
et  les  distinguo  nettement  des  délits  proprement  dits,  c'est 
qu'elles  existent  par  le  seul  fait  de  la  désobéissance  aux 
prescriptions  de  la  loi  et  des  règlements,  abs>traction  faite 
de  tout  caractère  volontaire  ou  involontaire  de  l'acte,  la 
matérialité  du  fait  suffisant  pour  motiver  lappiicatiun  de 
la  peine,  sans  qu'il  y  ait  lieu  de  se  préoccuper  de  l'inten- 
lion,  de  la  bonne  ou  mauvaise  foi  de  ses  auteurs.  Les  ma- 
tières de  police  sont  définies  par  l'article  4,  titre  XI,  de  la 
loi  des  16-24  aoiit  1790;  les  contraventions  de  police  sont 
établies  par  la  loi  et  par  des  arrêtés  que  les  maires,  aux- 
quels ia  loi  a  délégué  ce  pouvoir,  peuvent  prendre  sur  les 
matières  qui  cunstituci.t  cette  police.  Ainsi,  le  quatrième 
livre  du  Code  pénal  prévoit  les  infractions  de  police  géné- 
rale, et  l'article  Il  de  la  loi  du  18  juillet  1837  délègue  aux 
maires  le  droit  de  prendre  des  arrêtés  sur  les  objets  confiés 
à  leur  vigilance  et  à  leur  autorité.  Les  peines  de  police 
sont  :  I'  un  emprisonnement  de  1  à  5  jours  ;  2"  une  amende 
de  1  à  15  francs;  3"  la  confiscation  des  choses  saisies  en 
contravention.  Il  n'y  a  récidive,  en  celte  matière,  que  lors- 

âu'un  premier  jugement  a  été  rendu  par  le  même  tribunal 
ans  les  douze  mois  précédents  ;  la  récidive  aggrave  la 
peine  dans  les  limites  des  peines  de  police.  Les  contra- 
ventions sont  divisées  en  trois  classes  (C.  pén..  art.  47i, 
•(75,  479)  ;  elles  sont  passibles  d'une  amende  do  l  à  5  francs, 
C  à  10  francs  et  11  à  15  francs,  avec  emprisonnement  en 
cas  de  récidive. 

CONTRAVENTIONNEL,  ELLE  {van-si-o-ndl')  adj.  Qui  a  lo 
caractère  d'uio  cuiuravention. 

CONTRAYERVA  (mot  cspagu.  formé  de  contra,  contre, 
et  yerv'i,  borbo)  n.  f.  Espèce  de  dorsténie,  dont  la  racine 
est  parfois  employée  contre  la  morsure  dos  serpents. 

CONTRE  (lat.  conlra)  prép.  Dans  la  direction  opposée  à  : 
JVaf/cr  coNTRK  le  co»r«7i/,  ii  Immédiatement  en  face;  au 
contact  :  Se  lieurter  front  coutuv.  front .  Deux  siètjes  placés 
l'un  CONTRK  l'autre,  w  En  prenant  pour  but  :  Tirer  contiu-: 
leê  vaiKseaiiT  ennemis. 

—  Exprime  :  l"  l'atlaquc,  l'opposition,  l'hostilité  :  Lutter 
CONTRK  le  pow^oir.  Af/tv  contrk  la  loi  ;  2**  la  défense,  la 
prulection.  lo  recours,  le  remède,  le  préservatif  :  Se  pré- 
munir cotiTRti  un  danffer.  S'asxurer cc>>iTRK  l'incendie;  3"  la 
proportion,  la  quantité  relative,  et  signifie  Sur,  pour  un 
nombre  do  :  //  y  a  dix  honimcs  fini  mattf/ent  le  revenu  des 
terres  contrk  un  Uihoureur.  (MoniOH<\,);  4»  l'échange,  le 
roc  :  />e«  liommrs  n*'  savent  pas  tout  ce  ifu'ifs  f/af/neraient 
à  échanger  Ifur  éf/oï^me  contrh  un  peu  da  solidarité. 

—  Aavif/uer  contre  vent  et  marée.  Avoir  le  vont  debout 
et  la  mariée  contraire,  n  Kig.  Aller  contre  vent  et  marée. 
Poursuivre  obstinément  ses  projets,  malgré  toutes  les  diffi- 
cultés, en  déprt  de  tous  les  obstacles. 

—  Loc.  div.  :  Tenir  contre.  Résister  à  :  Ne  pouvoir  tenir 
roNTBH  des  ennemis  trop  nombreux,  ii  Ai^oir  contre.  Avoir 
pour  ob.stacle,  pour  objection  :  Avoir  contrk  soi  son  passé. 

Il  Envers  et  contre  tous.  Malgré  l'oiiposition  de  tout  le 
monde,  il  Elever  autel  contre  autel,  r'aire  schisme,  créer 
une  Eglise  dans  une  Eglise,  un  parti  dans  un  parti. 

—  Adverbial.  En  sens  opposé,  d'une  façon  contraire  : 
Parler  pour  et  contrk.  Voter  contrk. 

—  Loc.  adv.  :  Tout  contre.  Tout  auprès  :  Appartement 

Îdacé  TovT  contrk  l/i  cour,  n  Porte  tout  contre.  Porte  eritre- 
lâilléc.  il  Ci-contre.  V.  ri.  n  Là  contre,  Contre  cela  :  en  oppo- 
sition à  la  chose  dont  il   s'agit  :   Qui  diantre  peut  aller 


i,À  CONTRK?  (Mol.)  Il  far  contre.  En  revanche,  par  com- 
pensation :  Si  plusieurs  des  essais  de  Baffun  sont  heureux, 
quelques  autres.  I'AR  contre,  ne  le  sont  pas. 

—-  Hem.  Contre  s'emjdoie  comme  préposition  insépa- 
rable dans  xme  foule  de  mots  composés,  dont  les  uns 
prennent  et  les  autres  ne  prennent  pas  de  trait  d'union.  On 
trouvera  beaucoup  d'entre  eux  à  leur  ordre  alphabétique; 
mais  on  peut  eu  créer  indéfinin^'nt.  (Le  de  contre  ne 
s'élide  jamais.) 

—  Subslantiv.  n.  m.  Ce  qui  est  opposé  :  Soutenir  le  pour 

et  le  CONTRK. 

—  Escrim.  Parade  faite  avec  l'épée,  qui,  partant  du 
point  où  l'on  est  en  garde,  revient  s'y  fixer  après  avoir 
décrit  un  cercle  :  Contre  de  quarte,  de  sixte. 

—  Jeux.  Eaire  contre.  Aux  cartes,  etc.,  on  dit  d'un  joueur 


Le  contrat  de  ma 


(ju'il  fait  contre,  quand  il  déclare  jouer  contre  un  partner. 
fl  Fig.  Faire  opposition  :  Le  parlement  n'était  occupé  qu'à 
faire  contrk  au  réqent.  (St-Simon.|  [Vieux].  (Au  billard, 
le  contre  a  lieu  lorsque  la  bille  poussée  par  le  joueur  so 
trouve  inopinément  repoussée  soit  par  la  bille  même  sur 
laquelle  il  a  tiré,  soit  par  la  troisième.) 

—  Mar.  Courir  à  contre.  Tenir  une  route  opposée.  Il  Etre 
à  contre,  Tenir,  avec  le  même  vent,  des  bordées  diffé- 
rentes, de  façon  à  se  croiser,  n  Etre  brassé  à  contre.  Se 
dit  des  voiles,  lorsqu'on  met  le  vent  sur  l'une  et  qu'on  lo 
conserve  dans  l'autre. 

—  Mus.  Nom  que  l'on  donnait  anciennement  aux  voix 
d'alto,  parce  qu'elles  faisaient  tes  parties  destinées  à  faire 
harmonie  contre  une  autre  partie. 

—  Tecbn.  Outil  en  forme  de  coin  muni  d'un  manche,  que 
l'on  emploie  pour  fendre  le  bois. 

Contre  un  (le),  traité  de  La  Boëtie.  V.  servithiu: 

VOLONTAIRE. 

CONTRE-ABOUT  ou  CONTRABOUT  n.  m.  Dr.  anc.  S\n. 
Je  cnNTRi>i'.\N.  N'.  ce  mot. 

CONTRE-ACCUSATION  [a-ku ,  si-on)  n .  L  Accusation  por- 
tée contre  un  accusateur  :  fiecourir  aux  subterfuffes  de  con- 
TRE-AcctiSATiON.  (Dn  Hellay.)  Il  PI.  Des  contre-accosations. 

CONTRE-À-CONTRE  adv.  Côte  à  côte,  très  près  l'un  de 
l'autre,  sans  se  touclior  :  Navires  qui  sont  contre-à-contre. 
(Peu  usité.) 

CONTRE-ALIZÉ  adj.  m.  Se  dit  dt.s  vents  opposés  aux 
vents  alizés  :  Vents  contre-alizés.  V.  ai,izê. 

CONTRE-ALLÉE  (a-lè)  n.f.  Allée  latérale,  parallèle  à  une 
allée  principale,  n  P\.  Des  contrk-allêes. 

CONTRE-AMIRAL  n.  m.  Ofiicier  général  de  marine, 
dun  grade  immédiatement  inférieur  âcelui  de  vice-amiral  : 
Le  grade  de  contre-amiral  correspond  au  grade  de  général 
de  brigade,  il  Officier  général  de  la  marine  anglaise  ou 
hollandaise,  qui  a  lo  troisième  rang  dans  le  commande- 
ment d'une  flotte.  (PI.  Lies  contre-amiradx.) 

—  Par  ext.  Vaisseau  qui  porte  le  contre-amiral. 

—  Encycl.  Lo  grade  de  contre-amiral  a  son  correspon- 
dant dans  presque  toutes  les  marines,  et  le  nom  est  à  pou 
près  semblable  aussi.  Los  contre-amiraux  remplissent  les 
îonctions  de  commandants  d'escadres  lointaines  ou  de 
divisions  des  escadres  do  France  ;  ils  sont  chefs  d'état- 
major  et  majors  généraux  des  arsenaux,  présidents  de 
commissions  à  Paris.  Les  contre-amiraux  sont  promus  au 
choix  parmi  les  capitaines  de  vaisseau  ayant  trois  ans  de 
commandement  d'une  unité  de  combat,  ou  deux  ans  de 
commandement  d'une  division  do  trois  navires.  Lo  contre- 
amiral  porte  en  petite  tenue  la  redingote  avec  les  mômes 
boutons  quo  les  officiers  généraux  et  deux  étoiles  sur  les 
manches.  La  casquette,  ornée  de  broderies,  a  deux  étoiles 
au  milieu  et  do  face.  Les  épauleltes  sont  à  grosses  tor- 
sades on  or,  avec  doux  étoiles  sur  la  patte  supérieure.  A 
bord  des  navires,  la  marque  distinctivc  est  un  pavillon  na- 
tional portant  deux  étoiles  blanches  dans  le  bleu  et  hissé 
au  mhi  d'artimon. 

CONTRE-APPAUMÉE  {n-pô-mè)  adj.  f.  Blas.  Se  dit  do  la 
main  utivcrii-  et  muntiant  le  dos,  la  position  ordinaire 
étant  de  montrer  la  j)aume.  (Très  rare.) 

CONTRE-APPEL(«/>é/)n.m.Artmilit.  Appel  militaire,  fait 
inopin<'niiTit  un  certain  temps  après  l'extinction  des  feux, 
pour  s'assurer  (pie  les  soldats  n'ont  pas  quitté  la  casorno 
après  avoir  répondu  à  l'appel  du  soir  :  Des  coNTRE-Apf'RLs. 

—  Escr.  Appui  du  pied  droit,  qui  répond  à  l'appel  do 
l'adversaire. 

GONTRE-APPLÉGEMENT  {a-plëf-man)  n.  m.  Dr.  anc. 
Opposition  formée  à  la  complainte  de  celui  qui  voulait  rr- 
couvror  la  possession  d'un   liéritage.  il  PI.  Des  contre- 

AI'PLKOKMENTS.  V.  APPLÊGEMENT. 

CONTRE-APPLÉGER  \a-plé-jé.  —  Prend  un  c  devant  a 
et  o  après  b-  rv  :  Je  confre-npplégrni.  Nous  contre-appléqcuns) 
V.  a.  l)r.  ;ni''.  S'opposer  i  la  complainte  de  celui  qui  vou- 
lait rentrer  en  possession  d  un  héritage. 


238 

CONTRE-APPROCHESfrt-proc/i')n.L  pi.  Art  milit. Travaux 
analuj:iies  â  c<-u\  ijue  lait  l'assailiant  pour  s'ai»procber 
d'une  place  ass»iégée.mais  qui  sont  exécutés  par  la  défense, 
lorsque  celle-ci  croit  devoir  aller  au  devant  de  l'ennemi  pour 
s'enijiarer  de  quelque  point  avantageux,  d'où  elle  puisse 
domiuer  ou  prendre  â  revers  les  tranchées  de  l'attaque. 

—  n.m.sing.  Constr.  et  arcbit.  Syn.  de  contre-arêtier. 

—  Encvcl.  Art  milit.  Les  contre-approches  doivent  être 
dirii^ées  de  façon  à  ne  pouvoir  être  utilisées  par  l'assail- 
lant, si  les  progrès  du  siège  les  font  tomljer  entre  ses 
mains.  Aussi  les  assiégés  no  peuvent-ils  en  user  qu'avec 
beaucoup  de  discrétion.  Elles  constituent,  «l'ailleurs,  un 
travail  très  pénible  pour  lo  personnel  de  la  garnison,  à 
qui  la  défense  impose  toujours  de  grandes  fatigues. 

CONTRE-ARC  [arlc]  n.  m.  Courbure  opposée  à  l'arc,  et 
causée  par  le  poids  du  grand  màt  et  l'efi'ort  des  haubans 
de  la  ba;-^.e  carène,  il  PL  Des  contre-arcs. 

CONTRE-ARCATURE  n.  f.  Archit.  Festons  découpés  en 
plusieurs  ï.êns.  ii  PI.  Drs  contre-arcatcres. 

CONTRE-ARCHET  (À)  loo.  adv.  Mus.  En  poussant  lar- 
iliet  quand  il  faudrait  le  tirer,  en  le  tirant  quand  il  fau- 
drait le  pousser. 

CONTRE-ARÊTIER   {ti-é)  n.  m.  OU  CONTRE-ARÊTIÈRE 

Iti-èr')  n.  f.  En  T.  de  constr..  Ardoise  ])récédant  immédia- 
tement celle  qui  est  coupée  obliiiuoment  pour  former  l'arê- 
tier. Il  On  dit  aussi  CONTRE-ArPROCHK. 

CONTRE-ASSAILLIR  {a-sa-ill  [Il  mil.])  V.  a.  Faire  une 

attaque  opinj^ée  â  une  autre  attaque. 

CONTRE-ASSEMBLÉE  (a-san)  n.  f.  Assemblée  faite  eu 
oppusiliun  à  une  autre  assemblée  :  Tenir  des  contre-as- 

SEMtJLHt:S. 

CONTRE-A  S  SIÉGER  {a-si-é)  v.  a.  Assiéger  à  son  tour  : 
<  ■(>MKi.,-AssiÉ<iEK  l'assiégeant. 

CONTRE-ATTAQUE  {a-tak")  n.  f.  Action  d'une  troupe  qui 
passe  brusquement  de  la  défensive  à  l'ofl'ensivo  :  La  cûn- 
r ri:- attaque  a  lieu  contre  un  des  flancs  de  l'advei'saire  au 
niomeiit  où  il  se  porte  à  l'assaut,  n  Se  dit,  au  pluriel,  des  tra- 
vaux de  défense  que  des  assiégés  opposent  aux  travaux 
<rattat|ue  des  assiégeants  :  Des  contre-attaques. 

CONTRE-AUBE  u.  f.  Petite  aube  placée  en  dedans  et 
on  sens  inverse  de  l'aube  d'une  roue  hydraulique,  appe- 
lée roue  de  côté,  pour  rejeter  le  liquide  loin  de  l'axe  de  la 
roue,  après  qu'il  a  produit  son  elfet.  Il  PI.  Des  contre- 

ALIBKS. 

CONTRE-AUGMENT  {ôg-7naji)  n.  m.  Dr.  anc.  Gain  de  sur- 
vie, qui  consistait  pour  le  mari  à  retenir  une  partie  de  la 
dot  de  sa  femme  prédécédée.  ii  PI.  Des  contre-augments. 

CONTRE-AVEU  n.  m.  Aveu  qu'on  oppose  à  un  autre 
aveu  :  Faire  des  contre-avicdx. 

—  Anc.  dr.  Opposition  du  défendeur  qui  s'affirmait  pro- 
priétaire des  meubles  revendiqués. 

CONTRE-AVIS  (l'i)  n.  m.  Avis  contraire;  révocation 
d'un  avis  antérieur  :  Ecouter  les  avis  et  les  contre-avis. 

CONTRE-BALANCER  (prend  une  cédille  sous  le  c  de- 
vant a,  o  :  Je  coiitre-baliniçai.  Nous  contre-balançons)  v.  a. 
Faire  équilibre  à  ;  Poids  qui  en  contre-balance  un  autre. 
Il  Harmoniser,  équilibrer,  pondérer  :  Le  peintre  a  besoin 
de  contrebalancer  ses  claii's,  ses  ombres,  etc. 

—  Fig.  Compenser,  établir  dans  un  équilibre  moral  ou 
dans  une  sorte  d'égalité  :  Les  avantages  de  la  liberté 
contri:-balanci:nt  ses  inconvénients.  (B.  Const.) 

Se  contre-balar}cer,  v.  pr.  S'équilibrer  l'uu  par  l'autre. 
Il  Fig.  Se  compenser  l'un  par  l'autre  ;  être  égal  l'un  à 
l'autre. 

CONTRE-BALANCIER  (si-é)  n.  m.  Mécan.  Balancier  en 
bois  ou  eu  ler,  attelé  d'un  côté  à  la  maîtresse  tige  d'une 
pom|ie,  et  chargé  de  l'autre  de  contre- 
poids, f|uc  l'on  fait  varier  à  volonté. 
Il  PI.  Des  contre-balanciers. 

CONTRE-BANDE  n.  f.  Blas.  Bande 
divisée  en  tlcux  l'arties  :  l'une  de  mé- 
tal, l'autre  d'émail. 

—  Encycl.  La  contre-bande  est  for- 
mée par  deux  demi-bandes,  qui  parfois 
-•Jonl  d'émaux  difi'érents,  mais  qui,  ré- 
gulièrement, doivent  être  l'une  de  mé- 
tal, l'autre  d'émail. 

CONTREBANDE  (de  l'espagn.  contra- 
bund'i;  de  contra,  contre,  et  bando,  ban, 
ordonnance)  n.  f.  Dr.  pén.  Introduction 
clandestine  de  marchandises  proliibées  on  soumises  à  des 
droits  duiit  on  fraude  le  Trésor  :  Faire  la  contrebande. 
Marchandises  de  ooKTREBAtiiii-:,  introduites  en  contbebandb. 
Il  Par  ext.  Marchandises  ainsi  introduites  en  fraude  :  UAli- 
ment  chargé  de  contrebande.  Fumer  de  la  contrebanui;. 

—  Fig.  Introduction  clandestine,  frauduleuse,  d'un 
objet  (juelconque.  it  Fam.  Etre  de  contrebande.  Se  dit  de 
tout  co  qui  n'est  pas  légitime,  de  tout  ce  qui  n'est  pas 
permis,  do  tout  ce  qui  se  fait  on  cachette  :  Des  amours 
de  contrebande,  n  Homme  de  contrebande ,  Visage  de 
contrebande.  Personne  qui  s'est  introduite  dans  une  so- 
ciété sans  y  être  appelée,  sans  avoir  aucun  litre,  ot  qui, 
pour  cette  i-aison,  y  inspire  do  la  défiance. 

—  Dr.  intern.  Contrebande  de  guerre.  Marchandises 
propres  à  être  utiles  aux  belligérants,  et  qu'il  est  interdit 
aux  neutres  d'introduire  dans  les  Etats  entre  lesquels 
existe  l'état  de  guerre  ;  Les  armes,  le  saluêtrc  sont  contre- 
bande DE  GDERRE. 

—  Encycl.  Dr.  pén.  Le  mot  contrebande  désigne,  dans 
son  acception  la  ])lus  étendue,  tout  commerce  fait  au  mé- 
pris do  lois  fiscales  ;  mais  il  s'entend  aussi  [dus  particuliè- 
rement des  contraventions  aux  lois  de  douanes.  Dans  ce 
sons,  il  y  a  contrebande,  par  exemple,  quand  on  importe 
ou  qu'on  exporte  clandestinement,  par  les  frontières,  des 
marchandises  prohibées  ou  sounii.ses  à  des  droits,  ou  qu'on 
fait  circuler  dans  le  rayon  des  frontières,  sans  expédition 
délivrée  par  un  bureau  de  douanes,  des  marchandises  qui 
doivent  en  être  accompagnées.  La  répression  de  la  con- 
trebande a  été  très  rigoureuse,  à  certaines  époques  ot 
dans  certains  pays.  Elle  est  auiourd'hni  réglementéo  par 
la  loi  du  28  avrif  181G  sur  les  liouanes,  à  laquelle  il  faut 
ajouter  celles  du  13  floréal  an  XI  et  du  21  avril  1818.  Los 
licines  ordinaires  sont  l'ciniirisonnemont,  l'amende  et  la 
contiscation.  Les  deux  premières  sont  graduées  d'oprès 
la  gravite  des  faits.  S'il  s'ajoute  des  circonstances  aggra- 


Cuui^A    «Iriziir    et 

lYiiVffeiit,  h.  k\  con- 

tre-baude    de    l'un 

h  l'an  Ire. 


239 


CONTHE-LJANDE  —   CONTRE-COTICE 


Contre-bandit 
d'azur  et  d'argoiit. 


vantos  d'attrouponioiit  et  do  port  d'armos,  il  y  a  lîou  i 
appli<nun-  los  articles  209  ci  suivants  du  Code  pônul. 

—  Dr.  mlcrn.  Vers  la  liu  du  moynn  iigo,  on  commonro 
à  voir  des  traittSs  spiViaux  intorvouir  oiuro  les  bolligô- 
rants  ot  los  iioutres,  coiicismimt  los  objets  réputés  «  do 
L-ontroIiando  dt^  guerre  ".  Le  traité  des  Pyronéos  do  tc:»9 
ooiiliout  une  éimmératiou,  qui  out  longtemps  iuroo  do  loi. 
IjO  traité  dUtrocht.  de  1713,  reprit,  en  los  expliijuant,  les 
maximes  du  traité  des  Pyi'ènéos.  Ces  deux  traites  sont, 
aujourd'hui  cncoro,  rogardés  counno  uno  sorto  do  cliarto 
complète  sur  la  (picstion.  Kn  princi|)o,  les  objets  de  contre- 
bande sont  :  les  armes,  los  canons,  les 
projectiles,  les  munitions,  la  [Kindre,  lo 
saliiètro,  le  soufre,  la  dynamite,  les  ob- 
jets d'équipement  ot  do*  campement,  ot 
tous  los  instrumenis  tabriiiuès  à  l'usage 
de  la  guorro.  On  y  ajoute  les  vivres,  en 
ce  qui  concerne  les  plac(îs  investies.  Lo 
fait  de  oeutrebande  entraino  la  saisie  et 
la  conliscatioii  des  marcbandisos  prohi- 
bées, ot  même  des  autres,  si  Tou  y  est 
aulorisé  par  traité. 

GONTRE-BANDÉ,  ÉE  adj.  Blas.  Se  dit 
do  1  éou  bandé,  o  est-à-dirc  recouvert  de  bandes  on  nombre 
égal  aux  interstices  du  champ  (trois)  quand  il  est  divisé 
de  telle  sorte  (pie  les  ilemi-bainles  cor- 
n-spoiidanies  sont  d'un  émail  dilïerent. 

CONTREBANDIER  l'/i-<'),  ÈRE  n.  Dr. 
crun.  Personne  qui  fait  la  controbamle  : 
On  coiulamntiit  autrefois  les  contbkdan- 
DIKRS  aux  (jalcres  et  même  à  la  mort. 

—  Mar.  Navire  qui  fait  la  contrebande. 
Il  Adjcctiv.  :  liàtimenl  contrkbandiiir. 

CONTRE-BARRE  n.  f.  Blas.  Barre 
divisée  en  tieuv  denii-barres  :  l'une  do 
métal,  l'autre  d  email,  il  PL  Oes  coNTHii- 

U.VRUKS. 

CONTRE-BARRÉ.  ÉE  ai).  Bias.  So 
dit  de  lécii  barré  ,  c'est  a-dirc  formé 
de  six  partitions  en  barre  et  divisé  par  une  ligue  telle 
(lue  les  demi -barres  correspondantes  sont  d'uu  émail 
Qirt'ércnt. 

CONTRE-BAS  [bc  —  mot  usité  dans  la 
loc.  adv.  En  contre-lias)  n.  m.  En  bas.  dans 
la  partie  basse,  dans  un  niveau  inférieur  : 
Poser  en  contkk-uas  une  pièce  de  con- 
struction. 

CONTRE-BASCULE  [ba-skuV)  n.  f.  Bas- 
cule ou  levier  sii[qilémcntaire.dans  un  mé- 
tier à  tisser,   il    PI.   Z>eS  CONTRK-UASCULKS. 

CONTREBASSE  l'proprem.  basse  qui  est  a*; 
contre  le  violoncelle,  qui  lui  sert  d'accom- 
paf/)iement)  n.  f.  Lo  plus  grand  ot  le  plus  grave  des  in- 
struments de  musique  à  archet  :  La  (ONTREBASSii  a  la 
jnème  forme  que  le  violoncelle,  w  Instrument  de  cuivre 
dont  le  son  est  d'uno  octavo  au-dessous  de  la  basse 
ordinaire,  n  Par  ext.  Musicien  qui  joue  de  la  contre- 
basse. 

—  Enctcl.  La  sonorité  de  la  contrebasse  est  à  l'octave 
inférieure  de  celle  du  violoncelle  et  du  basson  ;  comme 
ceux-ci,  elle  s'écrit  sur  la  clef  de  fa,  quatrième  ligne, 
mais,  par  conséquent,  la  note  écrite  est  rendue  à  l'octave 
basse.  Autrefois,  la  contrebasse  n'avait  que  trois  cordes  ; 


Trnii.-lir  lie  cueil- 
les (*t  d'.irpciit.  a  kl 
cunti'c-b;irr(>  de  l'un 
à  l'autre. 


■  Contrc-barpé 
geotet  U'azur. 


m 


-&- 


7):    " 


Notes 

des  troii  cordes  de  l'ancienne 

coiili-ubassc. 


Notes  des  quatre  cordes 
de  la  contrebasse. 


H=^ 


Etendue  de  In  eoiitrebasse 
h  cordes. 


la,  ré,  sol,  accordées  de  quinte  en  quinte.  On  n'emploie 
plus,  aujourd'hui,  que  la  contrcbasso  à  quatre  cordes, 
accordées  de   quarto   en  quarte  :  -j 

sol,  ré,  sol,  ré.  ~= 

I..a  sonorité  puissante  et  grasse, 
ainsi  que  la  gravité  de  son  diapa- 
son, font  de  la  contrebasse  le  fon- 
dement et  coinmo  la  base  de  l'or- 
chestre moderne,  où  rien  nesaurait 
la  suppléer,  et  où  elle  est,  par  sa 

fmissance  même,  comme  lo  régu- 
aleur  de  la  mesure.  .Soit  que  le  compositeur  lui  conserve 
la  marche  grave  et  sévère  qui  est  dans  son  rôle  et  dont 
elle  doit  rarement  so  départir,  soit  qu'il  l'unisse  à  la 
masse  symphoniquo  pour  exprimer  avec  jilus  de  force  les 
passions  (piil  veut  peindre,  la  richesse  et  la  rondeur  do  sa 
sonorité,  son  rytlimo  solide,  plein  do  franchise  ot  de  ma- 
jesté, enlin,  l'ordre  admiraljlo 
qu'elle  sait  maintenir  dans  la 
marc  lie  de  l'armée  iiisi  rumen- 
taie  ,  signalent  sa  présence. 
On  jieut  l'isoler  du  violoncelle, 
qu'elle   redouble   et  renfor:o  la 

Slunart  du  temps,  parfois  mémo 
o  l'ensembh^  dos  instruments  ù. 
cordes,  pour  combiner  sa  sono- 
rité puissante  avec  cello  des 
instruments  à  vent  qu'elle  sou- 
tient. On  doit  lui  éviter,  jusqu'à 
un  certain  point,  les  traits  ra- 

{ddes,  à  cause  de  la  lourdeur  do 
"archet  et  de  la  difticullé  rela- 
tive du  <iémanché.  Mais,  dans 
une  situation  pathéti(pie,  lo  tré- 
molo des  contrebasses,  dont  l'ef- 
fet est  saisissant,  donne  à.  l'or- 
chestro  uno  physionomie  trou- 
blée et  menaeanto  ;  f|uant  au 
pizzicato,  dr)nt  limpression  est 
tantôt  mystérieuse,  lantùt  dra- 
matique sur  cet  instrument,  on  on  peut  tirer  dos  effets 
d'tUH?  rare  intensité.  La  doubio  cordo  lui  est  il  pou  prés 
interdiie. 

La  contrebasse  on  ciiivro  est  le  plus  volumineux  et  le 
plus  puissant  do  bous  les  instruments  qu'emploient  les 
musiipios  militaires.  Il  y  a  des  contrebasses  en  si  bémol 
ot  des  contrtdi.'isses  en  »n'  bémol.  Leur  éttMidue  est  colU» 
des  auiri'?,  sa\horns.  V.  bassu,  huulk,  alto,  etc. 
GONTRCBASBIER  n.  m.  Mus.  V.  contrkiia.ssistk. 


Contrebaaic  en  cuivre. 


Contrebasse 
b.  cordes. 


m 


Etendue  du  contreliassnn. 


CONTREBASSISTE  {bn-sisst')n.  m.  Artiste  qui  jouo  do  la 
conti"el)asse.  il  On  dit  aussi  contricuassc  n.  f. 

—  Kncyi  L.  Montéclair  lit  enlondro  à  I  Opéra  la  première 
contrebasse,  introduite  à  rorchestre  do 
ce  tliéàtro  vers  1720  ou  n2.'>,  pour  rem- 
placer le  violone,  ou  grande  viole  à 
sept  cordes;  cncoro  celte  contrcbasso, 
unique  alors,  no  résonna-t-elle  que  lo 
vendredi  ,  qui  était  lo  grand  jour  à 
l'Opéra.  Parmi  les  contrebassistes  qui 
out  été  do  véritables  virtuoses,  on  peut 
citer  Dragonetti  et  Bottosini.  Drago- 
netti,  intime  ami  du  grand  violonistii 
Violti,  exécutait  sur  sa  contrebasse 
l'une  des  partitions  des  duos  ipie  Vioiti 
é(;rivait  pour  deux  violons.  Quant  à.  Bot- 
tosini, l'instrument  dont  il  so  servait 
était  de  très  petit  format,  et  tenait  lo 
milieu  entre  le  violoncelle  et  la  contre- 
basse ordinaire.  Il  pouvait,  par  consé- 

3uent,  obtenir  une  (jualité  de  son  plus 
ouce  ot  moins  rauque  qu'avec  l'instru- 
ment normal. 

CONTREBASSON(/M-son)n-  m.  Instru- 
ment, à  vent  en  buis,  à  anche  double, 
avec  pavillon,  de  proportions  plus  gran- 
des que  celles  du  basson,  et  sonnant  à  l'octave  infé- 
rieure de  celui-ci,  généralement  du  ré  au  la.  t^Comme  lo 
basson,   le   contrebasson    s'écrit  q 

sur  la  clef  de  fa  quatrième  ligne,  :^±: 

mais  une  octave  au-dessus  do  la 
note  réelle.  C'est  l'instrument  le 
plus  grave  de  l'orchestre.) 

CONTRE-BATTERIE   (ba-te-rî) 
n.    f.    Art  miiit.  Groupement  de 
bour-lies  à  feu,  établi  pour  mettre  en  échec  les  batteries 
de  l'ennemi,  il  PL  iJes  contri-:-batteries. 

—  Fig.  Moyens  qu  on  emploie  pour  déjouer  quelque 
manœuvre,  quelque  intrigue  ;  Dresser  H«e  contre-battisrii-: 
contre  les  menées  de  ses  ennemis. 

—  Techn.  Réunion  de  lamettes  ou  ailerons  supplémentai- 
res, servant  à  faire  manœuvrer  les  lisses  du  métier  à  tisser. 

CONTRE-BATTRE  V.  a.  Art  milit.  Battre  à  l'aido  d'uno 
contn-'lKiitiTio. 

CONTRE-BIAIS  ibi-p)  D.  m.  En  terme  de  tissage,  Nom 
de  tout  croisement  qui  a  lieu  dans  le  sens  opposé  à  celui 
du  tors.  Il  On  dit  aussi  contresens. 

—  A  cnntre-biiiis,  loc.  adv.  A  rebours,  en  sens  opposé 
au  sens  direct  :  Scier  du  bois  À  contre-biais,  il  Fig.  A  re- 
bours de  ce  qu'il  faudrait  faire  :  Prendre   une  a/faire  À, 

CONTRE-BIAIS. 

CONTRE-BISEAU  (so)  n.  m.  Morceau  de  bois  garni  de 
méial,  qui  ferme  lo  bas  d'un  tuyau  d'orgue,  n  PL  Des  coN- 
tre-bisi;al!X. 

CONTRE-BITTES  {bit')  n.  f.  pi.  Courbes  disposées  en 
ari's-boutants,  pour  soutenir  sur  l'avant  les  montants  des 
bittes.  Il  On  dit  aussi  taquets  dk  bittes. 

CONTRE-BON-SENS  (sa»)  n.  m.  Déraison. 

CONTRE-BORD  [bor'\  (À)  loc.  adv.  A  l'encontre  l'un  do 
l'aulre  ;   ynvitfiier  À  contre-bord. 

CONTRE-BORDÉE  {dé)  n.  f.  Bordée  en  sens  oppose. 

CONTRE-BOURGEON  (70H)  n.m.  Bourgeon  tardif  qui  fait 
son  apparition  sur  le  cep,  après  (pie  la  gelée  a  détruit  le 
bourgeon  primitif.  11  PI.  Des  c<intrr-bourgeons. 

CONTRE-BOUT  A  NT  {tan),  ANTEadj.  Qui  contre-bouto  ; 
qui  sert  â  contre-bouter  :  Des  murs  contrk-boutants. 

—  n.  m.  Pièce  de  bois  qui,  dans  une  construction,  sort 
d'appui  :  Des  contre-boutants. 

CONTRE-BOUTER  v.  a.  Soutenir  à  l'aide  d'un  mur,  posé 
à  angle  droit,  la  poussée  au  vido  d'un  autre  mur.  Il  On  dit 

quelquefois   CONTUE-BDTER. 

CONTRE-BRASSER  v.  a.  En  parlant  des  vergues.  Bras- 
ser en  sens<-oniiairo  :  changer  leur  direction,  pour  ame- 
ner le  vent  sur  la  voile,  et  contrarier 
la  marche  du  navire,  soit  dans  un  vire- 
ment de  bord ,  soit  pour  mettre  en 
panne. 

CONTRE-BRETESSÉ  {lè-sé),  ÉE  ou 
CONTRE-BRETÉCHÉ,  ÉE  adj.  BlaS.  Se 
dit  d'uno  nièce  (lasce,  bando,  barre. 
pal,  etc.,  à  nretessos,  où  los  merlons  des 
créneaux  sont  opposés  aux  embrasu- 
res, c'est-à-dire  les  pleins  aux  vides, 
et  réciproquement).  [La  disposition  con- 
traire caractérise  les  pièces  breiessécs-] 

CONTRE-BRODE  n.  m.  Etoffe  do  cou- 
leurs blaneho  et  noire.  11  Hassado  ou  grain  do  verre  pour 
collier,    blanc  et   uoir.   (Ou   dit   aussi 

CONTRE -BKOnÉ.) 

CONTRE-BURELÉ,  ÉE  adj.  Blas.  So 

dit  d'un  ecu  burelé,  quand  il  est  flivisô 
par  une  ligne  toile  que  les  demi-burollos 
op[tosées  sont  d'un  émail  ditréront. 

CONTRE- BUTEMENT  (man)  n.  m. 
t'oiitrefort  ilesdné  a  soutenir  ou  à  ren- 
forcer le  mur  d'un  éditico.  Syn.  do  con- 
tre noilTANT. 

CONTRB-BUTER  v.  n.  Soutenir  avoc 
dos  pièces  do  bois  ou  des  contreforls.  11  On  dit  aussi  contre- 
noiiTEB. 

CONTRE-CACATOIS  ito-a)  n.  m.  Voile  carrée  volante, 
lusse-,  dans  b-s  ^.m.'iiuIs  clippers,  au-dessus  des  cacatois. 

CONTRE-CALQUER  (kal-ké)  V.  a.  Calquor  sui*  lo  cnbpio 
retourné,  pour  obtenir  un  dosstn  en  sons 
contraire. 

•Se  contrecalquer,  v.  pr.  Etro  con- 
ire-<alqu'*. 

CONTRE-CANIVEAU  (l'o)  n.  m.  Pa\  < 
placé  ù  roté  d  un  caniveau  ot  sur  lamém*- 
ligno.  Il  PI.  Des  contuk-canivkaux. 

CONTRE-CANNELÉ,  ÉE  adj.  Blas. 
Attribut  d<»s  pièces  cannelées,  quand 
les  nodosités  sont  alternées  ot  que  les 
rourbures  sont  ()pp()sées  aux  pointes. 

CONTRE-CANON  n.  m.  Canon  faux, 
Huppuhé  ;  cunuu  sans  valeur  ot  sans  autorité  :  Ce  qu'on 


De  pourpre  h  \r\ 
hnndc  contre- lirc- 
tesa<<c    d'argent. 


Contrc-btirelé  de 
giiuulos  etd'nri;eiil. 


'<^ 


IVrirRont  h  In  fiineo 

coiitre-cunnelt^o  d<.i 

gilviilei. 


apprtle  Ir  corps  du  droit  canonique  renferme  des  CONTRE- 
CA.NmNS.  fliius.  I 

CONTRE-CAPION  n.  m.  Dans  la  marine  du  Levant, 
AlloiiLTc  de  ré(r;ivc  de  la  galère.  11  PL  Des  contre-caimons. 

CONTRE-CARÈNE  n.  f.  Autrefois,  Pièce  de  bois  qui 
élan  n]j|iosi>e  a  la  carène  dans  uno  galôro.  Il  PL  Des 
ciiN  rnE-i:AKKNi:s. 

CONTRECARRE  n.  f.  Action  do  contrecarrer,  résistance, 
opposition.  (Vieux.) 

—  Au  jeu  de  la  bouillotte,  Droit  qu'a  le  second  joueur 
d'acheter  lo  privilège  du  carré  en  doublant  de  nouveau 
l'enjeu  t  oxerrice  de  ce  droit;  enjeu  qui  on  résulte  :  lia- 
r/u-fer,  Abandoumnr  /a  CONTRECARRE. 

CONTRECARRÉ  {/ca-ré)  n.  m.  Au  jeu  do  la  bouillotte, 
Second  joueur,  celui  qui  a  doublé  l'enjeu  déjà  doublé  par 
le  premier. 

CONTRECARRER  (Ica-ré)  V.  a.  Contrarier,  s'opposer  dï- 
re'ieini-iii  a  :  CoM  iîecarrkr //i/t'/^'f'»»  ;  ses  projets. 

Se  contrecRiTer,  v.  pr.  Se  contrarier,  se  faire  obstacle 
l'un  à  l'autre  :  Personnes  qui  prennent  plaisir  à  se  contre- 
cauri:r  mutuelletncnt. 

—  Au  jeu  do  la  bouillotte.  Acheter  le  privilège  du  carré 
en  doublant  l'enjeu  déjà  doublé  par  ce  dernier  :  Je  me 
contrecarre. 

CONTRE-CAUTION  (/cS-si-on)  n.  f.  Dr.  Caution  destinée 
à  garantir  une  auire  caution,  il  PI.  Des  contre-cautions. 

(On   du    plutôt  ri-.RTIKICATEtIR  DE  CAUTION.) 

CONTRE-CENS ("('i ').'■;)  n.m.  Dr.anc.Syn.decoNTRE-rAN. 

CONTRE-CHAMBRANLE  (ehan)  n.  m.  Moulure  rapportée 
contre  le  clianibranie.  pour  le  rendre  plus  solide  ou  plus 
orné.  Il  PI.  Des  contre-chambranlks. 

CONTRE-CHANGEMENT  (,;e-??mïO  n.  m.  Manœuvre  du 
cavalier  qui  fait  décrire  à  son  cheval  uno  équcrre  à  l'angle 
de  laquelle  l'auimal  change  de  côté,  il  PL  Des  contre- 
changements. 

CONTRE-CHANGER  {je)  V.  a.  Manèg.  So  dit  du  cheval 
qui,  après  a%'oir  dê-rit  une  éqtierre.  change  de  côté. 

^  Conim.  Faire  un  échange  commercial,  dit /roc /lo»?' /roc. 

CONTRE-CHANT  {cfian]  n.  m.  Dans  un  morceau  de  mu- 
sique de  style  libre.  Phrase  chantante  qui  se  fait  entendre 
après  la  phrase  principale  exposée  d'abord,  et  qui  se  com- 
bine harmoniquemeut  avec  elle.  11  PL  Des  contre-chants. 
V.  contrepoint. 

CONTRE-CHARGE  n.  f.  Poids  quo  le  rubaoior  ajoute  à 
son  métier.  11  PI.  Des  contre-charges. 

CONTRE-CHARME  D.  m.  Mag.  Charme  destiné  à  empô- 
ciier  l'effet  d'un  autre  charme  :  Des  contrk-charmes. 

^  Sylvie.  Charme  qui,  en  poussant,  en  fait  périr  un 
autre  de  plus  faibles  dimensions. 

CONTRE-CHÂSSIS  {chà-si)  n.  m.  Châssis  de  verre  ou  de 
papier,  qu'on  applique  devant  un  châssis  ordinaire  :  Des 
coNTRK-cH.issis.  II  Doublo  viti'ago  qu'on 
mot  quelquefois  aux  fenêtres  des  oran- 
geries. 

CONTRE-CHEVRON  n.  m.  Blas.  Che- 
vron divisé,  dont  les  deux  parties  oppo- 
sées sontdediIï"éreutémail.  II  PLZ>es con- 
tre-chevrons. 

CONTRE-CHEVRONNÉ  (  vro-né) ,  ÉE  a  Jj  . 
Blas.  Se  dit  de  léi-u  chevronné,  quand 
il  est  divisé  par  uno  ligue  verticale,  et 
que  les  demi-chevrons  correspondants 
sont    d'uu    émail    ou    métal    dili'érent. 

CONTRE-CIVADIÈRE  n.  f.  Autref.,  Voile  tpi'on  hissait 
sur  le  bout -dehors  du  beaupré,  et  cpii  se  bordait  sur  la 
vergue  de  civadiére.  11  PI.  Des  contrk-civadières. 

CONTRE-CLAVETTE  {vêt')  n.  f.  Second©  clavctto,  quo 
l'on  pla<'e  an-dessus  d'uno  prcmièro  clavette  pour  empo- 
cher celle-ci  de  se  ilesserrcr.  11  PL  Des  contkiî-clavkti'ES. 

CONTRE-CLEF  (A'/c)  n.  f.  Chacun  des  voussoirs  posés 
de  chaque  côté  de  la  clef  d'une  voûte  oti  d'une  arcade  : 
Des  coNTRE-cLEFS.  Il  Coh/j'C-c/*-/"  ex/rarfo55t'e,  Voussoirs  qui 
ont  la  môme  hauteur  quo  la  clef. 

CONTRE-COALITION  (si-on)  n.  f.  Coalition  quo  l'on 
forme  pour  s'opposer  à  une  autre  coalition. it  PL  ^«contre- 

COAI.ITIONS. 

CONTRE-CŒUR  n.  m.  Répugnance,  aversion.  11  N'est 
l^nére  usité  que  dans  la  locution  A  contn'-cfrnr,  loc.  adv. 
De  mauvaise  volonté,  avec  répugnance,  contre  son  gré  : 
Faire  une  chose  k  con- 

TIÏE-CŒUR. 

—  Boucher.  Manie- 
ment pair  ou  double, 
chez  lo  bœuf  et  la  va- 
che, place  près  do 
l'épaule. 

—  Ch.  do  f.  Dans  un 
croisement  do  voies. 
Pointe  opposéeau  cœur. 

—  Constr.  Partie  do 
la  cbeminéo  qui  est  en- 
tre los  deux  jambes, 
depuis    l'Atre    jusqu'au 

tuyau.  Il  Plaque  qui  recouvre  celte  partie  ;  Dis  comue- 
cdîURS  en  fonte. 

—  Anton.  Do  bon  cœur,  de  gaioU  do  cœur,  spontané- 
ment, volontalremont,  volontiers. 

CONTRE-CONSTITUTION  [sli,  si-ott)  n.  f.  Conslituliou 
nouvelle,  ipi'on  iqqioso  à  uno  autre  constitution,  il  PL  Des 

CONTRE-CONSTITI'TIONS. 

CONTRE-CORBEAU  (bo)  n.  m.  Anli 
placé  entre  deux  plus  grands,  recevan' 
la  retombée  de  deux  arcs  inscrits  dans 
un  autre  appuyé  sur  les  grands  modii 
Ions  ou  corbeaux,  il  PI.  Z>mcontbk-coi; 

UKAI'X. 

CONTRE-CORNIÈRE  n.  f.  Piéco  ■! 
I101S  qui  sert  i\  lier  la  eornièro  et  \- 
eslains.  n  PI.  /hs  costri-:  counikrks. 

CONTRE-COTICÉi.v«').ÉEndj.  Hhis.  Se 
dit  de  letu  cod.é.  quand  il  est  divisé 
on  deux  parties  égales,  do  telle  manière 
que  les  denii-coticoa  qui  so  corrospoûdout  sout  aoniaiJ 
diUérout.  (Assos  roro.) 


Cniitro-cUivroiuié 

de  lïueules  et  d'or 

de  buit  pièces. 


!t 


>di!îon 


K, 


\ 


^..^^ 


CONTRE-COUP   —   CONTREFAÇON 


C,  contre-courbe- 


CONTRE-COUP  (cou)  n.  m.  Clioc  d"un  corps,  répercuté 
par  un  :mtieooij)S  :  Parfois  loie  balle  frappe  contre  un  mur, 
et  blesse  quelqu'un  /lorcoNTRii-coup.  il  Effet  produit  par  un 
coup  dans  une  partie  autre  que  celle  qui  a  été  atteinte  di- 
rectement :  Voiture  heurtée  contre  le  mur,  et  dont  l'essieu 
a  cassé  du  contbe-codp.  (PI.  Des  contre-codps.) 

—  Fig.  Fait,  événement,  le  plus  souvent  fâcheux,  qui 
est  le  résultat  indirect  d'un  autre  fait,  d'un  autre  évéue- 
raont  :  Les  plus  légères  fautes  ont  de  violents  contrk-coups. 

—  Art  vctér.  Mouvement  anormal  du  flanc,  chez  les 
chevaux  poussifs,  il  On  dît  aussi  soubresaut. 

—  Cliir.  Ebranlement  qu'éprouvent  certaines  parties  du 
corps,  par  suite  d'un  choc  qu'elles  n'ont  pas  reçu  direc- 
tement :  Le  CONTRE-COUP  est  souvent  plus  dangereux  que  le 
coup.  (Acad.) 

—  Jeux.  Au  billard,  Espèce  de  doublé  qui  se  fait  lors- 
qu'une bille,  ayant  frappé  sur  une  bande,  rencontre  une 
autre  bille,  qui  l'cavoie  dans  une  blouse  de  la  bando 
frappée. 

—  Manèg.  Saut  imprévu  que  fait  le  cheval  :  Etre  dé- 
monté par'un  cONTRii-LOCP.  Il  Syn.  de  sact-de-mouton. 

CONTRE-COUPE  n.  f.  Coupo  en  sens  contraire  de  la 
coupe  toiali'  dune  voile,  il  PI.  Des  contre-coupes. 

CONTRE-COURANT  (ran)  n.  m.  Courant  en  sens  con- 
traire d'un  autre  courant.  Il  PI.  Des  contre-courants. 

—  Fig.  ïr^ens  opposé,  marche  contraire. 
CONTRE-COURBE  n.  f.  Archit.   Chacune  des  courbes 

renversées  qui  terminent  un  arc 
en  tiers-pointàson  sommet,  et  for- 
ment l'extrémité  supérieure  d'un 
arc    en    accolade  :   Des    contrk- 

COURBKS.  Il  On  dit  aussi  CONTRIi- 
COUROURE. 

CONTRE-COURSE  n.  f.  Course 
en  seii>  opposé,  ii  PI.  Des  contre- 

COLRSKS. 

CONTRE-COUSSINET  (  kou-si- 
7ié)  n.  m.  Mccan.  Pièce  de  métal 
qui  sert  à  maintenir  le  tourillon 
d'un  arbre  de  transmission  dans 
sou  coussinet,  artn  de  supprimer 
tout  échauffement  au  groupement 
du  tourillon  dans  le  coussinet  :  Des 
contre-coussinets. 

—  Ch.  de  f.  Dans  les  bielles  de 
locomotives,  ou  donne  le  nom  de 
coussinet  de  c/ef  au  contre-coussi- 
net qui  reçoit  la  clavette  et  la  contre-clavette  de  serrage. 

CONTRE-CRITIQUE  {tik')  n.  f.  Critique  d'une  critique  ; 
critique  opposée  â  une  autre  critique.  Il  PI.  Des  contre- 

CRITiyLES. 

CONTRE-DAME  n.  f.  Oreille  mobile  qu'on  adapte  à  la 
charrue,  dans  les  Vosges,  il  PI.  Des  contre-dames. 

CONTREDANSE  {de  contre,  et  danse)  n.  f.  Quadrille, 
sorte  de  danse  vive  et  légère,  dans  laquelle  les  cavaliers 
et  les  dames  exécutent  des  pas  en  se  faisant  vis-à-yis  : 
Danser  une  contredanse,  ii  Air  sur  lequel  cette  danse  s'exé- 
cute :  Jouer  une  contredanse,  il  Danse  rustique  en  usage 
en  Angleterre,  où  elle  est  connue  sous  le  nom  de  country- 
rfance(dansedeIacampagno),ot  qui  fut  importée  en  France 
à  répoquc  de  la  Régence. 

—  Encycl.  La  contredanse  comprend  cinq  figures,  dont 
chacune,  autrefois,  portait  un  nom  particulier  :  !*•  Panta- 
lon; 2°  Eté;  3"  Poule;  4«  Pastourelle  {ou  parfois  la  Tre- 
nitz)  ;  5"  Boulangère.  Depuis  longtemps  la  contredanse  a 
changé  de  nom,  et  a  fait  place  au  quadrille. 

CONTRE-DATER  v.  a.  Dater  autrement  qu'on  n'avait 
fait  d'abord  :  Contre-dater  une  lettre,  tin  acte. 

CONTRE-DÉCLARATION  {si-on)  n.  f.  Déclaration  con- 
traire â  une  déclaration  précédente.  Il  PI.  Des  contre-dé- 
clarations. 

CONTRE-DÉFENSE  {fanss')  n.  f.  Second  moven  do  dé- 
fense préparé  en  sus  d'un  premier  moyen  II  PI.  Des  contiie- 

DÉFENSES. 

CONTRE-DÉGAGEMENT  (je-man)  n.  m.  Escr.  Action  de 
dégager  en  mémo  temps  que  l'adversaire  dégage  :  Des 
contkk-dégagements.  Il  Contre  du  contre-dégagement,  Ac- 
tion de  détruire  un  contre-dégagement  en  dégageant  une 
seconde  fois. 

GONTRE-DÉGAGER  [je)  v.  n.  En  T.  d'escr.,  Dégager  en 
même  temps  que  son  adversaire. 

—  Activem.  :  Contre-degager  l'épée. 

Se  contre-dégRger,  v.  pr.  Même  sens  quo  le  neutre. 

CONTRE-DÉNONCIATION  {si-a-si)  n.  f.  En  T.  de  dr., 
Acte  par  lequel  on  notide  au  créancier  de  son  propre  dé- 
biteur la  dénonciation  faite  au  dernier  de  la  saisie-arrét 
ou  de  l'opposition  faite  entre  les  mains  du  premier,  ii  PI. 
Des  contki>dénonciations. 

CONTRE-DIGUE  {dîgh')  n.  f.  Di^ue  supplémentaire,  pla- 
cée en  arrière  de  la  digue  principale  atin  de  consolider 
cellc-ci.  11  Ouvrage  en  terre,  en  maçonnerie,  destiné  à  cou- 
solider  la  digue  principale.  {PI.  Des  contre-digues.) 

CONTREDIRE  {^e  contredis,  tu  contredis,  il  contredit, 
nous  contredisons,  vous  contredisez,  ils  contredisent.  Je  con- 
tredisais, nous  contredisions.  Je  contredis,  nous  contre- 
dimps.  Je  contredirai,  nous  contredirons.  Je  contredirais, 
nous  contredirions.  Contredis,  contredisons,  contredise::.  Que 
je  contredise,  que  nous  contredisions.  Que  je  contredisse,  ^ue 
nous  contredissions.  Contredisant.  Contredit,  ite)  v.  a.  Dire, 
affirmer  le  contraire  de,  des  paroles  do  :  Contredire  une 
assertion.  Contredire  un  témoin.  \\  Etre  ou  so  mettre  on 
opposition  avec,  ne  pas  répondre  à  :  Souvent  lu  vérité  con- 
tredit la  vraisemblance.  Il  Traverser,  contrarier,  niettro 
obstacle  à,  s'ojjposer  à  :  Quipeat  se  flatter  que  la  fortune  ne 
CONTREDIRA  jamais  ses  desseins  ? 

—  Dr.  Combattre  par  des  écritures  les  conclusions  et  les 
moyens  de  la  partie  adverse  :  Contredire  un  moyen. 

—  Absol.  :  Aimer  à  contredire. 

—  V.  n.  Contredire  à,  Etre  on  contradiction  avec,  faire 
opposition  à,  agir  contrairement  à  :  On  n'ose  contredire 
À  Vimpiété.  (Fléc-h.) 

Se  contredire,  v.  pr.  Ktre,  se  mettre  en  contradiction 
avec  soi-même,  dire  le  contraire  de  ce  qu'on  a  dit.  ii  Dire 
chacun  le  contraire  de  ce  que  l'autre  a  clit. 

—  Fig.  Etre  contradictoire  :  Propositions  qui  SB  contre- 
disent. 


—  Syn.  Contredire,  dédire.  Contredire  exprime  une  oppo- 
sition plus  vague  :  c'est  parler  dans  un  sens  opposé,  dire 
q^uelque  chose  eu  désaccord  avec  ce  qui  a  été  dit.  Dédire 
signirte  positivement  dire  le  contraire,  dire  "  non  »  après 
"  oui  »,  ou  "  oui  ■>  après  «  non  ».  On  se  contredit  quelque- 
fois sans  le  savoir,  par  inadvertance,  par  maladresse  ;  on 
se  dédit  quand  ou  reconnaît  formellement  qu'on  s'est 
trompé,  qu'on  a  dit  le  contraire  de  la  vérité.  De  plus,  se 
dédire  signifie  encore  retirer  une  promesse  qu'on  a  faite, 
ou  donner  à  entendre  qu  on  no  la  tiendra  pas. 

—  Anton.  Appuyer,  contirmer. 

CONTREDISANT  (;((/0,ANTE  adj.  Qui  se  plaît  à  contre- 
dire :  Homme  contredisant.  Humeur  contredisante. 

—  Dr.  Qui  fournit  des  contredits  :  Partie  contredisante. 

—  Substantiv.  Opposant,  personne  qui  contredit:  L'Eglise 
est  incapable  de  s'éinouvoir  de  la  malignité  des  contre- 
disants. (Boss.) 

CONTREDIT  ((//)  n.  m.  Action  de  contredire;  affirma- 
tion contraire,  contestation  :  Je  répondrai  quelque  chose 
non  pour  faire  des  contredits,  mats  pour  aider  iws  frères 
à  ouvrir  les  ycuT.  (Boss.) 

—  Procéd.  Réponse  qu'un  plaideur  fait  aux  productions 
de  ses  adversaires,  dans  certaines  procédures  :  Elever  un 
contredit.  Renoncer  à  un  contredit. 

—  Sans  contredit,  loc.  adv.  Certainement,  assurément, 
sans  qu'il  y  ait  rien  à  dire  contre. 

—  Encycl.  Dr.  Les  parties  appelées  à  faire  valoir  leurs 
droits  dans  un  ordre,  une  contribution,  ou  une  liquidation, 
peuvent,  en  observant  certains  délais,  rédiger  des  con- 
tredits, pour  formuler  leurs  prétentions  et  leurs  griefs. 
Il  faut  }■  indiquer  avec  précision  l'objet  de  la  contestation. 

CONTRÉE  [trè  —  du  lat.  pop.  contrata  [s.-ent.  regio]; 
de  cotitra,  en  face,  proprem.  le  pays  qui  s'étend  devant 
nous)  n.  f.  Géogr.  Etendue  de  pays  considérée  dans  son 
ensemble,  à  quelque  point  de  vue"  général  :  Chaque  con- 
trée a  ses  productions. 

—  Sylvie.  Portion  de  forêt  assignée  aux  usagers,  pour 
y  mener  paître  leurs  bestiaux  ;  La  déclaration  des  contrées 
doit  être  publiée  aux  municipalités.  (Dict.  forest.) 

—  Syn.  Contrée,  pays,  région.  Uue  contrée  est  une  partie 
de  la  terre  habitable  considérée  sous  le  rapport  de  sa  fer- 
tilité ou  de  sa  stérilité,  de  ses  richesses  minérales,  de  la 
nature  de  son  terrain.  Pays  est  également  un  terme  gé- 
néral; mais  il  s'emploie  plus  spécialement  quand  on  veut 
parler  des  hommes  qui  1  naldtent,  de  leurs  mœurs,  du  de- 
gré de  leur  civilisation.  Enfin,  région  fait  penser  à  la  situa- 
tion géographique,  au  climat  ;  il  appar- 
tient proprement  à  la  géographie  phy- 
sique. On  dit  :  pays  civilisé,  barbare; 
contrée  riante,  sauvage;  région  basse, 
haute,  froide,  etc. 

CONTRE-ÉCAILLE  [ka-ill  \U  mil.]) 
n.  f.  En  T.  do  bross.,  Partie  intérieure 
de  l'écaillé;  son  envers. 

CONTRE-ÉCARTELÉ,  ÉE  adj.  Blas. 
Se  dit  des  i*'  et  4«,  ou  2'  et  'S'  quartiers 
d'un  écu  écartelé,  quand  ces  quartiers 
sont  eux-mêmes  écartelés.  ii  Se  dit  d'une 
bordure  dont  l'émail  est  alternative- 
ment opposé  à  celui  de  l'écu  écartelé. 

CONTRE-ÉCARTÈLEMENT  {man)  n.  m.  Subdivision  en 
quatre  parties  de  deux  quartiers  d'un  écu  écartelé. 

CONTRE-ÉCARTELER  (se  conjugue  comme  écarteler) 
V.  a.  Blas.  Diviser  en  quatre  quartiers,  deux  des  quar- 
tiers d'un  écu  écartelé. 

CONTRE-ÉCHANGE  {chanj')  n.  m.  Echange  :  Faire  des 
contre-fahanges.  (Peu  usité.} 

—  En  contre-échange,  loc.  adv.  Par  contre,  en  revanche. 
CONTRE-ÉCHARNAGE  («fy")  n.  m.  Façon  Que  lemégis- 

sier  donne  aux  peaux  destinées  à  faire  la  basane  et  la 
peau  blanche,  cuiisisiant  à  passer  sur  la  chair  un  couteau 
rond  dont  la  pression  chasse  l'eau  contenue  dans  les  pores. 

CONTRE-ÉCHARNER  v.  a.  Soumettre 
les  peaux  à  Tuperation  du  contre-échar- 
nago  :   CoNTRi;-Kt  harnicr  des  peaux. 

CONTRE-ÉCORAGE  (m/)  n.  m.  Pêch. 
Vérirtcation  d'une  opération  d'écorago. 

V.  ÉCORAGE. 

CONTRE-ÉCOTÉ.ÉE  adj.  Blas.  Se  dit 
des  pièces  écotécs,  ([uand  la  disposition 
est  analogue  à  celle  des  pièces  contre- 
bretes.sées. 

CONTRE-ÉCROU  n.  m.  Second  écrou 
vissé  au-dessus  du  premier  et  l'empêchant  do  se  dévis- 
ser. Il  PI.   Des  (  ONTRE-ÈCROUS. 

CONTRE-ÉDIT  {di)  D.  m.  Edit    qui   annule  un    autre 

édit.    Il    PI.   7>C.î  CONTRE-ÉDITS. 

CONTRE-EFFORT  {é-for')  n.  m.  Effort  qui  est  opposé  à 
un  autre  ofi'ort.  il  PI.  Des  contre-efforts. 

CONTRE-ÉMAIL  {ma-ill  [Il  mil.])  n.  m.  Email  appliqué 
sur  le  côté  conrave  d'un  cadran,  ii  PI.  Des  contre-emaux. 

CONTRE-ÊM AILLER  [ma-ill-é  [Il  mil.])  v.  a.  Emuiiler  sur 
le  côté  runcave,  en  pariant  d'un  cadran  ;  Contre-emailler 
un  cadran. 

CONTRE-EMPLOI  (an-plo-a)  n.  m.  Dr.  anc.  Déclaration 
par  laijuelle  un  intimé,  devant  le  parlement  de  Flandre, 
attestait  que  les  écrits  par  lui  fournis  â  son  premier  juge 
étaient  suffisants  pour  sa  défense,  n  PI.  ZVes  contre-emplois. 

CONTRE-EMPOISE  [an-po-az')  n.  f.  Pièce  do  fonte  ou  de 
fer  qui  sépare  les  tourillons  du  cylindre  â  étirer.  Il  PI.  Des 

CONTRE-EMPOISES. 

CONTRE-EMPREINTE  [an-print')  n.  f.  En  T.  de  géol., 
Rebef  pruduii  sur  une  roche  par  suite  du  dépôt,  dans  une 
emjjreinic,  d  uno  matière  plastique  pétrifiée  postérieure- 
ment et  faisant  corps  avec  la  roche.  (On  a  trouvé  des 
contre-empreintes  de  pieds  d'oiseaux,  de  mammifères,  de 
gouttes  de  pluie,  etc.) 

CONTRE-ENQUÊTE  lan-kèt')  n.  f.  Enquête  rontradie- 
toire  qui  :i  jimir  iiut  d'attaquer  les  résultats  fournis  par 


Ecartelé,  an  1  et 
4  contre-écartel^  de 
gueules  etd'argent, 
au  2  et  J  d'argent. 


D'argent  au  pnl 
contre-écoié  d'azur. 


une  aiiii' 


iirte.  Il  PI.  Des  CONTRE-ENQUÊTES. 


CONTRE-ENTAILLE  (a«-M->7/(// mil.])  n.f.  Entaille  faite 
en  scii^  inverse  d  une  autre  entaille,   il  PI.  Des  contre- 

ENTAII,I.i;S. 

CONTRE-ENTREPRISE  'an)  n.   i.   Entreprise  quo  l'on 
oppo-se  à  une  autre,  ii  PI.  Des  contre-entreprises. 


240 

CONTRE-ÉPAULETTË  (pô-lèf)  n.  f.  Epaulelte  dépour- 
vue de  fraiiLr<'>.  l'UiLicmps  portée  sur  les  doux  éjjaules, 
au  lieu  dèpanlette^j,  par  les  musiciens  et  les  soldats  dits 
du  centre.  (Elle  est  encore  le  signe  distiuctif  de  certains 
grades  :  elle  est  portée,  sur  réjiaulo 
droite,  par  les  lieutenants  et  les  chefs 
de  bataillon  ou  d'escadron  ;  sur 
l'épaule  gauche,  par  les  adjudants  et 
les  sous-lieutenants.)  ii  PI.  Des  con- 
tre-épaulettes. 

CONTRE-ÉPREUVE    n.    f.  B.-arts. 
Epreuve  que  l'on  tire  à  l'aide  d'une        Contrc.épaulette 
estampe    fraîchement    sortie    do    la 

presse,  et  qui  donne  ainsi  un  exemplaire  tourné  comme  la 
planche,  au  lieu  que  les  autres  le  reproduisent  à  rebours  : 
Tirer  des  coNTRii-ÉPREUviis.  il  Epreuve  qu'on  obtient  de 
certains  dessins,  en  les  soumettant  à  l'impression. 

—  Par  ext.  Empreinte,  figure  identique  à  une  autre,  mais 
de  sens  inverse. 

—  Fig.  Faible  imitation  :  Une  pâle  contre-épreuve  rf'im 
magnifique  poème. 

—  Politiq.  Vote  émis,  dans  une  assemblée  délibérante, 
sur  une  proposition  contraire  à  celle  qui  a  d'abord  été 
mise  aux  voix  :  Procédera  la  contre-epreuve.  ii  Par  anal. 
Moyen  de  vérification  que  l'on  emploie  pour  s'assurer  de 
l'exactitude  d'une  opération  quelconque. 

CONTRE-ÉPREUVER  v.  a.  Faire  une  contre-épreuve 
de:  CuiN  ire-épreuver  une  estampe. 

CONTRE-ESCOUET  [é-skou-é]  D.  m.  Plèco  de  renfort, 
servant  à  consolider  les  escoucts  de  la  galère,  aux  xvi*  et 
XVII"  siècles.  Il  PI.  Des  contre-escouets. 

CONTRE-ESPALIER  {é-spa-li-é)  n.  m.  Ligne  d'arbros 
fruitiers,  palissés  sur  des  fils  de  fer  ou  sur  un  treillage, 
en  plein  air  et  parallèlement  à  un  espalier,  n  Nom  que 
l'on  donne  abusivement  aux  arbres  taillés  en  éventail, 
(juoique  fort  éloignés  des  murs,  et  dans  toutes  sortes  de 
Qirections  par   rapport   à  ces   murs,  ii  PI.  Des  contre- 

I'ISPALIERS. 

—  Encycl.  Aujourd'hui,  les  arbres  d'un  contre-espalier 
sont  généralement  pa- 
lissés sur  fils  de  fer  ^^^i>>>^^>^<'-^^^^''':KK:^.-'7^ 
galvanisé.  Ceux-ci  sont 
tendus  horizontalement 
sur  des  montants  en 
bois,  ou  de  préférence, 
sur  des  montants  en  fer 
à  T. 

Le  contre-espalier 
offre,  mais  dans  une 
moindre  mesure,  les 
mêmes  avantages  que 
l'espalier.  Sa  hauteur 
est  variable  suivant  les 
climats  et  les  expositions;  en  outre,  elle  doit  être  propor- 
tionnée à  celle  de  l'espalier  et  à  la  distance  qui  existe  entre 
celui-ci  et  le  contre-espalier.  Cette  distance  est  elle  même 
proportionnée  à  la  hauteur  du  mur  de  l'espalier  ;  elle  varie 
d'ordinaire  entre  2  et  3  mètres. 

CONTRE-ESSAI  (é-sè)  n.  m.  Essai  fait  en  sens  contraire 
d'un  [trécédent  essai,  ii  PI.  Des  contre-essais. 

CONTRE-ESTAMPE  n.  m.  Syn.  de  CONTRE-MOULE. 

CONTRE-ESTAMPER  (é-staî))  v.  a.  Frapper  à  faux  une 
pièce  que  Ion  e>tamiie,  ce  qui  la  défigure. 

CONTRE-ÉTAMBOT  {tan-ho)  n.  m.  Pièce  de  bois  qui  sert 
à  garnir  intérieurement  et  à  renforcer  Tétambot  dans  sa 
longueur,  n  PI.  Des  contre-étambots. 

CONTRE-ÉTRAVE  n.  m.  Assemblage  de  pièces  de 
charpente,  appliquées  sur  le  contour  intérieur  de  l'étrave 
pour  lier  ensemble  les  pièces  qui  la  composent:  La  coN- 
tre-étrave  croise  les  écarts  des  pièces  de  l'étrave,  et  les 
écarts  de  celles-ci  avec  les  pièces  de  la  quille.  Il  PI.  Des 

CONTRE-ÉTRAVES. 

CONTRE-EXPERTISE  (ê-kspèr')  n.  f.  Expertise  qui  a  pour 
but  d'en  contrôler  une  autre.  Il  PI.  Des  contre-expertises. 

CONTRE-EXPOSITION  {ékss-po,  si-on)  n.  f.  Un  des  élé- 
ments de  la  fugue,  il  PI.  Des  contre-exposition.s. 

—  Encycl.  La.  contre-exposition  vient  après  le  divertis- 
sement, et  elle  est  comme  une  sorte  de  reflet  do  l'exposi- 
tion ;  on  y  fait  entendre  d'abord  la  réponse,  puis  le  sujet, 
chacun  une  fois  et  accompagnés  par  le  contre-sujet,  eu 
s'efforcant  de  ne  placer  ni  l'une  ni  l'autre  dans  celle  des 
parties  qui  l'a  fait  entendre  lors  de  l'exposition.  Il  arrive 
parfois  qu'on  supprime  la  contre-exposition,  et  que,  dès 
lo  premier  divertissement,  on  procède  à  la  modulation 
dans  le  ton  relatif. 

CONTRE-EXTENSION  (é-kstan)  n.  f.  Action  do  maintenir 
la  partie  supérieure  d'un  membre  fracturé  ou  luxé,  tau- 
dis qu'on  eu  opère  la  réduction  par  extension,  ii  PI.  Des 
contre-extensions. 

CONTRE-FACE  n.  f.  Fortif.  Contre-garde  élevée  en  avant 
d'une  face  de  bastion  pour  la  défendre,  il  PI.  Des  contre- 
faces. 

—  Techn.  Surface  d'une  meule  do  moulin  qui  n'est  pas 
courante,  c'est-à-dire  de  la  meule  immol)ile.  ii  Maçonne- 
rie de  plâtre  et  de  débris  de  pierre  meulière  qui  forme  la 
contreface  de  la  plupart  des  meules  actuelles,  c'est-à- 
dire  la  partie  opposée  à  celle  qui,  dans  la  meule,  porte  les 
rayures  et  broie  le  grain. 

CONTREFAÇON  n.  f.  Action  de  contrefaire;  imitation, 
rcpro<luciion  Irauduleuse  :  Contrefaçon  d'iui  livre,  d'une 
marque  de  fabrique.  Etre  condamné  pour  contrefaçon. 

—  Fig.  Imitation  maladroite,  reproduction  imparfaite  : 
l^es  plus  grands  efforts  de  l'art  sont  toujours  une  contre- 
façon de  la  natui'e.  (Balz.) 

—  Par  ext.  Ouvrage  qui  est  l'imitation  ou  la  reproduc- 
tion frauduleuse  d"nn  antre  ouvrage:  Gravure  qui  n'est 
qu'une  contrefaçon,  ii  Imitation  frauduleuse  d'un  objet 
ayant  un  caractère  public  et  authentique  :  Conthefaçon 
des  monnaies,  des  billets  de  banque.  (Dans  ec  sens,  et  on 
T.  de  droit,  on  dit  plutôt  contrefaction.) 

—  Encycl.  La  contrefaçon  est  un  délit.  D'une  manière 
générale,  ce  délit  existe  toutes  les  fois  qu'il  y  a  atteinte 
frauduleuse  aux  droits  d'un  auteur  sur  son  invention. 
On  distingue  les  contrefaçons  littéraires  et  artistiques,  les 
contrefaçons  industrielles  et  commerciales. 


241 

—  CONTRKI-'AÇONS  LÏTTÉRAUIKS  ET  ARTISTIQUES.  Ce  SOUt  leS 

attoiiitos  à  la  propriété  littôriiiro  ot  artistique. 

Nous  devons,  tuui  d'abord,  siynalor  deux  séries  do 
toxios  répressifs  spéciaux  :  1°  Lu  contret'acoa  des  ou- 
vrages drumain|ues  (compositions  lliéâirales  et  musicales) 
a  donné  hou  ù.  une  disposition  particulière,  l'articlo  428 
du  Code  pénal,  ainsi  conçu  :  «  Tout  directeur,  tout  entre- 
preneur  do  spectacle,  toute  association  d'artisies,  qui 
aura  l'ait  représenter  sur  son  thcùtro  des  ouvrages  dra- 
matiques au  mépris  des  lois  et  rôglimients  relatifs  à  la 
propriété  dos  autours,  sera  puni  d'une  amende  de  ûo  francs 
au  moins,  do  500  francs  au  plus,  et  de  la  couliscatiou  des 
recettes.  "  2**  En  matière  artistique,  les  fraudes  et  usur- 
pations de  noms  sont  prévues  par  la  loi  du  y  février  1895. 
L'ensemble  des  diverses  dispositions  légales  qui  con- 
sacrent la  propriété  littéraire  et  artistique  trouvent  leur 
sanction  générale  dans  les  articles  425  et  suivants  du 
Code  pénal.  L'article  485  considère  comme  contrefaçon  : 
u  toute  édition  d'écrits,  de  composition  musicale,  de  des- 
sin, de  peinture  ou  de  toute  autre  production,  imprimée 
ou  gravée  en  entier  ou  en  partie,  au  mépris  des  lois  et 
règlements  relatifs  à  la  propriété  des  auteurs  ».  L'article 
426  assimile  à  la  contrefaçon  :  l"  le  débit  des  ouvrages 
contrefaits;  2"  l'introduction,  sur  le  territoire  français, 
des  ouvrages  qui.  après  avoir  été  imprimés  en  France,  ont 
été  contrefaits  à  l'étranger  ;  et,  d'autre  part,  le  décret  des 
28-30  mars  i»58  assimile  au  débit  et  à  1  introduction  en 
France  le  débit,  l'exportation  ou  l'expédition  des  ouvrages 
publiés  à  l'étranger  et  contrefaits  en  Franco.  La  repro- 
duction partielle  ne  constitue,  en  principe,  une  contre- 
façon qu  autant  que  les  citations  ou  emprunts  sont  assez 
étendus  pour  nuire  à  la  vente  de  l'œuvre  contrefaite. 

Bien  que  l'article  425  prévoie  seulement  la  contrefaçon 
opérée  par  1'  «  impression  »  et  la  «  gravure  « ,  il  ne  s'ensuit 
pasque  les  autres  moyens  de  reproduction  soient  licites  :  de 
quelque  façon  quelle  ait  lieu,  la  reproduction  est  un  délit. 
Le  droit  de  poursuivre  le  contrefacteur  appartient  à  l'au- 
teur ou  à  son  cessionnaire,  ainsi  que,  sans  nécessité  de 
plainte  préalable,  au  ministère  public.  Sur  la  simple  ré- 
quisition du  propriétaire,  et  pour  fournir  la  preuve  de  la 
contrefaçon,  le  commissaire  de  police  et,  à  défaut,  le  juge 
de  paix  doivent  procéder  à  la  saisie  des  exemplaires  con- 
trefaits (lois  des  19-24  juin.  1793,  art.  3,  et  25  prairial 
an  III,  art.  I").  L'article  427  punit  d'amende  le  contrefac- 
teur, l'introducteur  et  le  débitant;  de  plus,  il  édicté  que 
la  confiscation  de  l'édition  contrefaite  sera  prononcée 
tant  contre  le  contrefacteur  que  contre  l'introducteur  et 
le  débitant,  et  que  les  planches,  moules  ou  matrices  des 
objets  contrefaits,  seront  aussi  coutisqués.  L'article  429 
dispose  que,  toutes  les  fois  qu'il  y  aura  lieu  à  confiscation, 
a  le  produit  des  confiscations,  ou  les  recettes  confisquées, 
seront  remis  au  propriétaire,  pour  l'indemniser  d'autant 
du  préjudice  qu'il  aura  souffert;  le  surplus  de  son  indem- 
nité, ou  l'entière  indemnité,  s'il  n'y  a  eu  ni  vente  d'objets 
confisqués,  ni  saisie  de  recettes,  sera  réglé  par  les  voies 
ordinaires  i>. 

—  Contrefaçons  industrielles  et  commerciales.  Ce 
sont  les  atteintes  à  la  propriété  industrielle  et  commer- 
ciale. Cette  matière  comporte  la  contrefaçon  des  objets 
protégés,  soit  par  les  brevets  d'invention,  soit  par  la  lé- 
gislation sur  les  dessins  et  modèles  de  fabrique,  soit  par 
celle  spéciale  aux  marques  do  fabrique  et  de  commerce. 
10  Contrefaçons  des  objets  brevetés.  Ces  contrefaçons 
sont  prévues  par  les  articles  40  à  49  de  la  loi  du  5  juillet 
1844.  (V.  BREVET.)  Do  la  définition  donnée  par  l'article  40 
de  cette  loi  il  résulte  que,  pour  qu'il  y  ait  contrefaçon,  il 
faut  qu'il  existe  un  brevet  valable,  qu'il  ait  été  porté  atteinte 
aux  droits  résultant  du  brevet  et  que  cette  atteinte  ait  été 
portée  par  la  fabrication  ou  l'usage  de  ce  qui  fait  l'objet 
du  brevet.  Le  délit  est  frappé  de  peines  graduées  selon  les 
circonstances. 

L'action  correctionnelle  pour  l'application  des  peines 
encourues  ne  peut  être  exercée  par  le  ministère  public 
que  sur  la  plainte  de  la  partie  lésée.  Pour  assurer  la 
constatation  du  fait  de  contrefaçon,  le  propriétaire  du 
brevet  peut,  en  vertu  d'une  ordonnance  du  président  du 
tribunal  de  première  instance,  faire  procéder  par  huissier 
à  la  désignation  et  description  détaillée,  avec  ou  sans 
saisie,  des  objets  prétendus  contrefaits;  l'ordonnance  est 
rendue  sur  simple  reiiuote  ot  sur  la  représentation  du 
brevet;  lorsqu'il  y  a  lieu  à  la  saisie,  cette  ordonnance 
peut  imposer  un  cautionnement  au  requérant;  celui-ci  a 
un  délai  de  huit  jours  pour  entamer  les  poursuites. 

La  confiscation  des  objets  reconnus  contrefaits  et,  le 
cas  échéant,  celle  des  instruments  ou  ustensiles  destinés 
spécialement  à  la  fabrication,  doivent,  môme  en  cas 
d  acquittement,  ôtro  prononcées  contre  le  contrefacteur, 
le  receleur,  l'introduciour  ou  le  débitant.  Les  objets  con- 
trefaits sont  remis  au  propriétaire  du  brevet,  sans  préju- 
dice de  plus  amples  dommages-intérêts  et  do  l'affiche  du 
jugement,  s'il  y  a  lieu. 

2"  Contrefaçons  des  dessins  et  modèles  de  fabrique.  Ces 
contrefaçons  tombent  sous  les  prévisions  do  l'article  425 
du  Code  pénal,  où  le  mot  «  dessin  »  est  employé  dans  son 
sens  le  plus  largo;  elles  s'apprécieut  donc  do  la  môme 
manière  quo  les  contrefaçons  artistiques  ot  littéraires. 
3°  Contrefaçons  des  marques  de  fabrique  et  de  commerce. 
Ces  contrefaçons  sont  régies  parles  articles  7  et  suivants 
de  la  loi  du  23  juin  1857.  Ici,  il  y  a  lieu  de  distinguer 
doux  catégories  de  délits  divers  :  d'une  part,  la  contre- 
façon proprement  dite  (c'est-à-dire  la  reiiroduction  servilo 
ot  brutale  de  la  marque),  l'usage  d'une  marque  contre- 
faite, l'apposition  fraudulouso  d  une  marcjuo  appartenant 
à  autrui,  enfin,  la  vente  o«  mise  en  vente  des  produits 
revêtus  d'une  marque  contrefaite  ou  frauduleusement 
apposée;  d'autre  part,  l'imitation  frauduleuse  de  nature 
à  tromper  rachetcur,  l'usai^te  d'une  manjue  frauduleuse- 
ment imitée  ou  portant  des  indications  propres  ù  tromper 
l'achûteur  sur  la  nature  du  produit,  enfin,  la  vente  ou 
miso  on  vente  dos  produits  revêtus  d'une  marque  fraudu- 
leusement imitée  ou  portant  des  indications  propres  ù 
tromper  l'acbetour  sur  la  nature  du  produit.  Les  peines 
encourues  varient,  selon  les  cas,  do  50  francs  d'ainondo 
ù.  3  ans  d'omprisomiemeiit.  Les  <iélinquants  peuvent,  on 
outre,  CHre  privés,  pendant  un  certain  temps  (dix  ans  au 
plus),  du  droit  de  participer  aux  élections  dos  tribunaux  et 
chambres  do  commerce, des  conseils  do  prud'hommes,  etc., 


CONTREFACTEUR   —   CONTRE-GARDE 


tels  Houx 


iiiino,  ot,  son  in.sortion  dans  dilVéronts 


ot  lo  tribunal  pont  ordonner  l'iifficlia^o  du  jn^omont  dan? 

(iu"ir 
journaux.  Lo  trihunut  proscrit  toiijours,  niônio  on  eus 
d'a(!(|uittonu*nt,  la  dostrucliun  dos  inartjuos  l'raudulousos. 
11  pout  ordonnor  la  conliscation  dos  jtroduits,  ainsi  <|uo 


ni. 


celle  dos  instruments  et  ustensiles  qui  ont  servi  à  com- 
niettro  lo  délit. 

Pour  la  description  et  la  saisie  des  produits  revêtus  do 
marques  frauduleuses,  mômes  dispositions  quo  colles  in- 
diquées ci-dossus  à  propos  do  la  contrelaçon  dos  objets 
brevetés  ;  cependant,  à  dàlaut  do  tribunal  dans  lo  lieu  oii 
se  trouvent  los  produits  à  décrire  ou  à  saisir,  une  ordon- 
nance du  juge  de  paix  est  sullisante;  en  outre,  c'est  sur 
la  présentation  du  procès-verbal  constatant  le  dépôt  de 
la  marque  qu'mtervient  l'ordonnance,  et  c'est  dans  un 
délai  de  quinze  jours  quo  lo  requérant  doit  entamer  les 
poursuites.  i.,es  demandes  eu  dommages-intérêts  relatives 
aux  marques  sont  portées  devant  los  tribunaux  civils  et 
jugées  comme  en  matière  sommaire;  toutefois,  si  le  con- 
trefacteur est  poursuivi  en  police  correctionnelle  et  sou- 
lève, pour  sa  défense,  des  questions  relatives  à  la  propriété 
de  la  mai  que,  le  tribunal  correctionnel  a  compétence 
pour  statuer  sur  cette  question  de  propriété. 

CONTREFACTEUR  n.  m.  Celui  qui  se  rend  coupable  de 
coutrefaf;ou  :  La  loi  punit  les  coNTREFACTEtJRS. 

CONTREFACTION  {fa-ksi)  D.  f.  Dr.  Falsification  d'un 
objet  ayant  un  caractère  public  et  authentique  :  La  CON- 
TRBFACTiON  des  monnaies,  des  poinçons  de  l'Etal,  des  effets 
publics. 

—  Syn.  Contrefaction,  contrefaçon. 
CONTREFAIRE  {fèr'.  —  Se  conjugue  comme  faire)  v.  a. 

.Singer,  copier,  reproduire  par  imitation  :  Contrefaire 
iiuelqu'im,  la  voix  de  quelqu'un.  Il  Imiter,  reproduire  par 
contrefaçon  ou  par  contrelaction  :  Contrefaire  une  signa- 
ture. Il  Par  ext.  Déguiser,  dénaturer  à  dessein  :  Contre- 
faire son  écriture,  sa  voix.  Il  Décomposer,  détigurer  :  Con- 
vulsions qui  contrefont  tout  le  visaye. 

—  Feiudre  d'être,  se  donner  l'apparence  de  :  N'y  a-t-il 
point  quelque  danger  à  contrefaire  le  mort  ?  (Mol.) 

Contrefait,  a/(e  {fé,  féf)  part.  pass.  du  v.  Contrefaire. 

—  Ditl'orme  :  Homme  contrefait,  qui  a  les  jambes  con- 
trefaites. 

—  Numism.  Monnaie  ou  Médaille  contrefaite.  Imitation 
d'une  monnaie  ou  médaille  antique. 

Se  contrefaire,  v.  pr.  Etre  contrefait,  imité. 

—  Déguiser  son  caractère,  se  faire  paraître  ce  qu'on 
n'est  pas  :  On  ne  peut  pas  SE  contrefaîbe  loni^temps. 

—  Syn.  Contrefaire,  copier,  imiter,  singer.  Contrefaire 
se  prend  en  mauvaise  part  :  il  siguitie  imiter  par  dérision, 
par  fraude,  pour  tromper,  en  violation  des  lois.  Copier 
signifie  imiter  servilement,  reproduire  trait  pour  trait. 
Imiter  est  le  mot  qui  peut  servir  dans  toutes  les  circon- 
stances pour  désigner  l'action  d'agir  en  vue  d'une  ressem- 
blance quelconque,  et  il  s'emploie  spécialement  pour  tout 
ce  qui  est  moral  et  bon.  Singer  est  familier,  il  annonce 
une  imitation  maladroite  ou  comique,  qui  amène  des 
contorsions,  des  grimaces,  des  etTorts  réels  ou  alTectés. 

CONTREFAISABLE  (/'e-:a6/')  adj.  Qui  peut  être  contre- 
fait. 

CONTREFAISEUR  (fe-zeur),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui 
imite  plaisamment  la  voix ,  les  gestes ,  la  démarche  :  Un 
excellent  contrefaiseur  d'animaux. 

CONTRE-FANON  n.  m.  Corde  amarrée  au  milieu  do  la 
vergue,  du  côté  oppose  à  la  bouline,  et  servant  à  carguer 
un  des  côtés  do  la  voile,  il  PI.  Des  contke-fanons. 

CONTRE-FASCE  n.  f.  Blas.  Fasce  divisée  en  deux 
demi-fasces  d'émaux  différents.  Il  PI.  Des  contre-fasces. 

CONTRE-FASCÉ  {fa-sé),  ÉE  adj.  Blas. 
Se  dit  d'un  écu  fascé,  lorsqu'il  est  divisé 
par  une  ligne  verticale,  ot  que  les  demi- 
fasces  correspondantes  sont  d'émail 
différent. 

CONTRE-FENDIS  (fan-di  —  do  contre, 
et  fendre)  n.  m.  Une  des  divisions  d'un 
bloc  d  ardoise. 

CONTRE-FENÊTRE  n.f.Constr.  Double  Conlrc-fascé  do 
clôture  d'une  l'enôtro  :  Des  contkk-fk-  guouloa  et  d'or. 
ni^.tres.  ;0n   dit  aussi  contre-chàssis.) 

—  Arcnéol.  Panneau  de  bois  se  fermant  devant  une 
fonêtro;  volet,  contrevent,  volet  intérieur,  au  xvii"  siècle. 

CONTRE-FENTE  Ifant')  n.  f.  Chir.  Fento  produite  ailleurs 
quo  daus  l'endroit  où  lo  coup  a  porté  :  Des  contre-fentes. 
Il  On  dit  aussi  contre- fissure. 

—  Menuis.Nom  quo  l'on  donne  à  une  fonte  nui  se  produit 
inopinément  dans  un  panneau,  au  moment  où  l'ouvrier  pro- 
cède ù  la  fermeture  d'une  fente  existant  déjùdans  le  panneau. 

CONTRE-PEU  n.  m.  Coustr.  Plaipio  métallique  garnis- 
sant lo  fond  d'une  cheminée  :  Des  contuf-feu.\  en  fonte. 
(On  dit  encore  :  costrk-cœcr  de  cheminée.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  do  l'nnim  mnculatum. 

—  Eaux  ot  for.  y\ction  de  brûler  suivant  la  direction 
d'un  incendie  do  forêt  des  parties  do  bois  ou 
de  bruyères  qui  laissent  un  vido  que  !o  feu 
no  pourra  franchir  et  qui  arrêtera  1  incendie. 

—  Môtallurg.  Courant  do  llammo  opposé 
au  fou  principal  et  diminuant  son  action. 

CONTRE-FICHE  n.  f.  Pièco  de  charpente, 
posée  oblu)ui'meiit  pour  arc-bouler  un  mur 
repris  en  sous-teuvre.  il  Pièce  do  bois  oui, 
dans  un  comble  ou  uno  forme,  a  pour  but 
do  soulager  l'arbalétrier,  on  lo  raccordant 
au  poinçon.  (  Dans  les  charpentes  on  fer, 
la  contro-llcho  s'appoUo  bielle.)  [PI.  Des 
contre-fiches.]  Conlre-floho. 

CONTREFICHER  (SE)  [se  conjugue  commo 
FiiiiEicl  v.  pr.  Pop.  Se  moquer  uo  ipiehiu'un  ou  do  quelque 
clioso  aussi  cumplètoniont  que  possible.  (S'omploio  sur- 
lout  dans  cotto  locution  :  Je  m'en  fiche  et  je  M'en  contre- 

FlCHK.) 

CONTRE-FIL  n.  m.  Sons  contraire  du  fil,  do  la  direction 
normale  :  Le  contre-fil  de  l'eau. 

—  A  conlrefil.  loc.  adv.  A  rebours,  on  sons  contraire  : 
TriuaiUer  du  bois  k  CONTRE-FIL. 

CONTRE-FIN  (A)  loc.  adv.  Contre  la  lin,  lo  but  qu'on 
se  [iropuse  ;  .l.(/ii-A  CONTUU-FIN.  (l'eu  usité.) 
CONTRE-FINESSE  [ni'ss)  n.  f.  Finesso 


':.<'':i": 

1,  ■ 

:. 

,;  ;i',.' 

fei,:,:.,:. 

i 

"^N 

^ 

i'^ 


■  de  CONTHK-FINI^SHK.  Il  Pf.'/)fS  CONTHH- 


iiutro  liiu'Hso 

I-INKSRlîS. 

GONTRCFISION   (du    lat.  co»/rn,  contro,  Ot /Î*H.',  qni  »<* 

fie)n.  f.  Figure  do  rhétorique,  par  lai|uollo  on  airecto  de  la 


confiance  on  uno  personne  ou  en  une  chose,  avec  l'inten- 
tion réelle  d'inspirer  de  l'éloiguement  pour  elles.  (Peu  us.) 

GONTREFISSURE  n.  f.  Méd.  V.  CONTBli-KliNTE. 

GONTRE-FLATTER  [fîa-té)  V.  a.  Répondre  à  uno  flatte- 
rie par  uno  autre. 

GONTRE-rLEURDELISÉ,  ÉE  adj.  Blas.  Se  ditdes  pièces 
torinméos  par  des  ficurs  de  lis,  lorsque  los  llourons  sont 
alternalivomont  d'émail  et  do  métal. 

CONTRE-FLEURÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  a  des  fleurons  alter- 
nés et  opposés. 

—  Blas.  Orné  de  feuilles  d'aches,  alternativement  do 
métal  et  d'émail,  il  Syn.  de  cONTRic-FLiiURoNNÉ,  ée. 

CONTRE-FLEURONNÉ  (  ro-7ié  ),  ÉE  adj.  Blas.  Se  dit  en 
général  des  pièces  ornées  de  fleurons  alternés. 

GONTRE-FOG  n.  m.  Faux  foc.  il  PI.  Dps  contre-focs. 

CONTRE-FONTAINE  {tèn)  n.  f.  Sorte  de  barrage  tem- 
poraire, servant  à  éloigner  les  eaux  d'une  fontaine  qui 
s'échappent  de  celle-ci  pendant  le  travail  de  réfection  de 
la  fontaine,  il  PI.  Des  contrk-fontaines. 

GONTRE-FORGER  {je)  V.  a.  Forger  une  barre  de  fer 

alternativement  sur  le  plat  et  sur  le  cnamp  pour  la  dresser. 

Se  contre-forger,  v.  pr.  :  Cette  pièce  doit  se  contre- 

FORGER. 

GONTREFORT  {for')  D.  m.  Archit.  Pilier  servant  d'appui 
à  un  mur  qui  supporte  quelque  charge  :  Les  contreforts 
d'une  terrasse,  dune  voûte,  w  Fig.  Soutien,  appui  :  L'héré- 
dité est  l'espoir  du  ménage,  le  contrbfobt  de  la  famille. 
(Proudh.) 

—  Fortif.  Massif  de  maçonnerie  perpendiculaire  à  la 
direction  d'un  mur,  et  destiné  à  en  augmenter  la  stabilité  : 
Les  murs  d'escarpe  surtout  sont  poui'vus  de  puissants  con- 
treforts, noyés  dans  les  te7'res  que  ces  murs  soutiennent 
et  qui  rendent  plus  difficile  l'exécution  des  brèches. 

—  Géogr.  Chaîne  secondaire  de  montagnes,  qui  naît  sur 
le  flanc  d  une  chaîne  principale  et  semble  l'appuyer  :  Gênes 
est  située  au  pied  d'un  contrkfort  de  l'Apejinin. 

—  Mar.  Nom  donné  à  do  fortes  pièces  de  bois  servant 
à  lier  les  estains  avec  l'éiambot. 

—  Techn.  Pièce  de  cuir  qui  sert  à  renforcer  le  derrière 
d'une  chaussure  :  Contrefort  de.  soulier,  de  botte. 

—  Typogr.  anc.  Morceau  de  bois  posé  sur  le  plancher, 
et  contenant  le  contre-sommier  de  la  presse. 

—  Encyci,.  Archit.  et  trav.  publ.  Les  contreforts  ont 
'  pour  but  d'augmenter  la  stabilité  des   murs,  en  même 

temps  que  de  supporter  les  pressions  agissant  en  des 
points  déterminés  a"une  construction.  En  gé- 
néral, les  contreforts  sont  reliés  à  la  maçon- 
nerie; ils  sont,  cependant,  quelquefois  in- 
dépendants. Us  sont  intérieurs  quand  ils  se 
trouvent  placés  contre  la  face  de  la  construc- 
tion, face  sur  laquelle  se  produit  la  poussée, 
comme  dans  les  murs  de  soutènement,  les 
murs  de  quais.  Les  contreforts  extérieurs 
sont  placés  contre  la  face  opposée  à  celle  sur 
laquelle  s'exerce  la  poussée,  comme  les  con- 
treforts construits  derrière  les  culées  des 
arcs  des  ponts  métalliques,  ou  encore  les  con- 
treforts des  murs  d'églises.  Les  contreforts, 
dans  les  deux  cas,  sont  inclinés  ou  droits,  à 
section  rectangulaire  ou  trapézoïdale. 

L'épaisseur  à  donner  aux  contreforts,  ainsi 
qu'à  la  partie  du  mur  qui  est  située  entre  deux 
contreforts  consécutifs,  est  déduite  de  for-     tjoitireiort. 
mules  tirées  de  la   pratique  ou  d'études  théo- 
rii|ues;  il  suffit  do  les  appliquer.  Généralomont,  on   dis- 
tance les  contreforts  do  quatre  mètres  en  quatre  niètres. 

CONTRE-FOSSÉ  {fo~sé)  n.  m.  Sorte  de  fossé  supplémen- 
taire, ([ue  l'on  établit  en  avant  du  fossé  d'une  forteresse  : 
Des  contri>kossi:s  pleins  d'eau. 

CONTRE-FOULAGE  {laf)  n.  m.  En  T.  de  typogr.,  Relief 
produit  par  la  retiration  sur  le  côté  déjà  imprimé  du  pa- 
pier. 11  Pi.  Ues  CONTRK-FOULAGES. 

GONTRE-FOULEMENT  Iman)  n.  m.  En  T.  d'hydraul., 
Mouvement  des  oaux  en  sons  inverso  do  rôcoulomont  na- 
turel. 11  PI.   Dt^S  CONTKE-FOULIiMENTS. 

CONTRE-FRACTURE  n.  f.  En  T.  do  cbir.,  Fracture  qui 
se  produit  à  un  endroit  difl'ôront  du  point  frappé,  il  PI.  IJes 
contrk-fractures. 

CONTRE-FRASAOE  n.  m.  ou  GONTRE-FRASE  n.  f.  En 

T.  de  boulang.,  Troisième  ot  dernière  opération  du  pétris- 
sage de  la  pùto  servant  à  faire  le  pain,  afin  d'y  faire  péné- 
trer de  l'air,  ii  PI.  Des  conthe-frasagës  ou  contre-frases. 

CONTRE-FRASER  v.  a.  En  T.  de  boulang.,  Faire  subir 
à  la  p.'iio  l'opération  du  contre-frasago. 

CONTRE-FRUIT  {fru-i)  n.  m.  En  T.  d'archît..  Diminution 
progressive  dans  l'épaisseur  d'un  mur  qui  ost  à  l'aplomb 
en  dehors,  mais  qui,  on  dedans,  diminue  d'épaisseur  do 
bas  en  haut,  n  PI.  Des  contre-fruits. 

CONTRE-FUGUE  [fngh')  n.  f.  En  T.  do  mus.,  Fucuo  où 
l'imitation  du  sujet  se  fait  par  intervalles  semblables  et 
de  mémo  valeur,  on  sens  inverse,  c'est-à-dire  par  progres- 
sion ascendante  là  où  elle  ost  descendante,  descondanto 
où  elle  est  ascendante  dans  lo  sujet.  (V.  fugce.)  ii  PI.  Des 

LONTRF-FLOfES. 

CONTRE-GAGE  {gaf)  n.  m.  Dr.  anc.  Gogo  quo  l'on  don- 
nait à  un  créancier  ou  au  soigneur  commo  garantie  d'un 
gage  dû  ou  stipulé  :  Des  contuk-oacïks. 

—  Dr.  féod.  Droit  de  contre-gage.  Droit  pour  un  seigneur 
do  saisir,  par  représailles,  los  liions  d'un  autre  seigneur 
ou  dos  vassaux  <(e  celui-ci. 

CONTRE-GAGER  (/(')  V.  a.  Exiger  un  contre-gago  de  : 
CONTRE-dAtiiiit  un  déoitrur. 

CONTRE-OARDE  n.  m.  Ofllcier  do  la  Monnaie,  qui  était 
chargé  do  recevoir  les  matiôroa  destinées  à  la  fonle. 

11  PI.   Des  CONTRK-nARhKS. 

—  Encycl.  Loftlco  do  contre-garde  fut  créé  par  Phi- 
lippe Auguste,  en  12U,  pour  exorcor  uno  surveillance  gé- 
nérale sur  toutes  les  opérations  inonétairos  et  tenir  un 
registre  de  toutes  les  monnaies  d'or,  d'urgent  et  do  billon. 
aiiporléos  au  change  dos  monnaies.  Ces  olilciers  avaient 
rang  après  les  juges-gardes,  qu'ils  remplaçaient  au  besoin. 
Louis  XlV  supprima,  on  IfllXi.  les  ofllces  de  contre-gardo, 
01  créa  à  la  place  des  oouirélours  contro-gardes. 

31 


CONTRE-GARDE   —   CONTRE-MINEUR 


Contre-garde  d'épée. 


CONTRE-GARDE  n.  f.  Archit.  Sorto  de  crèche  quo 
l'on  ménage  dans  l'épaisseur  de  la  maçonDerie  d'une 
pile  de  pont  et  qui  est  constituée  par  un  parement  en 
pierres  sèches  :  bes  contre-gardes. 

—  Archéol.  Ensemble  des  anneaux 
et  des  branches  qui  correspondent, 
dans  la  garde  d'épée,  à  la  paume  ou  au 
dedans  de  la  main.  Dans  les  épées  à 
gardes  compliquées,  portées  de  1560  à 
1680  environ,  la  contre-garde  esi  sou- 
vent symétrique  des  gardes.  C'est  elle 
qui  repose  sur  la  hanche  ou  sur  la 
cuisse,  quand  l'épée  est  suspendue  à 
la  ceinture;  les  gardes  sont  alors  tour- 
nées en  dehors. 

—  Art  milit.  Ouvras©  de  fortifica- 
tion placé  en  avant  d^un  bastion  et 
formé  de  deux  faces  parallèles  aux  faces  du  bastion  , 
qu'elles  ont  pour  mission  de  couvrir,  afin  d'empêcher  d'y 
ft.ire  brèche  ou  d'y  donner  l'assaut.  La  contre-garde  est  en 
terre  ou  en  maçonnerie;  elle  est  séparée  du  oastion  par 
un  fossé.  Ses  faces  peuvent  être  armées  d'artillerie,  comme 
celles  du  bastion,  dont  le  feu  se  trouve  ainsi  doublé. 
Appelée  aussi  consen'e  ou  enveloppe,  la  contre-garde  reçut, 
de  l'ingénieur  hollandais  Cohorn,  le  nom  de  couvre-face, 
qui  lui  fut  également  donné  plus  tard  dans  la  fortification 
polygonale,  où  l'on  en  lit  un  usage  plus  étendu  et  quelque 
peu  différent  de  celui  que  l'on  en  fait  dans  la  fortification 
bastionnée. 

CONTRE-GATTE  n.  f.  En  T.  de  mar.,  Retranchement 
qui  renforce  la  gatte.  ii  PI.  Des  contre-gattes. 

CONTRE-GOUVERNEMENT  (man)  n.  m.  Sorte  de  gou- 
vernement occulte  qui  contre-balance  par  son  influence 
l'autorité  du  gouvernement  publiquement  établi  :  Les  con- 
tre-gouvernements oîît  le  aéfaut  d'être  iiTesponsables. 

CONTRE-GREFFE  (grèf)  n.  f.  Greffe  pratiquée  sur  une 
branche  qui  a  été  elle-même  greffée.  (Ce  procédé  est  dit 
aussi  greffe  sur  greffe.)  ii  Pi.  Des  contre-greffes. 

CONTRE-GREFFER((/r(?-/'tOv.  a.Faire  une  contre-greffe. 

CONTRE-GRIFFER  {gri-fé)  V.  a.  Fam.  Contresigner. 

CONTRE-GUET  {qhè)  n.  m.  Guet  qui  a  pour  but  de  sur- 
veiller un  autre  guet,  il  PI.  Des  contre-guets. 

CONTRE-HACHER  V.  a.  Grav.  et  dessin.  Croiser  par  des 
hachures  en  sens  contraire  des  hachures  déjà  existantes  ; 
Contre-hacheb  un  dessin  pour  augmenter  la  vigueur  des 
ombres. 

CONTRE-HACHURE  n.  f.  Grav.  et  dessin.  Hachure  qui 
en  croise  d'autres  -.Dessin  couvert  de  contrf.-hachdres. 

CONTRE-HARMONIQUE  adj.  Mus.  Qui  est  opposé  à 
l'harmonie,  aux  règles  harmoniques. 

—  Mathém.  Proportion  contre-harmonique.  Se  disait  au- 
trefois pour  qualifier  une  proportion  dans  laquelle,  étant 
donnés  trois  nombres  A,  B,  C,  la  différence  entre  le  pre- 
mier et  le  second  est  à  la  différence  entre  le  second  et  le 
troisième  comme  le  troisième  est  au  premier.  Ainsi,  les 
nombres  A,  B,  C  sont  en  proportion  contre-harmonique  si 
l'on  a  : 

A  — B  _  C 

B^^  ~  a" 
Dans  \di  proportion  harmonique,  on  aurait  : 

A— B  _  A 

B  — C  "  C* 
CONTRE-HATIER  [ti-é]  ou   GONTRE-HASTIER  [a-sti-é) 
n.  m.  Archéol.  Landier  de  cheminée,  destiné  à  supporter 
les  broches.  Syn.  contre-ros- 
tier.  Il  PI.  Des  contre-hâtibrs 

ou  C0NTRE-HAST1ERS. 

CONTRE-HAUT  [hô)  n.  m. 
Côté,  niveau  supérieur.  (N'est 
usité  que  dans  la  locution  sui- 
vante) :  En  Contre-haut ,  loc. 
adv.  En  haut ,  dans  la  partie 
haute,  à  un  niveau  supérieur  ; 
Berge  en  contre-haut  de.  la 
rivière. 

C  O  N  T  R  E-H  E  R  M I  N  E  n.  f. 

Blas.  Fourrure  qui  est  le  con- 
traire de  l'hermine,  c'est-à-dire 
qui  est  de  sable  moucheté  d'ar- 
gent, tandis  que  l'hermine  est  un  cnamp  d'argent  à  mou- 
chetures de  sable,  il  PI.  Dss  contre- 
hermines. 


Contre-hastier. 


CONTRE-HERMINE,  EE  adj.  Blas.  Se 
dit  d'un  écu  ou  d'une  pièce  quelconque 
qui  est  de  sable  moucheté  d'argent. 

CONTRE -HEURTOIR  {to-ar')  n.  m. 
Morceau  de  fer  sur  lequel  frappe  le 
heurtoir,  n  PI.  />e.s  contbe-heurtoirs. 


♦  *  *  r 


Contre-hermine. 


CONTRE-HILOIRE  n.  f.  Bordage  de 
chêne  entaillé  de  l'excédent  de  son 
épaisseur  sur  les  baux,  près  des  hiloires, 
de  chaque  côté  des  écoutilles.  n  PI.  Des  contre-hiloires. 

CONTRE-HUS  [kon-tru]  n.  m.  Dans  certaines  régions 
de  la  France,  Partie  inférieure  d'une 
porto  do  maison,  disposée  de  telle 
façon  que  l'on  peut  ouvrir  la  partie 
supérieure,  tanuis  quo  lo  bas  reste 
fermé,  ii  Sorte  de  barrière  à  paroi 
pleine  et  pc.»  élevée,  quo  l'on  place, 
pendant  la  journée,  en  avant  d'une 
porte  ouverte,  pour  empocher  les  ani- 
maux de  basse-cour  de  faire  irruption 
dans  l'intérieur  de  la  maison.  (PI.  Des 

CONTRE-HL'8.) 

'    CONTRE-XMAGINER  (ji)  v.  a.  Ima- 
giner par  opposition. 

CONTRE-IMBRICATION  (in-6rï,  «l'- 
on) n.  f.  En  T.  darclut.,  Ornement  en 
forme  de  lamelles,  figurant  des  écailles  do  poisson  on  re- 
trait les  unes  sur  les  autres,  ii  PI.  Des  conthe-imbrications. 

CONTRE-INDICATION f.îi-on)  n.  f.  EnT.de  méd..  Raison 
tirée  d'une  circonstanco  spccialo  militant  contre  l'emploi 


Contre-huB, 


d'une  médication,  d'un  traitement,  d'un  régime  qui,  d'autre 
part,  semblerait  indiqué,  ii  PI.  Des  contre-indications. 

CONTRE-INDIQUER  (ké)  v.  a.  Fournir  une  contre-indica- 
tion, une  raiso[i  do  s'abstenir  de  :  L'état  de  faiblesse  extrême 
d'un  blesse  contke-indiqde  toute  opf^.ration. 

CONTRE-INJURIER  v.  a.  Injurier  par  représailles. 

CONTRE-INSTITUTION  [sti-tu-si)  n.  f.  Institution  oppo- 
sée à  une  autre  institution,  il  PI.  Des  contre-institutions. 

CONTRE-INVECTIVE  {vèk')  n.  f.  Invective  faite  par  re- 
présailles :  Répondre  à  des  invectives  par  des  contre-in- 
vectives. 

CONTRE-INVITE  n.  f.  Au  whist.  Action  de  jouer  une 
couleur  différente  de  celle  qu'on  avait  d'abord  jouée  :  Faire 
une  contre-invite,  il  PI.  Des  contri-:-invites. 

CONTRE-JAMBAGE  (jan-baf)  n.  m.  Petit  mur  construit 
contre  les  jambages  des  cheminées  ou  fourneaux  de  cui- 
sine pour  les  renforcer  :  Des  contre-jambages  en  briques. 

CONTRE-JAN  n.  m.  Au  trictrac,  1»  Nom  de  deux  coups, 
dont  l'un  s'appelle  contre-jan  de  deux  tables,  et  l'autre 
contre-jan  de  mézéas;  2»  Action  de  battre  à  faux.  V.  jan. 

CONTRE-JAUGER  [jô-jé.  —  Se  conjugue  comme  jauger) 
v.  a.  Reporter  en  d'autres  points  de  pièces  de  bois,  en  se 
servant  du  compas  de  poche,  les  lignes  de  tenons  et  de 
mortaises  déjà  tracées,  pour  les  reproduire  avec  exactitude. 

CONTRE-JET  (je)  n.  m.  Endroit  d'une  pièce  d'étain 
qu'ont  recouvert  et  maintenu  pendant  le  travail  les  te- 
nailles à  paillonner.  Il  PI.  Des  coNTRii-jKTS. 

CONTRE-JOUR  n.  m.  Lumière  qui  éclaire  un  objet  par 
le  côté  opposé  à  celui  par  lequel  on  le  regarde  :  Les 
CONTRE-JOURS  empêchent  de  voir  nettement  autre  chose  qui- 
la  silhouette  des  objets,  w  Demi-jour,  lumière  peu  vive,  dans 
les  endroits  qui  ne  sont  pas  directement  éclairés  :  Les 
femmes  aiment  d'ordinaire  le  contre-jour.  (Acad.) 

—  A  contre-jour,  loc.  adv.  Dans  le  sens  opposé  au  jour  : 
Des  objets  placés  à  contre-jour,  il  Dans  un  faux  jour,  dans 
un  jour  défavorable,  et,  particulièrement  pour  les  ta- 
bleaux, dans  un  jour  dont  la  direction  est  opposée  à  celb' 
que  le  peintre  a  donnée  au  jour  de  son  tableau  :  Un  tableau 
placé  k  contrk-jour  produit  un  effet  faux  et  désagréable. 

CONTRE-JUMELLES  (mè/')  n.  f.  pi.  P.  et  ch.  Grands  pa- 
vés qui  se  joignent  deux  à  deux  dans  le  milieu  d'un  fil 
d'eau,  d'une  route,  d'une  rue,  ou  d'une  chaussée  déprimée 
longitudinalement  dans  son  milieu,  de  manière  à  former 
ruisseau. 

CONTRE-LAMES  n.  f.  pi.  Pièces  du  métier  à  faire  la 
gaze,  consistant  en  dos  tringles  de  bois  qui  servent  à  mou- 
voir les  lisses  par  l'intermédiaire  des  pédales. 

CONTRE-LATTE  n.  f.  Grosse  tringle  de  bois  ou  latte 
de  fort  calibre  posée  parallèlement  aux  chevrons,  pour 
soutenir  les  lattes  d'un  toit,  n  Contre-lattes  de  fente,  Lattes 
obtenues  par  éclat,  qui  servent  pour  les  tuiles,  ii  Contre- 
lattes  de  sciage,  Lattes  sciées  que  l'on  emploie  pour  rece- 
voir les  ardoises. 

CONTRE-LATTER  (la-té)  V.  a.  Garnir  de  contre-lattes  : 
CoNTRE-LATTER  dos  chevrous.  Il  Conire-latter  une  cloison, 
La  garnir  de  lattes  des  deux  côtés. 

Se  contre-latter,  v.  pr.  :  Cette  cloison  devait  se  contre- 

LATTER. 

CONTRE-LATTOIR  {la-to-ar')  n.  m.  Outil  dont  se  ser- 
vent les  couvreurs  pour  soutenir  les  lattes  en 
les    posant    et    les   clouant,  ii  PI.   Des  contre- 

LATTOIRS. 

CONTRE-LETTRE  {lètr')  n.  f.  Dr.  Acte  secret 
par  lequel  on  déroge  à  ce  qui  est  stipulé  dans 
un  acte  ostensible,  ii  Changement  apporté  à  un 
contrat  de  mariage  par  un  nouvel  acte  anté- 
rieur au  mariage.  (PI.  Des  contre-lettres.) 

—  Encycl.   Dr.  Les  contre-lettres,   destinées 
à  rester  secrètes  entre  les  parties,  ont  pour  but 
de  modifier  les  dispositions  d'un  acte  ostensible. 
Elles   n'ont  d'effet  qu'entre  les    parties  et   no 
sont  pas  opposables  aux  tiers  (C.  civ.,  art.  I32l).      contre- 
Cet  article  ne  vise  pas  les  actes  modifiant,  après      uttoir. 
coup,  une  convention  sérieuse  et  sincère  au  mo- 
ment oii  elle  a  été  passée  ;  on  suppose  donc,  ici,  un  premier 
acte  mensonger  ou  simulé.  La  contre-lettre  peut  avoir  pour 
objet  de  frauder  le  fisc  par  des  déclarations  fictives  ;  elle 
est  passible,  en  ce  cas,  d'une  amende  égale  au  triple  du 
droit  qui  aurait  dû  être  perçu  par  l'enregistrement  (loi  du 
22  frimaire  an  VII,  art.  40).  La  jurisprudence  déclare  nulles 
les  contre-lettres  faites  à  l'occasion  de  cessions  d'offices  ; 
des  peines  disciplinaires  peuvent  être  prononcées  contre 
l'officier  public  qui  les  a  signées,  et  le  nouveau  titulaire 
peut  répéter  les  sommes  versées  par  lui  au-dessus  du  prix 
agréé  par  le  gouvernement.  V- 

On  appelle  aussi,  mais  inexactement,  «  contre-lettres  », 
les  changements  apportés  avant  le  mariage  à  des  conven- 
tions matrimoniales.  Ces  changements  sont  permis,  à  con- 
dition quo  toutes  les  personnes  qui  ont  été  parties  au 
contrat  primitif  soient  présentes  et  y  consentent.  Ils  doi- 
vent, do  plus,  pour  être  opposables  aux  tiers,  être  rédigés 
à  la  suite  de  la  minute  du  contrat  de  mariage ,  et  transcrits 
sur  toutes  les  copies  de  ce  contrat  (C.  civ.,  art.  1396  et  1397). 

CONTRE-LIGNAGE  {gnaj'  [pi  mil.])  n.  m.  Action  de  tra- 
cer, sur  une  pièce  de  bois  qui  doit  être  travaillée,  des  li- 
gnes du  côté  opposé  à  celui  sur  lequel  on  a  tracé  le 
lignage,  afin   de  le  reporter  très  exactement  sur  ce  côté. 

Il  PI.  Des  CONTRE-LIGNAGES. 

CONTRE-LIGNE  n.  f.  Fortif.  V.  contrkvallation. 

CONTRE-LIGUE  {l>gh')  n.  f.  Ligue  opposée  à  une  autre. 
Il  PI.  Des  contre-liguks. 

CONTRE-LOBE  n.  m.  En  T.  d'archit.,  Nom  donné  à  de 
petites  arcatures  en  l'orme  de  lobes  ouverts,  qui  garnissent 
l'intérieur  d'un  arc,  et  lui  donnent  un  profil  dentelé  à  l'in- 
térieur. 11  PI.  Des  CONTRE-LOBES. 

CONTRE-MAILLE  {ma-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Sorte  de  filet  do 
pêiho  en  forme  de  tramaii,  à  doux  nappes  do  mailles  su- 
perjioKéos.  ii  Maille  de  filet  opposée  à  d autres  mailles  du 
même  filet.  (PI.  Des  contre-mailluts.) 

CONTRE-MAILLER  (7na-î7;-^  [//mil.])  v.  a.  Doubler  les 
mailles  de.  ii  Former  doux  nappes  do  muillos  superposées  : 
Co.ntkk-maillek  di:s  fileta  de  pèche. 


242 

CONTREMAÎTRE,  ESSE  [inètr,  mè-trèss)  n.  Celui,  celle 
rjui  dirige  les  ouvriers,  les  ouvrières  dans  un  grand  ate- 
lier :  Des  contremaîtres  vigilants.  \\  Fig.  Celui  qui  dirige, 
gouverne,    travaille  en  sous-ordre. 

—  n.  m.  Ancien  grade  des  officiers  mariniers,  intermé- 
diaire entre  celui  de  quartier-maître  et  celui  de  second 
maître.  (Ce  grade  existe  encore  dans  les  arsenaux;  les 
contremaîtres  viennent  immédiatement  avant  les  chefs 
ouvriers.)  il  Contremaître  de  cale,  Nom  donné  au  quartier- 
maître  chargé  de  la  cale  à  eau,  ou  de  la  cale  à  tilin. 

CONTREMAÎTRE  [mètr')  n.  m.  Nom  donné,  vulgaire- 
ment, à  un  petit  oiseau  exotique,  dont  le  plumage  rap- 
pelle celui  de  la  fauvette. 

CONTRE-MANCHE  n.  f.  Manuf.  V.  tissage. 

CONTREMAND  {man)  n.  m.  Ane.  dr.  Exception,  délai, 
délense.  n  Excuse  proposée  pour  faire  remettre  ou  dif- 
férer une  assignation,  ii  Congé  de  locataire. 

CONTRE-MANDAT  {da)  n.  m.  Mandat  destiné  à  annuler 
un  autre  mandat,  ii  PI.  Des  contre-mandats. 

CONTREMANDEMENT  (de-man)  n.  m.  Action  de  contro- 
mander  ;  révocation  d'an  ordre  précédemment  donné: 
Donner,  Décevoir  un  contremandement. 

CONTREMANDER  V.  a.  Révoquer,  empêcher,  arrêter 
par  un  contre-ordre  :  Contremander  sa  voiture,  un  dîner. 

Se  contremander,  v.  pr.  Etre  contremandé. 

CONTRE-MANŒUVRE  n.  f.  Manœuvre  opposée  à  une 
autre  manreuvre.  ii  PI.  Des  contre-manœuvres. 

CONTRE-MARC  {mark')  n.  m.  Charpent.  V.  contre- 
marque. 

CONTREMARCHE  n.  f.  Marche  en  sens  contraire  à  celle 
que  l'on  suivait  précédemment,  il  Fig.  Action  qui  a  un  but 
détourné,  opposé  à  celui  qu'elle  semble  supposer. 

—  Art  milit.  Opération  qui  a  pour  but  de  mettre  une 
troupe  dans  une  position  contraire  à  celle  qu'elle  occupait. 

—  Constr.  Hauteur  de  chaque  marche  d'un  escalier; 
planche  qui  forme  cette  hauteur. 

—  Mar.  Evolution  d'un  ou  plusieurs  navires  qui  virent 
bord  pour  bord. 

—  Techn.  Nom  des  leviers  qui,  dans  les  métiers  à  tisser 
à  la  main,  actionnent  les  lisses  et  les  relèvent,  quand  le 
tisserand  agit  sur  les  marches  ou  pédales  à  portée  de  ses 
pieds. 

—  Enctcl.  Art  milit.  La  contremarche  est  dite  stratégique 
quand  elle  s'applique  à  la  position  d'une  armée  entière  ou 
d'un  grand  corps  de  troupes.  La  contremarche  tactique  est 
une  manœuvre  qui  permet  de  disposer,  face  en  arrière,  sur 
l'emplacement  même  qu'elle  occupe,  et  dans  le  môme  or- 
dre, une  unité  telle  qu'une  compagnie,  un  bataillon,  etc. 
Cette  manœuvre  a  disparu  des  règlements  français. 

CCNTREMARCHER  v.  n.  Faire  une  contremarche. 

CONTRE-MARÉE  (ré)  n.  f.  Marée  qui  suit  une  direc- 
tion opposée  à  la  direction  ordinaire  de  la  marée  :  Des 
contre-marées.  (Syn.  de  contre-codrant.)  ii  Démonter  à 
contre-marée,  Arriveràun  mouillage, dans  une  rivière  par 
exemple,  avec  le  courant  de  marée  contraire. 

CONTREMARQUE  [mark')  n.  f.  Seconde  marque  qu'on 
applique  à  un  ballot  de  marchandises,  à  des  ouvrages  d'or 
ou  d'argent  :  Les  marques  et  les  contremarques  des  fa- 
bricants. Il  Fausse  marque  que  les  maquignons  font  aux 
dents  des  chevaux  qui  ne  marquent  plus,  afin  de  déguiser 
leur  âge. 

—  Archéol.  Orfèvr.  A  partir  du  xvii'  siècle,  Poinçon  do 
la  maison  commune,  appliqué  par  les  gardes  du  métier  sur 
les  travaux  d'orfèvrerie  pour  la  garantie.  (On  disait  plutôt 
poinçon  de  la  maison  commune  ou  des  garaes  du  métier.) 

—  Charp.  Nom  que  les  ouvriers  cliarpentiers  donnent 
aux  traits  ou  marques  qu'ils  tracent  sur  les  pièces  de  bois 
façonnées  et  achevées,  afin  de  les  reconnaître  au  moment 
du  montage,  ii  On  écrit  aussi  contremarc  n.  m. 

—  Numism.  Signe  gravé  ou  frappé  sur  une  monnaie, 
après  la  fabrication,  soit  pour  modifier  la  valeur  de  cette 
monnaie,  soit  pour  lui  donner  cours  dans  uu  pays  autre 
que  celui  où  elle  a  été  émise,  soit,  enfin,  pour  l'affecter  à 
un  autre  usage  que  celui  auquel  elle  était  primitivement 
destinée, 

—  Théâtr.  Second  billet  i|u'on  délivre  dans  les  théâtres 
et  salles  de  concert  à  ceux  qui  sortent  avec  l'intention 
de  rentrer  avant  la  fin  du  spectacle. 

CONTREMARQUER  {ké)  V.  a.  Apposer  une  contremarque 
sur  :  Contremarquer  uji  ballot,  une  pièce  de  monnaie,  les 
dents  d'u7t  cheval. 

CONTREMARQUEUR  {keur'),  EUSE  n.  Personne  qui  dis- 
tribue des  cuntromarques  au  théâtre  ou  dans  un  concert. 

CONTRE-MESURE  (À)  loc.  adv.  En  marquant  la  mu- 
sique à  contretemps. 

CONTRE-MINE  n.  f.  Mine  pratiquée  pour  éventer  uno 
mino  de  l'cnnomi  ou  en  empêclier  l'effet  :  d^euser  des 
contre-m:n[-;s.  (On  dit  quelquefois  mine  dkfensive.)  il  Mine 
que  l'on  pratique  sous  les  défenses  de  l'ennemi  pour  les 
taire  sauter.  (On  dit  quelquefois  mine  offensive.) 

—  Fig.  Manœuvres  que  l'on  emploie  pour  déjouer  uno 
intrigue,  une  entreprise  quelconque  :  La  ine  des  cou7'S  se 
passe  à  creuser  des  mines  et  des  contre-mines. 

—  Encycl.  Art  milit.  On  appelle  ainsi,  dans  la  guerre  de 
mines,  exécutée  au  cours  d'un  siège,  îe  réseau  de  mines 
employé  par  la  défense  pour  s'opposer,  en  les  éventant, 
aux  mines  de  l'attaque.  Les  contre-mines  font,  en  réalité, 
partie  intégrante  de  la  fortification,  et  les  galeries  en  sont 
préparées  à  l'avance.  Un  système  de  contre-mines,  orga- 
nisé par  exemple  en  avant  d'un  bastion,  se  compose  es- 
sentiellement d'une  galerie-enveloppe,  établie  le  long  de 
la  contrescarpe  et  reliée  à  la  place  par  une  communica- 
tion généralement  souterraine.  A  cette  première  galerie 
se  rattachent  un  certain  nombre  ^'écoutes,  ou  galeries  diri- 
gées en  éventail  vers  l'extérieur.  Elles  sont  souvent 
reliées  entre  elles  par  des  galeries  transversales,  d'oii 
partent  encore  d'autres  rameaux  plus  petits,  à  l'extrémité 
desquels  so  trouvent  les  fourneaux. 

CONTRE-MÏNER  V.  a.  Creuser  des  contre-mines. 

—  FI;.,'.  Itciniu-r  par  des  moyens  secrets  :  Alberoni  uow- 
/)(/coNTKi>MiNKR  /('«  battcries  au  régent.  ^St-Simon.) 

Se  contre-miner,  v.  pr.  Etre  contre-miné. 
CONTRE-MINEUR  n.  m.  Celui  qui  travaille  àuce  contro- 
mino.  Il  PI.  Des  contre-mineurs. 


243 

CONTRE-MISSION  {mï-si-on)  n.  f.  Missiou  roliyiouso  ou 
politii)uo  qui  afj;it  en  sons  opposé  d'une  autre  missiou. 

Il  VI.  Des  CONTUli-MISSIùNS, 

CONTRE-MONT  (mon)  ou  CONTRE-MONT  (À)  loc.  adv. 
Vers  lo  liatit,  (Su  dit  spôcialemi'Ut  d"uii  l)atoau  ijui  renionto 
le  courant  d"un  fleuve,  d'une  riviùro.) 

—  Agric.  Plantes  à  contre-mont.  Celles  qui,  par  erreur, 
on  été  repiquées  les  racines  on  l'air  et  la  tiye  en  terre. 

il  Labourer  à  contre-mont,  Labourer  à  tort  et  à  travers,  au 
lieu  do  tracer  des  sillons  réguliers. 

CONTRE-MORALE  n.  f.  Principes  immoraux  dont  on  a 
l'ait  une  sorte  dn  doctrine. 

CONTRE-MOT  [mo)  n.  m.  Mot  par  loauol  on  doit  ré- 
pondre au  mot  d'ordre,  il  Second  mot  d'ordre  dont  on  con- 
vient pour  prévoir  le  cas  où  le  premier  viendrait  à  être 
connude  l'ennemi.  (PI.  Des  contrk-mûts.) 

CONTRE-MOTIF  n.  m.  Motif  opposé  à  un  autre  motif  : 
Des  coNrBK-MùïiKS  détejvnmants. 

CONTRE-MOULAGE  {laf)  n.  m.  Contrefaçon,  opérée  par 
le  moulage,  d'un  ouvrage  de  sculpture  ;  Des  coiSTRii-Mou- 
LAiiiis  peu  soignes. 

CONTRE-MOULE  n.  m.  Teclin.  Moule  qui  enveloppe 
lo  motilo  direct  par  une  superposition,  afln  de  lui  donner  de 
la  solidité  ;  />es  contrk-moulks  solides,  ii  Carton  épais  sur 
lequel  OU  dispose,  en  relief  ou  en  creux,  des  dessins  qu'on 
veut  reproduire.  (On  dit  aussi  coNTRii-ESTAMPE.) 

CONTRE-MOULER  V-  a.  Faire  le  contre-moulage  do  : 
CoNTKK-MocLER  des  sculptiires. 

CONTRE-MOUSSON  [mou-son]  (À)  loc.  adv.  Contre  la 
mousson  qui  règne:  Aller,  iVaviguer  X  contre-mousson. 

CONTRE-MOYEN  (moa-ij-in)  n.  m.  Moyen  qu'on  emploie 
pour  empêcher  l'effet  d'autres  moyens,  il  PI.  Des  contre- 

MOYKNS. 

CONTRE-MUR  n.  m.  Petit  mur  adossé  contre  un  autre 
pour  le  soutenir,  le  consolider,  ou  en  avant  d'un  autre 
pour  lui  servir  de  défense  ;  Contre-murs  d'une  terrasse. 

CONTRE-MURER  v.  a.  Etayer,  garantir  par  des  contre- 
murs.  Il  Entourer  d'un  second  mur  :  Contre-murer  une 
place  attaquée. 

Se  contre-murer,  v.  pr.  Etre  contre-muré,  muni  d'un 
contre-mur. 

CONTRE-NOTE  n.  f.  Note  diplomatique  rédigée  dans  un 
sens  opposé  à  une  note  précédente,  il  PI.  Des  contre-notls. 

CONTRE-ŒILLADE  {eu-yad'}  D.  f.  Œillade  en  retour  d'une 
œillade,  n  PI.  Des  contre-œilladivS. 

CONTRE-ONGLE  n.  m.  Véner.  Le  rebours  du  pied  du 
cerf,  c'est-à-dire  le  talon  pris  pour  la  pioce  quand  on 
relève  l'empreinte,  il  PI.  Des  contri;-ongles. 

CONTRE-OPÉRATION  {si-on)  n.  f.  Opération  faite  dans 
le  sons  contraire  d'une  autre  opération,  ii  PI.  Des  contre- 
opérations. 

CONTRE-OPPOSITION  {sî-on)  n.  f.  Fraction  de  l'oppo- 
sition qui  parfois  s'en  détache  et  vote  contre  elle  ;  Les 
CONTRE-OPPOSITIONS  sont  précieuscs  pour  le  gouverîiement. 

CONTRE-ORDRE  n.  m.  Ordre  qui  révoque  un  ordre  pré- 
cédemment donné,  ii  PI.  Des  contre-ordres. 

—  Etat  opposé  à  l'ordre  ;  Sans  unité,  point  d'ordre,  dé- 
sordre, CONTRE-ORDRE.  (E.  de  Gir.)  [Inusité.] 

CONTRE-OUVERTURE  n.-  f.  Chir.  Ouverture,  incision 
pratiquée  à  l'opposito  d'une  ouverture  naturelle  ou  d'une 
plaie  :  Pratiquer  rfes  contre-ouvertures. 

CONTRE-PAL  n.  m.  Blas.  Pal  divisé  en  doux  parties  qui, 
régulièrement,  doiventétre  l'une  de  métal,  l'autre  d'émail. 
(^Dans  la  pratique,  il  y  a  des  contre-pals 
do  deux  métaux  ou  de  deux  émaux 
diH'éroEits.) 

CONTRE-PALÉ,  ÉE  adj.  Blas.  Se  dit 
de  l'écu  paie  et  divisé  en  deux  parties, 
(Les  deux  émaux  du  champ  sont  alter- 
nés et  figurent  de  l'une  à  l'autre.) 

CONTRE-PAN  n.  m.  Dr.  anc.  Nouvelle 
hypothèque  sur  un  fonds  de  terre,  assi- 
gnée on  garantie  d'une  rente  ou  d'un 
cens  dû  sur  un  autre  fonds,  ti  Partie  do 
l'estimation  d'un  héritage  donné  à  cens  ou  à  rente,  devant 
servir  au  rachat  conventionnel.  (On  disait  aussi  contka- 
bodt  ou  contre-abodt  et  contre-cens.)  [PI.  Des  contre- 
pans.] 

CONTRE-PANER  {né)  v.  a.  Dr.  anc.  Assurer  par  un 
cùiitrc-pau  :  CoNTRE-pANER  Une  rente. 

CONTRE-PANNETON  n.  m.  En  T.  de  techn..  Platine 
évidée,  ijui  rcruit  Iiîs  jiannetons  d'une  espagnolette. 

CONTRE-PAROI  (ro-a)  n.  f.  En  T.  de  môlall.,  Face  externe 
des  parois  d'un  fourneau  -.Les  contre-parois  d'un  fourneau. 

CONTRE-PARTIE  n.  f.  Double  d'un  registre  sur  lequel 
oninscrittoutos  les  parties  d'un  compte,  il  Ecriture  servant 
de  vérification  :  Des  contre-parties. 

—  Fig.  Opinion,  sentiment  contraire;  objet  ou  sens  op- 
posé :  La  dépense  doit  avoir  pour  contre-partie  ta  recette. 

—  Jeux.  Revanche  :  Jouons  la  contre-partie. 

—  Mus.  Partie  de  composition  opposée  à  une  autre  :  La 
basse  est  la  contre-partie  du  dessus.  (Acad.)  ii  Partie  qui 
sort  do  second  dessus  :  Faire  une  contre-partie  à  un  air. 

—  Techn.  Ce  qui  reste  d'un  dessin  do  marqueterie  lors- 
qu'on l'a  évidé  pour  en  fai«e  un  ouvrage  de  rapport  ou  do 
placage. 

CONTRE-PAS  (pa)  n.  m.  Domi-pas  qui  sort  aux  mili- 
taires   à  reprendre   lo   pas    qu'ils    ont 
perdu. 

CONTRE-PASSANT  f/ï(ï-inH).  ANTE 
adj.  r.las.  So  dit  de  i)lusieurs  animaux 
placés  l'un  au-dessus  do  l'autre  ot  pas- 
sant dans  un  sons  opposé. 

CONTRE-PASSATION  n.  f.  Comptab. 

V.  (.1>N1  Kl'.-IASSEMI  NT. 

CONTRE-PASSE  n.  f.  En  T.  do  tochn., 
Direction  parallèle  à  la  disposition  des 
veines  d'un  bloc  do  marbre. 

—  À  c  >ntrr-passo,  loc.  adv.  Scier  à 


CONTRE-MISSION   —   CONTREPOINT 


Contrc-palé  d'azur 

et  crargent. 


D'argf^nt  b  deux 

lions    d«   j^UAUlt'n 

contr»*pa8Bani)i. 


contreqiasso,  scier  le  marbre  par  tran 

oho8  parallèles  ft  la  direction  des  veines,  sur  foute  la  hau 

teur  du  bloc 


CONTRE-PASSEMENT  (pa-se-mon)  n.  m.  Rectification 
faite,  au  journal  et  au  grand-livre,  d'une  écriture  qu'il  y  a 
lien  d'annuler  ou  de  modifier.  (On  dit  contre-passement 
du  préférence  à  contre-passation.) 

CONTRE-PASSER  (pa-sé)  v.  a.  Faire  un  contropasse- 
mciit. 

Se  contre-passer,  v.  pr.  Se  croiser,  passer  l'un  devant 
l'autre. 

CONTRE-PÉDAGUE  (dagh")  n.  f.  Marchepied  do  banc 
d'avant,  dans  la  galère  des  xvi"  et  xvii"  siècles.  (Los  mar- 
chepieds des  bancs  où  étaient  assis  les  rameurs  se  nom- 
maient pédagues,  mais  on  appelait  contre-pédague  ceux 
(|ui  étaient  posés  à  trois  centimètres  à  peine  au-dessous  du 
banc  d'avant.) 

CONTRE-PENSER  {pan-sé  )  V.  n.  Revenir  sur  sa  pensée  ; 
avoir  une  pensée  contraire  à  celle  qu'on  avait;  changer 
d'opinion  ;  avoir  une  pensée  contraire  à  une  autre  pensée. 

CONTRE-PENTE  {panV)  n.  f.  Techn.  Pento  oppo.sée  à 
une  autre  ponte,  n  Inégalité  de  terrain  qui  empêche  l'écou- 
lement des  eaux  ou  les  porte  là  où  elles  ne  doivent  pas 
aller,  n  Inclinaison  d'un  chemin  dans  lo  sens  de  la  montée. 
(Syn.  do  rampe  en  ce  sens.)  il  Inclinaison  latérale  donnée 
au  sol  des  chemins  ou  des  allées  pour  empêcher  les  eaux 
d'y  séjourner,  ii  Pente  du  terrain  en  général. 

—  Versant  le  plus  abrupt  d'une  montagne  ou  d'une 
chaîne  de  montagnes  ;  Gravir  une  montagne  par  la  contre- 
pente,  au  lieu  de  suivre  la  pente. 

CONTRE-PERCER  (sé)  V.  a.  Percer  dans  un  sens  con- 
traire :  CoNTRE-PERCËR  Une  poutre. 

CONTRE-PESER(r(^.  — Prend  l'accent  grave  sur  le  der- 
nier e  du  radical,  quand  !a  syllabe  suivante  est  muette  :  Je 
conlre-pèse.  Je  cojitre-pèseraij v .  a.  Faire  contrepoids  :  Poids 
qui  coNTRE-PÈSE  un  autre  poids. 

—  Fig.  Contre-balancer,  compenser,  corriger,  équivaloir 
à:  L'orgueil  contre-pl:se  toutes  nos  misères.  (Pasc.) 

CONTRE-PÉTITION  (si-on)  n.  f.  Pétition  qui  a  pour  but 
d'empêcher  le  résultat  d'une  autre  :  Faire  des  contre-péti- 
tions, 

CONTRE-PÉTITIONNAIRE  (si-o-Jiêr')  n.  Personne  qui 
fait,  qui  signe  une  contre-pétition,  il  PI.  Des  contre- 
pétitionnaires. 

CONTRE-PÉTITIONNEMENT  (si-o-ne-man)  n.  m.  Action 
de  contre-pêtitiouuer.  ii  PI.  Des  contre-pêtitionnements. 

CONTRE-PÉTITIONNER  (si-o-néj  V.  n.  Faire  des  contre- 
pétitions. 

CONTRE-PETTERIE  ou  CONTREPÈTERIE  { pé-te-rî  — 
de  contre,  et  péter;  proprement  :  opposer  un  son  ridicule 
à  un  autre)  n.  f.  Sorte  de  lapsus  par  lequel,  en  interver- 
tissant l'ordre  des  syllabes  ou  des  lettres,  on  produit  des 
mats  dont  le  sens  est  burlesque,  ou  qui  n'ont  pas  de  sens 
du  tout.  (La  coDtre-petterie  consiste  aussi,  parfois,  dans 
le  renversement  des  mots  dans  les  phrases.)  il  PI.  Des 
contre-petteries  ou  contrepèteries. 

—  Enctcl.  La  contre-petterie  peut  être  le  résultat  acci- 
dentel du  hasard,  de  l'ignorance  —  ou,  au  contraire,  être 
voulue,  en  vue  d'une  sorte  de  gageure  littéraire.  Elle  fut 
autrefois  un  amusement  littéraire  qui  consistait  à  rendre 
une  phrase  bizarre  ou  burlesque,  en  échangeant  la  lettre 
initiale  do  deux  au  moins  des  mots  qui  la  composaient.  On 
en  voit  de  fréquents  exemples  au  xvi'  siècle.  Les  curieux 
en  trouveront  dans  le  Pantagruel  de  Rabelais  et  dans  lo 
Moyen  de  parvenir  de  Béroalde  de  VerviUe.  Nous  nous  con- 
tenterons d'emprunter  les  suivants  à  Tabourot  des  Accords  : 

Il  tiendra  une  vache.  Elle  fit  son  prix, 

II  viendra  une  tache.  Elle  prit  bon  lUa. 

Il  est  un  autre  genre  de  contre-petterie  qui  a  duré  plus 
longtemps.  On  ne  l'a  employé  que  dans  l'èpigramme.  Il 
consiste  à  répéter  les  noms  autant  do  fois  qu'il  y  en  a,  en 
les  changeant  chaque  fois  do  place  pour  les  faire  se  suc- 
céder à  la  rime.  Voltaire  a  employé  co  genre  de  contre- 
petterie  dans  son  épigrammo  contre  Danchot,  Nadal  et 
feaint-Didier,  à  propos  du  Parnasse  do  Titon  du  Tillet. 

CONTRE-PIED  (pi-é)  n.  m.  En  T.  do  véner.,  Voie  par 
laquelle  la  béte  est  venue  ot  que  l'on  prend,  par  erreur, 
au  lieu  do  la  voie  quo  la  bôto  continue,  ii  PI.  Des  contre- 
pieds. 

—  Fig.  Sens,  direction,  marche  diamétralement  opposéo 
à  uno  chose,  objet  contraire  ù.  un  autre  :  Le  mystère  de  la 
tristesse  est  le  contrk-I'ikd  de  celui  de  la  joie.  (Lacord.) 

—  Loc.  adv.  A  contre-pied,  A  rebours. 

—  Encvci,.  Les  veneurs  et  les  chiens  prennent  ou  suivent 
le  contre-pied  toutes  les  fois  qu'ils  retournent  du  côté  où 
la  htSio  do  monte  est  venue.  <Ouand  la  terre  est  sèche,  les 
chiens  prennent  souvent  locontro-picd;  comme  les  traces 
sont  diffipjlos  à  distinguer,  les  veneurs  los  appuient  la 
plupart  dû  temps,  au  lieu  do  les  rompro  ot  de  los  faire 
revenir  sur  leurs  pas. 

CONTRE-PILASTRE  [lasstr')  n.  m.  Pilastre  double, 
placé  vis-à  vis  d'un  autro  pilastre  qu'il  flanque,  tl  PL  Des 

CdNTRE-PII.ASTRES. 

CONTRE-PIQUER  (ké)  v.  a.  Répondre  à  uno  parole  pi- 
quante par  une  autre. 

CONTRE-PLAINTE  {pUnt')  n.  f.  En  T.  do  dr.,  Plainte 
faiio  en  np[iosition  â.  uno  plainte  antécédente,  il  PI.  Des 

CONTRE-PLAINTES. 

CONTRE-PLANCHE  n.  T.  En  T.  do  crrav..  Seconde  plan- 
cho,  destinée  A  porter  lo  mordant  surlos  parties  du  dessin 
laissées  intactes  par  la  première  plaocho.  Il  PL  Des  con- 

TIIE-PLANCIIES. 

CONTRE-PLANTER  v.  a.  Planter  dos  ttours  auprès  do 
celles  quo  l'on  a  drjù  planiéos  pour  los  remplacer  ù  me- 
sure. Il  Intercaler  des  plantes  entre  d'autres  végétaux,  afin 
d'utiliser  toute  la  surlaco  d'un  champ. 

CONTRE-PLATINE  n.  f.  Pluquo  do  fer  ayant  la  forme 
d'un  S,  qui  NO  place  du  côté  opposé  îk  la  platine  d'une 
armn  ii  ton.  pour  empêcher  quo  la  tète  dos  vis  do  la  platine 
no  corrode  lo  bois  n  O'a  l'appello  aussi  portk-vis,  à  oauso 
do  sa  fonction,  ot  essb,  à  causo  do  sa   forme.  (PL  Des 

CnNTRE-PLATlNES.) 

CONTREPLÈGS  OU  CONTREPLEIGE  ipl^')  lî.  m.  Dr. 
anc.  Caution  fournlb  par  lo  dcfeudour  à  uno  action  pos- 
sessoîro.  V.  applkokmknt. 


CONTREPLÉGER  OU  C0NTREPLEIGER(/?^/*-7V. —Prend 

un  e  après  le  g  devant  a  ot  n  :   Je  contreplégeai.  Nous 
contreplégeons)  v.  a.  Certifier,  un  parlant  d'une  caution. 

CONTREPOIDS  (po-a)  n.  m.  Poids  qui  fait  équilibre  à  un 
poids  ou  à  une  force;  poids  employé  comme  moteur  dans 
quelques  machines  :  Les  contrepoids  d'une  horloge,  d'un 
tour ne  broche. 

—  Long  bâton  plombé  aux  doux  bouts,  dont  les  danseurs 
de  corde  se  servent  pour  garder  plus  aisément  l'équilibre. 
(On  dit  plus  ordinairem.  balancier.) 

—  Par  ext.  Equilibre  :  Tout  demeure  en  contrepoids. 
(Pasc.) 

—  Fig.  Moyen  de  compensation  et  d'équilibro  ;  correctif: 

Th^mi8,  à,  quoi  bon  la  balance, 
Si  l'or  y  sert  de  contrepoiiU  ? 

—  Manèg.  Aplomb  du  cavalier  sur  la  selle. 

—  Encycl.  Mécan.  Les  contrepoids  consistent  en  un 
excès  de  matière,  ménagé  volontairement  sur  les  pièces 
tournantes  ou  oscillantes  ot  aussi  sur  celles  qui  tendent 
à  se  soulever.  Les  contrepoids  sont  destinés  à  contre-balan- 
cer l'action  de  certains  organes  comme  les  bielles,  les  tiges, 
dont  l'intervention  reporte  lo  centre  de  gravité  en  dehors 
du  centre  de  rotation.  Ils  rétablissent  la  coïncidence  de 
ces  deux  centres.  C'est  pourquoi  on  fait  usage  de  contre- 
poids pour  maintenir  sur  leur  siège  les  soupapes  de  sûreté  ; 
pour  faciliter  dans  les  locomotives  la  manœuvre  de  l'ap- 
pareil de  changement  de  marche  ;  pour  s'opposer  au  soulè- 
vement des  roues  motrices  de  ces  locomotives  sous  l'ac- 
tion des  bielles;  etc. 

CONTRE-POIL  {po-al')  n.  m.  Sens  contraire  à  celui 
dans  lequel  le  poil  est  ordinairement  couché  :  Prendre  le 
contre-poil. 

—  Fig.  Opposé  :  Qu'est-ce  que  la  raison  ?  Le  contre-poil 
de  l'opinion  du  vulgaire.  (M"*  de  Gournay.) 

—  A  contre-poil,  loc.  adv.  Dans  le  sens  opposé  à  celui 
dans  lequel  le  poil  est  couché  :  Faire  la  barbe  À  contre- 
poil.  Etriller  un  cheval  X  contre-poil.  Brosser  un  chapeau 
X  coNTRE-PoiL.  Il  Fig.  et  fam.  A  rebours,  d'une  façon  oppo- 
sée à  la  façon  régulière,  naturelle,  ordinaire  ;  Esprit 
X  contre-poil.  Prendre  une  affaire  X  contre-poil.  ii  Pren- 
dre quelqu'un  à  contre-poil.  Faire  vis-à-vis  de  quelqu'un 
le  contraire  de  ce  qu'il  faudrait  faire  pour  réussir;  agir 
avec  lui  autrement  que  son  caractère  ne  le  demande,  do 
manière  à  le  choquer.  (On  dit  aussi  À,  rebrousse-poil.) 

CONTRE-POINÇON  [pou-in-son)  n.  m.  Tige  ronde  et 
pointue  de  fer  ou  d'acier,  dont  les  serruriers  se  servent 
pour  conire-percer  des  trous  et  river  les  pièces  :  i>es  contre- 
poinçons  d'acier,  n  Tige  d'acier  présentant  le  creux  d'uno 
lettre  ou  d'une  figure  que  l'on  veut  marquer  en  relief,  au 
lieu  que  le  poinçon  les  marque  en  creux. 

CONTRE -POINÇONNER  {pou-\n-so-nê)  v.  a.  Marquer  à 
l'aide  du  contre-poinçon. 

CONTREPOINT  {pou-in  — 'liai,  contrappunto,  mémo  sens) 
n.  m.  Art  de  composer  la  musique  à  plusieurs  parties. 
11  La  musique  même  qui  est  écrite  en  contrepoint. 

—  Mar.  Bout  de  ralingue,  ajouté  au  point  des  voiles  sur 
la  ralingue  même  pour  la  renforcer. 

—  Encycl.  Mus.  On  peut  dire  du  contrepoint  qu'il  est  la 
base  de  l'harmonie  et,  eu  bonne  logique,  c'est  par  lui  qu'on 
devrait  commencer  l'étude  de  celle-ci.  La  pratique  du  con- 
trepoint assouplit  la  main  de  l'élève,  le  met  aux  prises 
avec  toutes  les  difficultés,  et  lui  enseigne  avec  sévérité 
les  premiers  éléments  de  l'art  d'écrire. 

C  est  du  contrepoint  qu'est  née,  au  moyen  âge,  la  science 
de  l'harmonie.  Les  premiers  musiciens  qui  pressentirent 
les  lois  de  l'enchaînement  des  accords,  de  taçon  à  faire 
marcher  simultanément  plusieurs  parties  chantantes,  pro- 
cédèrent du  simple  au  composé,  et  songèrent  d'abord  à 
faire  concorder  deux  seules  parties  faisant  entendre  des 
notes  d'égale  valeur.  Et,  comme  les  notes  se  figuraient 
par  des  points,  ils  mettaient  point  contre  point  (punctutn 
contra  punctum),  d'où,  par  élimination,  lo  terme  de  contre- 
point, qui  est  resté  en  usage,  môme  lorsque,  do  compli- 
cation en  complication,  lo  contrepoint  devint  ce  que  nous 
lo  voyons  aujourd'hui. 

On  en  vint,  en  effet,  à  faire  du  contrepoint  à  plus  do  doux 
parties,  puis  à  ne  plus  lécriro  uniquement  avec  des  notes 
d'égale  valeur,  puis  à  lo  combiner  successivement  do  di- 
verses façons,  de  manière  à.  obtenir  tous  los  elfots.  En 
réalité,  le  musicien  qui  veut  faire  entendre  à  la  fois,  har- 
monieusement, plusieurs  voix  ou  plusieurs  instruments 
ne  peut  agir  quo  d'une  des  façons  que  voici  :  1"  on  don- 
nant à  chacune  des  parties  dos  notes  d'égale  durée;  2"  en 
donnant  à  l'une  d'entre  elles  dos  notes  d  une  durée  moin- 
dre do  moitié  quo  celles  d'uno  autro  partie;  3»  on  rédui- 
sant d'un  côté  les  notes  au  quart  do  la  valeur  qu'elles 
conservent  d'autre  part;  4»  on  faisant  des  syncopes  dans 
l'uno,  tandis  qu'une  autre  franpo  les  temps  forts  do  la 
mesure;  5*  en  entremf'lant  ces  divers  genres  do  combinai- 
sons, et  on  y  joignant  dos  ornements  ue  ditférontos  sortes. 
(Ces  cinq  façons  diverses  d'opérer  donnent  lieu  ù  cinq  es- 
pèces de  contrepoint,  qui  prennent  les  noms  do  contre- 
point simple  de  première,  de  deuxième,  do  troisième,  do 
quatrième  et  de  cinquième  espèce.) 

Dans  lo  contrepoint  A  deux  parties,  on  no  doit  commen- 
cer il  la  partie  supérieure,  ni  par  la  tierce  ni  par  la  sixte, 
ce  qui  n  établirait  pas  la  tonalité  ;  on  no  peut  pas  faire 
succéder  deux  quintes,  ni  on  montant,  ni  en  descendant, 
non  plus  quo  doux  octaves;  doux  tierces  majeures  sont 
do  mémodéfonduos,  et  l'emploi  do  la  quarto  est  intordit; 
enfin,  il  faut  toujours  terminer  par  l'octave. 

La  partie  sur  laquelle  s'écrit  lo  contrepoint  s'appolîo 
chant  donné,  qu'elle  soit  destinée  A  la  basse  ou  à  la  parlio 
supériouro.  —  Cette  cinquième  espèce  de  contrepoint  prend 
lo  nom  do  'ontrepoint  fhuri.  On  peut  faire  du  contrepoint 
à  trois,  (|uatro,  cinq,  six,  sept  ot  huit  parties. 

II  y  a  aussi  lo  contrepoint  double,  dont  les  conditions  soûl 
spéciales,  ot  qu'on  appelle  aussi  contrepoint  rcnversabic. 
parce  qu'une  partie  supériouro  peut  être  transportée  A  la 
basse,  ot  réciproquemont.  Peu  usité  dans  la  composition 
dramatiquo,  co  contrepoint  trouve  son  emploi  dans  la  inu- 
siquo  instrumentale  ot  dans  la  musique  religieuse,  où  la 
répétition  et  l'aUernanco  d'uno  idée  mélodiipio  dans  los 
diverses  parties  est  une  sourco  do  grands  crtVts. 

Si  lo  contrepoint  peut  étro  renversé  ù  trois  parties  dilîé- 
rontps,  il  prend  lo  nom  do  conlrcpoint  triple;  il  devient  corn 
trepoinl  quadruple  s'il  est  ronvorsablo  A  quatre  parties.  Cr» 
rouversomont  peut  s'ni-nSror  do  plusieurs  façons.  Lorsqu  d 
consiste  on  un  simple  déplacement  A  l'octavo  dos  partie» 


CONTRE-POINTE  —   CONTRESCARPE 


extrêmes,  par  conséquent  avec  les  même  notes,  que  la 
partie  grave  passe  à  l'aigu  ou  réciproquement,  on  obtient 
le  contrepoint  double  à  l'octave,  le  plus  usité  de  tous  et  le 

f)lus  agréable  à  l'oreille.  Puis  on  a  le  contrepoint  double  à 
a  quinte  ou  "  douzième  n,  à  la  tierce  ou  «  dixième  >■,  et 
enfln  ceux,  beaucoup  moins  employés,  à  la  seconde,  à  la 
quarte,  à  la  sixte,  à  la  septième.  Quand  on  emploie  simple- 
ment le  terme  de  «  contrepoint  double  »,  c'est  toujours  le 
contrepoint  à  l'octave  qui  est  sous-entendu. 

Nous  no  ferons  que  mentionner  ici  certaines  excentri- 
cités dont  le  contrepoint  fut  jadis  l'objet;  nous  citerons  : 
le  contrepoint  rétrograde  ou  allant  à  reculons,  le  contrepoint 
par  mouvement  contraire,  dans  lequel  les  voix  se  mouvaient 

Es.  de  contrepoint  simple  de  première  espèce  ; 


Le  travail  est  le  contre- 


Ei.  de  contrepoint  simple  de  seconde  espèce  : 
Chant  donné 


'r 


Ex.  de  contrepoint  simple  de  troisième  espèce  : 
Chant  donné 


—    g     —    rj     ' 


Ex.  de  contrepoÏQt  simple  de  quatrième  espèce 


^m 


■>l-    :.      I       ,, 


Chant  donné 


lrf= 

Ex.  de  contrepoi 
Chant  donné 

-^ -^ — 1 — « — 

it  simp] 

e  de  cin 

uième  ( 

spèce  : 

—o 1 

'-• 

W"^-^ 

-4 1— 

ifc 

^»    ■" 

ïs 

rf4- 

^ 

r  .A\,U 

l-J^riirr 

N= 

\m^ 

UM 

^m 


r|»rr|r|-||'Nl,l|J|,te 


dans  des  directions  opposées;  lecoiitrepoint  rétrograde  con- 
traire,  qu'on  pouvait  tire  également  tel  qu'il  était  écrit  ou  en 
retournant  le  livre;  le  contrepoint  inverse  rontî'aire.  le  con- 
trepoint saut*',  \e  contrepoint  lié,  le  contrepoint  obstiné,  etc. 
11  existe  beaucoup  de  traités  de  contrepoint,  dus  à  des 
musiciens  célèbres.  Nous  citerons,  parmi  les  plus  fameux: 
le  Musicien  pratigue  ou  Leçons  gui  conduisent  les  élèves 
dans  l'art  du  contrepoint,  par  Francesco  Azzopardi;  Àrte 
practica  dî  contrappunto,  par  Zarlino  ;  Saggio  fondinnentale 
practiro  di  contrappunto  sopra  il  canto  ferma,  par  Giam- 
nattisia  Martini  ;  Stiidi  di  contrappunto,  par  Fenaroli  ;  Arte 
practica  di  contrappunto  dimoslratn  con  esempi  di  l'ariî  au- 
tori,  e  con  oaservazioni,  par  Giuseppe  Paolucci  ;  Cours  de 
contrepoint  et  de  fugue,  par  Cherubini  ;  l'raité  de  la  fugue  et 
du  contrepoint,  par  F.-J.  Fétis  ;  et  divers  autres  ouvrages  do 
Fux,Bononcini,Cerreto,Tevo,Penna,Mattheson,Spies,etc. 

CONTRE-POINTE  ipou-ini')  n.  f.  Partie  tranchante  do 
l'extréinité  du  dos  de  la  lame  dun  sabre  :  Di^s  contrk-pojn- 
TKS  affilées,  il  Escrime  au  sabre  dans  laquelle  on  fait  usage 
à  la  fois  de  la  puinie  et  du  tranchant,  par  opposition  à 
l'escrime  à  l'épée  ou  au  fleuret,  qui  oadraet  que  l'emploi 
de  la  pointe. 

—  Archéol.  Se  disait,  au  moyen  âge,  pour  une  couver- 
ture de  lit  piquée.  (Syn.  coostk-I'Ointk.  qui  a  fait  par 
corrupiioo  conKT  :  pointk.)  a  «oito  à  armer,  sorte  de  jaque 
rembuurrée,  de  la  nature  des  gambosuns,  en  usage  au 
Xiii'  siècle,  et  capable  do  résister  à  la  da^ue. 

—  Mar.  Laize  (|iii  forme  chacun  des  côtés  d'une  voile. 
CONTRE-POINTER    (pou-in)  V.  a.    Techn.    Pi(|uer  de 

points  qui  iraveri>ent  l'étoffe  :  Contue-pointku  une  couver- 
ture, une  jupe. 

—  Fig.  Contrecarrer,  contredire  :  Prendre  plaisir  à 
CONTRK-poiNTBR  quel'/u'un,  (Pcu  usité.) 

—  Artill.  Pointer  contre  un  autre  qui  est  pointé  :  Contre- 
pointer  un  canon,  un  mortier,  une  batterie. 

Se  oontre-pointerf  v.  pr.  Etre  contrc-pointé. 

CONTRE-POINTIER  { pou-in-lî-é),  ÈRE  n.  Ouvrier,  ou- 
vrière qui  fait  dos  courtes-pointes  ou  autres  ouvrages 
contre-pointes,  f  Inusité.)  il  PI.  Zïe«coNTRE-poiNTiKBS,KRKS. 

CONTREPOI NTISTE  n.  m.  Mus.Syn.decoNTRAPONTisTE, 

et  CONTRAI'L'NTISTi:. 

CONTREPOISON  (po-orzon)  n.  m.  Remède  que  l'on  avale 
pour  détruire  l'effet  du  poison  :  Les  icoNTKE poisons  ddiiiûTit 
pouvoir  être  jïr'is  a  fp" aride  dèse  Saris  danger,  (orfila.) 


m 


D'argent  à  une  ju- 
melle en  fasce,  con- 
tre-poteuoée  iiitt*- 
rieurement  de 
gueules. 


—  Fig.  Remède,  correctif 
POISON  au  vice.  (Bonnin.) 

—  EncYCL.  V.  ANTIDOTE,  EMPOISONNEMENT,  POISON. 

—  Syn.  Antidote. 

CONTRE-POUCE  n.  f.  Police  secrète  qui  surveille  une 
police  officielle  et  en  contrôle  les  rapports,  ii  PI.  i>es  contre- 
polices. 

CONTRE-PORTE  n.  f.  Constr.  Porte  légère,  placée  de- 
vant une  porte  ordinaire  pour  abriter  plus  sûrement  con- 
tre le  froid  et  le  vent  :  Des  contke-portes. 

—  Fortif.  Double  porte  d'une  place. 
CONTRE-POSER  v.  a.   Mal  poser,  poser  à  rebours   : 

CoNTRE-PosER  des  picrrcs.  Il  Porter  inexactement  sur  un 
livre  :  Contrk-poser  des  articles. 
Contre-posé,  ée  part.  pass.  du  v.  Contre-poser. 

—  Blas.  Se  ait  des  pièces  posées  l'une  sur  l'autre  dans 
un  sens  différent,  comme  de  deux  dards  dont  l'un  a  la  pointe 
en  haut  et  l'autre  en  bas. 

CONTRE-POSEUR  {zeur')  n.  m.  Ouvrier  qui  aide  au 
poseur  de  pierres  ou  de  briques,  en  lui  passant  ces  ma- 
tériaux dès  qu'ils  sont  hissés  sur  l'échafaudage. 

CONTRE-POSITION  (si-on)  n.  f.  Coraptab.  Action  do 
contre-poser  ;  Des  conthl-positions  d'articles  sur  les  livres 
de  commerce. 

—  Blas.  Situation  des  pièces  contre-posées. 
CONTRE-POTENCE  (tanss)  n.  f.  En  T.  d'horlog..  Pièce 

qui  porte  le  bouchon  sur  lequel  roule  le  pivot  de  la  roue  de 
rencontre  :  Des  contrk-potences  de  montres,  de  pendules. 
CONTRE-POTENCÉ ,  ÉE  {tan)  adj.  Blas.  Se  dit  d'une 
pièce  potencée  quand  la  disposition  des 
potences  est  aliornée. 

CONTRE-POUCE  n.  f.  EnT.  debonnet., 
Pièce  faisant  partie  du  métier  mécani- 
que emplo}  é  pour  la  fabrication  des  bas. 

Il  PI.  Des  C0.NTRE-P0UCES. 

CONTRE-POUSSER  (SE)  v.  pr.  En 
T.  de  constr.,  on  dit  que  les  matériaux, 
pierres  ou  briques ,  entrant  dans  la 
constitution  d'une  vofite ,  se  contre- 
poussent  lorsque,  sous  l'action  de  forces 
simultanées  contraires,  elles  conservent 
sans  dêchir  la  position  qui  leur  a  été 
assignée,  lors  de  leur  mise  en  place. 

CONTRE-PRESSION  [prè-si-on  )  n.  f.  Pression  qui  a  lieu 
en  sens  opposé  dune  autre  pression,  it  PI.  Des  contbe- 

PRKSSIO.NS. 

—  Encvcl.  On  dit  qu'il  y  a  contre -pression  dans  une  ma- 
chine à  vapeur,  lorsque,  dans  le  cylindre,  il  se  produit  sur 
le  piston  un  otfori,  contro-baJançant  en  partie  celui  qu'exerce 
la  vapeur  venant  du  tiroir  sur  la  face  opposée  de  ce  piston. 

CONTRE-PROFIL  n.  m.  En  T.  de  techn..  Moulure  qui  est 
en  creux  la  reproduction  dune  autre  moulure,  comme  est  un 
moule  par  rapj-ort  à  l'objet  moulé,  il  Pl-  Des  contke-pkufils. 

CONTRE-PRO FILER  v.  a.  Entailler  une  pièce  en  sens 
contraire  dune  autre  pièce,  de  façon  à  pouvoir  enchâsser 
la  première  dans  la  seconde. 

CONTRE-PROGRAMME  n.  m.  Programme  opposé  à  un 
autre  prugrainine.  il  Pl.  Des  contre-programmes. 

CONTRE-PROJET  [je)  n.  m.  Projet  que  l'on  oppose  à 
un  autre  ;  projet  formé  pour  en  faire  échouer  un  autre. 

Il  Pl.  Des  rONTHE-pROJETS. 

CONTRE-PROMESSE  {mèss)  n.  f.  En  T.  dr.,  Acte  par 
lequel  celui  à  qui  une  promesse  est  faite  déclare  quelle  est 
simulée,  et  qu'il  n'en  usera  pas.  ii  Pl.  Des  contre-promesses. 

CONTRE-PROPOS  [pô)  n.  m.  Propos  que  l'on  tient  pour 
répondre  à  d'autres  propos,  ii  Pl.  Des  contre-propos  pi- 
quants. 

CONTRE-PROPOSITION  [si-on)n.  f.  Proposition  oppo- 
sée à  une  autre,  i;  Pl.  Des  contre-propositions. 

CONTRE-PROTESTATION  {si~on)  n.  f.  Protestation 
opposée  à  une  autre  :  l'aire  des   contre-protkstations. 

CONTRE-PUITS  {pu-j  )  n.  m.  En  T.  d'art  milit,,  Nom  donne 
à  des  fourneaux  de  mine  établis  au-dessus  de  galeries  souter- 
raines dune  place,  et  de  telle  sorte  que  leur  explosion  ne 
puisse  endommager  ces  galeries,  tout  en  bouleversant  le 
terrain  supérieur,  ii  Pl.  Des  contre-puits. 

CONTRE-QUEUE  {keû)  ou  CONTRE-QUEUE  D'ARONDE 
n.  f.  EnT.de  fortif..  Galerie  de  défense,  appelée  aussi  rave- 
lin,  en  tenaille  simple,  moins  large  vers  la  campagne 
que  vers  l'intérieur.  (On  employait  autrefois  ces  ouvrages 
auxquels  on  a  renoncé  aujourd'hui.)|tPl. /Ses  coNTRE-QUEDES. 

CONTRE-QUILLE  {kill  [Il  mil.])  n.  f.  Sorte  de  quille  che- 
villée sur  la  lace  supérieure  de  la  quille  proprement  dite, 
dans  toute  sa  longueur,  et  qui  sert,  à  la  fois,  à  assurer  la 
liaison  des  parties  qui  composent  celle-ci,  en  croisant  ses 
écarts,  et  à  recevoir  les  entailles  dans  lesquelles  entrent 
les  talons  des  varangues,  il  Pl.  i^e^  coNTRE-Qnii.LES. 

CONTRER  v.n.  EnT.  de  jeu,  Annoncer  qu'on  tient  contre 
celui  qui  a  le  premier  déclaré  qu'il  jouait  :  ^e  contre. 

CONTRE-RAIL  {rày  )  n.  m.  Second  rail  qu'on  place 
à  côté  (1  un  piemier  rail  et  à  l'intérieur  d'une  voie  ferrée, 
notamment  aux  passages  à  niveau,  aux  aiguillages  et 
croisements  de  voies,  etc.  (En  ces  points,  le  contre-rail, 
dont  la  longueur  est  égale  à.  celle  de  la  partie  que  l'on 
veut  protéger,  s'infléchit  en  plan  à  ses  extrémités,  qui 
prennent  le  nom  de  pattes  de  lièvre,  de  manière  à  faciliter 
aux  boudins  des  roues  l'entrée  de  l'ornière  formée  avec  le 
rail.)  Il  Pl.  Des  contre-rails. 

CONTRE-RAISON  [rè-zon]  n.  f.  Raison  nrposéc  à  une 
antre  raison,  n  ï^l.  Des  contre-raisons. 

CONTRE-RAMPANT  (ran-pan),  ANTE 
adj.  Blas.  Se  dit  quelquefois  do  deux  lions 
rampants,  quand  ils  sont  adossés  ou  af- 
frontés. 

Contreras  (dom  Juan  SenenJ,  gé- 
néral espagnol,  néetmortâ  Madrid  [1760- 
1826).  Il  prit  part,  en  17S8,  sous  le  prince 
deCobourg,  à  la  campagne  austro-russe 
contre  la  Turquie,  ot  se  signala  durant 
la  guerre  de  rindépendance,  à  Talavera 
(1809)  ot  à  Tarrajrono  (iSU),  où  il  fut 


D'azvir    à,    deux 

lions  d'or  contre- 

ra'tupantb. 


Contre-rondelle  de 
lauce. 


fait  prisonnier  ;  il  sSsvada  de  France,  et  ne  put  rentrer  on 
£s|$agDC  qu'eu  UU. 


244 

CONTRE-RÉFORMISTE  {misst')  adj.  Qui  est  opposé  à 
Ja   réforme,  ii  Substantiv.  ;  Les  contre-réformistes. 

CONTRE-REGARDER  V.  a.  Regarder  celui  qui  regarde  ; 
regarder  du  côté  opposé. 

CONTRE-RÈGLEMENT  (man)  n.  m.  Règlement  qu'on 
oppuse  à  un  autre  règlement,  et  qui  a  pour  but  d'annuler 
ce  dernier,  il  Pl.  Des  (roNTRK-KÈOLEMKNTs. 

CONTRE-REMONTRANT  n.  m.  Hist.  rel.  'V.  REMONTRANT. 

CONTRE-RETABLE  n.  m.  Paroi  formant  le  fond  de  l'au- 
tel, et  contre  laquelle  sont  adossés  le  tabernacle,  les  gra- 
dins et  souvent  un  tableau   ou  une   statuotte  religieuse. 

Il  Pl.  ^65  CONTRE-RETABLES.   (Ou   dit    aUSSi   CONTRE-TABLE.) 

CONTRE-REVERS  (ï-ér')  n.  m.  P.  et  chauss.  Côté  du 
ruisseau  opposé  au  côté  le  plus  large,  dans  une  chaussée 
creuse,  n  Pl.  Des  contre-revers. 

CONTRE-RÉVOLUTION  {si-on)  n.  f.  Révolution  politi- 
que qui  tend  à  détruire  les  résultats  d'une  révolution  pré- 
cédente. Il  Pl.  Des  CONTRE-RÉVOLUTIONS. 

CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE  {si-o-nèr')  adj.  Qui  est 
favorable  à  la  contre-révolution,  qui  tend  à  la  contre-révo- 
lution :  Principes  conthe-revolutionnaires.  ii  Substantiv. 
Partisan  de  la  contre-révolution. 

C0NTRE-RÉVOLUTIONNAIREMENT(s/-0-nè)adv.p'unc 
manière  contre-révùluiionnasre  ;  par  contre-révolution. 

CONTRE-RÉVOLUTIONNER  (si-o-né)  V.  a.  Opérer  une 
conlre-révolution  dans  :  Contre-rÉvoldtionner  un  pays. 

CONTRE- RIPOSTE  {possf)  n.  f.  En  T.  d'escr..  Mouve- 
ment d'épée  opposé  â  une  riposte  :  De  vives  contre-ripostes. 

CONTRE-RIVURE  n.  f-  Plaque  de  fer,  que  l'on  met  entre 
le  bois  et  la  tête  d'un  rivet,  afin  de  donner  à  celui-ci  une 
plus  grande  assiette  sur  le  bois.  Il  Pl- 

Des  CONTRE-UIVDRES. 

CONTRE-RONDE  n.  f.  En  T.  d'art 
niilit..  Ronde  extraordinaire,  com- 
mandée dans  le  but  de  s'assurer  que 
les  rondes  ordinaires  ont  marché  ré- 
gulièrement, et  de  stimuler  la  vigi- 
lance des  sentinelles.  Il  Pl./>es  CONTRE- 
RONDES. 

CONTRE- RONDELLE  {dèV)  n.  f. 
Archéol.  Garniture  de  cuir  habillant, 
aux  xv°  et  xvi'  siècles,  l'intérieur  du 
garde-main  ou  rondelle  de  la  lance, 
pour  amortir  le  choc  contre  le  gan- 
telet. (Ce  terme  s'appliquait,  dans  la  lance  de  joute,  au 
prolongement  de  cette  rondelle  qui  habille  la  hampe,  sur 
une  plus  ou  moins  grande  longueur.)  ii  Pl.  Des  contre- 
rondelles. 

CONTRE-ROSTIER  n.  m.  ArchéoI.  'V.  contre-hastier. 

CONTRE-RUSE  n.  f.  Ruse  qu'on  oppose  à  une  autre. 

Il  Pl.    /Vt'à   CONTRE-RUSI-S. 

Contres,  ch.-l.  de  cant.  de  Loir-et-Cher,  arrond.  et 
à  20  kilom.  de  Blois,  sur  la  Bièvre,  affluent  du  Beuvron, 
en  Sologne  ;  2.586  hab.  Pépinières,  vanneries.  Commerce 
de  grains  et  de  volailles.  Au  presbytère,  reste  de  l'ancien 
château.  Aux  environs,  ruines  de  l'abbaye  de  Cornilly. 
Traité  conclu  avec  les  envoyés  de  l'archiduc  Philippe 
d'Autriche,  en  lôOô.—  Le  canton  a  17  comm.  et  14.964  hab. 

CONTRE-SABORD  {bor')  n.  m.  Autrefois,  Fenêtre  qui 
fermait  un  sabord  :  Fermer  les  contre-sabords. 

CONTRE-SAISON  {sè-zon)  n.  f.  Végétation  hors  de  la 
saison  normale  ;  pousses,  fleurs  ou  fruits  produits  hors  de 
cette  saison  :  Toutes  les  prijneurs  sont  des  contre-saisons. 
(Bosc.) 

—  A  contre-saison,  loc.  adv.  Hors  de  la  saison  ;  Plantes 
gui  fleurissent  À  contre-saison. 

CONTRE-SALUT  {ht)  n.  m.  Salut  rendu  immédiatement 
à  un  bâtnnent  ou  ù.  une  batterie.  Il  Pl.  Des  contkk-saluts. 

CONTRE-SANGLE  n.  f.  et  plus  souvent  CONTRE-SAN- 
GLON  n.  m.  Courroie  clouée  sur  l'arçon  de  la  selle,  et  qui 
sert  à  arrêter  la  boucle  de  la  sangle,  ii  Partie  d'une  sangle 
formant  oreille,  et  située  à  l'opposé  du  sanglon  ou  boucle- 
teau .  Il  Courroie  qui  passe  dans  la  boucle  d'une  sangle  et 
reçoit    l'ardillon.   (Pl.  Des  contre-sangles  ou  contre- 

SANGLONS.) 

CONTRESCARPE  {trè-skarp')  n.  f.  Dans  un  ouvrage  de 
fortification  entouré  d'un  fossé.  Talus  qui  se  trouve  du  côté 
de  l'extérieur  ou,  comme  on  dit  parfois,  do  la  campagne. 
(Le  talus  opposé  est  l'escarpe.) 

—  Encycl.  La  contrescarpe  peut  être  soit  à  terre  cou- 
lante, soit  revêtue  en  maçonnerie.  Dans  ce  dernier  cas,  elle 
rend  plus  difficile  l'accès  de  l'ouvrage  en  ne  permettant 
pas  aux  assaillants  de  descendre  aussi  aisément  dans  le 
fossé  pour  atteindre  l'escarpe.  Souvent,  même,  au  lieu  de 
revêtir  la  contres- 
carpe au  moyen 
d'une  simple  mu- 
raille pleine ,  on 
établit  une  galerie 
d*"  contrescarpe, 
percée  de  meur- 
trières, ce  qui  per- 
met aux  défenseurs 
de  fusiller  à  i^e- 
vers  les  assaillants 
descendus  dans  le 
fosse. 

La  hauteur  do  la 
contrescarpe  doit 
être  calculée  de  fa- 
çon à  couvrir  au- 
tant que  possible 
entièrement  le  re- 
vêtement en  ma- 
çonnerie de  Vescar- 
pe,  pour  empêcher 
d'v  faire  brèche  de 

loin  par  dos  coups  directs.  Maïs  elle  ne  doit  pas  être  trop 
haute,  afin  do  ne  pas  masquer  les  vues  do  cette  escarpe  sur 
la  campagne,  ni  gêner  le  tir  des  pièces  dont  elle  est  armée. 
C'est  pour  cette  raison  que  le  sommet  de  l'escarpe  se 
raccorde  avec  le  terrain  extérieur  par  un  talus  à  pente 
dtfuce,  dit  glacis,  quelquefois  précédé  d'un  Chemin  dijuiert. 

La  hauteur  moyenne  des  cOntrcsi^arpos,  daps  le  tràbé 
de  la  fbrtîâcation  fran'ç'aise,  est  d'c'nvirba  7  mètres. 


antres.nrpe  :  i.  Fortîllcation  permaiiantc 
(A.  ciiiitrescarpe  ;  B.  escarpe;  C,  chemin 
couvert).  —  2.  Kortilication  de  campagne 
(A,  contrescarpe  ;  B,  e&carpe). 


Bulle  d'or  de  Louis  .\.II(Â,  sceau  ; 
B,  contre-eceau). 


24S 

GONTRCSCARPER  {trè-skar')  v.  a.  Munir  d*une  contres- 
carpe  :   CONTRKSCARPKR  HTl  fossé. 

CONTRE-SCEAU  (so)  ou  CONTRE-SCEL  (sèV)  Q.  m.  Em- 
prointc  mipliniioo  au  revers  d'un  sceau.  \\  PI.  Des  contiœ- 

SCEAUX   ou  CONTRP.-SCI'ILS. 

—  Encvcl.  I/usa{^e  du  contre-sceau  fut  inaug-uré  par  la 
chancollorio  do  la  cour  do 
Romo  ;  parmi  les  souve- 
rains, co  sont  les  rois  d'An- 
glotorro,  Kdouard  io  Confos- 
sôur  et  Ouillaumo  lo  Con- 
quérant (xi"  s.),  qui  en  firent 
usaj^o  les  premiers.  Aussi 
bien  lo  contre-sceau  ne  put- 
il  apparaître  que  ouand 
l'usage  s'Introduisit  de  sus- 
pendre les  sceaux  aux  char- 
tes par  des  cordelettes,  des 
fils  de  lin  ou  de  soie.  Il  n'y 
avait  pas  do  contre -sceau 
À  appliquer  aux  sceaux  pla- 
qués sur  les  chartes.  Le 
contre-sceau  apparaît  en 
Franco  avec  le  rogne  do 
Louis  XIL  Le  sceau  le  re- 
présente comme  roi  de 
France,  le  contre-sceau 
comme  duc  d'Aquitaine. 
Lorsque,  en  1154,  l'Aqui- 
taine devint  la  propriété  de 
Henri  Plantagenet,  le  con- 
tre-sceau disparut.  II  reparut  en  1174.  Le  contre-sceau  des 
rois  de  France  fut  presque  toujours  soit  une  fleur  de  lis 
unique,  soit  i'écu  de  France.  A  l'origine,  le  contre-sceau 
fut  aune  dimension  égale  à  celle  du  sceau  principal;  dans 
la  suite,  il  fut  de  dimension  beaucoup  moindre. 

CONTRE-SCELLER  (sè-lé)  V.  a.  Mettre  le  contre-sceau. 

CONTRESEING  (sm— de  contre, et  seing)  n.  m.  Chancell. 
Signature  que  les  ministres  d'un  chef  d'État  ou  d'un  sou- 
verain constitutionnel  ont  le  devoir  d'apposer  au  bas  des 
actes  émanés  de  celui-ci  :  Le  contrksking  ministt^riel  est 
comme  la  légalisation  de  la  S'gnature  du  chef  de  l'Etat. 

—  Post.  Enonciation,  sur  la  suscription  d'une  lettre,  de 
la  qualité  ou  des  fonctions  de  l'expéditeur,  lorsqu'à  cette 
qualité  ou  à  ces  fonctions  s'attache  le  droit  de  franchise 
postale  :  Le  coNTRKSiiiNG  doit,  sauf  exceptions,  être  for- 
mulé à  la  main. 

—  Encycl.  Chancell.  On  trouve  des  contreseings  aux 
actes  émanés  non  seulement  des  chancelleries  souveraines, 
des  papes,  des  empereurs  et  des  rois,  mais  sur  des  chartes 
seigneuriales.  Dès  1  époque  mérovingienne,  on  trouve  la 
souscription  d'un  référendaire  auprès  de  la  souscription 
royale.  Le  contre-seing  authentiquait  et  donnait  force 
légale  à  la  signature  suzeraine,  d'autant  que,  lo  plus  sou- 
vent, celle-ci  n'était  pas  originale.  A  1  époque  où  les 
chartes  royales  furent  scellées  solennellement  à  la  chan- 
cellerie (xni*  et  xiV  s.),  le  contreseing  disparut.  Jean  le 
Bon  reprit  l'usage  de  signer  lui-même  de  son  nom  les 
lettres  closes  ;  sous  Charles  V,  apparaît  le  contreseing  du 
secrétaire  d'Etat.  Les  lettres  de  cachet  étaient  revêtues 
de  la  signature  royale  et  du  contreseing  d'un  ministre, 
mais  le  contreseing  seul  était  original,  et  signitiait  préci- 
sément, selon  la  remarque  de  Malesherbes,  que  Vacte 
délivré  était  conforme  à  la  volonté  royale. 

CONTRE-SEMPLAGE  {san)  n.  m.  Dans  l'industrie  des 
tissus,  Actiun  de  disposer  des  dessins  ou  desefl'ets  en  quin- 
conce. Il  Dessins,  effets  disposés  en  quinconce  et  se  repro- 
duisant plusieurs  fois. 

CONTRE-SEMPLER  {san)v.  a.  Disposer  en  quinconce  dos 
dessins,  des  effets  pbur  les  étoffes,  ii  Reproduire  le  dessin 
d'un  semple  sur  un  autre. 

CONTRESENS  (sanss)  n.  m.  Sens  contraire,  direction 
opposée  au  sens  naturel,  à  la  direction  normale  :  Prendre 
le  coNTRKSKNS  d'u7ie  étoffe.  Prendre,  en  naviguant,  le  CON- 
TREsr:NS  du  vent,  de  la  marée. 

—  Signitication  opposée  à  la  vraie  :  Pren/lre  le  contrk- 
SEtiS  des  paroles  de  quelqu'un,  il  Traduction  ou  interpré- 
tation fausse,  erronée,  s  éloignant  du  véritable  sons  d'un 
texte  :  Traduction  pleine  de  <ontresens.  ii  Genre  c|u<*lcon- 
que  d'interprétation  qui  décèle  l'inintelligencode  co  qu'on 
interprète  :  Acteur  qui  fait  sans  cesse  des  contresens. 

—  Fig.  Acte,  fait,  objet  opposé  au  bon  sons,  à  la  logi- 
que, à  la  raison,  il  Prendre  le  contresens  d'une  affaire.  En 
prendre  le  contre-pied. 

—  A  contresens,  loc.  adv.  A  rebours,  dans  une  direction 
opposée  à  la  normale  ;  Coudre  une  dentelle  À  contresens. 

Il  Fig.  Dans  un  sens  contraire  au  véritable  sens  :  Jouer 
un  rôle  k  contresens. 

—  A  contresens  de,  loc.  prép.  Dans  le  sens  opposé  à  : 
Dans  les  républiques  de  l'aniiffuité,  toutes  les  vertus  étaient 
k  contresens  dd  cœur  humain.  (Lamart.) 

CONTRE-SIGNAL  (gn  mil.)  n.  m.  En  T.  d'art milit..  Signal 
accossoiro  (juo  l'on  donne  après  un  premier,  en  reprodui- 
sant celui-ci,  pour  on  assurer  la  perception.  (PI.  Z)e5  con- 
tre-signaux.) Il  On  dit  quelquefois  contre-signe. 

CONTRESIGNATAIRE(3na-/t'r"f.f/H  mll.))n.m.  Celui  qui 
cuntrcsigno  uii  acio  ;  Les  contresignataikes  d'un  décret. 

CONTRESIGNER  {gn  mil.)  v.  a.  Signer  après  celui  dont 

l'acte  émane  ;  Contresigner  un  hrrrct.  n  Apposer  sa  signa- 
ture sur  un  acte  pour  en  aflosler  l'authenticité,  n  Mettre  lo 
contre-seing  sur  l'onvnloppo  dos  lettres  ou  tles  paquets  qui 
sortent  dos  bureaux  d'une  administration,  pour  les  atl'rau- 
chir  des  droits  do  poste. 

Se  coMresi^ner,  v.  pr.  Etre  contresigné. 

GONTRESIGNEOR  (gn  mil.)  n.  m.  Celui  qui  controsigno. 
qui  mcït  un  cunirosoing  sur  des  lettres,  des  paquets,  pour 
les  allrancliir  d(!s  droits  do  posto. 

C0NTRE-SIGNinER(»7ftmll.)  v.a.  En  T.  do  dr.,  Opposer 
une  signilication  à  uno  autre. 

CONTRE-SOL  n.  m.  Abri  formé  le  plus  souvent  par  un 
pot  il  fleur  dont  on  a  enlevé  une  partie  dans  lo  sens  de 
aa  longueur,  et  qu'on  place  devant  corfaines  plantes  crai- 
gnant lo  soleil,  pour  los  garantir  contre  l'action  dO  sos 
rayons  directs,  il  PI.  Di.'3  contee-Sol. 

C014trs*SOMMATION  (so-ma-si)^  n.  f.  En  T.  do  dr..  Acte 
par  lu'rjuol  uno  tl'or'co  [tersoLuo  appelée  en  garantie  en  ay- 


CONTRESCARPER  —  CONTREVENT 


pelle  une  quatrième  pour  se  garantir  à  son  tour  :  Des  som- 
mations et  des  CONTRE-SOMMATIONS. 

CONTRE-SOMMER  {so-mé)  v.  a,  En  T.  de  dr..  Faire  uno 
contre-sommation  ù  :Contre-sommkr  »«  répondant.  \\  Faire 
la  contre-sommation  de  :  Un  garant  contric-somme  à  son 
vendeur  toutes  les  poursuites  dirigées  contre  lui. 

CONTRE-SOMMIEH  [so-mi'é)  n.  m.  Techn.  Peau  dont  lo 
parcliomiuior  couvre  lo  sommier  sur  lequel  il  rature  les 
peaux. 

—  Typogr.  anc.  Pièce  de  bois  carrée,  soutenant  le  som- 
mier d  une  presse  à  imprimer. 

CONTRE-SON  Q.  m.  Son  répercuté,  n  PI.  Des  contre- 
sons. 

CONTRE-SORTIE  {tî)  n.  f.  Offensive  que  prennent  les 
assiégeants  pour  repousser  une  sortie  des  assiégés  :  Des 
coNTRii-SOBTiES  vigourcuses. 

CONTRE-SOUPIRER  v.  n.  Soupirer  à  son  tour,  répondre 
à  des  soupirs  par  d'autres  soupirs. 

CONTRE-STIMULANT  {lan),  ANTE  adj.  et  n.  m.  Thé- 

rap.    V.   CONTRo-STIMULANT. 

CONTRE-SUJET  {>è  )  n.  m.  Mus.  Elément  constitutif  et 
indispensable  de  toute  fugue  construite  régulièrement. 
Il  PI.  Des  contrl-sdjets. 

—  Encycl.  Le  contre-sujet  est,  en  quelque  sorte,  un 
second  sujet,  qui,  dans  la  suite  du  discours  fugué,  vient  se 
juxtaposer  au  sujet  et  doit,  par  conséquent,  s'harmoniser 
avec  lui  à  l'aide  du  contrepoint.  Il  y  a  quelquefois,  dans 
une  fugue,  deux  et  même  trois  contre-sujets,  et  c'est  dans 
la  façon  de  les  traiter  et  de  les  combiner  avec  io  sujet  et 
la  réponse  qu'on  reconnaît  l'habileté  du  musicien.  Parfois, 
dans  certains  traités,  on  donne  au  contre-sujet  l'appellation 
de  conséquent. 

CONTRE-SURESTARIE  {rè-sta-ri)  n.  f.  En  T.  de  dr.  mar.. 
Dommages  et  intérêts  pour  la  prolongation  du  retard  dit 
n  surestarie  » ,  au  delà  de  la  starie  ou  jours  de  planche. 

CONTRE-SÛRETÉ  n.  f.  Sûreté,  garantie  donnée  en  re- 
tour d'une  autre;  garantie  qui  donne  plus  de  sûreté  à 
une  autre  garantie  :  Exiger  des  conthe-sùri;tés. 

CONTRE-TABLE  n.  f.  Archit.  Syn.  de  contre-retable. 

CONTRE-TAILLE  {tày')  n.  f.  Grav.  Tailles  qui  croisent 
les  premières  tailles  d'une  gravure  et  forment  avec  ces 
dernières  des  carrés  ou  des  losanges,  il  Art  ou  action  do 
faire  ces  contre-tailles. 

—  Techn.  Se  dit  d'une  seconde  taille  en  bois  que  le  bou- 
langer emploie  pour  contrôler  la  taille  qu'il  laisse  à  la 
pratique  et  qui  indique,  par  chaque  encoche,  le  nombre 
de  pains  livrés. 

—  Mus.  S'est  dit  quelquefois  pour  Haute-contre  :  La 
contre-taille  ou  haute-contre  est  opposée  à  /a  taille. 

CONTRE-TAIIXER  [ta-yè)  v.  a.  Grav.  Couvrir  de  contre- 
tailles  :  Contre-tailler  une  planche. 

—  Boulang.  Marquer  sur  la  contre-taille  :  Contre- 
tailler  deux  kilogrammes  de  pain. 

Se  contre-tailler,  v.  pr.  Etre  contre-taillé  :  Les  gravures 
SE  coNTRE-TAiLLENT  fréquemment. 

CONTRE-TASSEAU  (ta-so)  n.  m.  Bois  qui  supporte  un 
chevalet,  n  Pi.  Des  contre-tasseadx. 

CONTRETEMPS  (tan)  n.  m.  Temps  inopportun;  action 
inopportune;  inopportunité  :  Le  contretemps  serait  étrange 
de  chercher  des  roses  sur  la  ne///e.  (Pasc.)  il  Accident  qui 
dérange  les  mesures  qu'on  avait  prises,  les  combinaisons 
qu'on  avait  faites  :  La  vie  n'est  qu'une  suite  de  contradic- 
tions et  de  CONTRETEMPS. 

—  Chorégr.  Manière  de  retomber  après  un  saut,  qui 
consiste  à  frapper  le  sol  d'un  seul  pied  :  Les  contretemps 
sautés  ne  conviennent  qu'à  de  jeunes  pei'sonyies  ou  à  des 
personnes  de  moyenne  taille. 

—  Escrim.  Mouvement  faux  des  doux  adversaires  qui 
s'allongent  en  même  temps  et  se  portent  un  coup  fourré. 

Il  Faute  de  l'un  des  adversaires  qui  saisit  un  temps  faux 
présenté  à  dessein. 

—  Gramm.  Accent  mal  placé,  qui  tombe  oi^  il  ne  doit 
pas  tomber. 

—  Manèg.  Interruption  do  la  cadence  d'un  cheval. 
Il  Passade  subit  de  l'action  à  l'inaction,  soit  par  la  faute 

du  cavalier,  soit  par  celle  du  cheval. 

—  Mus.  "Temps  faible  de  la  mesure;  partie  faible  du 
temps  :  Observer  les  temps  forts  et  les  contretemps. 
Il  Manière  de  jouer  certains  passages  sur  le  piano,  dans 

laquelle  uno  main  fait  trois  notes  et  l'autre  deux,  ou  l'une 
(juatre  et  l'autre  cinq. 

—  A  contretemps,  loc.  adv.  Mal  à  propos,  en  prenant 
mal  son  temps  :  Parler,  Agir  k  contretemps. 

—  Encycl.  Mus.  On  appelle  con  jrtvmps  :  i»  l'action 
d'atta(|uer  le  son  sur  lo  temps  faible  do  la  mesure,  la 
valeur  du  temps  fort  étant  indiquée  par  un  silence; 
2"  l'action  d'attaquer  le  son  sur  la  partie  faible  du  temps 
sans  le  prolonger  sur  le  temps  fort  ou  la  partie  forte  du 
temps  (la  valeur  de  ce  temps  fort  ou  do  cotte  partie  forte 
est  également  indiquée  par  un  silence).  Lo  contretemps  so 


,r^yî'rl^\^m^  f^:iàtMiymn] 


Divers  oxpiiiplos  de  coiitrctoDipa. 

rencontre  surtout  dans  los  accompagnements  où  la  basse 
frappe  lo  temps,  tandis  qu'il  est  marqué  par  les  autres 
parties. 

Manquer  la  mesure,  no  point  attaquer  au  moment  pré- 
cis, c'est  jouer  a  contretemps.  Cela  produit  uno  cacophonie 
et  trouble  l'ensemble.  Certains  compositeurs,  no  so  ren- 
dant pas  compte  des  nécessités  rythmiques,  écrivent  par- 
fois ù  contretemps  ou  â  contre-nu-suro,  on  faisant  résoudre 
les  cadences  sur  les  temps  faibles  do  la  mesure.  C'est  1& 
un  véritable  défaut,  dont  l'effet  est  toujours  fùcheux. 

CONTRE-TENANT  {nan)  n.  m.  Champion  qui,  dans  un 
tournoi,  so  présentait  pour  jouter  contre  un  dos  tenants  : 
Les  tenants  et  les  contre-tenants. 

CONTRE-TENIR  V.  a.  Tochn.  Soutenir  uno  planche  par 
derrière  aven  un  marteau  ou  un  maillot,  tandis  tine  1  on 
frappe  par  devant  pour  enfoncer  dos  clous,  ot  cola  dans 
Io  but  d  éviter  lo  pnrtc  à  faux. 

—  Mur.  Lâcher,  (lier  avec  roénagemont,  en  retenant  ;i 
demi  ;  Contkk-tenir  unv  oxanduvrc. 


CONTRE-TERRASSE  {tè-rass)  n.  f.  Nom  donné,  en  archi- 
tecture, à  une  1  errasse  secondaire,  située  un  peu  en  contre- 
bas d'une  terrasse  principale,  n  PI.  Des  contre-terrasses. 

CONTRE-TÊTE  n.  f.  Opposition,  résistance  en  face.(Vx,) 

Il  PI.   Des  CONTRE-TliTES. 

CONTRE-TIMBRAGE  (tin-braf)  n.  m.  Action  de  contre- 
timbrer.  n  PI.  Des  coNTRE-TiMBRAciES. 

CONTRE-TIMBRE  {linhr')  n.  m.  Empreinte  apposée  sur 
les  papiers  tiuibrôs  pour  indiquer  une  moditication  dans  la 
valeur  du  premier  timbre,  n  PI.  Des  contre-timures. 


CONTRE-TIMBRER   {tin) 
timbre. 


v.  a.  Marquer  d'un  contro- 


1.  Négatif;  2.  Positif; 
3.  Contretype. 


CONTRE-TIRER  V.  a.  Faire  la  contre-épreuve  d'une 
estampe  ou  d'un  dessin  :  Contre-tirer  une  estampe,  un 
dessin,  il  Copier  trait  pour  trait,  en  calquant,  une  gravure, 
un  dessin. 

CONTRE-TITRÉ,  ÉE  adj.  Se  dît  des  ouvrages  d'or  ou 
d'argent  dont  le  titre  a  été  faussement  indiqué  par  l'ap- 
position frauduleuse  d'un  timbre  officiel. 

CONTRE-TORPILLEUR  (//  mil.)  n.  m.  Petit  bâtiment  de 
guerre  doué  d'une  très  grande  vitesse,  pouvant  affronter 
la  haute  mer  et  destiné  à  protéger  les  escadres  en  fai- 
sant la  chasse  aux  torpilleurs  ennemis,  n  PI.  Des  contre- 
torpilleurs. 

CONTRE-TOUAILLE  (a-ill  [Il  mil.])  n.  f.  S'entendait,  au 
XIV»  siècle,  des  garde-nappes  ou  napperons  modernes, 
mis  sur  les  grandes  nappes  pour  les  préserver.  (Syn.  de 
contre-toilette  et  contre-touaillette.)  11  PL  Des  contre- 

TOUAILLES. 

CONTRE-TOUR  n.  f.  Dans  une  bordigue.  Chambre  en 
roseaux  qui  sert  de  décharge  à  la  dernière  tour,  c'est-à- 
dire  où  l'on  fait  venir  le  poisson,  en  le  chassant  des  autres 
tours.  II  PI.  Des  contre-tours. 

CONTRE-TRAHISON  n.  f.  Trahison  opposée  à  une  tra- 
hison, Il  PI.  />(■*  contrk-tbahisons. 

CONTRE-TRAME  n.  f.  Trame,  intrigue  opposée  à  une 
autre  :  Des  contri:  trames  habilement  ourdies. 

CONTRE-TRANCHÉE  n.  f.  Tranchée  ouverte  par  les  as- 
siégés, pour  contrecarrer  l'effet  de  celles  des  assiégeants. 
Il  PI.  Des  contre-tranchées. 

CONTRETYPE  n.  m.  Gaivan.  Opposé  du  type.  (Le 
contretype  est  en  creux  quand  le  type  est  en  relief,  et  en 
relief  quand  le  type  est  en  creux.) 

—  Phot.  Copie,  négative  ou  positive,  d'un  cliché  photo- 
graphique; le  plus  souvent. 
Copie  négative  inversée, 
c'est-à-dire  identique  à 
l'image  du  négatif  original 
donnée  par  un  miroir  plan. 

CONTRE-VAIR  OU  CON- 
TREVAIR  {vèr')  n.  m.  Blas. 
Fourrure  composée  de  ran- 
gées de  pièces  en  forme  do 
clochettes,  les  unes  d'azur 
et  les  autres  d'argent  ;  les 
clochettes  d'azur  opposées  par  la  base  aux  clochettes 
d'azur,  et  les  clochettes  d'argent  aux  clochettes  d'argent. 
(Le  contrfi'Vair  en  pointe  est  celui  dans  lequel  les  bases 
des  clochettes  sont  opposées  aux  pointes  des  clochettes  du 
rang  suivant.  Dans  le  cotitre-vair  opposé 
en  pointe  les  pointes  sont  opposées  aux 
pointes.) 

CONTRE-VAIRÉ.ÉEl^ivf)  adj.  Blas.  Se 
dit  d'un  écu  ou  d'une  pièce  quelcontiue 
qui  est  chargée  de  contrevair. 

CONTRE-VAL  (À)  loc.  adv.  En  des- 
*'endant.  (Vieux.) 

CONTRE-VAIXUR  n.  f.  "Valeur  com- 
merciale, donnée  en  échange  de  celle 
qu'on  reçoit,  il  PI.  Des  contre- valeurs. 

CONTREVALLATION  {si-on)  n.  f.  Ligne  fortifiée  établi© 
par  une  armée  do  siège  on  prévision  des  attaques  que  les 
défenseurs  de  la  place  peuvent  diriger  contre  ses  positions 
et  pour  se  prémunir  contre  elles. 

—  Encycl.  La  contrevallation  forme  comme  le  pendant 
et  l'opposé  do  la  ligiie  de  circonvallation,  par  laquelle  l'ar- 
mée assiégeante  se  protège  contre  les  attaques  éventuelles 
d'une  armée  do  secours  venant  do  l'extérieur.  La  ligne  de 
contrevallation,  qui  so  confond  on  réalité  avec  la  ligne  d'in- 
vestissement, s'établit  aujourd'hui  à  quatre  ou  cinq  kilo- 
mètres des  ouvrages  avancés  do  la  place. 

CONTREV ALLER  v.  a.  Munir  d'une  contrevallation. 

CONTRE-VAPEUR  n.  f.  Dans  les  locomotives.  Modo  de 
distribution  do  vapeur,  obtenu  au  moyeu  d'un  appareil  tiuo 
l'on  appelle  changement  de  marche,  et  ((ui,  agissant  sur  les 
tiroirs,  est  employé  à  contresens  ^c'est  lo  renversement 
de  la  vapeur),  pour  arrêter  un  train  lancé  à  grande  vitesse. 
Il  PI.  Des  contre-vapecr. 

CONTREVENANT  {nan),  ANTE  adj.  Qui  contrevient, 
qui  est  contraire,  opposé,  n  Substantiv.  Porsonuo  qui  con- 
trevient :  Les  contrevenants  payent  l'amende. 

CONTRE- VENGE  AN  CE  {van-janss)  n.  f.  Vengeance  que 
l'on  tire  d'une  au: ro  vengeance. I  Pl.X'fSCONTKti-vENGEANCES. 

CONTREVENIR  (du  lai.  eontrarenire,  mémo  sons.  —  Se 
conjugue  comme  t't*«ir,  sauf  qu'il  prend  l'auxiliaire  avoir 
dansles  temps  composés)  v.  n.  .igircontrairement,  déroger, 
no  pas  so  conformer  :  Contkkvknir  aux  ordres  qu'on  a  reçus. 

—  SVN.  Contrevenir,  dëBobéir,  enlrelndro,  transgresser. 
violer.  Désobéir  présente  de  la  manière  la  plus  simple 
l'idéo  contraire  ù  celle  d'obéir.  Conircvenir  se  dit  surtout 
do  ceux  qui  no  respectent  pas  uno  prescription,  particu- 
lièrement les  ordonnances  do  police.  Enfreindre,  c'est  agir 
contre  une  loi  qu'on  a  faite  ou  qu'on  a  ae-  _^ 
coptéo.   'J^ansgrcsser,  c'est  dépasser  des  !i-          . 

miles  que  marquaient  des  lois  ou  des  rèçles  Jl 

importantes,  et  qui  no  devaient  ^as  être' 
franchies.  Enlln,  violer  marque  la  lorco  o.\ 
cessivode  l'action;  il  désigne  un  attentat, 
uno  atteinte  audacieuse  A  co  qu'il  y  a  do 
plus  sacré. 

—  Anton.  Accomplir,  exécuter,  obsorvor, 
obtempérer,  respector,  so  aoMmettre.sWvi-o. 

CONTREVENT    {lan)    n.   ni.    Volet   do 
bois  qui  s'ouvre  et  bo  forme  en  dehors  sur  une  (Vn6tro. 


Contre -vair. 


t'oriUMv 


CONTREVENTEMEKT   -   CONTRIBUTION 


A,  contrevent  (xiv«  s.). 


—  Archéol.  Ecran  tenu  à  la  main  pour  se  garantir  le 
visage  du  feu.  (On  voit  courammont,  dans  les  manuscrits 
du  moyen  âge,  des  cuisiniers 
tournaâtune  broche  de  la  main 
droite  et  ayant  un  contrevent 
dans  la  gauche.) 

—  Archit.  Pièce  de  bois  qui 
sert  à  soutenir  et  maintenir  on 
place  la  charpente  d'un  beffroi. 

—  Constr.  Pièce  de  bois  qui, 
placée  obliquement  entre  doux 
fermes  d'une  charpente  et  re- 
liée au  faitage  et  au  poinçon, 
les  empêche  de  se  déformer 
dans  le  sens  transversal  sous 
l'action  du  vent. 

—  Métall.  Dans  un  haut  four- 
neau, Paroi  du  creuset  opposée 

à  la  tuyère,  u  Plaque  de  fonte  qui  forme  ou  recouvre  cette 
paroi. 

CONTREVENTEMENT  Iran-te-man)  n.  m.  Assemblage 
nui  dans  la  construction  des  charpentes  en  bois  ou  en  fer, 
est 'agencé  pour  s'opposer  à  la  déformation  ou  au  renver- 
sement d'uncomble,d'uno  „       „       r,       o       n 
ferme,  d'un  bâtiment.               "^.^   i^— ^    7.-1  .'^ 

CONTREVENTER  (van) 
v.  a.  Constr.  S'opposer, 
par  l'installation  d'une 
combinaison  de  char- 
pente, au  renversement 
possible  d'une  ferme  : 
CoNTRKVRNTiiE  «Il  Comble. 

—  Archit.  Placer  des 
contrevents. 

CO:<TRE-'VERGE  (rèr/')  A,  contrevenlement 

n.f.  Baguette  de  bois  ou 

de  fer  qui,  dans  le  tissage,  sert  à  ouvrir  la  chaîne,  en  la  sé- 
parant par  moitié,  atin  de  faciliter  le  remondage.  il  PI.  Des 

CONTRE-VERGES. 

CONTRE-VÉRITÉ  n.  f.  Chose  que  l'on  dit  pour  être  en- 
tendue dans  un  sons  contraire  à  celui  des  paroles  dont  on 
se  sert  :  Il  y  a  des  gens  qui  ne  louent  ou  qui  ne  blâment 
que  par  des  contre-vérités.  (Acad.) 

—  Littér.  Satire  où  l'on  use  surtout  de  l'ironie  :  Cha- 
pelle et  Bachaumont  ont  fait  d'agréables  contre-vérités. 

CONTRE-VISITE  n.  f.  Seconde  visite  ayant  pour  but 
d'en  contrôler  une  première  :  Des  contre-visites  de  con- 
scrits opérées  à  leur  entrée  au  corps. 

CONTRE-VOILE  (ro-aV)  n.  f.  Il  Contre-voile  d'étai.  Voile 
quadrangulaire  gréée  entre  la  voile  d'étai  de  hune  et  la 
voile  de  perroquet  :  Les  contre-voiles  u'étai  s'appellent 
aussi  <<  fausses  voiles  d'étai  ». 

CONTRE-VOLTE  n.  f.  Manœuvre  à  l'aide  de  laquelle 
un  cavalier,  après  avoir  fait  exécuter  une  volte  à  son  che- 
val, le  rétablit  face  en  tête,  n  PI.  Des  contre-voltes. 

CONTRE-VOLTEB  v.  n.  Faire  exécuter  une  contre-volto 
au  cheval  que  l'on  monte. 

CONTRE-VUE  n.  f.  Point  de  vue  opposé  :  Prendre  des 
contre-vues,  au  lieu  de  regarder  du  même  point. 

CONTREXÉVILLE.  Géogr.  Comm.  des  Vosges,  arrond.  et 
à  28  kilom.  de  Mireoourt,  sur  le  Vair  naissant-,  854  hab. 
Ch.  de  f.  Est.  Pierre  à  bâtir.  Eaux  minérales. 

—  Thérap.  Les  eaux  de  Contrexéville  appartiennent  aux 
bicarbonatées  sulfatées,  et  sont  caractérisées  par  la  pré- 
sence des  sulfates,  qui  leur  confèrent  des  propriétés  laxa- 
tives  plus  ou  moins  accusées.  Il  v  a  trois  sources,  dont  la 
plus  usitée  est  la  source  du  Pavillon.  En  voici  les  élé- 
ments :  Altitude,  350  mètres  ;  température,  -H  U"  5  ;  miné- 
ralisation totale,  2  V.  384  ;  acide  carbonique  en  volume, 
ÀOCC;  principe  dominant  (sulfate  de  chaux),  1  v.  165. 

Elle  renferme,  en  outre,  des  bicarbonates  (chaux,  ma- 
gnésie, fer,  lithine),  des  chlorures,  des  traces  d'arsenic  et 
de  fluor.  Ces  eaux  sont  puissamment  diurétiques  ;  elles 
délavent  le  tube  digestif  et  ses  annexes  :  foio,  rems, 
vessie,  solubilisent  l'acide  urique  et  éliminent  les  graviers 
et  les  mucosités.  La  source  de  la  Souveraine  est  plus 
franchement  laxative.  Les  eaux  de  Contrexéville  convien- 
nent spécialement  au  traitement  de  la  gravelle  uriquo 
sans  goutte,  de  la  goutte  dans  la  forme  chronique,  de 
l'arthritisme  au  début  chez  les  graveleux,  de  la  lithiase 
biliaire  et  du  diabète  chez  les  dyspeptiques. 

CONTRIBOABLE  n.  Personne  obligée  de  contribuer  aux 
charges  publiques  par  le  payement  de  l'impôt  :  Les  CON- 
TRiBOABLBS  travaillent  pour  satisfaire  les  besoins  des  fonc- 
tionnaires. (F.  Bastiat.) 

—  adj.  Qui  est  sujet  à  contribution  :  favs.coNTRiBUABLE. 

CONTRIBUANT  [bu-an),  ANTE  adj.  Qui  contribue,  qui 
concourt.  11  Substantiv.  Personne  qui  contribue  auxcharges 
publiques  :  Les  contribuants.  (Vieux.) 

CONTRIBUER  (lat.  contribuere  ;  de  cum,  avec,  et  tri- 
bucre,  donner  :  Je  contribue,  nous  contribuons.  Je  contri- 
buait, nous  contribuions,  vous  contribuie:.  Je  contribuai. 
nous  contribuâmes.  Je  contribuerai,  nous  contribuerons.  Je 
contribuerais,  nous  contribuerions.  Contribue,  contribuons, 
contribuez.  Que  je  contribue,  que  nous  contribuions,  que  vous 
contribuiez.  Que  je  contribuasse,  que  nous  contribuassions. 
Contribuant.  Contribué)  v.  n.  Aider  en  payant  :  Contri- 
buer pour  un  tiers,  pour  un  quart,  a  une  dépense. 

—  Par  ext.  Concourir,  coopérer,  participer  :  Contri- 
buée au  qain  d'une  bataille. 

—  Absol.  Payer  l'impôt  ou  une  contribution  do  guerre  ; 
Le  seul  secret  de  faire  contriuubk  sans  murmure  est  de 
montrer  le  bon  usage  qu'on  fait  des  contributions.  (.J.-.I. 
Rouss.)  Il  Etre  contraint  à  payer,  être  rançonné  dune 
façon  vexatoire  :  Les  seigneurs  du  moyen  âge  faisaient  im- 
punément CONTRIBUER  les  voi/af/curs. 

—  Activ.  Payer,  fournir,  en  parlant  d  une  contribution  : 
Contribuée  ce  qui  est  nécessaire  pour  satisfaire  aux  be- 
soins de  la  patrie.  (Fén.)  11  Donner,  ajouter  pour  sa  part  : 
L'interjection  ne  contribue  rien  à  la  liaison,  a  la  forme 
du  discour».  (Régiiicr-Dcsmarais.) 

CONTRIBUTAIRE  {ter')  adj.  Qui  p?ye  sa  part  d'une  con- 
tribution :  CUo'lcns  contbjbutaires'.  11  Qui  a  rapport  à  une 
contribution  -.Part  coNTBiBLiAiiiE. 

—  Substantiv.  :  Les  contriuuïaires. 


CONTRIBUTE  (du  lat.  cum,  avec,  et  trllnis,  tribu")  n.  et  adj . 
Se  dit  de  ceux  qui  appartiennent  à  une  mémo  tribu. 

CONTRIBUTEUR,  TRICE  n.  et  adj.  ^Se  dit  do  celui,  de 
celle  qui  contribue. 

CONTRIBUTIF,  IVE  adj.  Qui  a  rapport  aux  contribu- 
tions 

CONTRIBUTION  (si-oii)  n.  f.  Action  de  contribuer,  pécu- 
niairement ou  autrement  :  Contribution  owx  charges  d  une 
succession.  ...  a  1   • 

—  Mettre  quelqu'un  à  contribution,  Avoir  recours  à  ui, 
lui  faire  des  emprunts  d'un  genre  quelconque.  «  Meltre 
une  chose  â  contribution,  La  faire  servir  à  ses  vues,  en  tirer 
parti  ■  Mettre  à  contribution  la  curiosité  publique. 

—  Dr  milit.  Ce  que  l'ennemi  exige  des  habitants,  quand 
il  occupe  une  région,  une  ville,  etc.  :  Mettre  le  pays  con- 
ouis  à  contribution.  V.  la  part,  encycl. 

—  Fin.  Part  que  prend  chaque  citoyen  des  charges  com- 
munes :  Palier  ses  contributions.  V.  la  partie  encycl. 

—  Hist  îittér.,  se,  etc.  Etude,  dissertation  sur,  thèse  : 
Contribution  à  l'étude  des  champignons.  Contribution  o 
l'histoire  du  droit.  ,        j       .t       *- 

—  Procéd.  civ.  Procédure  ayant  pour  but  do  répartir 
les  deniers  saisis-arrêtés  ou  le  prix  des  biens  d  un  débi- 
teur entre  ses  créanciers  au  marc  le  franc  de  leurs 
créances,  à  moins  qu'il  n'y  ait,  pour  quelques-uns  d  entre 
eux,  des  causes  de  préférence  ;  Ouvrir  une  contribution. 
Produire  ses  titres  de  créance  à  une  contribution.  (On  dit 
plus  exactement,  mais  moins  ordinairement,  distribu- 
tion PAR  CONTRIBUTION.  [V.  DISTRIBUTION.])  Contribution 
amiable.  Celle  qui  a  lieu  entre  les  créanciers  sans  1  accom- 
plissement des  formalités  légales,  et  par  un  accord  entre 
eux.  Il  Contribution  judiciaire.  Celle  qui  s  opère  en  justice 
sous  la  direction  d'un  juge-commissaire  et  dans  les  formes 
réglées  par  la  loi.  . 

—  Syn  Contribution,  imposition,  Impôt,  taxe.  Imposi- 
tion fait  pensera  l'action  de  l'autorité  qui  impose  une 
charge  ;  l  impôt,  c'est  la  charge,  l'obligation  de  payer.  La 
contribution  est  la  part  que  chacun  est  tenu  de  payer  La 
taxe  est  un  impôt  particulier  établi  sur  certaines  denrées. 

—  Encycl.  Fin.  Contributions  publiques.  L  Etat  prélève 
une  quote-part  variable  sur  les  ressources  de  chaque  citoyen 
pour  assurer  le  fonctionnement  des  services  publics.  Cette 
part  contributive  de  chacun  dans  la  dépense  commune  a 
pris  le  terme  générique  de  contributions. 

Quand  les  contributions  frappent  directement  la  per- 
sonne du  contribuable  par  voie  de  rôle  nominatif  do  coti- 
sation, elles  sont  dites  contributions  directes.  Les  contri- 
butions indirectes,  au  lieu  d'être  assises  directement  et 
nominativement  sur  les  personnes,  reposent  sur  1  exécution 
de  tels  ou  tels  actes  de  la  vie,  à  l'occasion  desquels  1  Etat 
impose  un  prélèvement  à  son  profit. 

La  plupart  des  contributions  directes  sont  des  impots 
de  répartition,  en  ce  sens  que  la  loi  fixe  annuellement  le 
chiffre  total  du  produit  à  percevoir,  lequel  est  reparti 
entre  les  contribuables,  après  une  série  de  répartitions 
entre  le  département,  l'arrondissement  et  la  commune,  au 
prorata  du  revenu  imposable  de  chacun.  Au  contraire,  les 
contributions  indirectes  sont  toutes,  sans  exception,  des 
impôts  de  «uod'M,  c'est-à-dire  dont  l'assiette  et  la  taxe  sont 
fixées  uniformément  pour  tout  le  territoire.  Directes  ou  in- 
directes, les  contributions  ne  peuvent  être  perçues  qu  en 
vertu  d'un  vote  législatif  annuel  ;  mais,  tandis  que  les  pre- 
mières ne  donnent  lieu  qu'à  une  seule  perception  annuelle, 
à  raison  do  leur  caractère  nominativement  personnel,  les 
secondes  sont  sujettes  à  perception  aussi  souvent  que  se 
réalise  le  fait,  l'opération  susceptible  d  être  taxée. 

Quelle  que  soit  leur  origine,  les  recettes  produites  par 
les  contributions  publiques,  tant  directes  qu  indirectes, 
passent  des  mains  dos  comptables  spéciaux,  par  le  canal 
Se=  receveurs  particuliers  et  des  trésoriers  payeurs  gé- 
néraux, dans  les  caisses  du  Trésor,  qui  les  atlecte  directe- 
ment aux  dépenses  publiques.  C'est  ainsi  qu  est  assurée 
l'unité  du  budget  de  l'Etat,  au  milieu  de  1  inhnie  variété 
des  sources  de  recettes,  se  multipliant  au  fur  et  à  me- 
sure de  l'augmentation  des  causes  de  dépenses. 

Contribuliims  directes.  Au  premier  rang,  dans  le  système 
fiscal  français,  figurent  les  contributions  directes,  perçues 
directement  sur  le  contribuable  en  personne.  Elles  ont 
divers  caractères  communs  ;  d'abord,  celui  d  être  divisées 
en  principal  et  en  centimes,  le  principal  étant  la  taxe  ini- 
tiale et  le  centime  étant  un  supplément  perçu  en  sus  et 
équivalant  à  un  centime  de  ce  principal.  Le  second  carac- 
tère est  celui  de  l'annalité,  toute  contribution  étant  une 
dette  annuelle,  due  pour  l'année  entière  et  à  raison  d  un 
état  de  fait  existant  ou  constaté  au  1"  janvier,  quelles  que 
soient  les  modifications  survenues  au  cours  de  1  année.  On 
remarque  en  outre,  que  les  contributions  directes  ne  sont 
exigibles  qu'après  publication  du  rôle,  ou  titre  exécutoire, 
rendu  tel  par  le  préfet,  ainsi  qu'après  Venmi  d'avertisse- 
ments ou  notification  individuelle  du  rôle  envoyée  à  chaque 
contribuable;  double  formalité  essentielle  qui  peut,  à  dé- 
faut do  payement  fractionné  suivant  le  nombre  de  mois 
restant  a  courir  à  compter  de  la  publication  du  rôle,  donner 
ouverture  aux  poursuil,es,d'.ibord  administratives  (somma- 
tions sans  frais  et  avec  frais),  puis  judiciaires  (commande- 
ment saisie  et  vente  des  meubles  et  récoltes)  exécutées 
par  des  huissiers  spéciaux,  dits  porteurs  de  contrainte. 
Enfin,  une  dernière  règle  générale  s'applique  à  toutes  les 
contributions  directes  :  à  savoir  quo  tout  contribuable,  qui 
se  croit  imposé  à  tort  ou  surtaxé,  peut  former  une  dema.nde 
en  décharge  ou  réduction,  dont  il  lui  est  loisible  de  saisir  le 
conseil  do  préfecture,  avec  appel  devant  le  consoi  <i  Etat, 
soit  immédiatement,  soit  après  avoir  au  préalable,  par 
une  déclaration  ii  la  mairie,  tonte  avec  l'administration  un 
accord  que  le  conseil  de  préfecture  n'aurait  qiià  sanc- 
tionner, ,  ,,  , 

Il  no  faut  pas  confondre  ces  demandes  on  décharge  ou 
réduction,  qui  sont  l'exercice  d'un  droit  et  qui  ressortisscnt 
au  contentieux  administratif,  avec  les  demandes  on  remise 
ou  modératiou,  lesquelles  tendent  à  solliciter  du  préfet, 
par  la  voie  purement  gracieuse,  la  remise  totale  ou  par- 
liollo  de  l'impôt.  La  suite  donnée  à  ces  demandes  constitue 
un  acte  d'administration  qui,  par  son  caractère  gracieux, 
échappe  à  tout  recours  contentieux.  Tel  est  le  cas  pour  les 
demandes  en  remises  formées  en  vertu  do  la  loi  du  SI  juil^ 
let  1897,  art.  1",  qui  a  opéré  un  dégrèvement  partiel  évalue 
à  25  millions  de  f^rancs  en  faveur  des  petits  propriétaires 
fonciers.  Dans  notre  système  actuel  d'impôts,  les  contribu- 
tions directes  proprement  dites  sont  au  nombre  do  cinq  :  la 
contribution  fontîière  sur  loS  propriétés  non  bâties  ;  la  con- 
tribution porsonnoUe,  mobilière;  la  contribution  des  ponos 


246 

et  fenêtres  (ces  trois  contributions  étant  des  impôts  de  ré- 
partition) ;  la  contribution  foncière  sur  la  propriété  bâtie 
et  la  contribution  des  patentes  (ces  deux  dernières  étant 
des  impôts  de  quotité).  La  répartition  se  fait  à  quatre  de- 
grés ■  entre  les  départements  par  la  loi  annuelle  do  finance 
(v  budget),  qui  fixe  avec  le  produit  total  de  l'impôt  le  con- 
tingent départemental,  entre  les  arrondissements  par  le 
conseil  général,  entre  les  communes  par  le  conseil  d  arron- 
dissement, dont  c'est  pour  ainsi  dire  l'unique  fonction, 
entre  les  contribuables  de  chaque  commune  par  une  com- 
mission do  répartiteurs  composée  do  cinq  contribuables  de 
la  commune  choisis  par  le  sous-préfet,  dont  deux  non  do- 
miciliés, s'il  s'en  trouve  de  tels,  plus  le  maire  et  un  ad- 
ioint  qui,  dans  les  communes  de  plus  de  5.000  habitants, 
peuvent  être  remplacés  par  deux  conseillers  municipaux. 
Cette  commission  ne  peut  délibérer  qu'avec  cinq  membres 
présents  A  Paris,  c'est  une  commission  spéciale  nomnieo 
p?r  le  préfet  de  la  Seine  qui  fait  la  répartition.) 

Le  soin  de  déterminer  exactement  et  de  taxer  la  ma- 
tière imposable  appartient  à  une  administration  distincte, 
la  direction  générale  des  contributions  directes,  qui  centra- 
lise à  Paris  et  assure,  dans  les  départements,  le  service 
de  l'assiette  do  l'impôt,  établissant  les  matrices  générales 
ou  registre  permanent  tenu  par  la  commune  avec  indica- 
tion nominative  de  chaque  contribuable,  les  tenant  au 
courant  par  le  travail  des  mutations,  au  moyen  de  tour- 
nées générales  ou  spéciales,  et  dressant  ensuite,  pour  être 
rendus  exécutoires  par  le  préfet,  les  rôes  qui   sont  la 


renaus  o,\ei;uLuuD3   ya,    ^^   ^.^...-,  - —   -  -  --    -, 
conio  des  matrices etquisontdits,suivantlecas,pnmi(i/^i 
supplémentaires  ou  spéciaux.  Là  s'arrête  la  mission  de 
aaents  de  l'administration  des  contributions  directes,  et 
le  recouvrement  .effectué  par  les  i)erce/)(ei»-s  leur  échappa 

entièrement.  .  .>!,-„„   r-^o* 

Contribution  foncière  sur  les  propriétés  non  bâties.  C  est 
l'impôt  foncier  proprement  dit,  impôt  direct  de  réparti- 
tion au  premier  chef,  bien  qu'une  loi  du  21  juillet  1894  a,it 
posé  le  principe  (art.  4)  de  sa  transformation  en  impôt  de 
quotité.  Cette  contribution  est  assise  sur  le  revenu  net 
imposable  du  sol.  Fixé  anuellemeut  pour  toute  la  France, 
le  contingent  total  n'a  cessé  do  diminuer  depuis  un  siècle  ; 
il  était  dé  200  millions  de  francs  en  ITJO,  ressortissant  au 
taux  de  16  p.  100  de  revenu  imposable  ;  à  la  suite  de  di- 
vers dégrèvements,  il  a  été  ramené  à  103  miUions  environ. 
Les  répartitions  par  départements,  arrondissements  et 
communes,  ont  été  faites,  pondant  longtemps  d  après  des 
évaluations  du  revenu  imposable  de  ces  différentes  cir- 
conscriptions, telles  qu'elles  avaient  été  établies  lors  de 
la  répartition  de  1821.  Un  tel  système  consacrait  entre 
les  départements  des  inégalités  choquantes,  auxquelles 
on  demandait  à  remédier  par  la  péréquation  de  1  impot 
foncier.  Cette  réforme  n'a  été  que  partiellement  réalisée 
par  la  loi  du  8  août  1890,  les  départements  payant  plus 
de  4  60  p.  100  de  leur  revenu  imposable  ayant  cte  ramenés 
à  ce  taux  par  un  dégrèvement,  qui  a  abouti  au  chifire  de 
15  millions  de  francs  à  partir  de  fexercioe  1892. 

Quant  à  la  répartition  entre  les  contribuables  de  chaque 
commune,  elle  a  pour  base  le  revenu  nei  impomble  ies 
parcelles  de  chaque  citoyen,  calcule,  déduction  faite  des 
frais  de  culture,  d'après  la  moyenne  de  quinze  années,  non 
comprises  les  deux  plus  mauvaises  et  les  meilleures. 
D'ailleurs,  tous  les  éléments  de  la  réparution  sont  fournis 
par  le  cadastre,  dont  les  évaluations  sont  considérées 
comme  permanentes,  malgré  les  variations  que  subit  né- 
cessairement le  revenu  imposable  do  chaque  parcelle. 
C'est  ce  qui  explique  que  la  revision  du  cadastre  s  impose, 
avant  toute  transformation  de  la  contribution  foncière. 

Toutes  les  portions  du  sol,  à  condition  d  être  produc- 
trices de  revenu,  sont  assujetties  à  la  contribution  fon- 
cière, notamment  les  dépendances  du  domaine  public 
(chemins  de  fer,  canaux,  etc.).  L'impôt  est  du  par  le  pro- 
nriétaire  ou  l'usufruitier  et,  pour  en  assurer  la  rentrée,  le 
Trésor  a  un  privilège  sur  les  récoltes,  fruits,  loyers  pro- 
venant des  biens  soumis  à  la  taxe.  Des  exemptions  sont 
prévues,  soit  permanentes  (ex.  :  forêts  de  1  Etat),  soit 
temporaires,  et  quand  elles  ont  pour  but  d  encourager  les 
améliorations  agricoles  (ex.  :  reconstitution  des   vignes 

^Yoni'riTutwn  foncière  sur  la  propriété  bâtie.  Des  lois 
nouvelles  ont  transformé  cette  contribution  en  impôt  de 
nuotité,  basé  sur  un  tant  pour  cent  de  la  valeur  locative 
imposable  déterminée  administrativement,  sans  interven- 
tion du  cadastre.  La  valeur  locative  imposable  est  la  va- 
leur locative  réelle,  déduction  faite  d  un  quart  pour  les 
maisons  et  d'un  tiers  pour  les  usines,  à  raison  du  dépéris- 
sement et  des  frais  d'entretien  et  réparations.  Cette  éva- 
luation est  faite  par  l'admiuLstration  qui  procède  par 
évaluations  générales  pour  toute  la  .France  Go  premie, 
travail  d'enfemble,  imposé  par  la  loi  du  8  août  1885,  a 
révélé  l'existence  de  plus  de  9  millions  do  propriétés 
bâties,  évaluées  en  valeur  locative  à  2  milliards  de  francs 
et  en  valeur  vénale  à  49  milliards.      .     ,     .  .^        ... 

La  revision  de  cette  évaluation  générale  doit  avoir  lieu 
tous  les  dix  ans.  Dans  l'intervalle  des  révisions,  et  en 
présence  d'une  dépréciation  portant  sur  1  ensemble  ou 
une  fraction  notable  des  propriétés  bâties  d  une  commune, 
une  nouvelle  évaluation  peut  y  être  faite  aux  frais  de 
cette  commune.  La  fixité  décennale  de  1  évaluation  ne 
fait  pas  obstacle  à  la  taxation  des  constructions  nouvelles, 
reconstructions  ou  additions,  tiui  sont  imposées  par  com- 
paraison avec  les  propriétés  bâties  de  la  commune. 

Los  voies  de  recours  contentieux  sont  ouvertes  au  pro- 
priétaire en  cas  do  destruction  totale  ou  partielle,  do 
conversion  en  bâtiment  rural,  ou  de  dépréciation  excep- 
iionnello;  quant  à  l'inhabitation  totale  ou  partiel  c,  elle 
j.eut  comporter  par  voie  gracieuse  la  remise  ou  la  mo- 
dération do  la  taxe. 

Fixé  annuellement  par  la  loi  de  finance,  le  taux  de  la  con- 
tribution foncière  sur  les  propriétés  liâties  est  maintenu 
ius.iu'ici  au  cliillre  de  3  fr.  20  c.  pour  100.  Sont  frappes 
'tous  les  édifices  productifs  de  revenu,  mcme  les  bâtiments 
dépendant  du  domaine  public,  quand  ils  remplissent  cette 
condition  (ex.  :  théâtres,  marchés,  abattoirs).  I  J  a  des 
exemptions  (lui  sont  ;  ou  permanentes  (ex.  :  bâtiments 
agricoles  abritant  récoltes  ou  bestiaux),  ou  temnoraiies 
oSmstructions  nouvelles  ou  reconstructions)  pondant  les 
deux  premières  années,  sur  déclaration  à  la  mairie  dans 
les  qu.atro  mois  de  l'ouverture  des  travaux. 

Cintribution  personnelle  mobilière.  Cost  là  un  irnpôt  de 
répartition,  destiné  à  atteindre  l'ensemble  du  ■o^en■l  du 
contribuable  à  l'aide  de  deux  taxes  distinctes  :  la  cote  de 
perso  nctiei^t  la  cite  dite  mobilière,  ha  coto  Pè.rsonneUe 
est  une  capitalion  duo  par  tout  habitant,  sans  distmction 


247 

do  nationalité  (ex.  :  l'étranger)  ou  dé  soxc  (ox.  :  la  foiïimo 
vmivt',  sôpart^o  do  corps  ou  tlivorcoo),  à  condition  do  vivre 
do  SOS  ressourc<?s  urupros  (ex.  :  les  enluiits,  mf^me  ma; 
jours,  vivant  avec  iours  parents,  los  domestiques  no  sont 
pus  taxés).  La  cote  mobilière  tond  à  l'rapjïor  l'ensomblo 
du  revenu  de  clia(|uo  contribuable,  on  tant  souloment  qu'il 
est  révélé  par  la  valeur  locativo  du  logement  occupé,  telle 
qu'elle  est  déterminée  par  les  répartiteurs  communaux. 
La  cote  persouuolle  équivaut  à  trois  journées  do  travail, 
dont  l'évaluation  est  tixéo  clia(|uo  annêo  par  le  conseil 
général  du  département,  dans  les  limites  d'un  minimum 
de  0  fr.  50  et  d'un  maximum  de  i  fr.  50,  ce  qui  tait  osciller 
cotte  taxo  très  légère  en  véritable  impôt  do  quotité,  de 
1  t'r.  50  c.  à  4  fr.  50  c.  La  cote  mobilière,  au  contraire, 
varie  considorabloment  d'une  commune  à  l'autre,  suivant 
l'assiette  et  la  quotité  adoptées.  D'après  les  évaluations 
faites,  sont  exempts  de  la  cute  personnelle  et  mobilière  les 
officiers  avec  troupe,  les  sous-olliciers  ayant  un  logement 
en  ville,  ainsi  que  les  pôro  et  mère  de  sept  enfants  mineurs 
vivants,  dont  la  contribution  personnelle  mobilière  est  égale 
ou  inl'êrieure  à  lO  francs.  Il  en  est  de  mémo  des  indigents, 
désignés  comme  tels  par  lo  conseil  municipal. 

Contribution  des  portes  et  fenêtres.  Impôt  de  quotité 
par  son  mode  d'assiette,  c'est  en  fait  un  impôt  de  répar- 
tition. 11  est  destiné  à  atteindre  lo  revenu  du  contribuable, 
révélé  par  le  nombre  et  la  qualité  des  ouvertures  de  son 
logement.  La  taxe  porte  sur  toute  ouverture  pratiquée  dans 
un  édifice  pour  faire  communiquer  l'extérieur  avec  l'inté- 
rieur. Le  tarif  est  établi  en  tenant  compte  de  trois  élé- 
ments :  d'abord  la  population  des  communes,  lesquelles 
sont  subdivisées  en  cinq  classes  ;  puis  le  nombre  d'ouver- 
tures, les  maisons  étant  réparties  en  six  classes  ;  enlin  la 
qualité  desdues  ouvertures,  qui  sont  sériées  en  trois  caté- 
gories, suivant  qu'il  s'agit  des  portes  et  fenêtres  du  rez-de- 
chaussée  et  des  ouvertures  des  divers  étages.  Le  tarif 
ne  distingue  pas  entre  les  maisons  suivant  les  quartiers. 
Aussi  les  grandes  villes,  Paris,  Lyon,  Bordeaux,  sont-elles 
régies  depuis  1852  par  des  règles  spéciales,  qui  tiennent 
compte  de  cette  difl'érence  de  valeur. 

Toute  maison,  tout  logement  habitable  est  frappé, 
même  s'il  n'est  pas  habité,  et  la  taxe  est  due  par  le  pro- 
priétaire, sauf  à  la  recouvrer  sur  le  locataire.  Il  y  a  exemp- 
tion pour  les  ouvertures  des  bâtiments  destinés  à  un  ser- 
vice public,  sauf  dans  le  cas  où  ces  bâtiments  servent  au 
logement  gratuit  de  fonctionnaires,  qui  payent  dans  ce  cas 
l'impôt.  Dans  l'intérêt  de  l'agriculture  et  de  l'industrie,  la 
loi  ne  frappe  que  les  ouvertures  des  locaux  destinés  à 
l'habitation  du  personnel  agricole  et  industriel. 

Contribution  des  pntenies.  Elle  est  destinée  à  frapper 
le  produit  du  travail  au  moyen  de  deux  droits  combinés, 
dont  l'un  est  fixe  et  porte  sur  la  nature  de  la  profession, 
d'après  la  population  de  la  commune,  et  dont  l'autre  est 
proportionnel  à  la  valeur  locative  du  logement  personnel 
et  des  locaux  industriels.  Les  patentes  comprises  dans  les 
rôles  se  subdivisent  en  quatre  grandes  catégories  corres- 
pondant aux  tableaux  annexés  à  la  loi  du  15  juillet  1880, 
savoir;  A.  Commerçants  ordinaires  et  artisans  occupant  des 
ouvriers  (leur  nombre  e^t  de  1.500.000  environ);  B.  Hauts 
commerçants  (au  nombre  de  18.000);  C.  Industriels  {au 
nombre  do  195.000);  D.  Professions  libérales  (au  nombre 
de  54.000).  lesquelles  sent  uniquement  soumises  au  droit 

ftroportionnel,  à  raison  du  douzième  ou  du  quinzième  de 
a  valeur  locative.  Depuis  1830,  une  série  de  lois  ont  mo- 
difié l'assiette  et  les  tarifs  de  cette  contribution. 

Taxes  assimilées.  A  côté  des  cinq  grandes  contributions 
directes,  il  existe  des  taxes  perçues  dans  des  conditions 
analogues  et  dénommées  taxes  assimilées  aux  contribu- 
tions directes,  en  ce  sens  qu'elles  sont  établies  au  moyen 
de  rôles  nominatifs,  rendus  exécutoires  par  le  préfet.  Les 
principales  sont  :  taxe  des  biens  de  main-morte;  rede- 
vances des  mines;  droit  de  vérification  des  poids  et  me- 
sures/contribution sur  les  voitures,  chevaux,  viutets;  taxe 
sur  les  vélocipèdes;  taxe  sur  les  cercles;  taxe  militaire. 

Contributions  indirectes.  Dans  leur  ensemble,  et  sans 
les  distinguer  suivant  leurs  agents  de  recouvrement,  les 
contributions  indirectes  sont  tous  les  impôts  indirecte- 
ment perçus  sur  les  personnes  sans  rôle  nominatif,  ù 
raison  d'un  fait,  d'un  acte  ou  d'une  consommation,  et  aussi 
souvent  que  l'occasion  de  la  perception  se  reproduit.  Ce 
sont  des  impôts  de  quotité,  dont  le  contentieux  ressort  à 
l'autorité  judiciaire.  Comme  dans  les  contributions  di- 
rectes, il  faut  distinguer,  pour  les  contributions  indirectes 
les  plus  importantes,  le  principal  et  les  décimes,  lesquels, 
s'ajoutant  â  la  taxe  initiale,  constituent  une  élévation  pure 
et  simple  de  l'impôt,  sans  en  modifier  l'assiette. 

Suivant  l'administration  chargée  de  les  recouvrer,  on 
divise  les  contributions  indirectes  on  trois  groupes,  sa- 
voir :  1*  contributions  indirectes  proprement  dites,  per- 
çues par  les  agents  de  ce  nom,  dépondant  d'une  direction 
générale  Â  Paris  et  de  directions  départemeutaies  en 
province,  et  frappant  notamment  les  boissons,  le  sucre,  ou 
résultant  du  monoi)olo  de  la  vente  des  tabacs,  des  allu- 
mettes, des  poudres  à  feu  ;  2"  droits  do  douane,  ot  3"  droits 
d'enref/istrement,  de  timbre  et  d'hijpothi^que. 

—  BinLiOGR.  :  Stourm.  le  Budget  (Paris,  189G,  3»  édit.)  ; 
Léon  Say.  les  Finances  (Paris,  isyr,)  ;  Houcard  et  Jèze, 
Eléments  de  la  science  des  finances  (Paris,  1896). 

—  Dr.  En  procédure,  on  nommo  contribution  ou  distri- 
bution par  contribution,  la  distribution  ontro  créanciers 
des  deniers  provenant  d'une  saisie-arrêt  pratiquée  sur 
leur  débiteur  ou  d'une  vente  d'objets  mobiliers  lui  appar- 
tenant. Cette  distribution  se  fait  proportionnellement  aux 
créances,  selon  les  règles  édictées  par  lo  Code  do  procé- 
dure civile  (titre  XI  du  liw  V,  art.  050  à  672). 

Lorsque  les  deniers  arrêtés  ou  le  prix  des  ventes  no 
suftisent  pas,  les  créanciers  et  lo  saisi  sont  tonus,  dans 
lo  mois,  (lo  convenir  de  la  distribution  par  contribution 
(art.  656).  Après  l'expiration  do  ce  délai  d'un  mois,  si  la 
contribution  ne  s'est  pas  onérée  amiablem(uit,  les  deniers 
à  distribuer  doivent  ôtro  déposés  ù  la  Caisse  des  dépôts 
et  consi^'nations  (art.  659);  c'est  alors  que  commouco  la 
période  judiciaire. 

Un  juge  est  commis  pour  diriger  la  distribution 
(art.  058).  Los  créanciers  sont  sommés  de  produire,  et  la 
partie  saisie,  do  prendre  communication  dos  pièces  pro- 
duites, ot,  s'il  y  a  liou,  do  contredire  (art.  659).  Lorsque  lo 
délai  pour  produire  est  expiré,  lo  juge  commissaire  doit 
dresser  l'état  i>njvisoire  do  distribution,  d'après  les  pièces; 
la  clôture  do  ce  procès-vorbal  e.st  ensuite  dénoncée,  par 
l'avoué  poursuivant,  au  saisi  nt  aux  créanciers  produi- 
«ants,  auxquels  un  délai  do  quinze  jours  est  accordé  pour 
contofttor  U'tat  des  collocaiions  (art.  603).  S'il  n'y  a  [twi 


CONTRIBUTOlRE  —  CONTRÔLER 


do  èontostations,  le  juge-commissaire  clôt  définitivement 
son  procès-verbal,  arrête  la  distribution  dos  deniers  et 
ordonne  au  greffier  do  délivrer  dos  bordereaux  ou  man- 
dements aux  créanciers,  à  la  charge  par  eux  d'affirmer 
avec  serment  la  sincérité  de  leurs  créances  (art.  G65).  S'il 
s'élève  des  difficultés,  le  jugo-commissairo  renvoie  à  l'au- 
dience fart.  eo6),  et  c'est  après  décision  définitive  qu'il 
drosse  1  état  définitif  des  distributions  (art.  670). 

—  Hist.  Contribution  patriotique.  Elle  fut  proposée  par 
Nockor,  contrôleur  général  dos  finances,  le  7  septom- 
bro  1789.  Fixée  au  quart  du  revenu  net  de  toute  charge, 
elle  devait  ôtro  basée  sur  la  simple  déclaration  du  con- 
tribuable, ot  payée  par  tiers  en  trois  années.  Elle  était 
donc  ossontiollement  temporaire,  u'est  pour  décider  l'As- 
semblée nationale  à  voter  ce  projet  que  Mirabeau  pro- 
nonça son  admirable  discours  sur  la  banqueroute.  L'inter- 
vention du  grand  orateur  fut  décisive  ;  la  contribution 
patriotique  fut  adoptée  d'urgence.  Necker  donna  l'exem- 
ple du  sacrifice  en  simposant  â  100.000  livres.  Maïs  ce 
nouvel  impôt  rentra  difficilement,  et  l'Assemblée,  lo 
27  mars  1790,  dut  décréter  que  les  citoyens  jouissant  du 
droit  do  vote,  qui  possédaient  plus  de  400  livres  de  revenu 
net,  n'assisteraient  aux  assemblées  primaires  (celles  où 
l'on  choisissait  les  électeurs  du  second  degré)  que  s'ils  pré- 
sentaient une  preuve  officielle  de  leur  déclaration.  Elle 
décida  également  que  la  contribution  patriotique  serait 
remboursée,  dès  que  lo  Trésor  aurait  retrouvé  son  fonc- 
tionnement normal.  Mais  celte  promesse  ne  fut  jamais 
tenue. 

—  Législ.  milit.  Co«(ri6u/îon  rfe  (/((erre.  On  appelle  ainsi 
une  somme  d'argent  dont  le  payement  est  imposé  par  le 
vainqueur  au  vaincu,  soit  à  la  fin  d'uue  guerre,  auquel  cas 
elle  prend  plutôt  le  nom  d'indemnité,  soit  au  cours  même 
des  hostilités,  à  titre  de  représailles  ou  pour  tenir  lieu  de 
réquisitions  en  nature.  Les  contributions  sont  admises, 
sous  toutes  ces  formes,  par  les  lois  actuelles  de  la  guerre. 
Elles  sont  frappées  en  général  sur  les  communes  et  non 
directement  sur  les  habitants,  auxquels  l'armée  achète 
ensuite  ce  dont  elle  a  besoin,  avec  l'argent  que  les  contri- 
butions lui  ont  fourni. 

Puis  les  autorités  locales  elles-mêmes,  et  non  plus 
l'ennemi,  répartissent  entre  les  habitants  les  impôts  à 
payer  pour  faire  rentrer  dans  la  caisse  communale  le 
montant  de  la  contribution  payée. 

Contribution  militaire.  D'après  la  loi  du  21  avril  1832,  les 
cas  d'exemption  ne  concernaient  que  les  officiers  faisant 
partie  d'un  corps  de  troupes.  La  loi  du  26  décembre  ÎS90 
les  a  étendus  aux  officiers  du  service  d'état-major.  Elle  n'a 
laissé  en  dehors  que  les  officiers  sans  troupe,  les  fonction- 
naires et  employés  militaires  et  les  officiers  de  gendar- 
merie. L'exemption  jue  porte,  d'ailleurs,  que  sur  la  taxe 
personnelle  et  mobilière,  et  à  la  condition  que  le  logement 
occupé  par  l'officier  ne  soit  pas  d'une  valeur  locative  supé- 
rieure au  taux  réglementaire  de  son  indemnité  de  logement. 
Si  la  valeur  locative  surpasse  le  taux  de  cette  indemnité, 
l'officier  est  taxé  pour  l'excédent. 

CONTRIBUTOlRE  {to-ar')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  contri- 
bution :  Purtiun  CONTRIBDTOIRK. 

CONTRIBUTOIREMENT  {to-ttr'-mayi)  adv.  Par  forme  de 
contribution  :  Concourir  contribctoirrmunt  aux  charges 
de  l'Etat. 

CONTRISTANT  {stan),  ANTE  adj.  Qui  centriste  :  Des 
nour<elles  contristantls. 

CONTRISTATION  (sta-si)  n.  f.  Action  de  contrister. 

CONTRISTER  sté  —  lat.  contristare;  de  cum,  avec,  et 
tnstis,  tristej  v.  a.  Causer  une  grande  tristesse,  un  chagrin 
profond  â  :  Contrister  ses  parents,  le  cœur  de  ses  amis. 

—  Contrister  le  Saint-Esprit.  Ascét.  Retomber  dans  le 
péché,  perdre  la  grâce  du  Saint-Esprit  après  l'avoir 
reçue. 

Se  contristept  v.  pr.  S'affliger  profondément,  devenir 
tout  triste. 

—  Anto.n.  Dérider,  égayer,  ragaillardir,  ravir,  réjouir, 
transporter. 

CONTRIT f/n),  ITE  [lat.  con/n7i(5;  de  ciort,  avec,  ot  tritus, 
broyé j  adj.  Qui  a  la  contrition,  lo  repentir  de  ses  péchés  : 
Le  pécheur  contrit  reçoit  seul  le  pardon  de  ses  péc/iés  dans 
la  confession,  il  Paroxt.  Mortifié,  chagrin,  repentant  :  Etre 
tout  CONTRIT  d'avoir  offensé  un  ami.  \\  Qui  exprime,  qui  mar- 
que le  regret,  lo  repentir,  lo  chagrin  ;  Visage  contrit.  Con- 
tenance CuNTRlTl-:. 

—  Anton.  Endurci.  Impénitent. 

CONTRITION  (si-oH  —  lat.  contritio  ;  de  contritus.  con- 
trit) u.  f.  Regret  d'avoir  offensé  Dieu  :  On  distingue  la  cus- 
Tinnoii  parfaite  et  la  contrition  imparfaite  ou  attrition. 

—  Fam.  Repentir. 

—  Encycl.  Théol.  D'après  le  concilo  do  Trente,  la,  con- 
trition est  l'un  dos  trois  actes  quo  doit  produire  le  péni- 
tent pour  recevoir  efficacement  l'absolution  do  ses  péchés 
dans  le  sacrement  de  pénitence.  La  contrition  comprend 
doux  éléments  :  la  douleur  d'avoir  commis  lo  péché  et  lo 
ferme  propos  do  ne  plus  io  commettre  à  l'avenir.  Quatre 
qualités  lui  sont  nécessaires  :  elle  doit  éiro  sincère  ou  inté- 
rieitre,  puisque  Dieu  exige  la  douleur  du  cœur  ot  la  conver- 
sion de  la  volonté;  surnaturelle,  c'est-à-dire  produite  par 
la  grâco  et  inspirée  par  les  motifs  que  la  foi  nous  révèle  ; 
universelle,  en  ce  sens  quelle  doit  s'étendre,  sans  exception, 
à  tous  les  péchés,  au  moins  mortels;  enfin  *oui»tT(n>ie.  c'ost- 
ù-diro  que  l'ime  doit  regarder  ot  détester  le  péché  comme 
le  premier  de  tous  les  maux.  —  La  contrition  parfaite  est 
con<;uo  par  le  motif  de  la  charité,  qui  fait  aimer  Dieu 
par-dossus  toute  chose,  et  détester  lo  péché  parce  qu'il 
otrenso  Dieu.  La  contrition  imparfaite  est  inspirée  par  un 
motif  inférieur  à  la  charité,  comme  la  crainte  do  l'enfer 
ou  la  Iionto  du  péché.  La  contrition  parfaite  rend  la  grftce 
sanctifiante  aux  pécheurs,  avant  mémo  qu'ils  aient  reçu  lo 
sacrement,  pourvu  qu'elle  soit  jointe,  chez  eux,  au  désir  do 
le  recevoir.  La  contrition  imparfaite  no  remet  pas  le  péché 
par  ello-méme  ;  mais,  si  elle  est  unie  ù  un  commencement 
d'amour  do  Dieu,  elle  dispose  ù  eu  recevoir  l'absolution 
dans  lo  sacremont  de  pénitonco. 

Luther  et  Calvin,  attribuant  la  justification  &  l'imputa- 
tion exlérieuro  des  mérites  do  Jésus-Christ,  niaient  la 
nécossité  ot  l'utilité  do  la  contrition.  Les  jansénistes  no 
roconnaissaitMit  quo  la  contrition  parfaite, 

—  SVN.  Attrition,  componotlon,  remorda,  repentir. 

—  Anton.  EndurolsBomont,  Impénltenco. 

GONTROOUEnRA,   bourg  d'Italie    (  Abruzzos  [pPOV.    do 

Torunio]),  prèn  du  Tronlo  ■  i  700  hub. 


CONTRÔLABLE  adj.  Qui  peut  ou  qui  doit  être  contrôlé. 

CONTRÔLAGE  (laf)  n.  m.  Admin.  Actiou  de  contrôler  : 
Le  coNTKÔi.AGK  des  opérations  des  receveurs. 

—  Vitic.  Incision  annulaire  quo  l'on  fait  à  la  vigno. 

CONTRÔLE  (contract.  de  contre,  ot  rôle)  n.  m.  Registre 
double  que  Ion  tient  pourservir  à  la  vérification  d'un  rôle 
ou  d'un  rogistro  quelconque  :  Comparer  le  rôle  elle  con- 
trôle. 11  Se  disait  particulièrement  d'un  double  registre 
qu'on  tenait  autrefois  des  expéditions  dos  actes  de  finances 
et  do  justice.  Il  Droit  payé  pour  l'inscription  de  certains 
actes  sur  lo  double  registre  appelé  «  contrôle  »  :  Payer  le 

CONTRÔLE. 

—  Par  oxt.  Vérification,  surveillance  et  examen  de  cer- 
tains actes  ou  de  certains  faits  :  Tou;  contrôle  est  le  salut 
de  l'autorité  qu'il  limite.  (E.   Legouvé.) 

—  Fig.  Censure,  examen  critique  ;  moyen  de  vérification  : 
La   liberté    de    la    presse   est   le    contrôle   des    mœurs. 

—  Admin.  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Arg.  Marque  au  fer  rouge,  que  l'on  faisait  autrefois 
sur  le  corps  de  certains  condamnés. 

—  Ch.  do  f.  Mission  confiée  aux  ingénieurs  de  l'Etat 
appelés  ingénieurs  du  contrôle,  et  qui  consiste  à  vérifier 
la  régularité  du  fonctionnement  de  l'exploitation.  !i  Opé- 
ration exécutée  par  un  agent  ambulant  du  personnel  des 
compagnies  de  cnemins  de  fer,  et  qui  consiste  à  s'assurer 
auo  les  voyageurs  sont  munis  de  billets,  etc.  ii  Contrôle 
des  signaux  de  nuit  sur  les  voies  ferrées.  Système  destiné 
à  s'assurer  du  bon  fonctionnement  des  appareils  à  signaux 
électriques. 

—  Monn.  Service  de  l'administration  des  monnaies,  où 
se  fait  la  vérification  du  titre  des  matières  d'or  et  d'ar- 
gent, il  Apposition  d'une  marque  particulière  sur  les 
ouvrages  d'or  et  d'argent,  servant  à  notifier  qu'elles  ont 
le  titre  exigé  par  la  loi  :  2'ous  les  ouvrages  d'orfèvrerie  sont 
soumis  au  contrôle. 

—  Télégr.et  électr.  Contrôle  des  appareils  télégraphiques, 
Vérificatiou  des  appareils  télégraphiques  avant  leur  ac- 
ceptation par  l'Etat,  ii  Contrôle  des  lignes  télégraphiques, 
Opération  à  laquelle  se  livrent  les  contrôleurs  télégra- 
phistes, pour  s'assurer  du  bon  état  des  lignes  télégraphi- 
ques. Il  Contrôle  de  l'épaisseur  du  zinc  sur  les  fils  télégraphi- 
ques en  fer,  Contrôle  consistant  à  plonger  des  échantillons 
do  fil  dans  une  solution  de  sulfate  de  cuivre.  (Si  le  fil  est 
bien  galvanisé,  il  doit  supporter  quatre  immersions  avant 
d'accuser,  par  un  dépôt  rouge  de  cuivre,  l'apparition  du 
fer.) 

—  Théâtr.  Bureau  oii  se  tiennent  les  contrôleurs. 

—  Véloc.  Bureau  chargé  de  compter  les  tours  de  pisto 
de  chaque  coureur,  dans  un  vélodrome,  ii  Bureaux  vo- 
lants installés  de  distance  en  distance,  pour  inscrire 
l'heure  du  passage  de  chaque  coureur,  dans  une  course  sur 
route. 

—  Encycl.  Admin.  Contrôle  des  métaux  précieux,  l"  Con- 
trôle des  monnaies.  L'Etat  exerce  un  contrôle  permanent  sur 
les  monnaies,  d'abord  au  moment  de  leur  frappe  à  l'hôtel 
des  Monnaies  et  avant  leur  mise  en  circulation  dans  le  pu- 
blic, puis  pendant  la  durée  d'existence  des  difierentes 
pièces  monétaires.  Ce  contrôle,  confié  à  la  commission  des 
monnaies,  se  fait  dans  son  laboratoire  spécial,  et  il  porte 
aussi  bien  sur  la  bonne  fabrication  industrielle  et  artis- 
tique des  pièces  que  sur  le  titre  de  l'alliage,  le  i)oids,  la 
régularité  des  empreintes,  la  sonorité,  etc.  Lorsque  le  iré- 
buchage  révèle  une  altération  —  celle  du  poids  par  l'usure 
en  circulation  est  la  plus  fréquente  —  l'Etat  a  lo  devoir 
do  refondre  la  monnaie  dépréciée,  car  le  frai  lui  incombe. 
Des  crédits  annuels  sont  régulièrement  alTectés  à  l'entre- 
tien de  la  monnaie  métallique  française,  ce  que  beaucoup 
d'Etats  négligent  trop. 

2"  Contrôle  de  la  garantie  des  matières  d'or  et  d'argent. 
Ce  contrôle  est  dévolu  aux  agents  de  l'administration  des 
contributions  indirectes,  et  donne  lieu  à  la  perception  du 
droit  de  garantie.  Il  s'exerce,  dans  l'intérêt  du  public,  sur 
les  ouvrages  des  orfèvres,  bijoutiers,  joailliers,  par  les  bu- 
reaux do  garantie,  pour  constater  la  quantité  d'or  et  d'ar- 
gent fins  qu'ils  contiennent.  Ce  contrôle  se  traduit  par 
l'apposition  do  poinçons  spéciaux,  très  variables,  sur  les 
objets  examinés.  V.  poinçon. 

—  Admin.  milit.  Le  mot  contrôles  (au  pluriel)  désigne 
différents  registres  tonus  dans  les  corps  do  troupes,  les 
bureaux  de  recrutement,  etc. 

On  appelle  contrôle  de  l'administration  de  l'arinée  lo  ser- 
vice institué  par  la  loi  do  1882,  qui  a  créé  des  fonction- 
naires spéciaux  pour  exercer  certaines  attributions  quo, 
jusqu'alors,  les  intendants  cumulaient  avec  la  direction 
des  services  administratifs. 

Ce  service  a  pour  but  de  sauvegarder  les  intérêts  du 
Trésor,  ou  constatant  si  toutes  les  opérations  adminis- 
tratives ont  été  exécutées  conformément  aux  lois,  décrets, 
règlements,  etc.,  qui  los  régissent.  Ce  contrôle  est  exercé 
par  un  corps  spécial  do  contrôleurs. 

—  Mar.  I)és  le  xvi*  siècle,  on  trouve  trace  de  la  fonction 
do  contrôleur;  mais  c'est  Colbert  qui  lui  donna  l'impor- 
tance quelle  a  conservée,  après  d'assez  nombreuses  modi- 
fications. Lo  contrôle,  exercé  aujourd'hui  par  lo  corps  des 
inspecteurs,  vise  la  surveillance  administrative  et  finan- 
cière de  la  marine  et  des  colonies.  La  hiérarchie  se  com- 
pose d'inspecteurs  généraux,  d'inspecteurs  en  chef,  d'in- 
specteurs ot  d'inspecteurs  adjoints.  Les  inspecteurs  do  la 
marine  et  des  colonies  forment  doux  corps  ù  part,  so  re- 
crutant à  pou  près  de  ta  mémo  manière.  Le  contrôle  dos 
escadres  est  fait  pur  les  commissaires  d'oscadro  qui  pas- 
sent des  inspections  trimestrielles. 

CONTRÔLEHENT  (man)  D.  m.  Action  do  contrôler, 
ti'exorcor  un  contrôle  :  Le  contrôlbmknt  des  finances  de 
l'Etat. 

CONTRÔLER  v.  a.  Inscrire,  porter  sur  lo  contrôle  ou 
double  rcj^'istre  :  Contrôli'R  des  crploits,  des  actes. 

—  Pur  ext.  Vérifier,  examiner  :  Le  droit  de  contrôler 
ta  dépense. 

—  Fig.  Survoillor,  souraotlro  A  uno  censure,  à  un  exa- 
men critiquo  :  Jl  n'est  pas  permis  de  contrôlbr  les  rois 
dans  ce  qu'ils  font.  (Bossuot.) 

—  Admin.  Poinçonner,  mettre  la  marquo  du  coutrôlo 
sur  :  CoNTKÔLKU  des  bijoux. 

—  Tochn.  Contrôler  la  terre  de  pipe,  IJi  couper  par 
tranchos,  pour  voir  si  la  couleur  est  égale  partout. 

—  Intransitiv.  So  livrer  ùdos  censures,  ù  dos  critiques  : 
Atioir  la  prétention  de  contrôlkr  surtout. 

Se  contrôler,  v.  pr.  Etro  contrôlé,  ii  Examiner  dans  un 
esprit  do  conjure  los  actes  l'un  do  l'auiro, 


CONTROLEUR   —   CONTROVERSE 


CONTRÔLEUR,  EUSE  (rad.  contrôle)  n.  Agent  chargé  de 
survoilier  les  opérations  des  agents  inférieurs,  dans  un 
service  public  :  Contrôleur  des  douanes.  Contrôleur  des 
matières  d'or  et  d'argent. 

—  Par  est.  Personne  qui  examine,  censure,  critique  les 
actions  dautrui. 

—  Admin.  Contrôleur  général  de  l'audience  de  France, 
Ofticier  qui  veillait  à  ce  qu'on  ne  scellât  point  de  lettre 
tjui  n'eût  été  présentée  au  garde  des  sceaux  et  contrôlait 
les  taxes,  ii  Contrôleur  des  guerres.  Officier  chargé  de  tenir 
registre  des  revues  des  troupes  royales,  il  Contrôleur  gé- 
néral des  finances.  Fonctionnaire  qui  avait  en  France  l'ad- 
ministration et  la  direction  des  finances  du  royaume. 

—  Admin.  milit.  Contrôleur  de  manufactures  d'armes. 
Préposé  qui  applique  les  marques  aux  pièces  d'armes. 

—  Hist.  Contrôleur  général  ae  la  maison  du  roi,  Oflicicr 
commensal  de  la  maison  des  rois  de  France,  chargé  du 
soin  de  la  vaisselle  d'or,  d'argent  et  de  vermeil. 

—  Ch.  de  f.  Açent  commissionné  des  compagnies  de 
chemins  de  fer,  cliargé  de  s'assurer,  en  cours  de  route, 
que  les  voyageurs  ont  les  billets  constatant  qu'ils  ont  payé 
leur  placée  et  aussi  qu'ils  n'occupent  pas  un  compartiment 
d'une  classe  supérieure  à.  celle  qu'indique  le  billet. 

—  Min.  Agent  appartenant  à  1  administration  des  mines, 
dont  les  fonctions  sont  similaires  à  celles  des  conducteurs 
des  poDts  et  chaussées. 

—  Télégr.  éloctr.  Agent  chargé  de  surveiller  l'état  d'une 
certaine   étendue  de  lignes  télégraphiques. 

—  Théâtr.  Employé  qui  reçoit  les  billets,  les  contremar- 
ques, dans  un  théâtre. 

—  Encycl.  Admm.  Contrôleur  des  contributions  directes. 
On  nomme  ainsi  un  agent  du  ministère  des  finances,  chargé 
de  préparer,  de  surveiller  et  d'instruire  la  répartition  in- 
dividuelle des  contributions  directes.  Avec  les  maires  et 
les  répartiteurs,  il  fait  le  recensement  des  contribuables 
et  de  la  matière  imposable.  Il  confectionne  les  matrices 
des  rôles,  tient  note  annuellement  des  mutations,  instruit 
les  demandes  en  décliarge  ou  réduction  et  les  proposi- 
tions de  cotes  irrécouvrables,  lis  sont  960  en  France, 
divisés  en  contrôleurs  principaux  {hors  classe,  Paris, 
l"  et  2"  classes),  ayant  un  traitement  de  3.200  à  4.800  francs, 
et  en  contrôleurs  ordinaires  (hors  classe,  l",  2',  3"  clas- 
ses*, recevant  un  traitement  de  1.500  à  3.100  francs. 

Contrôleur  des  co'itrtfmtîons  indirectes.  C'est  un  agent 
du  ministère  dos  finances,  placé  à  la  tête  de  chaque  circon- 
scription d'exercice  urbain,  qui  comprend  deux  ou  trois 
postes  gérés  par  des  commis.  Il  surveille  les  opérations  chez 
les  assujettis,  vérifie  les  portatifs  des  employés,  les  recettes 
particulières  sédentaires,  les  recettes  buralistes,  les  bu- 
reaux d'entrée  et  d'octroi.  25  sont  attachés  au  service 
général,  77  au  service  des  sucres  et  des  distilleries.  Leur 
traitement  varie  de  3.000  à  3.500  francs. 

Contrôleur  des  douanes.  On  désigne  ainsi  un  agent  du 
ministère  des  finances,  chargé  de  reconnaître  les  mar- 
chandises importées,  de  les  priser  et  de  fixer  les  droits 
auxquels  elles  sont  assujetties.  Leur  nombre  est  de  84.  Ils 
reçoivent  un  traitement  de  4.000  à  4.500  francs. 

Contrôleur  des  tabacs.  On  appelle  ainsi  un  agent  du  mi- 
nistère des  finances,  préposé  dans  les  manufactures  à  la 
surveillance  du  matériel,  des  fournitures.  Il  contrôle  les 
écritures,  l'inventaire  annuel.  Dans  les  magasins,  il  est 
chargé  de  la  comptabilité  et  de  la  tenue  des  écritures. 
Le  contrôleur  des  cultures  fait  le  recensement  des  feuilles 
et  veille  à  ce  qu'on  n'en  dérobe  aucune.  Il  y  a  28  contrô- 
leurs dans  les  manufactures,  32  dans  les  magasins,  40  pour 
les  cultures.  Us  reçoivent  un  traitement  variant  de  3.500 
à 4.500  francs. 

Contrôleur  gt'néral  des  finances.  Deux  contrôleurs  gé- 
néraux, subordonnés  au  surintendant  des  financ<'s,  avaient 
été  créés  par  Henri  II,  en  1547;  ils  furent  remplacés,  eu 
1554,  par  un  contrôleur  général  unique.  Eu  lOGi,  au  mo- 
ment de  la  disgrâce  de  Fôuquet,  le  contrôleur  général  prit 
la  direction  des  finances,  et  fut  investi  de  toutes  les  fonc- 
tions du  surintendant,  dont  la  charge  fut  définitivement 
supprimée.  Membre  du  conseil  privé,  le  contrôleur  géné- 
ral, véritable  ministre  des  finances,  pouvait  seul  donner 
l'autorisation  nécessaire  pour  faire  sortir  les  fonds  des 
caisses  de  l'Etat,  et  c'est  lui  (jui  devait  assurer  la  compta- 
bilité du  Trésor  et  la  libre  circulation  dos  fonds.  A  la  fin 
de  l'ancien  régime,  l'Administration  générale  des  finances 
(tel  était  le  nom  donné  alors  au  contrôfe)  comprenait  un  très 
grand  nombre  d'attributions  diverses,  en  dehors  de  celles 
relatives  aux  finances. 

Contrôleurs  de  l'exploitation  des  chemins  de  fer.  Ce  sont 
des  agents  du  ministère  des  travaux  publics.  Un  contrôleur 
ffénéral  est  jjlacé  à  la  tète  du  service  de  surveillance  de 
l'exploitation  commerciale  de  chaque  réseau.  Il  a  sous  ses 
ordres  des  contrôleurs  comptables.  Des  contrôleurs  compta- 
bles sont  également  attachés  au  contrôle  do  la  voie,  des 
bâtiments  et.  avec  des  contrôleurs  du  travail,  au  contrôle 
de  l'exploitation  technifino. 

Contrôleurs  à  la  garantie.  Ce  sont  des  agents  de  l'admi- 
nistration des  contributions  indirectes,  chargés,  dans  cha- 
cun des  bureaux  de  la  garantie,  d'appliquer,  sur  les  ouvrages 
d'or  et  d'argent,  le  poinçon  du  bureau  et  le  signe  indicatif 
du  titre  dont  ils  doivent  être  revêtus.  Le  contrôleur  titulaire 
de  chaque  bureau  en  a  la  surveillance  générale.  Il  vise  tous 
les  états  de  recettes  et  de  dépenses.  Il  a  la  garde  dos 
poinçons  et  les  applique  en  présence  de  ses  collègues  et 
du  propriétaire  dos  objets  à  poinçonner.  Son  droit  de  con- 
trôle s  étend  sur  tous  les  établissements  dans  lesquels  se 
fabriquent  ou  se  vendent  les  ouvrages  d'or  et  d  argent, 
sur  toutes  les  personnes  qui  participent  à  ces  ventes  ou 
fabrications.  A  Paris,  le  service  de  la  garantie  comprend 
32  contrôleurs,  dont  un  spécialement  atfecté  â  l'Hôtel  dos 
ventes,  et  un  à  chaque  bureau  de  mont-de-piétô.  Outre  les 
attributions  des  agents  de  province,  les  contrôleurs  do 
Paris  sont  encore  chargés  de  poinçonner  les  ouvrages 
étrangers,  de  démarquer  les  ouvrages  français  destinés  à 
l'exportation,  et  do  se  rendre  journellement  chez  les  mar- 
chands et  fabricants.  Leur  nombre  s'explique  par  limpor- 
tanco  du  ressort  du  bureau  do  Paris,  qui  comprend  les 
départements  do  Seino,  Seine-et-Oiso,  Soine-ot-Marnc, 
Aube,  les  arrondissements  do  Chartres.  Dreux,  Nogont-lc- 
Rotrou  en  Eure-et-Loir,  ceux  do  Chiilons,  ïioims,  Vitry 
dans  la  Marne. 

—  An  miiit.  Contrôleurs  de  l'administration  de  l'armée. 
Créés  par  la  loi  du  IG  mars  1882,  ils  forment  un  corps  spé- 
cial ayant  sa  hiérarchie  propre,  sans  assimilation  avec  les 
grades  do  l'armée,  mais  rlont  les  membres  jouissent  des 
avantages  consacrés  parla  loi  du  ly  mai  1834  sur  l'état 
des  officiers.  Le  corps  peut  compter  80  membres,  mais  il 


u'en  existe,  en  réalité,  que  52,  savoir  :  6  contrôleurs  géné- 
raux de  1"  classe  (à  19.908  fr.),  au  liou  de  8  ;  9  de  2*  classe 
(à  13.320  fr.),  au  lieu  de  12  ;  16  contrôleurs  de  i"  classe 
[à  10.404  fr.j,  au  lieu  de  25,  et  16  de  seconde  (à  8.784  fr.), 
au  lieu  de  25  ;  enfin,  5  contrôleurs  adjoints  (à  7.452  fr.),  au 
lieu  de  10.  Les  contrôleurs  ont  un  uniforme  spécial,  entière- 
ment en  drap  bleu  foncé,  avec  galons  et  broderies  d'or. 

Les  contrôleurs  ne  relèvent  que  de  leurs  chefs  propres 
et  du  ministre  dont  ils  sont  les  délégués.  Ils  procèdent 
par  vérification  dos  pièces,  ou  par  inspections  inopinées. 
Ils  n'exercent  aucune  action  sur  la  direction  ou  l'exécution 
même  des  services.  Leur  mission  est  de  veiller  à  l'exécu- 
tion des  lois  et  règlements,  de  provoquer  des  explications 
sur  les  faits  ou  actes  qu'ils  contrôlent,  puis  de  rendre 
compte  au  ministre.  Il  existe  au  ministère  une  direction  de 
contrôle,  dont  le  directeur  prépare  et  fait  signer  par  le 
ministre  les  ditférenles  instructions  concernant  le  fonc- 
tionnement du  contrôle. 

Les  contrôleurs  se  recrutent  par  voie  de  concours.  Les 
commandants,  sous-intendants  de  3*  classe  et  les  capitaines 
d'au  moins  quatre  ans  de  grade  peuvent  concourir  pour 
le  grade  de  contrôleur  adjoint;  ils  avancent  ensuite  exclu- 
sivement au  choix,  trois  ans  au  moins  dans  chaque  grade 
étant  exigés  pour  passer  au  grade  supérieur. 

Peuvent  être  admis,  en  outre,  directement  dans  le  corps 
du  contrôle ,  des  officiers  généraux  et  supérieurs  et  des 
membres  do  l'intendance  :  du  grade  de  lieutenant-colonel 
ou  assimilé  pour  contrôleur  de  2*  classe;  de  colonel  ou 
assimilé  pour  contrôleur  de  1"  classe;  de  général  de  bri- 
gade ou  assimilé  pour  contrôleur  général  de  2'  classe. 

Pour  les  limites  d'âge  et  pensions  de  retraite,  les  con- 
trôleurs des  cinq  grades  de  cette  hiérarchie  spéciale  sont 
traités  respectivement  comme  les  officiers  des  cinq  grades 
de  général  de  division  à  chef  de  bataillon  inclusivement. 

Contrôleurs  d'armes.  On  appelle  ainsi  des  employés  d'ar- 
tillerie portant  même  uniforme  que  les  gardes,  mais 
n'ayant  pas  comme  ceux-ci  rang  d'officier,  bien  que  jouis- 
sant des  privilèges  garantis  par  la  loi  du  19  mai  1831  sur 
l'état  des  officiers.  Ils  sont  cliargés  des  réception,  vente  et 
entretien  des  armes  portatives  dans  les  manufactures  et 
les  directions  d'artillerie.  Leur  hiérarchie  comporte  cinq 
classes,  dont  la  dernière  se  recrute  parmi  les  ouvriers  des 
manufactures  d'armes  ou  les  chefs  armuriers  de  1"  classe. 

La  loi  des  cadres  du  13  mars  1875  a  fixé  le  nombre  des 
contrôleurs  d'armes  à  160,  dont  4  principaux  do  i"  classe, 
16  principaux  de  2"  classe,  20  de  1"  classe,  40  de  2"  classe 
et  80  de  3"  classe. 

—  Mono.  Contrôleur  des  monnaies  et  médailles.  Il  a  existé 
soOs  l'ancien  régime  un  contrôleur  général  des  ?non7iaies  de 
France  (édits  de  1696  et  1717),  chargé  de  tenir  registre  de 
tous  les  fonds  tirés  desdites  monnaies  par  le  trésorier 
général,  de  tous  les  payements  faits  par  ce  dernier  pour 
le  compte  du  roi,  et  dô  s'assurer  de  la  conformité  des 
comptes  du  trésorier  général  et  des  directeurs  particuliers 
des  monnaies.  Le  contrôleur  et  garde  des  médailles  et  jetons 
tenait  registre  des  foutes,  détenait  les  clefs  des  balanciers. 

Aujourd'hui,  toutes  les  opérations  de  la  régie  sont  sou- 
mises à  un  contrôle  permanent,  organisé  par  le  décret  du 
20  novembre  1879,  à  l'aide  d'agents  entièrement  indépen- 
dants des  agents  du  service  d'exécution,  mais  sans  qua- 
lité pour  diriger  ou  suspendre  aucune  des  opérations  qu'ils 
sont  appelés  â  contrôler.  Ces  agents  sont  :  1"  le  contrôleur 
principal,  chef  de  tout  le  service  du  contrôle,  spécialement 
chargé  de  la  vérification  du  poids  et  des  empreintes  des 
espèces  et  médailles  fabriquées,  de  la  remise  journalière 
dos  clefs  des  ateliers  aux  contrôleurs  sous  ses  ordres,  de 
l'inventaire  mensuel  des  lingots,  espèces  et  matières  exis- 
tant dans  la  caisse  du  change,  les  ateliers  et  la  salle  du 
monnayage  ;  2°  le  contrôleur  au  chaw/e,  qui  constate,  con- 
tradictoirement  avec  le  caissier,  les  entrées  et  les  sorties 
de  matières  et  d'espèces,  vise  les  bons,  récépissés  et  reçus 
délivrés  par  le  caissier,  et  détient  une  des  clefs  de  la  caisse 
du  change  ;  3**  les  contrôleurs  aux  fontes,  laminages,  décou- 
pages, ajustages  et  blanchiment,  qui  tiennent  compte  des 
matières  remises  â  cliaque  atelier,  constatent  les  déchets 
et  établissent  la  situation  â  la  fin  do  chaque  journée,  après 
une  vérification  matérielle  ;  4**  le  contrôleur  au  monnayage, 
qui  reçoit  les  flans,  les  remet  aux  ouvriers,  transmet  les 
espèces  monnayées  à  l'atelier  de  la  vérification.  Il  est  dé- 
tenteur d'une  double  clef  de  la  caisse  où  sont  les  matières 
et  du  cofl'ro  où  .sont  les  coins;  5"  le  contrôleur  à  la  gra- 
vure, qui  surveille  toutes  les  opérations  do  l'atelier  do  gra- 
vure, constate,  contradictoirenientavecle  graveur,  l'entrée 
et  la  sortie  des  poinçons,  coins,  viroles  et  bigornes,  ainsi 
que  des  matières  employées  à  leur  confection  ou  à  leur 
reproduction.  II  est  dépositaire  dos  poinçons  de  repro- 
<luction  et  des  instruments  fabriqués  ;  6"  le  contrôleur  à  la 
vente  des  médailles,  qui  constate  l'entrée  et  la  sortie  des 
médailles  passées  en  délivrance,  en  vérifie  et  vise  les  fac- 
tures. 

Contrôleur  des  "wagons-lits  (le),  pièce  en  trois 
actes,  d'Alexandre  Bisson  (Nouveautés,  1898).  —  Georges 
Godefroy,  mari  de  Lucienne  Monpépin,  se  résout  secrète- 
ment au  divorce.  Devançant  les  événements,  il  se  donne 
comme  déjà  divorcé  chez  les  Charbonneau,  qui  habitent 
Nangis,  et  dont  il  veut  épouser  la  fille  Rosine.  Pour  se  pro- 
curer la  liberté  d'aller  faire  sa  cour,  Georges  Godefroy 
raconte  chez  lui  qu'il  a  été  nommé  contrôleur  des  wagons- 
lits  sur  la  ligne  de  l'Est.  Or  le  hasard  veut  que  la  com- 
pagnie ait  réellement  un  contrôleur  du  nom  de  Godefroy 
(Alfred).  Ce  dernier,  devenu  maître  du  secret  de  Georges, 
en  abuse  pour  faire  la  cour  à  sa  femme  et  pour  tourner  â 
sa  confusion  toutes  les  combinaisons  inventées  par  le 
mari  en  vue  de  favoriser  son 
divorce ,  ce  qui  donne  lieu 
à  une  série  de  quiproquos  fort 
comiques.  Finalomont,  Gode- 
froy Alfred  épouse  Rosine,  qui 
ne  se  souciait  aucunement  do 
Godefroy  Georges,  et  celui-ci 
rcvicntà  Lucienne,  qu'il  n'avait 
pas  cessé  d'aimer. 

CONTRÔLEUR  n.  m.  Appa- 
reil destiné  ù  contrôler  lo  ser- 
vice d'un  employé  ou  lo  fonc- 
tionnement d'un  instrument 
dans  les  usines.  (Ces  appareils 
sont  mécaniques  ou  électriques)  :  Contrôleur  de  ronde. 

Co.NTHÔLKUH  de  VOUtC. 

—  E.NcvcL.  On  construit  également  des  contrôleurs  de 
niveau  pour  les  réservoirs,  des  contrôleurs  de  vitesse,  des 

8—01 


Vue  oxtcrieiire  du  contrôlmir 
de  ronde  de  nuit. 


Vue  extérieiii  o  d'uii 
contrôleur  d'inoeudie. 


248 

cont7-ôleurs  de  feux  de  disques,  des  contrôleurs  d'aiguilles, 
des  contrôleurs  d'incendie.  Ces  derniers,  par  un  dispositif 
spécial,  actionnent  une  sonnerie  électrique  prévenant  le 
gardien  qu'un  incendie  vient  d'éclater  ;  de  plus,  un  cadran 
indique  rlieure  du  commencement 
do  l'incendie.  Outre  ces  divers  con- 
trôleurs, il  en  existe  un  très  grand 
nombre  d'autres. 

CONTRO-STIMULANT  {lan), 
ANTE  [du  lat.  cvntra,  etde  stimu- 
lare,  stimuler]  adj.  Méd.  Se  dit  des 
remèdes  qui  sont  censés,  dans  la 
doctrine  de  Rasori,  ralentir  l'action 
vitale  et  combattre  l'état  de  stimu- 
lation :  Des  remèdes  con  i  ro-stimd- 
LANTS.  Il  On  écrit  aussi  contre-sti- 
mulant, ANTE. 

—  n.  m.  :  Un  contro-stimulant. 

—  Encycl.  La  médication  contro- 
stimulante  a  survécu,  en  partie,  à 
la  doctrine  du  contro-siimulisme 
qui  lui  avait  donné  naissance.  Outre  les  bains  froids  dans 
les  maladies  fébriles  (fièvre  typhoïde,  scarlatine,  pneu- 
monie), que  Brand  a  remis  en  honneur  depuis  quelques  an- 
nées, quoique  leur  emploi  ne  soit  pas  sans  danger,  il  est  resté 
dans  la  matière  médicale  deux  médicaments  contre-stimu- 
lants :  l'antimoine  (sous  forme  dénié  tique,  de  kermès,  d'oxy- 
iodure  d'antimoine)  et  le  nitre  (azotate  de  potasse).  Ces  mé- 
dicaments sont  employés  à  haute  dose  jusqu'à  1  gramme 
pour  l'émétique  et  jusqu'à  20  grammes  pour  le  nitre. 

CONTRO-STIIVIULATION  {si-on)  n.  f.  Etat  opposé  à  la 
stimulation. 

CONTRO-STIMULISME {lissm')n.  m.  Méd.  Système  mé- 
dical fondé  sur  l'Iiypothese  que  toutes  les  maladies,  étant 
produites  par  l'excès  de  stimulus,  doivent  être  combat- 
tues par  les  contro-stimulants. 

—  Encycl.  La  doctrine  du  contro-stiinulisme  est  aussi 
appelée  doctrine  italienne  ou  doctrine  du  contro-stimulus. 

Rasori,  qui  avait  étudié  le  brownisme  en  Angleterre, 
contribua  beaucoup  à  répandre  celui-ci.  Mais  il  crut 
s'apercevoir,  au  bout  de  quelques  années  de  pratique,  que 
certains  médicaments  n'agissaient  pas  par  stimulation, 
mais  bien  par  sédation  ou  contro-stimulation,  et  qu'un  bon 
nombre  de  maladies  étaient  causées,  non  par  un  abaisse- 
ment de  la  force  vitale,  mais  par  son  exaltation.  Dans  le 
rasorisme,  la  diathèse  sthénique,  établie  par  Browu,  prend 
le  nom  de  «  diathèse  du  stimulus  »,  l'asthénique  celui  de 
u  diathèse  du  contro-stimulus  ».  Mais  ces  deux  diatlièses 
subissent  une  mutation  plus  importante  que  le  change- 
ment de  nom.  La  première,  la  plus  rare  pour  Brown,  de- 
vient la  plus  commune  pour  les  Italiens;  la  seconde,  qui, 
pour  le  réformateur  écossais,  présidait  â  presque  toutes 
les  maladies,  n'en  caractérise  plus  qu'un  petit  nombre. 

Kasori  se  proposa  pour  but  principal  la  séparation  en 
deux  ordres  des  agents  modificateurs  :  les  stimulants  et 
les  contro-stimulants.  Il  en  est  résulté  que  l'école  raso- 
rienne  a  rendu  un  service  inattendu  à  la  thérapeutique, 
en  précisant  avec  un  soin  rigoureux  l'action  des  médi- 
caments à  diverses  doses  et  dans  les  conditions  les  plus 
diverses. 

CONTRO-STIMULISTE  {sti,  Usst')  adj.  En  T.  de  méd.. 
Partisan  du  contro-siimulisme.  It  Adjectiv.  :  Doctrines 
contro-stimclistes. 

CONTRO-STIMULUS'(sii,  luss)  n.  m.  En  T.  de  méd..  Etat 
contraire  à  l'état  de  stimulation,  d'excitation. 

CONTROUVER  (du  préf.  con,  et  de  trouver)  v.  a.  Inven- 
ter â  plaisir  pour  tromper  :  L'imagination  invente  les  faits, 
la  fourberie  les  controdvk.  (Boiste.) 

Controtivé,  ée  part.  pass.  du  v.  Controuver. 

~  Adjectiv.  :  L7i  fait  entièrement  controové. 

CONTROUVEUR,  EUSE  (rad.  controuver)  n.  Personne  qui 
se  plaît  à  forger  des  faussetés,  des  mensonges.  (Peu  usité.) 

CONTROVERSABLE  {vèr')  adj.  Qui  est  sujet  à  contro- 
verse :  Opinion  coNTKOVERSABLt:. 

—  Anton.  Incontestable,  indiscutable,  irrécusable,  irré- 
fragable. 

CONTROVERSE  [vèrss  —  lat.  controvcrsia,  même  sens) 
n.  f.  Dispute  réglée  ex  professa  sur  une  question  ou  une 
opinion  :  L'inconvénient  presque  infaillible  qui  étcimise  toutes 
les  conthoversks  est  la  fureur  des  assertions  générales. 
(D'Alemb.)  il  Se  dit  plus  particulièrement  des  disputes  sur 
■les  questions  religieuses,  et  surtout  de  celles  qui  ont  lieu 
outre  les  diverses  communions  chrétiennes.  —  Plus  ra- 
rement, Toute  discussion  sur  une  question  religieuse  : 
Toute  controverse  religieuse  paraît  en  France  de  mauvais 
guùt.  (Renan.)  —  Par  ext.  Art  de  discuter  les  questions  re- 
ligieuses; partie  de  la  théologie  où  l'on  argumente  contre 
les  propositions  soutenues  par  les  dissidents  et  pour  celles 
que  les  dissidents  combattent  :  Etudier  la  controversk. 

—  Encycl.  Hist.  eccl.  En  général,  on  appelle  contro- 
verse toute  lutte  intellectuelle  dans  laquelle  sont  débattues 
deux  opinions  contradictoires.  Toutefois,  dans  un  sens  plus 
restreint,  ce  nom  est  réservé  aux  discussions  sur  dos  ma- 
tières religieuses.  Dès  les  premiers  temps  de  l'Eglise,  il 
y  eut  dos  controverses  entre  les  catholiques  et  les  héréti- 
ques :  gnostiques,  nestorions,  monophysites,  ariens,  do- 
natistes,  pélagiens ,  etc.  D'une  manière  générale ,  les 
Pères  des  six  premiers  siècles  furent  tous  des  controver- 
sistes.  Aucun  d'entre  eux  ne  mit  mieux  en  lumière  la 
vraie  méthode  do  la  controverse  catholique  que  ne  le  firent 
TertuUien  et  saint  Augustin. 

Les  controverses  entre  théologiens  catholiques  pré- 
sentent ce  caractère  particulier  que,  quelle  qu'ait  éié  la 
vivacité  des  discussions,  tous  se  soumettent,  quand  la 
question  agitée  est  définie  par  le  pape  ou  par  un  con- 
cile. Les  plus  célèbres  des  controverses  de  ce  genre  sont 
la  querelle  de  saiat  Cyprien  et  du  pape  saint  Etienne  sur 
le  baptême  des  hérétiques,  les  discussions  des  thomistes 
et  des  molinistos,  celles  de  Bossuet  et  de  Eénolon  sur  le 
quiétisme  ;  enfin,  au  xix"  siècle,  les  débats  qui  ont  précédé 
la  définition  do  l'infaillibilité  pontificale.  —  De  fréquentes 
controverses  ont,  à  plusieurs  reprises,  éclaté  parmi  les 
protestants.  II  suffit  de  citer  les  luttes  do  Luther  contre 
tes  anabaptistes,  celles  dos  arminiens  contre  les  gonia 
riens,  et,  au  xix"  siècle,  les  dissensions  qui  séparent,  en 
Angleterre,  les  conformistes  et  les  non-conformistes;  en 
Franco,  les  jiroti'staiits  orthodoxes  et  les  libéraux. 

—  Syn.    Controverse,    altercation,    contestation,    etc. 

V.  ALTERCATION. 


249 

ControvorsôS  (lat.  Co>ilfovevsiie),  rocuoil  de  déclama- 
tions do  lordro  judiciaire,  form*^  pur  Sônèquo  lo  pore. 
C'est  un  VLSiMtal)le  caliier  do  devoirs,  avec  matières  et  dé- 
voloppomeuts.  Co  livre  est  précieux,  en  ce  qu'il  constitue 
le  seul  document  qui  nous  renseiLMio  dune  manière  non 
plus  thtSoriquo,  mais  pratique,  sur  l'éducation  ù  Homo  au 
i"  siècle.  Ces  débats  lictifs  portent  sur  des  cas  toujours 
subtils,  souvent  invraisoml)lables.  En  voici  un  exemple  : 
Un  homme  a  onltn'é  deux  fenmies  dans  la  mÔme  nuit.  La 
loi  permet  à  la  femme  enlevée  d'épouser  le  ravisseur,  ou 
de  demander  sa  mort.  L'une  des  doux  plaignantes  réclame 
la  mort  ;  l'autre  veut  épouser.  Que  décidera  le  juge?  Et, 
là-dessus,  les  rhéteurs  les  plus  fameux  rivalisent  tour  à 
tour  do  subtilité  pour  ou  contre  chacune  dos  deux  thèses. 
L'un  des  attraits  des  Controversix  est,  en  effet,  de  nous 
faire  connaître  un  grand  nombre  de  rhéteurs  célèbres.  On 
voit  que  lo  rhéteur  cherche  plus  à  faire  briller  ses  élèves 
dans  les  lectures  publiques  qu'à  les  former  à  l'éloquence 
pratique.  Quelques  savants  ont  voulu  attribuer  à  la  jeu- 
nesse de  Sénèquo  le  PhLlosophe  le  recueil  des  Conti'o 
verses,  mais  leur  opinion  n'a  pas  prévalu. 

—  BiBLioGR.  :  Juste  Lipse,  De  vero  Controversiarum 
auctoie:  Cucheval,  Histoire  de  l'éloquence  romaine...  (Pa- 
ris, 1893). 

CONTROVERSER  [ver-sé)  V.  a.  Discuter,  mettre  en  con- 
troverse, en  doute  :  Point  qu'on  a  longtemps  controversé. 
Il  Soutenir  une  controverse  :  Conthoverser  arec  pas- 
sion. 

Se  controverser,  v.  pr.  Etre  l'objet  d'une  controverse. 

CONTROVERSISTE  {vér-sisst']  n.  m.  ThéuloLrien  qui 
traite,  qui  excelle  à  traiter  des  sujets  de  controver-se  re- 
ligieuse. 

—  Par  ext.  Personne  habile  dans  la  discussion. 

CONTUBERNALE  (lat.  contubernalis ;  de  cujn,  avec,  et 
tnhenia,  maison  de  planches)  n.  Antiq.  rom.  Esclave 
(liomme  ou  leninie)  marié  à  un  autre  esclave;  homme  ou 
femme  vivant  avec  une  personne  de  l'autre  sexe  sans  être 
marié  avec  elle,  il  Jeune  patricien  qui  accompagnait  un 
magistrat  dans  sa  province,  pour  s'exercer  sous  lui  à  l'ad- 
ministration. Il  Soldat  vivant  avec  neuf  autres  sous  la 
même  tente. 

—  adj.  f.  pi.  Se  disait  des  divinités  adorées  dans  lo 
même  lemidc  :  Divinités  contudernales.» 

CONTUBERNALITÉ  (rad.  contabemalf)  n.  f.  Fraternité 
d'armes,  camaraderie. 

CONTUBERNIUM  (bèr-ni-om'  —  mot  lat.  ;  de  cum.  avec, 
et  taberna,  maison  de  planches)  n.  m.  Antiq.  rom.  Tente 
pour  dix  soldats,  et,  par  ext.,  Habitation  commune  à  plu- 
sieurs personnes,  n  Mariage  entre  esclaves,  ou  entre  une 
fiersonne  libre  et  une  personne  esclave,  considéré  par  la 
oi  romaine  comme  une  union  de  pur  l'ait. 

—  Encvcl.  Le  seul  eifet  juridique  du  contubcmium  était 
la  cof/natio  servilis,  qui,  au  cas  d'affranchissement,  entraî- 
nait les  mêmes  empêchements  au  mariage  que  la  cogna- 
lion  ordinaire,  et  même,  sous  Justiuien,  une  vocation 
successorale.  On  a  tendu  de  plus  en  plus  à  assurer  le 
maintien  de  ces  unions,  et  à  éviter  de  séparer  les  enfants 
d'esclaves  de  leurs  parents. 

CONTUMACE  (lat.  contumacia;  de  cum,  avec,  et  tumere, 
être  enflé,  être  orgueilleux)  n.  f.  Opiniâtreté,  résistance 
inspirée  par  l'orgueil  et  l'obstination.  (Vieux.) 

—  Dr.  crim.  Résistance  d'un  accusé  qui  refuse  de  com- 
paraître devant  le  tribunal  où  il  est  appelé  ;  Etre  en  état 
de  coNTUMACii.  Etre  condamné  par  contu.\iace.  Il  Purger 
sa  contumace.  Comparaître  volontairement  devant  le  juge, 
après  avoir  été  condamné  par  contumace. 

—  u.  Celui,  celle  qui  est  en  état  de  contumace  :  Un,  une 
CONTUMACE.  Il  Adjoctiv.  :  Accusé,  Accusée  contumace.  (On 
dit  aussi  contumax.) 

—  Dr.  ceci.  Celui  qui  refuse  opiniâtrement  d'obéir  aux 
ordonnances  de  l'Eglise. 

—  Anton.  Comparant,  ante. 

—  Encycl.  Dr.  La  loi  appelle  contumace  l'état  de  celui 
qui,  mis  en  accusation   pour  un   crime  comportant  une 

fieine  affliclive  et  infamante,  ne  se  présente  pas  devant 
a  cour  d'assises  dans  les  délais  qui  lui  sont  tixés,  ou  qui, 
après  s'être  présenté  ou  avoir  été  saisi,  s'évade  avant  le 
verdict.  On  appelle  contumace  ou  contumax  celui  qui  se 
trouve  dans  cet  état.  L'absence  du  prévenu  pondant  l'in- 
struction préparatoire  no  donne  lieu  à.  aucune  mesure 
extraordinaire  ;  l'état  do  contumace  et  la  procédure  parti- 
culière ù.  laciuello  cet  état  donne  lieu  ne  commencent  qu'a- 
près la  mise  en  accusation.  Cette  procédure  est  réglée 
par  les  articles  -165  et  suivants  (C.  instr.  crim.). 

Lorsque,  après  l'arrêt  de  mise  en  accusation,  l'accusé 
ne  se  présente  pas  dans  les  dix  jours  do  la  notillcation  qui 
on  est  faito  à  son  domicile,  le  président  do  la  cour  d'as- 
sises, ou  le  magistrat  qui  le  remplace,  rond  une  ordon- 
nance, dite  ordonnance  de  contumace,  portant  que  l'accusé 
sera  tenu  do  se  représenter  dans  un  nouveau  délai  do  dix 
jours  :  faute,  par  1  accu.sé,  de  se  présenter  dans  ce  nou- 
veau délai,  il  est  déclaré  contumace. 

La  contumace  produit  trois  effets  principaux  :  la  sus- 
pension do  roxercice  dos  droits  do  citoyen  ;  l'interdiction 
de  toute  action  en  justice  ;  lo  séquestre  des  biens,  lesquels 
sont  régis  par  rAd.ministration  dos  domaines.  Cotte  sorte 
de  mise  hors  le  droit,  particulière  à  la  procédure  do  con- 
tumace, a  pour  but  do  contraindre  indirectement  l'accusé 
à.  obéir  ÙL  la  justice. 

L'accusé  contumace  est  jugé  sans  lo  concours  du  jury, 
sans  défiMisour,  sur  lecture  do  l'instruction  écrite. 

L'arrestation  du  conturtlaco  ou  sa  constitution  volontaire 
comme  prisonnier,  avant  la  prescription  do  la  peine, 
anéantissent, de  plein  droit,  la  condamnation  portée  contre 
lui,  et  il  est  procédé,  dans  les  formes  ordinaires,  à  de 
nouveaux  débats.  Du  jour  do  son  arrestation  ou  do  sa 
comparution  devant  les  magistrats  chargés  d  instruire 
contre  lui,  le  contvimaco  recouvre  l'administration  et  la 
jouissance  do  ses  biens, 

CONTUMACER  (prend  une  cédille  sous  lo  c  devant  A  oto: 
Je  contumaçai.  Nous  contwnnçons)  v.  a.  Déclarer  contu- 
mace. CoNTUMACKR  un  nccusé.  (Peu  usité.) 

CONTUMACIAL,  ALE,  AUX  (si-al')  adj.  En  T.  de  dr, 
crim.,  Qui  se  lait,  qui  a  lieu  par  contumace  :  Procédure 
contumaciale.  (Pou  usité.) 

CONTUMAX  [mah-H.t)  n.  et  adj.  V.  coNTOMAcrc. 

CONTUMÉLIEUSEMENT  adv.  D'uno  manière  mépri- 
sante (luns.j 


CONTROVERSER  —   CONVALESCENT 


CONTUMELIEUX  [li-eû],  EUSE  [lat.  cuntumeliosus,  ou- 
trageant j  adj.  Qui  offense,  qui  outrage.  (Inus.) 

GONTURSI,  bourg  d'Italie  (Campanie  Tprov.  de  Sa- 
lernej),  sur  le  fleuve  côtier  Scie;  2.900  hab.  Eaux  miné- 
rales. 

CONTUS  {tu),  USE  [du  lat.  contusus,  part.  pass.  do  coji- 
tu7idere,  contondre]  adj.  Qui  pn-sente  une  contusion. 

~  Plaie  contuse.  Paihoî.  Plaie  produite  par  contusion, 
avec  déchirement  des  parties  molles. 

CONTUSER  V.  a.  Frapper  avec  un  instrument  conton- 
dant. (Inusité.) 

CONTUSIF,  rVE  adj.  Qui  produit  une  contusion,  qui  est 
ou  semble  produit  par  une  contusion  :  Action  contcsive. 
Douleur  contosive. 

CONTUSION  (lat.  contusio,  même  sens)  n.  f.  Pathol.  Lé- 
sion produite  par  un  coup,  un  choc  ou  une  compression 
sans  plaie  des  téguments.  (Lorsqu'il  y  a  en  môme  temps 
solution  de  continuité  de  la  peau,  on  ait  plaie  cuntuse.) 

—  Pharm.  Action  de  broyer  sous  le  pilon. 

—  Encycl.  Pathol.  Les'^contusiuns  du  crâne,  du  thorax 
et  de  l'abdomen  ont  une  évolution  particulière  et  une  gra- 
vité spéciale,  en  rapport  avec  l'importance  des  organes 
lésés.  Au  niveau  des  membres,  on  distingue  quatre  degrés 
selon  l'intensité  du  traumatisme,  qui  peut  seulement  dé- 
terminer la  rupture  des  capillaires  du  derme,  ou  bien, 
dans  certains  cas,  produire  des  fractures,  des  écrasements 
et  la  déchirure  des  gros  vaisseaux.  La  contusion  peut  s'ac- 
compagner d'hématomes,  de  bosses  sanguines  ;  elle  est 
constamment  suivie  d'une  extravasation  sanguine  superfl- 
cielle  quiproduiirecc/t?/mose,  vulgairement  appelée  «Bleu» 
ou  «  coup  noir  «. 

Le  traitement  des  contusions  consiste  dans  l'immobili- 
sation, en  bonne  position,  de  la  région  contusionnée  avec 
compression  ouatée,  puis  en  applications  chaudes,  en 
bains  et  massage.  La  médecine  populaire  fait  grand  cas 
de  la  teinture  d'arnica,  de  l'alcoolat  do  vulnéraire  en  ap- 
plications ou  en  frictions,  des  compresses  d'eau  blanche  ou 
d'eau  sédative. 

Eu  médecine  légale,  l'ecchymose  prouve  qu'il  y  a  eu 
contusion  :  on  sait  aussi  que  les  contusions  sur  un  cadavre 
ne  peuvent  produire  d'ecchymoses. 

CONTUSIONNER  {zi-o-né}  V.  a.  Faire  des  contusions  à  : 
Chute  qui  A  contusionné  foii^  le  corps. 

Se  contusionner,  v.  pr.  Se  faire  des  contusions,  ii  Se 
faire  des  contusions  l'un  à  l'autre. 

CoNTY,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Somme,  arrond.  et  à  20  kil. 
d'Amiens,  au  confluent  de  la  Selle  et  de  la  rivière  des 
Evoissons;  1.169  hab.  Ce  bourg  fut  jadis  lo  siè»e  d'une 
importante  seigneurie,  qui  a  donné  son  nom  à  une  oranche 
de  la  famille  de  Bourbon.  (V.  Conti.)  Conty,  dont  le  châ- 
teau fut  assiégé  et  détruit  par  les  habitants  d'Amiens 
(1589),  possède  une  église  gothique  du  xvi"  siècle.  —  Le 
canton  a  27  comm.  et  8.583  hab. 

CONUBIUM  {bi-07n')  n.  m.  Dr.  rom.  Terme  qui  désignait 
l'aptitude  d'une  personne  à  contracter  des  jttstx  nuptix, 
c'est-à-dire  un  mariage  dans  les  formes  romaines,  n  Dési- 
gnait aussi  certains  des  éléments  qui  constituaient  cette 
aptitude  :  la  liberté,  la  nationalité,  l'absence  d'empêche- 
ments relatifs  tenant  à  l'inégalité  de  rang,  à 
la  parenté  et  à  l'alliance,  ou  à  certaines  dis- 
positions positives  spéciales.  (Le  conubium  mi 
jus  conubii  était  l'un  des  privilèges  do  la  <  n. 
romaine.  Los  Latini  prisci  avaient,  pour  la 
plupart,  le  conubium  avec  les  Romains,  mais 
non  les  autres  Latins  ni  les  pêrégrins.) 

CONULAIRE  (lér')on  CONULARIA  n.  f.  Genre 
de  mollusques  ptéropodes.  type  d  une  famille 
dite  des  cunularidés,  et  compi*enantde  grandes 
formes  fossiles  du  silurien  au  pormien  des 
deux  mondes.  {Les  conulaires.  avec  leurs 
coquilles  minces,  longues,  pyramidales,  sont 
les  géants  des  ptéropodes;  la  conularia  inor- 
nata  peutAUoinaro  40  centimètres  de  hauteur.) 

CONULÉON  n.  m.  Bot.  Syn.  do  siparune.      -"""""'"^ 

CONURE  n.  m.  Ornith.  Genre  d'oiseaux  grimpeurs,  fa- 
mille des  psittacidés,  tribu  des  sitlacinés,  comprenant  des 
perruches  à  bec  fort,  aussi  largo  que  long,  à  queue  co- 
nique, plus  courte  que  les  ailes. 

—  Entom.  Genre  d'insectes  coléoptères  brachôlytros, 
famille  des   siaphylinidés,  tribu  dos 
tachyporinés,  dont    lo  nom   scienti- 
tique  est  cotwsoma. 

—  Encycl.  Ornith.  La  coloration 
générale  des  conures  est  verte  ou 
laune,  souvent  variée  de  gris.  On  en 
connaît  une  quarantaine  d'espèces, 
toutes  do  l'Amérique  centrale  et  mé- 
ridionale, réparties  dans  quinze  sous- 
genres.  Lo  conuro  do  Wagler  (conu- 
rus  ou  evopsitta  Wagleri),  du  Vene- 
zuela, qui  est  do  la  taille  d'un  pi- 
geon, est  vert  avec  lo  front  écarlato 
et  la  poitrine  variée  do  rouge. 

—  Entom.  Los  conures  sont  do  pe- 
tits staphyiins  noirs  ou  bruns,  variés 
do  roux  ou  do  jauno,  arrondis  en 
avant,  oftilés  en  arrière,  vivant  dans 
les  détritus  végétaux,  les  champignons.  Ou  on  ccDDatt 
une  einquantaino  d'espèces,  réparties  sur  lo  globe. 

CONUS  iCoTK  ou  Cottk,  dit),  habile  oscamoiour,  mort 
en  lH3r>.  Il  avait  pris  lo  nom  de  Concs,  pour  établir  une 
confusion  avec  celui  de  CoMns,  prestidigitateur  renommé. 
qui,  lui-même,  avait  emprunté  son  pseudonyme  à  Ledru- 
Comus.  (C'était  un  homme  fort  adroit  do  ses  mains.  Con- 
trairement à  l'usago  des  escamoteurs,  il  n'avait,  pour 
l'exécution  de  ses  tours,  ni  appareils,  ni  instruments.  Des 
cartes,  des  pièces  de  monnaie,  dos  gobelets  et  quoique» 
objets  empruntés  aux  spectateurs  faisaient  tous  tes  frais 
de  son  programme.) 

CONUS  FUSORIUS  {nu8S,  ri-uss  —  mots  lat.  qui  signif. 
cf'tne  qui  sert  a  répandre)  n.  m.  Creuset  métallique  on  forme 
do  cêni\  que  Ion  employait  A  l'exlruction  dos  métaux. 

CONVAINCANT  (kan),  ANTE  adj.  Qui  est  propre  A  con- 
vaincre, i]ui  donne  la  conviction  :  Jhen  n'est  plus  difficile 
que  d'obtt'nir  la  preuve  convaincantk  d'un  fait,  (Grimm.) 
Il  Qui  donne  des  raison»  propres  ii  convaiacro  :  Orateur 
convaincant. 


Conuro  {ge.  7  fols). 


—  u.  m.  Ce  qui  est  de  nature  à  convaincre  ;  ce  qui  donne 
la  conviction  : 

Tea  judicieuses  lumières 
Répandent,  au  grâ  des  matières, 
L'agrôablo  et  le  convaincant. 

DESI'ONTAINES. 

—  Anton.  Improbant,  inconcluant,  sophistique. 

CONVAINCRE  (du  prof,  cun,  et  do  XJaincre.  —  Je  con- 
vaincs, lu  convaincs,  il  cotwainc,  nous  convainquons,  vous 
convainquez,  ils  convainquent.  Je  convainquais,  nous  con- 
vainquions. Je  convainquis,  nous  convainqu'cynes .  Je  convain- 
crai, nous  convaincrons.  Je  convaincrais ,  nous  convain- 
crions. Convaincs ,  convainquons ,  convainquez.  Que  je 
convainque,  que  nous  convainquions.  Que  je  co7ivainquisse, 
que  nous  convainquissions.  Convainquant.  Convaincu,  ne) 
v.  a.  Démontrer  quelque  chose  comme  vrai.  (Vieux.)  il  For- 
cer quelqu'un,  par  des  démonstrations,  à  croire  quelque 
chose  :  Convainurk  un  incrédule.  \\  Vaincre  par  le  raison- 
nement, faire  cesser  par  des  preuves  :  Convaincre  l'obsti- 
nation, l incrédulité  de  quelqu'un.  \\  Donner  des  preuves 
certaines  contre,  des  preuves  de  :  Convaincre  quelqu'un 
d'erreur,  de  folie,  d'hypocrisie,  de  complicité. 

Conva.it)CU,  ue  part.  pass.  du  v.  Convaincre. 

—  Dr.  crim.  Atteiiit  et  convaincu.  Accusé  et  reconnu 
coupable  :  Etre  atteint  et  convaincu  du  crime  de  bigamie. 
(Ces  paroles  sont  une  formule  usitée  dans  les  jugements 
qui  condamnent  un  accusé  poursuivi  pour  un  crime.) 

Se  convaincre,  v.  pr.  Se  persuader,  acquérir  la  convic- 
tion, il  Se  persuader  l'un  l'autre  ;  se  prouver  l'un  à  l'autre. 

—  Syn.  Convaincre,  persuader.  Convaincre,  c'est  parler 
à  l'esprit,  le  forcera  croire,  en  lui  donnant  des  preuves 
qui  chassent  le  doute.  Persuader,  c'est  parler  au  cœur, 
inspirer  une  confiance  qui  détermine  la  volonté;  c'est 
aussi  commander  la  croyance,  mais  toujours  par  l'inter- 
médiaire de  la  volonté.  Celui  qui  est  conraincit  croit  parce 
qu'on  lui  a  démontré  la  vérité  d'un  fait;  celui  qui  est 
persuadé  croit  parce  qu'il  veut  croire,  parce  qu'il  lui 
répugnerait  de  douter. 

CONVALESCENCE  {lèsssaiiss  —  rad.  convalescent)  n.  f. 
Etat  d'une  personne  qui  est  sortie  de  maladie,  sans  avoir 
encore  recouvré  les  forces  de  la  santé  :  Entrer  en  conva- 
lescence. Je  ne  connais  pas  de  plaisir  plus  doux  que  celui 
de  la  coNVALESCENCi:  :  c'est  une  résurrection  de  tous  les 
sens.  (B.  de  St-P.)  li  Fig.  :  La  mélancolie  est  la  convales- 
cence de  la  douleur.  (M«"  Dufresnoy.) 

—  Admin.  milit.  Exemption  temporaire  de  service  jour- 
nalier, accordée  pour  raison  do  santé;  congé  que  l'on 
accorde  pour  la  même  raison  :  Aller,  Partir  en  convales- 
cence. 

—  Arg.  Surveillance  de  la  haute  police,  les  condamnés 
qui  y  sont  soumis  étant  considérés  comme  des  malades, 
dont  l'état  exige  encore  un  certain  traitement. 

—  Enctcl.  Méd.  La  coiivalescence,  qui  succède  à  l'arrêt 
du  processus  morbide,  mais  qui  précède  le  retour  de  l'orga-' 
nisme  à  son  état  physiologique  et  l'y  conduit,  est  carac- 
térisée par  certains  phénomènes  :  la  réapparition  de 
l'appétit,  qui  souvent  s  exagère,  par  suite  des  réparations 
organiques,  et  peut  entraîner  à  des  excès  alimentaires  dan- 
gereux ;  l'abaissement  de  la  température,  qui  tombe  parfois 
au-dessous  de  la  normale  (36", 5  et  même  30")  ;  enfin, 
l'amaigrissement,  qui  semble  augmenter  au  moment  où  la 
convalescence  s'établit,  en  raison  de  l'élimination  intense 
qui  se  fait  par  les  poumons  et  les  reins.  Ces  phénomènes 
sont  transitoires  ;  la  température  ne  tarde  pas  à  remonter, 
l'amaigrissement  disparait  et  fait  place  ù.  un  léger  em- 
bonpoint; même,  chez  l'adulte,  on  observe  souvent  une 
augmentation  du  poids  du  corps  comparativement  à  ce 
qu'il  était  avant  la  maladie.  Seul  l'appétit  peut  se  main- 
tenir très  vif  un  certain  temps. 

Le  système  nerveu.x,  toujours  profondément  atteint,  est 
lo  plus  lent  à  revenir  i  son  fonctionnement  normal.  Le 
patient  ne  peut  ni  se  tenir  debout  ni  marcher;  au 
moindre  mouvement,  il  éprouve  un  sentiment  de  fatigue; 
un  geste  brusque,  une  émotion,  uno  excitation  cérébrale 
un  peu  plus  forte,  suffisent  à  provoquer  du  vertige,  des 
palpitations,  uno  élévation  thermique  (38', 5)  duo,  non  À 
une  infection  surajoutée,  mais  à  l'incomplète  synergie  des 
centres  de  la  régulation  thermique.  On  peut  signaler 
encore  des  troubles  des  organes  des  sens,  surtout  do  la 
vue  et  de  l'ouïe.  Tous  ces  phénomènes  résultent  de  ta 
destruction  des  neurones  et  des  éléments  contractiles  au 
cours  do  la  maladie,  sans  assimilation  compensairice.  En 
bien  des  points,  la  synergie  est  altérée  ou  détruite,  et  il 
faut  do  nouvelles  excitations  et  l'assimilation  fonclion- 
nelle  concomitante,  pour  rétablir  les  connexions  et  per- 
mettre do  nouveau  le  fonctionnement  normal  do  tous  les 
organes  et  appareils. 

La  durée  de  la  convalescence  est  très  variable;  elle 
dépond  de  la  nature  et  de  la  forme  do  la  maladie,  do 
l'Age  et  do  l'état  antérieur  dos  patients.  La  convalesconco 
dos  maladies  clironiques  est  plus  longue  quo  cello  dos 
maladies  aiguës;  la  convalesconco  d'une  même  maladie 
est  plus  courte  chez  l'enfant  quo  chez  lo  vieillard  ou  l'in- 
dividu affaibli. 

Dans  tous  les  cas,  la  convalescence  peut  Mre  inter- 
rompue par  divers  acciilonts  :  accès  fébriles  (qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  les  tièvrcs  norvousos  mentionnées 
plus  haut),  dus  à  une  rechute  abortive  de  la  maladie; 
septicémie  ou  pyémio,  ou  encore  infection  d'un  autre 
organe  (par  exemple,  pneumonie  dans  la  convalesconco  do 
la  rougeole),  et  enlin  aggravation  d'uno  infection  chro- 
nique antérieure  (par  exemple,  tuberculose  aigué  succé- 
dant ù  la  rougeole  chez  un  individu  atteint  de  tuberculose 
torpido,  etc.).  Ces  accidents  rotanlent  la  convalescence; 
ils  peuvent  mémo  aboutir  à  uno  terminaison  t^iiale. 
Saut  ces  cas  d'accidents  ou  de  complications,  lo  traite- 
ment do  la  convalescence  ressort  à  peu  près  exclusive- 
ment d'un.'  hygiène  physique  ot  morale  soigneuse  et 
d'une  ditMétique  appropriée. 

CONVALESCENT  (léss-san),  EUTZ  [lat.  convalescent; 
do  convalesccre.  prendre  des  forces]  adj.  Qui  rolôvo  do 
maladie,  n  Substantiv.  :  Les  convalkscknts. 

—  Encvci..  Uospiccs  des  convalescents.  Dès  le  Xiv»  siècle, 
les  statuts  do  la  confrérie  du  Saint-Esprit.  A  Kiris.  accor- 
dent des  secours  en  arpent  et  en  nature  aux  convales- 
cents sortant  do  rHétel-Dieu.  Sous  cette  inspiration, 
une  sallo  do  cet  h.'*pital  fut  consacrée,  pendant  long- 
temps, A  ceux  qui  relovaiont  do  maladie,  aux  pèlerins, 
aux  voyageurs  ot  aux  gens  sans  asile.  Mais  cotlo  institu- 
tion entraîna  de  nombreux  abus,  et,  on  ï^ftfl.  l'administra- 
tion  dut  faire  expulser  nainn  milil^^ri  les  valides  ot  les 


(il. 


CONVALLAIRE   —   CONVENTION 


vagabonds  qui  s'étaient  peu  à  peu  substitués  auy  vrais 
convalescents. 

Le  premier  véritable  hôpital  de  convalescents  fut 
fondé,  en  1640,  rue  de  la  Bûcherie,  pour  recueillir  les 
femmes  et  les  filles  convalescentes;  les  fondateurs  en 
firent  don,  en  1645,  à  l'Hôtel-Dieu,  et,  en  1659,  le  nombre 
de  lits,  qui  n'était  primitivement  que  de  douze,  fut  porté 
à  trente.  Vers  !a  même  époque,  le  cardinal  Mazarin.  voulut 
fonder,  dans  le  prieuré  de  Saiat-Julien-le-Pauvre,  un  vaste 
hôpital  de  convalescents,  qui  devait  s'appeler  Hôpital  de 
Saint-Julien-le-Pauvre.  Pour  cette  fondation,  il  donna  de 
son  vivant  et  accorda  par  testament  des  sommes  impor- 
tantes; mais  la  mauvaise  situation  hygiénique  de  l'em- 
placement choisi  et  diverses  difficultés  admmistratives 
empêchèrent  de  donner  suite  à  cette  généreuse  intention. 

Depuis  1652,  l'hôpital  de  la  Charité  possédait  uno 
maison  de  convalescence,  fondée  par  l'évêque  de  Belley 
et  par  Angèle  de  Faure  et  André  Gervaise,  ouverte  aux 
hommes  seulement.  Chaque  convalescent  recevait  par  jour 
une  livre  de  viande,  deux  livres  de  pain,  des  légumes  et 
une  bouteille  de  vin.  Cet  hôpital  existait  encore  au  mo- 
ment de  la  Révolution.  A  ce  moment,  d'ailleurs,  des 
salles  de  convalescence  existaient  dans  la  plupart  des 
hôpitaux;  mais  elles  ne  rendaient  guère  de  services,  en 
raison  de  leur  proximité  des  lieux  d"infection.  Les  hôpi- 
taux militaires  avaient  en  partie,  grâce  à  l'ordonnance  de 
1781,  évité  cet  inconvénient  en  renvoj'ant  leurs  conva- 
lescents dans  des  dépôts  spéciaux  situés  de  préférence 
à  la  campagne  et  dans  des  lieux  salubres  et  aér^s. 

Pendant  plus  d'un  demi-siècle,  1«  seul  progrès  réalisé 
fut  de  faire  bénélîcier  les  sortants  de  lliôpital  d'une  partie 
des  revenus  du  legs  Montyon  (1826).  En  J837  et  1838,  le 
conseil  général  des  hôpitaux  repoussa  la  création  dune 
maison  de  convalescence,  et  il  faut  arriver  au  second 
Empire  pour  voir  réaliser  une  institution  que  le  corps 
médical  réclamait  depuis  longtemps.  En  1855,  Napo- 
léon III,  frappé  des  dangers  que  couraient  les  ouvriers 
malades,  en  passant  sans  transition  de  l'hôpital  au  travail, 
décréta  la  fondation  d'asiles  destinés  aux  convalescents. 
Le  but  de  cette  institution  vraiment  démocratique,  était 
de  laisser  aux  convalescents  le  temps  de  réparer  leurs 
forces,  et  de  leur  permettre  de  ne  reprendre  leur  travail 
qu'après  leur  complet  rétablissement. 

Les  asiles  de  Vinceunes  et  du  Vcsinet,  créés  en  exécu- 
tion du  décret  du  8  mars  1855,  furent  d'abord  réservés  à 
une  catégorie  définie  d'ouvriers;  mais  l'assistance  de  ces 
asiles  ne  tarda  pas  à  s'étendre  à  tous  les  convalescents, 
sans  distinction  dans  l'origine  de  la  maladie.  On  peut  rap- 
procher de  ces  asiles  certains  sanatoria,  les  maisons  de 
Berck,  d'Amélie,  de  Forges,  du  Canigou,  etc. 

CONVALLAIRE  {1er')  ou  CONVALLARIA  n.  f.  Genre  do 
liliacées.  tribu  des  convallarit'es,  dont  l'espèce  type  est 
connue  sous  le  nom  de  muguet  {convallaria  maialis). 

GONVALLAMARÉTINE  n.  f.  Composé  obtenu  en  traitant 
la  convallamarine  par  les  acides  et  les  alcalis. 

CONVALLAMARINE  n.  f.  Glucoside  extrait  du  muguet 
par  AValz  ;  on  le  retire  des  eaux  mères  de  la  convallarine. 

CONVALLA RÉTINE  n.  f.  Masse  cristalline,  obtenue  par 
le  dédoublement  de  la  convallarine  en  présence  des  acides. 

CONVALLARIÉES  [ri-é)  n.  f.  pi.  Section  de  la  famille  des 
liliacées,  ayant  pour  type  le  genre  convallaire.  —  Une  con- 

VALLARIEB." 

CONVALLARINE  n.  f.  Glucoside  extrait  du  muguet,  se 
dédoublant  eu  glucose  et  en  un  autre  corps,  la  conval- 
larétine. 

CONVAJLLARITE  n.  f.  Genre  de  végétaux  fossiles,  ana- 
logues aux  convallaires,  et  que  l'on  trouve  dans  le  grès 
bigarré. 

CONVASSAL,  ALE,  AUX  n.  et  adj.  Dr.  féod.  Se  disait  de 
celui,  de  celle,  qui  était  vassal,  vassale  avec. 

CONVEGTION  OU  CONVEXION  {vè-ksi  —  du  lat.  cum. 
avec,  et  vehere,  supin  vectum,  transporter)  n.  f.  Phéno- 
mène qui  se  produit  lorsqu'un  corps  chaud  est  plongé  dans 
un  fiuiae,  liquide  ou  gazeux. 

—  Encycl.  Les  parties  qui  viennent  au  contact  du  corps 
s'échauffent  et,  en  général,  diminuent  de  densité;  elles 
sont  alors  déplacées  par  les  parties  du  fluide  de  densité 
différente  de  la  leur,  qui  viennent  au  contact  du  corps,  où 
elles  sont  remplacées  de  la  même  manière.  II  se  forme 
ainsi,  dans  le  fluide  autour  du  corps  chaud,  ce  qu'on  ap- 
pelle des  courants  de  cnnvection. 

En  électricité,  un  phénomène  analogue  se  passe  :  le 
pouvoir  des  pointes  n'est  autre  chose  qu'un  phénomène  de 
convection.  Lorsqu'un  corps  chargé  d'électricité  est  placé 
dans  l'air,  par  exemple,  les  parties  gazeuses  immédiate- 
ment en  contact  avec  lui  se  chargent  d'électricité  de 
même  signe  que  celle  dont  le  corps  est  lui-même  chargé, 
et  sont  repoussées;  les  parties  nouvelles  qui  les  rem- 
placent suoissent  la  même  action,  et  ainsi  de  suite. 

CONVEGTOR,  dieu  champêtre  des  Romains,  qui  prési- 
dait au  transport  des  grains  et  des  gerbes. 

CONVENABLE  adj.  Qui  convient,  qui  est  sortable  :  Faire 
un  mariage  convknaiile.  Il  Qui  est  à  propos,  expédient  : 
Juger  convenable  de  se  taire,  il  Opportun,  propice,  favo- 
rable :  Ciioisir  vn  moment  convenable. 

—  Décent,  bienséant  :  Uve  tenue,  Une  mise  convenable. 
Il  Qui  est  décent  dans  sa  tenue,  dans  ses  manières  :  Jeune 

homme  peu  convenable. 

—  Convenable  à.  Qui  est  approprié  à  :  C'est  vn  grand 
talent  que  de  prendre  toujours  le  ton  convenablk  ad  sujet 
qu'on  a  à  traiter.  (Grimm.) 

—  n.  m.  Ce  qui  convient,  ce  qui  est  décent,  bienséant  : 
//  faut  un  jugement  exquis  pour  satsir  toujours  le  cû.nvk- 
tiABhK,et  ne  s'en  point  écarter.  (Lavater.) 

—  Anton.  Déplacé,  disconvenant,  Impertinent,  Incongru, 
inconvenant,  Indu,  inopportun,  intempeatU,  malséant,  mal- 
sonnant,  mécréant,  saugrenu. 

CONVENABLEMENT  adv.  D'une  manière  convenable. 
0  Convenablement  a.  Selon,  conformément  à  :  Agir  conve- 
NABLEMK.ST  AUX  vues  de  quelqu'un. 

CONVENANCE  (nanss  —  lat.  convenientia ;  de  convenire, 
convenir;  n.f.Rapportdo  conformité, accord  :  Convenance 
de  fortune,  de  caractère.  L'aigle  a  plusieurs  convenances 
physiques  et  morale»  avec  le  lion.  (Buff.)  il  Qualité  de  ce  qui 
est  convenable,  approprié  au  but  :  Convenanxb  et  clarti^, 
voilà  les  deux  principales  qualités  de  l'éloculion.  (Barthél.) 


—  Bienséance,  décence  :  Il  faut  toujours  parler,  agir 
avec  beaucoup  de  convenance,  il  Au  plur.,  Bienséances 
sociales  :   Observer,  Respecter,   Braver    les  convenances. 

—  Commodité,  utilité  particulière  :  Avoir  une  chose  à 
sa  convenance.  Travailler  à  sa  convenance. 

—  liaisons  de  convenance.  Motifs  de  pure  bienséance. 
Il  Raisons  plausibles,  mais  non  démonstratives  :  Prouver 
l'immortalité  de  l'âme  par  l'horreur  que  nous  avons  du 
néant,  c'est  donner  une  raison  de  convknanck  plutôt 
qu'une  véritable  preuve.  (Peu  usité  auj.) 

—  Mariage  de  co7ivenance.  Mariage  conclu  sur  des  rap- 
ports de  naissance,  de  position,  de  fortune,  plutôt  que 
d'après  l'inclination  des  personnes  que  l'on  unit. 

—  Dr.  anc.  Action  de  convenir,  de  s'accorder;  conven- 
tion. II  Converiances  de  succéder  apposées  en  contrat  d'asso- 
ciation, Clauses  par  lesquelles  on  convenait*  dans  un 
contrat  de  société,  que  les  associés  se  succéderaient. 

—  Littér.  Convena7ice  du  style.  Accord  de  l'expression 
avec  les  idées  que  l'on  exprime,  le  sujet  que  l'on  traite. 

—  Rhétor.  Convenances  oratoires.  Rapport  du  style,  du 
langage  oratoire  avec  le  sujet,  la  personne  de  l'orateur, 
celle  de  l'auditeur  et  les  autres  circonstances  sur  lesquelles 
il  convient  de  régler  son  ton. 

—  Syn.  Convenance,  analogie,  correspondance,  rapport. 

V.   ANALOGIE. 

—  Convenance,  bienséance,  décence,  etc.  V.  bienséance. 

—  Anton.  Disconvenance,  impertinence,  inconvenance, 
inopportunité,  messéance. 

CONVENANCIER  isi-é)  n.  m.  Féod.  Celuià  qui  le  seigneur 
avait  alloué  une  portion  d'héritage. 

CONVENANT  (nan).  ANTE  adj.  Qui  convient,  qui  est  op- 
portun ou  bienséant  :  Démarches  convenantes.  Ée  tous  les 
esprits,  le  plus  difficile  .  c'est  l'esprit  convenant.  (F.  Soulié.) 

—  n.  m.  Autrefois,  Promesse,  convention  faite. 

—  Coutv  anc.  Nom  que  l'on  donnait,  dans  la  basse  Bre- 
tagne, à  une  tenue  quelconque  d'un  domaine  congéable, 
censif,  péager  ou  tout  autre. 

—  Hist.  Syn.  de  covenant,  ante. 

GONVÈNES  (lat.  Convenu),  peuple  de  l'ancienne  Gaule 
[Novempopulanie],  qui  occupait  la  partie  méridionale  du 
département  actuel  de  la  Haute-Garonne.  Ch.-I.  Lugdunum 
Convenarum  (Saint-Bertrand-de-Comminges).  —   Un,  une 

CONVÈNE. 

CONVENIR  (lat.  convenire;  de  cutn,  avec,  et  venire, 
venir.  —  Se  conjugue  comme  venir)  v.  n.  Autref.,  Venir 
dans  le  même  lieu,  se  rassembler,  ii  Etre  d'accord,  s'ac- 
corder, concorder  :  Ce  sont  des  témoiris  fidèles  ç?// convien- 
nknt  sans  s'être  entendus.  —  On  dit  dans  le  même  sens 
Convenir  de  on  sur:  Les  hommes  et  les  femmes  conviennent 
rarement  sur  le  mérite  d'une  femm»",  leurs  intérêts  sont 
trop  différents.  (La  Bruy.)  [L'un  et  l'autre  ont  vieilli.] 

—  Co7\venir  de  ou  que.  Régler,  arrêter  ensemble  :  Con- 
venir Dtm  prix.  Convenir  que  l'on  s'écrira,  n  Convenir  de. 
Avouer,  confesser,  reconnaître  la  vérité  de  :  Qui  convient 
T>E  ses  torts  commence  à  en  avoir  moins.  (Boiste.)  il  Convenir 
à.  Etre  bienséant  :  La  raillerie  ne  convient  pas  k  ceux 
qui  sont  élevés  au-dessus  des  autres.  (Fléch.) 

—  Impersonnell.  Etre  convenable,  opportun,  bienséant  ; 
Il  ne  convient  à  personne  d'être  arrogant. 

—  Etre  propre,  soriable,  convenable,  opportun  pour, 
approprié  à  :  Place  qui  convient  à  un  employé.  La  vio- 
lence necoNviENT  qu'au  despotisme.  (M"' de  Staël.)  ii  Plaire, 
agréer  à  :  Ceux  à  qui  tout  le  7)ion'fe  convient  conviennent 
rar^me7ît  à  tout  le  monde.  (M""*  d'Arconville.)  n  S'emploie 
aussi  absolument  dans  le  même  sens  :  Un  hoi7ime  habile 
sent  s'i7  convient  ou  s'il  ennuie.  (La  Bray.) 

—  Gramm.  S'accorder,  être  conforme  par  la  désinence  : 
Il  faut  que  le  substa7itif  et  l'adjectif  conviennent  en  ^enre 
et  en  7\07nbre. 

—  Logiq.  Convenir  à.  Se  rapporter  à,  se  dire,  pouvoir 
être  dit  de  :  L'attribut  convient  au  sujet. 

—  Rem.  Ce  verbe  prend  l'auxiliaire  ai'ofr  quand  il  signi- 
fie être  à  sa  convena7\ce,  êt7-e  convenable  :  Cet  apparteme7it 
aurait  convenu  à  mon  père  s'il  eût  été  moins  c/ier.  li  II  prend 
l'auxiliaire  être  qiiand  il  veut  dire  demeurer  d'accord  :  Ih 
SONT  convenus  ue  partir  ensemble,  il  II  s'emploie  avec  le 
pronom  personnel,  comme  verbe  réciproque,  et  signifie 
alors.  Se  plaire,  s'accorder,  être  faits  l'un  pour  l'autre  : 
Se  ressembler  peu  est  peut-être  une  raiso7i  pour  se  convenir 
beaucoup.  (Beauchêne.) 

—  V.  a.  Dr.  anc.  Assigner  ;  former  une  demande  contre  : 
Convenir  sa  partie. 

Convenu,  ue  part.  pass.  du  v.  Convenir. 

—  Adjeciiv.  En  T.  de  diplom.,  tèlégr.,  etc..  Se  dit  d'expres- 
sions employées  avec  une  signification  conventionnelle  : 
Mot  convenu.  Langage  convenu.  Ac/resse  convenue. 

—  n.  m.  Ce  qu'on  a  décidé  d'un  commun  accord  :  S'en 
te/iir  au  convenu.  Il  Ce  qui  est  do  convention  :  Saa-ifier  la 
nature  à  l'arbitraire,  au  convenu. 

—  Syn.  Convenir,  revenir.  Co7ivenïr,  c'est  être  conve- 
nable, avoir  toutes  les  qualités  nécessaires.  Revenir,  c'est 
plaire  à  la  première  vue,  produire  une  impression  favo- 
rable. Il  arrive  souvent  qu'une  personne  dont  la  figure 
rei:ient  n'a  pas  les  qualités  qu'on  lui  suppose;  on  cesse 
alors  de  lavoir,  parce  que  sa  société  ne  convient  pas. 

—  Anton.  Disconvenir. 

CONVENT  {van  —  du  lat.  C07ive7itus,  accord,  assemblée) 
n.  m.  Accord  ;  promesse  ;  condition,  n  Couvent,  monastère. 
Il  Formalités  légales  nécessaires,  en  pays  de  nantissement, 
pour  le  transfert  de  la  propriété  des  immeubles.  (Se  disait 
dansle  Hainaut.)  il  Assemblée  déjuges  féodauxou  fonciers, 
dans  laquelle  se  faisaient  ces  formalités.  (Tous  ces  sens 
sont  vieux.) 

—  En  T.  de  fr.-maconn..  Assemblée  générale  dans  la- 
quelle on  traite  des  intérêts  maçonniques  concernant  les 
loges  d'un  pays,  d'ui.  rit,  etc.  :  Les  convents  véritable- 
ment franc  s -maçonniques  7ie  datent  que  de  /7/7. 

CONVENTICULE  {van  —  \aX.conventiculum;  de  convenire, 
supin  co7iventu7n,  so  réunir)  n.  m.  Petite  assemblée,  et 
surtout  petite  assemblée  séditieuse  ou  clandestine  :  Les 
coNVENTicuLivS  sout  défcndus.  (Acad.) 

CONVENTION  {van-si-on  —  lat.  conventio  ;  de  convenire, 
sujun  co7ivc7}tum,  convenir)  n.  f.  Accord  conclu  entre  deu.v 
ou  plusieurs  personnes  ;  Convention  expresse,  tacite,  ve7'- 
bale,  par  écrit,  il  Clause,  condition  do  cet  accord  :  Modifier 
les  conventions,  h  Acte  dans  lequel  cet  accord  est  consi- 
gné :  Déchirer  la  convention. 

—  Par  oxt.  Accord,  sympathie,  relations. 

—  Particuliérom.  Règle  ayant  un  caractère  général,  et 


2.50 

qui  résulte,  non  point  do  la  nature  des  choses,  mais  d'un 
accord  exprès  ou  tacite  entre  les  hommes  :  Les  conven- 
tions sociales. 

—  De  co77vention,  Conventionnel,  qui  n'a  de  valeur  ou  do , 
réalité  que  par  l'effet  de  certaines  conventions  :  Signes  de' 
convention.  Dessin  db  convention. 

—  Monnaie  de  conventio7i,  Monnaie  qui  a  cours  dans 
plusieurs  Etats,  d'après  une  convention  passée  entre  eux. 

Il  Monnaie  qui  a  cours,  non  pas  avec  sa  valeur  réelle, 
mais  avec  une  valeur  supérieure  qu'on  est  convenu  de  lui 
donner  :  La  dépréciation  7i'est  possible  que  pour  les  mon- 
naies DE  CONVENTION. 

—  Conventions  matrimoniales ,  Clauses  arrêtées  entre 
les  futurs  époux  relativement  à  leurs  intérêts  pécuniaires 
et  écrites  dans  leur  contrat  de  mariage. 

—  Syn.  Convention,  accord,  contrat,  marché,  pacte,  traité. 

V.  ACCORD. 

—  Encycl.  Dr.  Une  convention  est  l'accord  des  volontés 
de  deux  ou  plusieurs  personnes,  en  vue  de  produire  un 
effet  juridique,  c'est-à-dire,  soit  d'opérer  une  translation 
de  propriété,  soit  de  créer  des  obligations  antérieures  ou 
de  modifier  des  engagements  déjà  existants.  La  convention 
prend  le  nom  de  contrat  quand  elle  est  translative  de  pro- 
priété ou  génératrice  d'obligations  (C.  civ.,  art.  llOi}.  Dans 
tous  les  autres  cas,  elle  retient  le  nom  générique  de  con- 
vention. 

Les  conventions,  qu'elles  tendent,  soit  à  former,  soit  ù 
résilier  des  obligations,  ne  sont  valides  qu'autant  qu'elles 
réunissent  quatre  conditions  :  consentement  des  parties, 
leur  capacité,  un  objet  ceriain,  une  cause  licite  (C.  cîv., 
art.  1108). 

Les  parties  peuvent  former  toutes  sortes  de  conventions, 
pourvu  que  celles-ci  ne  dérogent  pas  aux  lois  qui  intéres- 
sent l'ordre  public  et  les  bonnes  mœurs  (C.  civ.,  art.  6). 

Les  conventions  valablement  formées  tiennent  lieu  de 
lois  à  ceux  qui  les  ont  faites  (C.  civ.,  art.  1134).  Elles  (/où'e«( 
être  exécutées  de  bo7ine  foi,  prescription  qui  fait  allusion 
à  la  disparition  de  l'ancienne  distinction  romaine  entre  les 
(■  contrats  de  droit  strict  ■>,  et  les  «  contrats  de  bonne  foi  ». 

Les  règles  relatives  à  l'interprétation  des  conventions 
(art.  1156-1164)  sont  plutôt  des  conseils  donnés  aux  juges 
que  des  dispositions  impératives.  V.  obligation,  contrat. 

—  Dr.  milit.  Convention  7nilitaire.  On  appelle  ainsi  un 
arrangement  conclu,  au  cours  d'une  campagne,  entre  deux 
armées  ou  fractions  d'armées  ennemies,  et  que  rendent 
souvent  nécessaire  certaines  circonstances  de  la  guerre, 
telles  qu'un  échange  de  prisonniers,  l'enterrement  des 
morts  après  une  bataille,  un  envoi  de  parlementaires,  etc. 

L'observation  de  ces  conventions  n'est  garantie  oue  par 
la  loyauté  réciproque  des  contractants;  mais  les  lois  de 
la  guerre  imposent  l'obligation  de  respecter  les  accords 
ainsi  conclus,  et  il  est  très  rare  qu'ils  soient  violés.  Cela 
no  provient  même  presque  jamais  que  de  malentendus. 
Toutefois,  il  arrive  que  des  généraux  prétextent  l'offre 
d'une  convention  pour  arrêter  ou  retarder  les  mouve- 
ments de  l'ennemi,  et  les  commandants  en  chef  d'armées 
ont  eu  souvent  à  blâmer  ceux  de  leurs  sous-ordres  qui  se 
laissaient  ainsi  leurrer  par  un  adroit  adversaire.  Aussi  les 
règlements  militaires  détentes  les  nations  déterminent-ils 
strictement  les  droits  de  chacun  en  matière  de  conven- 
tions, les  cas  et  les  termes  dans  lesquels  celles-ci  peuvent 
être  conclues,  etc. 

—  Diplom.  Conve7itinn  de  Genève.  C'est  la  convention  di- 
plomatique conclue  le  22  août  1864  à  la  suite  d  un  congrès 
dont  la  réunion  était  due  aux  efforts  d'un  philanthrx)po  ge- 
nevois, Dunant,  et  à  Gustave  Moynier,  président  de  la  So- 
ciété d'utilité  publique  genevoise,  secondés  par  le  général 
suisse  Dufour.  Composée  de  36  mem- 
bres, les  militaires  y  étaient  en  majo- 
rité; ses  premières  réunions  eurent 
lieu  du  23  au  29  octobre  1S63,  et 
aboutirent  à  une  série  de  résolutions 
tendant  à  l'organisation,  dans  chaque 

fays,  de  comités  destinés  à  seconder 
action  des  corps  militaires  de  santé. 
La  convention  de  Genève  fut  signée 
tout  d'abord  par  les  représentants  de 
seize  Etats,  parmi  lesquels  toutes  les 
grandes  puissances,  sauf  l'Autriche 
et  la  Russie,  qui,  d'ailleurs,  y  adhé- 
rèrent plus  tard,  ainsi  que  le  reste 
des  Etats  européens  et  la  plupart  des  Etats  civilisés  hors 
d'Europe,  tels  que  la  Perse,  le  Japon,  le  Salvador,  lo 
Chili,  le  Pérou,  et  enfin  le  Venezuela  (  1894 ) ,  le  Siam 
(1895),  la  république  Sud  -  Africaine  (1896),  l'Etat  libre 
d'Orange  (1897). 

Le  texte  primitif  de  la  convention  offrait  des  lacunes  et 
des  défauts,  que  la  guerre  de  1866  fit  reconnaître.  Aussi 
un  nouveau  congrès,  tenu  à  Genève  en  1868,  a-t-il  adopté, 
à  la  date  du  20  octobre,  un  certain  nombre  d'articles  addi- 
tionnels à  la  convention  primitive  ;  mais  ces  derniers  ar- 
ticles n'ont  pas  été  ofticiellenient  ratifiés  par  les  puissances 
signataires,  et  n'ont  pas  le  même  caractère  obligatoire  que 
les  autres.  Pourtant,  dans  la  pratique,  ils  sont  observés  à 
peu  près  de  même. 

La  convention  de  1864  comprend  10  articles  : 

Le  l*""  proclame  la  neutralité  des  ambulances  et  hôpi- 
taux militaires,  aussi  longtemps  qu'il  s'y  trouve  des  ma- 
lades ou  blessés,  cette  neutralité  devant  cesser  s'ils  étaient 
gardés  par  une  force  militaire  ;  le  2"  admet  au  bénéfice 
de  la  neutralité  tout  le  personnel  des  hôpitaux  et  ambu- 
lances :  sanitaire,  administratif,  de  transport,  religieux, 
tant  qu'il  fonctionnera  et  qu'il  restera  des  blessés  à  se- 
courir; le  3"  spécifie  que  ce  personnel  pourra  continuer 
son  service,  même  après  occupation  par  l'ennemi,  et  so 
retirer  ensuite  librement  pour  rejoindre  son  armée. 

D'après  l'article  4,  le  matériel  des  hôpitaux  7nilitaircs 
tombé  aux  mains  de  l'ennemi  devient  sa  propriété  ;  l'aïn- 
bulance,  au  contraire,  conserve  son  matériel. 

L'article  5  assure  le  bénéfice  de  la  neutralité  aux  habi- 
tants qui  portent  secours  aux  blessés;  leurs  maisons  sont 
dispensées  du  logement  des  troupes  et  d'une  partie  des 
contributions  de  guerre. 

L'article  6  assure  les  mêmes  soins  aux  blessés  des  doux 
partis  et  réglemente  leur  renvoi,  après  guérison,  s'ils  sont 
incapables  de  servir,  ou  s'ils  s'engagent  à  ne  pas  lo  faire 
pendant  la  durée  de  la  guerre. 

L'article  7  détermine  le  drapeau  et  le  brassard  interna- 
tional à  fond  blanc  marqué  d'une  c7'oix  7^ouge. 

L'article  8  laisse  aux  commandants  on  chef  le  soin  do 
régler  les  détails  d'exécution  de  la  convention. 

D'après  l'un  des  articles  additionnels,  la  dénomination 


!!i 

■■ 

Drapeau 

de   la    Convention 

de  Genève. 


2S1 

d'ambulance  s'appliquera  aux  hôpitaux  do  campagne  et  au- 
tres établissomouts  temporaires  qui  suivtuit  les  troupes. 

Convenlion  de  Samt-PétersbouTy .  Cotto  cûiivoiitioD  a  été 
siguéo,  io  u  tiôcembre  1868,  par  toutes  les  puissances 
européennes,  à  la  suite  d'une  conféronco  provoijuéo  par  le 
tsar  Alexandre  II,  dans  le  but  d'éviter  l'oinploi,  à  la  guerre, 
»  d'engins  destinés  à  augmenter  les  calamités  et  les  souf- 
frances des  nations,  sans  proHt  pour  lo  succès  tînal  des 
opérations  ».  Par  cette  convention,  les  contractants  s'inter- 
disent H  l'emploi,  par  leurs  troupes  de  terre  ou  do  mer,  do 
tout  projectile  d'un  poids  inférieur  à  400  grammes,  qui 
serait  ou  explosible  ou  chargé  de  matières  fulminantes  ou 
intlammabloa  ».  Cette  interdiction  est  justiliéo  par  des 
«  considérants  »  qui  disent,  en  substance,  que  «  le  seul  but 
légitime  do  la  guerre  est  l'atTaiblissement  dos  forces  mili- 
taires do  l'ennemi  ;  que,  pour  l'atteindre,  il  suftit  do  mettre 
hors  de  combat  le  plus  grand  nombre  d'hommes  possible, 
et  que  ce  but  serait  dépassé  par  l'emploi  d'armes  qui  aggra- 
veraient inutilement  les  souffrances  de  ces  hommes,  ou 
rendraient  leur  mort  inévitable  «. 

Cet  engagement  n'était  obligatoire  que  pour  les  parties 
contractantes,  qui  devaient  inviter  les  autres  Etats  à  y 
accéder,  mais  n  étaient  pas  elles-mêmes  tenues  de  l'ob- 
server au  cours  d'une  guerre  à  laquelle  prendraient  part  des 
non-contractants.  D'où  l'impossibilité  d'invoquer  la  con- 
vention de  Saint-Pétersbourg  dans  les  guerres  coloniales. 

Convention  militaire  du  3  juillet  i8i5.  C'est  l'acte  qui 
régla  le  sort  de  Paris  et  de  l'armée  française  concentrée 
sous  les  murs  de  la  capitale,  après  la  bataille  de  Waterloo. 
Elle  fut  arrêtée  au  palais  de  Saint-Cloud,  entre  Bignon, 
ministre  provisoire  des  affaires  étrangères,  de  Bondy, 
préfet  de  la  Seine,  et  le  comte  Guilleminot,  chef  d'état- 
major  de  l'armée  d'une  part  ;  le  général  Blucher  et  le  duc 
de  Wellington,  commandants  en  chef  des  armées  prus- 
sienne et  anglaise,  de  l'autre.  Elle  stipulait  la  retraite, 
sous  huit  jours,  de  l'armée  française,  avec  son  artillerie  et 
ses  bagages  derrière  la  Loire,  la  protection  des  autorités 
françaises  parles  troupes  étrangères,  l'engagement,  pour 
ces  troupes,  de  respecter  les  propriétés  privées  et  pu- 
bliques n'ayant  pas  rapport  à  la  guerre,  ainsi  que  la  li- 
berté individuelle  de  tous  les  habitants  de  Pans.  Enfin, 
l'article  16  déclarait  la  convention  commune  à  toutes  les 
armées  alliées,  sous  condition  de  ratification  par  les  puis- 
sances dont  ces  armées  dépendaient. 

Conventions  avec  les  grandes  compagnies  de  chemins  de 
fer.  V.  cin;MiNS  de  fer. 

CONVENTION  {van~si-on  —  même  étymol.  qu'à  l'art, 
précéd.)  n.  f.  polit.  Assemblée  de  représentants  du  peuple, 
formée  exceptionnellement  pour  établir  ou  modifier  une 
constitution  :  La  constitution  des  Etats-Unis  a  été  rédigée 
par  une  convention.  (Acad.)  il  Local  où  la  même  assem- 
blée tient  ses  séances  ;  Se  rendre  à  lu  convention. 

—  En  Angleterre,  Assemblée  extraordinaire  du  parle- 
ment en  1688  :  Pendant  la  révolution  de  1688,  le  parlement 
d'Anf/leterre  s'était  constitué  en  convention. 

—  Dr.  anc.  Convemioris  royales  de  Niraes,  Juridiction 
royale  établie  à  Nîmes,  pour  connaître  des  exécutions 
faites  en  vertu  des  obligations  passées  dans  son   ressort. 

—  Géogr.  anc.  Nom  donné  aux  divisions  de  chacune  des 
régions  de  rEspag:n6  ancienne. 

—  Encycl.  Poht.  Aux  Etats-Unis,  le  pouvoir  législatif 
et  le  pouvoir  constituant  sont  nettement  séparés.  Aux 
législatures  appartient  le  pouvoir  léç:islatif,  aux  conven- 
tions le  pouvoir  constituant.  Les  attributions  des  conven- 
tions assemblées  sont  si  complètement  différentes  de 
celles  des  législatures  qu'on  ne  leur  reconnaît  pas  le  droit 
de  voter  des  fonds  pour  imprimer  leurs  procès-verbaux. 
La  constitution  fédérative  des  Etats-Unis  est  l'œuvre 
d'une  convention.  Les  délégués  de  plusieurs  Etats,  as- 
semblés en  1786,  à  Annapolis,  pour  préparer  une  législa- 
tion commerciale,  émirent  le  vœu  qu'une  convention  fût 
réunie  pour  resserrer  les  liens  qui  unissaient  entre  eux 
les  Etats.  Cette  ccnvention,  assemblée  on  mai  1787  à 
Philadelphie,  acheva  ses  travaux  en  septembre.  La  consti- 
tution élaborée  par  elle  fut  alors  adressée  par  le  Congrès 
au  gouvernement  de  chaque  Etat,  avec  invitation  de  la 
soumettre  à  l'examen  de  conventions  populaires  élues  à 
cet  effet.  Ces  conventions  se  réunirent  successivement,  et 
toutes  approuvèrent  le  nouveau  pacte  fédéral  (1788-1790). 
—  Il  y  a  aussi  des  conventions  tenues  par  les  divers  partis 
politiques  pour  préparer  l'élection  du  président  des  Etats- 
Unis,  d'autres  pour  examiner  des  questions  d'intérêt  gé- 
néral, qui  sont  ensuite  soumises  aux  législatures  ou  au 
Congrès,  pour  être  transformées  en  lois. 

Convention  ou  mieux  Convention  nationale, 

Assemblée  politique  française,  (jui  siégea  du  20  septembre 
1792  au  26  octobre  1795  :  Aa  Convkntion,  »iO(^i/f  rf  l'nfrj/ic, 
fut  composée  en  grande  partie  de  jeunes  têtes.  (Balz.) 

—  Encycl.  Elue  après  le  lO  août,  la  Convention  proclama 
l'abolition  do  la  royauté  lo  2i  septembre  1792,  puis  la 
République.  On  y  remarquait  plusieurs  groupes.  Los  gi- 
rondins (Condorcet,  Vergniaud),  en  majorité,  s'opposaient 
aux  hébortistes  comme  Collet  d'Herbois,  aux  montagnards 
comme  Marat,  Danton,  Robespierre.  La  Plaino  oscillait 
entre  les  deux  partis.  Après  l'exécution  do  Louis  XVI 
(21  janv.  179,1),  au  momtmt  où  la 
situation  so  compliquait  à  l'ex- 
térieur, et  où  la  guerre  civile 
éclatait  en  Vendée  et  en  Bre- 
tagne, les  girondins  virent  dé- 
croître leur  popularité.  La  Con- 
vention, sous  l'influonco  do 
Danton,  décréta  alors  rétablis- 
sement du  Tribunal  révolution- 
naire (10  mars  1793),  ot,  après 
la  trahison  do  Dumouriez,  du 
Comité  de  Salut  public.  Los 
girondins,  vaincus  dans  leur 
lutto  contre  Marat,  réussiront 
à  faire  emprisonner  Hébert, 
mais,  sous  la  pression  du  peuple,  leurs  principaux  chefs 
furent  arrêtés  fo  2  juin.  La  convention  acceptait  la  tyrannie 
du  gouvernemfnt  révolutionnaire.  En  mémo  temps,  elle 
avait  à  lutter  contre  un  Iriplo  péril  ;  l'insurrection,  l'in- 
vasion ot  l'anarcliie.  Bientôt,  les  Vendéens  furent  vaincu*; 
au*  Mans  ot  à  Savenay  {déc.  1793),  ot  los  victoires  d'Hond- 
schooto  ot  do  Wattigoios,  les  succès  do  Picbogru  à  la 
frontière,  do  Jourdan  ù.  Flourus  (18  juin  1701\  do  Moncoy 
ot  Dugommior  aux  Pyrénées,  affirmèrent  ù.  loxtériour  la 
valdurdosarntfSbs  franjaisos;  mais.àrintériour.laTbrrour 
commença  avec  la  dictature  coUoctivo  du  comité  do  Salut 


CONVENTION   —   CONVERGER 


Carte  dos  nmnibro» 
de  la  CoQveotloQ  (1792). 


Cartes  des  membres  de  la  Coaveutioa  (17îi;]). 


public,  «  centre  unique  du  gouvernement  ».  Dos  lo  2-1  juin, 
pour  mettre  fin  à  l'agitation  girondine  dans  les  départe- 
ments, la  Con- 
vention avait 
édicté  la  Con- 
stitution do 
1793,  qui  no 
fut  pas  appli- 
quée. Après 
1  assassinat 
de  Marat  par 
CharlotteCor- 
day  (13  juin. 
1793),  on  prit 
des    mesures 

extrêmes.  Le  procès  de  Marie-Antoinette,  la  loi  dos  sus- 
pects, l'arrestation  des  74  députés  protestataires  contre  le 
2-Juin,  l'exécution  des  21  chefs  girondins  (21  oct.  1793j 
furent  les  principaux  faits  do  cette  sanglante  période. 

Robespierre,  après  s'être  défait  de  Hénert  et  de  Danton, 
après  avoir  organisé  la  fête  de  l'Etre  suprême,  put  se 
croire  le  seul  maître.  Sa  loi  du  22  prairial,  qui  donnait 
pleins  pouvoirs  au  tribunal  révolutionnaire,  même  sur 
les  conventionnels,  le  perdit.  11  fut  renversé  le  9  ther- 
midor (27  juin.  1794).  La  loi  du  22  prairial  fut  rappor- 
tée, les  lois  de  circonstance  revisées,  les  pouvoirs  des 
comités  révolutionnaires  limités,  et  les  collaborateurs  de 
Robespierre  arrêtés.  Mais  l'œuvre  de  réaction  fut  entravée 
par  le  peuple,  qui  envahit  deux  fois  (12  germinal,  l"  prai- 
rial} [!"'  avr.  1795,  20  mai  1795]  la  Convention,  en  récla- 
mant du  pain,  la  constitution  de  1793  et  la  liberté  des 
détenus.  L'émeute  ne  fut  qu'un  moment  victorieuse  ;  douze 
jours  après  l'exécution  des  derniers  montagnards,  le  tri- 
bunal révolutionnaire  était  supprimé.  A  1  extérieur,  les 
succès  de  Jourdan,  Moreau,  Michaud  sur  le  Rhin,  de 
Pichegru  en  Hollande  entraînèrent  la  signature  des  trai- 
tés de  Bâle  (1795),  qui  donnaient  à  la  France  ses  limites 
naturelles,  tandis  que  les  royalistes  étaient  vaincus  à  Qui- 
beron  (20  juill.  1795)  par  Hoche,  et  la  Vendée  enfin  pacifiée. 
La  Convention,  après  avoir  réprimé  l'agitation  royaliste 
de  Provence  et  l'insurrection  parisienne  du  13  vendémiaire 
an  IV,  vota  la  Constitution  de  l'an  III,  et  se  sépara  le 
4  brumaire  an  IV  (26  oct.  1795).  L'œuvre  législative  des 
divers  comités  de  la  Convention  (Carnet,  Canibon,  Camba- 
cérès,  Lakanal)  fut  considérable.  La  Convention  décréta 
la  suppression  des  redevances  et  droits  féodaux,  le  par- 
tage des  biens  nationaux,  l'abolition  de  l'esclavage  dans 
les  colonies, la  liberté  descultes  et  la  séparation  de  l'Eglise 
et  de  l'Etat.  Elle  organisa  l'instruction  secondaire  et  pri- 
maire, fonda  les  grandes  écoles  (Normale,  Polytechni- 
que, etc.).  On  lui  doit  encore  le  Code  des  délits  et  des  peines, 
et  d'importants  et  nombreux  décrets  sur  l'organisation  mili- 
taire et  maritime.  Par  ses  lois  et  ses  institutions  fondées 
sur  les  grands  principes  républicains,  elle  porta  un  coup 
définitif  à  la  vieille  société  monarchique. 

—  BiBUOGR.  :  de  Barante,  Histoire  de  la  Convention  ;m- 
tionale  (Paris,  1851-1853);  F.-A.  Aulard,  les  Orateurs  de 
la  Législative  et  de  la  Convention  {Paris,  1885)  ;  les  Histoires 
de  la  dévolution  par  Thiers,  Mignet,  Micholct,  Taine,  etc.  ; 
H.  Wallon,  les  Représentants  du  peuple  en  mission  et  la 
Justice  révolutionnaire  dans  les  départements  (Paris,  1888- 
1890);  Aulard,  Recueil  des  actes  du  Comité  de  Salut  public 
(Paris,  1889-1890). 

CONVENTIONNEL,  ELLE  {van~si-o-nèi)  adj.  Qui  résulte 
d'une  convention.  (Est  opposé,  en  terme  de  droit,  à  légal  ou 
Judiciaire)  :  Bail  conventionnel.  Préciput  conventionnel. 

—  Qui  n'existe  qu'en  vertu  d'une  convention,  qui  n'est 
pas  fondé  sur  la  réalité,  la  nature,  la  nécessite  des  choses  : 
Monnaie  qui  n'a  qu'une  valeur  conventionnelle. 

—  Hist.  Qui  appartient  à  la  Convention  nationale  ou  à 
sa  politique  :  La  tradition  conventionnelle.  (Pou  us.) 

—  n.  m.  Membre  de  la  Convention  nationale  ;  Les  con- 
ventionnels se  piquaient  d'être  les  plus  bénins  des  hommes . 
(Chateaubr.) 

CONVENTIONNELLEMENT  {van-si-o-nè-le)  adv.  Par 
convention,  par  suite  do  convention. 

CONVENTUALISER  {van  —  rad.  conventuel)  w.  n.  Fonder, 
établir  des  couvents. 

CONVENTUALITÉ  {van)  n.  f.  Etat  des  religieux  ou  ro- 
ligiousos  nui  vivent  ensemble  sous  une  règle. 

CONVENTUEL.  ELLE  [van-tu-èf  —  rad.  convent,  anc. 
forme  du  mot  couvent)  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport 
aux  couvents,  à  un  couvent  :  Régie  convkntdellk. 

—  Maison  conventuelle.  Logis  dos  religieux  ou  reli- 
gieuses, couvent.  Il  J/enseconutfHiut'/ie,  Revonuducouvont. 

n  Messe  conventuelle.  Messe  qui  so  dit  dans  lo  cou- 
vent et  à  laquelle  assiste  toute  la  communauté,  n  Assem- 
blée conventuelle.  Assemblée  générale  de  tous  los  membres 
de  la  communauté,  il  Prieuré  conventuel.  Prieuré  où  il  y  a 
dos  religieux,  n  Religieux  conventuel  ou  substantiv.  Con- 
ventuel, Religieux  qui  habite  dans  un  couvent.  (On  donne 
particulièrement  ce  nom  aux  religieux  de  Saint-François, 
(jui  n'ont  pas  adopté  la  réformo  des  obscrvantins,  ot  qui 
possèdent  dos  revenus.) 

—  Conventuelle  rédemption.  Géogr.  Autrefois,  Chacun 
dos  districts  du  l*araguay  gouvernés  par  los  jésuites. 

CONVENTUELLEMENT  (van-tu-è-le)  adv.  En  commu- 
nauté, selon  les  règles  des  couvents;  dans  la  forme convon- 
tuolle  :  Vivre  coNviiNTUELLEMENT.  Des  religieuses  conve-n- 
TtîKLLKMENT  assemblées. 

CONVENTUS  (vin-tuss)  n.  m.  Dr.  rom.  Assises  judi- 
ciaires tenues  périodiquement  par  lo  gouverneur  ou  par 
sou  délégué,  dans  les  principales  villes  do  la  province. 

—  Encycl.  Co  système,  permettant  aux  plaideurs  do 
fairo  juger  plus  facilement  leurs  causes,  était  analogue  à 
celui  consistant,  on  Italie,  dans  l'onvoi  par  lo  préteur  do 
prœfecti  jure  dicundo  dans  certaines  villes.  La  pratique 
des  conventus,  qui  était  usitée  sous  la  république  et  au 
commencement  do  l'empire,  no  parait  pas  avoir  survécu 
aux  réformes  do  Dioclétion.  Les  conventus  étaient  desti- 
nés à.  l'expédition  des  procès  civils.  Le  gouvorneur.  ayant 
lu  juridiction  dans  la  province  tenait  on  principe  ces  as- 
sises, mais  il  pouvait  so  fairo  remplacer.  Sous  la  répu- 
blique, il  déléguait  ses  questeurs,  ses  légats,  ou  mémo  un 
pr.T.fcclus  fabrum  ;  sous  l'ompire,  dos  légats.  La  session 
comportai  doux  opérations  distinctes  :  la  diearum  scriptio 
ot  la  diearum  xortttio,  dont  l'objet  est  trffs  controvoïsé. 

CONVERGENCE  {v^r-jatiss)  n.  J'.  Direction  commune  vors 
un  niV^mo  point  :  Ln  t*(t^■VltHOE^/cR  de  deuje  lignes.  Ln  con- 
VLKGUNCK  des  rayoHS  réfléchis  par  un  miroir  concat'c. 


—  Fig.  Concentration  d'action  :  Le  journal  est  le  plus 
puissant  moyen  de  convergence  que  notre  siècle  convergent 
ait  trouvé.  (C.  Dollfus.) 

—  Biol.  Ressemblances  survenant  entre  des  êtres  diffé- 
rents, sous  l'influence  do  conditions  do  vie  identiques. 

—  Math.  En  mathématiques,  le  mot  convergeiiee  est 
employé  pour  exprimer  l'idée  de  tendance  à  un  but,  vers 
une  limite,  avec  cette  circonstance  accessoire  que  le 
concours  n'aura  jamais  lieu,  l'intorvallo  laissé  pouvant 
seulement  diminuer  indéfiniment. 

—  Anton.  Divergence. 

—  Encycl.  Math.  L'établissement  des  conditions  ou  des 
caractères  de  convergence  dos  formules  où  se  trouvent  in- 
diquées des  opérations  en  nombre  infini  constitue  l'une 
des  plus  importantes  questions  do  l'analyse  transcendante. 

Convergence  des  séries.  V.  série.  Convergence  des  produits 
en  nombre  infini.  V.  produit.  Convergence  d'une  fraction 
cotitinue.  V.  fraction. 

—  Phys.  La  convergence  d'un  miroir,  d'une  lentille,  ou 
d'un  système  dioptrique  centré  est  mesurée  par  l'inverse 
de  la  distance  focale  exprimée  enmètres;  elle  est  négative, 
si  lo  système  est  divergent,  positive,  si  lo  système  est  con- 
vergent. 

L'unité  de  convergence,  que  l'on  appelle  dioptrie,  est 
la  convergence  d'un  système  qui  a  pour  distance  focale 
1  mètre.  Il  en  résulte  qu'une  lentille  convergente,  par 
exemple,  dont  la  distance  focale  est  2  mètres,  a  pour 

convergence  -  dioptrie;  une  lentille  de   0'°,20    de   dis- 


tance focale  a  pour  convergence  - 


5  dioptries,  etc. 


Si  l'on  accole  plusieurs  lentilles  infiniment  minces,  on  ob- 
tient un  système  dont  la  convergence  est  égale  à  la 
somme  algébrique  des  convergences  des  différents  verres 
pris  isolément  ;  ainsi,  en  superposant  trois  lentilles  de 
-f  1,  —  8,  -(-9  dioptries,  on  obtient  un  système  de 
-î-1  —  8  +  9  =  2  dioptries.  Si,  en  particulier,  on  superpose 
deux  lentilles,  Tune  convergente,  l'autre  divergente,  d'un 
même  nombre  de  dioptries, Te  système  se  comporte  comme 
une  lame  à  faces  parallèles  (0  dioptrie);  d'où  le  procédé 
employé  par  les  opticiens  pour  trouver  le  nombre  de  diop- 
tries correspondant  à  un  verre  donné  ;  il  suffit  de  cher- 
cher le  verre  qui,  associé  à.  la  lentille  en  question,  pro- 
duit un  système  ne  déviant  pas  la  lumière. 

C'est  presque  toujours  en  dioptries  que  les  opticiens 
numérotent  aujourd'hui  les  verres  de  binocles.  On  se  ser- 
vait autrefois,  et  l'on  se  sert  encore  quelquefois,  d'un 
système  tout  différent  :  les  verres  do  binocle  étant  li- 
mités par  des  faces  de  même  courbure,  on  leur  donnait 
comme  numéro  la  valeur  commune  des  rayons  de  cour- 
bure, exprimée  en  pouces:  la  règle  permettant  de  passer 
de  ce  mode  de  notation  au  nouveau  est  la  suivante  :  le 
produit  du  numéro  en  pouces  par  le  nombre  de  dioptries 
est  égal  à  37. 

—  Art  milit.  Le  mot  conve7'ge7ice  s'applique  surtout  aux 
feux  et  plus  particulièrement  à  ceux  de  rartîUerie.  que 
l'on  peut,  de  très  loin,  faire  agir  sur  les  buts  les  plus  divers, 
ce  qui  permet  de  faire  converger  sur  un  mémo  objectif  le 
tir  de  batteries  souvent  fort  éloignées  les  unes  des  autres. 
On  y  arrive  par  des  procédés  spéciaux. 

On  appelle  aussi  cojivergence,  ou  mouvement  convergent, 
l'opération  par  laquelle  on  fait  arriver  à  un  moment  donné, 
sur  un  même  point  du  champ  de  bataille,  des  troupes  de 
diverses  armes  appelées  de  différents  côtés. 

—  Biol.  On  peut  comparer  los  phénomènes  de  conver- 
gence, en  biologie,  à  la  ressemblance  morphologique  fac- 
tice que  l'on  donnerait  à  des  substances  fusibles  diffé- 
rentes en  les  coulant  dans  un  même  moulo.  Deux  Êtres 
que  leurs  propriétés  chimiques  , classent  dans  doux  em- 
branchements différents  du  règne  animal  peuvent,  dans 
des  conditions  mécaniques  analogues,  devenir  difficiles  à 
distinguer  l'un  de  l'autre.  Cola  arrive,  par  exemple,  assez 
souvent,  dans  la  dégradation  par  parasitisme. 

Les  phénomènes  de  convergence  sont  une  cause  d'erreur 
en  classification,  puisque  la  classification  doit  établir  la 
parenté  réelle  des  êtres,  ot  non  leurs  ressemblances  fac- 
tices. Le  plus  souvent,  les  premiers  phénomènes  du  dé- 
veloppement embryogénique  permettent  d^éludor  cette 
cause  d'erreur;  par  exemple,  certains  cirripèdes  qui,  à 
l'état  adulte,  ont  l'apparenco  d'un  sac  informe,  ont  néan- 
moins pu,  grâce  à  leurs  formes  larvaires,  être  classés 
parmi  los  crustacés,  avec  lesquels  ils  semblent,  au  premier 
abord,  n'avoir  aucune  analogie. 

Il  ne  faut  pas  confondre  les  phénomènes  de  convergence 
avoc'les  phénomènes  do   mimétisme,  y.  co  mot. 

CONVERGENT  (vèr-jan),  ENTE  adj.  Qui  converge  :  ii- 
gnes  convkrokntes.  Rayons  convergents. 

—  Fig.  Qui  so  rapproche,  qui  se  touche,  qui  a  un  but, 
un  résultat  commun  :  Opinions  convergentes,  tl  Qui  con- 
centre l'action  :  Groupements  ciinverc.ents. 

—  Algébr.  Approximation  convergente.  Approximation 
obtenue  par  des  corrections  successives,  en  commençant 
par  les  plus  importantes,  devant  losquoUos  les  autres  de- 
viennent bientôt  négligeables.  Il  Formule  convergente .  For- 
mule  contenant  rindication  d'opérations  en  nombre  infini, 
dans  laquelle,  au  moins  à  partir  d'un  certain  rang,  la  suiier- 
position  dos  opérations  indiquées  fournit,  pour  la  grandeur 
ronrésentéo,  dos  valeurs  oui  no  peuvent  jamais  croître 
inaértniment,  mais  qui,  do  plus,  convergent  vors  uno  limite 
uniquo  :  Vnc  koiïmdlk  dont  la  valeur  tendrait  périodiquement 
tantôt  vers  une  limite,  tanltU  vers  une  autre,  ne  serait  pas 
converoente.  bien  que  toutes  ses  valeurs  restent  finies, 

—  Arlill.  Feux  convergents.  Tir  convergent.  \.  tir. 

—  Hist.  natur.  So  dit  dos  parties  qui  tondent  à  so  rap- 
procher depuis  leur  base.  . 

—  Phvs.  Itai/ons  convergents.  Rayons  qui  s«  dirigent 
sur  un  même  point  :  L^-s  rot/ons  parallèles  réfléchis  par 
des  miroirs  sphériques  concaves  ne  sont  pas  exactement 
CONVERGENTS.  Il  Qui  a  la  propriété  do  faire  converger  : 
Lentille  convi-rgente.  ^l/iroir  convergent. 

—  Anton.  Divergent. 

CONVERGER  (je  — lut.  convergere ;  do  eum.  avec,  ot  rti"- 
fjt-rc  so  tonrnor,  s'incliner.  Prend  un  o  après  lo  «  devant  a 
ot  o  :  Je  convergeai,  JVou*  convergeons)  v.  n.  Tondre  vers  un 
mémo  point,  avoir  uno  mémo  divcction:  Presque  tous  lûs che- 
mins (Ut  fer  français  coy\'EBGKNT  sur  Paris.      ^ 

v;,,  ,-  ,:i  .iiMor.  marcher  vers  un  mémo  liou  :  Troupes 

guic-  -ttjwptace.u  S'o  réunir  on  un  mémo  lieu  : 

YfjfK  'ous  citNVEiauNT  i'fir  Paris. 

_  i        _  n  même  but,  une  nuMuo  tondanco  :  La 


COJNYERGINE   —   CONVERSION 


volonté  est  le  centre  d'où  part  le  rayonnement  et  oà  tout 
CONVERGE.  (Bautain.) 

—  En  T.  dalg.,  Se  dit  d'une  grandeur  variable  par  rap- 
port à  une  grandeur  fixe,  lorsque  la  première  se  rapproche 
de  plus  en  plus  de  la  seconde,  mais  sans  pouvoir  l'atteindre, 
la  différence  pouvant  toutefois  devenir  indéfiniment  pe- 
tite. (On  ne  doit  pas  dire  d'une  grandeur  qui  tend  à  dépas- 
ser toute  limite  d'étendue  qu'elle  converge  vers  l'infini, 
parce  que  la  convergence  suppose  le  rapprochemeat  par 
degrés  insensibles  } 

—  Anton.  Diverger. 

CONVERGINÉ,  ÉE  (rad.  converger)  adj.  En  T.  bot.,  Se  dit 
des  nervures  qui  convergent,  après  avoir  décrit  une  courbe 
de  part  et  d'autre  de  la  nervure  médiane,  il  Se  dit  aussi  des 
feuilles  qui  ont  les  nervures  ainsi  disposées  :  Nervitreft^ 
Feuilles  converginfes. 

CONVERS  {vèr'),  ERSE  [du  lat.  coiwersus,  converti]  adj. 
Se  dit  des  religieux  et  religieuses  qui  ne  chantent  pas  au 
chœur,  et  sont  chargés  du  service  domesii(jue  de  la  com- 
munauté  :  Frère  convers.  Sœur  converse. 

—  n.  f.  Sœur  converse. 

—  Enctcl.  Le  nom  de  convers  (conversi)  apparaît  pour 
la  première  fois  chez  les  écrivains  du  iv»  siècle.  Il  désignait 
aJ ors,  d'une  manière  générale,  tous  ceux  qui  quittaient  le 
monde  pour  embrasser  la  vie  cénobitique.  II  fut  d'abord 
appliqué  aux  moines  qui, dans  les  commencements,  étaient 
tous  laïques.  Quand  un  certain  nombre  d'entre  eux  eurent 
été  élevés  au  sacerdoce,  l'appellation  de  «  convers  »  fut  ré- 
servée aux  frères  qui,  n'ayant  pas  reçu  les  ordres,  ne 
chantaient  pas  au  chœur,  et  restaient  chargés  des  emplois 
inférieurs.  Le  pape  Pie  V  défendit  par  une  bulle  aux  com- 
munautés de  femmes  de  recevoir  des  sœurs  converses, 
mais  cette  défense  fut  levée  dans  la  suite.  Actuellement,  un 
grand  nombre  do  couvents  de  religieux  et  de  religieuses 
ont  des  frères  convers  et  des  sœurs  converses. 

CONVERS  (vèr')  n.  m.  Commerce  amoureux.  (Vieux.) 
CONVERS  [vèr')  n.  m.  Nom  que  les  pêcheurs  de  la  Man- 
che et  du  littoral  de  l'Océan  donnent  à  la  petite  alose. 

CONVERSABLE  ad).  Avec  qui  l'on  peut  converser  agréa- 
blement :  //  me  semble  qu'il  n'y  a  plus  dans  le  monde  de 
personnes  coNVERSAfiLKS.  (Voiture.) 

CONVERSANO  (lat.  Cupersanum),  ville  d'Italie  (Apulie 
I^Pouille.  prov.  de  Bari  délie  Puglie]),  non  loin  de  l'Adriati- 
que; 12.000  hab.  Siège  d'un  évèché  suffragant  de  l'arche- 
vêché de  Bari.  Belle  cathédrale,  château,  séminaire,  plu- 
sieurs couvents.  Vins,  huiles,  amandes,  lin  et  coton.  Ville 
très  ancienne,  fondée,  dit-on,  par  les  Etrusques,  Convei- 
sano  fut  occupée  par  les  Normands,  qui  en  firent  pendant 
quelque  temps  le  siège  de  leur  gouvernement. 

CONVERSANT  (  vèr-san)^  ANTE  adj.  Qui  converse  avec 
les  hommes,  avec  le  monde,  qui  vit  dans  la  société.  (Inus.) 

CONVERSATION  (vèr,  sï-on  —  \at.  conversatio  ;  dùconver- 
son,  converser)  n.  f.  Entretien  familier  :  Le  secret  de  plaire 
dans  les  conversations  est  de  nepas  trop  expliquer  les  choses. 
(La  Rochef.) 

La  rontersation  périrait  de  langueur 

Sans  ce  tour  amusant  qu'un  esprit  tin  lui  donne. 

C.  Dblavione. 

Il  Art  ou  manière  de  converser  :  La  conversation  de  Mon- 
tesquieu était  légère,  agréable  et  instructive.  (D'Alemb.) 

—  Changer  la  conversation.  Changer  de  sujet  de  conver- 
sation. Il  Être  à  la  conversation,  Y  prendre  part,  y  prêter 
attention,  en  suivre  le  cours. 

—  Conversation  criminelle,  Expression  que  la  France  a 
empruntée  à  l'Angleterre  pour  signifier  Rapports  intimes 
et  adultères  :  Femme  surprise  en  convi-^rsation  criminklle. 

—  Conversation  politique.  Expression  par  laquelle  on 
désigne,  dans  le  parlement  anglais,  une  discussion  qui  ne 
porte  pas  sur  un  projet  de  loi,  mais  qui  tend  seulement  à 
obtenir  du  ministère  certaines  explications. 

—  Maison  de  conversation.  Etablissement  où  les  bai- 
gneurs, dans  les  villes  d'eaux,  se  réunissent  pour  faire  la 
conversation,  jouer,  etc. 

—  Pièces  de  conversation.  Nom  que  l'on  donne,  en  Alle- 
magne, aux  comédies  où  l'on  met  en  scène  la  haute  so- 
ciété. [|  Opéras  de  conversation,  Opéras  comiques  dans  le 
même  pays. 

—  Encycl.  Ce  n'est  que  dans  les  sociétés  polies,  amies 
du  iuxe  et  du  savoir,  que  prend  naissance  la  conversation, 
fille  du  loisir  et  de  la  curiosité  de  l'esprit.  Dans  l'antiquité, 
on  la  trouve  seulement  à  Athènes,  où  la  vie  est  presqu'une 
conversation  continuelle,  à  l'Agora,  au  Prytance,  à  l'Aca- 
démie. Ces  philosophes  qu'on  rencontre  à  tous  les  coins 
de  la  ville  :  les  Diogène,  les  Socrate,  les  Platon,  sont  des 
causeurs  qui  font  la  conversation  avec  ceux  qu'ils  veulent 
initier  aux  conceptions  philosophiques.  Rien  ne  manque  à 
la  conversation  atliénienne,  pas  même  l'influence  des  fem- 
mes; les  maisons  des  hétaïres  font  songer  en  quelque  ma- 
nière aux  salons  du  xviii'^  siècle.  Les  banquets,  eux  aussi, 
étaient  un  motif  et  un  prétexte  à  conversation  ;  les  Ba/i- 
çuetaiie  Platon, de  Xénophon,  d'Athénée, nous  donnent  une 
idée  de  ces  conversations. 

h'urbanité  romaine  no  fut  que  la  tille  dégénérée  do  Vat- 
tieisme  athénien.  Les  Romains  étaient  un  peuple  trop  po- 
sitif, trop  occupé  uniquement  d'intérôis  politiques  pour 
avoir  ia  liberté  et  la  légèreté  d'esprit  nécessaires  â  la 
conversation.  Lorsque  les  arts  de  la  Grèce  eurent  pénétré 
  Rome,  ils  contribuèrent  bien  à  répandre  le  goût  des 
choses  do  l'esprit,  mais  co  fut  seulement  chez  un  petit 
nombre  :  chez  les  Scipions,  aux  soupers  de  Ciccron,  dans 
les  cntreticnsdo  César.  L'empire,  en  détruisant  les  grandes 
Xamilles,  ctouiTa  co  germe  dans  sa  naissance-  Quand  vint 
l'époque  des  délateurs,  les  paroles  restèrent  glacées  sur 
les  lèvres,  un  silence  général  se  fit  â  Rome. 

En  France,  pendant  toute  la  durée  du  moyen  âge,  nous 
ne  voyons  pas  qu'on  ait  pratiqué  la  convcr.sation,  à  la 
prendre  flans  le  sons  où  elle  est  entendue  ici.  C'est  en  Italn- 
qu'elle  commença  à  renaître,  dans  les  cours  brillantes  de 
Ferraro.d'Urbin,  de  Florence  ou  de  Rome  ;  dans  ces  assem- 
blées, que  présidaient  la  reine  do  Naple.s,  Léon  X,  ou 
Laurent  de  Médicis,  dont  Boccace  nous  a  conservé  le  sou- 
venir dans  son  Dt'caméron,  ot  dont  Balthasar  Castigliono 
nous  a  transmis  la  tradition  dans  son  Courtisan.  Aussi  bien 
est-ce  d'Italie  que  nous  vint  lo  goût  do  la  conversation, 
en  môme  temps  quo  celui  des  arts.  Sous  François  I""',  on 
vit  les  trois  Marguerites  former  autour  d'elles  une  cour 
dïstfrto  et  brillante.  Ce  mouvemont,  arrôté  un  moment 
par  les  querelles  religieuses  et  Icï»  habitudes  soldatésquci 
■de  la  cour  du  Béarnais,  &e  ranima  au  commencement  du 


xvii*  siècle,  et  reçut  de  la  société  de  l'hôtel  de  Rambouil- 
let un  élan  qu'il  ne  devait  plus  perdre. C'est  de  cette  époque 
que  date  la  société  polie  en  France  ;  c'est  à  cette  époque 
aussi  qu'est  née  la  conversation  française.  Y.  Rambouillet 
(hôtel  de). 

Plusieurs  salons  s'étaient  ouverts  à  côté  de  celui  de 
l'hôtel  de  Rambouillet,  et  ces  réunions  contribuèrent  à 
orner  les  esprits,  à  adoucir  les  mœurs,  à  fixer  la  langue. 
Ils  l'épurèrent  aussi  de  nombreuses  expressions  dont  la 
licence  disparut  pour  jamais. 

Au  xvir  siècle,  la  conversation  avait  eu  de  l'influence 
sur  les  mœurs  et  sur  la  langue;  au  xviii^,qui  fut  son  apo- 
gée, elle  en  eut  sur  les  idées.  C'est  dans  ces  salons,  conti- 
nuellement pleins,  que  les  esprits  s'imprégnèrent  des  idées 
philosophiques  qui  ont  préparé  la  Révolution;  l'aristocra- 
tie de  la  naissance  commençait  à  disparaître  devant  celle 
de  l'esprit. 

La  Révolution  dispersa  cette  société  où  le  sérieux  se 
mêlait  au  frivole,  l'esprit  à  la  débauche.  Sous  la  Répu- 
blique et  sous  l'Empire,  on  avait  bien  autre  chose  à  faire 
qu'à  causer.  Lorsque,  dans  la  France  paciliée,  quelques 
salons  s'ouvrirent,  il  se  trouva  que  la  conversation  était 
un  art  oublié,  et  que  son  règne  était  fini.  Les  esiirits  avaient 
perdu  cette  grâce,  cette  légèreté,  cette  frivolité  même,  qui 
ne  sauraient  se  trouver  quo  dans  une  aristocratie.  Les  dis- 
cussions politiques  avaient  remplacé  les  conversations  ga- 
lantes, philosophiques  et  artistiques,  et  l'influence  crois- 
sante de  la  presse  vint  bientôt  diminuer  la  part  de  la 
causerie  des  salons. 

—  Syn.  Conversation,  colloque,  conférence,  etc.  V.  col- 
loque. 

Conversations  ou  iTn^'e/ieHsrfe  .l/"^  de  Maintenon  (les), 
écrites  "  pour  éclairer  nos  dames  do  Saint-Louis  ».  Publié 
en  1757,  réédité  et  revu  par  Monmerqué  en  1828,  cet 
ouvrage  est  le  plus  parfait  qui  soit  sorti  do  la  plume  de 
M""*  de  Maintenon.  Saint-Simon  loue  pleinement  les  Conver- 
sations, et  Sainte-Beuve  les  admire.  Ces  pages  remarqua- 
bles sont  destinées  à  tracer  aux  jeunes  filles  de  Saint-Cyr 
leur  conduite  dans  le  monde.  Elles  traitent,  entre  cent 
sujets,  de  la  société,  de  l'habitude,  de  la  lecture,  du  mariage. 
On  y  sent  le  cœur  net  et  la  raison  saine  de  la  petite  fille 
d'Agrippa  d'Aubigné,  et  aussi  combien  elle  était  faite  pour 
le  gouvernement  intérieur  et  domestique.  Les  Conversa- 
tions ont  été  données  dans  l'édition  des  Œuvres  complètes 
de  M'^"  de  Maintenon,  par  Th.  Lavallée  (Paris,  1S54). 

Conversations  d'Emilie,  ouvrage  d'éducation  par 
M""  d'Epinay,  publié  en  17S1.  Il  avait  déjà  paru  en  1714, 
sous  ce  titre  :  Conversations  entre  une  mère  et  sa  fille.  Dans 
cet  ouvrage.  M"'  d'Epinay  s'attache  de  préférence  à 
la  culture  morale  de  l'enfant  ;  elle  donne  indirectement  des 
conseils  tirés  de  l'expérience  personnelle  et  de  l'observa- 
tion ;  les  petits  drames,  pleins  de  naturel,  dans  lesquels 
elle  place  ses  leçons,  la  peinture  naïve  des  qualités  et 
des  défauts  de  l'enfance,  un  ton  exquis,  tout  occupe  avec 
intérêt  l'attention  du  lecteur.  Emilie  a  bien  de  l'esprit, 

fieut-être  plus  que  n'en  comporte  son  âge;  et  sa  mère 
ui  en  suppose  quelquefois  encore  plus  qu'elle  n'en  a  :  elle 
lui  donne  des  explications  un  peu  savantes.  Ce  sont  là  les 
seuls  défauts  que  l'on  puisse  noter. 

M""  d'Epinay  composa  ces  conversations  pour  sa  petite- 
fille,  M""  Emilie  de  Belzunce.  Traduit  en  plusieurs  lan- 
fues,  le  livre  de  M"'  d'Epinay  obtint,  en  1783,  de  l'Aca- 
émie  française,  le  prix  Montyon,  trois  mois  avant  la 
mort  de  son  auteur. 

CONVERSE  [vèrss  — du  lat.  conversus,  retourné)  adj.  f. 
Logiq.  Se  dit  d'une  proposition  dans  laquelle  on  prend  le 
sujet  pour  en  faire  1  attribut,  et  l'attribut  pour  en  faire  le 
sujet  d'une  autre  proposition.  Tel  est  l'exemple  suivant  : 
L'étendue  est  divisible,  le  divisible  est  étendu,  dans  lequel 
la  première  proposition  est  dite  cojtverse. 

—  n.  f.  Proposition  converse,  il  Très  souvent  on  a  ap- 
pelé converse  la  proposition  en  laquelle  la  véritable  con- 
verse est  convertie  :  Les  grands  hommes  sont  mes  rois; 
jnais  ia  CONVERSE  n'a  pas  lieu  ici;  les  rois  ne  sont  pas 
mes  grands  hoinmes.  (Volt.) 

—  Géom.  Proposition  directe,  par  opposition  à  la  réci- 
proque :  La  RiiciPROQUE  Ji'est  vraie  que  si  l'attribut  de  sa 
CONVERSI!  ne  convient  qu'au  sujet  de  la  même  pi^oposition. 

CONVERSE  [vèrss)  n.  f.  Partie  du  tillac  où  l'on  a  cou- 
tume de  se  réunir  pour  faire  la  conversation.  (VieiLx.) 

CONVERSEAU  (vèr-so)  n.  m.  Pièce  d'un  moulin  placée 
au-dessus  des  archures,  et  qui  se  compose  de  quatre  plan- 
ches assemblées  en  forme  de  caisse  sans  fond  ni  cou- 
vercle. 

CONVERSER  {vèr  —  lat.  conversari  ;  de  cum,  avec,  et  ver- 
sari,  se  trouver)  V.  n.  Tenir  conversation,  causer  familière- 
ment :  Celui  qui  ne  sait  pas  bien  écouter  et  répondre  ne  sait 
pas  CONVERSER.  (Boiste.) 

—  Autref.  Vivre,  être  en  rapport  de  société  : 

Nous  ne  conversons  plus  qu'avec  des  ours  affreux. 
La  Fontaine. 

—  Fig.  Se  mettre  en  rapport,  en  communauté  d'idées  : 
Les  livres  sont  un  moyen  de  converser  avec  les  morts  et  les 
absents,  il  Converser  avec  soi-même.  Méditer  dans  la  soli- 
tude :  L'habitude  de  converser  avec  soi-même  tend  tou- 
jours à  rendre  l'homme  meilleur.  (D'Holbach.) 

CONVERSER  {vi-r  —  du  lat.  cotivcrsus,  retourné)  v.  n. 
Dans  la  théorie  milit.,  Faire  une  conversion. 

CONVERSIBLE  adj.  Fin.  et  logiq.  Syn.  de  convertible. 

CONVERSIN  fvèr')  n.  m.  Extrémité  d'un  champ  labouré 
on  travcr.s,  tandis  quo  le  reste  du  champ  est  labouré  dans 
lo  sens  do  sa  longueur. 

CONVERSION  ivrr'  —  lat.  conversio ;  de  converlerc,  supin 
conversum,  retourner)  n.  f.  Action  de  tourner;  mouvo- 
ment  qui  fait  tourner.  (Peu  usité). 

—  Par  ext.  Transmutation  :  L'alchimie  cherchait  la  con- 
version des  métaux  en  or.  il  Simple  changement  dans  !a 
forme  :  Convkrsion  des  anciennes  mesuj-'es.  Conversion  des 
nombres  fractionnaires  en  nombres  entiers. 

—  Par  anal.  Changement,  mutation  :  Conversion  rfe^ou- 
vernernent. 

—  Particulièrcm.  Action  de  se  convertir,  passage  d'une 
religion  aune  autre  que  l'on  croit  étro  la  vraie  :  Saint  Paul 
fut  l'instrument  de  la  conversion  des  gentils.  \\  Passage 
d'une  vie  pou  chrétienne  à  la  pratique  des  devoirs  reli- 
gieux ou  do  l'incrédulité  à  la  foi  :  La  conversion  est  a 
la  fois  unn  mort  et  une  naissance.  (Vinéf.) — Kam.  Adop- 
tion d'une  vie  plus'sago,  plus  régulière  :  ia  conversion  d'un 


déduite  de  ; 


252 

ivrogne  est  toujours  accompagnée  de  rechutes. —  "Pig.  Chan- 
gement d'idées,  de  principes  ;  Les  places  sont,  en  politique, 
le  plus  si'ir  moyen  de  conversion. 

—  Arithm.  Proportion  par  conversion  déraison.  Se  disait 
de  la  proportion  ; 

a'      ~      b' 

S  ~  Jl 

o'"    b'' 

Il  Co?iv€i'sion  d'un  nombre,  Autre  manière  de  l'exprimer  ; 
Conversion  d'une  fraction  ordinaire  en  décimales. 

—  Art  milit.  Changement  de  front,  mouvement  (jui 
amène  un  corps  de  troupes  à  prendre  une  direction  oppo- 
sée, après  avoir  pivoté  autour  de  l'une  de  ses  extrémités  : 
Conversion  â  droite,  à  gauche,  il  Quart  de  conversion.  Mou- 
vement qui  amène  la  tête  du  bataillon  où  était  le  flanc. 

Il  Conversion  de  pied  ferme.  Celle  dans  laquelle  l'homme 
autour  duquel  on  pivote  ne  quitte  point  sa  place. 

—  Astron.  V.  la  partie  encycl. 

—  Bours.  Opération  faite  en  sens  inverse  de  celle  précé- 
demment engagée.  Vous  spéculez  à  la  hausse,  par  exemple  ; 
la  baisse  s'accentue.  Vous  vous  mettez  à  la  baisse,  géné- 
ralement en  doublant  votre  position,  de  façon  à  couvrir 
votre  perte  en  cas  de  réussite.  En  un  mot,  vous  vous  u  re- 
tournez n,  pour  employer  le  terme   courant.   C'est  une 

CONVERSION. 

—  Dr.  Changement  d'un  acte,  d'une  procédure  en  une 
autre  :  La  conversion  d'un  procès  civil  en  procès  criminel. 

—  Fin.  Réduction  du  taux  de  l'intérêt  servi  aux  por- 
teurs des  titres  de  la  dette  publique. 

—  Liturg.  Co7iversioi>  de  saint  Paul,  Fête  qui  se  célè- 
bre le  25  Janvier  dans  l'Eglise  catholique. 

—  Logiq.  Changement  d'une  proposition  en  une  autre, 
dans  laquelle  l'attribut  de  la  première  devient  sujet,  et 
vice  versa  :  Ex.  Tout  ce  gui  commence  finira  [Tout  ce  qui  finit 
a  commencé). 

—  Mar.  Mouvement  circulaire,  opéré  par  des  bâtiments 
évoluant  ensemble. 

—  Mécan.  On  nomme  centre  de  conversion  un  point 
conventionnel  autour  duquel  un  corps  en  mouvement 
tourne  ou  tend  à  tourner  en  décrivant  une  courbe. 

—  Méd.  Conversion  des  maladies,  Changement  d'une 
maladie  en  une  autre  maladie. 

—  Rhét.  Sorte  de  répétition,  qui  consiste  à  terminer  de 
la  même  manière  plusieurs  membres  consécutifs  du  dis- 
cours. 

—  Encycl.  Logiq.  La  conversion  consiste  à  changer,  dans 
une  proposition,  le  sujet  en  attribut  et  l'attribut  en  sujet, 
.sans  que  la  proposition  cesse  d'être  vraie,  si  elle  l'était 
auparavant.  Dans  ce  cas.  on  appelle  la  seconde  proposi- 
sition  la  «  converse  >■  de  la  première.  Ainsi,  quand  on  dit  : 
"  Un  carré  est  un  rectangle  qui  a  les  côtés  égaux,  »  on  peut 
opérer  la  conversion  de  cette  manière  :  «  Un  rectangle  qui 
a  les  côtés  égaux  est  un  carré.  »  Quand  on  veut  opérer 
une  conversion,  il  faut  conserver  à  chacun  des  termes  la 
quantité  qu'il  avait  dans  la  proposition  primitive,  et  se 
souvenir,  pour  cela,  que,  dans  les  propositions  affirma- 
tives, l'attribut  est  un  terme  particulier,  tandis  qu'il  est 
général  dans  les  propositions  négatives.  D'où  les  règles 
suivantes  : 

1  <*  L'universelle  affirmative  se  convertit  en  limitant 
l'extension  de  l'attribut  devenu  sujet  :  «  Tous  les  hommes 
sont  mortels.  —  Donc  quelques  êtres  mortels  sont  les 
hommes.  "  C'est  la  conversion  dite  par  accident. 

2»  L'universelle  négative  se  convertit  par  une  simple 
transposition  :  a  Nul  poisson  ne  respire  par  des  poumons. 

—  Donc  nul  (animal)  respirant  par  des  poumons  n'est  pois- 
son. »  C'est  la  conversion  simple. 

3"  L'affirmative  particulière  se  convertit  également  par 
une  simple  transposition  ;  «  Quelques  sages  sont  riches. 

—  Donc  quelques  riches  sont  sages.  »  C'est  encore  la 
conversion  simple. 

4"  La  négative  particulière  ne  se  convertit  pas  :  «  Quel- 
ques hommes  ne  sont  pas  médecins.  »  On  ne  peut  dire  que 
ouelques  médecins  ne  soient  pas  des  hommes.  On  recourt, 
dans  ce  cas,  au  procédé  indirect  de  la  contraposition. 

—  Astron.  Conversion  des  tetnps.  On  considère,  en  astro- 
nomie, trois  mesures  principales  du  temps  :  temps  sidé- 
ral, vrai  ou  moyen.  La  conversion  des  temps  consiste,  la 
mesure  d'un  temps  étant  donnée,  à  passer  en  un  autre  sys- 
tème. Le  temps  sidéral,  ^g.  angle  horaire  du  point  vernal 
à  chaque  instant,  en  un  lieu  donné,  ne  varie  pas  d'une  fa- 
çon uniforme,  suivant  les  déplacements  de  l'équinoxe,  et 
n'est  pas  approprié  aux  usages  courants,  réglés  sur  le 
soleil.  Le  temps  solaire  vrai  t^  ou  temps  vrai  est  l'angle 
horaire  du  soleil.  On  a  : 

t^  =  t^-\-a.         ot  a  =  L-fC-t-Q; 

L  est  la  longitude  moyenne  du  soleil,  d'ascension  droite 
a,  constamment  rapportée  â  l'équinoxe  moyen,  C  Véqua- 
tion  du  ceJib-e  et  Q  la  réduction  à  l'équateur.  L'ascension 
droite  a  se  compose  donc  de  deux  parties  ;  l'une,  L,  varie 
proportionnellement  au  temps  ;  l'autre,  C-f-Q,  est  pério- 
dique. Mais  le  temps  vrai  n'est  encore  pas  uniforme;  si 
l'on  imagine  un  soleil  fictif,  soleil  moyen,  dont  l'ascension 
droite  a',  partie  non  périodique  de  a  ou  longitude  moyenne 
du  soleil,  soit  constamment  rapportée  à  l'équinoxe  moyen 
de  chaque  instant,  le  temps  moyen  t ^^^  varie  d'une  façon 
rigoureusement  uniforme,  et  c'est,  en  tout  instant,  l'angle 
horaire  du  soleil  moyen.  Ainsi,  le  temps  est  toujours  un 
angle  horaire,  et  l'on  a,  pour  faire  la  conversion  : 

^=^»-i-«'         ^^         ^„-/„  =  a-.'=L  +  Q; 
relation  dite  équation  du  temps. 

La  "  Connaissance  des  temps  ■»  et  1'  «  Annuaire  du  Bureau 
des  longitudes  i)  donnent  tous  les  éléments  nécessaires  à 
ces  conversions,  ainsi  que  celles  des  mois,  Jours,  heures 
en  fractions  d'année  ou  do  jour. 

—  Art  milit.  La  conversion  est  lo  mouvement  d'une 
troupe  qui  pivote  sur  une  do  ses  ailes  :  celle-ci  pouvant, 
ou  bien  rester  immubile,  —  c'est  la  conversion  à  pivot  fixe  ; 
ou  se  mouvoir  ellc-mcmo,  —  c'est  la  conversion  à  pivot 
mouvaïit.  Ce  dernier  mode  de  conversion  est,  aujourd'hui 
surtout,  le  plus  usité  ;  c'est  même  le  seul  applicable  dans 
l'artillerie  opérant  avec  son  matériel  attelé. 

IjO  terme  de  •■  conversion  i'  s'emploie  encore  pour  dési- 
gner le  déplacement  général  d'une  armée  ou  d'un  grand 
corps  de  troupes  dont  une  des  ailes  se  porte  en  avant,  pen- 
dant quo  l'autre  reste  à  pou  près  immobile,  ot  que  los  par- 
ties intermédiaires  modifient  graduellement  leur  position, 
do  manière  à  changer  tinalcmont  l'orientation  au  front. 


2î)3 

—  Dr.  Conversion  de  saisie.  Lorsqu'une  saisie  immobi- 
lière a  été  transcrite,  k-s  intorossos,  c'ost-à-diro  lo  pour- 
suivaut  et  lo  saisi,  peuvent  obtenir  du  tribunal  l'autori- 
sation de  l'aire  vendre  sur  simples  aononcos  et  afHclies. 
C'est  ce  qu'on  apnello  lu  conversion  de  saisie  {C.  proc, 
art.  745  et  suiv.)-  Les  demandes  sont  formées  par  simple 
requête,  signées  dos  avoués  de  tontes  les  parties,  et  doi- 
vent contenir  une  mise  à  prix  servant  d'estimation.  Le 
jugement  no  doit  pas  être  signifié,  et  n'est  susceptible  ni 
d'appel  ni  d'opposition.  Dans  la  huitaine,  mention  en  est 
faite,  on  marge  de  la  transcription  de  la  saisie.  L'adjr.di- 
cation  a  lieu  devant  un  notaire  ou  devant  un  juge. 

L'avantage  de  la  conversion  de  saisie  en  vente  volon- 
taire est  d'arriver,  à  moins  de  frais  et  plus  promptement, 
à  la  vente  de  l'immeuble  exproprié. 

—  Fin.  La  réduction  du  taux  do  l'intérêt  servi  p.ux  por- 
teurs des  titres  de  la  dette  publique  se  légitime  par  le 
droit  reconnu  à  tout  débiteur,  par  la  législation  civile, 
do  so  libérer  de  sa  dette,  et  elle  se  justitie  pai  la  néces- 
sité de  restreindre  les  charges  des  contribuables  aussi 
souvent  que  cela  se  peut.  Mais,  pour  qu'une  coJiversion 
soit  loyale,  il  ne  faut  pas  qu'elle  se  transforme  en  une 
spoliation  capricieuse  du  crédirentier  faite  au  nom  de  la 
loi.  Il  faut  donc  qu'elle  puisse  être  présentée  au  public 
avec  l'option  pour  le  remboursement  du  capital  nomina- 
tif garanti,  c'est-à-dire  qu'elle  soit  facultative,  et  que  le 
crédirentier  l'accepte  de  son  plein  gré  :  cette  condition 
n'est  réalisée  que  lorsque  le  cours  de  la  rente  sur  le  mar- 
ché libre  a  dépassé  le  pair.  Un  titre  de  rente,  3  1/2  p.  lon 
par  exemple,  n'est  convertible  que  lorsque  son  cours  en 
bourse  s'élève  à  101,  102, 105,  etc.,  parce  qu'à  ce  moment 
l'Etat  débiteur  peut  se  libérer  valablement  envers  son 
créancier  en  lui  remboursant  100  francs  de  capital.  Au 
lieu  de  rembourser  le  capital,  il  propose  une  réduction  de 
l'intérêt,  à  3  p.  100  par  exemple,  ce  que  les  rentiers  accep- 
tent parce  que  le  taux  courant  des  placements  n'est  pas 
alors  supérieur  à  ce  taux  et  qu'ils  ne  pourraient  faire 
d'autres  placements  plus  avantageux.  La  France  et  l'An- 
gleterre ont  fait,  depuis  un  siècle,  de  nombreuses  conver- 
sions. 

Conversion  de  saint  Paui  (la).  Ce  sujet  a  été  fré- 
quemment traité  par  les  maîtres.  Citons,  notamment,  le 
tableau  de  Murillo.au  musée  de  Madrid;  celui  du  Caravage, 
àSanta-Maria-del-Popolo,àRome  ;  ceux  de  Palraale  Jeune 
(musée  de  Madrid)  ;  du  Garofalo  (galerie  Borghèse);  de 
L.  Giordano  (àl'Escurial)  ;  de  J.  Bassan  (musée  de  Dresde); 
de  Louis  Carrache,  à  la  Pinacothèque  de  Bologne  ;  etc. 
Uans  Baldung  Grûn  et  Heemskerk  ont 
gravé  i'un  et  l'autre  une  Conversion  de  (T 
saint  Paul,  de  leur  composition. 

CONVERSIONNER  {vér-si-o-n(^  v.    r< 
Opérer  la  conversion  de  :  Jamais  pj-> . 
na    entrepris    de    me    conversionnî  ;. 
(Proudh.) 

CONVERSIONNISTE  {vèr-si-o-nisst'  ] 
n.  m.  Partisan  de  la  conversion  des  ren- 
tes :  Les  coNVERSiONNisriiS  et  les  non- 

COiNVERSIONNISTKS. 

CONVERSO  (mot  portug.)  n.  m.  Mar. 

V.  CONVKRSE. 

CONVERTENTE  {vér-tanf  —  du  lat. 
converlens,  retournant)  adj.  f.  So  dit 
d'une  proposition  qui  a  été  changée  eu 
uno  autre  par  conversion  :  Proposition 
CONVERTiiNTE.  De  toute  proposition  ani- 
verselle,  comme  celle-ci  :  Tout  homme 
est  UD  animal,  on  peut  tirer  une  propo- 
sition coNVERTBNTB  particulière  comme 
cette  autre  :  Certains  animaux  sont  des 
hommes. 

—  n.  f.  Proposition  convertente  :  Une 
proposition  particulière  ne  peut  avoir  une 
coNVERTKNTE  générale. 

CONVERTIBILITÉ  (rér'— rad.  conrer 
tible)  Q.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  conver- 
tible; propriété  des  choses  qui  peuvent 
être  converties,  changées  en  d  autres  : 
La  coNviiRTiBiLiTË  dcs  valeurs  en  espèces  est  la  vraie  base 
du  crédit. 

CONVERTIBLE  (vèr  —  lat.  cnnrcrtibilis  ;  de  convcrterc, 
convertir)  ailj.c^ui  peut  être  converti,  changé,  transformé  : 
Obligattons  convertibles  e»  rentes.  \\  On  dit  aussi  conveh- 

SIDLE. 

—  Proposition  convertible.  Logiq.  Proposition  que  l'on 
peut  convertir  sans  qu'elle  cesse  d  être  vraie,  c'est-à-dire 
qui  reste  vraie  lorsque  du  sujet  on  fait  l'attribut,  et  do 
1  attribut  lo  sujet. 

—  Anton.  Inconvertible. 

CONVERTIBLEMENT  '.vèr')  adv.  D'une  manière  conver- 
tible. 

CONVERTIR  {vèr  —  du  lat.  convertcre  ;  do  cum,  avec,  et 
verterc,  tourner)  v.  a.  Changer,  transmuer,  transformer  ; 
Les  alchimistes  prétendaient  convertir  les  métaux  en  or. 

—  Fig.  Métamorphoser,  changer  le  caracti-rc  de  :  L'es- 
prit de  parti  convertit  les  juges  en  bourreaux.  (Boisto.) 

—  Particulièrcm.  Faire  changer  do  religion,  amener  à 
la  religion  que  l'on  tient  pour  vraie  :  Convi-;rtir  les  païens, 
les  idolâtres,  les  hérétiques,  n  Faire  changer  d'avis  ou  do 
parti  :  Convkutib  un  réactionnaire. 

—  Fin.  Changer  lo  taux  do  :  CoNViiRTiR  le  5  p.  100 
en  4  1/2. 

Converti,  ie  part.  pass.  du  v.  Convertir. 

—  Sulistantiv.  Personne  convertie  :  Les  nouveaux  con- 
vertis ont  quelquefois  une  ferveur  indiscrète.  (Do  Bonalil.) 

—  Fam.  Prêcher  un  ronvcrii.  à  un  converti.  Chercher  à 
convaincre  quoli|u'un  qui  est  déjà  convaincu. 

~  Bours.  Joueur  qui  a  fait  une  conversion, 

—  Hist.  rolip.  Nom  quo  l'on  donnait,  dans  lo  xvi«  et  lo 
xvii*  siècle,  à  des  mendiants  qui  faisaient  métier  de  cliaii- 
t:er  do  religion,  et  qui  savaient  tiror  do  caresses  aumônes 
dos  ûmos  dévotes,  it  Nouveau.T  convertis.  Nom  qui  fut 
donné,  après  la  révocation  do  l'édit  do  Nantes,  aux  pro- 
testants qui  abjurèrent  pour  embrasser  lo  catholicisme. 

Se  convertir,  v.  pr.  Etre  changé  ;  transformé,  ii  Kntrei* 
dan«  la  religion  quo  l'on  tient  pour  vraio;  revenir  à  la 
pratique  dos  devoirs  rclii^ioux,  et,  fam.,  à  uno  conduite 
régulière,  il  Changer  d'avis,  de  sentiment,  «lo  parti. 


CONVERSIONNER   —   CONVOI 


~  Loçiq.  Etre  la  converse  l'une  do  l'autre  ;  Proposi- 
tions qui  SE  CONVERTISSENT. 

—  Anton.  Pervertir. 

CONVERTISSABLE  {vèr-ti-sabl')  adj.  Qui  peut  être  trans- 
forma :  'l'ims  les  silicates  sont  convektissabi.f.s  en  verre. 

"  Qui  peut  être  ramené  à  telle  religion  :  Les  jnusulmans 
ne  sont  pas  convertissables.  ii  Qui  peut  ètro  ramené  à  la 
pratique  des  devoirs  religieux,  ii  Qui  peut  être  corrigé  : 
Vn  inenteur  invétéré  n'est  plus  convertissablk. 

—  Anion.  Inconvertiasable. 

CONVERTISSANT  {vér-ti-san),  ANTE  adi.  Qui  conver- 
tit, qui  est  de  nature  à  convertir  :  La  grâce  convertis- 
sante. 

CONVERTIS  SEME  NT  {v^èr-ti-sman)n.vix.  Action  de  trans- 
former :  Le  convertissement  des  valeurs  en  es^pèces.  il  On 
dit  plus  ordinairement  conversion,  excepté  pour  les 
valeurs  que  l'on  convertit  en  espèces,  et  los  obligations 
que  l'on  convertit  en  contrat  de  constitution. 

CONVERTISSEUR  (vèr-ti-seur'),  EUSE  n.  Personne  qui 
convertit  les  infidèles,  les  pécheurs,  etc.  (Ne  se  dit  gu^re 
que  par  ironie.} 

—  Fig.  Moyeu  de  conversion  :  Le  sabi'e  est  un  mauvais 
convertisseur.  (Boiste.) 

—  En  T.  do  comm.,  Celui  qui  se  charge  des  convertisse- 
ments  en  matière  d'affaires  ou  de  monnaies. 

CONVERTISSEUR  {vèr-ti-seur  —  rad.  convertir)  n.  m. 
Métall.  Grande  cornue  métallique,  doublée  intérieurement 
de  matériaux  réfractaires  (garnissage  acide  ou  garnis- 
sage basique),  et  dans  laquelle  on  oxyde,  par  un  vif  cou- 
rant d'air,  de  la  fonte  pour  la  transformer  directement 
en  acier.  (Cet  appareil  a  été  imaginé  par  Bessemer.  On 
l'applique  également,  aujourd'hui,  à  l'alfinage  du  cuivre.) 

V.   ACIER. 

—  Techn.  Appareil  qui,  dans  les  minoteries  à  cylindres, 
transforme  en  farine  les  gruaux  produits  par  le  désagré- 
gateur. 

CONVERTOR  (rè?**  —  du  lat.  convertere,  changer)  n.  m. 
Organe  qui,  dans  une  machine,  transforme  en  mouvement 
circulaire  continu  deux  mouvements  parallèles  rectilignes 
alternatifs.  (La  bielle  motrice  joue  ce  rôle.) 

CONVEXASTRjEA  {vè-ksass)  n.  f.  Genre  de  madrépores, 
famille  des  stilinacés,  fossiles  dans  le  trias,  le  jurassique 
et  le  crétacé.  {Les  convexastraea  abondent  dans  les  massifs 
coralliens  de  la  région  alpine  [calcaires  à  lithodendron].) 


l,a  conversion    '  i. 

CONVEXE  [vcicss  —  du  lat.  convexus,  arrondi)  adj.  Bombé, 
courbé  en  dehors  :  Verre,  Lentille  convexk. 

CONVEXION  n.  f.  Phys.  V.  convection. 

CONVEXIROSTRE  {vè-ksi-rosstr'  —  do  connexe,  et  du 
lat.  rostrum,  bec)  n.  et  adj.  Zool.  Qui  a  lo  bec  convexe. 

CONVEXITÉ  {vè-ksi  —  lat.  conrexitas  ;  do  convcxus,  con- 
vexe). .  f.  Qualité  de  ce  qui  est  convexo;  saillie  convexe, 
surface  bombée  :  La  co:i\'K'X.iTÉ  d'un  globe,  d'un  verre,  d'un 
miroir. 

—  Enctcl.  Math.  Lo  sons  do  la  convexité  d'une  courbe 
ost  l'opposé  du  sens  do  la  concavitt^.  I..a  convexité  d'une 
courbe  ost  donc  tournéo  du  côté  des  y  positifs  ou  du  côté 

d*v 
dos  g  négatifs,  suivant  quo  ■—  ost  négatif  ou  positif. 

CONVEXO-GONCAVE  (ué-A-so)  adj.  Qui  est  convexe  d'un 
côté  ot  concave  do  lauiro,  la  surface  convoxo  étant  plus 
bombée,  c'est-à-dire  a\ant  un  rayon  plus  court  que  la 

surface  concave. 

CONVEXO-CONVEXE  (vé-kso)  adj.  Qui  est  convexe  dos 
doux  cùtés  :   IVrres  convexo-convkxes. 

CONVEXULE  {vâ'ksul'  —  dimin.  du  lut.  convexus,  con- 
vexe) adj.  Légèrement  convexe.  (Peu  usité.) 

CONVt(du  bas  \:it.eonvilus  pour co»m'c/u«, bonquot)  n.  m. 
Action  do  convier.  (Vieux.) 

CONVICINE  (du  lat.  cum,  avoc,  ot  vicia,  vosco)  n.  f.  Al- 
caloid»  extrait  do  la  vosco  (l'icta  saliva),  on  mAmo  tonips 

que  la  vicine. 

CONVICT  (liA/'  — motangl.,  formé  du  lut.  coriric/iK,  con- 
vaincu) n.  m.  Dr.  pénal  nngl.  Individu  convaincu  d'un 
crimo  ot  condamné  soit  ù.  la  prison  {conviet  prisons),  soit 
ù  la  déportation  :  L'Australie  a  tUé  peuplée  par  des  coNvicrs. 

CONVICTION  (ksi-on  —  lat.  convictio ;  do  convincere, 
supin  cunvtctutn,  convaincre)  n.  f.  Etat  d'une  j^orsonno 
cunvnincuo,  adhésion  d'un  esprit  entraîné  parla  turco  dos 
preuves  ou  dos  motifs  :  La  conviction  agit  sur  l'entende- 
ment, et  la  persuasion  sur  la  f«^o/i/''.  (D'Aguoss.)  n  Croyance, 
opinion  arrêtée  et  ruisoonéo  :  .U'oir  des  convictions. 


—  Par  ext.  Preuve  convaincante  :  Avoir  en  main  le^ 
convictions  du  crime.  (Vieux.) 

—  Pièces  de  conviction  ou  à  conviction.  En  T.  de  dr., 
Preuves  matérielles  d'un  fait  criminel. 

~  Syn.  Conviction,  persuasion.  V.  convaincre. 

CONVICTIONNEL,  ELLE  {ksi-o-7ièl')  adj.  Qui  est  rolatii 
à  la  conviction;  oui  produit  la  conviction  :  Les  étémenti 
coNvicTioNNELS  d  unc  a/faire  criminelle. 

CONVICTIONNELLEMENT  (ksi-o-nè-le)  adv.  Avec  con- 
viction. 

CONVIER  (rad.  convi.  —  Prend  deux  i  do  suite  aux  deux 
prom.  pers.  plur.  de  l'imp.  do  l'ind.  ot  du  prés,  du  subj.  : 
Wous  conviions.  Que  vous  conviiez)  v.  a.  Inviter,  prier, 
engager  à  venir  :  Convier  quelqu'un  à  un  repas,  à  une  noce, 
à  une  fête. 

—  Par  ext.  Engager  à,  exciter  :  Le  beau  temps  convib  à 
la  promenade. 

Ce  n'est  point  à  mourir  que  la  gloire  convif. 

C'est  à  rendre  sa  mort  utile  ft.  la  patrie. 

De  Kellat. 
Il  On  dit  quelquefois  :  Convier  quelqu'un  de  parler  ;  mais 
cette  tournure  est  peu  usitée,  et,  probablement,  elle  serait 
tombée  tout  à  fait  en  désuétude  sans  le  vers  do  Corneille  : 

Soyons  amis,  Cinna;  c'est  moi  qui  t'en  convie. 

—  Stn-  Convier,  engager,  induire,  inviter.  Convier  sup- 
pose une  sorte  d'intimité,  une  menace  sentimentale,  inviter 
suppose  toujours  quelque  chose  de  plus  ou  moins  solennel, 
de  cérémonieux.  Engager  laisse  entendre  qu'on  expose  les 
raisons  qui  doivent  déterminer  à  agir.  Induire  se  prend 
presque  toujours  en  mauvaise  part;  on  induit  au  mal,  on 
induit  à  faire  ce  qui  sera  nuisiole  ;  on  mri7eàune  séance 
académique,  à  une  distribution  de  prix,  à  faire  ime  chose 
qui  demande  de  longs  efforts,  etc. 

Convié,  ée  part.  pass.  du  v.  Convier. 

—  Subslantiv.  Personne  qui  est  invitée  :  L'exactitude 
est  la  première  condition  des  conviés. 

Se  convier,  v.  pr.  Etre  invité,  ii  S'inviter  mutuellement. 
Il  S'inviter  soi-même. 

GONVIVANT  [van  —  du  préf.  con,  et  de  vivant)  n.  m.  Nom 
que  l'on  donne,  dans  certains  couvents  d'Italie,  à  des  re- 
ligieux qui  vivent  habituellement  en  communauté,  par 
opposition  aux  confluents,  qui  ne  se  réunissent  qu'à  cer- 
taines époques  de  l'année. 

CONVIVE  (lat.  conviva;  de  cum,  avec,  et  vivere,  vivre) 
n.  Personne  qui  prend  part  ou  qui  doit  prendre  part  à  un 
repas  :  Le  convive  qui  fait  attendre  l'amphitryon  mérite 
de  trouver  la  porte  de  la  salle  à  manger  fermée.  (Carême.) 

—  Hist.  Convive  du  roi.  Commensal  de  la  maison  du 
roi,  qui,  par  ses  fonctions,  était  admis  à  la  table  du  sou- 
verain :  La  loi  salique  distinguait,  chez  les  Francs,  le  con- 
vive DD  roi,  pour  la  mort  duquel  elle  donriait  SOO  sous  d'or 
de  cor7ipositinn.  (Montesq.) 

—  Poétiq.  Personne  qui  prend  part  à  une  action  consi- 
dérée comme  un  banquet  : 

Au  banquet  de  la  vie.  infortuné  convive. 

J'apparus  un  jour,  et  je  meurs.  Gilbert. 

—  Allus-  littêr.  Convive  de  pierre.  Allusion  à  un 
épisode  merveilleux  de  la  vie  légendaire  de  don  Juan. 


7. 


CONVIVIAL,  ALE,  AUX  et  CONVTVIABLE  (du  lat.  coil- 
vivium,  festin)  adj.  Qui  a  rapport  aux  festins.  {Ces  mots, 
ainsi  que  les  deux  suivants,  ont  été  créés  par  Brillât-Sa- 
varin, et  n'ont  guère  été  cmplo^'és  que  par  lui.] 

CONVIVIALITÉ  (rad.  contivial)  n.  f.  Goût  des  réunions 

joyeuses  et  des  festins. 

CONVIVIAT  [vi-a]  n.  m.  Qualité  Je  convive,  présence  à 
un  repas  :  Le  plaisiv  d'observer  m'a  sauvé  des  ennuis  du 

I  oNvivi.vT.  (Brill.-Savar.) 

CONVIVRE  v.  n.  Vivre  avec.  (Vieux.) 

CONVOCABLE  adj.  Qui  peut  être  convoqué  :  Les  collèges 
d'électeurs  ne  sont  pas  toujours  facilement  convocables. 

—  Subslantiv.  Celui  qui  peut  élro  convoqué  :  Convoquer 

tous  les   CONVOCABLKS. 

CONVOCATEUR,  TRICE  n.  et  adj.  Se  dit  d'une  per- 
sonne cbargêo  do  convoquer,  ou  d'un  avis  qui  convoque  : 
Le  roi  est  le  convocateur  naturel  des  états  généraux. 
(Mirab.)  Circulaire  convocatrick. 

CONVOCATION  {si-on  —  lat.  coniiora/io,  même  sens)  n.  f. 
.'Vction  do  convoquer  :  La  convocatio.n  des  collèges  électo- 
rattx.  Il  Lettre,  billet  qui  convoque  :  lïecevoir  une  convo- 
cation. 

—  Anton.  Dissolution. 

—  Encycl.  Hist.  roi.  On  nommait  coHi'Oca/i'on*  les  deux 
assemblées  du  clergé  anglican,  dont  l'une  se  tenait  ù  Can- 
torbéry,  et  l'autre  à  York.  Elles  étaient  souveraines  en 
matière  de  législation  ecclésiastique.  Comme  lo  l'arle- 
ment,  elles  comprenaient  uno  Cliambre  haute  et  une 
Cbambro  basse.  Au  commoncoraont  du  xvm*  siècle,  leur 
esprit  d'indépendance  déplut  au  gouvornonient,  qui  prit 
l'habitude  do  les  proroger  chaque  année,  dès  qu'elles 
étaient  réunies.  GrAce  aux  efforts  de  Wilberforco,  év^quo 
d'Oxford.  le  clergé  anglican  est,  depuis  lo  milieu  du  xix* siè- 
cle, autorisé  à  tenir  les  anciennes  convocations.  Mais  elles 
ne  sont  plus  que  consultatives  :  c'est  du  Parlement  qu'é- 
manent tous  les  actes  qui  ont  rapport  a  la  l.'gislatiou 
ecclésiastique.  lù>  France, dans  l'ancien  rëginio,  les  assem- 
blées du  clerqé  avaient  quelque  ressemblance  avec  les  coii- 
vocalions  anglaises.  Elles  se  tenaient  tons  les  cinq  ans  et 
avaient  pour  objet  principal  le  vote  et  la  répartition  des 
subsides  donnés  au  roi  p.ir  lo  clergé.  Quoique  dépourvues 
d'autorité  canoni(|ue,  elles  s'occupaient  aussi  do  questions 
de  doctrine  ot  do  morale. 

CONVOI  ivo-a  —  subst.  verbal  ilo  conmiier)  a.  m.  Réunion 
de  voitures  do  transport  qui  chominent  onscinblo  et  qui 
ont  la  inéiiio  destination  :  Diriger  un  convoi  siii-  /'<ii-ij. 

II  Ensemblo  do  voitures  et  do  personrtos  qui  portent  ot 
accompagnent  un  corps  au  lieu  do  sa  sépulture  :  De  nos 
jours,  uraque  tout  te  monde  se  découvre  divanl  un  convoi. 

—  An  milii.  Réunion  do  chariots  qui  Iransporlem  en- 
semblo des  liomiues,  du  matériel  ou  des  munitions  :  t"oN- 
voi  de  blasés,  de  munitions,  de  vivres.  Il  Escorte  des  inAmes 
chariots  :  Aita<iurr,  Battre  un  convoi. 

—  Cil.  .le  f.  Suite  de  voilures  reliées  los  unes  aux  autios 
et  entraînées  par  le  même  moteur  :  ^fanquer  le  convoi. 
Il  On  dit  plus  ordinairomoni  train. 


CONVOIEMENT   —   CONVULSION 


—  Fin.  Convoi  de  Bordeaux.  Bureau  du  roi  qui  était  éta- 
bli à  Bordeaux,  pour  percevoir  les  droits  qui  se  levaient 
sur  quelques  espèces  de  marchandises  déterminées,  trans- 
portées par  mer.  ii  Impôt  perçu  par  le  même  bureau. 

—  Mar.  Réunion  de  bâtiments  de  commerce,  naviguant 
ensemble  et  protégés  par  des  navires  de  guerre,  il  Es- 
corte formée  par  ces  derniers  navires,  ii  Lettre  de  convoi, 
Lettre  délivrée  à  chacun  des  navires  de  commerce  du 
convoi  par  le  commandant  de  l'escorte,  il  Ordre  de  convoi, 
Ligne  de  route  suivie  par  les  navires. 

—  Syn.  Convoi,  enterrement,  funérailles,  obsèques.  Le 
convoi  est  proprement  l'acte  de  ceux  qui  font  roule  en- 
semble pour  accompagner  le  corps  du  défunt;  c'est  aussi, 
par  extension,  la  réunion  des  personnes  formant  cortège. 
\Jenterrement  est  proprement  1  inhumation  ;  mais  il  signitie 
aussi,  par  extension,  tout  ce  qu'on  fait  à  l'occasion  de  celte 
inhumation. /'((?ieraï//e5  comprend  toutes  les  cérémonies 
qui  se  font  en  l'honneur  d'un  mort,  et  il  annonce  toujours 
quelque  chose  de  magnifique,  de  pompeux.  Obsèques  dési- 
gne les  mêmes  cérémonies  avec  moins  de  pompe  et  en  les 
présentant  surtout  comme  des  marques  de  déférence  et 
de  respect  de  la  part  de  ceux  qui  suivent  le  corps. 

—  Enctcl.  Convois  funèbres.  \ .  funér.uli.es. 

—  Admin.  milit.  Aux  armées  en  campagne,  pour  assurer 
ralimentation  des  troupes,  tout  en  leur  donnant  la  mobi- 
lité nécessaire,  on  a  réparti  les  approvisionnements  en 
plusieurs  échelons,  dont  le  premier  est  porté  par  les 
hommes  (doux  jours  de  vivres  sur  le  sac)  ;  le  second  (deux 
jours  également)  par  le  convoi  7-égimej} taire  qui  suit  chaque 
régiment,  et  le  troisième  (quatre  jours)  par  les  co7tvois 
administratifs,  atieclés  aux  grandes  unités  à  partir  de  la 
division  d'infanterie  ;  soit  un  total  de  huit  jours  de  vivres 
à  la  disposition  des  troupes. 

Viennent,  enfin,  les  convois  auxiliaires  et  de  réquisition, 
organisés  par  le  service  des  étapes,  et  chargés  de  ravi- 
tailler les  convois  administratifs,  comme  ceux-ci  ravi- 
taillent les  convois  régimentaires.  En  station,  le  ravitail- 
lement se  fait  de  l'avant  à  l'arrière,  par  le  renvoi  dans  ce 
sens  des  voitures  vides;  en  marche,  il  s'effectue  de  l'ar- 
rière à  l'avant,  les  convois  administratifs,  par  exemple, 
amenant  leurs  voitures  pleines  jusqu'aux  convois  régi- 
mentaires pour  les  ravitailler. 

Le  convoi  régimentaire  d'un  régiment  d'infanterie  com- 
porte 13  voitures;  le  convoi  administratif  à' nne  à\vis\on 
en  compte  158  (dont  28  à  4  chevaux  et  130  à  2  chevaux). 
Pour  réduire  l'encombrement,  les  convois  adminislratils 
restent  à  un  jour  de  marche  au  moins  en  arrière  des  com- 
battants, et  chacun  d'eux  est  réparti  en  quatre  sections, 
dont  les  deux  premières,  dites  «  de  ravitaillement  >■,  sont 
poussées  en  avant  quand  il  y  a  lieu  de  ravitailler  les 
convois  régimentaires  ;  les  deux  autres  sections  sont  dites 
B  de  réserve  " . 

Les  convois  administratifs  sont  formés  de  voitures  mili- 
taires et  de  voitures  de  réquisition,  et  attelés  par  le  trai7i 
des  équipages.  Chacun  de  ces  convois  relève  du  sous- 
intendant  et  du  général  commandant  la  division. 

Les  convois  auxiliaires,  rattachés  au  service  des  étapes, 
sont  composés  de  quatre  sections,  dont  chacune  porte  un 
jour  de  vivres  pour  l'effectif  du  corps  d'armée.  Ils  sont 
complétés,  au  besoin,  par  des  réquisitions  temporaires, 
sur  la  demande  du  directeur  des  étapes  au  commandant  de 
la  région. 

Les  convois  éventuels  de  réquisition,  affectés  au  service 
des  étapes,  assurent,  le  long  des  ligues  d'étape,  d'un  gîte 
à  l'autre,  les  transports  qui  s'effectuent  :  soit  par  convois 
proprement  dits,  les  équipages  faisant  le  trajet  à  raison 
d'une  étape  par  jour;  soit  par  relais  alternatifs  de  voi- 
tures, en  transbordant  le  chargement  à  chaque  étape  sur 
de  nouveaux  véhicules,  les  autres  retournant  en  arrière 
avec  leurs  attelages  ;  soit,  enfin,  par  relais  successifs  :  les 
attelages  avançant  alors  chaque  jour  d'une  étape  et  les 
voitures  continuant  le  mouvement  sans  transbordement. 
Ce  dernier  procédé  donne  le  meilleur  rendement  et  est 
le  plus  avantageux  à  tous  égards;  mais  chacun  des  sys- 
tèmes doit  être  employé  suivant  les  circonstances  où  il 
convient  le  mieux. 

A  l'intérieur,  s'il  s'agit  de  transporter,  pour  les  corps  de 
troupes  et  détachements  qui  se  déplacent  par  étapes,  soit 
de  menus  bagages,  soit  des  éclopés  ou  des  prisonniers,  etc., 
les  voitures  et  attelages,  ou  les  animaux  de  bât  en  pays  do 
montagne,  sont  fournis  par  prestations  et  alloués  aux  corps 
d'après  leur  effectif,  à  raison  d'im  collier  par  160  hommes 
ou  fraction  de  160  hommes.  Par  collier,  on  entend  une 
voiture  à  un  cheval,  dont  le  chargement  maximum  est 
évalué  à  600  kilogrammes  ou  à  cinq  hommes,  celui  d'un 
animal  de  bât  étant  de  120  kilogrammes. 

—  Ch.  de  f.  On  distingue  plusieurs  espèces  de  convois  : 
les  convois  rapides,  qui,  outre  les  fourgons  contenant  les 
bagages  des  voyageurs,  ne  possèdent  que  des  voitures 
de  luxe  comme  v^agons-lits,  wagons-restaurants ,  etc.  ; 
les  convois-express,  ayant  des  voitures  de  première,  de 
seconde  et  quelquefois  aussi  de  troisième  classe  ;  les 
convois-poste,  dans  lesquels  on  attelle,  au  milieu  d'autres 
véhicules,  des  wagons  faisant  le  service  des  postes,  les 
correspondances  étant  distribuées  en  cours  de  route  ;  les 
convois-omnibus,  ayant  des  voitures  des  trois  classes  et 
s'arrêtant  généralement  à  toutes  les  stations  ;  les  convois 
mixtes  qui  ont  des  voilures  à  voyageurs  et  des  wagons  à 
marchandises  ;  les  convois  à  r.xarchandises,  ne  possédant 
que  des  wagons  contenant  des  marchandises  lourdes  ou 
encombrantes  ;  les  convois  de  ballast,  transportant  le  bal- 
last et  le  matériel  nécessaire  à  la  construction  des  voies. 

CONVOIEMENT  fuo-a-man  —  TSià.  convoyer)  n.m.  Escorte 
d'un  convoi  de  bâtiments  de  commerce. 

GONVOITABLE  (t'o-a)  adj.  Désirable,  que  l'on  convoite  : 

Un  sort  CONVOITABLE. 

CONVOITER  {vo-a  —  du  lat.  cupiditas,  cupidité,  forme 
un  peu  éloignée,  mais  nui  est  assez  bien  justifiée  par  l'in- 
termédiaire coveitier,  aonl  on  trouve  d'anciens  exemples) 
V.  a.  Désirer  avec  passion  :  Le  duc  de  Guise  convoitait  la 
couronne,  ii  Absol.  Former,  éprouver  des  désirs  ; 

Certe».  je  ne  sai»  pas  quelle  chaleur  vous  monte  ; 
Mais  à  convoiter,  moi,  je  ne  suis  pa&  si  prompte. 

MOLliiRE. 

—  Poéliq.  Convoiter  des  yeux.  Regarder  avec  passion, 
avec  un  ardcni  désir  de  possfîdcr. 

—  Prov.  :  Qui  tout  convoite  tooit  perd.  L'avidité,  qui  fait 
qu'on  veut  tout  avoir,  cmpècho  do  rion  obtenir. 

Se  ConvoitQV,  v,  pr.  Etre  convoité. 

—  Syn.  Convoiter,  désirer,  avoir  envie,  souhaiter,  sou- 


pirer après.  Convoiter  diffère  des  autres  verbes  en  ce  qu'il 
présente  ordinairement  le  désir  comme  une  chose  blâma- 
ble ou  excessive.  Désirer  exprime  le  sentiment  bien  pro- 
noncé et  durable  qui  nous  porte  vers  un  objet  nettement 
déterminé.  Avoir  envie  exprime  un  sentiment  moins  dura- 
ble qui  tient  un  peu  du  caprice,  de  la  fantaisie.  Souhaiter, 
c'est  désirer  vaguement,  sans  savoir  précisément  com- 
ment la  chose  souhaitée  pourra  être  obtenue.  Soupirer, 
c'est  désirer  avec  langueur,  en  souffrant  de  ne  pas  pos- 
séder encore.  Un  homme  peu  délicat  convoite  le  bien  d'au- 
Irui  ;  un  malade  désire  sa  guérison  ;  un  enfant  a  envie  de 
tout  ce  qui  brille  ;  on  souhaite  un  bien  qui  paraît  difficile 
à  atteindre  ;  le  prisonnier  soupire  après  la  liberté. 

—  Anton.  Dédaigner. 

CONVOITEUR,  EUSE  (vo-a)  n.  Personne  qui  convoite. 
CONVOITEUSEMENT  {vo-a)  adv.  Avec  convoitise. 

CONVOITEUX  {vo-a-teii),  EUSE  adj.  Qui  convoite,  qui 
est  sujet  à  la  convoitise  : 

L'amour,  comme  tu  sais,  est  un  enfant  gourmand, 
Et,  pour  rassasier  sa  faim  trop  convoileuse,' 
Je  trouve  des  soupirs  une  viande  creuse. 

Ta-  Corneille. 

—  Substantiv.  Personne  convoileuse  :  Les  convoiteux 
ne  font  nul  cas  de  ce  qu'ils  ont. 

CONVOITISE  {vo-a  —  rad.  convoiter)  n.  f.  Désir  immo- 
déré de  posséder  une  chose,  une  personne  :  Si  l'être  de 
l'homme  est  borné,  sa  convoitise  ne  l'est  pas.  (Bourdal.) 
]]  Jeter  un  œil  de  convoitise;  Voir,  Begarder  d'un  o'il  de 
convoitise.  Jeter  un  regard  passionné,  qui  exprime  un 
avide  désir. 

—  Syn.  Avidité,   concupiscence,  cupidité.  V.  avidité. 

GONVOL  n.  m.  Action  de  convoler  à  un  nouveau  ma- 
riage :  Le  philosophe  Athénagore  donnait  au  CONVOL  la  dé- 
yiomination  d'honnête  adultère.  (Teulet.) 

CONVOLANT  {lan),  ANTE  [rad.  co7ivoler]  adj.  Qui  con- 
tracte un  nouveau  mariage.  (Vieux.) 

CONVOLER  (du  lat-  convolare,  voler  avec)  v.  n.  Voler 
vers  [un  homme,  une  femme  qu'on  épouse]  :  Elles  convo- 
laient dans  les  bras  d'un  homme.  (Molière.)  L'usage,  on 
ne  sait  pourquoi,  est  de  n'employer  le  mot  <-  convoler  »  que 
lorsqu'il  s'agit  d'un  nouveau  mariage.  Le  verbe  est  ordi- 
nairement accompagné  d'un  régime  qui  exprime  la  nature 
de  l'union  :  Convolek  en  secondes,  en  ti-oisièmes  noces. 

—  Par  anal.  Prendre  de  nouveaux  engagements  con- 
traires aux  anciens  :  //  est  peu  d'hommes  politiques  qui  ne 
trouvent  au  besoin  d'excellentes  raisons  de  convoler  à  de 
nouveaux  serinents. 

—  Par  plaisant.  Passer,  changer  de  place  ou  de  situa- 
tion :  Ze  livre  ayant  déjà  convolé  en  ti'oisième  main... 
(Scarron.) 

CONVOLUTÉ,  ÉE  (du  lat.  convolvere,  supin  convolutu7)i, 
enrouler)' adj.  Bot.  Se  dit  de  tout  organe  enroulé  sur  lui- 
même  en  spirale  ou  en  cornet  ;  i^euinescoNVOLUTÉES.  Co- 
tylédons convolutés. 

—  Enlom.  Ailes  convolutées.  Ailes  qui  enveloppent  le 
corps  et  lui  donnent  une  forme  cylindrique. 

CONVOLUTE  ou  CONVOLUTA  n.  m.  Genre  de  vers 
rhabdocèles,  type  do  la  famille  des  convolutidés,  compre- 
nant des  vers  aveugles,  et  à  tube  digestif  représenté  par 
un  parenchyme  mou.  (Le  convoluta  infundibulum  [mer  de 
Norvège],  et  autres  espèces  de  la  Baltique,  en  sont  les 
principaux  représentants.) 

CONVOLUTIF,  IVE  adj.  Bot.  Syn.  de  convoluté.  (Se 
dit  particulièrement  des  feuilles  et  de  la  prôfoUation.) 

CONVOLUTIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  vers  turbellariés 
rhabdocèles,  comprenant  les  genres  convoluta,  7iadina, 
schizoprora,  caractérisés  par  l'absence,  à  pou  près  com- 
plète, du  tube  digestif.  (Los  convolutidés  sont  des  ani- 
maux marins  habitant  les  régions  boréales.)  —  Un  con- 

VOLDTIDÉ. 

CONVOLUTION  {si-on  —  du  lat.  convolvere,  supin  convo- 
lutum,  rouler  autour)  n,  f.  Action  de  se  rouler  autour  :  Les 
figures  du  Laocoon  liées  par  les  convolctions  d'unse7'pent. 
(Diderot.) 

CONVOLVE  (du  lat.  convolvere,  enrouler)  n.  m.  Bot. 
Forme  peu  usitée  du  mot  convolvdlus. 

CONVOLVULAGÉ,  ÉE  {rad.  convolvidus)  adj.  Bot.  Qui 
ressemble  ou  qui  se  rapporte  aux  liserons  ou  convolvulus. 

CONVOLVULACÉES  {se)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  di- 
cotylédones, ayant  pour  type  le  genre  convolvulus  ou  lise- 
ron. —  Une  convolvulacee. 

—  Encycl.  La  famille  des  convolvulacées  renferme  des 
plantes  herbacées  ou  des  arbrisseaux  à  tige  ordinaire- 
ment grimpante,  volubile,  sécrétant  un  suc  laiteux  et 
portant  des  feuilles  alternes,  échancrées  en  cœur  à  la 
base.  Les  fleurs  sont  souvent  très  grandes,  solitaires  ou 
groupées  en  petits  bouquets  axillaires  ou  terminaux.  Le 
fruit  est  une  capsule  s'ouvrant  ordinairement  en  deux  ou 
quatre  valves,  et  divisée  à  l'intérieur  en  loges  dont  le 
nombre  varie  d'une  à  quatre  ;  chaque  loge  renferme  une 
ou  deux  graines  à  tégument  coriace  ou  membraneux.  Cette 
famille  a  des  affinités  avec  les  polémoniacées,  les  borra- 
ginéos,  les  solanées. 

Les  convolvulacées  habitent,  pour  la  plupart,  les  ré- 
gions équatoriales,  particulièrement  les  bords  de  l'océan 
Atlantique  ;  leur  nombre  diminue  â  mesure  qu'on  s'avance 
vers  les  pôles.  Presque  toutes  renferment  un  suc  résinoïde, 
qui  possède  des  propriétés  purgatives  souvent  très  éner- 
giques. Quelques-unes  sont  fréquemment  employées  en 
médecine  (scammonée,  jalap.  turbith)  ;  d'autres  présen- 
tent des  parties  soutoirraines  charnues  et  féculentes,  sus- 
ceptibles d'entrer  dans  l'alimentation  (batato  ou  patate). 
La  plupart  sont  de  charmantes  plantes  grimpantes  fort 
recherchées  dans  les  jardins,  mais  dont  quelques-unes 
exigent  la  serre  chaude  ou  tempérée. 

CONVOLVULÉES  (rad.  convolvulus)  n.  f.  pi.  Tribu  de 
plantes  de  la  famille  des  convolvulacées,  ayant  pour  type 
le  goure  convolvulus  (ou  liseron).  —  Une  convolvulki:. 

GONVOLVUUFOLIÉ,  ÉE  fdu  lat.  convolvulus,  liseron,  et 
folium,  feuille)  adj.  Dont  les  feuilles  sont  semblables  ù 
celles  du  liseron. 

CONVOLVULINE  n.  f.  Substance  résineuse  qu'on  retire 
du  jalap  ofûcinal,  ou  du  rhizome  du  convolvulus  Schîedànus 


2S4 

CONVOLVULINÉES  (rad.  convolvulus)  n.  f.  pi.  Classe  de 
végétaux  dicotylédones,  qui  comprend  les  familles  des 
convolvulacées,  des  sola7iées  et  dos  polémoniacées.  —  Une 

CONVOLVULINÉE.' 

CONVOLVULINOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  convolvulino- 

LIQUE. 

CONVOLVULINOLIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  prend 
naissance  quand  on  fait  agir  l'émulstne  ou  les  acides 
étendus  sur  l'acide  convolvulique.  Syn.  convolvuunol, 

RHODÉORÊTINOL. 

CONVOLVULIQUE  adj .  Se  dit  d'un  acide  qui  prend  nais- 
sance quand  on  soumet  laconvolvuline  à  l'action  des  bases. 

Syn.   ACIDE  RHODÉORÈTIQUE. 

CONVOLVULOÏDE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  pharditis. 

CONVOLVULUS  {luss)  Ot  CONVOLVULE  n.  m.  Nom 
scientifique  du  genre  liseron,  qu'il 
tend  à  remplacer,  même  dans  le  lan- 
gage vulgaire  :  Le  convolvulus  aqua- 
tique fait  éclater  «e.s  grandes  flews 
blanches  sur  le  t7'onc  du  saule.  [B.  de 
Saint-P.) 

—  Encycl.  V.  liseron. 

CONVOQUER  {ké  —  lat.  convocare  ; 
de  cum,  avec,  et  vocare.  appeler)  v.  a. 
Inviter,  par  un  ordre  ou  par  un  simple 
avertissement,  à  s'assembler  :  Convo- 
quer les  Chajnbres,  un  co7icile,  les  col- 
lèges électoraux. 

Se  convoquer,  v.  pr.  Etre  convoqué. 

—  Anton.  Dissoudre. 

CONVOYER  ivù-a-iè  —  du  lat.  pop. 
conviare ;  de  c»?»,  avec, et  via,  chemin. 
Prend  un  i  après  y,  aux  deux  prem. 
pers.  de  l'imp.  de  Tind.  et  du  prés,  du 
subj.  :  Nous  convoyions.  Que  vous  con-  Convolvulus  : 

voyiez  ;  change  y  en  i  devant  un  e  a,  coupe  de  la  fleur, 
muet  :  Je  convoie.    Vous  co7woierez. 

Qu'ils  convoient)  v.  a.  Accompagner  :  Convoyer  une  dame 
jusqu'à  sa  porte.  (Vieux.)  il  Escorter  dans  un  but  do  pro- 
tection :  Convoyer  des  navii-es  7na7'chands. 

Se  convoyer,  v.  pr.  Etre  convoyé. 

CONVOYEUR  {vo-a-ieur)  n.  m.  Celui  qui  convoie,  qui 
escorte  pour  protéger. 

—  Art  milit.  et  Admin.  Agent  spécial  que  l'autorité  ci- 
vile ou  militaire  charge  d'accompagner  un  convoi.  (On 
donne  aussi  souvent  ce  nom  aux  conduc/eurs  d'équipages.) 

—  Mar.  Bâtiment  qui  forme  l'escorte  d'un  convoi  ou  qui 
en  fait  partie,  il  Adjectiv.  :  Bâtiments  convoyeurs. 

—  Techn.  Appareil  que  l'on  emploie,  dans  les  docks, 
pour  le  transport  automatique  des  grains.  (Cet  appareil 
consiste  en  une  sorte  de  large  courroie  sans  fin,  que  fait 
manœuvrer  une  machine  à  vapeur.) 

GONVREAU  ou  GOUVREAU  {vro)  n.  m.  Nom  vulgaire 
d'une  variété  d'alose. 

GONVULSER  (du  lat.  convellere ,  supin  cojwulsum,  se- 
couer, ébranler)  v.  a.  Contracter  convulsivement  :  Recher- 
cher les  causes  qui  convulsent  les  muscles. 

Se  convulser,  v.  pr.  Etre  convulsé. 

CONVULSIBILITÉ  (rad.  convulsible)  n.  f.  Aptitude  à  en- 
trer en  convulsion.  (Se  dit  particulièrement  des  muscles 
qui,  dans  Vépilepsie  jackso7iienne,  répondent  à  la  zone 
psycho-motrice  occupée  parla  lésion.) 

CONVULSIBLE  adj.  Qui  est  disposé  aux  convulsions. 

CONVULSIF,  IVE  (du  lat.  convulsus,  arraché)  adj.  Qui 
est  de  la  nature  des  convulsions  :  Mouvements  convulsifs. 
Il  Qui  est  accompagné  de  convulsions  ;  Toux  convdlsive. 
Il  Qui  produit  des  convulsions  :  Médicaments  convulsifs. 
Il  Qui  a  des  convulsions  :  Main  convulsive.  (V.  Hugo.) 

—  Par  oxt.  Qui  a  quelque  chose  de  mécanique,  de  pure- 
ment organique,  d'involontaire  comme  les  convulsions  ; 
Rire  convulsif. 

—  n.  m.  Remède  convulsif  :  Un  convulsif. 

CONVULSION  (lat.  convulsio,  même  sens;  de  co7ivulsus, 
arraché)  n.  f.  Mouvement  brusque,  irrégulier,  involon- 
taire des  muscles  :  Les  convulsions  sont  fréquentes  chez 
les  enfants  durant  la  prem/ère  dentition.      * 

—  Par  ext.  Mouvement  violent,  geste  tourmenté  :  J^es 
convulsions  du  désespoir,  ii  Cortorsion,  geste  outré  ;  Les 
convulsions  d'un  pitre. 

—  Poétiq.  Agitation  violente,  qui  se  produit  dans  la  na- 
ture :  Les  CONVULSIONS  du  globe. 

—  Fig.  Action  violente  et  soudaine  qui  amène  de  grands 
troubles  :  Les  co'svui.siovis politiques,  ii  Agitation  inquiète, 
efi'orts  pénibles  :  Les  convulsions  de  la  mauvaise  foi,  qui 
7te  sait  plus  où  se  prendre.  (M""*  do  Sév.) 

—  Hist.  Contorsions  auxquelles  se  livraient  certains 
sectaires  du  x\iii*  siècle,  à  Paris,  particulièrement  dans 
le  cimetière  de  Saint-Médard  :  La  folie  des  convulsions 
avait  achevé  d'avilir  les  jansénistes  en  les  7-cndant  iùdiculcs. 
(D'Alemb.) 

—  Pathol.  Convulsion  tétanique.  Contraction  égaie  et 
permanente  de  tous  les  muscles.  (V.  tétanos.)  ii  Convul- 
sion tonique.  Ancien  nom  des  contractions  permanentes 
des  muscles,  il  Commlsions  cloniqucs,  Convulsions  propres, 
caractérisées  par  un  état  alternatif  de  contraction  et  de 
relâchement  des  muscles. 

—  Encycl.  Pathol.  Les  convulsions  spnt  des  contractions 
brusques  et  involontaires,  tantôt  durables  et  laissant  alors 
les  régions  atteintes  dans  une  position  fixe  (convulsions 
toniques),  tantôt  rapides,  successives,  donnant  ainsi  lieu 
à  dos  mouvements  saccades  (convulsions  cloniques).  Le 
type  do  la  convulsion  tonique  est  le  tétanos;  celui  de  la 
convulsion  cloniquo  est  la  chorée  ou  danse  de  Saint-Guy. 

Les  convulsions  sont  générales  ou  partielles,  rythmi- 
ques ou  irrégulières;  elles  sont  dites  quelquefois  intei'nes, 
quand  elles  ne  se  manifestent  que  par  la  raideur  do  la 
tête,  avec  fixité  des  yeux  et  état  demi-syncopal. 

Les  convulsions  cloniques  générales  se  rencontrent  de 
préférence  chez  l'eufant,  soit  au  cours  des  infections, 
soit  à  l'occasion  de  troubles  digestifs,  do  la  présence  de 
vers  intestinaux,  de  l'apparition  des  dents,  d'une  émotion 
un  peu  vive,  douleur,  colère,  etc.  Bfen  quo  banales,  cfes 
manifestations  sont  sous  la  dépeiidance  d'un  état  nerveux, 
le  plus  sbuvoul  hérïflit'air'o.  Il  en  est  ^6  mémo  chez 
l'adulte,  bien  que  les  intoxications  ou  les  infections,  lo 


253 

strychnisme,  par  oxomplo,  l'urémio,  l'éclampsio  puerpé- 
rale, lo  tétanos,  otc,  détorminont  latalomeiit  lapjmrition 
dos  conviilsioQS,  puisciuo  les  ai::L'uts  loxuiues  (poisons  ou 
toxines)  agissent  principalement  sur  les  contres  médul- 
laires et  y  produisent  une  liyperoxcitabilité  trùs  vivo.  Au 
nombre  dos  affections  nerveuses  qui  amènent  le  plus 
souvent  les  convulsions,  il  convient  do  citer  les  lésions 
bulbaires,  la  méningite  ot  l'encéphalite,  riiystério  et  sur- 
tout Vêpilepsie  jaksonicnne. 

—  Thérap.  Les  convulsions  débutent,  en  général,  brus- 
quement et  sont  à  peine  précédées  par  dos  mouvements 
fébrillaires  des  muscles.  Leur  pronostic  est  beaucoup  plus 
grave  dans  les  affections  nerveuses  qu'au  cours  des  infec- 
tions, chez  les  adultes  que  obez  les  enfants;  maïs  il  faut 
tenir  compte  non  seulement  do  la  période  à  laquelle  les 
convulsions  apparaissent,  des  causes  qui  les  provoquent, 
mais  aussi  des  dispositions  du  sujet. 

Los  convulsions  constituent  un  syndrome,  c'est-à-dire 
un  ensemble  de  symptômes   insufrîsants  par  eux-mêmes 

Sour  caractériser  une  maladie.  Leur  thérapentiquo  est 
onc  entièrement  subordonnée  à  la  cause.  Toutefois,  chez 
les  enfants  surtout,  et  quand  les  convulsions  ne  sont  pas 
trop  intenses,  des  lotions  d'eau  fraîche,  quelquefois  d'eau 
éthérée,  après  déshabillage,  suffisent  pour  calmer  Taccès; 
on  peut  aussi,  dans  le  cas  où  l'accès  est  rebelle,  faire 
respirer  un  peu  de  chloroforme  anesthésique.  A  cette 
méuication  accidentelle,  il  est  bon  d'ajouter,  pour  éviter 
le  retour  des  accidents,  les  bains  et  les  préparations  bro- 
murées. 

CONVUI£IONNAIRE  {si-o-nèr')  n.  Pathol.  Personne  qui 
a  des  convulsions  :  Un  convulsionnaire.  (Peu  usité.) 

—  Hist.  Nom  donné  à  des  fanatiques  du  xvm"  siècle, 
qui  éprouvaient  des  convulsions ,  et  s'infligeaient  diver- 
ses tortures,  auxquelles  ils  prétendaient  être  physique- 
ment insensibles. 

—  Encycl.  Hist.  La  déposition  de  l'évêque  de  Senez 
(1727),  la  défection  de  la  plupart  des  évêques  appelants, 
l'acceptation  pure  et  simple  de  la  bulle  ilnigenitus  (1728) 
par  le  cardinal  de  Noailles,  archevêque  de  Paris,  avaient 
rais  le  désarroi  dans  le  parti  janséniste.  Vers  le  commen- 
cement de  1729,  le  bruit  se  répandit  que  des  miracles 
avaient  été  obtenus  par  l'intercession  d'un  simple  diacre, 
nommé  François  de  Paris,  mort  en  1727.  Paris,  janséniste 
fervent,  avait  souscrit  le  fameux  appel,  et  ne  s'était  pas 
rétracté.  Habitant  une  cabane  de  planches  au  faubourg 
Saint-Marcel,  il  se  condamnait  aux  plus  d.ures  privations 
pour  consacrer  aux  pauvres  ses  dix  mille  livres  de  rente. 
Avec  la  permission  du  cardinal  de  Noailles,  un  tombeau 
avait  été  construit  en  son  honneur,  au  cimetière  de  Saint- 
Médard.  Ce  lieu  ne  larda  pas  à  devenir  témoin  de  faits 
étranges.  Dans  la  foule  qui  s'y  rendait,  des  personnes, 
tout  à  coup  saisies  de  spasmes  convulsifs,  en  proie  à  une 
sorte  de  délire  extatique,  prétendaient  prédire  l'avenir. 
D'autres  se  trouvaient  ou  se  croyaient  délivrées  subite- 
ment de  leurs  maladies.  Une  sorte  de  pèlerinage  s'orga- 
nisa :  des  infirmes  furent  apportés  de  tous  les  coins  de  la 
France.  Tous  étaient  agités  de  violentes  convulsions  :  de 
là  le'nom  de  convulsiotinaires,  qui  leur  fut  donné.  D'abord, 
quelques  membres  du  clergé  se  montrèrent  favorables  à 
ces  événements  singuliers,  qui  leur  paraissaient  des  mi- 
racles. Colbert,  évêque  de  îiiontpellier,  janséniste  déter- 
miné, l'un  des  quatre  premiers  appelants,  les  approuva 
officiellement  ;  vingt-trois  cures  de  Paris  présentèrent  une 
requête  à  l'archevêque  de  Paris,  pour  lui  demander  d'at- 
tester les  guérisons  obtenues.  Cependant,  l'indécence  et  la 
cruauté  se  mêlaient  au  fanatisme.  Des  femmes  se  soumet- 
taient à  de  vrais  supplices  appelés  secours,  dans  leur  lan- 
gage mystique.  Déjeunes  hommes,  nommés  secouristes,  les 
frappaient  à  coups  de  bûches  et  leur  labouraient  les  chairs 
avec  un  bâton  pointu,  désigné  sous  le  nom  de  sucre  d'orge. 
Le  biscuit  était  une  pierre  de  cinquante  livres,  qu'on  éle- 
vait avec  une  poulie  pour  la  faire  retomber  de  tout  son 
poids  sur  la  patiente.  Plusieurs  se  firent  attacher  à  des 
croix;  d'autres  recevaient  des  coups  d'épée.  Un  phéno- 
mène apparut,  qui  alors  troubla  profondément  les  esprits, 
mais  qui,  maintenant,  est  connu  de  ceux  qui  ont  étudié  les 
crises  d'hystérie  :  Vinsensibilité,  soit  totale,  soit  partielle, 
que  la  plupart  de  ces  infortunées  montraient  dans  leurs 
tourments.  On  y  voyait,  les  uns  l'action  de  Dieu,  les  autres 
celle  du  diable.  Le  Parlement  fit  plusieurs  enquêtes  sur 
ces  désordres.  L'archevêque  do  Paris  rendit  une  ordon- 
nance ot  écrivit  de  nombreux  mandements  pour  dénoncer 
ces  soi-disant  miracles.  En  février  1732,  la  cour  ordonna 
d'entourer  le  cimetière  de  Saint-Médard  d'une  clôture  et 
en  interdit  l'entrée.  Lo  lendemain,  on  trouva  sur  la  porto 
co  distique  écrit  par  un  plaisant  : 

De  par  le  roi,  défense  à  Dieu 
De  faire  miracle  en  ce  lieu. 

L'enthousiasme,  toutefois,  no  s'était  point  refroidi. 
En  1733,  à  l'anniversaire  de  la  fermeturo  du  cimetière, 
on  vit  devant  la  porto  plus  do  cinquante  carrosses  ot  une 
foule  considérable  de  personnes  do  toute  condition.  Les 
convulsio7is,  d'ailleurs,  continuèrent,  mais  en  secret,  avec 
un  redoublement  d'extravagances.  Une  sorte  do  secte 
s'organisa,  qui  eut  ses  chefs,  ses  réunions  et  une  caisse 
nommée  la  ooile  à  Perrctte.  Ou  vit  des  illuminés  reconnaî- 
tre lo  prophète  Elisée  dans  la  personne  d'un  certain 
Vaillant  :  on  les  nomma  élisécns.  Ils  donnèrent  naissance 
à  d'autres  sectaires  :  les  figuristes,  les  discernants,  les 
margouillistes,  etc.  Los  cris  et  les  contorsions  furent  ca- 
talogués :  on  distingua  les  aboiements,  les  miaulements. 
les  sauts,  etc.  Un  procès,  devant  lo  Parlement  on  1778, 
révéla  que  la  boite  à  Perrctte  contenait  alors  onze  cent 
mille  livres.  La  Révolution  mit  fin  à  ces  désordres,  en 
détournant  los  esprits  vers  d'autres  sujets. 

Convulsionnaires  de  Tanger  (lks),  tableau  dKu- 
gôno  Delacroix  (1838).  —  Dans  une  rue  bordée  do  maisons 
à  terrasses,  une  bande  daïssaouas  court  hurlante  ot  folle 
au  milieu  do  la  foulo  qui  s'écarte  pour  lui  livrer  passage  : 
los  uns  se  mordent  les  bras,  los  autres  trépignonl,  hur- 
lent, écument,  se  contorsionnent,  suivis  d'un  chaouch  A 
cheval,  qui  veille  sur  leur  dévotion  épiloptiquo.  Dos  en- 
fants regardent  cette  scène  étrange  avec  une  placidité 
orientale;  dos  femmes,  voilées  do  haïks  blancs,  sont  do- 
bout  sur  los  terrasses  des  maisons.  Il  y  a  dans  cette  toile 
une  incroyable  turbulonco  do  mouvement,  quo  personne 
n'a  dépassée  ;  il  y  a  surtout  uno  couleui'  chaude,  trunspa- 
ronto  et  légère,  dont  le  cbarmo  tempère  co  quo  lo  sujot 
peut  avoir  do  r*''pngiiant. 

C0NVUL3I0NNARISME  («i-o-na-riMm")  n.  m.  Etat  do 
Nurcxcitution,  sumblable  à  celui  dos  convulsionnaires  ot 


CONVULSIONNAIRE  —   COOKE 


dans  lequel  les  mouvements  désordonnés  du  corps  sont 
lilus  ou  moins  analogues  au  tremblement.  Le  convulsion- 
narisnio  so  rencontre  dans  certaines  sectes  religieuses: 
convulsionnaires  de  Saint-Médard,  trorablours  des  Cé- 
vennes,  quakers,  trembleurs  d'Anna  Lee,  etc. 

CONVULSIONNER  {si-o-né)  v.  a.  Donner  des  convulsions 
à  :  L'électricité  convulsionnk  les  muscles. 

— -  Par  ext.  Au  prop.  et  au  fig.,  Bouleverser,  produire 
dos  changements  brusques  ot  soudains  dans  :  Le  feu  inté- 
rieur A  CQNVULsioNNR  /c  çlobc.  La  Jtévolution  française  a 
CONVULSIONNÉ  l'Eiu'ope. 

Se  convulsionner,  v.  pr.  Tomber  en  convulsion,  se  livrer 
à  des  mouvements  convulsifs  :  La  passion  qui  se  convul 
siONNE  est  souvent  factice.  (M"*'  Romieu.) 

CONVULSIONNISTE(si-o-«i«sf')  n.  Partisan  dos  convul- 
sionnaires de  Saint-Médard  :  Les  convulsionnistes  du 
xviii*  sii'cle. 

CONVULSIVANT  (vaJi),  ANTE  adj.  Qui  donne  des  convul- 
sions. 

CONVULSIVEMENT  adv.  D'une  manière  convulsive, 

CONWAY  ou  AberconwaY,  ville  d'Angleterre  {pays 
de  Galles  [CarnarvonshireJ),  sur  la  rive  gauche  de  l'estuaire 
où  vient  déboucher  la  rivière  Conway  ;  3.000  hab.  Château 
ruiné;  pêche  de  harengs  et  huîtres. 

CONWAY  (Thomas),  officier  américain,  né  en  Irlande 
en  1733.  mort  en  1800.  Sorte  d'officier  de  fortune,  il 
servit  d'abord  dans  l'armée  française,  et  y  devint  colonel. 
Il  passa  en  Amérique  en  1777,  fut  lieutenant  de  Du  Cou- 
dray  sur  VA7nphitrite,  devint  brigadier  major  de  l'armée 
de  terre,  s'associa  aux  intrigues  ourdies  contre  Wash- 
ington, et  tomba  dans  le  discrédit.  Voulant  essayer  son 
pouvoir,  il  envoya  sa  démission  d'inspecteur  général  de 
l'armée,  haut  grade  que  le  congrès  lui  avait  confié.  A  sa 
grande  stupeur,  cette  démission  fut  acceptée.  Conway 
s'en  prit  au  général  Cadwallader,  avec  lequel  il  se  battit 
en  duel  (1778).  Il  revint  en  France,  rentra  dans  l'armée, 
devint,  en  1784,  maréchal  de  camp  et  gouverneur  de  Pon- 
dichéry.  En  1789,  il  passa  en  Angleterre. 

CONTBEARE  (Henry),  ingénieur  et  architecte  anglais, 
né  à  Brislington  en  1823.  Envoyé  en  1849  dans  l'Inde,  il 
exécuta  des  travaux  pour  fournir  de  l'eau  à  Bombay,  et 
construisit  la  belle  église  de  Saint-Jean,  à  Patara.  De  re- 
tour en  Angleterre  en  1855,  il  établit  plusieurs  lignes 
de  chemins  de  fer,  et  devint  professeur  à  l'établissement 
des  ingénieurs  de  Chatham.  En  I87s,  il  alla  se  fixera  Ca- 
racas, où  il  a  exécuté  de  remarquables  travaux  d'art. 

CONTLÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  toxique  dérivé  des  al- 
caloïdes de  la  ciguë. 

—  Encycl.  On  obtient  le  conylène,  C*H'*,  en  chauifant 
l'azoconhydrine  avec  l'anhydride  phosphorique.  C'est  un 
corps  huileux,  de  densité  0,761.  Le  conylène,  à  un  degré 
moindre,  a  la  même  action  physiologique  que  la  conicine. 

CoNYNGHAMfFrancis-Nathaniel,  marquis  di;},  homme 
politique  anglais,  né  à  Dublin  en  1797,  mort  en  1876.  Il  prit 
part  de  bonne  heure  aux  affaires  publiques,  se  signala  par 
ses  idées  libérales,  devint  sous-secrétaire  d'État  aux 
affaires  étrangères  dans  le  ministère  Canning  (1823-1826), 
lord  de  la  trésorerie  de  1827  à  1830,  pendant  l'administra- 
tion de  Wellington,  et  siégea  à  la  Chambre  des  lords,  en 
1832,  après  la  mort  de  son  père.  Directeur  général  des 
postes  en  1834,  le  marquis  de  Conyngbam  devint,  l'année 
suivante,  membre  du  conseil  privé,  occupa  la  charge  de 
grand  chambellan  delà  couronne  de  1835  à  1839,  et  reçut 
enfin  le  titre  de  vice-amiral  de  l'Ulster  (1849). 

CONYRINE  n.  f.  Base  organique  résultant  do  la  déshy- 
drogénation  de  la  conicine.  Syn.  de  congrink. 

—  Encvci,.  La  conyrine,  C*H"Az,  qui  diffère  do  la  coni- 
cine par  6  atomes  d'hydrogène  en  moins,  s'obtient  en 
chauffant  lo  chlorhydrate  de  conicine  avec  du  zinc  en 
poudre.  C'est  un  liquide  incolore,  à  fluorescence  bleu 
clair,  bouillant  vers  167»  ot  régénérant  la  conicine  par 
hydrogénation. 

CONYZE  ou  CONISA  n.  f.  Famille  des  composées,  tribu 
des  astérées,  comprenant  un  grand  nombre  d'espèces  ré- 
pandues dans  toutes  les  régions  chaudes  et  tempérées  du 
flobe,  et  dont  une  est  vulgairement  connue  sous  le  nom 
o  herhe  aux  puces,  parce  qu'elle  fait  périr  ces  insectes. 
Il  On  écrit  aussi  conize. 

CONYZÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Section  d'astôréos  bacchari- 
dées,  ayant  pour  type  le  genre  conyze.  —  Une  conyzéu. 

CONYZOÏDE  n.  f.  Bot.  Section  du  genre  carpésie. 

GONZA  della  Campania,  autrefois  Compsa,  ville 
d'Italie  (Campanio  [prov.  d'Avellinoj),  près  du  fleuve  côtior 
Ofanto;  1.300  hab.  ArohovAché  ;  belle  cathédrale.  Ville 
très  ancienne  ;  fut  assiégée  et  prise  par  Narsès,  on  554. 

GONZE  (Alexandre-Christian-Léopold),  archéologue  al- 
lemand, né  à  Hanovre  en  1831,  a  été  professeur  à  Halle 
(1863),  à  Vienne  (1869)  et  à  Berlin  (1877).  Il  a  beaucoup 
voyagé  en  Orient,  et  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  un 
Voyage  dans  les  îles  de  la  mer  de  Thrace  (1860);  Voyage 
dans  l'Uc  de  Lesbos  (I865h  Contributions  à  l'histoire  àe  la 
sculpture  grec(iue{l$69);  les  Dt^  but  s  de  l'art  en  Gr^ce(1870); 
Statues  romatnes  en  fXutriche  (1872-1873);  /*•*  Dieux  et 
les  Héros  de  l'art  grec  (1874)  ;  /techerches  archéologiques  en 
Samothrace  (1875-1880);  Jtésuliats  des  fouilles  de  fergame 
(1880);  etc. 

GONZÉLATEUR,  TRICE  (du  préf.  con,  ot  do  zélateur)  n. 
Personne  qui  est,  avec  d'autres,  ùl  la  tète  d'un  parti. 

COOBLIGATION  {si-on  —  rad.  coobligt^)  n.  f.  Obligation 
réciproque  ou  commune  à  plusieurs  porsonoos. 

COOBLIOÉ,  ÉE  (du  pr6f.  eo,  et  do  obligé)  &6j.  Qui  est 
obligé  avoc  d'autres. 

—  Dr.  anc.  Défense  d'attenter  à  sa  personne,  ses  biens, 
ses  cautions  et  ses  coobligés,  Formule  usité©  autrefois  on 
faveur  dos  débiteurs  quo  la  justice  voulait  protéger. 

COOCCUPANT(o-A»-pan),  ANTE  n.  Personne  qui  occupe 
avoc  uno  ou  plusieurs  autres. 

GOOK  (John),  navigateur  anglais  et  riipitaine  do  fli- 
bustiers du  XVII*  siècle,  mort  vers  1685,  qu'il  no  faut  pas 
confondre  avoc  son  ct^Iôbre  homonyme  Jamos  Cook.  John 
Coolc  commanda,  on  1083,  dans  la  nior  4u  Sud,  uno  expédi- 
tion do  flibustiers  au  cours  do  laquelle  son  bAtimnnt,  le 
Bachelor'ê  Dclight,  parti  do  la  Virginio,  flt  la  courte  sur 


la  côte  d'Afrique,  doubla  le  cap  Horn  et  toucha  à  l'île 
Juan-Fernandez. 

John  Cook  établit  ensuite  aux  îles  Galapagos  son  quar- 
tier général,  y  bâtit  des  magasins,  dans  lesquels  il  plaça  en 
dépôt  uno  grande  quantité  do  farine  qu'il  avait  prise  sur 
les  Espagnols,  et  dressa  do  cet  archipel  une  carte  encore 
estimée  des  navigateurs.  Après  la  mort  de  John  Cook,  ses 
compagnons  reconnurent  Edward  Davis  pour  leur  chef  et 
continuèrent  à  écumer  los  mers  du  sud  jusqu'en  1688. 

CoOK  (Jamos),  navigateur  anglais,  néon  1728  à  Mar- 
ton  (comté  de-  Durham),  tué  en  1779  dans  la  baie  de  Kéala- 
kekona  (îlo  Hawai).  Apprenti  mercier  à  Staithes,  il  sentit 
s'éveiller  en  lui  la  vocation  de  la  mer,  s'embarqua  comme 
mousse  à  bord  d'un  navire  charbonnier,  puis  entra  dans  la 
marine  royale.  Il  prit  part  à.  la  guerre  do  Sept  ans  en 
Amérique,  assista  à  la  prise  de  Québec,  mais  se  distingua 
surtout  par  ses  travaux  d'hydrographie  sur  le  Saint-Lau- 
rent et  à  Terre-Neuve.  Ses  connaissances  nautiques  et 
astronomiques,  fortifiées  par  l'étude  d'Euclide,  le  signa- 
lèrent à  l'attention  du  monde  savant,  et  il  fut  choisi  pour 
diriger  la  mission  chargée  d'observer,  Â  ïaïti,  le  passage 
de  Vénus  sur  le  soleil. 

Dans  ce  premier  voyage,  sur  YEndeavour  {11&%-\1"\), 
tout  en  ne  perdant  pas  l'obiet  spécial  de  sa  mission,  Cook 
explore  l'océan  Pacifique,  découvre  les  lies  de  la  Société, 
la  Nouvelle-Zélande,  relève  la  côte  orientale  de  la  Nou- 
velle-Hollande ou  Australie,  et  retourne  en  Angleterre  par 
l'océan  Indien,  ayant  fortement  entamé  la  croyance  des 
contemporains  en  l'existence  d'un  continent  austral. 

Pour  en  démontrer  Tinanité,  Cook  entreprend  un  second 
voyage  (1772-1775).  Avec  ses  deux  navires,  Adventure  et 
Résolution,  il  explore  minutieusement  l'océan  Pacifique, 
visite  de  nouveau  les  parages  de  Taïti  ot  de  la  Nouvelle- 
Zélande,  s'enfonce  vers  le  pôle  jusqu'à  71'' lO'  de  lat.  S., 
remonte  vers  le  tropique  par  l'île  de  Pâques,  les  Mar- 
quises, les  îles  de  la  Société,  les  îles  des  Amis,  précise  la 
position  des  Nouvelles-Hébrides  et  de  la  Nouvelle-Calé- 
donie et,  après  un  nouveau  séjour  à  la  Nouvelle-Zélande, 
navigue  entre  le  54*  et  le  55*  parallèle  vers  le  cap  Horn, 
sans  rencontrer  la  moindre  trace  d'une  grande  terre.  Enfin, 
du  cap  Horn  au  cap  de  Bonne- 
Espérance,  il  ne  cesse  de  navi- 
guer en  vue  des  glaces  du  polo. 
En  1776,  dans  son  troisième 
voyage,  Cook  s'applique  à  vé- 
rifier s'il  est  possible,  ou  non. 
de  naviguer  aux  extrémités 
de  notre  hémisphère  et,  en 
particulier,  s'il  existe  un  pas- 
sage au  N . ,  entre  l'océan 
Atlantiaue  et  la  mer  Paci- 
fique. 'Traversant  encore  le 
grand  Océan,  il  découvre  le 
groupe  des  îles  Sandwich, 
explore  la  côte  occidentale  de 
l'Amérique  du  Nord,  à  partir 
du  45"  degré  de  lat.,  longe  la 
presqu'île  d'Alaska,  pénètre 
par  le  détroit  de  Behring  dans 
l'océan  Glacial,  où  la  banquise 
l'arrête,  par  70*», 44'  de  lat. 
Revenu  ensuite  hiverner  aux  Cook. 

îles    Sandwich,    il    y    périt, 

assassiné  par  les  indigènes.  Ses  lieutenants  ramenèrent 
en  Angleterre  la  Resolution  et  le  Discovery. 

Cook  a  été,  au  jugement  de  Dûment  d'Urville,  le  type  le 

S  lus  accompli  du  marin  et  du  navigateur.  Dans  l'histoire 
e  la  géographie,  ses  deux  premiers  voyages  ont  une  im- 
portance capitale.  Ses  voyages  scientifiques  de  circum- 
navication,  s'ils  ne  sont  pas  les  premiers,  sont  ceux  qui  ont 
fait  le  plus  progresser  la  connaissance  du  grand  Océan, 
qui  en  ont  fixé  la  carte,  et  qui  ont  révélé  l'existence  d'un 
hémisphère  océanique  sur  le  globe. 

—  BiBLiOGR.  :  Premier  i^oyage,  rédigé  sur  son  journal  et 
celui  de  Banks,  par  Hawkesworth  (l^ondres,  1773  [trad. 
Suard,  Paris,  1774]);  Deuxième  voyage,  rédigé  par  Cook 
lui-même  (Londres.  1777  [trad.  Suard,  Paris,  1778]);  7>*oi- 
sième  foyai^e,  rédigé  par  le  lieutenant  King  (Londres,  1784 
[trad.  Demenior,  Paris,  1785]);  Société  do  géographie, 
Centenaij-e  de  la  mort  de  Cook  (Paris,  1879). 

GoOK  (ARCHIPEL  DU).  V.  Hebvey  (archipel). 

GoOK  (détroit  de),  large  do  80  kilomètres,  entre  les 
deux  lies  do  la  Nouvelle-Zélande. 

GoOK  (entrée  de),  golfe  sinueux  du  Pacifique,  entre 
les  péninsules  Kénaï  et  d'Alaska. 

GOOKE  (Edouard),  jurisconsulte  anglais.  V.  Cokk. 

GOOKE  (Thomas),  poète  et  littérateur  anglais,  né  à 
Bentree  (comté  d'Essox)  vers  1702,  mort  on  1756.  H  so 
rendit  à.  Londres  en  1722,  composa  des  petits  poèmes,  des 
chansons,  dos  pièces  do  théâtre,  otc,  ot  publia,  sous  lo 
titre  de  la  Bataille  des  poètes  (1725),  un  poèmo  satirique 
dans  lequel  II  attaquait  vivement  Swift,  Pope,  otc.  Co 
dernier,  pour  se  venger,  plaça  Cooko  dans  sa  Dunciade. 

CoOKE  (Thomas),  chanteur  et  musicien  anglais,  né  A 
Dublin  vers  1782,  mort  à  Londres  en  1848.  Il  fut  engagé  ù 
l'Opéra  do  Londres,  d'où  il  passa  au  théâtre  de  Drury-Lane. 
Plus  tard,  il  y  resta  comme  directeur  do  la  musique,  chef 
d'orchestre  ot  compositeur.  Cooko  a  fait  représenter  deux 
opéras  :  Fi-édéric  te  Grand  et  le  Procureur  du  roi.  On  con- 
naît aussi  de  lui  deux  ouvertures,  des  chansons  ot  doux 
méthodes  élémentaires  do  chant  ot  do  piano. 

GoOKE  (Thomas  Pottkr),  mime  anglais,  né  vers  1786, 
mort  A  Londres  en  18S3.  D'abord  matelot,  il  joua  sucoos- 
sivomont  A  Kovalty-Thentro,  au  cirque  d'Astley,  au  Ly- 
coum,  enfin  à  Covent-Gardeu,  et  devint  un  dos  acteurs  les 

filus  populaires  do  la  scène  anglaise.  Ses  créations  dans 
0  Duke  Dorgan,  do  Bukston,  Poil  and  my  partner  Joe, 
d'Haires,  the  Lost  Ship,  de  Tbomson  Townsand,  ourout  uno 
vogue  prodigiouso. 

CooKE  (John  Eston\  romancier  américain,  n6  à  Win- 
chester (Virginie)  en  1830,  mort  on  ISSfl.  D'abord  avocat, 
il  servit  dans  l'armée  du  Sud,  pendant  la  guerre  civile.  Il 
a  surtout  décrit  les  mœurs  do  la  Virginie  dans  ses  nou- 
velles et  ses  romans.  Nous  citerons  do  lui  :  lias  de  cuir  et 
dr  soir  tl8r.4);  la  Jeunesse  de  Je^erson  (1855);  les  Comé- 
diens de  Virginie  (^1855);  ta  Vie  de  Slonewal  Jackson  (1860)^ 
la  Vie  de  Jiùticrt  È.L€e{\»ll);  Histoirede  l'ancienne  colonie 
(1879):  les  Bohémiens  de  la  Virginia  (1880);  la  \'trginiet 
une  histoire  du  peuple  (issJi;  etc. 


COOKÉITE   —   COORDONNEES 

COOKÉTTE  (kou)  n.  f.  Espèce  minérale,  résultant  do  l'al- 
tération de  la  tourmaline  Utbinifère. 

GoOKHAM,  localité  d'Aogletorre  (comté  de  Berks), 
sur  la  Tamise;  7.000  liab. 

COOKIE  [koii'kî  —  du  nom  de  Cook,  navigateur  angl.) 
n.  f.  Bot.  i>yn.  de  pimëlék. 

CoOKSTOWN.ville  d'Irlande  (Ulster  [comté  de  Tyrone]}, 
sur  le  Ballinderry,  tributaire  du  lac  Neagh  ;  3.8o0  liab.  Fa- 
brication de  toiles.  Château  de  Killymoon. 

COOKSTOWN  ou  CoOKTOWN.ville  d'Australie(Queens- 
land  [comté  de  Banksj),  au  pied  du  7)iont  Cook,  sur  l'es- 
tuaire de  l'Endeavour;  2.980  Iiab.  Pèclieries  de  biches  de 
mer  et  de  perles  de  la  mer  de  Corail. 

COOLEET-MANEES  {kou-tit'-mè-niss)  D.  m.  Bot.  Espèce 
de  cannelier  de  t^umaira. 

CoOLEY  (Thomas  Mac  Intyre),  légiste  américain,  né  à 
Attica  (Etat  de  New- York)  en  1824.  Avocat  dans  l'Etat  du 
Wichigan,  il  recueillit  et  publia  les  lois  et  coutumes  de 
cet  Etat.  Professeur  de  droit  à  l'université  du  Michigan 
en  1859,  il  fut  juge,  puis  président  de  la  cour  suprême  de 
cet  Etat.  Il  a  notamment  publié  :  Law  of  tojration  (1876)  ; 
Jmw of  torts (i.9.':9)  :  General  Principlesof  Constitutional  Law 
in  the  United  States  (1883)  ;  a  History  of  govemments  (1885). 

GOOLGARDIE,  ville  d'Australie  (Australie  occid.),  sur 
le  bord  d'un  lac  salant;  2.500  hab.  Centre  du  bassin  au- 
rifère de  Yilgarn.  Ville  fondée  en  1892. 

GOOLHAAS  (Gaspard),  théologien  et  pasteur  protestant 
allemand,  né  à  Cologne  en  1536,  mort  à  Leyde  en  1615. 
Il  se  fixa  à  Leyde  (1575),  où  il  fut  chargé  d^ensei":ner  la 
théologie.  Il  soutint  la  nécessité  de  l'intervention  de  l'au- 
torité civile  dans  l'élection  des  anciens  et  des  diacres,  et 
rejeta  la  prédestination  absolue.  Le  svnode  de  Middlebour^' 
(1578)  condamna  les  ouvrages  de  Coolhaas,  qui  fut  destitué. 

COOLIE  [kou'li  —  angl.  coolee ;  de  l'hindoustani  kuli,  la- 
boureur loué  à  la  journée)  n.  m.  Nom  donné  aux  Hindous, 
aux  Chinois  et  autres  Asiatiques  qui  s'engagent,  moyen- 
nant salaire,  pour  aller  travailler  dans  une  colonie,  ii  Se 
dit  aussi  des  mdigènes  qui  sont  engagés  en  Indo-Chine 
pour  porter  les  bagages  et  le  matériel  de  l'armée. 

—  Encycl.  Lors  de  l'arrivée  des  Français  dans  la  région 

?[ui  est  devenue  l'Indo-Chine  française,  les  transports  se 
aisaient  exclusivement  à  dos  d'homme,  par  suite  de  l'ab- 
sence de  roules.  On  comprenait  dans  chaque  expédition 
le  nombre  de  coolies  nécessaires  au  ravitaillement  d'une 
colonne  de  troupes  un  peu  nombreuse.  Aujourd'hui,  des 
chemins  ayant  été  tracés,  le  nombre  de  ces  auxiliaires  en- 
combrants et  peu  sûrs  a  diminué.  Les  réquisitions  de  coo- 
lies sont  adressées  par  l'autorité  militaire  au  résident  de 
la  province,  qui  s'adresse  lui-même  aux  autorités  indigè- 
nes. Les  coolies  sont  organisées  militairement;  chacun 
d'eux  porte  sur  un  carré  de  toile  blanche  son  numéro  ma- 
tricule et  le  numéro  de  sa  section.  Le  doï  (sergent)  reçoit 
une  solde  journalière  d'un  tiers  de  piastre  ;  le  cal  (caporal) 
un  quart  de  piastre;  le  coolie,  enfin,  un  cinquième. 
COOLSCAMP,  ville  de  Belgique  (Flandre  occid.);  2.383  h. 

GOOMANS  (Jean-Baptiste),  homme  politique  et  publi- 
ciste  belge,  né  à  Bruxelles  en  1813,  mort  à  Schaerlteek, 
près  Bruxelles,  en  1896.  Avocat,  il  entra  dans  le  journalisme 
etdéfenditlesprincipescatholiques.Nommé  député  en  1848, 
Coomans  se  montra  l'un  des  aaversaires  les  plus  ardents 
du  parti  libéral.  On  a  de  lui  :  une  Histoire  de  la  Beh/it/ue 
{1836U  les  Communes  belrjes  (1848);  quelques  romans, 
comme  liichilde  (1839);  Baudoin  Bras  de  Fer  (1810); 
le  Moine  Robert;  la  Clef  d'or,  etc.,  et  des  écrits  politiques. 

COOMB  ou  COMB  n.  m.  Mesure  de  capacité  en  usage 
en  Angleterre,  où  elle  équivaut  à  1  hectol.  453. 

GOOMBE  (Guillaume),  littérateur  anglais,  né  eu  1741, 
mort  en  1823.  Il  acquit  une  véritable  réputation  par  ses 
écrits  humoristiques  et  satiriques.  Parmi  ses  productions, 
toutes  anonymes,  nous  citerons  :  la  Diabotiade,  poème 
spirituel  et  piquant  qui  obtint  le  plus  grand  succès  ;  la 
Danse  de  la  mort  et  la  Danse  de  la  vie,  poèmes  agréables 
et  gais;  le  Diable  boiteux  eii  Angleterre  (1790);  Tour  du 
docteur  Syntaxe  à  la  recherche  du  pittoresque  ;  Tour  du  doc- 
teur Syntaxe  à  la  recherche  d'une  femme;  Histoire  de  Jo- 
hanny  Quod  Genus  (1813);  etc. 

GOON.  Myth.  gr.  Fils  d'Anténor  et  frère  d'Amphida- 
mas.  Il  périt  de  la  main  d'Agamemnon.  Il  était  représenté 
sur  le  coffre  de  Cypselos. 

COOPER  (Samuel),  peintre  anglais,  né  à  Londres  en 
1609,  mort  en  1672.  Il  imita  les  Flamands,  et  en  particu- 
lier Van  Dyck,  avec  tant  de  succès  qu'on  lo  surnomma  le 
Petit  Van  Dyck.  Il  excella  surtout  dans  les  portraits  : 
on  lui  doit  ceux  de  Charles  I",  d'Olivier  Cromwell,  du 
duc  d'York  et  d'autres  grands  personnages  de  1"  Angleterre. 

GOOPER  (Jean-Gilbert),  écrivain  anglais,  né  en  1723  à 
Thurgarton,  mort  en  1769.  Il  a  publié,  entre  autres  ou- 
vrages :  la  Vie  de  Socrate  (1749),  traduite  en  français  par 
Combes;  Epitres  d'Aristippe  (1758);  des  poèmes  et  la 
charmante  chanson  de  'Winifreda. 

GoOPER  (Samuel)  théologien  anglais,  recteur  de  Mor- 
ley  et  de  Greal-Yelverton,  dans  lo  comté  de  Norfolk,  né 
en  1738,  mort  en  1799.  Il  est  surtout  connu  par  ses  ou- 
vrages de  controverse  et  de  piété,  parmi  lesquels  nous 
citerons  :  Définitions  et  axiomes  relatifs  à  la  charité  (l"Ci); 
Explication  de  différents  textes  de  l'Ecriture  en  quatre 
dissertations;  U$  Premiers  Principes  du  gouvernement  civil 
et  ecclésiastique  esquissés  dans  des  lettres  au  docteur  Priest- 
ley  (1791);  etc. 

CoOPER  (Richard),  graveur  anglais,  né  vers  1740,  mort 
vers  1815.  Il  grava  d  après  le  Corrègo,  Van  Dyck  et  sur- 
tout Rembrandt,  dont  il  reproduisait  à  merveille  les  jeux 
de  lumière.  On  estime  également  ses  estampes  à  la  manière 
noire  et  à  l'aqua-tinta.  Son  habileté  comme  pa^ysagiste  le 
fit  surnommer  par  ses  compatriotes  le  Poussiu  britan- 
nique (  Vue  de  Saint-Pierre  de  Home,  du  Colisée,  de  la 
Campagne  de  Home,  etc.). 

GoOPER  (Asiiey  Paston),  chirurgien  anglais,  né  à. 
Brooko  (comté  do  Norfolk)  en  1768,  mort  à  Londres  en 
1841.  Il  fut  chirurgien  de  l'hôpital  de  Guy  a  Londres,  pro- 
fesseur à  l'hûpital  Saint^Thomas,  chirurgien  do  George  IV 
et  de  Guillaume  IV.  Professeur  érudit,  opérateur  habile, 
il  pratiqua,  lo  premier,  deux  opérations  remarquables  :  la 
ligature  de  l'artère  carotide  et  la  ligature  de  l'aorte.  Parmi 
SCS  écrits,  très  estimés,  nous  citerons  do  lui  :  Traité  des 


Fenimore  Cooper, 


hernies  congénitales  (1804);  Traité  des  hernies  crurales  et 
ombilicales  {\i01);  Traité  des  fi'actures  et  des  luxations  (li2i). 

GoOPER  (James  Fenimore),  romancier  américain,  né 
à  Burlinçton  (New-Jersey)  en'i789,  mcrt  en  1851.  Il  était 
fils  d'un  juge,  riche  propriétaire,  qui  a  fondé,  dans  l'Etat 
do  New-Yo"rk,  Cooperstown  (ville  de  Cooper).  A  l'âge  de 
seize  ans,  Fenimore  interrompit  ses  études  pour  entrer 
dans  la  marine.  Après  avoir  navigué  pendant  cinq  ans. 
il  revint  chez  son  père.  De  1826  à  1S29,  il  fut  consul 
des  Etats-Unis  à  Lyon  ;  puis  il  parcourut  l'Allemagne, 
la  Suisse  et  l'Italie,  se  livrant  partout  à  des  études  de 
mœurs.  En  1832,  il  rentra  définitivement  dans  son  pays. 
Entre  temps,  il  avait  publié  plusieurs  romans  :  Précau- 
tion (1821),  essai  médiocre;  lEspion  (1821),  où  sont  re- 
tracées, sous  les  couleurs  les  plus  vives,  les  glorieuses 
luttes  de  l'indépendance  américaine;  les  Pionniers  (1823)  ; 
le  Pilote  (18-23);  Lionel  Lincoln  (1825);  le  Dernier  des 
Mohicans  (1826),  son  chef  d'œuvre;  la  Prairie  (1828);  le 
Corsaire  rouge  {li21);  les  Pui'i- 
lains d'Amérique {li2S);  l'Ecu- 
meurdes  mers  (1828)  ;  le  Bravo 
ll$3l);  the Heidemnauer{lS^2); 
le  Bourreau  de  Berne  (1833); 
le  Lac  Ontario,  le  Tueur  de 
daims  (1842);  les  Peaux-Bou- 
ges (1846).  L'œuvre  de  Feni- 
more Cooper  embrasse  bien 
des  sujets  et  bien  des  époques, 
mais  elle  est  surtout  remar- 
quable par  le  caractère  natio- 
nal, qui  en  constitue  l'élément 
nouveau;  et,  ce  qu'on  admirera 
toujours  dans  ces  romans, 
c'est  la  reconstitution  drama- 
tique des  mœurs  naïves  et  fa- 
rouches des  tribus  indiennes 
à  peu  près  disparues  aujour- 
d'hui ;  c'est  aussi  la  beauté  du 
paysage  américain,  des  prai- 
ries, des  forêts  vierges  et  de 
l'océan.  Les  œuvres  de  Cooper 
ont  été  traduites  par  Defau- 

conpret  (1838-1845).  —  La  fille  du  romancier,  Suzan  Fkni- 
MORK  Cooper,  a  publié  :  Heures  à  la  campagne  (1850), 
ouvrage  dans  lequel  elle  décrit  Cooperstown. 

GoOPER  (Thomas),  poète  et  journaliste  anglais,  né  à 
Lcicester  en  1805,  mort  à  Lincoln  en  1892.  Il  fut  condamné, 
en  1842,  à  la  prison  comme  agitateur  chartiste,  publia  alors 
des  poèmes,  des  contes,  etc.,  puis  parcourut  1  Angleterre 
et  devint  un  des  hommes  marquants  du  parti  radical. 
S'étant  fixé  à  Londres,  il  fit  des  conférences,  et  fonda, 
en  1850,  un  journal,  le  Plain  Speaker.  Tout  à  coup  ses 
idées  de  libre  penseur  se  modifièrent,  et  il  devint  prédi- 
cateur baptiste.  Parmi  ses  écrits  au  style  plein  de  vigueur, 
nous  citerons  :  the  Purgatory  of  suicides;  Barons  Yule 
Feast ;  des  romans  :  Aldei'man  Balph  (1853);  the  Family 
Feud  (1854)  ;  un  livre  qui  fit  sensasation  :  Conditio7i  of  the 
people  of  Éngland  (lèiS);  ses  Mémoires  (1872).  et  Works 
(1878),  le  recueil  complet  de  ses  poèmes  et  poésies. 

GoOPER  (Ant.  Asliley).  V.  Shaftesbury. 

COOPÉRATEUR,  TRICE  (du  lat.  cooperator,  trix,  même 
seus)n.  etadj.  Se  dit  d'une  personne  qui  travaille  ou  agit 
conjointement  avec  d'autres  personnes  :  Les  coopéra- 
TEURS  d'une  entreprise.  Agents  cooPimATEURs. 

—  Coopérateur  de  la  grâce.  Théol.  Celui  qui  contribue 
à  ce  que  la  grâce  divine  ait  en  lui  son  effet  ;  qui  répond  par 
sa  bonne  volonté  aux  mouvements  intérieurs  de  la  grâce. 

COOPÉRATIF,  IVE  adj.  Fondé  sur  la  coopération  de 
plusieurs    personnes,   il  Spécialem .    Société    coopérative. 

V.  COOPÉRATION. 

—  n.  f.  Fara.  :  ^'ne  coopérative. 
COOPÉRATION  (si-on  —  du  préf.  co,  et  de  opération) 

n.  f.  Action  de  coopérer,  action  qui  concourt  avec  une  ou 
plusieurs  autres. 

—  Théol.  Coopération  de  la  ^rrfce.Action  de  la  grâce  qui 
se  joint  à  la  volonté  pour  l'accomplissement  du  bien  moral. 

—  Econ.  soc.  Sociétés  de  coopération  ou  Coopératives. 
Sociétés  d'ouvriers,  fondées  en  vue  d'une  production  en 
commun,  aux  frais  et  au  profit  de  la  société. 

—  EiNCTCL.  Econ.  pol.  La  coopération  est  d'origine  ré- 
cente, mais  ses  progrès  ont  été  très  rapides.  Elle  a  pour 
base  l'association  des  individus,  et  prend  trois  formes  oien 
distinctes.  1°  Dans  les  sociétés  de  consommation,  on  se 
propose  la  suppression  des  intermédiaires  à  l'achat  des 
produits  ou  denrées  de  consommation  en  se  fournissant  en 
gros  directement  chez  les  producteurs;  les  coopérateurs 
rachètent  ensuite  à  la  caisse  générale  de  la  société,  au  fur 
et  à  mesure  de  leurs  besoins,  les  marchandises,  à  peine 
grevées  de  légers  frais  généraux,  et  les  bénéfices  provenant 
de  cette  majoration  des  prix  sont  répartis  entre  les  socié- 
taires, au  prorata  de  leurs  achats.  Cette  forme  de  coopé- 
ration s'est  largement  répandue  ;  elle  s'est  complétée  par 
l'action  des  syndicats  ou  des  coopératives  agricoles,  qui 
font  collectivement  non  seulement  les  achats,  mais  encore 
la  vente  des  produits  récoltés,  et  quelquefois  le  traitement 
industriel  de  ces  produits  avant  la  vente  :  panification  du 
blé,  préparation  des  conserves  de  fruits,  etc.  2"  Dans  les 
sociétés  de  crédit  mutuel,  les  adhérents  constituent  une 
caisse  commune,  destinée  à  leur  consentir  éventuellement 
des  prêts  d'argent  ou  à  escompter  le  papier  qu'ils  peuvent 
être  amenés  à  souscrire  pour  les  besoins  de  leurs  petites 
industries.  Ces  sociétés  sont  très  répandues  à  l'étranger; 
en  France,  les  syndicats  agricoles  les  ont  largement  pro- 
pagées parmi  les  cultivateurs  depuis  1890.  3"  Dans  les 
sociétés  coopératives  de  production,  les  ouvriers  associés 
pour  faire  fonctionner  une  entreprise  se  proposent  la  sup- 
pression du  patron  ou  do  l'entrepreneur,  en  fournissant 
eux-mêmes  à  la  fois  le  capital  et  le  travail. 

GOOPÉRATISME  {tissm')  n.  m.  Système  qui  a  pour  base 
l'extension  des  associations  coopératives  :  Le  coopéra- 
TiSMK  est,  pour  beaucoup  de  bons  espints,  une  des  solutions 
possibles  de  la  question  sociale. 

COOPÉRATIVEMENT  adv.  D'une  manière  coopérative, 
d'après  lus  règles  des  sociétés  coopératives. 

COOPÉRER  (du  lat.  cooperari,  travailler  avec.  —  Change 
Vé  fermé  du  radical  en  ê  ouvert  devant  une  syllabe  muette  : 
Je  coopère.  Qu'ils  coopèrent;  excepté  au  fut.  do  l'ind,  et  au 
condit.  prés.  :  Je  coopérerai.  Nous  coopérfirions]  v.a.  Opérer 
avec  quelqu'un,  joindre  ses  efforts,  son  action,  aux  efforts. 


256 

à  l'action  d'un  ou  de  plusieurs  autres  ;  Coopérer  à  la  fon- 
dation d'un  ctabltssejnent. 

—  Fig.  Contribuer,  servir  :  Lespassions  haineuses  coopi;- 
RENT  à  des  catastrophes.  (Alibert.) 

—  Théol.  Coopérer  à  la  grâce,  Y  correspondre,  en  écouter, 
en  suivre  les  inspirations  et  en  assurer  ainsi  l'efficacité. 

COOPÉRIE  [kou  —  de  Cooper,  bot.  angl.)  n.  f.  Genre  d'a- 
maryllidacées, comprenant  trois  espèces  qui  croissent  dans 
le  Texas. 

GOOPER'S  Greek  ou  BaRCOO,  fieuve  de  l'Australie 
intérieure,  auquel  on  attribue  1.300  â  1.500  kilomètres  de 
cours.  11  se  forme,  dans  le  Queensland,  du  Barcoo  et  du 
Thomson.  Il  coule  N.-E.-S.-O.,  assez  capricieux  dans  son 
cours,  décrit  de  longues  boucles  et  se  divise  en  un  grand 
nombre  de  branches,  dont  celle  de  Strzélecki,  qui  va  se 
perdre  dans  le  lac  Gregory.  Abondant  et  rapide  sur  une 
courte  section  de  sa  partie  septentrionale,  en  montagne, 
le  Cooper's  Creek  s'assimile  bientôt  à  tous  les  fleuves 
pauvres  et  lents  du  plateau  désertique  et  atteint  pénible- 
ment le  lac  Eyre  du  Nord. 

GOOPERSTOWN,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  New- 
Vork),  fondée  par  le  père  du  romancier  Fenimore  Cooper, 
à  l'extrémité  méridionale  du  lac  d'Ostego;  2.G60  hab. 

COOPERTORICM  {pèr,  ri-om'  —  du  lat.  coopertus,  cou- 
vert) n.  m.  En  T.  de  iiturg..  Voile  de  soie  qui  servait  au- 
trefois à  couvrir  les  dons  offerts  à  l'autel. 

COOPINIONNAIRE  {o-nèi'')  n.  Personne  qui  a  une  opinion 
commune  avec  une  ou  plusieurs  personnes. 

COOPTATION  {si-on  —  du  préf.  co,  et  du  lat.  optatio, 
option)  n.  f.  Mode  d'élection  qui  consiste,  pour  les 
membres  d'une  assemblée,  à  se  nommer  eux-mêmes  :  Les 
membres  des  Académies  se  recrutent  par  cooptation. 

—  Antiq.  A  Rome,  Privilège  qu'avaient  les  membres 
d'un  collège  de  se  recruter  eux-mêmes.  (Ainsi  se  nom- 
maient les  pontifes.) 

COOPTER  V.  a.  Admettre  par  cooptation,  recevoir  dans 
un  corps  avec  dispense  de  quelqu'une  des  conditions  d'ad- 
mission :  L'université  de  Paris  coopta  P'ierre  Halley  en 
i64i.  (Acad.)  [Peu  usité.] 

COORDINATION  {si-on  —  du  lat.  cum,  avec,  et  orrfi- 
natio,  action  d'ordonner,  de  classer)  n.  f.  Action  de  coor- 
donner; résultat  de  cette  action  :  Une  bonne  coordination 
dans  une  scietice  est  une  véritable  découverte.  (Lamenn.) 

—  Biol.  Agencement  des  parties  du  corps  d'un  être 
vivant,  grâce  auquel  peuvent  s'accomplir  les  fonctions 
nécessaires  au  mamtien  de  la  vie  de  cet  être. 

—  Gramm.  Rapport  qui  existe  entre  plusieurs  propo- 
sitions coordonnées. 

—  Encycl.  Biol.  La  coordinatiort  est  évidente  chez  tout 
être  vivant  bien  constitué  ;  on  la  constate  chez  le  poussin, 
aussitôt  après  son  éclosion  ;  il  se  dresse  sur  ses  pattes, 
s'étire  comme  fatigué  d'un  long  sommeil  et  se  dirige  vers 
la  mangeoire;  il  mange  la  pâtée  préparée,  il  boit  à  petits 
coups  l'eau  de  l'abreuvoir,  comme  s'il  savait  faire  tout 
cela  depuis  longtemps.  Voilà  un  exemple  très  simple  et 
très  complet  de  coordination. 

La  coordination  est  essentielle  au  maintien  de  la  vie.  La 
vie  élémentaire  des  plastides  d'un  organisme  se  manifeste 
par  des  réactions  cuimiques  qui  ont  lieu  aux  dépens  du 
milieu  intérieur  et  tendant  à  modifier  ce  milieu.  Or  des 
écarts  trop  considérables  dans  la  composition  de  ce  milieu 
entraînant  la  mon  élémentaire  des  tissus,  il  est  indispen- 
sable que  celui-ci  soit  renouvelé  sans  cesse,  c'est-à-dire 
débarrassé  de  ses  substances  nuisibles  et  approvisionné 
de  substances  utiles.  La  rénovation  du  milieu  intérieur 
exige  une  coordination  merveilleuse,  dont  la  destruction 
entraîne  forcément  la  mort.  Mais  il  est  évident  que,  dans 
des  conditions  extérieures  différentes,  les  actes  nécessaires 
à  la  rénovation  du  milieu  intérieur  seront  différents. 

L'explication  de  cette  coordination  admirable  que  l'on 
constate  chez  les  êtres  supérieurs  est  la  grande  question 
de  la  biologie.  Beaucoup  s'appuient,  pour  en  rendre 
compte,  sur  les  principes  combinés  de  Lamarck  et  de 
Darwin  ;  le  premier  expliquant  à  leurs  yeux  le  mode  d'ac- 
quisition des  caractères  nouveaux  appropriés  à  des  besoins 
nouveaux,  le  second  expliquant  la  persistance  des  seuls 
individus  adaptés  aux  conditions  nouvelles.  (L'hérédité 
montre  comment  cette  adaptation  des  individus  se  trans- 
met à  leurs  descendants  et  se  fixe  dans  l'espèce,  au  bout 
d'un  certain  nombre  de  générations.)  Mais  c'est  précisé- 
ment dans  la  compréhension  du  mécanisme  de  l'hérédité 
des  caractères  acquis  que  réside  la  plus  grande  difficulté 
de  la  biomécanique.  Des  quantités  de  théories  ont  été 
proposées  à  ce  sujet  sans  qu  aucune  ait  encore  paru  digne 
digne  de  rallier  tous  les  suffrages. 

COORDONNABLE  {do-nabV)  adj.  Qui  est  susceptible  d'être 
coordonné. 

COORDONNANT  (do-nan),  ANTE  adj.  Qui  coordonne. 

—  Granim.  Syn.  de  copulatif,  ive. 
COORDONNATEUR  (do-nn),  TRICE  adj.  Qui  coordonne  : 

Intelligence  coordonnatrice. 

COORDONNÉES  (do-në)  n.  f.  pi.  [Ne  s'emploie  qu'au  pl.j. 
Géom.  Eléments  qui  servent  à  déterminer  la  position  a'un 
point  soit  sur  une  surface,  soit  dans  l'espace. 

—  Astron.  Coordonnées  géograpliiques.  Coordonnées  qui 
servent  à  déterminer  la  position  d'un  point  à  la  surface  de 
la  terre.  V.  latitude,  longitude. 

Coordonnées  verticales.  Coordonnées  qui  servent  à  déter- 
miner la  position  d'un  astre  par  rapport  à  la  verticale  et 
à  l'horizon.  V.  azimdt,  hauteur  apparente. 

Coordon7iées  équntoriales.  Coordonnées  qui  servent  â 
déterminer  la  position  d'un  astre  par  rapport  à  l'équa- 
teur  et  à  la  ligne  des  pôles.  V.  ascension  droite,  décli- 
naison. 

Coordonnées  écliptiques.  Coordonnées  qui  servent  à  dé- 
terminer la  position  d'un  astre  par  rapport  à  Técliptique. 
V.  latitude,  longitude. 

—  Encycl.  Géom.  S'il  s'agit  do  déterminer  la  position 
d'un  point  sur  une  surface,  on  peut  astreindre  ce  point  à 
se  trouver  sur  deux  lignes  tracées  sur  cette  surface.  Soit 
A'  A"...  une  première  série  de  lignes  correspondant  à  dif- 
férentes valeurs  u'  u" ...  d'une  variable  u  ;  et  soit  B'  B"... 
une  seconde  série  de  lignes  correspondant  à  différentes 
valeurs  w' u''...  d'une  variable  v.  Un  point  quelconque  do 
la  surface  est  déterminé  par  les  deux  lignes  qui  passent 
par  ce  point,  et  les  valeurs  particulières  qu'il  faut  donner 
aux  variables  u  et  v  pour  avoir  ces  d&ux  lignes  s'appellent 
les  coordonnées  du  point.  Pour  qu'un  système  de  coordon- 


257 

n<5os  soit  bion  tl(5fîni,  il  faut  qu'à  une  valeur  donnôo  pour  u 
ot  uno  valnur  donnée  pour  v  corresponde  une  position 
unique  du  point  ot  rociproiiuomont. 

S'il  s'agit  do  dûtornimor  la  position  d'un  point  dans 
l'espace,  on  pont  astreindre  ce  point  à  so  trouver  sur 
trois  surfaces.  Soit  A'  A"...  uno  pronïiùro  série  do  surfaces 
correspondant  à  différentes  valeurs  h' ii"...  d'une  varia- 
ble u;  soit  B'  B"...  une  douxiômo  série  do  surfaces  corres- 
pondant à  différentes  valeurs  v'  v"...  d'une  variable  v  ;  et 
soit  C  C...  une  troisième  série  do  surfaces  correspondant 
à  différentes  valeurs  «)'  lo"...  d'une  variable  w.  Un  point 
quolcon(iuo  de  l'espace  est  déterminé  par  les  trois  surfaces 
ii'ui  passont  par  ce  point,  et  los  valeurs  particulières  qu'il 
laut  donner  aux  variables  a  v  w  pour  avoir  ces  trois  sur- 
faces s'appellent  los  coordonnées  du  point.  Pour  qu'un 
système  de  coordonnées  soit  bien  défini,  il  faut  qu'à  une 
valeur  donnée  pour  u,  une  valeur  donnée  pour  i\  une  va- 
leur donnée  pour  îc,  corresponde  une  position  unique  du 
point  et  réciproquement. 

U  en  résulte  que  le  nombre  de  systèmes  de  coordonnées 
est  infini  et  qu'il  faut  doux  coordonnées  pour  déterminer 
la  position  d'uu  point  sur 
une  surface ,  et  trois 
coordonnées  pour  déter- 
miner la  position  d'un 
point  dans  l'espace. 

Coordonnées  rectilî- 
gnes  plaiies.  Soient  deux 
droites  X'X  et  Y'Y  con- 
courantes tracées  dans 
le  plan  :  la  position  d'un 
point  quelconque  M  du 

Flan  est  déterminée  par 
intersection  de  deux 
droites  parallèles  aux  axes  X'X  et  Y'Y.  Les  positions 
de  ces  doux  parallèles  sont  définies  par  les  segments 
OP,  OQ  qu'elles  interceptent  sur  les  axes;  OP  en  positif 
s'il  est  porté  sur  OX,  négatif  s'il  est  porté  sur  OX'  ;  OQ  en 
positif  s'il  est  porté  sur  OY,  négatif  s'il  est  porté  sur  OY'. 

Ces  deux  longueurs  OP  et  OQ,  affectées  du  signe  convena- 
ble, sont  les  coordonnées  i^eciUignes  du.  voiniH;  OP  s'ap- 
pelle Vx  ou  Vabscisse  du  point,  O  p  Vtj  ou  1  ordonnée  du  point. 

Ce  système  de  coordonnées  est  dû  à  Descartes,  d'où 
le  nom  de  coordonnées  carté- 
siennes. Ces  coordonnées  sont 
dites  rectangulaires  ou  obliques, 
suivant  que  les  axes  X'X  et 
Y'Y  sont  rectangulaires  ou 
obliques. 

Coordonnées  polaires  planes. 
Soit  0  un  point  hxe  nommépâle, 
et  soit  OX  un  axe  fixe.  La  posi- 
tion d'un  point  M  du  plan  est 
déterminée  par  l'intersection  d'un  cercle  de  rayon  p  ayant 
pour  centre  le  pôle,  et  d'une  demi-droite  O  A  partant  du 
pôle  et  faisant  avec  OX  l'angle  u,  en  convenant  du  sens 
dans  lequel  on  compte  l'angle  u  à  partir  de  OX.  p  et  w 
sont  les  coordonnées  polaires  du  point  M. 

Coordonnées  bipolaires.  V.  bipolaire. 

Changement  de  coordonnées  dans  mi  plan.  Le  problème 
consiste  à  trouver  les  coordonnées  d'un  point  M  dans  un 
système  (X'jX,, Y',Y,)  connaissant  les  coordonnées  du 
point  M  dans  un  premier  système  (X'X,  Y'Y)  et  la  po- 
sition   des 

Y, 


COORDONNER 


COPAUU 


Y, 


dans  le  premier  système,  et  les  angles  o  et  3  que  font 
0,X,  et  O.Y;  avec  OX;  6  désignant  l'angle  XOY,  .r  et  7/ 
les  coordonnées  de  M  dans  le  premier  système,  j-,  ot  y, 
les  coordonnées  de  M  dans  le  second  système,  on  trouve 
en  appliquant  le  théorème  des  projections  : 

_  ar,  sin  (0-a)  -\-  //,  sin  (0-^) 

sin  6 
1  sin  a  -|-  î/j  sin  ^ 


M 


ty 


Si  le  premier  système  d'axes  est  rectangulaire,  les  for- 
mules (le  transformation  devien- 
nent : 

X  =  «  H-  a:,  cos  a  +  î/i  cos  p 

y  =  b  ■\~  x^  sin  a  -{-  i/»  sin  p. 

Si  le  second  système  d'axes  est 
aussi  rectangulaire,  ^  ■=  a  +  90*", 
ot  los  formules  do  transforma- 
tion sont  : 

X  =  a  +  Xf  cos  a  —  y,  sin  a 

7/  =  6  ■+■  a:,  sin  a  -f  y^  cos  «. 

f*our  passer  d'un  système  d'axes 
rectangulaires  à  un  système  do 
coordonnées  polaires,  eu  prenant 
comme  pôle  le  point  0  et  qpmmo  axe  polaire  l'axe  OX, 
les  formules  sont  :  x  =  p  cos  u  W  =  P  sin  w. 

Coordonnées  rectilignes  dans  l'espace.  Soient  trois  plans 
fixes  :  XOY,  * 

XO/ ,     ZOX 
(|ui   so   cou- 

Scnt  deux  à 
eux  sui- 
vant les 
droites  X'X, 
Y'Y,  Z'Z. 
Trois  plans 
mobiles  pa- 
rallèles àcos 
Slans  fixes 
éterminont 
par  leur  in- 
tersection nu  point  M  do  l'espace.  La  position  do  cha(iue 
plan  mobile  est  donnée  par  lo  sogmont  qu'il  intorcopto  sur 


l'une  des  droites  X'X,  Y'Y,  Z'Z.  Cos  trois  segments, 
on,  OK,  OF,  comptés  positivement  dans  les  directions 
OX,  OY.  OZ,  et  négativement  dans  les  directions  opposées 
OX',  OY',  OZ',  sont  les  trois  coordoJi7iécs  rectilignes  ou 
cartésiennes  du  point  M.  Ou  les  désigne  en  général  par 
X,  y,  z.  Ces  coordonnées  sont  dites  rectangulaires,  si  lo 
trièdro  OXYZ  est  triroctangle,  obliques  dans  le  cas  con- 
traire. 

(.'oordoywécs  polaires  dans  l'espace.  Soit  un  trièdro  trirec- 
tanglo  OXYZ,  la  position  d'un  point  M  do  l'espace  est  dé- 
terminée par  la  longueur  p  du  rayon  vecteur  OM,  l'anglo  û 
que  fuit  ce  rayon  vecteur  avec  l'axe  OZ  et  l'angle  j.  du 
plan  ZOM  avec  le  plan  fixe  ZOX.  Si  ON  est  la  projection 
do  OM  sur  lo  plan  XOY,  l'angle  XON  mesure  l'angle 
dièdre  0..  L'angle  -^  est  compté  de  0»  à  360"  dans  le  sens 
de  la  fiéclie  (1).  l'angle  9  est  compté  do  0"  à  360°  dans  lo 
sens  de  la  flèche  (2).  4-,  6,  p 
sont  les  coordonnées  polai- 
res du  point  M.  Ces  trois 
coordonnées  définissent  les 
positions  do  trois  surfaces  : 
•^  lo  demi-plan  ZON,  9  un 
cône  de  révolution  ayant 
OZ  pour  axe.  p  une  sphère 
de  centre  O  et  de  rayon  p. 
L'intersection  do  ces  trois 
.surfaces  donne  le  point  M. 

Changemcn  t  de  coordon- 
nées dans  l'espace.  —  Dépla- 
cement de  l'origine.  Si  l'on  passe  d'un  système  OXYZ  à  un 
second  système  O'X'Y'Z'  dont  les  axes  sont  respective- 
ment parallèles  aux  premiers  et  dirigés  dans  le  même 
sens  ;  si  a,  3,  y  son*  les  coordonnées  do  la  nouvelle  origine 
dans  l'ancien  système,  x,  y,  z  les  coordonnées  d'un  point  M 
par  rapport  aux  anciens  axes  ;  j?',  t/',  s'  les  coordonnées 
du  môme  point  par  rapport  aux  nouveaux  axes  : 

ar  =  a-|-a;'  !/  =  p+!/'  j  =  y+s'- 

Changement  de  directions  des  axes.  Supposons  que  l'on 
change  les  directions  des  axes,  l'origine  demeurant  la 
même.  Soient  a,  b,  c  les  cosinus  des  angles  que  fait  OX' 
avec  les  trois  axes  primitifs  OX,  OY,OZ,et  a',  b',c'  ;a",  b'',  c'' 
les  quantités  analogues  pour  OV,  OZ',  et  enfin  soient 
■/,,  ]x,  V  les  angles  YOZ,  ZOX,  XOY.  En  appliquant  le 
théorème  des  projections,  on  a,  entre  les  coordonnées  x,  y,  z 
dun  point  M  dans  le  premier  système,  et  les  coordonnées 
x',  y',  z'  du  même  point  dans  le  second  système,  les  rela- 
tions : 

j-  +  y  cos  V  -f  s  cos  ]j.  =  a  œ'  -{-  a'  y'  -\-  a"  ;' 

j:  cos  V  +  y  -f-  c  cos  \  =  b  x'  +  b'  y'  -\-  b"  z' 

X  cos  [JL  H-  y  cos  >.  -i-  r  =  c  ar'  -}-  c'  J/'  -f-  c"  ='  ; 

a,  b,  c  ne  sont  pas  arbitraires  :  il  existe  entre  eux  une 
relation.  Il  en  est  de  même  entre  a'  h'  c'  et  entre  a"  b"  c''. 
Quand  les  axes  primitifs  sont  rectangulaires,  les  formules 
de  transformation  deviennent  : 

X  =  a  x'  -{-  a'  y'  +  a''  z' 
y  =  bx'  -\-  b'  rf   +  b''  z' 
s  =  ex'  4-  C  y'  +  c"  z' 
et  les  relations  entre  les  cosinus  : 

a'    -1-6'    -f-  c'    =1 
a'ï  4.  6'«   4_  c'»  =1 
a"»  -t-  //''  -j-c"'  =  1. 
Si  les  nouveaux  axes  sont  rectangulaires,  on  a,  en  outre, 
les  relations  : 

a'  a"  -f-  b'b"  +  c'  c"  =  0 
a"  a  •\-  b"  b  +  c'^  c  =0 
a  a'   +6  6'    -f  c    c'  =  0. 
Et,  dans  ce  cas,  on  obtient  facilement  les  valeurs  des 
nouvelles  coordonnées  en  fonction  dos  anciennes  : 
x'  =  a  X  +  b   y  -^  c  z 
y'  =  a'  x  -^  b'  y  -i-  c'  z 
z'  =  a"x  -{■  à"  y  +  c' z 
et  ^es  relations  entre  les  cosinus  ; 

a«  +  rt'ï  +  «">  =1  6  c  -t-  6'  c'  -f-  6"  c"  =  0 

fti  4.  &'>  4-  b'"  =1  c  rt  +  c'  a'  +  c"a"  =  0 

c«  4-  c'*  +  c'"  =  1  ab  -i-  a'  b'  -j-  a'b"  ~  0. 

Formules  d'Euler.  Les  formules  précédentes  pour  passer 
d'un  système  rectangulaire  à  un  autre  système  rectan- 
gulaire sont  symétriques  par  rapport  aux'  angles  ;  mais, 
bien  que  ces  angles  soient 
au  nombre  de  neuf,  il  n'y 
en  a  que  trois  qui  soient 
arbitraires,  car  ils  sont 
liés  entre  eux  par  six  re- 
lations. On  peut  détermi- 
ner la  position  des  nou- 
veaux axes  par  rapport 
aux  anciens  ;  on  se  don- 
nant l'angle  -j-  que  fait  OX 
avec  la  trace  OA  du  plan 
X'OY'  sur  lo  plan  XOY, 
l'angle  0  que  fait  lo  plan 
X'OY'  avec  lo  plan  XOY 
et  qui    est  égal  à  ZOZ', 

enfin  l'anglo  ?  de  l'axe  OX'  avec  la  trace  OA.  Par  trois  ro- 
tations successives  on  peut  amener  le  système  OXYZ  à 
coïncider  avec  le  système  OX'Y'Z',  et  Ion  établit  entre 
los  coordonnées  jry  ;  d'un  point  M  dans  l'ancien  sysiùmo 
ot  los  coordonnées  x'  y'  z'  du  mémo  point  dans  lo  nouveau 
système,  les  relations  : 

X  =  x'  (cos  ff  cos  -^  —  sin  ç  sin  -f  cos  9) 
-\-  y'  (—  sin  ç  cos  ^  —  cos  9  sin  ^f-  cos  6)  -f  z'  sin  4'  sin  9 
y  s  x'  (cos  f  sin  ^^  +  sin  g  cos  4  cos  9) 
-I-  y'  (—  sin  ç  sin  ^l»  +  cos  9  cos  4-  ces  9)  —  z'  cos  4.  sin  9 
s  =  x'  sin  o  sin  9  +  y'  cos  ^  sin  i  -\-  z'  cos  9. 
Coordonnées  tétraédrimtcs.  V.  TiÎTRAlîitRiiiDK. 
Coordonnées  tangentielles.  "V.  tanckntk. 
Coordonnées  homogènes.  V.  iiOMOofcNK. 
Coordonyiées  trilinéaircs.  V.  tbilinkaiue. 
COORDONNER  (do-né  —  du  préf.  co,  et  do  ordonner)  v.  a. 
Disposer  selon  certains  rapports,  combiner  dans  l'ordre 
assigné  par  la  forme  ou  la  nature  des  éléments  :  Coordon- 
NKR  des  matériaux,  des  dates. 
Coordonné,  ce  part.  pass.  du  v.  Coordonner. 
—  Orarum.  Propositions  coordonnées.  Celles  qui  no  dé- 
pendent jias   l'une  de  l'autre,  nmis  jouent  le  mémo  rôle 
dans  la  phrase.   (Kilos    peuvent   être   indépendantes  ou 
toutes  également  dôpondantos  rolntivoniont  A  uno  propo- 


sition principale.  Elles  sont  souvent  jointes  par  des  con- 
jonctions dites  de  coordination  [et,  ni,  ou,  etc.].) 

—  Géom.  V.  COOROONNKKS. 

Se  coordonner,  v.  pr.  Etre  coordonné. 
COORDONNOGRAPHE  (do-no)  n.m.  Instrument  qui  sert 
à  dessiner  mécaniquement  la  perspective. 

COORG,  petit  Etat  du  Dckkan,  tributaire  de  l'empire 
anglais  des  Indes.  Il  est  entouré  presque  entièrement  par 
les  Ghates  occidentales,  qui  le  séparent  do  la  présidence 
de  Madras  et  du  Mysore  ;  173.000  hab.  Grâce  à  l'élévation 
du  sol,  le  climat  y  est  relativement  salubro.  Capit.  Mer- 
kara  (7.000  bab.).  Cet  Etat  est  régi  par  le  même  commis- 
saire en  chef  que  le  Mysore,  en  résidence  à  Bangalore. 

COORNHERT  (Dirclc).  Bîogr.  V.  Cornhert. 

COORONGITE  [ut'  —  de  Coorong,  nom  d'une  lagune  de 
l'Australie)  0.  f.  Matière  minérale  élastique,  exclusive- 
ment composée  dhydrocarbnres,  trouvée  dans  les  dépres- 
sions sablonneuses  de  certaines  régions  australiennes. 

COOTE  (sir  Charles),  comte  de  Modntrath,  générai  et 
homme  pohtique  anglais,  mort  on  IG6I.  Député  au  parle- 
ment irlandais,  il  fut  nommé,  en  1641,  maréchal  prévôt  du 
Connaught,  où  il  réprima  des  insurrections.  En  1645,  il  était 
président  du  Connaught.  Détesté  par  les  Irlandais,  il  fut 
assiégé  dans  Londonderry  en  1649,  Délivré  par  son  frère, 
il  prit  sa  revanche  à  Carrîckfergus,  où  il  battit  les  Ecos- 
sais et  les  Irlandais,  puis  à  Skirfold,  où  il  battit  de  nouveau 
les  Irlandais,  prit  Galway  et  Sligo  et  accula  le  marquis  da 
Clanricarde  à  une  capitulation.  Le  parlement  le  récom- 
peusa  de  ses  services  en  lui  donnant  de  hauts  emplois.  A 
la  Restauration,  Coote  devint  royaliste  décidé  et  gagna 
plusieurs  villes  d'Irlande  à  la  cause  do  Charles  U.  Le  roi  le 
créa  comte  de  Mountrath  (166I),  et  le  combla  d'honneurs. 

CoOTE  (sir  Eyre),  général  anglais,  né  à  Ash  Hill  (comté 
de  Limerick)  en  1726,  mort  à  Madras  en  1783.  Au  service 
de  l'armée  des  Indes,  dès  1754,  il  fut  un  des  meilleurs 
lieutenants  de  Clive,  et  eut  une  part  prépondérante  à  la 
victoire  de  Plassey.  En  1760,  il  battait  Lally-ïollondal  à 
Wandewash;  en  1761,  il  s'emparait  de  Pondicliéry.  Nommé 
colonel  (1765),  il  rentra  en  Angleterre  et  fut  élu  membre  do 
la  Chambre  des  communes  de  Leicester  (1768).  En  1779,  il 
était  pourvu  du  commandement  en  chef  de  l'Inde.  Chargé 
de  réprimer  la  révolte  de  Hyder  Ali,  il  le  battit  à  Porto- 
Novo  (1781)  et  en  cinq  autres  rencontres.  Gravement  ma- 
lade, il  fut  obligé  de  regagner  le  Bengale,  où  il  mourut. 

COOTEHILL,  ville  d'Irlande  (Ulster  ("comté  de  Cavauj), 
sur  la  petite  rivière  de  son  nom  :  1.800  hab.  Grand  com- 
merce de  grains  ;  marchés  de  toiles. 

COOTWYK  ou  CoOTWICH  (Jean),  voyageur  et  juris- 
consulte hollandais,  né  à  Utrecht,  mort  dansfa  même  ville 
en  1629.  Poussé  par  le  goût  des  voyages,  il  visita  l'Europe 
de  l'Ouest,  du  Centre  et  du  Sud-Est,  puis  (à  partir  de  1598) 
les  principales  îles  de  la  Méditerranée,  la  Palestine,  la  Sy- 
rie et  l'Egypte.  De  retour  en  Hollande,  il  publia  un  curieux 
Itinerarium  Hierosolymttanum  et  Syriacum  (Anvers,  1619), 
aujourd'hui  fort  rare. 

COP  (Guillaume),  médecin  suisse,  né  à  Bâle,  mort  en 
1532,  fut  premier  médecin  de  Louis  XII  et  de  François  I"", 
et  l'un  des  restaurateurs  de  l'art  médical  en  France.  Il 
n'a  pas  laissé  d'ouvrages  originaux,  mais  des  traductions 
des  œuvres  des  plus  célèbres  médecins  grecs.  On  a  do 
lui  :  Pauli  jSginetx  prxcepta  salubria  (1510);  Hippo- 
cratis  prxsagiorum  libri  très  (1511);  Galeni  de  affectorum 
locorum  notitia  libri  sex  (152S),  et  il  a  coo]>éré  à  la  tra- 
duction d'IIippocrate  (1526).  —  Son  tils  Nicolas  Cop, 
d'abord  professeur  au  collège  Sainte-Barbe,  devint  rec- 
teur de  l'université  de  Paris  eu  1533.  Ayant  défendu, 
dans  un  discours,  Marguerite  de  Navarre,  qui  avait 
adopté  les  idées  do  la  Réforme,  il  fut  dénoncé  au  parle- 
ment et  s'enfuit  à  Bâle.  Il  finit  ses  jours  dans  l'obscurité. 

COPA  n.  f.  Antiq.  rom.  Fille  qui  fréquentait  les  tavernes, 
où  elle  dansait  et  chantait  pour  gagner  sa  vie. 

Copa,  petit  poème  en  vers  élégiaques,  attribué  A  Vir- 
gile. —  Une  petite  servante  syrienne,  coiffée  d'une  mitro 
grecque,  chante  et  danso  dans  la  taverne  fumeuse  en  s'ac- 
compagnant  des  crotales.  Elle  invite  los  voyageursàoutrer 
jouir  de  la  fraîcheur,  des  fleurs,  dos  fruits,  des  boissons 

fraîches  quo  l'auberge  offre  à  ses  visiteurs avec  lo 

reste.  Ce  poômo,  qui  no  compte  qu'une  quarantaine  do  vers, 
est  d'un  tour  vif  et  enjoué.  Il  est  possible  que  Virgile  on 
soit  en  effet  l'auteur. 

GOPACABANA.  ville  do  Bolivie  (prov.  do  La  Paz),  sur 
larivo  bolivienne  du  lac  Tilicaca.  Cotte  localité  fut  un 
lieu  sacré  avant  la  comiuéto  du  pays,  et  possède  encore 
aujourd'hui  un  sanctuaire  catholique  renommé. 

COPAGINAIRE  (  ji-nèr'  —  du  préf.  co,  et  du  lat.  paganus, 
habitant  d'uu  village)  n.  m.  Féod.  Cotonancïer  d'un  mômo 
domaine. 

GOPAHIER  n.  m.  Bot.  V.  copaïiîr. 

GOPAHINE  n.  f.  Principe  extrait  du  copahu. 

COPAHU  (mot  guarani)  n.  m.  Nom  d'une  oléorésino, 
fournie  par  plusieurs  arbres  du  genre  copaïor. 

—  Encycl.  Le  copnhu  so  relire,  par  incision,  do  divers 
arbres  du  genre  copaYer  qui  croissent  au  Brésil,  au 
Mexique  et  dans  les  Antilles;  le  coixn/crrr  o/"/ïct»n/i's  est 
l'espèce  la  plus  répandue,  et  il  peut  donner  annuellement, 
par  deux  ou  trois  incisions  faites  ù  son  éoorce,  de  i.'>  à 
18  kiIoç»rammes  do  produit. 

On  distingue,  dans  lo  commerce,  trois  variétés  princi- 
pales de  copahu  :  1»  le  copnhu  ordinaire  du  JMsii,  très 
II(piido,  transparent,  d'une  couleur  claire,  d'une  saveur 
amèro  ot  désagréable,  d'une  odeur  repoussante  ;  2-  lo 
copahit  de  Cayenne,  très  rare,  plus  épais  que  le  précédent, 
dune  couleur  foncée,  possédant  uno  odeur  ngréaldo  ot 
uno  saveur  supportable  ;  3°  lo  copnhu  de  Colombie  ou  de 
A/aracaibo.  se  distiapuant  des  variétés  précédentes  en  ce 
qu'il  laisse  déposer  liaus  los  vases  qui  le  contiennent  une 
assez  grande  quantité  d'une  résine  aride  et  cristallisée. 

Le  copabu  est  formé  par  uno  huile  volatile,  qui  tient  en 
dissolution  deux  substances  résineuses.  Do  ces  doux  ré- 
sines, lune,  désignée  sous  lo  nom  d'acido  copahtirique, 
cristallisable  dans  le  système  ortborbombiquo,  a  mAmo 
composition  que  la  colophane  C'IPHV  ;  l'autre  est  vis- 
queuse et  incristallisable.  Quant  i\  l'huile  volatile,  ello 
est  blanche,  transparente,  d'une  densité  égale  h  0,078  ; 
ello  possède  roiiour  du  ropabu,  et  bout  A  ïiîo". 

1,0  copahu  est  très  usité  comme  médicament  contre  la 

33 


COPAHURIQUE 


COPENHAGUE 


Copaier  ;  a,  fleur  grossie. 


blennorrhée  et  la  blennorra£:ie  ;  on  l'emploie  aussi  comme 
téniafuge.  On  le  met  sous  forme  de  pilules,  d'opials,  de  po- 
tions, de  lavements,  etc.  ;  on  l'associe  souvent  au  cubèoe. 
Ou  l'emploie  encore,  sous  forme  de  capsules,  daus  une  en- 
veloppe de  gélatine  ou  de  gluten,  ou  bien  on  le  solidilie  en 
consistance  pilulaîre,  en  Te  mélangeant  avec  i  seizième 
de  son  poids  de  magnésie  calcinée.  On  en  donne  de  1  à 
15  grammes  en  vingt-quatre  heures  ;  son  usa^e  prolongé 
peut  occasionner  une  éruption  particulière  qui,  d  ailleurs, 
n'entraîne  jamais  de  conséquences  fâcheuses. 

COPAHURIQUE  adj.  Chim.  V.  copahu. 

COPAHUVATEa.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  copahuvique. 

COPAHUVÈNEn.m.  Hydrocarbure  qui  forme  la  majeure 
partie  du  baume  de  copahu. 

COPAHUVIQUE  adj.  Se  dit  d'un  acide  extrait  du  baume 
de  copahu. 

GOPAÏER.  COPAHIER  ou  COPAYER  {pa-yé  —  du  gua- 
rani copayôrt,  arbre  à  copahu)  n.  m.  Genre  de  légumineuses- 
césalpiniées,  tribu  des  copaiférées,  et  dont  le  nom  scienti- 
fique est  copaifera;  il  comprend  une  vingtaine  d'espèces, 
qui  croissent  dans  l'Amérique  et  dans  l'Afrique  tropicales. 
Il  On  écrit  aussi  copaïba  ou  copaïva. 

—  Enctcl.  Le  genre  copaier  renferme  des  arbres  à  suc 
résineux,  balsamique,  à  feuilles  ordinairement  paripen- 
nées  ;  les  fleurs 
sont  disposées  en 
grappes  rameuses. 
Le  fruit  est  une 
gousse  comprimée, 
bivalve,  contenant 
une  oudeux  graines. 

Le  plus  remar- 
quable est  le  co- 
païer  oflicinal  {co- 
paifera officinalis), 
grand  arbre  touffu 
à  fleurs  blanches, 
dont  la  tige  atteint 
25  mètres  de  hau- 
teur, et  qui  croît 
dans  l'Amérique  du 
Sud.  Son  bois,  de 
couleur  rougeâtre, 
est  employé  dans  les  constructions  civiles.  On  en  extrait  par 
incision  ou  perforation  un  suc  résineuxappelé  «  copahu  »  ou 
n  baume  de  copahu  ».  Ces  incisions  sont  pratiquées  à  l'ar- 
bre avec  une  hache,  et  les  perforations  à  l'aide  d'une  vrille. 
Elles  doivent  pénétrer  jusqu'au  canal  médullaire,  d'où  s'é- 
chappe la  matière  résineuse  à  certaines  époques  de  l'anuée. 

COPAIN  [pin)  et  moins  bien  COPIN  [du  préf.  co,  et  de 
pain  (lat.  pop.  companio,  qui  a  donné  compagnon  ;  vx  franc. 
compaing,  compain),  proprem.  «  celui  avec  lequel  on  par- 
tage le  pain  n]  n.  m.  Fam.  Camarade,  compagnon  préféré. 
Il  Camarade  de  collège  avec  lequel  on  met  tout  en  commun. 
(On  emploie  aussi,  dans  le  même  sens,  le  féminin  coriNE.) 

GoPAÏs  (lac),  appelé  aujourd'hui  Livadia  ou  Topo- 
lias. Il  occupe,  en  Béotie,  le  fond  d'un  do  ces  bassins  fer- 
més si  fréquents  dans  le  système  du  Pinde.  Dans  cette  dé- 
pression aboutissent  plusieurs  rivières,  dont  la  principale 
est  le  Céphise.  A  la  saison  des  pluies  (janvier  et  février), 
ces  rivières  forment  un  lac  de  230  kilomètres,  qui  dé- 
borde quand  ses  émissaires  souterrains  (katavothres)  sont 
obstrués.  Mais,  en  été,  les  eaux  se  perdent  en  grande 
quantité  par  évaporation  ou  infiltration  dans  les  calcaires, 
et  le  lac  se  trouve  réduit  à  un  marais  de  150  kilomètres, 
où  Ton  ne  voit,  au  miheu  d'une  splendide  végétation,  que 
quelques  flaques  d'eau  peuplées  d'anguilles  et  d'oiseaux  ; 
dans  la  moitié  restante,  se  pratiquent  alors  quelques  cul- 
tures de  blé  et  de  mais,  par  une  maigre  population  de 
3.500  habitants  que  décime  la  fièvre.  En  1882,  on  a  com- 
mencé à  dessécher  le  lac,  par  un  système  de  canaux  des- 
tinés à  conduire  les  eaux  dans  les  lacs  voisins  Likéri  et 
Paralimini. 

COPAÏVA  n.  f.  Bot.  Syn.  de  copaïer. 

COPAL  (mot  espagn.,  d'origine  mexic.)  n.  m.  ou  COPALE 
n.  f.  Variété  de  résine,  obtenue  en  incisant  l'écorce  de  cer- 
tains arbres  originaires  des  contrées  tropicales,  ii  Copal 
dur.  Sorte  de  résine  d'origine  madécasse.  ii  Fausse  gomme 
copal,  Résine  provenant  d'Amérique, 

—  Miner.  V.  la  partie  encycl. 

—  EN'CYCL.Comm.On  distingue  plusieurs  sortes  de  copal: 
l"  Le  copal  dur  du  commerce  français,  ou  animé  dure 

orientale,  qui  est  fourni  par  l'arbre  appelé  tanrouk-rouchi 
{hymenêea  verrucosa  Lam.),  de  la  famille  des  légumineuses. 
Cet  arbre,  qui  croît  spontanément  à  Madagascar  et  sur  la 
côte  de  Zanzibar,  est  connu  et  cultivé  à  la  Réunion,  où 
on  le  nomme  copalier. 

Ce  copal  se  caractérise  par  sa  dureté,  sa  couleur  jaune 
foncé  cl  par  l'absence  de  f'acido  succinique  dans  les  pro- 
duits de  la  distillation  sèche. 

L'emploi  le  plus  important  du  copal  est  la  fabrication 
du  vernis.  La  aureté  de  cette  résine  est  la  qualité  qui  la 
fait  rechercher  pour  cet  usage, 

2*  L'animé  orientale  tendre  ou  copal  tendre  oriental.  On 
le  trouve  toujours  mélangé  au  copal  dur.  11  est  plus  so- 
luble  que  celui-ci,  et  fournit  des  vernis  moins  colorés, 
mais  aussi  moins  solides.  Le  commerce  parisien  le  dé- 
signe généralement  sous  le  nom  de  copal  demi-dur,  réser- 
vant Je  nom  de  copal  tendre  au  dammar  tendre  que  l'on 
applique  aux  mêmes  usages. 

3*  L'animé  occidentale  tendre,  animé  tendre  d'Amt^rîque, 
copal  tendre  d'Amérique.  Cotte  résine  est  celle  que  fournit 
Vhymcnxa  courbaril  Lam.,  arbre  très  élevé  qui  croît  dans 
les  contrées  chaudes  do  l'Amérique,  et  dont  le  bois  est 
recherché  pour  l'ébénisteric  commune.  On  en  distingue 
dans  le  commerce  un  grand  nombre  de  variétés  :  ambre 
blanc  de  Cayenne,  ambre  blanc  dn  Uràsil  ou  animé  tendre 
du  Brésil  en  sorte,  animé  tendre  de  Hollande,  copal  tendre 
du  Brésil,  résine  animé  de  Cart/iago. 

On  a  encore  donné  lo  nom  do  a  copal  n  à  dos  matières  très 
différentes  des  précédentes.  Le  copal  tendre  de  Nubie 
n'est  autre  chose  que  lo  dammar  friable  ou  dammar  sclan. 
Le  copal  de  Santo  de  Guatemala  est  une  résine  fournie  par 
le  rhus  copallinum  Lam.,  vulgairement  appelé  sumac  ailé, 
arbre  do  la  famille  des  tércbinthacées  ;  elle  nous  vient 
des  Etats-Unis  et  du  Mexique. 

—  Minéral.  Le  copal  fossile  ou  résine  de  Highgate  ost  uno 
résine  jaune  et  brunâtre,  très  fragile,  fondant  facilement  en 
doDDant  un  liquide  transparent  et  dégageant  par  l'action 


de  la  chaleur  une  odeur  très  aromatique  ;  elle  se  distingue 
facilement  du  succin  en  ce  qu'elle  ne  donne  pas  d'acide 
succinique  quand  on  la  distille.  On  la  trouve  en  grande 
quantité  disséminée  dans  les  argiles  bleues  de  la  colline 
de  Highgate,  près  de  Londres  ;  on  en  a  rencontré  d'ana- 
logues en  divers  endroits,  mais  ces  résines  no  sont  pas 
employées  pour  la  fabrication  des  vernis. 

CoPALA.  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Sinaloa),  dans  la 
sierra  do  Nayarit,  sur  un  affluent  du  fleuve  côtier  Cha- 
matla;  3.540  liab. 

GOPALCHI  n.  m.  Ecorce  amère  d'une  espèce  de  croton 
faux  china,  employée  comme  fébrifuge. 

COPALCHINE  n.  f.  Principe  amer  de  l'écorce  do  croton 
pseudo-china. 

COPALINE  n.  f.  Chim.  Principe  immédiat  du  copal,  sub- 
stance dure,  incolore,  soluble  dans  l'éther. 

—  Pharm.  Syn.  de  copalme,  liquidambar.  V.  baume 
(liquidambar.) 

COPALINE  n.  f.  Résine  fossile,  nommée  aussi  copal  fos- 
sile. V.  COPAL. 

COPALUN,  INE  adj.  Qui  a  rapport  au  copal. 

—  Bot.  Qui  produit  du  copal. 

—  n.  m.  Bot.  Nom  spécifique  du  liquidambar,  qui  pro- 
duit le  copalme. 

COPALME  n.  m.  Pharm.  Syn.  de  copaline 

—  Adjectiv.  :  Baume  copalme. 

GOPAN,  localité  ruinée  de  l'Amérique  centrale  (Hon- 
duras), qui  donne  son  nom  à  un  département  du  Honduras, 
dont  lo  chef-lieu  est  Santa-Rosa. 

COPANATOYAG,  viUago  du  Mexique  {Etat  de  Gucrrcro); 
7.000  liab. 

COPANG  {pangh')  n.  m.  Monnaie  d'or  dn  Japon  qui  va- 
lait anciennement  52  fr.,  et  30  fr.  au  moment  de  la  réforme 
du  système  monétaire  japonais,  ii  On  écrit  aussi  copanz. 

COPARTAGE(^aj')  n.  m.  En  T.  de  dr.,  Partage,  distribu- 
tion d'un  bien  entre  iilusieurs  personnes. 

COPARTAGEANT  ijan),  ANTE  n.  et  adj.  Se  dit  des 
personnes  qui  prennent  leur  part  dans  un  partage  :  Les 
copartageants.  Les  héritiers  copartageants. 

COPARTAGER  ijé.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  les 
voyelles  a  et  o  :  //  copartagea.  Nous  copartogcons)  v.  a.  Par- 
tager avec  une  ou  plusieurs  personnes  :  Copabtager  une 
succession. 

Copartagé,  ée  part.  pass.  du  v.  Copartager. 

—  Substantiv.  Personue  qui  a  une  part  dans  un  partage  : 

Les  COPARTAGÉS. 

COPARTIGIPANT  {pan),  ANTE  n.  et  adj.  Se  dit  des  mem- 
bres d'uno  société  on  participation. 

CO  PARTICIPATION  {si-07i)  n.  f.  Participation  commune 
à  plusieurs  :  La  coparticipation  des  travailleurs  dans  les 
bénéfices. 

COPATERNITÉ  n.  f.  Syn.  do  compaternité. 

COPA'YER  n.  m.  Bot.  V.  copaïer. 

COPE  (Charlcs-West),  peintre  d'histoire  de  l'école  an- 
glaise, né  à  Lecds  en  1811.  Il  exposa  ses  premières  œuvres 
à  l'Académie  royale,  en  1833.  Les  Derniers  jours  du  cardi- 
nal Wolsey,  exposés  en  1848,  fondèrent  la  réputation  del'ar- 
tiste,  qui  entra  la  même  an  née  à  l'Académie  royale.  Le  goût, 
la  distinction,  des  qualités  d'observateur  caractérisent 
l'œuvre  de  ce  maître.  On  lui  doit  de  belles  pages  au  palais  du 
Parlement  :  Edouard  I/I  accorde  à  son  p.ls,  le  Prince  Noir, 
l'ordre  de  la  Jarretière  ;  Le  prince  Henri  reconnaît  l'autorité 
du  juge  Gascoigne  ;  les  Fu7iérailles  de  Charles  I"  ;  Lord 
William  Bussel  quitte  son  épouse  pour  monter  à  l'échafaud  ; 
La  milice  bourgeoise  fait  une  sortie  pour  débloquer  Glouces- 
îer  assiégé  par  le  prince  Robert.  Cope  a  aussi  exécuté  des 
tableaux  de  genre  délicatement  composés. 

CoPE  (Edward  Drinker),  paléontologiste  et  naturaliste 
américain  (1840-1897).  En  dehors  de  ses  remarquables  tra- 
vaux de  paléontolo- 
gie proprement  dite, 
Cope  s'est  surtout 
illustré  par  ses  tiiéo- 
ries  de  biologie  gé- 
nérale; il  a  été  le 
chef  de  l'école  néo- 
lamarckienne  de 
l'Amérique  du  Nord. 

Dans  V  é  tude  du 
développement  du 
squelette  des  mam- 
mifères, Cope  s'est 
eff'orcé  de  montrer 
le  rôle  de  la  cméto- 
genèse  dans  la  for- 
mation des  esçèces. 
Mais  il  ne  sufht  pas 
que  les  caractères 
soient  acquis  par  les 
individus,  il  faut  en- 
core qu'ils  se  trans- 
mettent à  leurs  des- 
cendants ;  d'où  la  né- 
cessité de  l'hérédité 
des  caractères  acquis 
que  le  célèbre  pa- 
léontologiste a  tenté 
d'expliquer  par  la 
théorie,  aujourd  hui 
abandonnée,  de  la  di- 
plogénêse. 

11  a  fait  intervenir 
dans  toutes  ses  ex- 
plications biolo- 
giques uno  énergie 
spéciale  aux  êtres 
vivants,  (lu'il  a  ap- 

Fclée   baliimisme    ou 
ocalisation  do  la 
force  do  croissance. 

Les  considérations  de  Cope  sur  la  cinétogcnèse  l'ont,  mal- 
heureusement, amené  à  uno  théorie  invraisemblable  do 
l'influoncf  créatrice  de  la  conscience  ou  arclicsletism,  qu'il 
résume  dans  cette  phrase  :  "  I-a  vie  a  précédé  l'organisa- 
tion. 1»  L'œuvre  de  Cope  est  considérable;  elle  est  résumée 
dans  un  livre  qu'il  a  publié  à  Chicago  en  1896  ;  the  Pri- 
mary  Factors  of  or  g  anic  évolution.  V.  cataorn^îse. 


258 

COPEAU  {po  —  pour  couPEAU,  de  couper)  n.  m.  Morceau 
do  bois  léger,  que  l'on  détache  avec  le  rabot  ou  un  autre 
instrument  tranchant  :  Les  copeaux  sont  très  commodes 
pour  allumer  le  feu. 

—  Loc.  fam.  S'enlever  un  copeau,  Se  déchirer  cruelle- 
ment, s'enlever  un  morceau  de  chair  sur  quoique  partie 
du  corps,  n  //  fait  plus  de  copeaux  que  d'ouvrage.  Se  dit 
(l'une  personne  qui  se  donne  beaucoup  de  peine  sans  faire 
beaucoup  de  besogne. 

—  Techn.  Lamelle  de  bois  débitée  à  la  scie,  à  une 
épaisseur  voulue,  pour  fabriquer  un  peigne,  n  Bans  les 
l'arriéres  d'ardoises,  Roche  schisteuse  débitée  pour  Ja 
fabrication  des  ardoises,  n  Chez  les  troillageurs.  Lamelle  de 
hois  très  mince  dont  on  fait  des  ornements,  il  Dans  les  sa- 
vonneries. Etat  sous  lequel  les  pains  do  savon  sont  utilisés 
pour  faliriquer  les  savons  fins  dits  «  savons  de  toilette  ». 

COPECK,  COPEK,  KOPECK  ou  KOPEK  {pék')  n.  m. 
Monnaie  de  cuivre  en  usage  on  Russie,  et  qui  équivaut  à 
la  centième  partie  du  rouble  argent,  dont  la  valeur  est 
d'environ  4  frayées  de  notre  monnaie.  (Le  copeck  équivaut 
donc  à  4  centimes;  il  se  subdivise  eu  2  dcnuschkas  ou 
poUiskos,  de  0  fr.  02  c.) 

COPÉLATE  ou  COPELATUS  {pé,  tuss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes cùlêopières  carnassiers,  famille  des  dytiscidés, 
comprenant  des  formes  aplaties,  petites,  très  striées;, 
brunes  ou  fauves,  vivant  dans  le»  eaux 
douces  des  régions  chaudes  du  globe. 
(On  connaît  une  quarantaine  d'c:>pèces 
du  genre.) 

COPÉLATES  n.  m.  pi.  Ordre  dos  tuni- 
ciers  ascidiadés,  comprenant  les  appen- 
diculaires, petites  ascidies  ressemblant 
à  des  larves  et  présentant  aussi  des 
rapportsavec  lesamphioxus.(Une  seule 
famille  compose  cet  ordre  :  celle  des  ap- 
pendicularidés,  avec  ses  genres  princi- 
paux: oikopleure  ou  appendiculaire,  fri- 
iillaire  et  koîvaleskya.)  —  Un  copèlatk. 

Copenhague  {pé-7iagh')  en  danois 
Kjobenliavn,  capitale  du  Danemark  et  du  diocèse  de 
Seeland,  située  par  55", 43'  de  latitude  N.  et  10°,  14'  de 
longitude  E.  ;  380.500  hab. 

Située  sur  la  côte  méridionale  de  l'île  de  Seeland  et  non 
loin  do  l'extrémité  sud  du  détroit  du  Sund,laville  qui,  autre- 
fois, était  contenue  tout  entière  dans 
l'île  de  Seeland,  a  débordé  au  xix' 
siècle  sur  lîlo  d'Amager.  On  distin- 
gue donc,  à  Copenhague,  l'ancienne 
ville  et  la  nouvelle,  séparées  ontro 
elles  par  la  grande  rue  de  Gothers- 
gade,  et,  autour  de  ces  deux  centres, 
un  certain  nombre  de  faubourgs,  dont 
le  plus  important  est  celui  de  CIums- 
tianhavn,  que  le  canal  de  Kallobod- 
strand  met  en  relations  avec  la  ville 
proprement  dite.  Des  remblais  assez 
épais  défendent  la  capitale  contre 
l'invasion  des  vases  et  des  sables; 
car,  nulle  part,  la  côte  n'a  été  plus  profondément  et  plus 
fréquemment  remaniée  que  dans  co  détroit.  Grâce  aux 
canaux  qui  la  sillonnent  dans  tous  les  sens,  Copenhague 
évoque  l'idée  d'une  Venise  septentrionale  ou  d'une  ville 
hollandaise. 

Parmi  les  monuments  qui  ornent  les  places,  il  faut  citer 
le  palais  de  Charlottenoorg ,  ancien  palais  royal ,  qui 
donne  aujourd'hui  asile  à  l'Académie  des  beaux-arts;  le 
théâtre,  de  construction  plus  moderne,  et  la  statue  équestre 
du  roi  Christian  V.  Le  château  royal,  résidence  actuelle 
de  la  cour,  est  .situé  sur  lo  détroit  de  Kallebostrand  ;  enfin, 
auprès  du  port,  s'étend  la  place  octogonale  d'Amalienborg, 
au  milieu  de  laquelle  se  dresse  la  statue  do  Frédéric  V. 

Le  musée  Thorwaldsen,  un  des  plus  curieux  qui  exis- 
tent, rappelle  le  souvenir  et  contient  les  œuvres  princi- 


Cop.*late{gr.  4fois). 


Armes  de  Copenhague. 


1.  Notre-Dame.  —  2.  Eglise  du  Sauveur.  —  3.  Eithse  Frédéric.  —  4.  BibliothC-fnie  royale.  —  5.  Université. 
—  6.  Palais  (lu  Prince  et  Miisiïe  national.  —  7,  Château  de  Rosenborg.  —  S.  Château  de  Charluttenbors.  — 
9.  Château  de  Christiansborg.  —  10.  Château  d'Amalienboig:.  —  11.  Musée  des  beaux-arta.  —  12.  Tour  ronde.  — 

13.  Orteds  Park. 

pales  do  celui  qui  fut  la  gloire  de  la  sculpture  danoise. 
Autrefois,  ville  do  guerre,  comme  l'attestent  ses  anciens 
remparts  et  sa  citadelle,  qui  défendent  les  fameux  pas- 
sages du  Suud,  Copenhague  est  devenue  essentiellement 
uno  villo  de  hixo  et  aussi  uno  ville  iiulustriolle  qui  attire 
peu  à  peu  toute  l'activité  ot  toutes  les  forces  vives  du 
royaume.  Son  port  est,  d'ailleurs,  commode  et  vaste. 


259 

Copenhague  (sikcir,  ot  bomharuemknt  dk),  La  capi- 
tale du  Dunomark  a  ôto  assicgoo  par  les  Anglais  on  1801 
cl  on  KS07.  La  promiùrii  ag^rossion  out  pour  cause  la  liq:uo 
lio  iioutralitô  ai'uiotî  lios  puissances  du  Nord,  l'orméo  à  1  in- 
sUf^al.iun  du  t^'ouvonicnuMit  danois.  La  ilotto  anglaise,  coin- 
uiandi'i*  i)ar  los  amiraux  Parker  ot  Nelson,  força  le  dcitroit 
du  Suud  et  vint  atiaipior  la  Hotto  danoise  dans  la  rade  do 
Coponliaguo.  Après  cinq  liouros  d'un  combat  meurtrier,  les 
éiniipayes  danois  durent  abandonner  leurs  navires,  que  les 
Anglais  brûleront  ou  coulèrent. 

Lattontat  do  1807  revôt  un  caractère  plus  odieux.  Tl 
out  lion  on  pleine  paix,  sans  aucune  déclaration  d'hosti- 
lités, sans  autre  motif  quo  laorainto  do  voir  les  vaisseaux 
danois  passer  au  service  de  Napoléon.  Lo  3  août,  la  Hotte 
do  l'amiral  (îambior  vint  jeter  l'ancro  dans  la  rade  d'El- 
scnour.  Sonimo  par  l'agent  britannique  Jackson  do  re- 
mottro  sa  Ilotto  on  d(^pôt  aux  Anijlais,  lo  prince  régent  de 
Danomarlt  s'y  refusa  onorgiqucmcnt.  Aussitôt,  un  corps  do 
20.000  liommrs  fut  débarqué  devant  Copenhaj^ue,  et,  lo 
l""'  septeniltri',  lit',  bonclies  à  feu  vomiront  sur  la  i)laco,  qui 
n'était  déronduo  que  par  8.000  hommes  aux  onlros  du  gé- 
néral Peyman,  un  délugo  d'obus,  do  bombes  ot  do  fusées 
à  la  Congrùvo.  Après  un  bombardement  do  quatre  jours 
ot  quatre  nuits,  la  moitié  do  la  malhourou.so  cité  était  en 
ruine,  doux  mille  personnes  avaient  péri.  Menacée  d'une 
destruction  totale,  Copenhague  dut  capituler  le  7  septem- 
bre. Après  avoir  complctomont  dépouillé  l'arsenal,  les  An- 
glais enmionerctit  la  ilotte  danoise. 

COPÉPODES  n.  m.  pi.  Ordre  de  crustacés  entomostracés, 
comprenant  les  Icrnrfs,  ci/clopes,  caligea,  etc.;  tous  ani- 
maux aquatiques  ù  corps  allongé,  à  têto  munio  do  deux 
paires  d'antennes,  d'une  pairo  do  mandibules  et  do  mâ- 
choires. —  Un  COPÉPODK. 

—  Encycl.  Presque  toujours  do  très  petite  taille,  les 
copi}podcs  nagent  par  troupes  immenses  dans  les  eaux 
douces  ou  salées,  ou  bien  ils  vivent  en  parasites  sur  di- 
vers animaux,  particulièrement  sur  des  crustacés  déca- 
podes et  des  poissons.  Les  mâles,  parfois  très  différents 
des  femelles,  afFeclent  souvent  des  formes  tout  à  fait 
dissemblables  dans  uno  même  espèce  ;  ce  dimorphisi.ie  ou 
polymorphisme  étant  lié  à  leur  existence  parasitaire.  Les 
copépodos  so  divisent  en  deux  sous-ordres  :  eucopépodes 
et  siphonu.tlames  ou  parasites. 

COPERARIO  (John  Coopim,  dit),  compositeur  et  luthiste 
anglais,  no  vers  1570,  mort  pendant  lo  protectorat  do 
Cromwell,  fut  lo  professeur  de  Charles  l"',  pour  lequel 
il  écrivit  une  suite  de  fantaisies  pour  l'orgue.  Il  composa 
la  musique  do  plusieurs  divertissements  du  genre  de  ceux 

âue  les  Anglais  appelaient  »  masques  ».  On  connaît  aussi 
e  lui  nonilire  do  pièces  de  musique  rclio:iouse,  et  deux 
grandes  compositions  funèbres;  l'une  intitulée  :  Larmes 
verséet  nn  tmahcaiL  du.  duc  de  Devonshire  (1606),  et  l'autre  : 
Chants  fiinrbrts  sur  la  mort  prématurée  du  princeHennj  {lG\^). 

COPERMUTANT  {lan),  ANTE  n.  Chacun  do  Ceux  qui 
font  un  échange,  n  Se  disait  particulièrement  de  ceux  qui 
échangeaient  leurs  bénéfices. 

COPERMUTATION  (pèr',  si-oii)  n.  f.  Action  de  copcr- 
niuter  :  l  it>-  coi-ivRMDTATioN  de  bénéfices. 

GOPERMUTER  (du  préf.  co,  et  &G  permuter)  V.  a.  Echan- 
ger, tro{juor  :  CopKitMOTUR  des  droits,  w  Se  disait  surtout 
d'un  ccliangc  entre  bénélicicrs  :  CoPERMDTiiR  t^es  bénéficts. 

CoPERNIC(NicoIa.s)[ouCoppermcus,  selon  Tort hogr. 
qu'il  avait  lui-mèmo  adoptén],  astronome  polonais,  né  à 
Thorn  eu  i  i7:î,  mort  à  Frauoiiburg  en  1543.  11  était  dis  d'un 
boulanger.  En  Mûl,  Copernic  se  rendit  à  l'université  do 
Craeovio  ot  se  livra  spécialement  à  l'étude  de  l'astronomio 
avec  Brudzowo  ;  plus  tard,  abandonnant  momentanément 
l'idée  d'entrer  dans  les  ordres,  il  se  fait  inscrire  conmio 
étudiant  polonais  à  l'université  de  Bologno  (1406),  va  aider 
Dominique  do  Ferraro,  à  Bologne,  dans  ses  observations 
astronomiciues  et  i>art  enfin  (1500)  enseigner  les  mathéma- 
tiques à  Komo.  oi'i  sa  réputation  l'avait  fait  appeler  Après 
un  court  séjour  dans  sa  pa- 
trie, en  I50l,il  va  étudier  la 
médecine  ùPadoue.  En  1 505, 
il  quitte  l'Italie  délinitive- 
meiit,  pour  aller  vivre  jtcn- 
dant  SIX  ans  au  château  do 
Ileilsborg,  auprès  do  sou 
oncle.  Après  la  mort  do 
<:elui-ci  (1512),  il  s'établit  k 
Frauont)urg.  Do  1517  à  ir.2I, 
il  administre  le  domaine 
d'Allonstoin ,  ot,  do  1522 
à  1529,  il  reprosonto  lo  cha- 
pitre au  Landtag  prussien  ; 
mais,  jusqu'à  la  (in  do  sa  vie, 
l'astronomie  lut  son  étude 
favorite.  Copernic  était 
chanoine  de  Fraucnburg. 

A  Frauenburg,  if  avait 
élevé  un  observatoire 
nommé  Caria  Copcrnica. 
L'instrument  parallactiquo  dont  il  so  servit,  composé  de 
trois  morceaux  do  bois,  avec  divisions  à  l'oncro,  devint 
plus  tard  une  préoionso  relique  pour  Tyclio-lirahé. 

Copernic  parait  avoir  été  en  pleino  possession  do  .son 
Sijsli-mc,  conception  nouvollo  de  l'univers,  dès  1512,  et  il 
avait  soixante-dix  ans  lorsqu'il  se  décida  à  faire  imprimer 
son  immortel  traité  intitulé  :  Derci'olutionihuf!  orbiumcxîcs- 
tiurii  liftri  V7,  paru  on  15-13  à  Nuremberg.  II  n'en  out  un 
exemplaire  quo  peu  do  jours  avant  sa  mort,  los  épreuves 
ayant  été  revues  par  son  dRciplo  et  ami  Hhéticus  :  a  Jo  no 
douto  pas,  dit  Copernic  en  parlant  do  son  nouveau  système, 
que  les  matliématicions  ne  soient  do  mon  avis,  s'ils  veulent 
so  don  noria  peine  do  prendre  connaissance,  non  passuporll- 
cielloment,  mais  d'une  manière  approfondie,  dos  démonstra- 
tions que  jo  donnorai  dans  cet  ouvrage.  »  L'ouvrage  était 
déilié  au  pape  Paul  III. 

lOn  1526,  <'opornic  avait  publié  Dissertai  h  de  optima  mo- 
net.T  cudend.n  rations,  et  Khéticus  donnait  dos  extraits  du 
manuscrit  déJiiiitif  :  JVarratto  df  lihris  revolutinnum  Cn- 
pnrnici  (1510);  I^rif/iinonietria  Copernîci  (1512).  Tous  les 
pays,  ot  surtout  I.i  Pologne,  ont  su  hautement  célébrer 
la  "mémoire  do  (upiM-nic  ;  en  1806,  Napoléon  I""  visita  la 
maison  où  natpiii  le  grand  astronome. 

—  Sf/nfi-mc  di:  Copernic.  Quehpios  anciens  avaient  ou 
lo  prossentimont  du  mouvement  annuel.  Dans  Aristoio 
commo  dans  Pluiar'|ue,  on  peut  voir  quo  les  pylhugori- 
cioutt  admotluionC  lo  mouvomont  do  rotation  uo  la  tcrro 


COPEPODES 


COPIE 


Cupeniic. 


sur  elle-même  ,  la  fixité  du  soleil  au  contre  du  monde  et  lo 
mouvement  dos  planètes  autour  du  soleil.  Mais,  on  sommo, 
l'astronomie  ancienne  était  représentée  jKir  lo  système  do 
IHoléinéo,  qui  faisait  do  la  terre  lo  conti'o  immobile  do 
l'univers.  La  complication  do  co  système  frappa  Copernic. 
Guidé  beaucoup  moins  par  P^thagoroque  par  son  génie, 
il  chercha  une  conception  umversollo  jilus  siniplo.  Tout 
d'abord,  le  mouvement  do  rotation  de  la  terre  sur  ello- 
m6uio  rend  illusoire  lo  mouvoraout  diurno  de  toutes  les 


Système  de  Copernic. 

étoiles,  et,  si  l'on  attribue  un  mouvement  convenable  à 
l'axe  de  la  terre,  on  explique  la  précessiou  des  équinoxos, 
en  supprimant  aux  étoiles  un  mouvement  commun  autour 
de  l'axe  do  l'écliptiquo  :  ainsi  disparaissaient  pour  tou- 
jours la  moitié  des  cercles  imaginés  par  Ptoléniée  pour 
expliquer  le  mouvement  des  planètes. 

En  soumettant  son  nouveau  système  au  contrôle  de 
l'expérience,  Copernic  put  vérifier  qu'il  expliquait  très 
simplement  les  phénomènes.  Mais,  comme  toute  grande 
idéo  simple  et  nouvelle,  celle  do  Copernic  fut  en  butte  à 
toutes  les  critiques  :  les  unes  tenant  à  la  répugnance  de 
voir  la  terre  descendue  au  rang  dune  planète  ordinaire; 
d'autres  plus  scientifiques.  Ces  dernières  furent  réfutées 
victorieusement  en  leio,  quand  Galilée  out  inventé  la  lu- 
nette. Copernic  avait  deviné  que  Vénus  devait  avoir  des 
phases;  la  lunette  les  découvrit.  Elle  découvrit  aussi  des 
taches  mobiles  dans  lo  soleil,  lesquelles  prouvaient  son 
mouvement  do  rotation  :  ce  qui  démontrait  la  possibilité 
du  mémo  phénomène  pour  la  terre,  incomparablement 
plus  petite.  Brjf,  les  découvertes  de  Galilée  confirmèrent 
le  système  de  Copernic,  et  les  plus  grands  géomètres  n'ont 
cessé  de  développer,  depuis  Newton,  les  conséquences  de 
ses  hypothèses  primordiales  et  d'une  si  grandiose  fécondité. 

COPERNICIE  (si)  n.  f.  Genre  do  palmiers,  tribu  des  co- 
rypliutécy,  comprenant  quelques  espèces  qui  croissent 
dans  l'Amériquo  tropicale. 

COPERNICIEN,  ENNE  [si-in,  en)  adj.  Qui  est  partisan 
du  système  do  L'opernic  ;  Astronomes  coPKRNiciiiNS.  il  Qui 
a  ra'pport  à  co  système  :   Théories  coi-KRNiciiiNNKS. 
-  .Substantiv  :  Aous  autres  copkhmciicns.  (Fonteu.) 

GOPERTINO,  ville  d'Italie  (Apulio,  Fouille  [prov.  de 
Locco)];  6.000  hab. 

COPHE  n.  m.  Philol.  Syn.  de  coppa. 

GOPHÈS  ou  COPHENES.  nom  aucien  d'une  rivière  de 
l'Inde  septentrionale,  (pli  allait  so  jeter  dans  l'Indus;  au- 
jourd'hui la  rivière  do  Kaboul. 

COPMJNOS  (»05*)  n.  m.  Dans  l'antiquité.  Largo  panier  do 
furme  circulaire  employé  ùdiirérents  usages,  on  particulier 
dans  ragriciiltnro.  M  En  Béoiie,  Mesure 
de  capacité  équivalant  ù.  trois  chous. 

GOPHOSE  (du  gr.  kôphos,  sourd)  n.  f. 
Pathol.  Surdité  complète  ou  incom- 
plète. 

COPHOSE  OU  GOPHOSUS  (zuss)  n.  m. 
(  îenre  d'insectes  coléoptères  carnivores, 
famille  dos  carabidés,  tribu  dos  ptéro- 
stichinés,  comprenant  des  féronios  de 
l'Europo  orientale,  do  taille  moyenne, 
brunes,  cylindriques  et  luisaulos.  |t)n 
connaît  deux  espèces  do  cophosus  :  co- 
phosus  cylindricHS  (Hongrie);  cophosus 
cophosioidcs  (lîanat).] 

COPHTE  n.  ot  adj.  Roi.  V.  copTE. 

—  Fr.-maconn.  Grand  cophte.  Nom 
(lue  Cagliostro  donnait  au  grand  maître  do  la  maçonnerie 
égyplienno  qu'il  avait  créée,  ot  dont  il  s'était  attribue  la 
grande  maîtrise. 

COPHTIQUE  adj.  Hol.  V.  coPTioor:. 

COPIAPITE  (de  Copiapo,  n.  do  ville)  n.  f.  Sulfato  hydraté 
naturel  de  fer,  qui  so  présente  on  tables  hexagonales 
jaune  citron,  olîrant  un  oclat  perlé.  (C'est  à  Copiapo,  au 
Chili,. que  co  minéral  a  été  découvert.) 

Copiapo,  villo  du  Chili  (prov.  d'Atacama).  sur  la  rivièro 
du  mémo  nom;  15.000  hab.  Cette  ville,  chof-lieu  de  la  pro- 
vince d'Atacama,  doit  son  importance  aux  mines  <lo  cuivre 
et  surtout  d'argent  qui  se  trouvent  dans  ses  environs.  (Ces 
dernières  sont  exploitées  avec  activité.)  Ello  est  uuio  par 
une  voie  ferrée  au  port  do  Caldera,  qui  lui  sort  Uo  débouctié. 

COPIATE  (du  gr.  ItopiattU,  fossoyeur)  n.  m.  Ilist.  occlés. 
Nom  donné  aux  membres  du  bas  clergé  ipii  étaient  chargés 
de  creuser  los  fosses  et  d'ensevelir  lès  morts, 

~  Adjoctiv,  :  /Vt'/rcs  coi'iATKS,  Prêtres  qui  survoillaiout 
les  détails  des  inbumutions. 

'-  ENtvcL.  C'est  sous  Constantin  nue  le  nom  *\o  copiâtes 
fut  donné  aux  membres  du  clergé  chargés  do  rendre  les 
derniers  devoirs  aux  fidèles  défunts.  Lo  code  Tbéodosien 
leur  reconnaît  les  mémos  exemptions  qu'aux  autres  ec- 
clésiastiqiios.  Ils  formaiont,  dans  los  lU'incipales  villes,  do 


Coptiosft  (gr.  nat.). 


puissantes  corporations,  parfois  très  riches  :  ainsi,  les 
copiâtes  do  Constantinoplo  étaient  plus  do  onze  cents,  ot 
possédaient  des  bions-fonds  très  considérables.  Les  co- 
piâtes ont  succédé  à  ces  corporations  do  fossoyeurs  qui, 
durant   les  trois  premiers  _-====^.^ 

siècles,    s'étaient    organi-     ^^^^^^^^^     ^^^^^=5^ 

scos  conformément  aux  lois      ^^^^^ ""^vj^ 

romaines  ot  avaient  permis  \>C\ 

ainsi   aux   communautés  ^^ :=r ,_    ^^\- 

chrétiennes  d'avoir  uno  ^-;:::::::^^^^^I^_-î— ^^^^~ — n  iQ 
existence  quasi  légale.  ^--^^Z^.y'''''''^  ^""N^/ 

GOPIDE    (du   gr.   kopis,  Copidcs, 

idos,  même  sens;  de  kop- 

tein,  couper)  n.  f.  Antiq.  Epôe  courte  et  tranchante,  en 
usage  chez  plusieurs  peuples  d'Orient,  il  Couteau  de  sacri- 
fice. Il  Couteau  de  chasse. 

COPIE  [pi  —  du  lat.  copia,  abondance)  n.  f.  Ecrit  qui  est 
la  reproduction  d'un  autre  :  Copie  fidèle,  exacte.  Prendre, 
Tirer  copie.  CoUatiojuier  une  copie  sur  l'orit/inaL 

—  Feuille  volante,  sur  laquelle  les  écoliers  écrivent  leur 
devoir  ou  le  mettent  au  net,  pour  le  remettre  à  leur  pro- 
fesseur :  Faire  un  devoir  sur  cahier  et  sur  copie. 

—  Par  oxt.  Reproduction  d'une  œuvre  d'art  :  Beaucoup 
de  COPIES  se  vendent  pour  des  originaux. 

—  Fig.  Imitatiou,  reproduction  :  Il  n'y  a  qu'une  sorte 
d'amour,  mais  il  y  en  a  mille  différentes  copies.  (I^a  Kochef.) 

— -  Fam.  Personne,  classe  do  personnes  qui  s'efi'orco 
d'en  imiter  uno  autre,  de  lui  ressembler  en  t[uehiue 
chose  ;  La  bourgeoisie  fat  longtemps  la  copie  de  la  cour. 

—  Loc.  fam.  Original  saris  co^jf'e.  Personne  extrêmement 
singulière, 

—  Banq.  Copie  de  change,  Duplicata  d'une  lettre  do 
change,  ayant  pour  objet  de  procurer  uu  nouveau  titre 
au  porteur,  en  cas  de  perte  du  premier  :  Les  copies  de 
CHANGE  doivent  être  conformes  à  l'original. 

—  Comm.  Livre  de  copie  de  lettres  ou,  elliptiquement. 
Copie  de  lettres  n.  m.  Livre  sur  lequel  les  négociants 
reproduisent,  à  l'aide  de  la  presse  à  copier,  les  lettres  qu'ils 
envoient. 

—  Dr.  Copie  de  copie,  Copie  faite  sur  uno  autre  copie, 
et  non  sur  la  minute  de  l'acte,  n  Copie  de  pièces.  Trans- 
cription d'un  acte  en  toto  d'une  signification  faite  d'avoué 
à  avoué.  Il  Copie  figurée,  Sorte  de  fac-similé  d'un  écrit  dans 
lequel  on  s'appliquait  autrefois  à  reproduire  exactement 
la  forme  et  la  grandeur  des  caractères,  la  disposition  des 
lignes  et  mémo  les  ratures.  Cotte  dénomination  a  été 
étendue  à  tous  les  fac-similés. 

—  Typogr.  Texte  écrit  {copie  manuscrite)  ou  imprimé 
{copie  en  rèimpression)y  sur  lequel  travaillent  les  ouvriers 
compositeurs,  n  Compter  la  copie.  Evaluer  le  nombre  do 
feuilles  que  fournira  le  manuscrit  présenté  à  l'impres- 
sion. Il  Copies  de  chapelle.  Nom  (jue  l'on  donnait  autrefois 
aux  deux  exemplaires  de  chaque  ouvrage  qui  étaient  dus 
aux   compositeurs    formant  la  chapelle   de   l'imprimerie. 

Il  Dans  l'argot  des  gens  de  lettres  et  surtout  des  jour- 
nalistes, Collier  sa  copie.  Ne  pas  livrer  l'article  que  l'on 
avait  promis.  —  Pisser  de  la  copie,  Ecrire  beaucoup  ou 
longuomeut.—  Pmt'K?" (Recopie, Auteur  extrêmement  fécond. 

—  Anton.  Brevet,  minute.  —  Brouillon,  modèle,  ori- 
ginal, type. 

—  Encycl.  Dr.  Uno  copie  est  la  transcription  littérale 
d'un  acte  écrit,  appelé  original  on  minute.  Tant  quo  l'ori- 
ginal subsiste,  les  copies  ne  font  foi  quo  do  ce  qui  est 
contenu  dans  cet  original,  dont  la  production  peut  toujours 
être  exigée  (C.  civ.,  art.  1334).  Si  la  copie  dilVère  do 
l'original,  c'est  celui-ci  qui  prévaut. 

Lorsque  l'original  n'existe  plus,  il  faut  distinguer  trois 
catégories  do  copies,  quant  au  degré  de  foi  qui  leur  est 
dii  (C.  civ.,  art.  1135).  1»  Les  gi'osses  ou  premières  expédi- 
tions, les  copies  tirées  par  l'officier  public  détenteur  do 
l'original,  en  présence  et  du  consentement  des  parties  ou 
sur  l'ordonnance  du  magistrat,  parties  présentes  ou  dû- 
ment appelées,  font  la  mémo  foi  quo  l'original  lui-même. 
2»  Los  copies  4iélivréos  postérieurement  aux  premières 
grosses  ou  expéditions,  en  dehors  do  la  présence  des  par- 
ties, et  sans  ordonnance  du  jugo,  mais  par  l'officier  dépo- 
sitaire de  la  minute,  par  son  successeur  ou  par  quelqu  un 
avant  qualité  à  cet  ofiet,  font  foi  comme  l'original  guand 
e}les  sont  ancienues,  c'est-ù-diro  quand  elles  datent  de 
plus  do  trente  ans.  Elles  no  valent  que  comme  comnicn- 
comont  do  prouve  par  écrit  dans  le  cas  contraire.  Toutes 
los  autres  copies  no  valent  quo  comme  commencement  do 
preuve  par  écrit.  3"  P^nlin,  les  copies  do  copies  no  peuvent 
servir  que  comme  ronseignomonts. 

Le  droit  do  prendre  communication  d'actes  notariés  est 
limité  aux  parties  intéressées  ou  A  leurs  ayants  cause. 
Lestiersn'en  peuvent  réclamer  d'expédition  qu'en  vertu 
d'une  décision  ordonnant  le  compulsoire.  Les  actes  de  l'état 
civil,  les  inscriptions  hypothécaires,  les  jugements  ou  ar- 
rêts sont  publics  {art.  853,  C.  do  pr.  civ.,  et  2106,  C.  civ.). 

Los  actes  d'huissier  sont  rédigés  aussi  en  original  ot 
en  copie.  L'original  reste  au  requérant,  lu  copie  est 
remise  à  l'adversaire.  Celte  copie  doit  reproduire,  d'une 
façon  identique,  l'original;  la  régularité  do  l'original  no 
réparerait  pas  los  omissions  ou   les  vices  do   la  copie. 

—  B.-arts.  Dans  lo  langage  des  arts  on  donne  lo  nom  do 
copie  à  la  reproduction  de  toute  œuvre  originale,  statue, 
tanleau  ou  estampe.  Colles  qui  sont  exécutées  ontière- 
meiil  i>ar  l'auteur  du  morceau  original  portent  aussi  lo 
nom  do  répliques  ou  de  répétitions.  Certaines  copies  sont 
d'une  exécution  ù  la  fois  si  facile  ot  si  fidèle,  qu  il  faut 
uno  expérience  consommée  ot  uno  aptitude  spéciale  pour 
no  pas  los  confondro  avec  les  originaux.  La  vigueur  et  la 
franchise  do  la  louche,  la  sOreté  de  l'oxprossion,  ta  pureté 
et  lo  moelleux  des  contours,  sont  los  signes  caractéris- 
tiques qui  distinguent  l'original  des  coiues.  On  a  observé 
également,  quo  dans  presque  toutes  les  copies  les  con- 
tours des  ligures  sont  chantournés  ou,  on  d'antres  tirmos, 
so  détachent  on  relief  sur  le  tond.  Les  signatures  n'ollront 
qu'une  garantie  très  secondaire;  elles  s'imitent  et  so  co- 
pient avec  uno  adresse  extrême. 

C  est  en  Italie  quo  l'usage  des  coptes,  commo  objet  d  ex- 
ploitation, a  pris  naissance.  Des  grands  maîtres,  comme 
l\nphaél,  donnèrent  eux-mêmes  l'oxeuiplo  de  cette  spécu- 
lation en  faisant  exécuter  iiar  leurs  élèves  des  répétitions 
de  leurs  tableinix,  auxquelles  ils  ajoutaient  les  dernières 
touches  et  qu'ils  vendaient  ensuite  commo  étant  enlièro- 
iiiont  de  leur  main.  . 

L'Alhane,  niliverti  sont  uu  nombre  des  niaîiros  qiii  ont 
eu  lo  plus  souvent  recours  à.  ce  véritable  nrocédé  de  fabri- 
cation. Lo  Guorchiiï  a  été  copié  avec  uno  liubiloté  extrênio 


COPIER   —   GOPRIMORPHE 

par  son  beau-frère  Ercole  Gennari  et  ses  neveux  Bene- 
detto  et  Cesari  Gennari.  Ercole  di  Maria  était  parvenu 
aussi  à  imiter  parfaitement  la  manière  du  Guide.  Beau- 
coup d'amateurs  ne  pouvant  se  procurer  les  œuvres  origi- 
nales de  quelques  grands  maîtres,  se  contentaient  de  copies 
exécutées  par  d'adroits  spécialistes.  C'est  ainsi  que  l'em- 
pereur Rodolphe  II  chargea  Joseph  Heinz  (Giu-seppo  Enzo) 
de  faire  des  copies  de  divers  maîtres. 

La  tradition  des  copies  s'est  étendue  et  perpétuée  en 
Italie;  après  avoir  copié  les  maîtres  de  leur  vivant  et 
avec  leur  participation  ou  leur  assentiment,  on  les  a 
copiés  après  leur  mort,  et  on  les  copie  encore. 

Les  copies  qu'on  a  faites  des  tableaux  flamands  et  les 
tableaux  hollandais  sont  plus  rares  que  celles  des  tableaux 
ita.liens,  et  infiniment  plus  faciles  à  reconnaître. 

Teniers  fut  un  plagiaire  sans  vergogne.  Abusant  d'une 
facilité  d'imitation  exceptionnelle,  il  copia  t  tous  les  maî- 
tres de  son  temps,  et  vendait  ses  contrefaçons  pour  des 
pièces  oris^inales.  Il  excellait  surtout  à  faire  des  pastiches 
de  Luca  Giordano,  lequel  s'était  signalé  par  son  habileté  à 
imiter  des  peintres  de  l'école  des  Carraches.  Teniers  fut 
lui-même  fréquemment  copié,  comme  Rubens,Van  Dyck, 
Rembrandt  et  les  autres  grands  peintres  hollandais  ou 
flamands.  La  plupart  des  copistes  de  ces  maîtres  n'ont  pas 
reproduit  servilement  leurs  modèles;  ils  en  ont  fait  des 
imitations  libres,  des  pastiches. 

Parmi  les  peintres  français.  Simon  Vouet  a  été  pastiché 
habilement  par  Claude  Goyrand;  Poussin,  par  Angelica 
Kauffmann  et  par  une  foule  d'autres;  Claude  Lorrain,  par 
Domenico  Romani,  Borzone,  Patel,  Mauperché;  Mignard, 
par  Nicolas  Fouché  ;  Watteau,  par  Lancret  et  Pater;  Bou- 
cher, par  Charlier,  Deshayes;  Greuze,  par  ses  deux  tilles, 
Caroline  Greuze  et  M°"  de  Valory,  et  par  son  élève  pré- 
férée, Philiberto  Ledoux  ;  Prud'hon,  par  M"*  Mayer  et 
Rioult,  etc.  Un  artiste  français.  Bon  BouUongne,  était  par- 
venu à  imiter  le  Guide  avec  une  singulière  habileté.  Poussin 
se  fit  son  propre  copiste,  pour  éviter  de  voir  ses  œuvres 
déuaturées  par  les  imitateurs  inhabiles. 

L'industrie  des  copistes  n'est  pas  près  de  disparaître  du 
domaine  des  arts.  11  s'exporte  chaque  année,  en  Russie, 
en  Amérique,  une  quantité  considérable  de  peintures  exé- 
cutées d'après  ou  dans  la  manière  des  artistes  les  plus 
en  renom  de  France,  de  Belgique,  d'Allemagne. 

On  a  fait  aussi  et  on  fait  encore  des  copies  d'après  les 
dessins  des  maîtres  anciens  et  modernes.  Les  estampes 
des  gravures  célèbres  de  Marc- Antoine  Raimondi,  d'Albert 
Biirer,  de  Beham,  do  Callot,  de  Rembrandt,  etc.,  ont 
exercé  aussi  l'habileté  des  faussaires.  Quant  aux  copies 
exécutées  d'après  des  ouvrages  do  sculpture,  elles  n  ont 
jamais  pu  faire,  sauf  pour  ce  qui  concerne  les  antiques, 
l'objet  d'une  spéculation  organisée.  La  cherté  des  maté- 
riaux, la  longueur  du  travail,  la  notoriété  dont  jouissent 
les  statues,  sont  autant  d'obstacles.  Le  mérite  qu'il  y  a  à 
faire  une  bonne  copie  d'une  statue  est,  du  reste,  assez 
apprécié  pour  que  le  copiste  n'hésite  pas  à  se  nommer.  En 
revanche,  d'habiles  faussaires  se  sont  appliqués  à  faire 
des  imitations  des  antiques.  Le  nombre  de  ces  œuvres 
apocryphes  qui,  de  l'Italie,  se  sont  répandues  dans  le  monde 
eniier,est  considérable.  Aujourd'hui  encore,  Rome,  Naples, 
Florence,  ont  des  fabriques  d'antiquités. 

COPIER  fprend  deux  i  de  suite  aux  deux  pr.  pers.  plur.  de 
l'imp.  de  l'ind.  et  du  subj.  prés.  :  Nous  copiions.  Que  vous 
copiiez)^,  a.  Faire  la  copie  écrite  do  ;  Copier  h;ï  acte,  ii  Re- 
produire servilement  :  Copier  le  devoir  d'un  camarade. 

—  Par  ext.  Reproduire,  en  parlant  d'une  œuvre  d'art  : 
Copier  une  Vénus,  un  tableau.  \\  Copier  la  tiature,  Chercher 
à  la  reproduire  avec  exactitude  :  Molière  n'est  si  vrai  que 
parce  qu'il  a  toujours  copié  la  nature.  (Acad.) 

—  Fig.  Imiter,  s'Inspirer  de,  calquer  son  œuvre  sur  ; 
Auteur  qui  copie  les  mœurs  de  son  temps.  \\  Chercher  à  re- 
produire dans  ses  manières,  son  langage,  sa  conduite  : 
Copier  la  voix,  les  gestes,  la  démarche  de  quelqu'un,  il  Imi- 
ter les  œuvres,  le  genre,  la  manière  de  :  Térence  ne  fit 
que  COPIER  Mtnandre.  ^Marmontel.) 

—  Presse  à  copier.  V.  pr^ssr. 

Se  copier,  v.  pr.  Etre  copié,  ii  S'imiter  soi-même,  se 
répéter  dans  ses  propres  œuvres,  n  Imiter,  singer  les 
actes,  les  œuvres  l'un  de  l'autre. 

—  Stn.  Copier,  transcrire.  Copier,  c'est  écrire  d'après  un 
autre  écrit,  sans  avoir  la  peine  de  rédiger,  parce  que  la 
rédaction  a  été  faite  par  un  autre,  ou  qu'on  l'a  faite  soi- 
même  antérieurement.  Transcrire,  c'est  toujours  copier 
littéralement  ;  mais  il  y  a,  do  plus,  l'idée  do  transporter 
sur  un  registre  ou  dans  un  endroit  où.  l'écrit  sera  mieux 
conservé,  etc. 

—  Copier,  contrefaire,  imiter.  V.  contrefaire. 

COPIÈRE  n.  m.  Officier  d'un  cardinal  appelé  aussi  pokte- 

BARETTE. 

COPIEUR,  EUSE  (autref.  copieux,  euse)  n.  Personne  qui 
a  l'habitude  de  contrefaire  les  gens  par  dérision.  (Peu  us.) 

COPIEUSEMENT  adv.  D'une  manière  copieuse,  abon- 
dante. 

—  Syn.    Copieusement,  abondamment,  en  abondance, 
amplement,  beaucoup,  bien,  consi- 
dérablement, à  foison,  fort,  large-      >^> 
ment.  V.  abondamment.  '^^^^^Tf^Sàr-vF^ 

—  Anton.  Chichement,  maigre-    'V'if^^?;*''  i\(ts;  V^ 
ment,     médiocrement,    mesquine-  ^^\  '■''l    ''  ^ 
ment,  modérément,  petitement. 

COPIEUX  (pi-eû,;  EUSE  [lat.  co- 
piosus;  de  copia,  abondance]  adj. 
Abondant  :  Hepan  copieux.  Il  Qui 
possède  ou  produit  en  grand  nom- 
bre, en  grande  quantité  :  On  repro- 
che au  grand  Amijot  d'être  trop 
COPIEUX  en  synonymes.  fVaugelas.) 
[Ce  dernier  sens  a  vieilli.] 

—  Fig.  Riche,  abondant,  on  par- 
lant de  lélocution  :  Hahelais  a  large 
et  copiECSE  façon  de  dire. 

—  Anton.  Maigre,  médiocre, 
mesquin,  modéré. 

COPZLIE    {li]    ou    COPILIA    n.   f.  Copilie. 

Genre  de  crustacés  copépodes  pa- 
rasites, familJc  des  oorycéidé.s,  comprenant  do  petites 
formes  marines,  à  corps  aplati,  avec  abdomen  rétréci, 
mais  à  nombre  normal  d'anneaux^  et  tête  munie  d'yeux 
latéraux.  fL'espcce  type  du  genre,  la  copiUa  denticulata, 
habite  la  Wéditcrranée.) 


Un  copiste  au  sv^  siècle. 


COPIN  u.  m.  Arg.  V.  copain. 

COPISQUE  {pissk')  a.  m.  Encens  de  qualité  inférieure. 

COPISTE  ipisst')  û.  m.  Celui  qui  copie  :  Copiste  scrupu- 
leux. Il  Se  dit  particulièrement  de  ceux  qui,  avant  la  dé- 
couverte do  1  imprimerie,  copiaient  des  livres  :  Les  co- 
pistes des  Bomains  étaient  généralement  des  esclaves. 
Il  Par  ext.  Celui  qui  imite  servilement  les  œuvres,  les 
actes,  le  genre  de  quelqu'un. 

—  Hist.  sainte.  Nom  que  donnaient  les  Hébreux  aux  in- 
terprètes de  la  Bible. 

—  Hist.  ecclés.  Titre  que  prenaient  les  chanceliers  des 
abbayes. 

—  Techn.  Copiste  électro-chimique.  Appareil  portatif 
destiné  à  remplacer  les  presses  à  copier  et  tous  les  appa- 
reils consacrés  à  un  usage  du  même  genre. 

—  Adjectiv.  :  L'esprit  est  souvent  copiste,  le  génie  est 
toujours  original.  (Bignicourt.) 

—  Encycl.  Avant  l'invention  de  l'imprimerie,  tous  les 
ouvrages  étaient  nécessairement  manuscrits,  et  ceux  qui 
les  écrivaient,  les  copistes,  tenaient  une  certaine  place 
dans  la  société.  Chez 
les  Hébreux,  dont  l'in- 
struction consistait 
surtout  en  la  con- 
naissance des  livres 
saints,  le  copiste  se 
rangeait  parmi  les  sa- 
vants, et,  â  un  mo- 
ment, ce  nom  désigna 
l'interprète,  le  com- 
mentateur du  texte  sa- 
cré, comme  le  prouve 
le  nom  do  scribe,  qui 
revient  si  souvent 
dans  les  Evangiles. 
Chez  les  Grecs  et 
les  Romains,  les  co- 
pistes de  profession 
(^ie>to-[fâ®ot,  lih-arii)  étaient  des  esclaves  lettrés,  qui 
avaient,  par  suite,  une  grande  valeur  vénale.  Leurs  maîtres 
les  entouraient  de  soins,  et  bien  souvent  se  les  attachaient 
davantage  en  les  affranchissant.  Au  moven  âge,  ce  furent 
les  moines  qui  remplirent  ces  fonctions. 'Presque  toutes  les 
règles  monastiques  primitives  réservaient  un  certain  nom- 
bre d'heures  à  la  transcription  des  livres  saints.  C'était 
surtout  l'occupation  des  lettrés,  des  clercs.  On  y  voyait  une 
œuvre  méritoire  et  même  expiatoire.  Il  faut  admettre  que 
parmi  leurs  supérieurs  se  trouvaient  un  certain  nombre 
de  savants,  qui  allaient  au  delà  des  écrivains  religieux  et 
cultivaient  les  lettres  profanes.  Ce  serait,  en  effet,  une 
erreur  de  croire  que  les  écrivains  païens  nous  ont  été  con- 
servés par  des  manuscrits  provenant  directement  de  l'anti- 
quité ;  les  textes  que  nous  possédons  d'eux  viennent  sou- 
vent des  copistes  religieux  du  moyen  âge.  V.  miniature. 

COPUINAIRES  adj.  Chim.  Se  dit  de  deux  ou  plusieurs 
biradiales  ayant  même  axe  ou  des  axes  parallèles. 

COPLEY  (sir  Godfret),  membre  de  la  Société  royale 
de  Londres,  mort  en  1709.  Il  est  connu  comme  fondateur 
du  prix  qui  porte  son  nom,  et  pour  lequel  il  laissa  à  la  So- 
ciété royale  une  somme  de  100  liv.  sterl.  (2.500  fr.),  dont 
le  revenu  devait  être  donné  chaque  année  à  l'auteur  du 
meilleur  ouvrage  sur  une  question  de  philosophie  expé- 
rimentale. Ce  prix,  qui  fut  plus  tard  transformé  en  une 
médaille  d'or,  est  le  plus  ancien  est  l'un  des  plus  estimés 
des  prix  que  distribue  la  Société  royale. 

COPNins  n.  m.  Bot.  Syn.  de  LÉOBORnÉE. 

COPONAGE  {naj')  n.  m.  Ancien  droit  déminage,  ou  droit 
sur  la  vente  des  céréales. 

COPONIER  (ni-é)  n.  m.  Nom  que  l'on  donnait,  à  Lyon,  à 
douze  portefaix  qui  jouissaient  du  privilège  exclusif  de 
porter  le  blé,  le  bois,  le  foin,  la  paille,  etc.,  du  port  de  la 
Saône  dans  les  greniers  des  chanoines  de  Saint-Jean. 

GOPOSE  (du  gr.  kopos,  fatigue)  n.  f.  Pathol.  Abatte- 
ment, lassitude  générale.  (Inusité.) 

COPOSSÉDER  (posé)  V.  a.  Posséder  avec  un  ou  plu- 
sieurs autres  :  Coposséder  un  tei^'itoire. 

COPOSSESSEUR  [po-sé-seur')  n.  Personne  qui  possède 
en  commun  avec  une  ou  plusieurs  autres. 

COPOSSESSION  {po-sé-si-oyi)  n.  f.  Possession  en  commun. 

COPOU  u.  m.  Toile  de  Chine,  très  estimée. 

COPPA  n.  m.  Alph.  gr.  V.  koppa, 

GOPPARO,  bourg  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  FerrareJ), 
près  des  lagunes  ;  32.000  hab.  Soies,  céréales,  fourrages. 

GOPPÉE  (Denis),  littérateur  flamand  du  xvii«  siècle. 
Ses  tragédies,  qui  ont  été  imprimées  à  Liège  et  à  Rouen, 
de  1621  à  1624,  sont  devenues  extrêmement  rares. 

GoPPÉE  (/'rançoî's-Edouard-Joachim),  poète  et  auteur 
dramatique  français,  né  à  Paris  en  1842.  Son  premier  re- 
cueil de  poésies,  le  Reliquaire , 
parut  en  1866;  l'un  des  pre- 
miers parnassiens,  il  se  mon- 
trait, dès  ses  débuts,  rompu  à 
toutes  les  adresses  du  mé- 
tier poétique.  C'est  du  Pas- 
sant (1869),  comédie  en  vers, 
que  date  la  réputation  do 
Coppée.  Parmi  ses  principa- 
les œuvres,  signalons,  pour 
le  tliéâtre  :  le  Luthier  de  C'jV- 
7none  (1876),  petite  pièce  ai- 
mable et  touchante  ;  Severo 
Torelli  (1883);  les  Jacobites 
fl885);  Pour  la  Couronne 
(1895),  drames  romantiques 
brillamment  écrits  et  habile- 
ment agencés,  pleins  de  tira- 
dos  éloquentes;  comme  re- 
cueils do  vers  :  Intimités 
(1868):  les  //»m///es  (1872);  Pro- 
menades el  Intérieurs  (l^lô);  le 
Cahier  rouge  (I8T4);  les  Récits  et  les  Elégies  (1878),  sans 
compter  un  trand  nombre  do  poèmes  publiés  à  part,  notam- 
ment celui  d'Olivier;  en  prose  :  quatre  ou  cinq  volumes  de 
Contes,  qui  so  recommandent  par  la  grâce  du  sentiment. 


Coppée. 


260 

quelques  romans,  et  plusieurs  recueils  de  chroniques,  dont 
au,  la  Bonne  souffrance  (1898),  indique  qu'il  s'est  opéré 
dans  l'esprit  de  l'auteur  une  sorte  d'évolution  religieuse. 
François  Coppée  a  été  nommé  membre  de  l'Académie 
française  en  1884.  Poète,  Coppée  a  cultivé  les  geures  lev- 
plus  divers.  Tour  à  tour  élégiaque,  épique,  réaliste,  son 
originalité  propre  est  dans  la  narration  familière  ou  dans 
les  tableaux  de  genre.  Parnassien,  il  abuse  des  procédés 
et  des  artilices;  élégiaque,  sa  sensibilité  tourne  souvent  à 
de  languissantes  et  mièvres  délicatesses  ;  épique,  l'am- 
pleur et  la  puissance  lui  manquent,  et  ses  plus  heureuses 
pièces  sont  des  scènes  ou  des  légendes  naïves,  auxfpielles 
on  peut  même  reprocher  une  affectation  de  simplicité. 
C'est  dans  la  poésie  réaliste  qu'il  a  le  mieux  réussi.  Ses 
paysages  delà  banlieue  parisienne  :  terrains  vagues,  ar- 
bres grêles,  chemins  noirs  jonchés  d'écaillés,  ont  parfois  un 
charme  pénétrant,  et  ses  peintures  des  mœurs  bourgeoises 
et  populaires  nous  plaisent  soit  par  la  lidélité  caractéristi- 
que des  traits,  soit  par  une  sympathie  line  et  tendre  pour 
les  misères  obscures  et  les  vertus  ignorées.  Coppée  restera 
comme  le  poète  des  humbles;  il  a  trouvé  dans  le  cadre  de 
ce  petit  monde  ses  inspirations  les  plus  personnelles. 

Coppélia  ou  la  Fille  aux  yeux  d'émail,  ballet-panto- 
mime en  deux  actes  et  trois  tableaux,  de  Charles  Nuitter, 
musique  de  Léo  Delibes,  représenté  à  l'Opéra  le  £5  mai 
1870.  Ce  ballet,  du  genre  semi-fantastique,  dont  l'idée 
première  a  été  empruntée  à  l'un  des  contes  d'Hoffmann, 
l'Homme  au  sable,  est  l'un  des  derniers  et  des  plus  heu- 
reux ballets  d'action  qu'on  ait  joués  à  ce  théâtre.  Il  eut 
aussi  la  fortune  d'inspirer  d'une  façon  exquise  un  de  nos 
musiciens  les  plus  charmants  et  les  mieux  doués.  La  par- 
tition que  DeliLes  écrivit  pour  ce  joli  scénario  de  Coppélia 
est  un  chef-d'œuvre  en  son  genre,  et  n'a  pas  peu  contribué 
au  succès  de  l'ouvrage,  succès  qui  le  maintient  toujours 
au  répertoire.  Tous  les  morceaux  seraient  à  citer  de  cette 
partition  pleine  d'élégance:  nous  nous  bornerons  à  signa- 
ler la  mazurka,  la  czardas  et  la  ballade  de  l'épi  au  premier 
acte,  et,  au  second,  la  musique  des  automates,  la  gigue, 
la  valse  de  la  poupée  et  la  valse  des  heures. 

COPPERASINE  (du  mot  angl.  copperas,  qui  signifie  cou- 
perose) n.  m.  Sulfate  hydraté  naturel  de  cuivre  et  de  fer. 

COPPERMINE-RIVER,  petit  fleuve  du  Dominion  cana- 
dien, dans  le  Territoire  du  Nord-Ouest.  Issu  du  lac  Pro- 
vidence, par  65"  de  lat.  N.  et  115"  de  long.O.,  il  coule  du  S. 
au  N.  à  travers  un  pays  accidenté,  forme  de  nombreux 
rapides  et  se  jette  dans  l'océan  Glacial  arctique,  au  fond 
de  la  baie  du  Couronnement  [Coronadon  bay).  Il  doit  son 
nom  aux  minerais  de  cuivre  que  l'on  rencontre  sur  ses 
bords. 

COPPET,  village  de  Suisse  fcant.  de  Vand),  sur  la  rive 
droite  du  lac  de  Genève;  500  hab.  Situé  entre  le  lac  et 
les  avant-monts  du  Jura,  Coppet  est  l'un  des  plus  jolis 
villages  de  cette  régiou  privilégiée.  Jadis  puissante  ba- 
ronie,  au  xii'  siècle,  elle  entra  en  lutte  avec  Berne  à 
propos  de  la  Réforme;  son  château  fur  brûlé  en  1536. 
Agrégée  à  la  Confédération  suisse,  elle  devint  le  séjour 
d'hôtes  illustres,  souvent  d'exilés.  Bayle  y  demeura,  de 
1670  à  1672,  comme  précepteur  des  enfants  du  comte  de 
Dohna;  le  banquier  Saint-Gallois  Hogues,  créancier  de 
Louis  XIV,  y  vécut  plusieurs  années.  Ce  fut  l'asile  de 
Necker  (1790-1804),  et  sa  fille.  M""  de  Staël,  habita  Coppet 
d'abord  de  1804  à  1805,  puis  en  1807,  et  ses  restes  furent 
placés,  en  1817,  dans  le  parc  qui  avoisine  le  vieux  château, 
devenu  ensuite  la  propriété  de  la  famille  de  Broglie. 

COPPINO  (Michèle),  homme  politique  italien,  né  à  Alba 
en  1822.  Issu  d'une  famille  d'artisans,  il  devint,  en  1861, 
professeur  à  l'université  de  Turin.  Nommé  député  d'Albe, 
il  fut  à  plusieurs  reprises  ministre  de  l'instruction  publi- 
que on  1867,  1876, 1S79  et  1884  :  en  1876,  il  présenta  un  pro- 
jet do  loi  relatif  à  l'instruction  primaire  obligatoire,  qui 
fut  voté  par  la  Chambre.  Il  fut  élu,  en  1880  et  1S84,  pré- 
sident de  la  Chambre  des  députés,  puis  en  1885  et  1887. 
Coppino  a  publié  :  Paroles  au  peuple  italien  (1848),  et  des 
articles  littéraires  insérés  dans  la  <i  Rivista  contempo- 
ranea  »  de  Turin. 

COPPITE  (ko-pif)  n.  f.  Variété  de  panabase  ou  cuivre 
gris  antimonial. 

COPPOLA  (Pietro  Antonio),  compositeur  italien,  né  à 
Castrovillari  en  1793,  mort  à  Catane  en  1877.  Il  écrivit  un 
certain  nombre  d'opéras,  qui  eurent  peu  de  succès  :  il 
Figlio  del  bandito,  Achille  in  Sciro,  Artale  d'Aragona,  la 
Festa  délia  rosa.  Cependant,  il  obtint  une  sorte  de  triomphe 
avec  sa  Nina  pazza  per  amore.  Il  donna  ensuite  :  gV  Illé- 
nesi,  la  Bella  Céleste  deglt  Spadari  et  il  Postiglione  di 
Lonqjumeau.  En  1839,  étant  directeur  de  la  musique  au 
théâtre  San-Carlos  de  Lisbonne,  il  y  fit  représenter  Gio- 
vanna  I  et  Inès  de  Castro.  De  retour  en  Italie  en  1842,  il  y 
donna  encore  il  Folletlo  et  l'Orfana  guelfa.  Coppola  a  écrit 
aussi  plusieurs  messes  et  d'assez  nombreux  motets. 

COFRAGOGUE  (du  gr.  kopros,  excrément,  etagein.  faire 
sortir)  adj.  et  n.  m.  Pharm.  Sorte  de  purgatif  très  doux  ; 

Potion  C0PRAG0GUE.    Un  COPUAGOGUE. 

COPRAH  n.  f.  Nom  donné  à  l'amande  do  coco  débar- 
rassée de  sa  coque,  desséchée  et  prête  à  être  mise  au 
moulin  pour  l'extraction  de  l'huile.  Il  Ou  écrit  aussi  copra, 
et  on  dit  encore  copkk. 

COPRÉA  (lat.  coprea;  du  gr.  kopros,  ordure)  n.  m.  Autiq. 
rom.  Fou,  bouffon. 

COPRÉE.  fils  de  Pélops  et  père  de  Périphétès.  Ayant 
été  obligé  de  quitter  sa  patrie,  à  cause  d'un  meurtre  qu'il 
avait  commis,  il  se  réfugia  à  Mycènes, 
auprès  d'Eurysthée,  qui  se  servit  do  lui 
pour  transmettre  ses  ordres  à  Hercule. 

COPRENEUR,  EUSE  (du  préf.  co.  et  de 
preneur)  n.  En  T.  de  dr.,  Personne  qui, 
conjointement  avec  une  ou  plusieurs 
autres,  prend  un  objet  à  loyer  ou  à  ferme. 

COPRIDE(dugr./ropï*os,  excrément)  adj. 
Entom.  Qui  se  nourrit  do  fiento. 

GOPRIMORPHE  ou  COPRIMORPHUS 

ifuss)  n.  m.  Conre  d'insecles  r()!i-o|irOros 

laniellicornos ,  famille    des    scarabôidés, 

tribu  des  aphodiinés,  qui   n'est,   à  vrai 

dire,  qu'un  sous-genre  d'aphodius.  (La  seule  espèce  connue, 

le  coprimorphus  scrutator,  est   un  grand  npnodius  brun 


a; 


261 

plat,  à  olytrcs  rouges,  loug  de  U  millimètros,  habitant  la 
Franco  rt-nirulo.) 

COPRIN  n.  m.  Goiiro  do  champignons,  de  la  famille  dos 
agaricinoos,  caractcrisôs  par  dos  spores  noiros. 

—  Kncyul,  Los  champignons  du  genre  coprin  sont  trôs 
éphômôros  ot.  se  fondent  rapidonient  eu  une  oau  noirâtre 
ui,  additionnée  d'un  pou  do  gomme  arabique,  peut  servir 
d'encre.  Une  espôco,  le  coprin  â  cheveluru,  est  comestible 
iiuand  lo  champignon  est  jeune,  c'est-à-dire  avant  que  son 
chapeau  ait  perdu  sa  forme  ovoïde,  ot  quo  la  couleur  do 
SOS  feuillets  ait  passé  du  rose  au  noir.  Quelques  espèces, 
do  pente  taille,  vivent  en  toutfos  qui  comprennent  parfois 
plus  de  cinquante  individus. 

COPBINAIRE  (mlt')  n.  m.  Champignon  de  la  famille  des 
agaricmees,  se  distinguant  des  coprins  on  ce  que  leur  cha- 
peau u"ost  pas  déliquescent,  leurs  spores  étant  noires. 

COPRINE  n.  f.  Alcaloïde  analogue  à  la  choline,  et  qui 
n'est  connu  quo  par  ses  sols,  entre  autres  lo  chlorure, 
C"  H"  Az  Gel,  qu'on  prépare  en  faisant  agir  la  trimôtio  la- 
mine sur  la  iiionochforacétone. 

COPRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  lamel- 
licornes, famille  des  scarabéidés,  comprenant  les  scara- 
bées tels  que  les  ateuchits,  bousiei's,  etc.,  répondant  aux 
pilulaires  des  anciens  auteurs.  Genres  principaux  :  ateuchus, 
Sisyphe,  iiymnopleure,  canthon,  bousier  ou  copris,  heliocopris, 
catharsius,  bubas,  ontophage.  oniticelle,  etc.  —  Un  coprine- 

COPRIS  {priss)  n.  m.  Genre  de  coprinés,  appelés  vulgai- 
rement bousiers,  constitué  par  des  insectes  â  corps  bombé, 
à  antennes  coudées  â  neuf  ou  dix  articles.  (Les  copris 
creusent  des  galeries  dans  la  terre  et  y  déposent  une 
boule  d'excrément  contenant  un  œuf.) 

COPROCRASIE(;î  —  du  gr.  kopros,  excrément,  etakra- 
sia,  incontinence)  n.  f.  En  T.  de  pathoL,  Evacuation  invo- 
lontaire des  matières  fécales. 

COPROGRITIQUE  {ti/c  —  du  gp.  kopros,  excrément,  et 
kriuein,  séparer)  adj.  En  T.  de  méd.,  Laxatif  qui  provoque 
l'expulsion  dos  matières  fécales. 

COPRŒGUS  (pré-knss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res lamellicornes,  famille  des  copridés,  comprenant  une 
seule  espèce  de  taille  moyenne,  courte,  très  convexe,  à 
élytres  eoiolés.  (Le  coprœcus  hemisphxi'icus  est  un  bousier 
brun  d'Australie,  toujours  rare.) 

COPROÉMÈSE  (du  gr.  kopros,  excrément,  et  emein, 
vomir)  n.  f.  Vomissement  de  matières  fécales. 

COPROLITHE  on  COPROLITE  (du  gr.  kopros,  fiente,  et  li- 
thus,  pierro)  u.  m.  Excrément  pétrifié  des  animaux  fossiles. 

—  Encycl.  Les  coprolilhes  fournissent  un  moyen  direct 
de  connaître  la  nature  du  régime  des  animaux  des  temps 
anciens.  Par  eux,  nous  apprenons  quelle  était  la  constitu- 
tion de  leurs  orgaues  fondamentaux,  quelles  analogies 
générales  ils  présentaient  avec  ceux  des  espèces  actuel- 
lement vivantes,  quelles  étaient  leurs  dimensions  et  de 
quelles  proies  se  nourrissaient  ces  animaux.  C'est  Buc- 
kland,  l'un  des  plus  illustres  géologues  de  l'Angleterre, 
qui  a  le  premier  appelé  l'attention  sur  ces  nodules  singu- 
liers. Sur  la  côte  do  Lyme-Regis,  les  coprolithes  sont 
très  abondants.  Ils  sont  encore  plus  communs  dans  le  lias 
de  l'embouchure  de  la  Severn.  Les  coprolithes  offrent,  eu 
général,  l'apparence  de  cailloux  oblongs,  dont  la  longueur 
est  le  plus  ordinairement  de  quelques  centimètres. 

COPROLOGIE  {ji  —  du  gr.  kopros,  fumier,  et  loi^os, 
discours)  n.  f.  Etude  sur  les  engrais  ou  matières  fertili- 
santes. 

COPRONYME  (du  gr.  kopros,  excrément,  et  onuma,  nom) 
adj.  m.  Qui  porte  le  nom  de  la  fiente.  (Cette  épithète  fut 
donnée  à. Constantin  V,  empereur  de  Constantinoplo,  parce 
que,  lors  do  la  cérémonie  do  sou  baptême,  il  avait  souillé 
les  fonts  Ijaptismaux.) 

GOPROPHAGE  (du  gr.  kopros,  fiente,  eiphagein.  manger) 
adj.  Qui  se  nourrit  d'excrémonts  :  Insecte  copiiophagk. 

COPROPHAGES  n.  m.  pi.  Groupe  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  comprenant  les  bousiers,  géoirupes,  ateu- 
chus, et  autres  scarabées  qui  vivent  dans  les  bouses.  — 

Un  COI^OPHAGIi. 

—  Encycl.  Los  coprophages,  dont  le  véritable  nom 
scientifique  est  scarabéidés,  comprennent  do  nombreux 
genres  et  plusieurs  milliers  d'espèces  réparties  sur  tout 
le  globe  ;  les  plus  grandes  ot  les  plus  brillantes  de  couleurs 
habitent  les  régions  tropicales,  comme  les  énormes  helio- 
copris d'Afrique  et  de  l'Inde,  et  les  beaux  phanœus  améri- 
cams.  Beaucoup  roulent  des  boules  faites  de  matières 
fécales  et  s'enterrent  avec  pour  les  manger  à  loisir;  mais 
certains  paraissent  y  déposer  leurs  œufs.  Los  métamor- 
phoses do  ces  insectes  sont  ou  général  inconnues. 

COPROPHILE  ou  COPROPHILU3  {luss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléo[itères  hrarliéiytres,  type  do  la  tribu  des  co- 
prophilinés,  comprenant  des  staphylins  de  petite  taille, 
aplatis,  noirs,  à  téguments  striés  ot  sculptés,  vivant  dans 
les  matières  fécales.  (Ou  connaît  quolauos  espaces  do  co- 
propliilcs,  propres  à  l'hémisphôro  ooreal.) 

COPROPHILINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
bracliélyiros,  fîimille  des  staphylinidés,  comprenant  les 
genres  coprophile,  sgntornium,  dehastcr,  acrognathe.  —  Un 

COPUOPHILINÉ. 

COPROPHORIE  [rt  —  du  gr.  kopros,  excrément,  ot  pho- 
Tos,  qui  iiurtr)  n.  m.  En  T.  de  méd.,  Action  laxativo.  (Inus.) 

COPROPRIÉTAIRE  (^^/''—  rad.  copropriété)  n.  Personne 
qui  est  projjriétairo  par  indj^is  d'une  chose,  conjointement 
avec  une  nu  jilusieurs  autres. 

COPROPRIÉTÉ  (du  préf.  co.  et  do  propriété)  n.  f.  Droit 
do  pro|»nété  appartenant  à  plusieurs  personnes  sur  une 
seule  et  nn^mo  chuso  :  Avoir  la  copnopRiKTK  d'un  immeuble. 

—  Encycl.  Dr.  Lorsque  plusieurs  personnes  ont  la  co- 
propriété d'une  mi^nie  chose,  cotte  chose  n'appartient  i 
cliacuno  d'elles  quo  pour  une  quote-part  idéale  ot  ab- 
straite. C'est  ce  qu'on  exprime  on  disant  qu'elles  sont  dans 
l'indivision.  La  copropriété  et  l'indivision  sont  deux  situa- 
tions identiques.  On  sort  de  l'indivision  par  lo  partaç;e. 
Quelquefois,  il  y  a  copropriété  avec  indivision  forcée; 
c'est  lorsque  des  choses  sont  afloctéos,  comme  accessoires 
indispensables,  h  l'usage  commun  d'héritages  appartenant 
à  des  propriétairoH  différents.  On  appelle  (juolquefuis 
cette  fiitiiation  servitude  d'indiviawn.  On  peut  on  donner 
comme  oxeniplos  lo  cas  d'allées,  cours,  puits,  etc.,  desti- 
nés à  un  sorvico  commun,  celui  de  la  mitoyonnctù,  ot 
celui  où  les  différents  étages  d'uno  maison  npparliennent  -X 


divers  propriétaires.  (Dans  co  dernier  cas,  certaines  parties 
de  la  maison  sont  forcément  communes.) 

COPRORRHÉE  {pro-ré  —  du  gr.  kopros,  excrément,  et 
rhéein,  couler)  u.  f.  Diarrhée,  évacuation  liquide  do  ma- 
tières fécales. 

COPROSCLÉROSE(s/c^(?-ro;'  —  iin^r. kopros,  excrément, 
et  sklèrùsis,  durcissement)  n.  f.  Durcissement  excessif  des 
exer<''nients  dans  les  intestins.  (Inus.) 

COPROSE  {proz"j  n.  f.  Un  dos  noms  vulgaires  du  coque- 
lieu  t. 

COPROSME  iprossm')  n.  m.  Genre  de  rubiacécs,  tribu 
dos  aiilhusi'crmées,  comprenant  trente  espèces,  à  odeur 
fétide,  ijui  croissent  en  Australie  et  à  la  ISouvelle-Zélando. 

COPROSTASIE  {sta-SL  —  du  gr.  kopros,  excrément,  et 
stasts,  action  do  s'arrêter)  n.  f.  Constipation,  évacuation 
rare  et  pénible  des  matières  fécales.  (Inus.) 

COPSIQUE  ipsik')  ou  COPSICUS  {psi-kuss)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  passereaux  dentirostres,  famille  dos  turdidés, 
comprenant  des  merles  propres  aux  Indes,  à  la  Malaisie 
et  à  Madagascar.  (On  connaît  une  quinzaine  d'espèces  de 
copsiquoB  ;  entre  autres,  le  copsicus  auricularis,ilG  l'île  For- 
mose.  On  divise  ces  oiseaux  en  deux  sous-genres  :  cerco- 
trichus  et  Gemaisia;  quelques  espèces  de  co  dernier  se 
rencontrent  à  Madagascar,  et  une  est  propre  aux  îles 
yeychelles.) 

COPTE  (lat.  copia;  du  gr.  koplein,  couper)  n.  f.  Antiq. 
lat.  Sorte  de  biscuit  sec  et  dur,  propre  à  être  conservé 
longtemps,  comme  le  biscuit  de  mer.  il  On  disait  aussi 

COPTOPLAClirriA. 

Copte  (arabe  kobti.  —  Selon  l'opinion  générale,  altéra- 
tion du  nom  grec  de  l'Egypte,  Aiyuptos,  dont  la  première 
syllabe  aurait  disparu),  nom  d"une  race  qui  vit  en  Egypte 
et  qui  a  conservé  les  caractères  d'un  des  types  anciens  de 
la  vallée  du  Nil  :  La  langue  des  Coptes,  il  On  dit  aussi 
CoPHTii  et  quelques-uns  écrivent  Kopte. 

—  n.  Nom  des  chrétiens  originaires  de  l'Egypte,  appar- 
tenant à  la  secte  des  euiychecns  ou  monophysites. 

—  n.  m.  Langue  parlée  par  les  Coptes  :  Etudier  le  copte. 

—  Adjectiv.  :  Un  religieux  copte,  l!  Légion  copte.  Légion 
d'indigènes  formée  en  Egypte  par  Kléber,  en  1799.  V.  la 
partie  encycl. 

—  Encycl.  Etlinogr.  Au  nombre  de  200.000  environ,  les 
Copies  sont  de  petite  taille  :  ils  ont  le  teini  jaune  cuivré 
clair,  un  peu  hàlé,  les  cheveux  noirs  et  frisés,  le  nez  droit, 
un  peu  large,  les  lèvres  assez  volumineuses.  Leur  visage 
est  ovale  et  leurs  extrémités  sont  d'une  petitesse  remar- 
quable. 

—  Hist.  Les  Arabes  d'Egypte  donnèrent  le  nom  de 
coptes  à  ceux  des  indigènes  qui  demeurèrent  fidèles  au 
christianisme  ;  les  descendants  de  ceux-ci  ont  continué  â 
porter  ce  nom  jusqu'à  ce  jour.  Ils  avaient  adopté,  pour  la 
plupart,  la  doctrine  monophysite  d'Eutychès,  condamnée 
par  le  concile  de  Chalcédoine,  en  451,  et  ils  constituèrent 
désormais,  sous  l'autorité  des  patriarches  d'Alexandrie, 
une  Eglise  particulière,  indépendante  de  la  papauté. 
Persécutés  par  les  empereurs  orthodoxes  de  Constantino- 
ple,  ils  accueillirent  l'arrivée  des  Arabes  comme  une  déli- 
vrance. Ils  obtinrent  de  nombreux  privilèges  de  leurs 
maîtres  musulmans  ;  mais,  bientôt,  leur  richesse  excita 
l'envie,  et,  le  fanatisme  religieux  des  Arabes  s'y  joignant, 
ils  ne  tardèrent  pas  à  subir  de  nombreuses  persécutions  ; 
l'on  peut  dire  qu  elles  continuèrent  sans  interruption  jus- 
qu'à celle  qui  suivit  la  mort  d'Ali-bey  eu  1773,  et  qui 
fit  disparaître  le  christianisme  d'une  partie  des  villages 
de  l'E^ypio  moyenne.  Aujourd'hui,  les  coptes  sont  in- 
vestis des  mêmes  droits  ot  ils  supportent  les  mômes  char- 
ges ((Ue  leurs  compatriotes  musulmans.  On  los  trouve 
établis  en  masses  denses  dans  la  plupart  des  villes  ot  des 
villaiios  do  la  moyenne  et  de  la  bauto  Egypte.  Ils  ont  une 
facilité  remarquable  pour  l'étude  des  langues,  et  on  les 
rencontre  en  grand  nombre  parmi  les  eni[)loyès  des  mou- 
diriôhs  ou  des  ministères,  dans  los  services  des  finances 
ou  de  l'instruction  publique,  dans  la  magistrature  et  aussi 
dans  les  métiers  artistiques  :  orfèvrerie,  joaillerie,  etc., 
où  ils  sont  très  habiles.  Ils  sont  en  général  trôs  attachés 
à  leur  religion,  mais  leur  caractère  a  conservé,  dos  per- 
sécutions qu'ils  ont  subies  pendant  de  longs  siècles,  cer- 
taines tendances  à  la  fausseté  ot  ù  la  dnidicité.  On  con- 
state pourtant  chez  eux,  à  tous  los  degrés  do  l'échelle 
sociale,  los  indices  certains  d'un  rolèvemont  moral  assez 
rapide.  Leur  Eglise  est  dirigée  par  le  patriarche  qui  réside 
aujourd'hui  au  Caire,  ot  dont  l'autorité  est  reconnue  en 
dehors  de  l'Egypte  par  l'Egliso  abyssine,  dont  Vabouna  ou 
patriarche  est  choisi  parmi  le  clergé  égyptien.  Lo  patri- 
arche copte  est  assisté  par  lo  synode  ot  par  los  évêques, 
et  il  administre,  de  concert  avec  eux,  les  biens  du  clorgé. 
La  hiérarchio  comprend  les  évoques,  les  archiprétres 
{gominos),  les  prÔtros  et  lo  clergé  inférieur,  los  moines  : 
le  clergé  n'est  pas  astreint  au  célibat,  jusquos  ot  y  com- 
pris le  rang  do  curé  ;  mais  les  moi- 
nes font  lo  vœu  do  chasteté  ot  los 
membres  du  haut  clergé,  au-dessus 
du  curé,  no  peuvent  se  marier  et 
sont  choisis  parmi  los  moines.  On 
compte  une  vingtaine  d'ôvêchôs  qui 
ont  conservé  pour  la  plupart  lo  ti- 
tre dos  anciens  ôvôchés  dos  vu*  ot 
viu'  siècles,  et  une  quarantaine  do 
couvents  d'hommes.  Il  existe  quel- 
ques communautés  protestantes 
dans  los  villages  de  la  hauto  Egypte, 
ot  environ  40.000  coptes  catholi- 
ques. 

—  Hist.  milit.  Lacrôation,on  1799, 
d'un  corps  copto  eut  pour  but  do 
renforcer  rotfoctif  do  1  armée  fran- 
çaise en  Egypte,  diminué  par  los 
combats  ot  los  maladies.  Kléber 
choisit  de  préférence  los  Coptes, 
à  cause  do  leur  religion  qui  les 
rapprochait  de  ses  sijldats  ot  des 
bonnes  dispositions  qu'ils  mon- 
traient à  l'ogard  des  Français.  La 
légion  copte  cemptait  do  yoo  :\ 
000  hominos  ;  leur  armement  était 
lo  même  quo  celui  des  soldats  de  la  métropole.  Leur  uni- 
forme comprenait  le  pantalon  jaune  collant,  l'habit  vort 
clair  avec  lisérés  jaunes,  le  chapeau  bicorne,  dos  bulilo- 
teries  noiros  ot  desguétroson  toile  gii.^o.  La  h^gitui  copie 


"■^*.=&.~' 


Soldat  dft  In  légion 

CO|itti. 


COPKIN   —   COPTOPIIYLLUM 

cessa  d'exister  lorsque  l'arméo  française  évacua  l'Egypte  ; 
mais  ceux  dos  légionnaires  qui  voulurent  rester  au  service 
de  la  France  furent  versés  aux  mamelucUs. 

—  Linguist.  et  litiôr.  Los  Egyptiens  chrétiens  conti- 
nueront d'abord  à  i)arlor  la  vieille  langue  du  pays  :  ils  se 
servaient,  pour  l'écrire,  do  l'alphabet  grec,  auquel  ils 
avaient  ajouté  six  lettres  empruntées  à  l'écriture  démo- 
tique  (v.  co  mot)  pour  autant  de  sons  que  lo  grec  no  pos- 
sède pas.  Ils  avaient  un  nombre  assez  considérable  do 
dialectes  et  de  sous-dialectes,  dont  les  principaux  étaient, 
vers  lo  temps  de  la  conquête  arabe,  le  thébain  ou  sa- 
hidique,  le  dialecte  d'Akhmîn ,  ceux  de  la  moyenne 
Egypte  et  du  Fayoum,  le  memphitique,  le  basnmou- 
rique ,  le  dialecte  des  oa^is ,  qui  s'éteignirent  les  uns 
après  les  autres  à  partir  du  xi'  siècle;  vers  lo  milieu 
du  xviiS  tous  avaient  disparu.  Les  Coptes  possédaient 
une  littérature  assez  romar(|uabIe,  mais  presque  entière- 
ment religieuse.  Ce  qui  donne  une  importance  exception- 
nelle à  cette  littérature,  c'est  le  nombre  considérable 
d'écrits  des  premiers  siècles  do  notre  ère,  actes  apocry- 
phes des  apôtres,  traités  d'hérésiarques  célèbres,  qu'elle 
nous  a  conservés  en  tout  ou  en  partie,  et  dont  on  no 
possède  plus  par  ailleurs  que  des  fragments  insignifiants, 
tels  que  les  Aporalypses  d'Elie  et  de  Sophonie,  les  Traités 
de  la  Pistis  Sophia,  et  le  Livre  de  léhou  de  Valentin  ou  de 
l'un  des  chefs  du  gnosticisme.  Le  copte  et  ses  dialectes 
ont  permis  à  Chanipollion  et  à  ses  successeurs  do  com- 
prendre les  hiéroglyphes,  après  en  avoir  déchitîré  l'alpha- 
bet :  on  les  enseigne  aujourd'hui  dans  toutes  les  grandes 
universités  de  l'Europe,  à  côté  de  l'égyptien  antique. 

COPTÉE  [pté)  n.  f.  Sonnerie  que  l'on  fait  en  copiant. 

COPTER  (rad.  copet,  petit  coup;  dtmin.  de  cop,  anc.  or- 
thogr.  de  coup)  v.  a.  Frapper  une  cloche  d'un  seul  côté 
avec  le  battant  :  Copter  une  cloche,  il  A  signifié  Frapper, 
heurter  en  général. 

COPTIDE  n.  f.  Genre  de  renonculacées,  tribu  des  ellé- 
borées,  comprenant  quelques  espèces  qui  croissent  dans 
les  régions  arctiques  du  globe.  (Elles  renferment  une 
matière  colorante  jaune,  qu'on  emploie  pour  teindre  les 
laines  et  les  peaux.) 

COPTINE(rad.  coptis,  n.  de  plante)  n.  f.  Alcaloïde  inco- 
lore, qui  accompagne  la  berbérine  dans  la  racine  de  ïhel- 
lebcrus  ti-ifulius  L. 

COPTIQUE  (ptik')  adj.  Qui  a  rapport  aux  Coptes  :  Les 
mœurs  coPTitjCKS.  il  On  dit  aussi  cophtique,  mais  l'un  et 
l'autre  sont  peu  usités  ;  on  préfère  gé- 
néralement COPHTK  ou  COPTK. 

COPTIS  {tiss)  n.  m.  Genre  de  renon- 
culacées, voisin  des  ellébores,  qui  ap- 
partient aux  régions  boréales. 

COPTISANT  [zari),  ANTE  n.  Personne 
érudite,  qui  s'occupe  de  la  langue  et  de 
l'histoire  des  Coptes. 

COPTITEUR  adj.  m.  S'est  dit  d'un 
fusil  dont  la  platine  coupait  et  enflam- 
mait l'amorce  fulminante  eu  l'écrasant. 
11  On  disait  aussi  coptripti-uk,  et  cop- 

TIPTEUR. 

COPTOCÉPHALE  ou  COPTOCEPHALA 

{se)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  phytophages,  fa- 
mille des  chrysomélidés,  tribu  des  clytrinés,  comprenant 
des  clytres  rousses  tachées  do  bleu. 
(On  connaît  une  vingtaine  d'espèces  do 
coptocéphalos  de  l'ancien  monde;  douze 
haoitent  l'Europe.) 

COPTOCYCLE  ou  COPTOCYCLA  u.  f. 
Genre  d'insectes  coi<Hiptéros  phytopha- 
ges, famille  des  cassididos,  compre- 
nant dos  formes  arrondies  ,  ovalaires 
ou  presque  triangulaires,  à  corselet 
plus  étroit  quo  les  élytres,  etc.  (Les  cop- 
tocycles  sont  des  cassides  do  taille 
petite  ou  moyenne,  de  couleurs  claires  ; 
on  on  connaît  près  de  quatre  cents 
espèces,  dont  trois  cents  habitent  l'Amérique  centrale 
ot  méridionale,  et  les  autres  les  régions  tropicales  asia- 
tiques ot  africaines.) 

COPTODÈRE  ou  COPTODERA  [dé)  n.  f.  Genre  d'insectes 
coléoptères  carnassiers,  fainillo  des  carabidés,  lypo  do 
la  tribu  dos  coptodérinés,  comprenant  des 
formes  de  petite  taille,  élégantes,  apla- 
ties, brunes  ou  jaunes,  avec  los  élylros 
larges,  marquetés  ou  tachetés  de  jaune. 
(On  connaît  une  cinquantaine  d'espèces 
de  coptodèros,  réparties  dans  los  régions 
tropicales  du  globe.) 

COPTODÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tfibu  d'in- 
sectes coléoptères  carnassiers,  famille 
des  carabidés,  comprenant  los  goures 
coptodera,  stfnoghssa,  lioplcra,  ngcteis, 
lohodontHS,  idius,  phitophLvus,  agonochiiat 
lelis,  eurycoteus,  oxtjodontus,  muchtherus, 
dolichoctis,  brachgctis,  phlaozetcus,  '/l'ous 
les  coptodérinés  sont  do  petilo  taille,  aplatis  ;  leur  corselet 
est  étroit,  leurs  élytres  largos  ;  ils  vivent,  dans  los  régions 
chaudes,  sous  l'écorco  dos  arbres.)  —  Un  coptod^riné. 

COPTOGRAPHE  (du  gr.  koptein,  couper,  ot  graphein, 
dessiner)  u.  Personne  qui  s'occupe  do  coptographio. 

COPTOGRAPHIE  {fi  —  rad.  coptoyraphe)  n.  f.  Art  de 
découper  des  morceaux  de  carto  ot  de  carton,  do  façon 
que  leur  ombre,  projetée  sur  lu  muraille,  y  produise  des 
ligures  simulant  dos  estampes. 

COPTOGRAPHIQUE  {fik')  ndj.  Qui  a  rapport  ù  la  copto- 
graphio :  Amusements  coPTOORAPUiQfKs. 

COPTOLOOIE  (ji  —  du  i;r.  koptein,  couper,  ot  toijos,  dis- 
cours; n.  f.  Traité  sur  l'art  do  la  coplographie. 

COPTOLOGIQUE  {Jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  coptologio. 

COPTOMIA  n.  f.  Gonro  d'insectes  coléoptères  lamelli- 
oorne.s,  famille  des  céloniidés.  rompronaiil  dos  cétoines  do 
taille  moyenne,  vert  olive  ou  noir  luisant,  varié  parfois  do 
rou;;e,  à* prothorax  très  incliné.  (Los  coptomia  hîibilent 
Mada^^ascar  ot  los  ïlos  voisiuos;  ou  ou  comuiU  nno  dou- 
zaine d'espèces.) 

COPTOPHYLLUM  (fi-lom')  ï\.  m.  Ocnro  i\o  ruhiacée''. 
séné  des  uiusseiidoos,  habitant  lu  Muluisio.  (Los  copio- 


Coptocjcle 
(gr.  3  fois). 


COPTOPHYMA 


COQ 


phyllura  sont  des  plantes  suffrutescentos.à  fouilles  à  loDg 
pétiole,  à  nervures  rares.) 

COPTOPHYMA  n.  m.  Genre  d'oursins  réguliers,  famille 
des  diadématidés,  compre- 
nant des  petites  formes  à 
appareil  apical  très  déve- 
loppé, fossiles  daus  le  cé- 
nomanien  d' A  l  gé r i  e .  (La 
seule  espèce  du  genre  est  le 
coptophyma  problematiciim.) 

COPTOPLACENTA  {sin 
—  mot  lat.  formé  de  copia, 
copte,  et  placenta,  gâteau) 
n.  m.  Antiq.  lat.  V.  copte. 

COPTOPS  {topss)  n.   m. 
Genre   d'insectes   coléo- 
ptères longicornes.  famille 
des  cérambycidês,  tribu  des 
Iamiiués,comprenautdes  formes  trapues,  de  taille  moyenne 
à]ivréebarioIée.(Lescoptops,  dont  on 
connaît  une  trentaine  d'espèces,  sont 
propresaux  régions  tropicalesde  l'Asie 
et  de  l'Afrique.  Citons  le  coptops  fusciis 
[Sénégal],  le  coptos  a^dificatoj'  [Java], 
le  coptops  /(7»r«/«  [Madagascar.]) 


Coptops  (gr.  d'un  tiers). 


Coptorhiaa  (gr.  na(.' 


COPTORHINE    ou    COPTORHINA 

D.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  famille  des  copridés, 
comprenant  des  bousiers  convexes  et 
ramassés,  de  taille  petite  ou  moyenne, 
noir  brillant,  et  à  prothorax  très 
déclive  chez  les  mâles.  (  Les  copto- 
rhines.  dont  on  ne  connaît  guère  que 
quatre  ou  cinq  espèces,  sont  propres  à  l'Afrique  tropicale. 'i 
COPTORHYNQUE  {rink;)  ou  COPTORHYNCHUS  {rîn- 
kuzs)  n.  m.  Genre  d  insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  famille  des  cur- 
culionidés,  comprenant  des  charan- 
çons verts  ou  dorés,  revêtus  d'écaillés 
grisâtres,  ou  ornés  de  bandes  duve- 
teuses. (Les  copiorhynques  sont  do 
taille  petite  ou  moyenne;  ils  appar- 
tiennent au  groupe  des  otiorhynchi- 
nés.  On  en  connaît  une  douzaine 
d'espèces  propres  aux  Moluques,  à 
l'Australie,  à  TOcéanie.) 

COPTOS,  ville  d'Egypte,  non  loin 
de  la  rive  droite  du  Nil,  au  point  de 
départ  des  deux  grandes  routes  qui 
menaient  aux  côtes  do  la  mer  Rouge  ;  Coptorhynque  (gr.  3  f.). 
l'une  à  l'E.,  par  le  val  de  Rahanou 

(Ouady  Hammamat),  au  port  de  Tââôu  (Myos  Ilormos)  ; 
l'autre  plus  au  S.,  au  port  de  Shashirît  (Bérénice).  Le 
commerce  de  l'Egypte  méridionale  avec  le  golfe  Ara- 
bique, surtout  le  commerce  des  parfums,  du  bois  pré- 
cieux et  de  l'encens,  passait  presque  entièrement  par 
ces  routes,  aux  temps  pharaoniques;  à  partir  de  l'épo- 
que grecque,  sous  les  Ptolémces  et  sous  les  Césars  ro- 
mains et  byzantins,  le  commerce  empruntait  les  mêmes 
routes  pour  les  échanges  avec  la  côte  de  Zanzibar,  l'Ara- 
bie méridionale,  l'Inde  et  l'extrême  Orient.  Coptes  fut, 
dès  le  début,  le  chef-lieu  du  nome  des  Deux  Eperviers 
(Haraouî),  et  elle  put  jouer  un  rôle  politique  au  début  do 
l'histoire  :  à  partir  du  moment  où  Thèbes  prit  le  dessus,  à 
la  XI'  dynastie,  elle  fut  éclipsée  par  sa  voisine  puissante, 
dont  elle  devint  un  des  entrepôts.  Son  dieu  principal  était 
Manou  ityphallique,  le  dieu  de  la  terre  et  du  désert,  assisté 
d'une  Isis  et  d'un  Horus  enfant,  dont  la  notoriété  était 
considérable  :  les  restes  de  leurs  temples  ont  été  déblayés 
par  Flinders  Pétrie  en  1894.  La  prospérité  de  Coptos, 
arrivée  à  son  apogée  sous  les  Antopins,  fut  interrompue 
brusquement  vers  la  fin  du  iii'  siècle  :  elle  fut  prise  et  dé- 
truite par  Dioclétieu  eu  292,  après  un  long  siège.  Elle  se 
releva  bientôt  après,  et,  sous  les  califes  d'abord,  puis  sous 
les  sultans  d'Egypte,  elle  devînt  une  des  villes  les  plus 
importantes  du  Saîd.  Ruinée  par  la  conquête  turque  au 
xvi'  siècle,  elle  n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  gros  bourg 
d'environ  2.500  habitants,  dépendant  de  la  moudirièh  de 
Kénèh. 

COPTOSAPELTA  [péV)  n.  m.  Genre  de  rubiacées,  tribu 
des  cinchonées,  habitaut  la  Malaisie.  (Les  coptosapelta 
sont  des  arbustes  grimpants,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs 
en  paniculcs  tcrmmales,  à  graines  peltées,  à  aile  mem- 
braneuse.) 

COPTOTOME  ou  COPTOTOMUS  {muss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  carnassiers,  famille  des  dytiscidés, 
comprenant  de  petites  formes  ovales  ou  oblongues,  voi- 
sines des  copelatus,  et  dont  on  connaît  cinq  ou  six  espèces 
propres  à  l'Amérique  du  Nord. 

COPTRIPTEUR  ai3j.  Armur.  auc.  V.  copïiteur. 

COPTURE  ou  COPTURUS  {riiss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  rhyncliophoros,  famille  des  curcuUonidés, 
comprenant  do  petits  charançons  du  groupe  des  zygops, 
de  forme  rhomboïdalo,  avec  les  élytres  variés  de  dessins 
gris,  roux  ou  jaunes,  etc.  (On  connaît  plus  de  cinquante 
espèces  de  coptures  des  régions  chaudes  du  globe,  la  plu- 
part habitant  l'Amérique  centrale  et  le  Brésil.) 

COPUZiATEUR,  TRICE  adj.  Qui  sert,  qui  est  propre  à  la 
copulation  :  Les  vésicules  copui.ateijrs  des  insectes,  n  Poche 
copulatrice,  Réservoir  que  le  liquide  fécondant  traverse 
chez  les  lépidoptères  mâles. 

COPULATIF,  IVE  (du  lat.  copulativus,  mémo  sens)  adj. 
Gramm.  Qui  sert  à  lier,  à  unir  ;  Particule  copclativi:.  Con- 
jonction COPULATIVK.  Il  Proposition  copnlrttivf.  Celle  (|ui  ren- 
ferme plusieurs  attributs  unis  par  une  conjonction,  comme 
les  suivantes  :  La  faiblesse  kt  la  tyrannie  sont  ér/alement  à 
craindre  cites  un  prince.  La  violence  n'est  Ni  honnête,  ni  utile. 

—  Log,  Sylloffisme  copulatif.  Syllogisme  dans  lequel  la 
majeure  est  une  proposition  copulativc,  dont  une  partie 
est  affirmée  dans  la  mineure  et  l'autre  niée  dans  la  con- 
clusion, comme  dans  l'exemple  suivant  :  Un  même  acte  ne 
saurait  être  injuste  et  nécessaire.  Or  la  tj/rannie  est  toujours 
injuste.  Donc  la  tyrannie  n'est  jamais  nécessaire. 

—  Bol.  C^i«on.s  copK^ff^ye*.  Cloisons  du  péricarpe  qui  ne 
so  séparent  bien  ni  de  l'axe  ni  des  parois. 

—  n.  f.  Conjonction  copulativo  :  La  copulative. 

—  Anton.  DlsjoncUl,  ivo. 


COPULATION  [si-on  —  du  lat.  copulatio,  action  de  so 
réunir  ensemble)  n.  f.  Accouplement  du  mâle  et  do  la  fe- 
melle, narticulirremont  do  l'homme  et  de  la  femme,  ii  On 
dit  quelquefois  copulation  charnelle. 

—  Bot.  V.  la  partie  encycl. 

—  Chim.  V.  Azoiijut:. 

—  Encycl.  Zool.  Copulation  des  infusoires  ciliés.  Au  bout 
d'un  certam  nombre  de  bipartitions  successives,  les  mfu- 
iioircs  ciliés  deviennent  sénesceut3  et,  ainsi  que  l'a  constaté 


Fig.  I.  Copulation  de  deux  infusoires  sénesceiits. 

Mauj>as,  incapables  de  continuer  à  se  multiplier,  à  moins 
quen'intervienne  la  copulation.  Deux  infusoires  sénescents 
d'origine  dilférente  se  rapprochent  et  s'accolent  bouche  à 
bouche  [fig.  I,  1).  Leurs  paranucléus  n,  d'abord  en  forme 
de  croissant  (l),  deviennent  sphériques  (2),  puis  se  divisent 

(3,4,5).  ; 

Au  bout  de  quelque  temps  [ftg.  I,  5),  il  n  y  a  plus,  dans  les 
deux  individus  accolés,  que  les  deux  pronucléus  mâles  ï^,et 
les  deux  pronucléus  femelles  ",.  Il  y  a  échange  des  deux 
premiers  {fit/.  I,  c.)  et  chacun  d'eux  se  fusionne  au  pronucléus 
femelle  de  Vautre  individu.  Puis  les  deux  in- 
dividus so  séparent  et  chacun  d'eux,  rajeuni 
par  la  copulation,  recommence  à  se  diviser 
par  bipartitions  successives. 

On  donne  quelquefois  à  ce  phénomène  le 
nom  de  conjugaison  ;  mais  cette  expression  est 
impropre,  puisqu'il  n'y  a  pas  fusion  complète 
des  deux  individus  accolés.  Chez  les  vorti- 
celles,  cependant  {fig.  II),  où  les  individus 
qui  copulent  sont  do  taille  ditférente  (micro- 
gamètes K  fécondant  un  macrogamète),  il  y 
a  absorption  du  petit  individu  dans  le  plus 
grand,  mais  seulement  après  qu'a  eu  lieu 
l'échange  dos  pronucléus. 

La  nécessité  de  la  copulation  s'explique  de 
la  môme  manière  que  celle  de  la  fécondation 
chez  les  êtres  supérieurs.  V.  caryogamie. 

—  BiBLioGR.  :  Maupas,  plusieurs  Mémoires 
dans  les  «  Archives  de  zoologie  expérimentale 
et  générale  ". 

—  Bot.  Il  n'y  a  nulle  part,  dans  le  règne 
végétal,  do  copulation  au  sens  propre  d'  "  ac- 
couplement "  qu'on  doit  attribuer  à  ce  terme.  Quelques 
auteurs  l'appliquent  cependant,  d'une  manière  générale, 
à  la  formation  de  l'œuf,  pour  laquelle  conviennent  mieux 
les  mots  de  conjiit/aison  ou  do  fécondation.  D'autres  l'ont 
employé  plus  spécialement  pour  désigner  certains  modes 
do  formation  de  l'œuf.  C'est  ainsi  que  Prlngsheim  (18C>0) 
a  décrit  sous  ce  nom,  chez  une  volvocinée  {pandorina 
jnormn),  la  conjugaison  de  deux  zoospores  ordinairement 
inégales,  bien  (|u'il  soit  impossi])Ie  do  distinguer  parmi 
elles  un  élément  mâle  et  un  élément  femelle,  phénomène 
qui  a  été  observé  depuis  chez  beaucoup  d'autres  algues 
[ulothrix,  cladophora,  zanardinia,  etc.).  Les  frères  Tulasne 
ont  aussi  désigné  du  nom  de  «  copulation  »  le  phénomène 
de  fécondation  qui,  d'après  de  Bary  et  eux-mêmes,  précé- 
derait, chez  les  ascomycètes,  la  formation  du  périthèce  et 
dont  la  signilication  serait  tout  autre  pour  Van  Tieghem. 

COPULATIVEMENT  adv.  D'une  manière  copulative  :  Des 
mots  coi'ULATivKMENT  unis. 

COPULE  (lat.  copula,  lien)  n.  f.  Logiq.  Mot  qui  lie  le  sujet 
d'une  proposition  avec  l'attribut  :  Le  cerbe  être,  qu'il  soit 
exprijné  ou  sous-entendu,  est  la  copdle  de  toutes  les  propo- 
sitions. 

—  Dr.  canon.  Union  charnelle  de  l'homme  et  de  la  femme  : 
Lorsqu'une  fille  n'a  consenti  à  la  copule  que  sous  promesse 
de  mariar/e,  celui  qui  l'a  faite  est  obligé,  en  conscience,  de 
l'épouser. 

—  Gramm.  Conjonction  copulative  :  Les  Sémites  ne  savent 
que  faire  succéder  les  pr-opositions  les  unes  aux  autres,  en 
employant  pour  tout  artifice  la  simple  copule  et.  (Renan.) 

—  Mus.  anc.  Passage  harmonique  dans  lequel  l'une  des 
parties  est  composée  de  plusieurs  notes  qui  s'exécutent 
rapidement,  pondant  que  l'autre  partie  fait  une  tenue. 

—  Encycl.  Logiq.  La  copule  est  un  élément  essentiel  de 
la  proposition.  Celle-ci  sert  à  exprimer  le  jugement;  et, 
par  jugement,  on  entend  l'opération  psycîioiogîquo  qui 
consiste  à  établir  un  rapport  entre  deux  termes.  Toute 
proposition  comme  celle-ci  :  "  L'or  est  jaune  n  renferme 
trois  termes  :  le  sujet  et  l'attribut  ou  prédicat,  qui  sont 
les  termes  déjà  connus  ;  le  troisième  afhrme  une  relation 
entre  ces  deux  termes  donnés;  il  montre  que  le  pre- 
mier so  rattache  au  second,  que  l'or  rentre  dans  la  classe 
des  choses  qui  sont  jaunes  :  ce  troisième  terme  est  lo 
verbe  ou  copule.  C'est  le  verbe  être  qui  est  la  copule  par 
excellence.  Il  est  impliqué  dans  tous  les  autres  verbes  et 
peut  s'en  dégager  par  l'analyse.  Ainsi  je  vais  signifie  je 
suis  allant  ;  ie  cherche  signifie  ^e  suis  cherchant.  Lo  verho 
'<  être  "  employé  comme  copule  n'a  pas  le  même  sens  que 
ce  verbe  employé  \ionr  exprimer  l'existence.  Dans  ce  juge- 
ment :  Pégase  est  rétif,  le  mot  est  n'a  pas  lo  même  sens 
(lue  {juand  nous  disons  ;  Pégase  est.  Dans  un  cas,  jo  le 
uéfinis,  même  si  son  existence  est  tout  imaginaire;  dans 
le  second  cas,  j'affirme  qu'il  existe  réellement.  La  copule 
exprime  donc  non  pas  roxistenco,  mais  l'attribution  du 
prédicat  au  sujet. 

COPULE  n.  m.  Chim.  V.  cONJUacit 

COPULER  V.  a.  Unir  par  copule. 

COPURCHIC  n.  m.  ot  adj.  Fam.  Se  dit  d'une  per-^uiiiie 
ou  d'une  cliuso  d'uno  élégance  raffinée  :  Les  copuiirnics 
sont  implacables  à  l'endroit  des  femmes  et  de  leurs  toilettes. 


262 

—  Encycl,  Le  terme  copwcMc  a  été  mi.s  à  la  modo 
on  I88G.  Il  vient  d'un  roman  d'Edgar  Monteil,  intitulé  ;  la 
liande  des  copurchics,  et  voici  l'étymologie  qu'il  en  donne 
dans  ce  volume  :  «  Copurchic,  nom  qui  venait  de  ;)"r,  grand 
chapeau  de  feutre  inventé  par  Hubens  et  fort  cher  aux  étu- 
diants, et  de  c/i/c,  le  tout  relié  ensemble,  ainsi  qu'il  res- 
sortait du  prérixe  en  sens  copulatif  co;  do  cum,  avec,  n 

COPYRIGHT  (p'=-raU'—  mot  angl.)  n.  m.  Droits  d'auteur, 
de  propriété  littéraire  :  droit  exclusif  qu'a  un  auteur  ou 
son  cessionnaire  d  imprimer,  publier  ot  vendre  un  ouvrage 
littéraire  ou  artistique,  pendant  un  certain  laps  de  temps. 
(Ce  droit  existe  sur  les  cartes,  les  gravures,  les  composi- 
tions musicales,  aussi  bien  que  sur  les  livres.) 

COQ  (onomatopée  —  kok',  excepté  dans  coq  d'Inde,  qui 
se  prononce  ko-dmd')  n  m.  Ornith.  Genre  d'oiseaux  do 
basse-cour,  de  l'ordre  des  gallinacés  et  do  la  famille  des 
faisans  ou,  selon  d'autres,  Famille  des  gallinacés,  qui  com- 
prend, entre  autres  genres,  le  faisan  et  le  coq  domestique  : 
Le  f/enre  coq  est,  de  tous  les  oiseaux  domestiques,  celui  qui 
est  le  plus  utile  à  l'homme.  Il  Dans  le  langage  vulgaire,  ce 
nom  no  s'applique  qu'au  mâle  du  genre,  ta  femelle  prend 
lo  nom  de  poule  :  Coq  de  Cochinchine.  Coq   huppé,  frisé. 

Il  Par  ext.  Nom  vulgaire   dos  mâles  de  plusieurs  galli- 
nacés: Coq /"a  i- 
S(in.  CoQltéron. 

Il  Coq  d'Améri- 
que.Coq  indien, 
Nom  vulgaire 
duhocco.i/Co7 
de  bois,  Nom 
vulgaire  du  ru- 
picole  et  de  la 
huppe.  Il  Coq 
de  bois.  Coq  de 
bouleau.  Coq 
bruant,  Coq 
de  montagne , 
Nom  vulgaire 
d'une  espèce 
du  genre  té- 
tras. Coq  de 
bruyère.    Nom 


Coq  de  bruyère. 


Coq  de  montagne.  Nom  vulgaire  de 
Petittétras  à  queue  pleine,  ii  Coq  de 


vulgaire  des  tétras.  V.  tétras,  il  Coq  de  IJmoges,  Nom  des 
faisans  au  moyen  fige,  n  Coq  de  (^'uraçno,  Nom  vulgaire 
d'une  espèce  de  liocco.  ii  Coq  d'été,  Coq  puant.  Coq  mer- 
drux.  Coq  héron. 
Nom  vulgaire  do 
la  huppe.  Il  Coq 
d'Inde,  Dindon,  il 
Nom  donné  jadis 
aux  faisans  et  aux 
pintades,  qu'on  ap- 
lielait  aussi  poules 
de  Turquie,  il  Coq 
de  7narais ,  Nom 
vulgaire  du  tétras 
bonasie  ou  geli- 
notte. Il  Coq  mar- 
ron, Petit  oiseau 
de  l'île  Maurice, 
appelé  aussi  colin 
dans  ce  pays,  il  Coq 
de  mer,  Nom  vul- 
gaire du  canard  pilet. 
l'aucrliabn.  t;  Coq  noir 

Pharaon,  Espèce  de  petit  faisan,  ii  Coq  de  roche.  Nom  vul- 
gaire du  rupicole.  (V.  rupicole.)  ii  Coq  sauvage.  Tétras  à 
(juoue  fourchue,  il  Coq  de  prairie,  Nom  vulgaire  du  cupidon 
des  prairies,  il  Coq  héron,  Ancien  nom  des  hérons  et  dos 
liihoreaux,  etc. 

—  Figure  de  coq  que  l'on  place  fréquemment  sur  la 
pointe  des  clochers  d'église  :  Itevoir  le  coq  de  son  clocher, 

—  Fam.  Homme  ardent  et  vigou- 
reux en  amour. 

—  Archôol.  On  appelait,  au  mo^en 
âge,  un  coq  d'orfèvrerie  une  aiguière 
ayant  la  forme  de  cet  oiseau,  et  on 
disait  souvent  un  coquelicoq.  (Les 
faisans  étaient  alors  désignés  sous 
lo  nom  de  coq-Limoges.  Les  coqs  des 
girouettes  et  des  clochers  se  nom- 
maient fréquemment  cochets  :  ils 
figuraient  là  comme  emblèmes  do 
vigilance.)  ii  Coq  de  montre.  S'est  dit, 
aux  xvii"  et  xviii'  siècles,  de  la  ro- 
sace finement  ajourée  dans  un  disque  de  cuivre  ou  d'or,  ot 
qui,  fixée  à  la  platine  inférieure  d'une  montre,  protégeait 
le  balancier. 

—  Art  culin.  Coq  vierge.  Nom  que  l'on  donne  quelquefois 
au  chapon. 

—  Blas.  Figiire  de  coq  représentée  sur  un  écu.  (Le  coq 
héraldique  est  figuré  deoout,  ou  de  profil,  la  tête  lovée  et 
la  queue  décrivant  une  courbe  régulière.)  il  Lo  mot  coq 
est  souvent  suivi  des  mots  armé,  ongle,  éperonné,  becquée 
crête,  barbé,  membre,  etc.,  pour  exprimer  que  les  serres, 
les  ongles,  l'éperon,  le  bec,  la  crête,  la  barbe,  les  mem- 
bres, etc.,  sont  d'un  autre  émail  que 
lo  corps.  Il  Coq  chantant,  Celui  qm  a 
la  tête  levée  et  le  bec  ouvert,  comme 
s'il  chantait,  n  Coq  hardi,  Celui  qui  a 
la  patte  dextre  levée. 

—  Bot.  Coq-des-jardins,  Menthe  de 
coq  ou  Herbe  au  coq,  Nom  vulgaire  de 
la  balsamito  et  de  la  tanaisie. 

—  Cliir.   Excroissance    de   chair.   V. 

CRÈTE. 

—  Crust.  Coq  de  mer,  Nom  vulgaire 
du   calappe,  appelé  aussi  crabe  uon- 

Tl'.UX   et  MIGRANK. 

—  Ilist.  Coq  gaulois  ou  simplem.  Coq, 
Un  dos  emblèmes  nationaux  de  la  Franco  :  Le  coq  gaulois 
a  décoré  les  drapeaux  frariçais  pendant  la  première  Jié- 
volution.  En  i830,  le  coq  gaulois  remplaça  la  fleur  de  lis 
comme  emblème  national  et  fut  supprimé  de  nouveau  par 
Napoléon  m. 

—  Ordre  du  coq.  Ordre  institué  en  121-1,  par  un  dauphin 
du  Viennois,  à  l'occasion  d'un  grand  danger  qu'il  courut 
en  combattant  contre  les  Anglais.  (Les  chevaliers  do 
l'orcire  portaient  un  ocu  d'argent  à  un  coq  de  sable.  Les 
détails  maui|ueut  sur  cette  institution.)  H  Ordre  du  Coq, 
Ancien  ordre  de  chevalerie,  plutôt  légendaire,  ot  qui  aurait 


Coq  de  clocher. 


D'arf^Piit  nu  coq 
hnnli  de  gueules 
barbé  et  crôté  d'or. 


263 


COQ 


CciQs  s/.uvAGES  :    1.   G.iIIiis  SonnpratL  —  2.  CtUhs  lîankiv.i.  —  3,  r.alliii  varius.  —  Coqs  noMKSTiqnKS  :    t.  De  fr-rmi»  nu  g.tuloii  otsapouïe,  —  G.  Coucou  drt  Rennes.  —  6.  Du  Mans.  — 7.  Dp  La  Flè<^he.  — 
fi.  De  Uouilaii  ot  sa  poule.  —  9.  De  Crèveco^ur.  -    10.  I>o  M.intc.^.  —  ii.  Brt'tla.  —  12.  De  eniithar.  du  Nonl.  —  Kt.  De  cniiil)n(,  aii{;lais.  —  U.  De  eomhat,  naiu  an;;Iais  et  >a  poiilf.  ~  1&.  Dorkinï.  -     16.  Leghorn.  — 
17.  Iled-Cap.  —  18.  Espagnol.  —  19.  De  l'adouc.  —  SO.  l'oiile  du  l'hlli  frist'e.  ~  ïl.  lïraliinapouiro  et  sa  pouK*.  —  22.  Coehiiichinois  el  su  poule.  —  23.  Nègrc-soic  e(  sa  pt'Ulo.  —  24.  Nangasaki, 


6l6  fHudé  par  un   Montmorency  et  soudé  avec  celui  du 
Chioj,  qui  datait  du  Xii'  siècle. 

—  Jeux.  Combat  de  coqs,  Jou  sanguinaire  qui  consiste  à 
faire  battre,  jusqu'à  ce  qu'un  dos  combattants  soit  tu6  ou 
rendait  à.  l'impuissance  par  suite  de  ses  blessures,  deux  coqs 
dont  on  a  roiniitacô  les  ergots  par  des  éperons  on  acier. 

—  Moll.  Nom  vulgaire  de  quelques  coquilles  du  geuro 
térébratulo. 

—  Pôch.  Nom  vulgaire  du  zée  coq.  il  Coq  de  mer.  Nom 
vulgaire  do  la  dorée,  du  cotte-scorpion  et  do  certains 
crabes,  ii  Coq  doré,  Nom  vulgaire  du  zée  vomcr. 

—  Techn.  Sorte  do  crampon,  il  Chez  les  serruriers,  Arrôt 
do  cbarnièro.  il  En  horlog.,  Sorte  do  platine  plus  ou  moins 
onjolivée,  dans  laquelle  est  insérée  la  lentille  du  balau- 
rior.  Il  Sorte  d'œuf  métallique,  supporté  par  une  tigo  qui 
repose  sur  un  pied  do  bois  ot  aont  les  ^^^ 
blanobisseusos  se  servent  gpur  repasser  les  ^^^ 
buuiiloimés,  les  entre-deux,  etc. 

—  Vitit:.  (Eil  qu'on  réserve  sur  un  cep, 
dans  quelques  vignobles,  pour  fournir,  l'an- 
née suivanio,  un  Dourgeon  destiné  à  rempla- 
cer l'argon  quo  l'on  coupera  à  la  taille  do 
la  seconde  année. 

—  Ijoc.  fam.  Coq  du  village.   Homme  lo 

fdus  huppé,  le  plus  considéré  d'une  potito 
ûcalité.  Il  Coq  d'Inde,  Hommo  prétentieux     ^^ 

et  niais,  par   allusion  à  l'habitudo  qu'ont     t*[^    *  ^ 
les  dindons  de  se  rengorger  on  étalant  leur 
queuo  à  la  manière  du  paon,  il  Fier  comme        ^i^ 
lin  rof/.  Très  lier,  il  Itouqc  comme  un  coq.  So 
dit  d'une  porsonno  à  qui  une  vivo  émotion,  ot  prlncipalo- 
mr-nt  la  colèro,  fait  monier  le  sang  au  visage,  il  Jami>es 
de  coq,  Janil)es  oxtrAmemont  grêles,  il  Au  chant  du  coq,  Au 
point  du  jour  :  Se  lever  ad  chant  du  coq.  h  A  nous  le  coq, 
A  nous  la  supériorité. 


—  Prov.  et  loc.  prov.  :  ICfrc  comme  un  coq  en  pdtc.  Avoir 
toutes  ses  aisos,  être  entouré  de  soins  ot  de  bion-ètro.  (On 
a  dit  autrefois  Coq  en  panier,  dans  le  mémo  sens.)  il  La 
poule  ne  doit  pas  chauler  avant  {on  devant)  le  coq.  L'autorité, 
dans  un  ménage,  doit  appartenir  au  mari,  il  Chétive  est  la 
maison  où  le  coq  se  tait  et  la  poule  chante.  Un  ménage  no 
peut  être  prospère  si  la  femme  commande  et  si  le  mari  obéit. 

—  Allus.  iiiST.  1*  Renier  au  premier  chant  du  coq,  Allu- 
sion à.  ceux  qui,  à  l'exemplo  do  saint  l'ierre,  renient  un 
maître,  une  doctrine,  à  la  première  apparence  du  danger. 

—  2»  Sacritier  un  coq  à  Esculape.  Soorale,  tout  près  do 
mourir,  disait  ù  son  ami  Criton  :  <>  N'oublie:!  pas  quo  nous 
devons  sacrifier  ïin  coq  à  Esculape.  o  Ces  paroles  du  crand 
philosophe  so  rappellent  parfois  lurs(|ue  l'on  oonseillo  do 
taire  quoique  sacrilice,  quelque  conces-iion  â  un  préjugé, 
ii  une  manière  <le  voir  que  l'on  n'adopte  pas,  mais  dont  on 
veut  tenir  compte. 

—  Encvci,.  Zool.  On  appelle  coq  un  genre  d'oiseaux  gal- 
linacés, famille  des  phasianiiés,  comprenant  dos  formes 
robustes,  ù  plumage  orné  de  teintes  métalliques  brillantes, 
iï  této  ornée  do  créio  et  do  caroncules  charnues,  à  queuo  re- 
courbée on  panache  ot  dont  les  rectrices  ont  l'aspect  do 
faucilles.  Les  coqs  sont  originaires  des  contrées  tropicales 
de  l'Asio,  d'où  sont  venues  los  races  dumesiiques  qui  abon- 
dent aujourd'hui  sur  tous  les  points  do  la  terre  ;  ù  l'époouo 
quaternaire,  une  espèce  aujourd'hui  èteinlo  habitait  l'hii- 
ropo  {gallus  /iravardi  dos  tufs  volcaniques  d'Issoiro),  ot  ses 
restes  sont  abondants  dans  los  cavernes.  Mais  los  races  ac- 
tuelles descendent  sans  doute  du  gallus  Hankiva,  belle 
espèce  A  cou  orné  do  plumes  dorées  et  ferrugineuses,  avec 
lo  dos  brun  pourpré,  le  plastron  noir  ot  la  queue  verlbronxé. 
Lo  coq  Bankiva  est  répandu  depuis  rïndo-Chino  jusqu'en 
Nouvelle-Calédonie,  où  il  a  été,  sans  dunie,  introduit  par 
lus  Malais.  On  l'appelle  coq  rouQtu  coq  df  jungle,  dans  les 
liides,  oi\  il  fré(|uento,dai)s  los  fourrés,  les  buis  épais,  par 


troupes.  Quelques  autres  espèces  des  mêmes  régions  : 
coq  de  Stanley  ou  do  La  Fayette  {gallus  Stanlei/i)  [monta- 
jjnes  de  Ceyla'n]  ;  coq  de  Sonnorat  (gallus  Sonnrratt)  [mon- 
tagnes de  l'Inde,  espèce  très  particulière  à  caïuail  mar- 
queté] ;  coq  bronzé  ou  de  Tomminck  [gallus  .meus)  [c'est  un 
hybride  du  Bankiva  et  du  galhts  varius  de  Malaisie,  A  créto 
variée  do  rouge,  do  verdàiro  et  de  jaune];  leurs  descen- 
dants domosiiauos  sont  très  estimés,  comme  ceux  du  Ban- 
kiva {gallus  aomeslicus,  guliu.K  giganleus.  gallus  Tahitut- 
nus),  etc.  Do  tontes  ces  races  locales  sont  dérivés  les  coq^s 
domestiques  dont  la  taille,  lo  plumage,  varient  cxlraordi- 
naircniont,  depuis  los  grands  coqs  do  combat  hauts  sur 
pattes,  à.  cuisses  nues,  jusqu'aux  races  dites  «  oochin- 
L'binoises  »,  à  i>altcs  complètement  ompluméos  jusqu'aux 
doigts. 

—  B.-arts.  Los  artistes  ont  représenté  fréquemment  des 
combats  do  cof/s.  Ce  sujet  est  ti-'uré  dans  nue  mosaïque  du 
musée  do  Naplos,  découverte  A  Pompéi.  II  so  trouve  égale- 
ment sur  les  médailles  des  Oardanions.  ot  sur  un  assez  grand 
nombre  de  pierres  gravées.  Mais  c'est  surtout  sur  des 
vases  peints  que  ces  jeux  soûl  retracés. 

Parmi  les  peintres  modernes,  lo  Klamand  Frans  Snyders 
est  pi'ul-étre  celui  qui  a  représenté  lo  plus  souvent  des 
combats  do  cotis  :  lo  musée  royal  do  Madrid  a  deux 
tableaux  de  lui  sur  ce  sujet;  il  von  a  un  troisième  au 
musée  do  Berlin,  un  quatrième  dans  la  galerie  Baibi,  A 
Gènes.  1.0  musée  do  Madrid  possède  encore  un  Combat 
de  coqs,  do  Jean  Fyt.  Lo  Louvre  on  a  un,  d'Oudry.  qui 
est  daté  de  171'.»;  fe  musée  do  Turin  et  celui  do  l'Aca- 
démie des  beaux-arts  do  Venise  en  montrent  chacun  un 
de  Ilondekoeter.  Ce  peintre  a  retracé  aussi  lo  Combat 
d'un  coq  et  d'un  dindon  (Munich).  Les  sculntours  ont 
représenté  égalomont  dos  combats  do  coqs:  il  nous  suf- 
fira de  citer  lo  groupe  exposé  parCain,  au  Salon  de  isni. 
ot  celui  do  Louis  Cana,  au  Salon  do  18(18.  Lo  t  onthut  d« 


COQ   —   COQUELICOT 

coqs,  de  Ilotranh,  satire  célèbre  dune  manio  britanni- 
que, et  le  CoinIjiU  de  coqs,  de  Géromo,  spirituelle  peinture 
nc^o-precque,  moritent   tous  deux  une  mention  spéciale. 


Combat  de  coqs,  d'après  Gérome- 

—  Iconogr.  Le  coq  figure,  sur  les  monuments  antiques, 
auprès  des  divinités  dont  il  était  le  symbole.  Le  casque  de 
la  statue  de  Minerve,  dans  la  citadelle  d'Elis,  était  sur- 
monté d'un  coq.  Cet  oiseau  figure  dans  d'autres  bas-reliefs 
à  côté  de  Mars,  de  Mercure,  etc.  On  le  trouve  aussi  sur  les 
médailles  d'Ithaque,  d'Himera,  de  Suessa,  de  Caleno,  de 
Teanum,  de  Dardanus,  etc.  On  possède  plusieurs  figures 
isolées  de  coqs,  notamment  deux  sculptures  en  ronde  bosse 
etdegrandeurnaturelle,  qui  sont  au  musée  Pio  Clément  ino. 

Dans  l'art  chrétien,  le  coq  est  donné  comme  emblème  à 
saint  Pierre,  qui  fat  ra]tpelé  au  devoir  par  son  chant.  Mais 
c'est  surtout  comme  symbole  de  la  résurrection  que  le  coq 
figure  sur  les  tombeaux  chrétiens  des  premiers  siècles.  On 
voit  aussi  quelquefois  le  coq  tenant  dans  son  bec  un  rameau 
et  surmonté  du  monogramme  du  Christ.  {Cet  oiseau  est  pris 
encore  comme  symbole  de  la  vigilance  chrétienne.) 

COQ  {kok'  —  du  hoU.  kok  [  lat.  coquus,  cuisinier  ;  de 
coquere,  cuirel)  n.  m.  Cuisinier  de  l'équipage,  sur  les  grands 
bâtiments.  (On  dit  souvent  maître  coq;  son  aide  s'appelle 
MATELOT  COQ.)  H  Ouvrlef  qui,  dans  les  corderies,  fait  chauf- 
fer le  goudron.  (Se  dit  par  une  assimilation  ironique  de  ses 
fonctions  avec  celles  d'un  cuisinier.) 

—  Fam.  Cuisinier  en  général. 

Coq  (Paul),  économiste  français,  né  à  Aiguillon  (Lot- 
et-Garonne)  en  1810,  mort  à  Paris  en  1880.  Il  professa  le 
droit  à  l'école  Turgot,  devint  collaborateur  de  divers  jour- 
naux, et  prit  part  à  la  rédaction  du  «  Journal  des  écono- 
mistes n  et  du  fl  Dictionnaire  du  commerce  » .  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Exposé  de  la  lé/jislation  sur  les  faillites  et 
les  barigueroiites  {ISZS);  le  Sol  et  la  Haute  Banque  ou  les 
Intérêts  de  la  classe  moyevne  (1850);  la  Monnaie  de  banque 
0857);  les  Circulations  en  banque  (1865);  l'Impôt  et  la 
législation  des  patentes  en  1873  (1873J;  Des  pertes  résultant 
dû  retour  des  inondations  (1876);  Education  et  iyistruction 
(1876);  Cours  d'économie  industrielle  {IS15);  etc. 

Coq  DE  ViLLERAY  (Pierre-François),  littérateur  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1703,  mort  à  Caen  en  1778,  a  composé 
plusieurs  ouvrages,  dont  les  principaux  sont  ;  Mémoires 
nistoriqttes  du  comte  Betklem  Nicklos  sur  la  Transylvanie 
(1734);  Traité  historique  et  politique  du  droit  public  en 
Allemagne  (1748);  etc. 

COQ-À-L'ÂNE  (discours  où  l'on  passe  duco^  à  r£!7ie)  n.  m. 
Discours  sans  suite,  sans  liaison  :  Faire  des  coq-à-l'àne. 

—  En  T.  de  littér.,  Pièce  satirique  et  burlesque  d'une 
composition  à  dessein  incohérente,  quelquefois  destinée  à 
dissimuler  des  allusions  politiques  trop  audacieuses  :  Ma- 
rot,  Rabelais,  Panard,  Collé  ont  excellé  dans  le  coq-à-l'âne. 

COQSIGRUE  n.  f.  Linguist.  V.  coquecigruf. 

COQ-SOURIS  iri)  n.  m.  ou  LÈCHEFRITE  n.  f.  Voile  de 
fortune  destinée,  sur  les  petits  bateaux,  à  remplir  le 
vide  de  l'échancrure  du  hunier,  n  Voile  ou  bonnette  en 
deux  parties,  qui  se  lace  entre  le  hunier  et  la  vergue  de 
fortune  d'un  sloop,  pour  remplir  le  vide  que  laisse  l'échan- 
crure du  hunier.  (Les  anciennes  galiotes  hollandaises  s'en 
servaient  beaucoup  vent  arrière  et  grand  largue.) 

COQUALIN  {ka)  n.  m.  Nom  que  les  montagnards  pyré- 
néens et  les  Espagnols  donnent  vulgairement  à  l'écureuil. 

COQH MUT ikan)  n.  m.  L'un  des  noms  que  les  chasseurs 
et  pêcheurs  du  littoral  donnent  à  la  marouetto. 

COQUARD,  COQUART  ou  COCARD  {kar'  —  rad.  coq) 
n.  m.  Linguist.  Nom  vulgaire,  donné  dans  les  campagnes 
à  un  vieux  coq.  ii  Vieux  dameret,  vieux  hâbleur,  vieillard 
ridicule  qui  fait  le  galant,  n  Sot,  benêt,  il  Flatteur,  conteur 
de  sornettes.  (Vieux.)  n  A  signifié  Gland. 

—  Ornith.  Métis  obtenu  par  le  croisement  du  faisan  et 
de  la  poule,  il  Nom  vulgaire  de  la  marouette. 

COQUARD  (Arthur),  compositeur  de  musique  français, 
né  à  Paris  en  1846.  Il  fut  1  élève  do  César  Franck.  Reçu 
docteur  en  droit  en  1870,  il  prit  part  à  la  campagne  de 
1870-1871  sous  les  murs  de  Paris,  et,  au  lendemain  do  la 
guerre,  écrivit  pour  VEsther  de  Racine  des  chœurs  qui 
furent  exécutés  plus  tard.  Coquard  a  donné  :  le  Chant  des 
^»ée«,  ballade  pour  baryton  et  orchestre  (187G),  ^i^ro(l880), 
Os8ian{liS2),Ca^sandre,Andronmque{lSSi),  puis  une  mélo- 
die originale,  ffai  Luli,  qui  obtint  un  vif  succès.  Au  théâtre, 
il  a  fait  représenter  lEpée  du  roi  (1884),  le  Mari  d'un 
jour  (1896).  Coquard  a  publié  une  notice  sur  César  Franck, 
et  un  livre  :  De  la  musique  en  France  depuis  Hameau  (1891). 

GOQUARDE  {kard')  n.  f.  Une  dos  formes  anciennes  de 

COCAKUK. 

—  Bonnet  à  la  coquardc.  Se  disait  dos  coifFuros  en  usage 
aux  XV"  et  xvi*  siècles,  ^    ^.  :*,  . 
dont  la  forme  basse  et              ^.^fc'^MhCT"''^*^ 

filate  était  entourée  de 
argcs  bords  tailladés 
ornés  de  plumes  et  por- 
tant une  ou  plusieurs 
enseignes  ou  médail- 
lons. (Les  bonnets  «  à 
Iacoc<|uarde  »,par  cor- 
mptioo  dits  à  la  co- 
quardc, furent  portés  d'abord  en  Allemagne;  sous  Fran- 
çois I",  ils  furent  de  mode  en  France.^ 


Bonnet  îi  !.i  coquardc  (xvi»  s.). 


COQUARDEAU(A-rtr-rfo  —dïmin.  de  Coquard)!].  m.  Galant, 
conteur  de  fleurettes.  (Vieux.) 

—  En  T.  d'arg-.  Galant  facile  à  duper. 

—  Encycl.  Le  coquardeau  était  jadis  un  homme  simple, 
un  badaud  par  excellence.  Plus  tard,  on  donna  le  nomdeco- 
quardeaux  aux  gens  de  Louis  XI  prisonnier  de  Charles  le 
Téméraire,  parce  qu'ils  avaient  attaché  à  leurs  chapeaux  la 
croix  rouge  de  Bourgogne  en  guise  de  cocarde.  Tout  indi- 
vidu attifé  d'une  façon  ridicule,  ayant  les  dehors  d'un 
homme  facile  à  duper,  fut  appelé  par  extension  coquar- 
deau. Sous  Louis  XIII,  cette  expression  était  fort  à  la 
mode.  Puis  on  l'oublia;  mais  une  chanson  de  1840  remit 
en  vogue  le  personnage  de  Coquardeau  : 

3e  suis  Coquardeau  Je  an- Baptiste, 
Bon  enfant,  ëpicier-droguisle. 
Les  Taudevillistes  s'emparèrent  alors  de  Coquardeau  de- 
venu personnage  allégorique,  et,  quand  ils  eurent  à  mettre 
en  scôno  un  jocrisse,  un  mari  trompé,  ils  le  désignèrent 
sous  ce  nom. 

COQUART  (Ernest-Georges),  architecte  français,  né  à 
Paris  en  18.U.  Entré  à  l'Ecole  des  beaux-arts  en  1847,  il 
eut  pour  maître  Lebas,  et  obtint,  en  1858,  le  premier  grand 
prix.  Il  exposa,  en  18G6,  une  Restauration  au  temple  de  la 
Victoire  aptère  et  des  Propylées  à  Athènes,  qui  lui  valut 
une  médaille.  On  doit  encore  à  Coquari  :  Intérieur  de 
iéqlise  San-Filippo-Neri  à  Naples,  aquarelle  ;  Intérieur  du 
temple  de  Neptune  à  Pœsturn;  aquarelle;  Peintures  d'un 
sarcophage  trouvé  à  Pœsturn;  Panneau  d'un  triclinium  à 
Pompéi  (1866)  ;  Forum  de  Pompéi,  aouarelle  ;  Ruines 
dAqriqente,  aquarelle  (1880);  Arc  d'Aarien  à  Athènes, 
aquarelle  (1882).  En  1865,  Coquart  a  été  chargé  ^ar  le 
muiistcre  d'une  mission  archéologique  dans  l'île  de  Samo- 
thrace  et  sur  les  côtes  de  Thrace,  en  collaboration  avec 
Deville,  ancien  membre  de  l'Ecole  d'Athènes.  Depuis 
18G4,  Coquart  a  exécuté  des  travaux  importants  à  la 
Cour  de  cassation  et  à  l'Ecole  des  beaux-arts,  où  il  fut 
nommé  professeur  en  1883.  Il  a  été  élu  membre  de  l'In- 
stitut en  1888.  On  doit  encore  à  Coquart  le  monument  du 
peintre  Henri  Hegnault  et  le  monument  de  Coulmiers,  à 
la  mémoire  des  soldats  morts  en  cet  endroit  en  1870. 

COQUASSE  {kass)  n.  f.  Dans  certaines  contrées  do 
Franco,  Sorte  de  bouillotte  pansue  et  munie  d'une  anse  re- 
couverte généralement  d'une  tresse  de  paille  ou  de  roseau. 

COQUASSIER  [ka-si-é  —  rad.  coq)  n.  m.  Marchand  en 
gros  d'œufs  et  de  volailles,  li  On  dit  mieux  coquetier. 

COQUÂTRE  11.  m.  Ecou.  dom.  V.  cocâtre. 

COQUCE  ou  COGUGE  (du  bas  lat.  coqucia,  môme  sens)  n.  f. 
En  T.  d'archéol..  Petite  fenôtro 
placée  au  sommet  dos  chefs 
reliquaires,  montée  sur  char- 
nières, ordinairement  ajourée, 
et  permettant  aux  fidèles  de 
toucher  ou  d'apercevoir  au 
moins  la  relique,  surtout  quand  Coqui-e. 

le  reliquaire  avait  des  ouver- 
tures   garnies    de    loupes   en   cristal   ou    autre   matière 
transparente.  (Pour  toucher  les  reliques,    on  se  servait 
souvent  d'une  longue  aiguille  en  métal  précieux.) 

COQUE  {kok'  —  du  lat.  concha,  coquille)  n.  f.  Enveloppe 
extérieure  de  l'œuf  :  Le  poulet  naissant  brise  la  coque 
avec  son  bec.  V.  noix. 

—  Par  anal.  Enveloppe  que  certains  insectes  filent 
autour  de  leur  corps,  pour  s'y  transformer  en  chrysalides  : 
Le  ver  à  soie,  la  chenille  se  filent  une  coqde. 

—  Par  ext.  Enveloppe  ligneuse  de  certains  fruits  :  Une 
COQUE  de  noix,  d'amande,  de  7îoisette. 

—  Fig.  Etat  primitif,  premier  début  dans  l'existence  : 
Ne  faire  que  sortir  de  la  coque.  Il  Origine  mesquine  ;  sphère 
étroite  :  Le  cardinal  Dubois  sentait  encore  la  vile  coquu 
d'où  il  était  sorti.  (St-Sim.)  n  Solitude,  retraite  physique  ou 
morale  :  Se  renfermer  dans  sa  coque. 

—  Loc.  fam.  Coque  de  noix  ou  simplem.  Coq'ue,  Petite 
embarcation,  il  Je  n'en  donnerais  pas  une  coque  de  noix.  Se 
dit  en  parlant  d'une  chose  dont  on  ne  fait  aucun  cas. 

—  Art  culin.  Œufs  à  la  coque.  Œufs  que  l'on  fait  cuire 
dans  leur  coque  en  les  plongeant  quelques  minutes  dans 
l'eau  bouillante,  d'où  on  les  retire  avant  qu'ils  soient  de- 
venus durs. 

—  Bot.  Fruit  multiloculaire  à  loges  closes,  déhiscentes 
ou  non  :  Les  fruits  de  la  coriandre,  de  l'anis.  de  la  capucine, 
du  géranium,  etc.,  sont  formés  de  coq-  es.  (Acad.) 

—  Comm.  Coques  de  perles,  Petites  excroissances  hémi- 
sphériques, sortes  de  demi-perles  attaclices  à  la  nacre, 
et  que  les  joailliers  assemblent  doux  à  deux  pour  imiLci 
les  perles  entières. 

—  Cost.  Nœud  de  ruban  que  l'on  fait  avec  un  seul  mor- 
ceau dont  on  réunit  les  deux 
bouts.  II  Grand  nœud  do 
cheveux  qui  imite  le  nœud 
de  ruban  de  même  nom,  et 
se  porte  généralement  sur 
le  chignon. 

—  Mar.  Corps,  carcasse 
du  navire  considérée  indé- 
pendamment du  gréement 
et  de  la  mâture  :  Recevoir 
un   boulet   dans   sa  coque. 

Il  Espèce  de  navire  rond, 
en    usage    au    xi*     siècle. 

Il  Faux  pli  fait  à  une  corde  trop  forte,  et  qu'on  n'a  pas  eu 
soin  de  détordre. 

—  MoU.  Nom  vulgaire  de  la  bucardo. 

—  Pêch.  Nom  que  l'on  donne  aux  œufs  do  poissons  avec 
lesquels  on  amorco  les  (ilets  pour  la  pèche  île  la  sardine. 
(Ce  mot  s'emploie  surtout  au  jilur.)  il  Coque  du  Levant, 
Fruit  d'un  arbuste  des  Moluquos,  do  la  famille  des  raé- 
nispermacées  [anamirta  [\.  anamirti:]),  à  l'aide  de  laquelle 
les  braconniers  enivrent  le  poisson. 

—  Techn.  Petites  pièces  de  fer  qui  conduisent  le  pêne 
d'une  serrure,  n  Crampon  pose  sur  la  platine  d'un  verrou 
à  ressort,  il  Sorte  de  caisse  en  plàtro  qui  sert  à  faire  res- 
suer  la  pfUc  destinée  à  la  fabrication  de  la  céramique. 

Il  Coque  d'œuf,  Défaut  do  la  glaçure  dans  les  poteries,  et 
qui  consiste  en  de  petits  points  mats  recouvrant  en  partie 
la  surface  des  pièces. 

—  Télégr.  élcctr.  Nœud  qui  se  forme  dans  les  cMjles 
électriques  aériens,  pendantieur  pose.  (On  dit  également 
qu'il  se  forme  une  coque  dans  les  câbles  sous-marins, 
pendant  leur  immersion,  lorsque  le  câble  se  noue.  On 
évite  cet  inconvénient  par  un  agencement  particulier  des 


Coque 
de  cheveux. 


264 

réservoirs  du  navire  dans  lesquels  le  câble  est  enroulé,  et 
aussi  par  une  vitesse  convenable  donnée  au  déroulement.) 
—  Encycl.  Mar.  La  coque  est  l'ensemble  des  parties  en 
bois  et  fer  du  navire,  abstraction  faite  dos  objets  mobiles. 
Elle  comprend  la  membrure  et  ses  recouvrements,  les  liai- 
sons. C'est  la  partie  la  plus  lourde  du  navire,  et  le  coefficient 
de  poids  de  coque  est  l'élément  le  plus  important  des  con- 
structions navales.  La  coque  doit  61  re  légère  et  solide; 
aussi  construit-on  actuellement  en  tôle  d'acier  celle  des 
navires  de  guerre  ayant  besoin  d'avoir  une  grande  vitesse 
et  peu  de  poids,  et  en  tôle  de  fer  les  autres.  Les  liai- 
sons doivent  s'opposer  à  l'affaissement  transversal  et  à  la 
courbure  longitudinale.  En  un  mot,  la  coquo  doit  être  ri- 
gide, sous  peine  do  déformations  qui  peuvent  compro- 
mettre l'appareil  moteur  ou  le  bâtiment.  Les  coques  en  fer 
sont  construites  d'après  le  système  transversal,  ou  d'après 
le  système  longitudinal  (anglais),  ou,  enfin,  d'après  le  sys- 
tème mixte  à  membrures  tronçonnées.  Les  navires  de 
combat  portent  une  cuirasse  placée  contre  la  coque  et 
ont  un  ou  deux  ponts  cuirassés.  Le  poids  de  coque  est 
très  variable  suivant  les  types  de  navires  et  varie  do 
25  à  50  p.  100  du  déplacement  total.  V.  marine. 

Les  coques  du  xi*  siècle,  navires  ronds  et  pontés,  étaient 
moins  lourdes  que  les  nefs  et  se  manœuvraient  mieux.  On 
en  construisit  à  Gênes  qui  atteignirent  l.soo  tonnes.  A  la 
fin  du  xvi'  siècle,  leur  usage  avait  été  abandonné. 

GOQUÉAU  (Claudius-Philibert),  architecte  et  musico- 
graphe français,  né  à  Dijon  en  1755,  mort  à  Paris  en  1794. 
S'étant  surtout  occupé  de  la  construction  des  théâtres,  il 
songea  aux  effets  que  pouvait  produire  la  musique  dans 
les  salles  d'opéra,  et  il  lui  sembla  que  pour  parvenir  à  la 
solution  du  problème,  il  fallait  que  l'architecte  fût  aussi 
musicien.  Il  étudia  donc  avec  ardeur  la  musique.  De  ces 
études  résulta  la  pubhcation  de  deux  brochures  qui  pa- 
rurent au  plus  fort  de  la  guerre  des  gluckistes  et  des 
piccinnistes,  et  dans  lesquelles  il  prenait  ouvertement 
parti  pour  Piccinni  :  De  la  mélopée  chez  les  anciens  et  de  la 
mélodie  chez  les  modernes  (1778),  et  Entretiens  sur  l'état 
actuel  de  l'Opéra  de  Paris  (1779).  Il  n'en  continua  pas 
moins  ses  travaux  spéciaux  d  architecte,  et  publia  bientôt 
deux  mémoires,  l'un  :  Sur  la  nécessité  de  transférer  et 
reconstruire  ihôtel-Dieu  de  Paris  (1785),  l'autre  ;  Essai 
sur  l'établissement  des  hôpitaux  dans  les  grandes  villes 
(1787).  A  l'époque  de  la  Révolution,  il  publia  aussi  un  écrit 
politique  :  Examen  des  moyens  adoptés  pour  augmenter  le 
pouvoir  et  améliorer  le  soi-t  du  tiers  état  (1789).  Plus  tard, 
il  prit  place  dans  les  bureaux  de  Roland,  devenu  ministre 
de  l'intérieur.  Mais,  à  l'époque  de  la  Terreur,  il  fut  em- 
prisonné, puis  condamné  et  exécuté  le  8  thermidor,  la 
veille  mémo  do  la  chute  de  Robespierre. 

Coquebert  de  Montbret  (Charles-Etienne,  baron), 
physicien  et  minéralogiste,  né  et  mort  à  Paris  (1755-1831). 
Il  remplit  entre  autres  fonctions  celles  de  conseiller  à  la 
Cour  des  comptes,  de  professeur  de  géologie  à  l'Ecole  des 
mines,  de  maître  des  requêtes  (1808),  de  secrétaire  général 
du  ministère  du  commerce  (1812-1814);  il  reçut  le  litre  do 
baron  (1809),  et  fut  membre  associé  de  l'Académie  des 
sciences  11818).  On  a  de  lui  des  Mémoires,  des  articles,  etc. 

COQUEBERTIE  [ke-bèr-tî — de  Coquebert  de  Montbret» 
minéralogiste  franc.)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  zollernie. 

COQUEBIN  {ke  —  orig.  inconn.)  n.  m.  Fam.  Innocent, 
puceau,  jeune  homme  qui  a  besoin  d'être  déniaisé. 

COQUECIGRUE  {ke-si-grâ  —  orig.  inconn.  [On  trouve 

aussi    COQUKSIGRUE,     COCCIGRUR,    COXIGRUEJ)    H.    f.    OisoaU 

fantastique,  impossible,  absurde,  que  Ton  cite  dans  le 
discours  pour  désigner  un  objet  qui  n'existe  pas,  ou  que 
l'on  ne  veut  pas  nommer  ;  Vous  serez  payé  à  la  venue  des 

COQUECIGRUKS. 

—  Par  ext.  Baliverne,  sottise,  niaiserie,  sornette  :  Dé- 
biter des  coQUEciGRUES.  Il  Personne  niaise,  sotte,  imbécile. 

Il  Adjectiv.  :  Réponse  très  coquecigrue, 

COQUEFREDOUILLE  {ke,  dou-ill  [Il  mil.]  —  orig.  inconn.) 
n.  m.  Pauvre  hère,  homme  sans  valeur,  sans  esprit. 

Coquelet  (Louis),  littérateur  français,  né  à  Péronne 
en  ifi'id,  mort  en  1754,  a  écrit,  dans  le  genre  facétieux, 
plusieurs  ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  l'Eloge 
de  la  goutte  {Mil);  r.45»e  (1729)  ;  le  Triomphe  de  la  char- 
/a/rtJ(ene(1730);  Calendrier  des  fous  et  stultomanie  {M'a);  etc. 

COQUELEUX  {ke-leû),  EUSE  n.  En  Flandre  et  en  Bel- 
gique, Personne  qui  élève  des  coqs  pour  les  faire  battre. 

COQUELEY  DE  ChAUSSEPIERRE  (Charles-Georges), 
jurisconsulte  et  écrivain  facétieux,  né  à  Paris  en  1711, 
mort  on  1790.  Il  fut  à  la  fois  avocat  au  parlement,  comé- 
dien de  société  et  bel  esprit,  devint  censeur  pour  les  livres 
de  jurisprudence  et  fit  partie  du  conseil  de  l'Académie 
française.  On  cite,  parmi  ses  facéties  ;  les  Roués  vertueux 
(1770),  poème  en  quatre  chants;  M.  Cassavdre  ou  les 
Effets  de  l'amour  et  du  vert-de-gj-is  (1775).  On  lui  doit  le 
Code  .Louis  XV  ou  Recueil  des  principaux  édits,  déclara- 
tions  et  ordonnances  depuis   f7S2  (1758  et  suiv.),  etc. 

COQUELICOT  {ke-li-ko  —  onomatopée  pour  exprimer  1© 
chant  du  coq.  [S'est  dit  du  coq  lui-même,  puis  d  une  fleur 
rouge  comme  la  crête  du  coqj) 
n.  ra.Nom  vulgaire  d'une  espèce 
du  genre  pavot,  qui  croît  com- 
munément dans  les  blés,  et  dont 
la  fleur  est  d'un  rougo  éclatant. 

—  Loc.  fam.  Rouge  comme  un 
coquelicot.  Se  dit  d'une  personne 
dont  le  visage,  à  la  suite  d'une 
vive  émotion  ou  pour  quelque 
autre  cause,  se  couvre  d'une 
vive  rougeur. 

—  Adjectiv.  Qui  a  la  nuance 
rouge  de  la  fleur  du  coquelicot  : 

Robe  COQUELICOT. 

—  Encycl.  Bot.  Le  coquelicot^ 
appelé  par  les  botanistes  pa- 
paver  rhs^as ,  est  une  plante 
annuelle  à  tige  sécrétant  un 
suc  laiteiLx,  à  fleurs  grandes, 
terminales,  et  d'un  rouge  vif. 
Très  commun  dans  les  champs 
de  céréales,  il  est  considéré  à 
juste  titre  comme  une  plante 
nuisible.  Le  sarclage  est  peu 
efficace  pour  le  détruire;  quelques  pieds  oubliés  suf^ 
lisent,  vu  la  quantité  de  graines  (|ue  produit  cotte  plante, 
â  infester  tout  un  champ.  Le  meilleur  moyeu  pour  le  faire 


Coquelicot. 


Coquelin  aîné. 


265 

disparaître  consisto  daos  la  ciifturo  alterne:  aux  céréales 
on  substitue  dos  (>rairios  artilicioUos  ou  dos  plantes  exi- 
geant idusiours  binages  d'ôté  {fèvos,  maïs,  etc.). 

Le  coquelicot  est  une  jolie  plante  ijiii,  introduite  dans 
les  Jardins  d'agrément,  a  produit  de  nombreuses  variétés. 

IjOs  pétales  du  coquelicot  entrent  dans  le  mélange  dési- 
gné sous  lo  nom  do  fleurs  pectorales. 

Coquelin  (Charles),  né  A  Dunkerquo  on  1803,  mort  à 
Pans  en  iSTiS.  Il  dirigea  avoc  Guillaumin  lo  premier  Dic- 
tiotiiiuiro  d'écunumie  politique  publié  l'année  même  do  sa 
mort.  II  a  publié  un  livre  :  Du  crédit  et  des  bamiues  {1818), 
dans  Ie(|uol  il  se  prononce  énorgiquoment  pour  la  liborto 
des  banques. 

Coquelin  (  Benoît- Cons/aHOi  dit  Coquelin  aine 

acteur  français,  né  à  Boulogne-sur-Mer  on  1841.  Elévo 
do  Kéguior  au  Conservatoire,  il  obtint  un  second  prix  do 
comédie  on  18G0,  débuta  alors  à  la  Comédie-Franvaise  et 
fut  reçu  sociétaire  dès  1864.  Le  talent  supérieur  qu'il 
montra  dans  l'ancien  et  le  nou- 
veau répertoire  on  interpré- 
tant les  grands  rôles  comiques 
l'a  placé  au  premier  rang  îles 
acteurs  do  ce  temps.  Il  créa 
notamment,  avoc  une  puissante 
originalité,  des  rôles  dans  Grin- 
goire,  Tabnrin,  Paul  Forestier, 
ÏEtrnu(/èrc ,  Jean  Dacier,  les 
liantzaii,  le  Monde  où  l'on  s'en- 
nuie, etc.,  se  mit,  pendant  ses 
vacances,  à  faire  de  fructueu- 
ses tournées  en  province  et  à 
l'étranger.  En  1886,  Coquelin 
envoya  sa  démission  de  socié- 
taire et  donna  des  représenta- 
tions en  Europe  et  en  Amé- 
rique (1887-1889).  Rentré  en 
1890,  comme  pensionnaire,  à  la 
Comédie-Franeaise,  il  y  créa 
Thermidor  et  la  Mégère  appri- 
voisée (1891),  puis  rompit  défi- 
nitivement avec  la  Comédie 
(1892).  et  fit  des  tournées  à  l'étranger.  Engagé  à  la  Renais- 
sance en  1895,  il  eut,  pour  ce  fait,  un  retentissant  procès 
avec  la  Comédie-Française,  fut  condamné  à  l.OOO  francs 
pour  chaque  représentation  qu'il  donnerait  à  Paris  ou 
en  province,  et  n'en  continua  pas  moins  à  jouer.  En  1897, 
il  devint  administrateur  de  la  Porte-Saint-Martin,  où  il 
créa,  en  décembre  1897,  son  plus  beau  rôle  avec  Cyrano 
de  Bergerac  et,  en  1899,  Napoléon  dans  Plus  que  reine. 
Constant  Coquelin  est  aussi  un  conférencier  de  talent.  Il 
a  publié  :  l'Art  et  le  Comédien  (1880);  les  Comédiens,  par 
un  comédien  (1882);  l'Art  de  dire  le  monologue  (1884),  en 
collaboration  avec  son  frère  ;  etc.  —  Son  fils  Jean  Coque- 
lin, né  en  1865,  s'est  formé,  comme  acteur,  en  suivant  son 
père  dans  ses  tournées.  Pensionnaire  de  la  Comédie-Fran- 
çaise de  1890  à  1892,  il  quitta  alors  co  théâtre,  et,  toujours 
avec  son  père,  il  joua  en  Amérique  et  à  l'étranger,  à  la 
Renaissance  (1894)  et  à  la  Porte-Saint-Martin  (1897).  Il  a 
créé,  entre  autres  rôles,  ceux  de  Lubin  dans  Thermidor, 
de  Ragueneau  dans  Cyrano  de  Bergerac  et  de  Talleyrand 
dans  Plus  que  reine  (1899). 

Coquelin  (Ernest),  dit  Coquelin  cadet,  acteur  fran- 
çais, frère  de  Constant,  né  à  Boulogne-sur-Mer  en  18-18, 
remporta,  en  1867,  lo  premier 
prix  do  comédie  au  Conser- 
vatoire ,  fut  alors  engagé  à 
rodéon,  puis  passa,  en  1868,  à 
la  Comédie-Française,  joua  aux 
Variétés  (1875-I87fi).  et  revint, 
en  i876,àlaComédio-Française, 
qu'il  n'a  plus  quittée,  et  où  il 
a  été  reçu  sociétaire  en  1879. 
Cet  excellent  comique,  plein 
de  verve  spirituelle  et  bouf- 
fonne, a  créé  de  nombreux  rôles 
avec  succès.  Il  doit  aussi  une 
grande  vogue  à  la  façon  spiri- 
tuelle dont  il  interprète  les  mo- 
nologues, le  plus  souvent  écrits 
par  lui.  Enfin,  il  a  publié,  sous 
son  nom  ou  sous  le  pseudonyme 
de  PiRouETTB,  plusieurs  volu- 
mes amusants;  entre  autres: 
le  Livre  des  convalescents  (1880)  ; 
le  Monologue  moderne  (1881); 
Fariholes  {i9,%'2)  \  l'Art  de  dire  /e  Tnono^o/?»e(  1884),  en  collabo- 
ration avoc  son  frère;  /e/fjrc(l887);  Pirouettes  (1888);  etc. 

COQUELINER  (Arc  — rad.  coq)  v.  n. Chanter,  on  parlant  du 
coq  :  /.t'  coq  coQUi^LiNE  dés  le  point  du  jour. 

—  l'aui.  Faire  lo  coq,  lo  galant  auprès  dos  femmes. 
COQUELINEUX  (/fc,  7ieû.  —  rad.  coq)  n.  m.  Fam.  Galant, 

hoinuiiî  ijui  eourtiso  los  femmes.  (Vieux.) 
COQUELIQUET(/tf-/i-/i't^  — dirain.de coy)  n,  m.  Jeune  co((. 

—  Pâtisserie  en  forme  do  coq,  que  Ion  prépare  pour 
les  jeunes  enfants. 

COQUELLE  {kèV)  n.  f.  Nom  donné  dans  quelques  parties 
do  la  Franco  (l'Est  notamment)  à  une  cocotte  basse  do 
bords,  avec  ou  sans  pieds, 
à  queue  ou  à  oreilles. 

COQUELOURDE  {ke)  n.  f. 
Nom  vulgaire  de  certaines 
variét*''S  d'anémones  et  do 
nareissos,  et  aussi  do  l'hé- 
patique des  jardins. 

COQUELUCHE  (ke)  n.  f. 
Arcbéoi.  Coitruro  du  moyen  ùge,  syn.  do  aumussk;  bonnet, 
ragoulo  babillant  la  tôto  et  laissant  la  face  seule  à  dé- 
couvert. (C'est  do  co  mot  que  dérive  l'expression  courante 
dès  lo  XVII"  siècle  :  Etre  ta  coqueluche  de  quelqu'un,  parce 
que  la  personne  est  coiffée  do  celui  qu'elle  aime.) 

—  Ornith.  L'un  des  noms  vulgaires  donnés  à  un  polit 
oiseau  (|U0  l'on  appelle  encore  oitroLAN  i»i:.s  uoshaux. 

—  i'alliol.  Autre!'.  Toux  épidémique,  aecompagnéo  do 
fièvre,  qui  régna  aux  xiv"  et  xv*  siècles,  et  pondant 
laquello  les  malades  portaient  des  capuchons  dits  coque- 
luches, pour  tenir  ehaudeniont  la  tète,  il  Auj.  Maladie  con- 
tagieuse, caractérisée  essentiellement  par  des  quintes  do 
toux  avoc  reprise,  suivies  do  l'expulsion  do  mucosités 
fllantos  adhérentes  ù  la  bouche. 


ill. 


Coquelin  cadet. 


—  Enctcl.  Pathol.  I^a  coqueluche  frappe  de  préférence 
los  enfants,  surtout  soulfreteux  ou  placés  dans  de  mau- 
vaises conditions  hygiéniques,  et  les  filles  plutôt  que  los 
garçons.  La  période  d'incubation  est  d'une  semaine  envi- 
ron. L'enfant  a  d'abord  un  rhume  de  cerveau,  puis  un 
rhume  do  poitrine  qui  dégénère  on  bronchite  ;  enfin,  la 
toux  grasse  dos  premiers  jours  fait  place  aux  quintes  qui 
acquièrent  leur  maximum  d'intensité  dans  la  deuxième  se- 
maine qui  suit  le  rhume.  Les  enfants  ressentent  l'approche 
do  ces  (juintes  qui,  dans  les  cas  bénins,  se  produisent 
cinq  à  six  fois  par  vingt-quatre  heures,  mais  qui,  dans  les 
cas  graves,  peuvent  avoir  lieu  trente  et  quarante  f  jis.  Les 
conséquences  do  ces  quintes  sont,  en  outre  do  l'ulcération 
sublinguale,  les  vomissements  alimentaires,  d'origine  mé- 
canique, mais  qui,  chez  les  nourrissons,  peuvent  entraîner 
l'inanition,  les  émissions  involontaires  d'urino  et  d'excré- 
ments, la  chute  du  rectum,  los  hernies,  les  convulsions 
par  suite  do  troubles  dans  la  circulation  encéphalique,  los 
saignements  de  nez,  d'oroilto,  etc.  Mais  la  complication  la 

F  lus  grave  est  la  broncho-pneumonie  qui  s'annonce  par 
abattement,  une  respiration  bruyante  et  sifflante,  do  la 
fièvre,  pendant  laquelle  les  quintes  diminuent  pour  re- 
prendre quand  elle  est  tombée.  Cette  complication  entraîne 
souvent  une  terminaison  fatale  si  la  rémission  n'arrive 
pas  au  bout  du  septième  ou  huitième  jour.  La  durée  do 
la  coquelucho  est  do  six  semaines  à  deux  mois,  rarement 
de  trois  à  quatre. 

Contre  la  coqueluche,  on  préconisait  autrefois  les  vo- 
mitifs et  la  belladone.  En  dehors  des  calmants  légers, 
antispasmodiques  qui  espacent  les  quintes  et  en  diminuent 
l'intensité,  on  donne  aujourd'hui  la  préférence  à  {'antisep- 
sie soigneuse  des  voies  respiratoires,  du  larynx,  à  l'aide 
de  badigeonnages  à  l'asaprol  et  à  la  résorrine,  injections 
sous-cutanées  de  chlorhydrate  ou  de  chlorhydrosulfate  de 
quinine,  et  parfois,  enfin,  à  la  vaccination  ou  à  la  revacci- 
nation, moyen  jadis  préconisé  en  Angleterre  et  <|ui,  sui- 
vant Colli,  modifie  rapidement  la  nature  de  Ir  toux.  Le 
changement  d'air  est  aussi  des  plus  favorables  dans  les 
coqueluches  qui  traînent. 

COQUELUCHER  {ko-ke)  v.  n.  Etre  atteint  de  la  coque- 
luche :  Enfant  qui  a  coquklucuê  tout  l'hiver.  (Peu  usité.) 

—  V.  a.  Infatiier, amouracher  rCoQUELUCHEB  un  jeune  fat. 
Se  coquelucher,  v.  pr.  S'infatuer,  s'éprendre,  s'amou- 
racher. 

COQUELUCHER  (ko-ke,  chê  —  rad.  coqueluche)  n.  m. 
Memtjrc  d'une  confrérie  bouffonne  qui,  vers  la  fin  du 
XV'  siècle,  assistait,  dans  un  accoutrement  ridicule,  aux 
processions  des  Rogations  :  Les  cornards  remplacèrent  les 
coQUKLUCHERS.  11  Ou  a  dit  aussi  coqueluchier. 

COQUELUCHEUX  [ke-lu-cheù),  EUSE  adj.  Atteint  de  la 
coqueluche  :  Enfant  coquelucheox. 

COQUELUCHIOLE  (A-o-A-e)  n.  f.  Nom  vulgaire  des  cornu- 
copies,  genre  de  graminées. 

COQUELUCHOÏDE  (ko-ke  —  de  coqueluche,  et  du  gr. 
eidos,  forme)  adj.  Qui  a  la  ressemblance  ou  présente  cer- 
taines formes  de  la  coqueluche  :  Toux  coqdelucuoide. 

COQUELUCHON (A-o-A-e) n. m. Fam. Capuchon,  il  Paranal. 
Plumes  qui  couvren'.  la  tête  d'un  oiseau, 
en  lui  formant  une  sorte  de  capuchon. 

—  Bot.  Nom  vuleaire  de  l'aconit  napel. 

—  Péch.  Coquclnchon  de  moine.  Nom 
commun  d'une  coquille  univalve,  la  cu- 
cnlée  auriculifère. 

COQUELUCHONNÉ  (ke-lu-cho-né),  ÉE 
adj.  Fam.  EncapUL-honué  ;  disposé  eu  co- 
queluchon. 

COQUEMAR  (Ao-Ae)  n.  m.  Pot  de  métal, 
bouilloire  à  couvercle,  bec  et  anse, souvent  muni  de  pieds. 

—  Encyci,.  Archéol.  Au  moyen  àgo,  on  rangeait  les 
coquemars  dans  la  catégorie  des  ai- 
guières ;  il  en  était  d'or  et  d'argent, 
omaillés  et  qui  possédaient  doux  an- 
ses. Au  xvi»  siècle,  le  mot  "  coquc- 
mar  »  s'applique  môme  à  des  vaisseaux 
de  bois, et  au  xvii«,àdes  poisdo terre. 

COQUEMELLE  [ke-mél')  n.  m.  Nom 
vulgaire  d'une  variété  do  champi- 
gnons comestibles  d'excellente  qualité. 

COQUENAUDIER  \ke-n6-di-é)  n.  m. 
Dans  lo  midi  de  la  Franco,  Nom  vul- 
gaire donné  au  duphne  Gnidium. 

COQUÊNE  (A-('«")  n.  m.  Nom  vul- 
gaire,  dans  l'ouest  de  la  Franco,  do  l'érablo  des  haies. 

COQUENOUILLER  [kc-nou-ill-é  [Il  mil.])  n.  m.  Graine 
d'une  plante  américaine,  qui  fournit  une  farine  comestible 
analogue  à  celle  que  donnent  les  céréales. 

COQUEPLUMET  {ke,  mé  —  de  coq,  et  plumet)  n.  m. 
IlnNiiiif  qui  fait  le  coq  (le  merveilleux),  od  portant  un  cos- 
luini-  «rlataiit,  un  panache,  etc.  (Vieux.) 

COQUEREAU  (A'c-ro  —  rad.  coque)  n.  ra.  Sorte  do  petit 
navires  (Vieux.) 

COQUEREAU  (Félix),  prédicateur  français,  né  ù  Laval 
(Mayenne)  en  1808,  mort  on  1866.  D'abord  avocat,  il  ontra 
dans  les  ordres,  so  signala  comme  prédicateur,  accompa- 
gna, comme  aumônier  do  la  Bellc-Poulc,  lo  prince  do  Join- 
ville  lorsqu'il  alla  chercher  los  cendres  do  Napoléon  (1810) 
et  publia,  à  son  retour,  un  récit  intérossant:  Souvenirs  du 
voyage  à  Sainte- Iléiéne  [X'iW).  Il  lut  nommé,  on  1850,  au- 
mônier on  chef  de  la  fiolto. 

GOQUEREL  (/lrft««a5C-Lauronl-Charles),  nnsieur  pro- 
testant, né  et  mort  à  Paris  (1795-1808).  Issu  d'une  famille 
janséniste  passée  au  protestantisme,  il  fut  pastour  de 
l'Eglise  wallonne  à  Amsterdam  et  resta  en  Hollande  douze 
années,  au  cours  desquelles  il  publia  une  liiographie  sa- 
crée. En  1830,  il  fut  rappelé  ù  Paris  commo  pastour.  Dès 
lors,  il  joua  un  rùlo  actitdans  la  presse  religieuse.  Il  pu- 
blia d'a1)ord/f  Protestant  (1831-1833),  \mhleLibra  Examen 
(1831-1830),  enfin  le  Lien,  qu'il  fonda  on  1811  et  dont  il 
abandonna  la  diroclion  en  18tl.  Il  était,  dans  los  lutlos 
ecelésiastiquos  (jui  divisaient  lo  protestantisme  franeais, 
un  dos  chefs  les  plus  en  vue  (lu  parti  dit  «  libéral  lu 
A  la  révolniion  de  Février,  il  fut  ëlu,  ù  Paris,  représen- 
tant du  peuple  et  réélu,  en  1819,  à  la  Législative  commo 
républicain  modéré.  Sa  carrière  poliiiquo  prit  fin  nu 
Dou.x-Décembro.  Il  fut  nommé,  en  isr.'i,  membre  du  conseil 
central  do  l'Eglise  réformée.  En  1853,  il  prit  part  ù  la  fonda- 


Coq  uemar. 


Coquoin;u-  (xv  s.). 


Coquerel. 


COQUELIN   —   COQUES 

tion  do  VAlliance  chrétienne  n7iiverccUe.  Quand  il  mourut, 
en  1868,  il  avait  cinquante  ans  do  ministère.  Parmi  ses 
nombreux  écrits,  nous  cite- 
rons :  Jiéponse  à  la  «  Vio  do 
Jésus,  11  au  D^  Strauss  (1841 1; 
l'Orthodoxie  moderne  (1812); 
le  Christianisme  expérimen- 
tal [IMl)  ;  Christologic  (1858)  ; 
Obsei'vations  pratiques  sur  la 
prédication  [ISGO)  ;  Projet  de 
discipline  pour  les  Eglises  ré- 
formées de  France  (1801).  Ora- 
teur très  éloquent,  il  a  laissé 
plusieurs  volumesde  sermons. 
COQUEREL  (Charlcs-Au- 
gustnii,  écrivain  et  théolo- 
gien protestant,  né  et  mort  à 
Paris  (1797-1851),  était  frèro 
du  précédent.  Il  commença 
ses  études  théologiques,  puis 
renonça  à  la  carrière  pasto- 
rale; mais  il  continua  ses 
recherches  de  critique  et 
d'exégèse,  tout  en  faisant  des  études  de  médecine,  de  chi- 
mie, de  mathématiques  et  d'astronomie.  En  1825,  il  fut  un 
des  fondateurs  de  la  "  Revue  britannique  »  et  collabora 
à  un  grand  nombre  do  périodiques.  Il  a  principalement 
attaché  son  nom  à  VHistoire  des  Eglises  du  désert  (1841), 
pour  laquelle  il  put  utiliser  les  papiers  de  Paul  Rabaut  cl 
de  8aint-Etienne. 

GoQUEREL  (Athanase-Josué),  fils  du  pasteur  du  mémo 
nom,  né  à  Amsterdam  on  1820,  mort  à  Fismes  (Marne) 
en  1875.  La  popularité  qu'il  devait  à  son  éloquence  et  à  son 
zèle  pastoral,  et  ses  tendances,  qui  lo  rangeaient  dans  le 
parti  ecclésiastique  dit  «  libéral  »,  inquiétèrent  le  parti 
protestant  dit  «  orthodoxe  »,  et  le  firent,  en  1864,  révoquer 
de  ses  fonctions  de  suffragant.  Cette  mesure  fut  le  point 
do  départ  de  luttes  violentes  qui  agitèrent  les  Eglises  pro- 
testantes do  France.  Athanase  Coquerel  ouvrit  des  confé- 
rences et  une  égUse  libérale  libre.  Il  fut  un  des  fondateurs 
Û6\a.  Société  de  l'histoire  du  protestantis77ie  français,  en  1852. 
Parmi  ses  ouvrages,  nous  citerons  :  Des  beaux-arts  en  ItaliCf 
aupoint  de  vue  religieux  {\fi^l)  ;  Jean  Calas  et  sa  famille{lSb1), 
étude  historique  d'après  lesdocuments  originaux  ;  Prédsde 
l'histoire  de  l'Eglise  réformée  de  Paris  (1860)  ;  Des  premières 
transformations  historiques  du  christianisme  (1866);  His- 
toire du  Credo  (1868);  Rembrandt  et  l'individualisme  dans 
l'art  (1869).  Il  a  publié  de  nombreux  sermons  détachés 
et  deux  recueils  d'homélies  (1855-1858).  On  lui  doit,  en 
outre,  des  Lettres  inédites  de  Voltaire  sur  la  /o/(Vrt?tce(l863), 
précédées  d'une  introduction  importante  et  accompagnées 
de  notes.  Il  a  enfin  donné  de  nombreuses  brochures  sur 
les  questions  ecclésiastiques  du  temps. 

COQUERELLE  (Ae-ré/  —  rad.  coque)w.  f.  Nom  donné  autre- 
fois, iiaiis  certaines  abbayes,  à  des  femmes  qui  restaient 
auprès  des  clianoinesses,  depuis  qu'elles 
avaient  reçurextrôme-onction  jusqu'au 
moment  do  leur  enterrement. 

—  Blas.  Noisettes  dans  leurs  cap- 
sules, jointes  ensemble  au  nombre  de 
trois  :  La  Borde  :  D'argent  à  ta  rose 
de  gueules,  cantonné  de  quatre  coijue- 
relles  de  sinople.  il  On  dit  aussi  coque- 

EOLLE. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  rallcckenge. 

COQUERET  [kc-ré  —  rad.  coq,  parce 
que  les  fruits  do  cette  plante  ont  la  cou- 
leur d'une  crêto  de  coq)  n.  m.  Nom  vul- 
gaire d'une  solanée,  Valkékenge.  éoui  les  fruits  s'appellent 
cerises  d'hiver  et  que  l'on  emploie  en  droguerie  pour  la 
fabrication  du  sirop  de  chicorée  composé,  :\  cause  de  leurs 
propriétéslaxatives.  (Le  coqueret  abonde  dans  les  vignes.) 

COQUERIGO  [ke  —  onomatopée)  n.  m.  Chant  du  coq  : 
Ih  s  ci'yuKRicos  étourdissants.  Il  On  dit  aussi  cocokico. 

COQUERIE  [ke-ri  —  rad.  coq,  cuisinier)  n.  f.  tîraodo  cui- 
sine bâtie  sur  un  quai  pour  laire  cuire  les  aliments  des 
é(iuipagos  qui  se  trouvent  dans  le  port.  Il  Cuisine  du  bord 
pour  réqiii])age. 

COQUERIQUER  (Ae-ri-A*e)  V.  n.  Chanter,  en  parlant  du  coq. 

COQUERON  (A-e  —  rad.  coq,  cuisinier)  n.  m.  Mar.  Petite 
cuisine  située  à  l'avant  de  certains  caboteurs,  ii  Petite  ar- 
moire pratiquée  à  l'avant  et  à  l'arrièro  d'une  chaloupe,  n 
Compartiment  situé  dans  la  partie  arrière  et  remplissant 
lo  rôle  do  soute  à  provisions  pour  l'équipage,  lo  comman* 
dant  ou  les  ofûciors. 

—  Agric.  Nom  donné,  dans  l'ouest  do  la  France,  à  des 
meules  de  foin  ou  do  céréales,  mais  no  possédant  que  de 
faibles  dimensions. 

Coques  ou  CoX(Gonzalès),  peintre  de  l'école  flamande, 
né  à  Anvers  en  1018,  mort  en 
1684,  élève  de  Pierre  Breughel 
ot  do  Rickaert  le  Vieux.  Il  dé- 
buta par  dos  tabagies  bruyan- 
tes et  do  joyeuses  paysanne- 
ries ,  mais  il  exrella  'surtout 
dans  le  portrait.  Sa  famille  lui 
fournit  ses  premiers  modèles; 
puis  ses  camarades  passèrent 
un  ik  un  sous  son  pinceau.  Lo 
succès  accueillit  toutes  ces  toi- 
les. Les  grands  personnages 
prirent  bientôt  le  chemin  do 
cet  atelier  déjà  célèbre. 

Bien  qu'il  ait  plusieurs  fois 
réussi  uos  portraits  en  pio<l, 
grands  comme  nature,  entre 
autres  la  Jeune  fille,  do  la 
galerie  Suerinondt,  Coques  en 
faisait  peu  cependant  dans  ces 
proportions.  II  aimait  mieux 
\&  dimension  quart  natu 


D'arpent  à  une  po- 
querelle  de  sinople. 


<^f^?p- 


Coquos. 

,„  ...o,„.  ., - "J'ans  l«,|Ucllo  il  a  point  In 

ilupurt  des  grands  porsoiinapcs.  guchiucs-iini-s  ito  oos 
u'iiiuiros  sont  vraiment  ri-nianinalili-s  ot  rappollont,  par 
lu  rirliesso  «In  ton,  l'iMépanoo  lio  lallnro,  rarrani.-om.MU 
dos  aocossoiros,  Jos  inoillours  porlrails  do  Van  I'Yck. 
CliarU'S  I"  d  AnjJTli'terro,  l'iSloctour  do  Urandobours,  I  ar- 
cliidtio  l.i'opold,  don  Juun  ot  lo  prinio  d  Orango,  onlliou- 
Biastos  ilo  son  talent,  payaient  fort  cher  la  niouiJro  do  sos 
productions. 

31 


COQUESIGRUE  —   COQUILLE 

A  l'exposition  de  Manchester,  en  1857,  il  y  avait  trois 
tableaux  de  Coques.  Le  premier  représente  ia  Famille  Ver 
Helst.  Le  second  montre  le  stathouder  Henri,  prince 
d'Orange,  et  sa  famille.  Le  troisième,  le  Pique-nique,  est 
le  plus  intéressant  de  tous;  il  figure  un  dîner  champêtre. 
Son  chef-d'œuvre,  c'est  le  Repos  champêtre,  qu'où  voit 
aujourd'hui  dans  la  galerie  de  lord  Hertford. 

COQUESIGRUE  n.  f.  Linguist.  V.  coquecigrue. 

COQUET  {A-(')n.  m.  Petit  bateau  sur  lequel  on  amenait 
des  marchandises  de  Normandie  à  Paris. 

—  Encycl.  Le  nomde coquet  était  donné  autrefois  à  un 
petit  bateau  dont  la  forme  avait,  sans  doute,  quelque  ana- 
logie avec  celle  de  la  coque.  11  y  avait  des  coquets  assez 
petits  pour  être  mis  en  mouvement  par  une  seule  rame 
placée  au  milieu  de  la  poupe.  Pousser  en  avant  un  coquet 
avec  cet  aviron  unique,  la  moderne  godille,  c'était  coqueler. 

COQUET,  ETTE  {kè,  kèt'  —  dérivé  de  caqueter)  adj.  Qui 
s'efforce  de  plaire,  qui  est  habituellement  préoccupé  des 
moyens  de  plaire  :  La  femme  est  coQOiiTTK  par  état. 
(J.-J.  Rouss.)  Fénelon  était  un  esprit  coquet.  (St-Sim.  il  Qui 
est  inspiré  par  la  coquetterie,  qui  est  empreint  de  coquet- 
terie :  Des  mijies  coquettes.  Un  sourire  coqukt.  ii  Bien 
mis,  élégamment  paré  :  Vieille  dame  tout  à  fait  coquette. 

—  Par  exl.  Qui  plaît  par  sa  disposition,  par  sa  forme, 
par  sa  composition  gracieuse,  élégante  :  Petit  jardin  tien 
coquet.  Voiture  coquette. 

—  Fig.  Qui  a  quelque  chose  de  mignard,  de  gracieuse- 
ment provocant,  d'aimable  à  la  fois  et  de  maniéré  :  La 
îoquette  Espérance.  (A.  de  Musset.) 

—  Substantiv.  Personne  préoccupée  du  désir  de  plaire, 
çt  qui  emploie  force  moyens  pour  y  parvenir.  (Se  dit  sur- 

^ut  d'une  femme  qui  cherche  avidement  les_  hommages 
des  hommes,  tout  en  évitant  avec  soin  do  s'attacher  à 
aucun)  :  Une  coquette  peut  bien  être  vertueuse^  mais  elle 
n'est  jamais  innocente.  (M°"  Cottin.) 

—  "Fig.  Objet  gracieux,  élégant  :  La  rose  double  est  une 
COQUETTE  d'une  espèce  (ow/e  p«rijcu/tére.  ii  Objet  séduisant 
et  trompeur  :  L'imayination  est  une  coquette  qui  fait  voir 
bien  du  pays  à  ceux  qui  s'amusent  à  l'écouter.  (S.  Dubay.) 

—  Théàtr.  Grande  coquette  ou  simplement  Coquette, 
Grand  rôle  de  femme,  dans  les  comédies  de  caractère; 
actrice  qui  remplit  cet  emploi  :  Jouer  les  coquettes,  les 

GRANDES  coquettes. 

—  n.  m.  Coût.  Cadeau  que  les  filles  de  Compiègne  devaient 
faire,  la  veille  de  leur  mariage,  aux  jeunes  gens  du  pays. 

—  Ornitli.  Nom  vulgaire  du  colibri. 

—  n.  f.  Ichtyol.  Nom  vulgaire  du  chétodon. 

—  Bot.  Appareil  composé  do  deux  planches  à  claire-voie, 
dans  lequel  on  fait  dessécher,  en  les  comprimant  entre 
des  feuilles  de  papier,  les  plantes  que  l'on  destine  à  former 
des  herbiers. 

—  Hortic  Variété  de  laitue,  il  Coquette  de  Buy,  Variété 
de  pomme  de  terre. 

—  Encycl.  Théâtr.  L'appellation  de  coquettes  ou  grandes 
coquettes,  pour  désigner  certains  premiers  rôlesde  la  haute 
comédie,  de  la  comédie  de  caractère,  est  à  peu  près  tombée 
en  désuétude.  Dans  l'ancien  répertoire,  Célimène,  du  Mi- 
santhrope, Sylvia,  des  Jeux  de  l'amour  et  du  hasard,  sont 
les  rôles  de  grandes  coquettes  les  plus  marquants.  Dans 
le  théâtre  contemporain,  beaucoup  de  pièces  de  Scribe, 

Quelques  proverbes  d'Alfred  de  Musset,  diverses  comé- 
ies  d'Emile  Augier  et  d'Alexandre  Dumas  fils,  offrent 
encore  ce  genre  de  rôle.  Parmi  les  actrices  nui  ont  brillé 
dans  ces  rôles,  on  cite  au  premier  rang  :  M''"  Mars,  puis 
M""  Arnould-Plessy,  Madeleine  Brohan,  AUan-Despréaui, 
M"*'  Denain  ot  Marquet. 

COQUETER  [ko-ke  —  rad.  coq.  Double  le  t  devant  une 
syllabe  muette  :  Je  coquette.  Nous  coque  lierons)  v.  n.  User 
de  coquetterie  : 

Bien  moins  pour  son  plaisir  que  pour  t'inquiéter. 

Au  fond  peu  vicieuse,  elle  aime  tt.  caqueter.        Boileau. 

—  Econ.  rur.  Couvrir,  cocher  la  poule,  en  parlant  du  coq. 

—  Mar.  et  nav.  Syn.  ancien  de  godiller  ou  gabarrer. 

—  V.  a.  Courtiser  : 

,    .    .    bi  Jasoo  n'eût  caqueté  Médée, 

Il  n'eût  jamais  en  Grèce  rapporté 

Celte  toison  si  fièrement  gardée.  Sarazin. 

—  Théâtre.    Jouer    avec    finesse,    avec    coquetterie. 
Se  caqueter,  v.  pr.  Se  parer,  se  faire  beau.  (Peu  usité.) 
COQUETIER  {ke-ti-é  —  rad.  coque)  n.  m.  Mar- 
chand d'œufs  et  de  volailles  en  gros. 

—  Petit  ustensile  de  table  en  forme  de  calice, 

aui  sert  à  tenir  les  œufs  lorsqu'on  les  mango 
ans  leur  coque  :  Coquetier  de  buis,  de  porce- 
laine, d'argent.  Il  Au  moyen  âge,  on  disait  ovier. 

—  Sorte  de  plat  en  porcelaine  ou  en  métal, 
pour  servir  sur  table  des  œufs  à  la  coquo. 

—  Pêch.  Pêcheur  de  co- 
ques. V.  ce  mot. 

—  En'cycl.  Archéol.  Les 
coquetiers,  c oq ue t i ères  ou  co- 
catières,  étaient,  au  xvi*  siè- 
cle, des  plateaux  à  pied  ot 
à  couvercle,  dont  le  disquo 
présentait  des  enfonce-  Coquetiers. 
menis  en  cupules  destinés 

à  mettre  les  œufs  et  à  les  sevrir  sur  la  table.  Ces  coquetiers 
étaient  souvent   munis  do   salières. 

COQVETIÈRB  (ke-ti-ér')  n.  f.  Usten- 
sile servant  à  faire  cuire  les  œufs  à 
la  coque,  constitué  par  un  ensemble 
de  petites  coupes  en  fil  de  for  dans 
chacune  desquelles  on  place  un  œuf. 
(Le  tout  est  supporté  par  une  sorte  do 
manche  sei"vant  à  plonger  la  coquo- 
tiôre  dans  l'eau  bouillante  et  à  l'eu 
retirer  quand  les  œufs  sont  cuits.) 

COQUETON  {ke)  n.  m.  Ancien  nom 
du  narcisse. 

COQUETTE  n.  f.  et  adj.  V.  coqukt. 

COQUETTE  (/cf-i'j  n.  f.  Variété  de  laitue  aux  fouilles  lô- 
gèrcincui  culorécs  en  roux.  Il  IJoito  à  herborisation,  n  Es- 
pèce do  poisson  do  mer,  du  genre  bleiiDie.  (On  dit  aussi 

COQUILLADE.) 

COQUETTEMENT  (kè-te)  adv.  Avec  coquottorio,  d'une 

fac'jn  <;oEjueilc. 

COQUETTERIE  [ke-te^l  —  rad.  coquet)  n.  f.  Désir  do 
plaire,  emploi  des  moyens  que  lun  juge  propres  à  y  par- 


Coquetière. 


venir.  (Se  dit  surtout  du  désir,  chez  les  femmes,  de  se 
faire  aimer)  :  La  coquetterie  est  le  fond  de  l'humeur  des 
femmes.  (La  Rochef.)  La  coquetterie  est  la  vengeance  de 
la  faiblesse.  (D.  Stem.)  n  Goût  de  la  toilette:  La  femme 
qui  ruine  sa  maison  pour  satisfaire  sa  coquetterie  n'est 
pas  plus  avare  de  l'hon?ieur  de  son  époux. 

—  Par  anal.  Désir  de  briller,  do  se  faire  valoir:  C'est 
par  une  espèce  de  coquetterie  que  les  personnes  qui  ont 
une  jolie  voix  se  font  prier  pour  chanter.  (Acad.) 

—  Action  coquette,  manières  engageantes,  moyens  aux- 
quels on  a  recours  pour  plaire  et  séduire  :  On  craint  tou- 

ours  de  voir  ce  qu'on  aime,  quand  on  vient  de  faire  des 
coquetteries  ailleurs.  (La  Rochef.) 

—  Fig.  Elégance,  agrément,  grâce  séduisante  :  Les  co- 
quetteries du  style,  du  pinceau. 

—  Etre  en  coquetterie  avec  U7ie  personne.  Faire  l'ai- 
mable avec  elle,  chercher  à  la  séduire. 

COQUETTISME  (A:è-/mïn")  n.  m.  Art  de  la  coquetterie, 
manège  de  coquette,  li  On  trouve  aussi  coquétisme,  qui  est 
moins  régulier. 

COQUILLADE  {ki~llad' [Il  mil.]  —  du  provenç.  coquillada, 
qui  porte  le  bonnet  appelé  coquille)  a.  f.  Nom  vulgaire  d'un 
poisson  du  genre  blennie,  la  blennie  paon  (blennius pavo), 
et  d'un  oiseau  du  genre  alouette,  le  cochevis. 

COQUILLAGE  {ki-llaj'  [Il  mil.]  —  rad.  coquille)  n.  m. 
Mollusque  testacé,  animal  à  corps  mou  revêtu  d'une  co- 
quille. Il  Partie  molle,  vivante,  à  l'intérieur  du  môme  ani- 
mal :  Manger  des  coquillages,  ii  Coquille,  partie  dure  qui 
enveloppe  le  même  animal  :  Grotte  ornée  de  coquillages. 

—  Loc.  fam.  Raisonner  comme  un  coquillage.  Déraisonner. 

—  Encycl.  Archéol.  De  même  que  les  sauvages  actuels, 
les  habitants  des  cavernes  préhistoriques  et  des  abris  de 
l'âge  de  pierre  se  servaient  de  coquillages  comme  d'objets 
de  parure.  Tous  étaient  perforés  par  là  main  de  l'homme. 
Los  peuples  antiques  usaient,  en  guise  de  trompes,  de 
grands  coquillages  coniques  {conchx),  et  les  Grecs  et  les 
Romains  donnaient  à  certaines  de  leurs  divinités  ma- 
rines des  trompes  do  cette  nature,  notamment  aux  tri- 
tous,  pour  transmettre  aux  flots  de  la  mer  les  ordres  de 
Poséidon. 

—  Syn.  Coquillage,  coquille.  Coquillage  désigne  souvent 
l'animal  même  qui  vit  dans  la  coquille;  mais,  lorsqu'il  est 
synonyme  de  coquille,  il  présente  l'idée  d'une  manière 
moins  simple,  il  appelle  l'attention  sur  la  forme  plus  ou 
moins  compliquée,  et,  au  pluriel,  sur  la  variété  des  formes. 

GOQUILLARD  {ki-llar'  [Il  mil.])  n.  m.  Autrefois,  Men- 
diant qui  portait  des  coquilles  cousues  à  ses  vêtements,  et 
se  donnait  comme  arrivant  de  quelque  lointain  pèlerinage, 
notamment  de  Saint-Jacques  de  Compostelle. 

COQUILLARD  [ki-llar'  [Il  mil.])  n.  m.  Pop.  Œil  :  Je  m'en 
tamponne  le  coquillard  (aggravation  de  :  Je  m'en  bats 
l'œil),  Je  m'en  moque. 

COQUILLART  (ki-llar' [Il  mil.])  n.  m.  Pierre  à  bâtir  con- 
tenant une  très  nombreuse  variété  de  coquilles. 

GOQUILLART  (Guillaume),  poète  français,  né  à  Reims 
vers  1421,  mort  dans  la  même  ville  on  1510,  était  officiai 
de  Reims  vers  1470.  Il  écrivit  avec  facilité  des  morceaux, 
pour  la  plupart  licencieux,  qui  le  firent  surnommer  le 
Composeur  gaillard.  La  première  édition  des  poésies 
de  Coquillart  est  de  1493.  La  plus  récente  et  la  meilleure 
est  celle  de  Tarbé  (Reims,  1847). 

COQUILLE  (kill  [Il  mil.]  —  du  lat.  conchylium,  modifié 
sous  l'influence  de  coque)  n.  f.  Enveloppe  calcaire  des 
mollusques  testacés  :  Coquille  d'huître,  de  limaçon,  de 
moule.  Il  Coquille  de  Saint-Jacques,  Nom  vulgaire  d'une  es- 
pèce comestible  du  genre  peigne,  n  Coquilles  des  peintres, 
Nom  donné  à  la  moule  commune  et  à  quelques  autres  co- 
quilles, dont  les  valves  servent  aux  peintres  pour  placer 
des  couleurs,  n  S'est  dit  absolument  dos  coquilles  que  l'on 
rapportait  de  certains  pèlerinages,  notamment  de  Saint- 
Jacques  en  Galice,  et  de  Saint-Michel  en  Normandie,  et 
que  l'on  attachait  à  ses  vêtements. 

—  Par  ext.  Coque,  partie  solide  qui  enveloppe  un  œuf. 
Il  Enveloppe   ligneuse  de  certains  fruits  :  Coquilles  de 

noix,  d'atnajides,  de  Jioisettes. 

—  Par  anal.  Objet  qui  a  la  forme  d'une  coquille,  et  par- 
ticulièrement d'une  des  valves  des  coquilles  bivalves  :  Co- 
quille en  inarbre  d'une  fontaine.  Il  Ancien  carrosse  léger, 
alfectant  la  forme  d'une  conque  marine. 

—  Fam.  Maison,  logis,  intérieur  :  Ne  jamais  sortir  de  sa 
COQUILLE.  Il  Fig.  Sphère  limitée,  théâtre  plus  ou  moins 
étroit.  Il  Etat  primitif  et  borné  :  Etj^e  à  peine  sorti  de  sa 
COQUILLE.  Il  Coquille  de  noix,  Très  petite  embarcation. 

—  Anat-  Coquille  du  nez.  Cornet  des  fosses  nasales. 

—  Archéol.  V.  la  partie  encycl. 

—  Archit.  Intrados  do  la  voûte  rampante,  formée  par 
l'assemblage  des  marches  d'un  escalier,  il  Voûte  en  quart 
de  sphère,  formant  la  partie  supérieure  dune  niche  en 
arcade  de  plein  cintre,  il  Pro- 
cédé do  coulage  dans  lequel  on 
emploie  les  moules  de  ce  genre. 

Il  Cliacune  dos  moitiés  d'un 
moule  formé  de  deux  parties. 

Ii  Coquille  à  boulet.  Moule  en 
fer  ou  en  fonte  dans  lequel  on 
coule  les  boulets. 

—  Arraur.  Expansion  infé- 
rieure de  la  garde  d'une  épée, 
d'un  sabre,  d'une  dague,  ser- 
vant à  protéger  la  main. 

—  Art  culin.  Nom  donné  à 
certains  mets  que  l'on  sert 
dans  des  coquilles,  ou  dans  des  vases  qui  on  ont  la  forme  : 
Une  COQUILLE  de  champignons,  de  volaille,  t!  Coquille  à 
rôtir,  Récipient  de  fonte,  ouvert  i)ar  de- 
vant, et  dans  lequel  dos  barreaux  placés 
transversalement  maintiennent  de  la 
braise,  qui  sert  à  rôtir  les  viandes  pla- 
cées dans  une  rôtissoire  ou  cuisinière. 

—  Blas.  Figure    liéraldique,   accom- 
pagnant ou  chargeant  les  pièces    ho- 
norables. (Les  coquilles  sont  presque 
toujours  figurées  en  nombre  ;  on  les  con- 
sidérait comme  des  témoins   do  longs 
voyages  et  surtout  des  croisades.  Ainsi, 
en  Normandie,  les  coquilles  dominent        ^if  ^,^e    Dfiferriî 
dans  les  armoiries,  en  témoignage  do  la    *>*"  ^d'azur 
part  prise  aux  croisades   par  les  che- 
valiers  normands.  Quand  elles  sont  grandes,  elles  sont 
dites  coquilles  de  Saint-Jacques  ;  quand  elles  sont  petites, 


Coquille. 


Coquille  (sculpt.). 


266 

de  Saint-  Michel.   Anciennement,  on  distinguait  celles 
figurées  par  leur  face  intérieure  sous  le  nom  de  vuJi/iets. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  champignons. 

—  Céram.  Vase  dont  la  disposition  générale  rappelle 
la   forme  d'une  coquille  univalve  ou  bivalve. 

—  Comm.  Qualité  de  papier  à  écrire  qui  portait  l'em- 
preinte dune  coquille  dans  lo  fihgrane.  ii  Un  des  formats 
do  papier  dits  de  o  pâte  fine  ».  il  Or,  Argent  de  coquille  pu 
en  coquilles.  Sorte  de  pâte  faite  do  miel  et  do  feuilles  d'or 
ou  d'argent  pulvérisées,  dont  so  servent  les  doreurs,  et 
qui  so  vend  dans  des  co(|uillcs  de  moules. 

—  Cost.  Ancienne  coiffure  de  femme.  V.  la  partie  encycl. 

—  Entom.  Syn.  de  adèle. 

—  Hist.  Ordre  delà  Coquille,  Ancien  ordre  de  chevalerie 
que  le  comte  de  Hollande  institua,  en  1292,  en  l'honneur 
Je  saint  Jacques.  V.  Jacques  (ordre  de  Saint-),  il  Ordre  de 
la  Coquille  de  mer.  V.  Navire  (ordre  du),  ii  Chtvaliers  à 
coquille  ou  de  Saint-Michel,  Chevaliers  ouo  Louis  XI  avait 
créés  pour  défendre  le  Mont-Saint-Micuel  contre  les  en- 
treprises des  Anglais. 

—  Hortic.  Dessin  imitant  les  coquilles  marines,  que  l'on 
traçait  dans  les  anciens  parterres. 

—  Mécan.  On  donnait  autrefois  le  nom  de  coquille  à  la 
crosse  de  la  tige  du  piston.  On  donne  aussi  le  nom  do 
n  tiroir  en  coquille  »  à  un  tiroir  de  distribution  qui  présente 
à  peu  près  la  forme  d'une  coquille.  Il  Porte  servant  â  fermer 
les  condenseurs  à  surface  dans  les  machines  à  vapeur. 

Il  Condensateur  à  coquille.  Appareil  employé  dans  la  distil- 
lation. Il  Feuilles  ou  plaques  métalliques  que  Ton  emboutit 
on    forme  do   demi -sphère,  afin     ^  ^ 

d'assembler  ces  parties  dont  l'en- 
semble constitue  une  sphère  com- 
plète. Il  Dans  les  mines  métallur- 
giques ,  Moule  en  métal ,  dans 
lequel  on  coule  la  fonte  afin  de  la 
durcir  par  une  sorte  de  trempe. 

—  Sculpt.  Petit  ornomont  taillé 
sur  le  contour  d'un  quart  de  rond. 

—  Techn.    Pièce,    souvent  en 
forme  de  coquille,  sur  laquelle  on 
pose  le  doigt  pour   soulever  un 
loquet.  Il  Lame  de  métal  dont  on  recouvre  le  moule   en 
bois  d'un  bouton,  n  Outil  de  cuivre  qui  sert  au  lapidaire 

f)our  tailler  les  pierres  précieuses,  ii  Partie  d'un  tuyau  sur 
aquelle  porte  une  soupape,  ii  Boursouflure  qui  s'élèvo  sur 
le  pain,  il  Plancbe  sur  laquelle  le  cocher  d'une  voiture 
pose  ses  pieds,  il  Plaque  de  métal  qui  sort  du  bain  galva- 
nique dans  l'opération  du  clichage. 

—  Loc.  PHOV.  :  Ane.  Le  poisson  dément  sa  coquille.  Se 
dit  d'une  personne  chez  qui  les  qualités  ne  répondent  pas 
au  physique,  soit  qu'il  trompe  à  son  avantaf,'e  ou  à  son 
désavantage,  ii  Vendre  des  coquilles  à  ceux  qui  viennent 
de  Saint-Michel,  Oti'rir  des  objets  à  vendre  à  ceux  qui  en 
ont  plus  iju'il  ne  leur  en  faut,  il  A  qui  vendez-vous  vos  co- 
quilles? Portez  vos  coquilles  ailleurs  (ou  à  d'autres).  On 
n'est  pas  dupe  de  vos  finesses,  il  II  vend  bien  ses  coquilles, 
Il  fait  bien  valoir  ses  coquilles.  Il  ne  donne  pas  ses  co- 
quilles, Il  exagère  le  prix  de  sa  inarLliaiidise  on  de  son  tra- 
vail. Il  Qui  a  de  l'argent  a  des  coquilles,  Avec  de  l'argent 
on  se  procure  tout  ce  que  Ton  désire. 

—  Syn.  Coquille,  coquillage.  V.  coquillage. 

~  Encycl.  Archéol.  Le  mot  coquille  s'entend  do  diverses 
manières,  soit  qu'il  s'agisse  de  piè- 
ces d'orfèvrerie,  comme  les  coque- 
rets,  façonnés  en  forme  de  coquille, 
soit  qu'il  s'agisse  de  la  nacre  do 
perle.  L'habitude  qu'avaient  les 
pèlerins  de  rapporter  des  coquilles 
comme  témoins  de  leurs  voyages  fit 
vite  prendre  ces  objets  comme  des 
emblémesde pèlerinage, eton  fit.au  coquille  de  l'-rdre  de 
moyen  âge,  des  enseignes  de  plomb  Saiiit-Michel. 

en  forme  de  coquille  souvent  sur- 
montées d'un  ango  à  ailes  ouvertes  embrassant  un  écus- 
son,  etc.  Outre  les  très  anciennes  cocjuilles  des  croisés, 
celles  du  Mont-Saint-Michel  et 
de  Saint-Jacques  de  Compos- 
telle étaient  les  plus  fameuses; 
elles  représentaient  la  valve 
bombée  d'un  mollusque  du  genre 
pcigne(pec^e"  Jacobxus)  .hesco- 
quilles  figurent  donc  dans  le  col- 
lier de  l'ordre  de  Saint-Michel, 
fondé  par  Louis  XI  eu  1469. 
Mais,  bien  avant,  on  portait  des 
enseignes  de  bonnets,  des  fer- 
mails,  etc.,  en  forme  do  coquille, 
et  on  avait  donné  cette  forme  aux 
bénitiers  dès  le  xiv«  siècle.  —  Dans  le  costume,  on  entendait 
par  "  coquille  »  du  chaperon  la 
queue  pendante  de  cette  coif- 
ture  qu  on jetaitsurles  épaules. 
A  partir  du  xvi"  siècle,  on  dési- 
gna sous  ce  nom  le  chaperon 
des  femmes  tout  entier  avec  ses 
accessoires,  et  on  lo  nommait 
aussi  coquillon.  (C'est  d'une  fa- 
brique importante  de  ces  coif- 
fures que  la  vieille  rue  Coquil- 
lière  àParis  prit  jadis  son  nom.) 

—  Armur.  Les  coquilles  indi- 
quent toujours  des  armes  d'une 
époque  basse  ; 
apparaissant 
seulement  à  la 
fin  du  xvi"  siè- 
clodans  leses- 
tramaçons  ot 
les  grandes 
dagues  allo- 
niandes,  elles 
vnni  en  se  mul- 
tipliant à  par- 
tir du  xvii"  siè' 

cle,  pour  devenir,  à  notre  époque.  la  seule  partie  impor- 
tante do  la  garde,  et  mémo,  dans  la  moderne  épée  de  com- 
bat ou  de  duel,  elle  compose  cette  garde  tout  entière.  En 
principe,  quand  on  voit  une  épée  ou  uno  dague  à  coquille, 
on  peut  être  sûr  qu'elles  sont  postérieures  au  xvi"  siècle  ; 
telles  ces  belles  rapières  espagnoles  dont  la  coupe  d'acier 
est  ajourée  comme  uno  dcutello  ot  qui  so  sont  portées 
do  1C20  jusque  vers  1720. 


Coquille  (b  1*^111  lier). 


Coquille  pleine  de  rapière 
(IG20). 


Coquille  h  jour  de  rapière 
(iti40). 


Coquille    d'épéo 
(xvin"  8.). 


2G7 

—  Zool.  Lo  tornio  do  coquille  s'applique  à  toutes  los  for- 
mations calcaires  sécrétées  par  le  manteau  des  mollusques  ; 
qtio  lac'oi|Uillo  .soit  rudimontairo,  cuninie  c)io:{  les  limaces, 
absolument  iutêriouro,  comme  clioz  los  poulpes;  ou'elle 
forme  une  enveloppe  solide  et  spacieuse,  où  l'animal  peut 
se  retirer  complùtoment,  comme  l'escargot;  soit,  enfin, 
qu'elle  constitue  un  étui  bivalve  comme  cbez  les  buîtres. 
Quellos  que  soient  ses  dimensions  et  su  forme,  la  coquille 
est  do  nature  calcaire;  elle  s'augmente  régulièrement  à.  la 
piM'iiibérie,  c'est-à-diro  par  son  bord  libre,  multipliant  ses 
tuuilios  ou  ses  tours  do  spiro  au  fur  et  à  mesure  que  le 
mnlliisquo  so  doveloppe.  Polio  sans  cesse  intérieurement 
par  le  corps  do  l'animal  qui  la  lubrélie,  la  coquille  présente 
la  un  aspect  nacré  on  porcelaine  que  n'a  pas  son  côté  exté- 
rieur, souvent  muni  d'un  opidorme  feutré,  d'uu  byssus,  ou 
bien  sali  ot  encroûté  par  les  trottoments,l63  corps  étrangers, 
les  parasites  qui  s'y  tixent,  etc.  Les  coquilles  internes  dos 
calmars  et  des  poulpes  sont  plus  ou  moins  cornées  ;  au  reste» 
on  observe  toutes  les  coutextures  possibles  dans  la  série 
des  mollusques.  Les  usages  des  coq_uilles  sont  nombreux  et 
variés  ;  accumulées  souvent  en  dépots  énormes,  elles  four- 
nissent à  l'homme  un  utile  produit  pour  l'amenderaent  des 
terres  et  la  fabrication  de  la  chaux,  beaucoup,  dégrossies 
et  polios,  fournissent  la  nacre  et  le  burgau  employés  dans 
les  arts,  ou,  par  leur  substance  à  couclies  diversement  co- 
lorées, sont  utilisées  pour  fabriquer  des  camées.  Comme 
ornements,  elles  tiennent  une  grande  place  dans  la  toilette 
des  sauvages;  certaines,  comme  les  cauris,  font  office  do 
monnaies,  ot  il  en  est  qui  sont  restées  assez  rares,  dans 
les  collections  d'amateurs  ou  les  musées  scientifiques,  pour 
valoir  encore  des  sommes  considérables. 

COQUILLE  (^(7/  [Il  mil.])  n.  f.  En  T.  de  typogr.,  Faute  do 
composition  qui  consiste  dans  la  substitution  d'une  ou  do 
plusieurs  lettres  à  une  ou  plusieurs  autres  :  Faire  des  co- 
i^viLi^Kfi.  Eiiretwe pleine  de coQUiLi.Kfi.  Il  Faute  analogue  que 
l'on  commet  eu  écrivant  :  Les  coquilles  sont  itn  écueil  re- 
douté des  bibliophiles  ;  les  plus  érudils  y  échouent  quelquefois 
et  croient  avoir  trouvé  U7i  néologisme,  quand  ils  n'ont  sons 
lex  ijeux  qu'un  mot  tronqué,  échappé  à  l'attention  du  correc- 
teur. {Kug.  Clément.) 

Coquille  (Guy),  en  lat.  Conchylius,  jurisconsulte 
et  publiciste,  né  à  Decize  (Nivernais)  on  1523,  mort  en 
1603.  Il  fit  ses  études  de  droit  en  Italie,  puis  en  Franco,  ci 
fut  avocat  à  Paris  et  ensuite  à  Nevers.  Député  du  tiers 
aux  états  généraux  d'Orléans  (1560),  premier  échevin  de 
Nevers  eu  I5tî8,  il  fut  nommé,  en  1571,  procureur  général 
du  duché  de  Nivernais.  Il  préserva  sa  province  des  mas- 
sacres de  le  Saint-Barthèlemy,  et  se  montra  l'adversaire 
déclaré  des  ligueurs.  Représentant  du  tiers  aux  états  de 
Blois  (1576  et  1588),  il  fut  le  principal  rédacteur  des  cahiers 
de  cet  ordre.  Il  montra  un  zèle  ardent  pour  les  libertés 
civiles  et  politiques.  En  1590,  il  refusa  les  offres  de 
Henri  IV,  qui  voulaitle  faire  entrer  dans  son  conseil.  Ses 
principaux  écrits  sont  :  Dialogue  sur  les  causes  des  misères 
ae  la  France;  Traité  des  libertés  de  l'Eglise  de  France; 
Coutume  du  pays  et  duché  de  Aivemais  ;  Institution  au  droit 
des  Français;  Histoire  du  Nivernais;  enfin,  des  Poésies 
latines,  où  il  flétrit  la  corruption  de  son  temps.  Ses  œuvres 
ont  été  publiées  à  Paris  (1665)  et  à  Bordeaux  (1703). 

Coquille  (Jean-Baptisle-Victor),  publiciste  français, 
né  a  PtMccy  (Vienne)  en  1820,  mort  en  1S91.  Il  étudia  lo 
droit,  jiuis  ht  partie  de  la  rédaction  de  «  l'Univers  »  ot  du 
«  Monde  •< .  Dans  l'un  comme  dans  l'autre  de  ces  journaux, 
il  soutint  avec  verve  et  talent  les  théories  les  plus  oppo- 
sées aux  idées  que  la  Révolution  a  mises  en  faveur.  Coquille 
fut  conseiller  général  de  l'Yonne,  de  1848  à  I8.v2.  On  lui 
doit  :  les  Légistes  (1863);  Politique  chrétienne  (18GS);  Du  cé- 
snrisme  dans  l'antiquité  et  dans  les  temps  modernes  (1872); 
la  /loyauté  française  [ISIi). 

Coquille  (La),  comm.  de  la  Dordogne,  arrond.  ot  à 
3\  kilum.  de  Neutron,  près  de  la  Valouso;  1.524  hab.  Ch. 
do  r.  Orléans. 

COQUILLER  {ki-llé  [H  mil.])  v.  n.  Former  des  coquiMos. 
des  boursouflures,  en  parlant  de  la  croûte  du  pain. 

—  En  T.  de  modes.  Etre  roulé  en  forme  do  coquille  : 
Une  dentelle  qui  coquillk. 

—  V,  a.  Rouler  en  forme  de  coquille,  donner  la  furmo 
d'une  coquille  à  :  Coquillicr  du  taffetas. 

Se  coquHler,  v.  pr.  Etre,  devenir  coquille. 

GOQUILLET  {ki-llê  [Il  mil.])  n.  m.  Bot.  Nom  vulgair^d'un 
champignon  du  genre  polypore,  lo  polyporo  en  bouquet, 
dont  lo  chapeau  a  la  forme  d  une  coquille.  ,i  On  l'appelle  aussi 

COyUILLIER  ou  COQDILLIÈEE,  Ot  COtiUlLLIÈRK  KN  HOUQUliT. 

—  Constr.  Pierro  calcaire  d'une  taillo  difficile,  par  suite 
de  la  très  grande  quantité  de  coquilles  qu'elle  renferme 
dans  sa  contexture. 

COQUILLEUX  [ki-lleû  [Il  mil.]),  EUSE  adj.  Rempli  do 
co(|uillus  :  Terrains  coquillkdx.  ii  Fig.  Dilïicultuoux  :  Es- 
prit COijUILLHUX. 

COQUILLIER  [ki-llé  [/Z  mil.])  n.  m.  Collection  do  coquilles  ; 
l)oîto  ou  vitrine   qui   renferme   une 
collection  de  coquilles. 

COQUILLIER  {ki-llé  [Il  ml!.]),  ÈRE 
frad  .co7ui7/e]  adj  .Qui  renferme  des  co- 
quilles fossiles  :  Calcaire  coyoïLLiER. 

COQUILLO  {ki-llo  [Il  m\\.])  n.  m. 
Nom  vulgaire  désignant  los  noyaux 
des  fruits  ou  drupos  do  Vattalée.y.  co 
mot. 

COQUILLON  [ki-llon  [llmW.])  n.  m. 
Monn.  Nom  dunnô  à  la  goutte  d'ar- 
gent fin  qu'on  retirait  de  la  coupoUo 
a  laide  du  brassoir,  a  cause  do  la 
forme  do  coquille  qu'affectait  ce  métal  ù  l'extrémité  de 
l'instrument. 

—  Archéol.  So  disait  do  la  patto  du  chaporon,  porté  par 
1ns  femmes  au  moyeu  Ogo,  quand  elle  était  froncée  et  re- 
levée eu  forme  de  coquille  :  Un  chaperon  a  cotiViLLo^i. 

COQUIMATLAN,  village  du  Mexique  (Etat  do  Colimal  : 

^.o■2:,  bab.  ' 

GOQUIMBERT  {kin-hèr')  n.  m.  Jeu  do  quilles,  qui  était  en 
usage  dans  la  Touraino.  il  Partie  do  qui  perd  gagne  au  jou 
do  dames.  (On  dit  aussi,  dans  co  dernier  sons,  coyuiNUAT.) 

COQUIMBITE  {kin  —  do  Coquimho,  n.  do  lieu)  n.  f.  Nom 
doiiiic  par  II.  Koso  et  Koboll  A  une  variété  do  sulfate  hy- 
draté naturel  do  U^r  qui  a  été  trouvée  dans  la  province 
de  Coquimho,  au  Chili,  ot  qui  est  uno  substance  ulanclio, 
cristallisant  ou  dirhomboôdro. 


COQUILLE   -   COR 


^  COQUIMBO,  ville  du  Chili  (  prov.  du  mAmo  nom),  à 
rembouchure  du  fiouvo  côtier  et  sur  la  haie  de  Coquimho; 
5.000  liai».  Bon  port,  qui  envoie  eu  Europe  le  cuivre  quo 
produisent  en  abondance  les  mines  des  environs.  —  i^a 
province  de  Coquimho  a  199.700  hab.,  sur  33.123  kilom.  carr. 
de  superlicio. 

COQUIN  (kin),  INE  n.  et  adj.  So  dit  d'une  personne  do 
rien,  d'une  personne  vile  ot  méchante  :  Un  cotjuiN  est  celui 
à  qui  les  choses  les  plus  honteuses  ne  coiitent  rien  à  dire  ou 
à  faire.  (La  Bruy.)  il  S'emploie  souvent  comme  terme  inju- 
rieux, sans  signification  précise,  pour  désigner  uno  per- 
sonne dont  on  n'est  pas  content,  ii  So  disait  surtout,  autre- 
fois, en  parlant  d'un  domestique,  d'un  employé,  d'un  jeune 
homme  dout  on  voulait  blâmer  la  conduite  ou  mépriser  la 
coudition  :  Mes  coquins  de  fils,  de  nevtfuj-.  Un  coquin  de 
valet.  Il  So  dit,  en  plaisantant,  pour  désigner  une  personne 
vive  et  espiègle,  particulièrement  uq  eufant  de  co  carac- 
tère :  Un  aimable  petit  coquin. 

—  Fam.  Heureux  coquin.  Heureuse  coquine.  Personne  qui 
a  eu  quelque  bonne  fortune. 

—  n.  m.  Lâche,  infâme  ;  Duclos  disait  de  je  iie  sais  quel 
bas  COQUIN  :  «  On  lui  a-ache  au  visage,  on  le  lui  essuie  avec 
le  pied,  et  il  remercie.  «  (Chamfort.) 

—  Loc.  fam.  Ai'rète-coquins,  Gendarme. 

—  n.  f.  Femme  débauchée,  adonnée  au  libertinage  : 
Dépenser  son  argent  auprès  des  coquines. 

—  Econ.  dom.  Sorte  de  vase  dans  lequel,  autrefois,  on 
faisait  cuire  la  viande. 

—  Loc.  fam.  Métier  coquin.  Métier  qui  ne  donne  aucun 
mal,  qui  n'a  rien  do  fatigant,  ii  Vie  coquine.  Vie  mollo. 
douce  et  paresseuse,  ii  i'eux  coquins.  Yeux  qui  expriment 
la  malice,  un  esprit  égrillard,  etc. 

—  Helminth.  Ver  coquin.  Nom  vulgaire  du  ténia  ou  ver 
solitaire. 

—  Paov.  :  A  coquin  honteux  plate  besace,  Celui  qui  man- 
que do  hardiesse  no  saurait  s'enrioliir. 

COQUINBAT  {kin-ba)  n.  m.  Au  jeu  de  dames,  Syn.  do 

C0gDIMBi:RT. 

COQUINER  (/■.-()  V.  n.  Mener  la  vie  d'un  coquin  ou  d'un 
gueux  ;  mendier. 

COQUINERIE  [ki-ne-rî)  n.  f.  Action  de  coquin  :  Commettre 
des  coQUiNERiES.  Il  Caractère  du  coquin  :  Etre  d'une  coQui- 
NiiRiE  achevée. 

COQUINET  {ki-nè)  n.  m.  Fam.  Petit  coquin,  petit  voleur. 

COQUINISME  (ki-nissm')  n.  m.  Art  ou  métier  de  coquin  : 
Le  COQUINISME  fleurit  partout. 

COQUIOULE  {ki  —  du  provenç.  couquiolo,  herbe  de  cou- 
couj  n.  f.  Nom  vulgaire,  dans  les  campagnes,  do  la  fétuque 
ovino,  sorte  de  graminée.  il  On  dit  aussi  coquiolk. 

COR  (du  lat.  cornu,  corne,  parce  que  cet  instrument  a 
remplacé  les  anciennes  trompes  de  chasse,  qui  étaient  do 
simples  cornes  de  ruminants)  n.  m.  Mus.  Instrument  à 
vent,  composé  d'un  tube  contourné  en  spirale,  et  dont  le 
pavillon  est  très  évasé.  (Se  dit,  improprement,  de  la  trompe 
de  chasse)  :  Sonner,  Donnei'  du  cou.  Cor  d'orchestre.  Cor 
de  chasse.  \\  Cor  des  Alpes,  Instrument  suisse  en  bois  de 
sapin,  dont  les  bergers  se  servent  pour  appeler  leurs 
troupeaux,  il  Cor  double.  Cor  pour  jouor  dans  tous  les  tons. 
Il  Cor  omnitonique.  Cor  qui  permet  à  l'exécutant  de  régler 
d'avanco  son  instrument  pour  jouer  dans  un  ton  quel- 
conque. ;i  Cor  russe,  Sorte  de  trompe  qui  n'a  qu'une  note. 
(On  en  réunitplusieurs  pourjouerunesymphonie,etchaquo 
musicien  donne  la  note  de  sou  instrument  au  moment  né- 
cessaire.) Il  Cor  anglais.  Cor  de  basset.  Cor  à  pistons.  V.  la 
partie  encycl. 

—  Par  oxt.  Musicien  qui  joue  d'un  do  ces  divers  instru- 
ments :  Le  premier  cor  de  l'Opéra. 

—  A  cor  et  à  cri,  loc.  adv.  A  grand  bruit,  il  Chassera  cor 
et  à  cri.  Chasser  à  grand  bruit,  avec  le  son  du  cor  et  le  cri 
des  chiens  de  meute.  (Ce  genre  de  chasse  constitue  lart  do 
la  vénerie  à  proprement  parler.) 

—  Blas.  V,  la  partie  encycl. 

—  Ichtyol.  Syn.  de  corbeau  de  mkr. 

—  Métrol.  Mesure  de  capacité,  usitée  chez  los  Hébreux 
et  chez  les  Egyptiens,  pour  los  liquides  ot  les  grains. 

—  MoU.  Cor  rte  mer.  Sorte  de  gros  buccin  dont  on  pout 
tirer  des  sons  très  forts. 

—  Allus.  littér.  :  Cor  d'Astolphe,  Allusion  au  cor  mer- 
veilleux que  possédait  Astolpho,  un  des  personnages  du 
Roland  furieux.  V.  Astolphk. 

—  Allus.  uist.  :  Cor  de  Roland,  Allusion  au  cor  légen- 
daire du  paladin  Roland.  11  était  d'ivoire  et  rendait  dos 
sons  effrayants.  Corné  dans  la  vallée  de  Honcevaux,  Ro- 
land, pour  appeler  à  son  secours,  sonna  do  son  cor  avec 
tant  do  for(;o  qu'il  so  rompit  les  voines  du  cou.  Autrefois, 
Toulouse,  lilayo  ot  d'autres  villes  du  Midi  gardaient  un 
instrument  de  co  genre,  qu'on  prétondait  ôtro  lo  cor  do 
Roland. 

—  Cor  d'Alexandre.  Uno  tradition  veut  qu'Aloxandro  so 
soit  servi,  dans  ses  campagnes,  d'un  cor  i  dimensions  co- 
lossales. Il  en  faisait  usage  pour  rappolor  ses  soldats,  qui 
pouvaient  l'cntondro  â  uno  distance  de  lOO  stades,  c'est-à- 
diro  18  kilomètres.  Le  jésuite  Kirchor  on  a  donné  uno 
description.  IVaprôs  lui,  lo  diamètre  de  l'anneau  aurait 
été  de  5  coudées  (2", -10)  ;  pour  en  faire  usago,  on  le  suspen- 
dait a  trois  porches.  Au  xviii*  siècle,  lo  physicien  alle- 
mand Huth  voulut  so  rendre  compte  tlos  otrets  d'un  pareil 
instrument;  il  tU  construire  un  modèle  on  tôlo,  dans  les 
dimensions  indiquées  plus  haut,  et  il  trouva  qu'un  cor  do 
cetto  sorte  roprésonlorait  un  porto-voix  d'un  offot  con- 
sidérable. 

—  Encycl.  Mus.  Lo  cor  dérivo  do  la  trompe  do  chasso, 
(jui  est  uno  invention  fran- 
çaise remontant  au  xvi'  s.  Il 
no  donnait  d'abord  (pie  des 
sons  ouverfo,  parconséquonl 
unogammu  très  iHcomplète, 
formée  seulomont  do  la  to- 
nique ot  do  ses  aliquotcs,  ot 
on  assure  quo  c'est  un  Alle- 
mand nommé  A.  J.  Hampel 
nui,  versiomillouduxviii's., 
uécouvrit  tpi'en  introduisant 
la  main  plus  ou  moins  profondément  dans  lo  pavillon  do 
rinstrument,  il  était  possible  d'obtenir  toutes  les  notes  qui 
complétaiont  la  gamme  rationnelle.  Co  sont  ces  notrs, 
(dttonuos  â  l'aide  i\o  la  mam,  qu'on  appelle  des  sons  bou- 
chés, pari'o  qu'elles  sont  plus  siuirdos  «pio  los  nutus  dites 
•■  ouvertua  >,  donuéos  naturollonionl  par  l'instrumont. 


Cor  d'harmonlo. 


Voici  l'échelle  du  cor,  en  sons  ouverts,  notés  uno  octavo 
au-dessus  do  l'effet  produit  : 


\a^. — ^ 

#= 

—o~ 

ni^ifi 

>-!0- 

-rt 

■X^IlS: 

Et  voici 

i¥ — 

.son 

échelle 

complcto, 
il 

—    1 

avec 

les 

rr-f 

sons 

bouchés  : 

K^ 

h 

-a 

— 

=^ 

ÉzLs 

'ho   '■  1 

Etendue  tlu  cor 
fi  iVisttms. 


Le  cor  est  formé  d'un  tube  de  cuivre  trois  fois  cnroulo 
sur  lui-même,  relativement  étroit  près  do  son  embouchure, 
et  qui,  arrivé  à  son  extrémité,  s'élargit  graduellement 
jusqu'au  pavillon.  Le  cor  est  un  instrument  à  embou- 
chure ot  joue  toujours  en  ut;  au  moyen  de  tuyauï  mobiles, 
dits  corps  ou  tons  de  rechange,  il  peut  changer  do  ton  et 
jouer  en  ré.  en  mi,  en  fa,  etc.  Mais  il  est  à  remarcjuer  que 
les  notes  du  cor  n'ont  pas  toutes  la  mémo  expansion  et  la 
même  facilité  dans  tous  lestons,  qu'il  en  est  même  qui,  dans 
certains  tons,  deviennent  impossiolcs,ct  c'est  ce  qui  fait  quo 
les  compositeurs  doivent  étudier  tout  spécialement  la  na- 
ture de  l'instrument  dans  tous  ses  détails 
pour  l'écrire  d'une  façon  rationnello  et 
pour  en  obtenir  les  effets  qu'il  désirent. 

Le  cor  ordinaire  est  appelé  générale- 
ment cor  d'harmonie,  pour  le  ditférencier 
du  cor  à  pistons,  qui  n'a  point  tous  ses 
défauts,  mais  qui  n  a  point  non  plus  tou- 
tes ses  qualités.  Les  parties  de  cor  s'écrivent  en  clef  do  sol. 

—  Cor  à  pistons.  Le  cor  à  pistons,  qu'on  appelle  aussi 
cor  chromatique,  est  un  instrument  auquel  sont  . 
adaptés  trois  pistons  qui  non  seulement  rendent           / 
inutiles  les  tons  de  rechange  du  cor  ordinaire, 
mais  encore  lui  permettent  do  donner,  dans  une 
étendue  de  plus  de  trois  octaves  et  demie  et  sans 
jamais  se  servir  de  sons  bouchés,  tous  les  inter- 
valles chromatiques. 

Cette  invention,  qui  remonte  à  1S14,  est  due  â 
l'Allemand  Sœtlzel,  qui  imagina  do  placer  deux 
pistons  sur  la  pompe  de  l'instrument  pour  mettre 
en  communication  i'air  avec  des  tubes  ouverts 
pour  chaque  note    au  lieu  d©  ne  produire  ces 
notes  qu'à  l'aide 
de  la  main  dans 
le  pavillon.  Co 
procédé  fut  per- 
fection né  par 
divers  facteurs; 
entre  autres, 
Schlott  et  Schu- 
ster,    puis    par 
les    Français 
Meifred    et 
Adolphe  Sax.  „ 

Malheureuse-  ^°'"  ^  Pistons.  Cor  anglais, 

meut,  cet  avantage  n'est  obtenu  qu'aux  dépens  de  la  qualité 
du  son.  En  effet,  la  sonorité  du  cor  à  pistons,  un  peu  pâ- 
teuse et  sans  rayonnement,  n'a  ni  la 
douceur  ni  léclat  de  celle  du  cor  ordi- 
naire. On  se  sert,  le  plus  souvent,  du  cor 
a  pistons  en  fa,  et  les  parties  s'écri- 
vent, selon  lo  besoin,  en  clef  de  fa  ou 
en  clef  de  sol. 

—  Cor  anglais.  Le  cor  anglais  est  un 
hautbois  en  fa;  il  est  à  cet  instrument 
co  que  l'alto  est  au  violon,  car  il  est  do  la  m^mo  famillo 
et  sonne  une  quinte  plus  bas.  Il  s'appelait 
autrefois  hautbois  de  chasse.  C'est  à  un 
Italien,  Joseph  Ferlendis,  qu'on  attribue 
l'idée  de  courber  cet  instrument  on  uno 
sorte  do  demi-cercle  pour  on  faciliter 
le  maniement;  il  ressemblait  ainsi  à  un 
certain  cor  de  chasse  on  usago  en  An- 
gleterre, et  l'on  suppose  quo  c'est  à  cetto 
analogie  dans  la  forme  quo  l'ancien 
hautbois  de  chasse  reçut  le  nom  do  «  cor 
anglais  ".  Les  parties  du  cor  anglais 
s'écrivent  sur  la  clef  d'uf  second©  ligne. 
La  sonorité 
do  l'instru- 
ment est  pé- 
nétrante, un 
peu  criarde 
ot  nasillarde, 
ot  il  exprime 
surtout  la 
tristesse  ot 
la  mélanco- 
lio.  L'instru- 
m  o  n  t  quo 
nous  appe- 
lons «  cor  an- 
glais »  est  souvent  désigné,  on  Anglotcrro,  sous  lo  nom 
do    ■    cor    français   »    (  french   /lom). 

—  Cor  de  basset.  I^o  cor  do  basset, 
instrument     fréq  nomment     employé 


Etendue  du  cor 
uiiglais. 


Cor  tlo  chasse. 


Cor  tlo  baaact. 


jadis,  mais   presquo   inusité  aujour- 
d'hui ,  ost   à   la  clarinette  co  quo  lo 


EtonJno  du  cor 

(lu  b.lSilol. 


'i 


Notes  donoiioB  par  lo  cor  do  chasso. 


cor  anglais  ost  au   hautbois,  car  il 

ost  do    la   mémo  famillo  ot   sonno  uno  quinto  plus  bas 

au'ollo.  Aussi  pronait-il  parfois  lo  nom  do  clarinolto-alto ; 
ostonAï. On  pré- 
tond qu  il  a  été  in- 
venté à  Passation 
1770,  ot  perfec- 
tionné quelques 
années  plus  tard, 
à  Prosbourg,  par 
un  facteur  nommé 
Lolz.  I^a  sonorité 
du  cor  d©  basset 
est  onctuouso,  un 
pou  sévère  ot  d'un  Notes  du  oor  do  ohnsso  dorltes  en  do. 
grand    charme. 

—  Cor  de  chasse.  Im  cor  do  chasso,  instriimonl   cyné" 
gétiquo,  n'est  autre  choRo,  on  réalité, qu'un  cor  d'harm'unio 


COR   —   CORAILLER 


en  ré,  sans  pistons  ni  tons  de  rechange.  II  n  en  diffère  que 
par  sa  fabrication  pluscommune.  Les  fanfares  de  chasse  ue 
font  entendre  que  dos  notes  ouvertes,  ei  qu  on  écrit  en  rfo. 

—  Archéol.  Les  cors  du  moyen  âge,  qu  ils  soient  desti- 
nées à  la  chasse  ou  à  la  guerre,  sont,  en  général,  do 
crandes  cornes  courbes  avec  des  viroles  et  une  guige, 
cordon  ou  ganse  qui  servait  à  les  pendre  au  cou.  Ils  sont 
faits  do  métal,  do  verre,  do  corne  ou  d'ivoire;  dans  ce 
dernier  cas,  ils 
rentrent  dans  la 
catégorie  des  oli- 
fants. Les  grands 
cors  ou  trompes  do 
chasse  enroulés  en 
spirale,  faits  de 
cuivre  ,  apparais- 
sent au  xvi*^  siècle. 
Mais  l'ancienne 
forme  à  courbe 
très  ouverte  resta  en  usage  jusquau  xviii"  siècle,  sous 
les  noms  de  cor  sarrasinois  ou  cor  de  Turquie. 

—  Art  milit.  Employé  jadis  comme  instrument  de  musi- 
que dans  les  armées,  le  cor  y  est  devenu, 
comme  attribut  du  chasseur,  celui  des 
corps  de  troupes  légères  :  chasseurs,  volti- 
geurs, etc.,  dont  les  premiers  le  portent  en- 
core au  képi  et  surles  boutons  de  leurs  uni- 
formes, à  titre  d'insigne  caractéristique. 

Le  cor  est  devenu,  en  outre,  linsigne 
des  meilleurs  tireurs  dans  les  troupes 
d'infanterie  ;  il  se  porte  alors  cousu  sur  la 
manche  gauclie  du  vêtement  :  en  drap 
écarlate  dans  l'inranterie  ou  jonquille 
dans  les  chasseurs  à  pied,  pour  les  ti- 
reurs classés  dans  le  premier  cinquième 
de  leur  compagnie;  et  brodé  en  or  ou  ar- 
gent pour  les  trois  meilleurs  tireurs  de  la 
compagnie  ou  les  sous-ofrîciers  vainqueurs  au  concours 
annuel  de  tir. 

Blas.  Comme  figure  tiéraldique,  le  cor  est  représente 

avec  sa  guige,  guiche  ou  attache,  son  embouchure  tournée 
à  dextre.  Quand  le  cor  est  figuré  sans  at- 
tache, il  se  nomme  huchet.  Il  est  dit  em- 
bouché, enguicki^,  virole,  quand  l'embou- 
chure, la  guiche  ou  les  viroles  sont  d'un 
émail  différent,  etc. 

COR  n.  m.  Véner.  Andouiller;  chacun 
des  petits  bois  d'un  cerf.  V.  andouiller, 

CERF,    JliUNEMKNT,  ROYALE.   (Véuer.) 

— Péch.Les'pêcbeurs  appellentcorune 
espèce  de  poisson  de  mer  connu  encore 
sous  les  noms  de  coracin  et  de  corbeau. 
(Ils  donnent  aussi  ce  nom  à  une  sorte  de 
coquille  univalve  légèrement  recourbée 
et  de  laquelle  on  peut  tirer  des  sous  en  se  servant  de  la 
partie  pointue  comme  embouchure.) 

COR  (du  lat.  cornu,  corne)  n.  m.  Epaississement  de 
l'épidermedes  orteils,  dû  à  un  frottement  prolongé  :  Cou- 
per, Extirper  un  cor.  Il  Se  faire  les  cors.  Se  les  couper. 

Encycl.  Pathol.   L'usage  de  sabots  ou  de  souliers 

trop  étroits  amène  ces  productions  sur  les  phalanges  et 
les  doigts  de  pieds,  aux  parties  externes  généralement. 


de  bon  tireur). 


D'argent  îi  un  cur 
d'azur. 


parfois,  cepeudant,  entre  les  doigts  eux-mêmes,  aux  par- 
lies  internes.  Le  durillon,  Voitpion,  la  calloaitê,  qui  peuvent 
se  faire  en  d'autres  points  du  corps,  sont  également  des 
productions  épidermiques,  variables  par  leur  siège  et  leur 
implantation  sur  la  peau.  Les  fortes  chaleurs  et  les  chan- 
gements de  température  influencent  leur  évolution  ;  mais 
celle-ci  n'est  généralement  pas  accompagnée  de  douleur, 
ce  symptôme  n'apparaissant  qu'ensuite. 

Les  chaussures  amples  évitent  ces  productions,  ou  les 
rendent  peu  ou  point  douloureuses,  .quand  elles  existent. 
Des  rondelles  creuses  de  caoutchouc  empêchent  encore 
leur  compression.  Les remèdesplusradicauxsontrej"cis!on, 
après  le  ramollissement  par  le  bain  par  exemple,  par 
couches  transversales  et  parallèles,  sans  entailler  la  peau  ; 
les  cauttfrisations  à  la  teinture  d'iode,  l'acide  azotique,  la 

fiotassc  caustique,  le  nitrate  d'argent,  l'acide  acétique,  etc.; 
es  emplâtres  ou  les  pommades  aux  mêmes  substances 
plus  ou  moins  localisées,  ou  encore  au  diachylon,  à  l'acé- 
tate de  cuivre,  à  l'huile  phosphorée.  Ma  is  tous  ces  moyens, 
de  formules  souvent  secrètes,  sont  souvent  infidèles  ou 
dangereux,  et  doivent  avoir  leur  action  bien  restreinte  au 
siège  du  mal. 

—  Arc  vétér.  On  appelle  cor  une  mortification  ou  gan- 
grène sèche  des  tissus  superficiels  du  corps  (peau  et  tissu 
cellulaire  sous-cutané),  dans  un  endroit  circonscrit,  pro- 
duite par  une  pression  longtemps  continuée  d'une  pièce  de 
harnachement  (selle,  bat,  etc.).  C'est  généralement  sur  le 
dos  du  cheval,  du  mulet  ou  de  l'âne,  que  se  produit  le  cor. 

On  prévient  la  production  du  cor  en  traitant  la  contu- 
sion qui  le  précède  par  des  astringents  et  surtout  par  la 
suppression  de  la  cause.  Lorsque  le  cor  est  développé,  on 
le  traite  par  des  excitants,  aidant  au  travail  naturel  d'éli- 
mination qui  se  produit,  et  que  Ton  complète  par  l'extirpa- 
tion chirurgicale. 

COR  et  CORAL  n.  m.  En  T.  d'archéol..  Cœur  de  chêne, 
bois  do  choix,  noirci  et  durci  par  un  long  flottage,  et  em- 

fdoyé,  au  moyen  âge,  pour  les  travaux  d'ébénisterie  fine, 
a  coutellerie,  etc.  (Dans  les  vieux  inventaires,  coral  est 
souvent  écrit  corail,  ce  qui  prête  à  la  confusion.) 
CORA  n.  m.  Ornith.  Espèce  d'oiseau-mouche. 
CORA  (du  gr.  kora,  vierge)  n.  f.  Nom  donné  quelquefois, 
dans  l'antiquité,  aux  monnaies  d'Athènes,  parce  qu'elles 
avaient  pour  type  la  tête  d'Athéna,  qui  était  souvent  dési- 
gnée sous  le  nom  do  A'ora  (la  Vierge). 

GORA  (Guido),  géographe  italien,  né  à  Turin  en  18^1, 
qui,  après  avoir  complété  ses  études  géographiques  en 
Allemagne,  fonda,  en  1872,  le  Cosmos,  la  plus  importante 
revue  de  géographie  en  Italie. 

CORA  ou  CORÉ.  Myth.  gr.  Une  des  grandes  divinités 
grecques,  adorée  surtout  en  Attique.  Elle  était  fille  de  Dé- 
môtor.  Enlevée  par  Hadès,  qui  l'épousa,  elle  devint  reine 
dos  enfers  sous  le  nom  de  Pergéphone.  Elle  était  associée  à 
Démêler  dans  le  culte  d'Elousis.  On  célébrait  en  leur 
honneur  plusieurs  fêles,  dont  les  principales  étaient  les 
tlicsmop/ioriex,  les  petites  et  les  grandes  éleusinias.  Aux 
mystères  d'Elousis,  on  représentait  devant  les  initiés  un 
drame  sacré  qui  figurait  les  aventures  de  Démètcr  et  do 


Cora.  C'était  la  raison  d'être  de  cette  grande  salle  d'ini- 
tiation, munie  de  gradins  comme  un  théâtre,  qu'on  a  ré- 
cemment retrouvée  et  déblayée  à 
Eleusis.  Les  aventures  des  deux 
déesses  ont  souvent  inspiré  les  poè- 
tes et  les  artistes  grecs  ;  c'est  un 
des  sujets  qui  reparaissent  le  plus 
fréquemment  sur  les  vases  peints. 
On  appelait  cette  déesse  A'ora  en 
pays  dorien,  et  Kuré  en  pays  ionien. 

GORABIA ,  ville  de  Rcumanie 
(district  de  Komanati);  4.600  hab. 

CORACE  n.  m.  Rel.  ant.  V.  corax. 

CORACH  [rak')  n.  m.  Petit  bateau 
de  pêche  portatif  du  pays  de  Galles. 
Il  On  dit  aussi  corade. 

CORACIADÉS  [si-a)  n.  m.  pi.  Fa- 
mille d'oibeaux  passereaux  dentiros- 
tres,  comprenant  les  i-olliers,  eunjs- 
iomes,  leptosomesQlbrnclujpteracias,  Cov-x 

tous    genres  propres  aux  régions 
chaudes  ou  tropicales  de  l'ancien  monde.  —  Un  coraciadé. 

CORACIAS  {si-ass)  n.  m.  Nom  scientifique  des  oiseaux 
du  genre  rollier. 

CORACIEN,  ENNE  [si-in,  en' —  du  gr.  korax,  akos,  cor- 
beau) adj.  Qui  ressemble  au  corbeau. 

CORACIN  n.  m.  Nom  anciennement  donné  à  un  poisson 
do  la  Méditerranée,  appartenant  au  genre  corb  (coi^ina 
nigra).  C'est  le  coracinus  de  Rondelet,  le  corbeau  des  Pro- 
vençaux. V.  CORB. 

CORACINE  ou  CORACINA  n.  f.  Nom,  aujourd'hui  tombe 
en  synonymie,  de  divers  oiseaux  appartenant  aux  genres 
yijmnodère,  choucari,  pijrodcre  et  céphaloptére. 

CORACIQUE  (rad.  corax)  adj.  Qui  a  rapport  à  Mithra, 
à  son  culte,  ù.  ses  mystères:  Les  7nijstères  coraciques. 

—  n.  m.  pi.  Mystères  de  Mithra  :  Assister  aux  cora- 

CIQDES. 

I  CORAGITE  n.  f.  Oxyde  naturel  d'urane,  résultant  du 
mélange  du  péchurane  et  de  la  gummite. 

CORACLE  u.  m.  Petit  bateau  en  osier,  dont  se  servaient 
les  Gallois. 

CORAGO  (du  gr.  korax,  akos,  corbeau),  préfixe  employé 
en  anatomie,  et  qui  signifie  En  forme  de  bec  de  corbeau. 

CORACO-BRACHIAL  adj.  et  n.  m.  Se  dit  d'un  muscle  du 
bras  qui  s'attache  au  milieu  de  l'humérus,  à  l'apophyse 
coracoïde,  et  a  pour  usage  de  porter  le  bras  en  avant  et 
en  dedans.  Syn.  de  mdscle  perforé. 

CORACO-CLAVICULAIRE  {1er)  adj.  Se  dit  du  ligament 
qui  réunit  l'apoi'hyse  coracoïde  et  la  clavicule. 

CORAGO-CUBITAL  adj.  et  n.  m.  Se  dit  d'un  muscle  qui 
s'attache  à  l'apophyse  coracoïde  et  à  l'avant-bras  :  Muscle 

C0RAC0-CDB1TAL. 

CORACO-HUMÉRALadj.  et  n.  m.Anat.  Syn.  decoFAcc- 
BRACHiAL.  Il  Se  dit  aussi  du  ligament  qui  s'étend  de  l'apo- 
pliyse  coracoïde  à  la  grosse  tubérosité  de  l'humérus. 

CORACO-HYOÏDIEN,  ENNE  adj.  Anat.  Syn.  de  homo- 

HYOÏDIEN,   ENNE. 

CORACOÏDE  (gr.  korakoeidès;  de  korax,  akos,  corbeau, 
et  eidos,  aspect)  adj.  et  n.  f.  Se  dit  d'une  apophyse  de 
l'omoplate,  que  sa  forme  a  fait  comparer  au  bec  d'un  cor- 
beau :  Apophyse  coracoïde.  La  coracoïde. 

CORACOÏDIEN,  ENNE  (rfi-m,  en')  adj.  Qui  appartient  à 
l'apophyse  coracoïde  :  Echancriire  coracoïdienne. 

CORACOPSIDE  OU  CORACOPSIS  {psiss)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  grimpeurs,  l'amille 
des  psittacidés,  tribu  des 
psittacinés,  comprenant  des 
perruches  propres  à  Mada- 
gascar et  aux  Mascareignes, 
et  dont  on  connaît  six  ou  sept 
espèces.  (Les  coracopsides 
sont  do  taille  moyenne  ;  leurs 
pieds  et  leur  langue  sont  ceux 
des  perroquets  ;leurplumage 
noir,  mais  terne,  rappelle  ce- 
lui des  corbeaux.) 

GORAGORA,  ville  du  Pérou 
(dép.  d'Ayacucho  [prov.  de 
Parinacochasj).  près  du  fieuve 
côtier  Yanca  ;  4.i30  hab.  Centre  de  mines  d'or  et  d'argent. 

CORAGO-RADIAL  adj.  et  n.  m.  Se  dit  du  muscle  biceps 
brachial  qui  s'attache  à  l'apophyse  coracoïde  et  au  radius. 

CORAH  n.  m.  Tissu  de  pure  soie,  qui  est  une  espèce  de 
foulard  écru  ou  imprimé  fabriqué  dans  l'Inde. 

CORAIGNE  {règn)  n.  f.  Pain  de  pastel  en  forme  de  boule. 
Il  On  dit  mieux  cocaigne,  et  cocagne. 

CORAIL  {ray'  —  du  lat.  corallium,  même  sens)  n.  m. 
Zooph.  Genre  d'alcyonaires,  famille  des  gorgonidés,  type 
de  la  tribu  des  corallinés,  comprenant  des  polypiers  (îen- 
droïdes,  dont  l'espèce  la  plus  commune  est  le  corail  rouge 
de  la  Méditerranée  {corallium  rubrnm),  si  usité  en  bijouterie. 

(D'une  façon  générale,  on  entend  par  coraux  tous  les  ma- 
drépores ou  anthozoaires  dont  les  polypiers  forment,  en 
certaines  mers,  des  récifs  immenses  qui  ont  concouru,  aux 
époques  antérieures,  à  établir  des  gisements  calcaires 
d  une  importance  considérable  [calcaire  corallien,  etc.].) 

—  Bot.  Corail  des  jardins.  Nom  vulgaire  du  piment,  par 
allusion  à  la  couU  ur  rouge  de  ses  fruits,  ii  Bots  de  corail. 
Arbrisseau  d'Amérique  qui  porte  une  graine  d'un  rouge  vif, 
dont  on  fait  des  colliers  et  des  bracelets. 

—  Comm.  Corail  artificiel.  Pâte  dure  et  colorée  que  l'on 
omploio  dans  la  bijouterie  fausse,  pour  imiter  le  corail. 

Il  Corail  noir.  Nom  commercial  des  tiges  de  lantipathe. 

—  Géol.  V.  la  partie  encycl. 

—  Poétiq.  Couleur  d'un  rouge  éclatant  :  Bouche,  Lèvres 

de  CORAIL. 

Une  lèvro  où  s'empreint  la  rondeur  du  cnrail 
De  la  blancheur  des  dents  relève  encor  lVm.iiI. 

nEi.ii.t.E- 

—  Zool.  Serpent  corail,  Nom  vulgaire  d'un  serpent, 
Yelaps  corallinus  du  Brésil,  qui,  bien  que  muni  do  donts 
venimeusiîs,  n'en    fait  pas   usage   et    est   complètement 


Caracopside. 


268 

inoff'ensif.  (Les  récits  des  voyageurs  peu  instruits  ont  donné 
à  ce  serpent  une  réputation  terrible,  que  rien  ne  justifie, 
sinon  sa  livrée  éclatante,  alternativement  rouge  vif,  blan- 
che et  noire.)  V.  elaps. 

—  Encycl.  Géol.  Le  rôle  géologique  des  coraux  est  consi- 
dérable, par  la  protection  qu'ils  apportent  aux  rivages, 
quand  ils  se  présentent  sous  forme  de  récifs,  et  par  les  îles 
auxquelles  ils  donnent  naissance  au  milieu  do  l'océan,  par 
leur  extension  progressive.  Les  récifs  for- 
ment des  ceintures  bordant  immédiate- 
ment la  côte,  ou  bien  se  trouvant  à  une 
distance  qui  peut  être  fort  grande.  Ces 
bancs  de  coraux  sont  quelquefois  doubles  ; 
il  y  a  alors  le  véc\ï  extérieur  &n  pleine  mer, 
et  le  récif  intérieur,  plus  rapproché  du 
rivage  et  protégé  par  le  premier.  A  mer 
basse,  les  premiers  émergent  sensible- 
mont,  et  leur  surface  est  très  irrégulière; 
les  seconds  sont  presque  complètement 
submergés,  plus  plats  et  moins  troués  de 
dépressions.  Les  récifs  les  plus  dévelop- 
pés, les  plus  hauts,  font  faco  à  la  pleine 
mer;  ils  subissent  directement  le  choc 
des  vagues  et  profitent  les  premiers  de 
l'alimentation  qu'elles  leur  apportent.  Ces  Corail, 

vagues  contribuent  aussi  à  leur  démoli- 
tion partielle  ;  les  débris  tombent  à  mesure  dans  les  vides 
de  la  masse  corallienne  et  les  remplissent.  Le  cimontage 
définitif  est  apporté  après  le  départ  des  eaux  par  le  calcaire 
des  eaux  d'infiltration  ;  c'est  ainsi  que  se  sont  fortiiéos  les 
roches  pétries  de  coraux  que  l'on  trouve  à  tous  les  &ges 
de  la  série  géologique.  Prenant  naissance  à  vingt  brasses 
au-dessous  des  flots,  les  coraux  croissent  en  hauteur  jus- 
qu'au niveau  des  basses  mers;  alors,  les  débris  rejetés  par 
les  vagues  sur  le  récif  entraînent  peu  à  peu  l'émersion 
définitive,  bientôt  suivie  de  l'apparition  de  la  végétation. 
Les  îles  coralheunes  forment  ordinairement  un  cordon 
plus  ou  moins  annulaire,  renfermant  une  lagune;  tantôt 
ce  cordon  n'est  que  partiellement  émergé,  tantôt  il  l'est 
complètement  ;  dans  ce  dernier  cas,  c'est  un  aroZ^  V.  ce  mot. 
Les  îles  basses  de  la  Polynésie  et  presque  toutes  les  îles 
de  la  Micronésie  représentent  des  formations  coralliennes. 
—  Techn.  Il  existe,  plusieurs  variétés  marchandes  de 
corail  :  1°  le  corail  mort  ou  pourri,  nom  donné  aux  racines 
de  polypiers  recouvertes  de  dépôts  pierreux  et  de  bryo- 
zoaires :  il  a  relativement  peu  de  valeur;  2°  le  corail  noir, 
corail  ordinaire  détaché  du  rocher,  tombé  dans  la  vase  et 
modifié  par  des  émanations  sulfureuses  :  on  l'emploie 
comme  bijou  de  deuil;  3°  le  corail  en  caisse,  réunion  des 
morceaux  de  toutes  les  grosseurs  :  c'est  le  corail  tel  qu'il 
a  été  rapporté  do  la  pêche  (on  l'appelle  aussi  corail  vi- 
vant); 4»  enfin,  le  corail  blanc,  lequel  est  très  rare  et  ne 
diffère  du  rouge  que  par  la  couleur. 

On  distingue  encore  dans  le  commerce  un  grand  nom- 
bre do  variétés  de  corail.  Chacune  est  désignée  par  un 
nom  indiquant  sa  teinte  et  son  éclat  :  corail  écume  de  sang, 
fleur  de  sang,  premier,  deuxième,  troisième  sang. 

Le  corail  entre  dans  l'ornementation  d'objets  divers  : 
pommes  de  canne,  manches  de  couteau,  armes  de  toute 
espèce;  on  l'emploie  encore  comme  bijou  dans  la  confec- 
tion des  bracelets  et  des  colliers,  etc.;  il  constitue  les 
grains  des  chapelets  que  portent  les  riches  musulmans. 
En  bijouterie,  on  fabrique  un  corail  artificiel  ou  fausse 
purpurine,  qui  est  un  mélange  de  marbre  en  poudre  et  de 
colle  de  poisson  coloré  avec  du  vermillon  do  Chine.  Un 
autre  corail 
artificiel  sert 
à  l'ornemen- 
tation des 
grottes  de  jar- 
dins ;  il  suffit, 
pour  l'obte  - 
nir,  d'enduire 
des  petites 
branches  cy- 
1  i  n  d  r  i  q  u  6  s 
d'une  prépa- 
ration com- 
posée de  ré- 
sine claire  et 
do  vermillon. 
On  imite  en- 
core le  corail 
avec  le  cellu- 
loïd. 

—  Pêche  et 
commerce  du 
corail.  En 
quelques  en- 
droits où  le 
corail  se  dé- 
veloppe très 
jirès  des  côtes 
et  à  une  fai- 
ble p  r  o  f  0  n- 
deur,  ce  sont 
desplongeurs 
et  scaphan- 
driers qui  vont  directement  sous  l'eau  faire  la  cueillette 
de  ce  produit  précieux;  mais,  dans  tous  les  parages  do  la 
Galle,  de  Bizerte,  de  Bodre,  de  la  Galite,  où  sont  po- 
chées les  plus  grandes  quantités  de  corail,  celte  pêche 
se  fait  au  moven  de  filets  spéciaux,  sortes  do  dragues, 
que  traîne  un 'petit  bâtiment.  Le  corail  est  pris  par  l'en- 
chevêtrement do  ses  branches  dans  les  mailles. 

Corail  (mer  de),  partie  de  l'océan  Pacifique,  entre 
le  nord-est  de  l'Australie,  la  Nouvelle-Guinée,  les  îles  Sa- 
lomon,  les  Nouvelles-Hébrides  et  la  Nouvelle-Calédonie. 
I)ans  sa  portion  orientale,  cette  mer  a  des  profondeurs 
de  plus  de  2.000,  et  même,  au  N.-E.,  de  plus  de  4.000  mè- 
tres. C'est  le  plateau  sous-marin  de  l'Ouest,  rattachant 
l'Australie  à  la  Nouvelle-Zélande,  qui  porte  les  formations 
coralligônes,  et  les  plus  considérables  sont  les  récifs 
connus  sous  le  nom  de  Grande-Barrière  australienne,  qui 
longent  la  côte,  du  cap  York  au  cap  Sandy. 

CORAILLÉ  {ra-ill'é  [Il  mil.]).  ÉE  adj.  Se  dit  d'un  brace- 
let, d'un  collier  dans  l'ornementation  duquel  il  entre  du 
corail  vrai  ou  artificiel. 

CORAILLÇR  {ra-ill-é  [U  mil.]  —  du  gr.  kora,  corbeau) 
V.  n.  ("ruT,  en  jiarlant  du  corbeau,  u  On  dit  plus  souvent 

CROASSER. 


Piîche  du  corail  sur  les  eûtes  de  S: 


l 


269 

CORAILLÈRE  {ra-ilt  [il  mil.]  —  rad.  corail)  n.  f.  Fs- 
p^fo  lie  cli.iloupe  l'ii  usage  dans  lo  Levant  pour  la  p^cho 
du  corail  ot  du 
poisson,  l'I  i)ni 
porto  une  voilo 
carrôo ,  sans 
vorj^ue.  sur  un 
petit  mal,  avec 
un  foc  on  de- 
dans. H  On  dit 
aussi  c  o  R  A  - 

I,  ifcUK,  COIÏA- 
I.INK,  Ot  CORAI.- 
I.INE. 

CORAIL- 
LEUR  {ra-ill 

[H  mil.])  n.  m.  Co.-ailKTC  iUli^-ar.o. 

Toclin.     Pô- 

chenrdo  corail,  il  Ouvrier  qui  travaille  le  corail.  Il  Adjoctiv.  : 

l'ccheitr  cor,\illi;ur. 

—  Pèch.  Petite  barque  gréant  dos  voiles  à  bonrcot,  le 
plus  souvent  do  nationalité  italienne,  arméo  pour  faire  la 
pt^clio  du  corail  sur  les  côtes  de  la  Méditcrranco. 

CORAILLEUSE  {ra-Hl  [Il  mil.])  n.  f.  Ouvrière  qui  tra- 
vaille le  corail. 

CORAILLEUX  {ra-ill-eii  [Il  mil.]),  EUSE  adj.  Qui  est 
formé,  composé  do  corail,  qui  contient  du  corail  :  Ilot  co- 

KAIIXKUX. 

CORAÏSGHITES  OU  CORÉÏSCHITES  fde  larabe  Co- 
retsch),  nom  de  l'une  dos  principales  tribus  arabes,  qui 
habitait  à  La  Mecque  et  dans  son  voisinage  immédiat,  et 
qui,  avant  l'époque  de  Mahomet,  jouissait  du  privilège 
^e  garder  ot  d'administrer  lo  temple  de  la  Caaba.  (Maho- 
met appartenait  à  cette  tribu,  dont  presque  tous  les  mem- 
bres se  tournèrent  contre  lui  lors  de  sa  prédication.)  —  Un, 

une  CORAÏSCHITE  ou  CORKÏSCHITE. 

CORAL  (Etienne),  typographe  français  du  xv"  siècle, 
né  à  Lyon.  Il  fut  le  premier  qui  établit  une  imprimerie  à 
Parme  (1473).  Ses  éditions  de  Catulle  et  des  Silves  de 
Staco  (1473),  ainsi  que  des  œuvres  de  Pline  l'Ancien  (1476) 
et  d'Ovide  (1477),  sont  fort  estimées. 

CORALIÈRE  n.  f.  Mar.  V.  coraillèrk. 

CORALIOÏDE  (de  corail,  et  du  gr.  eidos,  aspect)  adj. 
Qui  est  de  la  nature  du  corail. 

CORALLACHATE  {kaf  —  du  gr.  korallion,  corail,  et 
akhatès.  agate)  n.  m.  Agate  couleur  de  corail  et  parsemée 
de  points  à  reflets  d'or. 

CORALLAIRE  {lèr  —  du  lat.  corallhim,  corail)  adj.  Qui 
tient  du  corail,  qui  a  l'apparence  du  corail  :  Polype  coral- 

LAIRE. 

CORALLÉ,  ÉE  fdu  lat.  corallhim,  corail)  adj.  Pharm.  Qui 
coniient  du  corail  :  Potion  coralléi:.  (Vieux.) 

CORALLIAIRES  (ral-li-èr')  n.  m.  pi.  Classe  de  polypes 
à  laquelle  appartiennent  les  coraux.  —  Un  coralliaire. 

—  Encycl.  Les  coralliaires,  nommés  aussi  anthozoaires 
ou  actinozoaires,  comprennent  tous  les  polypes  pourvus 
d'un  tube  stomacal  et  de  replis  mésentéroïdes,  à  organes 
sexuels  internes,  sans  génération  médusoïde,  réunis  fré- 
quemment en  colonies,  qui  forment,  par  des  dépôts  cal- 
caires, des  coraux. 

Un  coralliaire  peut  être  considéré  comme  étant  formé 
d'un  sac  à  paroi  assez  épaisse,  dans  laquelle  on  rencontre 
une  couche  ectodermique  externe,  une  couche  entoder- 
mique  interne,  et  entre  les  deux,  une  substance  conjonctive 
d'épaisseur  et  de  structure  variables,  constituant  lo  méso- 
derme.  Le  sac  présente  un  oritice,  la  bouche,  autour  de 
laquelle  se  trouvent  un  nombre  variable  do  tentacules 
creux. 

La  bouche,  située  au  milieu  du  disque  buccal,  entourée 
do  bourrelets  labiaux,  est  l'unique  ouverture  do  la  cavité 
gastro-vasculaire  et  fait  également  fonction  d'anus. 

Los  coralliaires  sécrètent  un  squelette  calcaire,  qui  est 
tantôt  colonial,  tantôt  propre  à  chacun  des  polypes  qui 
constituent  la  colonie.  Le  squelette  se  compose  d'une  enve- 
loppe extérieure  cylindrique,  développée  dans  les  parois 
du  corps  de  l'animal  et  portant  le  nom  de  miiyaitîe.  Au 
centre  du  polypier  peut  exister  une  colonne  calcaire  qu'on 
appelle  la  cohanelle.  Entre  la  columelle  se  forment  sou- 
vent une  ou  plusieurs  rangées  de  lamelles  qu'on  nommo 
]i' fi  palis.  Les  lamelles  horizontales  divisant  l'intérieur  du 
polypier  portent  le  nom  do  planchers. 

Chez  les  coralliaires,  les  sexes  sont  en  général  séparés, 
Mais  la  reproduction  cependant  peut  être  asexuée  ot  so 
faire  soit  par  bourgeonnement,  soit  par  scissiparité. 

Tous  les  coralliaires  sont  marins  et  vivent  de  préfé- 
rence dans  les  mers  chaudes.  Il  en  existe  cependant, 
comme  quelques  octactiniairos  ot  les  actinies,  qui  vivent 
sous  toutes  les  latitudes. 

La  classe  des  coralliaires  comprend  deux  ordres  :  les 
ALCY0NA1UKS  (  ulci/onum ,  pennatula  ,  corallium  ,  f/on/o- 
nia,  etc.)  fit  les  zoanthairks.  Ce  dernier  groupe  comprend 
lui-même  les  trois  sous-ordres  suivants  :  les  actiniaires, 
les  antipathaires  et  les  madréporaires. 

CORALLIDIUM  {di-om')  n.  m.  Genre  d'épongés  pier- 
reuses, famille  des  rhizomoridés,  comprenant  des  formes 
plates,  coniques  ou  cylindriques,  rugueuses  sur  leurs  cô- 
tés, etc.  (L'espèce  tyiio  est  lo  coralUdium  diccratinum  du 
jurassique  de  Kelhoim.)       ^ 

CORALLIEN,  ENNE  {li-în,  en')  adj.  Qui  est  formé  do  co- 
raux. Il  Formations  coralliennes,  liécifs coralliens.  \ .coKML. 
Il  Calcaire  corallien.  Calcaire  composé  do  débris  do  coraux 
fossiles.  Il  Etaffe  corallien,  Eta^o  appartenant  à  la  partie 
moyenne  du  jurassique  supérieur.  (Il  est  également  dé- 
signé par  le  nom  do  séquanikn.) 

GORALLIFËRE  Mu  lat.  corallium,  corail,  et  ferre,  por- 
ter] ou  CORALLIGÈRE  (du  lat.  corallium,  corail,  vt  t/erete, 
porter!  adj.  Qui  ]n)rte  dos  coraux  :  Hocher  conAt.ùvhiv.. 

GORALLirORMB  (du  lat.  corallium,  corail,  et  i\o  forme) 

adj.  Qui  a  la  lornic  du  corail. 

CORALLIGËNE  fdu  lat.  corallium,  corail,  ot  generare, 
prodiiin*)  adj.  Qui  |)roduit  la  substance  calcaire  dos  co- 
raux :  ()rfpi7iisnii;  coiiai.lio^cnk.  Tissu  coitALLUiJiNK. 

CORALLIN,  INE  Hat.  coralUnus  ;  do  corallium.  corail) 
adj.  Qui  eut  rougo  comme  du  corail  :  Lèvrea  cor\llinks. 


CORALLINAIRE  {nèr')  adj.  Qui  a  quoique  rapport  avec 
lo  corail  :  Sutjslance  corallinairk. 

CORALLINE  (rad.  corail)  n.  f.  Annél.  Genre  do  chéto- 
podos. 

—  Bût.  Plante  cryptogame  do  la  classe  dos  algues,  à 
rameaux  incrustés  d'une  matière  cal- 
caire :  Avec  la  cokallink,  on  prépare 
des  poudres  vermifuges. 

—  Chim.  Substance  colorante  rouge, 
préparée  au  moyen  du  phénol,  li  On  a 
écrit  quelquefois  coraline. 

—  Miner.  Agate  cornaline,  qui  est 
do  la  couleur  du  corail. 

—  Moll.  Nom  vulgaire  du  peigne  san- 
guinolent. 

—  Pêch.  V.  CORAILLÈRE.  Il  On   écrit 

aussi   CORALINR. 

—  Teint.  Matière  colorante  rougo 
orange,  que  l'on  emploie  principalement 
pour  la  teinture  du  coton  et  l'impressioa 
sur  calicot. 

—  Encycl.  Bot.  Le  genre  coralline  CoralUne. 
comprend  une  vingtaine  d'espèces,  dis- 
séminées dans  toutes  les  mers,  mais  plus  nombreuses 
dans  les  régions  équatoriales.  La  plupart  croissent  en 
touffes  plus  ou  moins  épaisses  sur  les  rochers  battus  par 
les  Ûots;  quclciues-unes  vivent  en  parasites  sur  les  va- 
rechs. La  coralline  oflicinale  a  joui,  dans  l'ancienne  ma- 
tière médicale,  d'une  grande  réputation,  comme  anthel- 
minlhiquo  et  absorbant;  mais,  sous  ce  nom,  on  débitait 
un  mélange  d'algues  très  diffé-  rentes,  que  l'on  remplace 
aujourd'hui  par  la  mousse  de  Corse. 

—  Chim.  On  obtient  la  coralline  en  chauffant  6  parties 
de  phénol  avec  1  partie  d'acide  oxalique  déshydraté  et 
3  parties  d'acide  sulfurique  concentré  à  125°,  pendant  quel- 
ques heures  ;  la  masse,  oouillie  ensuite  avec  l'eau,  se  soli- 
difie en  une  substance  résineuse  cassante.  La  réaction  qui 
se  produit  est  très  complexe  et  donne  naissance  à  diverses 
matières  colorantes,  que  l'on  réunit  commercialement  sous 
lo  nom  de  «  coralline  ». 

Ou  a  pu  préparer,  avec  ce  mélange,  les  corps  suivants  : 
10  la  coralline  rouge,  C"  H^'O'",  ou  péonine,  cristallisant 
dans  l'alcool  en  longues  aiguilles  rouge  cramoisi,  et  dans 
l'acide  acétique  en  prismes  verts  à  reflets  métalliques  et 
fondant  à  156°  ;  2"  la  coralline  jaune,  ou  aurine,  ou  acide 
rosolique  rouge  grenat, C*  H'*0*,  cristallisant  dans  l'acide 
acétique  en  beaux  cristaux  rouges  brillants  ou  on  petites 
aiguilles  à  reflets  bleuâtres  ;  3"  diverses  substances  que 
Ion  a désigTiées  sous  les  noms  de  corps  A,  B,  C,  D,  E,  ou 
mieux  d'acide  rosoliq^ue  à  reflets  métalliques  ou  méthyi- 
aurine  (corps  A),  d'acide  rosolique  rouge  grenat  ou  aurine 
(corps  B),  à'aurine  oxydée  (corpsC),  d'acide  leucorosolique 
(corps  D),  d'acide  pseudorosolique  (corps  E). 

La  coralline  est  une  matière  colorante  qui  peut  être 
utilisée  en  teinture  et  dans  l'impression  des  tissus,  ainsi  que 
dans  la  fabricatioD  des  laques  pour  papiers  peints.  Asso- 
ciée à  la  fuchsine,  elle  produit  des  nuances  cerise  très 
pures.  La  soie  et  la  laine  exigent  peu  de  mordants  pour 
cette  teinture,  mais  le  coton  et  le  lin  au  contraire  ont  be- 
soin de  mordants  énergiques,  tels  que  les  sels  d'étain. 

La  coralline  détermine  fréquemment  des  maladies  do 
peau;  aussi  son  emploi  nécessite-t-il  des  précautions. 

CORALLINÉES  n.  f.  pi.  Tribu  d'algues  marines,  ayant 
pour  t>'|)0  le  genre  coralline.  —  Une  corallinée. 

CORALLINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'alcyonairos ,  dont  le 
genre  corail  est  lo  type.  (Les  corallinés  so  caractérisent 
par  leur  axe  pierreux  inarticulé,  formé  d'une  masse  fonda- 
mciitalecristallineetdospiculés  calcaires  soudés.  [Claus.]) 
—  In  coralline. 

CORALLINOÏDE  n.  m.  Nom  donné  à  certaines  espèces 
de  lichens,  des  genres  cétraire,  cladonie,  spérophore  ot 
sléréocaulon,  dont  le  port  rappelle  celui  dos  corallinés. 

CORALLIO GRAPHE  (du  gr.  koratlion,  corail,  etgraphein, 
écrire)  n.  Naturaliste  qui  fait  des  éludes  sur  les  coraux, 
rpii  écrit  sur  cette  matière.  (Peu  usité.) 

CORALLXOGRAPHIE  {fi  —  rad.  coralUographe)  n.  f. 
Traité  sur  les  coraux.  (Peu  usité.) 

CORALLIOGRAPHIQUE  (fik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
coralliograpbio  :  Etudes  coRALLiooRAriiigi'Ks. 

GORALLIOPHAGE  ou  CORALLIOPHAGA  n.  m.  Genre 
de  mollusques  lamellibranches  (pélécypodcs),  famille  des 
cyprinidés.  comprenant  des  formes  à  coquille  irrégulièro, 
souvent  subcylindriuuo,  et  qui  perd  mémo  généralement 
tout  contour  caractéristique,  quand  ollo  est  encastrée 
dans  les  rochers. 

—  Encycl.  Les  coralliophagcs  vivent  dans  les  conduits 
creusés  par  les  pbolados  ot  autres  mollusques,  ou  dans  des 
interstices  do  rochers;  une  fois  entrés,  ils  n'en  sortent 
plus  et  leur  coquillo  continu©  à  so  développer  en  prenant 
lo  contour  do  sa  retraite. 

CORALUOPHILE  ou  CORALLIOPHILA  n.  m.  Genre  de 
niollusqu(>s,  type  de  la  famille  des  coralliophilidés. 

CORALLIOPMILIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques 
gastéropodes,  comprenant  dos  formes  ressemblant  aux 
pourpres,  mais  ayant  une  coquillo  ruçuouso,  irrégulière, 
a  spiro  courte.  —  Un  cohalliophilidb. 

—  Encycl.  Les  coralUophtlidés,  commo  l'indique  leur 
nom,  vivent  oxclusivoment  dans  los  madrépores,  où  ils 
demeurent  fixés  parfois  complètement.  Ils  sont  répandus 
dans  lo  grand  Océan  avec  les  genres  rhisochilus,  coral- 
linphila,  leptoconchus,  maijiUis,  râpa;  ils  comptent  des 
représentants  fossiles  dans  les  terrains  tertiaires. 

CORALLlSTES(/t-«/éM)n.  m.  Genre  d'épongés  pierreuses, 
famille  des  lithistidés,  comprenant  des  formes  linéaires  ou 
on  feuillus  aplaties,  répandues  surtout  dans  l'Atlantique. 
(Le  genre  compte  on  tout  six  ou  sept  espèces.) 

CORALLOBOTRYS  {triss)  n.  m.  Gonro  d'éricacéos,  série 
des  vaociniées,  sniis-série  des  ouvacciniées,  habitant  les 
monlagnos  do  l'Iniio.  (Les  corallobotrys  sont  des  arbustes 
épiphytos  A  feuilles  alternes,  ù  Heurs  ponlamères  d'un 
ronge"  vif,  disposées  on  corymbos.) 

CORALLOCARPE  n.  m.  Genre  do  cucurbitacéos,  tribu 
des  cucumérinées.  (Los  corallocarpes  sont  dos  herbes 
couchées,  habitant  les  régions  tropicales  do  l'Afrique  et 
hrs  Indes  orientales  cl  occidentales.) 

CORALLOCÉPHALE  n.  m.  Genre  d'algues  rapporté  aux 
coralUnées  ou  aux  codiéos,  caraclériséos  par  leur  froudo 


CORAILLÈRE   —   CORAS 

droite  ou  ramifiée,  recouverte  d'une  coucho  calcaire  ot 
remplie  d'une  matière  verte. 

CORALLODENDRON  {din)  n.  m.  Genre  do  champignons 
filanii'iiioiix  et  coralloides,  voisins  des  isariés. 

CORALLOÏDE  (du  gr.  korallion,  corail,  et  eidos,  aspect) 
adj.  Se  dit  des  végétaux  dont  les  branches  sont  nom- 
breuses et  rapprochées,  commo  celles  du  corail  :  La  cla- 
vaire CORALLOÏDE. 

CORALLOPHYLLE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  lennoa. 

CORALLORHIZE  n.  f.  Genre  d'orchidacôcs,  do  la  tribu 
des  pleurothallées,  comprenant  deux  ou  trois  espèces  qui 
croissent  dans  l'Amérique  moyenne  et  boréale. 

CORALRAG  (mot  angl.  formé  do  coral,  corail,  et  de  rag, 
fragment)  n.  m.  Calcaire  bréchiforme,  formé  de  fossiles 
brisés  dans  lesquels  dominent  les  polypiers.  (Ce  calcaire, 
développé  dans  lo  Yorkshire,  appari'ient  à  l'étage  coral- 
lien ou  séquanien,  sous-étage  rauracion.)  ii  Nom  sous 
lequel  on  désignait  autrefois  plusieurs  assises  corallifères 
ou  ooIiUiiques  du  jurassique  moyen. 

CORAM  POPULO  (mots  lut.  sign\(.  En  présence  du  peuple, 
en  public).  Parier  coram  populo.  Parler  nautement  et  sans 
crainte.  (Cette  locutiou  avait  son  sens  littéral  à  Rome, 
où  les  orateurs  parlaient  dans  le  Forum,  devant  lo  peuple 
assemblé.) 

Coran,  Koran  ou  AlcoraN,  livre  sacré  des  mu- 
sulmans. Ce  nom,  qui  signifie  étymologiqucment  "  lec- 
ture ",  est  souvent  remplacé  dans  la  littérature  arabe  par 
les  suivants  :  al-mashaf  n  volume  »  ;  kitab-Allah  "  livre 
d'Allah  a  ou  simplement  kilab  ■>  le  Livre  par  excellence  i», 
fourkan  n  celui  qui  distingue  (entre  les  vrais  croyants  et 
les  infidèles)  ».  Le  Coran  se  compose  de  114  cliapitres 
écrits  en  prose  rimée,  nommés  sourates,  dont  quelques-unes 
sont  extrêmement  longues,  tandis  quo  d'autres  se  rédui- 
sent à  trois  ou  quatre  versets  ;  elles  ont  été  rangées  dans 
la  rédaction  actuelle  du  Coran,  d'après  leur  longueur,  les 
plus  courtes  étant  rejetées  à  la  fin  du  livre.  Chacune  de 
ces  sourates  est  divisée  en  versets  {aiet),  et  le  Coran  tout 
entier  en  comprend  G. 000,  ou,  suivant  d'autres  exégètes, 
6.326;  lo  nombre  des  mots  compris  dans  toutes  les  sou- 
rates est  de  77.639.  Chacune  d'elles  a  reçu  un  nom  particu- 
lier, tiré  d'un  verset  ou  d'une  épisode  qui  s'y  trouve  ra- 
contée. Une  des  sourates  se  nomme  «  la  Vache  u ,  une  autre 
"  la  Sourate  de  Joseph  ». 

Le  Coran  se  lisant  dans  certaines  cérémonies  religieuses 
est  divisé  en  60  parties  appelées  bizb,  ou  en  30  sections 
nommées  djouz;  quand  l'on  doit  réciter  le  texte  entier  du 
Coran,  on  prend  60  lecteurs,  qui  psalmodient  chacun  leur 
partie,  de  telle  sorte  que  la  lecture  se  fait  assez  rapide- 
ment. D'après  les  exégètes  musulmans,  le  Coran  est  un 
des  feuillets  détachés  du  Livre  qui  se  trouve  dans  le  Ciel, 
et  qu'Allah  a  fait  descendre  sur  la  terre  pour  servir  de 
guide  aux  hommes.  C'est  l'ange  Gabriel  {Dùbrail)  qui  ap- 
porta chacune  des  sourates  à  Mahomet;  les  musulmans 
affirment  que  le  premier  de  tous  les  versets  du  Coran,  qui 
furent  ainsi  révélés  au  Prophète,  se  trouve  dans  la  sou- 
rate 96,  et  qu'il  le  reçut  dans  une  grotte  du  mont  Harah, 
près  de  La  Mecque.  Mahomet  ne  mit  jamais  par  écrit  les 
versets  que  l'ange  Gabriel  était  censé  lui  apporter  du 
Ciel,  tout  au  plus  quelques-uns  de  ses  compagnons  en  écri- 
virent-ils quelques-uns  sur  des  fouilles  do  palmier  ou  sur 
des  omoplates  do  chameau  ou  do  mouton.  On  conçoit  que, 
dans  dételles  conditions,  le  texte  du  Coran,  livré  unique- 
ment à  la  mémoire,  n'aurait  pas  tardé  à  s'altérer,  sinon 
à  s'oublier;  aussi,  au  lendemain  de  la  mort  de  Mahomet, 
le  calife  Abou-Bekr,  son  successeur,  réunit-il  tous  ceux 
qui  avaient  assisté  aux  extases  do  Mahomet,  et  qui  sa- 
vaient un  certain  nombre  de  versets  par  cœur.  Le  texte 
ainsi  recueilli  fut  écrit  et  on  en  forma  un  volume,  que  lo 
calife  confia  à  la  garde  d'Hafsa,  fille  d'Omar.  On  en  fil 
do  nombreuses  conies,  qui  se  répandirent  chez  tous  les 
musulmans,  mais  1  on  ne  tarda  pas  à  s'apercevoir  que  de 
nombreuses  variantes  s'étaient  glissées  dans  lo  texte 
établi  par  Abou-Bekr,  et  qu'elles  en  faussaient  lo  sens. 
Aussi,  dès  lan  30  do  l'hégire,  lo  calife  Omar  soumit  à 
une  revision  sévère  le  texte  du  Coran,  et  fit  briller  tous  los 
exemplaires  fautifs  ;  telle  est  l'origine  du  texte  actuel  du 
Coran.  Il  est  probable  que,  dans  cette  rédaction,  lo  texto 
du  Coran  était  écrit  on  caractères  koufiques,  ot  quo  les 
voyelles  n'étaient  point  marquées,  pas  plus  que  les  signes 
de  ponctuation  ;  ce  n'est  quo  plus  tard  qu'on  les  ajouta, 
pour  faciliter  la  lecture,  ot  en  mémo  temps  pour  la  "fixer. 
Ce  fut  un  travail  analogue  à  celui  do  la  Massoje  pour  la 
Biblo.  Lo  texto  du  Coran  a  été  très  souvent  commenté, 
aussi  bien  en  arabe  qu'on  oersan  ot  en  turc  ;  les  principaux 
commentaires  sont  celui  ae  Tabari,  celui  do  Zamakhshari 
et  celui  do  Beidawi. 

Coran  (Charles-François),  poète,  né  A  Paris  on  1814. 

Il  a  publié  trois  recueils  remarquables  :  Onyx  (ïSiO); 
ïtimes  galantes  [XZM)  \  Dernières  éléoances  {l»R^)  et  plu- 
sieurs de  ses  pièces  figurent  dans  los  anthologies  ;  ses 
œuvres  complètes  ont  été  réunies  en  1887. 

CORANA  n .  m.  Dialecte  africain ,  appartenant  à.  la  souclio 
hottentole  du  mémo  nom. 

CoRANCEZ  (Olivier  df),  écrivain  français,  mort  en  1810. 
En  1777,  il  fonda,  de  concert  avec  Sautroau  do  Marsy  ot 
Cadet  do  Vaux,  le  Journal  de  Paris.  la  première  fenillo 
quotidienne  française.  Il  y  publia,  cl  fit  ensuite  pariiîlro  ik 
part  (1778),  uno  curieuse*  étude  sur  J.-J.  Rousseau,  avec 
lequel  il  était  fort  lié. 

GORANGEZ  (LouisAIoxandro-Olivier  dk),  écrivain,  né 
A  Paris  en  ï77i>,  mort  en  1832.  Il  lit  partie  do  la  commis- 
sion scientifique  d'Egypte  on  17'.tî».  puis  devint  consul  à 
Alep  ot  membre  de  l'Institut  (1811).  On  lui  doit  uno  Nistoue 
des  W'ahabis  depuis  leur  origine  jusqu'en  tS09. 

CORANCY,  comm.  de  la  Nièvre,  arr.  et  A  6  kil.do  Chfttoau- 
Chinon.près  do  l'Yonne;  1.188  hab.  Eglise  du  xv»  siècle. 

CORANGAHITE,  lac  d'Australio  (Victoria)  ;  superficie  : 
233  kilom.  carr. 

CORANIQUE  (nik')  adj.  Qui  a  rapport  au  Coran  ;  qui  est 
fait  dans  lesprit  ot  selon  los  principes  du  Coran. 

GORARIO.  Biogr.  V.  CORRARO. 

CORAS  (Jean  mO.  j»nsconsuUo  français,  né  A  Réalniont 
(  lanii  en  ir.ia,  mort  A  Toulouse  en  1.^72.  II  onsei^iita  lo 
droit  A  Angers,  A  Orléans,  A  Paris,  A  Padouo  et  A  Ton- 


CORAS   — CORBEIL 

louse,  OÙ  il  devint  conseiller  au  parlcmeot,  et  fut  l'un  des 
premiers  à  embrasser  le  protestantisme.  Arrêté  après  la 
Saint-Barthélémy,  il  fut  massacré  par  le  peuple.  Il  a  laissé 
plusieurs  ouvrages,  parmi  lesquels  Miscellanea  juris  civi- 
lis  {1556-1558).  Coras  avait  été  rapporteur  dans  le  fameux 
procès  de  Martin  Guerre,  dont  il  publia  une  étude. 

GoRAS  (Jacques  de),  poète  fraof-ais,  de  la  même  fa- 
mille que  le  précédent,  néàToulouse  en  1630,  mort  en  1677. 
Il  est  l'auteur  dun  poème  épique  :  Jonas  ou  iVinive  péni- 
tente (1663),  connu  seulement  aujourd'hui  par  le  vers  sati- 
rique de  Boileau  : 

Le  Jonas  inconnu  sèche  daosja  poussière; 
de  trois  autres  poèmes,  Josué,  Samson,  David,  tout  à  fait 
oubliés;  d'une  tragédie  d'/p/ii^^/iie,  composée  avec  Leclerc, 
et  qui  donna  lieu  à  cette  épigramme  spirituelle  de  Racine  : 

Eûtre  Leclerc  et  sou  ami  Coras, 

Deux  grands  auteurs  rimant  de  compagnie 

N'a  pas  longtemps  s'ourdirent  granda  débats 

Sur  le  propos  de  leur  Iphigénie. 

Coras  lui  dit  :  La  pièce  est  de  naon  cru  ; 

Leclerc  répond  :  «  Elle  est  mienne  et  non  vôtre.  " 

Mais,  aussitôt  que  la  pièce  eut  paru. 

Plus  n'ont  voulu  l'avoir  fait  l'un  ni  l'autre. 

Il  a  aussi  composé  une  Vie  du  jurisconsulte  Jean  Coras  (1673). 
CORATIER  {ti-é)  n.  m.  Archéol.  Nom  donné,  dans  le 
Nord,  au  xiv«  siècle,  à  des  gardes  proposés  à  l'inspection 
des  marchandises,  notamment  des  denrées  mises  en  vente. 
(Les  coratiers  étaientuommés,  chaque  année  et  pour  un  an, 
par  les  baillis  et  les  échevins.) 

CORATO,  ville  d'Italie  (Apulie,  Fouille  [prov.  de  Bari 
délie  Puglie])  ;  32.000  hab.  Eglise  collégiale,  couvents.Vîlle 
fondée  par  les  Normands  au  xi*  siècle. 

CORAULE  [râV)  n.  f.  Sorte  de  danse  ou  de  ronde,  dans  la 
Suiïisû  romande,  ii  Musique  de  cette  danse. 

CORAUX  [rô)  n.  m.  pi.  Famille  de  polypiers,  qui  com- 
prend les  genres  isis,  gorgone  et  antipathe.  V.  corail. 

CORAWA  {ou-a)  D.  m.  Bot.  Espèce  de  bromélie  des 
Guyanes,  dont  la  fibre,  très  forte,  est  employée  par  les 
Indiens  pour  faire  des  cordes  d'arc,  des  fiamacs,  des 
filets  de  pêche,  etc.  (Les  Anglais  l'appellent  silkgrass.) 

CORAX  {rakss)  n.  m.  Antiq.  Nom  d'un  grade  des  initiés 
aux  mystères  de  Mithra. 

CoRAX  de  Syracuse,  rhéteur  qui  vivait  vers  le  milieu 
du  v  siècle  avant  notre  ère.  Corax,  déjà  fort  estimé  du 
tyran  Hiéron,  se  distingua  à  la  fois  dans  les  luttes  poli- 
tiques comme  orateur  de  tribune,  et  dans  les  luttes  judi- 
ciaires comme  avocat.  Cette  pratique  assidue  de  la  parole 
l'amena  tout  naturellement  à  étudier  les  principes  de  son 
art  et  à  tirer  de  ses  expériences  personnelles  des  règles 

f)Our  les  novices.  Il  recueillit  et  rédigea  les  préceptes  de 
a  rhétorique,  qui  formèrent  une  sorte  de  manuel  appelé 
Tekhnê  (Art).  Corax  est  l'un  des  plus  anciens  rhéteurs 
grecs.  On  lui  attribuait  la  division  du  discours  en  cinq 
parties  :  exorde,  narration,  argumentation ,  confirmation, 
péroraison.  11  eut  pour  élève  Tisias,  qui  fut  le  maître  de 
Lysias.  On  a  voulu,  mais  à  tort,  reconnaître  la  Technê 
de  Corax  dans  !a  Rhétorique  à  Alexandre,  qui  figure  parmi 
les  œuvres  d'Aristote. 

GORAT,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à  34  kilom.  de 
Cbâteaulin,  entre  l'Odet  et  l'Aveu  ;  2.565  hab.  Sur  son 
territoire,  près  de  l'Isole,  staurotides  ou  pierres  de  croix. 

CORAY  ou  mieux  ICORAÏS  (Adamantines),  philologue 
et  patriote  grec,  néàSrayrne  en  1748,  mort  à  Paris  en  1833. 
Fils  d'un  commerçant,  il  fut 
envoyé  par  son  père  à  Ams- 
terdam pour  y  étudier  le 
commerce;  mais,  renonçant 
à  cette  carrière,  il  vint,  en 
1782,  faire  sa  médecine  à 
Montpellier.  Docteur  en  1788, 
il  se  fixa  à  Paris.  Il  travailla 
dès  lors  à  réveiller  en  Grèce 
le  sentiment  national  et  à 
reconstituer  la  langue  hellé- 
nique envahie  par  les  voca- 
bles étrangers.  Ses  ouvrages 
sont  extrêmement  nombreux. 
Citons  seulement  :  une  tra- 
duction en  grec  moderne  du 
fameux  Traité  des  délits  et  des 
peines  de  Beccaria  (1802), 
qui  fonda  sa  réputation  ;  des 
traductions  en  français  ou 
des  éditions  de  nombreux  au- 
teurs grecs;  un  Mémoire  sur  l'état  actuel  de  la  civilisation 
en  Grèce  f  1803),  etc.  Le  gymnase  de  Chios,  auquel  il  légua 
sa  bibliotnèque  et  ses  manuscrits,  possède  de  lui  un  beau 
buste,  œuvre  de  Canova. 

GORAZZINI  (Francesco),  littérateur  italien,  né  àPieve 
San-Stefano  (Toscane)  en  1832.  Il  s'est  surtout  occupé  de 
recherches  d'érudition.  On  a  de  lui  :  Mélanges  de  docmnerits 
rares  ou  inédits  (1853)  ;  le  Gouvernement  des  princes  d'j^gi- 
dius  Romanus  (1854);  Lettres  de  Jean  Doccace  tant  éditées 
qu'inédites,  italiennes  et  latines  (1877);  Documents  inédits 
sur  la  bataille  de  Lépante  (1878);  Histoire  de  la  marine 
militaire  italienne  dans  l'antiquité  (1882);  De  la  tactique 
navale,  traduction  d'un  ouvrage  grec  anonyme  (1883). 
Corazzini  a,  de  plus, 
fondé  et  dirigé  doux  re- 
cueils consacrés  à  des 
recherches  d'érudition 
et  de  philologie  :  la  JH- 
vista  filologica  lettera- 
ria  (1871)  et  les  Annali 
del  museo  e  délia  biblio- 
tecadiBenevento{lBlG). 

GORB  n.  m.  Genre  de 
poissons  acanthoptèros,  famille  des  sciénidés,  compre- 
nant des  formes  différant  dos  ombrinos  ol  des  maigres  par 
l'absence  de  barbillons.  (On  connaît  une  vingtaine  d'es- 
pèces de  corbs  [corvina\  répandues  surtout  dans  l'océan 
Indien.  La  seule  qui  habite  les  mers  d'Europe  est  le  cor- 
vina  nigra  de  la  Méditerranée,  appelé  aussi  corbeau  de 
mer,  corbeau  des  Provençaux.  Ce  poisson,  long  do  18  à 
25  centimètres,  a  une  chair  très  estimée.) 

CORBA  n.  f.  Métroi,  Nom  do  deux  mesures  de  capacité 
qui  étaient  usitées  en  Italie,  et  dont  l'une,  pour  lo  blé, 


.  Coray. 


valait  78', 64,  et  l'autre,  pour  Tes  liquides,  78' ,59.  ii  On  écrit 
quelquefois  ce  mot  corbk. 

—  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  goéland 
brun.  I!  Ou  dit  encore  cobbat. 

GORBACH  (en  allem.  Korbach),  ville  d'Allemagne 
[princip.  de  Waldeck],  sur  l'Itter;  2.480  hab.  Deux  grandes 
églises  évangéliques  :  l'une  avec  une  tour  de  75  mètres  et 
un  portail  très  décoré  ;  l'autre,  l'église  Saint-Nicolas,  avec 
le  mausolée  du  prince  Georges-Frédéric  de  Waldeck.  Châ- 
teau d'Eisenberg,  en  ruine.  Collège  fondé  en  1579.  Fabrique 
de  machines,  commerce  de  bois.  Victoire  des  Français  sur 
l'armée  hanovrienne  en  1760.  Patrie  de  Bunsen. 

CORBACQUE  (de  la  locut.  interj.  ital.  corpo  di  Baccoî 
par  le  corps  do  Baccbus!)  iuterj.  Sorte  de  jurement  imité 
de  l'italien. 

CORBAN  n.  m.  Mot  hébreu,  qui  désignait  les  offrandes 
faites  à  Dieu  et  au  temple.  D'après  les  traditions  pha- 
risaïques,  opposées  à  l'esprit  de  la  loi,  et  condamnées  par 
Jésus-Christ  (Maith.  X,  56,  Marc  VII,  ii),  quiconque  avait 
fait  corôflH,  c'est-à-dire  voué  ses  biens  à  Dieu,  se  trouvait 

fiar  là  dispensé  du  devoir  d'assister  ses  père  et  mère  dans 
e  besoin,  n  Dans  lo  calendrier  musulman,  le  corban  est 
la  fêle  des  sacrifices;  le  second  baïram,  s'appelle  aussi 
corban-baïram,  c'est-à-dire  baïram  du  sacrifice,  parce  que 
c'est  à  ce  moment  qu'on  sacrifie  un  grand  nombre  de 
moutons  à  l'occasion  du  pèlerinage  de  La  Mecque. 

GORBARA,  comm.  do  la  Corse,  arrond.  et  à  22  kilom. 
de  Calvi,  non  loin  de  la  mer  ;  1.053  hab. 

CORBAT  {ba)  n.  m.  Un  des  noms  du  cormoran. 

CORBE  n.  f.  Archéol.  Ancienne  embarcation  flamande, 
en  usage  au  xvi*  siècle,  pour  la  pêche  du  liareng.  (Les 
corbes  atteignaient  jusqu'à  cent  tonneaux  de  jauge;  elles 
partaient  principalement  de  Lécluse,  Ostende,  Dunkerque.) 

CORBEAU  (6o  —  du  lat.  corvus,  même  sens)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  passereaux  dentirostres,  famille  des  corvidés, 
comprenant  des  formes  de  grande  taille,  à  plumage  noir, 
à  vastes  ailes  longues  et  pointues,  à  bec  long  et  robuste, 
à  queue  ronde  :  Partout  on  met  le  corbeau  au  nombre  des 
oiseaux  sinistres.  Il  On  donne  aussi  le  nom  impropre  de  cor- 
beau à  d'autres  oiseaux  de  divers  genres  :  Corbeau  aquati- 
que, Ibis  acalor.  ii  Corbeau  blanc.  Vautour  papa,  n  Corbeau 
chauve  ou  nu,  Coracine  et  pyrrhocorax.  il  Corbeau  des  do- 
ckers, Clioucas.  Il  Corbeau  cornu,  Calao,  il  Corbeau  de  mer  ou 
Corbeau  d'eau,  Cormoran,  il  Corbeau  du  Mexique,  Troupiale 
yapou.  Il  Coï"ifaurfe/ii((Y,  Hulotte  et  engoulevent,  ii  Corbeau 
rhinocéros,  Calao  rliinocéros.  il  Corbeau  bleu,  RoîUer. 

—  Nom  donné  aux  hommes  qui,  dans  les  temps  de  con- 
tagion, enlevaient  les  pestiférés,  et  quelquefois  aux  em- 
ployés des  pompes  funèbres,  li  Voleur  dans  les  cimetières. 

Il  Se  dit,  en  général,  des  personnes  à  la  rencontre  des- 
quelles une  superstition  ridicule  attribue  parfois,  dans  le 
bas  peuple,  l'influence  de  porter  malheur. 

—  A  signifié  Potence,  instrument  de  supplice  ou  d'ex- 
position des  cadavres. 

—  Loc.  fam.  Noir  comme  un  corbeau.  Extrêmement  noir. 
Il  A  lies  de  corbeau.  Bandeaux  de  cheveux  très  noirs. 

—  Archit.  Grosse  pierre  ou  pièce  de  bois,  ou  encore 
pièce  de  fer  encastrée  dans  la  maçonnerie  et  mise  en 
saillie  comme  une  console,  pour  servir  de  support  à  une 
poutre  portant  les  solives. 

—  Dr.  Pierre  en  saillie  insérées  au  haut  d'un  mur  sépa- 
tif  qui  constituent  une  présomption  de  propriété  pour  la 
personne  du  côté  de  laquelle  elles  se  trouvent.  (Art.  654 
du  C.  civil.) 

—  Mar.  anc.  Croc  de  fer  pour  accrocher  les  vaisseaux 
ennemis  et  les  contraindre  à  l'abordage.  On  dit  aujour- 
d'hui GRAPPIN  d'abordage.  Il  Ancienne  machine  armée  de 
crocs,  qui  servait  au  même  usage. 

—  Pèch.  Corbeau  de  mer.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  du 
genre  trigle  {trigla  corax),  trigle  corbeau  ou  perlon.  n  Nom 
vulgaire  d'un  poisson  du  genre  corb.  V.  ce  mot. 

—  Techn.  Machine  pour  élever  des  fardeaux,  il  En  ser- 
rurerie. Sorte  de  support  à  talon  d'un  bout  et  à  scellement 
de  l'autre. 

—  Vitic.  Cépage  cultivé  dans  la  Savoie. 

—  Allds.  hist.  Le  corbeau  de  l'arche.  V.  colombe. 

—  Prov.  :  Nourris  un  corbeau,  U  te  crèvera  l'œil,  Les 
méchants  rendent  le  mal  pour  le  bien. 

—  Prov.  littér.  : 

Le  corbeau,  honteux  et  confus, 
Jura,  mais  un  pou  tarrf,  qu'on  ne  l'y  prendrait  plus. 
Vers  de  La  Fontaine,  dans  sa  fable  le  Corbeau  et  le  Renard. 
On  rappelle  ces  vers  pour  exprimer  la  ferme  résolution 
de  ne  plus  retomber  dans  une  même  faute,  une  même 
sottise.  (On  fait  aussi  parfois  allusion  au  fromage  du  cor- 
beau qui  lui  fut  volé  par  le  renard.) 

—  n.  m.  pi.  Famille  de  passereaux  conirostres,  qui  a 
pour  type  le  genre  corbeau. 

—  Encycl.  Zool.  On  connaît  une  dizaine  d'espèces  de 
corbeaux,  réparties  à  peu  près  dans  toutes  les  régions  du 
globe;  toutes  sont  très  carnassières,  vivant  surtout  de 
petits  animaux  tels  que 
rats,  souris,  reptiles, 
et  mcnic  d'oiseaux.  La 
seule  espèce  d'Europe, 
qu'on  aijpelle  aussi  cor- 
beau noir,  grand  cor- 
beau, corbeau  du  Nord 
(corax  maximus),  dé- 
passe 60  centimètres 
de  long  et  1  mètre  d'en- 
vergure. Répandu dans 
tout  l'hémisphère  bo- 
réal, le  grand  corbeau 
vit  surtout  dans  les 
steppes  do  l'Europe 
orientale  et  centrale, 
no  vient  guère  on 
France  qu'en  hiver,  vit  par  paires,  chasse  los  lapins  et 
les  lièvres,  se  nourrit  aussi  de  charognes  ;  dans  lo  sud  de 
l'Europe,  il  vit  par  grandes  troupes.  Par  leur  intelligence, 
leur  prudence  et  leur  mémoire,  les  corbeaux  se  rangent 
parmi  les  plus  élevés  des  oiseaux;  ils  se  domestiquent 
faciiomont.  Les  uns  los  rangent  parmi  les  oiseaux  utiles, 
les  autres  les  r(?gardent  comme  nuisibles.  (Lo  nom  de 
ti corbeau  »  est  donné  fréquemment  aux  coruoillcs.) 

—  Archit.  Lo  corbeau  est  un  support  de  pierre  ou  do 
bois  formant  saillie  sur  lo  parement  d'un  mur,  ayant  sa 
face  intérieure  moulurée  ou  sculptée  et  ses  faces  laté- 
rales droites  ou  évidéos  en  quart  do  cercle.  Les  modillons 


Corbeau. 


Corbeau  :  J-  En  bois;  2.  Eu  pierre  aculptée. 


Corbeau  di^molisseur. 


...  270 

et  les  mutules  de  l'architecture  antique  sont  de  véritables 
corbeaux. 

Les  corbeaux,  dans  les  constructions  de  l'époque  romane, 
sont  employés  principalement  pour  soutenir  les  tablettes 
des  corniches  ou  bandeaux.  Ils  sont  ornés  de  simples  mou- 
lures, ou  bien  ils 
offrent  des  scul- 
ptures allégori- 
ques ou  de  pure 
lantaisie. 

A  partir  du 
xiii"  siècle,  les 
corbeaux  dispa- 
raissent des  cor- 
niches et  ne  sont 
plus  guère  em- 
ployés que  pour 
soutenir  des  bal- 
cons, des  encor- 
bellements, des 
mâchicoulis,  des  extraits  de  charpente  ou  des  poutres  maî- 
tresses de  planchers.  Dans  los  constructions  de  la  période 
ogivale,  des  corbeaux  richement  sculptés  soulagent  les 
linteaux  des  portes  principales.  Au  xn"  siècle,  les  retom- 
bées des  archivoltes  et  des  arcs-doubleaux  sont  souvent 
supportées  par  des  corbeaux  ;  plus  tard,  lorsque  les  voûtes 
no  portent  pas  do  fond,  elles  ne  reposent  plus  sur  des  cor- 
beaux, mais  sur  des  culs-de- 
lampe.  A  répofjue  de  la  Re- 
naissance, les  corbeaux  do 
balcon,  de  galerie,  de  corni- 
che sont  placés  aux  consoles. 

—  Art  milit.  anc.  i**  On 
appelait  corbeau  un  appareil 
imaginé  par  le  consul  liuiiius 
pendant  la  guerre  navale 
contre  les  Carthaginois,  maî- 
tres de  la  Sicile,  que  leur 
disputaient  les  Romains.  Il 
consistait  en  un  mât  ver- 
tical, planté  à  l'avant  des 
navires  et  au  pied  duquel 
était  articulée  une  échelle 
munie  de  crocs.  On  la  sou- 
levait au  moment  opportun, 
et  elle  s'abattait  sur  le  bor- 
dage  du  navire  ennemi,  où  elle  se  fixait.  Le  navire  ainsi 
immobilisé,  les  soldats  et  marins  montaient  à  l'abordage, 
et  les  Romains,  inférieurs  eu  tant  que  marins,  retrou- 
vaient leur  avan- 
tage dans  le  com- 
bat corps  à  corps. 
2°  Le  corbeau  démo- 
lisseur était  une  longue  poutre,  ter- 
minée par  un  crochet  de  fer,  à  l'aide 
duquel  on  arrachait  les  pierres  des 
créneaux  et  des  murailles  d'une  ville 
assiégée.  3*»  Un  corbeau  à  peu  près 
semblable  servait  à  enlever  les  défen- 
seurs d'un  rempart.  (On  les  laissait 
retomber,  ou  bien  on  les  déposait  à 
terre  et  on  les  faisait  prisonniers.  Ar-  corbeau  de  rempart, 
chimede  construisit,  pendant  le  siège 

de  Syracuse,  des  machines  de  ce  genre  do  grande  dimen- 
sion, dont  on  se  servit  contre  les  Romains.) 

GORBEAU  (le),  nom  d'une  constellation  de  l'hémisphère 
austral. 

—  Encycl.  Deux  étoiles  doubles  se  trouvent  dans  cette 
constellation.  La  première,  s  1669,  est  constituée  par 
deux  étoiles  do  6"  grandeur  assez  rapprochées  (6"  en- 
viron); le  mouvement  est  direct  et  très  lent.  L'autre, 
s  IG64,  a  ses  composantes  de  grandeurs?  et  9.  Le  mouve- 
ment est  rectiligne  et  c'est  un  groupe  de  perspective.  Si 
l'on  en  croit  Wilson  et  Seabroke,  ces  astronomes  auraient 
aperçu,  en  outre,  deux  autres  compagnons  de  u^grandeur, 
mais  le  fait  n'a  pas  été  confirmé. 

Corbeaux  (les),  pièce  en  quatre  actes,  de  Henri  Bec- 

que  (Comédie-Française,  1882).  —Vigneron, industriel, dont 
la  maison  est  en  pleine  prospérité,  meurt  soudainement, 
frappé  d'apoplexie.  Aussitôt  les  corbeaux,  autrement  dit  les 
gens  d'affaires,  fondent  sur  sa  veuve  et  ses  tilles  pour  les 
dépouiller.  Tessier,  l'ancien  associé  de  Vigneron,  s'entend 
avec  Bourdon,  le  notaire  de  la  famille,  pour  faire  vendre 
la  fabrique  et  pour  la  racheter  à  vil  prix.  Les  pauvres 
femmes  sont  bientôt  dans  la  misère.  Elles  ne  se  sauvent 
que  grâce  au  sacrifice  d'uoe  des  filles,  à  laquelle  le  vieux 
Tessier,  n'ayant  pu  la  débaucher,  finit  par  demander  sa 
main.  La  composition  des  Corbeaux  n'a  peut-être  pas  assez 
de  fermeté.  On  y  sent  trop  souvent  le  parti  pris  misanthro- 
piquo  et  pessimiste  de  l'auteur.  C'est  une  pièce  type  du 
genre  n  rosse  »,  remarquable  par  la  solidité  de  l'observa- 
tion, par  la  nature  du  pathétique,  et  même  par  une  émotion 
contenue,  que  Becque  n'a  pu  s'empêcher  dy  trahir. 

GORBEHEM,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arrond.  et  à 
21  kilom.  d'Arras,  sur  la  Scarpe  et  la  Sensée  canalisées, 
dans  la  plaine  do  Flandre;  1.026  hab.  Ch.  de  f.  N.  Chau- 
dronnerie, fonderie,  malterie,  fabrique  do  noir  animal  et 
de  produits  chimiques,  distillerie. 

GoRBEIL  (lat.  CorboUum),  ch.-I.  d'arrond.  de  Seine-et- 
Oise,  à  33  kilom.  de  Versailles,  au  confluent  de  la  Seine  et 
de  l'Essonne;  9.182  hab.  {Corbeil- 
lois,  oises,  ou  Corbélians,  annes.)  Ch. 
do  f.  P.-L.-M.  Tribunal  do  com- 
merce, prison  départementale,  bi- 
bliothèque. Fabrique  d'aiguilles  de 
montres,  horlogerie,  carrosserie, 
huilerie,  fabrique  do  sabots,  con- 
struction do  bateaux,  moulins; 
grands  magasins  de  grains  et  do 
farines.  Sur  la  Seine,  port  très  ac- 
tif. —  L'arrondissement  a  4  cant., 
93  comm.  et  101.'755  hab.  ;  le  canton, 
25  comm.  et  32.6r.3  hab. 

—  Histoire.  Selon  l'hypothèse  la 
plus  vraisoniblablo,  Corbeil  aurait 

pour  origine  un  fort  bâti  sur  la  Seine  pour  arrêter  les  incur- 
sions des  Normands  au  ix"  siècle.  Los  premiers  comtes  do 
Corboil  n'auraient  été  que  des  chefs  envoyés  avec  liostiéia- 
chemonts  de  soldats  pour  défendre  de  l'invasion  la  valléo 
do  la  Seine.  L-^  comté  de  Corbeil  fut  une  seigneurie  particu- 


Arniea  ile  Corbeil. 


271 

lièro  jusiiu'au  milieu  du  xi\*  siècle,  époijuo  à  laqucllo,  à  lu 
faveur  d  un  soulèvomonl,  Louis  lo  (iros  la  rminit  à  la 
couronne.  Jacques  d'Ara^îon  ot  saint  Louis  y  couclurcnt 
un  Iraitè,  on  1258.  Pondant  plusieurs  siùclos,  jusqu'à 
Henri  IV,  le  château  do  Corboil  tut  une  rôsidonco  royale. 
l'In  1S15,  la  ville  se  signala  par  sa  résistance  aux  alliés  : 
les  OorboiUois  liront  sautorlour  pont  pour  les  ompôchor 
do  passer  sur  la  rivo  (^auclio  do  la  Soino. 

Corboil  possède  l'égliso  Saint-Spire,  dédiée  à  saint  Exu- 
p6ro;  construite  par  Haynion,  premier  comte  de  Corboil, 
on  i>50,  ot  restaurôo  en  lUl.  Uno  des  portos  do  la  ville 
(xiV  s.)  subsiste  encore;  c'est  un  des  dorniors  vestiges 
des  anciennes  fortilications.  11  no  reste  plus  i|uo  les  sub- 
stnictions  do  l'ancien  cliàtoau-hospicc,  bàli  par  ios  frères 
Galignani. 

GORBEIL  (Gilles  du),  médecin  français.  V.GiLLiiS. 

GORBEIL  (Pierre  dk),  mort  en  1222.  D'abord  maître  des 
écoles  do  Paris,  où  il  eut  pour  élève  Lotbaire  Conti,  qui 
fut  lo  papo  lunocent  lU,  Pierre  de  Corboil  devint  ensuite 
ovOiuio  ao  Cambrai  et  archevôtiue  do  Sens.  Il  écrivit  de 
nombreux  ouvrages  do  théologie  fort  estimés  d©  soû 
temps,  mais  qui  n'ont  pas  été  imprimés. 

CORBEILLE  {bèy'  —  du  lat.  corbicula,  dimin.  do  corbis, 
panier)  n.  f-  Sorte  do  panior  sans  anse  ou  n'ayant  quo 


CORBEIL 


CORBIINEAU 


Corboilk*.  Corbeille  h  fruits. 

do  petites  anses  sur  les  côtés  ou  sur  les  bords  :  Cob- 
BiULLE  d'osier.   Corbeille 
à  oHiTaf/e. 

—  Par  ext.  Quantité  d'ob- 
jets qui  remplissent  un  pa- 
nior do  ce  genre;  panier 
lui-mémo  plein  do  ces  ob- 
jets :  Uiie  CORBEILLE  de 
fleurs,  de  fraiis,  de  coquil- 
lages, de  poissons. 

—  Poétiq.     Réceptacle 
métaphorique  qui  est  censé  Corbeille  à  papier, 
contenir  des  productions  do 

la  terre  ;  La  corbeille  de  la  nature.  La  corbeille  de  Flore, 
de  Pomone.  il  Pays,  canton,  terrain  couvert  d'une  belle  vé- 
gétation ;   La  Touraine  est   la   corueille  de  la  France. 

—  Corbeille  de  mariage  ou  simplement  Corbeille,  Parures 
et  bijoux  que  le  futur  époux  envoie  ordinairement  à  sa 
fiancée  dans  une  corbelle 
richement  ornée. 

—  Archit.  Partie  central© 
du  chapiteau,  autour  do  la- 
quelle se  groupent  les  or- 
nements. 

—  Art  milit.  Panier  rem- 
pli de  terre  employé  dans 
les  fortifications  volantes 
on  guise  do  sac  de  terro. 

—  Bot.  Organe  arrondi  et 
à  bords  relevés  en  formn  d© 
coupe,  qui,  dans  certaines 
hépatiques,  renferme  dos 
propagulesou  bulbilles  sus- 
ceptibles de  reproduire  la 
plante.  (Syn.  do  orygame.; 

Il  Corbeille  d'or,  Nom  vul- 
gaire de  l'alysson  ou  f  hlaspi 
jaune,  il  Corbeille  d'ori/rnt. 
Nom  vulgaire  du  tlilas[)i 
blanc  vivaco,  espèce  très 
commune,  dont  on  fait  sou- 
vent des  corbeilles  dans  les 
jardins. 

—  Bours.  A  la  Bourse  do 

Paris  et  de  plusieurs  autres  villes.  Espace  vide  et  circu- 
laire ou  ovale,  réservé  au  centre  du  parquet,  et  qui  est 
entouré  d'une  balustrade  autour  do  la((^uolle  les  agents 
de  cliango  se  font  verbalement  leurs  olîres  et  demandes 
mutuelles. 

—  Chorégr.  Nom  d'une  des  figures  du  cotillon.  (Kilo  est 
ainsi  appelée  parce  que  les  couples,  ordinairement  au 
nombre  de  trois,  qui  sont  chargés  do  l'exécuter,  joignent 
et  entrelacent  leurs  mains  do  manière  à  former  uno  espèce 
d©  corbeille.) 

—  Hortic.  Kspaco  circulaire  ou  ovalo  rappelant  lo 
contour  d'une  corbeille,  dans  lequel  on  cultive  dos  fleurs, 
dont  les  couleurs  môlécs  forment  comme  un  tajus  ou  uno 
surface    presque   continue  :   Une  corueille  de  jacinthes. 

Il  Corbeille  de  terre.  Sorte  do  vase  en  treillage  dans  lequel 
on  cultive  dos  fleurs  ou  des  plantes  d'ornomont. 

—  Zool.  Cavité  allongée,  situéo  à  la  faco  cxterno  du 
tibia  des  pattes  postérieures 
des  abeilles  ouvrières  et  des- 
tinée à  loger  la  pelote  do  pollen. 
(Cotte  pelote  est  maintenue  par 
uno  sério  do  poils  recourbés 
situés  sur  lo  bord  ot  qu'on  ap- 
pelle râteau.)  n  Chez  certains 
coléoptères,  Surfaco  terminale 
dos  tiuias  sur  lacpiello  s'infèro 
le  tarse,  notamment  chez  les 
charançons .  (Los  corbeilles  sont 
dites  ouvertes  quand  oUos  of- 
rent  uno  surfaco  découverte 
dans  tout  leur  pourtour.) 

—  Kncycl.    Autiq.    gr.    V, 

CISTE. 

—  Archéol.  Los  corbeilles  do 
table,  do  vannerie  ou  d'orfèvre- 
rie, faisaient,  au  moyen  àgo, 
partie  du  couvert  dans  Ios  grandes  maisons.  Ou  les  nom- 
mait cor6cr7/(.'.î  à  aumône,  parce  qu'on  y  mettait  les  mor- 
ceaux de  pain  ot  autres  aliments  solides  destinés  aux 
pauvres,  tandis  quo  Ios  aliments  liquides  étaient  mis  dans 
les  pats  a  aumihie.  Quand  on  lit  les  distributions  d'une  ma- 
nière moins  familière,  ces  corbeilles  demeureront  dans  le 
borvico  sous  lo  nom  do  corbeilles  à  tirer  le  pain.  Los  cor- 


Corbeille  de  mariage  (Je  Uoulle). 


^ 


CorhoUle  (zonl.)  :  palto»  poa- 
tûricurcHiio»  abeillcd  oiivriA- 
rca;r,  o.orliutllp;  r,  iiolladi- lu 
corboil  If  riirinanlrnti^aii  pciiir 
rctoulrlai»olutc  dcpolluii  ^jj). 


beillos  de  table,  au  xv*  siècle,  étaient  souvent  faites  de 
filigrane  d'argent  tressé,  imitant  le  travail  do  vannerie. 

CORBBILLÉE  [bé-ill-é  [Il  mll.]J  n.  f.  Contenu  d'une  cor- 
ueille pleine  :  Ihie  conuEii.i.i-.E  do  fruits. 

Corbeilles  ou  Corbeilles-en-gâtinais,  comm. 
du  Ldirot,  arr.  et  à  17  kilom.  di^  Montargis,  sur  la  Holande, 
al'll.  du  Fusain,  sur  lo  plateau  du  Gàtinais;  l.au  hab. 
Conunerce  de  veaux,  bourre  et  fromages. 

CORBEJEAU  ou  CORBIJEAU  ijo)  n.  m.  Nom  vulgaire 
du  ruurli.s  iniiiiiiuti. 

CORBELÉ,  ÉE  adj .  Sylvie.  Syn.  do  couronné  :  Arbre 

COUllEl.K. 

GORBEUN,  comm.  de  l'Isère,  arr.  et  à  12  kil.  do  La 

Tour-du-I'in  ;  2.173  hab.  Fab.  de  soieries;  scieries  à  vapeur. 

CorbENAY,  comui.de  la  Haute-Saône,  arr.  et  à 31  kilom. 
de  Lure,  non  loin  de  la  Somouso  ;  1.1G2  hab.  Ch.  de  f. 
Est.  Faliricpies  do  guipure  d'art  et  do  broderies;  moulins. 

CORBENY,  comm.  de  l'Aisne,  arroud.  ot  à  19  kilom.  de 
Laon;  801  hab.  Elle  est  désignée  dans  les  anciennes 
chartes  sous  lo  nom  do  fiscu7n  Corbiniacum  (fief  de  Cor- 
beny),  villa  Corbiniaca  (maison  do  campagne  de  Corbeny)', 
et  fut,  dès  lo  premier  âge  de  la  monarchie  française,  une 
des  résidences  royales  de  Pépin,  Charlemagne  et  Charles 
le  Simple.  Celui-ci  était  à  Corbeny  quand  il  accueillit  les 
religieux  de  Nanteuil,  chassés  de  leur  monastère  par  les 
invasions  normandes  (898).  Les  religieux  apportaient  avec 
eux  les  reliques  de  saint  Marconi,  fondateur  du  mo- 
nastère de  Nanteuil,  apôtre  de  Jersey.  Le  roi  fonda  à 
Corbeny  un  monastère,  que  sa  femme  enrichit  plus  tard 
do  la  résidence  royale.  Les  reliques  de  saint  Marconi 
devinrent  l'obiet  d'un  pèlerinage  fort  suivi,  et  les  rois  de 
France  y  allaient  faire  une  neuvaino  après  leur  sacre. 
C'était  là  qu'ils  acquéraient,  dit  la  tradition,  le  pouvoir 
de  guérir  les  écrouelles.  Il  reste  aujourd'hui,  à  Corbeny, 
une  église  des  xiii*  et  xv  siècles. 

CORBERA  DE  Ebro,  comm.  d'Espagno  (Catalogne 
[prov.  de  Tarrayoue]);  2.000  bab.  Fabriques  d'huile. 

CORBERON  (Nicolas  de),  jurisconsulte  français,  né  à 
Troyes  en  1608,  mort  en  1050.  Il  devint  successivement 
membre  du  conseil  souverain  do  Nancy  (1634),  avocat 
général  au  parlement  de  Metz  (1636),  maître  des  requêtes 
et  enfin  intendant  de  justice,  police  et  finances  dans  1© 
Limousin,  !a  Saintonge,  la  Marche,  l'Angoumois  et 
l'Aunis  (1644).  On  a  de  lui  des  Plaidoyers  {l6dZ).  —  Son 
neveu,  Nicolas  de  Corberon,  né  à  Paris  en  1643,  murt 
à  Colmar  en  1729.  fut  procureur  général  au  parlement  de 
Metz  (1683),  premier  président  du  conseil  souverain  de 
Colmar  (1700)  et  conseiller  d'Etat  (1725).  En  1681,  il  fit 
avec  Rcgnard  un  voyage  en  Suède  et  en  Laponie.  —  Son 
fils,  Nicolas  de  Corberon,  fut,  d©  1725  à  1747,  premier 
président  du  conseil  souverain  do  Colmar.  Il  a  publié  : 
ICssai  de  recueil  d'arrêts  notables  du  conseil  souva-airi 
d'Alsace  (1740). 

CORBET  (Guillaume),  général,  né  en  Irlande  en  1781, 
mort  à  Saint-Denis,  près  Paris,  en  1842.  Il  combattit 
d'abord  pour  sa  premier©  patrie,  c(uand ,  aidée  do  la 
France,  elle  tenta  de  secouer  lo  joug  do  l'Angleterre.  Puis 
il  se  fit  Français,  suivit  les  guerres  do  l'Empire,  et,  do 
1828  :ï  1830,  se  distingua  en  Morée.  Sa  victoire  d'Argos 
lui  valut  le  titre  de  commandant  en  chef  de  l'armée  grec- 
que, auquel  il  renonça  pour  rentrer  en  France. 

CORBETTA,  ville  d'Italie  (Lombardio  [prov.  do  Milan]); 
5.500  hab.  iJeiirées  alimentaires;  élève  de  bétail. 

CORBEUF  ou  CORBŒUF  (contraction  d©  corps  ou  coinie 
de  h'i-nf)  interj.  Ancien  juron. 

CORBICHONIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  orygie. 

CORBICRAVE  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux  denti- 
rostres,  famille  des  corvidés,  dont  lo  nom  scientifique  est 
corcorax.  [Les  corbicraves,  dont  ou  ne  connaît  q^u'uuo  es- 
pèce 'corcorax  mclanorhamphos) ,  sont  très  voisins  des 
cravos  et  des  chocarts;  leur  livrée  est  noire;  ils  habitent 
lo  sud  do  l'Australie. I 

CORBICULE  ou  CORBICULA  n.  f.  Genre  do  mollusques 
lamellibranches,  famille  des  cyrénidôs,  comprenant  uno 
centaine  d'espèces  des  régions  chaudes  du  globe.  (Les  cor- 
biculos  habitent  la  mer  ou  les  cours  d'eau  ;  elles  sont  de 
taille  petite  ou  moyenne.) 

CORBICULE,  ÉE  (du  lat.  corbicula,  corbeille)  adj.  En  T. 
'Itiist.  nat.,Qui  a  la  forme  d'une  corboillo.  n  Tibia  cor  biculé , 
Tibia  dinsecto  pourvu  d'une  corbeille. 

GORBIE  (lat.  Corbcia)^  cb.-l.  de  cant.  do  la  Somme, 
arrond.  ot  à  15  kilom.  d'Amiens,  sur  la  Somme,  nrès  du 
confluent  do  cette  rivière  ot  do  l'Encre  ;  4.299  hab.  i^Cor- 
bëens,ennes  ou  Corbiens,  ejines.)  Cb.  do  f.  Nord.  Tourbières, 
eaux  minérales,  filatures  do  laine 
et  do  coton,  tricots,  fabriques  do 
tissus,  bonnuiorio.  —  Le  canton  do 
Corbio  a  24  comm.  et  21.517  bab. 

—  Histoire.  Corbio  fut  autrefois 
uno  cité  florissante,  dotée  par  Phi- 
lippe Auguste  d'une  charte  commu- 
nale. Elle  possédait  une  puissante 
abbaye  fondée  on  657  par  sainte  Ba- 
thildo.ot  dont  les  abbés  furent,  pen- 
dant plusieurs  siècles,  les  soigneurs 
de  Corbio.  C'est  dans  celte  abbaye 
que  mourut  Didier,  roi  des  Lom- 
banls.  Corbio  fut  prise  par  les  l'^spa- 

Ênols  on  1 036  et  reprise  quol([Uo  temps  après  par  Louis  XIII. 
ouis  XIV  ou  fit  définilivoniont  raser  les  fortifications. 

L'église  abbatiale  date  du  xvi»  siècle.  On  voit  encore,  à 
Corbio,  les  ruinosdo  rancieiino  église  Saint-Etionno  (xii*  s.). 
Patrie  de  saint  Giraud  (xi'  s.)  et  do  saint© Colotto,  réforma- 
trice do  l'ordre  dos  franciscaines. 

CORBIÈRE  n.  f.  Nom  donné  i  certaines  parties  du  lit- 
toral de^  îles  normandes. 

Corbière  (Pierre  dk),  antipape.  V.  Nicolas  V. 

Corbière  (Jacquos-Josoph-Guillaume-Pierro,  comlo 
m:),  lioinmed'Eiat  français,  né  A  Amanlis,  près  do  Konnes, 
on  1767,  mort  A  Rennes  on  1853.  D'abord  avocat,  il  de- 
vint député  d"lIlc-et-Viluino  après  la  Hoslauration.  Il 
s'unit  nu  parti  nlfra-rovalisio  et  contribua  aux  mesures 
dcxcopiioii  vnléos  A  la  fin  de  1915.  Uéélu  en  I8lG,il  com- 
battit les  ministères  modérés  du  duc  do  Kicbeliou  ot  île 
Decazos.  Kn  IK20,  il  fut  nommé  président  du  conseil 
royal  do  l'iustructioD  publique.   U  démissionna  en  1821, 


Aniif 


lie  Corbic- 


mais  il  revint  à  la  této  do  l'Université  lorsque  do  Villèle, 
en  décembre  1821,  forma  un  ministère  ni  ira- royaliste. 
Inféodé  à  la  Congrégation,  il  concourut  à  toutes  les  me- 
sures antilibérales  de  ce  ministère.  Il  so  retira  avec 
Villèlo  en  1828,  sous  Charles  X.  Il  fut  appelé  à  la  pairie, 
qu'il  perdit  lors  de  la  révolution  de  1830. 

Corbière  (Jean-Antoine-René-Eilouard),  marin  et  lit- 
térateur français,  né  à  Brest  on  1793,  mort  en  1875  à 
Morlaix,  lut  oi'licicr  de  marine,  puis  capitaine  d'un  navire 
marchand.  Il  so  signala  par  sos  idées  avancées,  publia  des 
poésies,  des  chansons,  mais  so  fit  surtout  coiinaitre  par  de 
nombreux  romans  maritimes,  entre  autres  :  les  Pilotes  de 
l'Iroise{\m2)  ;  le  Négrier  [ï^Z-l]  ;  la  Mer  et  les  Marins{\%Z-i)  ; 
Contes  de  bord  (1833);  les  Aspirants  de  mari}ie  (1834);  les 
Trois  pirates  (1838)  ;  les  Folles  finses  (l838)  ;  7'ribord  et  bâ- 
bord (1840);  C'Wc-(;?-«C  (1846). 

CorbiÈRES  (les),  région  montagneuse  situéo  en  avant 
de  la  partie  nord-est  do  la  chaîne  pyrénéenne.  Les  géogra- 
phes et  les  géologues  n'étant  pas  encore  parvenus  à  s'en- 
tendre au  sujet  des  limites  exactes  des  Corbiôros,  celles-ci 
sont  assez  difficiles  à  établir.  Néanmoins,  on  peut  dir© 
que  ce  chaînon  montagneux  occupe  une  zone  compris© 
entre  le  canal  du  Midi,  l'extrémité  calcaire  des  Petites 
Pyrénées,  qui  s'infléchit  du  côté  du  N.-E.,et  le  massif 
schisteux  qui  avoisino  Mouthoumet,  chef-lieu  d©  canton 
du  département  de  l'Aude.  Les  reliefs  isolément  groupés, 
sillonnés  de  dépressions  profondes  dont  la  direction  géné- 
rale est  sensiblement  orientée  N.-E.-S.-O.,  qui  forment  les 
Corbières,  sont  constitués,  en  majeure  partie,  par  des  ter- 
rains primaires  do  couleur  sombre,  compacts,  résistants 
et  très  tourmentés.  On  divise  ces  espèces  de  contreforts 
des  Pyrénées  françaises  en  Corbières  septentrionales  et 
Corbières  7néndionales. 

—  Moutons  des  Corbières.  hes  moutons  des  Corbières  sont 
une  variété  do  la  race  mérinos,  de  taille  petite  et  de  con- 
formation médiocre.  Ils  habitent  en  toute  saison  les  hau- 
teurs qui  avoisincnt  la  Montagne-Noire,  dans  l'Aude.  Cette 
population  ovino  n'a  que  peu  d'importance. 

CORBIEU  (altérât,  do  corps  de  Dieu)  interj.  Ancien  juron 
adouci,  qui  se  disait  particulièrement  dans  les  campagnes. 
Il  On  a  écrit,  plus  anciennement,  corps  bied. 

CORBIGNY,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Nièvre,  arrond.  et  à 
30  kilom.  do  Clamecy,  au  bas  des  montagnes  du  Morvan, 
sur  l'Anguison ,  affluent  de  l'Yonne;  2.373  hab.  Ch.  de  f. 
P.-L.-M.  Fabriques  do  ciment  et  de  sabots,  filature  do 
laine,  tuileries,  tannerie.  Commerce  de  bois  do  chauffage; 
bestiaux.  Eglise  Saint-Jean,  du  xu'  siècle.  —  Lo  cantod 
a  15  comm.  et  11.747  hab. 

CoRBIGNY,  ville  do  Belgique.  V.  Philippeville. 

CORBILLARD  [bi-llar'  [Il  mil.]  —  rad.  Corbeil)  n.  m. 
Ancien  coche  d'eau,  qui  faisait  le  service  entre  Paris  et 
Corbeil.  u  On    a  f 

dit  aussi  CORBIL-  n»    f^ 

LAS     et    cobuil-  ^^^' 

LAT.  (Par  exten- 
sion ,  ce  terme 
s'appliqua,  au 
XVII"  siècle,  aux 
prands  carrosses 
dans  lesquels  les 
princes  faisaient 
voyager  les  gens 
de  leur  suite,  et, 
plus  tard,  par  dé- 
rision, aux  carrosses  bourgeois  où  les  gens  s'empilaient 
souvent  en  trop  grand  nombre.)  il  Auj.  Char  sur  lequel  on 
transporte  les  morts. 

—  Pop.  Caillou  à  caler  les  roues  de  corbillard^  Figure 
triste,  renfroguéo. 

—  En  T.  d'ornith..  Nom  vulgaire  du  jeune  corbeau. 
CORBILLAT  (6t-Ua  [U  mil.]  —  dimin.  do  corbeau)  n.  m. 

Pftit  corbeau. 

CORBILLON  (bi-llon  \ll  mil.])  n.  m.  Espèce  de  petite 
corbeille,  dans  laipiclle  lo  bou- 
langer mot  la  quantité  de  pâto 
nécessaire  pour  faire  uu  pain. 

—  Jeux.  Jeu  de  société  où  cha- 
cun doit,  sous  peine  do  douuer 
un  gage,  répondre  par  uu  mot 
on  on  à.  cette  question  :  Je  vous 
passe  mon  coj'billon,  qu'y  met-on  ?  il  Petit  panier  où  l'on 
met  les  enjeux  ou  les  gages. 

—  Mar.  Petit  baquet,  dans  lequel  on  dépose  lo  biscuit 
destiné  à  être  distribué  on  ration  à  chaque  plat  do  mate- 
lots, qui  est  ordinairement  do  sejn  boniines. 

—  Prov.  :  Changement  de  coibiUou  fait  appétit  de  pain 
bénit  ou  Changement  de  corbillon  fait  trouver  le  palo 
bon,  On  trouve  du  plaisir  dans  lo  cliangenu'iit. 

CORBILLOT  [bi-llo  [Il  mll.l  —  dimin.  de  corbeau)  n.  m. 
Petit  du  corbeau.  Syn.  do  cobiuli.at,  et  do  cokuillard. 

CORBIN  (rad.  corbeau)  n.  m.  Nom  collectif  d'instruments 
terminés  on  point©  recourbée  quo  l'on  désigne  sous  les 
appellations  <lo  bcc-de-corbin  ou  encore  do  bec-à-corbiH. 
\  .  m-:c-i)i:-roR»iN. 

—  Art  milit.  ano.  Syn.  do  corbeau. 

—  Ornitli.  Nom  vufgairo  du  choucas  et  do  la  cornoillo 
commune. 

—  Sucrer.  Nom  donné,  dans  Ios  fabriques  do  snero,  A 
un  uslonsilo  employé  pour  porter  lo  sirop  des  chaudières 
dans  les  formes. 

,  GORBIN  (Jacques),  écrivain,  né  A  Saint-Gaultier  (Borry) 
vers  1580,  mort  A  Paris  on  1G53,  fut  avocat  au  parlement  do 
Paris,  conseiller  du  roi  et  maître  dos  roquâtes  do  la  reine 
d'Aulricbo.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages,  dos  poômos 
aussi  bizarres  (|Uo  médiocres  :  Vie  et  miracles  do  sainte 
(ieneviéve  (Hî32);  la  Sainte  Franciadc  ou  la  Vie  de  saint 
Frani;ois  (1634),  et  une  traduction  mot  A  mot  do  la  Biblo. 
Il  n'a  échappé  à.  l'oubli  que  gvlico  ù  uu  vers  satirique  do 
VArt  poétique  do  Boiloau  : 

On  110  lit  «lUTo  pbi«  Hamp»llo  et  Mt'8imr«Ui"'ro 
Qiio  Mni((iion,  Du  Souhait,  Corbin  et  La  Morllàre 
GORBINE  (rad.  dimin.  corbeau)  u.  f.  Nom  vulgaire  do  la 
corneille  noire  (cort'»i  corone), 

CORBINEAU  (Jean-Baptisto-Juvénal,  comte),  général 
dn  cavalerie,  lié  A  Marcliieunes  (Nord)  on  1770,  mort  en 
\^m.  Il  fil  loutes  les  campagnes  do  la  Uévolution  ot  de 
lEmpiro,  so  distingua  on  Espagne  ot  pendant  la  campagne 
do  Russie.  Mis  ù  la  relraito  à  lu  Restauration,  il  reprit  du 


m/:^' 


Corbillard. 


Corbillon. 


CORBIJNELLI 


CORDAY 


Corbis. 


Corbivau. 


service  en  1830,  et  fut  créé  pair  de  France.  C  est  lui  qui 
fit  arrêter  à  Boulogne  (1840)  le  prince  Louis  Napoléon. 

GORBINELLI  (Jacques),  littérateur  italien,  né  à  Flo- 
rence au  XVI"  siècle,  se  rendit  en  France  où  Catherine  do 
Médicis  le  chargea  do  surveiller  l'éducation  du  duc  d'An- 
jou. 11  fut  lami  du  chancelier  de  L'Hospital  et  rendit  de 
nombreux  services  aux  gens  de  lettres  de  son  temps. 
Pendant  la  Ligue,  il  informa  secrètement  Heeri  IV  de  ce 
qui  se  passait  dans  Paris.  Il  publia  le  Corbaccio  de  Boc- 
cace;  le  Bella  wli/are  eloqiienza  de  Dante,  etc.  —  Son 
petit-fiis,  Corbinalli  (Jean),  moraliste  et  épicurien,  né  à 
Paris  en  1615,  mort  eu  1716,  galant  homme  et  homme 
d'esprit,  fut  lié  avec  les  personnages  les  plus  célèbres  du 
temps,  notamment  avec  M"*  de  Sévignë,  qui  a  inséré  des 
lettres  de  lui  dans  sa  correspondance.  On  lui  doit  :  Senti- 
ments d'amour  tirés  des  jneilleurs  poètes  modernes  (1665); 
Histoire  généalogique  de  la  înuison  de  Gondi;  etc. 

GORBINIEN  (saint),  né  à  Chartres  vers  680,  mort  en 
Bavière  en  730.  A  l'âge  de  vingt  et  un  ans,  il  fonda,  près 
de  l'église  de  Saint-Germain  do  Chartres,  un  monastère 
où  il  demeura  quatorze  ans.  Après  plusieurs  voyages  à 
Rome,  il  se  fixa  eu  Bavière,  à  la  prière  du  duc  Grimoald,  et 
travailla  avec  succès  à  la  conversion  des  païens  encore 
nombreux.  Sacré  évêque  de  Freising,  il  y  éleva  un  mo- 
nastère qui  fut  l'origine  du  célèbre 
couvent  bénédictin  de  Weihen- 
stephan.  C'est  un  des  saints  les  plus 
populaires  de  la  Bavière.  —  Fèto  lo 
8  septembre. 

CORBIS  [biss)  n.  m.  Genre  do 
mollusques  lamellibranches,  fa- 
mille des  lucinidés,  comprenant  des 
formes  à  coquille  ovale,  régulière, 
épaisse,  couvertes  de  sillons  con- 
centriques ou  do  stries  rayon- 
nantes. [On  en  connaît  un  grand 
nombre  d'espèces  répandues  dans  l'océan  Indien  ou  fos- 
siles dans  les  terrains  tertiaires  {corbis  lamellosa),  etc.] 

CORBITE  (lat.  corbita;  de  corbis,  panier  d'osier)  n.  f. 
Mar.  anc.  Vaisseau  marchand  dont  un  des  mâts  portait  une 
hune  d'osier  en  forme  de  pa- 
nier. 

CORBIVAU  (l'o)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  passereaux  denti- 
rostres,  famille  des  corvidés, 
comprenant  de  grands  cor- 
beaux à  bec  élevé,  épais,  ro- 
buste, hauts  sur  pattes,  do 
couleurs  sombres.  (Les  corbi- 
vaux  sont  propres  au  centre 
et  au  sud  de  l'Afrique;  leurs 
mœurs  sont  celles  dos  cor- 
beaux ;  on  en  connaît  deux 
espèces  :  le  corbivau  à  cou 
blanc  du  Cap.  et  le  corbivau 
à  gros  bec,  d'Abyssinie.) 

CORBLET  (6/è)  n.  m.   Nom 
que  les  jardiniers  donnent  à  une  variété  de  pavot  appelé 
également  pavot  cornu. 

CORBLET  (l'abbé  Jules),  archéologue  français,  né  à 
Roye  (Somme)  en  1819,  mort  à  Versailles  en  1886.  D'abord 
attaché  au  clergé  d'Abbeville,  puis  à  celui  d'Amiens,  l'abbé 
Corblet  s'adonna  surtout  aux  études  archéologiques.  Il 
fonda,  en  1857,  la  Bévue  de  l'art  chrétien,  où  il  publia  un 
nombre  considérable  d'études,  ainsi  que  dans  les  "  Mé- 
moires »  de  la  Société  des  antiquaires  de  Picardie,  dont 
il  était  un  des  membres  les  plus  actifs.  On  citera,  parmi 
ses  travaux  :  Manuel  élémentaire  d'archéologie  nationale 
(1852);  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens  (1869-1874);  Be- 
cherches  historiques  sur  les  agapes  (1885). 

CORBLEU  !  (altérât,  de  corps  Dieu)  interj.  Juron,  il  On  a 
fait  aussi  de  ce  mot  un  substantif  féminin  dans  la  locu- 
tion interjeclive  par  la  corbleu  (même  sens). 

GORBON  (Ciaude-Anthime),  homme  politique  français, 
né  en  1808,  à  Arbiçoy-sous-Varennes  (Haute-Marne), 
d'une  famille  de  cultivateurs,  mort  en  1891.  Tour  à  tour 
tisserand,  peintre  de  lettres,  métreur,  compositeur  typo- 
graphe, sculpteur  sur  bois,  Corbon  étudiait  pendant  ses 
loisirs  les  questions  économiques,  sociales  et  religieuses. 
En  1840,  il  s'associa  à  plus  do  deux  cents  ouvriers  et 
fonda  l'Atelier,  journal  dont  il  fut  un  des  plus  actifs  ré- 
dacteurs. En  1848,  il  fut  élu  représentant  du  peuple  par 
les  électeurs  de  Paris.  Corbon  rentra  dans  la  vie  privée 
après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre.  Retourné  à  son  atelier, 
il  publia  :/?e  l'enseignement  professionnel  (1859),  et  le  Secret 
du  peuple  de  Paris  (186;î).  Après  la  chute  de  l'Empire,  il 
fut  nommé  maire  du  XV"  arrondissement  de  Paris,  et  élu, 
en  1871,  député  à  l'Assemblée  nationale,  où  il  soutint  lo 
gouvernement  de  Thiers.  I!  fut  élu,  en  1875,  sénateur  ina- 
movible. Il  a  été  questeur  du  Sénat,  de  1885  à  1890. 

CORBONDIER  (di-é)  n.  m.  Anc.  mus.  Sorte  do  cor  do 
chasse,  dont  on  sonnait  dans  les  réjouissances  publiques. 
CORBRIDGE,  comm.  d'Angleterre  (comté  de  Northum- 
berland),  sur  la  Tj^ne;  2.400  hab.  Autrefois  ville  impor- 
tante; ruines  romaines. 

CORBUCHE  D.  f.   Arg.  Ulcère,  n  Corbuche-lof,  Ulcère 
que  se  donnent  les  mendiants  pour 
exciter  la  pitié. 

CORBULE  ou  CORBULA  n.  f.  Genre 
de  mollusr(ues  lamellibranchesfpélécy- 
podcs),  famille  des  mj,'idés,  compre- 
nant ues  formes  à  coquille  ovale  avec 
valves  inégales,  épiaermée,  épaisse. 
(Les  corbules  comptent  plus  de 
soixante-dix  espèces,  réparties  dans 
toutes  les  mers,  ou  fossiles  dans  les 
terrains  secondaires  ot  tertiaires.) 

GORBULON  fCnéius  Domitius),  gé- 
néral romain,  né  vers  lo  commence- 
ment de  l'ère  chrétienne,  mort  en  67. 
Bien  qu'il  eût  commis  sous  Caligula  do 
grandes  dilapidations,  il  reçut  do 
Claude  le  commandement  d'une  armée 
en  Germanie  (47).  Il  battit  les  Chauqucs  et  creusa  un  canal 
de  la  Meuse  au  Rhin.  Sous  Néron  (54),  il  lit  la  guerre  aux 
Parthes,chassad'Arménie  leur  roi  Vologèsc  et,  finalement, 
lui  imposa  la  paix,  ainsi  qu'à  Tiridato.  Malgré  ces  scrvi- 


Corbulon. 


ces,  Néron  donna  I  ordre  de  le  tuer.  Corbulon  préféra  se 
percer  lui-même  de  son  épée.  Il  avait  écrit  des  mémoires 
militaires  dont  il  ne  reste  rien. 

CORCELET  \se-lé)  n.  m.  Forme  inusitée  de  corselet. 

GORCELLES  (Claude-François-Philibert  Tircuy  de), 
né  à  Marcilly-d'Azorgue  (Rhône)  en  1802,  mort  à  Paris 
en  1892.  11  fut  nommé,  en  1837,  député  de  Séez  (Orne). 
En  1848,  les  électeurs  de  l'Orne  l'envoyèrent  à  la  Consti- 
tuante. Il  appuya  la  politique  do  Louis-Napoléon.  Chargé 
par  lo  gouvernement  d'une  mission,  il  se  rendit  auprès  du 
pape,  alors  à  Gaèto,  et  à  Rome,  ou  il  désavoua  lo  traité 
conclu  avec  les  triumvirs  par  de  Lesseps,  et,  après  que  lo 
général  Oudinot  fut  entré  dans  Rome,  il  présida  au  réta- 
blissement de  l'ancien  régime  et  fut  réélu  à  l'Assemblée 
législative.  Après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre,  il  rentra 
cependant  dans  la  vie  privée.  Elu,  en  1871,  député  du  Nord 
à  l'Assemblée  nationale,  il  fut  nommé,  par  Thiers,  ambas- 
sadeur près  le  saint-siège.  Il  conserva  ces  fonctions  après 
la  chute  do  Thiers. 

GORCERON  ou  CORSERON  n.  m.  Morceau  de  liège  que 
Ion  attache  aux  empiles,  pour  que  les  hameçons  no  tou- 
chent pas  au  fond,  ii  On  dit  aussi  flotte. 

—  n.  m.  pi.  Morceaux  do  liôgo  qui  maintiennent  à  fleur 
d'eau   les   hlets  tendus,  il  On  dit  également  flottes. 

CORCHORE  {kor')  n.  m.  Genre  de  tiliacées,  tribu  dos 
grewiées,  comprenant  une  quarantaine  d'espèces,  qui 
croissent  dans  les  régions  tropicales. 

GORCIANO,  comm.  d'Italie  (Ombrie  [prov.  de  Pérouse]), 
non  loin  du  lac  de  Trasimène  ;  4.500  hab. 

CORCIER  {si-é)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  chêne 
qui  fournit  du  liège  comme  le  chêne-liège  proprement  dit. 

CORCIEUX,  ch.-l.decant.desVosges,arr.età  19  kilom. 
de  Saint-Dié,  sur  le  Neuné  ;  1.509  hab.  Ch.  de  f.  Est.  —  Le 
canton  a  13  comm.  et  11.255  hab- 

GORCOVADO,  volcan  des  Andes  (Chili),  en  face  de  l'île 
de  Cluloé  ;  altitude  approximative  :  2.300  mètres. 

GoRCOVADO,  nom  d'un  petit  fleuve  côtier  du  Chili. 

GoRCUBION,  ville  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la  Co- 
rogne]),  près  du  cap  Finistère;  1.469  hab.  Petit  port  de 
commerce.  Pêche  de  la  sardine.  Ville  brûlée  par  les  Fran- 
çais en  1809.  —Pop.  du  district  de  Corcubion  :  36.332  hab. 

GORCUD  ou  KORKOUD,  fils  du  sultan  ottoman  Baja- 
zet  II,  né  dans  la  seconde  moitié  du  xv*  siècle,  mort  en 
1513.  Investi  par  son  père  du  gouvernement  de  Tekké,  il 
s'enfuit  au  bout  de  peu  de  temps  en  Egypte,  comptant 
que  le  sultan  des  mamelouks  1  aiderait  à  s'emparer  do 
1  empire.  Ses  espérances  ayant  été  trompées,  il  fut  réduit 
à  implorer  le  pardon  de  son  père.  Quand  Bajazet  eut  abdi- 
qué, les  janissaires  proclameront  Sélim,  son  frère  cadet. 
A  peine  sur  lo  trôiio,  lo  nouvel  empereur  poursuivit 
Corcud  en  Asie  Mineure  et  le  lit  mettre  à  mort. 

CORCULE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  embryon. 

GORCYRE.  Mvth.  gr.  Fille  d'Asopos  et  mère  do  Phéax, 
qu'elle  eut  do  i^oseidon.  Elle  donna  son  nom  à  Y'ile  de 
torcyre  (auj.  Corfou). 

GORCYRE,  nom  ancien  do  l'île  de  Corfou.  Les  Grecs 
l'appelaient  Korkura  ou  Kerkura;  les  Romains,  Corcyra. 
On  fidentifie  avec  l'île  des  Phéaciens,  dont  il  est  question 
dans  VOdysséc. 

GORCYBÉEN,  ENNE  [ré-in,  en),  personne  née  à  Cor- 
cyre  ou  qui  habite  cette  île.  —  Les  Corcyrêens. 

—  Adiectiv.  Qui  appartient  à  cette  île  ou  à  ses  habi- 
tants :  Les  mœurs  corcyrèennes. 

GORDA  (Auguste-Charlos-Joseph),  botaniste  allemand, 
né  en  1809  à  Reichenberg  (Bohême),  mort  en  1849.  Il  pu- 
blia, dès  1829,  un  ouvrage  qui  lui  valut  d'être  appelé  à 
Berlin  près  do  Humboldt.  En  1834,  il  fut  nommé  conserva- 
teur au  musée  de  Prague.  En  1847,  il  fit  un  voyage  scien- 
tifique au  Texas,  et  périt  à  son  retour  dans  un  naufrage. 
Les  principaux  ouvrages  de  ce  savant  sont:  Icônes  fun- 
gorum  hucusque  cognitorum  (1837-1842);  Floi^e  illustrée  des 
mucédinées  d'Europe  (1839;  trad.  en  franc.,  1840);  Intro- 
duction à  l'étude  ae  la  mycologie  (1842);  Documents  pour 
la  flore  de  l'ancien  continent  {\^\z>);  QIC. 

CORDAGE  (du  gv.korda.T,akos,  même  sens)  n.f.  Chorégr. 
anc.  Danse  grossière  et  lascive,  usitée  chez  les  anciens 
Grecs,  n  Querques-uns  font  ce  mot  masculin  en  français, 
comme  il  l'est  en  grec. 

—  adj.  f.  Myth.  Surnom  d'Artémis  en  Elide.  (On  l'appe- 
lait ainsi  parce  que,  suivant  la  légende,  les  compagnons 
de  Pélops  avaient  dansé  la  cordace  dans  son  temple  pour 
célébrer  leur  victoire.) 

CORDAGE  (daf)  n.  m.  Nom  générique  de  toutes  les 
cordes  et  câbles  employés  au  gréement  et  à  la  manœuvre 
des  navires,  ainsi  qu'au  service  des  trains  d'artillerie  et 
des  machines  ou  engins  quelconques. 

—  Artill.  Cordage  à  enrayer,  Câble  servant  à  limiter  le 
recul  de  l'obusier  de  montagne,  quand  on  manœuvre  la 
pièce  sur  un  terrain  qui  manque  de  largeur. 

—  Art  milit.  Cordage  de  caisse,  Corde  câblée,  qui  sert 
à  serrer  les  grands  cercles  du  tambour. 

—  Techn.  Cordage  ou  Corde  lisse,  Corde  en  fil  de  chanvre, 

3ui  sert  pour  exécuter  des  opérations  de  sauvetage,  et 
ont  l'une  des  extrémités  est  munie  d'un  bilboquet  de  bois 
de  frêne, qui  permetdei'aniarrerplus facilement,  n  Cordatje 
à  feu  de  clieminée,  Corde  semblable  à  la  précédente,  qu'on 
emploie,  dans  les  feux  do  cheminée,  pour  monter  sur  les 
toits  très  inclinés,  n  Corde  dont  se  servent  les  maçons  pour 
niveler  la  maçonnerie  qu'ils  montent,  ii  En  T.  d'exploit, 
des  forêts,  Manière  de  corder  le  bois,  de  le  mesurer  à  la 
corde.  i|  Opération  qui  consiste  à  passer  sur  les  épis  de  blé 
avant  leur  maturité  une  corde  tendue,  pour  faire  tomber 
la  rosée  du  matin,  qiii  nuirait  au  grossissement  du  grain. 

—  Encycl.  Mar.  Los  cordages  sont  employés  à  bord 
pour  toutes  les  manoeuvres  courantes  et,  en  général,  pour 
tout  ce  qui  exige  do  la  souplesse  et  une  manipulation  fa- 
cile. Ils  sont  en  filin  blanc  ou  en  filin  goudronné  ;  commis 
en  aussières,  c'est-à-diro  composés  de  trois  ou  quatre  to- 
ronsou  encore  commiseu  grelins,  c'est-à-dire  composés  de 
trois  ou  quatro  aussières.  La  matière  employée  est  gêné- 
ralomont  lo  chanvre,  en  Europe;  mais  chaque  paysso  sert 
des  textiles  qu'il  produit.  En  Chine,  on  prend  du  rotin,  qui 
donne  des  câbles  d'une  solidité  à  toute  épreuve  et  imputres- 
cibles. L'Etat  confectionne  beaucoup  de  ses  cordages  ot 
hîur  mot  une  marque  spéciale.  L'inconvénient  des  cor- 
dages consiste  eu  ce  que  le  chanvre,  soumisà  unechaleur 


Cordaïtea. 


272 

humide,  à  des  alternatives  d'humidité  et  de  sécheresse, 
se  brûle  souvent  sans  avoir  servi.  Los  cordages  vont  de- 
puis lelusin  et  le  merlin  jusqu'aux  aussières;  mais,  généra- 
lement, on  appelle  <>  cordages  "  des  filins  maniables  dont  la 
dimension  varie  du  quarantenier  jusqu'aux  fortes  aussières. 

On  dit  qu'un  cordage  est  blanc,  lorsqu'il  n'a  pas  été  gou- 
dronné; s'il  a  subi  cette  opération,  il  est  noir. 

GORDAGER  [je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  les 
voyelles  \  et  o  :  Il  cordagea.  Aous  curdageons]  v.  n.  Faire 
de  menues  cordes. 

CORDA'icaRPUS  {puss)  n.  m.  Nom  donné  aux  fruits  ou 
graines  do  cordaile. 

CORDaIte  (do  Corda,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  ou  groupe  do 
plantes  fossiles  des  terrains  houillers. 

—  Encycl.  Les  cordaites  constituent  à  elles   seules  la 
presque  totalité  de  certains  dépôts 
houillers  oil  l'on   retrouve  surtout 
les  débris  de  leurs  feuilles  et  de 
leur  écorco. 

COBDAITËES  n.  f.  pi.  Division  de 
plantes  fossiles.  —  Une  cordaÏtée. 

—  Encycl.  Le  nom  de  cordaïtées 
a  été  donné  à  un  groupe  de  gym- 
nospermes fossiles  caractérisés 
ossentiellement  par  leur  cylindre 
ligneux,  régulier,  circulaire  et 
simple,  et  qu'on  range  d'ordinaire 
à  côté  des  cycadées  et  des  coni- 
fères. Ces  végétaux  ont  laissé  des 
empreintes  ou  des  débris  dès  le  si- 
lurien supérieur  ;  mais  ils  sont  sur- 
tout très  nombreux  dans  le  terrain 
houiller ,  où  leur  accumulation 
constitue,  en  certaines  régions,  la 
partie  la  plus  importante  des  for- 
mations carbonifères.  Les  cordaïtées  se  rapprochent  éga- 
lement des  cycadées  et  des  conifères,  mais  ne  peuvent 
se  rapporter  à  aucun  des  deux  et  méritent,  par  consé- 
quent, de  composer  une  famille  à  part.  De  même  que  les 
cycadoxylées,  les  cordaïtées  ont  leurs  feuilles  disposées 
en  petit  nombre  autour  de  la  tige  et  des  rameaux. 

Leur  tronc  s'élevait  droit,  ne  se  ramifiant  que  vers  le 
haut.  Le  feuillage  était  composé  de  grandes  feuilles 
simples  en  forme  de  ruban.  Les  fleurs  sont  bien  connues  : 
chez  les  mâles,  chaque  étamine  est  formée  d'un  filet  por- 
tant à  son  sommet  trois  ou  quatre  sacs  polliniques  s  ou- 
vrant en  long. 

II  y  a  lieu  do  penser,  d'après  les  dimensions  de  la 
moelle,  quo  la  végétation  de  ces  plantes  remarquables  de- 
vait être  fort  rapide  et  peu  ou  point  interrompue. 

GORDANS  (Bartolomeo),  compositeur  italien,  né  à  Ve- 
nise en  1700,  mort  à  Udine  en  1757,  où  il  fut  maître  de  cha- 
pelle pendant  vingt-deux  ans.  Il  fit  représenter  à  Venise 
quelques  opéras  :  la  Générosité  di  Tiherio  (1729);  Silvia 
(1730);  la  Romilda  (i731).  On  connaît  aussi  do  lui  un  ora- 
torio :  San  Homualdo,  qui  fut  exécuté  à  Murano  en  1727. 
Comme  compositeur  de  musique  d'église,  Cordans  fit  preuve 
d'une  fécondité  prodigieuse.  On  connaît  de  cet  artiste  plus 
de  soixante  messes  solennelles  avec  iustruments,  dont 
quelques-unes  à  double  chœur;  plus  de  cent  psaumes  du 
même  genre,  sans  compter  une  quantité  de  motets,  d'an- 
tiennes et  de  répons. 

GORDARENI,  comm.  de  Roumanie  (district  do  Doro- 
hoiù)  ;  3.550  hab. 
CORDASSON  {da-son)  D.  m.  Sorte  de  toile  grossière. 
CORDAT  {da)  n.  m.  Sorte  de  grosse  serge  croisée,  dra- 
pée et  toute  de  laine,  destinée  à  faire  des  vêtements  com- 
muns. Il  Grosse  toile  d'emballage. 

CORDAY  D'Armont  (Marie-Annc-r/mWo//e),  née  en 
176S  à  la  ferme  de  Ronceray,  dépendant  actuellement 
de  la  commune  des  Champeaux  (Orne),  et  décapitée  â 
Paris  en  1793.  Fille  do  Jacques-François  Corday,  écuyer, 
et  de  Charlotte  de  Gautier  de  Ménilval,  elle  descendait 
directement  de  Pierre  Corneille.  Son  enfance  s'écoula 
en  grande  partie  dans  le  manoir  ancestral  de  Cauvigny, 
situé  au  Ménil-Imbert,  aujourd'hui  hameau  de  la  com- 
mune du  Renouard.  A  la  mort  de  sa  mère,  en  1782.  Char- 
lotte entra  comme  pensionnaire  à  l'Abbaye-aux-Dames, 
à  Caen,  où  elle  se  signala 
par  la  précocité  de  son  in- 
telligence et  la  gravité  de 
son  caractère.  Lors  de  la 
fermeture  des  couvents 
en  1790,  elle  trouva  asile  à 
Caen  môme,  chez  sa  vieille 
cousine  M°"'  Lecoutelier 
de  Bretteville.  Elle  y  me- 
nait une  vie  fort  retirée, 
et  passait  presque  toute  la 
journée  dans  sa  chambre  à 
"lire  les  œuvres  des  grands 
écrivains  anciens  et  mo- 
dernes. Ses  auteurs  do 
prédilection  étaient  l'abbé 
Raynal,  J.-J.  Rousseau,  et 
surtout  Plutarque.  Son 
âme  impressionnable  y 
puisa,  avec  une  sincère 
passion  pour  la  liberté,  une 
claire  intelligence  des  idées 
nouvelles  qu'elle  trouvait  exposées  dans  les  journaux. 
Girondine  ardente,  l'arrivée  à  Caen  do  ses  coreligion- 
naires de  la  Convention,  proscrits  par  le  décret  du  31  mai 
1793,  exalta  son  imagination.  Marat  lui  apparut  comme 
l'obstacle  principal  au  salut  de  la  nation.  Elle  résolut 
do  le  poignarder.  Sans  faire  part  de  ses  projets  à  per- 
sonne, elle  partit  le  9  juillet  pour  Paris,  où  elle  arriva 
lo  11.  Lo  lendemain,  elle  resta  enfermée  presque  tout  lo 
temps  dans  sa  chambre  do  l'hôtel  de  la  Providence.  Lo 
samedi  13  juillet,  de  grand  matin,  elle  acheta  chez  un 
coutelier  du  Palais-Royal  un  énorme  couteau  de  cui- 
sine, et  se  présenta  ensuite  chez  Marat,  sous  prétexte  do 
le  renseigner  sur  les  événements  do  Caen.  Econduito 
une  ])remièro  fois  par  Simone  Evrard,  compagne  du  jour- 
naliste, oUo  revint  le  soir  â  sept  heures.  Marat  était 
au  bain  :  il  donne  l'ordre  de  la  laisser  entrer,  la  fait 
asseoir  près  do  sa  baignoire,  l'interroge,  et  inscrit  les 
noms  des  lëdéralistes  pour  les  envoyer,  tlit-il,  â  la  guillo- 
tine. Cliarlotte,  tirant  brusquement  le  couteau  caché  sous 


Charlotte  Corday. 


273 

son  fichu,  le  plon^'O  toul  entier  dans  la  poitrine  ilo  Marat, 
dont  le  sang  jaillit  à  flots.  On  mx'ourt  à  ses  cris  et. 
pondant  qu'on  l'emporte  expirant,  Charlotte,  pâle  mais 
très  calme,  est  {,'arrottooot  subit  un  premier  interrogatoire. 
Losoir,  A  9  heures,  elle  est  conduite  à  la  prison  do  l'Abbaye. 
Transtorêo,  le  16,  à  la  Conciergerie,  elle  comparut,  le  n, 
devant  le  tribunal  révolutionnaire,  où  elle  l'ut  défendue 
par  Chauvoau-Lagardo,  et  condamnée  à  mort. 

—  Iconogr. Charlotte  Corday  avait  demande  à  ôtre  pointe  : 
elle  posa  devant  le  peintre  Hauer,  au  tribunal,  pendant 
qu'on  la  jugeait.  Ce  portrait,  au  dire  des  contemporains, 
est  d'une  ressemblauce  frappante  :  il  se  trouve  aujour- 
d  lini  au  musée  do  Versailles:  il  ort're  d'assez  notables 
dilt'éroncos  avec  l'estampe  de  Tassacrt,  qui  a  été  gravée 
d'après  lui. 
C'est  co  ta 
bloau  d'IIaii'  I 
qui  a  servi  1 
module  à  11 
plupart  des  ai 
tisles  qui  mi. 
repré  s  e  n  i 
Charlotte  Ci  i 
day ,  notam 
ment  A  Hei. 
Sche  rf«r, 
liaudry,  ai:^ 
dessinateurs 
qui  eut  illus- 
tror//'(5/o(>f>./- 
la  Ht^voluti"  ' 
parThiers.i'i- 

La  scène  ■!  ■ 
l'assassinat  a 
été  plusioni  ^ 
fois  reproduite 
par  lapointuro 
et  la  gravure  : 
Hauer  exposa 
un  tableau  sur 
ce  sujet  au  Sa- 
lon do  1793,  et 
Tassaert  re- 
produisit un 
croquis    de 

cette  peinture  au  bas  de  l'estampe  dont  il  a  été  question 
ci-dessus.  Henri  SchefFer  nous  a  montré  Charlotte  Corday 
protégée  par  les  membres  de  la  section  contre  la  fureur  du 
peuple  (1831)  ;  Baudry  l'a  représentée  au  moment  où  elle 
vient  de  commettre  le  meurtre  (1861).  Déhodoncq  a  peint 
la  scène  de  son  arrestation  (1868).  En  sculpture,  on  a  sou- 
vent parlé  du  buste  de  Charlotte  par  Ciéstngcr,  œuvre  de 
style,  mais  où  domine  la  fantaisie. 

Corday  (Charlotte),  tragédie  en  cinq  actes,  de 
Ponsard,  représentée  on  1850  à  la  Comédie -Française, 
alurs  II  théâtre  de  la  République  ».  —  Danton,  après  avoir 
en  vain  tenté  un  rapprochement  avec  les  girondins,  se 
rejette  dans  le  parti  extrême  :  l'orage  éclate,  et  les  giron- 
dins, etfrayôs,  se  dispersent.  Au  second  acte,  ils  errent  par 
la  campagne  normande  :  une  jeune  fille  leur  indique  le 
chemin  ;  c'est  Charlotte.  Celle-ci,  petite-nièce  de  Corneille, 
nourrie  de  Jean-Jacques  et  des  anciens,  a  déjà  formé  le 
projet  de  tuer  uu  des  tyrans  qui  oppriment  la  République. 
Mais  lefjuol  ?  La  jeune  fille  va  s  éclairer  auprès  do  Bar- 
baroux.  Décidée  à  *uer  Marat,  elle  part  pour  Paris.  Un 
instant  attendrie  par  la  vision  du  bonheur  ([u'ello  perd,  le 
discours  d'un  orateur  on  plom  vent  ravive  son  ardeur  de 
patriote.  Elle  entre  chez  Marat  et  le  frappe.  Au  dernier 
tableau,  elle  a  avec  Dauton  un  entretien,  dont  la  conclu- 
sion est  que  le  meurtre  est  toujours  inutile  et  coupable. 
—  Charlotte  Corday  passe,  ajuste  titre,  pour  une  dos 
meilleures  pièces  de  Ponsard;  on  y  voudrait  plus  de 
mouvement  et  d'éclat,  mais  elle  se  recommando  par  la 
ferme  sévérité  de  la  conception  et  par  la  rectitude  vigou- 
reuse du  style. 

CORDE  (du  latin  chorda,  boyau)  n.  f.  Tortis  fait  do 
chanvre  ou  de  toute  autre  matière  textile  :  Tordre,  Filer 
une  CORDE.  Les  fijianciers  soutiennent  l'Etat  comme  la 
CORDI-:  soutien*  le  pendu.  (Montesq.)  il  Càlde  que  l'on  tendait 
le  long  du  mur,  dans  un  escalier,  pour  qu'on  pût  s'y  tenir 
comme  A  une  rampe  :  Prenez  la  coRnii.  il  Lien  (juo  l'on 
tend  entre  les  extrémités  d'un  arc  d'une  arme  à  trait,  pour 
le  bander  :  La  coROii  d'une  arbali^.le.  il  Câble  tendu  en 
l'air,  sur  lequel  dansent  certains  bateleurs  :  Un  danseur 
de  cordp:.  ii  Corde  à  sauter.  Mince  tortis  de  chanvre,  garni 
à  chaque  extrémité  d'une  poignéo  do  bois,  et  avec  lequel 
les  enfants  s'amusent  è  sauter. 

—  Par  ext.  Supplice  de  la  pendaison  ;  dernier  supplice, 
en  général  :  Mériler  la  cordi;. 

—  Par  anal.  Etoffe  tortillée  et  pouvant  servir  à  nouer  : 
Une  coROK  de  mousseline. 

—  Fig.  Ressource,  moyen  d'action  :  Si  une  seule  de 
nos  coRDKS  nous  manque,  7ious  so7nmes  perdus.  (C.  do  Retz.) 

—  Loc.  div.  ^e  mettre  la  corde  au  cou,  Se  mettre  dans 
une  situation  mauvaise  ;  travailler  à  sa  ruine,  à  sa  porto. 

Il  Sentir  la  corde.  Etre  fort  suspect,  avoir  une  apparence 
cTiminoIIo.  ||  Homme  de  sac  et  de  corde,  Filou,  scélérat, 
homme  digne  des  plus  grauds  châtiments.  (La  première 
partie  de  cette  locution  s'explique  par  la  coutume 
qu'avaient  certains  peuples  do  mettre  les  criminels  dans 
un  sac  et  do  les  noyer,  au  lieu  de  les  pendre.)  ii  Mettre 
une  chose  en  corde,  La  tortiller,  lui  donner  la  forme  d'une 
corde  :  Tabac  mis  kn  corde  ou  simplement  :  Tabac  i%n 
connu.  Ii  Avoir  deux  cor(^s,  plusieurs  cordes,  plus  d'une 
corde  à  son  arc,  Posséder  plus  d'une  ressource,  avoir  plu- 
sieurs moyens  pour  réussir  dans  ce  que  l'on  ontroprond. 

ii  Etre  usiijusiiu'à  la  corde.  Montrer  la  corde.  So  disent  d'un 
vêtement  tellement  usé  que  les  fils  do  la  chaîne  et  do  la 
tramo  sont  devenus  visibles.  —  Fig.  Etre  rebattu,  n'ôtro 
plus  do  miso,  avoir  perdu  tout  crédit  :  Vieille  histoire 
vr{:k  .iosqd'A.  la  corde. 

—  Loc.  pop.  Coucher  à  la  corde.  Dormir  à  la  corde. 
Passer  la  nuit  dans  un  de  ces  garnis  comme  il  on  exis- 
tait dans  les  quartiers  excentriques  et  aux  environs  des 
Halles,  assis  otlos  bras  appuyés  sur  uno  cordo  tendue  ù 
hauteur  do  cointuro.  (Do  grand  matin,  lo  logeur  lâchait 
brusquement  cotto  cordo  pour  réveiller  ses  clients.) 

—  Acoust.  et  mus.  Boyau  ou  fil  do  métal,  uni  ou  tor- 
tillé, nue  l'on  tond  sur  certains  instruments,  et  que  l'on 
fait  résonner  lorscpi'on  veut  jouer  do  cos  instruments  : 
Lea  coudI':h  d'un  piano,  d'un  violon,  d'une  guitare.  \\  Nuto, 

UL 


son  produit  par  les  vibrations  d'un©  cordo;  note,  son  mu- 
sical on  général;  timbre  de  la  voix  humaine  :  La  quinte  a 
cinq  coRui:s.  La  Malibran  possMait  les  coRDiis  les  plus 
sympathiques.  —  Fig.  Sentiments,  expression  considérée 
dans  son  mode,  sa  nature,  son  intensiio  :  L'amitiii  fait 
vil)rcr  les  cordes  les  plus  dt'IicntfS  du  ctrur.  (La  Rochef.- 
Doud.)  il  Sujet  de  convorsatiun  ou  de  discours,  matière  ù. 
traiter  :  'Toucher  une  cordI':  délicate.  Il  Grosse  corde,  lo  sol 
argenté  du  violon  ;  lo  sol  et  le  do  argentés  do  la  basse, 
et  lig.  Point  capital  ou  personnage  lo  plus  important  : 
Tnrenne  était  dans  le  mom2nt  In  c.uosSK  cokdk  du  parti. 
(Do  Retz.)  Il  Corde  de  timbre.  Corde  que  l'on  tend  au-dos- 
sous  de  la  peau  d'un  tambour,  pour  augmenter  sa  sonorité. 
Il  Corde  ennemie,  Nom  que  los  Italiens  donnent  â  la  pre- 
mière note  de  la  voix  de  tête,  à  cause  do  la  tlifticulté  que 
l'on  éprouve  à  passer  de  la  voix  do  poitrine  à  cetto  note. 
Il  Flatter  la  corde,  La  toucher  doucement,  avec  délica- 
tesse. Il  Violon  à  cordes  avalées.  Autrefois,  Violon  accordé 
â  la  quarte,  il  Double  corde.  Jeu  du  violon,  du  violoncelle 
ou  de  la  basse,  qui  consiste  à  toucher  deux  cordes  à  la 
fois.  Il  Corde  fondamentale,  Accord  d'harmonio. 

—  Anat.  Cordes  vocales.  Ligaments  inférieurs  de  la 
glotte.  Il  Cordes  sonores.  Petits  conduits  membraneux  con- 
tenant les  canaux  demi-circulaires  de    l'ureiUe  interne. 

Il  Corde  du  tympan.  Rameau  du  nerf  vidion  qui  pénètre  la 
caisse  du  tympan,  ii  Corde  d'Hippocrate,  Tendon  d'Achille. 

—  An  milit.  Corde  de  brélage.  Corde  employée  pour 
brélcr,  c'est-à-dire  fixer  les  fardeaux  sur  les  voitures  de 
l'artillerie,  ii  Corde  à  chevaux,  Corde  qui  sert,  dans  l'ar- 
tillerie et  le  train,  pour  attacher  les  chevaux  au  bivouac. 

Il  Corde  à  fourrage,  Corde  dont  sont  pourvus  tous  les  sol- 
dats des  troupes  à  cheval,  pour  arrimer  le  fourrage  en 
bottes  ou  en  trousses.  (C'est,  parait-il,  la  façon  dont  cer- 
tains cavaliers  portaient  cette  corde,  au  cours  do  la 
guerre  de  Trente  ans.  qui  donna  l'idée  de  l'insigne  mili- 
taire appelé  «  aiguillettes  1) .)  u  Corde-poitrail,  Corde  qui 
sert  lors  de  l'embarquement  des  chevaux  en  chemin  de 
fer  pour  maintenir  les  chevaux  à  distance. 

—  Art  vétér.Corderfe/'arf.in,  Engorgement  des  vaisseaux 
lymphatiques  sous-cutanés,  il  Corde  du  flanc.  Saillie  fur- 
liiée  au  flanc  du  cheval  par  lo  muscle  ilio-abdominal. 

—  Bot.  Corde  à  violoji.  Nom  vulgaire  d'une  asclépiadée 
du  genre  périploque,  qui  croît  à  Saint-Domingue,  ii  Arbre 
à  cordes.  Nom  vulgaire  donné  à  diverses  variétés  de 
figuiers,  dont  l'écorce  s'emploie  pour  fabriquer  des 
cordes. 

—  Comm.  Sous  corde.  Marchandise  en  ballot,  sans  dé- 
faire la  corde,  en  gros,  par  opposition  à  En  détail,  c'est- 
à-dire  Pièce  par  pièce,  il  Bois  de  corde.  Bois  qui  so  mesu- 
rait avec  une  corde,  et  qui  équivalait  à  environ  quatre 
stères.  (On  dit  aujourd'hui  Bois  de  stère.)  il  Corde- feuillards. 
V.  ce  mot.  Il  CorrfedV/Jon^es,  Quantité  déterminée  d'épongés 
enfilées  à  une  corde- 

—  Cou^iv.  Cordes  métalliques, Càh\es  de  fils  de  fer  ou  d'acier 
parallèles,  retenus  par  des  liens  de  distance  en  distance. 

—  Dr.  crim.  Corde  d'estrapade.  Corde  qui  servait  à  sus- 
pendre ceux  qui  étaient  condamnés  à  l'estrapade,  ii  Coup 
de  corde  ou  Trait  de  corde,  Action  d'élever  le  patient  et 
do  le  laisser  ensuite  retomber  à  un  pied  de  terre. 

—  Géom.  Ligne  droite  qui  part  d'un  point  de  la  circon- 
férence et  va  aboutir  à  un  autre  point 
sans  passer  par  le   centre  :  La  cordk 
joint  les  deux  extrémités  d'un  arc.  ^/ \g 

—  Ichtyol.  Un  des  noms  vulgaires  do 
la  lamproie. 

—  Jeux.    Au  billard,  Nom  que  l'on 
donnait,  dans  l'ancien  jeu,   à  la  ligne 
tracée  dans  toute  la  largeur  de  la  talile,  a,  H.  corde, 
à  la  hauteur  de  la  mouche  du  bas.   (So 

disait  par  ext.  des  deux  clous  qui  étaient  placés  sur  les 
deux  bandes  des  côtés  d'un  billard,  et  qui  indiquaient  la 
ligne  en  deçà  de  laquelle  on  devait  phMxr  sa  bille  avant 
de  jouer.)  ii  Grosse  cordo  tendue  au  milieu  d'un  jeu  de 
paume  ot  garnie  de  filets  pour  arrêter  les  balles  :  Mettre 
sous  /acoBDK,  Friser  la  coHDii.  il  A  la  longue  paume.  Ligne 
qui  sépare  les  deux  camps  :  /tester  sous  la  cordk.  li  Corde 
à  peloton.  Cordelette  dont  on  entortille  los  balles  qui  ser- 
vent dans  les  jeux  do  panmo. 

—  Manèg.  Grande  longe  attachée  A  un  pilier  autour 
duquel  on  fait  manœuvrer  un  cheval,  il  Corde  de  deux 
piliers,  Longe  du  caveçon,  quand  le  cheval  travaille  ontro 
deux  piliers,  ii  Faire  la  corde.  Se  dit  du  cheval  qui,  en  res- 
pirant, retire  la  peau  de  son  ventre  au  défaut  des  côtes. 

Il  Faire  donner  un  cheval  da7is  les  cordes,  Lo  faire  sauter, 
ruer,  etc.,  étant  retenu  par  des  cordes  entre  deux  piliers, 
pour  exorcer  le  cavalier  novi<'e  qui  le  monte. 

—  Mar.  ot  nav.  Mât  de  corde.  Draille  verticale  de  goé- 
lette, il  Pares  les  cordes!  Commandement  de  manœuvre 
signifiant  do  lover  les  manœuvres,  il  Corde  de  remorgue  ou 
de  trait,  Cordo  qui  sert  â  halor  un  bateau,  il  Lâcher  un 
bateau  sur  cordes,  Lo  laisser  descendre  au  cours  de  l'eau, 
tout  en  lo  maintenant,  au  moyen  d'une  cordo  amarrée  à 
terre  ou  sur  uno  pile  do  pont. 

—  Môcan.  Corc/t,' sans /iH,  Cordo  tondue  sur  doux  pou- 
lies de  façon  que,  si  l'une  reçoit  lo  mouvement  d'un  mo- 
teur, la  cordo  est  entraînée  ot  transmet  lo  mouvemout  ù 
l'autre  poulie,  il  Raideur  des  cordes,  Résistance  dos  cordes 
ù.  la  flexion. 

—  Métrit).  Corde  légh'e ,  Premier  des  six  éléments 
dont  se  composent  los  pieds  dans  los  vers  arabes,  il  Corde 
lourde.  Second  des  mêmes  éléments. 

—  Métrol.  Mesure  ospaguoto  do  longueur,  qui  valait 
12'",4i7.  11  Corde  des  eaux  et  forêts  on  d'ordomiance ,  Mesure 
do  bois  qui  émiivalait  ù  une  pile  do  S^.fiO  do  base.  l^.llOdo 
hauteur,  les  bfichos  ayant  l^.U  de  lonf^ueur.  ii  Corde  de 
fjrnnd  buis.  Mesure  dilTérant  de  la  précédente  seulement 
par  la  longueur  des  bûches,  qui  était  do  l^.SO.  n  Corde  de 
port.  Mesure  qui  ne  dilVérait  do  celle  des  eaux  ot  forôls 
que  par  la  hauteur  do  la  pile,  qui  était  do  l'",625. 

—  Pathol.  Engorgomeni  oblong  et  douloureux  do  l'urè- 
tre, qui  survient  dans  la  blennorrhagie.  il  Tension  d'un 
muscle,  causée  par  uno  lésion  quelconque. 

—  PÂch.  Pécne  aux  cordes,  POcho  avec  une  longue 
corde,  arméo  do  lignes  do  distance  en  distance,  il  Maîtresse 

"      '     '  '     '        '       forto  dos  cordos,  celle 

Corde  dont  Tâmo  ost 


corde  ou  Corde  dormante,  Lu  plus  forto  dos  cordos,  celle 
nui  porto  les  lignes,  it  Corde  filtre,   0 
l\)rméo  d'un  écheveau  do  soie  grègo. 


Pyrotechn.  Cordes  de  couleur,  Cordos  trompées  dans 
on  mélange  do  uitro,  do  soufre,  d'antimoine  ot  do  résine 
du  genièvre,  dont  on  so  sert  pour  formop  les  parties 
sinueuses  dos  pièces  qui  représentent  dos  monuments, 
ainsi  que  les  inscriptions  ot  les  devises,  ii  Cordes  â  feu, 


CORDE 

Sorte  de  mèche  do  cordo  non  tressée  qui  sert  à  mettre  lo 
feu  aux  artifices. 

—  Tecbn,  Nom  donné  à  des  aspérités  qui  so  forment  à  la 
surface  du  verre  soufflé,  quand  on  le  souffle  trop  froid. 

il  Nom  que  les  relieurs  donnout  à  des  ficelles  de  diverses 
grosseurs,  dont  sont  faites  les  nervures  des  livres  roliés. 

Il  Daus  rindu«trio  dos  tissus.  Demi-cordes,  représentation 
d'un  fil  do  chaîne  sur  le  papier  do  miso  on  carte.  |[  Copier 
la  corde.  Reproduire  une  mise  en  carte,  il  Arrêter  le  dessin 
à  la  corde.  Remplacer  lo  tracé  du  crayon  par  dos  points 
uniformes  qui  remplissent  les  petits  carreaux  de  la  carto 
compris  dans  ce  tracé,  il  Cordes  de  rames,  Cordages  des 
métiers  à  la  tire,  fils  formant  la  trame,  ii  Corde  à  nœuds 
ou  Corde  nouée.  Grosso  corde  garnie  de  nœuds,  qui  sert 
pour  travailler  dans  certains  endroits  élevés,  ou,  dans  les 
gymnases,  pour  monter  à  force  do  bras,  n  Corde  à  puits, 
Corde  passée  dans  la  poulie  d'un  puits  et  portant  un  ou 
deux  seaux  pour  puiser  do  l'eau,  n  En  passementerie. 
Nom  donné  ù  une  torsade  d'épauletto,  et,  dans  les  fabri(iues 
de  boutons,  à  un  genre  d'enjolivement  usité  dans  ces  pro- 
duits. Ii  Cordes  à  boyau,  lutcstia  do  mouton  ou  d'un  autre 
animal,  séché  et  préparé  pour  être  employé  dans  les  in- 
struments de  musique,  dans  la  transmission  des  mouve- 
ments, etc.  Il  Corde  de  montre,  Cordo  de  boyau  qui  servait 
dans  les  anciennes  montres  à  tendre  le  grand  ressort. 

Il  Corde  de  semple,  Cordo  de  fil  à  trois  bouts,  usitée  dans 
les  fabriques  de  soie,  ii  Coi  de  de  volets.  Celle  qui  tend  la 
chaîne,  n  Corde  enroulée.  Celle  qui  fait  deux  tours  sur 
l'ensouplo  de  derrière. 

—  Télégr.  électr.  Corde  de  fil  métallique,  Câblo  formé 
de  plusieurs  brins  de  fils  métalliques  tordus  en  corde. 

—  Turf.  Corde  qui  limite  intérieurement  la  piste,  n  Tenir 
la  corde.  Se  dit  de  la  situation  avantageuse  du  cheval 
([ui  se  trouve  le  plus  rapproché  do  cotto  limite.  —  Fig.  So 
dit  de  celui  qui  a  le  plus  de  chances  do  réussir  dans  une 
entreprise  quelconque. 

—  Véloc.  Raie  peinte  sur  le  sol  de  la  piste,  près  du 
bord  intérieur  de  cetto  piste,  et  indiquant  lo  point  où  a 
été  établi  le  métrage.  (En  France,  la  corde  représente, 
selon  les  vélodromes,  333™, 33,  5ù8  met.  ou  666'°,GG.) 

—  Véner.  Demi-corde,  Endroit  fourré  d'un  bois,  qui  sert 
de  refuge  aux  bêtes  fauves. 

—  Loc,  PROv.  :  Il  ne  vaut  pas  Ja  corda  pour  le  pendre,  Se 
dit  d'une  personne  digne  du  plus  grand  mépris,  il  II  a  de 
la  corde  de  pendu  dans  sa  poche,  Se  dit  d'un  homme  qui 
gagne  toujours  au  jeu,  ou  qui  réussit  dans  tout  co  qu'il  en- 
treprend, la  corde  de  pendu  passant  pour  porter  bonheur 
à  celui  qui  l'a  habituellement  sur  soi.  ii  On  verra  beau  jeu 
si  la  corde  ne  rompt,  Façon  de  promettre  uu  résultat  ex- 
traordinaire, si  rien  no  vient  rempèchor  de  se  réalisL*r. 

11  II  ne  faut  point  parler  de  corde  dans  la  maison  d'un 
pendu.  Il  no  faut  pas  parler  devant  les  gens  de  choses 
semblables  â  celles  qui  peuvent  leur  être  reprochées. 

—  Encycl.  Techn.  La  corde  est  une  sorte  do  câble  de 
faible  dimension,  que  l'on  fabrique  avec  diverses  matières 
textiles,  telles  que  lo  lin,  le  chanvre,  le  coton,  etc.  Lo  brin 
entrant  dans  la  fabrication  de  la  corde  prend  le  nom  de 
duite.  Quand  on  fait  subir  à  la  duite  un  certain  nombre 
de  manipulations  et  d'apprêts  successifs,  par  exemple 
l'étrillage  et  lo  lustrage,  ello  devient  commercialement  do 
la.  ficelle. 

La  corde  prend  en  outre  les  noms  do  cordage  simple  ot 
de  cordage  composé,  suivant  qu'il  entre  un  nombre  plus  ou 
moins  considérable  do  dnites  dans  sa  constitution.  Tout 
d'abord,  les  duites  tordues  ensemble  constituent  les  to- 
rons; on  compte  en  général  trois,  ouatre,  cinq  et  six 
duites  qui,  câblées  et  tordues,  forment  le  toron.  Cos  torons, 
tordus  do  nouveau  ensemble,  en  nombre  plus  ou  moins 
grand,  donnent  le  cordage  simple.  Plusieurs  cordages  sim- 
ples, câblés  et  tordus,  constituent  lo  cordage  composé  que 
l'on  appelle  aussi  grelin. 

La  cordo  a  commercialement  différents  noms  :  on  l'ap- 
pebo  chapelière  quand  elle  ost  composée  d'une  torsion  do 
doux  ou  trois  dnites,  nu'on  lisse  à  1  eau.  Si  l'on  continue  â 
tordre  davantage  la  cnapclière,  on  obtient  le  fil  u  yorre. 
En  augmentant  le  nombre  de  duites  et  en  le  portant  â 
celui  do  six,  qui  sont  tordues  deux  à  deux  de  manière  â 
former  trois  torons,  commis  ensuite  en  bloc,  on  a  la  ficelle 
à  fouet.  En  modifiant  la  combinaison  du  commettage.  ou 
obtient  différents  types  de  cordes  :  lignes,  lignes  de  loch, 
lignes  de  sonde,  lignes  de  tambou:\.  etc. 

Outre  les  cordes  on  chanvre,  ou  fabrique  encore  d'au- 
tres cordes  on  lin,  en  coton,  etc.,  qui,  toutes,  ont  des 
applications  et  dos  emplois  variés  dans  los  diverses  bran- 
ches do  l'industrie. 

—  Acoust.  Corde  vibrante,  Cordo  métallique  ou  à  boyau, 
tendue  entre  deux  points  fixes,  (pio  l'on  peut  faire  vior<'r 
transversalement,  soit  ou  l'écartant  do  sa  position  d'équi- 
libre pour  rabaridonner  ensuite  â  olle-mémo,  soit  on  la 
frottant  avec  un  archet  perpendiculairement  A  sa  lon- 
gueur. Chacun  do  ses  points  effectue  un  série  d'oscilla- 
tions perpendiculaires  ù  la  position  d'é(piilibro. 

Los  Egyptiens  possédaient  un  très  grand  nombre  d'in- 
struments à  cordes.  Les  lois  qui  règlent  les  vibrations 
transversales  dos  cordes,  entrevues  on  partie  par  Pythii- 
gore,  ont  été  établies  expérimentalement  au  commence- 
ment du  xvii"  siècle  par  Mersenue,  et  théoriquement, 
d'abord  par  Taylor,  puis  par  Jean  et  Daniel  lîern«nilli, 
d'Alembert  ot  Euler.  Lo  problème  a  été  complètement 
résolu  par  Lagrange. 

Problème  de  ta  corde  vibrante.  On  suppose  la  cordo 
parfaitement  floxiblo  ot  dépourvue  d'élasticité  propre. 
Soit,  &  un  in-  y 
slantquoloon- 
quo  du  mou- 
vomont,  a'b' 
un  élément  i' 
qui  était  < 
ab  à    l'éta 

d'équilibre.  .Vax  d"ux  ox'i-.-niu-s  ib-  lélémont  n'A' agissent 
deux  forces  égales  T  (tension),  mais  non  directement 
opposées.  Cot  élément  ost  sollicité  dans  uno  dueciion  OV 

pcrpondiculairoù  OX  par  uno  force  -^rr^^!  ****  désignant 

par  ^L  la  masse  do  la  cordo  par  unité  do  longnour,  l'équa- 
tion différentioUo   du   mouvomonl  dans  lo   sous   dos  y 

rf("  iIt'  i« 

Si,  on  considôro  uno  cordo  Icndiio,  flxôo  A  sos  doux  ox- 
lr(Smit(Ss  A  ot  B,  cos  points  «Smnt  ilxos  sont  dos  nœuds; 
dans  l'intorvullo,  il  peut  y  avoir  uu  nombro  quolcon(|U« 

33 


CORDÉ   —   CORDELIER 

de  ventres.  Supposons  qu'il  n'y  en  ait  qu'un  ;  le  son  corres- 
pondant, dit  sou  fondamental,  son  le  plus  grave  que  puisse 
rendre  la  corde,  aura  un  nombre  de  vibrations 


■V.-      V         1   .  /t 
3  poids  do  la  c 

2  V  PL 

étant  la  denî 


Sonomètre  de  M. 


Or  [i  =  — ,  P  étant  le  poids  do  la  corde,  L  sa  longueur; 
9^  

donc  :  N  =^\/pf  •  (^^^"ï-  <i'^  Taylor.) 

Mais  P  =  ::R'Lp5,  5  étant  la  densité,  R  le  rayon  de  la 
corde  ;  doue 

Cette  formule  montre  que  le  nombre  de  vibrations  est  : 
l"  en  raison  inverse  de  la  longueur  de  In  corde  ;  2"  en  raison 
inverse  de  son  diamèt7-e;  3"  proportionnel  à  la  racine  carrée 
de  la  tension;  A"  en  raison  inverse  de  la  racine  carrée  de 
la  densité. 

La  vérification  expérimentale  peut  se  faire  soit  avec  le 
monocorde,  corde  tendue  sur  une  table  entre  deux  cheva- 
lets fixes,  et  sous  laquelle  peut  se  déplacer  un  troisième 
chevalet  mobile,  en  regard  d'une  règle  divisée,  soit  avec 
le  sonomètre  diffé- 
rentiel de  Marloye, 
muni  d'une  caisse  de 
résonnance  qui  ani- 

fdifie  le  son,  et  sur 
equel  sont  tendues 
deux  cordes ,  dont 
l'une  sert  de  terme 
de  comparaison.  Les  lois  théoriques  se  vérifient  très 
exactement  sur  des  cordes  longues,  flexibles  et  fortement 
tendues;  mais  Mersenno  avait  constaté  qu'il  y  avait  dé- 
saccord quand  les  cordes  sont  courtes,  grosses  et  peu  ten- 
dues. Savart  attribue  ce  désaccord  à  la  flexibilité  impar- 
faite de  la  corde  et  à  sa  raideur.  Cette  raideur  agit  à  peu 
près  comme  une  certaine  tension  constante  s'ajoutant  au 
poids  tendant  la  corde,  et  par  suite  augmentant  le  nombre 
de  vibrations.  Savart  a  établi  ce  résultat  au  moyen  d'un 
sonomètre  vertical,  dans  lequel  les  cordes  sont  tendues 
directement  par  des  poids  attachés  à  leur  extrémité  infé- 
rieure, la  portion  vibrante  étant  limitée  par  deux  étaux. 
Les  cordes  à  boyau  sont  donc  préférables  aux  cordes 
métalliques. 

Outre  le  son  fondamental,  Mersenne  a  constaté  l'exis- 
tence de  sons  supérieurs  qui  deviennent  de  plus  en  plus 
distincts  à  mesure  que  le  son  fondamental  s'éteint.  V.  har- 
moniques. 

Tous  les  instruments  à  cordes  sont  composés ,  c'est- 
à-dire  que  le  son  y  est  renforcé.  V.  rèsonanck. 

Les  cordes  vibrantes  sont  aussi  susceptibles  de  vibrer 
longitudinalement  ;  ces  vibrations  no  diATèrent  pas  de 
celles  des  verges.  V.  verges. 

—  Géom.  On  appelle  corde  d'une  courbe  la  droite  qui 
joint  les  deux  extrémités  d'un  arc  de  cette  courbe. 

Pour  les  propriétés    des    cordes   d'une   circonférence, 

V.   ARC. 

Dans  une  conique,  le  lieu  des  milieux  dos  cordes  paral- 
lèles à  une  direction  fixe  est  le  diamètre  conjugué  de  cette 
direction.  On  appelle  cordes  supplémentaires,  dans  une 
conique,  deux  cordes  qui,  partant  d'un  même  point  de  la 
courbe,  aboutissent  aux  extrémités  d'un  diamètre.  Ces 
cordes  sont  parallèles  à  un  système  de  diamètres  conju- 
gués. V.  DIAMÈTRE. 

Cordes  connnunes  à  deux  coniques.  Deux  coniques  ont 
quatre  points  communs  réels  ou  imaginaires.  Ces  quatre 
points  peuvent  être  joints  deux  à  deux,  et  donnent  six 
cordes  communes,  que  l'on  peut  grouper  deux  à  deux  do 
façon  que  deux  cordes  d'un  môme  couple  contiennent  les 
quatre  points.  On  obtient  ainsi  trois  systèmes  de  co7-dos 
communes,  réelles  ou  imaginaires. 

Les  coniques  ont  : 

l"  Quatre  points  d'intersection  réels  :  trois  systèmes  de 


Fig.  1. 


l'ig.  2. 


cordes  communes  réels,  et  ces  cordes  coupent  chacune 
des  coniques  on  des  points  réels  {fîf/.  l); 

2"  Quatre  points  d'intersection  imaginaires  :  trois  sys- 
tèmes réels,  mais  aucune  de  ces  cordes  no  coupe  les 
coniques  ; 

3"  Deux  points  d'intersection  réels  et  deux  imaginaires  : 
un  système  réel  et  deux 

imaginaires  ;  A.B  3 

4'»  Les  coniques  sont 
tangentes  :  deux  sys- 
tèmes se  confondent,  le 
troisième  est  formé  par 
la  tangente  commune 
et  une  corde  (/î//.  2); 

5*  Les  coniques  sont 
bitangcntes  :  deux  sys- 
tèmes 60  confondent  et 
les  doux  cordes  do  ce 

système  sont  elles-mêmes  confondues  ;  le  troisième  sys- 
tème est  formé  par  les  deux  tangentes  communes  {fig.  3). 
Soient  : 

S  =  Ax'  -1-  2BX1J  +  Cy'  -\-  2Dx  -4-  2Ey  +  F  =  0 
S'  =  A'x*  -f  ZB'xtj  -h  C'y'  -|-  2U'x  -\-  2Wy  +  F'  =  0 
les  équations  des  deux  coniques.  S  +  ).S' =  0  repré- 
sente l'équation  générale  dos  coniques  passant  par  les 
quatre  pomts  d'intersection  des  deux  coniques  données. 
En  écrivant  que  S  -f-  >.S'  =  0  se  réduit  à  un  système  de 
deux  droites,  on  obtient  une  équation  du  3"  degré  en  >.. 
Si  cette  équation  a  :  ses  trois  racines  réelles  et  distinctes, 
on  a  le  l"  ou  le  2*  cas  ;  une  racine  réelle  et  doux  racines 


imaginaires,  on  a  le  3'  cas  ;  une  racine  double  et  une  racine 
simple,  on  a  le  4'  ou  le  5*  cas. 

Corde  des  contacts.  C'est  la  corde  qui  joint  les  points 
de  contact  des  deux  tangentes  issues  d'un  point  extérieur 
à  une  conique;  c'est  la  polaire  du  point  par  rapport  à 
cette  conique.  V.  polaire. 

—  Mus.  Les  cordes  des  instruments  à  cordes  frottées, 
pincées  ou  frappées,  sont  de  diverses  sortes.  Pour  les  in- 
struments à  archet,  elles  sont  faites  de  boyau  de  mouton, 
et  les  plus  basses,  auxquelles  on  donne  le  nom  de  u  cordes 
filées  ",  sont  entourées  d'un  fil  de  laiton  qui  leur  donne 
un  timbre  plus  grave.  Le  violon  n'a  qu'une  corde  filée,  la 
quatrième  {sol):  l'alto  et  le  violoncelle  en  ont  deux,  la 
troisième  et  la  quatrième  {sol,  ul).  Les  cordes  filées  de  la 
guitare  sont  en  soie  entourée  de  laiton  ;  elle  en  a  trois  :  ré, 
la,  mi.  Les  cordes  do  la  mandoline  sont  en  laiton  ou  en 
fils  d'argent;  celles  de  la  cithare,  en  acier.  Les  cordes 
aiguës  de  la  harpe  sont  en  boyau;  les  cordes  graves, 
comme  celles  de  la  guitare,  sont  en  soie  garnie  de  laiton. 
Enfin,  les  cordes  du  piano  sont  en  acier  pour  les  notes 
supérieures,  en  laiton  pour  les  notes  graves. 

La  qualité  des  cordes,  pour  les  instruments  à  archet,  est 
un  des  éléments  essentiels  d'une  bonne  exécution.  Cette 
qualité  est  difficile  à  obtenir.  Il  faut  que  la  corde  soit 
transparente,  très  égale  dans  toute  sa  longueur,  sans 
nœuds  ni  défaut,  sans  quoi  la  corde  est  fausse,  c'est-à-dire 
que,  quuique  bien  accordée,  elle  résonne  à  faux  sous  l'ar- 
chet lorsqu'elle  est  ù  vide,  et  le  doigt  de  l'artiste,  quoique 
bien  placé  où  il  doit  être,  donne  une  note  ou  trop  haute 
ou  trop  l)asse.  La  fabrication  des  cordes  de  boyau  demande 
donc  une  habileté  et  un  soiu  tout  particuliers.  C'est  en 
Italie  qu'on  trouve  les  meilleures,  et  les  plus  renommées 
sont  les  cordes  de  Naples  ou  de  Padoue. 

CORDÉ,  ÉE  (du  lat.  C07'.  cordis,  cœur)  adj.  Hist.  nat.  Qui 
a  la  forme  d'un  cœur  ou  de  la  figure  arbitraire  par  laquelle 
on  est  convenu  de  représenter  cet  organe,  par  exemple 
sur  les  cartes  à  jouer  :  Coquillage  cordé.  Corselet  cordê. 
Feuilles  coRDÉiis.  11  On  dit  plus  ordinairem.  cordiforme, 
surtout  en  botanique. 

CORDEAU  {do)  n.  m.  Petite  corde.  (Se  dit  plus  particu- 
lièrement de  la  petite  corde  que  l'on  tend  par  ses  extré- 
mités, entre  deux  points,  afin  de  tracer  une  ligne  droite 
soit  sur  un  terrain  plan,  soit  sur  une  pièce  de  bois)  :  Allée 
tirée  au  cordeau. 

—  Fig.  Froide  régularité,  symétrie  de  mauvais  goût  : 
Phrases  alignées  au  cordeau.  irMoyen  employé  pour  arri- 
ver à  l'ordre  et  à  la  symétrie. 

—  Par  oxt.  Lacs,  filets.  11  Lacet  pour  étrangler,  corde, 
cordon  :  Louis  le  Éutin  fit  périr  sa  femme,  Marguerite  de 
Bourgoi/ne,  par  le  cordeau.  (Vieux.) 

—  Art.  milit.  Cordeau  Dickford,  Sorte  de  longue  mèche 
brûlant  lentement  (environ  0"',75  par  minute),  et  qui  sert  à 
transmettre  le  feu  à  une  mine,  à  un  pétard,  etc.,  afin  de 
donner  le  temps  aux  soldats  do  s'éloigner  avant  l'explo- 
sion. 11  Cordeau  détonant,  Cordeau  brûlant  avec  une  très 
grande  vitesse  et  assurant  une  transmission  du  feu  prati- 
quement aussi  prompte  que  celle  do  l'électricité.  (V.  ex- 
plosif.) li  Cordeau  de  pointage,  Ficelle  d'environ  8  mètres 
do  long,  qui  sert  à  pointer  les  mortiers,  et,  en  général, 
les  pièces  faisant  du  tir  indirect. 

—  Comm.  Lisière  de  certaines  étoffes  de  laine  de  qualité 
inférieure. 

—  Navig.  Corde  dont  on  se  sert  pour  conduire  un  bateau. 

—  Péch.  Cordeau  de  nuit,  Ligne  de  fond  destinée  à  cap- 
turer des  anguilles.  11  Cordeaux  n.  m.  pi.  Fragments  do 
ticelle  liés,  de  distance  en  distance,  à  la  ligne  de  fond,  et 
auxquels  s'attachent  les  hameçons. 

—  Turf.  Même  signification  que  corde.  11  Tenir  le  cor- 
deau, Même  signification  que  Tenir  la  corde. 

CORDÉE  n.  f.  Ce  qui  peut  être  entouré,  embrassé  par 
une  corde  :  Une  cordée  de  bois. 

—  Fig.  Continuité,  suito  :  Cette  longue  cordée  de  fortune. 
(Montaigne.)  [Vieux.] 

—  Min.  Temps  employé  à  dérouler  et  à  enrouler  sur  le 
treuil  la  corde  qui  monte  et  descend  les  bonnes. 

--  Péch.  Petite  ficelle  attachée  à  la  ligne  de  fond  et 
portant  un  hameçon. 
CORDÉE  (do  Corda,  l)Ot.  allem.)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cva- 

MOPSIDE  et  do  DIPLOLÉNi:. 

CORDE-FEUILLARDS  [feu-ill-ar  \ll  mil.]  —  de  corder, 
lier,  et  feuillard,  douve)  n.  m.  Dans  le  commerce,  Cordo 
qui  sert  à  lier,  à  maintenir  en  place  les  douves  d'une  fu- 
taille ;  cercle  de  fer  qui  sert  au  même  usage. 

GORDEIRO  (Antonio),  historien  portugais,  né  en  1611  ù. 
.Angra  (île  do  Terceira),  mort  on  1722.  Il  entra  dans  la 
rompagiiie  de  Jésus.  On  lui  doit  :  Historia  insulana  das 
lUins  a  Portugal  sugeitas  no  Oceano  occidt-ntal  (1717). 

CORDELAT  n.  m.  Conim.  V.  cordillat. 

CORDELER  (double  la  consonne  l  devant  une  syllabe 
muette  :  Je  cordelle.  Nous  cordellerons)  v.  a.  Tordre,  tor- 
tiller, tresser  en  corde  :  Cordeler  ses  cheveux.  \\  SL*rrer 
avec  une  corde  :  Cordeler  une  malle. 

Cordelé,  ée  part.  pass.  du  v.  Cordeler. 

—  Hist.  nat.  Marqué  de  côtes  imitant  dt^s  tours  do  corde. 
Se  cordeler,  v.  pr.  Se  tordre  en  forme  de  corde. 
CORDELETTE  {lèt'}  n.  f.  Corde  de  faible  diamètre. 

GORDELIA,  personnage  du  Hoi  Lenr  do  Siiakspearo. 
Cette  jeune  fille  est  la  personnification  poétique  de  la  ten- 
dresse filiale  méconnue.  V.  Lear  {Le  /foi). 

CORDELIER  {/iV—  rad.cor(/c//e.  à  cause  de  la  corde  dont 
ces  religieux  ceignent  leurs  reins)  n.  m.  Hist.  rel.  Nom 
donné  aux  religieux  qui  suivent  la  règle  do  saint  François 
d'Assise,  et  que  l'on  appelle  aussi  frères  mineurs  ou  fran- 
ciscains :  CoRDELiivfis  de  l'observance  ou  o/i.terrantins. 

—  Loc.  fam.  Etre  gris  comme  un  cordelier,  Ftre  complè- 
tement ivre  (équivoque  fondée  sur  la  couleur  grise  du 
vêtement  de  ces  religieux).  11  Avoir  ta  conscience  large 
comme  la  manche  d'un  cordelier,  I'>tre  fort  pou  scrupuleux. 

—  Loc.  prov.  Parler  latin  devant  les  cordeliers.  Parler 
avec  assurance  d'une  chose  qu'on  sait  mal,  devant  des 
gens  nui  la  savent  très  bien.  11  Aller  sur  la  haquenée,  sur 
ta  mule  d'un  cordidier,  Voyager  à  pied,  un  bùton  à  la  main. 

—  Hist.  polit.  Club  des  Cordeliers,  Club  établi  ù  Paris, 
pondant  la  Révolution  française,  dans  un  ancien  couvent 
de  cordeliers,  et  dont  faisait  partie  Camille  Dosmoulins. 
(V.  art.  suiv.)  11  On  donnait  par  extension  le  nom  do  cor- 
deliers aux  membres  do  ce  club  et  aux  partisans  dos 
doctrines  que  l'on  y  professait. 


Cordelier. 


—  Encycl.  Hist.  rel.  On  donnait  autrefois,  en  Franro, 
le  nom  de  cordeliers  à  des  religieux  franciscains  qui  s'y 
étaient  établis.  L'origine  de  cette  appellation  remontait, 
dit-on,  à  saint  Louis.  Pendant  la  croisade  de  1250,  le  roi, 
ayant  remarqué  des  religieux  acharnés  à  la  poursuite  des 
Sarrasins,  demanda  leur  nom;  on  lui  réi>ondit  qu'ils  étaient 
de  cordes  liés  (cordeliers).  En  effet,  ces  moines  portaient 
sur  leur  robe  de  bure  grise,  eu  mémoire  du  cordon  de  saint 
François,  une  grosse  corde,  année  de  nœuds  do  distance 
en  distance,  qui  tombait  presque  jusqu'à  leurs  pieds.  Ils 
appartenaient  à  l'ordre  des  frères  mineurs,  fondé  par  saint 
François  d'Assise  en  1210,  et  confirmé,  en  1223,  par  le  pape 
Honorius  III.  Saint  Louis,  à  son  retour  en  France,  ramena 
avec  lui  plusieurs  cordeliers,  qu'il  réunit  aux  membres 
du  même  ordre  établis  depuis  1217  à  Paris,  dans  une  dé- 
pendance de  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prcs.  II  les 
rendit  propriétaires  des  bâtiments  qui  leur  étaient  loués, 
leur  bâtit  une  église,  dédiée  à  sainte  Madeleine,  sur  l'em- 
placement actuel  do  l'Ecole  do  médecine,  les  dota,  et,  à 
sa  mort,  leur  laissa  une  partie  de  ses  livres.  Répandus 
rapidement  dans  toute  la  France,  les  cordeliers  subirent 
le  contre-coup  des  dissensions  qui  éclatèrent  dans  l'ordre 
des  franciscains,  mais  qui  n'arrêtèrent  pas  ses  progrès. 
La  question  qui  agitait  les  esprits  était  celle-ci:  Comment, 
dans  la  pratique,  fallait-il  interjtréter 
la  doctrine  de  saint  François  d'Assise 
sur  la  pauvreté  absolue,   c'est-à-dire 
l'interdiction,  non  seulement  à  chaque 
frère,  mais  à  la  communauté,  de  pos- 
séder en   propre  quoi  que  ce  fût,   et 
l'obligation    de    vivre    exclusivement 
d'aumônes  au  jour  le  jour?  Les  spiri- 
tuels  s'en  tenaient  au  sens  strict  des 
paroles  de  leur  fondateur;  les  conven- 
tuels admettaient  sinon  la   propriété, 
du   moins  la  possession  légitime   des 
choses  nécessaires  à  la  vie.  Ils  eurent 
gain  de  cause,  mais   ils  se  divisèrent 
à  leur  tour,   et  les  dissidents  furent 
approuvés,  en  1414,  par  le  concile  de 
Constance,  sous  le  nom  d'observaJils. 
Les  observants  remplacèrent  presque 
partout  l'autre  fraction,  qui  continuait 
à  s'appeler  les  conventuels,  et  ils  gar- 
dèrent toujours,  en  France,  le  nom  de 
cordeliers,  nom  qui  servît  à  les  distin- 
guer des    religieux   appartenant  aux 
diverses  réformes  qui  sortirent  de  leur  sein,  sous  la  déno- 
mination de  mineurs  de  la  stricte  observance,  de  capucins 
et  do  récollets.  Les  cordeliers,  agrégés  à  l'université  de 
Paris,  où  ils  faisaient  partie  de  la  faculté  de  théologie, 
se  montrèrent  les  zélés  défenseurs  des  doctrines  de  Duns 
Scott,  et,  en  particulier,  de  l'immaculée  conception  de 
la  Vierge.  Rivaux  des   dominicains,  ils  parvinrent  à  les 
faire  exclure  de  l'Université.  Le  peuple  et  les  grands  les 
avaient   en   vénération.    Le    parlement  de    Paris  reçut, 
comme  une  faveur  insigne,  la  permission,  que  le  général 
Gilles  Dauphin  accorda,  en  1502,  à  chacun  de  ses  mem- 
bres, de  se  faire  enterrer  en  habit  de  cordelier. 

Le  tiers  ordre  des  cordeliers  compta  parmi  ses  affiliés 
saint  Louis,  Blanche  de  Castilie,  Marguerite  de  Provence, 
Elisabeth  do  France,  femme  de  Philippe  IV,  roi  d'Es- 
pagne ;  Anne  d'Autriche,  Marie-Thérèse,  épouse  do 
Louis  XIV.  Les  obligations  des  tierçaires  consistaient  à 
porter  le  cordon  de  saint  François  sous  leurs  habits  et  à, 
dire  chaque  jour  cinq  Pater,  cinq  Ave,  cinq  Gloria.  Il  y 
eut  aussi  des  tiers  ordres  réguliers,  dont  les  membres 
menaient  la  vie  commune  :  le  principal  fut  la  congréga- 
tion de  Picpus,  fondée  en  1595. 

En  1789,  les  cordeliers  possédaient  en  France  deux  cent 
quatre-vingt-quatre  couvents,  qui  furent  tous  fermés  en 
1790.  C'est  dans  l'église  de  la  maison  de  Paris  que  se 
tint,  pendant  la  Révolution,  le  Club  des  cordeliers;  le 
musée  Dupuytren  y  est  installé  aujourd'hui. 

Les  franciscains  qui  se  sont  reformés  eu  France  depuis 
la  Révolution  n'ont  pas  repris  leur  nom  do  cordeliers. 

Cordeliers  (club  des),  fondé  dès  le  début  de  la  Ré- 
volution, et  dont  les  membres  se  réunissaient  dans  l'an- 
cien couvent  des  cordeliers,  rue  de  l'Ecole-de-Médecine, 
en  face  la  rue  Hautcfeuille.  Là  s'étaient  réunis  également 
les  états  généraux  de  1357.  Ce  club  s'appelait,  en  réalité, 
la  "  Société  des  amis  des  droits  de  l'homme  et  du  citoyen  » . 
Ses  réunions  étaient  ouvertes  à  tout  venant;  il  domina 
longtemps  l'opinion  publique  à  Paris,  mais  il  n'avait  pas, 
comme  les  jacobins,  d'affiliations  en  province.  Dans  ses 
rangs,  on  comptait  Danton,  Marat,  Camille  Desmoulins, 
Fréron,  Robert,  Hébert,  Chaumette,  Fabre  d'Eglantine, 
Legendre,  Anacharsis  Cloots.  Les  cordeliers  protestèrent 
contre  le  désarmement  des  citoyens  non  inscrits  sur  les 
contrôles  de  la  garde  nationale,  contre  la  distinction  entre 
les  citoyens  actifs  et  les  passifs;  ils  proposèrent  la  de- 
vise :  liberté,  égalité,  fraternité.  Après  la  fuite  à  Varennes, 
ils  demandèrent  la  déchéance  du  roi  et  l'établissement  de 
la  République.  Après  l'échaufiTourée  du  Champ-de-Mars 
(17  juin.  1791),  les  cordeliers  les  plus  influents  furent  per- 
sécutés et  les  séances  du  club  interrompues  pendant  quinze 
jours.  Durant  plus  de  deux  ans,  les  cordeliers  se  réuni- 
rent rue  de  Thionvillo  (rue  Dauphine),  et  ne  retournèrent 
dans  leur  ancien  local  qu'en  septembre  1793.  La  Société 
des  amis  des  droits  joua  un  rûle  important  dans  la  journée 
du  10-Août,  et  la  majorité  des  députés  parisiens  à  la 
Convention  fut  prise  dans  son  sein. 

Le  conseil  général  de  la  Commune  était  également  com- 
posé en  très  grande  partie  de  cordeliers.  Ils  prirent  parti 
contre  les  girondins,  et  la  mort  do  Marat  fut  pour  eux 
un  deuil  ;  le  corps  du  fougueux  révolutionnaire  fut  en- 
terré dans  le  jardin  des  cordeliers,  et  son  cœur  suspendu 
à  la  voûte  de  la  salle  des  séances.  Cependant,  les  héber- 
tistes  prirent  dans  la  société  une  influence  prépondérante, 
si  bien  que  les  dantonistes  et  les  amis  de  Robespierre 
eossèront  d'y  paraître.  Ces  derniers,  ligués  pour  perdre 
Chaumette,  Cloots,  Hébert  et  leurs  amis,  les  envoyèrent 
à  rénharaud(3  mars  1794).  Dès  lors,  le  club  des  Cordeliers, 
privé  de  ses  chefs,  traîna  jusqu'à  la  fin  de  la  Convention 
une  existence  obscure,  et  finit  dans  l'indiiTérenco  générale. 

Cordelier  (le  Vibux),  journal  rédigé  par  Camille  Des- 
moulins, député  à  la  Convention  et  doyen  dos  jacobins 
(sept  numéros  [déc.  1793]).  Il  était  dirige  contre  les  hé- 
bortistes,  qui  prétendaient  tirer  do  la  Révolution  toutes 
ses  conséquences  sociales,  et  contre  le  régime  de  la  "Tor- 
reur,  r|iio  les  dantonistes  voulaient  faire  cesser,  de  crainte 


Cordelière  de  robe 
de  chanihre. 


27  S 

d'ètro  frappés  â  lour  tour.  Ils  ospéraieut,  en  llaUaut  Ro- 
bespierre, l'outraîuer  avec  eux;  mais,  ou  écrasant  le  parti 
extrcnio,  ils  coutribuèrout  à  so  perdre  eux-mêmes.  La 
I"  numéro  (iTi  frimaire  an  II)  contient  une  gloritication  do 
la  liberté  do  la  presse  ;  le  'i'  est  dirigé  contre  Anacharsis 
Cloots,  quû  Cannllo  accuse  d'ctre  soudoyé  par  les  puis- 
sances étrangères.  Ces  accusations  furent  l'arrêt  de  mort 
du  philosophe  qui  avait  rêvé  la  république  universelle. 
Dans  le  3",  Desmoulins,  sous  prétexte  de  traduire  Tacite, 
fit  de  la  tyrannie  des  Césars  uno  pointure  pleine  d'allusions 
au  régime  terroriste.  Il  demandait,  dans  le  4",  l'établisse- 
ment d'un  comité  de  clémonco  pour  l'élargissement  dos 
suspects.  Le  5"  contient  encore  dos  atta- 
ques contre  Hébert.  Cependant,  lorago 
se  rapprochait  de  Camille  ;  un  do  ses 
amis,  Fabre  d'Eglantine,  fut  arrêté.  Le 
6*  est  une  sorte  de  testament  politique, 
écrit  sous  l'impression  do  ces  dangers. 
Lo  7"  fut  composé,  mais  jamais  im- 
primé :  Desmoulins  s'y  attaquait  au  Co- 
mité de  sûreté  générale  et  à  Robes- 
f lierre.  L'arrestation,  lacondamnation  et 
a  mort  du  député-journaliste  mirent  fin 
à  l'existence  du  «  Vieux  Cordelier  •> . 

CORDELIÈRE  n.  f.  Cost.  Corde,  tor- 
sade, etc.,  servant  à  serrer  un  vêtement 
autour  de  la  taille  :  La  cordelœre  d'une 
robe  de  chambre,  il  Petite  torsade  d'or 
ou  d'argent,  entourant  les  épaulettos  dos  officiers  supé- 
rieurs. Il  Ornement  de  bouton  formé  de  plusieurs  rangs  de 
bouillons,  il  Petite  tresse  do  couleur, 
qui  remplace  la  cravate  autour  de 
certaines  chemises  d'homme  :  La 
ooRDELii^.RE  d'wxe  chemise  de  cy- 
cliste, de  touriste,  w  Corde  à  plu- 
sieurs nœuds,  portée  par  les  reli- 
gieux et  les  religieuses  de  Saint- 
François. 

—  Archéol.  Se  disait,  au  moyen 
âge,  de  toute  tresse  de  passemen- 
terie servant  de  ceinture,  de  col- 
lier, dans  le  costume  des  femmes, 
et  façonnée  ou  non  à  nœuds.  On  di- 
sait couramment,  au  xv*  siècle,  une 
"  chaîne  d'or  à  nœuds  de  corde- 
lière ». 

—  Archit.    Baguette   d'ornemeut, 
sculptée  en  forme  de  corde,  li  Petit  listel  que  l'on  place 
sous  les  patenôtres. 

—  Blas.  Ornement  extérieur  de  l'écu  des  dames  veuves, 
et  aussi  des  tilles,  composé  d'un  cordon  noueux  entourant 
cet  écusson. 

—  Comm.  Sorte  de  serge  rase,  qui  se  fabriquait  ancien- 
nement en  Champagne,  et  se  composait  d'un  mélange  de 
Jaino  d'Espagne  et  de  laine  du  pays. 

—  Hortic.  Variété  de  ligue,  il  Nom  vulgaire  do  plusieurs 
espèces  d'amarantes. 

—  Moll.  Ancien  nom  marchand  de  quelques  coquilles 
des  genres  buccin  et  rocher,  qui  portent  des  sortes  de 
cordons  marqués  de  nœuds. 

—  Techn.  Loquet  dont  le  battant  se  soulève  au  moyen 
d'une  clef,  il  On  l'appelle  aussi  loquet  viellu  ou  À  vielle. 

—  Typogr.  Petit  rang  de  vignettes  de  fonte  encadrant 
uno  page. 

—  Encycl.  Blas.  L'origine  de  la  cordelière  héraldique 
est  attribuée  à  Anne  de  Bretagne,  qui,  à  la  mort  de  son 
mari,  le  roi  Charles  VIII,  entoura  ses  armes  avec  le  cordon 
de  saint  François,  porté  par  elle  en  tout  temps.  Le  jeu  de 
mots  «  J'ai  le  corps  délié  » ,  dont  on  prétend  qu'elle  accom- 
pagna cette  innovation  iiéraldique,  est  beaucoup  plus  an- 
cien que  la  duchesse  Anne. -Il  fut  fait,  en  1470,  par  Louise 
de  La  Tour  d'Auvergne,  quand  elle  fut  veuve.  Anne  do 
Bretagne  ht  donner  plus  tard  le  nom  do  Belle-Cordelière 
à  uno  grande  nef  de  guerre  qu'elle  avait  fait  construiro 
à  Morlaix,  et  qui  sauta  en  vue  d'Ouessant,  le  10  août  1513, 
avec  son  commandant,  Hervé  Primoguet,  et  la  nef  ami- 
raie  d'Angleterre,  au  cours  d'un  combat  d'abordage  resté 
fameux. 

CORDELIÈRE  n.  f.  Religieuse  de  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois d'Assise. 

—  Encycl.  Les  religieuses  franciscaines,  ou  clarisses, 
portaient  autrefois,  en  Franco,  lo  nom  do  cordelières. 
Introduites,  en  1250,  dans  la  Champagne,  par  le  comte 
Thibaut  IV,  elles  s'installèrent  à  Paris,  on  1289,  dans  uno 
maison  que  le  chanoine  Gauthier  leur  avait  léguée  ruo 
df  Lourcine.  Marguerite  do  Provence,  après  la  mort  do 
saint  Louis,  agrandit  leur  couvent,  oii  sa  fille  Blanche, 
veuvo  do  Ferdinand  La  Corda,  infant  de  Castille.  prit  le 
voile  et  mourut  en  1320.  En  I2.'i0,  Isabelle,  lillo  do  saint 
Louis,  fonda  sur  la  rive  droite  un  autre  couvent  du  mémo 
ordre,  qui  fut  la  célèbre  abbaye  de  Longchamp.  On  ap- 
pelait les  Petites  Cordelières  uno  troisième  maison  rie 
franciscaines  qui,  fondée  au  cloître  Saint-Marcel  on  1G28, 
puis  transférée,  en  1632,  rue  des  Francs-Bourgeois  et, 
en  1687,  ruo  de  Grenello-Saint-Germain,  fut  formée,  en 
I7iy,  par  ordonnance  de  rarcliovêquo  de  Paris.  La  rê^jo 
des  cordelières  était  à  pou  près  celle  dos  cordoliers  obser- 
vants. Répandues  dans  louto  la  Franco  en  même  temps 
que  ceux-ci.  elles  avaient,  en  1789,  cent  vingt-deux  mai- 
sons. La  Révolution  les  dispersa. 

Il  y  a  encore  aujourd'hui,  on  Franco,  dos  religieuses  do 
Tordre  de  Saint-François,  mais  elles  portent  lo  nom  do 
«  franciscaines  <>  et  de  a  clarisses  ». 

_  CORDELINE  {dimin.  d^  corde)  n.  f.  Petite  ficelle  quo 
l'ouvrier  tisseur  dispose  :\  pou  do  distance  dos  bords  de  la 
cliaîno,  pour  former  les  franges,  ou  pour  éviter  la  rentrée 
do  la  trame  sur  les  coups  do  lancé,  il  Baguette  do  fer 
avec  laquelle  on  nrond  le  vorro  pour  former  le  cordon  du 
goulot  dos  bouteilles,  n  Lisière  d  un  tissu  do  soie. 

CORDELISER  v.  a.  Ceindre  lo  corps  d'une  cordo,  à  la 
façon  des  cordeliors.  (Vieux.) 
Se  covdeliscr,  v.  pr.  So  ceindre  lo  corps  d'uno  cordo. 

(Vieux.) 

CORDELLAfGiacomo),  musicien  ot  compositeur  ilaln^n, 
né  et  mort  ù  Naples  (1786-1816).  Il  fut  professeur  do  sol- 
fègo  au  conservatoire  do  Naplos,  maltro  do  chapoUo 
dans  plusieurs  couvonts  de  cotte  ville,  et  directeur  de  lu 
musique  au  théâtre  do  San-Carlo.  lia  fait  représenter  uno 
vingtaine  d'opéras,  dont  plusieurs  obtinrent  do  vifs  suc- 
cès ;  outro  autres,  il  Ciarlatano  (1S05),  l'Isola  ineantata,  una 


i-'ollia,  iAvant,  i  Duc  Furbi,  l  Azzardo  fortunato,  il  Contra- 
ccambio,  il  Alarito  disperato,  lo  Sposo  di  pruvincia,  il  Cas- 
tello  degli  Invalidi,  ù  Frenetico  per  amore,  ijli  Âvventu- 
ricri,  la  Sella  Prigioniera,  etc.  Cordella  a  encore  écrit 
beaucoup  de  musique  rotigiouse. 

GORDELLE  {dcl')  n.  f.  Tochn.  Syn.  anc.  de  cordblktte. 

—  Fig.  Suite,  kyrielle,  séquelle  :  On  a  souvent  parlé  de 
toute  cette  cordelle  de  bâtardise.  (St-Sim.)  [Inus.]  il  Lacs, 
filet,  appât,  moyen  de  séduction,  il  Cabale,  parti.  (Vieux.) 

—  Mar.  ot  iiavig.  Corde  de  moyenne  grosseur  qui  sort 


Halage  à.  la  cordelle. 

au  halago  des  bateaux,  et,  en  mer,  à  divers  usages,  ii  Ha- 
la/je  à  la  cordelle,  Mode  de  traction  d'uu  bateau  le  long 
d'un  rivage,  au  moyen  d'uno  cordelle. 

Cordelle,  comm.  do  la  Loire,  arrond.  ot  à  14  kilom. 
de  Roanne,  non  loin  do  la  Loire;  I.41S  hab.  Mine  d'an- 
thracite. Vins  estimés  ;  eaux  minérales. 

GORDEMAIS,  comm.  de  la  Loire-Inférieure,  arrond.  et 
à  34  kilom.  de  Saint-Nazaire,  non  loin  de  la  Loire  ; 
2.l'3i  hab.  Ch.  de  f.  Orléans. 

CORDEMOY  (Géraud  de),  philosophe  et  historien,  no 
et  mort  à  Paris  (1620-1684).  D'abord  avocat,  il  se  prit  de 
passion  pour  la  philosophie  de  Descartes,  fut  nommé, 
grâce  à  Bonnet,  lecteur  du  Dauphin,  s'occupa  alors  d'études 
historiques,  et  devint,  en  1675,  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  le  Discernement  de 
l'âme  et  du  corps  (1766),  et  une  Histoire  de  France  depuis 
le  temps  des  Gaulois  (1785-1789).  Plusieurs  de  ses  écrits 
ont  été  réunis  sous  le  titre  de  Œuvres  de  Cordemoy  (1704). 
—  Son  fils,  Louis  Geraud  de  Cordemoy,  né  et  mort  à 
Paris  (1651-1722),  fut  abbé  de  Ferriers.  Il  aida  son  père 
dans  ses  travaux  historiques,  et  publia  des  ouvrages  de 
controverse  contre  les  protestants. 

CORDENONS,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udine])  ; 
5.000  hab. 

CORDER  v.  a.  Mettre  en  cordo  :  Corder  du  chanvre. 
Il  Rouler,  tortiller  en  forme  do  corde  :  Corder  du  tabac. 
Il  Lier,  serrer  avec  des  cordes  :  Cordkr  une  malle,  il  Me- 
surer à  la  corde  :  Corder  du  bois. 

—  Agric.  Corder  les  blés.  Passer  uuo  corde  tendue  sur 
les  épis  pour  faire  tomber  la  rosée. 

—  Techn.  Corder  les  soies  d'une  brosse,  Les  assujettir, 
les  retenir  en  place  à  l'aide  de  ficelles. 

Cordé,  ée  part.  pass.  du  v.  Corder. 

—  Art  vétér.  Flanc  cordé.  Flanc  de  cheval  qui  a  la  corde, 
dont  le  muscle  ilio-abdominal  fait  une  saillie. 

—  Blas.  Se  dit  des  arcs  et  des  instruments  de  musique 
à  cordes,  quand  les  cordes  sont  d'un  émail  particulier. 

—  Pathol.  Gon07Tkée  ou  Chaude-pisse  cordée,  Celle  qui 
est  caractérisée  par  l'engorgement  dur  et  douloureux  do 
l'urètre. 

Se  corder,  v.  pr.  Se  tresser,  se  rouler  en  corde  :  Le 
qros  chanvre  ne  se  corde  pas  si  bien  que  le  chanvre  délié. 
(.\cad.)  Il  Etre  mesuré  à  la  corde,  en  parlant  du  bois  :  Les 
fayots  ne  se  cordent  pas. 

—  Hortic.  Devenir  filandroiLX  :  Céleris  commençant  à 

SE  CoRnKR. 

—  Péch.  Se  dit  des  lamproies  qui  deviennent  coriaces 
ot  mauvaises  à  manger,  à  cause  d'un  produit  cartilagi- 
neux qui  so  forme  dans  toute  la  longueur  do  leur  corps. 

CORDER  (du  lat.  cor,  cordis,  cœur.  —  Bien  quo  ce  mot  no 
s'éi-.rivo  pas  dans  le  langage  littéraire,  on  le  trouve  comme 
racine  dans  les  composés  accorder,  concorder,  etc.)  V.  n. 
Pop.  S'accorder,  s'entendre,  vivre  en  bonne  intelligence  : 
Jl  s'applaudissait  d'aiwr  très  bien  su  corder  ai'ec  la  vieille 
fille,  suivant  son  expression.  (Balz.) 

CORDERIE  (rf)  n.  f.  Lieu  oi1  l'on  fabrique  de  la  corde, 
des  cordaojos.  Il  Action  do  faire  dos  cordes  ;  industrie  do 
cordier  :  L  art  de  la  cordkkii:.  h  Commerce  du  marchand  do 
cordes,  il  Magasin,  lieu  où  l'on  dépose  les  cordes. 

—  Encycl.  Les  principales  matières  employées  dans  la 
corderic  sont  :  lo  chanvre,  les  boyaux  de  certains  ani- 
maux, le  sparte,  le  diss,  le  crin  animal  ou  végétal,  le  for, 
l'acier.  A  do  rares  exceptions  prés,  la  corderie  est  prin- 
cipalonient  mécanique. 

Cordes  (lat.  Corduba  ou  Cordua)t  ch.-l.  do  cant.  du 
Tarn,  arrond.  et  ù.  20  kilom.  de  Gaillac,  près  du  Cérou; 
i.SGO  liab.  On  y  remarque  uno  assez  belle  église;  plusieurs 
maisons  du  moyen  ûgo  (xui"  et  xiv  s.),  ornées  do  nom- 
breux basroliels  (parmi  lesquelles  la  maison  dite  «de  Si- 
card  Alaman  »).  Cordes  est  uno  bastido  fondée,  on  1222,  par 
lo  ministre  du  comte  do  Toulouse  Raymond  VII,  Sicard 
Alaman.  Patrie  de  l'anatomisto  Liltré.  —  Lo  canton  a 
18  comm.  et  7.4Ga  hab. 

Cordes  (Simon  dr),  navigateur  hollandais  du  xvi*  siè- 
cle, né  à  Anvers,  mort  on  1600  au  cours  d'uno  expédition 
dirigée  contre  les  colonies  espagnoles  do  la  mer  du  Sud, 
soit  sur  les  cAtos  du  Chili,  soit  on  mer.  Il  a  laissé  son 
nom  ù.  uno  baio  du  détroit  do  Magellan. 

CORDIA  n.  f.  Genre  type  do  la  famille  dos  cordiacées, 
comprenant  environ  cent  cinquante  espèces,  qui  croissent 
dans  les  régions  tropicales  du  globo.  Syn.  do  s^uhstier. 

cordiacées  ou  CORDIÉES  n.  f.  pi.  Famillo  do  plantes 
dicotylédones,  ayant  pour  type  lo  genre  cordia  ou  s6- 
bostior.  —  Une  cordiacëe  ou  cobdiek.  il  Syn.  cordibus. 

SKUKSTENIl'lliS. 

CORDIAL,  ALE,  AUX  (du  bas  lat.  cordialis;  de  cor,  cor- 
dis. cœur)  adj.  Qui  donne  du  cœur,  réconfortant  :  Boisson, 
Potion  coniiuLE. 

~  Fig.  Qui  est  inspiré  par  lo  cœur,  par  un  sentiment, 
par  uno  atfoction  sincère  :  Accueil  cordial.  On  ne  saurait 
trop  estimer  une  personne /ranche  et  i:oi\i>iA.LE.  n  Qui  u'ost 


CORDELIERE   —   CORDIER 

poml  déguisé,  qui  est  sincère.  (Se  dit  même  par  ironie)  . 
une  haine  coukiale. 

—  Substantiv.  Avoir  besoin  de  cordiaux,  il  Fig.  :  La 
science  doit  être  un  cordial.  (V.  Hugo.) 

—  Syn.  Cordial,  iranc,  ouvert,  rond,  sincère.  Cordial  se 
dit  de  ce  qui  suppose  du  cœur.  Franc  so  rapporte  plutôt  à 
l'esprit,  à  la  pensée  ;  l'homme  franc  dit  nettement  ce  qu'il 
pense,  et  il  lo  dit  toujours,  parce  que  sa  nature  même  l'y 
porto.  Ouvert  indique  une  qualité  passive  qui  consiste  a 
so  laisser  voir  tel  qu'on  est,  sans  dire  précisément  qu'on 
est  tel.  lîond  est  tout  à  fait  familier;  il  marque  la  simpli- 
cité, l'abandon.  Enfin,  la  sincérité  consiste  à  ne  jamais 
dire  ni  laisser  croire  ce  qui  n'est  pas;  l'homme  siJicére 
dit  tout  co  qu'on  lui  demande,  et  il  ne  dit  que  ce  qu'il 
éprouve  réellement  ou  ce  qu'il  pense,  mais  il  agit  ainsi  par 
honnêteté  plutôt  que  par  l'impulsion  de  sa  nature. 

CORDIALEMENT  (rad.  cordial)  adv.  D'une  fai:on  franche 
et  affectueuse  :  Accueillir  quelqu'un  cordialement,  il  De 
tout  cœur,  mais  en  mauvaise  part  :  Haïr  quelqu'un  cor- 
diaxement. 

CORDIALITÉ  (rad.  cordial)  n.  f.  Bienveillance  pleine 
d'abandon  et  inspirée  par  un  sentiment  sincère  :  Accueillir 
f/uclqu'un  avec  cordialité. 

CORDIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cordia. 

CORDIER  Idi-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  fait  des  cordes;  mar- 
i.liand  qui  vend  des  cordes. 

—  Jeux.  Cordier  cordant.  Nom  d'un  jeu  de  société  dans 
leipicl  tout  le  monde  doit  répéter  successivement  et  e.\ac- 
tement  une  phrase  transmise  d'un  joueur  à  l'autre. 

—  Mus.  Point  d'attache  des  cordes,  dans  les  violes. 

—  Péch.  Celui  qui  pêche  avec  des  cordes  garnies  d'ha- 
meçons. 

—  Encycl.  Tochn.  La  corporation  des  corrf/ers-criniers, 
artisans  travaillant,  tressant  lo  chanvre,  lo 
lin  et  la  soie,  date  au  moins  du  xiii"  siècle. 
Les  cordiers  de  Paris  remanièrent  leurs  sta- 
tuts en  1394;  mais,  entre  autres  interdictions 
expresses,  ils  durent  continuer  à  ne  pas  tra- 
vailler la  nuit. 

—  Mus.  Le  cordier,  qu'on  appelle  aussi 
queue,  est  le  morceau  de  bois  d'ébène,  percé 
de  trous,  qui  sert  à  attacher  les  cordes  à  la 
partie  inférieure  des  violons,  altos,  violon- 
celles et  contrebasses.  Ce  cordier  est  main- 
tenu et  lui-même  attaché  à  l'instrument  par 
un  lien  de  boyau,  passé  dans  un  bouton  fixé 
au  talon  do  celui-ci,  dans  l'éclisse  infcrieuro. 

CORDIER  (di-é),  ÈRE  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
fabrication  ou  à  la  vente  des  cordes  :  L'industrie  cok- 

DIÈRE. 

—  Agric.  Vache  cordière,  Vache  grasse. 

—  Péch.  Qui  sert  à  la  pêche  aux  cordes;  qui  se  livre  à 
cette  pêche  :  Barque  cordière.  Pêcheurs  cordiers. 

Cordier  (Mathurin),  grammairien  et  pédagogue  du 
XVI*  siècle,  né  en  1479,  en  Normandie  ou  dans  le  Perche, 
mort  à  Genève  en  1564.  Professeur  au  collège  de  Na- 
varre, à  Paris,  il  publia  son  ouvrage  De  corrupti  sermonis 
emendatione  :  c'est  un  manifeste  contre  le  «  latin  de  cui- 
sine u  dont  usaient  les  écoliers.  Il  embrassa  la  Réforme 
et  se  rendit,  en  1537,  auprès  de  Calvin  qui  avait  été  son 
élève,  et  il  fut  professeur  à  Genève  (1557),  où  il  resta  jus- 
qu'à sa  mort.  Il  avait  écrit  d'assez  nombreux  ouvrages  de 
pédagogie  élémentaire  :  une  Grammaire  latine,  le  Miroir 
de  la  jeunesse  pour  la  former  à  bonnes  mœurs  et  à  civilité 
de  vie  (1559).  Son  ouvrage  le  plus  connu  est  un  manuel 
destiné  à  initier,  par  des  dialogues  gradués,  les  enfants 
à  la  pratique  du  latin  :  Colloquiorum  scholasticorum  libri 
lyua/ifor  (1563).  Calvin  a  dédié  à  Cordier  son  Commentaire 
sur  la  première  épître  do  saint  Paul  aux  Thossaîonicions. 

Cordier  (Nicolas),  dit  il  Franciosiuo,  sculpteur 
français,  né  on  Lorraine  en  1567,  mort  en  1612.  11  alla  étu- 
dier à  Romo  et  s'y  distingua  tellement  qu'on  lo  chargea 
d'exécuter,  pour  l'église  Sainte-Marie-Majoure,  (luatre  sta- 
tues do /)aiv(/,  Aaron,  saint  Bernard  ot  saint  Athanase.  On 
doit,  en  outre,  ù  cet  artiste  la  statue  colossale  en  bronze  de 
Henri  IV,  sous  le  portique  do  Saint-.Iean  do  Latran,  uno 
do  sainte  Aynés  (église  do  la  place  Navonol,  la  statue  do 
saint  Sébastien,  lo  groupe  de  la  Charité,  et  deux  statues 
couchées  du  père  et  de  la  mère  du  pape  Clément  VIII,  A 
la  Minerva;  enfin,  il  mit,  dit-on,  la  dernière  main  à  uno 
stattio  do  saint  Gréyoire,  qu'avait  commencéo  Michol- 
Ange,  et  qui  est  placée  dans  l'église  San-Gregorio. 

Cordier  fPlerre-Louis-Antoine),  minéralogiste  ot  géo- 
logue français,  né  à  Abboville  en  1777,  mort  en  1 861.  Il  entra 
dans  lo  corps  des  mines  en  1795.  fit  partie,  avec  Dolomiou, 
do  la  commission  do  savants  qui  accompagna  Bonaparte 
en  Egypte,  devint  ingénieur  en  chef  on  1808,  et  inspectonr 
général  on  1831.  Appelé  au  conseil  d'Etat  par  Louis-Phi- 
lippe, il  fut  élovô  ù  la  pairio  en  1840.  11  a  occupé  la 
chaire  do  géologie  du  Muséum  d'histoiro  iiaturello,  dopms 
1819  jusque  sa  mort.  En  1822,  il  avait  remplacé  Haiiy  À 
l'Acadômio  dos  sciences. 

Cordier  (Kléonoro  Tknaillk  db  VAnLxnELLK,  dit 
Jules\  vaudevilliste,  iVère  do  l'historien  de  Vaulabelle, 
né  A  Cb^iel-Consoir  (Yonno)  en  1802,  mort  on  1S59.  Il  fut 
longtemps  journaliste,  luiblia  des  contes  moraux,  puis 
(It  oxclusivomonl  du  thofitro.  Sous  les  pseudonymes  do 
Saint-Estïsvk,  d'ERNEST  Dksprkz,  ot  Jules  Coiidikk,  il  a 
écrit  dos  drames,  des  mélodrames,  des  vaudevilles,  eu  colla- 
boration avec  Alboizo,  Oesnoyors,  Ancclot,  Bayard,  Clair- 
ville,  etc.  C'est  avocco  dernier  qu'il  a  obtenu  ses  plus  (grands 
succès  dans  dos  pièces  politiques  d'un  esprit  satiriouo  et 
mordant,  entre  autres  :  les  l'illes  de  la  liberté  (1849);  la 
propriété,  c'est  te  vol  (1848):  le  Club  des  maris  et  le  CUib 
des  femmes  (1848);  les  Grenouilles  gui  demandcnl  un  roi 
(1849);  les  Jicprésentants  en  vacances  (1849);  etc.  Parmi 
les  autres  pièces,  citons  :  la  Tii'cuse  de  cartes  (1848);  les 
Secrets  du  diable  (1850);  le  Bourgeois  de  Paris  (1850);  etc. 

Cordier  (Honrl-Josoph-Charlos),  sculpteur  français, 
né  A  Cambrai  on  1827.  Élôvo  do  Eau(:;inot  ot  do  Rude, 
Il  débuta  au  Salon  do  1848.  Son  objeclif  u  été  l'élude  dos 
races.  Avant  visité  successivement  lo  nord  de  l'Afrique, 
la  Grèco'et  l'Italie,  il  revint  muni  do  documents  qui  lui  ont 
permis  do  fonder  sagalorio  .anthropologique  ot  ethnogra- 
phi(|U0.  Ses  couvros,  plus  remarquables  par  la  force  ouo 
par  la  crftce,  attestent  uno  science  réelle  ot  uno  véritaMo 
onginulilé.  Il  oxcollo  À  roproduiro  les  types  daus  loue 


CORDIER 


CORDON 


caractère  intime,  et  leur  donue  une  rare  puissance  de  vie. 
Plusieurs  de  ses  bustes,  notamment  sa  Vêmcs  africaine  et 
son  J\cgre  de  Tomboiictoii,  sont  dos  morceaux  où  il  a  su 
ressusciter  avec  beaucoup  d"art  la  sculpture  polychrome. 
Parmi  les  travaux  de  cet  artiste,  nous  rappellerons  :  les 
bustes  do  Satd-Abdallar  les  Epoux  chinois,  Tijpes  nèg}'es  et 
mongols  (1848-1S53);  douze  bustes  d'Algériens,  acquis  pour 
les  galeries  du  Jardin  des  Plantes  (1857)  ;  Transtévéï'in,  un 
Pahkare  grec  (1861);  des  statues  de  Femmes  arabes  et  abys- 
ainiennes,  des  Fellahs,  en  on^'x  et  bronze  ;  le  Fellah  du 
Caire,  A'égresse,  Jeune  sculpieur  de  l'île  de  Tinos,  type 
grec,  etc.  —  Louis-Henri  Cordier,  tils  du  précédent,  né 
à  Paris,  élève  de  Mercîé  et  de  son  père,  a  débuté,  au  Salon 
de  1S7S,  par  une  statue  de  Fernand  Cortez.  Parmi  ses 
œuvres  les  plus  importantes,  il  faut  citer  :  Etudes  d'Esqui- 
maux, faites  au  Jardin  d'acclimatation  (1878)  ;  deux  bustes 
de  Nubien  et  Nubienne  ;  Salomé,  statue  ;  Etienne  Marcel, 
statue  équestre  ;  les  Frères  Montgolficr,  groupe  en  bronze 
destiné  à  la  ville  d'Annouay  ;  une  Ballerine,  bronze  ;  etc. 

Cordier  (Henri),  orientaliste  français,  né  à  la 
Nouvelle-Orléans  en  1S49.  Professeur  d'Iiistoire,  de  géo- 
graphie et  de  législation  des  Etats  de  l'extrême  Orient  à 
i  Ecole  des  langues  orientales  vivantes  et  à  l'Ecole  des 
sciences  politiques,  il  a  publié  notamment  :  lîibliotheca 
sinica.  Dictionnaire  bibliographique  des  ouvrages  relatifs  à 
l'empire  chinois  (1S78-1S95)  [publications  de  l'Ecole  des 
langues  orientales  vivantes],  ouvrage  auquel  l'Institut  a 
décerné,  en  ISSO,  le  prix  Stanislas  Julien:  la  France  en 
Chine  au  xviii«  siècle,  tome  I"  (1882),  documents  inédits; 
Essai  d'une  bibliographie  des  ouvrages  publiés  en  Chine  par 
les  Européens  (1883);  Becueil  de  voyages  et  de  documeriis 
pour  servir  à  l'histoire  de  la  géographie  depins  le  xili"  siècle 
jusqu'à  la  fin  du  Wi"  siècle  (1882-1885);  le  Conflit  entre  la 
France  et,  la  Chine  (1884)  ;  le  Consulat  de  France  à  Hué  sous 
la  Restauration  (1884);  Atlas  sino-coréen  (1896). 

CORDIÈRE  (de  Cordier,  n.  pr.)  n.  f;  Genre  d'arbrisseaux, 
de  la  famille  des  rubiacées,  tribu  des  colféacéos,  compre- 
nant une  seule  espèce  qui  croît  à  la  Guyane. 

CORDiÈRE  (la  Belle),  femme  poète.  V.  Labê  (Louise). 

CORDIERÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Section  de  la  tribu  des  colféa- 
cées,  dans  la  famille  des  rubiacées,  ayant  pour  type  le 
genre  cordiére.  —  Une  cordiérée. 

CORDIÉRITE  (de  Cordier,  n.  pr.)  n.  f.  Bot.  Genre  de 
champignons,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  à  la 
Guyane. 

—  Miner.  Silicate  naturel  d'alumine,  de  magnésie  et  de 
fer,  ainsi  appelé  en  l'honneur  du  géologue  qui  en  a  fait  la 
première  détermination  physique. 

—  Enctcl.  Miner.  La  cordiérile  a  une  cassure  concho'i- 
dale  et  un  éclat  vitreux;  ses  cristaux  présentent  quelque- 
fois un  polychroïsme  assez  curieux,  bien  foncé,  blanc  gri- 
sâtre ou  blanc  jaunâtre,  selon  l'angle  sous  lequel  on  le 
regarde.  La  cordiérite  offre  plusieurs  variétés  :  le  pelic?n 
ou  iolite,  bleu  foncé,  qui  se  trouve  en  Bavière;  le  sai>hir 
d'eau,  d'un  beau  bleu,  qui  vient  de  Ceylan  ;  la  fahlunite 
dure,  brune,  qui  se  présente  dans  le  gneiss  de  Scandinavie. 

CORDIEU  interj.  Juron  qui  est  une  contraction  de  corps 
de  Dieu. 

CORDIFOLIA  n.  m.  Espèce  de  vigno  originaire  des 
Eiats-Unis,  où  elle  est  très  répandue  à  l'état  sauvage.  (Le 
fruit  est  désagréable  au  goût  et  sans  valeur.  Cette  espèce 
est  très  résistante  au  phylloxéra,  mais  elle  reprend  difii- 
cilement  de  bouture.) 

CORDXFOLIÉ.  ÉE  (du  lat.  cor,  cordis,  cœur  et  folium, 
feuille)  adj.  Qui  a  des  feuilles  en  forme  de  cœur  (Se  dit 
de  certains  végétaux  dont  ce  mot  sert  à  déterminer  l'es- 
pèce) :  Actée  CORDIFOLIKE. 

CORDIFORME  (du  lat.  cor,  cordis,  cœlir,  et  forma,  forme) 
adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  est  en  forme  de  cœur  :  Feuille 
CORDIFORME.  Embryou  coRDiFORMii.  Coquille  cordiforme. 

GORDIGÈRE  (du  lat.  cor,  cordis,  cœur,  et  gerere,  porter) 
adj.  en  T.  d'hist.  nat.,  Qui  porte  une  marque  en  forme  de 
cœur.  Il  S'emploie  aussi  comme  syn.  de  cordiforme,  mais 
ne  s'applique  qu'à  quelques  objets  déterminés. 

CORDIGNANO.  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Tré- 
vise]);  4.200  hab. 

CORDILLAT  ou  CORDILLAS  [di-lla  [Il  mil.])  n.  m.  Etoffe 
de  laine  lisse,  assez  grossière,  qui  se  faisait  en  Languedoc. 
Il  Autre  étoffe  de  laine  très  grossière,  dont  se  servaient 
autrefois  les  ouvriers  et  les  paysans. 

CORDILZ^E  {Il  mil.)  n.m.  EnT.de  pêch.,  Alevin  du  thon, 
au  sortir  de  l'œuf. 

CORDILLÈRE  {Il  mil.  —  de  l'espagn.  cordillera,  chaîne"! 
n.  f.  Chaîne  de  montagnes.  (Ce  terme  n'est  usité  que  pour 
les  montagnes  de  l'Amérique  du  Sud  :  Z-a  cordillïîre  des 
Andes.) 

—  Par  antonomase,  Les  Andes  :  Visiter  la  Cordillère 
ou  les  Cordillères 

CORDILLON  {Il  mil.)  n.  m.  Petite  corde.  (Vieux.). 

CORDIMANE  (du  lat.  cor,  cordis,  cœur,  et  manus,  main) 
adj.  Kii  T.  de  zool.,  Qui  a  les  pattes  en  forme  de  cœur. 

COROINÈME  n.  f.  Pathol.  Pesanteur  de  tête. 

CORDITE  n.  f.  Une  des  nombreuses  variétés  do  poudre 
sans  fumée. 

—  Encycl.  La  cordite,  qui  est  employée  surtout  en 
Angleterre,  est  à  ba-so  de  nitroglycérine,  additionnée 
d'une  certaine  quantité  do  matière  inerte  destinée  à 
rendre  sa  combustion  moins  vive.  La  substance  obtenue 
est  comprimée,  puis  étirée  en  filins  ou  cordelettes,  d'où 
son  nom  de  cordite.  La  cordite  s'ommaganise  enroulée  sur 
des  bobines,  et  on  la  coupe  par  bouts  do  longueur  déter- 
minée pour  CD  confectionner  les  charges  des  armes  à  fou. 

GORDITELE  (de  corde,  et  du  lat.  tela,  toile)  adj.  Se  dit 
de  l'araignée  qui  fait  des  fils  solitaires  au  lieu  do  toiles. 

CoROOBA  (sierra  dk),  système  montagneux  de  la  ré- 

fiubliquc  Argentine  (Amérique  du  Sud).  Prolongement  de 
a  chaîne  orientale  des  Andes,  elle  s'élève  bnisquemcnt 
au  milieu  de  la  plaine,  et  s'étend  sur  une  longueur  de 
580  kilomètres  dans  la  direction  du  N.  au  S.  Ses  principaux 
sommets  sont  le  cerro  Gigant«s  (2.350  m.)  et  le  cerro 
Ovejo  (2.200  m.).  Elle  renferme  d'abondants  gisements  de 
plomb  argentifère  et  de  cuivre.  Bien  arrosée,  oUe  donne 


naissance  à  de  nombreux  cours  d'eau  (ries  Primero,  Se- 
gundo,  Tercero,  Quarto,  Quinte),  qui  s'épuisent  dans  la 
plaine  avant  d'arriver  au  Parana. 

CoRDOBA  (province  de),  une  des  quatorze  provinces  de 

la  république  Argentine.  Elle  jouit  d'un  climat  sain  et  pos- 
sède un  sol  fertile  où,  grâce  à  l'irrigation,  cultures  et  pâtu- 
rages ont  pu  se  développer.  Capit.  Cordoba;  ville  princi- 
pale Rio-Cuarto. 

GORDOBA,  ville  de  la  république  Argentine,  ch.-l.  de 
la  province  de  son  nom,  sur  le  no  Primero;  6C.000  hab. 
Cordoba,  située  au  milieu  d'une  riche  contrée  savamment 
irriguée,  fait  un  commerce  important  (céréales,  fruits, 
bétail),  et  tond  à  devenir  une  ville  industrielle  (fabriques 
de  lainages,  de  cotonnades). 

Cordoba  ou  CoRDOVA,  ville  du  Mexique  (Etat  de 
Vera-Cruz);  11.300  hab.  Centre  de  culture  du  café  et  de  la 
canne  à  sucre.  Fabriques  d'étoffes  de  coton  et  de  laine, 
tanneries,  moulins  à  sucre.  Fondée  en  1618  par  don  Diego 
Fernandez  Cordoba,  elle  fut  autrefois  une  des  plus  riches 
villes  de  la  colonie.  Iturbide  y  signa  le  traité  du  24  août 
IS2 1 ,  qui  reconnaissait  l'indépendance  du  Mexique.  —  Pop. 
du  district  de  Cordoba  :  38.270  hab. 

CORDOFAN,  contrée  du  Soudan  oriental.  V.  Kordofan. 

CORDOMÈTRE  (de  corde,  et  du  gr.  métron,  mesure)  n.  m. 
Instrument  pour  mesurer  la  grosseur  des  cordes  destinées 
aux  instruments  de  musique. 

CORDON  (dimin.  de  corde)  u.  m.  Chacune  des  petites 
cordes  qui  servent  à  en  composer  une  plus  grosso  :  Une 
corde  à  deux  ou  tJ'ois  cordo:^s.  n  Tresse  rondo  ou  plate; 
lien  servant  à  attacher,  à  suspendre,  à  tirer,  etc.  :  Cordon 
de  sonnette,  de  montre,  de  souliers,  de  chapeau.  —  Absol. 
Corde  au  moyen  de  laquelle  un  concierge  ouvre  de  sa 
loge  la  porte  d'une  maison  :  Tirer  le  cordon. 

—  Large  ruban  que  portent  en  écharpe  les  digni- 
taires de  certains  ordres  de  chevalerie  ou  de  certames 
sociétés.  11  Dignitaire  ou  chevalier  qui  porte  le  cordon  do 
son  ordre  :  Les  grands  officiers  de  la  Légion  d'honneur  sont 
bien  CORDONS  rouges,  mais  ils  nen  portent  pas  le  titre. 
(Audiffret.)  il  Gra7id  cordon.  Ruban  large,  moiré  et  rouge, 
que  portent  les  grands-croix  de  la  Légion  d'honneur  :  Etre 
honoré  du  grand  cordon,  ii  Autref.  Cordon  rouge.  Ruban  do 
la  croix  de  Saint-Louis.  —  Personne  qui  porte  ce  cordon. 

Il  Cordon  bleu.  Autrefois,  Insigne  des  chevaliers  du  Saint- 
Esprit.  —  Personne  décorée  du  cordon  de  cet  ordre. 

—  Fam.  Cordon  bleu.  Personne  éminente  par  son  rang 
ou  son  autorité  :  Les  cordons  bleus  du  journalisme,  il  Cui- 
sinier très  habile,  n  Appareil  portatif  qui  sert  à  faire  la 
cuisine. 

—  Admin.  Cordon  satiitaire.  Ligne  de  soldats  établie  pour 
empêcher  toute  communication  avec  une  ville  ou  un  pays 
atteint  d'une  maladie  contagieuse  ;  Les  cordons  sani- 
taires sont  à  peu  près  abandonnés  aujourd'hui. 

—  Anat.  Nom  donné  à  divers  organes  qui  ressemblent 
à  des  liens  arrondis  :  Cordons  spermatiques.  Cordons  sus- 
pubiens.  Il  Cordons  nerveux,  Principales  divisions  des  nerfs, 
naissant  immédiatement  du  tronc,  ii  Cordon  ombilical  ou 
simplement  Cordon,  Vaisseau  qui  lie  le  fœtus  au  placenta 
et  lui  amène  les  sucs  nourriciers  empruntés  à  la  mère. 

Il  Coj'rfoHfft'ni^a/,  Ensemble  des  conduits  de  Muller  chez  l'em- 
bryon femelle,  qui  constitue  plus  tard  le  vagin  et  l'utérus. 

—  Arboric,  hortic-,  etc.  Lisière,  bordure  d'arbres,  for- 
mant la  limite  d'un  bois,  d'une  forêt.  Forme  d  arbres  frui- 
tiers consistant  on  une  ou  deux  branches  horizontales, 
verticales,  obliques  ou  spirales,  garnies  uniquement  de 
boutons  à  fruit  sur  toute  leur  longueur  et  formant  bor- 
dure à  des  plates-bandes,  il  Rang  ou  cercle  intermédiaire 
de  pétales  dans  les  anémones  doubles,  il  Forme  particu- 
lière donnée  à  la  vigne  poussant  en  treille.  Il  Cordon  de 
gazon.  Bande  de  gazon  très  étroite. 

—  Archéol.  Cordon  de  bonnet.  Tresse  de  passementerie 
ronde  ou  plate,  ganse  qui  entourait  la  forme  d'une  coiffure, 
[^L'inventaire  de  Marie  Stuart  signale  (1566)  :  Un  cordon 
DE  BONNET,  garjii  de  douze  chatons  d'or,  etc.]  n  Cordon  de 
cheveux.  Tresse  de  passementerie  destinée  â  rattacher 
une  coiffure  ou  â  ceindre  le  front  (xv  et  xvi'  s.1.  [Les 
cordons  servant  à  rattacher  les  diverses  pièces  du  vête- 
ment étaient  alors  plus  ordinairement  appelés  aiguillettes.] 

—  Archit.  Moulure  ronde  d'ornementation,  qui  se  déve- 
loppe le  long  d'une  muraille  ou  le  long  d'une  corniche, 
dans  un  appartement.  Il  Corniche  peu  saillante  ou  simple 
bandeau  marcjuant  la  division  de  deux  étages  superposés. 

—  Artill.  Cercle  de  renfort,  d'ornement  ou  de  division 
dans  une  bouche  â  feu.  (On  l'appelle  aussi  astragale.) 

Il  Cordon  de  projectile,  Bande  de 
plomb  ou  de  cuivre  qui  entoure  les 
projectiles  en  fonte  de  l'artillerie,  et 
qui,  en  se  forçant  dans  les  rayures, 
permet  d'imprimer  au  projectile  un 
mouvement  de  rotation,  n  Cordon 
tire-feu,  Corde  destinée  â  agir  sur 
le  marteau  du  percuteur  ou  sur  le 
rugueux  de  l'étoupiUe  pour  faire 
partir  l'étoupiUe  et  enflammer  la 
charge. 

—  Art  milit.  Suite  de  postes  oc- 
cupés par  les  troupes  chargées  de 
l'investissement  d'une  place  :  Cor- 
don diurne.  Cordon  nocturne, 

—  Blas.  Marque  distinctive  qui 
accompagne  l'écusson  d'un  digni- 
taire ecclésiastique,  et  qui,  descen- 
dant du  chapeau  qui  sert  de  cimier,  se  termine  par  un 
nombre  de  houppes  proportionné  à  la  dignité. 

—  Bot.  Y.  polli:n.  fruit,  graine,  placenta,  fcnicule, 
RAPHÉ.  Il  Cordon  de  cardinal,  Nom  vulgaire  de  la  persi- 
caire.  faisant  allusion  à  la  teinte  rouge  de  la  tige. 

—  Comm.  Certain  nombre  do  queues  de  martres  enfilées 
et  attachées  ensemble,  ii  Petit  cordon,  Ichtyocolle  on  lyre, 
la  colle  de  poisson  la  plus  estimée,  li  Gros  cordon,  Ichtyo- 
colle en  cœur,  colle  do  moins  bonne  qualité. 

—  Eloctr.  Cordon  conducteur.  Conducteur  électrique  très 
flexible,  formé  do  fils  tins  tressés,  ot  reliant  les  appareils 
d'usage  domestique. 

—  Fortif.  Cordon  d'escarpe  ou  de  contrescarpe,  Panio 
supérieure  et  saillante  des  murs  ainsi  nommés. 

—  Fr.-maçonn.  Largo  ruban  do  moire,  dont  la  couleur 
et  les  broderies  servent  de  signes  distiuctifs  dans  les 
grades  de  la  maçonnerie.  (A  l'extrémité  du  cordon  sont  sus- 
pendus les  bijoux  distioctifs  dos  grades.  Il  est  bleu  pour 


CorJon  héraldique 
(chapeau  d'archevêque). 


276 

les  maîtres;  rouge  pour  les  rose-croix;  noir  pour  les  che- 
valiers kadosh  ;  jaune  pour  les  membres  du  suprême  con- 
seil du  33«  degré.) 

—  Mar.  Partie  extérieure  des  lisses  de  rabattues  et  do 
plat-bord,  qui  terminent  les  œuvres  mortes  d'un  bâtiment  ■. 
espèce  de  bourrelet  allant  dans  le  sens  de  la  longueur 
des  bordages.  il  Aussières  commises  pour  servir  à  la  com- 
position du  grelin. 

—  Mines.  Filets  de  quartz  ou  de  carbonate  calcaire  qui 
divise  parfois  certaines  roches,  telles  que  l'ardoise,  le 
marbre,  etc.,  en  blocs  cuboïdes  ou  rhomboidaux. 

—  Monn,  Bord  façonné  autour  d'une  pièce  de  monnaie. 

—  Relig.  Cordon  de  Saint-François,  Insigne  mystique 
des  franciscains  et  des  aftiliés  à  l'ordre  ou  au  tiers  ordre  do 
Saint-François-dAssise,  et  qui  est  une  cordelette  blanche 
chargée  de  nœuds. 

—  Tecliu.  Traits  obliques,  que  certains  croisements 
forment  sur  l'étofl'e.  Il  Fils  doubles  ou  triples  que,  dans  le 
tissage  de  la  soie,  Ion  ajoute  à  la  chaîne,  pour  la  forma- 
tion des  lisières  de  l'étoffe,  ii  Lien  de  fer  qui  est  â  chaque 
moyeu  d'une  voiture,  ou  près  des  rais  d'une  roue,  n  Cordon 
rfe  c/mnive,  Chanvre  prêt  à  être  filé,  il  Dans  les  carrières 
d'ardoise,  Bande  caillouteuse  s'opposant  à  la  taille  régu- 
lière de  l'ardoise  en  bloc. 

~  Zool.  Cordon  noir,  Nom  vulgaire  donné  à  un  oiseau 
du  genre  sylvie.  Ii  Cordon  bleu.  Nom  commun  du  cotinga 
et  du  sénégali.  n  Cordon  bleu,  Nom  vulgaire  de  la  noctuelle 
du  frêne.  Il  Cordon  bleu,  Espèce  d'ampuUaire. 

—  Loc.  fam.  Cordons  de  la  boiirse,  Maniement  des  fonds  ; 
action  ou  droit  do  disposer  de  l'argent,  de  le  dépenser  : 
Avoir,  Tenir  les  cordons  de  la  bodrse.  il  Tenir  serrés  les 
cordons  de  la  bourse,  Ne  dépenser  l'argent  qu'avec  parci- 
monie ou  empêcher  les  autres  de  dépenser,  n  Délier,  Dé- 
nouer les  cordons  de  la  bourse.  Donner  de  l'argent. 

—  Loc.  pRov.  :  N'être  pas  digne  de  dénouer  les  cordons 
des  souliers  de  quelqu'un,  Lui  être  très  inférieur  en  mérite. 
(Allusion  à  un  passage  de  l'Evangile  où  saint  Jean-Baptiste 
parle  de  lui-même  par  rapport  à  Jésus.) 

—  Encvcl.  Anat.  Le  curdon  spermatique,  cordon  testi- 
culaii'e  ou  cordon  des  vaisseaux  spejynatiques,  est  un  organe 
complexe  formé:  1"  dos  portions  funiculaire  et  inguinale 
du  canal  déférent;  2"  des  artères  spermatique,  funiculaire 
et  déférentiellc  ;  3"  des  veines  spermatiques,  des  lympha- 
tiques et  des  nerfs  du  testicule. 

Le  cordon  a  une  longueur  de  5  à  9  centimètres  du  testi- 
cule à  l'orifice  interne  du  canal  inguinal  où  ses  éléments 
se  dissocient.  Il  est  enveloppé  d'une  triple  gaine  formée, 
en  allant  de  dehors  en  dedans,  par  un  diverticule  dxifascia 
superfîcialis.  un  diverticule  du  cre7naster,  un  diverticule 
du  fascia  transversalis. 

Affections  du  cordon  spermatique.  Les  principales  sont 
l'absence  ou  l'atrophie  congénitale,  les  ruptures  trauma- 
tiques  qui  équivalent  à  la  castration;  les  contusions,  les 
plaies,  dont  la  gravité  est  variable;  Vhématocéle,  Vhydro- 
cèle,  les  kystes  et  toutes  les  tumeurs  dont  sont  suscepti- 
bles les  éléments  du  cordon. 

Les  plaies  du  cordon  ne  présentent  pas  de  gravité  par- 
ticulière, et,  lorsqu'il  y  a  section  complète  des  éléments, 
ne  diffèrent  point,  comme  conséquences,  de  celles  qui  ré- 
sultent de  la  castration. 

Le  varicocèle,  qui  passe  pour  une  affection  spéciale  au 
cordon,  n'est  en  réalité  qu'un  faisceau  de  varices  veineuses. 

Cordon  ombilical.  On  désigne  par  ce  nom  un  cordon 
flexible  et  vasculairo  aboutissant  à  l'ombilic,  par  lequel 
le  fœtus  des  mammifères  est  relié  au  placenta.  Primiti- 
vement, il  est  constitué  par  le  pédicule  extrêmement  court 
de  la  vésicule  allantoïde.  Les  éléments  qui  ie  constituent 
sont  nombreux;  ce  sont  :  i"  la  veine  ombilicale  ;  2*  les 
deux  artères  ombilicales  ;  3"  un  tissu  cellulaire  très  lâche  ; 
4°  la  gélatine  de  W'arton  formée  de  tissu  conjonctif  em- 
bryonnaire ;  5"  l'ouraque,  réduite  à  un  cordon  imperméable; 
6<*  enfin,  une  gaine  formée  par  le  prolongement  de  l'amnios 
doublé  de  tissu  lamineux.  Dans  le  cordon,  les  artères  ombi- 
licales enroulent  la  veine  ombilicale  en  lui  donnant  l'appa- 
rence d'un  câble,  et,  de  plus,  ces  trois  vaisseaux  sont 
tordus  ensemble,  neuf  fois  sur  dix,  de  gauche  â  droite. 
Cette  disposition  est,  vraisemblablement,  un  résultat  des 
mouvements  du  fœtus  dans  la  cavité  qui  le  contient. 

Sa  longueur  est  extrêmement  variable  et  oscille  de 
0'",45  à  0"',60.  Il  a  pu  atteindre  1  mètre  ou  2  de  longueur. 
Sa  grosseur  est  aussi  très  variable.  La  fonction  essen- 
tielle du  cordon  est  do  porter  au  placenta  le  sang  vei- 
neux du  fœtus  et  de  ramener  le  sang  artériel. 

Les  anomalies  de  structure,  d'insertion  et  de  disposition 
du  cordon  ombilical  sont  l'origine  fréquente  de  graves  acci- 
dents au  moment  de  l'accouchement,  ou  même  pendant 
la  grossesse.  Ainsi,  la  brièveté  du  cordon  peut  retarder 
le  travail  et  occasionner  l'hémorragie  par  décollement  pré- 
maturé du  placenta,  ou  par  rupture  du  cordon  lui-même; 
l'enroulement  du  cordon  dit  circulaire  peut  occasionner  la 
mort  du  fœtus,  parle  fait  de  lacompression  vasculaire,  ou 
par  un  véritable  étranglement,  lorsque  l'enroulement  so 
fait  autour  du  cou.  On  a  cité  même  do  véritables  amputa- 
tions spontanées  d'un  ou  de  plusieurs  membres. 

—  Gôol.  Cordon  littoral.  On  appelle  ainsi  une  levée  de 
sables  ou  de  galets  qui  se  forment,  parallèlement  aux 
côtes,  sous  l'action  des  marées.  Ces  levées  s'édifient  devant 
les  rivages  et  arrivent,  avec  le  temps,  à  se  substituer  au 
rivage  lui-même.  Sur  les  côtes  de  faibles  marées,  elles  lais- 
sent souvent,  entre  leurs  matériaux  et  le  littoral,  des 
lagunes  communiquant  plus  ou  moins  avec  la  mer.  Ces 
lagunes  perdent  progressivement  leur  sel  lorsqu'elles  re- 
çoivent un  cours  d'eau,  et  elles  finissent  par  se  combler  et 
se  dessécher  lorsqu'elles  ne  sont  pas  alimentées.  La  partie 
des  cordons  littoraux,  qui  regarde  la  pleine  mer  présente 
habituellement  deux  terrasses  correspondant,  la  première 
à  l'effort  des  marées  ordinaires,  la  deuxième  à  celui  des 
grandes  marées. 

—  Hist.  La  plupart  des  ordres  de  chevalerie  ont,  comme 
marque  distinctive  des  divers  grades,  des  colliers  ou  des 
cordons  qui  so  portent  autour  du  cou  ou  bien  sur  la 
poitrine  en  baudrier.  Parmi  les  principaux  cordons  his- 
toriques, il  faut  citer,  en  France,  le  cordon  bleu,  qui  était 
le  privilège  des  chevaliers  du  Saint-Esprit.  Celte  couleur 
bleue  est  également  celle  de  la  Jarretière  d'Angleterre, 
de  rEléi>hant  do  Danemark,  des  Séraphins  de  Suède,  de 
Saint-Antiré  do  Russie.  Le  cordon  rouge  était  réservé 
aux  chevaliers  de  Saint-Louis,  et  le  cordoJi  noir  aux  clie- 
valiers  de  Saint-Michel.  Il  y  avait  aussi  dos  grands  cordons 
pour  femmes,  surtout  pour  les  chanoinesses.  La  reine 
d'Espagne,  femme  de  Charles  IV,  avait  créé  l'ordre  de 
Mane-Louiso,  dont  lo  cordon  était  bleu  et  blanc.    Les 


277 

grauiis-croix  do  Ir.  Légion  d'houneur  ont  pour  signe  dis- 
tinctit"  io  cordon  ruiige,  qui  so  porto  ou  sautoir. 

—  Art  milit.  Un  cordon  do  troupos  ost  un  dispositif  stra- 
togiquo  d'uno  série  do  corps  destinés  à  garder  une  fron- 
tière ou  uno  ligne  déterminée.  Cet  écholunnenienl,  s'il 
élargit  le  cliamp  occupé  par  les  troupos,  a  l'inconvénient 
do  ne  laisser  nulle  part  dos  lorcos  sullisantos. 

Le  cordon  n'ost  admiasililo  que  comme  dispositif  do 
surveillance,  forme  soulemont  d'une  faible  partie  des 
forces  dont  on  dispose,  Io  reste  demeurant  massé,  au  con- 
traire, ot  à.  bonne  distance,  pour  pouvoir  so  porter  sur  Io 
point  où  la  présence  do  l'ennemi  est  signalée  par  les 
troupes  du  cordon. 

On  a  donné  également  Io  nom  do  «  cordon  »  à  la  série 
dos  places  ou  forts  établis  le  long  d'une  frontière,  quand 
ils  constituent  une  sorte  de  ligne  continue  ot  do  résistance 
ù  pou  près  égale  en  tous  ses  points. 

—  Kel.  hind.  Cordon  sacré.  Le  cordon  sacré,  en  san- 
scrit Yajnopavîta,  «  corde  de  sacrifice  ",  emblème  et  signe 
extérieur  des  trois  bautes  castes  do  l'Inde,  se  porto  sur 
l'épaule  gaucbo  et  passe  on  sautoir  sous  Io  bras  droit. 
Il  ost  de  coton  pour  Io  brahmane,  do  chanvro  pour  le 
kcbatriya,  et  de  laine  pour  le  vaiçya.  L'investiture  {oupa- 
luti/inia)  du  cordon  et  de  la  ceinture  sacrés  constitue  uno 
partie  importante  do  l'initiation  de  l'hindou  ;  elle  se  célèbre 
i:énôralement  à  huit  ans  pour  les  brahmanes,  à  onze  ans 
pour  les  kchatriyas  et  à  douze  ans  pour  les  vaiçyas. 

Cordon  jaune  (ordre  du),  institué  eu  Franco,  vers  la 
lin  du  .wi"  siècle,  par  Charles  Gonzague,  duc  de  Nevers. 
Il  disparut  après  la  mort 
dos  ducs  de  Gonzague - 
Guastalla  (1606).  En  1850, 
un  aventurier,  so  préten- 
dant prince  de  Gonzague- 
Casliglione,  tenta  de  rele- 
ver l'ordre.  Uno  condam- 
nation ayant  fait  justice, 
en  isrri,  des  prétentions 
du  faux  prince  do  Gonza- 
gue, l'ordre  disparut  de 
nouveau. 

CORDONNAGE  {do-naf) 
n  m.  Opération  qui  a  pour 
but  de  relever  les  bords 
des  tians  des  monnaies, 
alin  do  faire  apparaître  le 
cordon  au  moment  de  la 
frappe. 

GORDONNBR  {do-né)  V.a. 
Tortiller,  tresser,  rouler 
en  forme  de  cordon  :  Cor- 
DONNER  du  fil,  de  la  soie, 
des  cheveux. 

—  Monn.  Relever  les 
bords  du  flan,  à  l'aide 
d'une  machine  spéciale 
dite  machine  à  cordonner. 

Cordonné,  ée  part.  pass. 
du  V.  Cordonner. 

—  Archit.  Entouré  d'une 
saillie  ornementale,  arron- 
die en  forme  de  cordon. 

—  MoU.  Se  dit  des  co- 
quilles marquées  de  sail- 
lies on  forme  de  cordons  : 

Cofiuilles  COBDONNÉKS. 

Se  cordonner,  v.  pr.  De- 
venir cordonné. 


CORDONNERIE  {do-Jie- 
r!)  n.  f.  Métier,  comnrorcc 
de  cordonnier.  Il  Ouvrage 
do  cordonnier,  il  Atelierde 

cordonnier  ;  magasin  où  l'on  vend  des  chaussures.  Il  Lieu 
où  l'on  confectionne,  où  l'on  dépose  les  chaussures  :  La 
cordonni:rih  d'un  arseîial. 

—  Encvcl.  i^a  cordonnerie  comprend  la  fabrication  ctfcc- 
tuéo  à  la  main  ou  mécaniquement,  ainsi  que  le  com- 
merce des  chaussures  de  toutes  sortes. 

On  distinguo  trois  modes  do  fabrication  :  à  îa  main, 
mixte  et  mécanique. 

1"  Dans  la  première,  on  a  recours  à  différents  outils,  tels 
que  le  Irancnet,  Valcne,  le  marteau,  la  forme,  les  fers  à 
lisser,  le  filpoxssé,  etc. 

2"  Dans  la  fabrication  mixte,  on  fait  d'abord  usaço  do 
machines  spéciales,  puis  le  travail  s'achève  il  la  mam. 

3"  Dans  la  fabrication  mécanique,  la  main  do  l'ouvrier 
n'intervient  que  pour  surveiller  ot  régler  Io  fonctionne- 
ment do  la  machine.  Quel  que  soit  Io  modo  employé  pour 
établir  la  chaussure,  ce  travail  nécessite  un  certain  nombre 
d'opérations  successives  :  le  découpaijc,  Io  cambraqe ,  la 
piq^iïrc,  Io  monta(}e,  etc.  Outre  les  chaussures  cousues,  il 
oxisto  encore  colles  dites  «  clouées  »,  «  rivées  »  ot  «vis- 
sées »,  presque  toutes  fabriquées  à  la  machine. 

CORDONNET  (do-né)  n.  m.  Techn.  Petit  cordon,  petite 
tresso,  polit  ruban  pour  attacher,  pour  onlilor  ou  pour 
être  employé  en  guise  de  broderie,  il  Gros  (il  tors  do  soie, 
fait  de  bourre  de  soie,  il  Ganse  do  lil  ou  do  soie  ferrée 
par  un  bout,  il  Nom  donné  i  un  gonro  de  broderie  qui 
consiste  ;'i  prendre  avec  l'aiguillo  quelques  fils  d'étotVo 
du  contour  du  dessin,  do  manière  que  le  coton  ou  la 
soie  ù.  broder  forme  presque  un  petit  cercle  en  relief 
et  que  chaque  point  se  touche,  ii  Petite  cordo  do  chanvro 
entourée  d'une  gaine  de  soie  ou  do  colon,  (|ue  l'on  omploio 
pour  i'airo  manœuvrer  uno  sonnette,  un  grand  rideau,  un 
store,  etc. 

—  Monn.  Marque  ou  empreinte  que  l'on  fait  sur  la 
tranche  dos  pièces  d'or  ou  d'argent,  ii  On  dit  aussi  i.isthl. 

CORDONNIER  (tlo-ni-é),  ÈRE  fdo  l'anc.  fran*;.  covdoua- 
nii.r.  ouvrier  en  cordonan,  c'est-à-diro  on  cuir  do  Corùouo] 
n.  To'-'hn.  Perstjnno  (|ui  fait  ou  qui  vend  dos  chaussures  : 
CoRDoNNiKu  potir  homme,  pour  femme. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  du  goin'c»  nolonoclo.  Il  Un  des 
noms  vulgaires  ilo  répinocbe.  Il  Nom  vulgaire  do  divers 
poissons,  notamment  dos  blcpharis  :  ainsi  Io  hlcnhnris 
«utor  ost  nommé  «  cordonnier  des  Antilles  ",  ot  le  blc- 
pharis major,  u  grand  cordonnier  ••.  il  Nom  vulf^aïro  de 
divers  insectes,  comme  los  capricornes,  les  lamies,  ap- 
pelés aussi  8AVKTIKRH.  otc.  ii  Nom  vulgaire  d'une  variété 
(Io  goéland,  au  plumago  brun  noir. 


—  pROv.  :  Les  cordonniers  sont  les  plus  mal  chaussés, 

On  néglige  souvent  les  avantages  au'on  est,  par  sa  posi- 
tion, par  son  état,  Io  plus  à  portée  de  se  procurer. 

—  Allus.  LirTÉR.  :  Cordonnier,  pas  plus  haut  que  la 
chaussure.  V.  cuaussurk. 

—  Encyci..  Ethol.  Los  corporations  des  cordouaniers 
eu  cordonniers  avaient  pour  patrons  saint  Crépin  et  saint 
Crépinien.  Elles  sont  mentionnées, 
dès  le  xiii"  siècle,  dans  los  registres 
de  la  prévôté  des  marchands,  à  Pa- 
ris ;  il  en  existait  dans  toutes  les 
autres  villes  ;  toutes  obéissaient  à  dos 
règlements  sévères.  Los  cordonniers 
de  Paris  élisaient  chaque  année  leur 
doyen  et  leurs  jurés  le  lendemain  de 
la  iSaint-Louis.dansIa  Halle  aux  cuirs. 
Le  roi  en  appointait  huit,  ses  four- 
nisseurs ordinaires,  qui  toucnaient 
(jO  livres  de  gages,  au  xvii"  siècle. 
Les  cordonniers  marchaient  sous  une 
bannière  figurant  leurs  patrons;  les 
corroyeurs  se  qualifiaient  de  «  disci- 
ples de  saint  Thibaut  ». 

Cordonnier 


Armes  de  la  cui'pora- 
tion  (les  cordoiiQier&- 


(  Alphonse- Amé- 
lée),  sculjiteur  français,  né  à  La  Madeleine  (Nord)  en  IS-iS. 
Elève  do  Dumont  et  Thomas,  il  obtint  le  prix  de  Rome 
en  1877.  Rappelons,  parmi  ses  principales  œuvres  :  Je- 
hannc  d'Arc  sur  le  bûcher,  qui  est  au  musée  du  Luxem- 
bourg; l'Amour  et  la  Folie;  le  Printemps  ;  Hérault  d'armes, 


1^^"^ 


CORDONNAGE   —   CORDOUE 

rocher  isolé  qui  faisait  partie  d'uno  ilo  disparue  aujour- 
d'hui, ce  jibare  possède  encore  les  principales  parties  de 
ses  constructions  primitives,  bien  qu'il  ait  été  l'objet  de 
nombreuses  restaurations.  La  tour,  notamment,  a  été 
surélevée  et  on  a  augmenté  la  portée  du  feu  du  phare, 
dont  le  foyer  s'élève,  aujourd'hui,  ù.  63  mètres  de  hau- 
teur; son  feu  rouge  ou  blanc  ost  visible  do  2i  à  29  milles. 
Ce  phare  constitue  dans  son  ensemble  un  monument  re- 
marquable. 

CORDOUAN,  ANE,  personne  née  à  Cordoue,  ou  qui  habite 
cette  ville.  —  Les  Cordouans. 

~  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Cordoue  ou  à  ses  habi- 
tants :  L'industrie  cordooank. 

CORDOUANIER ou  GORDOUANNIER  (a-ni-é)  n.  m.Y .  COR- 
do.nmi:r.  Il  Auj.Ouvrierqui  prépare  le  cuirappelécor(/o«an. 

CORDOUANNERIE  {a-ne-ri)   n.    f.   Forme  ancienne  da 

CORnONNERIK. 

Cordoue,  en  espagn.  Cordoba  {lat.  Corduba),  ville 
d'Espagne  (Andalousie),  ch.-l.  de  la  province  de  ce  nom, 
au  pied  de  la  sierra  de  Cordoba,  sur  le  Guadalquivir; 
55.000  hab.  Jadis  fameuse  pour  la  fabrication  des  cuirs 
maroquinés,  appelés  coi-douans  ou  cuirs  de  Cordoue,  elle 
na  plus,  aujourd'hui,  ni  industrie  ni  commerce,  en  dépit 
de  son  heureuse  situation  au  point  de  jonction  de  nom- 
breuses voies  ferrées,  qui  la  mettent  en  relations  avec 
le  reste  de  la  Péninsule. 

Cordoue  est  une  ville  déchue,  mais  une  des  plus  pitto- 
resques et  des  plus  curieuses  de  l'Espagne.  On  y  ren- 
contre à  chaque  pas  des  vestiges  de  son  antique  splen- 
deur. La  merveille  de  Cordoue  est  la  cathédrale,  jadis  la 
Grande  Mosquée  d'Occident,  bâtie 
en  787  sur  les  ruines  d'un  ancien 
temple  de  Janus,  par  Abd-er-Rah- 
man,  puis  agrandie  successivement 
par  Al-Hakem  en  976,  et  par  Alman- 
zor  en  1012.  A  l'extrémité  d'une  des 
dix-neuf  nefs,  on  aperçoit  le  Mihrab 
ou  sanctuaire,  où  était  déposé  un 
exemplaire  du  Coran,  écrit  tout  en- 
tier de  la  main  d'Otman.  Les  chré- 
tiens, lors  de  leur  victoire,  consa- 
crèrent la  mosquée  à  la  Vierge  et  la 
lai:isèrent  intacte.  Mais,  en  1523,  le 
chapitre  éleva  au  centre  de  l'édifice 
une  grande  église  efothique,  qui  sub- 
siste encore,  et  quT  fit  disparaître  soixante-trois  colonnes. 

Parmi  les  autres  édifices  de  Cordoue,  on  peut  citer  la 
Casa  de  Jeronimo  Paez,  la  Torre  de  la  Malmuerta,  un  pont 
arabe  sur  le  Guadalquivir,  la  forteresse  do  Calahorra, 
l'Alcazar,  etc. 

—  Histoire.  Cordoue,  fondée  par  les  Phéniciens,  et  déjà 
riche  au  temps  des  guerres  puniques,  fut  conquise  en  152 
av.  J.-C.  par  Marcellus,  et  devint  la  capitale  de  l'Es- 
pagne ultérieure.  Ayant  pris  parti  pour  Pompée  dans  la 
guerre  civile,  elle  fut  prise  et  saccagée  par  les  Césa- 
riens  en  45.  mais  elle  so  releva  et  devint,  sous  l'empire, 
la  capitale  do  la  Bctique,  et  môme,  au  temps  de  Stralion,  la 
ville  la  plus  riche  du  pays.  Lors  des  invasions  des  Goths, 
elle  fut  prise  par  Léovigilde,  et  devint  la  résidence  des 
nouveaux  souv?rains.  Les  Arabes  s'en  emparèrent  après 
la  bataille  de  Xérès  et  en  firent,  à  partir  de  7i6,  leur  capi- 


CordoDaerie  mécanique. 

à  rilôtel  de  ville  do  Paris.  On  lui  doit  encore  :  l'Histoire, 
statue  en  pierre  pour  la  nouvelle  Sorbonne  (1886)  ;  r.lr- 
chéolnqie,  statuette  d'argent  ;  les  Quatre  Saisons,  bas-reliefs 
en  pierre,  pour  le  palais  Rameau  à  Lille  ;  Danseuse  et  Jon- 
ijlcusc,  hauts-reliefs  pour  rilippodromo  de  Roubaix  ;  otc. 

CORDOUAN  (rad.  Cordoue)  n.  m.  Peau  de  mouton  ou  do 
chèvre  tannée,  avec  sa  fleur,  ot  qui  fut  en  usage  pendant 
dos  siècles  pour  confectionner  les  chaussures,  il  Auj..  Sorte 
de  cuir  de  chèvre  préparé  comme  on  faisait  à,  Cordoue. 

—  Encyci,.  Le  cordnuan  no  servait  pas  seulement  à  la 
fabrication  des  chaussures;  on  l'employait  aussi  eu  selle- 
rie. Jusqu'au  XIII*  siè- 
cle ,  on  paraît  s'être 
servi  du  cordonan  d'Flîs- 

ftagne  ;  puis  on  se  mit  à 
0  fabriquer  on  Pro- 
vence, où  on  l'assou- 
plissait avec  du  suif, 
méthode  que  los  gens 
du  Nord  réprouvèrent 
comme  dolosivo ,  on 
enjoignant  aux  corps 
de  métiers  do  traiter 
sérieusement  leurs  cor- 
douans  avec  du  tan. 
C'est  surtout  on  cela 
quo  le  cordonan  diffé- 
rait du  maroquin  tanné 
au  sumac  et  à  la  noix 
docalle,  suivant  le  pro- 
cédé marocain. 

CORDOUAN,  écuoil 
du  golfe  do  Gascogne, 
vestige  d'un  littoral 
submergé,  où  fut  la 
gallo-romaine  Novio- 
uiaf/us^  À  11  kilom.  de 
Koyan,  h.  8  ou  9 au  large 
de  l'embouchuro  de  lu 
((irondo. 

Cordonan  (pharu 
i)ic).  Co  phare,  établi  A 

l'ontréo  do  lu  Gironde,  ,  ,  ^ 

tire  son  nom  do  la  villo 

de  Cordoue.  Il  a  été  commencé,  en  1584,  par  Louis  do 
Foix,  l'arehitoeie  <[ui  construisit  l'Eseurial.  Il  no  fut 
achevé  qu'on  1010,  par  le  Ills  de  Louis  de  Foix.  Elevé  sur  un 


Armes  de  Cordoue. 


Cathédrale  de  Cor.: 


taie;  vingt  émirs  s'y  succédèrent  jusfiu'en  756,  annéo  où 
l'Ommiado  Abd-er-Rahman,  secouant  la  tutelle  dos  califes 
de  Damas,  so  déclara  indépendant.  Alors  commoneo  pour 
Cordoue  uno  ère  do  grande  prospérité.  Au  x"  siècle,  elle 
compte  l  million  d'habitants,  et,  par  ses  innombrables 
mosipiées,  ses  palais,  ses  universités,  ses  bibliotlièqucs, 
ses  savants  et  ses  guerriers,  devient  la  rivale  do  lîagdad. 
En  1091,  elle  passe  sous  la  domination  des  Almoravides  et, 
on  1M8,  sous  celles  des  Almohados.  En  1236,  sous  Io  ré- 
pimo  do  Ferdinand  de  lastillo,  elle  fut  déiinilivemcnt  ar- 
rachée aux  musulmans.  Les  Français  la  prirent  on  1808. 

Cordoue  a  donné  le  jour  aux  doux  Scnèipie,  ù  Lucain, 
Avorrhoôs,  Juan  de  Mena,  Luis  de  Gonj^ora,  Pablo  do 
Céspedos,  Juan  Valdès  Leal.  Gouzalvo  do  Cordoue  "  Io 
Grand  Capitaine  n,  était  ué  ù.  Montilla,  &  50  kilomètres  do 
Cordoue. 

—  Lo  district  de  la  rîvc  droite  du  Guadalquivir  n 
31.330  hab.;  lo  district  de  la  rive  gauchr,  26.519  hab. 

Cordoue  (rROViNci:  pk),  division  administrative  de 
l'Espagne  [.\ndalousieJ.  traversée  d'E.  A  O.  nar  le  (iuadal- 
quivir.  Suporf.  13.727  kilom.  carr.  :  120.714  hab.  Au  N.  du 
llouve,  on  trouve  uuo  portion  de  la  sierra  Morena,  rela- 
tivement peu  haute,  pittoresque,  aux  passages  faciles, 
ircho  en  eau,  mais  eu  général  pou  fertile  ;  elle  est  boisée, 
pré.sonic  dos  pfiturages,  produit  des  fruits  et  dos  céréales. 
L'air  y  ost  sain,  la  chaleur  modérée.  Au  S.  du  Guadal- 
quivir. c'est  la  Campiiia.  plaino  monotono,  peu  acciden- 
tée, pauvre  en  eau,  brûlée  parle  soleil;  elle  produit  en 
abondance  le  blé,  l'avoine,  le  lin,  lo  chanvre,  les  fruits, 
les  légumes,  la  vigne,  l'olivier,  lo  mùrior  ;  on  y  élèvo 
des  obevaiix  et  des  bestiaux.  Capit.  Cordoue. 

Cordoue  {maison  do),  famillo  noble  espagnole,  dont 
l'origino  remonlo  au  xiu*  siècle,  et  qui  tiro  son  nom  do  lu 
ville  de  Cordoue,  enlevée  aux  Maures,  on  IS:uî.  par  I\>mi- 
niquo  Mui^oz,  seigneur  de  Dos  Ilernmnas,  lequel  prit  et 
transmit  à  ses  descoudants  le  nom  do  la  place  conquise 


CORDOVA 


COREE 


fi 


par  lui.  A  la  quatrième  génération,  cette  famille  se  sub- 
divisa en  deux  branches  :  la  branche  aînée,  représentée 
par  Ferdinand-Alphonse,  et  la  branche  cadette,  dite  «  des 
comtes  d'Alcandete  -,  dont  l'autour  est  Martin-Alphonse, 
et  qui  donna  elle-même  naissance  aux  familles  do  Sastaga 
et  de  Zuheros.  L'un  des  plus  illustres  représentants  de 
cette  famille  fut  Gonzalve  de  Cordoue,  grand  conné- 
table du  rovaume  do  Naples. 

CORDOVA.  Géogr.  V.  Cordoba. 

GORDOVA  (Fernando  de),  savant  espagnol,  né  eu  1422, 
mort  à  la  tin  du  xv«  siècle.  S'étant  rendu  à  Paris,  il  y 
acquit  la  réputation  d'un  sorcier,  tant  était  grande  son 
instruction.  De  là,  il  se  rendit  à  Rome,  où  il  s'attira  la 
faveur  des  papes  Sixte  IV  et  Alexandre  VI.  Le  plus  impor- 
tant de  ses  ouvrages  est  une  introduction  au  traité  De 
animalibus  d'Albert  le  Grand  (Rome,  1478). 

GORDOVA  (Francisco  Fernandez  dk).  navigateur  espa- 
gnol, mort  en  1518.  Parti  de  Cuba  en  1517,  il  fut  le  premier 
explorateur  du  Yucatan.  Les  attaques  des  naturels  le 
contraignirent  à  regagner  la  Havane,  où  il  mourut  dix 
jours  après  son  retour.  On  doit  reconnaître  en  Cordova 
Texplorateur  qui  a  montré  le  chemin  à  Fernand  Cortez. 

GORDOVA  (Fernando  Fernandez  de),  général  et  homme 
politique  espagnol,  né  à  Madrid  en  1792,  mort  en  1883.  Il 
se  distingua  pendant  la  guerre  de  l'Indépendance  contre 
Napoléon.  En  1841,  il  prit  part  aux  complots  militaires 
contre  Espartero,  entra  dans  le  parti  des  progressistes  mo- 
dérés, et  reçut,  en  1847,  le  portefeuille  do  la  guerre,  qu'il 
;arda  peu  de  mois.  Depuis  lors,  il  devint  capitaine  général 
e  la  Nouvelle-Castille,  capitaine  général  de  Cuba  (1851); 
en  1854,  il  dut  se  retirer  en  France.  Cordova  fat  chargé, 
en  1864,  du  portefeuille  de  la  guerre  dans  le  cabinet  Nar- 
vaez.  Après  avoir  pris  part  à  la  révolution  de  1868,  il  fut 
nommé  de  nouveau  capitaine  général  à  Cuba  en  1870,  et  il 
se  rallia  au  roi  Amédée,  qui  lo  nomma  ministre  d'Etat  en 
1871.  Il  redevint  ministre  de  la  guerre,  après  la  proclama- 
tion de  la  république. 

GORDOVA,  général  colombien,  né  à  Antioquia  (Nouvelle- 
Grenade)  en  1797,  mort  en  1829.  Il  participa  au  soulève- 
ment des  anciennes  colonies  espagnoles,  fut  nommé  colonel, 
par  Bolivar,  sur  le  champ  de  bataille  de  Boyaca  (1819),  et 
général  à  la  suite  de  la  prise  de  TénérilTe.'ll  contribua  à 
la  victoire  décisive  d'Ayacucho,  qui  mit  tin  à  la  domina- 
tion espagnole  dans  l'Amérique  au  Sud  (1824).  Cordova 
tenta  de  supplanter  Bolivar,  et  se  mit,  en  1829,  à  la  tète 
des  fédéralistes  colombiens;  mais  il  fut  défait  et  blessé 
mortellement  à  Santuario  (1829). 

GoRDOVA  (Louis-Fernandez  de),  généra'  espagnol,  né 
à  Cadix  en  1799,  mort  en  1840.  Il  proclama  la  constitution, 
à  la  tète  do  ses  troupes,  en  1820,  prépara  ensuite  le  sou- 
lèvement réactionnaire  des  gardes  royales  (1822),  combat- 
tit dans  les  rangs  do  l'armée  de  la  foi,  fut  ambassadeur 
d'Espagne  en  Prusse  (1827)  et  en  Portugal  (1832),  et  soutint 
la  cause  de  dom  Miguel.  Ayant  gagné  la  faveur  de  la  reine 
Christine,  il  reçut,  en  1835,  le  commandement  do  l'armée 
du  Nord,  remporta  la  victoire  de  Mendigorria  (1835),  puis 
s'unit  (1838)  à  Navarcz  contre  Espartero;  mais  il  dut 
chercher  un  refuge  en  Portugal. 

GORDOVADO,  bourg  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udine]); 
1.700  hab. 

CORDULÉCÈRE  OU  CORDULECERUS  {lè-sé-TUSs)  n.  m. 
Genre  d'insectes  névroptères  planipennes,  famille  des 
ascalaphidés,  caractérisés  par  leurs  antennes  en  massue, 
leurs  ailes  larges,  leur  abdomen  court.  (Les  cordulécères 
sont  des  ascalaphes  de 
l'Amérique  tropicale  ;  on 
en  connait  quelques  es- 
pèces, parmi  lesquelles 
le  cordutecerus  vutpecula 
peut  servir  de  type.) 

CORDULEGASTER  {lé, 

stèr")  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes orthoptères  pseu- 
do-névroptères ,  famille 
des  iibellulidés,  tribu  des  gomphinés,  comprenant  des 
libellules  de  grande  taille,  à  abdomen  très  long.  (L'espèce 
type  du  genre,  le  cordulegaster  anmdatus,  jaune  et  noir, 
est  répandu  dans 
toute  l'Europe  et  la 
région  méaiterra- 
néenne.) 

CORDULIE  /t  ou 
CORDULIA  n.  f. 
Genre  d  insectes  or- 
thoptères pseudo- 
névroptères,  groupe 
des  amphibiotiques, 
famille  dos  Iibelluli- 
dés, tribu  des  libel- 
lulinés,  comprenant 
des  formes  assez 
grandes  caractérisées  par  leurs  yeux  à  réseaux,  présen- 
tant un  petit  appendice  au  bord  postérieur.  (Les  cordu- 
lies  sont  do  belles  libellules,  dont  l'espèce  type,  la  cor- 
dnlia  a^nea,  d'un  vert  bronzé  brillant,  est  commune  en 
France  au  bord  des  eaux.) 

CORDUS  (Aulus  Cremutius),  sénateur  et  historien  ro- 
main. Séjan,  qu'il  avait  osé  critiquer,  l'accusa  auprès  de 
Tibère  du  crime  do  lèse-majesté,  pour  avoir,  dans  .son 
Histoire  des  guerres  civiles  et  du,  règne  d'Auguste,  appelé 
Brutus  et  Cassius  les  derniers  des  'liomaius.  Cordus  pré- 
vint sa  condamnation  en  se  laissant  mourir  de  faim  (25  apr. 
J.-C.).  Tibère  fit  brûler  ses  ouvrages,  dont  quelques-uns 
furent  sauvés  pourtant  par  sa  fille  Marcia.  La  septième 
Suasoria  do  Scncque  en  contient  des  fragments. 

CORDTCEPS  ou  CORDICEPS  (sènss)  n.  m.  Gonro  de  cham- 
pignons-pyrénomycètes,  q^ue  'J'ulasno  a  refondu  avec  les 
genres  hypocrée  et  torrubie.  Il  On  dit  aussi  coedylie. 

CORDYLANDRE  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  clusie. 

CORDYLANTHE  n.  m.  Genre  de  scrofulariacées-ouphra- 
siécs.rcnfcrmanldes  herbes  de  Californie.  Syn.  doHOMAUii. 

CORDYUS  ou  CORDYLA  n.  m.  Ichtyol.  Nom  ancien  de 
divers  petits  poissons  qui  étaient  employés  en  salaison  ef 
aussi  dans  la  fabrication  do  différentes  saumures.  (Lo  cor- 
dyla  de  Plino  est  une  petite  pélamyde  ou  peut-être  un 
petit  maquereau,  comme  le  cor dy le  a KvihXotc.) 

—  Ealom.  Gcore  d'iasecteB  diptères  némocëres,  famille 


Cordulegaster  (réd.  au  tiersj. 


Cordulie  (réd.  de  rooiti*^]. 


Cordylophora. 


des  fongicolidés,  comprenant  des  formes  à  antennes  ren- 
flées, à  abdomen  comprimé.  (Los  cordyles  sont  des  mou- 
cherons bruns  ou  noirs,  dont  l'espèce  type,  le  cordyla 
flavipcs,  est  commune  en  France.) 

GORDYLINE  n.  f.  Genre  de  liliacées,  tribu  des  dracé- 
nées,  formé  aux  dépens  des  dragonniers,  et  comprenant  une 
dizaine  d'espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tropicales. 

CORDYLOCARPE  n.  m.  Bot.  Syn.  de 

RAPISTRli,  et  de    fc;RDCAmE. 

CORDYLOCRINUS  (nuss)  n.  m. 
Genre  do  criuoides,  famille  dos  pla- 
tycrinidés,  comprenant  des  formes  à 
longs  bras  minces,  à  pinnulcs  trèslon- 

tues.  (Les  cordylocrinus  sont  fossiles 
ans  lo  silurien"  de  Scandinavie.) 

CORDYLOGYNE  n.  f.  Genre  d'asclé- 
piadacées-cynanchces,  renfermant  des 
herbes  vivaces  de  l'Afrique  australe. 

CORDYLOMÈRE  OU  CORDYLOME- 
RUS  {mi'-}'i(ss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  lougicornes,  famille  des 
cérambycidés,  tribu  des  phoraeaothi- 
nés,  comprenant  de  grandes  et  belles 
espèces  fauves  ou  rousses  avec  les 
ély très  verts  ou  bleus,  ou  fauves  avec  Cordylomère  (gr.  nat  ). 
des  bandes  et  des  reflets  verts.  (Les 
cordylomères,  dont  on  connaît  une  douzaine  d'espèces, 
habitent  l'Afrique  occidentale.) 

CORDYLOPHORA  n.  m.  Genre  de  méduses  tubulaires, 
famille  dcsclavidés,  comprenant  des  polypes  d'eau  douce 
ijui  forment  des  colonies  cornées, 
arborescentes  ,  avec  individus 
ovoïdes  occupant  rextrémité  des 
rameaux. 

—  Enctcl.  I/cspèce  type  du 
genre  est  le  cordylophora  lacu- 
stris,  qui  habite  les  eaux  douces 
d'Europe,  et  dont  la  distribution 
géographique  semble  la  môme 
que  celle  d  un  mollusque,  \edreys- 
seua  polymorpha,  sur  lequel  il  vit. 
Il  est  probable  que,  comme  les 
dreyssena,  les  cordylophora  sont 
des  formes  marines  qui  s'accli- 
matent progressivement  dans  les 
eaux  douces  ;  aujourd'liui,  ils  sont 
répandus  dans  tous  les  cours  d'eau  d'Europe,  et  envahis- 
sent même  les  conduites  des  villes,  dont  ils  oblitèrent  sou- 
vent les  tuyaiLx,  par  l'accumulation  de  leurs  colonies. 

CORDYLOSAURE  (sâr')  ou  CORDYLOSAURUS  (sô-russ) 
n.  m.  Genre  de  reptiles  sauriens  brévilingues,  famille  des 
ptychopleuridés,  comprenant  des  formes  à  tête  allongée, 
aplatie,  à  queue  ^  _^^ 

■.  ■  ^.^    .lAr. 

iJlant  à  des  scin- 
ques,  ethabitant 
lo  sud  de  l'Afri- 
que .  [  L'espèce 
type  du  genre, 
brune  avec  une 
large  bande  noire 
le  long  du  dos  et  une  moins  foncée  sur  chaque  flanc,  est 
longue  de  12  à  15  centimètres.  Par  sa  plaque  naso-frontale 
allongée,  elle  dilfére  de  la  seconde  espèce  {cordylosaurus 
siifitesselalus)  des  mêmes  régions,  qui  la  transversale.] 

GORDYLURE  OU  CORDYLURA  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères  brachycères,  famille  des  muscidés,  comprenant 
des  mouches  à  corps  couvert  de  soies,  à  abdomen  en 
massue,  à  ailes  longues. 
{ Los  cordyhires  vivent 
dans  les  lieux  humides; 
on  en  connaît  quelques 
espèces  do  France,  tou- 
tes de  taille  moyenne  ;  la 
cordylnra  pubera  est 
noire,  à  duvet  gris.) 

CORÉ.    D'après  le 
livre   biblique  des  Nom- 
bres (XVI),  Coré,  de  la  fa- 
mille lévitiquo  de  Caaih,  Cordylure  (gr.  2  fois), 
mécontent  de  ce  que  le 

sacerdoce  eût  été  réservé  à  la  descendance  d'Aaron,  se 
révolta  contre  Moïse,  avec  Dathan  et  Abiron,  de  la  tribu 
de  Ruben,  et  deux  cent  cinquante  Israélites.  Moïse  prit 
lo  peuple  à  témoin  qu'il  laissait  au  Seigneur  le  soin  de 
défendre  sa  cause.  Le  lendemain,  au  moment  où  Aaron 
offrait  le  sacrifice  de  l'encens  du  matin,  Coré,  Dathan  et 
Abiron  furent  engloutis  dans  la  terre,  qui  s'ouvrit  tout 
à  coup  sous  leurs  pieds,  taudis  qu'un  feu  miraculeux  s'al- 
lumait soudain  et  faisait  périr  leurs  deux  cent  cinquante 
partisans.  Les  fils  de  Coré  :  Azor,  Elcana  et  Abiasaph,  qui 
n'étaient  point  complices  du  crime  de  leur  pore,  furent 
bénis  de  Dieu,  et  devinrent  la  tige  d'un  groupe  de  lévites, 
qui  s'adonnèrent  spécialement  au  chaut  et  à  Ja  composi- 
tion des  poésies  sacrées.  Les  anciens  titres  du  psautier 
hébraïque  désignent  les  descendants  de  Coré  comme  les 
autours  do  onze  psaumes,  qui  comptent  parmi  les  plus 
beaux  et  les  plus  lyriques. 

GORÉ.  Myth.  gr.  V.  Cora. 

GOREAL  (Francisco),  voyageur  espagnol,  né  à  Cartha- 
gèno  vers  1648,  mort  en  1708.  Il  visita  successivement 
les  Antilles,  la  Floride,  le  Mexique,  lo  Brésil,  le  Pérou,  tra- 
versa l'istlime  de  Panama,  et  rentra  dans  sa  patrie  en  1697. 
La  relation  intitulée  Voyages  de  Fraytcisco  Coreal  aux  Indes 
occidentales  {\l 22)  dont  on  n'a  jamais  retrouvé  l'original 
espagnol,  est  pcut-ôtro  l'œuvro  d'un  auteur  qui  aurait, 
sous  le  nom  de  Coreal,  publié  sur  l'Amérique  un  recueil  do 
documents  extraits  de  divers  écrivains. 

CORÉCLISE  (du  gr.  korê,  pupille,  ot  kleiein,  fermer)  n.  f. 
Pathol.  Occlusion  de  la  pupille. 

CORECTASIE  [rèk-ta-zî  —  du  gr.  korê,  pupille,  et  ekta- 
sis,  dilatation)  d.  f.  Pathol.  Dilatation  de  la  pupille. 

CORECTEUR  fdu  préf.  co,  et  do  recteur)  n.  m.  Celui  qui 
chi,  recteur  avec  un  ou  plusieurs  autres. 

CORECTOMIE  {rck-to-mî  —  du  gr.  korê,  pupille,  ot  ekio- 
me,   ouverture)   n.  f.    liésection  d'une  partie   de   l'iris, 


Cordylosaure. 


278 

pratiquée  soit  pour  ouvrir  une  pupille  artificielle,  soit  pour 
obvier  à  une  pression  exagérée  des  humeurs  de  l'œil. 

CORECTOPIE  {rék-to-pî  —  du  gr.  korê,  pupille,  et  ektn- 
pos,  déplacé)  n.  f.  Anomalie  de  position  do  la  pupille, 
consistant  eu  ce  que  celle-ci  n'occupe  pas  le  centre  de  l'iris. 

CORÉDACTEUR  (du  préf.  co,  et  rédacteur)  n.  m.  Celui 
qui  est  rédacteur  avec  un  ou  plusieurs  autres. 

CORÉDIALYSE  (du  gr.  korê,  pupille,  et  dialitsis,  sépa- 
ration) n.  f.  Chir.  Syn.  de  iridodialyse. 

COREE  n.  f.  Pathol.  V.  cuorée. 

—  llortic.  Variété  de  pomme  à  cidre  du  Calvados. 

CORÉE  ou  COREUS  {ré-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hé- 
miptères, type  do  la  famille  des  coréidés,  comprenant  de 
nombreuses  espèces  aujourd'hui  réparties  dans  quelques 
sous-genres.  (Los  corées  proprement  dits  sont  velus;  leur 
abdomen,  aplati,  est  relevé  latéralement.  L'espèce  type, 
commune  en  France,  est  le  coreus  denticulatus.) 

GORÉE  ou  Ghosen  («  pays  du  Matin  calme  »)i  oro- 
pire indépendant  do  l'Asie  orientale,  au  N.-E.  de  l'em- 
pire chinois,  sépare  par  le  Ûeuvo  Ya-lou,  de  sa  source 
à  son  embouchure,  des  provinces  mandchoues  de  Ghirin 
et  du  Liao-toung.  Au  N.,  la  Corée  est  limitrophe  de  la 
province  sibérienne  de  Vladivostock.  Elle  est  constituée, 
presque  en  son  entier,  par  une   massive  i>éninsule,   qui 


s'avance,  entre  les  mers  Jaune  et  du  Japon,  vers  l'île  japo- 
naise de  Kiou-Siou.  Dune  .superficie  d'environ  218.190  Ri- 
lom.  carr.,  elle  n'est  peuplée  que  de  12  à  13  millions  d'habi- 
tants. {Coréens,  cnnes.)  Capit.  Séoul. 

Une  chaîne  qui  décroît  du  N.  au  S.,  de  2.400à  1.500  m., 
suit  à  peu  de  distance  la  côte  orientale.  Entre  cette  chaîne 
et  les  hauteurs  plus  basses  (l.SOO  m.  d'altitude  maximum), 
qui  dominent,  à  l'O.,  le  cours  du  Ya-lou,  se  développe  un 
sytcme  de  chaînons  et  de  collines,  que  séparent  des  vallées 
assez  profondes.  Le  climat  se  ressent  de  la  proximité 
des  étendues  mongole -sibériennes  ;  la  Corée  connait, 
l'hiver,  des  froids  de  —  16°  C.  ;  l'été,  le  thermomètre 
s'élève  jusqu'à  -f-  34"»  C  Au  N.  de  Séoul,  les  froids  sont 
plus  rigoureux  encore  ;  les  fleuves  y  gèlent  l'hiver.  La 
péninsule  reçoit,  l'été,  des  pluies  abondantes.  Les  fleuves, 
assez  nombreux,  sont  courts  et  peu  navigables  ;  lo  Ya-lou, 
cependant,  qui  se  jette,  à  l'O.,  dans  la  baie  de  Corée,  et 
le  Nak-Tong-Yang,  oui  se  jette  dans  la  mer  du  Japon, 
sont  navigables  sur  plus  de  200  kil.  Les  côtes,  sur  la  mer 
du  Japon,  sont  peu  découpées  et  s'évasent  profondé- 
ment pour  former  le  golfe,  largement  ouvert,  où  est  Gen- 
san  (avec  Port-Lazareff)  ;  par  contre,  les  côtes  sud,  sur  le 
détroit  de  Corée,  et  ouest,  sur  la  mer  Jaune  et  la  baie  de 
Corée,  présentent  une  infinité  d'accidents  dont  le  princi- 
pal est  l'archipel  du  Prince-Impérial,  dans  un  golfe  qui 
abrite  Chemoulpo  ;  îles  do  Sir  J.  Hall.  Mais  l'accès  de 
cette  côte  occidentale  est  entravé  par  l'amplitude  exces- 
sive des  marées. 

La  Corée  est  un  pays  essentiellement  agricole.  Son  sol 
fournit  le  riz,  qui  est  la  principale  nourriture  dos  habi- 
tants, et,  dans  le  Nord,  des  céréales  :  blé,  maïs,  millet.  Les 
arbres  fruitiers  prospèrent,  la  vigne  réussit  mieux  qu'en 
Chine,  les  légumes  sont  cultivés  sur  une  grande  échelle 
Le  coton,  le  chanvre  et  le  tabac  peuvent  étro  exploités.  Les 
forêts  sont  nombreuses;  vers  le  Nord,  apparaissent  déjà 
des  animaux  à  fourrure  ;  le  pays  nourrit  de  grands  trou- 
peaux; la  poche,  sur  les  côtes,  est  active;  cependant,  la 
Corée  est  pauvre.  Les  guerres,  les  exactions  administra- 
tives, la  dépopulation  ont  fait  laisser  on  friche  la  plus 
grande  partie  de  son  sol;  quelques  vallées  seules  sont 
cultivées.  Los  richesses  minières  :  or,  arftcnt.  minerai  do 


I.  Armes  de  la  Corëe  ;  2.   Drapeau  ;  3.  Armes 
impériales  ;  4.  Tékhane,  nom  offlciel  de  la  Corée, 
en  écriture  coréenne. 


279 

fer,  no  sont  gut>re  mi^ux  exploitées.  L"in<lustrie,  qui  fut 
brillante  jadis,  est  quasi  nuUo  aujourd'hui  ot  so  boriio  aux 
objets  usuels.  Soulo  existe  l'industrie  du  ]>apier,  prôparo  le 
plus  souvent  avec  l'ôcorco  intérieure  d'un  mùrior  spécial. 

La  Corée  exporte  du  riz,  des  poissons,  des  bestiaux,  des 
cuirs  et  une  grande  quantité  do  fèves  destinées  au  Japon, 
dos  cutounades  do  toute  sorte,  dos  métaux,  des  lainages. 
(On  peut  admettre  que  le  trafic  qui  se  fait  par  terre  avec 
la  Chine  ot  la  Sibérie  atteint  la  môme  valeur  fiuo  lo  com- 
niorco  maritime.)  Quant  au  commerce  intérieur,  il  est 
d'une  importance  minime,  parce  que  la  Corée  n'a  presque 
pas  de  voies  de  communication. 

L'empire  est  divisé  en  13  provinces.  Séoul,  la  capitale, 
est  la  soulo  grande  ville.  Son  port  est  Cliénioulpo.  Il  n'y 
a,  eu  Corée,  ni  armée  (excepté  la  garnison  de  Séoul,  nom- 
breuse do  3  à  4.000  hommes),  ni  marine. 

—  Hist.  L'origine  de  l'empire  do  Corée  est,  encore 
aujourd'hui,  très  mystérieuse.  Il  nous  faut  arriver  au 
XII*  siècle  avant  noire  ère  pour  avoir  des  renseignements 
authentiques  sur  ce  pays.  On  voit  alors  un  prince  révolté 
do  la  dynastie  des  Chano^,  en  Chine,  nommé  Ki-Tsze,  fonder 
un  Etat  on  Corée,  et  Tempereur  Wou-Wang,  auquel  il 
s'était  soumis,  le  reconnaître.  L'an  U6  do  notre  ère,  la 
Corée  est  divisée  en  trois  Etats  :  ceux  de  Kao-Li,  de  Pe-Tsi 
et  do  Sin-Ra.  Les  Japonais  commencèrent,  dès  cette  épo- 
que, à  nouer  des  relations  avec  la  Corée  :  l'impératrice 
Zingu-Kogu,  au  lU*  siècle,  lit  une  première  fois  la  con- 
quête de  ce  pays;  puis,  à  la  suite  de  plusieurs  soulève- 
ments, les  Coréens  secouèrent  le  joug  que  les  Japonais 
faisaient  pe- 
ser sur  eux  et 
cessèrent  tout 
rapport  avec 
eux.  Le  roi  de 
Kao-Li,  vers  la 
fin  du  XI"  siè- 
cle, s'empara 
des  deux  Etats 
de  Pe-Tsi  et  de 
Sin-Ra  et  cons- 
titua l'unité  de 
laCorée.  Quand 
les  Ming  arri- 
vèrent au  pou- 
voir on  Chine, 
un  certain  Ta'i- 
Tso,  aidé  par 
eux,  s'empara 
du  tro n o  de 
Corée  (1392)  et 
fonda  la  dynastie  Tsi-Tsien.  Ses  successeurs  eurent  de 
nombreuses  luttes  à  soutenir  avec  le  Japon,  et,  en  1592, 
le  fameux  empereur  japonais  Taïko-Sama  envoya  en  Corée 
une  formidable  armée  qui  se  rendit  maîtresse  de  presque 
tout  le  pays  et  obligea  le  roi  à  reconnaître  sa  domination. 
En  1G15,  la  paix  fut  signée  :  le  Japon  garda  Fousan.  et  la 
Corée  s'engagea  à  lui  envoyer  chaque  année  un  tribut. 

Les  relations  très  cordiales  qui  avaient  toujours  régné 
entre  la  Corée  et  la  Chine  s'éteignirent  quand  l'empire 
du  Milieu  fut  conquis  par  les  Tatares  Mandchoux  :  au 
XVI*  siècle,  les  chefs  de  cette  dynastie  firent  une  expédi- 
tion en  Corée,  prirent  Séoul  et  imposèrent  un  tribut  aux 
Coréens,  qui  se  trouvèrent  ainsi  vassaux  de  la  Chine  et 
du  Japon.  On  voit  qu'il  faut  aller  chercher  très  loin  les 
causes  de  la  grande  guerre  sino-japonaise  do  1894  :  lo 
Japon  voulait  que  la  Corée  fût  complètement  libre,  tandis 
que  la  Chine  entendait  la  mettre  sous  son  protectorat.  Le 
2(i  août  1891,  la  Corée  signa  avec  le  Japon  un  traité  d'al- 
liance dont  le  but  était  do  consolider  son  indépendance 
et  de  chasser  do  son  territoire  les  troupes  chinoises;  lo 
Japon  se  chargeait  de  toutes  les  opérations  de  guerre. 
Les  Chinois  furent  écrasés  par  les  Japonais,  et,  par  lo 
traité  de  Shimonosaki<-la  Corée  fut  déclarée  indépendante. 

—  Gouvernement.  L'empereur  de  Corée  exerce  une  auto- 
rité absolue.  Mais  ce  sont,  néanmoins,  les  chefs  des  nobles 
qui  gouvernent  et  dont  les  privilèges  sont  respectés  par  lo 
souverain.  Le  favori  de  l'empereur  doit  donner  son  avis  sur 
toutes  les  décisions;  il  a  également  comme  fonctions  de 
distribuer  les  grâces  et  les  peines.  Le  Conseil  supérieur 
do  l'Etat  se  compose  de  neuf  membres.  Los  provinces,  ou 
lo.  sont  administrées  par  des  gouverneurs  :  elles  se  subdi- 
visent on  arrondissements,  et  ceux-ci  en  districts. 

—  Langue.  Lo  chinois  est  la  langue  cultivée  do  la  Corée; 
l'idiome  indigène  ou  coréen,  d'ailleurs  très  contaminé  par 
le  chinois,  <^st  d'un  usage  populaire  ;  il  préseuto  à  la  fois 
les  caractères  des  langues  agglutinantes  et  des  langues 
flexionnelles  ;  on  n'a  pu,  jusqu'ici,  lo  rattacher  avec  certi- 
tude à  aucune  autre  langue  asiatique.  A  côté  do  l'écriture 
chinoise,  introduite  en  Corée  vers  le  iv«  siècle  do  notre 
ère,  il  y  a  une  écriture  coréenne,  dérivée  de  l'alphabet 
sanscrit  et  usitée  depuis  le  xv«  siècle  environ.  La  littéra- 
ture coréenne  est  à  peu  près  dépourvue  d'originalité. 

Corée  IkRcuwm.  bu),  groupe  d'îles  ot  de  rochers  gra- 
nitiques au  S.-O.  de  la  Corée.  Les  plus  importantes  sont 
les  îles  Anihcrst. 

Coréen,  ENNE  {ré-in,  ()n),  personno  née  on  Corée,  ou 
qui  habite  ce  pays.  —  fj;s  Cohkkns. 

—  Adiectiv.  Qui  appartient  ù  la  Corée  ou  à  ses  habi- 
tants :  f.e  tribut  coréen. 

—  n.  m.  Langue  coréenne  :  Parler  le  cobérn. 
-~  Encycl.  Linguist.  V.  Corki:. 

CORÉES  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fôtos  do  Kora  ou  Porsé- 
phoJie,  on  divers  pays  grecs. 

CORÉGENCE  {janss)  n.  f.  Fonctions,  dignité  de  corô- 
gent  :  Itriguer  la  corégence. 

GORÉOENT  (jan~  du  préf.  co,  ot  do  régent)  n.  m.  Princo 

qui  partage  avec  une  autre  personne  les  fonctions  do  régent. 

GOREGLIA  AnTELMINELLI,  comm.  d'Italie  (Toscane 
[prov.  de  LucquesJ),  sur  l'Ania,  aflluent  du  Sorchio; 
ri.30i)  liab.  Centre  vmicolo. 

CORÉGNANT  {{/nan  [gn  mil.]),  ANTE  [du  préf.  co,  H  do 
réf/nanC  \  adj.  Qui  règne  on  commun  avec  un  autre  : 
Princes  coiu'xiNANTs. 

CORÉGONEn.  m.  Genre  do  poissons  physostomes,  famille 
des  salmonidés,  comprenant  dos  formes  uo  taille  moyenne, 
allongées,  comprimées,  revôtuos  do  petites  écailles. 

—  Kncycl.  Los  coréyonns,  dont  on  connaît  quarante  os- 
pècos  répandues  dans  les  lacs  do  l'hémisphère  boréal,  no 
vont  guère  dans  les  ©aux  courantes,  à.  moins  qu'ils  n'on- 


Cûrégone. 


treprennont  de  grandes  migrations  pour  frayer.  Connus 

eu  Amérique  sous  lo  nom  do  poissons  blancs',  en  Europe 

sous  los  noms  do  Uvai-ets,  feras  ot  gravenches,   ils  sont 

r^ô^iutés   pour   la 

finesse    de    leur 

chair.  Le  lavarct 

{coregonus   lava- 

relus),  propre  au 

lac  du   Bourget, 

passe    parfois 

dans  lo  Rhône  et  ,       ",        \f. 

l'Ain  ;    il   atteint  u.A^^ 

40     centimètres.  '^ 

La  fora  {corego- 

iius  fera)  devient 

encore  plus  grande;  elle  a  été  acclimatée  dans  la  Nièvre 

et  l'Auvergne;  elle  est  originaire  du  Léman.  La  gravencho 

[coregonus  hiemalis)  habile  les  grands  fonds  du  même  lac; 

elle  est  plus  petite.  Le  houting  {corer/onus  oxi/r/ujnchus)  est 

surtout  de  Belgique  et  de  Hollande;  il  s'avance  dans  les 

eaux  saumâtres.  Le  moksun  et  lo  sijrok  sont  de  la  région 

de  l'Altaï;  etc.  V,  lavaret,  gravenche,  fera. 

GORÉIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  hémiptères  hété- 
roptères,  groupe  des  géocores,  comprenant  des  punaises 
terrestres.  (De  taille  petite  ou  moyenne,  assez  grande 
dans  les  formes  tropicales,  les  coréidés  volent  ou  courent 
parmi  les  plantes,  dont  ils  sucent  les  sucs;  ils  sont 
diurnos  et  répandus  sur  tout  le  globe.)  —  Ifji  corëidé. 

GOREIIGIONNAIRE  (du  préf.  Cû.  et  de  relitfionnaire)  n. 
Personno  qui  professe  la  même  religion  qu'une  ou  plu- 
sieurs autres  personnes,  n  Par  ext.  Qui  professe  les  mêmes 
opinions,  les  mêmes  doctrines  qu'une  ou  plusieurs  autres 
personnes  ;  ies  coRiiLiGiONNAiKES  de  Fouricr. 

GORELLA,  ville  d'Espagne  ;Navarre  [prov.  de  Navarre]), 
sur  l'Alhama;  G.700  hab.  Distillerie  d'eaude-vie. 

GoRELLA  (Jacques  de),  théologien  et  capucin  espagnol, 
né  en  1007,  mort  eu  1699.  Il  fut  prédicateur  de  la  cour  sous 
Charles  II  d'Espagne.  Ses  principaux  ouvrages,  q^ui  eurent 
un  grand  succès,  sont  :  Praclica  de  el  confessionare  et 
Summa  de  la  theologia  mural  (I707j. 

GORELLI  (.\rcangelo),  violoniste  italien,  né  à  Fusi- 
gnano  en  1G53,  mort  à  Rome  en  1713.  Corelli  fut  l'un  des 
plus  grands  artistes  de  son  temps.  Ses  compositions  con- 
sistent en  études,  sonates  et  concertos,  qui  se  distinguent 
par  la  grandeur  du  style  et  la  beauté  de  l'inspiration.  Cet 
artiste  lut  inhumé  au'Panthéon,  où  un  monument  do  mar- 
bre lui  fut  élevé  auprès  de  celui  de  Raphaël. 

GORÉLYSIS  l=iss  —  du  gr.  korâ.  pupille,  et  lusis,  action 
de  lier)  n.  f.  Opération  ayant  pour  but  de  dégager  la  pu- 
pille d'adhérences  anormales. 

GORÉMA  n.  m.  Genre  d'empétracées,  renfermant  des 
arbustes  rigides  très  ramifiés  qui  croissent  en  Portugal, 
au  bord  de  l'Océan. 

CORÉMÉGINE  (jin)  n.  m.  Nom  donné  parfois  à  l'atropine. 

GORÉMIE  ou  GOREMIA  {ré)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères longicornes,  famille  des  cérambycidés,  tribu  des 
cérambvcinés,  comprenant  des  formes  allongées,  grêles, 
remarquables  par  le  développement  de  leurs  pattes  posté- 
rieures, munies  de  longues  houppes  de  poils.  (On  en  con- 
naît deux  ou  trois  espèces  habitant  l'Amérique  du  Sud.) 

GORÉMION  n.  m.  Syn.  de  pénicillion,  genre  de  cham- 
pignons filamenteux. 

GORÉMORPHOSE  (du  gr.  koré,  pupille,  ot  morp/iàsis, 
formation)  n.  f.  Opération  ayant  pour  objet  do  pratiquer 
une  pupille  artificielle.  V.  ir'idectomik. 

GORENO  AUSONIO,  comm.  d  Italie  (Campanie  [prov. 
de  Casorte;);  2.000  liab. 

GORENTIN  (saint),  né  en  Bretagne,  dans  la  province 
de  Cornouailles,  vers  375,  mort  vers  4G0.  Il  reçut  les  or- 
dres, et,  pour  se  livrer  plus  librement  à  la  méditalion  et 
à  la  prière,  se  retira  loin  du  monde,  dans  une  caverne. 
Il  V  vécut,  parmi  de  grandes  austérités,  dans  la  compagnie 
d'un  saint  ermite  nommé  Primel.  Touché  do  ses  vertus, 
un  soigneur,  appelé  Grallon,  lui  concéda  un  terrain,  où  il 
hàtil  un  monastère.  La  ville  do  Quimper-Odots  ayant  de- 
mandé un  évêque,  Grallon  choisit  Corentin  ot  l'envoya  à 
saint  Martin  de  Tours,  qui  lo  sacra.  Lo  nouveau  pontife 
ne  changea  rien  à  l'austérité  do  sa  vie,  qui  resta  celle 
d'un  anachorète.  Il  extirpa  do  son  diocèse  los  derniers 
restes  du  paganisme  ot  s'illustra  par  sa  charité.  Après  sa 
mort,  la  ville  de  Quimper-Odets  prit  son  nom  :  elle  voulut 
ôtro  appelée  Quimper-CoRENTiN.   —  Fête  le  12  décembre. 

GORENTYN  ou  CORANTIJN,  fleuve  côtier  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  séparant  laGuyano  hollandaise  de  la  Guyane 
anglaise.  Ses  sources  sont  mal  connues;  après  avoir  reçu 
do  nombreux  affluents  et  formé  des  cataractes,  le  Coron- 
tyn  se  jette  à.  la  mer  par  un  largo  ostuairo.  Son  cours  est 
long  de  plus  de  500  kilom. 

GORENZIO  (Jîolisario),  peintre  italien,  né  vers  1558  en 
Grèce,  mort  à  Napics  vers  1613.  Elève  du  Tintoret  à  Ve- 
nise, il  alla  A  Naplos  vers  1590,  où,  do  concert  avec  l'Es- 
pagnolut  ot  G.  U.  Caracciolo,  il  accabla  do  mauvais  trai- 
tements les  artistes  étrangers  qui  vonaiont  à  Naplos  :  lo 
Guide,  A.  Carracho ,  lo  Josépin,  lo 
Dominiquin.  On  cito  do  lui  une  vasto 
composition  ,  la  Multiplication  des 
pains  (Naplos). 

CORÉOCARPUS  f/nw*)  n.  m.  Genre 
do  composées,  tribu  des  hélianlhoï- 
déos.  iiabitant  l'Amérique.  (Les  co- 
réocarpus  sont  des  herbes  annuelles, 
à  fleurs  à  involucre  double,  in  corolle 
jauno,  habitant  la  Californie.) 

GORÉOMÉLAS  (lass)  n.  m.  Gonro 
d'in.sectes  hémiptères  hétéroptèros,  Coréomélaa  (gr.  nat.). 
groupe  des  géocores,  famille  dos  scu- 
tolléridés,  comprenant  dos  scutellèros  ouropéonnos  de 
petite  taille,  d'un  noir  luisant  ou  bronzé,  ovalos,  globu- 
leuses. { I/ospèco  type,  lo  eoreomelas  scarabxoides ^  est 
commune  sur  los  boutons  d'or.) 

CORÉOMÈTRE  (du  gr,  koré,  pupille,  ot  métron,  mesure) 
n.  m.  Appareil  au  moyen  duquel  on  mosuro  l'ouvorturo  do 
la  pupille. 

GORÉOPE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  corûop.sis. 

GOHÉOPSIDE  II.  f.  Bol.  V.  CORftoi'813. 


COREE   —   COREE 

C0RÉ0PSIDÉE3  n.  f.  pi.  Section  do  la  tribu  des  héllan- 
thoidées,  dans  la  famille  des  composées,  ayant  pour  type 
le  genre  coréopsis.  —  Une  coréopsidêe. 

GORÉOPSIS  (miss)  n.  m.  Genre  de  composées,  de  la 
tribu  des  héUauthoidées,  comprenant  une  quarantaine  d'es- 
pèces, qui  croissent  dans  l'Améri- 
que du  N'ord  et  australe,  aux  îles 
Sandwich  et  dans  l'Afriquo  tropi- 
cale. Il  On  dit  aussi  coréope,  ot  co- 

R1ÛPE. 

—  Encycl.  Les  coréopsis  sont  fort 
recherchés,  aujourd'hui,  dans  les 
parterres  et  les  jardins.  On  en  cul- 
tive une  douzaine  d'espèces,  dont 
une  surtout,  lo  coréopsis  élégant 
{coréopsis  tinctoria).  a  produit  d'as- 
sez nombreuses  variétés.  Ces  plan- 
tes sont  très  rustiques  et  se  propa- 
gent très  facilement  de  graines 
semées  en  place  ou  en  pépinière,  et 
n'exigent  presque  aucun  soin.  On  a 
des  variétés  naines  et  trapues  qui 
forment  de  charmantes  bordures. 

CORÉPARELCYSE  {rèl-si::'  —  du 
gr.  korê,  pupille,  et  parelkein,  al- 
longer) n.  f.  Chir.  Opération  con- 
sistant à  allonger  un  des  diamètres 
de  la  pupille,  pour  remédier  aux 
opacités  du  centre   de    la  cornée.  Coréopais. 

GORÉPHTISIE  (sï  —  du  gr.  korê,  pupille,  et  pht/nsis^ 
dépérissement)  n.  f.  Resserrement  de  la  pupille.  (Vieux.) 

GORESSE  {rèss)  n.  f.  Sorte  de  hangar,  dont  le  toit  est 
muni  d'ouvertures  et  où  l'on  fait  saurer  les  harengs,  ù. 
Calais  et  à  Dunkerque. 

GORESSI,  diacre  roumain  du  xvi*  siècle,  d'une  famille 
do  Levantins  de  l'île  de  Chios,  premier  traducteur  de 
livres  religieux  en  roumain.  En  I56i,  il  fut  chargé,  par 
Jean  Benkner,  maire  de  Brachov,  qui  faisait  la  propa- 
gande luthérienne,  de  traduire  en  roumain  les  quatre  Evan- 
giles. Après  la  mort  de  Benkner,  Coressi  traduisit  en  rou- 
main le  Psautier,  sur  l'ordre  do  Lucas  Kircher,  maire  do 
Brachov  et  continuateur  de  la  propagande  protestante 
parmi  les  Roumains  de  la  Transylvanie.  En  même  temps, 
Alexandre  II,  fils  do  Chiagna,  et'Mihnea  11,  son  petit-fils, 
chargèrent  Coressi  de  traduire  le  Psautier  en  slavon.  Il 
paraît  que  le  diacre  Coressi  est  le  même  que  lo  logo- 
thète  du  même  nom. 

GORET  (rè)  n.  m.  Filet  ayant  la  forme  d'un  tramail  avec 
poche  ou  manche  centrale,  en  usage  dans  le  département 
de  la  Somme."  (On  lo  tend  en  travers  d'une  rivière.)  ii  Es- 
pèce de  petite  coquille  {planorbe)^  très  abondante  au  Sé- 
négal, dans  les  eaux  douces. 

GORETAS.  Myth.  gr.  Devin  légendaire,  le  premier, 
dit-on,  qui  rendit" des  oracles  à  Delphes. 

GORÈTE  ou  CORETTE  n.  f.  Genre  de  plantes  herbacées, 
famille  des  tiliacées  tribu  des  tiliées.  ti  Nom  vulgaire  de  la 
kerrie  du  Japon,  arbrisseau  de  la  famille  des  rosacées. 

—  Encycl.  La  coré/e  potagère  {corchorus  olitoritis),  dont 
les  fleurs,  d'un  jaune  orangé,  s'épanouissent  vers  la  fin 
du  printemps,  est  appelée  quelquefois  mèlochie,  et,  dans 
les  campagnes,  mauve  des  juifs  ot  guïjitauve  potagère  ;  ollo 
est  originaire  de  l'Asie  tro- 
picale. On  la  cultive,  comme 

S lante  alimentaire,  dans  l'In- 
o,  en  Syrie  et  en  Egypte. 
Le  corchorus  capsularis  est 
une  plante  à  tigo  droite,  ra- 
meuse, haute  de  2  à  3  mètres. 
La  partie  interne  de  l'écoroe 
fournit  la  fibro  textile  appe- 
lée n  juto  ».  On  la  cultive  en 
abondance  dans  les  terrains 
marécagou.x  du  Bengale,  ot 
principalement  dans  le  delta 
du  Brahmapoutre.  V.  jctk. 
GORÈTHRE  ou  CORETRRA 
(ré)  n.  f.  Genre  d'insectes  di- 
ptères némocères,  famille  des 
culiciformes,  comprenant 
des  formes  allongées  et  grêles,  ressemblant  à  des  cousins, 
avec  les  antennes  finement  pectinées,  comme  plumeuses. 

—  Encycl.  On  connaît  quelques  espèces  do  corèt/ires. 
dont  dix  habitent  l'Europe.  Au  contraire  des  cousins,  ces 
diptères  uo  piquont  pas;  ils  volent  lo  soir  par  troupes 
nombreuses.  Los  larves,  transparentes,  vivent  dans  l'oau. 

CORÉTHROGYNE  n.  f.  Genre  de  composées,  tribu  dos 
astérohlées,  comprenant  des  herbes  de  Californie. 

CORÉTHROSTYLE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  i.asioi'ktalk. 

CORÉTOMÉDIALYSE  (du  gr.  koré,  pupille;  tonié,  sec- 
tion, et  Uuilusis,  séparation)  n.  f.  Création  d'uuo  pupille 
artilicietto  par  le  décollement  et  l'ex- 
cision d'une  partie  du  pourtour  do 
l'iris.  Syn.  do  iRiDKCTOMKniAi.vsK. 

CORÉTOMIE  {mi  —  du  gr.  korê.  pu- 
pille, cii^mè.  incision)  n.  f.  Incision 
de  la  pupille. 

CORETTE  n.  f.  Bot.  V.  corètk. 

COREUS  {ré-uss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères,  de  la  famille  dos 
coréidés ,  très  commun  dans  touto 
l'Europe.  V.  coRÉiotu^. 

GORFE  GasTLE,  localité  d'.Vnglo- 
terre  (comté  do  Dorset),  dans  la  pres- 
qu'île dite  ilf  de  Purbeck;  1.800  hab.  Carnôros.  Lo  roi 
Edouard  lo  Martyr  v  fut  assassiné  en  979;  Jean  sans 
Torro  y  fit  mourir  do"  faim  vingt-deux  gentilshommes  poi- 
tevins, en  1202;  Edouard  II  y  fut  emprisonné,  on  1387. 

GORFE  (Joseph),  musicien  anglais,  né  A  Salisbury  on 
1740,  mort  en  1820.  Membre  de  la  chapelle  du  roi  d'Anglo- 
torro,  il  devint  ensuite  organiste  de  la  cathédrale  do  Salis- 
bury Outre  un  certain  nombre  do  compositions  roli- 
cioùses,  il  a  publié  un  traité  sur  lo  chant  ot  un  traité  do  la 
basse  continue;  plus  trois  recueils  do  chansons  écossaises 
ot  trois  recueils  do  ylces.  Enfin,  on  lui  doit  :  Us  /hautes  do 
Hsndel,  les  Beautés  de  Purct'lt,  ot  une  mtérossanto  col- 
lection do  musique  sacréo  do  compositeurs  célèbres. 


Corèthr«  (gr.  3  fois). 


Corous  (gr.  nat.). 


Monnaie  de  Corcyre 
(Corfou). 


CORFINIUM   —   CORINTHE 

CORFINIUM,  ville  de  l'Italie  ancienne  (Samnium),  oui 
fut,  pendant  la  guerre  Sociale,  la  capitale  des  peuples 
latins  ligués  contre  Rome.  Auj.  Scritio. 

CoRFIOTE,  personne  née  à  Corfou  ou  qui  habite  cette 
île.  —  Les  CoRFiOTES. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Corfou  ou  à  ses  habitants  : 
Les  ?nœiir$  corfiotes. 

Corfou  (autref.  Corcyre),  la  plus  septentrionale  des 
îles  Ioniennes.  Réunie  au  royaume  de  Grèce  en  18<j4.elle 
forme,  avec  Paxo  et  Leucàde,  une  nomarcliie.  Elle  a 
560  kil.  carr.  et  87.000  hab.  Elle  est  presque  entièrement 
occupée  par  une  chaîne  de  mon- 
tagnes faisant  partie  du  système 
de  l'Albanie  et  de  TKpire,  et  com- 
posée de  roches  crétacées  :  le 
sommet  principal  est  le  Panto- 
crator(911  m.),  qui  domine,  au  N., 
le  golfe  de  Corfou.  La  perméabi- 
lité du  sol,  le  climat  doux,  mais 
sec,  ne  favorisent  guère  la  vé- 
gétation, représentée  surtout  par 
des  cultures  de  blé,  d'orangers 
et  citronniers,  d'oliviers,  et  par 
la  vigne.  C'est  une  région  d'agri- 
culture à  population  clairsemée  : 
la  principale  et  la  seule  vraie 
ville,  Corfou,  a  16.500  hab.,  et  sa  prospérité  relative  est 
due  à  son  excellente  rade,  où  relâchent  lespaquebots  au- 
trichiens et  grecs.  —  L'île,  d'abord  colonie  de  Corintlio 
(708  av.  J.-C),  a  successivement  appartenu  aux  tyrans 
de  Syracuse,  au  roi  d'Epire,  aux  Illyriens,  aux  Romains 
(229  av.  J.-C).  à  l'empire  d'Orient  et*à  l'empire  grec,  aux 
rois  français  de  Naples  (1264),  à  Venise  (1386).  Les  Turcs 
essayèrent  en  vain  de  la  prendre,  au  xvii'  et  au  xvm*  siècle. 

CORGEi  korf)  n.  f.  Paquet  de  vingt  pièces  de  toile  de  coton 
des  Indes,  contenant  chacune  huit  mouchoirs  ou  deux  jupes. 

GORGÉE  n.  f.  Syn.  anc.  de  escourgée. 

GORGÉES  ijé)  n.  f.  pi.  Archéol.  Fouet  à  plusieurs  brins, 
martinet  de  la  nature  de  ceux  dont  se  ser- 
vaient les  flagellants  dans  les  processions, 
au  moyen  âge  et  au  xvi"  siècle.  (Les  cor- 
gées  sont  composées  d'un  manche  court  et 
de  trois  lanières  nouées  ou  plombées.) 

GORGNOULE  {gn  mil.)  n.  f.  Espèce  de 
galle  qui  se  produit  sur  le  prunier. 

CoRGO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov. 
de  Lugo]),  sur  le  Mino  et  son  affluent  la 
Neira;  7.000  hab.  Moulins. 

GORGOLOIN,   comm.   de   la  Côte -d'Or, 
arrond.  et  ù  lO  kil.  de  Beaune,  au  pied  do         Cor'^ees 
la  côte  d'Or:  831   hab.   Ch.  de  f.  P.-L.-M. 
Carrières  de  pierre  blanche  à  bâtir.  "Vignobles  produisant 
des  vins  ordinaires  estimés.  (Les  principaux  crus  sont  : 
En  la  Botte,  Aux  Langres.  Grand  clos  de  Langres.  Es  Chail- 
lots,  etc.).  Eglise  du  xiii''  siècle. 

CoRifautref.  Cora),  ville  d'Italie  (Agro  Romano  [prov. 
de  Rome])  ;  6.300  hab.  Ancienne  ville  des  Vulsques  ;  restes 
de  murs  cyclopéens  et  ruines  importantes  de  temples. 

CoRIA,  épithète  de  Minerve,  chez  les  Arcadiens.  Fille 
de  Jupiter  et  de  l'océanide  Coryphé,  elle  avait  un  temple 
en  Arcadie  et  passait  pour  avoir  inventé  les  quadriges. 

GORIA,  ville  d'Espagne  (Estrémadure  [prov.  de  Cacé- 
rès]),  suri'Alagon:  3.120  hab.  Siège  d'un  évêché  suffragant 
de  l'archevêché  de  Santiago.  Fabrique  de  porcelaine,  tis- 
sus de  laine.  Ville  d'origine  romaine.  —  Pop.  du  district  de 
Caria  :  22.900  hab. 

CORIACE  (du  lat.  corinceus;  do  coriiim,  cuir)  adj.  Dur 
comme  du  cuir;  qui  est  difricile  à  déchirer  et  à  diviser  :  La 
viande  de  vache  est  dure,  coriace  et  indigeste.  (Raspail.) 

—  Fig.  Tenace,  entêté;  dur,  avare  :  Hien  n'est  plus  co- 
riace qu'un  vieux  procureur.  (Grimod.) 

—  Cyprin  coriace.  Ichtyol.  Espèce  de  cyprin  à  peau  nue, 
épaisse  et  dure. 

—  Anton.  Flasque,  moelleux,  fongueux,  mou,  tendre, 

CORIACES  n.  m.  pi.  Entom.  Tribu  de  diptères,  de  la  fa- 
mille des  pupipares.  chez  lesquels  toutes  les  parties  du 
corps  sont  extrêmement  résistantes  :  Les  coriaces  vive7it 
en  parasites  sur  les  mammifères  et  les  oiseaux. wSing.  Un  co- 
riace. 

—  Zooph.  Famille  de  zoanthaires,  dont  lo  corps  prend, 
par  la  dessiccation,  une  consistance  coriace. 

CORIACE,  ÉE  (rad.  coriace)  adj.  Qui  a  la  résistance  du 
cuir.  (Peu  us.) 
CORIACITÉ  n.  f.  Caractère,  nature  de  ce  qui  est  coriace. 

CORIA  DEL  Rio,  comm.  d'Espagne  (Andalousie  (prov. 
de  Sèviilfji,  sur  le  Guadalquivir  ;  5.300  hab.  Minoteries, 
briqueteries,  tuileries. 

GORIAIRE  {ri-èr)  n.  f.  Agric.  Nom  vulgaire  de  la  cor- 
royère,  appelée  scientifiquement  coriaria  myrtifolia. 

—  Tecnn.  Nom  donné,  dans  les  tanneries,  à  diverses 
matières  d'origine  végétale,  employées  pour  le  tannage 
des  cuirs. 

CORÏAMBE  n.  m.  Prosod.  anc.  V.  chorïambr. 

CORIAMYRTINE  n.  f.  Matière  neutre,  découverte  dans 
le  coriaria  ou  redoul  à  feuilles  de  myrte. 

—  Encvcl.  Pour  la  préparer,  on  traite  par  du  sous-acé- 
tate de  plomb  le  suc  extrait  par  la  presse  des  bourgeons 
du  redoul,  on  débarrasse  le  liquide  du  plomb  en  excès  par 
l'hydrogène  sulfuré,  ot  on  l'agite  avec  do  l'éther  qui  s'em- 
pare do  la  coriamyrtine .  Cristallisée  en  prismes  rhom- 
boïdaux  obliques,  elle  fond  vers  220".  C'est  un  poison  des 
plus  violents. 

CORIANDRE  n.  f.  Genre  d'ombellifères  et  type  de  la 
tribu  des  carvis,  renfermant  une  dizaine  d'espèces  qui 
vivent  sur  les  bords  du  bassin  méditerranéen,  de  l'Orient 
et  de  l'Amérique  du  Nord  :  La  coriandrk  levée  demande  des 
sarclages  assez  nombreux,  li  Nom  do  la  graine  ou  fruit  do 
cette  plante  :  La  bonne  coriandre  est  de  couleur  rousse. 

—  Essence  de  coriandre,  Huile  essentielle  qu'on  extrait 
par  distillation  des  semences  de  coriandre  avec  do  l'eau 
à  150".  Elle  est  jaune  pâle,  aromatique;  son  odeur  rappelle 
celle  do  la  fleur  d'oranger. 

—  Encycl.  La  coriandre  {coriandrum  sativum)  est  une 

filante  annuelle,  à  fleurs  blanc  rosé,  groupées  on  ombel- 
es  terminales.  Elle  croît  dans  l'Europe  centrale  et  méri- 


Coriandre  :  a,  fleur;  b,  fruit. 


dionale,  et  on  la  cultive  dans  plusieurs  localités.  Ses  fruits 
verts  ont  une  odeur  caractéristique  de  punaise.  Secs,  Us 
répandent  au  contraire  un  parfum  aromatique  et  agréable. 
Ils  sont  fréquemment  em- 
ployés,  dans  les  contrées 
méridionales,  comme  condi- 
ment. En  médecine,  ils  sont 
réputés  carminatits  et  sto- 
machiques, et  entrent  dans 
la  préparation  de  l'eau  de 
mélisse  composée.  On  s'en 
sert  aussi  pour  masquer  la 
saveur  désagréable  de  cer- 
tains médicaments.  Enfin,  les 
confiseurs  préparent  avec  la 
coriandre  de  petites  dragées 
semblables    à   l'anis    sucré. 

CORIANDRÉES  n.  f.  pi. 
Tribu  do  la  famille  des  ombel- 
lifères,  ayant  pour  type  le 
ri;enre  coriandi'e.  —    Une  co- 

KIANDRÉE. 

CORIANO,  comm.  d'Ita- 
lie (Emilie  [prov.  do  Forli]), 
su.     \r    Conca  ;     G.OOO   hab. 

::0RIARIA  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique  du  genre  redoul. 

CORIARIÉES  n.  f.  pi.  Série  de  plantes  dicotylédones, 
composée  du  seul  genre  coriaria  ou  redoul.  —  Une  co- 

RIARIÊE. 

CORIARINE  n.  f.  Alcalo'ide  trouvé  dans  la  coriaire. 

CORIDINE  n.  f.  Homologue  de  la  pyridine  trouvée  dans 
les  produits  de  distillation  des  goudrons  do  houille. 

GORIE  (ri)  n.  f.  Partie  coriace  de  l'hémélytre  dos 
insectes  hémiptères  hétéroptèros  :  Dans  les  espèces  qui  por- 
tent un  écusson  très  grand,  comme  les  scutellères,  la  corie 
est  limitée  au  bord  antérieur  des  héméhjtres  demeuré  lihrp. 

—  Encycl.  On  remarque  souvent  sur  la  corie  des  ner- 
vures longitudinales,  ainsi  qu'un  diverticulum  émanant 
de  la  base  interne  et  séparé  du  reste  de  l'hémélytre  par 
un  sillon  oblique  partant  de  l'angle  humerai  et  se  diri- 
geant vers  le  point  basilaire  interne  de  la  membrane.  Chez 
les  pentatoniides,  la  corie  présente  quelques  nervures  sail- 
lantes moins  nombreuses  que  celles  du  reste  de  l'élytre. 

CORIGLIANO  Calabro(lat.  Coriolanum),  ville  d'Ilalie 
(Calahrci  [prov.  do  Cosenzaj),  sur  le  fleuve 
côtier  Coriyltano  ;  12.400  hab.  Beau  château 
féodal,  cinq  églises  et  six  couvents.  Vin  esti- 
mé. Près  de  cette  ville  se  trouvait  l'ancienne 
Sybaris,  dont  il  ne  reste  plus  de  vestiges. 

CoRiGLiANO  d'Otranto,  comm.  d'Ita- 
lie (Apuhe,  Pouille  [prov.  de  Lecce]); 
3.100  hab. 

CORIINE  n.  f.  Corps  azoté  C'<'H''*Az'"0'S 
que  l'on  obtient  en  traitant  la  peau  fraîche 
par  l'eau  de  chaux  ou  le  chlorure  de  sodium 
en  solution  aqueuse. 

CORINALDO,  comm.  d'Italie  (Marches 
[prov.  d'Ancône]),  sur  le  fleuve  côtier  Ce- 
sano  ;  5.800  hab. 


GORINDE  n.  f.  Bot.  Nom  français  des  car- 
diospi*rmes. 

—  Tech.  Collier  de  corinde.  Bijou  confec- 
tionné avec  les  graines  d'une  plante  de  la 
famille  des  sapindées. 

CORINDON  (du  tamoul  kurundam,  même 
sens)  n.  m.  Miner.  Pierre  fine  très  dure, 
la  plus  estimée  do  toutes  après  le  diamant, 
et  dans  laquelle  les  minéralogistes  ont  re- 
connu de  l'alumine  pure. 

—  Bot.  Graine,  fruit  du  cardiosperme  des 
Indes,  connu  dans  le  commerce  sous  lo 
nom  de   bois  de  merveille.  Il  On  écrit  aussi 

CORINDUM. 

—  Encycl.  Miner.  Le  caractère  le  plus 
distinctif  du  corindon,  c'est  son  extrême 
dureté  :  c'est,  après  le  diamant,  le  plus 
dur  des  minéraux.  Le  corindon ,  dont  la 
formule  est  APO*,  le  poids  spécifique  de  3,93  à  4,0S,  et 
la  dureté  9,  est  généralement  transparent  ou  translucide, 
avec  un  éclat  vitreux.  Ses  formes  cristallines  appartien- 
nent toutes  au  système  rliomboédrique.  Haiiy  donnait  aux 
différentes  variétés  de  corindon  le  nom  générique  do  «  té- 
lésie  »,  et  les  minéralogistes  allemands  leur  ont  con- 
servé la  dénomination  de  c  saphir  ".  On  les  connaît  dans 
la  joaillerie  sous  le  nom  de  gernmes  orientales.  Parmi  les 
variétés  de  couleurs  sous  lesquelles  se  présente  le  corin- 
don hyalin,  les  plus  remarquables  sont  :  le  corindon  rose 
ou  ruliis  oriental;  jaune,  ou  topaze  orientale;  bleu,  ou 
saphir  oriental  ;  violet,  ou  améthyste  orientale  ;  vert,  ou 
émeraudo  orientale  ;  enfin  limpide,  incolore  ou  saphir 
blanc.  Les  variétés  de  couleurs  du  corindon  adamantin 
sont  moins  nombreuses  que  celles  du  corin- 
donhyalin.  Il  y  en  a  de  verdâtres,  de  rouges, 
de  roses,  etc.  Enfin,  on  appelle  corindon  fer- 
rifèro  ou  émeri  un  corindon  à  structure  fine- 
ment grenue,  mélangé  d'une  proportion  assez 
considérable  de  sesquioxyde  de  fer,  et  dont 
les  couleurs  varient  entre  le  bnm,]e  rouge 
et  le  bleuâtre.  Le  corindon  se  rencontre  dans 
le  granit,  les  chloritoschistes,  le  basalte,  las 
dolomies,  les  sables  diamantifères,  etc.;  il 
existe  à  l'état  de  dissémination  au  milieu  des  couches, 
où  il  est  solidement  enchâssé;  on  profite,  pour  l'extraire, 
do  la  désagrégation  que  les  agents  atmosphériques  font 
naturellement  éprouver  à  la  gangue,  et  ou  récolte  les 
précieux  cristaux  au  milieu  dessables  d'alluvion.  A  Car- 
natic  et  au  Malabar,  on  trouve  du  corindon  adamantin  ;  à 
Coylan  et  au  Pégu,  se  trouvent  des  corindons  hyalins  ; 
on  en  trouve  enfin,  en  France,  à  Espaly  (Hante-Loire). 
Lo  corindon  existe  à  Mozzo ,  en  Piém'ont,  à  Minsk, 
dans  les  monts  Ourals,  à  Gellovoro,  dans  la  Laponie 
suédoise,  au  Saint-Gothard,  à  Brunnen  dans  lo  haut  Va- 
lais, et  sur  quelques  points  des  Etats-Unis.  Lo  corin- 
don i)résente  cette  particularité  de  renfermer  do  nom- 
breuses inclusions  gazeuses  ot  liquides.  Certaines  variétés 
ont  permis  d'observer  la  présence  de  l'acide  carbonique 
liquéfié. 

«  —  01 


280 

GORINDONIQUE  adj .  Qui  a  rapport  au  corindon  :  Roches 

(  ORINDONIQUES. 

CORINGA,  villo  de  l'Inde  anglaise  (présidence  de  Ma- 
dras), à  l'embouchure  du  fleuve  côtier  Godavéry;  5.000  hab. 
C'est  le  meilleur  port  de  la  côte  de  Coromandel.  Construc- 
tion de  vaisseaux  ;  riz,  papier,  poivre  et  bois.  Prise  par  les 
Anglais  en  1759.  En  1787,  un  débordement  de  l'océan,  causé 
par  un  ouragan,  détruisit  une  partie  de  la  ville. 

CORINNE  n.  f.  Genre  d'algues,  ne  renfermant  qu'une 
espèce  qui  vit  en  Danemark. 

Corinne,  poétesse  grecque  (fin  du  vi'  s.  av.  J.-C). 
Elle  était  née  à  Tanagre,  ou  l'on  visita  longtemps  son 
tombeau.  Suivant  la  tradition,  elle  reçut  avec  Pindaro  les 
leçons  de  Myrtis.  Un  peu  plus  âgée  que  Pindare,  elle  lui 
donna  des  conseils,  puis  lui  disputa  souvent  les  i^rix  de 
poésie,  et  l'emporta  sur  lui  dans  plusieurs  concours.  Elle 
avait  composé,  en  dialecte  éolien,  de  grandes  odes  et  di- 
vers poèmes.  Il  en  reste  quelques  fragments,  réunis  dans 
les  Poetx  lijrici  grêeci  de  Bergk.  —  Ce  nom  de  Corinne  a 
été  porté  aussi  par  une  poétesse  de  Thespies.  —  Ovide 
a  aimé  et  chanté  une  femme  de  son  temps  qui  s'appelait 
ou  qu'il  appelait  Corinne. 

Corinne  ou  l'Italie  (1807),  roman  do  M""  de  Staël, 
autrefois  très  lu  et  très  admiré,  mais  dont  les  beautés 
paraissent  aujourd'hui  surannées.  Corinne,  fille  d'un  père 
anglais  et  d'une  mère  italienne,  âme  ardente  et  nère, 
génie  inspiré,  poétesse  couronnée  au  Capitole,  mène  à 
Rome  une  existence  enivrée  de  gloire  et  d'indépendance. 
Mais  ce  bonheur  idéal  va  s'écrouler:  elle  aime  Nelvil,  jeune 
lord  mélar.colique,  qui  est  venu  bercer  son  ennui  dans  la 
Ville  éternelle,  et  qui,  après  avoir  été  initié  par  Corinne  aux 
divines  jouissances  de  l'art  et  de  la  poésie,  se  laisse  re- 
prendre par  la  vie  sérieuse  et  pratique  des  Anglais  :  Co- 
rinne, abandonnée,  en  mourra.  En  efl'et,  "  la  gloire  pour  une 
femme  ne  saurait  être  qu'un  deuil  éclatant  du  bonlicur  ". 
Ce  roman  sentimental,  où  M""  de  Staël  a  mis  beaucoup  do 
son  rêve  et  de  sa  souff'rance  est  aussi  une  œuvre  de 
vulgarisation  artistique,  qui,  dans  son  temps,  a  beaucoup 
contribué  à  faire  connaître  et  aimer  l'Italie. 

Corinne  au  cap  Misène,  tableau  de  Gérard,  aumusée 
de  Lyon.  Ce  tableau  a  été  inspiré  par  le  livre  de  M""  de 
Staël.  C'est  la  peinture  de  la  scène  où  Corinne,  dans  une 
fête  donnée  à  ses  amis  sur  le  cap  Misène,  improvisa 
les  vers  destinés  à  faire  connaître  à  lord  Nelvil  les  souf- 
frances de  son  cœur.  Ce  tableau  a  appartenu  à  M"'  Réca- 


Cori  11(1 1)11, 


Corinne  au  cap  Misène,  d'après  Gérard. 

mier.  —  Gérard  a  exécuté  plusieurs  répétitions  de  son 
taljlcau  avec  quelques  variantes. 

CORINNUS,  poète  mythique,  contemporain  de  la  guerre 
de  Troie,  et  qui,  suivant  (juelques  vagues  traditions  rap- 
portées par  Suidas,  aurait  composé  une  Iliade,  dont  lo 
poème  d  Homère  n'aurait  été  que  la  copie.  Son  existence 
même  est  révoquée  en  doute. 

GORINTH,  petite  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Mis- 
sissipi);  3-SOO  hab.  En  1862,  les  confédérés  et  les  fédéraux 
se  disputèrent  vivement  la  possession  de  cette  ville. 

GORINTHE,  ville  de  Grèce,  sur  l'isthme  du  même  nom, 
au  l'ond  de  la  haie  de  Corinthe,  près  du  golfe  de  Lépante  ; 
4.125  hab.  Exportation  de  raisins  secs,  d'huile,  de  céréales, 
de  soie.  Ch.-l.  de  l'arrond.  de  Corinthe,  do  la  province 
d'Argolide-et-Corinthie.  Siège  d'un  archevêché  ortho- 
doxe. 

Ses  deux  anciens  ports  de  Lechœon  (sur  le  golfe  de  Co- 
rinthe) et  do  Cinkri  (sur  lo  golfe  Saronique)  sont  envasés. 
Le  passé  de  Corinthe  contraste  avec  cette  tristesse  du 
jirésent,  sans  avoir,  du  reste,  absolument  réalisé  lo  rôle 
auquel  la  ville  paraissait  vouée  par  sa  situation  entre  la 
mer  Ionienne  ot  la  mer  Egée.  A  ses  débuts,  affranchie 
d'Argos  par  l'invasion  dorienne  (vers  1100  av.  J.-C),  elle 
devint  lo  centre  de  la  domination  héraklide  sur  le  Pélo- 
ponèse.  Alors,  elle  soutint  des  guerres  heureuses  contre 
ses  voisines,  y  compris  Athènes.  Un  peu  plus  tard,  sous  la 
tyrannie  desBacchiades,  du  milieu  du  vin"  siècle  au  mi- 
lieu du  vil"  siècle  av.  J.-C,  elle  affirma  encore  sa  vitalité 
par  de  nombreuses  fondations  de  colonies  (Corcyre,  Syra- 
cuse, Potidée).  Mais,  vers  657,  une  révolution  enveloppée 
de  légendes  substitua  au  régime  existant  un  gouverne- 
mont  fondé  sur  l'élection  populaire.  Dès  lors,  Corinthe 
n'intervint  plus  dans  la  vie  grecque  que  par  les  jeux 
Isthmiques  et  par  lo  droit  de  transit  qu'elle  percevait  sur 
les  marchandises  passant  au  pied  de  sa  citadelle.  Dans  les 
guerres  médiques,  son  nom  apparut  à.  peine.  Après  avoir, 
par  son  despotisme  vis-â-vis  de  Potidée,  déchaîné  la 
guerre  du  Pôloponèse,  elle  en  céda  la  direction  à  Sparte, 
qu'elle  abandonna,  plus  tard,  à  l'instigation  do  Thèbos. 


Monnaie  de  Ooiinlhe. 


281 

Vassale  soumiso  do  Pliilippo,  puis  coutro  fédoral,  mais 
non  inspiratrice  do  la  ligue  Achôoime,  ollo  n'eut  jamais 
une  politii|UO  extôriouro  porsonnoUo.  Mais  ollo  racliota 
cotte  médiocrité,  qu'oxpliquo  la  violonco  do  ses  dissen- 
sions intestines  entre  riches  et  pauvres,  par  l'essor 
do  son  commorce,  qui  survécut  ù  la  conquôto  romaine 
(116  av.  J.-C),  par  son  luxo  et  l'oclat  do  sos  arts,  KUe 
r'-'vondiquait  l'invention  do  la  sculpture,  la  création  d'un 
ordre  d'architecture,  et  comptait  dos  monumouts  admirés, 
dont  huit  siè- 
ges ot  pillages 
successifs,  de- 
puis M  u  m  - 
mius  jusqu'à 
la  création  du 
royaume  de 
Grùco ,  n'ont 
laissé  que  dos 
vestiges.  Les 
murs  dô  VA- 
o'o  -  Corinthe , 
l'Acropole    do 

l'époque  pélasgiquc  (pendant  laquelle  Corinthe  s  appelait 
Kpliyro),  subsistent  encore,  entourant  des  débris  d'une 
bc-Uè  valeur  d'art,  mais  incomplètement  exhumés.  Lacolon- 
titide  du  temple  d'Uélios,  qui  so  rattachait,  sans  doute,  à  la 
l'amillo  des  temples  gréco-siciliens,  offre  lo  même  intérêt. 

—  BiBLiotîK.  :  Le  Bas  et  Foucart,  Inscriptions  du  Pclo- 
ponèse  ;  Beulo,  l'Art  grec  avant  Périclès  ;  Perrot  et  Chi- 
piez, Histoire  de  l'art  dans  l'antiquité  {Paris,  1SS6-1SS9). 

—  Prov.  litt.  :  Tout  le  monde  ne  peut  aller  à  Corinthe. 
Vénus  avait  des  autels  dans  la  ville  voluptueuse,  dont  les 
courtisanes  étaient  célèbres  dans  toute  la  Grèce.  Mais  les 
plaisirs  qu'on  y  trouvait  étaient  coûteux,  et  beaucoup  de- 
vaient y  renoncer  par  insuffisance  de  fortune.  Aussi  disait- 
on  :  Jout  le  monde  ne  peut  allei  à  Corinthe.  Ce  proverbe 
a  pris,  avec  le  temps,  un  sens  beaucoup  plus  général  et 
se  cite  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  d'une  chose  quelconque 
à  laquelle  on  doit  renoncer  faute  d'argent,  do  force,  d'ap- 
titudes, etc.  Cette  allusion  se  fait  souvent  sous  la  forme 
latine  :  Non  licet  omnibus  adiré  Corinthum.  Horace  a  dit  : 

Aon  cuivis  homini  contingit  adirc  Corinthum. 

Corinttie  (siègk  et  prise  de\  Corinthe,  qui  comman- 
dait l'entrée  du  Pôloponèse,  a  été  souvent  assiégée  dans 
l'antiquité.  Les  deux  sièges  les  plus  célèbres  sont  : 

10  Celui  de  244  av.  J.-C.  Antigène  Doson,  roi  de  Macé- 
doine, s'était  emparé  de  l'isthme  et  de  la  citadelle  de  Co- 
rinthe. Aratos,  qui  commandait  alors  la  ligue  Achéenne, 
conçut  le  projet  de  les  lui  arracher.  Il  noua  des  intelli- 
gences dans  la  place,  et,  par  une  nuit  sombre,  avec 
400  hommes  résolus,  il  réussit  à  s'emparer  de  la  cita- 
delle, que  défendit  bravement  Archelaos,  lieutenant  d'An- 
tigoue  Doson.  Les  troupes  d'Archelaos  prirent  la  fuite.  Au 
leverdu  soleil,  Aratos  était  maître  de  la  citadelle;  les  habi- 
tants do  Corinthe  l'aidèrent  eux-mêmes  à  s'emparer  de  la 
ville  ; 

2"  Le  siège  de  l'année  146  av.  J.-C.  La  ligue  Achéenne 
venait  de  déclarer  la  guerre  à  Lacédémone,  et,  par  contre- 
coup, aux  Romains.  Métellus  avait  battu  les  Achéens  en 
plusieurs  rencontres  et  s'avançait  sur  Corinthe.  où  Diaeos, 
leur  chef,  s'était  enfermé.  C'est  dans  ces  circonstances  que 
Mummius  arriva  en  Grèce  pour  succéder  à  Métellus. Il  alla 
aussitôt  mettre  le  siège  devant  Corinthe.  Les  Achéens 
ayant  eu  l'avauta^^e  dans  une  escarmouche,  Diœos  offrit  la 
bataille  au  consul.  Mummius  feignit  la  peur  et  resta  im- 
mobile dans  son  camp.  L'audace  des  Achéens  devint  alors 
une  sorte  de  délire;  après  avoir  placé  leurs  femmes  et 
leurs  enfants  sur  les  hauteurs  voisines,  afin  de  les  rendre 
témoins  de  leur  triomphe,  ils  marchèrent  fièrement  sur 
Mummius.  Le  choc  eut  lieu  près  de  Loucopétra.  La  cava- 
lerie achéenne,  prise  on  flanc  par  la  cavalerie  romaine, 
plia  aussitôt  et  fut  dispersée.  L'infanterie  opposa  une  plus 
longue  résistance  ;  mais  elle  fut  à  son  tour  rompue.  Dueos 
s'enfuit  à  Mégalopolis,  et  s'empoisonna. 

Dans  la  nuit  qui  suivit  la  bataille,  la  plupart  des  habi- 
tants de  Corinthe  sortiront  de  leur  cité  ot  se  dispersèrent 
dans  les  autres  villes  de  la  Grèce;  lorsque  le  consul  entra 
dans  Corinthe,  à  la  této  do  son  armée  triomphante,  il  no 
trouva  que  dos  rues  désertes  et  des  maisons  vides.  La 
ville  l'ut  alors  livrée  au  pillage.  Corinthe  tomba  la  mémo 
année  que  Carthage(li6  av.  J.-C). 

Corinthe  (isthme  de),  langue  île  terre  déprimée  qui 
rattachait  la  Moréo  à  la  Grèce  continentale  (golfes  d'Egine 
et  do  Lépante).  Entre  les  doux  anciens  ports  de  Léchée  ot 
do  Cenolirées,  la  largeur  est  souloniont  do  5  kilomètres; 
l'isthme,  qui  fut  utilisé  par  les  empereurs  byzantins  ot 
grecs  conituo  ligne  do  défense  (on  voit  encore  les  débris 
du  mur  qui  lo  barrait),  est  aujourd'hui  coupé  par  un  canal. 
Corinthe  (canal  de).  Pour  éviter  aux  navires  allant 
de  Franco  et  d'Italie  en  Grèce  un  long  et  dangereux  par- 
cours sur  los  côtes  du  Pôlopouôso,  on  a  percé,  outre  1882 
ot  1893,  l'isthme  do  Corinthe.  Lo  canal  de  Corinthe  avait 
été  étudié  et  mémo  commencé  sous  Néron  ;  les  construc- 


COR  I  MUE 


CORIPPUS 


C:inal  de  CoMntho, 

tours  ont,  a])rés  maintes  études  faites  sur  lo  plan  do  do 
Lesseps,  suivi  e.xactement  lo  tracé  prévu  par  l'empereur 
romain.  La  longueur  totale  du  canal  est  de  6. :ioo  mètres.  Au 
[liquet  '^  k.  7oo,  ligne  do  partage,  la  hauteur  de  la  tranchée 
au-dessus  du  plafund  du  canal  atteint  87™, 20.  Lo  tirant  d'eau 
ost  de  H  mètres,  et  la  largeur  au  plafond  do  22  mètres.  Il  a 
été  oniciellemont  livré  à  l'exploitation  lo  9  novembre  180a. 
Corinthe  Imocksi':  de),  nom  donné,  de  1830  à  1645,  ù. 
uuo  division  administrativo  do  la  Grèce  luodoruo,  dont 


III. 


Corintho  était  lo  chof-lieu.  Actuellement,  ce  diocèso  fait 
partie  de  la  nomarchie  d'Argohde-et-Coriiithe. 

CORINTHE  II.  ni.  Variété  do  cépage,  quo  l'on  rencontre 
priin  ipa!''inont  dans  les  régions  viticoles  de  l'Orient  ot 
pj-iiniilu-ri-MiL'iit  de  la  Grèce. 

Encvcl.  Lo  corinthe  a  des  fruits  très  petits,  blancs 
ou  rosés,  qui  sont  dépourvus  totalement  do  pépins,  mais 
reulermont  beaucoup  de  sucre  sous  une  enveloppe  épaisse. 
Ou  no  le  rencontre  pas  en  France,  parce  que  sa  produc- 
tion ost  inférieure  à  colle  des  cépages  blancs  ordinaires. 
En  revanche,  il  est  fort  cultivé  en  Moréo  ot  dans  l'île  do 
Zanto  (ses  contrées  d'origine).  Une  grande  partie  des  rai- 
sins qu'il  produit  sont  séchés  pour  lo  commerce,  où  ils  sont 
connus  sous  le  nom  do  raisins  secs  ou  raisins  de  Corinthe. 

CORINTHIAQUE  {ti-ak')  adj.  Qui  a  rapport,  qui  appar- 
tient à  la  villo  do  Corinthe  :  Golfe  corinthiaque. 

CORINTHIE  {tî)  u.  f.  Variété  de  tulipe  jaune,  blanche  et 
rouge. 

Corinthien,  ENNE  (ti-in,  on'),  personne  née  à  Co- 
rintho ou  qui  liabite  cette  ville.  —  Les  Corinthiens.    ■ 

—  A'ijectiv.  (^ui  ajqiartient  à  Corinthe  ou  à  ses  habi- 
tants ;  Les  temples  corinthiens. 

—  Archit.  So  dit  d'un  ordre,  lo  quatrième  et  le  plus 
riche  des  ordres  grecs,  caractérise  surtout  par  les  feuilles 
d'acanthe  qui  ornent  sos  chapiteaux  :  Style  corinthien.  H 
Substaativ.  Ordre  corinthien  :  Le  composite  est  une  com- 
binaison du  CORINTHIEN  et  de  l'ionique. 

—  n.m.  A  Byzance,  Nom  d'un  officier  chargé  de  l'ameu- 
blement des  palais  impériaux. 

—  Hist.  Béf/iment  des  Corinthiens,  Nom  donné  plaisam- 
ment au  régiment  lové  pendant  la  Fronde  parle  coadjuteur 
de  Gondi,  archovèquo  îii  partiljus  de  Corinthe.  il  Première 
aux  Corinthiens,  Nom  malignement  donné  à  la  première 
défaite  essuyée  par  ce  régiment,  par  allusion  à  la  première 
épitre  de  saint  Paul  aux  Corinthiens. 

—  Encycl.  Archit.  Ordre  corinthien.  Si  la  forme  évasée 
et  la  décoration  végétale,  qui  caractérisent  le  chapiteau 
corinthien,  firent  leur  apparition  en  Egypte,  en  Assyrie  et 
dans  d'antres  contrées  de  l'Orient,  avant  d'être  adoptées 
par  les  Grecs,  ceux-ci  peuvent  revendiquer  l'honneur 
d'avoir  épuré,  enrichi  les  types  préexistants,  et  de  les 
avoir  appliqués  à  un  nouvel  ordre  d'architecture.  On  peut 
regarder  comme  offrant  la  forme  la  plus  ancienne  les  cha- 
piteaux des  tombeaux  de  l'île  de  Théria. 

Après  avoir  été  employé  isolément,  l'ordre  corinthien 
fut  utilisé  dans  les  parties  secondaires  des  grands  édi- 
fices, concurremment  avec  les  autres  ordres. 

Les  seuls  édifices  d'ordre  corinthien  qui  soient 
restés  debout  en  Grèce  ont  des  proportions 
très  exiguës  :  l'un  est  le  monument  choragique 
de  Lysicrate  ;  l'autre,  la  Tour  des  vents,  tous 
deux  à  Athènes. 

C'est  en  Italie  qu'il  faut  aller  chercher  les 
modèles  les  plus  complets  de  l'ordre  corin- 
thien. Le  chapiteau  corinthien  présente,  dans 
les  édifices  romains,  une  très  grande  variété 
de  formes. 

Le  fût  de  la  colonne  corinthienne  est  ordi- 
nairement lisse,  quand  les  colonnes  sont  de 
porphyre  ou  de  granit;  et  cannelé,  quand 
elles  sont  de  marbre.  Le  nombre  des  canne- 
lures varie  de  vingt  à  trente-deux  (il  est  le 
plus  souvent  de  vingt-quatre),  suivant  lo  dia- 
mètre de  la  colonne;  et,  commo  il  convient 
qu'une  cannelure  corresponde  au  milieu  de 
chacune  des  quatre  faces  du  chapiteau,  lo 
nombre  des  cannelures  doit  être  divisible  par 
quatre. 

La  base  adoptée  pour  l'ordre  corinthien 
est  généralement  la  base  attique,  ([uelquefois 
la  base  ionique.  Les  tores  des  bases  sont 
souvent  ornés  do  feuillages  et  d'entrelacs. 

L'entablement  caractérise  l'ordre  corin- 
thien presque  autant  quo  le  chapiteau.  Me- 
sures prises  sur  les  plus  beaux  monuments 
corinthiens  (lo  temple  do  Vesta  à  Tivoli,  le 
tomplo  do  Minerve  à  Assise,  lo  Panthéon  et 
lo  tomplo  d'Antonin  à  Rome),  on  trouve  quo 
la  hauteur  do  renlabloment  ost  lo  cinquième 
do  la  hauteur  des  colonnes.  Toutefois,  on  peut 
élever  l'entablomont  aux  deux  nouviènies. 
Les  proportions  do  l'architrave  et  do  la  friso 
sont  très  variables.  Les  Romains  ont  orné  la 
bando  supérieure  do  l'architrave  d'une  mouture,  qui  so 
compose  ordinairement  d'une  cymaise  ot  d'un  lilct,  et  qui, 
faisant  saillir  l'architrave,  la  sépare  nettement  de  la  frise. 

La  frise  corinthienne  no  se  distinguo  do  l'ionique  quo 
parce  qu'elle  comporte  généralement  une  plus  grande 
niagnificonco  d'ornements;  elle  reste  parfois  lisse. 

Quant  à  la  corniche  qui  couronne  l  entablement  corin- 
thien, ollo  varie  beaucoup  dans  ses  proportions  ot  sa  dé- 
coration. On  trouve  des  corniches  corinthiennes  qui  n'ont 
point  do  larmier;  d'autres,  au  contraire,  ont  le  larmier 
d'une  grandeur  énorme.  L'ordre  corinthien,  d'abord  d'uno 
élégante  pureté,  alla  toujours  croissant  on  luxo  ot  on  ri- 
chesse. Lo  maximum  do  co  luxo  so  rencoDtro  dans  los 
monuments  do  Halbok  ot  do  Palmyro. 

Les  architectes  de  la  Renaissance  ont  été  plus  heureux 
dans  leur  imitation  do  l'ordre  corinthien  que  dans  celle 
du  dorique  et  dci  l'ionifiue;  les  fautes  qu'ils  ont  commises 
provii'iiiu'iit  généralement  de  leur  respect  avouglo  pour 
les  aiiiH|uités  romaines,  qu'ils  n'avaient  point  comparées 
ativ  nitiiaimonts  grecs.  Co  fut  pour  avoir  trop  regardé 
(|iiclques  édifices  romains  mal  conçus  que  l'illuslro  Pal- 
ladio introduisit  dans  rarchitoclure  moderno  la  frise 
l)onibéo,  innovation  dos  plus  malheureuses.  La  colonnade 
du  Louvre  est  uuo  habile  application  do  l'ordro  corin- 
thien. Il  on  faut  dire  autant  do  l'église  do  la  Madeleine, 
ù  Paris. 

Corinthiens  (I 

V.  i-:i'lnîi:. 


Colonne 
corinthienne. 


et  II"  Ki'irRK  i>ii  saint  Paul  aux). 


GORINTO,  port  do  l'Amérjquo  contralo  (Nicaragua 
jdép.  do  Chinandogna]),  sur  lo'^Paoifiquo;  8.500  Imb.  Com- 
merce do  bois  do  loinlure. 

CORIO.  petite  ville  d'Itaho  (Piémont  [prov.  do  Turin]), 
dans  lo  val  di  Covio ;  7.Ï00  liab.  Carrières. 

CORIOCLAVE  (du  lat.  coriuin,  cuir,  ot  clavus,  clou)  adj. 
So  disait  d'une  chaussure  dont  la  semollo  ost  clouée  à 
l'ompoigno,  au  liou  d'éiro  cousuo. 


CORIOLAN  (Caius  Marcius),  général  romain  du  v"  siècle 
av.  ,).-C.  Il  mérita  une  couronne  civique  â  la  bataille  du 
lac  Hégille.  La  pnso  do  Corioles  (vers  l'Ja)  lui  valut  lo 
surnom  de  Coriolan.  Mais  son  orgueil  patricien  lui  attira 
la  haine  du  peuple.  11  proposa  au  sénat  l'abolition  du  tri- 
bunat.  Poursuivi  par  los  tribuns,  pour  co  lait  ot  pour  avoir 
fait  â  sos  soldats  une  distribution  illégale  de  butin,  il  fut 
condamné  à  l'exil  (490).  Réfugié  chez  les  Volsques,  il  les 
poussa  à  la  guerre  contre  los  Romains,  ot  prit  le  comman- 
dement de  leur  armée.  Vainement  lo  sénat,  épouvante  do 
ses  succès,  le  supplia  de  cesser  do  porter  les  armes  contre 
sa  patrie.  Les  prières  de  sa  mère,  Véturie,  ot  do  sa 
femme,  Volumnie,  purent  seules  lo  fléchir.  Il  fit  retirer  los 
Volsques.  Ceux-ci  lo  condamnèrent  à  mort.  Suivant  d'autres 
historiens,  il  parvint,  au  contraire,  à  un  àgo  avancé. 

Coriolan,  tragédie  en  cinq  actes  et  en  vers,  d'Alexan- 
dre Hardy,  représentée  en  1607.  ~  Cette  œuvre  marque  une 
étape  dans  l'histoire  du  théâtre  en  France,  en  co  qu'ello 
porte  sur  la  scène  française  des  caractères  conformes  à  la 
tradition  historique  :  une  action  forte  ot  intéressante  et  un 
style  qui  parfois  fait  pressentir  celui  de  Corneille.  Dans 
cc'tte  adaptation  d'uno  des  grandes  pages  do  l'histoire 
romaine,  on  rencontre  de  belles  scènes  entre  Coriolan  et 
les  Romains,  ou  les  Volsques,  Coriolan,  sa  mère  et  sa 
femme;  rien  n'est  plus  pathétique  que  les  mouvements 
contraires  qui  agitent  sou  cœur,  partagé  entre  sa  haine 
contre  sa  patrie  et  son  amour  filial.  Les  unités  sont  à  peu 
près  observées  :  les  héros  vivent,  l'action  marche,  lo  drame 
est  fièrement  tracé. 

Coriolan,  tragédie  on  cinq  actes  de  ShaUspeare, 
écrite  vers  1608.  —  Le  sujet  de  la  pièce  est  emprunté 
à  Plutarque;  toutefois,  le  poète  so  montre  créateur  par 
l'étude  psychologique  qu'il  fait  de  son  héros.  Coriolan  est 
naturellement  bon,  mais  il  a  hérité  des  traditions  aristo- 
cratiques, et  sa  bonté  ne  s'étend  qu'aux  gens  de  sa  casto 
et  de  sa  race.  Pour  sa  mère,  que  ShaUspcaro  appelle 
Volumnie,  il  a  une  vénération  qui  est  presque  un  culte; 
il  accepte  volontiers  de  se  trouver  sous  les  ordres  do 
Cominius;  il  aime  le  vieux  Ménénius  d'un  amour  filial, 
mais  le  peuple  n'est  pour  lui  quo  de  la  racaille.  Coriolan 
représente  l'orgueil  dans  ce  qu'il  a  de  plus  hautain  et  de 
moins  raisonnable.  Aussi  est-il  perdu  par  cet  orgueil, 
car,  suivant  l'invariable  morale  shakspearicnne,  l'homme 
est  toujours  victime  de  ses  passions.  Auprès  de  Coriolan, 
Sbakspeare  a  placé  Volumnie,  le  type  achevé  do  la  ma- 
trone romaine,  courageuse,  ferme,  désintéressée,  et  Vir- 
gilie,  nom  quo  l'auteur  donne  à  la  femme  du  héros,  qui,  au 
contraire,  est  toute  soumission  et  douceur.  La  foule  joue  un 
rôle  important  dans  ce  drame  ;  c'est  elle  qui  aiguise  l'orgueil 
de  Coriolan  et  lo  pousse  à  s'armer  contre  sa  patrie.  Cette 
pièce  est  l'une  des  plus  intéressantes  de  Sbakspeare;  une 
curiosité  inquiète  suit  le  héros  dans  les  vicissitudes  do  sa 
fortune,  et  l'intérêt  dramatique  se  soutient  jusqu'au  bout. 

Corioles  (lat.  CorioU),  ville  de  l'Italie  anc.  (Latium), 
ancienne  capitale  des  Volsques.  Caïus  Marcius,  consul  de 
Rome,  s'empara  de  cette  ville,  en  493  av.  J.-C,  et,  eu  sou- 
venir do  cette  victoire,  fut  surnommé  Coriolan.  Lorsque 
les  Romains  et  les  Volsq^ues  ne  formèrent  plus  qu'un  seul 
peuple,  Corioles  s'affaiblit  de  plus  en  plus,  et,  au  ii»  siècle 
de  J.-C,  elle  avait  cessé  d'exister. 

CoRIOUS  (Gaspard-Gustave  de),  mathématicien,  né  à 
Pans  on  1792^  mort  en  1843.  Elève  do  l'Ecole  polytech- 
nique et  de  l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  il  quitta  la 
carrière  d'ingénieur  pour  devenir  répétiteur  d'analyso  et 
de  mécanique  à  l'Ecole  polytechnique,  où,  on  1838,  il  suc- 
céda à  Dulong  commo  directeur  des  études.  U  était  depuis 
deux  ans  membre  de  l'Académie  des  sciences.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Calcul  de  l'effet  des  machines 
(Paris,  1829),  réimprimé  sous  le  titre  de  :  Traité  de  la 
mécanitiue  des  corps  solides,  etc.  (lS29)  ;  Théorie  rnathéma- 
tique  des  effets  du  jeu  de  billard  (1835)  ;  mais  Coriolis  est 
surtout  connu  par  le  fameux  théorème  sur  lo  mouvement 
relatif,  théorème  qui  porto  son  nom  :  il  fît  voir  que  l'accé- 
lération totale  d'un  mouvement  composé,  à  un  instant  quel- 
conque, est  la  résultante  do  l'accélêralion,  à  cet  instant, 
du  mouvemout  relatif  du  point  matériel,  do  celle  du  mou- 
vement d'entraînement  du  point  géométri<iuo  où  se  trouve 
alors  le  mobile,  cl  d'uno  troisième  accélération  complé- 
mentaire, représoutéo  par  lo  double  du  produit  do  la 
vitesse  angulaire  du  mouvement  du  système  des  repères, 
autour  do  son  axe  instantané  do  rotation  et  de  glisse- 
mont,  par  la  projection  de  la  vitesse  relative  sur  un  plan 
perpendiculaire  à  cet  axe.  Ceci  montre  immédiatement 
que  l'accélération  du  mouvement  relatif  est  la  résuUanio 
de  raccélêration  du  mouvemout  absolu,  do  l'accélérât  ion 
du  mouvement  d'entraînement,  prise  on  sous  contraire, 
et  do  l'accélération  complémentaire,  prise  aussi  on  sens 
contraire,  et  qui,  sous  cette  direction,  reçoit  lo  nom  d'uc- 
cctératiou  centrifuge  composée. 

Le  théorème  do  Coriolis,  entre  autres  applications,  a 
fourni  les  moyens  do  ramener  à  des  questions  de  mouve- 
ments absolus  toutes  celles,  si  importantes,  qui  se  rappor- 
tent aux  mouvements  observes  ù  la  surface  do  la  terre. 

COBION  ou  CHÔRION  (ko  —  du  lat.  corium,  cuir,  ou  du 
gr.  khôrion,  enveloppe)  n.  m.  Courroie,  cordon.  (Vieux.) 

—  Anat.  Derme,  partie  la  plus  inférieure  ot  la  plus 
épaisse  do  la  peau  :  L'ercoriation  est  la  légère  ultératiott 
qu'offre  la  peau  dépouillée  de        ^^ 

son  épidémie  et  des  couches  les     ^jf^^  rp- 

plus  supcrficicUes  du  corion.     ^^^^^  /i<2^ 

(Chomol.)  V  j^^^     '^& 

—  Bot.  Syn.  do  niFORK. 

—  Eniom.  Parti©  coriactSo 
do  riiémélytro. 

CORIOPE  n.  f.  Syn.  do  co- 

lŒOl'SlS. 

CORIPHILE   ou    CORIPHI-  ^ 

LUS   ûuss)  n.  n».  Gonro  d'oi- 
seaux grimpeurs,  fauiillo  dos  t'uriphiic. 
psitlacidés,  tribudosloriinés, 

comprenant  des  loris  ù  bec  court,  à  queuo  longuo  ot  largo, 
à  ailes  lon^'ues.  Los  coriphiles  sont  do  jolis  porro(|uets 
ù  livrée  brillante  ;  on  on  connaît  deux  espèces  propres  à 
l'Océanio  :  lo  coriphilits  Smarai/dimis,  qui  vil  aux  iles 
Marquises,  et  lo  coriphilus  TaitianuSt  qu'on  trouve  à 
Taïli. 

GORIPPUS  (Flavius  Cresconius),  évéquo  ot  poète  luiiu 
du  vr  siècle.  Africain  do  naissance,  il  éorivil  doux  noènios 
hisloriquos  :  lu  Johannide  (,&50),  cousacréo  aux  exploits  do 

3*5 


CORIS 


CORMON 


Corise  {gr.  de  moitié). 


Jean  Troglita,  maître  de  la  milice  ;  et  le  De  laudibus  Justini, 
où  il  célèbre  le  commencement  du  règne  de  Justin  II.  (Ces 
deux  œuvres  ont  fourni  à  Gibbon  de  précieux  documents 
relatifs  à  la  cour  de  Constantinople.) 

CORIS  {riss)  ou  GORIDE  n.  m.  Genre  de  primulacées, 
renfermant  une  seule  espèce,  qui  croît  dans  l'Europe  méri- 
dionale :  On  cultive  pour  l'ornement  /ecORis  de  Montpellier. 

CORIS  (n)  n.  m.  pi.  Métrol.  Syn.  de  codris  ou  cauris. 

V.  CAURl. 

GORISAMDE  (laBelle).  Ce  nom  désigne,  dans  l'histoire, 
Diane  D'A^'Doul^s,  comtesse  de  Gramont,  née  à  Hegctmau 
(Béarn)  en  1554,  morte  en  1620,  qui,  vers  1506,  participa  à 
l'éducation  solide  que  Jeanne  d"Albret,  reine  de  Navarre, 
faisait  donner  à  sa  propre  fille  Catherine  de  Bourbon. 
Mariée,  le  7  août  1567,  à  Philibert  de  Gramont.  comte  de 
Guiche,  elle  le  perdit  en  1580,  au  siège  de  La  Kère,  après 
avoir  eu  de  lui  un  fils.  Antoine,  qui  fut  plus  tard  duc  de 
Gramont.  Sa  descendance  a  conservé,  comme  prénom,  l'ap- 
pellation familière  sous  laquelle  elle  fut  connue  à  la  petite 
cour  de  Nérac.  A  peine  veuve,  elle  séduisit  le  roi  de  Na- 
varre, frère  de  son  ancienne  compagne  d'études,  par  ses 
qualités  morales  plus  encore  peut-être  que  par  son  charme 
physique,  qui  semble  avoir  résidé  surtout  dans  un  teint 
éclatant  de  olancheur,  et  devint  bientôt  sa  paaîtresse.  Cette 
liaison  dura  huit  ans  (15S3-I591).  A  la  suite  de  plusieurs 
orages,  dus  à  l'humeur  hautaine  de  la  dame,  une  brouille 
durable  y  mit  tin.  Corisande  n'avait  pas  craint  de  favoriser 
les  projets  de  mariage  de  la  princesse  Catherine  avec  le 
comte  de  Soissons,  formellement  contrariés  par  son  royal 
amant.  Plus  tard,  cependant,  ils  rentrèrent  en  bons  rap- 
ports, mais,  cette  fois,  de  pure  amitié.  Leur  correspondance 
de  la  période  de  passion  est  demeurée  célèbre. 

GORISANTHÉRIE  (rt)  n.  f.  Classe  de  plantes  dicoty- 
lédones monopétales,  à  corolle  épigync  et  à  anthères 
distinctes,  qui  comprenait,  dans  la  metlwde  de  A.-L.  de 
Jussieu,  entre  autres  familles,  les  dipsacées,  les  valéria- 
nées,  les  rubiacées,  etc.  (Peu  us.) 

GORISCO  (en  portug.  «  éclair  u),  nom  d'une  baie  fré- 
quemment orageuse  de  la  côte  occidentale  d'Afrique , 
située  au  N.  de  l'estuaire  du  Gabon,  et  comprise  entre 
la  petite  pointe  d'Ilendé  et  l'embouchure  de  la  rivière 
Imana.  Une  de  ses  îles  porte  aussi  le  nom  de  Corîsco. 
(Les  Espagnols  revendiquent,  depuis  1858,  la  possession  du 
littoral  de  cette  baie.) 

CORISE  ou  CORISA  n.  f.  Genre  d'insectes  hémiptères 
hétéroptères ,  groupe  des 
hydrocores,  famille  des  co- 
risidés,  comprenant  des 
punaises  aquatiques  apla- 
ties, allongées. 

—  En'ctcl.  Les  coi'ises 
sont  de  taille  moyenne  ;  on 
en  connaît  quelques  espèces 
des  deux  mondes;  leurs 
œufs ,  fixés  aux  plantes 
aquatiques,  sont  récoltés 
et  consommés  comme  ma- 
tière alimentaire  ;  on  en 
rend  des  quantités  énormes 
à  Mexico,  avec  les  insectes  séchés  qui  servent  à  la  nour- 
riture des  oiseaux.  Les  œufs  sont  assez  abondants  pour 
avoir  formé,  au  fond  des  lacs,  xm  véritable  dépôt  oolitliique. 

CORISIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  hémiptères, 
comprenant  comme  principaux  genres  les  corisa  et  sigara. 
—  Un  coaisiDÉ. 

—  Encycl.  Les  corisidés  sont  des  punaises  d'eau  qui 
nagent  le  dos  en  l'air;  leur  rostre  est  caché,  leurs  tarses 
antérieurs  n'ont  qu'un  seul  article  apparent.  Répandus 
surtout  dans  l'hémisphère  boréal,  les  corisidés  ont  des  re- 
présentants fossiles  dans  les  formations  d'eau  douce  mio- 
cènes d'Œningen. 

GORISOPITES,  ancien  peuple  de  la  Gaule  (dans  la 
Lyonnaise  III'j,  au  S.  des  Osismiens.  (Le  territoire  des 
Corisopites  forme  aujourd'hui  le  pays  ce  Quimper,  dans 
le  département  du  Finistère.)  —  Un,  une  Cûrisopite. 

CORI8PERHE  {spèrm')  n.  m.  Genre  de  salsolacées,  type 
de  la  tribu  des  con>pe;-7;ttfe5.  comprenant  une  dizaine  d'es- 
pèces, dans  l'est  de  l'Europe  et  dans  l'Asie  centrale. 

CORISPERMÉES  {spèr')  n.  f.  pi.  Tribu  do  plantes,  famille 
des  .salsolacées.  ayant  pour  type  le  genre  corispermc.  — 

Une  CORISPKRMÈE. 

CORISTANCO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la 
CoroL'nej),  sur  le  rio  côtier  AUones;  5.900  hab. 

CORIVE  n.  f.  Petite  variété  de  châtaigne. 

GORK  (comté  de),  division  administrative  de  l'Irlande, 
dans  la  province  de  Munster,  sur  l'océan  Atlantique  : 
7.480  kilom.  carr.  ;  436.6n  hab.  Le  pays  est  généralement 
montueux,  surtout  dans  l'Ouest  ;  il  est  arrosé  parles  rivières 
Blackwatcf ,  I^e,  Bandon,  coulant  à  peu  près  vers  le  S.-E-, 
suivant  la  pente  générale  du  sol.  Le  terrain  est  peu  fer- 
tile ;  nombreuses  tourbières.  La  principale  culture  est  celle 
de  la  pomme  de  terre.  Pierre  à  chaux,  plomb,  houille, 
ardoises,  mines. 

CoRK,  ville  d'Irlande,  ch.-l.  du  comté  du  même  nom 
(prcv.  do  Munster),  sur  la  Lee,  au  fond  d'une  large  baie  do 
la  côte  sud  de  l'île  ;  75.300  hab.  Fabrication  de  toile  à  voiles, 
cuirs,  papiers,  colle,  verre;  brasseries,  distilleries.  Com- 
merce de  beurre,  salaisons  ^approvisionnement  des  paque- 
bots), blé,  saumon,  gants  dits  "  de  Limerick  s.  Los  vieux 
quartiers,  blanchis  à  la  chaux,  contrastent  avec  les  maisons 
de  briques,couveries  d'ardoises,  des  nouveaux.  Saint  Finbar 
aurait  fondé  là  une  église  et  un  monastère,  au  vu*  siècle  ; 
des  Danois  colonisèrent  ensuite  le  pays.  La  ville  prit  de 
l'importance,  surtout  après  la  révolution  de  1648,  servant 
de  point  d'appui  à  la  flotte  anglaise  dans  la  guerre  contre 
la  France.  Port,  escale  des  t  transatlantiques  ■  partis  de 
Liverpool.  Cathédrale  très  ancienne.  «^  Queen's  collège  >-, 
œuvre  do  Th.  beanc,  sur  l'emplacement  de  l'abbaye  du 
yii*  siècle,  Au«  Royal  Cork  Institution  •  (1808),  manuscrits 
irlandais,  pierres  à  inscriptions  celtiques.  Statue  du  P.  Ma- 
thew,  fonaatcur  d'une  société  de  tempéraucc.  Ëvôché  an- 
glican et  catholique. 

GORK  ^Richard  Boyle,  comte  de),  surnommé  le  Grand 
Comte  de  Cork,  homme  d'Ftat  anglais,  né  Â  Cantorbury 
on  1566,  mort  eu  1644.  Il  remplit  divor&os  fonctions  ca 


Irlande  ou  il  devint  grand  trésorier.  Lorsque  ce  pays  se 
révolta,  il  soutint  une  lutte  énergique  contre  les  rebelles, 
et  fit  preuve  du  dévouement  le  plus  complet  à  la  cause 
anglaise  et  protestante.  Il  avait  été  créé  comte  de  Cork 
eu  1629.  11  a  laissé  des  Àféynoires. 

CORKITE  n.  f.  Sulfate  naturel  de  plomb  et  de  fer* 
Variété  de  beudantite. 

GORLAT,  ch.-l.  de  canton  des  Côtes-du-Nord,  arrond. 
et  à  34  kilom.  de  Loudéac,  sur  un  étang  d'où  sort  le  Sulon  ; 
1.558  hab.  Commerce  de  bœufs  et  de  chevaux.  Ruines 
d'un  ancien  château;  dolmen.  —  Le  canton  a  5  comm. 
et  6.695  hab. 

GORLEONE,  ville  du  roy.  d'Italie  (Sicile  [prov.  de  Pa- 
lerme]);  15.685  hab.  Eglises  remarquables.  Aux  environs, 
source  minérale.  —  Pop.  du  circondario  :  63.100  hab. 

CORLETO  Perticara,  bourg  d'Italie  (Basilicate  [prov. 
de  Poteuza]);  5.600  hab.  Vins  et  fruits. 

GoRLETO  Monforte,  comm.  d'Italie  (Campanic  [prov. 
de  Salerne]);  2.000  hab. 

CORLI  ou  CORLIS  (/{)  ou  CORLIEU  u.  m.  Noms  vulgaires 
du  courlis. 

GORUEU  (François  dk),  chroniqueur  an^oumois  du 
XVI'' siècle.  Son  principal  ouvrage,  qui  a  pour  titre:  Bccueii 
en  forme  d'histoire  de  ce  qui  se  trouve  par  escrit  de  la 
ville  et  des  comtes  d'Engolesme  (1576J,  est  d'uu  faraud 
intérêt. 

GoRLIEU  (Augustin),  médecin  français,  né  à  Charly- 
sur-Marue  (Aisne)  eu  1825.  Il  devint,  en  1887,  bibliothé- 
caire adjoint  de  la  faculté  de  médecine.  C'est  un  érudit  à 
qui  l'on  doit  des  ouvrages  pleins  d'intérêt,  entre  autres  :  la 
Fistule  de  Louis  XI  V  (1874)  ;  la  Mort  des  rois  de  France, 
depuis  Fra7içois  ï"  jusqu'à  la  Révolution  française  {\Z1  A); 
l'Ancienne  Faculté  de  médecine  de  Paris  {\zil)\  la  Mort 
de  Louis  XVIi  (1877)  ;  l'Assassinat  du  duc  de  Berry  (1879): 
les  Chaires  de  médecine  légale  et  d'histoire  de  la  médecine 
à  la  Faculté  de  Paris  (1879)  ;  les  Médecins  grecs  depuis  la 
mort  de  Galien  jusqu'à  la  chute  de  l'empire  d'Orient,  Sf0-N53 
(1885);  etc. 

GÔRLIN  ou  KÔBLIN,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov. 
de  Poméranie]),  sur  la  Persante  ;  3.100  hab.  Fabrication 
de  lainages  et  do  draps  ;  pêche. 

GORUSS  (George  Henry),  ingénieur  américain,  né  dans 
l'Etal  de  New-York,  à  Easton,  en  1817,  mort  en  1888.  Il 
est  l'inventeur  de  la  machine  à  vapeur  qui  porte  son  nom, 
et  qu'il  construisit  en  r849  ;  mais  la  première  machine 
Corliss  ne  fit  son  apparition  en  Europe  qu'en  1803.  Il  est 
également  le  créateur  du  mode  do  distriuution  qui  porte 
son  nom. 

GORMAC  (Mac  Culinan),  roi  du  Munster,  en  Irlande, 
de  901  à  908,  descendait  du  roi  Angus.  Il  réunissait  l'épi- 
scopat  à  la  royauté  et  était  évêque  de  Cashel.  Ce  prince 
eut  à  lutter  contre  les  invasions  des  Danois  et  trouva  la 
mort  à  la  bataille  de  Moy-Albe.  On  attribue  à  Cormac  une 
chronique  en  vers  irlandais,  appelée  Psautier  de  Ca- 
shel, dont  il  existe  une  partie  dans  un  manuscrit  de  la 
bibliothèque  Bodléienne,  et  un  glossaire  étymologique 
de  la  langue  irlandaise,  connu  sous  le  nom  de  Glossaire 
de  Cormac. 

GORMANNO  (e  BrusugUo),  comm.  d'Italie  (Lombardie 
[prov.  de  Milan])  ;  2.100  hab. 

GORMANTIN,  localité  anglaise  de  la  Guinée  (Côte  d'Or), 
qui  appartint  autrefois  aux  Hollandais.  Ruyter  l'enleva 
aux  Anglais. 

GORMATIN  (Pierre-Marie-Félicité  DEzoTKDx.ditbaron 
de),  un  des  chefs  de  la  chouannerie,  né  à  Paris  on  1753, 
mort  en  1812.  Fils  de.  Claude  Dezoteux,  commissaire  des 

fuerres,  il  entra,  en  1772,  dans  l'armée,  et  devint  capitaine 
e  dragons.  Il  fit  la  guerre  d'Amérique  sous  Rochambeau, 
et,  à  son  retour,  épousa  une  veuve.  M""*  de  Sercy,  proprié- 
taire en  Saône -et-Loire  de  la  baronnie  do  Cormatin,  dont 
il  prit  dès  lors  le  titre.  Lieutenant-colonel  de  la  garde 
constitutionnelle  de  Louis  XVI,  il  passa  en  Angleterre 
après  le  Dix-Août,  rentra  en  1794,  et  succéda  à  Pui.saye 
comme  major  général  de  rarméc  catholique  et  royale  de 
Bretagne.  A  ce  titre,  il  négocia  et  signa  les  traités  de  la 
Jaunaie  et  de  la  Mabilais.  Accusé,  un  peu  plus  tard,  d'avoir 
eufrcint  sa  parole,  Cormatin  fut  traduit  devant  un  conseil 
de  guerre  qui,  en  décembre  1795,  le  condamna  à  la  dé- 
portation. 11  fut  enfermé  au  fort  National  de  l'ile  Pelée, 
près  de  Cherbourg,  où  il  resta  jusqu'en  1800,  puis  au  fort 
de  Hara.  Relaxé  en  1812,  il  se  retira  dans  sa  terre  de 
Cormatin,  où  il  tînit  ses  jours. 

CORME  (du  lat.  cornum,  même  sens)  n.  f.  Fruit  du  cor- 
mier ou  sorbier  domestique,  ii  On  l'appelle  aussi  sorbe. 
CORME  n.  m.  Sorte  de  cidre,  fait' avec  des  cormes. 

GORMEILLES,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Eure,  arr.  et  à  17  kil. 
de  Poni-Audemer,  sur  la  Caloune  ;  1.214  hab.  Riches  her- 
bages. Beurre,  miel,  grains,  bestiaux.  Ruines  du  château 
de  Malou  ;  abbaye  do  Sainl-Pierre-de-Cormeilles.  Cor- 
meilles,  que  traversait  la  voie  romaine  de  Juliobona  à 
Noviomagus,  a  la  même  histoire  que  son  abbaye.  Ce  fut 
d'abord  un  prieuré,  transformé,  vers  1060,  en  abbaye  par 
Guillaume  de  Bretouil.  — Le  canton  a  12  comm.  et  5.709  hab. 

GORMEILLES-EN-PARISIS.  comm.  de  Scine-ot-Oise, 
arrond.  va  à  21  kilom.  de  Versailles,  près  de  la  Seine; 
2.285  liab.  Vins  et  fruits;  carrières  de  pierres  à  plâtre  ; 
tuilerie.  Fort  de  Cormeiiles.  Patrie  de  Daguerre. 

GORMENIN  (Louis-Marie  de  Lahaye,  vicomte  de),  pu- 
bliciste  et  homme  politique  français,  né  à  Paris  en  1788, 
mort  en  1868.  Issu  d'une  famille  de  vieille  noblesse,  il  lit 
des  études  do  droit,  mais  s'occupa  d'abord  de  littérature  ; 
en  1810,  une  ode  à  Napoléon  le  lit  nommer  auditeur  au 
conseil  d'Etat.  En  1814,  il  se  rallia  avec  empressement  au 
roi  légitime,  sut  éviter  la  destitution  pendant  les  Cent- 
■Jours,  et,  à  la  seconde  Restauration,  fut  nommé  maître  des 
requêtes  au  conseil  d'Etat.  Il  fit  paraître  pendant  cette 
période  des  lorochures  qui  témoignaient  d'un  esprit  libé- 
ral et  un  ouvrage  important  :  Droit  administratif  {lS2l). 
Louis  XVIII  signa  sou  contrat  de  mariage  et  le  fit  baron  ; 
Charles  X  lo  lit  vicomte.  Survint  la  révolution  de  Juillet; 
il  donna  sa  démission  do  membre  du  conseil  d'Etat,  mais 
fut  élu  dépuiô  par  les  électeurs  de  Belley  (Ain);  il  prit 
place  â  rexirême  gaucho.  Sou  mandat   Im  fut  renouvelé 


282 

par  différents  collèges  jusqu'en  1846.  Comme  Cormemn 
n'était  pas  orateur,  c'est  par  des  pamphlets  qu'il  attaquait 
Louis-Philippe  et  les  siens.  C'est  ainsi  qu'en  1831  il  publia 
ses  Lettres  sur  la  liste  civile  ;  en  1838  ;  Très  humbles  j'emon- 
trances  de  Timon.  Sous  le  pseudonyme  de  Timon,  il  fit 
paraître  le  Livre  des  orateurs  (1836),  qui  n'était  qu'un  pam- 
jihlet  plus  considérable.  Cormenin  consacra  son  talent  à 
attaquer  l'Université,  lorsque 
se  posa  la  que: ;t ion  de  la 
liberté  de  1  enseignement. 
Ayant  échoué  aux  élections 
dé  1846,  il  publia  des  petits 
livres ,  dont  le  succès  fut 
considérable,  et  qui,  réunis, 
furent  couronnés  par  l'Aca- 
démie, sous  lo  titre  de  En- 
t)'etiens  de  village  (1846).  La 
révolution  de  1848  le  renvoya 
à  la  Chambre  ;  il  fut  un  des 
vice-présidents  de  l'Assem- 
blée constituante.  Il  collabora 
à  la  rédaction  de  la  Constitu- 
tion avec  Armand  Marrast, 
et  fit  adopter  cette  disposition 
(|ue  le  président  de  la  Répu- 
blique serait  nommé  par  le 
suffrage  universel.  La  Répu- 
blique avait  placé  Cormenin 
au  conseil  d'Etat;  l'Empire, 

auquel  il  adhéra,  l'y  maintint.  II  devint  aussi  membre  de 
l'Académie  des  sciences  morales.  Le  silence  se  fit  autour 
de  lui  ;  il  ne  s'occupa  plus  que  d'œuvres  religieuses  ou  de 
bienfaisance. 

GORMERY,  comm.  d'Indre-et-Loire,  arr.  et  à  17  kilom. 
de  Tours,  sur  l'Indre;  822  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Eglise 
Saint-Laurent  (fin  du  xii°  s.).  Abbaye  des  xiir-xw^  siècles. 

Cormery  (abuaye  de),  célèbre  abbaye  de  l'ordre  des 
bénédictins,  fondée  au  viii*  siècle  prés  de  Tours,  dans  la 
petite  ville  de  ce  nom.  Elle  fut  le  séjour  préféré  d'Alcuin, 
qui  établit  une  école  dans  la  ville.  Ravagée  par  les  Anglais 
au  XIV'  siècle,  et  par  les  protestants  au  xvi",  elle  fut 
agrégée,  en  1662.  à  la  congrégation  de  Saint-Maur.  La 
Révolution  la  ferma,  en  1790. 

GORMICY,  comm.  do  la  Marne,  arrond.  et  à  17  kilom. 
de  Reims,  non  loin  de  l'Aisne  et  du  canal  de  l'Aisne  à  la 
Marne  ;  i.205  hab.  Exploitation  de  cendres  sulfureuses, 
sables  blancs  pour  cristaux. 

CORMIER  {mi-é  —  rad.  corme)  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire 
du  sorbier  domestique  ou  cultive  {sorbus  domestica). 
I V.  SORBIER.]  Il  Bois  du  même  végétal  :  Ouvrage  de  tour  en 

CORMIER. 

—  Sylvie.  Arbre  très  âgé,  réservé  sur  la  lisière  d'une 
forêt  pour  en  marquer  les  limites,  u  Adjectiv.  :  Arbre  cor- 
mier. 

GORMIER  (Thomas),  sieur  de  Beauvais,  historien  et 
jurisconsulte  français,  né  à  Domfront  (Orne),  selon  d'au- 
tres auteurs  à  Alençon,  vers  1523,  mort  en  1600,  prési- 
dent de  l'échiquier  d" Alençon.  Une  sentence  de  l'offi- 
cial  ayant  annulé  son  mariage  pour  cause  d'impuissance, 
Cormier  se  remaria  et  eut  des  enfants.  Après  sa  mort, 
un  neveu  attaqua  la  légitimité  des  enfants,  se  fondant 
sur  l'arrêt  d'impuissance  de  l'ofricialiié  ;  mais,  par  arrêt 
de  1302,  U  fut  déuouté  de  sa  demande.  On  a  do  lui  :  Llerum 
gestarum  Henrico  II,  rege  Gallix,  libri  IV  (1584),  et 
Henrici  IV,  Christian,  et  augustiss.  Galliarum  Navarrxquc 
régis.  Codex  juris  civilis  (1602),  ouvrage  qui  a  été  traduit 
en  français  sous  le  titre  de  :  Code  de  Henri  IV. 

GORMIÈRE  {mi-èr)  n.  f.  Dernière  pièce  de  bois  à  l'ex- 
trémité de  la  poupe,  li  On  l'appelle  aussi  trépot,  et  al- 
longe DE  LA  l'ODPE. 

CORMIGONE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  bikkie. 

GORMIS  (François  de),  jurisconsulte  français,  né  à  Aix 
(Provence)  en  1639.  mort  en  1734.  Il  a  laissé  un  Recueil  de 
consultations  sur  diverses  matières  de  droit,  et  une  édition 
des  Œuvres  de  feu  noble  Scipion  Duperrier,  son 
oncle. 

CORMOCÉPHALE  n.  m.  Genre  de  myriapodes 
chiloi>odes,  type  de  la  tribu  des  cormocéphalinés, 
comprenant  des  formes  à  antennes  courtes  et 
grêles,  à  segment  céphalique  coupé  carrément. 
(Les  cormocéphales  sont  des  scolopendres  de 
taille  moyenne,  dont  on  connaît  douze  ou  quinze 
espèces  habitant  l'Australie,  laNouvelle-Zélaude 
et  lo  sud  de  l'Afrique.) 

GORMON  (Pierre-Etienne  Piestre,  dit 
Eugène),  auteur  dramatique  français,  né  à  Lyon 
en  1811.  D'une  grande  fécondité,  il  a  fait  jouer, 
do  1832  à  1885,  plus  de  cent  pièces,  le  plus  sou- 
vent en  collaboration  avec  Dennery,  Laureucin, 
Grange,  Michel  Carré,  etc.  Parmi  ses  drames 
qui  ont  eu  lo  plus  de  succès,  nous  citerons  : 
Paris  la  nuit  {ièi2);  le  Canal  Sairit-Martin  {ISAb);  v.v.<u.uui;- 
la  Ferme  de  Primerose  (1851);  les  Crochets  du  Jj^f 
père  Martin  {ISôsy.  les  Deux  orphelines  {m5), etc.;  tiers)"" 
parmi  ses  comédies  et  vaudevilles,  un  Mari  qui 
se  dérange  (1846);  la  Foire  aux  plaisirs  (1855);  parmi  ses 
livrets  d'opéras  :  les  Pérheurs  de  perles  (1864);  Lara  (1864)  ; 
les  Bleuets  (1868)  ;  le  Premier  Jour  de  bonheur  (1868)  ;  Rêve 
d'amour  (1870);  M'""  Turlupin  (1872);  Suzarute  (1879);  etc. 

GoRMON  (Fernand-Anno  Piestre,  dit),  peintre  français, 
né  â  Paris  eu  1845.  Elève  de  Cabanel,  Fromentin  et  Por- 
laëls,  il  débuta  au  Salon  de  1870  avec  les  Noces  des  Ni- 
belnngcn.  En  1873,  il  exposa  une  étude  orientale  pleine 
d'originalité.  Sitâ.  En  1875,  il  remporta  lo  prix  du  Salon, 
pour  son  tableau  :  la  Mort  de  liavana,  roi  de  Lanka,  dont 
le  cadavre  fut  trouvé  sur  le  champ  de  bataille  par  la  favo- 
rite et  les  autres  épouses  du  monarque,  œuvre  fort  remar- 
quable. L'auteur  y  donne  la  mesure  d'un  coloriste  puis- 
sant et  d'un  caractère  très  personnel.  Au  Salon  de  1877, 
Fernand  Cormon  a  exposé  un  sujet  religieux  ;  Jésus- 
Christ  ressuscite  la  fille  de  Jaire.  Citons  parmi  les  pein- 
tures les  plus  remarquées  de  l'artiste  :  Cain  f  1880),  tableau 
l)lacé  au  muséo  du  l^uxembourg  ;  le  Retour  d'une  chasse 
à  l'ours,  âge  de  pierre  (1884),  qui  appartient  au  musée  do 
Saint-Germain  ;  les  Vainqueurs  de  Salamine.  grand  ta- 
bleau qui  valut  à  son  autour  la  grande  médaille  d'honneur 
fi887).  Cormon  est  professeur  à  l'Ecole  des  beaux-aris  et 
membre  de  l'Institut. 


Cormontaigne. 


283 

CORMONÈME  n.  m.  Oonre  de  rhamnacées,  renfermant 

une  ospt>co,  ijui  est  un  arbrisseau  épineux  ilu  Brésil. 

CORMONS,  bour^  d'Autrirho-IIonprie  fprov.  du  Litto- 
ral Igonv.  di3  Triosto]),  sur  le  Judrio,  attluont  do  l'Isonzo, 
près  do  la  frontière  italienne  ;  5.500  hab.  Elève  de  vers  à 
.soie  ;  lilaluro  et  tissage  de  soie. 

GORMONT  (Thomas  nK),architooto  français  du  xiii"  siècle, 
mort  ;i  Aillions  en  1228,successour  de  Robert  do  Luzarchos 
dans  la  niaitriso  dos  icuvros  do  la  cathédrale  d'Amiens. 
— Son  tils,RKGNAULTdeCormont,mortàAmionsen  1280, 
fut  te  coniinuatour  <lo  son  œuvre. 

Cormontaigne  (Loui.s  ne),  ingénieur  militaire  fran* 
nais.  né  i\  Strasbourg  vers  1695.  mort  on  1752.  Il  fut  ma- 
rtH-hal  do  camp.   11  dirigea,  outre  autres,  les   sièges   do 

Pliilippsliourg  et  do  Forbach  ,  

et  les  travaux  do  fortification 
de  Thiouvitlo  et  de  Metz.  Ses 
traités  do  fortitu'ation  sont  fort 
instructifs.  Il  a  donné  son  nom 
à  un  système  do  fortitication, 
qui  dilîère  do  celui  do  Vauban 
par  uuo  série  do  modification-» 
do  détail,  dont  les  principales 
consistaient  à  réduire  la  hau 
tour  des  murs  d'escarpe,  afin  d 
mieux  les  soustraire  aux  vues 
du  dehors;  àaugmenter  la  sail 
lie  des  demi-lunes,  pour  placei 
les  saillants  des  bastions  dans 
un  ront  rant  ;  à  créer  des  réduits 
dans  les  places  d'armes  ren 
trantes,aîin  de  rendre  plus  te 
nace  la  défense  du  chemin  cou 
vert  ;  à  multiplier  les  capon- 
nières,  pour  mieux  couvrir  les 
communications  dans  les  fos- 
ses ;  à  réunir  les  contre-gardes  et  autres  ouvrages  avancés 
par  un  avant-chemin  couvert,  etc. 

Ce  système  était  plus  complexe  que  celui  de  Vauban  ; 
les  complications  qu'il  entraînait  dans  la  conduite  de  la 
défense  n'ont  peut-être  jamais  procuré  des  avantages 
supérieurs  aux  inconvénients  qui  résultaient  de  ces  com- 
plications. 

CORMOPHYTES  (du  gr.  koi'mos,  tige,  et  phuton,  plante) 
n.  m.  pi.  Grande  division  du  règne  végétal,  comprenant 
les  mousses,  les  hépatiques,  les  fougères  et  les  lycopodia- 

Cées.  —   Un  COBMOPUYTE. 

CORMORAN  n.  m.  Genre  d'oiseaux  palmipèdes,  famille 
des  stéganopodidés,  comprenant  des  oiseaux  de  taille 
grande  ou  moyenne,  à  corps  long,  à  pattes  courtes,  à 
queue  longue  et  fourchue,  à  bec  recourbé  en  crochet. 

—  Fam.  Matelot,  n  Pêcheur,  n  Oh  appelle  également 
cormoran  un  commissionnaire. 

—  Encycl.  Ornith.  Les  cormoranSy  dont  le  plumage  est 
de  teinte  sombre,  ha- 
bitent les  rivages  ma- 
rins et  fluviatiles;  ils 
comptent  une  qua- 
rantaine d'espèces 
réparties  sur  tout  le 
globe,  surtout  dans 
les  régions  froides  et 
tempérées.  Pêcheurs 
actifs,  plongeant 
admirablement,  i  1  s 
détruisent  des  quan- 
tités énormes  de  pois- 
sons. En  Chine,  on  a 
dressé  ces  oiseaux  à. 
la  pêche  ;  un  anneau 
qui  leur  ensorr&  le 
cou  les  empêche  d'a- 
valer le  poisson, qu'ils 
viennent  déposer  à  mesure  dans  le  bateau  do' leur  pro- 
priétaire :  on  leur  donne  un  fragment  ou  les  entrailles 
de  la  bête,  et  ils  retournent  à  leur  pêche.  Le  cormoran 
d'Europe  {gracnhts  carbo),  fuligineux,  atteint  prés  do 
1  mètre  de  long.  On  a  formé  quatre  sous-genros  :  mjpoleu- 
eus.  stietocarbo,  microcarbo,  nalieus. 

GORMOZ,  comm.de  l'Ain,  arr.  et  à  28  kilom.  de  Bourg, 
près  du  Sovron  ;  l.lOi  hab.  Moulins. 

CORNABOUX  (bou  — contract.  de  corne  à  bouc)  n.  m. 
Corne  de  bouc  aont  on  se  servait  anciennement,  dans 
l'armée,  eu  guise  de  cor. 

CORNAC  [nak'  —  du  cingalais  kurawa-namka,  choT  d'é- 
curie  ;  selon  d'autres,  du  sanscr.  karnikin.  éléphant)  n.  m. 
Celui  qui  est  chargé  de  soigner  et  de  conduire  un  éléphant  : 
Le  CORNAC  est  armé  d'un  long  bâton  terminé  en  crochet. 

—  Par  oxt.  Se  dit  improprement  d'un  conducteur,  d'un 
montreur  do  bêtes  quelconques.  iiPar  plaisant..  Guide  de 
voyageurs,  d'étrangers,  ii  Celui  qui  répand,  défend  une 
idée,  ou  (jui  patronne,  protège  tiuelqu'un  :  H  est  plus  d'un 
homme  dn  talent  f/ui  a  aà  beaucoup  au  zèle  et  à  l'adresse  df 
son  CORNAC.  (Ourry.) 

Cornac,  comni.  du  Lot,  arr.  et  à  50  kilom.  de  Figeac, 
sur  lo  .MuYnmoul,  non  loin  do  la  Dordogno  ;  1.238  hab. 
Château  ruiné. 

CORNAGÉES  {se)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dicotylé- 
dones, ayant  pour  typo  lo  genre  cornouiller.  —  Une  coR- 
NACi^:i:.  H  On  dit  aussi  cornkks. 

—  Encycl.  Cette  famille  comprend  dos  arbres,  dos 
arbrisseaux  et  dos  plantes  vivaces,  à  feuilles  généralo- 
menr  opposées,  très  rarement  alternes,  simples,  entières 
ou  denrées.  Les  flours.  hermaphrodites  ou  polygames,  for- 
ment par  leur  réunion,  tantôt  des  capitules  ou  des  ombelles 
entourés  d'un  involucro  souvent  coloré,  tantôt  des  corym- 
bes  dépourvus  d'involucro.  Lo  fruit  est  un  drupe  i  novau 
osseux,  divisé  on  doux  ou  trois  loges,  dont  chacune  ren- 
ferme une  graine  ù  tégument  coriace,  recouvrant  un 
embryon  A  cotylédons  foliacés  et, 1  albumen  charnu.  Cotte 
famille  a  des  affinités  avec  les  caprifoliacées,  dont  olle 
constitue  un  démembrement,  ainsi  qu'avec  les  araliacées 
ot  les  hédéracées.  Elle  comprend  les  genres  suivants  : 
cornouiller,  benihamte,  aucuba  ot  décosti'e,  auxquels  plu- 
sieurs botanistes  adjoigutnit,  mais  avec  doute,  les  genres 
curtisic,  juastixie,  poluosme  et  votouiile.  Les  cornact'es  sont 
répunduos  dans  les  régions  tempérées  et  froides  de  l'hémi- 


CORMONÈME 


CORNE 


Cormoran. 


sphère  boréal.  Leur  bois  est  dur,  leurs  fruits  sont  souvent 
comestibles.  La  plupart  de  ces  végétaux  sont  cultivés  dans 
U*s  jardins  d'agrément. 

CORNADE  n.  f.  Coup  de  corne.  (Inus.) 

CORNAGE  {naf)  n.  m.  Dr.  féod.  Droit  qui  se  levait  sur 
les  bêtes  il  cornes. 

—  Art  vétér.  Disposition  et  dimension  des  cornes  d'un 
animal  :  Des  bœufs  au  cornage  immense,  ii  Bruit  que  pro- 
duit lo  cheval  en  respirant  et  qui  ressemble  plus  ou  moins 
à  celui  que  l'on  obtient  en  soufflant  dans  une  corne. 

—  Pop.  Rondement. 

—  Encycl.  Art  vétér.  Le  cornage  accompagne  certaines 
maladies  aiguës  comme  l'angine,  et  disparaît  avec  la  mala- 
die dont  il  est  un  symptôme  ;  mais  il  y  a  un  cornage  chroni- 
i/ue,  persistant,  essentiel,  souvent  consécutif  aux  alfections 
gourmeuses,  qui  constitue  une  infirmité  grave,  car  il  ne  se 
produit  qu'au  travail,  n'existe  pas  au  repos  et  est  incurable, 
bien  que,  par  une  opération  qui  consiste  à  extirper  certains 
cartilages  du  larynx,  dont  la  paralysie  des  mouvements 
cause  le  cornage,  on  ait  réussi  à  eu  guérir  quelques  cas. 
II  n'y  a  qu'un  seul  moyen  d'utiliser  les  chevaux  atteints  de 
cornage,  c'est  de  pratiquer  la  trachéotomie  et  d'appliquer 
au  larynx  un  tube  à  demeure. 

Le  cornage  constitue  un  vice  rédhibitoire,  prévu  par  la 
loi  du  2  août  1S84. 

CoRNAGLIA  (Emiliol,  naturaliste  italien,  né  et  mort  à 
Milan  (1824-1882).  Il  fut  directeur  du  Muséum  d'iiistoire 
naturelle  de  Milan  et  de  l'Ecole  supérieure  d'agronomie, 
et  membre  correspondant  do  l'Académie  des  sciences  de 
Paris  (1869).  C'est  lui  qui  découvrit  les  corpuscules,  appe- 
lés corpuscules  de  Cornaglia,  qui  caractérisent  ïa.  pébrine 
des  vers  à  soie.  On  lui  doit  des  mémoires  et  plusieurs  ou- 
vrages :  la  Natura  rappresentata  e  descrilta  ;  Esayyie  mi- 
croscopico  délie  sernenti;  etc. 

GORNAGO,  bourg  d'Espagne  (Vieille-Castille  fprov.  de 
LogroLÎo]),  près  du  Linarès,  sous-affluent  de  l'Ebre  par 
lAlhama  ;  2.000  hab. 

CORNAILLE  {na-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Râpure  de  cornes,  que 
l'on  emploie  comme  engrais,  n  Se  dit  dans  les  campagnes 

pour  CORNEILLE. 

CORNAILLER  {na-ill-é  [Il  mil.])  V.  n.  Ne  pas  pénétrer 
carrément  dans  sa  mortaise  (en  parlant  d'un  tenon). 

CORNAL  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  pintade 
originaire  de  Guinée. 

GORNALIÈRE  n.  f.  Eaux  et  for.  Douve  cornue. 

CORNALINE  (rad.  corne,  parce  que  cette  pierre  a  une 
demi-transparence  cornée)  n.  f.  Variété  d'agate  translu- 
cide, dont  la  couleur  varie  du  rouge  sang  foncé  au  rouge 
chair  tendre  nuancé  de  jaunâtre,  employée  en  bijouterie 
pour  faire  des  cachets,  des  chatons  de  bague,  etc. 

—  Encycl.  La  cornaline  {cameolus  des  anciens)  perd  sa 
couleur  et  une  partie  de  sa  transparence  au  feu  du  cha- 
lumeau. Lorsqu'elle  est  d'une  belle  couleur  foncée  uni- 
forme, elle  est  rechercliée  pour  les  bijoux.  Très  estimée, 
au  moyen  âge,  sous  le  nom  de  corniole.  la  cornaline  pas- 
sait pour  avoir  des  propriétés  merveilleuses.  C'était  une 
de  ces  pierres  d'Israël,  que  le  moyen  âge  croyait  avoir 
été  sculptées  par  les  Juifs  dans  ledésert. 

GORNAREDO,  comm.  d'Italie  { Lombardie  [prov.  de 
MilanJ),  sur  lOIona,  affluent  ilu  Lambro  ;  3.600  hab. 

CORNARD  (/mr')  n.  m.  Celui  qui  a  des  cornes  : 
Un  diable,  comard  effronté. 
Vilains,  ici  guette  vos  belles. 

BÉRANOER. 

—  Fam.  Mari  dont  la  femme  est  infidèle,  n  Adjectiv.: 
Mari  cornard. 

—  Bot.  Syn.  de  cobnaret. 

—  Entom.  Nom  vulgaire  du  cerf-volant  ou  lucane. 

—  Hist.  Membre  d'une  société  boutfonne  qui  existait  en 
Normandie  au  xvi*  siècle,  ii  On  les  appelait  aussi  fods  et 
coNARDS.  V.  ce  mot. 

—  Techn.  Outil  do  fer  qui  se  termine  par  un  crochet  un 
peu  relevé,  et  qui  sert,  (fans  la  fabrication  dos  glaces,  à 
tirer  les  pots  ou  creusets  du  fourneau  do  cuisson,  pour  les 
placer  dans  lo  fourneau  do  fusion. 

CORNARD  [nnr'),  ARDE  [rad.  conie]  adj.  Atteint  de  cor- 
nage :  Jument  cornardk. 

CORNARDISB  n.  f.  Etat  du  cornard,  du  mari  dont  la 
femme  est  înlidôle  :  Le  caractère  de  la  cornardisr  est  in- 
dèliHtile.  (Montaigne.)  [Vieux.] 

CORNARET  [ré)  n.  m.  Nom  vulgaire  des  martynios 
annuelles,  genre  de  la  famille  des  pédalinéos. 

CORNARIEN,  ENNE  (ri-i;i,  en)  n.  et  adj.  Se  dit  de  qui 
olisc'rve  lo  régime  recommandé  par  l'hygiénisto  italien 
Cornaro. 

GORNARO,  famille  vénitienne,  qui  prétendait  descendre 
des  Gracques.  Les  membres  les  plus  marnuants  sont  : 
Marc  Cornaro,  né  vers  1281,  mort  en  1367,dogoen  1365. 
[Ce  fut  sous  son  pnncipat  que  fut  achevée  la  conquête 
de  laCrètot  ;  —  Cathkrine  Cornaro,  née  en  1454,  morte 
en  IMO.  [Elle  épousa,  on  1108,  Jae^pies  do  Lusignnn,  roi 
do  Chypre,  qui  obtint,  en  retour  do  co  mariage,  la  pro- 
tection do  la  république  et  une  dot  do  100.000  ducats. 
Catherine  ne  rejoignit  son  mari  qu'en  1412.  ot,  devenue 
veuve  l'année  suivante,  ollo  gouverna  au  nom  de  son  fils 
Jacques  III  jusqu'en  147^.  Jacques  III  étant  mort,  lo  sénat 
obligea  Catherine  ù  abdi(iuor  en  faveur  de  la  républi»|ue. 
Ce  grand  événement  eut  lieu  solennellement  en  1489. 
Catherine  Cornaro  so  retira  à  Voniso,  où  ollo  vécut  dé- 
sormais en  grande  dame  do  la  Kenaissanco,  ontouréo  d'une 
cour  de  poètes  et  d'artistes]  ;  —  Jkan  Cornaro,  dogo  de 
Venise  do  1024  A  1621',  mort  do  la  peste;  —  Georors 
Cornaro,  fils  du  précédent.  [Ecarté  du  sénat  par  le  grand 
inquisiteur  Zeno.  il  conspira  contre  lui.  Il  échoua,  fut  obligé 
do  fuir  et  condamnée  mort  par  contumace];  —  François 
Cornaro,  doge  en  nir)iî;  —  Hi^lknk  Cornaro,  née  on  1646, 
morte  en  iijK4,  femme  très  savante.  [L'université  do  Padouo 
lui  décerna,  en  Ifil.H,  le  titre  do  «  doctoresse  »];  —  Jran  II 
Cornaro,  né  en  1 647, mort  en  1721,  dogo  depuis  1709.  [C'est 
sous  son  principal  que  Venise  perdit  la  M  orée  J;  —  Elaminio 
Cornaro.  historien  vénitien,  né  on  KUia,  mort  en  1778, 
sénateur  depuis  nao.  [On  a  ilo  lui  :  iCcclesi,r  Venet.v  anti- 
quis  nwnumentis  iltustratx  (Venise,  174'.»};  Creta  sarni 
(Venise,  nriS).] 


Catherine  Cornaro, 
d'après    P.    Véronèse. 


Cornaro  (portrait  dk  Catherine).  Les  traits  de  la 
reine  do  Chypre  ont  été  fixés  par  beaucoup  d'artistes.  Lo 
portrait  les  plus  connu 
est  celai  do  Paul  Véro- 
nèse, à  Vienne.  Un  ta- 
bleau du  Pordenono, 
qui  est  â  la  galerie  do 
Dresde ,  nous  montre 
cette  môme  reine  en 
vêtements  do  deuil , 
avec  une  gaze  noire  qui 
lui  couvre  entièrement 
le  front.  Catherine  Cor- 
naro a  été  pointe  par 
Palma  lo  Vieux  et  par 
le  Titien.  Son  mauso- 
lée se  voit  dans  l'église 
du  Saint -Sauveur,  à 
Venise.  —  Un  tableau 
du  Titien  représente  la 
famille  Cornaro.  Lo 
même  maître  a  fait  un 
superbe  portrait  de 
Louis  Cornaro,  qui  s(! 
voit  au  musée  des  Ofli- 
ces,  à  Florence.  Une 
peinture  de  Francesco 
Bassano,  au  palais  des 
doges,  à  Venise,  repré- 
sente Georges  Cornaro, 
vainqueur  des  Alleinands. 

GORNARO  (Louis),  hygiéniste  italien,  né  à  Padouo  en 
14G2.  mort  en  ITiOfi.  Ayant  ruiné  sa  santé  par  des  excès, 
il  s'astreignit  à  un  régime  sévère,  à  une  sobriété  extrême, 
et  mourut  centenaire.  Vers  la  fin  de  sa  vie.  il  exposa  sou 
système  d'hygiène  dans  un  journal  qui  a  paru  sous  le 
titre  de  :  Discorso  delta  vita  sobria  (1558),  et  dont  la  plus 
récente  traduction  est  intitulée  :  De  la  sobriété  et  de  ses 
avantages  (1772). 

GORNAROS  (Vincent),  poète  grec  d'origine  vénitienne, 
qui  vécut  au  x^^*  siècle,  et  que  les  Grecs  considèrent 
comme  l'Homèro  moderne.  Il  publia  une  épopée  en  vers 
rimes  intitulée  :  Erotokrilos,  dans  laquelle  il  imita  avec 
habileté  les  romans  de  chevalerie  du  moyen  âge.  C'est 
l'histoire  des  amours  d'Aréthuse,  tille  d'Hercule,  roi 
d'Athènes,  avec  Erotokrito,  fils  d'un  de  ses  ministres.  Lo 
style  en  a  beaucoup  vieilli  ;  il  a  été  remanié  en  grec  mo- 
derne par  Dionysios  Photinos  (1818). 

GORNAS,  comm.  de  l'Ardèche,  près  du  Rhône,  arrond. 
et  à  13  kilom.  de  Tournon  ;  70i  hab.  Fruits  et  primeurs. 
Cavernes  à  ossements.  Bons  vignobles,  compris  dans  la 
région  dite  des  côtes  du  Rhône,  et  produisant  des  vins  rouges 
estimés,  comparables  à  ceux  de  l'Ermitage. 

CoRNATE.comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.de  Milan]), 
sur  l'AdJa  ;  4.300  hab. 

GORNAZZANI  ou  GORNAZZANO  (Antonio),  littérateur 
italien,  mort  en  1530.  Il  a  laissé  des  liiine  ou  poésies 
Ivriques  estimées,  un  poème  sur  la  Vierge  (I49i);  sur 
Jésus-Christ  (I4i>7) ;  etc.,  et  un  ouvrage  curieux  et  licen- 
cieux :  Proverbii  in  facezie  (1543). 

CORNBRASH  (mot  angl.)  n.  m.  Assis©  développée  dans 
le  sud  de  l'Angleiorro  et  formée  de  calcaires  marneux  et 
d'argile  avec  plaquettes  fossilifères  et  oolithiqucs.  [Co 
niveau,  qui  est  assez  important  eu  géologie,  so  trouve 
à  la  partie  supérieure  de  l'étage  bathonlon  (jurassique 
moyen).] 

CORNE  (lat.  cornu,  même  sens)  n.  f.  Partie  dure  et  coninuo 
qui  se  forme  sur  la  tète  de  certains  animaux  ruminants  :  Les 
coRNiis  d'un  bœuf,  d'un  bélier,  n  Attribut  que  l'on  donne 
au  diable  et  à  certaines  divinités  du  paganisme,  il  Par  plai- 
sant.. Attribut  que  l'on  prête  aux  maris  trompés  :  Porter 
les  CORNES.  Donner,  Planter  des  cornbs  «  son  tnari.  il  Lo 
mot  corne  était  employé  dans  plusieurs  jurons  anciens  : 
Corne  de  bœuf!  Corne  de  cerf!  Comédien!  Corne  et  tonnerre! 
Corne-Mahon!  Corne  du  père! 

—  Par  ext.  Matière  des  cornes,  employée  dans  les 
arts  :  Peigne,  Tabatière  de  cornk.  ii  Matière  du  bois  des 
cerfs  et  dès  animaux  de  la  mémo  famille  :  Manche  de 
couteau  en  cornk  de  cerf,  en  coknk  de  daim.  (Hors  ce  cas, 
on  no  dit  pas  corne  de  cerf  on  de  daim.) 

--  Par  anal.  Substance  dure,  coriace,  filamenteuse, 
qui  constitue  l'ongle  des  solipèdes,  et  qui  ressemble  à  la 
substance  des  cornes  proprement  dites  :  La  coH:<ii  des  pieds 
d'un  cheval. 

—  Fam.  Objet  très  coriace  :  C'est  de  la  cornk  que  cette 
viaytdedà!  il  Antenne  ou  autre  appendice  qui  croît  en  guiso 
de  corne  sur  la  tète  d'un  grand  nombre  d'animaux  :  Coknks 
de  hanneton,  de  cerf-volant,  de  capricorne.  Cornks  de  coli- 
maçon. Il  Touffe  do  plumes  que  porte  sur  la  tète  l'oiseau 
de  nuit  nommé  «  duc  « .  il  Chacune  des  éniinoncos  que  lo  ser- 
pent céraste  d'Egypte  porto  au-dessus  dos  yeux,  u  Dent 
conique,  longue  ot  tlroite,  provenant  do  la  mâchoire  supé- 
rieure du  narval. 

—  Div.  Objet  que  l'on  façonne  pour  lo  placer  sur  la  tète 
on  guise  do  corne  :  Des  cornks  de  papier,  il  Pointe  ou 
gouttière  que  l'on  fait  à  un  chapeau  en  en  relevant  les  bords  : 
Chapeau  à  deux,  à  trois  cobnks.  il  Coiffure  que  perlait  lo 
dogo  de  Venise,  ot  qui  avait  sur  le  derrière  une  pointe 
arrondie  (on  l'appelait  aussi  zoia)  :  La  corne  ducale  ou 
cornk  d'or.  (V,  la  planche  descoiirnuMe*.)  it  Pli  que  l'on  fait 
au  coin  d'une  fouille  de  papier,  de  carton  :  Faire  des  cornks 
à  ses  livres,  une  cornk  à  une  carte  de  visite,  il  Chacune  des 
branches  terminées  on  pointe  du  croissant  do  la  luno  ou 
d'une  figure  qui  représente  ce  croissant,  ii  Petit  pain  nu 
beurre  en  forme  de  croissant,  que  l'on  appelle  aussi  do  co 
dernier  nom  :  J/(iiji;eri(HeeonNH.;iCha- 
cune  des  deux  pièces  do  bois  qui  for- 
ment lo  manche  d'une  charruo.  Il  Corne 
à  bouquin.  Cornet  à  bouquin  ou  simple- 
ment Corne.  V.  coiîNbt,  bouquin. 

—  Anat.  Nom  donné  à  certains 
appendices  coniques  ot  recourbés  en 
forme  de  corne  :  Cornks  de  la  ma- 
trice. Coknks  de  l'os  hyoïde,  il  Co^-nea 
d'Amman,  Nom  donné  à  deux  pro- 
longements de  la  substance  du  cer- 
veau, qui  naissent  à  la  partie  postérieure  du  corps  calleux. 

—  Archit.  Angle  saillant  ot  recourbé  on  lormo  de  corne. 
Il  Corne  d'abaque.  Encoignure  du  tailloir  des  ehnpitenux 


CORNE 

corinthiens,  ii  Corne  de  bélier.  Volute  ornementée  du  cTia- 
piteau  ionique  composé,  il  Come  de  vache,  Nom  donné  aux 
évidements  ou  troncatures  que  l'on  pratique  quehmefois 
sur  les  arêtes  des  voûtes,  il  Édifice  corne  en  coin,  Celui  qui 
est  mal  orienté. 

Art  railit.  Corne  d'amorce.  Instrument  dont  lo  nom 

indique  la  forme,  et  qui,  avant  l'invention 
de  l'etoupillo,  servait  â  verser  sur  les  bou- 
ches à  feu  la  poudre  nécessaire  à  l'amor- 
çage. Il  Ouvrage  à  cornes,  Ouvrage  de  forti- 
fication composé  de  deux  demi-bastions 
(B,  C),  disposés  à  droite  et  à  gauche  d'une 
courtine  (A).  [Généralement  employé 
comme  ouvrage  avancé,  pour  occuper  cer- 
tains points  du  terrain, iluevaitétre  flanqué  Corne  de  bélier. 
par  le  corps  de  place  en  arrière.]  il  Cornes 
à  doubie  flanc.  Cornes  dont  les  ailes,  au  lieu  d'être  parallèles, 
sont  à  retour  à  partir  du  demi-bastion. 

Art  milit.  anc.  Chacune  des  deux  branches  de  1  arc 

courbé  en  forme  do 
cornes,  et  qui  étaient 
primitivement  de  véri- 
tables cornes  assem- 
blées sur  un  morceau 
de  bois  d'if. 

—  Art  vétér.  Come 
de  chamois  ou  simple- 
ment Corne,  Instrument 
en  corne,  qui  sert  à  sai- 

fner  les  chevaux  au  palais,  il  Catarrïie  des  cornes.  Maladie 
e  la  membrane  muqueuse  des  sinus  frontaux  du  bœuf. 

—  Bot.  Ap- 
pendice qui 
naît  sur  le  ca- 
puchon de 
quelques  or- 
chidées, et 
sur  la  fructi- 
fication  de 
certains  cryp- 
togames. Il 
Nom  vulgaire 
du  fruit  du 
cornouiller,  ii 
Nom  vulgaire 
du  fruit  de  la 
mâcre.  il  Epe- 
ron   de    cer- 


Ouvrage  à  cornes  :  A,  courtine  ; 
B,  demi-bastion;  C.  ailes. 


Corne  d'appel  :    !.  2.  De  tramway  ; 
3.  D'automobile;  4.  De  bicyclette. 


Corne  d'appel  :  1.  Cin- 
trée ;  2.  Droite. 


taines  fleurs,  n  Come  d'abondance,  Nom  vulgaire  des  genres 
fédie, de  la  famille  des  composées;  cornucopie,  de  celle 
des  graminées,  et  d'un  champignon  du  genre  mérule. 
Il  Corne-de-cerf,  Nom  vulgaire  du  genre  coronope,  de 
la  famille  des  crucifères,  d'une  espèce  de  plantain  et  de 
plusieurs  champignons  du  genre 
clavaire. 

—  Ch.  de  f.,  vélocip.,  etc.  Corne 
d'appel  ou  Trompe,  Instrument  en 
métal  ou  en  corne,  avec  une  embou- 
chure â  anche,  à  l'usage  des  gardes- 
lignes,  qui  l'emploient  comme  sup- 

Flément  de  signaux,  pour  annoncer 
arrivée  d'un  train,  ii  Cornet  métal- 
lique que  les  cyclistes,  les  chauffeurs 
d'automobiles*  font  agir  en  pressant 
une  pomme  de  caoutchouc ,  pour 
avertir  de  leur  approche.  (On  dit 
aussi  CORNET.)  Il  Instrument  ana- 
logue au  précédent,  qui  se  ma- 
nœuvre comme  une  petite  pompe,  et 
dont  sont  munis  les  tramways,  les 
voitures  de  pompes  à  incendie,  etc.  u  Instrument  à  ancho, 
en  forme  de  corne  de  bœuf,  dans  lequel  les  veneurs  soufflent 
pour  appeler  les  chiens,  ou  pour  s'appeler  entre  eux  sous 
bois. 

—  GéogT.  Sommet  anguleux  d'une  montagne.  (On  l'ap- 
pelle aussi  DENT,  ou  AIGCILLE.) 

—  Hortic.  Variété  de  pomme  de  terre. 

i      —  Jeux.  S'emploie  quelquefois  pour  Cornet,  il  Tenir  la 
come.  Avoir  les  dés  et  jouer  pour  son  compte. 

—  Mar.VergTie  s'appuyant  sur  le  raàt  par  une  mâchoire,  et 
dont  l'autre 
extrémité  est 
soulevée  en 
l'air  à  poste 
fixe  par  la 
drisse  do  pic. 
(La  corne  se 
hisse  à  son 
poste  au 
moyen  de  la 
drisse  de  mât 
etsemanœu- 
vreaumoyen 
de  deux  pa- 
lans do  gar- 
de): CoRNKrfe 
grand'voile 

goélette.  Cornp,  de  brif^antine.  il  Corne  d'artimon,  Vergue  ou 
mât  d'artimon  qui  porte  la  brigantino,  et  où  l'on  arbore  le 
pavillon  national. 

—  Miner.  Pierre  de  corne.  Nom  vulgaire  de  plusieurs 
substances,  â  cause  de  la  ressemblance  plus  ou  moins 
grande  que  présente  leur  aspect  avec  celui  do  la  corne. 

\\  Pierre  de  corne  fusible,  Ortnoso  compacte  ou  pétrosilex. 

Il  Pierre  de  come  infusible.  Silex  corné.  Il  Variété  rornée 
de  pétrosilex.  (On  trouve  dans  le  Lyonnais  et  dans  le  Beau- 
jolais des  cornes  rouges  et  des  cornes  vertes.) 

—  Palhol.  Cornes  cutani'-es.  Productions  dures  qui  so 
forment  accidentellement  à  la  peau,  dans  les  parties  habi- 
tuellement découvertes,  surtout  chez  les  vieillards. 

—  ïechn.  Coin  du  chef  d'une  pièce  de  toile  qu'on  fait 
sortir  dans  le  pliage,  et  sur  lequel  on  inscrit  la  marque  et 
le  métrage,  il  Éminence  qui  dépasse  le  bord  d'un  réchaud. 

Il  Nom  do  plusieurs  outils  de  tonnelier  et  do  charron. 
Il  Raie  blanche  qui  se  trouve  sur  la  tranche  du  cuir  quand 
il  a  été  mal  tanné,  il  So  dit  quelquefois  pour  tourillon. 
11  Nom  vulgaire  d'un  chausse-pied  en  corne. 

—  Véner.  Tête  de  chevreuil. 

—  Vitic.  Nom  donné,  dans  quelques  vignobles,  aux 
branches  mères  des  ceps,  à  celles  qui  portent  les  restes 
des  sarments  précédemment  taillés. 

—  Zoûl.  Bêles  à  cornes.   V.  bbte.  il  Syn.  de  carinaiiik. 


Corne  :   A,  drisse   de  mât;  B,  drisse  de   pic; 

C,  palans  de  garde  :  D.  drisse  de  pavillon  ;  E,  ba- 

laocine  de  bôme;  G.  m&choire. 


Il  Corne  d'Ammon  ou  de  bélier.  Nom  donné  par  quelques 
naturalistes  aux  ammonites,  ii  Corne  d'or  ou  d'abondance. 
Nom  vulgaire  d'une  grande  huitro  et  de  plusieurs  grands 
tritons. 

—  Loc.  div.  Coup  de  come.  Attaque  vive,  méchanceté. 
Il  Montrer  les  cornes.  Se  montrer  prêt  à  l'attaque  ou  à  la 

défense;  faire  le  méchant,  il  Montrer  les  cornes,  Faire  les 
cornes  à  quelqu'un.  Vouloir  lui  faire  honte,  lui  reprocher 
quelque  action  en  avan<;ant  vers  lui  l'index  et  le  médius  ou- 
verts et  écartés,  les  autres  doigts  étant  fermés,  il  Prendre. 
Attaquer  le  taureau  par  les  eûmes.  Entreprendre  une 
chose  par  son  côté  le  plus  diflicile;  attaquer  de  front 
la  difficulté.  Il  Le  diable  et  ses  cornes,  Chose  difficile  ou 
très  considérable. 

—  Loc.  PRov.  :  Les  cornes  lui  en  sont  venues  à  la  tête. 
Se  dit  pour  marquer  l'étonnement  profond  d'une  personne. 

Il  On  prend  les  hommes  par  les  paroles  et  les  bêtes  par 
les  cornes,  On  prend  les  hommes  par  la  persuasion 
et   non  par  la  force,  comme  on  fait   pour  les  animaux. 

—  Enctcl.  Zool.  Les  coryies  existent  ordinairement 
par  paires  chez  nombre  de  mammifères,  particulièrement 
chez  les  ruminants.  Comme  les  sabots,  les  ongles  et  les 
griffes,  ce  sont  des  formations  épidermiques,  consistant 
en  longues  libres  solides  et  élastiques  parallèlement  ac- 
colées. La  ramure 

des  cerfs  est  une 
formation  du  der- 
me, différente  de 
la  corne  du  bœuf, 
gaine  qui  ne  quitte 
jamais  l'axe  osseux 
autour  duquel  elle 
s'est  développée. 
Chez  la  girafe,  les 
cornes  persistan- 
tes sont  recouver- 
tes en  tout  temps 
d'un  tissu  vascu- 
laire  analogue  au 
velours  des  cerfs; 
le  même  tissu  se 
trouve  aussi  chez 
l'antilope  d'Améri- 
que ou  dicrano- 
cère,  qui,  sur  des 
axes  osseux,  pos- 
sède des  étuis  cor- 
nés se  détachant  à 
des  époques  pério- 
diques. Les  cornes 
des  rhinocéros 
appartiennent  â  la 
série  des  forma- 
tions épidermi- 
ques; elles  sont 
montées  sur  de  lé- 
gères protubéran- 
ces des  os  nasaux, 
mais  elles  sont 
pleines.  Les  mam- 
mifères ruminants 
cavicornes  ont  des 
cornes  de  toute  es- 
pèce de  formes  ;  la 
plus  grande  diver- 
sité s  observe  chez 
les  antilopes.  Les 
antilopes  indien- 
nes du  genre  te- 
traceriis  possèdent 
quatre    petites 

cornes.paruneexception  absolument  remarquable,  car  tous 
les  autres  ruminants  n'en  ont  qu'une  paire.  On  a  décrit,  sous 
le  nom  de  bos  triceros ,  un  bœuf  du  Sénégal  à  trois  cornes  ; 
mais  la  troisième  corne  du  nez  est  un  produit  artificiel  dû  à 
une  greffe  animale  que  pratiquent  les  bergers  de  ce  pays. 

—  Antiq.  L'antiquité  a  appliqué  la  corne  des  animaux  à 
une  foule  d'usages,  soit  en  nature,  soit  après  l'avoir  tra- 
vaillée. On  en  fit  des  vases  à  boire,  qui  furent  l'origine  do 
ces  rhytons  si  originaux,  dont  le  liquide  s'échappait  en 
filet  par  une  des  extrémités.  On  en  fit  des  trompes,  qui 
conservèrent  le  nom  et  la  forme  d'une  corne,  même  lors- 
qu'elles étaient  fabriquées  en  métal.  Les  lanternes  étaient 

farnies  de  lames   de    corne  ;  ces   lames,  convenablement 
isposées,  constituaient  des  «rcs  d'une  remarquable  élasti- 
cité. Les  bras  de  la  lyre,  les  umbilici,  petits  rouleaux  au- 
tour desquels  s'enroulaient  les  papyrus  et    les  peaux  qui 
formaient  les  volumes  (uofu7nma)  étaient  souvent  en  corne. 
Les  cornes  avaient  pris  une  grande  place  dans  la  sym- 
bolique des  peuples,  surtout  en  Orient.  Elles  étaient"  un 
attribut   de  la  force  et   de    la  puissance,   à  cause  de  la 
force,  du  courage  et  de  la  vigueur  fécondante  du  taureau, 
animal  sacré  dans  les  cultes  primitifs.  Beaucoup  de  dieux 
et  de  génies  de  la  Chaldée,  de   l'Assyrie  et  de  la  Baby- 
lonie  portent  des  cornes  sur  les  bas-reliefs  qui    nous  sont 
parvenus.  Cet  attribut  divin  passa  en  Occident  avec  les 
migrations;  les  divers  peuples  gaulois  avaient  des  dieux 
cornus.    Par  une   association  d  idées  toute  naturelle,  les 
guerriers  ornèrent  leur  casque  de  cornes,   non  seulement 
chez  les  barbares,  comme  les  (îaulois,   mais  même  chez 
lez  Grecs   et   les    Romains. 
Chez  ces  derniers,  le  mot  cor- 
niculinn  (petite    corne)  dési- 
gnait encore  des  ornements  de 
métal  fixés  au  casque  do  cha- 
que côté  de  l'aigrette  et  qui 
avaient  la  forme  et  la  position 
dune   paire   do   cornes.   Los 
chrétiens,  qui  reg.'rdaiont  les 
dieux  du  paganisme  comme 
autant  de  dénions,  et  oui  ne 
doutaient  pas  à  ce  titre  do  leur 
puissance,  firent  des  cornes 
un  dos  attributs  do  Satan  et 
do  ses  satellites. 

—  Arcbéol.  Los  cornes  d'ap- 
pel rentrent  dans  la  catégorie 

des  cors  et  dos  olifants;  appelées,  suivant  leurs  dimen- 
sions, cors,  cornets,  cornichets,  elles  sont  d'un  usage 
constant  pour  les  veilleurs,  les  messagers,  etc.  Leur  mode 
de  monture  est  le  mémo  que  celui  des  cors.  Mais,  de  même 
qu'on  donne  au  cor  du  chevalier  plutêt  le  nom  de  <■  olifant  •>, 


284 

on  donne  le  nom  ae  «  cornet  «  à  ta  corne  des  messagers  ;  on 
disait  aussi  une  «  trompe  ». 

L'usage  des  coi^nes  à  boire  remonte  aux  époques  les  plus 
barbares,  où  Gaulois  et  Francs  buvaient  dans  les  cornes 
des  bœufs  sauvages,  trophées  de  chasse,  qui  circulaient 
pleines  do  vin  ou  d'hydromel  dans  les  festins,  où  il  fallait 
les  tenir  jusqu'à  ce  qu'elles 
fussent  vides,  car  on  ne  pou- 
vait pas  les  poser.  Une  pa- 
reille coutume  existe  encore 
dans  les  fêtes  guerrières 
des  Abi_vssins.  Au  moyen 
âge,  on  garda  l'usage  des 
rornes  à  boire,  mais  on  les 
munit  d'un  ou  plusieurs 
pieds,  puis  on  en  fitdes  imi- 
tations en  orfèvrerie.  Dès 
lors,  elles  rentrent  dans  la  c^^ne  reliquaire, 

catégorie   dos  hauaps;  on 

voit,  dans  les  tableaux  de  maîtres  flamands  du  xvii»  siècle, 
dos  exemples  magnifiques  de  cornes  ainsi  montées, destinées 
à  servir  de  prix  aux  tireurs  d'arc.  On  a  même  fait  des  reli- 
quaires avec  des  cornes  munies  d'un  pied  ou  d'anneaux  do 
suspension;  il  eu  existe  un,  ainsi  fait,  â  Cologne;  11  date  du 


Cornes  :  1-  De  yack.  —  2.  De  bœuf  hongrois.  —  3.  De  buffle  du  Cap.  —  4.  De  buffle  arni.  —  5.  De  coudou.  — 

fi  D'élan  du  Cap.  —  7.  De  dicranocère.  —  8.  De  bubale.  —  9.  De  gazelle.  —  10.  De  chamois.  —  II.  D'oryx.  — 

12.  De  girafe-  —  13.  De  mouflon  Poliî.  —  14.  De  bouquetin-  —  15.  De  chèvre  markhor.  —  16.  De  rhinocéros 

unicoroe.  —  17.  De  rhinocéros  bicorne. 

XIV'  s.,  et  est  précieusement  rehaussé  d'or  et  de  pierreries. 

—  Alyth.  et  poés.  Corne  d'abondance.V .  abondance. 

—  Techn.  On  comprend  dans  l'industrie,  sous  le  nom  de 
corne,  les  bois  de  cerfs,  de  daims  ou  de  chevreuils,  les 
cornes  proprement  dites,  les  ongles  ou  sabots  des  ani- 
maux. La  corne  du  cerf,  plus  généralement  nommée  bois, 
est  fréquemment  employée  comme  absorbant  et  astrin- 
gent dans  la  pharmacie.  Dans  l'industrie,  ces  cornes  sont 
travaillées  et  transformées  en  manches  de  couteaux,  etc. 

La  corne  de  bœuf,  de  vache  et  de  buffle  est  employée 
pour  la  tabletterie. 

La  corne  travaillée  à  froid  est  résistante,  d'un  grain 
très  fin,  ténu,  homogène,  ce  qui  permet  de  lui  donner  un 
poli  très  brillant.  Elle  est  livrée  à  l'industrie  k  l'état  brut 
par  les  abattoirs.  Avant  d'être  mise  en  usage  par  les  ta- 
bletiers,  elle  subit  plusieurs  opérations.  On  la  fait  ma- 
cérer dans  Teau  afin  d'en  séparer,  par  la  fermentation 
oui  s'opère,  le  noyau  osseux.  Elle  est  alors  ramollie  dans 
1  eau  bouillante,  puis  sciée  longitudinalement  et  enfin 
aplatie  et  étendue.  Elle  subit  la  dessiccation  en  étant  tou- 
jours maintenue  sous  une  presse.  Ainsi  préparée,  on  ^a 
divise  en  feuilles  plus  ou  moins  épaisses,  suivant  les  usages 
auxquels  elle  est  destinée. 

La  corne  peut  non  seulement  se  ramollir  et  s'étendre, 
mais  encore  se  fondre  à  une  chaleur  humide,  douce  et  con- 
tinue, ce  qui  permet  de  la  mouler  on  utilisant  les  déchets. 

En  feuilles  minces,  elle  est  très  transparente  ;  elle  sert 
pour  faire  des  vitres  de  lanternes.  Elle  se  teint  facile- 
ment, profondément  et  rapidement. 

Les  déchets  de  cornes  inutilisables  par  l'industrie  sont 
expédiés  aux  fabricants  de  bleu  de  Prusse,  de  prussiato  de 
potasse  et  de  sels  ammoniacaux,  ou  encore  sont  réduits 
en  cendre  et  constituent  un  engrais  très  puissant. 

Corne  D'Or  (la),  baie  dont  le  Bosphore  indente  sa 
rive  d'Europe,  divisant  Constautinople  en  Stamboul  au  S., 
(ïalata-Péra  au  N.;  elle  forme  les  deux  ports  de  commerce 
et  In  port  do  guerre  de  la  grande  ville.  Doux  ponts  do 
liatoaux  la  traversent. 

Corne  [Hyacinthe -Marie -Augustin),  magistrat  et 
homme  politi(|uo  français,  né  à  Arras  en  1802,  mort  en 
1887.  Magistrat  de  1826  à  1837,  il  fut  député  de  1837 
à  1846.  Nommé  procureur  général  à  Douai,  il  fut  élu  à 
l'Assemblée  constituante  do  18-18,  où  il  vota  avec  les 
démocrates  modérés.  Il  protesta  contre  le  2-Décembro 
et  rentra  dans  la  vie  privée  jusqu'en  1S71.  Elu  par  le 
département  du  Nord  à  1  Assemblée  nationale,  il  vota  avec 
les  réi)ublicains  conservateurs.  Corne  fut  élu  ensuite  sé- 
nateur inamovible.  On  lui  doit  :  Essai  sur  la  littérature 
dans  SCS  rapports  avec  la  constitution  politique  des  diffé- 
rents peuples  (1826);  Du  courage  civil  et  de  l'éducation  propre 


Corne  à  boire  (xvi«  s.). 


283 

à  inspirer  les  vertus  publiques  (\%2i)  \  Souvenirs  d'un  proscrit 

polonais  (1861);  Education  intellecluelle  (1873);  otc.  —  Son 
lils,  Kmii.k  Corne,  avooat  ot  puhlicisto,  ué  ;ï  Douai  on  1SJ8, 
mort  t'ii  1872.  Inscrit  au  barreau  de  sa  villo  natale,  il  s'oc- 
cn^a.  surtout  des  questions  pônitcnliaires.  Après  la  rôvo- 
lulion  du  l-Scptenilu'o,  il  l'ut  nomaiû  sous-profet  do  Saint- 
Omov,  et  vouait  d"6tro  appelé  à  la  sous-prôfocturo  do 
Couipièguo  lorsqu'il  mourut.  Outre  dos  mémoires  Sur 
queti/ues  reformes  à  introduii'C  dans  ta  législation  pénale; 
Sur  la  crijninalité,  ses  causes  et  les  tnoj/ens  d'y  remédier, 
ou  lui  doit  :  la  Pctite-Iîoquetle,  étude  sur  l'éducation  cor- 
rectionnclle  des  jeunes  détenus  du  département  de  la  Seine 
(1861)  ;  Prisons  et  détenus  (1800)  ;  ett-. 

CORNÉ,  ÉE  adj.  Qui  est  do  la  naturo  ou  q^ui  présente 
l'apparonoo  do  la  corne.  (Se  dit  dos  poaux  qui,  ayant  été 
mises  à  sécher,  sont  dovonuos  raidos,  dures  et  se  sont 
raccourcies.) 

—  Bot.  Syn.  do  cornacé,  éi:. 

—  Chim.  anc.  Lune  cornée  ou  Argent  corné,  Substance 
appelée  plus  tard  muriate  d'argent,  puis  chlorure  d'argent. 

11  Calcaire  corné.  V.  calcaire. 

—  ^ïinér.  Pierre  cornée,  Nom  donné  à  des  variétés  pré- 
sentant plus  ou  moins  l'aspect  do  la  corne  :  Silex  corni-:. 
(irthose  cokné. 

—  Pôch.  Hai'engs  cornés.  Harengs  sur  le  point  do  frayer, 
qui  deviennent  coriaces  lorsqu'on  les  met  au  sel. 

—  Encyci-  Miner.  Le  sile.\corHe  est  également  désigné 
sous  lo  nom  do  pierre  de  corne,  en  allemand  hornstein. 
C'est  un  minéral  opaque,  à  cassure  presque  plate.  Il  a  la 
pâte  moins  lino  que  le  silex  pyromaque  et  est  moins  cas- 
sant. Comme  ce  dernier,  on  lo  trouve  en  rognons  dans 
des  calcaires  appartenant  à  divers  âges. 

GORNÉ,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arrond.  et  à  21  kil. 
do  Baugé,  sur  l'Authion  ;  1.772  hab.  Commerce  de  chanvre 
et  de  graines. 

CORNÉAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  se  rapporte  à  la  cornée  : 
Inflammation  cornkalk. 

CORNEAU  {no)  n.  m.  Mar.  Conduit  des  bouteilles  et  de 
la  pouiaine. 

—  Arg.  Bœuf,  il  On  dit  coRNRArDE  pour  Vache. 

—  Chass.  Chien  issu  du  mâtin  et  du  chien  courant. 
Il  Adjectiv.  :  C/iie/i  corneau. 

CORNED  BEEF  {cor~nèd'-liîf  —  mois,  angl.;  de  corned, 
salé,  et  heef,  bccuf)  n.  m.  Conserve  de  viande  de  bœuf  sa- 
lée. (Ce  genre  de  conserve  se  fabrique  aux  Etats-Unis  et 
fait  l'objet  d'une  importante  industrie.) 

GORNEDO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  deVicence]). 
sur  l'Agno,  alliuent  de  l'Adige  ;  4.430  hab. 

CORNÉE  [né  —  du  lat.  scientif.  cornea  [tunica],  tuni- 
que de  corne)  n.  f.  Anat.  Partie  antérieure  transparente 
de  la  luniquo  externe  du  globe  oculaire,  il  Cornée  opaque. 
Ancien  nom  de  la  sclérotique  ou  partie  opaque  de  la 
tunique  externe  du  globe  oculaire. 

—  MoU.  Syu.  du  genre  cycladi-;. 

—  Pyrotechn.  Cuillerée  de  matière  inflammable  qu'on 
verse  a  la  fois  dans  une  cartouche  d'artifice. 

—  Enxycl.  Anat.  La  cornée,  ou  cornée  transparente,  diffé- 
rente par  sa  structure  de  la  sclérotique,  est  enchâssée 
comme  un  verre  do  montre  dans  l'ouverture  circulaire  que 
présente  celle-ci  à  sa  partie  antérieure.  Plus  convexe  que 
le  reste  de  la  surface  du  globe  de  l'œil,  dont  elle  occupe  un 
sixième  environ,  elle  est  formée  de  cinq  feuillets.  Lo 
feuillet  médian  ou  tissu  propre  do  la  cornée  est  formé 
d'une  charpente  de  fibrilles  dont  les  intervalles  sont  rem- 
plis par  des  cellules  fixes  et  des  cellules  migratrices.  Sa 
face  interne  est  tapissée  par  la  membrane  basale  posté- 
rieure dite  "  de  Deraours  »  ou  »  de  Descemet  » ,  laquelle  est 
cUe-nième  recouverte  d'un  épithélium  à  cellules  cubiques  ; 
sa  face  externe  est  tapissée  par  une  membrane  basalo  pos- 
térieure, dite  "de  Bowmann»  ou  «  de  Reichert  u, recouverte 
elle-même  d'un  éfùthélium  prismatique  faisant  partie  de 
la  conjonctive.  La  cornée  est  dépourvue  de  vaisseaux,  mais 
riche  en  lilets  nerveux  venant  des  nerfs  ciliaires. 

Lo  rôlo  physiologique  de  la  cornée  dans  la  vision  est  à 
pou  prés  passif,  ou,  tout  au  moins,  fort  secondaire. 

—  Méd.  La  cornée  estle  siège  d'un  grand  nombre  d'affec- 
tions : 

l**  Corps  étrangers  et  plaies.  Il  faut  se  hâter  d'enlever 
les  corps  étrangers  et  appliquer  ensuite  sur  l'œil  des  com- 
presses froides,  au  besoin  glacées,  qui  sont  le  meilleur 
traitement  contre  les  plaies  do  la  cornée.  En  cas  d'infection, 
recourir  aux  antiseptiqvies. 

2'*  Opacités  ou  Taies  de  la  cornée.  Il  y  en  a  do  différentes 
sortes,  dues  ordinairement  à  des  inflammations,  à  des  irri- 
tations par  les  caustiques,  à  des  cicatrices,  à  uno  com- 
pression :  néphélion  ou  nubécula,  simple  cicatrice  peu 
épaisse;  alhur/o,  tache  circonscrite,  limitée  à  uno  partie 
de  la  cornée;  teucome,  tache  opaquo  interceptant  toute 
tran-sparenco  dans  la  partie  affectée.  On  ne  peut  rien 
contre  les  leucomes  aclhérant  à  l'iris,  contre  les  taches 
profondes  et  étendues  à  la  totalité  do  la  cornée.  Contre 
les  taches  plus  attaquables,  on  emploiera  avec  avantage 
les  insufllaiions  de  poudro   do   calomel  ot  do  sucre,   la 

fiommaile  au  précipité  rouge,  lo  sulfate  d'atropine.  Pour 
os  taches  plus  profondes,  on  arrive  quelquefois,  si  la  vi- 
sion est  eompromiso  dans  les  deux  yeux,  ù  l'obligation 
de  faire  l'abrasion  de  la  cornée,  do  pratiquer  l'iridectomie. 

Des  opnmtés  spontanées  tic  la  cornée  se  produisent  par 
suite  de  glaucome,  par  uno  paralysie  des  branches  ner- 
veuses de  la  cornée,  enfin,  dans  lô  cours  du  diabète.  Lo 
traitement  so  confond  avec  celui  do  la  cause. 

3"  Inflammation  de  la  cornée  ou  Kératite.  V.  ce  mot. 

4"  Staphi/lomes  de  la  cornée.  Co  sont  des  dilatations  ou 
jeiasies.  on  en  distingue  deux  espèces  :  la  pellucide  ot 
l'opaque.  Le  stnphylome  pellucide,  kérato-co'Uu  ou  cornée 
conique,  est  unesimplc  proéminence  de  la  cornée, résultant 
de  son  ramolli.sscment.  Le  stapht/lome  opaque  ost  consé- 
cutif aux  ulcérations  et  aux  kératites  qui  ont  ramolli  lo 
tissu  cornéen  ;  c'est  uno  affection  fort  grave,  qui  entraîne 
la  perte  do  la  vue.  Les  ponctions,  los  compressions,  l'iri- 
dectomie et  l'ablation  du  cristallin  n'ont  obtenu  qu'un 
succès  douteux;  on  se  verra  souvent  obligé,  on  cas  do 
staphylome  opaque,  do  sacrifier  l'œil  ot  don  provoquer 
la  chiito  ou  l'atrophie. 

On  peut  cucoro  citer  :  los  tumeurs  eornéales,  papules 
aphteuses,  végétations  ou  saillies  descouchos  inférieures 
de  la  cornée  au  travers  des  ulcérations  superficielles  (ké- 
rafocrlc):  io  ramollissement  et  lu  gangrène  de  la  cornée  : 
les  perforations  ot  los  fistules  de  la  cornée,  ontln  l'ossifica- 
tion de  la  cornée,  lo  cercle  sénile  ou  gérontoxon.  Los  essais 


Corneille  :  1.  Noire;  2.  ManteUc. 


de  prothèse  au  moyen  do  cornées  empruntées  à  des  ani- 
maux n'ont  eu  aucun  succès. 

CORNÉEN,  ENNE  [né-in,  en)  adj.  Qui  appartient,  qui  a 
raiiporî  ;'i  l;i  coi'iiée. 

CORNÉENNE  {né-èn'  —  rad.  corne)  n.  f.  Miner.  Variété 
do  .S!m:x. 

—  Encycl.  (îéol.  On  appoUo  co7*Ht'(?K«(îs différentes  roches 
ayant  subi  un  métamorphisme  plus  ou  moins  intense,  par 
contact  direct  avec  uno  roche  éruptive.  En  modifiant  la 
structure  do  la  rocho  ambiante,  l'action  métamorphique 
do  ta  matière  éruptive  donne  naissance  à  différents  miné- 
raux dans  la  masse  de  cette  rocho.  La  composition  do  la 
cornéenne  (lo  hornfcls  des  Allemands)  varie  naturellement 
avec  la  naturo  do  la  rtjeho  métaniorphiséo. 

CORNEILLA-LA-RIVIÈRE,  comm.  des  Pyrénées-Orien- 
tales, arr.  et  à  13  kilom.  do  Perpignan,  près  de  la  Têt; 
1.257  hab.  Eaux  acidulées  ferrugineuses.  Vignobles  qui 
occupèrent  la  première  place  parmi  ceux  du  département. 

CORNEILLARD  n.  m.  Agric.  V.  CORNKILLON. 

CORNEILLE  {net/—  lat.  comicula,  dimin.  Aocornix,  cor- 
neille) n.  f.  Genre  d'oiseaux  passereaux  dentirostres,  fa- 
mille des  corvidés ,  comprenant  dos  formes  do  taiUe 
moyenne,  très  voisines  des  corbeaux^  dont  elles  ditTèrent 
par  lo  bec  moins  arqué  ot  moins  arrondi,  leur  quouo 
tronquée  plus  carrément,  ii  Corneille  mantelée.  Variété  do 
corneille  qui  est  en  partie  grise,  on  partie  noire,  il  Corneille 
chauve.  Nom  vulgaire  du  freux,  ii  Coi^eille  d'église.  Nom 
vulgaire  du  choucas. 

—  Loc.  fam.  Bayer  aux  cortieilles.  V.  bayer,  il  Comme 
une  corneille  qui  abat  des  noix.  Avec  un  empressement 
irréfléchi,  au  hasard,  étourdiment. 

—  Blas.  En  armoiries,  l'oiseau  que  ce  mot  rappelle  est 
d'un  usage  assez  fréquent.  Comme  pour  la  plupart  des  au- 
tres oiseaux,  on  dit  quil  est  becqué,  membre,  armé,  lorsque 
son  bec,  ses  griffes,  ses 
membres  sont  d'un  émail 
différent  de  son  corps. 

—  Bot.  Nom  vulgaire 
d'une  espèce  de  lysima- 
chie,  plante  de  la  famille 
des  primulacées,  et  du 
plantain  corne-de-cerf. 

—  Encycl.  Les  cor- 
neilles ont  lesiiiœurs  des 
corbeaux.  On  en  connaît 
une  dizaine  d'espèces,  ré- 
parties sur  tout  le  globe  ; 
deux  habitent  l'Europe  : 
la  corneille  noire  ou 
commune  [cori'us  corone), 
noire  à  reflets  brillants, 
et  la  corneille  grise  ou 
mantelée  {corrus  cornix), 
grise,  avec  la  tète,  les  ailes  et  la  (jueue  noires.  Elles  vi- 
vent par  couples  dans  les  lieux  boisés,  passent  la  journée 
dans  les  plaines  et  se  réunissent  en  grandes  troupes  pour 
regag;ner  leur  gîte,  au  coucher  du  soleil.  Elles  vivent  de 
petits  animaux,  de  rongeurs,  d'insectes,  mais  aussi  de 
fruits  ;  elles  sont  plutôt  utiles  à  l'agriculture.  La  corneille 
mantelée  est  un  oiseau  de  passage,  qui  arrive  en  octobre 
et  s'en  retourne  au  mois  de  mars,  vers  le  nord.  La  plus 
grande  espèce  est  le  con'iis  »7»6r(>m5.  répandu  du  Sénégal 
à  l'Arabie,  et  qui  atteint  la  taille  du  corbeau. 

GORNEILLE  (saint).  D'après  les  Actes  des  apôtres,  Cor- 
neille, centurion  romain  do  la  cohorte  italique  on  garnison 
à  Césarée,  fut  converti  et  baptisé  par  saint  Pierre,  qu'une 
double  vision  avait  éclairé  sur  la  vocation  des  gentils  :\  la 
foi.  Uno  tradition  ancienne  rapporte  que  Corneille  bâtil 
une  église  à  Césarée,  et  devint  évêquo  de  Skamandios.  — 
Féto  le  2  février. 

GoRNEILLE  (saint),  pape,  du  4  juin  251  au  mois  do 
septembre  252.  Après  le  martyre  de  saint  Fabien  fjanv.  250). 
le  saint-siège  demeura  vacant  pendant  dix-sept  mois,  à 
cause  de  la  persécution  de  Déco.  Corneille,  aussitôt  après 
son  élection,  eut  à  combattre  le  schisme  des  novatiens,  ot 
fut  énorgiquement  soutenu  par  saint  Cyprien,  évéque  de 
Carthago;  il  mourut  exilé  àCentumccllai  (Civita  Vecchia). 
L'église  l'honore  comme  martyr.  De  Rossi  croit  qu'il  appar- 
tenait à  la  gens  Curnetfa.  —  Fête  le  14  septembre. 

GORNEILLE  de  La  Haye^  peintre,  né  à  La  Haye, 
mort  à  Lyun  en  1575.  Il  s'était  tixé  dans  cotte  ville  en  15^4, 
ot  y  fit  uii  grand  nombre  de  portraits.  Il  avait  précédem- 
ment porté  lo  titre  do  ••  peintre  du  Dauphin  u.  Corneille 
savait  donner  à  ses  toiles  un  chaud  coloris.  Il  obtint  lo  titro 
de  «  peintre  du  roi  «  avant  1551. 

Corneille  de  Harlem  (Corneille  Cornklisz,  dit) 
peintre  hollandais,  né  ot  niortù  Harlem  [1562-1638].  Il  reçut 
fort  jeune  los  leçons  do  Pierre  Aartzeu  et,  plus  tard,  colles 
do  Franz  Porbus  ot  do  Gilles  Coignet,  dont  los  peintures 
se  distinguaient  do  colles  de  ses  contemporains  par  uno 
certaine  grâce.  Corneille  étant  revenu  se  fixor  ù  Harlem, 
il  peignit,  pour  la  gildo  des  arquebusiers  et  arbalétriers, 
tous  los  officiers  de  la  compagnie,  en  indi^^uant.  dans  chacun 
do  ces  portraits,  par  l'arraii^emont  des  draperies  et  lo  choix 
des  accessoires,  les  habitudes  ot  los  mœurs  do  l'original. 
Van  Mander  futenchanté  do  ce  tableau.  11  se  lia  avec  Cor- 
neille, devint  promptement  son  ami  et  plus  lard  son  histo- 
rien. Corneille  s'est  essayé  dans  la  peinture  d'histoire.  Ses 
scènes  bibliques  sont  dos  ceuvres  do  second  ordre.  Fidèle 
à  la  tradition  réaliste,  il  a  surtout  oxcollé  dans  lo  portrait. 

Corneille  de  La  Pierre.  Biogr.  v.  Lapipi;. 

Corneille  (Mieliel).  dit  le  Père,  peintre  français, 
né  à  Orl'-aus  en  ICOl,  mort  en  UîiM.  H  adopta  lu  manière 
do  son  maiiro  Vûuot,  et  fut  l'un  des  fondateurs  do  l'Aca- 
démie de  peinture.  On  cite  parmi  ses  productions  :  Saint 
Paul  à  Cystre,  le  Itnptéme  de  .taint  Corneillv,  l'Assomption, 
Saint  Jacques  le  Majeur  guérissant  un  paralytique,  etc.  H 
grava  avec  talent  dos  planches  ù  l'eau-forte,  d  après  Ka- 
pliaél  et  Carraeho. 

Corneille  (Pierre),  né  A  Rouen  en  K>06,  mort  A  Paris 
en  iGst.  Il  fit  ses  classes  dans  sa  villo  natale,  au  collège 
des  jésuites,  puis  étudia  le  droit.  Sa  première  pièce  fut  la 
comédie  do  Mélite  (ïOSït).  Après  Afélite  vinrent  Clitandre, 
sorte  do  dranio  romanesque,  la  Veuve,  la  Galerie  du  pa- 
lais, la  Suivante,  la  Place  royale.  Ces  comédies  ont  pour 
caractère  commun  la  déconco  du  Ion.  1'  «  honnêteté  >•  des 
mœurs  ot  du  langage.  En  10:(3,  Cornoillo  fut  présenté  A 
Kieheliou,  ot  devint  un  dos  -  cinq  auteurs  »  que  lo  car- 
dinal chargeait  d'oxécutor  les  pièces  dont  lui-mémo  avait 


Pierre  Corneille. 


CORNE   —  CORNEILLE 

fait  le  plan.  Mais  il  reçut  bientôt  son  congé:  on  so  plai- 
gnait (^u'il  n'eût  pas  "  l'esprit  de  suite  " .  En  1635,  parut  la 
tragédie  do  Médée,  où  l'on  pressent,  à  travers  bien  des 
rudesses  ot  des  gaucheries,  co  que  lo  génie  du  jeune  poète 
recèle  de  force,  d'éclat  et  d'héroïque  grandeur. 

Initié  alors  au  théâtre  espagnol,  il  en  tira  successive- 
ment deux  pièces  :  d'abord  iJUusion  comique  (1636),  et.  la 
môme  année,  le  Cid,  dont  Guilhom  do  Castro  lui  avait 
fourni  lo  sujet.  C'est  du  Cid  quo  date  la  constitution  défini- 
tive do  la  tragédie  française. 
Tout  en  suivant  do  près  lo 
poète  espagnol.  Corneille  fut 
original  par  la  manière  toute 
«classique"  dont  il  conçut 
sa  pièce.  Il  adoucit  ce  qu'il 
y  avait  d'âpro  ot  do  brusque 
dans  l'œuvre  espagnole;  il 
resserra,  simplifia  l'action  et 
la  soumit  à  la  règle  des  uni- 
tés ;  enfin,  il  on  mit  tout  l'in- 
térêt dans  l'âme  des  person- 
nages. Le  ad  fut  accueilli 
par  le  public  avec  un  en- 
thousiasme extraordinaire. 
Mais  la  plupart  des  poètes 
et  des  cri  tiques  se  tournèrent 
contre  Cerneillo.  [V.  Cm 
(querelle  du).]  Ce  qu'on  re- 
prochait surtout  au  poète, 
c'était  de  ne  pas  s'être  assez 
strictement  assujetti  aux  «  règles  «.  La  "  querelle  du  C/t/n 
le  découragea  pour  un  temps.  Pendant  trois  années,  il  ne 
donna  rien  au  théâtre.  Quand  il  y  revint,  ce  fut  pour  ne 
plus  faire,  dès  lors,  sauf  de  rares  exceptions,  que  des 
pièces  «  régulières  u,dont  le  sujet  est  emprunté  a  l'his- 
toire romaine. 

II  donna  d'abord  Borace  et  Cinna  (1640),  puis  Polyeucte, 
la  Mort  de  Pompée{\eA3),  Iiodogune{l6iB),  Iféraclius{\Gi'). 
La  comédie  du  Menteur  (1643)  tire  son  principal  intérêt  de 
l'intrigue,  mais  la  peinture  de  caractère  s'y  ébauche  déji. 
En  1647,  Corneille  est  élu  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise. Il  donne  ensuite  :  Andromède,  drame  lyrique;  von 
Sancbe  d'Aragon,  ÎVicomède,  sorte  de  tragi-comédie,  ou 
l'héroïsme  romanesque  se  mêle  d'ironie,  et  la  haute  poli- 
tique de  scènes  presque  bourgeoises. 

La  chute  de  Perîharite  (1652)  l'écarta  de  la  scène  pen- 
dant quelques  années.  Il  avait  commencé  une  traduction 
en  vers  de  V  imitation  de  Jésus-Christ;  cette  traduction,  à 
laquelle  il  se  livra  dès  lors  tout  entier,  parut  en  1656.  Elle 
eut  un  grand  succès. 

Après  six  ans  de  retraite,  il  rentra  sur  la  scène  avec 
Œdipe  (I65y).  n  Je  sens,  disait-il, 

Je  sens  le  même  feu,  je  sens  la  même  audace 
Qui  tit  plaindre  le  Cid,  qui  lU  combattre  Horace» 
Et  je  me  trouve  encor  l.i  m.iin  qsti  crayonna 
L'âme  du  grand  Pompée  et  l'esprit  de  Cinna.  » 

Le  poète  se  faisait  illusion.  Quoique  plusieurs  des  tragé- 
dies qu'il  composa  par  la  suite.  Serlorius  par  exemple  (1662), 
renferment  des  scènes  vraiment  dignes  de  lui,  aucune 
n'ajouta  rien  à  sa  gloire.  Do  1660  à  1674,  date  de  sa  der- 
nière pièce,  Suréna,  la  décadence  est  sensible.  Entre  Su- 
réna  et  la  mort  de  Corneille  dix  années  s'écoulèrent  encore, 
durant  lesquelles  le  grand  poète  connut  lo  dénuement.  La 
mort  de  doux  fils,  la  gêne  domestique,  causée  par  de  longs 
procès,  le  chagrin  de  se  voir  abandonné,  raillé  même,  par 
une  génération  nouvelle,  attristèrent  sa  vieillesse.  Il  mou- 
rut A  lAgo  de  soixante-dix-huit  ans  et  trois  mois. 

Corneille  a  véritablement  créé  la  tragédie  classique  fran- 
çaise. On  peut  le  dire  sans  faire  tort  A  ses  devanciers.  A 
Mairet  lui-môme,  l'auteur  do  Sophotiisbe  (IGiO),  que  le  Cid, 
Horace,  Cinna,  Polyeucte,  firent  bientôt  oublier.  "  Vous 
savez,  écrit  Racine  dans  l'éloge  du  poète  qu'il  lut  devant 
l'Académie,  vous  savez  on  ouel  état  so  trouvait  la  scèno 
lorsqu'il  commença  A  travailler.  Quel  désordro  !  quelle  irré- 
gularité!... Toutes  les  règles  de  l'art,  celles  même  de 
Phonnêtoté  ot  de  la  bienséance  partout  violées.  Dans  cotte 
enfance,  ou,  pour  mieux  dire,  dans  ce  chaos  du  poèmo 
dramatique  parmi  nous.  Corneille,  après  avoir  quelque 
temps  cherché  le  boa  chemin  et  lutté  contre  lo  mauvais 
goût  do  son  siècle,  enfin,  inspiré  d'un  génie  extraordinaire 
et  aidé  par  la  lecture  des  anciens,  fit  voir  sur  la  scène  la 
raison,  mais  la  raison  accompagnée  do  tout©  la  pompe,  de 
tous  les  ornements  dont  notre  langue  est  capable,  accorda 
heureusement  la  vraisemblance  ef  le  merveilleux,  et  laissa 
bien  loin  derrière  lui  tout  co  (ju'il  avait  de  rivaux!...  " 

Quel  est  lo  système  dramatique  de  Cornoillo?  Sa  tragé- 
die n'a  ni  la  liberté  que  s'étaient  donnée  lo  théâtre  anglais 
avec  Shakspeare,  le  théâtre  espagnol  avec  Lope  de  Vega, 
ni  la  bonne  et  sévère  harmonie  que  Racine  devait  atteindre 
sans  etVort.  S'il  avait  vécu  tout  au  commencement  de  co 
siècle,  il  aurait  sansdouto  appliqué  son  génie  A  une  forme 
théâtrale  plus  ample,  plus  diverse,  plus  complexe.  S'il 
était  né  trente  ans  plus  tard,  il  se  serait  mieux  accommodé 
do  la  discipline  classique,  il  aurait  évité  sans  doute  les 
défauts  de  composition  ot  de  style  qui  déparent  souvent 
ses  plus  belles  pièces  ollos-mêmos.  Co  qui  lui  a  nui  le  plus, 
c'est  la  gêne  des  règles,  contre  lesquelles  il  regimbe,  sans 
avoir  assez  d'audace  jiour  s'en  alVranchir. 

Son  originalité  consista  surtout  A  concevoir  la  tragédie 
comme  une  peinture  do  fâme.  Avant  Corneille,  on  on  avait 
plutôt  cherché  l'intérêt  dans  los  aventures,  les  jeux  du 
nasard.  U  est  vrai  (pio  Curneillo  eut  au  plus  haut  de^ré 
l'invention  dramatique,  même  si  l'on  entend  par  lA  le  don 
de  nouer  de  fortes  intrigues  ot  do  trouver  des  combinaisons 
ingénieuses  iliodoyune.  fJéraclius);  surtout  dans  la  der- 
nière partie  do  sa  carrière,  il  applique  moins  son  génie  A 
peindre  des  caractères  i(u'A  imagmor  des  situations.  Mais, 
s'il  mérite  d'être  appelé  lo  père  do  la  tragédie  française, 
c'est  parco  qu'il  a,  le  premier,  fait  du  théâtre  la  représen- 
tation de  l'Ame  humaine.  Par  lA,  Cornoillo  est  bien  lo  con- 
temporain de  Descartes. 

Tandis  quo  Racine  nous  montrera  ses  personnages  do- 
minés par  leurs  passions,  ceux  do  Corneille  sont  maîtres 
d'eux-mêmes,  Leur  action  demeure  toujours  libre.  Ils  su- 
vent  co  qu'ils  font  et  le  font  parce  qu'ils  veulent  lo  faire. 
On  peut  dire  quo  lo  ihéfttre  île  Cornoillo  a  pour  ressort  la 
volonté.  Cette  volonté  s'applinuo  parfois  au  crime  et,  même 
alors,  il  l'appelle  grandeur  dftme.  Mais,  on  général,  elle 
s'applique  au  devoir.  Les  personnages  do  Corneille  ont  une 
vaillauie.  uno  générosité,  uno  hauteur  de  sentiments  tout 
idéales.  L'IiéroVsmo,  voilA  son  domaine.  U  y  a  dans  son 
théûiro  pou  do  toudr«sso  ol  do  pitié.  Pour  lui,  sauf  d» 


CORiNEILLE 


CORNÉLIUS 


rares  exceptions,  l'amour  d  est  que  faiblesse;  parfVïts 
{Aicomède),  U  lui  prête  une  grandeur  austère  qui  ne  laisse 
pas  d'être  froide;  le  plus  souveut,  il  le  peint  comme 
une  galanterie  factice.  Ce  qu'il  prétend  émouvoir,  c'est 
BOtre  admiration.  Aussi  se  plaît-il  aux  héros  surhu- 
mains et  les  engage-i-il  en  des  situations  extraordinaires 
qui  leur  permettront  de  déployer  leur  héroïsme.  Ses 
temmes  elles-mêmes  ont,  pour  la  plupart,  une  énergie 
toute  virile  (Cornélie,  Viriathe,  Cléopàtre)  ;  les  seules 
vraiment  femmes  qu'il  ait  mises  sur  la  scène  sont  Chi- 
mène  et  Pauline.  Inaccessibles  aux  faiblesses,  ses  per- 
sonnages ont,  en  général,  quelque  raideur;  ils  manquent 
de  complexité;  ils  se  résument  en  un  seul  trait,  comme  le 
jeune  Horace  ou  Emilie  ;  deux  au  plus,  comme  le  Cid,  Chi- 
mène,  Curiace,  le  vieil  Horace,  Auguste  et  tant  d'autres. 
Exceptons-en  quelques  ligures  subalternes  et  accessoires, 
touchant  presque  au  comique,  surtout  celle  de  Félix,  qui 
dénote  un  moraliste  très  délicat.  On  a  dit  que  sou  théâtre 
est  une  école  de  grandeur  d'âme,  parce  qu'il  exalte  les 
plus  beaux  sentiments  du  cœur  humain.  Corneille  est-il 

rlus  moral  que  Racine,  comme  le  déclare  La  Bruyère?  Il 
est  autrement.  Sa  morale,  c'est  celle  du  stoïcisme  latin. 
Ainsi  comprise,  la  tragédie  avait  pour  cadre  naturel 
l'histoire,  ne  fût-ce  que  pour  l'obligation  de  donner  aux 
invraisemblances  un  caractère  d'authenticité.  Presque 
toutes  les  pièces  de  Corneille  sont  historiques.  Il  ne  s'as- 
treint pas,  d'ailleurs,  à  une  exactitude  scrupuleuse  dans 
le  détail  des  faits.  Mais  au-dessus  de  la  vérité  pour  ainsi 
dire  matérielle,  il  y  a  la  vérité  morale,  qui  est  l'objet  propre 
du  poète  tragique,  et  cette  vérité-là.  Corneille  excelle  à 
la  rendre. 

Son  st3ie  est  en  intime  accord  avec  sa  conception  de  la 
tragédie.  C'est  un  style  tout  d'une  pièce,  comme  les  héros 
du  poète;  un  style  rude  parfois,  souvent  négligé  ou  mal 
dégrossi,  mais  d'une  vigueur  singulière.  U  a  la  chaleur  à 
détaut  de  l'éclat,  le  relief  au  lieu  du  pittoresque,  une  gran- 
deur simple  et  naïve,  des  beautés  hardies,  brusques,  fières, 
que  l'on  ne  retrouve  plus  chez  Racine. 

—  BiBLiOGR.  :  Sainte-Beuve,  Portraits  littéraires,  t.  I*' 
(Paris,  1844,1  ;  Xouveaiuc  Lundis,  t.  VII  (Paris,  1868);  Port- 
Royal,X.  1"  (Paris,  1840);  Desjardins,  le  Grand  Corneille 
AwMr/en  (Paris,  1861);  E.  Picot,  Bibliographie  cornélienne 
(1875);  J.  Lemaîtro,  Corneille  et  la  Poétique  d'Aristote 
(Paris,  1888);  Jjjipressions  de  théâtre,  t.  I'%  III,  V  (Paris, 
1888-1890)  ;  F.  Bouquet,  Points  oô«cin'5  et  nouveaux  de  la  vie 
de  Corneille  {Pans,  IS&S);  Brunetière,  ^e5  Epoques  du  théâ- 
tre français  (Paris,  1892);  Faguet,  Dj^ame  ancien,  Drame 
wiorferne'(iS98);  Lanson,  Corne/Z/e  (1898). 

Corneille  (statues  de  Pierrr).  En  1834  a  été  érigée,  à 
Rouen,  une  statue  de  P.  Corneille,  en  bronze,  œuvre  de 
David  d'Angers  :  elle  le  représente  debout.  —  On  voit  à 
la  Comédie -Française  une 
statue  de  Corneille  parFal- 
guière  :  le  poète  est  figuré 
assis  dans  un  fauteuil,  un 
manuscrit  à  la  main. 

Corneille  (Thomas), 
poète  tragique  et  comique, 
né  à  Rouen  en  1625,  mort 
en  1709.  Il  était  le  frère  du 
grand  Corneille,  avec  le- 
quel il  resta  toujours  uni 
•  d'une  amitié  qu'aucune 
émulation  pour  la  gloire  ne 
put  altérer  « .  (Racine.)  Pen- 
dant sa  longue  et  labo- 
rieuse carrière  d'homme  de 
lettres,  il  composa  qua- 
rante-trois pièces  de  théâ- 
tre :  des  comédies  héroïques 
ou  burlesques,  imitées  de 
respagnol,  comme  Don  Ber- 
trand de  Cigaral  (1650),  le 
Geôlier  de  soi-même  (1655). 
le  Balcon  d'Albikrac  (1668); 
des  comédies  de  mœurs 
comme  les  Dames  vengées, 
en  collaboration  avec  de  Visé  (1695);  une  curieuse  comé- 
die en  prose,  mêlée  de  spectacle,  la  Devineresse,  qui  eut 
UD  grand  succès  d'allusion  (1679);  une  heureuse  adaptation 
en  vers  du  Festin  de  Pierre, 
de  Molière  (1677);  des  tra- 
gédies romanesques,  com- 
me Timocrate  (1656),  qui 
obtint  quatre-vingts  repré- 
sentations do  suite  ;  des 
tragédies  cornéliennes, 
comme  la  Mort  d'Annibal 
(1669);  des  tragédies  raci- 
niennes,  comme  A riane 
(1672;  et  le  Comte  d'Essex 
(167»;;  des  opéras  comme 
Bellérophon  (1679).  Il  colla- 
bora au  ■  Mercure  galant  ■ 
à  partir  de  1677.  Il  fut  élu 
à  l'Académio  française  on 
remplacement  de  son  frère. 
en  1685  ;  il  appartint  aussi 
à  l'Académie  des  inscrip- 
tions. H  publia,  en  1691,  un 
Dictionnaire  des  termes 
d'arts  et  de  sciences,  et,  on 
1708,  un  Dictionnaire  géographique  et  historique.  En  1704, 
il  rédigea  les  Observations  de  l'Académie  française  sur  les 
Remarques  de  Vaugelas.  Génie  médiocre,  mais  écrivain 
estimable,  Thomas  Corneille  est  un  des  autours  les  plus 
féconds  et  les  plus  variés  du  xvii*  siècle,  mais  sa  répu- 
tation s'est  éclipsée  dans  te  rayonnement  do  la  gloire  de 
son  aîné. 

Corneille  (Antoine),  frère  desdeux  Corneille,  chanoine 
au  prieuré  du  Mont-aux-Maladns,  puis  curé  do  Frévillo,iié 
en  1611,  Il  se  fit  connaître  par  des  pièces  de  poésie,  qui 
ont  été  insérées  dans  le  Decueil  des  Palinods  do  Ballin. 

Corneille  Michel),  dit  PAlné,  peintre  et  graveur,  né 
et  mort  iParis  1642-1708).  Il  futélève  de  son  père  Corneille 
le  Père,  et  remporta  le  prix  d«  Rome  en  1664.  Mais,  après 
quelques  mois  do  s^-jour  à  Rome,  les  traditions  de  l'école  lui 
semblèrent  une  cliaine  trop  lourde,  et  il  quitta  l'Académie 
pour  travailler  avec  plus  d  indépendance.  Admirateur  pas- 
sionné des  C'arrachc,  il  se  mit  à.  copier  leurs  compositions  les 
plus  hardies,  et  s'assimila  leurs  partis  pris,  amsi  que  leur 


Statue  de  P.  Corneille,  par  David 
d'Angers  (Rouen). 


Thomas  Corneille. 


manière  de  peindre.  De  retour  en  France,  il  fut  admis  à 
l'Académie  de  peinture,  en  I67i.  Son  morceau  de  réception 
fut  l'esquisse  du  tableau  commandé  pour  Notre-Dame,  et 
qu'il  exécutait  en  ce  moment.  Cette  vaste  composition, 
qui  représente  la  Vocation  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul, 
a  des  qualités  remarquables  et  qui  firent  sensation.  Cor- 
neille exécuta  encore  d'importants  tableaux  pour  les  Inva- 
lides. On  lui  doit  un  certain  nombre  d'eaux-fortes  ;  les 
unes  d'après  les  anciens,  les  autres  d'après  ses  propres 
tableaux.  Elles  sont  toutes  d'un  jet  franc  et  hardi,  bien 
dessinées,  j'ieines  de  lumière  et  d'effet. 

Corneille  (Jean-Baptiste},  peintre,  né  et  mort  à  Paris 
(1G49-I6y5),  frère  du  précédent.  Il  obtint  le  prix  de  Rome 
en  1668,  et  fut  reçu  à  l'Académie  en  1676.  On  lui  doit  : 
Eléments  de  peinture  pratique  (1684). 

CORNEILLON  (né'i/on),  CORNEILLARD  {né-yar'),  COR- 
NILLAS(«j-//(i[//mll.])  n.  m.  Noms  vulgaires  sous  lesquels 
on  désigne  indistinctement  les  petits  des  corneilles,  des 
freux  et  des  choucas. 

CORNÊINE  n.  f.  Substance  analogue  à  la  corne,  qu'on 
extrait  de  la  partie  organique  du  squelette  de  certains  mol- 
lusques, comme  les  gorgonides  et  les  antipathides.  On  lui 
attribue  la  formule  C*"H**Az'0'*. 

CORNÉITE  (rad.  cornée)  n.  f.  Méd.  Inflammation  de  la 
cornée.  V.  ki;r\tite. 

GORNEJO  (Pierre),  historien  espagnol  du  xvi*  siècle, 
mort  en  161S.  U  est  également  connu  sous  le  nom  de 
Cedro  Cornejo  de  Pedrossa.  Il  fit  partie  de  l'ordre 
des  carmes,  habita  les  Pays-Bas,  puis  la  France,  au  temps 
de  la  Ligue,  dont  il  fut  un  zélé  partisan,  et  écrivit  des 
ouvrages  sur  les  événements  auxquels  il  avait  assisté.  On 
a  de  lui:  Sumario  de  las  guerras  civiles  y  causas  de  la  vebe- 
lion  de  Flandes  (Lyon,  1577),  traduit  en  français  par  Gabriel 
Chapuis  (Lyon,  1579);  Compendio  y  brève  relacion  de  la 
Liga,  etc.  (Bruxelles,  1591). 

Cornelia  (lex).  Dr.  rom.  Plusieurs  lois  romaines  ont 
porté  la  dénomination  de  lex  Cornelia  : 

l"  Lex  Cornelia  de  adpromissoribus.  Cette  loi,  qui  est  pro- 
bablement du  dictateur  L.  Cornélius  Sylla,  défendaitqu  une 
personne  s'engageât  pour  une  autre  envers  le  même 
créancier  pour  plus  de  20.000  sesterces.  Elle  s'appliquait 
à  toutes  les  cautions  verbales. 

2"  Lex  Cornelia  de  capiivis.  Cette  loi,  de  date  incertaine, 
que  quelques-uns  identifient  avec  la  lex  Cornelia  de  fal- 
sis,  avait  établi  cette  fiction  que  le  captif  est  censé  mort 
au  jour  même  où  il  a  été  fait  prisonnier.  La  conséquence 
est  qu'il  a  pu  laisser  un  testament  valable. 

3"  Lex  Cornelia  de  edictis  perpetuis,  de  l'an  6S7,  qui  dé- 
fendit aux  magistrats  de  manquer  aux  engagements  pris 
par  eux  envers  les  justiciables  dans  leurs  édits. 

4»  Lex  Cornelia  de  injuriis,  loi  du  dictateur  L.  Cornélius 
Sylla,  qui  sépara  des  autres  injures  les  libelles  diffama- 
toires, les  coups  et  la  violation  de  domicile  pour  en  faire 
des  délits  publics. 

Cornelia  (famille),  maison  patricienne  de  l'ancienne 
Rome,  dont  les  quatre  branches  principales  étaient  celles 
des  Lentulus,  des  Maluginensis,  des  Du/inus  et  des  Scipio. 
II  y  avait  d'autres  branches,  mais  qui,  peut-être,  apparte- 
naient à  la  famille  plébéienne  du  même  nom.  Aucune  fa- 
mille romaine  n'a  fourni  plus  de  grands  hommes  que  la 
gens  Cornelia. 

Cornelia  (famille),  maison  plébéienne  de  l'ancienne 
Rome,  dont  la  branche  la  plus  connue  est  celle  des  Cinna. 
Le  poète  Galhis,  l'historien  Tacite,  le  médecin  Celsus,  lo 
biographe  Cortielius  Nepos  se  rattachaient  à  cette  famille. 
On  trouve  des  Cornélius  Dolabella,  Balbus,  Merula,  Mam- 
imila,  Blnsio,  etc. 

CORNÉLIANE  (de  l'angl.  cornelian,  cornaline)  n.  f.  Cor- 
naline d'un  rouge  clair  passant  au  gris  rougeâtre. 

CoRNELIANO  Alba,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  do 
ConiJ)  ;  2.400  hab.  Elève  do  vers  à  soie. 

CORNÉLIE  (/?)  n.  f.  Petite  plante  aquatique,  de  la  famille 
des  lythranacées,  tribu  des  ammaniées.  (Se  rencontre 
dans  les  régions  chaudes.) 

Cornélie,  dame  romaine  du  iv*  siècle  av.  J.-C,  qui, 
pendant  une  peste,  fut  accusée  d'empoisonnement  avec 
un  grand  nombre  d'autres  matrones.  On  en  condamnajus- 
qu'à  cent  soixante-dix.  Une  si  grande  multitude  de  cou- 
pables, dans  un  temps  où  les  empoisonnements  étaient 
fort  rares  à  Rome,  donne  à  penser  que  Tite-Live,  qui  ra- 
conte lo  fait,  n'a  pas  compris  que  les  malheureuses  péri- 
rent très  probablement  victimes  des  terribles  et  absurdes 
soupçons  qui  traversent  si  souvent  l'esprit  du  peuple  en 
temps  d'épidémie. 

■  Cornélie,  fille  de  Scipion  l'Africain,  mère  des  Grac- 
(juos.   Patricienne  par  naissance   et  par  éducation,  elle 

'  "  Ir^s  idées  démocratiques  de  son  mari,  le  censeur 
iiis  Gracchus.  Quand,  après  une  union  heureuse 
lois  féconde,  Cornélie  devint  veuve,  un  Ptolémée 

lui  Miiiit  la  couroiuic  d'Egypte,  

mais  elle  no  voulut  pas  se  re- 
marier. Le  reste  de  sa  vie  fut 
consacré  à  ses  fils,  dont  elle 
dirigeal'éducation.  Comme  une 
riche  Campanieuno  lui  faisait 
voir  ses  bijoux,  elle  lui  mon- 
tra -SCS  enfants,  Tiberius  et 
Caïus  :  I'  Voilà  mes  joyaux,  à 
moi  !  «  lui  dit-elle.  Elle  les  éleva 
en  vue  de  la  vie  publique,  vou- 
lant en  faire  avant  tout  des  ci- 
toyens. Hommes,  elle  ne  cessa 
do  les  encourager  dans  leurs 
rôles  do  chefs  do  la  plèbe  et,  il 
faut  le  dire,  d'agitateurs.  Quand, 
après  la  mort  de  Tiberius,  Caïus 
entra  dans  la  voie  qui  avait 
perdu  son  frère,  elle  l'y  poussa, 
pour  assurer  la  vengeance  de  son  fils  aîné.  Après  l'assas- 
sinat de  Caïus,  elle' se  relira  près  du  cap  Misôno,  ne  vi- 
vant plus  que  dans  les  souvenirs  de  son  père,  de  son  mari 
et  de  ses  fils,  dont  les  plus  illustres  visiteurs  venaient 
l'entretenir.  «  Ils  sont  morts,  disait-elle,  en  parlant  de  ces 
derniors,  pour  une  cause  sublime  :  le  bonheur  du  peuple 
romain.  »  Une  statue  lui  fut  élevée  do  son  vivant  au  porti- 
que do  Métollus,  depuis  portique  d'Octavie,  avec  cette 
inscription  :  A  Cornélie  mère  dus  Gracques. 


Cornélie  (pierre  gravée). 


286 

Cornélie  et  ses  flls,  groupe  en  marbre,  de  Cavelier. 
Cornélie,  assise  sur  un  siège  de  forme  antique,  présente 
avec  une  noble  fierté  les  deux  beaux  enfants  quelle  ap- 
pelle ses  »  joyaux  ». 
Elle  appuie  une 
main  sur  l'épaule 
de  Tibérius,  1  aîné, 
déjà  vêtu  de  la  robe 
prétexte  et  portant 
la  bulle,  et,  de  l'au- 
tre, elle  retient  lo 
petit  Caïus  debout 
et  nu  entre  ses  ge- 
noux. Le  modèle  de 
ce  groupe  a  figuré 
à  l'Exposition  uni- 
verselle de  1855,  et 
le  marbre  a  été  ex- 
posé au  Salon  de 
1861  ;  il  a  figuré 
au  musée  du  Lu- 
xembourg. L'œuvre 
de  Cavelier  est  une 
page  de  sculpture 
classique  fort  re- 
marquable. 

Un  groupe  en 
marbre  de  Clésin- 
ger,    représentant 


Cornélie  et  sea  flls.  d'après  Cavelier. 


Cornélie  et  ses  deux  fils,  parut   en  même  temps  que  lo 
groupe  de  Cavelier  au  Salon  de  1861. 

Cornélie,  fille  de  Cinna  et  première  femme  de  César. 
Le  père  de  Cornélie  avait  été  quatre  fois  consul.  Sylla, 
inquiet  do  l'inlluence  que  ce  mariage  pouvait  donner  au 
jeune  homme,  en  qui  il  voyait  déjà  plusieurs  Marins,  lui 
enjoignit  de  divorcer.  César  refusa  fièrement  et  ne  dut 
son  salut  qu'aux  supplications  des  vestales  et  de  l'aristo- 
cratie. Cornélie  ne  vit  pas  la  grandeur  de  son  mari;  elle 
mourut  lorsqu'il  n'était  encore  que  tribun  des  soldats. 
César  prononça  son  oraison  funènre,  contre  l'usage,  en 
même  temps  que  celle  de  sa  tante  Julie,  ce  qui  lui  valut 
l'approbation  attendrie  de  la  plèbe.  De  son  mariage  était 
née  Julie,  plus  tard  femme  du  grand  Pompée. 

Cornélie,  fille  de  Metellus  Scipion,  mariée  à  Publins 
Crassus,  et,  après  la  mort  de  celui-ci,  au  grand  Pompée, 
qui  venait  de  perdre  Julie,  fille  de  César.  C'était  une  femme 
d'une  grande  beauté,  instruite  et  vertueuse.  Après  la  dé- 
faite de  Pharsale,  ellû  accompagna  son  mari  en  Egypte 
et  le  vit  assassiner.  De  retour  à  Rome,  elle  reçut  de  César 
les  cendres  do  Pompée,  qu'elle  déposa  dans  un  grand 
tombeau,  dont  on  voit  encore  les  restes  près  d'Albano. 

Cornélie,  grande  vestale  qui,  sous  Domitien,  fut  en- 
terrée vive,  suivant  l'antique  et  oarhare  coutume  romaine, 
pour  avoii"  manqué  à  ses  vœux.  Elle  mourut  avec  la  plus 
grande  dignité,  protestant  jusqu'au  bout  de  son  inno- 
cence. Son  complice  supposé,  le  chevalier  Celer,  battu  do 
verges,  protesta  de  même.  Pline  accuse  de  cette  exécu- 
tion la  cruauté  de  Domitien.  Suétone  reconnaît  que  le  dé- 
sordre s'était  introduit  dans  la  maison  des  vestales  et  que 
les  prédécesseurs  de  Domitien  avaient  trop  fermé  les  yeux 
sur  ces  scandales. 

cornélien,  ENNE  (li-in.  en')  adj.  Qui  appartient  à 
P.  Corneille:  qui  tient  au  style  ou  du  génie  de  ce  poète  : 
L'œuvre  cornklien.  L'ampleur  cornéliennk. 

—  Par  ext.  Qui  a  la  façon  d'agir,  de  parler  des  héros 
do  Corneille  :  Une  force  d'âme  toute  coknêltenne. 

CoRNÉLlSZ  (Corneille).  V.  Corneille  de  Hari.em. 

Cornélius  (Gallus),  poète  et  général  romain,  né  à 
Fréjus  en  6'J  av.  J.-C.  Partisan  d'Octave,  il  fut  plus  tard 
le  premier  Romain  nommé  à  la  préfecture  d'Egypte.  Tombé 
en  disgrâce,  il  se  tua  à  l'âge  de  quarante-quatre  ans.  Gal- 
lus avait  composé  quatre  livres  d'Amours.  Les  six  élégies 
qu'on  lui  attribue  sont  d'un  certain  Maximianus,  qui  vivait 
au  VI'  siècle.  (Virgile  a  dédié  à  Cornélius  sa  VI"  égloguo.) 

Cornélius  Nepos,  historien  latin,  né  dans  la  Gaule 
cisalpine,  peut-être  à /'ici>iUH((Pavie),versran  99av.  J.-C, 
mort  dans  un  âge  avancé,  à  une  date  inconnue.  Venu 
jeune  à  Rome,  il  tit  partie  de  ce  cercle  aristocratique  et 
lettré  où  brillaient  Atticus,  Hortensius,  Cicéron,  Catulle 
et  Varron,  et,  par  la  pureté  de  sa  vie,  mérita  l'intime 
amitié  et  la  haute  estime  de  ces  hommes  illustres.  C'est 
à  lui  qu'est  dédié  le  recueil  des  poésies  de  Catulle.  Comme 
Atticus,  il  se  tint  prudemment  en  dehors  des  luttes  poli- 
tiques. Homme  d'une  intelligence  moyenne,  ayant  du  goût 
pour  la  philosophie  morale  et  l'histoire,  il  écrivit  beaucoup 
et  sur  des  sujets  variés.  Il  débuta  par  quelques  poésies 
légères,  puis  composa  des  ouvrages  d'histoire,  d'antiquité 
romaine,  de  géographie.  \o'ici  la  liste  de  ses  livres  :  une 
Chronique  en  trois  livres,  résumé  de  l'histoire  universelle  ; 
cinq  livres  au  moins  d'Exemples,  ou  il  opposait  les  mœurs 
anciennes  à  celles  de  son  temps;  une  Me  de  Caion  et  une 
Vie  de  Cicéron;  un  ouvrage  de  géographie,  souvent  cité 
par  les  anciens  géographes,  mais  que  Pline  accuse  de 
manquer  do  critique;  enfin,  le  De  viris  illustribus,  en  seize 
livres  au  moins,  dont  il  ne  nous  reste  que  le  De  excellen- 
tibus  ducibus  exterarum  gentium,  et  les  Biographies  de  Caton 
et  d'Atticus,  plus  quelques  fragments.  L'œuvre  de  Nepos 
n'a  pas  une  grande  valeur  historique,  et  les  erreurs  y  sont 
nombreuses.  L'auteur  a  voulu  mettre  sous  les  yeux  de  ses 
contemporains  de  grands  et  de  bons  exemples,  intention 
louable  en  des  temps  si  troublés.  Bien  qu'il  passe  pour 
un  écrivain  classique,  son  style  est  loin  d'être  pur.  Il  a 
du  moins,  à  défaut  de  qualités  brillantes,  une  agréable 
simplicité.  La  critique  s'accorde  aujourd'hui  à  recon- 
naître que  les  Vies  sont  bien  l'œuvre  de  Nepos  et  non, 
comme  on  l'a  cru  longtemps,  un  abrégé  fait  par  jîimilius 
Probus. 

Cornélius  SeveruS,  poète  latin  du  temps  d'Au- 
guste. Il  avait  composé  une  épopée,  dont  Sénèque  nous  a 
conservé  un  fragment,  sur  la  Mort  de  Cicéron.  Il  n'est  pas 
certain  qu'il  soit  l'auteur  du  petit  poème  intitulé  Etna, 
attribué  aussi  tantôt  à  Virgile,  tantôt  à  Lucilius.  Ovide  a 
adressé  quelques  vers  à  Cornélius  Severus.  Quintriien 
parle  de  lui  avec  éloge. 

Cornélius  (Pierre  de),  peintre  allemand,  né  à  Dus- 
seldorl  on  17s:i,  mort  à  Berlin  en  1867.  Il  débuta  dans  les 
arts  par  Tillustration  do  nombreux  calendriers.  Il  s'habi- 
tuait à  reproduire  de  mémoire  les  œuvres  des  maîtres  ot 


287 

surtout  i-elies  do  Raphaël.  A  Jix-iieiif  ans,  i!  fut  charte© 
de  puiiuiro  la  counolo  do  l'oLfliso  do  Rouss.  Après  un 
voyago  à  Itonio,  il  oiitroprit  les  illustrations  du  Faust, 
dédiées  par  lui  à  Gaitlio,  ot  uui  sont  restées  ses  meillouros 
productions.  Tour  ;i  tour  il  s  occupa  de  peinture  ù.  frosquo, 
goure  oublié  dans  son  pays,  otdo  compositions  nationales. 
La  plus  romar^uablo  est  collo  du  Ci/cle  des  Nibelumjen. 
En  1808,  Cornolius  sétait  rendu  à  Francfort,  où  il  avait 
reçu  des  commandos  du 
princo  primat,  qui  contribuè- 
rent grandement  à  sa  répu- 
tation. En  181 1,  il  alla  à 
Rome.  En  1821  il  organisa 
l'Académie  do  Dusseldorf,  et, 
trois  ans  plus  lard,  il  fut 
nommé  directeur  do  l'Aca- 
déniio  do  Munich.  Eu  183S, 
l'Institut  do  Franco  l'admit 
au  nombre  do  ses  membres 
étran.i;ers,  ot,  on  1841,  il  fut 
rei;u  de  l'Académie  do  Berlin. 
En  1855,  il  envoya  à  l'Expo- 
sition universelle  do  Paris 
quatre  cartons  de  la  décora- 
tion du  Canipo-Santo  do  Bor- 
lin,  qui  turent  justement 
apprécies.  Parmi  sos  fres- 
ques, on  doit  citer  son  Histoire 
de  Joseph  (palais  Bartholdy, 
Rome);   les  cartons  do  sa  Cornélius. 

Divine  Comédie,  les  fresques 

de  la  Jérusalem  délivrée,  qui  sont  un  commentaire  du  Tasse. 
Cornélius  aborda  à  peu  près  tous  les  genres  dans  ses  ta- 
bleaux, dans  SCS  cartons,  dans  sa  décoration  de  la  glypto- 
thcque  do  Munich  et  dans  ses  peintures  de  l'égliso  Saint- 
Louis,  où  son  Jugement  dernier,  composition  colossale, 
produit  une  vivo  impression,  malgré  son  caractère  extrême- 
ment éclectique.  Pierre  de  Cornélius  excellait  à  rendre  les 
types  rôvés  par  la  poésie  de  rAlIeraagnc.  C'était,  avant 
tout,  un  peintre  épique.  Cependant,  l'exécution  do  ses 
fres(|ues,  uotamnieni  à  la  glyptothèque,  pèche  par  la  cou- 
leur et  par  l'académisme  du  style.  Il  eut  des  élèves  qui 
se  sont  fait  un  grand  nom;  entres  autres,  Kaulbach. 
Les  graveurs  les  plus  célèbres  de  l'Allemagne,  Amsler, 
Schœtfer,  Eberlé,  ont  ajouté  une  grande  popularité  à  sa 
réputation,  en  répandant  ses  nombreuses  compositions. 

Cornélius  (Karl  Adolf),  historien  allemand,  né  on 
18111  à  \Vurizl)ourg.  Il  devint  professeur  à  l'université 
de  Breslau,  puis  à  celle  do  Bonn  et  à  Munich  (1856).  En 
1848-1849,  il  lit  partie  du  parlement  allemand  et  do  la 
commission  historique  et  de  l'académie  de  Munich.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  les  Humanistes  de  Alunster 
(1851);  la  Part  prise  par  la  Frise  orientale  à  la  Réforme 
(1852):  Histoire  de  la  révolte  de  .W^os^er  (1855-1S60)_;  Études 
sur  l'histoire  de  la  ffuerre  des  paysajis  { 1861  )  ;  l'Exil  de 
Calvin  de  Genève  (l88fi);  le  Hetour  de  Ca/um  (1886);  la  Fon- 
dation de  l'éf/lisc  calviniste  de  Genève  (1892). 

Cornélius  (Charles-Sébastien),  physicien  allemand, 
né  à  Ronshausen  (Hesse-Inférieure)  en  1819,  professeur  à 
l'université  de  Halle.  Dans  ses  nombreux  écrits  il  a  ex- 
posé des  idées  nouvelles  sur  la  théorie  atomique,  sur  les 
rapports  du  corps  et  de  l'esprit  par  les  réactions  des 
molécules.  Parmi  ses  ouvrages,  nous  citerons  ;  Essai 
d'une  théorie  des  phé/ioménes  électriques  et  magnétiques 
(1854)  ;  Sur  la  formation  de  la  matière  (1856)  ;  Météorologie 
(1863)  ;  la  Théorie  de  la  vision  et  les  travaux  récents  dans  ce 
domaine  (1864);  Eléments  de  physique  moléculaire  (1866J; 
De  l'origine  du  monde  (1870)  ;  Sur  l  influence  réciproque  du 
corps  et  de  l'âme  (1871);  De  l'hypnotisme  (1883);  Des  prin- 
cipes de  la  métaphysique  réaliste  (18S4);  etc. 

Cornélius  (Peter),  compositeur  allemand,  novou  du 

geintre  de  ce  nom,  né  à  Mayence  eu  1824,  mort  on  1874. 
e  bonne  heure ,  il  embrassa  les  doctrines  de  Richard 
Wagner,  que  non  seulement  il  pratiqua  dans  sa  musique, 
mais  qu'il  défendit  encore  avec  vigueur  dans  plusieurs 
journaux.  Après  avoir  fait  représenter  à  Weimar,  en  1858, 
un  opéra  intitulé  le  Barbier  de  Bagdad,  Cornélius  se  fixa 
pendant  quelques  années  à  Vienne,  où  il  écrivit  le  poème 
et  la  musique  d'un  second  ouvrage,  le  Cid,  qui  fut  joué  à 
Weimar  eu  1865.  Cet  artiste,  qui  a  publié  aussi  ouelques 
morceaux  de  chan  t,  est  l'auteur  de  la  traduction  allemande 
d'un  opéra  do  Rubiustoin,  les  Sept  chasseurs  sibériens,  qui 
fut  joué  en  1854  à  Vienne. 

GokneLLA,  bourg  d'Espagno  (Catalogne  [prov.  do 
Barcelone]),  sur  un  canal  dérivé  du  Llobregat;  1.800  hab. 
Distillation  d'eaux-de-vio. 

CornÉLY  ( Jean-Joseph J,  publiciste  français,  né  à 
Nogna(Jura)  en  1845.  I)  abord  professeur,  il  collabora  à 
divers  journaux  et  fonda  le  journal  royaliste  ^e  Clairon. 
En  1884,  il  fit  une  cainpagno  en  faveur  du  boulanglsmo. 
Cornély  s'est  montré  polémiste  brillant  et  passionné,  à  la 
phrase' <-ourle,  vive,  pittoresque  ot  originale.  Il  a  publié  un 
roman  :  ifh'il  du  diable  {^Ti). 

CORNEMENT  {»irtH  —  rad.  corne)  n.  ra.  Pathol.  Sensa- 
tions do  bourdoimcmont  dans  l'oreille. 

—  Techq^  Sorte  do  grondement  ou  do  sifflement  qui 
s'échappe  d  un  tuyau  de  vapeur,  quand  lo 
clapet  do  retenue  reste  ouvert,  ii  Ronlle- 
ment  qui  a  lieu  dans  lo  foyer  des  machines 
à  vapeur  lorsque  l'arrivée  d'air  dans  co 
foyer  est  défectueux,  ii  Bruit  qui  se  pro- 
duit dans  un  tuyau  d'orgue,  quand  la  sou- 
pape qui  le  fait  communiquer  avec  la 
soufflerie  reste  ontr'ouverte. 

CORNEMUSAGE  'znf)  n.  m.  Action  de 
JOUIT  '\v  lu  ronifinuso. 

CORNEMUSE  (de  corne,  et  muse)  n.  f. 
Insiruniontà  vent,  formé  d'une  outre  et  de 
doux,  trois  ou  quatre  tuyaux,  dont  l'un, 
appelé  porte-vent,  sert  à  gonller  l'outre,  et 
les  autres,  qui  sont  percés  de  trous,  pro- 
duisent un  -son  au  jjassago  do  l'air. 

—  Pop.  tlosier,  gorge,  ii  Se  rincer  la 
cornemuse,  Boiro. 

—  Encycl.  ]ja  rornemuse,  familière  sur- 
tout aux  bergers  des  montagnes,  est  con- 

hidérée  dans  diverses  contrées,  on  Bretagne,  on   Ecosse, 
dans  leti  Abruzzos,  comme  udo  sorte  d'tustrumoul  national. 


CORNELIUS 


CORNET 


Coruoiiiuso, 


EUo  n'en  est  pas  moins  d'une  origine  antique,  et  n'est  autre 
que  Vutriculanum  ou  la  tibia  utricularis  des  Romains.  Dès 

10  V"  siècle,  saint  Jéromo  la  citait  comme  très  ancienne. 
Elle  était  très  répandue,  au  moyeu  Ûge,  parmi  los  ménes- 
trels, surtout  dans  los  Flandres,  et  Ion  signale  une  fôte 
célébrée  à  Termonde  on  1477,  dans  laquoUo  ligurèrent 
vingt-huit  joueurs  de  cornemuse. 

A  l'outro  do  la  cornemuse  sont  adaptés  doux  ot,  lo  plus 
souvent,  trois  ou  quatre  chalumeaux,  de  longueur  et  do 
grosseur  dill'i'rontes.  Le  plus  petit  de  ces  ciialuraeaux, 
garni  d'une  anche,  est  celui  dans  lequel  souille  l'exécu- 
teur pour  gonfler  la  peau;  un  autre,  perce  de  trous,  est 
tenu  par  l'exécutant  qui  en  forme  les  trous  avec  les  doigts 
pour  obtenir  des  sons  ditférents.  Les  autres,  terminés  en 
pavillon,  résonnent  sans  discontinuer  en  ne  donnant  qu'une 
seule  noie;  on  les  appelle  bourdons;  l'un  donne  l'octave 
inférieure  du  son  le  plus  grave  du  chalumeau  percé  de 
trons.  l'autre  donne  la  quiuto  inférieure  do  ce  même  cha- 
liiiiieau. 

Cornemuse  (Louis-Antoine-Ango),  général  français, 
né  a  Suint-Malo  en  1797,  mort  à  Paris  en  1853.  Il  fit  les 
'■aiiipagiies  d'Espagne  (1823)  et  de  Belgique  (1831).  Géné- 
ral de  brigade  en  1849  et  chef  d'état-major  général  de 
l'armée  de  Paris,  il  prit  part  au  coup  d'Etat  du  Deux- 
Décombre,  et  fut  nommé,  peu  après,  général  de  division. 

11  mourut  assez  subitement  pour  qu'on  crût  un  instant,  à 
Paris,  qu'il  avait  été  tué  dans  un  duel  avec  le  maréchal 
Saiui-Arnaud. 

CORNEMUSER  v.  n.  Jouer  de  la  cornemuse. 

CORNEMUSEUR  n.  m.  Joueur  de  cornemuse. 

GORNEMUSEUX  {zeù)  n.  m.  Vent  du  S.,  dans  l'argot 

des  pt'-jheurs. 

CORNÉOLE  n.  f.  Nom  vulgaire  du  genêt  des  teinturiers. 

CORNER  V.  u.  Sonner  do  la  corne,  du  cornet,  de  la 
trompe,  il  Faire  jouer  une  corne,  un  cornet  de  cycliste,  etc. 
—  Par  ext.  Jouer  à  grand  bruit,  désagréablement,  sans 
art,  du  cor  ou  d'un  autre  instrument  à  vent. 

—  Parler  dans  un  cornet  pour  se  faire  entendre  au  loin, 
ou  pour  se  faire  entendre  à  une  personne  sourde. 

—  Se  dit  du  bruit  sourd  et  continu  qui  se  fait  souvent 
entendre  dans  les  oreilles  :  Les  oreilles  me  cornknt. 

—  Fam.  Les  oieilles  vous  cornent.  Se  dit  à  quelqu'un  qui 
croit  entendre  uu  bruit  qui  n'existe  pas,  ou  qui  entend  autre 
chose  que  ce  qu'on  lui  dit.  u  Se  dit  aussi  â  une  personne 
dont  on  a  parlé  en  son  absence,  à  cause  de  l'opinion  popu- 
laire que,  lorsqu'on  parle  ainsi  de  quelqu'un,  il  en  est 
averti  par  un  bourdonnement  d'oreilles.  (Si  l'oreille  gauche 
nous  corne,  c'est  un  ennemi  qui  médit  de  nous  ;  si  c'est  la 
droite,  c'est  un  ami  qui  dit  du  bien.  Cette  superstition 
était  déjà  accréditée  chez  les  Romains,  comme  l'atteste 
Pline,  dans  le  livre  II  de  son  Histoire  naturelle.) 

~~  Art  vétér.  Se  dit  d'un  cheval  poussif,qui  fait  entendre 
lo  bruit  particulier  appelé  cornage. 

—  Pop.  Puer,  exhaler  ime  odeur  infecte. 

—  V.  a.  Fam.  Publier  partout  ;  répéter  à  satiété  :  CoRNtiR 
une  tïouvelle  par  le  pays. 

—  Faire  un  pli,  une  corne  à  :  Corner  une  carte  de  visite. 

—  Frapper  de  la  corne  :  Bœuf  méchant  qui  corne  tout 
le  monde. 

—  Coût.  anc.  Corner  l'eau,  Sonner  de  la  trompe  pour 
annoncer  le  repas,  et  prévenir  qu'on  allait  donnera  laver. 

—  Véner.  Corner  les  chiens,  Les  rappeler  en  sonnant  du 
cor  ou  de  la  corne,  ii  Corner  requête,  Sonner  pour  exciter 
les  chiens  et  les  ramener  dans  la  voie. 

Se  corner,  v.  pr.  Devenir  corné;  prendre  la  consis- 
tance ou  la  forme  d'une  corne,  ii  Se  battre  à  coups  do  corne  : 
Béliers  qui  jie  cessent  de  se  corner. 

CORNEROTTE  [rot'  —  rad.  corne,  à  cause  dos  aigrettes 
do  la  tcto  du  hibou)  n.  f.  Nom  vulgaire  du  hibou. 

CORNESSE,  comm.  de  Belgi(iue  (prov.  de  Liégo  [arrond. 
admin.  et  judic.  de  Verviers]),  près  du  confluent  de  la 
Wesdreet'duWaya'i;  2.160  hab.  l'abriquo  de  drap  et  de  fil. 

CORNET  («è  —  dimin.  de  corne)  n.  m.  Sorte  de  petite 
trompe  rusti(|uo  ou  do  petit  cor:  Cornet  de  vacher,  de 
postillon.  Il  Pour  les  cy- 
clistes, les  chauffeurs, 
8yn.de  CORNE,  n  Espèce 
do  grande  Uùto,  d'une 
scurc  octave,  qui,  dans 
les  chœurs,  sort  à  sou- 
tenir la  voix.  Il  Jeu  d'or- 
gue à  bouche,  composé 
et  de  myn3t,i\on.  \\  Grand  cornet.  Cornet  du  grand  orgue, 
à  deux  octaves  d'étendue,  n  Coniet  de  récit.  Cornet  de 
l'avant-dornior  clavier,  à  deux  octaves  ot  demie,  ii  Cornet' 
d'écho.  Cornet  du  sommier  d'écho,  à  deux  octaves  ou  deux 
octaves  et  demie,  n  Cornet  à  bouquin.  Instrument  à  vent 
très  ancien,  en  bois  recouvert  de  cuir,  qui  afl'ectait  diverses 
formes.  —  Trompe  grossière  faite  d'une  corno  de  bœuf,  au 
son  de  laquelle  los'pAtres  réunissent  leurs  troupeaux.  — 
Instrument  en  terre  cuite  ou  en  métal  qui  a  la  mômo  forme 
et  dont  les  mas(|ues  et  les  enfants  son- 
nent pondant  le  carnaval,  il  Cornet  à  pis- 
tons. Trompette  d'iiarmonio  ù  laquelle 
sont  adaptés  des  pistons,  pour  tenir  lieu 
de  clefs,  n  ('omet  de  voltigeurs,  Instru- 
ment militaire  do  cuivre,  qui  a  été  rem- 
placé par  lo  clairon. 

—  Par  ext.  Musicien  nui  jouodu  cornet  : 
Le  premier  corni:t  de  l  Opéra. 

—  Div.  Vase  d'ornement  en  forme  do 
cornet  ou  do  corno  d'abondance,  destiné, 
lo  plus  souvent,  à  recevoir  des  fleurs  : 
Coiini:t  de  falcnre,  de  porcelaine,  w  Sorte 
de  vase  on  corno  ou  on  cuir,  dans  lequel 
on  agite  los  dés  A  certains  joux  :  Avoir  le 
couNÎiT  en  main.  Il  Encrier  portatif;  partie 
d'une  écriloiro  où  l'on  met  l'encro.  il  Elui 
h.  couleurs  d'un  peintre  en  miniature,  ii  Morceau  do  papier 
roulé  en  cône,  pour  contenir  certaines  poudres  ou  do 
menus  objets;  objets  qui  y  sont  contenus:  Cornet  de 
tabac,  de  ùonbons.  il  Etoignoir  placé  ù  l'extrémité  d'un  ro- 
seau ou  d'un  biUon,  dont  on  se  sort  dans  los  églisos. 

—  Anat.  Nom  donné  h  de  petites  lames  osseuses,  con- 
tournées on  forme  de  cornets  de  papier,  qui  sont  situées 
ù,  l'intérieur  des  fosses  nasales. 

—  Arg.  Estomac  :  N'avoir  rien  dans  le  coknrt,  il  Cor- 
net d'ôpiccs,  Cupuoiu,  ù  cuuso  do  lu   forme  du  capuco. 


Cornet  h  bouquin  (xv 


Cornet. 


Cornet 


—  Art  culin.  Oublie,  sorte  do  pâtisserie  sèche  roulée  on 
cornet. 

—  Art  milit.  Cornet  d'ouïe,  Cornet  acoustique  dont  so 
servent  los  offlciers  de  rondo,  dans  los  places  do 
guerre. 

—  Art  vétér.  Partie  dos  donts  :  Chez  quelques 
ânes,  ^e cornet  dentaire  persiste  très  longtemps. 
(Lecoq.) 

—  Bot.  Prolongements 'des  enveloppes  florales 
(|ui  ressemblent  à  dos  éperons,  mais  qui  sont 
plus  évasés.  Il  Nom  donné  aux  pétales  enroulés 
en  forme  do  cornet,  comme  dans  l'ancolic.  il  Un 
des  noms  vulgaires  de  l'arum. 

~  Chir.  Instrument  pour  appliquer  des  ven- 
touses. 

—  Comm.  Nom  donné  à  deux  sortes  de  eui>apier. 
papier,   appelées  grand  cornet   et  petit  cornet, 

—  Jeu.   Cornet  a  dés.  Sorte  d'étui  en  cuir,  do  forme 
cylindro-conique  dans  lequel  on 
place  les  dés  a  jouer  avant  de  les 
lancer  sur  le  tapis. 

—  Mar.  Garniture  en  bois  pla- 
cée autour  du  pied  dos  mats  de 
certaines  embarcations,  depuis 
l'emplanturo  jusqu'au  ban  ou  à 
l'étambrai.  il  Cornet  d'épisse.  Es- 
pèce de  broche  qui  sert  à  épisser 
un  cordage,  il  Petit  cor  C|uo  les 
amiraux  portaient  autrefois  pour 
donner  dos  signaux,  ii  Coniet  a 
bouquin.  Petit  instrument  à  vent,  pour  signaux  de  nuit 
ou  de  brume. 

—  Moll.  Nom  donné  à  des  lames  courbes  qui  forment, 
dans  certaines  coquilles,  des  cloisons  incomplètes,  il  Syn. 
vulgaire  de  calmar,  il  Cornet  de  mer,  Cornet  à  bouquiii. 
Noms  donnés  à  l'argonaute  et  à  divers  gros  coquillages 
contournés  en  spirale,  dont  on  fait  une  sorte  de  trompe  en 
les  perçant  par  îe  bout,  ii  Cornet  de  postillon  ou  de  Saint- 
Hubert,  Cornet  chambré.  Nom  vulgaire  d'une  coquille  du 
genre  spirulo. 

—  Pliysiq.  Cornet  acoustique  ou  simplement  Cornet, 
Instrument  en 
forme  d'enton- 
noir recourbé, 
dont  les  person- 
nes atteintes  do 
surdité  in  co  m- 
plète  so  servent 
pour  accroître 
l'intensité  des 
sous  de  la  voix. 

— Techn.Sedit 
pourTuyau,danscertainesprovinces  :  Un  cornet  rfe;)oe7e. 
Il  Cornet  d'essai.  Lame  formée  par  les  essayeurs  de  ma- 
tières d'or,  en  aplatissant,  sur  une  petite  enclume  d'acier, 
le  bouton  d'essai  obtenu  à  la  coupelle,  en  le  laminant  et 
en  le  recuisant  de  façon  à  former  une  feuille  très  mince, 
qui  est  roulée  en  spirale  sur  elle-même  et  soumise  enfin 
à  l'opération  du  départ,  laquelle  doit  achever  d'en  déter- 
miner exactement  le  titre. 

—  Encycl.  Mus.  Le  cornet  à  bouquin  était  percé  latéra- 
lement de  sept  trous  :  six  sur  une  face,  et  le  septième  sur 
l'autre.  Il  formait  généralement  une  famille,  soit  de  trois, 
soit  de  quatre  individus.  Elle  était  de  quatre  on  France, 


Cornets  acoustiques.  V.  acocstiquk. 


où    le    dessus    avait 
pour   note  grave  lo 


la  haute- 
contre   lo 


la.taiUe\c  I 


q,  et  laôas5t'lo  I 


Son  étendue 


Cornet  d'orotiestre  (ItîU). 


était  d'une  octave  par  intervalles  diatoniques,  avec  la  note 
sensible  en  plus. 

Le  cornet  à  bouquin  trouva  jadis  sa  place  dans  los 
orchestres.  Monte verdo 
s'en  servit  dans  son  opéra 
d'Orfeo,  représenté  à 
Mantouo  eu  1607  ou  Itîos. 
Jean  -Sébastien  Bach 
l'employa  dans  plusieurs 
de  ses  cantates  d'église, 
pour  servir  de  dessus  aux 
trombones;  et  Gluck  lo 
Ht  entendre  à. Vienne  dans 
le  chœur  d'entrée  do  son 
Orfco  itiiliou  (1760).  Mais,  depuis  longtemps,  cet  instru- 
ment est  tombé  dans  l'oubli. 

—  Lo  cornet  à  pistons  est  un  instrument  à  vent,  en 
cuivre,  imaginé 
pour  remplacer  la 
trompette,  parce 
([u'il  est  beaucoup 
plus  facile  à  jouer 
ot  qu'il  donno  tou- 
tes les  notes  chro- 
matiques. 

Lo  cornet  n'avait 
dans  l'origine  quo 
deux  pistons;  Il  en 
a  trois  aujourd'hui. 
On  on  construit  do  divers  tons,  mais  on  n'emploie  plus 
guère  quo  ceux  en  si  1?  et  en  la.  L'étendue  du  coruot  À 
pistons  est  d'un  peu  plus  do  deux 
octaves  et  demie;  les  parties  s'écri- 
vent en  clef  do  sol. 

Certains  art.stos,  tels  quo  Forestier 
jeuuo.  Arban.  Schloiimann,  so  sont 
fait  une  réputation  pour  leur  talent 
d'exécution  sur  le  cornet  ù  pistons. 

—  Art  milit.  Lo  cornet  a  été  em- 
ployé ù  certaines  époques,  dans  quelques  corps  do  cava- 
lerie, on  guise  do  trompette. 
On  le  trouve  d'abord  chez  les 
voltigeurs,  au  lieu  des  clairons 
dont  so  servait  toute  l'infante- 
rio,  ot  qui  ne  leur  furent  donnés 
qu'on  ISL'2. 

Cornet  (Séverlnl,  musicien 
français,    né    à   Valonciennos  conui  (1883). 

vers'ir.io.lit  son  éducation  mu- 
sicale eu  Italie  ot  devint,  en  ir.78,  maître  des  enfants  dn 
chœur  do  l'égliso  do  Noiro-Dumo  d  Anvers,  li  u  publié,  ou 


Cornol  ^  jtUtODS. 


K' 


KloDtluo  du  eoroot 
h  pillons. 


CORNET 


CORNICHE 


cette  ville,  les  recueils  suivants  :  Chansons  françaises  à 
cinq,  six  et  huit  parties  (1581)  ;  Madriqali  a  5,  6,  7  e  S  voci 
(15S1)  ;  Cantio7ies  musicx  a  5,  6,7  et  S  voci  (1581)  ;  Motetti 
a  5,  S,  7  e  S  voci  (1582). 

Cornet  (Nicolas),  théologien  catholique  français,  né  à 
Amiens  en  1592,  mort  en  1663,  à  Paris,  où  il  devint  syn- 
dic de  la  faculté  de  théologie.  Il  s'est  fait  surtout  con- 
naître en  dénonçant,  en  1639,  à  la  faculté  de  théologie 
des  propositions  de  Jansénius,  dont  quolques-unes  furent 
condamnées  depuis.  Son  ancien  élève,  Bossuet,  fit  son 
oraison  funèbre. 

Cornet  (Mathieu-Augustin,  comte  de),  homme  poli- 
tique français,  né  à  Nantes  en  1750,  mort  à  Paris  en  1832. 
Il  fut  élu,  en  1798,  député  du  Loiret  au  conseil  des  Anciens, 
qu'il  présida  pou  après.  Nommé,  en  1800,  membre  du  Sénat 
conservateur,  il  fut  créé  comte  de  l'Empire  en  1808,  et 
siégea  à  la  Chambre  des  pairs  de  1814  à  sa  mort.  Il  a  laissé 
une  Xotice  historique  sur  le  IS-BrttJuaire. 

CORNETER  V.  a.  Art  vétér.  Appliquer  des  ventouses 
à  :  Cobni;ter  un  cheval. 

Corneté,  ée  part.  pass.  du  v.  Corneter  :  Cheval  cobnktè, 
Jument  cornetèk,  Cheval,  Jument  poussifs. 

CORNETIER  [ti-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  prépare  la  corne, 
qui  lui  donne  la  première  façon. 

CoRNETO  (Adrien),  cardinal  et  écrivain  italien  du 
XV  siècle.  V.  Castellesi. 

CORNETO-TARQUINIA  (lat.  Corfïetum),  ville  d'Italie 
{prov.  de  Rome  [Agro  Romano]),  près  de  la  Marta,  à  5  kit. 
de  la  mer  Tyrrhénienue;  5.600  hab.  Evèchô.  De  grandes 
salines,  qui  ont  remplacé  celles  d'Ostie,  trop  malsaines,  ali- 
mentent un  commerce  assez  important.  Corneto  est  con- 
struite sur  les  ruines  de  l'antique  Tarquinies.  Le  cimetière 
(hi'pogée),  exploré  depuis  1823,  a  livré  aux  archéologues 
une  quantité  considérable  de  documents  sur  les  antiquités 
étrusques. 

CORNETTE  [nèt^—  rad.  coniet)u.  f.  Sorte  de  coiffure  négli- 
gée, que  portent  les  femmes  pour  la  nuit  ou  le  matin  :  Uiie 
fe m  me  en  cornette. 

—  Coiffure  do  cer- 
taines religieuses,  eu 
particulier  celle  des 
tilles  de  la  Charité,  il 
Prendre  la  cornette^ 
Pour  ces  religieuses 
qui  ne  portent  pas  de 
voile,  même  signitica- 
l  ion  que  Prendre  le 
voile  vouT  les  autres. 

—  Par  e.\t.  Femme  : 
Aimer  les  cornettes. 

—  Pop.  Femme  dont 
le    mari   est  infidèle  ' 


Cornette  des  Filles  de  la  Charité. 


Uue   cornette  est   moins  ridicule 
qu'un  cornard.  il  Adjectiv.  :  Une  femme  cornette. 

—  Large  et  longue  bande  de  taffetas  qae  les  conseillers 
au  parlement,  les  docteurs  en  droit,  puis  les  professeurs 
au  Collège  de  France 
portèrent  autour  du 
cou.  Il  Chaperon  que 
quelques  magistrats 
portèrent  d'abord  sur  la 
tète,  puis  sur  l'épaule. 
(V.  CHAPERON.)  Il  Bon- 
net pointu  des  doges. 

—  Agric.  Nom  vul- 

faire  de  la  mélampyre 
es  champs,  que  Ton 
appelle  également  blé 
des  vaches,  rougeole, 
queue-de-renard ,  plu- 
melle,  etc. 

—  Art  milit.  anc. 
Etendard  d'une  com- 
pagnie de  cavalerie  : 
La  CORNETTE  était  aux 
couleurs  du    capitaine. 

Il  Compagnie  elle-mê- 
me.   Il    Réunion      d'un 
certain  nombre  de  ré-  ^^^^ift^r  -%- 
giments  de  cavalerie.  '>  ^-^4 

Il  Emploi  spécial  doffi-  ^ ~ ^  -^= 

cier  dans  la  maison  du 
roi  :  Acheter  une  cOR-  Cornette  (1690). 

NETTE  dans   les  mous- 
quetaires, il  Cornette  blanche.  Etendard  royal  ;  premier  ré- 
giment do  cavalerie  de  France,  que  commandait  le  colonel 
général  de  la  cavalerie. 

—  Loc.  fam.  Porter  cornette  (en  parlant  d'un  honmae). 
Avoir  des  habitudes  féminines ,  se 
mêler  des  menus  détails  de  son  mé- 
nage, et  aussi  se  laisser  dominer  par 
8a  femme,  n  Laver  la  cornette  à  unr 
femme.  Lui  faire  des  reproches.  (Rem 
placé  auj.  par  Lav^r  la  tête,  pour  les 
deux  sexes.) 

—  n.  ra.  Officier  qui  portait  l'éten- 
dard, dans  une  compagnie  de  cavalerie  : 
Un  jeune  cornette  de  dragons. 

—  Comm.  Sorte  de  fer  en  barres. 

—  Constr.  Ferrement  protégeant  un 
coin  de  mur. 

—  Fauconn.  Houppe  sur  le  chaperon 
de  ]'oi.scau  de  proie.  ,,       .     , 

—  Encycl.  Archéol.  A  partir  du  ^^^'■''^"«(16^^). 
XVI*  siècle,  on  employait  couramment  le  mot  cornette 
pour  désigner  un  drapeau,  dans  les  régiments  de  chevau- 
légers,  arquebusiers  â  cheval,  stradiots  et  argouiots 
tandis  ou'on  diasiit  étendards  et  g uiduns  d-dns  ' 
la  genflarmerie.  Mais,  dans  cette  dcrniùro 
arme,  on  appelait  cornette,  cornette  blanche^ 
grande  cornette  ou  cornette  de  France  l'éten- 
dard ou  grande  enseigne  blanche  du  conné- 
table, vicaire  du  roi  à  l'armée.  Les  cornettes 
étaient  des  pièces  de  solo  carrées,  do  diver- 
ses ajiilours,  montées  sur  une  hampe  formant 
petite  lance,  et  elles  étaient  portées,  une 
par  comnagnic,  par  le  troisième  officier,  qui 
pr*-nait  le  nom  de  cornette,  et  exerçait  â  peu  près  les 
f<jn';iions  de  sous-lieutenant.  Par  extension,  le  nom  de 
cornette  s'appliqua  à  l'unité  do  formation  elle-même  réunie 


Cornette  (xvi»  s.). 


Corne  (te 
de  heaume 

(xv"  s.). 


sous  ce  drapeau;  on  disait  une  cornette  de  mousquetaires 
ou  de  d7uiyons,  pour  une  compagnie,  etc.  Dans  la  marine, 
la  cornette  était  le  drapeau  du  chef  d'escadre;  quand 
celui-ci  marchait  avec  toute  la 
flotte,  il  battait  pavillon  au  mât 
d'artimon;  quand  il  était  seul  com- 
mandant, il  battait  pavillon  au 
grand  mât.  Les  cornettes  de  ma- 
rine étaient  plus  larges  que  hautes, 
et  fendues  aux  deux  tiers  do  la 
hauteur.  Au  xvii»  siècle,  c'était  le 
signe  distinctif  des  chefs  d'esca- 
dre; aujourd'hui,  c'est  la  marque 
de  commandement  d'un  capitaine 
de  vaisseau  chef  de  division  ou 
du  capitaine  de  vaisseau  comman- 
dant la  rade  quand  il  n'y  a  pas 
d"amiral. 

Comme  coiffure,  la  cornette  an- 
cienne était,  au  moyen  âge,  la  partie  du  chaperon  qu 
formait  protubérance  cornue 
simple  ou  double,  et  qui,  plus 
tard,  devint  le  pan  d'étofio 
qui  retombait  derrière  la  téie. 
C'est  ce  dernier  sens  qu'avait 
le  mot  cornette  au  xvi"  siècle, 
qu'il  s'agît  de  la  coiffure  des 
femmes  ou  de  celle  des  doc- 
teurs et  des  médecins.  Mais, 
comme  on  appelait,  déjà  bien 
avant,  cornettes,  les  voiles  des 
heaumes  de  joute,  ce  mot  s'ap- 
pliqua à  toutes  les  coiffes  àailes, 
comme  aux  voiles  des  atours,  ' 

des  truffaux  et  dos  hennins. 

On  entendait,  au  moyen  âge,  par  godet  à 
cornettes,  un  vase  à  boire,  dont  les  bords 
se  cambraient  de  place  en  place  en  saillies 
demi-circulaires,  séparées  par  des  inter- 
valles réguliers.  La  disposition  des  coupes 
â  cornettes  rondes  avait  pour  avantage  de  permettre  à 
plusieurs  personnes  de  boire 
sans  dégoût  dans  le  môme  vase. 

CORNETTISTE    [uè-tisst')   n. 
Personne  qui  joue  du  cornet  à 

pistous. 

CORNÉULE  (dimin.  de cornt'e) 
n.  f.  Chacune  des  facettes  ou 
lentilles  des  yeux  composés, 
chez  les  insectes.  (Les  yeux  à 
facettes  ont  leur  cornée  divi- 
sée en  un  grand  nombre  de 
lentilles,  qui  sont  les  cornéules,  et  auxquelles  correspon- 
dent autant  de  filaments  nerveux  indépendants,  de  telle 
sorte  qu'il  se  forme  une  image  particulière  derrière  cha- 
cune de  ces  cornéules.) 

CORNEUR,  EUSE  (rad.  corve)  adj.  Art  vétér.  Se  dît  des 
olievaux  poussifs.  (On  dit  aussi  cornard,  et  sikfleur.) 

—  n.  m.  Chass.  Se  dit  du  chasseur  qui  donne  du  cor  pour 
rappeler  ses  chiens  ou  les  exciter  à  poursuivre  la  bête. 

—  Pop.  Braillard,  plourniclicur,  celui  qui  corne  quel- 
que chose  aux  oreilles,  n  Importun  qui  se  répète. 

CORNEUX  {tieu),  EUSE  adj.  Se  dit  du  cuir  qui,  par  suite 
d'un  tannage  mal  soigné,  présente  des  parties  sèches  aussi 
dures  que  do  la  corne  :  Le  cuir  cornedx  est  iinpropre  à  la 
confection  des  chaussia^es.  (Maigne.) 

CORNEVILLE-SUR-RISLE,  conim.  de  l'Eure,  arrond.  et 
à  7  kilom.  de  Poiii-Audcmer,  sur  la  Risle;  921  hab.  Ch. 
de  f.  Ouest.  Filature  de  coton,  moulins.  Abbaye  célèbre  du 


Godet  à.  cornettes  (xves,)- 


288 

les  questions  religieuses  le  pousse  vers  l'étude;  il  apprend 
le  latin  à  l'âge  do  trente  ans,  traduit  en  hollandais  Cicé- 
ron,  et  acquiert  dans  la  fréquentation  des  anciens  une  lar- 
geur d'idées  étrangère  à  la  plupart  des  théologiens  de  son 
lemps.  Mal  lui  en  prit.  En  dépit  des  services  rendus  à  la 
cause  de  l'indépendance  nationale,  soit  comme  secrétaire 
ou  pensionnaire  de  la  ville  de  Harlom  (1564),  soit  comme 
secrétaire  des  Etats  de  Hollande  (1572),  on  ne  lui  par- 
donna pas  la  tolérance  qui  avait  inspiré  son  Traité  contre 
la  peine  de  mort  appliquée  aux  hérétiques,  et,  après  avoir 
été  emprisonné  et  exilé  par  les  Espagnols,  il  fut  chassé 
de  Delft  comme  hérétique  par  le  magistrat,  et  dut  se  ré- 
fugier à  Gouda,  où  il  mourut.  On  le  regarde  comme  un 
précurseur,  pour  le  style  et  pour  la  pensée,  et  comme  un 
des  fondateurs  de  la  littérature  hollandaise. 

CORNI,   comm.    de  Roumanie  (district  de    Botosani); 

2.700  hab. 

CORNIANI  (Jean-Baptiste,  comte  de),  littérateur  italien, 
né  à  Orzi-Nuovi  (prov.  de  Brescia)  en  1742,  mort  à  Bres- 
«"ia  en  1813.  II  étudia  le  droit,  puis,  ajirès  quelques  essais 
au  théâtre,  ])rit  part  aux  travaux  de  l'académie  de  Brescia, 
et  pubha,  de  1782  à  1790  :  Bêla  législation  relative  à  l'agri- 
culture ;  Principes  de  philosophie  agraire;  Idées  sur  la  vé- 
gétation. En  1797,  il  devint  membre  du  tribunal  de  cassa- 
tion de  la  république  Cisalpine.  Son  principal  ouvrage  est 
une  histoire  littéraire  do  l'Italie  :  i  Secoli  délia  letteratura 
italiana  (1804-1809). 

GORNIC-DUCHÊNE  (Charles),  corsaire  français,  né  à 
Morlaixon  1731,  mort  en  1809.  Il  peut  être  considéré  comme 
le  type  de  ces  officiers  biens,  roturiers  de  naissance,  qui 
formaient,  dans  la  marine  de  son  temps,  une  classe  à  part, 
en  opposition  avec  le  grand  corps,  composé  de  gentils- 
hommes sortis  de  l'Ecole  des  gardes-marines.  Embarqué 
comme  mousse,  à  huit  ans,  sur  l'un  des  bâtiments  de  son 
père,  il  était  lieutenant  â  quinze  ans,  deuxième  capitaine  à 
dix-sept,  et  passait  déjà  pour  un  des  plus  rudes  corsaires 
de  la  Bretagne.  En  1751,  il  entra  dans  la  marine  royale, 
il  obtint,  en  1757,  le  brevet  d'enseigne  de  vaisseau  avec  le 
commandement  d'un  navire.  Dès  lors,  il  no  cessa  de  se 
signaler  par  ses  exploits  :  c'est  ainsi  qu'en  1758,  avec  un 
seul  navire,  il  coula,  près  d'Ouessant,  trois  vaisseaux  de 
guerre  anglais,  et  que,  l'année  suivante,  il  réussit  à  ame- 
ner au  Havre  un  chargement  de  canons,  malgré  la  flotte 
anglaise  qui  bloquait  ce  port.  De  1761  à  1777,  époque  à 
laquelle  il  fut  nommé  lieu- 
tenant de  vaisseau,  on  ne 
compte  plus  ses  prises  et 
ses  coups  d'audace,  dans  la 
Manche  et  l'Atlantique.  Cor- 
nic  quitta  le  service  actif  en 
1779  comme  capitaine  de 
vaisseau,  et  se  retira  près 
de  Morlaix.  Il  fit  améliorer 
à  ses  frais  le  port  de  cette 
ville,  y  construisit  un  fortin 
qui  porte  encore  son  nom,  et 
consacra  ses  dernières  an- 
nées à  enseigner  gratuite- 
ment à  ses  jeunes  compa- 
triotes la  manœuvre  et  la 
construction  des  navires. 

CORNICEN  (sè7i')  n.  m. 
Joueur  do  cor,  dans  les  lé- 
gions romaines,  ijls  étaient  rangés  dans  la  quatrième  classe 
des  citoyens,  et,  en  temps  do  paix,  convoquaient  aux  co- 
mices,au  tribunal,  etc.  A  la  guerre,  ils  étaient  surtout  em- 
ployés pour  traduire  les  ordres  par  le  son  du  cor.) 

CORNICHE  (de  l'ital.  cornîce.  même  sens)  n.  f.  Archit. 
Partie  composée  de  moulures  en  saillie  l'une  au-dessus  de 


Relief  funéraire  d'un  cornicen. 


14 


T     ~r 

Corniche:    1.  Egypllcniic;  2.  Dorique;  3.  '"nique;  4.  Corinthienne  ;   S,  Composite  ;   6.  Toscane  ;   7,  Complète  avec  modiUous,  frise  et 
architrave;».  Architravée;  9.  IntC-neur  a  gorge  ;  10,  11,  1i.  Romanes;  13,  It.  Renaissance.    "'""""""""»'"""  " 

moyen  Ago,  fondée  vers  1143;  manoir  do  la  Honaissanco; 
restes  du  cliâtcaii  d'Origoy. 

CORNFORTH,  liourg  d'Angleterre  (comté  do  Durham)  ; 

I.IOO  halj. 

CORNHERT  ou  COORNHERT  (Dirclt  VoIckortszooD), 
lilLôratoiir  liollandais,  nô  à  Atnstcrdam  en  1522,  mort  à 
Gouda  eu  Ijiio.  Graveur  estimé,  le  désir  de  s'éclairer  sur 

«  —01 


l'autre,  et  servant  do  couronnement  à  l'entablomont  d'un 
édifice  :  La  coRNiciiiî  est  le  cimroimement  de  l'ordre  entier. 

—  Par  anal.  Saillie  imitant  une  corniclio  d'édifice,  et 
servant  do  couronnement  à  un  ouvraco  quelconque  :  La 
c-oKNicHE  d'une  armoire,  d'un  plafondl'w  Saillie  naturelle, 
iiiiitaiit  une  corniche  d'édifice  :  Cohnichu  de  rochers. 

—  Mar.  Pièce  de  bois  sculptée,  que  l'on  applique  en  de- 
hors do  la  lisse  do  hourdi. 


289 

—  P.  et  cliauss.  Jiotite  en  coriijche.  So  dit  d'une  routo  quo 
boriiont  dos  prôcipicos  ou  escarpemonls. 

—  Serrur.  Partie  plus  ou  moins  ornomontôe  qui  cou- 
ronne lo  haut  d'un  poi'do. 

—  Kni:Y(L.  Aroliit.  La  coniiche  ost  lo  conronnomonl  d'uno 
coustruetion.  l>ans  l'architooturo  antique,  ello  est  la  ti-oi- 
sit'inio  partit^  do  l'ontablemont,  coUo  qui  on  forme  la  tor- 
minaisuii. 

Dans  l'ordre  dori(iuo,ollo  so  compose  do  trois  membres  : 
les  mutules,  lo  larmier  et  la  cvmaiso.  Los  mutulos,  espè- 
ces do  tables  inclinées,  font  saillie  au-dessus  des  triglypnes 
et  des  nu'-topos  do  la  frise.  Sur  leur  lace  inférieure  sont 
taillés,  quelquefois  on  croux,  mais  lo  plus  souvent  en  roliot", 
trois  rangs  do  six  gouttes  rondos,  correspondant  ù.  colles 
qui  sont  "placées  sous  chaque  triglypho.  Au-dessus  de  la 
rangée  des  mutulos  qui  forment  lo  plafond  do  la  corniche, 
se  trouve  lo  larmier,  dont  la  surface  verticale  est  tenue 
lisse  pour  laisser  couler  l'eau,  et  qui  est  débordée  à  sa  partie 
supérieure  par  la  cymaiso,  moulure  q^ui  présente  ordinaire- 
ment uno  partie  concave  et  une  partie  convexe  ;  lorsque  la 
partie  concave  ost  eu  bas  et  la  partie  convexe  en  haut,  la 
moulure  prend  le  nom  do  »  doucino  »  ;  dans  la  disposition 
inverso,  elle  se  nomme  "  talon ...  Lorsqu'elle  est  simplement 
concave,  on  l'appelle  »  caret».  La  poni/c/fe  rforj(/»e>  telle  quo 
nous  venons  do  la  décrire,  est  celle  que  l'on  voit  dans  la 
plupart  des  monuments  grocs  de  la  belle  époque,  notam- 
ment au  Parthénon.  Les  architectes  romams,  et,  à  leur 
exemple,  les  architectes  de  la  Renaissance  l'ont  modifiée 
de  dinérentos  façons. 

Ce  qui  caractériso  lacorniche  ionique,  c'est  la  présence  des 
denticules  sous  le  larmier.  Au-dessus  de  la  rangée  des 
denticules,  règne  une  série  do  moulures  réhaussées  de  rais 
de  cœur,  d'oves  et  do  perles.  Puis  vient  le  larmier  avec 
sa  cymaise  particulière,  et  on  trouve  enfin  la  doucino,  qui 
termine  la  corniche,  et  qui  peut  présenter  divers  orne- 
ments, tels  que  dos  mufles  de  lion  servant  de  gouttières. 
La  saillie  do  la  corniche  ionique,  ainsi  que  sa  hauteur,  est 
généralement  égale  au  diamètre  de  la  colonne.  Dans  l'io- 
nique romain,  Tes  corniches  offrent  plusieurs  variétés. 
Elles  sont  presque  toujours  accompagnées  de  denticules 
et  quelquefois  d  oves  et  de  modillons. 

La  corniche  corinthienne  est  caractérisée  par  les  modil- 
lons, espèces  de  consoles  renversées,  placées  entre  la  frise 
et  le  larmier.  Toutefois,  il  existe  des  corniches  corin- 
thiennes qui,  au  lieu  de  modillons,  présentent  des  denti- 
cules, comme  on  lo  voit  au  monument  choragique  de 
Lysicrato;  d'autres  offrent  à  la  fois  des  denticules  et  des 
modillons,  disposition  qui  a  été  blâmée  par  Vitruve. 

La  corniche  dans  les  monuments  de  l'époque  romane  et  do 
l'époque  ogivale,  revêt  de  très  nombreuses  variétés,  qu'il 
est  impossible  d'énumérer. 

CORNICHE  (rad.  corne)  n.  f.  Zool.  Petite  corne.  (Vieilli.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  donné  au  fruit  de  la  mâcre,  qui 
présente  des  sortes  do  cornes. 

Corniche  (route  do  la),  magnifique  route  allant  de 
Nice  à  Gènes,  ainsi  nommée  parce  que  le  chemin  au- 
quel ello  a  succédé  (ancienne  voie  romaine),  tracé  sur  la 
crêto  des  rochers  qui  dominent  la  mer,  était  très  étroit  et 
souvent  périlleux.  La  route  actuelle,  commencée  par  lo 
gouvernement  français,  et  achevée  par  le  gouvernement 
piémontais,  côtoie  sans  cesse  lo  bord  de  la  mer,  le  long 
de  laquelle  s'échelonnent  les  petites  villes  de  Monaco 
et  Monte-Carlo,  Menton,  Oneglia,  Albenga,  Finale  et 
Savon  e. 

CORNICHON  n.  m.  Petite  corne  :  Les  cornichons  d'un 
chevreau.  (Peu  us.) 

—  Fam.  Aspirant  à  l'Ecolo  de  Saint-Cyr. 

—  Pop.  Cornard,  cocu  :  Mari  qui  ne  sait  pas  que  sa 
femme  le  fait  cors ichos.  il  Sot,  niais,  imbécile  iJy'être  qu'an 
CORNICHON.  (Lo  féminin  cormchonne 
s'emploie  quelquefois  dans  ce  dernier 
sens.)  Il  Veau  (dimin.  de  cornant). 

—  Bot.  Nom  donné  à  une  variété  do 
concombre  et  surtout  à  ses  fruits,  que 
l'on  confit  au  vinaigre,  lorsqu'ils  sont 
encure  peu  développés. 

—  Jeux.  Nom  que  l'on  donne,  dans 
quelques  provinces,  à  la  boule  qui,  lan- 
cée la  première,  sort  do  but  aux  autres, 
et  que  l'on  nomme  également  cochon- 
net. Il  Cornichon  va  devant,  Espèce  do 
jeu  qui  consiste  ù.  ramasser  en  courant 
divers  objets. 

—  Véner.  Syn.  do  andotjiller. 

—  Vitic.  Nom  vulgaire  d'un  cépage 
dont  lo  raisin  a  un  grain  d'une  forme 
allongée  et  légèrement  courbo. 

—  Zooph.  Cornichon  de  mer.  Un  des 
noms  vulgaires  clos  holothuries,  appe- 
lées également  concombres  de  mer,  à 
cause  de  leur  forme. 

—  Encycl.  Bot.  1^0  cornichon,  plante 
annuelle  originaire  des  Indes,  furmo  uno  des  variétés  du 
cucuinis  sativus  ou  concombre  jaune,  qu'on  désigne  sous  In 
nom  do  petit  concombre  vert,  parce  qu'il  reste  toujours 
très  petit  et  toujours  vert,  même  lorsqu'il  ost  complète- 
ment mùr. 

CORN^pRlSTALLlNE  Ista-lin')  n.  f.  Composé  cristallisé 
iju'oii  obtient  en  traitant  la  cornéino  par  l'acido  sulfurique. 

CORNICULAIRE  {It'^r')  n.  m.  Anti(|.  rom.  Sous-oflicier 
lionuré  du  coruicule  ot,  par  oxt.,  Officier  en  second  d'un 
consul  nu  d'un  tribun,  n  Clerc  ou  secrétaire  qui  accompa- 
gnait un  magistrat  ((^odo  Théodosion). 

~  n.  f.  Hot.  Section  du  genre  colrairc,do  la  famillo  dos 
lichens,  érigée  on  genre  particulier  par 
quelques  autours. 

CORNICULARIQUE  {rik')  adj.  Acido 
'[ue  l'ju  obticiii.  en  faisant  réagir  la 
poudre  de  ziiii"  ot  l'ammoniaque  sur 
l'acido  pulviquo. 

CORNIGULE  (du  lat.  corniculum,  di- 
min. do  cornu,  corne)  n.  f.  Petite  corne. 
Il  Ancien  nom  des  antcnnos  dos  in- 
sectes. 

—  Antiq.  rom.  Ornement  on  forme  do 
corne,  qui  surmontait  lo  casque  do  cor- 
tains  soldats  ou  officiers,  A  qui  lo  général  accordait  cotto 
marque  d'honneur. 

—  Méd.  Sorto  do  voatouso  ou  formo  do  coruol. 


m. 


Cornichon. 


D'argent  h  une  cor- 
nière d'azur. 


A,  con)ière.  —  B,  fer 
cuniif-re. 


CORNICULÉ,  ÉE  adi.  Qui  a  la  formo  d'un  cornet.  (So 
dit  dos  lloiirs  qui  ont  Jos  pétales  roulés  eu  cornet,  comme 
l'ancolie.)  Syn.  do  ANTHiatooi-iNE. 

CORNICULirÈRE  (du  lat.  corniculum,  potite  corno,  ot 
f-rre.  porter)  adj.  Se  dit  de  la  gorge  do  la  corolle,  quand 
elle  ost  obstruée  par  des  cornes  crousos  ot  ouvertes  info- 
riiMircniont,  comme  dans  la  consoudo  tubéreuse. 

CORNIDIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  hydkanoi^:^. 

CORNIER  {ni-é),  ÈRE  adj.  Archit.  Qui  est  à  la  corne, 
à.  laii^lo  d'un  mur  :  Poteau  cornier.  ii  Jointure  cornière. 
Sorte  do  chéneau  en  tuiles,  placé  à  la  jonction  do  deux 
combles,  pour  recevoir  les  eaux  pluviales. 

—  Eaux  et  for.  Arbre  cornier  ou  substantiv.  Cornier, 
Arbre  qui  marque  lo  coin  d'une  coupo  en  forêt. 

—  n.  m.  Mar.  Partie  élevée  des  angles  de  l'arrière  d'un 
navire,    au-dessus    des    hanches.    (No 

s'emploie  que  pour  indiquer  la  situa- 
tion d'un  objet  placé  dans  la  direction 
do  ces  points  du  navire)  :  Nous  avions 
alors  le  phare  par  le  cornier  de  tribord. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  du  cornouiller. 

—  Comm.  V.  carron. 

—  n.  f.  Blas.  Meuble  très  rare,  repré- 
sentant une  anse  ou  uno  corne.  (Ou  n'en 
connaît,  en  France,  d'autre  exemple 
quo  celui  des  armes  des  Villiers  de  l'Islo- 
Adam,  où  l'on  voit  une  cornière  en 
brisure.) 

—  Techn.   Pièce   de    fer  profilée   à 

deux  branches,  dont  la  section  est  généralement  un  angle 
droit.  (Les  cornières  se  fabriquent  par  laminage  sous 
des  cylindres  spéciaux.  Elles  sont  d  un  usage  général 
dans  les  constructions  métalliques,  et  servent  soit  à  as- 
sembler   des    tôles 

sous  un  angle  droit  Vl_J  "^  ^___„-7  B 
aigu  ou  obtus,  soit 
à  renforcer  aux  an- 
gles les  poutres  en 
l'or  à  double  T.)  il 
Equerre  de  fer  po- 
sée à  l'angle  d'un 
coffre,  et,  en  géné- 
ral ,  ornement  en 
équerre  de  certains 
meubles. li  Ornement 
des  coins  de  l'impé- 
riale d'une  voiture,  n  Rangée  de  tuiles  placée  à  la  jonc- 
tion de  deux  pentes  de  tous  et  qui  formo  chéueau  pour 
l'écoulement  des  eaux  pluviales. 

—  Arg.  Etable,  à  cause  des  bètes  à  cornes  que  l'on  y 
garde. 

—  n.  f.  pi.  Typogr.  Nom  donné  à  quatre  équerres  do  fer 

3 ni,  dans  l'ancienne  presse  en  bois,  sont  fixées  aux  angles 
u  coffre,  et  servent  à  maintenir  la  forme  sur  le  marbre. 
Il  On  les  appelle  aussi  cantonîsiêrks. 

—  Mar.  Cornièi'es  ou  Allonges  de  poupe^  Pièces  de  bois 
qui  forment  la  partie  la  plus  élevée  de  la  poupe. 

CORNIFICETUR  (sé-tur  —  forme  do  verbe  latin  donnée 
par  plaisanterie  du  mot  cornard)  n.  m.  Pop.  Cornard,  mari 
trompé. 

CORNIFICIEN  (sî-m  —  do  cornu,  corne,  et  facere,  fairel 
n.  m.  Nom  donné,  dans  les  écoles  du  moyen  âge,  aux  dia- 
lecticiens, par  allusion  à  l'argument  cornu.  V.  coknu. 

GORNIFIGIUS.  général  romain,  qui  fut  envoyé  par 
Octave  avec  une  flotte  contre  Sextus  Pompée  (38  av.  J.-C.), 
puis  mis  à  la  tête  d'une  armée,  qu'il  conduisit  do  Tauro- 
menium  à  Mylès  (36).  En  récompense  do  ses  services, 
Auguste  lui  accorda  le  consulat.  Cornificius  bâtità  ses  frais 
un  temple  de  Diane  à  Rome. 

Cornificius  (Quintus),  tribun  du  peuple,  l'un  des 
juges  do  Verres,  adversaire  de  Catilina  et  do  Clodius, 
"tut  compétiteur  de  Cicéron  au  tribunal,  et  mourut  m 
ùd  av.  J.-C.  —  Son  fils,  également  appelé  Quintus  Corni- 
tlcius,  partisan  de  César,  fut  chargé  par  lui  du  gouver- 
nement de  rillyrie,  puis  de  la  Syrio,  enfin  de  la  Vieille- 
Afrique.  Il  mourut  vers  40  av.  J.-C.  On  no  sait  auquel  do 
ces  deux  personnages  on  doit  attribuer  les  ouvrages  do 
rhétorique  dont  parle  Quintilien,  ainsi  que  la  Hhétorique 
à  Jlerennjus,  ordinairement  jointe  aux  œuvres  de  Cicéron. 
Il  est  probable  que  l'autour  do  ces  divers  ouvrages  est 
le  grammairien  Comiflcius  qui,  sous  lo  titre  d'Ettjma, 
avait  pul)lié  un  traité  dont  Kostus  a  tiré  des  étymologies. 
—  Enfin,  un  troisième  Quintus  Cornlâcius  fut  l'ennemi 
do  Virgile  qui,  dans  les  Kgloijucs,  lo  désigne  deux  fois, 
selon  Servius,  sous  lo  nom  d'Amyntor.  Macrobo,  dans  ses 
Saturnales,  cite  quelques  vors  d'un  poèmo  do  Cornificius, 
intitulé  (ilaucus. 

GORNIFLE  n.  f.  Genre  de  plantes  aquatiques,  type  de 
la  famillo  dos  cératophyllées,  comprenant  uno  dizaino 
d'espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tompôréos  do 
l'hémisphère  nord. 

CORNIFORME  (du  lat.  cornu,  et  do  forme)  adj.  Qui  a  la 
formo  d'une  trorne. 

CORNIGÈRE(du  lat.  comu,  corno,  ot  gerere,  porter)  adj. 
En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  dos  cornos  ou  des  appendices 
imitant  dos  cornes. 

CORNIGLIANO  Ligure,  villo  d'Italie  (Ligurio  [prov- 
tio  (i('^ncsj)  ;  l.soi)  bab.  Fabriques  do  tabac,  do  bouclions, 
do  toile  à  voiles  ;  tissage  et  toiniurerio  do  coton. 

CORNIGLIO,  comm.  d'Italio  (Emilie  [prov.  do  Parmo]), 
au  coniluont  do  la  Bratica  avec  la  Parma  ;  6.200. 

GORNIL  (André-Victor),  médecin  et  homme  nolitique 
français,  né  ù  Cussot  (Allier)  on  1837.  Médecin  îles  hôpi- 
tauxdo  Paris  on  1870,  il  débuta  à  cette  épouuo  dans  la  vio 
politique.  Nommé  préfet  do  l'Allier  par  Gambetta.  lo  4  sep- 
tembre 1870,  démissionnaire  lo  2:i  du  m^mo  mois,  il  fut 
élu  député  on  1876,  comme  républicain,  puis  réélu  en  1877 
ot  on  1881.  En  1882,  il  démissionne,  est  nommé  professeur 
d'anatomio  pathologique  A  la  faculté  do  médecine,  membre 
do  l'Atiadémie  de  médecine  eu  1884,  président  de  la  Société 
anatoriiiquo,  etc.  Il  rentre  dans  la  vio  politii|uo  on  1885, 
en  tiualiio  do  sénateur  do  lAllier.  On  lui  doit  un  grand 
nombre  do  publications  sur  l'histologio  et  la  bactériologie  ; 
entre  autres  :  Contribution  à  l't^tude  des  altt^rations  anato- 
mioucs  de  la  ijouttc  (Cornil  ot  Charcot,  1803)  ;  De  la  ohtisic 
pulmonaire,  étudo  anatomo-patholo(/iqui'  et  clinique  (Cornil 
ot  llérard,  1806)  ;  Leçons  sur  la  syphilis  (1870)  ',  les  Uactti- 


,  Cornillon. 


CORNICHE  —   CORNOUELLE 

ries  et  Ifur  rôle  (Cornil  ot  Babès,  1885),  et  surtout  le  Manuel 
dhistuloijie  pathnlogii/uu  (Coruil  et  Hauvier,  18G9-1876), 
devenu  classique. 

Cornil,  comm.  de  la  Corr6ze,  arrond.  ot  à  8  kilom. 
lo  Tnllo,  pi-ob  do  la  CoiTùzo;  1.810  hab.  CU.  do  f.  Orléans. 
Aluioiorie. 

CORNILLAS  {illa  [Il  mil.])  ou  CORNILLON  {Il  mil.)  n.  lU. 
Petit  dt;  la  cornoiUo.  V.  cuunkili.o.n. 

CORNILLE  {U  mil.)  U.  r.  Nom  vulgaire  du  fruit  du  cor- 
no iiUer. 

CORNILLET  hii-ltf!  [llmU.])  n.  m.  Bot.  .Syn.  vulgaire  des 
genres  eut  lbalk  et  slLKNli.  Il  Ou  dit  aussi  CAUNli.LliT. 

CORNILLON  [U  mil.  —  dimia.  de  coi-ne)  n.  m.  Art  v6l6r. 
Axe    osseux,    sur    lequel 
est  montée  cliacuno  des 
cornes  des  ruminants  ca- 
vicornes. 

—  Techn.  Matière  que 
l'on  trouve  dans  la  corne 
et  qui  est  utilisée  pour 
fabriquer  la  gélatine  du 
commerce. 

—  Encycl.  Art  vétér. 
Le  rornillon  représente  la 
corne  osseuse  ;  la  corno 
proprement  dite  en  est 
conmie  l'étui  corné  ;  cette 
dernière  est  une  forma- 
tion épidermiqne,  tandis  quo  le  cornillon  est  une  saillie, 
une  sorte  d'exostose,  des  os  frontaux. 

CORNIMONT,  comm.  des 'Vosges,  arrond.  et  à  27  kilom. 
de  Kemireiiiont,  sur  la  Moselotte  ;  5.32S  hab.  Ch.  de  f.  Est. 
Filatures  et  manufacture  d'étoffes  de  coton  ;  commerce 
de  fromages. 

CORNINE  n.  f.  Principe  cristallin  dont  la  selution  rougit 
le  tournesol.  (Ou  l'extrait  du  cornus  florida.)  u  On  dit  aussi 
coR.N'iiNi';,  et  coRNiQUE  (acido). 

Corning,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  New-York 
[comté  de  Stouben]),  sur  le  Cliemung,  affluent  du  Sus- 
quehauuah  ;  9.000  hab.  Fonderie  de  fer.  Commerce  de  bois 
et  de  charbon. 

CORNIOLE  ou  CORNIOLLE  n.  f.  Bot.  Nom  vulgaire  de 
la  corouiile  et  de  la  mâcre,  ainsi  dites  par  allusion  à  la 
forme  do  leurs  fruits,  il   On  dit  aussi  cornioule,  cor- 

NUfîLLE,  CORNOUELLE,  OtC. 

CoRNiOLE  (Giovanni  delle)  ou  Jean  des  Corna- 
lines, graveur  sur  pierres  tlnes,  vivait  à  Florence  an 
XV'  siècle,  sous  Laurent  de  Médicis.  C'est  un  des  artistes 
modernes  qui  ont  imité  les  anciens  avec  le  plus  d'intelli- 
gence et  de  bonheur.  Son  chef-d'œuvre  était  un  portrait 
de  Savonarole.  Il  eut  pour  disciple  Domenico  di  Polo, 
autre  graveur  célèbre. 

CORNION  n.  m.  En  T.  de  pêch..  Nasse  supplémentaire, 
que  l'on  ajusto  à  l'extrémité  d'une  autre. 

CORNIOULE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  corniole. 

CORNIQUE  (Hi/r'j  adj.  Géogr.  Qui  appartient  au  pays  de 
Cornouailles  :  Dialecte  cornique. 

—  Chim.  V.  CORNINE. 

—  n.  m.  Dialecte  parlé  dans  le  pays  do  Cornouailles. 

CORNISH-STONE  (locut.  angl.,  signif.  pierre  de  Cor- 
nouailles) a.  f.  Roche  granitique  arénacée ,  employée 
comme  fondant  et  comme  couverte,  dans  la  fabrication 
de  la  porcelaine. 

CORNISTE  Inisst')  n.  Personne  qui  sait  jouer  du  cor. 
Il  Adjectiv  :  Musicien  cormste. 

CORNITE  n.  f.  Nom  donné  par  'Werner  au  silos  corné. 

CORN  LAWS  n.  f.  pi.  Lois  qui,  régissant  le  commerce 
dos  céréales  en  Angleterre,  établissaient  une  échelle  mo- 
bile de  droits  variables  avec  les  prix  qui  se  pratiquaient 
sur  les  marchés  intérieurs. 

—  Encycl.  Ce  régime  datait  de  la  reine  Elisabeth  (158û), 
et  il  subit  des  nombreuses  vicissitudes  jusqu'à  sa  dispa- 
rition. L' Anti-corn-law-league  (v.  ce  mot),  fondée  en  1858 
par  Cobdon,  appelée  couramment  la  lit/ne  de  Manclwster, 
créa  une  puissante  agitation  contre  lo  maintien  des  droits 
sur  les  grains.  Le  ministre  Robert  Pool  y  adhéra  et 
lit  voter,  en  juin  1816,  lo  rappel  des  corn  laws  :  lo  régime 
du  libre-échange  entra  on  vigueur  en  Angleterre  lo  l"  fé- 
vrier 1849.  En  France,  ou  inaugura  un  régime  analogue 
en  1860;  mais,  on  1881,  on  revint  à  la  protection. 

CORNO  (mot  ital.  qui  signif.  corne)  n.  m.  Ethol.  CoitTuro 
des  doges  de  Venise. 

—  Mus.  Mot  italien  qui,  écrit  dans  uno  partition,  indi- 

Ïue  les  passages  qui  doivent  étro  exécutés  parle  cor.  u  PI. 
les  CORNl. 

CORNOMANIE  (>i(  —  du  lat.  corail,  corne,  ot  iiinflm. 
fureur I  n.  f.  Fèto  burlesque  qu'on  célébrait  autrefois  à 
Uonio.  le  samedi  d'après  l'ilques,  et  qui  n'était  pas  sans 
analogie  avec  la  fête  de  l'Ane,  la  fêle  des  fous  ot  autres 
fêtes  symboliques  du  moyen  ùgo. 

CORNOUAILLAIS,  AISE  (a-i//  <>,  «':'  [//  mil.]),  personne 
née  au  pa3s  de  Cornouailles  ou  qui  l'habite.  —  Ze»  CoR- 
NOL',viLi.Ai.s.  (Ces  derniers  sont  dits  aussi  Kernkvotes.) 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  &  ce  pays  ou  il  ses  habi- 
tants ;  Jeunesse  cornou.villaisk. 

CORNOUAILLE  (lat.  Cornubia,  pays  des  Corniibii,  peu- 
plade armoricaine.  (L'étymologio  t'orau  llallir,  pointe  do 
la  Gaule,  n'a  quo  la  valeur  d'une  indication  péograpliiquo!). 

Les  géologues  appellent  plateau  des  Cornouailles  uno 
bande  littorale,  formée  surtout  do  gneiss  et  do  gnuiii. 
ciui  s'étend  au  S.  do  la  Bretagne,  entre  lu  pointe  du  Rai 
et  l'embouchure  do  la  Loire.  Au  point  de  vue  othnogra- 
phioue.  la  Cornouaille  est  un  des  mialre  districts  de  la 
liasse  Bretagne,  l'ancien  évéché  de  Quimper  compieiiani, 
dans  le  département  actuel  du  Finistère,  les  arrondisso- 
meuts  do  Quimper,  Chaieaulin,  Quiuiporlé. 

Cornouailles,  comté  d'Angleterre,  v.  Cornwall. 

Cornouailles  (maciiink  uit).  'V.  sucuiNit. 

CORNOUELLE  OU  CORNUELLE  n.  f.  Bot.  Syn.  do 
COllNlOLi:. 

37 


CORNOUILLE  —  CORNWALLIS 


Cornouiller  :  a,  fleuc- 


GORNOniLLE  {nou-ill  [Il  mil.]  —  lat.  cor-nicidum,  dimiu. 
de  coj-nii,  corne)  n.  f.  Fruit  rouge  et  aigrelet  du  cornouiller. 

CORNOUILLER  {nou-ill-é  [Il  mil.])  n.  m.  Genre  d'arbres 
et  d'arbrisseaux,  type  de  la  famille  des  comacées  :  Le  bois 
de  CORNOUILLER  est  eTcessivemenC  dur.  (Bosc.) 

—  Enctcl.  Ce  genre,  qui  donne  son  nom  à  la  famille 
des  comacées,  renferme  des  arbres,  des  arbrisseaux  et 
des  sous-arbrisseaux  à  fleurs 
blanches  ou  jaunes.  Le  fruitest 
un  drupe  contenant  un  noyau 
à  deux  loges  monospormes.  Le 
genre  cornouiller  renferme  en- 
viron vingt-cinq  .espèces,  qui 
croissent,  pour  la  plupart,  dans 
les  régions  tempérées  de  l'hé- 
misphère nord.  La  plus  connue 
est  le  cornouiller  mâle  {cornus 
mas),  petit  arbre  ou  grand  ar- 
brisseau abondamment  répandu 
dans  les  forêts  de  France.  Nous 
citerons  le  cornouiller  sanguin 
(cornus  sariguinea),  arbuste 
buissonneux  qui  sort  à  faire  des 
haies.  On  emploie  les  rameaux, 
suivant  leur  force,  pour  faire 
des  tuteurs,  des  liens  ou  des  ou- 
vrages de  vannerie  grossière. 
Les  graines  renferment  une 
grande  quantité  d'huile,  d'une 
odeur  désagréable,  mais  qu'on  utilise  pour  l'éclairage,  les 
arts  industriels,  la  fabrication  du  savon,  etc. 

CORNU,  UE  (lat.  cornutus  ;  de  cornu,  corne)  adj.  Qui 
a,  qui  porte  des  cornes  :  Bête  cornue.  Diable  cornd. 

—  Par  ext.  Qui  a  des  angles  très  prononcés,  très  sail- 
lants :  Maiso7i  cornue.  Pains  corncs. 

—  Fam.  Cornard,  cocu  :  Mari  cornu. 

—  Fig.  Bizarre,  déraisonnable  ;  extravagant  :  Idées  cor- 
nues. Visions  cornues,  il  On  dit  plus   souvent  biscornu. 

—  Bot.  lilé  cornu,  Blé  ergoté,  n  Dont  le  style  ou  les  an- 
thères sont  en  forme  de  corne. 

—  Log.  Argument  cornu,  Ancien  nom  du  dilemme  ou 
argument  dont  la  majeure  contient  deux  propositions 
contradictoires,  conduisant  l'une  et  l'autre  à  la  même 
conclusion.  (V.  dilemme.)  ii  Nom  que  l'on  donnait  ancien- 
nement aux  sophismes,  à  cause  du  sophisme  suivant,  qui 
était  célèbre  dans  les  écoles  :  »  Vous  avez  ce  que  vous 
n'avez  pas  perdu.  Or  vous  n'avez  pas  perdu  des  cornes. 
Donc  vous  avez  des  cornes.  « 

—  Manèg.  Cheval  cornu.  Cheval  chez  lequel  les  os  de  la 
hanche  s'élèvent  à  la  hauteur  de  la  croupe. 

—  D.  m.  Petite  monnaie  frappée  sous  Philippe  le  Bol. 

—  Prov.  :  A  mal  enfourner  on  fait  des  pains  cornus, 
En  s'y  prenant  mal  au  début  d'une  affaire,  on  en  com- 
promet la  réussite. 

Cornu  (Sébastien-Melchior),  peintre  français,  né  à 
Lyon  en  1804,  mort  à  Longpont  (Seine-et-Oise)  en  1870.11 
fut  élève  d'Ingres.  Il  alla  visiter  l'Italie  (1832),  puis  voya- 
gea en  Turquie,  en  Orient,  et  se  fixa  à  Paris  vers  1836. 
On  doit  à  cet  artiste  :  le  Christ  sur  la  croix  (Poitiers)  ; 
les  Bacchanales  (Grenoble);  la  Vision  d'un  Turc  (Valen- 
ciennes)  ;  la  Reddition  d'Ascalon  à  Baudouin  III  et  le  Com- 
bat d'Oued-Halleg  (Versailles);  sainte  Anne  ijistruisant  la 
Vierge  (Le  Puy);  Jésus-Christ,  saint  Leit  et  saint  Egidius; 
la  Vierge  ou  là  Mère  des  affligés,  peintures  sur  faïence 
émaillée,  destinées  à  l'église  de  Saint-Leu-Taveruy,  et 
exposées  en  1855.  C'est  cet  artiste  qui  a  été  chargé,  après 
la  mort  de  Flandrin.  de  continuer  les  travaux  décoratifs 
de  Saint-Germain-des-Prés.  Il  est,  en  outre,  l'auteur  do 
peintures  murales  dans  l'église  de  Saint-Séverin. 

Cornu  (  Hortense-Albine  Lacroix,  dame),  femme  de  let- 
tres, née  à  Paris  en  1809,  morte  â  Longpont  (Seine-et-Oiso) 
en  1875,  était  filleule  de  la  reine  Hortense.  Elle  épousa, 
en  1834,  le  peintre  Sébastien  Cornu,  et  se  livra  à  la 
culture  des  lettres.  Amie  d'enfance  de  Napoléon  III,  elle 
entretint  avec  lui  une  longue  correspondance,  qu'elle 
rompit  après  le  2  décembre  1851  et  qu'elle  a  léguée  à  la 
Bibliothèque  nationale,  afin  que  la  publication  en  soit  faite 
plus  tard.  Outre  un  assez  grand  nombre  d'articles  insérés 
dans  diverses  revues,  elle  a  publié,  sous  io  pseudonyme 
de  SÉBASTIEN  Albin  :  Ballades  et  chants  populaires  de 
r Allemagne  (Paris,  1841);  Gœthe  et  Bettina  (Paris,  1843). 

Cornu  (Marie-Alfred),  savant  français,  né  en  1841, 
mort  à  Montmorency  en  1902.  Admis  à  l'Ecole  polytech- 
nique en  1860,  il  entra  ensuite  à  l'Ecole  des  mines, "et  fut 
nommé  ingénieur  on  18S6.  L'année  suivante,  il  devenait 
professeur  de  physiçiue  à  l'Ecole  polytechnique,  puis 
membre  de  l'Académie  des  sciences  en  1878,  président  de 
la  Société  française  de  physique  et  de  l'Association  fran- 
çaise pour  l'avancement  des  sciences.  Cornu  s'est  surtout 
occupé  d'études  sur  la  lumière,  et,  en  1878,  il  obtenait  le 
prix  Lacaze  pour  la  publication  do  son  grand  travail  sur  la 
vitesse  de  la  lumière,  intitulé  Détermination  de  la  vitesse 
de  la  lumière  d'après  des  expériences  exécutées  en  1S74 
entre  l'Observatoire  et  Montlhéry,  travail  imprimé  dans  les 
«  Annales  de  l'Observatoire  n.  Ces  études  avaient  néces- 
sité dans  les  appareils  employés  des  perfectionnements 
importants  indiqués  dans  les  »i  Comptes  rendus  de  l'Aca- 
démie des  sciences  ».  Parmi  ses  nombreux  travaux,  citons 
ses  recherches  sur  lo  groupe  do  raies  a  du  spectre  so- 
laire, ses  études  sur  la  condition  d'achromatisme  dans  les 
phénomènes  d'interférence,  ses  recherches  sur  l'acous- 
tiune  ;  parmi  ses  mémoires  :  /lecherches  sur  la  réflexion 
eriitalline,  thèse  pour  son  doctorat;  un  Nouveau  Polari- 
mètre  (1870);  Du  renversement  des  raies  spf'ctrales  des  va- 
peurs métalliques  (1871);  Sur  le  spectre  de  l'aurore  boréale 
du  4  février  tS72  (1872)  ;  Extension  des  résultats  au  mode 
mineur  {\S13)  ;  Sur  le  spectre  normal  du  soleil  {m\). 

Cornu  (Maxime),  né  à  Orléans  en  1843,  mort  à  Paris 
en  1901.  Ancien  élève  de  l'Ecole  normale  supérieure,  sous- 
lieutenant  du  génie  pendant  lo  siège  de  Paris,  répétiteur 
de  botanique  à  la  Sorbonno  (1869-1873),  assistant  au  Mu- 
séum (1873-1884).  il  devint  professeur  au  Muséum  en  1884 
et  à  l'Ecole  coloniale  en  1898.  Maxime  Cornu  fut  inspecteur 

féaéral  de  l'agriculture  fl881-l885).  On  lui  doit  de  nom- 
reuses  publications  sur  les  cryptogames  et  les  maladies 
des  plantes;  entre  autres,  d'intéressantes  études  sur  lo 
phylloxéra.  Il  s'est  activement  occupé  des  cultures  colo- 
DÎales  et  a  fait  do  nombreuses  introductions  de  plantes 
utiles  dans  les  colonies  françaises. 


GoRNUAILLE  (La),  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à 
32  kilora.  d'Angers,  sur  le  Cressel,  affluent  de  l'Erdre  ; 
1.52S  hab. 

CORNUAU  (nu-o)  n.  m.  Variété  d'alose,  que  l'on  prend  en 
mer.  et  non  plus  à  l'embouchure  des  fleuves  comme  la 
Seine,  la  Loire  ou  l'Escaut. 

CORNUBIANITE  (rad.  Cornouailles)  n.  f.  Un  des  noms 
par  lesquels  ou  a  désigné  le  gneiss.  Il  Nom  donné  à  un 
type  de  roche  métamorphique,  dans  lequel  le  mica  pré- 
sente une  disposition  gneissique. 

CORNUCHET  {chè)  n.  m.  Techn.  Petit  cornet. 

CORNUCOPIA  n.  f.  Cépage  américain  hybride,  à  matu- 
rité précoce  donnant  un  vin  d'assez  bonne  qualité.  (On  a 
essayé  d'employer  ce  cépage  comme  producteur  direct 
dans  quelques  régions  du  Beaujolais;  mais,  dans  les  con- 
trées sèches,  il  se  laisse  encore  facilement  attaquer  par  le 
phylloxéra.) 

CORNUCOPIE  {pî)  n.  f.  Genre  de  graminées,  tribu  des 
phalaridées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  en 
Orient. 

CORNUDA,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Trévise]), 
près  do  la  Piave  ;  4.575  hab. 

CORNUDE  (du  provenç.  coumudo,  même  sens)  n.  f.  Seau 
de  bois  en  usage  dans  une  savonnerie. 

CORNUDELLA.  comm.  d'Espagne  (Catalogne  [prov.  de 
Tarragonej).  sur  le  Ciurana,  affluent  de  l'Ebre;  3.000  hab. 
Moulin  â  huile,  fabrique  de  savon. 

CORNUDET  {dé)  n.  m.  Petit  seau  de  bois. 

CORNUDET  DES  ChOMETTES  (Joseph),  sénateur  et 
comte  do  l'Empire,  né  à  Crocq  (Creuse)  en  1755,  mort  en 
1834.  D'abord  avocat  au  parlement  de  Paris,  il  fut  mem- 
bre de  l'Assemblée  législative.  Nommé,  en  1797,  au  conseil 
des  Anciens,  il  prit  part  au  coup  d'Etat  du  18-Brumaire, 
devint  sénateur  et  comte,  fit  preuve  d'un  dévouement 
sans  réserve  à  Napoléon,  dont  il  vota  cependant  la  dé- 
chéance en  1814  ;  entra,  la  même  année,  à  la  Chambre  des 
pairs,  continua  d'y  siéger  pendant  les  Cent-Jours,  en  fut 
éliminé  au  deuxième  retour  de  Louis  XVIII,  mais  y  ren- 
tra à  partir  do  1819. 

CORNUE  {7iû)  n.  f.  Chim.  Vaisseau  à  col  étroit  et  courbé, 
dont  on  se  sort 
pour  certaines 
distillations  : 
Cornue  de 
verre,  de  grès, 
de  platine.  Il 
Cornue  à  gaz. 
V.  gaz. 

—  Econ.rur. 
Nom  donné, 
dans  le  Midi,  à 
de  grands  vais- 
seaux de  bois, 
munis  sur  les 
côtés  de  cro- 
chets dans  les-  ^  Cornue  enverra  —  2,  Cornue  en  verre  tu- 
(juels  on  passe  bulée.  —  :i.  Cornue  ea  grès.  —  4-  Cornue  inex- 
des  bâtons  piosible.  —  5.  Coraue  en  fonte,  .souvrant  en 
pour    porter  deux  parties. 

ces  ustensiles. 

—  Moll.  Cornue  digitale,   Coquille  du  genre  strombe. 
GORNUEL  (Anne-Marie  Bigot,  dame),  née  et  morte  à 

Paris  {1605-1694).  Son  père  avait  été  intendant  du  duc  de 
Guise  ;  l'opulence  do  son  mari,  trésorier  des  parties  ca- 
suelles,  lui  permit  d'ouvrir  un  salon  qui  fut  presciue  rival 
du  fameux  hôtel  de  Rambouillet.  Ses  saillies  piquantes, 
ses  vives  réparties,  sont  souvent  citées  par  les  anecdo- 
tiers  de  l'èpotiue,  surtout  par  Tallemant  des  Réaux  ex. 
M"*  de  Sévigné. 

CORNUELLE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cornouelle. 

CORNUET  {nu-è)  n.  m.  Fourche  à  deux  dents,  ii  Espèce 
de  pâtisserie  c|ue  l'on  fait  principalement  en  Champagne. 
Il  Nom  vulgaire  d'un  végétal  dont  l'appellation  scienti- 
fique est  bidens  tripartita  :  c'est  une  corymbifère. 

CORNUFER  {fèr')  n.  m.  Genre  d'amphibiens  anoures, 
famille  des  hylidés,  comprenant  des  rainettes  à  grande  tête 
aplatie,  à  front  sillonné,  à  grands  3'eux,  dont  les  paupières 
supérieures  sont  armées  d'une  corne.  (L'espèce  type  du 
genre,  cornufer  unicolor,  habite  la  Nouvelle-Guinée.) 

CORNULAIRE  {1er)  n.  f.  Genre  d'alcyonaires,  type  de 
la  tribu  des  curnularinés,  comprenant  des  formes  à  po- 
lypes rétractiles,  vivant  eu  diverses  mers.  [La  cornulaire 
corne  d'aboniJance  (cornularia  cornucopia)  habite  la  Mé- 
diterranée, ainsi  que  la  cornulai-ia  crassa.] 

CORNULAQUE  {la/c)  n.  f.  Bot.  Genre  de  chénopodées, 
renfermant  trois  espèces,  d'Egypte,  d'Assyrie  et  d'Arabie. 

CORNULARINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'anthozoaires  alcyo- 
naircs.  famille  des  alcyonidés,  comprenant  des  colonies 
charnues  dont  les  polypes  sont  unis  par  des  bourgeons  ou 
des  stolons.  Genres  principaux  :  coimulaire,  rhizoxénie, 
clavulaire,  anthélie.  —  Un  cornulariné. 

CORNU-LASSALE  (Charlos-Robert),  corsaire  français, 
né  en  1771,  mort  en  1860.  En  l'an  VII  de  la  République, 
il  quitta  le  port  do  Boulogne  avec  le  navire  le  Furet  armé 
en  course,  et,  à  partir  de  ce  moment,  soit  avec  ce  bâti- 
ment, soit  avec  l  Impivmptu  et  le  Glaneur,  il  captura  jus- 
qu'^  l'an  XIII  une  quinzaine  de  navires  marchands  an- 
glais, portant  pour  la  plupart  de  riches  cargaisons. 

CORNULIER-LUCINIÈ RE  (Alphonse-Jean-Claude-René- 
Théodore,  comte  db),  marin  français,  né  à  Luciuière 
(Loire-Inférieure)  en  1811,  mort  à  Nantes  en  1886.  Il  prit 
d'abord  part  à  l'expédition  du  Tage  (1831),  contribua  à  la 
prise  do  Bôno  en  1832,  à  celle  de  Bougie  en  1833,  et  se 
fit  remarquer  dans  les  mers  do  l'Inde  ap  1839.  Il  devint 
capitaine  do  vaisseau  on  1855.  Après  s  être  distingué  à 
ratta((uo  do  Kinburn,  il  prit  part,  sous  les  ordres  de  l'ami- 
ral Bouét-Willaumez,  à  l'attaque  d'Acapulco,  fit  partie  du 
conseil  d'amirauté,  et  fut  nommé  contre-amiral  en  1868. 
Kn  1869,  de  Cornulier-Lucinièro  reçut  le  commandement 
des  forces  navales  françaises  on  Chine  et  au  Japon,  puis 
fut  nommé  gouverneur  intérimaire  de  la  Cochinchinojus- 
qu'au  moment  où,  en  mai  1871,  il  dut  revenir  en  France 
et  fut  admis  à  la  retraite  eu  1873. 

CORNULITE  n.  m.  Genre  d'annélides,  créé  sur  dos  tubes 
fossiles  du  terrain  silurien,  et  qu'on  suppose  avoir  cou- 


290 

tenu  des  vers  marins.  (Les  cornulitos  sont  considérés  par 
beaucoup  de  savants  comme  des  tiges  déchinodermes 
appartenant  au  groupe  des  cystides.) 

CORNUPÈTE  (du  lat.  cornu,  corne,  et  petere,  attaquer"^ 
adj.  Terme  employé  par  les  numismates  dans  cette  seule 
expression  :  Taureau  cornupete,  Taureau  qui  frappe  de 
la  corne. 

CORNUS  {nuss  —  mot  lat.)  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique 
du  genre  cornouiller. 

Cornus,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Aveyron,  arrond.  et  à 
34  kilom.  do  Saint-Aff'rique,  à  peu  de  distance  de  la 
Sorgue;  1.202  hab.  Mine  de  fer;  fromages  façon  Roque- 
fort. —  Le  canton  a  9  comm.  et  5.233  hab. 

CORNUSPIRE  {spir')  n.  f.  Genre  de  foraminifèros,  type 
de  la  lamilip  <U's  cornuspiridés,  comprenant  de  minuscules 
orgaiiisiiies  marins  dont  la  cofjuille  porcelainée  est  enrou- 
lée comme  celle  d'une  ammonite.  (Les  cornuspires  vivent 
dans  les  mers  d'Europe,  ou  sont  fossiles  depuis  le  juras- 
sique.) 

CORNUSPIRIDÉS  (spt)  n.  m.  pi.  Famillede  foraminifères 
imperforés,  renfermant  ceux  dont  la  coquille  a  ses  loges 
allongées  et  disposées  en  rangée  ou  en  spire.  (Dans les 
cornuspiridés  se  rangent  les  genres  :  nubéculaire,  nubé- 
culospire,   squamuUne,   cvrnuspire,   hanérine,  etc.)  —    Uri 

CORNUSPIRinÉ. 

CoRNUT  (Jacques-Philippe),  en  lat.  Cornutus,  bota- 
niste et  médecin,  né  à  Paris  vers  1606,  mort  en  1651.  Il  se 
fit  recevoir  docteur  en  1626,  et,  tout  en  pratiquant  son  art, 
se  livra  à  son  goût  pour  la  botanique:  il  fut  longtemps 
l'ami  de  Gui  Patin.  Cornut  a  publié  :  Canadensiuyn  planta- 
rurn  aliarumque  nondum  editarum  historia  (Paris,  1535, 
iu-4»).  Cet  ouvrage  contient  soixante  planches,  et  est  suivi 
d'une  esquisse  d'une  flore  des  environs  de  Paris,  intitulée  : 
Enchiridion  botanicum  parisiense. 

CORNUTIE  (si)  n.  f.  Bot.  Genre  de  verbénacées,  ren- 
fermant six  espèces  de  l'Amérique  tropicale. 

CORNUTINE  n.  f.  Chim.  Nom  d'un  des  principes  extraits 
de  l'ergot  de  seigle  avec  l'ergotine,  l'ergotinine,  l'acide 
ergotinique  et  l'acide  sphacéliuique  ;  elle  serait  de  l'ergo- 
tinine oxydée. 

CoRNUTUS  (Lucius  AnnEcus),  sto'icien,  né  à  Leptis, 
en  Afrique,  au  i"  siècle  de  l'ère  chrétienne,  mort  en 
54.  Il  professa  à  Rome  les  principes  de  son  école,  et 
fut  le  maître  de  Lucain  et  de  Perse.  Il  inspira  à  ses 
élèves  un  respect  et  un  attachement  passionnés.  Les 
poésies  de  Perso  sont  un  perpétuel  hommage  à  sa  vertu. 
Ses  ouvrages  sont  perdus;  on  n'a  de  lui  qu'un  fragment 
d'un  traité  Zi'e  la  nature  des  dieux.  On  sait  qu'il  avait  écrit 
des  tragédies;  on  pense  qu'il  a  dû  composer  aussi  des 
satires.  Néron,  ayant  projeté  d'écrire  en  vers  toute  l'his- 
toire de  Rome,  Cornutus  fut  invité  à  une  sorte  de  conseil 
où  l'on  discuta  sur  le  nombre  de  livres  qu'il  convenait  de 
consacrer  à  ce  sujet  :  ■■  Quatre  cents  ne  seraient  pas  de 
trop,  11  dit  quelquun.  Et,  comme  Cornutus  se  récriait: 
"  Votre  Chrysippe,  objecta  le  flatteur,  en  a  composé  bien 
plus.  —  C  est  vrai,  répli(jua  le  philosophe;  mais  les 
livres  de  Chrysippe  sont  utiles  à  l'humanité.»  Cette  ré- 
ponse lui  valut  l'exil.  On  ne  sait  rien  sur  ses  dernières 
années,  sinon  qu'il  fut  mis  à  mort  par  ordre  de  Néron. 

CORNWALL,  comté  de  I  Océanie  anglaise  (Australasie 
[Tasmauie]),  peuplé  de  plus  de  40.000  hab.,  sur  une  super- 
ficie de  4.049  kilom.  carr.  Capit.  Launceston. 

CoRNWALL  ou  Cornouailles,  comté  de  l'Angle- 
terre, formant  presqu'île  à  l'extrémité  S.-O.  de  l'île,  sur 
le  canal  de  Bristol,  l'Atlantique  et  la  Manche.  Superf. 
3.513  kilom.  carr.  (avec  les  îles  Scilly);  322.589  hab.  Les  ca- 
ractères du  pays  sont  identiques  à  ceux  de  la  Bretagne 
française.  Terrains  cristallins  (granit)  et  primaires.  Côtes 
rocheuses  et  très  déchiquetées.  L'ensemble  du  comté  est 
traversé  par  de  longues  croupes  montagneuses  couvertes 
de  bruyères  et  d'ajoncs,  dont  l'altitude,  décroissant  du 
N.  au  S-,  atteint  jusqu'à  430  mètres.  Rivières  peu  dé- 
veloppées, comme  le  Camel.  La  côte  jouit  d'un  climat 
exceptionnellement  doux,  et  cette,  douceur  de  climat  per- 
met la  culture,  en  pleine  terre,  du  myrte  et  du  camélia. 
Cependant,  l'ensemble  du  pays  est  peu  fertile  :  seules,  les 
vallées  sont  cultivées  et  boisées.  Les  côtes,  très  poisson- 
neuses, ont  déterminé  en  Cornwall  une  importante  popu- 
lation de  pécheurs.  Mais  la  grande  richesse  du  pays  réside 
dans  ses  produits  minéraux  :  les  mines  de  cuivre  et  d'étain 
de  Cornouailles  sont  exploitées  depuis  la  plus  haut  anti- 
quité. Argent,  manganèse,  bismuth,  arsenic,  kaolin. 

CORN'WALL,  ville  du  Dominion  canadien  (prov.  d'On- 
tario), sur  le  Saint-Laurent  ;  6.800  hab. 

CORNWALL-AND-STORMOND,  nom  d'un  double  comté 
du  Dominion  canadien  (  prov.  d'Ontario) ,  peuplé  de 
27.200  hab.  sur  1.S59  ktlom.  carr. 

CORNWALLIS  (Charles  M.\NN,  marquis  et  comte  de),  gé- 
néral et  homme  d'Etat  anglais,  né  en  1738,  mort  en  1805. 
Ayant  pris  du  service  sous  le  nom  de  v-  lord  Brown  »,  il  fit 
ses  premières  armes  pendant  la  guerre  de  Sept  ans  et  devint 
colonel  eu  1761.  A  la  mort  do  son  père,  en  1762,  il  entra  à 
la  Chambre  des  lords,  et  fut  honoré  de  l'amitié  du  roi,  dont 
il  devint  chambellan,  puis  aide  de  camp.  En  1776,  il  fut 
nommé  major  général  de  l'armée  anglaise  dans  l'Amérique 
du  Nord.  Il  prit  Charlestown  en  1780,  battit  le  général 
Gates  ù  Cambden  et  le  général  Green  à  Guilford;  mais, 
en  1781,  bloqué  dans  Yorktowu  par  les  troupes  franco- 
américaines,  il  fut  obligé  de  capituler.  Nommé,  en  178G, 
gouverneur  du  Bengale,  il  réforma  l'administration,  puis 
entra  en  guerre  contre  Tippo-Saïb,  qu'il  défit  complète- 
ment et  dont  il  démembra  l'empire  (1792).  De  retour  en 
Angleterre,  il  reçut  le  gouvernement  de  l'Irlande,  parvint, 
grâce  à  son  esprit  conciliant,  à  calmer  les  esprits  alors 
très  surexcités,  et  sauva  le  pays  d'une  invasion  française. 
En  1801,  il  se  rendit  à  Pans,  où  il  fut  l'un  des  négocia- 
teurs de  la  paix  d'Amiens,  puis  accepta,  en  1805,  les  fonc- 
tions de  gouverneur  général  des  Indes.  Il  mourut  près  do 
Bénarès,  ([uehjuo  temps  après  son  arrivée. 

CoRNWALLIS  (William  Mann,  comte  de),  amiral  an- 
glais, né  en  1744,  mort  en  1819,  frère  du  précédent.  Entré 
clans  la  marine  à  onze  ans,  il  était  lieutenant  do  vaisseau 
à  dix-sept,  et  capitaine  à  vingt  et  un.  Commandant  du 
Canada,  pendant  la  guerre  d'Amérique,  il  infligea,  en  1782, 
une  défaite  à  l'escadre  française  du  comte  de  Grasse  dans 
les  oaux  do  lu  Dominique.  En  1793,  Cornwallis  attaqua  les 


291 

possessions  françaises  aux  Indes  ot  s'empara  ilo  Poiidi- 
oliéry-  Promu  contre-amiral  lannoo  suivante,  il  assista,  en 
I793|à  la  bataille  do  Quiberon.  En  nya,  il  ro^ut  le  com- 
niaiidoinont  dos  t'oroos  britanniques  aux  Indes  et  devint 
amiral.  Il  t[uitta  la  marine  aprCs  la  paix  d'Amiens. 

CORNWALLITE  (do  Cornouailtes,  nom  do  pays)  n.  f. 
Ar^iéniato  hydraté  naturel  de  cuivro,  qu'on  a  trouvé  dans 
le  fomtë  do  Cornouailles,  on  Angleterre,  ot  qui  est  trùs 
voisin  do  l'olivôuite. 

CORNWINDER,  corsaire  dunkorquois,  né  vers  la  moitié 
du  xviii"  siècle,  célèbre  par  ses  prises  sur  les  Anglais 
pendant  les  p:uorros  de  la  Révolution  et  do  l'Empire.  C'est 
on  l'an  VI  que  Cornwinder  attira  pour  la  promiùro  fois  l'at- 
tention publique  par  l'audace  do  ses  coups  de  main.  Monté 
sur  un  petit  bâtiment,  le  Hihoteur,  il  s'aventura  jusque 
sous  le  leu  des  côtes  anglaises  pour  capturer  les  navires 
marchands  qu'il  remorquait  ensuite  à  Dunkernue.  Pendant 
quelques  années,  on  n'entend  plus  parler  de  lui  ;  puis,  on 
IS07,  il  reparait,  et,  dès  lors,  les  courses  se  succèdent 
sans  interruption.  On  n'en  compte  pas  moins  de  seize,  dans 
l'espace  de  onze  mois.  L'exploit  le  plus  célèbre  de  Corn- 
winder est  celui  qu'il  accomplit  le  ly  février  1807  avec  son 
navire  la  Revanche  et  deux  autres  petits  bâtiments  :  en 
pleine  tempête,  il  aborda  cinq  bâtiments  ennemis,  ot, 
après  les  avoir  forcés  à  amener  leur  pavillon,  traversa 
uudacieusement  les  croisières  anglaises  et  ramona  intact 
à  Dunkerque  ce  magnifique  butin. 

CORO,  ville  des  Etats-Unis  du  Venezuela,  la  principale 
localité,  avec  Maracaïbo,  de  l'Etat  de  Falcon  ;  environ 
10.000  hab.  Elle  est  bâtie  sur  uuo  petite  colline,  près  do  la 
mer  des  .Antilles.  Coro  fait  un  commerce  assez  important 
par  son  port  de  la  Vêla,  auquel  elle  est  unie  par  un  che- 
min do  fer;  elle  exporte  surtout  des  bois,  des  peaux,  du 
café  et  du  cacao. 

COROADOS,  tribus  du  Brésil  qui  vivent  disséminées 
dans  les  forêts  de  l'intérieur  et  qui  descendent,  comme  les 
/iolocudos,  dont  elles  présentent  les  caractères  physiques, 
des  premiers  habitants  du  pays.  Ceux  qui  font  partie  do 
ces  tribus  vont  tout  nus,  s'épilent  le  corps  et  la  face,  et 
ne  conservent  que  leur  chevelure.  Les  hommes  so  rasent 
même  le  sommet  de  la  tète.  Ils  traînent  une  existence 
misérable  et  ne  paraissent  avoir  aucune  notion  religieuse. 
COROCARO  ou  COROCONO  n.  m.  Variété  do  minerai  do 
cuivro  qu'eu  trouve  en  Australie,  aux  Etats-Unis  ot  au 
Pérou. 

COROCORO,  ville  de  Bolivie  (dép.  de  La  Paz)  ;  4.000  hab. 
Mines  de  cuivre  et  d'argent. 
COROCORB  n.  m.  Navire  caboteur  malais. 
—  Encycl.  Les  corocores  sont  à  fond  plat,   larges  au 
milieu  et  à  ^ 

extrémités  \\  Corocore, 

relevées; 
ils  portent 
à  1  arrière 
un  ou  deux 
fj:  o  u  V  e  r  - 
nails;  leurs 
voiles  sont 
trapézoï- 
dales et  en 
nattes  ;  ils 
marchent 

souvent  à  l'aviron  et  sont  très  rapides,  car  les  grands 
peuvent  avoir  jusqu'à  soixante  rameurs  sur  deux  rangs. 
GORODU,  comm.  doRoumanie(dist.deTecuciu);3.ieoh. 
CORtEBOS.  Myth.  gr.  Fils  de  Mygdon,  roi  do  Phrygie, 
et  d'Anaximène.  Il  périt  à  la  prise  de  Troie,  en  voufant 
sauver  Cassandre,  sa  fiancée.  (Il  figurait  dans  le  tableau  de 
Poiygnoto,  à  Delphes.)  —  Héros  argien,  qui  tua  le  monstre 
envoyé  par  Apollon  pour  punir  Argos  de  la  mort  d'un 
(ils  qu'il  avait  eu  de  Psamathé,  fille  du  roi  Crotopos.  (Lo 
dieu,  irrité  du  meurtre  du  monstre,  frappa  la  contrée  d'une 
poste;  Corœbos,  pour  apaiser  le  courroux  d'Apollon,  alla 
consulter  l'oracle  de  Delphes,  qui  lui  ordonna  d'emporter 
un  trépied  et  d'ériger  à  Apollon  un  temple  à  l'endroit  où 
ce  trépied  lui  échapperait  des  mains.  Ce  fut  sur  lo  mont 
Géranien,  près  de  Mégare,  qu'il  le  laissa  tomber,  et  ce 
fut  là  qu'il  éleva  le  temple.  Corœbos  avait  à  Mégare  son 
tombeau,  sur  lequel  était  représenté  son  combat  avec  le 
monstre.)—  Athlète  éléen,  qui  vivait  au  viii"  siècle  avant 
notre  ère.  (Les  jeux  Olympiques  existaient  depuis  soixante 
ans  environ,  lorsque  les  Grecs  décidèrent,  en  776,  qu'ils 
seraient  célébrés  tous  les  quatre  ans,  ot  que  chaque  olym- 
piade porterait  le  nom  de  celui  qui  remporterait  h?  prix 
de  la  course.  Cette  année,  ce  fut  Corœbos  qui  mérita  ro 
prix,  et  qui,  par  suite,  donna  son  nom  à  la  première  olym- 
piade. Pausanias  vit  sa  statue  â  Olympio.) 

GORŒBUS  {bnss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  sor- 
ricornes,  famille  dos  buprestidés ,  tribu  des  agrilinés, 
comprenant  des  buprestes  de  taille  petite  ou  moyenne, 
allongés,  à  élytres  postérieuromont  ré- 
trécis. (On  connaît  quatre-vingts  es- 
f)ècos  do  corœbus  reparties  sur  tout 
0  globe,  dont  vingt  sont  propres  à 
l'Europe  ;  elles  sont  ordinairement 
bronzées,  avec  des  fascies  grises.  Le 
corœbus  est  très  nuisible  dans  les  bois 
de  chênes,  où  sa  larve  ronge  les  jeunes 
branches.) 

COROGNE  (province  de  la),  divi- 
sion a<lministrative  de  l'Espagne,  ù 
l'L'xtrémité  nord-ouest  de  la  péninsule, 
sur  l'Atlantique.  Suporf.  :  7.003  kilom. 
carr.  ;  613.702  hab.  Ch.-l.  La  Corof/ne. 
Côtes  très  découpées  en  baies  pro- 
fondes ou  rias  :  baie  du  Ferrol,  caps  Finistorro  et  Ortogal. 
Pays  très  montuoux,  quoique  assez  peu  élevé  ;  l'eau 
s'écoule  par  des  torrents  plutôt  que  par  dos  fleuves.  Climat 
tempéré  et  pluvieux  sur  les  côtes,  froid  dans  riotériour. 
-Sol  on  général  peu  fertile.  Pâturages.  Mines  do  for,  cuivro 
ot  argent. 

CoROGNE(La),  on  cspagn.  La  CorUNA,  ville  d'Es- 
pagne ((Jalico  (prov.  do  la  Corogiio]),  sur  une  petite  près 


CORNWALLITE 


CORONAIRE 


(Sr. 


Corcubus 
i  toi»  et  demie;- 


^ 

s 

s 

G 

â 

o 

\r 

r^^ 

a 

^^3.^^ 


La  Corogne. 


fluHe 


rjOO  liai).  Etaulissonienis 


(lu  lie  (10  l'océan  Atlantique;  37. 
u'instruction.  Manufacture  do  taijac.  Verrerie.  Port  tlo 
guerre  ot  do  comniorco  vaste  ot  sûr.  Ch.-l.  do  la  prov.  de 
La  Coroijne,  et  de  la  capitainerie  générale  do  Galice.  — 
Pop.  du  district  de  la  Corogne  :  77.180  hab. 


La  Corogne,  divisée  en  ville  haute  et  ville  basse  (Posca 
deria),  noll're  pas  d'édifices  intéressants. 

L'origine  de  La  Corogne  est  fort  ancienne,  mais  obscure 
il  est  douteux  qu'elle  tire  son  nom 
d'une  corruption  du  lat.  columna 
(colonne),  qui  aurait  désigné  l'es- 
pèco  do  phare  appelé  toui-  d'Hercule, 
que  l'on  prétond  avoir  été  bâti  par 
les  Phéniciens.  Ce  monument  sin- 
gulier, qui  s'élève  à  l'extrémité  de 
la  presiiu'île,  fut,  en  tout  cas,  réparé 
par  les  Romains,  qui  le  dédièrent  à 
Mars.  En  10.51,  Philippe  II  s'embar- 
qua à  La  Corogne  pour  so  rendre 
en  Angleterre.  En  janvier  1809,  les 
Anglais,  conduits  par  John  Moore 
ot  battant  en  retraite  devant  le 
maréchal   Soult,  durent,  après  un 

combat  malheureux  où  ils  perdirent  leur  général  et 
12.1100  hommes,  abandonner  I-a  Corogne  aux  français  et 
reprendre  la  mer.  En  1823,  les  Français  s'emparèrent  de 
nouveau  de  cette  ville,  que  défendirent  quelques  semaines 
les  constitutionnels  espagnols. 

GOROJO  n.  m.  Substance  textile,  qui  provient  d'une 
espèce  de  palmier  croissant  en  abondance  dans  l'île  do 
Cuba.  (On  l'emploie  pour  la  fabrication  des  cordes.) 

COROKIE  [kl]  D.  f.  Bot.  Genre  de  cornacées,  renfermant 
deux  espèces  qui  croissent  en  Nouvelle-Zélande. 

COROLITIQUE  adj .  Se  dit  quelquefois  pour  coROLLiTiQUE. 

COROLLACÉ,  ÉE  adj.  Qui  ressemble  à  la  corolle,  qui 
est  de  la  nature  do  la  corolle.  (On  emploie  de  préférence 
le  synonyme  pètaloïde.) 

COROLLAIRE  {1er'  —  lat.  corollarium  ;  de  corolla,  petite 
couronne)  n.  m.  Log.  Preuve  surabondante  d'une  propo- 
sition déjà  suffisamment  prouvée,  n  Mathém.  Conséquence 
découlant  de  la  démonstration  d'une  proposition,  et  n  ayant 
elle-même  besoin  d'aucune  démonstration  nouvelle. 

—  Adjectiv.  Qui  est  de  la  nature  du  corollaire  ;  Propo- 
sition COROLLAIRE. 

—  Par  ext.  Conséquence  nécessaire  et  évidente;  fait 
résultant  inévitablement  d'un  autre  fait  :  Le  droit  yi'est 
qu'un  COROLLAIRE  du  devoir.  (J.  Droz.) 

—  Antiq.  rom.  Couronne  de  lames  d'argent  ou  d'oripeaux, 
que  l'on  olfrait  aux  acteurs  conviés  à  un  festin. 

—  Bot.  Cirre  né  du  prolongement  des  pétales. 

COROLLAIRE  {1er')  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  se  rapporte 
à  la  corolle. 

COROLLE  (du  lat.  corolla,  petite  couronne)  n.  f.  Partie 
la  plus  interne  du  périanthe  ou  ensemble  des  enveloppes 
florales,  dont  le  rôle  est  de  protéger  l'androcée  et  le 
gynécée  pendant  leur  développement. 

—  Encycl.  La  corolle  est  constituée  par  des  pétales, 
pièces  ordinairement  verticillées  et  colorées  de  teintes 
vives.  U  y  a,  cependant,  des  plantes  chez  lesquelles  les 
pétales  sont  insé- 
rés en  spirale  .^W^^^^-s^  »---^  *î y 
(cactées),  et  d'au- 
tres dont  la  cou- 
leur est  verte 
comme  celle  des 
sépales  (pétales 
sépatotdes  de  s 
joncs).  En  réalité, 
les  pétales,  comme 
toutes  les  pièces 
florales,  ne  sont 
pas  autre  chose  que 
dos  feuilles  adap- 
tées à  une  fonc- 
tion spéciale,  et  on 
peut  ODser  ver,  chez 
certaines  fleurs , 
tous  les  intermé- 
diaires entre  les 
sépales  et  les  pétales  d'une  part,  entre  les  pétales  ot  les 
étaminesde  l'autre  (nénuphar).  Une  fleur  apétale  ost  entiè- 
rement dépourvue  ae  pétales  (ortie,  chêne). 

On  distingue  des  corolles  diali/pëtales  (renoncule),  dans 
lesquelles  les  pétales  sont  séparés  les  uns  dos  autres  jus- 
qu'à leur  base,  ot  des  corolles  gamopétales  (bourraclie), 
appelées  aussi,  et  très  improprement,  corolles  monopétales, 
dont  les  pétales  sont  concroscents  sur  une  longueur  plus 
ou  moins  grande,  et  ne  se  distinguent  qu'au  nombre  des 
dents  ou  dos  lobes  portés  par  lo  bord  libre  de  la  corolle  : 
le  tube  d'une  corolle  gamopétale  en  est  la  région  infé- 
rieure correspondant  aux  parties  concrescentes  dos  pé- 
tales; le  limbe  est  la  région  supérieure  correspondant  â 
leurs  parties  libres;  la  gorge  o%\A&.  limite  de  séparation  do 
ces  deux  régions  â  l'entrée  du  tube.  Que  la  corolle  soit 
dialypétale  ou  gamopétale,  les  pétales  naissent  toujours 
isnluinont  :  la  garaopétalie  provient  d'un  accroissement 
intercalaire  qui  so  localise,  le  long  d'une  zono  annulaire, 
â  la  base  commune  do  tous  les  pétales.  La  dialypôtalie 
n'accompagne  pas  forcément  la  dialysépalio.  pas  plus 
que  la  gamopélalio  n'est  forcément  liée  ù  la  çamosépalie  : 
c'est  ainsi  que,  dans  une  fleur  de  pois,  lo  calice  est  gamo- 
sépale ot  la  corolle  dialypétale. 

I,a  corolle  est  régulu^re  (renoncule,  bourrache)  quand 
elle  est  symétrique  par  rapport  à  un  axe,  qui  n'est  autre 
que  lo  prôlongoniont  do  celui  du  pédicollc  uoral  ;  elle  est 
irrégulière  (pois,  lamier)  quand  oUo  est  symétrique  par 
rapport  â  un  seul  plan,  passant  par  l'axe  du  pédicollo.  La 
symétrie  de  la  corolle  est  ordinairement  do  même  nature 
que  collo  du  calice. 

La  coroUo  no  tombe  en  général  qu'après  la  fécondation  , 
cllo  est  dite  caduque  quand  elle  tombe  on  même  temps 
que  s'épanouit  l'androcéo  (vigne,  eucalyptus). 

COROLLE,  ÉEadj.So  dit  dos  plantes  ou  dos  fleurs  qui  sont 
munies  duno  corolle  :  Plante  corolléb.  Fleur  corollih^. 

COROLLÉEN,  ENNE  (^Sm,  éa')  adj.  Qui  appartient  A  la 
corullo,  qui  constitue  la  corolle. 

COROLLirÈRE  fdo  corolle,  et  du  lat.  ferre,  porter]  adj. 
Qui  porto  mto  corolle.  tSe  dit  du  cynophoro,  quand  il  sort 
de  support  aux  pétales,  comme  dans  l'toillol)  :  Gi/nophore 

COUDLLlFl'au:. 

GOROLLIFLORC  (do  corolle,  Ot  du  lat.  fias,  floris,  fiour) 
adj.  Hont  la  fleur  est  munie  d'une  corolle.  (Ne  so  dit  que 
dans  lo  cas  d'uuo  coroUo  mouopétulo  liypogyno.) 


Corolle  :  a,   renoncule;  b.  bmirraclit; 
c,  vigne  ;  d,  lamier  ;  e,  puis. 


—  n.  f.  pi.  Grande  classe  du  règne  végétal,  dans  la  mé- 
thode de  de  Candolle,  pour  désigner  los  dicotylédones  ga- 
mopétales chez  lesquelles  los  étamines  sont  concrescentes 
avec  la  corolle  par  leurs  fllots  (primevère).  [On  reconnaît 
([u'une  plante  est  coroUiflore  on  arrachant  sa  corolle  et  en 
constatant  qu'elle  entraîne  avec  oUo  toutes  los  étamines.] 

—    Une  COHOLLIFLORE. 

GOROLLIFORME  (do  corolle,  et  forme)  adj.  Qui  a  l'aspect 
et  la  forme  d  une  corolle.  (Se  dit  particulièrement  do  Pan- 
drophore)  :  Androphore  corolliforme. 

COROLLIN,  INE  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  est  de  la  nature 
de  la  corolle  ;  qui  est  situé  sur  la  corolle  :  Etamines  corol- 
LiNES.  iXectaires  corollins. 

COROLLIPARE  (de  corolle,  et  du  lat.  parère^  produire) 
adj.  Se  dit  des  fleurs  dans  lesquelles  tous  les  organes  se 
sont  transformés  en  pétales.  (Peu  us.) 

GOROLLIQUE  ilik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  corolle. 

GOROLLISTE  [lîsst')  n.  Botaniste  qui  classe  los  plantes 
d'après  la  corolle. 

COROLLITIQUE  {lik'  —  du  lat.  corolla,  petite  couronne) 
adj.  En  T.  darchit..  Se  dit  d'uno  couronne  ornée  de  feuil- 
lages et  de  fleurs,  qui  courent  en  spirale  autour  du  fût. 

COROLLOÏDE  adj.  Bot.  Syn.  de  corollacé,  corollaire, 

corolliforme,  COROLLIN.  (PcU  US.) 

GOROLLULE  n.  f.  Nom  donné  aux  corolles  des  plantes 
de  la  famille  des  composées,  telles  que  lo  dahlia,  la  reine- 
marguerite,  etc. 

GOROMANDEL  (côTE  de),  nom  do  la  côte  sud-ouest  de  la 
péninsule  de  l'Inde,  sur  le  golfe  du  Bengale.  Elle  est  com- 
prise entre  le  détroit  do  Palk,  qui  sépare  du  continent  l'ile 
de  Ceylan  et  l'embouchure  de  la  Godavéry.  Elle  s'étend 
au  pied  des  Gliâtes  de  l'Est,  hauteurs  mal  définies  et  d'une 
altitude  médiocre.  Cette  cote,  formée  pour  la  plus  grande 
partie  des  alluvions  des  fleuves,  est  plate,  tantôt  maréca- 
geuse ot  tantôt  sablonneuse.  Les  fleuves  qui  la  coupent 
et  l'ont  formée  sont  :  la  Cavéry,  la  Krichna  et  la  Godavéry, 
Entre  leurs  embouchures  sont  do  nombreux  étangs  mari- 
times, que  des  flèches  littorales  séparent  aujourd'hui  de 
la  mer.  Cette  côte,  ainsi  conformée,  présente  de  larges 
évasements,  mais  aucune  découpure  profonde.  Aussi  est- 
elle  des  plus  inhospitalières.  Elle  n'a  aucun  bon  port.  Tran- 
quebar  et  Karikal,  sur  le  delta  de  la  Cavéry,  Pondichéry, 
Madras,  Nizampatam,  Mazulipatam  sont  d  un  accès  très 
difficile.  A  Madras  même,  la  ville  de  beaucoup  la  plus 
importante  de  toute  la  côte,  les  navires  doivent  rester  au 
large.  La  côte  de  Coromandel  est  le  seul  point  de  l'Inde 
qui  reçoive  ses  pluies  en  hiver,  d'octobre  à  décembre;  en 
été,  la  sécheresse  sévit,  et  il  faut  multiplier  les  étangs 
artiliciels.  C'est  que  la  mousson  du  S.-O.,  ou  d'été,  qui 
apporte  à  l'Inde  l'humidité  de  son  océan,  est  arrêtée  par 
la  masse  de  la  péninsule  et  ne  parvient  pas  sur  la  côte 
sud-orientale,  au  lieu  que  la  mousson  du  N-E.,  ou  d'hiver, 
sèche  pour  l'ensemble  de  l'Inde,  laisse  sur  cette  dernière 
côte  l'humidité  puisée  au  passage  du  golfe  du  Bengale. 

GOBOM  n.  m.  Déchets  de  matières  textiles  provenant 
des  cardes,  et  que  l'on  mélange  avec  la  laine,  n  Extrémité 
dune  barre  de  fer  dont  le  refroidissement  du  métal  a  em- 
pêché d'achever  l'étirage. 

—  Groupes  de  maisons  que  les  compagnies  houillères 
construisent  pour  les  ouvriers,  dans  le  département  du 
Nord  et  en  Belgique. 

Coron,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à  5i  kilom. 
de  Saumur,  près  du  Lys,  affl.  du  Layon;  1.770  h.  Etangs. 
Métiers  pour  la  fabrique  de  Cholct. 

Coron  (lat.  Colonis),  ville  de  la  Grèce  (Morée  [prov. 
do  Messénie]),  sur  les  côtes  du  golfe  du  môme  nom  ; 
1.955  hab.  Petit  port  de  commerce.  Bâtie  sur  un  promon- 
toire rocheux,  la  ville  sétage  sur  une  hauteur  que  do- 
mine un  vieux  château  vénitien.  Avec  ses  fortiflcations  et 
ses  murailles  crénelées,  elle  présente  un  aspect  très  pitto- 
resque. Elle  s'éleva  sur  remi>lacemont  do  l'ancienne  colo- 
nie et  fut  acquise,  en  1248,  par  les  Vénitiens,  auxquels  les 
Turcs  la  disputèrent  pendant  longtemps.  Ceux-ci  finirent 
parla  garder  en  1718.  Assiégée  sans  succès  parles  Russes 
en  1770,  elle  fut  occupée  par  les  Français  on  182S. 

Coron  (golfe  de),  autref.  golfe  do  Messénie,  formé 
par  la  Méditerranéo  sur  la  côte  méridionale  de  la  Morée. 
séparé  du  golfe  de  Marathon  par  lo  cap  Matapan.  A  l'on- 
tréo,  il  a  une  largeur  do  50  kilomètres. 

CORONA,  bourg  d'Italio  (Vénétio  [prov.  do  Vérone])  ; 
1.500  hab.  Ermitage  qui  est  un  lieu  do  pèlerinaço  très 
vénéré  dans  le  Véronais  et  le  Broscian.  —  Lo  ï5  janvier 
1797,  combat  ontro  les  Français,  commandés  par  Joubort, 
et  los  Autrichiens. 

CORONACH  (mot  coït.,  pout-étro  analoçuo  au  lat.  Car- 
men) n.  m.  Chant  funèbre  dos  montagnards  irlandais. 

CORONADO  ^Francisco  Vasqukz  de),  explorateur  espa- 
gnol du  xvi"  siècle,  né  à  Salamanquo,  mort  après  1542. 
Nummé,  on  1538,  gouverneur  do  la  Nouvelle-Galice,  au 
Mcxi(iue,  il  pacifia  ce  pays,  puis  partit,  en  1540,  uour  colo- 
niser les  Srpt-Cités  do  Clbola.  Il  s'avança  jusqu'à  Quivira. 
dans  lo  Kansas,  puis  revint  au  Mexique  en  1542,  sans  avoir 
découvert  d'or  ni  do  pays  riches  ot  civilisés. 

CORONADO  (Juan  Vasquez  de),  conquistador  espagnol 
do  Costa-liica,  né  à  Salamanquo  vors  1525,  mort  on  mor 
on  1565.  Cet  alcade  du  San  Salvador  ot  du  Honduras,  nuis 
du  Nicaragua,  enfin  doCosta-Uica,  devint,  on  i5G5,adolan- 
tado  pcri)éluel  do  ce  dernier  pays,  où  il  avait  fait  aupa- 
ravant plusieurs  expéditions. 

CORONADO  (Carolina),  femme  do  lettres  espagnole,  néo 
on  1823  ù  Almoudralcjo  (prov.  de  liadajoz).  Elle  montra  do 
bonne  heure  un  goût  heureux  pour  la  poésie.  Elle  épousa, 
vors  1840.  ù  Madrid,  lo  diplomate  américain  J.-H.  Porry. 
Parmi  ses  oeuvres,  romarquablos  par  la  grftco  ot  la  pro- 
fondeur dos  sentiments,  nous  citerons  :  Poésxcs  (IS43);  /f 
Tableau  de  l'espérance,  comédie  ;  Alphonse  1  \ ,  dramo  ;  dos 
romans  ot  des  nouvelles  :  Paquita.  t'Àdoratwn,  JanUa, 
Sigea(liiU);  la  Jtueda  de  desgmcia  (1874);  otc. 

CORONAIRE  (nér  —  lat.  coronarius  ;  \.\ocorona,  couronno) 
adj  II  ih-  coronaire,  Couronno  d'or  que  les  provinces,  los 
nations  alliées  on  amies  du  peuple  romain  ofi'raiout  A  un 
général  vainqueur.  .  . 

—  Anat.  Disposé  on  couronno. il  ArfiTM  coronaires,  ï  eint-s 
eoi^naires,  Artères  oi  Vciuos  disposées  on  couronno  autour 
du  cou.  do  l'osiomac.  ii  l'iexus  coronaire.  U  no  dos  branches 
du  plexus  cœliaquo  dépondant  du  grand  sympalhiquo. 


CORONAL   —   COROT 

Art  vétér.  Os  coronaire.   La  deaxiùme  phalange  du 

cheval  où  se  produit  la  couronne. 

Bot.  Qui  a  des  tubercules  rangés  en  couronne. 

Encycl.  Anat.  Le  mot  coronaire  sert  à  designer  une 

disposition  particulière  en  forme  de  couronne  quaffecteut 
certains  organes.  Aiusi,  le  ligament  coronaire  du  foie  est 
un  repli  fibreux  qui  appartient  à  la  tunique  péritouéale 
enveloppante  du  foie  ;  les  artères  et  les  veines  coronaires 
cardiaques  sont  les  vaisseaux  propres  du  cœur  ;  les  artères 
coronaires  labiales  appartiennent  aux  lèvres;  entio,  l'ar- 
tère coronaire  stomacliique  est  une  des  branches  du  tronc 
cœliaque,  qui  se  dirige  vers  le  cardia  et  la  petite  courbure 
de  l'estomac. 

Suivant  Sœmmeriag,  les  quatre  artères  de  l'estomac  sont 
appelées  «  coronaires  »  ;  ce  sont  la  coronaire  proprement 
dite,  les  deux  gastro-épiploïques  et  la  pylorique. 

CORONAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  coronalis.  même  sens)  adj. 
Anat.  Se  dit  de  l'os  qui  forme  la  partie  antérieure  du  front  : 
Os  CORONAL.  (On  l'appelle  aussi  os  frontal.)  il  Substantiv.  : 

XeCORONAL. 

Astron.  Se  dit  de   l'atmosphère  extrême  du  soleil, 

placée  au  delà  du  chromosplière. 

—  Bot.  Pêrianihe  coronat,  Périanthe  qui  enveloppe  cir- 
culairement  les  organes  sexuels. 

CORONANGO,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Puebla  )  ; 
3.740  hab. 

CORONARIÉES  n.  f.  pi.  Grande  classe  du  règne  végétal, 
dans  la  méthode  d'Endiicher,  renfermant  les  familles  lilia- 
cées,  pontédéracées,  mélanthaeées,  smilacées  et  joncées.  — 

Une  CORONARIÉB. 

CORONATEUR  {du  lat.  coronare,  couronner)  n.  ra.  Celui 
qui  couronne  icmployé  par  de  Saci  dans  ses  traductions). 

CORONAT  {nu)  n.  m.  Monnaie  frappée,  à  partir  de  la 
fin  du  xit"  S-, 
par  les  comtes 
de  Provence 
et  imitée  par 
CharlesleMau- 
vais,  roi  do 
Navarre.  (Il  y 
a  des  sols  et 
des  deniers  co- 
ronats.) 

GORONDA,  Coronat. 

ville  de  la  ré- 
publique Argentine  (prov.  de  Santa-Fé),  ch.-l.  du  dép.  de 
San-Ieronimo  ;  2.255  hab.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de 
3.275  habitants.  —  Au  N.  de  Coronda,  se  trouve  la  colonie 
allemande  de  San-Carlo. 

CORONE,  ville  de  l'anc.  Grèce,  dans  le  Péloponèse,  sur 
le  golfe  de  Messénie.  Fondée  par  Eparainondas,  au  pied  du 
mont  Lykûdimo,  cette  ville  remplaça  la  cité  homérique 
d'Œpeia.  On  voit  encore  des  restes  considérables  du  môle 
antique  qui  servait  à  protéger  le  port.  En  I82S,  la  position 
de  cette  ville  fut  occupée  par  l'armée  française;  on  y  a 
établi,  depuis,  une  colonie  de  Maïnotes. 

GORONÉE,  ville  de  l'anc.  Grèce  (Béotie),  non  loin  du 
lac  Copaïs.  En  447  av.  J.-C,  les  Béotiens  y  vainquirent 
une  armée  athénienne.  Le  roi  de  Sparte,  Agesilas,  y  rem- 
porta, en  394,  une  victoire  sur  les  ïhébains.  Les  Phocéens 
s'en  empareront  à  deux  reprises  pendant  la  guerre  Sacrée  ; 
plus  lard,  elle  tomba  au  pouvoir  de  Philippe  de  Macé- 
doine, oui  la  donna  aux  Tnébains.  Au  m'  siècle  av.  J.-C, 
elle  embrassa  la  cause  de  Philippe  de  Macédoine  et  de 
Persée,  ennemis  des  Romains.  Pillée  et  dépeuplée  après 
la  bataille  de  Pycéna,  elle  perdit  beaucoup  de  son  impor- 
tance; l'invasion  musulmane  acheva  sa  ruine.  C'est  au- 
lourd'hui  un  bourg  sans  importance  appelé  Cotnaria. 

CORONEL  OU  CORONNEL  {ro-nèl')  n.  m.  Ane.  forme  de 

COLONKL. 

—  En  T.  de  techn.,  Grosse  et  large  dent  placée  aux 
extrémités  du  peigne  du  métier  à  tisser,  pour  le  renforcer. 

CoRONEL,  ville  et  port  du  Chili  (prov.  de  Concepcion), 
sur  la  baie  d'Arauco  ;  2.290  hab.  Ch.-l.  du  dép.  de  Lautaro. 
Aux  environs  de  Coronel,  mines  de  houille,  dont  les  prin- 
cipales sont  celles  de  Coronel,  de  Rojas  et  de  Puchoca. 

GORONEL  (Alphonse),  gentilhomme  espagnol,  mort  en 
1353.  Il  avait  acquis  une  grande  réputation  dans  les  luttes 
contre  les  Maures,  et  gagné  la  faveur  de  Pierre  le  Cruel. 
Mais  l'inimitié  du  premier  ministre  Albuqucrque  l'obligea 
à  quitter  la  cour.  Il  se  jeta  dans  la  révolte  des  frères  oà- 
tards  du  roi.  Assiégé  dans  Aguilar  par  Pierre  le  Cruel,  il 
fat  pris,  conduit  dans  le  camp  royal  et  exécuté.  Les  récits 
qui  concernent  sa  fille,  Dona  Maria,  sont  dramatiques. 
Ayant  appris  que  le  roi  de  Castille,  épris  de  sa  beauté, 
venait  l'arracher  du  couvent  où  elle  s'était  réfugiée,  elle 
se  serait  mutilé  le  visage  avec  une  épée,  et  ainsi,  toute 
sanglante,  se  serait  présentée  devant  Pierre  le  Cruel. 

GORONEU.Ei'nèr)D.  f.  Genre  de  reptiles  ophidiens,  type 
de  la   tribu   des 
coroneUiné8,com- 

rrenant  des  cou- 
euvres  assez 
petites,  à  queuo 
courte  et  non  dis- 
tincte du  corps, 
à  tête  plate,  à 
museau  court. 
(Répandues  sur- 
tout dans  l'hémi- 
sphère   boréal. 


CoroDcllc  lisse. 


les  coroneiles  ne  sont  pas  venimeuses  ;  elles  comptent  quel- 
ques espèces  en  Europe;  parmi  elles,  la  coronella  Ixvis  ou 
Austriaca  est  commune  en  Franco;  lâcoronelle  lisse  ou  coro- 
nelle  bordelnisese  rencontre  fréqucmmontdans  laGironde.) 

GORONELLE  (nèV)  D.  f.  Tringles  de  fer  maintenant  en 
place  les  dents  d'un  peigne  d'acier,  li  Petite  pièce  de  bois 
de  forme  arrondie  et  surmontant,  en  guiso  de  chapeau,  la 
bobine,  dans  les  moulins  à  dévider  la  soie. 

GORONELLI  (Marc-Vincentj,  géographe  italien,  né  à 
Venise  vers  1650,  mort  en  1718.  Appelé  à  Paris  par  le  car- 
dinal d'Estrées.  il  y  construisit  deux  (^'rands  globes  :  l'un 
terrestre  et  l'aulro  céleste,  d'une  parfaite  exécution,  qui 
sont  conservés  à.  la  Bibliothèque  nationale.  De  retour  à 
Venise  en  1885,  Coronelli  Jut  nommé  cosmographe  de  la  ré- 
publique, et  fonda  une  Académie  de  géographie.  lia  publié, 
entre  une  série  do  réductions  do  ses  doux  grands  globes, 
un  grand  nombre  do  cartes  et  d'ouvrages,  dont  les  prin- 


cipaux sont  ;  Atlante  veneio  (1690);  Storm  veneta;  Borna 
antica  e  moderna  (1716). 

CORONELLINESn.in.pl.  Tribu  de  reptiles  ophidiens  co- 
lubriformcs,  famille  des  colubridés,  comprenant  les  genres 
coronelle.  tachjmenis,  psammophylax ,  ablabes,  simotes,  lio- 
p hi s,  enjthro lampes,  ayant  pour  caractères  communs  :  queue 
courte  et  non  distincte,  tête  un  peu  plate  à  museau  arrondi, 
obtus;  dents  antérieures  plus  courtes  que  les  autres.  (Les 
couleuvres  de  la  famille  des  coronellidés  sont  de  taille  mé- 
diocre :  elles  ont  des  représentants  dans  toutes  les  régions 
du  globe  et  dans  les  formations  d'eau  douce  miocènes.)  — 

l/n  CORONKLLINÉ. 

GORONEOS  (Pavos),  révolutionnaire  grec,  né  à  Con- 
stantinoplc  en  ISll.  Il  servit  successivement  dans  l'armée 
grecque,  en  Crimée  dans  l'armée  russe,  puis,  en  1860,  dans 
l'expédition  française  de  Syrie.  Accusé  de  conspirer  contre 
le  roiOthon,  il  fut  enferme,  et,  s'êtant  échappé,  il  se  mit  à 
la  tète  de  l'insurrection.  Il  fut  blessé  et,  de  nouveau,  jeté  en 
prison,  où  il  resta  jusqu'en  1862,  époque  où  le  roi  de  Grèce 
fut  chassé  de  ses  Etats.  Coroncos  fut  ministre  de  la  guerre 
dans  le  nouveau  gouvernement.  En  1866,  il  se  mit  à  la  téie 
tle  l'insurrection  crétoise,  puis  rentra  dans  sa  patrie,  lorsque 
la  Crète  retomba  aux  mains  des  Turcs. 

CORONÉPHORES  (du  gr.  korânê.  couronne,  et  pherein, 
porterj  n.  m.  pi.  Colons  des  Sicyoniens,  attachés  à  la  terre 
et  payant  des  redevances  fixes  à  leur  propriétaire.  —  On 

CORONÉPHORE. 

CORONER  {neur  —  mot  angl.  ;  du  lat.  corona,  couronne) 
n.  m.  Officier  de  justice  anglais  :  Le  chef  justicier  du  banc 
du  roi  est  le  premier  coroner  du  royaume. 

—  Encycl.  Les  coroners  sont  des  officiers  publics  oui, 
dès  l'époque  de  Richard  Cœur  de  Lion,  assistaient  le  shé- 
rif. Au  xm*  siècle,  leurs  fonctions  étaient  déjà  de  faire 
des  enquêtes  dans  les  cas  de  mort  violente  ou  acciden- 
telle. Ils  ont  encore  ces  fonctionsaujourd'hui.  Accompagné 
d'un  jury  de  quinze  ou  dix-huit  freeholders,  le  coroner  dé- 
termine les  causes  des  morts  douteuses,  des  incendies  et 
autres  catastrophes.  Si  le  jury  émet  une  accusation  d'ho- 
micide contre  un  individu,  le  coroner  peut  faire  arrêter 
celui-ci.  Le  coroner  intervient  d'ailleurs  dans  tous  les 
cas  de  mort  extraordinaire ,  lors  même  qu'il  n'y  a  pas  lieu 
de  soupçonner  un  crime. 

CORONET  [ny]  n.  m.  Petite  couronne  qui  sert  d'insigne 
à  la  pairie  anglaise  ;  Porter  le  coronet. 

GoRONGO,  ville  du  Pérou  (dép.  d'Ancachs),  dans  une 
haute  vallée  des  Andes  ;  3.000  hab. 

CORONGUITE  [ghiC)  n.  f.  Antimoniate  naturel  de  plomb 
et  d'arijoiil. 

CORONIFORME  (du  lat.  corona,  couronne,  et  de  forme) 
adj.  Qui  est  en  forme  de  couronne. 

GORONIL,  bourc  <l'Espagne  (Andalousie  [prov.  de  Sé- 
villel);  5.000  hab.  ^^Moulins  à  huile,  distillation  d'eau-de- 
vie.  Beau  château  du  xiv*  siècle. 

CORONILLE  {Il  mil.  —  espagn.  coronilla,  petite  cou- 
ronne) n.  f.  Métrol.  Monnaie  d'argent  espagnole,  qui  vaut 
5  fr.  206.  Il  On  dit  aussi  dolîro. 

—  Bot.  Genre  de  légumi- 
neuses,,tribu  des  papi'.ionacées- 
hédysarées.  comprenant  une 
vingtaine  d'espèces  qui  crois- 
sent dans  l'Europe  centrale  et 
autour  du  bassin  méditerra- 
néen. (Plusieurs  espèces  sont 
cultivées  dans  les  jardins 
comme  ornements.)  La  coRO- 
NiLLE  des  jardins  croit  natu- 
rellement dans  la  partie  méri- 
dionale de  l'Europe.  (Bosc.) 

CORONILLÉES  {ni -lié 
{U  mil.])  n.  f.  pi.  Section  de  la 
tribu  des  hédysarées,  dans  la 
famille  des  légumineuses, 
ayant  pour  type  le  genre  coro- 
n'ille.  —  Une  coronillke. 

GORONINI-CRONBERG 
(François,  comte  de),  homme 
politique  autrichien,  né  en 
1833.  Fils  de  Jean-Baptiste  Alexandre,  chargé  de  l'éduca- 
tion de  François-Joseph,  il  fut  le  compagnon  d'études 
du  futur  empereur.  Après  avoir  servi  dans  l'armée  et  s'être 
retiré,  en  1867,  avec  le  grade  do  colonel,  il  fut  élu,  en 
1870,  membre  du  Landtag  et,  l'an  d'après,  député  au 
Reichsrat.  Ardent  annexionniste,  il  approuva  la  politique 
orientale  d'Andrassy  et  l'occupation  de  la  Bosnie.  En  1879, 
il  fut  élu  président  de  la  Chambre  des  députés. 

GORONIS  {niss  —  du  gr.  korônis.  courbe)  n.  f.  Marque 
que  l'on  faisait  à  la  fin  do  tout  ouvrage,  dans  les  manuscrits 
grecs,  il  Signe  servant  à  mar- 
quer une  crase,  chez  les  gram- 
mairiens grecs,  et  de  même 
forme  que  l'esprit  doux. 

CORONIS  {niss)  n.  f.  Genre 
d'insectes  lépidoptères,  fa- 
mille des  uraniidés,  compre- 
nant de  beaux  papillons  amé- 
ricains, dont  les  antennes 
droites,  terminées  on  massue, 
les  ailes  inférieures  à  queue 
obtuse,  établissent  une  ressemblance  avec  les  formes 
diurnes.  (On  en  connaît  quelques  espèces,  toutes  propres 
à  l'Amérique  du  Sud.) 

GoRONIS.  Myth.  gr.  Fille  de  Phlégyas,  aimée  d'Apollon, 
qui  la  rendit  mère  d'Asklépios.  (Elle  trahit  l'amour  du  dieu, 
et  périt  victime  de  son  infidélité.)  —  Fille  de  Coroaéo,  roi 
do  Phocide.  (Poursuivie  par  Poséidon,  elle  implora  le  se- 
cours d'Athéna.  qui  la  changea  en  corneille  et  fit  d'elle  sa 
compagne.)  —  Une  dos  Ilyades.  —  Jeune  fille  de  Thrace. 
qu'enleva  Hutès,  pendant  qu'elle  célébrait  avec  ses  com- 
pagnes les  fétos  cio  Dionysos.  —  Une  des  nvmplies  à  qui 
Zons  confia  l'éducation  de  Dionysos,  dans  l'île  de  Naxos. 

GoRONIS  n.  f.  Planète  télescopique,  n*"  158,  découverte 
par  Knorre,  en  1876. 

CORONOÏDE  (du  gr.  horônâ,  corneille,  et  eidos,  aspect.) 
a-lj,  S(î  dit  do  cortaincs  apophyses  quo  leur  forme  a  fait 
comparer  au  boc  d'une  corooillo  :  Apophyses  coronoIdks. 

—  Encycl.  Les  apophyses  coronoïdes  sont  chez  l'iioniino 
au  nombro  do  doux  paires    :   colles  des  cubitus,  situées 


Coronille  variée  :  o,  fruit. 


CorODÎs  (réd.  de  moitié). 


292 

à  la  partie  antérieure  et  supérieure  de  ces  os,  ot  celles 
du  maxillaire  inférieur,  situées  en  avant  dos  articulations 
temporo-maxillaires,  et  donnant  insertion  aux  muscles 
temporaux. 

CORONOÏDIEN,  ENNE  {di-in,  en')  adj.  Qui  appartient  à 
une  apophyse  ou  aux  apophyses  coronoïdes. 

—  Cavité  coronoidienne.  Cavité  de  l'humérus  où  se  loge 
l'apophyse  coronoïde  du  cubitus. 

CORONOPORE  ou  CORONOPORA  n.  m.  Genre  de  bryo- 
zoaires gymnolémates,  sous-ordre  des  cyclostomates,  fa- 
mille dos'corymboporidés,  comprenant  des  colonies  cal- 
caires dont  le's  zoécies  sont  disposées  par  séries  multiples. 
(L'espèce  type  du  genre  habite  les  mers  du  nord.) 

GORONOS.  Myth.  gr.  Fils  do  Thersandre  et  petit-fils  de 
Sisyphe.  (Il  hérita  d'Athamas.  dont  il  était  petit-neveu,  et 
fonda  Coronée.)  —  Fils  d'Apollon  et  de  Cbrysorté  :  père 
de  Corax  et  de  Laomédon,  et  roi  de  Sicyone.  —  Roi  des 
Lapithes,  fils  de  Cœnée  et  père  de  Léontéc.  (U  attaqua  les 
Doriens  et  fut  tué  par  Ilêraklès.) 

CORONULE  n.  f.  Genre  de  crustacés,  type  de  la  famille 
dos  coromdidés,  renfermant  les  formes  dont  la  couronne, 
plus  large  que  haute,  est 
composée  de  six  pièces. 
(Les  coronules  vivent 
sur  les  baleines,  réunies 
par  groupes  étroitement 
fixés  à  la  peau.) 

CORONULIDÉS  n.  m. 
pi.  Famille  de  crusta- 
cés cirripèdes  thoraci- 
(|ues  operculés,  comprenant  les  coronules,  xénobalnnes,  tu 
hicinelles,  platylépaaes  et  autres  genres  caractérisés  par 
leurs  pièces  calcaires  mobiles,  et  leur  couronne  asymé- 
trique. (Les  coronulidés  vivent,  sans  exception,  sur  la  peau 
des  cétacés  :  baleines,  dauphins,  etc.)  —  Uji  coronulidk. 

COROPHIE  (/'i}ouCOROPHlUM  (;î-oï«')  n.m.  Genre  do 
crustacés,  type  de  la  tribu  des  coropUiinés,  comprenant  de 
petits  animaux  littoraux  n'ayant  de  pinces  didactyles  qu'à 
une  paire  de  pattes  an- 
térieures, et  qui  courent 
rapidement  dans  la  vase 
à  marée  basse,  dévorant 
les  mollusiiues  et  autres 
êtres  échoués.  (On  les 
trouve  sur  les  côtes  de 
l'Europe  moyenne  et 
boréale.) 

COROPHIIDÉS 


Coronille  :  1.  De  profil;  î.  De  dessus. 


Corophie  longicorne 


pi.  Famille  de  crustacés  amphipodes,  sous-ordre  de  cre- 
vettines,  caractérisée  par  la  forme  cylindrique  du  corps 
et  la  disposition  des  pattes  qui  permet  à  ces  animaux  de 
marcher.  (Les  corophiidés  se  subdivisent  en  deux  tribus  : 
corophiini  i,  podoccrinés.)  —  Un  corophiidé. 

COROPHIINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  crustacés  amphipodes» 
famille  des  corophiidés,  renfermant  les  genres  coropkie, 
c>/}-tophie,  essentiellement  caractérisés  par  leurs  antennes 
inférieures  modifiées  en  pieds  et  leur  dernière  paire  de 
pattes  dépourvue  de  crochets.  —  Un  corophiine. 

COROPLASTE  {plassf  —  du  gr.  korê ,  jeune  fille,  et 
plassein,  former)  n.  m.  Antiq.  gr.  Modeleur  de  poupées  ou 
do  tiguiines  en  terre  cuite,  en  cire,  en  plâtre,  etc. 

COROSSOL  n.  m.  Nom  vulgaire  du  fruit  du  corossolier 
ou  anone  muriqué",  donné  aussi  quelquefois,  par  exten- 
sion, à  l'arbre  lui-même. 

—  Encycl.  Les  corossols,  qui  portent  aussi  les  noms 
d'anojie,  astminier,  cackiment,  chérimoUer,  etc.,  croissent 
dans  les  régions  tropicales  des  deux  continents.  Leur  bois 
est  utilisé  dans  les  arts  industriels;  l'écorce,  les  feuilles, 
les  fruits  sont  employés  en  médecine.  Ces  derniers  sont 
souvent  alimentaires. 

Le  corossol  hérissé  [anona  muricata),  vulgairement 
sapadille,  anone  hérissée,  pomme  de  camielle,  etc.,  est  un 
jietit  arbre  qui,  par  la  taille  et  le 
port,  ressemble  assez  à  un  poirier. 
Ses  feuilles  sont  persistantes,  et 
ses  fieurs,  qui  se  succèdent  toute 
l'année,  ont  une  odeur  agréable. 
Il  produit  dès  la  troisième  année, 
et  donne,  deux  fois  par  an,  des 
fruits  en  forme  de  cœur,  qui  pèsent 
jusqu'à  4  kilogrammes.  Ces  fruits, 
sous  une  enveloppe  vert  jaunâtre, 
hérissée  de  pointes  molles,  ren- 
ferment une  pulpe  fibreuse,  char- 
nue, blanche,  parfumée,  d'une 
odeur  agréable  et  légèrement  aci- 
dulé. On  les  estime  beaucoup 
comme  rafraîchissants;  mais  on  CorossoI:a,  fruit  coupé, 
n'en  fait  usage  que  lorsqu'ils  ont 

atteint  leur  complète  maturité.  On  les  mange  crus  ou  cuits 
au  four  ou  dans  l'eau,  ou  glacés  comme  les  marrons  ;  on 
en  fait  aussi  dos  crèmes  et  des  beignets.  Enfin,  on  en 
obtient  une  boisson  vineuse,  agréable  et  rafraîchissante, 
enivrante  mémo,  mais  qui  ne  se  conserve  que  très  peu  de 
temps,  ot  ne  tarde  pas  à  se  transformer  en  vinaigre.  En 
médocino,  on  l'emploie  comme  béchique,  tonique  et  anti- 
scorbutique.  La  variété  à  fruit  arrondi,  plus  particulière- 
ment appelée  pomme  de  cannelle,  a  une  chair  plus  fondante, 
plus  sucrée  et  plus  parfumée.  Les  feuilles,  macérées  dans 
l'iiuile,  servent  à  faire  des  cataplasmes  maturatifs. 

Le  corossol  écailleux,  appelé  aussi  hattier,  a  des  fleurs 
qui  ont  une  odeur  forte  et  désagréable.  Ses  fruits,  moins 
estimés  que  ceux  de  l'espèce  précédente,  sont  néanmoins 
parfumés  ot  rafraîchissants.  Cuits  dans  l'eau  avec  du 
gingembre,  avant  leur  entière  maturité,  ils  constituent 
un  bon  aliment.  Quand  ou  en  mange  trop,  ils  deviennent 
laxatifs  et  causent  même  des  vertiges  :  on  évite  d'en 
donner  aux  malades.  L'enveloppe  du  fruit  est  astrin- 
gente. Les  graines  ,  les  bourgeons  et  les  racines  sont 
employés,  en  tisane,  contre  la  dysenterie.  Los  racines 
renferment  une  matière  tinctoriale  rouge.  Les  fouilles 
servent  à  parfumer  le  rhum. 

COROSSOLIER  [ro-so-U-é)  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  do 
l'anoiio  muriquée. 

GOROT  (Jean-Baptistc-Camillc).  peintre,  né  à  Paris  en 
1796,  mort  on  1875.11  fut  d'abord  destiné  au  commerce,  puis 
obtint  d'étudier  sous  Michallon  ot  Victor  Bertin.  II  lui  est 
resté  quoique  chose  do  son  éducation  classique.  Si  juste- 
ment épris  qu'il  fût  do  la  nature,  Corot  a  rarement  résisté 


293 

au  busom  de  peupler  ses  paysages  do  quelques  fif^ures 
invlhologii|uos.  U  so  reudit  on  Italie  on  1825,  et  y  nt  un 
jtromior  séjour  do  trois  aus.  Il  y  rutounia  en  \SM,  et  visita 
Komo  en  I84y,  mais  la  plus  grande  partie  do  sa  vie  s'é- 
coula dans  la  farôt  do  Fontainolileau  ou  les  bois  de  Ville- 
d'Avray.  PoCîto  à  un  degré  supérieur,  il  se  distingue  par 
la  sérénité  do  ses  ciels  do  printemps,  le  cliarnio  pénétrant 
de  l'eau,  do  l'air,  dos  lumières  voilôos,  des  brouillards 
d'argent,  dos  forêts,  l'idéalisation  do  la  nature  vraie  et 
des  paysages.  Ses  tableaux,  fort  nombreux,  sontaujour- 
d'imi  très  rechorcliés  ;  on  les  goûte  comme  autant  de 
pages  exquises,  mais  pendant  longtemps  le  peintre  eut  ù. 
compter  avec  la  routine,  le  i)arii  pris  et  l'injustice. 

Citons,  parmi  ses  toilos  principales  :  Diane  et  ses  nymphes 
(au  musée  do  Bordeaux)  ;  une   Vue  de  La  Hochelle  ;  la  Toi- 
lette ;  le  Pai/saye  du  musée  du  Luxembourg;   le  Lac  de 
Némi  ;    te    Èaptéme   de   Ji^sits- 
Chrisl     (à    Saint-  Nicolas -du-  "^ 

Chardonnot)  ;  le  Petit  Berger 
(au  musée  de  Metz)  ;  un  Saint 
Ji^rùine  (à  l'église  de  Ville- 
d'Avray)  ;  le  Matin  et  le  Soir, 
un  Paysage,  l'iitoile  du  soir, 
Effet  de  matin ,  Souvenir  de 
Alarcouss!/,  l'Incendie  de  So- 
dome ,  Nyynphe  jonant  avec 
l'Amour ,  Souvenir  de  Ville- 
d'Avray,  Dartse  de  nymphes,  les 
Bûcherons,  Bihlis  et  les  Plaisirs 
du  soir,  danse  antique,  une  de 
ses  plus  belles  œuvres. 

GOROUBEH,  officier  syrien, 

3ui  fut  primitivement  esclave 
u  prince  liamdanite  Seïf-ed- 
Daulah  Ibn-Hamdan.  Kn  358 
de  l'hégire  (968  de  J.-C),  il 
s'empara  delà  ville  d'Alep,d'oû 
il  chassa  Abou-Mealy,  îîls  de 
Seïf-ed-Daulah-  Assiégé  dans  Alep  par  l'empereur  grec 
Nicéphoro,  il  offrit  de  payer  un  triout  annuel  à  ce  prince, 
et  parvint  ainsi  à  conserver  sa  souveraineté.  Il  fut  ren- 
versé par  un  do  ses  officiers,  Bekdjour,  qui  était  devenu 
son  vizir  (366  de  l'hégire;  976  de  J.-C.).  Il  mourut  en 
prison,  un  peu  plus  tard. 

COROWA,  ville  d'Australie  (Nouvelle-Galles  du  Sud), 
sur  le  Murray  ;  3.500  hab.  Commerce  de  beurre,  de  fruits 
secs  et  de  conserves. 

COROYÈRE  [ro-ièr')  n.  f.  Bot.  Nom  vulgaire  delà  coriaire. 

GOROZAL,  ville  des  Antilles  (île  de  Porto-Rico  [dép. 
de  Bayamon]),  sur  un  petit  fleuve  côtier  ;  9.620  liab. 
—  Ville  de  la  Colombie  (Etat  de  Bolivar),  sur  un  plateau 
de  savanes,  où  paissent  de  nombreux  bestiaux;  3.6oo  hab. 
Exportation  considérable.  —  Ville  de  l'Amérique  centrale 
(Honduras  britannique),  à  l'embouchure  du  rio  côtier 
Nuevo  ;  5.000  hab.  Plantations  sucricres. 

COROZO  n.  m.  Substance  vég;étalc,  tirée  des  graines 
d'une  plante  originaire  de  l'Amérique  du  Sud  (  phytéléplias 
à  gros  fruits).  On  travaille  au  tour  cette  matière,  dont  la 
coloration  est  blanche.  On  en  fabrique  des  boutons  et 
divers  objets  élégants.  (On  l'appelle  aussi  ivoire  végétal, 
à  cause  de  sa  ressemblance  avec  l'ivoire  proprement  dit.) 

CORP  {korp')  n.  m.  Nom  vulgaire  do  l'ombre  chevalier. 

GORPEAU,  comm.  delaCôte-d'Or,arrond.  et  à  13  kilom. 
de  Beaune,  non  loin  de  la  Dheune  ;  421  hab.  Tonnelleries, 
vignobles  produisant  de  bons  vins  ordinaires. 

CORPIN  n.  m.  Corset  de  femme,  en  usage  au  xvi*  siècle, 
et(iui  était  un  corps  agrafé  sous  la  robe  dont  il  faisait  la 
taille.  (Il  est  probable  qu'on  entendait  sous  ce  nom  les  cor- 
sets sans  armature  de  métal,  auxquels  les  coches  de  bois 
ou  les  buses  en  baleine  donnaient  une  certaine  rigidité.) 

CORPON  ou  CORPOU  n.  m.  Cinquième  chambre,  à  la  tête 
de  la  madrague  qui  sert  à  pêcher  le  thon. 

CORPORAL  (lat.  corporale;  de  corpus,  ori'j,  corps)  n.  m. 
Linge  bénit  nue  le  prêtre  étend  sur  l'autel,  pour  y  déposer 
le  calice  et  l'hostie  pendant  la  messe  :  Des  corporaux. 

—  Encvcl.  Cette  pièce  de  lingerie  liturgique,  destinée 
à  représenter  le  suaire  do  Jésus-Christ,  était,  à  lori- 
gine,  beaucoup  plus  grande 
qu'aujourd'hui.  Afl'ectantla 
forme  et  les  dimensions 
d'une  nappe,  elle  se  dispo- 
sait sur  1  autel,  dont  elle 
habillait  presque  complè- 
tement le  dessus,  et  sou- 
vent elle  était  ornée  de  bro- 
deriesdisposéosen  bordure 
ou  sur  son  plein,  comme 
on  peut  le  voir  sur  le  corpo- 
rai  conservé  dans  l'église 
de  Sainte-Fortunado  (Cor- 
rèze  ).  Ce  rare  exemple 
d'une  pareille  broderie  do 
soie  en  couleur  sur  lin  date  du  xv«  siècle.  Aujourd'hui, 
les  corporaux  no  dépassent  guère  trente  centimètres  car- 
rés, et  sont  do  fine  toile  sans  aucun  ornement. 

COR^ORALIER  {ll-i})  n.  m.  Boîte  dans  laquelle  on  serre 
les  corporaux.  (On  dit  aujourd'hui  nouRSR.) 

—  Encycl.  Autrefois,  les  corporalicrs  étaient  des  coffrets 
de  bois  ou  d'ivoire  soigneusement  travaillés,  ou  dos  étuis 
en  métaux  précieux,  ou  encore  des  custodes  brodées.  I^es 
dimensions  sont,  on  général,  de  O^.SO  do  longueur  et  de 
largeur,  sur  une  épaisseur  do  O^iOG.  Beaucoup  do  ces  cor- 
poralicrs étaient  faits  de  carton  couvert  do  soie  brodée  au 
métier  ou  passementéo. 

CORPORALISER  v.  a.  Rendre  corporel,  matérialiser. 
CORPORALITÉ  (lat.  corporalitas  ;  de  corporalis,  corpo- 
rel) n.  f.   l^tai.  \\i.'  ce  qui  i*st  corporel. 

—  Anton.  Incorporante,  spiritualité. 

CORPORATIF,  IVE  adj.  Qui  a  rapport  aux  corps  ou  cor- 
porations :  fondation  coRron\TiVB.  il  Esprit  corporatif. 
Esprit  do  cori)s. 

CORPORATION  {si-on  —  du  lat.  corpus,  oris,  mPmo  sens) 
n.  f.  Association  do  personnes  ayant  dos  règles,  dos  obliga- 
tions, des  droits, des  privilèges  qui  leur  sont  communs.  iiEn 
Angleterre,  Conmiunautô  civile  composée  dos  habitants 
d'uno  lo<!alité,  à  (jui  une  patente  royale  a  donné  lo  droit 
«l'avoir  un  sceau,  d'acquérir,  d'aliéner  comme  un  particulier. 


COKOUBEH 


CORPS 


fSSi^^ë^. 


Corporal. 


—  Encycl.  I.  A  Rome,  uu  collegium  ou  co>'pus  devait 
être  composé  au  moins  de  trois  pi-rsonnes,  dont  on  disait 
qu'elles  étaient  corporati;  elles  avaient  une  propriété 
commune  et  pouvaient  ôtro  représoutées  jiar  un  délégué. 
Leur  droit  était  limité,  et  le  pouvoir  do  former  des  cor- 
porations  était  restreint.  11  y  avait  quatre  sortes  de  cor- 
jiorations  :  1"  les  corporations  de  villes,  civitates  ;  2^  les 
(corporations  religieuses,  collegia  do  prêtres,  dos  vestales; 
3"  dos  sociétés  officielles,  comme  les  scribas,  employés 
d'administration  ;  4"  les  corporations  de  métiers,  fabri- 
pictores,  }iavicularii,  etc. 

La  ghilde  gerinauiiiue  et  Scandinave,  association  d'as- 
surance mutuelle,  consacrée  par  dos  festins  religieux, 
constituée  en  petite  républicjue,  se  répandit  en  Gaule 
après  les  invasions.  Le  collegium  romain  et  la  ghilde  en- 
gendrèrent la  corporation. 

Dès  630,  on  constate  rexistenco  d'une  corporation  de 
boulangers.  Une  charte  de  U34  parle  des  «  antiques 
étaux"  des  bouchers  de  Paris;  une  autre  de  1162  parle 
de  "  lancienneté  des  coutumes  dont  ont  joui  depuis  long- 
temps les  bouchers  »  et  ordonne  leur  rétablissement.  Les 
statuts  des  chandeliers  de  Paris  datent  de  1061.  La. cor- 
poration des   cordonniers  de  Rouen  date  de    Henri  I"'. 

On  trouve,  dès  lo  règne  de  Louis  VI,  la  corporation  dite 
la  Hanse  parisienne  de  la  i7iarc/iandise  de  l'eau  ;  elle 
grandit  jusqu'à  Philippe  Auguste.  Elle  avait  le  privilège 
do  la  navigation  sur  la  Seine  et  l'Yonne,  entre  Mantes 
et  Auxerre.  Le  marchand  forain  qui  n'était  pas  »  hanse  « 
était  tenu  «  de  prendre  compagnie  d'un  bourgeois  hanse  i; 
celui-ci  avait  le  droit  de  prendre  la  moitié  des  marchan- 
dises du  forain  au  prix  déclaré.  La  hanse  avait  la  charge 
do  l'entretien  des  chemms  de  halage,  dos  cours  d'eau, 
des  ports  et  quais;  puis  les  attributions  de  ses  magistrats 
s'étendent  :  ils  veillent  à  la  garde  de  la  ville,  tondent  les 
cliaînes  des  rues,  ont  les  clefs  des  portes,  entretiennent 
les  fortifications,  les  rues,  les  fontaines,  et  perçoivent 
les  revenus  communaux.  Le  premier  administrateur  de 
la  ville  s'appelle  prévôt  des  marchands  ;  l'ancien  Hôtel  de 
ville  est  la  maison  des  ?}iarchatids.  Le  sceau  est  le  «  scel 
de  la  marchandise  de  l'iaue  "  ;  et  c'est  de  là  que  vient  la 
nef  qui  se  trouve  dans  les  armoiries  de  la  ville  de  Paris. 

IL  Toutes  ces  corporations  et  hanses  étaient  moins 
occupées  de  se  développer  que  de  prévenir  la  concurrence. 
Les  bouchers,  qui  étaient  une  corporation  des  plus  an- 
ciennes et  des  plus  puissantes,  avaient  d'abord  étal  au 
parvis  Notre-Dame;  puis  ils  se  transportèrent  auprès  du 
Châtelet,  dans  le  quartier  oii  le  nom  de  la  Tour  Saint- 
Jacques-la-Boucherie  perpétue  leur  souvenir.  Quand  la 
famille  d'un  boucher  de  la  Grande  Boucherie  de  Paris 
s'éteint,  son  étal  fait  retour  à  la  communauté  ;  du  nombre 
de  dix-neuf  en  1260,  ces  familles  étaient  réduites  à  quatre 
en  1529,  et,  au  commencement  du  xviu"  siècle,  elles  avaient 
encore  la  prétention  d'être  propriétaires  de  tous  les  étaux 
de  Paris. 

Le  pouvoir  royal  voulut  englober  les  corporations,  afin 
qu'elles  ne  pussent  agir  en  dehors  de  son  action  et  afin 
do  s'en  faire  une  source  de  revenus.  Louis  IX  mit  la  main 
sur  le  prévôt  des  marchands,  et  en  fit  l'homme  du  roi  au 
lieu  de  l'homme  de  la  hanse.  Il  nomma  à  ce  poste 
Etienne  Boileau  (1254),  qui  obtint  des  corporations  que 
chacune  établît  ses  droits  en  les  faisant  enregistrer;  en 
1258,  le  Livre  des  métiers  était  terminé.  Les  bouchers 
seuls  avaient  refusé  de  s'y  inscrire. 

Mais  Etienne  Boileau  avait  laissé  chaque  corporation  en- 
fler ses  prétentions.  Alors  éclatèrent  les  contestations  sur 
lesquelles  spécula  Philippe  le  Bel.  Lo  roi  devint  le  sou- 
verain arbitre.  Défense  aux  corporations  de  s'occuper  de 
leurs  atfaires  en  dehors  de  la  surveillance  du  roi;  défense 
de  s'assembler  pour  délibérer,  sans  l'autorisation  du  pré- 
vôt des  marchands,  et  en  dehors  de  la  présence  du  pro- 
cureur du  roi.  En  1358,  le  régent  Charles  a  l'air  de  pro- 
clamer la  liberté  du  travail,  en  disunt  que  «  tous  ceux  qui 
peuvent  faire  œuvre  bonne  peuvent  ouvrer  dans  la  ville 
do  Paris  »,  mais  le  travail  devient  un  privilège  que  lo  roi 
accorde  moyennant  payement.  La  royauté  multiplie  les 
obstacles  pour  arriver  à  la  maîtrise,  et  double  le  monopole 
des  maîtres  du  monopole  royal.  Il  fallut  «  acheter  le  métier 
au  roi  ».  Louis  XI  s'arrogea  lo  i)rivilègo  do  créer  une 
nouvelle  maîtrise  par  corporation,  à  son  avènomont,  et  do 
la  donnera  qui  bon  lui  semblerait.  Il  organisa  les  gens  do 
métiers  en  soixante  et  une  bannières,  et,  par  une  ordon- 
nance do  1467,  il  réglementa  lo  travail,  on  lixa  les  heures. 

Henri  III  promulgua,  en  i.'i81,  un  édit  destiné  à  apjdi- 
quor  une  législation  uniforme  à  toutes  les  corporations  do 
France.  Henri  IV,  en  1008,  sous  prétexte  do  mettre  un 
terme  à  la  tyrannie  des  maîtres,  révoqua  toutes  les  créa- 
tions do  maîtrises  antérieures  à  son  avènenuMit.  C'était  une 
excellente  spéculation.  Los  anciennes  niaitrises  étant  dé- 
truites, on  on  créa  do  nouvelles  au  profit  du  roi.  Colbcrt 
enserra  les  corporations  dans  un  roseau  de  règlements 
étroits  et  minutieux. 

III.  Lo  pouvoir  royal  n'établit  point  la  paix  parmi  los 
corporations,  qui  étaient  en  guerre  constante.  Les  plus 
puissantes  écrasaient  les   plus   faibles.  Ainsi,  celle  des 


drapiers,  plus  forto  que  celle  dos  tisserands  à  façon  et 
que  celle  dos  foulons,  les  contraignait  à  accepter  on  paye- 
ment des  marchandises  de  toutes  sortes,  au  lieu  do  de- 


niers comptants. 

Les  marchands  no  voulaient  avoir  rion  do  commun  avec 
les  artisans.  Les  merciers  so  vantaient  d'avoir  détaché  do 
leur  corps  les  tapissiers,  qu'ils  considéraient  comme  de- 
vant appartenir  à  la  catégorie  dos  artisans. 

A  Paris,  il  y  avait  six  grandes  corporations  do  mar- 
chands :  les  drapiers,  les  épiciers,  los  pelU'tiers,  les  bon- 
netiers, les  orfèvres.  Ils  avaient  seuls  lo  droit  d'aller,  à  la 
suite  du  corps  do  ville,  recevoir  les  princes  et  do  porter 
lo  dais  sur  leur  této.  Jamais  los  boulangers  ni  les  bou- 
chers ne  purent  prendre  part  à  ces  honneurs.  Ce  ne  fut 
qu'en  1685  quo  les  marchands  de  vin  obtinrent  ce  privilège, 
après  une  lutto  longue  et  onérouso. 

Entre  les  six  corps  de  métier  s'élevaient  des  questionsdo 
préséance  :  les  drapiers  étaient  los  premiers.  Los  épiciers 
englobaient  los  apothicaires.  Los  merciers  étaient  les  phis 
importants  par  leur  nombre,  ot  ce  corps  passait  pour  plus 
riclio  que  los  cin([  autres. 

Los  criours  jurés  étaient  chargés  do  crlor  los  choses 
égarées,  «  comme  :  enfants,  mules,  chevaux  ot  autres  a. 
Lo  Livre  de  la  taille  do  12y2  mentionne  un  crieur  des 
aveugles.  Los  crieurs  représentaient  lu  publicité;  c'était 
une  ciM'porution  riche,  très  (ronsidèrée,  ayant  lo  monopolo 
de  la  vente  du  vin  A  la  criée.  Lo  crieîir  pouvait  entrer 
chez  un  marchaud  do  viu,  prondro  un  hanap  do  sn  mar- 


chandise, s'installer  à  sa  porto,  la  faire  goûter  aux  pas- 
sants et  la  vendre.  C'était  la  criée  forcée.  Les  crieurs 
jurés  annonçaiont  los  morts  ot,  eu  1415,  ils  eurent  lo  mo- 
nopole des  pompes  funèbres. 

IV.  Au  soin  de  chaque  corporation,  on  retrouvait  le 
môme  esprit  d'exclusivisme  ;  elle  so  divisait  eu  classes,  on 
castes  :  les  jurés,  les  maîtres,  les  ouvriers,  les  apprentis. 

Le  nombre  des  apprentis  était  fixé  :  les  maîtres  tanneurs 
et  teinturiers  no  pouvaient  en  prendre  que  deux.  Pour  de- 
venir apprenti,  il  fallait  n'être  point  entaclié  de  bâtardise. 
L'apprentissage  se  prolongeait  jusqu'à  neuf  ans  chez  les 
baudroyers,  dix  ans  chez  los  cristalliers,  douze  ans  chez 
los  patenôtriers.  L'année  était  évaluée  on  moyenne  à  vin^t 
sous  d'argent.  Celui  qui  no  pouvait  payer  eu  argent  devait 
s'acquitteren  sacrifiant  un  nombre  égal  d'années.  Lo  règle- 
ment permettait  d'augmenter  la  charge  :  »  Plus  argent  et 
plus  service  peut-il  prendre,  si  faire  se  peut.»  L'apprenti 
était  un  serf,  livré  complètement  à  son  maître.  Tous  les 
règlements  parlent  des  obligations  de  l'ajiprenti  :  il  n'y 
en  a  qu'un,  celui  des  drapiers,  qui  parle  des  obligations 
du  maître. 

Sorti  d'apprentissage,  /e  compagnon  s'appelait  c  valet  » . 
A  Paris,  il  ne  pouvait  être  embauché  que  s'il  y  avait  fait 
son  apprentissage.  Le  règlement  des  foulons  exigeait  qu'il 
fût  possesseur  au  moins  de  cinq  robes.  Le  compagnon 
doit  se  rendre  chez  son  maître  à  la  pointe  du  jour,  n'en 
sortir  qu'au  soleil  couchant.  Nulle  possibilité,  pour  le  com- 
pagnon, de  rompre  son  engagement. 

Dans  certaines  corporations,  il  no  peut  jamais  devenir 
maître.  Dans  d'autres,  il  peut  le  devenir,  s'il  fait  un  chef- 
d'œuvre  qui  lui  demandera  jusqu'à  huit  mois  de  travail  ; 
s'il  peut  payer  à  la  corporation,  à  la  confrérie,  aux  gardes 
des  sommes  relativement  considérables;  s'il  peut  séduire 
ses  jurés  à  force  do  dîners  et  de  banquets,  et  si  les  jurés 
de  la  corporation  consentent  à  se  donner  un  concurrent 
et  à  accepter  comme  confrère  leur  valet  de  la  veille.  Au 
XVII*  siècle,  les  frais  du  banquet  pour  un  maître  drapier 
s'élevaient  à  3.240  livres.  Le  pri.x  do  la  maîtrise,  en  dehors 
du  banquet,  était  de  1.200  à  1.500  livres  pour  un  serrurier, 
un  charpentier,  un  menuisier.  Il  y  avait  peu  de  chances 
d'arriver  à  la  maîtrise  pour  ceux  qui  n'étaient  pas  fils  de 
maîtres. 

Les  maîtres  eux-mêmes  étaient  écrasés  par  les  syndics, 
jurés,  prud'hommes,  gardes  du  métier,  visiteurs,  etc., 
dont  la  réunion  portait  le  nom  de  n  syndicat  u  ou  "ju- 
rande ».  Ils  jugeaient  les  différends,  pouvaient  même 
frapper  les  membres  de  la  corporation  de  peines  corpo- 
relles. Ces  fonctions  se  transmettaient  comme  héritage. 

A  la  fin  du  xvii'  siècle,  Paris  comptait  1.551  commu- 
nautés d'artisans,  comprenant  17.080  maîtres,  38.000  ou- 
vriers, 6.000  apprentis. 

V.  Mais  il  y  avait  des  métiers  qui  échappaient  à  celto 
absorption.  Des  compagnons  intelligents  et  indépendants 
allèrent  se  réfugier  au  faubourg  Saint-Antoine  dans  une 
farouche  indépendance.  (,}uand,  en  1581,  Ilrnri  III  pres- 
crivit à  tous  les  gens  de  métiers  do  la  ville  ot  des  fau- 
bourgs de  lui  acheter  des  maîtrises,  le  faubourg  Saint- 
Antome  refusa  d'entendre. 

Aux  états  généraux  de  1614,  le  tiers  état  demanda  que 
«  toutes  maîtrises  érigées  depuis  les  états  tenus  dans  la 
ville  de  Blois,  en  l'an  1576,  fussent  éteintes,  sans  quo, 
par  ci-après,  elles  pussent  être  remises,  ni  aucunes  autres 
nouvelles  établies,  et  fût  l'exercice  desdits  métiers  laissé 
libre  aux  pauvres  sujets  ».  Gournay,  intendant  du  com- 
merce en  1751,  fait  entendre  sa  protestation  :  «  Laissez 
faire,  laissez  passer a  contre  les  monopoles  que  s'attri- 
buaient les  corporations.  Turgot,  par  son  édit  de  1776, 
abolit  les  corporations,  maîtrises  et  jurandes.  Il  affirmait 
que  "  le  droit  de  travailler  était  la  propriété  do  tous,  et  la 
première,  la  plus  imprescriptible  de  toutes  «. 

Tous  les  jurés  et  maîtres  se  soulevèrent.  Los  corpo- 
rations furent  rétablies  la  môme  année.  Treize  ans  plus 
tard,  l'Assemblée  nationale  proclamait  la  liberté  du  tra- 
vail, et  la  loi  du  2-17  mars  1891  déclarait  que  désormais 
o  il  serait  libre  à  toute  personne  de  faire  tel  négoce,  d'exer- 
cer telle  profession,  art  ou  métier  qu'elle  trouverait  bon  •. 

—  BiDLioGR.:  Etienne  Boileau, /e/,ii're(/e«  »tt'/tV»\'f.  publié 
par  Depping  ;  Levasseur,  Histoire  des  classes  ouvrières  en 
Fra7}ce  (Paris,  1S59);  Chéruol,  Histoire  de  l'administration 
monarchique  en  />(jiice  (Paris,  1855);  Dareste,  Histoire  de 
l'administration  en  />«Hce (Paris.  1848);  Sauvai,  Antiq^iiités 
de  Paris;  Félibien,  Histoire  de  Paj'is  ;  Lo  Koux  do  Lincy, 
Histoire  de  l'Hôtel  de  ville  de  Paris  (Paris,  185S)  ;  Géraud, 
le  Livre  de  la  taille  en  ti9'2;  O.  Lacroix,  Histoire  des 
anciennes  corporations,  etc.,  de  la  capitale  de  la  Not^nandit} 
(Rouen,  1850);  E.  Martin-Saint-Léon,  Histoire  des  corpo- 
rations de  métiers;  Paul  Sébillot,  Légendes  et  curiosUés 
des  métiers. 

CORPORATrvEMENTadv.  En  formant  une  corporation. 

CORPORÉITÉ  (du  lat.  corpus,  oris,  corps)  n.  f.  Nature 
do  corps  ;  état  corporel  :  Quclgucs  penseurs  ont  cru  «  la 
coBPOKÉiTÉ  des  esprits. 

CORPOREL,  ELLE  {rêV  —  lai.  corpot^lis  ;  do  corpus,  ori», 
corps)  adj.  Qui  a  un  corps,  par  opposition  à  si-iritukl  : 
Dieu  n'est  point  corpoukl.  h  Qui  a  rapport  au  corps  orga- 
nisé, qui  concerne  lo  corps,  qui  est  appliqué  A  co  corps  : 
Jn/innités  corpokkllus.  Punttion  conrouKi.i-K. 

—  hidividu  corf}orel.  Philos.  Corps  composé  do  plu- 
sieurs autres  qui  (orment  un  tout, 

—  Anton.  IncorporeL  Intellectuel,  spirituel. 
CORPORELLEMENT  {rè-le)    adv.    D'une   manière   qui 

touche,  qui  alfeoto  lo  corps  :  Punir  coRroRKLLEMKNT. 

—  En  corps,  matériellement,  physiquement  ;  Jtecevoir 
le  corps  de  Jésus  rt'ellvment,  conPonin.i.KMHNT. 

CORPORIFICATION  OU  CORPORISATION  [si-on)  n.  f. 
Chim.  anc.  Condensation  dos  fluides  en  uu  corps  solide. 

CORPORIFIER  (du  lat.  corpus,  oris,  corps,  et  facerOt 
faire.  —  Prend  deux  i  do  suite  aux  doux  prom.  pors.  pi. 
do  l'impurf.  de  l'ind.  ot  du  prés,  du  subj.  :  Aous  corpo- 
rifiions.  {tue  vous  corpori/iiez)  v.  a.  Chim.  anc.  Donner  Ia 
consistance  solide  à  un  corps  fluide  :  Corpûrihuk  le  met^ 
cure.  Il  On  disait  aussi  cori'ORisku. 

—  Philos,  relig.  Faire  corporel,  supposer,  attribuer  un 
corps  à  :  Certains  hérétiques  qui  cori-ohikiairnt  les  auges. 

Se  corporif^er,  v.  pr.  Prondro  la  cousisiuuco  des  solides, 
former  curps. 

CORPOU  n.  m.  Pécli.  Syn.  do  corpon. 

CORPS  ikvr'  —  lat.  corpus,  m^mo  sons)  n.  m.  Agrégat 
d'élémrnts  matériels;  agglomération  do  matières  formaul 


CORPS 

an  tout  distinct  :  Corps  solide,  liquide,  gazeux.  \\  Ensemble 
des  parties  physiques,  des  organes  qui  constituent  un  être 
matériel  doué  de  la  vie  animale  ou  qui  en  a  été  doué  :  Le 
CORPS  d'un  homme,  d'un  anitnal.  (Se  prend  souvent  en  ce 
sens  par  opposition  à  âme  ou  esprit.)  il  Tronc,  partie  de 
1  homme  et  de  la  femme  qui  est  comprise  entre  le  cou 
et  les  hanches  :  Avoir  le  corps  bien  fait,  mais  les  membres 
trop  grêles,  il  Vêtement  ou  portion  de  vêtement  qui  couvre 
la  même  partie  :  Un  corps  de  jupe,  d'habit,  ii  Constitution 
physique  de  l'homme,  santé  :  Un  corps  vigoureux,  débile. 
Il  vie  :  Un  soldat  est  habitué  à  faire  bon  marché  de  son 
corps.  Il  Corpulence,  embonpoint  :  Prendre  d«  corps. 

—  Fam.  Homme,  personne,   individu  ;    Un  drôle  de 

CORPS. 

—  Par  ext.  Partie  principale;  ensemble  considéré  in- 
dépendamment des  accessoires  :  Le  corps  d'un  violon, 
d'un  poêle,  a  Solidité,  épaisseur  de  certaines  matières; 
consistance  ou  force  de  certains  liquides,  particulière- 
ment des  boissons  alcooliques  :  Etoffe  qui  parait  avoir  du 
CORPS.  Vin  qui  prend  du  corps  en  vieillissant.  \\  Concision 
énergique  :  Le  style  de  Begnard  a  le  corps  et  le  bouquet. 
(Ste-Beuve.) 

—  Fig.  Consistance,  existence  sensible  et  comme  maté- 
rielle :  L'écriture  donne  un  corps  à  la  parole.  (De  Bonald.) 

—  Particulièrem.  Corporation  :  Les  corps  de  métiers. 
Le  CORPS  enseignant.  Il  Bepas  de  corps.  Repas  pris  en  com- 
mun par  les  membres  d'une  même  compagnie,  d'une  même 
association,  il  Esprit  de  corps.  Entente,  uniformité  dans 
ta  manière  de  voir  et  de  se  gouverner  des  membres  d'une 
corporation,  ii  Corps  de  ville  ou  Corps  municipal.  Ancienne 
administration  locale  qui  était  formée  des  oftîciers  muni- 
cipaux. Il  Gra})ds  corps  de  l'Etat,  Corps  constitiiés,  Corps 
chargés  des  fonctions  législatives  ou  gouvernementales 
supérieures,  comme  le  Sénat,  la  Chambre  des  députés,  le 
conseil  d'Etat,  ii  Corps  administratifs.  Sous  1  empire  de  la 
constitution  de  1791,  Assemblées  chargées  de  ladminis- 
tration.  (Ils  étaient  élus  pour  de  tue  ans;  le  roi  pouvait 
les  suspendre;  mais  l'Assemblée  nationale  pouvait  seule 
prononcer  leur  dissolution.  Ils  se  divisaient  en  conseils 
de  département,  corueils  de  district,  conseil  général  de  la 
camjnune,  directoires  de  département  et  directoires  de  dis- 
trict.)]\  Corps  législatif.  Nom  donné  par  diverses  consti- 
tutions à  la  Chambre  des  députés,  ii  Corps  politique.  En- 
semble des  citoyens  considérés  dans  l'exercice  de  leurs 
droits  politiques,  il  Coj'ps  diplomatique.  Personnel  de 
toutes  les  ambassades  qui  résident  auprès  d'un  même 
gouvernement. 

—  Collection,  recueil  :  Corps  des  poètes  grecs.  Corps  de 
droit  civil.  \\  Ensemble  de  règles  ou  de  principes  :  Corps 
de  doctrine. 

—  Anat.  Nom  de  divers  organes  :  Corps  caverneux, 
CORPS  vitré,  etc.  V.  caverneux,  vitré,  etc.  il  Corps  jaune. 
Petite  vésicule  située  dans  l'ovaire.  Il  Corps  strié,  Masse 
grise,  située  à  la  base  du  cerveau  de  l'homme,  et  qui 
contraste  avec  la  blancheur  des  parties  environnantes. 

—  Archéol.  S'entendait,  au  moyen  âge,  pour  corsage, 
vêtement  ajusté  porté  par  les  deux  sexes.  A  partir  du 
XVI*  siècle,  le  corps  est  une  camisole  courte,  piquée, 
sans  manches,  que  les  femmes  portaient  sous  leur  robe 
et  qui  leur  servait  de  corset,  ii  Corps  d'armure  ou  Corps  de 
cuirasse.  Au  xvi*  siècle.  Cuirasse  avec  son  garde-rein  et 
ses  tassettes,  sans  les  bras  ni  les  jambes. 

—  Archit.  Corps  d'un  édifice.  Grosse  maçonnerie,  sans 
la  charpente  et  la  menuiserie,  ii  Corps  de  logis  ou  de  bâti- 
ment, Partie  principale  d'un  bâtiment,  considérée  sans  les 
ailes  ou  pavillons.  —  Corps  de  logis,  Se  dit  aussi  d'une 
construction  détachée  du  bâtiment  principal. 

—  Art  milit.  Nom  donné  à  certaines  unités  de  troupes. 
Il  Ensemble  des  officiers  et  des  soldats  appartenant  à  une 

arme  ou  service  particulier  :  Le  corps  du  génie,  de  l'ar- 
tillerie, de  l'intendance ,  le  corps  de  santé,  il  Corps  de 
garde,  Autref.,  Troupe  qui  montait  la  garde.  Auj.,  Lieu 
où  se  tient  cette  troupe  :  Entrer  a^i  corps  de  garde. 
—  Habitudes,  Plaisanteries  de  corps  de  garde.  Habi- 
tudes, Plaisanteries  grossières,  telles  qu'on  les  ren- 
contre chez  les  soldats,  il  Corps  d'élite.  Corps  formés  de 
soldats  de  choix,  tirés  des  autres  corps,  ii  Corps  indi- 
gènes. Corps  de  troupes  coloniales  comprenant  des  indi- 
gènes avec  des  cadres  européens,  comme  les  tirailleurs 
algériens,  tonkinois,  annamites,  malgaches,  les  spahis 
soudanais,  sahariens,  etc.  il  Corps  mort.  Dans  les  ponts 
militaires.  Grosse  poutre  qui  fait  partie  de  la  culée  et  par 
laquelle  le  pont  s'appuie  sur  la  rive,  il  Corps  de  support. 
Dans  les  mêmes  ponts,  Engins  de  toute  nature  qui  con- 
tribuent à  supporter  le  tablier  :  chevalets,  bateaux,  ra- 
deaux, pilots,  voitures,  etc.  il  Corps  de  siège.  Corps  de 
troupes  établi  autour  d'tme  place  forte  pour  en  faire  le 
siège. 

—  Astron.  Corps  célestes.  Astres  autres  que  la  Terre. 

—  Bot.  Corps  calleux.  Petite  protubérance  calleuse  qui 
se  trouve  â  la  base  du  hiJe  ou  ombilic  dans  les  fèves,  les 
haricots,  les  pois  et  la  plupart  des  graines  de  légumi- 
neuses. II  Corps  cotylédonaire,  Syn.  de  cotylédon,  ii  Corps 
intermédiaire.  Nom  donné  par  les  anciens  auteurs  au  bois 
ou  zone  ligneuse  des  tiges,  ii  Corps  ligneux.  Partie  ligneuse 
de  la  tige  des  arbres,  comprise  entre  la  mooUo  et  i'écorce. 

Il  Corp»  vermi formes,  Hyn.  de  vaisseaux  moliniformes  ou 
BS  chapelet.  V.  vaisseau. 

—  Calligr.  Corps  d'une  lettre.  Pleins  considérés  indé- 
pendamment des  déliés. 

—  Chim.  Corps  simples.  Ceux  qui  ne  sont  susceptibles 
d'aucune  décomposition  :  L'hydrogène  est  un  corps  simple. 

H  Corps  composés.  Corps  formés  par  la  combinaison  de 
plusieurs  corps  simples  :  L'eau  est  un  corps  composé. 

—  Dr.  Corps  de  délit.  Preuve  malérJello  et  directe  du 
délit,  objet  sur  lequel  le  délit  est  tombé,  comme  le  cada- 
vre dans  un  meurtre,  les  serrures  brisées  dans  une  clfrac- 
tioD,  etc.  Il  Corps  de  preuves.  Réunion  de  preuves  do  plu- 
sieurs espèces,  constituant  ensemble  une  preuve  complète. 

ï\  Corps  héréditaire,  Ma^se  de  biens  qui  composent  une 
succession,  ii  Par  corps,  En  se  saisissant  de  la  personne  : 
Confrainfe  par  CORPS,  il  Prwcrfccor/î»,  Jugement  ordonnant 
l'arrestation,  l'incarcération  d'un  débiteur. 

—  Féod.  Gens  de  corps.  Personnes  soumises  à  la  main- 
morto  personnelle,  ii  On  disait  aussi  gens  de  corsage. 

—  Fortif.  Corps  de  place.  Ensemble  des  bastions,  des 
courtines,  etc.,  formant  enceinte  continue  autour  do  la 
place. 

—  Grav.  Partie  du  burin  nui  est  aiguisée  en  losange, 
considérée  au  point  de  vue  de  ses  dimensions. 

—  Hist.  Personne  du  roi  :  Gardes  du  corps. 

—  UydrauJ.  Corps  mort,  Poutrelles  qu'on   enterre  sur 


le  bord  d'une  rivière,  avant  d'élever  la  maçonnerie,  ii  Pièce 
de  bois,  généralement  fixée  au  fond  de  l'eau  par  de  la 
maçonnerie,  et  qui,  émergeant  de  l'eau,  sert  d'amarre  aux 
bateaux. 

—  Manèg.  et  fauconn.  Avoir  du  corps.  Se  dit  :  !<>  Du  che- 
val quand  il  a  les  côtes  longues,  amples  et  bien  formées; 
2''  De  l'oiseau  quand  il  est  trop  gras  et  qu'il  a  le  vol  lourd. 

—  Mar.  Employé  souvent  pour  Coque  :  Le  corps  du 
7ïavire.  il  Corps  ae  la  voilure.  Ensemble  des  voiles.  (Peu 
usité.)  Il  Corps  morts.  Ancres  de  grande  dimension,  au 
nombre  de  deux  au  moins,  réunies  par  des  chaînes,  et 
servant  à  l'amarrage  des  navires  dans  les  rades.  —  Chaîne 
de  ces  ancres,  ii  Bouée  de  corps  mort.  Bouée  sur  laquelle 
s'attache  le  corps  mort  inutilisé,  il  Corps  de  chaudière, 
Ensemble  d'une  chaudière  et  de  tous  ses  organes. 

—  Méd.  Corps  étrangers,  Corps  introduits  accidentelle- 
ment dans  nos  tissus  ou  organes,  ou  qui  s'y  trouvent 
sans  faire  partie  de  l'organisme  ou  participer  à  son  fonc- 
tionnement. 

—  Mus.  Corps  de  rechange.  Cylindres  de  diverses  gros- 
seurs que  l'on  adapte  à  un  cor,  pour  en  élever  ou  en 
.ibaisser  le  ton,  et  jouer  ainsi  dans  le  ton  voulu,  tout  en 
exécutant  comme  si  le  morceau  était  en  ut. 

—  Numism.  Empreinte,  figure  d'une  médaille. 

—  Pêch.  Dans  les  bateaux  de  pêche.  Partie  comprenant 
les  deux  tiers  de  la  longueur  totale  du  bateau,  dont  je 
centre  est  celui  du  bateau  lui-même. 

—  Peint.  Corps  percé.  Couleur  claire,  posée  sur  une 
autre  couleur  claire. 

—  Relig.  Corps  saint.  Cadavre  d'un  saint  conservé 
comme  relique,  il  Fam.  V.  corsin. 

—  Techn.  Tige  d'une  espagnolette,  ii  Corps  de  pompe, 
Tuyau  d'une  pompe  dans  lequel  joue  le  piston,  il  Coj-ps  de 
soiide.  Ensemble  d'allonges,  mises  les  unes  à  la  suite  des 
autres,  il  Dans  l'industrie  du  tissage.  Groupe  de  lames 
appelées  aussi  remisses,  ou  reynisse  simple,  il  Corps  vlein, 
Montage  sur  un  seul  corps,  ii  Corps  de  platine.  Plaque 
métallique  sur  laquelle  sont  fixées  les  dià'érentes  pièces 
dont  l'ensemble  constitue  la  platine  des  armes  à  feu 
portatives. 

—  Théâtr.  Corps  de  ballet.  Personnel  des  danseurs  des 
deux  sexes  attachés  à  un  théâtre. 

—  Théol.  :  Becevoir  le  corps  de  iVotre-Seigneur,  Commu- 
nier. Il  Corps  glorieux.  Etat  de  perfection  où  seront  les 
corps  des  bienheureux  après  la  résurrection. 

—  Typogr.  Corps  d'une  lettre.  Dimension  totale  du  ca- 
ractère, dans  la  partie  qui  porte  l'œil  :  Corps  de  dix,  de 
douze  points,  w  Corps  interrompu  ou  irréyulier.  Ancien 
nom  des  caractères  que  l'on  appellait  aussi  philosophie, 
f/aillarde  et  mignonne,  il  Corps  de  galée,  Partie  de  la  galée 
couverte  par  la  coulisse. 

—  Loc.  div.  :  Corps  d'une  devise,  Figure  de  la  devise,  par 
opposition  aux  paroles,  que  l'on  appelle  âme  de  la  devise. 

Il  Corps  mort  ou  simplement  Corps,  Cadavre,  corps  privé 
de  vie  :  Ensevelir,  Embaumer  un  corps.  Il  Corps  sans  âme. 
Corps  privé  de  vie,  1°  Etre  ou  objet  incomplet,  dépourvu 
de  quelque  chose  d'essentiel  :  Une  armée  sans  général  est 
un  corps  sans  âme  ;  2"  Personne  embarrassée,  désorientée, 
ne  sachant  que  devenir,  ii  Corps  et  biens.  Les  personnes 
aussi  bien  que  les  propriétés  :  S'obliger  corps  et  biens. 
Xiwire  qui  a  péri  corps  et  biens.  Il  Corps  et  âme.  Entière- 
ment, sans  réserve,  il  C'est  l'umbre  et  le  corps.  Se  dit  de 
deux  personnes  que  l'on  voit  toujours  ensemble,  li  Prendre 
l'ombre  pour  le  corps.  Prendre  l'apparence  pour  la  réalité. 

Il  Faii-e  de  son  corps  une  boutique  d'apothicaire.  Prendre 
beaucoup  de  remèdes  sans  être  malade,  ii  Faire  folie,  Etre 
folle  de  son  corps.  Se  disent  d'une  femme  qui  s'adonne  au 
libertinage,  ii  /'a/i'eco/'psrieu/^.  Rétablir  sa  santé,  ses  forces, 
après  une  maladie  longue  et  douloureuse.  (Se  dit  particu- 
lièrement des  chevaux  qu'on  a  mis  au  vert.)  ii  Faire  corps, 
Adhérer  fortement,  ne  former  qu'un  seul  objet:  Branches 
gui  font  corps  ensemble.  —  Fig.  Etre  fondu  ensemble,  ne 
former  qu'un  seul  tout,  ii  N'être  qu'un  en  deux  corps.  Etre 
réunis  par  les  liens  d'une  étroite  alfection.  ii  Avoir  dans  le 
corps,  Posséder  comme  ressource  naturelle  ;  La  réclame 
fait  passer  pour  homynes  de  talent  des  gens  qui  n'ont  rien 
DANS  le  corps.  Il  Faire  rentrer  dans  le  corps,  Obliger  à 
taire,  à  supprimer,  ii  Avoir  le  diable  au  corps.  Etre  mé- 
chant, furieux;  être  d'une  vivacité  extravagante,  il  Aro»' 
sur  le  corps.  Avoir  à  subir,  être  impliqué  dans  :  Avoir 
une  accusation  criminelle  sur  le  corps.  Il  Passer  sur  le  corps 
de.  Culbuter  et  fouler  aux  pieds  :  Passer  sur  le  corps 
d'u'i  régiment  enneyni.  —  Fig.  Pour  retourner  vers  l'ancien 
régime,  il  faut  passer  sur  le  corps  de  la  France  nou- 
velle. (Guizot.)  Il  Tomber  sur  le  coi-ps  à  quelqu'un.  Le  mal- 
mener, dire  beaucoup  de  mal  de  lui. 

—  Loc.  adv.  :  En  corps.  Toute  la  corporation  réunie,  en- 
semble et  d'un  commua  accord  :  Assister  en  corps  à  une 
cérémonie,  w  A  mi-corps,  Par  la  moitié  du  corps,  ou  jusqu'au 
milieu  du  corps  :  Etre  penché  À  mi-cokps  à  la  fenêtre. 
Etre  enfoncé  À  mi-corps  dans  la  vase.  Il  A  bras-le-cojps. 
Par  le  corps  avec  les  deux  bras  :  Saisir  quelqu'un  À  bras- 
le-corps.  Il  Corps  à  corps.  Corps  contre  corps,  en  se  sai- 
sissant l'un  l'autre  :  Lutter  corps  à  corps.  —  Fig.  D'une 
façon  vive,  énergique,  pressante  :  Voltaire  attaquait  ses 
adversaires  corps  à  corps.  —  Quelquefois,  Corps  à  corps 
s'emploie  substantivement  :  Dans  les  duels  à  l'épée,  les 
CORPS  À  CORPS  sont  iriterdits.  il  A  corps  perdu,  Etourdi- 
ment,  sans  réflexion,  impétueusement,  sans  espoir  de 
retour,  li  A  son  corps  défendant.  Pour  se  défendre,  en  se 
défendant  contre  une  attaque  :  S'il  l'a  tué,  c'est  k  son 
CORPS  défendant.  —  Fig.  Malgré  soi,  à  contre-cœur  :  // 
faut  parler  sobrement  de  soi,  et  presque  i  son  corps  dé- 
fendant. (M"*  de  Sév.) 

—  Loc.  interj.  Corps-Dieu,  Juron. 

—  Loc.  substantiv.  Haut-le-corps.  V.  haut-le-corps. 

—  Allus.  hist.  :  Le  corps  d'un  ennemi  mort  sent  tou- 
jours bon,  Paroles  prononcées  par  Vitellius  sur  le  champ 
de  bataille  de  Bédriac.  {Dans  l'application,  elles  caracté- 
risent le  paroxysme  d'une  haine  léroce  et  satisfaite.) 

—  Anton.  Âme,  esprit. 

—  Encvcl.  Art  milit.  Corps  de  troupe.  On  donne  le  nom  de 
corps  de  troupe  aux  unités  s'administrant  d'une  façon  iu- 
dcpendanto ,  comme  le  régiment,  qui  on  est  comme  le 
type,  et  dont  le  commandant  est  pour  ainsi  dire  le  chef  de 
corps  par  excellence;  mais  il  existe  des  bataillons  :  ceux 
do  chasseurs  à  pied,  d'artillerie  à  pied,  etc.,  qui  sont 
dans  le  même  cas,  et  qu'on  appelle  pour  cette  raison  des 
bataillons  formant  corps.  De  mémo,  certaines  compagnies, 
comme  colles  d'ouvriers  ei  d'artificiers  dans  l'ariillerie,  ou 
encore  les  sections  d'ouvriers  d  administration,  etc.,  con- 
stituent  pour  la  même  raison  do  véritables  corps  do  troupe. 


294 

Corps  d'élite.  On  fait  valoir  à  l'actif  des  corps  d'élite 
qu'ils  sont  capables,  dans  un  moment  difficile,  d'efforts 
(lue  l'on  ne  pourrait  peut-être  pas  attendre  des  corps  or- 
ainaires.  D'autre  part,  on  leur  reproche  de  priver  de  leurs 
meilleurs  éléments  les  corps  aux  dépens  desquels  on  les 
recrute,  et  que  l'on  affaiblit  ainsi  matériellement  et  mora- 
lement. Avec  les  énormes  armées  modernes  et  surtout 
l'immense  extension  prise  par  les  champs  de  bataille,  les 
corps  d'élite  ont  beaucoup  perdu  de  leurs  avantages. 

L  armée  française  a  compté  des  corps  d'élite  divers 
sous  les  noms  de  ;  gardes  du  corps,  moiisquetai?*es,  grena- 
diers, voltigeurs,  gardes  françaises,  gardes  suisses,  garde 
royale,  garde  impériale.  Elle  n'en  renferme  pour  ainsi  dire 
plus  aujourd'hui.  Dans  la  plupart  des  armées  étrangères, 
il  s'en  rencontre  encore.  Mais  le  recrutement  ne  s'en  fait 

Î>as  toujours  aux  dépens  d'autres  corps  de  l'armée.  Les 
lommes  qu'on  y  fait  entrer  sont  seufement  choisis  avec 
plus  de  soin  au  physique  et  au  moral. 

Corps  francs.  On  appelle  ainsi  des  corps  de  volontaires, 
lovés  au  moment  d'une  guerre,  et  en  dehors  de  l'armée 
régulière.  L'organisation  militaire  moderne,  englobant,  en 
principe,  tous  Tes  hommes  capables  de  porter  les  armes, 
tend  par  ce  fait  même  à  faire  disparaître  les  corps  francs, 
dont  les  éléments  de  recrutement  n'existent  plus. 

Ce  même  nom  de  «  corps  francs  h  s'applique  aussi  à  des 
détachements  spéciaux,  constitués  momentanément  par 
une  armée  régulière  et  au  moyen  d'éléments  de  choix, 
en  vue  de  certaines  entreprises  spéciales-  Certains  au- 
teurs, notamment  le  général  Lewal,  ont  étudié  les  moyens 
de  préparer  l'organisation  éventuelle  de  corps  francs  ou 
d'unités  franches,  dont  la  formation  peut,  à  un  moment 
donné,  procurer  les  avantages  des  corps  d'élite  sans  en 
avoir  les  inconvénients. 

Corps  expéditionnaire.  On  désigne  par  ce  nom  un  corps 
constitué  spécialement  en  vue  dune  expédition,  effectuée 
généralement  en  pays  lointain.  L'unité  de  commandement, 
l'indépendance  absolue  du  commandant  en  chef,  sont  des 
conditions  essentielles  à  observer.  Indispensable  aussi  est 
l'étude  préalable  topographique  approfondie  du  pays  où 
doit  avoir  lieu  l'expédition,  ainsi  que  celle  des  mesures  à 
prendre  pour  assurer  le  ravitaillement  opportun  du  corps 
expéditionnaire  à  tous  les  points  de  vue.  C'est  pour  avoir 
plus  ou  moins  soigneusement  observé  ces  précautions  que 
tels  corps  expéditionnaires,  comme  celui  du  Dahomey 
on  1892,  ont  brillamment  réussi,  et  que  tels  autres,  comme 
celui  de  Madagascar  en  1895,  durent  payer  très  cher  leur 
succès  final. 

Corps  d'état-major.  Ce  corps  spécial,  créé  par  le  ma- 
réchal Gouvion  Saint-Cyr,  ministre  de  la  guerre  en  1818, 
fiour  assurer  le  service  d'état-major,  a  été  dissous  par  la 
a  loi  du  20  mars  1S80.  Il  avait  été  institué  en  vue  de 
mettre  un  terme  à  certains  abus;  mais  il  en  fit  naître  de 
bien  plus  considérables.  Son  organisation  a  été  modifiée 
plus  d'une  fois  pendant  les  soixante-deux  années  qu'il  a 
duré,  notamment  en  1826.  en  1833  et  en  1838.  En  1869,  le 
maréchal  Niel  tenta  de  le  réorganiser,  mais  sans  y  par- 
venir. A  la  suite  de  la  guerre  de  1870,  on  se  décida,  après 
huit  années  de  discussions,  à  supprimer  définitivement 
le  corps  fermé,  pour  adopter  franchement  le  système  du 
corps  ouvert,  en  vigueur  depuis  lors.  Le  corps,  qui  avait 
été  constitué  tout  d'abord  à  l'elfectif  de  545  officiers 
(30  colonels,  30  lieutenants-colonels,  90  chefs  d'escadrons, 
270  capitaines  et  125  lieutenants),  avait  été  ramené  à  450 
en  1826  par  la  suppression  des  125  lieutenants,  le  nombre 
des  chefs  d'escadrons  étant  porté  à  100. 

Corps  ai'xiliaires.  Ces  corps  sont  constitués  acciden- 
tellement au  cours  de  certaines  expéditions  pour  venir  en 
aide  à  l'armée  principale,  au  moyen  d'éléments  spéciaux, 
ou  pour  remplir  une  mission  particulière.  Tels  furent 
certains  corps  indigènes  dont  la  France  s'est  servie  en 
Afrique  ou  au  Mexique. 

Corps  d'armée.  Le  coj-ps  d'année  est  une  grande  unité 
organique  militaire, formée  parle  groupement  de  plusieurs 
divisions,  et  dont  la  création  est  due  à  Napoléon  I"'.  Les 
premiers  corps  d'armée  constitués  d'une  manière  définitive 
furent  ceux  de  la  Grande-Armée,  organisée  en  1805  dans 
les  camps  des  côtes  de  la  Manche.  Ce  qui  caractérise  le 
corps  d'armée,  c'est  d'être  composé  de  plusieurs  divisions, 
de  comprendre  en  outre  tous  les  éléments  nécessaires 
pour  entreprendre  et  mener  à  bien,  d'une  manière  indé- 
pendante, des  opérations  militaires  d'une  certaine  enver- 
gure. Comprenant  des  troupes  combattantes  :  cavalerie, 
artillerie,  génie,  avec  équipage  de  pont,  ambulance,  hôpi- 
taux de  campagne,  convoi  de  subsistances,  parc  à  bes- 
tiaux, dépôt  de  remonte  mobile,  réserve  d'efiets,  boulan- 
gerie de  campagne,  etc.,  le  corps  d'armée  est  en  mesure 
de  se  suffire  par  lui-même  dans  la  plupart  des  circon- 
stances qui  peuvent  se  présenter  à  la  guerre. 

Depuis  1859,  la  France  avait  été  divisée  en  7  circon- 
scriptions militaires,  ayant  à  leur  tête  un  maréclial  de 
France  ou  un  général  de  division,  et  dites  commandements 
de  coi'ps  d'armée  ou  grands  commandeynents  ;  mais  cette 
organisation  ne  répondait  nullement  à  celte  des  corps 
d'armée  du  temps  de  guerre.  C'est  par  la  loi  du  24  juillet 
1873  que  le  territoire  français  a  été  divisé  en  régions  de 
corps  d'armée,  au  nombre  do  18,  élevé  depuis  à  19,  l'Algé- 
rie constituant  une  région  semblable  qui  en  porte  à  20  le 
nombre  total.  Ces  régions,  au  chef-lieu  desquelles  réside 
un  général  commandant  de  corps  d'armée,  renferment  en 
principe,  et  sauf  certaines  exceptions,  sur  leur  territoire, 
tous  les  éléments  de  troupes  et  services  qui  constitue- 
raient le  corps  d'armée  mooilisé  au  moment  de  la  guerre. 
Leur  création  a  ou  pour  objet  d'assurer  éventuellement 
à  l'armée  une  mobilisation  prompte.  La  formation  d& 
guerre  normalement  prévue  est  aussi  la  même,  c'est-à- 
dire  celle  à  deux  divisions  d'infanterie,  sauf  peut-être  pour 
les  e*  et  20*  corps  (frontières  de  l'Est)  et  le  19«  (Algérie), 
qui  présentent  do  (juoi  en  former  trois.  V.  France. 

Voici  les  territoires  qui  correspondent  aux  différentes 
régions  de  corps  d'armée  : 


!«•■  Corps  h'armle. 
-  Pas-de-Calais. 


■  Quartier  oénéral  :  Lille. 


2"  Corps  d'armée  —  Quartier  général  :  Amiens 
Aisne.  —  Oise.  —  Somme.  —  Seine  (cantons  d'Auhervilliers,  Noîoy- 
le-Sec,  Snint-Di-nis,  Saint-Ouen.  Pantin  :  tes  W,  19',  ?0'  arrond. 
de  Paris).  —  Seine-el-Oise  {arrond.  de  Puntoine). 

3"  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Rouen. 
Calvados.  — Eure.  —  Seine-Inri*rieure.  —  Seine  (cantons  d'Asniéres. 
lioulo'jnc.  Clîchy.  Courïicvoie,  Leva lloiit- Perret.  A'eu(//y;  les  (•', 
7",  1j'.  16':  arroîtd.  de  Paris).  —  Seme-«i-Oise  (arrond.  «e  Mantes 
et  de  Versailiea). 


295 

4«  Corps  p'armée.  —  Quartier  général  :  Le  Mans. 
Euro -et- Loir.  —  Orne.  —  Mayentu-.   —  Sarthn.  —  Seine    [cantons 
.    d'Ivryet  Sceuur,  Vanves,  Villejuif  :  les  J«.  ô'.  6*  iS'.  U»  arrond- 
de  Paris).  —  Seine-et-Oise  [arrond.  Uc  liambouillet)- 

5»  Corps  d'armée.  —  Quartier  aÉNÉRAL  :  Orléans. 
Loiret.   —  Loir-et-Clier.  —  Seiiic-et-Maruc.   —  Yonne.  —    Seino 
[rantonsileCkarenton,  Noijcnl-sur- Marne,  Mvnlreuil,  Stiint'Maui; 
Vincennes;  les  S",  3».  ii".  JS"  arrond.  de  Paris),  —  Seine-et-Oiae 
(arrond.  de  Corheil  et  d'Etanipes). 

0»  CORPS  d'armée —  Quartier  général  :  Coalons-sur-Marne. 
Artlonncs.  —  Marne.  ~  Meuse.  —  Meurthe-et-MoBelle  (arrond-  de 
liriey  seulement).  —  Seine  {les  S».  9  ,  17",  IS'  arrond.  de  Paris). 
7o  Corps  d'armée-  —  Quartier  général  :  Besançon. 
Ain.  —  Territoire  de  Belfort.  —  Doubs.  —  Jura.  —  Hautn-Marne.  — 
Haute-Saône.  —  Rhône  (les  4»  et  5«  aiTond.  de  Lyon;  V arrond-  dt! 
Villtfranvhe  :  les  cantons  de  l'Arbresle,  Condrieu,  Limonest,  JV/or- 
nant,  Neuville,  Saint- Laurent,  Saint-Symphorien,  Vaiiyneray). 
8«  Corps  d'armée-  —  Quartier  général  :  Bourges. 
Cher.  —  Cûte-d'Or.  —Nièvre.  —  Saône-et-Loîre. 

9«  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Tours. 
Deux-Sèvres.—  Indre.—  Indre-et-Loire.  —  Maine-et-Loire.— Vienne. 

10"  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Rennes. 
Ciltea-du-Nord.  —  Ille-et-Vilaiiie.  —  Manche. 

Il»  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  ;  Nantes. 
Fioistère.  —  Loiro-Inf^rieur';.  —  Morbihan.  —  Vendt-e. 

12"  Corps  d'armée-  —  Quartier  général  :  Limoges. 
Charente.  —  Corrèze.  —  Creuse.  —  Dordogne.  —  Uaute-Vienne. 
13«  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Clermont-I-'errand. 
Allier.  —  Cantal.  —  Haute-Loire.  —  Loire.  —  Puy-de-Dôme. 

Uo  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Lton. 

Drôme.  —  Hautes-Alpes.  —  Haute-Savoie.  —   Isère.  —  Savoie-  — 

Basses-Alpes  (cantons  de  Barcelonnette,  Le  Lauzet,  Saint-Paul. 

—  Rhône    (cantons  de  Givors,   Saint-Genis-Laval,   Villeurbanne; 
et  les  l'r,  ge,  3«,  6"  arrond.  de  Lyon). 

15»  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Marseillx. 
Alpea-Maritimes.  —  Ardèche.  —  Boiiches-du-Rhône.  —  Corse.  — 
Gard.  —  Var.  —  Vaucluse.  —  Baasea-Alpes  (moins  les  cantons  de 
Barcelonnetle,  Le  Lauzet,  Saint-Paul). 

16"  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  ;  Montpellier. 
Aude-  —  Aveyron.  —  Hérault.  —  Lozère.  —  Pyrénées-Orientales. 

—  Tarn. 

n«  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Toulouse. 
Ariège,  —  Gers.  —  Haute-Garonne.  —  Lot.  —  Lot-et-Garonne.  — 
Taro-et-Garonue. 

18'  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Bordeaux. 
Basses-Pyrénées.  —  Charente-Inférieure.  —  Gironde.  —  Hautes- 
Pyrénées.  —  Landes. 

19»  Corps  d'armée.  —  Quartier  général  :  Alger. 
Alger.  —  Constantine.  —  Cran. 

20»  Corps  d'armée-  —  Quartier  général  :  Nancy. 
Aube.  —  Vosges.  —  Meurthe-et-Moselle  (moins  l'arrond.  de  Briey}. 

A  l'étranger,  la  composition  à  2  divisions  est  adoptée 
en  Allemagne  et  en  Italie  ;  l'Autriche  a  posé  comme  règle 
la  formation  à  3  divisions,  ainsi  que  l'Angleterre,  où 
l'organisation  militaire  diffère  d'ailleurs  profondément 
de  celle  des  grandes  puissances  continentales.  En  Russie, 
le  plus  grand  nombre  des  corps  d'armée  sont  organisés  on 
principe  à  2  divisions  actives,  quelques-uns  à  3  et  même 
un  à  5  :  celui  du  Caucase. 

Les  corps  d'armée  les  plus  employés,  c'est-à-dire  ceux  à 
2  et  3  divisions  offrent  des  avantages  et  des  inconvénients. 
Le  dernier  système,  par  suite  de  considérations  d'ordre 
tactique,  a  de  nombreux  partisans  ;  mais  il  est  certains 
éléments  de  la  question  dont  il  faut  tenir  compte  ;  d'abord 
l'effectif  qui  est  de  35.000  hommes  avec  2  divisions  et  de 
50.000  au  moins  avec  3,  c'est-à-dire  une  masse  bien  grosse 
à  manier  pour  un  seul  chef.  Ensuite,  la  longueur  de  la 
colonne  de  marche  sur  une  seule  route  :  elle  est,  en  for- 
mation simple,  de  44  kilomètres  environ  (32  pour  les  troupes 
et  le  train  de  combat,  12  pour  les  parcs  et  convois)  si  le 
corps  est  à  2  divisions,  et  do  57  kilomètres  (42  et  15)  s'il 
est  à  3. 

En  général,  lo  corps  à  2  divisions  est  le  seul  dont  la 
longueur  de  colonne  des  troupes  ne  dépasse  pas  l'étenduo 
d'une  étape  normale,  et  qui,  par  couséquent,  puisse  se 
concentrer  et  agir  dans  le  courant  d'une  seule  journée. 

Les  divisions  dont  il  vient  d'être  (question  sont  toujours 
des  divisions  d'infanterie.  On  a  aussi  constitué  quelquefois 
des  corps  d'armée  de  cavalerie  en  réunissant  plusieurs 
divisions  de  cette  arme.  (C'est  ainsi  que  Murât  commanda 
parfois  des  corps  d'armée  dont  l'effectif  atteignait  2u.00() 
ou  25.000  cavaliers;  mais  ce  furent  do  rares  exceptions.) 

Corps  soiis  les  armes.  Un  corps  organisé  quelconque, 
quand  il  se  trouve  sous  les  armes,  est  soumis  aux  lois 
militaires;  il  est  considéré  comme  faisant  partie  de  l'ar- 
mée et  relève  du  ministère  de  la  guerre  ou  de  la  marine 
(loi  du  15  juin.  1889,  art.  8). 

—  Chim.  On  s  'accorde  pour  partager  les  corps  do  la 
nature  en  deux  grandes  classes  :  i"  les  corps  simples,  qui 
ne  sont  susceptibles  d'aucune  décomposition,  quelles  que 
soient  les  éprouves  d'analyse  auxquelles  on  les  soumette  ; 
2"  les  corps  composrs  qui,  à  l'analyse,  donnent  naissance 
à.  deux  ou  plusieurs  éléments. 

Thaïes,  Xénophano,  Anaximèno,  Heraclite,  reconnais- 
saient un  seul  élômout  comme  principe  de  toutes  choses  : 
pour  le  premier,  c'était  l'eau;  pour  le  second,  la  torro  ; 
pour  le  troisième,  l'air;  pour  le  c|uatrièmo  enfin,  le  feu. 
Empédocle  admit  quo  ces  quatre  éléments  étaient  on  réa- 
lité distincts;  enfin  à  l'eau,  la  terre,  l'air  et  le  fou,  Aris- 
iftle  adjoignit  un  cinquième  élément,  l'étUer. 

Cette  théorie  a  subsisté  just|u'à  la  fin  du  xviiP  siècle. 
Au  XVI»  siècle,  toutefois,  Paracelse  avait  admis  des  prin- 
cipes différents  :  le  mercure,  lo  soufre,  l'eau,  la  terro 
«t  lo  sel;  puis,  malgré  Bêcher  et  Stahl,  Boyio  mit  en 
doute  la  nature  élémentaire  de  la  terre,  do  l'air,  de  l'eau 
et  du  feu,  et,  lo  premier,  il  émit  cette  hypothèse  qu'il 
pourrait  exister  un  nombre  d'éléments  beaucoup  plus 
considérable.  A  Lavoisier  revient  l'honnour  do  justifier 
les  prévisions  do  Boylo;  il  reconnut  l'existence  do  trcnto- 
doux  corps  simples  absolument  indécomposables  par  les 
procédés  chimiques  do  son  temps,  ot  il  en  drossa  un 
tableau  auquel  il  donna  lo  titre  :  Substances  simples  i/ui  ap- 
partiennent aiuc  trois  règnes  et  rju'onpeut  regarder  commf 
les  éléments  des  corps.  Depuis  Lavoisier,  lo  nombre  dos 
corps  simples  connus  s'est  considérabhMuont  accru  ;  nous 
on  donnons  ci -contre  lo  tableau  complot,  abstraction 
faite,  toutefois,  d'un  certain  noniltre  d  éléments  rôcomnient 
signalés  ot  encore  mal  définis.  On  a  fait  figurer,  à  coté 
do  cha{iiie  nom  du  corps,  un  symbole  qui,  dans  l'écrituro 
chimique,  sort  à  représenter  l'élément  correspondant. 
■ot  un  nombre  qui  n'est  autre  quo  lo  nombre  proportionnel 
choisi  comme  poidij  atomique. 


CORPS 


CORPUS 


Et  d'abord,  on  distinguo  les  corps  simples  on  métallouies 
ot  int^taux.  Les  premiers  sont  en  gênerai  tornos,  mauvais 
conducteurs  do  la  chaleur  et  de  l'électricité  ;  leurs  com- 
posés oxygénés  fournissent  des  hydrates  qui  peuvent  être 
acides  ou  neutres,  jamais  basiques.  Los  métaux,  tous 
solides  (sauf  le  mercure  qui  est  liquide),  présentent  un 
éclat  particulier;  ils  sont  bons  conducteurs  de  la  chaleur 
et  do  l'électricité,  et  leurs  composés  oxygénés  donnent  des 
hydrates  qui  peuvent  être  basiques ,  acides  ou  neutres. 

Les  métalloïdes  se  subdivisent  on  cinc^  familles  dont  la 
délinition,  basée  sur  la  valence,  conduit  sensiblement  aux 
groupements  qui  avaient  été  proposés  par  Dumas,  ou  1830. 


METALLOIDKS 


Fluor.  . 
Chlore.  , 
Brome. 
Iode.  .  . 


Hydrogène 
F. .  .  .       19,  11 
Cl .  .  .       35,37 
Br.  .  .       19,76 
1.  .  .  .     136,60 


Oxygène . . 
Soufre. .  .  . 
Sélénium. . 
Tellure.  .  . 


S.. 
Se. 
Te. 


15.88 


78,87 
127,8 


H.  .  .     1 
Azote  .... 
Phosphore. 
Arsenic.  .  . 
Antimoine. 

Carbone  .  . 
Silicium  .  . 

Bore 

Argon.  .  .  . 


Az.  , 
P.. 
As.. 
Sb.. 

C.  . 
Si.  . 

B.  . 

Ar.  . 


Lithium Li. . 

Sodium Na  . 

Potassium    ...  K  .  . 

Rubidium  ....  Rb  . 

C.Tesium Cs.  . 

Thallium Tl.  . 

Calcium Ca.  . 


MKTAUX 

Tantale Ta.  . 

Vanadium  ....    V  .  . 


Strontium . 
Baryum. .  . 


Sr.  . 
Ba. . 


87,3 
136,8 


Glucinium . 
Magnésium 

Zinc 

Cadmium.  . 
Aluminium 

Gallium Ga, 

lodium In 


Gl.  . 
Mg. 
Zn.  . 
Cd. . 
Al.  . 


9,08 
l.% 


64. S 
lll.S 


Chrome.  .  .  . 
Manganèse  . 

Fer 

Nickel 

Cobalt 

Uranium.  .  . 


Molybdène. 
Tungstène. 


Cr.  . 
Mn  . 
Fe. . 
Ni.  . 
Co.  . 
V... 

Mo. 
Tu.. 


52.iô 
54,8 
53,9 
58.6 
58.7 
239,8 

95,9 
183,6 


Titane Ti.  . 

Germanium .  .  .  Ge. . 

Zirconium  ....  Zr.  , 

Elain Sn. . 

Thorium Th. . 

Bismuth Bi.  . 

Cérium Ce.  . 

Lanthane La. . 

Didyme Di.  . 

Yttrium Y. .  . 

Erbium Er.  . 

Ytterbium.  .  .  .  Yb  . 

Cuivre Cu.  . 

Plomb Pb. . 


Argent Ag  .  .     107.67 

Mercure Hg  .  .    r.i9,8 


r.,02 
30.96 
74,92 
119,90 

11.97 
28,1) 

10,94 
■  20,» 


182,» 
51,1 

48.» 
72,3 
90,4 
117,4 
231,96 
207,5 

141.» 
138,5 
145,» 
89,7 
166.» 
172,6 

63,18 
206,4 


Or. 


....  Au . 

Ruthiînium. .  .  .  Ru. . 

Rhodium Rh  . 

Palladium.  ...  Pd.. 

Osmium Os.  . 

Iridium Ir.  . 

Platine Pt.  . 


101,3 
103.2 
106.3 
190,» 
192,» 
19V,» 

En  ce  qui  concerne  les  métaux,  une  classilication  basée 
uniquement  sur  la  valence  serait  insuflisante  ;  il  faut  tenir 
compte  de  l'ensemble  des  propriétés  chimiques,  des  rela- 
tions d'isomorphisme,  etc.  L  arbitraire  entre  pour  une 
bonne  part  dans  un  tel  classement;  aussi  de  nombreuses 
tentatives  ont-elles  été  faites  en  vue  d'établir  une  clas- 
sification générale  et  rationnelle  des  éléments.  Nous  re- 
tiendrons plus  particulièrement  la  classification  proposée 
d'abord  par  l'ingénieur  français  de  Chancourtois,  reprise 
et  perfectionnée  par  le  chimiste  russe  Mendéléef.  Le  ta- 
bleau ci-dessous  résume  cette  cassification  : 

TABLE   DE   MENDÉLÉKP 


11  =  1 

/ 

// 

/// 

IV 

/// 

Az 

14,01 

P 

30.96 

7/ 

0 

15.88 

S 

31,98 

Cr 
52,45 

Se 

78.87 

Mo 

95.9 

Te 
126,3 

/ 

II 

Li 

7.01 

B 

10,9 

Al 
27.04 

Se 
43,97 

Ga 

69,9 

Y 

89,6 

In 
113,4 

La 
138,5 

Yb 

172,6 

Tl 

203  ,7 

Gl 

9,08 

C 

11,97 

Na 
22,99 

Mg 

23,94 

FI 
19 

Si 
28 

K 

39,03 

Ca 
39,91 

Zn 

64.8S 

Cl 
35.37 

Ti 

48 

V 

31,1 

As 

75 

Nb 
93,7 

Sb 
119.6 

ICu 

63,18 

Mn 

54,8 

Br 

79,76 

Fe       Ni  1  Co 
55.88  58,56|38,7'. 

Ge 

72,32 

Rb 
83,2 

Sr 
87.3 

Zr 

90.4 

107.66 

Cd 

111.7 

- 

Sn 
117.35 

Ru 

Rh 

Pd 
106.3 

Cs 
132.7 

Ba 

136,86 

I 
126,54 

Ce 
141,2 

I)i 
145 

Ta 
182 

Bi 

207, 5 

- 

Tu 
183,6 

~ 

U 
239,8 

- 

- 

Au 
1%,2 

HS 
199.8 

— 

rb 

206.39 

Os 

190 

Ir       Pt 
192       194 

Th 
231.96 

1 

Los  corps  se  trouvent  ainsi  rangés  par  ordre  do  poids 
atomiques  croissants,  si  on  lit  successivement  les  lignes 
horizontales,  dans  l'ordre,  en  allant  do  la  gaucho  vers  la 
droite  (ces  lignes  no  sont  i>as  ici  rigoureusement  horizon- 
tales ;  on  les  a  disposées  do  telle  façon  «(uo,  si  on  enroule 
lo  tableau  sur  un  cylindre,  les  éléments  so  trouvent 
rangés  on  ligne  continue  sur  uno  hélice).  On  distingue 
sept  familles  (colonnes  verticales),  dans  chacune  des- 
quelles les  corps  présentent  mémo  valonco  par  rapport 
à  l'hydrogôno  :  cotto  valonco  est  représentée  successive- 
ment par  les  nombres  I,  2,  3,  4,  3,  2,  l,  ot  présente  ainsi 
uno  périodicité  très  nette,  correspondant  d'ailleurs  ù  uno 
périodicité  analogue  dans  les  propriétés  physiques. 

Quand  on  a  dressé  co  tableau,  il  est  arrivé  plusieurs 
fois  qu'un  élément  do  valonco,  correspondant  à  la  colonne 
dans  laquelle  il  devait  prendre  place,  a  fait  défaut  :  on  a 
dû  laisser  certaines  cases  vides.  On  pense  quo  ces  vidos 
sont  appelés  û.  être  remplis  par  des  éléments  aujourd'hui 
inconnus:  dos  découvertes  postérieures  A  la  publication 
du  ijiblejiu  ont,  on  effet,  comblé  plusieurs  des  lacunes  : 
ainsi,  l'élément  hypolhéti(tue  <]ue  Mendéléef  désignait 
d'avance  sous  lo  non»  d'éltabiniinium,  a  pris  corps  en 
1875,  par  la  découverto  du  gallium.  D'un  autro  côté,  cer- 
tains corps  do  valonco  paire  forment  dos  groupes 
compacts,  dans  lesquels  los  poids  atouùqucs  varioQt  très 


peu  :  ce  sont  les  métaux  des  groupes  du  for  et  du  platine , 
pour  éviter  de  rompre  l'économie  du  système,  on  a  dû  les 
laisser  ensemble,  dans  uno  huitième  colonne. 

—  Dr.  Corps  du  délit.  Dans  son  sens  propre  et  exact,  le 
corps  du  délit  est  l'ensomblo  des  éléments  matériels  dont 
so  compose  le  délit,  rensomblo  des  actes  extérieurs  et 
sensibles  qui  se  rattachent  directement  au  délit  et  l'ont 
préparé  ou  consommé.  ■■  De  mémo,  a  dit  io  crîminaliste 
Ortolan,  qu'il  n'y  a  pas  d'homme  sans  ces  deux  éléments  : 
lo  corps  et  lo  moral,  de  mémo  il  n'y  a  pas  do  délit  sans 
dos  éléments  physiques  et  des  éléments  moraux;  ce  sont 
les  premiers,  dans  tout  leur  onsemblo,  qui  se  nomment 
corps  du  délit.  ■■ 

Quelquefois,  dans  la  pratique  judiciaire,  on  applique 
exclusivement  la  dénomination  do  «  corps  du  délit  »  aux 
traces  physiques  du  délit,  à  ses  vestiges  visibles,  et,  en 
quelque  sorte,  aux  résidus  corporels  qu'il  a  laissés  après 
lui  :  par  exemple,  en  matière  d'assassinat  ou  de  meurtre, 
au  cadavre  de  la  personne  homicidée;  en  matière  d'in- 
cendie, aux  débris  fumants  ou  calcinés  de  la  maison 
incendiée. 

—  Polit.  Corps  législatif.  Cette  expression  date,  en 
France,  de  la  constitution  du  3  septembre  1791;  elle  dé- 
signait l'Assemblée  législative  qui  succéda  à  l'Assemblée 
constituante.  Sous  cette  constitution,  le  Corps  législatif  et 
le  roi,  considérés  l'un  et  l'autre  comme  représentants  de 
la  nation,  étaient  chargés  d'exercer  le  pouvoir  législatif. 

La  constitution  du  22  août  1795  divisa  le  Corps  législa- 
tif en  deux  sections  :  le  coiiseil  des  Cinq-Cents  et  le  conseil 
des  Anciens.  Ces  deux  conseils  devinrent  les  dépositaires 
exclusifs  du  pouvoir  législatif. 

Sous  la  constitution  de  l'an  VIII,  issue  du  coup  d'Etat 
du  18-Bruinaire,  le  Corps  législatif  n'eut  plus  qu'une 
partie  du  pouvoir  législatif  :  u  adoptait  ou  rejetait  les 
projets  de  loi  sans  les  discuter,  après  avoir  entendu  les 
orateurs  du  gouvernement  et  ceux  du  tribunat. 

L'expression  de  »  Corps  législatif  »  disparut  à  partir  de 
la  charte  constitutionnelle  de  1814,  pour  ne  ressusciter 
qu'avec  la  constitution  du  14  janvier  1852. 

Sous  le  régime  de  la  constitution  de  1852,  le  pouvoir 
législatif  était,  en  fait,  laissé  à  la  discrétion  de  l'exécutif; 
le  Sénat,  composé  par  le  chef  de  l'Etat,  exerçait  notam- 
tamment  un  droit  de  contrôle  étroit  sur  les  délibérations 
du  Corps  législatif.  Le  président  du  Corps  législatif  était 
nommé  par  l'empereur,  qui  nommait  également  les  vice- 
présidents;  ces  nominations  devaient  être  renouvelées 
tous  les  ans. 

Corps  de  g'arde  (un),  sujet  fréquemment  abordé  par 
les  peintres  flamands. 

Parmi  les  nombreux  Corps  de  garde  peints  par  Teniers. 
nous  signalerons  :  le  Corps  de  garde  de  la  collection 
Galliera  ;  ce- 
lui du  musée 
d'Amsterdam  , 
grand  tableau 
daté  de  1641, 
et  (jui  a  fait 
partie  de  la 
collection  Lor- 
mier;  —  une 
toile  du  musée 
de  Dresde  ;  — 
un  Corps  de 
garde  de  la  mi- 
lice bourgeoise. 
du  musée  do 
Munich;~une 
belle  peinture 
du  musée  de 
Saint-Péters- 
bourg ;  —  un 
tableau  du  mu- 
sée de  Madrid. 
Sous  prétexte 
do  représenter 
saint  Pierre 
re/iiant  Jésus- 
Christ,  Te- 
niers a  peint 
Slusieurs  fois 
o  véritables 
Corpsdegarde, 

où  les  personnages  du  Nouveau  Testament  jouent  un  rôlo 
très  secondaire.  Une  do  ses  meilleures  compositions  en 
co  genre  se  voit  au  Louvre. 

Parmi  les  autres  artistes  qui  ont  représenté  des  Corps 
de  garde,  nous  nommerons  :  Govaert  Flinck  (Munich), 
lo  Caravage  (Dresde),  A.  van  Maas  (Louvre),  J.-B.  Lo- 
prince  (Louvre),  Jean  Le  Ducfj  (Louvre),  Jacouand  (Salon 
do  1857),  Meissonior  (Kxposition  univorsolle  do  18G7), 
Docamps  (Salon  do  1834),  dont  l'œuvro  ost  hors  de  pair. 

Corps,  ch.-l.  do  cant.  do  l'Isère,  arr.  ot  à  45  kilom.  do 
Grenoble,  près  du  confluent  du  Drac  ot  do  la  Souloise; 
1.201  hab.  Carrières  do  marbre  noir;  commerce  do  graines 
fourragères  ot  de  vins;  velours.  Corps  souffrit  beaucoup 
pendant  les  guorros  do  religion.  —  Lo  canton  a  li  connu. 
et  4.395  hab. 

CORPS-NUDS,  comm.  d'Illo-ot-Vilaino,  arr.  et  ù.  I5  kil. 
de  Hennés,  prés  do  l'Iso,  affl.  do  la  Seiche:  l  880  hab. 
Ch.  do  f.  Ouest.  Etangs;  pierres  calcaires;  moulins. 

CORPULENCE  (tanss  —  lat.  corpulentia)  n.  f.  Ampleur 
plus  ou  moins  considérable  du  corps  humain  :  les  êtres 
apathii^ues  prennent  de  la  corpulknck.  (Viroy.)  [So  dit 
quelquefois  des  animaux.] 

CORPUIXNT  (/ci'i\  ENTE  [lat.  corpulentus;  de  corpus, 
corps]  adj.  Qui  a  uno  forte  corpuleuco  :   Uommc  cobpc- 

LKNT.   /-V'mHie  CORPCLESTE. 

Corpus,  mot  latin  qui  signiHo  corps,  ot  qui  a  été  donné 
pour  titro  à  des  recueils  concornant  uno  mémo  matiôro, 
uno  mémo  doctrine. 

—  Encvcl.  Il  existe  un  Corpuspoetarum  latinonim  j[1833), 
recueil  dos  poètes  latins;  un  Cornus  scriptoritm  historir 
Uyzantinr,  recueil  des  historiens  do  Byzanco. 

Lo  Corpus  juris  civilis,  recuoils  do  droit   civil,  com- 

Srond  :  1*  lo  Code.  Codex  Justinianus  ou  Constitutiones 
0  l'année  529  ;  2»  lo  Digeste  ou  Pandecles.  opinions  puisées 
dans  les  jurisconsultes  antérieurs  AJustinion  (53^);  3*  le 
Deiisième  code  (Cotlcr  repetit,v  pr^vlvctionis):  A'>  los  /»ij/t- 
tutionSf  Instituts  ou  InstituteSf  manuel  pour  ronseiguemoui 


Corps  liv    i.   11    :'     U'        .   ;     lu-tu 

daprcs  Ltecampii. 


CORPUS-CHRISTI   —   CORRECTIF 


du  droit;  5°  les  Novelles  {IVovellx  constitutiones),  édits 
des  empereurs  postérieurs  à  Justinien  jusqu'en  5G5; 
ô»  YEpitome  ou  Abrégé  de  ces  rnêmes  A^ovelles ;  7"  enfin. 
[es  Libri  feudorum  ou  Lois  féodales  des  Lombards.  G oiUo- 
fredus  a,  le  premier,  donné  à  ce  recueil  le  nom  de  Corpus 
juris  civilis,  et  en  a  fait  la  première  édition  en  1583. 

Le  Corpus  Juris  civUis  a  été  ainsi  nommé  par  opposition 
au  Corpus  juris  canonici,  composé  du  Décret  de  Gratien, 
des  Décréiales  de  Grégoire  IX,  du  Sexte,  des  Extrava- 
gantes de  Jeaji  XXII,  et  des  Extravagantes  communes, 
imprimés  pour  la  première  fois  en  1499-1502,  ils  ont  été 
souvent  réimprimés  avec  gloses  et  commentaires. 

Le  Corpus  inscriptionum  Grœcarum.  recueil  des  inscrip- 
tions grecques,  a  été  rédigé,  sous  la  direction  de  Bœckli, 
puis  de  Franz,  aux  frais  de  l'académie  de  Berlin  (Berlin. 
1828).  Depuis  a  été  entrepris  le  Corpus  inscriptionum  Atti- 
carum,  sous  la  direction  de  Kirchoff,  Ditienberger  et 
Kôhler. 

Le  Corpus  inscriptio7ntm  Latinarum  est  l'œuvre  égale- 
ment de  l'académie  de  Berlin,  qui  on  a  commencé  la 
publication  en  i863,  sur  l'initiative  de  Mommsen. 

Le  Corpus  ijiscriptionum  Serniticarum ,  commencé  on 
1867  par  Ernest  Renan,  Longpérier,  Waddington,  de 
Saulcy,  Halévy,  de  Sainte-Marie,  sous  les  auspices  de 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres  de  Franco, 
contient  des  inscriptions  pliéniciennes,  hébraïques,  ara- 
méennes,  carthaginoises,  cypriotes,  etc. 

GORPUS-CHRISTI,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Texas), 
sur  la  baie  de  Corpus-Christi  ;  4.610  hab.  Place  de  commerce 
prospère  ;  station  balnéaire.  Corpus-Cliristi,  point  de  dé- 
part du  chemin  de  fer  du  Texas  méridional,  est  le  contre 
d'exportation  non  seulement  de  la  partie  méridionale  du 
Texas,  mais  de  la  partie  nord-est  du  Mexique. 

Corpus  Christi  (corps  du  Christ)  [fèti;  du  Corpus  ou 
DD],  fête  religieuse  solennelle,  en  Espagne.  Au  xvm*  siècle, 
la  procession  du  Saint-Sacrement  était  accompagnée, 
chez  les  Espagnols,  de  g:randes  réjouissances  populaires 
et  suivie  de  représentations  théâtrales.  V.  autos  sacra- 

MENT.iLtS. 

CORPUSCULAIRE  {sku-lèr')  adj.  Qui  a  rapport  aux  cor- 
puscules, aux  atomes. 

—  Philosophie  corpusculaire.  Système  dans  lequel  on 
explique  les  phénomènes  par  le  mouvement,  le  repos,  la 
position  des  corpuscules.  V.  atome. 

CORPUSCULE  ( 5 A' ((/■  —  lat.  corpuscuhun  ;  d'iTn'm.  àe  corpus, 
corps)  n.  m.  Atome,  corps  d'une  petitesse  extrême  :  C'est 
surtout  dans  la  mer  qu'on  observe  un  monde  infini  de  corpus- 
cules/j/iosp/ioWçue*.  (Bern.  de  St-Pierre.)  Il  Particulièreni., 
Fragment  de  matière  qui  voltige  habituellement  dans  l'air 
â  l'état  de  poussière,  et  qui  n'est  visible  à  l'œil  nu  que 
lorsque  le  soleil  l'écIaire  directement  dans  un  endroit 
plus  ou  moins  obscur. 

—  Encycl.  Bot.  Ce  mot  a  été  appliqué  par  R.  Brown  aux 
organes  reproducteurs  qui  occupent  chez  les  gymno- 
spermes la  partie  supérieure  du  nucelle,  au  fond  de  la 
chambre  pollinique  ;  chaque  corpuscule  comprend  une 
volumineuse  oosphère,  que  surmonte  une  rosette  de  quatre 
petites  cellules  ménageant  entre  elles  un  étroit  canal;  le 
corpuscule  des  gynospermes  est  homologue  à  l'archégonc 
des  cryptogames  vasculaires. 

CORPUSCULEUX  (shi-leih,  EUSE  adj.  Se  dit  d'un  ver  à 
soie  qui  contient  des  corpuscules. 

CORPUSCULISTE  Iskii-lissl')  n.  m.  Partisan  de  la  philo- 
sophie corpusculaire. 

COEîPUS  DELICTI  (mots  lat.  sîgnif.  corps  du  délit)^  objet 
qui  prouve  l'existence  du  délit.  (Dans  la  comédie  des  Plai- 
deurs, lorsque  Petit-Jean  exliibe  les  pattes  du  chapon  que 
le  chien  Citron  a  mangé,  il  montre  au  jugfi  le  corpus  delicti.) 

CORRADO  (Quinto  Mario),  humaniste  italien,  né  à  Oria 
(Terre  dOtrante)  en  1508,  mort  en  1575.  Ordonné  prêtre,  il 
s'occupa  surtout  de  linguistique  et  entra  en  correspondance 
avec  les  premiers  savants  de  son  siècle,  Muret  et  Paul 
Manuce,  qui  louent  sa  grande  érudition.  On  lui  doit  des 
Epistolas  (1565)  ;  De  lingua  latina  libri  duodecim  (1569J  ;  Be 
copia  latini  sermonis  (1582). 

CORRADOEUE  n.  f.  Syn  de  PoLYSiPHOME,  genre  d  algues. 

CORRADOUX  n.  m.  Mar.  V.  couradoux 

CORRAL  n.  m  Dans  l'Amérique  du  Sud,  Enclos  dans 
lequel  les  gardiens  refoulent  les  troupeaux  de  bœufs,  ou 
de  chevaux,  pour  les  marquer,  les  compter,  etc.  (Ce  mot  a 
été  appliqué,  dans  l'Inde,  aux  enceintes  destinées  à  empri- 
sonner les  éléphants  sauvages  qu'on  veut  capturer,  et  à 
l'ensemble  des  opérations  exigées  par  leur  capture.)  On 
dit  aussi  KRAAL.  Il  Cour  attenant  aux  arènes  tauromachiques. 

GORRAL  Falso,  bourg  des  Antilles  (île  de  Cubafprov. 
de  Matanzasj)  ;  8.000  hab.  Canne  à  sucre,  rhum. 

GORRAL  Wuevo,  comm.  des  Antilles  (île  de  Cuba 
[prov,  de  Matanzas])  ;  13.000  hab.  Centre  commercial. 

CORRAL-DE-ALMAGUER,  ville  d'Espagne  (Nouvello- 
Castiile  fprov.  de  Tolèdej),  sur  le  Riansarès,  sous-affluent 
du  Guadiana  ;  4.H00  hab.  Moulins,  fours  à  plâtre,  tuileries, 
distillation  d'eaux-de-vie. 

CORRALES  (Los),  village  d'Espagne  (Vieille-Castille 
fprov.  de  Santander]},  dans  la  vallée  de  Buelno  ;  2.400  hab. 
Les  eaux  appelées  Caldaa  de  Besaya  sont  aux  environs. 
—  Comm.  d  Espagne  (Andalousie  [prov.  do  Sévillo;).  près 
d'un  affluent  du  Genil  ;  2.700  hab.  Eaux  minérales'. 

CORRALES,  comm.  d'Espagne  {Léon  [prov.  do  Zamora]), 
sur  un  affluent  du  Douro  ;  2.250  hab.  —  Comm.  des  Etats- 
Unis  do  Colombie  (départ,  de  Boyaca)  ;  3.500  hab. 

GORRALILLO,  bourg  dos  Antilles  (île  de  Cuba  ^prov. 
de  Sania-Clara])  ;  9.000  hab.  Tanneries. 

GORRARO  ou  GORARIO  (Antoine),  cardinal  Italien,  né 
à  Venise  en  1359,  mort  à  Padoue  on  1445.  Il  devint  évoque 
d'Osiie,  et  reçut  le  chapeau  de  cardinal  do  Grégoire  \II, 
son  oncle,  qui  l'envoya  comme  légat  en  France  et  en  Alle- 
magne. II  fut  un  des  fondateurs  delà  congrégation  do  Saint- 
Georges  in  Alga,  à  Venise.  Ses  ouvrages  sont  perdus. 

CORRASION  n.  f.  Nom  par  lequel  de  Richthofen  désigne 
l'usure  et  le  polissage  des  roches  par  le  sable  que  le  vent 
déplace  et  entraîne.  (Los  roches  qui  subissent  l'action  do 
cet  agent  finissent  par  présenter  dos  surfaces  que  l'on 
croirait  émaïUéos.) 


CORRE  ou  CORRET  (ko-rè)  n.  m.  Filet  qu'on  laisse  aller 
au  courant  de  l'eau,  tout  en  le  maintenant  à  l'aide  de 
cordes,  et  i\ne  l'on  ramène  ensuite  à  son  point  de  départ 
en  le  halant  â  l'aide  do  ces  cordes. 

GoRREA  (D.  Payo  Ferez),  général  portugais,  né  vers 
1210,  mort  en  1275. 'il  entra  dans  l'ordre  do  Saint-Jacques, 
et  passa  sa  vie  à  combattre  les  musulmans,  d'abord  en 
Portugal,  puis  en  Espagne  au  service  de  Ferdinand  III. 
Il  contribua  puissamment  à  la  prise  de  Séville(i248),  après 
un  siège  de  treize  mois,  retourna  en  Portugal  en  1250  pour 
aider  Alphonse  III  à  achever  de  conquérir  l'Algarve,  et 
soumit,  en  1255,  les  Maures  de  Xérès,  de  Lebrixaetd'Arcos. 
II  mourut  avec  la  réputation  d'être  le  premier  capitaine 
de  son  temps. 

CoRREA  (Louis),  historien  espagnol  du  commencement 
du  XVI*  siècle,  fit  partie  do  l'armée  qui  enleva  la  haute 
Navarre  à  Jeanne  d'Albret,  et  écrivit  l'histoire  do  cette 
conquête  :  Conquista  del  reyno  de  Navan'a  (1513). 

GORREA  (Thome).  poète  et  grammairien  portugais,  né 
à  Coïmbre  en  1537,  mort  à  Bologne  en  1595,  alla  professer 
en  Italie,  où  il  acquit  une  grande  réputation  comme  ora- 
teur et  comme  poète.  Ses  principaux  ouvrages  sont  ;  De 
elegia  (1571)  ;  De  conficiendis  epigrammatibus  (1590)  ;  De  elo- 
quentia  (1591)  ;  De  prosodia  ;  etc. 

GORREA  (Diego  Alvarez),  aventurier  espagnol,  né  en 
Galice,  mort  en  1557.  Il  partit  pour  le  Brésil  en  1510,  sur 
un  bâtiment  qui  lit  naufrage  à  l'entrée  de  la  baie  de  San- 
Salvador,  parvint  à  se  sauver  et  fut  accueilli  par  les  Tu- 
pinambas,  qui  lui  donnèrent,  à  cause  de  sa  carabine,  le 
nom  de  Caramuru  (Fils  du  tonnerre,  ou,  selon  une  autre 
version,  l'Homme  à  l'arme  mystérieuse).  Correa  apprit  la 
langue  des  indigènes,  prit  leurs  habitudes  çt  épousa  la 
tille  d'un  chef.  V^ors  1534,  Coutinho,  ayant  pris  possession 
du  pays  au  nom  de  Jean  III,  trouva  dans  Correa  un  habile 
interprète.  Lors  du  massacre  de  Coutinho  et  de  ses  com- 
pagnons, il  échappa  à  la  mort,  et,  quand  Thome  de  Souza 
jeta  les  i'ondements  de  la  ville  de  San-Salvador  (1549), 
Correa  lui  servit  d'intermédiaire  avec  les  indigènes.  L'his- 
toire de  Correa  est  devenue  l'objet  d'une  tradition  légen- 
daire, qui  a  embelli  ses  aventures  et  celles  de  sa  femme 
Paraguassu  (la  Grande-Rivière),  et  a  servi  de  thème  à  une 
sorte  de  composition  épique,  très  populaire  au  Brésil. 

Correa  (Gaspard),  historien  portugais,  mort  àGoa  en 
1560.  On  lui  doit  une  intéressante  Historia  da  India,  qui 
s'étend  de  1497  à  1550. 

GoRREA  de  SaA  ou  DE  Sa  BenaviDES  (Salvador), 
amiral  portugais,  gouverneur  du  Brésil,  né  on  1594,  mort 
en  1688.  Après  avoir  pris  une  part  active  à  l'expulsion  des 
Hollandais  du  Brésil,  il  battit,  à  Palingarta,  les  rebelles 
qui  menaçaient  le  Paraguay  (1635),  et  devint  gouverneur 
général  de  Rio  de  Janeiro,  puis,  en  i64i,  gouverneur 
général  du  Brésil.  Il  commanda  la  flotte  destinée  à  protéger 
le  commerce  portugais  dans  les  mers  du  sud,  puis,  de  1641 
à  1C51,  tit  entrer  toute  la  côte  occidentale  de  l'Afrique  méri- 
dionale sous  la  domination  des  Portugais.  Il  retourna,  un 
peu  plus  tard,  au  Brésil(1658-166i).  A  son  retouràLisbonne, 
il  fut  calomnié  par  ses  ennemis  et  condamné  à  un  exil  de 
dix  ans  en  Afrique.  Du  moins  put-il  passer  ses  dernières 
années  au  Portugal,  après  avoir  proposé  sans  succès  à  la 
Cour  l'exploitation  des  mines  d'or  qui  venaient  d'être  dé- 
couvcrti_'s  dans  la  province  de  Minas-Gerâes. 

GoRREA  Bahreïn  (Antonio),  capitaine  portugais,  qui 
vivait  dans  la  première  moitié  du  xvi"  siècle.  Il  se  dis- 
tingua d'abord  au  siège  do  BenLam  vers  1520,  puis  conclut, 
au  nom  du  Portugal,  un  traité  d'alliance  avec  le  roi  du  Pé- 
gou.  Envoyé  ensuite  dans  le  golfe  Persique,  Correa  y  con- 
quit les  îles  Bahreïn,  et,  en  sou  von  iu  de  cette  heureuse  con- 
quête, ajouta  â  son  nom  celui  de  Batirein  ou  Baharem. 
Camoëns  parle,  dans  ses  Lusiades,  des  hauts  faits  de  Correa. 

GORREA  DE  LacERDA  (Fernando),  écrivain  portugais 
du  xvu*  siècle,  publia,  sous  le  pseudonyme  do  Leandro 
DoKKA  Cacerks,  un  ouvrage  sur  les  causes  qui  amenè- 
rent la  déposition  d'Alphonse  VI  de  Portugal.  Il  a  pour 
titre  :  Catastrophe  de  Portugal  na  deposiçao  del  rey  D. 
AlfonsQ  Vî,  etc.  (1669),  et  a  été  traduit  en  français. 

GORREA  DA  Serra  (José-Francisco),  savant  portu- 
gais, né  â  Serpa  (prov.  d'Alemtejo)  en  1750,  mort  en  1823. 
Entré  dans  les  ordres  et  devenu  secrétaire  de  l'académie 
de  Lisbonne,  il  se  vit  dénoncer  à  l'Inquisition  pour  des 
écrits  sur  les  sciences  exactes  et  naturelles,  la  législation, 
riiistoire,  la  littérature,  passa  en  France,  et,  de  retour  en 
Portugal,  dut  encore  fuir,  mais,  cette  fois,  comme  suspect 
de  jacobinisme.  Il  se  réfugia  en  Angleterre  (1792).  Plus 
tard,  il  n'en  fut  pas  moins  secrétaire  d'ambassade  à  Lon- 
dres et  ministre  plénipotentiaire  à  Washington.  Ses  écrits 
consistent  en  mémoires  insérés  dans  divers  recueils  pério- 
diques anglais,  français  et  américains.  Nous  citerons,  no- 
tamment :  Coup  d'œil  sur  l'étal  des  sciences  et  des  lettres 
pendant  la  seconde  moitié  du  xv!!!'  siècle,  dans  les  «  Ar- 
chives littéraires  de  l'Europe",  où  il  a  donné  également 
d'intéressants  mémoires  sur  l  Agriculture  des  Arabes  en 
Espaqne,  et  sur  les  Vrais  Successeurs  des  Tejnpliers. 

CORRÉAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  est  soumis  à  l'obligation 
de  la  corréalité. 

CORRÉALITÉ  (du  prof,  cor,  et  do  réalité)  n.  f.  Dr.  roni. 
Lien  entre  plusieurs  créanciers  ou  plusieurs  débiteurs,  tel 
que  chaque  créancier  avait  le  droit  do  se  faire  payer  toute 
la  dette  ou  que  chaque  débiteur  était  obligé  de  la  payer  en 
totalité,  mais  que.  le  payement  étant  effectué,  la  dette  était 
éteinte  d'une  manière  absolue,  tant  à  l'égard  des  autres 
créanciers  qu'à  l'égard  des  autres  débiteurs. 

—  Enxycl.  Les  autres  modes  d'extinction  des  obligations 
produisaient, en  général,  les  mêmes  efl'ets  que  le  payement. 
La  corréalité  (ou  solidarité)  était  l'exception  ;  en  règle  gé- 
nérale, quand  il  y  avait  plusieurs  créanciers  ou  plusieurs 
débiteurs,  l'obligation  était  conjointe  et  se  fractionnait  par 
parties  égales  entre  créanciers  ou  débiteurs.  Los  sources 
ordinaires  dos  obligations  corréales  étaient  la  slipulatio, 
Vexpensilatio,  le  testament.  Pour  la  corréalité  active  (entre 
créanciers),  toutes  les  interrogations,  dans  la  stipulation, 
devaient  précéder  la  réponse  ;  pour  la  corréalité  passive 
(entre  débiteurs),  il  fallait  que  le  stipulant  ofit  interrogé 
tous  les  débiteurs  avant  do  recevoir  aucune  réponse.  Dans 
la  corréalité,  l'obligation,  multiple  par  les  sujets,  était 
donc  unique  par  l'objet  ;  do  là  découlaient  ses  divers  cATets. 
Elle  ne  donnait  pas  par  ello-mêino  le  droit  aux  créanciers 
oorréaux  (correi  slipulandi)  do  se  faire  rembourser  pour 


296 

partie  par  le  correus  payé  pour  le  tout  ;  ni  au  débiteur  qui 
avait  payé  le  tout  de  rc'courir  contre  les  autres  débiteurs 
corréaux  {correi  promittendi)  pour  se  faire  indemniser. 
Pour  qu'il  en  fût  ainsi,  il  fallait  qu'il  existât  un  lien  de 
société  ou  do  communauté  d'intérêt  fournissant  une  actiou 
à  la  personne  intéressée. 

GORRÉARD  'Alexandre),  ingénieur-géographe,  né  à 
Serre  (Hautes-Alpes)  en  1788,  mort  à  Avon  (Seine-et- 
Marne)  en  1857.  C'est  un  des  dix  survivants  de  la  Méduse, 
et  il  est,  avec  le  chirurgien  Savigny,  le  plus  connu.  Tous 
deux  publièrent,  à  leur  retour  en  France,  une  relation  du 
naufrage  qui  donna  à  Géricault  l'idée  de  son  tableau. 
Corréard  se  fit  ensuite  libraire,  édita  contre  le  gouverne- 
ment de  la  Restauration  de  nombreux  pamplilets,  fut 
condamné  pour  délit  de  presse  et  perdit  son  brevet  en  1822  ; 
puis  il  consacra  ses  loisirs  à  écrire  diverses  brochures 
sur  des  questions  industrielles,  sur  les  canaux,  les  che- 
mins de  fer,  etc.  —  Son  frère,  Joskph,  né  en  1792,  mort 
à  Paris  en  1870,  fut  à  la  fois  écrivain  et  libraire,  et  fut 
l'éditeur  du  «  Jour- 
nal des  sciences  .|(!' 
militaires  ".  l'iv  " 

CORREAU(A-o-ro) 
n.  m.  Bateau  qui 
servait  autrefois  à 
décharger  les  na- 
vires. 

CORREAU  {ko- 
ru),  COUREAU  et 
COUREIL    (rèy')  Correati. 

[  rad.  courir]  n.  m. 

Archéol.  Vieille  expression  de  serrurerie,  en  usage  depuis 
le  xvi°  siècle  et  désignant  nue  barre  qui  formait  verrou  eu 
passant  par  des  anneaux. 

CORRECT,  ECTE  Irt'kt'  —  du  lat.  corrigera,  supin  correc- 
tum,  corriger)  adj.  Cliâtié,  pur,  exempt  de  fautes  contrôles 
règles  ou  le  goût  :  Style,  Dessin  correct,  n  Par  ext.  Con- 
forme aux  règles  de  la  bienséance,  aux  usages  mondains  : 
Procédés  CORRECTS.  Il  Qui  a  :  1"  De  la  pureté  dans  ses 
œuvres  :  Ecrivain,  Peititre  correct  ;  2"  De  la  correction 
dans  sa  tenue,  ses  manières,  etc.  :  Gentleman  coRRiiCT. 

—  Fig.  Juste,  fidèle,  exact  ;  Description  correcte. 

—  Adverbial.  D'une  façon  correcte  :  Il  faut  parler  cor- 
rect. (M""  de  Sêv.)  [Inusité.] 

—  Syn.  Correct,  exact.  Le  premier  marque  surtout  l'ob- 
servation scrupuleuse  des  règles  :  un  écolier  a  fait  un 
devoir  correct,  quand  le  maître  n'y  trouve  pas  une  faute. 
Exact  se  rapporte  plutôt  à  la  forme  générale  du  discours  ; 
un  auteur  est  exact  quand  il  peint  les  objets  de  manière 
à  en  donner  une  idée  vraie,  quand  il  sait  approprier  le  ton 
à  la  nature  même  des  choses.  Exact  a  encore  le  sens  do 
vrai  ;  mais,  alors,  il  n'est  plus  synonyme  de  correct. 

—  Anton.  Fautif,  incorrect. 
CORRECTEMENT  (/rÂ:)  adv.  Dune  manière  correcte. 

—  Anton.  Incorrectement. 

CORRECTEUR,  TRICE  {)'êk' —  lat.  corrector,  trix,  mémo 
sens)  n .  Personne  qui  corrige  :  Un  sévère  correcteur,  il  Au- 
trefois, dans  les  collèges.  Employé  chargé  de  fouetter  les 
écoliers:  De  mon  temps,  le correctevr était  encore  un  vivant 
souvenir.  (Balz.) 

—  Dr.  anc.  Correcteur  des  comptes.  Officier  de  la  chambre 
des  comptes,  chargé  de  vérifier  les  comptes. 

—  Hist.  rom.  Magistrat  provincial,  chargé  sous  l'em- 
pire, do  maintenir  l'ordre  et  de  surveiller  les  édifices. 

—  Hist.  rel.  Supérieur,  supérieure  dans  certains  ordres 
monastiques,  tels  que  les  minimes,  le  tiers  ordre  de  Saint- 
François  de  Paule,  etc.  ii  Canoniste  chargé  de  diriger  la 
correction  du  décret  de  Gratien. 

—  Physiq.  Correcteur  gazométrique,  Instrument  ayant 
pour  çbjet  de  faire  connaître  mécaniquement  quel  serait 
le  volume  d'une  quantité  de  gaz  donné,  s'il  était  ramené 
à  la  température  de  o  degré  et  à  la  pression  de  760°"°. 

—  Télégr.  éloctr.  Correctrice  ou  adjectiv.  Boue  correc- 
Irice,  Houe  qui,  dans  l'appareil  Hughes,  est  solidaire  de 
la  roue  des  types,  et  amène  celle-ci  dans  sa  position  normale 
pour  l'impression. 

—  Typogr.  et  libr.  Personne  chargée  de  lire  les  épreuves 
et  de  c'orriger  ou  de  signaler  les  fautes  au  moyen  de  signes 
conventionnels. 

—  Enctcl.  Hist.  rel.  On  a  appelé  co^'rectores  romani  les 
commissaires  (^cardinaux  et  docteurs)  chargés,  en  1566,  par 
le  pape  Pie  V  de  diriger  la  correction  du  décret  de  Gratien. 
Cette  commission  numérota  les  canons  du  décret,  sépara 
dans  le  texte  la  doctrine  propre  à  Gratien,  corrigea  et  com- 
pléta les  citations,  puis  revit  les  autres  parties  du  Corpus  et 
les  expurgea  des  gloses  qui  passent  pour  théologiquement 
répréhensibles.  Ce  travail  fut  achevé  sous  Grégoire  XIII. 

—  Typogr.  Le  correcteur  est  le  plus  précieux  auxiliaire 
des  écrivains  et  des  imprimeurs.  Aussi  bien  les  plus  cé- 
lèbres d'entre  eux  furent-ils  toujours  unanimes  à  recon- 
naître son  mérite.  C'est  ainsi  qu'après  Firmin-Didot , 
P.  Larousse  appelait  les  correcteurs  ses  n  collaborateurs 
les  plus  chers  ",  et  que  V.  Hugo  n'a  pas  dédaigné  de 
rendre  un  juste  hommage  à  ces  u  modestes  savants  »,  si 
habiles  à  n  lustrer  les  plumes  du  génie  ». 

En  effet,  le  correcteur,  chargé  d'assurer  l'application  des 
règ:lcs  de  l'orthographe  et  de  la  typographie,  doit  à  la  con- 
naissance complète  do  ces  règles  joindre  une  érudition 
aussi  étendue  que  variée,  le  mettant  en  mesure  de  réparer 
les  défaillances  de  mémoire,  les  citations  fautives,  les 
lapsus  calajni,  la  ponctuation  inexacte,  en  un  mot  les 
erreurs  de  tonte  sorte  qui  échappent  aux  auteurs.  On  ne 
saurait,  dès  lors,  s'étonner  de  voir  figurer  au  livre  d'or  de 
cette  profession  des  noms  comme  ceux  d'Erasme,  d'Œco- 
lompade,  de  Michel  Servet,  de  Proudhon  et  de  tant  d'au- 
tres, qui  préludèrent,  par  la  lecture  des  épreuves,  aux 
chefs-d'œuvre  dont  ils  devaient,  dans  la  suite,  enrichir  la 
littérature  et  la  science. 

CORRECTIF,  IVE  (rck' —  du  lat.  coïvec/us,  corrigé)  adj. 
Qui  a  la  vertu  do  corriger,  qui  est  fait  pour  corriger  ;  Châti- 
ments CORRECTIFS. 

—  n.  m.  Ce  qui  corrige,  neutralise,  tempère  :  Le  sucre 
est  le  CORRECTIF  des  acides. 

—  Fig.  Adoucissement,  restriction  qui  corrige,  qui  rend 
moins  dur,  moins  excessif:  La  prodigalité  de  certains  fils 
sert  de  correctif  à  l'avarice  de  certaitis  pères. 

—  En  T.  de  méd..  Substances  (mucilage,  corps  gras, 
sirop)  qu'on  introduit  dans  certains  médicaments,  pour 
eu  neutraliser  l'effet  nuisible  ou  désagréable. 


297 

CORRECTION  {ri--ksi  —  lat.  correctio,  mômo  sons)  n.  f. 
Action  do  rootilior,  do  moditier  on  bion  :  La  corkkction 
d'une  (iiitf  ei-rom-e.  La  cokrection  des  abus. 

—  Correctif,  ti'inporaniont  :  A  côté  dr  Montcsgui-^u,  j'ai 
voulu  lire  du  ÀJachiavcl  :  c'en  est  la  vraie  réfutation,  ou  du 
moins  la  vraie  cokrkction.  (Sto-Bouvo.)  [Feu  usité.] 

—  Pur  oxt.  Cliîitimont,  poin»  :  CoRUKrTiON  J7ianuelle. 
Il  Roprimaudo,  admonition  :  Une  cokrkction  charitable. 
Il  Autorité,  pouvoir  do  corriger,  do  roprimander,  do  châ- 
tier :  La  CORRECTION  des  enfants  appartient  au  père. 

—  Fig.  Justice  exacte;  respect  de  ce  qui  est  bien. 

—  Sauf  correction,  Jusqu'à  preuve  du  contraire,  à  moins 
d'erreur. 

—  Astron.  et  mathém.  Quantité  dont  il  faut  augmenter 
ou  diminuer  certains  résultats  obtenus  par  l'observation 
directe  ou  par  dos  calculs  basés  sur  l'ooservation,  pour 
corriger  l'erreur  duo  à  l'imperfection  ou  à  l'insuffisauco 
de  cotte  observation. 

—  Dr.  Correction  patertielle,  Droit  que  la  loi  reconnaît 
A  un  p<>re  de  faire  détenir  son  tîls  pendant  un  temps  dé- 
toruiiué.  Il  Correction  judiciaire,  Peine  de  détention  dans 
une  maison  dite  de  correction,  il  Maison  de  correction. 
Lieu  de  détention  oii  l'on  enferme,  par  autorité  publique, 
les  personnes  dont  la  conduite  est  déréglée,  et,  plus  parti- 
culièrement, les  enfants  convaincus  d  un  crime  ou  d'un 
délit,  mais  acquittés  comme  ayant  agi  sans  discerne- 
ment. 

—  Dr.  anc.  Bureau  où  travaillaient  les  correcteurs  des 
comptes. 

—  Liitér.  et  b.-arts.  Forme  exacte  et  pure,  absence  de 
fautes,  d'écarts  :  Correction  du  style,  du  dessin. 

—  Mar.  et  nav.  Correction  d'un  compas.  Opération  con- 
sistant à  réduire  ses  déviations  au  moyen  d'aimants.  (C'est 
la  correction  par  compensation.)  j]  Correction  des  rivières. 

V.   NAVIGATION  fluvialo. 

—  Par  ext.  Observation  scrupuleuse  des  usages,  des  con- 
venances :  Procédé  qui  manque  de  correction. 

—  Pharm.  Opération  c|ui  consite  à  mitip^er  la  trop 
grande  énergie  d'un  médicament,  en  lui  adjoignant  un 
correctif. 

—  Rhétor.  Figure  par  laquelle  l'orateur  se  reprend  lui- 
même,  soit  pour  corriger  ce  qu'il  a  dit,  soit  pour  enchérir, 
comme  dans  ces  plirases  :  Je  l'aime  ;  que  dis-je,  aî^ier  .'  Je 
l'idolâtre.  Son  courage...  je  me  trompe  :  son  audace... 

—  Télégr.  électr.  Came  de  correction.  Celle  qui,  dans 
l'appareil  Hughes,  fait  avancer  ou  reculer  la  roue  correc- 
trice d'une  quantité  déterminée, 

—  Théâtr.  Recevoir  une  pièce  à  correction,  L'admettre 
À  la  condition  que  l'auteur  y  fera  certains  changements. 

—  Typogr.  Travail  du  correcteur  qui  indique  les  fautes 
ou  les  changements  à  faire  dp.ns  une  épreuve  imprimée, 
avant  le  tirage  détinitif  :  La  correction  d'une  première 
épreuve,  d'un  bon  à  tirer,  de  la  tierce,  il  Rectifications, 
changements  indiqués  sur  un  manuscrit  ou  une  épreuve  : 
Epreuve  chargée  de  corrkctions. 

—  Syn.  Amendement,  réforme.  V.  amendement. 

—  Anton.  Incorrection. 

—  Encycl.  Dr.  Maisons  de  correction.  Dans  le  système 

Îténitentiaire  français,  la  maison  de  correction  tient  le  mi- 
ieu  entre  les  maisons  d'arrêt,  spéciales  aux  prévenus  do 
délits,  les  maisons  de  justice,  réservées  aux  accusés  de 
crimes,  et  les  maisons  de  détention  ou  de  force,  dites  aussi 
«  maisons  centrales  ",  qui  reçoivent  les  condamnés  aux 
peines  afttictives  et  infamantes  prononcées  par  les  cours 
d'assises. 

Les  maisons  de  correction  ont  une  triple  destination. 

D'une  part,  elles  servent  de  lieu  de  détention  :  i»  pour  les 
mineurs  des  deux  sexes  (jue  leurs  pères  et  mères  font  en- 
fermer d'après  les  dispositions  sur  la  puissance  paternelle  ; 
2"  pour  les  mineurs  détenus  judiciairement  ou  condamnés, 
selon  les  termes  des  articles  66  et  67  du  Code  pénal. 

D'autre  part,  les  maisons  de  correction  sont  affectées 
par  l'article  40  daCode  pénal  à  l'emprisonnement  de  police 
correctionnelle  ;  mais,  en  pratique,  les  condamnations 
correctionnelles  ne  s'exécutent  pas  dans  des  maisons  spé- 
ciales de  correction  :  quand  Temprisonnement  s'élève  à 
plus  d'une  année  (  "  à  plus  d'un  an  et  un  jour  »,  dit  la  loi 
du  5  juin  1875),  il  se  subit  dans  les  maisons  centrales,  qui 
sont  ainsi  à  la  fois  maisons  de  force  pour  les  condamnés 
aux  peines  afflictives  et  infamantes,  et  maisons  de  correc- 
tion pour  les  condamnés  à  l'emprisonnement;  quand  l'em- 
prisonnement ne  dépasse  pas  une  année  (»  un  an  et  un 
jour  ",  d'après  la  loi  du  5  juin  1875),  il  se  subit,  d'ordinaire, 
dans  les  maisons  de  détention  préventive,  c'est-à  dire  dans 
les  maisons  d'an-e/  ou  de  justice,  qui  comportent  dans  ce 
but  un  quartier  spécial.  Quelques  grandes  villes  possèdent 
seules  des  maisons  de  correction  indépendantes  des  mai- 
sons d'arrêt  ou  de  justice. 

—  Math.  Lorsqu  une  formule  algébrique  a  été  déduite 
d'observations  et  de  mesures  relevées  par  un  astronome 
ou  un  physicien,  elle  no  peut,  en  général,  ^tro  applifpiéo 
quo  dans  des  circonstances  identiques  à  celles  (lui  ont 
servi  A  l'établir.  Si  les  circonstances  no  sont  plus  les 
mêmes,  il  faut  ajouter  ou  retrancher  aux  résultats  de  la 
formule  une  certaine  quantité,  appelée  correction,  qui  a 
été  précisément  calculée  en  tenant  compte  do  l'interven- 
tion des  phénomènes  nouveaux  et  des  nouvelles  influences. 
L'astronomie,  surtout,  est  tenue  de  recourir  presque  conti- 
nuellement aux  corrections  pour  éviter  les  erreurs  qui  rô- 
siiUeraient,  soia  des  effets  do  la  réfraction,  do  la  nutation 
ou  do  l'aberration,  soit  de  la  précession  des  éfjuinoxos, 
soit  enfin  dos  mouvements  périodiques  dos  astres.  L'en- 
semble des  corrections  ji  effectuor  pour  l'observation  d'un 
mômo  phénomène  suivant  les  circonstances  d'observation 
forme  ce  que  l'on  appelle  la  table  de  corrections. 

Un  navigateur  veut-il,  par  exemple,  connaître  l'heure 
du  passage  do  l'étoile  polaire  au  méridien  du  lieu  de  son 
vaisseau;  ce  méridien  étant  préalablement  déterminé,  il 
consultera  la  Connaissance  des  temps,  qui  donne  l'heure 
du  passage  de  cette  m^^mo  étoile  au  méridien  do  Paris  ; 
puis,  au  moyeu  d'une  simple  correction,  additivo  si  la  lon- 
gitude est  occidentale,  soustractivo  si  elle  est  orientale, 
il  obtiendra  l'heure  voulue. 

Ij" Annuaire  du  bureau  des  longitudes  publie  chaquo  an- 
née diverses  tables  do  corrections. 

—  Physiq.  Corrections  baronié tiques.  V.  uaromètre. 

CORRECTIONNAIRE  (rè-ksi-o-nèr)  n.  Celui  ou  colle  qui 
subit  uno  peine  corrertionnolle. 

C0RRECTI0NNALI8ATION  {rèk-si-o-na,  si-on)  n.  f.  Trans- 
formation, par  lo  parquet,  d'une  affaire  criminelle  on  une 
affaire  correctionnelle. 


lit. 


CORRECTION 


CORRELATION 


—  Encycl.  J^ûrs(|uo,  dans  uno  affaire  crimiuollo,  les 
faits  relevés  à  la  charge  de  l'inculpé  ne  sont  pas  très 
graves,  ou  bien  lors(|ue  lo  préjudice  est  très  minime,  ou 
bien  encore  lorsque  les  circonstances  aggravantes  no  sont 
pas  parfaitement  établies,  les  magistrats  du  parquet  font 
généralement  abstraction  des  circonstances  caractéristi- 
ques du  crime,  et  renvoient  l'inculpé  devant  la  juridiction 
«correctionnelle  ;  par  exemple,  est  poursuivi  non  point  en 
cour  d'assises,  mais  en  police  corroctionnollo,  un  enfant 
do  seize  ou  dix-sept  ans,  qui  force  un  moublo  pour  y  pren- 
dre quoliiues  objets  sans  valeur. 

GORRECTIONNALISER  (l'è-ksi-o-na)  V.  a.  Rendre  uno 
aii'aire  susce|»tiblo  d'être  portée  devant  les  tribunaux 
correctionnels,  n  Applicpier  la  correctionnalisation  à  une 
affaire  de  cour  d'assises  :  Correctionnaliser  un  crime, 
une  affaire. 

CORRECTIO NN ALITÉ  {rè-ksi-o-na)  n.  f.  Qualité  d'une 
affaire  qui  la  met  dans  les  attributions  do  la  justice  cor- 
rectionnelle. 

CORRECTIONNEL,  ELLE  {rè-ksi-o-neV)  adj.  En  T.  de  dr., 
Qui  appartient  à  la  correction.  (Se  dit  des  peines  qu'on  ap- 
plique aux  actes  qualifiés  de  délits  par  la  loi,  de  ces  délits 
eux-mêmes  et  des  tribunaux  spéciaux  qui  en  connaissent)  : 
Peine  correctionnelle.  Délit  correctionnel.  Police  cor- 

RECTIONNELLi;. 

—  n.  f.  Pop.  Tribunal  de  police  correctionnelle;  corps 
des  magistrats  qui  siègent  à  ce  tribunal  :  Comparaître  de- 
vant la  correctionnelle. 

CORRECTIONNELLEMENT  {rèk-si-o-nè-le)  adv.  D'une 
manière  correctionnelle,  devant  la  juridiction  correction- 
nelle :  Juijer,  Poursuivre  correctionnellement. 

CORRECTIVEMENT  {rèk'}  adv.  De  manière  à  corriger; 
comme  correctif  i  Punir  quelqu'un  correctivement. 

CORRÉE  {ko-ré)  n.  f.  Nom  que  l'on  donne  à  des  bancs 
de  cailloux  roulés  et  dépouillés  de  terre,  de  vase  et 
d'herbe. 

CORRÉE  [ré  —  de  Correa  da  Serra,  botan.  portug.)  n.  f. 
Bot.  Genre  de  rutacées,  comprenant  plusieurs  espèces 
originaires  du  sud  de  l'Australie,  ii  On  donne  aussi  à.  ce 
genre  le  nom  de  antommarchie. 

GoRRÊGE  (Antonio  Allegri,  dit  il  Correggio  ou  le), 

le  chef  de  l'école  de  Parme,  né  à  Correggio,  probablement 
en  1494,  mort  en  1534.  On  ne  possède,  sur  sa  vie,  que  des 
renseignements  très  vagues.  II  reçut  vraisemblablement 
les  premières  leçons  de  son 
oncle  paternel,  Lorenzo  Al- 
legri, et  d'Antonio  Barto- 
lotti,  chef  de  la  petite  école 
de  Correggio.  Il  dut  conti- 
nuer ses  études  à  Modène, 
sous  Francesco  Bianchi.  Un 
médecin  de  Parme,  Grillen- 
zûni,  passe  pour  l'avoir  ini- 
tié à  l'anatomie.  Il  visita 
Mantoue  de  bonne  heure, 
et  c'est  là.  sans  doute,  qu'il 
subit  l'influence  de  Mante- 
gna,  et  qu'il  dut  voir  des  ou- 
vrages de  Léonard.  Quant 
à.  Raphaël,  il  le  découvrit  à 
Plaisance,  dans  son  chef- 
d'œuvre  ,  la  Vierge  de  Saint- 
Sij-te,  et  c'est  cette  vue, 
dit-on,  qui  lui  arracha  le  cri 
célèbre  :  «  Anch'io  son  pit- 
tore!  "  Telles  furent,  à  peu  près,  les  uniques  leçons  que 
reçut  le  Corrôge  ;  nul  ne  voyagea  moins  et  n'imita  moins. 

Le  premier  tableau  qui  puisse  être  attribué  avec  corti- 
ludo  au  Corrège  est  la  Madone  au  saint  François  (Dresde;, 
qu'il  peignit  en  1514  pour  l'église  des  franciscains  de  Cor- 
reggio. Dès  1517  ,  il  (lonnait  Je  Mariaije  mystique  de  sainte 
Catlierine,  qui  est  au  Louvre.  Il  avait  vingt-trois  ans. 

En  1518,  il  fut  appelé  à  Parme  par  l'abbosse  du  monas- 
tère do  Saint-Paul,  Giovanna  de  Plaisance,  qui  lo  chargea 
do  peindre  à  fresque,  dans  le  parloir,  des  scènes  mytno- 
logiques.  Les  principaux  sujets  représentés  par  l'artiste 
sont  :  la  Chasse  de  Diane,  les  Gi'dces,  les  Parques,  Junon, 
la  Fortune,  et  do  charmants  Amours.  Corrèçe  a  déjà  là 
ce  dessin  varié,  vivant,  cette  science  du  modelé,  ces  rac- 
courcis, qui  distinguent  ses  œuvres.  Il  est  maître  de  ce 
pinceau  facile,  empâté,  moelleux,  léger  et  gras,  qui  rond 
la  transparence  de  l'épiderme  et  la  morbidesso  des  chairs, 
surtout  chez  les  femmes  et  les  enfants. 

Lo  succès  qu'obtinrent  ces  peintures  du  couvent  do 
Saint-Paul  valut  au  Corrôge  la  commando  de  la  décoration 
do  l'église  Saint-Jean,  pour  les  bénédictins  do  P3rmo(1520). 
Cinq  ans  après,  seul,  sans  aide,  sans  disciple,  il  avait  ter- 
mine cet  immense  travail.  Il  peignit,  dans  la  voûte,  le 
Christ  montant  au  ciel.  Un  Couronnement  de  la  Vierge, 
presque  entièrement  détruit  depuis,  fut  aussi  peint  par  le 
Corrège  pour  la  tribune  de  cette  mômo  église  Saint-Jean. 
Ces  beaux  ouvrages  lo  cèdent  encore  à  VAssomption 
de  la  Vierge,  quo  le  Corrège  représenta  dans  la  coupole 
do  la  cathédrale  de  Parme,  et  qu'il  termina  en  1530.  Cette 
fresque,  qui  excita  l'enthousiasme  do  tous  ceux  qui  la 
virent,  est  aujourd'hui  oxtrômomont  altérée.  Quatre  ans 
après,  il  mourait,  peut-Otre  prématurément  épuisé  par  dos 
travaux  si  considérables,  à  poino  âgé  do  ({uaranto  ans. 

Outre  les  ouvrages  déjà  mentionnés,  voici  les  plus  cé- 
lèbres du  Corrégo  :  au  Louvre  :  le  Sonimeil  d'Antione  ;  à 
Parme  :  la  Vierge  au  saint  Jérôme,  la  Déposition  du  Chnst  ; 
ù.  Florence  :  uno  Sainte  Famille,  uno  Madone;  à  Naplos  : 
la  Madone  au  lapin  ou  la  Zingarella.  le  Mariage  de  sainte 
Catherine,  uno  Sainte  Famille;  à  Uomo  :  uno  Danaé;  à 
Madrid:  le  Christ  et  la  Madeleine  ou  -Vo/ï  ma  tanyere;  à 
Saint-Pétersbourg  :  un  autre  Mariage  de  sainte  Catherine, 
uno  Madone  allaitant  VfCnfant  Jésus;  A  Londres  :  l'Fdu- 
cation  de  l'Amour,  un  Ecce  homo,  ta  Vierge  au  panier,  le 
Christ  au  jardin  des  Oliviers,  olc.  ;  à  Munich  ;  la  Vierge  et 
l'/Cnfant  entre  saint  Ildefonse  et  saint  Jérôme,  la  Vierge 
qtoricuse,  etc.  ;  A  Dresde  :  la  fumeuse  Madeleine  au  désert, 
la  .Xativité  ou  la  IVuil  ;  à  'Vienno  :  Jupiter  et  lo  et  l'En- 
lèvement de  Ganymèdc  ;  A  Berlin  :  Jupiter  et  la  et  Léda  ;  etc. 

—  Pomponio  Allegrl,  fils  du  Corrège,  n'avait  quo 
treize  ans,  on  1.^34,  lorsque  son  père  mourut;    il   no  put 

f:uère,  par  conséquent,  protlter  de  ses  U'i;ons.  Co  fut,  d'ail- 
eurs.  un  peintre  médiocre.  Parmi  les  imitateurs  ou  disci- 
ples du  Corrègo,  on  peut  citer  :  Rondaui,  lioruardiuo  Qatti, 


Le  Corrège. 


surnommé  le  Soparo,  Gandiui,  etc.,  et  surtout  Francesco 
Mazzuûli,  surnommé  u  le  Parmesan  »  {il  Parmiginiano). 

Corrège  (lk),  tragédie  do  d'ŒIilenschlilger,  drama- 
turge danois,  jouée,  en  1811,  à  Copenhague,  puis  traduite 
on  allemand  par  l'auteur,  et,  en  1834,  traduite  on  français 
par  Marinier.  —  L'autour  présente  ainsi  son  sujet.  Dans 
le  bourg  de  Correggio  vit  pauvre  et  retiré  Antonio  Allegri. 
Livré  entièrement  à  la  peinture  religieuse,  il  serait  heu- 
reux s'il  était  moins  pauvre,  et  s'il  n'avait  pas  pour  hôte 
son  pire  ennemi,  l'aubergiste  Francesco.  Celui-ci  est  arrivé 
à  lo  brouiller  avec  Michel-Ange,  qui  a  laissé  tomber  sur 
son  compte  ce  jugement  terrible  :  «  C'est  un  barbouilleur.  » 
Alle^'ri  doute  do  lui-nu'?me  quand  Jules  Romain,  l'élève  do 
Raphaël,  vient  à  lui,  le  réconcilio  avec  Michel-Ange,  et 
lui  rend  la  confiance,  l'illusion  et  l'espoir.  Mais  toutes  ces 
secousses  l'ont  achevé.  Ayant  rassemblé  uno  dernière 
fois  toutes  ses  forces,  pour  aller  à  la  ville  chercher  le 
prix  d'un  tableau,  il  revient  haletant,  (tourbe  sous  le  poids 
du  salaire  que  son  ennemi  lui  a  fait  donner  en  monnaie  de 
cuivre,  et  meurt  en  jetant  son  fardeau  aux  pieds  des  siens. 

On  volt  quo  l'auteur  représente  dans  un  même  drame 
la  force  sûre  d'elle-même  d'un  Michel-Ange,  la  ferme  dou- 
ceur d'un  Jules  Romain,  et  aussi,  et  surtout,  ce  qu'il  y  a 
de  maladif  et  d'inquiet  dans  lo  cœur  des  grands  nommes 
comme  le  Corrège. 

CORRÉGENCE  n.  f.  CORRÉGENT  n.  m.  Formes  peu  usi- 
tées des  mots  corégknce,  et  corégent. 

Correggio  ou  Corregio.  ville  d'Italie  {Emilie  [prov. 
do  Reggio]),  dans  une  plaine  fertile  et  sur  un  canal  qui 
communique  avec  le  Pô  par  la  Secchia  ;  13.UÛ0  hab.  —  Pa- 
trie du  peintre  Antonio  AUegri,  dit  "  le  Corrège  »,  et  de 
la  femme  poète  Véronique  Gambara. 

Correggio,  famille  illustre  de  Parme,  qui  joua  un  rôle 
funeste  dans  l'histoire  de  cette  ville.  Les  membres  les  plus 
marquants  sont  :  Gbiberto  Correggio,  mort  en  1321.  [Il 
changea  constamment  de  parti.  Chef  du  parti  guelfe,  il 
se  réconcilia  avec  les  gibelins  pour  détruire  la  liberté  de 
sa  patrie;  mais  il  finit  par  soulever  tout  le  monde  contre 
lui,  en  voulant  conquérir  Plaisance,  fut  chassé  en  1308, 
rentra  en  1311,  et  fut  définitivement  détrôné  en  1316];  — 
Son  fils,  Azzo  Correggio.  [Imitant  les  exemples  de  son 
père,  il  se  réconcilia  d'abord  avec  les  guelfes,  puis  livra 
Parme  au  chef  des  gibelins,  Mastino  de  la  Scala,  en  1328, 
et  voulut  le  chasser  à  son  tour.  11  finit  par  vendre  sa  patrie 
au  marquis  d'Esté,  pour  70.000  florins.]  —  Les  Correggio 
ne  furent  chassés  définitivement  de  Parme  qu'en  1630. 

Correggio  (Nicolas),  poète  italien,  né  on  1449,  mort 
à  Ferrare  en  1508.  Il  servit  en  14S2  Hercule  d'Esté,  duc  de 
Ferrare,  contre  les  Vénitiens,  et  fut  chargé  de  conduire  de 
Rome  à  Ferrare  Lucrèce  Eorgia.  fiancée  à  .\lphonse  d'Esté. 
On  a  de  lui  uno  pastorale,  Cefalo,  représentée,  eu  1487,  à 
Ferrare,  et  gli  Amori  di  Psiche  e  di  Lupidine,  poème  (Ve- 
nise, 1518).  Hercule  Strozzi  l'a  célébré  en  vers. 

CORRÉGIDOR  [ji —  mot  espagn.;  proprem.  celui  qui 
corrige)  n.  m.  Autrefois,  en  Espagne,  Premier  officier  de 
justice  dans  une  ville  ou  une  province.  (Ce  magistrat  rem- 
plissait des  fonctions  mal  définies,  qui  étaient  aussi  ad- 
ministratives quo  judiciaires.  Dans  la  suite,  ces  pouvoirs 
furent  restreints  aux  seules  attributions  administratives, 
ce  qui  a  fait  du  corrégidor  une  sorte  de  maire.) 

CORRÉGIDORERIE  [ji,  ri)  u.  f.  Attributions  du  corré- 
gidor. 

CORRÉGIEN,  ENNE  (ji-in,  en')  adj.  Qui  est  propre  au 
Corrège,  qui  ressemble  à  la  manière  de  ce  peintre  :  Un 
moelleux  tout  corréc.ien. 

CORRÉIA  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ouratée. 

CORRÉLATIF,  IVE  (du  préf.  co,  et  de  relatif)  adj.  Se 
dit  des  choses  ipu  ont  entre  elles  une  relation  telle  q^ue 
l'existence  do  l'une  fait  nécessairement  supposer  l'exis- 
tenco  de  l'autre  :  Les  termes  de  père  et  de  fils  sont  des 
termes  corrélatifs.  (Acad.) 

—  Dr.  Obligation  corrélative.  Obligation  dépendant  do 
l'accomplissement  d'une  autre  obligation. 

—  Gramm.  Mots  corrélatifs,  Mots  qui  vont  ordinairement 
ensemble,  et  qui  servent  à  indîtjuer  une  relation  entre  deux 
membres  d'une  phrase,  tels  quo  les  mots  tellement  et  que. 

Il  Propositio7i  corrélative  ou  substanliv.  Corrélative,  Pro- 
position qui  dépond  d'une  autre,  ou  dont  une  autre  dépend, 
dans  une  période  :  L'ensemble  des  propositions  corrêla- 
TiVKS  ou  partielles  forme  la  période. 

—  Littér.  Vers  corrélatifs.  Vers  latins  dans  lesquels  los 
mots  se  correspondaient  d'uno  façon  régulière,  comme 
dans  cette  épitaphe  de  Virgile  : 

Paslor,  artitor,  eques,  pavi,  colui,  superavi 
Capras,  ru.i,  hostes,  fronde,  tigone,  manu, 

qui  peuvent  se  construire  :  Pastor,  pavi  capras  fronde; 
arator,  colui  rus  ligone;  eques,  superavi  hostes  manu. 

—  n.  m.  Terme  lié  à.  un  autre  et  dépendant  tellement  do 
lui,  que  l'un  ne  peut  se  supposer  sans  l'autre  :  Le  crédit 
semble  avoir  pour  corrélatif  obligé  l'usure.  (Proudh.)  il  Mot 
corrélatif:  On  doit  toujours  rapprocher  les  mois  de  leurs 
CORHÉLATIFS,  et  exprimer  ccux  qui  sont  sous-entendus,  lors- 
qu'on veut  pénétrer  le  sens  de  l'auteur.  (Dumarsais.) 

—  Kbm.  Quelquefois  corrélatif  ne  signifie  pas  plus  quo 
relatif. 

CORRÉLATION  (*i-on)  n.  f.  Linguist.  Rapport  des 
termes,  des  objets  corrélatifs:  Il  y  a  entiv  laheautédn 
visage  et  celle  de  l'âme  une  sorte  de  corrélation  sympa- 
thique. (Al.  Karr.)  n  Terme  corrélatif:  Les  mots  de  sujet 
et  de  souverain  sont  des  coui\klations  identiques,  dont 
l'idée  se  réunit  snus  le  seul  nom  tif  citoyen.  (J.-J.Rouss.) 

—  Biol.  Inihienco  qu'e.xercent  futalonient  les  uns  sur  les 
autres,  soit  les  êtres  vivants  réunis  dans  un  niéiiio  milieu, 
boil  les  éléments  anatomiqucs  d'un  mémo  uninml  ou  d'un 
mômo  végétal. 

—  Encvcl.  Biol.  La  corrélation  générale  des  ûtros  vi- 
vants à  la  surface  do  la  terre  rovicut  à  l'Iiarmonio  univoi*- 
sollo  du  monde  organisé,  ol  sou  étude  comprendrait  touto 
la  biologie.  Pour  Darwin,  los  doux  facteurs  principaux  do 
lu  corrélation  générale  sont  la  lutte  pour  l'cvistence  ot  la 
sélection  naturelle. 

La  corrélation  qui  existe  entre  los  divers  ôléinonts 
auaiomiquos  d'un  mémo  ôtro  s'explique,  dans  IVcolo  do 
Darwin,  par  les  mémos  principes  :  elle  résulte  inuuédia- 
tenieut  du  fait  quo  le  niiliou  intérieur-  d'un  *'*tro  vivant  osl 
/imi(t;  ot  lontomont  renouvelé.  Dans  oos  conditions,  en 
offot,  toute  réaction  chimiquo  outre  lu  substuuco  dos  élé- 

3â 


CORRÉLATIVEMENT   —   CORRÈZE 


ments  anatomiques  et  les  substances  du  milieu  modifie 
fatalement  le  milieu,  soit  par  les  produits  qu'elle  lui  em- 
prunte, soit  par  ceux  qu'elle  lui  ajoute,  et  înûue,  par  con- 
séquent, sur  les  conditions  d'existence  de  tous  les  autres 
éléments.  Or  la  vie  élémentaire  manifestée  des  tissus  est 
un  ensemble  de  réactions  chimiques;  la  sélection  natu- 
relle appliquée  à  la  lutte  intestine  des  tissus  entre  eux 
conduit  à  la  loi  de  Y  assimilation  fonctionnelle,  d'où  se  dé- 
duit le  principe  de  Lamarck,  qui  est  ainsi  une  conséquence 
de  la  corrélation.  Une  autre  conséquence  de  cette  loi  fa- 
tale est  le  balancement  organique  de  Geoffroy  Saint-Hilaîre 
et  la  nécessité  d'un  état  adulte. 

En  dehors  de  ces  conséquences  générales,  dont  l'utilité 
est  évidente  le  plus  souvent,  la  corrélation  en  a  d'autres 
d'une  utilité  moins  évidente,  ou  même  d'une  inutilité 
manifeste,  et  en  même  temps  d'une  explication  difficile. 
Darwin  les  avait  réunies  sous  la  dénomination  de  corré- 
lation de  croissance.  Par  exemple,  les  chats  mâles  entiè- 
rement blancs  sont  ordinairement  sourds  quand  ils  ont  les 
yeux  bleus;  les  chiens  dépourvus  de  poils  ont  la  dentition 
imparfaite,  les  pigeons  à  bec  long  ont  les  pieds  grands. 
Somme  toute,  c  est  la  corrélation  des  formes  qui  nécessite 
l'étude  de  l'anatomie  comparée  et  qui,  en  même  temps, 
fait  que  cette  science  existe  ;  elle  est  aussi  la  base  de  la 
paléontologie. 

On  confond  souvent  avec  les  phénomènes  proprement 
dits  de  la  corrélation  certaines  particularités  nécessaires 
au  maintien  de  la  vie  des  êtres  supérieurs.  La  corrélatiou 
est  indépendante  de  la  vie  et  se  manifeste  aussi  fatale- 
ment dans  un  milieu  limité  mort  que  dans  un  milieu  limité 
vivant;  ce  qui  est  nécessaire  au  maintien  de  la  vie  dans 
le  mécanisme  général  d'un  être  est  du  ressort  de  la  coor- 
dination, et  non  de  la  corrélation.  C'est  ainsi,  par  exemple, 
qu'une  girafe  ne  pourrait  vivre  facilement  si  l'allongement 
de  ses  jambes  ne  correspondait  à  celui  du  cou  ;  mais,  dans 
certaines  conditions,  la  simple  corrélation  peut  donner 
naissance  à  des  monstres  mcapables  de  vivre.  V.  téba- 

TOGÉNÈSE. 

La  corrélation  est  fatale  à  chaque  instant  de  la  vie  des 
êtres  supérieurs,  tant  après  l'état  adulte  que  pendant  le 
développement;  mais  c'est  surtout  durant  cette  première 
partie  de  l'existence  qu'elle  a  des  conséquences  morpho- 
géniques  considérables.  Elle  domine  toute  l'embryologie. 

CORRÉLATIVEMENT  adv.  D'une  manière  corrélative. 

CORRENTI  (Cesare),  homme  politique  et  publiciste  ita- 
lien, né  à  Milan  en  1815,  mort  à  Rome  en  1888.  11  se  distin- 
gua d'abord  par  des  travaux  d'économie  politique,  et  prit, 
à  partir  de  1848,  une  part  importante  au  mouvement  natio- 
nal. Secrétaire  dugouvernement  provisoire lombard(1848), 
réfugié  en  Piémont  et  député  de  Stradella,  il  fut  nommé 
conseiller  d'Etat  en  1860,  devint  à  deux  rejîriscs  ministre 
de  l'instruction  publique  {1867-1869)  et  termina  sa  carrière 
politique  au  Sénat.  En  1878,  il  garda  six  mois  le  portefeuille 
des  affaires  étrangères. 

GORRÉOÏDE  (ko-ré)  D.  m.  Bot.  Section  du  genre  phé- 
balion,  comprenant  les  espèces  qui,  extérieurement,  res- 
semblent beaucoup  aux  corrées. 

GORREPTION  {ré-psi-on  —  lat.  correptio;àe  corripere, 
supin  correptum,  entraîner)  n.  f.  Métriq.  anc.  Changement 
d'une  voyelle  longue  en  une  voyelle  brève  ;  action  do 
compter  comme  brève  une  voyelle  naturellement  longue. 

CORRESPONDANCE  (A:o-r^-s/)on-(ian5s}  n.  f.  Relations, 
conformité,  convenance  mutuelle  des  objets  qui  se  corres- 
pondent ;  corrélation  :  Le  corps  est  itn  par  ta  proportion 
et  la  CORRESPONDANCE  de  ses  parties.  (Boss.)  Horloges  qui 
vont  dans  une  correspondance  parfaite.  (Volt.)  il  Action 
de  correspondre  aux  sentiments  do  quelqu'un,  d'y  confor- 
mer les  siens  :  La  sjpnpathie  est  une  corresponda>"ce.  (De 
Gérando.)  —  Par  ext.  Communications  établies  entre  des 
personnes  éloignées  l'une  de  l'autre  :  Etj'e  en  correspon- 
dance. La   CORRESPONDANCE  par  le  télégraphe  est  rapide. 

Il  Moyens  de  communication  :  Villes  entre  lesquelles  la 
CORRESPONDANCE  a  Ueu  par  mer.  il  Echange  de  lettres  : 
Avoir  avec  quelqu'un  une  correspondance  active,  w  Lettres 
quelconques  envoyées  ou  renues  :  Dépouiller  sa  corres- 
pondance. Il  Art  d  écrire  des  lettres  :  Un  manuel  de  cor- 
respondance. Il  Rapports  adressés  d'un  pays  éloigne  à  un 
journal  :  Journal  qui  a  d'excellentes  correspondances.  Il 
Relations  d'affaires  entre  négociants  de  villes,  de  pays 
différents  :  Maison  qui  a  des  correspondances  partout. 

Il  Partie  du  travail  d'une  maison  de  banque  ou  de  com- 
merce, consistant  dans  le  dépouillement  des  lettres  re- 
çues et  dans  la  rédaction  des  lettres  à  écrire  ;  Faire  la 
correspondance. 

—  ParticuUèrem.  Voiture  publique,  prenant  des  dépêches 
ou  des  voyageurs  sur  le  parcours  d'une  ligne  principale, 

Sour  les  transporter  dans  les  localités  situées  en  dehors 
e  cette  ligne  :  Prendre  ta  correspondance,  ii  Omnibus  qui 
reçoit  des  voyageurs  descendus  d'un  autre  omnibus,  lors- 
que leur  destination  n'est  pas  sur  le  parcours  du  premier. 
Il  Billet  qui  donne  droit  à  monter  dans  une  voiture  de  cor- 
respondance, ou  dans  un  second  omnibus  sans  payer  de 
nouveau  :  Hemellre  sa  correspondance  au  contrôleur. 

—  B.-arts.  Relation  ou  rapport  qui  naturellement  existe 
entre  toutes  les  parties  dont  l'ensemble  constitue  un  ta- 
bleau, une  statue,  un  bas-relief. 

—  Trav.  publ.  Ensemble  dos  moyens  mis  en  œuvre  pour 
faciliter  les  relations  entre  deux  endroits  par  les  chemins 
de  fer,  les  voitures  publirines,  ou  la  navigation  fluviale. 

—  Syn.  Correspondance,  analogie,  convenance,  rapport. 
V.  analogie. 

—  Enctcl.  Comm.  La  correspondance  est,  aux  termes 
de  l'article  109  du  Code  de  commerce,  l'un  des  modes  par 
lesquels  se  constatent  et  se  prouvent  les  négociations. 
Aussi  la  loi  a-t-ello  pris  des  dispositions  particulières  dans 
le  but  d'assurer  la  conservation  et  l'intégrité  de  la  corres- 
pondance commerciale.  En  vertu  do  l'article  8  du  Code  do 
commerce,  tout  commerçant  est  tenu  do  mettre  et  de  con- 
server en  liasse  les  lettres  missives  qu'il  reçoit  et,  d'autre 
part,  de  transcrire  textuellement,  sur  un  registre  spécial, 
dit  <  livre  de  copies  de  lettres»,  les  lettres  qui!  adresse 
lui-même  à  ses  divers  correspondants.  En  outre,  le  livre 
de  copies  de  lettres  est  soumis  par  les  articles  10  et  11  du 
Code  de  commerce  à  un  cnscmole  de  formalités  strictes. 

—  Chanccll.  Correspondance  des  souverains.  Les  com- 
munications écrites  entre  souverains  varient  de  forme, 
suivant  le  rang  qu'ils  s'accordent  et  l'objet  qu'ils  traitent. 
Dans  la  rédaction  des  lettres  de  conseil  ou  de  chancellerie, 
le  cérémonial  est  ricrourcux.  Ces  lettres,  dont  le  préam- 
bule énonce  tous  les  litres  de  celui  qui  les  écrit,  sont  or- 


©    ©   ©   ® 


dinairement  contresignées  par  le   ministre  des   affaires 
étrangères.  Les  lettres  de  cabinet  sont  plus  familières.  Los 
lettres     auto- 
graphes ex-       rn\  -/^  (f]\ 
cluen t  tout 
cêrémo  n  ial 
quant  axix  ti- 
t res  et  aux 
formules. 

—  Ch.  de  f. 
Correspon- 
dance électri- 
que {appaj'eils 
de).  On  ap- 
pelleainsides 
appareils  uti- 
lisés par  les 
compagnies 
de  chemins 
de  fer  pour 
transmettre 
au  loin  un  cer- 


CorrespondaDce  (appareil  Sartiaux). 


tain  nombre   d'indications  acoustiques  et  optiques  afin 
d'assurer  la  circulation  des  trains. 

Ces  appareils  diffèrent  suivant  les  compagnies  qui  en  font 
usage. On  les 
divise  géné- 
ralement en 
trois  types  : 
appa  reil  à 
guichets  Sar- 
tiaux,  ap- 
pareil Gug- 
g  emos ,  et 
avertisseur 
Jousse lin. 
Les  appa- 
reils à  gui- 
chets s'em- 
ploient prin- 
cipalement 
sur  le  réseau 
duNordpour 
la  transmis- 
sion d'ordres 
dont  l'indi- 
cation se  ro- 
pro duit  en 
même  temps 
au  point 
transmet- 
teur et  au  Correspondance  électrique  (appareil  Guggemogi. 
point  récep- 
teur par  l'apparition  simultanée  sur  ce  guichet  de  l'or- 
dre donné  et  de  son  exécution.  Dansl  appareil  Guggemos, 
employé  sur  le  réseau  de  l'Est,  les  ordres  transmis  et  reçus 
apparaissent  également  sur  un  guichet  circulaire  placé 
comme  le  précédent  bien  en  vue'et  à  portée  des  agents 
du  mouvement.  Le  troisième  système,  entin,  est  appliqué 
sur  le  réseau  Paris-Lyon-Méditerranée. 

—  Diplom.  Correspondance  diplomatique.  Ce  sont  des 
communications  échangées  entre  gouvernements  par  leurs 
représentants  à  l'étrangler,  ou  entre  un  gouvernement  et 
sou  représentant  accrédité.  Ces  communications  se  font  soit 
par  télégrammes,  soit  par  lettres  le  plus  souvent  conriécs 
à  des  courriers  de  cabinet  qui  transportent  la  valise  diplo- 
matique. Le  secret  de  la  correspondance  diplomatique  dé- 
coule d'un  principe  supérieur,  applicable  à  la  correspon- 
dance ordinaire  entre  citoyens.  Il  est  protégé  par  le  droit 
d'exterritorialité,  accordé  aux  chefs  d'Etat  étrangers  et  à 
leurs  représentants  accrédités  auprès  des  autres  pays. 

—  Littér.  La  correspondayice  est,  de  tous  les  genres 
littéraires,  celui  qui  se  prête  à  la  plus  grande  variété, 
car  tous  les  tons  peuvent  s'y  rencontrer,  depuis  le  sublime 
jusqu'au  plaisant.  Nous  ne  parlons  pas  des  correspondan- 
ces destinées  à  l'impression  dans  la  pensée  même  de  l'au- 
teur ;  là,  tout  est  mesuré,  calculé  comme  dans  un  livre.  Le 
premier  défaut  d'un  recueil  de  ce  genre  est  de  manquer 
du  laisser-aller,  qui  constitue  précisément  la  première  qua- 
lité d'une  véritable  correspondance. 

La  correspondance  digne  d'intérêt  est  celle  qui  s'adresse 
spécialement  à  une  personne  amie,  celle  où  le  cœur,  l'âme 
et  l'esprit  s'ouvrent  tout  à  la  fois,  sans  souci  de  la  lo- 
gique et  de  la  critique.  Si  certaines  correspondances  se 
fisent  avec  le  même  plaisir  qu'un  roman,  c'est  que  l'écri- 
vain, dégagé  de  toute  contramte,  se  révèle  sous  son  véri- 
table jour,  avec  ses  goûts,  ses  inclinations,  ses  habitudes, 
ses  qualités  et  ses  défauts,  ses  haines  et  ses  amitiés,  ses 
colères  et  ses  effusions  de  tendresse.  Ce  n'est  que  dans  la 
correspondance  que  l'on  apprend  véritablement  à  connaître 
un  auteur.  Et  même,  combien  de  réputations  ne  seraient 
jamais  écloses,  si  une  correspondance,  dont  l'auteur  lui- 
même  ignorait  souvent  le  mérite,  et  qu'il  n'adressait  qu'à 
un  confident,  à  un  ami,  ne  les  avait  fait  connaître  au  pu- 
blic. Que  saurait-on  de  ces  charmants  et  gracieux  esprits 
qui  s'appelaient  M""  de  Launay,  M"*  Aïssé  et  M"*  Char- 
rière,  sans  leurs  lettres  qui  nous  font  pénétrer  dans  la  vie 
de  leur  âme? 

Correspondance  littéraire  (la)  du  baron  Grimm  et 
de  Diderot,  adressée  à  un  souverain  d'Allemagne,  de  1753 
à  1 790.  —  Cette  correspondance,  manuscrite  et  secrète,  était 
adressée  en  principe  à  la  duchesse  de  Saxe-Gotha,  qui  vou- 
lait connaître  les  productions  de  la  littérature  française, 
mais  quelques-uns  des  articles  les  plus  piquants  étaient 
envoj'és  à  d'autres  princes  :  l'impératrice  de  Russie,  la 
reine  de  Suède,  le  roi  do  Pologne,  le  duc  de  Deux-Ponts,  la 
princesse  héréditaire  de  Hesse-Darmstadt,  la  princesse  de 
Nassau-Saarbruck,  Frédéric  II,  roi  de  Prusse.  La  Con-es- 
pondance  littéraire  avec  les  cours  du  Nord,  qui  dura  trente- 
sept  ans,  do  1753  à  1790,  commença  d'abord  par  de  simples 
informations  sur  les  livres  nouveaux;  c'était  un  Bulletin, 
dirigé  par  Raynal.  Mais,  dès  1754,  cette  Correspondance  fut 
plus  active,  car  Grimm  en  devint  le  principal  rédacteur. 
La  collection  do  ces  feuilles  a  été  augmentée  par  diffé- 
rentes mains,  par  Diderot  surtout,  qui  a  fait  les  Salons; 
mais  c'est  bien,  partout  ailleurs,  la  pensée  de  Grimm  qui 
l'inspire.  La  Correspondance  ne  put  agir  sur  le  grand  pu- 
blic, puisqu'elle  ne  fut  publiée  que  bien  plus  tard;  mais 
elle  fut  l'organe  du  parti  encyclopédiaue  auprès  dos 
souverains  étrangers ,  auxquels  elle  renait  familières  et 
altrayaûtos  les  idées  des  •'  philosophes  >>.  Elle  renferme 


Angles  correspon- 
dants: 1  et  1;  2  et  S; 
3  et  3;  4  et  4. 


298 

une  foule  d'aperçus  fins,  judicieux,  plaisants  sur  la  litté- 
rature, la  musique,  le  théâtre,  les  arts;  sur  les  auteurs, 
les  acteurs  et  les  personnes  les  plus  célèbres  de  la  cour 
et  de  la  société.  La  critique  de  Grimm  est  susceptible, 
passionnée,  tranchante  ;  mais  son  tact  vif.  impressionna- 
ble, relève  les  défauts  essentiels.  Par  ces  qualités,  Grimm 
a  créé  la  critique  littéraire  courante.  Son  style  n'est  pas 
toujours  pur;  on  y  trouve  quelques  germanismes;  mais 
il  est  toujours  vif,  animé,  pittoresque,  spirituel. 

La  Correspondance,  publiée  pour  la  première  fois  en 
1812,  avec  des  coupures  exigées  par  la  censure  impériale, 
se  trouve  intégralement  dans  l'édition  Tourneux,  la  meil- 
leure (1877-1882). 

CORRESPOND  AN  CIER  [ko-ré  -spon,  si-é)  n.  m.  Em- 
ployé chargé  de  la  correspondance  avec  la  clientèle. 

CORRESPONDANT  {ko-ré-spon-dan),  ANTE  adj.  Qui  cor- 
respond â  une  autre  chose  ou  à  d'autres  choses,  qui  est 
en  corrélation  avec  elles  :  Les  causes  et  les  effets  corres- 
pondants. 

—  Qui  a  des  rapports  par  correspondance  écrite,  il  Par- 
ticul.  Membre  d'une  société  qui,  ne  résidant  pas  au  siègo 
de  cotte  société,  a  avec  elle  un  commerce  de  lettres  : 
Membre  correspond.\nt  de  l'Académie  des  sciences. 

—  Géom.  Se  dit  des  angles  qui,  déterminés  par  une  sé- 
cante commune  à  deux  parallèles,  sont  situés  du  même 
côté  de  la  sécante,  et  sont,  l'un  interne,  l'autre  externe, 
par  rapport  à  ces  parallèles  :  Les 
angles    correspondants   sont  égaux. 

Il  Anton,  alterne. 

—  n.  m.  Ethol.  Personne  avec  qui 
l'on  correspond  par  lettres  ou  par  un 
autre  moyen  de  communiquer  à  dis- 
tance. Il  Personne  chargée  d'envoyer 
des  informations  à  un  journal  :  Les 
CORRESPONDANTS  des  journaux  étran- 
gers à  Paris,  w  Tout  commerçant  avec 
lequel  on  correspond  pour  affaires. 
(Correspondant,  en  ce  sens,  est  syno- 
nyme de  CLIENT ,   de    fournisseur  , 

do  COMMISSIONNAIRE  ,  d'ENTREPOSlTAIRE  ,  de  REPRESEN- 
TANT, etc.)  Il  Personne  chargée  de  veiller  sur  un  enfant 
éloigné  de  sa  famille,  de  pourvoir  à  ses  besoins  :  Passer 
un  jour  da7is  la  famille  de  son  correspondant. 

—  Télégr.  Bureau  avec  lequel  on  est  en  relation  ou 
communication  directe,  ii  Employé  de  ce  bureau. 

Correspondant  (le),  recueil  bimensuel,  fondé  en  1843. 
Cette  revue  littéraire,  historique  et  philosophique,  a  compté 
parmi  ses  rédacteurs,  pour  ne  parler  que  des  morts  :  Mon- 
talembert,  Ozanam,  Lacordaire,  Lenor  mant,  de  Falloux, 
Aug.  Cochin,  de  Champagny,  C.  Cantù,  de  Laprade,  de 
Pontmartin  ,  Foisset,  Ms""  d  Hulst,  etc.,  lesquels  profes- 
saient tous  des  idées  à  la  fois  catholiques  et  libérales. 

CORRESPONDRE  {ko-rè-spondr  .  —  Se  conjugue  comme 
répondre)  v.  n.  Entretenir  un  commerce  épistolaire  avec 
([ueh^u'un  :  Correspondre  arec  ses  amis.  i\  Etre  en  commu- 
nication, en  parlant  de  deux  lieux  distants  l'un  de  l'autre  : 
Pavillo7is  qui  correspondent  par  une  galerie  voûtée. 

—  Etre  placé  symétriquement  ou  identiquement  au 
même  lieu  :  La  place  de  la  Bastille,  à  Pans,  correspond  à 
l'emplacement  de  l'ancienne  Bastille,  w  Etre  en  rapport  de 
proportion,  de  ressemblance,  de  conformité,  de  conve- 
nance, de  simultanéité  :  Le  f"  vendémiaire  de  l'ère  républi- 
caine correspond  au  2'2  septembre  du  calendrier  grégorien, 

—  Fig.  Répondre,  conformer  sa  conduite  :  Les  enfarits 
ne  coRRESPONDK.NT  pas  toujours  aux  desseins  de  leurs  pères. 

Se  correspond rC/'v-  pr.  Communiquer  ensemble,  n  Avoir 
ensemble  un  rapport  de  symétrie,  de  convenance,  de  pro- 
portion, de  simultanéité- 

—  Syn.  Correspondre,  répondre.  Correspondre  ajoute  à 
l'idée  de  rapport  celle  de  réciprocité,  ou  au  moins  celle 
d'un  accord  intime.  Répondre  marque  seulement  le  rapport 
d'une  chose  avec  celle  qui  en  est  la  cause  ou  l'occasion. 

CORRET  n.  m.  Pêch.  V.  corre. 

CoRRETTE  (Michel),  musicien  français,  né  dans  la 
première  moitié  du  xviii'  siècle,  était,  en  1758,  organiste 
de  la  maison  professe  des  jésuites,  et  eut,  en  1780,  le  titre 
d'  «  organiste  du  duc  d'Angoulême  ».  Il  a  écrit  la  musique 
d'assez  nombreux  ballets  et  divertissements  pour  la  Co- 
médie-Italienne :  les  Ages,  le  Jugement  de  Midas,  Nina, 
Arlequin,  Persee,  Armide,  etc.  Il  a  publié,  outre  un  recueil 
de  cantates  [les  Soirées  de  la  ville),  des  Méthodes  de  harpe, 
de  flûte  traversiére,  de  quinte  ou  alto,  de  violoncelle,  de  vielle  ; 
l'Art  de  se  perfectionner  sur  le  violon,  et  le  Parfait  Maître  à 
chanter. 

GORREUS,  chef  gaulois  du  i*'  siècle  avant  notre  ère.  Il 
était  à  la  tête  des  Bellovaques  {Bellovaci,  habit,  de  Beau- 
vais),  lorsque  César  fit  la  conquête  des  Gaules.  Pour  soute- 
nir l'indépendance  de  sa  patrie,  il  se  ligua,  l'an  51  av.  J.-C, 
avec  les  Atrébates,  les  Vellocasses,  les  Calètes,  et  reçut 
le  commandement  de  leurs  forces  réunies.  César  marcha 
contre  lui,  parvint  à  lui  faire  abandonner  une  position 
formidable,  et  mit  son  armée  eu  déroute.  Correus,  qui  ne 
voulut  ni  fuir  ni  se  rendre,  combattit  jusqu'à  ce  qu'il 
fut  blessé  à  mort. 

CoRRÈZE  (lat.  Curettia),  rivière  de  France,  dans  le 
département  du  même  nom,  sur  le  revers  méridional  du 
plateau  de  Millevaches(arr.  d'Ussel).  Elle  baigne  Corrèze, 
Bar,  Tulle,  où  elle  se  grossit  de  la  Solane,  et,  après 
S8  kilomètres  d'un  cours  rapide  et  torrentueux,  à  travers 
une  cluse  jurassique  encaissée  et  sinueuse,  rejoint  la 
"Vézère,  en  aval  do  Brive,  dans  une  ancienne  dépression 
lacustre,  transformée  en  plaine  fertile.  Elle  n'est  flottable 
qu'à  bCiches  [perdues,  à  partir  de  Bar.  Sa  vallée  sauvage 
attire  de  nombreux  touristes. 

Corrèze  (département  de  la),  formé  surtout  du  bas 
Limousin  et  tirant  son  nom  de  la  rivière  qui  l'arrose  ;  il  est 
compris  entre  les  départements  suivants  :  Creuse,  Puy- 
de-Dôme,  Cantal,  Lot,  Dordogne  et  Haute-Vienne.  Superf.  : 
5.SGG  kilom.  carr. 

Il  comprend  3  arrond.  [Tulle,  chef-lieu,  Brive,  Ussel), 
29  cant.,  287  comm.  et  une  population  do  322.393  hab.  Il 
fait  partie  du  12"  corps  d'armée,  de  la  9'  inspection  des 
ponts  et  chaussées,  de  la  28*  conservation  des  forêts,  do 
l'arrondissement  minéralogique  de  Poitiers;  ressortit  à  la 
cour  d'appel  do  Limoges  et  à  l'académie  de  Clennont,  à 
l'archovéché  de  Bourges.  La  Corrèze  forme  deux  parties 
très  distinctes  :  l'une,  au  N.  et  à  l'E.,  comprend  près  des 
trois  quarts  do  sa  surface  et  est  coupée  do  montagnes 
gcucralemeul  élevées,  aux  gorges  profondes  ;  c'est  le  haut 


299 

Limousin.  Les  points  culminants  sont  ;  le  mont  Bossou 
(9T8  m.),  le  mont  Audoiizo  (951  m.),  ut  le  Puy  de  Monô- 
diôro  (920  m.).  L'autre  partie,  du  Sud-Ouost,  est  encore 
moutuouso  ot  ondulôo  ;  mais  ce  sont  des  ooHinos  aux  pentes 
adoucit's,  sans  caractère  sauvage.  Los  montagnes  élovôes 
du  Nord-Est,  couvertes  do  neige  l'hiver,  rendent  la  tomné- 
ratnro  moyouno  assez  froide,  surtout  vers  Usscl  et  Tulle. 
Mais  l'air  y  est  salubro.  L'arrondissement  de  lîrivo,  abrité 
dos  vents  du  N.  et  de  l'E.,  jouit  d'un  climat  beaucoup  plus 
doux.  La  route  do  Paris  à  Toulouse  traverse  beaucoup  do 
terres  incultes;  mais,  si  l'on  s'en  écarte  quelque  peu,  ot 
qu'on  pénètre  dans  les  vallées  do  la  Vozèro,  do  la  Dor- 
doc^ne  ou  de  leurs  affluents,  on  est  surpris  de  la  richesse 
de  cette  terre,  où  le  paysan  no  perd  pas  un  pouce  de  sol. 
Les  roches  granitiques  occupent  près  des  trois  quarts 
du  département  ot  y  tormont  les  sommets.  Le  kaoliu,  peu 
exploité,  se  rencontre  dans  plusieurs  communes.  Les  mica- 
schistes, les  schistes  ardoisiers,  sont  très  communs  au 
sud  (près  Donzenac,  au  Saillant).  On  trouve  aussi  (arr,  do 


CORRIDOR  (ko-n  ~  ital.  corridorc  ;  de  correre,  courir) 
n.  m.  Constr.  Passage,  gouéralomont  étroit  et  long,  qui 
sert  do  dégagoniont  à  plusieurs  pièces  d'un  mémo  otago 
entre  losquollos  il  s'étend,  ou  qui  donne  accès  i  uno  mai- 
son ;  Les  CORRIDORS  d'un  hôtel,  d'un  théâtre. 

—  Pop.  Gosier,  bouche,   il  Se  rincer  le  corridor.  Boire. 

—  Kortif.  Passage  établi  derrière  les  murailles  d'une 
villo  pour  permettre  à  ses  défenseurs  de  circuler  sans  duv 
vus  le  long  des  ouvrages  ot  d'en  surveiller  los  abords. 

—  Mar.  Galerie  de  l'entrepont. 

GORRIENTES,  prov.  do  la  république  Argentine,  limitée 
par  le  Parana  au  N.  et  à  l'O.,  par  l'Entre-Rios  au  S.  et 
par  le  Paraguay  à  l'E.,  et  formée  d'une  vaste  plaine  au 
climat  chaud  et  humide,  parcourue  par  do  nombreuses 
rivières.  Elle  produit  du  coton,  du  tabac,  du  sucre  et  du 
maté.  Sa  population  est  do  130.000  hab. 

CORRIENTES,  ville  de  la  république  Argentine  et 
ch.-l.  de  la  province  du  môme  nom  sur  le  Parana,  en  aval 


CORREZE 


0  10 

®  Tréfedure 

®  Sous  Préfecture 

O  chef Jieuàe -canton 

o  Commune 


30  40K. 

207  Aîiitude  en  mètres 
■.Chemin  de  fer 
...limite  de  départ t^ 
d'arrcnd.  J 


Brive)  du  grès  rouge,  dos  calcaires,  dos  pierres  meu- 
lières, des  pierres  do  taille  et  un  pou  do  houille  (Lapleau, 
près  Ussel). 

Ce  département  a  vu  disparaître,  par  le  croisement,  sa 
race  do  chevaux  très  estimée.  Los  vaches  ot  les  bœufs 
sont  petits,  faciles  è  engraisser;  on  compte  beaucoup 
do  moutons,  do  porcs,  de  la  volaille  excellente.  Le  gibier 
et  le  poisson  abondent.  La  culture  des  arbros  fruitiers  y 
est  développée.  On  trouve  au  sud  beaucoup  de  châtaigniers 
et  de  noyers.  La  vigne  n'est  cultivée  qu  autour  do  Brivo 
ot  fournit  des  vins  plutôt  médiocres  :  Voutezac,  cru  de  Ver- 
tou'îi,  Allassac,  Argentat,  Donzenac,  Beaulieu  (rouges)  ; 
Collongos,  Yssandon,  Varotz  (blancs). 

La  Corrèzo  est  un  pays  osscntielloment  agricole.  L'in- 
dustrie n'existe  pour  ainsi  dire  pas  dans  ce  département, 
il  part  quelques  rorges,  carderics  de  laino,  filatures  de  co- 
ton, papeteries,  ot  la  grande  manufacture  d'armes  de  Tulle. 

ft  GORRÈZE,  ch.-l.  de  cant.  do  la  Corrèze,  arr.  et  à  il  lui. 
do  Tulle,  sur  la  Corrèze;  1.89*  hab.  Ch.  do  f.  Orléans.—  Le 
canton  a  9  comm.  et  8.-193  hab. 

GoRREZZO,  comm.  d'Italie  (Vénôtio  [prov.  do  Vérone]); 
2.900  iiab. 

GoRREZZOLA,  comm.  d'Italie  (Vénètio  [prov.  de  Pa- 
doue];,  prés  du  canal  do  Pontolungo;  4.500  hab. 

CORRHÉGÈRE  OU  CORRHECERUS  (n>5.'-rJ«5)  n.  m. 
Genre  d'insoctos  coléoptères  rhynchophores,  famille  des 
anthribidés,  comprenant  des  formes  do  taille  moyonno, 
allongées,  pubescentes,  nuancées  do  gris  et  do  blanc  on 
ondulations  nuageuses,  ot  dont  on  connaît  quelques  espù- 
cos  habitant  les  régions  chaudos  de  l'Amérujue, 

GORRIB,  le  plus  grand  lac  dïrlando  (Connaught  [comtés 
do  Oalway  ot  do  Mayo]),  déverso  ses  eaux  dans  la  baie 
do  Galway  par  lo  petit  flouvo  côtier  do  Corrib. 

CORRICOLO  (du  lat.  curriculnm,  dimin.  do  cnrrus,  rbar) 
n.  m.  Sorte  do  tilbury  de  place,  que  le  conducteur  dirige  en 
.se  tenant  debout,  ot  ((ui  était  fort  on  usage  à  Naples. 

CORRIDA  (mot  ospagn.;  do  carrer,  courir)  n.  f.  Course 
de  lanrcaux.  n  1*1-  De»  cnrinmAs.  V.  tadrkau. 


do  son  confluent  avec  lo  Paraguay  et  en  faco  de  Rosisten- 
cia;  14.000  hab.  Port  fluvial  animé. 

GORRIGAN  (Michel-Augustin),  archevêque  américain, 
né  à  Newark  (New-Jersey)  en  1839.  II  fit  ses  études  aux 
Etats-Unis,  et  alla  los  achever  à  Rome,  où  il  fut  ordonné 
prôtre  en  1863.  Il  fut  appelé  par  lo  pape  en  1873  au  siège 
ôpiscopal  do  Newark  ;  puis  il  fut  nommé  coadjuteur  do 
l'archevêque  Closkoy  de  New-York,  auquel  il  succéda  en 
1885.  Sous  son  impulsion,  le  cathohcismo  prit  un  déve- 
loppement extraordinaire  dans  les  deux  diocèses  qu'il 
administra  en  communion  étroite  avec  Rome. 

CORRIGEANT  {Ico-i'i-Jan),  ANTE  adj.  Qui  corrige,  qui 
aime  i  corridor  :  Des  ijcns  toujours  corrigeants  oh  tou- 
jours tonmoKs...  (Mentesq.) 

CORRIGEMENT  {ko-ri,  man)  n.  m.  Actioa  do  corriger. 

(Vieux.) 

CORRIGER  [ko-ri-jé  —  du  lat.  eorriqere  ;  do  eum.  avec,  ot 
reqere,  redresser.  Prend  un  e  après  le  j?  toutes  les  fois  que 
la  terminaison  commence  par  un  a  ou  par  un  o  :  A'oim  corri- 
geons. Il  corrigea)  v.  a.  Faire  disparaître  les  fautes  :  CoR- 
Rir.KR  ujie  version,  un  dessin,  une  faute,  n  Faire  disparaître; 
pallier  par  un  mélange  eu  autrement  :  Coruigkr  ta  crudité 
des  eaux.  L'air  corruïb  la  trop  grande  vivacité  des  couleurs. 

—  Fig.  Tempérer,  adoucir,  rendre  moillour  ou  moins 
dur  :  CoBniGRR  par  des  encouragements  la  sévérité  de  ses 
reproches,  ii  Amender,  redrosser,  amener  du  mal  au  bien  : 
CoRRir.r.R  les  vices  d'tin  enfant,  L'éducation  seule  peut  cor- 
Rir.KR  le  naturel.  (F.  Bacon.) 

—  Particulièrem,  ChAtier,  punir.  (So  dit  surtout  dos  cor- 
rections manuelles.) 

—  Par  plaisant.  Corriger  la  fortune.  So  dit  d'un  joueur 
malheureux  qui  cherche  à  réparer  ses  pertes  en  trichant. 

—  Mar.  Corriger  la  route  d'un  navire.  Rectifier  par  l'ob- 
servation directe  los  errours  provenant  do  la  dérive,  et 
modifier  la  route  d'après  la  quantité  dont  on  a  dérivé. 

—  Typogr.  Relever  et  faire  disparaître,  en  remaniant 
la  composition  primitive,  les  fautes  ot  les  irrégularités 
(jui  ont  pu  se  glisser  dans  le  travail. il  Corriger  en  premii*rti. 
Corriger  la  première  éprouve  ou  première  typographique. 


CORRÈZE  —   CORROMPRE 

Il  Corriger  en  seconde,  en  bon  à  tirer,  Corriger  la  seconde 
éprouvé  ou  lo  bon  à  tirer. 
Corrigé,  ée  part.  pass.  du  v.  Corriger. 

—  n.  m.  Devoir  supposé  exempt  do  fautes,  que  l'on  donne 
coinmo  modèle  aux  écoliers,  après  qu'ils  ont  travaillé  eux- 
ini-mes  sur  lo  môme  sujet  :  un  corrigé  de  thème.  Cahier 

de  CORRIGÉS. 

Se  corriger,  v.  pr.  Etre  corrigé,  ii  Etre  adouci,  tem- 
péré, pallié. Il  So  débarrasser  d'un  ou  de  plusieurs  défauts  ; 
rendre  meilleurs  ses  sentiments,  sa  conduite.  Il  Se  recti- 
fier, s'amender  1  un  par  l'autre. 

—  Syn.  Corriger,  punir,  châtier,  limer,  etc.  V.  châtier. 

—  Anton.  Gâter. 

CORRZGEUR  [ko-ri-jeur'),  EUSE  n.  m.  Typographe  tra- 
vaillant en  conscience,  qui  exécute  les  corrections  indi- 
quées sur  les  épreuves  typographiques  par  l'autour  ou  lo 
correcteur. 

CORRIGIBILITÉ  (ko-ri-ji)  n.  f.  Caractère  do  co  qui  est 
corrigible  ;  état  de  celui  qui  est  susceptible  d'amendement  : 
La  cokrigibilitl:  d'une  faute.  Douter  de  la  corrigibilitb 
d'nu.  enfant. 

CORRIGIBLE  adj.  Qui  peut  se  corriger  ou  être  corrigé  : 
Les  défauts  les  moins  corrigibles  so7it  ceux  que  l'on  aime. 

—  Anton.  Incorrigible. 

CORRIGIOLE  (;■()  n.  f.  Genre  do  paronychiées,  renfer- 
mant environ  six  espèces,  qui  croissent  en  Europe,  en 
Amérique  ot  dans  l'Afrique  australe. 

CORRIGIOLE,  ÉE  {ji  )  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte aux  corrigioles.  n  On  dit  aussi  coruigiolacé,  éb. 

—  n.  f.  pi.  Section  de  la  tribu  des  illécébrées,  dans  la 
famille  dos  paronychiées,  ayant  pour  type  le  genre  cor- 
rigiole.  (On  dit  aussi  corrigioi-acées.)  —  Une  corrigio- 

LÉK  ou  CORRIGIOLACÉE. 

CORRIPIANT  {pi-an),  ANTE  [du  lat.  cujn,  avec,  et  ra- 
pere,  saisir)  adj.  En  T.  de  paihoi.,  Qui  saisit  tout  à  coup  : 

Dûuleuj^S  CORRIPIANTES. 

CORRIVAL  {ko-ri  —  du  lat.  con-ivalis,  même  sens)  n.  m. 
Rival.  (Vieux.) 

CORROBORANT  {ran),  ANTE  adj.  Qui  donne  de  la  force, 
qui  corrobore  ;  Preuve  corroborante. 

—  Méd.Qui  fortifie  :  Aliments,  liemèdes  corroborants. 

—  n.  m.  Remède,  moyen  corroborant  :  Le  grand  air,  le 
séjour  à  la  ca7npayne  sont  des  corroborants. 

CORROBORATIF,  IVE  adj.  Qui  a  la  vertu  de  fortifier  : 
Moyen  corrobobatif. 

—  Gramm.  Qui  ajoute  uno  force  nouvelle  à  une  expres- 
sion :  La  forme  du  comparatif,  en  latin,  est  souvent  simple' 
ment  corroborative. 

—  n.  m.  Remède  corroboratif  ;  terme  corroboratif. 

CORROBORATION  (si-on)  D.  f.  Action  de  corroborer;  ré- 
sultat de  cotte  action  :  La  corroboration  d'un  convales- 
cent, d'une  preuve. 

CORROBORER  (lat.  corroborare;  de  cum,  avec,  et  robur, 
oris,  force)  v.  a.  En  T.  de  méd..  Donner  de  la  force  à  : 
Corroborer  l'estomac.  Corroborer  une  santé  délicate. 

—  Fig.  Confirmer,  appuyer,  donner  plus  de  force,  plus 
d'évidenco  à  :  Corroborer  une  assertion  par  des  faits. 

Se  corroborer,   v.  pr.  Etre  corroboré. 

—  Anton.  Affaiblir,  atténuer,  infirmer,  invalider. 
CORROBORIE  {ri}  u.  f.  Nom  donné,  on  Australie,  à  des 

lieux  de  réunion  oii  l'on  chante  etl'on  danse. 

CORRODANT  {dan),  ANTE  adj.  Qui  corrode,  qui  est 
capable  de  corroJer   :  L'action   corrodante  des  acides. 

—  n,  m.  :  L'acide  nitrique  est  un   corrodant  puissant. 

CORRODANTS  (dan)  n.  m.  pi.  Groupe  d'insectes  orthoptè- 
res pseudo-névroptères,  comprenant  les  psecidés,  embidés 
et  termitidés,  familles  qui  ont  pour  caractères  communs  : 
ailes  ayant  peu  de  nervures,  mandibules  robustes  dentées, 
mâchoires  à  pointe  bidontée.  (Comme  leur  nom  l'indique, 
les  corrodants  sont  des  insectes  rongeurs;  ils  s'attaquent 
aux  bois  secs,  aux  pelleteries,  oie.)  — un  corrodant. 

CORRODER  [lat.  corrodere;  do  cum,  avec,  et  rodere,  ron- 
ger) V.  a.  Ronger,  entamer  progressivement  :  Les  acides 
corrodent  les  métaux.  Les  rivières  corrodent  les  rivages. 

—  Fig.  Ronger,  user,  détruire  progressivement  ;  tour- 
menter, dénaturer  :  L'égoisme   corroue  toute  association. 

Se  corroder,  v.  pr.  Etre  rongé,  n  Etre  détérioré,  tour- 
menté, dénaturé  :  L'âme  se  corrode  par  les  passions. 

CORROI  {ro-a  —  du  bas  lat.  conredium,  mémo  sens)  n.  m. 
Tcciin.  Fa<;on  que  le  corroyeur  donne  au  cuir,  il  Etondoir 
sur  lequel  l'appréteur  déplisse  et  étend  les  étolTes.  il  Lit  do 
terre  glaise  ou  béton  dont  on  revêt  le  fond  et  les  parois  dos 
fontaines,  des  réservoirs,  des  canaux,  etc.,  pour  les  rendre 
étanchos.  (Le  corroi  sort,  en  outre,  à  luter  les  tuvaux  do 
conduite  ou  les  cuves  à  distillation  du  gaz  d'éclairage, 
pour  empocher  toute  fuite.)  li  Apprêt  donné  au  sablo  par 
le  fondeur. 

—  Art  milit.  anc.  Ordre  de  balaillo.  il  Troupe,  compa- 
gnie. (On  écrivait  aussi  corrois,  et  coROi.) 

—  Mar.  Enduit  composé  de  suif,  de  résine,  do  soufre, 
do  céruso,  d'huile  de  poisson  ou  autres  matières,  qu'on 
applique  sur  la  carène  des  navires,  afin  do  les  préserver 
do  la  piqûre  dos  vers  et  do  l'humidité,  il  On  dit  aussi  cou- 

lUI,  COORW  et  COURÉE. 

CORROIRIE  iro-d-ri)  n.  f.  Art  du  corroyour.  il  Atelier  do 
corroyago.  V.  co  met. 
CORROMPABLC  {ko-ron)  a^,  Syn.  anc.  do  corruptiblk. 

—  Encyci..  VonscorrompabUs.  Dans  l'anciennojurispru- 
dence,  on  appelait  ainsi  des  présents  faits  ù  un  magistrat 
pour  acheter  sa  conscience.  Ces  dons  étaient  interdits; 
mais,  comme  il  y  avait  une  tolérance  pour  les  choses  qui 
so  buvaient  et  se  mangeaient,  il  en  résulta  dos  abus  nom- 
breux. Les  ordonnances  do  Hlois  et  do  Moulins  firent  cesser 
cotte  licence;  tous  les  cadeaux  furent  rangés  parmi  los 
dons  corrompables,ol  comme  tels  donnant  ouverture  ù  uno 
accusation  de  concussion.  Lo  Code  pénal  a  consacré  co 
principe  (art.  177). 

CORROMPRE  {korompr'  —  lat.  eorrumpetv;  do  cum. 
avec,  ot  rumperc,  rompre.  Se  conjupiio  comnio  BOMrRBJ 
v,  a.  Rompre  rensemblo.  ot,  par  suite,  Détruire  (sens 
vieilli),  cl  auj.  Gftter,  vicier,  infoctor,  pourrir  :  La  chaleur 
CORROMPT  la  viande. 

—  Tar  ext.  Altérer,  changer  on  mal,  dénaturer  :  Oou- 
HOMi'RK  un  texte,  une  /anj^MC.  Corrompric  h  goût,  l'art. 

■—  Fig.  Dépraver,  pervertir,  gâter  les  moeurs  do  :  Lrs 
privilèges  corkompknt  communément  ceux  gui  les  reçoivent. 


CORROPOLI 


CORSAIRE 


(B.  CoDSt.)  li  Séduire,  gagner  au  mal,  décider  à  agir  contre 
sa  conscience  :  Cobromprb  im  juqe,  des  témoins,  w  Cor- 
rompre une  femme,  La  séduire.  (Y^ieux.) 

—  Pop.  Co7'rompre  l'eau,  La  corriger  en  y  ajoutant  vin, 
vinaigre,  sucre,  etc. 

—  Techn.  Rompre  en  pliant  :  Corrompre  du  cuir. 
Il  Corrompre  le  fer,  Le  corroyer,  en  mêler  les  parties  par 

le  feu  ou  par  le  marteau,  ii  Corrompre  la  cire.  Lui  ôter  sa 
ductilité.  Il  Corrompre  les  coupeaux  ou  cartons.  Les  re- 
courber de  manière  que  la  partie  concave  soit  du  côté 
des  figures,  dans  les  cartes  à  jouer,  ii  Dans  le  langage  des 
corroveurs  ou  des  maroquiniers,  Passer  la  paumelle  ou  la 
marguerite  sur  la  chair,  ce  qui  assouplit  la  peau  et  lui 
donne  le  grain. 
Corrompu,  ue  part.  pass.  du  v.  Corrompre. 

—  Substantiv.  Personne  corrompue  :  Les  corrompues. 

—  n.  m.  Hisl.  Nom  que  Robespierre,  Saint-Justet  ceux 
de  leur  parti  donoaient  aux  partisans  de  Danton. 

—  SvN.  Corrompu,  dépravé,  pervers,  vicieux.  L'homme 
corrompu  est  devenu  mauvais  par  une  longue  habitude  des 
actions  méchantes  qui  a  profondément  altéré  son  naturel. 
L'homme  dépravé  voit  encore,  malgré  son  désordre,  la  dif- 
férence du  bien  et  du  mal,  mais  il  préfère  le  mal  parce 
qu'il  y  trouve  du  plaisir.  L'homme  vicieux  a  de  mauvais 
penchants,  et  il  leur  a  laissé  prendre  un  empire  auquel  il 
ne  sait  pas  résister.  L'homme  pervers  se  plaît  à  faire  le 
mal,  et  à  le  voir  faire  par  les  autres. 

—  Anton.  Intégre. 

Se  corrQn\fire,  v.  pr.  Devenir  corrompu,  se  gâter,  se 
putréfier,  n  Fam.  Se  détruire,  périr,  perdre  ses  qualités. 
li  Fig.  S'altértT,  se  dénaturer,  se  dépraver. 

—  Syn.  Corrompre,  séduire,  suborner.  Coi'rompre,  c'est 
amener  quelqu'un  à  faire,  avec  un  plein  consentement,  ce 
qu'il  sait  être  mal.  Séduire,  c'est  induire  en  erreur,  pous- 
ser à  faire  quelque  chose  de  mal  en  persuadant  que  ce 
n'est  pas  un  mal.  Suborner,  c'est  entraîner  par  l'appât  du 
gain  ou  par  la  promesse  d'un  plaisir,  d'un  avantage. 

CORROPOLI,  comm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  de  Te- 
ramo]);  3  800  hab. 

CORROSIF,  IVE  {lat.  corrosivus;  de  corrodere,  supin 
coT^osum,  corroder)  adj.  Qui  a  la  propriété  de  corroder  : 
Substance  corrosive.  (Se  dit  particulièrement  des  substan- 
ces qui  désorganisent  lentement  les  tissus  vivants.)  il  Su- 
blimé corrosif.  Nom  vulgaire  du  bichlorure  de  mercure. 
Il  Substantiv.  :  Le  nitrate  d'argent  est  un  violent  corrosif. 

—  Fig.  Rongeur,  destructeur  :  Le  venin  corrosif  de  la 
calomnie. 

CORROSION  (rad.  corrosif)  n.  f.  Action  de  corroder; 
effet  que  produisent  certaines  substances  sur  les  métaux, 
les  acides,  l'air  humide,  etc.  (On  dit  aussi  que  l'eau  corrode 
les  berges  des  canaux  et  des  rivières,  parce  qu'elle  creuse 
ces  berges  en  entraînant  des  parcelles  de  terre;  on  y  re- 
médie en  recouvrant  les  berges  de  pierres  ou  de  gazon.) 

CORROSIVETÉ  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est  corrosif  : 
La  CORROSIVETÉ  de  iai^senic.  (Peu  usité.) 

CORROTAGE  {ko-roa-yaj)  n.  m.  Art  du  corroyeur.  Il  Ac- 
tion de  corroyer,  préparation  complète  donnée  au  cuir 
par  le  corroyeur.  (On  dit  aussi  hongroyage.) 

—  Métall.  Action  de  forger  ensemble  plusieurs  barres  de 
fer  à  chaud,  il  Action  de  souder  ensemble  plusieurs  barres 
de  fer,  pour  les  soumettre  ensuite  à  un  nouvel  étirage. 

—  Mennis.  Action  de  dégrossir  le  bois,  par  le  rabotage. 

—  Encycl.  Les  cuirs  tannés  forment  deux  catégories  : 
les  cuirs  forts  destinés  à  la  fabrication  des  semelles  de 
chaussures,  et  les  cuirs  à  œuvre  ou  molleterie  qui  subis- 
sent un  certain  nombre  de  manipulations  destinées  à  leur 
donner  une  souplesse  que  ne  doivent  pas  posséder  les 
premiers.  Ce  travail  constitue  l'industrie  de  la  corroirie. 
L'ouvrier  qui  procède  à  ces  manipulations  prend  le  nom 
de  «  corroyeur  ». 

Les  principales  opérations  du  corroyeur  sont  au  nombre 
de  cinq,  savoir  :  le  défonçage  ou  foulage,  le  drayage,  le 
paumelage,  l'étirage  et  le  parage.  C'est  par  le  défonçage 

Machine  à  rebrousser 

Machine  â  grainer 
et   quadriller 


Macliinea  de  coiroyage. 

que  commence  le  travail.  Après  avoir  échantillonné  les 
cuirs,  c'est-à-dire  après  en  avoir  retranché  la  queue,  le 
front  et  les  mamelles,  l'ouvrier  les  fait  tremper  dans  l'eau, 
puis  les  foule  ou  les  frappe  en  tous  sens,  avec  une  masse 
de  bois  appelée  bigorne  ou  bicorne,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient 
parfaitement  ramollis.  On  les  bute  et  on  les  draye  ensuite, 
c'est-à-dire  qu'on  passe  fortement  dessus  des  couteaux, 
sommés  butoir  sourd,  butoir  tranchant  et  couteau  â  revers 
ou  drayoire,  afin  d'en  égaliser  autant  que  possible  l'épais- 
seur. Le  paumelagc,  qui  vient  ensuite,  a  pour  objet  d'assou- 
plir les  cuirs.  A  cet  otTot,  on  les  frotte  fortement,  d'abord 
du  côté  de  la  chair,  puis  du  côté  de  la  fleur,  avec  des  ou- 
tils constitués  par  des  blocs  de  bois  dur  dont  la  surface 
inférieure  est  rayée  de  stries  droites  et  parallèles,  dont 
les  plus  petits  s  appellent  paume/Zc*  et  les  plus  grands 
margueriies.  On  dit  corrompre  pour  indiquer  le  travail  de 
la  chair,  et  rebrousser  pour  désigner  le  travail  de  ta  fleur. 
Ce  travail  s'exécute  à  l'aide  d'une  machine,  dite  machine 
à  rebrousser  ou  marguerite,  qui  a  pour  objet  do  rendre  la 
peau  plus  lisse  et  plus  douce.  On  emploie  la  machine  à 
grainer  et  quadriller  pour  le  traitement  des  cuirs  qui  doi- 
vent être  vernis.  Vétirar/e  consiste  à  ratisser  les  cuirs 
avec  une  plaque  do  fer  ou  do  cuivre  nommt'îo  étire,  que 
l'ouvrior  yjromône  de  manière  à  rejeter  les  parties  les  plus 
épaisses  du  côté  des  plus  minces,  afin  do  rendre  le  cuir 
plus  dense  et  do  lui  donner  une  épaisseur  uniforme.  Le 
parage  est  l'opération  la  plus  délicato  de  l'art  du  cor- 
royeur, et  demande  des  ouvriers  tr^  adroits.  TjOs  cuirs 
étant  succcssivomont  étendus  et  flxés  mr  un  bèlon  hori- 


zontal nommé  paroir,  on  enlève,  du  côté  de  la  chair,  avec 
un  couteau  circulaire  appelé  lunette,  toutes  les  parties 
charnues  et  grossières,  en  agissant  de  façon  â  obtenir  par- 
tout la  même  épaisseur. 

CORROYER  {ko-roa-ié  —  en  vx  fr.  coureer,  préparer,  et 
d'une  racine  red,  qui  a  donné  aussi  ar^roi)  v.  a.  Soumettre 
les  cuirs  au  corroyage.  il  Passer  les  étoffes  au  corroi. 
Il  Dégrossir,  en  parlant  du  bois  de  menuiserie,  n  Pétrir, 
malaxer  :  Corroyer  du  mortier,  ii  Revêtir  de  corroi  :  Cor- 
royer un  bassin  de  fontaine. 

—  Fonder.  Corroyer  du  sable  de  fonderie.  Le  piler  pour 
le  rendre  plus  lin. 

—  Métall.  Battre  à  chaud,  en  parlant  du  fer.  il  Souder 
ensemble  plusieurs  barres  au  marteau,  pour  n'en  faire 
qu'une  seule  et  l'étirer  de  nouveau. 

Se  corroyer,  v.  pr.  Etre  corroyé. 

Corroyer  (Edouard- Jules),  architecte  et  écrivain 
français,  né  à  Amiens  en  1837.  Elève  de  Viollet-le-Duc, 
il  a  construit  YHôtel  de  ville  de  Buanne  (Loire)  et  les 
Eglises  de  Vougy,  Villers  et  Saint-Cijr-les-Vignes ;  un  châ- 
teau près  de  Bourg,  etc.  Il  a  dirigé  la  reconstruction  du 
Comptoir  d'escompte  de  Paris.  Il  est  inspecteur  général 
des  édifices  diocésains  et  a  présidé  aux  restaurations  de 
la  cathédrale  de  Soissons,  de  l'abbaye  du  Mont-Saint- 
Michel,  des  églises  de  Nesle,  Athies,  Ham.  On  lui  doit 
plusieurs  éludes  d'archéologie,  entre  autres  :  l'Architec- 
ture romane  (1888)  et  l'Architecture  gothique  (IS&S,).  Corroyer 
a  été  élu  membre  libre  àl'Académiedes  beaux-arts  en  i89e. 

CORROYÈRE  {ko-roa-ièr')  n.  f.  Nom  vulgaire  du  redoul 
à  feuilles  de  myrte,  et  du  sumac  des  corroyeurs. 

COH'ROYEV'R  {ko-ro-ieur  ou  ko-roa-ieur),  EUSE  n.  Celui, 
celle  qui  corroie  les  cuirs  ou  les  étoffes. 

CORROZET  (Gilles),  écrivain  et  libraire  français,  né  à 
Paris  en  1510,  mort  dans  la  même  ville  en  1568,  a  beau- 
coup écrit,  en  prose  et  en  vers;  mais  son  nom  serait  cer- 
tainement oublié  depuis  longtemps  s'il  n'avait  publié, 
en  1532,  la  Fleur  des  antiquités  et  singularités  de  la  noble 
et  triomphante  ville  et  cité  de  Paris,  ouvrage  qui  a  le  mé- 
rite, malgré  tout  son  fatras,  d'être  un  des  premiers  parus 
sur  l'histoire  et  la  topographie  de  Paris.  Corrozet  a  amé- 
lioré son  travail  dans  des  éditions  successives;  la  meil- 
leure est  celle  de  15G1.  Il  en  parut  d'autres  après  sa  mort, 
avec  des  additions  importantes  de  Nicolas  Bonfons. 

CORRUDE  {ko-rud')  n.  f.  Bot.  Nom  vulgaire  de  l'asperge 
sauvage. 

CORRUGATEUR  adj.  et  n.  m.  Se  dit  du  muscle  sourci- 
ller dont  les  contractions  plissent  la  peau  du  front  et  de 
la  base  du  nez,  et  froncent  les  sourcils. 

CORRUGATION  {si-on —  lat.  corrugatio;  de  cum,  avec, 
etruga,  ride)  n.  f.  Froncement,  plissement  de  la  peau  : 
Le  ynuscle  qui  produit  la  corrugation  du  front.  (Peu  usité.) 

CORRUPTÈLE  {ko-ru  —  lat.  corruptela,  même  sens)  n.  f. 
Corruption.  [Vx.] 

CORRUPTEUR ,  TRICE  {ko-ru  —  lat.  corruptor,  trix, 
même  sens\  n.  Personne,  1°  qui  corrompt,  gâte,  déprave  : 
Les  CORRUPTEURS  rfu  goiit.  Un  corrupteur  des  mœurs. 
Le  CORRUPTEUR  d'une  jeune  fille  ;  2"  qui  altère,  change,  dé- 
nature ;  Un  insigne  corrupteur  de  l'Ecriture.  (Maucroix.) 

—  Se  dit  de  tout  ce  qui  séduit,  détourne  du  devoir, 
rend  sourd  à  la  voix  de  la  conscience  :  Les  gouvernements 
sont  les  plus  actifs  de  tous  les  corrupteurs. 

—  Fig.  Cause  de  corruption  :  L'exemple  est  un  grand 
corrupteur. 

—  Adjectiv.  Qui  corrompt,  qui  est  propre  à  corrompre  : 
Des  doctrines  corruptrices. 

CORRUPTIBILITÉ  {ko-ru)  n.  f.  Etat,  caractère  de  ce  qui 
est  corruptible  :  La  cokruptibilité  de  la  matière. 

CORRUPTIBLE  {ko-ru  —  lat.  corruptibilis;  de  corruptus, 
corrompu)  adj.  Capable  de  se  corrompre,  de  se  putréfier  : 
Les  corps  les  plus  humides  sojit  les  plus  corruptibles. 

—  Fig.  Capable  de  se  laisser  dépraver,  ii  Qu'on  peut  dé- 
cider à  agir  contre  le  devoir,  la  conscience  ;  Juge  cor- 
ruptible. 

—  Corruptible  à.  Qui  peut  être  corrompu  par. 

—  n.  m.  Nom  donné  à  des  eutychiens  du  vi*  siècle,  qui 
disaient  que  Jésus-Christ  avait  été  sujet  aux  passions  et 
que  sa  chair  était  corruptible,  il  On  les  appelait  aussi 
corrupticoles. 

—  Anto.n.  Incorruptible. 

CORRUPTIF,  IVE  (ko-ru  —  lat.  corruptivus;  de  corrup- 
tus, corrompu)  adj.  Qui  a  la  propriété  de  corrompre  ; 
L'extrême  civilisation  est  cûrruptive. 

CORRUPTIO  OPTIMI  PESSIMA  {La  corruption  de  ce 
qu'il  y  a  de  meilleur  est  la  pire).  Axiome  de  l'antiquité  qu'on 
applique  tour  à  tour  à  l'autorité,  quand  elle  devient  despo- 
tisme; à  la  religion,  quand  elle  dégénère  en  intolérance 
et  en  fanatisme,  etc.,  et  plus  encore  aux  hommes  recom- 
mandables  par  leurs  fonctions  ou  leur  passé,  quand  ils 
deviennent  mauvais.  (Cela  est  également  vrai  dans  l'ordre 
matériel  :  les  substances,  les  almients  les  plus  fins  et  les 
plus  recherchés  sont  ceux  dont  la  décomposition  est  la 
plus  insupportable.) 

CORRUPTION  {ko-ru-psi  —  lat.  corruptio;  de  corrup- 
tus, corrompu)  n.  f.  Action  de  putréfier;  état  de  ce  qui 
est  putréfié  :  La  corruption  des  viandes  est  attribuée  aux 
ferments,  il  Corps  putréfiés  :  Vers  qui  grouillent  dans  la 
corruption. 

—  Par  ext.  Action  d'altérer,  de  dénaturer,  de  changer 
en  mal  :  La  corruption  d'un  texte,  du  goi'it. 

—  Fig.  Dépravation  :  C'est  dans  les  temps  de  corruption 
que  les  lois  se  multiplient.  {Cond'ûl.)  \\  Action  de  déterminer 
quelqu'un  à  agir  contre  sa  conscience,  contre  son  devoir; 
état  ue  celui  qu'on  a  ainsi  corrompu  :  Employer  la  corrup- 
tion pour  se  faire  nommer  député. 

—  Dr.  crim.  Crime  du  fonctionnaire  public  qui  trafique 
do  son  autorité,  ou  do  ceux  qui  cherchent  à  le  corrompre. 

Il  Corruption  de  mineurs.  Délit  d'attentat  aux  mœurs 
commis  en  excitant,  en  favorisant  ou  en  facilitant  habi- 
tuellement la  débauche  ou  la  corruption  de  la'^unesse  de 
l'un  ou  do  l'autre  sexe,  au-dessous  de  vingt  et  un  ans. 

V.  MINEUR. 

—  Kn'ycl.  Polit.  Corruption  électorale.  On  nomme  ainsi 
l'action  do  fausser,  par  des  dons  et  dos  promesses,  l'exercico 
du  droit  de  suffrage.  La  corruption  électorale  constitua  un 
délit  que  prévoit  et  punit  l'article  38  du  décret  du  2  février 
1 852,  ajtphcablo  actuellement  à  toutes  les  élections  qui  cma- 
aeni  du  suffrage  universel-  Ce  texte  frappe  de  la  mémo 


300 

peine  les  deux  auteurs  du  pacte  de  corruption  :  celui  qui 
corrompt  et  celui  qui  se  laisse  corrompre.  Il  est  ainsi  conçu  : 
H  (i)uu:onque  aura  donné,  promis  ou  reçu  des  deniers,  effets 
ou  valeurs  quelconques,  sous  la  condition  soit  de  donner 
ou  do- procurer  un  suffrage,  soit  de  s'abstenir  de  voter, 
sera  puni  d'un  emprisonnement  de  trois  mois  à  deux  ans 
et  dune  amende  de  500  francs  à  5.000  francs.  —  Seront 
punis  des  mêmes  peines  ceux  qui,  sous  les  mêmes  condi- 
tions, auront  fait  ou  accepté  1  offre  ou  la  promesse  d'em- 
plois publics  ou  privés.  —  Si  le  coupable  est  fonction- 
naire public,  la  peine  sera  du  double.  » 

—  Admin.  Corruption  de  fonctionnaires.  Le  fonctionnaire 
qui  fait  trafic  des  actes  de  ses  fonctions,  qui  fait  ou  s'abstient 
de  faire  tel  ou  tel  de  ces  actes,  dans  un  intérêt  illicite  et 
à  prix  d'argent,  se  rend  coupable  de  corruption.  Il  y  a 
crime,  aux  termes  du  Code  pénal,  et  ce  crime  admet  né- 
cessairement deux  agents  :  le  fonctionnaire  qui  se  laisse 
corrompre,  et  l'individu  qui  le  corrompt.  La  loi  a  incri- 
miné ces  deux  faits  dans  deux  dispositions  distinctes. 

D'une  part,  l'article  177  du  Code  pénal  punit  le  fait,  par 
un  fonctionnaire  public  ou  un  préposé  d'une  administra- 
tion publique,  d'avoir  agréé  des  offres  ou  reçu  des  pré- 
sents pour  faire  un  acte  de  sa  fonction  ou  pour  s'abstenir 
de  le  faire.  La  loi  du  4  juillet  1889  a  rendu  ce  texte  appli- 
cable aux  trafics  d'Influence  imputables  à  toute  personne 
investie  d'un  mandat  électif. 

D'autre  part,  l'article  179  du  Code  pénal  réprime  le  fait  de 
l'agent  de  la  corruption,  et  même,  de  la  part  du  corrupteur, 
la  simple  tentative.  Mais,  au  cas  de  tentative,  la  pénalité 
est  graduée  selon  que  cette  tentative  a  été  ou  n'a  pas  été 
suivie  d'effet;  dans  le  premier  cas.  le  corrupteurest  frappé 
des  mêmes  peines  que  la  personne  corrompue. 

CORRY,  ville  des  Etats-Unis  (Pensylvanie  [comté 
d'Erlé)],  près  du  lac  de  Co/Ty;  5.680  hab.  Raffineries  de 
pétrole ,  fabriques 
de  faucheuses,  de 
moissonneuses,  de 
meubles.  Haut  Vs^ 
fourneau. 

CORS  n.  m.  pi. 
Véner.  Syn.  de  an- 
douillers. 

CORSAG  {sak') 
n.  m.  Espèce  de 
renard,  appelée 
aussi  adive_,  dont 
le  nom  scientifique  Corsac 

est    vulpes     corsac 

ou  karagan,  et  qui  habite  du  Volga  au  Baïkal  et  du  Tur- 
keslan  à  la  Mésopotamie. 

—  Encycl.  Ce  petit  renard  grisâtre,  à  oreilles  courtes, 
très  voisin  du  vulpes  ferrilalus  du  Thibet,  qu'il  n'égale  pas 
comme  taille,  fut  jadis  à  la  mode  en  France.  Pendant  la 
seconde  moitié  du  xvi"  siècle,  les  dames  portaient  ces 
coi'sacs  ou  adives  ap- 
privoisés avec  elles, 
comme  plus  tard  on 
fit  pour  les  chiens  de 
manchon. 

CORSAGE  {sa/  — 
rad.  corps]  n.  m.  Au- 
tref.,  Corps,  pesonne. 
Il  Auj.,  Buste,  partie 
du  corps  comprise  en- 
tre le  cou  et  les  han- 
ches. Se  dit  seulement  Corsages, 
en    parlant  :    l"   Des 

femmes  :  Dante  au  corsage  omdent ;  2"  De  certains  ani- 
maux :  Le  corsage  du  cheval,  au  lévrier.  Il  est  des  cerfs  de 
grand  et  de  petit  corsage.  (Chapus.) 

—  Par  ext.  Partie  du  vêtement  qui  recouvre  le  buste  : 
Un  CORSAGE  en  velours.  Le  corsage  d'une  robe. 

—  Comm.  Qualité  d'un  drap  bien  fourni  en  laine  :  Drap 
qui  est  d'un  beau  corsage. 

—  Féod.  Gens  de  corsage.  V.  corps  (gens  de). 

CORSAIRE  {sêr'  —  ital.  corsaro  ;  de  corsa,  course)  n.  m. 
Mar.  Vaisseau  armé  par  des  particuliers,  avec  l'autorisa- 
tion du  gouvernement,  pour  faire  la  chasse  aux  bâtiments 
marchands  d'une  nation  ennemie  :  Armer  un  corsaire. 
Il  Capitaine  de  ce  bâtiment  :  En  France,  c'est  parmi  les 
corsaires  que  la  marine  compte  ses  plus  grands  hommes. 
(Th.  Page.J 

—  Abusivem.  Bâtiment  monté  par  des  pirates  ;  pirate 
lui-même  :  Les  corsaires  chinois,  tunisiens. 

—  Fig.  Homme  dur,  impitoyable  :  Créancier  qui  est  un 
vrai  corsaire. 

—  Jeux.  Une  des  combinaisons  du  solitaire,  il  V.  croquet. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  de  lépervier. 

—  Adjectiv.  :  Bâtiment  corsaire.   Cupitaine  corsaire; 

—  Prov.  :  A  corsaire  corsaire  et  demi,  Un  homme  dur, 
avide,  en  rencontre  souvent  un  plus  dur  et  plus  avide  en- 
core, ou  bien  :  Contre  ceux  qui  se  montrent  durs,  il  faut 
être  plus  dur  encore. 

—  Allus.  littês.  : 

Corsaires  contre  corsaires. 
L'un  l'autre  s'attaquant,  ne  font  pus  leurs  afTaires. 

Proverbe  cité  par  La  Fontaine  dans  la  fable  intitulée  ; 
Tribut  envoyé  par  les  animaux  à  Alexandre,  mais  qui  est 
de  Régnier  (XIP  satire).  Cet  adage  semble  dérivé  du  pro- 
verbe espagnol  :  De  cosario  a  cosario  no  se  llevan  que  los 
bariles,  «  Do  corsaire  à  corsaire,  il  n'y  a  que  les  barils 
d'eau  à  prendre  ». 

Dans  l'application,  ces  vers  signifient  qu'il  en  cuit  aux 
écrivains,  mais  surtout  aux  fripons  et  aux  méchants,  de 
se  faire  la  guerre  entre  eux. 

—  Encycl.  Mar.  Le  nom  de  corsaire  est  donné  à  un  bâti- 
ment de  commerce  armé  en  guerre  et  appartenant  à  un 
particulier,  ou  mieux  à  celui  q^ui  commande  le  bâtiment. 
En  dépit  do  cette  définition,  il  laut  se  garder  de  confondre 
les  corsaires  avec  les  pirates  et  de  les  englober  dans  la 
même  réprobation.  Les  pirates  sont  de  véritables  bri- 
{'ands  qui  opéraient  en  temps  de  paix  comme  en  temps 
un  pucrro,  qui  pillaient  leurs  compatriotes  comme  les 
étrangers,  et  qu'animait  seul  le  désir  du  butin.  C'est  sans 
liuuto  ainsi  que  commencèrent  les  corsaires.  Après  la 
(birouverte  de  l'Amérique,  de  hardis  marins,  anglais  et 
liollandals  pour  la  plupart,  coururent  sus  aux  galions 
espagnols,  en  enlevèrent  un  grand  nombre  et  réalisèrent 
de  gros  bénéfices.  Du  moins  eurent-ils  presque  toujours 


301 

sorupulo  il'attaquor  les  b&timonts  (jui  battaient  pavillon 
ilo  loin-  pays  d'orit;ino.  A  ces  promiors  corsaires  vinrent 
bientôt  se  Joindre  les  /liàustiers,  association  do  pirates  in- 
trépides ipii  dova.sn>ront  la  mer  des  Antilles  pondant  tont 
lo  xvii"  MfcU».  Aidés  par  les  bintcaniers  (cliasseurs  do'bœufs 
sauva;;os  de  Saint-Domingue},  ciue  les  Espagnols  avalent 
pourcbassos,  les  tlibustîers  étabhrtMit  leur  (|nartiei'  général 
dans  l'île  do  la  Tortue,  au  N.  de  Saint-Donunguo,  et  sous 
la  direction  do  chefs  intrépides,  enlèveront  tous  les  na- 
vires do  commerce  qui  paNsaient  à  leur  portée,  osant 
môme  parfois  s'attaquer  aux  vaisseaux  de  guerre  et  enga- 
ger avec  doux  ou  trois  de  ces  bâtiments  des  batailles  dis- 
proportionnées. Quelques-uns  d'entre  eux  tentèrent  avec 
bonliour  des  descentes  sur  la  terre  ferme  et  brûlèrent  les 
villes  do  la  côte.  A  la  môme  époque,  d'autres  corsaires  ocu- 
niaiont  la  Méditerranée,  et  on  se  souvient  des  expéditions 
dirigées  contre  les  pirates  barbaresques  qu'abritaient  les 
eriques  et  les  baies  du  Maghreb,  par  Charles-Quint  et  Phi- 
lippe II  au  xv!"  siècle,  par  Louis  XIV  en  16G9  et  en  1G83. 

Mais,  peu  à  peu,  le  métier  de  corsaire  devient  un  minier 
régulier,  consacre  par  l'usage  et  garanti  en  quelque  sorte 
par  les  souverains.  Aussitôt  que  la  guerre  était  déclarée 
entre  deux  puissances  maritimes,  les  plus  hardis  dos  marins 
recevaient,  pour  la  durée  des  hostilités,  dos  lettres  de 
marque,  qui  leur  donnaient  ofliciellement  le  droit  de  cap- 
turer les  vaisseaux  de  commerce  de  la  nation  ennemie, 
do  mettre  on  vente  les  marchandises  enlevées  et  qui  leur 
réservaient  la  plus  grosse  partie  des  bénéfices.  Ces  lettres 
de  marque,  appelées  également  lettres  de  i-eprésaillfs, 
étaient  délivrées  dans  les  ports  do  France  par  le  ministre 
do  la  marine  et  par  les  gouverneurs  dans  les  colonies. 
Cotte  course  était  réglementée  par  un  tribunal  de  conser- 
vateurs de  la  paix  qui  devaient  trancher  dans  le  délai  de 
deux  mois  toutes  les  contestations  nées  à.  l'occasion  do  la 
guerre  de  course. 

Les  corsaires  furent  alors  non  seulement  tolérés,  mais 
honorés  pour  leurs  exploits.  Ce  métier  formait  d'excellents 
marins,  car  il  exigeait  une  énergie,  une  activité,  un  d*'- 
ploiemeot  d'adresse  fort  rares  dans  la  marine  do  l'Etat  à 
cotte  époque.  Duguay-Trouin,  Forbin,  Pointis,  Jean  Bart, 
étaient  dos  corsaires.  Rien  qu'en  1G89,  ils  enlevèrent  aux 
Anglais  plus  de  4.200  navires;  Seignelay  et  Louvois  tirent 
faire,  pendant  toute  la  guerre  d'Augsbourg,  la  course  pour 
leur  compte  et  encaissèrent  les  bénéfices.  Vaubaa,  lui- 
même,  dont  on  connaît  pourtant  les  scrupules  de  con- 
science, écrivait  au  roi  :  "  Il  faut  de  toutes  manières  favo- 
riser la  course  tant  que  durera  la  guerre.  » 

Il  semble  bien  que  le  monde  entier  n'ait  pas  eu  d'autre 
opinion  sur  les  corsaires  au  xviii*  siècle.  Les  corsaires 
qui  coururent  les  mers  et  firent  tant  de  mal  au  commerce 
maritime  pendant  la  guerre  d'Amérique  n'indignèrent 
personne,  et  les  courageux  exploits  de  Surcouf,  pendant  les 
guerres  de  la  Révolution,  furent  universellement  admirés. 

C'est  seulement  au  congrès  de  Paris,  en  1856,  que  furent 
universellement  abolis  les  corsaires.  Seuls  les  Etats-Unis. 
l'Espagne  et  le  Mexique  refusèrent  de  prendre  un  enga- 
gement à  ce  sujet.  Et,  pourtant,  la  pression  de  l'opinion 
publii[ue  est  si  forte  que  ni  les  Etats-Unis,  ni  l'Espagne 
n'ont  osé,  en  1898,  ressusciter  ce  vieil  usage.  Il  semble 
bien,  pourtant,  que  l'emploi  de  navires  do  course  en  temps 
de  guerre  n'a  rien  qui  dépasse  les  droits  légitimes  des  bel- 
ligérants et  que  ce  métier,  qui  ressemble  singulièrement 
à  celui  des  francs-tireurs  sur  terre,  u'est  pas  contraire  au 
droit  des  gens. 

Corsaire  (le),  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  La  Chaboaussière,  musique  de  Dalayrac,  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  17  mars  1783.  C'était  le  second  ou- 
vrage du  compositeur,  qui  n'avait  encore  donné  qu'un 
petit  acte,  intitulé  l'Eclipsé  totale.  Le  livret  du  Corsaire 
est  romanesque  et  dramatique.  Tel  qu'il  est,  il  servit  heu- 
reusement le  compositeur,  qui  écrivit  une  musique  expres- 
sive et  spirituelle  dont  le  succès  fut  complet. 

Corsaire  (le),  roman  poétique  en  trois  chants,  par 
lord  Byron,  publié  en  1814.—  Conrad,  le  corsaire,  apprend 
que  les  Turcs  vont  l'attaquer  dans  sa  retraite;  il  quitte 
aussitôt  Médora,  sa  maîtresse,  et,  déguisé  en  derviche,  se 
rend  dans  le  camp  de  son  ennemi,  lo  pacha  Seyd,  qui  a 
relà'dié  dans  la  baie  de  Coron,  où  il  donne  une  fête  en 
attendant  un  vent  favorable.  Conrad  annonce  au  pacha 

?u'il  vient  de  quitter  furtivement  l'île  du  corsaire,  et  lui 
ait  des  récits  merveilleux  qui  finissent  par  l'endormir.  A 
un  signal  convenu,  les  compagnons  du  corsaire  accou- 
rent et  mettent  le  feu  au  palais;  mais  leur  chef  no  tarde 
pas  à  être  fait  prisonnier.  Pendant  sa  courte  victoire, 
Conrad  a  sauvé  des  flammes  Gulnare,  la  favorite  du  pa- 
cha ;  elle  vient  le  trouver  dans  son  cachot  et  lo  délivre.  Le 
corsaire  s'embarque  avec  sa  libératrice,  et  regagne  son 
île,  où  il  apprend  que  Médora  vient  do  rendre  le  dernier 
soupir.  Il  s'enfuit  avec   Gulnare.  On    reconnaît  dans  ce 

fioème  lo  sujet  favori  de  Byron,  qui  s'est  complu  à  idéa- 
iser  les  désespérances  de  la  vie  et  à  donner  à  ses  héros 
quelque  chose  de  lui-même.  Le  roman  paraît  invraisom- 
blable,  les  qualités  poétiques  rachètent  ce  défaut. 

Corsaire,  En  dehors  des  ouvrages  précédents,  ce  mot 
entre  encore  dans  le  titre  d'une  quantité  d'œuvres  litté- 
raires ou  musicales.  Tels  sont,  par  exemple,  le  Corsaire 
roufje  de  Fenimoro  Cooper  (1827;;  le  Corsaire,  ballot-pan- 
tomime en  trois  actes  et  cinq  tableaux,  scénario  de  Saint- 
Georges,  chorégraphie  de  Mazillier,  musique  d'Adolphe 
Adam,  représenté  à  l'Opéra  de  Paris  lo  23  janvier  i8r»0 
(c'est  le  Corsaire  do  Byron  mis  en  action,  avec  adjonction 
de  nombreux  incidents);  le  Corsaire  noir,  opérette  boufi'o 
en  3  actes,  paroles  ot  musique  do  J.  OlFonijach  (Vienne, 
1872),  etc. 

GORSALI  (André^,  navigateur  italien  du  xvi"  siècle,  né 
à  Florence.  Chargé  par  lo  roi  do  Portugal,  Emmanuel, 
d'explorer  les  Indes  et  la  Chine,  Corsali  se  rendit  ùCochin, 
d'où,  en  ir>i6,  il  passa  on  Abyssinio  avec  une  ambassade 
portugaise,  puis  visita  Mascate,  une  partie  de  la  côte 
d'Arabie,  Ormnz  ot  Goa.  Ce  voyageur  a  résumé  une  partie 
do  SOS  observations  dans  doux  lettres,  adressées  do  Cochin, 
l'une  à  Julien  de  Médicis,  en  151.'),  lautro  ù  Laurent  do 
Médicis,  en  1517. 

GoRSCIA.  comm.  do  la  Corse,  arr.  ot  à  20  kit.  do  Corte, 
non  loin  du  Golo  ;  888  hab. 

Corse,  personne  née  on  Corso  ou  qui  habite  cette  lie. 
—  Les  CoitsiîS. 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient  ù  ce  pays,  ù  mm  halMiants  ; 
Cheval  cur.sic. 


CORSAIRE 


CORSE 


Corse,  île  française  de  la  Méditerranée,  la  (|uatriènio 
comme  grandeurde'cotte  mor(après  la  Sicile,  la  Sardaigne 
et  t'hypro).  Elle  se  trouve  à  IGO  kilomètres  de  la  France. 
Kilo  a  183  kilomètres  de  longueur,  en  uno  orientation 
j.resque  exactement  N.-S.,  10  a  SA  kilomètres  de  largeur 
et  8.722  kilomètres  carrés;  c'est  lo  sixième  département 
français  par  ordre  de  grandeur.  L'île  est  divisée  en  cinq 
arrondissements  {Ajaccio,  chef-lieu.  Bastia,  Calvi,  Corto, 
Sartène)  ;  62  cantons,  36.1  cfuumunos,  ot  compte  une  popu- 
lation de  290.168  hab.  {Corses.) 

On  l'a  dit  :  "  La  Corse  est  l'île  de  beauté  suprême,  «  par 
la  splendeur  de  ses  500  kilomètres  de  rivages,  ses  baies 
où  se  reflètent  les  falaises  de  rouge  porphyre,  ses  fo- 
rêts profondes  où  s'élancent  des  laricios  do  45  mètres  do 
haut,  son  entassement  de  monts,  sos  torrents,  son  climat. 

Comme  rivages, 
absolu  cent  raste 
entre  presque  toute 
la  côte  orientale,  que 
baigno  la  mer  »  ita- 
lienne »,  et  les  côtes 
de  l'ouest  et  du  sud 
qui  plongent  sur  la 
mer  "  espagnole  et 
française  >>  :  le  long 
du  littoral  de  l'Est, 
sauf  dans  les  régions 
do  Bastia  et  de  Boni- 
facio,  ce  ne  sont  que 
plages  basses,  em- 
bouchures de  tor- 
rents obstru  ées, 
étangs  tels  que  ceux 
de  Biguglia,  de  Dia- 
na, d'Urbino,  plaines 
d'allu viens  très  fé- 
condes ,  mais  aussi 
très  maremmatiques, 
et  par  cela  uicnie  in- 
habitées, à  cause  des 
fièvres.  Mais,  au  long 
du  littoral  de  l'Ouest, 
la  succession  des 
baies  et  des  anses 
est  comme  infinie  ; 
on  y  admire  le  golfe 
de  Calvi,  qui  a  des 
fonds  de  50  à  100  mè- 
tres; le  golfe  de  Ga- 
leria,  qui  reçoit  le 
Fango;  le  golfe  de 
Porto,  «  merveille  de 
la  Corse  »  et  l'une 
des  merveilles  du 
monde  ;  le  golfe  de 
Sagone,  où  se  ter- 
mine le  Liamone  ;  le 
golfe  d'Ajaccio,  où 
finissent  Gravona  et 
Prunelli  ;  le  golfe  de 
Valinco,  tombeau  du 
Taravo  et  du  Tava- 
ria;  et,  au  S.-E-,  lo 
golfe  de  Santa-Man- 
za,  et  enfin  celui  de 
Porto-Vecchio. 

Parmi  les  monts, 
presque  tous  de  gra- 
nit et  granulite,  de 
porphyre,  de  serpen- 
tine, de  micaschiste, 
roches  dures  et  qui 
bravent  les  siècles, 
les  plus  hauts ,  de 
taille  presque  pyré- 
néenne, se  lèvent  au 
N.-O..  à  ro.,  au  S. 
de  Corte  :  mont  Cin- 
to  (2.707  m.);  mont 
Rond  (  monte  Roton- 
do)  [2.625  m.],  qui  a 
longtemps  passé  pour 
le  géant  de  l'île;  Pa- 
glia-Orba,  regardée 
comme  le  nœud  dos 
sierras  corses,  etc. 
De  rincudine,  qui  n'a 
que  2.136  mètres,  ot 
du  Saint-Pierre  (San- 
Pietro)  [1.706  m-l,  la 
vue  est  "  plus  qu'in- 
comparable i>. 

Parmi  les  torrents, 
le  jilus  grand  est  le 
Golo,  long  do  85  kil., 
qui  s'abîme  dans  la 
mer  orientale,  comme 
son  rival  lo  Tavignano,  long  de  80  kil 
pied  do  la  rocheuse  Corto. 
Les  forêts  occupent  209.000  hectares  ;  elles  sont  presque 

f>arCout  magnifltiuos  :  les  pins  laricios  y  coudoiont  les 
lêtros  ot  les  chênes  verts;  forêts  aussi,  sans  on  porter 
lo  nom,  les  buis  do  chAtaigniors  séculaires  qui,  nulle 
part  au  monde,  no  sont  plus  beaux  et  «  monstrueux  » 
(pie  dans  lo  pays  qui  a  reçu  d'eux  lo  nom  do  Castagnic- 
cia,  autour  uo  la  célèbre  Orezza.  Li  où  les  grands  bois 
ont  disparu  du  l'ait  dos  incendies,  du  bùchoronnage,  dos 
225.000  chèvres,  broutouses  do  pousses,  sur  dos  centaines 
do  milliers  d'hectares,  s'étend  lo  maquis,  la  broussaillo 
dos  arbusics  do  bonne  odeur:  myrtes,  arbousiers,  lon- 
tisquos,  cistes,  bruyères  arboroscontes,  petits  chênes 
verts.  Cette  brousse  odoriférante  est  la  crando  caracté- 
ristique des  collines  et  dos  montagnes  nasses;  ello  les 
embellit,  les  embaume,  les  empêche  do  so  dégrader  ot 
ruiner;  ello  y  conserve  les  sources. 

Par  suite  do  la  rareté  de  la  population,  dans  cotto  tlo 
donéo  cependant  d'un  aamirable  climat  tompéré-chaud, 
il  n'y  a  en  Corse  ni  agriculture  digne  do  ce  nom,  ni  grande 
industrie,  ni  grand  commerce.  Sauf  une  certaine  rapidité 
dans  le  développement  du  vignoble  (arrond.  do  Sartèno  on 
particulier),  les  Corses  sont  très  pou  cultivateurs  des 
champs,  luuis  d'uutunt  plus  borgur»,  pusso:»soiirs  <lo  nom- 


breux troupeaux  do  chèvres,  do  moutons,  de  porcs,  de 
bœufs  et  vaches,  de  chevaux  de  taillo  très  petite,  mais  de 
grande  endurance  et  de  parfaite  sobriété. 

Donc,  surtout  pasteurs  ot  vivant  principalement  de  lait, 
de  châtaignes,  de  pommes  de  terre,  les  Corses  ont  un 
grand  penchant  pour  les  fonctions  officielles,  pour  l'état 
militaire,  pour  les  aventures,  l'expatriation,  quoitjn'ils 
aiment  passionnément  leur  pays  :  la  Franco,  en  est  pour 
ainsi  dire  pleine,  Paris  du  moins,  Marseille  et  antres 
grandes  villes;  ot  absolument  (encore  plus  relativement, 
vu  sa  faible  population),  la  Corse  est,  et  do  beaucoup,  le 
département  qui  envoie  le  plus  de  colons  en  Algérie  et 
en  Tunisie. 

La  langue  française  fait  de  rapides  progrès  dans  les 
villes,  et  môme  à  la  campagne,  depuis  que  l'école  est 


et  qui  passe  au 


plus  ou  moins  obligatoire;  mais,  jusqu'à  co  jour,  l'idiomo 
courant  est  un  dialecte  do  l'italien. 

Avant  d'être  française,  la  Corso  était  partagée  on  pro- 
(par  rapport  à  Bastia,  alors  ca- 
pitale), ot  ou   province  au  delà  des   monts.  coUe-oi  vaste 


viuco  d'en  deçà  des  monts  (uar  rapport  à  Bastia,  alors  ca- 
pitale), ot  ou  province  au  delà  des  monts.  coUe-oi  vaste 
do  3.500  kilom.  carr.,  collo-lù  de  5.200.  De  niKi  A  ÏSM.  elle 


forma  deux  départements  rappelant  ù  peu  près  l'ancionno 
division  :  A  l'E.,  le  déparlomout  du  Golo;  ù  l'O.,  lo  dopar- 
tomont  du  Liamone. 

—  llist.  Sous  uno  apparente  uniformité  do  type,  langue, 
mœurs  et  coutumes,  les  Corsos  cachont  uno  ©xiraordinairo 
diversité  d'origines.  On  Ignore  quels  furent  leurs  promiors 
pères  :  Ibères,  venus  d'Espagne;  Ligures,  venus  de  Oa«lo 
ou  d'Italie,  voire  Africains  arrivés  du  Tell?  Puis,  Uns- 
toiro  so  dégageant  quelouo  peu  dos  ténèbres,  Kyrnos  (co 
fut  lo  premier  nom  do  l'île)  reçut  des  Phocéens,  fonda- 
tours  d'Aleria,  dos  Phéniciens,  dos  Etrusques,  des  Car- 
thaginois, ot  déjà  les  peuples  de  la  Méditerranée  so  dis- 
putaient l'ilo  aux  forêts,  (|ui  n'avait  pas  encore  de  maquis, 
l.es  Komains  mirent  d'accord  tout  lo  monde  en  conlisquant 
la  pommo  do  discorde  ;  mais  co  no  fut  pas  sans  peine  qu'ils 
soumirent  les  insulaires  n  inhabiles  au  joujj  »  :  il  leur  lallut 
cent  ans  pour  les  dompter.  Marins  y  colonisa  .l/urirtna 
(dont  il  no  rostorion),  près  do  l'oinbouchuro  tlu  Golo;  Svlla 
y  rocolonisa  la  phocéonno  alerta  (dont  il  ne  reste  guère) 


CORSE   —   CORSINI 


Corselet  (1575). 


Corselet    :    1.    de    coléoptère 
2.  d'hyméuoptère. 


près  do  l'embouchure  du  Tavignaoo,  et  Rome  latinisa  la 
peuplade  barbare. 

Plus  tard,  vinrent  les  Vandales,  les  Byzantins,  les  Goths, 
les  Sarrasins,  ensuite  les  Italiens  :  d'abord  les  Pisans,  à 
partir  de  1077,  puis  les  Génois,  à  partir  de  1347.  De  ceux-ci 
la  domination  fut  injuste  et  dure  :  les  Corses  regimbèrent, 
et,  de  rébellion  en  rébellion,  ils  fatiguèrent  tellement  Gênes, 
que  cette  «reine  des  Ligures  »  vendit  l'ile  à  Louis  XV  en 
1768;  une  courte  lutte,  trop  disproportionnée  pour  que 
l'issue  n'en  fût  pas  connue  d'avance,  en  assura  la  possession 
à  la  France,  malgré  la  vaillance  de  Paoli,  le  héros  patriote 
(1769),  et  eu  dépit  d'une  invasion  anglaise  (1793-1796). 

Corse  (cap),  promontoire  formant  la  pointe  la  plus 
septentrionale  de  l'ile  de  Corse. 

CORSÉ,  ÉE  (rad.  co7-ps)  adj.  Qui  a  du  corps,  de  la  con- 
sistance. Il  Drap  corséj  Drap  épais  et  solide,  il  Vin  corsé^Yin 
fin  et  généreux. 

—  Fïg.  et  fam.  Plantureux,  copieux  :  Repas  corsé,  il  Qui 
contient  des  détails  scabreux,  des  traits  énergiques,  etc.  : 
Affaire  corske.  Boman  corsé. 

—  Cheval  corsé.  Man.  Animal  robuste  et  bien  musclé. 

GORSECQUE  n.  f.  Armur.  anc.  V.  corsêque. 

CORSELET  (lé)  n.  m.  Archéol.  Corps  de  cuirasse,  com- 
posé d'un  plastron  et  d'une  dossière  avec  colletin  adhé- 
rent et  pris  dans  la  masse,  et 
ne  comportant  ni  garde-rein 
ni  tassettes. 

—  Techn.  Grillage  en  trin- 
gles métalliques,  dont  on  en- 
toure un  jeune  arbre  pour  le 
protéger.»  On  dit  aussi  corset. 

—  Zool.  Masse  antérieure  du 
thorax  des  insectes,  placée 
entre  la  tête  et  la  région  pos- 
térieure ou  abdominale. 

—  Enctcl.  Archéol.  Les  cor- 
selets sont  les  ancêtres  des  cui- 
rasses modernes  ;  ils  apparais- 
sent dans  la  seconde  moitié  du 
xvr  siècle,  et  sont  une  armure 
de  gens  de  pied.  On  les  portait 
avec  le  collet  de  buffle  et  les 
manches  de  mailles.  Beaucoup 
de  corselets,  à  l'époque  de  Henri  III,  étaient  faits  de  trois 
pièces,  le  plastron  s'ouvrant  en  doux  battants,  que  fer- 
maient sur  l'arête  du  thorax 
des  boutons  tournants.  Cette 
disposition  est  très  commune 
dans  les  corselets  persans, 
indiens  et  polonais ,  même 
modernes.  D'une  manière 
générale,  on  entendait  par 
«  corselet  »  'un  corps  d  ar- 
mure même  muni  de  bras,  et, 
par  extension,  l'homme  qui 
le  portait.  [Le  synonyme  an- 
cien (XV*  s.)  est  CORSET.] 

—  Zool.  Le  corselet  des  co- 
léoptères, des  hémiptères, 
des  orthoptères,  est  formé  par  le  prothorax.  Chez  les  dip- 
tères, hyménoptères,  chez  les  papillons  ou  lépidoptères, 
le  thorax  complet  forme  le  corselet. 

CORSEMBLEU  DE  LlVRY  (Suzanne-Catherlne  Gravet 
de),  lîlle  d'un  conseiller  du  roi  au  bureau  de  finances  de 
Paris,  au  temps  de  la  Régence.  Chez  son  oncle,  maire  de 
Sully,  elle  joua  la  comédie,  et  fit  la  connaissance  do  Vol- 
taire, qui  venait  d'être  exilé  pour  quelc^ues  couplets  satiri- 
ques contre  le  Régent,  couplets  dont  il  n'était  pas  l'auteur. 
M"*de  Corsembleu  avait  alors  vingt  ans.  De  retour  à  Paris, 
elle  devint  la  maîtresse  du  poète,  qui  lui  fit  cadeau  de 
son  portrait,  peint  par  Largillière. 

Quand  elle  vit  son  amant  mis  à  la  Bastille,  M""  de 
Corsembleu  s'attacha  à  de  Génouville,  et  Voltaire  n'en 
prit  pas  ombrage,  car,  en  1719,  il  la  fit  entrer  à  la  Comédie- 
Française,  où  il  ne  paraît  pas  qu'elle  ait  jamais  eu  grand 
succès.  Elle  passa  en  Angleterre  avec  une  troupe  de  co- 
médiens qui  fit  mal  ses  affaires,  et  elle  s'échoua  dans  un 
café  où  fréquentait  le  marquis  de  Gouvernet  (Charles- 
Frédéric  do  La  Tour  du  Pin).  Elle  se  fit  épouser  par  lui  ; 
et  cette  aventure  fournit  à  Voltaire  des  personnages  et 
dos  scènes  pour  son  Ecossaise.  Revenue  en  Franco,  elle 
reçut  du  poète  l'une  des  épitres  les  plus  connues,  tes  7'u 
et  les  Vous.  Dans  la  suite,  elle  regretta  les  égarements  de 
sa  vie  et  montra  des  sentiments  très  religieux.  Toutefois, 
elle  resta  en  bons  termes  avec  Voltaire;  mais  elle  lui  ren- 
dit, en  1778,  son  portrait,  dont  hérita  M"»*  de  Villelte.  On 
avait  à  tort  fait  do  la  Corsembleu  et  de  M"'  de  Livry 
deux  personnes  distinctes. 

CORSEPT,  comm.  de  la  Loire-Inférieure,  arrond.  et  à 
2  kilom.  do  Paimbœuf,  sur  l'estuaire  de  la  Loire  ;  l  .068  hab. 
Dolmen. 

CORSEQUE,  CORSECQUE  (sèk')  OU  CORSESQUE  {sèssk) 
[rad.  Corse,  pays  nrobahle  d'origine]  n.  f.  Arme  d'hast  en 
usage  au  x\T  siècle  dans  l'infanterie,  et  qui  est  une  per- 
tuisano  à  grands  oreillons  poin- 
tus, dirigés  tantôt  on  haut,  tantôt 
en  bas. 

—  Enctcl.  La  corsêque  était 
une  arme  de  cérémonie  etde  fan- 
taisie, portée  par  les  bas  offi- 
ciers de  gens  de  pied,  les  pages, 
les  miliciens,  etc.  Jamais  elle 
ne  fut  d'un  usage  courant  à  la 
guerre,  si  ce  n'est  dans  les  siè- 
ges. La  forme  théorique  de  son 
fer  est  uno  fleur  do  lis.  Quand 
les  oreillons  sont  droits,  la  cor- 
sêque est  dite  chauve-souris,  en 
langage  d'amateurs;  elle  repré- 
sente alors  un  trident, 

____„„  „    .    .  CorBiquca(xv9  8.). 

CORSER   V.  a.    Saisir  corps 
à  corps.  (Vieux.)  Il  Donner  du  corps,  de  la  force,  de  l'étoffe, 
du  ton  à  :  Corser  un  roman,  un  drame. 

—  Mettre  un  corset  à.  (Peu  usité.) 

Se  corser,  v.  pr.  Se  mettre  un  corset.  (Pou  usité.) 

CORSERON  n.  m.  Pôch.  V.  corcebon. 
CORSES  n.  m.  pi.  Soldats  formant  l'ancienne  milice  du 
pape,dontlapoIico6taitlaprincipalofoDCtioD.  —  i/n  cobse. 


Corsets-tuteurs. 


Corset  grec. 


Corset  d'homme 

0400). 


CORSET  («è  —  dimin.  de  corps)  n.  m.  Cost.  Sorte  de  cor- 
sage baleiné,  destiné  à  dessiner  la  taille  des  femmes  et  à 
soutenir  leur  gorge,  il  Appareil  analogue  que  croient  de- 
voir porter  certains  hommes,  pour  se  donner  une  taille  plus 
fine.  Il  Corsage  d'une  cotte  villageoise. 
Il  Corset  à  la  paresseuse.  Corset  lâche 
et  sans  baleines,  que  Ion  portait  sous 
l'Empire. 

—  Arboric.  Corset-tuteur,  Enveloppe 
métallique  mince,  dont  on  entoure  le 
tronc  d'un  arbre  chancreux  pour  main- 
tenir les  emplâtres  appliqués  sur  les 
parties  endommagées,  ou  appareil  dont 
on  entoure  un  arbre  pour  le  défendre 
contre  les  mutilations,  il  On  dit  aussi 

corselet,  et  ARMURE, 

—  Chir.  Espèce  de  bandage,  qui  en- 
veloppe la  plus  grande  partie  du  tronc. 

Il  Corset-bandage.  Appareil  destiné  à 
rétablir  la  respiration  cliez  les  as- 
phyxiés, à  l'aide  do  la  compression 
exercée  sur  la  poitrine  et  l'andomen. 

—  Enctcl.  Cost.  Si  les  femmes  grecgues  et  romaines 
ignoraient  le  corset,  elles  en  avaient  loquivalenî  ;  les 
premières  dans  le  strophion,  le  stéthodesmis,  les  autres 
dans  le  tasnia,  le  zona,  les  fascix  mamil- 
lares,  etc.  C'étaient,  pour  la  plupart, 
des  systèmes  de  bandelettes  d'étoffe, 
sans  qu'on  puisse  affirmer  que  le  cuir 
en  fût  absent.  Tous  étaient  destinés  à 
soutenir  les  seins  et  aussi  à  les  compri- 
mer dans  la  mesure  qu'exigeait  l'idée 
que  les  anciens  se  faisaient  de  la  beauté 
féminine.  Il  n'est  guère  admissible  que, 
pendant  le  moyen  âge,  où  leurs  vête- 
ments modelaient  les  formes  jusqu'aux 
hanches,  les  femmes  aient  abandonné 
le  désir  d'avoir  la  taille  bien  prise. 
Aussi  remarque-t-on  sur  les  statues  de 
cette  époque  qu'elles  portaient  soit  deux  robes  super- 
posées et  artistement  serrées,  soit  une  sorte  do  justau- 
corps ajusté ,  qui  dessinait  leur  buste 
depuis  le  cou  jusqu'aux  hanches  et  qui 
apparaît  assez  nettement  sous  la  robo. 
La  cotte  hardie  se  moulait  sur  la  poi- 
trine, non  sans  la  comprimer  parfois.  Au 
xiv»  siècle,  le  décollctage  était  d'un  usage 
courant  :  Isabeau  do  Bavière,  la  femme 
de  Charles  VI,  on  abusait;  par  suite,  on 
lui  attribue  l'invention  des  corsages  ren- 
forcés de  lames  métalliques  ou  do  baleine. 
Dès  lors,  la  basquine  de  velours,  avec 
une  armature  do  fer  et  un  buse  en  corne, 
eu  bois  ou  en  métal,  fit  partie  du  trous- 
seau des  femmes.  Les  musées  do  Carna- 
valet, de  Cluoy  et  d'autres  collections  con- 
servent dos  spécimens  d'armatures  de  fer 
qui  semblent  plutôt  des  instruments  de 
supplice  que  des  objets  de  toilette.  La 
modo  de  ces  engins  dura  pendant  des 
siècles,  car,  bien  que  Marie  do  Médicis  eût  importé  d'Ita- 
lie le  vcrtuqadin,  qui  amplifiait  les  hanches,  et  le  corcet 
baleiné  ou  faus- 
se panse ,  qui 
rectifiait  le 
reste,  on  re- 
trouve encore 
des  armatures 
do  bustejusque 
sous  Louis  XV 
et  LouisXVI.Il 
fallait  que  les 
tailles  devins- 
sent plus  fines, 
à.  mesure  que 
les  paniers  de- 
venaient plus 
larges;  il  fallait 
que  les  gorges 
remontassent  à 
mesure  que  les 
ceintures  des- 
cendaient. La 
Révolution  , 
dans  son  amour  pour  l'imitation  de  l'antiquité,  en  revint 
aux  ceintures  et  aux  bandelettes  grecques  et  romaines. 
Il  en  fut  ainsi  jusqu'en  1815.  Mais,  sous  la  Restau- 
ration, le  corset  baleiné  reprit  toute  sa  faveur  et  ne 
l'a  plus  quittée.  Cependant,  on  peut  espérer  que,  sous 
l'innuerico  des  exercices  physiques  que  pratiquent  les 
nouvelles  générations  déjeunes  filles,  les  corsets  baleinés 
iront  rejoindre  dans  les  musées  les  armatures  de  nos 
aïeules,  et  que  les  femmes  de  l'avenir  entendront,  dans 
l'intérêt  mémo  de  leur  beauté,  les  hygiénistes  leur  recom- 
mandant de  ne  porter  quo  des  vêtements  qui  laissent  leur 
organisme  accomplir  librement  ses  fonctions. 

—  Quant  au  mot  corset,  il  n'a  pris  sa  signification  mo- 
derne que  dans  les  premières  années  du  xis"  siècle;  au- 
cun dictionnaire  ne  le  mentionne  avant  1820.  Les  corsets 
du  moyen  âge  étaient  des  corps  ou  surcots,  avec  ou  sans 
manches,  portés  par  les  hommes  :  ceux  des  femmes  étaient 
des  robes  de  dessus,  ordinairement  sans  manches,  et  do 
longueur  variable.  Le  corset  à  armer  est  un  terme  par 
lequel  on  enten- 
dait, au  moyen 
âge,  toute  dé- 
fense do  corps 
on  cuir,  en  acier 
lamé  ou  d'une 
seule  pièce,  qui 
défendait  le  tho- 
rax. Au  xv«  siè- 
cle ,  corset  de- 
vient synuii'  ni" 
do  corselrt . 

—  Chir.  inrsrt 
orthopédique. 
Los  corsets  or- 
thopédiques sont 
spécialement 
destinés  au  redressement  des  déviations  do  la  taille.  Ils 
so  composent  généralement  d'une  ceinture  métallique  rem- 


Corset  de  femme 

(1515). 


Corset  lie  fumme 
(xvie  s.). 


Corset  h.  armer- 


302 

bourrée,  évasée  do  manière  à  s'appuyer  sur  la  saillie  des 
hanches,  munie  d'une  ou  de  doux  tiges  s'élevant  sur  les 
côtés  du  corps,  et  se  terminaot  par  un  croissant  recourbé, 
destiné  à  soutenir  l'aisselle  du  côté  qui  incline  ;  des  plaques 
de  pression  pour  comprimer  les  parties  saillantes,  des  res- 
sorts pour  tendre  les  différentes  pièces  do  l'appareil  et 
^des  courroies  matelassées  pour  réunir  ces  différents  or- 
ganes complètent  le  corset  orthopédique, 

—  Techn.  L'industrie  du  corset  comprend  deux  caté- 
gories distinctes  :  le  corset  cousu  et  le  corset  tissé. 

Le  premier  consiste  dans  Icnserable  cousu  des  diverses 
pièces  qui  constituent  le  corset  proprement  dit,  et  dont 
l'ajustement  est  une  simple  opération  de  couture.  Le  second, 
appelé  aussi  corset  sans  couture,  est  fait  d'un  seul  morceau 
d'étoffe  tissée  d'une  faeon  convenable  afin  d'offrir  les  élar- 
gissements et  rétrécissements  néces- 
saires pour  son  adaptation  au  buste. 

CORSETER  (rad.  corset.  —  Double 
le  t  devant  une  syllabe  muette  :/e 
corsette,  tu  corsettes)  v.  a.  Mettre  un 
corset  à.  i!  On  dit  aussi  coRsiiR. 

Se  corseter,  v.  pr.  Mettre  son 
corset. 

GORSETIER  ((i-^),ÈRE  n.  Personne 
qui  fait  des  corsets,  ii  Adjectiv.  :  Ou- 
vrière CORSETIÈRE. 

GORSEUL,  comm.  des    Côtes-du-  Corset. 

Nord,  arr.  et  à  11  kilom.  de  Dinan; 
3.165  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Minoteries.  Ruines  romaines. 
Corseul  fut  jadis  la  capitale  ou  du  moins  une  des  villes 

Frincipales  des  Curiosolites,  l'un  des  peuples  habitant 
Armorique  à  l'époque  de  l'invasion  romaine. 

GORSHAM  Hegis,  petite  ville  d'Angleterre  (comté  de 
W' ilts)  ;  3.800  hab.  Carrières.  Beau  château.  Ancienne  rési- 
dence des  rois  saxons. 

GORSI  (Giovanni),  clianteur  italien,  né  à  Vérone  en  1822, 
morlàMonzaen  1890.11  commença  l'étude  du  droit  à  Pa- 
doue,  puis  so  laissa  emporter  par  son  goût  pour  la  mu- 
sique. Doué  d'une  jolie  voix  do  baryton,  il  débuta  au 
théâtre  Re,  de  Milan,  et  fut  presque  aussitôt  engagé  à 
la  Scala  (1847).  De  1856  à  1859,  Corsi  obtint  de  grands 
succès  au  Théâtre-Italien  de  Paris,  où  il  se  fit  surtout 
applaudir  dans  Lucrezia  Borgia,  Migoletto ,  Béatrice  di 
7'enda,  Poliuto,  Maria  di  liohan,  etc.  Quelques  années 
après,  il  accepta  les  fonctions  de  professeur  au  Con- 
servatoire de  Saint-Pétersbourg.  Il  revint  se  fixer  en 
Italie. 

CORSIA  n.  m.  Genre  d'orchidacées  pouvant  être  pris 
comme  le  type  d'une  petite  famille,  di«:e  des  corsiacées. 
(Les  corsias  sont  des  plantes  herbacées,  sans  feuilles, 
à  tige  écaiileuse  terminée  par  une  seule  fleur;  elles  sont 
parasites  sur  les  arbres  des  forêts.) 

CORSIACÉES  n.  f.  pi.  Petite  famille  d'orchidacées,  voi- 
sin des  burmanniacées.  —  Une  corsiacée. 

GORSICANA,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  du  Texas 
[comté  do  Navarro]);  6.500  hab.  Ch.-l.  du  comté  de  Navarre. 
Ecole  militaire  et  collège  catholique. 

GORSIER  {si-é)  n.  m.  Chêne-liège,  appelé  également 

CORCIER. 

GORSIN  (de  l'anc.  fr.  Coj^ssin;  du  bas  lat.  Caorcinus,  ha- 
bitant do  Cahors)  n.  m.  Banquier,  usurier,  marchand  d'ar- 
gent. Il  n'est  usité  que  dans  la  locution  :  Enlever  quel- 
qu'un comme  un  corsin  ou  un  corps  saint,  L'enlever  de 
vive  force.  (Le  pape  Jean  XXII  avait  attiré  auprès  de  lui, 
do  Caliors,  sa  ville  natale,  à  Avignon,  uue  foule  de  petits 
financiers  qui  avaient  le  privilège  d'exiger  certains  aroits 
qu'il  avait  créés.  Les  vexations  qu'ils  commetiaient  les 
rendaient  si  odieux  qu'on  les  chassait  de  partout,  et  que, 
lorsqu'on  lo  pouvait,  on  les  enlevait  subitement  et  sans 
forme  de  procès,  ce  qui  a  donné  lieu  au  dicton  :  Enlever 
quelqu'un  comme  un  corsin.  Ce  dernier  mot,  corrompu,  est 
devenu  corps  saint.) 

GORSINI,  grande  famille  florentine  qui  remonte  au 
xni=  siùc]c,niais  dont  l'illustration  date  surtout  du  xvii". 
Les  membres  les  plus  connus  sont  :  André  Corsini, 
(V.  l'art,  suiv.);  —  Laurent  Corsini,  né  en  1658,  mort 
en  1740.  [Il  fut  pape  en  1730  et  mérita  une  statue  de  la 
reconnaissance  des  Romains.  (V.  Clémknt  XII.)  II  res- 
taura lepa^aw  Corsiiii,  à  Rome];  —  don  Thomas  Corsiui, 
prince  de  Sismano.  homme  politique  italien,  né  à  Rome 
en  1767,  mort  en  1856.  [11  fut  un  des  plus  ardents  partisaus 
de  Pie  IX,  et  fut  nommé  sénateur  (maire)  de  Rome 
en  1847.  Après  la  fuite  de  Pie  IX  à  Gaéte,  il  se  retira  à 
Florence]  ;  —  don  Neri  Corsini,  frère  du  précédent,  né 
en  1771,  mort  en  1845,  à  Florence.  [II  fut  premier  ministre 
libéral  du  grand-duc  de  Toscane  Léopold  II,  en  1832];  — 
don  André  Corsini,  (ils  aîné  de  don  Thomas,  né  à  Rome 
en  1S04,  mort  en  1868.  [Il  fut  ministre  des  affaires  étran- 
gères do  Toscane,  en  1849]  ;  —  don  Neri  Corsini,  marquis 
de  Lajatico,  deuxième  fils  de  don  Thomas,  né  à  Florence 
en  1805,  mort  en  1859.  [Il  fut  l'un  des  chefs  du  parti  libéral 
en  Toscane.  Ministre  de  la  guerre  et  des  affaires  étrangères 
dans  le  cabinet  libéral  Ridolfi  en  1848,  il  se  retira  dans  la 
vie  privée  lors  de  la  révolution  do  1848,  et  émigra  mémo 
en  Piémont,  à  la  restauration  de  Léopold  IL  Eu  1S56,  le 
grand-duc,  acculé  à  une  nouvelle  révolution,  lui  offrit  lo 
pouvoir;  mais,  plutôt  que  de  consentir  au  rétablissement 
de  la  constitution,  il  préféra  l'exil.  Don  Neri  fut  envoyé 
comme  ambassadeur  à  Londres  par  le  gouvernement  pro- 
visoire, et  mourut  subitement  la  même  année.] 

GORSINI  (saint  André),  né  à  Florence  en  1302,  mort  i 
Fiesole  en  1373.  Il  appartenait  à  la  famille  dos  précé- 
dents. Ses  parents  avaient,  au  début  de  leur  mariage, 
fait  le  vœu  do  consacrer  à  Dieu  l'aîné  de  leur  enfants. 
André,  qui  naquit  lo  premier,  montra  d'abord  les  plus 
mauvaises  inclinations;  mais,  à  l'âge  de  quinzo  ans,  in- 
struit du  vœu  fait  par  ses  parents,  il  se  convertit  tout  à 
coup  et  entra  dans  l'ordre  des  carmes.  C'est  au  mo- 
nastère do  Florence  qu'il  fit  profession  et  reçut  lo  saccr- 
doro;  il  y  passa  plus  de  quarante  ans.  En  1362,  il  fut, 
malgré  sa  résistance,  sacré  évoque  do  Fiesolo,  et,  pon- 
d;int  les  douze  années  do  son  épiscopat,  unit  les  austé- 
rités monacales  au  zèle  et  au  dévouement  d'un  pontife. 
Lo  pape  Pio  V  l'envoya,  en  qualité  do  légat,  à.  Rologne; 
son  élnquonco  pacifia  cotto  ville,  désolée  i»ar  la  guerre 
civile.  Il  mourut  ù  soixante  et  onze  ans,  entoure  de  la 


303     • 

v6u6ration  publiiiuo.  Urbain  VIII  lo  canonisa  lo  20  octobre 
1629.  —  Fôto  lo  G  jaavior. 

CORSINI  (Barthélémy),  poète  italien,  né  à  Uarberino 
prôs  do  Florence,  mort  eu  1G75.  On  lui  doit  la  première 
traduction  d'Auacréon  en  vers  italiens  et  un  poùmo  hôroï- 
comii[UO  :  Torrackionc  desolato  (1768). 

GORSINI  (Edouard),  savant  italien,  nô  à  Fanano  on  1702, 
mort  à  Piso  on  1765.  Il  fut  professeur  de  philosophie  à 
l'univorsito  do  Piso  on  1735,  puis  professeur  de  bollos- 
lottros  à  la  mômo  université.  Général  do  l'institut  des 
écoles  pies  à  Rome,  do  1756  à  1762,  il  revint  ousuito  à  Piso, 
Il  était,  de  son  vivant,  à  la  tôto  du  mouvement  dos  études 
Iiistoriquos,  et  il  a  laissé  une  foule  d'ouvragos,  soit  géné- 
raux :  Institutiones  philosophiez  ac  mathematics^,  ad  iisum 
sco/arujnpianmi (173 1-1734);  Elementi di  matcmatica{n23)  ; 
soit  relatifs  à  l'antiquité  grecque:  ses  Fasti  attici  (1744- 
1756),  encore  justement  célèbres,  et  Dissortaliones  quatuor 
arjonistic-e  quious  Ohjtnpioi'um,  Pytkiorum,  JVemeorum  atgue 
J&thmioDwi  tempus  inquiritw  ac  demotistratur{nAl);  Notx 
Gr.vchorum  (1749);  Inscriptiones  attiae  (1752);  soit  rela- 
tifs à  l'antiquité  romaine  ;  .Séries  pnefectorum  UrbisŒomx) 
nh  urhe  condita  usque  ad  annum  1753  (1763).  et  enfin  doux 
bisser tationes  de  Armeniorum  regum  et  Arsacidarum  epocha 
(1754). 

Corsini  (galerih  et  palais),  à  Rome.  Le  palais  Cor- 
sini,  l'un  des  plus  beaux  de  Rome,  appartenait  primitive- 
ment aux  Riani,  neveux  do  Sixte  IV  ;  il  a  été  rendu  célèbre 
par  le  séjour  de  la  reine  Christine  de  Suède,  qui  y  mourut 
en  1639.  Les  princes  Corsini,  devenus  propriétaires  do  ce 
palais,  à  l'époque  où  l'un  deux  était  pape,  sous  le  nom  de 
Clément  XII,  chargèrent  l'architecte  Fuga  de  i'ombcUir 
ot  do  le  reconstruire  en  partie.  Une  galerie  des  plus 
riches,  comprenant  des  toiles  des  maîtres  italiens,  espa- 
gnols et  flamands,  ajoute  à  l'intérêt  que  présente  ce  palais. 
C'est  au  prince  Thomas  Corsini,  amateur  éclairé,  que  la 
galerie  et  la  bibliothèque  doivent  leurs  principales  ri- 
chesses. Attenante  à  ce  palais  est  une  villa  dont  les  jar- 
dins s'étagent  sur  lo  versant  du  Janiculo. 

CORSINIE  [nî  —  de  Corsini,  n.  pr.)  n.  f.  Bot.  Genre  de 
cryptogames,  delà  famille  des  hépatiques,  tribu  desric- 
ciées,  renfermant  une  seule  espèce,  qui  croît  dans  l'Eu- 
rope méridionale  :  Par  la  nature  de  sa  fronde,  la  coesinie 
se  rapproche  de  la  tagionie.  (C.  Montagne.) 

GORSINIÉES  {ni-é)  n.  f.  pi.  Bot.  Section  de  la  tribu  des 
ricciées,  dans  la  famille  des  hépatiques,  ayant  pour  type 
lo  genre  corsinie.  —  Une  CORSINIÉE.  il  On  dit  aussi  corsi- 

NIACÉES. 

CORSITE  (rad.  Corse,  nom  d'île)  n.  f.  Roche  éruptive, 
remarquable  par  sa  structure  en  nombreux  sphéroïdes. 
V.  DioBiTK  orhiculaire. 

GORSNED  [kor-snèd')  n.  f.  Coutume  judiciaire  anglo- 
saxonne,  qui  consistait  à  faire  avaler  à  l'accusé  une  boule 
de  pain  ou  de  fromage.  (On  jugeait  de  la  culpabilité  d'après 
la  facilité  avec  laquelle  elle  passait  dans  le  gosier.) 

CORSO  n.  m.  Nom  que  les  Italiens  donnent  à  leurs  pro- 
menades publiques. 

—  Par  ext.  Action  de  se  promener,  promenade  d'appa- 
rat :  Un  CORSO  aux  flambeaux. 

GORSO,  l'une  des  plus  importantes  rues  do  Rome. 
C'est  l'ancienne  via  Flaminia.  Elle  parta^'O  la  ville  en 
deux  parties  à  peu  près  égales  et  y  joue  le  môme  rôlo 
quo  les  Champs-Elysées  à  Paris  et  Hyde-Park  à  Lon- 
dres. La  plus  grande  animation  y  règne  lors  du  carna- 
val; elle  est  alors  encombrée  de  boutiques,  do  théâtres 
forains  et  do  voitures  de  masques,  qui  se  bombardent  do 
confetti.  Le  carnaval  s'y  terminait  autrefois  par  les  courses 
de  chevaux  barbes  en  liberté,  dites  courses  de   Darberi. 

CORSOMYZE  ou  CORSOMYZA  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères  brachycères,  famille  des  anthracidés,  caractérisé 

fiar  la  tête  plate,  avec  trompe  aussi  longue  que  lo  thorax, 
es  antennes  rapprochées  et  l'abdomen  ovale.  (Los  corso- 
myzes  sont  des  mouches  propres  au  sud  de  l'Afrique  ;  on 
oiî  connaît  cinq  ou  six  espèces.) 

CORSSEN  (Wilhelm),  philologue  allemand,  né  à  Brème 
en  1820,  mort  à  Berlin  en  1875.  Il  s'est  consacré  à  l'étude  des 
dialectes  do  l'ancienne  Italie,  en  particulier  de  l'étrusque. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Sur  la  prononciation,  le 
vocalisme  et  l'accentuation  de  la  langue  latine  (1858)  ;  Etudes 
criligues  ;  Appendices  sur  la  théorie  des  foi'mes  grammati- 
cales en  latin  (1871);  Sur  la  langue  des  Etrusques  (1874). 

CORSYRA  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  carnas- 
siers, famille  des  carabidés,  tribu  des  coptodérinés,  com- 
prenant des  formes  aplaties,  largement  arrondies,  pro- 
Sres  à  l'Asio  occidentalo  et  au  ïurkestan.  (On  en  connaît 
eux  espèces  ;  la  plus  commune,  très  répandue  on  Sibérie, 
est  fauve  variée  do  brun  ;  une  autre,  plus  rare,  est  propre 
au  Turkostan.) 

CORT  {kor)  n.  m.  Fortif.  anc.  Courtine  d'une  fortorosso. 

GORT  (Cornelis),  graveur  hollandais,  né  à  Horn  en  1530, 
mort  à  Homo  on  1578.  D'abord  élève  do  Jérôme  Cock,  il 
alla  à  Venise  travailler  pour  le  Tition,  puis  fonda,  û.  Rome, 
une  écolo  do  gravure  d  ou  sont  sortis  Augustin  Carracbe, 
Ph.  Joyo  ot  Ph.  ïhomassin.  Il  fit  une  sorte  de  révolution 
dans  la  gravure  par  sos  tailles  larges  ot  nourries,  et  en 
rendant  cliaquo  onjet  d'une  manière  dilTcrontc,  de  faf;ou  à 
donner  l'illusion  do  la  couleur. 

CORTA(Cbarles-Eustacho),  hommo  politique  frant-ais, 
no  à  Bayonno  on  1805,  mort  en  1870.  Après  avoir  été  avo- 
cat, sous-préfet  do  Dax,  il  fut  élu  député  do  1852  à  1803, 
puis  il  alla  au  Mexique,  oii  il  fut  placé  à  la  této  do  la  com- 
mission dos  finances  do  l'empire  do  Maximilien.  Ayant 
abandonné  le  siège  de  député,  quo  lui  avaient  donné  encore 
une  fois  ses  électeurs,  Corta  fut  appelé  au  Sénat,  on  1865. 

CORT  AIL  {tày)  n.  m.  Chalet  pour  les  gardours  de  trou- 
peaux, dans  les  Pyrénées. 

GoRTALE,  comm.  d'Italie (Calabre [prov.  de Catanzaro])  ; 
4.000  hah.  Ce  bourg  a  beaucoup  souffert  d'un  tremblement 
déterre,  lo  28  mars  1783. 

CoRTAMBERT  (Piorro-François-Eugèno),  géographe 
fran(;ais,  né  à  Toulouse  en  1805,  mort  ù  Paris  on  1881.  Il 
a  beaucoup  contribué  au  progrès  dos  études  géographiques 
on  France,  et  les  vulgarisa  par  la  publication  d'une  nério 
du  livres  classiques.  Ou  lui  doit  ausvi  uno  édition  uuuvoUo 


CORSINI 


CORT ETE 


ilo  la  Gi'of/ranlne  de  Malle-Drun  ;  un  Tableau  de  lu  Cockin- 
chine,  en  collaboration  avec  Léon  do  Rosiiy,  ainsi  qu'un 
grand  nombre  d'articles  dans  divers  recueils  ou  t'ouillos 
périodiques.  Il  a  rendu  aussi  do  réels  sorviccs  aux  tra- 
vailleurs on  qualité  do  bibliothécaire  au  département 
des  cartes  et  plans  à  la  Bibliothèque  nationale.  —  Sou 
frère,  Loois  Cortambert,  né  à  lioisdulin,  près  Dorapiorre 
(Saône-ot-Loire)en  1808,  mort  à  New-York  eu  1881,  so  fixa 
on  Amérique  oty  devint  un  des  représentants  les  plus  auto- 
risés do  la  presse  fran(;aiso  ;  il  publia,  on  collaboration  avec 
do  Tranaltos,  uno  Histoire  de  la  fjuerre  civile  des  Etats-  Unis 
de  IS6I  a  IS65.  —  Lo  lils  du  géographe,  Richakd  Cortam- 
bert, né  à  Paris  on  1836,  mort  à  Hyères  on  1884,  est 
entré  comme  son  père  à  la  section  géographique  de  la 
Bibliothèque  nationale  ot  s'est  livré  comme  lui  à  l'étude 
do  la  géographie,  qu'il  a  surtout  envisagée  sous  lo  rap- 
port ethnographique  ot  pittoresque.  Son  principal  ouvrage 
est  uno  lYouvelle  histoire  des  eoyaijes  et  des  grandes  décou- 
vertes géographiques  (1885).  La  femme  do  ce  géographe, 
M""  Louise  Cortambert,  a  publié,  sous  lo  pseudonjuie 
do  Charlotte  de  Latouk,  le  Langage  des  fleurs. 

CORTAN  n.  m.  Ancienne  mesure  do  capacité  usitée  en 
Espagne,  valant  :  pour  le  vin,  T'.ôS;  pour  l'huile,  4',  12. 
Il  On  dit  aussi  ot  mieux  quartan. 

CORTAZAR,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Guanajuato); 
10.175  hab.  Ch.-l.  d'un  district  peuple  de  13.064  hab. 

CORTE  {té  —  lat.  Cenestum),  ch.-I.  d'arr.  do  l'ile  et  du 
dép.  de  la  Corse,  à  55  kilom.  d'Àjaccio,  près  du  confluent  de 
laRestouica  et  duTavignano;  5.000  hau.  {Corîenais, aises.) 
Exploitation  et  scieries  de  marbre,  fabriques  de  pâtes 
d'Italie.  Commerce  de  marbre,  pâtes,  fruits,  vins.  Corte 
s'étend,  irrégulière  et  pittoresque,  sur  le  versant  escarpé 
qui  domine  une  vallée  fertile,  avec  des  oliviers,  des  vignes, 
des  jardins  et  des  villas.  Paoli  on  Ht  la  capitale  do  son  gou- 
vernement. Le  château  date  du  xvi*  siècle.  Ruines  du  cou- 
vent Saint-François  (résidence  de  Paoli),  statue  do  Paoli. 
—  L'arrondissement  a  16  cant.,  108  comm.,  59.504  hab.  ;  et 
Corte  est,  en  même  temps  que  le  chef-lieu,  la  seule  com- 
mune du  canton. 

Corte  de  Cortesi,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov. 
do  Crémone]),  non  loin  de  l'Oglio  ;  2.600  hab. 

Corte  de  Frati ,  comm.  d'Italie  (  Lombardie  [  prov. 
de  Crémone]);  2.500  hab. 

Corte  do  Pinto,  bourg  du  Portugal  (Alemtejo  [dis- 
trict do  Beja]);  3.645  hab. 

Corte  Olona,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de 
Pavie]),  sur  VOlona;  2.100  hab. 

Corte  (Jérôme),  historien  italien  du  xvi"  siècle,  auteur 
de  la  plus  ancienne  histoire  de  Vérone,  des  origines  à  1560, 
Storia  di  Vérone  ("Vérone,  1594). 

Corte  (Juan  de  La),  peintre  espagnol,  né  à  Madrid  en 
1597,  mort  dans  cette  ville  en  1660.  Il  reçut  des  leçons  do 
Vélazquez  et  devint  peintre  du  roi.  Il  se  distingua  comme 
peintre  d'histoire  et  de  paysage.  On  cite  parmi  ses  grands 
tableaux,  peu  nombreux,  \^ Incendie  de  Troie,  VEnlèvemcnt 
d'HélènCy  Valence  del  Pô  secourue  par  Charles  Colonnu, 
qu'on  voit  dans  le  Retire  ou  salle  du  royaume,  à  Madrid. 

Cortegada,  bourg  d'Espagne  (Galice  [prov.  d'Orensel), 
sur  le  Miiïo  ;  3.765  hab.  Eaux  thermales  et  établissements 
de  bains  très  fréquentés. 

Cortegana,  bourg  d'Espagne  (Andalousie  [prov.  de 
Iluelva]),  près  de  la  source  du  Chanza,  affluent  du  Gua- 
diana;  4.700  hab.  Mines  de  cuivre.  Huiles  et  vins. 

cortège  {tèf  —  ital.  corteggio;  do  corte,  cour)  n.  m. 
Réunion  plus  ou  moins  nombreuse  dn  personnes  :  1"  qui 
accompagnent  un  personnage  pour  lui  faire  honneur  : 
Le  CORTÈGE  d'un  roi  ;  2»  qui  vont  ensemble  vers  un  mémo 
endroit,  ou  qui  suivent  quehiu'un  ou  quelque  chose  :  Cor- 
tège jfunèbre.  Le  CORTÈGE  du  bœuf  gras. 

—  Par  dénigr.  Troupe  d'adulateurs  empressés  :  Cor- 
tège de  flatleurs. 

—  Fig.  Suite,  série,  accompagnement  :  Les  maladies 
sont  te  CORTÈGE  de  l'inconduile. 

Un  dieu,  qui  prit  pitié  de  la  nature  humaine, 
Mit  auprès  du  plaisir  le  travail  et  la  peine; 
La  crainte  l'éveilla,  l'espoir  guida  ses  pas; 
Ce  cortè<jc  aujourd'liui  raccompagne  ici-bas. 

VOLTAUtE. 

CORTÉGEANT  (jan),  ANTE  n.  Personne  qui  fait  cortège. 

CORTÉGER  {je.  —  Prend  un  s  après  lo  g  toutes  les  fois 
(lue  la  terminaison  commence  par  un  a  ou  un  o  :  iVo»*  corté- 
qrons.  Je  cortégeais)  v.  a.  Faire  cortège  à  :  Cortéokr  un  roi. 
(Ce  mot  appartient  au  stylo  burlesque.) 

CORTELUNI  (Camille),  virtuose  et  compositour  italien, 
ni'i  dans  la  seconde  moitié  du  xvl"  siècle,  fut  surnommé  il 
'Violino,  à  cause  de  son  grand  talent  d'exécution  sur  lo 
violon.  Cot  artiste  s'est  particulièrement  distingué  dans 
la  composition  de  la  musique  d'église.  Il  a  publié  un  grand 
nombre  do  messos  à  quatre,  cina,  six,  sept  ot  huit  voix,  des 
psaumes  â  six  ot  huit  voix,  des  litanies  à  cinq,  six  ot  sept 
voix,  des  Magnificat  â  six  voix  ot  dos  motets. 

Cortemaggiore,  comm.  d'Italie  (Emilie  fprov.  do 
Plaisance]),  sur  l'Arda,  affluent  du  Pô;  4.500  hab. 

CORTEMARK,  bourg  do  Belgique  (prov.  do  la  Flandre 
occid.  [arrond.  admin.  do  Dixmudo,  arrond.  judic.  de  Bru- 
ges)); 4.  521  hab.  Fabriques  do  lainages,  teintureries. 

CORTEMIGLIA,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Coni)), 
sur  la  Borinida;  3.350  hab.  Ruines  d'un  anciou  chitoau. 

CORTÉPINITANNIQOE  (du  lat.  cortex,  ocorco  ;  pi'iiu», 
pin,  et  de  tanniquc)  adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'où  retire 
de  l'écorco  du  pin. 

CORTENBERG,  comin.  brabançonne  (arrond.  do  Lou- 
vain).  Jean  III,  duc  de  Brabant,  y  octroya,  on  131J,  à  sos 
sujets  une  charte  comportant  le  fonctionnement  régulier 
d'une  assemblée  de  la  noblesse  et  do  la  bourgeoisie. 

CORTE-REAL,  nom  de  doux  navigateurs  portugais, 
nos  vers  la  secondo  moitié  du  xv"  siècle,  dont  le  père  et 
le  frère  aine  furent  capitaines  d'Angoa  (llo  Tercoira)  et  do 
Saint-Oeorgos.  Lo  plusjouuo,GASi'AK"Corte-Beal, obtint, 
on  1500,  du  roi  Emmanuel  lo  Fonuné  un  privilège  A  l'eflot 
do  tenter  do  neuvoUos  entreprises  maritimes  et  lu  capi- 
tainerie dos  terres  ot  dos  lies  qu'il  découvrirait.  Parti  do 
Lisbonne  ou  do  l'Ile  do  Tercoira,  il  rentra,  quolquos  mois 


plus  tard,  en  Portugal,  ayant  découvert  la  Terre-Verts 
(cûto  sud  du  Labrador,  ou  partie  soptentrionalo  do  Terre- 
Neuve),  puis  repartit,  dès  le  début  de  1501,  avec  trois  cara- 
velles pour  y  retourner.  Les  bâtiments  dirigés  par  Gaspar 
Corte-Real  arrivèrent  alors  dans  les  mémos  parages  ;  mais 
celui  que  montait  le  navigateur  n'en  revint  jamais.  Les 
deux  autres  caravoUos  rentrèrent  à  Lisbonne  en  octobro 
1501,  après  avoir  vu  le  Groenland.  —  Cinq  mois  plus  tard, 
Miguel  Corte-Real  partit  à  la  recherche  de  son  frère 
cadet  Gaspar  (mai  1502);  il  fit  naufrage  à  son  tour,  sur  la 
côte  de  Terre-Neuve  ou  au-x  alentours  de  l'entrée  du  golfe 
du  Saint-Laurent.  —  L'aîné  do  la  famille,  Vasqueanes, 
voulut  aller  rechercher  ses  doux  frères  puînés  ;  mais  le  roi 
de  Portugal  l'on  empocha  après  avoir  fait  lui-mêmo  jiartir 
deux  navires  à  la  reclierchedo  Gaspar  et  Miguel  Corte-Real 
(1503).  —  Enfin,  en  1574,  un  petit-neveu  des  navigateurs, 
appelé  aussi  Vasqdeanes,  envoya  sans  succès  un  navire 
à  la  découverte  du  passage  nord-ouest. 

CoRTE-REAL  (Jeronymo),  poète  portugais,  né  en  1540, 
mort  vers  1593.  Il  servit  comme  chef  d'escadre  dans  les 
Indes  et  fut  fait  prisonnier  à  la  bataille  d'Alcaçar-Quivir 
en  157S.  Il  s'adonna  à  la  peinture,  i  la  musique  et  â  la 
poésie.  Il  a  écrit  trois  poèmes,  dont  l'un,  qui  a  fait  sa  ré- 
putation :  le  Naufrage  de  A/anoel  de  Sou;a  Sepulveda  et  de 
sn  femme  Lianor  de  Sa,  a  été  publié  eu  1593  et  traduit  on 
français  par  Ortaire  Fournier  (Paris,  184S).  Le  sujet  en 
avait  été  brièvement  indiqué  par  Camocns  dans  trois 
stances  des  Lusiades.  Ses  deux  autres  poèmes  célèbrent 
l'un  le  siège  de  Diu,  l'autre  la  bataille  de  Lépante. 

CORTÊS  {tèss  —  plur.  du  mot  espagn.  corte,  cour)  n.  f.  pi. 
On  appelle  ainsi,  en  Espagne  et  en  Portugal,  les  assem- 
blées législatives  ou  parlements  :  Les  cortès  ou  Cortès. 
—  Encycl.  En  Espagne,  les  cortès  sont  nées  de  très  an- 
ciennes assemblées  représentatives  appelées  conciles,  ot 
dont  l'institution  remontait  aux  Visigeths.  Ces  corps  repré- 
sentatifs, qui  ont  pris  plus  tard  le  nom  de  cortès,  et  dont 
l'évolution  aboutit  au  parlement  espagnol  actuel,  ont 
subi  de  nombreuses  vicissitudes.  Aussi  longtemps  que 
l'Espagne  ne  fut  pas  unifiée,  mais  morcelée  en  un  certain 
nombre  d'Etats,  il  y  eut  des  cortès  spéciales  â  chacun 
d'eux.  D'une  manière  générale,  on  peut  comparer  les 
anciennes  cortès  espagnoles  â  ce  qu'étaient,  dans  l'ancienne 
France,  les  états  généraux  ;  autrement  dit,  c'étaient  des 
assemblées  assez  irrégulièrement  constituées,  auxquelles 
les  souverains  ne  recouraient  guère  que  selon  leur  bon 
plaisir.  C'est  ainsi  que,  sous  la  domination  des  Bourbons 
d'Espagne,  les  cortès  furent  traitées  exactement  par  la 
royauté  comme  l'étaient  les  états  généraux  par  les  Bour- 
bons de  France  :  elles  étaient  très  rarement  convoquées, 
et  presque  uniquement  en  vue  de  donner  plus  d'éclat  au 
couronnement  des  souverains. Lors  do  l'étiiblissement  de  la 
domination  française  en  Espagne,  en  1808,  Napoléon  I'' 
fit  revivre  l'institution  des  cortès,  qui  se  mourait.  11  con- 
voqua, à  Bayonne,  une  junte  nationale,  qui  proclama  la 
royauté  de  Joseph  Bonaparte,  et  élabora  une  constitution 
nouvelle.  Plus  tard,  les  cortès,  réunies  à  Cadix,  votèrent 
la  fameuse  constitution  démocratique  de  1812,  qui  établis- 
sait une  Chambre  unique.  En  1814,  lors  de  la  Restauration, 
l'institution  des  cortès  disparut  avec  lo  rétablissement  du 
pouvoir  absolu.  Mais,  en  1820,  Ferdinand  VII  fut  obligé  de 
reconnaître  cette  même  constitution  de  1812,  qu'il  avait 
abrogée.  A  partir  de  cette  époque,  la  composition  et  le 
caractère  des  cortès  varièrent  selon  les  alternatives  du 
régime  conservateur  ou  du  régime  libéral,  ot  cola  jusqu'à 
la  constitution  du  30  juin  1876,  qui  donna  aux  cortès  leur 
forme  actuelle.  Elles  comprennent  deux  Chambres,  lo 
Sénat  et  la  Chambre  des  députés  {Congreso).  Le  Sénat  so 
compose  de  sénateurs  de  droit,  de  sénateurs  nommés  à  vie 
par  la  Couronne  ot  de  sénateurs  élus  par  les  corporations 
de  l'Etat  et  les  plus  forts  imposés  ;  en  tout,  360  membres. 
La  Chambre  est  élue  à  raison  d'un  député  au  moins  par 
50.000  habitants. 

En  Portugal,  l'origine  dos  cortès  remonte  aussi  à  l'insti- 
tution de  la  royauté  ;  elles  y  ont  subi  un  développement  à 
peu  près  analogue  à  celui  des  cortès  espagnoles.  Elles 
comprennent  aujourd'hui  deux  Chambres  :  celle  des  pairs, 
composée  de  membres  à  vie  et  de  membres  héréditaires 
nommés  par  lo  roi,  sans  détermination  do  nombre  ;  et  cello 
des  députés,  élective  et  temporaire. 

CORTES  de  la  Frontera,  ville  d'Espagne  (Andalou- 
sie [prov.  do  Malaga)),  au  pied  de  la  Serrania  do  Ronda; 
5.000  hab.  Vins  et  eaux-do-vie. 

CORTESE  DEL  MONTE  (Horsilie),  femme  poète  ita- 
lienne, neo  à  Rome  en  1529,  morte  vers  la  fin  du  xvi"  siè- 
cle. Veuve  à  vingt-trois  ans  de  del  Monte,  neveu  du  pape 
Jules  III,  elle  refusa  do  so  remarier,  s'adonna  â  la  poésie 
ot  fut  une  des  plus  aimables  et  des  plus  spirituelles  femmes 
do  son  temps.  Jules  UI  lui  nt  don  do  la  souvorainetô  do 
Ncgri.  On  a  d'elle  des  Poésies,  publiées  dans  les  Jiimo 
dette  donne  romane  (1575). 

CORTESE  (Jules-César),  poète  napolitain,  né  â  Naples 
vers  1570,  mort  vers  1630,  acquit  dans  le  genre  burlesque 
uno  brillante  réputation.  On  a  do  lui  d'amusants  poèmes 
satiriques  ;  la  Vajasseidc;  Micco  Passaroinnamorato;  Cer- 
riglio  incantato;  uno  pastorale,  la  Hosa;  Aventuras  rfi 
Ciulio  et  di  Perna,  roman  ou  proso,  etc. 

CORTESI  (Adélaïde),  cantatrice  italienne,  née  vers  ISSrn 
morte  â  Florence  en  1889.  Elle  débuta  au  théfttro  do  la 
Pergola  de  Florence,  fut  engagée  ensuite  â  laCanoWiiana 
do  Milan,  puis  au  Théâtre-Italien  do  Saint-Pétershourg. 
Au  cours  d'un  voyage  triomphal  eu  Amérique,  cllo  épousa 
un  journalisto  ot  agent  théâtral  nommé  GiacomoServadio, 
qui  devint  banquier,  millionnaire  et  député  au  parle- 
ment italien.  Servadie  acheta  *  Floronco  lo  palais  do  la 
ruo  Cavonr,  qui  appartenait  A  Rossini,  et  là,  sa  lomnio 
avant  quitté  le  théâtre,  tous  doux  donneront  des  létes 
princièrcs  auxquelles  prenait  part  toute  lanstocratio 
florentine. 

CORTÉSIE  (;(  —  do  Coi'(e:,  navigateur  ospagu.|  n.  f. 
Genre  de  borraginées-cordiéos,  ronformaut  uno  soulo  es- 
pèce, qui  croit  aux  environs  do  Buonos-Ayros. 

CORTÈTE  (François  dk),  seigneur  do  Cambos  ot  do 
Pradcs,  pecie  ugonais.né  vers  la  fin  do  1585  ou  lo  commen- 


cement do  15S0  près  d'Ageu,  mort  A  Hautelago  eu  1067. 
Entré  fort  jeune  dans  la  carrière  des  armos,  il  suivit 
d'abord  la  fortune  militaire  du  maréchal  de  France  Lsiinr- 
bès  do  Lussan,  puis,  vers  1039,  il  servit  sous  les  ordros 
d'Adrien  do  Montluc.  Pou  après,  il  renonça  â  la  vio  puor- 
rièro  et  so  relira  dans  ses  terres  do  I  Agenais.  Il  coin- 


Corter. 


CORTEZ  —   CORUNCANIUS 

posa  divers  ouvrages  écrits  en  dialecte  d'Agen,  dont  les 
meilleurs  furent  publiés  après  sa  mort  par  son  fils  Jean- 
Jacques.  Il  reste  de  lui  trois  pastorales  théâtrales  :  Mira- 
moimdo,  liamounet,  Sancho  Pansa,  et  des  compositions 
détachées  de  divers  genres,  parmi  lesquelles  la  plus  im- 
portante et  la  plus  souvent  citée  est  celle  que  lui  inspirè- 
rent les  débordements  de  la  Garonne  et  leurs  etfets  des- 
tructeurs sur  la  promonade  agenaise  du  Gravier,  la  Lei^mos 
del  Grabè  (les  Larmes  du  Gravier).  Cortète  est  l'un  des 
meilleurs  poètes  gascons  du  xvii'  siècle.  En  1890,  les  ciga- 
liers  et  les  félibres  lui  ont  élevé  un  monument  à  Agen. 
GORTEZ  (Fernand),  conquérant  du  Mexique,  né  àMedel- 
lin  (Estrémadure)  en  HS5,  mort  à  Castilleja  de  la  Cuenta 
(près  de  Séville)  en  lô-iî.  Il  partit  dès  150-i  pour  Saint-Domin- 
gue (Hispaniola),  où  il  allait  rejoindre  son  parent  Nicolas 
de  Ovando.  En  1511,  il  suivit  Die^o  Velasquez  de  Léon  à 
Cuba,  et  fut  désigné  par  lui  pour  diriger  l'expédition  qu'il 
envoyait  à  la  conquête  du  Mexique."  Cortez  quitta  Cuba 
en  1519,  avec  onze  bâtiments,  et  débart|ua  à  Saint-Jean- 
d'Ulloa.  d'où  il  se  lanra.  après  avoir  jeté  ses  navires  à  la 
côte,  sur  les  pentes  de  l'Anahuac.  Cortez  ga^^na  Mexico, 
où  il  fut  amicalement  reçu  par  Montézuma,  qui  dut  bientôt 
Tenir  résider  au  milieu  des 
Espagnols,  puis  se  recon- 
naître le  vassal  et  le  tribu- 
taire de  Charles-Quint. 

Mais,  lorsque  Cortez  vou- 
lut renverser  les  temples  des 
Aztèques,  il  se  heurta  à  une 
résistance  inattendue.  Au 
même  moment,  accusé  d'as- 
pirer à  fonder  un  royaume 
indépendant,  il  étaitmenacé 
par  une  expédition  espa- 
gnole que  Velasquez  avait 
envoyée  sous  les  ordres  do 
Narvaez,  pour  le  réduire 
à  l'obéissance,  et,  lorsqu'il 
gagna  Mexico  après  avoir 
battu  ses  adversaires  à  Zam- 
poalla,  il  trouva  ses  compa- 
gnons bloqués  par  les  Aztè- 
ques révoltés.  Il  lui  fallut,  après  la  mort  de  Monté- 
zuma, évacuer  Mexico  pendant  la  nuit  {la  nuit  triste)  dn 
\"  juillet  1520,  et,  pour  gagner  TIaxcala,  remporter  une 
victoire  sur  les  Aztèques  à  Otumba.  Six  mois  plus  tard, 
ayant  reconstitué  son  faible  corps  d'armée,  Cortez  repar- 
tait à  la  conquête  de  Mexico,  dont  il  s'empara  après  un 
siège  de  75  jours  (I52l).  Ce  fut  la  tin  de  l'empire  aztèque. 
Après  la  conquête,  Cortez  releva  Mexico  de  ses  ruines, 
y  attira  les  Espagnols,  mais  réduisit  les  Aztèj^ues  à  l'état 
d'esclaves.  Il  fit  procéder  à  l'élection  des  officiers  muni- 
cipaux, créa  un  conseil  d'administration,  à  l'instar  de 
ceux  de  la  mère  patrie  ;  fonda  des  églises,  des  hôpitaux, 
diverses  manufactures;  introduisit  dans  le  pays  de  nou- 
veaux animaux  domestiques,  et  }■  fit  cultiver  la  canne  à 
sucre,  la  vi^ne,  le  mûrier.  Après  avoir  soumis  la  province 
dePanuco.  il  entreprit,  en  1525,  dans  le  Honduras,  une  expé- 
dition inutile,  sur  laquelle  la  mort  de  Guatimozin  jette  une 
triste  rénommée.  (V. Guatimozin.) Un  peu  plus  tard, le  pou- 
voir administratif  et  judiciaire  du  Mexique,  appelé  alors  la 
Nouvelle-Espagne,  ayant  été  transféré  à  une  audience 
royale^  Cortez  so  rendit  en  Espagne  pour  se  disculper 
auprès  de  Charles-Quint  des  calomnies  iiont  il  était  noirci. 
Déoarqué  à  Palos,  en  mai  1528,  il  se  rendit  à  Madrid, 
confondit  ses  ennemis;  Charles-Quint  lui  confirma  son 
titre  de  capitaine  général  de  la  Nouvelle-Espagne,  érigea 
pour  lui  en  marquisat  la  vallée  d'Oaxaca,  lui  contera  l'ordre 
de  Saint-Jacques  et  lui  fit  épouser  Juana,  sœur  du  comte 
d'Aguilar. 

En  1530,  Cortez  reprit  le  chemin  du  Mexique,  s'occupa 
d'agriculture  dans  ses  immenses  propriétés,  puis  partit 
à  la  découverte  d'un  détroit  faisant  communiquer  l'océan 
Atlantique  avec  le  Pacififjue.  Ces  tentatives  n'ayant  pas 
réussi,  et  don  Antonio  de  Mendoza  ayant  été  envoyé  à 
Mexico  comme  vice-roi  do  la  Nouvelle-Espagne,  Cortez 
retourna  en  Espagne,  pour  faire  valoir  ses  droits  de  capi- 
taine général,  et  revendiquer  le  remboursement  des  sommes 
qu'il  avait  dépensées  dans  l'intérêt  de  l'Etat.  Mais,  déjà, 
ses  services  étaient  oubliés;  il  fut  froidement  reçu  par  le 
roi  et  rebuté  par  les  ministres  et  par  leurs  commis,  qui  ne 
s'intéressaient  plus  qu'au  Pérou.  En  vain  suivit-il  Charles- 
Quiot  dans  son  expédition  d'Aller,  en  1541,  et  y  déploya- 
t-il  une  grande  valeur;  on  contmuade  le  dédaigner.  Aussi 
prétend-on  que,  ne  pouvant  obtenir  audience  de  l'empereur, 
il  aurait  un  jour  écarté  la  foule  qui  entourait  le  carrosse 
de  Charles-Quint,  serait  monté  sur  le  marchepied.  Charles 
ayant  demandé  qui  était  cet  audacieux  :  r  Je  suis,  ré- 
pondit Cortez,  l'homme  qui  vous  a  donné  plus  de  royaumes 
que  vos  ancêtres  ne  vous  ont  laissé  de  villes.  >■  Quoi  qu'il 
en  soit  de  cette  anecdote,  Cortez  se  retira  aux  environs  de 
Séville,  où  il  mourut.  On  ne  sait  pas  exactement  ce  que 
sont  devenues  ses  cendres. 

Fernand  Cortez  a  beaucoup  écrit,  et  sa  correspondance 
demeure  en  partie  inédite.  Mais  ses  firlnlions  {jRelaciones), 

3  m  sont  do  véritables  rapports  offi<:icls,  sont  publiées 
epuis  longtemps,  trois  d'entre  elles  du  moins  (par  An- 
tonio Lorenzana  [1770J).  La  première  et  la  cinquième  ont 
été  retrouvées  au  xix*  siècle  seulement;  D.  Charnay  a 
traduit  ces  cinq  relations  on  français  avec  une  fidélité 
scrupuleuse  [Lettres  de  Fernayid  Cortez  à  Charles-Quint 
sur  la  découverte  et  la  conquête  du  Mfixique  [li^G]).  Spontini 
ot  Jouy  ont  fait  un  opéra  de  Fernand  Cortez  et  il  a  été 
publié,  en  1838,  un  poème  de  Roux  de  Rochelle,  intitulé  : 
Fernand  Cortez. 

CORTICAIRE{A/?r')n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes,  famille  des  lathridiidés,  renfermant  de  très  peti- 
tes formes  oblongues  qui  vivent  sous  les  écorccs.  dans  les 
moisi-ssurcs,  etc.  (Répandues  surtout  dans  l'iiémisphèrc 
boréal,  les  corticaires  comptent  une  quarantaine  d'espèces 
en  Europe.  Le  corticaria  crenulata,  do  France,  est  brun 
avec  les  élytres  roux.) 

CORTICAL,  ALE,  AUX  adj.  Bot.  Qui  tient,  qui  appartient 
ou  qui  se  rapporte  à  l'écorce  :  Les  couches  corticalks.  Les 
fibres  coRTicALKS.  ti  Plantes  corticales.  Plantes  parasites 
qui  naissent  et  végètent  sur  l'écorce  des  autres  végétaux. 

—  Anat.  Substance  corticale,  Nom  donné  à  diverses  sub- 
stances qui  enveloppent  extérieurement  certains  organes  : 
La  SUB.STANCE  couTiCALiî  du  cervcau.  La  substanck  cor- 
TiCALK  des  dents  s'appelle  aussi  cément. 

—  D.  m.  pi.  Corticaux,  Classe  de  zoophytos  comprenant 


tous  ceux  qui  sont  contenus  dans  une  enveloppe  commune, 
plus  ou  moins  solide. 

CORTICATÉ,  ÉE  adj .  En  T.  de  bot. ,  Se  dit  du  caryopse  ou 
fruit  des  graminées,  quand  il  est  recouvert  par  la  valve  su- 
périeure do  la  glumelle  et  fortement  ad'jérent.  (Peu  usité.) 

CORTIGICOLE  {si  —  du  lat.  cortex,  icis,  écorce,  et  colère, 
habiter)  adj.  Qui  habite  sous  les  écorces  ;  Les  nitidules 
sont  le  plus  soin^nï  coRTicicoLES.  (Ne  pas  écrire  corticole.) 

CORTICIFÊRE  {si  —  du  lat.  cortex,  icis,  écorce,  et  ferre, 
porter)  adj.  Qui  porte  une  écorce. 

CORTICIFORME  {si  —  du  lat.  cortex,  icis,  écorce,  et  de 
for/ne)  adj.  Hist.  nat.  Qui  a  l'apparence  d'une  écorce. 

CORTICINE  {sin')  n.  f.  Chini.  Tanin  que  l'on  rencontre 
dans  toutes  les  écorces  végétales. 

CORTICXQUE  {sik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  C"H*''0', 
amorphe,  soluble  dans  l'eau,  donnant  dans  les  alcalis  des 
solutions  d'un  rouge  intense.  (Il  existe 
dans  l'extrait  alcoolique  do  l'écorce  de 
chêne-liège.) 

CORTICIUM  {si-om')  n.  m.  Genre  d'é- 
ponges  fibreuses,  famille  des  chondro- 
sidés,  renfermant  de   petites  éponges 

flobuleuses,  glabres,  à  parois  percées 
e  nombreux  oscules,  et  dont  la  sub- 
stance contient  des  spicules  à  quatre 
pointes.  (Les  corticium  habitent  la  Mé- 
diterranée; on  en  connaît  quelques  es- 
pèces, parmi  lesquelles  le  corticium 
candelabrum  de  l'Adriatique  peut  être 
pris  comme  type.)  Corticium. 

CORTIE  {tî)  n.  f.  Genre  d'ombellifères, 
renfermant  deux  espèces  qui  croissent  dans  le  Népaul. 

CORTILE  San-Martino,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov. 
de  Parnu'j),  sur  la  Parma,  affluent  du  Pô;  4.150  hab. 

CORTINA  d'Ampezzo,  localité  d'Austro- Hongrie. 
V.  Ami'I-:/zo. 

CORTINAIRE  {nèr  —  lat.  cortinarius  ;  de  cortina,  cour- 
tine) n.  m.  Antiq.  Huissier  du  palais  impérial  de  Constan- 
tinoplo,  au  temps  des  empereurs  byzantins. 

CORTINAIRE  {nèj'')  n.  f.  Section  du  genre  agaric. 

—  Encycl.  Les  cortinaires  sont  un  genre  de  champi- 
gnons de  la  famille  des  agaricinées,  caractérisés  par  leurs 
spores  couleur  rouille  et  la  présence  dans  le  jeune  âge 
d'une  cortine,  c'est-à  dire  d'une  sorte  de  membrane  très 
fine,  ressemblant  à  une  toile  d'araignée  à  fils  serrés,  réu- 
nissant le  bord  du  chapeau  au  sommet  du  pied.  Quand  le 
champignon  s'étale,  la  cortine  laisse  d'abord  quelques 
traces  autour  du  pied,  ou  bien  au  bord  du  chapeau,  puis 
finit  par  disparaître. 

De  tous  les  genres  d'agaricinées,  c'est  le  genre  cor- 
tinaire  qui  contient  le  plus  d'espèces  :  plus  de  cent  en 
France,  et  certaines  comptent  parmi  les  plus  beaux  cham- 
pignons; il  on  est  un  grand  nombre  qui  ont  des  teintes 
violettes  ou  bleues,  très  vives  sur  le  pied,  le  chapeau,  les 
lames,  surtout  dans  le  jeune  âge.  Les  cortinaires  ne  sont 
pas  comestibles. 

CORTINAL  (lat.  co7*^i«rt^e;  àe  cortina,  chaudron)  n.  m. 
Antiq.  Cave  où  l'on  faisait  cuire  le  vin  nouveau  dans  des 
chaudières. 

CORTINE  (lat.  cortina,  même  sens)  n.  f.  Antiq.  Vase 
profond  et  circulaire,  sorte  de  chaudière  ou  de  chaudron, 
qui  servait  à  divers  usages  domes- 
tiques. (On  l'employait  pour  cuire 
les  aliments,  pour  recueillir  le  vin 
ou  l'huile  au  sortir  du  pressoir, 
pour  fondre  la  poix,  pour  nettoyer 
les  étofles,  pour  préparer  les  cou- 
leurs, etc.)  I!  Trépied  qui  supportait 
co  vase,  il  Couvercle  de  cnaudron 
([ue  portait  le  trépied  de  Delphes, 
ou  ce  trépied  lui-même,  ti  Autel  en 
forme  de  trépied,  il  Rideau,  tenture  Cortine. 

de    lit.  Il  Voûte   ou   plafond   d'une 

scène  de  théâtre,  il  Cortiues  delphiqaes,  Tables  de  marbre 
ou  de  bronze  sur  lesquelles  les  Romains  étalaient  leur 
vaisselle  ou  les  objets  précieux  exposés  dans  les  temples. 

—  Bot.  Sorte  do  voile  qui  unit  les  bords 
du  chapeau  au  pédicule,  dans  certains 
champignons. 

CORTIQUE  [tik')  ou  mieux  CORTICUS 
{kuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
clavicornes ,  famille  des  col^'diidés,  com- 
prenant do  petites  formes  oblongues  ou 
ovales,  plus  ou  moins  convexes,  avec  les 
élytres  couverts  de  tubercules  (Les  cor- 
ticus  n'ont  pas  d'ailes;  ils  vivent  dans  les 
régions  sablonneuses  de  l'Europe  orien- 
tale. On  en  connaît  cinq  espèces.) 

CORTIQUEUX(Aeû),EUSE  [du  lat.  CoWej:, 
icis,  écorcej  adj.  So  dit  des  fruits  dont  la  pulpe  charnue 
est  recouverte  d'une  enveloppe  coriace,  tels  que  l'arbouse, 
le  citron,  etc. 

CORTLAND  ou  CORTLANDVILLE,  ville  des  Etats- 
Unis  (Etats  de  New- York),  sur  le  Tioughnioga,  affluent 
du  >jusquehannah;  14.450  hab.  Ville  industrielle.  Ecole 
normale. 

CORTON  n.  m.  Valet  de  ferme,  dans  la  Flandre  fran- 
çaise. Il  On  dit  aussi  carton. 

CORTON  n.  m.  Vin  de  Bourgogne,  que  l'on  récolte  dans 
la  coniniune  d'Aloxe-Corton  :  Du  corton  blanc. 

—  Encycl.  Les  vins  récoltés  dans  les  environs  d'Aloxe- 
Corton  sont  connus  dans  le  commerce  sous  le  nom  do 
corton;  mais  le  climat  dont  le  nom  a  été  ajouté  à  celui 
de  la  commune  d'Aloxe  fournit  principalement  des  vins 
blancs,  que  l'on  place  parmi  les  meilleurs  des  grands  vins 
Iiourguignons.  Le  corton,  d'abord  dur  pendant  les  pre- 
mières années  qui  suivent  sa  récolte,  devient,  avec  l'âge, 
franc,  moelleux,  et  acquiert  un  bouquet  d'une  romarqua- 
hlo  finesse.  A  côté  du  climat  de  Corton,  il  faut  citer  les 
crus  avoisiiiants  :  Charlcmagne  (blanc),  les  Chaumes, 
Clos  du  Roi,  Renardes- Corton ,  puis  les  Brossandes, 
Combes,  Piètres,  Grèves,  Languettes,  Meix,  Perrièrcs, 
Pougets,  la  Vigno-au-Saint,  etc.  Le  corton  pèse  de  12  à 
il  pour  100  d'alcool,  et  le  sol  qui  le  produit  est  tantôt  sili- 
ceux, tantôt  argileux,  mais  renferme  toujours  beaucoup 
do  cailloux  calcaires. 

«  —  01 


CortODe. 


304 

CoRTONA,  ville  d'Italie  (prov.  d'Arezzo),  sur  une  col- 
line dominant  la  Chiana,  affluent  du  lac  de  Trasimène; 
26.310  hab.  Evéché.  Cortona,  une  des  douzo  cités  do  la 
confédération  étrusque,  a  conservé  des  restes  de  sa  gran- 
deur. Elle  est  entourée  de  murailles  pélasgiques,  renferme 
quelques  ruines  romaines  (bains  de  Bacchus),  et,  dans  ses 
belles  églises,  des  toiles  des  grands  peintres  de  la  Renais- 
sance. Elle  a  donné  le  jour  à  deux  de  ceux-ci  :  Lucas  Si- 
gnorelli  et  Piètre  Berrettini,  dit  «  Piètre  de  Cortone  » .  Les 
environs,  autrefois  malsains,  sont  aujourd'hui  couverts  de 
vignes  et  d'oliviers.  On  y  exploite  des  carrières  d'un  très 
beau  marbre. 

CORTONE  (Pietro  Berrkttini  da  CORTONA,  dit 
Piètre  de  Cortone  ou  le),  peintre  et  architecte  italien, 
ne  à  Cortone  en  1596,  mort  à  Rome  en  1GG9.  Son  talent 
est  des  plus  composites.  Le  Cortone  est  un  des  derniers 
grands  éclectiques  de  l'Italie.  Artiste  facile  et  môme  fé- 
cond, il  manque  de  profon-  — -^^ 
deur,  mais  séduit  par  son  colo-  ■^—  -< 
ris  brillant  et  sa  recherche  do  '  ** 
certains  effets  de  lumière. 
Sa  Nativité,  peinte  pour  l'é- 
glise Saint-Sauveur  in  Lauro, 
attira  l'attention  d'Urbain 
VI II,  qui  le  chargeade  peindre 
la  voûte  de  la  grande  salle  du 
palais  Barberini.  Ce  vaste 
plafond,  qui  exalte  la  famille 
Barberini  en  une  série  d'allé- 
gories transparentes,  a  passé 
longtemps  pour  la  meil- 
leure œuvre  de  l'art  italien  au 
XVII'  siècle.  Quand  ce  grand 
travail  fut  terminé  (1630),  le 
grand-duc  Ferdinand  II  confia 
au  Cortone  la  décoration  dos 
nouveaux  appartements  du 
palais  Pitti.  Innocent  X  lui 
fit  exécuter  le  plafond  de  la  grande  salle  du  palais  Pan- 
fili.  L'artiste  y  peignit  l'histoire  d'Enée.  Outre  ces  grands 
travaux,  le  Cortone  peignit  une  quantité  de  tableaux  de 
chevalet.  Il  tint  école,  et  d'ailleurs  école  de  décadence. 

Comme  architecte,  il  a  exécuté,  dans  le  stylo  "  baro- 
que ",  le  portique  théâtral  de  Sainte- Marie  délia  Pacek 
Rome,  l'élégante  façade  do  Sainte-Marie  in  via  Lata 
(1660),  la  porte  du  théâtre  Barberini,  et  l'église  de  Sainte- 
Martine,  où  il  fut  inhumé. 

Les  tableaux  du  Cortone,  aujourd'hui  bien  déchu  de  son 
ancienne  réputation,  sont  encore  nombreux  dans  les  di- 
vers musées  d'Europe  frt  dans  les  collections  jiarticu- 
lières.  Le  Louvre  en  possède  une  dizaine,  parmi  lesquels 
l'Alliance  de  Jacob  "t  de  Lnban,  la  Nativité  de  la  Vierge, 
la  Bencontre  de  Didon  et  d'Enée,  etc. 

GORTOT  (Jean-Pierre),  statuaire  français,  né  et  mort 
à  Paris  '1787-1843),  obtint  le  j>rix  de  Rome  en  1800.  Il  en- 
voya de  la  villa  Médicis  un  Aflrcïssecoi(c/(^,  qui  se  voit  au- 
jourd'hui au  musée  d'Angers.  Il  est  l'auteur  d  une  Pandore, 
qui  est  au  musée  de  Lyon,  d'une  statue  de  Louis  XVIII, 
qui  décore  l'une  des  salles 
de  l'Académie  de  France  à 
Rome.  Elu  membre  de  l'Aca- 
démie et  nommé  professeur 
à  l'Ecole  des  beaux-arts,  en 
182.5,  à  la  place  de  Dupaty,il 
termina  les  ouvrages  laissés 
inachevés  par  cet  habile  sta- 
tuaire :  la  statue  de  Louis  XIII 
et  le  monument  du  duc  de 
Berry.  Au  moment  où  éclata 
la  révolution  de  1830,  Cortot 
venait  d'achever  les  modèles 
do  cinq  figures  destinées  à 
orner  un  monument  qui  de- 
vait être  élevé  en  l'honneur 
de  Louis  XVI,  sur  la  place 
de  la  Concorde.  Ces  figures 
étaient  celle  de  Louis  XVI, 
et  celles  de  la  Justice,  de 
la  Pitié,  de  la  Modération  et 
de  la  Bieiifaisance  ;  elles  se  trouvaient  chez  le  fondeur 
lorsque  les  événements  vinrent  empêcher  l'exécution  du 
monument.  Cortot  exposa,  au  Salon  de  1831,  une  statue 
de  marbre  du  maréchal  Lannes,  pour  la  ville  de  Lectoure, 
Le  Soldat  de  Marathon  annonçant  la  victoire,  qui  est 
l'œuvre  la  plus  populaire  de  Cortot,  parut  au  Salon  de  1834. 
Cette  figure  est  au  jardin  des  Tuileries.  Lo  talent  correct, 
mais  froid,  du  sculpteur  ne  nous  parait  pas,  aujourd'hui, 
justifier  sa  vogue  d'autrefois.  C'est  Cortot  qui  a  sculpté 
le  groupe  colossal  de  VApothéose  de  Napoléon,  exécuté 
pour  l'arc  de  triomphe  de  l'Etoile,  en  pendant  avec  VAp- 
pcl  aux  armes,  de  Rude.  Une  autre  œuvre  capitale  de  cet 
artiste  est  le  fronton  de  la  Chambre  des  députés;  il  est, 
enfin,  l'auteur  de  la  statue  de  Casimir-Perier,  au  cimetière 
du  Père-Lacliaise. 

CORTS  (Las),  bourg  industriel  d'Espagne  (Catalogne 
[prov.  et  dans  la  banlieue  de  Barcelone]);  4.810  hab.  Fa- 
briques do  tissus  de  coton. 

CORTUSE  n.  f.  Genre  de  primulacées,  tribu  dos  primu- 
lées,  renfermant  une  seule  espèce,  qui  croît  sur  les  Alpes 
(mont  Cenis)  et  dans  l'Asie  boréale  et  tempérée. 

GORUCHE,  ville  de  Portugal  (Estrémadure  [district  do 
Santarem]),surlaSorraia,  affluent  de  l'estuaire  duTage; 
3.350  hab.  Ch.-i.  d'un  concelho  peuplé  de  7.800  hab. 

GORULLON,  comm.  d'Espagne  (Léon  [prov.  de  Léon]), 
dans  lo  Vierzo,  au-dessus  des  gorges  du  Valcarce; 
3.700  bal).  Elève  du  bétail. 

GORUMBA.  bourg  des  Etats-Unis  du  Brésil  (Etat  de 
Matto-.Grosso),  sur  le  haut  Paraguay  ;  7.000  hab.  Princi- 
pal port  de  la  province  sur  le  Paraguay.  Point  stratégi- 
que d'une  grande  importance,  longtemps  disputé  entre  lo 
Paraguay  et  le  Brésil.  Localité  fondée,  en  1788,  sous  le 
nom  iVAlbnqncrque. 

GORUNCANIUS  (Tiborius),  magistrat  ot  jurisconsulte 
romain,  mort  vers  l'an  511  de  Rome.  Consul  en  474,  il  fut 
le  pivniior  â  publier  profiteri,  c'est-à-dire,  probablement,  à 
rendre  ses  consultations  en  public,  de  telle  sorte  que  ses 
auditeurs  pouvaient  en  prendre  note.  Il  fut  grand  pontifo 
entre  les  années  499  et  502,  et  lo  premier  choisi  dans  la 
plèbe.  Il  est  mentionné  comme  ayant  été,  on  508,  dictateur 
comiliorum  liabendorum  causa. 


Cortot,  d'après  Ingres. 


3or; 

CORUNDELLITE  {ron-dêC  —  de  l'anyl.  conindum,  corin- 
don) u.  f.  Substauce  do  la  famille  dos  micas,  variété  de 
margarito. 

COBUNDOPHILITE  n.  f.  Gôol.  Syil.  do  CORUNDOPUYL- 
I.ITIC. 

CORUNDOPHYLLITE  (roti-do)  n.  f.  Silicate  hydraté 
naturel  d"alumine  et  do  magniisie,  appartenant  au  jïonre 
clilurito.  Variété  do  clinochtore.  ii  On  écrit  aussi  conuN- 

noiMilLITK. 

CORUSGATION  {sfca-si  —  lat.  coruscatio,  éclat;  de  ro- 
ruscare,  briller)  n.  f.  Eclat  vif  et  soudain  :  La  corusca- 
TioNrf'iin  météore,  il  Eclat  fugitif  que  jette  l'argent  pondant 
la  coupellation,  au  moment  où  il  passe  de  l'état  liquide  à 
l'état  solide. 

CORVALUS,  ville  des  Etats-Unis  fEtat  d'Orégon),  au 
conlluoiit  du  Mary-River  et  de  la  Willamette;  2.140  Uab. 
Collèges. 

CORVARIA  (Pierre  de),  antipape,  dont  lo  nom  était 
Kainalluci,  né  à  Corvaria  (Abruzzes),  mort  en  1333.  Il 
entra  dans  l'ordre  des  frères  mineurs,  devint  pénitencier 
du  pape,  et  fut  élu  souverain  pontife,  sous  le  nom  de 
Nicolas  V  (1328),  par  ordre  de  Louis  de  Bavière,  qui, 
excommunié  par  Jean  XXII,  venait  do  déposer  ce  pape. 
Dès  que  Louis  de  Bavière  eut  quitté  Rome,  Corvaria  se 
vit  contraint  de  fuir.  Il  finit  par  aller  implorer  le  pardon 
de  Jean  XXII,  qui  ne  lui  rendit  pas  la  liberté. 

CORVE  n.  m.  Espèce  de  bateau  dont  ou  se  sert  en  Hol- 
lande, et  qui  ressemble  à  un  dogre. 

CORVÉABLE  adj.  Qui  est  tenu  à  la  corvée  :  La  genl 
CORVÉABLE.  Il  Substantiv.  :  Les  corvéables  étaient  tenus  à 
travailler  depuis  le  soleil  leva7it  jusqu'au  soleil  couchant. 

CORVÉE  {vé  —haslsLi.  corroyata ;  de  cum, avec,  et  rogare, 
prescrire  :  corrogata  opéra,  le  travail  commandé  à  plusieurs 
personnes  en  même  temps)  n.  f.  Féod.  Journées  de  travail 
gratuit  que  le  serf,  le  paysan  et  le  tenancier  devaient  à 
leur  seigneur  :  Par  l'abolition  des  corvées,  l'Assemblée  na- 
tionale a  porté  la  joie  et  l'espérance  dans  le  cœur  des  habi- 
tants de  la  campagne.  (Mirab.)  n  Corvée  à  merci,  Colle  dont 
l'obligation  n'était  pas  déterminée  par  la  condition  du  cor- 
véable, mais  dépendait  de  la  volonté  du  seigneur. 

—  Par  ext.  Travail  pénible,  devoir  ennuyeux,  obliga- 
tion fastidieuse  :  Faire  des  visites,  quelle  corvée  ! 

—  Art  milit.  Travail  autjuel  on  astreint  tour  à  tour  les 
soldats  pour  donner  satisfaction  aux  besoins  généraux  de 
l'existence  militaire,  soit  au  quartier,  soit  en  campagne  : 
corvée  de  propreté,  corvée  des  vivres,  corvée  de  l'eau,  etc. 
Les  gradés  sont  exempts  de  corvée,  de  même  que,  sauf 
nécessité  absolue,  les  soldats  de  1"  classe.  Par  contre, 
des  soldats  peuvent  être  astreints,  par  punition,  à  des 
corvées  hors  tour. 

Pour  faire  la  corvée,  les  hommes  prennent  une  tenue 
dite  de  corvée,  composée  d'effets  de  toile  ou  des  plus  mau- 


CORUNDELLITE   —   CORVISART 


La  corvée  de  l'ordinaire  (tambour) 
II5.J      ^  80.d 


'I  I  I  l|  \\\  I  \\  'Ml  II  '" 

La  corvée  du  quartier  (tambour). 
1I5.J  —  O  _  O         |— 1 


O       |38,J 


La  corvée  de  l'ordinaire  (clairon). 


n    138. J 


SO.j 


jjjjljjjiirpj.^^ 


Lea  corvâoa  (trompette). 

vais  effets  do  la  collection  d'instruction,  w  Batterie  do  tam- 
bour, sonnerie  do  clairon  ou  de  trompette  pour  appeler  les 
hommes  de  corvée. 

—  Encycl.  Ane.  dr.  On  appelait  corvée  les  services  do 
corps  auxquels  étaient  astreints  les  habitants  de  c.ortains 
domaines,  les  vassaux  de  condition  inférlouro  visA-vis  du 
souverain.  Il  y  avait  les  corvées  publiques,  duos  uu  sou- 


lU. 


vorain,  aux  pouvoirs  publics,  et  les  corvées  particulières, 
dues  aux  soigneurs  particuliers.  D'autre  jiart,  la  corvée 
était  dite  réelle  quand  elle  était  due  par  le  fonds  ;  elle  était 
dito  personnelle,  lorsque  l'habitant  d'un  lieu  y  était  assu- 
jetti, par  le  fait  seul  de  sa  résidence.  D'autro'part,  on  dis- 
tinguait les  manœuvres,  c'est-à-dire  les  journées  ou  heures 
do  travail  qui  étaient  dues  au  seigneur  personnellement 
par  des  hommes  et  des  femmes,  et  les  charrois,  services 
rendus  par  les  corvéables  avec  l'aide  de  chariots,  char- 
rues et  Détes  de  trait.  La  nature  dos  corvées  était  d'une 
grande  variété  ;  on  peut  grouper  les  principales  en  quatre 
catégories  distinctes  :  1"  servicesde  transports,  par  lesquels 
le  paysan  fait  les  transports  demandés  par  lo  soigneur  : 
fourrages,  aliments,  bois,  etc.;  2"  sei^iices  d'exploitation 
agricole;  3"  services  d'entretien  des  bâtiments  seigneuriaux  : 
A"  services  de  cominissions,  dans  lesquels  étaient  compris  le 
port  des  lettres,  la  garde  des  moissons,  les  secours  en 
cas  d'incendie.  Il  y  avait  des  corvées  municipales  pour 
l'entretien  des  bâtiments  municipaux,  des  murs  d'enceinte. 
Les  corvées  furent  abolies  par  l'Assemblée  constituante 
(nuit  du  4  août  1789,  et  loi  du  15  mars  1790). 

CORVÉÏEUR  n.  m.  Celui  qui  travaille  à  la  corvée.  . 

GORVERA,  ville  d'Espagne  (Asturies  [prov.  d'Oviedo]), 
sur  un  affluent  du  rio  d'Avilos  ;  4.050  hab.  —  Comm.  d'Es- 
pagne (Vieille-Castille  [prov.  de  Santander]),  sur  le  fleuve 
côtier  Pas;  2.860  hab. 

CORVETTE  [vè:'  —  du  lat.  corbita,  vaisseau  de  transport) 
Tt.  f.  Navire  de  gut>rre  de  l'ancienne  marine,  plus  petit  que 
la  frégate,  plus  grand  que  le  brick.  (On  disait  :  con^tte- 
brick,  corvette  de  charge,  de  guerre,  pour  indiquer  l'usage 
auquel  ces  corvettes  servaient;  coi-vetle  à  hélice,  etc.) 

—  Enctcl.  La  coi-vette  ou  courvette,  après  avoir  été  au 
XVII'  siècle  une  simple  barque,  devint,  au  xvni",  un  véri- 
table petit  vaisseau  de  ligne.  Les  corvettes  étaient  clas- 


Corvette. 

sées  en  corvettes  de  l"  classe,  à  batterie  couverte  et 
gaillards,  et  de  2"  classe,  à  batterie  barbette.  Dans  une 
escadre,  la  corvette  servait  à  l'amiral  pour  transmettre 
ses  ordres.  De  nos  jours,  le  nom  de  «  corvette  «  est  resté 
aux  petits  navires  annexes  des  écoles  de  la  marine  :  cor- 
vette-école d'application  de  l'école  navale,  corvette  d'exer- 
cice des  mousses. 

CORVETTO  (Louis-Emmanuel,  comte  de),  né  et  mort 
à  Gènes  (1756-1821).  Il  fut,  en  1797,  un  des  directeurs  élus 
qui  succédèrent  au  doge,  et,  pendant  le  siège  de  Gênes, 
il  était  commissaire  près  de  Masséna.  Nommé  directeur 
do  la  banque  de  Saint-Georges  en  1802,  il  devint  conseiller 
d'Etat  français,  concourut  à  la  rédaction  du  Code  de  com- 
merce, fut  rappelé  au  conseil  d'Etat  par  Louis  XVIII,  et, 
en  1815,  succéda  comme  ministre  des  finances  au  baron 
Louis.  Il  fit  les  emprunts  pour  la  libération  du  territoire. 
U  contribua  à  fonder  le  crédit  de  la  Erance,  en  réclamant 
le  respect  des  conventions  antérieures  à  la  Restauration. 
Il  eut  l'illusion  de  créer,  à  ce  moment,  la  caisse  d'amortis- 
sement. U  traita  avec  la  maison  Hope  et  Baring  pour 
30  millions  do  rentes.  (Quoique  le  prix  revînt  à  56  fr.  50  c. 
supérieur  de  1  fr.  50  c.  aux  prévisions,  il  fut  violemment 
critiqué  pour  avoir  traité  à  l'amiable  avec  des  étrangers 
un  emprunt  avantageux  dont  les  Français  do  voulaient 
pas.  En  1819,  la  rente  était  montée  à  76.  Il  fit  un  emprunt 

fiar  souscription  publiquo,  avec  escompte  do  5  p.  100  pour 
os  payements  anticipés.  Il  se  trouva  avoir  trop  de  fonds 
en  caisse,  et  se  livra  à  dos  opérations  de  reports.  L'em- 
prunt, émis  à  67  francs,  monta  jusqu'à  80,  puis  les  rentes 
tombèrent  à  60  francs.  Corvette  se  retira  et  fut  nommé 
ministre  d'Etat  et  membre  du  conseil  privé. 

CORVEY(lat.  Corbeia  Nova),  ancienne  abbaye  d'AlIoma- 
gnc>  Iprov.  de  WestphaJie],  sur  le  Weser,  fondée,  ou  822, 
parues  bénédictins  venus  du  monastère  do  Corbio,  sur  la 
Somme,  contribua,  sous  la  protection  de  Louis  lo  Débon- 
naire, à  l'œuvre  de  civilisation  des  Saxons.  Dans  ses  écoles 
célèbres  enseigna  saint  Anschaire,  l'apôtro  des  Scandi- 
naves. On  trouva,  on  1514,  dans  la  bibliothèque  do  Cor- 
vey,  le  manuscrit  dos  cinq  premiers  livres  dos  Annales 
do  Tacite.  Offert  au  pape  Léon  X,  co  manuscrit  est 
aujourd'hui  à  Florence.  La  principauté  ecclésiastique 
de  Corvey,  érigée  eu  évôché  au  xviu'  siècle,  fut  sécula- 
risée on  1803,  incorporée  au  royaume  do  'V^'ostphalio  ou 
1807,  puis  détinitivemenl  au  royaume  do  Prusse  on  1815. 
L'église  gothique,  brillammont  ornée,  conserve  les  lom- 
bi-aux  d'un  grand  nombru  de  princes. 

GORVI  (Guillaume),  médecin  iUilion,  connu  sous  le  nom 
do  Guillaume  de  Brescia,  né  vers  i25o,  »rès  de 
Canote,  mort  on  1320.  Il  professa  la  philosophie  à  Pudoue, 
puis  devint  médecin  du  iiapo.  Il  fonda,  à  Broscia,  un  col- 
lège pour  les  étudiants  pauvres.  Ses  ouvrages  ont  été 
publiés  à  Vonise,  on  1508. 

CORVIDÉS  (du  lat.  corvus,  corbeau)  n.  m.  pi.  Famille 
d'oiseaux  passi^reaux  dentirostros,  compronaut  ceux  dont 
lo  bec  robuste,  un  peu  recourbé  au  bout,  ost  légèrement 
échaucré,  avec  les  narines  garnies  do  longues  soies.  —  Un 
coRvtnù. 

—  Encycl.  Les  corx^idéi  sont  de  grande  taille  :  ils  sont 
sociables,  vivent  do  proies  vivantes  ou  do  cadavres;  leurs 
nombreux  représentants,  répartis  sur  tout  lo  globe,  sur- 
tout dans  les  régions  tempérées,  rontronl  dans  cinq  tri- 
bus :  carvinéa,pytThucoracinés,  catlteatinés,  yarrulinés,atré- 
périnés. 


Corvin. 


CORVIN,  INE  (du  lat.  corvimts,  de  corbeau)  adj.  Qui 
ri'ssemble  à  un  corbeau  :  Pie-grièche  corvink. 

GORVIN  (Mathias),  roi  de  Hongrie,  né  à  Klausenburg 
L'n  1443,  mort  à  Vienne  en  1490,  fils  du  gouverneur  Jean 
Huuyadi.  U  succéda  à  Ladislas  V  qui,  après  avoir  fait 
décapiter  son  frère,  Ladislas  Huuyadi,  ommona  Mathias 
prisonnier  à  Prague.  Elu 
roi  lo  24  janvier  1458,  il 
soutint  des  guerres  heureu- 
ses contre  Podiébrad,  roi  de 
Bohême,  contre  l'empereur 
Frédéric  III  et  contre  les 
Turcs.  Il  fut  couronné  roi  de 
Bohême  eu  1469,  et  occupa 
Vienne  eu  1485.  Mathias  or- 
ganisa l'armée  hongroise  et 
forma  un  corps  d'infanterie 
qui  se  rendit  célèbre  sous  le 
nom  de  garde  noire. 

Corvin  n'était  pas  seule- 
ment un  vaillant  guerrier,  il 
fut,  en  même  temps,  un  légis- 
luteuret  un  protecteur  éclairé 
•les  lettres.  La  renaissance 
liongroise  date  de  son  règne. 
Ayant  épousé,  en  seconde 
noces,  Béatrix,  princesse  de 
Naples,  il  appela  à  sa  cour  de  nombreux  savants  et  ar- 
tistes italiens.  Il  fonda  une  université  à  Bude,  y  créa  la 
célèbre  Corvina,  une  des  plus  riches  bibliothèques  de 
l'époque,  dont  les  trésors  sont  dispersés  aujourd'hui.  Le 
prieur  de  Bude,  Ladislas  Karai,  installa  sous  son  règne 
(1173)  la  première  imprimerie  du  pays. 

GoRVIN  (Jean),  fils  naturel  du  précédent,  né  en  1473, 
mort  en  1504.  Mathias,  n'ayant  pas  d'enfant  légitime, 
voulut  le  faire  couronner  roi',  mais  sa  femme  Béatrix  s'y 
opposa.  Après  la  mort  subite  du  roi,  Wladislas,  roi  de 
Bohême,  fut  élu,  et  Jean  Corvin  dut  se  contenter  du  gou- 
vernement de  la  Croatie  et  de  la  Dalmatie.  Il  combattit 
vaillamment  les  Turcs  et  se  distingua  sous  Jaïcza. 

GORVIN-WIERSBITZKI  ( Othon-Julius-Bernard  de), 
écrivain  et  homme  politique  allemand,  né  à  Gumbinneu 
(Prusse-Orientale)  en  1812,  mort  à  Wiesbaden  en  1886.  Il 
prit  part  à  la  révolution  allemande  de  1849,  et,  après  la 
délaite,  fut  condamné  à  la  détention  jusqu'en  1855.  Puis 
il  alla  en  Amérique,  oii  il  s'engagea  dans  1  armée  du  Nord, 
pendant  la  guerre  de  Sécession  ;  devint  correspondant  de 
grands  journaux  allemands  et  américains,  au  Mexique, 
pendant  le  court  règne  de  l'empereur  Maximitien  ;  en 
France,  pendant  la  guerre  de  1870-1871.  On  lui  doit  plu- 
sieurs ouvrages,  entre  autres  ;  Histoire  d'Aurore  de 
Kœnigsmark  (1847);  Souvenirs  de  ma  vie  (1861);  Histoire 
de  l'époque  contemporaine  de  i848  à  1811  (1882).  Il  a  publié 
en  anglais  :  une  Me  d'aventures  (1847),  et  En  France  avec 
les  Altematids  (1872). 

CORVINEXXE  (ne/*)  n.  f.  Genre  d'oiseaux  passereaux 
dentirostros,  famille  des  lauiadés,  comprenant  des  pies- 
grièches  africaines  à  robe  sombre,  dont  l'espèce  type 
est  la  coruineZ/a  corvina,  qui  habite  Angola  et  le  Cap.  (Les 
corvinelles  sont  considérées  par  beaucoup  comme  un  sim- 
ple sous-genre  de  collyrio.) 

CORVINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux,  famille 
des  coi^ndés,  comprenant  les  corbeaux  proprement  dits,  et 
les  genres  voisins,  qui  sont  :  corneille,  casse-noix,  pie, 
choucas,  freux,  gymnocorvus,  picalharte.  —  Un  corvinb. 

GORVINUS  (M.  Valerius  Mussala),  orateur  romain,  né 
à  Rome  en  09  av.  J.-C,  mort  l'an  9  de  notre  ère.  U  se  dis- 
tingua comme  orateur  et  comme  soldat.  D'abord  partisan 
de  lîrutus.  il  fut  proscrit  par  les  triumvirs  en  43.  Après  la 
déroute  de  l'armée  républicaine  à  Philippes,  il  ménagea 
un  accommodement  honorable  à  lui-même  et  à  ses  com- 
paguous  d'armes,  puis  se  rallia  au  vainqueur.  Admis  dans 
l'intimité  d'Auguste,  il  sut  garder  sa  dignité  et  la  fidé- 
lité du  souvenir  à  ses  anciennes  opinions.  L'empereur 
mit  à  profit  ses  talents  militaires,  et  presque  toutes  les 
contrées  de  l'empire  servirent  de  théâtre  aux  exploits  do 
Messala.  Il  contribua  à  la  défaite  de  Sextus  Pompée,  sou- 
mit les  Arupini,  puis  les  Salasses  du  val  d'Aosto,  et  prit 
une  part  active  à  la  bataille  d'Actium.  Consul  avec  Au- 
guste, en  31  av.  J.-C,  il  fit  réparer  à  ses  frais  la  route  de 
Rome  à  Tusculum.  Sorti  du  consulat,  il  pacifia  la  Cilicie,  la 
Syrie  et  l'Egypte.  Puis,  en  qualité  de  proconsul  des  Gaules, 
il  força  les  Cantabres  et  autres  peuples  dos  Pyrénées  à 
se  retirer  dans  leurs  montagnes,  et,  au  retour,  reçut  les 
honneurs  du  triomphe.  A  cette  occasion,  Horace,  qui  parle 
do  Messala  à  plusieurs  reprises  dans  ses  poèmes,  com- 
posa l'ode  célèbre  Ad  Ajnphuram.  Il  vieillit  dans  l'amitié 
d'Auguste,  fut  préfet  de  Rome,  et  mourut  à  l'ûge  do 
soixante-seize  ans. 

GORVINUS  (Jean-Arnold),  jurisconsulte  et  théologien 
arminien,  né  à  Leyde,  mort  à  Amsterdam  on  1650.  11  prit 
uno  part  assez  grande  aux  disputes  soulevées  par  l'armi- 
nianisme.  Les  persécutions  que  ses  soutimenls  lui  valu- 
rent de  la  part  dos  autres  sectes  protestantes  lui  lir.Mii 
prendre  on  dégoût  ses  fonc- 
tions de  pasteur.  Il  dut  quitter 
la  Hollande  et  chercher  uu  re- 
fuge dans  le  duché  do  Slesvi^. 
Il   passa    en    Franco,    prit   h' 

S  rade  d'avocat  à  Orléans,   c 
ovint  professeur    de    droit 
Amsterdam,  où  il  mourut.  Vt 
a  de  lui  en  lalin  dos  ouvrage 
do  théologie  et  de  droit. 

GORVISART  DES  MARETS 

(Jean-Nirolasi.  niédooin  fran- 
çais, né  à  Drioouri  (^ArdeniicM 
en  1755,  mort  A  Pans  on  I82t. 
Après  de  médiocres  études  A 
Sainte-Barbe,  il  se  lança  dans 
la  médecine,  malgré  l'avis  vi- 
son père,  qui  lo  destinait  «i 
barrcHU.  et  arriva,  .sans  rt^s  >  >  rvliart. 

sources  et  par  .sa  seule  énergie, 

ft  V  faire  de  rapides  progrés  sous  la  direction  do  De.sault, 
Hàllé,  Pollelan,  Roger.  Desbois  do  Uochofort.  Il  succéda  A 
eo  deinier  comme  médecin  do  la  Charité.  C'est  lù  qu'il  se 
rendit  célèbre,  surtout  A  partir  do  nPN,  où  il  oerupa  la 

39 


-^'*' 


CORVISARTIE   —   CORYMORPHE 


chaire  de  professeur  de  clinique  interne,  créée  l'année 
môme.  En  1797,  il  devint  professeur  au  collège  de  France. 
Son  immense  réputation  de  clinicien  lui  valut  détre 
nommé,  en  1799,  médecin  du  gouvernement,  et,  plus  tard, 

Êremier  médecin  de  Napoléon,  qui  le  fît  baron  en  1805. 
n  1811,  il  fut  admis  à  l'Institut.  Comme  savant,  il  chercha 
par  uoe  observation  patiente  et  méthodique  à  établir  la 
clinique  sur  des  bases  scientifiques,  en  lui  donnant  comme 
fondement  l'anatomie  pathologique;  il  vulgarisa  et  com- 
pléta la  méthode  de  la  percussion  dans  les  affections  de 
poitrine,  particulièrement  du  cœur.  Il  a  laissé  :  Aphonsmes 
sur  la  connaissa7ice  et  la  curation  des  fièvi-es  (traduc.  de 
Stall  [Paris  1799-1801]);  Aphorismi  de  cogîioscendts  et 
curandis  morbis  chronicis,  excerpti  ex  Eerman  Boerhaave 
(Paris,  an  XI  ri802]);  Essai  sur  les  jnaladies  et  les  lésions 
organiques  du  cœur  (Paris,  1806-1811);  i\ouvetle  jnéihode 
pour  reconnaître  les  maladies  internes  de  la  poitrine  par  la 
percussion  de  cette  cavité  (traduc.  d'Avenbrugger  [Pans, 
1808]). 

CORVISARTIE  {tî  —  du  nora  du  médecin  Corvisart)  n.  f. 
Bot.  Section  du  genre  inule. 

CORVO,  île  portugaise  de  l'océan  Atlantique,  la  plus 
petite  des  Açores. 

CoRVOL-L'OrGUEILIXOX,  comm.  de  la  Nièvre, 
arrond.  et  à  il  kil.  de  Clamecv.  sur  le  Sauzav,  affluent  du 
Beuvron  de  Clamecy;  1.485  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Car- 
rières de  pierres;  moulins;  saboteries;  papeterie. 

CORVOTEUR  {voa-ieur'  —  rad.  corvée)  n.  m.  Homme  qui 
va  à  la  corvée,  n  On  disait  plus  ordinairement  corveïeur. 
CORVULTUR  (du  lat.  corvus,  corbeau,  et  vultar,  vautour) 
n.  m.  Nom  scientifique  des  oiseaux  du  genre  corbiveau. 

CORWEN,  bourg  de  la  Grande-Bretagne  (pays  de 
Galles  [comté  de  Merionethji  sur  le  fleuve  côtier  Dee  ; 
2.800  hab.  Truites  et  excelleat^  saumons:  église  de  Saint- 
Asaph;  dans  le  cimetière,  vieille  colonne  ou  croix  qu'on 
appelle  lepée  de  Glendower.  Près  du  bourg,  de  Tautre 
côté  de  la  Dee,  ancien  camp  qui  servit  de  retraite  à 
Owen  Glendower,  si  longtemps  redoutable  au  roi  d'Angle- 
terre Henri  IV. 

CORTANTHE  n.  f.  Genre  d'orchidacées,  tribu  des  van- 
dées,  comprenant 
plusieurs  espèces, 
qui  croissent  dans 
1  Amérique  tropi- 
cale. 

CORYBANTE(du     ^J 
gr.  korubas,  antos,   i^vi)' 
même  sens)  n.  m. 
Antiq.   gr.    Prêtre 
deCybèIe,eDphry- 
gie. 

—  Enxtcl.  Les 
premiers  coryban- 
tes  étaient,  d'après 
la    légende,   des 

fénies  mystérieux, 
es  démons,  fils 
d'Apollon  ou  d'Hê- 
lios,  etsouvent  con- 
fondus avec  les 
curetés  ou  les  telchines.  Ils  jouaient  un  rôle  dans  les  lé- 

fendes  de  divers  pays,  de  Colchide,  de  Troade,  de  Chypre, 
e  Crète,  de  Samothrace.  Plus  tard,  on  donna  le  nom  de 
corybantes  aux  prêtres  phrygiens  qui  célébraient,  sur  le 
mont  Dindyme,  les  mystères  de  la  Mère  des  dieux.  Dans  1 
leur  extase  sacrée,  ils  exécutaient  des  danses  armées,  au 
son  des  flûtes,  des  tambourins,  des  cymbales. 

C0RYBANTIASIflE(ïi-ass7n')  n.  m.  Anttq.  gr.  Transport  ou 
délire  des  corybantes.  ii  Danses  armées  du  culte  de  Cj/bèle. 

—  Hist.  Hallucination  démoniaque  que  l'on  attribuait 
à  la  possession  du  diable.  (Ceux  qui  étaient  attaqués  de 
corybantiasrae  s'imaginaient  voir  des  spectres  et  des 
diaoles,  et  entendaient  continuellement  des  sifflements; 
ils  prétendaient  dormir  les  yeux  ouverts;  cette  espèce  de 
maladie  sévissait  au  xvi'  et  au  xvii«  siècle.)  il  On  disait 

aussi  CORTBANTISMH. 

CORYBANTÏER  [ti-é]  v.  n.  Dormir  les  yeux  ouverts, 
comme  les  curetés,  que  l'on  a  souvent  confondus  avec  les 
corybantes.  (Mot  de  Rabelais.) 

CORYBANTIQUE  {tik')  adj.  Qui  appartient  aux  cory- 
bantes :  Danse  corybantiqde. 

—  n.  f.  pi.  Fêtes  en  rhonneur  de  Cybèle,  où  les  cory- 
bantes exécutaient  leurs  danses  armées. 

CORTBAS.  Myth.  gr.  Fils  de  Cybèle  et  de  Jasion.  Il 
porta  en  Phrygie  le  culte  de  sa  mère  et  donna  son  nom 
aux  prêtres  qui  célébraient  ses  mystères. 

CORYBASE  n.  f-  Bot.  Section  du  genre  corysantbe. 

CORYCAVINE  n.  f.  Chim.  V.  corydaliniî. 

CORYCE,  ville  de  l'anc.  Asie  Mineure  (Cilicio  orient. 
[auj.  Curco]).  Très  importante  sous  les  empereurs  ro- 
mams,  qui  entretenaient  dans  son  port  une  flottille  con- 
sidérable, la  ville  avait  conservé  le  privilège  do  se  gou- 
verner par  ses  propres  lois,  et  elle  était  un  liou  d'asile. 
Défaite  de  la  flotte  d'Antiochos  lo  Grand  par  les  Romains, 
en  191  av.  J.-C. 

CORTGÉC  (se  —  du  gr.  korukeion;  lat.  conjceum,  même 
sens)n.  m.  Antiq.  Salle  réser\-ée  à  l'exercice  de  la  coryco- 
machie  ou  du  sac,  dans  les  palestres,  les  gymnases  ou  les 
thermes.  V.  corycomachie. 

GORTCÉE  [se]  ou  CORYCAOS  [sé-uss]  n.  m.  Genre  de 
crustacés,  type  de  la  famille  dos  corycéidèa,  comprenant 
de  petites  formes  à  corps  arrondi,  à  tête  munie  de  deux 
expansions  lenticulaires,  à  abdomen  réduit  souvent  à  deux 
anneaux.  (Les  corycées  habitent  les  mers  d'Europe.) 

CORYCÉIDÉS  isé)  n.  m.  pL  Famille  de  crustacés  copé- 
podes  parasites,  comprenant  les  coryopus  ou  corycées, 
copilies,  oncée»,  et  autres  formes  dépourvues  do  cœur,  à 
tête  portant  trois  yeux,  le  médium  plus  petit.  (Les  cory- 
céidés  habitent  les  mers  froides  et  tempérées;  beaucoup 
BODt  paraîiites.)  —  Un  coryceidé. 

GORYCIDES  adj.  f.  pi.  Myth.  gr.  Surnom  des  nymphes 

aui  habitaient  l'antre  corycion  sur  le  Parnasse,  ii  Surnom 
es  Muscs,  qui  habitaient  aussi  lo  Parnasse. 
—  Substantiv.  Nymphes  de  l'antre  corycien  ;   Muscs. 
—  Une  ooBTciDE.  it  On  dit  aussi  cobycib. 


Corybantes   (bas-reliff  d'un    aalel    du 
Capitule). 


Corycomachie  (d'après  la  ciste 
Ficorini). 


CORYCIE  ou  CORYCIA  n.  f.  Genre  d'insectes  lépido- 
ptères phaléniens,  famille  des  cabêridés,  comprenant  des 
formes  de  rhémisphère  boréal,  à  aatennes  non  ciliées,  à 
palpes  courts,  grêles,  découvrant  la  trompe. 

CORYCIB.  Mvth.  gr.  Nymphe  aimée  d'Apollon;  elle  fut 
la  mère  de  Lykbreus.  ^EUe  donna  son  nom  à  la  caverne 
corycienne.) 

CORYGIEN,  ENNE  (sMn,  èi).  personne  née  à  Coryce 
ou  qui  habitait  cette  ville.  —  Les  Coryciiîns. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Coryce  ou  à  ses  habi- 
tants :  La  flotte  corycienne. 

—  Antre  corycien  ou  Grotte  corycienne.  Grotte  célèbre 
située  dans  le  flanc  sud  du  Parnasse,  un  peu  au-dessus 
du  grand  plateau.  Elle  était  consacrée  à  Pan  et  aux  nym- 
phes. (On  y  visite  plusieurs  salles  à  stalactites,  qui  ont 
servi  souvent  de  refuge  aux  habitants  du  pays,  depuis 
l'invasion  des  Perses  jusqu'à  celles  des  Turcs.  Auj.  Sa- 
randa  Aoli  ou  les  40  Salles.) 

CORYCION  (51)  n.  m.  Genre  d'orchidacées,  tribu  des 
ophrydées,  comprenant  sept  ou  huit  espèces,  qui  crois- 
sent au  cap  de  Bonne-Espérance. 

CORYCOMACHIE  {chî  —  du  gr.  kôrukos,  sac,  et  machc. 
combat)  n.  f.  Antiq.  gr.  Exercice  du  corycos  dans  les  pa- 
lestres. Il  Lutte  au  jeu  de  ballon. 

—  Encycl.  Voici  en  quoi  consistait  la  corycomachie.  On 
suspendait  au  plafond  d  une  salle  de  palestre  un  sac  rond 
en  cuir,  rempli  de  sable,  de  fariue  ou  de  graines  do  liguicr. 
Ce  sac  (xilp'jxoç)  était  sou- 
tenu par  une  corde.  Ceux 
qui  s  exerçaient,  lo  pre- 
naient à  deux  mains , 
et  le  portaient  aussi  loin 
que  la  corde  pouvait 
s'étendre  ;  après  quoi . 
lâchant  le  sac,  ils  le  sui- 
vaient, et,  lorsqu'il  re- 
venait vers  eux,  ils  cher- 
ohaieut  à  résister  à  la 
violence  du  choc.  Eu- 
suite,  le  reprenant 'en- 
core à  deux  mains,  ils  le 
lauf; aient  en  avant  de 
toutes  leurs  forces ,  et 
tâchaient  de  l'arrêter, 
soit  en  opposant  leurs 
mains,  soit  en  présentant 
leur  poitrine,  les  mains 
étendues  ou  croisées  derrière  le  dos  ;  pour  peu  qu'ils  né- 
gligeassent do  se  tenir  fermes,  l'efl'ort  du  sac  qui  revenait 
leur  faisait  lâcher  pied  et  les  forçait  à  reculer.  Ces  exer- 
cices avaient  pour  objet  de  fortitier  les  muscles.  La  cory- 
comachie ne  uoit  pas  être  confondue  avec  la  corycobolie, 
qui  semble  avoir  été  une  sorte  de  jeu  de  ballon. 

CORYCOS  [koss  —  du  gr.  kôrukos,  sac)  n.  m.  Antiq.  ':r. 
V.  coRYcoMAi-'Hin.  i)  Ballou  pour  jouer,  il  Besace. 

CORYDALE  n.  m.  Genre  de  papavéracées  fumariccs, 
et  type  de  la  tribu  des  corydalées  :  La  corydale  bulbeuse. 
Il  On  se  sert  aussi  des  formes  latines  corydalis  et  cory- 
DALUS,  cette  dernière  masculine. 

CORYDALÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  papavéracées  fumariées, 
ayant  pour  type  le  genre  corydale.  —  Une  corydalée.  Il  On 

dît  aussi   CORYDALIDÉES. 

CORYDALIDE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  tribu  dos 
fumariées,  voisin  des  corydales. 

COR'YDAUDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  névroptères 
planipennes,  comprenant  les  corydalis,  chauliodes  et  même 
les  méropes.  (Les  corydalidés  sont  très  voisins  des  siali- 
dés;  on  peut  même  les  considérer  comme  n'en  étant  qu'une 
tribu,  sous  lo  nom  de  corydalinés.)  —  Un  corydalidé. 

CORYDALINE  n.  f.  Alcaloïde  que  l'on  a  extrait  de  la 
racine  de  corydale  et  d'aristoloche. 

—  Encycl.  On  prépare  la  corydaline,  à  laquelle  on 
attribue  la  formule  C"H''AzO*,  en  épuisant  les  racines 
par  l'eau  aiguisée  d'acide  cblorhydrique,  puis  en  préci- 
pitant par  le  carbonate  de  sodium,  et  en  épuisant  le  pré- 
cipité par  l'alcool.  La  corydaline  cristallise  en  prismes 
incolores,  qui  fondent  vers  134'>  et  jaunissent  à  la  lumière: 
elle  se  laisse  colorer  en  rouge  par  l'acide  nitrique  chaud. 
La  corydaline  du  commerce  paraît  mélangée  de  deux 
autres  alcaloïdes,  dont  la  corycavine,  C''H-*ÀzO*. 

CORYDALIQUE  {Hk')  adj.  Se  dit  des  sels  à  base  de  cory- 
daline :  Sels  CORYDALIQDES. 

CORYDALIS  (liss)  n.  f.  Genre  d'insectes  névroptères, 
type  de  la  famille  des  corydalidés,  comprenant  de  grandes 
formes  grises,  à 
vastes  ailes,  à  man- 
dibules dévelop- 
pées en  longues 
faux,  surtout  chez 
les  mâles. 

—  Encycl.  Les 
corydalis  habitent 
le  continent  améri- 
cain ;  on  en  connaît 
plusieurs  espèces; 
toutes  ont  les  mê- 
mes mœurs  noc- 
turnes; leurs  lar- 
ves aquatiques 
sont  carnassières. 

CORYDENDRIUM  {din-dri-om')  n.  m.  Genre  de  méduses 
tabulaires,  famille  des  clavidés.  comprenant  des  colonies 
de  polypes,  où  tous  les  individus  sont  semblables  entre 
eux  et  épars  sur  les  rameaux.  (L'espèce  type  de  ce  genre, 
jadis  confondue  avec  les  sertulaires,  est  le  corydendrium 
parasiticum,  de  la  Méditerranée.) 

COR'YDIE  {dî)  ou  CORYDIA  n.  f.  Genre  d'insectes  or- 
thoptères coureurs,  famille  des  blattidés,  comprenant  dos 
formes  larges  et  plates,  à  contour  arrondi,  à  pattes  assez 
courtes,  à  tète  cachée  sous  le  corselet.  (Les  quelques 
espèces  du  genre  corydio  habitent  l'Asie  méridionale;  la 

f)lus  commune,  corydia  Petiveriana.  est   noire  avec  sept 
arges  taches  blanches  ;  elle  habite  le  sud  de  l'Inde.) 

CORYDON.  Myth.  gr.  Un  dos  géants,  fils  de  la  Terre  et 
duTanarr-.  — Nom  de  berger,  dans  une  égloguo  do  Virgile 
ot  chez  d'autres  poètes  bucoliques. 
CORYLACÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syo.  de  cupi;lifèrb. 


Corydalis  (réd.  au  liera). 


1-    Scht-nia   de    corynibfi 
{h.  bractée;     p,    p«'iloncule; 
f,  fleur).  —   2-   Corynibe    de 
cerisier 


Corymbe. 


306 

CORYLOPHE  u.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type  de 
la  famille  des  coryhpbidés,  et  dont  les  trois  espèces 
connues  habitent  l'Europe.  (Les  corylo- 
phes  sont  ovalaires,  atténués  en  arrière, 
bombés,  luisants,  noirs  ou  roux.  Le  co- 
rylophe  cassidoïde  [corylophus  cassidoi- 
rfes],  brun  foncé,  est  commun  au  bord 
des  marais.) 

CORYLOPHIDÉS  n.  m.  pL  Famille 
d'insectes  coléoptères  clavicornes,  com- 
prenant les  parmules,  arthrolips,  serico- 
dères,  peltines,  corylophes,  orthopères, 
rhupobies  et  autres  petites  formes  glo- 
buleuses, ressemblant  à  de  minuscules  corylophe(gr.l5f.). 
coccinelles,  qui  vivent  surtout  dans  les 
champignons  et  habitent,  en  général,  l'hémisphère  boréal 
—  Un  cobylophidé. 

CORYLOPSIS  ipsiss)  n.  m.  Genre  de  saxifragacées-bama- 
mélidées,  comprenant  plusieurs  espèces  qui  croissent  au 
Japon,  et  dont  le  port  rappelle  celui  des  noisetiers. 

CORYLUS  [luss]  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique  latin  du 
genre  noisetier. 

CORYMBE  {ririib'  —  du  gr.  korumbos  ;  lat.  corymbus, 
sommet)  n.  m.  Antiq.  gr.  Coiifure  grecque,  adoptée  aussi 
plus  tard  par  les  dames  ro- 
maines, qui  consistait  à  relever 
les  cheveux  en  toufTe  sur  le  som- 
met de  la  tète,  n  Guirlande  de 
feuilles  et  grappes  de  lierre  ; 
spécialement,  la  couronne  de 
lierre  que  portaient  Dionysos  et 
ses  dévots.  Il  Ornement  que  l'on 
plaçait  à  l'avant  ou  à  1  arrière 
d'un  navire. 

—  Bot.  Inflorescence  indé- 
finie, dans  laquelle  les  pédon- 
cules sont  d'autant  plus  courts 
qu'ils  partent  de  plus  haut,  de 
manière  que  toutes  les  fleurs  sont  situées  à  peu  près  dans  lo 
même  plan.  (Cette  inflorescence  s'observe  chez  beaucoup 
de  crucifères.  —  De  Candolle  appelait  «  corymbe  »  une 
inflorescence  mixte,  dont  l'axe  déterminé 
porte  des  inflorescences  indéterminées.) 

—  Encycl.  Antiq. On  appelaitcorymies 
divers  objets  terminés  en  pointe,  ou  des- 
tinés à  orner  une  pointe.  Ce  mot  désignait 
soit  le  sommet  d  une  montagne,  soit  les 
ornements  fixés  sur  les  extrémités  d'un 
navire,  soit  des  grappes  de  fruits  ou  de 
fleurs  formant  pyramide,  soit  les  cou- 
ronnes de  lierre  que  l'on  portait  dans 
les  cérémonies  en  l'honneur  de  Dionysos. 
—  On  donnait  également  ce  nom  à  une 
manière  particulière  d'arranger  les 
cheveux,  qui  consistait  à  les  relever  tout  autour  de  latôte 
et  à  les  réunir  en  pointe  au  sommet  ;  on  les  attachait  alors 
avec  un  bandeau.  Quand  la  chevelure  était  trop  longue  et 
trop  abondante,  on  la  fixait  en  un  arc  double  sur  lo  haut 
do  la  tête,  comme  on  le  voit  dans  la  statue  de  l'Apollon 
du  Belvédère  et  dans  un  buste  de  Diane ,  au  Musée  britan- 
nique. Cicéron  donne  le  nom  de  «  corymbe  »  à  un  person- 
nage qui  arrangeait  ses  cheveux  de  la  façon  que  nous 
venons  d'expliquer. 

CORYMBE,  ÉE  ou  CORYMBEUX  {rin-ben),  EUSE  adj. 
Se  dit  des  fleurs  disposées  en  corymbes,  et,  par  extension, 
des  végétaux  qui  les  portent,  w  Se  dit  aussi  de  certains 
arbres,  tels  que  les  pins,  dont  les  rameaux  afl'ectent  une 
disposition  en  corymbe.  (On  dit  aussi  corymbe,  ék.) 

CORYMBIFÈRE  {rin  —  de  corymbe,  et  du  lat.  ferre,  por- 
ter) adj.  Bot.  Qui  a  des  fleurs  en  corymbe. 

—  n.  f.  pi.  Grande  division  de  plantes,  de  la  famille  des 
composées.  Syn.  de  radii:es. 

CORYMBIFLORE  adj.  Bot.  Syn.  de  corymbifère. 
CORYMBIFORME  (ri7i)  adj.  Bot.  Qui   a   la   forme  d'un 
corymbe   :   Grappe  corymbiformk.  Cime  corymbiforme. 

CORYMBION   [rin]   ou   CORYM-     >-^ 

BIUM  [rin-bi-om')  n.  m.  Genre  de 
composées,  tribu  des  vernoniées , 
comprenant  une  dizaine  d'espèces, 
qui  croissent  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. 

CORYMBIS  (rÏJi'biss)  n.  m.  Bot. 
Genre  d'orchidacées-ophridées,  des 
îles  orientales  de  l'Afrique  australe. 

CORYMBITE(ri>î-èir)ou  CORYM- 
BITES  {rin-bi-tèss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  serricornes,  fa- 
mille des  élatéridés,  comprenant 
des  taupins  assez  bombés,  de  cou- 
leurs souvent  vives  et  tranchées, 
dont  on  connaît  plus  de  soixante  espèces,  répandues  surtout 
dans  l'hémisphère  boréal.  (Les  corymbites  sont  de  taille 
moyenne;  une  des  plus  jolies  espèces  françaises  est  le 
coi'ymbites  aulirus,  bronzé,  avec  les  élytres  roux.) 

CORYMBOCEaNtJS  (rin.nuss)  n.  m. Genre  d'échinodermes 
erinoïdes  eucnnoïdes,  famille  des  mélocrinidés,  compre- 
nant des  formes  à  calice  creusé  en  cupule  avec  base  en 
entonnoir,  et  dont  l'espèce  type,  le  corymbocrinus  polydac- 
tylus,  est  fossile  dans  le  silurien  supérieur  d'Angleterre  et 
de  Norvège. 

CORYMBOPORZ;  ou  CORYMBOPORA  [rin]  n.  m.  Genra 
de  bryozoaires,  type  de  la  famille  des  coripnboporidés, 
comprenant  des  colonies  rameuses  caractérisées  par  leurs 
bourgeons  marginaux  disposés  en  cercle.  (Les  corymbo- 
pores  vivent  dans  les  mers  de  France.) 

COR'YMBOPORIDÉS  (W?))  n.  m.  pi.  Famille  de  bryozoaires 
ectoproctns  gj  muolémates.  sous-ordro  dos  cyclostomates, 
comprenant  les  genres  cori/mbopore,  coronopore,  defrancie 
et  autres  formes  alliées  aux  frondîporidés,  mais  s'en  dis- 
tinguant par  leurs  bourgeons  marginaux  disposés  en 
cercles.  (Les  colonies  calcaires  des  corymboporidés  les 
font  rentrer  dans  le  groupe  des  incrustés;  elles  habitent 
les  mors  du  nord.)  —  Un  corymboporidê. 

CORYMBULEUX  {rin,  leû),  EUSE  adj.  Bût.  So  dit  des 
fleurs  disposées  en  petits  corymbes. 

CORYMORPHE  ou  CORVMORPHA  n.  f.  Zool.  Genro  de 
méduses   bydroidcs,  famille  des  tubularidés,  compronaot 


Coryna  ( 


,  \i  fois). 


307 

des  colonies  do  polypes  d'où  se  détachent  des  méduses  f|ui 
nagent  librement  dans  la  mor.  (Los  corymorphos,  sous  la 
fonno  de  méduses,  sont  appelées  stfenstvupia  :  elles  sont 
répandues  surtout  dans  les  mors  du  nord.) 

CORYNA  n.  m.  Genre  d'insoctos  coléoptôros  hétéro- 
môros,  tamillo  dos  méloïdôs,  tribu  dos  lyttinés,  compre- 
nant des  mylabros  habitant  les  régions  chaudes  et  sèches 
de  ["ancien  monde.  (Ou  connaît  une  vinj;taine  d'espèces 
do  coryna;  trois  sont  propres  aux 
pays  circaméditorranéens  :  coryna 
distincCa  ISicile];  coryna  confluens 
l^Turqtiio]  ;  coryna  Bilbergi  [cette 
espèce  est  noire,  variée  dejaunoj.) 

COBYNANTHE  n.  m.  Genre  do 
rubiacéos,  qui  comprend  une  plante 
do  l'Afrique  tropicale  ayant  tous 
les  caractères  des  cinchonccs. 

CORYNE  n.  f.  Zool.  Gonro  de  mé- 
duses hydroïdos,  type  de  la  famille 
des  conmidés,  comprenant  des  co- 
lonies de  polypes  claviformes,  d'où 
se  détachent  des  méduses  qui  nagent  librement.  {Les  mé- 
duses des  corynes  appartiennent  au  genre  sarsia.  Los  es- 
pèces connues  habitent  surtout  les  mers  du  nord  ;  coryne 
pusilla,  ramosa,  etc.) 

CORYNECLADIA  (né)  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues,  famille 
des  chondriées,  à  fronde  cylindrique,  rameuse,  composée 
de  trois  couches  concentriques.  (On  en  connaît  deux  es- 
pèces [coryjïerladja  unibellata  et  clavata^  habitant  l'Aus- 
tralie, et  détachées  des  genres  coralopsis  et  chondria.) 

GORYNÉE  {né)  n.  f.  Bot.  Genre  de  balanophoracées- 
hélosidées,  dont  les  espèces  connues  viennent  de  Costa- 
Rica,  de  la  Nouvelle-Grenade,  du  Pérou  et  de  la  Colombie. 
CORYNELLB  {nèl')  a.  f.  Bot.  Genre  d'arbrisseaux,  de 
légamineuses-papilionacées,  tribu  des  galégées,  compre- 
nant deux  espèces,  qui  croissent  à  Saint-Domingue. 

—  Paléont.  Genre  d'épongés  calcaires,  famille  des  pha- 
rétronidés,  comprenant  des  formes  très  rarement  rami- 
fiées, le  plus  souvent  cylindriques  ou  arrondies  et  à  parois 
épaisses.  (On  connaît  quelques  espèces  de  corynelles,  fos- 
siles dans  le  trias,  le  jurassique  et  le  cré- 
tacé ;  la  corynella  Quenstedti,  du  coralrag 
de  Nattheim,  est  moins  grosse  qu'une 
noisette.) 

CORYNÉON  n.  m.  Genre  de  champi- 
gnons, voisin  des  uridinés.  (Les  corynéons 
forment  de  petits  tubercules  noirâtres  sur 
les  branches  mortes.) 

CORYNÈTE  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères térédiles,  famille  des  déridés, 
comprenant  de  petits  clairons  répandus 
surtout  dans  l'ancien  monde,  et  dont  il 
existe  quatre  espèces  européennes.  (La 
plus  commune  est  le  corynète  bleu  [co~ 
rynetes  cserideus]^  petit  insecte  bleu  d'a- 
cier, qui  sort  des  parquets  au  printemps,  et  qui  se  rend 
utile  dans  les  maisons  en  faisant  la  guerre  aux  coléoptères 
xylophages,  tels  que  les  vrillettes.) 

CORYNIDÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  d'hydroméduses  tu- 
bulaires,  comprenant  les  genres  corynp,  syncorine,  conj- 
nite,  etc.,  tous  caractérisés  par  leurs  polypes  en  massue, 
portant  des  tentacules  disséminés.  (Les  méduses  issues 
de  ces  colonies  appartiennent  au  groupe  des  sarsiades.j  — 

Un  CORYNIDK. 

CORYNITE  n.  f.  Minerai  de  nickel.  Variété  de  disomoso. 

CORYNOCARPE  n.  m.  Bot.  Genre  de  térébinthacées, 
dont  l'espèce  type  habite  la  Nouvelle-Zélande,  et  une 
autre  la  Nouvelle-Calédonie. 

CORYNODE  u.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  phyto- 
phages, fauiillfl  des  chrysomélidés,  tribu  des  ouniolpinés, 
comprenant  des  eumolpes  propres  aux  régions  tropicales 
de  1  ancien  monde  et  répandues  surtout  dans  llnde.  (Do 
taille  moyenne,  très  bombés,  les  corynodes  sont  revêtus 
d'une  livrée  métallique  brillante,  et  leurs  élytres  sont  sou- 
vent tachetés.  On  en  connaît  plus  de  soixante-dix  espèces.) 

CORYNOPHALLUS  (luss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'aroïdées, 
série  des  pythoniéos,  caractérisé  par  le  spadice  plus  court 
que  le  spathe,  à  base  continue  et  androgyiie,  à  massue 
développée,  épaisse,  piriforme.  (L'espèce  type  du  genre, 
qu'on  trouve  sur  la  côte  occidentale  d  Afrique,  est  lo  cory- 
nophalLxis  Afzelii.) 

CORYNOSPERMÉES  [spèr]  n.  f.  pi.  Bot.  Groupe  d'algues 
floridées,  renfermant  les  formes  caractérisées  par  lo  cysto- 
carpo  à  noyau  nu,  ou  immergé  dans  la  fronde,  ou  placé 
dans  la  couche  extérieure  do  cette  dernière.  —  Une  co- 

RYNOSPEKMÉE. 

CORYNOSTYLE  [stiV)  n.  m.  Gonro  do  violacées,  série 
des  violées,  à  calice  formé  do  petits  sépales,  presque  égaux, 
non  prolongés  à  la  base.  (Les  corinostylos  sont  dos  plantes 
sutfrutescontos,  grimpantes,  à  feuilles  ovales,  alternes,  à 
fleurs  en  grappes  axillairos, terminales;  ils  habitent  l'Amé- 
rique tropicale  ;  on  en  a  décrit  deux  ou  trois  espèces.) 

GORYPHA  n.  f.  Bot.  Genre  do  palmiers,  type  de  la  tribu 
des  (ror//p/iîn(.'eSf  comprenant  dos  arbres  élevés,  qui  croissoni 
dans  les  régions  équatorialos  :  Java,  Célèbes, les  Moluquos. 

—  Comm.  Fibres  textiles,  provenant  dos  feuilles  du  co- 
rypha  Australia,  dont  on  fait  des  chapeaux. 

—  Kncvcl.  Bol.  Le crj/)//i/ut parasol,  vulgairement  nommé 
codda-paiM  ou  talipot  de  Ccylan,  est  un  grand  arbre  doni 
la  tige  est  droite,  régulière,  parfaitoment  cylindrique.  Ce 
palmier  habite  l'Inde,  le  Malabar,  l'ilo  do  Ceylan,  ou  il 
croit  surtout  dans  les  lieux  élevés  et  pierreux.  Lo  boi^ 
est  dur  et  employé  dans  les  constructions  ;  on  en  fait  au>.si 
des  pieux  pour  les  palissades. 

CORYPHÉE  ifé  —  lat.  coryphxus,  gr.  koruphaioi,  mônie 
sons;  de  koruphè,  tôte)  n.  m.  Chef  du  chœur,  dans  la  Ira 

fédio  et  la  comédie  antique,  ii  Par  anal..  Chef  d'un  chœur 
0  chant  ou  de  danso  dans  rojiôra  moderne,  il  Par  ironie, 
Celui  qui  est  le  plus  en  vue,  au  premier  rang,  dans  ud"" 
chose  quelconque. 

—  E.NcYCL.  La  mission  du  coryphée  était,  avant  tout,  de 

guider  les  choreutes  (choristes),  do  leur  donner  lo  ton  ci 
e  leur  marquer  la  mesure.  Il  entonnait  le  chant  d'une 
voix  solide  ot  sûre,  donnant  avec  le  piod  lo  signal  do  l'at- 
taque, et  chacun  devait  le  suivre  Jidèlcmont  ot  docile- 
ment. Mais  aon   offl'co  était  parfois  plus  important,  ot 


Coryphène. 


c'était  lui  qui,  personnifiant  on  quelque  sorte  lo  chœur  en 
certaines  circonstances,  prenait  la  parole  ot  dialoguait 
avec  le  personnage  en  scène.  Eschyle,  dans  son  Orestic, 
qualifie  do  «  coryphée  »  celle  des  Furies  oui  porto  la  pa- 
role pour  ses  .sœurs  dans  l'accu-sation  aes  Eumônidos 
coiiiro  Orcsto. 

Dans  le  théâtre  modorno,  le  coryphée  n'a  plus  sa  place 
quo  dans  le  genre  lyrique.  Ainsi,  aans  l'opéra  moderne,  le 
coryphée,  homme  ou  femme,  est  un  chanteur  plus  instruit, 
plus  habile  que  sos  compagnons  ou  mieux  doué  au  point 
do  vue  de  la  voix,  qui,  comme  eux,  fait  sa  partie  dans  les 
chœurs,  on  leur  servant  de  chef  d'attaque,  mais  qu'on  dé- 
tache parfois  de  l'ensemble  pour  lui  confier  quelque  phrase 
seule  plus  ou  moins  développée,  après  quoi  il  rentre  dans 
le  rang  et  reprend  sa  partie  chorale.  (Quelquefois  plusieurs 
coryphées  chantent  ensemble,  ainsi  que  cola  se  voit,  par 
exemple,  pour  les  trois  coryphées  femmes  qui  attaquent 
la  prière  ae  Guillamne  Tell. 

CORYPHÉE  (Z"-^)  n.  f.  Oiseau  d'origine  africaine,  que  l'on 
appelle  encore  fauvette  d'Afrique. 

CORYPHELLE  {fèl')  ou  CORYPHELLA  [fèl-la)  n.  f.  Zool. 
Sous-genre  d'éolides,  comprenant  des  formes  à  pied  an- 
guleux en  avant,  à  papill.s  dorsales  cylindriques,  en  fai- 
sceaux. (Les  coryphelles  sont  des  mollusques  nus,  dont 
quelques  espèces  habitent  les  mers  d'Europe.) 

CORYPHENE  n.  f.  Genre  de  poissons  acanthoptères, 
famille  des  scombéridés,  comprenant  de  grandes  formes 
de  couleurs  métal- 
liquesét  incelantes, 
vertes  et  dorées,  à 
corps  allongé, com- 
primé, avec  la  na- 
geoire caudale  très 
iourclme. 

—   Encycl.   Les 
coryphè'ies    h  a  b  i  - 
tent     surtout     les 
mers  chaudes,  où 
les  marins  les  appellent  vulgairement  dorades.  Une  seule 
espèce  se  trouve  dans  les  mers  d'Europe  :  c'est  la  lam- 
puge  de  Rondelet,  atteignant  i  mètre  ae  long.  Très  rare 
dans  la  Méditerranée,  la  coryphène  est 
appelée,  à  Nice,  fera  et  péi  foiiran. 

CORYPHINÉES  n.  *f.  pi.  Tribu  de  pal- 
miers, a3'aut  pour  type  le  genre  corypha. 

—    Une  CORYPHINÉE. 

CORYPHIUM  (/t-om")  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  brachélytres,  famille 
des  staphylinidés,  tribu  des  oxytélinés, 
comprenant  de  petits  staphylins  roux  et 
bruns,  à  élytres  assez  longs,  à  tète  trian- 
gulaire en  avant.  (On  connaît  quatre  ou 
cinq  espèces  de  coryphium ,  habitant 
l'Europe  boréale;  toujours  rares,  elles 
vivent  sous  les  écorces.  Le  cort/phiiim 
anyusticole  est  la  seule  espèce  frant;aise.) 

CORYPHOCÈRE  ou  CORYPHOCERA  (se) 

n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  lamel- 
Jicornes,  famille  des  cétoniidés,  comprenant  de  belles  cé- 
toines ayant  souvent  le  front  cornu  dans  les  deux  sexes, 
ot  dont  les  quelques  espèces  connues 
habitent   l'Afrique   tropicale    ou    les 
Indes  orientales.  (La  coryphocera  Ho- 
pei,   du   Népaul,  est  rouge  pourpré, 
avec  le  thorax  vert-émeraude.) 

CORYPHODON  n.  m.  Genre  de  rep- 
tilesophidiens,  familledes  colubridés, 
tribu  des  colubrinés,  comprenant  de 
grandes  couleuvres  à  crochets  lisses, 
allant  à  la  mâchoire  supérieure  en 
grossissant  d'avant  en  arriére. 

—  Encycl.  Les  coryphodons  attei- 
gnent 2  mètres  de  long;  leur  léto 
large,  à  museau  conique,  leurs  formes 
élancées  les  rendent  facilement  ro- 
connaissables  ;  on  en  connaît  douze 
espèces,  habitant  l'Amérique,  le  Japon,  l'Inde  et  les  îles 
de  la  Sonde.  Ces  serpents,  non  venimeux,  vivent  surtout 
au  bord  des  eaux  et  se  nourrissent  de  poissons,  do  gre- 
nouilles, etc.  Parmi  les  couleuvres  les  plus  communes  au 
Brésil,  on  compte  le  coryphodon  pantherinus,  brun  jaune, 
marbré  do  taches  foncées,  cerclées  do  noir;  lo  coryphodon 
constrictor,  noir  bleuâtre  avec  le  ventre  gris,  est  abondant 
aux  Etats-Unis. 

CORYPHODONTE  ou  CORYPHODON  n.  m.  Genre  de  mam- 
m  i  f  ô  r  e  s 

périsse-  il£î£âS$*^ 

dactylos, 
Cfroupodos 
lophiodon- 
tes ,  com- 
prenantdo 
grandes 
formcsque 
l'on  consi- 
dère com- 
me la  sou- 
che des  Coryphodon  te. 
ongulés 

actuels,  ot  qui  sont  fossiles  dans  les  formations  tertiaires 
de  l'hémisphèro  boréal. 

—  Encycl.  Les  coryphodontes  avaient  cinq  doigts,  un 
crâne  énorme  muni  de  protubérances  cornues  ot  contenant 
un  cerveau  minuscule;  des  canines  démesurées  ot  sail- 
lantes. Ces  gigantesques  animaux,  do  la  taillo  du  rhi- 
nocéros, apparaissent  comme  un  type  dégrade,  bien  au- 
dessous  dos  reptiles  sauriens  comme  intelligence.  Ils  ont 
dii  vivre  par  immenses  troupeaux  dans  l'Amoriquo  du  Nord, 
oii  leurs  ossements  forment  des  gisements,  comme  dans  le 
Wyominj^;  on  on  trouve  aussi  dans  l'argïlo  do  Londres, 
dans  les  lignites  du  Soissonnais. 

GORY3ANTHE  n.  f.  Bot.  Gonro  d'orchiducées,  tribu  des 

aréthusées,  eompreuant   trois  ospécoSi  qui   croissent  ^n 

Australie. 

G0RY8ANTHÈRE  n.  f.  Bot.  Syn;  d(j  RHTNtiidi-ïifeïCîB: 

CORYSSOMÉRE    ou    C0RYSS0MERU8    {im-Hibi)  H;  \t 

Gonr.'  il  iiisertoi  colcopléros  rhyllcliophoreSj  typ<*  (14  lu 


Coryste  denté. 


CORYNA    —   CORYZA 

tribu  des  cortjssomérinés,  comprenant  des  formes  à  rostre 
long,  grôle,  aroiié,  à  corps  tincment  écailloux. 

—  Encycl.  Les  coryssomerus  ressemblent  à  de  petits 
bal.inins;  leurs  larves  vivent  dans  les  racines  do  diverses 
composées  et  se  métamorphosent  en  terre.  La  seule  espèce 
du  genre  se  trouve  en  l»rance.  C'est  un  petit  charançon 
gris,  à  antennes  et  jambes  rousses. 

CORYSSOMÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  famille  dos  curculionidés,  carac- 
tériséo  par  io  menton  armé  d'un  tubercule,  les  mandi- 
bules en  tenailles,  la  tête  saillante,  lo  rostro  grf'lo  et 
cylindrique.  (Genres  principaux  :  coryssomerus,  lami/rus, 
eunjommatus,  etc.)  —  tn  cokyssomérinê. 

CORYSTE  {risst')  ou  CORYSTES  {ri-stéss)  n.  m.  Genre 
do  crustacés,  type  de  la  famille  des  corystidis,  compre- 
nant des  crabes  des  mers 
d  Europe, àcarapaceêtroito  \  / 

et    longue,    prolongée    en  ^^^V        ? 

avant  en  une  grande  pointe 
rostrale.  (L'espèce  type, 
corijstes  dentatus,  se  trouve 
dans  l'Océan  et  la  Méditer- 
ranée.) 

CORYSTIDÉS  (sli)  n.  m. 
pi.  Famille  de  crustacés  dé- 
capodes brachyures, 
groupe  des  oxyrhynques, 
comprenant  les  trichocè- 
res,  thia,  corystes  et  autres 
crabes  à  carapace  large  et 
longue,  parfois  circulaire 
et  à  antennes  externes  très 
développées.  (Les  nombreuses  formes  de  cette  famille  ont 
des  représentants  dans  la  plupart  des  mers  du  globe  ;  elles 
en  ont  aussi  de  fossiles  depuis  l'époque  crétacée.)  —  Un 

CORYSTIDK. 

CORYTE  a.  m.  Etui  dans  lequel  les  archers  grecs  et  ro- 
mains enfermaient  leur  arc.  Il  Carquois. 

CORTfTHAÏX  {la-ikss)  n.  m.  Nom  scientifique  des  oi- 
seaux du  genre  touraco,  désignant  particulièrement  un 
sous-genre  africain,  dont  l'espèce  type  est  le  cori/</iaix  feu- 
co(is  d'Abyssinie.  "V.  toueaco. 

CORYTHALIA.  Myth.  gr.  Surnom  d'Artémis  à  Sparte. 
C'est  dans  le  temple  d'Arthémis  Corythalia  que  se  célé- 
brait la  fête  des  lithénidies. 

CORYTHOLOME  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
dos  gesnériacées,  tribu  des  gesnériées,  renfermant  une 
seule  espèce,  qui  croît  au  Brésil. 

CORYTHOPHANE  n.  m.  Genre  de  reptiles  sauriens  cras- 
silingues,  famille  des  iguanidés,  comprenant  des  iguanes  de 
petite  taille,  à 
crâue  relevé  en 
arrière  comme 
un   casque,   à 

3ueue  longue  et 
épourvue  de 
crête,  à  crête 
dorsale  faible. 
Syn.    CHAM.iE- 

LEOPSIS. 

— ENCTCL.Par 
l'absence  de  po- 
res fémoraux,  les 
corytophanes    se  Corythophane. 

rapprochent  des 

anolis.  On  en  connaît  deux  espèces,  propres  au  Mexique  : 
corvtophane  à  crête  {corytophanes  cristntus),  dos  crête, 
fanon  dentelé  ;  corvtophane  de  Hernandez  {corytophanes 
Bemaniie:!).  pas  do  crête,  fanon  sigiple.  Ces  iguanes, 
longs  de  10  à  12  centimètres,  sont  bruns,  variés  do  gris 
et  de  jaunâtre. 

CORYTHOPHYTE  adj.  Se  dit  des  plantes  chez  lesquelles 
lo  sommet  de  la  corolle  présente  la  forme  d'un  casque. 

—  n.  f.  Nom  donné  aux  plantes  qui  olfrent  lo  caractère 
susindiqué. 

CORYTHOS.  Myth.  gr.  Fils  do  Paris  et  d'Œnone.  U 
ciait  d'une  grande'beauté.  Sa  mère  l'envoya  près  d'Hélène 
pour  exciter  la  jalousie  de  Paris;  celui-ci,  1  ayant  trouvé 
un  jour  assis  auprès  d'Hélène,  le  tua  sur  place.  —  Ibérien, 
favori  d'Hercule.  (On  lui  attribue  l'invention  des  casques.) 

—  Roi  légendaire  de  Toscane,  (il  fonda  la  ville  do  Corylhus 
en  Italie.)  —  Fils  de  Zeus  et  pèro  do  Dardanos.  —  Chef  dos 
bergers  qui  trouvèrent  et  élevèrent  Télèpho.  —  Laiiithe, 
qui  fut  tué  par  le  centaure  Rhœtos  aux  noces  de  Piri- 
tlioos.  —  Fils  de  Marmaros.  (U  tua  Pélatès  aux  noces  do 
Pirithoos.) 

CORYTOPLECTE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  ali.opi.ectk. 

CORYZA  (gr.  knruza,  mémo  sons)  n.  m.  Pathol.  Inflam- 
mation de  la  muqueuse  dos  fosses  nasales,  vulgairement 
ot  improprement  appelée  ruumk  db  cebvkao. 

—  Art  vétér.  Nom  donné  à  la  même  affection  chez  les 
animaux  domestiques  :  Coryza  du  bceuf,  du  cheval,  du 
mouton,  du  porc. 

—  Encycl.  Pathol.  Lo  corijsa,  qui  aft'ecto,  chez  I  homme, 
dos  formes  chroniques  .lussi  bien  quo  dos  fornios  niguOs, 
est  une  inllammationdo  la  muqueuse  pituitairo.  Les  formes 
aiguës  débutent  assez  brusquement  par  une  .seusation  do 
sécheresse  et  de  démangeaison  dans  les  fos-ios  nasales, 
aboutissant  hientêt  à  des  éternucineuts  répétés.  Quelques 
heures  après,  il  se  produit  un  écoulomont  do  liquide 
d'abord  transparent,  irritant  et  très  fluide,  puis  un  peu 
visqueux,  et  enlin  épais  ot  purulent.  La  muqueiiso  est 
gonflée  et  la  respiration  gênée.  Le  plus  souvent,  1  inflam- 
mation gagne  les  muqueuses  voisines  :  celle  des  sinus 
frontaux,  d'où  résulte  uno  douleur  au  front,  au-dossus  dos 
veux-  celle  des  veux  par  lo  canal  nasal,  dort  conjoncti- 
vite- celle  de  la"trompe  d'Eustaclio,  d'où  surdité  ut  bour- 
donnements d'oreille  passagers;  enlin,  celles  du  pharynx, 
flu  larviiv  et  dos  bronches  ;  on  dit  (|U0  lo  rhumo  tombe  sur 
la  poitrine.  Mais  il  n'v  a  aucun  rapport  avec  les  méninges 
«(ilencépliale,  et  lo  nom  do  .  rhume  do  cerveau  "  autrefois 
donné  au  corvza  est  tout  à  fait  impropre.  Lo  coryza  osi 
ferlninement'infeotieux  quand  il  constitue  un  dos  symp- 
limosJo  l'crvsipèlo,  do  la  diphtérie,  do  la  scarlatiiio,  de 
là  rougeole,  ile  la  variole,  do  la  grippe  ;  il  1  est  probalde- 
«ontdans  les  formes  vulgaires,  l.o  refroidissement,  son- 
Vent  invoqué,  n'est  pas  nécessaire  à  son  éclosion. 

Comme  traiiemont,  on  rocommando  les  onctions  do  corps 


CORYZADENIE 


COSENZA 


gras  à  la  racine  du  nez,  le  badmeonnage  (ou  instillation) 
des  fosses  nasales  avec  une  solution  de  nitrate  d'argent 
:m  trentième,  ou  de  cocaïne  au  vingtième,  les  fumigations 
ù.  l'eau  chaude  pure  ou  aromatisée,  les  irrigations  nasales. 
Le  coryza  des  nouveau-nés,  qui  expose  ceux-ci  à  la  suf- 
focation pendant  les  tétées,  exige  une  attention  spéciale. 

Les  formes  chroniques  sont  souvent  sèches,  caractéri- 
sées par  la  respiration  difticile,  bruyante,  surtout  la  nuit, 
par  de  l'enchifrènement,  par  la  formation  de  croûtes  sur 
la  muqueuse  gondée.  L'état  chronique  peut  être  coupé 
par  des  poussées  aiguës,  Los  causes  en  sont  très  diverses. 
A  citer,  en  particulier,  Vozène  des  enfants  lymphatiques 
et  la  rhinite  syphilitique  qui  peut  amener  l'effondrement 
de  la  cloison  du  nez  (nez  en  lorgnette).  Dans  tous  les  cas, 
on  recommande,  outre  les  médications  indiquées  pour  l'état 
général,  les  irrigations  antiseptiques  (eau  salée,  boriquée, 
iodée).  On  fait  aussi,  contre  l'obstruction  des  fosses  nasales 
par  épaississement  de  la  muqueuse,  priser  des  poudres  où 
entrent  le  borax  ou  l'acide  borique,  le  camphre  ou  le  salol, 
le  menthol,  l'orthoforme. 

—  Art  vétér.  Le  coryza  consiste,  chez  les  animaux,  dans 
l'irritation  et  l'inflammation  qui  tapisse  les  cavités  nasales  ; 
il  est  caractérisé  par  une  couleur  rose  plus  vive  de  cette  mu- 
queuse et  récoulement  par  les  narines  d'un  jetage  liquide, 
noconneux.  blanc,  plus  ou  moins  épais,  qui  se  détache  faci- 
lement des  ailes  du  nez  pour  tomber  à  terre.  Tous  les  ani- 
maux domestiques  sont  sujets  au  coryza,  particulièrement 
le  cheval  et  le  chien.  On  traite  cette  affection  par  des  fu- 
migations de  vapeurs  émollientes  d'abord,  puis  excitantes 
au  goudron  si  le  coryza  tend  à  passer  à  l'état  chronique. 

C0RT2iADÉNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  illigère. 

CORYZORHAPms  {fiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptères hétéroptères,  famille  des  pentatomidés,  comprenant 
des  punaises  terrestres  de  taille  moyenne,  à  corps  court  et 
ramassé,  à.  tète  large,  presque  carrée,  à  rostre  élargi  en 
son  milieu,  etc.  (Les  coryzorhaphis  habitent  l'Amérique 
centrale  et  méridionale  ;  on  en  connaît  quatre  espèces.  Le 
coryzorhaphis  Spinolx  du  Pérou  est  d'un  rose  vif,  légère- 
ment taché  de  noir.) 

GORZÉ,  comm.de  Maine-et-ïjoire.arrond.  et  à  23  kilom. 
de  Baugé,  sur  le  Loir;  1.325  hab.  Dolmens. 

CORZOLA  ou  CURZOLA(laC"orct/rrtiVi9'rrt  des  Romains), 
ile  de  la  mer  Adriatique,  près  des  côtes  de  la  Dalmatie 
autrichienne,  dépendant  du  cercle  de  Itaguse  ;  16.160  hab., 
surtout  pêcheurs  et  marins.  Son  chef-lieu  est  Curzola,  sur 
la  côte  occidentale,  peuplée  de  6.095  hab.  Siège  d'un  évè- 
ché  ;  belle  cathédrale,  port,  chantiers  de  construction. 
Cette  ville  fait  un  commerce  assez  important  de  vins,  de 
sardines  et  de  pierres  à  bâtir.  —  Curzola  est  la  capitale 
d'un  district  peuplé  de  24.381  hab. 

COS.  Trigon.  Abréviation  de  cosinus. 

COS  {kùss  ~  du  bas  lat.  cucutiare,  commettre  un  adul- 
tère) n.  m.  Mari  qui  nourrissait  les  enfants  adultérins  do 
sa  femme,  it  On  disait  aussi  cods,  ou  ceux. 

COS  {koss)  n.  m.  Métrol.  Mesure  pour  les  liquides,  usitée 
chez  les  Hébreux  et  les  Egyptiens,  valant  un  0"  du  log 
ou  o',042,  et  après  la  réforme  philétérienne,  sous  les  Pto- 
lémées,  oi,08l. 

CoS  ou  Ko,  île  de  la  Turquie  d'Asie  {archipel  des 
Sporades),  non  loin  de  la  côte  sud-ouest  de  l'Asie  Mineure, 
située  entre  les  îles  Stampalie  à  l'O.,  Nisyro  au  S..  Ka- 
Jymno  au  N.,  et  à  l'entrée  du  golfe  profond  qui  porte  son 
nom  ;  un  simple  bras  de  mer  la  sépare  de  la  péninsule  do 
Boudroun  (Halicarnasse).  Sa  superficie  est  de  250  kilo- 
mètres carrés,  et  sa  population,  d  environ  10.000  habitants. 
Très  étroite, 
cette  île  s'al- 
longeduS.-O. 
au  N.-E.  Son 
sol  est  plat 
dans  toute  la 
partie  ouest- 
nord;  au  S.,  il 
se  relève  en 
une  chaîne  de 
petite  éten- 
due. Il  donne  Monnaie  de  Cos. 
des    figuiers, 

des  orangers  et  des  citronniers,  des  vignes,  dont  !e  pro- 
duit était  fameux  chez  les  anciens;  il  nourrit  de  nom- 
breux troupeaux  de  moutons,  dont  la  laine  sert  encore  à 
fabriquer  aes  étoffes  teintes.  Cependant,  l'industrie  de 
Cos  est  aujourd'hui  insignifiante.  La  capitale  porte  le  nom 
de  l'ile  ;  elle  s'abrite  dans  un  repli  de  la  côte,  à  l'extrémité 
nord-orientale,  en  face  le  continent,  mais  son  port  no 
peut  recevoir  que  des  barques.  Fortifications  construites 
par  les  chevaliers  de  Saint-Jean-de-Jérusalem  (xiv*  s.).  — 
lAle  antique  de  Cœa  ou  Nympitxa,  patrie  d'Hippocrate  et 
d'Apelle,  était  célèbre  aussi  par  ses  temples  d'Esculapc 
et  de  Vénus  Anadyomène  (qui  sort  des  eaux).  Politique- 
mont,  elle  suivit  les  destinées  du  monde  grec,  fut  démo- 
cratique, aristocratique,  puis  soumise  à  des  tyrans,  à  la 
Perse,  à  Rome;  au  xii*  siècle,  elle  appartînt  aux  che- 
valiers do  Rhodes,  et,  dès  le  siècle  suivant,  aux  Turcs. 

GOSA  (Juan  ou  Jean  de  La),  géographe  et  navigateur 
espagnol,  né  vraisemblablement  à  Santona  (Biscaye), 
mort  à  Tabasco  en  1510.  Après  avoir  navigué  à  la  côte 
d'Afrique,  il  accompagnaCoiomb  dans  son  premier  voyage, 
remplit,  au  cours  du  second  voyage  do  l'illustre  Génois, 
les  lonctions  d'hydrographe,  fut  niloie  d'Alonzodo  Hojeda 
en  1499,  et,  en  1504,  fut  chargé  d'aller  explorer  les  terres 
Douvcllement  découvertes.  En  1507,  Juan  de  La  Cosa  fut 
chargé  do  défendre  Ica  côtes  d'Espagne  contre  les  Portu- 
gais ;  puis  il  lit,  vers  la  mémo  éuoijue,  un  nouveau  voyage 
en  Amérique,  et  reçut,  on  1509,  la  charge  d'alffuazil  ntayor 
du  territoire  d'Uraba  (Darien)  ;  il  mourut  l'année  suivante, 
dans  une  rencontre  entre  les  Espagnols  et  les  Indiens, 
prés  de  Tabasco.  Il  a  laissé  deux  cartes  très  intéressantes, 
toutes  deux  sur  vélin  et  on  couleurs  ;  l'une  enregistre  les 
données  acquises  sur  l'Afrique  en  l'an  1500,  l'autre  indique 
les  découvertes  de  Colomb  et  do  ses  successeurs. 

GOBALA.  ville  du  Mexique  (Etat  de  Sinaloa),  au  pied  do 
la  sierra  Sladre  ;  9.290  hab.  Mines  nombreuses.  Ch.-I. 
d'an  district  peuplé  de  16.025  hab. 

GOSALITE  Cde  Coaah,  n.  'l-^  lien;  n.  f.  Sulfure  naturel 
do  bismuth  et  df.  plomb. 

GOSAMALOAPAN  ou  GOSAMALOAPAM,  ville  du  Mexi- 
que fFiat  de  Vera  Cruz),  sur  lo  i'apaloapan,  qui  s©  jette 


Cosaque. 


dans  la  lagune  d'Avarado  ;  4.760  hab.  Ch.-l.  d'un  canton 
peuplé  de  17.587  hab. 

GOSAQUE  (de  kosak,  qui,  en  langue  tartare,  signifie 
"  pillard  nomade  »),  membre  de  certaines  peuplades  slaves 
établies  en  Russie;  cavalier  russe  appartenant  à  ces  peu- 
plades :  Les  Cosaques  du  Don. 

—  Adjectiv.:  Cn  cavalier  cosaquk. 

—  n.  m.  Par  antonomase.  Homme  dur,  farouche,  demi- 
barbare  :  C'est  un  vrai  cosaqdi^. 

—  Encycl.  Ethnol.  et  art  milit.  Les  Cosaques  sont  des  peu- 
plades d'origine  slave,  mais  quelque  peu  mélangées  d'autres 
éléments  ethniques,  et  réparties  en  onze  groupements  dits 
voiskos  (armées)  d'importance  très  inégale,  à  la  tête  de  cha- 
cun desquels  se  trouve  un  chef  appelé  ataman  (ou  hetrnan). 
Ces  voiskos  occupent,  tant  dans  la  Russie  d'Europe  que  dans 
la  Russie  d'Asie,  un  ensemble  de  territoires  dont  la  super- 
ficie représente  environ  60  millions  d'iiectares,  et  dont  la 
population  to- 
tale est  d'au 
moins  6  mil- 
lions d'habi- 
tants, sur  les- 
quels près  de 
3  millions  seu- 
lement sont  de 
'<  condition  co- 
saque "  ;  con- 
dition qui  con- 
siste dans  la 
possession  tra 
ditionnelle  d^^ 
certains  pri- 
vilèges admi- 
nistratifs et 
l'exemption  de 
diverses  rede- 
vances, avec, 
en  échange, 
desobligations 
militaires  plus 
étroites  et  plus 
longues  que 
celles  impo- 
sées au  reste 
de  la  popula- 
tion. Ainsi, 
d'après  la  loi 
de  1875,  les 
Cosaques  sont 
dès  18  ans,  ^ 
dès    17    même 

pour  ceux  de  l'Oural,  —  astreints  au  service  militaire,  dont 
lis  passent  vingt  années  dans  les  trois  catégories  (prépa- 
ratoire, active  et  de  réserve),  pour  continuer  ensuite,  quel 
que  soit  leur  âge,  à  faire  partie  de  la  milice  lopoltchénié) 
tant  qu'ils  sont  valides;  tandis  que,  pour  les  population;^ 
non  cosaques,  les  obligations  militaires  ne  commencent, 
au'à  21  ans  pour  finir  à  43.  Les  Cosaques  servent  surtout 
dans  la  cavalerie,  dont  ils  pourraient  fournir  jusqu'à 
894  sotnias  ou  escadrons,  en  cas  de  mobilisation  générale. 
Mais  ils  donneraient  également  19  bataillons  d'infanterie 
et  40  batteries  d'artillerie  achevai.  (V.  Russie  [Armée.]) 

Les  voiskos  les  plus  importants  sont  d'abord  celui  du 
Don  :  son  territoire  constitue  plus  du  quart  et  sa  popu- 
lation plus  du  tiers  de  l'ensemble;  puis  viennent  ceux  du 
Kouban  et  d'Orenbourg,  de  i'Oural,  du  Transbaïlcal,  de 
Sibérie,  celui  du  Térek,  et  enfin  ceux  bien  moins  considé- 
rables de  l'Amour,  d'Astrakan  et  de  l'Oussouri.  Jadis  pil- 
lards et  nomades,  les  Cosaques  se  livrent  aujourd'hui  à 
l'agriculture,  au  commerce,  et  exercent  également  toutes 
sortes  de  professions  libérales;  jouissant  d'ailleurs  en  pa- 
reil cas  des  dispenses  de  service  militaire  prévues  parla 
loi  générale  sur  le  recrutement,  en  faveur  des  jeunes  gens 
qui  justifient  d'une  certaine  instruction. 

COSAQUE  izak')  n.  f.  Danse  dont  la  mesure  est  à  2/4,  et 
dont  la  mélodie  a  huit  mesures  et  deux  reprises,  sorte  do 
danse  imitée  de  la  manière  de  danser  des  Cosaques  :  Danser 
la  COSAQUE.  Il  Danse  russe  encore  usitée  chez  les  paysans 
moscovites,  bien  qu'elle  paraisse  d'origine  assez  ancienne. 
(Elle  rappelle,  dit-on,  les  mouvements  brusques  de  la 
czarda  hongroise,  mouvements  vifs  et  bruyants,  qu'accom- 
pagnent de  nombreux  coups  du  talon  armé  d'éperons.) 

Cosaques  (les),  roman  du  comte  Tolsto'i  (i870).  — Olé- 
nine,  jeune  noble  ruiné,  a  obtenu  un  brevet  d'enseigne 
dans  une  "  sotnia  i>  des  Cosaques  du  Térek.  Là,  il  devient 
amoureux  d'une  jeune  paysanne,  que  lui  dispute  un  rival, 
paysan  comme  elle.  Cette  rivalité  se  poursuit  à  travers 
des  scènes  de  chasse  et  d'escarmouches  qui  sont  lo  véri- 
table sujet  du  livre.  Les  Cosaques,  comme  le  titre  l'indique, 
consistent  surtout  en  tableaux,  en  descriptions  de  mœurs, 
en  études  pittoresques,  reliées  les  unes  aux  autres  par  lo 
fil  d'une  très  légère  intrigue. 

GOSAQUERIE  {kc-rî)  n.  f.  Incursion  brusque  d'une  bande 
ennemie,   se    terminant  par  quelque  pillage.  (Inusité.) 

COSARIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dorsténie. 

GOSAUTLAN,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Vera-Cruz), 
sur  le  Tlusontla,  tributaire  du  golfo  du  Mexique;  3.710  h. 

COSCATLAN  ou  COXCATLAN , 
bourg  du  Mexique  (Etat  do  Puebla), 
près  du  rio  Salado,  affluent  du  Pa- 
liaiuapan  ;  2.950  h. 

GOSCHUTZ,  bourg  d'Allemagne 
fSaxefcerclo  do  Dresde]),  sur  l'Elue; 
2.400  hab.  Houillères;  carrières  de 
pierres  calcaires. 

COSGXNIA  n.  f.  Genre  d'insectes 
coléoptères  carnassiers,  famille  des 
carabidés,  comprenant  do  petites 
formesallongées,  très  aplaties,  dont 
l'aspect  extérieur  est  celui  des  sia- 
gones. 

—  Encycl.  Les  coscinia,  dont  on 
connaît  sept  ou  huit  espèces,  sont  répandues  dans  les  ré- 
gions chaudes  de  l'ancien  monde;  rousses  ou  brunes,  ou 
fauves,  elles  courent  rapidement  dans  les  endroits  sablon- 
neux, sont  surtout  nocturnes  et  paraissent  mener  une 
existence  souterraine.  Ces  inserres,  toujours  rares,  sem- 
blent Ht»  le  type  d'une  tribu  spéciale  dite  dos  coiCinîi'Mi-s; 
ils  sont  mal  connue. 


Cobcioia  (gr.  b  foin}. 


Cosécante. 


308 

COSCINIE  (si-nî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  grimpants, 
de  la  famille  des  raénispermées,  tribu  des  chasmanthé- 
rées,  renfermant  une  seule  espèce,  qui  croit  à  Ceylan. 

COSCINODISQUE  {si,  dissk')  a.  m.  Genre  d'algues  mi- 
croscopiques, comprenant  une  dizaine  d'espèces,  la  plu- 
part fossiles. 

COSCINODON  {si)  n.  m.  Mousse  de  la  famille  des  ptycho- 
mitriées,  tribu  des  grimmiacées.  (Deux  des  espèces  con- 
nues se  rencontrent  en  Europe,  la  troisième  est  propre 
à  l'Amérique.) 

COSCINOMANCIE  {si,  man-sî  —  du  gr.  koskinos,  crible, 
et  manteia,  divination)  n.  f.  Divination  au  moyen  d'un  cri- 
ble, d'un  sas,  d'une  poêle  percée  qu'on  faisait  tourner  et 
qui,  par  sa  rotation,  désignait  le  coupable  qu'on  cherchait  : 
La  COSCINOMANCIE  est  citée  dans  Théocrite.  il  Vulgairement 

TOURNE-SAS. 

COSCINOPORE  ou  GOSCINOPORA  {si)  n.  m.  Genre  d'é- 
ponges  fossiles,  type  de  la  famille  des  coscinoporidés,  com- 
prenant des  formes  en  coupe  profonde,  avec  pied  à  racines 
ramifiées.  (Les  coscinopores  sont  propres  au  terrain  cré- 
tacé, comme  le  coscinopora  infunaibuliformis,  petite  es- 
pèce, de  la  craie  supérieure  de  Westphalio.) 

COSCINOPORIDÉS  (si)  n.  m.  pi.  Famille  d'éponçes  hexac- 
tinellides,  caractérisée  par  les  canaux  de  la  paroi  et  par  la 
nature  pierreuse  du  squelette  à  mailles  fines,  irrégulières. 
(La  famille  des  coscinoporidés  renferme  les  genres  coscino- 
pore,  guettardie.  pleurostovie.  leftophragme,  répandus  dans 
le  crétacé.)  —  Un  coscinoporidé. 

GoscOMATEPEG  ou  San  Juan  de  Coscomate- 

pec,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Vera-Cruz),  sur  le  rio 
côtier  Jamapa  et  le  versant  oriental  du  pic  d'Orizaba  ; 
5.095  hab. 

COSCOSSONS  {sko-son)  ou  GOSGOTONS  {sko)  fn.  m.  pL 
Mets  que  l'on  préparait  en  faisant  cuire  dans  dû  bouillon 
de  la  farine  granulée. 

GOSEANO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udinel); 
2.200  hab. 

GOSÉG.  Trigon.  Abréviation  de  cosf.cante. 

GOSÉGANTE  (du  préf.  co,  et  de  sécante)  n.  f.  Sécante  du 
complément  d'un  angle,  par  opposi- 
tion à  la  sécante  de  co  dernier,  à  qui 
l'on  donne  exclusivement  le  nom  de 
SECANTE.  (Dans  la  figure  ci-contre,  OC 
est  la  cosécante  de  1  arc  AM.  On  écrit  : 
coséc.  AM  =  OC.) 

GOSEGUINA,  volcan  de  l'Amérique 
centrale.  V.  Conseguina. 

COSEIGNEUR  {sé-gneur  [gn  mil.]  — 
du  préf.  co,  et  de  seignew)  n.  m.  Dr. 
leoa.  Seigneur  qui  possédait  un  fief 
conjointement  avec  un  autre,  n  On  dit  aussi  conshigneur. 

COSEIGNEUBXE  {sé-gneu-r{  [gn  mil.])  n.  f.  Fief  indivis 
entre  plusieurs  coseigneurs. 

—  Encycl.  Cotte  forme  de  la  seigneurie  fut  très  fré- 
quente au  mo^en  âge,  particulièrement  dans  les  pro- 
vinces du  Midi  et  surtout  dans  les  villes.  Les  historiens 
fixent  jusqu'à  présent  deux  origines  qui  peuvent  avoir, 
l'une  et  l'autre,  produit  ]a.coseiijneurie  :  ou  bien  le  partage 
de  la  seigneurie  entre  plusieurs  enfants  avec  stipulation 
que  le  fief  demeurera  entre  eux  indivis,  ou  bien  une 
convention  qui  intervenait  entre  deux  ou  plusieurs  sei- 
gneurs, particulièrement  entre  un  seigneur  laïque  et  un 
seigneur  ecclésiastique  ;  c'est  la  forme  ordinaire  du  par- 
tage. Il  faut  ajouter  une  troisième  origine  pour  les  cosei- 
gneuries  des  villes  :  c'est  l'agglomération  de  plusieurs 
seigneuries,  chacune  dominant  dans  une  partie  du  terri- 
toire, et  dont  l'union  a  formé  la  ville.  Les  coseigneurs 
furent  astreints  à  des  devoirs  :  fidélité,  amitié,  aide  réci- 
proque envers  et  contre  tous.  Il  y  eut  des  coseigneuries 
on  France  jusqu'à  la  veille  de  la  Révolution. 

COSÉINE  n.  f.  Chim.  V.  cosine. 

GOSEL,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  do  Silésie]), 
sur  l'Oder  ;  4.800  hab.  Tanneries,  fabrication  de  fromages. 
Ch.-l,  d'un  cercle  peuplé  de  70.000  hab. 

GoSEL  (.\nne-Constance,  comtesse  de),  favorite  d'Au- 
guste II  le  Fort,  électeur  de  Saxe  et  roi  de  Pologne,  née 
à  Deppenau  dans  le  Holstein  en  1680,  morte  en  1765.  Elle 
était  fille  du  colonel  de  Brockdorf.  Mariée  en  1699  au 
baron  de  Hoym,  ministre  à  la  cour  de  Saxe,  elle  ne  tarda 
pas  à  se  séparer  de  son  mari,  et,  pendant  neuf  anaées, 
fut  la  maîtresse  reconnue  d'Auguste  le  Fort,  qui  fit  de  folles 
dépenses  pour  cette  favorite.  Disgraciée  à  la  suite  d'une 
intrigue  de  palais  à  laquelle  se  trouvèrent  mêlés  le  prince 
de  Furstemberg  et  le  comte  do  Flemming,  elle  fut  conduite 
dans  la  forteresse  de  Stolpen.  où  elle  mourut  dans  un  âge 
très  avancé.  Les  enfants  qu'elle  eut  d'Auguste  furent  légi- 
timésenl724  :  Frédéric-Auguste, comtedeCoseI(i7i2-n70), 
Frédérique-Alexandrine,  comtesse  Moczynska  (1709-1784), 
Augusta-Constance  (1708-1728). 

GoSEL  (Charlotte  de),  romancière  allemande,  née  à 
Berlin  en  1818.  Fille  du  lieutenant  général  de  Cosel,  elle 
compléta  son  instruction  par  des  voyages,  écrivit  dans 
des  revues  sous  le  pseudonyme 
d'ADÈLAÏDE  AuER,et  publia,  ontro  au- 
tres rumans  :  Moderne  (1868);  Tra- 
ces sur  le  sable  (l8G9)  ;  Noir  sur  blanc 
(1869)  ;  Dans  h  labyrinthe  du  monde 
(1879)  ;  etc. 

GOSELEY,  ville  d'Angleterre 
(conitédo  Stafi'ord);  21. 890 hab.  Cotte 
ville  importante  dépend  de  la  com- 
umuo  de  Sedgley. 

GOSENZA  (;incicnn.  Consentia) , 
ville  d'Italie  [Calabre,  prov.  de  Co- 
senza,  ou  Calabre  citérieure],  sur  le 
Crati,  tributaire  du  golfe  de  Tarente, 
au  confluent  du  Busento;  20.375  hab.  Archevêché.  Villo 
pittoresque,  aux  rues  étroites  et  tortueuses,  dominée  par 
un  vieux  château  ruiné.  Quelques  monuments  méritent 
d'être  signalés  (cathédrale.  Palais  do  justice,  etc.).  La 
campagne  environnante,  très  fertile,  produit  des  vins, 
des  fruits,  de  la  manne  ;  les  industries  de  la  faïence,  de  la 
coutellerie,  le  tissage  de  la  laine  et  de  la  soie  y  sont  actifs. 

Constntia,  capitale  de  l'ancien  Brutium ,  'fut  prise  par 
Annibnl,  par  Alaric,  qui  y  mourut  <n  in"*  et  fut  enterré 
dans  le  ht  du  Busento,  saccagée  par  les  Sarrasins,  los 


Armes  de  Cosonza. 


309 

Normands,  les  Turcs.  A  peu  do  distance  se  trouve  la  gi- 
l)oyeuso  et  montat^nouse  torôt  do  la  Sila.  —  Le  circonda- 
rio  du  m^nie  nom  a  ny.ioo  Imb.  La  province  de  Cosenza 
est  peuplée  de  468.r>iu)  hab.  sur  6.653  kilom.  carr. 

COSÉSANS  (lat.  Cosetani)y  ancien  peuple  do  l'Espagne 
Tarraroiiaiso  ;  capit.  Tan'aco  (Tarrafj;one).  Leur  territoire 
fait  atijourd'luii  partie  do  la  Catalogne.  —  [/n  Cosksan. 

GOSHOCTON,  ville  dos  Etats-Unis  {Etat  d'Ohio),  sur  le 
Muskin^ain:  3.670  hab.  Usines  sidérurgiques.  Ch.-l.  du 
comté  de  Coskocton,  peuplé  de  26.700  hab. 

Gosi  fan  tutte  ossia  ta  Scuola  degli  amanti  {Elles 
font  toutes  ainsi  ou  l'Ecole  des  Amants),  opéra  bouffe  en 
doux  actes,  paroles  do  Ijorenzo  d'Apontt»,  musique  do 
Mozart,  représenté  sur  le  théâtre  impérial  do  Vionno  le 
26  janvier  n90.  La  musique  do  Mozart  est  charmante, 
mais  le  livret  do  d'Aponto  est  d'une  si  piètre  valeur  que, 
lorsque  les  Allemands  voulurent  jouer  cet  ouvrage,  ils  ar- 
rangeront le  livret  do  diverses  façons  et  sous  divers  titres  : 
l'Une  fait  comme  l'antre  M792)  ;  l'Ecole  de  l'amour  fn94)  ; 
Fidélité  des  jeunes  filles  (I80i);  Fidélité  de  femme  ?1805); 
l'Fpreuve  magiijue  (I8U);  ta  Gageure  perfide  ^1820).  Cosi 
fan  tutte  fut  joué  pour  la  première  fois  au  Théatro-Italien 
de  Paris,  lo  i*""  février  1809.  Le  5  février  1813,  on  donnait  à 
l'Opérade  Paris  un  ouvrage  en  un  acte  intitulé  le  Laboureur 
chinois,  simple  pastiche  dont  plusieurs  morceaux  avaient 
été  empruntés  à  l'opéra  de  Mozart,  d'autres  à  Haydn, 
tandis  que  les  récitatifs  avaient  été  écrits  par  Berton. 
En  1862,  le  Théâtre-Italien  de  Paris  remit  au  jour  Cosi 
fan  tutte,  et  c'est  alors  que  deux  librettistes,  Michel  Carré 
et  Jules  Barbier,  eurent  l'idée  d'accoupler  Mozart  à  Shak- 
speare,  et  d'adapter  la  musique  do  Cosi  fan  tutte  à  la  co- 
médie de  ce  dernier  :  Peines  d'amour  perdues.  L'ouvrage 
fut  ainsi  représenté,  sous  le  titre  de  Peines  d'amour,  le 
M  mars  1863,  au  Théâtre-Lyrique. 

COSIGNATAIHC  (gna-tèr  [gn  mil.]  —  du  préf.  co,  et  de 
signataire)  n.  Personne  qui  a  signe  avec  d'autres. 

GosiGUINA,  volcan  de  l'Amérique  centrale.  V.  CoN- 

SEGUINA. 

COSIHUIRACHIG,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Chihua- 
hua),  dans  la  sierra  Madré;  3.000  hab.  Ses  mines  d'argent 
sont  aujourd'hui  épuisées. 

GosiMO  (Piero  di),  peintre  florentin.  V.  Orekice. 

GOSINE  D.  f.  Principe  actif,  de  formule  C*'H"'0'% 
extrait  du  cousso  [brayera  anthelminthica).  ii  On  dit  aussi 
coussiNE  et  cosÈiNE  ;  syn.  t^niink. 

COSINELLE  [nèV  —  rad.  cosinus)  n.  f.  Math.  Expression 
imaginaire.  (Vieux.) 

COSINUS  [nuss)  n.  m.  Abréviation  de  sinus  du  complé- 
ment. (V.  SINUS.)  Il  Cosinus  verse,  Nom  que  l'on  donnait  au- 
trefois au  diamètre  diminué  du  sinus  verse.  V.  sinds. 

—  Enxycl.  Math.  On  appelle  cosinus  d'un  angle  ou  de 
l'arc  qui  a  mê- 
me mesure  la 
frojection,  sur 
un  des  côtés 
del'angle,d'un 
segment  égal  à 
l'unité  de  lon- 
fîlTieur  pris  sur 
1  autre  côté. 
Cette  projec- 
tion est  sus- 
ceptible d'un 
signe. Considé- 
rons un  aogle 
XOZ;  décri- 
vons de  O  com- 
me centre,  avec  l'unité'de  longueur  pour  rayon,  une  circon- 
férence :  le  cosinus  de  l'angle  XOZ,  qui  s'écrit  cos  XOZ, 
ou  de  l'arc  AM  qui  a  même  mesure,  est  égal  au  segment  OP 
compté  sur  l'axe  orienté  X'X  avec  le  signe  -f  dans  le 
sensX'Xet  le  signe  —  dans  le  sens  contraire.  Le  tableau 
ci-contre  donne  les  variations  du  cosinus  lorsque  l'anglo 
varie  de  0  à  2n.  La  fonction  cos  x  est 
périodique;  l'amplitude  de  la  période 
est  2ii.  Le  cosinus  d'un  angle  est  donc 
compris  entre  —  i  et  -+-  i.  Tous  les 
angles  qui  admettent  pour  cosinus  un 
nombre  donné  compris  entre  —  1  et 
ï  rentrent  dans  l'une  des  formules 
2K11  ±  a;  a  étant  l'un  des  arcs  (jui 
admet  pour  cosinus  lo  nombre  donné, 
K  étant  un  nombre  entier,  positif,  né- 
gatif ou  nul.  Le  théorème  des  projec- 
tions permet  d'établir  le  cosinus  de  la 
somme  do  deux  angles  : 
cos  (a  -f  6)  =  cos  a  cos  ô  —  sin  a  sin  6. 

On  on  déduit  : 
cos  {a  —  b)  =  cos  a  cos  b  -\~  sin  a  sin  b. 

La  formule  de  Moivrc  (v.  Moivre)  donne  pour  valeur 
de  cos  ma,  m  étant  entier  et  positif  : 


COSÉSANS   —   COSMOCRATIE 


ANGLE 

COSINUS 

0 

+  1 

décroît 

0 

décroît 

r 

—  1 

croit 

0 

croit 

2ii 

+  1 

COS  ma  =  cos 

m  {m 


m(m  —  1) 


1.2 

l)(m  — 8)(m  — 3) 


l.S.3.4 
La  dérivé©  do  la  fonction  y  =  cosx  est  y'  =  — sinx. 
La  formule  do  Maclaurin  fv.  Maclauiîin)  donao  le  dà- 
voloppoment  do  cos  x  en  sôrio  ; 


COSX  =1 


l"*"!!    6;' 


GOSIO  VALTELLINO.comm.  d'Italie (Lombardiolprov. 
de  Sondrio);,  sur  l'Adda,  dans  la  Valiolinc;  2.200  liai». 

COSIQUE  adj.  Al^'èbr.  V.  cossiqde. 

COSI3MAL,  ALE.  AUX  adj.  Phys.  Syn.  do  msmau 

COSLIN,  villi^  diî  Prusse.  V.  Cœsmn. 

COSMANTHE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  puacklik. 

GOSMAO-KERJULIEN  (Julic-Mario.  baron  de),  amiral 
et  sénatuur  frantjais,  né  en  ITGI  â  Châteaulin,  mort  à 
Fïrest  en  1825.  11  était  fils  d'un  notaire.  A  peine  ûgé  dn 
quinze  ans,  il  s'échappa  do  la  maison  patornollo  pour 
s'engager  dans  la  marmo,  et  lit  sa  première  campagm» 
aux  Antilles.  Capitaine  do  vaisseau  en  1793,  il  fut  promu 
•  hef  de  division  en  1790,  à  la  suite  du  glorieux  combai 
qu'il  Bouiint  sur  son    bâtiment    fc    Tonnant,    contre   une 


r.otte  de  douze  vaisseaux  anglais.  Dix  ans  plus  tard,  on  I 
retrouve  Cosmao  dans  l'escadre  de  ramiral  Villeneuve. 
Kii  mai  1805,  il  on  fut  détaché  pour  aller  assiéger  lo  Dia- 
mant, ilôt  situé  au  S.-O.  do  la  Martinique  et  occupé  par 
une  garnison  anglaise.  Cosmao  le  prit  en  doux:  jours.  Il 
prit  part  (luolqucs  mois  après,  sur  le  Pluton,  à  la  funeste 
oataillo  de  Trafalgar.  Il  s'y  distingua,  et  réussit  à  gagner  la 
rade  de  Rota,  d'où  il  sortit  dès  le  lendemain  pour  prendre 
une  revanclie  contre  ses  vainqueurs  ;  il  leur  enleva  plusieurs 
bâtiments  français  et  espagnols.  Cette  belle  conduite  valut 
à  Cosmao  le  grade  do  contre-amiral.  Créé  baron  de  rKm- 
piro  en  18IO,  il  fut,  en  1815,  au  retour  de  l'ilo  d'Elbe,  nommé 
préfet  maritime  à  Brest  et  élevé  à  la  dignité  de  séna- 
teur. Destitué  par  les  Bourbons,  il  fut  admis  à  la  retraite 
en  1817. 

COSMARION  {sma)  n.  m.  Genre  d'algues  microscopi- 
(|ues,  do  la  tribu  des  dosmidiées,  comprenant  jilus  de  trente 
espèces,  qui  habitent  les  eaux  douces,  surtout  les  eaux 
stagnantes  :  La  reproduction  a  lieu  de  deux  manières  dans 
tes  cosMARioNS.  (BrébissoD.) 

CosMAS,  surnommé  Indicopleustes,  c'est-à-dire 
Il  voyageur  cesmographo  dans  l'Indo  »,  marchand  et  voya- 
geur du  VI'  siècle  apr.  J.-C,  né  à  Alexandrie.  Il  com- 
merça longtemps  en  Kthiopie  et  dans  une  partie  de  l'Asie, 
embrassa  ensuite  la  vie  religieuse,  et  écrivit  divers  ou- 
vrages géographiques  ou  théologiques,  dont  le  plus  im- 
portant était  une  Description  de  la  terre,  aujourd'hui  per- 
due. Il  reste  seulement  de  lui  une  curieuse  Topographie 
chrétienne  de  l'umvers  (en  grec),  qui  ne  fournit  d'ailleurs 
aucun  détail  sur  les  voyages  de  l'auteur  ;  Cosmas  y  veut 
prouver  que  la  terre  est  un  carré  long,  borné  par  des  mu- 
railles qui  se  cintrent  en  voûte  pour  former  le  firmament. 
Son  système  sidéral  est  aussi  bizarre.  La  Topographie 
ctirétienne  a  été  publiée  pour  la  première  fois  en  1706,  par 
le  P.  Montfaucon,  dans  sa  Collection  des  Pères  et  écrivains 
grecs,  d'après  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Florence. 

GoSMAS,  jurisconsulte  grec  du  x«  siècle.  Il  était  magister 
officiorum  à  Constantinople,  sous  le  règne  de  Romain  le 
Vieux.  Il  est  l'auteur  de  Sentences,  sortes  d'instructions 
ministérielles  qui  accompagnent  dans  plusieurs  manu- 
scrits les  NoveÙes  édictées  par  cet  empereur. 

COSME  {kossm'  —  du  gr.  kosmos,  même  sens)  n.  m.  Aniiq . 
gr.  Nom  des  principaux  magistrats  dans  les  cités  de 
Crète.  (Les  cosmes,  qui  avaient  remplacé  les  anciens  rois, 
étaient  élus,  chaque  année,  au  nombre  de  dix;  ils  com- 
mandaient l'armée  et  étaient  les  chefs  du  pouvoir  exécutif.) 

GOSME  et  DaMIEN  (saints).  V.  Côme  et  Damien. 

GOSME  de  Jérusalem,   surnommé  Hagiopolite, 

poète  grec  du  viu"  siècle  de  notre  ère.  Il  fut  vendu  à. 
saint  Jean  de  Damas  par  des  Sarrasins,  qui  l'avaient  pris 
sur  mer;  il  fit  l'éducation  de  ce  saint,  puis  devint  évoque 
dans  la  Palestine.  Cosme  a  conaposé  une  partie  des  Odes 
du  Triodum  des  Grecs,  et  des  Hymnes,  dont  treize  ont  été 
publiées  dans  la  Bibliotfieca  Patrum. 

GoSME  de  Prague,  historien  tchèque,  né  en  1045, 
mort  en  1125.  Il  fut  secrétaire  de  l'empereur  Henri  IV, 
entra  dans  les  ordres  et  devint  doyen  de  i'é^lise  métropo- 
litaine de  Prague.  Sa  Chronica  Bohemoru7n,\e  plus  ancien 
monument  do  l'histoire  nationale,  s'arrête  à  l'an  1125. 

GoSME  (le  Frère),  chirurgien  français.  V.  Baseilhac. 
CoSME  DE  Médigis.  Biogr.  V.  Mkdicis. 
COSMÉE   {smé 
de  COSMOS. 


du  gr.  kosmein,  orner)  n.  f.  Bot.  Syn. 


GOSMÉLIE  (smé-tî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseau  de  la  famille 
des  épacridées,  tribu  des  épacréos.  (Les  deux  espèces  con- 
nues  habitent  la  Nouvelle-Hollande.) 

COSMÈME  {smèm')  ou  COSMEMA  (smé)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  carnassiers,  famille  des  cicindôlidés, 
tribu  des  cicmdéiinés,  comprenant  des  formes  assez  tra- 
pues, à  corps  ovale  rétréci  en  arrière,  de  couleurs  métal- 
liques brillantes,  et  de  taille  moyenne.  (Les  cosmômes. 
dont  on  connaît  vingt-quatre  espèces,  habitent  l'Afrique 
tropicale,  surtout  la  Cafrcrie  et  le  Natal.) 

GOSMESCI,  comm.  do  Roumanie  (district  deTecuciu); 
2.100  bah. 

GOSMÈTE  (smèf)  ou  COSMETUS  (smê-tuss)  n.  m.  Genre 
d'arachnides  phalangides,  famille  dos  phalangidés,  com- 
prenant dos  formes  à  corps  élargi  en  arrière,  avec  deux 
épines  terminales,  à  pattes  antérieures  courtes,  celles  de 
la  deuxième  paire  les  plus  longues. 

—  Encycl.  Les  cosmètcs  sont  des  faucheurs  do  taille 
moyenne,  bruns,  variés  de  blanc,  dont  on  connaît  huit 
espèces  habitant  l'Amérique  du  Sud.  Le  cosmetus  pictus, 
type  du  genre,  à  céphalotnorax  blanc  piqueté  do  noir,  est 
propre  au  Brésil. 

GOSMÈTE  {smèf)  n.  m.  On  désigna  par  co  nom  :  i«  A 
l'époque  impériale,  les  surveillants  des  gymnases  grecs. 
[Ils  étaient  chargés  spécialement  do  l'administration  et 
do  la  discipline.  Un  anticosméte  et  doux  hypocosmétes, 
ou  sous-surveillants,  l'assistaient]  ;  2"  A  Rome,  dos  escla- 
ves chargés  do  la  garde -robe  des  hommes  et  des  femmes. 
[Co  mot  n'est  employé  qu'une  fois,  et  lo  passage  do  Juvé- 
nal  {Sat.  VI,  v.  476)  no  peut  s'appliquer,  comme  ou  l'a 
cru  souvent,  aux  femmes  esclaves  chargées  do  lu  toi- 
lette. Colles-ci  s'appelaient  cosmetrix  ou  ornntrices.  Elles 
étaient  instruites  dans  leur  art  par  dos  maîtres  spéciaux. 
Il  on  fallait  un  grand  nombre  pour  vafjuer  A  la  parure  d'une 
élégante  matrone.  On  distinguait  les  dépilanstes,  ou  é|)(- 
lousos;  les  cinifloncs,  qui  peignaient  Il^s  cheveux  ot  les 
frisaient  au  fer;  les /n'ca^-ict'j,  qui  los  brossaient;  les /)5f- 
castcs,  chartjoes  des  essences  parfumées;  les  o«c/oris/t's, 
qui  en  frottaient  ta  peau  ;  les  ponceuses,  les  phialiges  ot  les 
stimmigc'S,  qui  peignaient  lo  visage,  les  paupières,  les 
cils,  los  sourcils,  qui  teignaient  les  chovoux  ;  les  dropé- 
cistes,  ou  pédicures  et  manicuros;  puis  les  vcstipices,  ou 
habilleuses  ;  los  catoptrices,  qui  tenaient  les  miroirs;  les 
flambaries,  qui  portaient  l'éventail  ;  los  appréciatrices,  qui 
dirigeaient  Popérution  otfdonuaicni  leur  avis,  etc.;  enfin. 
los  7ornri(;9,  qui  distribuaient  les  coups  de  fouet  suivant 
le  caprice  de  In  maîtresse.] 

GOSMÊTIQUE  {smétik'  —  du  gr.  kosmCtikos;  do  kos- 
mein.  parer)  adi.  Se  dit  dos  préparations  do  toilette  qui 
servent  à  embellir  et  ii  couservor  iratchos  los  parties  exté- 
rieures du  corps  :  Huile  cosmrtiqué.  Snvon  cosMiiTiquK. 

—  n.  m.  Substance  cosmétique  :  Un  cos.MBTrque.  Faire 

USaQe  <te   COSMUTIQUBS. 


—  n.  f.  Partie  de  l'hygiène  qui  traite  dos  cosmétiques 
et  do  leur  usage  :  Traité  sur  ta  cosmétique. 

—  Encycl.  Les  cosmétiques,  substances  aromatiques  em- 
ployées pour  entretenir  les  qualités  de  la  peau,  contiennent 
dos  sub.stances  vénéneuses,  échappant  à  la  loi ,  parce 
qu'elles  sortent  de  l'officine  du  parfumeur  et  non  de  celle 
du  pharmacien.  Leur  etfet  le  plus  immédiat  est  do  boucher 
los  parois  do  la  peau  et,  par  suite,  de  diminuer,  môme  de 
supprimer,  la  respiration  cutanée,  adjuvant  indispensable 
de  1  aération  pulmonaire.  On  sait,  eu  etfet,  que  le  plus  sûr 
moyen  do  tuer  rapidement  un  animal  est  de  lui  obturer 
la  peau  en  la  recouvrant  d'un  vernis  ou  d'un  emplâtre 
quelconque.  Les  parfums  qui  servent  e'n  quelque  sorte  de 
passo-purt  aux  cosmétiques  sont  également  des  substan- 
ces nuisibles,  car  ils  diminuent,  altèrent  l'odorat,  sans 
parler  des  phénomènes  nerveux  d'excitation  ou  d'atonie, 
d'énervement  ou  de  dépression  qu'ils  produisent.  Aucun 
de  ces  agents  ne  concourt,  en  général,  à  la  conserva- 
tion de  la  beauté.  Tout  au  plus  peuvent-ils  parfois  donner 
un  éclat  momentané  ou  nécessaire  à  la  scène  pour  incar- 
ner un  personnage  déterminé.  Les  substances  employées  : 
acides,  astringents,  matières  colorantes,  huiles  essen- 
tielles, baumes,  résines,  corps  gras,  graisses,  savons, 
substances  minérales,  peuvent  cependant  rendre  quelques 
services,  à  la  condition  de  ne  pas  séjourner  longtemps  sur 
la  poau,  et  d'y  exercer  une  action  tonique  et  momentanée. 

Gosmétiaues  (Traité  des),  ouvrage  grec  de  Criton, 
médecin  célèore  du  temps  de  Trajan.  Cet  ouvrage  ne  nous 
est  pas  parvenu;  mais  on  en  connaît  le  contenu  par  Ga- 
lion. Ce  traité  était  divisé  en  quatre  livres;  l'auteur  avait 
fait  usage  des  écrits  d'Archigène,  de  la  reine  Cléopàtre  et 
d'Héraclide  de  Tarente.  Le  premier  livre  traitait  des  che- 
veux, de  la  peau,  etc.  ;  le  second,  des  bains  et  des  par- 
fums; le  troisième,  des  taches  de  rousseur  et  des  boutons 
de  chaleur;  et  le  quatrième,  des  différentes  maladies  qui 
détruisent  la  beauté. 

Cosmétiques  (les),  poème  composé  par  Ovide,  l'an  4 
av.  J.-C.  L'auteur,  avec  son  habituelle  facilité,  s'amuse  à 
mettre  en  vers  le  code  de  la  coquetterie.  Dans  le  fragment 
d'environ  deux  cent  cinquante  vers  qui  nous  est  parvenu, 
il  donne  la  recette  de  toutes  les  pommades  connues.  Le 
sujet  est  ingrat,  mais  il  est  merveilleux  de  voir  avec 
quelle  aisance  Ovide,  comme  dans  les  Métamorphoses,  se 
joue  des  difficultés.  Quelques  réflexions  spirituelles  ou  in- 
géoieuses  relèvent  la  monotonie  d'une  matière  prosaïque 
entre  toutes,  où  le  poète  a  su  mettre,  sans  se  montrer 
trop  sévère  au  point  de  vue  du  bon  goût,  de  la  poésie  et 
de  la  grâce. 

COSMÉTIQUE,  ÉE(sme)adj.Qui  est  enduit  de  cosmétique. 

COSMÉTIQUER  (smé,  ké)  V.  a.  Mettre  du  cosmétique  à  : 
CosMÉTiQUER  Ics  moustaches  de  quelqu'un. 

GOSMÉTOLOGIB  (smé,  ji  —  du  gr.  kosmein,  parer,  et 
logos,  discours)  n.  f.  Partie  de  l'hygiène,  relative  aux  soins 
de  propreté. 

GOSMIBUÈNE  {smi)  n.m.  Arbuste  de  l'Amérique  tropi- 
cale, de  la  famille  des  rubiacées,  tribu  des  cinchonées, 
ayant  de  belles  fleurs  blanches  à  odeur  suave. 

GOSMIDÉS  {smi)  n.  m.  pl.Familled'insecleslépidoptères, 
sous-ordre  des  noctuelles,  renfermant  des  papillons  élé- 
i^^ants,  à  ailes  bariolées,  à  abdomen  court  et  conique.  (Les 
chenilles  des  cosmidés  vivent  entre  deux  feuilles,  ou'elles 
réunissent  avec  de  la  soie;  do  mœurs  carnassières,  elles  dé- 
vorent leurs  voisines  à  l'occasion.  Genre  principal  :  cosmie 
ou  calymnie.)  —  Un  COSMIDÉ. 

COSMIE  (smO  n.  f.  Bot.  Genre  do  portulacées.  Syn.  do 

C.VLANDRIMA. 

COSMIE  {smi)  ou  COSMIA  n.  f.  Genre  d'insectes  lépido- 
ptères, sous-ordro  des  nocluolles,  famille  des  cos7nidés, 
comprenant  des  formes  de  taille  moyenne,  à  antennes 
filiformes,  à  trompe  courte,  à  corselet  globuleux.  (On 
connaît  quelques  espèces  do  cos- 
mies  habitant  l'Europe  ;  une  dos 
plus  communes,  la  cosmia  trape- 
ziua,  vole  dans  los  bois,  en  juil- 
let.) Syn.  CALYMNIE. 

COSMIMÉTRIE  n.  f,  Syn.  do 

COSMOMKTKIK. 

COSMIQUE  (smik'  —   du    gr. 
knstnos,  monde)  adi.  Qui  a  rap- 
port au  monde,  à  l  univers,  à  rordro  général  :  Les  espaces 
COSMIQUES.  Matière  cosmique. 

—  Astron.  lever.  Coucher  cosmique.  Se  disent  du  lover  et 
du  coucher  dos  astres,  lorsqu'ils  s'effectuent  on  mémo 
temps  que  ceux  du  soleil. 

—  Philos.  Musique  cosmique.  S'est  dit,  dans  la  philoso- 
phie py  thûgoricionne,  des  harmonies  répandu  dans  toute 
la  nature,  et  qui 
régnent,  d'après 
Pythagoro,  dans 
ràtmosphèro  do 
ihaipio   planète. 

COSMIQUE- 
MENT  (smi-kc) 
udv.  D'une  ma- 
nière oosini<|ue. 

COSMISOME 
ou  COSMISOMA 
(\»)i)n.  m. Genre 
d'insectes  lon- 
gicornos.  famille 
(les  cérambyci- 
dés,  tribu  dos 
rhopulophoridé»:, 
comprenant  los 
fornii'S  dont  les 
antonnos  portiMit  uno  houppo  poiluo  dans  lour  seconde 
moitié.  (Los  cosmisomos  sont  de  jolis  capricornes  do  taille 
moyenne,  A  livrée  bariolée,  dont  on  connaît  quelques 
oupècos  propres  ù  l'Amérique  du  Sud.) 

COSMOCLADIE  {snio,  di)  n,  f.  Algue  do  lu  famille  dos  pul- 
mellacoes,  tribu  des  coccophycéos. 

COSMOCRATB  {smo  —  du  gr.  kosmos,  monde,  ot  krntvs. 
puissancf"!  n.  Partisan  de  la  monarchie  univorsoHo. 

C06M0CHATIB  {snw,  si  —  rad.  co^moc.  nie)  n*  f>  Monar 
chie  iinivorsollo. 


Cosmio  (pr.  uat.) 


Couiiiisomu  (rcd.  d'uu  tiers). 


COSMOCRATIQUE   —   COSMOPOLITE 


COSMOCRATIQUE  {smo,  tik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cosmocratie  ou  monarchie  universelle  :  Aspirations  cos- 

MOCEATIQUES. 

COSMOCRATIQUEMENT  {smo,  ke)  adv.  Duno  manière 
cosmocratiqne. 

GOSMOGÉNIE  {smo-jé-ni  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et 
gënos,  naissance)  n.  f.  Formation  de  l'univers. 

GOSMOGÉNIQUE  {smo-jé-nik')  ad}.  Qui  a  rapporta  la 
cosraogénie  ou  lormiitioQ  df  l'univers  :  Pi'incipes  cosmo- 

GÊNlQUIiS. 

COSMOGÉNIQUEMENT  {smo-jé»  ke)  adv.  D'une  manière 
cosmogénique. 

GOSMOGNOSE  {smo  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  gnôsis, 
conoaissance)  n.  f.  Connaissance  du  monde,  dos  lieux  et 
des  climats  que  renferme  le  monde  :  Tous  les  aiivnaux 
qui  émigrent  semblent  doués  d'une  sorte  de  cosmognosi-:. 

COSMOGONE  [smo)  n.  Personne  qui  s'occupe  de  cos- 
mogonie, qui  étudie  la  cosmogonie.  (.Peu  usité.) 

COSMOGONIE  {smo,  nî  —  du  gr.  kosmogonia  ;  àQ  kosmos, 
monde,  et  goyios,  génération)  n.  f.  Théorie  de  la  création 
du  monde  ;  On  regarde  généralement  la  thèse  de  la  généra- 
tion spontanée  comme  favorable  à  la  cosmogonie  dite  maté- 
rialiste. (C.  Kenouvier.) 

—  Encycl.  Astron.  Hypothèse  cosmogonigue  de  Laplace. 
L'univers  n"a  pas  toujours  présenté  son  aspect  actuel;  en 
particulier,  un  refroidissement  très  lent  résulte  certaine- 
ment de  la  perte  de  chaleur  par  rayonnement  qu'éprouvent 
continuellement  les  étoiles,  le  soleil  et  les  planètes.  Les 
hypothèses  cosmogojiiques  tendent  précisément  à  saisir  les 
transformations  de  l'univers.  Anaximène  et  l'école  ionienne 
pensaient  déjà  que  les  astres  résultent  de  la  condensation 
progressive  d'une  matière  extrêmement  légère  qui  se 
trouvait  primitivement  répandue  dans  l'espace,  et  dont 
l'existence  n'a  été  mise  en  évidence  que  par  les  observa- 
tions de  nébuleuses  dues  à  Herschel.  Tycho-Brahé  con- 
sidéra l'étoile  nouvelle  de  1572  comme  due  à  la  substance 
éthérée  de  la  voie  lactée,  et  Kepler  fit  une  hypothèse 
semblable  pour  l'étoile  temporaire  de  1606.  Buffon  suppo- 
sait que  les  comètes,  tombant  sur  le  soleil,  en  chassaient 
de  la  matière  se  condensant  ensuite  en  globes  qui,  re- 
froidis, constituaient  les  planètes  et  leurs  satellites:  mais 
cette  hypothèse  est  invraisemblable,  si  l'on  songe  aujour- 
d'hui à  la  faible  masse  des  comètes  vis-à-vis  des  planètes, 
et  il  fallut  les  génies  de  Kant  et  de  Laplace  pour  édilier 
de  solides  théories. 

D'abord,  les  planètes  décrivent,  presque  dans  le  même 
plan,  datts  le  même  sens,  leurs  orbites  autour  du  soleil, 
tournant  sur  elles-mêmes  dans  ce  même  sens,  ainsi  que 
leurs  satellites  le  font  autour  d'elles.  Ces  rapports  peuvent 
nous  éclairer  sur  l'origine  de  ces  astres,  que  Laplace  ex- 
plique à  son  tour  par  l'existence,  à  l'état  de  division  et 
de  diffusion  extrêmes  dans  l'immensité,  d'un  élément  unique 
primitif  (fluide),  dont  les  particules,  selon  le  mode  et  1  in- 
tensité du  mouvement  qui  les  a  entraînées,  conformément 
aux  lois  générales  de  la  physique,  ont  fini  par  former  tous 
les  corps  sidéraux. 

De  plus,  il  existe  un  autre  fait  très  remarquable  dans  le 
système  solaire  ;  c'est  la  petitesse  des  excentricités  des 
orbites.  Et,  vu  la  grande  distance  cjui  sépare  les  diverses 
planètes,  il  a  fallu  au  fluide  primitif  une  grande  étendue 
pour  comprendre  tous  ces  corps,  en  même  temps  qu'il  de- 
vait former  une  sorte  d'atmosphère  au  soleil,  pour  déter- 
miner des  mouvements  circulaires  et  de  même  sens.  Cette 
lointaine  atmosphère  s'est  resserrée,  concentrée  peu  à  peu 
dans  ses  limites  actuelles.  Herschel,  par  l'observation  des 
nébuleuses,  a  pu  suivre  les  progrès  de  ces  condensations; 
certaines  nébuleuses  ont  une  condensation  à  peine  sen- 
sible; d'autres  attestent  un  ou  plusieurs  noyaux  brillants 
possédant  une  sorte  d'atmosphère  nébuleuse;  d'autres, 
enfin,  plus  avancées,  ou  nébuleuses  planétaires,  ont  une 
très  légère  atmosphère  cosmique  :. leur  forme  circulaire 
ou  peu  elliptique  les  fait  ressembler  aux  planètes  de  notre 
système. 

Si  donc  OD  imagine  une  nébuleuse  à  température  élevée, 
dont  les  particules  obéissent  à  la  loi  de  Newton,  animée 
autour  d'un  axe  d'une  petite  vitesse  angulaire,  elle  pren- 
dra une  figure  d'équilibre  sphérique;  sous  cette  forme,  sa 
vitesse  angulaire  et  la  direction  de  l'axe  passant  par  le 
centre  de  gravité  seraient  invariables,  si  aucune  cause 
nouvelle  n'agissait.  La  limite  de  la  nébuleuse  sera  déter- 
minée par  la  région  où  la  force  centrifuge  équivaut  à 
refl*et  de  l'attraction.  Mais,  par  suite  du  refroidissement 
par  rayonnement  au  pourtour,  la  nébuleuse  est  atfectée 
d'une  lente  contraction,  et  le  calcul  montre  qu'elle  a  dû 
abandonner,  dans  le  plan  de  son  équateur,  des  zones  suc- 
cessives de  vapeurs.  C'est  là  le  point  essentiel  de  la  théorie 
de  Laplace;  puis  se  sont  déterminés  des  centres  de  con- 
densation, et  ces  couronnes  ont  fini  par  se  condenser  en 
planètes  satisfaisant  à  la  troisième  loi  de  Kepler.  Les 
faibles  excentricités  et  inclinaisons  tiendront  à  ce  que  les 
choses  ne  se  sont  pas  passées  avec  une  symétrie  rigou- 
reuse. 

Enfin,  on  peut  expliquer  que  la  zone  se  condense  en  une 
planète  dont  le  mouvement  de  rotation  sur  elle-même  sera 
encore  de  même  sens  et,  si  la  condensation  est  imparfaite, 
on  retrouve  l'anneau  des  planètes  télescopiques.  Pendant 
sa  condensation,  chaque  planète  fait  de  même  pour  se 
créer  des  satellites  et,  à  la  fin,  il  reste  le  soleil  dont  l'équa- 
teur  coïncide  avec  celui  de  la  nébuleuse.  D'ailleurs,  l'ana- 
lyse spectrale  prouve  bien  que  le  soleil  et  les  planètes  sont 
formés  des  mêmes  matériaux,  et  le  feu  central  terrestre 
résulte  immédiatement  de  ce  que  les  planètes  ont  été  ori- 
ginellement des  globes  incandescents. 

—  BiBLiOGR.  Parmi  les  travaux  relatifs  à  la  cosmogo- 
nie, voir  ceux  do  :  Kant,  Laplace,  Kirkwood,  Vaughan, 
Hirn.  Clerk  Maxwell,  Procter,  Trowbridge,  G. -H.  Darwin, 
lord  Kelvin,  Hinrichs.  Helmholtz,  Jacob  Ennis,  Faye.  Le- 
verrier,  Ch.  Simon,  M.  Fouché,  Radau,  F.  Tisserand, 
Hoche,  etc. 

—  Relig.  Cosmogonie  de  Moïse.  Exposé  de  la  tradi- 
tion catholique.  La  cosmogonie  de  Moïse  est  contenue 
dans  les  premières  pages  de  la  Genèse  (Gen.,  ch.  I,  et  II. 
1-4).  En  voici  le  résumé  et  les  traits  principaux  ;  -  Au 
commencement,  Dieu  créa  le  ciel  et  la  terre.  La  terre  était 
informe  et  nue,  et  les  ténèbres  couvraient  la  face  de 
l'abîme,  et  l'esprit  de  Dieu  était  porté  sur  les  eaux.  Et 
Dieu  dit  :  •  Que  la  lumière  soit.  »  Et  la  lumière  fut  (1-3).  ■ 
Dieu  poursuit  ensuite  l'organisation  du  monde,  et  entre 
les  diverses  manifestations  de  ba  puissance  se  placent 
des  iofervallcs  que  l'écrivain  sacré  a.i>itc\\e  jours .  Le  se- 


cond jour,  Dieu  sépara  les  eaux  supérieures  des  eaux 
inférieures  en  étenaant  entre  elles  le  firmament,  c'est- 
à-dire  le  ciel  (6-8);  le  troisième  jour,  il  rassembla  les  eaux 
qui  étaient  sous  le  ciel  pour  former  la  mer,  et  fit  appa- 
raître la  terre  sèche  qui,  par  son  ordre,  produisit  les 
plantes  et  les  arbres  (9-13)  ;  le  quatrième  jour.  Dieu  fit  et 
plaça  dans  le  ciel  le  soleil,  la  lune  et  les  étoiles  (14-19); 
le  cinquième,  il  commanda  aux  eaux  de  produire  n  les 
animaux  qui  nagent  ",  et  il  fit  les  oiseaux  (20-23);  le  sixième, 
il  ordonna  à  la  terre  de  produire  les  animaux  de  toute 
espèce  »■  bêtes  sauvages,  bestiaux  et  reptiles  » .  Il  fit  en- 
suite l'homme  (23-31).  c  Dieu  bénit  le  septième  jour  et  le 
sanctifia,  parce  qu'il  s'était  reposé  en  ce  jour  »  (II,  2). 

Dans  l'étude  de  ce  texte,  la  tradition  catholique  a  tou- 
jours distingué  Venseignement  dogmatique  et  ['interprétation 
scientifique.  L'enseignement  dogmatique  n'a  jamais  donné 
lieu  à  aucune  controverse  parmi  les  catholiques  :  tous  re- 
connaissent qu'il  renferme  les  premiers  articles  de  la  foi 
et  les  vérités  fondamentales  de  la  religion  :  l'unité  de 
Dieu,  la  création,  la  providence,  l'unité  de  l'espèce  hu- 
maine et  aussi  l'institution  divine  du  repos  du  septième 
jour.  L'interprétation  scientifique  que  l'on  peut  donner  du 
récit  de  Moïse  n'a  jamais  été  déterminée  ni  fixée  par 
l'Eglise  :  libre  à  chacun  de  choisir  celle  qui  lui  convient. 
Quand  la  Bible  parle  de  la  nature,  elle  se  conforme  au 
langage  populaire  et  ne  se  sert  pas  des  formules  rigou- 
reuses dont  usent  les  savants.  Aussi  les  Pères,  en  com- 
mentant l'/Tej^amej'o/f,  l'ont-iis  entendu  en  des  sens  divers. 
Pour  Clément,  Origène  et  l'école  d'Alexandrie,  lo  récit  de 
Moïse  est  une  simple  allégorie.  Les  écoles  de  Syrie,  repré- 
sentées par  saint  Éphrem,  Théodore  de  Mopsueste  et  saint 
Jean  Chrysostome,  y  voient,  au  contraire,  la  description 
exacte  et  fidèle  de  la  création,  telle  que  Dieu  l'a  exécutée. 
II  n'existe  donc  pas,  à  proprement  parler,  dlnterprétation 
traditionnelle  do  la  cosmogonie  mosaïque,  et  les  exégètes 
modernes  ont  pu  ajouter  de  nouvelles  opinions  à  celles 
que  les  anciens  avaient  soutenues.  Ainsi,  d  après  un  évêque 
catholique  anglais,  M«f  Clifl'ord,  Moïse  aurait  fait,  non  pas 
"  un  récit  des  jours  de  la  création  »,  mais  «  un  règlement 
relatif  aux  jours  de  la  semaine  ".  Toute  sa  préoccupation 
était  de  remplacer  la  semaine  idolâtrique  de  l'Egypte  par 
une  semaine  consacrée  à  la  mémoire  de  la  création  (  "  Rev. 
de  Dublin  »,  188i).  Mais  la  grande  majorité  des  exégètes 
et  des  apologistes  contemporains  est  plus  réservée  à 
l'égard  du  texte.  Beaucoup  même  cherchent  un  argument, 
on  faveurde  l'inspiration  do  l'Ecriture  dans  la  comparaison 
des  données  scientifiques  avec  le  récit  de  l'œuvre  des  six 
jours  ou  époques  (car  c'est  ainsi  que  le  mot  est  générale- 
ment entendu).  Dès  l'apparition  des  théories  modernes,  en 
effet,  sur  la  formation  des  mondes  dans  l'espace  et  dos 
couchesgéologiquos  dans  l'écorce  terrestre, de  très  grands 
esprits  ont  été  frappés  de  l'accord  qu'ils  remarquaient 
entre  les  découvertes  modernes  et  le  texte  biblique.  Après 
ButFon,  Cuvier  a  écrit  que  «  Moïse  nous  a  laissé  une  cos- 
mogonie dont  l'exactitude  se  vérifie  chaque  jour  d'une 
manière  admirable  " .  Soutenus  par  ces  autorités,  beaucoup 
d'interprètes  de  la  Bible  se  plaisent  à  placer  le  récit  de 
Moïse  en  regard  du  tableau  que  les  savants  tracent  des 
transformations  successives  qui  ont  eu  pour  théâtre  le  ciel 
et  notre  planète. 

—  SvN.  Cosmogonie,  cosmographie,  cosmologie.  Ces 
trois  mots  se  rapportent  à  la  science  du  monde;  mais  la 
cosmogonie  s'occupe  de  la  manière  dont  le  monde  a  pu 
être  formé;  la  cosmographie  décrit  le  monde  tel  qu'il  est; 
elle  embrasse  dans  son  ensemble  les  vues  générales  do 
l'astronomie  et  do  la  géographie  ;  la  cosmologie  cherche  à 
déduire  des  faits  les  lois  générales  qui  peuvent  rendre 
compte  de  tout  ce  qui  existe. 

COSMOGONIQUE  {stno,  nik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cos- 
mogonie. 

COSMOGONIQUEMEîïT  {smo,  ni-ke)  adv.  Au  point  de 
vue  cosmogonique  :  La  matière  est  une,  cosmogoniqde- 
MtiNT  parlant. 

COSMOGONISTE  {smo,  tiisst')  a.  Personne  qui  étudie  la 
cosmogonie,  qui  écrit  sur  la  cosmogonie. 

COSMOGRAPHE  {smo  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  gra- 
phein,  écrire)  n.  Personne  qui  connaît  la  cosmographie, 
qui  s'en  occupe,  qui  écrit  sur  cette  matière. 

—  Instrument  qui  fournit  les  solutions  les  plus  usuelles 
et  les  plus  vulgaires  de  l'astronomie  pratique. 

COSMOGRAPHIE  {smo,  fi  —  rad.  cosmographe)  n.  f.  Des- 
cription du  monde  physique,  astronomie  descriptive  : 
Cours  de  cosmographie. 

—  Encycl.  Si  l'astronomie  est  la  plus  ancienne  des 
sciences,  c'est,  en  revanche,  celle  que  l'on  ne  saurait  étu- 
dier qu'en  dernier  liou,  à  cause  des  connaissances  préli- 
minaires qu'elle  exige  multiples;  c'est  l'astronomie  mathé- 
v}atique,  si  l'on  s'attache  aux  lois  des  mouvements  et  aux 
dimensions  des  systèmes;  l'astronomie  physique,  si  l'on  se 
préoccupe  de  la  constitution  des  mondes,  et  la  mécanique 
céleste,  si  l'on  recherche  les  causes.  La  cosmographie  a 
pour  but  l'exposition  des  idées  fondamentales  de  ces  trois 
branches,  en  n'empruntant  aux  sciences  physique  et  ma- 
thématique que  des  notions  élémentaires. 

—  Syn.  Cosmogonie,  cosmologie.  V.  cosmogonie. 
COSMOGRAPHIQUE  {smo,  fik')  adj.  Qui  se  rapporte  à  la 

cosmographie  :  Description  cûsmograpuique. 

COSMOGRAPHIQUEMENT  {smo,  fi-ke)  adv.  Au  point  de 
vue  de  la  cosmograpiiie  :  Le  monde  étudié  cosmographi- 

yOliMENT. 

COSMOLABE  [smo  —  du  gr.  kosmos ,  monde,  et  lamba- 
nein,  prendre)  n.  m.  En  T.  d'astron..  Ancien  instrument 
qui  représentait  les  cercles  de  la  sphère  et  servait  à 
prendre  Icb  hauteurs. 

COSMOLEDO,  groupe  anglais  d'ilôts  de  l'océan  Indien, 
au  N.-O.  de  Madagascar  et  à  l'E.  des  Aldabra. 

COSMOLINE  {syno)  n.  f.  Mélange  de  paraffine  et  d'huiles 
;;rasse^  pour  remplacer  la  graisse  animale  dans  la  lubri- 
fication d'instruments  et  machines. 

COSMOLOGIE  ismo,ji  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  logos, 
discours)  n.  f.  Science  des  lois  générales  qui  régissent  le 
nionde  physique  :  La  cosmologie  embrasse  les  objets  les 
p/us  divers;  c  est  comme  l'encyclopédie  des  sciences.  (Virey.) 

—  Encycl.  Philos.  On  appelle  généralement  aujourd'hui 
cosmologie  cotte  partie  de  la  métaphysique  qui  traite  des 

Srincipos  les  plus  généraux  de  l'étude  du  monde  physique, 
es  principes  de  la  nature  et  qui  était,  autrefois,  désignée 
sous  lo  nom  do  physique.  Chaque  grand  système  do  phi- 
losophiu  a  sa  cosmologie.  La  philosophie  de  la  nature  — 


310 

c'est  encore  un  des  noms  qui  sert  à  la  désigner  —  traite 
d'abord  de  l'être  ou  du  monde  sous  l'aspect  le  plus  géné- 
ral. Elle  se  trouve,  pour  commencer,  en  face  des  fameuses 
antinomies  posées  par  Kant.  L'esprit  humain,  d'après 
lui,  ne  peut,  dans  cet  ordre  de  problèmes,  aboutir  qu'à  des 
contradictions.  La  question  qui  surgit,  et  que  les  méta- 
])hysiciens  résolvent  dans  les  sens  les  plus  divers,  consiste 
a  chercher  s'il  est  possible  de  résoudre  ces  antinomies  ; 
sil  faut  admettre  la  contradiction  comme  irréductible  et 
conclure  l'impossibilité  de  toute  spéculation  cosmologique, 
ou  choisir  entre  la  thèse  ou  l'antithèse. 

Le  problème  qui  se  pose  à  la  suite  de  celui  des  antino- 
mies est  celui  de  la  matière.  Il  se  subdivise  lui-même  en 
plusieurs  questions.  Y  a-t-il  unité  de  matière?  Cela  re- 
vient à  chercher  si  la  matière  est  homogène  ou  composée 
(Je  substances  primitivement  hétérogènes,  si  les  corps 
simples  sont  réellement  des  substances  élémentaires  ou 
■i'ils  peuvent  se  réduire  eux-mêmes  à  quelque  chose  do 
vraiment  premier  et  un.  Ce  monde  de  la  matière  est-il 
plein,  ou  bien  faut-il  y  noter  ou  y  postuler  du  vide?  Est-il 
divisible  à  l'infini?  Est-il  continu  ou  discontinu?  Ceci  re- 
\  ient  à  se  demander  quelle  conception  fondamentale  nous 
lovons  avoir  de  la  matière.  Deux  réponses  principales 
•sont  ici  eu  présence,  que  Janet  définit  de  la  façon  sui- 
\ante  :  «  1°  le  mécanisine,  qui  ramène  toutes  les  propriétés 
dos  corps  aux  lois  de  la  géométrie  et  de  la  mécanique, 
cest-à-dire  à  l'étendue,  à  la  figure,  à  la  situation  et  au 
Tiiouvement;  2°  le  dynamisme,  qui  ajoute  ou  substitue  à 
l'étendue  inerte  un  principe  d'activité  appelé  force,  plus 
'>;i  moins  semblable  à  ce  mode  d'activité  interne  que  nous 
.i;ipelons  eflTort.  »  Ces  deux  systèmes,  à  leur  tour,  peuvent 
prendre  des  formes  très  diverses.  Le  mécanisme  peut  se 
ipfésenter  sous  l'aspect  de  l'atomisme,  qui  nous  donne  la 
matière  comme  composée  de  particules  infiniment  petites, 
{'atomes  qui  occupent  chacun  une  portion  de  l'espace  et 
[ui,  capables  de  se  déplacer,  sans  cesse  en  mouvement, 
•  ont  les  derniers  éléments  des  choses  et  les  causes  pro- 
luctrices  de  tous  les  phénomènes.  Le  mécanisme  peut,  au 
contraire,  se  présenter,  comme  chez  Descartes,  sous  la 
l'orme  géométrique  :  il  réduit  les  propriétés  de  la  matière 
à  l'étendue  infinie,  avec  les  mouvements  qui  s'y  pro- 
duisent et  les  lois  de  ces  mouvements.  Le  dynamisme,  de 
son  côté,  considère  le  monde  tantôt  comme  un  tout  vi- 
vant, et  s'appelle  alors  Vhylozoisme,  tantôt  comme  com- 
posé de  substances  simples  et  actives,  et  on  le  nomme 
alors  monadisme. 

Aux  spéculations  sur  la  matière  s'ajoutent  celles  sur 
les  forces  auxquelles  l'on  attribue  les  différents  phénomè- 
nes :  Jusqu'où  s'étend  la  corrélation  des  forces?  Y  a-t-il 
une  unité  de  force?  Quelle  est,  en  métaphysique,  la  portée 
du  principe  de  la  mécanique  relatif  à  la  conservation  do 
la  matière  et  de  la  force? 

La  cosmologie  ne  traite  pas  seulement  de  l'être  en  gé- 
néral et  du  monde  matériel.  Elle  s'occupe  aussi  des  êtres 
vivants,  et  elle  s'etforce  de  résumer  dans  une  notion  géné- 
rale les  phénomènes  qui  caractérisent  la  vie.  Parmi  les 
solutions  préconisées,  nous  rencontrons  le  mécanisme  vital, 
qui  explique  la  vie  par  les  propriétés  de  la  matière  et  les 
lois  du  mouvement;  le  vitalisme,  qui  suppose  un  principe 
distinct  de  l'âme  consciente  et  chargé  de  présiaer  aux 
fonctions  organiques;  l'animisme,  qui  attribue  à  un  même 
principe,  l'âme  consciente,  les  phénomènes  de  l'esprit  et 
ceux  du  corps  ;  l'animisme  polyzoiste,  qui  voit  dans  les  corps 
vivants  une  colonie  de  forces  simples  ou  d'âmes  inférieures. 

La  cosmologie  est,  enfin,  conduite  à  examiner  la  question 
des  espèces,  laquelle  est  devenue  très  en  faveur  grâce  au 
transformisme  et  aux  débats  qu'il  a  provoqués. 

Dans  un  système  à  tendance  matérialiste,  la  cosmologie 
se  suffit  à  elle-même;  elle  est  la  conclusion  dernière  que 
le  philosophe  croit  devoir  donner  aux  sciences  positives, 
en  en  prolongeant  les  inductions  au  delà  du  monde  obser- 
vable. Dans  les  systèmes  à  tendances  panthéistes  ou 
théistes,  la  cosmologie  est  en  rappport  étroit  avec  la  doc- 
trine sur  Dieu,  c'est-à-dire  avec  la  théologie  naturelle. 

—  Syn.  Cosmogonie,  cosmographie.  V.  cosmogonie. 

COSMOLOGIQUE  {smo,  jik')  adj.  Qui  a  rapport  â  la  cos- 
iiiologie  :  Tout  système  cosmologique  doit  reposer  sur 
l'unité  du  genre  humain.  (Ballanche.) 

COSMOLOGIQUEMENT(5mo,77A-e)adv.  Au  point  de  vue 
de  la  cosmologie. 

COSMOLOGISTE  (5mo,  jissr)  ou  COSMOLOGUE  (%/i')  n. 
Personne  qui  s'occupe  de  cosmologie,  qui  écrit  sur  cette 
matière. 

COSMOMÉTRIE  [smo,  tr'i  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et 
métron,  mesure)  n.  f.  Science  qui  traite  de  la  mesure  de 
l'univers  entier.  (Peu  usité.) 

COSMONOMIE  {smo,  ml  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et 
nomos,  loij  n.  f.  Ensemble  des  lois  qui  régissent  l'univers. 

COSMONOMIQUE  {s7no,  mik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cosmononiie. 

COSMONOMIQUEMENT  {smo,  kc)  adv.  D'une  manière 
cosmonomique. 

Gosmopolis,  roman  de  Paul  Bourget  (1892).  —  Ce  qui 
nous  intéresse  dans  Cosmopolis,  en  dépit  d'une  «  fable  » 
assez  banale  et  très  mélodramatique,  c'est  la  thèse  que 
Bourget  y  soutient,  ou  plutôt  c'est  sa  psychologie,  un 
peu  grossière,  il  est  vrai,  mais  vigoureuse.  Venus  à 
Rome  des  quatre  coins  du  monde,  les  personnages  font 
partie  do  cette  société  internationale  où  semble  s'eti'acer 
toute  diversité  ethnique  ;  et  le  drame  dans  lequel  on  les 
engage  ajustement  pour  objet  do  manifester  en  chacun 
d'eux,  sous  le  vernis  d'un  cosmopolitisme  superficiel,  les 
traits  fondamentaux  qui  accusentla  race.  Outre  Dorseppe, 
ce  dilettante  promis  à  la  conversion,  que  l'auteur  a  si 
souvent  peint  sous  des  noms  différents,  il  y  a  là  deux 
figures  do  jeunes  filles  tout  à  fait  exquises,  un  type  do 
banquier  juif  très  fortement  tracé,  et  surtout  un  ancien 
viveur  repenti,  le  marquis  de  Monfanon,  personnaç:e  épi- 
sodique.  mais  qui  mérite  d'être  particulièrement  signalé 
comme  étant  parmi  tous  ceux  que  Bourget  a  jamais  mis  er 
scène,  non  sans  doute  le  plus  profondément  analysé,  mais 
peut-être  le  jjIus  vivant. 

COSMOPOLITAIN,  AINE  (smo,  tin,  tèn)  n.  ot  adj.  Syn. 
peu  usité  de  cosmopolite. 

COSMOPOLITE  {s7no  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  polî- 
tes, citoyen)  n.  Personne  qui  se  considère  comme  citoyen 
du  monde  entier,  qui  ne  limite  pas  sou  action  dans  les 
bornes  de  ha  patrie  ;  Xcnophon  juge  les  hommes  avec  l'im- 
partialité d'un  COSMOPOLITE.  (Mérimée),  il  Par  oxt.   Ter- 


•su 

CosoQne  qui,  so  fixant  tantôt  dans  un  pays,  tantôt  dans  un 
autro,  change  aussi  facilement  de  mœurs  et  d'habitudes 
que  de  rôsidonco  :  Pans  est  ta  vilk'  du  cosmopolite.  (Ualz.  ', 

—  Adjoctiv.  Qui  no  se  fixe  pas  dans  un  endroit;  qui 
est  de  tous  les  pays  ;  qui  s'accommode  de  tous  les  usages  : 
Existence  cosmopomtb.  C^oîÎ/s  cosMnrouTKS. 

—  En  T.  <io  bot.,  Plantes,  en  général  aquatiques,  qui 
vivent  dans  dt^s  climats  divers. 

COSMOPOLITISME  {smo,  tiss7n')  n.  m.  Sentiments  do 
cosmopolite;  système  du  cosmopolite. 

—  Par  ext.  Habitude  de  cliangor  de  liou  ;  facilité  à  s'ac- 
climater partout:  Le  cosmopolitisme  d'aucuii  animal  ailé 
7t'f-st  comparable  à  celui  du  corbeau  cojumun.  (A.  Maury.J 

COSMORAMA  {sino  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  orama, 
vue)  n.  ni.  buito  do  tableaux  d'optique,  représentant  des 
vues  de  divers  pays. 

COSMOS  (smoss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  plantes  de  la  fa- 
mille des  composées-hélianthées,  sous-tribu  dos  coréop- 
sidées,  comprenant  dix  espèces.  {Elle  est  cultivée  dans  les 
jardins.)  ;i  On  dit  aussi  cosmus. 

—  Techn.  Laine  fabriquée  artificiellement,  en  Alle- 
magne, avec  dos  déchets  de  lin,  que  l'on  mélange  avec 
une  petite  quantité  de  vraie  laine,  et  qui  sort  à  confec- 
tionner des  couvertures  communes  dites  «  de  laine  ». 

Cosmos  ou  Lettre  sur  le  monde,  ouvrage  qui  nous  a 
été  transrais  sous  le  nom  et  parmi  les  œuvres  d'Aristote, 
mais  qui  ne  lui  appartient  pas.  Le  péripatétisme  y  est  pro- 
fondément modifié  sous  l'influence  de  l'école  éclectique  et 
de  l'école  stoïcienne;  l'auteur  inconnu  aime  à  faire  des 
emprunts  au  platonisme  et  au  pytbagorisme.  La  pensée 
directrice  de  cet  ouvrage  est  un  effort  pour  concilier  l'im- 
manence et  la  transcendance  de  Dieu,  le  dualisme  péri- 
patéticien  et  platonicien,  avec  le  panthéisme  stoïcien. 
Quelques  critiques  l'attribuent  à  Posidonius  ;  Ravaisson  le 
rapporte  au  juif  Aristobule  ;  mais  ce  sont  là  de  pures 
hypothèses. 

Cosmos,  par  Alexandre  de  Humboldt  (1845-1858);  tra- 
duction française  par  Faye  et  Galuski  (1847-1859.) — Le 
Cosmos  est  un  inventaire,  très  littérairement  développé, 
des  sciences  physiques  et  naturelles  â  la  fin  de  la  pre- 
mière moitié  du  xix"  siècle.  Le  premier  volume  débute 
par  des  considérations  philosophiq^ues,  et  offre  un  tableau 
ae  la  nature,  aussi  largement  qu  élégamment  tracé.  Le 
deuxième  volume  est  consacré  à  l'histoire  des  idées  de 
l'homme  sur  les  sciences  naturelles.  Le  troisième  contient 
des  observations,  personnelles  le  plus  souvent,  qui  déve- 
loppent et  confirment  ce  dont  le  premier  volume  n'avait 
donné  que  la  synthèse.  Le  quatrième,  enfin,  est  consacré 
à  l'étude  des  phénomènes  terrestres  :  volcans,  tremble- 
ments de  terre,  sources  thermales,  de  vapeur,  de  gaz,  etc., 
dont  il  avait  déjà  été  traité  d'une  manière  générale  dans 
la  deuxième  partie  du  tome  I•^  Le  Cosmos  est  la  plus  grande 
œuvre  qu'un  naturaliste  philosophe  ait  jamais  construite  ; 
il  avait  été  précédé  d'une  série  de  travaux  spéciaux,  dont 
il  est  le  résumé.  Certainement,  dans  plus  d'une  de  ses 
parties,  le  Cosmos  a  vieilli,  la  science  a  marché  depuis  ; 
mais  il  restera  toujours  comme  le  monument  qui  marque 
la  hauteur  à  laquelle  s'étaient  élevées  les  connaissances 
naturelles  au  commencement  du  xix'  siècle  ;  et  nul  ne  peut 
mesurer  le  chemin  parcouru  depuis,  s'il  n'a  soigneusement 
étudié  cet  ouvrage. 

COSMOSANDALON  {stno)  n.  m.  Nom  donné  par  les  Grecs 
à  une  fleur  indéterminée  qui,  selon  les  uns,  ne  serait  autre 
que  la  jacinthe,  et,  selon  d'autres,  une  espèce  de  dauphi- 
nelle  (delpkinium  AJaris).  [Les  Grecs  nous  ont  appris  que  le 
cosmosandaloo  était  regardé,  en  Orient,  comme  le  symbole 
de  la  d-ouleur.] 

COSMOSOPHE  {smo  —  du  gr.  kosmos,  monde,  et  sophos. 
sage)  n.  Personne  qui  étudie  les  lois  générales  de  l'univers. 


COSMOPOLITISME 


COSSON 


rad.  cosmosophe)  n.  f.  Etude 


(Peu  usité.) 

COSMOSOPHIE  {smo,  fi 
mystique  de  l'univers. 

COSMOSOPHIQUE  {smo,  fik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cosmoSophie  :  Etudes  cosmosophiqi^ks. 

COSMOSOPHIQUEMENT  {smo,  ke)  adv.  Dune  manière 
cosmosoijliiquv-. 

COSMOSTIGMA  {smo-stig')  n.  m.  Genre  d'asclépiadces, 
tribu  des  mardéuiées,  voisin  des  bétérostemmes.  {Les  cos- 
mostigma  sont  dos  arbustes  grimpants,  à  feuilles  oppo- 
sées, à  fleurs  en  cymes,  habitant  les  Indes  orientales.) 

COSMUS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cosmos. 

GOSNAC  (Daniel  de),  prélat  français,  né  en  1627  au  châ- 
teau de  Cosnac,  en  Limousin,  mort  à  Aix  en  1708.  Il  fut  fait 
premier  gentilhomme  du  prince  de  Conti  en  1652,  puis  évo- 
que de  Valence  et  Dio  en  1654,  premier  aumônier  de  Monsieur 
en  1658,  archevêque  d'Aixen  1687.11  joua  un  rôle  important 
dans  les  affaires  de  cour  par  son  esprit  politique.  Il  fut 
un  des  plus  ardents  défenseurs  des  libertés  de  l'Eglise 
gallicane.  Ses  Mémoires ,  publiés  ou  1852 ,  s'étendent 
jusqu'à  l'année  1701 .  Ils  sont  écrits  avec  beaucoup  d'éclat, 
une  bonne  humeur  qui  en  fait  le  charme,  et  contiennent 
dos  détails  intéressants  sur  les  intrigues  do  cour  aux- 
quelles le  prélat  fut  mêlé. 

COSNAG  (Gabriel-Jules,  comte  deJ.  agronome  et  publi- 
ciste  français,  né  à  Clermont-Ferranu  en  1819.  Reçu  licen- 
cié en  droit  on  1840,  il  partagea  son  temps  entre  l'agricul- 
ture et  l'étude  des  questions  économiques  et  politiques. 
En  dehors  do  son  livre  sur  la  Décentralisation  adîninis- 
trative  (1844),  qui  lui  valut  de  faire 

fiartie  de  la  commission  oxtrapar- 
ementairo  do  décentralisation  in- 
stituée par  lo  ministère  OUivier,  il 
a  publié  un  certain  nombre  d'ou- 
vrages fomarqués  :  Question  ro- 
maine (ISGO);  Souvenirs  du  rèfjne  de 
Louis  XJ  V  (1874-1881)  ;  les  lîichesaes 
du  palais  À/azarin  (1884). 

COSNE  (  kôn'  -  lat.  Condate  Car- 
nutum  ),  ch.-l.  d'arr.  de  la  Nièvre,  à 
53  kilom.  do  Novors,  sur  la  Loire, 
au  confluent  du  Nohain  ;  8.610  hab. 
{Cosnois,  oisfts.)  l<'abri<juo  do  limes, 
filatures  do  lainos,  tanneries.  Com- 
merce do  bois,  laines,  nuitaux,  cuirs.  Ville  propre,  bien 
bâtie,  rc'gulièromout  percée.  Ancienne  cité  romaine,  ello 
Appartint  aux  évoques  d'Auxerro,  fut  occupée  par  les 
Anglais  en  1420,  assiégée  on  vain  par  lo  Dauphio  on  USl. 


Armes  de  Cosne. 


Prise,  en  1610,  par  le  maréchal  de  Monligny.  Deux  ponts 
suspendus  traversent  la  Loire.  On  peut  voir  encore  les 
ruines  dos  anciennes  murailles,  l'égliso  romane  Saint- 
Aiçnan  (xi'  s.),  la  chapelle  de  Notre-Dame-de-Galles  (xv«  s.), 
qui  sert  d'écurie,  l'église  Saint-Jacques  (xiv*-xv*  s.).  — 
L'arrondissement  a  6  cant.,  65  comm.  et  71.973  hab.;  lo 
canton  10  conmi.  et  17.676  hab. 

CoSNE-SUR-L'ŒiL,  comni.  do  l'Allier,  arrond.  et  à 
25  kilom.  de  Montluçon,  sur  VŒU  et  non  loin  de  l'Au- 
mance  ;  2.185  hab.  Ch,  de  f.  Moulins  à  Cosne-sur-l'Œil. 
Fabriques  do  draps  et  do  chandelles,  taillanderies,  tein- 
tureries, ateliers  de  construction  de  la  Compagnie  des 
chemins  de  for  économiques,  poteries,  sabuts,  moulins. 

COSNES-ET-ROMAIN,  comm.  do  Meurthe-et-Moselle, 
arrond.  et  à  42  kilom.  de  Briey,  non  loin  do  la  Chiers  ; 
1.157  hab.  Mines  de  fer. 

GOSOLEACAQUE  OU  GoSOLEACAC,  bourg  du  Mexique 
(Etat  de  Vera-Cruz),  dans  l'isthme  de  Tehuantepec  ; 
3.200  b:ib. 

COSPÉAN  (Philippe)  ou  GOSPÉAU.  prédicateur  fran- 
çais, né  â  Mons  (Hainaut)  on  1568,  mort  à  Lisieux  en  1646. 
D'abord  valet  au  collège  de  Navarre,  il  parvint  à  faire 
des  études  et  devint  docteur  en  Sorbonne.  La  reine  Mar- 
guerite, dont  il  était  aumônier,  le  chargea  de  plusieurs 
missions  délicates.  La  modération  de  son  caractère  et  sa 
dextérité  à  se  tirer  des  situations  difficiles  lui  conci- 
lièrent la  faveur  de  Henri  IV,  qui  le  nomma  évêque  d'Aire. 
Il  fut  transféré  à  Nantes  en  1611,  et  à  Lisieux  en  1626. 
Richelieu  l'estimait  beaucoup  ;  c'est  lui  qu'il  chargea  d'as- 
sister à  leurs  derniers  moments  François  de  Rosmadec 
et  François  de  Montmorency,  tous  deux  condamnés  à  mort 
pour  avoir  enfreint  les  édits  contre  les  duels.  Cospéan  fut, 
de  son  temps,  un  prédicateur  célèbre.  Sa  parole  ne  man- 
quait pas  d  élégance,  et  son  goût  était  plus  pur  que  celui 
de  ses  contemporains.  Il  a  prononcé  roraison  funèbre  de 
Henri  IV,  en  1610. 

GOSPÉITO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  Lugo])  ; 
6.000  hab. 

GOSS  (du  sanscr.  kroça,  distance  de  4.000  coudées,  ou, 
selon  d'autres,  8.000)  n.  m.  Métrol.  Mesure  itinéraire  en 
usage  dans  l'Inde,  et  valant,  suivant  les  localités^  de 
1.800  à  5.120  mètres. 

COSSA.  V.  Jean  XXIII,  pape. 

GOSSA  (Francesco),  peintre  italien,  né  à  Ferrare  vers 
1438,  mort  vers  1480.  Il  s'inspira  d'abord  de  l'école  de 
Padoue,  puis  de  Piero  délia  Francesca.  Mal  rétribué  pour 
ses  fresques  des  Mois,  au  palais  de  la  Schifanoia,  il  quitta 
Ferrare  en  1470,  et  se  fixa  à  Bologne,  où  il  obtint  la  pro- 
tection dos  Bentivoglio  ;  la  plupart  des  œuvres  qu'il  exé- 
cuta dans  cette  ville  sont  aujourd'hui  disséminées  dans 
différents  musées  d'Europe.  Cessa,  qui  fonda  l'école  bo- 
lonaise, reproduisait  la  nature  avec  fidélité,  et  excellait 
dans  les  portraits  et  les  costumes. 

GoSSA  (Pietro),  auteur  dramatique  italien,  né  à  Rome 
en  1834,  mort  à  Livourne  en  1881.  C  est  l'écrivain  le  plus 
puissant  qui  se  soit  produit,  au  xix*  siècle,  sur  la  scène 
Italienne,  dont  il  a  été  le  rénovateur.  11  fut  quelque  temps 
professeur  de  littérature  à  l'Institut  technique  de  Rome. 
Parmi  ses  œuvres,  remarquables  par  la  largeur  de  l'obser- 
vation, la  vigueur  du  style,  le  sentiment  exquis  de  la  me- 
sure, la  liberté  d'allures  shakspearienne,  nous  citerons  : 
Néron,  Cola  de  Rienzo,  Julien  l'Apostat.  Messaliîie,  Cléo- 
pâtre,  les  Borgia,  Cecilia,  les  Napolitains  en  i799  (1880). 

COSSAÏTE  n.  f.  Mica  sodique,  blanc  jaunâtre,  que  l'on 
rattache  au  genre  muscovite.  Variété  de  paragonite. 

GOSSALI  (l'abbé  Pierre),  mathématicien  et  théatin 
italien,  né  à  Vérone  en  1748,  mort  en  1815.  11  fut  profes- 
seur à  Vérone  (1778),  à  Parme  (1787)  et  à  Padoue  (1806), 
inspecteur  général  des  eaux  et  membre  de  l'Institut  italien 
en  18U.  Parmi  ses  nombreux  travaux,  nous  citerons: 
Storia  critica  dell'  origine,  trasporto  e  primi  progresi  in 
Italia  dell'  algebra  (1797),  ouvrage  remarquable,  dont 
Delambro  faisait  le  plus  grand  cas. 

GOSSANO  Belbo,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de 
Conij),  sur  lo  Belbo,  affluent  du  Tanaro;  2.100  hab. 

COSSARD  {ko-sar")  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  buse. 

COSSART  {ko-sar')  ou  COSSAS  {ko-sa)  n.  m.  Coton  écru, 
fabriqué  dans  l'Inde. 

GoSSART  (Gabriel),  jésuite,  né  à  Pontoise  en  1615,  mort 
en  1674.  Il  fut  professeur  do  rhétorique  au  lycée  Louis-le- 
Grand,  où  il  eut  pour  élèves  Fleury,  Santeuit,  Du  Périer. 
Il  continua  la  publication  des  Conciles,  commencée  par 
le  p.  Labbe.  Il  fonda  dans  lo  faubourg  Saint-Jacques  une 
maison  pour  les  écoliers  pauvres,  qui  furent  appelés 
Cûssartins. 

COSSAT  {ko-sa  —  rad.  cosse)  n.  m.  Tiges  de  légumes  socs, 
qu'on  a  battues  pour  séparer  la  graine  :  Cossats  de  pois, 
de  lentilles,  de  haricots.  (S'emploie  surtout  au  plur.) 

GOSSATO,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Novare]), 
sur  la  Sirona,   sous-affluent  do  la  Sesia  ;  4.000  hab. 

COSSAYE,  comm.  do  la  Nièvre,  arrond.  et  à  35  kilom.  de 
Novors,  non  loin  do  l'Acolin;  1.705  hab.  Moulins,  sabots. 

COSSE  (du  bas  lat.  cossa,  mémo  sons)  n.  f.  Enveloppe  do 
certaines  graines  légumineuses  :  Cosses  de  haricots. 

—  .'\gric.  Nom  vulgaire  donné  aux  insectes  qui  mangent 
les  céréales  ou  les  légumes 
secs. 

—  Arg.  Grande  paresse. 
Equivalent  do  ['lèmk. 

—  Mar.  Corps  d'une  em- 
barcation :  La  cossu  d'un 
bateau.  (Syn.  do  corps.)  ti 
.\nneau  métallique  présen- 
tant une  gorge  extérieure 
ilans  lu<{uolle  s'engage  lo 
tilin  qui  l'ostrope.  il  Cosses 
baguées.  Anneaux  engagés 
l'un  dans  l'autre,  il  Cvsses 
conductrices.  Cosses  ser- 
vant à  guider  un  cordage 
qui  pusse  dans  leur  œil.  n  Croc  à  cosse,  Croc  bagué  avec 
une  cosse. 

—  Métrol.  Syn.  do  coss. 

—  Min.  Proiiiiôro  couchod'uno  ardoisière. 

—  Techn.  Monus  fragments  qu'on  cnlèvo  du  parchemin 
pondant  l'opération  du  raturugo,  ot  qui  Borvout  4  Ift  fabri- 


1.  CoBia  ;  2.  Co8S09  b.iguiici. 


cation  de  la  colle  forte,  ii  Parchemin  en  cosse.  Peau  de 
mouton  dont  on  a  seulement  fait  tomber  la  laine,  c'est- 
à-dire  telle  que  la  fournit  la  mégisserie. 

Cosse  de  genêt  (ordre  de  la),  ordre  fondé  par  saint 
Louis,  en  l'honneur  do  son  mariage  avec  Marguerite  de 
Provence.  (Il  s'éteignit  au  xiv  s.) 

GossE  (.4rtus  de),  comte  de  Secondigny,  dit  le  maré- 
chal de  Cessé,  homme  de  guerre,  administrateur  et  di- 
plomate français,  né  en  1512,  mort  en  1582.  Il  était  frôro 
cadet  du  maréchal  de  Brissac;  aussi  sa  carrière  fut-elle 
brillante  et  rapide.  En  1550,  il  était  gouverneur  de  Metz  et 
en  soutint  le  siège  contre  Charlcs-yuint  ;  en  1554,  il  était 
gouverneur  de  Mariembourg,  puis  il  passa  en  Italie,  où  il 
se  distingua  en  battant  les  Espagnols,  qui  allaient  assiéger 
Cental.  Capitaine  en  1562,  il  futljattu  par  Coligny  près  de 
Chàteaudun.  Il  n'en  fut  pas  moins  nommé  surintendant  des 
finances  (1563),  grand  panetier  (1564j,  et  enfin  maréchal 
de  France  (1567).  En  cette  qualité,  il  commanda  en  secon-l 
l'armée  catnolique  du  duc  d  Anjou  (Henri  III),  et  prit  part  à 
la  victoire  de  Montcontour  sur  Coligny  (1569)  ;  mais,  peu 
après,  il  se  fit  battre  une  seconde  fois  par  Coligny,  à 
Arnay-le-Duc.  Après  avoir  été  mis  quelque  temps,  en  1574, 
à  la  Bastille,  sous  prétexte  do  conspiration,  il  rentra  en 
faveur  et  fit  partie  de  l'ambassade  qui  alla  demander  la 
main  d'Elisabeth  d'Angleterre  pour  François,  duc  d'Anjou. 

COSSÉ-BRISSAC  (famille  de).  V.  Brissac. 

GOSSÉ-LE-VIVIEN,  cli.-l.  de  cant.  de  la  Mayenne,  arr. 
et  à  22  kil.  de  Château-Gontier,  sur  un  affluent  de  l'Oudon  ; 
2.808  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Fabrique  de  flanelle,  moulins 
à  huile,  à  blé  ou  à  tan.  Commerce  de  grains,  de  cidre  et  de 
vins.  —  Le  canton  a  11  comm.  et  10.592  hab. 

GOSSÉEN.  ENNE  {sé-in,  en'),  membre  d'une  peuplade 
appartenant  à  la  famille  chaldéenne,  et  qui  vivait  dans  la 
région  du  Zagros,au  N.  de  rEl3'maide.(Leur  nom  de  Kissioi 
ou  Kossaioî  s'est  transmis  au  Khouzistan.  Us  étaient  de 
race  kouschite.  Pillards  et  batailleurs,  ils  s'emparèrent  de 
la  Chaldée,  sauf  le  pays  de  Soumir,  et  gardèrent  cette 
contrée  de  1518  à  1273  avant  J.-C.  Leur  langue  était  peut- 
être  la  même  que  celle  des  Elamites,  leurs  prédécesseurs 
en  Chaldée.)  —  Les  Cosséens. 

—  Adjectiv.  :  Ant igui té  cossÈEyyE. 

GOSSÉÏR,  petit  port  dé  la  haute  Egypte ,  dans  une 
baie  de  la  côte  occidentale  de  la  mer  Rouge,  assez  bien 
atritée  au  N.  et  au  S.;  3.000  hab.,  Egyptiens  et  Arabes 
du  Hedjaz,  se  livrant  au  commerce,  à  la  navigation  et  à  la 
pécbe.  Cosséïr  étant  le  port  de  la  mer  Rou^ele  plus  rap- 
proché du  Nil,  la  route  des  caravanes  de  la  naute  Egypte 
y  aboutit. 

GOSSER  (ko-sé  —  de  l'ital.  cozzare,  heurter)  v.  n.  Se  dit 
des  béliers  qui  se  cognent  la  tête  l'un  contre  I  autre.  Il  Fig. 
Lutter. 

COSSETTE  {ko-sêt')  n.  f.  Racines  de  chicorée  réunies 
en  petites  bottes,  et  qui,  après  torréfaction,  servent  à  la 
fabrication  du  café-chicorée,  ij  Betterave  découpée  eu 
prismes  rectangulaires,  pour  l'extraction  du  sucre. 

COSSn)ÉS(A"o-si)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  lépidoptères, 
sous-ordre  des  bombycmes,  comprenant  des  formes  ro- 
bustes, à  abdomen  volumineux,  long  et  terminé  chez  les 
femelles  par  une  tarière  rétractile,  qui  leur  sert  à  pondre 
leurs  œufs  dans  les  troncs  d'arbres.  (Les  chenilles  des 
cossidés  sont  xylopbages,  vivant  dans  les  troncs,  les 
racines  ou  les  tiges  qu'elles  creusent  à  l'aide  do  leurs 
fortes  mandibules.  Les  cossidés  se  subdivisent  en  doux 
tribus  :  les  cossinés  et  les  zeuzérinés.)  —  Un  coSsidè. 

GOSSIERS  (Jan),  pciniro  hollandais,  né  à  Anvers 
en  1600,  mort  en  1671.  Il  reçut  les  leçons  de  Corneille  de 
Vos,  outra  dans  la  ailde  d'Anvers  en  1628,  et  devint  di- 
rocteur  de  l'académie  do  sa  ville  natale  en  1639.  Il  a  laissé 
dos  compositions  remarquables  par  l'arrangement  des 
groupes,  la  richesse  des  londs  architecturaux,  et  par  sa 
touche  large  et  facile.  Ses  principaux  tableaux  sont  :  à 
Anvers,  l'Adoration  des  Bergers;  le  Christ  apparaissant 
a  Notre-Dame.  etc.  ;  à  Malinès,  la  Présentation  au  Temple, 
regardée  comme  son  chef-d'œuvre;  la  Passion  de  Jésus- 
Christ;  le  Crucifiement  ;  ik  Bruxelles,  la  Sainte  Famille,  le 
Déluge,  etc. 

COSSIGNIE  {gnî  {gn  mil.]  —  de  Cossigny,  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  d'arbrisseau  de  la  famille  des  sapindacées,  com- 
prenant plusieurs  espèces  (|Ui  croissent  aux  îles  Masca- 
reignos.  (La  cossignie  Borbonica,  dont  le  bois  est  très  dur, 
est  connue  sous  le  nom  de  bois  de  fer  de  Judas.) 

GOSSIGNY  (Joseph-François  Cuarpentikr  de),  inçé- 
niour,  né  en  1730,  à  l'île  de  France,  oii  son  pèro  était  in- 
génieur militaire,  mort  à  Paris  en  1809.  Il  introduisit  à  l'ilo 
ae  Franco  la  culture  de  la  canne  à  sucre,  et  fut  membre 
de  l'Académie  dos  sciences  (1773).  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Lettre  à  Lemonnier  sur  la  culture  rfu  café 
(1773);  Essai  sur  la  fabrication  de  l'indigo  {IT:9);  Moyens 
d'amélioration  et  de  restauration  proposés  au  gomernement 
et  aux  habitants  des  colonies  (1803);  etc. 

GOSSILA,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  do  Novaroj), 
sur  lOropa,  affluent  do  la  Sesia  par  lo  Corvo;  3.300  liai). 

GOSSIMBAZAR.  Géogr.  V.  Kassimuazar. 

GOSSIN  {ko-sin)  a.  m.  Nom  vulgairo  d'uu  coussin,  dans 
lo   langage  des  relieurs.  (Ils  donnent  lo  mémo  nom  aux 

clavettes.) 

COSSINÉS  (ko-si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  lépidoptères, 
(uimi\cde^  cossidés.  comvnmaVit\v;srossus,stt/gia,endagnii, 
et  autres  genres  caractérisés  par  leurs  anlonnes  courtes, 
poctinéos  dans  les  deux  sexos,  leur  trompo  atropbiéo, 
leurs  palpes  épais.  (Los  cossinés  sont  de  lourds  papillons 
nocturnes,  répandus  surtout  dans  lémisphéro  boréal.)  — 
l'n  cossiNi^. 

COSSIPOUR,  faubourg  do  Calcutta.  V.  Kassïpoi'r. 

COSSIQUE  {ko-sik'  —  dû  l'ital.  cosa  ou  cossa,  chose,  nom 
que  les  anciens  mathomalicions  d'Italie  donnaient  à  lu 
'  racine  d'une  équation)  adj.  So  disait  autrefois  dos  racines 
d'une  équation  du  second  degré  :  Bacines  cossigvKS.  ii  Bé- 
gle  cossîiiue,  Ancien  nom  do  lalgèbro.  (Ou  écrivait  aussi 

COSI^iUK.) 

COSSON  (koson)  ou  C0SS0NU9  {misa)  (du  lat.  cossus,  vpr 
du  bois]  n.  m.  Oouro  d'insoclos  coléoptères,  lyim  do  hv 
tribu  dos  cossonimfs,  comprouaut  dos  charançons  do  pouto 


CosBon  (gr.  îi  fuis}. 


COSSON    —   COSTA-RICA 

taille,  très  allongés,  roux  ou  brun  luisant,  très  ponctués, 
vivant  dans  le  bois  carié,  surtout  dans  les  saules  et  les 
peupliers,    il     On    dit    aussi    cosse. 

—  Encycl.  Les  cossonus  varient 
beaucoup  do  coloration,  suivant  les 
individus;  on  en  connaît  au  moins 
quatre-vingts  espèces,  répandues  sur- 
tout dans  1  Amérique  centrale  et  mé- 
ridionale. Les  trois  européennes  se 
trouvent  dans  le  bassin  de  la  Seine; 
elles  sont  communes  sur  les  saules 
et  les  peupliers. 

COSSON  {ko-so7t)  n.  m.  Comm.  Nom 
donné,  dans  certains  départements  de 
l'Est,  à  des  courtiers  intermédiaires 
entre  les  dentellières  et  les  mar- 
chands. 

—  Vitic.  Nom  vulgaire,  dans  quel- 
tjues  localités,  des  sarments  nouveaux  de  la  vigne  taillée. 

GOSSON  (le),  sous-affluent  gauche  de  la  Loire,  né  dans 
le  dép.  du  Loiret  et  coulant  au  milieu  des  landes  de  la 
Sologne,  dont  beaucoup  d'étangs  lui  envoient  leurs  eaux. 
Il  reçoit  la  Canne,  l'Arignan,  arrose  La  Ferté-St-Cyr, 
Crouy,  et  entre  dans  le  parc  de  Cliambord,  où  il  alimente 
les  fossés  du  château.  Après  un  cours  de  100  kilomètres, 
il  se  jette  dans  ïe  Beuvron,  à  quelque  distance  du  confluent 
de  celui-ci  avec  la  Loire. 

CoSSON  (Ernest  Saint-Charles),  botaniste,  né  et  mort  à 
Paris  (1819-1890).  Il  se  tit  recevoir  docteur  en  médecine, 
parcourut  l'Algérie,  et  devint  président  de  la  Société  bota- 
nique de  France  et  membre  de  l'Académie  des  sciences 
(1873).  Outre  des  mémoires,  on  lui  doit  de  nombreux  ou- 
vrages, entre  autres  :  Flore  descriptive  et  analytique  des 
environs  de  Paris  (1840-1845),  avec  E.  Germain  de  Saint- 
Pierre  ;  Itinéraire  d'un  voyage  botanique  en  Algérie  (1857)  ; 
Flnre  de  l'Algérie,  Pkanérogarnes  {iSbi-lSGl);  Exploration 
acienti/ique  de  l'Algérie  (1859);  etc. 

GOSSONAY  ou  COSSONEX,  petite  ville  de  Suisse 
(canton  deVaud)  ;  1.040  hab.  Distilleries  d'absinthe.  Eglise 
ancienne,  ayant  appartenu  avant  la  Réforme  à  un  prieuré 
de  bénédictins.  Patrie  du  peintre  Gleyre.  —  Ch.-I.  d  un  dis- 
trict peuplé  de  12.000  hab. 

COSSONINÉS  {Â:o-5o)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptè- 
res rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  comprenant 
des  charançons  cylindriques  allongés,  de  couleur  uniformé- 
ment brune  ou  rousse,  parfois  ferrugineuse,  et  dont  la 
plupart  sont  xylophages.  —  Un  cossoniné. 

—  Enctcl.  Les  cossoninés  sont  répandus  surtout  dans 
le  voisinage  de  la  mer  ;  les  deux  tiers  des  espèces  décrites 
appartiennent  à  des  faunes  insulaires.  Genres  principaux  : 
alaocyba^  chœrorhine,  cossonus,  pentarthrum,  mesites,  rhyn- 
colus ,  styphloderes ,  caulotrypis,  codio'some,  cotaster,  etc. 

COSSU  [ko-su),  UE  adj.  Qui  a  beaucoup  de  cosses,  ou 
plutôt  beaucoup  de  gousses  :  Pieds  de  haricots,  de  pois  bien 
cossus. 

—  Fam.  Extravagant,  burlesque,  hasardé  ;  En  conter  de 
COSSUES.  Il  Fig.  Riche,  opulent  :  Des  bourgeois  cossus.  Une 
toilette  cossuR. 

—  n.  m.  Le  cossu  n'est  pas  toujours  beau. 
COSSÛMENT  {ko~su)  adv.  Pop.  D'une  façon  cossue. 
COSSUS  (ko-suss)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères, 

type  de  la  tribu  des  cossinés,  comprenant  de  gros  papillons 
nocturnes,   à  corps  épais,  à 
antennes  dentées    dans    les 
deux  sexes,  à  ailes  disposées 
en  toit  au  repos. 

—  Encycl.  Les  cossus,  dont 
on  connaît  quelques  espèces 
répandues  dans  l'hémisphère 
boréal,  sont  représentés  en 
France  par  le  bombyx  gâte- 
bois  {cossus  ligniperda),  gros 
papillon  gris ,  dont  la  che- 
nille, rouge  lie  de  vin,  très 
grande,  perce  de  profondes 
galeries  dans  le  bois  des  or- 
mes et  autres  arbres,  en  le 
ramollissant  avec  sa  salive 
acre  et  d'une  odeur  vireuse, 
qui  décèle  sa  présence  sou- 
vent à  une  grande  distance. 
Au  moment  de  la  métamor- 
phose, elle  se  file  une  coque 
de  soie  mêlée  avec  de  la  sciure  de  bois.  Cette  coque 
tapisse  le  fond  de  la  galerie,  qui  s'avance  jusqu'à  l'écorce 
extérieure,  au  point  qu'il  ne  reste  plus  de  celle-ci  qu'une 
mince  lamello  -{ue  le  papillon,  une  fois  éclos,  pousse  avec 
sa  tête  pour  su/iir.  Cette  chenille  vit  deux  ou  irois  ans  ;  le 
papillon  éclot  eu  juin  ou  juillet.  Les  larves  comestibles, 
dont  parlent  les  auteurs  romains  sous  le  nuni  de  cossus, 
étaient  sans  doute  celles  du  grand  capricorne,  ou  peut-être 
du  lucane  cerf-volant,  qui  tous  deux  vivent  dans  les  chênes. 

Cossus  (Servius  Cornélius),  général  romain,  fut  consul 
en  428  avant  J.-C.,  puis  maître  do  la  cavalerie.  Il  tua 
dans  un  combat  singulier  Volumnius,  roi  des  Véiens,  et 
consacra  les  secondes  dépouilles  opimesdans  le  temple  de 
Jupiter  Férétrion.  —  Co.ssus  (Cneius  Cornélius)  fut  à  trois 
reprises  tribun  consulaire  :  en  406,  404  et  401  avant  J.-C. 
Il  ravagea  le  territoire  des  Caponates  et  tlt  au^entor 
la  solde  des  cavaliers.  —  Cossus  (Aulus  Cornélius)  fut 
Dommé  consul,  puis  dictateur  (386  av.  J.-C).  Il  marcha 
contre  les  Volsques,  les  vainquit,  et,  de  retour  à  Rome,  fit 
jeter  Manlius  en  prison.  Il  obtint  les  honneurs  du  triom- 
phe, pour  sa  victoire  sur  les  Volsques. 

CoesUTIUS,  architecte  romain  du 
!!•  siècle  avant  J.-C.  Il  fut  chargé  par 
Antiochos  Epiphane  d'achever  le  temple 
de  Jupiter  Olympien  à  Athènes,  que 
Pisistratc  avait  commencé,  et  (jui  no 
fut  d'ailleurs  complètement  terminé  que 
sous  Adrien.  Cussutius  l'éleva  dans  le 
style  corinthien.  Vitruvo  le  range  parmi 
les  quatre  temples  les  plus  célèbres  do 
l'antiquité. 

COaSYPBE  (  ko-sif  )  ou  COSSYPHUS 
fko-si-fusg)  D.   m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères, type  de  la  tribu  dos  coêsyphinéê,  comprenant 
une  vingtaine  d'espèces  propres  aux  régions  chaudes  de 


C05SUB  g&te-bois  ;  a,  ea  chcDlIle 
(réd.  de  moitié). 


CoMj'phc  (gr,  2  f.). 


l'ancien  monde,  depuis  la  Méditerranée  jusqu'au  Mozam- 
bique et  à  l'Australie. 

COSSYPHINÉS  (ko-si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères héiéromèros,  famille  des  ténébrionidés,  comprenant 
les  ^'cnres  cossyphe  et  endostome.  —   Un  cossyphink. 

—  Encycl.  Les  cossyphinés  sont  de  taille  moyenne  ou 
petite,  d'un  brun  roux  ;  leur  corselet  et  leurs  élytres  élar- 
gis cachent  la  tête  et  les  pattes  sous  leur  large  rebord  à 
demi  transparent,  qui  fait  le  tour  du  corps  oblong.  Ils 
vivent  dans  les  lieux  arides,  sous  les  pierres,  enterrés,  sont 
lents  dans  leurs  mouvements  et  ne  volent  que  rarement. 

COSSYRITE  n.  f.  Variété  ferreuse  d'amphibole. 

Costa  (Georges  da),  cardinal  d'ALPEDRiNHA,  homme 
d'Etat  portugais,  né  en  1406,  mort  en  1508.  Entré  dans  les 
ordres,  il  gagna  la  confiance  de  l'infante  Catlierine  et 
celle  du  roi  Alphonse,  et  devint  bientôt  très  puissant.  11 
fut  successivement  évêque  d'Evora,  archevêque  de  Lis- 
bonne et  cardinal.  Il  avait  acquis  do  grandes  richesses,  se 
rendit  à  Rome  et  fut  en  faveur  auprès  des  papes  Sixte  IV, 
Innocent  IV  et  Alexandre  V.  Le  roi  Emmanuel  de  Portu- 
gal, voulant  en  faire  son  ministre,  l'avait  rappelé;  mais 
Costa,  déjà  vieux,  refusa  de  quitter  Rome,  où  il  mourut. 

Costa  di  Rovigo,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [^prov.  de 
Rovigol),  sur  l'Adigetto,  rivière  canalisée  qui  fait  commu- 
niquer le  Pô  et  l'Adige  ;  2.825  hab. 

Costa  Masnaga,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov. 
de  Côme]),  non  loin  du  lac  de  Pusiano  ;  2.100  hab. 

Costa  (Lorenzo),  dit  PAncieu,  peintre  italien,  fonda- 
teur de  l'école  de  Ferrare,  né  à  Ferrare  en  1460,  mort  à 
Mantoue  en  1535.  Jeune  encore,  mais  déjà  habile,  Costa 
fit  un  premier  et  court  voyage  à  Florence,  et  copia  plu- 
sieurs morceaux  de  Fra  Filippo  et  de  Benozzo.  De  retour 
à  Ferrare,  il  décora  le  chœur  de  l'église  San-Domenico, 
travail  important.  A  San-Domenico  de  Ravenne,  dans  la 
chapelle  de  San*Bastiano,  il  laissa  un  grand  tableau  à 
riiuile,  et  plusieurs  fresques  très  estimées.  Il  alla  ensuite 
à  Bologne,  où  il  exécuta  un  Saint  Sébastien  percé  de 
flèches.  C'est  à  lui  qu'on  doit  aussi  le  Saint  Jérôme  de 
la  chapelle  des  Castelli,  et  le  Saint  Vincent  de  celle  des 
Grifoni.  Dans  la  chapelle  des  Rossi,  Lorenzo  peignit 
une  Vierge,  un  Saint  Jacques,  un  Saint  Georges,  un  Saint 
Sébastien  et  un  Saint  Jérôme.  Cette  chapelle  est  son  chef- 
d'œuvre.  Le  musée  du  Louvre  possède  de  ce  peintre  la 
Cour  d'Isabelle  d'Esté  et  une  composition  allégorique.  — 
Lorenzo  Costa,  dit  le  Jeune,  qu'on  croit  être  le  potit-fils 
du  précédent,  s'adonna  éy:alement  à  la  peinture.  Ses  ou- 
vrages rappellent  la  manière  de  Costa  l'Ancien.  En  1560, 
il  était  à  Mantoue,  où  il  exécuta  des  travaux  conjointement 
avec  Taddeo  Zucchari. 

Costa  (Margherita),surnomméeIaFerraraise^  canta- 
trice italienne,  née  à  Ferrare  vers  1600.  Elle  se  distingua 
aussi  dans  la  poésie.  En  1626,  elle  était  à  Rome,  en  rivalité 
avec  une  autre  cantatrice,  laChecca,et  chacune  des  deux 
avait  ses  partisans  enthousiastes,  qui  rendirent  cette 
rivalité  célèbre.  Plus  tard,  on  retrouve  la  Costa  à  la 
cour  de  Ferdinand  II  de  Médicis.  Le  cardinal  Mazarin 
l'appela  à  Paris,  avec  quelques  autres  artistes,  pour  chan- 
ter i'Orfeo  de  Luigi  Rossi,  le  premier  véritable  opéra  italien 
qui  fut  représenté  en  France  (1647).  La  Costa  a  publié 
sous  ce  titre  :  il  Violino  cioô  Mime  amorose,  un  volume 
de  poésies,  dont  chacune  des  pièces  porte  le  nom  d'un 
instrument  de  musique. 

Costa  (Antonio  Rodriguoz  da),  historien  et  homme 
politique  portugais,  né  à  Setuval  on  1656,  mort  en  1732. 
Diplomate  consommé,  da  Costa  possédait  une  grande  éru- 
dition et  connaissait  les  principales  langues  modernes. 
Il  fut  un  des  académiciens  chargés  de  rédiger  les  annales 
de  Portugal  dans  ses  possessions  d'outre-mer.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Justa  Lusilanorum  arma  pro  vindi- 
canda  Hispanorum  ^(ôer/flfe  (1704),  traduit  en  français  sous 
le  titre  de  la  Justification  des  armes  de  D.  Pedro,  roy  de 
Portugal  (1704);  Belaçao  dos  successos  e  gloriosas  acçoens 
mili tares  obraaas  no  Estado  da  India,  etc.  (1715)  ;  De  vita 
et  rébus  geslis  Notuii  Alvai^esii  Pyrerix  (1723);  etc. 

Costa  (Claudio  Manoel  da),  poète  brésilien,  né  à  Ma- 
rianne (prov.  de  Minas-Geraes)  en  1729,  mort  en  1790.  Il 
devint  secrétaire  du  gouvernement,  fut  impliqué  dans  une 
conspiration,  et  s'empoisonna,  dit-on,  dans  sa  prison.  Il  a 
composé  un  grand  nombre  de  poésies,  qui  le  font  regarder 
par  les  Portugais  comme  un  poète  classique.  Son  prin- 
cipal ouvrage  est  une  sorte  d'épopée  intitulée  Villarica 
(1839-1841). 

Costa  (Paolo),  littérateur  et  philosophe  italien,  né  à 
Ravenne  en  1771,  mort  en  1836.  il  s'adonna  à  l'enseigne- 
ment des  lettres  et  de  la  philosophie,  et  défendit  les  anciens 
contre  l'école  romantique.  Ou  lui  doit  une  refonte  du  Dic- 
tionnaire délia  Crusca,  et  un  grand  nombre  d'écrits  qui  ont 
été  réunis  sous  le  titre  de  Opère  édite  e  inédite  di  Paolo 
Costa  (^Parme,  1835),  en  particulier  Demetrio  di  Mondone, 
nouvelle  ;  Traité  de  l'élocution,  des  Poésies,  des  Traduc- 
tions, etc. 

Costa  (Jean),  poète  italien,  né  en  1786,  à  Assiago,  dans 
le  Viceutin,mort  on  1816.11  fut  directeur  de  la  célèbre  école 
de  Padoue.  Ses  pièces  de  vers,  aussi  remarquables  par 
l'élévation  de  la  pensée  que  par  la  beauté  du  style,  ont 
été  réunies  sous  le  titre  de  Carmina  (1756). 

Costa  (Isaac  da),  poète  et  théologien  hollandais,  né  à 
Amsterdam  en  1798,  mort  en  1800.  Il  acquit  une  grande 
réputation,  tant  par  ses  œuvres  poétiques  que  par  ses 
travaux  do  controverse  religieuse.  Doué  d'une  vive  et 
puissante  imagination,  da  Costa  fut  un  poète  des  plus  re- 
marquables. Parmi  ses  recueils  de  vers,  nous  citerons  ; 
l'oésics  (1821);  Chants  de  fête  (1828);  No^ls  (1829);  Chants 
divers  (1847);  Poésies  politiques  (1854);  Bataille  de  Nieu- 
port  (1857),  etc.  On  lui  doit  aussi  des  ouvrages  sur  des 
(picstions  roligiousos. 

Costa  (Michèle),  musicien  italien,  né  à  Naplcs  on  I8O7, 
mort  à  Brighton  en  1884.  Il  était  encore  tout  jeune  lors- 
qu'il ht  représeutor,  au  théâtre  Nuovo,  son  premier  vôn- 
lablc  opéra,  t7  Carcere  d'Jldegonda  (\ii2i),  et,  au  théâtre 
Sari-Carlo,  un  second  ouvrage  intitule  Malvina  (1829).  11  se 
rendit  alors  on  Angleterre,  et  fut  engagé  on  qualité  do 
chef  d'orchestre  au  Théàtro-Italion  do  Londres.  En  1837,  il 
donna,  au  Théâtre-Italien  de  Paris,  son  opéra  de  Malek- 
Advl,  qui  n'était  qu'une  nouvelle  édition  de  saJ/a/uina;  puis 
il  fit  représenter  à  Londres  un  nouvel  ouvrage,  Don  Carlos. 
II  devint  chef  d'orchostrc  d'une  seconde  scène  italienne , 


312 

qu'on  installait  à  Covent-Garden.  Bientôt,  la  direction  des 
concerts  de  la  Société  philharmonique,  celle  des  séances 
d'oratorios  de  la  Sacred  harmonie  Society  et  des  grands 
festivals  si  fréquents  en  Angleterre,  lui  firent  un  renom 
européen.  Directeur  des  concerts  de  la  cour,  conducteur 
des  gigantesques  festivals  du  Palais  de  cristal,  Costa 
devint  l'arbitre  de  l'art  musical  en  Angleterre.  Il  fut  fait 
citoyen  anglais,  et  la  reine  Victoria  le  nomma  chevalier 
des  "Trois- Royaumes,  avec  le  titre  de  sir. 

On  doit  à  Costa  la  musique  de  deux  ballets  représentés 
ù  Londres  :  Kenilworth  et  une  Heure  a  Naples  ;  cqWq  de 
deux  oratorios  :  Ely  fBirmingham,  1855)  et  Nuaman  (id., 
1864)  :  une  cantate  officielle,  the  Dream,  et  deux  hymnes 
de  circonstance. 

Costa  Alvarenga  (Pedro  Francisco  da),  médecin 
portugais.  V.  Alvarknga. 

Costa  de  Beauregard  (Joseph -Henri,  marquis 
de),  général  sarde,  né  au  cliâteau  de  Beauregard  (Savoie) 
en  17:>2,  mort  en  1824.  II  fit  son  éducation  à  Paris,  et 
entra,  en  1772.  comme  sous-lieutenant  dans  l'armée  sarde, 
qu'il  ([uitla  avec  le  grade  de  capitaine,  pour  devenir  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  roi.  Il  reprit  du  service  en 
1792,  et  fit  la  campagne  d'Italie  contre  la  France.  Chef 
détat-major  de  la  division  Colli,  il  fut,  en  1796,  l'un  des 
commissaires  envoyés  auprès  de  Bonaparte  pour  conclure 
l'armistice  de  Cherasco.  L'année  suivante  il  fut  mis  à  la 
tête  de  l'état-major  général,  qu'il  réorganisa.  Mais,  de  I800 
à  1814,  il  vécut  dans  la  retraite.  Il  n'en  sortit  qu'après  la 
restauration  de  Victor-Emmanuel,  qui  le  nomma  général 
quartier-maître.  On  a  de  lui  :  Mémoires  historiques  sur  la 
inaismi  r-oyale  de  Savoie  (Turin,  1816);  Mélatioes  tirés  d'un 
■jiurtefeuiile  ?>iilitaire  (Turin,  1817).  Il  est  l'aïeul  de  Ch.-Alb. 
Costa  de  Beauregard. 

Costa  de  Beauregard  (Charles-Albert,  marquis  de), 
écrivain  français,  né  à  La  Motte-Servolex  (Savoie)  en  1835, 
descendant  d'une  ancienne  famille  italienne.  Pendant  la 
guerre  de  1870,  il  commanda  un  bataillon  de  mobiles,  prit 
part  aux  combats  des  armées  de  la  Loire  et  de  l'Est,  et  fut 
blessé  et  fait  prisonnier  à  Héricourt.  Elu  député  de  la  Savoie 
à  l'Assemblée  nationale,  pendant  sa  captivité  (févr.  1871), 
il  vota  constamment  avec  los  légitimistes  et  no  se  représenta 
pas  en  1876.  Depuis  lors,  il  s'occupa  de  travaux  historiques, 
dont  il  prit  les  éléments  surtout  dans  des  papiers  de  famille. 
Il  a  été  élu  membre  de  l'Académie  française,  en  1896.  On 
lui  doit  notamment  :  uï(  Homme  d'autrefois  (1878);  la  Jeu- 
nesse du  roi  Charles-Albert  (1888);  le  Roman  d'un  royaliste 
sous  la  Révolution  (1892),  ouvrage  sur  le  comte  F. -H.  de 
Virieu  ;  les  Dernières  années  du  i-oi  Charles-Albert  (1890),  où 
il  affirme  à  la  fois  ses  sentiments  catholiques  et  conserva- 
tL'iirs  et  son  inébranlable  attachement  à  Charles-Albert  et 
à  sa  famille  ;  Prédestinée  (1896),  dont  la  première  édition 
fut  anonyme. 

Costa-CABRAL  (  Antonio  Barnado  da),  comte  de 
Thoniar,  homme  politique  portugais,  né  à  Fornos  d'Algo- 
drcs  (Haute-Beira)  en  I803,  mort  en  18h9.  Il  devint  pro- 
cureur à  la  haute  cour  d'Oporto,  puis  juge  à  Lisbonne, 
ot  fut  élu  à  la  Cliambre  des  députés  en  1835.  Cosia-Ca- 
bral  professa  d'abord  des  idées  radicales;  mais  il  chao- 

fea  de  parti  et  fut  nommé  ministre  en  1839.  Instigateur 
u  mouvement  insurrectionnel  do  Porto,  qui  fut  suivi 
du  rétablissement  do  la  charte  réformée  de  dom  Pedro, 
Costa-Cabral  supprima  toutes  les  libertés  en  Portugal. 
Devenu  odieux  à  tous  les  partis,  il  fut  renversé  par  1  in- 
surrection et  dut  chercher  un  refuge  en  Espagne  (1846). 
En  1849,  il  rentrait  aux  affaires;  mais,  en  1851,  iltomba  de 
nouveau  devant  une  insurrection.  Costa-Cabral  a  occupé, 
de  1859  à  1861,  le  poste  d'ambassadeur  au  Brésil,  sous  le 
ministère  Tercoira-Fontes;  il  fit  partie  ensuite  du  conseil 
d'Etat  et  devint  président  de  la  cour  suprême. 

Costacciaro,  comm.  d'Italie  (Ombrie  [prov.  de  Pé- 
rouse]),  vers  la  source  du  Chiasco,  affluent  du  Tibre  ;  2.400  h. 

COSTAIRE  {stèr')  n.  f.  Genre  d'algues  marines,  tribu  des 
laniinariées,  comprenant  une  seule  espèce,  trouvée  sur  les 
côtes  occidentales  de  l'Amérique  du  Nord. 

COSTAL,  ALE,  AUX  (stal  —  du  lat.  costa,  côte)  adj.  Anat. 
Qui  appartient  aux  cotes,  qui  est  en  rapport  avec  les  cÔtes  : 
Cartilages  costaox.  Vertèbres  costalls. 

—  Zool.  Neinjure  costale.  Principale  nervure  longitudi- 
nale de  l'aile  des  insectes,  qui  est  placée  le  long  du  bord 
supérieur,  et  qui  se  termine  souvent  par  un  épaississement 
corné  dit  poiyit  épais  ou  pterostigma.  (La  nervure  située  au- 
dessous  de  la  costale  est  la  radiale;  elle  émet  de  sa  base 
une  autre  nervure,  également  longitudinale,  dite5u6cos/a/e.) 

—  Encycl.  V.  côte. 

COSTALGIE  (stal-jî  —  du  lat.  costa,  côte,  et  du  gr.  algos, 

douleur  )n.  f.  Névralgie  intercostale. 

COSTALGIQUE  {sta  l-jik')  adj .  Qui  a  rapport  à  la  costalgie. 

COSTALGIQUEMENT  {stal-ji~ke)  adv.   D'une  manière 

costaI{4[i|Up. 

COSTAMBOUL.  Géogr.  V.  Kastamouni. 

COSTANITZA  (s/a)  n.  f.  Lance  de  la  grosse  cavalerie 
turque. 

CoSTANZANA,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  do 
Novai'c]),  sur  la  Gardina,  affluent  du  Pô;  2.370  hab. 

COSTANZO  (Angelo  ui),  seigneur  de  Cantalupo,  poète 
ot  historien  napolitain,  né  à  Naples  en  1507,  mort  en  1591. 
On  lui  doit:/*?  Istorie  del  regnodi  Napoli  dal  iS50  fine 
al  i489,  divise  in  vinti  libri  (Aquila,  1582).  Poète,  il  a  per- 
fectionné le  sonnet,  et  publié  des  Rime  d'une  forme  cor- 
recte et  ingénieuse. 

COSTAR  (Pierre),  littérateur,  né  à  Paris  en  1603,  mort 
au  Mans,  où  il  était  archidiacre,  en  I66O.  Fils  d'un  chapelier, 
il  se  lia  avec  Ménage  .Voiture,  Balzac,  et,  comme  il  avait  une 
certaine  érudition,  il  se  mit  à  écrire.  Son  style,  bien  qu'assez 
pur,  est  lourd  et  d'une  faconde  prétentieuse.  On  lui  doit  : 
la  Défense  des  a-uvres  de  V'oiYMre  (1653),  écrite  pour  défendre 
contre  Girac  la  publication  des  œuvres  de  Voiture  par 
Pinchesno,  et  qui  lui  valut  une  pension  de  Mazarin;  Èn- 
tretiersde  M.  de  Voiture  et  de  M.  Cos/ar  (  1654  ),  et  Let- 
tres (tr  M.  Costar  (1658-1659). 

CoSTA-RICA  (RiiPUBLiQUE  de),  la  plus  méridionale 
des  républiques  de  l'Amérique  centrale,  comprise  entre 
8"  2'  et  11"  IG'  lat.  N.  et  83"  5a'  et  88°  20'  long.  O.  de  Paris. 
Kilo  est  limitée  d'une  façon  précise  au  N.-O.  par  la  ré- 
publique de  Nicaragua,  au  S.-E.  par  la   république  de 


313 

Colombie,  avec  laquelle  ollo  se  trouve  en  contestation  pour 
ses  frontières.  Sa  suporticie  serait,  d'après  les  données 
les  plus  récentes,  do  5y.r.70  kilom(''trcs  carres,  et  sa  popu- 
lation do  2iî6.i61  liab.  {Costa-BicieJis,  ennes.) 

C'est  un  pays  monta^-noux,  traversé  par  une  cordillère 
centrale,  qui  prend  dillerents  noms,  suivant  les  pays 
qu'elle  traverse.  A  celte  cordillère  s'appuient  de  chaque 
côté  des  hauts  plateaux  dominés  par  des  chaînons  latéraux. 
Les  volcans  y  sont  nombreux  :  Orosi  (2.638  m.),  Rincon 
de  la  Vieja  (Recoin  de  la  VitMll*)),  Tenorio,  Irazu  (3.500  m.), 
Turrialba  (3.325  m.),  etc.  Après  une  dépression  centrale, 
le  sol  se  relève  avec  la  Montana  Dota  (2.400  m.),  et  les 
principaux  sommets  sont  :  l'Ujum  (2.650  m.),  le  Pico 
Blanco  (2.942  m.),  le  Rovalo  ou  Ravale,  etc.,  dont  quel- 
ques-uns sont  encore  des  volcans.  Do  ces  montagnes  dé- 
coulent des  rivières  peu  importantes,  qui 
aboutissent  aux  deux  océans  Atlantique  et 
Pacifique,  entre  lesquels  se  trouve  compris 
ie  Costa-Rica.  Le  rio  Tempisque  et  le  rio 
Grande,  issus  du  plateau  do  San  José,  se 
jettent  dans  ie  golfe  de  Nicoya,  tandis  que 
le  rio  San  Juan,  dont  la  rive  droite  seule 
appartient  au  Costa-Rica,  va  se  jeter  dans 
la  mer  des  Antilles  avec  ses  affluents  (Sara- 
piqui  et  San  Carlos).  Le  Reventaiion  ou  Pa- 
rasmina,  le  Matina,  le  Tiliri  (navigable  sur 
la  plus  grande  partie  de  son  cours)  et  le 
Tilorio  aboutissent  également  à  la  mer  des 
Antilles,  dont  les  côtes  sont  moins  décou- 
pées que  celles  du  Pacifique  (golfes  de  Ni- 
coya et  Dulce). 

Le  climat  du  Costa-Rica  est  un  des  plus 
sains  de  l'Amérique  centrale.  La  tempéra- 
ture varie  entre  U"  et  28»  C.  sur  le  plateau 
central;  la  chaleur  augmente  à.  mesure 
qu'on  descend  sur  le  littoral,  où  le  thermo- 
mètre marque  de  27°  à  40"  C. 

Les  productions  naturelles  du  pa^'S  sont 
très  considérables.  Le  sous-sol  est  riche  en 
or,  argent,  cuivre,  plomb,  mercure,  soufre, 
lignite,  anthracite.  Les  ressources  agricoles 
de  ce  sol  très  fertile,  qui  abonde  en  produc- 
tions des  zones  torrides  et  tempérées,  sont 
plus  importantes  encore;  l'agriculture  est 
la  principale  source  de  richesse  du  Costa- 
Rica,  celle  qui  alimente  le  commerce  du 
pays.  Le  café,  qui  constitue  le  plus  impor- 
tant article  d'exportation,  les  bananes,  le 
maïs,  le  riz,  les  pommes  de  terre,  sont  ré- 
coltés en  abondance  ;  le  caoutchouc,  les  bois  d'ébénisterie, 
de  teinture  et  les  cuirs  occupent  aussi  une  place  impor- 
tante dans  le  commerce.  L'industrie  est  peu  développée. 

La  population  du  Costa-Rica  est  issue  presque  en  tota- 
lité des  Espagnols,  qui  ont  colonisé  le  pays  dans  les  siècles 
antérieurs;  à  j)eine  y  compte-ton  20.000  Indiens  (Choro- 
tegas,  Guetares,  Tanacas,  etc.).  Le  pays  est  gouverné  par 
un  président  de  la  république,  élu  pour  quatre  ans,  et  par 
un  congrès  national,  composé  d'une  seule  Chambre.  11  est 
divisé  en  sept  provinces,  dont  cinq  sont  à  l'intérieur  du 
pays  (San  José,  Alajuela,  Cartago, 
Heredia,  Guanacaste)  et  deux  sont 
maritimes  (Punta-Arenas,  Limon). 
San  José  est  la  capitale  actuelle 
du  Costa-Rica,  et  a  remplacé  en 
cette  qualité  Cartago,  qui  de- 
meure, avec  les  localités  modernes 
de  Heredia,  Alajuela  et  Libéria, 
une  des  principales  villes  du  pays. 

Le  catholicisme  est  religion 
d'Etat,  mais  le  libre  exercice  do 
tous  les  autres  cuites  est  toléré. 

Pour  sa  défense,  le  Costa-Rica 
peut  mettre  en  ligne  près  de 
30.000  soldats;  son  armée  perma- 
nente estd'un  millier  d'hommes.  La 
flotte  se  compose  d'une  demi-douzaine  de  barques  et  d'avisos. 

—  Histoire.  Après  la  découverte  du  Costa-Rica  par 
Christophe  Colomb,  en  1502,  le  pays  demeura  inculte  jus- 
qu'en 15Q0,  et  c'est  en  1563  seulement  que  Juan  Vasquez 
de  Coronado  fonda  la  ville  de  Cartago,  qui  demeura  jus- 
qu'en 1823  la  capitale  de  la 
contrée.  Quand,  en  1821,  le 
Costa-Rica  eut  proclamé  son 
indépendance,  en  mi^rae  temps 
que  les  autres  provinces  de  la 
capitainerie  de  Guatemala,  il 
fit  partie  de  la  république  fédé- 
rale de  l'Amérique  centrale  jus- 
qu'en 1838,  puis  se  constitua  en 
république  indépendante.  De- 
puis lors ,  quehjues  mouve- 
ments insurrectionnels  sans 
gravité  se  sont  succédé  dans  le 
pays,  dont  l'histoire  est  beaucoup  moins  agitée  que  colle 
de  la  plupart  des  autres  républiques  hispano-américaines. 

—  Découverte.  C'est  en  1502,  au  cours  de  son  quatrième 
voyage,  que  Colomb  découvrit  la  côte  atlantique  du  Costa- 
Rica,  dont  Gaspar  de  Espinosa  et  Hcrnan  Ponco  do  Léon 
explorèrent  le  littoral  pacifique  on  1519-1520.  Plus  tard, 
Gil  Gonzalez  Davila  visita  le  versant  méridion;il  du  pays 
et  découvrit  le  lac  de  Nicaragua.  Juan  Cahallon,  Juan  (le 
Estrada  Ravage  et  Juan  Vasquez  do  Coronado  sont  les 
derniers  explorateurs  et  conquistadores  du  Costa-Rica 

(1560-1564). 

—  BiULincR.  :  Belly,  A  travers  V Amérique  centrale. 
(Pans.  1867);  Wagner  et  von  Scherzer,  die  Hcpublik 
Costa-Ihca  (Leipzig,  lfir,7)  ;  Calvo,  Itcpiihlica  de  Costa- 
Bica.  Apuntamtentox  rjeografieoa,  estadisticos  é  liistoricos 
(.San  José  do  Costa-Rica.  1887):  Montero  Barrantos,  Geo- 
prafia  de  Costa- Jiica  (Barcelone,  1802);  Kornandez,  ffisto- 
ria  de  Costa-Iiicn  durante  la  dominacion  espaî'iola,  t502-(8'2i 
(Madrid,  1889);  do  Peralta,  Documents  historiques  et  gtfo- 
grap/iigucs  sur  le  Cosla-JUca  (Madrid-Paris.  1880-1898). 

COSTA-RICIEN ,  ENNE  {si-in ,  en'),  personne  née  au 
Costa-Rica  ou  qui  habite  ce  pays.  —  /-es  Costa-Uicikns. 
(Los  Espagnols  donnent  auxCos'ta-Ricicns  lo  nom  do  L'os- 
tariconsea.) 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient  à  Costa-Rica  ou  à  ses  habi- 
tants :  Les  produits  costa-riciens. 

GOSTAZ  (lo  baron  Louis),  ingénioiir  français,  né  i"i 
Bolley  (Ain)  on  1707,  mort  à  Koutainobloau  on  1842.  11  pro- 

III. 


COSTA-RICIEN 


COSTO-ABDOMINAL 


fessa  les  mathématiques  et  fut  compris,  en  1798,  au 
nombre  des  savants  attachés  à  l'expédition  d'Egypte. 
Nommé  secrétaire  adjoint  de  l'Institut  du  Caire,  Costaz 
donna  une  relation  du  voyage  entrepris  à  l'isthme  de  Suez, 
et  se  distingua  par  d'autres  travaux.  De  retour  en  France, 
Costaz  fut  nommé  membre  du  tribunat,  ei  devint,  on  1813, 
directeur  général  des  ponts  et  chaussées,  et  enfin  conseil- 
ler d'Etat  (1814).  On  a  do  lui  divers  mémoires  et  des  tra- 
vaux insérés  dans  le  grand  ouvrage  sur  l'Egypte. 

COSTE  {kosst')  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  dos 
scitaminées,  comprenant  des  plantes  herbacées,  vivaces, 
propres  aux  régions  tropicales  du  globe. 

GOSTE  (Gaspard),  musicien  français,  vivait  au  xvi»  siè- 
cle, et  était  chantre  à  la  cathédrale  d'Avignon,  vers  1530- 


Armes  du  Costa-Rica. 


mil 


Drapeau  du  Costa-Rica. 


Il  a  composé  un  assez  grand  nombre  de  chansons  à  quatre 
voix,  des  madrigaux,  des  motets,  etc.,  qui  ont  été  insérés 
dans  les  recueils  collectifs  dont  la  publication  était  si  fré- 
quente à  cette  époque. 

CoSTE  (Pierre),  écrivain  français,  né  à  Uzès  (Gard)  en 
1668,  mort  à  Paris  en  1747.  Il  passa  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  en  Angleterre,  où  ses  parents  s'étaient  réfugiés 
après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  et  s'y  lia  avec  les 
hommes  les  plus  distingués,  notamment  avec  Locke,  dont 
il  traduisit  les  principales  œuvres.  On  lui  doit  aussi  une  tra- 
duction de  l'Optique,  de  Newton  (1720),  de  bonnes  éditions 
des  Essais  de  Montaigne  et  des  Fables  de  La  Fontaine  ;  une 
Vie  du  grand  Condé  (1693),  et  une  Défense  de  La  Bruyère 
contre  les  accusations  et  objections  de  Vigneul-Af  arville  {n02). 

CoSTE  (.lean-François),  médecin  français,  né  à  "Villes 
(Ain)  en  1741,  mort  en  1819.  Il  fut  attaché  en  qualité  de 
premier  médecin  à  l'armée  française  envoyée  en  Amé- 
rique pour  prendre  part  à  la  guerre  do  l'Indépendance.  Do 
1790  à  1792,  il  remplit  l'importante  et  périlleuse  fonction 
de  maire  de  'Versailles,  devint  médecin  en  chef  dos  Inva- 
lides en  1796:  il  fut,  do  1803  à  1807,  médecin  en  chef  de 
l'armée  des  côtes  et  de  la  Grande  Armée.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  Essai 
botanique,  chi.nique  et  pharmaceutique  sur  les  plantes  indi- 
gènes substituées  avec  succès  à  des  végétaux  exotiques 
(Nancy,  1776)  ;  IVotes  sur  les  officiers  de  santé  de  la  grande 
armée  morts  en  Allemagne  depuis  le  /"  vendémiaire  an  XJ  V 
jusqu'au  I"  février  IS06  (Augsbourg,  1806);  Du  service  des 
hôpitaux  militaires  ramené  aux  vrais  principes  (1790); 
Vues  générales  sur  les  cours  d'instruction  dans  les  hôpitaux 
militaires  (1796). 

CoSTE  (Xavier-Pascal),  architecte  français,  né  et  mort 
à  Marseille  (1787-1879).  Il  suivit  les  cours  do  l'Ecolo  des 
beaux-arts  à  Paris,  puis  entra  comme  architecte  au  service 
du  vice-roi  d'Egypte.  Pendant  son  séjour  dans  ce  pays 
(1818-1827),  Coste  éleva  les  tours  de  la  ligne  télégra- 
phique du  Caire  A.  Alexandrie,  reconstruisit  fa  forteresse 
d'Aboukir,  fit  creuser  des  canaux  d'irrigation,  élever  des 
ponts,  etc.  Do  retour  on  Franco,  Coste  donna  les  plans  de 
doux  éghses,  qui  ont  été  construites  à  Marseille  ,  puis  lit 
partie,  comme  savant,  de  l'ambassade  de  Franco  on  Perse, 
on  1840  et  1841.  Costo  a  publié  Architecture  arabe  ou  JÙo- 
numcnts  du  Caire  dessinés  et  mesurés  pendant  les  années 
mUO.  IS3I  et  /«S  (1824),  et  les  Monuments  de  la  Perse  (1860). 

Coste  (Jean-Jacques-Marie-Cyprien-Victor),  natura- 
liste français,  né  à  Castries  (Hérault;  on  1807,  mort  à  Ré- 
zenlieu,  près  de  Gacé  (Orne),  on  1873.  Il  étudia  particulière- 
ment l'omhryogénio,  ot  fut  membre  do  l' Académie  des  scien- 
ces(  1851),  professeur  au  Muséum,  puis  auCollége  do  France. 
Sur  la  (in  de  sa  vie,  il  s'occupa  beaucoup  do  pisciculture. 
Il  remplaça  Flourons  à  l'Académie  des  sciences.  On  a  de  lui 
quelques  livres  sur  les  poissons. 

Coste  (Adolphe),  publicisto  français,  né  à  Paris  en 
1842,  fonda  le  Globe,  puis  se  fit  ronnaltro  par  dos  éludes 
économiques,  entre  autres  :  les  Conditions  sociales  du  bon- 
heur et  de  la  force  (1877);  Hygiène  sociale  contre  le  paupé- 
risme (1882);  te  Crédit  industriel  à  long  terme  (,] SU);  les 
Questions  sociales  contemporaines  (1885);  Nouvel  exposé 
d'économie  politique  (  1 8891  ;  les  Hénéficcs  comparés  du  travail 
et  du  capital  dans  l'accroissement  de  la  richesse  (1897),  etc. 

CoSTÉ  (Julos-Edme),  musicien  français,  né  à  Colniar 
en  1828,  mort  A  Paris  en  1883.  Il  fut  avocat,  employé  au 
ministère  des  finances,  ot  pratiqua  l'an  on  amateur.  11 
écrivit  avec  un  autre  amateur,  lo  comie  d'Osmond,  un 
opéra-comique  on  un  acte  ;  Jacqueline  (18^5),  et  une  opé- 
rette en  un  acte  :  une  l'ieine  Eau  (tK<:,'\.  Il  Ht  jouer  ensuite, 
seul  :  les  Horreurs  de  M  j^ucrrc  (1808)  ;  la  Paix  urmf'e(1868); 
Au  harem,  ballet  (1873);  ('t'ii(  mille  francs  et  ma  fille  {liti). 
Kniin,  il  composa  qiieltt lies  airs  pour  ilouxvniideviltos  repré- 
sentés aux  Variétés  :(«Z>arfa(1875;otfe»CAar6onnieM  (1877). 


COSTEAU  (sto)  adj.  Arg.  Fort,  trapu,  de  bonne  enver- 
gure :  Voila  un  homme  costeau.  Il  Substantiv.  :  C'est  un 
tosTKAU.  (On  écrit  aussi  costo.) 

COSTÉE  {sté)  n.  f.  Arbuste  de  la  famille  des  cyrillées. 
l'Les  trois  espèces  connues  sont  originaires  de  Cnlja.) 

COSTEL  n.  m.  Pop.  Souteneur. 

CoSTELEY  (Guillaume),  musicien  français,  né  de  parents 
écossais  en  1531,  mort  à  Evreux  en  1606.  Il  fut  organiste  et 
valJt  de  chambre  do  Henri  II  et  do  Charles  IX.  On  connaît 
de  lui,  entre  autres  compositions,  un  assez  grand  nombre 
do  chansons  à  quatre  et  cinq  voix.  Costeley,  qui  se  retira 
d'assez  bonne  heure  à  Evreux,  fut  un  des  tondatours  et  le 
premier  prince  du  fameux  Puy  de  musique  en  l'honneur  de 
sainte  Cécile,  organisé  en  cette  ville  en  1571. 

COSTER  isié)  V.  n.  Ancienne  forme  du  mot  co(5teb. 

—  Jeux.  Se  dit,  au  jeu  de  quintille,  d'un  joueur  qui, 
aj'ant  une  carte-roi  et  une  autre  inférieure,  jette  celle-ci, 
parce  qu'il  espère  que  la  carte  supérieure  à  celle  qui  n'est 
pas  roi  ne  se  trouvera  pas  dans  la  main  de  son  adversaire. 

CoSTER  (Laurens  Janszoon,  dit),  habitant  de  Harlem, 
auquel  on  a  attribué  l'invention  du  caractère  mobile,  et 
qui  serait  le  précurseur  de  l'imprimerie.  Coster,  né  vers 
1370  et  mort  vers  1440,  marguiller  à  Harlem  —  d'où  son 
surnom  Coster,  qui  veut  dire  marguiller  —  aurait,  au  dire 
de  Junius  (Adrien  van  Jonghe)  dans  sa  Batavia  (1588),  eu 
le  premier  l'idée,  vingt  ans  au  moins  avant  Gutenborg  en 
-Allemagne,  de  tailler  des  caractères  dans  des  cubes  do 
bois  et,  en  les  assemblant,  de  composer  des  légendes 
accompagnant  des  gravures.  Plus  tard,  il  aurait  remplacé 
le  bois  par  le  métal.  Ce  témoignage,  postérieur  de  plus 
de  cent  ans  à  la  mort  de  Coster,  a  été  le  point  de  départ 
de  discussions  nombreuses  entre  les  bibliographes  des 
deux  derniers  siècles;  et  la  question  de  savoir  si  c'est  à 
Coster,  dépouillé  de  son  secret  par  un  ouvrier  infidèle, 
qui  serait  allé  l'exploiter  à  Mayence,  que  revient  l'honneur 
d'avoir  inventé  I  imprimerie ,'  restera  vraisemblablement 
toujours  insoluble.  Les  Hollandais  ont  naturellement,  été 
les  défenseurs  les  plus  ardents  de  leur  problématique 
compatriote,  et  Harlem  lui  a  élevé  doux  monuments. 

Coster  (Samuel),  poète  et  médecin  hollandais,  fonda- 
teur du  théâtre  d'Amsterdam.  Il  habitait  cette  ville  dans 
la  première  moitié  du  xvii*  siècle.  Il  construisit  à  ses 
frais  un  théâtre  de  bois  (1617),  qui  fut  réédifié  en  pierre 
en  1638,  et  y  fit  représenter,  outre  des  pièces  de  sa  com- 
position, les  meilleures  oeuvres  de  Yondel,  d'Hooft,  etc. 
Parmi  ses  comédies,  nous  citerons  ;  le  Divertissement  rus- 
tique (1615);  Mattheus  van  der  Schilde  {lUi):  fHTmi  ses 
tragédies  :  ;e.flTcAe(i62I);  Iphigénie [1626);  Isabelle {\S3i); 
Polyxène  (1644).  Coster  sut  tracer  des  caractères  et  écrire 
dans  un  style  énergique  et  facile. 

Coster  S  AINT-VICTOR  (Jean-Baptiste),  conspirateur 
royaliste  français,  né  à  Epinal  en  1771,  mort  à  Paris 
en  1804.  Il  déserta  en  1791,  fit  les  campagnes  de  l'émigra- 
tion, et  fut,  avec  Saint-Réjant,  un  des  organisateurs  du 
complot  dit  de  la  machine  infernale  (1800).  Echappé  à  la 
police,  il  partit  pour  l'Angleterre  et  rentra  à  Paris  en  1803, 
pour  prendre  part  à  l'entreprise  do  Cadoudal  et  de  Pichegru. 
Arrêté  et  condamné  à  mort,  il  périt  sur  l'échafaud. 

CostescI,  comm.  do  Roumanie  (district  de  Botosani); 
3.600  hab.— Comm.  do  Roumanie  (district  de  Vâlcea); 
2.500  hab. 

Costetti  (Giuseppe),  auteur  dramatique  italien,  né  à 
Bologne  en  1834.  II  a  fait  représenter  un  grand  nombre 
de  pièces,  parmi  lesquelles  nous  citerons  :  7e  Fils  de  fa- 
mille (1863);  les  Intolérants  (1865);  le  Devoir  {\f.66);  l'Ava- 
rice (1867)  ;  (es  Débauchés  jaloux  (1870);  les  Compensations 
(18'J4)  ;  Plèbe  dorée  (^1876). 'Toutes  les  pièces  de  Costetti  sont 
çleines  de  traits  d  observation,  de  bonne  humeur  et  do 
hne  gaieté.  Il  a  de  plus  écrit  les  Confessions  d'un  auteur 
dramatique  (1873),  et  réuni  sous  le  titro  de  Figurines  de 
théâtre  (^1878)  les  articles  de  critique  mordante  publiés  par 
lui  dans  le  n  FanfuUa  •  et  le  •  Borsagliere  ». 

COSTZÈRE  '\,sti-èr')  n.  t.  Ane.  forme  de  cotikre,  usitée 
encore  dans  la  construction,  la  technologie,  l'agriculture. 

V.  CflTIÈRE. 

—  Arg.  Nom  donné  A  de  petites  poches  que  les  grecs 
font  pratiquer  sur  lo  devant  de  leur  gilet,  où  elles  sont 
cachées  par  l'habit,  et  dans  lesquelles  ils  placent  les  por- 
tées qu'ils  doivent  glisser  dans  les  jeu.x  de  cartes. 

—  Théâtr.  Rainure  garnie  de  fer  pratiquée  dans  le  plan- 
cher de  la  scène,  et  à  l'aide  de  laquelle  se  fait  lo  jeu  des 
ponants. 

COSTIFÈRE  {sti  —  du  lat.  Costa,  côte,  et  ferre,  porter' 
adj.  Qui  porto  des  côtes. 

COSTIFORME  {sti  —  du  lat.  Costa,  et  ilo' forme)  adj.  Zool. 
Qui  est  en  forme  do  côte.  Il  Prolongement,  saillie  qui  for- 
ment des  lignes  longitudinales  saillantes  sur  l'élytro  d'un 
insecte. 

COSTIGUOLE  d'Asti,  bourg  d'Italie  (Piémont  (prov. 
d'Alexandrie  j),  à  la  source  do  la  Tinolln,  affluent  du  Tanaro  ; 
7.055  hab.  Vins  estimés;  magnaneries,  filatures  de  soie. 

CoSTIGUOLE  Saluzzo,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov. 
do  Coni)),  sur  la  Vraita;  2.655  hab.  Collège  communal; 
vins  muscats  ;  soie  ;  usines  à  fer. 

COSTILLE  n.f.  Art  milit.  anc.  Syn.  do  coiitille. 

CoSTIN  (Miron),  chroniqueur  et  homme  politique  mol- 
dave, né  vers  1630,  mort  assassiné  à  une  date  inconnue. 
11  lit  ses  études  ù  Bar,  dans  l'Ukraine.  En  1674,  il  est 
lagothète  do  la  Moldavie,  sous  les  princes  Kousot  et  Douca. 
A  l'avènement  du  prince  Demèiro  Cuntémir,  il  so  rél'u- 
gia  on  Poloirno,  où  il  écrivit  un  poèino  sur  les  peuples 
moldo-valaques.   llemètro  Canténur  ayant  été  remplacé 

filir  Constantin  Cantémir,  Costin  rentra  en  Moldavie,  où  il 
ut  nommé  préfet.  Mais,  à  la  suite  d'une  conspiration 
contre  lo  prince,  celui-ci  le  fit  assassiner.  L'œ'uvro  la 
plus  importante  do  Costin  est  une  Ifisloire  du  pays  mol- 
dave, depuis  1594  jusqu'à  /(ftfy.  —  Son  fil.s  atné,  Nicolas, 
né  vers  1660,  mort  en  1712,  fit  ses  études  en  Pologne.  Il 
fut  hetman  sous  les  princes  Douca  et  Aniioclio  Cantémir, 
et  devint  lagothète  sous  Domètro  Cuntémir.  On  a  de  lui  un 
ouvrage  intitulé  :  lo  Livre  de  ta  a'éation  du  pays  motdavô 
et  du  peuple  moldave, 

COSTO  Islo  —  dulat.  coKn.côte).  Anat.Préf.  entrant  dans 
la  composition  do  nombreux  mots  so  rapportant  aux  côtes. 
COSTO-ABDOMINAL  (.tro)  adj.  et  n.  m.  Se  dit  du  musclo 
obliiiuu  externe  ou  grand  oblique  de  l'abdomen. 

40 


COSTOBA.RE   —   COSTUME 

CoSTOBARE,  chef  juif,  mon  36  ans  avant  J.-C.  Il  était 
oi-iKinaire  dldiimée  et  appartenait  à  une  famille  de  sacri- 
ficateurs. Il  sattacha  à  fa  fortune  d'Hérode,  qu  il  accom- 
pa"na  au  siège  de  Jérusalem.  Après  la  prise  de  cette  ville, 
Il  favorisa  secrètement  la  fuite  des  fils  de  Babas,  maigre 
les  ordres  d'Hérode,  qui  lui  avait  commande  d'exterminer 
les  descendants  d'Hyrcan,  obtint  le  gouvernement  del'ldu- 
mée  et  épousa  Salomé,  sœur  du  roi.  Voulant  se  rendre 
maître  indépendant  de  ce  pays,  il  engagea  Cléopâtre,  rcinc 
d'Egypte,  à  demander  l'Idumée  à  Antoine.  Celui-ci  refusa, 
et  prévint  Hérodo  des  menées  de  Costobare.  11  fallut  1  in- 
tervention et  les  larmes  de  Salomé  pour  que  le  roi  <lo 
Judée  consentît  à  pardonner  à  son  beau-frère;  mais 
bientôt  après,  Salomé,  ayant  eu  à  se  plaindre  de  sot  -"an, 
se  rendit  près  d'Hérode,  lui  dévoila  toutes  les  intrigues 
de  Costobare,  lui  apprit  qu'il  avait  sauvé  les  descendants 
d'Hyrcan,  aBn  de  s'en  servir  un  jour  pour  soulever  les 
Juifs,  et  Hérode,  furieux  de  cette  trahison,  ordonna  de 
mettre  Costobare  à  mort. 

COSTO-CLAVICULAIRE  (î/o.  lèr')  adj.  11  Lif/oment  costo- 
claviculatre,  Ligament  qui  s'étend  de  la  première  cote  â 
la  clavicule. 

COSTO-COElACOiDIEN  {sto,  di-in)  adj.  et  n.  m.  Se  dit 
du  muscle  petit  pectoral. 

COSTO-HYOÏDE  ls(o)  adj.  et  D.  m.  Se  dit  d'un  muscle  qui 
s'étend  des  côtes  à  l'omoplate. 

COSTO-MABSUPIAL  {s((i)  adj.  et  n.  m.  So  dit  d'un  des 
muscles  de  l'abdomen,  chez  la  salamandre. 

COSTON  iston)  n.  m.  Pièce  de  bois  servant  à  fortifier  un 
màt.  Il  Nom  des  feux  colorés  dont  on  se  sert,  dans  la  ma- 
rine de  guerre,  pour  les  signaux  de  nuit. 

COSTO-pnBIEN  {slo.  bi-in)  adj.  et  n.  m.  Se  dit  du  muscle 
grand  droit  de  l'abdomen. 

COSTO-SCAPULAIRE  {sto,  ska-pu-lèr')  adj.  et  n.  m.  Se 
dit  du  muscle  grand  dentelé. 

COSTO-STERNAI-,  ALE,  AUX  {sto-stèr')  adj.  Qui  va  des 
côtes    au  sternum   :  Muscles  costo-sternaox. 

—  n.  m.  Nom  des  muscles  qui  s'étendent  des 
côtes  au  sternum  :  les  costo-sternacx. 

COSTO-THORACIQDE  (slo,  Si*']  adi.Qui  ap- 
partient aux  côtes  et  au  thorax  :  Muscles  costo- 

THORACIQUKS. 

COSTOTOME  (sto)  n.  m.  En  T.  de  chir.,  Ci- 
seaux propres  à  couper  les  côtes. 

—  Adjectiv.  :  Sécateur  costotome. 
COSTO-TRACHÉLIEN  {sto,  ti-in)  adj.  et  n.  m. 

Se  dit  d'un  muscle  qui  s'étend  des  côtes  aux 
apophyses  traclicliennes  du  cou. 

COSTO-TRANS'VERSAIRE  {sto,  svtj^sèr)  adj. 
Se  dit  des  articulations  des  côtes  avec  les  apo- 
physes transverses  des  vertèbres  et  de  leurs 
ligaments.  tome. 

COSTO-VERTÉBRAL,    ALE,    AUX  {slo,   rèrj 
adj.  Se  dit  des  articulations  de  la  tète  des  côtes  avec  le 
corps  des  vertèbres. 

COSTO-XYPHOIDIEN  {slo-ksi,  di-in)  adj.  et  n.  m.  Se 
dit  du  ligament  qui  joint  les  côtes  à  1  appendice  xyphoïde. 
COSTRESSE  (sfr^ss)  ou  COISTRESSE  (  toi-s/réss)  n.  f. 
Galerie  qui,  dans  une  mine  de  houille,  permet  de  conduire 
les  bennes  pleines,  de  la  taille  jusqu'à  la  descendene. 
COSTROÏIA,  ville  de  Russie.  V.  Kostkoma. 
COSTULE  {stul)  a.  t.  Petite  côte,  il  Strie  qui  se  voit  à  la 
surface  de  certaines  coquilles. 

COSTUME  {slum'  —  ital.  costume,  coutume,  sens  qu'avait 
aussi  autrefois  le  mot  français)  n.  m.  Manière  de  s  habiller  : 
Le  COSTUME  des  pêcheurs  napolitains,  n  Habillement  lui- 
même  :  Un  cosTDME  de  bal.  n  Se  dit  particulièrement  des 
habits  d'uniforme  :  Costume  d'académicien,  de  préfet. 

—  Littér.  et  b.-arts.  Caractère  distinclif  d  une  nation, 
d'un  pays,  d'une  époque,  reproduit  dans  une  œuvre  d  art 
ou  de  littérature  :  UU  Blas,  malgré  le  costume  espaç/nol. 
est  un  des  livres  les  plus  français  que  nous  ayo.i.i.{>^te-Be\i\'C.} 

11  Se  dit  particulièrement,  en  pointure,  de  1  observation  du 
type  des  habillements,  des  armes,  à  telle  époque,  chez 
teUe  nation  :  L'école  romaine  a  mieux  observé  le  cosTDME 
oue  [école  lombarde.  (Acad.)  ... 

—  Enctcl.  Orien(.  Le  costume  est  partout  subordonné  au 
climat  mais,  s'il  reste  conforme  aux  nécessités  ou'il  impose 
dans  les  classes  inférieures  ou  esclaves,  il  s'en  éloigne  chez 
les  nobles  et  les  riches,  qui  ont  toujours  cherche  à  se 
distinguer  par  l'extérieur  et  par  les  ornements  dont  ils 
se  couvraient.  11  en  était  ainsi  en  Assyrie,  en  Egypte  et 
chez  les  autres  peuples  de  l'Asie  Mineure,  comme  il  ré- 
sulte des  efSgies  qui  nous  sont  restées  de  ces  peuples. 

—  Grèce.  Les  costumes  grecs  présentent  sur  les  monu- 
ments des  apparences  assez  diverses  ;  mais  tous,  ceux  des 
femmes  comme  ceux  des  hommes,  peuvent  se  ramener 
à  ces  deux  types  :  les  vêtements  de  dessous  [endymata), 
dont  le  principal  est  le  chiton  (tunique),  le  plus  souvent 
sans  manches,  qu'on  gardait  au  logis,  et  les  vêtements  de 
dessus  {epiblémata),  dont  les  principaux  sont  l'/iimadon  et 
le  pcplo»,  manteaux  ou  plutôt  pièces  d'étolTe,  dans  laquelle 
on  se  drapait  au-dessus  do  la  tunique.  A  Athènes,  du  V 
au  Ti'  siècle,  ces  manteaux  varièrent;  on  trouve  ;  le  tri- 
bàn  dorien,  assez  court,  adopté  depuis  Socrate,  par  les 
philosophes;  la  chlrna,  gros  manteau  de  lame,  pour  I  hi- 
ver ;  la  ehlanide.  d'étoffe  légère,  pour  1  été  ;  lachlamyde, 
d'oHifine  thessaliennc,  manteau  de  guerre  et  de  voyage, 
porté  par  les  élégants.  Ces  vêtements  étaient  blancs  d  or- 
dinaire, mais  on  on  voyait  aussi  de  bruns,  do  rouges,  de 
verts,  de  bleus.  .     ,.         ,  -,     - 

Le  costume  des  femmes  se  composait  d  un  chitomon, 
sorte  de  tunique  de  dessous,  de  chemise;  dune  tunique 
proprement  dite  ou  cl.i/on,  et  d'un  manteau  pour  sortir 
hmalion  ou  pepU».  -  Ces  vêtements  do  femmes  étaient 
généralement  en  laine  chez  les  Doriens,  en  lin  chez  les 
Ioniens,  du  reste  ils  différaient  souvent  quant  il  la  forme. 
Plus  tard,  ils  furent  souvent  en  byssos  ou  coton,  ou  en  soie 
de  Cos.  Ils  étaient  blancs  d'ordinaire,  avec  de  riches  bor- 
dures et  des  broderies  ;  mais  les  coquettes  aimaient  les 
costumes  éclatants  ou  plus  bigarrés,  le  pourpre,  le  safran, 
Ja  vert  olive;  toutes  aimaient  à  se  parer  de  bijoux;  elles 
s'en  mettaient  jusqu'aux  jambes.  Celles  do  condition  éo- 
vée  ne  sortaient  guère  sans  leur  éventail  et  leur  ombrelle. 
Le  luxe  de  la  toilette  féminine  dut  être  souvent  répnmô 
(,ar  doi  magistrat»  spéciaux,  appelés  gynéconomet. 


_  Les  Etrusques.  Les  deux  sexes,  dans  les  classes  éle- 
vées, chez  les  Etrusoues,  portaient  la  tunique  {tumca),  la 
toge  et  la  prétexte.  Wur  les  nobles  et  les  magistrats,  la 
toge  était  blanche,  avec  une  frange  ornoe  de  pourpre. 
Les  gens  du  commun  portaient  le  manteau  directement 
sur  le  corps  et  n'avaient  point  de  tunique. 

-  Les  Jiomains.  Les  Romains  empruntèrent  aux  Grecs  et 
aux  Etrusques  une  grande  partie  de  leur  habillement.  Le 
principal  vêtement  de  dessus,  le  vêtement  romain  par 
evcellence,  que  les  citoyens  seuls  avaient  le  droit  de  por- 
ter, était  \atoge,  formant  des  plis  harmonieux,  prépares  à 
l'avance.  Les  jeunes  garçons  portaient  la  toge  bordée  de 
pourpre,  toga  prxtexla,-paT  opposition  avec  la  'oga  "'"'>'' 
toute  blanche  La  toga  picta,  la  ?"''"'■">•  étaient  réser- 
vées à  certains  magistrats.  Parmi  les  vêtements  de  dessus 
ofpeut  encore  cit?r  la  p^nula.  à  l'usage  des  deux  sexes, 
vaste  manteau  sans  manches,  de  lame  ou  de  cuir  qui  ser- 
vait en  voyajeou  par  le  mauvais  temps;  la /acfrna,  pièce 
d'étoffe  oblongue,  retenue  sur  la  poitrine  par  une  agraie 
et  souvent  munie  d'un  capuchon  ;  la  Irabxa,  manteau  de 

^"Lev^êtemént  de  dessous  était  la  tunica,  dont  la  forme  rap- 
pelle la  chemise,  et  qui  se  portait  directement  sur  la  peau. 
Les  femmes  portaient  une  double  tunique,  bur  la  seconde 
elles  mettaient  la  stola  aux  nombreux  plis,  qm   rappe  le 
beaucoup  le  chiton  dorien.  Leur  manteau  était  la  paua, 
toute  semblable  à  la  toge.  Celle-ci  était  toujours  de  laine. 
Les  vêtements  de  dessous  étaient  souvent  de  toile.  La 
soie  s'introduisit  vers  la  fin  de  la  république,  l.a  loj  Pres- 
crivait   la  couleur  blanche  pour  la  toge;  mais  elle  lut 
peu  à  peu  abandonnée,  dans  la  vie  courante,  pour  des 
vêtements  plus  légers  que  l'on  pouvait  teindre  à  son  goût. 
-  Les  Gaulois.  A  l'époque  de  la  conquête  romaine,  tous 
les  Gaulois  ne  portaient  pas  le  même  costume  ;  les  plus 
voisins  de  l'Italie,  de  Marseille  et  des  colonies  grecques  de 
la  côte,  se  vêtaient  plus  ou  moins  à  la  façon  de  Rome  ou 
d'Athènes.  Le  costume  vraiment  national  n  apparaît  guère 
qu'au  delà  de  Vienne.  Il  est  fait  de  lin,  de  laine,  do  four- 
rures. La  pièce  caractéristique  est  la   bracca  (braie)  ou 
pantalon,  largo  chez  les  races  kymriques,  collant  chez  les 
Celtes.  Un  gilet  serré  descendait  jusqu'à  mi-cuisse.  Une 
saie  rayée,  d'où  dérive  la  blouse  des  paysans,  recouvrait 
letout.  Il  s'y  ajoute  souvent  un  manteau  à  capuchon,  le 
bardocucullis.  La  chlaniyde  artésienne  était  une  courte 
veste  à  manches,  la  caracalla,  un  manteau  qui  descen- 
dait jusqu'aux  talons.  Les  femmes  étaient  vêtues  d  une 
tunique  large  et  plissée,  avec  ou  sans  manches,  et  d  une 
espèce  de  tiblier  attaché  sur  les  hanches.  Un  manteau  de 
couleur  s'agrafait  sur  les  épaules.  Les  Gaulois  avaient  un 
eoût  prononcé  pour  les  ornements  de  toutes  sortes  et  se 
couvraient  de  bijoux.  Le  plus  commun  était  le  torque, 
collier  qui  devint  l'un  des  signes  distinctifs  de  la  race. 
Après  la  conquête,  le  costume  romain  fut  adopté  par  les 
hautes  classes.  ,  - 

—  Moyen  âge  et  temps  modernes.  Des  costumes  gaulois 
et  romains  est  né  le  costume  du  moyen  âge ,  tel  qii  il 
apparaît  ;>  partir  du  xii"  siècle,  après  s  être  dégagé 
de  l'influe.  6  byzantine.  Les  vêtements  des  paysans  ont 
très  peu  v..rié  aux  temps  obscurs  de  la  première  civi- 
lisation :  tels  ils  étaient  lors  de  la  cooouête  romaine,  tels 
ils  demeurèrent,  sans  doute,  bien  au  delà  des  croisades, 
iusque  sous  saint  Louis  même.  Les  braies  gauloises  sont 
remplacées  par  les  cimusses,  mais  on  trouve  tous  les  pas- 
sages entre  ces  divers  habillements  do  jambes. 

Les  vêtements  des  gens  du  peuple  et  des  bourgeois, 
touiours  taillés  dans  do  meilleurs  tissus,  dont  les  corpo- 
rations surveillaient  sévèrement  la  fabrication,  et  par  suite 
d'un  prix  élevé,  conservaient  plus  longtemps  les  formes 
traditionnelles  que  ceux  des  seigneurs  et  des  gens  de  cour. 
Mais  les  nobles,  qui  faisaient  entre  eux  assaut  de  luxe  dans  j 
les  réunions  de  cérémonie,  changeaient  continuellement  i 
les  modes  que  le  reste  de  la  nation  adoptait  lentement. 
Les  croisades  apportèrent  de  profondes  modincations  dans 
le  costume,  surtout  parce  qu'elles  firent  affluer  en  Europe 
les  riches  étoffes  d'Orient,  et  qu'elles  vulgarisèrent  nombre 
d'arts  somptuaires.  . ,  ,     ,      .    __ 

D'une  manière  générale.jusqu  au  xiv  siècle,  les  formes 
longues  prévalurent  ;  on  portait  surtout  des  robes,  et  ceUes 
des  femmes  étaient  très  longues  et  collantes.  Les  hommes 
se  mirent  alors  à  porter  des  vêtements  courts  et  ajustés, 
où  s'exerça  la  façon  des  tailleurs.  Les  modèles  ajustes 
supplantèrent  les  longues  robes,  qm  avaient  succède 
aux  tuniques  et  aux  toges  drapées  de  1  antiquité.  Pendant 
la  Renaissance,  les  femmes  tendent  de  plus  en  plus  à 
adopter  les  formes  amples  :  les  cottes  et  les  jupes  s  élar- 
cissent  en  cloche,  dont  la  circonférence  ira  toujours  en 
augmentant  désormais.  Au  xvi=  siècle  le  costume  passe 
par  des  phases  de  luxe  insensé  ou  de  simplicité  sévère. 
La  réaction  du  xvii-  siècle  vers  les  formes  aisées  fait  venir 
à  la  mode  des  vêtements  qui,  comme  la  culotte  longue  ou  le 
pantalon,  étaient  depuis  des  siècles  portés  par  les  paysans. 
Après  des  tâtonnements,  qui  semblent  lutter  d  incommo- 
dité les  modes  du  règne  de  Louis  XIV  aboutissent  à  la 
conception  du  costume  moderne  masculin  dans  ses  trois 
pièces  essentielles  :  la  culotte,  le  gilet  et  la  veste  ou 
l'habit.  ,  .  . 

Si  l'on  veut  résumer  l'histoire  du  costume,  on  peut  la 
diviser  en  trois  grandes  périodes,  au  moins  en  France  : 
la  période  barbare,  qui  s'étend  des  Mérovingiens  t>ux  pre- 
miers Valois,  jusque  vers  1330  environ,  avec  ses  formes 
trauloises,  gallo-romaines,  byzantines;  la  période  artis- 
tioue  qui  comprend  celle  de  la  Renaissance  italienne,  et 
s'étend  jusqu'à  la  fin  du  xvi-  siècle;  enfin,  \a période  mo- 
derne, qui  commence  avec  Louis  XIII  et  qui  correspond 
à  l'abandon  presque  complet  des  armes  défensives.  C  est 
alors  que  s'établit  une  différence  de  plus  en  plus  marquée 
entre  le  costume  civil  et  l'habillement  militaire.  La  révo- 
lution de  1789  a  .kabli,  au  moins  chez  l'homme,  1  usage  du 
costume  rationnel,  c'est-à-dire  d'un  costume  dont  les 
agencements  pratiques  sont  réduits  au  maximum  de  sini- 
pFicité.  Aujourd'hui,  tous  les  hommes  des  deux  mondes 
civilisés  sont  vêtus  dune  manière  uniforme.  La  Révo- 
lution n'a,  du  reste,  rien  inauguré  de  nouveau  :  la  cour 
de  Louis  XVI  s'était  fait  déjà  une  loi  de  copier  servilement 
les  modes  puritaines  anglaises  établies  par  les  pieti-stcs, 
les  quakers  et  autres  ennemis  déterminés  du  luxe  artis- 
tiauo  La  France  donna  un  moment  le  ton  pour  le  beau 
costume,  sous  Louis  XIV  et  Louis  XV,  et  un  peu  sous  la 
Révolution.  Pour  les  modes,  et  surtout  les  modes  fémi- 
nines, la  France  a  gardé  l'avantage  ;  les  couturiers  et 
couturières  do  Paris  dictent  leurs  arrêts  au  monde  entier. 
—  BiBLiooB.  Outre  Iob  ouvrages  classiques  de  Quiche- 


314 

rat,  Hefner  Alteneck,  Viollet-Ie-Duc,  Lacroix,  Mercuri, 
Jacquemin ,  Racinet,  WiUemin,  Hottenroth,  on  consultera  : 
G  Duplessis,  Costumes  hisloriques  des  xvi",  xvii'  et 
xviu"  siècles  (Paris,  1873);  Demay,  le  Costume  de  guerre 
et  d'apparat  d'après  les  sceaux  (Paris,  1875);  Louandre, 
les  Arts  somptuaires  (Paris,  1857);  Ary  Renan,  le  Costume 
en  France  (Paris,  1890)  ;  Jules  Martha,  l'An  tlrusque. 

—  Costume  ecclésiastique  et  liturgique  :  i'  Costume  ecclé- 
siastique. Pendant  les  cinq  premiers  siècles,  l'habit  des 
clercs  ne  différa  pas  de  celui  des  laïques  modestes.  Mais, 
quand  les  Barbares  eurent  introduit  l'usage  des  vêtements 
étriqués,  les  clercs  conservèrent  l'ancienne  tunique  ro- 
maine. Au  IX'  siècle,  il  leur  fut  défendu  de  sortir  sans 
ajouter  à  la  tunique  la  s(o(a  (robe  flottante)  et  la  cappa 
(manteau).  Ce  règlement  tomba  en  désuétude  vers  le 
XV'  siècle,  et  l'habit  ordinaire  des  clercs  devint  la  soutarie 
Irestis  lalaris),  qui  est  encore  portée  aujourd'hui.  Dans  le 
commencement,  il  n'y  avait  pas  do  couleurs  spéciales  pour 
les  habits  des  clercs.  Il  semble,  toutefois,  que  les  papes  ont 
été  toujours  habillés  de  blanc.  Au  xv  siècle,  Paul  III 
donna  la  soutane  rouge  aux  cardinaux  ;  vers  la  même 
époque  le  violet  devint  la  couleur  distinclive  des  evêques. 
Ce  n'est  que  vers  le  xvi»  siècle  que  le  noir  fut  imposé  aux 
clercs  En  vénérai,  les  religieux  ont  adopté  les  habits  que 
portaient  les  pauvres  au  temps  de  leur  fondation.  U  après 
saint  Benoit,  le  costume  d'un  moine  doit  se  composer  d  une 
tunique,  d'un  scapulaire  et  d'une  cuculle  ou  froc.  Les  ordres 
mendiants  se  sont  contentés  du  scapulaire  et  d  une  robe 
longue,  dont  la  couleur  diffère  selon  1  ordre,  et  qui  est 
serrée  aux  reins  chez  les  cordehers  ;  .,.,-. 

2»  Costume  liturgique.  A  l'origine,  les  prêtres  célébraient 
les  mystères  avec  leurs  habits  ordinaires  :  les  vêtements 
liturgiques,  sans  lesquels  il  n'est  pas  permis  aujourd  hui 
de  dire  la  messe,  ne  furent  adoptés  que  peu  à  jieu.  Ces 
vêtements  sont   Vamict,    Vaube,    le    cordon,   le  manipule, 
X'étole  et  la  chasuble.   L'évi^que  y  ajoute  la   mitre,  des 
chaussures  et  des  bas  d'étoffe  précieuse,  des  gants  et  un 
anneau.  Les  diacres  et  les  sous-diacres  portent,  au  lieu  de 
la  chasuble,  des  tuniques  ou  des  dalmaliques.  Aux  vêpres, 
au  salut,  dans  les  processions,  l'officiant  revêt  la  chape 
qui  l'enveloppe  tout  entier.  La  couleur   des  vêtements 
liturgiques  change  avec  l'office   du  jour.   Le    blanc,   le 
rouge    le  violet  et  le  vert  (très  rarement  le  rose)  sont 
seuls  employés;  il  faut  ajouter   l'or  qui  peut  suppléer 
toutes  les  couleurs  précédentes,  et  le  noir,  qui  est  propre 
aux  offices  célébrés  en  l'honneur  des  morts.  V.  église. 
—  Costume  militaire.  On   est,   en   général ,   disposé  à 
admettre  que  l'uniforme,  dans  le  costume  militaire,  est 
de  création  moderne.   Les  monuments  de  1  antiquité,  où 
sont  figurés  des  groupes  importants  de  soldats,  tendent  à 
démontrer    le  contraire.    Les  bas-reliefs    assyriens,   les 
fresques  égyptiennes,  les  briques  émaillées  de  la  Susiane, 
permettent  presque  d'affirmer  que  les  troupes,  les  troupes 
d'élite  au  moins,  d'Assurbanipal,  de  Ramsès  et  de  Darius, 
avaient  non  seulement  un  équipemeni  et  des  armes  iden- 
tiques, mais  encore  dos  vêtements  uniformes.   On  peut 
croire  qu'il  en  était  de  même  pour  les  soldats  de  la  pha- 
lange macédonienne.  Pour  qui  examine  la  colonne  Trajano 
et  d'autres  monuments  romains,  il  est  hors  de  doute  que 
les  légionnaires  aient  eu  de  véritables  uniformes. 
Cette  habitude  se  perdit,  en  partie  au  moins,  au  moyen 

.  i_^  _;i.i_„  „..;  oi.l,.;,.Ar,t     II  n'v  nvnit  flinrs  nue 


uette  nauiiuuo  ao  poiuii-,  eu  p».  ...^  "-  " ,  —        j 

âge  et  dans  les  siècles  qui  suivirent.  11  n  y  avait  alors  que 
des  livrées  personnelles  à  chaque  seigneur  féodal.  En 
France  et  pour  les  autres  pays,  l'époque  est  sensiblement 
la  même;  il  faut  arriver  à  Louis  XIV  et  aux  ordon- 
nances de  Louvois  pour  voir  l'infanterie,  en  1670,  et  la 
cavalerie  en  1690,  revêtir  l'uniforme.  Cet  unilorme  se 
composait,  alors,  d'un  habit  blanc  gris  avec  parements 
rouges,  d'une  veste  ou  gilet  et  d'une  culotte  qui  étaient 
d'une  des  couleurs  de  la  maison  de  Bourbon,  c  est-à-dire 
bleu,  rouge  ou  blanc.  Toute  la  maison  du  roi  portait  les 
trois  couleurs  à  l'habit,  aux  parements,  à  la  veste  ou  à  la 
culotte.  La  coiffure  était,  en  général,  le  lampion  ou  tricorne 
à  feutre  noir,  avec  cocarde  aux  couleurs  du  colonel. 

Depuis,  les  uniformes  varièrent  avec  le  goût  du  jour  et 
les  nécessités  de  l'armement  et  de  la  stratégie.  Mais  il 
semble  bien  que,  pendant  longtemps,  le  premier  ait  été 
plus  spécialement  consulté  que  les  seconds.  En  examinant 
le  tableau  historique  ci-contre,  il  apparaît  quau  xviii  siè- 
cle on  a  cherché  à  produire  des  uniformes  éclatants  et  à 
effet  sans  se  soucier  beaucoup  de  la  commodité  du  soldat. 
Ce  Dréiugé  ne  fit  que  s'accentuer  sous  le  premier  Empire; 
les  uniforaes  étaient  alors  surchargés  d'ornements  inu- 
tiles et  gênants.  Ce  n'est  qu'à  la  fin  du  xix'  siècle  que  les 
armes  à  tir  de  plus  en  plus  rapide,  la  prestesse  chaque 
jour  plus  grande  des  manœuvres,  ont  réduit  1  uniforme  au 
strict  nécissaire,  et  que,  l'influence  des  idées  démocra- 
tiques aidant,  on  s'est  étudié  à  respecter  les  lois  de  1  hy- 
giène, plutôt  que  celles  d'une  esthétique  artlhcielle. 

-  Costumes  officiels.  Des  costumes  sont  assignés,  en 
France,  aux  diverses  fonctions,  soit  pour  les  rehausser 
par  l'éclat  des  insignes  et  distinguer  les  degrés  hiérarchi- 
ques, soit  pour  faciliter  l'action  des  fonctionnaires  en 
avertissantle  public  de  l'autorité  dont  ils  sont  revêtus. 
Aussi  le  port  illégal  d'un  costume  ou  uniforme  auquel  on 
n'a  pas  droit  expose-t-il,  aux  termes  de  1  article  259  du 
Code  pénal,  à  une  condamnation  de  six  mois  à  deux  ans 
d'emprisonnement  ;  et,  pour  certains  crimes,  c  est  uiio 
circonstance  aggravante,  lorsque  le  criminel  a  revêtu 
illégalement  un  costume  qu'il  n'avait  pas  droit  de  porter 
(C.  pén.,  art.  344,  381,  384). 

--Costumes  de  théâtre.  Le  rapport  du  costume  avec  le 
lieu  et  l'époque  do  l'action,  l'âge  ou  la  qualité  des  person- 
nages, est  loin  d'avoir  été  toujours  observé.  Ce  n  est  qu  au 
coSimencement  du  xvlil'  siècle  que  les  premiers  efforts 
ont  été  faits  par  quelques  artistes  intelligents,  en  tète 
desquels  il  faut  citer  M'»°  Favart,  Lekain  et  la  Clairon. 
Mais  ces  premiers  efforts  ne  purent  amener  une  modifi- 
cation radicale.  Talma,  amateur  intelligent  de  la  venté 
historique  au  théâtre,  ne  réussit  même  pas  à  compléter 
les  réformes  provoquées  par  ses  devanciers,  «t.  "  .V  » 
cinquante  ans  encore,  plus  d'un  anachronisme  choquait 
au  théâtre  les  yeux  du  spectateur  lettré.  Mais,  de  nos 
jmirs,  l'exactitu-^de  du  costume,  au  théâtre,  est  poussée 

J"!?"B'-artT.' pàr'le  mot  co.,tume  on  désignait  autrefois 
tout  ce  qui,  dans  un  tableau,  un  bas-relief  ou  une  statue, 
est  susceptible  de  faire  reconnaître  la  nationalité,  le  ca- 
ractère, les  mœurs,  les  usages  des  rersonnages  mis  en 
scène  ;  le  lieu  et  l'époque  où  ils  ont  vécu.  C  est  ce  qu  au- 
jourd'hui, dans  un  sens  un  peu  plus  restreint,  on  appelle 
1.1  couleur  locale. 


COSTUME     CIVIL 


Nouveau  Larousse  illustré. 


Sepa.  Nisa  Ramsesll  Roi  Grand  Vizir     Seigneur        Berger        Etrusque  Grèce 

Egypte       ancienne  Assyrien         Assyrien  Perse  Phrygien 


Sénateur      Jeune  fille    Dame  romaine     Romain 
romain        "  romaine  époque  de  Trajan' 


Paysan         Paysan      Galloromain  Seigneurs   francs  Princesse     Princesse     Princesse     Princesse     Elêonore     Roi  XII!  Siècle     Troubadour      Xll^  Siècle       Servante 

gaulois     gallo-romain  Époque     carolingienne         IX?Siècle     X^Siêcle     Xl?Siècle    XlIfSiècle  de  Guyenne  XII?  Siècle  Xll^Siècle 


flobertcomtedeBfaine  Joinville  ofTrant  un  manuscrit        ,350      Grand  Seigneur        Bourgeoise      Bourgeois  Froissart  Damoiseau        Marchand        f^ysan  et  Paysanne 

XIII?  Siècle  Vers  1200  à    UuisleHutjn  début  duXlVfSiècle  iJ3o  iS^-O  XIV?  Siècle  XIV? Siècle       XIV? Siècle  .l(.oo 


PhilioDeleBon    '^''^"^  ^cuyer      Dame etgrand Seigneur  beniimomme    Dame  Clerc  f^ysan  Udm»-,  wrSiecle     Entant  ^-v^;   furei  Uame        Seigneur  Elêonore deCastille 

sous  CharlesVII  i{(.4.o  i(|.5o       sousLouisXI    XV?Siècle   sousLouisXI     EpoquedeLouisXII  Ep.LouisXII      Epoque  deLouisXII        en  i5e6       secondefemmedefrançoisl^'' 


.lllilialirlf 


COSTUME     CIVIL 


Nouveau  Larovsï^i    iiirsrRL 


Gentilhomme  Dame  Elégant      Dame  et  Gentilhomme       Paysans  Dame        PagedelaCour   Elégant      Le  duc  d'Orléans     Gentilhomme  et  Dame         Dame      Gentilhomme 

1617  avant  1620  (628  i635  i6I(.o  i6/t5  i65o  i65o       frèreduRoi  i663  1664  1678  1680 


Elégant        Louis,  Dauphin   Dame  delà  Cour        Dame  Dame  en  grand  panier    Habit  de  cérémonie  femme  et  Enfant  Abbé  mondain  et  Dame  Famille  delà  h.  bourgeoisie  Costume  de  chasse  Costume  habillé 

i6g3  de  France  i6g5  i6g5  avant  1718  avant  tySo  1780  i73g-I|.g        en  grand  panier  1765    tenue  de  promenade  1760         r755-6o  d'été  1762 


Dame    coiffée         Dame  en  caraco  Habit  de  cérémonie     Déshabillé  Toilette  d'hiver  1786 
àlaVictoire  1778       àlaPicrrot  1785  àlaFrançaisei78o  àlaSuianne  ryBS  Elégant  1787 


Etats  généraux   de  178g  Femme    Costume  d'Homme       Merveilleuse  Incroyable 

Clergé  Noblesse  TiersEtat  1730  i7g2      Femmei79£|.      1796  1736 


fl'î^-^/.  Homme  i833-34         Dame  Dames  en  i855  Fillette  et  Dame         Dame  qq 

1000  oî^  Enfants  .825-i836  iSSg  Enfants  .833-3iv  1864  .B-7/1  '°°7 


.8g5        ,898  '°9«„     ,.  ^    '« 

^  ^  Cyclistes 


Voir,  à  leur  ordre  alpliiibélique,  les  noms  des  divei 


du  costume. 


COSTUME     MILITAIRE 


NntlVEAd    I-AROUSSE    IM.l'STnÉ. 


Egyptien  Assyrien  Perse  Grec         Romain  Gauluis  Franc  sous  sous  sous  sous  sous  sous  sous 

^^  *^  sousCharlemagneHuguesCapet     Philippel^.''     LouisVI         Louis  IX     PhilippelV    PhilippeVl    Jean  le  Bon 


ft    t 


sous 
CharlesV 


sous  Coustillier    Archer        Piquenier   Voulgier         Cou levri mer    infanterie 

ChaHesVl  ChaHesVll  Louis  XI  CharlesVlll 


Hacquebutier         Estradiot         Artillerie 
Louis  XM 


Lansquenet      Archer    Cranequinier 
François  \%^ 


Chevaulèger 


Compagnie  d'ordonnance  Gendarme  1  Mousquetaire  Lansquenet  Archer      Archer  Gendj 

Henri  II  1  Charles  IX  Henri  111 


Arquebusier  [  Infanterie     Cavalerielèg*  MousquetàireduRoi 
Henri  IV  I  LouisXIII 


- .  ■.•■2.V>J  '*.'*^^j  t  <*^  . 


Trompette      Cavalerie  légère     Chevau  1 


Cdviilenelcqvi-e  Oddeducorpà  Grenadierunf.)  |  Chasseur    Diagun  Grenadier  icavali     Grenadierlinf.)  Royal  Lûi-i^tne 

I  Louis  XV 


\"ii,  i\  leur  ortlro  alpliabt'liiiue,  les  noms  des  ilinVrcnls 


mires,  lits  aniics,  ttc.  cl  dos  aiversos  parlios  du  costume. 


Nouveau  Larousse  iLH.-STKe. 


COSTUME    MILITAIRE 


Tambour    Tambour  Major  Eciaireur     Chirurqien     .Cuirassier      Dragon 


Hussard         Ciiasseurà  cheval  Carabinier       Tram  Infanterie  Chasseur 

l^.'' Empire  des  Equipages      Grenadier  à  pied 


Carabinier 
léger 


S' Oyr         Arlilleu 


.".  j  j bqL,tLd.re   Grenadier      Orôgon  Légion  Garde    fusilier   hifantene  1  Infanterie  Chasseuràpied    1  Artilleur      Ldncier  d  Oi  .cdits   breiiddier     Infanterie  légère 

Louis  XVIII  Départementale  Nation'?  |  Charles  X  I  Louis-Philippe 


~  ^Sapeur     Tambour  iViojui        ûditLiniece     Chasseur     CuirdjSicp  Cent  Gardt  Ga-nadier  dL-!aGarde    Dragon         Génie         Chirurgien      Polytechnique  Artilleur    Pompier  GardeMun^.'    Marin 

achevai   delà  Garde  2*^*?^  Empire 


h' OUI 


315 

COSTUMER  (stu)  v.  a.  Revêtir  d'un  costume  :  Costumbu 
une  filletlp  en  Alsacienne. 

—  Ko  T.  de  poim.,  Koproduiro  très  exactement  et  avec 
une  grande  tidéljtô  les  objets  qui  figurent  sur  un  tableau. 

Costumé,  ée  part.  pass.  du  v.  Costumer. 

—  Bal  costumé.  Ual  où  danseurs  et  danseuses  portent 
non  pas  t'orcémentdos  masques,  mais  des  travestissements. 

Se  costumer,  v.  pr.  Revêtir  un  certain  costume;  so 
travestir  :  He  costumisk  en  Turc. 

COSTUMIER  (miV),  ÈRE  n.  Personne  qui  fait,  vend  ou 
loue  des  costumes  de  bal,  do  théâtre  ou  de  soirée,  il  Celui 
qui,  dans  les  théâtres,  a  la  garde  des  costumes. 

COSTUMOMÈTRE  [stu  ~~  do  coutume,  et  du  gr.  métmn, 
mesure)  n.  ra.  Instrument  pour  prendre  rapidement  la 
mesure  et  tracer  la  coupe  des  vêtements. 

COSTUS  (stuss)  n.  m.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
scitamiuées. 

—  Encïcl.  Ce  genre  comprend  environ  quinze  espèces, 
qui  croissent  dans  les  régions  tropicales  dos  deux  conti- 
nents. Ce  sont  des  plantes 
herbacées  vivaces,  à  rhizome 
tubéreux  et  rampant,  à  feuilles 
charnues;  les  fleurs  sont  grou- 
pées en  épis  terminaux,  munies 
de  bractées  imbriquées.  Ijo 
costus  superbe  [costus  specio- 
sus)  est  originaire  des  îles  do  la 
Sonde.  On  pense  que  sa  racine 
était  le  costus  des  anciens,  si 
célèbre  parmi  les  antidotes. 
On  l'employait  aussi  comme 
aromate  et  comme  parfum  ;  le 
costus  entre  dans  lacomposition 
de  la  thériaque. 

COSUJET  ijè  —  du  préf.  co, 
et  de  sujet)  n.  m.  Celui  qui  est, 
avec  d'autres,  sujet  d'un  même 
monarque.  ^^^^^^ 

COSYNDIG  {dik'  —  du  prëf. 
co,  et  do  si/ndic)  n.  m.  Celui  qui  est  syndic  avec  un  autre. 

COSWIG  ou  KOSWIG,  ville  d'Allemagne  (duché  d'Anhalt 
[cercle  de  Zerbst]),  sur  l'Elbe  ;  6.500  hab.  Mines  de  lignite  ; 
tanneries,  filatures  de  laine,  fabriques  de  draps,  de  cou- 
leurs, de  conserves  de  viandes.  Vieux  château  transformé 
en  prison.  Ch.-l.  de  bailliage. 

CÔT  {ko)  n.  m.  Cépage  très  répandu  en  France,  parti- 
culièrement dans  la  Touraine  et  le  Bordelais,  où,  sous 
le  nom  de  malbeck,  on  l'emploie,  dans  une  certaine  pro- 
portion, pour  la  production  des  vins  de  Bordeaux.  (La 
grappe  est  grosse,  à  grains  volumineux,  d'un  noir  pruiné  à 
la  maturité,  qui  est  assez  hâtive.)  [D'après  PuUiat,  syno- 
nyme de  noir  de  Pressac,  cahors,  pied-de-perdrix,  vesparo, 
auœerrois,  boui/ssaèls,  pèrigord,  plant  du.  roi,  etc.] 

COT  (ko)  n.  m.  Bateau  irlandais  long,  étroit  et  à  fond 
plat,  que  l'on  fait  avancer  au  moyen  de  pagaies. 

COT  (Pierre-Auguste),  peintre  français,  né  à  Béda- 
rieux  (Hérault)  en  1837,  mort  à  Paris  en  1883,  élève  de 
Léon  Cogniet,  Cabanel  et  Bouguereau.  Il  s'était  fait  rapi- 
dement connaître  par  des  compositions  pleines  de  grâce 
et  de  charme.  Citons  de  lui  :  Promét/iée;  Méditation;  le 
Jour  des  Morts  au  Campo-Santo  de  Pise;  Dionisa  (18T2); 
/e  PW»femps;il/(reî7/e,  un  des  meilleurs  tableaux  du  maître 
(il  a  figuré  au  musée  du  Luxeuibourg).  Cot  avait  épousé 
la  fille  du  sculpteur  Duret. 

Cota  de  Maguaque  (Rodrigue  de),  poète  espagnol 
du  XV'  siècle,  né  à  Tolèd«,  mort  en  1470.  On  lui  attribue 
le  premier  acte  de  la  célèbre  comédie  la  Celestxna,  ter- 
minée par  Rojas;  la  fameuse  églogue  satirique  Copias  de 
Mingo  Revulgo,  satire  contre  le  roi  Henri  IV,  etc.  Ce  qui 
est  sûrement  de  lui,  c'est  le  Dialogo  entre  el  Amor  y  un 
viejo,  spirituel  essai  dramatique,  qui  a  paru  à  Modina 
en  1569,  et  a  été  plusieurs  fois  réédité. 

COTABLE  adj.  Susceptible  d'être  coté  à  la  Bourse  : 
Une  valeur  cotable. 

—  Fig.  Que  l'on  peut  faire  entrer  dans  ses  calculs  : 
Appréciation  cotarlk. 

GOTAHUASI.  ville  du  Pérou  (dép.  d'Arequipa),  sur  le 
rio  côtier  de  Cotahuasi,  dans  une  haute  vallée  dos  Andes  ; 
2.000  hab.  Fabriques  de  tapis,  de  ponchos,  de  couver- 
tures; mines  d'or  presque  abandonnées.  Ch.-l.  do  la  prov. 
do  la  Union.  Aux  environs,  mines  de  sol  et  eaux  thermales. 

COTANGENTE  (ianf  —  du  préf.  co,  et  de  tangente)  n.  f. 
En  T.  de  géom.,  Tangente  du  complément  d'un  angle. 

COTARDIE  {dt  —  contract.  des  mots  cotte  hardie)  n.  f. 

V.  COTTK-HARUIE. 

COTARNAMIQUE  adj.  Chim.  V.  COTARNINB. 

COTARNATE  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  cotarnique. 

COTARNINE  (de  narcotine,  par  interversion  des  lettres) 
n-  f.  Alcaloido  produit  par  1  action  des  oxydants  sur  la 
narcotine. 

—  Encycl.  La  cotarninc,  C"H"AzO'  +  Aq,  se  produit  on 
m/^me  temps  que  l'hydruro  dopianylo  ou  ses  dérivés,  par 
l'action  des  agents  d'oxydation  sur  la  narcotine.  On  l'ex- 
trait des  eaux  mères  provenant  de  la  décomposition  do  la 
narcotine  par  un  mélanpe  de  peroxyde  do  manganèse  et. 
d'a«ndo  sulfurimio,  ou  bien  encore  du  liquide  qui  résulte 
de  l'action  do  l'acide  nitrique  dilué  sur  la  narcotine.  La 
cotarnino  se  présente  on  aiguilles  incolores,  groupées  en 
étoiles.  Elle  est  solublo  dans  l'alcool  et  les  alcalis  miné- 
raux. Elle  fond  à  100«,  on  perdant  2  équivalents  d'eau  do 
cristallisation.  Chauffée  ù  MO"»  avec  do  l'acide  chlorhy- 
driquo,  elle  donne  do  l'acido  cotamamique  C"H"Azo*. 
Avec  l'ioduro  do  méthylo  il  so  forme  do  l'iodhydrate  do 
cotarnino  et  un  composé  C'MP'AzO*!.  Co  composé,  traité 
par  lo  chlorure  d'argent,  donne  lo  chlorure  correspon- 
dant ;  co  dernier  chlorure,  traité  par  la  soudo,  donne  la 
eotarnonc,  C"H"'0'.  La  cotarnone,  oxydée  à  froid  parle 
permanganate  do  potassium,  donne  d'abord  ta  cotamolac- 
lone,  puis  l'acido  cotarnique  C'H*0'(CO'H)».  La  cotarno- 
lactono  est  transformée  par  les  alcalis  en  acide  cotarno~ 
lar.tonique  :  CH*0H-CHOH-C'H»O*-CO»H. 

COTARNIQUE  frad.  cdtarniné)  adj.  n  Acide  cotarnique. 

V,  COTAHNINK. 


COTARNOLAGTONATE 

coturnuiaouqliu. 


n.  m.  Sid    dérivant   do  l'acide 


COTARNOLACTONE  n.  f.  Produit  d'oxydation  de  la  co- 
arnuiio.  V.  cutahmnk. 

COTARNOLACTONIQUE  {nik')  adj.  Se  dit  d'un  acide 
qu'on  obtient  ou  traitant  la  cotarnolactone  par  les  alcalis. 

COTARNONE  n.  f.  Chim.  V.  cotaknink. 

COTB-ED-DIN  (Mohammed),  historien  musulman,  né 
à  La  Mec(iue  dans  la  première  meitio  du  xvi*  siècle  do 
notre  ère,  mort  en  1581.  Il  était  professeur  do  droit  ha- 
néfito  à  La  Mecque.  Il  a  composé  plusieurs  ouvrages, 
parmi  lesquels  il  convient  de  citer  et-  Bark-el-ïemani 
(l'Eclair  du  Yémen),  histoire  de  la  conquête  de  ce  pays 
par  les  généraux  de  Sélim  II  et  une  Histoire  de  La 
Mecque  des  origines  à  985  (1577). 

CoTB-ED-DIN  f  Mahmoud),  philosophe  persan,  né  à 
Shiraz  en  63-1  de  l'Iiôgire  (1237),  mort  à  Tauris  en  7io  do 
riiégiro  (1311).  U  fut  l'élève  du  célèbre  astronome  Nassr- 
od-Uin-Tousi,  et  partagea  sa  faveur  auprès  d'HouIagou; 
il  fut  à  la  fois  médecin,  astronome,  géomètre  et  philoso- 
phe. Il  a  composé  plusieurs  ouvrages,  parmi  lesquels  un 
Commentaire  sur  le  premier  livre  du  Canon  d'Avicenne. 

COTB-ED-DIN  (Mohammed),  surnommé  Khvarizm- 
shah,  (roi  du  Khvarizm),  premier  prince  de  la  dynastie 
turque  qui  porte  ce  nom,  né  dans  la  seconde  moitié  du 
XI"  siècle  de  J.-C,  mort  en  1227.  Il  était  fils  d'un  esclave 
nommé  Noushtigin-Ghardjid,  qui  était  arrivé  à  obtenir 
lo  gouvernement  du  Khvarizm  (pays  actuel  do  Khiva). 
Cotb-ed-Din  succéda  à  son  père  et  prit  le  titre  de  «  roi  " 
sous  la  suzeraineté  des  Seidjoukides.  Ce  souverain  gou- 
verna intelligemment  ses  Etats  et  protégea  les  lettres;  il 
eut  pour  successeur  son  fils  Atsiz. 

CoTB-ED-DIN  (Mohammed),  souverain  de  Sindjar,  né 
dans  la  seconde  moitié  du  xi"  siècle  de  notre  ère,  mort 
en  1219.  II  était  le  petit-ûls  du  célèbre  atabek  Zengi,  et  il 
succéda,  en  1198,  à  son  père  Imad-ed-Din  Zengi.  Peu  de 
temps  après  son  avènement,  son  cousin  Nour-ed-Din 
Arslan-shah,  prince  de  Mossoul,  l'attaqua  et  faillit  lui  en- 
lever Sindjar.  Saladin  vint  à  son  secours,  à  deux  reprises 
ditTérentes,  et  força  Nour-ed-Din  à  renoncer  à  ses  pro- 
jets sur  Sindjar;  mais  le  sultan  d'Egypte  avait  mis  un  tel 
prix  à  son  alliance  que  Cotb-ed-Din  en  appela  à  la  for- 
tune des  armes,  plutôt  que  de  se  laisser  dépouiller  par  lui. 
Saladin  lui  enleva  Nizib  et  Khabour,  mais  il  échoua  de- 
vant Sindjar.  Depuis  ce  temps,  Cotb-ed-Din  n'eut  plus  de 
guerres  à  soutenir. 

COTE  (du  lat.  quota,  sous-entendu  pars,  quelle  partie'; 
n.  f.  Part  assignée  à  chaque  contribuabledans  les  impôts  : 
La  COTE  foncière.  La  cote  mobilière. 

—  Cote  mal  taillée.  Sorte  de  transaction  qui  arrête  un 
compte  au  sujet  duquel  il  y  avait  discussion.  (Cette  locution 
vient  de  ce  que,  anciennement  certains  débits  se  mar- 
quaient à  l'aide  d'entailles  faites  sur  deux  morceaux  de 
bois  rapprochés.  L'un  des  deux  morceaux  restait  aux 
mains  du  créancier,  l'autre  dans  celles  du  débiteur.  Quand 
on  voulait  régler  le  compte,  on  rapprochait  les  deux  moi- 
tiés. Si  les  entailles  ne  coïncidaient  pas  exactement,  on 
disait  que  la  cote  était  mal  taillée.) 

—  Arg.  do  l'Ecole  polytechn.  Séance  des  co/es,  Brimades. 

—  .\rpent.  Chiffre  indiquant  la  différence  entre  deux  ni- 
veaux dans  l'opération  du  nivellement. 

—  Bours.  Nom  donné  à  un  tableau  des  cours  des  va- 
leurs mobilières  ou  marchandises. 

—  Comm.  Cote-palis  ou  Cote-paly  n.  m.  Etoffe  lisse  et 
légère,  dont  la  chaîne  est  de  coton  et  la  trame  de  soie 
grège,  et  qui  est  tissée  par  l'armure  taffetas. 

—  Dr.  Marque  alphabétique  ou  numérale,  servant  à 
classer  les  pièces  d'un  procès  ou  d'un  dossier. 

—  Géod.  Chiffre  destmé  à  indiquer  le  niveau  d'un  point 
par  rapport  au  plan  de  comparaison. 

—  Géom    Cote  d'un  point.  Cote  ronde.  V.  coté. 

—  Mar.  Classement  des  navires  en  bois  et  fer  au  bureau 
a  Veritas  «. 

—  Métrol.  Mesure  do  longueur  en  usage  en  Moldavie 
et  on  Valachie,  et  qui  équivaut,  dans  le  premier  de  ces 
pays,  à  û",*!^?,  et  dans  le  second  à  0*,6â4. 

—  Sport.  Rapport  entre  les  chances  de  perdre  et  celles 
de  gagner  qu'offre  un  cheval  dans  une  course.  (I^a  cote 
d'un  cheval  est  à  10  contre  I  quand  il  est  présumé  avoir 
dix  chances  de  perdre  contre  une  seule  de  gagner.) 

—  Tvpogr.  Chacun  des  feuillets  do  copie  numérotés  que 
le  cho?  d'atelier  remet  au  rompositcur. 

—  Syn.  Contribution,  Impdt.  V.  contribution. 

—  Encycl.  Hours.  Dans  son  acception  financière  et 
commercialo,  lo  mot  ente  a  deux  sens.  Il  signifie  :  ou  l'ap- 
préciation oflicioUe  d'une  valeur  mobilière,  d'une  marchan- 
dise, d'après  les  cours  do  la  première  ou  lo  prix  courant  do 
la  seconde,  —  ou  le  bulletin  qui  publie  les  cours  do  ces 
valeurs  ou  marchandises. 

Depuis  le  i*""  janvier  1899,  il  y  a,  â  la  Bourse  de  Paris, 
trois  corporations  d'intermédiaires  pour  les  négociations  : 
les  agents  do  change,  les  coulissiers  à  terme,  les  coulis- 
siers  au  comptant.  Chacune  do  ces  corporations  a  sa  cote. 

Los  agents  de  change  en  publient  trois  :  1»  Un©  cote  offi- 
cielle quotidienne  dont  l'en-tÔte  est  ainsi  libellé  :  Compa- 
gnie des  agents  de  change  de  Paris.  Bulletin  de  ta  cote. 
Première  partie.  Cours  autltentique  et  officiel,  et  dans  !a- 

SuoUe  sont  mentionnées,  avec  leurs  cours,  les  valeurs 
ont  la  compagnie  monopolise  la  négociation.  (Cotte  cote 
comprend  trois  cases  :  la  première  est  réservée  aux  valeurs 
â  tcrmo  ;  la  seconde  aux  valeurs  qui  no  so  négocient  qu'au 
comptant;  ontln,  la  troisième  fait  connaître  Tes  cours  dos 
changes  ot  des  matières  d'or  ot  d'argent)  ;  2'  Une  cote  de 
quelques  valeurs  no  figurant  pas  à  la  cote  oflicielle,  pour 
la  négociation  desquelles  l'intormèdiairo  des  agents  de 
change  n'est  pas  nécessaire,  et  enfin  so  traitant  oxclusivo- 
mont  au  comptant;  3»  Une  cote  hebdomadaire,  dite  Bulletin 
hebdomadaire,  donnant  les  premiers,  derniers,  plus  hauts, 
plus  bas  cours  de  la  semaine,  les  époques  do  jouissance, 
ta  jouissance  courante,  lo  montant  <iu  dernier  coupon,  du 
dernier  dividende,  les  taux  d'émission  ot  do  romoourso- 
mont.,lo  montant  des  versements  effectués,  tes  emprunts  ou 
nombre  do  titres  cotés,  les  périodes  d'amortissement  ot  les 
dates  de  tirages. 

La  cote  officielle  quolidionno  est  établie  par  les  agents 
ot  publiée  par  leur  chambre  syndicale,  on  exécution  do 
l'ordonnanc))  d«  police  du  !•'  thermidor  an  IX,  do  l'ar- 
ticlo  70  du  Code  do  commerce,  du  décret  du  7  octobre  I«9rt, 
ot  do  l'arrêté  du  ministre  dos  finances  do  juillet  iSOii.  Los 
cours,  successivement  détermiiuW  jmr  les  négociations 
au  comptant,  sont,  au  fur  ot  â  mosuro  qu'ils  se  produisent, 
inscrits  sur  uo  registre  ^t}v:iut,  dWt  ot  purapbii  pur  lo 


COSTUMER  —  COTE 

commissaire  de  police  de  la  Bourse,  par  un  préposé  de  la 
préfecture  de  police,  qui  a  lo  titre  de  coteur.  Onx  des 
néguciations  à  terme  n'y  sont  mentionnés  que  par  premier 
et  dernier,  plus  haut  et  plus  bas.  A  l'issue  de  la  Bourse, 
les  ageuLs  de  change  so  réunissent  pour  vérifier  et  arrêter 
les  mentions  du  bulletin  destiné  à  on  assurer  la  publicité. 

La  chambre  syndicale  est  maUrosse  de  sa  cote.  U  lui 
appartient  de  déterminer  les  conditions  auxquelles  elle 
croit  devoir  subordonner  l'admission  ou  le  maintien  de 
certaines  valeurs.  Toutefois,  sur  une  injonction  du  ministre 
des  finances,  elle  est  tenue  de  rayer  les  valeurs  étrangères 
qui  n'auraient  pas  renouvelé  leur  abonnement  avec  le  fisc. 

La  Coulisse  à  /erme  publie  une  cote,  dite  cote  Desfossés, 
sous  ce  titre  :  Cours  de  la  Banque  et  de  la  Bourse,  On  y 
trouve  :  les  cours  officiels  des  valeurs  négociées  par  ia 
coulisse  à  terme,  la  reproduction  du  cours  authentique 
des  agents  de  change  et  des  cours  officiels  de  la  coulisse 
au  comptant. 

La  Coulisse  au  comptant  publie  une  cote  qui  ne  donne 
que  les  cours  des  valeurs  par  elle  négociées. 

Enfin,  il  se  publie  une  cote  Lévadé,  ayant  pour  titre  : 
Ctite  de  la  Bourse  et  de  la  Banque,  donnant  la  cote  officielle 
des  agents,  la  cote  do  la  coulisse  à  terme  et  celle  do  la 
coulisse  au  comptant. 

CÔTE  (du  lat.  Costa,  même  sens)  n.  f.  Anat.  Chacun  des 
os  longs  et  minces  qui,  en  se  recourbant  depuis  l'épine 
dorsale  jusqu'au  sternum,  forment,  de  part  et  d'autre,  la 
cavité  de  la  poitrine,  u  Vraies  cotes  on  Côtes stn'Tiales,CQ\\cs 
qui  s'articulent  directement  sur  le  sternum,  et  (|ui  sont 
situées  vers  la  partie  supérieure  de  la  poitrine,  il  Fausses 
côtes,  Côtes  floltanles.  Celles  qui  s'articulent  sor  d'autres 
côtes,  et  qui  occupent  la  partie  inférieure  de  la  poitrine. 

—  Fam.  Extraction,  famille,  par  allusion  â  l'origine 
donnée  par  l'Ecriture  à  la  première  femme  ;  Aotissoinmes 
tous  sortis  de  la  côtk  d'Adam,  u  Etre  de  la  côte  de  saint 
Louis,  Etre  d'une  naissance  illustre.  (Vieux.) 

—  Par  anal.  Saillie  longue  et  étroite  :  Une  étoffe  à  côtes. 
Les  CÔTES  d'un  melon. 

—  Archit.  Saillie  qui  divise  la  surface  concave  d'une 
voûte  ou  la  surface  convexe  d'un  dôme  dans  le  sens  de  la 
hauteur,  n  Listel  qui  sépare  les  cannelures  d'une  colonne. 

—  Art  vétér.  Partie  du  cheval  ou  du  bœuf;  circonscrite 
par  les  épaules,  les  flancs,  le  dos  et  le  ventre.  (On  dit,  en 
T.  de  manège,  qu'un  cheval  a  la  côte  arrondie  ou  plate,  sui- 
vant qu'il  a  la  poitrine  développée  ou  non,  et,  par  suite, 
la  respiraiion  étendue  ou  courte.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  do  la  nervure  médiane  des  feuil- 
les, il  Chacune  des  lignes  saillantes  du  fruit  des  ombelli- 
fères.  Il  Saillies  qui  so  trouvent  sur  les  ovaires  et  les  fruits, 
et  qui  résultent  des  nervures  ou  des  décurreoces  carpel- 
latres.  n  Tahac  sans  côtes,  Tabac  dont  on  a  été  la  nervure 
avant  de  le  corder. 

—  Boucher.  Côte  de  bœuf.  Côte  de  cet  animal  avec  la 
partie  de  chair  qui  y  adhère.  (On  dit  côtelette  pour  les 
animaux  plus  petits.)  n  Côtes  couvertes.  Celles  qui  se  trou- 
vent entre  l'aloyau  et  le  paleron,  it  Plats  de  côtes  couverts. 
Partie  inférieure  de  l'entrecôte  et  des  côtes,  près  de  la 
poitrine,  ii  Côtes  découvei'tes.  Celles  qui  sont  situées  sous  le 

Faleron.  il  Plats  de  côtes  découverts.  Partie  placée  sous 
épaule  et  le  paleron,  ii  Côtes  d'aloyau,  Celles  qui  ont  un 
peu  de  filet,  jusqu'aux  côtes  couvertes,  ii  7'rnin  de  côtes. 
Partie  du  bœuf  q^ui  contient  les  côtes,  à  partir  de  la  troi- 
sième pièce  de  !  aloyau  jusqu'à  l'épaule,  ii  (aies  de  sur- 
longe, Partie  qui  se  trouve  sous  le  collier,  il  Absol.  Côte, 
Viande  qui  repose  sur  les  dernières  côtes. 

—  Comm.  Côte  de  soie,  Capilon  ou  fleuret,  il  Côte  rouge. 
Fromage  de  Hollande  à  pâte  dure  et  compacte,  il  Cète 
blanche.  Autre  fromage  du  même  pays  à  pâte  plus  molle. 

—  Mus.  Pièce  du  corps  d'un  luth. 

—  Techn.  Morceau  do  marbre  ou  de  pierre,  long  et 
épais,  servant  à  incruster,  dans  l'art  de  la  mosaïque,  n  Par- 
tie excédante  d'un  battant  de  croisée,  qui  porto  le  volet. 

Il  Nervure  formée  par  lentrelacement  des  menus  osiers 
autour  des  plus  gros. 

—  Loc.  fam.  :  Se  tenir  les  côtes  de  rire.  Rire  aux  éclats 
avec  force  contorsions,  n  On  lui  compterait  les  côtes.  So 
dit  d'une  personne  ou  d'un  animal  très  maigre,  n  Avoir  les 
côtes  en  long  :  l"  Etre  original,  bizarre,  ne  pas  ressembler 
à  tout  le  monde;  2»  Etre  paresseux,  n'avoir  pas  la  force 
de  se  plier  â  un  travail  quelconiiue.  ii  Jiompre.  Tricoter,  Me- 
surer les  côtes  à  quelqu  un.  Le  battre  ù  outrance,  n  Sen'er 
les  côtes  à  qu''lqu'un,  Le  presser,  le  serrer  do  près,  le 
contraindre  â  agir. 

—  Loc.  adv.  :  Côte  à  côte.  L'un  à  côté  de  l'auire.  —Fig. 
Ensemble,  sans  s'écarter  l'un  do  l'autre,  sans  so  séparer. 

—  Loc.  prépos.  :  Côte  à  côte  rfe,  Tout  à  côté,  tout  auprès 
de  :  Côtk  À  côte  d'un  pauvre.  —  Fig.  Do  pair,  d'égal  â  égal. 

—  Encycl.  Anat.  Les  côtes  ont  la  forme  d'un  arc  aplati, 
d'une  longueur  variable,  formant  avec  la  colonne  vortô- 
brale  un  angteaigu  en  bas. La 
côte  commence,  en  arrière, 
par  uno  extrémité  plus  volu- 
mineuse quo  lo  reste  de  l'os, 
creusée dedeux  demi-facettes 
quo  sépare  une  crête  sail- 
lante, et  qui  s'articulent  avec 
dos  facettes  correspondantes 
du  corps  dos  douze  vertèbres 
dorsales.  A  celle-ci  fait  suite 
le  Cot,  portion  plus  éiroUe. 
aplatie  d'arrière  on  avant,  et 
s  appuyant  par  une  tubérosito 
sur  l'apophyse  transverse  do 
la  vertèbre  qui  est  au-dessous. 
Do  ta  la  côte  siucurvo  brus- 
quement on  formant  un  angle 
arrondi.  Enlio.  la  côio  so  ter- 
mine par  uno  section  brusquo  ot  so  continue  par  le  carli- 
lago  costal  ;  â  co  point,  elle  est  creusée  d'une  potlto  cavité 
ovalairo  qui  reçoit  lo  cartilage. 

Au  niveau  de  langlodo  la  côte  commence  uno  .lutro  cour- 
bure, ou  courbure  do  torsion.  Lo  bord  inférieur  do  la  côte 
est  creusé  d'une  gouttière,  oCi  so  logent  les  vaisseaux  et 
norfs  intercostaux.  La  première  côte  est  la  plus  courte:  ollo 
no  présente  qu'un©  seule  courbure  ot  forme  un  arc  do  petit 
rayon.  Sa  face  costale  ost  inclinée  on  bas,  sa  face  cutanée 
est  tournée  on  haut  ;  de  sorte  quo  cette  côte  forme  comme 
uno  portion  du  couvercle  Incomplot  do  la  cavité  thora- 
rlque.  EIIo  s'articulo  quoiquef'ois  nvee  la  clavioulo.  Lu 
deuxième  côlo  est  do  m^^mo  forme  que  la  pré«'''dpnto:  mais 
Turc  qu'elle  décrit  uppartiouc  À  uu  cortlu  plus  étoudu,  m 


\ 


COTE 

longneur  est  au  moins  double.  La  troisième  côte  accuse  une 
courbure  de  torsion  déjà  prononcée.  Le  cartilojge  costal 
des  huitième,  neuvième  et  dixième  côtes,  au  lieu  de  se 
prolonger  jusqu'au  sternum,  se  relève  et  s'unit  au  cartilage 
immédiatement  supérieur.  La  onzième  et  la  douzième  côtes 
(cette  dernière  beaucoup  plus  courto)  peu  courbées,  à  tète 
pourvue  d'une  seule  facette  articulaire,  privées  de  col  et 
de  tubérosité,  ont  leur  extrémité  antérieure  libre  et  dénuée 
de  cartilage. 

L'ossitication  du  corps  commence  du  quarantième  au 
cinquantième  jour  de  la  conception.  Deux  points  épipby- 
saires,  l'un  pour  la  tête,  l'autre  pour  la  tubérosité,  appa- 
raissent de  seize  à  vingt  ans  ;  à  vingt-cinq  ans  environ, 
la  soudure  des  points  osseux  s'est  opérée. 

Les  cotes,  dans  leur  ensemble,  concourent  à  la  forma- 
tion de  la  cavité  ou  cage  thoracique.  Elles  fournissent 
encore  des  points  d'attache  nombreux  à  la  presque  tota- 
lité des  muscles  du  tronc  :  intercostaux  et  sous-costaux; 
triangulaires  du  sternum;  scalènes,  sous -costaux,  dia- 
phragme, petits  dentelés  postérieurs,  long  dorsal;  grand 
dentelé,  petit  pectoral,  sous-clavier;  grand  pectoral, grand 
dorsal;  grand  oblique,  petit  oblique,  transverse,  carré  des 
lombes  et  sacro-lombaire. 

—  Anat.  compar.  Le  mot  côte  prend  une  extension  beau- 
coup plus  grande  que  dans  l'aDatomie  humaine,  non  seu- 
lement par  rapport  au  nombre,  mais  encore  quant  à  la 
forme,  aux  fonctions  et  à  la  position  qu'occupent  les  côtes. 
Ainsi,  tandis  que  chez  l'homme  on  n  en  trouve  que  douze 
paires,  en  en  rencontre  de  vingt  à  vingt-quatre  chez  plu- 
sieurs mammifères,  et  un  nombre  beaucoup  plus  grand 
encore  parmi  les  reptiles  ophidiens.  Il  en  est  de  même 
des  poissons.  Les  oiseaux  en  ont  ordinairement  de  sept 
à  douze  paires,  et  tous  les  vertébrés,  en  général,  qui  ont 
un  sternum,  ont  aussi  un  plus  ou  moins  grand  nombre 
de  côtes.  Les  grenouilles  font  exception  à  cette  règle. 
La  forme  des  cèles  n'est  pas  moins  variable  que  leur 
nombre;  ces  os  sont  constitués  tantôt  d'une  seule  pièce, 
tantôt  de  deux  ou  trois,  le  plus  souvent  séparés  les  uns 
des  autres  par  des  espaces  interosseux,  et  quelquefois 
réunis  ensemble  par  engrenure  de  manière  à  former  un  vé- 
ritable crâne  thoracique:  telle  est  la  carapace  de  la  tortue. 
Comme,  chez  les  serpents,  le  sternum  fait  défaut,  les  côtes 
flottent  librement  au-devant  de  la  cavité  abdominale. 

—  Art  vétér.  On  appelle  région  des  côtes,  quand  on  exa- 
mine un  cheval  au  point  de  vue  de  la  conformation  exté- 
rieure, la  région  comprise  entre  l'épaule,  le  dos,  le  flanc 
et  le  ventre;  elle  a  pour  base  les  arcs  osseux  connus  sous 
le  nom  de  a  côtes  ^.  La  côte  dite  ronde  est  plus  belle  que 
la  côte  plate.  Cette  région  peut  être  le  siège  de  blessures 

Far  les  parties  du  harnachement  qui  s'y  appuient,  et  quo 
OQ  connaît  sous  le  nom  de  contusion  et  de  cor.  C'est  sur 
la  région  des  côtes  que  l'on  applitjue  les  sinapismes  ou 
les  vésicatoires,  dans  le  cas  de  nuxiea  de  poitrine. 

—  Chir.  Fractures  des  cales.  Les  côtes  peuvent  être  frac- 
turées directement  par  les  coups  portés  sur  le  thorax,  ou 
indirectement  par  des  pressions  exercées  sur  le  thorax. 
La  fracture  est  simple  ou  multiple;  elle  peut  être  com- 

Elète  ou  incomplète  (fêlure).  En  cas  de  fracture  complète, 
ïs  fragments  peuvent  lacérer  la  plèvre,  les  esquilles 
s'implanter  dans  le  tissu  pulmonaire,  hépatique,  splé- 
nique,  etc.;  entin,  l'artère  intercostale,  la  plus  voisine  de 
la  fracture,  peut  être  lésée,  accident  qui  amène  un  épan- 
cbement  sanguin  dans  la  cavité  pleurale. 

Les  signes  de  la  fracture  des  côtes  sont  :  une  douleur 
vive  au  niveau  du  point  lésé,  s'exaspérant  dans  les  mou- 
vements du  ironc;  une  dyspnée  plus  ou  moins  considéra- 
ble; la  mobilité  des  fragments  et  une  crépitation  quelque- 
fois sensible  à.  la  main,  et  surtout  à  l'oreille. 

Lorsqu'il  n'y  a  pas  déplacement  des  fragments,  un  sim- 
ple bandage  de  corps,  destiné  â  immobiliser  la  poitrine  et 
à  empêcher  les  fortes  inspirations,  suffit  à  maintenir  la 
fracture  jusqu'à  la  consolidation.  Mais,  lorsque  les  fracj- 
ments  sont  enfoncés,  il  y  a  souvent  nécessita  de  les  rele- 
ver, et  cette  indication  n'est  pas  toujours  aisée  à  remplir. 
Luxation  des  côtes.  La  luxation  des  côtes  est  à  peu  près 
impossible.  Du  côté  de  la  colonne  vertébrale,  la  tête  do 
l'os  est  si  efhcacement  protégé;  du  côté  du  sternum,  la 
côte  est  si  intimement  unie  à  son  cartilage,  qu'une  vio- 
lence extérieure  réussit  plutôt  à  fracturer  la  côte  qu'à 
produire  une  luxation.  D'ailleurs,  la  côte  ne  peut  être  en- 
foncée sans  fracture. 

—  Techn.  Dans  le  tissage,  on  distingue  plusieurs  espèces 
de  côtes,  suivant  qu'elles  occupent,  par  rapport  à  la  lon- 
gueur de  l'étoffe,  une  position  longitudinale,  diagonale 
ou  oblique,  et  encore  transversale.  Dans  le  premier  cas, 
ces  tissus  prennent  le  nom  de  cannelés;  dans  le  second, 
de  diagonales;  el,  dans  le  troisième,  de  piqués  ou  reps. 

CÔTE  (du  lat.  Costa,  même  sens)  n.f.  Géogr.  Penchant 
d'une  montagne,  d'une  colline  :  Monter  une  côte,  h  Rivage 
de  la  mer  ;  terrain  qui  l'avoisine  ;  partie  de  la  mer  qui  en 
est  rapprochée  :  Les  côtes  d'Angleterre.  Habiter  la  cote. 

—  An  milit.  Garde-côte.  V.  garde-côte. 

—  Mar.  Faire  côte,  Se  jeter  à  la  côte,  Aller  à  la  côte. 
S'échouer  devant  le  rivage.  (Suivant  l'état  du  fond,  la  côto 
est  dite  o  ptc,  saine,  plate  ou  en  pente  douce.)  ii  Côte  de  fer, 
Rivage  formé  de  rochers  escarpés  et  perpendiculaires. 

Il  Côfe  accore,  Côte  élevée  et  taillée  à  pic.  il  Etre  au  vent 
d'une  côte.  L'avoir  doublée  et  recevoir  le  veut  du  large. 

n  Etre  souê  le  vent  d'une  côte,  Recevoir  le  vent  do  terre. 

U  Vue  de  côte.  Dessin  schématique  reproduisant  les  con- 
totirs  et  accidents  de  la  côte. 

—  ŒqoI.  Vins  de  côte.  Se  dit  des  vins  rccoUés  sur  les 
coteaux,  par  opposition  aux  vins  dits  «  de  montagne  »  ou 
«  de  plaine  »  et,  dans  le  Bordelais,  par  opposition  auxvins 
des  graves  et  des  palus. 

—  Loc.  fara.  :  Envof/er  quelqu'un  à  la  côte,  Se  débarrasser 
do  lui.  Il  Etre  à  la  côte.  Etre  mal  dans  ses  affaires,  ruiné. 

Il  Etre  au  pied  de  la  côte.  Même  signification  que  le  précé- 
dent, bien  que  côte  soit  pris  ici  dans  un  sens  dilfércnt.  (Se 
dit  par  allusion  au  piéton  épuisé,  qui  voit  se  dresser  devant 
lui  une  montée  ardue.)  Il  Frère  de  la  côte,  Compagnon  de 
misère. 

—  Loc.  adv.  :  A  mi-côte,  Vers  le  milieu  du  penchant  d'une 
moDtagBO,  d'une  colline. 

—  Stn.  Côte,  bord,  rivage,  etc.  V.  bohd. 

—  Encycl.  Géogr.  Los  côtes  sont,  au  sons  propre  du  mot, 
le  point  de  contact  entre  les  mers  et  les  continents.  Limites 
des  continents,  elles  participent  à  la  structure  et  à  la  com- 
position do  ceux-ci.  Une  région  montagneuse  se  termine 
toujours  par  une  côto  dentt:Tée  et  se  profilant  en  caps  et 
eo  pointes;  une  râgion  de  plaine  s'achève  gcnéralemeni 


sur  la  mer  par  des  côtes  droites,  sablonneuses,  souvent 
bordées  d'étangs  Les  vallées  d'alluvions  se  terminent 
dans  l'océan  par  une  terre  basse  de  même  composition  ; 
une  montagne  calcaire,  par  de  hautes  falaises  aoruptes  ; 
un  pays  granitique,  par  de  profondes  et  nombreuses  dé- 
coupures. On  pourrait,  en  un  mot,  formuler  une  loi  géné- 
rale, presque  sans  exception  :  *-  tel  pays,  telle  côte  u , 
puisque  la  côte  est  la  lisière  du  pays. 

D'après  Suess,  on  pourrait,  en  étudiant  le  rapport  des 
montagnes  et  des  côtes,  distinguer  deux  cas  principaux  : 
1»  Le  cas  où  les  chaînes  se  présentent  parallèlement  aux 
côtes;  2°  le  cas  où  les  chaînes  se  présentent  perpendicu- 
lairement aux  côtes.  Los  premières  se  rattacheraient  à  un 
type  unique,  le  tvpe  Paci^que;  les  secondes  au  type  Atlan- 
tique. De  cette  classification  beaucoup  trop  systématique, 
on  peut  retenir  cette  idée  fondamentale  que  le  relief,  partout 
et  toujours,  détermine  la  côte.  Mais  cette  conclusion  ne 
saurait  suffire  à  la  géographie. 

En  réalité,  beaucoup  d'autres  causes  contribuent  à  mo- 
difier profondément  les  côtes,  parfois  à  la  longue,  parfois 
aussi  d'une  façon  brusque  ;  action  climatérique  (de  beau- 
coup la  plus  importante);  phénomènes  intet^mittents,  tels 
que  raz  de  marée,  tremblements  de  terre,  etc.  ;  parfois 
môme  toutes  les  causes  agissant  simultanément. 

La  destruction  des  côtes  sera  d'autant  plus  rapide  qu'elles 
se  composeront  de  roches  plus  friables.  Les  calcaires  durs 
échapperont  davantage  à  cette  action  de  l'eau;  enfin,  les 
roches  granitiques  résisteront  longtemps  à  cette  réaction, 
qui  n'obtiendra  un  résultat  visible  qu'au  bout  de  plusieurs 
siècles.  De  même,  les  masses  continentales  qui,  pour  une 
grande  surface,  présenteront  une  longueur  de  côtes  très 
petite,  seront  plus  difficilement  entamées,  tandis  qu'une 
péuinsule  ou  un  cap,  attaqués  par  la  violence  des  vagues 
et  l'action  chimique  de  l'eau  sur  plusieurs  points  à  la  fois, 
seront  plus  facilement  usés  et  détruits. 

Mais,  d'autre  part,  le  gel  et  la  pluie  travaillent  aussi  à 
modifier  incessamment  les  côtes.  La  gelée  détermine  de 
véritables  éclatements,  de  profondes  dissociations  de  ro- 
ches. Rien  n'est  plus  caractéristique,  à  ce  point  de  vue,  que 
les  fjords  de  la  Norvège  ou  de  quelques  parties  de  l'Ecosse, 
dus  exclusivement  à  l  action  des  glaciers.  Dans  les  contrées 
plus  chaudes,  l'élévation  de  la  température  et  la  violence 
des  courants  atmosphériques  favorisent  la  décomposition 
des  roches,  et  c'est  en  vertu  de  cotte  loi  que  les  côtes  de 
l'Australie,  de  la  Nouvelle-Zélande,  de  l'archipel  de  la 
Sonde  et  l'Asie  orientale  ont  été  violemment  entamées. 

A  côté  de  cette  action  prolongée,  et  dont  l'œuvre  n'est 
saisissable  qu'après  un  certain  laps  d'années,  les  tremble- 
ments de  terre  ont  souvent  modifié  d'une  façon  brusque 
les  régions  littorales  (Japon,  côte  Pacifique,  archipels  du 
Pacifique).  Certains  de  ces  terribles  mouvements  sont 
restés  célèbres  (Lima,  octobre  1724  ;  Lisbonne,  1755  ;  Chili, 
1837;  Valparaiso,  1822).  Enfin,  les  volcans,  ceux  qui  se 
dressent  sur  le  continent,  comme  ceux  que  dérobent  à  nos 
regards  les  eaux  de  l'océan,  jouent  également  un  rôle  actif 
sur  l'articulation  des  côtes  (éruption  de  Krakatau). 

Mais,  si  la  mer  détruit  les  côtes,  elle  utilise  les  maté- 
riaux ainsi  conquis  à  une  œuvre  perpétuelle  de  reconstruc- 
tion. Elle  crée  dos  cordons  littoraux,  des  marais  salants, 
des  dunes.  Elle  roule  autour  des  promontoires  le  sable  des 
galets  qu'elle  a  triturés,  et  construit  autour  d'eux  des  flè- 
ches, qui  se  rejoignent  et  emprisonnent  des  lagunes  dont 
l'eau  s'évaporera.  Ces  sables  seront  poussés  vers  l'inté- 
rieur par  la  force  du  vont  et  deviendront  des  dunes.  Enfin, 
les  phénomènes  d'exhaussement,  constatés  par  la  quasi- 
unanimité  des  géologues,  contribuent  à  l'empiétement  des 
continents  surTocéan.  U  convient  de  ne  pas  oublier  aussi 
le  travail  des  madrépores,  si  actif  et  si  curieux,  en  Amé- 
rique et  en  Océanie. 

Reste  à  discuter  la  valeur  des  côtes  au  point  de  vue 
économique  ;  «  La  richesse  d'un  continent  on  îles  et  en 
péninsules,  pensait  Karl  Ritter  après  Strabon,  prouve 
qu'il  est  supérieurement  organisé  et  plus  apte  à  favoriser 
le  développement  des  sociétés  humaines,  u  Mais  Elisée 
Reclus  a  bien  mieux  vu  quand  il  a  écrit  :  «  Le  relief  du 
sol  et  la  configuration  des  côtes  sont  des  éléments  de  va- 
leur cliangecnte  dans  l'histoire  des  nations.  Les  privilèges 
mêmes  dont  la  nature  avait  gratifié  certains  pays  peuvent 
se  changer  en  de  graves  désavantages.  »  Une  côte  riche 
en  articulations  favorisait  les  pays  qui  en  étaient  dotés  et 
contribuait  puissamment  à  leur  richesse  économique,  alors 
que  le  cabotage  était  la  seule  forme  pratique  de  commerce 
maritime.  Mais  la  navigation  à  vapeur  a  bouleversé  toutes 
les  habitudes  :  les  itinéraires  des  bateaux  modernes  sont 
reciilignes  et  les  ports  nombreux  sout  moins  nécessaires. 
Un  large  estuaire  permettant  aux  paquebots  de  pénétrer 
par  le  fleuve  profondément  au  cœur  du  pays  et  d'entrer 
en  contact  direct  avec  les  entrepôts  de  1  intérieur  contri- 
bue plus  qu'une  dentelle  côtière  au  développement  d'un 
peuple.  La  multiplicité  d'accidents  côtiers  contribue  à 
donner  aux  habitants  de  l'arriôre-pays  une  aptitude  ma- 
ritime plus  grande  (Bretagne,  Norvège),  mais  elle  n'aug- 
mente en  aucune  façon  leurs  aptitudes  économiques. 

—  Art  milit.  Attaque  et  défense  des  côtes.  Les  modes  d'at- 
taque à  craindre  pour  une  côte  sont  le  débarquement  et 
le  bombardement .  Le  premier  a  perdu  de  son  importance  : 
les  facilités  de  communication  à  l'intérieur  d'un  pays  per- 
mettant plus  aisément  qu'autrefois  de  réunir  en  temps 
opportun,  sur  le  point  menacé,  les  troupes  nécessaires 
pour  le  défendre. 

Le  bombardement  est  plus  à  craindre,  à  cause  des  dis- 
tances considérables  auxquelles  il  peut  s'effectuer,  des  ra- 
vages que  peuvent  causer  les  énormes  projectiles  modernes 
chargés  d'explosifs  puissants, enfin,  en  raison  des  richesses 
immenses  que  renferment  les  grands  établissements  mili- 
taires et  commerciaux  exposés  au  bombardement. 

Quant  aux  bâtiments  assaillants,  si  la  vapeur  leur 
assure  de  grandes  facilités  d'évolution,  elle  leur  impose 
en  même  temps  la  sujétion  de  renouveler  leur  approvision- 
nement de  charbon.  De  plus,  les  machines  et  engins  de 
toute  sorte  qui  contribuent  à  leur  puissance  sont  compliqués 
et  délicats,  ce  qui  les  expose  à  des  avaries  nombreuses. 
Les  côtes  peuvent  être  défendues  par  les  moyens  de 
la  marine  ou  do  la  guerre. 

En  premier  lieu,  les  escadres  croisant  au  large  et  sur- 
veillant les  abords  du  littoral  constituent  ce  qu'on  appelle 
la  défense  mobile  de  mer. 

En  seconde  ligne  est  la  défense  fixe  de  mer,  constituée 
par  l'emploi  dos  différentes  sortes  d'engins,  tels  que  tor- 
pilles do  fond,  torpilles  automobiles,  etc.,  établies  aux 
atrrjrds  de  la  côto  ou  jqu'on  peut  lancer  ot  diriger  de 
collc-ci.  L'emploi  do  ces  moyens  peut  interdire  aux  bâti- 


316 

ments  l'accès  et  même  l'approche  de  la  côte,  mais  non 
empêcher  un  bombardement  à  distance. 

La  défense  mobile  de  terre  est  constituée  par  des  troupes 
d'infanterie  et  d'artillerie  réparties  sur  le  littoral  et  pou- 
vant être  rapidement  concentrées  aux  points  menacés  de 
débarquement. 

Enfin,  la  défense  fixe  de  terre  comprend  les  fortifications 
élevées  pour  protéger  les  établissements  commerciaux 
ou  militaires  les  plus  importants. 

Ce  sont  surtout  les  batteries  de  côte,  dont  les  unes, 
dites  de  rupture,  sont  destinées  à  tirer  jusqu'à  1.500  ou 
2.000  mètres  au  plus  contre  les  cuirassés  cherchant  à 
forcer  une  passe  ou  l'entrée  d'une  rade;  tandis  que  les 
autres,  dites  de  bombardement,  cherchent  à  tenir  à  dis- 
tance les  navires  ennemis  qui  s'approchent  pour  bom- 
barder certains  points  des  côtes.  Les  batteries  du  pre- 
mier genre  sont,  en  général,  établies  sur  des  points  peu 
élevés,  de  façon  que  leur  tir  ne  soit  pas  trop  plongeant  et 
qu'elles  ne  soient  pas  trop  exposées  elles-mêmes  aux  coups 
à  grande  distance;  les  oatteries  du  second  genre  sont 
établies  plutôt  sur  des  hauteurs,  afin  d'avoir  des  vues  plus 
étendues. 

L'artillerie  de  côte,  qui  doit  armer  les  unes  et  les  au- 
tres, comprend  :  1°  comme  pièces  de  rupture,  des  canons 
longs  en  acier,  dont  les  calibres  vont  de  IS'/""  à  45'^/'», 
et  les  poids  de  4  à  100  et  même  120  tonnes  ;  2"  comme  pièces 
de  bombardement,  outre  la  plupart  de  ces  mêmes  canons 
longs,  des  canons  courts  ou  mortiers  rayés,  lançant  des 
obus  à  grande  charge  d'explosifs  puissants,  des  calibres 
de  27'=/'",  30=/"  et  34V"  :  puis  des  pièces  légères,  à  tir  ra- 
pide, de  calibres  voisins  de  lOV™. 

—  Dr.  admin.  Les  côtes  sont  susceptibles  de  devenir 
propriétés  privées.  Les  rivages  font  partie  du  domaine 
public.  Les  atterrissements  qui  résultent  du  mouvement 
des  sables  entraînés  par  les  flots  et  les  débris  végétaux 
déposés  sur  les  rivages,  puis  abandonnés  par  le  retrait 
successif  des  eaux,  autrement  dit  les  lais  et  relais  delà 
mer  entre  les  rivages  et  les  côtes,  appartiennent  au  do- 
maine privé  de  l'Etat  qui  peut  les  aliéner. 

Toutes  les  nations  ont  des  droits  égaux  sur  la  mer,  qui 
est  leur  patrimoine  commun.  Mais  il  est  admis  que  chacune 
d'elles  a  un  droit  de  protection,  de  police,  de  juridiction 
sur  une  certaine  étendue  de  mer  baignant  ses  côtes.  C'est 
ce  qu'on  a  appelé  la  mer  tei~r}tormle.  Cette  mer  territo- 
riale n'est,  en  réalité,  qu'une  prolongation  de  la  frontière 
des  Etats.  Elle  s'étend  jusqu'au  point  de  chute,  de  plus  en 
plus  reculé  par  la  science,  des  projectiles  lancés  du  rivage. 
Toutefois,  un  grand  nombre  de  traités  internationaux  ont 
délimité  exactement  ces  zones.  C'est  ce  qu'ont  fait  notam- 
ment diverses  conventions  intervenues  entre  la  France  et 
l'Angleterre  pour  leurs  pêcheries. 

Côtes  de  fer  (en  angl.  Ironsides).  On  désigne  sous 
ce  nom  les  soldats  de  quinze  escadrons,  composés  de 
jeunes  hommes  braves  et  déterminés,  que  Cromwell  avait 
recrutés  principalement  dans  les  provinces  de  l'est  de 
l'Angleterre.  Ces  hommes  austères,  à  moustache  drue  et 
à  ceinture  de  buffle,  firent  le  sucrés  de  l'armée  parlemen- 
taire. Ils  se  distinguèrent  particulièrement  à  la  bataille 
de  Marston-Moor  (1"  juill.  1644).  où  ils  remportèrent  une 
victoire  décisive  sur  les  soldats  de  Rnpert.  Ce  fut  après 
cette  journée  qu'on  leur  donna  ce  surnom  de  Ironsides. 
«(  Il  n'y  en  pas  un  parmi  eux,  dit  un  écrivain  du  temps,  qui 
boive,  jure,  paillarde  ou  pille,  » 

CÔTE,  nom  de  la  région  de  la  Bolivie,  s'étendant  de 
l'océan  Pacifique  au  pied  des  Andes.  Contrée  sablonneuse 
et  stérile,  avec  des  mmes  de  lignite,  de  salpêtre,  de  cuivre, 
d'argent  et  d'or. 

CÔTE  (la),  nom  donné  à  la  partie  du  rivage  septen- 
trional du  lac  de  Genève,  depuis  1  embouchure  de  l'Aubonne 
jusqu'à  celle  de  la  Promenthouse,  dans  le  canton  de  Vaud. 
CÔTE  D*AZUR.  nom  familier  donné  au  littoral  fran- 
çais baigné  par  la  Méditerranée,  surtout  dans  sa  partie 
orientale. 

CÔTE  D'Ivoire  (anciennem.  Côtes  des  Dents),  colo- 
nie française  du  golfe  de  Guinée,  comprise  entre  la  mer, 
la  république  de  Libéria,  la  Côte  de  l'Or  anglaise  et  le 
Soudan  français. 

La  frontière  avec  la  républinue  de  Libéria  a  été  déter- 
minée par  les  conventions  du  8  décembre  1892  et  du  10  août 
1894;  fa.  frontière  avec  la  Côte  de  l'Or  a  été  déterminée 
par  les  conventions  du  12  juillet  1893  et  de  juin  1898 
(cette  dernière  n'est  pas  encore  ratifiée).  Il  est  donc  assez 
difficile  d'en  donner  la  superficie,  qui  peut  s'évaluer  à 
250.000  kilomètres  carrés  en  la  limitant  au  9"  parallèle. 
La  côte  court  sensiblement  le  long  du  5"  parallèle,  en- 
tre 5«,20' et  9*, 50' de  longitude  O.  Un  fort  ressac,  connu  sous 
le  nom  de  «  barre  ",  rend  le  débarquement  difficile  et  néces- 
site l'emploi  de  pirotjuiers  indigènes. 

Les  fleuves  de  la  Côto  d'Ivoire  sont  :  le  Tanoë,  la  Comoo 
ou  Akba,  le  Bandama,  le  Sassandra,  le  San-Pedro  et  le 
Cavally.  Ces  fleuves  ne  sont  navigables  que  jusqu'à  une 
distance  variant  de  50  à  100  kilomètres  de  leur  embouchure  ; 
ils  sont  obstrués  alors  par  les  premiers  rapides  que  for- 
mont  les  derniers  contreforts  du  plateau  soudanais.  Le 
système  des  lagunes  corrige  heureusement  ce  défaut  de 
communications  fluviales,  en  permettant  au  commerce 
de  naviguer  à  l'intérieur  d'une  côte  inhospitalière  â  l'abri 
de  la  grosso  mer,  et  de  drainer  ici  sans  danger  les  pro- 
duits vers  le  mouillage.  Ces  lagunes  s'éteudonl  sur  une  lon- 
gueur do  plus  de  220  kilomètres  de  l'embouchure  du  Tanoë 
à  celle  du  Bandama,  sous  différents  noms  (lagunes  d'As- 
sinie,  de  Graud-Bassam  et  de  Grand-Lahou).  Une  vaste 
forêt,  commençant  à  peu  de  distance  de  la  lagune,  s'étend 
vers  le  N.,  et  renferme  les  essences  les  plus  variées, 
surtout  l'acajou,  le  palmier  à  huile  et  les  différentes 
espèces  de  lianes  à  caoutchouc.  Dans  le  haut  plateau,  il 
existe  des  gisements  aurifères  abondants,  quoique  mal 
exploités  par  les  indigènes. 

La  température  moyenne  de  la  côte  varie  de  20"  à  ZG"; 
elle  est  un  peu  plus  élevée  dans  la  forêt. 

Les  diverses  races  indigènes  sont  :  les  Agnis,  les  Ochins, 
los  Boubouris,  les  Jacks-Jacks,Ies  Kroumans,  les  Dioulas 
et  les  Apolloniens.  Ils  sont  en  général  paresseux,  ce  qui 
oblige  les  Européens  à  recourir  à  la  main-d'œuvre  étran- 
gère. La  population  indigène  s'élève  à  2.500.000  âmes  ;  la 
population  européenne  â  200  environ. 

—  Histoire.  D'après  la  tradition,  des  Dieppois  fondèrent, 
on  1365,  les  premiers  comptoirs  français  sur  la  côte  du 
golfe  de  Guinée.  Mais  la  France  n'y  fit  acte  d'occupation 
èffcttive  qu'en  1842  ;  alors,  lé  commandant  Bouët-Willaumez 


317 

signa  dos  traités,  avoc  les  chefs  indigènes.  En  1852,  «no 
rôvoito  dos  indigènes  do  l'AkapIoss  uôcossif.a  une  intor- 
vontiûD  énergique,  ù.  la  suilo  do  laquelle  le  capitaiho 
Faidherbe  consiruisit  les  forts  do  Daboii  ot  do 
Grand-Bassam.  La  Franco  no  conserva  sur  la 
côto,  jusqu'en  1888,  que  quelques  t'actororios  ap- 
partenant i  Verdier.  L'année  1889  fut  la  véritable 
date  de  la  fondation  do  la  colonie  do  la  Côto 
d'Ivoiro.  Le  mémorable  voyage  exécuté  par  le 
capitaine  d'infanterie  do  marine  Binger,  dw  1887 
&  1889,  démontra  l'importance  dos  comptoirs 
français  de  la  Côto  d'Ivoire. 

D'autres  missions  suivirent,  mais  sans  obtenir 
de  résultats  tangibles.  En  1802,  te  capitaine 
Binger  retourna  à  la  Côte  d'Ivoiro,  et  compléta 
la  connaissance  du  pays.  D'autre  part,  lo  capi- 
taine Ménard,  chargé  do  relier  les  itinéraires  du 
capitaine  Binger  avec  ceux  du  .sud-ouest  du  Sou- 
dan français,  mourut  à  la  poino.  Le  décret  du 
10  mars  1893  constitua  enfin  la  colonie  de  la  Côte 
d'Ivoiro,  ot  son  premier  gouverneur  fut  naturel- 
lement Binger,  qui  réussit  pleinement  dans  sa 
tâche;  la  France  lui  doit  la  conquête  pacifique 
d'une  de  sos  plus  belles  colonies.  Toutefois, 
l'arrière-pa^ys  restait  à  explorer  :  ce  fut  la  tâche 
qu'accomplit,  en  1893,  lo  capitaine  Marchand. 
Elle  fut  mterrompuo  par  l'approche  des  bandes 
do  Samery.  Une  colonne  expéditionnaire,  dont  le 
commandement  fut  coulio  au  lieutenant-colonel 
Monteil,  délit  Samory  en  plusieurs  combats,  mais 
ne  put  en  finir  avec  lui,  faute  il'etfectifs  suffi- 
sants. Néanmoins,  les  dispositions  prises  par  le 
gouverneur  Binger  arrêtèrent  l'offensive  de  Sa- 
mory, et  lui  permirent  de  maintenir  l'ordre  dans 
la  colonie.  Depuis,  la  défaite  et  la  prise  de  Sa- 
mory {1899)  ont  permis  à  la  France  de  relier  la 
Côte  d'Ivoire  au  Soudan  français  par  une  chaîne 
de  postes  ininterrompue. 

—  Ad)nmistratio7i.  Le  principal  établissement 
de  la  colonie  est  Grand- Bassaniy  résidence  du 
gouverneur,  et  le  territoire  est  divisé  en  onze 
cercles  :  Assinie,  Grand-Bassam,  Dabou,  Grand- 
Lahou,  Sassandra,  San-Pedro,  Bereby,  Cavally, 
Baoulé,  ludonié,  Bondoukou,  qui  ont  à  leur  tète 
un  administrateur  colonial  ou  un  officier  d'infan- 
terie de  marine.  Un  conseil  d'appel,  composé  de 
fonctionnaires  de  la  colonie,  et  un  juge  de  paix 
à  compétence  étendue,  constituent  le  service  judi- 
ciaire. L'instruction  primaire  est  donnée  dans  sept  écoles, 
dirigées  par  les  Pères  des  missions  africaines.  Il  existe, 
de  plus,  une  école  professionnelle  à  Grand-Bassam.  Le 
réseau  télégraphique  dessert  tous  les  ports  de  la  cote  et  va 
rejoindre  celui  du  Soudan  par  Bondoukou,  Kong  et  S  iUasso. 
Les  travaux  publics  sont  dirigés  avec  une  grande  activité, 
et  le  système  routier  s'étend  tous  les  jours.  Un  wharf  est 
construit  à  Grand-Bassam,  au  débouché  des  routes  venant 
de  l'intérieur. 

—  Commerce,  industrie,  agriculture.  Le  mouvement 
commercial  prend  chaque  jour  plus  d'extension.  Les  impor- 
tations consistent  surtout  en  tissus,  tabacs,  sels,  armes, 
genièvre  et  denrées  de  consommation.  Les  exportations 
consistent  en  huile  de  palme,  bois  d'acajou,  caoutchouc, 
poudre  d'or.  La  situation  agricole  va  s  améliorant  :  de 
nouvelles  plantations  de  café,  de  canne  à  sucre,  de  va- 
nille, de  tabac,  de  coton  ont  été  commencées,  et  l'admi- 
nistration les  encourage.  Enfin,  l'exploitation  forestière 
assure  des  bénéfices  rémunérateurs,  et  plusieurs  mines 
sont  exploitées. 

La  Côte  d'Ivoire,  une  des  plus  jeunes  colonies  françaises, 
n'en  est  pas  moins  une  des  plus  prospères. 

CÔTE  DES  Esclaves,  ancien  nom  de  la  partie  du 
littoral  du  golfe  de  Guinée,  comprise  entre  lo  cap  Saint- 
Paul  à  l'O.  et  le  cap  Formoso  (oraboucliures  du  Ni^er) 
à  l'E.,  sur  un  développement  d'environ  300  kilomètres.  EIlo 
formait,  à  proprement  parler,  lo  rivage  de  cet  enfonce- 
ment du  golfe  de  Guinée  plus  particuliè-roment  connu 
sous  le  nom  de  «  golfe  de  Bénin  ».  Le  nom  do  cette  côto  lui 
venait  du  trafic  principal  auquel  elle  servait  de  théâtre  : 
la  traite  des  nègres.  Elle  so  continuait,  ù.  l'O.,  par  la 
Côte  de  l'Or;  à  lE.,  par  celle  du  Bénin.  La  Côte  des  Es- 
claves se  trouve  aujourd'hui  partagée  entre  la  colonie 
allemande  du  Togo,  la  colonie  française  du  Dahomey  et 
la  colonie  anglaise  do  Lagos. 

CÔTE  DES  Dents,  ancien  nom  de  la  Côte  d'Ivoire. 
CÔTE  DES  Graines,  ou  du  Poivre,  ou  de  Ma- 

LAGUETTE,  ancien  nom  do  la  partie  du  littoral  du  golfe 
de  Guinée,  comprise  entre  l'île  Shorbro  à  l'O.  et  lo  cap  des 
Palmes  à  l'E.,  sur  un  développement  d'environ  400  kilom. 
Son  nom  lui  venait  du  commerce  principal  qui  s'y  fai- 
sait :  celui  du  poivre,  dit  malagnette.  Elle  forme  aujour- 
d'hui lo  littoral  do  la  partie  orientale  do  la  colonie  anglaise 
de  Sierra-Loono  et  do  toute  la  république  do  Libéria. 

CÔTE  DU  Vent,  dénomination  donnée  autrefois  à  une 
partie)  do  la  Guinéo,  comprenant  la  Côto  d'Ivoire  ou  des 
Dents  et  la  Côto  dos  Graines. 

CÔTE  Ferme,  en  espagn.  Terra  FiRMA,  nom  donné 
par  les  premiers  descuhriaores  es|ia^,Miuls  au  littoral  coii- 
tinontal  de  l'Améritiue  soptentrioiiato  du  Sud,  par  oppo- 
sition avec  les  îles  uécouvortos  d  aburd  par  eux. 

CÔTE  D'Or  ou  mieux  CÔTE  DE  L'Or,  partie  du 
littoral  de  la  Guinée  septentrionale,  entre  la  Côte  d'Ivoiro 
à  ro.  ot  la  Côte  dos  Esclaves  à  l'E.  ;   510  kilom.  de  long. 

Los  premiers  essais  de  colonisation,  dans  co  pays»  pa- 
raissent avoir  été  faits  par  des  Français,  dos  Diepnois, 
dès  1365.  Los  Portugais  leur  succédèrent  en  1484;  ils  s  éta- 
blirent auCapo-Coast-Castle  en  1602.  Les  Hollandais  Icii  v 
remplacèrent,  mais  cédèrent  la  plupart  de  leurs  comp- 
toirs aux  Anglais  (traité  do  Bréaa,  1067).  En  1850,  ces 
derniers  acmiirent  du  Danemark  Quitta  et  Accra.  En 
187-1,  les  Hollandais  vendirent  A  l'Anglotorro  les  quoiqnrs 
points  qu'ils  avaient  continué  à.  occuper.  A  la  suite  do 
doux  expéditions  contre  Coumassio  {1874  et  1806),  la  co- 
lonie a  été  agrandie  do  tout  le  royaume  des  Achantis. 
Enfin,  des  explorations  ont  reporté  la  frontière  des  terri- 
toires anglais  do  la  Côte  de  l'Or  jusqu'au  l\*  parallèle  N. 

La  colonie  est,  borni'O  ù.  l'O.  par  les  possessions  fran- 
çaises do  la  Côto  d'Ivoiro  ;  au  N.  par  lo  Soudan  français  ; 
à.  l'E.,  ollo  touche  au  Togo  allemand,  dont  la  Volta  blanche 
la  sépare  jusiiu'à  un  point  situé  un  peu  en  amont  de  mhi 
omb'ouchure.  Elle  a  a  .sa  tôto  un  gouvoruotir  résidnul  a 


COTE  DES   ESCLAVES  —   COTE-D'OR 


Accra,  un  conseil  exécutif  composé  do  cinq  membres  et 
un  conseil  législatif  composé  do  neuf  membres.  Un  ré- 
sident britannique  a  été  installé  à  Coumassio,  ou   1S96. 


Carte  de  la  Cote  d'Ivoire. 

Le  long  de  la  côte,  le  pays  est  plat,  sablonneux  et  assez 
malsain.  En  arrière  de  la  zono  littorale,  on  trouve  des 


rivières  :  aucuno  n'est  navigable.  Les  seuls  accidents  re- 
marquables de  la  côte  sont  le  cap  des  Ïrois-Pointes  ot 
le  cap  Saint-Paul. 

La  partie  méridionale  du  pays  est  couverte  par  l'épaisse 
forôt  guinéenno,  où  se  trouvent  en  abondance  les  pal- 
miers à  huile,  los  lianes  à  caoutchouc,  qui  sont  une  dos 
principales  richesses  de  la  Côte  de  l'Or.  Plus  au  N.,  la 
végétation  devient  moins  abondante,  mais  lo  pays  reste 
fertile.  A  côté  des  productions  agricoles  on  trouve,  eu 
certains  points,  de  la  poudre  d'or;  l'ivoire  devient  plus 
rare  à  mesure  que  les  éléphants  sont  chassés  davantage. 
Le  commerce,  assez  actif,  se  fait  surtout  en  Angleterro. 
Il  se  développera  quand  on  aura  construit  le  chemin  de 
fer  projeté  do  la  côte  à  Coumassio  et  au  nord  de  la  colonie. 
Les  contres  principaux  sont  :  Accra,  Cape-Coast-Castlo, 
Axim,  Coumassio,  Boualé,  Oua,  otc. 

Ci^i'E  D'Or,  ramification  montagneuse  qui  se  détache 
de  la  chaîne  do  collines  sillonnant  lo  département  de  la 
Côte-d'Or  et  fait  suite  au  plateau  de  Langres.  Dune  lon- 
gueur do  50  kilom.,  orienté  du  N.-E.  au  S.-O.,  ce  chaînon 
calcaire  doit  son  nom  aux  riches  vignobles  qui  en  cou- 
vrent le  versant  sud-est,  et  dont  les  produits  constituent  la 
principale  richesse  de  la  contrée.  Les  points  culminants 
sont  le  BoiS'Janson  (036  m.),  le  Plan  de  Suzan  (600  m.)  ot 
le  mo.it  Afrique  (584  m.).  La  région  la  plus  élevée,  appelée 
a  montagne  u,  est  couverte  do  forêts. 

Côte-D'Or  (départemknt  de  la),  formé  d'une  partie 
de  l'ancienne  province  de  Bourgogne,  et  tirant  son  nom 
duno  des  ramifications  de  la  chaîne  qui  le  traverse.  Il 
est  compris  entre  les  départements  suivants  :  Aube,  Haute- 
Marne,  Haute-Saône,  Jura,  Saône-et-Loîre ,  Nièvre, 
Yonne.  Superticie  :  S. 761.  kilom.  carr. 

Ce  département  comprend  4  arrend.  :  i>ïyon,  chef-lieu, 
Beaune,  Seniur,  Chàtillon  sur-i^eine;  36  cant  ;  717  comm., 
et  une  population  de  368.168  hab.  Il  fait  partie  du  8'  corps 
d'armée,  de  la  5'  inspection  des  ponts  et  chaussées,  de  la 
3=  conservation  des  forêts,  de  l'arrondissement  minéralo- 
gique  de  Chalon-sur-Saône.  Il  ressortit  à  la  cour  d'appel 
et  à  l'académie  de  Dijon,  à  l'archevêché  de  Lyon. 

Le  département  de  la  Côte-d'Or  est  partagé,  du  N.-N.-E. 
auS.-S.-O.,  par  une  chaîne  de  collines  qui  sont  la  conti- 
nuation du  plateau  de  Langres.  Celte  chaîne,  d  une  alti- 
tude moyenne  do  460  mètres,  pousse  en  tous  sens  des  ra- 
mifications, dont  l'une  va  former  le  massif  granitique  du 
Morvan  {culminant  au  mont  de  Gion,  dans  la  commune 
de  Menessaire).- une  autre  la  côte  d'Or  proprement  dite. 

La  plus  grande  partie  du  déparlement  est  de  formation 
calcaire  ;  le  climat  y  est  tempéré  et  sain,  plutôt  froid  sur 
les  hauteurs,  mais  doux  dans  les  vallées  et  les  plaines. 


collines,  qui  s'élèvent  par  degrés  jusqu'au  plateau  for- 
mant l'intérieur  «le  la  houclu  du  .Niger.  (V.  AtiiANTis.) 
Les  pluios,  aboîiduntos,  tombent  pendant  l'été;  on  hiver, 
le  vent  soc  du  N.-E.,  lo  haruiultan,  vient  tout  dessécher. 
Lo  Taooti,  l'Ankobra,  lo  Pra,  la  VolUi  sont  les  principales 


La  Côto-d'Op  appartient  aux  bassins  do  la  Seine,  do  la 
Loire  et  du  Khôno.  Lo  premier  do  ces  rtouvos  y  prend  sa 
source,  la  Loiï^o  n'y  possède  qu'un  atlluont  (l'Arroux', 
mais  le  Khôno  y  osh  roprosenté  par  lu  Saône  ot  sos  tri- 
butaires (Viugouuno,  O^Don,  ttO^o,  Tille,  Oucho,  Vougo, 


COTE-ROTIE   —   COTENTIN 

Dhoune,  Meuzin),  dont  le  bassin  équivaut,  à  lui  seul,  à  la 
superficie  des  deux  autres. 

Les  principales  rivières  artificielles  sont  le  canal  de 
Bourgogne,  qui  traverse  presque  tout  le  département,  le 
canal  du  Centre,  qui  le  touche  à  sa  partie  sud.  et  le  ca- 
nal du  Rhône  au  Rhin  qui  part  de  Saint-Symphorien. 

La  région  nord  du  département  est  formée  des  plateaux 
élevés  au  Châtillonnais,  couverts  en  partie  de  forêts  gi- 
boyeuses (forêts  de  Chàtillon,  de  la  Chaume,  de  Nesle)  et 
en  partie  de  prairies  artificielles,  qui  nourrissent  de  nom- 
breux troupeaux;  au  fond  des  ravins,  bouillonnent  les 
douix.  (Quelques  rivières  disparaissent  à  certains  endroits 
pour  reparaître  plus  loin.  Telles  sont  la  Laigues,  dont  le 
cours  souterrain  est  d'environ  20  kilom.,  et  TOurce,  qui 
perd  aussi  une  partie  do  ses  eaux  par  infiltrations.)  La 
partie  ouest  est  moins  boisée  et  possède  plus  do  prairies  : 
c'est  l'Auxois.  Le  Sud-Ouest  renferme  les  points  les  plus 
élevés  du  département,  qui  appartiennent  au  massil  du 
Morvan  (montdeGien  723  m.,  et  Gros-Moux  721  m.).  Cette 
partie  est  profondément  découpée  ;  on  y  cultive  les  cé- 
réales {blé,  seigle,  avoine,  sarrasin),  et  les  essences  fores- 
tières qui  croissent  sur  les  sommets  sont  le  chêne,  l'acacia, 
le  châtaignier,  le  bouleau.  La  vallée  de  la  Saône,  dite  en- 
core B  Pays  bas  o  par  opposition  à  la  n  Côte  »  et  à  la 
H  Montagne  «,  est  couverte  de  prairies;  le  chanvre  et  le 
maïs  y  viennent  bien,  et  la  culture  maraîchère  est  pro- 
spère, surtout  aux  environs  d'Auxonne. 

Enfin,  la  région  du  Nord-Est  est  sillonnée  de  coteaux 
qui  vont  toujours  se  ramifiant  et  font  de  cette  partie 
au  département  un  labyrinthe  de  g:orges  profondes,  au 
fond  desquelles  coulent  de  petites  rivières  alimentées  par 
d'abondantes  fontaines  et  qui,  parfois,  proviennent  oim- 
plement,  comme  la  Bèze,  des  infiltrations  d'autres  rivières. 

La  source  principale  de  richesse  du  département  est 
l'exploitation  des  vignobles  qui,  s'échelonnant  aux  flancs 
des  coteaux,  de  Dijon  à  Chagny,  donnent  le  chambertin, 
le  clos-vougeot,  le  romanée,  le  nuits,  le  beaune.  etc.,  dont 
la  renommée  est  universelle.  Ces  vignobles  ont  eu  à 
souffrir  de  l'invasion  du  phylloxéra,  mais  ils  ont  été  recon- 
stitués. V.  BOURGOGNE  U.  m. 

Le  département  possède  quelques  mines  de  fer,  des 
concessions  houillères  (cantons  de  Prôcy-sous-Thîl  et 
Noiay)  ;  des  carrières  de  marbre  (cantons  de  Beauoe,  Bli- 
gn^'-sur-Ouche,  Flavigny,  Gevrey-Chambertin,  Grancoy, 
Dijon,  Poniailler-sur-Saône,  Pouilly-en-Auxois,  Mirebeau, 
Sombernon)  ;  des  carrières  de  pierre  à  bâtir  (Comblan- 
chien),  de  pierre  lithographique  et  de  pierre  à  ciment 
(ciment  de  Pouilly);  le  Morvan  donne  des  granits  em- 
ployés pour  les  bordures  de  trottoirs;  Pouilly-en-Auxois 
et  les  environs  de  Semur  fournissent  des  phosphates  de 
chaux.  Les  établissements  métallurgiques  sont  nombreux 
(fonderies,  clouteries,  machines-outils,  chaudronnerie);  il 
existe  des  moulins  (à  blé,  à  tan,  à  plâtre),  des  filatures, 
brasseries,  sucreries;  des  fabriques  de  poteries,  produits 
chimiques,  etc.  Le  vinaigre,  la  moutarde,  le  cassis  et  le 
pain  d'épices  de  Dijon  sont  renommés. 

Il  existe  quelques  sources  minérales,  parmi  lesquelles 
il  faut  citer  celle  de  Santenay  (chlorurée  sodique)  dite 
a  Fontaine-Salée  ». 

CÔTE-RÔTIE  (/î)  n.  m.  Vin  rouge  des  côtes  du  Rhône, 
produit  par  le  vignoble  du  même  nom  ;  Boire  du  côte-rôtii;. 

—  Encycl.  Récolté  dans  la  commune  d'Arapuis  (Rhône, 
canton  de  Condrieu),  le  côte-rôtie  est  un  vin  capiteux, 
d'une  grande  finesse,  qui  gagne  énormément  en  vieillis- 
sant, et  possède  k  un  haut  degré  les  qualités  des  vins  des 
côtes  du  Rhône.  Le  vignoble  de  Côte-Rôtie,  d'une  super- 
ticie  de  38  hectares  environ,  est  exposé  au  S.-O.  Les  pre- 
miers crus  sont  Côte-Brune  et  Côte-Blonde,  après  lesquels 
viennent  la  Grande-'Vigne,  la  Grande-Plantée,  la  Clape- 
ranne,  la  Turque,  puisleCrêt,  le  MoUard,  les  Moutonnes, 
Journays,  etc.  On  cultive  surtout  dans  cette  région  le  vion- 
nier  (ou  viognier),  mais  la  serine  noire  donne  également  do 
bons  produits.  Comm«  tous  les  vignobles  français,  celui  do 
Côte-Rôtie  a  subi  l'invasion  du  phylloxéra,  plus  violemment 
encore  que  le  territoire  de  Condrieu.  Tandis  que  les  plants 
blancs  de  celui-ci  résistaient  dans  une  certaine  mesure  et 
grâce  à  des  soins  appropriés,  les  plants  noirs  de  celui-là 
souffraient  davantage,  et  il  a  fallu  plus  de  temps  pour  les 
reconstituer. 

CÔTE-SAINT-ANDRÉ  (La),  ch.-l.  de  cant.  de  l'Isère, 
arr.  et  â  39  kil.  do  Vienne;  3.826  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 
Fabricfuede  liqueurs  estimées,  débouchons,  de  chapeaux 
de  paille,  de  chaises,  de  galoches,  de  gants,  de  sabots  ; 
tonnellerie;  culture  du  mûrier;  grand  marché  au  blé. 
La  Côte-Saint-André,  jadis  place  forte  importante,  appar- 
tint d'abord  aux  comtes  de  Savoie,  passa  sous  la  domi- 
nation des  dauphins  et  ensuite  sous  celle  de  la  France. 
Ej^lise  du  xii*  au  xv»  siècle;  château  du  wn'  siècle.  Pa- 
trie d'Hector  Berlioz.  —  Le  eau  ton  a  14  comm.  et  11.286  hab. 

CÔTÉ  (rad.  côte)  n.  m.  Partie  latérale  extérieure  de  la 
poitrine,  chez  l'homme  et  les  animaux  :  Hecevoir  un  coup 
d'épée  dans  le  côté  droit.  ;i  Partie  latérale  d'un  animal 
depuis  la  tète  Jusqu'à  la  queue,  et  de  l'homme  depuis  la 
tête  jusqu'aux  pieds  :  Porter  l'épée  au  côté. 

—  Par  ext.  Partie  latérale  on  général  :  Les  côtés  de  la 
route.  Suivre  le  côté  gauche  de  la  rivière,  il  Pan  :  Les  cÔTiis 
d'une  armoire,  d'un  monument.  !i  Sons,  partie  opposée  à  une 
autre  :  Le  côté  espagnol  des  Pyrénées.  L'autre  côté  de 
l'eau.  Il  Sens, direction  :  Lacivilisation,  au  sortir  de  la  Grèce, 
alla  camper  du  côté  de  l'Ouest.  (E.  Pellotan.) 

—  Partie.  Ligne  de  parenté  :  Le  côté  paternel,  il  Fam. 
Côté  gauche.  Extraction  illégitime  :  Avoir  une  fille  du 
CÔTÉ  GAL'CHii.  u  Se  marier  du  côté  gauche.  Vivre  en  con- 
cubinage. 

—  FiK-  Point  de  vue,  aspect,  sens  dans  lequel  on  con- 
sidère les  personnes  ou  les  choses  ^£/n  des  côtés  de  la 
question.  De  gnetz/ue  côtk  qu'on  se  tourne,  ce  monde  est 
rempli  d'anicroches.  (Volt.)  ii  Parti,  intérêt  personnel  ; 
Passer  du  côté  du  plus  fort. 

—  Archit.  Bai  côtés  d'une  église,  d'un  temple,  Nefs 
latérales  plus  basses  et  plus  étroites  que  la  nef  centrale. 

—  Bot.  Partie  latérale  de  l'axe  du  fruit  ou  do  la  fleur. 
(La  faco  antérieure  est,  dans  la  fleur,  celle  qui  regarde 
la.  feuille  ou  la  bractée  axillanto.) 

«—  Consir.  Côté  plein.  Côté  constitué  par  une  muraillo 
pleine,  c'est-à-dire  sans  vides  ni  baies. 

—  Cuis.  Maut  côté.  Les  côtes  d'un  mouton - 

—  Fortif.  Côté  extérieur.  Ligne  qui  joint  les  deux  angles 
saillants  des  bastions  d'un  front. 

—  Géom.  Chacune  dus  lignes  qui  limitent  une  figtire 
Ces  c^TÉs  d'un  angle,  (l'un  trianffle. 


—  Liturg.  Côté  de  l'épttre.  Côté  de  l'évanfjile,  Côté  droit, 
Côté  gaucho  de  l'autel,  parce  qu'on  lit  i'opître  au  côté 
droit,  l'évangile  au  côté  gauche. 

—  Manèg.  Porter  un  cheval  de  côté,  Le  faire  marcher 
en  même  temps  sur  deux  pistes,  marquées,  l'une  par  les 
épaules,  l'autre  par  les  hanches. 

—  Mar.  Flanc  d'un  navire  :  Côté  du  vent.  Côté  sous  le 
vent.  Il  Etre  faible  de  côté.  Etre  instable  ou  mal  porter  la 
toile.  Il  Etre  fort  de  côté,  Etre  stable,  ii  Tomber  sur  le  côté, 
Engager,  il  Mettre  un  navire  sur  le  côté.  Le  faire  donner 
de  Ta  bande.  —  Signifie  également,  L'abattre  en  carène. 

Il  Faux  côté.  Côté  faible  sur  lequel  le  navire  incline 
davantage. 

—  Pathol.  Point  de  côté,  Douleur  aiguë  et  spontanée 
siégeant  à  la  partie  latérale  du  tronc,  plus  particulière- 
ment au  niveau  des  dernières  côtes.  V.  point. 

—  Polit.  Côté  droit.  Côté  gauche.  Dans  une  assemblée 
délibérante,  Série  de  bancs  placés  à  la  droite  ou  à  la 

fauche  du  président  ;  membres  qui  occupent  ces  bans  : 
'out  le  CÔTK  GAUCHK  fl  voté  Contre  l'ordre  du  jour,  n  On  dit 
plus  souvent  la  droite,  la  gauche. 

—  P.  et  ch.  Bas  côtés,  Allées  latérales,  moins  élevées 
que  la  chaussée  :  Les  bas  côtés  rf'une  route. 

—  Théâtr.  Côté  du  roi.  Côté  de  la  reine.  Se  disaient  autre- 
fois du  coté  droit,  du  côté  gauche  du  théâtre,  parce  que 
la  loge  du  roi  occupait  le  côté  droit,  celle  de  la  reine  le 
côté  gauche,  ii  Côté  cour.  Côté  jardin,  Dénominations  qui 
ont  remplacé  les  précédentes  depuis  la  Révolution  ;  elfes 
viennent  de  ce  que,  dans  le  théâtre  du  château  des 
Tuileries,  le  côté  droit,  ou  côté  du  roi,  lonnait  sur  la  cour, 
et  le  côté  gauche,  ou  de  la  reine,  sur  le  jardin. 

—  Typogr.  Côtés  du  châssis.  Séparations  formées  dans 
le  châssis  par  la  barre,  il  Côté  de  première,  La  forme  qui 
contient  la  première  page  de  la  feuille;  côté  de  la  feuille 
imprimée  qui  contient  la  première  page,  ii  Côté  de  seconde 
ou  Côté  de  deux  et  (rois.  Forme  de  cette  même  feuille  qui 
renferme  la  seconde  et  la  troisième  page;  côté  de  la 
feuille  imprimée  qui  contient  ces  mêmes  pages. 

—  Véner.  Rebord  du  dessous  du  pied  du  cerf  et  du 
chevreuil,  depuis  le  talon  jusqu'à  la  pince. 

—  Loc.  div.  Etre  sur  le  côté.  Etre  malade,  blessé,  alité. 
(Fig.  Etre  embarrassé  dans  ses  affaires.)  Il  Mettre  quel- 
qu'un sur  le  côté.  Le  terrasser,  le  renverser,  ii  Mettre  une 
chose  sur  le  côté,  La  placer  dans  une  position  inclinée,  la 
faire  reposer  sur  le  flanc,  il  Mettre  une  bouteille  sur  le  côté, 
La  vider.  Il  Mettre  les  rieurs  de  son  côté,  Se  faire  dés  par- 
tisans dans  une  discussion,  en  rendant  ses  adversaires 
ridicules.  Il  Ne  savoir  de  quel  côté  tourner,  de  quel  côté 
pencher.  Etre  dans  l'embarras,  ne  savoir  que  faire,  il  Tirer 
de  son  côté.  S'écarter,  se  séparer  des  autres,  ii  Voir  de 
quel  côté  vient  le  i^ent,  Etudier  la  situation,  s'enquérir  des 
conjonctures,  pour  déterminer  dans  quel  sens  on  agira. 

Il  Le  côté  de  l'épée,  Le  côté  gauche  du  corps  humain,  ii  Le 
côté  du  cœur.  Même  sens. 

—  Loc.  adv.  :  A  côté.  Dans  une  direction  latérale, 
oblique,  parallèle  :  Tomber  À  côté,  n  A  peu  de  distance  : 
Demeurer  tout  k  côte,  il  Fig.  Loin  du  premier  sens  ou  du 
vrai  sens,  loin  du  but,  loin  de  la  vérité,  n  De  côté,  I»  Obli- 

I  quement,  en  biais  :  5e  tourner  dk  côté;  2"  Sur  la  partie 
latérale,  vers  le  bord  :  Tirez-vous  de  côté;  voici  une 
voiture  ;  S"  A  part,  en  réserve  :  Mettre  de  l'argent  de  côté  ; 
4"  A  l'écart,  à  l'oubli  :  Mettre  de  côté  ses  répugnances. 
II  Regard  de  côté  :  1°  Regard  furtif  de  tendresse  ;  2°  Re- 
gard de  dédain  ;  3°  Regard  qui  exprime  le  ressentiment  ou 
l'embarras,  il  Regarder  de  côté.  Exprimer  par  le  regard  un 
des  sentiments  qui  précèdent,  it  De  tous  côtés.  De  toutes 
parts.  Il  De  l'autre  côté.  Dans  la  pièce  voisine,  ii  De  côté  et 
d'autre,  De  plusieurs  endroits,  il  D'un  côté,  d'autre  côté, 
D'une  part,  d  autre  part,  n  De  ce  côté,  A  cet  égard. 

—  Loc.  prépos.  :  A  côté  de.  Auprès  de  :  C'est  k  côté  du 
berceau  d'un  enfant  qu'il  faut  voir  une  femme.  (J.  Simon.) 

Il  Avec  ensemble ,  simultanément ,  mais  sans  idée  de 
mélange,  de  fusion  :  Le  mal  est  toujours  K  côté  du  ôi'en,  et 
le  bien  k  côté  dd  mal.  (Sterne.)  il  En  dehors  de  :  Eti'e 
k  côté  dk  la  vérité.  Passer  k  côté  de  la  question,  de  la 
difficulté.  Il  En  comparaison  de  :  La  mouche  n'est  qu'un 
atome  À  côté  de  l'éléphant,  ii  Au  niveau  de.  à  l'égal  de  : 
Il  est  plus  facile  à  un  grand  d'être  au-dessus  d'un  homme  de 
lettres  qu'k  côté.  (Chamfort.)  il  Aux  côtés  de,  Auprès  de  : 
Combattre  aux  côtés  de  son  chef.  —  Au  même  niveau, 
sur  un  pied  égal,  n  Du  côté  de.  Auprès  de,  dans  le  même 
endroit  que  ;  Se  placer  du  côte  des  dames.  —  Parmi,  dans 
les  rangs  de  :  Passer  uu  côté  de  l'ennemi.  —  Chez,  dans 
le  sens  de,  en  faveur  de  :  Etre  du  côté  du  plus  fort. 
—  Relativement  à  :  Etre  mal  partagé  du  côté  de  la  for- 
tune. —  Quant  à,  pour  ce  qui  est  de,  pour  la  part  de  :  En- 
fants qui  héritent  d'un  rnillion,  chacun  DE  son  côte. 

—  Anton.  Devant,  derrière,  face,  iront. 

—  Encycl.  Anat.  On  appelle  côté  chaque  moitié  du 
corps  partagé  par  son  plan  de  symétrie,  et,  plus  particu- 
lièrement, les  parties  latérales  du  tronc.  Les  deux  côtés 
du  corps,  gauche  et  droit,  pris  dans  la  première  acception, 
ne  sont  pas  parfaitement  symétriques,  même  extérieure- 
ment :  les  systèmes  osseux  et  musculaire  sont  ordinaire- 
ment plus  développés  du  côté  droit;  à  l'intérieur,  les 
dissemolances  sont  nombreuses  et  importantes  pour  le 
thorax  et  l'abdomen,  beaucoup  moins  marquées  pour  le 
crâne.  t,e  poumon  droit,  partagé  en  trois  looes,  est  plus 
volumineux  que  le  gauche,  qui  n'en  a  que  deux,  au  moins 
en  apparence;  la  pointe  du  cœur  est  entièrement  dans  le 
côté  gauche,  tandis  que  sa  base  déborde  du  côté  droit. 
L'aorte  et  la  veine  azygos.  la  rate,  la  plus  grande  partie 
de  Festomac  sont  à  gauche  ;  le  foie,  la  veiuo  porte,  la 
veine  cave,  à  droite.  L'intestin  est  absolument  dépourvu 
de  symétrie. 

COTEANA,oomm.  do  Roumanie  (distr.d'Oltu);  4.300  hab. 

COTEAU  [to  —  diiiiin.  de  côte)  n. m. Versant  d'une  colline  : 
Coteau  planté  de  vignes,  w  Poétiq.  Vignoble  :  Coteaux 
mûris  par  le  soleil,  il  Colline  :  Patjs  ondulé  de  coteaux. 

—  Ordre  des  coteaux.  Dénomination  plaisante  dont 
de  Lavardin ,  évêquo  du  Mans,  au  xvii"  siècle,  baptisa 
un  trio  ou  un  quatuor  do  gourmets  :  le  marquis  do  Bois- 
Dauphin,  le  comte  d'Olonne,  Saint-Evremond  et  peut-être 
l'abbé  do  Villarceaux.  L'expression  passa  en  proverbe  pour 
<lésigner  une  société  de  gastronomes,  do  dégustateurs  raf- 
finés. Boileau  la  popularisa  dans  sa  troisième  satire  : 

Surtout  certain  hiblcur,  ù  la  mine  affamée. 
Qui  vint  a  ce  festin  conduit  par  la  fumi*e. 
Et  qui  s'est  dit  profôs  dan»  1  ordre  tics  Coteaux, 
A  fait,  en  bien  mangeant,  l'i^loge  des  morceaux. 

Un  moment  même,  le  mot  cotdau  parait  être  devenu  lo 


318 

synonyme  de  gourmet,  car  La  Bruyère,  dans  son  chapitre 
Des  grands,  fait  allusion  à  des  personnages  de  son  temps, 
qui  se  contentent  d'être  «  gourmets  ou  coteaux  «. 

Coteau  (Le),  comm.  de  la  Loire,  arrond.  et  à  l  kil. 
de  Roanne,  sur  la  Loire;  3.714  hab.  Ch.de  f.  P.-L.-M.  Fon- 
derie de  fonte;  teintureries. 

Coteaux,  ville  des  Antilles  (île  et  république  d'Haïti), 
sur  la  côte  de  la  péninsule  du  Sud-Ouest  ;  9.000  hab.  Excel- 
lent havre.  Ch.-l.  d'arrond. 

GOTEL  (Antoine  de),  poète  français,  né  à  Paris  en  1550, 
mort  vers  1610.  Il  était  conseiller  au  parlement.  Antoine  do 
Cotel  a  laissé  des  traductions  ou  des  imitations  de  VIliade, 
de  Théocrite,  d  Ovide,  etc.  Son  principal  ouvrage  est  le 
Premier  livre  des  mignardises  et  gages  poésies,  etc.  (1578), 
recueil  composé  de  sonnets,  rondeaux,  chansons,  élégies, 
épigrammes.  Il  a  écrit  aussi  un  poème  de  longue  haleine  ; 
la  Cigale. 

CÔTELÉ,  ÉE  adj.  Se  dit  d'un  tissu  qui  présente  des  côtes, 
des  saillies  rectilignes.  (On  appelle  ce  tissu  armure,  mil- 
leret  ou  milleraie.) 

CÔTELÉ  n.  m.  Variété  de  pomme  à  cidre. 

CÔTELER  V.  a.  Etablir  des  sortes  de  côtes  dans  une 
route. 

CÔTELET  {le)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  bois  de  citharexy- 
lon,  que  l'on  apporte  des  Antilles,  et  qui  est  employé  dans 
la  fai>rication  des  instruments  de  musique. 

CÔTELETTE  {lèt  —  dimin.  de  côte)  n.  f.  Côte  de  certains 
animaux  de  boucherie,  avec  la  chair  adhérente  :  Une 
côtelette  d'agneau,  de  porc,  de  veau,  n  Côtelette  décou- 
vertp.  Celle  qui  est  placée  sous  l'épaule,  n  Côtelette  de 
7Jîouton,  Une  des  côtes  qui,  depuis  l'épaule,  va  jusqu'à 
l'extrémité  du  filet,  il  Côtelette  de  veau  première  ou  seconde. 
Celle  qui  commence  au  rognon. 

—  Pop.  Favoris  qui  ont  vaguement  la  forme  d'une 
côtelette. 

—  Arg.  Côtelette  de  vache,  Morceau  de  fromage,  n  Côte- 
lette de  perruquier.  Morceau  de  fromage  de  Brie. 

—  Arg.  des  théâtr.  Applaudissements  :  Avoir  sa  côte- 
lette, ses  trois  côtelettes  dans  la  smrée.  w  Manger  des 
côtelettes,  Etre  comblé  d'applaudissements. 

CÔTELETTIER  {lé-ti-é)  n.  m.  Appareil  destiné  à  la  cuis- 
son des  viandes  grillées,  particulièrement  des  côtelettes. 
(C'est  une  espèce  de  boite  en  tôle,  qui  est  fermée  sur  le 
devant  par  une  trappe  mobile,  et  qui  est  munie,  à  la 
partie  supérieure ,  d'un  tuyau  formant  cheminée ,  par 
lequel  s'échappent  la  fumée  et  les  odeurs.) 

COTELIER  (Jean-Baptiste),  philologue  français,  né  à 
Nîmes  en  1629,  mort  à  Paris  en  1686.  Son  père,  ancien 
ministre  protestant,  qui  s'était  converti  au  catholicisme, 
lui  fit  faire  de  très  fortes  études.  A  quatorze  ans,  sa  con- 
naissance du  grec  et  de  l'hébreu  fit  l'admiration  d'une 
assemblée  d'évêques  réunie  à  Mantes.  Après  avoir  étu- 
dié la  philosophie  et  la  théologie  à  Paris,  il  fut,  pendant 
quatre  ans,  secrétaire  et  conseiller  do  l'archevêque  d'Em- 
brun. En  1667,  Colbert  le  chargea,  conjointement  avec 
Du  Cange,  de  dresser  le  catalogue  des  manuscrits  grecs 
de  la  bibliothèque  du  roi.  Nommé,  en  1676,  professeur 
de  grec  au  Collège  de  France,  alors  Collège  royal,  il  y 
fit,  pendant  vingt  ans,  un  cours  qui  lui  attira  une  grande 
célénrité.  Son  principal  ouvrage  est  le  recueil  intitulé  : 
Monumenta  Ecclesix  Griecx  (  Documents  sur  l'Eglise 
grecque)  [1677-1686]. 

COTELINE  n.  f.  Petite  rayure  convexe,  produite  dans 
le  tissage  par  un  effet  de  croisement,  il  Tissu  à  côtes  plus 
ou  moins  rapprochées,  et  formé  de  coton  pour  la  trame,  de 
lin  pour  la  chaîne. 

COTELLE  (Louis-Barnabe),  jurisconsulte  français,  né  à 
Montargis  en  1752,  mort  à  Paris  en  1827.  Il  fut  d'abord 
avocat,  puis  procureur  syndic  du  district  de  Gien  (1791), 
professeur  de  législation  à  l'école  centrale  du  Loiret  (1795), 
juge,  puis  conseiller  à  la  cour  d'Orléans.  En  1810,  il  obtint 
la  chaire  de  code  civil  à  la  faculté  de  Paris.  On  lui  doit, 
entre  autres  ouvrages  :  Traité  des  testaments  (l&Ol);  Traité 
analytique  des  droits  des  enfants  naturels  reconnus  (1812); 
Cours  de  droit  français  (1813);  Des  prixùlèges  et  hypo- 
thèques (1820);  Abrégé  du  cours  élémentaire  du  droit  de  la 
nature  et  des  gens  (1820);  Traité  des  intérêts  (1826).  —  Son 
fils,  Cotelle  (Toussaint-Ange),  né  â  Bténeau  (Yonne)  en 
1795,  mort  en  1879,  ancien  élève  de  l'Ecole  normale,  devint 
avocat  à  la  cour  de  cassation  en  1823,  puis  fut  nommé 
professeur  de  droit  administratif  à  l'Ecole  des  ponts  et 
chaussées  en  1831.  Il  a  composé  notamment  :  Cours  de 
droit  administratif  appliqué  aux  travaux  publics  (1835)  ;  Lé- 
gislation française  des  chemins  de  fer  (1864). 

COTENTIN  (lat.  Co7istantius  ager),  pays  de  France,  en 
basse  Normandie,  dans  le  département  de  la  Manche.  Il 
consiste  :  au  sud,  en  coteaux  et  plateaux  presque  partout 
schisteux  (silurien  et  dévonien);  au  centre,  en  prairies 
plantureuses  (prairies  de  CarentanJ  remplaçant  un  golfe 
de  la  mer;  au  nord,  en  une  presqu  île,  la  plus  grande  en 
France  après  la  Bretagne,  et  qui,  faite  également  de 
schistes  (et  de  granits),  plonge,  à  l'E.,  sur  la  baie  de  la 
Seine;  au  N-,  sur  la  mer  de  Cherbourg;  à  l'O.,  sur  le  flot 
d'où  sort  l'archipel  anglo-normand.  Les  masses  du  sud  et 
du  nord  sont  reliées,  au  couchant,  par  les  granits  et 
schistes  de  l'isthme  de  Portbail. 

Le  Cotcntin  est  double  :  les  herbages  de  Carentan  et 
presque  toute 
la  côte  orien- 
tale, alluvions 
et  lias,  sont  eu 
réali  té  Nor- 
mandie; 1 0 
Nord,  l'Ouest, 
avec  leurs  fa- 
laises hautes , 
escarpées,  par- 
ticipent plutôt 
delaBretagne. 
Le  caractère 
commun ,  c'est 
l'humidilc    du 

climat,  la  profusion  des  ruisseaux,  l'opulence  des  gazons, 
la  grâce  et  l'intimité  des  paysage. ,  la  mer  qui  mugit  sur 
330  kilomûtros  do  rive  rocheuse  ou  sablouneuso. 

—  Race  bovine  du  Cotentin.  C'est  une  variété  normande 
de  la  racD  bovine  «  jormaniqUe  "  (d  >  A.  Sansouj,  compro- 


Race  bovine  du  Cotentio. 


319 

nant  dos  animaux  de  grande  taille,  à  squelette  volumi- 
neux, à.  grusbo  tôte  courte,  au  large  mulle  do  couleur 
rosée.  I-es  muciueuses  des  paupières  sont  égalomeiit  ro- 
sées. Pelage  bnngô  à  fond  rougo  ou  jaune,  dautros  fois 
plus  ou  moins  mélangé  do  blaac.  Les  vaches  cotentines 
produisont  ou  forte  quantité  un  lait  excollont,  riclio  on 
bourre.  Los  jeunes  mules,  ùl'exceptujn  dos  reproducteurs, 
sont  ordinaireuiont  vendus  à  l'état  do  voaux. 

Los  antres  variétés  normandes  do  la  mômo  race  sont 
cellos  du  [lays  d'Auge,  du  pays  do  lîray,  du  pays  do  Caux. 

COTENTIN,  INE  (do  Coutances,  n.  de  villo),  personne 
née  dans  te  Cotontin,  ou  qui  habite  ce  pays.  —  Ces  Cotkn- 
Ti.NS.  (On  dit  plus  souvent  Cotbntinois,  oises.) 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient  au  Cotentin  ou  à  ses  habi- 
tants :   La  race  cotiintine. 

COTEPALIS  [II)  n.  m.  Etûtfe  légère  do  soie  et  de  poil 
de  ohévre. 

COTER  {rad.  cote)  v.  a.  Marquer,  suivant  l'ordre,  do 
lettres  ou  ao  numéros  :  Cotek  des  pièces,  itn  registre,  il  In- 
diquer, noter  :  Coter  des  notes  en  marge  d'un  livre. 

—  Comra.  et  lin.  Fixer  la  cote,  le  prix,  le  taux  :  Coter 
le  change,  un  emprunt,  il  Coter  une  valeur  mobilière,  une 
marchandise,  La  porter  à  la  cote,  n  Ecrire  on  toutes  lettres 
le  tolio  d'un  livre  de  comptabilité. 

—  Constr.  et  P.  et  chauss.  Indiquer  par  des  chiffres  sur 
un  plan,  une  carte,  une  coupe,  etc.,  les  hauteurs  corres- 
pondantes aux  divers  points  du  plan,  de  la  carte,  de  la 
coupe,  par  rapport  à  un  niveau  comparatif  donné. 

—  Mécan.  Indiquer  par  des  cotes  les  principales  dimen- 
sions d'une  machine  représentée  par  un  croquis  :  Croquis 

COTÉ. 

—  Dr.  anc.  Coter  un  procureur,  Sig^nifier  par  exploit  que  ce 
procureur  occupera  pour  celui  qui  a  fait  donner  l'exploit. 

—  Géod.  Noter  les  niveaux. 

—  Mar.  Coter  un  navire.  Le  faire  enregistrer  au  u  Veri- 
tas »  qui  détermine  sa  valeur  après  examen. 

Cote ,  ée  part.   pass.   du  v.  Coter,  ii  Projection  cotée. 
V.  la  partie  encycl. 
Se  coter,  v.  pr.  Etre  coté. 

—  Encycl.  Dans  la  méthode  des  projections  cotées,  les 
figures  sont  projetées  orthogonalement  sur  un  plan  dit  : 
plan  de  comparaison.  Ce  plan  est  généralement  choisi  de 
façon  que  tous  les  points  de  la  figure  à  représenter  soient 
situés  d'un  môme  côté.  Cette  méthode  convient  à  la  repré- 
sentation de  figures  très  étendues  ayant  peu  de  relief; 
elle  trouve  son  application  dans  les  épures  de  fortifica- 
tions, dans  les  tracés  de  routes,  de  canaux,  de  conduites 
d'eau  ou  de  gaz,  dans  les  cartes  géographiques  et  marines. 
Toutes  ces  représentations  se  désignent,  d'une  façon 
générale,  sous  le   nom  de  plans  cotés.   En  raison    de  la 

frande  étendue  des  ligures  représentées,  les  plans  sont 
ressés  à  une  échelle  donnée. 

Un  point  est  représenté  par  sa  projection  orthogonale 
sur  le  plan  de  comparaison,  et  par  un  nombre  appelé  cote, 
que  l'on  écrit  à  côté  de  cette  projection.  La  cote  exprime 
en  mètres  la  distance  du  point  au  plan  de  comparaison. 

Une  droite  est  représentée  par  sa  projection  et  par  les 
projections  des  points  de  cote  ronde,  c'est-à-dire  situés 
à  0,  l,  2, mètres  exactement  du  plan  de  comparai- 
son. Lorsqu'une  droite  est  définie  par  deux  points,  on 
détermine,  pour  la  représenter,  les  projections  de  ses 
points  de  cote  ronde;  c'est  ce  qu'on  appelle  graduer  la 
droite,  ou  marquer  son  échelle  de  pente.  La  pente  d'une 
droite,  c'est  le  rapport  de  la  différence  de  cote  de  deux  de 
ses  points  â  ia  distance  en  mètres  de  leurs  projections 
horizontales.  Lorsqu'une  droite  est  graduée,  sa  pente  est 
l'inverse  de  la  distance  de  deux  points  consécutifs.  Cette 
distance  s'appelle  intervalle.  La  pente  d'une  droite  est 
d'autant  plus  rapide  que  l'intervalle  est  plus  petit. 

Un  plan  est  représenté  par  une  ligne  de  plus  grande 
pente.  On  sait,  en  etfet,  qu'une  pareille  ligne  est  perpen- 
diculaire aux  horizontales  du  plau  considéré,  et  que,  par 
conséquent,  elle  suffit  pour  le  déterminer.  Pour  indiquer, 
sur  l'épure  terminée,  que  cette  ligne  représente  un  plan, 
on  douDle  sa  projection  d'une  parallèle  voisine;  on  y  joint 
souvent,  en  trait  rouge  ou  pointillé,  des  perpendiculaires 
menées  par  les  points  de  division  de  la  graduation.  Ces 
droites  représentent  alors  les  horizontales  de  cote  ronde 
du  plan. 

Pour  représenter  les  surfaces,  on  représente,  soit  les 
lignes  de  niveau  de  cote  ronde,  soit  les  lignes  de  profit. 

On  appelle  ligne  de  niveau  d'une  surface  son  intersec- 
tion avec  un  plan  horizontal.  La  projection  d'une  ligue  de 
niveau  est  égale  à  cette  ligne   dans    l'espace,  de  sorte 

Su'il  suffit  de  relever  par  la  pensée  les  lignes  de  niveau 
6  l'épure  à  leur  cote  correspondante  pour  avoir  une  idée 
assez  précise  du  relief  de  la  surface  représentée.  C'est 
ainsi  que  l'on  se  rend  compte  approximativement  des 
accidents  de  terrain  que  présente  lo  sol  do  la  Franco  on 
jetant  les  yeux  sur  la  carto  construite  par  les  officiers  de 
l'état-major. 

On  appelle  ligne  de  profil  l'intersection  d'une  surface 
par  un  plan  perpendiculaire  au  plan  de  comparaison.  On 
représente  les  lignes  do  profil  au  moyen  do  leur  rabatte- 
ment. Pour  mettre  on  valeur  les  variations  de  cote  des 
points  d'une  li^no  do  profil,  on  oniploio  une  échelle 
convenable,  difl'erente  do  celle  qui  concerne  la  projection 
horizontale.  Dans  les  tracés  do  routes,  on  a  recours  au 
profil  en  long,  dirigé  suivant  l'axe  do  la  route,  et  aux 
profils  en  travers,  qui  lui  sont  perpendiculaires. 

COTERAS  {ra)  ou  COTEREAUX  {rÔ)  n.  m.  pi.  Cordages 

3ui  relient  et  maintiennonC  on  place  les  tramuils  entre 
eux  eaux. 

COTEREAUX  (ro)  n.  m.  pi.  Routiers  faisant  partie  do 
CGito  soMatosquo  grossie  do  brigands  ot  d'aventuriers 
avides  de  pillage,  qui  ravageront  la  Franco  dans  la  se- 
conde moitié  du  xu*  siècle.  —  Un  cotkbkak. 

—  Encycl.  Lo  départ  de  Louis  VU  pour  la  croisade 
avait  favorisé  la  formation  ot  lo  déveleppomi-nt  de  bandes 
armées.  Selon  Hercule  Girault,  le  désir  do  piller  les  terre» 
des  seigneurs  partis  pour  la  croisade  aurait  été  l'origine 
du  mouvement.  Les  chefs  des  cotereaux  furent  Adémar 
de  Limoges,  Raymond  do  Turenne,  Sanche  do  Savagnac, 
Courbarau,  Raymond  Hrun.  Leurs  pillages  ot  forfaits 
furent  épouvantables.  En  1182.  ce  fut  un  obscur  artisan 
d'Auvergne,  lo  charpentier  Durant,  quo  Sun  biographe 
a  justement  appelé  un  a  précurseur  do  Jeanne  d'Arc  u, 
qui  organisa  contre  les  cotoroaux  les  associaliuiis  de  cnn- 
frôros  ou  so<'tatours  do  lu  paix  de  Mario,  bientôt  a[ipolos 
par  lo  peuple  los  capuchonnéa.  Ces  associations  no  tardé- 


COTENTIN  —  COTES-DU-NORD 


rent  pas  à  s'étendre  au  Berry,  à  l'Aquitaine  et  à  la  Pro- 
vence. Le  20  juillet  1183,  ù.  Dun-le-Roi,  sur  la  limite  des 
départements  actuels  de  l'Allier  et  du  Cher,  les  cotereaux 
furent  écrasés  par  les  capuchonnés.  Leur  chef,  Raymond 
Brun,  fut  tué  peu  après  (  10  août)  ;  et  bientôt,  Courbarau  fut 
fait  prisonnier  et  pendu  avec  cinq  cents  des  siens.  La  puis- 
sance des  cotereaux  était  anéantie. 

On  n'est  pas  fixe  sur  l'origine  du  mot  cotereau.  Les  uns 
le  font  venir  de  cultellarii  (porteurs  de  couteaux);  les 
autres  y  voient  une  désignation  etliniquo  comme  Braban- 
çons {Scoti,  Ecossais).  L  origine  de  beaucoup  la  plus  vrai- 
semblable est  dans  le  mot  co/e7'(a  (coteries,  quartiers),  qui 
servait  â  désigner,  dans  les  provinces  où  se  formèrent  les 
premières  bandes,  les  subdivisions  des  paroisses  rurales. 

COTEREL  ou  COTTEREL  {ko-te-rèl'  —  du  lat.  culter, 
couteau)  n.  m.  Coutelas  dont  étaient  armés  les  cotereaux. 

COTERET  ou  COTRET  (rè)  n.  m.  Nom  donné  à  deux 
pièces  principales,  en  bois  eu  métalliques,  qui  portent  les 
ensuples,  dans  le  métier  à  tapisserie  do  haute  lisse. 

GOTÉRIADE  n.  f.  Soupe  de  poissons.  V.  cotriade. 

COTERIE  {ri  —  rad.  cotier)  n.  f.  Anc.  dr.  Association 
de  villageois   tenant  ensemble  le  bien  d'un   seigneur  : 


cante  tournera  autour  du  point  0,  sera  une  ligne  droite. 
L'énoncé  de  ce  théorème  a  été  trouvé  dans  les  papiers  do 
Cotes  après  sa  mort,  par  son  ami,  le  physicien  R.  Smith, 
qui  en  donna  communication  â  Maclaurin.  Celui-ci  pro- 
posa du  théorème  deux  démonstrations,  l'une  géométrique, 
l'autre  algébrique,  et  en  fit  la  base  de  son  traité  :  De  li- 
nearum  geometricarum  proprietatibus  generalibus  ;  il  donna 
au  segment  OM  le  nom  de  moyenne  harmonique  entre  les 
autres  segments. 

CÔTES-D'ArEY  (Les),  comm.  do  l'Isère,  arrond.  et  à 
12  kilom.  de  Yienue,non  loin  du  Uhûno;  930  bab.  Fabrique 
de  cercles. 

Côtes-DU-NORD  (ntiPARTEsiENT  DEs),  formé  d'une 
partie  de  l'ancienne  province  de  Bretagne.  Il  est  compris 
entre  les  départements  du  Finistère.  Morbihan,  Ille-et- 
Vilaine,  et  baigné  au  N.  par  la  Manche.  Superficie  : 
6.886  kilom.  carrés. 

Ce  département  comprend  5  arrond.  :.Çflm/-Snewc,ch.-l., 
Dinan,  Guingamp,  Lannion,  Loudéac;  48cant.,  390  comm. 
et  une  population  de  616.074  hab.  Il  forme  le  diocèse  de 
Saint-Brieuc  et  Tréguier,  sutTragant  de  Rennes;  appar- 
tient au  10*  corps  d'armée,  ressortit  à  la  cour  d'appel  et 
à  l'académie  de  Rennes,  à  la  15"  conservation  des  forêts, 


Paysan  v«tu  du  cotcron  (xiv«  s,). 


Tenir  un  héritage  en  coterie,  il  Terre  vile,  héritage  chargé 
d'une  redevance  roturière,  ii  Toute  association  faite  par 
cotisation,  il  Association,  réunion  d'individus  qui  cabalent 
ou  intriguent  ensemble  dans  l'intérêt  do  chacun  d'eux 
ou  pour  défendre  et  faire  valoir  leurs  opinions  commu- 
nes :  Coterie  politique, 
littéraire. 

—  Pop.  Compagnon  , 
dans  le  langage  des  ou- 
vriers ,  et  particulière- 
ment des  maçons  :   Olié, 

la  COTIiBIEÎ... 

COTERON  ou  COTTE- 

RON(dimin.d6co(/e)n.ni. 
Vêtement  court  et  sans 
manches,  porté  par  les 
paysans  au  moyen  ûgo. 

Cotes  (Roger),  ma- 
thématicien ot  astronome 
anglais,  né  à  Burbach 
(Loicoster)  en  iG82,mort 
on  nifl  à  Cambridge, 
où  il  professait  depuis 
1706  l'astronomie  ot  la 
physique  expérimentale.  Newton  faisait  grand  cas  de  lui  ; 
il  disait  à.  propos  do  ses  recherches  sur  l'optique  :  «  Si 
Cotes  élit  vécu,  nous  saurions  çiuehiue  chose.  •  Cotes  ne 
donna  do  son  vivant  qu'une  édition  des  Principes  de  New- 
ton, avec  une  préface  où  il  défond  son  compatriote  contre 
les  cartésiens;  un  mémoire  sur  lo  météore  au  6  mars  1710, 
ot  un  autre  mémoire  d'analyse  intitulé  Logometria.  Ses 
oeuvres  posthumes  ont  été  publiées  sous  lo  titre  de  :  Har- 
monia  mensurarum  sive  analysia  et  synthesis  per  rationum 
et  anqulorum  mensuraa  promota  :  accedunt  alia  npuseula 
matfiematica  'Cambridge,  1722).  Lomonnicr  a  traduit  ses 
Lectures  sur  l'hydrostatique  et  la  pneumaiiuuo  sous  lo 
titre  de  :   Lt^çons  de  physique  expérimentale  {l^aris,   1740). 

Cotes  n'est  guère  connu  dans  les  écoles  quo  par  son 
ihôorômo  relatif  aux  racines  imaginaires  do  l'unité,  mais 
on  lui  doit  cette  proposition  beaucoup  plus  importante  : 
Si  d'un  point  O  quelconque,  pris  dans  îc  pian  d'une  courbe 
de  degré  m,  on  mène  une  droite  qui  coupe  ta  courbe  en  m 
points 

«I*  fli»  «»■•••'  «m. 
et  que  Von  conçoive  sur  cette  droite  le  point  M,  déterminé 
par  ta  condition    que  l'inverse  de  la   dtsiance   OM  ioit  h 
moyenne  arithmétique  de»  inverses  des  distances 

On,,  0«,.,..,  Ort^i 
lo  lieu  dea  poaitiona  qu'occupera  le  point  M,  lorsque  ia  aé- 


au  2'  arrondissement  maritime  et  à  l'arrondissement  mi- 
néralogique  de  Rennes. 

Le  territoire  du  département  dos  Côtes-du-Nord,  de 
formation  granitique  et  argileuse,  olfre  un  sol  peu  élevé, 
mais  fort  irrégulier.  Des  montagnes  traversent  le  dépar- 
tement de  l'E.  à  rO.  et  le  partagent  en  deux  versants  de 
largeur  inégale,  l'un  au  N.,  l'autre,  moins  large,  au  S. 
Le  point  culminant  est  le  mont  Menez  (340  m.),  qui  donne 
son  nom  à  toute  la  chaîne.  A  l'O.,  elle  se  bifurque  en  : 
monts  d'Arrée,  terminés  au  N.-C,  dans  le  Finistère,  et 
montagne  Noire,  finissant  au  S.O.,  dans  le  même  dépar- 
tement. Tout  le  département  est  couvert  de  coteaux  d  ali- 
gnement indécis.  Los  côtes,  longues  d'environ  250  kilom., 
sont  presque  partout  escarpées  et  présentent  un  grand 
nombre  de  baies;  quelques  grèves  ont  dos  sables  mou- 
vants. 

Lo  climat  dos  Côtos-du-Nord  est  très  humide,  comme 
celui  de  l'Angleterre  et  do  la  Hollande;  le  ciel  souvent 
gris  ;  les  vents  du  N.  et  du  N.-O.  dominent.  Peu  do  neiges, 
mais  pluies  fréquentes;  l'automne  est  la  saison  la  plus 
agréaole.  Les  écarts  de  température  sont  faibles. 

Ce  département  est  un  pays  de  petite  culture.  On  peut 
le  diviser,  au  point  do  vue  agricole,  en  deux  parties  :  lo 
littoral  et  l'intérieur.  A  l'intérieur,  partout  où  n'est  pas 
employé  ramondoment  des  sables  calcaires  ot  marins, 
l'ancienne  culture  subsiste  encore  sans  amélioration.  Lo 
pays  s'est  appauvri  mémo.  Los  landes,  très  vastes,  nour- 
rissent de  petits  bestiaux,  des  chevaux  maigres,  dos 
moutons  chétifs  et  des  chèvres.  Lo  reste  produit  :  seigle, 
avoine,  orge  ou  sarrasin.  I^a  pomme  de  terre  forme  sou- 
vent la  baso  do  ralimontatiou  des  habitants.  Lo  littoral 
embrasse   l'arrondi^somont  do  Lannion,   la  plus  grande 

fiartio  do  ceux  de  Saint-Brieuc  et  do  Dinan.  Là,  c'est  aussi 
a  petite  culture,  mais  très  active.  LanuMuIemont  calcaire 
(sables  marins  et  sables  faluniers  do  Tréfumol.  do  Saint- 
Juvat.  du  Quiou)  rend  lo  sol  complot.  On  cultive  le  fro- 
ment, l'orge,  le  lin,  lo  chanvre,  le  trèllo.  On  élève  lo  cheval 
avec  succès.  To'»s  les  progrès  s'y  voient  à  la  fois.  La 
culture  maraîchère  grandit  sur  la  côte  ot  exporto  ses  pro- 
duits à  Paris  ot  de  plus  en  plus  on  Angleterre,  par  tous 
les  ports.  Peu  d'arbres,  sauf  les  pommiers  à  cidro.  La 
fabrication  des  toiles  de  Bretagne  est  encore  importante. 
Dinan  fait  des  toiles  A  voiles  et  des  toiles  do  niénago. 
L'Industrie  linièro  çrandit.  On  oxnloito  aussi  dans  cotto 
contrée  le  granit,  Vardoiso,  le  saule  calcaire  ;  ou  y  voit 
dos  tuileries,  des  poteries,  des  papeteries,  dos  tannorlos, 
des  mégisseries,  un  haut  fourneau.  I-o  commorco  consiste 
surtout  en  produits  agricoles  ot  animaux.  La  pêche  est 
très  active,  ot  lo  département  arme  [wur  Torriv-Neuve  et 
l'Islande;  il  compte  «0  ports  dont  les  principaux  sont 
Dahuuoi,  Lo  Légué  (Saint  Driouc),  Biuic,  Paiuipol. 


Cothurnes  :    1.  Grec  ; 
2.  Romaio  ;  3.  Tragique. 


COTEUX  —   COTISATION 

GÔTEUX  (teû),  EUSE  adj.  Quî  est  relevé  en  forme  de 
côtes  saillantes. 

—  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  des  côtes,  dos  saillies  longi- 
tudinales. 

COTG.  Trigon.  Abréviation  de  cotangente. 

COTHEN  ou  KÔTHEN,  ville  d'Allemagne.  V.  Cœthen. 

COTHON  [gr.  kothôn,  mémo  sens)  n.  m.  Antiq.  gr.  Vase 
à  boire,  d'origine  lacédémonienne,  qui  était  employé  sur- 
tout par  les  marins  et  les  soldats  en  campagne.  (Le  co- 
thoD,  généralement  en  argile,  quel- 
quefois en  métal,  était  de  forme 
ronde,  avec  une  anse  courte  et  un 
rebord  épais,  recourbé  en  dedans 
pour  retenir  les  impuretés  de  l'eau.) 
Il  Port  creusé  à  main  d'homme; 
spécialement  le  port  de  Carthage. 

COTHONÉE.  Myth.  gr.  Femme 
d'Eleusis,     mère     de    Triptolème.  ^.otiion. 

COTHURNE  (du  gr.  kothornos,  même  sons)  n.  m.  Antiq. 
gr.  et  rom.  Espèce  de  brodequin  qui  couvrait  la  moitié  do 
la  jambe  et  se  laçait  par  devant,  ii  Se  disait  particulière- 
ment d'une  cbaussure  pourvue  d'une  épaisse  semelle,  dont 
faisaient  usage  les  acteurs  tragiques,  à  Athènes  et  à 
Rome,  pour  rehausser  leur  taille. 

—  Poétiq.  Genre,  style  tragique;  profession  d'auteur  ou 
d'acteur  tragique,  n  Chausser,  Prendre,  Mettre  le  cothurne, 
Composer,  ~jouer  des  tragédies; 
prendre  un  style  tragique,   élevé. 

Il  Cothurne  bourgeois.  S'est  dit  dans 
le  sens  de  drame ,  comédie  bour- 
geoise. 

—  Enctcl.  Antiq.  La  forme  du 
cothurne  variait  naturellement  sui- 
vant sa  destination.  D'une  façon 
générale,  c'était  un  haut  brodequin, 
lacé  par  devant,  qui  s'élevait  jus- 
qu'au milieu  de  la  jambe  et  était 
muni  d'épaisses  semelles.  On  don- 
nait souvent  le  nom  de  «  cothurne  » 
à  la  botte  des  cavaliers  ou  des  chas- 
seurs, comme  à  la  bottine  de  luxe 
des  rois  et  des  magistrats,  plus 
tard  des  empereurs.  En  Grèce,  on 
désignait  quelquefois  par  le  même 
terme,  coihomos,  le  haut  brodequin 
des  acteurs  tragiques  qui,  suivant  les  cas,  avait  d'ailleurs 
différents  noms.  C'est  seulement  chez  les  Romains  que  le 
cothurne  {cothumus)  a  été  considéré  comme  l'attribut 
symbolique  de  la  tragédie;  et  le  mot  a  conservé  ce  sens 
spécial  chez  les  modernes. 

COTHURNE,  ÉE  adj.  Qui  est  chaussé  du  cothurne. 

COTHURNIE  (ni)  OU  COTHURNIA  n.  m.  Genre  d'infu- 
soires  péritriches,  famille  des  vorticellidés,  comprenant 
des  formes  cuirassées,  fixées  au  fond  d'une  coque  pédon- 
culée  adhérant  aux  corps  étrangers.  {Les  cothurnies  vi- 
vent dans  la  mer  ou  les  eaux  douces;  le  cothurnia  astaci 
est  très  abondant  sur  les  branchies  des  écrevisses.  Des 
douze  espèces  de  ce  genre,  la  plupart  habitent  les  mers 
du  nord,  fixées  sur  les  bryozoaires  ou  les  algues.) 

GOTHURNO  (Bartolomeo  de),  cardinal  italien,  né  près 
de  Gênes,  mort  en  13S5.  Il  entra  dans 
l'ordre  des  franciscains,  fut  plus  tard  ar- 
chevêque de  Gênes  et  reçut  d'Urbain  VI 
le  chapeau  de  cardinal  en  1378.  Accusé 
d'avoir  voulu  assassiner  Urbain  VI  et 
mis  à  la  torture,  Cothurno  avoua,  fut 
emprisonné  dans  une  citerne,  puis  con- 
duit à  Gênes  et  jeté  à  la  mer,  enfermé 
dans  un  sac.  I!  avait  composé  plusieurs 
ouvrages  sur  la  théologie. 

COTICE  n.  f.  Pièce  héraldique,  qui  est 
une  bande  ou  une  barre  diminuée  de  lar- 

feur.  (On  a  appelé  cette  pièce  divise  en 
ande,  mais  le  terme  de  coiice  a  généralement  prévalu,  et 
sans  attribut  énoncé,  il  signifie  cotice  en  bande;  lorsque 
c'est  une  barre  diminuée,  il  faut  dire  co- 
tice en  barre.) 

COTICÉ,  ÉE  adj.  En  T.  de  blas..  C'est 
le  barré  ou  le  bandé,  quand  le  nombre 
des  partitions  est  porté  à  dix  au  plus  (à 
condition  de  rester  pair). 

COTI-CHIAVARI.  comm.  de  la  Corse, 
arr.  et  à  16  kilora.  d'Ajaccio,  non  loin  de 
la  Méditerranée;  1.597  hab.  Pénitencier 
agricole  (à  Chiavari). 

COTICULE  flat.  colicuîa;  de  cos,  cotis, 
pierre  à  rasoir)  n.  f.  Antiq.  Petit  mortier 
fait  avec  lapierre  dure  dont  on  fabriquait 
les  pierres  à  rasoirs,  ii  Pierre  de  touche. 

—  Miner.  Sorte  de  schiste  cristallin  à  ^rain  très  fin, 
composé  pour  les  deux  tiers  environ  do  petits  cristaux  de 
grenat  spessartine.  dont  les  plus  gros  ont  à  peine  2  cen- 
tièmes de  millimètre  de  diamètre.  (On  en  fait  des  pierres 
à  aiguiser  ou  pierre  à  rasoirs.)  Syn.  novaculite. 

COTIDAL,  ALE,  AUX  adj.  Se  dit  d'une  courbe  passant 
par  tous  les  points  où  la  marée  a  lieu  à  la  même  heure. 

COTŒR  (ii-é),  ÈRE  [do  l'anc.  franc,  cote,  cabane]  adj. 
Ane.  coût.  Se  aisait  des  héritages  censuels,  non  nobles,  et 
des  terres  tenues  en  coterie  :  Terre  cotii;iîe.  Le  bien  cotii:r 
était  possédé  par  une  communauté  moijennant  le  cens  qu'elle 
payait  à  son  seigneur.  (Butel.)  n  So  disait  des  paysans 
associés  pour  tenir  un  bion  en  coterie  :  Paysans  cotiers. 
Hommes  coi\FAi.%.\\  Juges  cotiers.  Hommes  cotiers  qui  ju- 
geaient certaines  causes  soumises  ù.  la  justice  de  leur 
seigneur. 

CÔTIER  {ti-é),  ÈRE  [rad.  côte]  adj.  Qui  se  rapporte  aux 
côtes,  qui  a  lieu  sur  les  côtes,  près  do  la  côte  :  Communi- 
cations cÔTiÊRES.  Pêche  cÔTifeRE.  Batteries  côtières.  ii 
Fleuve  côtier,  Fleuve  qui  a  pou  de  longueur  et  dont  la 
source,  par  conséquent,  est  peu  éloignée  do  la  cote. 

—  Archéol.  Amas  cotiers.  Nom  donné  primitivement  aux 
amas  préhistoriques  de  débris  do  victuailles,  auxquels  sont 
mêlés  des  instruments  do  silex,  que  l'on  trouve  sur  les 
côtes  danoi.sos  du  Cattégat  et  do  la  Baltique,  en  Ecosse, 
dans  l'Amôriquo  du  Sud,  en  Portugal  et  quelques  autres 


D'argent    â   une 
cotice   de  sinople' 


Coticé  de  Tingt 

pièces  d'argent  et 

de  sinopie. 


pays,  et  qu'actuellement  on  appelle  kjœkken-maddings 
(débris  de  cuisine),  d'après  le  nom  donné  par  les  archéolo- 
gues danois. 

—  n.  m.  Sur  une  ligne  d'omnibus,  etc.,  Cheval  de  ren- 
fort pour  monter  les  côtes,  n  Homme  chargé  do  l'atteler. 
Il  Bâtiment  qui  suit  les  côtes,  caboteur  : 

Un  côtit!r  de  Léon,  avec  toute  sa  charg-e. 
Par  un  matin  d'automne  allait  prendre  le  large. 

Brizecx. 

CÔTIÈRE  n.  f.  Suite  de  rivages,  de  côtes  :  Croiser  sur 
la  côTiÈRK.  (Vx.)  Il  Coteau.  (Vx.) 

—  Agric.  Pente  sufrisamment  douce  pour  Être  labourée 
à  la  charrue. 

—  Constr.  Bloc  de  pierre  placé  de  chaque  côté  d'un  four 
de  forge,  n  chacun  des  pilastres,  aux  côtés  d'une  cheminée, 
quand  le  tuyau  fait  saillie.  (On  dit  également  costière.) 

—  Hortic".  Syn.  do  ados. 

—  Teclm.  Chacune  des  deux  parties  du  moule  servant  à 
couler  les  tuyaux  de  plomb,  ii  Planche  sur  laquelle  on  pose 
le  grain  dans  les  brasseries. 

COTIÈREMENT  (rad.  cotier)  adv.  Ane.  dr.  En  coterie  : 
Tenir  cotièrkment  un  héritage. 

COTIGNAC  {gna  [gn  mil.]  —  du  provenç.  coudougnat,  dé- 
rivé de  coudougn,  coing,  qui  vient  du  lat.  cotoneus,  même 
sens)  n.  m.  Confitures  de  coings,  confitures  d'oranges  :  Les 
coTiGNACS  d'Orléans.  Il  Conserve  de  coings  au  vin  blanc. 

—  Cotignac  de  Bacchus.  S'est  dit  longtemps  pour  Fro- 
mage. 

GOTIGNAC,  ch.-l.  de  cant.  du  Var,  arr.  et  à  20  kilora. 
de  Brignoles,  non  loin  de  la  Cassole,  affluent  de  l'Argens; 
2.292  hab.  Culture  du  mtîrier.  Filatures  de  soie,  tanneries  ; 
fabrique  de  chapeaux  de  feutre.  Aux  environs,  sur  une 
colline,  l'église  de  Notre-Dame-de-Gràce,  —  pèlerinage 
autrefois  très  fréquenté,  —  fondée  en  1519  et  visitée,  en 
1663,  par  Louis  XIV  et  Anne  d'Autriche.  —  Le  canton  a 
5  comm.  et  6.740  hab. 

COTIGNAGENQUE  {gna-sink'  [gn  mil.])  n.  f.  Hortic.  Va- 
riété de  figue  blanche. 

COTIGNELLE  {gnèV  [gn  mil.])  n.  f.  Infusion  spiritueuse 
de  coings. 

COTIGNOLA,  bourg  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Ravenne]), 
sur  le  Senio,  affluent  du  Pô  di  Primaro  ;  6.500  hab.  Tui- 
leries. 

COTIGNOLA.  Biogr.  V.  Jocbmds. 

GOTIJA,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Michoacan),  sur  le 
lac  de  Tacascuaro;  6.560  hab. 

CÔTIL  n.  m.  Dans  l'ouest  de  la  France,  et  particu- 
lièrement en  Normandie,  Flanc  d'une  colline  de  peu  d'élé- 
vation. 

GOTILLAS  (Las  Torres  de),  comm.  d'Espagne  (Murcie 
[prov.  de  Murcie];,  sur  le  rio  côtier  Segura;  2.200  hab. 

COTILLON  (//  mil.  —  dimin.  de  cotte)  n.  m.  Jupon,  cotte 
ou  jupe  que  portent  les  femmes,  le  plus  ordinairement 
par-dessous  une  robe  :  Cotillo.n  de  flanelle.  (Se  dit  sur- 
tout des  jupons  des  paysannes.) 

—  Pop.  Se  dit  d'un  homme  cancanier,   indiscret. 

—  Fam.  Femme,  femmes  en  général  :  Aimer  le  cotillon. 
Il  Faire  danser  te  cotillon.  Battre  une  femme,  n  Généraux 

de  cotillon.  S'est  dit,  au  xviii*  siècle,  des  généraux  faits  par 
l'influence  d'une  des  maîtresses  du  roi. 

—  Chorégr.  Autref.,  Sorte  de  branle  à  quatre  ou  huit 
personnes,  que  Ton  exécutait  en  dansant,  il  Auj.,  Danse 
accompagnée  de  jeux.  V.  la  partie  encycl. 

—  Jeux.  A  la  guinguette.  Cartes  qui  restent  après  la 
donne,  et  que,  dans  les  autres  jeux,  on  appelle  communé- 
ment "  le  talon  n .  n  Une  des  chances  du  même  jeu.  il  Boîte 
ou  corbeille  qui  est  destinée  à  recevoir  les  mises  pour 
cette  chance,  il  Bemuer  le  cotillon,  Mêler  les  cartes  du 
talon  et  y  prendre  une  carte  en  échange  do  celle  qu'on  a 
écartée. 

—  Pêch.  Large  pantalon  en  toile,  que  les  pêcheurs  de 
la  Manche  mettent  pour  aller  à  la  mer. 

—  Encycl.  Chorégr.  Le  cotillon  contemporain  se  com- 
pose de  danses  variées  et  de  scènes  mimées,  par  les- 
quelles on  termine  généralement  un  grand  bal.  Il  com- 
portait primitivement  un  certain  nombre  de  figures  en 
quelque  sorte  classiques,  parmi  lesquelles:  Ze  Berceau,  les 
Cercles  ju7}ïeaux,  le  Chapeau,  la  Chasse  aux  mouchoirs,  les 
Colonnes,  la  Contredanse,  la  Corbeille,  la  Course,  les  Dames 
'issises.  les  Fleurs,  la  Mer  agitée,  ta  Phalange,  les  Quatre 
coins,  les  Bonds,  le  Sergent,  te  Miroir,  le  Masque,  la  Trom- 
peuse, etc.  Ces  figures  tendent  à  disparaître  peu  à  peu 
pour  être  remplacées  par  des  jeux  avec  accessoires,  pres- 

âue  toujours  accompagnés  d'une  distribution  de  souvenirs  : 
eurs,  tambourins  minuscules,  etc.  Le  cotillon  est  conduit 
par  un  couple,  cavalier  et 
dame. 

COTILLONNER  [ti-llo-né 
[Il  mil.]  V.  n.  Fam.  Danser  le 
cotillon. 

COTILLONNEUR  {ti-llo- 
neur  [Il  mll.j),EUSE  n.  Per- 
sonne qui  danse   le  cotillon. 

COTIN  (  du  lat.  coiinus, 
même  sens)  n.  m.  Econ.  rur. 
Dans  l'ouest  do  la  France, 
Petite  étable  où  l'on  tient 
enfermé  le  veau  qui  vient 
d'être  sevré. 

—  Bot.  Un  des  noms  vul- 
gaires du  fu.stet.  V.  coTiNDS. 

GOTIN  (l'abbé  Charles), 
H  prédicateur  et  poète  des  plus 
galants  d'entre  ceux  qui  ont 
lu  et  su  la  légende  des  ruel- 
les "I,  comme  Te  dénomme  le 
Catalogue  de  la  Bibliothèque  du  Box. WïïB.qmit'Po.vïSQu  1604, 
fut  élu  membre  de  l'Académie  française  en  1055,  reçut  en 
1664  une  pension  do  douze  cents  livres  et  l'abbaye,  d'ail- 
leurs imaginaire,  do  Montfronchel,et  mourut  en  1682.  "As- 
sez bien  fait,  au  témoignage  de  Hichelet,  do  médiocre  taille, 
toujours  fort  propre,  avec  une  perruque  blonde  et  bien 
frisée,  il  avait  les  yeux  vifs,  le  visage  rond  et  l'humeur 
agréable.  »  Homme  du  mondo,  il  fréquenia  l'hôtel  do  Lon- 

8  —  01 


rr^ 


■7 


Abbé  Cotiu, 


Cotinga. 


320 

gueville,  celui  de  Nevers  et  celui  de  la  Grande  Mademoi- 
selle, où  se  réunissaient  les  anciens  hôtes  de  la  marquise 
de  Rambouillet.  On  l'admirait  pour  ses  petits  vers,  ses 
énigmes,  ses  rondeaux,  ses  lettres,  qu'il  a  recueillis  dans 
ses  Œuvres  galantes  (1663-1665),  son  Recueil  d'énigmes 
(16-16),  ses  CEuvres  ïne7ëes  (1659).  Mais  ce  bel  esprit  pré- 
cieux, que  Somaizea  catalogué  sous  le  nom  de  Cliti- 
PHON,  était  en  outre  un  théologien,  un  philosophe,  un  sa- 
vant. Sa  Jérusalem  désolée  (1634),  sa  Vie  du  philosoplie 
chrétien  {IGbi),  son  Traité  de  l'âme  immortelle  (1655),  sa 
Paraphrase  du  cantique  des  cantiques  (1660)  expriment  de 
hautes  idées,  et  son  Oraison  funèbre  d  Abel  Servien,  pro- 
noncée dans  l'église  des  Billettes,  le  montre  orateur  élo- 
quent. Comme  prédicateur,  il  est  serré,  précis,  volontai- 
rement sec  ;  comme  littérateur,  il  fut  en  butte  aux  traits 
de  Ménage,  déchaîné  par  M""  de  Scudéry,  et  contre 
lequel  il  publia  la  Ménagerie  (La  Haye,  1660);  de  Mo- 
lière, qui  le  joua  dans  le  Trissotin  des  Femmes  savantes; 
de  Boileau  qui  le  prit  pour  une  de  ses  victimes  et  auquel 
il  riposta  par  la  Critique  désintéressée  (1666).  Le  sati- 
rique disait  de  lui  : 

Cotin.  à  ses  sermons,  traînant  toute  la  terre. 
Fend  des  flots  d'auditeurs  pour  aller  ii  sa  chaire. 

Qui  méprise  Cotin  n'estime  point  son  roi 
Et  n'a,  selon  Cotin,  ni  Dieu,  ni  foi,  ni  loi. 

Dans  l'application,  ces  deux  derniers  vers  si  mordants 
sont  dirigés  contre  ceux  qui  ont  la  sotte  prétention  de  met- 
tre leur  nullité  à  l'abri  d'un  nom  ou  d'une  chose  générale- 
ment respectée. 

Cotin  paraît  valoir  mieux  que  la  réputation  que  lui  firent 
ces  redoutables  ennemis. 

COTINEAU  {no)  OU  COTTIMO  n.  m.  Impôt  prélevé  par  les 
consuls  français,  dans  le  Levant,  sur  les  navires  de  leurs 
nations,  pour  les  avances  qu'ils  leur  font  et  pour  acquitter 
certains  droits  administratifs. 

COTINGA  n.  m.  Genre  d'oiseaux,  type  de  la  tribu  des 
cotmgiués,  comprenant  des  formes  à  bec  aplati  à  la  base» 
denté  au  bout,  emplumé  jus- 
qu'aux narines. 

—  Encycl.  Les  cotingas 
sont  de  taille  médiocre;  leur 
livrée,  ordinairement  écla- 
tante, de  couleurs  tranchées, 
les  fait  rechercher  pour  l'oi- 
sellerie et  la  plumasserie;  on 
en  connaît  plus  de  vingt  es- 
pèces, réparties  dans  huit 
sous  genres;  toutes  habitent 
les  forêts  des  contrées  chau- 
des de  l'Amérique. 

COTINGIDÉS  [ji]  n.m.pl. 
Famille  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  comprenant 
ceux  qui  ne  sont  pas  orga- 
nisés pour  chanter,  dont  le 
plumage  souple  est  varié  de 
gris  et  de  brun,  ou  de  teintes  brillantes;  dont  les  pieds 
sont  larges  et  courts,  le  bec  élargi  à.  sa  base.  (Les  cotin- 
gidés  sont  voisins  des  manakins  et  des  brèves,  mais  leur 
régime  est  frugivore  ;  ils  habitent)  l'Amérique,  et  se  sub- 
divisent en  quatre  tribus  :  tityrînés,  cotinginés,  lipanginés, 
gymnodérinés.)  —  Un  cotingidé. 

COTINGINÉS  (ji)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux,  famille  des 
cotingidés,  renfermant  les  cotingas  proprement  dits,  ré- 
partis dans  les  genres  :  phibalura,  cotinga,  ampelion.  — 
Un  coTi:,"GiNÉ. 

COTINIS  {nlss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  la- 
mellicornes, famille  des  scarabéidés,  tribu  des  cétoniinés, 
comprenant  des  cétoines  voisines  des  gymnetis,  et  ca- 
ractérisées par  leur  chaperon  cornu  dans  les  deux  sexes, 
leur  saillie  sternale  piate.  (Les  cotinis  habitent  l'Améri- 
que et  sont  surtout  répandus  dans  les  régions  chaudes  ;  on 
en  connaît  une  vingtaine  d'espèces.) 

COTINUS  inuss)  n.  m.  Syn.  de  RHns,  nom  latin  du  sumac 
fustet,  vulgairement  appelé  arbre  à  perruques. 

GOTIQUE  [tik')  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  co- 
quille univalve,  très  belle  et  blanche,  que  l'on  appelle  aussi 

CYPRÉE, 

COTIR  {d'un  radical  latin  cutere,  frapper  [entrant  en 
composition  dans  percuter el^v.  a.  Cesser,  heurter  du  front. 
(Vieux.)  Il  Meurtrir,  en  parlant  des  fruits  :  La  grêle  cotit 
les  fruits. 

—  V.  n,  So  dit,  en  Bretagne,  pour  Pétiller,  claquer,  pro- 
duire des  bruits  successifs  et  rapprochés  :  Le  sel  cotit 
da/is  le  feu.  n  Dans  l'ouest  et  dans  le  centre  de  la  France, 
on  emploie  le  même  mot  dans  le  sens  de  Jaillir  :  Enfant 
qui  s'amuse  à  faire  cgtir  de  l'eau  sur  ses  camarades. 

Se  cotiv,  V.  pr.  Devenir  coti,  être  meurtri. 

COTISABLE  adj.  Qui  peut  être  soumis  à  une  cotisation. 

COTISATION  (sï-oï()n.  f.  Action  de  se  cotiser:  Souscrire 
par  COTISATION.  Il  Quote-part  de  chacun  de  ceux  qui  se 
sont  cotisés  :  Payer  sa  cotisation.  Il  Imposition  faite  par 
cûto  :  Le  rôle  des  cotisations. 

—  Encycl.  Dr.  Cotisations  municipales  et  particulières. 
Sommes  fournies  parles  communes,  les  étabnssementsde 
bienfaisance  et  les  particuliers,  pour  l'acquittement  de 
certaines  dépenses  d'intérêt  commun,  aux  trésoriers- 
payeurs  généraux  qui  les  versent  aux  ayants  droit,  au 
moyen  de  mandats  sur  leurs  caisses  délivrés  par  les  pré- 
fets. Cette  définition  fait  connaître  le  but  des  cotisations. 
Il  est  des  dépenses  supportées  par  toutes  les  communes, 
comme  les  frais  de  registres  de  l'état  civil,  de  confection  de 
matrices,  rôles,  avertissements,  d'impressions,  de  timbres, 
ou  assez  générales  pour  en  intéresser  un  grand  nombre 
dans  un  même  département,  dont  le  règlement  serait  oné- 
reux pour  les  créanciers,  si  elles  ne  pouvaient  s'acquitter 
qu'au  bureau  de  chacun  de  leurs  receveurs.  Pour  suppri- 
mer la  multiplicité  des  démarches  et  faire  bénéficier  les 
communes  des  réductions  qu'une  commande  collective 
administrative  peut  leur  procurer,  le  trésorier-payeur 
général  centralise  toutes  les  sommes  dues,  et  paye  direc- 
tement les  fournisseurs  ou  créanciers. 

Les  dépenses  qui  peuvent  être  acquittées  par  voie  do 
cotisation  sont  déterminées,  limitées.  La  nomenclature  en 
est  arrêtée  entre  les  ministres  de  l'intérieur  et  des  finances. 
Aucune  autre  ne  peut  y  être  ajoutée  sans  leur  accord. 


321 

COTISER  (rad.  cote)  v.  a.  Imposer  par  cote,  régler  la 
quote-part  de  :  Cotiskr  quelqu  un  à  (juinze  francs.  (Vx.) 
[No  s'emploie  gut^va  que  eomino  verbe  pronominal.) 

Se  cotiser,  v.  pr.  Fixer  la  (luoto-i)art  do  chacun  dans  une 
dépense  commune  :  Se  conSKit  /loiir  donner  une  fête,  il  Se 
taxer,  s'imposer  soi-mômo  ;  /(  faut  que  chacun  sk  cotise 
selon  ses  facultés.  (Acud.)  —  Fig.  S'associer,  mettre  ses 
ressources  en  commun,  coopérer  on  coniEnun  à  quelque 
chose  :  Si:  cotiskr  pour  avoir  une  idée. 

COTISSES  n.  f.  pi.  Nom  donné  aux  entaittes  entre  les- 
quelles on  lait  passer  los  lils  do  la  chaîne  dos  lustrines. 

COTISSURE  {li-sur^  —  rad.  colir)  a.  f.  Meurtrissure  sur 
un  Iniit  :  La  COTISSURE  empêche  que  les  fruits  soient  de 
i/arde.  (.\ead.) 

COTNARI,  comm.  de  Roumanie  (district  de  Jassv): 
3.000  hab.  •'  ' 

COTO  n.  m.  Nom  d'une  écorce  provenant  de  Bolivie,  et 
qui  jouit  do  propriétés  antidysontériquos. 

COTOCACHE  ou  COTOCACHI,  ville  de  la  république  de 
rEquateur  (prov.  d'Imbabura),  sur  le  rio  Mira,  au  pied  du 
volcan  de  Colocacki  (4.966  m.)  ;  -i.soo  hab. 

COTOGÉNINEO,;)  n.f.  Corps  neutre,  C"  H"  O-,  obtenu 
en  laisant  reagir  la  potasse  en  fusion  sur  la  leucotiue. 

COTOÏNE  n.  f.  Principe  extrait  du  coto. 

—  Enovcl.  La  coloïnc,  C"  H"  O',  s'extrait  du  coto  par 
I  éther  ;  elle  se  cristallise  en  aiguilles  jaunâtres,  fusibles 
à  130»  ;  elle  est  soluble  dans  la  plupart  des  dissolvants. 
Vers  la  lin  de  la  cristallisation  dans  l'eau,  il  se  dépose 
une  dicotoine  C"  H"0",  provenant  de  la  réunion  de  deux 
molécules  avec  élimination  d'eau.  Une  autre  variété  d'é- 
corco  a  donné  de  la  paracotoine,  de  la  leucotine,  do  l'tni- 
drocotoine  et  divers  autres  principes. 

COTOIRE  ou  COTTOIRE  (to-ar)  n.  f.  Archéol.  Lacet  de 
passementerie  et  collier  étroit  ayant  la  l'orme  d'un  cordon 
(expression  on  usage  aux  xvi"  et 
XVII'  s.)  [Au  contraire  des  hauts  car- 
cans et  jaserans  d'orfèvrerie,  qui  en- 
cerclaient le  cou  jusqu'aux  mâchoires, 
les  cottoires  couraient  autour  du  cou 
ou  retombaient  sur  les  épaules  comme 
de  fines  chaînes,  auxquelles  étaient 
suspendus  des  joyaux. j 


Cotoire. 


COTON  (  de  l'arabe  qothon,  même 
sens)  n.  m.  Sorte  de  bourre  qui  enve- 
loppe les  semences  du  cotonnier,  il  Fil 
ou  étoffe  que  l'on  fabrique  avec  cette 
matière  :  Coton  lavé  et  empesé. 

—  Par  anal.  Duvet  qui  recouvre  les 
feuilles  de  certaines  plantes,  ou  qui 
ressemble  au  coton,  ii  Duvet  qui  couvre 
le  corps  des  oiseaux  avant  qu'ils  aient  des  plumes,  n  Poil 
follet  qui  vient  aux  joues  et  au  menton  des  adolescents. 

—  Par  ext.  Cotonnier,  plante  qui  produit  le  coton  :  La 
culture  du  coton  a  enrichi  tes  Etals-Unis. 

—  Fig.  Mollesse,  faiblesse,  douceur  excessive,  vie  molle  ■ 
Elever  ses  enfants  dans  du  coton,  dans  une  botte  à  coton. 
Se  mettre  dans  du  coton. 

—  Pop.  Embarras,  peine,  difficulté  :  Métier  bien  pané 
mais  oiJ  di/  a  du  coton.  11  Bataille,  coups  échangés  :  //  v  a 
eu  du  COTON  à  la  barrière. 

—  Jeter  son  coton,  du  coton.  Se  dit  d'étoffes  communes, 
qui  se  couvrent  d'une  espèce  de  bourre  ou  de  duvet. 

—  Loc.  fam.  Jeter,  Filer  un  mauvais  coton,  un  vilain  co- 
lon. Etre  atteint  dans  sa  santé,  son  crédit,  sa  réputation. 
11  Avoir  du  coton  dans  les  oreilles.  Etre  sourd,  insensible 

à  certaines  influences.  Il  Porte-coton,  Valet  de  garde-robe 
et,  fig..  Vil  complaisant.  ' 

—  Cliim.  Coton-.poudre.  V.  ce  mot. 

--  Comm.  Co(07i  en  laine.  Coton  brut,  tel  qu'on  le  re- 
cueille, n  Coton-cordonnet.  V.  ce  mot. 

—  Teclin.  Coton  de  verre,  Nom  donné  à  dos  fils  do  verre 
très  fins  i[ui,  par  suite  de  leur  ténuité  et  de  leur  flexibi- 
lité, ont  l'apparence  de  fils  do  coton. 

—  Encïcl.  Techn.  L'obtention  du  colon  filé,  tel  qu'on 
le  vend  dans  le  commerce,  nécessite  les  opérations  sui- 
vantes :  en  pre- 

mier  lieu,  on 
procède  au  bat- 
tage et  à  l'ou- 
vrage du  coton 
brut  sortant  des 
balles,  A  l'aide 
de  m  a  c  II  i  n  e  s 
dites  ouvreuses, 
dans  le  but  de 
diviser  les  libres 
végétales  forte- 
ment pressées, 
en  môme  temps 
que  de  les  débar- 
rasser des  impu- 
retés qui  les  ac- 
compagnent tou- 
jours. Ensuite, 
ces  fibres  sont 
envoyées  aux 
cardes,  qui  ter- 
minent leur  net- 
toyage et  les 
transforment  en 
uno  nappe  conti- 
nue.  Ij' étirage 
succède  au  car- 
dage  ;  il  rend  les 

HnlelÂfL^fj!' r""  "T'  """  »"'■'"'' par  dos  glissements 
suctesbilb  dos  divers  brins,  et  diminue  l'épaisseur  et  la 
largeur  do  la  nappe,  qu'il  transforme  en  ruban. ITmoven 
du 'S';n-''en"f-'""''"J';c""  .■"''Sntariso  encore  l'ens"ni'do 
au  ruban  en  faisant  définitivement  disparaître  les  der- 
roîk  n'^ïi';','■"^■  1°"'  ''«"l'ulsion  avait  ïésisté  aux  anpa- 
côûïtn'ilî  l'i2"''-  '"  PO'e"^»  o-lûv»  aussi  les  littos 
courtes  ot  los  nœuds  qui  ont  pu  se  produire. 

Au  sortir  des  poigneusos,  lo  ml 
nouveau  par  \os  élirenses,  qui  régularisent  son  épni.ssoirr 
on  1  amène  alors  aux  bancs  à  broches,  qui  tordont  le  ru- 


est  rendue  plus  grande  encore  par  le  passage  des  ru- 
bans amincis  aux  métiers  a  filer,  travail  qui  s'exécuto  au- 
tomatiquement au  moyen  du  métier  self-aclinn,  à  l'aide 
duquel,  en  môme  temps,  le  fil  se  trouve  retordu.  Cette  opé- 
ration constitue  lo  filai/e  proprement  dit.  Il  est  déjà  pos- 
■siblo  de  se  servir  industriellement  du  fil  de  coton  sortant 
des  métiers  à  filer;  cependant,  la  jihipart  du  temps,  ces 
nis.qui^sont  simples,  subissent  deux  à  deux  un  nouveau 
retors.  Il  no  reste  plus,  dès  lors,  qu'à  apprêter  ces  fils, 
les  gazer  ou  les  vaporiser,  avant  de  les  livrer  au  tissaue 
A.  1  origine,  le  travail  s'exécutait  à  la  main,  depuis'  lo 
battago  jusquau  filage.  On  n'avait  ainsi  que  des  fils  très 
gros,  dont  1  emploi  était  limité  i  la  formation  de  la  trame 
detoHes  communes,  connues  sous  le  nom  de  futaines  Les 
uns  attribuent  à  Thomas  Higgs  l'invention  du.Vull  Jenn:/ ■ 
d  autres,  au  contraire,  attribuent  à  l'Anglais  Samuel  Cromp- 
ton  la  découverte,  en  17G9,  de  ce  premier  banc  à  broches. 
Successivement,  Hargraves,  puis  Richard  Arkwright  amé- 
liorèrent ce  matériel  mécanique  primitif.  En  ms,  Cromp- 
ton  le  perfectionna  do  nouveau.  Bodmer  do  Manchester 
inventa  à  son  tour,  en  1824,  le  métier  à  filer  continu.  Vers 
18..0,  enfin,  los  peigneuses  mécaniques,  duos  à  Heilmànn 
firent  leur  apparition,  complétant  ainsi,  en  quoique  sorte' 
I  ensemble  des  machines  usitées  pour  le  travaildu  coton 
J  usqu  à  nos  jours,  ce  matériel  a  subi  de  nombreux  et  conti- 
nuels perloctionnements.  On  se  sert,  aujourd'hui,  des  mé- 
tiers à  tisser  mécaniques. 

Coton  (Pierre),  jésuite  et  prédicateur  français,  né  à 
iNeronde  en  I-orez  en  1561,  mort  à  Paris  en  1626.  Il  se 
distingua  d'abord  par  son  zèle  et  son  éloquence  dans  les 
missions  que  les  jésuites  donnaient  alors  au  sein  des  prin- 
cipales villes  du  midi  de  la  France.  Sa  parole  convertit 
au  catholicisme  M»«  do  Créqui,  fille  du  maréchal  de  Les- 
diguières.  Celui-ci  le  fit  connaître  au  roi  Henri  IV  qui  le 
mit  au  nombre  de  ses  amis.  C'est  sur  ses  instances  que  lo 
roi  permit  aux  jésuites  do  rétablir  leur  maison  professe 
de  Pans  ;  il  le  prit  pour  confesseur  en  1608.  On  raconte 
qu  11  reprochait  au  Béarnais  de  jurer  souvent,  et  notam- 
ment de  dire  Jarnidieu  (Je  renie  Dieu).  L'habile  jésuite 
proposa  au  roi  de  remplacer  cette  exclamation  par  Jarni- 
coton  ha.  variante  plut  à  Henri,  et  le  juron  devint  dès 
ors  à  la  mode.  Humble  et  désintéressé,  le  P.  Coton  refusa 
I  archevêché  d  Arles  et  lo  chapeau  de  cardinal.  Après  la 
mort  de  Henri  IV,  Marie  do  Médicis  lui  confia  la  direc- 
tion do  la  conscience  du  jeune  Louis  XUI.  Eloigné  de  la 
cour  par  de  Luynes  et  Richelieu,  il  fut  d'abord  recteur 
du  collège  de  Bordeaux,  puis  provincial  à  Paris.  Il  a  laisse 
do  nombreux  ouvrages  :  VInstitulion  catholique  (icio)- 
.Sermons  sur  les  principales  et  les  plus  difficiles  matières  de 
la  /-O!  (1617);  Genève  plagiaire  (1618),  etc.  En  1610,  il  avait 
publié  la  Uttre  déclaratoire  de  la  doctrine  des  Pères  jésui- 
tes, pour  disculper  sa  compagnie  de  toute  complicité  dans 
1  assassinat  de  Henri  IV. 

COTONAL  (rad.  colon)  n.  m.  Magistrat  qui,  dans  les 
ludes  Irançaises,  jugeait  les  affaires  criminelles. 

COTON-CORDONNET  [do-né]  n.  m.  Coton  à  coudre 
auquel  le  retors  est  donné  en  sens  contraire  du  tors  des 
fils  simples. 

COTONÉA  n.  m.  Ane.  nom  du  cognassier. 

COTONÉASTRE  (a^str)  n.  m.  Arbrisseau  de  la  famille 
des  rosacées,  tribu  des  pyrées,  qui  comprend  quatre  espè- 
ces croissant  dans  les  régions  montagneuses  do  l'Eurooe 
et  de  1  Asie.  ^ 

COTONISER  (SE)  v.  pr.  Devenir  semblable  à  du  coton 
mou,  sans  ressort. 

COTONNADE  [to-nad')  n.  f.  Etoffe  fabriquée  avec  du 
coton.  ' 

,.-TJ'^S''^^',^^"^  '"  èommerco,  on  appelle  rouennerie 
1  etotto  dont  le  coton  a  été  teint  avant  le  tissage,  et  in- 
dienne celle  qui  est  imprimée  après  le  tissage. 

La  fabrication  do  la  cotonnade  compronTcinq  opéra- 
tions successives  :  le  bobinage,  qui  s'opère  mécanique- 
mont,  et  qui  consiste  à  tranformer  les  écheveaux  de  coton 
en  h  enroulé  surdos  bobines;  Vourdissage.  se  pratiquant 
sur  1  ourdissoir,  sorte  de  tambour  sur  lequel  sont  dispo- 
sées plusieurs  cenuiines  de  bobines  ayant  des  fils  de  coton 
de  diverses  couleurs,  occupant  un  ordre  que  le  dessin  ù 


COTISER   —   COTON-POUDRE 

.  COTONNAGE  (to-naf)  n.  m.  Défaut  de  la  soie  grège  qui 
jeitr  son  coton  dans  l'opération  du  décreusement 


COTONNANT  ito-nan),  ANTE  [anf)  adj.  Se  dit  d'une 
lame  ,lo  cuivre  lorsque  sa  surface  est  tachée  . 
blancs  de  petite  dimension. 


do  points 


Machine»  h  coton  :  i.  Curdp  d4bourreu«o.  —  S.  llallour-élal 


an  de  colon  passe  do 


ban  ot  l'aminc 


qu 
'"'^"nt  on  mémo  temps.  Cotte  double  opé- 
ration qui  se  produit  simultanément,  donn commenVe- 

ment  do  coriis  et  do  résistance  aux  libre.s.  La  solidité 


cur-ouvrour.  -  3.  Métier  «clf-acttng.  —  ».  Mull  Jonny. 

obtenir  exige;  lo  parage,  obtenu  avec  la  pareuse,  destinée 
a  réunir  on  une  seule  chaîne  un  certain  nombre  do  rou- 
leaux provenant  de  l'ourdissoir;  Vencollage  ou  apprâtaqe 
qui  se  fait  au  moyen  do  machines  dites  encolleuses  ou 
nppréleuses,  imprégnant  le  fil  do  colle  de  fécule  do  pomme 
de  terre  et  enlevant  mécaninuoment  aussi  rexcédunt  do 
colle.  La  dernière  des  opérations  constitue  le  lissage  mé- 
canique, s  exécutant  avec  des  métiers  A  lisser  analogues 
a  ceux  employés  pour  lo  tissage  ù  la  main  et  employant 
une,  deux  ou  plusieurs  navettes,  suivant  le  dessin  iiue 

I  on  veut.  Pour  les  rayures  ou  l'uni,  on  se  sert  d'une  seule 
naveiie  ;  pour  lu  fabrication  do  la  colonnade  A  carreaux, 

II  faut  deux  navettes  au  moins,  lancées  par  nue  botte,  dite 
boite  double,  V.  Tis.s.ioK. 


COTONNE  n.  f.  Etoffe  do  coton  commune,  tissée  par  l'ar- 
m  le   affotas,  ou  croisée  et  tissée  par  l'armure  serge,  pour 

tZ  1''^?,,     !"'•  ""■  J"""""^'  '^"■^  ^'^^'<"^>  des  paStifons. 
Il  On  1  appelle  aussi  cotonnkïte. 

COTONNER  (to-né)  V.  a.  Garnir,  remplir,  bourrer  do 
coton  :  CoToNNER  ,m,/„,,o«,  h  dos  dun  hibit  i\  En  termes 
de  neuristeartih;ciol,(iarnirun  fil  de  fer  de  coton  c™dé 
H„™,  n  ^?,  Couvrir  do  poil  follet  ressemblant  à  un 
auvot  :  {Juelle  est  la  mam  qui  cotonne  les  fi-uits  ?  Visane 
coTONNÉ  dun  léger  duvet.  /     •"  .       t  isage 

—  V.  D.  Se  dit  des  étoffes  qui  se  couvrent  d'une  sorte  do 
bourre  :  m  drap  qui  cotonne,  qui  commence  à  cotonnkr 

ijOtonne,  ee  part,  passé  du  v.  cotonuer. 

-  Ffembourré,  adouci,  amolli  :  Finesse  cotonnêe  d'em- 
bonpoint. (Balz.)  Il  Cheveux  colonnes.  Cheveux  courts,  frisés 
ct  crôpus. 

—  Mar.  Voile  cotonnêe.  Voile  fort  usée. 

Se  cotonnêe,  v.  pr.  Se  couvrir  d'un  duvet  cotonneux 
en  parlant  des  étofl-es  .•  Le  drap  d'Espagne  estsu^TsÈ 
COTONNER  11  Se  couvrir  de  poil  follet  ou  d'une  aX  ma- 
tière semblabe  à  du  coton  :  Cei-tains  véqétaux  se  coton- 
^E^Tpourse  protéger,  ii  Se  dit  des  fruits,  des  légumes  dont 
la  pulpe,  la  substance,  devient  molla.s.se  et  spongieuse  • 
Ues  navets,  des  poires,  des  pommes  qui  se  cotonnent. 

COTONNERIE  (lo-ne-ri)  n.  f.  Culture  du  coton  :  S'occuper 
rfe  cotonnekie.  u  Terrain  planté  de  cotonniers  :  Visiter  une 

COTONNETTE  {to-nèf)  n.  f.  Comm.  Syn.  de  cotonne. 
COTONNEUX  ito-nei),  EOSE  adj.  Recouvert  d'une  sorte 
ae  auvet  :  La  peau  des  coinqs  est  cotonneuse 

—  Par  anal.  Qui  est  disposé  en  flocons  :  Des 

COTONNEUX. 


nuages 


Fig.  Mou,  flasque,  sans  vigueur  :  Style  cotonneux. 
Il  S  emploie  quelquefois  adverbial.  :  C'est  peint  coton-neux. 
--  Hortic.  Se  dit  des  fruits  et  des  légumes  dont  la  pulpe 
est  dm'enue  mollasse  et  fade  :  Poires  cotonneuses 

—  Peint.  On  dit  qu'un  tableau  est  cotonneux,  quand  la 
temte  générale  est  par  trop  uniforme  et  monochrome 

—  Anton.  Glabre,  lisse,  uni. 

,li°J*^'"'?^'*  i'"  K '"''i'  "',"^■«™'•e  do  plantes,  de  la  famille 
des  malyacées,  tribu  des  hibiscées,  comprenant  douze  es- 
pèces originaires  des  régions  chaudes,  et  qui  sont  rcmar 
quables  par  le    coton  ' 

«u  duvet  textile  qui  re- 
couvre leur  semence. 

—  Nom  donné  à  des 
végétaux  appartenant 
à  divers  genres,  ii  Co- 
tonnier de  fléau,  Nom 
vulgaire  d'une  espèce 
do  bombax  ou  froma- 
ger. Il  Cotonnier  de  Ma- 
ïiot.  Nom  vulgaire  de 
la  lîetmie  tiliacée.  ii 
Cotonnier  de  JUapou, 
Nom  vulgaire  du  bom- 
bax céiba.  Il  Cotonnier 
siffleur.  Nom  vulgaire 
de  jilusieurs  espèces  do 
ketmies. 

—  Encycl.  Les  co- 
tonniers  sont  des  plan- 
tes herbacées  ou  li- 
gneuses, que  la  culture 
a  répandues  sur  uno 
large  zone  s'étendant  jusqu'au  40'  degré  do  latitude  do 
chaque  côté  do  l'équateur.  Parmi  les  diverses  espèces  de 
cotonniers,  on  cultive  surtout  :  1°  le  co/onm'er/ici(incé(jos- 
si/piiim  herbaceum),  qui  atteint  parfois  doux  mètres  de  liau- 


OotoDnier. 


111. 


après  los  dernières  gelées,  dans  un  sol  labouré 
a  la  charrue,  donnent  des  fruits  dès  la  première  année. 
La  cueillette  commence  lorsque  la  capsule  s'entr'ouvre 
d'elle-même. 

Les  graines  du  cotonnier  donnnent  uno  huile,  comestible 
tant  (|u  elle  est  l'raicho,  mais  qui  est  employée  principale- 
ment dans  la  .savonnerie  et  pour  l'éclairage.  La  décoction 
des  feuilles  s'emploio  contre  la  dysenterie. 
_  Lo  cotonnier  a  été  cultivé  dès  là  plus  haute  antiquité  en 
Egypte  et  dans  l'Inde.  En  Chine,  des  étolTos  do  coton  sont 
devenues  d'un  usage  courant  dès  lo  ix"  siècle  de  notre  ère. 

COTONNIER  (to-ni-v).  ÈRE  adj. Qui  a  rapport  au  coton, 
A  la  fabrication  dos  fils  ot  tissus  do  colon  :  Aichard  Lenoir 
créa  l'industrie  coTONNiiiBK.  (E.  de  La  Bédoll.) 

—  Substantiv.  Ouvrier,  ouvrière,  qui  travaillo  dans  les 
filatures  ou  manufactures  clo  coton. 

COTONNIËRE  [lo-ni)  n.  f.  Nom  vulgaire  do  plusieurs 
plantes  agrestes,  parmi  lesquelles  lo  /iîage  des  champs  ou 
giiaphalutm  uliginosum. 

COTONNINE  {lo-nin')  ou  COTONINE  n.  f.  Etoffe  grossièro 
dont  on  l'ait  des  voiles;  la  chaîne  est  do  cliauvro,  la  trame 
do  colon. 

COTONNia  {to-ni)  ou  COTONIS  («i)  n.  m.  Etoffe  dos  Indes, 

nioiti.'  soie  et  moitié  coton. 

COTONOU,  ville  française  du  Dahomey.  V.  Kotonou. 

COTON-POUDRE  n.  m.  Explosif  quo  l'on  obtient  en  plon- 
geant du  coton  cardé  dans  un  mélange  A  froid  do  1  voiumo 
d'acide  nitrique  pour  3  volumes  d'acide  sulfurii^uo. 

—  Encycl.  Le  colon-poudre,  aussi  apnelé  fulinicoton,  est 
un  composé  insoluble  dans  l'eau,  dans  1  alcool, dans  l'éther. 
C'est  un  explosif  détonant,  dont  l'emploi  est  spécialement 
indiqué  pour  lo  chargement  des  tor|>illos,  A  cnuso  do  sa 
propriété  do  ne  pas  étro  décomposé  par  l'eau.  Mais  il  im- 
porle,  pour  sa  conservation  en  magasin,  qu'il  soit  débar- 
rassé de  toute  traced'acide,  car  la  présence  d'acides,  mémo 
en  petite  quantilé.  nourrait  entrotuor  son  inllanimntion 
sponinnéo.  On  peut  d'ailleurs  diminuer  sa  soiisibiliié  A  hi 
diHonation,  soit  en  lo  comprimant,  soit  on  radditionnant  tie 
narul'liiie  ou  de  camphre.  En  i\joulant  nu  colonpoudre  de 
la  nitroglycérine  ,  on  obtient  la  dyiuiinile-goinme,  donl  l'iuu- 
ploi  est  recommandé  dans  lès  mines  grisouteuses. 

41 


COTOPAXI 


COTTE 


D'argent     £ 
banJe    d'azur,    cô- 
toyée de   sis  mer- 
lettes  du  même  en 
deux   bandes. 


Ed  mélangeant  le  coton-poudre  avec  du  nitrate  d'ammo- 
niaque en  excès,  on  forme  aussi  un  explosif  de  mine,  que 
les  poudreries  nationales  livrent  aux  industriels  sous 
forme  de  cartouches  comprimées,  munies  de  leur  amorce. 

CoTOPAXI,  un  des  plus  hauts  sommets  delà  chaîne  des 
Andes  (Amérique  du  Sud).  Il  se  dresse  à  80  kilom.  au  S.-E. 
de  Quito,  capitale  de  la  république  do  l'Kquateur,  et  culmine 
à  5.960  mètres.  C'est  un  volcan  dont  la  cime  est  couverte 
de  neiges  éternelles,  et  dont  les  éruptions  dévastatrices 
ont  été  très  nombreuses  depuis  le  svi"  siècle  ;  de  nos  jours, 
il  est  encore  en  activité  et  jette  fréquemment  des  scories, 
des  cendres,  de  la  pierre  ponce.  Son  ascension,  très  diffi- 
cile, mais  souvent  tentée,  notamment  par  Alexandre  de 
Humboldt,  n'a  été  faite  qu'en  novembre  1872,  par  un  voya- 
geur allemand,  Reiss. 

GOTOVAD,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  Ponte- 
vedraj);  lo.OOO  hab. 

CÔTOYER  [to-a-ié  OU  to-ié  —  rad.  côte  :  Je  côtoie,  tu 
côtoies,  il  côtoie,  nous  côtoyons,  vous  côtoyez,  ils  côtoient. 
Je  côtoyais,  nous  côtoyiojis,  vous  côtoyiez.  Je  côtoyai,  nous 
côtoyâmes.  Je  côtoierai^  nous  côtoierons.  Je  côtoierais,  Jioiis 
côtoierions.  Côtoie,  côtoyons,  côtoyez.  Que  je  côtoie, que  nous 
côtoyions,  que  vous  côtoyiez.  Que  je  côtoyasse,  que  nous  cô- 
toyassions. Côtoyant.  Côtoyé,  (5e)  v.  a.  Aller  côte  à  côte  avec  ; 
marcher  tout  à  côté  de  :  £771  vassal  ne  de- 
vait pas  CÔTOYER  son  seigyieur.  w  Aller 
ou  s'étendre  le  long  de  :  Côtoyer  un 
fleuve,  une  forêt. 

—  Approcher,  se  rapprocher  sans  se 
confondre  avec,  sans  atteindre  à  :  Le 
bracon7iier,  de  même  que  le  contreban- 
dier, CÔTOIE  de  fort  près  le  brigand.  (V. 
Hugo.) 

—  Absol.  Suivre  la  côte  :  Navire  qui 
n'ose  prendre  le  large   et   ne  fait  que 

CÔTOYER. 

Côtoyé,  ée  part.  pass.  du  v.  Côtoyer. 

—  En  T.  de  blas.,  S'emploie  quelque- 
fois pour  accosté,  mais  principalement 
en  parlant   des    bandes  et    des    pals , 
quand  ces  pièces  sont  accompagnées  de  menus  meubles 
en  nombre  égal  et  en  position  pareille  de  chaque  côté. 

Se  côtoyer,  v.  pr.  Aller  côte  à  côte  ;  se  suivre  en  mar- 
chant l'un  à  côté  de  l'autre. 

COTRE  (de  l'angl.  cutter,  même  sens;  de  eut,  couper) 
n.  m.  Petit  bâtiment  à  un  mât,  ainsi  appelé  parce  qu'il 
semble  couper  l'eau. 

—  Encycl.  Les  cotres  ont  des  formes  fines  et  élancées  ; 
ils  sont  courts  et  très  immergés  de  l'arrière.  Souvent,  dans 
les  cotres  de  course,  la  quille,  très  mince,  est 
prolongée  d'une  façon  démesurée  et  forme 
dériveur.  La  voilure  fixe  consiste  en  un  grand 
mât  à  flèche,  portant  une  grand'voile  trapé- 
zoïdale montée  sur  corne  et  une  flèche  en  cul, 
enfin  deux  focs.  Quelques-uns  peuvent  hisser 
une  voile  carrée  de  lortune  ou  mettre  der- 
rière un  tapecu,  d'où  le  nom  de  cotre  â  tapecu 
par  lequel  on  les  désigne.  Utilisés  autrefois 
comme  navires  de  combat,  ils  no  servent  plus 
que  comme  gardes-pêche  dans  la  marine  mi- 
litaire, mais  la  navigation  de  plaisance  les 
utilise  encore,  à  cause  de  leur  grande  facilité 
de  manœuvre. 


COTRET  [trè  —  probabl.  du  bas  lat.  costere- 
tum,  même  sens)  n.  m.  Petit  fagot  de  bois 
court,  droit,  de  grosseur  médiocre,  lié  par 
les  deux  bouts  :  Cotrkt  de  bois  de  hêtre.  Un  -     ~ 

cent  rfecoTRKTS.  n  Parext.,  Chacun  des  bâtons 
ou  petits  morceaux  de  bois  qui  composent  un 
fagot.  Il  Châtrer  un  cotret,  En   retrancher  quelques  mor- 
ceaux pour  frauder  l'acheteur. 

—  Fam.  Personne  maigre  et  sèche.  (On  dit  aussi  :  Per- 
sonne sèche  comme  un  cotret.)  ii  Jambe  ae  bois  :  Ne  7narcher 
que  sur  des  cotrets.  ii  Jambes  de  cotrets.  Jambes  sèches  et 
menues.  Il  Sous  le  cotret,  sous  le  bâton. 

—  Loc.  pop.  Huile  de  cotret.  Coups  de  bâton. 

—  Sj'lvic.  Cotrets  de  quartiers.  Fagots  faits  avec  des 
rondins  que  l'on  a  refendus,  ii  Cotrets  de  taillis,  Fagots 
faits  avec  du  bois  de  taillis. 

—  Techn.  Morceau  de  bois  qui  soutient  l'arbre  des  ailes 
d'un  moulin  à  vent,  il  Nom  des  piliers  ou  montants  des 
grands  métiers  qui  servent  au  tissage  des  tapis. 

COTRIADE  n.  f.  Nom  donné,  en  Bretagne,  à  une  soupe 
de  sardines  et  autres  poissons  frais,  dont  se  nourrissent  les 
marins  et  généralement  les  habitants  des  ports  de  pêche  : 
Un  député  de  Lorient,  Jacob,  a  demandé  au  ministre  de  la 
guerre  que  la  cotriade  entrât  dans  l'alimentation  des  trou- 
pes. («  Journal  officiel  «,  août  1898.) 

COTROCENI,  monastère  de  Roumanie  (Valachie  [district 
de  llfovu]),  non  loin  do  Bucarest.  Ce  monastère,  fondé 
en  1679,  ruiné,  puis  réédifié,  sert  actuellement  de  résidence 
d'été  aux  princes  do  Roumanie  ;  il  est  situé  sur  un  plateau 
qui  scrtdechamp  de  manœuvre  à  la  garnison  de  Bucarest. 

COTRONE.  ville  d'Italie  (Calabro  [prov.  do  Catan- 
zaro]),  à  l'embouchure  del'Ksaro  dans  lo  golfe  de  Tarente  ; 
».650  hab.  Commerce  de  miel,  ciro,  huile;  aux  envi- 
rons, mine  do 
sel.  Cette  ville, 
la  Crotone  des 
anciens ,  fon- 
dée en  710  av. 
J.-C.  par  une 
colonie  aché- 
enne,  fut  une 
des  plus  cé- 
lèbres do  la 
Grande -Grèce 
cl  la  capitale 
du  Brutium. 
Ravagée   par 

Pyrrhus,  prise  par  Annibal  et  bientôt  après  par  les  Ro- 
mains, elle  devint  alors  le  siège  d'une  colonie  romaine. 
Ses  habitants  étaient  renommés  pour  leur  force;  parmi 
les  nombreux  athlètes  qui  sont  nés  à  Crotone,  se  trouve 
lo  fameux  Milon.  Elle  fournil  à  Zeuxis  des  modèles  de 
beauté  pour  sa  pointure  d'Hélène,  et  servit  de  principale 
résidence  à  Pythagore,  qui  lui  donna  des  loi.s.  —  Cotrono 
est  actuellement  lo  chef-lieu  d'un  ciroondario  peuplé  Ut- 
8!ï.220  hab. 


COTRONEI,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Catan- 
zaro]),  près  de  la  rivière  Neto  ;  2.200  hab. 

COTRUGLI  (^Benedetto),  commerçant  ragusain  du 
XV' siècle.  Erudit,  il  fut  obligé  par  des  catastrophes  finan- 
cières de  renoncer  à  l'étude  pour  se  livrer  au  négoce.  Il 
fut  chargé  de  missions  diplomatiques  par  Alphonse  et  Fer- 
dinand, rois  de  Naples.  Il  a  écrit  en  italien,  vers  1460  :  Du 
Cummerce  et  du  parfait  cornmerçant  (1573),  traité  précieux 
pour  l'histoire  économique  de  l'Adriatitjue  au  xv'  siècle. 

COTTA,  ville  d'Allemagne  (roy.  de  Saxe  [cercle  de 
Dresdej);  G. 100  hab.  Poteries.  C'est,  en  réalité,  un  fau- 
bourg de  Dresde. 

CoTTA  (Aurclius),  général  romain,  consul  en  252 
av.  J.-C.  11  battit  deux  fois  les  Carthaginois,  maintint  la 
discipline  dans  l'arméo  avec  une  grande  sévérité.  11  reçut 
les  honneurs  du  triomphe,  et,  do  nouveau  consul  en  248, 
se  signala  encore  par  des  succès  sur  les  Carthaginois. 

COTTA  (Marcus  Aurelius),  édile  en  212,  décemvir  sa- 
crurum  en  203.  Il  fut  député  vers  Philippe  de  Macédoine, 
et  mourut  en  201  av.  J.-C. 

COTTA(C.  Aurelius),  général  romain,  préteur  en  202, 
consul  en  200  av.  J.-C.  Il  livra  au  pillage  le  pays  des  Insu- 
bros,  des  Boïens  et  des  Cénomans,  qui,  alliés  aux  Cartha- 
ginois, avaient  envahi  lo  territoire  romain. 

COTTA  (Lucius  Aurelius),  tribun  du  peuple  en  154 
av.  J.-C,  consul  en  144.  En  désaccord  avec  son  collègue 
Sulpicius  Galba,  au  sujet  du  commandement  de  la  guerre 
contre  Viriathe,  le  sénat  le  retira  à  tous  deux  pour  le 
confier  à  Fabius  Maximus  Emilien.  Cotta,  habile  et  retors, 
fut  accusé  d'actes  injustes  et  acquitté,  grâce  à  l'éloquence 
de  son  avocat,  Q.  Métellus  le  Macédouique. 

COTTA  (L.  Aurelius),  consul  en  119  av.  J.-C.  Marins 
venait  de  proposer  une  loi  réorganisant  les  comices  dans 
un  sens  démocratique.  Cotta  fit  décréter  parle  sénat  que 
Marins  eût  à.  rendre  compte  de  sa  conduite.  Celui-ci  me- 
naça de  jeter  le  consul  en  prison  si  le  décret  n'était  pas 
retiré,  et  il  lo  fut. 

COTTA  (Caïus  Aurelius),  orateur  romain,  né  en  124, 
mort  vers  70  av.  J.-C.  Consul  en  75,  il  proposa  une  loi  qui 
rendait  aux  tribuns  une  partie  des  prérogatives,  qui  leur 
avaient  été  enlevées  sous  la  dictature  de  Sylla.  Cicéron 
estimait  son  talent,  et  il  on  a  fait  l'un  des  interlocuteurs 
du  dialogue  De  oratore. 

COTTA  (Marcus  Aurelius),  général,  frère  du  précédent, 
consul  avec  LucuUus  en  74  av.  J.-C.  H  fut  le  même  jour 
battu,  sur  mer  et  sur  terre,  par  les  troupes  de  Mithridate, 
près  de  Chalcédoine.  Proconsul,  il  prit  Héraclée,  et  s'y 


Monnaie  de  Crotone. 


A,  ancien  cotre  (1820);  B,  cotre  dandy;  C,  cotre. 

montra  si  cruel  et  si  pillard  qu'il  passa  en  jugement  et  fut 
dépouillé  de  son  rang  de  sénateur. 

COTTA  (Lucius  Aurelius),  orateur,  frère  des  deux  précé- 
dents. Préteur  en  70  av.  J.-C.,  il  fit  passer  la  loi  Aurélia,  qui 
transférait  des  sénateurs  aux  chevaliers  le  droit  de  juger. 
Il  fut  censeur  en  65,  et  combattit  éuergiquement  le  parti 
do  Catilina.  11  contribua  beaucoup  par  sa  parole  au  rappel 
de  Cicéron,  et  se  rangea  plus  tard  au  parti  de  César. 

COTTA  (Lucius  Aurunculeius),  général  romain,  mort  en 
54  av.  J.-C.  Lieutenant  de  César  en  Gaule,  il  commandait 
avec  Titurius  Sabinus  une  légion  et  cinq  cohortes,  lorsque 
les  Eburons  se  soulevèrent  à  la  voix  d'Ambiortx  (54). 
Malgré  Cotta,  Sabinus  demanda  à  Ambiorix  un  sauf-con- 
duit pour  l'armée  romaine.  Mais,  bientôt,  celle-ci  fut 
assaillie  et  Cotta  fut  tué 

COTTA  (Aurelius  Messalinus),  sénateur  romain,  noble 
et  de  lurt  mauvaise  réputation.  Il  devint  le  favori  de  Tibère. 
Il  poussa  ce  prince  à  la  cruauté  et  commit  de  honteuses 
délations.  Pour  s'en  défaire,  quelques  sénateurs  l'accu- 
sèrent de  lèse-majesté  (32  apr.  J.-C),  mais  il  fut  acquitté. 

COTTA  (Jean), poète  italien,  né  àLegnago,  près  de  Vé- 
rone, en  1479,  mort  vers  1510.  11  a  laissé  des  poésies  latines 
qui  lui  ont  valu  une  grande  réputation.  Ces  poésies,  fort 
remarquables  par  l'élégance  du  style  et  la  richesse  de 
l'imagination,  ont  été  imprimées  à  Venise  (1527),  et  plu- 
sieurs fois  rééditées. 

COTTA  DE  COTTENDORF  (Jean-Frédéric,  baron),  cé- 
lèbre libraire  allemand,  né  à  Stuttgard  en  1764,  mort  en 
1832.  Il  quitta  la  magistrature  pour  remplacer  son  père  à 
la  tète  de  sa  librairie  de  Stuttgard,  qui  prit  un  essort  con- 
sidérable, et  fonda,  entre  autres  recueils,  les  Heures  (1798), 
la  Gazette  universelle  {I19i),  les  Annales  de  la  critique,  etc. 
En  1810,  il  reçut  le  titre  do  baron  et  devint,  en  1815,  député 
du  Wurtemberg.  Il  établit  à  Augsbourg  la  première  presse 
mécanique  (1824),  fonda  l'Institut  littéraire  et  artistique,  et 
établit,  en  1825,  la  navigation  à  vapeur  sur  le  lac  do  Con- 
stance. —  Jean-Georgks,  baron  Cotta  de  Cottendorf, 
né  et  mort  à  Stuttgard  (1796-1863),  dirigea  lo  "  Morgen- 
blatt  »,  puis  succéda  à  son  père  ù  la  tête  de  sa  librairie 
(1832),  et  fut  député  du  Wurtemberg. 

GOTTA  (Henri),  sylviculteur  allemand,  né  en  1763, 
mort  en  1844.  Il  devint  conseiller  forestier  en  Saxo  et  direc- 
teur do  l'école  forestière  de  Tharant,  qu'il  avait  fondée,  et 
qui  reçut,  on  1816,  lo  nom  d'  «  Académie  royale  dos  forêts  ". 
Il  a  puissamment  contribué  au  progrès  do  la  sylviculture, 
Li  pu!)Iié  plusieurs  ouvrages,  dont  l'un  :  Principes  de  la 
snriirr  forcstH^re  (1832),  acte  traduit  en  français  (1841). 

CoTTA  (Bornhard  de),  géologue  allemand,  fils  du  pré- 
cédent, né  à  Kloin-Zillbacu  (Tnuringe)  en   I8uu,  mort  ù 


322 

Freiberg  en  1879.  Il  se  livra  de  bonne  heure,  sous  la  direc- 
tion do  son  père,  à  l'étude  de  la  minéralogie  et  de  la  géo- 
lo^'ie,  suivit,  do  1827  à  1831,  les  cours  de  l'Académie  des 
mines  de  Freiberg,  puis  se  rendit  à  l'université  dllei- 
delberg,  où  il  se  fit  recevoir  docteur.  De  retour  à  Tharant- 
Cotta  devint  secrétaire  de  l'Académie  des  forêts,  entre, 
prit  la  carte  géologique  de  la  Saxe  avec  Nauraann,  et  suc- 
céda à  celui-ci,  on  1845,  comme  professeur  àl'Ecolo  des 
mines  de  Freiberg.  On  a  de  ce  savant  géologue  de  nom- 
breux ouvrages,  notices  et  mémoires  d'un  haut  intérêt. 

COTTABATO  OU  CoTABATO,  ville  des  Philippines  (ilo 
de  Mindanao),  sur  le  rio  Grande  de  Mindanao  ou  Pulan- 
gui  ;  2.000  hab.  Ch.-l.  du  district  du  même  nom. 

COTTABE  {ko-tab'  —  du  gr.  kotlabos,  même  sens)  n.  m. 
Autiq.  gr.  Jeu  qui  consistait  ordinairement  à  jeter  dans  un 
bassin  de  métal  les  dernières  gouttes  d'une  coupe  do  vin, 
pour  interpréter  le  son  produit  et  en  tirer  des  présages,  n 
Vinqueronjetaitainsi.  il  Bassin  dans  lequel  on  jetaitle  vin. 

—  Encycl.  Le  cottabe,  jeu  fort  à  la  mode  chez  les  Grecs, 
surtout  à  Athènes,  était  originaire  de  Sicile.  II  se  jouait  do 
diverses  façons.  La  plus  simple  consistait  à  lancer  dans 
un  bassin  de  métal,  ou  même  sur  lo  plancher,  le  fond 
d'une  coupe  de  vin,  et  à  tirer  des  présages  du  son.  Mais 
lo  cottabe  était  parfois  beaucoup  plus  compliqué.  On 
plantait  perpendiculairement  un  long  bâton,  sur  lequel 
on  en  plaçait  un  autre  en  équilibre,  dans  une  position  ho- 
rizontale. Aux  extrémités  de  celui-ci  on  suspendait  deux 
petits  bassins  d'airain,  qui  complétaient  la  balance.  Sous 
chacun  do  ces  bassins  se  trouvait  un  autre  bassin  plus 

frand,  au  milieu  duquel  était  submergée  une  figurine  de 
ronze  doré  nommée  manès.  Les  joueurs,  la  coupe  à  la 
main,  se  rangeaient  en  cercle.  Chacun  à  son  tour  jetait 
en  l'air  le  vin  resté  dans  la  coupe,  de  telle  façon  que  lo 
liquide  retombât  dans  un  des  petits  bassins  suspendus  et 
le  fit  incliner   '  ""  '"     '^"--  ■    -  >   -        -   ■^^---■-■ 

rendre   le  son 

compagnie,  qui  remportait  lo  prix.  C' 
renient  un  gâteau,  quelquefois  le  droit  de  donner  un  baiser 


le  fit  incliner  jusqu'au  manès.   C'était  celui   qui  faisait 

le   plus  fort  de  tous,  au  jugement  de  la 

.._:.  1 :..   /i-  prix  était  ordinai- 


ù  une  des  jtersonnes  de  la  compagnie.  —  Il  y  avait  encore 
une  autre  façon  de  jouer  au  cottabe.  On  faisait  ap]ioricr 
un  grand  bassin  plein  d'eau,  oîi  surnageaient  plusieurs 
petits  bassins.  L'adresse  du  joueur  consistait  â  jeter  en 
l'air  le  vin  de  la  coupe,  de  telle  sorte  (|u"il  retombât  assez 
fort  dans  ces  petits  bassins  pour  produire  un  son,  et  pour 
en  précipiter  le  plus  grand  nombre  possible  au  fond  do 
l'eau.  Le  cottal)6  a  été  souvent  décrit  par  les  auteurs 
anciens,  et,  plus  souvent  encore,  représenté  sur  les  vases 
peints.  Ce  jeu  paraît  s'être  introduit  plus  tard  à  Rome, 
où  Plaute  emploie  le  mot  cotlabus  dans  le  sens  do  bruit 
causé  par  un  coup. 

COTTAGE  fko-tuj')  n.  m.  Nom  donné,  en  Angleterre,  à 
des  fermes  élégantes  qui  appartiennent  à  des  paysans 
aisés.  Il  Petite  maison  de  campagne,  d'une  élégante  sim- 
plicité. (Les  Anglais  disent  aussi  cot.) 

COTTAGER  (^o-/fi-_;V),  ÈRE  n.  Fermier,  villageois, paysan, 
habitant  d'un  cottage. 

COTTAISON  (ko'tè-zon)  a.  f.  Nom  donné  à  chacune  des 
cultures  alternées,  qui  se  succèdent  dans  un  même  champ. 

COTTAÏTE  {ko-ta)  n.  f.  Feldspath  potassique.  Variété 
d'orthose. 

COTTALDIA(A-o-/(tr)  n.  m.  Genre  d'échinides  glyphosto- 
mates,  famille  des  diadématidés,  comprenant  de  petits 
oursins  â  test  arrondi,  avec  zones  porifères  simples  à  la  bou- 
che, dont  le  péristome  est  rond,  sans  entailles.  (Les  cottal- 
dia,  qui  comptent  encore  quelques  représentants  en  diverses 
mers,  sont  surtout  fossiles  depuis  l'époque  crétacée.) 

CoTTANCE,  comm.  de  la  Loire,  arrond.  et  à  32  kilom. 
do  Montbrison,  près  du  Chanasson  et  do  la  Charpassonne, 
affluentsdela Loire  ;  I.179hab. 
Soieries,  tissage  à  la  main. 

COTTARDIE  {ko-tar-di)  n.  f. 
Autre    orthographe     du    mot 

COTTIi-HARDlE. 

GOTTBUS    ou    KOTTBUS, 

ville  de  Prusse  (prov.  Bran- 
debourg [district  de  Franc- 
fort-sur-l'Oder]),  sur  la  Sprée, 
affluent  de  la  Havel;  35.000  h. 
Fabriques  de  drap;  forges  et 
constructions  de  machines. — 
Le  cercle  de  Cottbus  est  peu- 
plé de  90.000  hab. 

COTTE  (du  celt.  cot,  hutte) 
n.  f.  Cost.  Autref.,  Sorte  de 
tunique  à  l'usage  des  deux 
sexes.  Il  Cotte  d'armes.  V.  la 
partie  encycl. 

—  Jupe  courte  plissée  à  la 
ceinture.  (Se  dit  surtout  d'un  j  upon  de  paysanne.)  ii  Panta- 
lon do  travail  :  Cotte  de  viécanicien,  de  clicheur. 

—  Charc.  Boyau  du  porc,  que  l'on  emploie  pour  faire 
des  saucisses. 

—  Hist.  relig.  Cotte  morte,  Ce  qu'un  religieux,  à  sa 
mort,  laissait  en   fait  d'argent,  do 

meubles  ou  d'habits. 

—  Encycl.  Archéol.  La  cotte 
du  moyen  âge  est  un  vêtement 
porté  par  les  doux  sexes,  et  dont  la 
forme  essentielle  est  celle  d'une 
tunique,  d'une  blouse,  avec  man- 
ches, et  qui  était  posée  par-dessus 
la  chemise.  Suivant  les  époques, 
les  hommes  la  portèrent  plus  ou 
moins  longue.  Courte  à  no  pas  dé- 
passer les  genoux  jusqu'au  xii'  siè- 
cle, elle  devient  alors  talaire  et 
constitue  une  véritable  robe  qui  va 
en  se  raccourcissant  à  partir  du 
xiV  siècle.  Celle  des  femmes  est 
une  jupe  longue,  munie  d'un  cor- 
sage, ajustée  â  la  taille.  A  partir 
du  XVI"  siècle,  elle  devient  une 
robo  do  dessous,  dont  le  devant 
forme  une  quillo  découverte  en 
avant  par  le  bâillement  delà  robe 
do  dessus.  Telles  sont  les  princi- 
pales modifications  do  la  cotte  an- 
cienne, mais  ce  mot  s'étendait  aussi  à  la  robe  dos  reli- 
gieux ou  froc. 


Cotte  (xvi"  S-). 


Code  d'armes  en  bajbe 
d'éci'eTÎBbe  (xiv«  s.J. 


Cutte  d'armes  (x.iv<:  s.}. 

demi-saycs  »,  puis,  au 
robo  do 


Cotte  d'armes  (xv«  s.). 


Cotte  de  héraut 
d'armes  i,ijOU]. 


clous. 


323 

—  La  cotte  d'armes  était  uno  sorto  do  dalmatiquo  ou  do 
sayo,  ordiuairemoiit  sans  man- 
ches ou  manie  do  courts  inanclio- 
rons,  quo  portaient  les  hérauts 
d'armes  au  moyen  Age,  ot  qu'ils 
cardèrent  jusqu'à  la  Hôvolution. 
La  cotte  du  roi  d'armes  était, 
dans  lo  cérémonial,  appelée  le 
drnp  d'oi:  Ces  vêtements  étaient 
armoriés,  brodés  ou  points.  Los 
cottes  des  gons  de  guorro  étaient 
dos  robes  longues  ou  courtes, 
qu'ils  portaient  par-dessus  leurs 
armes  ot  qu'ils  no  mettaient  ja- 
mais qu'au  moment  de  la  bataille. 
Par  extension,  ot  par  corruption, 
on  a  donné  ce  nom  à  des  détonses 
do  corps,  comme  des  broignos, 
les  jaques  ot  les  garaboisons.  A 

fiartir  du  xv"  siècle,  on  appela 
es  cottes  des  "  sajes  ■  ou  dos  ■ 
xvi«  siècle,  des  «  robes  «•.  On  disait  alors  uno 
gendarme  «.  A  partir  de  Henri  II,  vers  1550,  on  commença 
à  abandonner 
les  cottes  ar- 
moriées, c^uo 
loshérautsd  ar- 
mes furent 
seuls  à  garder. 
Dans  lo  lan- 
gage courant 
des  arcliéolo- 
guos,  on  appelle 
cottes  les  di- 
verses espèces 
do  broignes  ;  la 
cotte  anjie/^e  ou 
rusirée  est  celle 
qui  est  cou- 
verte d'anneaux 
d'acier  cousus  ; 
quand   ce    sont 

des  plaquettes,  elle  est  dite  màclée;  des  tètes  de 
cloutée,  etc. 

—  Loc.  fam.  anc.  :  Lever,  Trousser  la  cotte  d'un  enfant. 
Lui  donner  lo  fouet,  n  Donner  la  cotte  verte  à  une  femme,  à 
une  fille,  La  renverser  sur  l'herbe  en  folâtrant. 

COTTE  ou  COTTUS  (ko-tuss)  n.  m.  Nom  scientifique  des 
poissons  du  genre  chabot. 

Cotte  (Robert  de),  architecte,  né  à  Paris  en  1656, 
mort  en  1735.  Elève  et  beau-frère  do  Mansard,  il  fut 
d'abord  chargé  de  tous  les  détails  des  édifices  construits 
sur  les  dessins  de  son  maître.  Il  acheva  la  chapelle  de 
Versailles  et  construisit  la  belle  colonnade  ionique  de 
Trianon,  le  dôme  des  Invalides,  le  grand  autel  de  Notre- 
Dame,  le  bâtiment  des  bénédictins  de  Saint-Denis  (aujour- 
d'hui la  maison  d'éducation  de  la  Légion  d'honneur),  l'hô- 
tel de  LaVrillière  {aujourd'hui  la  Banque  de  France),  donna 
les  dessins  de  la  place  Bellecour,  à  Lyon,  ainsi  que  des 
édifices  qui  en  décorent  les  deux  extrémités,  etc.  Le  por- 
tail do  Saint-Roch  fut  construit  sur  ses  dessins,  mais 
après  sa  mort.  En  1708,  il  avait  remplacé  Mansard  dans 
ses  charges  de  premier  architecte  du  roi  et  de  directeur 
de  la  Monnaie  des  médailles. 

Cotte  (le  p.  Louis),  météorologiste  français,  né  à 
Laon  en  1740,  mort  à  Montmorency  en  1815.  II  débuta  dans 
la  carrière  de  l'enseignement,  devint,  on  1767,  vicaire  de 
Montmorency,  puis  curé  on  1773.  En  1784,  il  fut  nommé 
chanoine  à  la  cathédrale  de  Laon.  L'évéclié  et  le  cha- 
pitre de  cette  métropole  ayant  été  .supprimés  par  la 
Révolution,  Cotte  retourna  à  Montmorency.  En  1791,  il 
renonça. au  ministère  sacerdotal,  et  se  maria.  Il  fut 
nommé,  quatre  ans  après,  conservateur  adjoint  de  la 
bibliothèque  du  Panthéon;  mais,  en  1K02,  il  reprit  ses 
fonctions  pastorales,  qu'il  conserva  jusqu'en  1804.  A 
celte  époque,  il  s'ensevelit  dans  la  solitude  la  plus  pro- 
fonde de  la  vallée  de  Montmorency,  pour  so  livrer  entiè- 
rement aux  travaux  scientifiques  qui  avaient  jusque-là 
occupé  ses  loisirs. 

On  doit  à  Cotte  la  découverte,  en  I7')G,  do  la  source 
minérale  sulfureuse  d'Engliion,  et  on  lo  considère  comme 
un  dos  créateurs  do  la  météorologie,  ([ui  n'était  avant 
lui  qu'un  assemblage  do  faits  incohérents.  Ses  recher- 
ches sont  consignées  dans  uno  foule  de  mémoires  insérés 
dans  lo  recueil  de  l'Académie  des  sciences  depuis  1765. 
Cotte  s'est  aussi  occupé  spécialement  do  diverses  ques- 
tions agronomiques,  bon  premier  ouvrage.  Traité  de 
météorofof/ie  (I744J,  fut  suivi  des  Mémoires  sur  la  météo- 
rolof/ie.  On  lui  doit  encore  :  Leçons  élémentaires  de  plnj- 
sique,  d' hydrostatique,  d'astronomie  et  de  météorologie,  arec 
un  traité  de  la  sphère  (1785)  ;  Manuel  d'histoire  naturelle  ou 
tableaux  si/stématiqucs  des  trois  règnes  :  minéral,  végétal 
et  animr'.l,  avec  une  table  combinée  des  plantes  et  des  in- 
sectes qui  en  tirent  leur  nourriture,  etc.  (1787);  Leçons  élé- 
mentaires d'aqriculture  par  demandes  et  par  l'éponscs  à 
l'usage  des  enfants  {17£)0);  Leçons  élémentaires  sur  le  choix 
et  la  consenmtion  des  grains  ;  Leçons  d'histoire  naturelle  sur 
les  mœurs  et  sur  l'industrie  des  animaux  (1799). 

Cotteau  (Gustave),  naturaliste  français,  né  et  mort  à 
Auxerre  (1818-1894).  Avocat,  puis  magis'rat.il  consacra  ses 
loisirs  à  l'étudo  do  la  zoologio,  particulièrement  à  coUo  dos 
échinodermes  (oursins  vivants  et  fossiles).  Memlirodo  nom- 
breuses sociétés  savantes,  secrétaire  générai  do  l'Institut 
des  provinces,  consorvatonr  du  muséo  d'Auxerro  on  1882, 
Cottoau  était  lauréat  de  l'Académie  dos  sciences  (prix 
Vaillant,  1885),  ot  il  en  fut  nommé  membre  correspondant 
on  1887.  Ses  noml)roux  et  savants  travaux  sur  les  échi- 
nidos  font  autorité  ;  il  faut  citer  notamment  :  Description 
des  échinides  fossiles  de  la  France  (1875-1880);  Echinides 
fossiles  de  l'Algérie,  on  collaboration  avec  Pérou  ot  Gau- 
thier (1877-1882),  et  Supplément  (1885);  Schinides  juras- 
siques de  la  Lorraine  (1886)  ;  etc. 

Cotteau  (Edmond),  voyacour  français,  fréro  du  pré- 
cédent, né  à  Châtui-Consoir  (Yonno)  en  I8:f:(,  mort  ù  Paris 
en  1890,  avait  voyagé  dans  le  monde  entier  et  publié,  entre 
autres  ouvrages  :  Promenades  dans   les  deux  Amériques 

il880);  Promenade  dans  l'Inde  et  à  Cet/lnn  (188QJ;  De 
Mris  au  Japon  à  travers  la  Sibérie  {liBS);  un  Touriste 
dans  l'extrême  Orient  (1884);  En  Océanie  (1888);  Caucase  et 
Transcaspicnne  (1888). 


COTTE 


COTTRET 


C 


iJP 


Cotte-Lardie  (femme). 


COTTÉE  (ko-tè)  n.  f.  Genre  d'herbes  do  la  famille  des 
graminées,  tribu  des  papyrophoréos,  renfermant  deux  es- 
pèces, ([ui  croissent  au  Pérou  et  à  l'île  Saint-Vincent. 

COTTE-HARDIE  (ko-tar-dî)  n.  f.  Surcot  court,  plus  ou 
moins  ajusté,  porté  par  les  hommes 
aux  xiii"  et  xiv»  siècles,  n  Robo  do 
dessus,  assez  courte,  que  portaient  les 
femmes  à  la  mémo  époque.  (Os 
lornios  ont  beaucoup  varié  suivant  les 
modes.)  ii  PI.  Des  cottes-hardies.  (Ou 
a  dit   par    corruption    cotardie  ,  ou 

COTTARDIK.) 

COTTENDORFIE  {ko-tin)  n.  f.  Genre 
d'herbes  ù.  feuilles  radicales,  linéaires, 
do  la  famille  des  broméliacées,  ren- 
fermant uno  soulo  espèce,  qui  croît 
au  Hrésil. 

COTTENHAM,  bourg  d'Angleterre 
(comté  do  Cambridge)  ;  2.500  hab.  Fro- 
mages renommés.  Ancienne  abbaye 
où  fut  fondée,  en  1109,  l'université  de 
Cambridge. 

COTTENS  (Victor  Di:),  journaliste  et 
auteur  dramatique  français,  né  en  1862. 
Il  a  collaboré  au  «  Soir  »,  au  <>  Figaro  «, 
au  n  Journal  «,  au  «  Voltaire  »,  où  il  a 
fait  la  critique  dramatique,  et  s'est 
surtout  fait  connaître  par  un  gran  1 
nombre  de  pièces  et  do  revues  spiri- 
tuellement écrites,  en  collaboration 
avec  Gavaull.  Parmi  celles  qui  ont  eu 
lo  plus  do  succès,  nous  citerons  :  Fin 
de  spve  (1895);  le  Papa  de  Francîne 
(1896);  le  Pompier  de  service {\%91);  eti  , 

COTTEREAU   ou    COTEREAU 

(Claude ),  écrivain  français ,  né  .> 
Tours,  vivait  au  xvi"  siècle.  Il  fu 
jurisconsulte,  puis  chanoine  de  Notr' - 
Dame  do  Pans.  On  a  de  lui,  entre 
autres  écrits  :  De  jure  et  privilegiis 
militum  (1539). 

COTTEREAO  (  Thomas -Jules- Ar- 
mand ),  jurisconsulte  français,  né  à  Tours  en  1739,  mort 
en  1809.  Il  a  laissé,  entre  autres  traités  ;  le  Droit  général 
de  la  France  et  le  Droit  particulier  de  la  Touraine  et  du 
Loudunois  (1778-1788.) 

CoTTEREAU  (LES  FRÎiBEs),  plus  connus  sous  le  nom 
des  frères  Chouan,  promoteurs,  dans  le  bas  Maine,  de 
l'insurrection  à  laquelle  ils  ont  laissé  le  nom  de  chouan- 
nerie. (V.  ce  mot.)  Ils  étaient  quatre  frères  :  Jean,  Pierre, 
François  et  René.  Jean,  l'aîné  et  le  plus  célèbre,  naquit 
en  1757  àSaint-Berthevin,  près  Laval.  Devenu  grand,  il  se 
fit  faux-saunior,  tua  un  «  gabelou  o  et  fut  plusieurs  fois 
emprisonné.  En  1792,  il  forma,  avec  ses  frères  et  quelques 
réfractaires  ou  contrebandiers,  une  bande  avec  laquelle 
il  entreprit  une  guerre  de  partisans  contre  les  bleus.  Le 
bois  de  Misdon,  près  de  Laval,  leur  servait  de  retraite. 
Les  chouans  accompagnèrent  la  grande  armée  vendéenne 
dans  sa  marche  sur  Granville.  et,  après  le  désastre  do 
Savenay,  continuèrent  les  hostilités  dans  la  Mayenne.  En 
1794,  Jean  Chouan  fut  surpris  à  la  ferme  de  la  Baconnière 
par  les  forgerons  de  Port-Brillet,  ardents  républicains. 
Blessé  d'un  coup  de  feu  au  ventre,  il  so  traîna  jusqu'au  bois 
do  Misdon,  ot  y  expira  la  nuit  suivante.  Son  frère  Fran- 
çois y  succomba  également  à  ses  blessures.  Pierre  fut 
guillotiné  à  Lavaf.  Seul,  René  survécut.  A  la  paix,  il  alla 
cultiver  la  closerio  des  Poiriers,  à  Saint-Onou-des-Toits, 
et  reçut  plus  tard  uno  petite  pension  do  la  Kestauratiou. 

COTTERON  n.  m.  Cost.  Petite  cotto  (jupon).  [Vieux.] 
—  Art  milit.  anc.  Petite  cotte  d'armes  courte  et  étroite. 

COTTÉRITE  n.  f.  Variété  nacréo  de  quartz. 

COTTET  (Charles),  peintre  français,  né  au  Puy  (Hauto- 
Loiro)  en  1863.  Cet  artiste,  élève  do  Puvis  de  Cliavannes 
et  de  Roll,  s'est  fait  remarquer  par  des  études  empruntées 
«  au  pays  do  la  mer  «,  qui  décèlent  une  forte  originalité 
do  coloriste,  unie  ù  un  vrai  tempérament  do  poète.  Rien 
do  simple  et  rien  do  saisissant  comme  l'adniirablo  trip- 
tytpie  qui  a  figuré  au  Salon  do  1898  ;  Au  Pays  de  la  mer  : 
le  Ilcpas  d'adieu;  Ceux  gui  s'en  vont;  Celles  qui  restent. 
Aux  œuvres  déjà  citées  on  peut  ajouter  :  Pour  le  Pardon 
(1894);  Fntcrremcnt  en  Bretagne  (1895). 

COTTIENNES  (Ai.PEs),  partie  dos  Alpes  occidentales, 
entre  les  AIpos  maritimes  au  S.  et  les  Alpes  Graies  ou 
Grées  au  N.  On  peut  leur  fixer  comme  limites  :  au  S.,  lo 
nœud  do  lEncliastraye  (2.980  m.)  ou  lo  Viso  ;  au  N.,  lo 
nœud  du  Tabor  (3.205  m.)  ou  lo  mont  Cenis.  Los  Alpes  Cot- 
tiennes,  qui  tirent  leur  nom  d'un  chef  gaulois,  Cottius, 
sont  orientées  ù  peu  près  du  S.  au  N.  et  présentent  plu- 
sieurs sommets  d'altitudo  supérieure  ù  3.00û  mètres  : 
Aiguille  de  Chambegron  (3.400  m.)  ot  Bric  de  (^hambcijron 
(3.388  m.),  Grand  Jiufjren  (3.340  m.),  Bric  Froid  {3.310  m.), 
que  domino  la  pyramide  du  Viso  (3.845  m.).  Deux  grandes 
routes  carrossaoles  franchissent  la  frontière  :  l'une  au  col 
do  Larche,  do  l'Argontièro  ou  do  la  Madeleine  (1.995  m.); 
l'autre  au  col  du  mont  Genèvro  (I.8G0  m.).  Plusieurs  cols 
muletiers:  col  d'AgnoIlo  (2.744  m.),coidoGimonl(2.402m.), 
col  do  Bousson  (2.130  m.),  col  do  l'Echollo  do  IManpinot 
(1.790  m.),  deviendraient  facilement  praticables  aux  cïiars. 
Tandis  que  les  Alpes  Cottiennos  n'ont,  du  côté  do  l'Italie, 
que  des  contreforts  pou  développés,  elles  projettent  sur 
lo  versant  français  do  longues  chaînes  :  Alpes  Dauphi- 
noises qui  so  soudent  au  Tâbor,  Alpes  Provençales,  qui 
so  relient  au  nœud  do  l'Enchastrayo.  V.  Ali'E-s. 

COTTIENNES     (  PUOVINCK     PES    ALPES-).    V.    AlPKS- 

Cottii:n.ni:s. 
COTTIER  {ko-ti'é)  n.  m.  Espèco  do  saulo,  cultivé  aux 

environs  il'Orléans. 

COTTIÈRE  {ko-ti-èr')  n.  f.  Nom  donné  à  uno  barro  do 
for  plat,  dont  la  largeur  est  supériouro  il  collo  dos  barres 
do  fer  ordinaires. 

COTTIÈRE  (Matthieu)  {on  Int.  Cotterius),  ininistro  do 
lEgliso  réformée  do  Tours,  dans  la  première  moitié  du 
XVII*  siècle.  Il  fut  député  aux  synodes  nationaux  d'Alais 
on  1080,  ot  do  Charouton  en  1631.  On  ignore  los  dates  do 
sa  nuissanco  ot  do  an  mort.  Parmi  ses  ouvragos,  nous 


Madame  Cottio. 


citerons  :  Traité  des  orioinaux  et  des  versions,  servant  de 
réponse  à  la  Genève  plagiairo  du  P.  Coton,  et  de  dé- 
fense aux  versions  de  l'Ecriture  des  Eglises  réformées 
(1019)  ;  Paradoxe  :  l'Eglise  romaine,  en  ce  qu'elle  a  de  dif- 
férent des  Eglises  réformées,  n'est  ancienne  que  de  quatre 
cents  ans  (1641);  Eclaircissement  sur  une  principale  con- 
troverse ou  Exposition  des  paroles  de  l'Evangile  :  «  Tu  es 
Pierre,  etc.  »  (1642). 

COTTINÉE  {ko-ii-né)  n.  f.   Nom  vulgaire  du  cormier, 
dans  lo  Poitou. 

COTTIN  (Mario  Risteau,  dame),  femme  de  lettres  fran- 
çaise, néo  à  Paris  en  1770,  morte  à  Champlan,  près  de 
Palaiseau,  en  1807.  Saints-Bcuvo  affirme  qu'elle  se  tua 
d'un  coup  de  pistolet  :  si  le 
fait  est  vrai,  il  a  été  ignoré 
de  ses  contemporains.  Mariée 
fort  jeune  à  un  riche  banquier 
de  Bordeaux,  qui  so  ruina  et 
mourut  en  1793,  elle  dut  vivre 
des  restes  de  son  ancienne 
opulence  et  du  produit  de  ses 
livres.  Les  cinq  romans  qu'elle 
publia  :  Claire  d'Albe  (1799), 
Malvina  (1801),  Amélie  de 
Mansfield  (1803),  Mathilde 
(1805),  Elisabeth  ù\x  les  Exilé 
de  Sibérie {\^0C>)  eurent  tous  un 
succès  prodigieux,  et,  quoique 
démodés  aujourd'hui,  no  sont 
pas  sans  mérite.  On  y  trouve 
une  mélancolie  toute  roman- 
tique, une  peinture  énergique 
des  passions,  des  caractères 
bien  placés,  so  mouvant  dans 
une  fable  d'un  intérêt  sou- 
tenu, mais  puisés  dans  l'imagination,  bien  plus  que  dans 
la  vie  réelle. 

CoTTINET  (Clair-Edmond),  auteur  dramatique  et  poète 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1824-1895).  Il  collabora  au 
«  Courrier  du  Dimanche  »,  à  la  n  Nouvelle  Revue  «,  etc., 
et  créa  la  Colonie  scolaire  de  vacances.  Parmi  ses  pièces 
de  théâtre,  nous  citerons  :  l'Avoué  par  amour  (1S50);  le 
Roi  d'Amatibu  (l862i  ;  le  Docteur  Éourguibus  (1873);  le 
Baron  de  Valjoli  (1S75);  Vercingétorix  TlSSO).  On  lui  doit 
aussi  des  poésies  ;  les  Ditermèdes  (  1873  )  ;  les  Tragi-comi- 
ques (1879)  ;  etc. 

COTTINGHAM,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York  [East- 
Riding]),  sur  la  petite  rivière  do  Hull  ;  6.500  hab.  Nom- 
breuses villas  ;  aux  environs,  fontaine  intermittente. 

COTTIS  [ko-ti)  n.  m.  Maladie  de  la  vigne,  observée  dans 
les  Charcutes. 

—  Ency(L.  Le  cottis  sévit,  le  plus  fréquemment,  sur  les 
vignes  rouges  plantées  dans  les  terres  de  nature  crayeuse 
ou  marneuse,  à  sous-sol  peu  profond.  Les  ceps  prennent 
un  aspect  buissonneux,  les  feuilles  restent  petites,  ensuite 
elles  jaunissent  et  s'étiolent  comme  sous  1  influence  de  la 
chlorose.  On  ne  connaît  ni  les  causes  du  mal,  ni  do  traite- 
ment réellement  efficace. 

CoTTlUS,  fils  de  Donnus,  chef  ligure,  qui  vivait  au 
commencement  de  l'ère  chrétienne  et  qui  se  forma  dans 
les  Alpes  uno 
souveraineté 
indépendante, 
dont  Suse  (Se- 
gusium)  éVd.\t\a. 
capitale.  Il  ré- 
sista  long- 
temps aux  Ro- 
mains,  finit 
par  so  soumet- 
tre et  reçut  de 
l'omporour, 
avec  lo  titre  de 
préfet,  lo  gou- 
vernement des 
douze  tribus 
sur  lesquelles 
il  régnait  pré- 
cédemment. Il 
ouvrit  des  rou- 
tes dans  cette 
panie  dos  Al- 
pes, qui  est 
appelée  do  son 
nom,  Alpes 
Cottienncs.  Co 
fut    aussi    lui 

qui  érigea  à  Auguste  l'arc  do  triomphe  qu'on  voit  encore 
à  Suso. 

COTTON  (Robert  Bruce),  antiquaire  anglais,  né  en  1571, 
mort  en  ii>3l,  écrivit  sur  les  anciennes  coutumes  dos 
traités  pleins  d'érudition,  qui  ont  été  publiés  en  1052.  Sa 
magnifique  collection  do  manuscrits,  appelée  bibliothèque 
Cottonicnne,  passa  à  la  bibliothèque  de  la  couronne  ot  fut 
en  partie  brûlée  en  1716. 

COTTON  (Charles),  roèto  anglais,  né  à  Berosford  en 
1630,  mort  en  1687,  s'adonna  au  genre  burlesque  et  publia 
notamment  :  Scarronidcs  ou  Virgile  travesti  (1678),  ot  le 
Bailleur  raillé  (1673).  iSos  œuvres  complètes  ont  été  sou- 
vent rééditées. 

COTTON  (Nathaniel),  médecin  ot  poôto  anglais,  ué 
on  1707,  mort  on  1788,  dirigea  pondant  longtemps  un  liô- 

Sital  do  fous.  Il  s'est  surtout  fait  connaître  par  «n  rocuoi! 
o  vers  intitulé  :  les  Visions  noiir  l'instruction  des  enfants 
(1751).  Ses  écrits  ont  été  publiés  on  1791. 

COTTONIA  n.  m.  Genre  d'orchidéos-vandéos,  qui  crois- 
sent dans  llndo  ot  la  Chine.  (Co  sont  dos  plantes  épiphy- 
tes,  à  feuilles  étroitos  ot  allongées,  ot  à  flours  on  grappes 
terminales.) 

COTTO8.  Myth.  gr.  Un  dos  géants  cenlimanos,  frôro 
do  Ilriarée  et  do  Gygès. 

CoTTRET  (Pieno-Mario),  prélat  français,  né  A  Argon- 
touil  (Seino-ot-Oiso)  ou  17iî8,  mort  A  Boauvais  on  1841, 
collabora  à  la  «  Gaxetto  do  Franco  •,  journal  dans  loouel 
il  défendit  avec  ordour  Us  Martyrs  do  Chateaubriand  et 
devint  évéquo  do  Boauvais  (1837).  Ou  a  do  lui  :  Consi- 


Arc  de  irioinpho  do  Suse,  érigé  par  Cottius. 


Bélier  Coltswold. 


COTTSWOLD  —   COUANZA 

dérations  sur  l'état  actuel  de  la  religion  catholique  en  France 
et  sur  les  moyens  de  la  rétablir  (.1815)  ;  etc. 

COTTSWOLD  [cot'-zQu-oï)  n.  m.  Variété  de  moutons  de 
la  n  race  britannique  b  (de  Sanson). 

—  Encycl.  Les  cottswolds  n'habitaient  originairement 
que  les  collines  du  comté  de  Glocôster,  en  Angleterre. 
Aujourd'hui ,  on  les 
trouve  répandus  dans 
les  comtés  do  Wilt, 
d'Hereford ,  d'Oxford , 
de  Worcester,  de  Gla- 
morgan ,  de  Norfolk , 
de  Kent,  de  Somer- 
set, etc.  C'est  une  des 
races  ovines  les  plus 
remarquables,  à  la  fois 
rustique  et  précoce. 
Les  sujets,  do  forte 
taille,  ont  la  tête  éga- 
lement forte,  uu  peu  busquée,  dépourvue  de  chevilles  os- 
seuses, avec  des  oreilles  tombantes,  courtes  et  larges. 
Membres  épais,  plutôt  courts.  Les  gigots  sont  relative- 
ment peu  développés.  La  viande  est  de  bonne  qualité.  La 
toison  est  tassée,  à  laine  blanche,  lisse  et  fine. 

COTTY  (Gaspard-Hermann,  baron),  général  et  écrivain 
militaire,  né  à  Waillet  (Belgique)  en  1772,  mort  en  1839. 
Il  fit  les  campagnes  de  la  République  au  service  de  la 
France,  et  fut  successivement  directeur  de  la  manufac- 
ture d'armes  de  Turin  (1806),  membre  du  conseil  de  per- 
fectionnement de  l'Ecole  polytechnique ,  maréchal  de 
camp  (1823),  directeur  des  poudres  et  salpêtres  (1828).  On 
lui  doit  :  Mémoire  sur  la  fabrication  des  armes  portatives 
de  guerre  (1806)  ;  Dictionnaire  d'artillerie  (1822). 

GoTUGNO  (Dominique),  médecin  italien,  né  à  Ruvo 
(Fouille)  en  1736,  mort  en  1822.  La  réputation  qu'il  s'acquit 
comme  professeur  à  l'université  de  Naples  lui  valut  de 
ses  concitoyens  le  surnom  do  Hippocrate  napolitain. 
11  fut  médecin  do  la  famille  royale  ;  mais  il  se  rendit 
surtout  célèbre  par  ses  travaux  anatomiques  et  physio- 
logiques sur  ToreiUe  interne.  On  peut  citer  de  lui,  sur  ce 
sujet  :  Dissertatio  anatomica  (1761);  De  ischiade  nervosa 
(1765)  ;  De  sedibus  variolarum  (1769). 

COTULE  n.  f.  Genre  de  composées-anthémidées,  com- 
prenant des  plantes  herbacées  annuelles,  des  régions  tem- 
pérées et  chaudes. 

COTULÉ,  ÉE  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  aux  cotules. 

—  n.  f.  pi.  Sous-tribu  de  la  famille  des  composées-an- 
thémidées. —  Une  coTt'LÉE. 

COTUNNITE  {tu-nif  —  de  Cotugno,  n.  pr.)  n.  f.  Chlorure 
naturel  de  plomb,  dont  la  formule  est  PbCl',  et  le  poids 
spécifique  5,23.  Ce  minéral  se  présente  en  petites  aiguilles 
blanches  très  brillantes,  ayant  un  éclat  perlé  ou  soyeux 
et  implantées  sur  des  blocs  do  laves. 

COT0TELLE  [tèV  —  àxi^VQÎ.  co,  et  de  tutelle)  n.  f.  Tutelle 
dont  on  est  chargé  avec  une  autre  personne. 

COTUTEUR,  TRICE  (du  préf.  co,  et  de  ttiteur)  n.  Per- 
sonne chargée  d'une  tutelle  conjointement  avec  une  autre. 

—  Encycl.  Le  titre  de  cotuteur  est  celui  donné  au  se- 
cond mari  de  la  mère  tutrice,  lorsque  celle-ci  est  main- 
tenue dans  la  tutelle  par  le  conseil  de  famille  ;  le  cotu- 
teur est  solidairement  responsable  avec  sa  femme  de  la 

Eestion  postérieure  au  mariage  (C.  civ.,  art.  396).  Lorsque 
i  mère  tutrice  a  négligé  de  convoquer  le  conseil  de  fa- 
mille avant  de  se  remarier,  elle  perd  la  tutelle  de  plein 
droit,  et  son  nouveau  mari  est  solidairement  responsable 
de  toutes  les  suites  de  la  tutelle  indûment  conservée 
(art.  395),  mais  on  ne  dit  pas  alors  du  mari  qu'il  est  cotu- 
teur, car  la  mère  n'est  pas  tutrice.* 

COTUI  ou  COTUY,  ville  des  Antilles  (île  d'Ha'iti  [ré- 
publ.  de  Saint-Domingue]),  au  pied  du  mont  Cibao,  sur  la 
rivière  Juna;  2.500  hab.  Mines  de  cuivre. 

COTYLANTHÈRE  n.  f.  Genre  d'herbes  simples,  aphylles, 
de  Java,  de  la  famille  des  gentianées- 
exacées. 

COTYLB  (du  gr.  kottdê,  cupule)  n.  f. 
Métro],  anc.  Mesure  de  capacité  pour 
les  liquides  et  les  grains.  (Elle  valait 
environ  un  quart  de  litre;  ellerepré- 
sentait  la  moitié  du  xestés  grec  ou  du 
sextarius  romain.)  n  Vase  à  boire. 

COTYLE  (du  gr.  kotulê,  cupule)  n.  m. 
Zool.  Nom  donné  parfois  aux  cupules 
ou  ventouses  des  bras  des  mollusques  Coljle. 

céphalopodes,  comme  on  entend  par  Uec- 
iocotylti  un  des  bras  modifiés  chez  les  mâles  pour  l'accou- 
plement. 

—  Anat.  Cavité  d'un  os,  articulée  avec  la  tête  d'un 
autre  os. 

—  Bot.  Herbe  du  genre  cotylédon. 

COTYLE  n.  f.  Nom  scientifique  des  hirondelles  do  rivage, 
qui  se  subdivisent  dans  les  sous-genres  stclgidoptéryx 
et  plyonoprogne.  V.  hirondelle. 

COTYLÉAL  frad,  cotyle)  n.  m.  Portion  de  l'os  temporal, 
chez  certains  félins. 

COTYLÉDERMA  n.  m.  Genre  d'échinodermos  crinoïdes 
cucrinoides,  famille  des  holopidés,  comprenant  des  formes 
sessilcs,  sans  pédoncule,  à  largo  base,  sur  laquelle  se 
dresse  le  calice  cylindrique.  (Les  cotylédermas  sont  fos- 
sile.s  dans  le  lias;  toujours  rares,  de  petite  taille,  ils  se 
trouvent  en  Normandie  et  dans  l'AUemagno  méridionale.) 

COTYLÉDON  (du  gr.  kotnlMôn,  cavité  articulaire;  de 
kotulê,  écuollc)  n.  m.  Bot.  Feuille 
insérée  au  premier  nœud  do  la  tige 
d'une  plante  phanérogame  et  con- 
stituée dès  la  période  embryon- 
naire (feuille  séminale). 

—  Anat.   Chacun  des   lobes  du 
placenta,  ii  Chacun  dos  renflements 
tuberculeux  et  pédicules  do  la  mu- 
queuse de  l'utérus,  auxquels  adhèrent  les  cotylédons  du 
placenta,  chez  les  ruminants  à  cornes. 

—  ENrrva-.  Bot.  Lo  nombre  des  cotylédons  est  variable 
suivant  Je»  espèces  végétales  :  cortaiaos  on  ont  uu  seul 


c,  Cotylédona  de  pois. 


(lis,  palmier)  ;  d'autres  en  ont  deux,  opposés  l'un  à  l'autre 
(renoncule,  persil,  cyprès);  quelques-unes  en  ont  un  plus 
grand  nombre  disposés  en  verticille  (pin).  De  Jussieu  avait 
iondé  sur  ce  nombre  des  cotylédons  une  distribution  du 
règne  végétal  entre  trois  embranchements  :  les  dicotylé- 
dones (à  deux  ou  plusieurs  cotylédons);  les  monocotylé- 
dones  (à  un  seul  cotylédon)  ;  les  acotylédones  (sans  cotylé- 
dons :  ce  sont,  en  réalité,  les  cryptogames).  Chez  certaines 
graines  (ricin),  les  cotylédons  sont  foliacés;  chez  d'autres 
(haricot),  ils  sont  épais  et  gorgés  de  réserves  nutritives. 
Après  la  germination,  ils  peuvent  se  flétrir  et  disparaître 
(haricot),  ou  persister  à  l'état  de  feuilles  végétatives  (ricin). 

COTYLÉDON  n.  m.  Genre  de  crassulacées,  comprenant 
des  herbes  à  feuilles  grasses,  alternes  ou  opposées,  par- 
fois peltées,  à  fleurs  en  grappes,  en  épis  ou  en  cymes.  Les 
soixante  espèces  connues  habitent  les  régions  tempérées 
de  l'ancien  monde,  il  On  dit  aussi  cotylkt. 

COTYLÉDONAIRE  {nèr')  adj.  Qui  se  rapporte  aux  coty- 
lédons :  On  appelle  corps  cotyliïdonaire  une  masse  charnue, 
formée  par  ta  soudure  des  cotylédons.  (C.  d'Orbigny.) 

COTYLÉDONÉ,   ÉE  adj.   Qui  est  muni  de   cotylédons  : 

PhviteS  COTYLÉDONRES. 

—  n.  f.  pi.  Grande  division  du  règne  végétal,  compre- 
nant les  plantes  qui  sont  munies  d'un  ou  de  deux  cotylé- 
dons, et  répondant  aux  embryonées  ou  aux  phanérogames 
de  divers  auteurs.  —  Une  cotylédonêe. 

COTYLÉMORPHE  (do  cotyle,  et  du  gr.  morphè,  forme) 
aiij.  En  T.  de  bot..  Qui  a  la  farme  d'un  cotyle.  il  On  dit 
muins  bien  cotylrforme. 

CoTYLEOS.  Myth.  gr.  Surnom  d'Asklépios,  en  Laconie, 
llôraklôs,  blessé  à  la  hanche  par  les  fils  d'flippokoon,  et 
cuéri  de  sa  blessure,  avait  élevé  un  templô  à  Asklépios 
Cotyheos  (gr.  xotu).!),  articulation). 

COTYLÉPHORE  (de  cotyle,  et  du  gr.  phoros,  qui  porte) 
adj.  Bot.  Qui  porte  de  petites  cupules,  n  On  dit  moins  bien 

COTYLIFÈRIÎ. 

—  MoU.  Qui  a  une  cotyle,  en  parlant  des  bras  de  quel- 
ques céphalopodes. 

—  n.  f.  Bot.  Syn.  de  néésie. 

COTYLET  [Je)  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  du  genre  coty- 
lédon. 

COTYLIFÈRE  (de  cotyle,  et  du  lat.  ferre,  porter)  adj.  En 
T.  de  bot.,  Qui  porte  de  petites  excavations. 

COTYLIFORME  (de  cotyle,  et  forme)  adj.  En  T.  de  bot.. 
Qui  a  la  forme  d'une  écuelle. 

COTYLOÏDE  [lo-i  ~  du  gr.  kotulê,  cotyle,  et  eidos,  as- 
pect) adj.  Anat.  En  forme  de  cotyle;  qui  a  rapport  aux 
cavités  appelées  cotyles  :  La  cavité  cotyloÏde  de  l'os 
iliaque. 

—  Zool.  Cavités  cotyloïdes.  Chez  les  insectes,  Cavités 
dans  lesquelles  s'articulent  les  hanches.  [Les  cavités  co- 
tyloïdes sont  dites  fermées,  quand  elles  décrivent  une 
courbe  complète  ;  ouvertes,  lorsqu'il  y  a,  en  arrière,  solu- 
tion de  continuité  dans  leur  pourtour  (Bedel).] 

GOTYLOÏDIEN,  ENNE  {lo-i-di-in,  en')  adj.  En  T.  d'anat., 
Qui  appartient,  qui  a  rapport  à  la  cavité  cotyloïde  de  l'os 
iliaque. 

COTYLORHIZA  n.  m.  Zool.  Genre  de  méduses  disco- 
phores,  groupe  des  rliizostomos,  famille  des  céphéidés, 
comprenaut  des  formes  très  voisines  des  céphées,  et  dont 
l'espèce  type  est  le  cotylorhiza  tuberculata,  do  la  Médi- 
terranée. 

GOTYORA,  ville  grecque  de  l'anc.  Asie  Mineure,  sur  le 
rivage  méridional  du  Pont-Euxin,  où  Xénophon,  pendant 
la  retraite  des  Dix  mille,  s'arrêta  avec  ses  compagnons. 

GOTYS  ou  COTYTTO.  Myth.  gr.  Déesse  de  l'impudi- 
cité-  Son  culte  passa  de  la  Thraco  dans  l'île  de  Cliios  et  à 
Corinthe,  puis,  au  v°  siècle,  à  Athènes.  Cotytto  était  or- 
dinairement associée  au  Dionysos  thrace;  on  célébrait  sa 
fête  par  des  danses  obscènes. 

GOTYS,  nom  commun  à  plusieurs  rois  de  Thrace,  qui  se 
disaient  descendants  d'Eumolpos.  Les  principaux  furent  : 
Cotys  I",  allié,  puis  adversaire  d'Athènes  (première 
moitié  du  iV  s.  av.  J.-C).  [II  maria  sa  fille  à  Iphicrate,  et 

mourut  assassiné  ~  ~     ~ 

mains,  et  qui 
fournit  ensuite 
des  troupes  à. 
Persée,  roi  de 
Macédoine, 
pour  les  com- 
battre. [Son 
fils  ayant  été 
fait  prison- 
nier, lo  sénat 
le  lui  rendit 
néanmoins 
sans  rançon  et 

lui  accorda  la  paix  (167  av.  J.-C.)l;  —  Cotys  III,  lequel 
gagna  Calpurnius  Pîso,  proconsul  de  Macédoine.  [11  en- 
voya des  secours  à  Pompée  contre  César]  ;  —  Cotys  TV, 
fils  du  précédent,  contemporain  de  la  bataille  d'Actium. 
[Il  mourut  jeune,  laissant  deux  fils];  —  Cotys  "V,  qui 
partagea  le  royaume  de  Thrace  avec  son  oncle,  et  obtint 
d'Auguste,  dans  ce  partage,  la  portion  la  mieux  civilisée. 
[II  se  distingua  par  son  goût  pour  les  lettres.  Ovide  lui 
dédia  l'une  de  sesPontigues.  Co  Cotys  fut  tué  par  son  oncle 
Hhescuporis];  —  Cotys  VT,  fils  du  précédent,  transféré 
par  Caliguladans  la  Petite-Arménie.  —  Ce  nom  de  Cotys 
a  été  porté  encore  par  des  rois  de  Cappadoco  et  du  Bos- 
phore, (jui  sont  connus  surtout  par  leurs  monnaies. 

COTYTTIES  {ti-ti)  n.  f.  pi.  Ant.  gr.  Fôtes  que  l'on  célé- 
brait en  l'honneur  de  Cotys  ou  Cotytto,  déesse  thrace  de 
l'impudicitô.  Il  Mystères  de  Cotytto.  (On  dit  aussi  coïyt- 

TÉES.) 

Cotytto.  Myth.  gr.  V.  Cotys. 

cou  (autrefois  col,  qui  s'emploie  encore  poétiquement 
^  du  lat.  collum)  n.  m.  Partie  du  corps  qui  joint  la  tôto  aux 
épaules,  chez  l'homme  et  les  animaux  :  S  entourer  le  cou 
dune  cravate,  /m  girafe  a  un  long  con. 

—  Poétiq.  Cou  d'ivoire,  de  Us,  d'albâtre,  de  neige.  Cou 
d'une  blancheur  éclatante.  Il  Cou  de  cygne.  Cou  blanc, 
élancé  et  flexible.  (On  dit  aussi  col.) 


—  Cotys  II,  d'abord  allié  des  Ro- 


Monaaie  de  Cotys, 


324 

—  Fam.  Cou  de  cigogne,  de  grue,  Cou  /ong  et  maigre. 

—  Loc.  fam.:  Jusqu'au  cou.  Plongé  par- dessus  les 
épaules  :  Se  mettre  dans  l'eau  jusqu'au  cou.  Il  Fig.  Com- 
plètement, tout  à  fait  :  Etre  dans  la  7nisère  jusqu'au  cou. 

Il  La  corde  au  cou.  Une  corde  passée  autour  du  cou,  en 
signe  d'humiliation,  et  par  assimilation  aux  criminels  que 
l'on  va  pendre.  —  Fig.  Dans  uue  situation  désespérée. 

Il  La  bride  sur  le  cou.  Se  dit  proprement  d'un  cheval  à  qui 
ou  abandonne  la  bride  pour  le  laisser  aller  en  liberté, 
et,  fig-,  d'une  personne  sur  laquelle  on  n'exerce  aucune 
contrainte,  n  Pendre  quelqu'un  par  le  cou,  L'attacher  à  un 
gibet  pour  l'étrangler,  il  Tendre  le  cou.  Subir  avec  rési- 
gnation une  grande  injustice,  une  violence,  n  Couper  le 
cou,  Séparer  la  tête  du  corps,  trancher  la  tête,  ii  Tordre  le 
cou,  Tenir,  avoir  son  cou  tordu,  la  tête  étant  plus  ou  moin.s 
tournée  vers  l'une  dos  épaules  ;  Les  courtisans  d'Alexandre 
TORDAIKNT  LE  coD  pour  imiter  leur  maître,  qui  penchait  un 
peu  la  té.te.  —  Faire  mourir  en  tournant  le  cou  et  rompant 
les  vertèbres  :  Tordre  le  cou  à  U7i  poulet,  à  des  pigeons. 
—  Tuer,  donner  la  mort,  en  général,  il  Se  rompre,  Se  casser 
le  cou,  Se  tuer  en  tombant,  ii  Rompre,  Casser  le  cou  à  quel- 
qu'un, Le  tuer,  et  fig.,  L'empêcher  de  réu.ssir,  de  parve- 
nir à  son  but;  le  perdre,  il  Prendre  ses  jambes  à  son  cou, 
S'enfuir  au  plus  vite,  il  Se  jeter,  Sauter  au  cou  de  quelqu'un, 
L'embrasser  avec  empressement,  avec  effusion,  il  Etre 
toujours  pendu  au  cou  de  quelqu'un.  L'embrasser  très  fré- 
quemment. 

—  Par  anal.  Partie  longue  et  étroite  par  où  l'on  emplit 
et  l'on  vide  certains  vases  :  Le  cou  d'une  bouteille. 

—  Arcliit.  Petit  dégagement,  ménagé  entre  deux  mou- 
lures rondes. 

—  Mar.  Cou  de  cygne.  V.  col  de  cygne.  11  Tuyau  en  cou  de 
cygne.  Tuyau  allongé  terminé  par  une  partie  à  angle  droit. 

—  Min.  Travail  à  cou  tordu.  V.  la  partie  encycl. 

—  Techn.  On  nomme  cou  de  cygne,  en  carrosserie,   la 

f  partie  courbe  qui,  dans  une  voiture  à  quatre  roues,  réunit 
a  caisse  à  l'avant-train.  ii  Un  cheval  a  l'encolure  en  cok 
de  cygne,  selon  l'expression  employée  en  terme  de  ma- 
nège, lorsque  son  cou  et  sa  tète  forment  une  double  courbe 
rappelant  celle  du  cou  d'un  cygne. 

—  Encycl.  Anat.  V.  cervical. 

—  Min.  Le  travail  à  cou  tordu  est  une  manière  de  tra- 
vailler, dans  laquelle  le  mineur  est  couché  sur  le  côté. 
Cette  manière  d'opérer  a  lieu  lorsque  la  couche  à  exploi- 
ter n'a  qu'une  très  faible  épaisseur.  L'ouvrier,  quelque- 
fois complètement  nu  ,  se  couche  de  son  long  sur  un  côté, 
ayant  quelques  chiff"ons,  assujettis  au  moyen  de  plan- 
chettes, sur  le  bras  et  la  cuisse  qui  touchent  lo  sol.  Dans 
cotte  position,  il  entaille  le  mur  et  le  toit,  avec  un  outil 
approprié,  puis  il  fait  tomber  le  minerai  ainsi  dégagé  en 
se  servant  d'une  lame  de  fer  en  forme  de  coin.  Il  produit 
ainsi  une  excavation,  dont  il  soutient  le  toit,  d'abord  avec 
de  petits  étais  de  bois,  puis,  à  mesure  qu'il  avance,  avec 
les  déblais  improductifs. 

COUA  n.m.  Nom  vulgaire  des  oiseaux  du  genre  coulicou. 

COUAC  {kou-ak')  n.  m.  Nom,  dans  certaines  colonies,  à 
la  Guyane  notamment,  d'une  farine  de  manioc  grossière. 
Il  On  écrit  aussi  couaque. 

—  Agric.  Sorte  de  faux. 

—  Mus.  Son  faux,  discordant,  qui  s'échappe  d'un  instru- 
ment de  musique  ou  du  gosier  d'un  chanteur  :  Faire  un 
COUAC.  Les  COUACS  d'une  clarinette,  d'un  cornet. 

—  Interjectiv.  Onomatopée  imitant  le   cri  du  corbeau. 

COUAGGA  n.  m.  Espèce  de  zèbre,  aujourd'hui  dispa- 
rue,  qui  habitait   le 
sud  de  l'Afrique. 

—  Encycl.  ÎjO 
couagga  ou  demi-zè- 
bre {hippotigris  cuag- 
ga)  était  brun  ou 
cliâtain  rayé  de  blanc 
seulement  en  avant; 
la  tète,  l'encolure,  la 
poitrine  ot  les  épau- 
les étaient  couvertes 
de  fines  raies  claires 
allant  en  mourant 
vers  les  flancs.  On 
connaît  quelques  spé- 
cimens empaillés 
existant  dans  les  mu- 
sées d'Europe  :  le  Muséum  do  Paris  en  possède  un.  Lo 
couagga  vivait  exactement  au  N.  de  la  colonie  du  Cap,  au 
S.  du  fleuve  Orange. 

GOUAILLE  {kou-a-ill  [Il  mil.]  —  rad.  q,ueue)  n.  f.  Laine  de 
qualité  inférieure,  coupée  près  de  la  queue,  ii  Nom  donné, 
en  Bretagne,  aux  extrémités  d'un  étang,  qui  restent  à  sec 
quand  les  eaux  sont  basses  :  Les  gouailles  d'uti  étang. 

COUAIS  (^'ou-f')  interj.  Cri  pour  faire  taire  les  chiens  qui 
crient  mal  à  propos,  il  On  dit  aussi  tout  couais. 

COUALIOS  (li~oss)  n.  m.  Couvain  de  rebut  des  vers  à 
soie  ;  œufs  de  vers  à  soie  tardifs  à  éclore. 

GOUANGO  IQuango,  Coango,  Koango,  Kouango,  Cuango)., 
grande  rivière  do  l'Afrique  occidentale,  qui  prend  sa 
source,  entre  2.000  et  3.000  mètres  d'altitude,  sur  les 
pentes  orientales  do  la  cliaîno  des  monts  N'TalIa  Man- 
gongo,  à  l'est  du  district  de  Luanda  (colonie  portugaise 
d'Angola). 

Sou  cours,  orienté  d'abord  du  S.-E.  au  N.-O.,  sert  de 
ligne  do  séparation  aux  possessions  portugaises  ot  à 
l'État  indépendant  du  Coul^o,  entre  sa  source  et  le  6"  de- 
gré de  latitude  méridionale,  sur  un  parcours  d'environ 
70  kilom.  Il  se  dirige  ensuite  au  N.-E.  et  coule  à  tra- 
vers l'Etat  du  Congo  pendant  300  kilom.,  pour  aller  se 
jeter,  par  un  large  dtdta  formant  un  lacis  de  canaux  e1 
d'îles,  dans  la  rivière  Kassaï,  dont  il  constitue  le  plus  im- 
portant affluent  de  gauche.  Le  Couango  reçoit  lui-même 
de  nombreux  affluents.  La  partie  inférieure  de  son  cours 
est  navigable  sur  environ  275  kilom. 

GoUANZA  (Coanza,  Quanza,  Quouanza),  fleuve  côticr 
do  r.A.friquo  occidentale  (colonie  portug.  d'Angola).  Il  sort 
du  lac  Moussombo,  au  S.  du  nœud  orographique  que  for- 
ment, dans  le  pays  de  Bilié,  les  monts  Oulondo.  Il  coule 
d'abord  du  S.-O.  au  N.-E.,  contourne  le  Bihé,  court  ensuite 
du  S. -K.au  N.-O., en  servant  de  limite  entre  les  districts  do 
Loanda  et  de  Dongurla,  et  se  jette  dans  l'Atlantique,  à 
400  kilom.  environ  au  S.  do  l'embouihure  du  Congo.  Son 
cours,  alimeuté  par  de  nombreux  affluents  de  droite  et  do 


^£i«ft 


Couagga. 


lJ'ar;:ont  à  un  lion 
cuuaril    d'azur. 


325 

gaucho,  est  d'environ  950  kilom.  au  uuià  de  son  embou- 
cliui'o.  lar^'O  de  2  kilom.,  ses  eaux  jaunes  pônôtront  dans 
colles  tle  lAtlantiquo,  jusqu'à  près  do  2-t  kilom.  do  la 
côte,  sans  s'y  mélanger.  A  1  ombouchuro  m^mo  existe  un© 
barre  qui,  changeant  conslammont  do  place,  ost  dango- 
rouso  pour  la  navigation.  Des  navires  calant  de  2  à 
3  mètres  pevivont  la  Tranchir  à  marùo  haute,  ot  remonter 
le  fleuve  pondant  225  kilom.,  jusqu'aux  chutes  do  Cam- 
bambé,  où  se  trouve  le  point  commercial  de  Dondo.  De- 
puis lo  18  octobre  1892,  le  fleuve  Couanza,  dont  la  naviga- 
tion était  résorvée  jusqu'alors  aux  bâtiments  portugais, 
a  été  ouvert  aux  vaisseaux  de  toute  nation. 

COUAQUE  n.  m.  Comm.  V.  couac. 

COUAR   n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  corneille  commune. 

COUARD  {kou-ar'),  ARDE  [rad.  queue]  adj.  Poltron, 
lâche  :  llumme  couard.  Chiens  couards.  Il  Qui  annonce  la 
couardise,  la  poltronnerie  ;  qui  est  inspiré  par  elle  :  Mine 
COUARDE,  il  Substauliv.  :  Un  franc  couard. 

—  Blas.  So  dit  du  lion  qui  a  la  queue  entre  les  jambes. 

—  n.  m.  Nom  quo  les  boucîhors  don- 
nent à   uno  partie  du  bœuf  dite  aussi 

CIMIER,  BORD  DU  CIMIKR,  BORDS  DU  BASSIN, 

et  qui   comprend    la    naissance  de   la 
queue  et  la  partie  latérale  avoisinante. 

—  Agrio.  Extrémité  de  la  faux   qui 
adhère  au  manche. 

—  Manèg.  Tron'^ou  do  la  queue  du 
cheval. 

—  Syn.  Couard,  lâche,  poltron,  pu- 
sillanime, l'umird  se  dit  propronit'iit  do 
l'animal  qui,  par  relfet  de  la  i)eur,  tient 
sa  queue  entre  ses  jambes  et  n'avance 
qu'en  tremblant;  appliqué  aux  homnios,  il  est  familier  et 
ne  se  dit  qu'on  plaisantant.  Lo  lâche  manque  de  courage; 
on  face  du  danger,  il  est  sans  force;  la  licheté  est  la  mol- 
lesse de  l'àme.  Le  pollron  se  laisse  eifra^^er  par  lo  péril, 
il  sô  sauve  ;  maïs  la  peur  qu'il  éprouve  est  instinctive,  et  il 
pourra  s'aguerrir.  L'homme  pusillanime  a  un  petit  esprit, 
un  caractère  timide  que  la  moindre  difliculté  etiVaye  ou 
paralyse. 

Couarde  fLa).  comm.  de  la  Charente-Inférieure,  arr.  et 
à  21  kil.  de  La  Rochelle,  dans  l'île  de  Ré  ;  1.193 hab-  Marais 
salants.  Furies,  distilleries,  moulins. 

GOUARDEMENT  adv.  D'une  manière  couarde. 

COUARDER  v.   n.  Faire  le  couard,  le  lâche.  (Vieux.) 

COUARDISE  n.  f.  Lâcheté,  poltronnerie,  caractère  ou 
action  de  couard  :  Hepos  engendre  couardise.  (CUateaubr.) 

GOUARELLE  n.  f.  Minéral.  V.  curielle. 

CoUAT  (Auguste-Henri),  helléniste  et  professeur  fran- 
çais, né  à  Toulouse  en  1840,  mort  à  Bordeaux  en  1898. 
Elève  do  l'Ecole  normale  et  docteur  es  lettres,  il  devint 
professeur  de  littérature  grecque  à  Bordeaux,  puis  fut 
recteur  à  Douai  (1887)  et  à  Bordeaux  (1890).  Nous  cite- 
rons do  cet  érudit  :  Eludes  sur  Catulle,  thèse  (1874);  la 
Poésie  alexandrine  sous  les  trois  Plolémëes  {ISS2)  ;  Homère  : 
l'Iliade,  l'Odi/ssée  {18S&);  Aristophane  et  l'Ancienne  Comé- 
die (1889);  les 
Poètes  alexan- 
drins (1897). 

CO  UB Aïs 

{bè)  n.  m.  Em- 
barcation japo- 
naise de  luxe.  v.-w-u.o. 

COUBANGO  ou  COUBANGUI,  grande  rivière  d'Afrique 
(colonie  portug.  d'Angola).  Elle  prend  sa  source  sur  les 
pentes  sud-orientales  dos  monts  Oulondo,  et  coule  d'abord, 
du  N.-O.  au  S.-E.,  à  travers  le  pays  d'Amboelia,  sur  une  dis- 
tance d'environ  700  kilom.  A  partir  de  Mpachi.son  cours  se 
dirige  vers  l'E.,  et, sous  lo  nom  encore  reconnaissable  d'Oka- 
vango,  sert  de  limite  entre  l'Angola  et  la  colonie  alle- 
mande du  Sud  Ouest  africain.  A  Andara,  la  rivière  tourne 
brusquement  au  S.,  pénètre  dans  lo  Daraaraland  britan- 
nique, et,  sous  les  noms  successifs  do  Tonke  et  de  Tioghe, 
va  se  jeter  dans  le  lac  Ngami. 

GOU-BAS  [ba)  n.  m.  Ancien  jeu  qui  se  jouait  avec  un  jeu 
do  cartes  complet  entre  cinq  ou  six  joueurs. 

GOUBERTIN  (Charles-Louis  Frkdy,  baron  ni:),  peintre 
français,  né  à  Paris  en  1822.  Elève  de  Picot,  il  u  exposé 
au  Salon,  do  184G  à  1887,  des  scènes  de  genre  et  d'histoire 
religieuse.  Parmi  ses  tableaux,  nous  citerons  :  Découverte 
du  Jjaocoon  à  Borne  (18-16);  ^Scènc  de  jeu  dans  un  caba- 
ret (1847);  un  Baiser  de  paix  dans  les  catacombes  (1852); 
la  Promenade  d'un  cardinal  romain  (1857);  les  Pigeons  de 
Saint-Marc  (1861);  le  Vendredi  saint  à  Palerme  (1861), 
au  musée  du  Luxembourg;  le  Départ  des  missionnaires 
(1869);  une  Séance  du  concile  à  Saint- Pierre  de  Bome{lilZ); 
Louis  XVII  au  Temple  (1876);  Mort  miraculeuse  de  saint 
Jean  de  Dieu  (1879),  à  l'hospice  des  Enfants  infirmes,  à 
Paris;  la  Légende  de  la  voie  Appin,  u  Itome  (1882);  l'Hos- 
pitalité de  nuit  (1887).  —  Son  hls.  Pikrrk  de  Couber- 
tin,  écrivain,  né  à  Paris  en  1863,  a  pris  uno  part  consi- 
dérable à  l'organisation  dos  joux  et  des  sports  scolaires, 
destinés  à  former  dos  hommes  vigoureux  ;  a  créé  dos  comi- 
tés ot  des  associations;  ost  devenu  secrétaire  général  de 
l'Union  des  sports  athlétiques  et  président  du  comité  inter- 
national olympique.  Ce  fut  lui  qui,  on  1895,  prit  l'initiative 
du  rétablissement  dos  joux  Olympiques  en  (îrèco.  Il  a 
publié  :  l'Iùlucation  en  Angleterre.  Collèges  et  universités 
(1888);  l'Iùducation  anglaise  en  /'V^nre  (1889)  ;  Universités 
transat lantiaues  (1890);  l'Evolution  française  sous  la  troi- 
sième Bépublique  (1896);  Souvenirs  d'Aynérique  et  de 
Grèce  (1897);  otc. 

GOUBISOU,  comm.  de  l'Avoyron,  arr.  ot  à  6  kil.  d'Es- 
palion.  sur  un  affluent  du  Lot,  au  pied  des  contreforts  dos 
monts  d'Auhrac;  1.419  hab. 

COU-BLANC  {blan)  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  des  mot- 
tcux.iii'l.  /ye.s cous-blancs.  (Onditordinairomontcu/-i'/anc.) 

GOUBLANC,  comm.  do  Saône-et-Loiro,  arr.  et  â  38  kil. 
do  CharoUes,  près  d'un  affluent  do  l'Aron  ;  1.915  bab. 
Moulins. 

GOUBLANDIE  {dî)  n.  f.  Genre  do  léguminousos-papilio- 
nacéos,  triliu  dos  dalborgiées,  sous-tribu  dos  loachocar- 
péos,  comprenant  dos  arbres  du  Mexique  ot  do  l'Amériquo 
méridionale. 

COUBLE-SOIFFIÈRE  (soa-fièr')  n.  m.  Filet  au  moyen 
du()uel  on  barre,  rompiètcmont  ou  on  partie,  imo  rivière, 
tout  on  tirant  sur  lui  et  l'amouaul  à  terre  do  temps  eu  temps. 


n.  m. 
,  tribu 


Coucal. 


CoUBLBVIE,  comm.  de  l'Isère,  arrond.  ot  à  20  kilom. 
de  (ïrenoble,  non  loin  do  la  Morge,  affluent  do  l'Isère; 
l..^r)2  hall.  Aciérie,  fabrique  do  soieries. 

GOUBON,  comm,  de  la  llauto-Loire,  arrond.  et  à  5  Uil. 
du  Puy.  sur  la  Loire;  2.489  hab.  Eaux  minérales;  ruines 
du  ihatt-uu  gothique  do  Bouzols. 

GOUBRE  (pointe  DE  la),  pointo  de  la  Charenle-Infè- 
ritimo,  dans  la  prosfiu'ilo  d'Arvert,  marquant  la  pointe 
soptcntrionalo  do  l'embouchure  do  la  Gironde.  V.  Garonne, 
Ciiarkntk-Inférikdre. 

COUCAL  (déformation  des  mots  coucou  et  a^oue^/e] 
Genre  d'oiseaux  grimpeurs,  famille  des  cuculidéS: 
dos  centropodi- 
ncs,  comprenant 
des  coucous  d'as- 
sez grande  taille, 
à  plumage  brun 
et  noir,  à  queuo 
moyenne  et  or- 
dinairoment 
rouge. 

—  Encycl.  Les 
courais,  dont  ou 
connaît  plus  do 
trente  espèces, 
sont  tous  de  l'an- 
cien monde  et 
n'habitent  que  les  régions  cliaudes.  Les  coucals  propre- 
ment dits  (centropus)  sont  africains;  ils  atteignent  40  cen- 
timètres de  long.  Il  y  a  aussi  des  coucals  asiatiques, 
malais,  malgaches;  d'autres,  propres  aux  Philippines  et  à 
Célèbes.  Les  grands  coucals  des  Moluques  atteignent  près 
de  1  mètre  de  long,  et  ceux  d'Australie,  70  centimètres. 
Ces  oiseaux  courent  et  grimpent  parmi  les  buissons  et  imi- 
tent les  allures  de  certains  faisans. 

GOUCÉ,  rivière  d'Afrique  (colonie  portug.  d  Angola 
[district  de  Benguela]),  affluent  droit  du  Counéné.  Elle 
prend  sa  source  sur  les  pentes  sud-orientales  de  la  sierra 
Munda.  reçoit  de  nombreux  affluents  et  se  jette  dans  le 
Counéné,  près  des  rapides  de  Tende. 

COUCH  n.  m.  Auget  que  l'on  place,  pour  recevoir  la 
résine,  au-dessous  des  entailles  pratiquées  dans  le  tronc 
des  pins  maiîtimes. 

GOUGHADE  n.  f.  Nom  vTilgaire  des  provins  ou  mar- 
cottes de  la  vigne,  dans  le  Medoc. 

COUCHAGE  (chaf)  n.  m.  Action  de  coucher,  de  passer  la 
nuit  dans  un  lit  :  Payer  son  couchage,  n  Effets  de  literie, 
ensemble  des  objets  qui  servent  au  couchage  :  Prendre  en 
adjudication  le  couchage  rfes  troupes. 

—  Agric.  Action  d'emmagasiner  les  céréales  et  autres 
grains,  en  les  disposant  par  couches  d'une  certa.ine  épais- 
seur. 

—  Hortic.  Marcottage  pratiqué  en  couchant  des  ra- 
meaux dans  uno  fosse  peu  profonde,  il  Action  do  mettre 
les  grains  en  couche  pour  les  y  faire  germer. 

—  Techn.  Action  do  coucher  les  poils  d'une  étoffe. 
COUCHANT  {chan),  ANTE  adj.  Qui  se  couche.  (Ne  se  dit 

que  dans  un  petit  nombre  de  locutions.) 

—  Soleil  couchant,  Soleil  près  de  disparaître  à  l'hori- 
zon ;  moment  de  la  journée  où  le  soleil  est  dans  cette 
position  :  Contempler  le  soli*:il  couchant.  Partir  au  so- 
LEir,  couchant.  —  Fig.  Déclin  de  la  vie  ou  de  la  puis- 
sance ;  dernières  lueurs,  dernier  éclat  ;  personne  puissante 
dont  le  rôle  est  près  de  finir  :  On  adore  plutôt  le  soleil 
LEVANT  que  le  soleil  couchant.  (Acad.) 

—  Chass.  Chien  couchant.  Chien  d'arrêt,  qui  se  couche 
sur  le  ventre  pour  arrêter  le  gibier.  —  Fig.  Flatteur, 
homme  ((ui  rampe  pour  plaire  ou  pour  séduire. 

—  n.  m.  Soleil  qui  se  couche;  aspect  du  ciel  dans  la 
région  oii  le  soleil  se  couche  :  Les  feux  du  couchant.  Un 
COUCHANT  embrasé,  il  Occident,  ouest,  côté  do  l'horizon  où 
le  soleil  se  couche,  endroit,  pays  situé  dans  cette  direc- 
tion :  Maison  exposée  au  couchant. 

—  Fig.  Vieillesse  ;  décadence,  déclin  :  Génie  à  son  cou- 
chant. 

—  Anton.  Levant. 

—  Encycl.  On  donne  le  nom  de  couchant  au  point  précis 
de  l'horizon  où  se  trouve  le  centre  du  soleil  à  son  cou- 
cher; ce  point  est  variable  lo  long  d'un  arc  fini  quo 
l'on  désigne  vaguement,  depuis  la  plus  haute  antiquité, 
par  couchant,  occident  ou  ouest.  Mais  couchant,  dans  lo 
sens  ouest,  doit  être  pris  avec  précision  dans  la  direc- 
tion du  coucher  le  jour  de  l'équmoxe  ;  c'est  alors  le  vrai 
couchant,  dont  la  distance  au  couchant  rôol  do  chaque 
jour  se  nomme  amplitude. 

GOUGHART  (char)  n.  m.  Dans  les  papeteries.  Ouvrier 
qui,  recevant  la  forme  chargée  d'une  feuille  do  papier,  la 
renverse  sur  les  feutres  ou    flètres.  Syn.  do   coucHiiUR. 

GOUGHDJI-BACHI  n.  m.  Lieutenant  du  bostandji-bachi, 
l'un  des  preniiiTs  officiers  du  sérail,  grand  maître  tles 
for(^fs.  (C't'St  lui  (pli  délivre  les  permis  de  chasse.  Son  nom 
sigiiitio  littéralement  »  chef  dos  oiseliers  ».) 

COUCHE  (subst.  verbal  de  coucher)  n.  f.  Lit.  :  Etre  étendu 
sur  sa  COUCHE,  il  Métaphoriquement,  Lieu  d'où  les  poètes 
font  sortir  le  soleil  et  les  astres  au  moment  do  leur  lo- 
ver. Il  Mariage,  union  conjugale  :  Dieu  a  béni  leur  covciiK. 
(Acad).  Souiller,  Déshonorer  la  couche  nuptiale. 

—  Bois  do  lit  :  Couche  de  uoger.  (Vieux.) 

—  Linge  dont  on  enveloppe  les  petits  enfants  :  Changer 
les  couciiKS  d'un  enfant. 

—  Enfantement;  état  do  la  fommo  qui  a  enfanté  depuis 
peu  :  Femme  en  couche  oh  en  couches.  Hclercr  de  couches 
ou  de  COUCHES,  u  Suites  de  couches.  Lochies,  n  Suite  de  cou- 
ches. Maladie  ou  indisposition  qui  suit  l'onfantemont.  il 
Fausse  couche.  V.  avortemrnt. 

—  Parliculièrom.  Strate,  lit  formé  par  uno  matièro 
quelconcMio  et  dune  épai.ssour  relativement  peu  considé- 
raldo  :  une  couche  de  béton,  de  fumier,  de  poussière,  n  En- 
duit :  Etendre  une  coocub  de  beurre  sur  du  pain.  Couchb 
de  peinture,  de  vernis,  il  Teinte,  couleur  répandue  d'uno 
façon  imi  forme  :  Visage  couvert  d'une  couche  de  hdle.  — 
Fig.  Masque,  apparonco  oxtériouro  :  JUettre  sur  son  visage 
une  couche  de  gravité. 

—  Fig.  Uéglon,  sphère,  catégorie  :  L'imprimerie  fait 
pénétrer  la  lumière  et  la  vérité  dans  toutes  les  couches  so- 
ciales. (F.  Bastiat.)  H  Nouvelles  couches.  So  dit  d'uno  classe 
do  la  société  qui  vient  en  romplarer  uno  autre  dans  la  di- 
rection do  la  politi  [uo,  dos  affaires  :  Ce  fut  d'abord  la  bour- 
yeoisie  que  l'aristocratie  appela  les  nouvullbh  coucuiit). 


COUAQUE   —   COUCHER 

~  Fam.  Etre  jeune  couche,  Etre  très  nouvelle  couche^ 
Avoir  des  idées  très  avancées,  qu'il  s'agisse  de  politique, 
do  littérature,  do  peinture,  etc. 

—  Loc.  pop.  :  Se  donner  mie  couche,  une  belle  couche,  Se 
griser,  il  E71  avoir  une  couche.  Etre  très  bète. 

—  Anat.  Couches  ethmotdales  ou  olfactives.  Lobes  du 
cerveau  appelés  aussi  cori's  cannelés,  u  Couches  optiques, 
Lobes  du  cerveau  situés  en  arrière  des  précédents. 

—  Arquebus.  Couche.  Dans  la  monture  d'une  arme  à 
feu.  La  partie  qui  comprend  la  poignée  et  la  crosse,  tandis 
que  lo  reste  do  la  monture  forme  le  fût.  (D'où  le  nom 
do  plaque  de  couche,  donné  à  la  ferrure  qui  garnit  'lotte 
partie  de  l'arme.) 

—  Art  culin.  Bassin  en  cuivre  pour  la  cuisson  des  con- 
fitures. 

—  Bot.  Nom  donné  aux  épaisseurs  de  matières  dispo- 
sées concentriquement  du  contre  à  la  périphérie,  dans  le 
tronc  et  les  branches  des  arbres  et  des  arbrisseaux  à 
structure  endogène  ;  On  calcule  l'âge  de  certains  arbres 
par   le  nombre  de  couches  dont  se  coinpose   leur  tronc. 

Il  Couches  corticales. Y.  ïiCo^CE.  n  Couches  ligneuses.  \  .bois. 

—  Constr.  Pièce  de  bois,  posée  horizontalement  à  terre 
et  sur  laquelle  viennent  s'appu^'er  des  étais. 

—  Géol.  Nom  donné  aux  divisions  des  assises  qui,  par 
leur  groupement,  forment  à  leur  tour  des  étages.  (Une 
couche  est  caractérisée  par  la  constance  du  caractère  mi- 
iiêralogiquo.)  n  On  dit  aussi  lit,  et  strate. 

—  Hortic.  Amas  do  matières  organiques  d'origine  ani- 
male ou  végétale  (  fumiors  do  toute  nature ,  feuilles , 
mousse,  tan  de  chêne,  sciure  de  bois,  etc.).  quo  les  jar- 
diniers disposent  en  forme  de  parallélépipède,  puis  qu'ils 
humectent  d'eau  pour  y  déterminer  le  départ  d'une  fer- 
mentation productrice  de  chaleur,  il  Champignon  de  couche, 
Agaric  comestible  cultivé  sur  couche. 

—  Jeux.  Enjeu  qu'on  met  sur  une  carte. 

—  Mécan.  Arbre  de  couche,  .\rbre  qui,  dans  un  moteur 
à  vapeur,  reçoit  son  mouvement  de  rotation  directement 
de  la  machine.  V.  arbre. 

—  Techn.  Feuille  d'or  ou  d'argent,  qu'on  laisse  sur  l'ob- 
jet qu'on  veut  dorer  ou  argenter.  11  En  maçonnerie,  Ma- 
tière que  l'on  étend  sur  un  mur  pour  dissimuler  la  nature 
des  matériaux  employés  dans  la  construction  :  Becouviir 
un  J7ïur  d'une  couchk  âe  cimerit,  de  plâtre,  il  Sable  qu'on  ré- 
pand avant  et  après  un  pavage.  11  Chez  les  brasseurs,  Dis- 
position de  l'orge  dans  le  germoir  en  un  tas  carré  et  de 
peu  d'épaisseur  pour  le  faire  germer,  n  Réunion  de  peaux 
superposées,  que  le  maroquinier,  le  mé^issier  mettent 
sur  le  chevalet  pour  les  travailler  successivement,  u  Toile 
sur  laquelle  on  dispose  les  pains  afin  quu  la  pâte  fermente, 
avant  de  les  enfourner.  11  Toile  elle-même  qui  recouvre  la 

ftâte  sur  les  couches.  11  Nom  donné,  dans  les  marais  sa- 
ants,  à  la  première  série  de  bassins  où  l'on  dirige  l'eau 
do  mer,  au  sortir  du  jas  ou  vasière.  n  Couche d'itnpression. 
Chez  les  peintres  en  bâtiment.  Première  couche  de  pein- 
ture sur  une  surface  qui  doit  en  recevoir  plusieurs.  11  Coit- 
che  de  teinte,  Dernière  couche  de  peinture. 

—  Télégr.  électr.  Feuille  de  caoutchouc  contenant  le 
quart  de  son  poids  d'oxyde  de  zinc  et  servant  de  première 
enveloppe  au.\  câbles  Hooper.  (Cette  couche  a  pour  but 
d'empêcher  l'action,  sur  le  fil  de  cuivre,  des  deux  dernières 
couches  de  caoutchouc,  qui  contiennent  6  p.  100  de  soufre 
et  10  p.  100  de  sulfate  de  plomb.) 

—  n.  f.  pi.  Mar.  Assemblage  de  pièces  qui  entrent  dans 
la  composition  d'un  mât  formé  de  plusieurs  arbres.  11  Prin- 
cipales pièces  renfermées  entre  deux  plans,  dans  la  con- 
struction d'un  mât  majeur. 

—  Encycl.  Hort.  La.  couche  est  mise  en  œuvre,  dans  lo 
jardinage,  toutes  les  fois  qu'on  veut  assurer  soit  aux  semis, 
Ijoutures,  greffes,  etc.,  soit  aux  plantes  ou  â  leurs  par- 
tics  souterraines,  une  température  relativement  élevée, 
favorable  à  une  germination  ou  à  un  développement  ra- 
pide. La  couche  est  l'un  des  procédés  essentiels  des  «  cul- 
tures forcées  u. 

L'élévation  de  température  qu'on  obtient  augmente 
avec  l'épaisseur  do  la  couche.  Elle  déj>end,  d'auiro  part, 
do  la  nature  des  matériaux  employés  :  les  matières  orga- 
niques d'origine  animale  fermeiitenl  plus  rapidement  quo 
les  autres  et  dégagent  plus  de  chaleur,  mais  la  durée 
d'utilisation  do  la  couche  est,  naturellement, en  raison  in- 
verso de  la  rapidité  do  la  fermentation. 

Dans  la  pratique,  on  distinguo  les  couches  chaudes  (tomp. 
moy.  20  à  30"),  les  couches  tempérées  (10  à  20"),  ot  les  cou- 
ches sourdes  ou  froides.  Ces  dernières  sont  confectionnées 
dans  uno  fosse  ot  recouvertes  ensuite  do  la  terre  extraite 
de  cotte  fosse.  Los  couches  chaudes  et  tempérées  sont 
construites  sur  lo  sol.  Dans  tous  les  cas,  la  température 
moyenne  et  normale  de  la  couche  n'est  obtenue  qu  au  bout 
do  "quelques  jours;  mais  elle  persiste  généralement  do 
trente  :V quatre-vingts  jours,  suivant  les  circonstances  et 
la  nature  dos  matériaux.  Au  début  de  la  fermentation,  lo 
dégagomont  do  chaleur  est  anormal  et  exceptionnel  :  c'est 
CO  (lu'on  appelle  le  coup  de  feu. 

L  emploi  dos  cloches  de  vorre  ou  des  châssis  ost  com- 
plémentaire do  la  mise  eu  œuvre  d'une  couche.  Dans  lo 
premier  cas,  les  cloches  sont  disposées  sur  la  terro  ou  lo 
terreau  do  culture  recouvrant  la  couche.  Dans  le  second 
cas.  lo  châssis  étant  placé  directement  sur  la  couche,  lo 
cadre  ost  rempli  à  l'intérieur  do  terro  ou  de  terreau,  tan- 
dis qu'on  l'entoure  extérieurement  d'une  coucho  do  fumier 
ou  réchaud.  Lo  réchaud  est  renouvelé  quand  la  lomiiéra- 
turo  do  la  coucho  tend  â  baisser  d'une  manière  trop  sen- 
sible. Les  couches  pour  la  culture  des  champignons  so 
préparent  d'uno  manière  toute  spéciale. 

COUCHÉE  {ché)  n.  f.  Action  do  coucher  dans  un  endroit. 
Il  Endroit  où  l'on  coucho  en  voyage  :  Arriver  à  la  couchkk. 
Il  .Souper  et  logement  dans  unoaubergo:  Paj/er  sa  ixnicuèR. 

COUCHE-POINT  (pou-in)  n.  m.  Trépointo  du  talon  d'un 
soulier,  d  uno  botto  :  Des  couche-points  solides. 

COUCHER  (du  lat.  coltocare,  mémo  sons)  v.  a.  Etendre 
sur  un  lit  ou  sur  quoique  chose  d'analogue  ;  mettre  au  lit  : 
CoucHiîR  un  blessé  sur  une  civière,  Coui  heu  un  enfant. 

—  Par  ext.  Etendre  A  terre  eu  ailleurs,  placer  dans  uno 
position  â  peu  près  horizontale  :  Coucher  une  échelle,  une 
armoire.  Il  Penclior,  courber  :  Les  vents,  les  pluies  cou- 
ciliiNr  les  blés.  11  Kabattro  :  Couchek  le  poil  d'un  chaprau. 

—  Hortic.  Coucher  des  branches,  Los  incliner  pour  favo- 
riser la  mise  A  fruit,  pour  propager  l'ospèco.  V.  marcoiteb. 

—  Jeux.  Mettre  011  onjou  :  CoucniiK  cinq  cents  fï'ancs 
sur  une  carte,  n  Coucher  gros,  Jouor  gros  jou. 

—  Mur.  Coucher  un  biUiment,  Lo  mottro  sur  lo  flauc  pour 
lo  caréner. 


D'argent 

i  un  chien  conclié 

de  gueules. 


COUCHER  —   COUCOU 

—  Loc.  div.  :  Coucher  quelqu'un  par  terre,  sur  le  carreau, 
Le  terrasser,  le  jeter  à  terre,  mort  ou  blessé.  Il  Coucher 
une  bouteille  sur  le  côté,  La  vider,  la  boire,  ii  Coucher  le 
poil  â  quelqu'un.  L'amadouer,  le  flatter.  |t  Coucher  par  écrit 
ou  simplement  Coucher,  Inscrire,  consigner  par  écrit  : 
CouciHiR  quelqu'un  sur  itne  liste,  dans  un  testatnent.  il  Cou- 
cher enjoué.  Ajuster,  viser  avec  un  fusil,  la  crosse  do 
cette  arme  touchant  la  joue  de  celui  qui  rêpaule.  —  Viser 
avec  un  objet  quelconque  en  guise  d'arme.  —  Fig.  Con- 
voiter, porter  ses  désirs,  former  des  projets  sur  :  Coucher 
EN  JODE  une  riche  héritière,  une  grasse  sinécure.  (Peu  us.) 

—  V.  n.  Etre  étendu  pour  prendre  son  repos;  prendre 
son  repos  do  la  nuit  :  Coucher  sur  la  dure.  Cltfimbre  à 
coccHER.  Il  Fam.  Coucher  à  la  belle  étoile,  Coucher  dehors, 
en  plein  air.  li  Coucher  avec  une  femme,  Avoir  commerce 
avec  elle. 

—  Arg.  Coucher  dans  le  lit  aux  draps  verts,  Coucher 
dans  les  champs,  il  Coucher  à  la  corde.  V.  cordk. 

—  Mar.  Pencher.s'inc!iner:iV(ir(î'eçin'coDCHfc;so»s  lèvent. 

—  Techn.  Chez  les  doreurs.  Coucher  d'assiette.  Donner 
une  couche  de  couleur  rougeâtre  à  la  pièce,  pour  la  pré- 

Î)arer  à.  recevoir  l'or,  ii  Coucher  de  fond.  Etendre  une  cou- 
eur  uniforme  sur  le  papier  de  tenture,  avant  de  l'imprimer. 
—  En  peinture,  revêtir  le  châssis  d'une  couche  de  cou- 
leur. II  Coucher  les  couleurs.  Les  appliquer  au  moyen  du 
pinceau,  les  unes  à  côté  des  autres,  avant  de  les  fondre. 
Il  Coucher  la  vigne,  Eui'ouir  en  terre  certaines  parties  des 
sarments,  afin  de  leur  faire  pousser  des  racines. 

—  Loc.  PROV.  :  Coucher  dans  son  fourreau  comme  l'épée 
du  roi  ou  simplement  Coucher  dans  son 
tourreau,  Coucher  tout  hal)illé.  (Vx.) 

Couché,  ée  part.  pass.  du  v.  Coucher. 

—  Soleil  couché.  Moment  de  la  jour- 
née qui  suit  le  coucher  du  soleil  :  Arri- 
ver après  le  soleil  couché. 

—  Blas.  Attribut  des  quadrupèdes  qui 
sont  dans  l'attitude  du  sommeil,  il  Se 
dit  du  chevron  et  du  croissant  qui  ont 
leur  partie  saillante  appuyée  ou  tour- 
née au  côté  dextre  de  l'écu.  ii  Se  dit 
aussi  de  l'arc  mis  en  fasce.  ii  Se  dit  en- 
core du  dauphin  dont  la  tête  et  la  queue 
sont  tournées  du  côté  inférieur  de  l'écu. 
Il  Se  dit  enfin  des  billettes  et  de  quelques-unes  des  pièces 

de  longueur  qui,  au  lieu  d'être  placées  verticalement,  ont 
une  position  norîzontale. 

—  Bot.  Tige  couchée,  Tige  qui  rampe,  qui  reste  étendue 
sur  la  terre. 

—  Typ.  Lettres  couchées.  Lettres  qui  ne  sont  pas  d'aplomb. 

—  Prov.  :  On  est  plus  couché  que  debout,  Le  temps  de 
la  vie  est  bien  court. 

Se  coucher,  v.  pr.  S'étendre  sur  un  lit  ou  ailleurs  pour 
se  reposer  :  Se  couchkr  sur  l'herbe.  S'-:  coucher  tard. 

—  Par  cxt.  Descendre  sous  l'horizon,  en  parlant  des 
astres  :  A  Paris,  la  Grande  Ourse  ne  se  couche  jamais. 

Il  Fig.  Finir,  cesser,  disparaître  :  Bientôt  se  lèvera,  pour 
ne  SE  coDCHKR  qu'avec  le  der- 
nier homme,  le  soleil  de  la  li- 
berté. (Proudh.)  Il  Poétiq.  .Se 
coucher  au  tombeau.  Se  coucher 
dans  la  mort.  Mourir. 

—  Art    milit.   Couchez-vous! 
Sonnerie  de  clairon  pour  faire 

coucher  les  fantassins  et  les  moins  exposer  ainsi  au  feu 
de  l'ennemi. 

—  Mar.  Se  mettre  sur  le  flanc,  il  Se  coucher  sur  les  avi- 
rons. Allonger  la  nage  en  embarcation. 

—  Fam.  Allez  vous  coucher!  Restez  tranquille,  cessez 
de  faire  ou  de  dire  ce  qui  m'ennuie,  il  Se  coucher  et  faille 
le  mort.  Autre  invitation  à  se  taire,  ii  Se  coucher  comme 
les  poules.  Se  mettre  au  lit  de  très  bonne  heure. 

—  Manèg.  Se  coucher  en  vache.  Se  dit  du  cheval  qui, 
étant  couché  sur  la  poitrine,  a  les  extrémités  des  fers 
sous  le  sommet  des  coudes,  il  6'e  coucher  sur  la  volte.  Se 
dit  d'un  cheval  qui,  malgré  son  cavalier,  force  ses  incli- 
naisons dans  les  changements  de  direction. 

—  Techn.  Collet  qui  ne  se  couche  pas  bien,  Collet  (jui 
s'applique  irrégulièrement  sur  l'habit,  par  suite  d'un  dé- 
faut de  coupe. 

—  Prov.  :  Comme  on  fait  son  lit  on  se  couche,  Il  faut 
s'attendre  à  subir  les  conséquences  de  sa  conduite  ;  on  ne 
dispose  que  des  avantages  que  l'on  s'est  ménagés  par  ses 
soins.  :i  n  ne  laut  pas  se  dépouiller  avant  de  se  coucher,  11 
ne  faut  pas,  de  son  vivant,  faire  donation  do  ses  biens. 

—  Anton.  Dresser,  élever,  ériger,  lever.  —  Découcher. 

—  Allus.  LiTTÉR.  :  Allez  VOUS  coucher,  vous  avez  la 
fièvre,  Allusion  à  un  conseil  ironique  que  l'on  donne  à 
dom  Basile,  dans  le  Barbier  de  Sérille,  acte  III,  scène  xi. 

V.  TROMPER. 

COUCHER  {ché  —  rad.  couche)  n.  m.  Action  de  coucher 
quelqu'un  ou  de  se  coucher  :  Le  coucher  d'un  enfant,  d'un 
malade,  il  Position  d'une  personne  couchée,  étendue  hori- 
zontalement :  Le  COUCHER  sur  le  côté  droit  est  le  plus  na- 
turel. (Focillon.)  [Les  médecins  disent  décubitus],  h  Ma- 
nière dont  on  est  couché,  par  rapport  aux  aises  dont  on 
jouit,  aux  objets  qui  composent  le  Ut  :  Le  coucher  trop 
mon  et  trop  chaud  donne  ><n  sommeil  lourd  et  prolongé. 
(Maquol.)  il  Couchée,  endroit  où  l'on  couche  en  voyage  : 
//  y  avait  autrefois  trois  couchers  de  Paris  à  Lyon.  (Vieux.) 

—  Astron.  Action  d'un  astre  qui  descend  sous  l'horizon. 
II  Moment  oij  cet  astre  se  couche  ;  Le  coucher  de  la  lune. 
Il  Aspect  qu'il  donne  au  ciel  à  ce  moment.  De  splendides 

CODCHERS  de  soleil. 

—  B.-arls.  Tableau  qui  représente  un  paysage  éclairé 
par  le  soleil  ou  la  lune,  au  moment  où  ces  astres  se  cou- 
chent :  f/n  COUCHER  de  soleil  de  Claude  Lorrain. 

—  Hist.  Grand  couclier.  Petit  coucher.  V.  la  part,  encycl. 

—  Anton.  Lever. 

—  E.NcycL.  Astron.  L'heure  du  coucher  d'un  astre,  indi- 
quée par  les  almanachs,  correspond  à  l'instant  où  cet 
astre  atteint  l'horizon  rationnel,  qui  passerait  au  centre  de 
la  terre.  Ce  coucher  astronomique  précède  ou  suit  le  cou- 
cher réel,  ou  disparition,  suivant  que  le  Ii*'U  d'observa- 
tion est,  ou  non,  suffisamment  élevé.  Enfin,  cette  heure  est 
aussi  retardée  par  l'effet  do  la  réfraction.  IVailleurs,  les 
heures  do  coucher  d'un  a.strc  difl'ôront  d'un  jour  à  l'autre, 
puisque  aucun  astre  ne  passe  au  méridien  à  une  heure  con- 
stante, et  il  suffit  de  les  indiquer  à  la  minute  près,  car 
elles  varient  très  rapidement  d'un  lieu  en  un  autre.  Deux 
couchers  do  soleil  diffèrent  au  plus  de  2  minutes  :  te  plus 
précoce  se  présente  à  4  h.  1  m.  du  9  au  li  décembre,  et 


Couchez-vous 


le  plus  tardif  à  8  h.  5  m.  du  21  juin  au  2  juillet.  Pour  la 
lune,  les  ditférencos  sont  beaucoup  plus  considérables. 
Les  anciens,  prenant  pour  base  le  couclier  apparent  du 
soleil,  appelaient  coucher  hcliaque  d'une  étoile  l'époque  où 
le  soleil,  près  d'atteindre  cette  étoile,  l'éclipsait  par  son 
éclat,  sans  cependant  que  celle-ci  fût  au-dessous  de  l'ho- 
rizon ;  coucher  ac7:?nyquc,  le  coucher  simultané  de  l'étoile 
et  du  soleil;  coucher  cosmique,  celui  des  étoiles  qui  se 
couchent  au  lever  du  soleil. 

—  B.-arts.  Carpaccio,  Mantegna,  le  Giorgione,  Andréa 
Milano,  le  Francia,  Lorcnzo  Lotto,  Mola,  Albertinclli, 
dans  quelques-uns  de  leurs  tableaux  du  Louvre,  ont  peint 
des  couchers  de  solei!  ;  les  peintres  primitifs  du  nord, 
van  Eyck,  Memling,  Rogier  van  dcr  "Weyden,  ont  peint 
avec  une  ccriaino  force  des  efl'ets  semblables  ;  mais,  parmi 
les  artistes  du  xv  et  du  xvi*  siècle,  nul  n'égala 
le  Titien  pour  la  vigueur  et  l'écla  avec  les- 
quels il  rendit  les  tons  variés  du  couchant  :  les 
Saintes  Familles  du  Louvre  peuvent  être  citées 
sous  ce  rapport.  Poussin  et  les  paysagistes  de 
son  école  peignirent  des  couchers  de  soleil 
moins  violents  que  ceux  du  Titien,  l^es  cou- 
chers de  soleil  de  Claude  Lorrain,  notamment 
son  tableau  du  Louvre,  ont  une  douceur,  une 
limpidité,  une  poésie  dont  le  charme  est  des 
jdus  séduisants.  Parmi  les  paysagistes  qui  ont 
peint  des  efl'ets  semblables,  on  peut  citer  Jean 
Boih ,  Zoeman,  Zachtleven,  Swanevelt,  Bcr- 
ghom,  Pynacker,  etc.  Albert  Cuyp  s'est  montré 
plus  original  et  plus  varié.  Rembrandt  a  peint 
un  coucher  de  soleil  superbe  dans  un  paysage 
qui  est  à  la  pinacothèque  de  Munich.  Watteau, 
dans  son  Embarquement  pour  Cythêre  du  Lou- 
vre, a  couvert  ses  ciels  de  tons  roses  et  dorés. 
Certains  couchers  de  soleils  de  Joseph  Verriet 
et  de  Boucher  passent  pour  des  chefs-d'œuvre. 
Gainsborough,  Constable,  Turner,  ont  point  des 
efl'ets  de  soleil  couchant  très  hardis  et  très  vi- 
goureux. Mais  les  efl'ets  do  ce  genre  ont  été 
rendus  dans  toute  leur  diversité  et  dans  tout 
leur  éclat  par  Docamps.  Théodore  Rousseau 
(musée  de  Nantes),  Marilhat,  Paul  Huet,  Corot, 
Jules  Dupré,  Diaz,  Tournemine,  Belly,  Jules 
Breton,  Anastasi,  Th.  Frère,  Chintreuil,  etc.  Quelques-uns 
de  ces  artistes  sont  allés  chercher  jusqu'en  Orient  des 
couchnrs  de  soleil  bizarres,  imprévus,  de  véritables  incen- 
dies célestes  qui  exigent  de  très  vives  couleurs. 

—  Hist.  Coucher  au  roi.  Sous  Louis  XI'V,  le  coucher  du 
roi  devint  une  véritable  cérémonie,  et  c'était  un  honneur 
fort  grand  et  fort  recherché  quo  d'y  être  admis.  L'éti- 
quette en  était  invariable  et  extrêmement  compliquée. 
Elle  est  exposée  en  détail  dans  le  livre  intitulé  :  l'Etat  de  la 
France  en  iH2.  En  voici  les  principaux  épisodes.  Le  roi, 
sortant  de  son  cabinet,  remettait  son  chapeau,  ses  gants 
et  sa  canne  entre  les  mains  du  maître  do  la  garde-robe, 
puis,  précédé  d'un  huissier  de  la  chambre,  qui  faisait  faire 
place,  il  allait  faire  ses  prières  comme  au  lever,  pendant 
(iiio  l'aumônier  du  jour  tenait  le  bougeoir  et  répondait  à 
1  oraison.  Le  roi  gagnait  son  fauteuil  et  désignait  au  grand 
chambellan  celui  des  assistants  auquel  il  faisait  l'honneur 
de  donner  le  bougeoir.  Le  roi,  debout,  se  dégrafait,  et  le 
maître  de  la  garde-robe  lui  retirait  la  veste  et  le  justau- 
corps. Le  roi  s'asseyait,  les  valets  de  chamljre  lui"  défai- 
saient sa  jarretièrej  son  soulier,  son  bas  et  son  haut-de- 
chausse  du  côté  droit;  les  valets  do  la  gardo-robo  en 
faisaient  autant  du  côté  gauche.  Le  plus  grand  prince  ou 
le  plus  grand  officier  présent  donnait  la  chemise  au  roi. 
Le  premier  valet  de  chambre  l'aidait  à  passer  la  manche 
droite,  et  le  premier  valet  de  garde-robe  à  passer  la 
manche  gauche.  Le  roi  mettait  autour  de  son  corps,  à  la 
façon  d'un  baudrier,  le  cordon  qui  portait  ses  reliques, 
prenait  sa  robe  de  chambre,  se  levait  et  faisait  la  révé- 
rence aux  courtisans.  Les  huissiers  criaient  tout  haut  : 
"  Allez,  messieurs!»  Toute  la  cour  se  retirait  :  la  grand 
coucher  était  flni.  Il  ne  restait  dans  la  chambre,  pour  le 
petit  coucher,  que  le  premier  médecin,  le  premier  chirur- 
gien et  quelques  particuliers,  auxquels  le  roi  accordait 
cette  faveur.  Le  roi  s'assied  alors  sur  un  siège  pliant,  et 
ses  barbiers  le  peignent.  On  lui  apporte  un  bonnet  de  nuit, 
deux  mouchoirs  do  nuit.  Les  princes  du  sang  ou  légitimés, 
ou,  à  leur  défaut,  le  grand  chambellan,  lui  présentent  deux 
serviettes  mouillées  à  un  bout,  dont  il  se  lave  les  mains 
et  le  visage.  Tandis  que  le  roi  entrait  un  moment  dans  son 
cabinet  pour  voir  ses  chiens,  on  dressait  le  lit  de  veille  du 
premier  valet  do  chambre,  et  on  préparait  la  collation  du 
roi.  Celui-ci  buvait  un  verre  deau  et  de  vin  et  se  couchait  : 
après  quoi,  on  allumait  une  bougie,  une  veilleuse,  on  tirait 
les  rideaux  du  lit  et  les  assistants  se  retiraient. 

—  Méd.  et  art  véLér.  V.  dëcubitus. 

COUCHERIE  {ri  —  rad.  coucher)  n.  f.  Commerce  charnel 
avec  une  femme  :  Je  n'ai  vu  dans  le  monde  que  des  dîners 
sans  digestion,  des  soupers  satis  plaisir,  des  conversations 
sans  confiance,  des  liaisons  sans  amitié,  et  des  coucHERiiiS 
sans  amour.  (Chamfort.) 

GOUCHERY  (Jean-Baptiste),  homme  politique  français,  né 
â  Besançon  en  1768,  mort  en  I8i-i.  Il  se  livrait  à  l'enseigne- 
ment lorsque  laRévolution  éclata.  Bien  qu'attaché  aux  idées 
de  l'ancien  régime,  il  fréquenta  les  clubs,  fut  élu  procureur 
de  la  Commune,  devint,  après  le  9-Therniidor.  agent  natio- 
nal à  Besançon,  puis  procureur  général  syndicdu  Doubs, 
et  fut  nommé  membre  du  conseil  des  Cinq-Cents  en  1795. 
Au  18  fructidor  (1797),  Couchery  fut  condamné  à  la  dé- 
portation, mais  il  s'enfuit  en  Allemagne.  Après  le  18-Iîru- 
maire,  il  revint  en  France,  se  retira  près  do  Pichcgru, 
en  Angleterre,  d'où  il  ne  cessa  d'attaquer  le  gouverne- 
ment de  Napoléon.  Louis  XVIII  l'anoblit  et  le  nomma 
secrétaire  de  son  cabinet,  mais  il  mourut  presque  aussitôt. 
On  a  de  lui  :  le  Moniteur  secret.  —  Son  frère,  VicrOR  Cou- 
chery,  né  en  177S,  mort  vers  1846,  fut  impliqué,  en  1S04, 
dans  la  conspiration  de  Pichegru  et  retenu  en  prison  jus- 
<]u'on  1814.  11  obtint  alors  une  place  de  censeur,  puis  devint 
Sf^crétaire-rédactour  de  la  Chambre  des  députés  et  lecteur 
du  comte  d'Artois. 

COUCHES-LES-MINES,  ch.-l.  de  canton  de  SaÔne-et- 
Loire,  arrond.  et  ù  25  kilom.  d'Autun,  sur  la  Vieille,  af- 
fluent de  la  Dhouno  ;  2.618  hal>.  Mine  de  fer,  carrières  do 
plâtre,  pierre  à  chaux  commune  et  hydraulique.  Vesti- 
ges d'une  voie  romaine  ;  restes  d'une  abbaye  fondée  au 
vin"  siècle.  Ruinesd'un  chîlteau  du  xv»  siècle.  Au  xvi"  siè- 
cle, les  calvinistes  firent  de  Couches  un  de  leurs  centres  de 
ralliement.  ~  Le  canton  a  15  comm.  ot  11.922  hab. 


326 

COUCHETTE  (chèl'  —  dimin.  de  couche)  n.  f.  Bois  de 
lit  ;  petit  lit  ;  lit  simple,  sans  rideau  ;  Couchette  de  fer. 
Mettre  un  enfant  dans  sa  couchette,  il  Lit  de  bord. 

—  Fam.  Mignon  de  couchette.  Jeune  homme  élégant  et 
qui  fait  le  beau. 

COUCHEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  couche  avec  une 
autre.  (S'emploie  surtout  avec  une  épithête  qui  exprime 
le  plus  ou  moins  de  gêne  causé  par  cette  personne  :  Un  bon, 
un  mauvais  coucHiiUR.)  Il  Fig.  et  fam.  Mauvais  coucheuj', 
Homme  difficile  à  vivre,  hargneux,  querelleur. 

—  En  T.  de  papet.,  Syn.  de  couchart. 

—  n.  f.  Ouvrière  qui  couche,  rabat  la  bride  des  points 
d'Alençon. 

GOUCHEY,  comm.  de  la  Côte-d'Or,  arr.  et  à  9  kil.  do 


Coucher  du  soleil  (lisière  de  Corfit),  d'après  Rousseau. 

Dijon,  au  pied  de  la  côte  d'Or:  473  hab.  Cette  commune, 
qui  récolte  de  bons  vins,  fait  partie  de  la  côte  de  Dijon,  et 
ses  principaux  climats  sont  :  En  Sampagny,  en  Varangée, 
la  Plantêle,  aux-Quartiers,  les  Larrey,  le  Malpertuis,  etc. 

COUCHIA  n.  m.  Genre  de  poissons  anacanthins,  famille 
des  gadidés,  comprenant  des  formes  allongées,  postérieu- 
rement comprimées,  à 
nageoire    dorsale    pe- 
tite   avec   rayons  dé- 
passant la  membrane, 
â   pectorales    et    ven- 
trales    assez     hautes.  Couchia. 
(Les   couchia  sont  do 

très  petits  poissons  argentés,  habitant  l'Atlantique;  on  en 
connaît  trois  ou  quatre  espèces.) 

COUCHILLE  (//  mil.)  n.  f.  Nom  anciennement  donné  à 
la  cochenille  kermès,  et  à  celle  du  chêne  nain  sur  lequel 
elle  se  développe.  V.  cochenille,  et  kermès. 

COUCHIS  (chî)  n,  m.  Lit  de  sable  et  de  gravier  sur  le- 
quel on  assoit  le  pavage  d'un  pont,  il  Chacune  des  pièces 
do  bois  posées  sur  les  fermes  des  cintres,  pendant  la  con- 
struction d'une  voûte,  n  Lattis  à  lattes  jointives  d'un  plan- 
cher. Il  Pièce  de  bois  placée  horizontalement  et  supportant 
le  pied  ou  la  tête  d'une  contre-fiche  servant  d'étai.  il  Nou- 
velles pousses  de  garance.  (Syn.  de  marcotte.) 

COUCHOIR  {cho~av')  n.  m.  Techn.  Pelite  palette  de  bois 
avec  laquelle  les  doreurs  et  les  relieurs  prennent  la  feuille 
d'or.  Il  Dans  une  papeterie.  Table  sur  laijuelle  le  coucheur 
renverse  la  feuille  de  papier.  (On  dit  aussi  feutre,  ou 
flôtre.) 

—  Mar.  Cône  tronqué  en  bois  d'orme,  qui  porte  sur  son 
contour  plusieurs  cannelures  longitudinales  plus  ou  moins 
profondes,  et  qui  sert  pour  le  commettage  des  cordages. 
(Ou  le  nomme  aussi  toupin.) 

COUCHURE  n.  f.  Défaut  des  dents  d'un  peigne  d'acier, 
qui  se  renversent,  il  Nom  que  les  brodeurs  au  métier  don- 
nent au  point  d'un  fil  qui,  couché  le  long  du  dessin,  est 
embrassé  par  un  autre  fil  de  distance  en  distance,  il  Provin 
de  vigne,  dans  le  département  de  la  Vienne. 

COUCI-COUCI  (ital.  cos'i  cos'i,  proprement  aijisi  ainsi; 
on  écrivait  autrefois  coussi-conssi)  adv.  Fam.  Comme  ça, 
entre  deux,  pas  trop  bien  :  Comment  vous  portez-vous  ?  — 
Couci-coûci.  Il  On  trouve  aussi  couci-couça  (écrit  encore 
coussi-coussa),  altération  de  corytme  ci,  comme  ça. 

COUCOU  (le  nom  de  cet  oiseau  est  une  pure  onoma- 
topée. En  effet,  son  cri  caractéristique  est  devenu  partout 
son  nom  même,  avec  ou  sans  suffixes  additionnels)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  grimpeurs.  (V.  la  partie  encycl.)  :  Le  cou- 
cou laisse  à  l'étrangère  le  soin  de  couver,  nourrir,  élever  sa 
progéniture.  (Buflbn.) 

—  Se  prend  quelquefois  en  plaisantant  comme  le  symbole 
des  maris  trompés,  par  suite  de  la  ressemblance  des  mots 
cocu  et  coucou. 

— Arg. Montre. 

—  Ch.  de  f. 
Nom  donné  à 
une  locomotive- 
tendor,employéo 
dans  les  gaVes 
pour  la  manœu- 
vre des  wagons 
et  la  formation 
des  trains. 

—  Ilist.  An- 
cienne voiture 
publique,  à  deux 
roues,  destinéo 
spécialement  à 
faire,  avant  l'é- 
tablissemoat  des 
chemins  de  fer, 
le  service  des 
environs  de  Pa- 
ris, et  qui  pouvait  contenir  cinq  ou  six  personnes.  (C'est 
sous  l'Empire  ot  sous  la  Restauration  que  le  coucou  était 
en  usage.) 


Coucou. 


327 

—  Horlog.  Ilorlogo  à  poids,  dont  la  sonnerie  est  rem- 
placée par  le  siuiuTacro  d'un  coucou  nui,  aiuc  heures  ot 
donii-houros,  l'ait  you   apparition  ot  „ 
coticouo. 

—  Ilortic.  ot  bot.  Fleur  de  coucou 
ou  simplement  Coucou,  Nom  vulgaire 
d'une  ospiNco  do  lychnis,  du  narcisse 
sauvaj;e,  et  surtout  de  la  primovôro 
ofliciualo ,   ([u'on    appollo    aussi 
l'AiN    nii  coucou.   Il    Variôtô    do 
fraisier  (jui   donne  l>oancoiip  do 
tlcurs,  niais  trî-s  peu   do   fruits. 

Il  liriin  de  cuucuu.  Nom  vulgaire 
do  la  résine  coulant  le  long  des 
troncs  de  cerisier  ot  do  pruaior. 

—  Iclityol.Nom 
vulgaire    d'une  1 

raie,  d'un  triglo 
ot  de  (juoliiucs 
autres  poissons. 

—  Jeux.  Jonot 
«t'onfani  ayantla 
forme  dun  souf- 
flet ou  d'un  sif- 
flet, et  qui  imito 
lo  cri  du  coucou. 

Il  Po  ti  t  j  0  u  0 1 
d'enfant,  en  po- 
terie, imitant  lo 
cri  du  coucou,  ii  Ancien  jeu  do  cartes  se  jouant,  suivant 
lo  nombre  do  joueurs,  avec  un  jeu  de  piquet  ou  un  jeu 
entier.  (On  a  abandonné  ce  jeu,  auquel  on  donnait  jadis 
d  ifférouts 
noms,  parmi 
lesquels  coiLX 
do  jen  de 
cocH,  jeu  du 
malheureux , 

jeu  du  pauvre  

hère,  etc.)  .^^   -^-^^SMT  .. -.^V-'^^ 

—  Encycl. 
Zool.  Lo  cou- 
cou est  le  Coucou, 
type    de    la 

tribu  des  cucuUnés,  comprenant  des  formes  élégantes,  à 
bec  faible,  à  ailes  longues,  à  queue  très  allongée,  à  pattes 
courtes.  Les  coucous  sont  essentiellement  insectivores. 
Ils  pondent  leurs  œufs  dans  le  nid  des  autres  oiseau.^, 
qui  élèvent  les  petits.  Ils  sont,  en  général,  d'un  beau 
cendré  bleuâtre,  avec  le  ventre  plus  clair,  ondulé  trans- 
versalement de  noir.  Le  coucou  geai,  également  européen, 
appartient  au  genre  oxylophus.  Le  chant  du  coucou  a  été 
ainsi  noté,  par  Beethoven,  dans  la  symphonie  pastorale  : 


Coucous  :  1,  2.  Jouets;  3.  Horlogerie. 


Cuucoupha. 


Le  genre  coucou  comprend  plus  de  75  espèces,  toutes 
de  l'ancien  monde,  et  réparties  dans  le  genre  coucou  pro- 
prement dit,  et  de  nombreux  sous-genres.  V.  cuculidés. 

COUGOUER  et  COUCOULER  V.  n.  Crier,  en  parlant  des 
coucous. 

COUCOUMELLE  {mèl')  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  variété 
de  champignon,  appelée  aussi  oronge  blanche. 

COU-COUPÉ  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  do  ben- 
gali ou  sénégali,  qui  est  X'amadina  fasciata  du  Sénégal, 
très  commune  chez  les  oiseleurs,  n  PI.  Des  cous-codpês. 

GOUCOUPHA  n.  m.  Insigne  qui  surmontait  le  sceptre 
des  rois  ou  dos  dieux  de  l'ancienne  Egypte. 

—  Encycl.  Le  couconpha  est,  à  proprement  parler,  le 
nom  égyptien,  ou  plutôt  copte,  de  la  huppe.  Une  erreur 
d'appréciation  avait  fait  croire  au  P.  Atha- 
nase  Kircher,  vers  la  lin  du  xvii*  siècle, 
que  la  tète  d'animal  qui  surmonte  l'insigne 
le  plus  fréquent  des  rois  et  des  dieux  égyp- 
tiens était  une  tête  de  huppe  ;  il  appela  cet 
insigne  «  sceptre  à  tôte  de  coucoupha  i>,  et 
le  nom  en  est  resté  usité  par  habitude,  chez 
les  égyptologues.  En  fait,  c'est  la  têto  d'un 
quadrupède,  à  museau  tin  et  à  longues 
oreilles,  une  sorte  de  chien  ou  de  cliacal. 
Le  sceptre  était  d'abord  une  houlette,  mu- 
nie à  l'un  de  ses  bouts  d'un  crochet  emman- 
ché à  angle  aigu  dans  la  tige  ;  c'est  la  hou- 
lette du  gardeur  d'oies,  ot  on  voit  souvent, 
dans  les  peintures  antiques,  un  personnage 
occupé  à  ramener  par  le  cou  avec  cet  instrument  un  des 
volatiles  qui  s'écarte  du  troupeau.  Il  devint  l'insigne  du 
chef,  du  roi,  du  dieu  gardien  des  peuples,  ot  on  sculpta 
le  crochet  de  manière  à  lui  donner  la  forme  do  la  têtu 
d'un  dos  animaux  qui  symbolisaient  les  idées  do  vigi- 
lance ;  lo  chacal  ou  lo  lévrier. 

COUCOUPIG  (do  coucou,  ot  do  pic,  oiseaux)  n.  m.  Nom 

vulgaire  des  oiseaux  grimpeurs  du  genre  trachyphone. 

COUCOURDE  n.  f.  Bot.  V.  couGoUKDi:. 
COUGOURDETTE  n.  f.  Bot.  V.  COUGoaiîPKTTK. 

GOUCOURELLE  (rèV)  n.  f.  Variété  do  flguo  do  petite 
taille  et  à  pulpe  rouge. 

COUCOURON,  ch.-l.  de  cant.  do  l'Ardôcho,  arr.  ot  à 

6tî  kil.  <io  Largontièro;  1.472  hab.  Fabrique  d'instruments 
de  mathématiques.  Eglise  romano.  —  Lo  canton  a  G  comm. 
ot  G. 351  hab. 

COUGY  (Robert  de),  architecte  français,  né  vraisem- 
blablement à  Coucy,  pros  do  Laon,  vers  le  militni  du 
xiii"  siècle,  mort  on  1311.  Il  termina  la  cathédrale  Notre- 
Dame  do  Reims  et  l'admirahle  église  do  Saînt-Nicaise, 
dans  la  môme  villo,  commencée,  on  1229,  jiar  Hugues  Li- 
bergicr  et  qui  est  l'uuo  dos  mervoillos  architocturalos  du 
moyen  ûgo. 

COOCY  {Matthieu  de),  chroniqueur  français,  appelé  au- 
jourd'hui Matthieu  d'Escoucni,  d'après  sa  propre  si- 
gnature. Il  naquit  au  Quosiiuy  on  lli'u,  ot  mourut  vers 
H83.  Après  avoir  été  attaché  a  Jean  de  Bourgogne,  cou- 
sin du  mu-  Philijipo  le  Bon,  il  se  mil  sous  le  patronagi^  th* 
Louis  XI,  qui  l'anoblit  et  le  nomma  procureur  (lu  roi  à,  Saint 
Quentin.  Sa  chroniquo  comprend    les    années    I4it  1164. 


C'est  un  narrateur  consciencieux,  qui  écrit  avec  clarté,  ot 
dont  les  sympathies  inclinent,  mais  sans  partialité,  vers 
la  maison  "do  Bourgogne. 

CoUGY  (famille  di:),  l'une  des  plus  célèbres  maisons  féo- 
dales do  la  Franco,  tirant  son  nom  do  la  localité  do  Coucy- 
le-Chàteau.  Los  sires  de  Coucy  restent,  dans  l'histoire,  lès 
types  d(is  soigneurs  féodaux,  rudos  ot  batailleurs,  indomp- 
tables, insoumis  :  c'étaient  les  vrais  «  hobereaux  ».  On 
connaît  la  fameuse  devise  :  Itoij  ne  suis,  ne  prince^  ne  duc, 
ne  cotiîte  aussi  :  je  suis  «l'ï'c  rit'  Coucy. 

Une  forteresse,  élevée  à  Coucy  par  un  archevêque  de 
Reims  dès  le  x'  siècle,  fut  occupée,  vers  la  fin  du  xi",  par  lo 
fondateur  de  la  dynastie  de  Coucy,  Enguerrand  de  Bovcs, 
qui  épousa  Ado  de  Coucy,  dont  il  eut  Thomas  do  Marie. 
Enguerrand  111  de  Coucy  tit  construire,  sous  la  minorité 
de  saint  Louis,  de  1225  à  1230,  le  château  et  les  fortifica- 
tions de  Coucy.  Son  dernier  descendant  mâle,  Enguer- 
rand VII  (134G-1397),  fut  fait  prisonnier  par  les  Turcs  dans 
la  croisade  de  Nicopolis,  et  mourut,  vers  1397,  à  Brousse. 
Louis,  duc  d'Orléans,  fiôre  de  Charles  VI,  acheta  à  la 
lillc!  d'Eiiguerrand  VII  la  terre  do  Coucy,  et  embellit-les 
bâtiments  du  château  (i  lOo).  Coucy  tomba,  par  la  suite, 
dans  lo  domaine  royal,  mais  son  gouverneur  ayant,  pen- 
dant la  Fronde,  pris  le  parti  de  Condé,  l'architecte  Méte- 
zeau,  sur  l'ordre  do  Mazarin,  bourra  de  poudre  le  donjon 
ot  en  lit  sauter  les  voûtes. 

—  BiULiOGR.  ;  Jovet,  Histoire  des  anciens  seig/ieurs  de 
Coucy  (1683). 

Coucy  (le  Roman  du  châtelain  de)  et  de  la  dame 
de  Fayel,  roman  en  vers,  composé  sous  le  régne  de  Phi- 
lippe lo  Bol  (rin  du  xm'  s.),  par  un  poète  du  nord  de  la 
France,  dont  on  a  cru  pouvoir  reconstituer  lo  nom,  Jake- 
mon  Sakesep,  d'après  un  acrostiche  inséré  à  la  fin  de  son 
œuvre  (peut-être  Jacques  Saxquespée).  —  Le  sujet  du  ro- 
man est  célèbre,  et  a  été  traité  dans  la  poésie  de  presque 
tous  les  peuples  modernes.  L'origino  paraît  en  être  dans 
la  poésie  bretonne.  Il  peut  se  résumer  en  quelques  mots. 
Un  mari  ayant  surpris  lo  secret  de  sa  femme  (lui  le  trompe, 
tue  l'amant  et  fait  manger  à  l'épouse  infidèle  le  cœur  do 
son  amant.  <»  Ce  roman,  écrit  Gaston  Paris,  occupe  à  bon 
droit  une  place  honorable  dans  l'histoire  littéraire.  Le 
sujet  est  intéressant,  l'auteur  le  traite  avec  simplicité  et 
une  habileté  réelle;  il  manie  avec  une  certaine  élégance 
une  langue  qui  est  encore  simple,  exempte  de  prétention, 
et  fjui  reste  généralement  très  fidèle  aux  règles  de  la 
grammaire.  »  Le  roman  a  été  publié  à  Paris,  en  1839, 
par  Crapelet. 

COUCY-LE-GHÂTEAU  (lat.  Cociacum  de  Coda,  nom  pri- 
mitif do  la  foret  de  Compiègne,qui  s'étendait  probablement 
jusque-là),  ch.-l.  de  cant.  de  l'Aisne,  arr.  et  à  24  kil.  de 
Laon,  à  l'extrémité  d'un  plateau  dominant  la  vallée  de 
l'Aiette,  affluent  de  l'Oise;  708  hab.  Ch.  de  f.  Nord. —  Le 
canton  a  33  comm.  et  1G.060  hab. 

Le  bourg  a  encore  ses  murailles  percées  de  trois  portes 
(xiii"  s.).  Eglise  du  xvi"  siècle  (façade  du  xii"  s.).  En  face 
do  Coucy-le-Château  se  trouve  la  commune  voisine  de 
Coucy-Ia-ViUe  (270  hab.). 

Le'  château  de  Coucy  (monument  historique)  domine 
do  50  mètres  la  vallée.  De  ses  tours,  on  aperçoit  Noyou 
et  Chauny  au  N.-O.,  Laon  au  N.-E.  Sa  surface  est  de 
1 0.000  mètres  carrés  environ.  Le  château  de  Coucy,  bâti  au 
xiii"  siècle,  n  n'est  pas  une  enceinte  flanquée  enveloppant 
des  bâtiments  disposés  au  hasard,  ainsi  que  les  châteaux 
dos  XI*  et  xii"  siècles.  C'est  un  vaste  édifice,  conçu  d'en- 
semble et  élevé  d'un  seul  jet  sous  une  volonté  puissante  » . 
(VioUet-Ie-Duc.)  Ses  remparts  forment  un  quadrilatère 
flanqué auxan- 
gles  do  quatre 
tours  rondes 
de  18  mètres 
de  diamètre  et 
de35mètresde 
hauteur  envi- 
ron. La  mu- 
raille,  tournée 
vers  la  ville, 
encadre  lo  don- 
jon lo  plus  for- 
midable que  lo 
moyen  âgo  ait 
construit. C'est 
une  tour  rondo 
(31  ni.  do  dia- 
mètre et  03  m. 
de  hauteur), 
entourée  d'un 
rempart  demi- 
circulaire  ou 
chemise  o  t 
d'un  fossé  in- 
térieur que 
franchissait  un 
pont-lovis.  A 
l'intériour  du 
donjon  se  su- 


Cli&toau  de  Coucy,  d'après  VloIIet-lc-Duc. 


perposaiont  trois  immenses  salles  voûtées.  Dévastes  bâti- 
ments garnissaient  l'intérieur  du  château.  On  y  trouvait 
une  chapelle  gothique,  la  grande  salle  du  tribunal,  dite 
salle  des  preux,  i)arce  qu'elle  était  ornée  des  statues  dos 
neuf  preux  ;  la  salle  des  preuses,  dont  la  cheminée  portail, 
sculptées  en  ronde  bosse,  les  liguros  do  neuf  tommes 
rélfbros;  des  magasins,  etc.  Presque  ions  ces  bâtiments 
avaient  été  restaurés  ou  agrandis  en  1400.  En  avantdu  don- 
jon, la  ùassc'cour,  oncointo  fortiliée  trois  fois  plus  grande 
que  lo  château,  contenait  d'autres  bâtiments,  une  clmpolte 
romane,  et  s'ouvrait  sur  la  ville  par  une  porto  fortifiée 
dito  porte  Afallrc-Odon.  à  laquelle  attonait  le  logement  du 
chtitelain,  premier  ofticier  du  sire  de  Coucy.  Los  habitants 
do  Coucy  exploitaient  les  pierres  du  château  pour  leur 
usage,  lorsqu'on  185G  VIollet-le-Duc  reçut  de  Napoléon  III 
la  mission  do  pratiquer  des  fouilles  dans  cos  décombres. 
Les  ruines  encore  debout  furent  consolidées  ot  lo  donjon 
mis  â  l'abri  do  la  destruction. 

—  BiuLiooR.  ;  E.  VioUot-loDuc,  Description  du  château 
de  Cow'i/  (18Ô8). 

ÇOUDDHODANA.  rot  OU  chef  do  la  tribu  dos  Çahyas, 
qui  babiiuiont  la  petite  villo  do  Kapilavastou,  pèro  du 
bouddha  Çâkya-mouni.  U  appartenait  â  la  famille  Oau- 
tama  ot  ù  la  grande  lignée  royale  fomléo  au!£  temps  m_y- 
thulogiquos  par  lUi-hvukou,  fils  do  Munou  Vuivasvutu  ot 


COUGOUER   —  COUDE 

petit-fils  du  Soleil.  II  avait  épousé  Maya  Dévî,  fille  cadette 
d'un  autre  roi  des  Çâkyas,  nommé  Soupra-Bouddha.  Con- 
verti au  boud- 
dhisme pen- 
dant la  visite 
que  Çâkya- 
mcjuni  lui  ren- 
dit à  Kapila- 
vastou, il  abdi- 
(|ua,  installa 
sur  le  trône 
son  neveu  Bha- 
drika  et  mou- 
rut peu  do 
temps  après  , 
assez  tôt  pour 
ne  pas  éire  té- 
moin de  la  dé- 
faite et  de  la 
ruine  de  sou 
peuple. 

COUDE  (du 
lat.  cubitus, 
môme  sons) 
n.  m.  Partie  e.\- 


^'ouddbûdaoa  au  milieu  de  sa  cour. 


Coudes  (tuyaux)  :  1.  En  fonlo^ 
2.  Eu  tôle. 


térieure  du  bras,  à  l'endroit  où  il  se  plie  en  formant  un 
angle  saillant  :  S'appuyer  sur  le  coude,  sur  les  coudes.  — 
Par  ext.  Partie  de  la  manche  d'un  vêtement  qui  recouvre 
lo  coude  :  Habit  percé  aux  coddks.  Il  Chez  le  cheval  et  les 
autres  solipèdes.  Attache  du  bout  de  l'épaule  avec  l'extré- 
mité du  bras. 

—  Angle  saillant,  changement  brusque  de  direction; 
objet  courbé  en  angle  :  Le  codde  d'une  rue,  d'un  mur, 
d'un  tuyau. 

—  PU  du  coude.  Oa  appelle  ainsi  la  région  du  pli  de  flexion 
de  l'avant-bras  sur  le  bras.  C'est  le  lieu  d'élection  des 
saignées. 

—  Loc.  div.  :  Jusqu'au  coude.  En  plongeant  tout  l'avant- 
bras  :  Mettre  ses  bras  dans  l'eau  jusqu'au  coude.  (Fig. 
Sans  réserve,  sans  restriction.)  ii  Pop.  Se  fourrer  le  doigt 
dans  l'œil  jusqu'au  coude.  Se  tromper  complètement,  il  Par- 
ler du  coude.  Pousser  légèrement  quelqu'un  avec  le  coude 
pour  attirer  son  attention,  pour  l'avertir  sans  faire  du 
bruit.  Il  Jouer  des  coudes.  Se  faire  un  passage  dans  la  foula 
à  l'aide  de  ses  coudes,  et  tig.,  S'ouvrir  la  voie,  chercher 
à  faire  son  chemin,  il  Mettre  l'oreille  sous  le  coude  à  quel- 
qu'un, Le  rassurer,  (luus.)  il  Lever,  Hausser  le  coude. 
Boire  copieusement. 

—  Arg.  Prendre  sa  peiinissinn  sous  son  coude.  Agir  sans 
permission,  se  dispenser  d'en  demander,  n  Zdc/te-moi  le 
coude.  Laisse-moi  tranquille. 

—  Techu.  Bout  de  tuyau  métallique,  en  tôle,  en  zinc,  en 
fonte,  en  cuivre,  etc.,  qui  formo  un  angle,  do  manière  ù. 
changer  la  direction  géné- 
rale d'une  conduite. 

—  Vitic.  Sarment  enfoui, 
d'où  émerge  de  terre  la  bran- 
che donnant   le  raisin. 

—  Loc.  PROV.  :  n  ne  se 
mouche  pas  du  coude,  Cest 
un  homme  fort  habile,  fortdis- 
tingué,  fort  riche.  (Se  prend 
souvent  ironiquement,  sur- 
tout lorsqu'on  ajoute  :  On  le 
voit  bien  sur  sa  manche.) 

—  Encycl.  Anat.  L'articula- 
tion du  coude  comprend  trois 
articulations  :  la  première  est 

l'articulation  huméro  -  cubitale ,  véritable  charnière  qui 
constitue  le  coude  proprement  dit,  ot  se  rattache  â  la 
classe  des  diarthroses  trochléennes  ou  ginglymoïdalos;  la 
seconde  est  l'articulation  kuméro-radiale  ;  la  troisième, 
l'articulatiou  cubito-radiale  supérieure. 

1*  Articulation  huméro-cubitale.  L'extrémité  inférieure 
do  l'humérus  présente  deux  émineuces  articulaires,  sépa- 
rées par  une  rainure  :  la  plus  volumineuse,  la  trochlée, 
située  du  côté  in- 

lorne,  est  une  pou-  ju..^,  -^     3 

lie  formée  do  deux  ^^ '  --^^"■^'^ 
bourrelets,  que  sé- 
pare une  gorge  peu 
profonde  ;  lu  plus 
petite,  appelée  con- 
dyle,  située  on  de- 
hors, est  une  tubé- 
rosité  arrondie. 
C'est  la  trochlée  qui 
s'articulo  avec  le 
cubitus,  dont  l'ex- 
trémité présente 
une  gorgo  concave , 
la  grande  cav ité 
sigmoïdo,  prolon- 
gée par  doux  apo- 
physes :  en  arrière,  une  très  longue,  l'olécrano  qui,  on 
extension  (bras  allongé),  se  logo  dans  une  dépression  do 
l'humérus,  dito  «  cavité  olécranienno  «  ;  en  avant,  l'apophyso 
coronoïdo,  beaucoup  moins  volumineuse,  qui,  en  flexion 
(bras  plié),  se  loge  dans  la  cavité  coronoïdo  de  l'humérus. 

2»  Articidation  huméro-radiale.  Lecondytedu  riiumérus 
est  on  contact  avec  la  cavité  en  formé  do  coupe,  dito 
cupule,  quo  présente  la  této  du  radius,  on  sorte  que  l'arti- 
culation est  comparable  â  un  pivot  qui  permet  au  radius 
do  tourner  sur  son  axe  longitudinal. 

3'  Articulation  cubito-radiiilc  ou  radio-cttbitale.  La  tèto 
du  radius  présente  sur  son  pourtour  une  surface  articu- 
laire cylindrique  qui,  dans  le  mouvement  do  son  pivot, 
glisse  sur  uno  poiito  surface  articulaire  du  cubitus,  lu 
petite  cavité  sigmoïdo.  Un  ligament  latéral  externe, 
un  double  ligament  latéral  interne,  un  ligament  posté- 
rieur très  fort,  confondu  avec  les  tondons  dos  muscles 
exHMisonrs  do  l'avant-bras  (triceps),  un  ligament  anlériour 
beaucoup  plus  faible,  un  ligament  annulaire  do  1  articula- 
tion cubito-radialo,  enfin  uno  synoviale,  qui  se  prolonge 
dans  l'articulation  cubito-radiale.  ot  une  synoviale  nu  pivot 
radial  complètent  l'appareil  ariicnlairo  du  coude. 

—  Art  vétér.  Lo  coude  est  la  partie  saillante  du  raombro 
antérieur  do  l'animal,  compriso  entre  le  bras  ol  l'avani- 
bras  et  on  arrière  ;  il  est  presque  on  coninct  avec  le  bas 
do  la  poitrine.  Il  peut  être  le  siège  d'une  tumeur  une  Von 
itomnw  éponge  ot  qui  ost  le  résultat  do  coulusiona  répétées 


Coudo  :  1.  Cubitus  ;  2.  Radius;  3.  Ihinu^- 
■us;  4.  Lifîaiiiout  antérieur  ;  6.  LiganuMU 
laWral  intiTiio  ;  0.  Blrepa  avec  G'  sou  ton- 
du ;  7.  Noi-l"  iii»»dian  :  8.  Artère  huiuAialo  ; 
9.  Oldciiine  ;  10.  Apuphyse  corùUuldo. 


COUDÉ   —   COUDRIER 

du  fer  lorsque  le  cheval,  se  couchante»!  vache,  appuie  son 
coude  sur  les  éponges  du  fer  du  pied  correspondant. 

—  Chir.  L'articulation  du  coude  peut  être  affectée  de 
fractures,  de  luxations,  d'anliyloso,  d'arthrites  diverses,  et, 
en  particulier  de  tumeur  blanche. 

Les  fractures  intra-articulairos  du  coude  intéressent 
surtout  l'olêcrane  et  les  autres  extrémités  articulaires  de 
Vhumérus,  du  cubitus  et  du  radius. 

Des  luxations  du  coude,  la  plus  commune  est  celle  des 
deux  os  de  i'avant-bras  en  arriére.  Elle  se  produit  ordi- 
nairement par  chute  sur  la  paume  de  la  main.  Les  signes 
sont  la  saillie  de  l'olêcrane  eu  arrière  et  de  l'humérus  en 
avant,  l'impossibilité  de  redresser  le  bras. 

La  luxation  en  avant  par  chute  sur  le  coude  est  sou- 
vent accompat;née  de  fracture  de  l'olêcrane.  Le  traitement 
consiste  à  réduire  le  plus  tôt  possible  la  luxation  ;  à  main- 
tenir l'articulation  immobile  pendant  quelques  jours  daiis 
la  demi-flexion,  en  prévision  de  l'ankyloso  possible  ;  puis 
à  rétablir  la  mobilité  au  moyeu  do  bains  de  bras  très 
chauds,  de  massages,  de  mouvements  forcés.  En  cas  de 
luxations  irréductibles,  on  pratique  la  résection  du  coude. 
On  la  pratique  aussi  en  cas  d'ankylose  dans  une  mau- 
vaise position.  La  désarticulation  du  coude  est  un  mode 
d'amputation  du  bras. 

—   Phys.   Si  une  conduite   d'eau   présente  un  coude 
brusque,  le  filet,  au  lieu  de  suivre  cette  courbure,  l'aban- 
donne en  raison  de  son  inertie,  et  ne  rejoint  la  paroi  qu'un 
peu    plus   loin  ;    il   se    produit  dans 
l'intervalle  un  remous  avec  perte  de 
force  vive.  En  appelant  charge,  entre 
les  deux  points  d'un  lilet  liquide  en 
mouvement,  l'accroissement  de  hau- 
teur dû  à  la  variation  de  vitesse  entre 
ces  deux  points,  le  coude  produit  une 
perte  de  charge  exprimée  empirique- 
ment par  Napier  sous  la  forme  ; 

/             ,  0,0039\  t  t'' 
(0,0186-^ )  -— , 

r  étant  le  rayon  moyen  du  coude,  (  sa 
longueur,  '■  la  vitesse  moyenne  et  g 
l'accélération  de  la  pesanteur.  Pour 
un  rayon  assez  grand  et  une  vitesse 
assez  faible,  les  pertes  de  charge  dues 
aux  coudes  sont   assez  faibles.   Un 

fihénomène  semblable  se  produit  dans 
es  conduites  de  gaz.  Péclet  a  montré 
que,  dans  ce  cas,  la  résistance  des  coudes  brusques  est 
sensiblement  proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse  et  au 
carré  du  sinus  de  l'angle  que  font  les  deux  directions. 

Coudé  (Louis-Marie),  marin  français,  né  à  Auray  en 
1758,  mort  à  Pontivy  en  1822.  Destipé  à  l'état  ecclésias- 
tique, il  s'enfuit  de  la  maison  paternelle  et  s'embarqua  à 
Lorient,  sur  un  navire  de  la  comp^nie  des  Indes.  En  ms, 
il  passa  au  service  de  l'Etat  avec  le  grade  de  lieutenant 
de  frégate.  Durant  la  guerre  de  l'Indépendance,  il  prit 
part  a  divers  engagements  :  horriblement  brûlé  par  l'e.x- 
plosion  d'un  baril  de  poudre,  il  continua,  plongé  dans  un 
tonneau  d'eau,  à  donner  ses  ordres.  Lieutenant  de  vais- 
seau en  1792,  capitaine  l'année  suivante,  il  prit,  en  1795, 
le  commandement  du  Ca-lra,  et  s'illustra  par  plusieurs 
faits  glorieux.  Nommé  "contre-amiral  en  1814  et  bientôt 
admis  à  la  retraite,  il  fut,  pendant  les  Cent-Jours,  élu 
député  du  Morbihan. 

COU-DE-CHAMEAU  n.  m.  Bot.' Nom  vulgaire  du  nar- 
cisse des  poètes,  il  PI.  Des  cocs-dk-chameau. 

COU-DE-CIGOGNE  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  d'un  éro- 
dion  {gêramuul  commun).  Il  PI.  Des  COUS-DK-CIGOGNE. 

COUDÉE  [dé  —  rad.  coude)  n.  f.  Mesure  de  longueur  en 
usage  chez  les  anciens,  et  qui  était  censée  représenter  la 
distance  du  coude  à  l'extrémité  du  doigt  du  milieu  :  La  lon- 
gueur de  la  COUDÉE  avarié,  suivant  les  pays,  de  ô'^,442  à  û'°,720. 

—  Par  ext.  et  rig.  Longueur  ou  quantité  considérable  : 
Etre  de  cent  cot:débs  au-dessus  d'une  besogne. 

—  Particulièrem.  Usage  du  coude.  (N'est  usité  que  dans 
la  locution  Coudées  franches.  Liberté  des  mouvements  du 
coude,  des  bras)  :  A  table,  au  spectacle,  il  faut  avoir  ses 
coDDÉES  FBANCHiîs.  Il  Fig.  Liberté  d'action:  Tout  chef  doit 
avoir  ses  coudées  franches. 

—  Enxycl.  On  donnait  le  nom  de  coudée  à  la  distance 
du  coude  à  l'extrémité  du  grand  doigt,  lorsque  le  bras  et 
I'avant-bras  sont  plies  en  équerre  et  que  la  main  est  ouverte. 
La  coudée  paraît  être  d'origine  égyptienne.  Aux  bords  du 
Nil  on  distinguait  la  coudée  royale,  qui  se  divisait  en 
7  palmes  et  28  doigts,  tous  consacrés  à  une  divinité  spé- 
ciale (les  étalons  qui  nous  en  sont  parvenus  permettent 
de  l'évaluer  à  0",522  au  juste),  et  la  petite  coudée,  qui  n'avait 
que  6  palmes  et  24  doigts  ou  0»,450.  C'était  celle  qui  était 
employée  communément  dans  la  construction  des  monu- 
ments". Chez  les  Grecs,  la  coudée,  ity.o;,  et  chez  les  Ro- 
mains, cubitus,  valait  un  pied  et  demi  ou  un  peu  plus  de 
0»,443.  Chez  les  Arabes,  la  coudée  valait  de  0'",592  à  û™,444. 

COUDEIN,  commandant  du  radeau  do  la  Méduse,  né  à 
La  Tremblade  (Charente-Inférieure),  où  il  mourut  eu  1857. 
Il  était  aspirant  à  bord  de  la  frégate  la  Méduse,  lors(|ue,  ce 
bâtiment  ayant  fait  naufrage,  il  tenta  d'opérer  le  sauve- 
tage sur  un  radeau.  Il  était  capitaine  de  vaisseau  quand  il 
prit  sa  retraite,  en  1852. 

COUDEKERQUE-BRANCHE,  comm.  du  dép.  du  Nord, 
arr.  et  à  3  kil.  de  Dunkcrquo.  dans  la  plaine  do  Flandre, 
sur  les  canaux  des  Moëres.  de  Furnes,  de  Bergues  et  de 
Bourbourg;  4.3C5  hab.  Ch.  do  f.  Nord.  Entrepôts  des  ma- 
gasins généraux  de  Paris  ;  fabrique  de  craie,  filature  de 
fin  et  do  chanvre,  manufacture  de  toile  à  voiles,  huilerie, 
raffinerie  do  pétrole,  etc.  C'est  un  véritable  faubourg  de 
Dunkerque. 

COUDELATTE  (do  Mil,  de,  et  latte)  n.  m.  Pièces  do  bois 
qui  servaient  à  recevoir  la  tanière  dans  une  galère.  (On 
emploie  plus  souvent  le  pluriel  coudelattes.) 

COU-DE-PIED  {pi-é)n.  m.  Partie  supérieure  du  pied,  à 
l'endroit  do  son  articulation  avec  la  jambe  :  Avoir  le  cou- 
de-pied élevé.  Il  PI.  Des  cous-de-pied. 

COUDER  V.  a.  Plier  en  forme  do  coude  :  Couder  une 
barre  de  fer. 

Coudé,  ee  part.  pass.  du  v.  Couder. 

—  En  T.  do  bot.,  .Se  dit  de  l'arête  des  graminées,  lors- 
qu'elle est  plièe  dans  son  milieu. 

Se  couder,  v.  pr.  Prendre  la  forme  d'un  coude,  se 
courhor. 


Couder. 


Couder  (Louis-Charles- Auguste),  peintre   français, 
né  et  mort  à  Paris  (1790-1873).  Elève  de  Regnault  et  do 
David,  il  exposa,  en  1817,  le  Lévite  rf'£'p/waïm  (aujourd'hui 
au  Louvre).  Couder  exposa  ensuite  le  Soldat  de  Marathon 
anywnçant  la  victoire,  composition   pleine   de  caractère  ; 
puis,  au  Salon  de  1822,  Adam 
et    Eve    endormis  que    .Satan 
menace  de  son  sceptre  et  Léo- 
nidas,  prêt  à  partir  pour  les 
Thermopyles,   dit   un  éternel 
adieu  à  sa  famille.  Ce  dernier 
tableau,   acheté   par   l'Etat, 
est  au  musée  de  Versailles. 
En  1828,  Couder  se  rendit  à 
Munich,  et  y  travailla,  pen- 
dant près  de  trois  ans,  à  des 
peintures  à  fresijue.  De  re- 
tour en  Franco  après  la  ré- 
volution do  juillet    1830,    il 
exécuta   une    Adoration    des 
mages  ;  Scènes  tirées  de  Notre- 
Dame  de  Paris;  la  Bataille 
de  Lawfeld,  habilement  com- 
posée et  exécutée  d'une  tou- 
che vigoureuse  ;  l'Armée  fran- 
çaise à  ta  prise  de  York-Toum 
en  IlSi,  et  la  Prise  de  Lérida. 
En  1839,  Couder  fat  nommé  membre   de  l'Académie  des 
beaux-arts,  à  la  place  de  Langlois.  Commuant  ses  travaux 
pour  Versailles,  il  exécuta  les  trois  dernières  grandes  toiles 
qu'il  exposa  aux  Salons  :  l'Ouverture  des  états  généraux  à 
Versailles,  tableau  dans  lequel  on  trouve  une  galerie  de 
portraits  habilement  touchés  ;   la  Fédération  des  gardes 
nationales  et  de  l'armée  au  Champ-de-Mars,  et  le  Serment  du 
Jeu  de  Paume.  On  doit  à  cet  artiste  des  dissertations  sur 
le  Caractère  des  beaux-arts  (1855),  sur  le  Coloris  (1856),  des 
Observations  générales  sur  les  beaux-arts  (1858),  une  étude 
sur  le  Caractère  de  l'art  en  général  (1863),  et  il  a  publié  : 
Considérations  sur  le  but  moral  des  4ea!(j;-o?-(s(1866). Couder 
avait  été  nommé,  en  IS63,  membre  du  conseil  supérieur  de 
l'Ecole  des  beaux-arts.  —  Son  frère,  Jean-Baptistk-Améi>ée 
Couder,  dessinateur  et  écrivain,  né  à  Paris  en  1797,  mort 
en  1865,  s'est  adonné  au  dessin  industriel.  Il  fut  un  des 
promoteurs  des  expositions  universelles  et  des  expositions 
d'art  appliquées  à  l'industrie.  On  lui  doit  quelques  écrits  : 
l'Architecture  et   l'Industrie  comme   moyen   de  perfection 
sociale  (1842);  Quelques  idées  sur  l'Exposition  universelle 
en  France  (1854);  etc. 

Couder  (Alexandre-Jean-Remi),  peintre,  né  à  Paris  en 
1808,  mort  en  1879.  Après  s'être  adonné  à  la  sculpture  et  à 
la  gravure  en  médailles,  il  se  tourna  vers  la  peinture,  prit 
des  lei^ons  de  Gros  et  commenta  à  se  faire  connaître  par 
des  tableaux  d'histoire  ;  mais,  au  bout  de  quelques  années, 
il  s'adonna  exclusivement  à  la  peinture  de  genre.  Couder 
a  acquis  une  place  distinguée  parmi  les  artistes  contem- 
porains pour  ses  toiles  représentant  des  fleurs,  des  fruits, 
des  animaux  et  des  natures  mortes.  Parmi  ses  tableaux 
do  genre,  on  peut  citer  :  Episode  de  la  Saint- Barthélémy  ; 
le  Bourguignon  dans  son  atelier,  etc. 

COUDERC  (Joseph-Antoine-Charles),  chanteur  français, 
né  à  Toulouse  en  1810,  mort  à  Paris  en  1875.  En  1834,  il 
débuta  à  l'Opéra-Comique,  où  il  fit,  comme  ténor,  d'impor- 
tantes créations.  Couderc  quitta  rOpéra-Comique  en  1842, 
se  fit  engager  à  Bruxelles,  puis  à  Londres,  et  rentra  à  ce 
théâtre  après  une  absence  de  huit  années,  pour  y  créer 
le  Songe  d'une  nuit  d'été.  Mais,  à  partir  de  ce  moment,  sa 
voix  commença  à  baisser,  et  le  ténor  se  transforma  peu  à 
peu  en  baryton.  Couderc  était  un  comédien  d'une  étonnante 
souplesse  de  talent.  Vers  1865,  il  fut  nommé  professeur 
d'une  des  classes  d'opéra-comique  au  Conservatoire. 

COUDIÈRE  (rad.  coude)  n.  f.  Banquette  de  balustrade; 
toute  saillie  d'un  meuble  ou  d'un  édifice  permettant  de 
s'accouder.  (Mot  ancien,  eu  usage  aux  xvi«  et  xvii"  s.) 
Syn.  de  accoudoir. 

COUDOIEMENT  [dn-a-man)  n.  m.  Action  de  coudoyer 
quelqu'un  :  On  ne  peut  aller  dans  la  foule  sans  s'exposer  à 
des  COUDOIEMENTS  continuels. 

—  Fig.  Contact  :  Ijuelque  honoré  que  soit  un  nom,  il  y  a 
des  COUDOIEMENTS  qui  Salissent  et  gui  marquent.  {Bvisharre.} 

COUDOIR  [do-ar')  n.  m.  Traverse  en  bois  recouverte  d'un 
capitonnage,  pour  poser  le  bras,  dans  un  canapé,  il  On  dit 
mieux  accoudoir. 

COUDON  n.  m.  Nom  vulgaire  du  coing,  dans  le  midi  de 
la  Franct'. 

COUDONNIER  (  do-ni-é  )  n.  m.  Nom  vulgaire  du  cognas- 
sier, dans  le  midi  de  la  France. 

COUDOU  n.  m.  Genre  d'antilopes  (nom  scientifique  : 
strepsiceros). 

—  Encycl.  Les  cornes  des  cotidous  sont  enroulées  en 
vrilles.  On  connaît  deux  espèces  de  ces  antilopes  afri- 
caines :  le  grand  et  le  petit  coudou.  Le  premier  atteint 
l'",60  au  garrot;  il  porte  un  grand  fanon  baron,  qui  manque 
chez  le  petit  coudou.  Ce  dernier  a  sur  sa  robe  des  rayures 
plus  nombreuses.  Il  habite  l'intérieur  des  pays  somalis,  et 
descend  jusqu'au  Kilima-N'diaro.  tandis  que  le  {;rand  cou- 
dou se  trouve  dans  la  région  du  Zambèze,  jusqu'au  sud  de 
l'Afrique  et  au  Benguéla.  V.  antilopinés. 

COUDOYER  [do-a-ié  —  rad.  coude  :  Je  coudoie,  tu  coudoies, 
il  coudoie,  nous  coudoyons,  vous  coudoyez,  ils  coudoient.  Je 
coudoyais,  nous  coudoyions,  vous  coudoyiez,  ils  coudoyaient. 
Je  coudoierai,  nous  coudoierons.  Je  coudoierais,  nous  cou- 
doierions. Coudoie,  coudoyons,  coudoyez.  Que  je  coudoie, 
que  nous  coudoyio7is,  que  vous  coudoyiez.  Que  je  coudoyasse, 
que  nous  coudoyassions.  Coudoyant.  Coudoyé,  ée)  v.  a.  Heur- 
ter du  coude  :"Coudoyer  ses  voisins. 

—  Fig.  PJtre  en  contact  avec,  être  fort  voisin  de  :  Dans  la 
politique,  l'habileté  n'est  pa.i  l'hypocrisie, mais  elle  lacox;DOiE. 

Se  coudoyer,  v.  pr.  Se  heurter  réciproquement  du  coude, 
s'approcher  de  très  près.  —  Fig.  Se  heurter,  être  très  voi- 
sins ;  être  côte  à  côte,  se  rencontrer  :  iVe  lai.'isczjtas  deux 
actions  SE  COUDOYER  dans  un  même  drame.  (Topffer.) 

ÇOÛDRA  n.  m.  Membre  do  la  dernière  des  castes  de 
riiidis  comprenant  les  laboureurs,  les  artisans  et  les  ou- 
vriers do  tous  états. 

—  Encycl.  Les  coudras  n'ont  pas  le  droit  de  prendre  une 
part  active  au  sacrifice,  ni  même  do  recevoir  l'enseigne- 
ment religieux  du  Véda  :  le  brahmane  qui  révélerait  le 
Véda  â  un  çoûdra  serait  déchu  de  sa  caste.  Los  seuls 
livres  qu'il  leur  soit  permis  do  lire  sont  les  poèmes  épiqnos 


328 

(Râmâyana  et  Mahâhhârata)  et  les  Pourânas.  Le  çoûdra 
est  impur  :  son  rôle,  dans  la  société  brahmanii[ue,  est  celui 
de  serviteur  des  trois  castes  supérieures. 
COUDRAIS  (dré)  n.  f.  Lieu  planté  de  coudriers. 
COUDRAN  (corrupt.  de  goudron)  n.  m.  Goudron  pro- 
venant de  l'épuration  du  gaz  d'éclairage,  il  Chez  les  mari- 
niers. Goudron  épuré  et  prêt  à  être  employé. 

COUDRANNER  {dra-né}  v.  a.  Enduire  de  goudron  un  cor- 
dage, un  bateau. 

COUDRANNEUR  [dra-neur]  n.  m.  Marinier  qui  opère  le 
goudronnage  des  cordages  ou  des  bateaux. 
GOUDRAY  (du),  avocat  français.  V.  Tronson. 
Coudra Y-SAINT-OERMER  (Le),  ch.-l.  de  cant.  de 
roi^o,  aiTund.  et  à  19  kilom.  de  Beauvais,  entre  l'Epte  et 
le  Tliêrain  ;  431  hab.  Belle  église.  —  Le  canton  a  18  comm. 
et  9.5(32  hab. 

COUDRE  (du  lat.  consuere,  même  sens.  —  Je  couds,  lu 
couds,  il  coud,  nous  coiLSOns,  vous  cousez,  ils  cousent.  Je 
cousais,  nous  cousions.  Je  cousis,  nous  cousîmes.  Je  coudrai, 
nous  coudrons.  Je  coudrais,  nous  coudrions.  Couds,  cousons, 
cousez.  Que  je  cou^,  que  nous  cousions.  Que  je  cousisse, 
que  nous'cousissions.  Cousant.  Cousu,  ue)  v.  a.  Attacher  au 
moyen  d'une  suite  de  points  faits  avec  un  fil,  à  l'aide 
d'une  aiguille  ou  d'un  autre  instrument  :  Coudre  du  linge, 
un  boulon,  un  cahier.  L'habitude  de  coudre  à  la  machine 
s'est  généralisée. 

—  Fam.  et  fig.  Attacher  d'une  manière  habituelle,  con- 
stante et  très  forte  :  Enfant  cousu  aux  jupes  de  .m  mère. 

Il  Joindre,  lier,  assembler  :  Coudre  des  mots,  des  épithéles 
aux  jnots. 

—  Chir.  Coudre  une  plaie.  En  réunir  les  bords  au  moyen 
d'une  suture. 

—  Mar.  Coudre  un  bordage.  Le  clouer  sur  les  membres. 
~  Mécan.  Machine  à  coudre.  Machine  qui  remplace  le 

travail  manuel,  pour  coudre  les  étoffes,  le  hnge, etc.  V.  cou- 
ture. . 

—  Techn.  Arrêter  les  parties  d'un  treillage  en  bois  avec 
des  fils  de  fer.  «  En  T.  do  papet..  Attacher  la  toile  métal- 
lique au  fût  de  la  forme.  (On  dit  aussi  parfiler. )  Il  En 
"î.  de  vannier.  Relier  les  brins  d'osier  ensemble.  Il  Coudre 
un  filet.  Joindre  au  moyen  de  ligatures  plusieurs  filets  sem- 
blables, pour  n'en  former  qu'un  seul,  mais  de  dimensions 
beaucoup  plus  considérables  en  longueur. 

—  Loc.  PROV.  :  Ne  savoir  quelle  pièce  y  coudre,  Ne  savoir 
quel  remède  apporter,  quel  moyen  prendre,  li  Coudre 
la  peau  du  renard  à  celle  du  lion.  Joindre  la  ruse  à  la 
force. 

Cousu,  ue  part.  pass.  du  v.  Coudre. 

—  Loc.  div.  et  fam.  :  Cousu,  Excessivement  maigre,  commo 
si  la  peau  était  cousue  sur  les  os  :  Cheval  qui  a  les  flancs 
cousus.  Il  B.Triolé,  comme  un  habit  formé 
de  petites  pièces  de  diverses  couleurs 
cousues  ensemble  :  Fn  habit  cousu  de 
paillettes.  Un  visage  cousu  de  coups,  de 
blessures,  de  petite  vérole  ou  simplement 
Fn  visage  cousu.  Il  Cousu  de.  Possédant 
en  abondance  :  Fn  homme  cousu  D\,r, 
DE  pistoles.  Un  livre  cousu  de  citations. 

W  Cousu  à  la   selle,   Si  solide   en   selle 
qu'on  l'y  dirait  cousu,  n  Avoir,   Tenir 
la  bouche  cousue.  Garder  le  silence  ou  De  gueules,  au  chef 
lo  secret.  —  EUipt.  Bouche  coiisue  !  Gar-        cousu  d'azur, 
dez  le  secret,  il  Finesses  cousues  de  fil 
blanc.  Finesses  qui  laissent  percer  1  intention,  dans  les- 
quelles l'intention  se  voit  aussi  bien  que  du  fil  blanc  sur 
une  étoffe  noire. 

—  Blas.  Se  dit  des  pièces  honorables  qui,  contrairement 
à  la  règle  héraldique,  se  trouvent  appliquées,  dans  un 
écu,  émail  sur  émail  ou  métal  sur  métal.  (Cet  attribut 
qui.  dans  l'origine,  s'appliquait  seulement  au  chef,  fut 
étendu,  par  la  suite,  aux  autres  pièces  honorables  ;  mais 
quand  il  s'applique  à  des  pièces  secondaires,  les  armoi- 
ries sont  suspectes  d'irrégularité  et  sujettes  à  enquerre.) 

—  Substautiv.  :  Du  cousu.  De  la  chaussure,  do  la  lingerie 
cousue. 

Se  coudre,  v.  pr.  Etre,  devoir  être  cousu  :  Les  draps 
fins  SE  cousent  avec  de  la  soie,  n  Fig.  S'unir,  s'associer  in- 
timement. 

—  Anton.  Découdre. 

COUDRE  (du  lat.  corylus,  même  sens)  n.m.  Nom  vul- 
gaire du  noisetier  et  de  la  viorne. 

—  Syn.  Coudre,  coudrier,  noisetier.  Coudre,  vieux  mot, 
désigne  lo  bois  utilisable  du  noisetier,  tandis  que  coudrier 
désigne  l'arbre  lui-même. 

COUDREAU  (Henri-Anatole),  explorateur  français,  né 
dans  la  Charente-Inférieure  en  1859,mort  au  Para  (Bi-osii) 
en  1899,  ancien  élève  de  l'Ecole  normale  spéciale  de  Cluiiy. 
N'ayant  pu  se  faire  adjoindre  à  l'expédition  Flatters,  il 
finit  par  obtenir  une  chaire  au  collège  de  Cayenne,  et 
entreprit  une  série  d'explorations  dans  la  Guyane  tran- 
caise  et  dans  le  territoire  contesté  entre  la  France  et  le 
Brésil  (à  partir  de  1881).  En  1895,  Coudreau  entra  au  ser- 
vice du  gouvernement  du  Para  et  explora  successivement 
les  importants  affluents  do  droite  de  l'Amazone  :  lo  Ta- 
paioz  le  Xingu  et  le  Tocantins-Araguaya  (1896-1897).  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Voyage  au  rio  Branco  et  aux 
montagnes  de  la  Lune  {tSi6);  Etudes  sur  les  Guyanes  et  l  Ama- 
zonie Voyage  à  travers  les  Gui/anes  et  l'Amazonie  (1887); 
Chez  nos  Indiens  (1892),  et  trois  volumes  sur  ses  voyaecs 
au  Tapajoz,  au  Xiugu  et  au  Tocantins-Araguaya  (1897). 

COUDRECIEUX,  comm.  de  la  .Sarthe,  arrond.  et  à  13  kil. 
de  Saint-Calais  ;  1.426  hab.  (Coudreeieusois,  oiscs.)  Ch.  de 
r.  d.  p.  de  Mamers  à  Saint-Calais.  Verrerie.  Eglise  romane. 
COUDRÉE  (dré)  n.  f.  Agric.  Terre  desséchée. 
COUDREMENT  (man)  n.  m.  Opération  qui  consiste  à 
passer  les  peaux  sortant  de  la  rivière  dans  des  bains  Je 
tanin,  très  faibles  tout  d'.ahord,  et  dont  on  augmente  la 
force  graduellement.  (On  remplace  quelquefois  le  tanin 
par  du  sumac  en  poudre.  Cette  opération  constitue  le  com- 
mencement du  tannage.)  ii  Bain  tannant  dans  lequel  on 
met  les  peaux  pour  les  coudrer. 

COUDRER  V.  a.  Soumettre  les  cuirs  et  peaux  au  cou- 
drcniciit. 

COUDRETTE  {drèf  —  dimin.  de  cowrfre  n.  m.)n.  f.  Cou- 
draip,  lieu  planté  de  coudrcs,  ou  coudriers,  ou  noisetiers  : 
S'asseoir,  Danser  sous  la  coudrette. 

COUDRIER  (dri-é)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  genre  noi- 
setier. 


V 


^ 


329 

—  Kncïul.  Los  coudriers  sont  dos  arbres  ou  arbustes 
do  la  lainiUo  dos  castauôacôos,  à  feuillos  altornos  ot  ac- 
conipagnoos  do  doux  stipules  latéraux.  Los  llours  sont 
monoïques,  disposées  on  chatons.  Los  chatons  niàlos, 
longs,  cylindriiiues,  présentent  huit  étaniines  insérées  à 
la  base  d'une  écaille  a  trois  divisions.  Los  chatons  t'omel- 
los,  courts,  ovoïdes,  gommiformcs,  sont  composés  d'écail- 
lés serrées;  ils  ont  un  ovaire  infère,  surmonté  d'un  stylo 
ù.  doux  branches  stygmatil'oros.  Le  fruit  est  un  akène, 
entouré  par  l'involucre;  il  ronformo  uno  graine  à  cotylé- 
dons volumineux. 

Los  coudriers  habitent  les  régions  tempérées;  plusieurs 
oont  cultivés  pour  Iniir  fruit  bon  i  niangor,  et  dont  on 
extrait  une  huile  (huile  do  noisette).  L'espèce  la  plus  ré- 
pandue est  l'aveline  {corylus  avi'Uana);  on  la  multiplie 
par  graiuos  ou  mieux  par  marcotte,  par  drageons  ou  encore 
au  moyen  do  la  gretlo  par  api>roclio. 

Lo  bois  du  coudrier  est  tendre,  souple, mais  a  pou  d'usage, 
car  il  est  rare  d'en  trouver  des  échantillons  volumineux. 

COUÉ,  ÉE  alj.  En  T.  de  chass.,  .So  dit  dos  cliious  à  qui 
l'on  n'a  point  coupé  la  quoue  :  Ckicnne  couiiE. 

CouËDIC  DE  Kergoualer  (Charles-Louis,  chevalier 
l>u),  marin  français,  né  en  nie,  au  château  de  Kerguélénen 
(Finistère),  mort  à  Brest  en  17S0.  Lieutenant  de  vaisseau 
à  l'époque  do  la  guerre  do  l'Indépendance,  où  la  France 
avait  pris  parti  en  faveur  des  colonies  anglaises  d'Amérique 
révoltées  contre  l'Angleterre,  il  obtint  le  commandement 
d'une  frégate  de  tronte-six  canons,  la  Surveillante.  Ayant 
rencontré  un  navire  anglais  do  môme  force,  le  Québec,  il 
le  rît  sauter,  après  un  combat  acharné,  qui  coûta  la  vie  à 
150  marins  français  sur  270.  Il  rentra  victorieux  à  Brest, 
mais  no  tarda  pas  à  succomber  aux  suites  de  ses  blessures. 

COUENNE  [kou-an  —  du  bas  lat.  cutiiin:i,  dimin.  do  cutis, 
peau)  n.  f.  Peau  du  porc.  Il  On  dit  aussi  coCENNii  de  lard. 
Il  ICn  général,  Peau  épaisse  comme  celle  du  porc  :  Couknne 
de  marsouin, 

—  Pop.  et  fi";.  Sot,  maladroit,  niais,  imbécile  :  Esl-il 
COUENNK,  celui-là  1  ça  lui  fait  de  la  peine  quand  on  bat  les 
autres!  (E.  Sue.) 

—  Arg.  Peau,  chair  de  l'homme  :  Segratter  la  couenne. 
Il  Joue  pendante,  ii  Couenne  de  lard,  Brosse. 

—  Méd.  Nom  donné  à  certaines  taches  congénitales  de 
la  peau,  qui  sont  de  couleur  brune,  souvent  couvertes  de 
poils  blonds,  ot  accompagnées  ordinairement  d'une  sur- 
élévation de  la  peau  à  l'endroit  qu'elles  occupent.  (V.  nae- 
vus.) il  Couenne  inflammatoire.  Couenne  pleurélique.  Con- 
crétion d'un  blanc  jaunâtre,  qui  se  forme  à  la  surface  du 
san^  des  saignées,  qui  serait  due  soit  à  l'augmentation  de 
la  fibrine  du  sang,  soit  à  la  diminution  du  nombre  des  globu- 
les dans  lesmaladies  inflammatoires,  lachlorose,  l'anémie. 

COUENNEUX  (kou-a-neû),  EUSE  adj.  En  T.  de  méd..  Se 
dit  du  sang  des  saignées  qui  se  couvre  d'une  couenne. 
Il  Angine  couenneuse.  V.  angine. 

COUÉPI  n.  m.  Grand  arbre  de  la  famille  des  rosacées- 
chrysobalanees.  (Sa  ti^o,  haute  de  20  m.  sur  i  m.  de  dia- 
mètre, est  couverte  d'une  écorce  lisse  et  grisâtre  ;  ses 
fleurs  sont  violettes,  et  son  fruit  ressemble  à  une  noix; 
il  croit  à  la  Guyane.) 

COUÉPIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  moquilier. 

CouËRON,  comm.  do  la  Loire-Inférieure,  arrond.  et  à 
49  kilom.  de  Saint-Nazaire,  sur  la  Loire  ;  5.947  hab.  Ch. 
de  f.  Orléans.  Commerce  de  bestiaux  ;  carrières  de  granit. 
Fonderie  de  plomb  argentifère  et  laminoirs,  meules  pour 
aciéries,  vinaigrerie.  Petit  port  pour  le  radoub  des  na- 
vires. Dans  l'église  do  Couëron,  stalles  en  bois  de  chêne 
sculpté,  provenant  do  l'abbaye  de  Buzay.  Sur  le  territoire 
de  Couëron  (qui  est  peut-être  lo  port  gaulois  de  Corbilo), 
au  château  do  Cazoire,  mourut  le  dernier  duc  de  Bretagne. 
François  H  (118S).  —  Patrie  d'Alcide  d'Orbigny. 

GouESMES,  com;ii.  (lo  la  Mayenne,  arrond.  ot  à  21  kil. 
de  Mayenne,  sur  un  affluent  do  la  Varenae;  1.138  bab. 

COUESNON,  petit  fleuve  côlicr,  tributaire  de  la  Man- 
che, qui  naît  dans  lo  département  do  la  Mayenne,  péneire 
ensuite  dans  l'Ille-ot-Vilaine,  ot  sépare  ce  (fépartoment  de 
celui  de  la  Manche,  c'est-à-dire  la  Brelasrne  de  la  Nor- 
mandie. Il  arrose  Pontorsonot  tombe  dans  ia  baie  du  Mont- 
Sai  ut-MicboI,  après  un  cours  de  90  kilomètres,  dont  l(i  navi- 
gables. La  construction  do  digues  dans  le  cours  inférieur  a 
arrêté  les  divagations  du  fleuve  dans  la  baie  du  Mont-Saint- 
Michol  ;  divagations  qui  avaient  donné  lieu  à  ce  dicton  : 
"  Le  Couesnon,  par  sa  foljc, 
A  mis  le  Moût  en  Normandii*.  • 

COUET  ou  ÉCOUET  (kou-è  —  autre  forme  oo  couette, 
n.  m.  .Mar.  Nom  donné  à  quatre  grosses  cordes,  autres 
i|iic  les  écoutes,  qui  s'amarrent  aux  voiles  d'un  vaisseau. 

—  A''ric.  Variété  de  pommes  à  cidre  du  Cotontin.  n  Ra- 
meaudo  vigne  courbé  en  arc  ot  attaché  au  cep  par  un 
lion  d'osier.  (On  dit  quelquefois  vinke.) 

—  Kcon.  dom.  Sorto  do  casserole  on  fonte,  sans  queue, 
mais  munie  de  deux  petites  anses.  Syn.  cocotte. 

COUETTE  (H'  —  du  lat.  culcitn,  môrao  sens)  n.  f.  Lit  do 
plumes  :  Coucher  sur  une  couette. 

—  Mar.  V.  la  parrio  cncycl. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  do  la  mouette  commune. 

—  Toclin.  Crapaudino  sur  laquelle  tourne  un  des  pivots 
du  tour. 

—  Encyci..  Mar.  Les  couettes  ou  roiltcs,  fortes  pièces  de 
bois  drossées,  qui  ont  la  longueur  d'un  grand  bâtiment 
on  construction,  sont  disposées  parallèlement  ù  la  quille, 
et  supportent  toute  la  charpente  du  bor. 
Elles  glissent  avec  lui  ot  la  masse  entière 
du  bâtiment  qu'on  lance  à  la  mer.  IJoux 
autres  couettes,  sortom  de  fortes  lisses, 
fixées  sur  la  calo  de  construction,  à  la 
distance  nécessaire,  retiennent  ontreollos 
les  premières,  ot  les  empochent  do  s'écar- 
tor  avec  lo  bor  :  elles  servent  comme  do 
coulisses,  pendant  quo  colles  qui  quittent 
lo  chantier  descendent  on  portant  lo  bâti- 
mont  â  l'eau. 

COUETTE  [kou-ff  —  dimin.  do  coue, 
anc.  forme  <lo  queue)  n.  f.  Fam.  Potito 
queue  :  La  couette  d'un  lapin. 

courre  (du  nrovcnc.  coufo,  apparenté 
avec  ro/Vi.i,  coftre)  n.  f.  Sorto  do  cabas  ,..„^„ 

usité,  â  Mai-scillo  et  dans  le  Lovant,  pour 
l'emballago  ou  lo  transport  des  marchandises  pou  oncom- 
brantos.  ii  On  dit  aussi  couFKLE,  ot  mieux  couffin. 


COUÉ  —   COULANGES-LA-VINEUSE 


Coufllè. 
Eu   Provence, 


—  Min.  Nom  donné  aux  gros  morceaux  do  lignite,  dans 
los  Basses-Alpes  et  les  Bouches-du-Uli6no. 

—  Pêch.  Sorto  de  panier  circulaire  plat,  suspendu  bori- 
zontalement  dans  l'eau  à    l'aido   de 

cordelettes  disposées  ad  hoc,  ot  au 
tour  duquel  on  attache  dos  hameçons. 

COUFFÉ,  comm.  do  la  Loiro-Info- 
rieuro,  arr.  et  à  12  kilom.  d'Ancenis, 
sur  lo  Donneau,  affluent  do  la  Loire; 
2.000  hab.  Château  do  la  Contrio,  oii 
naquit  Charotte. 

COUFFIÉ  {kou-fi-é)  n.  m.  Coifl'uro 
arabe,  consistant  en  un  rîchu  roulé 
autour  de  la  této,  et  dont  deux  coins 
so  replient  en  dedans,  los  deux  au- 
tres restant  pendants  de  chaque  côté. 

COUFFIN  {kou-fin  —  rad.  coufe)  n. 
Cabas  ou  panier  de  sparterie.  il  Con- 
tenu do  ce  panier  :  Manger  un  couf- 
fin de  figues  sèches. 

COUFFLÉE  n.  f.  Min.  Syn.  de  crain. 

COUFIQUE  adj .  Philol.  V .  koufique. 

COUFLE  n.  f.  Balle  do  séné  du  Le- 
vant. (On  écrit  aussi  couffle.)  [i  .Sorte 
de  panier.  .Syn.  de  couFFE,  ou  couffin. 

COUFOULEUX,    comm.    du   Tarn, 
arr.  et  à  23  kil.  do  Gaillac,  non  loin  du  Tarn;  1.216  bab. 
Commerce  de  mules;  laines. 

COUCLER-PONI  (Matilda),  femme  poète  roumaine,  née 
à  Jassy  on  18r.3.  Elle  débuta,  â  l'âge  de  di.x-huit  ans,  dans 
les  Causeries  littéraii-es  et  attira  bientôt  l'attention  du 
monde  littéraire.  Ses  poésies,  d'un  caractère  absolument 
lyrique,  parurent  à  Jassy  en  1885. 

COUGNAC  d/nak'  [gn  mil.])  n.  m.  Epices  de  dessert,  quo 

I  on  servait  en  Normandie  et  où  il  entrait  du  miel,  n  On  di- 
sait aussi  COUCOUGNAC. 

COUGNADE  ou  COUGNARDE  {gn  mil.)  n.  f.  Confiture  en 
marmelade,  qu'on  fait  avec  les  merises  débarrassées  de 
leur  noyau. 

COUGNY  (Edme),  érudit  français,  né  à  Nevers  en  1818, 
mort  à  Pans  en  1889.  Il  devint  professeur  de  rhétorique 
dans  les  lycées  de  Pans,  puis  inspecteur  d'académie  en 
1878.  Il  a  laissé  différents  ouvrages,  relatifs  â  l'histoire 
des  idées  politiques  en  France  au  xvi»  siècle  :  De  la  phi- 
losophie chez  lesjurisconsultes  du  xvt»  siècle  (1SG5)  ;  le  Parti 
républicain  sous  Henri  III  {li(,n);  le  CapitaitK  François  de 
La  Noue  (1872);  Béroalde  de  Vennlle  (1880);  des  études 
littéraires  ou  historiques:  la  Jeunesse  de  Virgile  lum): 
Montesquieu  et  M'"'  de  Lambert  (1877);  Celles  el  Germains 
depuis  la  conquête  de  César(lasi).  Helléniste  remarquable, 
il  a  été  chargé,  par  la  Société  de  l'histoire  de  France,  de 
publier  les  Extraits  des  auteurs  grecs  concernant  la  géogra- 
phie et  f  histoire  des  Gaules  (1878-1S86).  Il  continua,  dans 
un  troisième  volume,  l'Anthologie  grecque  de  Dûbner. 

CoUGNY  (Louis-Edmond),  sculpteur  français,  né  en 
1831  à  Nevers,  élève  do  Jouffroy.  Ses  meilleures  œuvres 
sont  ;  Jean  de  La  Quintinie,  statue  pour  l'Ecole  d'horti- 
culture ;  une  £pave,  statue  ;  Carnot  membre  du  comité  de 
.Salut  public,  statue;  Edgar  Quinet ,  buste  pour  lo  Col- 
lège do  France  ;  A  l'atelier,  groupe  ;  etc. 

COUGOURDE  ou  COUCOURDE  n.  f.  Nom  provençal  des 
potirons  et  des  courges,  il  Courge  sèclio  et  vidée,  propre 
à  contenir  des  liquides.  (Vieux.) 

COUGOURDETTE  ou  COUCOURDETTE  [dèf)  n.  f  En 
Provence,  Petite  calebasse. 

COUGUAR  ou  COUGOUAR  (mot  guarini  servant  à  dési- 
gner le  puma)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  grand  puma  (felis 
concolor),  répandu  en  Amérique.  V.  puma. 

COUHÉ,  ch.-l.  do  cant.  do  la  Vienne,  arr.  et  à  20  kil 
do  Civray,  près  do  la  Dire  de  Couhé  ;  1.835  hab.  Ch.  do  f. 
Orléans.  Fer.  Fabriques  d'étofl"cs,  chapollorios,  clouteries, 
teintureries;  bétail.  Ruines  do  Tabbavo  cistercienne  do 
Valence.  —  Le  canton  a  10  comm.  ot  U.710  hab. 

COUI  n.  m.  Erpét.  Nom  vulgaire  do  la  tortue  radiée. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  du  calobassior. 

—  Etiiol.  Nom  créole  du  récipient  quo  l'on  fabrique 
avec  le  fruit  du  calobassior  :  Une  calebasse  fendue  donne 
deux  colis.  Hoire  dans  un  coui  sculpté. 

COUI-COUI  (onomatopée  imitant  lo  cri  de  l'animal)  n.  m. 
Nom  vulgaire  du  cobaye. 

COUIC  (ik')  n.  m.  Onomatopée  dont  on  so  sert  pour  dé- 
signer le  cri  d'un  petit  oiseau. 
~  Pop.  Faire  couic.  Mourir. 

COUIER  {yé  —  du  lat.  caiida,  queue)  n.  m.  Cordo  avec 
laquelle  on  attache  au  rivage  un  chaland  ou  un  bateau. 

II  Chacune  dos  doux  pièces  de  bois  qui  entretionnent  la 
cage  d  un  moulin  ù  vent.  (On  dit  aussi  cocillakd.) 

COUILLARO  {kou-ill-ar  [H  mil.]  —  rad.  couillon  ou  colon) 
n.  m.  Mar.  Bout  do  quarantonier  frappé  sur  la  cosso  du 
chapeau  d'une  voile,  permettant  do  la  tenir  serrée  jus- 
qu'au commandement  do  :  Larguez  l  ot  pondant  qu'on 
all'alo  lo  chapeau  et  los  carguos.  ii  Cordo  passée  on  collier 
sur  un  bateau  pour  faciliter  lo  halago  (Seine). 

—  Trivial.  Qui  a  do  grosses  couillos  :  Délier  couillard. 

—  Art  milit.  Nom  donné,  dans  lo  moyen  ."igc,  â  uno  ma- 
chine de  jet,  de  la  famille  dos  mangonnoaux. 

—  Toclin.  Pièce  d'un  moulin.  Syn.  do  couiEn. 

—  Typogr.  Petit  llh-t  maigre,  quo  l'on  mot  à  la  fin  d'un 
i-'liapitre.ou  pour  séparerdeux  titrosTundoTautre. (Vieux.) 

Couillard  (Antoine),  sieur  du  Pavillon,  littérateur 
français,  né  près  do  Lorris  (Gâtinais),  mort  on  1575.  Eru- 
dit ot  spirituel,  il  composa  dos  ouvrages,  remarquables 
pour  la  plupart  par  leur  singularité  ;  entre  autres  :  les  An- 
tiquités el  .Singiilarilés  du  monde  (1517);  Conircdils  à  A'oj- 
Iradamus  (1555)  ;  les  Prophètes  (  1550)  ;  etc. 

COUILLE  {kou-ill[ll  mil.]  —  du  bas  lat.  colia  ;  lat.  co/«iij  ; 
gr.  kolèos.  |)roprom.  fourreau,  gaine)  n.  f.  Trivial  et  bas. 
l'esticulo.  (Co  mot  entre  dans  un  certain  nombre  d'oxpros- 
sions  populaires  et  basses.) 

—  Ilist.  Cassetio  du  roi,  au  xv*  et  au  xvi"  siècle. 

—  Bot.  Couille-dc-loup,  Nom  vulgaire  de  la  joubarbe. 


CoutLLET,  comm.  do  Belgique  (prov.  de  Hainaut  [arr. 
admin.  ot  judic.  de  Charieroi]),  sur  la  Sambre  ;  8.326  hab. 
Mines  do  1er,  forges  ot  hauts  fourneaux. 

COUILLON,  COUILLONNADE,  COUILLONNER,  COUIL- 
LONNERIE    et    COUiON,    COUÏONNADE,    COUlONNER, 
COUÏONNERIE.  Suivant  l'Académie,   nous   avons  défini 
ces  mots  à  coïon,  coïonnade,  coïonner, 
coïonneiuk;   mais  l'orthographe   la  plus 
usuelle  est  couillon,  etc. 

^  COUILLON  {kou-ill  [Il  mil.])  n.  m.  En 
T.  do  mar..  Tampon  d'étoupe,  ficelé  dans 
la  toile  do  la  voilo  et  permettant  do  l'em- 
poigner pour  la  serrer,  n  Margouillet 
grossier,  ii  Nom  vulgaire  des  adonts  de 
la  verge  de  l'ancre. 

COUINEMENT  (nian)n.  m.  Cri  du  lièvre, 
du  lapin,  au  moment  où  ils  succombent 
sous  la  dent  des  chiens. 

COUIRE  (du  lat.  corium,  cuir)  n.  m.  Car-  Couire. 

quois  où  les  archers  mettaient  leurs  flè- 
ches, et  surtout  Trousse  où  les  arbalétriers  serraient  leurs 
carreaux. 

CouiZA,  ch.-l.  de  cant.  do  l'Aude,  arr.  et  à  16  kilom. 
do  Liraoux,  au  confluent  de  la  Sais  et  de  l'Audo;  l.oio  hab. 
Ch.  de  f.  Midi.  Fours  à  plâtre,  chapelleries,  tuilerie.  Beau 
pont  on  pierre,  sur  la  Sais.  Château  du  duc  de  Joyeuse, 
transformé  en  fllaturo.  —  Le  canton  a  22  comm.  et  5.914  hab. 

COUJARD  (jar)  n.  m.  Sorte  de  serpe,  en  usage  dans  le 
dopartcnient  de  la  Nièvre. 

COU-JAUNE  ijiln')  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de 
fauvette,  que  l'on  trouve  surtout  à  Saint-Domingue. 

COULAC  {lak')  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  de  l'alose, 
notamment  à  Bordeaux. 

COULADOUX  {dou)  a.  m.  pi.  Nom  que  l'on  donnait,  sur 
les  galères,  aux  cordages  qui  tenaient  lieu  des  rides  de 
haubans. 

COULAGE  {laj")  n.  m.  Action  de  couler,  en  parlant  d'un 
liquide  ou  d'une  matière  en  fusion  :  Le  coulage  d'une  chan- 
delle, d'une  bougie.  Il  Diminution,  perte  d'un  liquide  ou  d'une 
matière,  par  des  ouvertures  accidentelles  qui  existent  dans 
leurs  récipients  :  Le  coulage  du  vin,  de  l  huile,  du  ri:. 

—  Fig.  Pertes  résultant  d'un  gaspillage  dans  los  admi- 
nistrations, les  fabriques,  etc.  :  Maison  où  il  y  a  beaucoup 

de  COULAGE. 

—  Constr.  Procédé  employé  pour  couler  le  béton  au 
fond  de  l'eau.  V.  béton. 

—  Techn.  Opération  remplaçant  le  soufflage  par  le  cou- 
lage, dans  la  fabrication  des  glaces,  il  Opération  qui  con- 
siste à  couler  le  savon  en  masse  pour  le  mettre  en  forme. 

Il  Action  do  couler  la  lessive.  (V.  blanxhissage.)  ii  Action 
de  couler  un  métal  en  fusion  dans  un  moule.  (Le  coulage 
comprend  deux  systèmes  distincts  :  le  coulage  à  noyau, 
consistant  â  maintenir  dans  l'axe  du  moule  un  noyau  ne 
laissant  ou'un  espace  annulaire  entre  le  moule  et  lui  ;  le 
coulage  plein,  qui  consiste  à  couler  la  pièce  massivement, 
sauf  à  forer  ensuite  son  centre  si  besoin  en  est.  Il  y  a 
un  troisième  mode  de  coulage,  appelé  coulage  à  siphon, 
dans  lequel  le  métal  en  fusion  arrive  par  le  bas,  au  lieu 
du  haut  du  moule.)  ii  Défaut  dans  les  couvertes  des  pote- 
ries, qui  tient  à  uno  trop  grande  fusibilité  de  la  couverte. 

Il  Moulage  par  coulage,  Procédé  de  moulage  des  poteries 
pour  le  façonnage  des  pâtes  liquides.  V.  céramique. 

—  Télégr.  Allongement  que  produisent,  sur  les  câbles 
télégraphiques  sous-marins,  les  écarts  dans  la  marche  du 
navire  et  les  sinuosités  du  fond  de  l'eau. 

COULAMMENT  adv.  D'une  manière  coulante,  aisée,  fa- 
cile :  l'arler.  S'exprimer,  Ecrire  coulamment.  (Peu  usité.) 

COULANGES  (Christophe,  abbé  DE),  oncle  de  M"' de  Sé- 
vigiii-,  1  les  .le  qui  il  passa  une  partie  do  sa  vie,  et  dont  il 
adminisii:!  longtemps  et  sagement  la  fortune.  Il  mourut 
âgé  de  quatre-vingts  ans. 

CoULANGES  (Philippe-Emmanuel,  marquis  de),  né  à 
Paris  en  1631,  mort  en  1716,  est  surtout  connu  par  M"' do 
Sévigné,  sa  cousine,  avec  laquelle  il  oniretint  une  longue 
et  intéressante  correspondance.  Successivement  conseil- 
ler et  maître  des  reiiuètes  au  parloniont,  il  so  dispense 
le  plus  possible  do  siéger,  court  les  salons  et  les  châteaux, 
voyage  en  Allemagne  avec  Lionne,  suit  le  duc  de  Cliaul- 
ncs  dans  son  ambassade  d'Italie  où  il  se  fait  bien  voir  du 
papo  Innocent  XII,  .<  toujours  aimé,  toujours  estimé,  ton- 
jours  portant  la  joie  et  le  plaisir  avec  lui,...  toujours  en 
santé,  jamais  â  charge  à  personne  •,  ainsi  quo  1  écrit  sa 
cousine.  Mariéà  uno  femmo 
charmante  et  aussi  spiri- 
tuelle quo  lui,  il  fréquente 
les  Louvois  auxquels  il  est 
apparenté,  la  duchesse  di- 
Richelieu,  M*«  do  Mainte 
non,  cent  autres,  sans  ccsm' 
amoureux  do  la  bonne  cher, 
ot  des  franches  lippées  vu 
joyeuse  compagnie,  ('bai/ 
sonnior,  il  peut  so  rappr- 
cher  do  Blot  ot  de  Mangii_\ 
il  a  do  la  facilité,  maisecii 
à  la  diable  avec  uno  négli 
genco  do  grand  seigneur  c 
un  débraillo  do  profés  ou 
ror</r<T(/t'«co/cni(.T.IIalaissé, 
en  outre  do  son  Hecueil  de 
chansons  (1698),  des  Lettres, 
qu'on  joint  â  celles  de  M^'do 
Sévigné,  ot  dos  Mémoires 
d'un  stvio  facile,  édités  par  Monmerqué  (1820).  Coulanges 
fut  un  lionroiix  homme,  doué  d'uno  verve  aimable  et  d'une 

Shilosuphie  souriante.  Déjà,  pour  lui,  tout  Unissait  par 
os  clKinsons.  —  Sa  feinm<«,  la  marquise  de  Coulanges, 
favorite  do  M™"  do  Maiutenun,  a  laissé  environ  cinquante 
lotiros,  qui  ne  le  cèdent  guère  en  esprit  A  colles  do  M™'  de 
Sévigné,  â  la  suite  desquelles  elles  sont  généralomont 
imprimées.  Elle  mourut  on  1723,  âgée  de  qualro-vingl- 
doux  ans. 

COULANOES-LA-VINEUSE,  ch.-l.  do  conl.  do  l"V'onne, 
arrouil.  et  A  10  kilom.  d'Auxerro:  l.lo.'S  hab.  Vins  rou- 
ges renommés  (busse  Bourgogne).    Commerce  do  vins; 

43 


Cotilangfs. 


COULANGES-LËS-NEVERS   -   COULEUR 


grès.  Maisons  des  xv  et  xvi"  siècles.  —  Le  caulon  a 
12  comm.  et  7.532  hab. 

COOLANGES-LÈS-NEVERS,  comm.  de  la  Nièvre,  arr. 
et  à  2  kilom.  de  Nevers,  sur  la  Nièvre  ;  957  hab.  Carros- 
serie: moulins. 

CODLANGES-SUR-YONNE,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Yonne, 
arr.  et  à  10  kilom.  d'Auxerre,  uon  loin  de  YVonne;  859  hab. 
Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Grès  ;  vignobles.  —  Le  canton  a  10  comm. 
et  6.126  hab. 

CoULANS,  comm.  de  la  Sartlie,  arrond.  et  à  13  kilom. 
ilu  Mans,  au-dessus  du  val  de  la  Gée,  affluent  de  la  Sarthe  ; 
1.520  hab.   Ch.  de  f.  du  Mans  à   Saint- Denis-d  Orques. 

COULANT  ((an),  ANTE  adj.  Qui  coule,  qui  s"écoule  : 
Ruisseau  cotILA^T.  il  Fluide,  qui  coule  facilement  :  Ue 
l'encre  coulante.  , 

—  Qui  laisse  couler  avec  abondance  :  Terre  codlakte  Oe 
lait  et  de  miel.  (Boss.) 

—  Poétiq.  En  parlant  du  temps  qui  s  écoule,  qui  passe 
avec  rapidité  :  Que  les  heures  sont  légères,  quelles  sont 
cotJLAîiTES  avec  ce  qu'on  aime!  (M"'  de  Lambert.) 

Fig.  Aisé,  naturel,  qui  ne  sent  point  le  travail  :  Stijle 

COCLANT.  Prose  coulante.  Vers  coulants,  ii  Accommodant, 
facile,  indulcent  :  Homme  collant  eii  affaires,  il  Vin  cou- 
lant. Vin  qui  passe  aisément,  qui  est  agréable  à  boire. 
t  Papier  coulant,  Papier  sur  lequel  la  plume,  le  crayon 
glissent  aisément. 

—  iVœurf  coulant.  Nœud  qui  se  serre  et  se  desserre  sans 
se  dénouer. 

Substantiv.  Ce  qui  est  facile,  aise,  sans  oHort  :  L,es 

premiers  vers  de  Bernis  ont  les  défauts  de  ceux  de  Gresset  : 
ils  ont  aussi  de  sa  facilité  et  de  son  codlant.  (Ste-Beuve.) 

—  Anto.n.  stagnant,  ante. 

COULANT  (lan)  n.  m.  Anneau  ou  autre  objet  percé  d'un 
trou,  dans  lequel  on  passe  un  cordon  ou  une  chaîne,  de 
façon  qu'en  faisant  glisser  cet  objet  on  peut  augmenter  ou 
diminuer  à  volonté 
la  longueur  du  cor- 
don oude  la  chaîne, 
n  Anneau  que  l'on 
fait  glisser  pour 
serrer  ou  fermer 
«luelque  chose  ;  Un 
coulant  de  ser- 
viette, de  bourse. 

—  Art  milit.  anc. 
Sorte  de  herse,  que 
l'on  appelait  aussi 

PASSANT- COCLA  NT 
ou  PORTE-COCLANT. 

—  Bot.  Branches 
à  entre-nœuds 


Coulante' du  fraisier. 


longs  et  à  feuilles  rudimentaires  qu'on  observe  chez 
certaines  plantes  à  tiges  rampantes,  comme  les  frai- 
siers, et  qui  courent  à  la  surface  du  sol,  tandis  que  les 
rameaux,  courts  et  dressés,  portent  seuls  des  feuilles 
normales. 

—  Joaill.  et  bijout.  Parure  de  cou,  qui  se  compose  d  un 
gros  diamant  ou  d'une  pierre  glissant  le 
long  d'une  chaîne  et  soutenant  une  croix. 

—  Mar.  Nom  générique  de  tous  les 
nœuds  qui  se  serrent  lorsqu'on  fait  force 
snr  la  corde  que  l'on  tient  en  main. 

—  Min.  Planche  clouée  ou  chevillée 
verticalement  sur  la  face  intérieure  du 
boisage  d'un  puits  de  mine,  atin  de  faci- 
liter la  montée  ou  la  descente  des  ben- 
nes, en  les  empêchant  de  s'accrocher  à 
ce  boisage.  (On  emploie  mieux  ce  nom 
au  pluriel  dans  ce  cas.) 

Peint,  longueur  du  pli  d'une  dra- 


perie. 
—  Techn.  Anneau  de  fer.  au  moyen 


f.  Noeud  coulant; 

.   Coulants   de 

bourse. 


duquel  on  rapproche  les  extrémités  des 
branches  d'une  tenaille  de  forge,  n  Outil  de  l'orfèvre  et 
du  boutonnier.  n  Enveloppe  cylindrique  en  cuivre,  por- 
tant le  verre  d'une  lampe. 

COULANTE  [lanl')  n.  f.  Pop.  Gonorrhée. 

COULARD  lar'i,  ARDE  adj.  Qui  est  sujet  à  la  coulure, 
en  parlant  des  cépages. 

COULARD  ou  COULART  {lar')  n.  m.  Variété  de  tulipe. 

COULASSAOE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  calandre. 

COULAVAN  n.  m.  Espèce  de  loriot. 

COULAUD(/ô)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  sorte  de  poisson 
peu  estimé,  que  l'on  rencontre  principalement  dans  le 
Rouergue.  n  On  l'appelle  au^mi poisson  dupauvre ;  son  nom 
srieniitiquc  est  chondrostome. 

COULAURES,  comm.  de  la  Dordogno,  arr.  et  à  25  kilom. 
de  Périgueux,  sur  la  lyjue,  affluent  de  l'Isle  ;  1.205  hab. 
Ch.  de  f.  Dordogno.  Château  de  Conti. 

COULE  fdu  lat.  cucutla,  mémo  sens)  n.  f.  Cost.  Sorte  do 
vêtement  â  capuchon,  porté  par  les  religieux  et  les  reli- 
gieuses dans  certains  ordres,  u  On  disait  aussi  cucullb. 

—  Pop.  (Syn.  de  collaoei.  Menus  gaspillages  cau- 
sés dans  une  maison,  dans  une  administration,  par  des 
domestiques,  des  employés  ficu  vigilants  ou  peu  délicats  : 
Maison  ail  il  y  a  beaucoup  de  coule.  Il  Surveillance  que 
l'on  exerce  pour  empêcher  ces   gaspillages  :  Faire  la 

COCLK. 

—  Arg.  Etre  à  la  coule,  Expression  qui  a  pour  équiva- 
lents approximatifs  Etre  à  la  hauteur,  Etre  dans  le  mou- 
vement, et  qui  signifie  Etre  intelligent,  être  en  possession 
do  tous  les  secrets  d'un  métier,  d'une  situation,  et  capable 
d'en  tirer  tous  les  avantages  possibles. 

COULÉ  frad.  couler)  n.  m.  Mus.  Passage  sans  interrup- 
tion qui  se  fait  d'une  note  à  une  autre,  on  les  liant  par  un 
seul  coup  de  gosier,  de  langue,  d'archet.  V.  maison. 

—  Chorégr.  Pas  de  danse,  qui  n'est  autre  que  le  glissé. 

V.  GLISS^.. 

—  Escr.  Feinte  qui  consiste  à  glisser  le  fleuret  tout  le 
long  do  la  lame  de  l'adversaire  pour  obliger  celui-ci  ii 
faire  une  parade  et  k  se  découvrir. 

—  Graphol.  Liaison  de  l'écriture  dite  coulée. 

—  Jeux.  Au  billard.  Coup  qui  consiste  à  faire  suivre 
directement  ou  k  peu  près  la  billo  rouge  ou  la  bille  de 
«on  adversaire  par  sa  propre  Lille. 


—  Mar.  Barque  élancée  et  à  fond  plat  de  la  côte  du 
Portugal.  (Elle  porte  environ  25  tonnes  et  grée  une  voile 
à  antenne   bordée 

au  moyen  de  deux 
écoutes.) 

—  Papet.  Défaut 
constitué    par    un 

amas    de   matière  »'\  Coulé  (grand  largue), 

blanche    dans    la  *'^ 

pâte  du  papier. 
(S'emploie  fré- 
quemment adjecti- 
vement.) 

—  Peint.  Pre- 
mière teinte  géné- 
rale, ou  encore  En- 
semble des  pre- 
mières teintes  que 
l'on  donne  à  une 
ébauche. 

—  Te  chn.  Ou- 
vrage jeté  en  moule,  il  Assemblage  de  deux  points  de  bro- 
derie faits  séparément  sur  une  même  ligne. 

COULÉE  {lé)  n.  f.  Tcchn.  Action  de  couler,  de  jeter  en 
moule  ;  résultat  de  cette  action  :  La  collée  d'une  statue. 
Il  Ouverture  pratiquée  à  la  hauteur  du  fond  du  creuset, 
pour  permettre  au  métal  en  fusion  de  s'écouler  et  d'aller 
dans  les  moules.  Il  Ensemble  des  opérations  au  moyen  des- 
quelles un  métal  quelconque  en  fusion  est  amené  jusqu'aux 
moules  qui  doivent  le  recevoir,  il  Nor.i  que  l'on  donne,  en 
typographie,  à  un  caractère  spécial  d'imprimerie,  n  Flot  de 
matière  en  fusion  :  Une  codlék  de  lave,  de  verre,  de  bron:e. 

—  Calligr.  Ecriture  penchée  de  droite  à  gauche,  dont 
les  déliés  sont  de  bas  en  haut,  contrairement  à  l'écriture 


AA,  coulée-arrière. 


Coulée  (alphabet  des  minusculeB). 

Coulée  (alphabet  des  majuscules). 

anglaise  qui,  plus  inclinée,  a  des  déliés  de  haut  en  bas. 
Il  Âdjectiv.  ;  Ecriture  codlêe. 

—  Econ.  dom.  Action  de  couler  une  lessive  :  La  coulée 
d'une  lessive.  (On  dit  plus  souvent  coulage.) 

—  Géol.  Matières  qui  se  sont  répandues  et  solidifiées 
sur  des  surfaces  inégales,  sans  y  prendre  la  forme  de  cou- 
ches stratifiées.  Il  Coulée  de  laves,  Nom  par  lequel  on  dé- 
signe la  masse  minérale  qui 
s'est  épanchée,  à  la  surface  du 
sol,  lors  d'une  éruption  volca- 
nique. (Les  cheires  des  puys 
d'Auvergne  sont  des  coulées 
de  laves.  [V.  lave.]) 

—  Mar.  Courbe  do  raccorde- 
ment entre  les  genoux  et  la 
quille  d'un  vaisseau,  n  Partie 
immergée  d'un  navire,  recou- 
verte par  les  bordages  appelés 
ribords.  Il  Coulée-arrière,  La 
partie  à  l'arrière  qui  est  évi- 
dée  ou  peu  renflée. 

—  Véner.  Chemin  étroit,  que 
suit  le  cerf  pour  se  rendre  â  son 
réduit.  Il  Faux  chemin  tracé  dans  les  bois  par  une  bête  fauve. 

COULEMELLE  {mèl')  n.  f.  Variété  do  champignon  co- 
mestible, qui  est  une  sorte  d'agaric,  et  que  Ion  appelle 
aussi  couLEMOTTE,  coDLMOTTE  ct  couLMKLLE.  Il  Coulemelle 
d'eau.  Nom  vulgaire  de  l'agaric  en  bouclier. 

COULEMENT  (man)  n.  m.  Mouvement  des  liquides  qui 
suivent  leur  pente. 

COULEN  Ilin)  n.  m.  Nom  vulgaire  donné  à  une  légumi- 
neuse  originaire  du  Chili  {psoralea  glandulosa),  dont  les 
feuilles  s'emploient  en  infusion  et  jouissent  de  propriétés 
stomachiques. 

COULEQinN  (Av'iO  ou  COULEKIN  n.  m.  Nom  commun 
d'une  plante  cultivée  pour  ses  fleurs,  ct  originaire  de 
l'Amérique  tropicale,  ii  On  l'appelle  également  cécropie. 

COULER  (du  lat.  colare,  filtrer)  v.  n.  Se  mouvoir,  en 
parlant  des  liquides  qui  suivent  leur  pente  naturelle  : 
Sang,  Larmes  gui  coulent.  Les  courants  coulent  dans  la 
mer  comme  les  fleures  coulent  sur  la  terre.  (Butl'on.)  il  On 
dit  que  le  sang,  que  les  larmes  coulent,  ont  coulé,  couleront 

Cour  exprimer  qu'il  y  a,  qu'il  y  a  eu,  qu'il  y  aura  dos  com- 
ats,  des  luttes  armées,  de  grandes  douleurs,  n  Emoitre, 
en  parlant  d'un  réservoir:  l'ontaine  qui  coule  lentement. 
Il  Laisser  échapper,  en  parlant  d'un  récipient  :  C'ui'ier  qui 
coule. 

—  Se  dit  d'un  flambeau  qui  fond  la  matière  sans  la  brûler 
et  la  laisse  s'épancher  :  Certaines  bougies  coulent  comme 
des  chandelles. 

—  Fig.  Etre  plus  ou  moins  fluide  :  Encre  qui  ne  coule 
pas  assez. 

—  Par  ext.  Circuler,  pénétrer  :  Ix  sang  coule  dans  les 
veines.  Poison  qui  coule  dans  tout  le  corps.  Il  S'insinuer,  se 
communiquer  :  Faites  que  vos  études  coulent  dans  vos 
mœurs  et  que  tout  le  profil  de  vos  lectures  se  tourne  en  vertu. 
(Rollin.)  Il  Glisser  doucement,  descendre,  se  dérober  :  Cou- 
ler de  sa  chaise  jusqu'à  terre,  n  S'avancer  sans  efl'ort  : 
Itasoir  'qui  coule  bien.  IHston  qui  ne  coule  pas.  il  Passer 


330 

sans  faire  de  bruit,  à  la  dérobée  :  Coclez  vite  le  long  de 
!a  niwaille,  de  l'escalier,  il  Passer  légèrement,  sans  s'ar- 
rêter, sans  insister  :  Couler  sur  «n  fait. 

—  Fig.  Passer,  en  parlant  du  temps  :  Les  jours  heureux 
COULENT  vite.  (Ou  dit  plus  ordinairera.  s'écouler.)  n  Se 
produire,  se  manifester  :  La  persuasion  coulait  des  lèvres 
d'Clysse.  Le  mensonge  coule  o  pleiy\s  bords  de  toutes  les 
t7-ibunes.  Ii  Découler,  résulter  :  De  la  paresse  coulent  beau- 
coup d'autres  vices.  (On   dit  plus  ordinairem.  découler.) 

—  Loc.  div.  :  Couler  de  source  ou  simplement  Couler,  Se 
produire  sans  effort,  d'une  manière  facile  et  naturelle  :  Pé- 
riode qui  COULE  bien.  —  Couler  de  source  signif.  également 
Résulter  naturellement,  d'une  façon  non  douteuse  :  Si  je 
fais  ce  travail,  me  pajjerez-vous  ?  —  Cela  coule  de  source. 

Il  Couler  à  fond,  Couler  bas  ou  simplement  Couler.  Se  dit 
d'un  bâtiment  qui  sombre,  qui  s'enfonce  dans  l'eau.  — 
Fig.  Echouer,  être  perdu,  ruiné  :  Sa  fortune  a  coulé  bas. 
Agric.  Se  dit  des  fleurs  qui  ne  nouent  pas,  qui  péris- 
sent sans  donner  do  grain  ou  de  fruit. 

—  Chass.  Se  dit  d'une  chienne  qui  avorte  peu  de  temps 
après  avoir  été  couverte,  n  Coule!  coule!  Cri  dont  on  se 
sert  pour  exciter  le  chien  à  passer  dans  les  fourrés  de 
ronces. 

—  i'.scr.  Exécuter  la  feinte  appelée  coulé. 

—  Chorégr.  Exécuter  le  pas  que  l'on  nomme  un  coulé  ou 
un  f/lissé.  V .  ce  dernier  mot. 

—  Jeux.  An  billard,  Jouer  de  telle  sorte  que  la  bille  du 
joueur  suive  la  bille  aiieinlc  en  ligne  à  peu  près  droite, 
pour  toucher  l'autre  bille,  qui  était  masquée  par  la  bille 
intermédiaire,  n  Couler  après.  Dans  l'ancien  jeu  de  billard. 
Faire  entrer  sa  bille  dans  la  blouse,  à  la  suite  de  celle  que 
Ion  a  touchée. 


Manèg.  Rendre  la  bride  au  cheval  pour  lui  faire  ac- 
célérer son  allure,  il  Couler  au  galop.  Aller  au  galop  un 
et  rapide,  en  parlant  du  cheval 


Techn.  S'échapper  du  moule  par  quelque  fente,  en 
parlant  d'un  métal  en  fusion,  ce  qui  fait  manquer  la  fonic  : 
Celle  .ttalue  a  coclè. 

—  Prov.  :  n  taut  laisser  couler  l'eau,  Il  faut  soutfrir  pa- 
tiemment ce  ([u'on  ne  peut  cmprcher. 

—  V.  a.  Passer  à  travers  un  tîllre  ou  un  objet  qui  tient 
lieu  de  Hltre  :  Couler  un  bouillon,  u  Passer,  voir  s'écouler, 
en  parlant  du  temps  :  Couler  des  jours  heureux,  n  Glisser, 
introduire  furtivement,  insinuer  :  Couler  sa  main  dans  la 
poche  de  son  voisin.  Coulkk  un  mot  dans  l'oreille  de  quel- 
qu'un. 

—  Arg.  En  couler,  En  conter,  dire  des  choses  étranges. 

—  Constr.  Couler  de  la  chaux,  La  délayer  lorsau'elle  est 
éteinte  et  la  verser  dans  un  bassin,  ii  Couler  des  joints. 
Verser  du  plomb  fondu  entre  les  joints.  Il  Couler  la  pierre, 
La  sceller  avec  du  plâtre  ou  du  ciment. 

—  Grav.  Couler  des  tailles.  Conduire  les  coups  de  burin 
en  traits  droits  atîn  do  former  dos  tailles. 

—  Mar.  Couli'r  un  navire,  L'immerger,  soit  en  le  sabor- 
dant, soit  en  l'abordant,  n  Couler  un  maillon  de  chaîne  sur 
un  orin,  Le  faire  glisser  le  long  de  cet  orin.  it  Couler  bas.  Se 
remplir  et  couler  au  fond  de  l'eau,  ii  77j'  à  couler  bas.  Feu 
d'artillerie  destiné  à  perforer  le  navire  à  la  flottaison,  pour 
le  faire  couler.  Il  Fig.  Couler  quelqu'un  à  fond.  Couler 
quelqu'un.  Le  déconsidérer  ou  le  vaincre  complètement; 
le  perdre  sans  retour.  —  Couler  à  fond  une  affaire,  une 
besogne,  une  question,  La  terminer,  la  conclure  déHniiive- 
ment,  l'épuiser. 

—  Mus.  Exécuter  en  liant  les  notes  par  un  mémo  coup 
de  gosier,  do  langue,  d'archet  :  Couler  un  passage.  Couler 
des  notes. 

—  Techn.  Fondre  et  jeter  au  moule  :  Couler  uneslaluc. 
Il  Couler  une  glace,  Verser  la  matière  sur  une  table  dispo- 
sée pour  l'opération  du  coulage,  il  Couler  la  lessive,  Jeter  à 
plusieurs  reprises  de  l'eau  bouillante  sur  le  linge  entassé 
dans  le  cuvier. 

—  Véner.  Couler  la  queue.  Se  dit  du  cerf  qui  fuit. 
Coulé,  ée  part.  pass.  du  v.  Couler. 

~  Arboric.  Avorté  à  l'époque  de  la  floraison  :  Fruits 

COULÉS. 

—  Graphol.  Ecriture  coulée.  V.  coulée. 

Se  couler,  v.  pr.  B^tre  coulé.  ii  Glisser  doucement,  tomber 
d'un  mouvement  lent.  Il  S'introduire  furtivement,  se  glis- 
ser sans  bruit.  Il  Pénétrer,  s'însiuuer. 

—  Fam.  Ruiner  ses  affaires  ou  son  crédit. 

—  Pop.  Se  la  couler  douce.  Se  donner  du  bon  temps, 
vivre  sans  travail,  sans  souci. 

—  SvN.  Couler,  glisser,  rouler.  Au  propre,  ces  trois 
verbes  expriment  des  actions  dunt  la  différence  résulte  suf- 
Jisarament  de  leurs  définilions.  Mais,  au  figuré,  couler 
marque  un  mouvement  paisible,  uniforme  ;  le  temps  coule  ; 
une  période,  un  vers  coulent  bien  quand  on  n  y  trouve 
rien  de  heurté  ni  de  précipité;  glisser  marque  une  action 
vive  et  rapide  qui  ne  laisse  aucune  trace,  qui  est  à  peine 
remarquée;  rouler  suppose  quelque  chose  qui  tourne,  qui 
montre  secccssivement  toutes  ses  faces  :  on  roule  des  pro- 
jets dans  sa  tête;  un  livre  roule  sur  une  matière,  il  la 
fait  considérer  sous  tous  ses  aspects. 

COULERESSE  {rèss)  n.  f.  Cuve  employée  dans  les  raf- 
fineries. 

COULESANG  [safï)  n.  m.  Nom  vulgaire  désignant,  à  la 
Martiniquo,  une  espèce  de  vipère  spéciale  à  cette  colonie. 

COULETAGE  {taj'  —  anc.  forme  do  courtage)  n.  m.  Mot 
qui  désignait,  dans  la  coutume  do  Lille,  un  droit  d'uu  de- 
nier ou  obole  sur  les  marchandises  vendues  ou  achetées. 

COULETTE  {lèt')  n.  f.  Sorte  de  Irublo  montée  sur  un 
soutien  en  forme  de  raquette,  dont  se  servent  les  pêcheurs 
do   la  Ga- 


Coulette. 
quior  cir- 
culaire.) Il  Broche  garnie  d'une  sorte  de  bobine,  qui  sert  au 
retordage  du  Hl  et  do  la  soie  pour  la  passementerie. 

COULEUR  {du  lat.  color,  mémo  sens)  n.  f.  Imprcssiou 
particulière  produite  sur  l'œil  par  la  lumière,  suivant  sa 
nature  propre  ou  suivant  la  manière  dont  elle  est  réfléchie 
par  les  corps  :  Il  y  a  des  couleurs  que  notre  œil  préfère. 
(Grimm.)  ii  Coloris,  distribution  des  couleurs  dans  la  na- 
ture ou  dans  un  tableau  :  La  couleur  de  Bubeus,  du  Titien, 
de  Claude  Lorrain,  il  Dans  lo  langage  vulgaire.  S'oppose 
souvent  à  noir  ct  à  blanc,  ce  ([ui  est  scientitiuuemeut 
exact;  lo  noir  et  le  blanc  n'étant  pas  proprement  des  cou- 


im 


HachufL'S    repré- 

seiitantlescouleurs 

daos  le  bliison. 


331 

leurs,  mais  l'un  la  réunion  et  l'autre  l'absence  de  tontes 
les  couleurs  :  Lu  Uiuje  blanc  se  salit  plus  vile  que  le  linge 
de  coviMuii. 

—  Toiiit,  coloration  plus  ou  moins  rougo  ilu  visago  : 
Perdre  ses  coui.uors.  Cliamjer  île  couluur. 

—  Nuance  rulativomont  foncoo  :  fain  qui  n'a  pas  assez 
de  cowi.i-;uiî.  i'oulel  qui  commence  à  prendre  couleur. 

—  Suhstuuco  dont  ou  se  sert  pour  donner  aux  objets 
une  couleur  urlilicicUo  :  Itrut/er  des  coui.iiuits. 

—  Particuliùrom.  Marque  distinctive  de  la  nationaliié, 
qui  consiste  dans  la  coloration  des  drapeaux,  pavillons 
et  ensoi^-nos;  drapeau  national  lui-même,  ii  Par  oxt.  Opi- 
nion politique;  opinion  de  parti  en  général  :  J.a  couleur 
d'un  journal.  —  Au  plur.  Livrée,  vôtenient  d'une  couleur 
spécule  porté  par  les  ofliciers  et  les  domestiques  d'une 
maison  :  Les  couleurs  du  roi.  il  Marque  distinctive  choisie 
par  une  personne,  particuliôremont  par  une  dame,  et  qu'a- 
doptaient autrcTois  ceux  qui  voulaient  lui  faire  la  cour. 

—  Vtg.  Apparence  extérieure,  tournure,  ensemble  do 
circonstances  qui  constituent  un  caractère  spécial  :  Les 
affaires  prcmieni  une  rilaine  couli.:ur.  il  Prétexte,  fausse 
apparence,  motif  hypocrite  :  Attaquer  les  autres  sous  cou- 
LKUR  de  se  di'fendre. 

—  Fam.  Monterie,  invention  :  En  conter  à  quelqu'un,  lui 
en  dire  de  toutes  les  couleurs. 

—  Couleur  changeante,  Couleur  qui  varie  suivant  l'ani^le 
sous  lecpiol  on  regarde  l'objet  coloré,  il  Haut  en  couteltr. 
Qui  a  le  visage  très  coloré,  très  rouge. 
-  -  Fig.  Outré  de  ton,  exagéré  au  point 
do  vue  de  lonergie  :  Le  style  populaire 
est  naturellement  haut  en  couleur,  ii 
Homme,  Femme  de  couleur,  Muliitrc, 
Mulâtresse. 

—  Blas.  Nom  donné  à  cinq  des  émaux  : 
Les  COULEURS  héraldiques  sont  :  l'azur 
ou  bleu,  le  gueules  ou  rouge,  le  sable  ou 
*io;>,  le  sinojde  ou  vert,  le  pourpre  et 
l'orangé.  (Certains  liéraldistos  ontclassé 
le  sable  parmi  les  métaux,  le  considé- 
rant comme  représentant  le  fer.)  V.  bla- 
son, ÉMAIL. 

—  Grav.  Procédé  qui  rend  ou  au 
moins  qui  indique,  dans  une  estampe, 
les  couleurs    du    tableau  que  cette  estampe   reproduit. 

—  Hort.  Couleur.  Autrof.  Tulipe  unicolore. 

—  Jeux.  Chacun  dos  i|uatre  attributs  qui  distinguent  les 
cartes,  quoiqu'ils  ne  soient  réellement  que  do  deux  cou- 
leurs :  rouge  et  noir,  ii  Au  boston  primitif,  Délie  couleur. 
Couleur  de  la  carte  retournée  à  la  première  donne.  li 
/'élite  couleur.  Couleur  do  chacune  des  cartes  retournées 
aux  donnes  suivantes,  ii  Au  lansquenet,  Prendre  couleur. 
Entrer  en  jeu  et  couper,  il  A  l'hombre,  i\ommer  la  couleur. 
Faire  la  triomphe  eu  indiquant  la  couleur,  il  Jeu  des  trois 
couleu7-s.  Sorte  de  jeu  de  liasard  que  l'on  jouo  avec  trois 
dés  portant  chacun  une  couleur  différente,  ii  Au  trente  et 
quarante,  La  noire;  ainsi,  le  croupier  ne  dira  jamais  : 
Bouge  perd,  noirk  gagne,  mais  :  Ilougeperd,  couleur  gagne. 

—  Littér.  Qualité  du  style  qui  donne  aux  pensées  de 
l'éclat  :  lialzac  a  le  don  de  la  couleur  et  des  fouillis. 
(Sto-Beuve.)  il  Couleur  locale.  Observation  des  détails  de 
mise  en  scène  qui  caractérisent  un  pays  ou  une  époque. 

—  Mar.  Au  plur.  Pavillon  national  :  Montrer  ses  cou- 
leurs. Il  Hisser,  Rentrer  les  couleurs.  Les  hisser  à  la  corne 
à  huit  heures  du  matin.  Les  descendre  au  coucher  du 
soleil.  Il  Amener  ses  couleurs,  Se  rendre. 

—  Métall.  Couleur  d'eau.  Brillant  d'un  fer  poli  qui  a 
passé  au  feu.  ll  Couleurs  de  recuit,  Couleurs  qui  indiquent 
le  degré  do  carburation  do  l'acier,  li  Fer  de  couleur.  Fer 
qui  est  cassant  à  la  température  rouge  cerise,  et  ne  peut 
être  forgé  qu'au-dessus  ou  au-dessous  de  cette  tempéra- 
rature.  (On  l'appelle  aussi  fer  rouverin.) 

—  Min.  Teinte  des  résidus  de  lavage  d'un  minerai,  indi- 
quant (ju'il  contient  ou  non  de  l'or. 

—  Patbol.  PAles  couleurs.  Nom  vulgaire  do  la  chlorose. 
Il  Fig.  Défaut  d'éclat,  de  ton,  de  couleur. 

—  Peint.  Couleurs  génératrices  ou  primaires.  Celles  qui 
ne  résultent  d'aucun  mélange  connu  d'autres  couleurs  : 
le  jaune,  le  rouge  et  le  bleu  sont  les  couleurs  primaires. 
il  Couleurs  composites  ou  binaires.  Celles  qui  sont  forméi^s 

par  le  mélange  de  doux  des  trois  couleurs  primitives. 
(KUes  sont  au  nombre  de  trois  :  l'orangé,  formé  par  le 
ronge  et  le  jaune;  le  vert,  par  le  bleu  et  le  jaune;  le 
violet,  par  le  rongo  et  le  bleu.)  ll  Peindre  à  pleine  couleur. 
Poindre  avec  un  pinceau  très  chargé  de  couleurs,  ii  Couleur 
générale,  Elï'et  d'ensemble  des  objets  colorés  qui  sont  dans 
un  tableau.  wCouleur  locale.  Couleur  propre  à  chaque  objet; 
art  de  rendre  par  la  couleur  les  différents  détails  'pli  carac- 
térisent les  corps,  n  Ensemble  dos  caractères  extérieurs 
propres  aux  personnes  et  aux  cliosos,  dans  un  temps,  un 
pays  déterminé.  V.  la  partie  oncycl. 

Ph^s.  Couleurs  primitives.  Couleurs,  au  nombre  de 
sept,  qui  composent  le  spectre  solaire  :  Les  couleurs  pri- 
mitiiies  sont  exprimées  dans  le  vers  suivant,  où  leur  ordre 
est  eonsené  : 

Violi-t,  hiiUgo,  blâu,  vert,  jaune,  orangé,  rouge. 

II  Couleurs  simples,  composées,  complémenlairea .  V.  oncycl. 
~  Tochu.  Chez  les  teinturiers.  Couleurs  matrices.  Cou- 
leurs dont  los  autres  dérivent,  il  Chez  les  peintres  en  bâti- 
ment. Couleurs  simples.  Colles  qui  .sont  extraites  dos  végé 
taux,  ot  qui  no  ponvent  soull'rir  le  fou.  ii  Cliez  les  tisseurs, 
Couleur  passante,  Lat  interrompu  ot  passé  seulement  de 
temps  à  autre,  il  Couleur  suivie,  Lat  continu,  ll  Couleurs 
amies.  Colles  dont  les  teintes  s'harmonisent  d'une  manièri- 
agréable  i  l'œil,  ll  Couleurs  légères.  Colles  qui  se  rappro- 
chent le  plus  du  blanc,  il  Couleurs  pesantes.  Celles  qui  si' 
rapproclient  le  plus  du  noir,  ii  Couleurs  noyées.  Celles  dont 
riiitciisité  va  en  s'aU'aiblissant  insensibloment  de  manière 
à  former  dos  nuances,  ii  Couleurs  rompues.  Celles  d'une 
coloration  trop  vivo,  que  l'on  affaiblit  ensuite,  il  Couleurs 
changeantes.  Colles  dont  la  coloration  vario  suivant  leur 
inclinaison  par  rapport  au  rayon  visuel  et  ù,  la  lumière. 

Il  Mettre  en  couleur.  Peindre  un  parcinot,  une  boiserie,  des 
carreaux,  ll  Gravure  ou  Estampe  de  belle  couleur,  Gravure 
ou  Estampe  qui  rappelle  los  couleurs  du  tableau  qu'elle 
représente. 

—  Turf.  Ensemble  du  costume  que  porto  chaque  jockey, 
suivant  l'écurie  ù  laquelle  il  appartient, 

—  Loc.  prov.  :  jVc  pas  connaUre  la  couleur  de  l'argent  de 
quelqu'un.  Ne  pas  savoir  de  quelle  couleur  est  .ion  argent. 
N'avoir  pas  reçu  do  lui  l'arpent  (|u'il  doit,  ll  Ae  pas' con- 
iiatlre  la  couleur  des  paroles  de  quelqu'un,  No  l'avoir  jamais 


entendu  parler,  ii  Parler,  Juger  d'une  chose  comme  tes  aveu- 
gles des  couleurs.  En  parler  sans  en  avoir  la  moindre  con- 
naissance. Il  En  faire  voir  de  toutes  les  couleurs.  Faire  passer 
par  toutes  sortes  d'épreuves,  et  aussi  tromper  de  toutes  les 
façons.  Il  Des  goûts  et  des  couleurs  il  ne  faut  pas  discuter. 
Chacun  est  libre  d'avoir  ses  préférences. 

—  Couleur  de.  AdjeCtiv.  et  invariable.  Qui  a  la  couleur 
de  :  l'Jcltarpe  couleur  de  feu.  liubans  couLbUR  de  rose. 

II  Fam.  Voir  couleur  de  rose.  Voir  en  beau,  ii  Substaniiv. 
Etat  de  ce  qui  a  une  couleur  itarticuliôre  déterminée  :  Etre 
d'un  beau  couleur  de  chair. 

—  SvN.  Couleur,  coloris.  V.  coLouis. 

—  Encycl.  Phys.  Les  philosophes  de  l'antiquité  ran- 
geaient les  couleurs  parmi  los  propriétés  spécihques  dos 
corps,  au  môme  titre  que  la  dureté,  etc.  Épicure,  ayant 
remarqué  que  la  coloration  des  oljjets  varie  avec  la  lu- 
mière qui  los  frappe,  punsa  que  los  corps  ne  possédaient 
aucune  couleur  par  eux-mêinos.  Descartes,  Boyie  adop- 
tèrent l'hypothèse  d'Epicure;  mais  c'est  Newton  qui,  dans 
son  admirable  Traité  d'optique,  établit,  le  premier,  une 
théorie  à  laquelle  il  donna  le  nom  do  chromatique. 

Les  rayons  solaires  arrivant  à  la  rétine  éveillent  dans 
le  cerveau  la  sensation  do  lumière;  cette  lumière  est 
formée  par  la  réunion  d'un  très  grand  nombre  de  radia- 
tions do  diverses  longueurs  d'onde,  dont  chacune  produit 
sur  notre  œil  une  impression  particulière,  d'où  la  notion 
de  couleur.  Newton  ne  distinguait  que  sept  couleurs  dans 
le  spectre;  mais,  depuis,  on  a  découvert  un©  foule  d'autres 
radiations  dont  les  couleurs  forment  le  passage  gradué 
d'une  couleur  principale  aune  autre. 

Quand  un  faisceau  de  lumière  tombe  sur  la  surface  d'un 
corps, _  les  radiations  lumineuses  peuvent  être  rétlôchies 
ou  diffusées  sans  subir  aucune  décomposition  ;  dans  ce 
cas,  la  lumière  réfléchie  ou  diffusée  a  la  même  composi- 
tion que  la  lumière  incidente,  et  la  surface  du  corps  est 
dite  blanche  (expression  conventionnelle).  Si  le  pouvoir 
réflecteur  des  diverses  radiations  n'est  pas  le  même  pour 
toutes,  une  partie  du  faisceau  incident  est  absorbée,  et  la 
surface  du  corps  présente  une  coloration  qui  résulte  do 
l'association  des  radiations  réfléchies  ;  si  le  faisceau  ré- 
fléchi ne  parait  pas  coloré,  cela  tient  à  ce  que  l'absorption 
est  très  faible.  Ex.  :  un  miroir  de  cuivre  ou  de  laiton 
(la  couleur  du  miroir  dépend  de  l'angle  dincidenco). 

Les  radiations  peuvent  être  décomposées  par  réflexion 
diffuse.  C'est  ce  qui  a  lieu  pour  les  pigments.  Les  corps 
«oirs  sont  ceux  qui  absorbent  toute  la  lumière  incidente. 
Les  corps  dits  blancs  sont  ceux  qui  diffusent  en  même 
proportion  toutes  les  radiations;  en  réalité,  il  n'y  a  pas 
de  corps  blancs.  Tous  los  pigments  difl'usent  toutes  les 
couleurs  du  spectre  en  absorbant  plus  ou  moins  certaines 
d'entre  elles;  ainsi,  un  corps  rouge  est  celui  qui  a  ab- 
sorbé les  autres  couleurs  en  plus  grande  proportion.  Quand 
les  radiations  traversent  un  corps  solide,  liquide  ou  gaz, 
l'absorption  peut  se  produire  soit  également,  soit  inégale- 
ment ;  la  substance  sera  ou  transparente,  ou  colorée.  Ainsi, 
un  verre  rouge  absorbe  moins  les  radiations  rouges  que 
les  autres  radiations.  La  couleur  dépendra,  ici,  de  l'épais- 
seur de  la  substance,  co  qui  ne  semble  pas  avoir  lieu  pour 
les  corps  diffusants. 

En  résumé,  l'absorption  est  nécessaire  pour  donner  au 
corps  sa  couleur;  la  couleur  n'appartient  donc  pas  à  la 
matière,  mais  elle  est  le  résultat  du  traitement  que  subit  la 
lumière,  suivant  l'expression  de  Tyndall.  Les  difl'érentcs 
sources  lumineuses  n'étant  pas  composées  des  mêmes 
radiations,  et  des  radiations  ideutniues  n'ayant  pas  même 
intensité,  la  couleur  d'un  corps  variera  avec  cette  source. 
Un  bluet,  éclairé  la  nuit  par  la  flamme  d'une  bougie, 
parait  d'un  blanc  pâle,  tandis  qu'il  est  bleu  le  jour. 

—  Couleurs  simples,  complémentaires,  composées.  Chaque 
radiation  lumineuse  du  spectre  solaire  est  une  couleur 
simple,  indécomposable.  Les  couleurs  composées  sont  dé- 
composables  par  le  prisme  en  couleurs  simples.  Les  cou- 
leurs complémentaires  sont  celles  dont  le  mélange  pro- 
duit du  blanc,  c'est-à-dire  celui  (pii  donne  sur  un  écran 
la  môme  impression  que  los  rayons  solaires.  Les  couleurs 
complémentaires  peuvent  être  formées  soit  de  couleurs 
simples,  soit  de  couleurs  composées.  Toute  couleur 
simple,  à  l'exception  du  vert  pur,  est  complémentaire 
d'une  .lutro  couleur  simple.  Ileimholtz  groupe  ainsi  los 
couleurs  simples  complémentaires  deux  A  deux  :  violet, 
jaune  verdàtre ;  iniligo,  jaune;  bleu,  orange;  bleu  verdâ- 
tre,  rouge.  Quant  aux  couleurs  composées,  elles  formont 
une  inlinilo  do  groupes  complémentaires. 

—  Mélange  des  couleurs.  Pour  étudier  la  teinte  résultant 
du  mélange  de  plusieurs  couleurs  données,  on  peut  super- 
poser, comme  le  faisait  Ileimholtz,  plusieurs  spectres 
produits  par  un  môme  prisme,  do  manière  que  leurs 
bandes  colorées  se  croisent.  La  solution  est  du  domaine 
do  la  physiologie  de  l'œil.  Newton  se  servait  d'un  appa- 
reil [cercle  chramatifiue)  avec  lequel  une  simple  opération 
géométrique  donne  la  couleur  résultant  de  plusieurs  cou- 
leurs données.  On  pont  aussi  mélanger  des  pigments. 

—  Contraste  des  couleuj's.  Doux  couleurs  voisines  s'in- 
fluencent mutuellement  ot  ne  produisent  pas  le  même 
oft'et  ipio  lorsqu'elles  sont  éloignées  l'une  do  l'autre.  Si 
l'on  juxtapose  doux  bandes  de  papier  do  môme  couleur, 
mais  l'uno  plus  foncée  que  l'autre,  la  bande  la  plus  claire, 
située  dans  lo  voisinage  immédiat  do  la  bande  plus  foncée, 
paraîtra  plus  claire  qu'elle  n'est  réoUomont,  tandis  quo  la 
partie  analogue  do  la  bande  plus  foncée  paraîtra  aussi 
plus  foncée.  Chevreul,  en  juxtaposant  deux  bandes  do 
couleur  dill'érenio,  a  déduit  do  ses  expériences  ces  princi- 
paux résultats  ;  l»  quand  doux  couleurs  sont  juxtaposées, 
la  nuance  de  cliacnno  d'elles  est  modiliée  par  lo  mélange 
.avec  la  couleur  comi>lémentairo  de  l'autre;  2»  si  les  cou- 
leurs juxtaposées  sont  complémentaires,  chacune  d'elles 
|)aralt  plus  vivo  ot  plus  pure;  a"  si  l'on  juxtapose  une  cou- 
leur à  du  blanc  ou  â  du  noir,  elle  parait  entouréo  d'une 
auréelo  do  sa  couleur  complémentaire  et  paraît  plus  vivo  ; 
4"  ces  effets  se  produisent  encore,  mais  moins  prononcés, 
quand  los  couleurs  sont  placées  i\  une  certaine  distance. 

(•'ost  par  co  contraste  simultané  (lue  Cliovreul  explique 
les  ombres  colorées  ;  ainsi  l'ombro  ilonnée  par  une  bougie 
parait  bleue,  la  lumièro  do  la  bougie  étant  orangée. 
On  appelle  contraste  successif  le  plienomèiio  qui  a  lieu 
lorsque  les  yeux,  après  ôtro  restés  un  certain  temps  lixés 
sur  un  ou  plusieurs  objets  colorés,  aperçoivent  chaque 
objet  inodiilé  par  sa  couleur  complémentaire. 

1x1  contraste  mixte  ost  celui  par  lequel  les  yeux,  après 
avoir  (ixé  un  ou  plusieurs  objets  colorés,  on  eii  regardant 
un  ou  plusieurs  autres,  los  voient  dill'érents  do  co  qu'ils 
leur  uiiraieni  paru  s'ils  n'avuioul  riou  vu  auparavant. 


COULEUR 

—  Archéol.  Ce  fut  un  usage  du  moyen  âge,  et  qui  se 
continua  longtemps  après,  de  donner  aux  couleurs  des 
vêlements  et  des  armoiries  des  sif.;nilications  symboli- 
ques, et  chacun  adoptait  ces  nuances  ou  los  changeait, 
au  moins  dans  son  costume  ot  celui  de  ses  gens,  suivant 
ses  goûts  ou  ses  caprices.  II  est  très  difticile,  aujourd'hui, 
de  connaitre  exactement  les  raisons  pour  lesquelles  les 
princes  ont  adopté  telles  ou  telles  couleurs;  plus  difficile 
encore,  souvent,  do  savoir  quelles  étaient  mémo  ces  cou- 
leurs, dont  les  noms  ont  tellomont  varié  avec  les  temps, 
qu'on  ne  sait  plus  ù  quelle  nuance  les  rapporter  :  ainsi, 
au  XVI»  sièclo,  on  disait  couramment  :  couleur  de  triste- 
amie  (orthographe  sans  doute  déjà  corrompue  d'une  forme 
plus  ancienne,  comme  Tristamij,  peut-étro  le  nom  d'un 
homme  ;),  couleur  d'Espagnol  malade,  de  Judas,  de  singe 
mourant,  etc.,  comme  on  dit  plus  tard  ;  couleur  crapaud 
mort  d'amour.  D'autres  noms,  comme  couleur  merde  d'oie, 
se  sont  conservés.  Nous  donnons  ici  les  couleurs  des  livrées 
royales  depuis  Charles  'VI,  qui  portait,  ou  faisait  porter  à 
sa  maison  blanc,  vormoil,  noir,  en  y  ajoutant  Parfois  du 
vert.  Charles  VU  avait  adopté  blanc,  rougo  et  vert;  Char- 
les VIII,  les  mêmes  couleurs  et  aussi  cramoisi  et  tanné; 
blanc,  tanné  et  ronge;  et  gris,  noir  et  violet.  Louis  XI 
portait  blanc,  rouge  et  vert;  ou  blanc,  rouge  et  noir; 
Louis  XII,  blanc;  ou  blanc,  rougo  ot  jaune;  F'rançois  I*^', 
incarnat,  jaune  et  violet;  Henri  II,  rougo,  jaune  et  vert; 
Catherine  do  Mcdicis,  vert,  blanc  et  noir;  Charles  IX, 
blanc,  incarnat  et  bleu  (couleur  do  son  drapeau  qui  resta 
dans  la  maison  du  roi,  et  devint  celui  de  France,  en  pas- 
sant par  les  gardes  françaises),  et  jaune,  gris  et  vert  ; 
Henri  IV,  blanc,  incarnat  et  bleu,  ou  tanné,  cramoisi; 
Louis  XIH,  blanc,  incarnat  et  bleu,  etc.  Dans  la  symbo- 
liquedu  XVI"  siècle,  les  trois  couleurs  bleu,  blanc,  rouge 
signifiaient   :   constance,    modestie,   courage  ou  lierté. 

V.  DRAPEAU. 

—  B.-ans.  On  a  longtemps  et  inutilement  combattu,  au 
temps  d'Ingres  et  de  Delacroix,  pour  savoir  lequel,  de  la 
couleur  ou  du  dessin,  était  l'élément  principal  de  l'art.  Dans 
l'art  complet,  aucune  de  ces  deux  parties  ne  se  peut  passer 
de  l'autre.  Cependant,  en  thèse  générale,  il  est  vrai  que  lo 
dessin  est  plutôt  une  acquisition,  et  la  couleur  un  don. 
Il  ne  faut  pas  oublier,  toutefois,  que  la  couleur  a  ses  lois 
qui  ne  sauraient  être  transgressées  sous  peine  de  discor- 
dance ou  de  monotonie.  11  est  donc  nécessaire  que  l'ar- 
tiste, fasse  une  étudo  attentive  des  lois  de  coloris,  qui 
sont  du  domaine  de  la  physique.  En  outre  des  lois  sur  les 
contrastes  des  couleurs  (V.  plus  haut,  Phys.),  la  peinture 
doit  tenir  compto  des  effets  produits  par  le  mélange  des 
couleurs.  Ainsi,  on  peut  constater  que  ces  mêmes  couleurs 
complémentaires,  qui  s'exaltent  par  leur  juxtaposition,  so 
détruisent  par  leur  mélange.  Si  l'on  met  du  vert  sur  du 
rouge  à  quantités  égales  et  à  égale  intensité,  les  deux 
couleurs  seront  annihilées  l'une  par  l'autre,  il  n'en  res- 
tera que  du  gris.  11  en  sera  de  mémo  si  l'on  mêle  du  bleu 
avec  de  l'orangé,  ou  du  violet  avec  du  jaune,  ou  encore 
lorsqu'on  môle  ensemble,  à  égale  dose,  les  trois  couleurs 
primaires  :  jaune,  rouge  et  bleu. 

Ce  n'est  pas  tout  encore  :  si  l'on  mêle  deux  couleurs 
complémentaires  à  proportions  inégales,  elles  se  détrui- 
sent partiellement  et  l'on  aura  un  ton  rompu,  qui  sera  une 
variété  du  gris.  .Vinsi  se  composent  toutes  les  innombrables 
variétés  de  couleurs  que  l'on  appelle  rabattues. 

Dans  son  Traité  des  couleurs,  Gœthe  a  émis  la  théorie 
suivante  :  »  Pour  atteindre  à  la  perfection  dans  l'art  du 
coloris,  l'artiste  doit  considérer  les  effets  moraux  des  cou- 
leurs, leurs  effets  physiologiques,  leur  nature  technique, 
enlin  l'influenco  qu'exercent  sur  elles  les  circonstances 
extérieures.  Les  couleurs  agissent  sur  l'âme  :  elles  peuvent 
y  exciter  des  sensations,  y  éveiller  des  émotions,  des  idées 
qui  nous  reposent  ou  nous  agitent,  et  provoquent  la  tris- 
tesse ou  la  gaieté.  « 

—  Couleur  locale.  Lo  respect  de  la  vérité  historique  a 
fait  défaut  à  la  majeure  partie  des  artistes  antérieurs  à 
notre  époque.  Non  seulement  les  peintres  do  sujets  reli- 
gieux négligent  de  rappeler  avec  quelque  vraisemblance 
l'aspect  un  pays  où  leurs  personnages  ont  agi,  leur  ma- 
nière de  se  vêtir,  etc.,  mais  ils  ont  prêté  aux  personnages 
eux-mêmes  des  types  de  pure  fantaisie.  Los  peintres  alle- 
mands et  flamands  du  xv  ot  du  xvi»  siècle,  en  habillant 
le  Christ,  la  Vierge,  les  apôtres,  les  saints,  à  la  dernière 
mode  des  Flandres  ou  ilo  I  Allemagne,  donnaient  une  réa- 
lité très  vivante  à  leurs  personnages  antiques.  Quelques 
peintres  des  écoles  du  Midi  ont  introduit  aussi  dans  leurs 
tableaux  religieux  des  costumes  modernes,  minutieuse- 
ment reproduits,  comme  dans  les  Noces  de  Cana,  do  Paul 
Véronèse.  Mais  lo  plus  souvent  les  Italiens  et  les  Espa- 
gnols, laissant  do  côté  tout  ce  qui  tenait  à  une  vraisem- 
blance quelconque  de  costume,  s'attachèrent  â  rendre  une 
e.\pression  convenue  qu'ils  idéalisaient  do  leur  mioux. 

Le  dédain  do  la  couleur  localo  se  fait  un  peu  moins 
sentir  dans  les  ouvrages  consacrés  par  les  anciens  inaitres 
à  la  représentation  des  faits  de  l'histoire  Geiiteniporaiiie. 
Pour  ce  (|ui  est  de  l'histoire  ancienne,  les  artistes  it;ilieiis, 
familiarisés  avec  les  monuments  de  l'antitjiiité,  no  cesse- 
ront, depuis  la  Uenaissancè,  de  les  reproduire  avec  plus 
ou  moins  do  vérité  dans  leurs  tableaux.  Poussin  fut  un  dos 
maîtres  qui  apportèrent  lo  plus  de  soin  ù  respecter  dans 
leurs  œuvres  la  vraisemblance  liistori(|Ue.  Encore  faut-il 
reconuaitre  ((uo  cette  science  était  tonte  relative.  Les 
grands  travaux  archéologiques,  publiés  au  xvm»  siècle 
par  Hoyne,  Winckelmunn,  Lossing,  Hainilton,  do  Caylus, 
d'Agincourt,  Milizia,  eurent  une  grando  inllneuco  sur  la 
composition  dos  œuvres  d'art  :  David  ot  los  peintres  do  son 
école  s'atlaclièront  à  reproduire  lo  plus  lldèlomout  possible 
les  détails  do  costume,  les  accessuiros,  dont  los  mosaï- 
ques, lOs  pierres  gravées  ot  les  sculptures  antiques  leur 
lournissaient  des  modèles.  D'innouii>rables  publications 
ont  aujourd'hui  répaiulu  la  connaissance  de  l'iiistoiro,  des 
mœurs,  des  usages,  des  costumes  des  divers  peuples  an- 
ciens et  modernes.  Aussi  la  couleur  locale  a-t-olle  pris  un 
rôle  des  plus  importants,  non  seulement  dans  los  composi- 
tions bistoritiues,  mais  encore  dans  des  tableaux  do  genre. 
—  Bot.  Couleurs  des  plantes.  Si  on  laisse  de  coté  la 
coloration  verte,  duo  ù  la  chloroptnlle,  on  remarque  quo 
les  parties  los  plus  fréquumniciit  colorées  chez  les  plantes 
sont  los  organes  de  reproduction  tflours  ot  fruits). 

Au  point  de  vue  de  leur  teinte,  les  divers  pigments 
peuvent  êtte  répartis  entre  doux  séries  :  l"  la  série  cya- 
nique  (violet,  rouges  vineux  et  carmin,  indigo,  bleu), 
ciunprenant  un  onseinhle  de  substances  dont  lo  caractère 
commun  ost  do  rougir  sous  l'action  des  acides  et  de 
blouir  sous  l'action  des  alcalis,  ot  qn'on  ivinii.die  A  mji,< 


.UUUUU' 


l.Chromoleucitesdu 
fruit  du  petit  houx; 
2.  Cliromoleucites  des 
bractées  de  strelitzia 
reginœ  ;  3.  Ruban  pi| 


COULEUR   —   COULINAGK 

substance  type,  Yanthocyane  ou  cyajiine;  2°  la  série  xan- 
thique  (jaune,  orangé,  rouge  orangé  et  rouge  briqiie), 
comprenant  des  substances  qui  se  colorent  en  bleu  indigo 

Far  l'acide  sulfurique  concentré,  et  dont  le  type  serait 
anllioxanthme  ou  xanthine.  Il  semble  exagéré  de  vouloir 
faire  dériver  toutes  les  teintes  d'une 
substance  unique,  dont  l'oxydation 
donnerait  la  série  xanthique  et  la 
désoxydation  la  série  cyanique  (Sclm- 
bler  et  Frank). 

Souvent,  le  pigment  est  localisé 
dans  la  couche  épidermique  ;  certai- 
nes teintes  composées  résultent  de  la 
superposition,  à  partir  de  l'épiderme, 
de  plusieurs  coucnes  diversement  co- 
lorées. 

Tantôt  le  pigment  est  en  dissolu- 
tion dans  le  suc  cellulaire,  tantôt  il 
imprègne  des  corpuscules  figurés 
\chromolencUes).  Il  semble  exister  cer- 
taines relations  entre  cette  manière 
d'être  du  pigment  et  sa  nature  chi- 
mique, son  état  cristallisé  ou  amor- 
phe, etc.  :  les  pigments  de  la  série 
cyanique  sont  généralement  dissous 
dans  le  suc  cellulaire  ;  les  pigments 
orangés,  rouge  orangé  ou  rouge  bri- 
que peuvent  être  dissous  dans  le  suc  ment'^re'diiTruît'^di 
cellulaire  {pétales  du  mouron  rouge),  la  citrouille,  isolé  de 
mais,  le  plus  souvent,  ils  sont  fixés  son  leucite  formateur, 
sur  des  leucites,  soit  à  l'état  amorphe 

(fruit  du  petit  houx),  soit  à  l'état  de  cristaux  (bractées  de 
sfre/i7irîaï'e)7ina?)oudecristaIlites,  qui  peuvent  s'isoler  com- 
plètement de  leur  leucite  formateur  (fruit  de  citrouille); 
les  piements  jaunes  sont  dissous  dans  le  suc  cellulaire  ou 
fixés  sur  des  leucites,  mais  jamais  cristallisés  (Courchet). 

—  BiBLiOGR.  :  Courchet,  liecherclies  sur  les  chromoleu- 
cites  (Paris,  1888). 

—  Svmbol.  Dans  le  symbolisme  liturgique  de  l'Eglise 
catholique,  les  couleurs  ont  un  sens  bien  tléfini.  Le  blanc 
signifie  pureté,  joie,  fête  ; 
aussi  les  ornements  sa- 
cerdotaux sont -ils  de 
cette  couleur  pour  les 
fêtes  consacrées  à  Jésus- 
Christ,  à  la  Vierge  Marie, 
aux  saints  non  martyrs  ; 
le  rouge  rappelle  le  sang 
des  martyrs,  les  langues 
de  feu  des  apôtres  ;  il  fi- 
gure par  suite  aux  solen- 
nités de  la  Passion,  aux 
fêtes  de  saints  martyrs 
et  de  la  Pentecôte.  Le 
violet  veut  dire  tristesse, 
mortification  ;  il  est  em- 
ployé aux  offices  de  l'A- 
vent,  de  la  Septuagésime, 
du  Carême,  des  Quatre- 
Temps,  des  Vigiles  et  des 
Rogations.  Le  vert  sym- 
bolise les  biens  à  venir; 
il  est  ordonné  pour  les  di- 
manches après  la  Pente- 
côte. Quant  au  noir,  qui 
est  le  signe  du  deuil,  il 
est  réservé  au  vendredi 
saint  et  aux  offices  des 
morts.  Les  autres  cou- 
leurs no  sont  pas  litur- 
giques, sauf  que  le  drap 
d'or  est  admis  pour  sup- 
pléer les  couleurs  reçues, 
excepté  le  noir.  (V.  cos- 
tume liturgique).  Les 
peintres  et  miniaturistes 

'  du  moyen  âge  se  sont, 
en  général,  conformés  à 
ce  symbolisme  des  cou- 
leurs, qui  a  encore  été 
pratique  par  les  artistes  des 
de  nombreuses  exceptions. 

—  Techn.  Les  couleurs  employées  dans  l'industrie  sont 
de  trois  espèces  :  minérales  et  constituées  par  des  oxydes 
et  sulfures  métalliques;  végétales  et  composées  do  sub- 
stances végétales  desséchées  et  pulvérisées;  animales, 
c'est-à-dire  obtenues  par  le  broyage  do  certains  insectes. 

Les  couleurs  minérales  sont  dites  naturelles  ou  artifi- 
cielles ;  les  premières  subissent  un  certain  nombre  d'opéra- 
tions successives  :  corsage,  triage,  débourbage,  broyage,  lé- 
vigation,  décantation,  tamisage,  (\ui  ont  pour  but  dé  purifier 
les  produits  naturels,  et  se  font  mécaniquement  pour  la 
plupart.  Les  couleurs  artificielles  s'obtiennent  par  voie  hu- 
mide ou  par  foie  sèclie;  quel  que  soit  lo  mode  de  prépara- 
tion choisi,  on  les  soumet  ensuite  au  broyage  mécanique. 

Toutes  les  couleurs,  sauf  celles  en  usage  dans  la  teintu- 
rerie, se  délavent  dans  des  substances  qui  difi'èrcnt  suivant 
leur  future  acslinaiion.  C'est  ainsi  que  l'on  a  les  couleurs 
à  l'huile,  les  couleurs  à  l'eau,  à  la  colle,  au  miel,  à  la  gomme, 
à  la  frenque,  à  la  cire,  etc.  Ainsi  préparéos,  elles  forment 
des  mélanges  plus  ou  moins  homogènes,  que  l'on  étend  sur 
les  surfaces  à  recouvrir,  au  moyen  do  brosses  et  de  pin- 
ceaux. Les  couleurs  employées  uaus  la  tcinturt-ric  sont  des 
sels  ou  des  substances  solubles  oui,  la  plupart  du  temps, 
.se  combinent  ou  agi.sscot  l'une  à  l'égard  do  l'autre  comme 
réactifs  chimiques.  Les  dilférentes  couleurs  industrielles 
comprennent  :  lo  blanc,  le  bleu,  \o  jaune,  lo  rouge,  le  noir,  lo 
brun,  lo  vert.  La  combinaison  de  deux  ou  do  plusieurs  de  ces 
matières  colorantes  fournit  toute  la  gamme  des  couleurs. 

Les  couleurs  dites  vitrifiahlea  sont  employées  pour  la 
décoration  des  porcelaines,  des  vitraux,  des  cérames,  etc. 
Ce  sont  des  couleurs  d'origine  minérale,  quol'on  mélatige 
&  des  substances  appelées  fondants,  qui  so  liquéfient  ù 
haute  température.  On  classe  ces  diverses  couleurs  en  : 
couleurs  de  mou/les  ou  ordinaires,  couleurs  de  moufles  durs 
ou  de  demi-grand  feu,  et  enfin  couleurs  de  grand  feu. 

—  PItotographie  des  couleurs.  V.  i'hotograpiiie. 

COULÇUR  (rad.  couler)  n.  m.  Nom  donné  à  l'ouvrier  qui, 
dans  une  fabrique  de  sucre  do  betterave,  a  pour  mission 
do  faire  écouler  lo  jus  sucré  produit  à  l'aide  des  décan- 
leurs;  dans  une  fooderio,  à    l'ouvrier   qui   remplit  les 


moules;  dans  un  lavoir,  au  garçon  qui  jette  l'eau  bouillante 
sur  le  linge. 

COULEUVRE  (du  lat.  cuhibra,  môme  sens)  n.  f.  Erpét. 
Genre  do  serpents  non  venimeux  :  La  couleuvre,  wmîgfrt' 
50»  ancien  renom  de  méchanceté,  est  inoffensîve.  Il  Nom  que 
l'on  donne,  à  la  Guyane  française,  au  boa. 

—  Fig.  Personne  souple,  fausse,  rusée,  n  Venin  secret, 
trait  malicieux  lancé  en  cachette  ;  Ces  malices  cachées,  ce 
qu'on  appelle  des  couleuvres (Ste-Beuve.)  ii  Ennui,  dé- 
goût, déDoire  :  Al""^  de  Maintenon  nourrit  longtemps  M'^^  de 
Jlontespan  des  couLiiuvEES  les  plus  cruelles.  (tst-Siraon.) 

Il  Mensonge  :  Faire  avaler  des  couleu- 
vres à  quelqu'un,  Lui  faire  accroire  des 
choses  mensongères  et  désagréables. 
Lui  faire  supporter  des  atfronts. 

—  Artill.  Bouche  à  feu  de  calibre  très 
variable  et  tirant  de  plein  fouet.  (Elle 
était  très  usitée  au  xv«,  au  xvi'  et  au 
commencement  du  xvii*  siècle.)  il  On 
l'appelle    plus    ordinairement    coule  - 

VRINE. 

—  Art  milit.  Evolution  qui  était  autre- 
fois en  usage  dans  l'infanterie. 

—  Blas.  Pièce  héraldique  assez  rare, 
qui  représente  une  couleuvre,  et  que 
Ion  nomme  ôiS^e,  quand  elle  dévore  une  proie  issante  de 
sa  gueule,  et  aussi  givre  ou  guivre.  (On  la  trouve  dans  les 
armes  de  Colbert  à  cause  de  la  ressemblance  du  mot  latin 
coluber,  couleuvre,  avec  le  nom  du  ministre.) 

—  Paléont.  Couleuvre  de  pierre.  Nom  vulgaire  donné  à 
l'ammonite,  à  cause  de  sa  disposition  en  spirale. 

—  E.NCvcL.  Zool.  On  désigne  par  le  moi ,  couleuvre  la 
plupart  des  serpents  appartenant  à  la  famille  des  colu- 
bridés,  tous  d'assez  grande  taille  et  dépourvus  de  dents 
venimeuses.  Les  couleuvres  sont  réparties  dans  les  genres  : 
trnpidonote,  elaphis,  zamenis,  coronelle.  La  couleuvre  à 
collier,  olivâtre,  marquée  de  brun,  avec  les  flancs  et  le 
ventre  plus  clairs,  la  nuque  tachée  de  noir  avec  un  collier 
jaune,  eu  arrière,  atteint  i^iSO  de  long;  elle  est  commune 
partout,  vit  surtout  dans  l'eau,  et  se  nourrit  de  poissons 


D'argent  à  une 
couleuvre  de  gueu- 
les tortillée  en  pal. 


ges  suivants,  mais   avec 


Fabrication  des  couleurs. 

et  de  grenouilles  principalement.  Les  fables  ridicules  tou- 
chant l'accouplement  de  ce  serpent  avec  les  poules,  qui 
produirait  les  monstres  appelés  cocatris.  disparaissent  peu 
à  peu  des  campagnes  où  elles  étaient  en  honneur.  Cette 
espèce  inoffensive  exhale  une  forte  odeur  d'ail.  La  cou- 
leuvre vipérine,  moins  grande,  avec  la  robe  et  l'aspect  de 
la  vipère,  et  des  plaques  sur  la  tête  qui  augmentent  encore 
la  ressemblance,  est  assez  petite  ;  plus  méridionale  que  la 
précédente,   et  plus  aquatique,  elle  se  réunit  souvent, 


Couleuvres  :  I.  Couleuvre  ,'»  collier  ; 
3.  Tôte  de  couleuvre  vipérine; 


.  Couleuvre  verte  et  jaune  ; 
.  Tfite  de  vipère  aspic. 


comme  les  vipères,  en  pelotes  d'individus.  La  couleuvre 
chersoïdo,  du  sud  extrême  de  la  Franco  (litioral  circa- 
méditorranéen  ) ,  est  presque  identique  â  la  couleuvre 
vipérine.  La  couleuvre  verte  et  jaune,  espèce  verdâtre, 
variée  de  jaune,  longue  do  1°*,  20,  habile  lo  midi  do  la 
France.  La  couleuvre  d'Esculape,  grande  espèce  brun 
olive,  avec  lo  ventre  jaunâtre,  attomt  jusqu'à  i"',60  do 
long.  Les  Romains  la  plaçaient,  comme  serpent  sacré, 
autour  dos  temples;  elle  est  répatiduo  do  l'Espagne  â  la 


332 

Caspienne,  mais  ne  remonte  pas  au  nord  plus  haut  que  Fon- 
tainebleau. La  couleuvre  à  quatre  raies  atteint  2  mètres; 
elle  est  brun  jaunâtre,  avec  deux  raies  Ijruues  et  noires  le 
long  do  cliariue  flanc  (France  méridionale,  sud  de  l'Eu- 
rope); c'est  la  plus  rare  de  toutes.  La  couleuvre  lisse, 
petite  espèce  brun  clair,  ne  dépasse  pas  70  centimètres 
(Franco,  Europe  centrale  et  méridionale).  La  couleuvre 
bordelaise,  très  voisine  de  l'espèce  précédente,  habite  le 
midi  de  la  France. 

Couleuvre,  comm.  de  l'Allier,  arrond.  et  à  3i  kilom. 
de  Moulins;  1.979  bab.  Ch.  de  f.  do  La  Guerclie  à  Lapoy- 
rouse.  Fours  à  cliaux.  Fabrique  de  porcelaine,  tuilerie. 

COUIXUVREAU  [le-vro]  n.  m.  Petit  d'une  couleuvre. 

COULEUVRÉE  {le-vré)  n.  f.  L'un  des  noms  vulgaires  ser- 
vant à  désigner  la  clématite  des  haies.  (On  distingue  la 
coiilcuvrée  blanche,  et  la  couleuvrée  noire.) 

COULEUVRIN  [le)  adj.  Qui  ressemble  à  la  couleuvre. 

COULEVRINE  (rad.  couleuvre,  parce  que  ces  pièces 
étaient  longues  et  fines)  n.  f.  Archéol.  Pièce  d'artillerie 
ancienne,  il  On  écrivait  aussi  coulkuvrine. 

—  Encycl.  La  forme  de  la  coulevrine  a  beaucoup  varié 
pendant  le  moyen  âge.  Elle  a  été  d'abord  une  arme  de 
main,  puis  un  canon  dont  la  volée  dépassait  4  mètres,  et 
qui  envoyait  des  projectiles  pesant  jusqu'à  quatre-vingts 
livres.  On  entendait,  par  coulevrine  à  main,  une  sorte  do 
hacquebute,  petit  canon  portatif,  que  des  .soldats,  ordi- 
nairement montés,  maniaient  en  appuyant  le  fût  sur  une 
fourchette 
et  la  mon- 
ture ou  le 
bouton  de 
la  longue 
tige  de  cu- 
lasse con- 
tre leur 
cuirasse. 
Les  cou- 
levrin  es 
montées 
sur    affût 


Coulevrine  à  main  (IllO). 


Coulevrine  (1460). 


no  répondent  à  aucun  type  réglementaire;  on  donna  ce 
nom  à  toutes  sortes  do  canons  de  divers  calibres,  en  gé- 
néral do  formes  allongées.  A  partir  du  règne  de  Henri  II, 
la  coulevrine  compte  parmi  les  six  calibres  réguliers  do 
France.  On  distingue  :  la  grande  coulevrine,  la  coule- 
vrine bâtarde,  la  coulevrine  moyeune;  leurs  projectiles 
pèsent  15  livres,  4  onces  ;  7  livres,  3  onces;  2  livres.  Sous 
Louis  XIII,  le  projectile  de  la  première  fut  élevé  à  16  li- 
vres de  poids.  Au  xvii*  siècle,  les  coulevrlnes  existaient 
encore  ;  c'étaient  "  la  seconde  espère  du  calilire  de  France, 
ainsi  appelée  à  cause  de  sa  longueur  ".  (Richolet,  1680.) 
En  1698,  on  appelait  encore  «  coulevrine»  le  demi -canon 
de   France 


Coulevriaiers  à  pied  et  à  cheval. 

ment  du  xv"  siècle  et  deviennent,  vers  1480,  des  hacque- 
butiers  ou  arquebusiers.  Il  y  avait  dos  coulovriniers  à  pied 
et  à  cheval;  les  uns  comme  les  autres  maniaient  leur 
arme  eu  l'appuyant  sur  une  fourchette  à  haute  tige.  Celle 
des  premiers  se  plantait  dans  la  terre;  celle  des  seconds 
était  fixée  au  pommeau  de  la  selle. 

COULICOU  (déformation  du  mot  coucou)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  grimpeurs,  famille  des  cuculidés,  comprenant 
des  coucous  améri- 
cains, à  bec  faible, 
comprimé,  un  peu 
recourbé,  à  tarses 
courts,  à  ailes  et 
à  queue  longues. 

—  Encycl.  Les 
couUciius  compren- 
nent une  vingtaine 
d'espèces  d'assez 
grande  taille,  dé- 
passant 0°",  30  do 
long.  Lescoulicous 
proprement  dits 
habitent  l'Améri- 
que moyenne  ;  ils 
sont  gris,  variés  do 
grisâtre  et  do  blanc  ;  les  piaya  sont  des  noulicous  plus  mé- 
ridionaux. Autres  sous-genres  :  ncsococcgx  (îles  des  Co- 
cos); coccugia  (Brésil);  morococcyx  (Amérique  centrale); 
hyetnrnis  (Jamai(|ue). 

COULIÈRE  n.  f.  Fer  aplati  en  verge  carrée.  |[  Nom  d'une 
des  pièces  do  bois  entrant  dans  la  composition  d'un  train 
do  bui.s  fluiié. 

COULILAVAN    OU    CULILABAN    n.   m.    Bot.    Syn.    de 

CULILAWAN. 

COULIN  n.  m.  Nom  vulgaire  que  l'on  donne,  dans  les 
campagnes,  au  pigeon  ramier. 

COULINAGE  (naf)  n.  m.  Flambage  très  rapide,  à  l'aide 
d  iinn  torcho  de  paille  enflammée,  de  l'écorco  des  arbres 
fruiliers,  [luiir  iléiruiro  les  insectes  et  les  lichens. 


Coulico 


333 

COULINE  n.  f.  Torclio  omplojôo  pour  lo  coulinago. 

COULINCR  (raJ.  couler)  v.  a.  Soumettre  au  couliiia{>o. 

COULIS  {li  —  ra*l.  coulei')  adj.  Qui  cuulo,  qui  so  glisse. 
(No  s'ompluio  ([uo  dans  la  locution  Vent  coulis.  Vont  qui  so 
clisso  par  dos  lentes  ou  des  clôtures  mal  jointes.)  ii  Pop. 
Vent  coulis,  Vont  incougru  qui  fait  peu  ou  point  do  bruit. 

COULIS  {li  —  rad.  couler)  n.  m.  Art  culin.  Jus  d'une 
substance  consomméo  par  une  cuisson  lento,  et  passée  au 
tamis  ou  ù  travers  uu  linge  :  Coums  d'(}crcviss(.'Sj  tic  chapon, 
de  perdrix. 

—  Tochn.  Raclures  do  briques  délayées  dans  l'eau  :  Les 
briques  des  fourneaux  de  vej'rerie  sont  liées  entre  elles  par 
un  COULIS  en  coîisistance  rfe  ioin/Zie.  (Bastonaire-d'Aude- 
nart.)  Il  Mortier  ou  plâtre  gâché  assez  clair  pour  être 
coulé  dans  les  joints  qu'il  est  destiné  ù.  bouclier,  il  Plomb 
fondu,  avec  lequel  on  scelle  le  fer  dans  la  pierre. 

COULISSE  (rad.  couler)  n.  f.  Rainure  dans  laquelle  on 
fait  |j;lissor  une  pièce  mobile  :  Les  codi,issi-;s  d'un  tiroir. 
Il  Planche,  volet  qui  glisse  dans  cette  rainure. 

—  t'am.  Yeux  en  coulisse,  lietjards  en  coulisse,  Regards 
lancés  obliquement  pour  voir  en  cachette;  coup  d'œil 
d'intelligence  lancé  à  ia  dérobée  ;  regard  tendre. 

—  Agric.  Petit  fossé  couvert,  dans  les  champs  et  les 
prés  humides,  pour  faciliter  l'écoulement  dos  eaux. 

—  Anat.  Rainure  fort  lisse,  et  le  plus  souvent  tapissée 
d'une  membrane  synoviale,  recevant  un  tendon  qui  doit 
y  glisser. 

—  Blas.  Herse  placée  à  la  porte  d'une  tour  ou  d'un  châ- 
teau. (Quand  elle  permet  de  passer,  on  la  dit  /cuee;si  elle 
intercepte  le  passage,  elle  est  dite  abaissée.) 

—  Bours.  Lieu  où  se  tiennent,  pour  faire  des  affaires, 
des  personnes  qui  opèrent  en  deliors  du  ministère  des 
agents  de  change,  et  qu'on  appelle  coulissiers.  \\  Réunion 
de  tous  les  coulissiers. 

—  Constr.  Sorte  de  conduit  carré  en  bois  qui,  partant 
du  point  le  plus  élevé  d'une  construction  quelconque,  va 
porter  les  déblais  jusqu'en  bas. 

—  Mar.  Canal  en  forts  bordagos,  disposé  le  long  de  la 
cale,  et  dans  lequel  glisse  un  bâtiment  de  rang  intérieur, 
lorsqu'il  est  lancé  à  coittes  mortes  ou  sans  ber. 

—  Mécan.  Coulisse  de  Stephenson,  Organe  des  locomo- 
tives imaginé  par  Stephenson  pour  faire  varier  la  détente 
et  changer  la  direction  de  la  marche. 

—  Techn.    Pièce  demi-circulaire,  placée  sur  la  petite 

f  (latine  d'une  montre,  au-dessous  du  balancier,  n  Trace 
aisséo  par  l'eau  sur  les  bords  d'un  pain  de  sucre,  u  Place 
qui  reçoit  les  charnons  d'une  charnière,  it  Petite  porte 
pratiquée  dans  la  grande  porte  d'un  poêle,  tl  Rempli  d'un 
vêtement  dans  lequel  on  fait  glisser  un  cordon  pour 
serrer  ou  desserrer,  ii  Partie  du  rouet  à  tilcr,  qui  comprend 
le  tasseau  du  chariot  et  la  vis  qui  le  traverse,  ii  Espace 
libre,  de  forme  ovale,  que  le  tisserand  ménage  pour  lo  pas- 
sage des  tils  de  chaîne,  it  Bouton  à  C'-ulisse,  Bouton  placé 
sur  lo  palastre  d'une  serrure,  et  qui  sert  à  en  ouvrir  le  de- 
mi-tour, it  Rainure  recevant  une  trappe  d'écluse. 

—  Théàtr.  Châssis  garnis  de  toiles  peintes  constituant 
les  décors,  ii  ÎS'om  donné  aux  rainures  pratiquées  dans  les 
parties  latérales  du  plancher,  dans  lesquelles  glissent  les 
décors  formant  les  côtes  de  la  scène,  n  Partie  du  théâtre 
située  derrière  les  décors,  sur  les  côtés  do  la  scène,  où  se 
tiennent  les  acteurs  avant  d'entrer  en  scène.  —  Par  anal. 
Intervalle  quelconque  entre  deux  objets.  —  Par  ext.  Théâ- 
tre considéré  dans  les  relations  des  acteurs  entre  eux  et 
avec  les  autours,  on  dehors  de  la  scène  et  du  public  :  Le 
jargon  des  coxiLissES.  ii  Fig. Côté  secret, dessousdescartes; 
co  qui  se  passe  dans  l'isolement,  loin  du  public  et  ù  son 
insu  ;  Les  coulisses  de  la  comédie  politique,  ii  Pilier  de  cou- 
lisse. Personne  que  l'on  rencontre  habituellement  dans  les 
coulisses  des  théâtres. 

—  Typogr.  Coulisse  de  galée.  Petite  planche  mince,  au 
moyen  de  laquelle  on  fait  glisser  une  page  sur  le  marbre. 

—  Encvcl.  Mécan.  La  coulisse  do  Stephenson  est  l'un 
des  appareils  dont  on  se  sert  pour  déterminer  le  change- 


Cxcenlnques 

Coulisse  de  StopheneoD, 

ment  do  marche  d'une  locomotive  et  modifier  l'admission 
de  vapeur  dans  les  tiroirs,  en  la  changeant  du  tout  au  tout. 

La  coulisse  de  Stephenson  réunit  les  extrémités  do  doux 
tiges  reliées  à  deux  excentriques  fixés  l'un  ot  l'autre  sur 
l'arbre  do  couche.  La  tigo  du  tiroir  est  terminée  par  un 
boulon  ou  coulisseau  passant  dans  la  coulisse  et  que  le 
mécanicien  peut  aisément  faire  mouvoir  â  t'aido  d'un 
levier  placé  à  sa  portée. 

—  Bours.  I^a  coulisse  doit  ôtre  délinie,  depuis  la  loi  de 
finances  du  13  avril  IS'JS  :  «La  réunion  des  intermédiaires 
qui,  à  Pari»,  négocient  directement  la  rente  'A  p.  100  à. 
terme,  et,  soit  au  comptant,  soit  A  terme,  les  valeurs  mo- 
bilières non  inscrites  au  cours  antheniiquo  et  pour 
lesquelles  l'intervention  dos  agents  do  change  n'est  pas 
obligatoire,  n  —  Kilo  a  son  origine  dans  l'institution  des 
courtiers  qui,  au  commencement  du  xviii»  siècle,  créèrent 
un  marché  libro  â  côté  du  marché  ofliriol  des  valeurs 
monopolisées  par  les  agents  do  change.  Kilo  tire  son  nom 
do  co  que  les  courtiers  qui  alimentaient  ce  marché  de  l'ait 
se  tenaient  dans  un  couloir  conduisant  au  partiuot  des 
agents  do  change,  et  séparé  par  une  cloison  â  hauteur 
d'appui  du  local  où  les  commerçants  s'assemblaient, 
c'ost-ù-diro  do  la  salle  provisoire  construite  sur  lo  terrain 
du  couvent  des  Hllos  do  Saint-Thomas-d'Aquin,  cédé  jiar 
l'Klat  à  la  ville  do  Paris. 

A  mainles  reprises,  les  agents  de  change  ont  protesté 
contre  les  empiétements  du  marché  libre.  Los  habitudes 
du  pul)Iic  furent  plus  fortes  quo  la  loi  cl  que  les  tribu- 
naux do  change. 

La  coulisse  progressa,  tant  et  si  bien  qu'on  1803,  quand 
fut  créé  uu  imp6t  sur  les  opérations  do  bourso,  il  fut  con- 


staté qu'elle  faisait,  â  elle  seule,  les  trois  quarts  dos  opé- 
rations du  marché  do  Paris. 

Les  agents  de  change,  à  cotto  époquo,  avaient,  en  effet, 
recommencé  leur  campagne  contre  la  coulisse.  Kilo 
aboutit,  après  un  veto  do  jn-incipe  do  la  Chambre,  â  la 
présentation,  par  le  miuisiro  dos  tinancos  Tirard,  d'un 
projet  établissant  im  droit  do  timbro  sur  les  opérations 
do  bourso,  et  imposant  l'obligation  de  constater  chaquo 
négociation  ù  terme  de  valeurs  cotées,  à  l'aide  d'un  bur- 
dcrcau  mdividuel  établi  par  l'agent  de  change.  C'était  la 
supprtîssion  pure  ot  simple  du  marché  libre.  Les  Cliambres 
hésitèrent.  Elles  se  contenteront  do  frapper  de  l'impôt 
toutes  les  opérations  faites  sur  les  marchés  officiel  ou 
libre,  mais  sans  reconnaître  colui-ci.  En  I8'.i8,  à  la  suite 
de  la  publicaciou  des  noms  des  commanditaires  des  mai- 
sons do  coulisse,  commanditaires  parmi  lesquels  lîgu- 
raicnt  des  étrangers  fraîchement  naturalisés,  des  étran- 
gers et  des  Israélites,  elles  rendirent,  sur  la  proposition 
do  Eloury-Ravarin,  la  production  du  bordereau  d'agent 
do  change  obligatoire  pour  les  valeurs  cotées,  ce  qui 
équivalait  à  enlever  à  la  coulisse  la  négociation  de  ces 
valeurs  (art.  U  de  la  loi  de  finances  du  13  avril  1898). 
Cette  amputation  n'a  pas  fait  di.sparaître  ia  coulisse. 
Celle-ci  a  transporté  une  partie  do  ses  capitaux  et  la 
majeure  partie  de  ses  affaires  à  Bru.xelles,  où  elle  a 
établi  des  succursales,  la  plupart  nominales.  A  Paris 
mémo,  elle  s'est  organisée  pour  se  créer  un  nouveau 
champ  d'activité,  dans  les  limites  que  la  législation  nou- 
velle lui  a  tracées.  Elle  s'est  constituée  en  trois  grouiies. 
Le  premier,  celui  de  la  Coulisse  â  la  renie,  est  le  plus 
ouvert;  il  se  compose  d'intermédiaires  inscrits  â  la 
"  Feuille  u ,  après  un  scrutin  où  lo  candidat  doit  réunir  les 
doux  tiers  des  voix.  Les  deux  autres  groupes,  celui  de  la 
Coulisse  à  terme  et  celui  de  la  Coulisse  au  comptant, 
sont  constitués  en  syndicats,  conformément  à  la  loi  du 
21  mars  1884.  On  n'y  est  admis  qu'en  justifiant  de  cer- 
taines capacités  professionnelles,  de  la  possession  d'un 
capital  de  300.000  francs  au  moins,  de  sa  qualité  de  Fran- 
çais, et,  pour  les  étrangers  provisoirement  admis,  de  l'ac- 
quisition de  la  naturalisation  dans  un  délai  de  doux  ans, 
à  compter  du  l**^  janvier  1899.  Ces  deux  syndicats  ont  une 
chambre  qui  perçoit  des  cotisations  d'admission  et  jour- 
nalières, exerce  sur  les  membres  de  l'association  un  pou- 
voir disciplinaire  et  publie  une  cote  officielle  de  leurs 
opérations. 

—  BiBLioGB.  :  J.-A.  Decourdemanche,  Manuel  des  valeurs 
négociées  en  coulisse  à  la  Bourse  de  Paris  (Paris,  1899); 
Jules  Favarger,  Renseignements  pratiques  sur  les  usages 
appliqués  à  la  négociation  des  affaires  a  terme  à  la  Bourse 
de  Paris  (Paris). 

COULISSEAU  {li-so)  n.  m.  Techn.  Petite  coulisse,  n  Bâti 
pour  placer  des  tiroirs,  il  Double  coulisse  do  bois,  sur  la- 
quelle repose  un  lit  à  roulettes.  (On  emploie  mieux,  dans  ce 
sens,  le  mot  "  coulisseau  »  au  pluriel.)  u  Mouvement  do 
tirage  pour  sonnette,  monté  sur  platine,  u  Chacune  des 
pièces  de  bois  dont  l'ensemble  constitue  une  coulisse. 
1!  Nom  donné  à  toute  pièce  qui  se  meut  dans  des  cou- 
lisses et,  en  particulier,  au  bouton  d'excentrique,  dans 
la  coulisse  de  Stephenson,  pour  changer  la  position  des 
tiroirs  et  amener  le  changement  do 
marche  de  la  locomotive. 

—  Typogr.  Syn.  de  crampon. 

COULISSER  {li-sé)  v.  a.  Garnir  do 

coulisses. 

Coulissé,  ée  part.  pass.  du  v.  Cou- 
lisser. 

—  Blas.  Se  dit  des  châteaux  ou  des 
tours  munis  d'une  herse. 

COULISSEUR    {U-seur')   n.    m.    Outil 

servant  à  faire  des  coulisses.  D'argent   ft.    une 

,,..,,  ,_      ,  tour  d  azur  crûne- 

COULISSIER  (h-si-é)  n.  m.  Membre  j^p^  coulissée  du 
inscrit  sur  la  liste  do  l'un  des  trois  champ. 

groupes  de  la  coulisse  de  Paris.  (V.  col'- 
LissK.)  [Vulgairement,  et  par  abus,  on  appelle  également 
coulissiers  les  «  changeurs  en  chambre  »  qui  so  chargent, 
comme  mandataires  et  non  comme  intermédiaires,  de 
l'exécution  des  ordres,  soit  en  coulisse,  soit  au  parquet, 
pour  le  compte  do  clients.] 

COUUSSIER  {li-si-é),  ÈRE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cou- 
lisse ;  La  spéculation  coDLissiÈRE. 

COULISSOIRE  {li-so-ar')  n.  f.  Outil  do  facteur  d'instru- 
ments de  musique.  V.  ècouank. 

COUL-KIAHYASI  n.  m.  Hist.  Lieutenant  do  l'agba  des 
janissaires.  (II  était  directement  nommé  par  les  Ortas,  dont 
il  était  lo  chef  d'état-major;  il  rivalisait  d'influence  avec 
l'agba  dans  les  affaires  do  la  milice.  Il  ne  pouvait  être 
destitué  quo  par  lo  Sultan,  avec  lo  consentement  du  corps 
tout  entier.) 

GoULLONS,  comm.  du  Loiret,  arrond.  ot  à  l-t  kilom.  do 
Gii^n.  sur  la  Tielle,  affluent  do  la  Loire,  on  Sologne; 
2.938  hab.  Sabotories.  Eglise  des  xi*.  xv  et  xix*  siècles. 

COULMELLC  n.  f.  Bot.  V.  COOLRMKLLE. 

COULMIERS,  comm.  du  Loiret,  arrond.  et  A  18  Uilom. 
d'Orléans,  on  Bcauco:  372  hab.  Lo  9  novembre  1870,  l'ar- 
méo  de  la  Loire,  commandée  par  lo  général  d'Aurolle  de 
Paladinos,  y  vainquit  les  troupes  bavaroises,  ayant  ù  leur 


Monument  do  Coulmters. 

tôto  lo  général  von  dor  Thann.  Lo  premier  résultat  do  la 
bataillo  do  Coulmiors,  lï  la  suite  do  tatinclto  les  Allemands 
évacuèrent  Orléans,  proiluisit  â  l'étranger  une  impression 
profonde,  carollosomblail  annoncer  on  faveur  do  la  Franco 


COULINE   —   COULOMB 

un  retour  do  la  fortune,  retour  qui  ne  devait  être  qu'éphé- 
mère. —  Un  monument  commémoratif  a  été  inauguré  â 
("oulmiors,  lo  30  juillet  1870. 

COULMOTTE  u.  f.  Bot.  Syn.  do  coulemrlle. 

COULOIR  (/o-ar  — rad.  couler)  n.  m.  Passage  étroit,  ser- 
vant do  dégagement  pour  passer  d'une  pièce  dans  une 
auire.  n  So  dit  aussi  dos  nas.sagos  qui  entourent  les  loges, 
l'orchostre,  le  parterre  dans  un  théâtre,  n  Se  dit  encore 
des  passages  qui  condui.sont  â  la  sallo  des  séances  des 
assemblées  législatives  :  Des  intrigues  de  couloir. 

—  Arg.  Chelinguer  da  couloir.  Avoir  l'haleine  fétide. 

—  Anat.  Nom  donné  anciennement  aux  conduits  par 
où  s'écoulent  les  matières  excrémentielles,  u  Couloirs  Jia- 
tards,  Canaux  qui  versent  au  dehors  les  produits  nor- 
maux des  fonctions  animales,  comme  les  urines,  les  lar- 
mes, etc.  Il  Couloirs  accidentels  ou  artificiels,  Exutoircs 
accidentels,  comme  les  ulcères,  etc. 

—  Géol.  Nom  par  lequel  on  désigne  la  partie  supérieure 
d'un  torrent,  c'est-à-dire  le  goulet  dans  lequel  se  réunis- 
sent les  eaux  du  bassin  de  réception,  ii  Brèche  creusée  par 
les  eaux  d'un  lac,  dans  le  barrage  qui  lo  retient,  et  par  où 
s'échappe  le  trop-plein  do  ce  lac.  u  Erosions  par  lesquelles 
so  précipitent  périodiquement  les  avalanches, 

—  Liturg.  anc.  V.  colloire. 

—  Mar.  Galerie  de  l'entrepont. 

—  Techn.  Petit  espace  pour  la  circulation  do  la  fumée 
dans  un  poêle,  ii  Syn.  d'ARQUET,  dans  la  papeterie,  n  Appa- 
reil dans  lequel  on  fabrique  le  béton,  il  Ecuelle  â  fond 
de  toile,  dont  on  se  sert  pour  couler  le  lait  que  l'on  vient 
de  traire,  afin  de  le  clarifier,  il  Plan  incliné  le  long  duquel 
on  précipite  le  bois  au  bas  d'une  montagne. 

COULOIRE  {lo-ar')  n.  f.  Vase  servant  à  égoutter  la  par- 
tie la  plus  liquide  d'une  substance  qu'on  veut  en  séparer. 
u  Vase  qu'on  place  sous  lo  robinet  d'une  cuve,  lorsqu'on 
tire  le  vm.  il  Filière  qui  sert  â  l'épingUer  pour  amener  le 
laiton  à  la  grosseur  voulue. 

—  Archéol.  Passoire  liturgique  sur  laquelle  on  versait 
le  vin  qui  tombait  dans  le  calice,  sui- 
vant un  usage  qui  a  duré  jusqu'au 
xvii*  siècle. 

—  Enctcl.  Autrefois,  couloire  était 
synonyme  de  passoire,  dans  son  ac- 
ception domestique  la  plus  simple. 
Les  couloires  liturgiques  ne  sont 
connues  que  par  les  descriptions  ou 
les  inventaires;  dès  le  xvii'  siècle, 
elles  semblaient  assez  rares  pour  Couloire. 
qu'on  les  conservât  dans  les  musées, 

et,  comme  c'étaient,  en  général,  des  pièces  d'orfèvrerie 
précieuses,  depuis  longtemps  on  les  a  fondues  ou  marte- 
lées. Nous  en  donnons  ici  une  restitution  d'après  le  manuel 
du  moine  Théophile  (xm*  s.). 

GOULOGNE,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arr.  et  à  36  Ici!,  de 
Boulogne,  dans  la  plaine  de  Flandre,  sur  lo  canal  do  Ca- 
lais à  Saiut-Omer;  1.399  hab.  Ch.  do  f.  d'Anviu  à  Calais. 

Coulomb  (Charles-Augustin  de),  physicien  français,  né 
àAngoulêmeen  1736,  mort  à  Paris  en"l806.  Il  entra  dans 
le  génie,  et  construisit  le  fort  Bourbon  à  la  Martinique. 
Plusieurs  fois  lauréat  de  l'Académie,  il  en  était  membre 
en  1782,  ot  fit  partie  de  l'Institut  à  sa  création.  Ses  tra- 
vaux importants  figurent  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
lies  sciences. 

Coulomb  fit  à  Rochefort  des  expériences  importantes 
sur  le  frottement,  que  les  géomètres  avaient  négligé  jus- 
(luo-là,  avec  toutes  les  résistances  passives  qui  viennent 
compliquer  les  lois  des  phénomènes  dvnamiques  ;  Va^- 
proxiniation  que  donna  Coulomb  est  désormais  insuffi- 
sante, car  lo  frottement  de  deux  surfaces  ne  paraît  pas 
devoir  être  indépendant  do  leurs  vitesses  relatives. 

Mais  les  expériences  qui  devaient  le  plus  illustrer  Cou- 
lomb sont  celles  où  il  montre  nue,  à  égalité  do  distance, 
les  attractions  ot  répulsions  électriquos  et  magnétiques 
sont  proportionnelles  aux  produits  do  deux  quantités 
d'électricité  ,  et  quo  ces  mêmes  actions  ont  liou  en  rai- 
son inverse  du  carré  do  la  distance.  Pour  cela,  le  couple 
do  rotation,  proportionnel  à  l'angle  représentatif  do  la 
torsion,  servira  do  mesure  à  la  réaction  mémo  du  fil. 
(V.  BALANCE  do  torsiou,  TORSION.)  Lo  couplo  moteuf  d'un 
disque  horizontal  homogène  contré  sera  donc  égal  à  7»a,  m 
étant  une  constante,  a  l'angle  do  torsion,  ot  l'accélération 
angulaire  sera 

d' a       ma 
.  ^,  =  _  =  C  a 

en  désignant  par  I  lo  moment  d'inertie  du  disquo 
par  rapport  à  son  axe.  On  ou  déduit  par  intégration  : 

(^^y  =  _c..+c.  =  c(...-..) 

si  «,  ost  l'anglo  avant  d'abandonner  !e  disquo  sans  vitosso 


Cf:-) 


à  la  réaction  du  (il. 


/ 


>  {t  \'c). 


~,-^  arc  cos  —    ou    — 

y/(;  «0  «. 

»''ost-à-diro  quo  lo  mouvomont  serait  périodinue.  A  osoil- 
lutious  isochroiios,  lo  lotnps  tétant  compté  à  partir  do  lu 
position  initialo.  La  durco  d'uno  oscillation  complète  est 
dounéo  par 

H^ÏT-  5t:  d'où  C  =  '-^; 

ot,  puisque  l'on  peut  calculer  directement  le  mouvomont 
d'inertie  I  du  disque,  on  peut  avoir  la  valeur  do  m  qui 
correspond  A  la  déviation  unitaire  d'angle  ;  par  suite,  lu 
valeur  olToctive  de  l'attraction. 

COULOMB  {Ion  —  de  Coulomli,  n.  pr.)  o.  m.  Unité  pra- 
tique de  quantité  électrique  dans  le  système  éleetro-ma- 
gnétiuuo. 

—  Encvci..  I-e  coulomb  représente  la  quantité  d  élec- 
tricité quo  déliiterait  pendant  une  secomie  uu  courant 
d'une  intensité  épalo  A  l  ampn-e.  Commo  l'ampère,  lo 
coulomb  ost  donc  éjjal  A  1  dixième  do  l'unité  OGS  corres- 
poiidanto.  D'après  la  loi  do  Karaday,  si  l'on  fait  traverser 
un  voltamètre  ou  uu  élccirolyto  quelconque  par  uu  cou- 
rant, le  nombre  d'atomes  dép'osés  pendant  un  temps  dé- 
terminé sur  chacune  des  électrodes  est  indépendant  de 
la  nature  do  la  substance  éleclrolysée,  et  proportionnel 
au  nombre  do  coulombs  qui  ont  traversé  l'éloctrolyte. 
Cela   posé,  pour  déterminer  la  grandeur  du  coulomb,  il 


COULOMBE 


COUNANI 


suffira  de  dire  que  son  passage  dans  un  voltamètre  dé- 
termine la  décomposition  de  92  microgrammes  d'eau  ou 
0  miliigr.  092. 

COULOMBE  n.  f.  En  T.  de  constr.,  Gros  poteau  d'une 
cloison. 

COULOMBMÈTRE  {Ion,  mètr'  —  de  coulomb,  et  7nètre) 
D.  m.  Appareil  destiné  à  mesurer  la  quantité  d'électricité 
qui  passe  dans  une  canalisation  électrique. 

COULOMMIERS  {lo-mi-é  ~  lat.  Cohitnba7'io),  ch.-l. 
d'arrond.  de  :Seine-et-Marne,  à  47  kilom.  do  Melun,  sur  le 
Grand  Morin  ;  6.323  hab.  {Columériens,  eunes.)  Tribunal  de 
1"  instance  et  justice  de  paix.  Ch.-l.  d'une  subdivision  du 
5«  corps  d'armée.  Centre  d'une  région  surtout  agricole, 
Coulommiers  est  un  marché  de  grains,  farines  et  fro- 
mages, et  possède,  comme  indus- 
trie, une  importante  imprimerie, 
des  tuileries,  taillanderies,  etc.  Ville 
très  ancienne,  connue  dès  l'époque 
gallo-romaine,  mais  qui  ne  prit  de 
l'extension  que  sous  Philippe  Au- 
guste. Son  château  eut  un  rôle  stra- 
tégique intéressant  pendant  les 
guerres  de  Cent  ans  et  de  religion. 
Louis  XIV  l'érigea  en  duché-pairie 
pour  les  OrIèans-LongucviUo{165(ji. 
Mais,  de  son  passé,  la  ville  ne  garde 
qu'une  médiocre  église  du  xvu'  siè- 
cle, et,  dans  les  ruines  du  prieure  Armes 
de  Sainte-Foy,  qiielques  tombelles  de  Coulommiers. 
gallo-romaines.  Berceau  de  la  fa- 
mille maternelle  de  La  Fontaine;  patrie  du  commandant 
Beaurepaire.  —  L'arrondissement  a  4  cant.,  77  comm.  et 
51.049  hab.;  le  canton,  Il  comm.  et  1C.I19  hab. 

COULON  (du  lat.  columbus,  pigeon)  n.  m.  Nom  vulgaire, 
dans  les  départements  du  nord  do  la  France,  du  pigeon 
domestique. 1)  Coupon  de  mer.  Nom  sous  lequel  les  pêcheurs 
du  Pas-de-Calais  désignent  la  mouette  commune. 

GOULON,  comm.  dos  Deux-Sèvres,  arrond.  et  à  9  kil. 
de  Niort,  dans  le  marais  Poitevin;  1.753  hab.  Ch.  de  f. 
Etat.  Scieries  mécaniques. 

GoULON,  nom  d'une  famille  de  danseurs  qui  a  brillé  à 
l'Opéra.  Les  membres  les  plus  connus  sont  :  Couloa 
père,  un  des  meilleurs  sujets,  vers  1800;  —  M"'  Coulon, 
sœur  du  précédent,  l'une  des  danseuses  les  plus  estimées 
de  l'Opéra;  —  Coulon  lils,  né  en  1796,  qui  débuta  en  1810. 
et  se  plaça  aussitôt  au  premier  rang  comme  danseur 
de  demi-caractère. 

GoULON  (Louis),  géographe,  historien  et  traducteur 
français,  né  à  Poitiers  en  1605,  mort  en  1664.  Il  fit  partie 
de  l'ordre  des  jésuites  de  1620  à  1640,. puis  entra  dans  le 
clergé  séculier.  Ses  principaux  ouvrages  sont  le  Lexicon 
komericum  (1643)  ;  Histoire  des  juifs  (1643)  ;  Traité  histori- 
que des  rivières  de  France  (1644).  Il  a  donné  diverses  tra- 
ductions; entre  autres,  celle  de  V Histoire  du  royaume  de 
la  Chine,  du  P.  Alvarês  Semedo  (1645);  etc. 

GoULON  DE  ThéVENOT,  inventeur  de  la  tachygra- 
phie  française.  V.  Thevenot. 

GOULONCHE  (La),  comm.  de  l'Orne,  arr.  et  à  20  kilom. 
de  Dumfront,  non  loin  de  la  Vée  ;  976  hab. 

GOULONGES-SUR-L'AUTIZE,  cb.-l.  de  cant.  des  Deux- 
Sèvres,  arrond.  et  à  20  kilom.  de  Niort,  sur  un  affluent 
^eVAutize;  2.367  hab.  Ch.  de  f.  Etat.  Clouteries.  Beau 
château  construit  en  1542.  —  Le  canton  a  14  comm.  et 
15.958  hab. 

GODLONIA  n.  m.  Genre  d'échinodermes  stellérides,  fa- 
mille des  astériadés,  comprenant  des  étoiles  de  mer  à 
plaques  marginales  granulées  ou  garnies  de  séries  de  pi- 
quants, à  région  dorsale  munie  de  tiges  sétigères  ou 
paxilles.  (Les  coulonias  sont 
fossiles  dans  le  néocomien.) 

COULOTTE  [loV)  n.  f.  Outil 
de  bois  avec  lequel  le  plom- 
bier enlève  la  laine  de  plomb 
du  laminoir,  ii  Pièce  sur  laquelle  le  scieur  de  long  appuie 
le  bois  qu'il  veut  refendre,  ii  Espèce  d'auge  formée  par 
deux  planches  clouées  l'une  sur  l'autre,  à  angle  droit,  dont 
les  maçons  font  usage  pour  amener  le  mortier  au  fond 
d'une  fouille,  ii  Caisse  carrée,  employée  dans  l'opération 
du  coulage  du  béton  sous  l'eau. 

COULOUGLI  n.  m.  Ethnol.  V.  coLOUGU. 

GOULOUNIEIX,  comm.  de  la  Dordoo:ne,  arrond.  et  à 
3  kilom.  iÏG  Périgueux,  non  loin  de  l'Isle;  1.103  hab.  Pro- 
duits chiuiitiues.  Oppidum. 

GOULOUVRAT-BOISBENÂTRE,  comm.  de  la  Manche, 
arrond.  et  à  23  kilom.  Uo  Mortaiu  ;  1.358  hab. 

COULPE  (du  lat.  calpa,  faute)  n.  f.  Thôol.  Tache,  souil- 
lure ùue  le  péché  imprime  à  Tâmc.  n  D'une  manière  géné- 
rale. Faute.  —  [tire  sa  conlpe  de  quelque  chose,  En  faire 
)  aveu,  en  témoigner  du  regret,  u  Usage  pratiqué  dans 
plusieurs  ordres  religieux,  dont  les  membres  avouent  à 
eur  supérieur,  et  même  devant  leurs  confrères,  les  man- 
quements qu'ils  ont  commis  contre  la  règle  de  l'ordre, 

—  Mobil.  A  signiiié  Coupe,  vase. 

COULT  [koulC]  n.  rn.  Bois  d'Améri<iue,  employé  en 
marqueit-rie. 

COULTÉRIE  {koul'té-ri  —  do  Coulter,  botan.  angl.)  n.  f. 
Genre  d'arbres  et  d'arbrisseaux,  do  la  famille  des  légumi- 
ueuses-césalpiniées,  comprenant  doux  espèces,  qui  crois- 
sent 'ians  l'Amérique  du  Sud. 

COUZ.TDRE  {kou-lur")  d.  f.  Ancien  nom,  dans  les  envi- 
rons de  Paris,  des  terrains  consacrés  à  la  grande  exploita- 
tion agricole  et  qui  sont  devenus  les  terrams  maraicbers. 

COULURE  n.  f.  ïechn.  Accident  par  lequel  le  méial  on 
fusion  s'échappe  à  travers  les  joints  du  moule,  au  moment 
de  la  fonie.  n  Amas  do  glaçure  qui  se  formo  on  quelques 
endroits  d'une  pièce  céramique,  pendant  la  cuisson,  au 
détriment  des  parties  voisines,  il  Partie  plus  ou  moins 
décolorée  que  présente  lo  velours  quand  lo  poil  ose  coupé 
ioégaleraent. 

—  Agric.  Accident  oui  empêche  la  fécondation  des 
fleurs  en  faisant  en  quelque  sorte  couler  le  pollen. 

—  Pèch.  Nom  donné  à  deux  longues  cordes  de  crin  qui 

f  garnissent  le  haut  ot  le  bas  d'une  seine,  et  qui  portent  en 
laut  des  morceaux  de  liège,  ou  bas  dos  disques  ou  de  grosses 
balles  de  plomb. 


Coulotte  de  plombier. 


t 


—  Enctcl.  Vitic.  La  coulure  est  un  avortement  plus  ou 
moins  complet  du  raisin,  à  l'époque  de  la  floraison.  Elle  a 
pour  causes,  soit  une  végétation  trop  exubérante,  soit  un 
épuisement  du  cépage,  soit  encore  les  intempéries  (fortes 
pluies,  brouillards  du  matin  auxquels  succède  un  soleil 
ardent,  etc.).  Quelquefois,  elle  provient  du  cépage  auquel 
elle  est  inhérente  et  a  pour  cause  une  constitution  anor- 
male des  fleurs;  dans  ce  cas,  on  l'appelle  plus  ordinaire- 
ment chlornuthic.  et  les  vignes  sont  dites,  suivant  les  vé- 
g'ions,  avaliUouïres,coi(lardes,dè/îouraii'eSjVignes  folles, etc.; 
si  elle  tient  à  la  faiblesse  du  cépage,  on  la  désigne  plus 
particulièrement  sous  le  nom  do  millerandagp. 

Lorsque  la  coulure  a  pour  cause  l'excès  de  vigueur,  une 
taille  plus  longue  donne  de  bons  résultats,  comme  aussi 
les  pincements  ù  l'époque  do  la  floraison  ;  mais  le  meil- 
leur remède  préconisé  est  l'incision  annulaire,  qui  consiste 
â  faire  une  entaille  circulaire  dans  le  sarment,  juste  au- 
dessous  du  raisin  et  sans  attaquer  l'aubier.  Cette  opéra- 
tion se  pratique  pendant  la  floraison  ou  un  peu  avant,  et  a 
pour  but,  non  seulement  d'empêcher  la  coulure  en  con- 
centrant dans  les  grappes  une  plus  grande  quantité  de 
sucs,  mais  encore  d'avancer  la  maturité  de  celles-ci  et 
d'augmenter  leur  grosseur  dans  de  sensibles  proportions. 
Elle  a  donné  do  bons  résultats  dans  la  Gironde,  sur  le  côt 
ou  malbcclc. 

Si  la  coulure  a  pour  cause  l'épuisement  du  cep,  on  la 
guérit  par  des  fumures  appropriées.  Si,  enfin,  ou  craint 
les  intempéries,  on  peut,  dans  xuie  très  faible  mesure, 
éviter  la  coulure  en  hâtant  les  soins  à  donner  aux  vignes, 
de  façon  à  activer  un  peu  la  floraison,  ou  encore  abriter 
les  ceps  avec  des  planches  ou  des  paillassons  ;  mais  ce 
sont  là  des  pratiques  coûteuses  et  qui  ne  donnent  pas  tou- 
jours les  résultats  qu'on  en  attend. 

GOULVIER-GRAVIER  (Uemi-Armand),  astronome  et 
météorologiste  français,  ué  à  Reims  en  1803,  mort  à  Paris 
en  18G8.  Fils  et  petit-flls  de  riches  agriculteurs,  il  em- 
brassa la  profession  do  son  père  comme  devant  lui  laisser 
plus  do  temps  pour  ses  études  météorologiques.  Ses  pre- 
mières observations  furent  faites  sur  les  étoiles  filantes. 
En  1841,  Coulvicr-Gravier  se  rendit  à  Paris,  malgré  les 
conseils  d'Arago.  En  1847,  il  obtint  du  gouvernement  l'au- 
torisation d'installer  son  observatoire  au  palais  du  Luxem- 
bourg, sur  la  plate-forme  qui  termine  le  pavillon  central 
du  côté  ouest.  Coulvier-Gravier  a  publié  les  ouvrages  sui- 
vants :  Hecherches  sur  les  étoiles  filantes  (introduction  his- 
torique), en  collaboration  avec  Emile  Saigey  (1847)  ;  Cata- 
logue des  globes  filants  il)olidcs)  observés  du  3  sept.  1853 
au  10  nov.  1859  ;  itecherches  sur  les  météores  et  les  lois  qui 
les  régissent  (1863)  ;  Précis  des  recfierches  sur  les  météores 
(1866);  Lettres  sur  les  étoiles  filantes  (18G6). 

COUM,  ville  do  Perse.  V.  KouM. 

GOUMA  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des  apocy- 
nées,  tribu  des  carissées,  à  rameaux  glabres  subtrigones 
à  fouilles  ternées,  entières  et  glabres,  à  fleurs  disposées 
en  cymes  axillaires.  Ils  croissent  en  Guyane,  il  On   dit 

aussi   CODMIliR. 

COUMAILLE  {ma-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Roche  des  mines  où  la 
bouille  se  iruuvo  divisée. 

COUMALIQUE  {/)i:')adj.  Se  dit  d'un  acide,  C^tPO'.CO'H, 
([ue  l'on  olitieiU  en  chauffant  l'acido  maliqùo  avec  de  l'acide 
sull'uriqae,  ilu  chlorure  de  zinc  ou  tout  autre  déshydratant. 

COUMALATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  coumalique. 

COUMALINE  n.  f.  Composé,  C*H'0%  que  l'on  obtient 
par  distillation  du  counialate  de  mercure. 

COUMARATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  coumarique. 

COUMAIULIQUE  [lik')  adj.  Se  dit  d'un  acide,  C'H'O*,  dé- 
rivé de  la  couniarine,  résultant  du  traitement  de  la  cou- 
marino  bromée  par  la  potasse. 

COUMARINE  (rad.  coumarou)  n.  f.  Composé  employé  en 
parfumerie,  qu'on  extrait  de  la  fève  tonka  et  do  quelques 
autres  substances  végétales. 

—  Encycl.  Longtemps  confoodue  avec  l'acide  benzoï- 
quc,  la  coumarine  représente  l'anhydride  interne  de  l'acide 

CH  =  CH 
coumarique;  elle  a  pour  formule  :  C^H'  |  ;  elle  se 

^  0-CO 
rencontre  dans  les  fèves  tonka,  dans  l'aspérule  odorante, 
dans  le  liatris,  composée  américaine,  ainsi  que  dans  de 
nombreuses  légumineuses.  Employée  en  parfumerie,  on 
l'extrayait  jadis  par  cristallisation  de  l'alcool  d'épuisement 
des  fèves  tonka  :  les  cristaux  étaient  décolorés  au  noir 
animal,  après  compression  entre  des  buvards,  pour  enlever 
les  matières  grasses  qui  les  souillaient  ;  actuellement,  la 
préparation  de  la  couniarine  est  entièrement  synthétique  ; 
dans  la  méthode  Tiemann  et  Herzfeld,  on  traite  par  l  an- 
hydride acétique  et  l'acétate  de  sodium  fondu  l'aldéhyde 
sàlicylique  ou  essence  de  reine  des  prés.  La  coumarine 
est  un  solide  cristallisant  en  gros  prismes,  durs,  incolores, 
ou  en  aiguilles  blanclies  fusibles  â  67**,  distillant  sans 
altération  à  290'»  5;  elle  est  peu  soluble  dans  l'eau  froide, 
plus  dans  l'eau  chaude  et  dans  les  acides;  sa  saveur  est 
brfjlanto  et  son  odeur  très  agréable.  Les  réducteurs  la 
transforment  on  acide  hydrocoumarit/ue  : 

CH'IOFO-CIP-CH'-COMI, 
et  les  bydratanis,  telle  la  jiotasse,  en  acide  coumarique. 

A  la  coumarine  se  rattachent  divers  dérivés  de  substi- 
tution chlorée,  nïtrée,  sulfurée,  et  toute  une  famille  do 
■'oumarincs  formées  en  remplaçant  les  hydrogènes,  soii 
du  noyau  aromatique  C*IP,  soit  du  groupe  étnyléni(|UL', 
par  des  radicaux  métbyl,  [)liényl,  etc. 

COUMARIQUE  {ri/c')  adj.  Se  dit  d'acides  dérivés  do  la 
coumarine. 

—  Encycl.  Los  acides  coumariques  sont  dos  acides 
oxycinnamiques  ;  il  en  existe  trois  modifications  isoméri- 
ques.  selon  les  positions  relatives  de  la  fonction  phénol 
(OU)  par  rapjïort  à  la  fonction  acide  (C04I),  l'acide  ortho- 
cournariquo  ayant  pour  formule  : 

C»H'(OH),  -  CH  =CH  -(CO'H), 
l'acido  mêla  (1.3)  et  l'acide  para(1.4).  A  l'acide  ortho  cor- 
respond la  coumarine  ;  cello-ci,  hydratée  par  une  solution 
aqueuse  do  potasse,  se  transforme  en  acide  coumarique, 
cristaux  fondant  à  190'>  et  donnant,  avec  les  bases  des  sels, 
les  coumaralos  bien  définis.  Les  autres  isomères  sont 
moins  importants  :  l'acide  para  a  été  isolé  dans  l'aloès. 
Si  lo  noyau  aromatique  CH'  contient  une  nouvelle  fonction 
phénol  (OH),  on  obtient  une  série  d'acides  orijcoumariques 
C'IP(OH}*(0ll  =  C1I-C0MI)  comprenant  les  acides  caféique, 
omboUique,  esculétiquo,  rencontrés  dans  divers  végétaux. 


334 

GOUMARONE  n.  f.  Produit  dérivé  de  l'acide  coumari- 
lique,  rencontré  dans  le  goudron  de  houille. 

Sa  constitution  est  :  C*H'  q  '^CH  ;  c'est  un  liquide  très 
stable,  bouillant  à  170". 

COUMAROU  n.  m.  Nom  brésilien  du  couraarouoa. 

COUMAROUNA  n.  m.  ou  COUMAROUNE  n.  f.  Grand 
arbre  de  la  famille  des  légumineuses  papilionacéos,  tribu 
des  dalborgiées,  produisant  la  fève  tonka.  Il  On  l'appelle 

aussi   DIPTÉRYX. 

COUMARYLE  n.  m.  Radical  hypothétique  de  l'aride 
coumarique.  Il  a  pour  formule  : 

[C'H'(0H)-CH  =  CH-COj'. 

GOUMASSIE,  GOUMASSÎ  ou  KOUMASSIE,  ville  de  la 
Guinée  (colunie  angl.  de  la  Côte  de  l'Or},  à  environ  150  kil. 
au  N.  de  Cape-Coast-Castle.  Elle  était  jadis  la  capitale 
du  royaume  des  Acbantis,  résidence  royale,  grand  centre 
de  commerce,  où  s'échangeaient  les  marcliandises  euro- 
péennes et  celles  de  l'intérieur.  Sa  population  atteignit, 
dit-on,  jusqu'à  200.000  hab.  Conquise  sur  le  roi  Prempeh 
par  les  Anglais  en  1896,  elle  n'est  plus,  depuis  cette  épo- 
que, qu'une  médiocre  bourgade  entourant  la  résidence 
anglaise. 

COUMAZONIQUE  {nik')  adj.  Se  dit  des  composés  à 
fonction  lïiixie,  à  la  fois  acides  et  bases,  qu'on  peut  tor- 
mer  à  partir  de  l'acide  amido-oxycuminique. 

COUMÈNE  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  lyoope, 

GOUMI.  llist.  V.  COMANS. 

COUMIE  (ïH?)  n.  f.  Racine  du  couma.  ii  Fruit  du  eonma. 

COUMIER  n.  m.  Bot.  V.  codma. 

COUMON  II.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  palmier 
de  la  Guyane. 

GOUMOUNDOUROS  (Alexandre),  homme  d'Etat  grec, 
né  à  Avid  (Grèce)  en  1812,  mort  à  Athènes  en  1883.  Avo- 
cat, substitut  du  procureur  du  roi  jusqu'en  1850,  il  fut  élu 
député,  puis  président  de  la  Chambre  (1855),  et  ministre 
des  finances  (1S57).  Forcé  de  démissionner,  il  prit  part  à 
la  conspiration  dirigée  contre 
le  l'oi  Othon,  et,  après  la  chute 
de  la  royauté,  devint  ministre 
de  la  justice  dans  le  gouver- 
nement provisoire  (1S02J.  Dé- 
puté, puis  ministre  dans  le  mi- 
nistère Canaris,  il  fut  nommé 
président  du  conseil  (1865).  Dès 
lors,  il  quitta  et  reprit  le  pou- 
voir, suivant  les  échecs  ou  les 
succès  de  l'opposition,  dont  il 
faisait  partie.  Membre  du  cabi- 
net Canaris  (1877),  président 
d'un  nouveau  ministère  (i878), 
il  s'eft'orça  d'entraîner  la  Grèce 
dans  une  politique  de  résistance 
contre  la  Turquie.  Son  pro- 
gramme fut  accueilli  avec  en- 
thousiasme. Malgré  le  congrès 
de  Berlin,  qui  pressait  la  Grèce 
et  la  Turquie  de  mettre  fin  à 
leurs  contestations,  les  pourparlers  n'aboutirent  pas,  et 
Coumouodouros  allait  entraîner  toute  l'Europe  dans  la 
guerre  contre  la  Turquie,  quand  le  congrès  de  Constanti- 
uople,  en  lui  étant  l'espoir  de  voir  la  Grèce  soutenue,  mo- 
difia son  plan.  Blâmé  par  tous  les  partis,  il  donna  sa 
démission  (1882).  Il  mourut  en  1883.  Ses  partisans  appré- 
ciaient ses  talents  politiques,  autant  que  sa  bonté  et  l  élé- 
vation de  sou  caractère. 

GOUMOURGI.  Biogr.  V.  Ali. 

GOUMPTA  ou  KouMPTA,  ville  de  rind©  anglaise 
(présid.  do  Bombay  [pruv.  du  Karnatic]),  sur  le  fleuve 
côtier  Kourapta;  10.630  hab.  Cb.-l.  do  sous-district.  Arti- 
cles en-bois  de  santal  ;  exportation  de  coton,  d'épices,  do 
grains-  Cette  ville  fut  brûlée  deux  fois  par  les  irréguliers 
de  Tipou  Saliib. 

COUMYS  ou  KOUMIS  {miss)  n.  f.  Boisson  fermentée, 
que  les  nomades  de  l'Asie  centrale  et  du  sud  de  la  Russie 
fabriquent  avec  le  lait  de  jument. 

—  Encycl.  Le  lait  do  jument,  encore  chaud,  est  addi- 
tionné du  dixième  de  son  volume  environ  de  coumys  pro- 
venant d'une  opération  précédente.  Le  mélange  est  main- 
tenu à  une  température  d'environ  20*»  et  agité  de  temps 
en  temps.  Au  bout  de  trois  ou  quatre  heures,  l'opération 
est  terminée,  et  on  met  lo  produit  en  bouteilles.  La  fer- 
mentation continue,  d'ailleurs,  dans  les  bouteilles. 

Le  coumys  est  un  reconstituant  employé  aujourd'hui  en 
thérapeutique  :  il  réveille  l'appétit  et  développe,  chez  les 
malades,  la  production  d'urée,  d'acide  pliospborique  et 
d'acide  sulfnrique  éliminés  parles  urines. 

GOUNANI,  nom  qui  désigne  :  1°  un  territoire  améri- 
cain, limitrophe  de  la  Guyane  française,  et  contesté  entre 
la  France  et  le  Brésil  ;  2»  un  village,  chef-lieu  de  ce  ter- 
ritoire ;  3°  un  fleuve  côtier  qui  les  arrose. 

Le  territoire  de  Counani,  fort  mal  connu,  est  situé  entre 
rOyapock,  les  monts  Tumucumaque,  le  Carsevenne  ou 
Cafcœne  et  l'Atlantique.  On  y  trouve  quelques  agglomé- 
rations sans  aucune  importance,  qu'on  désigne  sous  les 
noms  de  Cachipour.  Courigi,  Mapa,  Ouassa,  Rocaoua,  etc. 
C'est  co  pays  (|u'un  habitant  de  Vanves  (Seine),  Jules 
Gros,  avait  clioisi,  en  1887,  pour  y  improviser  la  républi- 
que de  lu  Guyane  indépendante.  Il  institua  un  conseil  de 
gouvernement  —  qui  siégeait  à  Paris  —  créa  un  ordre  : 
l'Etoile  de  Counani... y  et  quelques  malheureux  Français 
allèrent  mourir  là-bas  de  misère,  plus  encore  que  de 
maladies.  Une  note  insérée,  après  entente  avec  lo  gou- 
vernement brésilien,  dans  le  «  Journal  officiel  »  du  il  sep- 
tembre 1887,  mit  fin  à  l'exisienco  pseudo-légale  de  la  soi- 
disant  «  république  Couuanienne  ".  Jules  Gros,  d'ailleurs, 
avait  déjà  été  ■»  déposé  "  par  un  de  ses  ministres. 

Lo  sol  du  territoire,  dont  les  productions  naturelles 
sont  les  mêmes  que  celles  de  l'Amérique  du  Sud,  est  très 
fertile,  comme  celui  do  toute  cette  région  ;  mais  il  n'est 
pas  cultivé,  puisque  les  habitants  sont  extrêmement  rares 
ot  fort  disséminés.  On  y  a  découvert  dos  gisements  auri- 
fères importants,  i)ui  ont  attiré  dans  cos  parages  un  flot 
d'hommes  aventureux,  notamment  des  Brésiliens.  En  1895, 
un  do  leurs  chefs.  Cabrai,  violenta  ijuelques  chercheurs  d'or 
français.  Une  compagnie  d'infanterie  de  marine  fut,  à  cette 


Coumoundouros. 


33S 

ocrasion,  envo^  éo  do  Cayenno.  Au  moment  où  l'ofluMor  qui 
la  commandait,  io  capitaine  Lunier,  savan-.'ait  vers  Cabrai 
en  parlemontairo,  uno  décharge  génôralo  dos  avontnriers 
brosilions  Io  coucha  mort  avec  quatre  autres  t'i-anoais.  Lo 
conseil  fédéra!  suisse  a  été  chargé,  d'un  conunun  accord, 
do  départager  la  Franco  et  le  Brésil  au  sujet  do  Counani. 

—  Le  Oounj  de  Counani,  sur  la  rive  gaucho  du  fleuve,  à 

10  milles  environ  do  son  embouchure,  comprend  uno  vinj^- 
taine  do  cases  d'une  construction  primitive.  Le  sol,  arj<i- 
loux,  est  accidenté.  La  population  peut  être  évaluée  à 
150  habitants  environ,  dont  80  groupés  au  hourj^,  et  le 
reste  épars  dans  des  liabi(ations  plus  ou  moins  distantes. 
Kilo  se  compose  do  migres  et  do  métis  do  nègres  ot  d'In- 
diens. Presque  tous  proviennent  du  Brésil  ;  très  peu  do  la 
Guyane  française.  Aussi,  malgré  les  etîorts  d'une  sorte  do 
cher,  appelé  »  lo  capitaine  Trajan  »,  dévoué  à  la  Franco, 
mais  complt>tomcnt  dtqiourvu  d'autorité,  l'influence  lirôsî- 
lionne  y  est  devenue  beaucoup  plus  forte  que  l'influence 
française.  Le  climat  est  moins  pluvieux  et  plus  sain  (|U0 
celui  do  la  Guyane.  Les  habitants  élèvent  un  pou  do  bétail 
et  recueillent  en  très  petite  quantité  du  cacao  ot  du  café  ; 
ils  font  surtout  du  couac  (grossière  farine  de  manioc), 
qu'ils  mangent  en  guiso  de  pain,  et  vivent  principalement 
i\o  leur  pèche  et  de  leur  chasse.  V.  les  cartes  du  Bkksel 
et  do  la  (tlyani-:. 

GOUNANIEN,  ENNE  (ni-iu.  c/j"),  personne  née  dans  lo 
Counani  ou  i|ui  habite  ce  iiays.  —  Les  Counanikns. 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient  au  Counani  ou  à  ses  habi- 
lants  -■  i-fJ  frontière  counan'iennu. 

COUNCIL  Bluffs,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'Iowa), 
près  du  Missouri,  en  face  d'Omalia  City  ;  21.475  hab.  Ch.-I. 
du  comté  de  Pottawattamie.  Usine  sidérurgique,  ateliers 
do  machines,  fabrique  de  voitures  et  de  wagons,  minote- 
ries, brosseries.  Cette  ville,  qui  est  la  têto  du  chemin  de 
fer  Central-Pacifique,  s'appelait  Kanesvilley  au  temps  des 
mormons. 

GOUNCIL  Grove,  bourg  dos  Etats-Unis  (Etat  du 
Kansas),  sur  le  Neosho,  affluent  do  l'Arkansas  ;  2.700  hab. 
Cfiarbounages  et  minoteries. 

COUNÉNÉ,  grand  fleuve  de  la  colonie  portugaise  d'An- 
gola. Il  prend  sa  source  sur  les  pentes  sud-orientales  des 
monts  (_)ulondo,  et  coule  d'abord  du  N.  au  S.,  sur  une  dis- 
tance d'environ  500  kilomètres.  Puis  il  décrit  une  grande 
courbe  vers  l'O.,  sépare  l'Angola  delà  colonie  allemande 
du  Sud-Ouest  africain,  et  se  jette  dans  l'Atlantique  au  N. 
du  cap  Frio.  Entre  Quiteve  et  Humbe,  son  Ut,  étant  supé- 
rieur au  niveau  des  plaines  qu'il  traverse,  se  divise  en 
nombreux  omnrambas  ou  canaux  naturels.  Aussi  son  débit 
diminue-t-il  en  approchant  de  la  mer,  et  sa  barre  n'est- 
elle  franchissable  que  de  décembre  en  avril. 

COUNIÈLE  n.  f.  Sorte  de  panier,  qui  se  porte  sur  la  tête 
ou  sur  l'opaule. 

COUNOUTH  {nont')  n.  m.  Cantique  pieux,  chez  les  maho- 
métans. 

COUNTRY-DANGE  n.  f.  Sorte  de  danse  rustique  an- 
glaise.  V.  CONTRi:-DANSK. 

COUP  [koxi  —  du  lat.  cohphns,  coup  de  poing)  n.  ni. 
Atteinte  portée,  choc  donné  par  un  corps  en  mouvement  : 
Coup  de  pied,  de  poing.  Coup  d'épée,  de  couteau,  de  bâton. 
Porter,  Asséner  un  coup.  Recevoir,  Parer  un  codp.  il  At- 
teinte reçue  par  un  corps  en  mouvement,  on  se  heurtant 
contre  un  autre  corps  :  Se  donner  un  coup  contre  un  arbre, 
contre  un  mur.  \i  Par  ext.  Blessure  ;  mar(|ue  faite  sur  un 
corps  atteint  par  un  autre  corps  ;  Tomber  per'cé  de  coups. 
Avoir  des  coups  bleus  sur  tout  le  corps. 

—  Décharge,  détonation  d'une  arme  à  fou  :  Entendre 
un  coup  de  pistolet,  il  Charge  d'une  arme  à  feu  :  Avoir 
encore  deux  couvs xle  poudre  et  un  coup  rfe  plomb,  n  Canon 
d'une  arme  à  feu  :  Imsil  à  deux  coups. 

—  Chacun  des  sons  isolés  que  rendent  certains  corps 
(piand  on  les  frappe  :  Coup  de  cloche,  de  tambour,  il  Heure 
précise  indiquée  par  une  horloge  qui  sonne  ;  Au  coup  de 
midi. 

—  Chacun  dos  mouvements  d'un  corps  qui  doivent  so 
répéter  :  Un  coup  de  piston  dans  une  pompe. 

—  Quantité  do  liquide  que  l'on  boit  en  uno  fois  :  Un 
COUP  rfe  UJH,  de  rhum,  lioire  un  coup. 

—  Particuliôrom.  Fois,  moment  ;  reprise,  action  consi- 
dérée au  point  do  vue  do  sa  reproduction  :  ICn  un  coup. 
h'n  deux  coups.  Du  pretnier  coup. 

—  Mouvement  violent,  impétueux  des  éléments  :  Un 
COUP  de  vent.  Un  coup  de  mer. 

—  Action  faite  avec  une  certaine  précipitation,  et  qui 
n'a  qu'un  résultat  incomplet  :  Un  vovv  de  balai,  de  pin- 
ceau. Donner  un  cour  de  orossp  à  son  habit. 

—  Fig.  Attaque,  atteinte  violente  ot  imprévue  :  Frapper 
un  COUP  df'cisif.  \\  Action  bonno  ou  mauvaise,  (pii  a  quelque 
cliose  de  hardi  ou  de  décisif  :  Faire  son  coup.  Un  bon.  un 
înauiiais  coup.  Un  coup  de  (/(/5(?.î/)oi'/\  n  Résultat  que  l'on 
avait  on  vuo  :  Manquer  son  coup.  Il  Chance  favorable,  cir- 
constance heureuse  :  Un  coup  du  ciel.  Un  co\}i*  de  fortune. 

11  Accident  funeste,  malheur  imprévu  :  Les  coups  du  soi-t, 
de  la  fortune. 

-  PI.  Action  do  so  battre,  voies  do  fait  :  /ùi  venir  aux 
COUPS.  Il  Lutte,  combats  à  main  armée  :  A«  diplomatie  ne 
se  tait  que  lors'/uc  les  coups  cmpéclicnt  qu'on  t'entende. 

—  Agric.  Coup  de  charrue,  Syn.  do  façon  ou  labour, 
dans  quelques  localités. 

--  Arg.  et  pop.  Coup  d'arrosoir,  Verre  do  vin  bu  sur  lo 
comptoir.  —  Ondée,  il  Coup  de  bouteille  ou  de  chasselas, 
Kougeur  du  visago  causée  par  l'ivrognerie,  n  Coup  de  chas- 
selas, de  soleil,  ne  sirop,  de  pictnn,  de  feu.  Commencement 
d'ivrosso.  il  Coup  de  casserole,  Dénonciation,  il  Coup  de  four- 
chette. Vol  subtil  à  l'aido  do  doux  doigts,  il  Coup  de  vaque. 
Vol  improvisé,  n  Coup  de  Itaquse,  Trahison,  par  allusion  à 
la  défection  du  duc  do  Uaguso.  ii  Coup  de  rifle.  Ivresse. 
Il  Coup  de  torchon.  Lutte  à  coups  do 
poings.  —  Baiser.  Il  Coup  du  lapin, 
Coup  traitreux  porté  dans  uno  rixe  ot 
(|ui  consiste,  par  o.\omple,  à  .saisir 
son  adversaire  par  la  gorge  ou  par  les 
parliMS  naturollos.  —  Au  fig.  Donner 
n  f/urlt/u'un  le  coup  du  lapin,  Achever 
do  le  ruiner,  do  le  perdre,  il  Coup  du 
père  François.  V.  chaukikur. 

—  Armur.    Coup   de  poinq.  Sorte 
d  arme  consistant  on  une  petite  masso  do  for,  munie  ou 
non  do  pointes,  percéo  do  trous,  dann  lesquels  on  passe 


Coup  do  poinjf 
américain. 


les  doigts,  ot  qu'on  maintient  en  fermant  la  main  pour 
s'en  servir  :  Coup  diî  poing  américain,  n  Petit  pistolet  do 
pocho.  Il  Sorte    de    poinçon,    foret    dont  _ 

les  douaniers,  les  maîtres  de  chais,  etc.,  ,<-*'^^fctew. 
frappent  la  douve  d'une  barrique,  pour  y  (jj^^^Ê^^ 
percer  un    petit  ^^^^^^^^ 

trou.  Il  Min.  Ap- 
pareil électrique 
employé  pour 
mettre  ù.  grande 
distance  Io  feu 
aux   mines,   et 

que  l'on  fait  agir  coup  de  poin^-  Coup  de  poin*;. 

par  un   coup  do 

poing  ou  une  percussion  vivo.  (On  l'appelle  également 
t:x,PL0SKUR.)  —  Cet  appareil  a  été  imaginé  par  Bréguet. 

—  Cliir.  Coup  de  fouet.  Rupture  de  certaines  fibres  mus- 
culaires, qui  se  produit  quelquefois  dans  la  jambe  pondant 
un  violent  etîort,  et  fait  éprouver  la  sensation  d'un  coup 
do  fouet. 

—  Constr.  Faire  coup  ou  Prendre  coup.  Se  disent  d'un 
mur  qui  a  perdu  l'aplomb,  qui  est  visiblement  bombe  en 
dehors,  qui  fait  ventre. 

—  Dr.  Coups  cl  blessures.  V.  la  partie  encycl. 

—  Escr.  Coup  fourré.  Coup  que  reçoit  ot  coup  que  donne 
en  même  temps  chacun  des  deux  adversaires,  ii  Coup  droit. 
Coup  tiré  en  suivant  la  voie  ia  plus  directe,  il  C'o«^  de 
temps.  Coup  pris  d'opposition  sur  un  développement,  et 
regardé  comme  un  beau  coup  sous  les  armes,  il  Coup  sur 
coup.  Action  de  deux  tireurs  qui  so  touchent  en  même 
temps. 

—  Faucoun.  Prendre  coup.  Se  dit  de  l'oisoau  qui  heurte 
violemment  sa  proie. 

—  Hipp.  Coup  de  hache.  Dépression  existant  au  point 
de  jonction  de  i  encolure  avec  le  garrot,  n  Coup  de  lance. 
Cavité  à  la  base  de  l'encolure,  à  l'épaule,  au  bras  et  à  la 
fesse.  Il  Coup  de  reins.  Mouvement  par  lequel  le  cheval 
raidit  ses  reins,  n  Coup  de  fouet,  Mouvement  convulsif  des 
lianes,  chez  un  cheval  atteint  do  pousse,  ii  Coup  de  chaleur. 
Congestion  subite  du  poumon  se  produisant  chez  le  cheval 
à  l'époque  des  fortes  chaleurs. 

—  Jeux.  Manière  de  jouer  ;  chacune  des  actions  du  joueur. 
Il  Coup  forcé,  Celui  qu'on  ne  peut  parer,  n  Coup  de  repos. 

Position  dans  laquelle  un  joueur  a  plusieurs  fois  de  suite 
à  prendre,  et  l'autre  autant  de  fois  à  jouer  librement. 
Il  iïeme^^j*e/eco»/>,  Permettre  qu'un  joueur  recommence  un 
coup  mal  joué  par  lui.  n  Coup  de  partie.  Coup  qui  décide 
du  sort  de  la  partie,  ii  Coup  rfe  rffs.  Combinaison  que  les  dés 
présentent  lorsqu'on  les  jette,  il  Au  trictrac.  Coup  et  dés 
signitie  que  la  primauté  appartiendra  à  celui  qui  amènera 
le  dé  le  plus  fort,  il  Bompre  le  coup.  Empocher  uno  chance 
de  dés  en  les  arrêtant  lorsqu'ils  sortent  du  cornet,  il  A  la 
paume,  Coup  de  brèche.  Coup  qui  fait  entrer  la  balle  dans 
le  dedans,  près  des  encoignures,  ii  Coup  de  cavasse,  Celui 
où  la  balle  rebondit  contre  le  mur,  et  revient  dans  le  de- 
dans. Il  Au  billard.  Coup  du  roi.  Se  disait,  à  l'ancien  jeu  de 
billard,  lorsque  la  bille  sur  laquelle  on  jouait  était  placée 
derrière  la  blouse  du  milieu,  près  de  la  bande,  et  que  lo 
joueur  frappait  de  sa  bille  la  bande  du  haut,  de  manière 
qu'on  revenant  elle  poussait  l'autre  bille  dans  la  blouso. 
—  Au  jeu  de  billard  actuel,  un  faux  coup  de  queue  est  nue 
faute  du  joueur  touchant  à  faux  sa  bille. 

—  Mar.  Haler  sur  une  manœuvre.  Faire  effort  une  seule 
fois.  Il  Haler  un  bon  coup.  Tirer  fort,  n  Coup  de  harie.  Faire 
faire  à  la  barre  un  grand  écart,  n  Coup  de  mer,  Gros  paquet 
do  mer  venant  frapper  le  navire  et  embarquant  à  bord. 

Il  Coup  de  roulis.  Inclinaison  du  navire  de  droite  à  gauche. 

Il  Coup  de  sonde.  Jet  du  plomb  de  sonde  à  la  mer.  n  Coup 
de  talon.  Dans  un  échouage,  les  couns  de  talon  sont  les 
chocs  do  la  quille  arrière  sur  lo  fond,  n  Coup  de  tnnqaqe. 
Mouvement  de  l'arrière  à  l'avant  du  navire,  n  Coup  de  vent, 
coup  de  temps.  Grand  mauvais  temps  en  mer.  (On  dit  aussi 
fam.    Coup  de  tabac.)  ii  Coup  de  fouet.  Rafale  brusque. 

Il  Coup  de  partance,  Coup  de  canon  annonçant  le  départ.  — 
l'ig-i  Signal  du  départ  on  général. 

—  Mécan.  Coup  de  feu  à  utie  chaudière.  Accident  grave 
résultant  du  cbautfage  d'une  chaudière  dont  l'alimentation 
no  so  fait  pas. 

-  Min.  Coup  de  poussière.  Explosion  duo  à  l'inflamma- 
tion de  la  poussière  do  charbon  en  suspension  dans  l'air. 

—  Monn.  Coup  à  faux,  Accident  qui  se  produit  lorsque 
les  coins  frappent  l'un  sur  l'autre  au  lieu  do  rencontrer 
lo  llan. 

—  Pathol.  Coup,  Coup  de  feu.  V.  blessure,  contusion. 
1  (.'oup  de  sang,  Nom  vulgaire  des  attaques  d'apoplexio  et 
dos  congestions  momentanées  du  sang  vers  la  têto.  ii  Coup 
d'air.  Fluxion  ou  autre  douleur  causée  par  un  courant 
d'air  :  Les  coups  d'air  tuent  plus  d  hotnmes  que  les  coups 
de  canon.  (Prov.  esp.)  il  Coup  de  soleil.  Insolation,  impres- 
sion violente  et  quelquefois  mortelle,  que  produisent  les 
rayons  du  soleil  sur  ceux  qui  s'y  exposent;  sorte  d'érési- 
pôle  causé  par  l'action  du  soleil. 

—  -  Pêcli.  L'endroit  ovï  l'on  amorce  avant  do  pécher,  dans 
uno  rivière  ou  un  étang.  (On  dit  aussi  Pécher  au  coup.) 

—  Typogr.  anc.  Presse  à  dcu.r  coups.  Presse  manuollo 
dont  la  dimension  do  la  platine  oblige  à  donner  deux  coups 
do  barreau  pour  imprimer  une  feuille.  Il  Presse  à  un  coup. 
Presse  manuelle  dont  la  platine  est  assez  grande  pour 
imprimer  tout  un  côté  do  la  feuille  en  un  seul  coup  do 
barreau,  n  Coup  de  planche.  Action  do  placer  la  planche 
sur  le  papier  alm  de  l'imprinior. 

—  Loc.  div.  :  Coup  d'aile,  Mouvomont  brusque  do  l'aile, 
par  loquol  l'oiseau  frappe  ou  s'élève  :  D'un  coup  d'ailk, 
l'aigle  étourdit  sa  proie.  —  Fig.  EtTet  destructeur,  cause 
de  ruine.  (So  dit  particulièrom.  du  Temps)  :  Les  coups 
d'aii.f.s  du  Temps  emportent  les  trônes.  —  ElVort,  élan  vers 
l'idéal  :  Les  coups  d'ailh  d'un  poète,  il  Coup  d'après  ou 
Coup  du  médecin.  Se  disent  d'un  demi-verre  do  vin  pur  bu 
immédiatement  après  la  soupe,  n  Coup  du  milieu,  Verro 
do  vin  ou  do  liqueur  cpio  l'on  boit  quoltpiofois  vers  lo 
milieu  d'un  dîner,  n  Coup  d'avant,  Vorro  d'absinthe,  do 
vormout,  etc.,  avant  lo  repas,  ii  Coup  d'autorité.  Usage 
cxtrcmo  ot  décisif  quo  l'on  fait  do  son  autorité.  —  Fig. 
Action  soudaine,  mystérieuse,  et  qui  a  (pielquo  chose  uo 
violent  dans  son  énergie  :  La  mnrt  a  des  coups  i> "autorité 
bu-ns  inattendus. {Gmzoi.)  Il  fou/»  rfe  6o»/où%  Trait  d'humeur, 
parr)lo  rude,  blessante.  Il  Coup  de  chapeau.  Action  do  saluer 
quelqu'un  on  otaut  soH  cliapoau.  li  t'o»/)  de  chien,  i"  Traî- 
trise, acte  do  violence  exécuté  sournoisomont;  2"  Emoulo, 
luniulto  séditieux,  u  Coup  de  force,  Couj)  d'Etat,  mesures 
violentes  do  l'autorité,  n  Coup  de  collier.  V.collibr.  )i  Coup 
de  dent,  Action  do  jouer  des  m&choires,  do  manger.  — 


COUNANIEN   ~   COUP 

Fig.  Raillerie,  calomnie,  médisance.  (Dans  ce  dernier  sens, 
on  dit  aussi  :  Coup  de  langue,  Coup  de  bec,  Coup  de  patte.) 

u  ('oup  double.  Double  résultat  obtenu  par  un  seul  acte. 
(So  dit,  soit  au  propre,  lorsqu'on  abat,  par  exemple,  deux 
oiseaux  d'un  coup  do  fusil,  soit  au  figuré,  lorsque,  par 
une  seule  mesure,  on  obtient  deux  résultats.)  ii/''rt(/-ç  d'une 
luerre  deux  coups.  Obtenir  un  double  résultat  d'un  seul 
acte.  1!  Coup  dans  l'eau,  Coup  d'épée  dans  l'eau,  Tentative 
mutile,  sans  résultat,  il  Coup  d'épingle.  Coup  porté  avec 
uno  épingle  que  l'on  enfonce  dans  la  peau.  — Fig.  Blessure 
légère  de  l'aniour-propro.  il  Coup  d'essai,  Première  action, 
premier  ouvrage  par  lequel  on  so  fait  remarquer,  il  Coup 
d'Etat,  Mesure  violente  et  illégale  prise  lo  pins  souvent 
avec  l'aide  de  la  force  armée  pour  amener  un  chancement 
dansl'Etat.  —  Parext.,  Acte  décisif  qui  transforme  complè- 
tement une  situation,  ii  Coup  de  l't!tner,C(i  qu'on  boit  avant 
de  monter  à  cheval,  et,  on  général,  avant  de  partir,  ii  Coup 
de  feu,  Coup  tiré  avec  une  arme  à  feu.  —  Chez  les  cuisi- 
niers et  dans  les  arts  manufacturiers,  Surélévation  sou- 
daine de  la  chaleur  du  foyer,  qui  brûle  ce  que  l'on  cuisait  : 
Bôti  qui  a  reçu  un  coup  dk  feu.  —  Dans  les  mines,  Explosion 
degrisou.  — Fam.  Moment  de  presse.  — Pop.  Etat  d'ivresse. 

11  Coup  de  filet.  Action  do  jeter  lo  lilet  dans  l'eau,  pour 
prendre  le  poisson  ;  tout  lo  poisson  qu'on  prend  au  filet 
en  une  seule  fois  :  Acheter  un  coup  du  filet.  —  Fig.  et 
funi.  Mesure  de  police  ou  autre,  par  laquelle  on  arrête  à 
la  fois  plusieurs  personnes  :  Hande  prise  d'un  seul  coup  i>k 
KiLKT.  Il  Coup  de  fouet.  Fig.  Impulsion  quo  l'on  donne  à 
une  affaire  ;  Entreprise  qui  a  besoin  d'un  coup  de  fouet. 

Il  Coup  de  grâce.  Dernier  coup  que  le  bourreau  donnait  à 
l'homme  roué  vif,  pour  l'achever.  —Fig.  Ce  qui  achève 
do  ruiner,  de  perdre  quelqu'un.  (On  dit,  dans  le  même  sens, 
DERNIER  COUP.)  |]  Coup  de  main.  Expédition,  attaque  faite 
à  l'improviste,  et  sans  l'emploi  des  moyens  nécessaires 
pour  une  attaque  en  règle.  —  Tentative  hardie  et  leste- 
ment exécutée.  —  Aide,  secours,  coopération  au  travail 
de  quelqu'un.  (On  dit  coup  i>'épaule  dans  lo  même  sens.) 

!i  Coup  de  maître.  Action,  ouvrage  qui  prouve  beaucoup 
d'habileté.  —  Se  dit  ironiquement  do  l'accident  quo  pro- 
duit, sur  la  surface  d'une  pièce  tournée,  un  faux  coup  du 
ciseau  ou  do  la  gouge,  qui,  pénétrant  trop  profondément 
dans  le  bois  ou  le  métal,  y  laissent  une  trace  impossible  à 
faire  disparaître,  ii  Avoir  un  coup  de  marteau,  un  coup  de 
hache,  Avoir  le  cerveau  dérangé,  un  brin  de  folie,  ii  Coup 
monté.  Projet,  événement  prémédité,   préparé  d'avance. 

Il  Monter  le  coup,  Abuser,  tromper  sous  m  prétexte  spé- 
cieux. —  Fam.  .Se  monter  le  coup,  S'en  faire  accroire  à  soi- 
même.  Il  Coup  de  la  mort,  Blessure  ou  cause  quelconque 
qui  détermine  la  mort.  —  Fig.  Cause  d'abattement  complet, 
de  défaite,  de  ruine  irréparable,  n  Coup  d'œil.  Regard 
rapide  ;  aspect,  vue  d'ensemble,  etîoi  produit  sur  le  regard. 
—  Examen  rapide;  action  de  voir,  d  observer,  do  remar- 
quer.—  Surveillance,  attention  momentanée:  Donner  un 
COUP  d'œil  à  un  ty^avail.  —  Aptitude  à  juger,  à  comprendre, 
à  saisir:  Avoir  le  covp  dœu.  juste,  sûr.  Avoir  du  codpu'œil. 

Il  Coup  de  peigne.  Action  do  se  peigner  rapidement  et  sans 
grand  soin.  —  Pop.  Action  do  se  prendre  aux  cheveux. 
n  Coup  de  pied.  Suite  do  pas,  action  de  marcher,  d'aller 
quelque  part;  Donner  un  coup  dk  viv.d  jusqu'à...  \\  Echec, 
accident  funeste,  cause  do  déconsidération,  ii  Faire  le 
coup  de  poing.  Se  battre  à  coups  de  poing.  —  Fig.  Coup  de 
poing  de  la  fin,  Trait  final  préparé  en  vue  d'un  grand  effet. 
Il  Coup  de  tête.  Action  hardie,  mais  inconsidérée  :  Faire 
un  coup  de  tète.  Il  Coup  de  tonnen-e,  Coup  de  foudre.  Fig. 
Evénement  funeste  et  inattendu,  qui  étourdit,  qui  jetto 
dans  la  stupéfaction.  —  (On  dît,  dans  le  même  sens,  coup 
DE  MASSUE.)  —  Amour  soudain  ot  violent.  ii  Porter  coup. 
Atteindre,  frapper.  —  Atteindre  le  but,  arriver  au  résultat. 
Il  Faire  les  cent  coups,  les  quatre,  les  cinq  cents  coups. 
Faire  grand  tapage;  se  livrer  à  toutes  sortes  d'excès.  — 
Etre,  Mettre  aux  cent  coups.  Etre,  Mettre  dans  ta  plus 
grande  perplexité,  dans  lo  plus  grand  embarras,  ii  M'étre 
pas  sujet  au  coup  de  cloche,  au  coup  de  marteau.  Etre  maî- 
tre do  son  temps,  n'étro  i)as  forcé  do  rentrer  à  des  heu- 
res fixes.  Il  Sans  coup  férir.  Sans  se  battre,  sans  en  venir 
aux  mains.  —  Sans  contestation,  sans  obstacle  qui  com- 
promette le  résultat,  n  'Tout  coup  vaille,  QucU[iic  chose  qu'il 
arrive,  ii  Le  donner  à  quelqu'un  en  trois  coups,  en  six  coups. 
Mettre  «[uehiu'un  au  déti  de  faire  quelque  chose,  en  s'y 
reprenant  un  nombre  do  fois  déterminé,  n  Boire  un  coup^ 
So  noyor,  manquer  do  se  noyer  en  tombant  à  l'eau. 

—  Pour  un  grand  nombre  d'autres  locutions,  comme 
Coup  de  théâtre.  Coup  de  fourchette.  Coup  de  pouce,  Ole, 

V.  THKÂTKi;,  FOUKCIlIiTTK,    POUCE,  OtC. 

—  Loc.  iron.  :  Etre  secret  comme  un  coup  de  canori,  comme 
un   coup  de  tonnerre.   Etre  d'une   extrême    indiscrétion. 

Il  H  a  clé  le  plus  fort,  il  a  porté  les  coups.  So  dit,  en  jouant 
sur  lo  mot  porter,  d'un  homme  qui  a  été  battu  par  un 
autre,  qui  a  ou  le  dessous  dans  une  lutte. 

~  Loc.  adv.:  7'out  à  coup,  Soudainement  et  d'une  manière 
inattendue,  u  Tout  d'un  coup.  Sans  progression,  tout  d'une 
fois,  tout  à  la  fois  :  Personne  ne  devient  scélérat  tou  r  u'uN 
COUP.  (St-Kéal.)  --  S'emploie  aussi  quidijucf.,  mais  incor- 
rectement, dans  le  sons  uo  Tout  à  coup,  soudainemont.  ii  A 
tout  coup,  A  tout  propos,  à  tout  moment,  il  .1  cou/»  sdr,  D'une 
manière  certaine,  infaillible.  —  Jouer,  Pariera  coup  siU-, 
Jouer,  Parier  avec  la  certitude  do  gagner,  sans  possibilité 
do  perdro.  n  Coup  sur  coup,  Sans  intervallo,  on  so  succédant 
rapidement  :  Envoyer  deux  lettres  coup  sur  coup,  ii  Après 
coup.  Après  l'événomont,  après  lo  fait  principal,  trop  tard  : 
S'aviser  après  coup  rfe  ce  qu'il  aurait  fallu  faire,  il  Pour  le 
coup,  A  ce  coup.  Coite  fois-ci  :  Pour  Î.k  ciïpp,  A  ce  coup, 
vous  ne  m'échapperez  pas! —  Exprime  souvent  rétonnemcnt 
ou  l'impatience  :  Pour  le  coup,  c'en  est  trop!  n  Encore  un 
coup.  Do  nouveau,  encore  uno  fois;  je  le  répète:  Essayez 
ENCORE  UN  coup!  Il  Sous  Ic  coup.  Par  un  olTot  inimédiai  et 
complet  du  coup  reçu,  sans  mouvement  ultérieur,  sans  vie, 
sans  force,  sans  sentiment  :  //  était  resté  sovs  le  coup,  ne 
pouvant  dire  ni  oui  ni  non.  (Chateaub.) 

—  Loc.  propos.  :  Sous  le  coup  de.  Sous  l'influence  funeste 
do,  sous  la  menace  do  :  Etre  sous  le  coup  u'mm  soupçon 
atroce.  Etre  sous  le  coup  D'une  saisie  mobilière,  il  A  coups 
(if.  En  frai)pant  ou  attaquant  avec  :  A  coups  de  canon.  A 
COUPS  Di:  fusil.  —  En  se  servant  do,  avec  l'aide  exclusive 
do  :  Traduire  un  texte  À  coups  pk  dictionnaire.  —  Faire  un 
ouvrage  à  coups  de  ciseaux,  Lo  faire  avec  des  morceaux 
empruntés  :\  divers  livres  ot  plus  ou  moins  bien  cousus 
l'un  A  l'autre,  n  Casser  te  nez  à  quelqu'un  à  coups  d'encen- 
soir. Lui  donner  on  face  des  louanges  outrées. 

—  Allus.  iust.  :  l'  Coup  do  Jarnoc.  V.  Jarnac. 

£0  Coup  du  commandeur.  On  désigne  plaisamment  sous 
co  nom  une  prétondue  botlo  socrôlo  ot  mfailUblo,  dont  lu 


COUPABLE   —   COUPE 

recette  se  trouve  dans;  les  Diables  roses,  vaudeville  de 
Grange  et  Lambert  Thiboust.  Sur  le  terrain,  on  s'écrie 
tout  à  coup  :  «  Voilà  les  gendarmes  !  »  L'adversaire  se 
retourne,...  et  on  lui  plonge  délicatement  l'épée  dans  le 
dos.  Dans  le  jargon  boulevardier,  le  coup  du  commandeur 
a  remplacé  le  coup  de  Jarnac  tombé  en  désuétude. 
3"  Mes  pareils  à  deux  fois  ne  se  font  vas  connaître. 
Et  pour  leur  coup  d'essai  veulent  des  coups  de  maître, 
vers  de  la  tragédie  du  Cid,  acte  II',  scène  ii".  —  Dans  l'ap- 
plication, ces  vers  caractérisent  une  personne  ou  une  chose 
qui  se  révèle  subitement  par  un  coup  d'éclat. 

—  Anton.  Contre-coup. 

—  Encycl.  Dr.  pén.  Coups  et  blessures.  Heas  conditions 
sont  exigées  pour  l'incrimination  des  coups,  blessures,  ou 
autres  voies  de  fait,  que  prévoient  les  articles  309  et  31 1  du 
Code  pénal,  modifiés  par  la  loi  du  13  mai  1863  :  un  fait 
matériel  commis  par  le  prévenu,  la  volonté  de  le  com- 
mettre, c'est-à-dire  l'intention  de  nuire.  Il  existe  çiuatro 
degrés  d'incrimination  :  1°  coups  et  blessures  n'ayant 
pas  occasionné  une  maladie  ou  une  incapacité  de  tra- 
vail pendant  plus  de  vingt  jours  :  les  peines  sont  l'empri- 
sonnement et  l'amende;  S"  coups  et  blessures  ayant  occa- 
sionné une  maladie  ou  une  incapacité  de  travail  pendant 
plus  de  vingt  jours  :  avant  la  loi  du  13  mai  1863,  il  y 
avait  crime,~et  la  peine  était  la  réclusion  ;  aujourd'hui,  il 
n'y  a  d'autres  peines  que  l'emprisonnement  et  l'amende, 
peines  correctionnelles, mais  cette  circonstance  a  pour  effet 
d'élever  la  pénalité;  3°  coups  et  blessures  suivis  do  mu- 
tilation, amputation,  privation  de  l'usage  d'un  membre, 
cécité,  perte  d'un  œil,  ou  do  toute  autre  infirmité  perma- 
nente ;  il  y  a  crime  et  peine  de  la  réclusion  ;  4»  coups  et 
blessures  avant  occasionné  la  mort  sans  intention  de  la 
donner.  Le  'Code  pénal  n'ayant  pas  prévu  ce  cas,  il  fut 
assimilé  au  meurtre.  La  loi  du  28  avril  1832  en  fit  un  crime 
distinct  du  meurtre  et  prononça  la  peine  des  travaux  forces 
à  temps;  la  loi  de  1SS3  a  maintenu  cette  disposition.  La  pré- 
médilation  et  le  guet-apens,  le  fait  que  la  victime  était 
un  ascendant  légitime  du  coupable  ou  un  fonctionnaire, 
sont  des  circonstances  aggravantes  des  coups  et  blessures. 
Les  voies  de  fait  ou  violences  légères  étaient  punies  de 
peines  de  simple  police  par  l'article  G05  du  code  du  3  bru- 
maire an  IV  ;  la  Cour  de  cassation  a  admis  que  cette  dis- 
position n'a  pas  été  abrogée  par  le  Code  pénal.  Les  coups 
et  blessures  involontaires  sont  punis  par  l'article  320  du 
Code  pénal  d'un  emprisonnement  de  six  jours  à  deux  mois, 
et  d'une  amende  de  16  à  100  francs. 

COUPABLE  (lat.  cutpahilis;  de  culpa,  faute)  adj.  Qui  a 
commis  un  crime,  un  délit,  une  faute  :  Etre  coupable,  c'est 
un  intolérable  supplice.  (Sénèque.)  il  Qui  est,  par  sa  faute, 
la  cause  d'un  mai  :  Les  peuples  sont  presque  toujours  cou- 
pables des  maux  qu'ils  souffrent.  (De  Ségur.)  il  Répréhen- 
sible,  criminel,  en  parlant  des  chose's  :  Acte  coupable. 
Coupables  pensées. 

—  Ascét.  Se  rendre  coupable  du  corps  et  du  sang  de  Jésus- 
Christ,  Recevoir  la  communion  lorsqu'on  en  est  indigne. 

—  Substantiv.  Personne  qui  a  commis  un  crime,  une 
faute,  un  délit  :  La  loi  ne  frappe  pas  toujours  les  vrais  cou- 
pables. (J.  Simon.) 

—  Fam.  Personne  qui  a  fait  une  espièglerie. 

—  Anton.  Innocent. 

COUPABLEMENT  adv.  D'une  manière  coupable,  répré- 
hensible.  (Peu  usité.) 

COUPAGE  {ptij"j  n.  m.  Action  de  couper  :  Le  coupage  des 
fourrages,  des  feuilles  de  tabac,  des  céréales,  etc. 

—  Agric.  Mélange  de  seigle  ou  de  froment,  de  vesces.de 
ma'ts ,  etc.  fauchés  en  vert,  qu'on  donne  à  manger  aux 
bestiaux,  il  On  dit  aussi  coupanges,  n.  f.  pi. 

—  Monn.  Opération  qui  consiste  à  découper  les  flans 
destinés  à  être  frappés  en  monnaies  ou  en  médailles. 

—  Œnol.  Mélange  de  divers  vins.  (L'expression  de  «  cou- 
page »  s'emploie  également  pour  désigner  le  mélange  de 
deux  ou  plusieurs  eaux-de-vie  de  force  alcoolique  diffé- 
rente dans  le  but  d'obtenir  une  eau-de-vie  de  force  déter- 
minée et,  plus  simplement  encore,  pour  désigner  l'adjonc- 
tion d'eau  à  un  liquide  quelconque,  dont  on  veut  amoindrir 
la  force.) 

—  Techn.  Division  des  pâtes  céramiques  en  fragments 
que  l'on  ressoude  ensuite,  il  Division  de  la  pâte  de  savon 
en  gros  pains  parallélépipédiques.  (On  dit  aussi  coupe.) 

n  Action  do  couper  les  poils  des  peaux,  dans  la  fabrication 
des  chapeaux,  ll  Opération  de  la  fabrication  des  baleines. 

11  Opération  spéciale  de  la  fabrication  des  aiguilles  et  des 
épingles,  il  Opération  en  usage  dans  la  fabrication  du  caout- 
chouc. 11  Aux  halles,  Action  do  diviser  en  lots  un  charge- 
ment de  marée. 

—  EscYcL.  Œnol.  Le  coupage  est  une  opération  qui  a 
pour  but  de  faire  disparaître  les  goûts  de  terroir  ou  pro- 
venant d'une  mauvaise  vinification,  ou  bien,  plus  simple- 
ment, do  donner  à  un  via  les  qualités  qui  lui  manquent. 
Ainsi,  on  emploie  ordinairement  au  coupage  des  vins  d'une 
verdeur  prononcée,  des  vins  d'Algérie,  de  Tunisie,  du  midi 
de  la  France  et  d'Espagne,  qui  fournissent  à  la  fois  une 
riche  proportion  d'alcool,  du  tanin  et  de  la  couleur,  mais 

3 ai  ne  possèdent  généralement  pas  assez  de  fraîcheur, 
'acidité  ni  de  bouquet.  On  obtient  après  collage  un  mé- 
lange frais,  franc  de  goût,  valant  mieux  que  chacun  des 
éléments  que  l'on  a  réunis.  Le  coupage  n'est  donc  pas 
une  falsification,  et  la  loi  ne  l'a  jamais  prohibé;  en  re- 
vanche, elle  punit  sévèrement  toute  addition  au  vin  do 
matières  nuisibles  à  l'h^-giène. 

CODPANG,  COEPANG  ou  KoEPANG,  ville  d'Océanie 
(Malaisic).  sur  une  baio  do  la  côte  sud-ouest  de  l'île  de 
Timor;  C.'JOO  hab.,  dont  150  Européens.  Coupang  est  un 
port  franc  assez  sûr,  que  défendent  un  fort  redoutable  et 
une  longue  ieléo  de  rochers.  Chef-lieu  do  la  partie  hol- 
landaise (le  Timor. 

COUPANGES  IpanJ')  u.  f.  pi.  Dans  certaines  régions, 
Nom  que  l'on  donne  aux  céréales  et  autres  graines  qu'on 
ne  laisse  pas  venir  à  maturité,  et  que  l'OD  fauche  en  vert 
pour  la  nourriture  des  bestiaux. 

COUPANT  (pan),  ANTE  adj.  Qui  coupe,  qui  tranche  ; 

Des  outiU  COUPANTS. 

—  Géom.  Qui  coupe,  qui  divise  en  deux  parties  un  corps 
ou  une  figure  :  PUincou  pant.  Ligne  coupante,  il  On  ait 
plus  ordinairement  sécant. 

—  Peint.  Netteté  coupante.  Se  dit  d'un  tableau  peint  avec 
une  extrême  netteté,  et  oti  les  lignes  et  les  tons  sont  finis 
et  arrêtés  avec  fermeté  et  précision. 

—  0.  m.  Tranchant  :  Zc  coupant  d'un  aabre- 


—\éaer. Coupant  de  l'ongle  du  sanglier,BoTi  de  cet  ongle. 

—  Anton.  Contondant,  perforant,  piquant. 
COUPANT  ou  COUPANS  {pan)  n.  m.  Métrol.  Nom  donné 

par  corruption ,  dans  le  commerce,  au  kobang,  monnaie 
d'or  du  Japon.  V.  kobang. 

COUPARA  n.  m.  Comm.  Espèce  de  laque. 

COUPAR-ANGUS,  ville  d'Ecosse.  V.  Cupar-Angus. 

COUPAR-riFE,  ville  d'Ecosse.  V.  Cupar-Fife. 

COUPE  n.  f.  Action  de  couper  :  La  coupe  des  foins,  des 
cheveux,  n  Action  ou  manière  de  tailler  une  étoffe  pour  en 
faire  des  vêtements  :  Couturière  qui  a  une  bonne  coupe. 
II  Manière  dont  un  vêtement  est  fait  :  Habit  d'une  coui-E 
élégante,  u  Tranche,  endroit  où  une  chose  a  été  coupée  :  La 
coupe  d'un  tronc  d'arbre. 

—  Par  ext.  Formes,  contours  extérieurs  :  La  coupe  du 
corps,  figure  d'une  coupe  désagréalile. 

—  Charpent.  et  menuis.  Assemblage  qui  se  divise  en 
quatre  catégories  :  la  coupe  plate,  constituant  le  joint  en 
coupe  proprement  dit;  Vembrénement,  la  pamne,  lei  fausse 
coupe.  (La  fausse  coupe  se  trace  au  moyen  do  la  sauterelle, 
sans  équerre  ni  onglet.)  u  Disposition  des  joints,  des 
champs  et  des  moulures  sur  le  bois. 

—  Constr.  Représentation  graphique  d'un  objet  dont  on 
veut  montrer  l'intérieur,  et  que  pour  cela  on  suppose  avoir 
été  coupé  suivant  un  plan,  dans  un  sens  déterminé  :  CoupE 
en  long,  en  travers.  Coupe  d'un  édifice,  d'un  escalier,  d'une 
machine,  d'un  teirain. 

—  Grav.  Action,  manière  d'entame^  le  bois,  la  planche, 
au  moyen  du  burin. 

—  Jeux.  Action  de  séparer  en  doux  paquets  les  cartes 
mêlées  par  un  autre  joueur,  on  plaçant  au-dessus  la  partie 
du  jou  qui,  avant  la  coupe,  se  trouvait  au-dessous,  ll  Faire 
sauter  la  coupe,  Rétablir  avec  dextérité  les  paquets  de 
cartes  coupés    dans  l'état  où  ils  étaient  avant  la  coupe. 

Il  Etre  heureux  à  la  coupe.  Tricher. 

—  Littér.  Division,  distribution  :  La  coupe  d'un  ouvrage, 
d'un  poème.  (Peu  usité.)  II  Disposition  des  repos  dans  le 
vers,  dans  la  phrase  :  Vers  d'une  coupe  heureuse. 

—  Maçonn.  Petit  canal  pratiqué  sous  les  appuis  des 
croisées,' servant  à  l'écoulement  uos  eau.x  pluviales,  il  Di- 
rection d'un  joint  de  tête  oblique  à  la  douelle  d'une  voûte. 

Il  .A.rt  de  tailler  les  pierres.  V.  stéréotomie. 

—  Manuf.  Chaque  tonte  qu'on  l'ait  subir  aux  étoffes  de 
laine,  ll  Dans  la  savonnerie,  syn.  de  coupage. 

—  Mar.  Coupe  d'une  voile.  Tracé  de  la  voile  avant  le 
découpage  des  laizes,  u  Coupe  des  cordages.  Division  des 
pièces  de  cordage  en  bouts  de  longueur  suffisante  pour 
les  manœuvres.  II  Ma'itre  de  coupe.  Ouvrier  chargé  de  cou- 
per les  manœuvres,  n  Fausse  coupe.  Coupe  manquée  d'une 
pièce  de  bois  ou  d'une  voile. 

—  Mus.  Distribution  des  parties  dont  la  suite  constitue 
un  morceau,  u  Coupe  binaire,  ternaire.  Division  du  mor- 
ceau en  deux,  trois  parties  :  La  coupe  binaire  est  applicable 
surtout  auj;  grandes  pièces  de  musique  instrumentale. 

—  Natat.  Manière  de  nager,  qui  consiste  à  porter  alter- 
nativement chaque  bras  en  avant  hors  de  l'eau  et  à  le  ra- 
mener vivement  le  long  du  corps.  II  Fam.  Tirer  sa  coupe. 
Nager  de  cette  manière. 

—  Sylvie.  Abatage  des  arbres  forestiers.  II  Partie  d'un 
bois  dont  les  arbres  doiventêtre  abattus  dans  une  année. 

11  Coupe  usée.  Celle  qui  est  déjà  faite  et  vidée,  n  Coupe  en 
usance.  Celle  qui  est  en  exploitation,  il  Coupe  réglée.  Amé- 
nagement suivant  lequel  on  coupe  chaque  année  une  por- 
tion de  bois  déterminée.  —  Fig.  Mettre  quelqu'un,  quelque 
chose,  en  coupe  réglée,  Opérer  régulièrement  des  prélève- 
ments au  détriment  de  cette  personne  ou  de  cette  chose. 

Il  Coupe  soynbi'e.  Opération  qui  consiste  à  enlever  une  par- 
tie des  arbres  qui  composent  un  massif,  atin  que  les 
arbres  qui  restent  puissent  ensemencer  le  sol  au  moyeu 
de  leurs  graines  qui  se  disséminent  naturellement.  (On 
dit  aussi  coupe  d'ensemence.ment.)  -|-  Fig.  Epuration  du 
personnel  d'une  administration  ou  d'une  usine  par  l'éli- 
mination des  membres  les  plus  compromis  ou  des  me- 
neurs après  un  mouvement  concerté  :  Voici  l'affaire  ter- 
minée; c'est  l'heure  des  coupes  sombres.  II  Coupe  claire, 
Opération  qui  consiste  à  abattre  une  partie  des  arbres 
restés  après  la  coupe  sombre,  afin  de  donner  aux  jeunes 
pousses  de  l'air  et  de  la  lumière,  n  Coupe  à  tire  et  à  aire. 
Celle  qui  se  fait  sans  laisser  un  seul  arbre,  c'est-à-dire 
en  dégageant  complètement  le  sol.  u  Coupe  à  blanc  étoc. 
Celle  qu'on  exploite  entièrement,  sans  y  laisser  aucun 
arbre  de  réserve,  il  Coupe  de  nettoiemeiil,  Opération  con- 
sistant à  faire  disparaître  les  arbres  rachitiques  et  les 
plantes  nuisibles,  n  Coupe  définitive.  Celle  qui  consiste  à 
arracher  les  quelques  arbres  qui  ont  résisté  aux  coupes 
précédentes,  lorsque  les  arbres  nouveaux  ont  acquis  une 
vigueur  suffisante  pour  résister  aux  intempéries. 

—  Techn.  Sens  dans  lequel  le  diamant  du  vitrier  tranche 
bien  le  verre,  il  Action  de  couper  le  verre  avec  le  dia- 
mant. Il  Quantité  de  verre  en  fusion,  qu'on  prend  pour  fairo 
une  glace  soufflée,  n  Partie  abattue  d'une  masse  d'ar- 
doise. II  Nombre  de  feuilles  ou  de  pétales  en  papier  ou  en 
soie,  que  le  fleuriste  artificiel  découpe  à  la  fois,  ii  Coupes 
carrées.  Coupes  qui  se  font  dans  une  pièce  de  bois  per- 
pendiculairement à  sa  longueur. 

Loc.  div.  :  Etre  sous  la  coupe  de  quelqu'un.  Etre  sous 

sa  dépendance.  11  A  la  coupe,  A  la  condition  de  couper  pour 
essayer  :  Acheter  un  melon  k  la  coupe.  (  Peu  usité.  )  n 
Etre  souple,  dur  à  la  coupe.  Se  disent  d'une  étoffe  qui  est 
facile  ou  dure  à  couper.  Il  Fausse  coupe.  Ce  qui  reste  d'une 
pièce  d'étoffe  débitée  et  qui  est  insuffisant  pour  faire  un 
vêtement. 

—  Encycl.  Littér.  V.  césure. 

COUPE  (du  bas  lat.  cupn  ou  cuppa,  même  sons)  n.  f.  Vase 
à  boiro  porté  sur  un  pied,  et  qui  est 
ordinairement  plus  largo  que  pro- 
fond :  Le  Champagne,  nui  se  buvait 
dans  des  flûtes,  se  boit  dans  des  cou- 
pes. Il  Partie  d'un  vase  à  boire  dans 
laquelle  on  verso  le  liquide  :  La  coupe 
et  le  pied  d'un  calice.  II  Par  oxt.  Li- 
quide contenu  dans  le  même  vase  : 
boire  une  coupe  de  Champagne. 

—  Fig.  Source  de  biens  ou  de  maux  ; 
ce  don  ton  s'abreuve,  coque  l'on  goûte, 
ce  que  l'on  épuise  :  La  coupe  du 
plaisir,  du  malheur.  II  Boire  la  coupe 


D'argent  à  la 
coupe  de  gueules. 


Coupe. 


jusqu'à  la  lie,  Ne  se  voir  épargner  aucune  douleur,  aucune 
'humiliation. 

—  Antiq.  gr.  Fête  des  coupes,  Nom  donné  quelquefois  à 


336 

la  fête  athénienne  des  choès,  deuxième  jour  des  anthesté- 
ries.  V.  choès. 

—  Archit.  Partie  concave  d'une  voûte  ronde.  (On  dit 
mieux  cotîpole.)ii  Inclinaison  plus  ou  moins  forte  des  joints 
desvoussoirs.  u  Coupe  de  fontaine.  Petit 
bassin  de  pierre  ou  de  marbre  qui  re- 
çoit l'eau  d'un  jet. 

—  Arg.  Eiat  de  misère. 

—  Blas.  Meuble  de  l'écu  figurant  une 
coupe  à  boire. 

—  Métrol.  Mesure  de  capacité  usi- 
tée dans  plusieurs  pays,  notamment  à 
Genève,  où  la  coupe  de  blé  vaut 
77', 653.  Il  Ancienne  mesure  de  capa- 
cité usitée  en  Auvergne,  et  valant  un 
trente-deuxième  do  setier. 

—  Phys.  Coupe  de  Tantale,  Instru- 
ment de"  physique  amusante,  composé 
de  deux  coupes  placées  l'une  dans  l'autre,  et  d'un  siphon 
caché  entre  les  deux,  de  façon  que  la  coupo  intérieure  se 
vide  dans  le  pied,  lorsqu'on  porte  l'appareil  aux  lèvres. 

Sport.  Prix  de  la  coupe.  Prix  donné  au  vainqueur  do 

certaines  courses  et  qui,  primitivement,  consistait  en  une 
coupe  d'argent  ou  d'or,  mais  qui  aujourd'hui  est  remplacé 
par  un  objet  d'art  quelconque. 

—  Techn.  Chez  les  orfèvres,  Fausse  coupe.  Partie  d'un 
calice  en  forme  de  cupule,  dans  laquelle  est  retenue  la 
coupe  proprement  dite. 

—  Thcol.  Communion  sous  l'espèce  du  vin. 

—  Prûv.  :  Il  y  a  loin  de  la  coupe  aux  lèvres  ou  Beaucoup 
de  choses  tombent  entre  la  coupe  et  les  lèvres,  Il  peut 
arriver  bien  des  événements  entre  un  désir  et  sa  réalisa- 
tion, entre  la  conception  d'un  projet  et  son  exécution.  (Pro- 
verbe expressif,  emprunté  à  la  langue  grecque.) 

—  Encycl.  Hist.  On  a  désigné  sous  le  nom  générique  de 
coupe  toute  espèce  de  vases  à  boire.  La  forme  no  variait  pas 
beaucoup.  Chez  les  Grecs, 
on  distinguait  la  phiale, 
écuellc  plate,  sans  anses  et 
sans  pied,  au  fond  un  peu 
bombé  ;  le  hjinbion,  pro- 
fond, long  et  sans  anses, 
semblable  à  une  nacelle  ;  la 
hjlix,  coupe  à  deux  anses, 
sur  un  pied;  le  skyphos, 
grande     tasse    munie     do  Coupe  antique. 

deux  petites  anses  horizon- 
tales, au  fond  plat  ou  terminé  en   pointe;  le  kantharos, 
coupe  à  larges  anses,  sur  un  pied  élevé  ;  le  Uarchesion, 
coupe  oblongue,  renflée  au 


milieu  de  la  panse,  et  pour 
vue  d'anses  qui  descen- 
daient jusqu'en  bas  ;  le  rhy- 
to?i,  vase  en  forme  de  corne, 
qui  imitait  ordinairement 
une  tète  d'animal  ;  etc.  Les 
mêmes  formes  se  retrou- 
vent chez  les  Romains,  qui 
ont  connu  aussi  des  types 
particuliers  de  vases  à 
boire  ou  à  libations  :  le  ca- 
lix,  le  ciborium,  la  paiera, 
etc.  Toutes  ces  coupes  servaient  soit  aux  usages  domes- 
tiques, soit  aux  cérémonies  du  culte;  on  les  consacrait 
aussi  dans  les  temples  en 
guise  d'offrandes,  ou  bien 
on  les  donnait  en  pri.x  dans 
les  jeux.  D'après  la  variété 
do  ces  destinations,  on  peut 
juger  que  les  coupes  étaient 
"de  valeur  très  inégale.  Les 
plus  simples  étaient  en  argile  commune,  à  peine  décorées 
de  quelques  dessins  au  trait.  Les  plus  riches  étaient  or- 
nées de  belles  peintures,  qui  repré- 
sentaient des  sujets  mythologiques 
ou  des  scènes  de  la  vie.  On  fabri- 
quait aussi  des  coupes  en  bronze, 
en  argent  ou  en  or,  avec  des  cise- 
lures ou  des  pièces  rapportées.  Plu- 
sieurs de  ces  vases  de  luxe  sont 
décrits  déjà  dans  les  poèmes  homé- 
riques ;  beaucoup  d'autres  sont 
mentionnés  par  les  auteurs  grecs 
ou  romains;  et  il  en  existe  d'innom- 
brables spécimens  dans  les  mu- 
sées. 

—  Archéol.  Au  moyen  âge,  on  en- 
tendait sous  le  nom  de  coupe,  le  plus 
souvent,  un  vase  à  boire,  monté  sur 
un  pied,  et  muni  d'un  couvercle, 
en  tout  plus  ou  moins  pareil  à  un 
ciboire.  La  confusion  entre  les  mois  coupe  et  ciboire  est, 
du  reste,  constante.  Il  semble  cependant  établi  qu'en  gé- 
néral, lorsque  les  deux  vocables  se 
rencontrent  dans  la  description 
d'un  mùme  objet,  hanap  signifie  le 
récipient,  et  coupe,  le  couvercle. 
Ainsi,  dans  l'inventaire  du  duc  de 
Normandie  (1363),  est  signalée:  Une 
coupe  couverte  émaillce.  et  est  le 
hanap  de  ladite  coupk  «  six  cornettes 
rondes.  Mais  il  y  avait  aussi  des 
coupes  sans  pied,  à  récipient  plus 
ou  moins  évasé,  en  forme  de  verre 
à  boire.  Les  étuis  ou  custodes  dans 
lesquels  on  gardait  les  coupes  d'or- 
fèvrerie étaient  appelés  hanapiers  ; 
on  semble  avoir  appelé  coupiers, 
de  préférence,  les  custodes  desti- 
nées aux  vases  liturgiques. 

Coupe  (la),  constellation  méri- 
dionale, située  sous  lo  Lion,  entre  le  Corbeau  et  le  Sex- 
tant, et  contenant,  dans  le  catalogue  de  Flamsteed,  trente 
et  une  étoiles,  dont  la  principale  n'est  que  do  quatrième 
grandeur. 

—  Encycl.  On  remarque,  dans  la  constellation  do  la 
Co)/;)e,  une  étoilo  double  et  une  étoile  triple;  cette  der- 
nière est  formée  par  deux  étoiles  do  7"  grandeur  et  une 
lie  12"  grandeur.  Bien  que  ce  groujie  ait  été  peu  observé, 
il  est  à  peu  près  certain  que  ce  n'est  pas  un  système  ter- 
naire, mais  seulement  un  groupe  de  perspective. 


Coupe  d'argile. 


Coupe  dar 


Coupe  en  argent  ciselé 
(lbb3J. 


Coupe  en  terre  cuite 
émaillte  (xvi';  a.). 


337 

Coupe  I.o  mot  coupe  a  servi  do  tîtro  à  nlusîours  ou- 
vraj;es  draiiialinuos  :  lus  in'iiieipaux  sont  :  7a  Coiijif  m- 
chantée,  cotnàdw  vn  un  acte,  on  iirosc,  ii<i  Lu  Fouiaiiio, 
composée  en  1686,  et  représentée,  le  16  iuillot  16S8,  sur 
la  si-eiio  de  la  Com(idie-l''ran(,'aise  ;  elle  nVst  autre  chose 
t[u'un  conte  mis  au  tliôûlro.  tLo  sujet,  emprunté  à  l'Arioste, 
repose  sur  co  il'.ùino  de  fabliau  :  Eu  vidant  «  une  coupe 
pleine  de  vin,  si  la  l'onime  de  celui  qui  v  Ijoit  lui  est  ridule, 
il  n'en  perd  pas  une  goutte;  mais,  si  elle  est  infidèle,  tout 

10  vin  se  répand  ù  terre  ".  (S^.  VI.)  Kt  c'est  avec  une 
légèreté  pitpianto  (luo  La  FontiMie  a  el'Iloaré  agréable- 
mont  ce()ue  peut  avoir  do  scabroix  co  sujet,  en  lequel  il 
dépinio  sa  connaissance  profotiaa  du  cceur  féminin]  ;  — 
(a  Cutipe  et  les  Lèvres,  grand  opéra  on  cinq  actes,  paroles 
d'Krnest  d'flervilly,  d'après  Alfred  de  Musset,  musique  de 
Gustave  Canoljy,  représenté  à  Rouen,  sur  le  théâtre  des 
Arts,  lo  3  mai  j890,  et  ensuite  ù.  Paris,  sur  celui  do  la 
Porlo-Saint-Martin,  le  13  septembre  1897;  —ta  Cmipe 
du  rai  lie  Ttmlé,  opéra  en  trois  actes  et  quatre  tableaux, 
paroles  de  Louis  Gallot  et  Edouard  Blau,  musiquo  d'Eu- 
gène Diaz,  représenté  à  l'Opéra  le  10  janvier  1873. 

Coupe  et  les  Lèvres  (i.a),  drame  en  cinq  actes, 
d'Alfred  de  Musset.  —  Ce  drame  fait  partie  du  Spectacle 
dans  im  fauletùL  Franck,  lo  héros,  chasseur  du  Tyrol,  est 
un  personnage  tout  romanti(iue,  (lui  rappelle  les  Manfred 
et  les  Conrad  do  Byron.  Oubliant  la  douce  Déidamia,  il  de- 
vient l'amant  d'une  richo  prostituée,  Belcoler;  mais, 
bientôt  lassé  d'elle,  il  prend  la  vie  en  dégoiit,  et  tâche  à 
s'étourdir  dans  les  combats.  Ressaisi  enfin  par  les  souve- 
nirs de  sa  jeunesse,  il  n'aspire  plus  qu'à  retrouver  auprès 
de  Déidamia  le  véritable  amour  et  la  paix  du  cœur.  Mais, 
au  moment  même  où  il  donne  à  la  jeune  fille  lo  premier 
baiser,  celle-ci  tombe  mortellement  frappée  par  Bclcolor. 
On  retrouve  dans  ce  drame,  sous  forme  symljoliquo,  cette 
lutte  entre  l'amour  et  la  débauche,  qui  remplit  la  poésie 
de  Musset,  comme  elle  fait  lo  drame  même  de  sa  vie. 

COUPÉ  n.  m.  Carross.  "Voiture  fermée,  à  quatre  roues, 
et  ordinairement  à  doux  places,  mais  dont  il  existe  un  très 
grand  nombre  de  modèles. llCoup(!-6rfaÂ,  Char  à  bancs  qui  a 
un  siège  transver- 
sal devant  et  deux 
banquettes  longitu- 
dinales en  arrière. 

11  Compartiment 
antérieur  d'une  di- 
ligence. 

—  Blas.V. COUPER. 

—  Cil.  de  f.  Com- 
partiment de  wa- 
gon, ren  fermant 
une  seule  ban- 
quette  et  ménagé  Coupé. 

à  l'extrémité  de  la  caisse  d'une  voiture  de  1"  classe. 
Il  Cuupe-lit,  Coupé  de  wagon,  dont  le  dossier  peut  basculer 
d  avant  eii  arrière,  de  manière  à  se  transformer  en  lit. 

—  Chorégr.  Pas  de  danse,  fréquemment  employé  dans  la 
danse  de  théâtre.  (Il  y  a  le  coupé  dessus,  le  coupé  dessous, 
le  coupé  de  mouvement,  le  coupé  sur  les  lointes,  etc.) 

,. .~,  ^^'^"'"-  l'égagé  qui  s'exécute  en  levant  rapidement 

I  épée  par-dessus  le  fer  de  l'adversaire,  au  lieu  de  passer  la 
pointe  sous  le  fer  ennemi.  (Lorsque  le  coupé  est  suivi  d'un 
dégagement  de  fer,  on  l'appelle  coupé  déqaqé.  [V.  dégagé].) 

—  Mar.  Légère  construction  faite  à  l'arrière  de  quelques 
bateaux  de  commerce  et  destinée  à  contenir  les  chambres. 
(On  appelle  cette  disposition  à  pont  coupé.) 

—  Mus.  Mot  qui,  écrit  au-dessus  d'une  note,  indique 
qu'on  doit  l'abandonner  aussitôt  après  l'avoir  touchée,  sans 
avoir  égard  à  sa  valeur. 

Coupé  (Jean-Marie-Louis),  littérateur  français,  né  à 
Péroiine  en  1732,  mort  à  Paris  en  1818.  Prêtre,  il  fut  pro- 
fesseur, censeur  royal  et  conservateur  à  la  bililiothèque 
royale  (1778).  Outre  des  traductions,  on  lui  doit,  entre  autres 
ouvrages  :  Dictionnaire  des  mirurs{m3):  Variétés  littéraires 
et  historiques  (1786-1788);  Soirées  littéraires  {n9D-\Ml)  ; 
Spictiéçie  de  littérature  ancienne  et  moderne  (1802);  etc. 

COUPE-AIR  ipèf)  n.  m.  Barrière  constituée  par  un  amas 
deau  retenue  dans  un  coude  do  tuyau,  servant  à  arrêter 
les  émanations  dos  conduites  d'eaux 
ménagères,  il  PI.  Des  coupe-air. 

COUPEAU  (po  —  Ta.ll.  couper)  a.  m. 
Ce  qu'on  enlève  en  coupant  un  métal. 

II  Bande  do  carton  contenant  cinq  car- 
tes sur  sa  largeur.  (Dans  co  dernier 
sens,  on  dit  aussi  coupon.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  do  la  tête  do 
la  bardane. 

COUPEAU  [po  —  rad.  coupe)  a.  m. 
Cime.  (Vieux.) 

—  Eu  T.  do  blas..  Pointe  do  rocher, 
sommel  de  montagne  figuré  sur  l'écii. 
(Le  coupeau  héraldique  se  figure  par  un 
assemblage  de  denticulations  arrondies, 
dont  l'onseniblo  forme  un  monticule.  On  dit  :  Une  montan. 
de  six  coupeaiLT,  etc.  Les 
coupoaux  se   disposent 
2ot  l,ou  3,  2oti,etc.On 
dit,  pour  l'ensemble  ;  Un 
COUPKAlJ  de  trois  pièces.)  Coupe-ballot. 

1  ^mTfô^^^^°'^ ''■"'"'°' "•  ■"•  ■^'"''°  ^°  *•'•'""""'  ane'^'S'  ^ 
c  0  u  r  1)  6  ft , 
maintcnuo 
par     u  n  0 

virolo. 

COUPE- 
BORDU- 
RE   n.     rn. 

Outil  .lo 
jardiiiii-r, 
servant  ù 
rôfc'ulari- 
sor  loslior- 
duros  dos 
polousps  <io  fjazon 
BonntiKKs. 

COUPE-BOURGEON  tjnn)  n.  m.  Nom  vulpairo  d'im  clia- 
rançon  du  j^criro  rliynchito  [rhynchitea  comats),  dont  la 
fomolln,  anr^s  avoir  pondu  dans  les  bour^'cons  dos  arbros 
fruitirrs,  îos  inciso  à  leur  baso  ot  arrôto  la  sôvo,  co  qui 

III. 


D'argent    &   une 
montagne   de    ciiu] 
coupeaux  do  pour- 
pre,   mouvante    de 
la  pointe. 


ne 


Coupe-bordure. 


Coupe -cheviltea: 
1.  Droit;  S.Cîntré- 


Coupe-circuit  .  i 


fait  mourir  Ios  petits  raraeauï.  (V.  RHvNcnrTE.)  ii  PI.  Des 

tOUI'i;    HOUIIGI.DNS. 

COUPE-BOURSE  ou  COUPE-BOURSES  n.  m.  Nom  donnii 
autrolbis  aux  voleurs  à  la  tire,  parce  ([uo,  les  bourses  se 
portant  ostonsibloment,  les  filous  en  coupaieut  les  cordons 
pour  Ios  voler.  Il  PI.  Des  codpe-bourse  ou  coupimjoorsks. 

COUPE-CANNES  {kon')  n.  m.  Appareil  que,  dans  les  su- 
croriiss  de  cannes,  on  emploie  pour  réduire  la  canno  à 
sucro  en  rondelles  de  peu  d'épaisseur,  atin  do  faciliter  l'ex- 
traction du  jus.  Il  PI.   Des  COUPE-CANNES. 

COUPE-CERCLE  {sérkl')  n.  m.  Sorte  de  compas  à  doux 
branches,  dont  l'une  est  une  branche  tran- 
chante et  sert   à  couper  circulairement 

10  papier  ou  lo  carton,  ii  yorto  de  vilebre- 
quin armé  d'une  couronne  tran-  1  ) 
chante,  (jui  sert  à  enlever  des 
disques  de  bois  cir- 
culaires.    (  PI.     Des 

COOPE-CERCLK     OU 

coL'i'fc:-ci';RCL[::s.) 

COUPE-CHEVILLE 

(//  mil.)  n.  m.  Techu. 
Outil  do  cordonnier, 
servant  â  trancher 
les  clievilles  qui 
maintenaient  la  se- 
melle.   Il    PI.    Des 

COUPE-CHEVII.Ll-:s. 

COUPE-CHOUX 

{chou)  n.  m.  Nom 
donné  au  frère  qui, 
dans  u  n  couven  t , 
était  chargé  du  pota- 
ger, puis  à  tout  religieux  sans  considération,  et  mémo 
aux  moines,  ii  PI.  Des  coupe-choux. 

COUPE-CHOUX  ichoii)  n.  m.  Pop.  Sabre-poignard,  sabre 
très  court  qui  lut  créé  en  1831  pour  les  fan- 
tassins, d'après  le  modèle  donné  en  1816  à 
l'artillerie  à  pied  et  au  génie,  et  qui  fut 
supprimé  progressivement  sous  le  second 
Empire,  il  PI.  Des  coupe-chodx. 

COUPE-CIGARES  n.  m.  Instrument  de 
forme  variable,  qui  sert  à  couper  le  bout 
des  cigares,  ii  Pf.  Des  coupe-cigabes. 

COUPE-CIRCUIT  {ht-i)  n.  m.   Portion 
de  fil  dalliatre  fusible,  que  l'on  intercale 
dans  un  circuit  électrique  pour  protéger      Coupe-cigares. 
les  appareils  d  éclairage  placés  sur  ce 
circuit   et   empocher  toute   cause    d'incendie.    (Lorsoue 
le  courant  dépasse  une 
intensité     déterminée, 
l'alliage  fond  et  les  ap- 
pareils   sont   mis  hors 
circuit,  sans  qu'il  on  ré- 
sulte aucun  dommage.) 

UPI.  2>e5(OUPE-CIKC01T. 

COUPE- COLLETS 

(ko-lé)  n.  m.    Appareil 

pour  couper  les  collets  et  les  feuilles  des  betteraves,  au 

moment  de  l'arrachage,  il  PI.  Des  coupe-collkts. 

COUPE-CORS  n.  m.  Instrument  tranchant,  à  lame  légè- 
rement  recourbée,    dont 
on  se   sert  pour  couper   C 
les  cors  et  les  durillons. 

11  P\.  Des    COUPE-CORS.  Coupe-cors. 

COUPE-CUL  [ku]  (À)  loc.  adv.  :  Jouer  aux  cartes  A  coupk- 
cuL,  Jouer  une  partie  sans  revanche. (Vieux.)  n  S'employait 
quelquefois  substantivement  :  Jouons  un  CODPE-CUL. 

COUPÉ-DÉGAGÉ  n.   m.  Kscr.  V.  coupé. 

COUPÉE  [pé  —  rad.  couper)  n.  f.  Ouverture  prati(]uéo 
dans  la  muraille  du  navire  ot  faisant  communiquer  l'inté- 
rieur avec  l'échelle  placée  à 
l'extérieur  du  navire,  n  On  l'ap- 
pelle aussi  SABORD  DE  COUPÉE. 

COUPE- FAUCILLE  (fô-sill 
[U  mil  ])  n.  m.  Nom  vulgaire 
du  muflier,  ii  PI.  Des  codpe- 

FADCILI.KS. 

COUPE-FEU  n.  m.  Avenue 

do  grande  largeur,  que  l'on  mé- 
nage, do  distance  en  distance, 
dans  les  forêts  d'arbres  rési- 
neux, afin  d'arrêter  la  propa- 
gation des  incendies,  en  for- 
mant des  parcelles  isolées  et  bordées  do  fossés.  (Les 
coupe-feu,  désignés  aussi  sous  lo  nom  do  OARDu-FiiU,  sont 
labourés  pour  emp/^chor  la  croissance  d'herbes  qui  per- 
mettraient au  fléau  do  les  franchir.)  n  PI.  Des  coupti-FED. 
COUPE-FEUILLES  (//  mil.)  n.  m.  Instrument  employé, 
dans  les  magnaneries, 
puur  couper  la  feuille 
do  miirior  que  l'on 
donne  aux  vers  à 
soie.  Il  PI.  Des  coupe- 

FELMLLKS. 

COUPE-FICELLE 

{siH')  n.  m.  Nom  que  les 
artilleurs  donnent  par 
dérision  aux  artifi- 
ciers. Il  PI.  Des  COUPE- 
FICELLIi. 

COUPE-FILE  n.  m. 
Carte  do  circulation, 
délivrée  par  la  préfecture  do  police,  et  qui  permet  A  ceux 
qui  en  sont  porteurs  de  circuler  librement,  au  lieu  do 
prendre  la  lile  des  voitures,  dans  les  circonstances  où 
cotte  mesure 
do  police  est 
oxiK'éo.  Il  PI. 
Des  coDPE- 
nr,E. 

COUPE- 
FOIN  ifott-in)  Coupe.foin, 
n.  m.  Agrie.  Outil  tranchant  pour  enfnmor  les  meules  do 
foin,  au  furet  ù.  mesure  des  besoins  do  la  consommation. 

Il  PI.  Des  OOUPK-FOI.N. 


Cou]  L 


Coupe-f«uillei 


COUPÉ   —    COUPE-PÂTE 

COUPE-GAZON  n.  m.  Instrument  employé  pour  couper 
les  gazons.  (On  dit  aussi  tranchk-gazon,  et  mieux  to.n- 
iiKUsK.  [V.  ce  mot].)  Il  PI.  Des  coupu-gazon. 

COUPE-GORGE  n.  m.  Sorte  de  coutelas.  (Vieux.)  n  Lieu 
(écarte,  endroit  suspect  oii  l'on  court  rist|ue  d'ètro  assas- 
siné :  Autre/ois,  toutes  les  forets  étaient  de  vrais  codpe- 
GORGE.  Il  Par  ext..  Endroit  où  il  .se  commet  ordinairement 
quelque  mjustice  criante,  quelque  friponnerie  :  Le  monde 
est  un  cotJPE-GORGE  ;  il  n'y  a  que  fraude  et  trahison. [Sl-Evce- 
mond.)  La  vie  politique  est  un  a/freux  coupe-gorge.  (Balz.) 

—  Jeux.  Hasard  du  lansquenet  et  de  quelques  autres 
jeux  de  cartes,  consistant  en  co  que,  du  premier  coup, 
le  banquier  amène  une  carte  favorable  aux  pontes,  ce  qui 
lui  fait  tout  perdre  immédiatement. 

—  Mar.  Courbe  de  charpente,  qui  forme  la  gorgo  d'un 
vaisseau,  et  se  courbe  insensiblement  en  arc 
vers  réiravo  et  sous  Téperon. 

COUPEILLON  (pé-yon  —  du  provenc.  coupa- 
yoini.  mcme  sens)  n.  m.  Petite  truble  pour  reti- 
rer le  poisson  des  poches  d'une  bourdigue. 

COUPE-JARRET  (ja-ré)  n.  m.  Brigand,  assas- 
sin, meurtrier  de  profession  :  Dans  la  population 
parisienne  se  mêlait,  en  I7S1,  une  population 
étrani/ére  de  coupe-jarbets.  (Chateaubr.) 

—  Fam.  Homme  qui  ne  recule  devant  aucun 
moyen  [tijur  arriver  à  ses  fins. 

COUPE-JULIENNE  {li-èn')  n.  m.  Instrument 
de  forme  variable,  qui  sert  à  découper  en  minces 
filaments  les  légumes  destinés  à  la  confection 
desjuliennes.il  PI.  Z)es  coupe-julienne. 

COUPE-LANDE  n.  m.  .Sorte  de  houe  en  fer,      i^?"^'' 
employée  pour  enlever  les  herbes  folles  et  no-         "<'""«• 
tammênt  les  ajoncs  qui  foisonnent  sur  les  mauvais  ter- 
rains. Il  PI.  Des  COUPE-LANDE. 

COUPELARD  (de  couper,  et  lard)  n.  m.  Arg.  Couteau. 
COUPE-LÉGUMES      .-___^ 

n.  m.  Instrument  pour     ^lllliliMllllilB^K}[mj]~~'^ 
couper  les  légumes  en  .,  ,, 

menus  morceSux  ou  en  Coupe-légumes, 

morceaux    imitant    divers    dessins,    il    PI.    Des    coupe- 

LEGUMES. 

COUPÉ-LIT  n.  m.  Ch.  de  f.  V.  coupé,  n  PI.  Des  coupés- 
lits. 

COUPELLATION  (pèl'.  si-on)  n.  f.  Opération  ayant  pour 
objet  de  séparer  les  métaux  contenus  dans  l'argent  ou 
l'or. 

—  Encycl.  On  emploie  principalement  la  coiipellation 
pour  obtenir  ce  que  I  on  appelle,  en  métallurgie,  la  désar- 
qentalion  du  plomb  d'œuvre.  Ce  procédé  repose  sur  ce  fait 
que  les  métaux  contenus  dans  l'argent  ou  mélangés  à  ce 
métal  précieux  s'oxydent  tous  à  la  température  de  fusion 
de  l'argent.  De  plus,  ils  se  dissolvent  tous  plus  ou  moins 
à  la  température  du  rouge  dans  l'oxyde  de  plomb  qui,  lui, 
fond  à  cette  température.  On  les  sépare  de  l'argent  mé- 
tallique, soit  en  faisant  absorber  l'oxyde  de  plomb  par  des 
matières  poreuses,  soit  en  l'expulsant  mécaniquement. 

COUPELLE  (pè/')  n.  f.  Mélall.  Petit  creuset  en  os  cal- 
cinés, réduits  en  poudre  impalpable,  que  l'on  délaye  dans 
do  l'eau  et  que  l'on  moule  ensuite.  (C  est  dans  ce  creuset 
(ju'on  soumet  les  alliages  d'or  ou  d'argent  à  la  coupella- 
tion.)  Il  Or,  Argent  de  coupelle,  Or,  Argent  très  fin  obtenu 
par  coupellation. 

—  Artill.  Pelle  do  fer-blanc  ou  de  cuivre,  avec  laquelle 
les  artificiers  prennent  la  poudre  dont  ils  remplissent  les 
gargousses. 

—  Chim.  Petite  coupe  en  grès,  en  porcelaine,  ou  en 
cristal,  avec  ou  sans  pied. 

—  Sylvie.  Tête,  sommet  d'un  arbre,  ii  Arbre  à  vendre. 
COUPELLER  {pèl')  v.  a.  Passer  à  la  coupelle  ;  essayer 

par  coui)ellation  :  Cocpeli.er  de   l'or,  de 
l'arqent. 

COUPE-MARIAGE  n.  m.  Tochn.  V.  BRISE- 
maruoe  et  <ASSE-.MARUGE.  Il  On  dit  encore 

PURiiEMAKIA(îE. 

COUPEMENT  (mnn)  n.  m.  Techn.  Action 
de  couper  avec  la  scie  :  t'n  coupement 
oblique.  Il  Toute  action  do  couper. 

—  Cb.  de  f.  Intersection  de  doux  votes, 
SOUS  un  anple  plus  ou  moins  aigu.  (Le  cou- 
pement diflôre  de  la  traversée  do  voie,  en 
co  que  celui-ci  s'opère  à  anf^Io  droit.)  Il  Dis- 
position dos  rails  à  l'endroit  où  se  trouvo 
un  coupement  de  voie,  pour  que  les  trains 
puissent  continuer  leur  marche. 

COUPE-NET  {net')  n.  m.  Sorte  do  pinces 
tranchantes,  permettant  do  couper  les  fils  métalliques. 

Il  PI.   Des  COUPE-NET. 

COUPE-OREILLES  {rèu')  a.  m.  Sorto  do  cisaille  à  vis 
de  rappel  pour  couper  les  oreilles  dos  chiens,  n  PI.  Dea 

CUrPK-OREILt.KS. 

COUPE-PAILLE  n.  m.  Econ.  rur.  'V.  uachs-paillk. 

COUPE-PAPIER  (pi-é)  n.  m.  Sorto  do  couteau  A  lame  en 
bois,  ivoire,  bronze,  etc.,  avec  deux  tranchants  mousses, 
que  l'on  emploie  pour  couper  les  pages  d'un 
livre  ou  des  feuilles  do  papier.  (On  dit  encore  /A 

COUTEAU  \  PAPIER.)  PI.  Des  COUPK-PAPIKR.  /     \ 

COUPE-PASSEPOIL    {po-al')  n.   m.  Outil 
do  cordonnier,  il  PI.   Des   coupr-passkpoil. 


Coupe-net. 


ï.ja*fiiê*.-^— 


Coupo-orellloa  (pour  ohions). 


Coupo- 


Coupe-pAtp. 


COUPE-pAte  n.  m.  .Sorte  do  couteau,  nvec  lequel  les 
boulangers  coupent  lu  pftte.  Il  PI.  Des  coupk-pXïk. 

43 


COUPE-QUEUE  -    COUPEROSE 


Coupe-queue  (technol.). 


COOPE-QUEUE  {keu)  a.  m.  Art  vétér.  Instrument  dont 
on  se   sert   pour   couper   la 
queue    aux    chevaux   :   Des 

COUPE-QUEUE. 

—  Techn.  Instrument  avec 
lequel  on  coupe  les  queues 
des  peauï,  avant  de  les  pas- 
ser en  mégie,  il  Platine  de 
cuivre  chauffée,  sur  laquelle 
on  règle  et  on  aplanit  lex- 
trémi^e  inférieure  des  chan- 
delles dites  •  à  la  baguette  • . 

COUPER  (rad.   coup)  v.  a.  «  j 

Séparer,  diviser  en  deux  ou  plusieurs  parties  :  Couper  au 
pain.  Couper  un  iras,  la  tète.  Couper  du  blé.  il  Entamer, 
faire  une  incision  dans  :  Bretelles  qui  coupunt  les  épaules. 

—  Particul.  Châtrer  :  Couper  un  chat,  un  porc,  un 
chien.  - 

—  Par  exan-ér.  Heurter  violemment,  impressionner  lor- 
tement  et  désaeréablement  :  Couper  la  figure  à  quelqu  un 
d'un  coup  de  fouet.  Bise  qui  coupe  le  visage. 

—  Tailler  sur  un  patron  ou  d'après  certaines  règles  : 
Couper  un  habit,  un  corsage,  une  pierre  de  taille. 

—  Rompre,  produire  une  solution  de  continuité  dans  : 
Couper  un  pont  pour  arrêter  Vennemi.  il  Interrompre  : 
Couper  la  communication  téléphonique,  il  Traverser,  par- 
tager ■    On  appelle  corde  ta  droite  qui  coupe  un  cercle. 

iiPasser  devant,  croiser  eu  avant  le  chemin  de  :  Couper 
quelqu'un.  Couper  une  diligence.  Il  Intercepter,  empêcher 
d'arriver  :  Couper  les  vivres  à  une  arinée.  il  Fendre  on  na- 
geant ou  en  naviguant  :  Couper  l'eau,  le  courant. 

—  Tempérer,  modifier  par  l'addition  d'un  autre  liquide  : 
Couper  du  lait,  du  vin,  avec  de  l'eau. 

—  Fi"-.  Interrompre,  suspendre,  empêcher  :  Couper  la 
fièvre  a'un  malade.  CouPiiR  l'appétit.  Couper  la  parole. 

—  Archit.  Couper  du  trait.  Faire  en  petit  le  modèle 
d'une  voûte  ou  d'une  pièce  de  trait. 

—  Grav.  Entamer  d'une  certaine  façon  avec  le  burin  : 
Le  qraveur  doit  s'attacher  à  couper  nettement  le  cuwre. 

--  Hortic.  Tailler,  émonder  :  Couper  des  arbres  en  talus. 

—  Jeux.  Prendre  une  carte  de  son  adversaire  avec  un 
atout  •  On  coupe  les  couleurs  dont  on  yiiaiique.  Couper 
son  adversaire,  il  Au  krabs.  Se  dit  du  tenant  quand  il  ren- 
verse le  cornet  sur  la  table  sans  lancer  les  dés,  et  du  ser- 
vant quand  il  sert  seulement  un  ou  deux  dés,  ou  bien  qu  il 
les  arrête  au  sortir  du  cornet  en  mettant  la  main  dessus, 
de  manière  qu'on  ne  puisse  les  lire,  ii  A  la  paume.  Couper 
le  coup.  Pousser  la  balle  de  manière  qu'elle  ne  fasse  aucun 
bond.  Il  Couper  la  balle,  La  frapper  avec  la  raauette  tenue 
en  dedans  et  presque  horizontale,  u  Couper  cul,  Se  retirer 
sans  donner  de  revanche,  après  avoir.gagné.  (Syn.  ancien 
do  Faire  Charlemaqne.)  r,        .     , 

—  Littér.  Ménager  des  repos,  les  multiplier  :  Jl  ne  faut 
pas  trop  COUPER  son  style.  Il  Distribuer  les  parties,  les 
isoler,  les  séparer  :  Trois  ou  cinq  actes,  c'est  la  manière  la 
plus  usitée  de  couper  les  œuvres  dramatiques. 

—  Maçonn.  Couper  une  pierre.  En  ôter  un  morceau  si 
gros,  qu'elle  ne  peut  plus  s'adapter  à  la  place  qui  lui 
était  destinée. 

—  Manèg.  Couper  la  volte  ou  le  rond.  Changer  de  main 
en  faisant  des  voltes. 

Mar.  Couper  la  route  à  un  navire.  Suivre  une  route 

qui  fait  passer  sur  l'avant  de  ce  navire,  il  Couper  une  ligne 
de  navires.  Traverser  cette  ligne,  il  Couper  la  lame,  La 
fendre  comme  le  ferait  une  lame  de  couteau,  ii  Couper  la 
bouée.  Faire  sauter  l'amarrage  retenant  la  bouée  de  sau- 
vetage, pour  qu'elle  tombe  à  la  mer. 

—  Monn.  anc.  Couper  carreaux.  Au  temps  du  mon- 
nayage au  marteau,  Couper  en  morceaux  carrés,  de  la 
dimension  approximative  des  pièces,  des  lames  d'or,  d'ar- 
gent ou  de  cuivre,  après  qu'elles  -avaient  été  réduites  à 
Fépaisseur  convenable. 

—  Mus.  Couper  les  sous.  Marquer  un  temps,  observer 
un  silence  entre  chaque  note. 

—  Sculpt.  Couper  le  plâtre.  Faire  à  la  main  divers  or- 
nements ou  moulures  en  plâtre. 

—  Sport.  Se  dit  d'un  jockey  qui,  après  avoir  dépasse 
son  concurrent,  le  croise  en  passant  devant  lui  pour 
prendre  la  corde  :  Tout  cheval  dont  le  jocket/  est  convaincu 
rf'AVoiR  COUPÉ  son  connurent  doit  être  disqualifié. 

—  Sylvie.  Couper  à  blanc  étoc,  à  tire,  etc.  V.  coupe. 

—  Techn.  Couper  l'or.  Partager  une  feuille  d'or  en 
quatre  parties,  dont  chacune  doit  être  amenée  sous  le 
marteau  à  la  grandeur  de  la  feuille  divisée,  ii  Couper  la 
pâte,  .Soumettre  la  pâte  à  poterie  à  l'opération  du  coupage. 

—  Loc.  div.  :  Couper  dans  le  vif.  Inciser  les  chairs  mor- 
tifiées en  pénétrant  jusque  dans  les  chairs  vives,  et  fig-. 
Faire  des  sacrifices  décisifs,  prendre  des  mesures  éner- 
giques, u  Couper  à  ou  dans  la  racine.  Couper  la  racine. 
Extirper  radicalement,  complètement  :  Couper  le  mal 
D.vss  LA  RAciNK.  Il  Couper  le  nez,  les  oreilles.  Se  dit  par 
menace,  pour  exprimer  une  vengeance  terrible  qu'on  veut 
tirer  de  quelqu'un,  ll  Fig.,  Couper  les  bras.  Couper  bras  et 
jambes  à  quelqu'un.  Lui  ôter  tout  moyen  d'agir,  lui  causer 
une  stupeur  profonde,  li  Couper  la  gorge  à  quelqu'un. 
L'égorger,  le  tuer,  et  fig..  Lui  faire  perdre  sa  position,  lui 
causer  un  dommage  irréparable,  ii  Pop.  Couper  le  sifflet 
ou  la  musette  à  queUjUun,  Lui  coujicr  la  gorge,  le  tuer, 
et  fig.,  L'interdire,  le  mettre  dans  l  impossibilité  de  parler 
ou  do  répondre.  —  On  dit  plus  familièrement  encore  :  Ça 
te  la  roupe! —  On  dit,  dans  le  même  sens,  Couper  la  chique. 

Il  Couper  les  ontfles,  Oier  tout  moyeu  do  défense,  affaiblir, 
par  allusion  au  lion  amoureux  do  la  fable,  qu'on  tua  facile- 
ment u  uand  on  lui  eut  coupé  les  griffes,  il  Couper  la  bourse  à 
quelqu  un,  Lui  ôter  adroitement  sa  bourse  ou  d'autres  ob- 
jets qu  il  a  sur  lui.  u  Couper  l'herbe  sows  le  pied  à  quelqu'un, 
"Le  supplanter,  lui  voler  une  affaire,  ii  Couper  Us  vivre-^  à 
quelqu'un.  Lui  refuser  I  argent  qu'on  était  dans  l'habitude 
do  lui  donner,  cesser  de  subvenir  â  ses  dépenses,  le  jtriver 
des  aliments  ordinaires,  il  Couper  cliemin,  le  chemin  a  qucl- 
u'un.  L'empêcher  do  passer,  en  se  mettant  au-devant  do 
ni  sur  son  chemin.  Il  Couper  chemin  à  quelque  chose.  En 
arrêter,  en  empêcher  le  cours,  le  progrès  :  Couper  chemin 
À  un  incendie,  kune  calomnie.  II  A  couper  au  couteau,  A  couper 
par  tranches.  Extrêmement  épais  :  Brouillard  k  couper  au 
COUTEAU.  Gro»  vin  k  coupkr  par  tranches.  —  Bête  à 
couper  au  couteau.  Extrêmement  sot.  il  Couper  un  cheveu 
en  quatre,  Se  montrer  extrêmement  subtil  ou  méticuleux. 

—  V.  n.  Trancher,  êtro  apte  à  couper  :  Couteau  qui  coui'K 
bien. 

—  Aller  directement,  au  lieu  de  suivre  un  détour  :  Couper 


par  le  plus  court  chemin.  11  Par  ext.  Couper  court,  Mettre 
un  terme  :  Nos  seules  lois  sur  l'exercice  illégal  de  laméde- 
cine  eussent  suffi  pour  couper  court  à  la  carrière  de  Jésus. 
(Renan.)  —  Abréger  sou  discours.  —  Couper  court  à  quel- 
qu'un. Le  quitter  brusquement,  en  lui  faisant  une  réponse 
brève  et  décisive. 

—  Chorégr.  Faire  le  pas  qu'on  nomme  coupé. 

—  Comm.  Passer  la  racloire  sur  une  mesure  de  grains 
qui  est  remplie. 

—  Escr.  Exécuter  le  dégagement  appelé  coupé,  il  Couper 
sous  le  poignet.  Dégager  par-dessous  le  poignet  de  l'ad- 
versaire. Il  Couper  sur  pointe.  Porter  une  botte  en  déga- 
geant par-dessus  la  pointe  de  l'épée  de  son  adversaire. 

—  Jeux.  Séparer  un  jeu  de  cartes  en  deux,  après  qu'elles 
ont  été  mêlées  par  l'adversaire  :  On  coupe  pour  déranger 
les  combinaisons  que  t'adeersaire  aurait  pu  faire  pour  tri- 
cher. 11  Au  lansquenet,  Prendre  carte  et  se  mettre  de  la 
partie,  ii  Couper  dans  le  pont.  Couper  le  jeu  de  cartes  à 
l'endroit  où,  pour  se  réserver  les  cartes  maîtresses,  un 
grec  lui  a  donné  une  courbure  imperceptible.  —  Fig.  et 
pop.  Tomber  dans  un  piège. 

—  Mar.  Passer  entre  deux  vaisseaux,  il  Couper  à  terre. 
Mettre  directement  le  cap  sur  la  terre. 

—  Peint.  Se  dit  d'une  couleur  qui  tranche  avec  les  au- 
tres, parce  qu'elle  n'est  i)as  assez  fondue. 

—  Véner.  Se  dit  d'un  chien  qui  veut  gagner  la  tête  de 
la  meute,  qui  manque  de  force  ou  qui  perd  la  voie. 

—  Prov.  HiST.  et  LITTER.  :  Couper  la  queue  du  chien 
d'Alcîbiade  ou  à  son  chien.  V.  queue. 

—  Allus.  HiST.  :  Coupons  le  câble,  il  est  temps I  Parole 
adressée  par  labbc  Sieyès  au  tiers  état,  dans  la  séance  du 
10  juin  1789,  pour  l'en- 
gager à  se  constituer 
seul  en  assemblée  na- 
tionale, puisque  les 
deux  autres  ordres 
soulevaient  tant  de 
difficultés.  (Cette  ex- 
pression se  rappelle 
(luehjuefois,  quand 
1  on  veut  dire  ;  «  Rom- 
pons une  bonne  fois 
avec  tout  ce  qui  em- 
barrasse nos  efforts.  "  ) 

Coupé,  ée  part, 
pass.  du  V.  Couper. 

—  Pan  coupé.  Sur- 
face qui  remplace 
l'anorle,  à  la  jonction 
de  deux  parois  :  Sa- 
lon, Coffret  à  pans 
coupés. 

—  Blas.  Se  dit  de 
l'écu.  ou  d'une  pièce 
ou  meuble  quelconque, 
divisé  en  deux  parties 
égales  par  une  ligne 
horizontale,  ll  Attribut 
des  membres  d'ani- 
maux à  section  nette. 


t 


D'argent    à    un 

lion    léopardé 

rampant,  coupé 

de    gueules    et 

d'azur. 


Coupé  d'argent 
et  d'azur,  à,  un 
lion  iéopardé  ram- 
pant,   de    l'un   en 

l'autre. 


Coupé  d'argent 

et 

de  gueules. 


D'argent  h  une 

tête    de    griffon 

coupée  d'azur. 


par  opposition  à  arraché.  II  Coupé  de  l'un  en  l'autre.  Se  dit 
quand,  sur  Técu  coupé,  se  trouve  une  pièce  brochant  sur 
le  tout;  la  partie  supérieure  de  la  pièce  est  de  l'émail  de 
la  partie  inlerieare  de  l'écu  et  réciproquement. 

—  Mar.  Poulie  coupée,  Poulie  dont  une  joue  est  ouverte 
pour  jicrmettre  l'introduction  rapide  d'une  manœuvre  sur 
le  réa.  (Ces  poulies  sont  ferrées,  et  leur  fermeture  est  à 
charnière.)  il  Pont  coupé,  Légère  élévation  - 
qui  se  trouve  à  l'arrière  du  pont,  sur  cer- 
tains bâtiments  de  commerce.  (On  dit  aussi 
coupc  n.  m.) 

—  Peint.  Conïour  coupé,  Contour  tranché, 
net,  qui  ne  tourne  pas,  ce  qui  le  fait  pa- 
raître dur. 

—  Techn.  Point  coupé,  Sorte  de  dentelle 
faite  avec  des  feuilles  pointues. 

—  Théàtr.  Spectacle  coupé.  Représenta- 
tion oùTon  joue  des  fragments  de  différentes 
pièces. 

—  Typogr.  Dialogue  coupé.  Quand  on  im-    poulie  coupée. 

firime  un  dialogue,  l'usage  est  d'aller  à  la 
igné  seulement  lorsqu'un  personnage  a  fini  de  parler  et 
qu'un  autre  commence.  Si  l'on  va  à  la  ligue,  si  l'on  fait 
dos  alinéas  dans  la  tirade  d'un  même  personnage,  on  dit 
que  le  dialogue  est  coupé. 

Se  couper,  v.  pr.  Etre,  devoir  être  coupé  :  Le  trèfle  se 
covpfc:  lorsque  les  plantes  sont  en  pleine  floraison,  ll  S'user 
aux  endroits  des  plis  :  Etoffes  qui  ont  le  défaut  de  su  coupkr 
très  rapidement.  ~  Se  dit  particulièrement  des  enfants  et 
des  personnes  grasses,  dont  la  chair  se  fend  dans  certaines 
parties  où  elle  fait  des  plis.  Il  Couper  à  soi-même,  pour  soi- 
même  :  Se  couper  les  cheveux.  Se  couper  du  pain,  il  Se 
faire  une  coupure  :  Se  couper  en  se  rasa7it.  u  Se  couper  la 
gorge.  S'inciser  le  cou  pour  se  tuer  :  Se  couper  la  gorge 
avec  un  rasoir.  —  Se  couper  la  gorge  avec  quelqu'un,  So 
battre  en  duel  avec  lui. 

—  Fam.  Se  contredire  :  Un  tnenteur  sk  coupe  saiïs  cesse. 

—  Se  croiser  :  Mues  qui  se  coupe-nt  à  angle  droit. 

—  Encyl.  Art  vétér.  On  dit  qu'un  cheval  se  coupe,  quand, 
dans  le  mouvement  alternatif  des  deux  membres  d'un  même 
bipède  antérieur  ou  postérieur,  lo  fer  d'un  pied  touche  le 
mcmltro  opposé  à  chaque  pas.  Ce 
contact  répété  produit  d'abord 
uno  contusion,  puis  uno  plaie, 
une  coupure.  C'est  généralement 
!o  boulet,  comme  étant  la  partie 
la  plus  saillante,  qui  est  lo  siège 
do  la  coupure.  On  prévient  cet 
accident  en  donnant  moins  de 
saillie  au  fer  et  on  le  façonnant  de 
manière  à  rectilior  les  aplombs. 

COUPE-RACINES  {sin')  n.  m. 
Machine  qui  sert  à  diviser  les 
racines  ou  les  tubercules  desti- 
nés à  la  nourriture  dos  animaux 
ou    à  la   distillation,  il  PI.    Des 

COUPE-BACINKS. 

—  Kncycl.  Lo  coupe-racines  à    coupe-racines  mécanique, 
main  se  compose  do  lames  rayon- 
nantes fixées,  comme  lo  for  d  uno  bôcho,  à  l'extrémité  d'un 
manche. 


Couperas. 


Couperets  :  1.  De  cuisine; 
2.  De  boucber;  3.  De  paveur. 


338 

Le  coupe-racines  mécanique,  plus  habituellement  en 
usage,  surtout  dans  les  grandes  exploitations,  est  formé 
d'un  plateau  vertical  de  fonte,  percé  de  lumières,  vis-à-vis 
et  le  long  desquelles  sont  appliquées  des  lames  tran- 
chantes. Au  moyen  d'une  manivelle  et  d'un  volant,  ou 
donne  au  plateau  un  mouvement  de  rotation,  tandis  que 
les  racines,  jetées  dans  une  trémie  disposée  en  consé- 
quence, sont  découpées  au  fur  et 
à  mesure  qu'elles  viennent  contre 
contre  le  plateau. 

Le  coupe-racines  des  distille- 
ries et  des  sucreries  est  analogue 
quant  à  son  principe,  mais  le  pla- 
teau à  lames  tranchantes  est  dis- 
posé horizontalement  au  fond 
d'une  trémie  cylindrique  et  verti- 
cale. De  plus,  cet  appareil  est 
mù  par  la  vapeur. 

COUPERAS  (j-a)  n.  m.  Sorte  de 
filet  en   forme  de  petite  truble, 

dont  on  se  sert  pour  prendre  les  poissons  dans  les  bas 
parcs  appelés  <i  courtines  ». 

COUPERET  {rê  —  rad.  couper)  n.  m.  Sorte  do  couteau 
large  et  court,  dont  on  se  sert  dans  les  boucheries  et  les 
cuisines  pour  couper  la  viande,  ii  Par  ext..  Grosse  lame 
tranchante,  et  particulièrom.,  Couteau  de  la  guillotine  :  // 
n'est  pas  bon  au  peuple  de 
voir  te  condamné  badiner 
avec  le  couperet.  (E. 
Sue.) 

—  Outil  d'acier  qui  sert 
aux  émailleurs  pour  cou- 
per les  fils  d'émail.  II  Gros 
outil  à  deux  tranchants 
mousses,  qui  sert  pour 
fendre  les  pavés. 

COUPERIE  [rt)  n.  f. 
Atelier  où  l'on  coupe  les 
poils  destinés  à  la  fabri- 
cation des  chapeaux. 

CouPERIN,  nom  d'une 
famille  d'artistes  français, 
qui,  pendant  près  de  deux  siècles,  se  sont  illustrés  dans 
la  musique,  et  qui  était  originaire  de  Chaumes,  en  Brie. 

Couperin  (Louis),  né  à  Chaumes  en  1630,  mort  à  Paris 
en  1665.  Il  fut  organiste  de  Saint-Gervais,  et  s'y  fit  assez 
remarquer  par  son  talent  pour  être  choisi  comme  orga- 
niste de  la  chapelle  do  Louis  XIII,  qui,  de  plus,  créa  pour 
lui  une  place  de  dessus  de  viole  dans  sa  musique  parti- 
culière. On  ne  connaît  de  sa  composition  que  trois  suites 
de  pièces  de  clavecin  restées  en  manuscrit. 

Couperin  (François  1"),  sieur  de  Crouilly,  frèro  du 
l.récédcnt,  né  à  Chaumes  en  1631,  mort  à  Paris  vers  1701, 
Bon  organiste,  claveciniste  habile,  excellent  professeur,  il 
exerça'les  fonctions  d'organiste  à  Saint-Gervais,  de  1679 
à  169S.  Il  composait  bien  pour  l'orgue  et  le  clavecin,  et  a 
laissé  un  recueil  intéressant  de  Pièces  d'orgue. 

Couperin  (François  II),  né  et  mort  à  Paris  (1663-1733), 
neveu  des  précédents.  Il  reçut  le  surnom  de  Couperin 
le  Grand,  à  cause  de  son  éclatante  supériorité  sur  tous 
les  organistes  français.  Il  était  non  seulement  excellent 
claveciniste  et  organiste  de  premier  ordre,  mais  compo- 
siteur extrêmement  distingué.  Nommé,  en  1696,  organiste 
de  Saint-Gervais,  il  obtint,  en  1701,  le  titre  de  claveciniste 
de  la  chambre  du  roi.  Ses  compositions  n'étaient  pas  moins 
bien  accueillies  à  l'étranger  qu'en  France.  Il  faut  surtout 
citer  :  Quatre  livres  de  pièces  de  clavecin  ;  les  Coûts  réunis 
ou  Nouveaux  concerts,  augmentés  de  l'Apothéose  de  Corelli 
en  trio;  l'Apothéose  de  l'incomparable  L...  (  LuUi  )  ;  trios 
pour  deux  dessus  de  violon,  basse  d'archet  et  basse  chif- 
frée: Leçons  de  Ténèbres,  à  une  et  deux  voix;  l'Art  de 
toucher  du  clavecin;  un  recueil  de  chansons;  etc. 

Couperin  (Armand-Louis),  petit-fils  de  Couperin  (Fran- 
çois I"),  né  et  mort  à  Paris  (1785-1789).  Il  devint  aussi  un 
excellent  organiste;  mais  ses  compositions  manquaient  de 
chaleur  et  d  éclat.  Il  exerça  les  fonctions  d'organiste  à  la 
cbaiielle  du  roi,  à  la  Sainte-Chapelle  du  Palais,  à  Saint- 
Gervais,  et  fut  l'un  des  quatre  organistes  de  Notre-Dame. 
On  connaît  de  cet  artiste  fort  distingué  deux  recueils  de 
sonates  et  un  de  trois  pour  le  clavecin. 

Couperin  (Marguerite-Antoinette),  fille  de  François  II, 
née  à  Paris  en  1705.  Elle  acquit  un  talent  remarquable  sur 
le  clavecin.  Ce  talent  lui  permit  d'obtenir  la  charge  de 
claveciniste  de  la  chambre  du  roi.  et  elle  fut  la  première 
femme  chargée  de  ces  fonctions.  Elle  suppléait,  en  efl'et, 
son  père  depuis  assez  longtemps  dans  cet  office,  lorsque, 
en  1730,  le  roi  lui  donna  le  brevet  do  •  survivance  d'ordi- 
naire de  la  musique  do  Sa  Majesté  »,  à  la  place  de  son 
père.  Elle  garda  jusqu'à  sa  mort  le  titre  et  les  traite- 
ments de  claveciniste  de  la  chambre.  On  ignore  l'époque 
de  sa  mort. 

COUPEROSE  (espagn.  caparrosa;  ital.  copparosa;  angl. 
Copperas;  ail.  kupferasche)  n.  f.  Miner.  Nom  vulgaire  do 
trois  sulfates  naturels  différents,  que  l'on  distingue  les 
uns  des  autres  en  indiquant  la  couleur  qui  leur  est  propre  : 
couperose  blanche,  couperose  bleue  et  couperose  verte. 

—  Pathol.  Inflammation  chronique  des  glandes  cuta- 
nées de  la  face,  caractérisée  par  des  rougeurs  diffuses  ou 
des  pustules  peu  étendues,  isolées,  entourées  d'une  aréolo 
rosée;  nom  dos  pustules  elles-mêmes  :  Avoir  la  cou- 
perose. Avoir  des  couperoses. 

—  Encycl.  Miner.  1"  Couperose  blanche.  Le  sulfate 
hydraté  naturel  de  zinc  connu  sous  ce  nom  répond  à  la  for- 
mule H"ZuSO"  ;  son  poids  spécifique  varie  de  2  à  2,1  ;  sa 
dureté  de  2  à  2,5.  C'est  un  minéral  blanc,  limpide  et  so- 
luble,  d'une  saveur  styptique  assez  forte,  se  boursouflant 
au  chalumeau  et  s'y  changeant  en  une  scorie  grise.  Ses 
cristaux  appartiennent  au  système  orthorhombique.  On 
trouve  la  couperose  blanche  principalement  à  Rammeis- 
berg  près  de  Goslar  (Hanovre).  Syn.  do  goslaritk. 

2»  Couperose  bleue.  Le  sulfate  hydraté  naturel  de  cui- 
vre répond  à  la  formule  H"CuSO'  ;  son  poids  spécifique 
varie  de  2,2  à  2,3;  sa  dureté  est  égale  à  2,5.  C'est  un  sel 
d'un  bleu  céleste,  soluble  dans  l'eau,  possédant  uno  saveur 
très  styptique  et  une  cassure  vitreuse.  Il  laisse  sur  le  fer, 
quand  il  est  moinllé,  des  traces  très  visibles  do  cuivre 
rouge.  Il  cristallise  dans  des  formes  appartenant  au  sys- 
tème clinorhombique.  La  coupero.se  bleue  se  trouve  géué- 


339 

ralomont  dans  les  galeries  dos  mines  de  cuivre.  Syn.  de 

CYANOSB,   CllALCANTIllTiC. 

"i"  Couperose  verte.  C'est  un  sulfate  hydraté  naturel  de 
fer,  qui  répond  à  la  formule  II^KoSO"  ;  son  poids  spoci- 
tiquo  varie  do  1,83  à  2;  sa  dureté  est  (3gale  ù  2.  Ce  minéral 
ne  so  rent^oiitre  que  sous  la  forme  d'ofliorosconces  blan- 
ches, verdAtros  ou  jaunes,  et  en  croûtes  pins  ou  moins 
épaisses,  à  la  surface  dos  schistes  argileux  qui  renfer- 
ment des  sulfures  do  fer.  Syn.  de  mki.anticrie. 

—  Pathol.  Los  pustules  rougos  prurigineuses,  chaudt'S, 
congestives  du  nez  et  des  joues,  qui  constituent  la  coupe- 
rose, encore  appelée  acné  rosacea,  sont  souvent  hérédi- 
taires et  fréquentes  chez  los  femmes  arrivées  à  l'époque 
do  la  ménopause,  ou  affectées  de  troubles  de  la  menstrua- 
tion. Les  hommes  adultes  qui  s'adonnent  à  l'alcool,  les 
hommes  d  étude  dont  le  cerveau  est  fréquemment  con- 
gestionné par  la  tension  intoUoctuGllo,  y  sont  également 
sujets.  Chez  l'alcooliquo,  cependant,  ou  trouve  un  siège 
d'élection  :  le  nez,  qui  non  seulement  prend  une  colora- 
tion rougo  violacée,  mais  s'hypertrophie  encore  en  nom- 
breux tuoorcules  bourgeonnants  et  pouvant  so  réunir  au 
point  de  simuler  \'é/t'pTiantiasis.  La  couperose  débute  par 
de  petits  points,  puis  do  petites  pustules  rouges  dissémi- 
nées ;  elles  déterminent  un  léger  fourmillement,  de  la  cha- 
leur, et  apparaissent  surtout  après  les  repas.  Puis  ces 
points  s'étendent,  se  réunissent,  gonflent  la  peau  et  lui 
donnent  un  aspect  constamment  rouge  et  violacé  :  les  tis- 
sus sous-jacents,  les  muqueuses,  sont  parfois  intéressées. 

La  couperose  résiste  généralement  à  tous  les  traite- 
ments. Le  régime  alimentaire  doit  être  très  surveillé: 
proscription  des  vins  généreux,  alcools,  viandes  sai- 
gnantes ou  faisandées  ;  nourriture  exclusive  :  viandes  blan- 
ches et  légumes  frais.  Les  pommades  soufrées  ou  mercu- 
rielles.  l'huile  de  cade  à  l'extérieur,  les  préparations  iodées 
et  arsenicales  à  l'intérieur,  ont  été  recommandées  contre 
la  couperose. 

COUPEROSÉ,  ÉE  adj.  Atteint  de  couperose. 

COUPEROSER  v.  a.  Donner  la  couperose,  des  coupe- 
roses il. 

Se  couperoser,  v.  pr.  Devenir  couperosé. 

COUPERU  (do  couper,  et  do  ru,  ruisseau)  n.  m.  Petit 
filet,  quelquefois  en  forme  de  nasse,  le  plus  souvent  en 
forme  de  poche,  pour  prendre  le  poisson  dans  les  écluses 
dont  leau  ne  s'est  pas  retirée  entièrement. 

CoUPERUS  (Louis-Marie-Anne),  poète  et  littérateur 
hollandais,  né  à  La  Haye  en  1863.  Il  débuta  par  deux  re- 
cueils de  vers  qui  eurent  du  succès  :  un  Printemps  de 
vers  (1S84)  :  Orchidées  flS86).  Joignant  à  une  imagination 
vive  un  style  raffiné,  s  étant  assimilé  les  idées  et  les  ten- 
dances à  la  fois  de  la  littérature  française  et  de  la  litté- 
rature Scandinave,  il  a  donné  des  œuvres  qui  lui  assu- 
rent une  des  premières  places  parmi  les  Jeunes  roman- 
ciers de  son  pays  :  Elme  Vere  (1888);  Fatalité  (1890); 
Illusion;  Extase;  Majesté  (1894),  son  œuvre  principale, 
qui  a  été  traduite  en  français  (1898);  la  Paix  du  monde; 
Métamorphose  (1897)  ;  Psyché  (1898).  On  lui  doit  aussi  :  Im- 
pressions de  voyage. 

COUPE-SÈVE  n.  m.  Outil  à  deux  lames  emmanchées 
parallèlement     l'une    à 


l'autre,  et  dont  se  sert 
le  viticulteur  pour  faire 
autour  d'un  rameau  une 
incision  annulaire  afin 
d'arrêter  la  sève  et  de 


'^^= 


Coupe  ^i  . 

la  diriger  vers  les  branches  à  fruits.  Il  PI.  Bes  coupe-skvk. 
COUPE-SIFFLET  {si-/lê)  n.  m.  Arg.  Couteau,  il  PI.  Des 

COUPli-SIFFLliT. 

COUPET  {pé)  n.  m.  Sorte  do  coquille  univalve  du  genre 
cône. 
COUPETÉE(/^)n.f.Linguist.  Autre  forme  du  mot  copték. 
COUPETER  v.  a.  Linguist.  V.  copter. 
COUPE-TÊTE  n.  m.  Ancien  nom  du  bourreau,  n  PI.  Des 

COUPK-TIJTE. 

—  Jeux.  Sorted'amuscmentdans lequel, lesjoueurs  étant 
espacés  sur  une  seule  ligne  et  se  tenant  courbés,  chacun 
d'eux  franchit  à  son  tour  tous  les  autres,  (("omme  à  ce 
jeu  on  pourrait  être  blessé  à  la  tète  si  on  la  tenait  élevée, 
celui  qui  va  sauter  avertit  les  autres  do  la  tenir  baissée 
on  criant  :  Coupe-tête!)  il  Fig.  Jouer  à  coupe-tête.  Se  disait 
autrefois  quand,  après  quelque  sédition,  l'autorité  avait 
fait  trancher  la  tête  à  plusieurs  insurgés. 

—  Adjectiv.  Qui  fait  couper  des  tôtes  :  Jourdan  coupi-;- 

TÈTK.    V.    JoURI>AN. 

COUPE-TIGE  {tif)  u.  m.  Instrument  à  doux  branches, 

2 ni  sert  particulièrement  à  couper  les  tiges  do  dahlia  au- 
essus   des   tubercules. 

Il  PI.  Des  COUPE-TIGE. 

COUPE-TUBE  n.  m.  In- 
strument dt^stiné  à  tran- 
cher   un    tube,  n  PI.    Des 

COUPE-TUDE     ou    CODPE- 
TUDES. 

COUPEUR,  EUSB  n.   So 

dit  prini-ipulomont,  dans  les  ateliers,  do  colui  ou  de  colle 
qui  coupe  los  ctofi"os  ou  los  cuirs,  n  Chez  los  tailleurs,  Ou- 
vrier spécialement  chargé  do  tailler  les  vêtements  dans 
une  piôco  do  drap.  Il  Coupeur  de  poils,  Ouvrier  cliapclier 
qui  coupe  le  poil  sur  les  poaux. 

—  Coupeur  de  bourses.  Filou  qui  dérobe  sur  ^os  per- 
sonnes mémos  la  bourse  ou  autres  menus  objets. 

—  Fam.  Coupeur  d'oreilles,  Querelleur,  spadassin. 

—  Agric.  Celui,  celle  qui  coupe  los  grappes  de  raisin  on 
vendange.  (On  dit  plutôt  vendangeur..}  ii  Dans  les  colonies, 
Colui  qui  coupe  le  bois. 

—  lOntom.  Coitpeuse  ou  Coupeuse-dc- feuilles.  Nom  d'une 
abeille. 

—  Jeux.  Joueur  au  hinsquonot. 

—  Monn.  Ouvrier  charge  de  découper  les  flans  destinés 
à  être  frappés  en  monnaies  ou  médailles,  n  On  dit  aussi 

DBCOUPKUR. 

—  Ornith.  Coupeur-d'eau,  Nom  vulgaire  du  rhynchops, 
appelé  aussi  bcc-en-ciseaux,  variété  d'oiseaux  do  raor. 

—  Véner.  Chien  qui  cherche  &  prendre  los  devants  ot  ga- 
gner la  tûto  do  la  meute. 

COUPEUR-GRANULATEUR  n.  m.  Macltino  employée 
dans  certains  proc.f'di'vs  de  mniituro,  notamment  pour  In  fa- 
brication de  la  semoule  il  PI.  Des  coupeuiis-uranulateuiis. 


Coupe-tube- 


COUPEUSE  n.  f.  Machine  qno  l'on  emploie  dans  les  fila- 
tures d(i  lin  pour  diviser  la  (liasse  on  plusieurs  catégo- 
ries. Il  Itans  les  papeteries,  Coupeusc  en  louii.  Machine 
servant  à  faire  disparaître  les  bords  frangés  du  papier 
au  sortir  même  do  la  machine  à  papier.  —  Cmineuse  en  tra- 
vers, Machine  servant  à  trancher  perpendiculairement  la 
fenillo  ébarbée. 

COUPHOLITE  n.  f.  Géol.  Variété  de  prehnite  de  for- 
mule lI'Oa'Al'Si'O",  qui  se  présente  en  petites  tablettes 
ou  lamelles  rhomboïdalos,  de  couleurjaunâtro  ou  blanc  sale. 

COUPIAC,  comm.  de  l'Aveyron,  arr.  et  à  30  kil.  de  Saint- 
Atfriquo,  sur  lo  Mousse,  affluent  de  la  Rance  ;  1.325  hab. 

COUPIER  {pi-é  —  rad.  coupe)  adj.  m.  il  Arbre  coupier, 
Arbre  (jne  l'on  a  coutume  de  couper  périodiquement. 

COUPIER  {pi-é  —  rad.  coupe)  n.  m.  Etui  où  l'on  renfer- 
mait les  ciboires  et  autres  vases  sacrés,  soit  pour  les  trans- 
porter, soit  pour  los  garder  à  l'abri. 

C0UPIL(p)7)  n.  m.  Surélévation  ménagée  sur  le  pont 
d'un  bâtiment,  pour  donner  plus  do  hauteur  à  une  chambre 
située  dans  l'entrepont,  ii  On  dit  aussi  coupis. 

GOUPILLE  [Il  mil.)  n.  f.  Arboric.  Nom  que  les  fores- 
tiers donnent,  dans  quelques  contrées,  aux  branches  des 
arbres  qu'on  élague  régulièrement  pour  faire  dos  fagots. 

—  Archéol.  Cache-pouce,  tigelle  terminée  par  un  bou- 
ton sur  lequel  on  appuie  pour  lever  le  couvercle  d'un 
hanap,  d'un  vase  à  boire. 

—  Techn.  Autre  forme  du  mot  goupille.  {Peu  usité.) 
COUPIS (pO  n.  m.  Comm.  Toile  de  coton  des  Indes. 

—  Mar.  V.  couPiL. 

COUPLAGE  {piaf)  n.  m.  Techn.  Assemblage  de  pièces 
mécaniques. 

—  Navig.  fluv.  Bateaux  qui  descendent  ou  remontent 
le  courant  d'un  fleuve  ou  d'une  rivière,  attachés  latérale- 
ment deux  par  deux,  ii  Chacune  des  seize  parties  dont  se 
compose  un  train  de  bois.  (Se  dit  aussi  de  deux  trains  de 
bois  accouplés.) 

GOUPLAN,  petite  vallée  française  des  Hautes-Pyré- 
nées, traversée  dans  toute  sa  longueur  par  la  Neste  de 
Couplan,  un  des  principaux  affluents  de  la  Neste  d'Aure, 
et  qui  prend  sa  source  au  lac  réservoir  d'Orédon.  Dans  ce 
réservoir  se  reunissent  les  eaux  des  lacs  de  Cap-de-Long, 
de  Lostalat.  d'Aumar,  d'Aubert  ot  des  Laquettes,  qui  en- 
tourent en  partie  la  base  du  Néouvieille.  Le  torrent  de 
Couplan  reçoit  le  ruisseau  de  l'Oule,  qui  descend  du  Port- 
Bielh  et  forme  sur  son  parcours  la  cascade  de  Picha-Oumo, 
contribuant  à.  faire  de  la  vallée  de  Couplan  une  des  plus 
pittoresques  des  Pyrénées. 

COUPLE  (du  lat.  copula,  lien)  n.  f.  Ce  qui  sert  à  attacher 
par  deux,  u  Réunion  de  deux  personnes  ou  de  deux  choses 
mises  ou  considérées  ensemole,  unies  accidentellement, 
non  d'une  façon  habituelle  ou  nécessaire  :  Une  couple  rfe 
serviettes.  Une  couple  de  bécasses  rôties. 

—  Blas.  Couple  de  chiens.  Meuble  qui  représente  le  petit 
bâton  muni  de  deux  liens,  dont  on  se  ser- 
vait pour  coupler  les  chiens  de  chasse. 

—  Electr.  Syn.  de  élément  de  pile. 

—  Mar.  Couple  de  haubans.  Paire  de 
haubans  faite  d'un  même  cordage  plié 
en  deux  vers  son  milieu. 

—  Véner.  Lien  qui  réunit  ensemble 
deux  chiens  courants  et  que  tient  le 
valet  de  chiens. 

—  n.  m.  Homme  et  femme  unis  par 
les  liens  du  mariage  ou  de  l'amour  ; 
réunion  de  deux  personnes  animées 
d'un  même  sentiment,  d'une  môme  vo- 
lonté :  Uji  couple  bien  uni.  Un  couple 
d'amants,  d'aynis.  il  Se  dit  dos  animau.x 
réunis  doux  à  deux,  mâle  et  femelle, 
ou   appariés   pour  un  môme  travail 


D'argent    h     une 

couple  (le  chiens  de 

gfiieulos    p03^e     en 

pal ,     les     liens     h 

dextre. 


Un  COUPLE  de  pi- 
qeons'.  Un  couple  de  chmaux  attelés  à  la  même  voiture.  (On 
remplace  couple  par  paire  quand  on  parle  de  choses  qui 
vont  toujours  doux  par  deux  :  Une  paire  de  gants,  de 
lunettes.) 
—  Mar.  Couple  ou  Côte  du  navire,  Pièce  courbe,  symé- 


A,  tracé  des  couples;  B,  couple  en  for  (construction  ceUulairp); 
C,  couple  en  bols;  D,  projection  horizontale  dos  couples  {a.  varan- 
gue; b,  gonou;  c,  alloncea;  d,  mnttro  couple;  c,  couples  dcWoyiJ»; 
f,  ostaln;  g,  coltU). 

trique  par  rapporta  la  quille,  ot  montant  par  parties  ac- 
couplées jusqu'au  plat-bord.  Il  Couples  a.  m.  pL  Syn.  de 
MEMBRUHBd'un  bâtiment. 
Il  Maître  couple.  Couple 
situé  dans  la  partie  cen- 
trale ot  lo  plus  fort  d'é- 
chantillon. Il  Couples  de 
remplissaf/c ,  Couples  do 
moins  fort  échantillon 
iiue  les  autres,  et  interca- 
lés entre  los  couples  vé- 
ritables pour  renforcer 
la  membrure,  il  Balance- 
ment ot  Perpignage  des 
couples,  Opérations  con- 
sistant ù.  leur  donner  une 
position  bien  perpendiculaire  ù  la  nuillo  ot  à  los  rondro  pa- 
rallèles entre  eux.  il  Avirons  à  roupie.  Avirons  montés  deux 
à  deux,  un  do  chaque  bord.  H  I{'*niorquer  à  couple,  So  ditdu 
remorqueur  qui  tient  lo  remorqué  û,  côté  do  lui.  il  S'amar* 
ror  à  couple  a  un  ponton.  S'amarrer  !o  long  do  co  ponton. 
—  Mécan.  Système  do  doux  forces  parallèles  égales, 


Remorque  &  couple. 


COUPEROSE   —   COUPLET 

dirigées  on  sens  contraire  et  que  ne  peut  remplacer  une 
force  unique,  il  Couple  élastique.  Système  do  couple  dont 
los  éléments  sont  sollicités  par  des  forces  contraires  per- 
manentes, qui  los  ramènent  au  point  de  départ,  lorsque 
los  forces  temporaires  cessent  leur  action,  il  Couple  de 
rotation,  Ensemble  do  deux  rotations  simultanées  paral- 
lèles, égales  et  agissant  en  sons  inverse.  (Co  couple  équi- 
vaut à  une  translation.) 

—  Pèch.  Fil  de  fer  un  peu  recourbé,  qui  porto  au  milieu 
un  petitpoids,  àcliacundes 
deux  bouts  une  empile 
garnie  d'hameçons,  et  qui 
s'attache  à  une  longuo  li- 
gne amarrée  à  la  barque  : 
Pêcher  au  couple. 

—Encycl.  Mécan. Le  cou- 
ple  n'a  pas  de  résultante.  On 
appelle  bi'as  de  levier  d'un 
couple  la  perpendiculaire 
commune  aux  deux  forces 
de  couple;  moment  du  cou- 
ple, le  produit  du  bras  de  le- 
vier par  la  force  du  couple. 


Couple. 


On  distingue  les  sens  de  rotation  de  couples  situés  dans 
lo  même  plan,  en  supposant  fixe  le  milieu  du  bras  de  levier 
de  chaque  couple  ;  alors,  l'etfet  du  couple  sera  de  faire 
tourner  co  bras  de  levier  dans  un  sens  ou  dans  l'autre. 

On  démontre  :  1°  qu'on  ne  change  pas  l'effet  d'un 
couple  en  le  déplaçant  d'une  façon  quelconque  dans  son 

Flan  ou  dans  un  plan  parallèle  ;  2*'  qu'on  ne  change  pas 
effet  d'un  couple  en  changeant  la  force  et  le  bras  de  le- 
vier, pourvu  que  le  moment  et  le  sens  de  rotation  restent 
les  mêmes.  (Tout  ceci  suppose  le  nouveau  bras  do  levier 
relié  invariablement  à  l'ancien.) 

On  est  alors  conduit  à  la  notion  de  l'axe  de  couple  :  c'est 
un  segment  mené  perpendiculairement  au  plan  du  couple 
égal  en  longueur  au  moment  du  couple,  et  dont  le  sens 
est  tel  qu'un  observateur,  placé  dans  ce  sens  le  long  de 
l'axe,  voit  la  rotation  du  couple  correspondant  s'effectuer 
de  la  gauche  vers  la  droite.  Il  résulte  de  ce  qui  précède 
que  l'on  peut  déplacer  un  axe  de  couple  parallèlement  à 
lui-même  dans  1  espace,  sans  changer  l'effet  du  couple 
correspondant.  Les  axes  de  couples  se  comptent  comme 
des  forces  appliquées  à  un  point  matériel. 

On  démontre  que  toutes  les  forces  appliquées  à  un  corps 
solide  peuvent  toujours  se  réduire  à  un  couple  et  à  une 
force  appliquée  en  un  point  invariablement  lié  au  corps. 
On  en  conclut  que,  pour  qu'un  corps  soit  en  équilibre,  il 
faut  et  il  suffit  que,  si  l'on  fait  la  réduction  des  forces  en 
un  point,  l'a-xe  de  couple  et  la  force  de  réduction  soient 
nuls  séparément.  C'est  Poinsot  qui  a  introduit  la  notion 
do  couple  en  mécanique. 

COUPLEMENT  (man)  n.  m.  Action  d'accoupler  deux 
roues  ;  état  de  deux  roues  accouplées  au  moyen  de  bielles. 

COUPLER  V.  a.  Attacher  par  couple  ;  mettre  deux  par 
deux  :  Coupler  les  chiens,  il  Couvrir,  en  parlant  de  la 
louve  :  Le  loup  a  couplé  la  louve. 

—  Loger  dans  un  même  appartement  :  On  pouvait,  pour 
honorer  les  pi'inces  du  sang,  coupler  M.  le  Duc  avec  M.  le 
duc  d'Orléans.  (St.-Sim.)  [Vieux.] 

—  Coupler  un  train  de  bois.  En  rassembler  les  parties  ou 
couples,  ei  aussi  les  lier  deux  à  deux  sur  lo  même  front. 

Il  Coupler  du  limje.  Coudre  par  une  extrémité  communo 
los  pièces  qui  doivent  aller  ensemble,  avant  de  les  donner 
à  blancbir.  u  Coupler  les  poteaux.  Assembler  deux  poteaux 
télégraphiques  en  un  seul  système  intime  au  moyen  de 
boulons.  (La  résistance  qu'offre  un  pareil  assemblage  équi- 
vaut à  celle  quo  donnerait  un  poteau  d'une  dimension  cmq 
fois  plus  considérable.) 

—  Anton.  Découpler. 

Couplé,  ée  part.  pass.  du  v.  Coupler. 

—  Mar. /^^imïHecoHp/ee.Flammedontrextrémitéouqueue 
est  aitacliéo  lo  long  de  la  drisse,  il  Pavillon  couplé.  Pavillon 
dont  l'extrémité  est  attachée  ù.  la  bampo,dans  uno  embar- 
cation, parexeuiplo,  si  par  suite  du  calme  iltrainodansl'oau. 

~  Mécan.  Machines  couplées,  Machines  agissant  sur  un 
môme  arbre,  de  telle  manière  que,  lorsque  la  bielle  do 
l'une  rencon- 
tre l'axe  do 
l'arbre ,  cello 
do  l'autre  on 
est  alors  â  sa 
distance  maxi- 
mum. (Cotte 
disposition  est 
enit^loyéepour 
éviter  les 
points    morts. 

Une  locomotive,  par  exemple,  est  l'ensemble  do  deux 
machines  couplées.)  il  Houes  couplées,  Roues  d'un  diamètro 
égal,  et  réunies  deux  à  doux  au  moyen 
do  bielles  dites  bielles  d'accouplement. 
{Co  système  est  employé  pour  donner 
plus  d'adhérence  aux  roues  sur  los  rails.) 

—  Blas.  So  dit  desclnons,  des  fruits  ot 
dos  fleurs  qui  sont  attachés  deux  A  doux. 

—  Turf.  Chevnu.T  couplés,  Cbevaux  ap- 
partenant au  môme  propriélairo  ot  quo 
lo  pari  mutuel  paye  aux  preneurs  si 
l'un  d'eux  gagne,  n  Chevaux  que  lo  pa- 
rieur prend  ensemble  à  uno  cote  déter- 
minée. 


Roues  couplées. 


D'argent  A  doux 

chiens  do   gueules 

pasetan  t.  colletas 

d"arg<'ni  o!  roupWs 

do  sable- 


COUPLET  {plé  —  proprem.  ce  qui  est 
couplé)  n.  m.  Certain  nombre  do  vers, 
sorte  do  stanco  faisant  partie  d'uno 
chanson;  chanson  :  Chanson  de  dix,  vingt  couplets.  7our- 
ner  très  bien  le  couplet,  ii  Particuhèrom.  Vers  destinés 
à  être  chantés,  qu'on  intorcalo  dans  los  scènes  on  proso 
d'un  vaudeville.  Il  Couplet  carré. 
Couplet  composé  do  huit  vers  yv 
dont  chacun  a    huit  syllabes.     C^ 

—  Toclm.  So  dit  do  deux  pat- 
tes do  for  jointes  onscmblo  avec  Couplet, 
dos  charnières  ot  dos  rivuros. 

(Co  sont  los  penlures  quo  l'on  emploie  pour  soutenir  los 
portos  et  los  fenôires  ainsi  que  les  porsionncs.J  il  Nom  donné 
par  les  armuriers  aux  fusils  dont  lo  canon  est  formé  do  doux 
partii's.qui  se  vissent  l'une  A  l'extrémité  do  l'autre. 

—  ThéAir.  Tirade,  morceau  d'uno  certaine  ôtonduo,  après 


HO 


loquol  il  V  a  «n  repos. 
—  T.vpogr.  auo.  Nom  domi<S  A 


(los  paUos  00  Cor  qui 


COUPLETER  —   COUR 

s'assemblent  deux  à  deux,  dans  une  presse  à  bras,  et  qui 
servent  à  fixer  certaines  pièces,  il  Couplets  de  la  frisquette, 
Ceux  qui  lient  la  frisquette  au  tympan,  il  Couplets  au  tym- 
pan. Ceux  qui  lient  le  grand  tympan  au  coffre. 

—  Encycl.  Littér.  Le  couplet  est  une  suite  de  vers  dans 
nn  rythme  et  un  arrangement  de  rimes  déterminé,  dont 
l'assemblage  constitue  l'élément  de  la  chanson.  Il  se  ter- 
mine ordinairement  par  un  trait,  nommé  refrain.  On  appe- 
lait couplets,  dans  les  chansons  de  geste,  les  laisses  de 
mémo  assonance  linale  ;  dans  les  œuvres  des  poètes  tragi- 
ques français,  les  tirades  d'un  même  personnage.  Les 
hymnes  de  l'Eglise  sont  divisées  en  couplets.  Le  couplet, 
sous  une  forme  analogue  à  celle  que  nous  entendons  aujour- 
d'hui, fut  créé  au  temps  où  les  scènes  secondaires  de  Paris 
n'avaient  le  droit  déjouer  que  des  pièces  mêlées  do  chant  ; 

fiar  suite  de  cette  entrave,  naq^uit un  genre  mixte  qui  devint 
e  vaudeville.  Panard  et  Collé  turent  de  bons  coupleteurs.  Le 
couplet  final  correspondait  au  plaudite  cives  du  théâtre  la- 
tin ;  il  se  retrouve  dans  toutes  les  pièces  de  Scribe  et  de  Dé- 
saugiers.  Isolé,  le  couplet  est  une  sorte  d'épigramme  qui  a 
servi  aux  partis  politiques  et  littéraires  à  aiguiser  un  trait 
spirituel  de  saiire.  Le  xvii"  siècle  fut  célèbre  en  ce  genre, 
et  quelques  mazarinudes  sont  à  retenir.  Les  manuscrits 
inédits  de  Tallemant  des  Réaux  en  contiennent  une  foule, 
dont  certains  des  plus  intéressants.  De  nos  jours,  le  couplet 
est  à  la  chanson  ce  que  la  strophe  est  à  l'ode. 

COUPLETER  (rad.  couplet.  —  Ne  double  pas  le  t  devant 
une  syiiatje  muette,  mais  Ve  qui  précède  la  consonne  t 
prend  un  accent  grave  :  Je  coupîète.  J\ous  coupUterons) 
V.  a.  Chansonner,  faire  des  couplets  contre  :  Coupleter 
quelqu'un.  (Vieux.) 

Coupleté,  ée  part.  pass.  du  v.  Coupleter. 

—  Substantiv.  :  Quelques  coupletés,  perdant  patience, 
ckanso7ïnèrent  à  leur  tour.  (Anti-Rousseau.) 

GOUPLETEUR  OU  COUPLETIER  (//-*')  n.  m.  Faiseur  de 
couplets,    chansonnier.  (Se  prend  géné- 
ralement en  mauvaise  part.  [Peu  usité.]) 

COUPLEUR  (rad.  couple)  n.  m.  En  T. 
d'éleclr.,  Appareil  employé  dans  la  charge 
des  accumulateurs,  imaginé  par  Hospita- 
lier, et  qui  porte  les  noms  de  coupleur  ou 
de  conjftncteur~dis joncteur  automatique.  (Il 
a  pour  objet  de  relier  l'accumulateur  à 
la  machine  pour  en  opérer  le  chargement, 
ou  d'interrompre  cette  communication 
quand  la  force  électromotrice  de  la  ma- 
chine devient  trop  faible.) 

COUPLIÊRE  n.  f.  Navig.  fluv.  Pièce  d'un 
train  de  bois  qui  sert  à  retenir  les  bran-     cuupHère  d'épée 
ches,  et  aussi,  Partie  de  ce  train  de  bojs.  (xvi«  3.). 

—  Archéol.  Bride,  charnière  ou   pen- 

lure  réunissant  des  parties  mobiles  :  volets,  couvercle,  à 
un  coffre,  à  une  armoire. 
Il  Viroles  qui  réunissent  les 
atelles  d'un    fourreau  d'é- 
pée. Syn.  de  couplet. 

GOUPOIR  (po-ar')  n.  m. 
Techn.  Nom  de  divers  in- 
struments servant  à  cou- 
per, à  rogner  :  Codpoir 
au  chandelier,  du  boursier, 
du  Cartier. 

—  Monn.  Instrument  qui 
sert  à  couper ,  dans  les 
lames  d'or,  d'argent  ou  do  cuivre, 


Couplière  de  meuble. 


es  flans  destinés  à  la 
fabrication  des  monnaies  ou  médailles,  n  On  l'appelle  aussi 
DÉcoupoiE.  (C'est  une  sorte  do  petite  presse  à  main,  munie 
d'un  balancier  actionnant  une  vis  verticale  que  termine 
une  sorte  d'emporte-pièce.) 

COUPOLARD  (iar'  — rad.  couflo/e)  n.  m.  Fam.  Membre  de 
l'Institut  et,  en  particulier,  de  l'Académie  française. 

COUPOLE  (de  l'ital.  cupola,  même  sens;  de  cupa,  coupe) 
n.  f.  Archit.  Intérieur,  partie  concave  d'un  dôme;  dôme 
lui-même  :  La  coupole  du  Panthéon,  des  Invalides. 

—  Absol.  Institut,  et  particulièrem.  Académie  française  : 
Les  réceptions  sous  la  coupole  son/  des  premières  très  courues. 

—  Par  anal.  Ce  qui  est  arrondi  eu  forme  de  coupole  : 
La  coupole  d'un  ciel  bleu. 

—  Œnol.  Petite  tasse  pour  la  dégustation  des  vins.  (On 
dit  plus  ordinairement  tâte-vin.) 

—  Encycl.  Archit.  Ce  mot  vient  de  l'italien  cupola  et 
désigne,  comme  lui,  une  voûte  fermée,  en  forme  de  coupe 
renversée,  construite  sur 
un  plan  circulaire  ovale 
ou  polygone.  Les  Italiens 
prennent  souvent  la  par- 
tie pour  le  tout,  et,  par  le 
mot  coupole ,  entendent 
non  seulement  la  voûte 
qui  termine  un  édifice, 
mais  encore  l'édifice  tout 
entier.  La  coupole  est  la 
voûte  intérieure  de  l'édi- 
fice, tandis  que  le  dôme 
en  est  la  partie  exté- 
rieure :  ces  deux  parties 
n'ont  pas  la  même  forme 
et,  le  plus  souvent,  ce 
sont  deux  constructions 
bien  distinctes.  Il  p'^nt 
même  exister  un  doiii'  , 
sans  que  pour  cela  il  y  ait 
coupole.  Pour  qu'il  y  ait 
dôme,  il  faut  que  la  cou- 
pole, isolée  des  penden- 
tifs,s'élève  sur  un  plan  différent  de  celui  qui  les  porte,  et 
que  surtout  la  voûte  de  la  coupole  ne  pose  pas  immédia- 
tement sur  les  pendentifs,  mais  se  trouve  exhaussée  par 
une  construction  cylindrique  en  forme  do  tour  circulaire, 
que  l'on  appelle  tambour.  Dans  le  cas  contraire,  la  cou- 
pole prend  simplement  le  nom  de  «  rotonde  ■>,  comme,  par 
exemple,  au  Panthéon  de  Rome, 

L'antiquité  connut  les  coupoles  sur  pendentifs  ;  on  on  a 
retrouvé  k  Catane.  Do  Rome,  les  coupoles  passèrent  à. 
Byzance  ;  les  architectes  modifièrent  l'arrangement  inté- 
rieur des  temples,  selon  l'esprit  et  les  nécessités  du  culte 
catholique,  et  l'on  vit  naître  la  coupole  do  Sainte-Sophie, 
à  Constantlnoplo.  L'usage  des  coupoles  revint  d'Orient 
en  Occidnat  ;  ou  vit  s'élever  successivement  Saïut-Vital  ù 


Coupole  de  Saint-Pierre  de  Rome 
(coupe). 


Coupole  h  éclipse,  pour  canon 
à  tir  rapide. 


Ravenne,  la  cathédrale  de  Nevers,  et  Saint-Marc  à  Ve- 
nise. Mais  il  était  réservé  à  deux  artistes  italiens  de  sur- 
passer tout  ce  qui  avait  été  fait  jusqu'alors.  Quand  un 
concours  s'ouvrit  à  Florence  pour  la  construction  de  Sain te- 
Marie-des-Fteurs ,  Brunelloschi  donna  le  plan  de  la  fa- 
meuse coupole  qui  décore  aujourd'hui  cette  église.  De 
toutes  les  coupoles  modernes,  c'est  la  sienne  qui  est  la  plus 
grande.  Elle  a  131  pieds  de  diamètre  intérieur,  i  pied 
do  plus  que  celle  de  Saint-Pierre,  3  do  moins  que  la  ro- 
tonde du  Panthéon  de  Rome.  La  coupole  du  Panthéon  de 
Paris  n'a  que  62  pieds,  celle  des  Invalides  75.  Mais,  de 
toutes  les  coupoles,  la  plus  célèbre  est  celle  que  Michel- 
Ange  éleva  au-dessus  de  Saint-Pierre  de  Rome.  Cette 
coupole  est  supportée  par  quatre  énormes  piliers,  qui  ont 
chacun  206  pieds  de  circonférence.  L'église  San-Carlo- 
alle-quattro-tontane  occupe  exactement  l'espace  d'un  de 
ces  piliers  et  elle  ne  paraît  pas  petite.  La  coupole  a  130  pieds 
de  diamètre  et  370  pieds  d'élévation. 

—  Art  milit.  Les  tourelles  cuirassées  sont,  en  général, 
recouvertes  par  une  coupole  en  forme  de  dôme  très  sur- 
baissé, et  qui  est  constituée,  soit  au  moyen  de  plaques  de 
fer  ou  d'acier,  soit  au  moyen  de  plaques  de  fonte.  Ces  cou- 
poles sont  munies  d'ouvertures  laissant  passer  tout  juste 
fa  bouche  des  canons  armant  la  tourelle.  Un  mécanisme 
intérieur  permet  de  leur  donner  un  mouvement  de  rota- 
tion, en  même  temps  qu'aux  pièces  auxquelles  leurs  ouver- 
tures livrent  passage,  et  q^ui  font  feu  au  moment  où  elles 
se  trouvent  dans  la  direction  voulue,  puis  sont  ramenées 
ensuite  du  côté  opposé  pour  être  rechargées. 

Les  coupoles  tournent  ainsi  indépendamment  de  la  tou- 
relle qu'elles  recou- 
vrent, et  dont  elles 
constituent  la  seule 
partie  visible,  mais 
très  peu  apparente, 
à  cause  de  leur  forme 
extrêmement  aplatie, 
très  peu  vulnérable 
aussi,  en  raison  mê- 
me de  l'obliquité  de 
leur  surface  par  rap- 
port à  la  direction 
des  projectiles  enne- 
mis. Elles  protègent 
les  pièces  et  le  per- 
sonnel qui  les  sert, 
tout  à  la  fois  contre 
le  tir  vertical  et  con- 
tre le  tir  de  plein 
fouet. 

On  a  également 
construit  des  coupo- 
les transportablos 
avec  la  tourelle 
qu'elles  surmontent, 
et  qui  sont  destinées 
à  être  établies  dans 
des  ouvrages  de  campagne.  Ces  coupoles  n'abritent  géné- 
ralement qu'un  canon  à  tir  rapide,  avec  ses  munitions 
et  l'homme  chargé  de  le  servir.  Il  n'est  pas  probable  qu'el- 
les suivent  directement  les  troupes  en  campagne,  comme 
leur  inventeur,  Scbumann,  l'avait  pensé,  mais  elles  peu- 
vent être  utilisées  pour  armer  promptement  des  ouvrages 
improvisés  autour 
d'une  place,  ou 
même  pour  conso- 
lider les  positions 
dans  lesquelles 
une  armée  d'opéra- 
tions se  trouverait 
amenée  à  s'éta- 
blir pour  quelque 
temps. 

—  Astron.  Les 
coupoles  rotatives 
surmontant  les 
grands  observatoi- 
res rappellent,  jus- 
qu'à un  certain 
point,  par  l'ensemble  de  leurs  dispositions,  lesengins  cui- 
rassés des  forts  et  des  navires  do  guerre.  Dans  l'un  et 
l'autre  cas,  en  effet,  l'instrument  ainsi  protégé,  lunette 
équatoriale  ou  canon,  doit  pouvoir  être  pointé  sur  un  but 
quelconque  de  l'horizon  ou  de  la  voûte  céleste.  I-e  plus 
puissant  de  ces  engins  est  celui  que  Eiffel  exécuta,  en  1885, 
pour  abriter  le  grand  équatorial  de  18  mètres  de  l'obser- 
vatoire Bischoffsheim,  à  Nice. 

COUPON  (rad.  couper)  n.  m.  Petit  reste  d'une  pièce 
d'étoffe  :  Un  coupon  de  dentelle,  de  velours,  de  toile. 

—  Banq.  Coupon  d'action,  Chacune  des  portions  d'une 
action  divisée  entre  deux  ou  plusieurs  personnes.  11  Cou- 
pon d'intérêt  ou  absolum.  Coupon,  Titre  d'intérêt,  de  divi- 
dende ou  d'arrérages,  joint  à  une  valeur  mobilière,  et  que 
l'on  en  détache  à  l'échéance  dont  il  porte  l'indication  : 
Payer  le  coupon.  Détacher  le  cuupon. 

—  Sylvie.  Partie  d'une  coupe  de  bois.  11  Certain  nombre 
de  bûches  attachées  entre  elles  au  moyen  de  liens.  Il  Dix- 
huitième  partie  d'un  train  de  bois  flotté. 

—  Théâtr.  Bulletin  remis  par  l'administration  pour 
constater  la  location  d'une  place  ou  d'une  loge. 

—  En'cycl.  Banq.  l^es  coupons  (ou  étiquettes)  joints  aux 
titres  et  mentionnant  l'échéance  et  le  montant  des  arré- 
rages et  intérêts  pour  les  rentes  et  obligations,  le  numéro 
do  la  répartition  des  dividendes  pour  les  actions,  servent 
de  titre  de  créance  entre  les  mains  des  porteurs  et  d'ac- 
quit à  l'Etat,  aux  communes  et  aux  sociétés.  Ils  doivent, 
pour  les  valeurs  françaises  et  la  plupart  des  valeurs 
étrangères,  être  présentés  à  l'encaissement  dans  un  délai 
de  cinq  ans,  sous  peine  d'être  atteints  par  la  prescrip- 
tion quinquennale,  édictée  par  les  articles  2277  et  2278  du 
Code  civil.  Les  trimestres  arriérés  des  rentes  françaises 
no  sont  pas,  comme  les  autres  créances  sur  l'Etat,  pres- 
crits au  jour  do  la  clôture  dos  crédits,  mais  seulement  et 
successivement  à  leurs  é(;héances. 

En  Bourse,  le  détachement  des  coupons  s'opère  :  p  pour 
les  rentes  françaises,  quinze  jours  avant  leur  échéance  ; 
2°  pour  les  valeurs  ne  se  négociant  qu'au  comptant,  le 
jour  do  leur  échéance;  3"  pour  celles  se  négociant  à 
terme,  à  la  cinquiômo  bourse  suivant  l'échéance. 

Les  coupons  des  rentes  françaises  sont  payés  au  por- 
teur, sans  aucune  justilicatiou  de  propriété.  L  administra- 


Coupole  de  l'Observatoire  de  Paria- 


340 

tion  no  peut  surseoir  à  leur  payement,  même  en  présence 
d'une  opposition.  Cependant,  en  cas  de  soustraciion,  de 
jierte  ou  de  destruction  accidentelle,  les  propriétaires 
peuvent  en  obtenir  le  payement,  à  la  condition  de  fournir 
un  cautionnement  d'égale  somme  en  rentes  nominatives, 
pour  une  durée  de  cinq  ans.  Pour  les  coupons  détériorés, 
lacérés  ou  incomplets,  la  direction  de  la  dette  inscrite 
est  seule  juge  des  conditions  de  leur  payement.  Les  cou- 
pons des  valeurs  autres  que  les  rentes  françaises,  volés, 
ou  perdus,  ou  détériorés,  peuvent  être  payés  aux  pro- 
priétaires, en  se  conformant  aux  conditions  imposées  par 
la  loi  du  15  juin  1872  sur  les  titres  adirés,  loi  qui  n'est  pas 
opposable,  cela  va  sans  dire,  aux  sociétés  étrangères. 

COUPTRAIN,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Mayenne,  arrond.  et 
à  34  kil.  de  Mayenne,  sur  la  Mayenne  ;  406  hab.  Ch.  de  f. 
Ouest.  Blanchisseries  de  cire.  —  Le  canton  ail  comm.  et 
10.000  hab. 

COUPURE  (rad.  coi(per)  n.  f.  Séparation,  division  pro- 
duite par  un  instrument  tranchant  :  Se  faire  une  coupure 
à  la  main.  Faire  une  coupure  dans  un  lé  de  satin.  11  Exca- 
vation, solution  de  continuité  qui  coupe  transversalement 
imo  surface  :  Faire  une  coupure  dans  une  route,  à  travers 
un  marais. 

—  Par  anal.  Fente  qui  se  produit  dans  les  plis  de  la 
peau  de  certaines  parties  du  corps,  chez  les  enfants  et 
chez  les  personnes  grasses. 

—  Par  ext.  Suppression  faite  dans  une  composition 
littéraire  ou  musicale,  et  principalement  dans  une  pièce  de 
théâtre.  Il  Fam.  Suppression  de  quelques  salves  d  applau- 
dissements, faite  par  le  chef  de  claque. 

—  Au  pi..  Rognures  comprenant  les  côtes  des  feuilles 
dans  la  fabrication  des  tabacs. 

—  Art  milit.  Ouvrage  de  défense  établi  en  travers 
d'une  route  ou  d'un  passage  quelconque,  se  réduisant  quel- 
quefois à  une  simple  barricade  à  crête  rectiligne.  n  Elé- 
ment de  la  fortification  bastionnée,  établi  dans  le  fossé  de 
demi-lune  pour  en  mieux  assurer  le  flanquement.  Il  Retran- 
chement élevé  en  arrière  d'une  brèche  pour  barrer  l'accès 
qu'elle  ouvre  aux  assaillants. 

—  Banq.  Monnaie  divisionnaire.  11  Fraction  d'un  titre 
formant  un  tout,  mais  dont  les  diverses  parties  peuvent 
être  acquises  séparément.  Il  Billet  de  banque  moindre  que 
le  billet  de  1.000  francs,  qui  sert  de  type  :  Une  coupure 
d'action. 

—  Géol.  Coupures  transversales.  Déchirures  profondes 
et  étroites  du  sol,  disposées  perpendiculairement  à  la 
direction  des  chaînes  de  montagnes,  et  qui  se  trouvent 
réalisées  par  les  cluses  du  Jura. 

—Malh.  Coupu7'e  dans  les  surfaces  connexes. \  .CONNEXION. 

—  Techn.  En  T.  de  fondeur  en  caractères,  Opération  qui 
consiste  à  faire  la  gouttière,  le  talus  et  le  cran  des  lettres. 

Il  Espèce  de  barre  ou  défaut  de  fabrication  que  présentent 
parfois  les  étoffes.  11  Petit  fossé  que  l'on  creuse  pour  per- 
mettre l'écoulement  des  eaux  dans  les  terrains  bas  et  faci- 
lement inondés.  (S'emploie  de  préférence  au  pluriel  dans 
ce  sens.) 

—  Télégr.  électr.  Station  point  de  coupure,  Station 
télégraphique  où  les  lignes  sont  arrêtées  sur  des  isola- 
teurs, arrêts  doubles,  de  manière  à  être  coupées  facile- 
ment lorsque  les  besoins  l'exigent,  il  Poteau  de  coupure. 
Poteau  où  1  on  peut  facilement  exécuter  des  coupures  entre 
deux  isolateurs  à  arrêt. 

GOUQUE  {kouk')  n.  f.  Sorte  de  gâteau  qu'on  sert  au  dé- 
jeuner, ou  le  soir  pour  prendre  le  thé.  (Au  moment  de 
servir,  on  fait  tiédir  du  beurre  frais,  on  coupe  les  cou- 
ques  en  deux  parties,  entre  lesquelles  on  met  une  cuillerée 
de  beurre,  et  on  dresse  sur  des  assiettes.) 

COUR  (du  lat.  pop.  curtiSj  dérivé  de  cohors,  dans  le  sens 
de  basse-cour)  n.  f.  Espace  découvert,  environné  de  murs 
ou  de  bâtiments  dépendant  d'une  habitation  :  La  cour 
d'un  hôtel,  d'une  fei-vie.  n  Basse-cour.  V.  ce  mot. 

—  A  Paris,  Nom  que  l'on  donne  à  des  rues  bordées  de 
maisons  comme  les  autres,  mais  dont  les  entrées  sont 
closes  par  des  bâtiments  :  La  cour  des  Fermes.  La  coua 
des  Miracles.  La  cour  du  Commerce. 

—  Cour  d'honneur.  Principale  cour  d'un  palais,  d'un 
château  :  La  cour  d'honneur  du  palais  de  Fontainebleau. 

—  Palais  d'un  souverain;  ensemble  des  principaux  per- 
sonnages et  des  officiers  qui  entourent,  qui  accompagnent 
ordinairement  le  souverain  :  Avoir  une  charge  a  la  cour. 

Il  Souverain  et  son  conseil;  parti  du  souverain  :  Recevoir 
un  ordre  de  la  cour.  Servir  les  intérêts  de  la  cour.  11  Gou- 
vernement, cabinet  du  souverain,  considéré  par  rapport 
à  la  politique  extérieure  :  La  cour  de  Londres,  de  Vienne. 

—  Par  anal.  Suite  d'un  prince,  d'un  grand  seigneur  : 
Cette  COUR  de  Madame  n'était  que  jeunesse,  esprit,  beauté, 
divertissement  et  intrigue.  (Ste-Beuve.)  Il  Réunion  de  per- 
sonnes empressées  à  plaire  à  une  autre  ;  Tout  homme 
riche  est  sûr  d'avoir  sa  codr. 

—  Dr.  Siège  de  justice  où  l'on  plaide,  (Se  disait  autre- 
fois de  la  plupart  des  tribunaux,  et  ne  s'emploie  aujour- 
d'hui que  pour  les  tribunaux  supérieurs)  :  Cour  ecclé- 
siastique, laïque,  prévôtale,  prêsidiale.  11  Hors  de  cour. 
Situation  des  accusés  ou  dos  plaideurs  que  l'on  renvoie 
des  fins  de  la  plainte,  faute  de  motifs  suffisants  pour  pas- 
ser outre  au  jugement. —  Substantiv.  Jugement  qui  renvoie 
l'accusé  ou  les  parties  des  fins  de  la  plainte  :  Prononcer  un 
HORS  DE  COUR.  Il  Membres  d'un  tribunal  :  La  cour  se  retire 
pour  délibérer,  w  Lieu  où  siège  une  cour  de  justice  :  Aller 
à  la  COUR  d'appel,  à  la  cour  de  cassation. 

—  Dr.  anc.  Pouvoir  déjuger.  11  Ravoir  sa  cour.  Obtenir  le 
renvoi  d'une  cause  :  La  partie  menait  son  seigneur  avec  elle, 
afin  que,  si  la  défaute  Ji'était  pas  prouvée,  il  pût  ravoir  sa 
COUR.  (Montesq.)  n  Basse  cour.  V.  la  partie  encycl. 

—  Dr.  polit.  Haute  Cour.  Le  Sénat  prend  ce  nom  lors- 
qu'il est  réuni  en  Cour  do  justice  pour  juger  soit  le  Prési- 
dent do  la  République,  soit  les  ministres  et  pour  connaître 
des  attentats  contre  la  sûreté  de  l'Etat  (loi  du  24  févr.  1875). 

—  Loc.  div.  :  Homme,  Femme  de  la  cour,  Gens  de  la  cour, 
Personnes  qui  suivent  la  cour,  qui  en  font  partie.  11  Homme, 
Femme,  Gens  de  cour,  Personnes  qui  ont  le  ton,  les  ma- 
nières, les  habitudes  que  l'on  prend  à  la  cour.  11  Abbé  de 
cour.  Abbé  élégant  et  mondain,  comme  ceux  qui  fréquen- 
taient l'ancienne  cour  des  rois  de  France.  Il  Amitié  de  cour, 
Ayni  de  cowr,  Fausse  amitié,  Celui  qui  n'a  que  de  fausses  ap- 
parences d'amitié.  11  Eau  bénite  de  cour.  Vaines  promesses, 
vaines  protestations  deservicesetd'amitié.  11  Page  de  cour, 
Personnage  d'une  effronterie  proverbiale.  11  Habit,  Robe, 
Manteau  aecouï'.  Vêtements  prescrits  par  l'étiquette  de  la 
cour.  Il  Etre  bien.  Etre  ?nal  en  cour,  Etre  ou  non  en  fnvcur 
à  la  cour,  et,  par  ext.,  dans  toute  autre  société.  Il  Fidre  sa 


341 

cour,  Se  présenter  à  la  cour  Uu  souverain  ou  devant  les 
puissants  du  jour,  pour  leur  témoigner,  par  ses  discours 
ou  par  sa  présmco,  son  respect  et  son  dêvouoniont  :  Tout 
le  monde  en  l'vance  kait  sa  couk.  (P.-L.  Courier.)  ii  Jùtirc 
sa  cour,  J-'airc  la  cour  à,  auprès  de.  Faire  d'huniblos  protes- 
tations d'ali'oction  à,  cherclior  à  gaynor  les  grâces  do.  (So 
dit  surtout  à  propos  d'une  femme  auprès  do  qui  l'on  se 
montre  galaut  et  empressé.)  il  /''aire  un  doigt  de  cour  à 
quehju'un.  Montrer  quoique  empressomeut  auprès  do  lui, 
témoigner  quoique  désir  do  lui  plaire. 

—  Cour  céleste,  Le  ciel,  Dieu  ot  les  anges,  etc. 

—  Hist.  Cnur  pléni^re,  Assemblée  d'apparat  tenue  par 
les  anciens  rois,  le  jour  de  quoique  grande  tête  ou  à  l'oc- 
casion d'un  grand  touruoi,  ou  dans  quelque  circonstance 
solonnollo.—  Fam.  Avoir,  Tenir  cour  plénière.  Avoir  chez 
soi  une  compagnie  plus  nombreuse  qu'à  l'ordinaire;  se 
trouver  quelque  part  en  très  grand  nombre,  il  Avoir  bouche 
à  cour  ou  bouche  en  cour.  V.  boochk  (la),  il  Cour  d'amour, 
Société  de  personnes  des  deux  sexes  qui,  en  Provence, 
au  moyen  âge,  se  réunissaient  pour  traiter  et  juger  des 
questions  de  galanterie.  V.  amour. 

—  Théiltr.  Côté  cour.  V.  côïÊ.   . 

—  Prov.  ANC.  : 

Cour  Je  Krance  Pt  cour  ronmine 

Ne  veulent  de  brebis  sans  laiae, 
Dicton  du  xvii»  siècle,  dont  le  sens  satirique  se  comprend 
sans  commentaires. 

—  Allus.  hist.  :  C'est  la  cour  du  roi  Pétaud.  Autrefois, 
en  France,  toutes  les  communautés  se  nommaient  un  chef, 
qu'on  appelait  roi.  Les  mendiants  même  en  avaient  un, 
qu'on  appelait  par  plaisanterie  le  roi  Pétau  (du  latin  peto, 
je  demande).  Un  pareil  roi  n'avait  pas  beaucoup  d'autorité 
sur  ses  sujets.  Aussi  la  locution  :  C'est  la  cour  du  roi  Pé- 
taud est-elle  devenue  proverbiale  pour  désigner  soit  une 
maison  où  chacun  veut  commander  otoù  il  n'y  a  que  do  la 
confusion,  soit  une  réunion  où  tout  le  monde  veut  parler  à 
la  fois. 

—  La  cour  rend  des  arrêts,  et  non  pas  des  services.  On 
a  d'abord  fait  honneur  de  ces  belles  paroles,  souvent  ci- 
tées, à  Séguior,  premier  président  de  la  cour  de  Paris,  sous 
Charles  X;  puis,  comme  le  caractère  de  l'homme  cadrait 
mal  avec  cette  fière  réponse,  on  l'a  attribuée  à  l'un  do 
ses  aïeux,  le  Séguier  qui  fut  chancelier  de  France  sous 
Richelieu  et  sous  Mazarin.  Mais  c'était,  lui  aussi,  un  com- 
plaisant, un  instrument  docile;  aussi  n'aurait-il  pas  dit  : 
«  La  cour  rend  des  arrêts  et  non  pas  des  services,  »  mais 
bien  :  "  La  cour  rend  des  arrêts,  et  quelquefois  des  ser- 
vices " ,  ce  qui,  du  reste,  pouvait  se  dire  sans  déshonneur 
du  parlement,  coi*ps  politique  obligé  de  se  plier  parfois  à 
la  raison  d'Etat.  Quoi  qu'il  en  soit,  ou  n'est  bien  fixé  sur 
aucun  de  ces  points. 

—  Encycl.  Archit.  On  a  vu,  au  mot  atrium,  l'importance 
qu'avait  dans  les  maisons  romaines  la  our  intérieure,  area. 
Lusage  des  cours  bordées  de  portiques  fut  adopté  par  les 
premiers  architectes  chrétiens  de  1  Orient.  V.  area. 

Dans  l'Occident,  au  moyen  âge,  les  habitations  des 
chefs  francs  présentaient  d'ordinaire  une  cour  centrale, 
aula,  à  ciel  ouvert  ou  couverte,  dans  laquelle  avaient  lieu 
les  réunions  et  les  festins.  Par  la  suite,  lorsqu'on  eut 
entouré  de  retranchements  la  demeure  seigneuriale,  la 
partie  de  l'enceinte  non  occupée  par  les  constructions, 
et  qui  formait  une  ou  plusieurs  cours,  eut  un  plan  très 
irrégulier.  Souvent,  dans  les  châteaux  élevés  sur  le  som- 
met d'une  colline,  on  dressait  le  long  des  remparts  de  la 
colline  une  première  enceinte  en  palissades  ou  en  pierres 
sèches,  désignée  sous  le  nom  de  oasse-cour.  Dans  les  châ- 
teaux situés  en  plaine,  les  bâtiments  réservés  à  la  gar- 
nison, aux  familiers,  aux  colons,  étaient  généralement 
adossés  aux  remparts,  et  entouraient  par  conséquent  ta 
cour,  au  centre  ou  sur  un  des  côtés  de  laquelle  s'élevait 
le  donjon.  Plus  tard,  lorsque  l'invention  de  l'artillerie  eut 
déterminé  une  transformation  complète  dans  le  système 
de  défense,  les  cours  des  résidences  seigneuriales  de- 
vinrent moins  irrégulières,  moins  étroites,  et  so  bordèrent 
de  constructions  élégantes.  La  cour  principale,  au  fond 
de  laquelle  s'élevait  l'habitation  du  maître,  prit  le  nom  de 
cour  d'honneur  :  cette  cour  était  tantôt  fermée  sur  toutes 
ses  faces,  tantôt  comprise  entre  le  principal  corps  do 
logis  et  les  ailes  formant  avant-corps.  Dans  les  châteaux 
qui  avaient  conservé  l'usage  dos  fossés  et  des  ponts- 
levis,  cet  avant-corps  était  quelquefois  précédé  d'une 
ava/il-cour.  Quant  à  la  cour,  située  ordinairement  sur  les 
derrières  du  château,  et  autour  de  laquelle  s'élevaient  les 
écuries,  les  magasins,  les  communs,  on  lui  conserva  le 
nom  de  basse-cour. 

Dans  l'architecture  moderne,  on  donne  le  nom  do  cour 
(en  italien  cortile),  non  seulement  à  l'aire  comprise  entre 
les  bâtiments  d'un  palais  ou  d'un  château,  mais  encore  à 
i'ensemblo  des  façades  qui  se  développent  autour  do  cette 
aire.  Parmi  les  plus  bnllos  trours  nous  citerons  :  la  cour 
du  Louvre,  du  Ijuxembourg,  des  Invalides,  ù  Paris  ;  la 
cour  du  palais  du  Quirinal,  du  palais  Horghèse,  du  Palais 
Farnôso,  la  cour  du  palais  de  la  ('hancellorie.  la  cour  du 
Belvédère,  à  Rome;  la  cour  dos  Lions,  de  l'Alhambra,  â 
Grenade  ;  etc. 

—  Dr.  Cour  d'appel.  Origine.  Los  cours  d'appel  ont  re- 
cueilli l'héritage  judiciaire  des  parlements,  qui  étaient  au 
nombre  do  douze  on  1789.  Tout  on  admettant  le  principe 
do  deux  degrés  de  juridiction,  l'Assemblée  constituante 
avait  conservé  quelque  défiance  â  l'égard  dos  compagnies 
judiciaires;  et,  pour  éviter  le  retour  dos  empiètemei-tts 
des  anciens  parlements,  elle  renonça  à  établir  dos  tribu- 
naux supérieurs  à  ceux  des  districts  :  c'est  ainsi  qu'elle 
institua  les  tribunaux  de  districts,  juges  d'appel  les  uns 
à  l'égard  des  autres. 

La  loi  du  27  ventôse  an  VIII  établit  les  tribunaux  d'appel. 
Ceux-ci  ne  priront  toutefois  le  nom  do  cours,  qui  réveil- 
lait le  souvenir  aristocratique  de  la  monarchie,  que  sous 
le  Consulat,  on  vertu  du  sônatus-consulto  du  28  floréal 
an  XII.  Co  sénatus-consulte  donna  à  leurs  décisions  le 
nom  d'arrâts. 

Organisation.  Les  cours,  qui  so  sont  appelées  successi- 
vement,suivant  les  régimes,  cours  impériales,  cours  royales 
ot  cours  d'a^ipel,  sont  aujourd'hui  pour  la  France  au 
nombre  do  vtngt-six.  L'Algérie  a  une  cour  d'appol  ot  les 
colonies  on  ont  six. 

Chaque  cour  d'appol  se  composo  d'un  premier  président, 
do  présidents  de  chanibro  ot  do  juges  appelés  conseillers, 
dont  le  plus  ancien  a  le  litre  do  doyen. 

Tontes  les  cours  d'appol  do  Franco,  hors  'toIIo  de  Pari-^, 
sont  a-fsimilées,  toute  dititinction  de  classo  ayant  été  sup- 
pi'iméo  eu  l(i83. 


Il  y  a  près  de  chaque  cour  un  procureur  général,  des 
avocats  généraux  et  des  substituts  du  procureur  général, 
un  groflier  en  chef  et  des  comuiis-greftiers. 

Les  cours  d'appel  so  divisent  en  sections,  appelées 
chambres;  chacune  d'elles  a  ses  attributions  spéciales. 

Attributions.  La  chambre  civile  connaît  de  toutes  les 
affaires  ordinaires  en  matière  civile.  La  chambre  correc- 
tionnelle siutue  sur  tous  les  appels  des  jugements  rendus 
par  lus  tribunaux  correctionnels,  dans  toute  l'étendue  du 
ressort. 

Une  troisième  chambre,  dite  chambre  des  ?nises  en 
accusation,  est  chargée  de  connaître  de  toutes  les  affaires 
renvoyées  devant  elle  par  les  juges  d'instruction,  à  l'oc- 
casion de  faits  réputés  crimes. 

Les  cours  d'appel  statuent  en  dernier  ressort  sur  les 
appels  des  jugements  des  tribunaux  de  première  instance, 
tant  en  matière  civile  qu'en  matière  correctionnelle,  et  sur 
ceux  des  tribuuaux  de  commerce;  sur  les  appels  des 
décisions  des  juges  civils  et  de  commerce  d'un  autri.- 
ressort,  lorsqu'il  y  a  renvoi  de  la  Cour  de  cassation;  sur 
les  sentences  aroitrales,  lorsque  la  contestation  était. do 
nature  à  èire  soumise  aux  tribunaux  civils;  sur  les  ordon- 
nances de  référé. 

Les  cours  connaissent  en  outre  de  certaines  atîairos, 
qui,  sans  avoir  subi  l'épreuve  d'un  premier  degré  de  juri- 
diction, sont  portées  directement  devant  elles  (demandes 
en  payement  de  frais  par  les  avoués  près  la  cour  ;  demandes 
en  réhabilitation,  en  règlement  de  juges,  etc.). 

Elles  connaissent  encore,  comme  premier  et  comme 
deuxième  degré  de  juridiction,  des  procès  pendant  devant 
les  tribunaux  de  première  instance,  et  dans  lesquels  elles 
ont  exercé  le  droit  d'évocation. 

Ce  sont  les  chambres  civiles  des  cours  d'appel  qui  con- 
naissent des  poursuites  correctionnelles  vis-à-vis  do 
certaines  personnes  (magistrats,  grands  dignitaires  de  la 
Légion  d'honneur,  généraux,  préfets,  archevêques,  évê- 
ques,  présidents  de  consistoires,  etc.),  à  raison  du  privi- 
lège de  juridiction. 

^Fonctionnement.  Elles  jug^ent  les  atîaires  de  leur 
compétence,  tantôt  eu  audience  ordinaire,  tantôt  en 
audience  solennelle  (deux  chambres  réunies  en  robe 
rouge).  Les  questions  d'Etat  et  les  affaires  renvoyées 
après  cassation  relèvent  de  la  juridiction  des  chambres 
réunies. 

Les  cours  d'appel  se  réunissent  enfin  en  chambre  du 
conseil  pour  les  décisions  gracieuses,  et  en  assemblée 
générale  pour  le  règlement  des  affaires  qui  ne  comportent 
pas  la  publicité  de  l'audience  (question  d'administration 
intérieure  ;  autorisations  de  plaider  donnée  aux  avoués  du 
ressort;  examen  des  projets  de  loi  renvoyés  par  le 
gouvernement;  etc.). 

—  Cour  d'assises-  La  cour  d'assises  est  la  juridiction 
chargée  de  l'administration  de  la  justice  criminelle  :  elle 
juge  définitivement  et  sans  appel  les  infractions  à  la  loi 
pénale,  qualihees  crimes  et  punies  de  peines  afflictives 
et  infamantes,  depuis  la  réclusion  jusqu'à  la  peine  de  mort 
La  cour  d'assises  forme  un  tribunal  composé  à  la  fois 
de  magistrats  et  de  simples  citoyens,  siégeant  non  d'une 
manière  permanente,  mais  par  assises,  à  des  époques 
périodiques  appelées  sessioiis  (en  général  tous  les  trois 
mois,  à  Paris  tous  les  quinze  jours).  Elle  ne  forme  pas  un 
tribunal  à  part.  Juridiction  essentiellement  temporaire, 
elle  n'existe  qu'à  partir  du  jour  fixé  pour  son  ouverture, 
et  cesse  d'exister  dès  qu'elle  a  prononcé  sur  toutes  les 
afl'aires  inscrites  au  rôle. 

Organisation.  Il  y  a  une  cour  d'assises  par  département, 
et  elle  se  tient  d'ordinaire  au  chef-lieu.  (Par  exception, 
elle  siège  à  Aix  [Bouches-du-Rhône],  Bastia  [Corse], 
Carpentras  [Vaucluse],  Chalon-snr-Saôno  [Saône-et~ 
Loire],  Coutances  [Manche],  Douai  [Nord],  Montbrisou 
[Loire],  Reims  [Marne],  Riom  [Puy-de-Dôme],  Saintes 
[Charente-Inférieure],  Saint-Flour  fCantal],  Saint-Mibiel 
[Meuse],  Saint-Omer  [Pas-de-Calais.])  Elle  se  compose  : 

1<»  comme  juges,  de  trois  magistrats  qui  sont  oans  les 
villes,  sièges  d'une  cour  d'appol,  trois  conseillers  de  cette 
cour,  l'un  comme  président,  les  deux  autres  comme  asses- 
seurs, et  dans  les  autres  sièges  d'assises,  un  membre  do 
la  cour  délégué  comme  président,  ot  deux  juçes  du  tribu- 
nal faisant  fonctions  d'assesseurs.  Lo  conseiller  président 
d'assises  est  désigné  par  le  garde  dos  scoaux;  les  asses- 
seurs sont  désigné  par  lo  premier  président. 

2"  du  jun/,  dont  la  composition  est  réglée  actuellement 
par  la  loi  du  24  novembre  1872. 

Attributions  respectives  de  la  cour  et  des  jurés.  Les  jurés, 
au  nombre  de  douze  pour  cha(iue  affaire,  prononcent  seuls 
sur  le  fait,  sur  la  culpabilité  ou  la  non-culpabilité  do 
l'accusé,  c'est-à-dire  sur  l'existence  do  tous  les  éléments 
matériels  ot  moraux,  objectifs  et  subjectifs  do  responsa- 
bilité, ot  do  toutes  les  circonstances  de  nature  à  l'aggraver 
ou  à  l'atténuer. 

La  cour,  à  qui  est  réservée  la  solution  des  questions  do 
droit,  relativement  à  l'application  do  la  loi  ot  do  la  peine 
d'après  le  verdict  du  jury,  a  une  juridiction  générale  |iour 
statuer  sur  tous  les  incidents.  Le  président  des  assises  a 
la  police  dos  audiences,  la  direction  dos  débats;  il  est,  en 
outre,  investi  d'un  pouvoir  discrétionnaire,  en  vertu 
duquel  il  peut  prendre  sur  lui  toutco  qu'il  croit  utile  pour 
découvrir  la  vérité.  La  cour  d'assises  est  assistée  d'un 
greffier  ot  d'huissiers.  Les  fonctions  de  ministère  public 
sont  remplies,  au  chef-iiou  do  la  cour  d'appol,  par  le  pro- 
cureur général,  un  avocat  général  ou  un  substitut  du 
procureur  général  ;  dans  les  autres  villes,  par  le  procureur 
de  la  Répu1jlit|no  ou  l'un  do  ses  substituts. 

La  loi  détermine  la  cour  d'assises  compétente,  soit 
d'après  le  lieu  du  crime,  soit  d'après  la  résidence  de  l'ac- 
cusé, soit  encore  d'après  lo  lieu  d'arrestation.  En  iirin- 
cipe,  les  cours  d'assises  sont  compétentes  à  l'égard  do 
toutes  personnes;  il  est  pourtant  fait  oxcontion  à  cotte 
règle  pour  lo  président  do  la  République  et  les  ministres, 
dans  les  cas  prévus  par  la  loi  du  2i  février  1875,  ainsi 
que  pour  les  militaires  ou  marins,  et  pour  les  mineurs  de 
seize  ans,  ù  moins  qu'ils  n'aient  des  complices  majeurs, 
ou  quo  la  gravité  du  crime  n'ontraîne  la  peine  do  mort, 
les  travaux  forcés  à  perpétuité,  la  déportation  ou  la 
détention.  Etablies  spécialement  pour  juger  les  crimes, 
los  cours  d'assises  connaissent  encore  dos  délits  et  con- 
traventions connexes  ot  des  délits  de  presse,  à  l'exception 
do  ceux  dont  la  connaissance  leur  ost  formellement 
onlovéo  par  los  lois  du  20  juillet  1881  ot  du  10  mars  1803. 
Mémo  on  cas  d'arqnittcment  de  l'accusé,  la  cour  d'assises 
statue  sur  los  dummagos-iutérétu  s'il  y  a  partie  civilo  eu 
causo. 


COUR 

--  Cour  martiale.  On  désigne  ainsi  un  tribunal  militaire 
constitué  dans  certaines  circonstances  exceptionnelles,  et 
caractérisé  surtout  par  une  procédure  essentiellement  som- 
maire. Co  nom  avait  été  donné,  sous  l'ancien  régime,  à  des 
tribunaux  militaires  réguliers,  et  c'est  également  ainsi  que 
furent  désignés  les  premiers  tribunaux  militaires  établis 
par  rAssombléc  constituante,  le  29  octobre  1790. 

Mais,  depuis  lors,  c'est  surtout  aux  époques  de  guerres 
civiles  ou  de  grand  péril  national  que  des  cours  martiales 
furent  instituées,  comme,  par  exemple,  au  cours  de  la 
guerre  de  1870-1871,  par  lo  gouvernement  de  la  Défense 
nationale  (décret  du  2  oct.  1870),  pour  remplacer  les  con- 
seils de  guerre,  jusqu'à  la  fin  des  hostilités,  dans  les  divi- 
sions et  détachements  isolés,  de  la  force  d'au  moins  un 
bataillon. 

La  procédure  était  très  sommaire  :  lecture  de  la  plainte, 
audition  des  témoins  à  charge,  de  l'accusé  et  des  témoins 
appelés  par  lui,  s'ils  étaient  présents.  Pas  d'avocat: 
l'accusé  devait  se  défendre  lui-même  et  avait  la  parole  lo 
dernier. 

Aux  questions  posées  alors  par  le  président  il  devait 
être  répondu  par  oui  ou  non;  la  majorité  simple  décidait 
do  la  culpabilité.  Pas  tle  revision  ni  de  cassation  :  exécu- 
tion, le  lendemain  matin,  de  la  sentence  prononcée  qui, 
sauf  le  cas  d'acquittement,  ne  pouvait  être  que  la  mort, 
cette  peine  ayant  été  décrétée  pour  tous  les  crimes  et 
délits  militaires,  depuis  l'assassinat  et  la  désertion,  jus- 
qu'aux injures  et  menaces  envers  un  supérieur,  bris  ou 
perte  volontaire  d'armes,  et  destruction  de  munitions 
commise  par  lâcheté.  Les  complices,  militaires  ou  non, 
étaient  passibles  des  mêmes  peines  et  relevaient  égale- 
ment des  cours  martiales. 

—  Cour  de  l'érhiquier.  Ce  tribunal  anglais  est  ainsi  nommé 
à  cause  du  carrelage  blanc  et  noir  qui  couvrait  la  table 
autour  de  laquelle  s'asseyaient  les  membres  de  la  cour. 
Les  plus  anciens  documents  qui  la  concernent  remontent 
au  règne  de  Henri  I"  (Ii00-li35).  C'était  alors  à  la  fois 
un  tribunal  de  contentieux  administratif  et  une  cour,  où 
venaient  toutes  les  questions  en  débat  où  l'intérêt  du  trésor 
public  était  engagé.  Au  xiv  siècle,  l'échiquier  était  divisé 
en  trois  sections  :  une  cour  des  comptes,  une  cour  des 
recettes  et  un  tribunal  financier.  La  cour  de  l'échiquier  ne 
fut  abolie  qu'en  1873  ;  elle  se  confondit  avec  la  Higk  Court 
of  justice. 

—  Cour  de  chancellerie  ou  plus  exactement  Cour  du  chan- 
celier. Cette  juridiction  civile  de  l'Angleterre  a  conservé 
la  trace  du  caractère  patriarcal  de  l'ancien  régime.  Elle 
supplée  à  l'incapacité  des  mineurs,  des  femmes,  poursuit 
les  fraudes  qu'un  texte  précis  de  la  loi  ne  peut  atteindre, 
fait  rompre  un  engagement  déraisonable  et  oblige  le  cré- 
ancier d  un  débiteur  malheureux  à  composer  avec  lui. 

—  Cours  de  comté  {couiitry-couj^t).  Etablies  en  Angleterre 
depuis  1847,  elles  ont  contribué  à  décentraliser  la  justice 
civilo,  et  subi,  depuis  leur  fondation,  des  modilications 
qui  en  ont  augmenté  l'importance.  Le  but  des  country- 
courts  est,  comme  dit  le  statut  de  1846  :  <«  d'établir  en 
Angleterre  un  mode  de  procéder  pour  rendre  plus  facile 
le  recouvrement  des  petites drttes et  des  demandes  de  peu 
d'importance  ».  Le  personnel  de  chaque  cour  comprend  : 
le  juge,  le  greffier  et  les  baillis.  La  nature  des  affaires 
soumises  aux  cours  de  comté  est  extrêmement  variable. 
Elles  jugent  sans  appel  jusqu'à  concurrence  de  20  livres 
(500  fr.).  L'appel  est  porté  aux  tribunaux  supérieurs.  Dans 
certains  cas,  on  peut  demander  de  nouveaux  débats  devant 
le  mémo  juge  de  comté,  dans  les  douze  jours  du  jugement. 

—  Ethol.  On  désigne  sous  le  nom  de  cour  l'endroit  où 
un  monarque  établit  sa  résidence,  entouré  des  grands 
de  son  royaume.  Dans  les  monarchies  où  le  pouvoir  du 
souverain  ost  absolu,  la  cour  du  prince  prend  un  très 
grand  éclat  et  une  importance  prépondérante;  dans  les 
pays  régis  par  ce  que  l'on  nonmie  une  monarchie  consti- 
tutionnelle, c'est-à-dire  où  le  souverain  joue  surtout  un 
rôle  de  représentation  et  do  décor,  cette  importance  ost 
bien  moindre.  Dans  los  monarchies  antiques  de  l'Orient, 
les  cours  souveraines  curent  une  magnificence  quo  los 
poètes  ont  célébrée,  et  dont  les  palais  en  ruine,  reconsti- 
tués par  los  archéologues,  donnent,  aujourd'hui  encore, 
une  idée.  (V.  entre  autres,  le  palais  do  Suse,  reconstitué 
par  Dieulafoy .dans  l'une  des  salles  duLouvro.)  En  Franco, 
la  cour  eut  son  plus  grand  éclat  aux  doux  moments  cul- 
minants do  l'histoire  do  la  monarchie  ;  sous  Charlemagno 
et  sous  Louis  XIV.  Lo  palais  d'Aix-la-Chapello,  quo  Char- 
lemagno avait  décoré  dos  marbres  précieux  enlevés  à 
l'Italie,  no  fut  pas  seulement  le  contre  de  la  puissance  et 
des  honneurs,  mais  des  arts  et  des  lettres.  L'école  quo 
l'ompereury  fonda  ont  une  grande  iniluence  sur  son  temps, 
et  serait  de'venuo  un  foyer  de  lumière,  si  l'œuvre  do  l'om- 
porenr  avait  pu  être  maintenue.  .\ujourd'hui  encore,  le 
palais  de  Versailles  peut  donner  une  idée  do  co  que  fut  la 
cour  de  Louis  XIV  :  c'était  toute  une  ville.  Où  l'on  étudie 
le  mieux  la  cour  de  Louis  XIV,  c'est  dans  les  mémoires  du 
duc  de  Saint-Simon  ;  on  en  a  une  puissante  reconstitution 
dansTAncien  /?.J(;ij»e,  de  H. Taine. La  grandeur  particulière 
et  l'éclat  de  la  cour  de  Franco  ne  snrvé«urent  pas  à  la 
Révolution  ;  c'est  en  vain  que  Napoléon  I"  ot  Charles  X 
essayèrent  de  la  reconstituer. 

—  Féod.  Cour  du  roi.  D'après  l'usage  féodal,  le  vassal 
était  tenu  de  so  rendre  A  la  cour  du  seigneur  pour  lui  nréter 
conseil  et  l'aider  à  jugor  les  autres  vassaux.  Cette  obliga- 
tion, s'appelait  service  de  cour  ou  de  plaid.  De  là  est  venuo 
la  cour  (lu  soigneur  qui,  avec  ravènement  dos  Capétiens 
au  trône  royaT.  a  produit  ta  curia  régis.  Convoquée  à  des 
intervalles  ïrréguliers,  elle  n'avait  rien  de  li.\e.  ni  comme 
composition,  ni  comme  lieu  de  réunion.  La  cuna  avait  dos 
attributions  multiples.  Elle  renuilissatt  lo  rôle  d'assemblée 
déliltérante.  comme  los  cours  pléniéres,  q^ui  existaient  au- 
près do  tous  les  suzerains,  et  que  ceux-ci  consultaient  au 
sujet  des  mesures  d'intérêt  général.  Comme  les  cours  plé- 
nières,  la  curia  réunissait  los  vassaux  ot  arrière-vassaux 
du  roi  et,  de  plus,  à  partir  du  xii»  siècle,  les  représentants 
dos  villes  libres,  considérées  comme  nobles  collectifs.  Ceiio 
section  do  la  curia  régis  a  donné  naissance  aux  états  gé- 
néraux, do  même  quo  los  cours  seigneuriales  ont  produit 
'es  états  provinciaux.  La  curia  était  encore  une  cour  de 
justice.  Sa  compétence  fut  d'abord  limitco  aux  alluires 
féodales:  elle  remplissait,  dès  lors,  le  rôle  oui  devait  éiro 
dévolu  plus  tard  à  la  cour  des  pairs.  Mais  ello  étendit  peu 
à  pou  sa  juridiction  à  dos  causes  de  toute  nnlure.  Un  nou- 
vel élément  s'iyouta,  sous  Louis  VU.  ù  la  composmou  do 
la  cuna  régis  :  co  furent  los  conseillers  privés  ot  mtimos. 
choisis  parmi  los  cJorca  instruits,  que  lo?  rois  avaient 
attachés  à  leur  personne.  Ils  forniùrent  biontôl  un  corps 


COUR  —   COURAILLEUR 

de  juï^es  dans  la  curia  régis.  Il  était  naturel  que  ce  tri- 
bunaTdevint  sédentaire,  surtout  lorsqu'il  constitua  une 
juridiction  d'appel  par  rapport  aux  baillis  nouvellement 
créés.  Enlin,  lorsqu  il  eut  acquis  une  autorité  propre,  dé- 
lé^-uée  une  fois  pour  toutes  par  le  roi,  il  prit  le  nom  de 
parlement  au  xin*  siècle;  la  section  judiciaire  de  la  curia 
régis  était  devenue  la  curia  parlamenti.  Les  grands  feuda- 
taires  et  les  hauts  prélats  de  la  curia  régis  étaient  censés 
être  encore  membres  du  parlement;  mais  ils  n'y  parais- 
saient que  dans  des  occasions  solennelles,  ou  lorsqu'il  y 
avait  à  juger  un  de  leurs  égaux  :  le  parlement  prenait  alors 
le  nom  de  cour  des  pairs.  Les  délégués  aux  comptes,  pris 
dans  le  personnel  de  la  curia  régis,  constituèrent  à  la 
même  époque  la  chambre  des  comptes.  Enfin,  ceux  des  mem- 
bres de  la  cour  du  roi  qui  ne  firent  partie  ni  du  parlement 
ni  de  la  chambre  des  comptes  continuèrent  à  assister  le 
roi  dans  l'expédition  des  affaires  politiques  et  administra- 
tives, sous  le  nom  de  grand  conseil  oa  conseil  du  roi. 

Cour  des  barons  ou  Haute  cour.  On  désignait  par  ce 

nom  une  juridiction  créée  à  Jérusalem  par  Godefroy  de 
Bouillon,  après  la  conquête  de  cette  ville  par  les  croisés 
en  1099.  Elle  était  composée  des  grands  vassaux,  siégeait 
sous  sa  présidence,  ou  sous  celle  d'un  de  ses  officiers,  et 
constituait  à  la  fois  un  conseil  de  gouvernement  et  une  cour 
de  justice  pour  les  nobles.  Les  travaux  relatifs  à  la  juris- 
prudence de  la  haute  cour  ont  formé  une  partie  des  Assises 
de  Jérusalem.  De  môme,  les  Assises  d'Antioche  compren- 
nent le  droit  des  nobles  ou  Assises  de  la  haute  cour  d'An- 
tioche. . 

—  Cour  des  bowgeois  ou  Basse  cour.  C  était  une  juridic- 
tion organisée  en  même  temps  que  la  précédente,  à  Jéru- 
salem et  dans  les  principales  villes  du  royaume,  pour  les 
hommes  libres,  artisans  ou  vilains.  Tous  les  non-nobles 
n'étaient  pas  placés  sous  cette  juridiction  ;  ceux  qu'un  lien 
de  vassalité  rattachait  à  queloue  grand  feudataire  res- 
taient en  etfet  ses  justiciables.  La  cour  des  bourgeois  était 
composée  du  vicomte  ou  gouverneur  de  la  ville  et  de  douze 
jurés.  Un  seul  ouvrage  intéresse  le  droit  bourgeois  en 
Orient  :  c'est  le  Livre^des  assises  de  la  cour  des  bourgeois. 
écrit  entre  1173  et  1180.  Cette  jurisprudence  a  formé  la 
seconde  partie  des  Assises  de  Jérusalem  et  des  Assises 
d'Antioche. 

—  Cour  de  la  Fonde  (de  l'arabe  fondoug,  bazar).  C'était  une 
juridiction  mixte,  établie  au  xu'  siècle  dans  les  principales 
villes  du  royaume  de  Jérusalem,  pour  statuer  sur  les  causes 
civiles  des  indigènes  et  sur  les  procès  commerciaux  entre 
eux  et  les  Européens.  Ces  cours  étaient  composées  de  six 
jurés  {quatre  Syriens  et  deux  Francs),  et  présidées  par  un 
bailli  pris  parmi  les  chevaliers  ou  les  barons. 

—  Cour  de  la  Chaîne.  On  appelait  ainsi  une  juridiction 
maritime,  instituée  au  xu*  siècle,  dans  les  principaux  ports 
du  royaume  de  Jérusalem,  et  qui  était. composée  de  Jurés 
pris  parmi  les  notables  commerçants.  Elle  connaissait  des 
affaires  relatives  aux  contrats  maritimes  et  des  difficultés 
entre  armateurs,  capitaines  ou  matelots. 

—  Cour  majour.  La  coitr  rnajour  était  une  cour  féodale 
supérieure  instituée  dans  le  Béarn,  en  1220.  Elle  se  com- 
posait des  évèques  de  Lescar  et  dOloron  et  de  douze  barons 
ou  jurats  héréditaires.  Avant  cette  époque,  il  y  avait  déjà, 
dans  la  Navarre  espagnole,  une  cort  major,  composée  de 
douze  ricoshombres.  La  cour  majour  jugeait  les  cavers  ou 
chevaliers,  les  domengers  ou  possesseurs  de  terres,  et  con- 
oaissait  de  toutes  les  questions  de  propriété  et  d'Etat. 

—  Cour  laye.  On  donnait  autrefois  ce  nom  à  la  justice 
séculière,  par  opposition  à  la  justice  ecclésiastique,  dési- 
gnée sous  le  nom  de  cour  d'Eglise  ou  cour  de  chrétienté.  Il 
y  eut  de  nombreuses  luttes  de  compétence  entre  les  deux 
sortes  de  juridiction,  notamment  au  xiu*  siècle,  où  l'in- 
fluence des  officialités  était  devenue  prépondérante. 

—  Cour  des  aides.  V.  aide. 

—  Cour  des  monnaies.  C'était  un  tribunal  chargé,  sous 
l'ancienne  monarchie,  de  connaître  en  dernier  ressort  de 
toutes  les  matières  civiles  ou  criminelles  se  rapportant  à 
la  fabrication  ou  à  l'altération  des  monnaies,  de  réprimer 
les  fautes,  malversations  et  abus  commis  tant  par  les 
officiers  et  ouvriers  des  monnaies,  que  par  les  changeurs, 
affineurs,  départeurs,  batteurs,  orfèvres,  et  généralement 
toutes  personnes  travaillant  et  vendant  les  matières  d'or 
et  d'argent.  Cette  juridiction  monétaire  avait  été,  à  l'ori- 
gine, exercée  par  la  chambre  des  comptes  qui,  avec  les 
maîtres  des  comptes,  connaissait  du  maniement  des 
finances  et  du  domaine  royal;  avec  les  trésoriers  des 
finances,  de  la  perception  des  aides;  avec  les  inspecteurs 
royaux  des  monnaies,  appelés  successivement  maîtres, 
généraux,  puis  conseillers  des  monnaies,  des  affaires  de 
monnaies.  Au  mois  de  janvier  1551,  la  chambre  des  mon- 
naies de  la  chambre  des  comptes  fut  érigée  en  cour  et 
juridiction  souveraine,  ayant  son  autonomie  propre.  Par 
édit  de  juin  1704,  Louis  XIV  avait  créé  à  Lyon  une 
seconde  cour  des  monnaies,  dont  la  juridiction  s'étendait 
dans  les  généralités  et  départements  de  Lyon,  Dauphiné, 
Provence,  Auvergne,  Toulouse,  Montpellier,  Montauban 
et  Bayonno.  Mais,  par  un  autre  édit  do  1771,  cette  seconde 
cour  fut  supprimée. 

La  cour  des  monnaies  prenait  rang  îraraédiatement 
après  la  cour  des  aides,  issue  comme  elle  de  la  chambre 
des  comptes.  Ses  présidents  portaient  une  robe  en  velours 
noir;  ses  membres,  la  robe  do  satin  noir.  Lorsque  la  Ré- 
volution la  supprima,  en  1790,  elle  comprenait  :  un  pre- 
mier président,  cinq  présidents,  trente  conseillers,  un 
premier  avocat  général,  un  procureur  général,  un  avocat 
générai  et  deux  substituts. 

—  Cour  des  pairs.  Temps  mod.  On  a  donné  le  nom  de 
cour  de»  pairs,  sous  lo  régime  des  chartes  de  1814  et  de 
1830,  à  la  Chambre  des  pairs,  lorsqu'elle  siégeait  comme 
cour  do  justice,  en  vertu  d'une  ordonnance  royale.  Elle 
connaissait,  d'une  manière  générale,  des  crimes  de  haute 
trahison  et  des  attentats  contre  la  sûreté  de  l'Etat,  mais 
aucune  loi  do  définissait  ces  attentats.  Elle  eut  à  juger  de 
nombreux  procès,  do  1814  à  1848,  notamment  celui  du  ma- 
réchal Ney,  celui  des  anciens  ministres  de  Charles  X; 
elle  eut  à  juger  aussi  les  auteurs  du  mouvement  répu- 
blicain d'avril  1834 ,  ainsi  que  tout«  la  série  des  atten- 
tats commis  contre  Louis-Philippe;  enfin,  les  affaires  des 
ministres  Uespans-Cubières  ei  Teste,  et  celle  du  duc  de 
Praslin. 

—  Cours  prévôlates.  Elles  ont  existé  sous  l'ancien 
régime;  Bonaparte  les  fit  revivre  pour  juger  les  réfrac- 
taires  et  les  prévenus  politiques;  mais  on  connaît  surtout 
les  cours  prévôtales  do  la  Restauration,  qui  firent  rôçner 
In  Terreur  blanche.  La  loi  fut  votée,  sur  la  proposition 
{la  duc  do  Fcltro,  lo  4  décembre  1815.  Elle  déciuait  que 


chaque  département  aurait  une  cour  prévôtale,  composée 
d'un  prévôt,  colonel  au  moins,  d  un  président  et  de 
quatre  juges  choisis  par  les  membres  du  tribunal  de 
première  instance;  que  ces  cours  procéderaient  contre 
tout  rebelle,  tout  individu  accusé  d'avoir  fait  partie  d'une 
bande  armée,  d'avoir  arboré  un  signe  de  ralliement  autre 
que  le  drapeau  blanc,  publié  des  écrits  ou  prononcé  des 
discours  séditieux,  excité  les  citoyens  à  la  désobéissance. 
Le  prévôt  instruisait  les  affaires  ;  la  sentence  était  sans 
appel  et  exécutoire  dans  les  vingt-quatre  heures.  Les 
tribunaux  exceptionnels  condamnèrent  à  l'échafaud,  aux 
galères  à  perpétuité  ou  à  temps,  un  grand  nombre  do 
personnes.  Le  27  mai  1816,  23  habitants  du  Lude  furent 
condamnés  :  7  à  la  peine  de  mort,  les  autres  aux  travaux 
forcés  ou  à  la  détention.  Le  20  juillet,  à  Carcassonne, 
3  citoyens  furent  condamnés  à  mort  pour  avoir  tenté  do 
quitter  la  ville.  Le  22  juillet,  9  gardes  nationaux  furent 
condamnés  à  des  peines  sévères  et  5  condamnés  à  mort, 
pour  avoir  dispersé ,  un  an  auparavant ,  un  rassemblement 
royaliste.  Le  22  mai  1817,  à  Alençon,  2  personnes  furent 
exécutées  pour  avoir  fait  partie  d'un  rassemblement.  La 
même  année,  à  Lyon,  à  la  suite  d'une  prétendue  conspi- 
ration, organisée'  par  la  police,  plus  de  500  personnes 
furent  arrêtées,  parmi  lesquelles  :  28  furent  condamnées 
à  mort,  26  à  la  déportation,  6  aux  travaux  forcés  et  48  à 
des  années  d'emprisonnement.  Du  reste,  les  tribunaux  or- 
dinaires rivalisaient  de  zèle  avec  les  cours  prévôtales.  La 
durée  de  ces  C'turs  avait  été  limitée  au  i*""  janvier  1818. 
Elles  furent  licenciées  à  la  date  fixée;  510  magistrats  qui 
les  composaient  reprirent  possession  de  leur  siège,  et  les 
85  prévôts  leur  place  dans  l'armée. 

—  Cour  de  cassation.  Y.  cassation. 

—  Cour  des  comptes.  La  Cour  des  comptes  est  un  haut 
tribunal  administratif  chargé  de  vérifier,  apurer,  juger  la 
gestion  des  comptables  publics,  de  signaler  au  pouvoir 
exécutif  et  de  relever  pour  le  pouvoir  législatif  les  infrac- 
tions des  ordonnateurs  et  des  administrateurs  à  notre  lé- 
gislation financière. 

La  Révolution  supprima  les  chambres  des  comptes, 
créées  par  l'ancienne  monarchie.  La  Cour  des  comptes 
actuelle  a  été  créée  et  organisée  par  une  loi  du  16  sept.  1807. 

La  Cour  se  compose  :  1"  d'un  premier  président,  qui  a  la 
haute  direction  des  travaux  et  la  sur- 
veillance générale  de  la  Cour;  2"  de 
trois  présidents,  dirigeant  le  travail  de 
chacune  des  trois  chambres  que  com- 
prend la  Cour;  3"  de  dix-huit  conseillers 
maîtres,  qui  discutent  les  propositions 
formulées  par  les  conseillers  référen- 
daires ou  auditeurs  rapporteurs;  4"  de 
vingt-six  conseillers  référendaires  de 
première  classe;  b"  de  soixante  conseil- 
lers référendaires  de  deuxième  classe, 
chargés  de  l'instruction  et  de  la  vé- 
rification des  comptes,  de  l'examen 
détaillé  des  pièces  à  l'appui.  Ils  for- 
mulent leur  avis  dans  des  rapports 
qu'ils  discutent  devant  les  chambres  et 
rédigent  les  projets  d'arrêts;  6<*  de 
quinze  auditeurs  de  première  classe; 
7"  de  dix  auditeurs  de  deuxième  classe, 
choisis  parmi  les  jeunes  licenciés  en 
droit  (arrêté  du  15  nov.  1886).  Les  au- 
diteurs sont  adjoints  par  le  premier 
président  aux  conseillers  référendaires 
pour  concourir,  sous  leur  direction,  à 
l'instruction  et  à  la  vérification  de  certaines  comptabilités. 

Les  magistrats  du  parquet  sont  au  nombre  de  deux  : 
un  procureur  général  et  un  avocat  général,  choisis  parmi 
les  conseillers  référendaires  de  première  classe.  Le  pro- 
cureur général  envoie  aux  ministres  l'expédition  des 
arrêts,  veille  à  ce  que  les  comptables  présentent  leurs 
comptes  dans  les  délais,  et  requiert  l'application  des  péna- 
lités contre  les  retardataires. 

Les  membres  de  la  Cour  sont  inamovibles.  Ils  portent 
un  costume  réglé  par  l'article  66  du  décret  de  1807.  La 
cour  prend, 
rang  immédia- 
tement après 
la  Cour  de  Cas- 
sation. 

La  Cour  a  ju- 
ridiction sur 
les  comptables 
en  deniers, 
contrôlosurles 
comptables  en 
matières.  A 
l'égard  des  or- 
donnateurs, elle  fait  des  déclarations  et  des  observations 
destinées  à  faciliter  le  contrôle  du  pouvoir  législatif. 

Elle  statue  comme  juridiction  d'appel,  lorsqu'elle  juge 
les  pourvois  contre  les  arrêtés  des  conseils  de  préfecture, 
formés  par  les  receveurs  des  communes,  hospices  et  éta- 
blissements de  bienfaisance,  dont  le  revenu  est  inférieur 
à  30.000  fr.  Elle  statue  directement  et  en  dernier  ressort 
sur  les  comptes  des  autres  comptables  publics,  et  aussi 
sur  les  opérations  des  comptables  do  fait.  {V.  comptabi- 
lité.) Ses  arrêts  sont  susceptibles  d'un  recours  au  conseil 
d'Etat,  pour  excès  de  pouvoir  et  violation  de  la  loi. 

Chaque  année,  la  Cour  constate,  par  deux  déclarations 
générales,  lo  résultat  de  la  comparaison  entre  les  comptes 
publiés  par  les  ministres  pour  l'année  précédente  et  pour 
l'exercice  expiré  ot  les  arrêts  sur  les  comptes  individuels 
des  comptables,  sous  le  double  rapport  de  l'exactitude  des 
résultats  et  de  la  légalité  des  recettes  et  dépenses  publi- 
ques. Elle  exerce  sa  mission  réformatrice  en  consignant 
dans  un  rapport  annuel  au  président  de  la  République 
les  vues  de  réformes  et  d'améliorations  que  lui  a  mspirées 
l'examen  des  diverses  comptabilités  publiques. 

Cour  des  Miracles.  La  principale,  la  plus  célèbre, 
—  car  il  y  en  eut  plusieurs  —  des  cours  des  Miracles 
parisiennes,  était  située  au  cœur  du  vieux  Paris,  où  elle 
formait  un  vaste  îlot,  limité  au  S.  par  la  rue  Saint-Sau- 
veur, à  l'O.  parcelle  des  Petits-Carreaux,  au  N.  par  le 
passage  du  Caire,  à  l'E.  par  la  rue  Saint-Denis.  Ce  n'était 
donc  pas  une  cour,  au  sons  propre  du  mot,  mais  un  véri- 
table quartier;  quartier  qui,  dès  le  xiii"  siècle,  devint  lo 
repaire  des  truands,  dos  malandrins,  des  mendiants. 
Ceux-ci,  la  nuit  venue,  venaient  s'y  défaire  des  infirmités 
simulées,  grâce  auxquelles  ils  avaient,  pendant  lo  jour, 


Conseiller  àlaCour 
des  comptes. 


Médaille  de  conseiller  à  la  Cour  des  comptes. 


342 

sollicité  la  compassion,  effectuant  ainsi  des  miracles  aisés, 
dont  leur  retraite  prit  le  nom.  L'admirable  description 
que  Victor  Hugo  a  faite  de  la  cour  des  Miracles,  dans 
Notre-Dame  de  Paris,  n'est  pas  à  coup  sûr  une  page 
d'histoire  réelle,  mais  le  fond  en  est  vrai,  car  il  est  em- 
prunté à  un  historien  sérieux  du  xvii"  siècle.  Sauvai,  qui 
avait  réuui  sur  ce  sujet  des  documents  authentiques. 
Dès  le  règne  de  Louis  XIV,  la  police  eut  lo  souci  de 
purger  cette  région  de  ses  hôtes;  les  mendiants  valides 
furent  traqués  et  arrêtés  de  force  pour  des  travaux  pu- 
blics; les  invalides  conduits  à  l'Hôpital  général.  De  nos 
jours,  le  percement  de  la  rue  d'Alexandrie  et  de  la  rue 
Kéaumur  a  fait  mieux  encore  pour  aérer  le  quartier;  la 
cour  des  Miracles  n'existe  plus  que  par  le  souvenir,  quoi- 
qu'en  fait  son  nom  ait  été  conservé  à  une  cour,  véritable 
celle-là,  qui  s'ouvre  entre  les  rues  do  Damietlo  et  des 
Forges. 

Cour  de  Célïmène  (la),  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Rosier,  musique  d'Ambr.  Thomas,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  11  avril  1855.  Un  livret  assez  fâcheux 
semble  avoir  fait  tort  à  une  partition  délicate,  mais  un 
l>eu  froide.  11  en  faut  citer  une  ouverture  charmante,  des 
chœurs  d'une  jolie  couleur  et  d'une  heureuse  sonorité. 

Cour  du  roi  Pétaud  (la),  opérette  bouffe  en  trois 
actes,  paroles  d'Adolphe  Jaime  et  Philippe  Gille,  musi- 
que de  Léo  Delibes,  représentée  au  théâtre  des  Variétés, 
le  24  avril  1869.  Le  livret  est  une  de  ces  farces  telles 
qu'en  ofl'rait  le  répertoire  familier  d'Hervé  ot  d'Offen- 
bach.  La  musique,  leste  et  vivo,  écrite  avec  élégance, 
est  le  premier  ouvrage  un  peu  important  de  Léo  Delibes. 

Goura,  comm.  du  Portugal  (Minho  [district  Vianna 
do  Castello]};  600  hab,  —  Ch.-l.  d'un  concelho  peuplé  de 
16.000  hab. 

COURABLE  adj.  Léger  à  la  course.  (Vieux.) 

—  En  T.  de  véuer..  Bon  à  courir,  à  chasser  à  courre, 
depuis  le  cerf  jusqu'au  lièvre,  mais  non  la  biche,  la  daine 
ou  la  chevrette. 

COURADE  n.  f.  Sardine  que  l'on  pêche  au  Croisic. 

COURADOUX  ou  CORRADOUX  {dou —  mot  provent;.  qui 
signif.  corridor;  du  lat.  currere,  courir)  n.  m.  Autrefois, 
Espace  compris  entre  les  deux  ponts  d'un  navire. 

COURAGE  [raj'  —  du  lat.  coj-,  cœur)  n.  m.  Force  d'âme, 
énergie  morale  qui  fait  braver  le  danger  ou  supporter  le 
mal  avec  constance  ;  Le  véritable  couragh  est  très  opposé 
à  la  témérité  qui  n'examine  rien.  (Fonten.)  il  Résolution, 
énergie  de  caractère  qui  porte  à  avouer  et  à  soutenir  ce 
que  l'on  pense  ou  ce  que  l'on  croit  :  Avoir  le  courage  de  ses 
opinions,  de  sa  foi.  il  Zèle,  énergie,  ardeur  persévérante  : 
Travailler  avec  courage. 

—  Ensemble  des  dispositions,  des  passions  du  cœur  : 
Pénétrer  le  fond  du  cocragf.  de  quelqu'un.  (Corn.)  [Vieux.] 

Il  Fig.  Ce  grand  prince  calma  les  courages  émus,  (Boss.) 
[Vieux]. 

—  En  mauv.  part.  Dureté  de  cœur,  insensibilité,  audace  : 
Avoir  le  courage  de  refuser  uti  verre  d'eau  à  uh  ynourant. 

—  Elliptiq.  Courage!  Prenez  courage,  pour  Allez!  N'hé- 
sitez pas  !  Ne  vous  arrêtez  pas  !  Tenez  bon  ! 

—  Prendre  so7i  courage  à  deux  maiiis,  Faire  efi'ort  sur 
soi-même  pour  prendre  et  exécuter  une  résolution. 

—  SvN.  Courage,  bravoure,  cœur,  etc.  V.  bravoubk. 

—  Anton.  Couardise,  faiblesse,  lâcheté,  poltronnerie, 
pusillanimité,  timidité. 

—  Allus.  littér.  : 

Et  dans  de  faibles  corps  s'allume  un  grand  courage. 
Vers  do  Louis  Racine  qui,  dans  son  poème  la  lîeligion, 
l'applique  aux  oiseaux  défendant  leurs  œufs  ou  leurs  pe- 
tits. Delille  a  trouvé  ce  vers  si  bien  frappé  qu'il  l'a  fait 
entrer  textuellement  dans  sa  description  du  combat  des 
abeilles.  (Traduction  des  Géor- 
giques  de  Virgile.) 

—  pRov.  HiST.  :  Honneur  au  *Sïfc? 
courage  malheureux!  V.  vicTis 
honor. 

Courage  militaire  (Le), 
statue  décorant  le  tombeau  de     ,- 
Lamoricière,à  Nantes,  par  Paul    ^J 
Dubois.  L'artiste  a  personnifié    pi 
le  Courage  militaire  par  un  jeune    wr-' 
guerrier,  vêtu  et  armé  à  lan-    tïZL 
tique,  assis,  la  main  droite  fer- 
mée et  posée  sur  la  cuisse,  la 
gauche  serrant  la  poignée  d'une 
longue  épée,  le  front  ombrage 
par  un  casque  surmonté  d'une 
chimère,  le  regard   tranquille 
la  physionomie  empreinte  à  la 
fois  de  résolution  et  de  douceur 

Lo    modèle   en   plâtre   de  la 
statue  du  Courage  militaire  a 
paru  au  Salon  de  1876  avec  une 
autre  figure,  plus  belle  encore,  destinée  au  même  mau- 
solée et  représentant  la  Charité.  V.  ce  mot. 

COURAGE  {raj'}  n.  m.  Bot.  Ancien  nom  de  la  bourrache. 

COURAGEUSEMENT  adv.  Avec  courage  ;  avec  zèle, 
constance,  fermeté  ;  S'occuper  courageusement  de  son 
devoir. 

COURAGEUSES  [jeuz')  n.  f.  pi.  Famille  d'aranéidcs,  do 
New-York.  —  Une  couragelsi;. 

COURAGEUX  (jeu),  EUSE  adj.  Qui  a  du  courage,  de  la 
fermeté  :  Catilina  était  audacieux,  et  César  coijrageux. 
i^M""  do  Blossington.)  ii  Qui  montre  du  zèle,  une  ardeur 
persévérante  :  Etre  courageux  au  travail. 

—  Qui  so  fait  avec  courage  ;  qui  dénote  du  courage  -. 
Entreprise  covRAGEVSE.  Acte  courageux. 

—  Subslantiv.  Personne  qui  a  du  courage  :  Le  coura- 
geux devrait  toujours  7'éussir. 

—  Anton.  Capon,  couard,  faible,  lâche,  peureux,  poltron, 
pusillanime,  timide. 

COURAI  n.  m.  Mar.  V.  corroi. 

COURAILLER  {ra-ill-é  {Il  mil.]  —  fréquent,  de  courir) 
V.  n.  Fam.  Ne  faire  que  courir,  aller  sans  cesse  de  côté  et 
d'autre,  ii  Faire  le  coureur,  donner  dans  la  galanterie  facile, 
et  aussi  Changer  très  fréquemment  dans  ses  amours. 

COURAILLEUR  (ra-ill-eur'  [Il  mil.]),  EUSE  n.  ot  adj.  Fam. 
Se  dit  d'une  personne  qui  couraiUo,  dans  les  deux  sens  du 
mot. 


Le  Courage  niihtane 
d  après  Paul  Dubois 


ni3 

COURAJOD  vl^ouis),  historien  d'art  fraisais,  né  ci  mort 
à  l'ans  vi!*-*  1-1896).  Kn  1867,  il  sortit  do  l'Ecolo  dos  chartes 
et  l'ut  aitacliô  au  Cabinet  dos  estampes  à  partir  do  1871. 
Il  fut  nomme  cousorvaieur  au  musée  du  Louvre  ou  1893, 
lorsiiuo  l'on  crôa  un  dôpartomont  indôpondant  pour  la 
sculpture  moderne,  département  dont  il  a  tient  l'histoire 
(Paris  ,  isoi).  Il  réussit  à  y  faire  entrer  dos  séries  impor- 
tantes pour  l'histoire  de 
la  sculpture  française  du 
moyeu  àg^e,  qu'il  considé- 
rait comme  notre  grand 
art  national. 

Il  publia  une  série  consi 
déraille  d'études.  Avec  lo 
Livre -journal  de  Lazare 
Duvuul'  (1873)  et  l'Ec'jle 
7'oyale  des  t'iéves  protégés 
[histoire  de  ronseignemout 
des  arts  du  dessin  au 
xviu*  s.)  (  1874),  sou  ou- 
vrage le  plus  important  est 
Alexandre  Lenoir,  soti  Jour- 
nal et  le  jnusée  des  monu- 
ments français  {ISlS-lsSl). 

Mais  Courajod  ne  fut 
pas  seulement  un  érudit 
et  un  critique.  Au  contact 
des  monuments,  il  s'était 
forme  des  vues  d'ensemble. 
Ce  sont  ces  théories,  passées  aujourd'hui  dans  le  domaine 
courant,  qu'il  exposa  dans  son  enseignement  passionné 
de  l'Ecole  du  Louvre,  commencé  en  1887.  Ses  cours 
peuvent  se  diviser  en  trois  séries  :  dans  la  première  (jus- 
qu'en 1890),  il  étudia  les  origines  de.  (a  lienaissance ,  et 
établit  l'influence  prépondérante  de  l'art  réaliste  franco- 
flamand,  puis  bourguignon,  dans  le  rajeunissement  de  l'art 
au  XIV*  et  au  xv"  siècle.  Dans  la  seconde  (jusqu'en  1893), 
il  s'attaqua  aux  problèmes  des  sources  de  l'art  7-07nan  et 
gothique,  et  chercha  à  discerner  la  part  des  éléments  bar- 
bares ou  latins,  arabes  ou  byzantins  qui  entrèrent  dans 
sa  composition.  Enfin,  dans  la  dernière  série  d'études,  où 
la  mort  vint  le  surprendre,  il  s'était  acharné  à  dénoncer, 
dans  les  Origines  de  l'art  moderne  (1893-1894),  l'influence 
corruptrice  de  l'italianisme  et  de  l'académisme,  tout  en 
faisant  la  part  des  résistances  de  l'art  national  français. 

COURALIE  {lî)  n.  m.  Arbre  ou  arbuste  de  la  famille 
des  bignoniacées,  tribu  des  técomôos,  à  feuilles  opposées, 
composées-dig;itées;  à  fleurs  blanches  jaunâtres  ou  pur- 
purines, réunies  en  grappes  courtes  axillaires  ou  ter- 
minales. Les  quatre  espèces  connues  habitent  l'Amérique 
tropicale. 


COURAJOD 


COURANT 


Courajod. 


COURALIN  n.  m.  A  Bayonne,  Embarcation  à  fond  plat, 
avant  la    forme  d'une  j». 


CouraliD. 


touo,  et  dont  on  se  sert 
pour  mouiller  et  rele- 
ver les  filets.  I[  A  Bor- 
deaux, Sorte  de  yole. 
Il  Aux  Antilles,  Pi- 
rogue à  fond  plat. 

COURAMMENT    [ra- 

man  —  rad.  courant)  adv.  D'une  manière  courante,  rapide, 
avec  facilité  :  Lire ,  Ecrire  couramment. 

COURANT  [ran)  part.  prés.  m.  du  v.  Courir. 

—  Tout  courant j  loc.  adv.  Très  vite,  en  toute  hâte  : 
Voyageuse  qui  part  tout  courant,  il  Sans  hésiter,  sans 
s'arrêter,  couramment  :  Réciter  mille  vers  tout  courant. 

COURANT  {ran),  ANTE  [rad.  courir]  adj.  Qui  court.  (Ne 
s'emploie  dans  ce  sens  propre  que  pour  désigner  les  chiens 
qui  chassent  à  courre)  :  Une  chienne  courante. 

—  Se  dit  des  eaux  vives  qui  coulent  continûment  :  Un 
ruisseau  d'eau  courante. 

—  Qui  est  en  cours,  en  parlant  des  divisions  du  temps  ; 
A/ois  courant,  lerme  cookant.  Année  couBANTii.  (L'usage 
a  aussi  consacré  l'expression  elliptique  :  Le  fO,  le  20  cou- 
rant, pour  Le  10,  le  30  du  mois  courant.)  il  Qui  a  cours, 
nui  a  une  application  continue  et  actuelle,  en  parlant  d'un 
droit  ou  d'une  obligation  :  Les  intérêts  courants. 

—  Qui  a  un  cours  légal  :  Monnaie  couranth. 

—  Fig.  Usuel,  généra],  ordinaire,  vulgaire,  facile  :  Affai- 
res courantes.  Modes  courantus. 

—  Banq.  et  comm.  Compte  courant.  Etat  indiquant  lo 
débit  et  le  crédit  respectifs  do  deux  négociants  qui  sont 
en  relation  d'atfaires.  ii  Main  courante.  Registre  dans 
lequel  on  inscrit  toutes  les  opérations  autres  que  colles 
des  recettes  et  dos  payements  d'espèces,  à  mesure  qu'elles 
se  font,  et  sans  autre  ordre  que  celui  do  leur  succession. 
(On  dit  aussi  brouillard.)  il  Prix  roura^i.  Prix  qui  est  à 

peu  près  lo  mJ^mo  chez  tous  les  mar-  

chands,  et  aussi  Bulletin  sur  lequel  un 
marchand  détaille  les  prix  do  ses  diver- 
ses marchandises  :  Consulter  un  prix 
courant. 

—  Blas.    Attribut  dos   quadrupèdes 
représentés  à  l'allure  do  la  course. 

—  Bot.  Feuille  courante.  Fouille  ([ui 
s'allonge  sur  la  tige  on  l'embrassant. 

—  CalUgr.  Ecriture  courante.  V.  cou- 
rante. 

—  Mar.  Pièces  courantes,  Pièces  qui 
glissent,  qui  obéissent  aisément,  il  Ma- 
tiopiivres  courantes,  Cordages  mobiles 
qui  servent  à  tout  moment  à  la  manœuvre,  il  Cape  cou- 
rante. Capo  dans  laquelle  on  a  laissé  assez  do  voiles  pour 
pouvoir  gouverner. 

—  Métrol.  Se  dit  d'une  mesure  servant  à  évaluer  la 
longueur  d'un  objet,  sans  tenir  compte  do  sa  largeur  ni 
do  son  épaisseur  :  Cent  mètres  courants  de  papier  sans  fin. 

—  Meunerie.  Meule  courante.  Meule  supérieure  mol)ilo 
dans  un  moulin,  il  On  dit  aussi  mkule  tournante  et, 
substantiv.,  courantk, 


D'arpont 

à  un  liWrier  courant 

(1«  gueules. 


Typogr.  Titre  courant,  Titre  en  capitales,  qui  so  rô- 

riôte  à  la  partie  supérieure  de  chaque  page  do  tout  un 
ivro  ou  d'uno  dos  divisions  de  ce  livre. 

COURANT  {ran  —  rad.  courir)  n.  m.  Cours,  fil,  mouvo- 
mont  et  direction  d'un©  eau  vive  :  Suivre,  Hemonrer  le 
COURANT  d'un  fleuve,  il  Masse  d'eau  vive,  d'eau  on  mouve- 
ment :  Les  plus  grands  courants  d'eaux  vive»  nu'il  y  ait 
au  monde  sortent  tous  des  montaynes  à  glace.  (J.-J.  Uuuss.) 
Lct  COURANTS  marilirnes. 


—  Par  anal.  Se  dit  des  gaz,  ©t  particulièrement  de  l'air 
en  mouvement  suivant  uno  direction  déterminée  :  Cou- 
rant d'air.  Courants  atmosphériques. 

—  Par  ext.  Mouvement  continu  do  personnes  ou  do 
choses  tendant  vers  un  môme  lieu,  suivant  uno  mémo 
direction  :  Z,e  courant  de  l'immigration. 

~  Succession  du  temps  ;  cours  de  la  période  oii  l'on  est  : 
Le  courant  des  âges.  Dans  accourant  du  mois. 

—  Kig.  Cours,  série  d'objets,  do  faits  qui  se  succèdent 
sans  interruption;  marche  progressive;  charme,  entraî- 
nement :  Le  COURANT  des  idées,  des  passions,  il  Cours  ordi- 
naire ;  manière  d'être  habituelle  :  Le  courant  des  affaires. 

—  Au  courant.  Dans  l'état  quo  comporte  et  que  demande 
la  succession  du  temps  et  des  choses  ;  Un  bon  teneur  de 
livres  doit  toujours  être  au  courant,  il  Au  courant  de, 
Renseigné  sur  :  Etre  au  courant  de  ce  qui  se  passe,  il  Au 
courant  de  la  plume,  En  écrivant  sans  enort,  sans  calcul, 
d'une  façon  rapide  et  facile. 

—  Archit.  Courant  de  comble,  Comble  considéré  seule- 
mont  dans  sa  longueur. 

—  Arg.  Truc,  secret  de  l'affaire,  fin  mot  :  Savoir  le 
COURANT.  Montrer  le  courant  à  quelqu'un. 

—  Bours.  et  comm.  Mois  actuel,  mois  qui  court  :  Paye- 
ment à  faire  fin  du  courant,  ou  plus  elliptiq.  fin  courant. 

Il  Terme  qui  court,  en  parlant  des  intérêts  :  Payer  l'ar- 
riéré, puis  le  courant,  il  Courant  du  marché,  Prix  actuel 
des  denrées. 

—  Electr.  Courant  électrique,  tellurique.  hydro-électrique, 
voltaique,  galvanique,  thermo-électrique  ;  Courant  d'induc- 
tion, de  Foucault;  Courants  cojitinus,  alternatifs,  ondulés, 
diphasés,  triphasés, polyphasés.  V.  la  partieencycl.it  Courant 
de  transmission.  Courant  circulant  sur  une  ligne  télégra- 
phique pour  produire  des  signaux  à  l'arrivée,  il  Courant 
dérivé.  Celui  qui  circule  dans  un  circuit  dérivé  s'embrau- 
chant  sur  un  autre  circuit,  ii  Courant  de  retour,  Syn.  de  coxj- 
RANT  DE  DÉCHARGE.  Il  Couraut  mugnéto-électrique.  Courant 
qui  provient  de  l'induction  d'un  aimant  mobile  sur  un  cir- 
cuit fixe  ou  inversement,  li  Courant  d'Ampère,  Courant 
qui,  suivant  l'hypothèse  d'Ampère,  circulerait  autour  do 
chaque  molécule  aimantée,  dans  dos  directions  détermi- 
nées par  le  sens  de  l'aimantation,  et  prendrait,  dans  l'état 
non  aimanté,  des  directions  variables  dont  la  résultante 
.serait  nulle,  li  Courant  flammaire.  Courant  qui  est  dû  à 
l'état  électronoteur  des  différentes  parties  d'une  flamme. 

Il  Courant  électrQ-capillaire,Co\xT^\xti{\\e  l'on  suppose  pro- 
venir de  l'adhésion  de  gaz  dans  les  pores  de  matières 
poreuses,  comme  la  mousse  de  platine.  ::  Courant  tribo- 
électrique.  Courant  thermo-électrique  produit  par  le  frot- 
tement. Il  Courant  photochimique.  Courant  résultant  de  la 
lumière  qui  agit  chimiquement,  m  Courant  de  disjonction. 
Courant  que  produit  une  force  électromotrice  secondaire 
opposée  à  la  force  électromotrice  principale  d'un  circuit, 
prenant  naissance  dans  un  circuit  dérivé  en  un  pointdedis- 
jonction  qui  constitue  une  dérivation  à  grande  résistance. 

Il  Courant  ondulatoire,  Courant  dont  l'intensité  croit  et 
décroît  régulièrement,  il  Courant  pulsatoire.  Courant  que 
caractérisent  de  brusques  variations  d'intensité,  il  Courant 
d'aurore  boréale.  Courant  variant  d'induction  et  d'inten- 
sité, et  qui  provient  de  l'activité  variable  de  la  circulation 
électrique  de  l'équateur  aux  pôles  par  l'atmosphère,  et 
dos  pôles  à  l'équateur  par  la  terre,  pendant  une  aurore 
boréale. 

—  Mar.  Mouvement  propre  des  eaux  de  la  mer.  (On 
l'appelle  COURANT  de  marék.)  il  lienverse  du  courant.  Chan- 
gement do  direction  de  ce  courant,  ii  Etale  de  courant. 
Moment  où  il  va  changer  de  sens,  il  Partie  d'une  manœuvre 
qui  passe  dans  les  poulies. 

—  Mécan.  Courant  de  flamme  d'une  chaudière.  Route 
suivie  par  les  gaz  chauds  dans  la  chaudière. 

—  Tnéàtr.  Mettre  une  pièce  au  courant  du  répertoire,  La 
mettre  parmi  les  pièces  qui  se  jouent  habituellement. 

—  Syn.  Courant,  cours.  Le  courant,  c'est  l'eau  en  mou- 
vement et  acquérant  une  force  plus  difficile  à  vaincre  par 
l'efTet  de  ce  mouvement  môme;  dans  un  fleuve  où  la  vi- 
tesse do  l'eau  n'est  pas  la  mémo  partout,  lo  courant  n'est 
quo  la  partie  où  cette  vitesse  est  le  plus  rapide.  Le  cour*, 
c'est  la  marche  de  l'eau  dans  telle  ou  telle  direction,  ou 
depuis  tel  point  jusqu'à  tel  autre;  cependant,  on  dit  bien 
quo  le  cours  d'un  fleuve  est  rapide,  impétueux;  mais  on 
no  voit  alors  quo  le  mouvement  seul,  sans  fixer  son  atten- 
tion sur  l'eau  elle-même.  Si  l'on  so  représentait  un  ba- 
teau luttant  contre  l'eau  devenue  plus  puissante  par  le 
mouvement,  on  dirait  qu'il  remonte  lo  courant  plutôt  quo 
lo  cours. 

—  Anton.  Stagnant,  ante  'on  parlant  des  liquides). 

—  Encycl.  Electr.  On  donne  le  nom  de  courant  électrique 
à  la  cause,  d'uno  nature  d'ailleurs  inconnue,  qui  produit 
les  phénomènes  que  l'on  constate  lorsqu'on  réunit  par  un 
corps  conducteur  (masse  ou  fil)  doux  ou  plusieurs  points 
maintenus  à  dos  potentiels  diff'érents.  La  différence  do 
potentiel  considérée  comme  engendrant  un  courant  s'np- 
IfoUo  force  électromotrice.  On  peut  classer  les  courants 
électriques  do  deux  façons,  suivant  qu'on  prend  pour  base 
los  procédés  employés  pour  établir  uno  différence  do  po- 
tentiel ontro  deux  points,  ou  la  loi  do  la  variation  du  po- 
tentiel aux  points  considérés. 

C'est  ainsi  qu'on  appelle  courants  telhiriques  ceux  qui 
circulent  à  la  surface  du  globe  d'uno  manière  irrégulière  ; 
leur  étude  est  pou  avancée,  et  on  n'en  connaît  encore  ni 
l'origine,  ni  los   lois.  Los  courants  hydroélectriques  sont 

6 réduits  par  los  piles  à  liquides  genre  Volta,  DanioU, 
unsen,  Loclanche,  etc.  ;  on  leur  donne  quelquefois  le  nom 
do  voltaiqucs  ou  do  galvaniques.  Lorsque  la  différence  do 
potentiel  ost  obtenue  par  l'action  do  la  chaleur  sur  les  sou- 
dures de  métaux  appropriés,  comme  dans  les  aiguilles  do 
Becquerel  ou  los  pilos  thermo-électriques  do  Molloni,  do 
Clamond,  on  a  des  courants  Menno-*^tec/r(9i(M.(V.THKRMO- 
ÉLKCTRiciTK.)  Si  un  corps  conducteur,  dans  un  champ 
magnétique,  ost  soumis  à  une  variation  do  flux  magnétique, 
il  so  produit  entre  ses  divers  points  dos  différences  do 
potentiel  qui  occasionnent  dos  courant.?  d'induction.  {V.  in- 
duction.) Mans  lo  cas  particulier  où  ces  courants,  au  Hou 
do  parcourir  un  fil  métallique  extérieur  au  conducteur,  so 
formonl  â  l'intérieur  do  celui-ci,  on  leur  donne  lo  nom  do 
courants  de  Foucault. 

Si  nous  envisageons  los  courants  au  point  do  vuo  do  la 
loi  do  variation  do  leur  sens  ot  do  leur  intensité,  dans  un 
rtl  conductour  donné,  ils  sont  ou  continus  ou  alternatifs. 

Los  premiers  sont  engendrés  par  dos  sources  d'éloctri- 
cité  disposées  pour  maintenir,  ontro  los  extrémités  du 
conducteur,  uno  différence  do  potontiol  ayant  toujours  lo 
mémo  signe  ot  ur.o  valour  sonsiblomout  constunto  (piles, 


accumulateurs,  machines  dynamo-ôlcctriqucs  à  courant 
continu,  etc.).  Si,  au  contraire,  lo  signe  do  différence  do 
potontiol  ot  sa  valeur  changent  rapidement  et  périodi- 
quement (alternateurs),  le  conducteur  est  parcouru  par 
un  courant  alternatif.  Comme  cas  intermédiaire,  on  peut 
signaler  los  courants  ondulés,  engendrés  par  une  diffé- 
ronoo  de  potentiel  ayant  toujours  le  même  signe,  mais  une 
valeur  variant  périodiquement. 

Les  courants  alternatifs  employés  communément  af- 
fectent une  forme  périodique  sen- 
siblement sinusoïdale,  c'est-à-dire 
que,  si  l'on  trace  uno  courbe  en 
portant  on  abscisses  les  temps  et 
en  ordonnées  les  intensités,  on 
obtient  une  courbe  ayant  la  forme  générale  d'une  sinu- 
soïde i^  —  I  sin  bit. 

Dans  la  pratique  industrielle,  on  a  quelquefois  intérêt  à 
considérer  simultanément  plusieurs  courants  alternatifs, 
et  on  a  imaginé  des  machines  pour  produire  et  utiliser 


Les  ensembles  de  deux  cou- 


facilement  ces  ensembles 
rants  alternatifs  de  même 
période  et  de  même  inten- 
sité maximum,  mais  tels 
que  l'un  ait  sa  valeur  abso- 
lue maximum  quand  l'au- 
tre a  son  intensité  nulle 
(ce  qu'on  énonce  habituellement  en  disant  que  les  deux 
courants  sont  décalés  d'un  quart  de  période  l  un  par  rap- 
port à  l'autre),  prennent  le  nom  do  courants  diphasés  : 
i^  =  I  sin  bit>;  i,  =  I  cos  ut. 

Si  l'on  considère  des  groupes  de  trois  courants  alterna- 
tifs de  même  période  et  de  même  intensité,  mais  décalés, 
l'un  par  rapport  à  l'autre,  de  un  tiers  de  période,  on  a  des 
courants  triphasés  : 

i,  =  I  sin  a;       'i  =  I  sin 


(.-L-);  ,.  =  Isi„(.-*Jl). 


On  peut  facilement  généraliser  cette  notion  et  concevoir 
d'autres  groupements,  auxquels  on  donne  le  nom  générique 
de  couT'dnts  polyphasés.  L'intérêt  do  ces  courants  provient 
de  la  facilité  qu  ils  donnent 
de  produire  des  champs  tour- 
nants  et  de  construire  des 
moteurs   électriques    avan- 
tageux. V.  CHAMP,  moteur 
électrique. 

Un  courant  électrique  con- 
tinu est  dédni  quana  on  connaît  son  sens  ou  direction  et 
son  intensité.  Le  sens  du  courant  dans  un  conducteur  li- 
néaire est  celui  d'un  mobile  allant  du  point  du  plus  haut 
potentiel  au  point  du  plus  bas  potentiel  ;  son  intensité  se 
définit  par  les  effets  du  courant,  dont  nous  parlerons  plus 
loin  :  effets  calorifiques,  électromagnétiques,  électrodj'- 
namiques.  etc. 

Lorsqu'il  s'agit  de  courants  «//ernaïi/'s,  le  sens  changeant 
périodiquement,  il  y  a  lieu  do  définir  la  loi  de  ses  varia- 
tions, qui  sont  presque  toujours  considérées  comme  sinu- 
soïdales. On  appelle  alors  période  (T)  le  temps  qui  s'écoule 
entre  les  moments  où  la  force  électromotnce  reprend  la 

même  valeur  et  le  même  signe.  L'inverse  de  ce  temps  — 

est  la /■/■(fgwencc.ot  la  quantité  —  est  lapwiîaïion  du  courant. 

—  Lois  fondamentales  régissant  les  courants  coJïtinus. 

i"  Loi  d'Ohm.   L'intensité  d'un  courant  est  directement 

proportionnelle  à    la  force  électromotrice  et  itiversement 

E 

proportionnelle  à  la  résistance  du  circuit  .•!  =  —.  E  étant 

exprimé  en  volts.  R  en  ohms,  I  est  donné  on  ampères. 

2°  L'iis  de  Kirchhoff.  l"  Si  plusieurs  conducteurs  abou- 
tissent à  un  inême  point,  la  somme  algébrique  des  intensi- 
tés des  courants  sur  chacun  d'eux,  comptées  à  partir  de  ce 
point,  est  nulle  ;  s  t  =  0. 

S"  Lorsque  plusieurs  forces  électromotrices  agissent  en 
diff'érents  points  d'un  circuit,  ta  force  électrvmoirice  totale 
autour  du  circuit  est  égale  à  la  somme  des  résistances  de 
ses  portions  individuelles,  multipliées  chacune  par  l'intetisité 
du  courant  qui  les  traverse  :  Sir  =  S  E. 

4"  Loi  de  Joule.  L'énergie  calorifique  dégagée  sur  un 
conducteur  pendant  l'unité  de  temps  est  égale  au  produit  du 
carré  de  l'intensité  par  la  résistance  du  conducteur. 

Dans  lo  cas  des  courants  alternatifs,  considérés  comme 
étant  sinusoïdaux,  on  distingue,  outre  l'intensité  instanta- 
née du  courant  à  un  moment  donné,  dos  quantités  aux- 
quelles on  a  donné  les  noms  d'intensité  moyenne  ot  d'in- 
tensité efficace.  La  première  est  la  valeur  do  l'intégrale 
f  1  rf^  prise  pour  uno  demi -période  divisée  par  cette 
demi-période.  La  seconde,  qui  seule  intervient  dans  les  cal- 
culs ordinaires,  et  quo  donnent  les  appareils  de  mesure,  ost 
la  racine  carrée  do  la  moyenne  dos  carrés  de  l'inten- 
sité. Sa  valeur  est  0,707  do  l'intensité  maximum  du  cou- 
rant. 

Dans  lo  cas  général  d'un  circuit  ayant  uno  résistance  R, 
un  coefficient  de  sclf-iyiduction  L  ot  uno  capacité  C,  on  a, 
on  appelant  w  la  pulsation  d'un  courant  sinusoïdal,  dont  E 
ost  la  force  élcctromotrico  maximum  : 

E  max.  ,        .   ^       . 

'sin  (u/— f). 


v/-H--:^c) 


tang  ?  =  ■ 


"L--7, 


—  Elfels  des  courants.  Ils  sont  pxtrSmomont  nombreux. 
Nous  no  signalerons  quo  los  principaux  : 

I»  ElTi'ts  mnqni'liqms.  V.  ÉLKcTROSiAaNKTissiE. 

8°  lilfels  mi'ctmiiiues.  Doux  courants  ta;saut  un  anjjlo 
s'aitirout  ot  t.Midont  li  so  mettre  [larallôles,  s'ils  s'npiiro- 
ohont  tous  lieux  ou  s'éloignent  tous  lieux  ilu  sonimot  do 
l'auglo  ou  lie  lu  pcrponiiicnlairo  communo  ;  ils  se  repous- 
sent si  l'un  s'approche  du  si.nimot,  tandis  ipio  l'autre  s  ou 
(iloi'Mio.  Il  ri'sulto  do  li\  que  doux  courants  t^gaux  et  do 
sou"  contraires  produisent  dos  actions  tSpales  ot  do  sens 
contraires,  ot  quo  l'aclion  d'un  courant  sinueux  ost  iden- 
linuo  A  celle  d'un  courant  loctiliguo  avant  les  m*iiios 
oxtriJniiliis.  Cos  actions  ont  été  mises  &  prollt  pour  la 
construction  des  éloclrod}iiamon>(>lros  (v.  iSlkctkouyn.v- 

MOMÈTllli)  ot  dos  wallmètrCS.   (V.  WATTMf.TBIi.) 


COURANTE    —   COURBE 

L'ensemble  des  phénomènes  ci-dessus  se  retrouve  dans 
le  fouclioniiement  des  divers  moteurs  électriques. 
3"  Elfffts  physitjues  : 

a)  Osmose  électrique.  V.  osmose. 

b)  J^hénoméiies  électrocapillaires.  V.  ÉLECTROSiiTRE 

c)  Actions  calorifiques.  Va  courant  qui  traverse  un 
conducteur  échauffe  celui-ci.  Ce  phénomène  est  régi  par  la 
loi  de  Joule,  énoncée  plus  haut.  Des  applications  de  cette 
propriété  se  rencontrent  dans  les  voltmètres  et  ampère- 
mètres thermiques,  l'éclairage  électrique  par  incandes- 
cence, la  soudure  électrique,  l'inflammation  des  mines 
par  l'électricité,  le  chauffage  électrique,  le  cautère  élec- 
trique, etc. 

4°  Effets   chimiques.  Y.  électroltse,  GALVANOPLiSTiE. 

5"  Effets  physiologiques.  Un  courant  passant  dans  les 
membres  affecte  les  nerfs  et  provoque  une  sensation  dou- 
loureuse ;  il  fait  subir  aux  muscles  des  contractions  invo- 
lontaires. Suivant  Ritter,  un  faible  courant,  lancé  à  tra- 
vers le  globe  de  l'œil,  occasionne  une  sensation  semblable 
à  celle  produite  par  un  éclair  de  lumière.  Les  contractions 
musculaires  sont  mises  en  évidence  par  la  mémorable 
expérience  de  Galvani  sur  les  pattes  de  grenouilles. 

La  plupart  des  faits  que  l'on  constate  dans  l'application 
des  courants  électriques  sur  les  corps  organisés  peuvent 
s'expliquer,  d'une  manière  générale,  par  leurs  actions  phy- 
siques ou  chimiques  sur  les  divers  éléments  do  l'orga- 
nisme; mais  il  y  eu  a  encore  bien  peu  dont  on  connaisse 
le  mécanisme.  Nous  signalerons,  à  ce  sujet,  les  remarqua- 
bles travaux  de  d'Arsonval,  relatifs  à  l'action  des  courants 
de  haute  fréquence  sur  les  êtres  organisés.  V.  électro- 
thérapie. 

—  Unité  de  courant.  L'unité  d'intensité  de  courant  est 
l'ampère.  \.  ce  mot. 

—  Mesure  des  courants.  La  détermination  de  l'intensité 
des  courants  se  fait  pratiquement  au  moyen  des  appareils 
étalonnés  dénommés  ampèremètres  et  éleclrodynamomèlres. 

—  Météorol.  Courants  atmosphériques.  La  chaleur  solaire 
détermine  des  courants  atmosphériques,  et,  en  vertu  de  la 
différence  considérable  d'action  suivant  l'équateur  et  dans 
les  régions  tempérées  ou  froides,  la  circulation  théorique 
générale  de  l'équateur  aux  pôles  dans  les  régions  élevées, 
des  pôles  à  l'équateur  vers  le  sol,  se  trouve  scindée  en 
deux  régimes  généraux  :  celui  des  régions  équatoriales 
et  celui  des  régions  froides  ou  tempérées.  Au  reste,  en 
vertu  du  mouvement  de  la  terre,  les  courants  supérieurs 
d'aller  ont  des  directions  S.-O.  et  N.-O.  dans  les  hémi- 
sphères respectifs  nord  et  sud,  tandis  que  les  courants  in- 
férieurs de  retour  y  ont  les  directions  N.-E.  et  S.-E. 

Les  vents  les  plus  réguliers  de  retour  sont  dits  alizés 
et  ont  une  grande  permanence,  même  de  direction,  dans 
les  régions  équatoriales  marines  et  sans  obstacles  ;  les 
vents  supérieurs  ou  contre-alizés  ont  entraîné  ces  extraor- 
dinaires pluies  de  cendres  ou  de  poussières  lointaines. 
Enfin,  les  alizés  nord  et  sud  sont  séparés  par  la  zone  des 
calmes  équatoriaux  ou  tropicaux  ;  il  n'y  a  pas  de  calme 
véritable,  mais  une  très  grande  irrégularité  dans  le  régime 
atmosphérique.  Cependant,  les  alizés,  liés  à  la  zone  d'é- 
chaurfement  maximum,  devront  suivre  le  soleil  dans  son 
oscillation  entre  les  tropiques  ;  c'est  le  transport  connu 
des  alizés  qui  ne  s'effectue  pas  en  couronne,  parallèle- 
ment à  l'équateur,  à  cause  des  inégales  vitesses  d'échauf- 
fement  des  régions  à  traverser,  mers  ou  continents.  Il  peut 
même  en  résulter  de  telles  inflexions  que  les  nouveaux 
vents  soient  plus  importants  que  les  alizés  primitifs  :  ce 
sont  les  moussons,  particulièrement  violents  dans  l'océan 
Indien  et  sur  les  côtes  de  Guinée  et  du  Venezuela.  C'est  à 
des  causes  analogues  qu'il  faut  attribuer  la  plupart  des 
phénomèmes  locaux  ;  brises  de  terre,  de  mer.  Je  montagne 
ou  de  plaine,  vents  polaires,  etc. 

Dans  les  régions  tempérées,  la  circulation  générale  n'af- 
fecte pas  un  caractère  aussi  net  et  permanent  ;  bien  que 
certaines  régions  soient  réservées  de  préférence  aux  cou- 
rants d'aller,  d'autres  aux  courants  de  retour,  la  contigu- 
ration  du  sol  et  les  courants  marins  jouent  un  rôle  consi- 
déraljle  qui  fait  entièrement  différer  les  deux  hémisphères. 
En  hiver,  et  parfois  aussi  en  été,  la  même  situation  se  re- 
nouvelle :  le  continent  européen  est  recouvert  d'une  ca- 
lotte d'air  calme,  sec  et  froid,  appelé  ilôt  des  calmes.  Cet 
air  calme  est  contourné  par  un  courant  humide  et  chaud, 
qui  procure  à  la  France  et  à  r.\ngleterre  une  saison  douce 
et  hmnide,  s'enfonce  dans  le  nord  et  repasse,  froid,  aux 
confins  de  l'Europe  et  de  l'Asie.  Tel  est  le  caractère  es- 
sentiel de  l'hi-raisphère  nord  avec,  bien  entendu,  des  chan- 
gements, variations  et  perturbations,  qu'il  faudra  suivre 
avec  la  nature  corrélative  des  isobares. 

—  Hydrogr,  Courants  marins.  L'équilibre  hydrodyna- 
mique des  eaux  de  l'océan  est  constamment  troublé,  et  les 
déplacements  qui  s'opèrent  en  vue  de  le  rétablir  se  con- 
tinuent de  même  sans  interruption.  Les  causes  de  cette 
rupture  do  l'équilibre  sont,  en  première  ligne,  l'action  ca- 
îorillque  du  soleil  produisant  des  variations  de  dilatation, 
moditiant  la  densité  des  couches  superficielles  en  évapo- 
rant l'eau  douce,  et,  en  môme  temps,  amenant  une  dénivel- 
lation qui  appelle  les  eaux  moins  chaudes  vers  les  parties 
les  plus  chaudes.  Le  phénomène  inverse  se  produit  là  oii 
les  nuages  se  résolvent  en  pluie.  Les  vents  agissent  sur  les 
eaux  de  l'océan,  soit  par  une  action  de  propulsion  méca- 
nique, soit  par  leurs  qualités  hygrométriques  et  thermo- 
métriques  qui  influent  sur  l'évaporation.  La  pression  ba- 
rométrique a  aussi  une  action  sur  les  mouvements  de 
l'océan.  Toutes  ces  causes  agissant  à  chaque  instant,  il 
est  facile  do  comprendre  que  les  eaux  soient  entraînées, 
soit  verticalement ,  soit  horizontalement.  Entre  autres 
causes  déterminant  la  direction  du  mouvement,  la  distri- 
bution des  continents,  la  profondeur  variable  des  océans, 
le  mouvement  de  rotation  de  la  terre  ont  des  actions  com- 
plexes, qui  nécessitent  de  nombreuses  observations.  Le 
phénomène  dos  marées  ne  donne  de  courants  que  près  des 
côtes,  son  action  sur  les  eaux  du  largo  no  donnant  aucun 
transport  de  molécules. 

Le  premier,  l'Américain  Maury  étudia  les  couraiits  do 
l'océan.  .Sur  son  initiative  se  réunit  la  conférence  inter- 
nationale do  Hraxelles,  on  1853,  qui  donna  les  ba-ses  et  la 
série  des  observations  à  faire  à  la  mer  par  les  navigateurs. 
Mais  ces  derniers,  directement  intéressés  à  la  connais- 
sance dos  courants  de  surface,  no  peuvent  observer  que 
ceux  d'une  vitesse  assez  considérable.  Les  courants  de 
surface  à  faible  vitesse,  que  Maury  appelait  la  «  dérive  de 
l'Océan  ^ ,  ne  peuvent  être  connus  que  par  les  observations 
thcrmomêtriques  et  densimétriques  des  eaux.  On  a  établi 
dos  cartes  de  températures  et  do  courants  suivant  les  sai- 
sons. Quant  aux  courants  tous-marins,  il  est  fort  difficile 


de  les  observer  directement,  et  les  instruments  imaginés 
dans  ce  but  donnent  peu  de  résultats.  Leur  existence  est 
prouvée  par  le  mouvement  de  masses  de  glaces  à  base 
profonde,  entraînées  en  sons  inverse  du  courant  de  sur- 
face et  du  vent.  L'étude  des  températures  des  couches 
profondes  permet  de  s'éclairer  à  leur  sujet. 

Si  l'on  examine  une  carte  des  courants,  on  y  voit,  nette- 
ment accusés,  le  mouvement  des  eaux  polaires  vers  l'équa- 
teur et  celui  des  eaux  équatoriales  vers  les  pôles.  Les  eaux 
équatoriales  sont  entraînées  de  l'E.  vers  l'O.,  de  sorte 
que,  dans  les  trois  grands  océans,  la  température  maxi- 
mum est  dans  la  partie  occidentale.  De  là  les  masses  d'eau 
chaude  remontent  au  S.  et  au  N.  vers  les  pûles,  formant 
des  courants  chauds  près  des  côtes  occidentales  des  grands 
bassins  maritimes  :  on  a,  au  contraire,  près  des  côtes 
orientales,  des  courants  froids  descendant  des  pôles.  Les 
courants  chauds  sont  de  plus  en  plus  larges,  à  mesure 
qu'ils  progressent  :  le  contraire  a  lieu  pour  les  courants 
froids.  Le  courant  froid  semble  être  la  continuation^  du 
courant  chaud,  qui  serait  de  plus  en  plus  dévié  vers  l'E., 
puis  vers  le  S.  ou  vers  le  ÎS.,  c'est-à-dire  vers  l'équateur, 
où  il  rejoint  le  courant  équatorial  pour  former  un  circuit 
complet. 

Il  y  a  donc  là  un  mouvementpour  ainsi  dire  circulaire  : 
au  centre,  les  eaux  doivent  être  en  repos,  et  tous  les 
objets  en  dérive  doivent  s'y  amasser.  De  fait,  on  observe 
des  mers  de  sargasses  dans  toutes  les  mers.  Ce  sont  des 
surfaces  plus  ou  moins  étendues,  couvertes  de  végétations 
marines,   d'herbes   flottantes,  de   raisins   dos   tropiques. 

On  observe  parfois,  à  la  surface  de  l'océan,  des  mouve- 
ments curieux,  sans  cause  apparente.  Humboldt  dit  avoir 
vu  "  des  bandes  étroites  comme  de  petits  ruisseaux,  que 
l'eau  parcourt  avec  un  bruit  très  saisissable  à  l'oreille  ■ . 
Ce  sont  les  tide  trips  des  Anglais,  pouvant  faire  croire  à 
la  présence  de  récifs. 

Les  courants  de  marée  sont,  comme  on  l'a  vu  plus  haut, 
des  phénomènes  localisés  aux  approches  des  terres.  L'onde 
do  marée  ne  donne,  au  large,  aucun  déplacement  molé- 
culaire, mais  son  épanouissement  sur  les  côtes  amène  non 
seulement  un  mouvement  vertical  beaucoup  plus  considé- 
rable, mais  un  mouvement  de  translation,  alternatif  comme 
l'onde,  qui  forme  les  courants  de  marée,  flot  et  jusant. 

COURANTE  (rad.  courir)  n.  f.  Pop.  Diarrhée  :  Avoir  la 

CODRANTK.  ,  .,,.,„ 

—  Calligr.  Sorte  d  écriture  cursive,  rapide,  facile,  il  On 
dit  aussi  eceitdre  codrante  ou  expédiée,  et  cursive. 

—  Chorégr.  Ancienne  danse,  u  Air  sur  lequel  on  exécu- 
tait cette  danse. 

—  Techn.  Meule  supérieure  d'un  moulin  àmouture.  it  On 
dit  aussi  tournante. 

—  Encycl.  Chorégr.  La  coitrajite  est  une  ancienne  danse 
d'origine  italienne,  introduite  en  France  au  xvi"  siècle. 


Courante  de  CorelU. 

D'allure  vive,  à  deux  temps,  elle  se  dansait  à  deux  per- 
sonnes. Au  XVII"  siècle,  la  courante  se  modifia  profondé- 
ment; dansée  sur  la  mesure  à  trois  temps,  elle  devint  ce 
pas  mystérieux  qu'ont  rendu  célèbre  les  grands  musiciens 
de  l'époque.  Louis  XIV  la  préférait  à  toutes  les  autres 
et  la  clansait  fort  bien.  La  courante  cessa  d'être  en  usage 
vers  la  seconde  moitié  du  xvlll"  siècle.  Elle  n'a  guère  été 
employée  au  théâtre,  dans  les  ballots,  mais  son  rythme 
plaisait  aux  clavecinistes,  et  quelques-uns  d'entre  eux, 
même  des  plus  grands,  tels  que  Jean-Sébastien  Bach  et 
Rameau,  en  ont  écrit  de  charmantes. 

COURANTILLE  (/i  mil.  —  du  provenç.  coiirmid'Wo,  même 
sens)  n.  f.  Sorte  de  lîlet  en  forme  de  tramail,  que  l'on 
abandonne  au  mouvement  des  eaux,  et  qui  sert  pour  la 
pêche  du  thon. 

—  Pyrotechn.  V.  courantin. 

COURANTIN,  INE  (rad.  courir)  n.  Fam.  Personne  qui 
aime  à  vagabonder,  il  Personne  que  l'on  emploie  à  des 
courses,  à  des  commissions  :  Chaque  étude  avait  autrefois 
son  courantin.  (Vieux.) 

—  n.  m.  Pyrotechn.  Sorte  de  fusée  servant  à  commu- 
niquer le  feu  d'un  endroit  à  un  autre.  (Enfilée  dans  une 
corde,  une  ficelle  ou  un  fil  de  fer  tendu,  elle  s'élance  le 
long  du  fil  et  va  porter  le  feu  aux  pièces  éloignées.)  Il  On 
dit  aussi  courantii.le. 

Courants  (cap  des)  ou  Corrientes,  cap  de  la  côte 

orientale  d'Afrique,  situé  à  l'entrée  septentrionale  du  ca- 
nal do  Mozambique.  Il  doit  son  nom  à  un  courant  venu  de 
la  côte  de  Madagascar,  très  impétueux  en  cet  endroit. 

COURATARI  n.  m.  Genre  d'arbres  de  la  famille  des 
myrtacées,  dont  on  connaît  sept  espèces  de  l'Amérique 
tropicale,  il  Bois  de  cet  arbre,  qui  est  très  estimé  pour  la 
charpente. 

COURAU  n.  m.  Mar.  V.  codreac. 

COURAY  n.  m.  M.tr.  V.  corroi. 

COURAYER  {rè-tjé)  V.  a.  En  T.  de  mar..  Enduire  de  cou- 
rai  :  Couravkr  la  carène  d'un  navire. 

COURBABLE  adj.Qui  peut  être  courbé  :  r/firecouRDABLE. 

COURBACHE  (turc  kourltatch,  arabe  Icerbadj,  tous  deux 
empruntés  à  un  mot  slave  qui  signifie  knout)  n.  f.  Kn 
Orient,  Long  fouet  formé  d'une  lanière  do  peau  d'éléphant, 
de  rhinocéros  ou  do  buffle,  dont  une  partie  s'enroule  au- 
tour du  poignet,  il  Vulgairement,  Arme  contondante  quel- 
conque. 

COURBAGE  [baf)  n.  m.  Action  de  courber  :  Le  cocrdage 
des  tiges  d'osier. 

COURBAN  n.  m.  llolig.  V.  corbam. 

•  —  01 


Courbaril  ; 


,  fruit- 


344 

COURBANT  {ban)y  ANTE  adj.  Qui  est  susceptible  de  se 
courber.  (Peu  usité.} 

—  Bois  courbant.  Mar.  Bois  dont  les  fibres  suivent  une 
certaine  courbure,  ii  Ou  dit  aussi  substantiv.  :  Un  cour- 
bant. 

COURBARIL  {ril')  n.  m.  Arbre  de  la  famille  des  légumi' 
neuses-césalpiniécs,  tribu  des 
amhorstiées.  comprenant  douze 
espèces    tropicales.  Il  Syn.    do 

HYMÉNÉE. 

—  Encycl.  Les  courbarih 
sont  des  arbres  à  fleurs  dis- 
posées en  panicules  ou  en  co- 
rymbes  terminaux;  le  fruit  est 
une  gousse  grande,  ligneuse, 
oblonguc,  d'un  roux  fonce,  ren- 
fermant une  pulpe  sèche  fari- 
neuse, jaunâtre.  L'espèce  la 
plus  connue  est  le  courbaril 
proprement  dit  [hymenxa  cour- 
baril),  grand  et  bel  arbre.  Son 
bois  est  dur,  solide,  rougeâtre, 
d'un  grain  fin  ;  il  sert  pour  l'é- 
bénisteric  ,  la  charpente  ,  les 
constructions  maritimes  et  les 
ouvrages  de  tour.  Le  tronc 
laisse  écouler,  par  incision,  une 

résine  abondante,  jaunâtre,  d'une  odeur  agréable,  difficile 
à  fondre;  elle  est  connue  sous  le  nom  de  résine  a7iimé 
occidentale,  et  n'est  plus  employée  aujourd'hui  que  pour  la 
préparation  de  beaux  vernis. 

COURBARINE  n.  f.  Résine  extraite  de  Vhymenasa  cour- 
baril. 

COURBATON  (dc  l'espagn.  cunaion;de  curvo,  courbe) 
n.  m.  Mar.  Nom  donné  à  des  pièces  de  bois  fortement 
coudées,  qui  servent  de  contreforts  :  Courbaton  de  bitte. 
CouRBATON  de  beaupré,  n  Courbatons  de  hune,  Pièces  de 
bois  qui   lient  les  diverses  parties  de  la  hune.  |[  On  écrit 

à  tort  COURT-BÂTON. 

COURBATU,  UE  (de  court  et  battu,  battu  à  court,  à  bras 
raccourci,  ce  qui  justifierait  l'orthographe  courbattu,  ad- 
mise par  quelques  écrivains)  adj.  Se  dit  d'un  cheval  qui, 
par  suite  d'un  excès  de  fatigue  ou  pour  d'autres  causes,  n'a 
de  libres  ni  la  respiration,  ni  le  mouvement  des  jambes. 
—  Par  ext.  En  parlant  des  personnes.  Celui,  Celle  qui  a 
une  courbature,  ii  On  dit  plus  ordinairem.  couRBATURi:,  ée. 

COURBATURE  (rad.  courbatu)  n.  f.  Art  vétér.  Malaise 
d'un  cheval  courbatu,  n  Vieille  courbature^  Phtisie  pul- 
monaire du  cheval. 

—  Pathol.  Indisposition,  chez  les  personnes. 

—  Encycl.  Pathol.  La  courbature,  lorsqu'elle  constitue 
à  elle  seule  toute  la  maladie,  n'est  qu'une  indisposition 
passagère.  Elle  se  manifeste  d'abord  par  un  sentiment 
de  lassitude,  de  brisement  dans  les  membres,  des  douleurs 
musculaires,  siégeant  particulièrement  dans  la  région  des 
reins  ;  quelquefois,  un  peu  de  céphalalgie.  Il  y  a  prostration 
des  forces,  paresse  de  l'esprit,  somnolence;  l'embarras 
gastrique  et  une  fièvre  légère  accompagnent  encore  cet 
état,  ainsi  qu'une  augmentation  de  chaleur  de  la  peau  et 
de  la  sueur.  La  courbature  reconnaît  pour  causes,  soit  une 
fatigue  excessive,  un  exercice  violent,  une  attitude  fati- 
gante longtemps  soutenue,  soit  l'action  du  froid  humide, 
un  refroidissement  subit,  etc.  La  durée  de  cette  indispo- 
sition no  dépasse  par  trois  jours;  le  repos,  les  grands 
bains,  les  boissons  délayantes,  une  diète  peu  sévère,  les 
sudorifiques,  et  quelquefois  un  purgatif,  seront  employés 
avec  avantage.  La  courbature  est  souvent  symptomati- 
que  du  début  d'une  affection  fébrile  :  la  grippe,  la  fièvre 
typhoïde,  etc. 

COURBATURER  V.  a.  Art  vétér.  et  pathol.  Donner  une 
courbature  à  ;  Les  trop  longues  promenades  courbaturent 
le  corps.  Courbaturer  son  cheval. 

Se  courbaturer,  v.  pr. Gagner  une  courbature. 

COURBE  (du  lat.  curvus,  même  sens)  adj.  Dont  la  direc- 
tion change  progressivement,  sans  former  aucun  angle  : 
Ligne  courbe.  Surface  tOURBE. 

—  Fig.  Détourné,  indirect,  dépourvu  de  franchise  :  Les 
ambitieux  doivent  aller  en  ^'g-we  courbe;  c'est  le  chemin  le 
plus  court  en  politique.  (Balz.) 

—  Syn.  Courbe,  courbé,  recourbé.  Ce  qui  est  courbe 
paraît  tel  par  lui-même  ;  rien  n'annonce  qu  il  ait  pu  com- 
mencer par  être  droit.  Ce  qui  est  courbé  a  été  mis  dans 
cet  état;  on  pense  à  l'etfon  qu'il  a  fallu  faire  pour  le 
fléchir.  Ce  qui  est  recourbé  est  plusieurs  fois  courbé,  ou 
est  courbé  de  manière  à  rentrer,  à  revenir  sur  lui-même. 

—  Anton.  Direct,  droit. 

COURBE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f.  Ligne 
courbe  :  Décrire  une  courbe,  il 
Courbes  algébriques,  il  Courbes 
transce7ida7ites  (v.  la  partie  en- 
cycl.). Il  Courtes  à  double  cour- 
bure ou  courbes  gauches,  Celles  Ligne  courbe, 
qui  ne  sont  pas  contenues  dans 

un  même  plan  :  L'hélice  est  une  courbe  à  double  cour- 
bure. 

—  Par  ext.  Ligne  représentant  la  loi  d'un- phénomène  : 
Courbe  barométrique.  Courbe  de  température. 

—  Fig.  Série,  suite,  marche,  direction  qui  s'écarte  de 
la  voie  directe  :  La  pensée  des  grands  hommes  est  une 
courbe  que  l'on  n'embrasse  bien  qu  après  qu'elle  est  décrite. 
(Ste-Beuve.) 

—  Archit.  Courbe  rampante,  Limon  courbe  d*un  esca- 
lier. Il  Courbe  des  pressions.  Courbe  formée  par  la  réunion 
des  points  de  chacun  des  joints  d'une  voûte,  et  qui  sort  à 
déterminer  la  stabilité  de  cette  voûte. 

—  Art  vétér.  Tumeur  dure  ou  osseuse  qui  se  montre  à 
la  face  interne  du  jarret  du  cheval,  au  point  où  il  y  a 
déjà  une  éminonce  correspondant  à  la  maléole  chez 
l'homme.  (Comme  toutes  les  exostoses  de  la  région  du 
jarret  du  cheval,  où  elles  sont  fréquentes,  la  courbe  est  la 
conséquence  d'otforts  violents;  elle  peut  être  même  héré- 
ditaire. Elle  n'est  curable  qu'au  début,  par  l'emploi  de 
pommades  fondantes  iodurées-mereurielles,  ou  par  l'appli- 
cation méthodique  du  fou  en  pointes  pénétrantes.) 

—  Ch.  do  f.  Direction  courbe  d'une  voie. 

--  KIoctr.  Courbe  magnétique.  Lignes  qui  indiquent  les 
directions  dos  lignes  de  force  magnétique  par  la  position 
qu'elles  occupent. 


GOURANTS  ATMOSPHÉRIQUES. 


GOURANTS   MARINS. 


Nouveau  I>arouese  u.i  i-'ktré 


Courbe  (mar.). 


343 

—  Mar.  Porto  piôce  do  bois  coudoo  qui  sert  à  étayer  uuo 
pièce  ou  à  relier  deux  pièces  :  Codrbus  d'arcasses,  de  bos- 
soir,   d'écubier.  \\  Courbe  de    capucine. 

Courbe  qui  lie  en  partie  l'ôtrave  avec  ^^^-^^^^IZnziTZXzji 
l'éperon.  

—  Naviff.   fluv.   Pièce  de   bois   de      ^||^       T~i  -j 
forme  couroe,  sur  laquoHo  s'attachent  *~^       ' 
les  harnais  dos  ctiovaux,  dans  les  opé-  y   ^    \ 
rations  do  halage.  ii  Attolago  de  deux 
chevaux  de  halayo  uuis  par  cette  pièce 
de  bois. 

—  P.  et  ch.  V.  COORHURK. 

—  Techn.   Courbe   d'ujie  pendule  à 
équation,  Piôce  on  forme  d'ellipse,  qui  rentre  deux  fois  sur 
elle-même,  ii  Pièce  do  bois  coupée  en  forme  d'arc. 

—  Topogr.  Courbe  de  niveau.  Ligne  passant  par  les 
ditTêrents  points  do  mémo  cote  sur  un  pian  donné.  V.  Ni- 

VELLKMRNT. 

—  Vitic.  Crossetto  de  la  vigne.  Il  Nom  do  l'araire  qui 
sert  dans  le  Médoc  à  chausser  la  vigne. 

—  Encycl.  Ch.  de  f.  La  courbe  nécessite  dans  la  pose 
do  la  voie  los  plus  grands  soins,  par  suite  du  parallélisme 
des  essieux  dos  voitures.  Il  faut  que  le  rectangle  indé- 
formable constitué  par  les  essieux  puisse  à  chaque  instant 
s'inscrire  entre  les  Iiles  de  rails  ;  c'est  pourquoi  il  convient 
do  ne  pas  doscondro  au-dessous  d'une  certaine  limite  pour 
lo  rayon  des  courbes.  Sur  une  voie  courante,  cette  liniito 
est  celle  de  SOO  mètres. 

Il  faut,  de  plus,  prendre  des  dispositions  spéciales  dans 
la  pose  de  la  voie,  c'est-à-dire  donner  aux  voies  un  certain 
jeu  ou  suréeartement ,  et  en  outre  donner  au  plan  des  rails 
une  certaine  inclinaison  qui  constitue  lo  dévers  :  ce  dévers 
se  donne  au  rail  extérieur  de  la  voie  ;  il  se  trouve  ainsi  un 
peu  surélevé  par  rapport  au  rail  intérieur. 

Le  jeu  et  le  dévers  varient  suivant  le  rayon  des  courbes  ; 
beaucoup  plus  considérables  quand  ce  rayon  est  faible,  ils 
diminuent  progressivement  avec  l'augmentation  du  rayon. 

—  Géom.  On  appelle  courbe,  en  géométrie,  le  lieu  des 

f)ositions  successives  d'un  point  qui  se  meut  suivant  une 
oi  déterminée.  Ainsi,  la  circontérence  est  une  courbe 
dont  tous  les  points  sont  à  une  distance  donnée  d'un  point 
donné  appelé  centre. 

—  Courbes  planes.  Considérons  une  courbe  plane  et  tra- 
çons dans  son  plan  deux  axes  de  coordonnées,  x  et  y  dé- 
signant les  coordonnées  d'un  point  quelconque  M  de  la 
courbe,  quand  le  point  M  se  déplace  sur  la  courbe,  les  deux 
coordonnées  varient  simultanément;  mais,  si  l'on  donne  à 
l'abscisse  une  valeur  arbitraire,  la  valeur  de  l'ordonnée 
est  déterminée.  Il  en  résulte  que,  si  la  courbe  est  définie 
géométriquement,  on  peut  déduire  de  la  définition  géomé- 
trique une  relation'entre  xety  vériliée  pour  tous  les  points 
de  la  courbe  et  uniquement  pour  ces  points.  Cette  relation 
s'appelle  Véquation  de  la  courîe.  Réciproquement,  si  f{xy)  =  0 
est  l'équation  d'une  courbe,  et  qu'en  faisant  varier  x  d'une 
façon  continue,  )/ varie  d'une  façon  continue,  le  point  dont 
les  coordonnées  sont  x  et  y  décrit  dans  le  plan  la  courbe 
dont  l'équation  est  f{x.y)  =  0. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  pour  le  système  de  coordon- 
nées cartésiennes  s'applique  à  tout  autre  système  de  coor- 
données. En  particulier,  dans  le  système  de  coordoiuiées 
polaires,  une  courbe  est  représentée  par  une  relation  entre 
p  et  tu,  coordonnées  polaires  d'un  point  M  du  plan. 

Si  une  courbe  est  rapportée  à  un  système  de  coordon- 
nées cartésiennes,  cette  courbe  est  dite  algébrique  ou  trans- 
cendante, suivant  que  son  équation  est  algébrique  ou  trans- 
cendante. Si  nous  supposons  cette  équation  algébrique  et 
rendue  entière  et  rationnelle  en  a*  et  y;  si  l'équation  est 
de  degré  m  par  rapport  à  a:  et  y,  la  courbe  est  dite  «  de 
degré  m  « .  Les  formules  de  transformation  de  coordonnées 
cartésiennes  étant  linéaires,  c'est-à-dire  ne  contenant  los 
anciennes  et  les  nouvelles  coordonnées  qu'au  premier 
degré,  le  degré  d'une  courbe  ne  change  pas  quand  on 
change  les  axes  des  coordonnées. 

La  construction  d'une  courbe  en  coordonnées  cartésiennes 
revient  à  l'étude  des  variations  de  y  considérée  comme 
fonction  de  x  ou  inversement. 

Lorsque  l'équation  est  résolue  par  rapport  à.  l'une  des 
variables  y  ou  x,  on  est  amené  à  étudier  les  variations 
d'une  fonction  d'une  seule  variable.  Lorsque  l'équation 
n'est  pas  résolue  par  rapport  à  l'une  des  variables,  on  peut 
quelquefois,  en  s  appuyant  sur  les  théorèmes  concernant 
les  racines  d'une  équation,  construire  la  courbe. 

Enfin,  dans  certains  cas,  l'emploi  d'une  variable  auxi- 
liaire permet  la  construction  de  la  courbe.  On  fait,  par 
exemple,  y  =  tx,  on  en  déduit  x  =  f{t),  y  =  <^{t),  et  on  étudie 
les  variations  simultanées  de  x  et  t/  quand  t  varie. 

Pour  étudier  dans  lo  voisinage  d'un  point  M  de  coordon- 
nées Xoyo  une  courbe  algébrique  dont  1  équation  f  {x.y)  =  0 
est  entière  et  rationnelle,  on  transporte  l'origine  au  point  M  ; 
l'équation  de  la  courbe  devient  : 

En  faisant  dans  cette  équation  y-tx,  nous  obtenons  los 
abscisses  des  points  où  une  droite  quelconque  menée  par 
le  point  M  rencontre  la  courbe 

(2) 


<4+0  +  i^(^-:  +  ^<!,.+''^ï:)  +  ' 


Supposons  l'une  des  dérivées /"'xo/'z/o  différente  do  o,  la 
racine  x  =  0  est  racine  simple  do  l'équation  (2),  le  point  M 
est  dit  un  point  simple  do  la  courbe.  Pour  la  valeur  parti- 
culière (  =  <,,qui  rond  f     +  t^f     =0,  uno  seconde  racine 

do  l'équation  (2)  est  égale  à  0  et  y  =  t^x  est  tangonto  à  la 
courbe. 

r  r 

Supposons  que  l'on  ait  en  mémo  temps  f      =  n  f     _  o, 

sans  que  les  trois  dérivées  secondes  soient  nulles,  la  racine 

x~0  est  racine  double  de  l'équation  (2),  on  dit  que  le  point  M 
est  un  point  double. 

Nous  avons  alors  trois  cas  à.  considérer,  suivant  que 
l'équation  : 

(3) 

a  ;  l*  ses  racines  /,  et  /,  réolloset  inégales:  la  courbe  admet 
au  point  double  M  deux  tangentes  distinctes  y  =  /,x  ij-t^.v; 
2"  ses  racines  imagiuairos  :  la  courbe  admet  en  M  uu  ffoint 
iaoté ;  3<'^os  raCinos  (égales  :  si,  ^our  dos  valeurs  uositivus 
ou  o6£^ativû's  de  x,  les  doux  valeurs  do  t  voibinos  de  i^  sont 

Ul. 


^^f^''^s.yA'*^yr' 


Il'argeiit 

à  la  fasce  courbée 

de  gueules. 


imaginaires,  le  point  M  est  un  point  isolé;  si,  pour  dos 
valeurs  positives  de  x,  elles  sont  réelles  et,  pour  des  va- 
leurs négatives  de  x,  imaginaires  ou  inversement,  lo 
point  M  est  un  point  de  rebroussement  ;  enlin,  si,  pour  des 
valeurs  positives  et  négatives  do  x,  elles  sont  réelles,  on 
a  en  M  doux  branches  de  part  ot  d'autre  do  M  ayant  même 
taiif^cMite. 

On  peut  continuer  le  même  raisonnement  et  avoir  en  M 
un  point  triple.,.,  etc.  L'équation  qui  donne  les  tangentes 
au  point  multiple  s'obtient  en  égalant  à  0  le  groupe  dos 
termes  do  degré  le  moins  élevé  dans  l'équation  (i). 

La  construction  d'une  courbe  en  coordonnées  polaires  re- 
vient à  l'étude  des  variations  do  p  considéré  coramo  une 
fonction  de  u.  On  cherche  d'aboyd  entre  quelles  limites 
il  faut  faire  varier  w  pour  obtenir  toute  la  courbe,  et  on 
admet  los  valeurs  négatives  de  p,  à  la  condition  de  les  por- 
ter dans  le  sens  inverse  de  la  direction  correspondant  à  la 
valeur  de  u,  qui  fournit  la  valeur  négative  de  p. 

—  Courbes  dmts  l'espace.  Une  courbe  dans  l'espace  est 
déterminée  par  l'intersection  de  deux  surfaces  ;  elle  est 
donc  représentée  en  coordonnées  rectilignes  par  les  deux 
équations /■{j:.i/.;)  =  0,  ç(x.y.r)  =  o  des  deux  surfaces.  Cette 
courbe  peut  être  plane,  soit  que  l'une  des  surfaces  soit  un 
l)lan,  soit  que  les  deux  surfaces  se  coupent  suivant  une 
courbe  plane. 

COURBELINE  adj .  f.  Se  dit  d'une  vache  chez  qui  la  nappe 
est  surmontée  d'une  courbure  qui  n'arrive  pas  jusqu'à  la 
vulve. 

COURBEMENT  [man)  n.  m.  Action  de  courber;  résultat 
de  cette  artton  ;  Le  courbementï^cj  bois  de  construction. 
COURBEMENT  adv.   D'une  manière   courbe  :  Marcher 

COURBEMENT.  (PeU  USité.) 

COURBER  {du  lat. ctinwe;  decurvus,  courbe)  v.  a.  Rendre 
courbe  :  Courber  un  bâton.  L'âge  courbk  la  taille,  il  Incli- 
ner, faire  pencher:  L'humiliation  courbe  le  front. 

—  Par  anal.  Faire  paraître  courbe  ou  coudé  : 

Quand  l'eau  courbe  un  bâton,  ma  raison  le  redresse. 
La  Fontaine. 

—  Fig.  Abaisser,  humilier,  soumettre,  assujettir  :  Cour- 
ber des  peuples  sous  sa  loi. 

—  V.  n.  Etre  courbé,  plier,  céder  :  Arbres  qui  courbent 
sous  le  poids  des  fruits. 

Courbé,  ée  part.  pass.  du  v.  Courber. 

—  Blas.  Se  dit  des  dauphins,  bars  et  barbeaux  employés 
comme  meubles  de  l'écu,  lorsqu'ils  sont 
plies  en  arc.  u  Se  dit  des  fasces  qui  sont 
un  peu  voûtées  en  arc. 

Se  courber,  v.  pr.  Etre  courbé,  plié. 
Il  Se  baisser,  s'incliner  vers  le  sol. 

—Fig.  S'abaisser,  s'humilier  :  faire  acte 
de  condescendance,  il  Plier,  céder,  être 
dompté. 

—  Allus.  hist.  :  Courbe  la  tête,  fier 
Sicambre,  adore  ce  que  tu  as  brûlé,  brûle 
ce  que  tu  as  adoré.  V.  adorer. 

—  Anton.  Dresser  et  redresser. 
COURBET   {bè)  n.  m.  Agric.  Grande 

serpe  avec  laquelle  on  coupe  les  taillis, 
on  abat  les  branches  des  arbres,  et  qui,  fréquemment, 
est  fixée  à  l'extrémité  d'un  long  manche,  pour  en  faciliter 
le  maniement. 

—  Techn.  Partie  élevée  d'un  bat  do  mulet,  courbée  eu 
forme  d'arc. 

Courbet  (Gustave),  peintre  français,  né  à  Ornans 
(Doubs)  en  1819,  mort  près  de  Vevev  en  Suisse,  en  1877. 
Il  se  rendit  à  Paris  vers  1839,  parut  dans  l'atelierde  Steuben 
et  de  Hesse,  puis  se  forma  à  peu  près  tout  seul,  en  étu- 
diant les  coloristes  espagnols,  flamands  et  français.  Encore 
indécis  dans  sa  manière,  il  donna  d'abord  une  Odalisque 
inspirée  de  Victor  Hugo,  et  même  une  Lélia  d'après 
George  Sand,  sans  parler  d'une  mauvaise  A//**(/o?'j>.  Bien- 
tôt, il  abandonna  les  sujets  littéraires  et  les  scènes  à 
u  idées  i>. 

Se  rejetant  sur  la  réalité  telle  quelle,  il  montrait,  dès 
1844,  ce  qu'il  pouvait  valoir  avec  son  portrait  et  celui  de 
son  chien  ,  avec  son  Homme 
à  la  pipe.  Le  jury  lui  refusa, 
coup  sur  coup,  plusieurs  bon- 
nes peintures.  Mais,  bientôt, 
la  vogue  de  Courbet  naquit, 
secondée  par  ses  exhibitions 
particulières,  favorisée  par 
les  ultras  de  la  critique  néo- 
romantique ou  réaliste,  ac- 
crue encore  par  les  colères  do 
l'Académie  et  par  des  exclu- 
sions maladroites. 

C'esten  18 19  que  commence 
pour  Courbet  la  vraie  réputa- 
tion, avec  des  œuvres  comme 
VAprès-dïner  à  Oi^ans,  et  la 
Vallée  de  la  Loue.  Le  Salon 
do  1850-1851  le  vit  triompher 
avec  y  Enterrement  à  Ornans, 
les  Casseurs  de  pierres,  los 
Paysans  de  Flagey.  Les  De-  Courbet. 

moi  je//e«  rfe  yi7/a^e  (1 852),  puis 

los  Lutteurs,  los  Baigneuses  et  la  Pileuse  (1853),  accen- 
tuaient déllnitivement  lo  manière  do  Courbet. 

Quand  Courbet  vit  le  succès  de  sa  peinture,  il  voulut 
ajouter  à  la  gloire  do  l'artiste  colle  du  théoricien.  U  pro- 
fessa l'art  démocratique  et  social.  Il  prononça  dos  discours, 
écrivit  dos  dissertations.  C'est  ainsi  quo  se  passa,  pour 
Courbet,  la  période  do  l'Empire,  parmi  dos  succès  que  lu 
Femnxe  à  la  perruche,  les  Demoiscllfs  de  ta  Seine,  ot  le  Hc- 
tour  de  la  conférence,  saupoudrèrent  légèronïont  do  scan- 
dale. 

Si  le  peintre  réaliste,  chez  lui,  n'est  pas  à  dédaigner, 
et  s'il  marque  dans  l'histoiro  do  l'art  un  point  tournant 
dont  il  faut  tenir  compte,  c'est  cependant  à  d'autres 
qualités  quo  Courbet  doit  sa  réputation.  Lo  paysagiste, 
chez  lui,  est  de  premier  ordre.  Tout  co  qu'il  a  point  sous 
l'influence  d'un  parti  pris,  malgré  la  virtuosité  ot  la  solidité 
do  sa  couleur,  est  vulgaire,  brutal.  Mais,  quand  co  robuste 
paysan  dressait  .son  cliovalol  parmi  les  paysages  do  sa 
chèro  Friuiclio-Comté,  il  devenait  un  maître,  et  rendait 
le  speclaclo  qui  posait  devant  lui  avec  force  ot  sérénité. 
Entre  toutijs  sos  œuvres,  lo  Combat  de  cvrfa  ot  la  Hcmisf 
du  cheiTcuiU  sont  colles  devant  lusquoUus  on  s'arrête  le 
plus  voloutien. 


COURHELINE  —   COURBU 

Son  refus  retentissant  do  la  croix  d'honneur,  offerte 
par  Napoléon  III,  lui  avait  valu  une  popularité  qui  se  tra- 
duisit, sous  la  Commune,  par  uno  élection  dans  le  VP  ar- 
rondissement. C'est  comme  délégué  à  la  mairie  du  VP 
qu'il  fut  rendu  responsable  du  renversement  (ello  n'a  pas 
été  déboulonnée,  comme  le  demandait  Courbet,  mais  ren- 
versée) de  la  colonne  Vondômo,  accompli  sinon  précisé- 
ment sur  sa  proposition  expresse,  du  moins  sous  son  pa- 
tronage. Traduit  devant  un  conseil  do  guerre  en  juin 
1871,  pour  usurpation  do  fonctions  ot  destruction  d'un 
monument  public,  Courbet,  quoique  défendu  par  Lachaud, 
fut  condamné  à  rembourser  les  frais  de  réêdification  de 
la  colonne,  montant  à.  plus  de  300. ono  francs,  lîéduit,  par 
ce  fait,  à  travailler  pour  lo  compte  de  l'Etat  jusqu'à  la  lin 
de  ses  jours,  Courbet  passa  en  Suisse,  en  1873.  11  est  mort 
à  La  Tour-de-Peilz,  d'une  maladie  de  foie  que  des  excès  do 
boisson  avaient  beaucoup  aggravée  vers  la  lin.  Une  Expo- 
sition Courbet  fut  ouverte  en  1882,  à  l'Ecole  des  beaux-arts. 

Courbet  (Amédée-Anatole-Prosper),  marin  français, 
né  à  Abbeville  (Somme)  en  1827,  mort  en  1885.  Sorti  de 
l'Ecole  polytechnique, il  était,en  1849,  aspirant  do  l«classe  ; 
il  fut  promu,  en  1880,  au  grade  de  contre-amiral.  En  1883, 
il  reçut  l'ordre  de  se  rendre  en  Indo-Chine  et  d'y  prendre 
le  commandement  des  forces 
navales  réunies  sur  les  côtes 
de  l'A-nnam.  Dès  son  arrivée, 
il  bombarda  les  forts  de  Thuan- 
An,  puis  enleva  do  vive  force 
les  forts  annamites  qui  com- 
mandent l'entrée  de  la  rivière  do 
Hué.  Trois  jours  après,  la  capi- 
tale de  i'Annam  était  au  pouvoir 
des  Français,  et  le  roi  signait 
la  paix.  Investi  du  commande- 
ment en  chef  des  armées  de 
terre  et  de  mer,  au  Tonkiu, 
Courbet  enleva  Sontay,  où  lo 
chef  des  Pavillons-Noirs,  Lu- 
Vinh-Phuoc,  avait  concentré 
ses  forces.  li  se  préparait  à 
continuer  la  campagne,  lors- 
qu'une décision  ministérielle  le 
remplaça  parle  général  Millot. 
Il  fut,  il  est  vrai,  nommé  grand 
ofticier  de  la  Légion  d'honneur 
et  promu  au  grade  de  vice- 
amiral  (1884).  A  la  suite  de  la  violation  du  traité  de  Tien- 
Tsin  par  les  Chinois,  investi  de  nouveau  du  commandement 
en  chef  des  forces  navales,  il  bombarda  l'arsenal  de  Fou- 
Tchéou,  détruisit  la  flotte  chinoise  et  les  forts,  sans  avoir 
perdu  un  seiU  vaisseau.  Après  avoir  occupé  Ke-Lung  ot 
Pormose,  il  se  mit  à  la  recherche  de  la  dernière  escadre 
chinoise,  la  rejoignit  à  l'entrée  du  fleuve  Bleu  et  l'anéantit 
(14  févr.  1885),  puis  occupa  les  Pescadores. 

La  paix  signée,  il  allait  rentrer  en  France.  Mais  il  dut 
s'aliter,  épuisé  par  les  fati^^ues  de  cette  terrible  cam- 
pagne et  mourut  à  bord  du  Bayard,  le  U  juin  1885.  On  a 
de  lui  une  brochure  intitulée  :  Opérations  de  l'escadre  fran- 
çaise dans  ta  rivière  Min  (1885),  et  des  Lettres  (publiées 
après  sa  mort)  très  vives  contre  Jules  Ferry,  président 
du  conseil  pendant  l'expédition  du  Tonkiu. 

Courbet  (archipel),  v.  Pescadores. 

Courbet  (port).  Géogr.  v.  Port-Colrbet. 

Courbet  (autref.  Zamouri),  comm.  d'Algérie,  arr.  et 
à  52  kilom.  d'Alger,  non  loin  de  la  Méditerranée  ;  2.357  hab. 
Vignes,  fabrique  do  crin  végétal. 

COURBETON  (rad.  courhet)  n.  m.  Agric.  et  écon.  rur. 
Sorte  de  ciie\illo  recourbée,  traversant  lo  limon  d'une 
charrette  à  lueufs  ot  qui,  retenue  par  un  anneau  de  bran- 
chage appelé  amblet,  lixe  le  timon  au  joug  de  l'attelage  do 
bœufs.  II  On  dit  aussi,  à  tort,  coukt-douton. 

COURBETTE  {bèV  — rad.  courber)  u.  f.  Manèg.  Mouve- 
ment quo  fait  le  cheval  en  levant  également  les  doux 
fdeds  do  devant  qu'il  fléchit  aussitôt,  pendant  qu'il  tient 
es  hanches  basses  :  Faire  faire  des  courbettes  à  un  cheval. 
Il  Battre  1(1  poudre  à  courùctles.  Hâter  trop  les  courbettes, 
les  faire  trop  basses,  il  Faire  la  croix  à  courbettes.  Faire 
tout  d'une  haleine  un  bond  qui  affecte  la  forme  d'une  croix. 

—  Fani.  iiévérenco  obséquiouso,  salut  exagéré,  ti  Basses 
soumissions,  marques  sorviles  do  déférence  :  Les  grands 
aiment  les  cuuRUKTrKS.  Il  Faire  aller  quelqu'un  à  courbettes. 
Avoir  plein  pouvoir  sur  lui. 

COURBETTER(6*'-^*)v.  n.  Manèg.  Faire  des  courbettes: 

Cheval  (/MI  comtBKTTE  lourdement. 

COURBEVOIE.  ch.-l.   de   cant.  de  la  Seine,  arr.   et  ù 

10  kilom.  do  Saint-Douis,  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine; 
20.105  liab.  {Courbevoisiens,  ennes.)  Ch.  de  f.  Ouest.  Port  sur 
la  Seine.  Blanchisseries,  construction  de  wagons.  Casernes. 
Monument  commémoratif  do  la  Défense  nationale,  par 
Barrias.  Aux  environs,  château  do  Bécon.  —  Lo  canton  u 
3  comm.  ot  47.401  hab. 

COURBIÈRE  (Guillaume-René,  baron  dk  L'Homme  de), 
générai  prussien,  né  à  Maëstricht  en  1733,  mort  en  18U. 

11  appartenait  ù.  une  famille  d'origine  française,  émigréa 
lors  de  la  révocation  do  l'édit  do  Nantes.  Il  entra,  on  1758, 
au  service  do  la  Prusse,  ot  se  signala  par  sa  valeur  dans 
différentes  circonstances.  Nommé  général  on  1797,  il  dé- 
fondit Graudeuz  contre  les  Français  on  ISOG  ot  1807,  ot 
conserva  au  roi  do  Prusse  la  partie  occidentale  de  son 
royaume.  Il  on  reçut  lo  gouvernement,  avec  le  litre  do 
n  told-maréchal  »,  après  la  paix  de  Tilsit  (1807). 

COURBINE  n.  f.  Iclityol.  Ot  oruithol.  V.  cobbink. 

COURBON  (Bornas,  soigneur  ub  PiKiiRBLATTii,  mar- 
quis dk),  gentilhommo  dauphinois,  né  ou  1G50  à  ChAteau- 
neuf-du-Khùne,  tué  au  siège  de  Négrepont  on  1688.  Ses 
aventures  rappellent  celles  do  Guzman  d'Alfaraohe.  11 
guerroya  en  Franco  d'abord,  puis  dans  les  rangs  ennemis 
on  Allemagne,  oii  il  épousa,  ou  1683.  la  veuve  du  comte 
do  Rhinburg,  et  prit  enlin  du  service  en  Moréo,  pour  lo 
compte  des  Vénitiens.  Sa  belle  conduite  à  Coron,  à  Nava- 
rin ot  àNauplio,  lui  valut  lo  titre  do  lieutenant  général. 

COURBOTTE  {bot')  n.f.  Balancier  auquel  ou  attache  los 
chaînes  (jui  tout  fonotiouuer  les  soufflets  do  forge. 

COURBOUILLONNER  {bouill-0-né  [U  mil.]]  V.  a.  Faire 
cuiro,  apprêter  au  court-bouillon.  (Pou  usité.) 

COURBU  U.  m.  Variété  do  raisin. 

44 


COURBURE 


COUREUR 


COURBURE  (rad.  courber)  n.  f.  Inflexion,  état,  forme 
d'une  chose  courbée  :  Courbure  d'une  jante  de  roue. 

—  Fig.  Action  ou  habitude  de  plier,  de  soumettre  sa 
volonté.  (Peu  usité.) 

—  Arboric.  et  jardin.  Opération  qui  consiste  à  courber 
les  branches,  en  les  maintenant  au  moyen  de  liens  :  La 
cocRBURE  est  un  des  meilleurs  moyens  pour  mettre  une 
branche  à  fruit.  (Rozier.) 

—  Archit.  Revers,  envers  des  feuilles  de  chapiteaux. 

—  Géom.  Rayon  de  courbure.  Rayon  du  cercle  osculateur 
en  mi  point  donné  d'une  courbe,  w' Lignes  de  courbure  d'une 
surface.  Lignes  tracées  sur  une  surface  et  telles  que  les 
normales  aux  différents  points  de  chacune  d'elles  forment 
des  surfaces  développables. 

—  Enxtcl.  Géom.  La  courbure  est  une  notion  géomé- 
trique première  et  irréductible  ;  elle  s'offre  sous  son  aspect 
le  plus  simple  dans  le  cercle.  On  dit  en  effet  que,  pour 
cette  ligne,  la  courbure  est  uniforme  et  la  même  en  tous 
ses  points.  La  courbure  varie  d'un  cercle  à  un  autre  ;  elle 
augmente  lorsque  le  rayon  diminue,  et  diminue  lorsqu'il 
augmente. 

D'une  façon  générale,  on  appelle  courbure  moyenne  d'un 
arc  de  courbe  plane  quelconque  le  rapport  de  1  angle  dos 
tangentes  à  ses  extrémités  à  la  longueur  de  cet  arc. 
D'après  cela,  la  courbure  moyenne  d'un  arc  de  cercle  est 
égale  à  l'inverse  de  son  rayon. 

On  nomme  courbure  en  un  point  donné  d'une  courbe  la  li- 
mite de  la  courbure  moyenne  d'un  arc  de  cette  courbe, 
lorsque  ses  extrémités  se  rapprochent  indéfiniment  du 
point  donné. 

En  coordonnées  rectangulaires,  la  courbure  a  pour  ex- 
pression : 

d^ 


Hm 


cos'm       sin^ 
R.     ''"rT 


—  Courbure  des  courbes  gauches.  Outre  la  courbure  dé- 
finie comme  précédemment,  on  considère  dans  les  courbes 
gauches  la  seconde  courbure  ou  torsion  en  un  point  donné  : 
c'est  la  limite  du  rapport  de  l'angle  de  deux  plans  oscula- 
teurs  en  deux  points  infiniment  voisins  à  l'arc  infiniment 
petit  qui  joint  ces  points.  Par  suite  de  cette  définition, 
la  torsion  en  un  point  quelconque  d'une  courbe  plane  est 
constamment  nulle. 

—  Courbure  d'une  surface.  On  connaîtra  évi-iemment  la 
forme  d'une  surface  en  un  point  si  on  connaît  la  courbure 
d'une  section  plane  de  la  surface  passant  par  ce  puiot. 
On  démontre  que  le  rayon  de  courbure  en  un  point  d'une 
section  oblique  est  égal  au  rayon  de  courbure  de  la  sec- 
tion normale  qui  lai  est  tangente,  multiplié  par  le  cosinus 
de  l'angle  des  plans  sécants. 

Parmi  toutes  les  sections  normales  d'une  surface  pas- 
sant par  un  point  donné,  il  ^  en  a  deux,  contenues  dans 
des  plans  rectangulaires,  qui  présentent,  lune  un  rayon 
de  courbure  maximum,  l'autre  un  rayon  de  courbure  mi- 
nimum :  ce  sont  les  sections  principales. 

Les  rayons  de  courbure  R,  et  Rj  des  sections  princi- 
pales sont  racines  de  l'équation  du  second  degré  : 
n'{l-^p'-¥q')-n[t{i-\-p')-\-r{l-^g^)-2pqs]+rt~s^  =  0. 

Si  l'on  désigne  par  w  l'angle  du  plan  d'une  section  nor- 
male avec  le  plan  principal  correspondant  au  rayon  R,,  et 
parR  le  rayon  de  courbure  de  cette  section,  on  a  la  relation  : 
1 

R 
qui  fait  connaître  R  en  fonction  de  R,  et  R,. 

On  appelle  courbure  moyenne  d'une  surface  la  somme 

^-  +  S"!   *®  produit  - --     a  reçu  le  nom  de  courbure  to- 
Ri        R]  R,  R] 

taie.  Il  est  évident  que  les  rayons  de  courbure  principaux 

sont  déterminés  lorsque  l'on  connaît  la  courbure  moyenne 

et  la  courbure  totale. 

—  Lignes  de  courbure.  En  chaque  point  dune  surface 
passent  deux  lignes  de  courbure,  qui  sont  définies  par  une 
équation  différentielle  du  premier  ordre  et  du  second  de- 
gré ;  leurs  projections  sur  le  plan  des  xy  sont  données  par 
l'équation  : 

{l -\- p'')  dx -h  pg  dy  ^pq  dx  +  {\-irq^)dy 
r  dx-\-  s  dy  s  dx-\- 1  dy 

L'équation    différentielle    des   lignes   de    courbure    peut 
prendre  différentes  formes  :  entre  autres,  si  l'on  désigne 
paru,  V,  icdes  quantités  proportionnelles  aux  cosinus  direc- 
teurs de  la  normale,  l'équation  différentielle  peut  s'écrire  : 
(dx     u    du  \ 
dy     V     dv  \  =0. 
dz    w    dwj 
Les  lignes  de  courbure  en  chaque  point  sont  tangentes 
aux  sections  normales  principales. 

Sur  une  surface  de  révolution,  les  lignes  de  courbure 
sont  les  parallèles  et  les  méridiens;  sur  une  surface  déve- 
loppabicle  premier  système  de  lipnes  de  courbure  est  formé 
par  les  génératrices  reclilignos.  Vautre  par  les  trajectoires 
orthogonales  do  ces  génératrices.  On  démontre  aue,si  deux 
surfaces  ont  une  ligne  de  courbure  commune,  elles  se  cou- 
pent sous  le  mémo  angle  en  tous  les  points  de  cette  ligrne 
(théorème  de  Joachimstal).  Les  rayons  d'un  système  tnplo 
orthogonal  se  coupent  suivant  leurs  lignes  do  courbure 
(théorème  do  Dupin).  On  obtient  aisément  une  surface 
dont  un  des  systèmes  de  lignes  do  courbure  est  circulaire  ; 
une  telle  surface  est  une  enveloppe  de  sphères  dépendant 
d'un  paramètre  arbitraire;  si  la  sphère  mobile  a  un  rayon 
constant,  on  a  une  surface  canal.  Enfin,  Dupin  a  étudié 
les  surfaces  dont  les  deux  systèmes  do  lignes  de  courbure 
sont  circulaires. 

—  P.  et  chauss.  La  courbure  des  routes  a  une  très 
grande  influence  sur  le  tirage,  qui  augmente  ou  diminue 
suivant  que  les  sinuosités  que  décrit  la  routo  sont  plus  ou 
moins  prononcées,  et  que  le  profil  en  travers  do  cette 
route  cjît  plus  ou  moins  bombe. 

—  Techn.  Courbure  des  boit.  Dans  l'industrie,  on  emploie 
à  cliaque  instant  des  bois  courbes.  II  existe  différents  pro- 
cédés pour  obtenir  les  diverses  courbes  nécessaires.  On 
peut  les  soumettre  à  l'action  de  la  vapeur  qui  amollit  leurs 
libres  et  les  placer  sur  des  formes  jusqu'à  siccitô.  Ces 
formes  leur  donnent  la  courbure  voulue.  On  place  aussi  les 
extrémités  des  bois  â.  courber  sur  dos  appuis  et  on  allume 
au-dessous  du  feu  qui,  sans  les  carboniser,  ue  tarde  pas 


à  les  cintrer.  Enfin,  on  les  place  quelquefois  dans  des 
étuves,  plongés  dans  du  sable,  ei  on  leur  fait  subir  une  forte 
pression  sur  les  points  à 
courber. 


Courcaillet. 


COURGAILLER  f  A:a-i7W 

[//mil.])  v.  n.  Se  dit  de  la 
caille  femelle  qui  crie. 

COURCAILLET  {ka-ill~è 
[Il  mil.])  n.  m.  Cri  de  la  caille,  il  Petit  sifflet  ou  appeau 
qui  imite  le  cri  de  la  caille  femelle,  et  dont  on  se  sert  pour 
appeler  les  mâles. 

—  £n  courcaillet.  Cost.  Se  disait  autrefois  de  certains 
vêtements  plissés  à  la  manière  des  appeaux  appelés  cou7'' 
caillets :  Chausses  en  courcaillet. 

COURÇAIS,  comm.  de  l'Allier,  arr.  et  à  21  kilom.  de 
Monlluçon,  près  de  la  Queugne,  affluent  du  Cher;  901  hab. 
Ch.  de  f.  Orléans.  Pépinière  de  châtaigniers. 

GOURCEL  (Alphonse  Chodron,  baron  de),  diplomate 
français,  né  à  Paris  en  1S35.  Il  entra  en  1855  dans  la  diplo- 
matie et  fut  nommé  sous-directeur  (1869),  puis  directeur 
(1880)  au  ministère  des  aff'aires  étrangères.  Ambassadeur 
à  Berlin  en  1881,  il  demanda  sa  mise  en  disponibilité  en 
1886,  obtint,  en  Seine-et-Oise,  un  siège  sénatorial  (1892), 
et  termina  sa  carrière  diplomatique  comme  ambassadeur 
à  Londres  (1898). 

COURCELLE  {sèl')  n.  f.  Petite  cour.  (Peu  usité.) 

GOURCELLES  (Etienne  de),  théologien  arminien,  né  à 
Genève  eu  1586,  mort  à  Amsterdam  en  1659.  Il  était  fils 
d'un  réfugié  français.  Quoique  admis  dans  l'içtimité  de 
Théodore  de  Bèze,  il  s'attacha  à  la  doctrine  arminienne 
sur  la  prédestination.  Ses  tergiversations  l'ayant  rendu 
suspect  aux  deux  partis  protestants,  il  resta,  pendant 
quatorze  ans,  aux  prises  avec  des  difficultés  de  toute 
sorte  (1658). 

COURCELLES  (Marie -Sidonia  de  Lenoncourt,  mar- 
quise DE),  née  en  1651  d'une  illustre  famille  de  Lorraine, 
mariée  à  quatorze  ans  avec  le  marquis,  neveu  du  maré- 
chal do  Villeroy,  morte  en  1635.  Elle  a  fait  partie,  en 
aventurière  de  marque,  de  ce  demi-monde  du  xvii=  siècle, 
qui  menait  une  vie  libertine,  tout  en  pindarisant,  madriga- 
iisant,  écrivant  de  petits  vers,  des  portraits  mignardcment 
tracés,  des  Lettres  et  même  parfois  des  Mémoires.  Née 
trop  tard  pour  avoir  rang  dans  l'équipée  de  la  Fronde  à 
côté  des  LoncuevîUe,  des  Chevreuso,  des  Wontbazon, 
M"*  de  Courcelles  appartient  à  l'époque  suivante,  que  do- 
minent les  noms  de  la  duchesse  do  Mazarin  et  de  M"*  de 
Lenclos,  et  ses  nombreuses  amours,  notamment' avec 
Louvois,  avec  Villeroy,  et  surtout  avec  du  Boulay,  qui 
fut  son  Des  Grieux,  l'ont  fait  appeler  par  Sainte-Beuve 
la  .}Jano7ï  Lescaut  de  son  siècle. 

GoURCELLES  (  Jean  -  Baptiste -Pierre  Julien,  dit  lo 
chevalier  de),  généalogiste  français,  né  à  Orléans  en 
1759,  mort  en  183-i".  Il  acheta,  en  1S20,  à  Paris,  le  cabinet 
généalogique  de  Saint-Alais,  et  écrivit  entre  autres  ou- 
vrages :  Dictionnaire  universel  de  la  noblesse  de  France 
(  1820)  ;  Dictionnaire  historique  des  généraux  français  depuis 
le  XI*  siècle  (1820-1823)  ;  Histoire  généalogique  et  héraldique 
des  pairs  de  France  (1820-1830);  Nobiliaire  universel  de 
fronce  (1820-1821). 

GOURCELLE-  SENEUIL  { Jean  -  Gustave  ),  économiste 
français,  né  à  Seneuil  (Dordogue)  en  1813,  mort  à  Paris 
en  1892.  Après  s'être  livré  au  commerce  pendant  plu- 
sieurs années,  il  s'adonna  à  l'étude  de  l'économie  politique 
et  traita  les  questions  économiques  et  financières  dans 
un  grand  nombre  de  journaux  de  l'opposition.  Après  la  ré- 
volution de  1S48,  il  devint  directeur  des  domaines  au  minis- 
tère des  finances.  A  la  suite  de  l'établissement  de  l'Empire, 
il  alla  professer,  pendant  dix  ans,  l'économie  politique  à 
l'Institut  national  de  Santiago.  De  retour  en  France  (1S63), 
Courcelle-Seneuil  collabora  à  divers  journaux  et  fit  pa- 
raître de  nombreux  ouvrages.  Après  la  révolution  du 
4  septembre  1870,  il  fut  nommé  membre  de  la  commission 
chargée  de  remplacer  lo  conseil  d'Etat;  mais,  absent,  il 
n'occupa  pas  son  poste.  II  entra,  cependant,  dans  ce  grand 
corps  de  l'Etat  en  1879,  et  fut,  en  18S2,  élu  membre  de 
l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  Ses  écrits 
consistent  :  \°  en  articles  publiés  dans  divers  journaux 
et  revues;  2*'  en  traductions  de  livres  étrangers  ayant 
trait  à  l'économie  politique  ;  3°  en  ouvrages  tels  que  :  le 
Traité  théorique  et  pratique  des  opérations  de  banque  (\Sd3)  ; 
Leçons  élémentaires  d'économie  politique  (1864);  Prépara- 
tion à  l'étude  du  droit,  étude  des  principes  (1887). 

COURCELLES-LE-COMTE,  comm.  du  Pas-de-Calais, 
arrond.  et  à  14  kilom.  d'Arras,  sur  le  Cojeul,  affluent  do 
la  Sensée;  739  hab.  Sucrerie.  Victoire  d'Edouard  I"", 
roi  d'Angleterre,  sur  Philippe  le  Bel,  roi  de  France, 
en  1288. 

GOURCELLES-LÈS-LENS,  comm.  du  Pas-de-Calais,  ar- 
rond. et  à  35  kilom.  do  Bétbune,  près  du  canal  de  la 
llaute-Deule,  dérivation  de  la  Scarpe;  1.811  hab.  Mine  de 
houille. 

GOURCEMONT,  comm.  de  la  Sarthe,  arr.  et  à  22  kil. 
du  Mans,  près  du  Coëslon,  tributaire  de  l'Huisne  par  la 
Vive-Parence  ;  1.274  hab.  Château  du  Chesnay, 

COURCET  n.  m.  Agric.  Syn.  de  courbet. 

GOURCHETET  D'ESNANS  (Luc),  diplomate  français, 
né  à  Besançon  on  1695,  mort  en  1770.  Il  fut  successive- 
ment censeur  royal,  intendant  de  la  maison  de  la  reine 
et  agent  dos  villes  hanséatiques  près  la  cour  de  France. 
Il  était  très  versé  dans  la  diplomatie,  dans  la  politique  et 
dans  l'histoire.  Outre  des  ouvrages  restés  en  manuscrit, 
on  a  de  lui  :  Histoire  du  traité  de  paix  des  Pyrénées  (1750)  ; 
Histoire  du  traité  de  paix  de  Nimègue  (1754);  Histoire  au 
cardinal  de  Granvellc  (1761). 

GOUR-CHEVERNY,  comm.  do  Loir-et-Cher,  arrond. 
ot  à  13  kil.  de  Blois,  sur  le  Conon,  affluent  du  Bouvron  : 
2.218  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Vinaigrerie. 

COURGHOT  [cho]  n.  m.  Technol.  Ver  à  soie  malade. 

COURCIN  [sin)  n.  m.  otadj.  Se  dit  du  bois  au-dessous  do 
l'",l37  de  longueur,  ce  qui  lo  rend  trop  court  pour  être 
admis  dans  le  commerce,  et  que  l'on  emploie  comme  bois  à 
brûler.  (On  écrit  aussi  codhçon.)  ii  Sorte  do  coin  en  fer,  qui 
sert  à  serrer  les  diverses  parties  d'un  moule  et  à  les  mam- 
tcnir  en  place. 


346 

GOURCITÉ,  comm.  de  la  Mayenne,  arrond.  et  à  33  kil. 
de  Mayenne,  sur  un  affluent  du  Merdereau  ;  1.778  hab. 

COURCrVE  n.  f.  Mar.  Autre  orthogr.  de  coursive. 

COURÇON  (rad.  court)  n.  m.  Art  milit.  Pieu  caché  dans 
l'eau. 

—  Techn.  Syn.  de  courcin. 

GOURÇON  ou  GOURÇON  D'AUNIS,  ch.-l.  de  caut.  do 
la  Chareiite-Infêrieure,  arrond.  et  à  27  kilom.  de  La  Ro- 
chelle, non  loin  des  marais  de  la  Sèvre  Niortaise  ;  1.093  h. 
Forêt.  —  Le  canton  a  14  comm.  et  12.072  hab. 

GoURCY  (Jean  de),  historien  français,  né  à  Falaise  en 
1350,  mort  à  Caudebec  en  1431.  On  a  de  lui  deux  ouvrages 
manuscrits  ;  une  chronique  appelée  la  Bouquechardière, 
terminée  en  1422,  et  un  poème  allégorique,  le  Chemin  de 
vaillance.  Le  nom  bizarre  de  la  clirouitiue  vient  du  fief  do 
Bourc-Achard,  qui  appartenait  à  la  maison  do  Courcy. 
Cette  œuvre  n'a  pas  été  imprimée,  mais  elle  eut  un  grand 
succès,  à  en  juger  par  le  nombre  des  copies  manuscrites. 
Les  manuscrits  de  l'œuvre  de  J.  de  Courcy,  conservés  à 
la  Bibliothèque  nationale,  ont  été  décrits  dans  les  tomes  I" 
et  II  des  Manuscrits  français  de  Paulin. 

GoURCY  (Pol-Louis  Potier  de),  archéologue  français, 
né  à  Landerneau  (Finistère)  en  1815.  Il  a  publié,  entre 
autres  ouvrages  estimés  :  Nobiliaire  et  A-nnorial  de  Bre- 
tagne (1846);  Dictionnaire  héraldique  de  Bretagne  (1855], 
et  une  continuation  de  l'Histoire  de  la  maison  royale  de 
France,  des  pairs,  etc.,  du  P.  Anselme  (1884-1890). 

GoURCY  (Philippe-Marie-Henri  Roussel  de),  général 
français,  né  à  Orléans  en  1827,  mort  à  Paris  en  1887.  Il  fit 
les  campagnes  de  Crimée,  d'Italie,  du  Mexique  et  devint 
licutenant-coIonel  en  1864,  colonel  en  1869,  général  de  bri- 
gade en  1870.  Désigné,  en  1877,  pour  suivre  les  opérations 
de  l'armée  russe  dans  le  Caucase  pendant  la  guerre  turco- 
russe,  il  assista,  au  quartier  général  du  grand-duc  Michel, 
à  la  prise  d'Ardaban  et  de  Kars.  Divisionnaire  en  1878, 
il  fut  envoyé  au  ïonkin,  comme  commandant  du  corps 
expéditionnaire  (1885).  Il  fut  victime,  un  mois  après  son 
arrivée,  d'un  guet-apens  à  Hué,  où  il  était  allé  présenter 
à  l'empereur  d'Annam  les  lettres  l'accréditant  comme  re- 
présentant de  la  France.  Il  repoussa  cette  agression  et 
revint  auTonkin,  d'où  le  firent  rappeler  des  démêlés  avec 
l'autorité  civile  fjanv.  1886). 

GouRDAVEAUX  (  Pierre-Charles-Victor) ,  littérateur 
français,  né  à  Paris  en  1821.  Docteur  es  lettres,  il  a  pro- 
fessé la  littérature  ancienne,  puis  la  littérature  grecque 
à  la  faculté  do  Lille  (1888).  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Du  beau  dans  la  nature  et  dans  l'art  (1860);  Caractères  et 
talents  (1867);  Etudes  sur  le  coynique.  Le  rire  dans  la  vie 
et  dans  l'art  (1875)  ;  les  Evangiles  et  l'Histoire  {\S19)  ;  Saint 
Paul  d'après  ta  libre  critique  en  France  (1886)  ;  etc. 

GOURDEMANCHE,  comm.  de  la  Sarthe,  arrond.  et  à 
21  kilom.  do  Saint-Calais,  au-dessus  de  l'Etangsort; 
1.191  hab.  Ch.  de  f.  du  Mans  à  La  Chartre.  Dans  l'église, 
vitraux  du  xvi«  siècle. 

COUREAU  {ro)  n.  m.  Mar.  Sinuosité  entre  des  bas-fonds 
et  des  rochers  que  l'eau  recouvre,  n  Petite  barque  de 
pèche  employée  à  Bordeaux,  n  Sorte  d'allège  employée 
pour  naviguer  dans  les  eaux  très  vaseuses,  n  On  écrit  aussi 

COCRAU,  et  COURREAU. 

COURÉE  [ré  —  forme  fém.  decORROi)n.  f.  Mar.V.coRROi. 

—  Boucher.  Pou.  ons  ou  fressure  d'animaux,  dans  quel- 
ques contrées,  il.  On  dit  aussi  corée. 

GOURET  DE  Villeneuve  (Martin),  imprimeur  et  lit- 
térateur français,  né  et  mort  à  Orléans  (1719-1780).  Il 
améliora  les  procédés  tvpographiques.  On  lui  doit  un'ô 
jolie  édition  classique  d^Horace  (1767).  Il  publia  l'Ecole 
des  francs-tnaçons  (1748);  le  Trésor  du  Parnasse  (1762); 
les  Affiches  orléanaises  (1764-1770).  —  Son  fils  Louis- 
Pierre,  né  à  Orléans  en  1749,  mort  à  Gand  en  1806,  fut 
obligé,  pour  mauvaises  spéculations,  de  se  retirer  à  Paris, 
puis  à  Gand,  où  il  fut  nommé  professeur  de  grammaire 
générale.  On  lui  doit  des  éditions  des  Lyriques  sacrés 
11774);  la  Bibliothèque  des  poètes  italiens;  un  Recueil  de 
voyages,  en  vers  et  en  prose  (1783).  Il  est  l'auteur  de  l'Ami 
de  l'enfance  et  de  la  jeunesse  (1798)  ;  du  Nouvel  Eraste 
(1700);  etc. 

COURETTE  {rèt'\  n.  f.  Petite  cour. 

COUREUR,  EUSE  n.  Personne  exercée,  rapide  à  la 
LOurse  ;  Un  habile  coureur.  Il  Piéton,  cycliste,  etc.,  qui 
prend  part  à  une  lutte  de  vitesse  ;  Donner  le  signal  aux 
coureurs.  Il  Courrier  à  pied,  homme  employé  à  porter  des 
dépêches  ou  à  faire  des  commissions  lointaines  et  pres- 
sées :  Les  rois  de  Perse  employaient  des  coureurs  qui  fai- 
saieiit  de  SO  à  iOO  kilomètres  par  jour.  Il  Domestique  que 
les  grandes  maisons  employaient  autrefois  à  faire  leurs 
commissions  de  ville,  ou  même  à  précéder  à  pied  leur 
voiture. 

—  Fara.  Personne  qui  aime  à  vagabonder,  qui  s'absente 
souvent  de  son  domicile  :  Un  coureur  de  7iuit  ne  saurait 
être  un  travailleur  de  jour,  ii  Personne  qui  a  certaines 
fréquentations,  certaines  habitudes,  ou  qui  ambitionne 
certaines  choses,  qui  les  poursuit.  (En  ce  sens,  le  mot  est 
toujours  suivi  d'un  complément  qui  en  précise  le  sens,  la 
nature  des  habitudes,  des  fréquentations  :  Un  coureur 
de  filles,  de  bals.  Un  couRiaiR  de  places,  de  dots.  Uji  coureur 
d'ai^en turcs.)  il  Spécialem.   Homme  inconstant  en   amour. 

Il  Au  fém..  Femme  do  mauvaise  vie. 

—  Arg.  Coureuse,  Plume  à  écrire. 

—  Art  milit.  Nom  que  l'on  donnait  à  des  éclaireurs,  à 
des  cavaliers  détachés  d'un  corps  de  troupes  et  envoyés  à 
la  dé'-.ouverto  ou  en  embuscade. 

—  Comm.  Coureur  de  bois.  Se  disait  d'un  chasseur  ou 
d'un  habitant  du  Canada  trafiquant  de  pelleteries  avec  les 
tribus  i-ndigènes. 

—  Hist.  Coureur  de  vin,  Officier  de  la  maison  d'un  sou- 
verain, qui  avait  soin  de  porter  le  vin  et  la  collation  par- 
tout oii  allait  son  maître  :  Le  coureur  de  vin  avait  le 
droit  de  présenter  ta  collation  au  roi,  et  en  jouissait  dans 
toutes  les  maisons  royales  ou  autres  où  le  roi  allait  en  pro- 
menade sans  intention  d'y  coucher. 

—  Jeux.  Coureur  de  bague.  Coureur  de  tête,  Celui  qui 
faisait  partie  d'une  course  à  la  bague  ou  à  la  tête. 

—  Manèg.  Cheval,  Jument  de  selle,  que  sa  taille  et  sa 
légèreté  rendent  propre  à  la  course. 

—  Min.  Coureur  de  jour,  Filon  de  charbon  de  terre  qui 
est  à  découvert. 


347 

—  Vùner.  Chevaux  coureurs.  Chevaux  do  relais  qui 
coureot  la  chasse  :  Les  chevaux  courkurs  ont  la  queue 
coupée. 

—  Adjoctiv.  Qui  court  bion,  qui  est  aplo  A  la  course  : 
Jument  coureuse.  Oiseaux  coureurs. 

—  Encvcl.  Hist.  La  course  à.  piod  fut  de  tout  temps 
en  grand  honneur  chez  les  Grecs.  Elle  est  mentionm-o 
dès  l'âfije  héroïque.  Elle  resta  l'un  des  exercices  favoris 
dans  les  gymnases  et  les  palestres.  Elle  précédait  tous 
les  autres  concours  aux  fôtos  d'Olympio  et  dans  tous  les 
grands  jeux.  On  distinguait,  dans  les  concours,  plusieurs 
espèces  de  courses  â  piod  :  lo  stade^  ou  course  simple  ; 
le  diaule,  ou  double  stade;  lo  doliaue,  ou  course  longue  ; 
la  course  en  armes.  En  beaucoup  d'endroits  avaient  lieu 
des  courses  de  jeunes  garçons;  à  Sparte,  à  Elis,  à  Cyr6no, 
des  courses  do  jeunes  lillos.  Dans  plusieurs  cultes,  on 
organisait  des  courses  particulières,  surtout  des  lampa- 
dédromies.  ou  courses  aux  flambeaux.  Plus  que  tous  les 
autres  athlètes,  les  coureurs  s'astreignaient  à  un  régime 
particulier,  très  sévère.  Plusieurs  coureurs  eurent  une 
grande  renommée  :  celui  qui  expira  en  annonçant  à 
Athènes,  lo  jour  môme,  la  victoire  de  Marathon  ;  ou  en- 
core ce  Ladas,  à  qui  l'on  élova  une  statue,  œuvre  do 
Mjron,  et  de  qui  l'on  disait  que  ses  pieds  ne  laissaient  pas 
de  trace  sur  le  sable;  ou  Potyranestor  do  Milet,  qui  attra- 
pait un  lièvre  à  la  course  et  qui  remporta  le  prix  aux 
joux  Olympiques  ;  ou  Philonide,  le  coureur  d'Alexandre  le 
Grand,  qui  alla  en  un  jour  do  Sicyone  à  Elis.  Pendant 
longtemps,  en  Grèce,  roflice  de  courrier  fut  rempli  par 
des  coureurs,  qui  se  relayaient  de  distance  en  distance. 
C'est  aux  Perses  que  les  Grecs  empruntèrent  l'usage  des 
messagers  à  cheval,  établis  par  Cyrus.  Il  en  fut  de  même 
à  Rome  pendant  toute  la  durée  de  la  république,  et  c'est 
sous  Auguste  seulement  que  les  messagers  à  cheval  rem- 
placèrent les  coureurs. 

On  donnait  encore  le  nom  de  coureurs  {lat.  cursores) 
aux  esclaves  qu'on  faisait  courir  devant  les  voitures  des 
grands  ou  les  litières,  pour  écarter  la  foule.  Cet  usage 
existe  encore  on  Orient. 

COUREURS  n.  m.  pi.  Mamm.  Famille  de  rongeurs  qui, 
comme  le  lièvre,  sont  organisés  pour  une  course  rapide. 
—  Un  coureur. 

—  Crust.  Famille  de  crustacés,  dont  les  pieds  sont  sur- 
tout ou  môme  exclusivement  organisés  pour  la  course. 

' —  Entom.  Groupe  d'insectes  orthoptères  qui,  comme 
les  blattes  et  les  mantes,  sont  extrêmement  agiles. 

—  Ornith.  Ordre  d'oiseaux  renfermant  les  plus  grands 
entre  tous,  comme  les  autruches  et  les  casoars,  caracté- 
risés par  leurs  pieds  tridactyles  ou  didactyles,  leur  ster- 
num plat  sans  bréchet,  leurs  ailes  rudimentaires. 

— Encycl.  Ornith.  Les  coureurs  sont  propres  aux  régions 
chaudes  du  globe  {Afrique  tropicale,  Amérique  du  Sud, 
Australie,  Nouvelle-Guinée).  Jadis,  ils  avaient  des  repré- 
sentants gigantesques  à  Madagascar  et  à  la  Nouvelle 
Zélande  avec  les  3ppiornis  et  palapteryx.  Les  coureurs  se 
divisent  en  trois  familles  :  struthionidés,  rhéidés,  casua- 
ridés. 

COUREUSE  n.  f.  Machine  de  cordier,  se  composant  d'un 
chariot  monté  sur  roues  et  pouvant  se  mouvoir  sur  une 
voie  ferrée  construite  ad  hoc.  (La  coureuse  s'emploie  con- 
curremment avec  une  autre  machine  fixe,  la  fileuse,  dans 
la  fabrication  des  câbles 
en  chanvre  plusieurs  fois 
commis.  On  donne  à  ce 
genre  de  fabrication  lo 
nom  de  fabrication  sur  aire 
de  cordier  avec  fileuse  en 
gros  et  coureuse.) 

COUREUSES  n.  f.  pi. 
Groupe    d'aranéides.    qui 

ftoursuivent  leur  proie  au 
ieu  de  tendre  des  toiles 
pour  la  prendre.  —  Une 
coureuse. 

coure- vite  ou  court- 
VITE  {kour)  a.  m.  Espèce 
d'échassior. 

COURGE  {kourf  —  peut- 
être  du  lat.  cunms,  courbe) 
n,  f.  Archéol.  Bâton  do 
section  plate,  arqué,  sem- 
blable à  celui  des  anciens  porteurs  d'eau,  et  qui  servait  à 
porter  deux  seaux. 

—  Constr.  Sorte  do  corbeau  en  fer  ou  en  pierre,  destiné 
à  supporter  lo  manteau  d'une  cheminée  qui  no  possède 
pas  de  chambranle. 

COURGE  (kourf  —  du  lat.  cucurbita,   mémo  sens)  n.  f. 
Bot.  Genre  typo  de  la  tribu  dos  cucur- 
bitées,  famille  dos  cucurbitacées. 

—  Archéol.  Vase  dont  la  panso  renflée 
avait  la  forme  d'une  courgo.  (La  courge 
des  XV*  et  xvi»  siècles  était  une  sorte  uo 
broc,  de  pichet  ou  do  cruche  à  anse,  ordi- 
nairement munie  d'un  couvercle,  et  à 
cou  plus  étroit  que  la  panse.) 

—  Comm.  HuUe  de  courge,  Huilo  d'é- 
clairage et  comestible,  que  fournit  la 
graine  d'une  variété  do  courgo  appelée 
courge-potiron. 

—  Encycl.  Bot.  On  connaît  un  nombre 
considérable  d'espèces  do  courges,  quel- 
ques-unes comestibles.  Los  plus  connues  sont  :  la  couroc 
proprement  dite,  \ù.  citrouille,  le  potiron,  lo  gii'aurnon,  lo 
pâtisson,  la  colo- 
guinte,\a.  gourde  oa 
calebasse. 

Les  courges  pro 
premont  dites  sont 
nombreuses;  ci- 
tons :  la  courge  à  la 
moelle,  qui  doit  ditro 
mangée  avantcom- 
plètu  maturité;  la  Courgo. 

courge    du    IJrésil, 

très  sucréo,  la  courge  mnsqutU^  do  Marseille,  quo  l'on  doit 
cueillir  avant  le  complot  déveloi)pement,  etc. 

GOURGÉE  {je  —  du  lat.  corrinium,  mûmo  sons)  n.  f. 
Tochn.  Courroie,  sangle,  fouet.  (Vieux.) 

—  Vitic.  Sarment  do  vigno  taillé  long,  c'ost-ù-diro  en 


COUREURS 


COURIR 


Courge. 


Courgo  (XV»  ».). 


/;«'/ 


P.-L.  Courier. 


laissant  à  la  partie  conservée  une  grande  quantité  d'yeux, 
lesquels,  pendant  l'été,  se  développent,  au  moins  un  cer- 
tain numbre  d'entre  eux,  on  autant  do  rameaux  fructifères. 

COURGÉE  {je)  n.  f.  Quantité  d'eau  quo  l'on  porte  on 
uno  fois,  ù  l'aido  do  ta  cuurgo  :  Une  codruée  d'eau. 

Courier  de  MÉRÉ  (Paul-Louis),  helléniste  et  pam- 
phlotairo  français,  né  à  Paris  on  1772,  mort  près  do 
Véretz  on  1825.  Fils  naturel  d'un  bourgeois  lettré  et 
d'une  grando  dame,  il  fut  élevé  par  son  père  â  Véretz. 
A  (luinzo  ans,  il  se  rendit  à  Paris,  où  il  eut  pour  maîtres 
Callot  et  Labbey,  mathéma- 
ticiens distingués,  de  Vau- 
villiors,  professeur  de  grec  au 
Collège  de  France.  Entré  à 
l'Ecole  d'artillerie  doCbàlons 
en  1791,  Courier  fut  nommé 
lioutonant  d'artillerie,  et  en- 
voyé en  garnison  à  Thionville 
(1793),  puis  à  Toulouse  (i796). 
En  1798,  il  était  à  Rome,  où 
il  faillit  être  massacré  par 
la  populace.  Il  dut  revenir 
en  France,  et  arriva  malade 
à  Paris.  Après  avoir  été  en 
garnison  successivement  â 
^Strasbourg  et  à  Douai,  il  re- 
partit pour  l'Italie;  en  Cala- 
ore,  il  courut  à  plusieurs 
reprises  les  plus  grands  dan- 
gers. Après  de  vifs  démêlés 
avec  le  général  Dedon,  auquel 
il  écrivit  une  lettre,  répan- 
due à  vingt  exemplaires,  et  dans  laquelle  il  le  traitait  de 
"  lâche  »,  il  reçut  l'ordre  de  rejoindre  son  régiment  à  Vé- 
rone. Il  y  arriva  en  retard  de  six  mois.  Il  donna  sa  démission 
en  1809,  puis  sollicita  sa  réintégration  dans  l'armée.  11  fut 
employé  dans  l'île  de  Lobau  aux  batteries  chargées  de 
protéger  le  passage  du  Danube.  Après  quarante-huit  heures 
de  travail  et  de  danger,  il  tomba  d'épuisement  et  on  le 
transporta  à  Vienne.  Il  quitte  Vienne  incognito,  puis  il 
visite  successivement  Strasbourg,  Zurich,  Lucerne,  Milan. 
A  Florence,  à  la  bibiothèque  de  San-Lorenzo,  il  découvrit 
dix  pages  ignorées  de  Daphnis  et  Chloé  dans  un  manus- 
crit de  Longus.  En  les  copiant,  il  couvrit  d'encre  une 
vingtaine  de  mots  du  précieux  texte,  à  la  grande  colère 
du  bibliothécaire  Furia.  Courier  faillit  être  arrêté.  Dans 
sa  Lettre  à  M.  Renouard,  il  accabla  ses  adversaires  sous 
ses  sarcasmes.  En  1811,  il  visita  successivement  Naples, 
Rome,Albano,Frascati,etretournaàParisenï812.En  1813, 
il  s'établit  à  Saint-Prix,  dans  la  vallée  de  Montmorency, 
pour  travailler  à  une  nouvelle  édition  do  Daphnis  et  Chloé. 
Il  épousa  M""  Clavier,  fille  de  l'helléniste. 

Sous  la  Restauration,  il  vécut  dans  sou  domaine  do  la 
Chavonnière,  à  Véretz.  Par  antipathie  pour  les  idées  du 
nouveau  régime,  beaucoup  aussi  pour  obéir  à  son  humour, 
Courier  devait  être  de  l'opposition.  En  1816.  après  s'être 
tenu  à  l'écart  pendant  la  première  Restauration,  il  adressa 
aux  chambres,  pour  les  habitants  de  Luynes,  la  fameuse 
Pétition  aux  deux  chambres.  En  1820,  Clavier  venait  de 
mourir  ;  Courier  se  présenta  pour  succéder  à  son  beau-père 
comme  membre  de  l'Institut  ;  il  échoua.  Il  se  consola  de 
cet  échec  par  la  Lettre  à  messieurs  de  l'Académie  des  in- 
scriptions et  belles-lettres.  Il  adressa  vers  le  même  temps 
une  série  de  lettres  au  journal  «  le  Censeur  «  pour  déve- 
lopper sa  pensée  politique.  Le  Simple  discours,  qui  fut 
publié  en  1821,  à  l'occasion  du  projet  de  donner  Chambord 
au  duc  de  Bordeaux,  rendit  le  nom  do  Courier  tout  à  fait 
populaire.  L'auteur  fut  condamné  à  deux  mois  de  prison 
et  200  francs  d'amende.  La  brochure  dans  laquelle  il  rendit 
compte  de  son  procès  est  un  nouveau  pamphlet  aussi  mor- 
dant que  le  précédent.  La  Pétition  pour  des  villageois  qu'on 
empêche  de  danser  lui  valut  un  nouveau  procès.  Lo  dernier 
écrit  politique  de  Courier,  son  chef-d'œuvre,  fut  le  Pam- 
phlet des  pamphlets.  Un  dimanche,  avant  lo  coucher  du 
soleil,  il  tomba  frappé  d'un  coup  do  fusil  dans  son  bois  do 
Larçay.  Sa  veuve  accusa  le  garde-chasse  Frémont,  qui  fut 
acquitté  faute  de  preuves,  mais  dont  la  culpabilité  fut  re- 
connue plus  tard. 

«  Soldat  par  devoir,  paysan  par  goût,  écrivain  par  passe- 
temps  » ,  tel  se  définissait  Courier  lui-môme.  On  peut  encore 
ajouter  qu'il  fut  grincheux  par  tempérament  et  insociable 
do  parti  pris.  Il  détestait  son  métier  do  soldat  et,  cepen- 
dant, lo  courage  no  lui  manqua  pas  ;  il  eut  mauvaise  tôte, 
mais  nullement  mauvais  cœur.  Mais  son  talent  était  hors 
do  pair  :  il  sut  être  original  en  imitant.  Il  se  créa  un  stylo 
ù.  lui  de  la  langue  du  xvii*  et  do  collo  du  xvi"  siècle.  Mais 
il  était  surtout  un  excellent  helléniste,  ot  il  a  toutes  les 
qualités  qui  constituent  l'atlicismo.  Sa  Correspondance, 
publiée  en  1829,  ainsi  quo  ses  Pamphlets,  sont  des  chefs- 
d'œuvro  de  stylo.  Sa  devise  était  :  «  Peu  de  matière  ot  beau- 
coup d'art!  o  Mais  son  art,  si  raffiné,  montre  parfois  ses 
efforts  dans  la  rochorcho  dos  expressions  archaïques. 
Quelles  quo  soient  la  pureté  du  trait  ot  la  simplicité  des 
couleurs  chez  Courier,  son  stylo  est  trop  souvent  uno  com- 
binaison savante  qui  n'obéit  pas  assez  à  l'émotion  spon- 
tanée de  l'auteur.  Sa  manière  d'écrire  change  avec  ses 
correspondants,  dont  le  caractère  môme  influe  sursadiclion 
et  se  réfléchit  dans  son  stylo. 

Il  a  rangé  par  ordre  chronologique  cent  lettres,  do  I80-i 
à  1812,  soit  qu'il  les  ait  redemandées,  ot  polios  après  coup, 
soit  qu'il  les  ait  refaites.  Ces  retouches  sont  un  cachot  uo 
plus  ot  un  signe  de  son  caractère. 

COURIL  (riV)  n.  m.  Nom  donné,  on  Bretagne,  à  do  petits 
démons,  qu'on  rencontrait,  afiirmait-on,  au  clair  do  lune, 
sautant  autour  dos  pierros  dos  monuments  mégalithiques. 

COURILTAÏ  n.  m.  Assemblée  plénièro  élective  dos  prin- 
ces mongols  et  turcs,  qui  se  réunissait  en  un  lieu  indéter- 
miné, souvent  au  bord  d'un  lac  ou  d'une  rivière,  ot  dans  la- 
quelle on  élisait  lo  khalcan  suprômo  ot  les  différents  khans. 

COURIMARI  n.  m.  Grand  orbro  pou  connu,  qui  croit  ù  la 

(iri\  aiic. 

COURINGIE  {Ji)  n.  f.  Genre  do  chou  {brassica  Orientalis.) 

COURIR  (du  lat.  eurrere,  mflmo  sons.  —  Je  cours,  iu  cours, 
il  court,  nous  courons,  vous  courez,  ils  courent.  Je  courais, 
nous  courions.  Je  courus,  noua  courûmes.  Je  courrai,  nous 
courrons.  Je  courrais,  noua  courrions.  Coura,  courons,  cou- 
rez. Que  je  coure,  que  nous  courions.  Que  je  courusse,  quo 
nous  courussions.  Courant.  Couru,  ue)  v.  n.  Aller  vito,  ot 
do  façon  quo,  los  pieds  retombant  altoruativomcnt,  ou 


cosse  do  toucher  torro  à  chaque  nouvel  élan  :  Z«  lévrier, 
le  lièvre  courent  rapidement,  ii  Etre  emporté  rapidement  : 
Courir  dans  une  voiture  emportée  par  quatre  chevaux. 
Il  Faire  assaut  de  vitesse  ;  disputer  lo  prix  de  la  course  : 
Ceux  qui  couraient  dans  les  jeiuc  Olympiques  étaient  sou- 
vent chargés  d'arynes  pesantes,  ii  Par  oxagôr.,  Presser  lô 
pas,  aller  plus  vite  quo  d'habitude  :  Ily  a  des  gens  qui  ne 
marchent  pas,  qui  courent.  Il  Faire  une  chose  avec  préci- 
pitation ;'so  hâter  beaucoup  :  Lisez  lentement,  ne  courez 
pas.  Il  Se  porter  avec  empressement  ;  affluer  :  La  grande 
douleur  qui  court  au  cloître  est  déjà  consolée.  (L.Veuillot.) 

—  Aller  do  çà  et  de  là,  faire  des  courses;  errer  sans 
but  :  Les  gens  inquiets  courent  de  tous  côtés,  et  cependant 
neviennent  d'aucun  endroit,  et  ne  vont  nulle  part.  (La  Bruy.) 

Il  Voyager  :  Explorateur  qui  a  couru  par  toute  la  terre. 

—  Fain.  Mener  uno  vie  dissolue. 

—  Par  anal.  En  parlant  des  choses.  Marcher,  so  dépla- 
cer très  vite  :  Fleuve  qui  court  vers  la  iner.  Le  vent  court 
à  travers  le  feuillage,  il  S'étendre,  se  prolonger  dans  uno 
certaine  direction  lo  long  de  quelque  chose  :  Chaîne  de 
montagnes  qui  court  du  A.  au  S. 

—  Se  glisser  progressivement  :  Frissons  d'épouvante  qui 
courent  dans  les  veines,  n  Circuler,  se  communiquer,  se 
propager  :  Le  contraire  des  bruits  gui  covTtET:iT  sur  les  pei'- 
sonnes  et  sur  les  affaires  est  souveiit  la  vérité.  (La  Bruy.) 

Il  Etre  en  vogue  :  /l  faut  bien  suivre  la  mode  gui  court. 

—  Passer,  en  parlant  du  temps  :  Le  temps  court  sans 
qu'on  y  peiise.  n  Avoir  son  cours  actuel,  être  en  compte  : 
Intérêts  qui  courent  depuis  un  mois,  w  Continuer,  aller  son 
train  :  Entretien  qui  court  sans  bruit. 

—  Comm.  Courir  sur  la  place.  Etre  déconsidéré,  en  par- 
lant des  effets,  il  Courir  franc.  Ne  rien  payer  pour  le  sa- 
laire d'une  négociation. 

—  Escrim.  Avancer  rapidement  sur  son  adversaire  : 
liompre  avec  habileté,  courir  à  propos  et  avec  prudence  :  ce 
sont  deux  grands  points. 

—  Mar.  Marcher,  faire  routo  :  Courir  au  nord.  Courir 
largue.  Courir  au  plus  près,  il  Coumr  sur  son  erre.  Avancer 
sous  l'impulsion  de  la  vitesse  acquise,  n  Courir  sur  des 
dangers.  Se  diriger  dessus,  ii  La  côte  court  au  S.,  Elle  s'in- 
fléchit vers  le  S.  11  Faire  courir  les  garants  d'un  palan,  Les 
faire  glisser  sur  les  réas.  n  Le  câble  court  au  cabestan, 
Quand  il  ne  prend  pas  et  file,  ii  Nœud  qui  court.  Nœud  mal 
fait.  Il  Manœuvrer  à  courir,  Tirer  sur  les  manœuvres  au  pas 
gymnastique. 

—  Techn.  Ce  fil  court,  Il  fournit  beaucoup  d'ouvrago, 

—  Turf.  Prendre  part  à  une  course,  en  parlant  d  un 
cheval,  d'un  jockey,  d'une  écurie  :  Tous  les  chevaux  en- 
gagés îie  COURENT  pas. 

—  Impers.  Circuler,  se  propager  :  Il  a  couru  cette  an- 
née de  mauvaises  fièvres.  Il  court  de  vilains  bruits  sur... 

—  Loc.  div.  Courir  à.  Se  porter  rapidement  vers;  être 
entraîné  vers,  menacé  prochainement  de  ;  tendre  rapide- 
ment vers  :  Courir  A  sa  perte.  CouRiR  au  secours  de 
quelqu'un.  Il  Etre  en  passe  de  parvenir  à  :  Courir  au  car- 
dinalat. Il  Courir  aux  armes.  Prendre  les  armes  en  toute 
hàle  et,  fig..  Recourir  avec  promptitude  aux  moyens  vio- 
lents. Il  Courir  au  plus  press-.  Faire  d'abord  et  en  hâte  ce 
qui  paraît  le  plus  urgent,  ii  Coui-ir  après.  S'efforcer  d'at- 
teindre en  hâtant  le  pas  :  Courir  après  l'omnibus.  — 
Fig.  Rechercher  avec  empressement;  aspirer  ardemment 
à  :  Courir  après  la  fortune,  la  gloire,  les  plaisirs.  — 
Courir  après  son  argent.  Tâcher  de  regagner  au  jeu  co 
qu'on  y  a  perdu  ;  poursuivre  la  rentrée  d'une  somme 
que  l'on  a  gagnée  ou  que  l'on  a  prêtée,  il  Ironiq.  Coures 
après.  Se  dit  pour  faire  entendre  à  quelqu'un  quo  tous 
ses  efforts  seraient  inutiles  pour  obtenir  ce  qu'il  poursuit. 
U  Courir  sus  à.  Se  porter  contre,  tâcher  de  saisir,  de  frap- 
per, de  détruire,  otc.  :  Courir  sus  à  un  voleur.  —  Fig.  : 
Courir  sus  aux  abus,  il  Courir  sur  le  marché  de  quelqu'un. 
Enchérir  sur  ses  offres.  —  Fig.  Faire  des  démarches 
pour  obtenir  ce  qu'un  autre  sollicite,  n  Courir  sur  les  pas, 
sur  les  brisées  de  quelqu'un.  Se  mettre  en  concurrence 
avec  lui ,  lui  disputer  quelque  avantage,  ii  Courir  sur 
l'ouvrage.  Travailler  vite  et  sans  soin,  ii  Courir  à  l'hôpital, 
So  ruiner  rapidement.  Il  Courir  comme  un  Basque,  Courir 
beaucoup  ou  très  vite,  il  Courir  à  bride  abattue.  Courir 
très  fort.  {V.  abattu.)  h  Faire  courir.  Forcer  ou  exciter  à 
courir  ;  chasser  de  quelque  endroit  :  Faites  courir  les 
chiens,  la  marmaille.  —  Engager  dans  les  courses,  pour 
en  disputer  le  prix  :  Faire  courir  «es  chevaux  à  Auteuit. 

—  Attirer,  entraîner  vers  soi  en  piquant  la  curiosité  : 
Acteur  qui  kait  courir  tout  Paris.  —  l'aire  aller  pour  rien, 
attraper,  tromper  :  Un  fils,  riche,  lancé,  ayant  des  chevaux 
qui  courent,...  et  des  maîtresses  qui  /e  font  courir.  (L.  Laya.) 

—  Répandre,  propager,  mettre  on  circulation  :  Faire  cod- 
rir  de  fâcheuses  nouvelles,  ii  Eji  courant,  A  la  hâte,  sans 
soin.  Il  Par  ou  Dans  te  temps  qui  court.  Dans  les  circon- 
stances aotuollos,  d'après  ce  qui  se  passe,  il  Abonder,  eu 
parlant  do  petits  animaux,  do  vermine,  etc.  :  Maison  daris 
laquelle  les  souris  courent,  ii  Courir  encore.  Expression 
hyperbolique  consacré©  pour  exprimer  l'empressemont 
que  l'on  mot  à  fuir  quelque  chose  de  désagréable  : 

Cela  dit,  niattre  loup  a'oufuit,  et  court  encor. 

La  Koutainb. 

—  n.  m.  Action  do  courir  :  Nier,  écrire  et  douter,  sont  à 
l'homme  ce  que  le  courir  est  au  cheval.  (Pasc.) 

—  v.  a.  Poursuivre,  chercher  à  saisir  à  la  course.  Mal- 
gré un  exemple  do  Cornoillo  [Les  petits  enfants  me  cou- 
rent dans  la  rue),  no  se  dit  que  dos  animaux  que  l'on 
poursuit  â  la  chasse  :  Courir  un  cerf,  un  lièvre,  un  che- 
vreuil, u  Parcourir,  errer  dans  :  Courir  le  monde,  n  Fré- 
quenter habituollomout  :  Courir  les  bals,  les  spectacles, 
les  fêtes,  il  Etre  dans,  on  parlant  du  temps  :  Je  cours  au- 
jourd'hui ma  soixante  et  dtx-huilième  année.  (Volt.) 

—  Fig.  Rochorcher  avec  ardeur,  so  porter  avec  om- 
prossoment  vers  :  Courir  une  place.  Courir  tes  femmes. 

Il  S'exposer,  ôtro  exposé  à  :  Courir  des  risques.  Courir  la 

chance.  ,         ..,,-, 

—  Joux.  Courir  la  bague,  la  qutntame,  te  faqutn,  les 
têtes,  les  taureaux.  V.  daouk,  quintaink,  faquin,  tAtk, 
taureau.  Il  Courir  la  poule,  Remplacer  lo  perdant,  lors- 
que los  joueurs  sont  trop  nombreux  pour  jouer  tous  en- 
semble. ^         ^^  rt      ■     * 

—  Mar.  Courir  une  couture,  La  calfater,  il  Counr  des  ' 
bordées ,  I-.ouvovor.  Il  Fam.  Courir  une  bordée.  No  pas  ren- 
trer i\  bord  à  l'houro  proscrite,  il  Courir  la  mer,  Voyager 
ot  aussi  pirater. 

—  Loc.  div.  :  Courir  une  poste,  des  postes,  Los  parcourir 
A  cheval  :  Courir  vingt  postes  sans  débotter.  \\  Courir  la 
poste.  Voyager  par  la  posto,  avec  dos  chevaux  do  poste  ; 
ot  fig.,  So  h&tor  beaucoup,  agir  ou  parler  avec  précipita- 


COURTS 


COURONNE 


tion  :  Courir  la,  poste  en  lisant.  (On  dit  dans  le  môme 
sens  COURIR  i.K  grandgai.op.)  Il  Courir  le  cachet.  Donner  des 
leçons  en  ville,  il  Courir  les  rues,  So  rencontrer  communé- 
ment, être  très  répandu,  ii  Courir  les  ruelles.  Se  disait  au- 
trefois pour  Fréquenter  les  dames,  n  Courir  les  champs, 
Errer  à  travers  champs;  et  ti^.,  Etre  détruit,  ne  plus 
exister  :  On  couronne  souvent  des  rosières  dont  la  vertu 
COURT  LES  CHAMPS  dcpuis  de  longues  années.  (L.-J.  Lar- 
cher.)  !t  Courir  ta  prétantaine.  Aller  de  côté  et  d'autre,  spé- 
cialement en  matière  de  galanterie.  (Eu  parlant  d'une 
femme.  Faire  des  démarches  équivoques,  contraires  à  la 
bienséance,  etc.)  il  Courir  le  guilledou.  Hanter  les  mau- 
vais lieux,  surtout  pendant  la  nuit,  ii  Courir  le  même 
lièvre.  Se  dit  de  deux  personnes  qui  poursuivent  le  même 
but.  Il  Courir  deux  lièvres  à  la  fois,  Poursuivre  un  double 
but. 
Couru,  ue  part.  pass.  du  v.  Courir. 

—  Pop.  C'est  couru!  Locution  empruntée  au  vocabu- 
laire des  parieurs  aux  courses  de  chevaux.  Quand  un  prix 
a  été  couru,  on  sait  évidemment  quel  cheval  l'a  ga^'né, 
on  connaît  le  résultat  de  la  course.  Dire,  en  parlant  d  une 
chose  quelconque  ;  a  C'est  couru  !  ",  cela  signifie  :  le  résul- 
tat est  certain  d'avance,  il  n'y  a  pas  d'hésitation  possible  : 
Qui  sera  élu  ?  —  Oh!  c'est  couro  :  celui  qui  fera  les  plus 
mirifiques  promesses. 

Se  courir,  v.  pr.  Etre  couru,  en  parlant  d'un  prix  de 
course  :  Prix  qui  se  court  le  dernier. 

—  Gramm.  Comme  verbe  neutre,  courir  prend  toujours 
l'auxiliaire  avoir.  Quand  le  participe  couru  est  employé 
avec  l'auxiliaire  être,  il  est  pris  dans  un  sens  passif  :  Ser- 
mons qui  SONT  fort  courus. 

—  Syn.  Courir,  fréquenter,  hanter.  Courir  marque  l'em- 
pressement, la  vogue  ;  ou  court  les  spectacles  ;  un  prédica- 
teur est  couru  quand  son  éloquence  attire  la  foule.  Fré- 
quenter, c'est  aller  souvent  dans  un  lieu,  se  trouver  souvent 
dans  la  compagnie  d'une  personne.  (Le  mot  n'a  rien  de  fa- 
milier, et  il  n'exprime  rien  de  plus  que  la  fréquence  dos 
rencontres.)  Banter  est  plus  familier  ;  de  plus,  il  suppose 
que  l'on  est  influencé  par  les  lieux  ou  par  les  personnes. 

—  Allus.  httkr.  : 

Rarement  à  courir  le  monde 
Oo  devient  plus  homme  de  bien. 
Vers  de  Régoier-Desmarets  dans  son  Voyage  à  Munich,  et 
dont  l'application  se  comprend  d'elle-même,  li  Rien  ne  sert 
de  courir:  il  faut  partir  â  point,  Vers  de  La  Fontaine 
dans  sa  fable  intitulée  :  le  Lièvre  et  la  Tortue.  (Le  premier 
de  ces  animaux  a  engagé  avec  le  second  un  pari  à  la 
course  :  contiant  dans  sa  propre  rapidité,  méprisant  la 
lenteur  traditionnelle  de  son  adversaire,  il  lut  laisse 
prendre  de  l'avance,  —  et  perd  la  gageure.  On  rappelle  la 
moralité  que  le  fabuliste  tire  de  l'anecdote  pour  indiquer 
qu'en  toute  chose  une  application  attentive  dès  le  début, 
persévérante,  méthodiquement  progressive,  donne  de  meil- 
leurs résultats  qu'un  élan  tardif,  un  eîfort  désespéré.) 

COURIS  n.  m.  Métrol.  Syn.  de  cauri. 

COURLAN  n.  m.  Genre  d'oiseaux  échassiers,  famille 
des  raliidés,  tribu  des  rallinés,  comprenant  des  formes 
élancées,  de  taille  moyenne,  à  bec  vigoureux,  à  ailes 
obtuses,  à  livrée  uniformément  brune  ou  rousse,  il  On  dit 
aussi  cocrliri. 

—  Encycl.  Les  courlans  comptent  une  vingtaine  d'es- 
pèces, réparties  sur  le 
globe  ;  parmi  les  cour- 
lans proprement  dits,  une 
espèce  de  la  taille  d'un 
ramier  est  répandue  de- 
puis l'Europe  jusqu'au 
Japon.  Le  courlan-bé- 
casse  habite  le  Brésil  : 
le  courlan  géant,  ia 
Jamaïque.  Il  existe  un 
sous-^enre  propre  à 
l'Amérique  méridionale 
et  centrale.  Les  mœurs 
des  courlans  sont  celles 
des  râles  ;  ce  sont  de 
grands  destructeurs  do 
petits  oiseaux  et  d'œufs. 

GOURLANDE.  gouver- 
nement de  la  Russie,  le  Courlan. 
plus  petit  de  tous  après 

l'Eslnonie  (Pologne  et  Finlande  non  comprises),  mesurant 
une  superficie  de  27.286  kil.  carr.,  et  peuplé  de  672.634  hab. 
(Coarlandais,  aises.)  Ce  nom  de  Courlande,  ainsi  que  le 
koiirliandia  des  Russes,  vient  de  l'allemand  Kurland;  \e 
nom  national,  le  nom  lette  est  Kourzem,  ou  pays  dos 
Koures,  d'après  uno  peuplade  finoise  qui  a  disparu  do  la 
contrée. 

La  Courlande  est  un  pays  assez  plat,  dont  le  point  cul- 
minant dépasse  à  peine  200  mètres;  sol  de  peu  d'épais- 
seur, guère  fécond,  souvent  tourbeux,  reposant  sur  des 
frès  rouges  ;  contrée  très  froide  en  hiver,  presque  tout 
an  brumeuse,  avec  trois  cents  lacs,  une  foule  de  rivières 
et  un  grand  fleuve,  la  Dvina,  large  de  200  â  400  mètres, 
qui  va  se  perdre  au  golfe  do  Riga. 

Bien  que  faisant  partie  de  ce  qu'on  est  convenu  d'appe- 
ler les  «  provinces  allemandes  de  la  Baltique  n,  la  Cour- 
lande est  si  pou  germaine  que  l'on  compte  â  peine  dans  le 
pays  50.000  Allemands.  L'immense  majorité  do  la  popula- 
tion est  formée  par  les  Lottes  (525.000),  qui  parlent  une 
langue  apparentée  au  lithuanien. 

La  capitale  est/e/9aya(Mitau).  Libava  (Libau),  riveraine 
de  la  Baltique,  est  devenue  grand  port  do  commerce  et 
grand  port  militaire. 

CODRLAY,  comm.  des  Deux-Sèvres,  arr.  et  à  il  kilom. 
de  Bressuirc,  non  loin  do  la  Sèvro  Nantaise  ;  2.546  hab. 
Ch.  de  f.  Etat. 

COURLIEU  n.  m.  Sous-genro  do  courlis,  caractérisé  par 
le  bec  déprimé  à  son  extrémité,  avec  les  sillons  des  ra- 
cines très  prolongés.  (On  connaît  huit  espèces  de  cour- 
lieus,  propres  à  I  ancien  monde,  à  l'exception  d'une,  qui 
est  répandue  dans  les  deux  Amériques.  Les  mœurs  de  ces 
oiseaux  sont  les  mêmes  que  celles  des  courlis.)  Il  On  dit  en- 
core COURLKEET,  COLRLKR!,  COURLERU,  COURLIBRE,  CtC. 

COURLIRI  n.  m.  Ornith.  V.  courlan. 

COURUS  {H  —  onomatopéejn.m.  Genre  d'oiseaux  échas- 
siers, famille  des  scolopacidés,  tribu  dos  numéniinés, 
comprenant  de  grandes  formes  à  hautes  pattes  nues,  à 
long  cou,  k  grand  bec  recourbé,  à  plumage  gris  clair 
varié  do  brun. 


Courlis. 


—  Enctcl.  On  connaît  une  dizaine  d'espèces  de  courlis, 
réparties  sur  tout    le   globe.  Le   courlis   cendré   est  ré- 

Fandu  dans  tout 
ancien  monde 
boréal ,  jusqu'en 
Aljyssimo  et  en 
Indo-Chine:  il 
atteint  0'",72  do 
long,  li^.SO  d'en- 
vergure. Il  est 
brun  et  roux  clair 
en  dessus,  roux 
jaunâtre  en  des- 
sous, se  repro- 
duitdansle  nord, 
et  émigré  dans 
le  sud  jusqu'au 
centre  de  l'Afri- 
que et  à  Java, 
pendant  l'hiver.  Il  vit  dans  les  marécages,  les  tourbières, 
les  rizières,  où  il  se  nourrit  de  vers,  de  mollusques,  de 
petits  poissons.  Dans  le  sud  de  l'Europe  habite  le  courlis 
à  bec  lin;  dans  l'Amérique  du  Nord,  on  en  trouve  une 
forme  spéciale.  La  chair  des  courlis  est  très  estimée, 
mais  ce  gibier,  très  prudent,  est  difficile  à  chasser.  C'est 
à  la  fin  de  l'été  qu'il  est  le  plus  délicat;  à  cette  époque, 
on  le  capture  surtout  avec  des  filets. 

COURMAYEUR  (anc.  Auri  Fidins),  bourg  d'Italie  (Pié- 
mont [prov.  de  Turin]),  sur  la  Doire-Baltée,  à  l'E.  du  mont 
Blanc;  1.200  hab.  Sources  thermales.  Peint  do  départ  pour 
les  excursions  dans  le  massif  du  Mont-Blanc. 

GOURMEAUX  (Pierre-Eugène),  publicisto  et  homme 
politique  français,  né  à  Reims  en  1817.  Bibliothécaire  ad- 
joint de  Keims,  il  fut  arrêté,  emprisonné  et  destitué  pour 
avoir  protesté,  on  1849,  contre  l'expédition  de  Rome; 
il  passa  en  Belgique.  Il  rentra  en  France  en  1860  et,  en 
1879  et  1881,  il  fut  élu  député  de  Reims;  non  réélu  en 
1885,  il  reprit  ses  fonctions  de  bibliothécaire.  Il  a  publié  : 
l'Agitation  catholique  (18 16)  ;  République  ou  Royauté  (1871  )  ; 
Ne  touchez  pas  à  la  République  (1873);  Ce  que  valait  le  plus 
tp-and  des  rois  de  France  (1873);  Victor  Hugo  (i886)  ; 
Alexandre  Dumas  (1886);  etc. 

COURNEUVE  (La),  comm.  delà  Seine,  arrond.et  à2  kil. 
de  Saint-Denis,  sur  le  Crould,  affluent  de  la  Seine,  dans 
la  plaine  de  Saint-Denis;  1.789  hab.  Cb.  de  L  Nord  et 
Grande-Ceinture.  Boyauderies,  raffineries  d'huiles. 

COURNIOU,  comm.  de  l'Hérault,  arrond.  et  à  5  kilom. 
de  Saint-Pons,  sur  la  Salesse  ;  1.516  hab.  Ch.  de  f.  Midi. 

COURNON,  comm.  du  Puy-de-Dôme,  arrond.  et  à  9  kil. 
de  Clermont,  non  loin  do  1  Allier  ;  2.075  hab.  Ch.  de  f. 
P.-L.-M.  Fabriques  de  chaux.  Eglise  romane;  château  de 
Sarliôve,  converti  en  usine  à  sucre. 

COURNONTERRAL,  comm.  de  l'Hérault,  arrond.  et  à 
14  kilom.  de  Montpellier,  sur  le  Caulezon  ;  2.112  hab.  Cli. 
do  f.  Midi.  Commerce  de  vins.  Eaux-de-vie,  huileries. 

COURNOT  (Antoine-Augustin) ,  mathématicien  et  phi- 
losopha français,  né  à  Gray  en  1801,  mort  à  Paris  en  1877. 
L'Ecole  normale  ayant  été  licenciée  un  an  après  qu'il  y 
était  entré,  Cournot  resta  sans  fonction,  jusqu'à  la  fin  de 
la  Restauration;  il  fut  nommé  professeur  à  la  Faculté  de 
Lyon  (1834),  recteur  à  Grenoble  (1835)  et  à  Dijon  (1854). 
Ses  principales  recherches  mathématiques  sont  relatives 
au  calcul  des  probabilités,  qu'il  s'efforça  d'appliquer  à  la 
pliilosophie  naturelle  et  à  l'économie  politiaue.  Outre  les 
mémoires  étrangers  et  traductions  qu'il  publia,  on  a  de 
lui  :  Traité  de  l'enchaînement  des  idées  fondamentales  dans 
les  sciences  et  dans  l'histoire  (1861);  Principe  de  la  théorie 
des  richesses  (1863)  ;  Des  institutions  d'instruction  publique 
(1864)  ;  Consiaérattons  sur  la  marclie  des  idées  et  des  événe- 
ments dans  les  temps  modernes  (1S72);  Matérialisme,  vtta- 
lisme,  rationalisme,  etc.  (i875);  Revue  sommaire  des  doc- 
trines économiques  (1877). 

COUROI  n.  m.  Mar.  Syn.  de  corroi. 

COUROIR  (ro-rtc' —  rad.  courir)  n.  m.  En  argot  mari- 
time, Passage  étroit  entre  les  chambres  d'un  navire. 

COUROL  n.  m.  Genre  d'oiseaux  grimpeurs,  famille  des 
cuculidés,  tribu  des  leptosominés,  comprenant  des  cou- 
cous propres  à  Madagascar  et  aux  Comores-  (La  seule 
espèce  du  genre,  le  courol  bicolore,  long  de  50  centimè- 
tres, est  vert  métallique  en  dessus,  a  le  ventre  gris  et  la 
tète  grise  avec  une  .    _  _ 

calotte  foncée  ;  la 
femelle  est  brune 
et  grise.) 

COURON  n.  m. 
Monnaie  de  compte 
de  l'Inde,  qui  vaut 
100   lacks.  Il  On   dit 

aussi  CRORE. 

GOURONNADE 

{ro-nad'  —  rad.  cou- 
ronner) n.  f.  Opéra- 
tion par  la(|uelle  un  corps  d'armée  enveloppe  un  point 
avant  do  l'attaquer. 

COURONNANT  {ro-nan),  ANTE  adj.  Qui  couronne,  qui 
entoure. 

—  Bot.  /î raclées  couronnantes,  C&Ues  qui  forment  une  cou- 
ronne au-dessus  de  la  fleur,  [t  Feuilles  couronnantes.  Feuilles 
terminales  de  divers  palmiers  disposées  en  couronne. 

COURONNE  (lat.  corona  ;  du  gr.  korônê,  chose  courbe) 
n.  f.  Ornement  de  tête  do  forme  circulaire,  qui  se  porte 
comme  parure  ou  comme  signe  do  distinction  :  Couronnk 
de  roses,  d'or.  V.  la  partie  encycl. 

—  Par  anal.  Objet  de  forme  circulaire  :  Ville  entourée 
d'une  COURONNE  de  montagnes.  Couronne  de  cheveux  blancs. 

—  Par  ext.  Puissance,  dignité  souveraine  :  Aspirer  à  la 
rouûoNNE.  Perdre  la  couronne,  ii  Personne  du  souverain  ; 
dynastie  souveraine  ;  gouvernement  d'un  souveram  :  Les 
droits  de  la  couronne.  Le  discours  de  la  couronne. 

—  Couronne  d'épines.  Celle  qui  fut  mise  sur  la  tf'te  du 
Christ.  Il  Fig.  Sujet  de  grande  douleur  :  La  véritable  cou- 
ronne (lu  génie  a  toujours  été  une  couronne  d'épinks. 
(A.  Karr,)  li  Fleuron  d'une  coxironne.  Bien  ou  avantage  pré- 
cieux :  Ajouter  un  I'LEURON  à  sa  coitronnk. 

—  Fig.  Prix,  récompense  :  Couronne  du  martyre.  Eco- 
lier qui  remporte  beaucoup  de  couronnes,  ii  Gloire,  hon- 
neur :  .S'a  propre  estime  est  la  couronne  du  juste. 


o^   rrs 


348 

—  Poétiq.  Série,  suite  d'objets  qui  se  succèdent  et  se 
renouvellent  :  La  couronnr'  des  uns.  \\  Ornements,  ri- 
chesses :  La  verte  couronne  de  la  nature. 

—  Anat.  Partie  de  la  dent  qui  sort  de  la  gencive,  ii  Bour- 
relet qui  entoure  la  base  du  gland  de  la  verge,  n  Couronne 
radiante.  Epanouissement  des  fibres  médullaires  des  pé- 
doncules, dans  les  lobes  des   hémisphères  du  cerveau. 

Il  Couronne  ciliaire.  V.  ciliaire. 

—  Antiq.  V.  la  partie  encycl. 

—  Archit.  Partie  de  la  corniche.  Syn.  de  larmier. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Art  vétér.  Partie  du  pied  du  cheval  qui  borde  le 
sabot  supérieurement,  et  qui  sécrète  la  corne  du  devant 
du  sabot,  ou  paroi.  (Elle  peut  être  le  siège  d'une  blessure 
produite  par  le  crampon  du  fer  du  pied  opposé,  et  d'une 
sorte  de  dartre  très  tenace,  la  crapaudine.) 

—  Bot.  Sorte  de  cercle  vert,  formé  par  l'étui  médullaire 
de  certains  végétaux,  tels  que  le  marronnier  d'Inde. i, Réu- 
nion des  appendices,  libres  ou  soudés,  qui  surmontent  la 
gorge  de  la  corolle  ou  du  périanthe,  comme  dans  les  nar- 
cisses, les  passiflores,  il  Ensemble  des  fleurs  occupant  la 
circonférence  d'un  capitule,  quand  elles  diffèrent  de  celles 
du  disque,  comme  dans  la  plupart  des  corymbifères  ou 
radiées,  il  Limbe  persistant  du  calice  dans  les  fruits  des 
poiriers,  des  pomnners,  des  néfliers,  des  grenadiers,  etc. 

Il  Partie  supérieure  de  la  gaine  des  graminées,  ii  Toufi'e 
de  feuilles  dont  est  surmonté  l'ananas.  Il  Couronne  royale, 
Nom  vulgaire  do  la  basilée  à  épi  couronné,  il  Couronne 
impériale.  Nom  vulgaire  de  la  fntillaire  impériale,  n  Cou- 
ronue  d'Ariane,  Espèce  d'apocynée.  il  Couronne  de  terre, 
Lierre  terrestre. 

—  Chir.  Scie  du  trépan. 

—  Géol.  Cratère  do  volcan  portant  une  sorte  de  cou- 
ronnement ou  de  rempart  circulaire. 

~  Géom.  Couronne  circulaire,  Aire  comprise  entre  deux 
circonférences  concentriques  :  L'aire  de  la  couronne  cir- 
culaire est  égale  à  la  différence  des  carrés  des  rayons, 
multipliée  par  le  rapport  de  la  circonférence  au  diamètre. 

—  Hort.  Greffe  en  couronne.  Greffe  qui  consiste  à  scier 
le  sujet  et  à  mettre  plusieurs  greffes  autour  de  la  coupe, 
entre  le  bois  et  l'écorce. 

—  Mar.  Cercle  en  fonte  à  empreintes,  fixé  à  un  cabestan 
ou  à  un  treuil,  il  Couronne  des  linguets.  Cercle  sur  lequel 
sont  fixés  les  linguets  du  cabestan,  ii  Anneau  formé  avec 
un  cordage  dont  les  brins  sont  passés  alternativement  en 
dedans  et  en  dehors  d'une  boucle. 

—  Météorol.  Foyer  d'une  aurore  boréale  vers  lequel 
s'élancent  les  gerbes  de  feu.  ii  Nom  donné  à  des  cercles 
Concentriques,  que  l'on  aperçoit  quelquefois  autour  du 
soleil  et  de  la  lune,  ii  Couronne  de  Saint-Remard,  Nom 
donné,  en  Lorraine,  à  l'arc-en-ciel. 

—  Métrol.  Nom  donné  à  diverses  monnaies  d'or  ou  d'ar- 
gent, do  valeur  variable  suivant  les  pays,  ii  Unité  de  poids 
usitée  en  Allemagne,  et  valant  ;  à  Francfort  3e^3648,  à 
Bâie  3P%371.  i:  Ecu  à  la  couronne.  Ancienne  monnaie  de 
France  appelée  aussi  Écu  couronné. 

—  Moll.  Couronne  d'Ethiopie,  Espèce  de  volute,  ii  Cou- 
ronne impériale.  Espèce  de  cône.  —  n.  f.  pi.  Famille  pro- 
posée pour  celles  des  volutes  qui  ont  une 
coquille  ample  et  très  mince. 

—  Mus.  Trait  en  forme  de  demi-cercle, 
que  l'on  met  au-dossus  du  point  d'orgue  et 
du  point  d'arrêt.  Couronne. 

—  Pathol.  Couronne  rfelVnus.V.  CHAPELET. 

—  Peint.  Auréole  que  les  peintres  mettent  sur  la  tête 
do  la  Vierge  et  des  saints.  V.  auréole. 

—  Relig.  Tonsure  que  l'on  fait  sur  le  haut  de  la  tête 
des  gens  d'église  et  des  moines,  et  dont  la  grandeur  est 
en  raison  de  l'ordre  reçu  :  La  couronne  cléricale,  il  Triple 
couronne,  Tiare  papale,  qui  se  compose  d'un  haut  bonnet 
entouré  do  trois  couronnes  d'or,  il  Votre  Couronne,  Titre 
que  l'on  donnait 
aux  évoques  du 
vi"  siècle.  Il  Nom 
que  l'on  donne  aux 
chapelets,  dans  les 
livres  de  liturgie  : 
Couronne  du  Sa- 
cré- Cœur.  Cou- 
ronne de  Notre- 
Dame -de  s-  Sept- 
Douleurs.  \\  Cou- 
ronne de  la  Vierge, 
Sorte  de  cliapolet 
nui  n'a  qu'une  di- 
zaine. Il  Couronne 
de  lumière.  Cou- 
ronne do  suspen- 
sion qui  servait, 
dans  les  églises,  à 
porter  des  lampes.  (Ces  lustres  circulaires,  plus  ou  moins 
vastes,  affectaient  parfois  la  forme  d'une  roue,  ou  même 
d'un  disque  ajouré.)  li  Couronne  de 
qloire,  BêalituJo  éternelle  réser- 
vée aux  saints. 

—  Techn.  Voûte  d'un  fourneau. 
Il  Sommité    d'un    diamant    rose, 

partagé  en  deux  parties  égales. 
Il  Partie  d'une  lampe  sur  la- 
quelle repose  le  verre,  n  Cercle 
de  fer  dont  on  garnit  la  tête  d'un 
pieu,  pour  empêcher  qu'il  se  fende 
tjuand  on  l'enfonce,  n  Ornement 
(jui  se  trouve  à  chacun  des  coins 
d'une  couverture  do  laine,  u  Orne- 
ment do  faïence,  an  haut  d'une 
colonne  de  poêie.  ii  Pain  de  forme 
circulaire,  il  Format  de  papier  dont 
le  nom  vient  de  ce  qu'il  portait  une 
couronne  dans  son  filigrane.  — 
Adjectiv.  :  Papier  couronne.  Il  Cou- 
ronne de  fil,  Fil  de  ligne  télégra- 
[ihique  enroulé  en  forme  de  cou- 
ronne et  livré  ainsi  par  l'usine  do 
fabrication,  il  Couronne  d'office,  Couronne  de  fer  ou  do  bois 
munie  de  crochets,  suspendue  au  plafond  d'une  cuisine  ou 
d'un  office,  et  à  laquelle  on  accroche  les  volailles,  viandes 
et  autres  victuailles. 

—  Vénor.  et  fauconn.  Bois  do  cerf,  dont  les  andouillers 
forment  ontro  eux  une  espèce  de  couronne,  il  Duvet  qui 
recouvre  circuiairement  le  naut  du  bec  du  faucon. 

—  Encycl.  Archéol.  A7itiq.  gr.  L'usage  des  coitronnes 


Couronne  de  lumière. 


Couronne  d'office 

(XVII"    8.). 


COURONNES    coiitoNM-:s  amiolks,    couuonnes  et  casques  héraldiques,   marques  des  dignités  ecclésiastiques). 


Cour  Civique  CourTrtomphale  r  ^"^  Couron^decernée 

^  "^  Lour  graminee    ou         comme recompenseaux 

obsidioJB  lutteurs  en  Grèce  et 

aux  pacificateurs  â  Rome 


Cour  du  Dauphin 


Cour.desFils  de  France  CdesPrincesdusangroyal        Cour  des  gouverneurs 

des  Provinces  deFrance 


C  des  Seigneurs  ajant 
Cl  lau  o  des  terres  de  principauté  /ps. 


Ducs  Princes  Souverains     c  de^êîgneûSâyant 
***    ^"''^  des  terres  de  principauté 


Cour,  de  Marquis 


Cour,  des  Comtes  Pairs  Cour,  des  Comtes  nouveaux  Comte  (Actuaiie 


Cour  des  Vidâmes         C  des  Vicomtes  |A„c,en„e,         V.co^;ï;ïï7Act„eiie,        Cour  de  Baron  ,Anc,=.„.,       ^^^^^^^^^^^^^^^  Bannerets 


Chevaliers 
et  Gentilshomme! 


Protonotaires  Abbesaes  cro»»ées      chantreo 


Chevaliers  do  Malte  Commondeupa  G^Moilre  de  lOrdre  de  Moite     "^""J' ' 

do  Mnllt"  or  - 


TT" 


XOUVKAU   LaROUSBB  ILLUSTIlâ. 


Voir  ;  ulasons,  hiiîmtu.s. 


COURONNES   (colliers  et   insignes    de    chevalerie) 


Le»  Insignes  de»  ordre»  de  cdcvalcric  sont  figuré»  dans  le  taljleaii  ci  deasu»  tel»  qu'il»  ont  été  Afiicrminén  par  les  actes  de  fondation  :  on  remarquera  que  les  uns  ont  disparu  avec  l'ordre  dont  ils  étaient 
le  symbole,  et  que  la  composition  ou  la  d)»po»Itlon  de»  autre»  n  subi  des  moditlcationa.  —  V.  ciîoix,   DI^CORATIONS,  MÉDMLLliS,   ORDRES,   etc. 


349 

<5tait  ir^s  n^pamiu  dans  l'antiquité.  A  roriçino,  los  cou- 
ronnes étaient  simi»lemont  do  teuiUaco  ou  do  flours  tres- 
sées; et  jamais  cette  tradition  no  disparut  tout  à  fait. 
Mais,  do  honno  heure,  on  labriuua  aussi  des  couronnes  de 
métal,  surtout  d'or,  mémo  des  bandeaux  ornés  do  pierres 

Fréciousos,  comme  ceux  q^ui.  depuis  Constantin,  devinrent 
insigne  do  la  dignité  impériale. Los  couronnes  avaient  pri 
mitivoniont  un  caractère  relifj'ioux  que,  d'ailleurs, elles  con- 
serveront toujours  plus  ou  moins.  Cha(iue  dieu  avait  ses  pré- 
férences :  à  Zous  lo  chône,  à  Apollon  lo  laurier,  à  Aphrodite 
lo  niyrto,  à  Dionysos  la  vigne,  etc.  Dans  les  cérémonies. 
on  couronnait  de  ses  fleurs  favorites  non  seulement  le 
dieu,  ses  prêtres  et  ses  adorateurs,  mais  encore  les  vic- 
times qu'on  lui  otTrait.  A  cotte  idée  religieuse  se  rattache 
l'usago  des  couronnes  funéraires  dont  ou  ornait  lo  mort 
et  son  tombeau.  On  se  couronnait  aussi  la  tête  les  jours 
do  fôto  publique  ou  domestique,  et  dans  les  banquets.  On 
donnait  des  couronnes  aux  vainqueurs  des  Grands  Jeux. 
Des  Etats  accordaient  à  leurs  grands  hommes  ou  i  des 
étrangers  lo  niéme  honneur,  de  plus  on  plus  prodigué, 
commo  l'attestent  une  foule  d'inscriptions.  L'usago  des 
couronnes  fut  introduit  à  Romo  par  l'imitation  des  usages 
grecs  et  y  fut  très  répandu.  Les  couronnes  étaient  dé- 
cernées aussi  à  titre  do  récompense.  On  on  distinguait  de 
plusieurs  sortes  :  1"  la  couronne  castrale  ou  vallaire,  com- 
posée d'un  cercle  d'or  surmonté  d'ornements  en  forme  de 
palissade,  laquelle  se  donnait  à  celui  qui  était  le  premier 
monté  à  l'assaut  d'un  camp  ;  2°  la  couronne  civiaue,  en 
yeuse,  en  marronnier  ou  en  chêne,  réservée  à  celui  qui, 
dans  le  combat,  avait  sauvé  un  légionnaire  et  tué  son  agres- 
seur; 3*  la  couronne  rtiurale  en  or,  destinée  à  celui  qui 
avait  lo  premier  escaladé  la  muraille  d'une  ville  ;  4°  la  cou- 
ronne obsidiale  ou  obsidionale,  faite  de  gazon,  laquelle  reve- 
nait à  celui  qui  avait  sauvé  une  armée  :  c'était  la  plus  glo- 
rieuse des  récompenses  militaires;  5"  la  couronne  navale  o\i 
rostratc,  récompense  du  soldat  qui  était  le  premier  monté 
sur  un  vaisseau  ennemi,  et  la  comna  classica,  réservée  à 
celui  qui  avait  pris  ou  détruit  une  flotte  ;  &°  la  couronne  d'o- 
livier, qui  revenait  au  général  dont  l'armée  avait  triomphé 
hors  de  sa  présence  ;  7"  la  couronne  d'ovation,  accordée  au 
général  oui  avait  mérité  le  petit  triomphe  ;  8"  la  couronne 
triomphale  à  celui  qui  avait  obtenu  le  grand  triomphe. 

Les  médailles  antiques  nous  font  connaître  quatre  sortes 
de  couronnes  impériales  :  la  couronne  de  laurier,  la  cou- 
ronne radiée,  la  couronne  perlée  et  une  couronne  dite  came- 
lancium,  inventée  par  Justinien.  Les  premiers  chrétiens 
réprouvaient  les  couronnes  comme  un  signe  d'orgueil,  et 
Tertullien  a  écrit  contre  leur  usage  un  violent  pamphlet 
intitulé  De  corona  mili/ari. 

—  Moyen  âge  et  Temps  mod.  Les  couronnes  portées 
par  les  souverains  et  les  princes  dans  les  cérémonies 
se  sont  conservées,  dans  leur  type  moyen,  sous  la  forme 
héraldique.  Mais,  à  travers  le  temps,  elles  ont 
extraordinairement  varié.  Le  bonnet  ou  calotte, 
ou  coifl"e,  qui  les  accompagnait  d'ordinaire, 
garde  également  la  caractéristique  de  l'époque. 
Au  xvi«  siècle,  ce  fut  un  moment  l'usage  de 
mettre  la  couronne  autour  de  la  forme  d'un  cha- 
peau à  bords,  et  cet  emblème  de  souveraineté 
avait  été  déjà  placé  au  sommet  des  heaumes  ;  on 
le  trouve  encore,  au  début  du  xvi*  siècle,  sur  le 
timbre  des  salades.  Les  couronnes  d'orfèvrerie 
pendues  aux  voûtes  des  églises  étaient,  en  gé- 
néral, des  monuments  votifs. 

Les  couronnes  héraldiques  sont  les  reproduc- 
tions des  couronnes  jadis  portées  sur  les  heau- 
mes, en  signe  de  chevalerie,  de  noblesse  titrée, 
de  souveraïueté.  Ornements  extérieurs  de  l'écu, 
elles  ne  sont  que  rarement  figurées  dans  son 
corps,  si  ce  n'est  par  cette  montée  ou  fragment 
de  couronne  aplatie,  posée  en  bande,  et  qu'on 
appelle  le  «crancelin".  C'est  à  partir  du  xvi"  siè- 
cle que  l'on  so  mit  à  surmonter  directement 
l'écu  d'une  couronne,  et  cet  abus  alla  toujours 
en  sexagérant  jusqu'à  nos  jours  où,  pour  la 
plus  grande  partie,  les  armoiries  couronnées  Couronne 
n'ont  aucun  droit  à  cette  distinction  usurpée.  votive. 
Les  couronnes  de  comte  foisonnent  notamment 
sur  les  blasons  de  familles  qui  n'ont  aucun  droit  à  ce  titre. 
Il  ne  faut  pas  oublier,  d'ailleurs,  que  la  noblesse  est  au- 
jourd'hui facultative  et  à  la  portée  de  toutes  les  vanités. 
En  principe,  la  couronne  royale  de  France  porte  huit  fleu- 
rons en  fleurs  do  lis,  dont  le  pétale  central  envoie  un  pro- 
longement cambré,  perlé,  qui  se  réunit  aux  autres  en  un 
sommet  central,  surmonté  d'une  fleur  de  lis.  En  figuration 
héraldique,  cette  couronne  montre  cinq  fleurs  de  lis  et  cinq 
rayons  ou  diadèmes.  La  couronne  du  dauphin  n'avait  que 
quatre  diadèmes;  celle  dos  enfants  do  France  a  quatre 
fleurs  de  lis  et  autant  de  fleurons  à  trois  pétales.  La  cou- 
ronne fermée  est  celle  qui  est  représentée,  en  principe, 
avec  sa  coiff'o  intérieure  ;  les  empereurs  ou  les  rois  qui 
s'arrogeaint  co  tttro  la  portaient.  Au  reste,  les  couronnes 
héraldiques  royales  n'étaient  pas  les  m/imes  que  celles 
portées  sur  la  tête  ;  ainsi,  Charles  VII  surmontait  l'écu  do 
France  d'une  couronne  à  quatre  flours  d'aclio.  Les  princes 
portent  la  couronne  d'or  à  divisions  pointues,  dite  «  à  l'an- 
ti(|ue  n,  au  nombre  de  douze,  surmontées  d'une  boule,  ou 
une  couronne  fermée  par  une  coilï'o  do  velours  rouge, 
avec  diadème  d'or  et,  au-dessus,  le  globo  d'or  surmonté 
d'une  croix.  Dans  celle  du  duc  et  pair,  lo  cercle  d'or  por- 
tait huit  feuilles  d'ache  sur  autant  de  pointes  d'or,  et  leurs 
fils  posaient  dos  perles  entre  les  fleurons.  La  couronne  de 
duc  est  semblable,  mais  elle  doit  être  accompagnée  du 
manteau  ducal.  Le  marquis  porto  un  cercle  d'or  à  huit  fleu- 
rons d'or,  quatre  on  feuilles  d'ache,  quatre  en  joyaux  for- 
més de  trois  perles.  Lo  comte  n'a  (juo  seize  pointes  d'or, 
surmontées  d  une  perle;  lo  vicomte  porto  los  pointes  iné- 
gales, les  plus  hautes  surmontées  d  une  grosso  perle,  les 
moyennes  d'une  petite,  les  moins  hautes  sans  perles.  Dans 
toulos  ces  couronnes,  le  cercle  on  bamieau  est  rehaussé  do 
pierreries  comme  le  tortil  du  baron  qui,  sans  pointes,  est 
entouré  d'un  chapelet  de  perles  disposé  en  spires.  La  cou- 
ronne du  vidamo  est  un  cercle  d'or  à  perles,  avec  quatro 
croix  pattées  ;  colle  du  chevalier  banneret  un  simple  oorelo 
d'or  rehaussé  do  perles.  Les  couronnes  des  écus  des  villes 
sont  du  type  mural,  c'ost-à-diro  <(U0  leur  bandeau  est  sur- 
monté do  créneaux.  Les  villes  do  premier  ordre  portent  la 
couronne  murale  à  sept  créneaux  d'or,  sommée  d  une  aiglo 
naiKH.'inte  pour  cimier,  traversée  d'un  caducée,  auquel  sont 
«usponduos  deux  guirlandes  d'or,  à  dextre  de  chêne,  A 
fiénostro  d'olivior,  nouées  d'un  ruban  do  gueules.  Celles 
do  deuxième  ordre  out  leur  couronne  muralo  à  cinq  cré- 


neaux d'argent,  avec  caducée  et  guirlandes  do  môme,  mais 
disposées  en  ordre  inverse  et  rattachées  par  des  bande- 
lettes d'azur.  Ces  dispositions  sont  cellos  (|U0  Napoléon  I" 
ordonna  aux  villes  d'adopter;  mais  toutes  no  s'y  confor- 
mèrent pas  et  gardèrent  leurs  anciennes  armes.  Napoléon 
avait  aussi  fait  établir  une  couronne  impériale  pariuuli^ro 
surmontée  do  huit  aigles,  qui  fut  reprise  par  Nanuli>on  III  ; 
il  avait  remplacé  les  couronnes  héraldiques  par  des  toques. 

—  Art  milit.  La  couronne  ou  ouvrage  à  couronne  est  un 
ouvrage  do  fortification  analogue  à  l'ouvrage  à  cornes, 
mais  où  les  deux  demi-bas- 
tions, au  lieu  d'être  réunis 
par  uno  simple  courtine, 
out,  entre  eux,  un  bastion 
complet. 

La  double  couronne  est 
un  ouvrage  analogue,  mais 
où, au  liou  d'un  seul  bastion 
A,  il  en  existerait  deux  en- 
tre les  demi-bastions  ex- 
trêmes. Enfin,  si  l'ouvrage 
comporte  un  plus  grand  nombre  de  bastions,  on  lui  donne- 
le  nom  de  couronné. 

Ces  sortes  d'ouvrages  sont  surtout  employés  pour  la 
défense  d'une  crête  ou  ligne  do  hauteur  située  en  avant 
d'une  place  et  n'ayant  par  conséquent  à  craindre  d'atta- 
ques nue  sur  son  front  ou  ses  flancs. 

—  Ordres  civils  et  militaires.  —  Autriche.  Ordre  de  la 
Couronne  de  fer.  Fondé,  on  1805,  par  Napoléon  I"  {comme 
roi  d'Italie),  aboli  en  1814,  il  fut  rétabli,  en  1816,  par  l'em- 
pereur d'Autriche  François  I".  Il  comprend  3  classes  : 
grand-croix,  commandeur,  chevaber.  Ruban  jaune  orange, 
liséré  de  bleu. 

Bavière.  Ordre  du  Mérite  civil  ou  de  la  Couronne.  Fondé 
en  1808  par  Maximilien-Joseph,  il  fut  modifié  en   1855. 


Couronne  :  A,  bastion  ;  B,  cou 
tine;  G,  bastion;  D,  ailea 


Couronnes  :  1.   Des  Wendes  (Mecklembourg);  2,  De  Rue  ou  de 

Saxe;    3.    De  Wurtemberg;   4.    De   chêne   (Luxembourg);    5.   Des 

Iodes  (Grande-Bretagne);  6.  Royale  de  Prusse;  7.  De  Roumanie  ; 

8    De  Bavière  (ordre  du  Mérite  civil);    9.  De    Siam  ;  10.   Do  fer 

(Autriche);  11.  D'Italie. 

Il  confère  la  noblesse  personnelle.  5  classes  :  grand-croix, 
grand  commandeur  (plaque),  commandeur,  chevalier,  dé- 
coré de  la  médaille.  Ruban  bleu  clair,  bordé  de  blanc. 

Grande-Bretagne.  Ordre  impérial  de  la  Couronne  des 
Indes,  pour  los  dames,  fondé  on  1878  par  la  reine  Victo- 
ria. Une  seule  classe.  Ruban  bleu  de  ciel,  liséré  do  blanc. 

Hawaï.  Ordre  de  ta  Couronne  roi/ale  d'Hawai,  fondé 
on  1883  parle  roi  Kalakaual".  Sciasses  :  grand-croix,  com- 
mandeur, officier,  chovalior.  Ruban  blanc,  liséré  do  bleu. 

Italie.  Ordre  de  la  Couronne  d'Italie.  Fondé  en  1868  par 
Victor-Emmanuel.  5  classes  :  grand-croix,  grand  officier, 
commandeur,  officier,  chevalier.  Ruban  rouge,  avec,  au 
centre,  une  largo  bande  blanche  du  huitième  do  la  largeur. 

Japon.  Ordre  de  la  Couronne,  pour  los  dames.  Institué 
on  1888  par  l'impératrice  Haru-Ko.  Une  seule  classe,  portée 
sur  le  soin  gauche.  Ruban  blanc,  avec  raies  rouges  trans- 
versales. 

Luxembourg.  Ordre  de  la  Couronne  de  chêne.  Fondé 
on  1841,  par  le  grand-duc  Guillaume  II.  5  classes  :  grand- 
croix,  grand  officier,  commandeur,  officier,  chevalier. 
Des  médailles  d'or,  d'argent  et  de  bronze  sont  annexées  à 
l'ordre.  Kuban  à  cinq  bandes  égales  ;  trois  vertes  et  doux 
jaune  orange.  (Le  ruban  no  peut  être  porté  soûl.) 

Mecklomoourg.  Ordre  de  la  Couronne  des  ^Vendes,  Fondé 
on  I86t.  i  classes  :  grand-croix,  grand  commandeur  (avec 
plaque),  commandeur,  chevalier.  (La  grand'croix  so  donne 
aux  dames.)  Ruban  bleu,  liséré  jaune  et  rouge.  A  cot  ordre 
est  annexée  uno  croix  do  mérito  (2  classes,  or  ot  argent)  : 
ruban  rouge,  liséré  bleu  et  jaune.  (So  porto  à  la  bouton- 
nière.) 

l*russe.  Ordre  de  la  Couronne  royale.  Fondé,  on  1801,  par 
Guillaume  I".  A  classes  :  chovalior  do  1"  classe  ou  grand- 


COURONNE 

croix  (écharpo  ot  plaque)  ;  chevalier  de  2*  classe  :  l"  ca- 
tégorie ou  grand  officier  (sautoir  et  plaque)  ;  2*  catégorie 
ou  commandeur  (sautoir)  ;  3'  classe  ou  officier,  à  la  bou- 
tonnière (croix  êmaillée)  ;  4*  classe  ou  chevalier,  à  la  bou- 
tonnière (croix  dorée).  Ruban  bleu  foncé. 

Koumanie.  Ordre  de  ta  Couronne.  Fondé,  en  1881,  par 
Charles  I".  5  classes  :  grand-croix,  grand  officier,  comman- 
deur, officier,  chevaber.  Ruban  bleu  do  ciol,  liséré  de 
blanc. 

Saxe.  Ordre  de  la  Couronne  de  Bue  ou  de  Saxe.  Fondé, 
en  1807,  par  Frédéric-Auguste  I".  Une  seule  classe  de  che- 
valiers, qui  portent  la  décoration  comme  los  grands-croix, 
avec  plaque.  Ruban  vert. 

.Siam.  Ordre  de  /aCouro?i7ie(l869).  Sciasses:  grand-croix, 
grand  officier,  commandeur,  officier,  chevalier.  Ruban 
bleu  bordé  de  vert  ;  entre  ces  deiLX  couleurs,  une  ligne 
jaune  et  uno  rouge. 

Wurtemberg.  Ordre  de  la  Couronne.  Fondé  en  1818.  Les 
quatre  premières  classes  confèrent  lanoblesso  personnelle 
auxWurtembergeois.  5  classes:  grand-croix,  commandeur 
avec  plaque,  commandeur,  chevalier  d'honneur,  chevalier. 
Ruban  rouge  liséré  de  noir.  Pour  mérites  militaires,  la 
décoration  est  surmontée  do  glaives. 

—  Couronne  d'épines.  C'est  une  des  plus  célèbres  reliques 
de  l'histoire  religieuse.  Il  en  est  question  dans  l'Evangile 
de  saint  Matthieu,  où  il  est  dit  que  les  soldats  qui  condui- 
saient  le   Christ, 

ayant  fait  par  dé- 
rfsion  une  cou- 
ronne d'épines,  la 
lui  placèrent  sur 
la  tête.  C'est  en 
1239  que  la  cou- 
ronne d'épines 
fut  apportée  en 
France  ;  elle  avait 
étéotTerte  à  saint 
Louis  par  le  roi 
de  Jérusalem, 
Jean  de  Brienne, 
et  l'empereur  de 
Constanlinople, 
Baudouin.  Elle  fut 
placée  dans  le  tré- 
sor de  la  Sainte- 
Chapelle,  où  elle 

demeurajusqu'en  1791.  A  cette  date, elle  fut  remise  à  l'évê- 
que  de  Paris,  qui  la  transporta  à  Notre-Dame,  où  elle 
ust  depuis  restée  dans  le  trésor.  On  connut  dans  l'histoire 
reUgieuse  d'autres  couronnes  d'épines,  mais  leur  authen- 
ticité ne  put  jamais  être  établie.  Les  religieuses  de  Port- 
Royal  possédaient,  au  xvii'  siècle,  une  dos  épines  de  la 
sainte  couronne;  elle  opéra,  dit-on,  parmi  elles  des  mira- 
cles dont  on  fit  grand  bruit,  et  dont  il  est  question  dans 
l'une  des  Provinciales  de  Pascal. 

—  Couronne  de  fer.  C'est  la  couronne  qui,  à  on  croire  la 
tradition, aurait  été  fabriquée 
sur  l'ordre  de  Théodelinde, 
veuve  d'Autharis,  roi  des 
Lombards,  pour  Agilulf,  duc 
deTurin,  qu'elle  épousa 
en  591.  La  tradition  est  diffi- 
cile à  admettre,  car  c'est  uno 
œuvre  byzantine  :  cercle  d"or, 
recouvert  d'un  émail  vert, 
avec  des  montants  sur  les- 
quels se  détachent  des  fleurs  rouges,  blanches  et  bleues. 
Ce  qui  lui  a  donné  son  nom,  c'est  un  cercle  de  fer  qui  s'y 
trouve  incrusté,  et  où  aurait  été  fondu  l'un  des  clous  de  la 
vraie  croix.  Elle  fut  ceinte  par  Charlemagne,  lorsnuil  se 
fit  couronner  roi  des  Lombards  en  774,  Frédéric  IV,  cou- 
ronné à  Rome  (14S2),  Charles-Quint,  couronné  à  Bolo- 
gne (1530),  Napoléon  I",  à  Milan  en  1805.  Elle  est  con- 
servée aujourd'hui  dans  le  trésor  de  Monza,  en  Italie.  On 
en  voit  l'image  au  centre  de  la  croix  de  l'ordre  de  la  Cou- 
ronne d'Italie. 

—  Couronne  de  saint  Etienne  de  Hongrie  ou  La  samte 
couronne  hongroise  {magyar  S  zent  Korona).C'csi\evénta.h\Q 
palladium  de  la  nation  magvare.  Elle  so  compose  do  doux 
parties  :  la  partie  supérieure",  celle  que  le  pane  Sylvestre  II 
(Gorbert) envoya, en  l'an  lOOO,  avec  le  litre  de  «  roi  aposto- 
lique «,  à  Etienne,  premier  roi  de  la  maison  Arpad;  et  la 
partie  inférieure,  que  l'empereur  byzantin  Michel  Ducas 
envoya,  en  1073,  au  roi  Goyza  I".  Les  doux  diadèmes  fu- 
rent soudés  ensemble,  de  manière  à  former  uno  coiffure 
unique.  Aux  yeux  des  Hongrois,  la  sainte  couronne  n'était 
pas  seulement  l'emblème  de  la  royauté  ;  c'était,  on  quelque 
sorte,  la  royauté  elle-même.  Les  rois  n'étaient  véritable- 
ment rois  qu'après  on  avoir  été  couronnés,  ot  les  Hongrois 
n'ont  jamais  pardonné 
à  Joseph  II  uo  l'avoir 
fait  transporter  à 
Vienne,  sans  se  faire 
couronner.  La  sainte 
couronne  est  traitée 
commo  une  personne 
réelle  :  elle  a  ses  ofii- 
ciors,  ses  propriétés,  s.i 
garde.  Kilo  a  subi  man 
tes  vicissitudes,  fut  e 
g.igée,  rachetée,  trans 
portée  hors  du  pays, 
enterrée  après  la  ré- 
volution do  1848-1849, 
ot  se  trouve  actuelle- 
ment au  cbftteau  do 
Budo.    En  1880.  le  roi 

Ta  fair?j;an.T,'.tra,ti  n-  les  autre,  -sf  nos  rovaux; 

Mmh:  publia  un  ouvrage  riche.nont  orné,  qui  donne  la 
doM-nution  la  plus  aulhoiltiquo  do  co  joyau. 

^  AVtrôn.  Couronne  >:ola,re.  Au  momout  d  uno  «cl.pso 
lolaU  du  Soleil,  on  perçoit  uno  am-éolo  lumineuse,  dito 
courônè  mitour  du  disque  do  la  Lune,  avec  dos  rayons 
dtveîcënVs  roîmant  «tor.-'.,  qui  peuvent  sV^carlor  A  3  degrés 
■  Sofoil.  Co  ph,S..on.i>ne,  Mudii  dopms  deux  s.èclos  avec  lo 
p  us  crand  soin,  a  mis  en  évidence  lexistenco  constante  do 
trois  objets  principaux:  doux  sortes  do  «onos  lummeuscs, 
0.  des  rayons.  On  attribua  dabord  ces  apparences  ù  1  a  mo- 
si.h*ro  do  la  Lune  ;  puis,  commo  pour  le  lialo,  il  pourrait 
avoir  son  siSgo  dans  notre  atn.ospf.ero,  los  rayons  solaires 


Couronne  de  fer. 


COURONNE 


COURONNER 


ayant  été  diffractés  en  rasant  les  bords  de  la  Lune;  onlin, 
il  vaut  mieux  admettre  que  la  couronne  ôtablit  rexistence, 
autour  de  la  photosphère  du  Soleil,  dune  atmosphère 
particulière.  La  lumière  de  la  couronne  est  partiellement 
polarisée,  due  en  partie  à  la  lumière  solaire  réfléchie  et 
à.  celle  d'un  milieu  propre  très  raréfié,  renfermant  prin- 
cipalement de  l'hydrogène  et  uae  autre  substance  ioconnue. 

—  Bot.  La  couronne  donne  l'illusion  d'un  verticille  floral 
supplémentaire  ;  elle  n'est,  en  réalité,  qu'un  ensemble  de 
productions  lij'ulaires,  déri- 
vées de  la  corolle  seule  ou  du 
périanthe  tout  entier.  Chez  le 
silène  et  le  laurier-rose,  elle 
compreud  cinq  ligules,  déri- 
vées des  pétales  (libres  dans 
le  premier  cas,  concrescents 
dans  le  second)  ;  chez  les  nar- 
cisses, les  sépales  pétaloï- 
des  portent  une  ligule  aussi 
bien  que  les  pétales,  et 
toutes  ces  ligules,  concres- 
centes  comme  les  parties 
dont  elles  dérivent,  forment 
une  couronne  ample  et  vive- 
ment colorée. 

—  Iconogr.  chrêt.  L'usage 
de  déposer  des  couronne*  do 
fleurs  sur  la  tombe  des  mar- 
tyrs fut  d'abord  adopté,  puis 
rejeté  par  les  premiers  chré- 
tiens. Dans  un  dialogue  de 
Minucius  Félix,  Octavius  ré- 
pond à  Cecilius,  qui  s'étonne 
qu'on  ne  couronne  pas  les  martyrs  :  n  Nous  ne  couron- 
nons pas  les  morts  de  fleurs  qui  sont  bientôt  fanées, 
mais  nous  attendons  de  Dieu  môme  une  couronne  incor- 
ruptible, u  Cette  couronne  incorruptible,  nous  la  voyons 
fréquemment  représentée  sur  les  monuments.  C'est  tou- 
jours la  main  de  Dieu  le  Père  qui  la  tient  et  la  donne. 
On  en  a  nombre  d'exemples  sur  les  mosaïques  de  Kome 
et  de  Ravenne.  Quelquefois,  l'épitiphe  d'un  martyr  est 
gravée  dans  une  couronne  ;  d'auires  fois,  comme  au  cime- 
tière de  Priscille,  la  voûte  d'une  crypte  ofl're  quatre  cou- 
ronnes, au  centre  desquelles  est  une  colombe  tenant  dans 
son  bec  une  branche  d'olivier. 

Au  moyen  âge,  quand  l'art  commença  à  donner  à  Dieu 
une  figure  humaine,  on  le  représentait  avec  les  attributs 
du  souverain  de  l'Etat.  Quelquefois,  en  France,  on  lui  don- 
nait les  attributs  du  pape,  notamment  la  triple  couronne; 
ailleurs,  on  le  représentait  avec  quatre  et  mémo  cinq  cou- 
ronnes. Les  vitraux  de  Saint-Martin-ès-Vignes,  à  Troyes, 
ofi'rent  un  exemple  de  ce  fait,  ilais  il  est  une  autre  sorte 
de  couronne  que  l'on  donne  toujours  au  Père,  au  Fils  et 
au  Saint-Esprit;  cette  couroune  a  une  grande  importance 
en  archéologie  :  c'est  le  nimbe. 


Couronne  ;   1.  Du  silène; 
2.  Du  narcisse. 


?, 


Couronne  (Affaire  de  la),  grand  procès  politique 
ni  fut  soulevé  par  Eschine  contre  Démosthène,  et  qui 
ut  l'occasion,  pour  les  deux  orateurs,  de  deux  plaidoyers 
de  premier  ordre  (330  av.  J.-C).  —  Il  était  d'usag'o,  à 
Athènes,  que  le  peuple  décernât  dos  coarouuos  aux  ci- 
toyens qui  avaient  bien  mérité  do  la  patrie.  Mais  une 
loi  défendait  de  proposer  au  peuple  de  couronner  un 
citoyen  en  charge,  qui  n'aurait  pas  rendu  ses  comptes  ;  aux 
termes  d'une  autre  loi,  les  couronnes  décernées  par  le 
peuple  ne  pouvaient  être  données  que  dans  rassemblée  du 
peuple,  et  les  couronnes  décernées  par  le  sénat  ne  pou- 
vaient l'être  que  dans  la  salle  des  séances.  Démosthène, 
chargé  avec  neuf  autres  citoyens  de  réparer  les  murs 
d'Athènes,  détruits  par  Philippe,  roi  do  Macédoine,  après 
la  bataille  de  Chéronée  (338),  1  avait  fait  à  ses  frais.  L'année 
suivante,  en  337,  avant  que  Démosthène  eût  rendu  ses 
comptes,  l'Athénien  Ctésiphon,  son- ami,  proposa  de  lui 
décerner  une  couronne  d'or  sur  le  théâtre,  quoique  ce  ne 
fût  pas  le  lieu  fixé  par  la  loi  pour  cette  cérémonie,  et  de 
faire  proclamer  que  Démosthène  recevait  cette  récompense 
à  cause  de  sa  vertu  et  de  ses  bienfaits  envers  le  peuple  athé- 
nien. L'orateur  Eschine,  rival  et  ennemi  de  Démosthène, 
dans  son  Discours  contre  Ctésiphon  sur  la  Couronne,  accusa 
Ctésiphon  d'avoir  voulu,  contre  la  teneur  des  lois,  décerner 
une  couronne  à  un  comptable  en  plein  théâtre,  et  d'avoir 
faussement  exalté  sa  vertu  et  son  patriotisme,  puisque, 
selon  lui,  Démosthène  n'était  ni  un  honnête,  ni  un  zélé 
citoyen.  C'est  pour  répondre  à  cette  accusation  que  Démos- 
thène prononça  devant  le  peuple  athénien  le  Discours  pour 
Ctésipfion  sur  la  couronne,  qui  a  été  regardé,  par  les  criti- 
ques anciens  et  modernes,  comme  le  type  le  plus  achevé 
de  l'éloqueDce.  La  cause  ne  fut  plaidée,  on  no  sait  pou- 
rquoi, qu'en  330.  Démosthène  profita  de  l'occasion  pour 
défendre  toute  sa  politique  et  attaquer  celle  d'Eschino. 
Le  succès  de  l'orateur  fut  complet;  Eschine  n'obtint  pas 
la  cinquième  partie  des  suff'rages,  et,  conformément  à  la 
loi,  fut  condamné  à  une  amende  de  1.000  drachmes.  Il 
s'exila  à  Rhodes,  où  il  ouvrit  un  cours  d'éloquence  par  la 
lecture  des  deux  liarangues  qui  avaient  amené  son  bannis- 
sement, et  qui  sont  conservées  toutes  doux.  Son  discours 
est,  pour  le  fond  et  l'ampleur  des  vues,  très  inférieur  à 
celui  do  Démosthène  ;  il  n'eu  est  pas  moins  fort  intéres- 
sant, plein  de  narrations  brillantes,  do  verve  et  d'esprit, 
tle  talent. 

Couronne  (la)  [allem.  die  Krone],  poème  allemand, 
composé  au  commencement  du  xiii*  siècle,  par  Henri  de 
Tùrlin.  —  C'est  une  suite  longue  et  décousue  d'aventures 
attribuées  à  Gauvain  (Gawein),  qui  cherche  et  finit,  après 
de  nombreux  exploits,  par  trouver  le  graal.  Henri  de  Tîir- 
lio  prétend  avoir,  dans  cette  œuvre,  adapté  un  poème  do 
Chrestion  de  Troyes.  Cette  allégation  est  fausse.  Ce  qui  est 
vrai,  c'est  qu'il  a  tiré  en  partie  sa  matière  de  romans  fran- 
çais. La  Couronne  renferme  quelques  passages  émouvants, 
certaines  peintures  réussies  et  aussi  un  nombre  assez  con- 
sidérable de  scènes  licencieuses.  Le  stylo  et  les  vers  sont 
d'un  bon  auteur  (1852.) 

Couronne  (Pour  la),  drame  en  cinq  actes,  on  vers,  de 
F.  Coppée  (1895).  -  Le  prince  Michel  Brancomir,  général 
des  bulgares,  a  toujours  victorieusement  combattu  les 
Turcs.  De  tels  services,  pcnse-l-il,  lui  méritent  le  trône 
qui  est  devenu  vacant.  Or  on  y  assoit  l'évoque  Etienne. 
Déçu  dans  ses  ambitions,  qu'attise  sa  femme  Basilide, 
Michel  se  résout  ù  trahir  :  il  livrera  aux  ennemis  le  pas- 
sage commis  à  sa  garde.  Survient  son  fils  Constantin, 
averti  du  projet  criminol  par  la  bohémienne  Mihtza,  qui 
l'aimo.  L'un  des  deux  hommes  est  do  trop  :  ils  dégainent, 


—  et  le  fils  met  à  mort  le  père.  Les  Bulgares,  croyant 
leur  général  tué  par  l'ennemi,  pleurent  ce  mort  glorieux  ; 
mieux  :  ils  lui  élèvent  une  statue.  Constantin  lui  succède  ; 
mais,  tourmenté  par  l'atfreux  souvenir,  il  ne  rencontre 
que  des  défaites,  là  où  son  père  no  trouvait  que  des 
victoires.  On  le  soupçonne  de  trahison.  Basilide,  qui  sait 
tout,  l'accuse  formellement.  Constantin  n'aurait  qu'un  mot 
à  dire  pour  se  justifier  ;  mais  il  ne  le  dit  pas,  car  ce  mot 
jetterait  l'infamie  sur  la  mémoire  vénérée  de  son  père.  On 
le  condamne  à  vivre  enchaîné  aux  pieds  de  la  statue 
du  traître  qu'il  a  dû  tuer  :  il  subira  là,  perpétuellement,  les 
insultes  et  les  crachats  du  peuple.  Militza,  d'un  coup  de 
poignard,  le  délivre, puis  elle  se  tuesur  le  cadavre  de  celui 
qu'elle  aimait.  —  Telle  est,  dans  ses  grandes  lignes,  l'œuvre 
de  F.  Coppéo.  La  pièce,  bien  nue  sévèrement  conduite  se- 
lon les  règles  du  grand  art,  a  beaucoup  d'allure.  Les  vers, 
serrés,  solides,  sont  d'une  envergure  large,  et,  dans  maint 
endroit,  un  grand  souffle  les  emporte.  En  résumé,  ce 
drame  est  une  tragédie  presque  d'une  pureté  classique. 

Couronne,  nom  donné  à  deux  constellations  :  l'une 
australe,  l'autre  boréale. 

—  Encvcl.  La  Couronne  australe,  située  au-dessous  du 
Sagittaire,  paraît  à  peine  sur  notre  horizon  au  commence- 
ment de  juillet.  L'étoile f  de  cette  constellation  est  un  très 
joli  couple  serré,  à  composantes  égales  ei  de  5<*  grandeur. 
C'est  un  système  orbital,  on  mouvement  rétrograde  très 
rapide,  dont  la  durée  do  révolution  est  d'environ  cent  cinq 
ans. 

—  La  Couronne  boréale  est  située  entre  le  Bouvier,  le 
Serpent  et  Hercule  (les  poètes  disent  que  cette  couronne 
est  celle  d'Ariane,  fille  de  Minos  et  Pasiphaé).  Parmi  les 
huit  étoiles  doubles  situées  dans  la  Couronne  boréale, 
deux  sont  partiticulièreraent  remarquables  :  l'étoile  15  de 
cette  constellation,  composée  de  deux  étoiles  jaunes  et  de 
6*  grandeur,  forme  un  système  orbital  brillant,  très  serré, 
en  mouvement  direct  très  rapide.  Madler,  Winnecke, 
Villarceau  ont  calculé  l'orbite  et  ont  conclu  à  une  durée 
de  révolution  voisine  d'un  demi-siècle;  le  couple  y  est  un 
système  orbital,  formé  par  une  étoile  de  4"  grandeur  et 
une  de  7%  très  serré,  très  rapide  et  se  mouvant  dans  le 
plan  du  rayon  visuel.  Doberck  a  calculé  l'orbite  et  a 
trouvé  quatre-vingt-quinze  ans  comme  durée  probable  de 
la  révolution. 

Couronne,  cap  de  la  Méditerranée,  dép.  des  Bouches- 
du-Rhùne,  formant  l'extrémité  ouest  de  la  rade  de  Mar- 
seille- 

Couronne  (La),  comm.  de  la  Ctiarento,  arrond.  et  à 
5  kilora.  d'Angouléme,  près  do  la  Boëme,  affluent  de  la 
Charente  ;  3.457  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Carrières  do  pierres 
de  taille.  Papeteries,  tuileries.  Eglise  romane.  Ruines  d'une 
abbaye  d'augustins.  Château  de  la  Renaissance. 

COURONNEMENT  (ro-ne-man)  n.  m.  Action  de  mettre 
solennellement  une  couronne  sur  la  tète  de  quelqu'un  ; 
Le  COURONNEMENT  d'uH  lauri'at,  d'une  rosière.  11  Se  dit  par- 
ticulièrem.  de  la  cérémonie  dans  laquelle  on  couronne  un 
souverain  :  Le  couronnement  d'un  roi,  d'un  empereur. 

—  Partie  supérieure  d'un  objet,  particulièrcm.  d'un 
meuble  ou  d'un  édifice  :  Le  couronnement  d'une  tour,  d'un 
bahut. 

—  Fig.  Accomplissement,  terminaison,  perfection  :  La 
mort  est  le  couronnement  de  la  vie.  V.  éuifice. 

—  Arboric.  Maladie  d'un  arbre  dont  les  feuilles  jaunis- 
sent sur  les  branches  les  plus  élevées  :  Le  chêne  est  par- 
ticulièrement sujet  au  couronnement.  11  Façon  de  tailler  un 
arbre  en  forme  do  couronne. 

—  Art  vétér.  Lésion  du  cheval  qui  est  couronné. 

—  Chir.  Dans  le  langage  des  accoucheurs.  Position  de 
la  têto  do  l'enfant  lorsque,  ayant  rompu  les  membranes, 
elle  commence  à  s'engager  dans  l'orifice  de  l'utérus,  qui 
lui  forme  une  sorte  de  couronne. 

—  Fortif.  Retranchement  que  forme  l'assiégeant  pour 
s'abriter  et  pouvoir  continuer  ses  travaux  en  avant,  quand 
il  s'est  emparé  de  quelque  ouvrage  do  l'assiégé  :  Le  cou- 
ronnement de  la  demi-lune  se  nomme  aussi  nid  de  pie. 

—  Mar.  Partie  supérieure  de  l'arrière  d'un  navire.  (Sur 
les  anciens  vaisseaux,  le  couronnement  était  richement 
décoré.)  11  Lisse  de  couronnement ,  Nom  de  la  lisse  de  plat- 
bord,  à  cet  endroit. 

—  Technol.  Ornement  qui  décore  l'écusson  d'une  ser- 
rure, au-dessus  de  son  ouverture.  11  Partie  la  plus  élevée 
de  l'extérieur  ou  extrados  d'une  voûte.  11  En  charpent-, 
About  d'un  chevron  avec  assemblage  à  enfourchement. 

—  Encycl.  Couronnement  des  rois.  V.  sacke. 

—  Art  milit.  Couronnement  du  chemin  couvert.  C'était,  au 
temps  de  l'attaque  méthodique  des  places,  une  des  opéra- 
tions les  plus  importantes  et  les  plus  difficiles  des  sièges 
réguliers.  Elle  consistait  à  venir  établir  une  sorte  de  der- 
nière parallèle  le  long  de  la  crête  du  chemin  couvert,  afin 
do  pouvoir  chasser  ensuite  définitivement  l'ennemi  de 
celui-ci.  Cettû  opération,  comme  tous  les  travaux  d'appro- 
che ([ue  comportait  l'attaque  pied  à  pied  des  places  fortes, 
a  beaucoup  perdu  de  son  importance,  par  suite  des  pro- 
grès de  l'artillerie,  et  l'on  n'y  recourra  sans  doute  plus 
à  l'avenir  que  dans  des  circonstances  tout  à  fait  excep- 
tionnelles. 

Couronnement  de  la  "Vierge.  Un  grand  nombre  de 
cathédrales,  élevées  au  xiii'  et  au  xiv"  siècle  et  placées 
sous  le  vocable  de  Notre-Dame ,  offrent  des  bas-reliefs 
retraçant  cette  scène  mystique  {cathédrales  de  Laon, 
Paris,  Senlis,  r»,eims,  Rouen,  Sens,  etc.). 

Le  Couronnement  de  la  Vierge,  peint  par  Giotto  dans 
l'église  souterraine  do  Saint-Francois-d'Assise,  célébré 
comme  un  des  chefs-d'œuvre  de  ce  maître,  a  eu  beau- 
coup à  souffrir  des  outrages  du  temj)s.  Deux  petits 
tableaux  do  cet  artiste  sur  le  môme  sujet  sont  conser- 
vés :  l'un  à  Turin,  l'autre  en  Angleterre.  Beaucoup  d'autres 
artistes  de  la  même  époque  ont  introduit  des  saints,  des 
anges,  et  même  de  simples  particuliers,  des  donateurs, 
dans  la  scène  du  couronyier^ent  de  la  Vierge;  le  tableau 
de  Fra  Angelico,  qui  est  au  Louvre,  est  l'une  dos  compo- 
sitions les  plus  importantes  que  nous  connaissions  en  ce 
genre. 

Le  Louvre  possède  des  Couronnements  de  la  Vierge  de 
Picro  di  Cosimo  Rosselli,  do  Zenobio  do'  Machiavelli,  do 
Ridolfo  Ghirlandajo.  do  R.  del  Garbo.  La  môme  scène  a 
été  peinte  par  (iirolamo  da  Santa-Crocc  (musée  do  Berlin), 
Palmeggiano  amusée  Brera,  à  Milan),  Juh?s  Romain  et  le 
Fattoro  (  ninacothôquo  du  Vatican  ) ,  Girolamo  d'Udino 
(à  l'hôpital  d'Udine),  Paul  Véronôse  ^Académie  des  beaux- 
arts  do  Venise),  etc.  Mais  les  peintures  de  ces  maîtres 


350 

sont  éclipsées  parles  Couronnements  de  la  Vierge àc  Ra- 
phaël au  Vatican,  de  Fra  Angelico  à  Florence  et  au  Lou- 
vre, du   Corrège  dans   la  coupole  de   la  cathédrale  do 


Couronnement  de  la  Viei 

Parme,  et  du  Pinturicchio  au  Vatican.  Citons,  enfin,  les 
œuvres  de  Rubens  et  de  Velazquez  sur  le  même  sujet. 

Couronnement  de  Napoléon  (le),  tableau.  V.  sacre. 

Couronnement  de  Charlemagne  (le),  par  Henri 
Lévy,  peinture  décorative  du  Panthéon,  que  Ion  vit  pour 
la  première  fois  à  l'Exposition  nationale  de  1883.  —  Elle 
comprend  trois  parties  ;  au  centre,  le  pape  Léon  III  remet 
la  couronne  à  l'empereur  d'Occident  ;  à  droite  et  à  gauche, 
la  composition  se  continue.  D'un  côté,  c'est  le  clergé, 
l'autel  et  toutes  les  pompes  de  l'Eglise  ;  de  l'autre,  c'est 
l'armée  et  le  populaire  acclamant  le  triomphateur.  Dieu 
lui-même  a  voulu  jouir  du  spectacle,  et  il  apparaît  dans  le 
ciel,  porté  sur  des  nuages  et  entouré  d'un  groupe  d'anges 
aux  ailes  bleuissantes.  C'est  là  un  sujet  fastueux.  L'œu- 
vre, composée  avec  une  parfaite  insouciance  de  l'archéo- 
logie, est  surtout  pittoresque,  et  I-rille  par  des  qualités 
charmantes  et  bien  françaises.  L'habile  distribution  des 
groupes,  la  grâce  et  la  distinction  du  coloris  font  de  cette 
vaste  page  un  tout  très  harmonieux,  sinon  très  puissant. 

COURONNER  iro-né)  v.  a.  Mettre  une  ''ouronne  sur  la 
tête  :  On  couronna  Jésus-Christ  d'épines.  Il  Se  dit  particuliè- 
rement de  la  cérémonie  dans  laquelle  on  pose  solennelle- 
ment la  couronne  sur  la  tète  d'un  souverain  :  Charlemagne 
6e  fil  COURONNER  roi  d'Italie.  Il  Par  ext.  Donner  le  titre  de 
souverain  à  quelqu'un,  l'appeler  au  trône  :  Napoléon  I" 
COURONNA  ses  frères.  \\  Récompenser  en  donnant  une  cou- 
ronne, UQ  prix  dans  un  concours  :  Couronner  un  poète. 
CoDRONNER  utt  our;rt^e.  Il  Honoror,  récompenser;  parer, 
orner,  embellir  :  L'éloge  doit  non  seulement  couronner  le 
mérite,  mais  le  faire  germer.  (Buff.) 

—  Par  anal.  Entourer;  surmonter;  dominer:  Cheveux 
blancs  qui  couronnent  une  tête.  Chaîne  de  montagnes 
COURONNANT  UH  paysage. 

—  Fig.  Combler,  accomplir,  terminer,  mettre  le  sceau 
à  :  Couronner  l'édifice.  Couronner  les  vœux  de  quelqu'un. 

—  CouronJier  un  cheval,  Le  laisser  tomber  de  telle  ma- 
nière qu'il  se  fait  une  petite  plaie  circulaire  au  genou  ou 
aux  genoux. 

—  Jardin.  Couro7i7ïer  ^^n  arbrisseau,  U7i  arbre.  Tailler  les 
branches  de  façon  que  l'arbrisseau,  l'arbre,  aient  de  dis- 
tance en  distance,  jusqu'au  sommet,  des  parties  circulai- 
res plates  représentant  des  couronnes. 

—  Prov.  :  La  fin  couronne  l'œuvre  {Fi7iis  coronat  opus)^ 
C'est  la  conclusion  qui  détermine  la  vraie  valeur,  la  vraie 
signification  des  actes  et  des  faits. 

—  Encycl.  Art  milit.  Dans  la  guerre  de  campagne,  on 
dit  qu'on  couronne  une  position  attaquée,  quand  on  par- 
vient à  l'occuper  après  en  avoir  chassé  les  défenseurs 
dont  on  prend  la  place.  Ce  terme  s'emploie  surtout  quand 
il  s'agit  de  hauteurs  ou  do  positions  un  peu  élevées. 

Dans  la  guerre  de  siège,  on  se  sert  du  même  mot  pour 
indiquer  une  opération  analogue,  mais  exécutée  plutôt  au 
moyen  de  travaux  d'approche  et  aboutis- 
sant à  la  construction  d'ouvrages  dé- 
fensifs  qui  assurent  la  possession  de  la 
position  prise.  C'est  ainsi  qu'on  cou- 
ronne une  brèche,  le  chemin  couvert,  etc. 

Couronné,  ée  part.  pass.  du  v.  Cou- 
ronner. 

—  Blas.  Surmonté  d'une  couronne  ou 
portant  une  couronne  :  Annoiries  cou- 
KONNÉivS.  Il  Se  dit  des  animaux  qui  ont 
sur  la  tête  une  couronne,  tantôt  du 
même  émail  que  l'animal,  tantôt  d'un 
émail  différent,  et  qui  est  généralement 
radiée  ou  à  pointes. 

—  Littér.  liime  couronnée.  Rime  ré- 
pétée, qui  forme  un  petit  vers  à  la  suite  d'un  vers  plus 
long.  En  voici  des  exemples  : 

L'on  voit  des  commis  Qui  jadis  sont  venus 

Mis  Nus 

Comme  des  princes-  De  leur  province. 

Panard. 

—  Métrol.  Ecu  couronnét  Ancienne  monnaie  de  France 
appelée  aussi  écd  k  la  couronne. 

—  Sylvie.  Arb7'€  couroyiné.  Vieil  arbre  dont  la  tête  seule 
pousse  des  branches.  11  On  dit  aussi  corbelê. 

—  Véner.  Cerf  couronné,  Cerf  ne  possédant  qu'une  seule 
empaumuro  d'où  sort  le  bois,  sans  meule  ni  perches. 

—  Encycl.  Hipp.  Un  cheval  est  dit  couronné  quand  il 
est  tombé  sur  ses  genoux  et  qu'il  s'y  est  blessé  plus  ou 
moins  profondément.  Le  couro7inement  peut  ôtro  léger  et 
ne  pas  être  suivi  de  traces  ;  si  la  peau  est  fortement 
contusionnée,  mais  non  détruite,  le  poil  repoussera  blanc; 
si  la  peau  est  détruite,  la  blessure  est  suivie  d'une  cica- 
trice nue,  où  le  poil  ne  repoussera  jamais.  Le  cheval  qui 


D'argent  au  lion 
d'azur  rampant  et 
conronnt*  de  gueu- 
les à  l'antique. 


351 

a  été  couronné  do  maniéro  qu'une  tracô  accusatrice  rosto, 

soit  sous  forme  do  poils  blancs,  soit  surtout  sous  formo 

d'une    cicatrice    indc-U^bilo,   pord 

beaucoup    do    sa  vaknir  vt^nalo, 

parce    quo    (Ui   stiyiiialn    pernuH 

Qo  ponsor  qu'il  a  une  l"ail)losso  do 

jambes. 

Se  couronnepf  v.  pr.  So  inottro 
unocouronnosur latote.  il  Solaire 
roi  ou  emporour. 

—  Par  oxt.  S'orner,  s'omboUir, 
se  couvrir  ;  être  surmonté  :  L'au- 
bépine parfumée  se  couRoNNii  de 
nombreux  oouquels. 

—  Fig.  S'illustrer,  se  paror  :  Si; 
CODRONNKR  de  ijloii'e. 

—  So  dit  d'un  cheval  qui  ko 
blesso  au  genou. 

—  Anton.  Découronner. 

COUBONNURE  {ro-nur')  n.  f. 
Sorte  de  couronne  formée  par  la 
disposition  des  monus  cors  d'un 
cerf,  vers  le  sommet  du  bois. 

COUROUCOU  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux grimpeurs,  famille  dos  tro- 
gonidés,  comprenant  do  magni- 
fiques formes,  à  plumage  brillant  Couroucou. 
des  teintes  métalliques  les  plus 
vives,  avec   une   immense  queue  recourbée  en  faucille. 

—  Encycl.  Les  couroucous  sont  propres  aux  régions 
les  plus  chaudes  de  l'Amérique.  Habitant  les  grandes 
forêts,  ils  nichent  dans  les  troncs  d'arbres;  le  plumage 
rouge  ou  orangé  de  leur  ventre  se  décolore  au  contact  do 
l'eau.  On  connaît  sept  espèces  de  ces  magnifiques  oiseaux, 
dont  le  plumage  formait  jadis  les  ornements  royaux  chez 
les  Mexicains. 

COU-ROUGE  {rouf)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  rouge-gorge. 

Il  PI.   Des  COUS-RODGES. 

COUROUPITA  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
myrtacées,  tribu  des  barringtoniées,  renfermant  six  es- 
pèces qui  croissent  on  Guyane. 

—  Encycl.  Les  feuilles  du  couroupita  sont  alternes, 
ovales,  aiguës,  atteignant  O^.SS  de  longueur.  Ses  grandes 
fleurs  roses,  groupées  en  longs  épis,  répandent  une  odeur 
suave.  Son  fruit  est  une  capsule  ligneuse,  sphérique,  de  la 
grosseur  d"ua  melon  ; 
on  l'appelle  vulgaire- 
ment boulet  de  canon, 
calebasse  à  Colin.  La 
pulpe  a  une  saveur 
acide. 

COUROYER  V.  a. 
Mar.    Syn.    de    cou- 

RATKR. 

COURPATE    n.    m. 

Nom  vulgaire  d'un 
poisson  de  la  Méditer- 
ranée {ie  téti-aijonure). 

COURPIÈRE,  ch.-I. 
de  cant.  du  Puy-de- 
Dôme,  arrond.  et  à 
16  kilom.  de  Thiers, 
au  confluent  du  Cou- 
zon  et  de  la  Dore,  au 

pied  des  monts  du  Ko»  Couroupita. 

rez;  3.677  hab.  Ch.  do 

f.  P.-L.-M.  Cirerios,  minoteries,  fabriques  de  creusets  et 
de  poteries  de  grès,  commerce  de  bois  de  construction  et 
de  planches,  scieries.  Eaux  minérales  froides  dites  «  du 
Salé  ».  Ruines  du  château  de  Courte-Serre;  constructions 
du  moyen  âge.  —  Le  canton  a  10  comm.  et  14.164  hab. 

COURRE  (du  lat.  currere,  mémo  sens)  v.  n.  Ancien  infi- 
nitif du  V.  Courir.  {Ne  s'emploie  plus  qu'on  équitation  et 
en  vénerie.) 

—  Manèg.  Courre  un  cheval.  Faire  courir  son  cheval  à 
bride  abattue. 

—  Véner.  Poursuivre  à  la  course  en  chassant  :  Courri': 
le  loup.  I!  Chasse  à  courre,  Celle  qui  s'exécute  par  des  cava- 
liers avec  une  mouto  do  chiens  courants,  ii  Laisser  courre 
les  chiens  ou  Laisser  courre.  Découpler  les  chions,  avant 
de  les  lancer  sur  la  bfite.  —  Substautiv.  Laissej'-courrc, 
Lieu  où  l'on  découplé  les  chiens;  fanfare  quo  l'on  joue 
lorsqu'on  les  découplé  ;  5e  trouver  au  laisser-courri:. 
Sonner  le  LAissKR-conuRK. 

GOURRIAU  {kou-ri-o)  n.  m.  Petit  chariot  à  trois  rouos, 
dont  on  so  sert,  on  Provence,  pour  le  transport  des  li- 
gnites. 

COURRIER  {kou-ri-é  —  do  l'ital.  corriere,  môme  sens  ; 
de  correrii,  courir)  n.  m.  Homme  qui  porto  des  dépêches 
à  cheval  ou  par  d'autres  moyens  rapides,  il  Courrier  de 
malheur.  Celui  qui  apporte  une  mauvaise  nouvelle,  n  Homme 
chargé  d'accomplir  une  mission  quelconque  par  des  moyens 
rapides  :  Courrikr  qui  prépare  les  loofments,  qui  porte  In 
marée,  n  Valet  do  pied,  coureur.  (N'est  plus  usité  aujour- 
d'hui en  ce  sons.)  n  Employé  qui  précédait  le  parlement  et 
la  chambre  des  comptes,  dans  les  cérémonies. 

—  Par  anal.  Moyen  do  transport  do  dépAchos  :  Le  télé- 
graphe est  le  plus  diligent  de  tous  les  coukrikrs.  il  Voiture 
qui  porto  les  dépôchos  ;  Autrefois,  on  prenait  le  courrii-:r 
lorsqu'on  voulait  voyager  rnpidemcnt.  il  Ensemble  des  lettres 
envoyées,  reçues,  portées  par  le  môme  ordinaire  :  /écrire, 
Expédier  son  coDRRiiiR. 

—  Admin.  Courrier  de  cabinet.  Agent  quo  le  souverain 
ou  le  ministre  charge  de  porter  les  dépêches  qu'il  envoie 
aux  ambassadeurs. 

—  Hist.  occlés.  Collérier,  procureur  ou  intendant  d'une 
communauté,  d'un  évêquo,  d'une  église,  n  Ueligiouso  qui 
faisait  les  commissions  hors  du  monastère,  ii  Nom  donné 
autrefois  au  second  magistrat  do  la  ville  de  Vienne  on 
Dauphiné,  lequel  était  nommé  par  l'évoque,  ot  était  chargé 
des  affaires  ecclésiastiques,  il  Courrier  apostolique,  Envoyé 
qui,  â  l'époque  dos  persécutions,  était  chargé  do  porter 
aux  fidèles  les  ordres  dos  évoques  et,  aujourd'hui,  Ofllcior 
quo  le  pape  envoie  aux  cardinaux  pour  les  prévenir  dos 
réunions  qu'il  doit  tenir  on  consistoire  ou  on  chapelle. 

—  Joiirn.  Nom  donné  A  un  grand  nombre  do  journaux 
français  ot  étrangers,  il  Courrier  de  l'aris.  Nom  donné  à 


certains   articles  do  journaux   qui,  chaque   somaino  ou 
chaque  jour,  donnent  la  chronique  do  Paris. 

—  Mar.  Petit  bâtiment  arme  pour  la  course.  Il  Long- 
courrier.  V.  LONG-COURRIER.  Il  Courvicr  de  Chine,  de  Mada- 
i/ascar,  etc..  Nom  donné  au  paquebot  faisant  le  service 
dos  correspondances  ontro  la  France  et  ces  divers  pays. 

—  Péch.  Nom  de  l'un  des  deux  piquets  de  la  pantiore. 

—  Post.  Courrier  convoyeur  (et  Courrier  auxiliaire),  Sous- 
agent  qui  accompagne  les  lettres  transportées  parchemin 
de  for.  (Il  effectue,  on  outre,  un  service  de  manipulation 
en  route  et  fait  rechange  des  lettres  sur  différents  points  du 
[larcours.)  Il  Courrier  d'entreprise.  Entrepreneur  ou  adjudi- 
cataire chargé  do  transporter  les  lettres  en  dehors  des 
voies  ferrées. 

^  Encycl.  Diplom.  Courriers  de  cabinet.  On  nomme  ainsi 
des  agents  du  ministère  des  afi'aires  étrangères,  chargés 
de  transporter  soit  la  ravise  contenant  la  correspondance 
qui  s'échange  entre  le  gouvernement  et  ses  représentants 
à  l'étranger,  soit  des  dépêches  importantes  ou  urgentes. 
Partout  en  Europe,  ils  sont  inviolables,  ot  la  saisie  de  leurs 
dépêches  est  interdite.  Le  bagage  do  ces  courriers  n'est 
que  rarement  soumis  à  la  visite  des  douanes  ;  qriolqUes 
pays  limitent  cette  exemption  aux  paquets  portant  un 
cachet  officiel.  En  temps  de  guerre,  on  peut,  sauf  conven- 
tion contraire,  arrêter  les  courriers  ennemis  et  saisir  leurs 
dépêches.  On  appelle  courriers  porteurs  de  dépêches  des 
fonctionnaires  civils  ou  militaires,  ou  de  simples  gens  de 
confiance,  chargés  exceptionnellement  du  transport  des 
dépêches. 

—  Journ.  Courrier.  Sous  ce  titre  ont  paru,  en  France,  un 
grand  nombre  de  journaux  à  difî'érentes  époques.  Parmi 
Tes  plus  connus,  nous  citerons  :  »  le  Courrier  de  l'armée 
d'Italie  «,  qui  parut  à  Milan  du  i*^  thermidor  an  V  au 
12  frimaire  an  VII,  sous  l'inspiration  de  Bonaparte,  et  dans 
lequel  se  trouvent  en  germe  beaucoup  des  plans  gigan- 
tesques qu'il  adéveloppés  plus  tard;  "  le  Courrier  français», 
l'un  des  principaux  organes  du  parti  libéral,  sous  la  Restau- 
ration et  le  gouvernement  de  Louis-Philippe.  (Fondé  en 
1819,  il  dura  jusqu'en  1868  ;  mais  sa  période  la  plus  brillante 
fut  de  1820  à  1842.  Il  compta  parmi  ses  rédacteurs  :  Benja- 
min Constant,  Casimir  Perier,  Cormenin,  Mignet,  Tabbé 
Fauchet,  Léon  Faucher,  etc.)  ;  «  le  Courrier  du  dimanche  » . 
(Fondé  en  1857  par  un  journaliste  gouvernemental,  il  passa, 
en  1858,  sous  la  direction  de  Leymarie,  qui  réunit  autour 
de  lui  des  écrivains  opposants,  des  nuances  les  plus  di- 
verses, mais,  en  général,  des  plus  connus  par  leur  talent; 
c'étaient  :  le  comte  d'Haussonville,  de  Broglie,  Villemain, 
de  Montalembert,  Lanfrey,  Elias  Rognault,  Eugène  Pel- 
letan,  Prévost-Paradol,  Alfred  Assolant,  John  JLemoine, 
Hauréau,  etc.) 

Courrier  de  l'Europe,  gazette  anglo-française,  par 
Serre  de  Latour,  Morande,  Brissot,  le  comte  de  Montlosier 
(Londres  et  Boulogne,  1776-1792).  C'est  un  des  recueils  les 
plus  importants  du  xviii*  siècle.  Il  donnait  le  résumé  des 
innombrables  gazettes  de  l'Angleterre,  les  nouvelles  poli- 
tiques de  ce  pays  et  dos  colonies  anglaises  de  l'Amérique, 
alors  en  lutte  contre  la  métropole. 

Courrier  de  Lyon  (le),  drame  en  cinq  actes,  de  Mo- 
reau,  Siraudin  et  Delacour  (théâtre  de  la  Gaîté,  1850).  — 
Cost  la  mise  à  la  scène  de  l'histoire  do  Lesurques,  qui 
avait  subi  la  peine  capitale  le  10  mars  1797.  Le  Courrier 
de  Li/on,  objet  do  fréquentes  reprises,  a  toujours  obtenu 
le  même  succès  populaire.  V.  Lesorqdes. 

Courrier  de  Provence,  journal  de  Mirabeau.  —  Le 
2  mai  1789,  sans  s'inquiéter  des  lois  sur  la  presse,  Mirabeau 
fit  paraître  le  premier  numéro  d'une  fouille,  qu'il  appela 
Etats  généraux.  Après  le  2*  numéro,  dans  lequel  le  système 
financier  de  Necker  était  vivement  critiqué,  le  journal  fut 
supprimé.  Mirabeau  le  ressuscita,  sous  le  titre  de  Lettres 
ducomte  de  Mirabeauà  ses  conunettants  {\0  numéros).  Après 
la  prise  do  la  Bastille,  ces  «  Lettres»  devinrent  le  (Sourricr 
de  Provence.  On  y  trouvait  le  compte  rendu  dos  séances 
de  l'Assemblée  constituante,  avec  divers  commentaires. 
Mirabeau  y  écrivait  peu,  mais  il  avait  un  grand  nombre  de 
collaborateurs  ;  entre  autres,  Clavièro,  Dûment,  Chamfort, 
Cazaux,  Méjan,  Lamourette.  Les  discours  du  grand  ora- 
teur y  étaient  reproduits  et  souvent  complétés,  et,  ces 
jours-là,  lo  nombre  dos  pages  doublait  ou  triplait.  Le 
Il  Courrier  de  Provence  »  eut  35  numéros;  il  cessa  de  pa- 
raître lo  30  septembre  1791,  ayant  survécu  six  mois  â  son 
fondateur.  Il  était  fort  répandu,  mais  n'exerça  pas  une 
grande  influence  sur  les  événements. 

Courrier  français  illustré  (i-i:),  journal  littéraire, 
humoristique,  illustré,  artistique,  fondé  à  Paris  on  1884, 
par  Jules  Roques.  Principaux  rédacteurs  :  Houchor,  Pon- 
chon,  Montorgueil,  Roques,  H.  Delornio,  Jean  Lorrain, 
Louis  Merlot,  Charles  Bernard,  etc.;  illustrations  par 
Willette,  Forain,  Chéret,  Hcrmann  Paul,  H.  Pille,  Zier, 
Jeanniot,  Legrand,  etc. 

COURRIER  [kou-ri-é]  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  du  che- 
valier à  pieds  rouges. 

COURRIÈRE  {kou-ri-èr  —  fém,  do  coDRRiEit)  n.  f.  Per- 
sonne qui  porte  des  nouvelles.  (N'est  guère  usité  dans  le 
sens  propre.) 

—  Poétiq.  Objet,  do  nom  féminin,  servant  d'annonce  : 
Aa  lune,  courriere  des  nuits.  L'aurore,  courrièrk  du  jour. 
La.  lienommée,  cette  prompte  coDRRii;»!;,  etc.  (Dans  ces 
derniers  sens,  on  dit  mieux  avant-codrrièrk.) 

COURRIÈRES,  comm.  du  Pas-do-Calais,  arrond.  ot  à 
30  kilom.  do  Bôthune,  sur  la  Doulo  ;  3.y08  hab.  Ch.  do  f. 
Nord.  Mine  do  houille,  briquotorios,  fabrique  do  sucre, 
distillerie,  moulins.  Port  sur  le  canal  do  la  Hauto-Doulo. 
—  Patrie  des  peintres  Jules  ot  Emile  Breton.  Eglise  du 
xvi«  siècle,  avec  lo  magnifique  tombeau  do  marbre  blanc 
de  Jean  de  Montmorency. 

Courrières  est  un  important  contre  houiller,  entouré 
complètement  par  les  mines  do  charbon  do  Meurchin, 
Lens,  Bourges,  Carvin  ot  Brécourt.  Trois  concessions 
successives  ont  été  accordées  à  la  Société  dos  mines  do 
Courrières  :  la  première  on  1852  ot  la  dernière  en  1874, 
augmentant  lo  territoire  concéilé  ot  le  portant  do  4.500  hec- 
tares environ  à  5.460.  L'exploitation  comporte  actuoUo- 
nuuit  sept  puits,  desquels  on  extrait  toutes  les  qualités  do 
houille,  depuis  les  ciiarboas  maigres  jusqu'aux  houilles 
grasses  t  longue  fiamnio. 

COURRIÉRISTE  {kou-ri-é-rissf  —  rad.  courrier)  n.  Nom 
donné  au  rédacteur  qui,  dans  les  journaux,  écrit  lo  cour- 
rier do  l'aris,  fait  dos  chroniques. 


Commande  par  courroie. 


COURONNURE   —   COURS 

COURROIE  {kou-7'o-a  —  du  lat.  corrîgia,  même  sens)  n.  f. 
Bande  de  cuir  servant  à  lier,  à  attacher  quelque  chose  : 
Boucler  une  courroie. 

—  Fig.  ot  fam.  Etendre,  Allonger  la  courroie.  Apporter 
une  grande  économie  dans  ses  dépenses,  afin  de  tirer  un 
meilleur  parti  d'un  faible  revenu,  ot  aussi  étendre  les  pro- 
fits d'une  charge,  d'un  emploi  au  delà  do  ce  qui  est  permis. 

Il  Serrer  la  courroie  à  quel- 
qu'un. Ménager,  diminuer  les 
ressources  qu'on  lui    procure. 

Il  Lâcher  ta  courroie.  Laisser 
toute  liberté  d'action,  accorder 
toutes  facilités. 

—  Mécan.  Longue  bande  de 
cuir,  de  caoutchouc,  de  tissu  en 
poil  de  chameau,  de  papier,  etc., 
dont  les  deux  bouts  sont  cousus 
ou  reliés  ensemble,  et  qui  sert 
à  communiquer  à  distance  un 
mouvement  circulaire. 

—  Techn.  Coui'roie  de  guin- 
daqe.  Sorte  de  poignée  do  cuir, 
qui  sert  au conductourd'une  voi- 
ture pour  se  hisser  sur  son  siège. 

—  Prov.  anc.  : 

Mieux  vaut  ami  en  voie 
Que  deniers  en  courroie. 

En  voyage,  il  vaut  mieux  ren- 
contrer un  ami  qu'avoir  de  l'ar- 
gent dans  sa  ceinture. 

—  Encycl.  Mécan.  On  so  sert 
do  courroies,  dans  l'industrie, 
pour  établir  une  transmission 
do  mouvement  entre  doux  ar- 
bres, par  l'intermédiaire  do 
poulies  calées  sur  ces  arbres. 

Dans  une  courroie,  on  distingue  deux  brins  :  le  brin  con- 
ducteur, qui  va  de  la  poulie  motrice  à  la  poulie  conduite, 
et  le  brin  coriduit,  qui  se  dirige  do  cette  dernière  vers  la 
première. 

Les  courroies  de  cuir  sont  employées  de  préférence  à 
toute  autres;  leur  fabrication  comprend  :  1°  la  tension  des 
moitiés  do  peau  ou  croupons;  2°  le  découpage  en  bandes 
de  ces  croupons;  Z°  l'égalisage  des  bandes;  4»  la  jonction 
des  bandes  ;  5**  la  tension  des  courroies.  Ces  courroies 
présentent  à  l'usage  un  allongement  très  variable,  dépen- 
dant surtout  de  rallongement  primitif  donné  au  cours  de 
la  fabrication. 

Les  courroies  en  caoutchouc  pur  ou  mélangé  de  gutta- 
percha  offrent  divers  avantages,  parmi  lesquels  la  sup- 
pression delà  jonction  partielle  des  bandes,  puisque,  avec 
cette  matière,  on  peut  obtenir  d'un  seul  morceau  des  cour- 
roies d'une  longueur  voulue,  et  qui  ne  présentent  qu'uu 
seul  point  do  jonction.  On  intercale  fréquemment  dans  la 
matière  des  bandes  de  toile.  En  tout  cas,  les  courroies  en 
caoutchouc  sont  imperméables  et  imputrescibles.  Les  cour- 
roies en  poil  de  chameau  offrent  une  grande  résistance  et 
se  tissent  à  la  longueur  et  à  la  largeur  voulues.  Les 
courroies  en  papier  s'obtiennent  avec  un  papier  fabriqué 
exclusivement  an  moyen  de  chifi'ons  de  lin.  Ces  courroies 
oft'rent  une  résistance  égale  à  celle  des  courroies  en  cuir. 
Les  unes  et  les  autres  s'emploient  aux  transmissions  do 
mouvement. 

COURROIR  Ikou-ro-ar')  n.  m.  Dans  les  salines,  Canal  qui 
alimente  les  tables  salantes  et  débouche  dans  les  aiguilles. 

COURROUCER  {kou-rou  —  du  lat.  pop.  coi'ruptiare,  cor- 
rompre, par  suite  irriter.  Prend  une  cédille  sous  lo  c  de- 
vant les  voyelles  a,  o  :  Il  coun-ouça.  Nous  courrouçons) 
V.  a.  Irriter,  mettre  on  courroux  :  Courroucer  son  maitre, 

—  Poétiq.  Déchaîner,  agiter  violemment  :  Courrocckk 
les  /lots. 

Se  courroucer,  v.  pr.  Se  mettre  en  courroux,  s'irriter. 

—  Poétiq.  Se  mettre,  être  mis  dans  un  état  de  grande 
agitation  :  Vents,  Flots  qui  se  courroucent. 

—  Anton.  Apaiser,  calmer. 

COURROUX  (kou-rou  —  subst.  verbal  de  courroucer)  n.  m. 
So  dit  pour  colère,  en  poésie  et  dans  le  style  soutenu  ; 
.  .  .  l'homme-Dieu  descendit  jusqu'À  nous, 
Pour  cfTaccr  la  tache  originelle 
Et  do  son  Père  apaiser  le  courrour. 

(Noël     Adam.) 

—  Poétiq.  Violente  agitation  :  Neptune,  de  son  trident, 
apaise  les  /lots  en  courroux.  (Fén.) 

—  Syn.  Courroux,  colère,  dépit,  etc.  V.  colïîriî. 

—  Anton.  Accalmie  eu  accalmée,  calme,  placidité,  quié- 
tude, sang-froid. 

COURROYER  v.  a.  Tochn.  Syn.  de  corroyer. 

COURROYEUR  u.  m.  Tochn.  Syn.  corrovkur. 

COURS  {kour'  —  du  lat.  cursus,  propreni.  course;  do 
currere,  courir)  n.  m.  Mouvement,  direction  d'un  liquide 
qui  s'écoule  :  I)élourner  le  cours  d'une  rivière.  Il  Parcours 
d'un  fleuve,  d'une  rivière  :  La  Loire,  dans  son  coxjv.StaiTosc 
une  délicieuse  contrée. 

—  Par  oxt.  Mouvement  intérieur  ou  d'excrétion  dos  li- 
quides qui  existent  dans  le  corps  de  l'homme  et  dos  ani- 
maux :  Le  COURS  du  sang,  drs  humeurs. 

—  Par  anal.  Action  do  produire  A  l'extérieur,  de  mani- 
fester :  Donner  un  libre  cours  à  ses  soupirs,  à  sa  colère. 

—  Mouvement  réel  ou  apparent  du  soleil  ot  îles  autres 
astres  :  Les  irréqulaj'ilés  du  cours  de  la  lune.  Il  Succession 
du  temps  et  dos  clioses  qui  so  composent  d'uno  série 
d'instants  ;  Le  cours  des  suèdes, 

—  Nom  quo  l'on  donne  A  des  promenades  publiques 
dans  certaines  villes  :  /.e  cours  Belzunce,  à  Marseille. 

—  Poétiq.  Course,  marche  rapide  : 

D'un  cour*  précipita  sur  la  brôoho  ils  s'^tancenl. 
Voltaire. 

—  Fig.  Marche,  progression,  développement  :  Le  cours 
des  idées  modernes.  J'r<yet  en  cours  d'edécution.  Suivre  le 
COURS  de  la  conver.mtion.  Interrompre  le  cours  de  ses  éludes. 

Il  Usage,  vogue,  considération  publique,  appréciation 
géiiéraleniont  favorable  :  Monnaies  en  cours.  Les  mantf'res 
polies  donnent  cours  au  mérite.  (La  Bruy.) 

—  Archit.  Cours  d'assise.  Rang  do  pierres  de  mémo  hau- 
teur posées  sans  interruption  dans  toute  la  longueur  d'un 
mur.  Il  Cours  de  plinthe,  Plinthe  coutinuo.  qui  marque  un 
étage  dans  les  murs  do  face,  il  Cours  de  pannes.  Suite  com- 
plète dos  pannes  qui  fornvnt  la  longueur  d'un  oomblo. 


COURS   —  COURSE 

—  Art  milit.  Cours  pratique  de  tir  de  l'artillerie.  \.  tir. 
Cours  préparatoire.  Cours  destiné,  dans  les  régiments,  à 
former  les  candidats  à  Saint-Maixent,  Saumur  ou  Versailles. 


Cours  préparatoire  (clairon). 

n  Batterie  de  tambour,  sonnerie  de  clairon  ou  de  trompette 
pour  appeler  les  élèves  du  cours  préparatoire. 

—  Banq.  Cours  de  place  ou  Cours  de  change,  Taux  de  la 
commission  ou  droit  de  change  que  prennent  les  banquiers 
pour  faire  tenir  de  l'argent  d"un  lieu  à  un  autre. 

—  Bours.  Prix  auquel  se  sont  élevées,  dans  une  séance 
donnée,  les  valeurs  cotées  à  la  Bourse  :  Le  cours  de  la 
rente,  il  Premier  cours  ou  Cours  d'ouverture.  Prix  auquel  une 
valeur  est  cotée  à  l'ouverture  d'une  Bourse,  il  Dernier 
cours  ou  Cours  de  clôture,  Prix  auquel  une  valeur  est  cotée 
en  dernier  lieu,  dans  une  séance  de  Bourse,  il  Cours  moyen. 
Moyenne  des  cours  d'une  valeur  dans  une  séance  de  Bourse. 

I)  Cours  de  compensation.  Cours  conventionnel  auquel  tous 
les  acheteurs  et  tous  les  vendeurs  de  la  même  valeur, 
pendant  le  mois  précédent,  restent  acheteurs  ou  vendeurs 
de  cette  valeur  pendant  le  mois  suivant,  ii  Cours  de  la  ré- 
ponse des  primes.  Cours  coté  à  1  h.  1/2,  le  dernier  jour  du 
mois,  parce  que  c'est  d'après  ce  cours  que  s'exécutent  les 
marchés  à  prime.  V.  primk. 

—  Comm.  Prix  actuel  des  marchandises  :  Acheter  cinq 
cents  balles  de  café  au  cours  du  jour,  il  Confiance,  valeur 
morale  accordée  au  papier  d'un  négociant,  d'un  banquier  : 
Signature  gui  n'a  pas  cours  sur  laptace  de  Paris. 

—  Enseign.  Série  de  leçons  données  par  un  professeur 
sur  UBf  tnéme  matière  :  Suivre  un  cours  d'histoire.  Il  Traité 
renfermant  une  série  de  leçons  sur  la  même  matière  : 
Acheter  un  cours  de  botanique,  ii  Série  de  faits  ou  de  dis- 
cours tenant  lieu  d'un  enseignement  spécial  :  L'histoire 
est  un  excellent  cours  de  politique,  il  Au  pi..  Ensemble  des 
études  que  l'on  fait  dans  une  science  quelconque,  et  prin- 
cipalement dans  celles  qui  comportent  plusieurs  degrés  : 
Terminer  ses  cours,  ii  Autrefois,  Recueil  de  textes  servant 
à  l'enseignement,  il  Le  cours  civil.  Le  code  Justiuien.  il  Le 
cours  canonique.  Le  recueil  des  Décrétales  de  Gratien. 

—  HydrauJ.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mar.  Cours  de  bordages,  Bordages  cloués  bout  à  bout. 
(On  dit  généralement  virure.)  ii  Long  cours,  Contrées  loin- 
taines. Il  Capitaines  au  long  cours,  Capitaines  des  bâtiments 
qui  font  ces  voyages,  ii  Faire  le  cours.  Se  dit  quelquefois 
pour  Faire  la  course. 

—  Monn.  Circulation  de  la  monnaie  métallique  ou  fidu- 
ciaire. 

—  Navig.  fiuv.  Dans  un  canal,  on  dit  que  l'eau  prend  son 
cours  quand  sa  pente  s'établit  naturellement. 

—  Pathol.  Cours  ou  Flux  de  ventre,  Diarrhée,  ii  On  dit 
gu'une  maladie  a  son  cours,  suit  so7i  cours,  quand  elle  passe 
inévitablement  par  certaines  périodes. 

—  Techn.  En  T.  de  tisseur,  Passage  de  toutes  les  na- 
vettes formant  un  seul  coup  sur  la  carte,  dans  la  fabri- 
cation des  étoffes  lancées.  {On  dit  aussi  passée.)  Cours- 
trame,  Cours-chaîne.  V.  course. 

—  Syn.  Cours,  courant.  V.  courant. 

—  Encycl.  Hydraul.  Sous  le  nom  de  cours  d'eau,  on 
classe  toutes  les  eaux  courant  à  découvert  :  les  fleuves,  les 
rivières  et  les  canaux.  Leur  étude,  tant  au  point  de  vue 
scientifique  qu'au  point  de  vue  commercial  et  industriel, 
est  très  complexe;  elle  comprend  :  le  flottage,  la  remonte, 
le  halage,  les  crues,  l'étiagc,  la  vitesse,  la  pente,  la  ré- 
sistance du  lit,  la  recherche  du  mouvement,  la  considé- 
ration des  sections,  les  effets  de  la  vitesse  sur  les  parois 
du  lit;  les  chutes,  le  débit  des  courants,  le  jaugeage  des 
cours  d'eau,  les  barrages,  les  effets  des  obstacles^et  des 
sinuosités,  la  force  que  l'on  peut  en  tirer,  soit  en  utilisant 
leur  courant,  soit  en  créant  des  chutes;  la  conservation 
et  la  défense  des  rives,  et  la  législation  qui  les  régit. 
L'étude  des  cours  d'eau  forme  à  elle  seule  toute  une 
science,  basée  sur  des  hypothèses  que  les  expériences 
viennent  contredire,  malheureusement,  assez  souvent. 

—  Art  milit.  Le  passage  des  cours  d'eau,  quand  les  ponts 
permanents  ont  été  détruits,  s'off'ectue  à  l'aide  de  différents 
moyens  :  ponts  militaires  de  différentes  sortes,  ou  corps 
flottants,  ou  à  gué,  sur  la  glace,  à  la  nage. 

L'emploi  de  ces  divers  moyens  de  passage  doit  être  pré- 
cédé d'une  reconnaissance  des  cours  d'eau,  ayant  pour  but 
de  chercher  un  point  de  passage  favorable,  d'examiner  la 
nature  du  fond,  d'apprécier  la  vitesse  du  courant,  la  pro- 
fondeur, etc. 

—  Dr.  Cours  d'eau.  Les  cours  d'eau  (fleuves,  rivières, 
torrents,  ruisseaux)  se  divisent  en  deux  grandes  catégo- 
ries :  cours  d'eau  uari:,iioUs  ou  flottables;  cours  d'eau  non 
navigables  et  non  flottables.  Suivant  qu'un  cours  d'eau  appar- 
tient ;•-  l'une  ou  à  l'autre  de  ces  catégories,  il  est  soumis 
  'I';s  règles  très  différentes.  La  loi  du  8  avril  1898,  relative 
au  régime  des  eaux,  forme  actuellement  la  principale  légis- 
lation sur  la  matière. 

1«  Cours  d'eau  navigables  ou  flottables.  Ces  cours  d'eau 
font  partie  du  domaine  public,  et,  comme  tels,  ils  sont  ina- 
liâDanles  et  imprescriptibles.  Les  riverains  sont  grevés  de 
la  servitude  de  halage  et  do  marchepied.  Pour  établir  une 
usine,  il  faut  y  être  autorisé  par  décret;  mais,  s'il  s'agit 
d'un  établissement  temporaire  ou  de  simples  prises  d'eau, 
une  autorisation  du  préfet  est  suffisante.  Le  dfoitde  pêche 
appartioni  à  l'Etat.  Lt^s  lies  et  Ilots  qui  viennent  à.  se 
former  appariionocat  à  l'Etat,  Le  curage  est  à.  la  charge 


de  l'Etat.  Les  contraventions  commises  sur  ces  cours  d'eau 
(à  l'exception  des  délits  do  pêche),  ainsi  que  toutes  contes- 
tations les  concernant,  sont  de  la  compétence  des  conseils 
de  préfecture,  comme  en  matière  de  grande  voirie. 

2"  Cours  d'eau  non  navigables  et  non  flottables.  Ces  cours 
d'eau  ne  sont  pas  considérés  comme  des  dépendances  du 
domaine  public;  mais,  sur  le  point  de  savoir  à  qui  en  ap- 
partient la  propriété,  une  controverse  s'était  élevée  qui 
a  été  tranchée  par  l'article  3  de  la  loi  du  8  avril  1898  :  ce 
texte  attribue  la  propriété  aux  riverains.  Pour  l'établisse- 
ment d'une  usine,  l'autorisation  du  préfet  suffit  toujours; 
quant  aux  prises  d'eau  pour  irrigations,  elles  peuvent  en 
principe  être  effectuées  par  les  riverains,  sans  aucune  au- 
torisation administrative.  Le  droit  de  pêche  appartient  aux 
riverains.  Les  îles  et  îlots  qui  pourraient  survenir  appar- 
tiennent aux  riverains  (art.  561  du  C.  civ.).  Le  curage  est 
à  la  charge  des  riverains. 

—  Enseign.  Dans  l'enseignement  secondaire  des  lycées 
et  collèges,  il  n'y  a  pas,  en  général,  de  différence  entre  la 
classe  et  le  cours. 

Dans  l'enseignement  supérieur  des  universités,  on  dis- 
tingue :  les  cours  publics,  où  le  public  est  admis  et  qui  sont 
toujours  un  peu  d'apparat;  les  cours  fermés,  réservés  aux 
seuls  étudiants  régulièrement  inscrits,  et  qui,  plus  intimes, 
permettent  aux  professeurs  d'entrer  plus  avant  dans  les 
détails  et  d'initier  les  auditeurs  â  la  méthode  spéciale  â 
chaque  science;  les  conférences,  qui  diffèrent  des  cours  où 
le  professeur  parle  seul  et  qui  comportent  l'intervention 
active  des  élèves,  lesquels  sont  interrogés,  exercés  à  la 
parole,  ou  présentent  des  travaux  à  la  correction  des  pro- 
fesseurs. A  un  autre  point  de  vue,  on  distinguo  encore  les 
cours  cotnplé/nentaires,  qui  ne  sont  pas  régis  par  une  légis- 
lation uniforme,  et  sont  établis  par  les  conseils  d'univer- 
sité pour  étendre  l'enseignement  à  des  matières  nouvelles; 
les  cours  libres  dans  les  facultés,  qui  ont  été  institués  par 
décret  du  4  juillet  18S3.  Le  ministre  peut,  sur  l'avis  con- 
forme du  conseil  de  la  faculté,  autoriser  tout  docteur,  ou 
toute  personne  ayant  une  compétence  exceptionnelle,  à 
faire  un  cours  dans  une  faculté  de  l'Etat. Ces  cours  peuvent 
être  publics  ou  privés. 

Dans  l'enseignement  primaire,  l'institution  chargée  de 
préparer  les  directrices  de  salles  d'asile,  aujourd'hui  écoles 
»)aïer/ie//es,  prit  d'abord  le  nom  de  cours  pratique  des  salles 
d'asile,  avant  de  prendre  celui  d'«'co/e  Pape-Carpentier,  au- 
jourd'hui disparue  elle-même.  Avant  la  loi  du  15  mars  1879, 
obligeant  les  départements  à  avoir  une  école  normale,  il 
existait,  dans  certaines  villes,  des  cours  normaux  pour  la 
préparation  à  l'obtention  du  brevet  élémentaire  etdu  brevet 
supérieur. 

Un  certain  nombre  de  villes,  qui  ne  possèdent  ni  lycées 
ni  collèges  de  jeunes  filles,  ont  institué  des  cours  secon- 
daires qui  ont,  en  général,  le  programme  des  collèges. 

Enfin,  il  y  a  encore  les  cours  publics,  ouverts  avec  l'au- 
torisation de  l'autorité,  pour  l'enseignement  des  adultes, 
et  à  l'entretien  desquels  contribuent  les  municipalités, 
certaines  sociétés  d  enseiç:nement  comme  les  sociétés 
polytechniques,  philotechniques,  pour  l'enseignement  pri- 
maire, etc.,  et  mémo  des  particuliers.  Beaucoup  de  ces 
cours  sont  destinés  à  la  vulç;arisation  des  matières  scien- 
tifiques, littéraires  ou  artistiques  nécessaires  à  l'instruc- 
'ion  générale  de  la  classe  la  moins  fortunée,  ou  à  donner 
des  notions  professionnelles  que  les  écoles  primaires  ne 
peuvent  aborder,  comme  l'électricité,  la  photographie,  etc. 

—  Bours.  Les  cows  diffèrent  généralement,  suivant  que 
les  opérations  sont  faites  au  comptant  ou  â  terme. 

Les  cours  au  comptant  sont  cotés  successivement  dans 
Tordre  où  ils  se  produisent  et  à  chaque  négociation.  Les 
cours  à  terme  ne  figurent  à  la  cote  que  par  premier, 
dernier,  plus  haut,  plus  bas,  en  regard  de  chacune  des 
échéances  ;  en  liquidation,  fin  courant,  fin  prochain,  et 
du  montant  des  primes. 

Le  premier  cours  nest  souvent  rendu  public  qu'à  la 
fermeture  de  la  Bourse.  Le  dernier  cours  est  parfois  con- 
ventionnel ;  il  est  déterminé  par  la  chambre  syndicale  des 
agents  de  change,  pour  préserver  l'opinion  d  impressions 
trop  vives  résultant  de  cotes  exagérées  en  hausse  ou  en 
baisse. 

Le  cours  mot/en  (en  abrégé  clm)  est  le  prix  intermédiaire 
entre  le  plus  haut  et  le  plus  bas  cours  coté  dans  une  bourse 
sur  une  valeur  négociée  an  comptant.  Au  point  de  vue  fis- 
cal, il  sert,  calculé  pour  l'année,  à  l'assiette  du  droit  de 
transmission  sur  les  valeurs  mobilières  françaises  perçu 
par  l'Enregistrement. 

Le  cours  de  compensation  est  un  cours  fictif.  Il  sert,  à 
chaque  liquidation,  de  base  de  règlement  entre  ceux  des 
acheteurs  et  vendeurs  qui  continuent  leur  opération  d'une 
liquidation  sur  l'autre  en  se  faisant  reporter.  (V.  report.) 

11  clôt  le  compte  de  la  liquidation  écoulée  et  fixe  le  point 
de  départ  de  la  liquidation  nouvelle.  Exemple  :  Un  ache- 
teur de  3  p.  100  de  rente  française  au  cours  de  loo  francs, 
fin  juillet,  continue  son  opération  fin  août.  A  la  première 
bourse  de  cette  liquidation,  le  cours  de  compensation  est 
fixé  à  100  fr.  50  c.  L'acheteur  devra  recevoir  50  centimes  de 
bénéfice,  bien  que  son  opération  ne  soit  pas  terminée.  Le 
premier  article  de  son  compte  de  liquidation  fin  août  le 
porteacheteuràiOOfr.  50  c.,  plus  le  montant  du  report.  Si  ce 
report  est  de  20  centimes,  il  est  acheteur  à  100  fr.  70  c.  ;  s'il 
vend  pendant  le  courant  d'août  à  100  fr.  40  c.,  il  payera 30  cen- 
times de  différence.  Comme  il  a  touché  50  centimes  sur  la 
liquidation  de  juillet,  il  se  trouvera  finalement  en  bénéfice 
de  10  centimes.  A  l'inverse,  si  la  rente  a  baissé  et  que  le 
cours  de  compensation  soit  fixé  à  99  francs,  il  aura  à  ver- 
ser 1  franc  et  se  trouvera  acheteur  pour  août  à  99  francs, 
plus  le  report.  Le  cours  de  compensation  est  établi  et 
rendu  public  par  le  syndic,  d'après  le  taux  moyen  des  effets 
au  comptant  cotés  pendant  la  première  heure  de  la  bourse 
du  jour  de  la  liquidation,  par  conséquent  do  la  première 
bourse  du  mois  pour  ios  rentes,  et  de  la  seconde  pour  les 
autres  valeurs. 

—  Monn.  On  dit  qu'une  monnaie  a  cour*  légal  lorsqu'une 
disposition  législative  lui  attribue  la  vertu  libératoire,  au 
regard  dos  caisses  publiques  ou  des  particuliers,  pour  la 
valeur  nominale  dont  elle  porte  l'empreinte  ou  la  mention. 
L'article  475  (g  il)  du  Cocle  pénal  imnit  d'une  amende  de 
6  à  10  francs  "  ceux  qui  auraient  refusé  do  recevoir  les 
espèces  et  monnaies  nationales  non  fausses  ou  altérées, 
selon  la  valeur  pour  la'iucllo  elles  ont  cours  ».  L'article  28 
do  la  loi  do  fiiiaijc(îs  <iii  :i  août  iS7.^»  portait  :  "  Lorsque 
les  avaiices  fuites  à  IKtat  |»ar  la  Bani(ue  de  France,  en 
v(;rtii  des  lois  des  2fi  Juin  UTi  ci  5  août  ls7i.  auront  été 
réduites   à  3i)0   millions  de   francs,  l'art.  2   de  la  loi  du 

12  août  1870  ^établissant  lo  cours  forcé)  sera  et  demeurera 


352 

abrogé,  et  les  billets  do  la  Banque  de  France  seront  rem- 
boursables en  espèces  à  présentation.  -•  Celte  condition 
ayant  été  remplie  le  1*"^  janvier  1878,  le  cours  forcé  s'est 
trouvé  supprimé  à  cette  date. 

Aux  termes  de  l'art.  14  de  la  loi  du  17  novembre  1897, 
fl  le  cours  légal  d'un  type  déterminé  de  billets  (de  la 
Banque  de  France)  pourra,  sur  la  demande  de  la  Banque, 
être  supprimé  par  décret,  la  Banque  restant  d'ailleurs 
toujours  tenue  d  en  opérer  le  remboursement  à  vue  et  en 
espèces,  tant  à  son  siège  central  à  Paris  que  dans  ses 
succursales  et  bureaux  auxiliaires".  Le  15  mars  1848,  le 
gouvernement  avait  cherché  également  à  sujtpléer  à  la 
rareté  du  numéraire  en  décrétant  le  cours  forcé.  En  1720, 
la  monarchie  l'avait  ordonné  pour  les  billets  de  la  Banque 
de  Law. 

En  Angleterre,  les  billets  de  la  Banque  d'Angleterre 
ont  bénéncié  du  cours  forcé  de  1797  à  1819. 

Cours  la  Reine.  La  belle  avenue  de  Paris  qui  s'étend 
de  la  place  de  la  Concorde  à  celle  de  l'Aima,  parallèlement 
au  quai  de  la  Conférence,  doit  son  nom  à  Marie  de  Médicis 
qui,  en  1616,  la  fit  tracer  et  planter  de  quatre  rangées 
d'arbres,  fermer  de  grilles  et  border  de  fossés.  Ce  fut,  au 
temps  de  Louis  XIII,  la  promenade  qui  se  partagea  la 
vogue  avec  la  place  Royale.  La  reine  la  parcourait  fré- 
quemment: BassompierVe  y  montra  le  premier  carrosse 
fermé  de  glaces  que  l'on  eût  encore  vu.  Et  Tallemant  des 
Réaux  ajoute  dans  son  Historiette  sur  Bassompierre  :  «  On 
luy  a  l'ouligation  de  ce  que  le  cours  dure  encore,  car  ce 
futiuy  qui  se  tourmenta  pour  le  faire  revestir  du  costé  de 
leau,  et  pour  faire  faire  un  pont  de  pierre  sur  le  fossé  de 
la  ville,  »  Le  Cours  la  Keine  fut  replanté  en  1723  par  les 
ordres  du  duc  d'Antin.  Depuis  longtemps,  ses  grilles  ont 
disparu,  ses  fossés  sont  comblés,  et  de  fort  belles  propriétés 
le  bordent  entre  les  ponts  des  Invalides  et  de  l'Aima. 

Cours,  comm.  du  Rhône,  arrond.  et  à  40  kilom.  de 
Villefranche,  près  de  la  Trambouze;  5.755  hab.  Ch.de  f. 
P.-L.-M.  Blanchisseries,  fabriques  de  cotonnades  et  de 
machines  à  tisser,  carrosseries,  briqueteries,  moulins. 

COURSABLE  adj.  Qui  a  cours,  en  parlant  des  mon- 
naies. (Inus.) 

GOURSAC,  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  9  kil.  de 
Périgueux,près  des  sources  d'un  afnuent  de  l'Isle  ;  903  hab. 

COURSAN,  chef-lieu  de  canton  de  l'Aude,  arrond.  et  à 
7  kilom.  de  Narbonne,  sur  l'Aude  et  sur  des  canaux  do 
dessèchement;  3.767  hab.  Ch.  de  f  Midi.  Vignobles.  Dis- 
tilleries d'eau-de-vie,  tonnelleries.  Eau  minérale  non  uti- 
lisée. Aux  environs,  château  de  Celeyran.  —  Le  canton  a 
7  comm.  et  14.248  hab. 

COURSE  (forme  fémin.  de  cours)  n.  f.  Action  de  courir, 
mode  de  progression  plus  rapide  que  la  marche  :  Etre 
léger  à  la  course,  il  Pas  de  course.  Y.  pas.  il  Lutte  de 
vitesse  :  Course  à  pied.  Course  de  chevaux,  il  Prix  offert 
au  vainqueur  de  la  course  :  Gagner  la  course  du  Jockey- 
Club. 

—  Par  anal.  Marche,  progression  d'un  objet  en  mouve- 
ment ;  La  course  des  astres,  d'un  vaisseau,  d'uJi  fltuve. 

Il  Succession,  progression  du  temps  ou  de  ce  qui  se  com- 
pose d'une  série  d  instants  :  La  course  de  nos  jours. 

—  Fam.  Déplacement  pour  faire  une  commission,  etc.  : 
Envoyer  un  domestique  en  course,  ii  Prix,  rémunération 
d'un  déplacement  de  ce  genre  :  La  course  est  de  tant... 

Il  Excursion  en  général,  voyage,  promenade  :  Aimer  les 
longues  courses,  ii  Distance  d'un  lieu  à  un  autre  :  Il  y  a 
U7ie  bonne  course  de  Paris  à  Saint-Denis.  |i  Trajet  fait 
par  une  voiture  de  place,  d'un  lieu  à  un  autre,  sans  s'ar- 
rêter en  chemin  :  Le  prix  de  la  course  est  fixé  par  des 
règlements  de  police. 

—  Kig.  Carrière,  série  des  actes  :  Plus  notre  course  est 
rapide,  plus  la  chute  est  probable. 

—  Art  milit.  Incursion  hostile,  déprédations  commises  en 
entrant  momentanément  sur  le  pays  ennemi  :  Les  Scythes 
ont  fait  des  coursks  plutôt  que  des  conqtiêtes.  (Boss.) 

—  Chevaler.  Passe  dans  un  tournoi  :  Rompre  une  lance  à 
chaque  course. 

—  Chorégr.  Parcours  de  l'aire  de  la  danse. 

—  Dr.  canon.  Course  ambitieuse ,  Action  d'un  postulant 
qui  envoyait  un  courrier  à  Rome,  pour  demander  la  suc- 
cession d'un  bénéfice  qui  n'était  pas  encore  vacant. 

—  Mar.  Opérations  des  navires  corsaires  :  Faire  la 
couRSK.  Il  Armement  spécial  d'un  navire  destiné  à  ce 
genre  d'opération  :  Armer  un  brick  en  course.  V.  corsaire. 

—  Techn.  Quantité  dont  s'avance  un  organe  assujetti  à 
un  mouvement  de  va-et-vient  :  La  codksk  du  piston  dans 
une  pompe,  d'un  pêne  de  sen'ure.  il  Va-et-vient  de  la  na- 
vette, dans  les  fabriques  de  soie.  (On  dit  aussi  cours.) 

Il  Suite  de  cinq  opérations  à  peu  près  semblables,  dans 
les  fabriques  de  velours,  il  Course  à  rame.  Certain  nombre 
de  rames,  quelquefois  cinquante,  passées  dans  les  hautes 
lisses,  chez  les  rubaniers.  ii  Tirer  à  la  course.  Tirer  l'émail 
en  longs  filets,  après  qu'il  a  été  passé  liquide  dans  la 
cuiller,  ii  Dans  le  tissage  à  la  main.  Nombre  de  foules  im- 

fiosées  aux  pieds  par  le  cours  ou  rapport-trame.  —  Dans 
a  mécanique  Jacquard,  Quantité  de  cartons  compris  dans 
une  révolution  entière  du  jeu.  —  Sur  la  mise  en  carte. 
Nombre  complot  de  fils  compris  dans  le  cours-chaîne  ou 
transversal  de  l'armure.  (La  course  indique  également 
le  nombre  complet  de  duites  comprises  dans  le  cours- 
traîne  ou  longitudinal.)  —  Dans  le  remettage,  la  course 
constitue  chaque  répétition  do  rentragc  des  fils  do  l'ar- 
mure dans  le  nombre  de  lisses  qui  correspondent  au  cours- 
chaîne. 

—  Turf.  Course  plate.  Course  qui  a  Heu  sur  un  terrain 
uni.  Il  Course  d'obstacles.  Celle  oiî  la  piste  est  coupée  do 
haies,  de  barrières»  de  murs,  de  rivières,  qu'il  s'agit  de 
franchir,  il  Course  au  clocher.  Celle  qui  se  fait  en  prenant 
pour  but  un  point  éloigné  vers  lequel  on  se  dirige  en  ligue 
droite,  malgré  les  obstacles  qui  peuvent  se  présenter.  — 
Par  ext-  Course,  au  prop.  et  au  fig.,  dont  le  champ  est 
semé  d'obstacles.  —  Course  de  taureaux.  V.  taureau. 

—  Vélocip.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encyci..  Hist.  Les  anciens  se  faisaient  un  honneur 
d'exceller  dans  les  courses,  un  des  princi]ïaux  exercices 
en  usage  dans  les  jeux  du  stade  chez  les  Grecs,  et  dans 
ceux  du  cirque  chez  les  Romains.  Les  courses  étaient  do 
trois  sortes  :  la  course  à  pied,  la  course  â  cheval  et  la 
course  des  chars.  Parmi  les  courses  pcdcbtrcs  en  usaç:e  à 
Athènes,  les  plus  rcuonunées  étaient  celles  qui  avaient 
lieu  lors  des  lampadopliorics,  célébrées  en  l'honneur  de 
Minerve,  de  Vulcain  et  de  Prométhôe  :  elles  consistaient 


353 


COURSE 


Uschovaiix  promcnJ»  dnii»  lo  paddock.  -  2,  l'c.aso  di>»  Jnckcys.  -  3.   DiTtiISro.  rccommandallon»  avnnt  la  cour«o.  -  «.  Chfvaux  .■iiiuMi.'s  .iir  !..  in.l.'    -  5.  OulcheU  du  pnri  raulucl.  -  0.  Taldonu 
a  arachage.  -  7.  Lo  gulop  d  oatul,  avant  la  courao.  -  8.  Ui'parl  dmino  pur  !.■  .lai-l.T.  -  n.   L'arrlvéo.  -  10.  Ti-ibiiiio  du  Jugp.  -II.  S.iut  du  mur  .-ii  lorro  (o.uirso  d'obnaolc).  -  12.  Saut  d'uiu-  halo.  -  13.  L» 

bauciuolto  irlaudaliu.  —  U.  Saul  do  la  rlvloru.  —  lli.  Courici  au  trot  uoutd.  —  11).  Course  au  trot  «doli!  (aulky). 


lU. 


45 


COURSEGOULES 


COURSON 


à  placer  sur  une  mémo  ligne  un  certain  nombre  de  cou- 
reurs tenant  à  la  main  un  flambeau  allumé.  Celui  qui 
atteignait  le  but  le  premier  sans  que  son  flambeau  se  lut 
éteint  pendant  le  trajet  gagnait  le  prix. 

Les  courses  des  chars  étaient  les  plus  réputées;  elles 
avaient  lieu  principalement  lors  des  quatre  grandes  fêtes 
internationales  de  la  Grèce  :  jeux  Isthmiques,  Néméens, 
Pythiques  et  Olympiques.  De  la  Grèce,  les  courses  de 
chars  passèrent  à  Rome,  puis  à  Constantinople,  où  elles 
prirent  un  grand  développement.  V.  cirque. 

Courses  de  chevaux.  Les  courses  de  chevaux,  ayant  pour 
but  l'amélioration  de  la  race  chevaline  par  la  sélection 
des  meilleurs  reproducteurs,  sont  originaires  de  l'Angle- 
terre. Les  premières  courses  régulières  eurent  lieu  sous 
Jacques  I".  Les  pris  consistaient  en  une  clochette  de  bois 
garnie  de  fleurs,  qui  devint  un  peu  plus  tard  une  clochette 
d'argent,  puis  d'or  ;  de  là  l'expression,  quelquefois  encore 
usitée,  de  o  gagneur  de  clocne  »  {bearing  away  the  bell) 
pour  désigner  le  ga- 
gnant d'une  course. 
Cromwell  eut  un  ha- 
ras dont  le  meilleur 
étalon  était  d'origine 
arabe,  et  c'est  en  ef- 
fet aux  races  arabe 
et  turque,  transfor- 
mées par  la  sélection 
et  l'entrainement, 
qu'est  due  celle  des 
chevaux  de  courses 
anglais,  dits  de  >  pur 
sang  .. 

Tous  les  pur  sang 
remontent   en   ligne 


avec  le  sol.  Dans  la  marche,  on  effet,  le  corps  leste  tou- 
jours en  contact  avec  le  sol  par  double  appui  ou  par  appui 
unilatéral;  dans  la  course,  ou,  pour  mieux  dire,  dans  le  pas 
decourse,  ily  a,au  lioudu  temps  de  double  appui,  un  temps 
de  suspension  pendant  lequel  le  corps  n'a  plus  de  contact 
avec  le  sol,  et  ce  temps  résulte  de  la  brusque  impulsion 
du  membre  actif,  qui  paraît  lancer  le  corps  en  l'air,  comme 
dans  le  saut.  Toutefois,  Marey  a  montré  que,  réellement, 
dans  la  course,  le  corps  n'est  point  projeté  en  l'air,  et  que 
le  temps  de  suspension  résulte  par  conséquent,  non  de 
cette  projection,  mais  de  la  flexion  dos  jambes.  Ces  diffé- 
rences entre  la  marche,  la  course  et  le  saut,  ont  été  bien 
mises  en  évidence  grâce  à  la  chronophotographie. 

Les  mc'mes  observations  peuvent  s'appliquer  à  la  course 
chez  les  quadrupèdes,  et  spécialement  chez  les  mammi- 
fères et  surtout  le  cheval,  où  elle  a  été  particulièrement 
bien  étudiée. 

La  vitesse  de  la  course  dépend  de  la  durée  du  temps  de 


i  j' 


M>:fci,l..,.àikA 


La  course  à.  pied,  d'après  une  épreuve  chronophotographique. 


directe  à  trois  étalons  d'origine  orientale,  importés  en 
Angleterre  vers  la  fin  du  xvu«  siècle  ou  au  commence- 
ment du  xvin"  :  Byerly  Turk,  Darley  Arabian  et  Godol- 
phin  Barb,  croisés  avec  des  juments  arabes,  turques  ou 
barbes,  soigneusement  choisies. 

L'établissement  du  Stud-book,  où  furent  enregistrées, 
d'après  les  livres  des  haras  et  les  certificats  généalo- 
giques, les  naissances  provenant  de  ces  trois  étalons,  et 
qui  constitue  le  registre  d'état  civil  des  pur  sang,  date 
seulement  de  1791  ;  mais  les  courses  avaient  commencé 
à  prendre  une  g^rande  extension  en  Angleterre,  dès  le  mi- 
lieu du  xviii*  siècle.  En  17U,  furent  fondées  les  courses 
d'York;  en  1721,  parut  Flyin^  Childers,  regardé  comme 
un  des  meilleurs  coureurs  qui  aient  paru  sur  les  hippo- 
dromes anglais  avant  Eclipse  (1769),  lequel  courut  dix-huit 
fois  et  remporta  dix-huit  victoires,  sans  jamais  avoir  été 
touché  de  la  cravache  ni  de  l'éperon.  Les  trois  grandes 
courses  classiques  pour  chevaux  de  trois  ans  :  le  St  Léger, 
les  Oaks  et  le  Derby  furent  fondées  :  la  première,  qui  se 
court  à  Doncasier,  en  1776;  la  seconde,  en  1781:  la  troi- 
sième, en  1782.  (Ces  deux  dernières  se  courent  à  Epsom.) 
Puis  vinrent  la  Coupe  d'or  d'Ascot(i807),  les  Mille  et  Deux 
mille  guinées  (1809);  plus  tard,  les  deux  grands  handi- 
caps d  automne  :  le  Cambridgeshire  et  le  Cesarewitch  ;  les 
Eclipse  Stakes,  de  250.000  francs,  et  deux  autres  prix  de 
même  importance  sont  d'institution  plus  récente. 

Eu  France,  les  premières  courses  eurent  lieu  on  1776, 
dans  la  plaine  des  Sablons;  les  chevaux  avaient  été  tout 
simplement  achetés  en  Angleterre  ;  d'antres  courses  furent 
encore  organisées,  durant  le  règne  de  Louis  XV,  à  Fon- 
tainebleau et  à  Vincennes.  Elles  n'avaient  aucune  régu- 
larité, et  il  en  fut  de  même  sous  Louis  XVI,  quoique,  dès 
lors,  la  mode  des  paris  devînt  excessive  et  ruineuse.  Napo- 
léon songea  à  les  régulariser  en  instituant,  par  décret,  des 
courses  dans  les  départements  de  l'Orne,  de  laCorrèze,  de 
la  Seine,  du  Morbihan,  des  Côtes-du-Nord,  de  la  Sarre  et 
des  Hautes-Pyrénées,  et  en  fondant  des  prix  ;  tout  cela 
resta,  ou  peu  s'en  faut,  à  l'état  de  projet.  Il  en  fut  de 
même  des  essais  tentés  sous  la  Restauration,  malgré  la 
fondation  des  importants  haras  de  Meudon  et  de  Viroflay. 
Les  courses  ne  commencèrent  à  prendre  en  France  quel- 

?ue  importance  que  par  l'établissement  d'un  Stud-book 
rançais  (1833)  et  par  la  création,  la  même  année,  de  la 
Société  d'encouragement,  placée  sous  le  patronage  du 
Jockey-Club.  Elles  eurent  alors  lieu  d'une  façon  régulière  : 
l'hippodrome  de  Chantilly  fut  fondé  ;  celui  de  Longchamp, 
dans  le  bois  de  Boulogne,  ne  le  fut  que  beaucoup  plus  tard, 
en  1854. 

On  compta  désormais,  en  France,  un  très  grand  nom- 
bre d'hippodromes  ;  il  n'est  presque  pas  de  ville  un  peu 
importante  qui  n'ait  le  sien,  comme  en  Angleterre.  Les 
plus  renommés  sont  ceux  de  la  région  parisienne  :  Long- 
champ,  où  les  courses  se  divisent  en  trois  saisons  : 
printemps,  été  et  automne,  réunions  composées  chacune 
d'une  dizaine  de  journées,  durant  lesquelles  se  disputent, 
parmi  les  principales  épreuves  :  les  poules  d'essai,  les 
prix  triennaux,  dans  lesquels  les  chevaux  sont  engagés 
d'avance,  pour  trois  années  consécutives,  le  Grand  Prix  de 
Paris,  l'Omnium,  le  prix  du  Conseil  municipal,  le  prix  Gla- 
diateur, la  plus  longue  épreuve  (6.200  m.)  imposée  aux  che- 
vaux de  courses  plates;  Chantilly, où  se  disputent  le  prix 
de  Diane,  réservé  aux  poulir.hes.  et  le  prix  du  Jockey-Club, 
1©  Derby  français  ;  Maisous-Lafiitto.  où  ont  lieu  également 
quelques  belles  épreuves  largemeut  rétribuées.  Ces  trois 
Dippodromes  sont  réservés  aux  courses  plates.  Los  hip- 
podromes de  courses  d'obstacles  sont  ceux  d'Autcuil,  d'En- 
ghien  et  de  Colombes;  à  Vincennes  ont  lieu  dos  courses 
plates,  des  courses  mixtes  (courses  plates  entremêlées  de 
courses  d'obstacles)  et  des  courses  au  trot;  l'hippodrome 
de  Levallois  est  spécial  pour  ces  dernières  courses. 

—  Législ.  Les  courses  de  chevaux  sont  actuellement  ré- 
gies par  la  loi  du  2  juin  et  le  décret  du  7  juillet  1891,  ainsi  que 
par  le  décret  du  21  novembre  1896.  Aucun  champ  de  courses 
ne  peut  être  ouvert  sans  l'autorisation  spéciale  du  ministre 
de  l'agriculture,  et  toute  société  de  courses  reste  soumise 
à  l'approbation  et  au  contrôle  financier  do  l'Etat.  Sont  soutes 
autorisées  les  courses  do  chevaux  ayant  pour  but  exclusif 
l'amélioration  do  la  race  chevaline. 

La  loi  est  très  sévère  à  l'égard  de  quiconque  exploite  les 
paris,  soit  directement,  soit  par  intermédiaire,  et  sont  dé- 
clarés complices  et  passibles  des  mêmes  peines  prévues  à 
l'article  4i0  du  Code  pénal  :  l'intcrmôdiairo  qui  reçoit  les 
jeux,  celui  qui  v*;nd  des  renseignements  sur  les  chances  des 
chevaux  engaj/és,  ainsi  aue  le  propriétaire  ou  gérant 
d'éiahlissement  uuhlic  qui  laisse  exploiter  le  pari  dans  son 
établissement.  V.  pahi. 

—  Physiol.  l^r.ourse  diffère  de  la  nuircAe  par  la  manière 
doDt  les  membres  inférieurs,  chez  l'homme,  sont  en  rapport 


suspension.  Sa  vitesse  moyenne  est  de  S", 50  par  seconde; 
mais,  d'après  les  Weber,  elle  peut  atteindre  et  même  dé- 
passer 7  mètres.  Par  suite  de  l'énorme  travail  que  nécessite 
la  course,  cette  dernière  allure  no  peut  être  conservée 
longtemps,  même  par  les  meilleurs  coureurs.  La  rapidité  du 
cours  sanguin  entraîne,  en  efl"et,  une  élimination  et  une 
hématose  insuffisantes,  qui  aboutissent  à  de  l'essouffle- 
ment, à  la  dyspnée  et  parfois  à  la  syncope;  des  phéno- 
mènes d'intoxication  grave  peuvent  également  se  produire, 
comme  on  le  constate,  non  seulement  chez  les  animaux 
forcés  à  la  course,  mais  aussi  chez  quelques  profession- 
nels des  sports,  et  notamment  chez  les  cyclistes.  L'accou- 
tumance peut,  cependant,  survenir  quand  il  n'y  a  pas  de 
lésions  primitives  des  organes  thoraciques  vascuîairos, 
puisque  les  coureurs  hindous,  tagals,  etc.,  qui  parcourent 
très  rapidement  d'énormes  distances,  ne  manifestent  ni 
transpiration,  ni  essoufflement. 

La  course  modérée,  à  allure  moyenne,  est  un  excellent 
exercice  pour  les  individus  normaux;  elle  peut  mémo 
intervenir  dans  la  gymnastique  respiratoire;  mais  tous 
ceux  qui  souffrent  d'affections;'  vasculaires  ou  cardia- 
ques, les  dyspnéiques,  et,  dans  certains  cas,  les  em- 
physémateux, les  n  poitrinaires  •>.  doivent  se  l'interdire. 

—  Véloc.  Les  courses  se  divisent  en  courses  sur  routes 
et  en  courses  sur  pistes.  Dans  ces  dernières,  il  y  a  lieu 
de  distinguer  les  pistes  en  plein  air  et  les  pistes  couvertes, 
sur  lesquelles  la  pluie  et  surtout  lèvent  ne  viennent  pas 
contrarier  le  coureur.  Les  records  battus  sur  piste  cou- 
verte constituent  une  catégorie  spéciale.  Ces  différentes 
courses  se  classent  en  courses  de  vitesse,  courses  de  demi- 
fond  et  courses  de  fond  ;  les  premières  ne  représentent  que 
dos  temps  et  distances  très  courts  ;  les  secondes  compren- 
nent des  épreuves  durant  do  i  heure  à  6  heures  ;  les  troi- 
sièmes représentent  des  efforts  de  longue  durée  :  courses 
de  12  heures  et  de  24  heures  (1.000  kilomètres).  On  pourrait 
citer  aussi  les  courses  de  grand  fond  de  six  et  huit  jours, 
qui  sont  antisportives  par  leur  exagération  même  et  dont 
1  Amérique  a  eu  jusqu'ici  le  monopole. 

11  est  des  courses  plus  ou  moins  classiques,  qui  se  renou- 
vellent officiellement  chaque  année  et  provoquent  des 
luttes  intéressantes  entre  les  principaux  coureurs.  Citons 
le  Grand  Prix  de  Paris  (2.000  m.},  qui  se  court  au  Vélo- 
drome municipal  de  Vincennes  et  dont  le  premier  prix 
s'élève  à  8.000  francs  depuis  1896  (fondation  1894)  ;  le  Prix 
du  Conseil  général  (bO  kil.),  et  le  Bol  d'or{2A  heures),  fondé 
on  1894  ;  puis  d'importantes  courses  sur  route  avec  entraî- 
neurs, à  la  tête  desquelles  il  faut  citer  la  belle  épreuve  de 
Bordeaux-Paris  (594  kil.),  fondée  en  1891.  Ajoutons /*arj5- 
Boubaix,  organisée  comme  la  précédente  par  le  journal  le 
Vélo.  Enfin,  quelques  cliampionnats  du  monde  se  courent 
alternativement  dans  les  principales  villes  d'Europe  ou 
d'Amérique,  sous  la  direction  de  Vlnternational  Cyclists 
Association. 

—  Courses  à  pied.  C'est  de  1882  à  1886  que  les  courses 
à  pied  sont  complètement  entrées,  en  France,  dans  le 
domaine  des  grands  sports.  Depuis  lors,  elles  font  pério- 
diquement l'objet  do  réunions,  de  concours  organisés  par 
les  sociétés  spéciales;  entre  autres,  le  Racing-Club  de 
France. 

Les  courses  à  pied  comprennent  :  les  courses  plates  (de 
vitesse  et  de  fond),  les  courses  de  haies,  les  steeple- 
chasos,  cross-countries  et  rallyes.  L'aptitude  personnelle 
tient  évidemment  une  largo  place  dans  la  formation  d'un 
coureur  ;  mais  ce  n'est  que  pur  un  entraînement  métho- 
dique, persévérant,  que  chaque  sujet  acquiert  toutes  les 
qualités  requises.  Chaque  coureur  doit  aussi  vivre,  autant 
que  possible,  suivant  un  régime  propre  à  lui  conserver  sa 
supériorité.  Le  succès  de  la  course  dépend,  pour  un  cou- 
reur, de  sa  manière  de  partir,  de  poser  le  pied,  de  la  posi- 
tion du  corps  pondant  la  course.  Du  reste,  chaque  sorte 
de  course,  exige  chez  les  difl'érents  coureurs,  outre  l'édu- 
cation nécessaire,  des  aptitudes  spéciales,  qu'on  trouve 
rarement  réunies  chez  le  même  sujet. 

Los  courses  de  vitesse  se  courent  sur  pistes  gazonnées 
d'environ  400  mètres  de  tour  et  comprennent  des  parcours 
do  100  ù  1.600  mètres.  Les  courses  do  fond  embrassent 
des  distances  de  plusieurs  kilomètres. 

Les  courses  de  naies  comprennent  les  sauts  d'obstacles, 
do  rivière,  etc.  Quant  au  stoeplo-chase,  ce  n'est  autre 
chose  qu'une  course  de  fond  sur  un  torra  in  proparé,  coupé 
par  de  nombreux  obstacles.  Nous  no  citerons  que  pour 
mémoire  les  cross-countries  et  rallyes. 

On  compte  on  France  un  grand  nombre  de  sociétés  athlé- 
tiques pratiquant  la  course  à  pied. 

En  dehors  dus  exercices  usités  généralement  dans 
les  réunions  de  coureurs,  on  doit  signaler  les  grandes 
courses  inaugurées  par  lo  Petit  Journal  entre  points  très 
éloignés  du  territoire  français;  par  exemple,  les  courses 


3o4 

Paris -Brest,  Paris -Belfort,  Paris-Bordeaux,  Paris -Le 
Havre,  etc. 

CouRSEGOULES,  ch.-l.  de  cant.  des  Alpes-Maritimes, 
arrond.  et  à  27  kilom.  de  Grasse,  près  de  la  source  de  la 
Cagne  ;  409  hab.  Mines  de  plomb  et  de  fer;  importantes 
glacières.  —  Le  canton  a  8  comm.  et  2.183  hab. 

COURSEL  (sèi)  B.  m.  Cric  ou  moufle  à  manivelle,  qui 
servait    à  bander  les  arbalètes,   au 
moyen  âge. 

GOURSEL ,  comm.  de  Belgique 
(prov.  de  Limbourg),  arrond.  admin. 
et  judic.  de  Hasselt,  sur  un  sous-af- 
fluent du  Demor  ;  2.022  hab. 

COURSÉTEE  {fî  —  do  Courset,  n.pr.) 
n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  fa- 
mille des  légumineuses- papiliona- 
cées,  tribu  des  galégées,  comprenant 
dix  espèces,  qui  croissent  au  Pérou. 
(Les  fleurs  sont  violettes,  disposées 
en  grappes  axillaires.) 

COURSEULLES,  comm.  du  Calva- 
dos, arrond.  et  à  15  kilom.  de  Caen, 
à  l'embouchure  de  la  Seulles  et  sur 
la  Manche:  1.350  hab.  Ch.  de  f.  de 
Caen  à  la  mer.  Port.  Exportation  de 
beurre  et  bestiaux,  importation  de 
bois  du  Nord,  de  charbon  de  terre,  de 
guano.  Parcs  aux  huîtres  importants,  Coursel. 

pêche  du  hareng,  du  maquereau,  de 

la  morue,  bains  de  mer.  Château  souvent  mentionné  dans 
les  guerres  du  Xv*  siècle,  reconstruit  sous  Louis  XIII. 

COURSIE  n.  f.  Mar.  V.  coursier. 

COURSIER  {si-é),  ÈRE  [rad.  course]  n.  Nom  poétique  du 
cheval  de  luxe,  de  bataille  ou  de  tournoi.  (Très  peu  us. 
au  fém.) 

Le  coursier,  retenu  par  un  frein  impuissant, 
Sur  ses  jarrets  plies  s'arrête  eu  giîiuissant. 

LAMA.RTIMC. 

—  Fig.  La  liberté  est  le  coursier  qui  nous  emporte  vers 
l'avenir.  (E.  de  Gir.) 

—  Poét.  et  fam.  Coursier  aux  grandes  oreilles,  Ane. 

—  Syn.  Coursier,  cheval.   V.  cheval. 

COURSIER  {si~é)  n.  m.  Hydraul.  Canal  ou  conduit  qui 
amène  l'eau  du  bief  sur  la  roue  ou  sous  la  roue  d'un 
moulin, selon 
la  manière 
dont  celle-ci 
fonctionne. 
—  Mar.  pont 
mobile  o u 
Passage  pra- 
tiqué sur  une 
galère,  entre 
les  bancs  des 
forçats,  de  la 
poupe  à  la 
proue.  Il  Ca- 
non qui  se 
E  laçait  dans 
i  coursier  et 

faisait  feu  par  l'avant  de  la  galère.  (On  disait  aussi  cour- 
siK,  dans  les  deux  sens.)  n  Actuellement,  Canon  de  chasse 
qui  bat  par  l'avant. 

—  Encycl.  Hydraul.  Si  l'eau  doit  être  employée  à 
mettre  en  mouvement  une  roue  on  dessous  à  palettes  ou 
à  aubes  courbes,  le  coui'sier  a  la  forme  circulaire  ;  il  est 
concentrique  à  la  roue  et  en  contourne  la  circonférence 
avec  un  petitJeHde0"',10à0'",20.Le  coursier  est,  d'ailleurs, 
encaissé  entre  deux  murs  parallèles  à  la  roue  et  qui  ne 
laissent  non  plus  qu'un  très  petit  espace  libre  des  deux 
côtés  de  celle-ci.  De  cette  façon,  presque  toute  l'eau  qui 
s'écoule  do  la  vanne  se  trouve  utilisée. 

COURSIÈRE  n.  f.  Dans  certaines  parties  du  sud-est  de 
la  France,  Sentier  qui  coupe  à  travers  champs  ou  le  long 
des  flancs  d'une  montagne,  et  raccourcit  ainsi  les  courses 
qu'on  ferait  par  le  grand  chemin. 

—  Fonder.  Sorte  de  conduit  en  forme  de  rigole,  des- 
tiné à  amener  jusque  dans  les  moules  le  métal  en  fusion 
sortant  du  haut  fourneau  ou  du  cubilot. 

—  Min.  Galeries  de  coursiére.  Dans  les  houillères  de 
Saint-Etienne ,  Galeries  que  les  ouvriers  poussent  â 
droite  et  à  gauche,  pour  reconnaître  la  couche  de  char- 
bon et  distinguer  le  sens  suivant  lequel  il  se  détache  le 
mieux. 

—  Techn.  Pièce  d'une  machine  qui  conduit  une  na- 
vette. 

COURSING  {kâr-sign'  —  root  angl.  qui  signifie  chasse  à 
courre)  n.  m.  Concours  entre  chiens  lévriers  chasseurs.  (Le 
coursing  s'exécute  dans  une  enceinte  de  très  grande  éten- 
due, où  l'on  met  on  liberté  un  lièvre,  que  les  lévriers 
cherchent  à  atteindre  à  la  course,  en  le  culbutant  avec 
leur  museau,  on  lui  faisant  faire  le  trébuchot.) 

COURSIVE  (de  l'ital.  corsiva,  même  sens;  fém.  do  l'adj. 
cnrsivo.  o.i  l'on  peut  courir)  n.  f.  Eu  T.  do  mar.,  Passage 
étroit  dans  le  sens  do  la 
longueur  d'un  navire,  ii  S'em- 
ploie parfois  à  la  place  do 
coursier,    pour    nommer    la 

Planche  faisant  communiijuer 
avant  et  l'arrière  d'un  ba- 
teau non  ponté. 

GOURS-LES-BARRES. 

comm.  du  Cher,  arrond.  et 
à  63  kil.  de  Saint-Amand- 
Mont-Kond,  sur  le  canal  la- 
téral à  la  Loire  et  non  loin 
decefleuve;  l.olôhab. Motte 
féodale. 

COURSOIRE  {so-ar')  n.  f. 
Cour  ou  basse -cour  d'une 
ferme.  (Vieux.) 

COURSON,  ONNE  (rad. 
court)  adj.  Se  dit  d'une  branche  placée  directement  sur  la 
branche  "mère  ou  charpente,  et  portant  la  branche  à  fruits 
de  l'année  :  Branche  coursonne. 

—  n.  m.  ou  f.  Branche  de  faible  longueur.  Il  Partie  du 
sarment  do  la  vigne  que,  dans  la  taille  d'hiver,  ou  laisse 


Coursier, 


Coursive. 


3o3 

sur  la  branche  mèro  et  qui  porto  doux  ou  trois  youx.  (On 
écrit  aussi  cour(,on,  et  coursonne.) 

—  n.  m.  Pôch.  Endroit  d'une  rivière  où  il  reste  dos 
pieux  ou  des  vestiges  de  quelque  ancienne  construction, 
et  notamment  d'un  ancien  moulin  à  eau. 

—  Métall.  Fer  très  doux  du  Berry. 

CoURSON,  comm.  du  Calvados,  arr.  ma  i:i  kil.  do  Vire, 
prOs  du  ru  do  Boslûu,  ai'tluent  do  la  Sienne  ;  S5a  bab. 

CoURSON  (Aurélien  de),  historien  français,  né  à  Port- 
Louis  (ilo  do  France)  en  1811,  mort  à.  Paris  on  1889.  Fils 
du  coriUo  do  Courson,  qui  fut  maréchal  de  camp  sous  la 
Restauration,  il  so  préparait  à  suivre  la  carrière  mili- 
taire, mais  un  accident  l'ohligea  à  y  renoncer,  et  il  so 
consacra  aux  travaux  historiques.  Il  a  publié  notamment  : 
Essai  sur  l'histoire,  la  tangue  et  les  institutions  tle  la  Bre- 
tagne armnrîcnine  (1840);  histoire  des  oritjines  et  des  in- 
stitutions dfs  peuples  de  ta  Gante  armoricaine  et  de  la 
Bretagne  insulaire,  depuis  les  temps  les  plus  recule's  Jms- 
qn'au'v  siècle  {iSi-i);  Histoire  des  peuples  bretons  dans  la 
Gaule  et  dans  les  îles  Britanriiques  (1846);  Mémoire  sur 
l'origine  des  institutions  féodales  chez  les  Bretons  et  les 
Germains  (1847),  avec  Vallery-Radot  ;  etc. 

COURSON-LES-CARRIÈRES,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Yonne, 
arroiid.  et  ;\  23  kilom.  d'Auxerre;  l.Ul  hab.  Carrières  do 
pierres  do  taille;  commerce  do  bois  et  de  charbon.  Eglise 
du  xvr  siècle  ;  anc.  château  reconstruit  à  la  même  époque 
(auj.  hôtel  de  ville).  —  Le  canton  a  12  comm.  et  6.448  hab. 

COURT  {kour'),  COURTE  [du  lat.  curtus,  mômo  sens]  adj. 
Qui  a  peu  ou  trop  peu  de  lon^'ueur  :  Un  court  chemin.  Une 
échelle  courte,  ii  Dont  la  taille  est  peu  élevée  :  Homme 
gros  et  court,  il  Peu  étendu  d'eau,  peu  liquide  :  Sattce 
couRTK.  Pâte  courte.  Il  Insuffisant,  peu  abondant  :  Des 
plats  un  peu  courts.  Finances  trop  coortks. 

—  Fig.  Qui  a  peu  de  durée  :  Bravoure  et  beauté  font  les 
prompts  mariages  et  les  courts  ménages.  (Vacquorie.)  il  Qui 
contient  peu  de  paroles  :  Les  77iaximes  doivent  être  courtes 
et  concises.  (La  Bruy.)  il  Borné,  incomplet  :  Avoir  l'esprit 
court.  Il  Peu  ancien  :  Baron  de  courte  noblesse,  il  Prompt, 
expéditif  :  Le  moyen  le  plus  court. 

—  Anat.  Vaisseaux  courts,  Artères  et  veines  qui  s'éten- 
dent de  la  rate  à  l'estomac.  Il  Muscles  courts,  Dénomination 

fénérale  sous  laquelle  on  comprend  :  le  court  abducteur 
u  gros  orteil,  le  court  extenseur  et  le  court  abducteur 
du  pouce,  le  court  extenseur  commun  des  orteils,  le  court 
fléchisseur  du  pouce  et  celui  des  doigts,  le  court  fléchis- 
seur des  orteils,  le  court  péronier  latéral,  le  court  supina- 
teur.  Il  Os  courts.  Se  dit  des  os  qui  n'ont  aucune  dimension 
prépondérante,  c'est-à-dire  ne  sont  ni  longs  ni  plats. 

—  Armur.  Courte  épée.  Arme  blanche  courte. 

—  Art  milit.  anc.  Court  bâton.  Sorte  de  demi-pique  ou 
d'épieu. 

—  Chass.  Lévrier  court.  Celui  qui,  poursuivant  le  lièvre, 
ne  peut,  par  suite  d'un  défaut  de  conformation»  allonger 
complètement  le  corps. 

—  Comm.  Effet  à  courts  jours,  EflTet  dont  l'échéance  est 
peu  éloignée  du  jour  où  il  a  été  créé,  u  On  écrit  aussi 

CODRTS-JOURS  (À). 

—  Jeux.  Courte  boule,  Courte  paume.  Jeu  de  boules  ou 
de  paume  de  peu  d'étendue,  et  dans  lequel  il  y  a  plus 
d'adresse  que  de  vigueur  à  déployer.  Il  Courte  paille.  Jeu 
d'enfant  consistant  â  tenir  cachés  dans  la  mam,  tout  en 
laissant  passer  une  de  leurs  extrémités,  des  brins  do  paille 
de  longueurs  diff'érentes.  (Celui  des  joueurs  qui  prend  la 
paille  la  plus  courte  gagne  ou  perd,  selon  les  conventions 
prises.  —  C'est  le  court  fétu  du  moyen  âge.) 

—  Manèg.  Cheval  court,  Celui  qui  a  peu  de  longueur  de 
la  croupe  au  garrot. 

—  Mar.  Vent  court.  Vent  qui  ne  permet  d'atteindre  que 
difficilement  un  point  vers  lequel  on  so  dirige  en  louvoyant. 

Il  Temps  court.  Temps  qui  ne  permet  pas  de  voir  au  loin. 
Il  Court  bâton.  V.  courbaton. 

—  Métrol.  Monnaie  courte.  Celle  qui,  par  suite  d'usure  ou 
d'un  défaut  de  fabrication,  ne  possède  pas  le  poids  légal. 

—  Techn.  En  T.  de  potier,  on  appelle  pâte  courte  celle 
qui  a  peu  de  plasticité. 

—  Loc.  div.  :  Etre  court.  Avoir  peu  de  portée  dans  l'esprit 
ou  dans  les  vues.  (Peu  usité.)  ii  Etre  court  de  ou  Etre  à 
court  de.  Manquer  de,  n'avoir  pas  :  Etre  court  D'argent, 
D'esprit,  TtR  ressources,  ii  Faire  court.  Dire  en  peu  de  mots. 

—  Substantiv.  Personne  dont  la  taille  est  peu  élevée  : 
Une  grosse  coVRTE.  ii  Ce  qui  est  court:  Toutes  choses  égales, 
le  COURT  vaut  tnieux  que  le  long  en  littérature.  Il  Le  plus 
court.  Le  chemin  le  plus  court,  ot  fiç..  Le  moyen  le  plus 
court  pour  réussir;  le  meilleur  parti  :  Le  plus  court  est 
de  bien  faire. 

—  Fam.  Savoir  le  court  et  le  long  d'une  affaire,  La 
connaître  sous  toutes  ses  faces,  dans  tous  ses  détails. 

—  n.  f.  pi.  Entom.  Kaco  d'aranéides  â  abdomen  court, 
n'égalant  pas  deux  fois  la  longueur  du  corselet.  —  Une 

COURTE. 

—  Advorbialem.  D'uno  manière  courte  :  Des  cheveux 
coupés  COURT.  Des  arbres  taillés  court,  il  Brusquement, 
subitement  :  S'arrêter  court. 

—  Court  vêtu.  Court  vêtue.  Personne  v6tuo  d'habits 
courts.  11  Fig.  Libre,  peu  décent  :    Une  équivoque  court 

VÊTUE. 

—  Towner  court,  Changer  brusquement  do  direction,  et 
fig-,  Changer  brusquement  le  sens  do  sa  conduite  ou  de 
ses  paroles,  ii  Signifie  aussi  Cesser,  finir  brusquement  : 
Ceux  gui  mènent  un  grand  train  tournent  souvent  court. 
(L.-J.  Larcher.)  n  Couper  court.  Trancher  court.  Cesser 
promptemont,  brusquement,  finir  en  pou  do  mots,  it  Couper 
court  à.  Trancher,  Arrêter  court.  Mettre  fin,  interrompre, 
faire  cesser  brusquement,  ii  Tourner  court,  au  fig..  Chan- 
ger brusquement  de  conduite,  do  langage,  il  Chevaucher 
court.  Chevaucher   avec   des    étrivièros    peu   allongées. 

tl  Couper  court  à  quelgu'un.  Le  quitter  brusquement,  il  Se 
trouver.  Demeurer,  Bcsler  court.  Manquer  d'expédients, 
do  ressource,  do  paroles. ii  Etre  pendu  haut  et  court,  Etre 
suspendu  par  lo  cou  tout  on  haut  do  la  potence,  ce  qui 
place  le  corps  haut  et  rend  la  corde  courte;  Hro  ponau. 

Il  Etre  étranglé  court  et  net.  Etre  étouffé  au  moyen  d'uno 
corde  fort  serrée  «t  qui  étrangle  net;  être  pondîi. 

—  Loc.  adv.  7'out  court.  Tout  à  fait  court,  d'uno  ma- 
nière tout  à  fait  courte  :  Cheveux  coupés  tout  court. 
Sans  rien  ajouter  ;  Apprenez  qu'il  n'est  pas  respectueux 
d'appelrr  les  gens  par  leur  n07n,  et  qu'à  ceux  qui  sont  au- 
dessus  de  nous,  il  faut  dire  Monsieur  tout  court.  (Mol.) 

Il  De  court.  Avec  un  lion  court,  ot  qui  laisse  pou  do  liberté 
dans  les   mouvements   :    Attacficr  un   cfiien   dk   court. 


COURSON 


COURT-CARRREAU 


i;  Tenir,  Prendre  de  court.  Tenir  de  près,  no  laisser  que 
peu  de  longueur  à  l'objet  par  l'intermédiaire  duquel  on  en 
tient  un  autre,  et  fig..  Ne  laisser  que  pou  do  liberté  ou  de 
ressources. 

—  Syn.  Court,  bref,  concis,  etc.  V.  bref. 

—  Anton.  Allongé,  long.  —  Durable,  éternel,  intermi- 
nable, perpétuel,  prolonge,  sempiternel. 

—  pRûv.  HiST.  :  Courte  et  bonne,  Allusion  à  une  phrase 
attribuée  à  la  duchesse  do  Berry,  fille  aînée  du  Régent, 
fameuse  par  ses  déportements.  (Si  l'on  en  croit  la  tradi- 
tion, cette  princesse,  morte  â  vingt-quatre  ans,  aurait  fait 
cette  réponse  un  jour  qu'on  lui  reprochait  d'abréger  sa  vie 
par  ses  excès.) 

COURT  {kour')  a.  f.  Orthographe  ancienne  et  régulière 
du  mot  COUR. 

—  Encycl.  Court  de  la  mer.  On  appelait  ainsi  un  an- 
cien tribunal  qui  jugeait  certaines  afl'aires  maritimes, 
principalement  les  contestations  entre  les  marchands 
embarqués  et  les  mariniers,  à  propos  du  jet  fait  à  la 
mer.  La  court  de  la  mer  jugeait  par  jurés,  et  connaissait 
des  litiges  tant  que  l'intérêt   déoattu   n'arrivait  pas  au 


iges  tant  que  l'intérêt   débattu   narnvait  pas 
'argent.  A  partir  de  cette  valeur,  il  y  avait  d 
judiciaire,  et  l'affaire   était  portée  devant  la  court  des 


marc  d'argent.  A  "partir  de  cette  valeur,  il  y  avait  duel 
judiciaire,  et  l'affaire   était  portée 
bourgeois,  composée  de  magistrats. 


Court  (Jehan),  dit  "Vigier,  émailleur  français,  mort 
en  1583.  Il  exerçait  son  art  à  Limoges,  au  xvi'  siècle.  La 
rareté  de  ses  œuvres,  toutes  datées  de  1556,  l'a  fait  con- 
fondre avec  les  Courtois,  ses  contemporains.  On  signale 
de  lui,  dans  la  collection  Pourtalès,  une  coupe  aux  armes 
de  Marie  Stuart.  Presque  tous  les  émaux  connus  de  Jehan 
Court  sont  peints  en  grisaille  sur  fond  noir,  avec  chairs 
teintées  et  rehauts  d'or.  —  Jehan  Court,  fils  du  précé- 
dent, émailleur  comme  son  père,  vivait  encore  en  1602. 
—  Un  Jehan  Court  exerçait  aussi  l'art  d'émailleur  à 
Limoges  vers  la  même  époque.  Quelques  émaux  qu'on  lui 
attribue  portent  les  initiales  J.  D.  C.  —  Sa  fille,  Suzanne 
Court,  a  laissé  des  émaux  appréciés. 

Court  (Charles-Caton  de),  historien  français,  né  à 
Pont-de-Vaux  (Ain)  en  1654,  mort  en  1694.  Secrétaire  des 
commandements  du  duc  du  Maine,  il  accompagna  ce 
prince  en  Hollande,  et  mourut  de  la  fièvre  au  camp  de 
Vignamont.  Il  a  composé  une  Délation  de  la  bataille  de 
Fleuras,  gagnée  par  le  prince  de  Luxembourg  sur  le  prince 
de  Waldeck  (Paris,  1690). 

Court  (La  Bruyère  de),  vice-amiral  français,  né  en 
1665,  mort  en  1752.  U  entra  dans  la  marine  en  1684,  et  prit 
part  à  de  nombreuses  opérations  maritimes.  En  1694,  il  fit 
ta  campagne  sous  Jean  Bart.  L'année  suivante,  au  bom- 
bardement de  Dunkerque,  il  se  distingua  en  abordant  une 
bombarde  ennemie  tout  en  feu,  pour  la  faire  échouer  loin 
de  la  ville.  II  fit  encore  avec  Jean  Bart  plusieurs  cam- 
pagnes. En  1706,  au  siège  de  Toulon,  il  contribua  gran- 
dement à  repousser  l'ennemi.  Mis  à  la  tête  de  la  flotte 
franco-espagnole,  et  chargé  d'attaquer  l'amiral  Matthews, 
il  lui  livra,  à  cinq  lieues  S.-O.  du  cap  Sicié,  une  bataille 
restée  indécise, dite  «de Toulon  »  ou  «  do  LaCiotat  >.(1744). 

Court  (Antoine),  ministre  protestant  français,  né  à 
VilIeneuve-de-Berg  (en  Vivarais)  en  1696,  mort  à  Lau- 
sanne en  1760.  Appelé  à  Nîmes  en  1715  comme  pasteur,  il 
fonda,  on  1729,  un  séminaire  à  Lausanne  et  le  dirigea  lui- 
même,  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie,  avec  le  titre  do  député 
général  des  Eglises  réformées.  Le  séminaire  de  Lausanne 
l'ut  la  pépinière  des  Eglises  de  France  jusqu'à  nos  jours. 
Court  a  laissé  de  nombreux  ouvrages,  dont  beaucoup  restés 
manuscrits. 

Court  (Joseph-Désirô),  peintre  français,  né  et  mort 
à  Rouen  (1797-1865).  Elève  de  Gros,  grand  prix  de  Rome 
en  1821,  Court  annonçait  des  facultés  assez  puissantes 
dès  ses  débuts.  Artiste  très  inégal,  il  exposa  des  toiles 
très  mauvaises  (une  Scène  du  déluge)  à  côté  de  ses  meil- 
leures pages,  comme  cette  Mort  de  César,  qui  fonda  sa  ré- 
fiutation,  au  Salon  de  1827.  On  ne  retrouve  les  qualités  de 
a  Mort  de  César  que  dans  le  Boissy  d'Anglas  saluant  la 
tête  de  Féraud,  qui  parut  au  Salon  do  1833,  et  est  encore 
une  peinture  de  mérite.  Mais  on  peut  passer  sous  silence 
presque  tout  le  reste  de  l'œuvre  de  Court.  Uno  exception, 
pourtant,  est  à  faire  en  faveur  de  queKjues  bons  portraits  : 
ceux  de  Louis-Philippe,  de  Pie  l.\,  du  maréc/tal  Pélissier, 
du  cardinal  de  Croy,  du  duc  Decazes,  de  il/*'  .S'iAowr.  du 
roi  et  de  la  reine  de  Danemark,  do  Madame  Adélaïde  et  du 
prince  de  Joinvitle ,  réunis  en  tableau  dans  la  m/^mo 
toile,  etc.  Court,  un  pou  délaissé  comme  artiste  dès  la  fin 
de  sa  vie,  a  terminé  sa  carrière  comme  directeur  du 
muséo  de  sa  ville  natale. 

Court  de  GÉBELIN,  érudit  français,  fils  d'Antoino 
Court,  né  à  Nimes  en  1725,  mort  à  Paris  en  1784.  Il  étudia 
la  théologie  à  Lausanne,  sous  la  direction  môme  do  son 
père.  A  la  mort  de  celui-ci,  il  alla  so  fixer  à  Paris,  en 
1763.  La  littérature  absorba  uno  grande  partie  de  son 
temps,  mais  il  resta  protestant  zélé.  Pourtant,  il  fut  atta- 
qué pour  ses  relations  suivies  avec  les  catholiques  in- 
fluents. Court  de  Gébelin  s'occupa  de  recherches  sur  l'an- 
tiquité et  sur  l'ensemblo  des  connaissances  humaines. 
Les  ouvrages  qu'il  a  laissés  sont  :  les  Toulousaines  (1763); 
Plan  général  et  raisonné  des  divers  objets  des  découvertes 
qui  composent  le  monde  primitif  (1772);  Monde  primitif 
analysé  et  tomparé  avec  le  monde  moderne,  considéré  dans 
l'iiistoire  civile,  religieuse  et  allégorique  du  calendrier  on 
(z/manacA  (1773-1784);  Histoire  naturelle  de  la  parole  {1116}  ; 
Affaires  de  l'Angleterre  et  de  l'Amérique  (1776  et  suiv.). 

COURTAGE  (taj')  n.  m.  Comm.  Profession  do  courtier; 
exercice  de  cette  profession  :  commission  allouée  au  cour- 
tier. Il  Prime  do  tant  pour  cent,  qu'on  donno  à  ceux  qui 
font  le  courtage. 

—  B^ncycl.  Bours.  Le  décret  du  29  juin  1898  a  déterminé 
les  bases  du  courtage  des  agents  de  change  pour  la  négo- 
ciation dos  valeurs  mobilières. 

Les  courtages  so  perçoivent  sur  la  somme  à  payer  ou  à 
recevoir  à  la  suite  de  la  négociation,  ot  non  sur  lo  capital 
nominal  dos  titres.  Le  courtage  minimum  est  de  0  fr.  50  c. 
l>ar  bordereau.  Les  négoriatiens  au  co7nptant  sont  ainsi 
taxées  :  0  fr,  25  c.  p.  100  de  la  valeur  négociée  sur  pièces 
conlentieuses,  c'est-à-dire  d'une  valeur  appartenant  à  des 
femmes  dotales,  des  mineurs,  des  interdits,  dos  héritiers 
ou  légataires.  Toute  négociation  dont  le  bordereau  por- 
tant quittance  do  prix  ne  peut  t^tro  signé  par  lo  titulaire 
do  la  valeur  est  considérée  commo  contcntieuso.  Pour 
toutes  les  autres  négociations  au  copiptant,  lo  droit  est 
do  0  fr.  10  c.  par  lûo  francs. 


Le  courtage  des  négociations  à  terme  est  de  0  fr.  10  c, 
par  100  francs  de  la  valeur  négociée,  sauf  en  ce  qui  con- 
cerne la  rente  française,  où  le  courtage  est  de  12  fr.  50  c. 
par  1.500  francs  de  rente  3  p.  100,  perpétuel  ou  amortis- 
sable, et  par  1.750  francs  de  3  1/2,  multiples  miuima  de 
spéculation. 

Le  courtage  des  reports  est,  pour  les  valeurs  autres  que 
la  rente  française,  do  1  fr.  25  c.  p.  100  par  an  du  montant 
de  la  valeur  reportée,  calculée  d'après  le  cours  de  com- 
pensation. Pour  le  report  dos  rentes,  le  courtage  est  lo 
môme  que  celui  des  opérations  à  terme. 

Lorsque  deux  opérations  on  sons  contraire  ont  été  efTec- 
tuces  dans  la  môme  bourse  et  en  vortu  du  môme  ordre,  il 
n'est  perçu  qu'un  courtage  sur  l'opération  dont  lo  prix  est 
le  plus  élevé.  L'application  de  cette  immunité  est  dénom- 
mée franco. 

A  la  coulisse,  où  il  n'est  pas  opéré  de  négociations  sur 
pièces  contentieuses,  le  tarif  est  le»suivant  :  au  comptant, 
le  courtage  est  de  i  franc  par  1.000  francs,  avec  minimum 
de  0  fr.  50  c.  par  bordereau;  à  terme,  0  fr.  50  c.  par  titre 
au-dessous  de  400  francs  de  cote;  1  fr.  25  c.  par  1.000  francs 
pour  toute  valeur  cotée  au-dessus  de  400  francs  l'unité. 
Même  tarif  pour  les  reports.  Pour  la  rente  3  p.  lOO,  la 
seule  négociée  en  coulisse,  le  courtage  est  de  12  fr.  50  c. 
par  unité  de  spéculation  de  1.500  francs  de  rente  et  pour 
report.  Enfin,  I  application  du  franco  a  lieu  comme  il  est 
dit  ci-dessus  pour  les  valeurs  négociées  au  parquet. 

La  coulisse  étant  libre,  clients  et  coulissiers  peuvent 
faire,  pour  les  courtages,  des  conditions  particulières,  qui 
sont  interdites  aux  agents  de  cliange.  En  fait,  le  demi-cour- 
tage est  très  couramment  appliqué  sur  la  rente  et,  pour 
les  valeurs  do  200  francs  et  au-dessous,  il  est  abaissé  à 
0  fr.  25  c. 

GOURTAILLE  {tài/  —  rad.  court)  n.  f.  Epingle  qui  a  été 
manquée  pendant  la  fa'brication  et  que  l'on  met  au  rebut. 

COURTAIN,  nom  de  l'épée  d'Ogier  le  Danois,  dans  les 
poèmes  du  cycle  carolingien. 

COURTAINE  {tèn')  n.  f.  Archéol.  Pièce  do  charpente 
faisant  partie  des  charrettes  et  des  anciens  affûts.  (Dans 
l'artillerie  du  moyen  âge,  chaque  courtaine  est  une  flas- 
que.) H  Dans  la  charronnerie,  Chacune  des  membrures  laté- 
rales du  lit  formant  le  fond  de  ta  charrette. 

COURTALAIN,  comm.  d'Eure-et-Loir,  arr.  et  à  15  kil. 
de  Châteaudun,  sur  l'Yères;  860  hab.  Magnifique  château 
du  XV*  siècle,  bâti,  en  1442,  par  Guillaume  d'Avaugour, 
dont  l'arrière-petit-fils  le  transmit  à  la  famille  de  Mont- 
morenc^-Fosseux,  qui  le  garda  jusqu'à  l'époque  de  la 
Révolution,  où  il  devint  bien  national.  Il  fut  racheté  et 
restauré  par  le  duc  de  Montmorency,  pair  de  France,  à 
son  retour  de  l'émigration. 

COURTANVAUX  (François-César  Le  Tkllier,  marquis 
de),  duc  DE  DouuEADviLLB,  hommo  de  guerre  et  savant, 
né  à  Paris  en  1718,  mort  en  1781.  Il  fit  dilférentes  campa- 
gnes, puis  abandonna  le  service  pour  se  livrer  alors  entiè- 
rement à  des  études  scientifiques.  Nommé  membre  da 
l'Académie  des  sciences  en  1764,  il  fut  choisi,  en  1767,  pour 
faire  un  voyage  dans  le  Nord.  Le  résultat  de  ses  consta- 
tations fut  consigné  dans  le  Précis  d'un  voyage  entrepiis 
pour  la  vérification  de  quelques  instruments  destinés  à  la 
détermination  des  longitudes  sur  mer  (1768). 

COURT-À-PATTES  (de  courir,  et  de  pattes,  pieds)  n.  m. 
Pop.  Fantassin;  artilleur  à  pied,  il  PI.  Des  court-A.-pattes. 

COURTAUD,  AUDE  {lô,  tod'  —  rad.  court)  B.  Fam.  Per- 
sonne grosse  et  courte  :  Un  gros  codbtadd.  ii  Cheval  ou 
chien  à  qui  l'on  a  coupé  la  queue  et  les  oreilles. 

—  Arg.  Courtaud  de  boutanche.  Nom  d'une  classe  de 
mendiants  voleurs,  qui  parcouraient  autrefois  les  villes  et 
les  campaçnes,  et  qui  so  faisaient  passer  pour  des  ouvriers 
sans  travail,  mais  se  disant  d'un  métier  qu'ils  savaient  ne 
pas  exister  dans  le  lieu  où  ils  so  trouvaient,  ii  Domestique 
ou  commis  qui  n'entre  dans  une  maison  ou  un  magasin  que 
pour  v  voler. 

—  Artill.  anc.  Canon  beaucoup  plus  court  que  la  coule- 
vrine.  ii  On  disait  aussi  courtaude  n.  f. 

—  Art  milit.  anc.  Gros  cheval  de  selle  dont  se  servait 
un  chevalier,  ii  On  trouve  aussi  courtadt. 

—  Mus.  Sorte  de  basson  gros  et  court,  qui  servait  de 
basse  à  la  nmsette. 

—  Loc.  div.  :  Courtaud  de  boutique  ou  simplem.  Cour- 
taud. Par  dénigr..  Garçon  de  boutique,  et  quelquof.  Mar- 
chand au  détail.  (Celte  locution  courtaud  de  boutique  parait 
venir  de  ce  qu'autrefois  les  garçons  de  boutique,  de  mémo 
nue  les  artisans,  portaient  des  habits  à  taille  courte,  tan- 
dis que  les  personnes  do  condition  n'en  portaient  qu'à 
longue  taille.)  n  Etriller  comme  un  chien  courtaud.  Rouer 
do  coups, 

—  adj.  :  Une  grosse  fille  courtaude.  Un  chien  courtaud. 

COURTAUD-DIVERNERESSE  (Jean -Jacques),  philo- 
logue français,  né  à  Felletin  (Creuse)  en  1794,  mort  à  Paris 
on  1879.  Il  s'adonna  à  l'enseignement  et  publia  dos  traduc- 
tions et  dos  ouvrages  classiques,  dont  deux  :  Grammaire 
grecque  (1828),  et  Dictionnaire  français-grec  (1847),  ont  eu 
plusieurs  éditions. 

COURTAUDER  {tâ-dé  —  rad.  courtaud)  v.  a.  Priver  do 
sa  queue  ot  de  ses  oreilles  un  chien  ou  un  cheval.  »  Ou  dit 


;a  qi 


également  coutauder. 
—  Parext.  Maltraiter  :  Courtaudkr  un  valet.  {Vioux.) 

COURT-BANDAOE  {kour,  daj')  n.  m.  En  T.  do  techn., 
Sorte  do  barre  do  fer.  Il  PI.  Des  courts-bandac.ks. 

COURT-BOUILLON  [kour'-boU'ill  [Il  mil.])  D.  m.  Sorte  do 
bouillon  généralement  composé  do  vin  blanc,  eau,  poivre 
en  grains,  sol,  persil,  carottes,  oignons  émincés,  et  qui 
sort  à  la  préparation  du  poisson  :  CnrpeaucooRT-BOOiLiON. 
Il  Mets  préparé  au  court-bouillon  :  Un  court-bouiixon  de 
saumon.  (Lo  nom  do  cette  préparation  vient  de  co  que  la 
cuisson  des  assaisonnomonis  ayant  lieu  avant  la  cuisson 
du  poisson,  elle  ne  doit  faire  qu'un  ■  court  bouillon  •.) 

Il  PI.    DlS  COUHTS-I10UIM.ONS. 

COURT-BOUILLONNÉ.  ÉE  {knur'-bùH-ilt-O-ni  [U  mll.J) 
adj.  Préparé  au  court-bouillon:  Saumon  court-bouillonnb. 

COURT-BOUTON  n.  m.  Kcon.  rur.  V.  courdkton. 

COURTCAimâ  {kour'-ka-yè)  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  du 
brome  siérilo. 

COURT-CARREAU  {kour'-ka-ro)  n.  m.  Dans  lo  bâti  d'un 
marteau  do  forge,  Pièce  verticale  reliée  par  la  dromo  à  lu 
grande  attacho.  Il  PI.  Des  couuts-carhkaux. 


COURT-COTE  —   COURTILS 

COURT-CÔTÉ  {kouv')  n.  m.  Chacune  des  parties  du 
harnais   placées  au  porte-mors  et  au-dessus  de  la  tête. 

li  PI.  i?(?5  COURTS-CÔTÉS. 

COURT-COU  {kour')  n.  m.  Variété  de  poire,  très  estimée 
pour  la  fabrication  du  poiré,  n  PI.  Des  cocrts-cous, 

COURT-D'ALEAUME  {kour,  loin)  n.  m.  Variété  de 
pomme  à  cidre,  il  PI.  Des  courxs-d'aleaume. 

GOURTE-BARBE,  poète  français  du  xiii"  siècle.  Il  est 
l'auteur  d'un  amusant  fabliau  :  les  Trois  aveuyles,  qui  a  été 
imprimé  daus  la  collection  de  Barbezieux  et  traduit  daus 
le  recueil  de  Legrand  d'Aussy. 

COURTE-BOTTE  n.  m.  Pop,  Homme  très  petit  de  taille. 

Il  PI.  Des  COURTES-BOTTES. 

GOURTECUISSE  (Jean),  théologien  et  évêque  français, 
né  à  Allaines  (diocèse  du  Mans)  vers  1350,  mort  en  lÀii. 
Élève  du  collège  de  Navarre  et  docteur  en  théologie,  il 
représenta  l'université  de  Pans  dans  les  négociations  ou- 
vertes à  Avignon  pour  l'extinction  du  grand  schisme 
d'Occident.  Adversaire  du  parti  bourguignon,  il  prononça 
l'oraison  funèbre  du  duc  d'Orléans,  frère  de  Charles  VI,  et 
flétrit  son  assassin  (1407).  La  même  année,  il  lit  partie  de 
la  commission  des  réformes,  instituée  par  les  états  géné- 
raux, et  adressa  au  roi  une  harangue  solennelle  au  nom  du 
parti  cabochien.  Après  la  défaite  de  ce  dernier^  il  dut  se 
cacher  pendant  quelque  temps;  il  reparut  en  1418,  devint 
chanceïierde  l'université,  et  fut  nommé  évêque  de  Paris, 
le  16  juin  U21.  Mais  le  roi  d'Angleterre  Henri  V,  maître 
de  la  ville,  Tempècha  de  prendre  possession  de  son  siège. 
Transféré  à  Genève  (1422),  il  no  tarda  pas  à  y  mourir.  Son 
testament  faisait  l'Eglise  de  Paris  sa  légataire  universelle. 
Un  grand  nombre  de  ses  ouvrages,  »oit  latins,  soit  fran- 
çais, sont  conservés  inédits  parmi  les  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  nationale. 

COURTE-ÉPINE  n.  f.  Nom  vulgaire  que  les  pêcheurs  du 
littoral  donnent  à  un  poisson  appelé  encore  épine-croche 
(nom  scientifique  ;  diodonatinya).  \\  PI.  Des  courtks-Ëpines. 

COURTE-GRAISSE  [grèss)  n.  f.  En  Flandre  française  ou 
belge,  Engrais  fourni  par  les  fosses  d'aisances  et  employé 
par  le  cultivateur  tel  quel,  ii  PI.  Des  courtes-graisses. 

COURTEUV.RT,  comm.  de  Suisse  (cant.  de  Berne),  dans 
le  val  Saint-Imier,  sur  la  Suze,  sous-affluent  de  l'Aar, 
par  la  Thièle;  1.150  hab.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de 
25.000  hab. 

CODRTE-IXTTRE  {lètr')  n.  f.  Nom  donné  par  les  fon- 
deurs en  caractères  à  toute  lettre  dont  le  corps  doit  être 
coupé  sur  les  côtés,  pour  laisser  l'œil  isolé,  il  PI.  Des 

COURTES-LETTRES. 

COURTELINE  (Georges  Moinadx,  dit  Georges),  lit- 
térateur, né  à  Tours  en  1860,  fils  de  Jules  Moinaux.  Après 
un  court  passage  à  la  caserne,  il  entra  dans  l'administra- 
tion des  cultes,  et  il  se  mit  à  écrire.  Doué  d'un  esprit  hu- 
moristique, joignant  à  une  gaieté  do  pince-sans-rire  un 
fonds  d  observation  grossie,  mais  sincère,une  verve  sati- 
rique parfois  amère,  Courteliue  excelle  dans  les  pein- 
tures de  la  vie  militaire.  Parmi  ses  fantaisies  réunies  en 
volumes,  nous  citerons  :  les  Gaietés  de  l'escadron  (1886)  ; 
les  Femmes  d'amis  (1888)  ;  Potiron  (1890);  les  Télés  de  bois 
(IS90);  le  Train  de  8  heures  47  {\S9l);  Lidoire  et  la  Biscotte 
(1892);  Messieurs  les  ronds  de  cuir  {\S93);Ak!  Jeunesse! 
(1894).  On  lui  doit  aussi  de  courtes  pièces,  qui  ont  été 
jouées  avec  un  vif  succès,  notamment:  Lidoire  (l89l); 
^ouôourocAe  (1893),  une  de  ses  meilleures  œuvres;  les  Gri- 
maces de  Pam  (1894);  les  Gaietés  de  l'escadron  {li9b)  ;  un 
Client  sérieux  {ISQI)  ;  Monsieur  Badin  (1897);  Le  gendarme 
est  sans  pitié  (1899)  ;  etc. 

COURTEMENT  adv.  Brièvement,  en  peu  de  paroles. 
(Peu  usité.) 

GOURTENAT  (lat.  Cortiniacum),  ch.-l.  de  cant.  du  Loi- 
ret, arrond.  et  à  26  kil.  de  Montargis,  sur  le  Cléry  ou  Bied, 
affluent  du  Loing;  2.'ï38  h.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Commerce 
de  grains.  Pressoirs,  bonneterie.  Ancien  château  qui  fut 
le  berceau  de  la  maison  de  Courtenay,  dont  la  tige  lut 
Pierre  de  France,  fils  de  Louis  le  Gros,  et  qui  fournit  trois 
empereurs  au  trône  de  Constantinople.  Voie  romaine.  —  Le 
canton  a  15  comm.  et  8.085  hab. 

GOURTENAY,  comm.  de  l'Isère,  arrond.  et  à  21  kil.  de 
ha.  Tour-Ju-Pin;  1.046  hab. 

GoURTENAY  (maison  de),  l'une  des  plus  illustres  fa- 
milles de  la  féodalité  française,  qui  tire  son  nom  de  la 
localité  de  Courtenay,  dans  l'ancten  Gâtînais  (auj .  dép.  du 
I>oiret).  Le  plus  ancien  seigneur  qui  en  soit  connu  est 
HcTTO,  fils  du  seigneur  de  Château-Renard,  qui  vécut 
dans  la  première  moitié  du  xi*  siècle  et  dont  les  descen- 
dants Josselin  H  et  Josselin  Hl  pri- 
rent part  aux  croisades.  A  cette  pre- 
mière maison  succéda  une  maison 
capétienne,  dont  l'auteur  fut  Pikrre, 
septième  fils  de  Louis  le  Gros  et 
d'Adélaïde  de  Savoie,  qui  épousa 
(1150)  Elisabeth,  fille  de  ticnaud  de 
Courtenay,  héritière  du  fief.  Ses  des- 
cendants se  couvrirent  de  gloire  en 
Terre  sainte  et  donnèrent  trois  em- 
pereurs à  Constantinople,  un  roi  à 
Jérusalem  ci  des  comtes  à.  Edesso. 
Catherine,  fille  unique  do  Philippe 
de  Courtenay,  épousa,  en  1300,  1  a- 
ventureux  Charles  do  Valois,  frère 
de  Philippe  ]o  Bel,  qui  rfiva  de  faire  revivre  ses  droits 
sur  le  tr6ne  de  Constantinople.  Los  préparatifs  pour  une 
expédition  militaire  qu'il  organisa  furent  une  des  préoc- 
cupations dominantes  de  ce  temps.  Des  Courtenay  pas- 
sèrent en  Angleterre  et  y  furent  la  tige  dos  comtes  do 
Devonshire;  Os  essayèrent  vainement  de  se  faire  recon- 
oaitre  comme  princes  du  sang  français. 

Courtenay  (Jean),  homme  politique  irlandais,  né 
vers  1741,  mort  en  1816,  Il  futd'ahord  secrétaire  du  mar- 
quis de  Townshcud,  devint  membre  du  parlement  (1780), 
et  cessa  do  siéger  en  1812.  Esprit  li)>éral,  Jean  Courtenay 
s'était  prononcé  pour  la  suppression  do  la  traite  des 
noir»  (nui),  contre  la  suspension  de  Vhabeag  corpus  (17y:i) 
et  contre  les  mesures  employées  par  Pitt  pour  faire  à  lu 
France  une  guerre  ruineuse.  On  cito  parmi  ses  écrits  : 
ItéfleTtons  phiUisopUif/ues  sur  la  dernière  révolution  en 
France  (171*0);  Hevue  pratique  et  philntufp/iigue  de  la  Bévo- 


Arme»  dea  Courtenay. 


Coq  courtes-pattea. 


lution  fratiçaise  (1793)  ;  Etat  actuel  des  mœurs,  des  arts,  etc., 
en  France  et  en  Italie  (1794), 

CouRTÉPÉE  (Claude),  historien  français,  né  à  Saulieu 
en  1721,  mort  à  Dijon  en  1781.  L'histoire  et  la  géographie 
de  la  Bourgogne  furent  l'objet  principal  et  presque  ex- 
clusif de  ses  études.  On  a  de  lui  l'ouvrage  suivant  :  Des- 
cription générale  et  particulière  du  dtic/ié  de  Bourgogne 
(1774  à  1735),  en  collaboration  avec  Beguillet;  Bistoire 
abrégée  du  duché  de  Bourgogne  (1777). 

courtepointe  {poU'i7it'—  corrupt.  de  coutepointe,  c'est- 
à-dire  coûte  pointe  ou  [piquée]^  du  lat.  culcita  puncta.  On 
disait  aussi  autrefois  coutrepointe,  coustc-pointe)  n.  f.  Sorte 
de  couverture  faite  en  soie  ou  en  tout  autre  tissu,  que  l'on 
ouate  et  que  l'on  pique.  (Ce  mot  s'est  longtemps  appliqué  à 
toutes  sortes  de  housses  piquées,  qui  servaient  à  recouvrir 
les  meubles.) 

COURTEPOINTIER  (pou-in-ti-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  fait 
des  courtepointes;  marchand  qui  en  vend. 

COURTE-QUEUE  (keâ)  adj.  Qui  a  la  queue  courte,  en 
parlant  du  cheval  courtaud  ou  du  chien  courtaud  :  Des 

COURTKS-QUEUES. 

—  n.  f.  Zool.  Nom  vulgaire  de  la  cistude  caroIine,  tortue 
à  queue  courte. 

—  Bot.  Variété  de  cerise  à  queue  courte,  appelée  éga- 
lement cerise  de  Montmorency. 

COURTER  V.  n.  Chercher  à  vendre  une  marchandise. 
Il  Faire  le  courtage. 

—  V.  a.  Il  Courter  une  marchandise,  un  immeuble.  Vendre 
une  marchandise,  un  immeuble. 

COURTEROLLE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  larve  du  han- 
neton, ou. ver  blanc,  il  Nom  vulgaire  de  la  courtilière. 

COURTES-CORNES  n.  m.  et  f.  pi.  Variété  anglaise  de 
la  race  bovino  des  Pays-Bas  (de  A.  Sanson).  —  Un,  une 

COURTES-CORNES.  V.  DURHAM. 

COURTE-SOIE  [so-â]  n.  m.  Variété  de  coton  à  brins 
courts.  (Elle  provient  en  majeure  partie  de  la  Cochinchine.) 

COURTES-PATTES  n.  m.  et  f.  pi.  Race  de  poules  de 
moyenne  grosseur,  dont  les  pattes,  de  couleur  noiro,  sont 
courtes  et  gros- 
ses, ce  qui  donne 
un  peu  à  ces  ani- 
maux, surtout  au 
coq,  l'allure  du 
canard.  —  Un, 
une    cou  RTES- 

PATTES. 

—  Encycl.  Le 
plumage  est  noir, 
à  reflets  verdâ- 
tres,  les  oreil- 
lons sont  blancs. 
La  crête  du  coq 
est  droite  et  for- 
tement dentée, 
celle  de  la  poule  est  retombante.  Race  bonne  pondeuse  et 
bonne  couveuse,  à  développement  un  peu  lent,  à  chair 
assez  succulente. 

GOURTHÉZON,  comm.  de  Vaucluse,  arrond.  et  à  16  kil. 
d'Avignon,  sur  la  Seillo,  affluent  de  l'Ouvèze;  3.105  hab. 
Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Carrières  de  pierres, 
briqueteries,  filatures  de  coton,  fabri- 
cation de  balais.  Enceinte  de  remparts 
flanqués  de  tours.  —  Patrie  du  mathé- 
maticien Saurin. 

COURTI  n.  m.  Pièce  héraldique,  très 
ancienne,  représentant  une  tête  de 
Maure  avec  un  collier  d'argent.  (La  tête 
de  Maure  est  ordinairement  représen- 
tée de  profil;  elle  est  de  sable  et  a  les 
tempes  ceintes  d'un  tortil  à  bouts  pon- 
dants. Quand  cette  tête  est  posée  de 
face,  elle  est  appelée  rencontre  de 
Maure.  Le  courti  est  une  pièce  rare,  au  moins  sous  ce  nom  ; 
dès  le  XVII*  siècle,  on  n'employait  plus  guère  ce  terme.) 

COURTIBAUD  {bô —  vx  franc,  corcibal,  coriibaii)  n.  m. 
Ancien  vêtement,  tunique  de  coupe  droite  et  â  manches, 
portée  par  les  deux  sexes  pendant  le  haut  moyen  âge. 

—  Enoycl.  A  partir  du  xv"  siècle,  on  ne  connaît  plus 
guère  sous  le 
nom  de  courti- 
bnud  qu'un  vê- 
tement litur- 
gique, qui  est 
daDord  la  tu- 
nique à  man- 
clies  courtes 
du  sous-diacre, 
imis  une  dal- 
matique  dîaco- 
nale,  ouverte 
sur  les  côtés 
comme  une 
cotte  de  hé- 
raut. Une  con- 
fusion existe 
entre  le  cour- 

tibaud  des  diacres  et  la  cotte  d'armes  en  forme  de  dalma- 
lique  du  xiv»  siècle.  Le  seul  courtibaud  vraiment  ancien 
que  l'on  connaisse  est  le  courtibaud  en  brocatelle  de  soie 
violette  semé  d'aigles  iaunos,  conservé  à  l'église  d'Am- 
bazac  (Haute-Vienne);  il  date  du  xii*  siècle  et  provient  de 
l'abbaye  de  Grandmont,  où  il  passait  pour  avoir  été  donné 
par  la  princesse  Matliilde,  femme  de  l'empereur  Henri  V. 

COURTIER  {ti-é),  ÈRE  ['lu  provenç.  corratier ;  de  correr. 
courir]  n.  Personne  qui,  moyennant  rétribution,  commis- 
sion, sert  d'intermédiaire  entre  le  vendeur  et  l'acheteur  : 
ConKTiER  d'assurances.  Courtier  en  marchandises. 

—  Par  oxt.  Entremetteur  :  Courtier  électoral.  Cour- 
tier en  galanterie. 

—  Fig.  Agent  do  transmission,  do  propagation. 

—  Enctcl.  La  profession  de  courtier  remonte  à  l'ori- 
gine des  échanges.  L'antiquité  la  connut  sous  le  nom  de 
proxénète  commercial;  le  moyen  âgo,  sous  celui  de  cou- 
relier.  L'ancien  régime  distingua  :  1*  ceux  qui  étaient 
attachés  à  chaque  corps  de  marchands,  et  qui  étaient  dos 
agents  de  banque  ou  de  marchandises  ;  2"  ceux  qui  s'occu- 


D'argent  an  cnurti 
de  sable. 


Courtibaud  (xn«  s.). 


3S6 

paient  surtout  du  commerce  maritime;  3"  les  courtiers  dans 
les  aides,  sortes  de  commissionnaires  pour  le  vin  ;  A"  les 
courlie7's  jaugeurs,  qui  jaugeaient  les  futailles. 

Le  Code  de  commerce  avait  consacré  le  monopole  de 
quatre  catégories  de  courtiers  :  en  premier  lieu,  des  cour- 
tiers de  ma7'chandises.  La  loi  du  18  juillet  1866  a  supprimé 
le  privilège  do  ces  derniers  :  tout  le  monde  peut  en 
exercer  la  profession.  Mais  certaines  prérogatives  sont 
demeurées  attachées  aux  courtiers  inscrits  sur  la  liste 
dressée  par  le  tribunal  de  commerce.  Ceux-là,  qui  ont 
prêté  serment,  sont  chargés  de  la  constatation  du  cours 
des  marchandises,  de  l'estimation  des  marchandises  dé- 
posées dans  un  magasin  général,  à  titre  exclusif  des 
ventes  publiques  de  marchandises  aux  enchères  et  en  gros 
autorisées  ou  ordonnées  par  la  justice.  Leurs  droits  do 
courtage  sont  fixés  par  le  ministre  du  commerce. 

A  Lyon,  il  existe  une  catégorie  spéciale  de  courtiers  en 
marchandises  :  celle  des  courtiers  de  soie. 

Les  courtiers  d'assurances,  jouissant  d'un  privilège,  s'oc- 
cupent des  assurances  maritimes,  les  autres  étant  à  peu 
près  inconnues  en  France  à  l'époque  où  fut  promulgué  le 
Code  de  commerce.  Ils  attestent  par  leur  signature  la  vé- 
rité des  actes  sous  seing  privé  constatant  les  assurances, 
et  certifient,  à  l'exclusion  des  notaires,  le  taux  des  primes. 

Les  courtiers  interprêtes  et  conducteurs  de  /lat'î?"^*,  appelés 
aussi  courtiers  maritimes,  font  les  marchésd'afl'rètementou 
do  louage  des  navires  ;  ils  ont  seuls  le  droit  de  constater  les 
prix  du  fret  ou  noiis,  de  traduire  les  déclarations,  chartes- 
parties  et,  devant  les  tribunaux,  les  pièces  de  procédure 
dans  la  langue  pour  laquelle  ils  sont  assermentés  et  auto- 
risés. Ils  servent  aussi  de  truchements  ou  interprètes  aux 
étrangers  maîtres  de  navires,  marchands  et  autres  person- 
nes de  mer,  dans  les  contestations  devant  les  tribunaux. 

Les  courtiers  de  transport  par  terre  et  par  eau,  qui  n'exis- 
tent plus  guère  qu'en  principe,  sont  chargés  de  négocier, 
là  où  ils  sont  établis,  les  entreprises  et  conventions  de 
transports  par  terre  et  sur  les  rivières  et  canaux.  Les 
rares  titulaires  nommés  dans  l'origine  à  Nantes  et  à  Lyon 
n'ont  pas  été  remplacés. 

A  Paris,  diverses  dispositions  simplement  réglemen- 
taires ont  créé  des  courtiers-gourmels-piqueurs  de  vins, 
pour  le  service  de  l'entrepôt  des  vins.  Leurs  fonctions 
consistent  à  servir  d'intermédiaires,  à  déguster  les  bois- 
sons pour  en  indiquer  fidèlement  le  cru  et  la  qualité,  à 
servir  exclusivement  à  tous  autres  d'experts  en  cas  de 
contestation  sur  la  qualité  des  vins  et  de  plaintes  pour  alté- 
ration ou  falsification  contre  les  transporteurs.  Ils  sont 
nommés  par  le  ministre  du  commerce,  sur  la  présentation 
du  préfet  de  police  et  le  vu  d'un  certificat  d'aptitude,  dé- 
livré par  les  syndics  des  marchands  de  vin  de  Paris. 

COURTIÈRE  n.  f.  Dans  un  moulin  à  eau,  Intervalle  com- 
pris entre  les  deux  murs  parallèles  dans  lequel  tourne  la 
roue  hydraulique. 

COURTIGE  [tif)  n.  f.  A  Marseille  et  dans  le  Levant,  Dé- 
faut de  longueur  daus  une  étolfe. 

COURTIL  {ti  —  de  court,  anc.  forme  de  cour)  n.  m. 
Petit  jardin  attenant  à  une  habitation  de  paysans,  n  En- 
clos semé  de  chanvre.  (Vieux.) 

COURTILIÈRE  (du  vx  franc,  courtil,  jardin)  n.  f.  Genre 
d'insectes    orthoptères    sauteurs,    famille   des   gryllidés, 
comprenant  des  formes  d'assez  grande  taille,  à  élytres 
courts  découvrant 
l'abdomen. 

—  Encycl.  Les 
courti  Hères  sont 
des  insectes  essen- 
tiellement fouis- 
seurs, dont  l'exis- 
tence souterraine 
se  passe  au  fond  de 
longs  et  vastes  terriers  pratiqués  dans  les  terres  meubles, 
à  une  assez  grande  profondeur.  De  coloration  roussâtre, 
veloutée,  de  démarche  lourde,  les  courtilières  ne  sortent 
guère  que  le  soir;  souvent,  alors,  elles  volent  lentement. 
On  en  connaît  une  vingtaine  d'espèces,  réparties  sur  tout 
le  globe,  et  nombreuses  particulièrement  dans  les  régions 
chaudes.  La  courtilière  ou  taupe-grillon  (gryllotalpa  vul- 
garis),  très  commune  en  France,  est  souvent  nuisible  dans 
les  potagers,  parce  qu'elle  coupe  les  racines  sur  le  passage 
de  ses  galeries;  mais  elle  vit  surtout  de  larves  d'insectes. 
On  la  détruit  en  versant  dans  ses  galeries  un  mélange 
d'eau,  de  pétrole,  de  benzine  ou  de  térébenthine. 

COURTILLAGE  {ti-llaf  [Il  mil.]  —  rad.  courtil)  n.  m. 
Produits  des  jardins  ou  courtils.  (Vieux.) 

COURTILLE  ni  mil.  —  rad.  courtil)  n.  f.  Enclos,  jardin. 

(Vieux.) 

CoURTILLE  (la),  à  Paris.  Au  xviii"  siècle,  la  rue  du 
Faubourg-du-Temple  et  le  bas  de  la  rue  de  Bellevillo 
étaient  bordés  de  terrains  en  culture  et  de  jardins  ou 
coiirtib.  L'agrément  de  ce  site  y  attirait  de  nombreux 
jiromeneurs,  ce  qui  fit  que  des  guinguettes  s'y  créèrent. 
La  Courtille  devint  tout  à  fait  à  la  mode.  Vadé  disait 
que,  voir  Paris  sans  voir  la  Courtille,  c'était  voir  Rome 
sans  voir  le  pape.  L'engouement,  un  peu  ralenti  pendant 
la  Révolution  et  le  premier  Empire,  reprit  de  plus  belle 
sous  la  Restauration  ;  ce  fut  le  beau  temps  pour  les  caba- 
rets de  Denoyez  et  do  Ramponneau.  La  tradition  voulut 
que  les  orgies  du  mardi  gras  y  fussent  célébrées,  et  c'était 
pour  les  Parisiens  un  spectacle  des  plus  réjouissants, 
sinon  des  plus  austères,  que  d'assister,  dans  la  matinée  du 
mercredi  des  Cendres,  à  ce  que  l'on  appelait  »  la  descente 
de  la  Courtille  i>.  Lord  Seymours'y  illustra  au  point  d'y  con- 
quérir le  surnom  de  «  mylord  l'Arsouille  ».  Ces  folies  pri- 
rent fin  avec  la  révolution  de  1848.  On  n'en  a  pas  moins 
cru  devoir  en  perpétuer  la  mémoire  en  donnant  à  deux 
rues  de  Belloviîle  les  noms  de  Denoyez  et  do  Ramponneau. 

COURTILUER  {ti-llé  [Il  mil.]  -  rad.  courtille)  n.  m. 
Jardinier.  (Vieux.) 

C0URTILS(Jean  des),  historien  français  des  premières 
années  du  xvi*  siècle.  Il  devint  historiographe  du  roi.  Il  a 
composé  un  ouvrage  intitulé  Mer  des  histoires  ou  Chroni- 
ques de  France,  extrait  en  partie  de  tous  les  chroniqueurs 
qui  ont  écrit  depuis  la  création  du  monde  des  faits  et  des 
gestes  des  Français  {IZiiA-iblG).  Cet  ouvrage  fut  écrit  à  l'in- 
stigation d'Anne  do  Bretagne.  Des  (Courtils  ne  paraît  avoir 
composé  que  les  deux  premiers  livros.  Du  règne  do  Louis 
le  Débonnaire  à  rolni  iln  Charles  VIII,  l'ouvrage  est  outiè- 
romoul  tiré  dosgraiidos  clirouiquos  do  Franco. 


Cûurtiliùre. 


357 

COURTILZ  DE  Sandras  (Gatien  de),  romancier  fran- 
çais, né  ;i  Moiitai-f<is  en  Hii-i,  mort  à  î'aris  on  1712.  Il 
(juiita  l'artUL-e,  où  il  était  t^apitanio,  pour  ôi-nro,  il'uno 
plumo  iaciln  ci  spiriliu^Ue,  des  ouvraf.,'OS  sui-disant  lii.sto- 
nquos  ou  di's  puljlicaiiuus  soaudak'usos  qui  eurent  du 
succùs.  U  les  lit  imprimer  â  Cologne  ot  en  Hollande,  oii  il 
so  rendit  à  diverses  reprises,  ot  lut  emprisoiuiù  ù.  la  lias- 
tillo  do  161*3  à  ltjy7,  ot  do  1702  ù.  nu.  l^arini  ses  nombreux 
écrits,  nous  citerons  ;  les  /tUriyues  amoureuses  de  la 
y-VaHce  (1684);  Histoire  de  la  guerre  de  Hollande  {lijS9\; 
Mthnoires  de  M.  d'Artngnan  {(lo^),  oti  Alexandre  Dumas 
a  pris  lo  sujet  dos  Trots  AJou.siiitetaire.i ;  Annales  de  J'aris 
et  de  la  cour  pour  les  anniles  ftJ'J7  et  fOihS  (1701)  ;  etc. 

COURTIN  (Antoine  dk),  diplomate  ot  écrivain  français, 
né  ù.  Riom  on  1022,  mort  à  Paris  on  l(ï8:i.  Il  était  tils  d'un 

froftier  en  cliel'  du  bureau  des  linances  do  ta  pénéralitô 
'Auvergne.  En  1645,  il  accompagna  en  Suède  Pierre 
Clianut,  dovitit  secrétaire  des  commandements  (1651)  de  la 
reine  Christine,  et  obtint  des  lettres  do  noblesse.  Charles- 
Gustave  lui  donna  le  poste  d'envoyé  extraordinaire  en 
Franco,  puis  il  l'ut  employé  par  Colbert  dans  diverses 
négociations  importantes.  On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages  : 
Traité  de  la  jalousie  ;  Traité  de  la  paresse  ;  Traité  du  point 
d'/ionneur;  S'ouveau  traité  de  la  civililé. 

CoURTIN  (Honoré),  diplomate  français,  mort  eu  1703, 
très  aimé  de  Louvois  et  fès  apprécié  de  Louis  XIV.  Am- 
bassadeur en  Angleterre.  Négociateur  do  la  paix  do  Bréda. 

GOURTIN  (l'abbé  François),  poète  français,  né  en  1659, 
mort  à  Passy  en  1739.  Il  devint  abbé  du  Mont-Saint-Quentin, 
en  Picardie,  mais  habita  Paris,  fit  partie  de  la  société 
épicurienne  du  Temple,  et  se  lia  avec  le  duc  et  le  grand 
prieur  de  Vendôme,  La  Pare,  Chaulieu,  Voltaire,  etc.  On  a 
de  lui  cinq  Epitres,  qui  ont  été  recueillies  avec  les  Œuvres 
de  ('haulifu. 

CouRTIN  (Eustache-Marie-Pierre-Marc-Antoine),  ma- 
gistrat et  littérateur  français,  né  à  Lisieux  en  1768,  mort 
à  Garclies  en  1839.  Il  fut  d'abord  avocat  au  parlement  do 
Rouen,  devint  secrétaire  de  la  Convention  après  le  9-Ther- 
midor,  chef  du  secrétariat  général  du  Directoire,  puis  fut 
nommé  avocat  général  à  la  cour  de  Paris  on  18U,  et  préfet 
de  police  pendant  les  Cent-Jours.  Forcé  de  sortir  de 
France  après  la  chute  de  l'Empire,  il  y  rentra  en  1818,  et 
publia,  de  1824  à  1832,  VEnct/clopédie  moderne,  refondue 
sous  la  direction  de  Léon  Renier  (1844-1858). 

GoURTIN  DE  GiSSÉ  (Jacques),  poète  français,  né  en 
1560,  mort  en  1584.  Il  était  fils  d'un  avocat  au  parlement, 
et  se  qualifie  lui-même  de  «  gentilhomme  percheron  ».  Il 
eut  une  réputation  précoce,  qui  brillait  d'un  vif  éclat,  alors 
qu'il  avait  à  peine  vingt  ans.  En  1581,  il  fit  paraître  ses 
Œuvres  poétiques.  Il  écrivit,  en  outre,  une  Bergerie  qui  est 
restée  manuscrite. 

COURTINE  (du  bas  lat.  cortina,  vase  rond)  n.  f.  Rideau 
de  lit.  (Ne  se  dit  plus  guère  qu'en  poésie.) 

—  Par  anal.  Rideau,  sorte  de  voile  formé  par  un  objet 
quelconque:  De  longues  çoVRTl^iES  de  verdure.  [B.  de  St.-P.) 

—  Agric.  Nom  donné  au  tas  de  fumier  de  la  basse-cour, 
dans  quelques  localités. 

—  Arcbit.  Façade  terminée  par  deux  pavillons,  il  Bas 
côté.  (Peu  usité  dans  ce  dernier  sens.) 

—  Bot.  Nom  vuJgaire  du  plantain  corne-do-cerf. 

—  Fortif.  Mur  établi  entre  deux  bastions  dont  il  unit 
les  flancs,  ti  Partie  de  retranchement  comprise  entre  doux 
saillants  quelconques.  (V.  la  partie  encycl.)  il  Brisure  de 
ta  courtine.  Prolongement  de  la  ligne  de  défense  qui  sert 
à  former  le  flanc  couvert. 

—  Pêch.  Enceinte  fermée  par  des  filets  tondus  sur  des 
piquets. 

—  n.  f.  pi.  Blas.  Parties  du  pavillon  royal  formant  lo 
manteau. 

—  Encycl.  Fortif.  On  appelle  ainsi,  dans  la  fortification 
bastionnée,  la  portion  de  rempart  AB  qui  réunit  les  flancs 
AC  et  BC  de  deux  bastions  voisins.  Située  dans  un  rentrant 
et  couverte  souvent  par  une 
demi-lune,  la   courtine  est  la 

rartie  la  moins  exposée  do 
enceinte,  et  c'est  générale- 
ment eu  son  milieu  que  l'on 
dispose  les  poternes  ou  portes 
de  communication  de  la  place  aB,  courtine;  AC.  BC.  ilimca 
avec  lo  dehors.  On  a  (|uelque-  des  bastioDs. 

fois  tracé  les  courtines  suivant 

une  ligne  brisée,  c'est-à-dire  de  la  forme  d'une  sorte  do 
saillant  ou  rentrant  très  peu  prononcé;  mais  lo  tracé  rcc- 
tiligne  est  lo  plus  habituel  et  lo  meilleur. 

—  Archéol.  On  entendait  particulièrement  sons  le  nom 
decoMWûie.au  moyen  âgo,  les  rideaux  tendus  devant  l'autel, 
et  qu'on  fermai*,  pendant  lo  canon  de  la  messe,  pour  (luo  lo 
prêtre  officiant  no  fiu  pas  vu  par  l'assemblée  des  fidèles. 
D'autres  courtines  étaient  disposées  dans  les  églises,  pour 
séparer  des  chapelles,  pour  masquer  des  reliquaires,  etc. 
Dos  colonnes  spéciales,  dites  rf'au/e^suji portaient  la  tringle 
qui  soutenait  les  courtines;  ses  tentures  latérales  étaient 
appelées  ailes  ;  toutes  étaient  ordinairement  do  soieries 
précieuses,  peintes  ou  brodées.  En  carôme,  elles  étaient 
remplacées  par  dos  toiles  blanches  (chapelle  do  carôme). 

Courtine  (La),  ch.-l.  de  cant.  do  la  Crouso,  arr.  ot  à 
37  kilom.  d'Aubusson;  1.033  hab.  Landes  stériles.  —  Lo 
(Canton  a  10  comm.  ot  7.221  hab. 

COURTISAN  izan),  ANE  rad.  fowr^anc.  forme  do  cocR; 
par  anal,  à  l'ital.  cortigiano,  mOmo  sons]  n.  Personne  qui 
fait  partie  do  la  cour  d'un  prince,  qui  fréquente  habituel- 
lement la  cour:  Un  courtisan  doit  être  aans  hutneuret  sans 
honneur.  (Lo  rôgont  Ph.  d'Orléans.)] 

—  Par  ext.  Personne  qui  flatte,  par  hypocrisie  ou  par 
bassesse  :  Un  peuple,  aussi  hien  qu  un  roi,  peut  avoir  ses 
COIIKT1SAN8.  (Mich.  Chov.)  Il  En  bonne  part.  Partisan,  per- 
sonne qui  chorclio  à  plaire,  ù  6tro  agréable:  Les  coni- 
TiSANS  du  malheur  sont  peu  nombreux.  (Balz.)  il  Particu- 
liôrom.  Individu  qui  courtise  une  femme:  La  beauté  n'a 
jamais  vianqué  de  codhtisans. 

—  Adjoctiv.  Qui  flatte,  qui  a  l'habitude  do  flatter  par 
hypocrisie,  par  bassesse  ou  pour  un  intérêt  quelconque  : 
Larmes  de  valet,  larmes  coortisankh.  ii  Do  courtisan,  qui 
est  pro|)re  aux  courtisans  :  Les  manières  couktisankn.  La 

souplesse  COIIRTISANK. 

—  Vénus  courtisane.  Moll.  Espèce  du  genre  venus. 

—  Encvci,.  Lo  courtisan  vst  un  personnage  qui  vit  i\  la 
cour,  attar^lié  A  la  personne  du  roi  sans  fondions  binn 
préciiioii,  dans  lu  but  do  recueillir  honneurs  ot  faveurs.  On 


COURTILZ   DE   SANDRAS 


COURTISANERIE 


&; 


no  le  voit  guère  apparaître  on  Franco  qu'au  Xvi'  siècle. 
Jusqu'alors,  tous  ceux  qui  entouraient  lo  roi  remplissaient 
des  fonctions  réelles,  .soit  dans  la  haute  dome.sticitô  du 
palais,  comme  maîtres  d'hôtel,  panuotiers,  échansons, 
écnyors,  intondants  dos  écuries.  Je  la  véinîrie,  otc,  soit 
dans  lo  gouvernement  du  royaume.  Au  déclin  de  la  féoda- 
lité, ces  derniers,  se  séparant  do  la  cour,  formèrent  les 
divers  conseils  du  roi;  les  autres  n'eurent  plus  (juo  dos 
fonctions  d'apparat  honorifiques  et  surtout  lucratives. 
C'est  principalement  sous  Louis  XIV,  Louis  XV  et 
Louis  A,VI  que  régna  le  courtisan,  tel  que  l'ont  dépeint 
La  Bruyère  et  Saint-Simon  ;  lo  Livre  rouge  do  Louis  XVI, 
où  lo  roi  inscrivait  les  dons,  gratifications,  pensions  et 
traitements  payables  sur  sa  cassette,  et  qui  est  comme  le 
répertoire  des  mendicités  et  dos  rapines  de  l  aristocratie 
■à  la  veille  do  la  Révolution,  nous  en  apprend  lou^  sur 
l'avidité  de  ces  parasites.  Ils  reparurent  avec  Louis  XVIII 
ot.  Charles  X,  dont  ils  encombraient  les  antichambres,  se 
montrant  d'autant  plus  voraces  que  les  misères  do  l'émi- 
gration leur  avaient  aiguisé  les  dents.  C'est  du  courtisan, 
dernier  spécimen  de  l'espèce,  que  P.-L.  Courier  écrivait  : 
»  U  n'est  aft'ront,  dédain,  outrage  qui  puisse  le  rebuter. 
Econduit,  il  insiste;  repoussé,  il  tient  bon;  qu'on  le 
chasse,  il  revient;  qu'on  le  batte,  il  so  couche  à  terre. 
Frappe,  mais  écoute,...  et  donne.  » 

Courtisan  (le),  ouvrage  de  philosophie  morale  de  Bal- 
ihazar  Castiglione  (Venise,  1518).  —  Ce  livre,  dans  lequel 
l'auteur  s'est  proposé  d'enseigner  l'art  do  vivre  à  la  cour, 
est  divisé  en  quatre  parties,  sous  forme  d'entretiens  qui 
sont  supposés  avoir  lieu  à  la  cour  du  ducd'Urbin,  très  ré- 
utée  alors.  Les  principaux  interlocuteurs  sont  :  Frédéric 
.'Végose,  Julien  de  Médiciset  le  cardinal  Benibo;  ils  expo- 
sent à  tour  de  rôle  les  qualités  qui  font  le  vrai  courtisan, 
les  connaissances  et  les  talents  qu'il  doit  acquérir,  la 
prudence  qu'il  doit  avoir  dans  ses  relations  avec  lo  prince 
et  son  entourage,  avec  les  dames,  etc.  C'est  un  manuel 
complet,  rédigé  avec  goût  et  élégance,  et  en  même  temps 
une  peinture  historique  fidèle  des  cours  oii  avait  fréquenté 
Castiglione.  Il  n'existe  du  Courtisan  qu'une  ancienne  tra- 
duction française  de  Chaperon  (Ï537). 

COURTISANE  {zan  —  fém.  de  courtisan)  n.  f.  Femme 
qui  vend  ses  faveurs,  mais  qui  se  distingue  des  autres 
femmes  do  mauvaise  vie  par  son  esprit,  l'élégance  de  ses 
manières,  etc.  :  Corîhthe  érigea  un  temple  à  Vénus,  où  plus 
de  mille  covRTisxîiES  furent  consacrées.  [Montesq.)  il  Fenune 
de  mauvaise  vie,  en  général. 

—  Fig.  Ce  qui  se  vend  ou  se  donne  sans  pudeur  à  tout 
le  monde  :  La  gloii'e  n'est  qu'tine  couRTiSANii.  (J.  Simon.) 
L'opinion  publique  est  une  courtisane.  (Petit-Senn.) 

—  E>'CYCL.  Grèce.  Il  y  avait,  chez  les  Grecs,  plusieurs  ca- 
tégories de  courtisanes.  La  classe  la  plus  nombreuse  était 
celle  des  vulgaires  filles  publiques  {pornè).  C'étaient  géné- 
ralement des  esclaves.  Elles  vivaient  soit  pargroupes  dans 
des  maisons  particulières,  soit  dans  des  maisons  paten- 
tées [pomeion),  sous  la  direction  d'industriels  appelés 
purnoboskoi.  A  Athènes,  elles  étaient  presque  toutes  dans 
le  quartier  du  Céramique.  Elles  étaient  régulièrement 
inscrites,  et  surveillées  par  les  magistrats,  surtout  par 
les  agoranomes.  Elles  payaient  une  taxe  spéciale  [pornikon 
teloa).  On  contait  que  Solon  Ini-mémo  avait  fan  établir 
des  porneia,  pour  éviter  des  maux  plus  graves  et  restrein- 
dre le  désordre  dans  les  familles.  Suivant  une  tradition, 
c'est  avec  le  produit  du  pornikon  telos  que  fut  construit 
lo  temple  d'Aphrodite  Pandemos.  D'un  rang  déjà  supérieur 
étaient  les  courtisanes  qui  figuraient  comme  danseuses  ou 
musiciennes  dans  les  banquets,  et  môme  dans  certaines 
fêtes  ;  recrutées  et  formées  par  des  maîtres  spéciaux, 
elles  avaient  une  meilleure  tenue,  étaient  moins  mé])ri- 
séos,  ot  exerçaient  librement  leur  double  profession.  Mais 
il  faut  mettre  à  part  les  courtisanes  do  haut  vol,  qu'un 
appelait  ordinairement  hétaircs  {Iwtairai),  et  qui  consti- 
tuaient le  demi-monde  grec.  Quelques-unes  sont  restées 
célèbres;  par  exemple,  Phryné,  Laïs,  Leontion,  Thaïs, 
Aspasie.  La  plupart  étaient  des  atfranchies  ou  dos  étran- 
gères. Elles  avaient  souvent  reçu  une  éducation  brillante, 
lueurs  maisons  étaient  le  rendez-vous  do  la  jeunesse  élé- 
gante, même  des  gensde  lettres,  des  artistes,  des  hommes 
d'Etat  Plusieurs  do  ces  courtisanes  jouèrent  un  rôle  poli- 
ti(|ue,  comme  Aspasie,  qui  finit  par  épouser  Périclès. 
Elles  s'intéressaient  souvent  aux  plus  hautes  spéculations  : 
Aspasie  fut  l'amie  de  Socrate  ;  Lastheneia  fut  disciple  do 
Platon  ;  Leontion,  d'Epicure;  Thaïs,  d'Alciphron.  Certaines 
villes  grecques  sont  restées  célèbres  dans  les  annales  do 
la  galanterie  :  surtout  Corjnthe,  la  ville  des  hétaïres,  oiï 
jilus  de  mille  courtisanes,  sous  lo  nom  de  hiérodules,  occu- 
paient les  dépendances  du  temple  d'Aphrodite. 

Home.  A  Rome,  les  courtisanes  étaient  fort  nombreuses. 
Lo  (|uartier  de  Suburo,  l'Esiniilin,  les  abords  du  grand 
Cirque  étaient  leurs  asilos  les  plus  fréquentés.  Elles  étaient, 
pour  la  plupart,  des  afi'ranchies  ou  des  étrauj^èros.  Leur 
situation  était  étroitement  réglementée.  L'édile  tenait  la 
liste  do  toutes  celles  (jui  habitaient  dans  sa  circonscription, 
et  elles  no  pouvaient  exercer  leur  métier  sans  on  avoir 
fait  la  déclaration  préalable  à  ce  magistrat,  et  chez  lui, 
car  il  no  pouvait  pénétrer  dans  leurs  maisons,  par  égard 
pour  sa  propre  dignité.  Privées  par  la  loi  de  toute  pro- 
tection, elles  no  pouvaient  avoir  do  tuteur  ;  aussi  nul  acte 
émanant  d'elles  n'avait  un  caractère  légal.  Une  mise 
spéciale  les  distinguait  des  autres  femmes.  Il  leur  était 
intordit  do  porter  le  costume  des  matrones  ot  les  cheveux 
longs.  Elles  devaient  revêtir  la  toge  virile  et  so  couvrir  la 
tête  d'une  sorte  do  mitro.  Dans  les  quartiers  qu'elles  ha- 
bitaient do  préférence,  on  les  voyait,  lo  soir,  so  tenir  as- 
sises au  seuil  des  maisons,  sur  de"  hautes  chaises,  fardées, 
à  peine  vêtues  d'une  toge  on  gaze  transparente.  Quelques- 
unes  sortaient  do  pair,  grùce  à  leur  beauté  ou  ù  une  édn- 
(^ation  plus  raffinée.  Un  talont  do  danseuse,  do  musicienne, 
même  do  comédienne,  fit  la  fortune  do  plusieurs.  Alors, 
elles  étalaient  un  certain  luxo,  tenaient  cercle,  et  a  Homo, 
comme  ailleurs,  les  hommes  graves  no  dédaignaient  pas 
do  venir,  lo  soir,  se  délasser  chez  elles  dos  fatigues  do  la 
journée.  Certaines  acquéraient  ainsi  une  véritable  influonco, 
dont  étaient  obligés  do  tenir  compte  ceux  qui  couraient 
la  carrière  des  honneurs.  Toutefois,  ta  courtisane  propre- 
ment dite  no  paraît  pas  avoir  tenu  à.  Homo  un  rôle  aussi 
important,  ni,  par  certains  côtés,  aussi  relevé  qu'on  Gréco. 
Les  femmes  les  plus  célèbres  par  leurs  amours  ou  leurs 
<iépruvations,  une  Clodla,  uno  Messnlino,  n'étaient  pas  des 
courtisunes.  Sous  l'empire,  une  Acte,  esclave  favorite  do 
Néron,  qui  dépensa  pour  ollo  dos  millions  do  sesterces, 
uno  Céuide,  alfranchio  <[ui  lit  la  loi  smis  Vuspaaion.  une 


Panthée,  maîtresse  de  Lm^ius  Vorus,  furent  moins  dos 
courtisanes  que  d'impériales  concubines. 

Moyen  âge  et  Tevips  modernes.  Le  mot  courtisane  date  du 
règne  de  François  I"  ot  vient  do  "  courtisan  »,  du  fait  qu'à 
celte  époque  les  «  femmes  légères  »  so  fi.vèrent  à  la  suito 
a  la  cour  de  Franco  plus  nombreuses  et  d'une  manière  plus 
assidue.  On  les  appelait  précédommont  les  «  ribaudos  m 
(l'oxpression  apparait  dans  la  langue  commune  depuis  le 
règne  do  Philippe  Auguste),  les  «  femmes  légères  u  ou  les 
(I  femmes  communes  « .  Dans  les  villes,  des  réglementations 
très  sévères  leur  étaient  imposées,  au  moyen  âge  :  il  leur 
était  interdit  de  «  vaguer  »  la  nuit  dans  les  rues;  elles 
étaient  soumises  à  des  contributions  spéciales.  Elles  sui- 
vaient les  armées  en  grand  nombre,  et  les  historiens  des 
croisades  nous  parlent  d'elles  on  termes  précis  ot  pitto- 
resques. Celles  <iui  suivaient  lu  cour  étaient  soumises  à  la 
juridiction  toute-puissante  du  roi  des  ribauds;  dans  un 
grand  nombre  de  villes,  on  retrouve  également  un  roi  des 
ribauds  avec  autorité  sur  les  "  femmes  légères  i>.  A  partir 
du  règne  de  François  I",  le  roi  des  ribauds  fut  remplacé 
par  la  «  dame  des  filles  de  joie  »,  qui  tenait  un  <i  rùle  n  de 
toutes  les  filles.  Celles-ci  étaient  athaisos,  au  mois  de  mai, 
à  présenter  au  roi  le  bouquet  du  renouveau  ou  valentin,  qui 
annonçait  le  retourd^  printemps  ot  dos  plaisirs  de  l'amour; 
en  retour,  elles  recevaient  une  gratification. 

Au  xvii'  siècle,  Marion  Delorme  et  surtout  Ninon  de 
Lenclos,  dont  le  salon  fut  un  des  asiles  les  plus  fréquentés 
du  libertinage  philosophique,  peuvent  être  comparées  aux 
courtisanes  de  l'antiquité.  Au-dessous  sont  les  créatures  — 
ainsi  disait-on  à  leur  époque  —  perdues  dans  l'anonymat 
de  la  prostitution  universelle.  Celles-là  sont  les  ijnpures 
sous  Louis  XV,  et  l'on  est  toujours  prêt  à  les  envoyer  en 
Amérique.  Mais,  alors,  la  vraie  courtisane  a  disparu. 

Après  la  Révolution,  la  courtisane  disparaît  de  plus  en 
plus  des  mœurs,  ou,  du  moins,  son  caractère  subit  des 
modifications  assez  profondes  pour  qu'il  devienne  mécon- 
naissable. Cependant,  les  poètes  et  les  romanciers  s'empa- 
rent de  ce  type  déjà  lointain  pour  le  parer  de  toutes  les 
séductions,  et  même  des  plus  rares  vertus.  Il  suffit  de  citer 
à  cet  égard  :  la  MarioJi  Delorme  de  Victor  Hugo,  la  Marion 
do  Musset  (Bolla),  l'Estber  de  Baiza.c  {(irandeurs  et  juisères 
des  courtisanes),  la  Dame  aux  Camélias  d'Alexandre  Dumas, 
la  Sapho  d'Alphonse  Daudet,  la  Thais  d'Anatole  France  ou 
V Aphrodite  de  Pierre  Louys.  En  réalité,  la  courtisane  s'est 
transformée  en  lorette,  en  grisette,  en  cocodette,  en  demi- 
mondaine,  en  pensionnaire  de  maison  close,  voire  en  fille 
du  trottoir.  Le  type  s'est  vulgarisé  en  se  multipliant. 
Pourtant,  dans  les  annales  de  la  galanterie,  quelques  noms 
sonnent  à  l'unisson  do  ceux  des  courtisanes  de  l'antiquité  : 
la  Duthé  (1752-1S20),  toujours  invariablement  vêtue  de  rose 
(elle  s'appelait  Rosalie);  —  Théroigne  de  Méricourt,  qui, 
dans  les  dernières  années  de  l'ancien  régime,  ruina  force 
seigneurs  et  financiers,  et  qui  figura  dans  toutes  les  jour- 
nées de  la  Révolution,  mais  demeura  aristocrate  ;  —  quel- 
ques-unes des  jolies  "merveilleuses»  du  Directoire;  — la 
fine  et  gracieuse  Marie  Duplessis  (la  Dame  aux  camélias)  ; 
—  Céleste  Vénard,  la  fameuse  Mogador;  —  les  cocodettes 
du  second  Empire;  —  plus  près  de  nous,  enfin,  la  baronne 
d'Ange  et  certaines  célébrités  du  monde  où  l'on  s'amuse. 

Orient.  La  prostitution  est  formellement  interdite  par  la 
Sounna  aux  femmes  musulmanes;  c'est  ce  qui  explique 
pourquoi,  do  tout  temps,  les  courtisanes,  dans  les  pays  mu- 
sulmans, se  sont  recrutées  parmi  les  femmes  chrétiennes 
que  le  hasard  do  leur  existence  y  a  conduites.  C'est  la  limi- 
tation extrême  de  la  prostitution  dans  les  pays  musulmans 
qui  explique,  bien  plus  encore  que  la  polygamie  et  la  faci- 
lité du  divorce,  la  précocité  des  mariages.  Néanmoins,  au 
Magreb,  surtout  en  Algérie,  là  où  les  populations  d'origine 
arabe  sont  noyées  parles  éléments  berbères,  la  prostitution 
est  assez  fréquente.  Les  pavs  orientaux  non  musulmans 
ort'rent,  au  contraire,  un  développement  exagéré  do  la  pro- 
stitution; damant  plus  que,  sou  vont,  la  religion  l'encourage, 
en  donnant  aux  femmes  ijui  s'y  livrent  un  laractèro  presque 
sacré.  Cela  so  reTnar(iuo  particuliérenieiit  dans  llnuo  brah- 
manique, où  les  bayadéres,  les  musiciennes  et  les  femmes 
<pii  figurent  à  un  titre  quelconque  dans  les  cércmonies  re- 
ligieuses sont  do  mœurs  déplorables.  La  prostitution  est 
florissante  en  Chine,  et,  on  plus  des  bateaux  de  fleurs,  si 
dangereux  pour  les  Européens,  les  maisons  où  l'on  so 
réunit  pour  fumer  l'opium  no  sont  guère  quo  dos  refuges 
do  courtisanes  du  plus  bas  étage.  La  morale  n'ost  guère 
mieux  respectée  au  Japon  :  mais  la  courlisauo  y  a  un 
tout  autre  caractère  qu'on  Chine  :  elle  se  rapproche  davan- 
tage, toutes  proportions  gardées,  de  la  courtisane  intel- 
lectuelle de  la  Grèce  antique. 

Courtisane  (i,a  Vik  o'unk),  nom  donné  à  six  composi- 
tions d'Hogarth  [Harlot's  progress),  où  l'artiste  a  voulu 
démontrer  la  terrible  logique  do  l'inconduito  ot  les  degrés 
(pli  font  descendre  l'àmo  de  rimpudonco  à  l'abrutisso- 
inent.  C'est  aussi  la  donnée  du  roman  do  Rétif  de  La  Bre- 
tonne :  ia  Paysanne  pervertie.  L'artiste  divisa  cette  épopée 
du  vice  on  six  compositions  :  la  jeune  paysanne  débarque 
de  la  campagne;  une  vieille  intàmo  la  livre  au  \*ico  élé- 
gant ;  la  vio  opulente  s'ouvre  pour  elle  ;  viennent  des  alter- 
natives do  misère  ot  do  désordre;  puis  l'ivresso,  la  pri- 
son, la  maladie  ot  le  corcueil,  ce  cercueil  à  peine  cloué 
sur  lequel  viennent  riro  ot  boire  ses  compagnes  et  ses 
rivales.  Le  succès  fut  extrême,  Hogarth  était  déjà  là  tout 
entier,  comme  dans  le  Mariage  à  ta  mode,  avec  sa  brutalité 
et  sa  tinesse,  son  art  à  la  fuis  profond  et  caricatural. 

Courtisane  (i.a  Jkunk),  tableau  de  Sigalon  imusée  du 
Louvre).  Cette  courtisane  est  une  robuste  jeune  lille,  aux 
épaules  ot  aux  bras  nus,  à  la  désinvolture  élégante  et 
hardie.  D'une  main,  ello  nrond  les  bijoux  que  lui  présente 
dans  un  colfret  un  geiililnommo  entre  doux  figes,  assis  ù 
sa  gaucho,  et  qui  la  regarde  londromeni.  Do  l'autre  main, 
posée  sur  sa  hanche,  ello  reçoit  un  billet  don.v  quo  lui 
glisse  un  adolescent  placé  derrière  ollo.  Uno  négresse 
so  poncho  vorsoo  dernier  et,  un  doigt  sur  los  lèvres,  lui 
recommande  la  discrétion.  Ce  tableau  est  l'un  des  premiers 
ot  dos  meilleurs  ouvrages  do  Sigalon.  La  couleur,  surtout, 
qui  rappelle  colle  do  'Venise,  est  remarquable,  ot  surpre- 
nante chez  cet  élève  do  Guérin.  —  Ce  sujet  a  été  plus 
dune  fois  traité,  notamment  par  Van  dor  Moer  do  Dolft, 
dans  un  tableau  d'une  couleur  oxuuise  que  possède  W 
musée  do  Dresde.  Mais  certain  détail  réaliste  do  la  ("ohi*- 
fisane  de  Vitii  dor  Meer  donne  ù  Sigalou  Tavautagu  du 
goût  sur  son  rival  hollandais. 

COUBTISANDRIE  {za.  rt  —  rad.  courtisan)  n.  f.  An,  liu- 
bitudo  do  faire  sa  cour  aux  princes. 

—  Par  oxl.  Adulation,  flationu. 


COURTISANESQUE  —   COLIRTY 


GOURTISANESQUE  {za-nèssk')  adj.  Propre  aux  courti- 
sans, qui  convient  aui  courtisans  ;  La  langue  courtisa- 
SESQCE.  (P.-L.  Courier.) 

COURTISAN  ES  QUEMENT  [za-nè-ske)  adv.  D'une  façon 
courtisanesque  ;  comme  une  courtisane  :  Une  fort  telle 
dame,  courtisanesqdkment  vêtue.  (Michelet.) 

GOURTISANIER,  ÈRE  adj.  Syn.  inusité  de  courtisa- 
nesque. 

COURTISANISME  {za-nissm')  n.  m.  Façon  d'être,  de 
parler  des  courtisanes. 

COURTISEMENT(;e-HiaH)n. m.  Action  de  courtiser.  (Vx.) 

COURTISER  (ré"  — rad. co»r.  L'ancienne  forme  était  cor- 
toier,  fréquenter  la  cour)  v.  a.  Faire  sa  cour  à  ;  L'impéra- 
trice Catherine  courtisait  Voltaire.  {M"*  de  Staël.)  ii  Faire 
la  cour  à  une  femme  :  Un  mari  est  toujours  le  dernier  à 
savoir  qu'on  courtise  sa  femme.  (Balz.) 

—  Fig.  Caresser,  aduler,  se  montrer  chaud  partisan  de  : 
Courtiser  la  gloire,  la  fortune,  les  Muses,  ii  Courtiser  la 
dame  de  ptgue.  Aimer  les  cartes,  le  jeu. 

Se  courtiser,  t.  pr.  Se  faire  la  cour  l'un  à  l'autre  :  On 
ne  se  maiie  pas  au  village  avant  de  s'être  longtemps  cour- 
tises. 

—  Syn.  Courtiser,  faire  la  cour.  V.  couR. 

GOURTISOLS,  comm.  de  la  Marne,  arr.  et  à  12  kilom. 
de  Châlons-sur-Marne,  sur  la  Vesle,  dans  la  Champagne 
Pouilleuse;  1.431  hab.  (Courtisiens,  ewies.)  Belle  église 
dédiée  à  saint  Martin.  On  croit  que  ce  bourg  fut  fondé  à 
la  tin  du  xvii*  siècle,  par  une  colonie  de  Suisses. 

COURTIVRON  (Gaspard  Le  Compasseub  de  Crkqui- 
Montfort,  marquis  de),  homme  de  guerre  et  savant 
français,  ne  au  château  de  Courtivron  (Bourgogne)  en  ni5. 
mon  en  1785.  Entré  fort  jeune  dans  1  armée,  u  servit  avec 
distiûction,  mais  ses  blessures  le  forcèrent  à  abandonner 
la  carrière  avec  le  grade  de  mestre  de  camp.  Il  se  livra 
alors  à  Tétude,  et  devint  membre  de  l'Académie  des 
sciences.  Outre  un  assez  grand  nombre  de  mémoires,  dont 
le  plus  remarquable  est  celui  qui  a  pour  titre  :  Sûre  ma- 
nière de  résoudre  par  approximation  les  équations  de  tous 
les  degrés,  on  a  de  lui  :  Traité  d'optique  (1752),  et  l'Art  des 
forges  et  fourneaux  à  fer  (1761),  en  collaboration  avec 
Bouchu  et  Duhamel.  —  Son  fils,  Antoine-Nicolas-Philippk- 
Tannkgoy,  marauis  de  Courtivron,  émigra  en  1792  à 
Munich,  et  publia  quelques  travaux;  entre  autres,  une 
traduction  des  Essais  politiques,  économiques  et  philoso- 
phiques de  Rumford  (1799). 

COURT-JOINTÉ,  ÉE  {kour'-jou-in)  adj.  Manèg^.  Qui  a  les 
paturons  trop  courts  :  Juments  court-jointees.  (Court 
reste  invariable.)  V.  aplomb. 

—  Fauconn.  Qui  a  les  jambes  médiocrement  longues,  en 
parlant  de  l'oiseau  :  Faucon  court-jointé. 

COURTLAND,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'Alabama), 
sur  le  chemin  de  fer  de  Memphis  à  Charlestou  ;  3.300  hab. 
En  1862,  victoire  du  général  Armstrong  sur  les  fédéraux. 

COURT-MANGHER  {kour')  v.  a.  Art  culin.  En  parlant 
d'une  épaule,  en  traverser  le  manche  d'une  broche  de  bois 
pour  le  rapprocher  du  gros  de  l'épaule  :  Court-mancher 
une  épaule  de  mouton. 

COURT-MONTÉ,  ÉE  {kour')  adj.  En  T.  de  manèg.,  Qui 
est  bas  de  reins,  en  parlant  du  cheval  :  Des  juments  court- 
montées. 

COURTNEY  (Léonard  Henry),  homme  politique  et  pu- 
blicisie  anglais,  né  à  Penzance  (Cornouailles)  en  1832.  En 
1872,  il  devmt  titulaire  de  la  chaire  d'économie  politique  à. 
rUniversity  Collège  de  Londres  et  fut  élu  membre  de  la 
Chambre  des  communes,  nommé  sous -secrétaire  d'Etat 
des  colonies  en  1881,  puis,  en  1882,  secrétaire  financier  à 
la  Trésorerie.  On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages  d'économie 
politique  fort  estimés,  tels  que  Direct  Taxation  (1865)  ; 
Finances  of  the  United  States  (1868);  Money  (1878),  et 
enfin  Banking  [Opérations  de  banque]  (1882);  etc. 

COURTOIS  [to-a),  OISE  [rad.  cour,  qui,  autrefois,  s'écri- 
vait court]  adj.  Honnête  et  gracieux  :  Un  chevalier  cour- 
tois. Des  manières  courtoises. 

—  Armes  courtoises.  Armes  qu'on  employait  dans  les 
tournois,  et  dont  la  pointe  et  le  tranchant  étaient  émous- 
sés  :  Combattre  à  armes  courtoises,  h  Fig.  Moyens  hon- 
nêtes et  loyaux  pour  attaquer  et  pour  se  défendre  :  L'injure 
n'est  jamais  une  ar.me  courtoise,  h  Chambre  courtoise  ,1aq\xx 
d'aisance. 

—  Syn.  Courtois,  affable,  civil,  gracieux,  honnête,  poli. 

V.  AKKABLE. 

—  Anton.  Discourtois,  grossier. 

—  Encycl.  La  poésie  courtoise  en  Allemagne  [Minnesang 
et  Bôfische  Dichtung].  La  dénomination  de  poésie  cour- 
toise s  applique  à  un  mouvement  littéraire  important  et  à 
une  quantité  d'œuvres  remarquables  de  l'Allemagne  du 
moyen  âge.  Jusqu'au  milieu  du  xii'  siècle,  la  poésie  avait 
été  cultivée  en  Allemagne  par  le  clergé  ou  le  peuple.  De 
1150  à  1200,  pour  diverses  raisons,  parmi  lesquelles  il  faut 
citer  l'adoption  d©  la  chevalerie  et  l'imitation  des  mœurs 
françaises,  la  noblesse  allemande  commençai  s'intéresser 
à  la  poésie.  Chevaliers  et  gentilshommes  se  mirent  à  com- 
poser des  chansons,  et  des  poèmes.  Les  caractères  de  la 

Poésie  courtoise  sont  :  le  respect  de  la  femme,  le  culte  de 
idéal  chevaleresque,  l'amour  immodéré  do  l'aventure,  et, 
au  point  do  vue  do  la  forme,  le  souci  de  la  pureté  du 
stylo  et  de  l'exactitude  de  la  versification. 

Les  poètes  courtois  ont  cultivé  deux  genres  poétiques  : 

1*  La  poésie  lyrique  (Minnesang).  Le  mot  minnesang  si- 
gnifie chanson  d'amour.  L'amour  est,  eu  effet,  le  thème 
firesque  exclusif  des  poésies  réunies  sous  ce  nom,  thème 
urt  peu  varié  d'ailleurs,  les  divers  poètes  se  bornant  à 
exposer  un  nombre  très  restreint  de  situations  et  de  sen- 
timenLs.  Los  chansons  do  femme,  dans  lesquelles  c'est  une 
femme  et  non  le  poète  qui  parle,  et  les  chansons  de  croi- 
sade, exhortation  à  participer  aux  expéditions  en  Terre 
sainte,  sont  également  représentées  dans  le  Minnesang. 

Les  principaux  minneninger  sont  :  le  Kurenberger, 
Dietmar  d'Eist,  Frédéric  de  Hausen,  Henri  de  Morungen, 
Reinmar  de  Hagucnau,  Walther  de  la  Vogelwoide,  Neid- 
hart  de  Reucnlal,  Ulric  de  Lichtenstein  et  Tannhauser. 

Le  Minnesang  s'est  éteint  vers  la  fin  du  xiii*  siècle. 

2*  A  c6té  de  poésies  lyriques,  les  poètes  courtois  ont 
composé,  ou  le  plus  xouvont  traduit  du  français,  des 
poèmes  épiques,  so  raitachani  j"»iir  la  plupart  au  cycle 
d'Anhur,  oc  racontant  les  avcniurcb  arrivées  à  tel  uu  tel 


chevalier  :  de  là  le  nom  de  o  poésie  chevaleresque  » ,  donné 
aussi  à  cette  littérature.  C'est  Henri  de  Veldeke,  qui,  à  la 
tin  du  xii"  siècle,  avec  son  Enéide,  prépara  les  voies  à  la 
poésie  épique  courtoise,  brillamment  représentée  ensuite 
par  Hartmann  d'Aue,  Godefroy  de  Strasbourg  et  Wol- 
fram d'Eschenbach. 

Avec  les  n  épigones  »,  Wirnt  de  Gravenberg,  Ulric 
du  Turlin,  etc.,  commence  l'ère  do  décadence,  terminée 
vers  1300. 

Les  principales  œuvres  des  minnesinger  sont  contenues 
dans  les  deux  recueils  suivants  :  1"  Lacbmann-Haupt,  des 
Minnesangs  Fruhling  (Leipzig,  1888);  2°  Von  der  Hagen, 
Mninesiuger  (Leipzig,  1838). 

Courtois  (Jean),  musicien  français,  qui  vivait  dans  la 
première  moitié  du  xvi*  siècle.  II  semble  avoir  été  origi- 
naire des  Flandres.  Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  occupa 
le  poste  de  maître  de  chapelle  de  Tarchevôque  de  Cambrai. 
D'innombrables  compositions  de  Courtois  :  chansons  fran- 
çaises, motets,  chansons  sacrées,  psaumes,  ont  été  insé- 
rées dans  de  nombreux  recueils. 

Courtois  (Jean),  pemtre  émailleur  du  xvi"  siècle,  fils 
de  Robert  Courtois,  peintre  verrier  du  Mans.  Il  quitta  la 
peinture  pour  l'émaillure,  et  alla  se  fixer  à  Limoges.  Le 
musée  du  Louvre  possède  de  ce  peintre  plusieurs  émaux 
signés  I.  C,  et  représentant  des  chasses  et  des  sujets  bi- 
bliques. Ils  sont  exécutés  avec  beaucoup  de  soin  et  de 
finesse,  mais  ils  sont  faibles  de  dessin  et  de  coloris.  — 
Pierre  Courtois,  parent  du  jirécédent,  vivait  à  la  même 
époque.  C'était  un  peintre  émailleur  fo"t  remarquable,  qui 
travailla  de  1550  à  1568,  et  dont  le  musée  du  Louvre  pos- 
sède quelques  émaux  fort  estimés.  —  Un  autre  artiste  du 
même  nom,  et  vraisemblablement  de  la  même  famille, 
Martial  Courtois»  était  peintre  et  orfèvre  vers  1579.  On 
lui  attribue  les  émaux  signés  M.  C. 

Courtois  (Jacques),  dit  le  Bourgui^rnon,  peintre 
de  l'école  française,  né  à  Saint-Hippolyte  (Doubs)en  1621, 
mort  à  Rome  en  1676.  Etant  allé  tort  jeune  en  Italie,  il 
suivit  une  armée  qui  entrait  en  campagne,  et,  pendant 
trois  ans,  il  dessina  les  scènes  de  la  vie  militaire,  les 
camps,  les  combats,  les  escarmouches,  les  marches,  les 
sièges,  en  même  temps  que  'es  paysages  qui  passaient 
sous  ses  yeux.  De  retour  à 
Milan,  il  entra  dans  l'ate- 
lier d'un  peintre  nommé  Jé- 
rôme. Le  Guide,  ayant  vu 
chez  cet  artiste  une  étude  de 
Courtois  d'après  nature,  vou- 
lut en  connaître  l'auteur  et 
l'amena  à  Bologne.  Ce  fut  là 
que  Jacoues  se  lia  d'amitié 
avec  l'Albane.  Quelques  es- 
sais le  firent  connaître.  Le 
public  lui  donna  le  surnom 
de  Borgognone,  qui  lui  est 
resté. 

Sous  l'influence  du  milieu 
dans  lequel  il  vivait  à  Bolo- 
gne, le  peintre  français  né- 
gligea d'abord  les  batailles 
pour  se  lancer  dans  les  sujets 
religieux  et  mythologiques, 
mais  il  ne  tarda  pas  à  se  pé- 
nétrer de  sa  vocation.  Cour- 
tois est  un  peintre  militaire,  d'un  talent  très  original.  Ses 
figures  n'ont  rien  d'antique  ni  d'idéal  ;  ce  sont  des  cava- 
liers qu'il  a  étudiés  dans  l'armée  du  Milanais.  En  outre, 
comme  il  peignait  du  premier  jet,  il  arrivait  ainsi  à 
donner  à  ses  toiles  un  judicieux  mouvement,  une  véritable 
furia.  Le  Louvre  possède  de  cet  artiste  quatre  combats 
de  cavalerie,  d'un  caractère  éminemment  personnel. 

Courtois  (Edme-Bonaventure),  conventionnel,  né  à 
Arcis-sur-Aube  en  1754,  mort  à  Bruxelles  en  1816.  Il  siégea 
à  la  Législative,  puis  à  la  Convention,  où  il  vota  la  mort 
du  roi.  Il  prit  une  part  active  à  la  journée  du  9-Thermidor 
et  à  la  réaction  qui  s'ensuivit.  Chargé  de  l'examen  des 
papiers  de  Robespierre,  de  Couthon  et  de  Saint-Just,  il 
s'acquitta  de  sa  tâche  en  homme  de  parti.  Il  parvint  à 
soustraire  des  papiers  de  Robespierre  une  foule  de  lettres 
compromettantes  pour  les  correspondants  du  célèbre  tri- 
bun. (En  1816,  le  ministre  Decazes  fit  saisir  les  papiers  de 
Courtois  et  les  rendit  aux  individus  compromis  ou  à  leurs 
familles.) 

Courtois  fut  nommé  membre  du  conseil  des  Anciens.  Lors 
de  la  mise  en  vigueur  de  la  constitution  de  l'an  III,  il  se 
prononça  avec  énergie  en  faveur  du  coup  d'Etat  du  18-Bru- 
maire  et  dénonça  même  Aréna  comme  ayant  voulu  tuer 
Bonaparte.  Appelé  au  Tribunat,  il  fut  accusé  de  concus- 
sions à  propos  de  spéculations  sur  les  grains,  se  défendit 
assez  mal,  et  fut  écarté  de  l'Assemblée.  Il  se  retira  en 
Lorraine,  et  fut  banni  comme  régicide  en  1816. 

Courtois  (Bernard),  chimiste  français,  né  à  Dijon 
on  1717,  mort  à  Paris  en  1838.  Il  fut  aide  de  Fourcroy  à 
l'Ecole  polytechnique.  Il  étudia  l'opium  avec  Séguin  et  y 
découvrit  la  morphine,  puis,  en  1811,  il  isola  un  corps 
nouveau,  que  Gay-Lussac  appela  iode. 

Courtois  (Alphonse-Charles),  économiste,  né  à  Paris 
on  1825,  mort  en  1899.  Il  fit  une  étude  spéciale  de  l'éco- 
nomie politique,  fut  reçu,  en  1851,  membre  de  la  Société 
d'économie  politique,  dont  il  devint  questeur-trésorier  en 
1865,  et  secrétaire  perpétuel  en  1881.  Il  entra  au  Crédit 
lyonnais,  dont  il  n'a  pas  cessé  depuis  de  faire  partie,  col- 
labora à  divers  journaux  sous  Je  pseudonymo  de  Oscar 
Brigg,  ainsi  qu'à  des  recueils  collectifs  (Dictionnaire  de 
l'Economie  politique.  Dictionnaire  du  commerce  et  de  la 
navigation,  etc.).  En  économie  politique,  Courtois  appar- 
tient à  l'école  libre-ôchangisto.  Parmi  ses  ouvrages,  nous 
signalerons  :  Défense  de  l'agiotage  (186-i);  Des  opérations 
de  bourse  et  de  change  (1855);  Manuel  des  fonds  publics 
et  des  Sociétés  par  actio7is  fl863);  les  Finances  de  la 
France  de  iSii  à  1870  (\%1\);  Histoire  des  Banques  en 
France  (1875);  Anarchisme  théorique  et  Collectivisme  pra- 
tique (1885)  ;  etc. 

Courtois  (Guslave-Claude-Etienne),  peintre  français, 
né  à  Pusey  (Hauto-Saôno)  on  1852,  élève  de  Gérùmo  à 
l'KcoIo  des  beaux-arts.  Il  débuta  au  Salon  do  1875  avec 
des  Portraits,  et  obtint  sa  première  récompense  au  Salon 
do  1878  (ta  Courtisane  Lais  aux  Enfers).  Depuis,  Courtois 
s'est  fait  fréquemment  remarquer  aux  expositions,  soit  par 
dos  portraits  très  finis  ci  délicats,  soit  par  dos  sujets  qui 


Jacques  Courtois, 


35S 

oscillent  entre  la  peinture  d'histoire  et  le  genre,  tels  que  : 
Dante  et  Virgile  aux  Enfers  (1880);  la  Bayadère  (1882); 
la  Fantaisie  (1883);  la  Bienheureuse  (1888);  etc.  La  facture 
de  Courtois,  très  soignée  et  non  exempte  de  préciosité, 
nuit  parfois  à  l'impression  de  sérieux  qu'il  cherche  à  pro- 
duire; par  exemple,  dans  TAmour  au  banquet  (1897),  peint 
d'un  pinceau  beaucoup  trop  appliqué.  En  revanche,  dans 
les  portraits,  G.  Courtois  retrouve  tous  les  avantages  de 
son  dessin  élégant,  et  de  sa  couleur  très  chaude  dans  les 
tons  bistrés,  qu'il  affectionne. 

courtoisement  (to-a-ze)  adv.  D'une  façon  courtoise. 

COURTOISIE  (to-a-zî  —  rad.  courtois)  n.  f.  Faveurs 
d'une  femme.  (Vieux.)  n  Politesse  gracieuse  :  J'ai  vu  sou- 
vent des  hommes  incivils  par  trop  de  civilité,  et  importitns 
de  COURTOISIE.  (Montaigne. 1  n  Bon  office  rendu  courtoise- 
ment :  Echange  de  courtoisies. 

—  Votre  Courtoisie,  Titre  qu'on  donnait  autrefois  par 
politesse. 

—  Fauconn.  Faire  courtoisie  aux  autours,  Leur  laisser 
plumer  le  gibier. 

—  Anton.  Discourtoisie,  grossièreté. 
COURTOISIE  (lo-a-zî)  n.  f.  Herbe  à  chaume  petit,  de  la 

famille  des  cypéracées,  tribu  des  cypérées. 

COURTOMER,  ch.-l.  de  canton  de  l'Orne,  arrond.  et  à 
30  kilom.  d'Alençon,  sur  le  Guérichet,  affluent  de  la 
Sarthe,  au  pied  des  monts  d'Amain;  1.011  hab.  Eaux  mi- 
nérales ferrugineuses,  froides.  Elevage  de  chevaux  re- 
nommés. Beau  château,  construit  peu  de  temps  avant  la 
Révolution  sur  le  plan  de  l'hôtel  des  Monnaies,  de  Paris. 
—  Le  canton  a  16  comm.  et  5.023  hab. 

COURTON  (rad.  court)  n.  m.  Troisième  qualité  de  la  ma- 
tière textile  fournie  par  le  chanvre,  les  deux  premières 
s'appelant  chaîivre  et  filasse,  la  suivante  courton  et  la  qua- 
trième étoupe. 

GOURTONNE  (Jean),  architecte  français,  né  et  mort  à 
Paris  (1671-1739).  Il  devint  successivement  membre  de 
l'Académie  royale  d'architecture  (1728),  architecte  du  roi, 
professeur  à  l'Académie  (1730).  Il  fit  construire  à  Paris 
l'hôtel  de  Noirmoutiers  et  l'hôtel  de  Matignon.  On  lui  doit 
un  Traité  de  perspective  pratique  (1725). 

COURT-PENDU  (kour'-pan)   n.  m.  Hortic.  Syn.  de  ca- 

PENDU  II  PI.  Des  COURT-PENDUS. 

—  Oisell.  Nom  vulgaire  du  loriot  commun. 
COURT-POUCE  (kour")  n.  m.  Mamm.  Nom  vulgaire  du 

brachytèle.  n  PI.  Des  courts-pouces. 

COURTRAI  (trè)  n.  m.  Tissu  fabriqué  à  Courtrai,  au 
moyen  âge,  et  employé  surtout  comme  doublure.  (La  cou- 
leur la  plus  ordinaire  des  courtrais  était  rouge  ;  on  les  tei- 
gnait avec  les  bois  indiens,  dits  brésils.) 

Courtrai  (en  flam.  Kortryk),  ville  de  Belgique, 
[prov.  do  la  Flandre-Occid.],  arr.  admin.  et  iudic.  de  Cour- 
trai, traversée  par  la  Lys  canalisée  ;  31.06';  nab.  Fabriques 
de  toiles,  beau  linge  de  table,  dentelles,  fil,  huile,  tabac. 

Au  milieu  de  ses  rues  larges  et  bien  percées,  se  trouvent 
plusieurs  édifices  romarquanles  :  l'hôtel  de  ville,  construit 
en  1527  et  restauré  depuis  1846,  qui  retient  l'attention, 
tant  à  cause  de  ses  deux  belles  cheminées  sculptées,  qu'à 
cause  des  fresques  modernes  de  l'ancienne  échevinale; 
l'église  Saint-Martin,  qui  offre  un  beau  portail,  un  trip- 
tyque de  B.  de  Ryckere,  et  un  joli  tabernacle  sculpté  en 
1385  ;  l'église  Notre-Dame,  où  l'on  peut  admirer  une  magni- 
fique Erection  de  la  Croix,  de  Van  Dyck. 

Sous  les  murs  de  Courtrai,  qui  existait  déjà  au  temps 
des  Romains,  sous  le  nom  de  Cortracum,  fut  livrée,  eu 
1302,  la  célèbre  bataille  qui  eut  pour  conséquence  la  ruine 
de  la  ville  en  1382,  après  la  victoire  des  Français  à  Ro- 
sebecque.  Prise  plusieurs  fois  par  les  Français  au  xvii*  siè- 
cle, Courtrai  fut,  sous  le  premier  Empire,  un  des  chefs- 
lieux  d'arrondissement  du  département  de  la  Lys. 

Courtrai  {bataille  de),  victoire  remportée,  le  n  juil- 
let 1302,  par  les  milices  des  villes  de  Flandre,  comman- 
dées par  Guillaume  de  Juliers  le  Jeune,  sur  les  troupes 
du  roi  de  France,  ayant  à  leur  tête  le  comte  Robert  d'Ar- 
tois, cousin  de  Philippe  le  Bol,  sous  les  murs  de  Courtrai, 
dans  la  plaine  de  Groeninghe.  Les  forces  des  armées  en- 
nemies étaient  à  peu  près  égales  :  une  cinquantaine  do 
mille  hommes  chacune.  Mais,  tandis  que  la  puissance  de 
l'armée  française  était  dans  sa  cavalerie,  les  Flamands 
n'avaient  pour  ainsi  dire  que  des  gens  de  pied.  G.  de  Ju- 
liers avait  fait  couper  les  terrains  détrempés  de  larges 
fossés,  dont  il  fit  ensuite  dissimuler  les  approches  sous 
des  herbes  et  des  branchages.  L'action  s'engagea.  Ce  fut 
un  effroyable  culbutis  d'hommes  et  de  chevaux,  embar- 
rassés dans  leurs  vêtements  de  fer,  au  fond  des  fossés 
où  clapotait  une  boue  liquide.  Armés  de  leurs  longues 
piques  (les  goedendag).,  les  Flamands  massacraient  des 
hommes  sans  défense.  Robert  d'Artois,  Jacques  de  Châ- 
tillon,  le  connétable  Raoul  de  Nesles,  etc.,  préférèrent 
mourir  plutôt  que  de  se  rendre. 

COURTRY  (Charles-Jean-Louis),  graveur,  né  et  mort  à 
Paris  (1846-1897).  Elève  de  Gaucherel  et  L.  Flameng,  il 
commença  à  se  faire  connaître  par  une  eau-forte  d'après 
Gérôme,  le  Marché  d'esclaves  (1868).  Il  a  gravé  ses  prin- 
cipales œuvres  d'après  Pieter  de  Hooch,  Van  Marcke, 
Gérômo,  Troyon,  Delacroix,  Munkacsy,  Guardi,  Bonvin, 
Guillaumet,  J.-P.  Laurens,  Henner,  Hans  Holbein,  Julien 
Dupré.  La  Famille  du  menuisier,  d'après  Rembrandt, 
et  le  portrait  de  Gertmtius,  d'après  Van  Dyck  (1887)  valu- 
rent la  médaille  d'honneur  à  Courtry.  Une  médaille  d'or 
lui  fut  accordée  à  l'Exposition  de  1889.  Un  do  ses  meil- 
leurs morceaux  est  la  Main  chaude,  d'après  Roybet. 

COURT-SAINT-ÉTIENNE,  comm.  de  Belgique  (prov.de 
Brabant),  arr.  adm.  et  judic.  de  Nivelles;  3.532  hab. 

COURTS-JOURS  (À)  loc.  adv.  Comm.  V.  COURT. 

COURT-TOUR  (kour)  n.  m.  Petit  écheveau  de  soie, 
préparé  pour  la  cuite  et  la  teinture,  il  PI.   Des  coubts- 

TOl'RS. 

COURTY  (  Amôdée  -  Hippolyte  -  Pierre  ) ,  chirurgien 
français,  né  et  mort  à  Montpellier  (1319-1886).  Il  fut  profes- 
seur do  chirurgie  et  chirurgien  en  chef  aux  hôpitaux  do  sa 
villo  natale.  Parmi  ses  travaux  nombreux  et  estimés,  nous 
citerons  :  De  l'œuf  et  de  son  développement  dans  l'espèce 
humaine  (1845);  De  l'emploi  des  moyens  njtesthésif^ues  en 
chirurgie  (1849),  et  Traité  pratique  des  maladies  de  l  utérus, 
des  ovaires  et  des  trompes,  etc.  (18G6). 


359 

COURUE  {rû)  n.  f  Durée  do  l'ôcoulomont  dos  oaux  d'un 
rôsorvoir  spécial  dans  lo  canal  où.  l'on  jolto  Itis  bois  qui 
doivent  ôiro  floités. 

GoURVAL- SONNET  {Tliomas  dk},  poèlo  satirique  ot 
médecin  l"rau(.*ais,  no  eu  Normandie  en  15T7,  mort  vers 
1635.  Dans  un  style  trivial,  mais  avec  beaucoup  de  vorvo 
et  d'outraiu,  à  l'exemple  do  Régnier,  son  module,  il  atta- 
qua les  abus  et  la  corruption  du  temps,  les  fomnïes,  lo 
mariaf^e,  etc. 

COUR-VELCHE{i'é/c/t')  n.m.  Nom  donné  parfois  aux  idio- 
mes romans  du  groupe  rhétique. 

GOURVILLE,  ch.-l.  de  cant.  d'Eure-et-Loir,  arrond.  et 
à  lOkil.  de  Chartres,  sur  l'Euro;  1.840  hab.  (Cowvillains, 
aines.)  Ch.  de  f.  Ouest.  Kuines  d'un  ancien  château  fort. 
Aux  environs,  château  de  Villebon,  où  mourut  Sully  eu 
ICAi.  Patrie  du  chansonnier  Panard.—  Le  canton  a  16  comm. 
et  9.198  hab. 

GOURVILLE,  général  français,  né  vers  1590  à  Courville 
(Marne),  mort  en  1634.  Il  fut  envoyé  par  Richelieu  avec 
d'autres  officiers  de  mérite  à  Gustave-Adolphe,  roi  de 
Suède,  près  duquel  il  combattit  à  Leipzig  (1631),  et  reçut 
do  ce  prince  le  grade  de  général.  Ensuite,  Courville  com- 
battit sous  les  ordres  du  duc  de  Saxe-Weimar,  en  qualité 
de  général  major.  Il  prit  une  part  brillante  à  la  guerre  de 
Trente  ans,  battit  le  fameux  Jean  do  Worth,  et  tut  blesse 
à  mort  au  moment  où, 
rompant  les  lignes  de 
l'ennemi,  il  pénétrait 
dans  la  ville  do  Ratis- 
bonne. 

COURVITE  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  échas- 
siers,  famille  des  cha- 
radriidés,  tribu  des  cur- 
sorinés ,  comprenant 
de  petites  formes  lé- 
gères, à  longues  ailes, 
à  hautes  pattes  grê- 
les ,  que  1  on  nomme 
vulgairement  «  cou- 
reurs de  déserts  ». 

—  Encycl.  On  con-  Courvite. 
naît  dix  espèces  de  cour- 

vites,  propres  aux  plaines  de  l'Afrique  et  de  l'Asie  méri- 
dionale :  une  s'avance  parfois  en  Europe;  elle  est  surtout 
commune  dans  l'Afrique  du  Nord;  c'est  le  courvite  isa- 
belle,  qui  ne  dépasse  pas  23  centimètres  de  long.  U  est 
Isabelle  et  gris,  avec  la  nuque  brune. 

GOURVOISIER  (Jean-Joseph-Antoine),  magistrat  et 
homme  politique  français,  né  à  Besançon  en  1775,  mort  à 
Lyon  en  1835.  Après  avoir  servi  dans  l'arméo  de  Condé,  il 
rentra  en  France  en  1803,  et  étudia  le  droit.  Il  fut  nommé,  en 
1815,  avocat  général  à  la  cour  de  Besançon.  Elu  député, 
en  1816,  par  le  Doubs,  il  siégea  jusqu'en  1824.  En  1818,  il 
avait  été  nommé  procureur  général  près  la  cour  royale  de 
Lyon.  Comme  députe,  il  défendit  le  ministère  Decazes. 
Après  l'assassinat  du  duc  de  Berry,  il  passa  dans  l'oppo- 
sition. En  1824,  il  ne  fut  point  réélu.  Il  entra  dans  le  ca- 
binet Polignac,  afin  d'atténuer  le  mauvais  effet  produit  par 
les  autres  nominations  (1829)  ;  mais,  dès  qu'il  eut  la  certi- 
tude qu'on  s'engageait  dans  une  voie  qui  devait  être  fatale 
au  trône,  il  donna  courageusement  sa  démission  (1830). 

COURY  n.  m.  Cachou  en  boule,  fourni  parl'arcca  catechu. 

GOURZIEU,  comm.  du  Rhône,  arrond.  et  à  21  kil.  de 
Lyon,  sur  un  affluent  de  la  Brévenne,  dans  une  gorge  des 
monts  du  Lyonnais  ;  1.535  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Mine 
de  houille  de  la  Giraudière;  cuivre,  plomb,  pépites  de  fer. 

COUS  {kouxs)  n.  m.  Techn.  Sorte  do  pierre  à  aiguiser,  à 
grain  très  Jin  et  de  forme  allongée,  ii  On  dit  plus  souvent 

QOKOX,  ou  QDEUE. 

—  Ichtyol,  Poisson  du  genre  silure. 
C0U3AILLER  (za-ill-é  [Il  mil.])  v.  n.  Coudre  des  objets  de 

peu  d'importance  et  de  peu  de  valeur;  raccommoder  du 
vieux  linge,  des  habits;  faire  des  reprises  à  ces  divers 
objets. 

GOUSANCE.  comm.  du  Jura,  arr.  et  à  20  kilom.  de  Lons- 
le-Satinior,  sur  la  Salle,  afflaent  du  Solnan,  dans  le 
Vignoble,  à  la  lisière  de  la  Bresse;  1.072  hab.  Ch.  do  f. 
P.-L.-M. 

COUSANCES- AUX -FORGES  ou  GOUSANCES-LÈS- 
COUSANCELLES,  comm.  de  la  Meuse,  arr.  et  à  18  kil.  de 
Bar-le-Duc,  sur  la  Connance,  affluent  de  la  Marne  ;  1.732  hab. 
Ch.  de  f.  de  Naix  à  Gué.  Fonderies,  laminoirs. 

COUSAPIER  n.  m.  Bot.  Syn.  do  codssapoa. 

GOUSCHITES,  descendants  de  Kousch.  (V.  Kouscbites.) 
—  bn,  une  Couschite. 

C0U3C0U  {skou)  n.  m.  Graine  de  pénicillairo  ou  de  la 
houl{|uo  à  épis,  ou  de  maïs  mondé,  dans  les  colonies.  Il  On 
trouve  aussi  ccz-cuz. 

COUSCOUILLE  (skou-ill  [U  mil.])  n.  f.  Nom  vulgaire  do  la 
livôche,  dans  In  RoussiUon. 

COUSCOUS '(sA*ou.çs,  mot  arabe)  n.  m.  Art.  culin.  Sorte 
de  semoule  fjui,  on  Algérie  et  en  Tunisie,  sert  do  base  à  la 
nourriture  dos  indigènes,  ii  Mélangodo  viandeetdesetnoule 
dont  les  Arabes  confectionnent  des  boulottes,  qu'ils  font 
frire  dans  l'huile.  (On  dit  plus  ordinairement  couscoussou.) 

—  Mamm.  Nom  indigène  du  pbalanger. 

GOUSEAU  (jo)  n.  m.  Paille  do  froment  ot  do  seigle,  que 
l'on  mélange  par  parties  ù  peu  près  égales,  ot  qui  sort. 
après  avoir  été  hachée,  ù  la  nourriture  des  herbivores 
domestiques. 

COUSEL(=('/')n.  m.  Coût.  anc.  Association  docultivatours. 

COUSERANITE  (do  Cousernn.'!,  n.  do  li(Mi)  n.  f.  Silicate 
naturinl  d'ahiniine,  do  chaux,  do  soudu  ot  do  potasse,  qui 
a  été  trouvé,  pour  la  première  fois,  dans  lo  Couscrans, 
ancien  pays  d'Arii''go. 

—  Encycl.  La  couseranite  appartient  au  genre  werné- 
rite.  C'ost  une  substance  généralomont  colorée  on  noir 
gris&tro  ou  on  blou,  ayant  quelquefois  des  parties  blan- 
châtres. Elle  so  présente,  le  plus  souvent,  en  prismes  dans 
!o8  calcaires  noirs,  pyritoux,  do  Saloix  et  do  Soix.  Cette 
espèce  appartient  esNontiellomont  aux  Pyrénées. 

GOUSERANS  ou  GONSERANS.  contrée  de  France,  si- 
tuée  dans   lunoienno  pr'Ainco   do  Gascogne.  Ello  était 


COURUE 


COUSIN 


limitée  à  l'O.  ot  au  N.  par  lo  Comminges  et  lo  Toulousain, 
à  l'E.  par  lo  comté  do  Foix  et  au  S.  par  les  Pyrénées. 
Saint-Lizier,  capitale  de  ce  pays,  fut  détruit  on  1130. 

Actuellement,  le  Couserans  dépond  du  départrmont  do 
l'Ariègo,  où  il  forme  la  majeure  partie  du  bassin  du  Salat 
ut  do  l'arrondissomont  do  Saint-Girons. 

('etto  région,  très  boisée  et  très  pittoresque,  renferme 
dos  eaux  minérales  renommées,  do  nombreuses  curiosités 
archéologiques  ot  des  mines  de  fer  et  do  plomb  abondantes. 

COUSEUSE  {zeuz')  n.  f.  Ouvrière  qui  coud  des  étoffes. 
n  Ouvrière  q  ui  coud  des  livres  à  brocher.  (On  l'appelle  plus 
fréquemment  brochedsf..)  h  Ancien  nom  do  la  machine  à 
coudre.  V.  couture. 

—  Encycl.  Les  causeuses  mécaniques  se  classent  en 
plusieurs  catégories,  suivant  la  nature  du  point  de  cou- 
ture que  chacune  d'elles  fournit.  On  a  ainsi  ;  les  couseu- 
sos  à  point  du  surjet,  à  point  de  chaînette,  à  point  de  navette 
a  deux  fils,  et  enfin  ù.  point  double  de  chamette  à  deux  fils. 

COUSIN  [zin),  INE  [du  lat.  consobi-inus]  n.  Personne 
née  ou  descendant  de  loocle  ou  de  la  tante  d'une  autre  : 
Cousins  issus  de  germains.  Codsin  au  troisième  degré.' 

—  Par  ext.  et  fam.  Ami  intime  :  Faites  cela,  et  nous  se- 
ro7ïS  COUSINS.  —  iVêlre  pas  cousins,  Etre  mal  ensemble. 

Il  Personne  ou  chose  qui  a  de  grands  rapports  avec  une 
autre,  qui  n'en  diffère  que  peu  :  Tout  philosophe  est  cou- 
sin d'un  athée.  {A.  de  Muss.)  n  On  dit  aussi  codsin  germain. 

—  Cousin  germain,  Cousine  germaine.  Cousin,  Cousine 
immédiatement  issus  de  l'oncle  ou  de  la  tante,  il  Cousin, 
Cousine  à  la  mode  de  Bretagne.  Au  sens  propre.  Se  dit  le 
plus  souvent  d'un  parent,  d'une  parente  éloignée,  dont  la 
parenté  serait  difflcile  à  établir. 

—  Mon  cousin,  Titre  que  le  roi  de  France  donnait  aux 
princes  du  sang,  aux  pairs,  aux  cardinaux,  aux  maréchaux, 
aux  grands  d'Espagne,  dans  certaines  circonstances. 

—  Arg.  Dans  les  ateliers  métallurgiques,  les  ouvriers 
appellent  cousi7is  de  la  gueule  noire  leurs  compagnons 
spécialement  attachés  au  service  do  la  forge. 

—  Coût.  Cousin,  Chantoau  de  pâtisserie  plus  délicate  ré- 
servé aux  parents  et  amis,  dans  ladistribution  du  pain  bénit. 

—  Loc.  PROv.  :  Le  roi  n'est  pas  son  ccusin,  II  est  si  fier, 
ou  si  heureux,  que  le  roi  ne  lui  semble  pas  un  parent  digne 
de  lui. 

—  n.  f.  Arg.  Homme  qui  a  pour  d'autres  hommes  dos 
complaisances  honteuses.  Syn.  tante. 

Cousin  Pons  (le),  roman  de  Balzac  (1847).—  Pons,  sur- 
nommé lo  pique-assiette,  parce  qu'il  trouve  moyen  de  ne 
jamais  dîner  chez  lui,  est  un  très  brave  homme,  qui  dé- 
pense ses  maigres  rentes  à  collectionner  des  tableaux,  des 
porcelaines,  des  tabatières,  et  toute  espèce  d'objets  d'art. 
Personne,  autour  de  lui,  ne  soupçonne  la  valeur  de  son 
musée.  Aussi  le  traite-t-on  en  parent  pauvre,  presque  en 
mendiant.  Pas  d'avanie  dont  il  ne  sott  abreuvé.  Finale- 
ment, il  se  décide  à  ne  plus  dîner  en  ville.  Quand  on 
apprend  que  sa  collection  vaut  plus  d'un  million,  voici 
que  s'empressent  autour  de  lui  tous  ceux  qui  l'avaient 
renié.  Pons  est  tombé  malade  :  sans  défense  contre  les 
manœuvres  de  son  entourage,  et  surtout  d'une  tourbe  de 
gens  infimes,  qui  disputent  la  proie  aux  parents  riches,  il 
cède  sa  fortune  à  un  ami,  lo  vieux  musicien  Schmucke, 
qui  se  laisse  innocemment  dévaliser.  Pons  meurt  au  mi- 
lieu de  ce  pillage,  et  Schmucke  s'estime  trop  heureux  de 
recevoir  l'aumône  d'une  petite  rente  viagère. 

Cousin  et  Cousine,  opérette  on  3  actes  de  Maurice 
Ordonneau  et  Henri  Kéroul,  musique  do  Gaston  Serpette 
jFolies-Dramatiques,  1893).  —  La  fable  se  réduit  à  la 
brouille  et  à  la  reconciliation  d'Edgard  de  Pommorol  et  de 
sa  jolie  cousine  Thérèse  Courtalin,  désunis  par  une  que- 
relle d'héritage  entre  leurs  familles.  Une  sorte  de  rôle  de 
compère  est  attribué  au  notaire  Patenôtre,  tabellion  fan- 
taisiste, chez  qui  tout  se  passe  en  musique,  môme  les  ven- 
tes aux  enchères.  Un  incendie  au  couvent  de  Thérèse 
complique  la  situation  :  les  pensionnaires  et  les  béguines 
qui  les  surveillent  se  réfugient  dans  une  caserne,  où  elles 
sont  rejointes  par  des  chasseurs  à  pied,  que  commando 
Edgard  ...  ot  tout  finit  par  un  mariage.  La  uiéco  vaut 
surtout  par  la  drôlerie  des  détails,  quo  souligne  la  musique 
spirituelle  do  Gaston  Serpette. 

Cousine  Bette  (la),  roman  do  Balzac,  un  de  ceux  ovl 
l'autour  s'est  surtout  montré  grand  peintre  do  caractères 
(1847).  —  Parmi  les  personnages  quo  Balzac  y  mot  en 
scène,  il  faut  citer  Botte  ello-méme,  d'abord  simple  pay- 
sanne, tôtuo,  rude,  envieuse,  qui  so  transforme  peu  à 
peu  en  femme  du  monde,  presque  belle,  et  d'une  perver- 
sité infernale  ;  Crevel,  lo  type  du  vice  bourgeois  dans 
toute  sa  tenue  et  son  importance  ;  les  Marneffe,  couple 
infâme;  surtout  lo  baron  Hulot,  que  sa  lubricité  maniaque 
mène,  de  degré  en  degré,  au  comble  do  la  dégradation. 
Hulot  est,  avec  Goriot,  Grandet,  Claos,  une  des  plus  puis- 
santes figures  qu'ait  créées  Balzac.  Il  faut  suivre  dans  lo 
livre  son  avilissement  progressif.  Devenu,  vers  la  fin, 
une  espèce  d'idiot,  sa  femmo  lo  retrouve  ot  lui  propose 
do  rentrer  sous  le  toit  conjugal.  «  Je  veux  bien,  dit-il; 
mais  pourrai-jo  emmener  la  petite  ?  »  Une  nuit,  ello  le  sur- 
prend qui  enlace  do  sos  bras  la  cuisinière,  une  grosse 
dondon,  ot  lui  souffle  dans  l'oroillo  :  "  Ma  femmo  na  pas 
longtemps ù  vivre;  et,  si  tu  veux,  tu  pourras  étro  baronne.» 
M*'  Hulot  mourt,  en  etfet.  sous  lo  coup  do  cette  effroya- 
ble parole,  ot  lo  baron  Hulot  fait  baronne  la  niaritorno. 

Cousins  (les  Dkux)  [en  angl.  tfic  Two  noble  kinsmcn], 
tragédie  anglaise,  imprimée  en  1634.  —  Le  sujet  do  cette 
pièce  est  emprunté  au  charmant  Conte  du  C/icvn/iVr  de 
Chaucer  (Contes  de  Cantorbért/),  qui  est  lui-mémo  uno  imi- 
tation de  la  Théséide  de  Boccace.  Les  Deux  Cousins  nous 
font  assister  aux  aventures  do  deux  jeunes  l'Iiébains,  ne- 
veux du  tvran  Créon,  qui  sont  enfermes  dans  un  cachot  par 
Thésée.  Là,  jetant  un  rci^ard  attristé  sur  leur  fatale  desti- 
née, ils  songent  ii  tout  ce  qu'ils  ont  perdu,  et  ils  no  so  con- 
solent do  leur  infortune  quo  parce  qu'il  leur  est  donné  do 
rester  onsemblo.  Lo  thème  do  la  pièce  est  la  peinture  do 
l'amitié.  Cette  tragédie  fut  publiée  comme  étant  l'œuvre 
commune  de  Flotctier  ot  de  Slialcspcaro  ;  elle  a  donné  lieu  ù 
do  nombreuses  discussions.  La  plupart  dos  commentateurs 
refusent  do  croire  à  la  collaboration  do  Shakspearo  ;  cotto 
collaboration  se  réduit,  vraisemblablement,  au  choix  du 
sujet  ot  A  quelques  scènes.  Il  ost  probable  quo  la  pièce 
fut  remaniée  et  achovéo  par  Beaumont  et  Flotcher. 

COUSIN  (rn^n.  m.  Genre  d'insoctesdipiérosnémocères, 
famille  des  oulicidés,  comprenant  des  moucherons  grêles  ««i 
allongés, à  longues  pattes  fines,  ù  palpes  très  développés. 


—  Encycl.  On  connaît  uno  trentaine  d'espèces  de  cou- 
sins,^^vo^vo^  à  l'Europe  ;  leurs  mœurs,  dans  leur  premier 
état,  sont  aquatiques  :  les  larves  et  les  nymphes  nagent 
dans  los  eaux  stagnantes.  Les  nymphes,  souvent  nommées 
caboches,  ressemblent  à  do 
petits  têtards,  à  cause  do 
la  partie  antérieure  de  leur 
corps  ramassée  en  uno 
masso  arrondie.  Les  insec- 
tes parfaits,  femelles,  atta- 
quent les  animaux  et  les 
hommes,  dont  ils  sucent 
le  sang  avec  leur  trompe 
aiguë  et  déliée;  elles  pon- 


Cousia  (gr.  1  fois). 


Jean  Cousin. 


dent  dans  l'eau.  L'espèce  la  plus  commune  ost  lo  cousin 
piquant;  le  cousin  annelé  abonde,  en  automne,  au  voi- 
sinage des  eaux.  (C'est  au  crépuscule  ot  pendant  la  nuit 
que  ces  insectes  sont  lo  plus  incommodes.)  On  a  recom- 
mandé, pour  les  détruire,  de  jeter  sur  les  réservoirs  d'eau 
et  les  mares  une  petite  quantité  de  pétrole,  de  naphte,  etc.. 
qui  tue  les  nymphes  et  les  larves,  quand  elles  viennent 
respirer  à  la  surface. 

Cousin  (le),  petite  rivière  do  France,  qui  arrose  les 
départements  de  la  Côte-d'Or,  de  la  Nièvre  et  de  l'Yonne. 
Né  dans  le  Morvan,  il  passe  à  Avallon  et  conflue  avec 
la  Cure,  près  do  Givry,  après  un  cours  de  64  kilomètres. 

Cousin  (sainte  Germaine).  V,  Germaine. 

Cousin  (Jean),  navigateur  dioppois  du  xv"  siècle.  Une 
tradition,  rapportée  par  Descaliers,  le  représente  comme 
le  précurseur  de  Christophe  Colomb  dans  la  découverte  de 
l'Amérique  (1487-14S8),  et  de  Vasco  de  Gama  dans  la  décou- 
verte de  la  route  do  l'Inde  par  le  cap  de  Bonne-Espérance 
(1489-1491).  Cette  tradition,  qui  ne  s'appuie  malheureuse- 
ment sur  aucun  document,  a  été  et  est  encore  très  discutée. 

Cousin  (Jean),  peintre,  verrier,  dessinateur  et  graveur 
français,  né  près  de  Sens  vers  1500,  mort  à  Paris  vers  1589. 
Sa  vie  est  peu  connue.  On  sait 
qu'il  naquit  à  Soucy  près  Sens, 
qu'il  se  maria,  pour  la  troi- 
sième fois,  en  1537,  qu'il  pu- 
blia, en  1571.  un  Livre  de  pour- 
traicture  réimprimé  en  1595, 
et,  dans  le  privilège  de  cette 
édition  nouvelle,  U  est  parlé 
de  n  feu  M.  Cousin  " ,  expres- 
sion qui  permet  de  penser  que 
sa  mort  était  alors  chose  ré- 
cente. Félit»ien  donne  la  date 
vraisemblable  de  1589. 

C'ost  comme  verrier  que 
Jean  Cousin  se  révèle  avec 
une  maîtrise  hors  de  pair.  Il 
aurait  eu  pour  guides,  dans 
cet  art,  Jacques  Hympe  et 
Tassin  Grasset,  qui  travail- 
laient, en  1515,  à  des  ver- 
rières de  la  cathédrale  de 
Sens.  Celles  que  Cousin  exé- 
cuta, en  1530,  dans  lo  même 
monument,  les  vitraux  do  la  chapelle  de  Vincennes,  du 
chœur  de  l'église  Saint-Gervais  à  Paris  (1551),  de  l'église 
de  Villeneuve  -sur- Yonne ,  du  cliâteau  d'Anet  (  1552- 
1560),  etc.,  sont  des  pages  du  plus  haut  mérite.  Les 
peintures  à  l'huile  do  Jean  Cousin  sont  rares.  Toutefois,  le 
Louvre  possède  l'admirable  tableau  du  Jugement  dernier 
œuvre  originale  et  d'une  rare  puissance.  On  connaît  l'œu- 
vre intitulée  d'après  l'inscription  qu'elle  porto  ;  Eva  prim^ 
Pandora.  Une  Descente  de  croix,  du  musée  de  Mayence, 
datée  de  1521,  est  attribuée  à  Jean  Cousin. 

Nous  ne  pouvons  discuter,  ici,  les  raisons  invoquées  par 
les  critiques  pour  enlèvera  Jean  Cousin  le  titre  de  sculp- 
teur. U  faut  lire  sur  ce  sujet  les  travaux  de  Philippe 
Héclard,  do  Montaiglon,  do  Jules  Guiffrey.  Lo  tombeau  de 
l'amiral  Chabot  a  pu  être  dessiné  par  Cousin,  mais  aucune 
pièce  n'établit  quo  co  morceau  do  sculpture  soit  sorti  do 
son  ciseau.  De  même  est  il  téméraire  do  voir  en  Cousin  un 
architecte,  au  sens  absolu  do  l'oxpros-sion  ;  toutefois,  co  maî- 
tre n'était  pas  étranger  à  la  science  do  l'architecte,  puis- 
qu'il a  publié,  eu  1560,  un  Livre  de  perspective.  Lo  second 
ouvrage  dû  à  la  plumo  do  Cousin,  lo  Livre  de  pour  traic- 
ture, est  un  savant  traité  sur  les  proportions  du  corps  bu^ 
main.  On  connaît  do  Jean  Cousin  quelques  planches  gra* 
vées  au  burin. 

Cousin  (Gilbert),  plus  connu  sous  le  nom  do  Cognatus, 
écrivain  français,  né  ù  Nozeroy  (Franche-Cuinto)  en  1506, 
mort  ù  Besancon  on  1567.  Il  entra  dans  les  ordres,  fut  se- 
crétaire d'Erasme,  so  lia  avec  un  grand  nombre  do  sa- 
vants, et,  vers  la  fin  do  sa  vie,  embrassa  la  Kéforme  :  il 
mourut  on  prison.  Sos  œuvres,  d'une  remarquable  érudi- 
tion, écrites  en  latin  et  intitulées  Opéra  miUtifarii  argu- 
menti,  etc.,  ont  été  publiées  ù  Bàle  (1562). 

Cousin  (Louis),  nommé  communément  le  président 
Cousin,  érudit.  membre  do  l'Académie  française,  né  à  Pa- 
ris on  1627,  mort  en  1707.  U  fut  d'abord  avocat,  puis  prcsi- 
dent  à  la  cour  des  monnaies  (1659).  Il  dirigea,  do  1687  ù  1702, 
le  »  Journal  dos  savants  »,  et  travailla  avec  uno  ardeur 
infatigable  à  la  traduction  des  historiens  ecclésiastiques 
et  dos  historiens  byzantins.  Ces  traductions  qui,  d'après 
Nicéron,  sont  élégantes  et  fidèles,  forment  uno  v.ngtaine 

de  volumes,  et  sont  comprises  sous  ces  titr-'^  ■  - •  '"v  : 

Histoire  de  Constantinopte,  depuis  l'ancien  J'  < 

fin  de  l'empire  (1672)  :  Histoire  de  l'L'glise  (  ' 
romaine  {161  S),  ot  Histoire  de  l'empire  (^O..*..-"-  ,..-o.i,. 
Celait  un  hommo  bienfaisant  ot  à'uno  probité  sévère. 

Cousin  iJacquos-Anloiue-Josophl,  nmtltématicion  ot 
hommo  politn|UO,  né  i  Paris  en  1739,  mort  on  1800.  11  fut 
iirofossoup  do  physique  au  Collégo  do  Franco,  membre  do 
l'Acatlémio  dos  sciences  (1772),  puis  do  rinslilut  il795), 
du  conseil  dos  Anciens  (1796),  et  sénateur  H  7911).  Sos  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Leçons  de  calcul  aifft'rentiel  et  de 
calcul  intt'gral  (I777J,  ot  Introduction  à  l'étude  de  l'astro- 
nomie phi/sique  (1787). 

Cousin  (Charles- Yvos),  surnommé  d*Avallon,  com- 
pilateur français,  né  A  Avallon  (Yonne)  en  1760,  mort  ou 
1840.  Sans  vocation  réelle,  mais  travailleur  infntij;nble,  il 
s  or.  iipa  d'histoire,  do  romans,  d'économie  domestique,  do 
M>  .'K-s,  etc.,  et  publia  un  grand  nombre  d'ouvrages,  doui 
1.  ,  j  imcipaux  oonsislont  on  anas  ou  recueils  d'anocdolos. 


Victor  Cousiû. 


COUSIN   —   COUSSINET 

U  estl'auteuT  i'aa  Dictionnaire  pittoresque  donnant  une  nou- 
velle définition  des  mots,  des  aperçus  philosophiques  et  crili- 
ques  formant  un  cadre  de  pensées  neures  et  saillantes  (1835). 
Cousin  (Victor),  philosophe  français,  chef  de  l'école 
éclcctiuue,  né  à  Paris  en  1792,  mort  à  Cannes  en  1867. 
Successeur  de  Royer-Collard,  d'abord  à  l'Ecole  normale 
(1«U),  puis  à  la  faculté  des  lettres  (1815),  il  consacra  ses 
cours,  de  1815-1817,  à  la  critique  du  sensationnisme  de  Con- 
dillac,  transformé  en  idéologie  par  Destutt  de  Tracy,  et 
à  l'exposé  de  la  philosophie  écossaise.  Mais,  dès  cette 
époque,  il  était  préoccupe  par  la  philosophie  allemande  : 
il  étudiait  Kant  ;  il  se  rendait  en  Allemagne  et  faisait  la 
connaissance  de  Hegel,  de  Jacobi  et  de  Sohelling.  Il  con- 
sacra deux  ans  (1819-1821)  à  développer  les  idées  de  Kant. 
L'assassinat  du  duc  de  Berry  (1820)  ayant  été  suivi  dune 
réaction  violente,  son  cours  à  la  Sorbonne  fut  suspendu 
(1821).  L'Ecole  normale  était,  en  même  temps,  supprimée. 
Devenu  précepteur  du  fils  du  duc  de   Montebello,  il   se 
livra  à  des  travaux  d'érudition  philosophique;  pondant 
huit  années  do  silence,  il  publia  ses  éditions  de  Descartes 
et  de  Proclus  et  les  premiers  volumes  de  sa  traduction  de 
Platon.  Il  fit  un  nouveau  voyage  en  Allemagne,  en  1824: 
il  y  fut  arrêté  comme  con- 
spirateur, resta  six  mois  en 
prison  et  ne  fut  libéré  que 
sur  les  instances  de  Hegel. 
11  remonta  dans  sa  chaire 
en  1828,  et  v  enseigna,  aux 
côtés    de   Villemain    et    de 
Guizot,  jusqu'à  la  révolution 
de  1830.  Très  en  faveur  sous 
la  monarchie  de  Juillet,  il 
fut  conseiller  d 'Etat,  pair  de 
France,  directeur  de  l'Ecole 
normale,  membre  de  l'Aca- 
démie française  (1830)  et  de 
l'Académie  des  sciences  mo- 
rales  et  politiques  (1832), 
membre  du  conseil  royal  do 
l'instruction  publique,  puis 
ministre  de  l'instruction  pu- 
blique dans   le   cabinet  de 
Thiers,  en  1840.  Il  resta  huit 
mois  au  ministère.  Il  avait 
dû  renoncer  à  sa  chaire  de 
la  faculté  des  lettres  et  à  la  direction  de  l'Ecole  normale. 
A  la  mort  de  Joulfrov,  son  suppléant,  il  reprit  sa  chaire 
de  la  Sorbonne  (1842).  La  république  de  1848  lo  laissa  à 
l'écart.  De  Falloux  le  maintint  au  conseil  supérieur  de  l'in- 
struction publique;  mais  Cousin  y  fut  isolé  et  impuissant. 
H  prit  sa  retraite  après  le  coup  d'Etat  de  1851.  Il  passa  le 
reste  de  sa  vie  dans  une  studieuse  retraite,  au  milieu  d'une 
bibliothèque,  à  laquelle  il  consacrait  le'  meilleur  de  son 
revenu,  et  qu'il  légua  aux  professeurs  de  l'Université. 

Cousin  s'était  efforcé  de  combinerlesidéesde Descartes, 
de  l'école  écossaise  et  de  Kant  dans  un  système  qu'il  a 
lui-même  appelé  l'éclectisme.  C'est  un  spiritualisme  parfois 
assez  hardi,  parfois  timide,  souvent  composé  de  pièces  et 
de  morceaux.  A  partir  de  1830,  il  fut  très  préoccupé  par  les 
attaques  de  l'Eglise,  qui  l'accusait  de  panthéisme.  Il  pro- 
testa contre  cette  accusation  et  s'appliqua  à  faire  dispa- 
raître des  éditions  successives  de  ses  ouvrages  les  pas- 
sages que  l'on  invoquait  contre  lui.  Il  préconisait  l'alliance 
des  1  deux  sœurs  immortelles  .  :  la  philosophie  et  la  reli- 
gion. Il  s'occupa  surtout,  dans  ses  dernières  années,  d'é- 
tudes sur  le  XVII'  siècle.  Quand  il  mourut,  son  influence 
Fhilosophique,  qui  avait  été  un  moment  prédominante  dans 
Université,  commençait  à  être  fort  ébranlée.  Son  système 
est,  aujourd'hui,  sans  représentant.  Mais  c'est  à  lui  qu'on 
est  redevable  du  mouvement  en  faveur  de  l'histoire  de  la 
philosophie  qui  s'est  continué  après  lui. 

Cousin  a  publie  ;  Fragments  philosophiques  (1826)  ;  A^ou- 
veaiLT  fragments  philosophiques  (1829)  ;  De  la  métaphysique 
d'Aristote  (1835);  Mémoire  sur  le  sic  et  non  d'Abailard 
(1835);  Œuvres  inédites  d'Abailard  {IS36);  Cours  de  philoso- 
phie professé...  en  ISIS  sur  le  fondement  des  idées  absolues 
du  vrai,  du  beau  et  du  bien  (1836)  ;  Cours  d'histoire  de  la 
philosophie  (1827  et  1840)  ;  Cours  d'histoire  de  la  pltilnsophie 
moderne  professé  en  1810  etISn  (1841);  Cours  d'histoire  de 
la  philosophie  morale  n«  xvm>  si'fcfe  (1840-1841)  ;  Leçons  sur 
la  philosophie  de  A'an((1842);  Des  pensées  de  Pascal  (lSi2); 
Fragments  littéraires  {\ii3r.  Jacqueline  Pascal {\iti);  Phi- 
losophie populairet»  Vicaire  Savoyard  »  ),  (1848)  ;  Justice  et 
Charité  (1848)  ;  Dù  Vrai,  du  Beau  et  du  Bien  (1858)  ;  Etudes 
sur  les  femmes  et  la  société  du  xviii'  siècle  :  1»  M"'  de  Lon- 
gueville  (1853)  ;  2°  M"  de  Sablé  (1854)  ;  3°  M'"  de  Chevreuse 
et  de  Hautefort  (1856V 

—  BiBLioGR.  :  Charles  Secrétan,  la  Philosophie  de  Victor 
Cousin  (Paris,  1868);  Jules  Simon,  Victor  Cousin  (Paris, 
1887);  j.  Barihélemy-Saint-Hilaire,  Victor  Cousin,  sa  vie 
et  sa  correspondance  (Paris,  1895)  ;  P.  Janet,  Victor  Cousin 
et  son  fpuvre  fl885). 

Cousin  (Jules),  archéologue  et  écrivain,  né  à  Paris  en 
1830,  mort  en  1899.  Sous-biWiothécairo  à  l'Arsenal,  puis 
bibliothécaire  de  la  ville  de  Paris  (1870),  il  reconstitua 
cette  bibliothèque  après  l'incendie  do  1871  en  donnant  ses 
collections  personnelles  ;  il  fut  conservateur  en  chef  de 
la  bibliothèque  et  du  musée  historiouo,  dit  ■-  musée  Car- 
navalet ■  ,  jusqu'en  1893.  On  lui  doit  dos  notices  et  des  ou- 
vrage»; entre  autres  :  les  Derniers  Vestiges  du.  vieux  Paris 
(1876)  :  Cr'is  de  Paris  au  xvi«  siècle  (1885). 

COUSINAGE  (nnj")  n.m.  Parenté,  relations  entre  cousins, 
entre  parfiiis.  !i  Lus  cousins,  la  parenté  :  Jtecevoir,  Visiter 
tout  II-  ruUKl.NAiilî. 

—  Fit:.  Analogie  :  //  //  a  grand  voisinage  et  cousiNAGi-: 
entre  l'Iioimni'  et  les  autres  animauj:.  (Charron.) 

COUSINAILLE  inu-ill  'Il  mil.]  —  rad.  cousin)  a.  f.  Très 
fain.  PariMite  iionibreusu  et  fatigante. 

COUSINEAU  fPicrrc-Joscpb),  liariiiste,  luthier  et  édi- 
teur de  musique  français,  né  et  mort  à  Paris  (1753-1821).  Il 
eut  du  talent  cornrne  virtuo-so  et  se  distingua  comme  fac- 
teur par  les  améliorations  nn'il  apporta  dans  la  construc- 
tion des  harpes.  On  lui  doit  neaucoup  de  compositions  pour 
la  harpe;  entre  autres,  deux  conci:rtos,  sept  recueils  do 
sonates,  cinq  recueils  d'airs  variés  et  doux  pots  pourris.  — 
Un  liis  de  cet  artiste  publia  quelques  airs  variés  et  une 
petite  méthode  pour  la  harpe. 

COUSINER  V.  a.  Traiter  en  cousin  ou  do  cousin  : 
Un  homme  <le  fortune  4vite  un  parent  mince. 
Qui  vient  le  cowtHKr  du  font]  de  U  provinre. 

DKbUAlUS. 


—  V.  n.  Vivre  dans  l'intimité  ;  agir  familièrement  :  La 
grande  Mademoiselle  cocsiNAiT,  et  s'intéressait  fort  en  ceux 
qui  avaient  l'honneur  de  lui  appartenir.  (St-Sim.)  il  ■>'•--» 
en  parasite  chez  les  autres.  Il  Faire  l'ofrtce  de  cousin 


Vivre 
Ne 


Cousiu-Monlauban. 


pas  cousiner.  Etre  antipathiques  l'un  à  l'autre. 
Se  cousiner,  v.  pr.  Se  traiter  de  ou  en  cousins. 
COUSINERIE  n.  f.  Fam.  V.  cousinière. 
COUSINERY   (Esprit-Marie),  savant  numismate  fran- 
çais, né  a  Marseille  en  1747,  mort  en  1833.  Il  fut  tour  à 
tour  consul  de  France  à  Smyrne,  à  Rosette  et  à  Salonique 
(1773-1819),  et  acquit,   pendant  son  long  séjour  dans  le 
Levant,  une  profonde  connaissance  des  médailles  grecques 
et  du  Bas-Empire.  Il  recueillit  plusieurs  collections  numis- 
maliques,  qu'il  vendit  à  certains  gouvernements  étrangers 
et  à  la  France.  Ou  a  do  lui,  entre  autres  écrits  :  Catalogue 
raisonné  des  médailles  qui  ont  été  frappées  par  les  princes 
croisés  (im);  Essai  historique  et  critique  sur  les  monnaies 
d'argent  de  la  ligue  Achéenne  (1825)  ;  Voyage  dans  la  Macé- 
doine (1831). 
COUSINETTE  n.  f.  Econ.  rur.  V.  coussinette. 
COUSINIE  {ni  —  de  Cousin,  n.  pr.)  n.  f.  Herbe  de  la  fa- 
mille des  composées-cynaroïdées,  à  fleurs  jaunes,  blanches 
ou  pourpres,  croissant  en  Asie. 

COUSINIÈRE  n.  f.  Fam.  Fourmilière  de  cousins,  de  pa- 
rents, plutôt  pauvres.  Il  On  dit  moins  bien  cousinerie. 
—  Ancien  nom  de  la  moustiquaire. 

Cousin  -  MONTAUBAN  (  Charles  -  Guillaume  -  Marie  - 
Apollinaire-Autoine),  comte  de  Palikao,  général  français, 
né  en  1796,  mort  en  1878.  Entré  dans  la  cavalerie,  il  était 
général  de  division  en  1855.  Lorsque,  en  1860,  le  gouver- 
nement français,  de  concert  avec  l'Angleterre,  porta  la 
guerre  en  Chine,  Cousin-Montauban  fut  mis  à  la  tête  du 
corps  expéditionnaire  fran- 
çais ;  puis  il  prit  la  direction 
suprême  des  forces  anglo - 
françaises.  En  moins  de  trois 
mois  il  était  maître  de  Pékin, 
et  la  Chine  était  forcée  de 
signer  la  paix.  L'empereur 
donna  au  vainqueur  le  titre  de 
»  comte  de  Palikao  » . 

En  1870,  Cousin-Montauban 
ne  put  obtenir  un  comman- 
dement. Cependant,  après  la 
chute  du  ministère  Ollivier, 
il  fut  appelé  à  Paris  pour 
former  un  cabiuet  chargé  de 
prendre  des  mesures  pour  la 
défense  du  territoire  envahi. 
Il  put,  en  vingt  jours,  réunir 
140.000  hommes,  qui  se  con- 
centrèrent à  Cliâlons.  Il  arma 
la  capitale,  distribua  des  fusils 
aux  gardes  nationaux  et  signa 
la  nomination  de  Trochu  au 
poste  de  gouverneur  de  Paris.  Après  le  désastre  de  Sedan, 
la  dictature  lui  fut  offerte  par  la  majorité  du  Corps  légis- 
latif, mais  il  n'osa  pas  assumer  une  telle  responsabilité, 
et  il  disparut  dans  l'effondrement  de  l'Empire.  Le  20  sep- 
tembre, il  offrit  ses  services  au  gouvernement  de  Tours, 
qui  les  refusa.  Il  vécut  dès  lors  dans  la  retraite.  Le  général 
Cousin-Montauban  a  laissé  une  relation  des  faits  do  son 
ministère,  sous  lo  titre  de  ;  un  Ministère  de  vingt-quatre 
jours  (1S71). 

COUSINOT  (Guillaume),  magistrat  et  chroniqueur  fran- 
çais, mort  après  1442.  Il  fut  successivement  avocat  au  par- 
lement de  Paris,  conseiller,  chancelier  du  duc  d'Orléans 
et  président  à  mortier  (1438).  Il  est  l'auteur  d'une  chro- 
nique manuscrite,  connue  sous  le  nom  de  Chronique  de 
Guillaume  Cousinot  et  relative  à  l'histoire  de  France.  — 
Guillaume  Cousinot,  neveu  du  précédent,  né  vers  1400, 
mort  vers  1484,  fut  magistrat,  ambassadeur,  écrivain  et 
l'un  lies  hommes  les  plus  distingués  de  son  temps.  La  Bi- 
bliothèque nationale  possède  de  lui  plusieurs  écrits  histo- 
riques en  manuscrits,  et  on  lui  attribue  la  Chronique  de  ta 
Piieelle,  publiée  par  Denis  Godefroy,  dans  son  Recueil  des 
historiens  de  Charles  Vil. 

COUSOIR  [zo-ar  —  rad.  coudre)  n.  m.  Métier  sur  lequel 
on  opère  la  couture  des 
livres.  Il  Etau  ou  sorte 
de  métier,  qui  sert  aux 
gantiers  pour  la  couture 
et  le  montage  des  gants. 

COUSOLRE,  comm. 
du  dép.  du  Nord,  arrond. 
et  à  26  Uil.  d'Avesnes, 
sur  la  Thure,  affluent 
de  la  Sambre,  non  loin 
de  la  frontière  belge  ; 
3.311  hah.  Ch.de  f.  Nord. 
Carrières  de  marbre,  dit 

«  de  Sainte-Anne  de  France  n,  et  de  pierres.  Scieries  de 
marbre,  ateliers  de  confection  d'objets  en  marbre  ;  forges, 
iirasseries,  moulins,  scieries  do  bois.  —  Patrie  des  saintes 
Waudrn  et  Aldegonde. 

COUSOLRE  n.  m.  Marbre  extrait  du  territoire  de  Cou- 
solre(Nord),etqui  fait  l'objet  d'une  exploitation  importante. 

COUSSA  n.m.  Bot.  Nom  vulgaire  du  houx, dans  certaiues 
parties  de  la  Fraiici:. 

COUSSAC-BONNEVAL,  comm.  de  la  Haute-Vienne, 
arrond.  et  a  11  Kiloin.  tic  Saint-Yrieix  :  3.672  liab.  Cil.  do 
f.  Orléans.  Mines  de  1er  et  de  manganèse.  Conimerco  de 
grains  et  de  bestiaux.  Manufactures  de  porcelaine,  car- 
rières do  kaolin.  Etablissements  métallurgiques.  Près  de 
là,  à  Cliauffaille,  un  ancien  château,  parfaitement  con- 
servé, avin;  ciiKj  tours  à  mâchicoulis. 

GOUSSAPOA  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
ulmacées,  tribu  des  artocarpées,  conipronant  environ 
quatre  espèces,  qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 
Il  On  dit  aussi  coussapier,  ou  cocsapier. 

COUSSARÉE  irè)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  rtibiacées,  tribu  des  uragogées,  renfermant  soixante 
espèces  glabres,  â  feuilles  opposées,  pétiolées  ou  ses- 
siles,  â  fleurs  en  cymos  terminales,  qui  croissent  â  la 
Guyane  et  aux  Antilles. 

»    —   01 


."300 

CoUSSAY-LES-BOIS,  comm.  de  la  Vienne,  arrond.  et 
à  Î6  kilom.  de  Châtellerault,  près  de  la  Luire,  affluent 
de  la  Creuse;  1.074  liab.  Pierres  meulières. 

GOUSSE  {on  a  fait  venir  ce  mot  de  l'ital.  concio,  par- 
fume, par  antiphrase}  n.  m.  Arg.  Usité  dans  l'expression 
Cousse  de  castu.  Infirmier  d'hôpital,  ii  On  disait  autrefois 

CONCE   DE  CASTUS. 

COUSSECAILLE  {ka-ill  [Il  mil.])  n.  m.  Ragoilt  dont 
faisaient  usage  certains  créoles,  il  On  écrit  aussi  cous- 

KECATfE. 

COUSSECOUCHE  n.  f.  Plante  potagère,  qui  croît  aux 
Antilles,  et  ilont  la  racine  est  comestible. 

COUSSEMAKER  (Charles-Edmond-Henri  de),  magis- 
trat, orudit  et  musicographe  français,  né  à  Bailleul  en 
1805,  mort  à  Bourbourg  en  1876.  Juge  au  tribunal  do  Lille, 
il  entreprit  d'importants  travaux  sur  la  poésie  et  la  mu- 
sique du  moyen  âge,  éclairant  beaucoup  de  points  de  cotte 
histoire  et  rendant  d'immenses  services  par  la  publication 
de  nombreux  documents  inédits.  Il  a  écrit  deux  messes 
à  quatre  voix  et  orchestre,  des  ouvertures  de  concert, 
des  fragments  d'opéras,  des  motets,  des  romances,  etc. 

GOUSSER  (Jean-Sigismond),  compositeur  hongrois,  né 
à  Presbourg  en  1657,  mort  à  Dublin  en  1727.  Après  un 
séjour  à  Paris,  où  il  connut  LuUi,  il  fut  chef  d'orchestre 
à  Hambourg,  où  il  fit  représenter  plusieurs  opéras  : 
Erindo  (1693);  Porxis  (1694);  Pyravie  el  lUisU  (1694);  Sci- 
pion  l'Africain  (1695);  Jason  (1697).  Enfin,  en  1710.  il  de- 
vint maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  do  Dublin,  où 
il  resta  jusqu'à  sa  mort.  On  connaît  de  cet  artiste  six 
ouvertures  et  diverses  autres  compositions. 

COUSSEY,  ch.-l.  de  cant.  des  Vosges,  arr.  et  à  7  kiL 
do  Neufchâteau,  sur  la  Meuse;  623  hab.  Ch.  de  f.  Est, 
Moulins,    tuilerie.   Eglise 


m 


j::^ 


Coussiège. 


des  XII*  et  xvi"  siècles. 
C'était  une  baronnie  qui  fut 
longtemps  un  apanage 
des  cadets  de  la  maison 
de  Lorraine.  —  Le  canton 
a  25  comm.  et  6.8|6  hab. 

COUSSI-COUSSI  adv. 

V.  CODCI-COUCI. 

COUSSIÈGE  {si-rf)  n.  m. 
Archéol.  Banc,  siège  dis- 
posé au  pied  de  l'embra- 
sure d'une  fenêtre  et  formé 
par  un  ressaut  de  la  baie, 
f|ue  l'on  revotait  de  bois, 
do  coussins,  etc.  [Les 
comptes  de  l'argenterie  de  la  reine  mentionnent,  en  1454, 
des  "  ais  à  couvrir  les  coussièges  des  fenêtres,  au  château 
de  Chinon  ».  (Gay,  Glossaire  aixIiéoL}] 

COUSSIN  {kou-sin  —  anciennem.  coissin,  du  bas  lat.  cul- 
rita,  matelas)  n.  m.  Sorte  de  sac  rembourré,  dont  on  se 
sert  pour  appuyer  quelque  par- 
tie du  corps  :  Un  codssin  de 
canapé,  de  voiture. 

—  Artill.  Gros  billot  de  bois, 
qui  sert  à  supporter  la  culasse 
a'une  bouche  à  feu. 

—  Chir.  Sac  rembourré,  de  Coussin, 
dimensions    et    do    forme   va- 
riables, qu'on  emploie   pour  adoucir  la  compression  do 
certains  appareils,  ii  On  dit  aussi  coussinet. 

—  Mar.  Pièce  de  bois  tendre  placée  aux  endroits  où 
peuvent  frotter  les  manœuvres,  pour  leur  éviter  uno 
usure  trop  rapide  :  Coussin  des  barres  de  perroquet,  des 
bittes,  d'i'cubier.  n  Paillets  ou  fauberts,  disposés  pour  pré- 
server les  manœuvres  du  raguage. 

—  Techn.  Planche  rembourrée  et  couverte  de  peau,  sur 
laquelle  le  doreur  coupe  l'or,  n  Sac 
plein  de  sable,  sur  lequel  l'orfcvro 
fixe   les  pièces   qu'il  veut   ciseler. 

Il  Métier  à  dentelle,  qu'on  appelle 
aussi  "  carreau  »,  et  oui  est  formé 
d'une  boite  carrée,  rembourrée  exté- 
rieurement. II  Sel  de  coussin.  Sel  qui 
a  servi  de  coussin  aux  lits  de  morue, 
employé  comme  engrais  dans  la 
Soine-Inférieuro.  |]  Nom  donné  aux 
fragments  de  peupUer  ou  de  sapin, 
que   l'on    place   sous   les  écubiers. 

Il  En  sellerie,  Partie  rembourrée  du  collier  du  cheval  qui 
repose  sur  les  épaules. 

—  Encycl.  Archéol.  L'habitude  persistante  du  moyen 
âge  de  ne  pas  rembourrer  les  sièges  fit  multiplier  les 
coussins  dans  l'ameublement,  comme  on  le  voit  encore 
aujourd'hui  chez  les  Orientaux.  Au  reste,  à  ces  époques, 
et  jusqu'au  xvii*  siècle,  les  femmes  ne  s'asseyaient  guère 
sur  les  sièges,  mais  bien  par  terre,  sur  des  coussins  et  des 
carreaux. 

—  Chir.  La  forme  et  le  volume  des  coussins  employés 
en  chirurgie  varient  selon  l'usage  auquel  on  les  destine. 
La  plume,  le  crin,  le  coton,  la  laine,  le  son,  la  balle 
d'avoine,  peuvent  servir  à  la  fabrication  do  ces  coussins; 
s'ils  sont  au  contact  d'une  plaie,  ils  doivent  être  rendus 
vigoureusement  antiseptiques.  On  fal)rique  aussi  des 
cuussins  on  caoutchouc  vulcanibé,  munis  d  un  robinet  qui 
pi-rinet  de  les  remplir  d'air  à  volonté.  Ces  coussins  sont 
suuplcs.  no  s'échaulTcnt  pas  et  ne  sont  point  altérés  par 
l'huniidité. 

COUSSINE  n.  f.  Cliira.  Syn.  de  co.si.nh. 
COUSSINEMENT  {kou-si-ite-f7iau)  n.  m.  Action  de  cous- 
siiicr  :  Le  (.ucîssiNiiMiiNT  des  mcuOlea. 

GOUSSINER  {kou-si)  v.  a.  Garnir  de  coussins  :  (  'oussim-.r 
u}ir  voiture.  * 

Se  COWSSiner,  v.  pr.  Se  mettre  des  coussins  sur  le  corps 
pour  SI'  grossir,  pour  so  donner  meilleure  tournure,  ctt^ 

COUSSINET  {kou-si-nè)  n.  m.  Petit  coussin  :  Coussinet 
de  cuir. 

—  Agric.  Javelle  de  paille  coupée  en  deux. 

—  Archit.  Partie  latérale  de  la  volute  ionique,  entre 
l'abaque  et  l'ovo.  ii  Pierres  triangulaires  faisant  corps 
avec  la  partie  supérieure  des  pieds-droits  et  sur  lesquelles 
s'appuient  los  a.ssis4's  lu'-Iiroïdcs  d'un  pont  biais,  il  Pre- 
mier claveau  reposant  ;i  plat  sur  un  piod-droit,  et  dont  la 
faco  bupérieuro  ost  taïUéo  obliqucmcut. 


Coussin  de  doreur. 


Coussinet  de  chemin  de  fer. 


3C1 

—  Art  milit.  anc.  Coussin  dont  on  rembourrait  la  cuirasse, 
pour  ompéchor  qu'elle  no  blossàt  celui  i|ui  la  portait,  ii  Petit 
coussin  que  li&  mousquotaires  attachaient  à  la  culasse  do 
leur  arme  pour  on  amortir  le  recul. 

—  Art  uiiht.  mod.  Coussinets  de  culasse  et  de  volée.  Mor- 
ceaux de  bois  pour  soutenir  le  canon  mis  à  la  position  do 
route.  Il  Coussinet  de  pointage.  Dans  les  art'ûts  de  mortiers, 
Bloc  de  bois  qui  sort  à  supporter  le  coin  do  mire. 

—  Art  vêtôr.  Coussinet  oculaire,  .Amas  de  graisse  qui 
entoure  la  l'ace  postérieure  de  l'œil  chez  le  cheval,  il  Cous- 
sinet plantaire,  Partie  du  dessous  du  pied  qui  compose  la 
fourchette  molle,  chez  lo  môme  animal. 

—  Bot.  Sorte  do  bourrelet  ou  d'e.vcroissance  sur  la- 
quelle repose  lo  pétiole  de  la  t'euiUo.  il  Fruit  de  l'airelle 
myrtille  ot  do  la  canuebergo.  (On  dit  aussi  cousinet,  ot 

COUSSINETTE.] 

—  Ch.  de  t.  Support  de  fonte  qui  se  place  sur  les  tra- 
verses en  bois,  pour  recevoir  les  rails  à  double  champi- 
gnon. Il  Coussinets  de  joint,  L'eu.\  placés  à  l'endroit  où  les 
bouts  de  deux  rails  se  joignent,  il  Coussinets  intermédiaires, 
Ceux  posés  le  long  des  rails. 

—  Chir.  V.  COUS.SIN. 

—  Mécan.  Nom  donné  à  un  organe  de  machine,  formé 
souvent  de  deux  pièces  mobiles  que  réunissent  des  bou- 
lons et  creusées  en  demi-cercle,  où  l'on  peut  tourner  un 
tourillon. 

—  Monn.  Lamo  épaisse  d'acier,  sur  laquelle  était  gravé 
le  cordon  à  imprimer  sur  la  tranche  des  monnaies  ;  elle  sert 
aujourd'iiui  à  cordonner  à  blanc  les  flans  de  monnaies. 

—  Techn.  Rouleau  de  paille  que  les  couvreurs  attachent 
au  sommet  de  leur  échelle,  pour  l'empêcher  de  glisser. 

Il  Petit  coussin  dont  on  garnit  les  genouillères  des  Dettes. 

—  Encycl.  Archéol.  Comme  accessoires  de  la  doublure 
des  vêtements,  les  coussinets  étaient  très  employés  dès 
le  xv  siècle,  tout  comme  aujourd'hui,  pour  corriger  l'insuf- 
fisance du  corsage,  pour  faire  les  épaules  plus  larges,  etc. 
Au  moyen  âge.  On  en  mettait  en  divers  points  du  costume 
masculin,  pour  atténuer  le  poids  ou  le  contact  des  pièces 
de  l'armure. 

—  Ch.  de  f.  Les  coussinets  destinés  à  supporter  les  rails 
à  double  champignon,  que  certaines  compagnies  utili- 
sent, se  composent  d'un  patin  en 

fonte,  qui  s'applique  sur  la  tra- 
verse, et  de  deux  pièces  saillan- 
tes dites  7jidchoii'es,  entre  les- 
quelles on  fixe  le  rail  au  moyen 
de  coins  en  bois.  L'une  des  mâ- 
choires, celle  sur  laquelle  s'ap- 
plique le  rail,  a  un  profil  iden- 
tique à  celui-ci. 

On    emploie   également    des 
coussinets  spéciaux  pour  les  aiguillages  ;  on  les  divise  en 
coussinets  de  glissement  et  coussinets  de  talon. 

Les  coussinets  de  çlissoment  ne  portent  qu'une  mâ- 
choire à  laquelle  on  hxe,  au  moyen  d'un  boulon,  le  rail 
contre  l'aiguille.  La  partie  inférieure  est  plane  et  sup- 
porte l'aiguille,  qui  peut  glisser  sur  cette  surface.  Les 
coussinets  Je  talon  se  placent  sous  le  talon  des  aiguilles 
et  supportent  en  même  temps  l'extrémité  du  rail  faisant 
suite  à  I  aiguille. 

—  Mécan.  Les  coussinets  sont,  en  général,  composés  de 
deux  ou  plusieurs  pièces  qui  peuvent  se  rapprocher  les 
unes  des  autres,  ce  qui  permet  de  remédier  à  l'usure  ré- 
sultant du  frottement  :  les 
pièces  C,  qui  constituent  le 
coussinet,  peuvent  être 
rapprochées  par  le  serrage 
des  écrous  supérieurs.  Les 
tourillons  étant  d'ordinaire 
d'un  métal  plus  dur  que  les 
coussinets,  l'usure  est  sup- 
portée par  ceu-x-ci ,  on  les 
construit  en  bronze  ou  en 
métal  blanc  formé  par  un 
alliage  d'antimoine,  d'étain,  de  plomb,  ot  parfois  do  cuivre  ■ 
•on  a  aussi  utilisé  certains  bois  durs  :  le  gayac,  l'amandier' 
Il  est  essentiel  d'assurer  un  graissage 
parfait;  on  peut  y  parvenir  ou  dispo- 
sant sur  la  partie  supérieure  du  palier, 
ou  chapeau,  un  godet  A  contenant  do 
l'huile  et  communiquant  avec  l'arbre 
parun  ou  plusieurscanaux.  On  emploie 
quelquefois  les  coussinets  à  galets 
dans  lesquels  lo  tourillon  T  est  sup- 
porté par  des  galots  O,  O',  sur  lesquels 
il  ne  glisse  pas,  mais  qu'il  fait  touruor. 
On  a  aussi  fait,  dans  ces  dernières  années,  grand  usage  des 
colliers  à  billes;  on  obtient  le  réglage  on  donnant  au  tou- 
rillon une  forme  conique. 

COUSSINETTE  [kou-si-nèf)  n.  f.  Variété  de  pomme 
appelée  aussi  codsinettb,  coosinotte  ot  passk-pom,mi.- 
Il  Nom  vulgaire  du  fruit  do  l'airoUo  myrtille  et  do  la 
canncbergo. 

COUSSO  (kon-so)  n.  m.  Espèce  do  brayèro  voisine  des 
aigremoines,  ot  appar- 
tenant à  la  famillo  dos    fe>j 
rosacées.  T^ 

—  Encycl.  Le  coiisso 
est  un  arbre  â  feuilles 
alternes,  à  fleurs  ayant 
un  limbe  double  et  dis- 
posées en  grappes  de 
cymes  avec  des  pétales 
petits  et  des  stigmates 
élargis. C'est  uno  plante 
vivace  possédant  do 
puissantes  propriétés 
vermifuges,  qui  lui  ont 
valu  le  nom  scientifique 
de  tirai/era  ant/ielmin- 
//i/crt.  Elle  est  originaire 
do  l'Aliyssinio,  où  on 
l'appelle  Icohotz,  dont 
nous  avons  fait  cousao, 
cusso,  konsso,  kussOfOtc. 
On  emploie,  en  thôra- 
peutiquû,  l'infusion  dos 
ilours  ;  lo  cousso  roui/e 
est  formé  dos  inflor'oscences  femelles  ;  le  cousso  femelle 
du  commerce  ost,  au  contraire,  composé  dos  inUorosconcos 


III. 


Cousso  : 


J.  l'k-ur  fujuclli;  ;  2.  l'icur 
aiàle. 


COUSSON  (kou-son)  n.  m.  'Vitic.  Bourgeons  do  vigne, 
dans  quelques  pays,  ii  Vent  chaud  qui  brûle  les  bourgeons 
de  la  vigne  (dugr.  xoûffoq,  chaleur). 

—  Cost.  Gousset  do  chemise.  (Vieux.) 

COUSSOTTE  {kou-sot')  a.  f.Mobil.    V.  cassotte. 

COUSSOU  {kou-sou)  n.  m.  Dans  le  midi  de  la  France, 
Grand  pâturage  naturel  et  à  domi  inculte,  où  l'on  mène 
paiiro  les  troupeaux. 

CousTARD  DE  Massy  (Anne-Pierre),  député  giron- 
din, no  à  Saint-Domingue  en  iTii,  mort  à  Paris  on  nu:!. 
Il  était  officier  avant  la  Révolution  et  il  fut  élu  à  l'As- 
sombloe  législative  (1791),  devint  membre  du  club  des 
Jacobins,  attaqua  les  prêtres  réfractaires.  A  la  Conven- 
tion, il  siégea  avec  les  girondins  et  vota  la  détention  de 
Louis  XVI.  Envoyé  en  mission  à  Nantes,  il  fut  accusé, 
après  la  chute  des  girondins,  de  tendances  fédéralistes.  11 
se  cacha,  fut  découvert  par  Carrier  et  guillotiné.  Il  avait 
publié  l  Eventail,  traduction  d'un  poème  de  Gray,  et  un 
drame  satirique,  la  Foire  Saint-Ovide. 

COUSTEUER  (Antoine-Urbainl,  imprimeur  et  libraire, 
mort  à  Paris  en  1724.  lia  laisse  son  nom  à  une  jolie  collec- 
tion d'anciens  poètes  français,  comprenant  :  la  Farce  de 
Pathelin,  les  œuvres  de  Villon,  Marot,  Crétin,  Coquillart; 
la  Légende  de  Pierre  Faifeu,  les  œuvres  de  Martial  de 
Paris,  Racan  (1723-1721).  Il  a  écrit  divers  romans,  complè- 
tement oubliés.  —  Son  fils,  A.N-TotNE  Urbain,  né  à  Paris, 
mort  en  1763,  commença  la  collection  des  auteurs  latins 
des  frères  Barbou.  Il  est  l'auteur  de  diverses  brochures 
satiriques  sur  les  modes  du  jour,  écrites  dans  le  langage 
des  environs  de  Paris. 

COUSTE-POINTE  n.  f.  Archéol.  V.  courtepointe. 

COUSTER,  COUSTIÉRE,  COnSTIL,  CODSTILLADE 
COnsTILIER,  COUSTILLE,  COUSTILLER,  anc.  formes 
des  mots  coiîteb,  coctiére,  coutil,  codtillade,  couti- 

LlIiE,  COUTILLE,  COUTILLER. 

COCSTON  (ston)  n.  m.  Filaments  courts  pouvant  encore 
être  utilisés,  et  qu'on  recueille  après  que  le  chanvre  écru 
a  été  passé  à  l'échanvroir. 

COUSTOU  (Nicolas),  statuaire  français,  né  à  Lyon  en 
1658,  mort  à  Paris  en  1733,  neveu  et  élève  de  Coyzevox. 
Il  obtint  le  prix  de  Rome  à 
vingt-trois  ans.  Il  a  produit 
de  nombreux  et  beaux  ou- 
vrages. Sa  Descente  de  croix, 
de  Notre-Dame  de  Paris,  est 
un  groupe  de  belle  allure  et 
d'une  rare  habileté.  Les 
autres  œuvres  remarquables 
do  Nicolas  Coustou  sont  ses 
Tritons  de  Versailles,  ses 
Vénus,  son  Berger  chasseur, 
la  Seine  et  la  Marne,  la, 
Saône,  etc.,  et  son  bas-relief, 
le  Passage  du  Bhin,  qui  est  au 
Louvre.  Entré  à  l'Académie 
en  1693,  il  était  chancelier 
de  cette  compagnie  lorsqu'il 
mourut. 

Coustou  (Guillaume), 
statuaire   français,   frère  du 

précédent,  né  à  Lyon  en  1677,  Nicolas  Coustou. 

mort  à  Pans  en  1746.  Il  reçut, 

comme  son  frère  Nicolas,  les  leçons  de  Coyzevox.  Il  rem- 
porta le  prix  de  Rome  en  1697,  mais  ne  séjourna  pas 
longtemps  en  Italie.  A  son  retour  en  France,  Legros 
l'aida  de  ses  conseils  et  de 
ses  ressources,  puis,  le  ta- 
lent du  jeune  artiste  lui 
ayant  acquis  une  certaine 
vogue,  Nicolas  Coustou  se  fit 
son  protecteur  et  lui  fit  con- 
fier des  travaux  pour  les  bâti- 
ments du  roi.  Il  entra  à  l'Aca- 
démie on  1704.  Son  chef- 
d'œuvre,  ce  sont  les  fameux 
Chevaux  de  Marlij,  placés 
depuis  le  commencement  du 
xix"  siècle  à  l'entrée  des 
Champs-Elysées. 

L'élégance,  la  liberté,  la 
vie  de  ces  groupes  assignent 
â  leur  auteur  un  rang  émi- 
nont  dans  l'école  française. 
Rappelons  aussi,  parmi  les 
œuvres  do  ce  maitre,  qui  a 
beaucoup  produit,  l'Océan  et 
la  Méditerranée,  groupe  co- 
lossal exécuté  pour  lo  tapis 
vert  do  Marly,  dont  l'arrangement  fior,  original  et  gran- 
diose, peut  passer  pour  le  dernier  mot  de  la  sculpture 
décorative.  Ses  grandes  figures  :  Bacchus,  Pallas,  Minerve, 
Hercule,  le  Bliâne,  etc.,  comprises  aussi  au  point  de  vuo  do 
la  décoration,  œuvres  fortes,  sont  profondément  étudiées 
et  révèlent  uno  science  incontestable.  Lo  Louvre  possède 
de  lui  la  Mort  d'Hercule,  Louis  XIII  et  Marie  Leczinska. 

Coustou  (Qnillaumo  il),  sculpteur  français,  fils  du 
|irr,-,l,.ni,  né  et  mort  à  Paris  (1710-1777).  Elève  do  son 
|iin>,  il  remporta  lo  prix  de  Rome  â  dix-neuf  ans.  Il  entra 
â  l'Académie  en  1742  ot  en  devint  recteur  en  1770.  Il  fui 
créé  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  peu  do  jours 
avant  sa  mort.  Avec  un  talent  moindre  que  celui  de  son 
père,  il  jouit  do  son  vivant  d'une  très  grande  renommée. 
Rappelons,  parmi  ses  œuvres  les  plus  remarquables,  la 
sutuo  de  saint  llocli,  anciennement  dans  l'église  île  eu  nom 
â  Paris;  la  Visitation,  bas-relief  on  bronze,  au  cliàloau  ilo 
Versailles;  lo  mausolée  du  Dauphin,  père  do  Louis  XVI, 
dans  la  cathédrale  de  Sens. 

COUSU,  UE  part.  pass.  du  v.  Coudre.  V.  cooDRE. 

Cousu  (Antoine  deI.  musicien  français,  no  â  Amiens 
vers  la  fin  du  xvi-  sièile,  mort  à  Saint-Quentin  en  1658. 
D'abord  chanlro  do  la  Sainto-Chapollo,  il  fut  directeur  du 
chœur  do  l'église  do  Noyon,  puis  chanoine  de  la  collégiale 
de  Saint-Quentin.  Musicien  fort  instruit,  il  ost  connu  pour 
avoir  écrit  la  Musique  universelle,  contenant  toute  !a  prn- 
tique  et  toute  la  théorie,  livre  qui  n'a  pas  été  publié,  parce 
que  Cousu  mourut  avant  que  1  improssioD,  qu'il  on  faisait 
faire  A  nea  frais,  fût  achevée. 


Guillaumo  Coustou. 


Armes  de  Coutances. 


COUSSINETTE  —   COUTEAU 

COÛT  {koû  —  substant.  verbal  do  coi!(er)  n.  m.  Prix 
d  uno  chose  ;  dépense  :  Le  coOt  d'un  exploit,  d'un  acte. 

—  Puov.  :  Le  cot^t  fait  perdre  le  goût,  Lo  prix  trop  élevé 
lait  perdre  1  envie  d'acheter. 

COUTADIS  (dt)  n.  m.  Saule  têtard,  dans  le  Médoo. 

COUTAN  (Jules-Félix),  sculpteur  français,  né  à  Paris 
en  184S.  Elève  do  Cavelier,  il  fut  prix  de  Rome  en  1871. 
Il  envoya  do  cette  ville  un  bas-relief,  Œdipe  et  le  Sphinx: 
puis  le  plâtre  d'une  statue,  Eros,  qui,  au  Salon  do  1876 
obtint  la  1"  médaille  (musée  du  Luxembourg)  ;  enfin  un 
marbre  représentant  saint  Christophe  (musée  de  Tarbes). 
Outre  diHerents  travaux  dans  les  monuments  publics  les 
œuvres  principales  de  cet  artiste  sont  une  statue  de  Vol- 
taire; un  Héraut  d'armes,  une  Léda,  etc.  En  1881,  il  obtint, 
en  collaboration  avec  Fermigé,  architecte,  le  1"  prix  au 
concours  pour  le  monument  commémoratif  de  la  Consti- 
tuante, destiné  à  être  érigé  à  Versailles.  En  1882,  il  exposa 
la  Porteuse  de  pain  (aujourd'hui  au  square  de  la  tour  Saint- 
Jacques  )  ;  en  1885,  Bespublica  Gallorum,  terme  colossal, 
exécuté  pour  le  compte  du  gouvernement.  Coutan  a  pris 
uno  part  active  à  la  décoration  de  l'Exposition  de  1889  ;  on 
lui  dut  alors,  notamment,  une  fontaine  colossale  (auiour- 
d  hui  détruite). 

C0UTANCES(lat.  Constantia),  ch.-l.  d'arr.  de  la  Manche, 
à  26  kil.  de  Samt-Lô,  entre  la  Soulle  canalisée  (affluent 
de  la  Sienne)  et  son  affluent  le  ruisseau  de  Bulsart;  7.403  h. 
(Couta7içais,  aises.)  Ch.  de  f.  Ouest. 
Evéché  sutTragant  de  Rouen,  grand 
séminaire,  lycée,  bibliothèque  pu- 
blique, jardin  botanique,  syndicat 
maritime.  Marbres.  Commerce  de 
filasses,  fabrication  de  toiles,  de  la- 
cets, de  coutils, de  dentelles  noires  ; 
parchemineries,  mégisseries;  mar- 
ché de  bétail,  chevaux,  beurre, 
volailles,  lin,  cire. 

Coutances  date  de  l'époque  cel- 
tique et  doit,  ainsi  que  le  pays  du 
Cotentin,  dont  elle  est  le  centre, 
son  nom  à  Constance -Chlore,  qui 
l'agrandit  et  la  fortifia.  Nombreux 
monuments  du  moyen  âge,  ruines  d'un  aqueduc  construit 
vers  1250  ;  églises  Samt-Nicolas  (xiv  s.)  et  Saint-Pierre 
(xv'-xvi»  s.)  ;  belle  cathédrale,  bâtie  dans  la  seconde  moitié 
du  XIII»  siècle.  La  cathédrale  de  Coutances  est  remarquable 
parles  flèches  aiguës  de  sa  façade  et  surtout  par  une  lan- 
terne octogonale,  nommée  le  Plomb,  quisurmente  la  croisée 
du  transept.  Coutances  communique  a»ec  la  mer  (à  10  kil.) 
par  la  rivière  de  la  Soulle  canalisée  {canal  de  la  Soulle). 

—  L'arrondissement  a  10  cant.,  I3S  comm.,  97.170  hab.  ■ 
le  canton,  8  comm.,  11.295  hab. 

COÛTANCE  (tanf)  n.  f.  Dépense,  coût.  (Vieux.) 

COÛTANT  (tan)  adj.  m.  Usité  seulement  dans  l'expres- 
sion :  prix  coûtant,  prix  de  revient,  prix  qu'une  chose  a 
coûté  :  Vendre  quelque  chose  au  prix  coùtaint. 

COUTARD  {tar')  n.  m.  En  Provence,  Escargot  comestible. 

COUTARDE  n.  f.  Econ.  dom.  Nom  donné,  dans  certains 
départements,  à  une  sorte  de  pâtisserie  dans  la  composi- 
tion de  laquelle  il  entre  du  miel  et  des  œufs. 

—  Bot.  Genre  de  plantes  herbacées,  famille  des  hydro- 
phyllacées,  tribu  des  hydrolées,  dont  les  quatorze  espèces 
connues  sent  originaires  des  régions  tropicales. 

COUTARÉE  n.  f.  Genre  d'arbres  ou  arbrisseaux,  famillo 
des  rubiacées,  tribu  dos  cinchenées,  comprenant  cinq 
espèces,  qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 

COUTAUDER  v.  a.  Art  vétér.  Syn.  de  cotJRTADDER. 

COUTB-ED-DIN-AÏBEK,  sultan  de  Delhi,  né  dans  le  Tur- 
kostan  vers  le  milieu  du  xii»  siècle,  mort  en  1210.  Il  fut  vendu 
comme  esclave  à  Nishapour  et  il  ne  tarda  pas  à  devenir  lo 
favori  du  sultan  do  Laboro,  Mohammed  Ghouri, qui,  en  1191, 
lo  nomma  vice-roi  do  Koram  ;  deux  ans  plus  tard,  il  s'em- 
para de  Delhi,  ot,  en  1195,  il  accompagna  son  maître  dans 
une  campagne  contre  le  niaharadja  do  Canoudje  et  de  Bé- 
narès,  qui  fut  vaincu  et  obligé  de  prendre  la  fuite.  Moham- 
med s'empara  de  Bénarès  et  retourna  à  Ghazna,  après 
avoir  nommé  Coutb-ed-Din  vice-roi  de  l'Inde  ;  il  fut  as- 
sassiné en  1206,  et  Coutb-ed-Din  prit  le  titre  do  «  sultan 
■do  Lahoro  et  de  Delhi  »  ;  il  mourut  d'une  chute  de  cheval. 

COUTE  n.  m.  Dans  certains  départements  du  centre  de 
la  France,  Courson  taillé  à  trois  yeux,  n  Sorte  de  serpe  à 
très  long  manche  pour  couper  les  roseaux  dont  on  ne  peut 
approcher.  Syn.  coutel. 

COUTEAU (ro  — du  lat.<;«te«uj,dimin.deci(//er,  couteau) 
n.  m.  Instrument  do  petite  dimension,  fait  pour  couper, 
tailler,  ot  composé  d'un  manche  muni  d'une  lamo  fixe  ou 
mobile  :  Un  codtead  de  poche,  de  table,  de  cuisine,  ii  Couteau 
de  chasse.  Sorte  do  grand  couteau  ne  coupant  que  d'un  seul 
cêté,  dont  les  veneurs  se  servent,  soit  pour  achever  la  bête, 
soit  pour  couper  les  branches  qui  les  gênent,  il  Couteau  de 
tripière.  Couteau  à  double  tranchant  dont  se  servent  les 
tripières.  —  Fig.  ot  fam.  Personne  qui  sait  faire  entendre 
du  mal  en  disant  du  bien,  ou  qui  dit  tantôt  du  bien,  tantôt 
du  mal  d'une  personne,  il  Couteau  pendant,  Personne  qui  en 
accompagne  toujours  uno  autre.  (Locut.  vieillies  ot  mus.) 

—  Poéiiq.  Poignard,  il  Hache  eu  tout  autre  instrument 
tranchant,  qui  sert  à  abattre  la  tête  des  condamnés  ù  mort, 
i;  Couperet  de  la  guillotine,  il  Cow/enwsaci-ef,  Celui  qui  servait, 
dans  les  sacrifices,  pour  égorger  les  victimes. 

—  Apic.  Pour  enlever  les  opercules  des  cellules  à  miel, 
on  so  sort  de  couteaux  do  divers  modèles  :  les  uns  à  deux 
mains  on  forme  do  plane  do  charpentier,  les  autres  se  ma- 
nœuvrant d'une  seule  main. 

—  Archéol.  ot  art.  milit.  anc.  Couteau  de  brèche.  Engin 
analogue  ou  vongo,  employé  pendant  les  sièges  au  moyen 
âge.  V.  la  partie  encycl. 

—  Ar<)nebiis.  Kxlréuiité  do  la  gûcliotto  qui  entre  dans 
les  crans  do  la  noix,  il  On  l'appelle  aussi  hkc,  ou  tknon. 

—  Art  voter.  Couteau  de  chaleur,  l^lto  de  bois  minoo  et 
llexiblu  dont  on  frotte  un  cheval  couvert  de  sueur,  il  Cou- 
teau de  feu.  Instrument  qu'on  einpioiu  chaud  pour  cauté- 
riser nue  partie  malade,  ti  Couteau  ant/tais.  Instrument 
dont  les  maréchaux  ferrants  anglais  so  servent,  ou  guiso 
do  boutoir,  pour  rogner  le  sabot  du  cheval. 

—  Chir.  Nom  donné  â  divers  instruments  A  lame  flxo, 
qui  servent  â  diviser  les  parties  nielles,  il  Couteau  a  cata- 
racte. Couteau  spécial  pour  la  section  do  la  cornée  transpn- 
ronlo,  dans  l'opéralion  do  la  cataracte,  n  Couteau  de  Chc- 
selden,  Couteau  litliotome.  Instruments  employés  dans 
l'opération  do  la  taiUo.  Il  Couteau  inleivsleuxiMil  iîcii.r^rnii- 

4  fi 


COUTEL   —   COUTER 

ehanls,  Couteau  serv-ant  à  diviser  les  chairs,  dans  les 
espaces  jnterossenx  de  la  jambe  ou  de  l'avant-bras.  ii  Cou- 
teau lenticulaire,  Couteau  qui  sert  à  réduire  les  inégalités 
laissées  dans  les  os  du  crâne  par  le  trépan. 

Fauconn.  Premières  pennes  des  ailes  du  faucon  et 

de  l'autour. 

—  Mar.  Partie  fixe  et  saillante  du  faux  étambot  ;  mècho 
du  gouvernail  qui  lui  est  opposée. 

—  Moll.  Manche  de  couteau.  Couteau  polonais,  Noms  vul- 
gaires de  deux  coquilles  du  genre  solen,  qui  offrent  une 
ressemblance  avec  un  manche  de  couteau. 

Péch.  Nom  vulgaire  de  l'espadon.  Il  Nom  vulgaire 

d'une  espèce  d'able. 

—  Phys.  Couteaux  d'un  fléau  de  balance.  Y.  balance. 

—  Techn.  Partie  tranchante  des  coupe-net,  des  cisailles 
et  autres  outils  ou  instruments  analogues.  Il  Couteau  à 
velours.  Sorte  de  coutelas  à  longue  lame,  dont  une  partie 
est  prise  entre  deux  guides  qui  ne  laissent  dépasser  qu'une 
partie  du  tranchant.  (On  l'emploie  pour  couper  le  velours 
de  coton.)  il  Couteau  sourd  dit  aussi  Couteau  rond,  Outil  do 
corroveur  à  tranchant  émoussé  employé  pour  le  dépilage 
des  p'eaux.  il  Couteau  circulaire.  Couteau  employé  dans  les 
papeteries  et  qui  fait  partie  de  la  machine  dite  coupeuse  en 
long.  Il  Couteau  à  revers.  Sorte  de  couteau  dont  la  lame  a  le 
fil  rabattu  et  que  l'on  einploie  en  tannerie  pour  écharner 
et  dégorger  les  peaux,  il  Couteau  à  dos  ou  à  ébourrer.  Outil 
de  megissier  et  oe  chamoiseur,  de  forme  concave,  employé 
pour  ravaler  les  peaux.  Il  Couteau  à  pierre.  Outil  du  tail- 
leur de  pierre  et  du  marbrier.  (Il  y  en  a  de  deux  espèces  : 
le  couteau  à  scie,  pour  la  pierre"  tendre,  et  le  couteau  à 
grès,  pour  la  pierre  dure.)  u  Couteau  à  mastiquer,  à  dêmas- 
tiquer.  Outils  employés  par  les  vitriers,  il  Couteau  à  palette, 
à  reboucher,  à  enduire.  Couteau  des  peintres,  à  lame 
flexible.  Il  Couteau  à  soutil.  Couteau  du  boyaudicr.  il  Couteau 
ramasseur.  Sorte  de  palette  avec  laquelle  le  chocolatier 
ramène  le  cacao  sous  la  meule,  il  Couteau  à  rogner  ou 
Rognoir;  Couteau  à  papier.  Outil  avec  lequel  le  reUcur 
rogne  la  tranche  des  volumes,  il  Couteau  à  rabaisser.  Es- 
pèce de  grattoir  fixé  au  bout  d'un  long  manche,  avec 
lequel  on  coupe  le  carton.  Il  Couteau  à  parer  ou  Paroir, 
Outil  de  relieur  à  lame  plate,  en  arc  de  cercle  du  côté  du 
tranchant,  et  servant  à  diminuer  l'épaisseur  des  peaux,  il 
Couteau  à  pied.  Instrument  de  sellier.  Il  Couteau  à  tran- 
cher. Couteau  mécanique.  Couteau  de  rivière.  Outils  em- 
ployés par  les  mégissiers,  tanneurs  et  corroyeurs.  Il  Cou- 
teau à  hit  caillé.  Couteau  servant  à  la  trituration  du  lait 
caillé  dans  la  fabrication  dos  fromages,  il  Couteau  d'étam. 
Outil  employé  dans  les  fonderies  d'étain.  Il  Couteau  de 
doreur.  Couteau  employé  par  les  doreurs  pour  l'applica- 
tion des  feuilles  d'or.  (Il  existe  un  très  grand  nombre 
d'autres  types  de  couteaux.) 

Loc.  div.  :   Visage  en  lame  de  couteau.  Visage  aplati 

sur  les  joues,  et  dont  le  profil  est  comme  tranchant,  il 
Avoir  le  pain  et  le  couteau.  Avoir  tout  ce  qu'il  faut,  toutes 
les  commodités  désirables,  il  Jouer  du  couteau  ou  des  cou- 
teaux. Se  servir  du  couteau  ou  de  l'épée,  pour  se  défendre 
ou  pour  attaquer,  il  Au  fig.  :  Etre  à  couteau  tiré.  Etre  en 
guerre  ouverte,  en  inimitié  déclarée,  u  Porter  le  couteau  à 
ou  sur.  Retrancher  impitoyablement  dans,  u  Enfoncer  le 
couteau  dans  le  sein  de  quelqu'un.  Lui  causer  un  chagrin 
cruel.  Il  Mettre  le  couteau  sous  la  gorge  à  quelqu'un,  Le  ré- 
duire à  une  cruelle  extrémité,  le  contraindre  à  agir  contre 
sa  volonté,  u  Avoir  le  couteau  sur  la  gorge.  Etre  sous  le 
couteau,  Etre  sous  le  coup  d'une  menace  perpétuelle  qui 
ôte  la  liberté  d'agir. 

—  Prov.  et  loc.  prov.  :  Aller  en  Flandre  sans  couteau, 
S'embarquer  dans  une  entreprise  sans  avoir  les  ressources 
nécessaires,  il  On  vous  en  donnera  des  petits  couteaux  pour 
tes  perdre.  On  ne  vous  confiera,  On  ne  vous  donnera  plus 
un  objet  dont  vous  ne  savez  pas  apprécier  la  valeur,  u  C'est 
comme  le  couteau  de  Janot.  Se  dit  d'une  chose  complètement 
remplacée  par  une  autre  et  gardant  son  ancien  nom, 
comme  le  couteau  dont  Janot  remplaçait  alternativement 
le  manche  et  la  lame,  ii  Les  mauvais  couteaux  coupent  les 
doigts  et  laissent  le  bois,  Les  faux  moyens  amènent  des 
résultats  contraires  à  ceux  qu'on  en  attend,  il  Amours  qui 
commencent  par  les  anneaux  finissent  par  les  couteaux. 
Les  mariages  d'inclination  amènent  souvent  une  grande 
désunion,  il  Tel  couteau,  tel  fourreau,  Ce  qui  va  ensemble 
doit  être  proportionné. 

—  Enctcl.  Archéol.  Sous  le  nom  générique  do  couteau, 
on  entend  tous  les  instruments  et  aussi  les  armes  dont  la 
lame,  avant  tout  tranchante,  peut  être  pointue,  mais  est 
principalement  destinée  à  couper.  On  peut  classer  les  cou- 
teaux en  quatre  grandes  catégories  :  I"  les  couteaux  usuels, 
destinés  aux  usages  domestiques.  (Ils  sont  ordinairement 
de  petite  taille,  toujours  à  un  seul  tranchant,  la  lame 
rentre  quelquefois  dans  un  manche  pliant.  A  mesure  que 
l'on  approche  de  l'époque  moderne,  une  différence  de  plus 
en  plus  Dette  s'accentue  entre  les  couteaux  do  poche  et  les 
couteaux  de  table.  Parmi  les  couteaux  usuels  doivent  se 
classer  les  petits  couteaux  ou  bâtardoaux,  qui  se  logeaient 
dans  le  fourreau  do  la  daguo  et  parfois  de  l'épée);  2'»  les 
couteaux  d'office.  Ce  sont  ceux  qui  étaient  destinés  aux 
usages  de  la  cuisine  et  de  la  table.  (En  dehors  des  formes 
nombreuses  servant  aux  travaux  culinaires,  il  y  a  un  cer- 
tain nombre  d'espèces  nettement  distinctes,  affectées  au 
service  officiel  do  la  table  :  ce  sont  les  grands  couteaux  à 
trancher,  avec  lesquels  tes  écuyers  découpaient  les  viandes  ; 
leur  lame,  très  large,  se  terminait  soit  carrément,  soit  par 
un  prolongement  aigu,  destiné  à  piquer  la  tranche  do 
viande  ;  les  parepains,  qui  servaient  à  chapeler,  à  parer 
les  tranchoirs  ou  larges  tranches  de  pain  qui  portaient  la 
viande  ;  les  taitlepains  à  lames  pointues,  qui  sont  du  dimen- 
sions moindres  ;  les  présentoirs,  qui  servaient  à  jirésentcr 
aux  convives  les  morceaux  de  poisson,  de  pâtisserie,  etc., 
et  aussi  à  enlever  les  miettes  de  la  nappe  [l'cxtréinité  de 
la  lame  est  arrondie  largement  ou  coupée  carrément)  ; 
3*  les  couteaux  de  vénerie,  tous  renfermés  dans  la  trousse 
du  veneur.  (Jusqu'au  xvm*  siècle,  il  no  semble  pas  avoir 
existé  de  différences  nettes  entre  l'épée  et  le  couteau  de 
chasse,  mais  les  couteaux  du  veneur  formaient  tout  un 
appareil  spécial  avec  les  couteaux  à  défaire,  les  hansarls, 
les  bachereaux  et  les  bâtardcaux,  tous  destinés  à  achever, 
A.  dépecer,  â  parer  le  gibier  pour  la  curée,  etc.)  ;  -J**  les 
couteaux  à  armer,  lesquels  ne  diffèrent  (les  dagues  que  par 
un  seul  caractère,  qui  est  de  n'avoir  qu'un  seiil  tranchant. 
Telle  doit  étro  l'acception  modcroo  du  mot  «  couteau  à 
armer  ».  Il  faut  laisser  le  nom  do  ■  coutollo  •  et  do 
«  braquemart  ■  aux  courtes  épées  parmi  lesquelles  ren- 
trent assurément  les  couteaux  à.  croc  et  Itts  couteaux  â 
plate»  du  moyen  âge,  armes  doat  la  lame  mince  se  glissait 


entre  les  joints  de  l'armure  pour  tuer  l'homme  quand  il  était 
I»ar  terre.  Les  couteaux  do  brèche  sont  des  armes  d'hast 
employées  aux  xvi''  et  xvii*  siècles,  surtout  dans  la  défense 
des  places  ;  le  fer  est  en  forme  de  lame  do  couteau  large, 
aiguB  à  un  tranchant,  lo  dos  épais  continuant  l'axe  de  la 


362 

d'ivoire.  Au  xvi"  siècle,  qui  voulait  passer  maître  était 
oblige  do  fabriquer  non  seulement  un  couteau  simple,  un 
cauit,  mais  encore  un  coutelas,  une  paire  de  ciseaux  et 
deux  longs  couteaux  à  lame  souple.  En  1565,  les  couteliers 
empiétaient  sur  les  armuriers  fourbissours,  car  on  les  voit 


Couteaux  a  armer  :  1.  De  brèche  (xvn«  a.);  2.  A  plates  fxv»  s.);  3-  De  da^ue  fxvio  s.).  —  Couteaux  anciens  :  4.  De  silex  (âge  do 
pierre);  5.  De  l'âge  de  bronze;  fl.  De  table  (1180);  7.  De  boucherie  (xv*  s.);  8.  A  défaire  (xvi*  s.);  9.  De  verseur  {xvio  s.);  10.  De  table 
(xvio  s.);  II.  A  présenter  (xvio  s.);  12.  De  chasse  (xvi*  s,) ,  13.  De  chasse  {xviiifl  s.).—  Couteaux  modernes  :  14.  A  palette;  15.  A  trancher; 
16.  A  dfssert;  17.  De  table;  18.  A  virole;  19.  De  poche,  à  plusieurs  piecps  ;  20.  A  bétel,  indien;  21.  De  chirurpie;  22.  A  placage; 
23.  A  étain  ;  2i.  De  chaleur  ;  25.  Ramasseur  ;  26.  A  pierre  ;  27.  A  rogner  ie  papier  ;  28.  A  mastiquer  ;  29-  A  démastiquer  ;  30.  De  doreur  ; 
31.  A  reboucher;  ^2.  A  enduire;  33.  A  lait  caillé;  3».  De  rivière,  à  dérayer;  35.  A  ébourrer  et  écharner  le  cuir;  36.  Mécanique; 
37.  A  tabac;  38.  A  conserves;  39.  A  huîtres;  40.  A  pain;  41.  Ilachoir;  42.  A  asperges. 


,-.^? 


A,  coutelas;  B,  penon 
de  coutelas. 


hampe,  tandis  que  le  tranchant  lui  est  extérieur  à  partir  du 
talon  pour  le  rejoindre  à  la  pointe.) 

—  Chir.  Lo  coiUeau  chirurgical  dififère  du  bistouri  par 
ses  dimensions  beaucoup  plus  considérables.  La  forme  et 
la  dimension  en  sont  variables  selon  la  destination.  Le  plus 
employé  est  le  couteau  droit  à 
amputations. 

COUTEL  n.  m.  Ling.  Ane. 
forme  du  mot  couteau. 

—  Econ.  rur.  Syn.  de  coûte. 

COUTELAS  {la  —  augmcut. 
do  l'anc.  franc,  coiitel,  couteau) 
n.  m.  Gros  couteau  :  Un  cou- 
telas de  cuisine. 

—  Blas.  Meuble  d'armoiries, 
figurant  un  coutelas. 

^—  Ichtyol.  Un  des  noms  vul- 
gaires de  l'espadon. 

—  Mar.  Petite  voile  appelée 
aussi  bonnette  en  étaï.  (Peu 
usité.) 

—  Techn.  Outil  de  papetier 
pour  couper  le  papier. 

—  Enxvcl.  Archéol.  Sbus  lo 
nom  de  coutelas,  on  entendait, 
au  XVI"  siècle,  les  cimeterres  ou 
anciens  badelaires,  c'est-à-dire 
toutes  les  armes  de  main  à  lame  courbe,  munie  d'un  seul 
tranchant  situé  du  côté  concave.  Lo  coutelas  est  i'aucêtro 
direct  du  sa- 
bre, dont  le 
nom  n'apparaît 
qu'au  milieu  du 

XVII*  siècle;  le         V\^  Coutelas  (xvio  s.), 

mot  0  sabre  « 

ne  doit  donc  pas  être  employé  pour  les  armes  antérieures 
à  1640.  V.  cimeterre. 

—  Mar.  A  bord  des  bateaux  latins,  Coutelas  se  dit  du 
foc  du  polacre  orienté 
pour  lo  vent  arrière 
et    iiguraut  ainsi   la 
pointe  d'une  lame 

dressée  vers  le  ciel.  ^    *  »     /  » 

Le  point  d'amure  est  Coutelas  (xvi«  s.). 

écarté  du  bord  par  un  espar  appelé  "  penon  de  coutelas  ". 

COUTELASSE  (rad.  cmdel)  n.  f.  Coupure  que  les  ouvriers 
tueurs  font  maladroitement  aux  peaux,  du  côté  de  la  chair, 
quand  ils  écorchcnt  les  animaux. 

COUTELASSER  {la-st-  —  rad.  'coutcl)  OU  COUTELER  v.  a. 
Faire  descouiclasses  sur  u.io  peau. 

COUTELET{/f?  —  rad.  contel]  n.m.  Archéol.  Se  disait  très 
anciennement  des  potit.s  couteaux  do  trousse,  qui  servaient 
surtout  pour  se  faire  les  ongles.  (On  appelait  coutelels 
furf/eoirs,  au  moyen  âge,  les  petits  couteaux  destinés  ù. 
servir  de  cure-de'nts.) 

—  Péch.  Nom  donné  à  l'entrée  do  la  bourdiguo. 

COUTELIER  {ti"^),  ÈRE  [rad.  coittel]  n.  Personne  qui 
vriid  ou  fabrique  des  couteaux,  n  Adjectiv.  :  Ouvrier  cou- 
TEi.miî. 

—  Encycl.  Archéol.  La  corporation  dos  couteliers,  très 
ancienne,  était  dite  <■  des  f^vrcs-coutelliers".  Elle  se  réunit 
de  bonne  heure  aux  couteliers  faiseurs  do  manches  d'os  et 


fabriquer  des  lames  d'épées,  do  dagues  et  des  fers  pour 
les  armes  d'hast  ;  ils  avaient  le  droit  do  dorer  leurs  lames. 

COUTELIÈRE  (rad.  coutel)  n.  f.  Etui  à  plusieurs  com- 
partiments, dans  lequel  on  serrait  les  couteaux  de  table. 

—  Encycl.  Los  coutelières  étaient  ordinairement  en  cuir 
bouilli  ;  leurs  divisions  formaient  autant  de  four- 
reaux. Les  musées  et  les  collections  possèdent 
quelques-uns  de  ces  objets,  où  le  cuir  est  ciselé, 
gaufré  ou  repoussé  avec  la  plus  grande  linesse. 
Les  coutelières,  qui  se  suspendaient  quelquefois 
à  la  ceinture,  faisaient  partie  de  l'attirail  des 
écuyers  tranchants.  V.  trousse. 

COUTELLERIE  [tè-le-rt  ~  rad.  coutel)  n.  f.  Art 
du  coutelier,  il  Fabrique  du  coutelier,  ii  Produits 
qui  font  l'objet  du  commerce  du  coutelier  :  La 
COUTELLERIE  de  Chiltellerault  est  réputée. 

—  Encycl.  Cette  industrie,  exercée  par  la 
corporation  dos  couteliers,  avait,  au  moyen 
âge,  quelques  centres  de  production,  comme  la 
ville  de  Langres.  Celle-ci  vit  ses  produits  se 
déprécier  dès  le  xviii'  siècle,  époque  où  les  gens 
étrangers  aux  corporations  se  mirent  à  fabriquer 
des  couteaux  à  bas  prix  ;  au  xvii*  siècle,  Mont- 
pellier, Moulins,  Provins,  étaient  encore  réputés  Coutelière 
pour  leur  fabrication.  (xvi«  s.). 

En  France,  la  fabrication  de  la  coutellerie  est  à 

fieu  près  concentrée  dans  quatre  localités  :  Thiers,  ChStel- 
erault,  Notent  et  Langres.  L'industrie  do  la  coutellerie 
comprend  diverses  catégories,  suivant  la  nature  des  pro- 
duits à  obtenir.  Ces  catégories  sont  les  suivantes  :  cou~ 
tcllerie  ordinaire  ou  de  table;  coutellerie  fine  ou  de  luxe; 
coutellerie  fertnante ;  coutellerie  à  lames  fixes;  coutellerie 
en  ciseaux,  rasoirs,  etc.;  coutellerie  ch  iiistrumeyits  de  chi- 
rurgie, et,  enfin,  grosse^  coutellerie. 

La  fabrication  d'un  couteau,  quelle  que  soit  la  catégorie 
à  laquelle  il  appartienne,  nécessite  un  très  grand  nombre 
d'opératiotis  :  en  premier  lieu,  le  martelar/e  à  l'aide  d'un 
marteau  mécanique  appelé  martinaire,  et  dont  le  rôle  est 
d'aplatir  et  d'allonger  la  barra  do  for  ou  d'acier.  Vient 
ensuite  le  forqeage,  qui,  généralement,  s'opère  à  la  main, 
et  donne  à  la  barre  la  forme  que  doit  avoir  la  lame.  Ainsi 
préparée,  la  barre  passe  successivement  entre  les  mains 
du  limeur,  du  perceur,  de  Vémouleur,  du  polisseur,  du  pla- 
queur  et  du  métreur.  En  dernier  lieu,  elle  est  remise  au 
ttianchisseur.  La  lamo  est,  dès  lors,  terminée  ;  il  no  reste 
plus  qu'ù  la  munir  d'un  manche.  Cette  opération  s'exécute 
par  les  soins  d'autres  ouvriers,  dont  lo  premier  est  dit 
cacheurou  redresseur  de  corne  ;  il  reçoit  les  diverses  parties 
constituant  co  manche,  du  scieur.  Le  inojiteur  assemble  ces 
différentes  parties.  Lorsque  ce  travail  est  terminé,  le  cou- 
teau passe  à  Vaffileur,  puis  au  nettoyeur,  et,  enfin,  il  est 
empaqueté  par  la.  plieuse. 

COUTELURE  (rad.  coutel)  n.  f.  Défaut  d'un  parchemin 
coutelassé. 

COÛTER  (du  lat.  constarc,  môme  sens)  v.  n.  Etre  acheté 
an  prix  do  ;  occasionner  une  dépense  de  ;  Livre  gui  coûte 
cent  francs.  Les  voyages  coûtent. 

—  Fig.  Occasionner  dos  peines,  des  portos,  des  souf- 
frances :  «  Mes  vers  me  coûtknt  ;)e«,  disait  l'ahhé  de 
Marolles  à  Linièrc.  —  Us  vous  coûtant  ce  qu'Us  valent  », 
lui  répondit  celui-ci.  il  Etre  fait  ou  donné  avec  difficulté  ou 
à.  regret  :  Les  promesses  ne  coûtent  rien. 

—  Loc.  div.  :  Coûter  cher.  Occasionner  une  forte  dépense 


363 

OU  un  prand  sacrîfioo.  h  Coûter  bon.  Coûter  cher.  Il  Coûter 
1(1  vie  (le,  Occasionner  la  mort  do.  il /if^en  7W  lut  coûte,  Il 
l'ait  sans  noino  ou  sans  hésitation  tout  co  qu'il  entreprend, 
et  aussi,  il  n'opargno  riou.  ii  Tout  lui  coûte,  11  trouve  pé- 
nible tout  co  qu'il  entrej)roud.  li  Coûte  tiue  coûte,  Quolquo 
déponso  ou  quoique  sacntico  qu'il  on  résulto.  ii  Fam.  Coûter 
les  yeux  de  la  tète.  Occasionner  dos  dépons((s  excessives. 

—  Prov.  :  n  n'y  a  que  le  premier  pas  qui  coûte,  Pour  cer- 
tains actes  déterminés,  un  premier  essai  t'ait  disparaître 
toutes  !os  répugnances  quo  ces  actes  inspiraient. 

—  Impers.  Jl  coûte  ou  //  en  coûte.  Il  on  résulte  une  dé- 
pense : 

Il  en  cot\te.  bien  cher  ponr  mourir,  à  Paris. 

Andriedx. 

—  Fig.  Il  est  diffloilo,  pénible,  il  y  a  des  inconvonionls  : 

A  qui  vfiit  se  venger  trop  souvent  il  en  ntùtr. 

Andiîieux. 

—  Enxycl.  Gramm.  D'après  l'Académie,  coûter  est  verho 
neutre  dans  toutes  ses  acceptions,  et,  comme  il  prend 
l'auxilairo  avoir,  on  doit  toujours  laisser  le  participe 
coûté  invariable.  Selon  plusieurs  grammairiens,  au  con- 
traire, coûter  est  neutre  quand  il  éveille  l'idéo  d'un  prix, 
d'une  dépense  numéraire  quelconque  ;  mais  il  devient  ac- 
tif quand  il  signirie  ciiuser,  occasionner  ;  ils  écriraient  donc, 
on  laissant  coûté  invariable  :  Les  vingt  mille  francs  qm; 
cette  maison  m'a  coûTi-:,  et  ils  feraient  varier  co  participe 
dans  :  Les  efforts  que  ce  travail  m'a  coiItks.  On  trouve 
dans  Fénelou  :  «  Vous  n'avez  pas  oublié  les  soins  que  vous 
m'avez  coûtés  depuis  votre  enfance  •>;  dans  Racine  : 

Après  tous  les  ennuis  que  ce  jour  m'a  coûtés. 

On  voit  donc  que  l'opinon  des  grammairiens  s'appuio  sur 
des  autorités  assez  respectables. 

COUTERIE  n.  f.  Hist.  ccclés.  V.  couteie. 

COUTERNE,  comm.  de  l'Orne,  arrond.  et  à  20  kilom.  de 
Domfrout,  sur  la  Vée,  près  de  son  confluent  avec  la 
Mayenne;  1.300  hab.Ch.de  f.  Ouest.  Commerce  de  chiffons, 
de  grains.  Château  en  briques,  des  xvi"  et  xyiii"  siècles; 
église  romane.  Vieilles  halles. 

COÛTEUSEMENT  adv.  D'uno  façon  coûteuse. 

COÛTEUX  {teû),  EUSE  adj.  Qui  coûte  cher,  qui  fait 
faire  do  grandes  dépenses  :  Un  voyage  coûteux. 

CoUTHON  (Georges),  conventionnel,  né  à  Orcet  (Au- 
vergne) en  17.55,  mort  à  Paris  en  1794.  AvocatàClermont  en 
1788,  il  était  aimé  alors  pour sadouceur  et  son  désintéresse- 
ment. Chaud  partisan  ae  la  Révolution,  il  fut  nommé  pré- 
sident du  tribunal  de  Clermont  (1789).  Après  avoir  défendu 
la  monarchie  constitutionnelle,  il  devint  un  de  ses  plus 
acharnés  adversaires;  élu  à  la 
Législative,  il  proposa  le  premier 
qu'on  ne  laissât  à  Louis  XVI  que 
le  titre  de  roi  des  Français.  Il 
attaqua  les  émigrés  et  les  prêtres 
insermentés.  Rentré  à  Pans  après 
une  période  de  repos  exigée  par 
la  faiblesse  de  .sa  santé,  û  n'ap- 
prouva pas  les  massacres  de 
Septembre  et  la  déchéance  du 
roi;  mais,  élu  membre  de  la  Con- 
vention (1792),  il  vota  pour  la 
mort  de  Louis  XVI,  contre  le 
sursis.  Bien  qu'il  se  fût  montré 
tolérant  au  début  de  son  mandat, 
il  se  déclara  contre  les  girondins, 
avec  Robespierre,  dont  il  par- 
tageait les  idées  religieuses  et 
philosophiques.  Dès  lors,  il  devint 

f)lus  violent  dans  sa  lutte  contre 
es  modérés.  Il  entra  au  comité 
de  Salut  public  (juill.  1793)  avec 
Saint-Just.  Désigné  pour  pres- 
ser le  siège  de  Lyon  (août  1793),  il  réunit  en  Auvergne 
quelques  troupes,  aida  à  prendre  la  ville,  mais  n'aiitorisa 
aucune  mesure  arbitraire.  De  retour  à  Paris,  il  dénonça 
les  ennemis  de  Robespierre  et  présenta  la  loi  du  22  prai- 
rial, qui  était  aux  accusés  la  faculté  de  se  défendre.  Il 
partagea  le  sort  de  Robespierre,  le  9  thermidor.  Cet  ora- 
teur d'aspect  débile  (il  était  paralysé  des  jambes)  devait 
à  son  éloquence  une  influence  presque  égale  à  celle  de 
Robespierre. 

COUTHOUYIA  n.  f.  Genre  de  mollusques  gastéropodes 
cténolu-anclies,  famille  des  fussaridés,  qui  est  consiiléré 
généralement  comme  un  .»:ous-genre  do  fossarus,  et  so  ('a- 
raclérise  parla  fente  profonde  de  l'ombilic,  la  spire  acu- 
minéo,  à  tours  treillissés,  et  la  bouche  somi-ovalo.  (L'espèce 
type  do  ces  mollusques  marins  est  la  couthouyia  decussata, 
du  Japon.) 

COUTHOVIA  n.  m.  Genre  de  loganiacéos,  tribu  dos  cu- 
loganiées,  habitant  la  Maiaisio  et  l'Océanic,  comprenant 
dos  arbres  à  fouilles  opposées,  à  fleurs  en  cyraos  termi- 
nales. 

COUTHUIN,  comm .  de  la  Belgiûuo  (prov.  do  Liégo),  arr. 
adm.  et  jud.  do  Iluy,  outre  la  Môhaigno  et  la  Meuse  ; 
3.128  liab.  Mines  do  fer. 

COUTHURES,  comm.  do  Lot-ot-Garonno,  arr.  et  à  8  kil. 
do  Marmando,  sur  la  Garonne;  eio  hab.  Fabrique  do  balais, 
minoteries. 

COUTICHES,  comm.  du  dép.  du  Nord,  arr.  et  A  13  kil. 
de  Douai,  sur  lu  courant  de  Coutiches,  sous-affluent  <ie 
l'Ksraut  ;  1 .92(;  hab.  Ch.  do  f.  Nord.  Commerce  d«  graines 
do  lieLterave.^  ;  moulins  à  blé  ;  fabrique  do  balais.  Calvaire. 

COUTIER  {ti-é)v\.  m.  Ouvrier  qui  fait  du  coutil;  fabricant 
qui  on  produit;  marchand  oui  en  vend. 

—  Autref.  Fabricant  do  lits  do  plumes. 

COUTIÈRE  n.  f.  Nom  dos  grosses  manœuvres  qui  main- 
tenaient les  mais  des  galères  et  servaient  de  haubans. 

COUTIL  f^)  n.  m.  Toile  do  chanvre  ou  do  lin,  ou  encore 
do  lin  et  do  coton,  d'un  tissu  très  serré. 

—  Kncycl.  Le  coritil  diffère  do  la  toile  ordinaire  on  ce 
quo  son  tissu  est  tqujourscroisé.Cortainscoutils  sontà  plu- 
sieurs lisses  ot  -X  armures,  comme  les  draps  et  los  soieries. 
Le  véritable  coutil  est  fait  tout  entier,  chaîne  ot  trame, 
avec  du  fli  do  chanvre  ;  mais,  iirosiiuo  toujours,  celui  ou'on 
trouve  dans  le  commerce  est  fait  ue  lin  ot  do  coton.  Il  eu 
08t  mfimo  qui  no  contient  quo  du  coton  seul  ;  c'est  le  coutil 
t  bon  marché.  Le  coutil  est  projiro  il  faire  des  toutes  ot  ù 


COUTERIE 


COUTUME 


servir  d'enveloppe  aux  matelas  ou  aux  oreillers.  Il  s'em- 
ploie également  pour  la  confection  de  vêtements  légers, 
mais  solides.  On  en  fait  encore  des  stores,  des  housses  pour 
moublos,  des  guêtres,  des  corsets,  des  chaussures. 

L'industrie  dos  coutils  fut  importée  en  France  par  la 
famille  d'un  tisserand  nommé  Bourlot,  qui  s'établit  à  Evroux 
vers  1778.  Cette  ville  est  encoro  un  dos  principaux  centres 
producteurs  du  coutil.  Lille  et  Roubaix 
so  sont  égalemont  adonnés  à  la  fabri- 
cation du  coutil.  La  ville  de  Fiers,  par 
sa  grande  fabrication,  fait  aujourd'hui 
une  sérieuse  concurrence  à  Ëvreux  ot 
aux  autres  cités  industrielles.  Troyes  ot 
Nantes  fabriquent  plus  spécialement  le 
coutil  de  chasse.  ,/^ 

COUTIL  n.  m.  Archéol.  et  bot.  V.  too- 

TILLi:. 

COUTILIER  [li'é  —  rad.  couiille)  n.  m. 
Homme  de  pied  ou  valet  de  çuerre  armé 
d'une  couiille.  (Les  coutiliers  étaient 
munis  de  haubergeons,  salades,  gan- 
telets et  harnois  de  jambes;  leur  arme 
d'hast  était  une  langue  de  bœuf;  leurs 
armes  de  main  la  coutille  et  la  dague.) 
Il  On  écrivait  aussi  coustilier,  etcous- 

TILLEDX. 

COUTILLADE  {Il  mil.)  n.  f.  Coup  de 
couteau.  (Vieux.) 

COUTILLE  {Il  mil.)  n.  f.  Art  milit.  anc. 
Epée  courte  et  large,  à  pointe  aiguë,       Coutilier  (1310). 
que  portaient  les  gens  de  pied  au  moyen 
âge.  (Ce  mot  peut  signitier  aussi  une  arme  d'hast,  dont 
le  fer  avait  une  pareille  forme;  les  coutilles  s'appelaient 
encore,  au  xv*  siècle,  feuilles  de  Cata- 
logne. Quant  aux  prétendues  coutilles 
du  XVI*  siècle  conservées  dans  les  col- 
lections d'amateurs,  ce  sont  des  lames 
do  pertuisanes  retaillées  et  assemblées 
sur  une  monture  d'épée  par  des  contre- 
facteurs modernes.)  On  écrit  aussi  cos- 

TILLE. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de*  la  fétuque 
dorée. 

COUTILLER  {Il  mil.)  V.  a.  Blesser, 
frapper  avec  la  coutille.  (Vieux.) 

COUTINHO  (Alvarez  Gonzalo),  che- 
valier portugais,  surnommé  Magrîço 
(le  Décharné),  né  i  Villa  de  Penedono 
(Beira),  dans  la  seconde  moitié  du 
xiv*  siècle.  Camoëns,  dans  ses  iusiarfes, 
le  représente  partant  avec  onze  com- 
pagnons pour  Londres,  où  il  va  com-  Coutilles. 
battre  en  champ  clos  douze  cheva- 
liers anglais  qui  avaient  outragé  des  dames  de  la  cour. 

GoUTINHO  (dom  Francisco),  comte  de  Rodondo,  vice- 
roi  des  Indes  portugaises,  mort  en  1564.  II  se  fit  remarquer 
pendant  son  gouvernement  par  sa  douceur  et  par  son 
amour  de  la  justice.  Malheureusement,  il  confia  le  gouver- 
nement du  pays  de  Cambaye  au  cruel  Mesquita,  dont  la 
conduite  envers  les  indigènes  amena  bientôt  une  réaction 
sanglante  contre  les  Portugais.  Coutinho  protégea  le  poète 
Camoéns,  qui  avait  été  persécuté  par  son  prédécesseur. 
—  Son  fils,  dom  Joao  Coutinbo,  vice-roi  des  Indes  do 
1G17  à  1619,  soutint  une  guerre  difficile  dans  le  Cananor. 

Coutinho  {dom  Gonzalo),  administrateur  et  poète  por- 
tu^'ais,  mort  en  1634.  Capitaine  général  de  Mazagan  (Ma- 
roc), il  publia,  en  1629,  une  relation  de  son  séjour,  sous  lo 
titre  do  Discurso  da  joj-nada  a  villa  de  Mazagào  e  seu  go- 
vei'no  nella.  Plus  tard,  il  devint  gouverneur  dos  Algarves 
et  conseiller  de  Pliilippo  III.  Il  est  surtout  célèbre  pour 
avoir  composé  Tépitaphe  do  Camoons,  dont  il  était  l'ami. 

COUTISSÉ,  ÉE  adi.  Tochn.  Garni  do  coutil. 

—  u.  f.  pi.  Knsouplo  garnie  de  grosso  toile,  pour  fixer  la 
pièce  à  broder. 

CoUTLOUGH-lNANDJI,  prince  turc,  do  la  dynastie  dos 
ataboUs  de  rA/'rli.iil|ari,  qui  vécut  dans  la  seconde  moitié 
du  xii»  sièrin  dn  nntro  .To.  Il  fut  élevé  à  la  cour  du  der- 
nier Soldjoukide,  Toghrul  III,  et  il  so  révolta  contre  lui; 
vaincu,  il  alla  demander  secours  au  khvarizmchah  Tukush, 
nui  entra  en  Perso  ot  battit  Toghrul  {590  de  l'hégire  ;  1 193 
de  J.-C).  Coutlough-Inandji  assassina  Toghrul  ot  fut  lui- 
mémo  mis  à  mort  par  ordre  do  Tukush. 

COUTO  (Diego  no),  historien  portugais,  né  à  Lisbonne 
en  1512,  mort  ù  Goa  en  1616.  Paru  à  quatorze  ans  pour 
les  Indes,  après  avoir  accompagné  Camoéns  dans  plu- 
sieurs expéditions  militaires,  il  se  fixa  à  Goa,  et  fut  nommé 
par  Philippe  II  historiographe  des  Ktats  de  l'Inde.  Il  cnn- 
linua  YAsw.  do  Barros,  ot  écrivit  aussi  une  Vie  de  dom 
Paxilo  de  Lima  Pereira  (1765)  et  dos  Observations  sur  les 
causes  de  la  décadence  des  Portugais  dans  l'Inde  (1790). 

COUTON  n.  m.  Rudiment  do  plume  naissante  chez  une 
joiino  volaille,  et  qui  rosto  dans  la  chair  après  quo  l'ani- 
mal a  été  plumé. 

COU-TORS  {tor')  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  du  torcol. 

Il  l'I.   /fCS   COUS-TOllS. 

COUTOUBÉE(ié)  n.  f.  Genre  do  gontianacées,  tribu  dos 
chironiéos,  comprenant  dos  herbes  amères  à  la  fa«;on  dos 
geniianes,  à  tiges  dressées,  à  fouilles  opposées,  ù  flours 
tétramôros  réunies  en  épis  ou  grappes  terminales,  origi- 
naires de  l'Amériquo  tropicale. 

COUTOUBÉES  {bé)  n.  f.  pi.  Sous-tribu  dos  gontianacécs, 
'oni prenant  los  genres  coutoubée,  schoublerie,  hélie  ot 
cudiuir,  vie.  —  L'tie  couTOUUi:!-:. 

COUTOUILLE  {tou-ill  [//mil.])  n.  f.  Un  dos  noms  vulgaires 

du  torcol. 

COUTOUVHE,  comm.  do  la  Loire,  arrond.  ot  A  U  kil. 
do   Koaiiiio;  1.785  hab.    Fabriques  do  balances  o£  do  co- 

tonnadr'H. 

CoUTRAS  {tra),  ch.-l.  do  canton  do  la  Gironde,  arrond. 
et  ii  17  kilom.  de  Libourno,  sur  la  Dronno,  près  do  son 
confluent  avec  l'Isle;  3.1*03  hab.  {Coulrasicns,  ennes,  ou 
Coutrilluns,  onnes.)  Ch.  do  f.  Orléans.  Port.  Commerce  do 
céréales,  do  farines,  do  vins  ot  d'eaux-do-vio,  do  bois  du 
Nord.  Lo  vignoble  do  Centras  produit  dos  vins  rouges  ot 


dos  vins  blancs,  et  ses  principaux  crus  sont  :  lo  domaine 
do  l'Etang,  Drouillard,  Lauvirat,  Bellevue,  Franc-Lauvirat, 
Egreteau,  etc.  Minoteries,  taillanderies,  teintureries,  cor- 
roiries.  Ancien  château  de  la  Renaissance.  Moulin  sur  la 
Dronno;  à  Laubardemont,  sur  l'Isle,  vaste  usine  à  huile, 
remplaçant  un  des  plus  grands  moulins  de  France,  détruit 
par  le  feu.  C'est  la  Corteratc  dos  Gallo-Romains.  Dans  une 
çlaine  voisine,  au  confluent  do  l'Isle  otdo  la  Dronne,  dé- 
faite du  duc  do  Joyeuse  à  latéto  dos  catholiques,  par  los  pro- 
testants que  commandait  Henri  do  Navarre  (20  oct.  1587). 
—  Le  canton  a  12  comm.  et  13.677.  hab. 

COUTRAU  {tro)  n,  m.  Variété  de  poire  d'automne. 

COUTRE  (du  lat.  culter,  couteau)  n.  m.  Agric.  Hache 
eflilée,  servant  à  refendre  los  échalas.  il  Hache  à  grosso 
lame  trapue,  que  l'on  appelle  également  merlin,  et  em- 
ployée pour  fendre  le  bois  do  chauflage.  il  Un  des  organes 
essentiels  d'une  charrue.  (La  charrue  étant  mise  en  mou- 


A,  charrue  à  siège  avec  coutre  circulaire  disposé  en  avant  du 
soc  et  duversoîr,  entre  les  deux  roues  de  la  machine; —  B,  coutre 
ordinaire  (1.  Mauche;  2.  Lame;  3.  Age  de  la  charrue;  4.  Cou- 
trière);  —  C,  coutre  vu  en  section  horizontale  [x,  y.  tracé  du  plan 
vertical  de  progression  de  la  charrue)  :  1.  Face  de  la  lame  du  cou- 
tre du  côté  de  la  «  muraille  du  labour  »;  2.  L'autre  face. 

vement,  le  coutre  découpe,  dans  le  sens  vertical,  la  bande 
du  labour  que  le  soc  découpe  simultanément  dans  le  sens 
horizontal.  Cette  bande  ainsi  découpée  est  immédiate- 
ment retournée  par  le  versoir.) 

—  Hist.  eccl.  Sacristain  qui  était  chargé  de  faire  sonner 
les  cloches,  de  garder  los  clefs  de  l'église  ot  de  prendre 
soin  du  luminaire. 

COUTRIE  {trî)  n.  f.  Office  du  sacristain  qu'on  appelait 
coutre.  Il  On  écrivait  aussi  couterie. 

COUTRIÈRE  n.  f.  Pièce  servant  à  lier  le  manche  du 
coutre  à  l'âge  de  la  charrue,  it  Espèce  de  charrue  emploj'éo 
pour  retourner  très  profondément  le  sol.  (On  dit  aussi  cou- 
TBiKK,  dans  les  deux  sens.) 

COUTRILLON  (//  mil.)  n.  m.  Sorte  de  bs.teau  plat,  de 
long  chaland,  sur  lo  canal  du  Midi. 

COUTUMAT  {ma)  n.  m.  Bureau  où  l'on  payait,  dans  la 
Guyenne,  les  droits  de  coutume,  u  Pays  de  droit  coutumier. 

COUTUME  (du  lat.  consuetudo  ;  d'où  coustume  ot  coutume) 
n.  f.  Pratique  ancienne  et  générale  :  Il  y  a  du  bon  à  se 
mettre  quelquefois  au-dessus  des  codtumes.  (M«"  de  Sôv.) 
Il  Habitude  individuelle  :  Chacun  a  sa  coutume. 

—  Par  anal.  Manière  d'agir,  en  parlant  des  choses  : 
/^  vent  a  codiume  de  souffler  dans  cette  saison,  il  De  cou~ 
tume,  D'ordinaire,  ordinairement  :  J'irai  chez  i^ous  comme 
DE  COUTUME.  Il  Ai'Oi'r  de  coutume.  Avoir  l'habitude  do  :  Pour 
vous  ôter  l'envie  de  nous  faire  cowir  toutes  les  îutits,  comme 
vous  AVEZ  DR  COUTUME.  (Mol.)  [Vieux.]  Il  Us  et  coutumes^ 
Règles,  pratique  qu'on  observe  dans  certains  pays,  cer- 
taines circonstances,  à  l'égard  do  certaines  choses,  etc.  : 
Observer  les  us  et  coutumes  d'un  lieu. 

—  Comm.  Droit  que  les  marchands  étrangers  payaient 
aux  souverains  locaux  dans  l'Inde,  l'Afrique  et  le  Levant. 

—  Dr,  anc.  Usages  anciens  ot  généraux  ayant  force  do 
loi,  et  dont  l'ensemble  forme  lo  droit  coutumier.  n  Recueil 
des  coutumes  d'un  pays  :  /m  coutume  de  Paris,  ii  Certi- 
ficat de  coutume,  Acte'par  lequel  un  tribunal  attestait  un 
point  do  législation  ou  do  jurisprudence  on  usage  dans 
une  localité. 

—  Dr.  féod.  Droit  de  coutume.  Redevance  payée  au  soi- 
gneur pour  los  denrées,  blés,  vins,  bestiaux  vendus  dans 
sa  soignourio.  (On  distinguait,  d'après  lo  tarif,  la  grande 
et  la  petite  coutume.) 

—  Hist.  ceci.  Coutume  épiscopale.  Droit  que  l'évéquo 
percevait  sur  ses  dores,  ii  sou  avènement  ot  dans  quel- 
ques autres  circonstances,  u  Louables  coutumes.  Droits  que 
lo  clergé  levait  sur  los  gens  d'êgli.so. 

—  Péch.  Poisson  de  coutume,  Uedevanco  en  nature 
qu'on  prélève  pour  lo  propriétaire  du  bateau  ot  lo  maître 
pécheur. 

—  Prov.  :  Une  fols  n'est  pas  coutume,  On  peut  former 
les  yeux  sur  un  acte  isolé,  il  C'est  la  coutume  de  Lorris, 
les  battus  payent  l'amende»  Celui  qui  a  raison  so  voit 
condamné. 

—  Syn.  Accoutumance,  habitude,  usage.  V.  accoutu- 
mance. 

—  Encycl.  Dr.  La  coututne  est  une  source  du  droit,  qui 
tire  son  autorité  do  l'assentiment  tacite  do  tous  les  ci- 
toyens. Nous  la  trouvons  on  droit  romain,  puis  au  moyen 
ûgo.  Lo  droit  coutumier,  on  Pranco,  a  fait  des  emprunts 
aux  législations  précédentes,  mais  il  s'est  révélé  avec  uno 
originalité  propre.  Les  coutumes  so  formèrent  pou  ù  pou 
dans  lo  nord  et  lo  centre  do  la  Franco,  ot  jusque  dans  lo 
sud-ouest,  tandis  que.  dans  le  midi,  le  droit  romain  demeu- 
rait, on  général,  la  base  do  la  législation.  On  appelait  pays 
de  droit  t'crit  ceux  qui  étîiient  surtout  régis  par  lo  droit 
romain  ;  pays  de  coutume,  ceux  où  dominait  cette  seconde 
source.  Ces  derniers  formaient  los  deux  tiers  do  la  France. 
Cos  coutumes  étaient  des  lois  territoriales,  mais  elles 
manquaient  do  précision  ;  il  fallait  procéder  A  des  enquêtes 
dites  par  tourbes  {per  lurbas)  pour  connaitro  lo  droit. 
l'usago.  On  comprit  la  nécessité  do  llxer  par  écrit  lo  droit 
couiumior,  ot  qiiolquos  coutumes  furent  rédigées  au  début 
du  .\v«  siècle.  Charles  VU,  on  U54,  prescrivit  leur  rédac- 
tion dans  tout  lo  rovaume.  Celle  do  Rourgogno  fiit  ap- 
prouvée en  ll.'>i',  cello  doTouraino  on  Utîl,  collo  d'Anjou 
on  Uô'.i.  La  plupart  des  coutumes  furent  rédigées  sous 
Louis  XII  :  collo  d Orléans  dato  do  1509,  oollo  do  Paris 
do  1510.  La  pratique  ayant  signalé  beaucoup  do  défauts 
ot  do  lacunes  dans  cos'  rédaciious,  on  sentit  le  besoui  do 
les  réformor.  beaucoup  do  reformations  se  produisirent 


COUTUMIER   —   COUTURIER   DE   FOURNOUE 


dans  la  seconde  moitié  du  xvi"  siècle  :  la  coutume  de 
Paris  fut  réformée  ou  15S0,  celle  d'Orléans  en  1583, 

Le  Code  civil  a  abrofjô  toutes  les  anciennes  coutumes, 
générales  ou  locales,  ainsi  que  les  usages  auxquels  cor- 
respondent des  dispositions  de  la  législation  moderne.  Il 
est  interdit  de  déclarer  en  termes  gooéraux.  dans  un  con- 
trat de  mariage,  que  l'association  conjugale  sera  régie 
par  une  ancienne  coutume  (art.  1390);  mais  on  peut  en 
reproduire  lidèlement  le  texte.  Cependant,  de  nombreux 
articles  du  Code  civil  se  réfèrent  aux  usages  et  les  consa- 
crent eu  permettant  leur  application.  En  matière  com- 
merciale, les  usages  ne  sont  pas  abrogés.  Une  loi  du 
13  juin  1S66  a  rendu  applicables,  en  matière  de  ventes 
commerciales,  certains  usages  qu'elle  énumère. 

COUTUMIER  (yni-ë).  ÈRE  adj.  Qui  a  coutume,  qui  a  l'ba- 
bitude  :  Etre  codtumeer  de  mentir.  \\  Habituel,  ordinaire  : 
Vicissitudes  coutumières.  (Vieilli.)  ii  Coutnmier  du  fait. 
Qui  a  coutume  d'accomplir  un  acte.  (Ne  se  prend  guère 
qu'en  mauv.  part.) 

—  Dr.  Etabli  par  la  coutume  :  Droit  codtumikr.  Impôt 
cocTUMiKR.  Il  Kcgi  par  le  droit  coutumior  :  Pays  coutu- 

MIKR. 

—  Dr.  féod.  Roturier,  par  opposition  à  «  noble  »  :  Les 
personnes  codtomières.  |[  Bourse  coutumièret  Achat  d'un 
héritage  par  un  roturier. 

—  Substantiv.  Personne  coutumière»  roturier  :  Les  cou- 
TL"\niiRS.  Epouser  une  coutumière. 

—  Eaux  et  for.  Usager,  dont  le  droit  est  réglé  par  la 
coutume. 

—  n.  m.  Recueil  des  règles  fixées  par  le  droit  coutu- 
mier  :  Consulter  le  coutumier.  il  Grand  coidu7nier.  Recueil 
général  des  coutumes  particulières  d'un  pays. 

—  Anton.  Ecrit  (en  parlant  du  droit). 

—  Encycl.  Grand  coutumier  de  France.  Cette  œuvre, 
appelée  quelquefois  aussi  Coutumier  de  Charles  V7,  est 
une  compilation  de  la  fin  du  xiv*  siècle,  comprenant  des 
ordonnances,  des  notions  de  droit  romain  et  de  droit  cou- 
tumier, et  des  règles  de  procédure.  Son  auteur  est  Jacques 
d'Ableiges,  ainsi  que  l'a  découvert  L.  Delisle;  l'ouvrage 
a  dû  être  terminé  en  1389,  alors  que  l'auteur  était  bailli 
d'Evreux.  Le  Grand  coutumier  douue  de  précieux  rensei- 

fnements  pour  l'étude  de  l'ancienne  coutume  de  Paris  et 
6  la  vieille  procédure  française.  Il  a  joui  d'une  grande 
autorité  jusqu'au  milieu  du  xvi*  siècle. 

—  Grand  coutumier  de  Normandie.  On  appelle  ainsi  un 
ouvrage  du  xiii*  siècle,  remarquable  par  la  netteté  et  la 
méthode  de  son  exposition,  et  qui  est  I  une  des  sources  les 
plus  précieuses  du  droit  normand.  Il  était  appelé,  dans  les 
lies  normandes,  Somme  Maucael,  probablement  du  nom  do 
son  auteur.  C'est  en  latin  qu'il  a  dû  être  d'abord  rédigé. 
Bien  que  n'ayant  eu,  au  début,  aucun  caractère  officiel, 
cette  œuvre  n'a  pas  tardé  à  être  considérée  comme  une 
véritable  loi. 

COUTUMIÈREMENT  adv.  De  coutume,  ordinairement. 

—  Féod.  Selon  la  règle,  la  coutume  roturière. 
COUTURE  (du  lat.  pop.  cosefura.  même  sens;  de  con- 

suere,  coudre)  n.  f.  Action  de  coudre  :  Ouvrière  fatiguée 
par  ta  couture,  n  Art  de  coudre  :  Apprendre  la  couture. 

Il  Commerce  de  couturière  :  S'enrichir  dans  la  couturi:. 

[|  Atelier  où  l'on  coud  :  Montez  à  la  couture.  ||  Suite  do 
points  par  lesquels  des  étoffes  sont  cousues  :  Des  coutures 
mal  faites,  ii  Babattre  les  coutures.  Les  aplatir  avec  le 
carreau,  le  dé.  —  Battre  à  plate  couture.  Rabattre  les  cou- 
tures à  plat.  (Au  fig.,  ces  deux  expressions  signifient  Battre 
quelqu'un  complètement,  vigoureusement.) 

—  Agric.  iSom  donné,  dans  quelques  endroits,  aux 
terres  médiocres;  dans  d'autres,  synonyme  de  sole  ou  de 
SAISON.  II  Au  pi.,  Ancien  nom  des  terrains  consacrés  à  la 
grande  culture. 

—  Archit.  Assemblage  de  deux  fouilles  do  métal,  obtenu 
en  pliant  et  rabattant  les  bords  de  chacune. 

—  Cbir.  Marque  laissée  par  une  plaie  dont  les  bords 
ont  été  mal  rejoints,  il  Par  anal..  Suite  de  cicatrices  de 
petite  vérole. 

—  Mar.  Intervalle  bourré  d'étoupes  et  recouvert  de  brai, 
compris  entre  deux  bordages.  n  Fixation  des  bordages  des 
barques  de  différents  pays  exotiques,  au  moyen  de  liens 
de  rotin,  ii  Réunion  des  laizes  de  toile  à  voile. 

—  Techn.  Saillie  que  l'on  fait  venir  sur  une  chaussure 
pour  imiter  une  couture,  n  Fil  de  fer  tortillé  pour  assujettir 
les  pièces  d'un  treillage,  ii  Marque  des  joints  du  moule, 
sur  une  figure  coulée  en  plâtre. 

—  Allus.  hist.  :  Tunique  sans  couture  de  Jésus-Christ. 

V.  TUNIQUE. 

—  Encycl.  La  couture  comprend  tous  les  travaux  qui 
se  font  à  l'aiguille.  Les  métiers  qui  ont  pour  base  la  cou- 
ture sont  presque  tous  dévolus  aux  femmes.  Cependant,  le 
vêtement  d'homme  est  en  grande  partie  cousu  par  les 
tailleurs. 

Les  travaux  de  couture  ont  pour  but  de  confectionner,  de 
raccommoder  ou  d'orner  les  tissus.  Les  ouvrières  qui  tra- 
vaillent dans  le  linge  (tissus  de  fil  ou  de  coton)  sont  spé- 
cialement nommées  »  Imgères  »  ;  celles  qui  confectionnent 
des  vêtements  (sole,  laine,  coton)  sont  des  «  couturières  ». 

Tous  les  points  de  couture  se  divisent  en  deux  catégories  : 
1*  les  points  usuels;  2"  les  points  d'ornement. 

Parmi  les  points  usuels,  lo  point  dei>ant  est  le  plus  em- 
ployé; il  sert  principalement  à  assembler  deux  parties 
d'étoffe,  à  coudre  les  petits  plis  des  lingôres,  à  faire  dos 
ourlets,  etc.  Les  couturières  font  plusieurs  points  devant 
à  la  fois  sur  la  mémo  aiguillée;  c'est  ce  qu'on  appelle 
points  coulés.  Le  point  de  côté  no  diffère  du  point  devant 
qu'en  ce  ciu'il  est  en  biais;  il  donne  plus  de  solidité 
aux  assommages  que  le  point  devant.  Lo  point  d'ourlet 
n'est  autre  que  lo  point  de  côté  ;  il  sert  à  border  les 
étoffes  qui,  sans  ourlet,  s'effilocheraient  :  après  avoir 
plié  une  fois  l'étoffe,  puis  l'avoir  repliée,  on  piquo  l'aiguille 
d'un  seul  mouvement  sur  l'étoffe,  et  sous  le  rempli  qu'elle 
traverscobliquement.  he point  rtrriércest  un  point  d'assem- 
blaçe:  il  offre  une  grande  solidité;  l'aiguille  se  piquant 
toujours  on  arrière  de  la  sortie  du  fil,  ce  point  ne  laisse 
aucun  intervalle.  (V.  la  figure.)  Lo  point  de  piqûre  est 
lo  point  arrière  perlé,  c'est-à-dire  très  fin,  très  régulier; 
ii  sert  k  terminer  les  objets  do  lingerie  ;  devant  uo  che- 
mise, bords  de  poignets,  de  cols,  etc.  Lo  point  de  surjet 
est  aussi  un  point  d'assemblage.  Les  lingères  l'emploient 
constamment.  On  pose  l'une  sur  l'autre  les  doux  lisières 
fou  les  deux  bords  repliés  de  l'étoffe);  on  pique  à  la  fois 
los  deux  lisières  ot  le  fil  chevauche,  en  des  points  régu- 
Jîors  et  serrés,  sur  le  bord  do  l'étoffe.  Lo  point  de  chausaun 
présente  dcujt  ligues  obliques  et  inverses,  qui  se  coupent 


à  chaque  extrémité.  Ce  point  se  fait  do  gauche  adroite; 
il  est  surtout  employé  dans  la  conlection  des  flanelles  et 
des  objets  de  layette.  Le  point  de  boutonnière  n'a  qu'une 
application,  la  boutonnière.  Une  boutonnière  se  coupe  en 
droit  fil  ou  en  biais.  Après  avoir  coupé  l'ouverture  de  la 
boutonnière,  on  la  coud,  c'est-à-dire  que  :  1"  l'on  pique 
l'aiguille  à  trois  ou  quatre  fils  au-dessous  de  la  fente  ;  2<»  ou 
pas"se  son  fil  sous  la  pointe  de  l'aiguille;  Z"  on  tire  l'ai- 
guille en  tendant  son  Iil  bien  verticalement  à  la  fente,  do 
manière  que  le  fil,  introduit  sous  l'aiguille,  forme  un  nœud 
sur  le  bord  de  la  fente.  Les  lingères  terminent  leurs 
boutonnières  par  deux  brides,  une  à  chaque  extrémité.  Les 
couturières  et  les  tailleurs  arrondissent  l'extrémité  de  la 
boutonnière  qui  doit  contenir  la  queue  du  bouton;  ils  ter- 


tres sur  le  linge.  Ce 


minent  par  une  bride  l'extrémité  opposée.  Le  poi7it  de 
marque  sert  à  former  lettres  et  chififrc 
point,  qui  figure 
les  deux  diago- 
nales d'un  carré, 
se  fait  à  fils 
comptés.  Le 
point  de  reprise 
(raccommodage) 
a  pour  but  de 
remplacer  les  fils 
qui  manquent  à 
une  étoffe  déchi- 
rée. Il  y  a  plu- 
sieurs genres  do 
reprises,  suivant 
les  tissus  :  la  re- 
prise en  biais,  la 
reprise  tissée  ou 
damassée,  la  re- 
prise trcillagée. 
Cette  dernière 
est  la  plus  usi- 
tée. 

XtQs  point  s  d'or- 
nement ne  sont 
pas  du  domaine 
de  la  couture  pro- 
prement dite  ; 
mais  ils  en  déri- 
vent, ils  en  sont 
lo  complément. 
Presque  tous  les 
points  d'orne- 
ment découlent 
du  point  de  chaî- 
nette. Ce  point 
est  fort  simple:  il 


364 

Rraye;  832  hab.  Pierres  dures.  A  l  kilomètre,  château 
de  la  Poissonnière,  où  naquit  Ronsard. 

Couture  (La),  comm.  du  Pas-de-Calais,  arrond.  et  à 
0  kiiom,  do  Béthune,  sur  l'Oisne,  affluent  do  la  Lawe  ; 
1.783  hab.  Moulins.  Dans  l'église,  quelques  beaux  vitraux. 

Couture  (Guillaume-Martin),  architecte  français,  né 
à  Rouen  en  1732,  mort  à  Paris  en  1799.  II  commenra  à  se 
faire  connaître  par  de  belles  constructions,  telles  que  les 
hôtels  de  Saxe  et  de  Coislin,  le  pavillon  de  Bellevue,  à 
Sèvres,  qui  lui  valurent  d'entrer  à  l'Académie  d'architec- 
ture en  1773.  Au  retour  d'un  voyage  en  Italie,  il  fut 
associé  à  Constant  il'Ivry,  chargé  d'élever  l'égliso  do  la 
Madeleine,  et  continua  seul  les  travaux  après  la  mort  de 
cet  architecte,  en  1777.  Il  changea  alors  les  plans  de  son 
prédécesseur,  mais  il  mourut  lui-même  avant  d'avoir  pu 


Point  de  couture  :  1.  Point  devant;  2.  Point  arrière;  3.  Point  piqué;  4.  Point  de  surjet;  5.  Point  d'ourlet;  G.  Cou- 
ture rabattue;  7.  Couture  double;  8.  Point  de  boutonnière;  9.  Point  de  chausson  ;  10.  Point  de  reprise.  —  Point  d'or- 
nement :  11.  Point  d'épine  ou  de  Paris:  12.  Point  de  Paris  double;  13.  Point  de  chaînette;  U.  Point  de  cordonnet; 
la.  Point  de  Paris  et  grappes  ;  IG,  Bourre  de  feston;  17.  Point  de  feston,  — Point  de  marque  *  18.  l*' temps  ;  19.  2«  temps. 

achever  son  œuvre,  et  les  plans  do  la  Madeleine  furent  à 
nouveau  modifiés. 


Machine  h  coudre,  b.  main. 


consiste  à  piquer  l'aiguille  devant  soi  et  à  passer  le  fil 
sous  l'aiguille  afin  de  former  une  boucle,  puis  à  tendre  le 
fil  droit  sur  soi.  (Se  reporter  aux  figures  ci-dessus,  qui  repro- 
duisent les  points  couramment  employés.  La  position  de 
l'aiguille  donne  le  moyen  de  los  former.)  Le  point  d'épine 
est  uno  sorte  de  point  de  cliausson.  Quant  à  la  broderie,  qui 
comprend  tant  de  variétés,  nous  pensons  que  sa  place  est, 
non  pas  au  mot  couture,  mais  à  travaux  d'agricment. 
Néanmoins,  nous  faisons  une  exception  pour  le  feston  si 
fort  employé  en  lingerie.  Le  point  de  feston  so  fait  comme  le 
point  de  chaînette  ;  sa  réussite  dépend  surtout  do  la  bourre. 

Machines  à  coudre.  La  première  machine  à  coudre,  ima- 
ginée par  los  Américains  Stone  et  Handerson  ,  date  de 
1804.  Très  primitive  et  peu  pratique,  elle  ne  donne  que 
des  résultats  à  peu 
près  nuls.  Elle  fut 
remplacée  par  la 
mach  ine  de  Thi- 
monnier  d'Ample- 
puis  (Rhône),  qui 
l'inventa  de  toutes 
pièces  en  1825. 
Cette  machine  don- 
nait le  point  de 
chaînette  ;  elle  a 
été  depuis  con- 
stamment perfec- 
tionnée. 

Les  organes 
principaux  et  con- 
stitutifs d'une  machine  à  coudre  (que  son  fonctionnement 
ait  lieu  à  la  main,  à  l'aide  des  pieds  ou  mécaniquement) 
se  composent,  en  général,  d'une  aiguille  à  crochet  ou  à 
œil,  douée  d'un  mouvement  vertical  de  va-et-vient  durant 
lequel  elle  traverse  l'étofl'e  à  coudre;  le  second  organe  est 
constitué  par  une  autre  aiguille,  un  crochet  ou  une  na- 
vette, dont  la  marche  est  corrélative  de  celle  de  la  pre- 
mière aiguille.  En- 
fin, une  sorte  de 
grifî'e  entraîne  la- 
téralement l'étoffe 
d'une  manière  pro- 
gressive entre  deux 
points  produits  par 
l'aiguille  verticale. 
Tout  un  système 
do  transmission 
met  ces  organes 
en  mouvement. 

Nous  citerons, 
parmi  les  maclii- 
nes  à  coudre  le 
plus  communément 
employées,  celles 
d'Elias  Howo,  de 
Bâcle,  do  Wilsou, 
de  Singer,  de  II  urtu 
et  Hautin,  etc. 

Les  machines  à. 
coudre  se  classent 
d'après  le  genre  de 
points  (ju'ellcsdon- 
n<mt.  On  a  ainsi  : 
les  machines  à  point  de  chaînette  à  un  fil,  les  machines  à 
point  do  surjet,  les  machines  à  point  de  navette  à  doux 
(Ils,  les  macliinos  à  double  point  do  chaînette  à  doux 
fils,  hrs  machines  pour  cliaussuros,  etc. 

Couture,  comm.  de  Loir-et-Cher,  arrond.  et  à  32  kil. 
do  Vcudûmc,  sur  lo  Loir,  près  de  sou  confluent  avec  la 


Machinu'  h  coudre,  à  pi^dale. 


Thomas    Couture. 


Couture  (Thomas),  peintre  français,  né  à  Senlis 
en  1815,  mort  à  Villiers-le-Bel  en  1879.  Après  la  mort  de 
Gros  dont  il  était  l'élève,  il  entra  chez  P.  Delarocbc.  Lau- 
réat du  prix  de  Rome  (1837),  il  envoya  d'Italie  son 
premier  tableau  :  Jeune  Vénitien  après  une  orgie,  peinture 
vigoureuse  et  brillante.  Eu  1841,  le  Retour  des  champs^ 
la  Veuve  et  l'Enfant  prodigue  captivèrent  l'attention. 
Lorsque  parut  la  Soif  de  l'or  (au  musée  de  Toulouse),  le 
succès  se  changea  en  enthousiasme  (1845).  Deux  ans  plus 
tard,  en  1847,  les  Bûi7tai7is  de  la 
décadence  (musée  du  Louvre) 
valurent  à  l'auteur  une  mé- 
daille de  1"  classe. 

D'autres  très  bonnes  peintu- 
res de  lui  sont  ;  le  Fauconnier 
(1855)  et  le  Damoclès  (1872). 
Entre  temps,  Couture  s'était 
essayé  à  la  peinture  officielle 
[Baptême  du  prince  impérial)^  et 
y  avait  médiocrement  réussi. 
Les  meilleurs  morceaux  qu'il 
ait  exécutés  vers  la  fin  de  sa  vie 
sont  des  portraits  (dont  les  mu- 
sées du  Midi  contiennent  un 
certain  nombre)  et  des  dessins. 
Son  crayon  de  George  Sand  est 
une  esquisse  magistrale.  Il  a 
laissé  deux  ouvrages  :  Méthode 
et  entretieyis  d'atelier  (1SG7),  et 
Paysage.  Entretiens  d'atelier 
(1869).  Son  tombeau,  au  Père-Lachaise,  est  l'œuvre  de 
Tony  Noël  et  de  Barrias. 

COUTUREA  (r^-a)  n.  m.  Genre  de  champignons  gastéro- 
mycètes,  vivant  en  parasites  sur  les  feuilles  des  oliviers. 

COUTURER  V.  a.  Coudre.  (Vieux.)  il  Couvrir  de  coutures, 
de  cicatrices,  en  parlant  du  visage  :  La  petite  vérole  cou- 
TURK  le  visage. 

—  Par  anal.  Laisser  des  marques,  des  traces  éparses  : 
Mur  COUTURÉ  par  l'hutnidité.  Manuscrit  COTJTVRÈ  de  ratures. 

COUTURERIE  (rî)  n.  f.  Métier  de  couturier.  (Vieux.) 
Il  Atelier  do  couture. 

COUTURIER  (ï"M'),  ÈRE  n.  Personne  qui  coud,  n  Tailleur. 
(Vieux.)  Il  Auj.  Personne  qui  confectionne  des  costumes 
pour  les  dames  :  Costume  sortant  de  chez  un  grand  coutu- 
rier. —  Adjectiv.  :  Ouvrière  codtdrièrk. 

COUTURIER  (ri-é)  u.  et  adj.  m.  Se  dit  d'un  muscle  do 
la  cuisse. 

—  Encycl.  Le  couturier  est  un  long  muscle  superficiel, 
qui  s'étend  de  l'épine  iliaque  antérieure  et  supérieure  à 
la  tubérosité  interne  de  la  tôtc  du  tibia.  Il  est  fléchisseur 
de  la  cuisse  sur  le  bassin,  et  de  la  jambe  sur  la  cuisse.  C'est 
lui  qui  entre  on  jeu  pour  donner  au  membre  inférieur 
l'attitude  (|ue  prend  le  tailleur  pour  coudre,  d'où  son  nom 
de  couturier. 

Couturier  ou  COUSTURIER  (Pierre)  [en  lat.  Petrus 
Sntor],  théologien  fraudais,  né  à  Chéméré-Io-Roy,  près  do 
Laval,  mort  en  1537.  Il  devint  visiteur  des  chartreux,  eut 
uno  violente  polcmitiue  avec  Erasme,  et  publia  entre  au- 
tres écrits  :  De  ti-anslatione  fiibli.r  et  tiovarum  interpreta- 
tiomnn  reprohatione  (1525);  Apologia  P.  Suloris  in  damna- 
tam  Lutheri  hxresim  de  votîs  mnnasticis  (15;u). 

Couturier  de  Fournoue  (Abdon-Roué),  juris- 
consulte français  du  xvnr  siurio.  Procureur  du  roi  au 
pn'sidial  do  Guérct,  il  a  publié  un  Cotnmeutnii'e  des  cou- 
tumes de  la  province  et  comté-pairie  de  la  Marche  (Clor- 


365 

mont-Forrand ,  ni4-i7l8).  —  Joseph  Couturier  de 
Fournoue,  (ils  ou  novou  du  priiccdont,  nô  ;1  (îuôrot  on 
1740,  mort  (Ml  isoo.  Il  outra  dans  la  marino  et  ont,  à  dix- 
sept  ans,  lo  bras  onipurté  par  un  boulot  anglais.  Le 
16  oclobro  mo,  il  soutint  contre  la  llotlo  do  l'amiral 
Hydo  ParUorun  glorioux  combat,  dont  un  tal)loau,  gravô 

fiar  ordre  du  roi  ot  placé  au  palais  do  Vorsaillos,  conserva 
6  souvouir.  Chof  do  division  ou  1788,  Couturier  l'ut  chargé 
de  commander  l'escadro  envoyée  au  secours  do  Tippoo- 
Sacb.  A  son  retour,  eu  171)0,  il  fut  nommé  chef  d'oscadro. 

COUTURIÈRE  (corrupt.de  cuUurière;  do  culture)  n.  f. 
Nom  vulgaire  donné  souvent  à  un  insecte  coléoptéro,  lo 
carabe  doré  {cai-abus  nuratus),  commun  dans  les  jardins, 
ot  appelé  aus^i  jai'dîiiifrc.  ne fyenl,  vinaigrier. 

COUTURIÈRE  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  variétédofauvotto. 

COUTY  (Louis),  médecin  français,  né  en  18r>5,  mort  à 
Rio  de  Janeiro  (Brésil)  en  1885.  Docteur  en  médecine  ot 
agrégé  à  vingt-trois  ans,  il  accepta  une  chaire  de  biologie 
industrielle  à  l'écolo  polylcchnitiuo  de  Rio  do  Janeiro,  où 
il  organisa  un  laboratoire  au  Muséum,  s'adonna  aux  études 
les  plus  variées,  ot  fit  dos  rochorches  sur  le  curare,  sur  lo 
venin  dos  serpents,  etc.  Parmi  ses  travaux,  nous  citerons  : 
Etude  expérimentale  sur  l'entrée  de  l'air  dans  les  veines  et 
les  f)az  inti'a-r''asculaires  (1876)  ;  Elude  clinique  sur  les  ânes- 
thésies  et  les  hyperesthésies  d'origine  tnésocéphalique  {ISIS)  ; 
la  Terminaison  des  nerfs  dans  lapeau{l&l&). 

COUTZOVLAK(flo"m.7/))sio)i(?»a;)n,  m.  pi.  Sobriquet  inju- 
riexLx,  donne  par  les  Grecs  aux  Roumains  de  la  Macédoine. 

COUVADE  n.  f.  Action  du  père  qui  se  couche  auprès  do 
l'enfant  nouveau-né,  comme  pour  fe  couver,  et  reçoit  des 
soins  comme  s'il  venait  d'accouclier. 

—  En'CYcl.  La  couvade  a  existé  chez  un  bon  nombre 
de  peuples  do  Tancienne  Kurope  (les  Ibères,  les  Celtes,  les 
Thraces,  les  Scythes,  etc.)  :  Marco  Polo  on  a  constaté 
l'existence  en  Asie  au  moyen  âge,  et  elle  se  retrouvait  en- 
core, sous  une  forme  atténuée,  chez  les  Basques  il  n'y  a 
pas  longtemps.  Actuellement  on  en  constate  l'existence 
aans  l'ile  de  Marken  (Zuyderzée)  et  dans  les  provinces 
baliiques  de  la  Russie,  chez  diverses  peuplades  de  l'Inde 
anglaise,  et  surtout  en  Amérique.  C'est  là  que  la  couvade 
est  encore  le  plus  répandue  et  le  plus  sévère;  chez  les 
Californiens,  les  Caraïbes  et  les  Guaranis,  ou  a  vu  (et  par- 
fois ou  voit  encore,  chez  les  peuplades  de  la  Guyane,  par 
exemple)  l'homme  rester  couché  pendant  une  lune,  en 
prenant  dos  précautions  de  diverses  sortes,  tandis  que  la 
femme  vaque  à  ses  occupations  ordinaires,  comme  si  rien 
ne  l'autorisait  à  prendre  quelque  repos.  Si  le  père  enfreint 
l'usage,  l'enfant  en  pâtira,  selon  la  croyance  tradition- 
nelle de  ces  tribus. 

COUVAGE  n.  m.  Econ.  rur.  Syn.  de  couvaison. 

COUVAIN  {vin  —  rad.  couver)  n.  m.  Œufs  d'insectes: 
Du  COUVAIN  d'abeilles,  de  fouj^nis,  de  punaises.  Il  Rayon  do 
cire  qui  no  contient  que  des  œufs  ou  des  larves  d'abeilles. 
Il  Eaux  couvain.  Couvain  dont  les  larves  sont  mortes. 

—  Encycl.  Apic.  Le  couvain  se  trouve  placé  sur  les 
rayons  les  plus  proches  do  l'entrée  et  présente  une  forme 
ovoïde.  La  roine  commence  sa  ponte  au  centre.  Au  bout 


Coupe  théoriqui-'  du  nid  à  couvain.  Fragment  de  rayon  montrant 
le  couvain  à  divers  (.Hats  Afi  développement  :  A,  la  femelle  a  com- 
mencé par  pondre  au  centre.  —    U,  C,  a,  couvain  âgt>  ;  j,  couvain 
Jeune  ;  v,  cellules  où  le  couvala  est  écloa. 

d'un  certain  temps,  le  couvain  lo  plus  ancien  ayant  éclos, 
les  ouvrières  nettoient  les  cellules  pour  permettre  à  la 
reine  d'y  pondre  à  nouveau.  Il  se  produit  ainsi  un  nouveau 
nid  à  couvain,  inscrit  dans  lo  premier.  Lo  crjuvain  do 
l'abeille  femelle  demande  !■>  à  IC  jours  pour  se  développer, 
depuis  la  ponte  de  l'œuf  jusqu'à  l'état  d'adulte;  celui  do 
l'ouvrière,  21  jours,  et  celui  du  mâle,  24.  Los  cellules  à 
couvain  sont  operculées  au  moment  de  la  nymphose.  L'as- 
pect du  couvain  sert  à  reconnaître  l'état  do  la  colonie. 
Compact  ou  en  couronne,  c'est  l'indico  d'une  ponto  régu- 
lière et  continue;  éparpillé,  il  indique  une  mauvaise  mère 
ou  une  ruche  atteinte  de  la  loque.  Une  colonio  orpheline 
se  reconnaît  à  la  présonc^o  do  couvains  de  mâles  dans  les 
cellules  d'ouvrières.  Lo  couvain  est  attaqué  par  la  loque, 
et  aussi  par  une  maladie  que  l'on  appelle  la  dessiccation  du 
couvain. 

COUVAISON  {vù-zon)  n.  f.  Action  do  couver  :  L'époque 
de  ta  COUVAISON,  n  On  dit  aussi  couvagk,  ot  quelquefois 

COUVEaiB. 

COUVE  n.  f.  Econ.  rur.  Dans  lo  Sud-Est,  Poulo  qui  couve 
ses  œufs. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  du  pin  combro. 

COUVÉE  {yè)  n.  f.  Œufs  couvés  onsomblo  :  Un  œuf 
cassé  peut  vicier  toute  la  cocvkk.  h  Oiseaux  nés  d'une 
môme  couvée  :  La  perdrix  attire  sur  elle-même  l'attention 
du  chasseur,  pour  préserver  du  péril  sa  précieuse  couvkiî. 
(X.  Marmier.)  n  Action  do  faire  couver  un  oiseau  do  basse- 
cour  :  Faire  une  couvkk. 

—  Poétiq.  oufam.  Famille,  enfants  :  Une  maman  et  sa 
couvKii.  Il  Race,  engeance,  collection  do  gens. 

COUVENT  {van  —  du  lat.  cnnventus,  assemblée;  d'oil 
conveut,  puis  couvent)  n.  m.  Maison  do  religieux  ou  do 
religieuses  :  lîàtir  un  couvknt.  il  Ensemble  des  religiou.\ 
ou  religieuses  qui  l'habitent  :  Assembler  te  couvknt. 

—  Par  ext.  Pensionnat  do  jeunes  lilies,  tenu  par  des 
religieuses  :  Etre  élevée  au  couvknt. 

—  Par  anal.  Réunion  do  personnes  astreintes  à  des 
règles  ot  vivant  en  commun  :  Les  régiments  sont  des  cou- 
vents nomades.  (A.  do  Vigny.) 

—  Pop.  Maison  do  tolérance. 

—  Portier  du  rnuvrnt,  l'énittînco  d'action  qui  s'impose 
quelquefois  dans  les  jimix  â  ga;^es. 

—  iSvN.  Couvent,  cloître,  monuHtôre.  V.  cloÎtkk. 

—  IOncy*  I,.  Los  couvents  eurunt  pour  première  patrie 
l'Orient.  Dès  lo  ii*  siècle,  dos  chrétiens  so  retirèrent  dans 


les  solitudes  do  la  Thébaïdo  et  du  mont  Cassius,  près 
d'Antiocho,  pour  s'y  livrer  à  la  vie  ascétique.  Le  nombre 
do  ces  solitaires  ayant  augmenté,  le  hotioin  d'une  direc- 
tion communo  donna  naissanco  aux  laui-es,  puis  aux  eéno- 
bies.  Les  lauros,  sortes  de  cabanes  séparées,  formaient  dos 
espùcos  de  colonies,  sous  la  direction  d'un  aljbé.  Les  cé- 
uobios  étaient  do  grandes  maisons  dans  lesquelles  les 
ascètes  menaient  la  vie  commune,  rassemblés  sous  un 
mémo  toit  et  un  même  supérieur.  Le  monachisme  se  dé- 
veloppant, la  laure  ot  la  cônobie  s'unirent.  Les  ascètes 
restaient  cinq  jours  de  la  semaine  dans  leurs  cabanes;  le 
samedi  ot  lo  dimanche,  ils  se  réunissaient  dans  l'église 
pour  l'oflice,  et  dans  la  cénobie  pour  le  repas  commun. 
Telle  fut  la  vie  religieuse,  tant  que  domina  la  règle  de 
saint  Hacômo.  Saint  Basile  lui  donna  une  législation  plus 
précise  :  les  grandes  cénol)ies,  ou  couvents,  élevées  dé- 
sormais dans  les  villes,  devinrent  la  résidence  habituelle 
de  l'évèque,  qui  aujourd'hui  mémo,  dans  l'église  grecque 
orthodoxe,  appartient  toujours  au  clergé  régulier.  Cepen- 
dant, l'ancienne  forme  de  la  vie  monastique  subsiste  en- 
core en  Orient. 

D'Orient,  le  monachisme  passa  en  Occident.  Vulgarisé  par 
saint  Athanase,  saint  Eusèbo  do  Vorceil,  saint  Ambroise 
et  surtout  saint  Augustin,  il  fut  détinitivement  constitué, 
au  VI*  siècle,  par  saint  Benoît  de  Nurcie.  La  règle  de  saint 
Benoît  se  répandit  avec  une  rapidité  prodigieuse  et  fut  la 
seule  pratiquée  pendant  plusieurs  siècles.  A  la  lin  du  xii" 
et  au  xiii"  siècle,  des  besoins  nouveaux  suscitèrent  la 
création  des  ordres  mendiants  :  dominicains,  franciscains, 
augustins,  carmes.  Chacune  des  maisons  religieuses  ou 
coiitîe»;*  renfermait  nécessairement  :  1"  l'église  et  le  chœur, 
où  les  religieux  chantaient  l'office  ;  2"  lo  chapitre,  salle 
de  réunion  commune;  3"  les  cellules;  4"  le  réfectoire  com- 
mun; 5"  la  bibliot/ièque  ;  6"  l'infirmerie  ;  7*  le  parloir  pour 
les  relations  avec  les  étrangers  ;  S"  le  cloître;  9"  le  caveau 
des  morts  ou  la  sépulture  commune. 

Les  ordres  de  femmes  se  développèrent  parallèlement 
aux  ordres  d'hommes.  Après  les  grands  monastères  de  bé- 
nédictines, il  y  eut  de  nombreux  couvents  de  dominicaines, 
de  franciscaines,  d'augustines,  de  carmélites  et  aussi  de 
chanoinesses,  le  plus  souvent  composés  de  jeunes  lilles 
de  la  noblesse,  qui  venaient  y  faire  leur  éducation. 

Les  couvents  ont  été  souvent  l'objet  de  la  législation 
ecclésiastique.  La  plus  importante  de  ces  lois  est  celle  de 
la  clôture,  qui  sépare  le  couvent  du  monde  par  la  prohibi- 
tion ou  la  restriction  du  commerce  avec  le  dehors.  Dans 
les  couvents  d'hommes,  la  clôture  consiste  surtout  dans  la 
défense  de  laisser  pénétrer  des  femmes  dans  l'intérieur 
des  bâtiments  claustraux.  Elle  est  plus  rigoureuse  pour  les 
couvents  de  femmes.  Elle  comprend  l'interdiction  faite  à 
toute  religieuse  de  jamais  quitter  son  couvent,  sauf  les 
cas  de  nécessité,  tels  que  guerre  ou  épidémie,  et  les  be- 
soins de  l'ordre,  comme  la  fondation  d'une  nouvelle  maison. 
L'interdiction,  pour  les  séculiers,  d'entrer  dans  les  cou- 
vents de  femmes  est  rigoureuse;  les  rois  et  les  bienfai- 
teurs des  couvents  eurent  souvent,  à  cet  égard,  des 
privilèges  qui,  parfois  même,  dégénérèrent  en  abus.  Les 
ordres  et  les  congrégations  de  fondation  relativement  ré- 
cente ne  sont  presque  partout  soumis  qu'à  la  demi-clôture, 
qui  permet  aux  religieuses  de  recevoir  des^'isites  dans 
un  parloir,  et  aux  personnes  du  dehors  d'entrer  dans  le 
couvent  ot  même  d'y  séjourner. 

Sous  l'ancien  régime,  l'autorité  civile  sanctionnait  les 
lois  ecclésiastiques,  qui  regardaient  la  vie  claustrale,  et 
veillait  à  leur  exécution.  La  Réforme  ferma  tous  les  cou- 
vents dans  les  pays  où  elle  triompha.  En  France,  ils  furent 
tous  supprimés  par  la  Révolution.  Rouverts  depuis  et 
rétablis  en  grand  nombre,  la  loi  les  ignore;  car  aucune 
des  dispositions  législatives  qui,  dans  le  Code  civil,  décla- 
rent nuls  les  vœux  perpétuels,  n'a  été  abrogée. 

—  ('ouvents  bouddhiques  (en  sanscrit  vihàrn  et  sanghâ- 
rdma).  Une  des  quatre  règles  imposées  par  Çâkya-mouni 
était  do  «  n'avoir  pour  demeure  que  les  racines  des 
arbres  ».  Un  pieux  disciple  laïque,  Anâthapindada,  ému 
des  soulTrances  qu'enduraient  les  bhikcbous  pendant  la 
saison  des  pluies,  construisit  dans  le  jardin  de  Djétavana 
un  bâtiment  pour  les  abriter,  et  fit  décréter  parle  Uouddba 
qu'ils  y  passeraient  la  saison  de  Vn^rt.  Bientôt  après,  il 
y  eut  "des  vihâras  dans  toutes  les  villes  où  fréquentaient 
les  bhikchous.  De  très  bonne  heure,  peut-ôtro  dès  lo 
ni*  siècle  avant  notre  ôre,  la  ])lupart  des  couvents  boud- 
dhiques sont  devenus  des  centres  importants  de  science  ot 
d'instruction  ;  quelque  chose  d'inlormédiairo  entre  les  sé- 
minaires et  les  universités. 

A  partir  do  la  même  époque,  les  brahmanes  çlvaïtos  et 
les  djains  ont  imité  les  uouddhistes  ot  fondé  dans  l'Inde 
des  monastères  d'instruction,  dont  (iu<d(iues-uns  existent 
encore  aujourd'hui.  Les  premiers  ont  donné  à.  leurs  cou- 
vents lo  nom  de  çiva-âthinam;  ceux  des  seconds  so  nom- 
ment vidjjdsthànas. 

COUVER  (du  lat.  cubare,  être  couché)  v.  a.  Se  tenir  sur 
des  <eufs  pour  les  échaulTor  ot  les  faire  écloro  :  Les  poules 
couvent  assez  volontiers  des  œufs  de  cane,  —  Absol.  :  Poule 
qui  demande  à  couver. 

—  Par  ext.  Faire  naître,  il  Avoir  on  soi  à  l'état  latent  : 
CouvKR  une  maladie. 

—  Fig.  Nourrir,  entretenir,  préparer,  développer  secrè- 
tement :  La  réflexion  couvu  tes  idées.  (  Alibert.)  Il  Couver  des 
yeux,  du  regard  ou  simplement  Couver,  Regarder  passion- 
nément. 

—  V.  n.  Etre  entretenu,  nourri,  préparé  sourdement; 
exister  ou  secret  :  Haines,  Vengeances  qui  couviînt. 

—  Fig.  Eeu  qui  couve  sous  la  cendre.  Passions  qui  no  so 
montrent  pas  encore,  mais  qui  so  développent  sourdement 
ot  Uniront  par  éclater. 

Se  couver,  v.  pr.  Etre  couvé,  ii  Fig.  Etre  préparé  on  socrot. 

GOUVERCEAU  {vèr'-so  —  du  lat.  cooperculum,  couvercle) 
n.  m.  Couverture. 
(Vx.)  Il  Etoffe  ser- 
vant à  couvrir  dos 
meubles,  ii  Planche 
servant  do  couver- 
cle ù.  uno  misule  do 
moulin.    (On    dit 

aussi  COUVKRSKAU.) 

COUVERCLE 

{vérkl'  —  lat.  coo- 
perculum ;  do  coopcrire,  couvrir)  n.  m.  Appareil  mobile 
pour  couvrir  une  ouverture  d'une  dimension  plus  ou  moins 
largo  :  Le  cokjvkrvim  d'une  tnarmile,  d'un  pot,  d'une  boUe. 

—  Apic.  V.  opiîiiuuLii. 


COUTURIÈRE   —   COUVERT 

—  Mécan.  Plateau  et  manchon  de  fonte  servant  à  fermer 
un  cylindre  à  vapeur  du  côté  correspondant  au  haut  de 
course  du  piston.  (La  fermeture  du  cylindre  opposée  ù 
collo-ciestlo/u«rf.  Le  couvercle 
d'un  cylindre  à  vapeur  est  muni 
d'un  stuffiug-box  on  jirosse- 
étoupe,  que  traverse  la  tige  du 
piston  ;  il  possède  également 
un  graisseur.  Quelquefois,  on 
fait  venir  de  fonte,  avec  son  cy- 
lindre, lo  couvercle.) 

—  Pitov.  :  II  n'est  si  méchant 
pot  qui  ne  trouve  son  cou- 
vercle. Il  n'est  si  laide  liUo  qui 
ne  trouve  it  se  marier,  il  Trou- 
ver couvercle  à  sa  marmite.  So 
dit  (on  langage  très  libre)  d'une 
tille  ou  d'une  femme  qui  trouve 
mari  ou  amant. 


COUVERIE   n. 
V.  COUVAISON. 


f.   Econ.   rur. 


A,  couvercle  do  cylindre. 

COUVERO   n.  m.  Nom  vul-  '' 

gairo  d'une  variété  d'alose  (alosafinta).  \\  On  l'appelle  éga- 
lement couvREAU  dans  le  département  do  la  Loire,  et  con- 
VRKAU  dans  d'autres  contrées. 

COUVERT  {vèr'  —  rad.  couvrir)  n.  m.  Abri,  logement  : 
S'assurer  le  vivre  et  le  couvert,  il  Ombre,  abri  fourni  par 
les  branches  et  les  feuilles  des  arbres  :  Le 
sombre  couvert  des  sapins. 

—  Enveloppe  dont  on  entoure  un  paquet 
ou  une  dépêche,  il  Adresse  écrite  sur  lo 
couvert  d'une  dépêche  ou  d'un  paquet  : 
Recevoir  une  lettre  sous  le  couvert  d'un 
pai'cnt. 

—  Nappe,  argenterie,  verres,  etc.,  qu'on 
place  sur  la  table  où  l'on  doit  servir  un 
repas  :  Mettre,  Oter  le  couvert,  il  Serviette 
et  divers  ustensiles  de  table  à  l'usage  do 
chaque  convive  :  Une  table  de  trente  cou- 
verts, il  Avoir  son  couvei't  mis  chez  quel- 
qu'un, Etre,  quand  on  veut,  reçu  à  dîner 
chez  lui.  Il  Cuiller  et  fourchette  assortis  : 
Acheter  U7i  couvert  d'argent,  ii  Etui  con- 
tenant une  cuiller,  une  fourchette  et  un 
couteau  :  Couvert  de  voyage,  u  Grand  cou- 
vert, Heipas  soleoDol.  11  Petit  couvert,  Hepas  Couvert, 
sans  cérémonie.  (Se  dit  particulièrement 

des  repas  des  rois  et  des  princes.)  En  général.  Table  servie  : 
Puissions-nous  dans  cent  ans,  aussi  vieux  que  Nestor, 
A  ce  môme  couvert  nous  réunir  encorl 

Bercboux- 

—  Art  milit.  Abri  qui  couvre  une  troupe. 

—  Bours.  Vendre  à  couvert.  Vendre  des  valeurs  qu'on  a  en 
sa  possession  au  moment  môme  du  marché,  ii  Eti-e  à  couvert. 
Avoir  des  garanties  assurées  pour  le  solde  d'une  créance. 

—  Loc.  adv.  A  couvert,  A  l'abri  de  la  pluie,  du  soleil,  etc.: 
5e  mettre  À.  couvert  sous  un  arbre,  n  Hors  de  toute  atteinte, 
de  tout  danger  :  Mettre  sa  fortune,  son  honneur,  sa  répu- 
tation À  couvert.  —  Servir  à  couvert.  Cette  expression, 
que  l'on  trouve  souvent  dans  les  auteurs  du  xiv*  et  du 
XV*  siècle,  fait  allusion  à  l'usage  où  l'on  était  de  couvrir 
les  mets  que  l'on  mettait  devant  les  personnes  à  qui  l'on 
voulait  rendre  des  honnemrs  particuliers.  On  couvrait  les 
plats  et  les  épices  placés  près  d'elles.  Si  on  leur  olfrait 
des  dragées,  le  draçeoir  était  couvert  d'une  serviette.  C'est 
ainsi  qu  en  usaient  le  vassal  recevant  son  suzerain,  le  comte 
recevant  un  duc  ou  un  prince  du  sang,  etc.  Ce  n'était  pas 
seulement  un  honneur  qu'on  rendait  aux  grands,  c'était 
aussi  une  assurance  de  plus  qu'on  leur  donnait  contre  la 
crainte  du  poison,  ce  qui  n'empêchait  pas  l'essai  que  faisait 
de  chaque  mets  un  écuyor  spécial.  De  là  est  venu  l'emploi 
du  mot  couvert,  pour  designer  le  service  do  table. 

—  Loc.  prép.  A  couvert  de,  A  l'abri  de  :  Se  mettre  k  cou- 
vert DE  la  pluie,  ti  Fig.  En  sûreté  contre  :  Je  ne  me  vante 
pas  d'être  À  couvert  des  surprises  de  la  vanité.  (Lamolto.) 

Il  Protégé  par  :  A  couvert  rfe  sa  mauvaise  mine.  (M"""  do 
Sév.)  [Vieux.]  n  Sous  le  couvert  de.  En  prenant  prétexte 
de  :  Sous  lu  couvkkt  de  la  lot,  il  s'accomplit  d'horribles 
injustices. 

—  Syn.  Couvert  (à),  à  l'abri.  V.  abri  (X  l'). 

—  Alu's.  i.irricR.  :  Le  vivre  et  le  couvert:  que  faut-U 
davantage?  Vers  de  la  faille  de  La  Fontaine  le  Jiat  qui 
s'est  retiré  du  monde.  (Dans  l'application,  ce  vers  exprime 
le  contentement  do  celui  qui  est  assuré  du  nécessaire.) 

—  Encycl.  Arch.  A  quelques  exceptions  près,  le  nombre 
des  convives,  dans  l'autiquité,  variait  do  trois,  lo  nombre 
dos  Grâces,  à  neuf,  le  nombre  des  Muses.  On  apportait 
souvent  la  table  toute  servie,  et  on  la  remportait  pour  la 
remplacer  par  une  autre  qui  contenait  le  second  service; 
de  là  les  expressions  de  mensa  prima,  mensa  secunda, 
(lu'on  retrouve  à  chaque  instant  dans  les  auteurs  anciens. 
D'autres  fois,  on  apportait  sur  la  table  lo  repas  tout  servi 
sur  un  plateau  appelé  ferculum,  (|u'on  enlevait  ensuite 
pour  faire  place  à  un  autre.  Lo  seul  luxe  était  celui  des 
coupes,  oruinairoment  de  riche  matière  travaillée.  Los 
cuillers  et  les  fourchottos  étaient  extrêmement  rares.  Ceux 
de  ces  instruments  dont  on  se  servait  étaient  les  mémos 
que  les  nôtres  :  la  cuiller  {cochlear),  la  fourchette  à  doux 
branches  ou  à  cinq.  Au  moven  Ûge,  on  ne  voit  pas  qu'il 
soit  fait  mention  de  fourcnettes  avant  Charles  V.  Bien 
plus,  à  la  cour  do  Philippe  lo  Hardi,  l'écnyor  tranchaut 
présentait  sur  un  couteau  les  morceaux  découpés.  Four- 
chettes ot  cuillers  furent  d'un  usage  très  pou  répandu 
jusqu'à  la  iin  du  xvii"  siècle.  L'usago  dos  nappes,  introduit 
déjà  au  vi«  siècle,  s'est  généralisé  au  xii*.  où  elles  por- 
taient lo  nom  de  doubtiers.  Les  serviettes  parurent  beau- 
coup plus  tard.  Les  vases  à  boire,  dans  les  premiers  siècles 
du  moyen  âge,  étaient  des  cornes  ornées  d'or  ot  d'argent, 
dos  coupes  et  dos  hanaps  do  terre,  do  faïence,  d'or,  dar- 

fent  et  surtout  de  cristal.  Los  vases  qui  ornaient  les  tables 
talent  dénommés,  selon  leur  forme  ou  leur  capacité,  pots, 
hy<ires,  barils,  justes,  pintes,  quartes,  etc.  Us  étaient  sou- 
vent <!o  niatièro  précieuse  et  alfectaient  des  formes  pit- 
toresques ot  artistiques.  On  no  parle,  bien  entendu,  qno  de 
la  table  dos  grands  soigneurs.  A  partir  du  .wui"  siècle, 
les  usages  do  la  lal)lo  so  rapprochèrent  beaucoup  des 
usages  actuels. 

—  Teclin.  La  fabrication  des  couverts  d'étain  soxoculo 
en  fondant  l'alliage  d'étain  dans  dos  moules  spéciaux.  Un 
léger  ébarbage,  suivi  du  blancliissago  des  couverts,  suc- 
cédu  à  la  fonte. 


COUVERT  —   COUVEUSE 

La  fabrication  des  couverts  en  for  comprend  le  /a?»i- 
nage  des  bancs,  ayant  pour  but  de  donner  aux  couverts 
l'épaisseur  régulière  qu'ils  doivent  avoir.  Vient  ensuite  le 
découpage  des  cuillers  et  fourchettes,  qui  se  fait  à  la  poinT 
çonneuse  ou  à  lemporte-pièco.  U emboutissage,  destiné  à 
donner  aux  couverts  leur  forme  définitive,  s'exocuto  à 
l'aide  do  matrices  entre  lesquelles  l'ouvrier  comprime  le 
cutUeron  et  le  fourchon,  qui  ont  été  précédemment  décou- 
pés, h'ebarbage  des  cuillers  et  fourchettes  précède  IV/a- 
mage,  dernière  opération  avant  la  livraison  des  couverts 
au  commerce. 

L'importance  de  la  fabrication  des  couverts  en  métal 
blanc  ou  maiUechort  est  considérable.  Après  avoir  etfec- 
tué  le  mélange  dosé  des  trois  métaux  qui  entrent  dans  la 
composition  de  l'alliage,  on  procède  àleur/"wsion  dans  des 
creusets,  en  ayant  soin  de  brasser  la  matière  de  manière 
à  avoir  un  produit  homogène.  La  coulée  de  l'alliage  fondu 
se  fait  sur  une  sorte  de  table  ayant  plusieurs  ouvertures, 
chacune  d'elles  correspondant  avec  une  lingotièro  dont  le 
contenu  doit  servir,  après  Topération  du  laminage,  à  obte- 
nir une  lame  dans  laquelle  il  est  possible  de  découper 
exactement  deux  cuillers  ou  deux  fourchettes  avec  un  mi- 
nimum de  déchets  ;  pour  cette  opération,  on  fait  usage  d'une 
machine  dite  découpoir.  Un  nouveau  laminage  donne  aux 
pièces  leur  épaisseur  délinitive.  Comme  pour  les  couverts 
en  fer,  ce  dernier  laminage  est  suivi  de  Vemboutissage  entre 
deux  matrices,  qui  les  courbent  et  leur  donnent  leur  forme. 
Il  ne  reste  plus  qu'à  procéder  à  Vébarbage  et  au  polissage 
qui  se  font  ;  le  premier,  au  moyen  d'une  petite  meule  d'acier 
tournant  très  rapidement;  le  second,  en  soumettant  les 
pièces  ébarbées  à  l'action  d'une  seconde  meule  garnie  de 
cuir  ot  de  poils  et  animée  d'une  vitesse  de  rotation  plus 
considérable  que  celle  de  la  précédente.  La  dernière  opé- 
ration est  Vargenture  galvaJioplastigue. 

—  Art  milit.  En  général,  on  désigne  sous  le  nom  de  coit- 
verts  les  obstacles  derrière  lesquels  une  troupe  peut  se 
dérober  à  la  vue  ou  aux  coups  de  l'ennemi. 

On  distingue  les  couverts  naturels,  tels  que  les  haies, 
bois,  murs,  replis  du  sol,  etc.,  et  les  couverts  artificiels 
établis  par  les  nommes  eux-mêmes,  tels  que  les  tranchées- 
abris,  retranchements  de  campagne,  épaulements  rapi- 
des, etc. 

Le  temps  et  les  moyens  font  souvent  défaut  pour  éta- 
blir ces  couverts  artificiels  ;  aussi  est-il  d'une  haute  impor- 
tance de  savoir  tirer  parti  des  couverts  naturels  que  pré- 
sente le  sol.  C'est  lart  de  l'utilisation  du  terrain,  qui 
devient  chaque  jour  tout  à  la  fois  plus  compliqué  et  plus 
indispensable  à  la  guerre. 

COUVERT,  ERTE  adj.  V.  COUVRIR. 

COUVERTE  {vert')  n.  f.  Objet  qui  sert  à  couvrir,  à  mettre 
d  labri  ;  On  voit  ensuite  des  allées  profondes,  des  couvertes 
agréables.  (La  Font.)  [Vieux  en  ce  sens.] 

—  Couverture  de  lit  :  Une  couverte  de  laine.  {Ne  se 
dit  plus  que  des  couvertures  militaires.)  Il  Faire  sauter  un 
homme  en  couverte.  Se  dit,  à  la  caserne,  d'une  sorte  de 
brimade. 

—  Comm.  Toile  de  coton  dans  laquelle  ou  emballe  cer- 
taines marchandises. 

—  Fauconn.  Vol  à  la  couverte.  Chasse  dans  laquelle  on 
approche  le  gibier  en  se  tenant  à  couvert  pour  n'être 
pas  vu. 

—  Mar.  Toiture  dont  on  couvre  un  bâtiment  désarmé. 
Il  Pont  ou  tiUac. 

—  Pêch.  Variété  d'alose,  dans  les  rivières  de  France. 

—  Techn.*  Cadre  à  jour,  que  l'on  pose  sur  la  forme,  dans 
la  fabrication  du  papier  à  la  mam,  pour  en  déterminer 
l'épaisseur.  (On  l'appelle  aussi  frisquette.)  il  Courroie 
sans  fin  qui,  dans  la  fabrication  mécanique  du  papier, 
marche  avec  la  toile  métallique  et  émarge  la  pâte  humide 
dans  son  trajet  sur  les  rouleaux,  ii  Matière  vîtrifiable,  dont 
on  couvre  les  pièces  céramiques  après  leur  dessiccation 
complète  ou  après  qu'elles  ont  subi  au  four  une  cuisson 
incomplète. 

—  Encycl.  Techn.  V.  céramique. 

COUVERTEMENT(L'tV)  D'unemanière  couverte.  (Vieux.) 
COUVERTURE   (l'êr*  —  rad.  couvert)  n.  f.  Linge,  pa- 


u'on  place  sur  un  objet  ou  sur  un  animal  pour  le 
Une 


picr, etc- 
couvrir 
couverture  rfe 
fauteuil .  Cou- 
VERTURE  de 
cheval.  —  Par- 
tic.  Pièce  d'é- 
toffe qu'on  place 
sur  un  lit  au- 
de  ssas  dos 
draps.  Il  Faire 
la  couverture , 
Relever  en- 
semble le  drap 
et  les  couver- 
tures d'un  lit, 
après  qu'il  est 
fait,  pour  qu'on 
puisse  s'y  glis- 
ser aisément. 
Il  Fam.  et  fig. 
Tirer  la  cou- 
verture à  soi, 
Prendre  la 
meilleure  part, 
par  comparai- 
son avec  une  personne  qui,  couchant  avec  une  autre,  no 
lui  laisse  pas  de  couverture. 

—  Reliure  d'un  livre  :  On  voit  à  la  basilique  de  Monza 
un  évangéliaire  qui  porte  une  couvkkturk  en  pierres  de  di- 
verses couleurs.  (V.eeucrk.)  ii  Enveloppe  mobile  dopapier, 
de  cuir  ou  d'étoffe,  dont  on  recouvre  la  reliure  elle-même. 

Il  Papier,  ordinairement  de  couleur,  qui  forme  les  doux 
feuillets  extérieurs  d'un  livre  broché. 

—  Fig.  Prétexte,  moyen  de  déguisement. 

—  Agric.  Couche  do  paille,  de  feuilles  sèches,  do  fu- 
mier, etc.,  qu'on  étend  sur  les  semis  ou  au  pied  des  arbres, 
pour  maintenir  dans  le  sol  la  chaleur  ou  l'humidité  nôces- 
Kairos  :  Les  couvertures  sont  réservées  pour  les  terrains 
Ugers.  (A.  Du  Brcutl.) 

—  Arcbéol.  S'entendait,  au  moyen  âge,  d'une  pièce  de 
Iltorie,  une  couverture  d'autel,  une  chemise  do  livre, 
une  housse  de  cheval.  'Longtemps  on  se  servit  do  couver- 
tures do  lit  en  fourrures  plus  ou  moins  précieuses,  lou- 


Couverture  {xvi«  s.). 


jours  disposées  le  poil  en  dehors.  Les  housses  des  cnevaux 
et  des  mulets  étaient  habituellement  longues  à  toucher 
les  sabots,  peintes  ou  brodées  aux  couleurs  et  aux  armoi- 
ries du  propriétaire;  elles  servaient  à  faiie  reconnaître 
les  convois. 

—  Art  milit.  Troupes  de  couverture.  Troupes  rassem- 
blées sur  la  frontière  menacée  d'un  pays,  pour  couvrir 
et  protéger  la  mobilisation  et  la  concentration  de  ses 
armées. 

—  Bours.  Ensemble  de  valeurs  ou  sommes  déposées 
entre  les  mains  d'un  intermédiaire  à  titre  do  garantie  dos 
différences  résultant  des  opérations  à  terme  exécutées 
pour  le  compte  du  donneur  d'ordres. 

—  Comm.  En  T.  de  comm.  Valeur  espèces  ou  effets , 
remise  par  le  débiteur  à  son  créancier,  soit  pour  régler 
un  compte,  soit  pour  commencer  une  affaire,  soit  pour  la 
poursuivre.  (Les  avocats,  avoués,  agréés,  demandent  aussi 
couverture  à  leurs  clients  pour  garantir  leurs  débours 
ou  honoraires.) 

—  Constr.  Partie  la  plus  extérieure  d'une  toiture  ;  Une 
couverture  de  tuiles,  de  chaume,  d'ardoises. 

—  Hist.  Droit  de  rester  couvert  devant  le  roi  d'Espagne  ; 
cérémonie  par  laquelle  ce  droit  est  conféré. 

—  Techn.  Pièce  de  gros  acier  dont  on  recouvre  un  mor- 
ceau d'acier  fin.  ii  Plaque  de  tôle  qui  est  parallèle  au  pa- 
lastre  et  cache  tout  1  intérieur  de  la  serrure,  il  Sorte  de 
toiture  de  planches,  qu'on  fait  à  une  pile  de  bois  pour  la 
préserver,  il  Terme  par  lequel  les  confiseurs  et  chocola- 
tiers désignent  le  chocolat  spécial  dont  est  faite  l'enve- 
loppe de  certains  bonbons  fondants. 

—  n.  f.  pi.  Ornith.  Plumes  qui  recouvrent  une  partie 
des  pennes  :  L'ortolan  a  le  C7'oupio7i  et  les  couvertures  su- 
périeures de  la  queue  d'un  viarron  brun  et  Jioirâtre.  (Buff.) 

—  Encycl.  Constr.  Il  existe  une  grande  variété  de  maté- 
riaux employés  comme  couverture.  Lapaille  ou  chaume  est 
l'un  des  plus  anciens;  nombre  de  constructions  rurales  sont 
couvertes  ainsi.  Les  tuiles  s'emploient  couramment  aussi, 
bien  qu'elles  aient  l'inconvénient  de  charger  considérable- 
ment les  charpentes.  On  distingue  :  les  tuiles  plates  rec- 
tangulaires ou  losangiques  ;  les  tuiles  creuses,  plus  légères 
que  les  précédentes,  et  qui  sont,  les  unes  et  les  autres, 
munies  d  un  talon  permettant  de  les  accrocher  aux  lattes 
clouées  sur  les  chevrons.  Viennent  ensuite  les  tuiles  plates 
à  emboîtement  à  colonne,  prismatique,  etc.  ;  les  patines  ou 
tuiles  mécaniques,  ou  tuiles  flamandes,  s'emboitant  les  unes 
sur  les  autres,  grâce  à  une  double  courbure  qu'elles  por- 
tent. Les  tuiles  vernies  ou  vernissées  résistant,  grâce  à 
l'enduit  vitreux  qui  les  recouvre,  beaucoup  plus  longtemps 
que  les  différents  autres  types  ;  elles  permettent,  do  plus, 
d'avoir  des  couvertures  a'un  grand  effet  décoratif,  par 
suite  des  diverses  colorations  de  leurs  enduits.  On  tait 
encore  usage  de  tuiles  spéciales  appelées  faîtières,  pour 
placer  sur  le  faîtago  les  arêtiers  et  les  noues.  Ces  faîtières 
sont  dites  à  emboîtement,  à  recouvrement,  à  angle  droit,  à 
ogive,  ù.  dos  d'âiie.  Elles  portent  des  crêtes,  c'est-à-dire 
des  ornements  en  relief  ot  à  jour. 

Les  ardoises,  beaucoup  plus  légères  que  les  tuiles,  sont 
couramment  employées  dans  la  couverture  des  bâtiments  ; 
par  contre,  elles  résistent  moins  longtemps  que  los  tuiles 


Couvertures  :  1.  De  chaume;  2,  3,  4.  De  tuiles  ;  B.  D'ardoises  ; 
6.  De  zinc. 

à  l'action  destructive  des  intempéries.  On  les  cloue  sur 
des  voliges  jointivos,  fixées  elles-mêmes  sur  les  chevrons. 

Les  métaux,  le  zinc,  le  plomb,  la  tôle  de  fer,  le  cui- 
vre, etc.,  fournissent  d'excellents  matériaux  pour  la  cou- 
verture. Le  zinc  est  le  plus  usité.  On  l'emploie  sous  forme 
de  feuilles  plus  longues  que  larges  posées  à  plat  sur  un 
voligeagc  recouvrant  les  chevrons,  do  telle  sorte  que  leur 
longueur  se  dirige  dans  le  sous  de  la  pente  do  la  toiture; 
elles  se  replient  et  recouvrent  des  tasseaux  cloués  sur  les 
voliges  ot  dirigés  dans  le  même  sens  que  les  feuilles,  sou- 
tenues, celles-ci,  à  leur  extrémité,  par  des  pattes  et  des 
croclicts.  Los  joints  d^^  deux  feuilles  voisines  sont  recou- 
verts de  chapeaux  en  zinc  formant  couvre-joints.  Ces  dis- 
positions permettent  au  métal  de  se  dilater  librement  ot 
évitent  dos  ruptures,  qui  se  produiraient  si  les  fouillos 
étaient  simplement  soudées. 

Le  plomb  s'emploie  aussi  à  l'état  do  fouilles,  que  des 
agrafes  maintiennent;  latéralement,  ces  feuilles,  dispo- 
sées comme  colles  do  zinc,  so  recouvrent  au  moyen  d  un 
double  pli,  qui  empêche  l'eau  de  s'infiltrer.  Co  métal  est,  le 
plus  souvent,  appliqué  aux  couvertures  des  démos,  des 
terrasses,  etc. 

Le  cuivre  est  utilisé  à  l'état  de  feuilles  que  l'on  étamo 
lorsqu'elles  ont  une  très  faible  épaisseur.  EIlos  sont  clouées 
sur  lo  yoligoagfi  à  leur  partie  supcrioure,  tandis  que  leur 
extrémité  infériouro,  maintenue  au  moyen  d'agrafos,  s'as- 


366 

semble  avec  les  suivantes  à  l'aide  d'un  double  recouvre- 
ment. 

Le  fer,  sous  forme  de  tôle  plate  ou  ondulée,  entre  aussi 
dans  la  constitution  des  couvertures.  Des  clous  rivés  réu- 
nissent lies  feuilles  entre  elles.  On  évTte  l'oxydation  du 
métal  par  la  galvanisation  dans  un  bain  de  zmc  ou  par 
simple  étamage. 

Enfin,  ]iour  des  couvertures  très  économiques,  maïs 
temporaires,  on  fait  usage  de  papier,  do  toile,  de  carton 
bitumé  ou  goudronné,  dont  on  cloue  les  feuilles  sur  le  vo- 
ligeage,  chacune  de  ces  feuilles  débordant  un  peu  sur  la 
voisine.  Le  bois  s'emploie  également  à  l'état  do  voliges, 
clouées  sur  les  chevrons  transversalement  à  la  direction 
do  la  pente  du  toit  et  en  ayant  soin  que  chacune  de  ces- 
planches  recouvre  en  partie  la  suivante. 

—  Art  milit.  De  tout  temps,  il  a  été  d'usage  de  couvrir 
une  armée  pendant  les  opérations  un  pou  longues  ou  déli- 
cates qu'elle  entreprenait  à  portée  de  l'ennemi,  et  au  cours 
desquelles  elle  se  trouvait  momentanément  dans  une  situa- 
tion peu  favorable  pour  combattre.  Ainsi,  on  couvre  un 
mouvement  de  flanc,  un  mouvement  tournant.  Mais  ce 
n'étaient  là  que  des  faits  accidentels  et  de  courte  durée, 
survenant  au  cours  même  d'une  campagne.  Auiourd'hui, 
en  raison  de  la  fa<;on  dont  les  armées  modernes  doivent  se 
mobiliser  en  cas  do  guerre,  il  a  dû  être  établi  une  couverture 
permanente  sur  les  frontières  exposées,  c'est-à-dire  que  des 
troupes,  dont  les  effectifs  sont  spécialement  renforcés  à 
cet  effet  et  qui  sont  plus  concentrées,  plus  prêtes  à  com- 
battre que  le  reste  do  l'armée,  ont  pour  mission  de  pro- 
téger celle-ci  en  arrêtant  au  besoin  les  tentatives  que 
voudrait  faire  l'ennemi  pour  envahir  le  pays,  afin  d'y 
entraver  ou  d'y  ralentir  los  opérations  do  la  mobiiisatfon. 
La  couverture  est  généralement  constituée  par  les  corps 
d'armée  établis  à  la  frontiô;'e  et  auxquels  est  adjointe 
une  forte  proportion  de  cavalerie,  chargée  de  franchir 
cette  frontière  dès  les  premières  heures  de  la  mobilisa- 
tion, et  dont  los  escadrons,  tout  en  commençant  l'explo- 
ration du  territoire  ennemi,  chercheront  à  troubler  la  mo- 
bilisation do  l'adversaire. 

—  Bours.  Le  versement  des  couvertures,  destinées  à  pro- 
téger les  intermédiaires  contre  l'insolvabilité  ou  la  mau- 
vaise foi  de  leurs  clients,  était  tenu  autrefois  pour  irrégu- 
lier. Il  soulevait,  par  son  caractère,  bien  des  difficultés 
juridiques.  Le  décret  du  7  octobre  1890  y  a  coupé  court, 
en  consacrant  par  son  article  61  le  droit,  pour  l'agent  do 
change,  d'exiger,  avant  d'accepter  un  ordre,  et  sauf  à  faire 
compte  à  l'échéance,  la  remise  d'une  couverture.  Lorsque 
cette  couverture  consiste  en  valeurs,  l'agent  de  change  a 
le  droit  de  les  aliéner  et  de  s'en  appliquer  le  prix,  faute  de 
livraison  ou  do  payement  à  récîiéanco  par  lo  donneur 
d'ordre.  Lorsque  le  donneur  d'ordro  s'est  réservé  la  faculté 
d'abandonner  le  marché  moyennant  une  prime,  la  couver- 
ture exigée  ne  peut  être  supérieure  au  montant  de  la 
prime,  sauf  à  l'agent  de  change  à  exiger  qu'il  lui  soit 
remis,  le  jour  de  la  réponse,  un  supplément  de  couverture. 
Faute  de  quoi,  l'agent  est  en  droit  de  liquider  l'opération. 

—  Techn.  et  comm.  Pour  fabriquer  une  couverture  de 
laine,  quelle  quo  soit  la  fibro  textile  employée,  on  procède 
premièrement  à  la  filature,  qui  donne  des  fils  gros  pour 
la  chaîne  et  des  fils  très  peu  tors  ou  floches  pour  la  trame. 
Le  tissage  s'exécute  sur  des  métiers  mécaniques,  analo- 
gues à  ceux  employés  pour  la  draperie.  Il  se  fait  croisé. 
On  procède  ensuite  au  dégraissage,  qui  a  lieu  dans  des 
foulons  spéciaux.  Lorsque  le  tissu  est  foulé,  il  subit  le 
garnissage ,  dans  des  machines  semblables  aux  garnis- 
seuses  usitées  pour  la  draperie.  Le  soufrage  succède  au 
garnissage  ;  il  a  lieu  dans  des  locaux  spéciaux,  où  l'on 
expose  les  couvertures  de  laine  à  l'action  de  l'acide  sulfu- 
reux gazeux  pendant  une  durée  de  huit  à  dix  heures,  afin 
d'obtenir  une  décoloration  complète.  Co  travail  achevé,  les 
couvertures  vont  au  séchage  ;  puis  on  les  soumet  à  Vépail- 
lage,  opération  qui  se  fait  à  la  main  avec  de  petites  pinces 
d'acier. 

Les  couvertures  de  couleur,  dites  de  <i  chevaux  "  et  "  de 
voyage  »,  se  fabriquent  au  métier  Jacquard.  Les  rouver- 
tures  de  soldat  se  tissent  comme  les  draps  do  troupe. 

Les  opérations  de  la  fabrication  des  couvertures  eu 
coton  sont  :  la  filature,  le  tissage,  le  blanchiment  et  lo 
garnissage.  Celle  du  blanchiment  exige  ;  le  débouiUissage 
à  la  vapeur;  le  passage  au  bain  d'acide  sulfurique  ;  lo  pas- 
sage au  bain  d'acide  c hlor hydrique  ;  le  lavage  à  grande  eau 
et  enfin  le  séchage  sur  des  tambours  chaufl'és  par  la  vapeur. 
Commercialement,  les  qualités  diverses  des  couvertures 
de  coton  s'indiquent  par  points,  un 
point  représentant  un  poids  de 
300  grammes,  une  largeur  ot  une  lon- 
gueur de  15  centimètres. 

COUVERTUEUER  {vc}''-tïi-ri-é),  ERE 
n.  Personne  qui  vend  ou  fabrique  des 
couvertures;  ouvrier,  ouvrière  qui  les 
confectionne. 

—  Adjcctiv,  :  Ouuner  couvfrtueier. 
COUVET   [vé),   ou    COUVEAU    [rad. 

couver]  n.  m.  Pot  do  terre  ou  do  mé- 
tal, dans  lequel  on  met  de  la  braise 
allumée  et  qui  sert  do  chaufferette  aux  marchandes  en 
plein  air  et  aux  femmes  do  la  campagne. 

CouvET,  comm.  de  Suisse  (canton  de  Neuchâtel  [dis- 
trict du  Val-dc-Travers]),  sur  la  Rcuso,  tributaire  du  lac 
do  Neuchâtel  ;  2.190  hab.  Fabriques  de  pointes,  horlogerie, 
distillerie  d'absintho.  Patrie  de  l'horloger  Berthoud. 

COUVEUSE  n.  f.  Poule  ou  autre  femelle  d'oiseau  do 
basse-cour  qui  couve  ou  est  propre  à  couver  :  Uîie  bonne 
COUVEUSE.  —  Adjectiv.  :  Poule  couveuse. 

—  Econ.  rur.  Couveuse  artificielle,  Appareil  servant  à 
faire  éclore  des  œufs  sans  l'intervention  de  la  poule  cou- 
veuse. Il  Par  ext.  Four,  appareil  pour  l'éclosion  artificielle 
des  œufs  ot  des  graines  do  vers  à.  soie. 

—  Méd.  Couveuse  d'enfant.  Y.  la  partie  encycl. 

—  ENCYcii.  Los  petites  poules  naines,  surtout  colles  de 
Bantam,  sont  excellentes  couveuses  ;  la  plupart  des  races 
communes  lo  sont  également,  à  l'exception  des  poules 
dites  (i  espagnoles  ».  Los  poules  do  Dorking,  do  Houdan, 
do  La  Flèche,  de  Crèvecœur,  de  Bruges,  sont  des  cou- 
veuses médiocres.  Los  meilleures  couveuses  appartiennent 
à  la  race  cocliinchinoiso.  Ou  doit  do  préférence  choisir 
des  poulos  d'au  moins  deux  ans  ot  qui  soient  franches, 
c'ost-ù-dire  qui  no  s'effarouchent  pas  facilement.  L'incu- 
bation dure  environ  vingt  ot  un  jours. 

—  Econ.  rur.  Uiio  couvouso  artificielle  se  compose 
d'une  boîte,  géncralcuicnt  en  bois,  de  forme  rectangulaire, 


367 

montée  ou  non  sur  piods  A  !a  parlio  suporiouro  so  trouve 
un  rôsorvoir  d'oau  chaudo,  ontourô  do  moiiuos  paillos, 
afin  do  mieux  consorvor  la  chaleur.  Au-do.ssous  so  trouve 
un  tiroir  contenant  les  œufs.  Co  tiroir  ost  supportô  par 
un  plateau  mobile  dans  lo  sons  vertical,  co  qui  porniol 
d'approcher  ou  d'éloigner  à  volonté  lo  ti- 
roir du  réservoir  de  chaleur.  On  a  ainsi 
une  température  constante.  II  existe  diffé- 
rents modèles  do  couveuses  :  les  unt's  sont 
chautTéos  par  la  vapeur,  comme  il  vient 
d'être  dit,  d'autres  par  une  lampo  à  pétrole 
ordinaire  ou  par  des  briquettes;  d'autres, 
ontin,  au  moyen  do  l'électricité.  Ces  der- 
nières ont  l'avantage  de  jouir  d'une  tem- 
pérature plus  constante.  Tantôt  le  calo- 
riquo  est  obtenu  au  moyen  do  spirales  do 
maillechort,  résistances  qui  s'échauffent 
par  lo  passage  d'un  courant,  tantôt  au 
moyen  d'une  petite  lampe  placée  sur  lo 
côté.  Dans  l'un  et  l'autre  système,  on  réglo 
doux  contacts  dans  un  thermomètre  à  nior- 
curo,  pour  qu'il  so  produise  une  sonnerie 
quand  la  température  est  trop  haute  ou 
trop  basse. 

—  Méd.  Parmi  les  enfants  nés  prématu- 
•  rément,  les  uns  diffèrent  pou  des  foetus  à 
terme,  les  autres,  au  contraire,  en  diffèrent 
au  point  que  la  plupart  des  fonctions  orga- 
niques ne  peuvent  s'accomplir.  Cos  enfants, 
en  état  de  faiblesse  congénitale,  ne  peuvent, 
on  particulier,  maintenir  leur  températuro 
au  point  nécessaire  aux  échanges  cellulai- 
res. Dès  1857,  on  a  cherché  ù  mettre  l'en- 
fant dans  une  sorte  de  berceau  incubateur. 
Mais  ce  fut  Tarnier  qui,  le  premier,  songea 
à  employer  un  appareil  analogue  à  celui 
qui  sert  pour  l'éclosion  artinciolle  des  œufs. 
La  couveuse    d'enfant   de    Tarnier  a   été  coi 

simpliliée  ;  celle  que  l'on  emploie  aujour- 
d'hui se  compose  d'une  caisse  en  bois,  di- 
visée intérieurement  par  une  cloison  horizontale  incom- 
plète. L'étage  inférieur  sert  à  recevoir  des  boules  d'eau 
chaude  qui  doivent  maintenir  la  température  de  l'étage 
supérieur  à  32  degrés  environ.  Deux  portes  s'ouvrent  sur 
le  compartiment  inférieur  :  l'une  latérale,  destinée  à  l'in- 
troduction des  boules,  l'autre  située  à  l'une  des  extrémi- 
tés, et  qui,  en  s'ouvrant  plus  ou  moins,  permet  la  venti- 
lation de  la  couveuse. 

Une  éponge  imbibée  d'eau  et  un  thermomètre  sont  pla- 
cés au  niveau  de  l'ouverture  faisant  communiquer  les 
deux  compartiments.  L'éponge  est  destinée  à  maintenir 
l'air  de  la  couveuse  dans  un  état  hygrométrique  constant. 

Le  compartiment  supérieur  est  fermé  en  partie  par  une 
paroi  tixe  on  bois  et  une  paroi  mobile,  munie  d'une  glace, 
qui  permet  la  surveillance  de  Icnfant.  Le  couvercle  fixe 
est  percé  d'une  ouverture  par  où  s'échappe  l'air  chaud. 
Le  couvercle  mobile  permet  de  prendre  facilement  l'en- 
fant, dès  qu'il  en  est  besoin. 

Il  suffit,  pour  obtenir  la  température  voulue,  de  chan- 
ger une  boule  toutes  les  deux  heures. 

Les  résultats  obtenus  sont  très  brillants  ;  alors  que  jadis 
les  enfants  d'un  poids  au-dessous  do  2.000  grammes  mou- 
raient dans  la  proportion  de  66  p.  lOO,  aujourd'hui,  leur 
mortalité  s'est  abaissée  à  3,6  p.  lOO. 

Dans  les  hôpitaux,  le  bois  étant  difficilement  stérîli- 
sablo,  on  emploie  souvent  des  couveuses  en  faïence  ou  en 
verre. 

COUVEUSE  n.  f.  Nom  vulgaire  d'un  champignon,  le  po- 
lyporc  à  bouquets  [polyporus  frondosus). 

COUVl  frad.  couver)  adj.  m.  Se  dit  d'un  œuf  impropre  ù 
être  mangé,  soit  parce  qu'il  a  été  couve  quelque  temps, 
soit  parce  qu'il  est  corrompu  :  Des  œufs  couvis. 

COUVIN,  ville  do  Belgique  (prov.  do  Namur),  arrond. 
admiu.  do  Philippevillo,  arrond.  judic.  do  Dinant,  sur 
l'Kau-Noire,  une  des  sources  du  Viroin,  près  de  la  fron- 
tière de  France;  2.430  hab.  Fabriques  do  draps;  riches 
minos  do  fer  aux  environs;  grande  industrie  métallur- 
gique. Ch.-l.  dû  canton. 

COUVINE  (do  l'anc.  fr.  coue,.  pour  queue)  n.  f.  Quouo  do 
robo.  (Vieux.) 

COUVOIR  (wo-ar'  —  rad.* coffuer)  n.  m.  Appareil  destiné 
à  l'éclosion  artificielle  des  œufs.  Syn.  do  couveuse  artifi- 
cielle. "V.  COUVEUSE. 

COUVRAILLE  (vra-ill  [llmW.]  —  rad.  couvrir)  n.  f.  Agric. 
Il  Action  do  recouvrir  de  terre  la  graine  semée,  ii  Syn.  do 
SKMAiLLi;,  dans  quelques  départements,  ii  Nom  vulgaire  do 
la  cornoillcï  coinnmno. 

COUVRE- AMORCE  (morss)  n.  m.  Sorto  de  potîto  cap- 
sule qui  recouvre    l'amorce  des  car- 
touches métalliques,  il  PI.  Ucs  cou- 

\Rl->AMORrES. 

COUVREAU  n.   m.    Péch.  V.  cou- 

VERO. 

COUVRE-BOUCHE  n.  m.  Coiffe  en 
cuir  ou  tuihî  goudronnée  dont  on  cou- 
vre la   boucho  des  canons  à  chargement  par  la  culasse 
pour  préserver  l'àmo  do   la    boue  ot    do  la   poussière. 

Il  PI.    Des   COUVRE-BOUCUES. 

COUVRE-CANON  n.  m.  Housse  en  toilo  qui  recouvre 

les  caiions-rcvolvers.    Il  PI.  Dts  couvRli- 

C.VNONS. 

COUVRE-CHEF  (chef)  n.  m.  Nom  gô- 
nériqun  dos  ot)i(;ts  servant  à  couvrir  la 
lôte,  comme  chapeau,  casquette,  bon- 
net, otc.  {On  n'emploie  plus  co  mot  qu'on 
plaisantant  ou  lorsqu'il  est  impossible  do 
déterminer  l'objet  par  un  mot  plus  pré- 
cis.) Il  PI.  Des  COUVlîE-CHEKS. 

—  Chir.  Handago  qui  enveloppe  la  této. 

—  Kncycl.  Archéol,  Co  terme  a  diver- 
ses acceptions  bien  distinctes,  durant  lo 
moyen  âgo  et  mémo  plus  tard.  Il  s'enten- 
dait pour  un  voilo  do  femme,  pour  divers 
bonnets  domestiques  ou  linges  ipio  l'on 
portait  pour  cacher  lo  visage  ncndant  la  coupe  dos  che- 
veux, etc.  Los  couvre-chefs  i\  Itannièro  étaient  cos  longs 
voilus  do  liaoD,  do  crùpo  ou  do  batiste  qui  pendaient  aux 


COUVEUSE 


COUVRIR 


hennins  des  femmes,  ou  do  pareils  voiles  quo  l'on  fixait 
après  los  heaumes  do  tournoi.  Kt,  par  extension,  on  a 
donné  lo  nom  do  «  couvre-chef  »  aux  tissus  oux-mômos  qui 
servaient  à  faire  cos  voilos.  On  appelait  encore  «  couvro- 
chof  «  l'envoloppo  de  soie  habillant  un  chef  reliquairoi 


Couvre-bouche. 


Couvre-culasse. 


uses  :  1.  A  air  chaud  ;  2.  A  eau  chaude  ;  3.  Electrique  ; 
4.  D'eufant  (coupe  verticale). 

et  aussi  la  couverture  couvrant  le  haut  d'une  litière  ou 
d'un  lit. 

COUVRE-COL  n.  m.  Se  disait,  au  xv<  siècle,  du  prolon 
gement  postérieur   de    certains   bon- 
nets,  prolongement   pouvant,   à  vo- 
lonté, se  relever  ou  se  rabattre  pour 
former  couvre-nuque,  n  PI,  Des  cou- 

VRE-COLS. 

COUVRE-COLBACK  (bak')a.  m.  En- 
veloppe de  toile  cirée,  que  l'on  plaçait 
sur  le  colback  pour  le  protéger  contre 
les  intempéries  et  la  poussière,  ii  PI. 

Des  COUVRE-COLBACKS. 

Couvre-col  (xv«  s.). 
COUVRE-CULASSE    n.     m.     Coiffe 
analogue  au  couvre-bouche  et  qui  a  pour  objet  de  pré- 
server de  la  boue  et  de  la  pous- 
sière le  mécanisme  de  la  culasse. 

Il  PL  Des  COUVRE-CULASSES. 

COUVRE-FACE  n.  m.  Fortif.Syn. 

do  CONTRE-GARDE. 

COUVRE-FEU  n.  m.  Pot  dont  on 
couvre  le  feu  pour  l'empêcher  de 
se  consumer  ou  de  causer  un  incen- 
die :    (/7i  COUVRE-FEU  dc    terre,    il     PI.  Des  cou\-re-feu. 

—  Signal  par  lequel  on  ordonne  de  couvrir  les  feux  et 
d'éteindre  les  lumières  :  Soriner  le  couvbe-feu.  L'heure 
du  couvre-feu.  (Le  sens  de  ce  signal  a  été  successive- 
ment modifié  et  même  a  fini  par  ne  plus  indiquer  que  le 
moment  de  fermer  les  portes  d'une  ville  ou  d  une  forte- 
resse.) Il  Heure  à  laquelle  on  sonnait  le  couvre-feu  :  Se  re- 
joindre au  COUVRE-FEU.  Il  Cloche  qui  servait  à  le  sonner. 

—  Fam.  et  fig.  SoJiner  le  courre-feu,  Dépasser  l'âge  des 
passions,  it  S'opposer  aux  progrès  des  lumières  :  A  la  fin 
de  chaque  grande  époque^  on  entcjid  quelque  voix  dolente... 
qui  SONNE  LE  COUVRE-FEU.  (Chatoaubr.) 

—  Encycl.  Archéol.  On  désignait,  au  moyen  ige,  sous 
le  nom  de  couvre-feu,  uno  sonnerie  do  cloche,  qui  marquait 
l'heure  de  se  retirer  chez  soi,  do  fermer  sa  porte  à.  clef, 
ot  probablement,  en  cas  de  siège  ou  clo  troubles,  d'éteindre 
les  feux  et  les  lumières.  Lorsque  l'éclairage  public  se  ré- 
pandit, lo  couvre-feu  fut  lo  signal  do  lallumago  dos  réver- 
I)èros.  Vers  1550,  lo  couvre-feu,  pratiqué  bien  plus  ancien- 
nement, était  sonné  à  Paris,  à  Saint-(termain-des-Prés,  à. 
huit  heures  du  soir;  au  xviir,  Notre- 
Dame  sonnait  le  sien  à  sept  heures,  ot 
la  Sorbonne  do  neuf  à  neuf  houros  et 
demie.  Cette  ancienne  coutume  a  dis- 
paru; il  en  reste  cependant  un  sou- 
venir dans  la  retraite  quo  battcvnt 
los  tambours  et  clairons,  dans  los 
villes  do  garnison. 

COUVRE-GIBERNE  O'ï-ÔMO  n.  m. 
Ktui  de  la  giberne  dos  soldats  :  Des 

COUVRII-GinKRNES. 

COUVRE-GUIDON  (qhi)  n.  m.  Petit 
appareil  employé  pour  protéger  le 
guuion  des  pièces  do  montagne,  dans 
les  transports.  Il  PI.  Des  couvre-gui- 
dons. 

COUVRE-JOINT  ijou-in)  n.  m.  Ci-        A,  couvrojoinls. 
ment  ou  moriier  dont  on  remplit  les 
joints  lies  dalles,  dos  briques,  des  moellons  :  Des  couvre- 
joints  solides.  Il  Languette  do  bois  minco  ot  étroite,  qu'on 
cloue  de  façon  à  couvrir  los  joints  dos  plunchos  jointivcs, 
mais  non  assemblées. 

COUVRE-LIT  (li)  n.  m.  Sorte  de  couverture  légère,  dont 
onenvoloppele  lit  :  Des  couvni'.-Lir s  dc  tapisserie,  ac  guipure. 

COUVRE-LUMIÈRE  n.  m.  Nom  qui  s'appliquo  à  deux 
objets  très  ditl'érents  :  uno  sorto  do  chapiteau  on  bois, 
qu'on  plu'.-ait  autrefois  sur  la  lumière  dos  pièces  do  siégo 
à  cliargemeut  par  la  bouche;  une  sorto  de  taquet  métalli- 
que ipii,  dans  los  canons  du  système  Iloffye,  empêchait 
d'ititroduiro  l'étoupillo  dans  Ta  lumière,  tant  quo  lu 
culasse  n'était  pas  entièrement  formée.  Il  PI.  Des  couvru- 

I,UM11'',RKS. 

COUVRE-NUQUE  {nulc')  n.  m.  Pièce  do  cosiumo  en 
toilo,  ou  colon,  on  drap,  otc.  (quelquefois  oaoutchouiéoj. 


(|ui  s'adapto  au  képi  des  soldats,  aux  casquettes  d'en- 
lants,  etc.,  pour  préserver  la  nuque  ot  lo  cou  du  soleil  ot 
do  la  pluie,  il  PI.  Z^cscouvre-nuques. 

COUVRE-OREILLE  {rnf  )  n.  m. 
Knvoloppe  de  caoutcliouc  dont  on 
couvre  lo  pavillon  de  l'oreille,  pour 

10  protéger,  dans  certaines  affections. 

Il  PI.    Dis  COUVRF.-OREILLES. 

COUVRE-PERCUTEUR  (pèr)  n.  m. 
Artill.  Petite  plaque  en  laiton  intro- 
duite entre*  le  marteau  et  le  percu- 
teur, quand  la  pièce  ne  sert  pas,  pour 
éviter   d'user  le  leton  du   marteau. 

Il  PI.  Des  COUVRE-PERCUTKURS. 

A,  couvre-nuque. 
COUVRE-PIED  ou  COUVRE-PIEDS 

{pi-é)  n.  m.  Petite  couverture  de  lit,  spécialement  destinée 
à  couvrir  les  pieds  :  Des  couvre-pieds.  Il  Sorte  de  couvre- 
lit  d'apparat  :  Couvre-pied  de  soie. 

COUVRE-PLAT  {pla)  n.  m.  Couvercle  de  plat  :  Des  cou- 
vre-plats de  fer  battu. 

COUVRE-PLATINE  n.  m.  Art  milit.  Morceau  de  cuir 
dont  on  couvrait  autrefois  la  platine  d'un  fusil  :  Des  cou- 
vre-platine. 

—  Mar.  Rondelle  de  plomb  dont  on  couvre  la  batteric- 
platino  d'un  canon.  (Vieux.) 

COUVRE-SHAKO  {cha)  n.  m.  Ktui  de  toile  cirée,  dont  les 
militaires  couvrent  leur  shako,  n  PI.  Des  couvre-shakos, 

COUVREUR  n.  m.  Constr.  Ouvrier  ou  entrepreneur  qui 
s'occupe  de  couvrir  les  maisons,  ou  d'en  réparer  les  toi- 
tures. —  Adjectiv.  :  Ouvrier  couvrkur. 

—  Coût.  Celui  qui  était  charg-é  de  dresser  le  couvert, 
dans  les  grandes  maisons.  (Vieux.) 

—  Fr.-maçonn.  Frère  couvreur,  Maçon  chargé  de  veiller, 
l'épée  à  la  main,  à  ce  que  la  loge  soit  soigneusement  fer- 
mée pendant  tout  le  temps  des  travaux. 

Couvreur  (Adrienne  Le),  célèbre  comédienne.  V.  Lk- 
codvreur. 

COUVRIR  (du  lat.  cooperire  ;  de  cum,  avec,  et  operire, 
couvrir  :  Je  couvre,  7wus  couvrons.  Je  couvrais,  nous  cou- 
vrions. Je  couvris,  nous  couvrîmes.  Je  coiivrirai,  nous  couvri- 
rons. Je  couvrirais,  nous  couvririons.  Couvre,  couvrons,  cou- 
vres. Que  je  couvre,  que  nous  couvrions.  Que  je  couvrisse, 
que  nous  couvrissions.  Couvrant.  Couvert,  erte)Y.  a.  Cacher 
ou  protéger  quelque  chose  au  moyen  d'un  objet  que  l'on 
met  dessus  :  Couvrir  son  visage  de  ses  ?n(tins.  Couvrir  ses 
Ijeux  d'ioi  bandeau,  ses  épaules  d'un  manteau,  n  Etre  placé 
dessus,  de  façon  à  cacher  ou  à  envelopper  :  La  mer  a  cou- 
vert autrefois  une  grande  partie  de  la  terre  habitée. 

—  Envelopper  dans  des  vêtements,  habiller;  envelop- 
per, en  parlant  des  vêtements  :  Combien  de  femmes  n'ont 
pas  de    linge  pour   couvrir   le   nouveau-Jïé  !  (Legouvé.) 

Il  Donner  des  vêtements  à  :  Couvrir  les  pauvres. 

—  Munir  d'un  toit  :  Couvrir  une  maison. 

—  Répandre,  étaler,  être  répandu,  étalé  en  grande  quan- 
tité sur  :  Couvrir  de  sang,  de  fleurs.  Neige  couvrant  la 
terre. 

—  Cacher,  dérober  à  la  vue  :  Nuage  qui  couvre  te  soleil. 
Il  Empêcher  de  percevoir,  dominer,  étoutfor,  en  parlant 

d'un  bruit  :  Cascade  dont  le  bruit  couvre  la  voix. 

—  Fig.  Cacher,  déguiser,  empêcher  d'être  saisi,  connu, 
perçu  par  l'intelligence  :  L'honwie  met  toute  son  application 
a  couvrir  ses  défauts  et  aux  autres  et  à  soi-même.  (Pasc.) 

Il  Pallier,  réparer,  effacer,  excuser,  amnistier  :  Je  coupe, 
j'abats,  je  fauche  tout,  et  pujs  je. couvre  tout  de  ma  grande 
soutane  rouge.  (Richelieu.)  il  Protéger,  défendre,  garantir  : 
Couvrir  quelqu'un  de  son  autorité,  il  Receler,  contenir  .eu 
soi  :  Toutes  choses  couvrent  quelque  mystère.  (Paac.) 

—  Combler,  en  bonne  ou  en  mauvaise  part  :  Couvrir  de 
honte,  d'infamie,  de  gloire,  d'applaudissements. 

—  Particulièrom.  S'accoupler  à,  on  parlant  d'un  animal 
in&Ie. 

—  Art  milit.  Couvrir  sa  marche,  En  dérober  la  connais- 
sance à  \'ciit\(iVii\.\\  Couvrir  une  troupe,  une  position,  La 
protéger  contre  les  attaques  inopinées  do  1  ennemi,  par 
des  avant-postes  ou  par  .d'autres  troupes  établies  assez 
loin  en  avant  d'elle. 

—  Bours.  Donner  une  couverture  en  règlement  ou  en 
garantie  (v.  .couverture),  ot  Se  couvrir.  Action  de  dis- 
poser sur  un  client  pour  une  somme  qu'il  doit. 

—  Corom.  Compenser,  balancer  :  liecette  couvrant  la 
dépense,  ii  Couvrir  une  enchère.  Enchérir  au-dessus  do 
quelqu'un. 

—  Courses  et  véloc.  Parcourir  uoo  distance  dans  .un 
temps  donné  :  Couvrir  50  kilomçtres  en  une  heure. 

—  Dr.  Couvrir  la  prescription.  L'interrompre,  il  Couvrir 
un  crime.  Empêcher  qu'on  ne  puisse  l'imputer.  (Cotte  der- 
nière expression  est  rarement  employée.)  Il  Couvrir  une 
enchère,  Surenchérir.  Il  Le  pavillon  couvre  ta  marcliandise. 
Axiome  do  droit  international,  d'après  lequel  un  navire 
sous  pavillon  neutre  no  pont  êtro  visité  par  les  belligé- 
rants, sous  prétexte  do  contrebande  de  guerre.  —  Fig.  Lo 
nom,  le  titre  d'un  objet,  de  son  autour  ou  do  son  proprié-  , 
tairo.fait  accepter  l'objet  lui-même  sans  réclamation  :  7'el 
tnauvais  livre  de  tel  illustre  auteur  a  bien  réussi;  te  pavil 

LON  A  COUVERT  LA  MAKCUANDISK. 

—  Féod.  Couvrir  un  fief,  un  arrière-fief.  Prêter,  offrir  do 
prêter  foi  et  hommage  pour  l'ouverturo  ot  la  mutaiiou 
d'un  liof,  afin  d'en  empêcher  et  d'en  prévenir  la  saisie. 

11  Couvrir  le  feu  de  son  tenancier,  Lo  mettre  au  ban  parce 
qu'il  no  paye  pas  ses  droits  seigneuriaux. 

—  Fr.-mâçonn.  Couvrir  te  temple.  Sortir  do  la  logo  pon- 
dant la  durée  des  travaux. 

—  Jeux.  Couvrir  une  carte.  Mettre  uno  autro  carto  ou 
do  l'argent  dessus,  n  Cjuvrir  une  dame.  Au  jeu  do  dames. 
Mettre  uno  autre  damo  dessus,  ot,  Au  trictrac.  Joindre 
uno  autre  damo  sur  la  mémo  flèche,  il  Couvrir  un  dé.  Au 
domino,  Lo  former  par  un  autre  lié,  de  façon  à  empêcher 
i'a«iversairo  do  jouer,  il  Couvrir  un  7nomon,  Accepter  lo 
défi  dun  momon.  il  Couvrir  l'échec,  Lo  faire  cesser  en 
interposant  une  pièco  entre  la  pièce  attaquée  ot  celle  qui 
l'atiaipio.  Il  Couvrir  son  jeu.  Tenir  sos  cartes  ou  ses  dés 
do  façon  quo  l'adversaire  no  les  voie  point. 

—  Mar.  Des  dangers  couvrent,  Quand,  ù  pleine  mer,  ils 
disparaissent  sous  l'eau.  (^Pris  iioutral.) 

—  Point.  Couvrir  des  toiles,  ïiOS  itoindro, 

—  Tochn.  CoiuTir  les  cfiaudelles,  V  appliquer  la  dernière 
couche  do  matière,  lorsqu'elles  sont  susinnidues  par  la 
mècho  au  cerceau,  ii  Couvrir  les  pertes^  liCuuuiro  l'iutériour 
dos  fausses  perles  d'osscnou  d'Orient. 


COUVROSE 


COVENTRY 


D'argent 
à  une  tour  crénelée 
d'azur  et  couverte 

de  sable. 


—  Loc.  div.  :  Couvrir  la  joue,  ta  face,  le  visage  de  giiehju'un, 
Le  souffleter  (Inus.)  il  Couvrir  les  yeux.  Au  tig.,  Aveugler 
moralement,  empêcher  de  voir  la  vérité.  Il  Couvrir  de  té- 
nèbres. Obscurcir,  assombrir,  attrister,  il  Couvrir  d'or. 
Acheter  à  un  prix  très  élevé,  il  Couvrir  de  boue,  de  fange. 
Au  fig-,  Salir  la  réputation  de.  il  Couv7'ir  de  ses  ailes.  Au 
tig.,  Protéger,  par  allusion  à  l'instinct  de  quelques  oiseaux, 
qui  les  fait  couvrir  leurs  petits  de  leurs  ailes,  pour  les 
protéi^er. 

Couvert,  ente  adj.  et  part.  pass.  du  v.  Couvrir. 

—  Qui  a  son  chapeau  ^ur  la  tête  :  Hester  couvert. 

—  Art  milit.  Chemiii  couvert.  V.  chemin. 

—  Blas.  Se  dit  d'un  château  ou  dune  tour  qui  a  un  toit 
pointu.  (Lorsque  le  toit  est  d'un  émail  autre  que  celui  du 
reste  do  l'éditice,  il  faut  lo  blasonner.) 

U  On  dit  aussi  pavillonnë,  êe. 

—  Bot  Fruit  couvert.  Celui  qui  est 
complètement  enveloppé  par  le  calice. 

—  Comm.  Vm  coiii't'ri,  Vin  rouge  haut 
en  couleur  qui  laisse  des  traces  brunes 
dans  le  verre  qui  le  contient.  Il  Drap 
couvert^  Drap  dont  le  poil  a  été  laissé 
trop  long. 

—  Eniom.  Ailes  couvertes,  Ailes  de 
coléoptères  qui  se  cachent  entièrement 
sous  les  élytres. 

—  Mar  Batterie  couverte,  Batterie 
placée  sous  un  pont,  par  opposition 
à  Batterie  des  gaillards  ou  décou- 
verte. Il  Temps  couvert.  Se  dit  du  ciel  chargé  de  nuages. 

—  Mus.  Dans  les  parties  de  cymbales,  ce  mot  indioue 
les  passages  où  ces  instruments  doivent  être  couverts  d  un 
drap,  pour  que  le  sou  en  soit  voilé,  il  Intervalle  couvert, 
Intervalle  caché.  V.  intervalle. 

—  hoc.  ààx.:  Allée  cout-er/e.  Allée  dont  les  arbres  unissent 
leurs  branches  au-dessus  de  la  tête  des  promeneurs,  ii  Pays 
couvert.  Pays  boisé,  il  Mots,  Termes  couverts.  Paroles  ca- 
chant un  sens  réel  sous  un  sens  apparent,  ou  un  sens  libre, 
déshonnête,  sous  une  apparence  innocente  :  Parler  à  mots 
COUVERTS.  Il  Clos  et  couvert.  Logé  dans  une  habitation  qui 
a  des  portes  et  un  toit  :  Le  locataire  a  droit  d'être  clos  et 
COUVERT-  Il  Se  tenir.  Demeurer  clos  et  couvert,  Rester  tran- 
quille chez  soi.  il  Servir  quelqu'un  à  plats  couverts.  Lui  faire 
des  demi-confidences,  le  plus  souvent  dans  l'intention  de 
le  tromper. 

—  Anton.  Découvert,  erte. 

Se  COUi/n>,  V.  pr.  Devenir  couvert,  il  En  parlant  du  ciel, 
S'obscurcir.  —  Par  ext.  S'assombrir,  ii  Couvrir  à  soi,  en 
parlant  de  quelque  partie  du  corps,  il  Couvrir  soi-même, 
avec  les  divers  sens  dans  lesquels  le  verbe  «  couvrir  »  a 
pour  régime  direct  un  nom  de  personne,  il  Mettre  son 
chapeau  sur  sa  tête.  Il  Se  couvrir  de.  Se  mettre  à  l'abri  de. 
L  Se  couvrir  de  sang.  Commettre  de  nombreux  meurtres. 

—  Escr  5e  couvrir.  Ecarter  l'épée  de  son  adversaire  do 
la  ligne  de  son  propre  corps,  il  5e  couvrir  de  so7i  épée.  Ma- 
nier son  épée  de  telle  sorte  qu'on  pare  tous  les  coups  de 
son  adversaire. 

—  Jeux.  Au  crabs.  Se  dit  du  tenant  qui,  lorsque  le  ser- 
vant a  sa  chance,  se  donne  la  sienne,  u  Au  trictrac.  Cou- 
vrir une  de  ses  dames,  en  en  plaçant  une  seconde  sur  la 
même  flèche. 

—  Mar.  Se  couvrir  de  toile,  de  voiles.  Ouvrir  de  nom- 
breuses voiles. 

—  Pop.  5e  couvrir  d'un  sac  mouillé.  Chercher  à  excuser 
sa  faute  par  des  raisons  qui  l'aggravent,  comme  une  per- 
sonne qui,  pour  ne  pas  être  mouillée  par  la  pluie,  se  cou- 
vrirait d'un  sac  trempé  d'eau. 

—  Syn.  Couvrir,  cacher,  celer,  etc.  V.  cacher. 

—  AlLUS.  LITTÉR.  : 

Couvrez  cfi  sein  que  je  ne  saurais  voir, 
Allusion  à  un  vers  de  Molière  dans  Tartufe.  V.  sein. 

—  Anton.  Découvrir. 

COUVROSE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  l'agaric  comestible. 

—  Encycl.  Ce  mot,  dans  lequel  on  a  cru  voir  le  même 
radical  que  dans  couperose,  est  en  réalité  une  faute  pour 
couvrosse  :  c'est  ainsi  qu'on  prononce,  dans  l'Est,  le  mot 
couveresse,  ancien  synon3'mo  do  couveuse.  L'assimilation 
d'un  gros  champignon  à  une  poule  couveuso  est  un  fait 
bien  connu  de  sémantique  populaire  :  d'autres  variétés 
sont  dites  précisément  couveuses  et  gélines  des  bois. 

Ceux,  coram.  de  l'Ardèche,  arrond.  et  à  1  kilom.  de 
Privas,  sur  TOuvèzo;  1.190  hab.  C'est  en  réalité  un  fau- 
bourg de  Privas. 

COUX-ET-BIGAROQUE,  comm.  de  la  Dordognc,  arr.  et 
à  2C  kilom.  de  Sarlat,  sur  ia  Dordogne;  1.544  hab. 

COUYON,  COUYONNADE,  COUYONNER,  COUYONNE- 
RIE,  autre  orthographe  des  mots  coïon,  coïonnade,  coÏon- 

NEB,  COÏONNERIE. 

COUYONCE  {î-onss)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  folle  avoine. 

COUZA  {Alexandre-Jean  I"),  lo  premier  prince  des  prin- 
cipautés roumaines  réunies  (  Moldavie-Valachie  ) ,  né  à 
■  Galaiz  en  1820,  mort  à  Hei-lelberg  en  1873.  Après  avoir 
fait  ses  études  à  Paris,  il 
rentra,  vers  1840,  en  Mol- 
davie, où  il  embrassa  la  car- 
rière militaire  et  devint  co- 
lonel. Nommé  préfet  do  sa 
ville  natale  en  1850,  il  so 
démit  do  ses  fonctions  sous 
le  caïmacan  de  Nicolas  Vo- 
gorides,  qui  chercha  à  étouf- 
fer l'idée  de  l'union.  En  1858, 
il  fut  envoyé  comme  député 
au  divan  ad  hnc  de  Buca- 
rest, où  il  plaida  la  cause  du 
l'union.  Nommé  ministre  de 
la  guerre,  cette  mémo  an- 
née, il  fut  élu,  au  mois  de 
janvier  do  l'année  suivante, 
prince  de  Moldavie  et,  quel- 
ques jours  après,  prince  de 
valachic  (I859J.  Cette  double 
élection,  grâce  aux  Ijons  of- 
fices de  là  France,  fut  rali- 
fiéo,  bionlùt  après,  par  les 

Puissances.  Les  faits  les  plus  importants  de  son  rûgnu 
tirent  :  ia  suppression  de  la  corvée  des  paysans.  l'unifi- 
cation des  lui!t  pur  l'introduction  et  la  promulgation  du 
code  Napoléon,  la  sécularisation  dos  biens  monastiques, 


Couza. 


l'introduction  de  l'enseignement  gratuit,  la  fondation  des 
universités  de  Jassy  et  do  Bucarest,  etc.  Couza  fut  ren- 
versé du  pouvoir,  à  la  suite  d'une  conspiration  militaire. 
Après  avoir  signé  son  abdication  le  22  février  1866,  il 
quitta  la  Roumanie,  et  résida  successivement  à  Paris, 
puis  à  Vienne,  et  à  Heidclbcrg,  où  il  mourut. 

Couza  (Alexandre-C).  poète  lyrique  et  épigrammiste 
roumain,  né  à  Jassy  en  1857.  Il  débuta  dans  le  Contim- 
poramil  et  les  Conwbiri  liierare  (Causeries  littéraires), 
et  devint  bientôt  un  des  épigrammistes  les  plus  goûtés  de 
la  Roumanie.  Ses  poésies  ont  paru  en  volume,  vers  1887. 

GOUZAN,  ancien  petit  pays  de  France,  dans  le  Forez 
(dép.  do  la  Loire). 

COUZE  n.  f.  Nom  que,  dans  certains  départements  du 
centre  de  la  France,  on  donne  à  de  petits  cours  d'eau. 

GOUZEIX,  coram.  de  la  Haute-Vienne,  arr.  et  à  5  kil. 
de  Limoges;  1.889  hab.  Ch.  do  f.  Orléans.  Moulins;  bras- 
serie. Tombelles. 

COUZÉRANITE  n.  f.  Silicate  naturel.  V.  couséranite. 

COUZIÈRES  (CHÂTEAU  de),  beau  château  de  la  Ton- 
raine;  il  appartint  successivement  aux  Montbazon  et  aux 
Rohan.  Le  style  du  château  actuel  est  du  commencement 
du  xviii*  siècle. 

COUZON,  comm.  du  Rhône,  arr.  et  à  13  kilom.  de  Lyon, 
sur  la  Saône,  au  piedduMont-d'Or;  980  h.  Ch.  def.  P.-L'.-M. 
Carrières  de  pierre  à  bâtir.  Cordonnerie,  tonnelleries  ; 
commerce  de  fruits.  Asiles  de  Saint-Lconard  (maison  de 
refuge  des  condamnés  libérés). 

COVADO  n.  m.  Ancienne  mesure  de  longueur  pour  les 
étoiles,  qui  était  employée  en  Portugal,  où  elle  valait  de 
0"',GG  à  0°',68.  Les  Etats  barbaresques  en  font  encore  usage, 
et  sa  valeur  est  à  peu  près  de  O^.SO. 

GOVADONGA ,  hameau  d'Espagne  (Asturîes  [  prov. 
d'OviedoT),  sur  le  Deva,  tributaire  du  Sella;  100  hab.  Vic- 
toire de  Pelage  sur  les  Maures,  en  718.  On  montre,  non 
loin  de  là,  une  gorge  rocheuse  et  boisée,  arrosée  par  le 
Deva  et  fermée  au  S.  par  la  montaûa  de  la  Virgen.  C'est 
dans  cette  colline  que  s'ouvre  la  fameuse  grotte  {ciieva) 
ou,  poursuivi  par  1  armée  d'Allahamah,  Pelage,  chef  des 
Espagnols,  se  retrancha  avec  une  poignée  de  soldats. 
Quand  toutes  les  troupes  musulmanes  se  furent  enga- 
gées dans  l'étroite  vallée,  Pelage  et  ses  compagnons 
s'élancèrent  de  leur  retraite  et  les  accablèrent  sous  une 
avalanche  de  quartiers  do  roc  et  de  troncs  d'arbres.  Les 
Arabes  tentent  un  assaut;  mais,  à  ce  moment,  un  orage 
formidable  éclate  :  les  terres  s'éboulent,  entraînant  les 
assaillants  dans  le  Deva,  soudain  transformé  en  torrent 
furieux.  Trois  mille  musulmans  périrent  ainsi  ;  le  reste  prit 
la  fuite.  Pelage  fut  proclamé  roi,  sur  le  champ  do  bataille. 
Ses  restes  reposent  dans  la  cuera,  à  côté  de  ceux  d'Al- 
phonse le  Catholique. 

COVAINQUEUR  (du  préf.  co,  et  do  vainqueur)  n.  m. 
Vainqueur  avec  un  autre. 

GovÂO  DO  LOBO,  comm.  de  Portugal  (Beira  [district 
d'Avoiro]),  non  loin  de  la  ria  côtière  d'Aveiro;  2.165  hab. 

COVARIANT  {ri-an  —  du  préf.  co,  et  do  variant)  n.  m. 
Matlu-m.  Fonction  F  déduite  d'une  ou  plusieurs  autres 
fonctions  S  suivant  une  loi  telle  que,  si  l'on  effectue  tlans 
les  fonctions  S  une  même  transformation  linéaire  des  va- 
riables, la  fonction  F  formée  de  nouveau  suivant  la  même 
loi,  après  cette  substitution,  ne  diffère  que  par  un  facteur 
constant  de  la  fonction  que  l'on  obtiendrait  en  faisant 
directement  dans  la  première  fonction  F  la  même  trans- 
formation linéaire. de  variables  que  dans  les  fonctions  S. 

—  Encycl.  Lorsqu'une  équation  U  =  0  déduite  des  équa- 
tions d'un  système  de  courbes,  par  exemple,  représente 
un  lieu  géométrique  dont  la  relation  avec  les  couroes  don- 
nées est  indépendante  des  axes  de  coordonnées,  U  est  un 
covariant  du  système  proposé.  En  d'autres  termes,  les 
covariants  sont  des  fonctions  en  x,  y,  z,  qui  s'annulent 
lorsqu'on  y  substitue  les  coordonnées  des  points  d'un  lieu 
ayant  avec  les  courbes  proposées  une  relation  permanente 
indépendante  des  axes  de  coordonnées. 

Dans  la  géométrie  de  l'espace,  il  y  a  de  même  des  cova- 
riants des  systèmes  de  surfaces. 

Les  invariants  et  les  covariants  d'un  système  de  courbes 
diffèrent  en  ce  que  les  premiers  no  sont  fonctions  que  dos 
coeflicients,  tandis  que  les  covariants  sont  fonctions  à  la 
fois  des  coefficients  et  des  variables;  mais  ils  ont  en  com- 
mun cette  propriété  que  leur  signification  est  indépendante 
des  axes  de  coordonnées. 

Soient  S  =  0  et  S'  =  0  les  équations  ponctuelles  de  deux 
coniques  et  i  et  a'  les  discriminants  des  fonctions  S  et  S'  ; 
S  =  0  et  2;'  =  0  les  équations  tangentielles  des  mêmes  co- 
niques. Si  l'on  forme  l'équation  F  =  0  représentant  lo  lieu 
des  points  tels  que  les  tangentes  menées  par  l'un  d'ou.x 
aux  doux  coniques  forment  un  faisceau  harmonique,  la 
fonction  F  est  un  covariant.  Ce  covariant  entre  dans  une 
équation  remarquable  F' =  4  4a' SS' qui  est  l'équation  des 
quatre  tangentes  communes  aux  deux  coniques  S  et  S'. 
On  voit  que  ce  lieu  tangent  à  S  et  S'  est  tel  que  les  huit 
points  do  contact  sont  sur  la  conique  F  =  0.  Ce  théorème 
a  une  réciproque  :  les  huit  tangentes  menées  aux  quatre 
points  d'intersection  de  deux  coniques  sont  tangentes  A 
une  même  conique  F=0. 

—  Covariants  mixtes.  On  appelle  ainsi  des  covariants  qui 
contiennent  non  seulement  les  variables  a- y  j  des  coordon- 
nées cartésiennes,  mais  eu  môme  temps  les  variables  uvir 
des  coordonnées  tangentielles.  Les  covariants  mixtes  d'un 
système  de  deux  coniques  S  et  S'  ne  sont  autre  chose  (juo 
les  covariants  du  système  formé  par  les  deux  coniques 
•S  =  0  et  S'  =  0  et  par  la  droite  ux  -f  vif  ■{-  loz  =  0. 

IjO  jacobien  do  co  système  osl  un  covariant  mixte.  Egalé 
à  zéro,  il  donne  lo  Tieu  des  poini-s  dont  les  polaires  jiar 
rapport  à  S  et  S'  so  coujjont  sur  la  droite  lu;  +  vy  -\-  u>g~o. 

GOVARRUBIAS,  ville  d'Espagne  (Vieillo-Castillo  [prov. 
'le  BurgosJ),  sur  l'Arlanza,  sons-atiluent  tiu  Douro  jiar  l'Ar- 
laii/oii  et  lo  Pisuerga;  1.750  hab.  Fabrique  d"eau-de-vie, 
tanneries.  Restes  dus  anciennes  murailles.  Vieux  château. 
Patrie  du  médecin  du  xvi"  siècle  don  Francisco  Vallès. 

COVARRUBIAS  Y  Leyva  (Diego),  jurisconsulte,  sur- 
noiniué  le  Bartole  espagnol,  né  i  Tolède  en  1512, 
mon  à  Madrid  un  1577.  Il  enseigna  le  droit  canon  à  Sala- 
m.'iiKjue  et  à  Oviedo,  fut  nommé  par  Cliarlos-Quint  arche- 
vêque do  Saint-Dominguo  et  ensuite  évôquo  do  Ciudad 
de  Rodrigo  (1560),  puis  évoque  do  Ségovio  (1565],  ensuite 

8  —   ûl 


368 

do  Cuença.  Il  a  écrit  :  Epilome  de  sponsnlibus  et  matri- 
monio  (1538);  Variarmn  ex  Jure  pontifico,  regio  et  cxsareo 
jure  resohitio7ïiim  qiuUuor  liàri  (1568). 

COVE  OF  GORK.  Géogr.  V.  QuEENSTOWN. 

COVELIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  spermacoce,  rubiacée. 

GovELO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  Ponteve- 

dra');  8.330  hab. 

GOVELLI  (Nicolas),  chimiste  italien,  né  à  Cajazzo 
(Labour)  en  1790,  mort  en  1829.  Il  devint  professeur  de 
cliimie,  directeur  des  ponts  et  chaussées  et  membre  de 
l'Académie  des  sciences  de  Naples.  Ce  savant  découvrit 
que  les  roches  volcaniques  en  fusion  ne  renferment  au- 
cune particule  charbonneuse;  il  trouva  dans  les  produits 
des  éruptions  du  soufre  et  do  l'acide  sulfureux,  donna  la 
composition  de  la  lave,  etc.  Son  premier  ouvrage  est  inti- 
tula ;  Prodrome  de  la  minéralogie  du  Vésuve  (1825). 

GOVELLINE  {vèV  —  de  Covelli,  n.  pr.)  n.  f.  Bisulfure 
naturel  de  cuivre  dont  la  formule  est  CuS,  le  poids  spé- 
cifique 4,6  et  la  dureté  1,5  à  2. 

—  Encycl.  La  covelline,  remarquable  par  sa  magnifique 
couleur  bleu  indigo,  a  été  découverte  par  Covelli  dans  les 
fumerolles  du  Vésuve.  On  la  trouve  tantôt  en  enduits  qui 
tapissent  l'intérieur  des  cellules  ou  la  surface  des  laves, 
tantôt  en  petites  lamelles  hexagonales  si  minces  qu'on  peut 
les  détacher  de  la  roche  par  le  souffle. 

COVELLINITE  {vèV)  n.  f.  Silicate  naturel  d'alumine, 
variété  de  néphéline. 

COVENANT  inan  —  mot  aogl.  emprunté  à  l'anc.  franc., 
qui  a  signifié  convention)  n.  m.  Hist.  relig.  Ligue  formée 
entre  les  Ecossais  pour  la  conservation  de  leur  culte,  tel 
qu'ils  le  pratiquaient  en  1580. 

—  Encycl.  Ce  pacte  solennel  fut  conclu  en  1588,  lorsque 
Philippe  II  menaçait  l'Angleterre  et  la  Réforme  par  ses 
projets  de  conquête  et  son  invincible  Armarfrt.  Les  Ecos- 
sais se  liguèrent  dans  l'intention  de  défendre  leur  Eglise 
nationale  contre  l'anglicanisme  et  contre  le  catholicisme. 
La  destruction  de  la  flotte  espagnole  par  une  tempête 
rendit  cette  confédération  sans  objet.  Au  siècle  suivant, 
lorsque  Charles  I*^  par  un  édit  de  conformité,  voulut  im- 
poser aux  Ecossais  le  rit  anglican,  un  parlement,  assemblé 
à  Edimbourg,  renouvela  le  covenant  de  1588,  et  une  armée 
nationale  alla  battre  les  troupes  royales  à  Newborn.  Lors 
des  luttes  entre   le  parlement  et  Charles  I»"",  le  roi  finit 

fiar  se  réfugier  au  milieu  de  l'armée  covenantaire,  dont 
Rs  chefs  le  livrèrent  aux  Anglais.  Toutefois,  après  l'exé- 
cution de  Charles,  les  ligueurs  proclamèrent  son  fils 
Charles  II  et  le  reçurent  en  Ecosse  en  1650,  non  sans  lui 
avoir  fait  signer  le  fameux  covenant  que  ce  même  prince 
fit  solennellement  abolir  en  1661.  En  1679,  les  derniers 
covenaniairos  furent  anéantis,  à  la  bataille  de  Bothwell. 
GOVENANTAIRES  {ter)  n.  m.  pi.  Adhérents  du  cove- 
nant. (On  les  appelle  aussi  presbytériens,  et  puritains.) 

—    Un  COVENANTAIRE. 

COVENDEUR,  EUSE  {van  —  du  préf.  co,  et  Ao  vendeur) 
n.  Personne  qui  vend  avec  une  autre  un  objet  qui  leur  est 
commun. 

COVENT-GARDEN  (THÉÂTRE  dk),  l'un  des  plus  somp- 
tueux qui  soient  en  Europe,  est  aussi  l'un  des  plus  anciens 
et  des  plus  fameux  de  Londres.  Situé  dans  Bow-Street, 
quartier  de  Westminster,  et  construit,  comme  l'indique 
son  nom,  sur  l'emplacement  d'un  ancien  couvent,  il  date 
des  premières  années  du  xviii'  siècle.  Toutefois,  à  deux 
reprises,  il  disparut  dans  un  incendie  :  en  1808  et  vers  1855. 

l?endant  plus  d'un  siècle,  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
fameux  dès  sa  naissance,  grâce  aux  grands  artistes  qui 
l'illustrèrent, 
fut  uniquement 
consacré  au 
drame  et  à  la 
tragédie,  et  les 
chefs-d'œuvre 
de  Shakspeare 
formaient  en 
grande  partie 
son  répertoire 
Ce  fut  le  beau 
temps  de  Gar- 
rick  et  de  Mac 
klin.  Dans  les 
premières  an- 
nées du  xix*  siè- 
cle, on  y  signa- 
lait nombre  d  ar 
tistes  de  premier 
ordre ,  parmi 
lesquels  trots  de- 
vinrent surtout 
célèbres  :  co 
furent  Charles 
Kemblo,  Mac- 
roady  fils  et 
Edmund    Kean. 

Mais,  depuis  plus  d'un  demi-siècle,  le  théâtre  de  Covent- 
Garden  a  changé  de  genre  et  s'est  consacré  exclusive- 
ment à  l'exploitation  de  l'opéra  italien  ou,  pour  mieux 
dire,  do  l'opéra  en  langue  italienne,  car  le  plus  grand 
nombre  des  ouvrages  qui  constituent  aujourd'hui  son  ré- 
pertoire sont  des  traductions  italiennes  d'opéras  français, 
ou  des  adaptations  des  principaux  ouvrages  de  Richard 
Wagner.  C'est  à  Lumley  qu'on  doit  la  transformation  du 
théâtre  de  Covent-Garden  en  scène  italienne,  et  c'est  à 
partir  do  co  moment  qu'il  devint  le  théâtre  à  la  mode  et  le 
rendez-vous  de  toute  la  haute  aristocratie  anglaise. 

GOVENTRY,  ville  d'.\ngleterre  (comté  de  Warwick), 
l>n>  .lu  sluM'l.ourne,  affluent  de  l'Avon,  au  croisement  du 
rhcmni  do  for  de  Londres  à  Birmingham  et  de  celui  do 
Warwick  à  Nunoaton;  52.720  hab.  Ville  industrielle  très 
importante  pour  l'horlogerie,  la  fabrication  des  rubans  et 
des  vélocipèdes:  fabriques  de  draps,  do  lainages,  de  soie- 
ries, etc.  C'est  une  ville  ancienne,  célèbre  au  moyen  âgo 
(parlement  de  145'),  pendant  la  guerre  dos  Doux-Roses). 
Rues  éiroiieset  tortueuses,  maisons  curieuses.  Ruines  <Jo 
l'ancienne  abbaye;  églises  .Saint-Michel,  do  la  Trinité  et 
de  Saint-Jean.  Bel  hôtel  de  ville  du  xv"  siècle  (vitraux  par- 
ticulièr(!nient  remarquables).  Hôpital  de  Bablako  (1350). 

GoVENTRY,  ville  des  Etats-Unis  (Rhodo-Island),  sur 
lo  rio   Pawtaxot,    qui   fournit    la    force   motrice  do   sos 


Covent-Garden. 


Co  vielle. 


369 

usines  ;  4.500  hab.  Importantes  manufactures  do  coton. 
—  Autro  ville  des  Etats-Unis  (Connocticut)  ;  4.000  hab. 
Fabriques  do  machines ,  manufacturos  de  coton  et  lainages. 

GOVERDALE  (Miios),  ihôologien  protestant  anglai.s, 
n6  on  1487,  mort  en  1568.  OrdonntS  pri^tro  en  1514,  il  passa 
à  la  Rôlormo  ot  publia,  en  1535,  ;i  Zurich,  la  promiùro 
traduction  do  la  Uiblo  on  français.  IMus  tard,  en  I53ï,  pa- 
rut sour  sa  direction  la  Biblo  dite  do  Cranmcr  ou  (iraiidf 
Bible.  Coverdale  devint  plus  tard  auraônior  do  Cathorino 
Parr,  dernière  femme  de  Honri  VIII,  puis,  en  1551,  évoque 
d'Exeter.  Sous  la  reino  Mario,  il  fut  emprisonne  un  mo- 
ment; il  so  réfugia  d'abord  on  Danemark,  puis  en  Suisse, 
où  il  collabora  à.  la  traduction  de  la  Bible  dite  de  Genève, 
qui  fut  publiée  de  1557  à  15G0.  P^n  1558,  à  la  mort  de  Mario, 
il  put  rentrer  dans  sa  patrie. 

COVERTE  (Robert),  navigateur  anglais  do  la  première 
moitié  du  xvn°  siècle,  qui  se  rendit,  en  1607,  aux  Indes 
orientales.  Do  la  côte  de  Gambade,  il  gagna  Surate,  puis, 
par  la  Perse  et  l'Arabie,  attoig;nit  Alep,  ot  arriva  enfin  en 
Angleterre  en  IGil.  II  a  publié  dos  Voyages  à  travers  la 
pius  grande  partie  des  Indes  orientales,  etc.  (1623). 

COVET  {vè)  n.  m.  Coquille  univalvo  du  genre  cuccin. 
COVETTE  {vêt')  n.  f.  Nom  vulgaire  do  la  crételle  hérissée, 
plante  de  la  familledesgraminées. 

COVID  n.  m.  Mesure  de    Ion-  £'^~\  V' 

gueur,    valant  en    Cliine    0'",356;  ^^       v    « 

à  Pondichéry,  0",457  ;  à  Bombay, 
0'",460;  à  Madras,  û'",473. 

GOVIELLE,  personnage  de  la 
Comédie  italienne,  dont  le  nom 
est  un  abrégé  de  Jacoviello.  C'est 
un  masque  originaire  des  Abruz- 
zes,  qui  tigure  dans  le  Malmantile 
de  Lippi.  Son  type,  en  Italie,  est 
celui  du  bravo  imbécile ,  à  la 
moustache  charbonnée,  dégainant 
une  épée  qui  a  pour  pommeau 
une  orange.  Salvator  Rosa  l'a  re- 
présenté, et  un  Conte  d'Hoffmann 
contient  de  curieux  détails  sur  ce 
personnage,  qu'on  peut  rappro- 
cher du  Thrason  deTérence.  Cet 
emploi  a  vite  disparu,  puisque 
Gherardi  ne  le  cite  jamais,  et 
que,  sur  la  scène  française,  il 
n'apparaît  qu'une  seule  fois,  dans 
le  Bourgeois  gentilhomme  de  Mo- 
lière. C'est  un  coquin  de  valet,  de  l'école  des  Mascarille  et 
des  Scapin,  qui  mène  le  jeu  avec  audace  et  promène  à  tra- 
vers toute  la  pièce  sa  face  grimacière  de  Napolitain  rusé. 

GoviLHA,  ville  de  Portugal  (prov.  de  Beira  fdistrict 
de  Castello-Branco]) ,  près  d'un  petit  affluent  du  Tage; 
n.560  hab.  Importante  cité  industrielle,  avec  quarante 
fabriques  de  draps,  de  lainages  et  de  chapeaux  ;  aux  envi- 
rons, sources  thermales.  Ch.-l.  d'un  concelho,  peuplé  do 
47.880  hab. 

GOVILBAM  ou  GOVILHAO  (Pedro  de),  navigateur  por- 
tugais du  xvi'  siècle,  né  à  Covilhao,  mort  après  1545.  Il 
débuta  par  faire  les  guerres  do  Castille  ;  puis  s'occupa 
d'entreprises  commerciales,  comme  la  plupart  des  nobles 
de  l'époque.  Chargé,  pendant  un  séjour  en  Afrique,  de  né- 
gocier quelques  traités,  il  réussit  parfaitement  et  mérita 
ainsi  d'être  désigné  par  le  roi  Jean  de  Portugal,  avec 
Payva,  pour  chercher  et  trouver  le  célèbre  Prêtre-Jean, 
dont  les  Portugais  croyaient  les  domaines  situés  en  Abys- 
sinie,  et  pour  s'informer,  dans  les  pays  qu'il  visiterait, 
s'il  était  possible  d'aller  par  mer  aux  Indes,  en  doublant 
l'Afrique  méridionale.  Partis  de  Lisbonne  en  mai  1487,  les 
deux  voyageurs  arrivèrent  jusqu'au  pied  du  mont  Sinaï, 
puis  à  Aden,  où  ils  se  séparèrent.  Tandis  que  Payva  se 
rendait  en  Ethiopie,  Covilham  gagnait  l'Inde,  où  il  visita 
Calicut,  Cauanor  et  Goa,  puis  il  passa  à  Sofala,  où  il  re- 
cueillit les  premiers  renseignements  précis  que  les  Euro- 
Î)éens  aient  eus  sur  Madagascar.  Il  fit  passer  en  Portugal 
es  notes  et  l'itinéraire  de  son  voyage,  et  se  dirigea  vers 
l'Abyssinie,  dont  le  né^us  le  retint  auprès  de  lui.  En  1545, 
lorsque  Rodriguez  de  Lima  fut  envoyé,  en  qualité  d'ambas- 
.sadour,  en  Abyssinie,  Covilham  y  vivait  encore.  Il  y 
mourut  à  une  époque  inconnue. 

GOVIN  n.  m.  Antiq.  Char  de  guerre  dos  Belges  et  des  an- 
ciens Bretons,  if  Voiture  de  voyrg^e  formée  de  trois  côtés, 
ouverte  sur  lo  devant,  sans  siège  pour  le  cocher  et  con- 
duite par  la  personne  assise  à  l'intérieur. 

COVINAIRE  [nèr')  n.  m.  Guerrier  qui  combattait  monté 
sur  un  covin. 

GOVINGTON,  ville  dos  Etats-Unis  (Etat  do  Kentucky), 
au  confluent  de  l'Ohio  et  du  Licking.  en  face  do  Cincinnati, 
dont  elle  semble  un  faubourg,  ou  plutôt  une  dépondanco; 
37.370  hab.  Laminoirs,  rails,  fourneaux,  articles  de  bois, 
fabrication  do  tabac.  Hôtel  do  ville,  hôpital  catholique. 
Ladouxiôme  ville  de  l'Etat 
comme  importance, après 
Louisville. 

Govo,  comm  dlialie 
(Lombardie  [prov.  de  Ber- 
gamo;;  ;  2.500  hab. 

COVOR  n.  m.  Tapis  do 
fabrication   moldo-vala- 

que.  V.    LAÏTCHUR. 

COVOYAGEUR  (  voa  - 
ya-jt'itr),  EUSE  [du  préf. 
co,  et  do  voi/a{jeHr]n.  Por- 
sonno  qui  voyage  avec 
une  autre. 

GOWANIE  (nî)  n.  f. 
Genre  d'arbrisseaux,  do 
la  famille  dos  rosacées, 
tribu   dos   Cragariéos. 

—  Encycl.  Los  cowanics  ont  dos  fouilles  altornos,  dos 
fleurs  hermaphrodites  ou  polygames,  sessilos,  solitaires 
ou  terminales.  Les  trois  espèces  connues  sont  originaires 
d'Amérique. 

GOWARD  (William),  médecin  oi  philosophe  anglais,  né 
à  Winchester  en  1656,  mort  on  1725.  Il  exerça  son  art  h 
Londres.  Outre  des  ouvrages  do  médocino,  11  publia  des 

IH. 


CowaDic. 


livres  de  controverse  inspirés  parles  idées  matérialistes, 
ot  dont  lo  plus  connu  :  Penst'es  sur  l'dtne  humaine  (1702), 
fut  brillé  par  la  main  du  bourreau. 

COW-CATCHER  (ka-ou- kè-tchèr'  —  de  l'aogl.  cow, 
vache,  et  catcker,  attrapeur)  n.  m.  Instrument  adapté  ù 
l'avant  des  locomotives  américaines,  pour  enlever  les  ani- 
maux qui  pourraient  se  trouver  sur  la  voie  ferrée,  et  causer 
des  accidents. 

COWDIE  (A-ô-rfi*)  n.  f.  Nom  commercial  do  la  résine  oxiraito 
du  dammara,  variété  de  conifèrc.  ii  On  écrit  aussi  kaudi. 

GOWELL  (Edward  Bylos),  orientaliste  anglais,  né  ù 
Ipswich  en  1826.  Il  a  été  professeur  d'histoire  à  Calcutta, 
puis  professeur  de  sanscrit  à  l'université  de  Cambridge. 
On  lui  doit  plusieurs  ouvrages  en  sanscrit  ot  des  traduc- 
tions du  sanscrit. 

GOWEN  (Frédéric  Hymen),  compositeur  et  pianiste 
anglais,  né  à  Kingstowu  (Jamaïque)  en  1852.  Il  écrivit 
un  petit  opéra  intitulé  Garibaldi,  différents  ouvrages, 
et  enfin  une  symphonie  en  ut  mineur,  qui  obtint  un  grand 
succès.  En  1870,  il  fit  entendre  une  grande  cantate, 
the  Bose  maiden,  en  donnait  une  autre,  the  Corsar,  en  1876, 
et,  à  la  tin  de  la  même  année,  faisait  représenter  au 
théâtre  du  Lyceum  un  opéra  intitulé  Pauline,  qui  le  fit 
comparer  à  Wallace  et  à  Balfe,  les  deux  compositeurs  les 
plus  fameux  de  l'Angleterre  au  xix*  siècle.  Depuis,  Coweu 
a  donné,  entre  autres  œuvres  importantes  :  le  Déluge, 
oratorio  (18S0),  et  une  nouvelle  cantate,  Sleeping  Beauty 
(la  Belle  au  bois  dormant),  en  1886.  On  connaît  aussi  de 
lui  une  ouverture  de  festival  et  plusieurs  morceaux  sym- 
[jhoniqucs  pour  la  Jeanne  d  Arc  de  Schiller. 

CoWES,  ville  et  port  d'Angleterre  (comté  de  South- 
ampton),  sur  la  côte  nord  de  l'île  de  Wight;  10.660  hab. 
Fonderie,  corderie,  fabrication  de  voiles,  chantiers  de  con- 
struction pour  navires  de  commerce  et  yachts  de  plaisance. 
Bains  de  mer  fréquentés  ;  ruines  d'un  vieux  château.  On 
distingue  ^^'est  towes,  et,  on  face,  sur  l'autre  versant  de 
la  côte,  East  Cowes,  qui  renferme  la  douane  et  quelques 
autres  établissements  administratifs.  Aux  environs,  Os- 
borne  House,  résidence  de  la  reine  d'Angleterre. 

GoWLEy(Abraham),poèteanglais,néàLondresenl6lS, 
fils  d'un  épicier  de  cette  ville,  mort  en  1667.  Il  fut  mêlé  aux 
événements  de  la  Révolution,  suivit  la  reine  Henriette  à 
Paris,  et  fit  preuve  d'un  grand  dévouement  à  la  cause 
royaliste.  En  1656,  il  se  rendit  secrètement  en  Angleterre, 
fut  arrêté,  et  ne  fut  mis  en  liberté  qu'en  fournissant  une 
caution  de  25.000  francs.  Après  la  Restauration,  il  était  en 
droit  d'espérer  quelque  récompense.  Mais  le  poète  fut 
oublié.  H  raconta  ses  mécomptes  dans  une  ode  intitulée 
Complainte.  Il  fut  enterré  à  Westminster,  à  côté  de  Chau- 
cer  et  de  Spencer.  De  son  œuvre  considérable,  rien,  ou 
presque  rien,  n'a  survécu;  déjà,  du  temps  do  Pope,  on 
ne  lisait  plus  Cowley.  Hazlitt  lui  reproche  ses  pointes  et 
sesconcetti.  C'était,  dit-il,  un  grand  nomme,  mais  non  pas 
un  grand  poète. 

CoWLEY  (Ambroise),  navigateur  et  historien  maritime 
anglais,  qui  participa  en  1683  à  lexpédition  des  boucaniers, 
commandée  par  le  capitaine  John  Cook.  Il  fut  le  savant  et 
l'historien  de  l'expédition,  et  en  retraça  l'itinéraire,  ainsi 
que  celui  du  Nicolas  aux  îles  des  Larrons.  Le  récit  de 
Cowley  est  intéressant  au  double  point  de  vue  géographi- 
que et  historique,  car  cet  auteur  retrac©  exactement  la 
vie  des  flibustiers  et  leurs  voyages,  ot  pense  comme  eux. 
La  relation  de  ses  voyages  a  été  traduite  en  français,  sous 
le  titre  do  Voyages  aux  terres  mag e llanirpies  [IIH). 

GOWLET  (Hannah  Parkuouse,  dame),  femme  de  lettres 
anglaise,  née  à  Tiverton  (Devonshire)  en  1743,  morte  en 
1809.  Elle  descendait  par  sa  mère  du  poète  Gay.  On  lui 
doit  une  dizaine  de  jolies  pièces,  entre  autres  :  le  Déserteur 
(1776|,  dont  le  succès  fut  énorme  ;  le  Stratagème  de  la  belle, 
et  l'École  des  vieillards  (1186).  Ses  œuvres  complètes,  oii 
l'on  trouve  trois  poèmes,  ont  paru  en  I8i3. 

GoWLEY  (Honri  Wklliîsley,  lord),  homme  d'Etat  an- 
glais, frère  de  Wellington,  né  en  1773,  mort  en  1847.  Il 
négocia  la  cession  de  l'important  territoire  d'Oudo  ù  la 
compagnie  des  Indes  (1801),  fut  secrétaire  do  la  trésorerie 
dans  le  cabinet  Portland,  ambassadeur  on  Espagne  (1809- 
1822),  en  Autriche  (1823-1828)  ot  en  Franco  (1841-1846). 

GowLEY  (Henry  Richard  Charles  Wkllesï.kt,  comte), 
diplomate  anglais,  fils  du  précédent,  né  ù  Londres  on  1S04, 
mort  en  1884.  Il  entra  dans  la  carrière  diplomatiouo  en 
1824,  fut  successivement  attaché  d'ambassade  à.  Vienne 
et  à  La  Haye,  secrétaire  àStuttgard  et  à  Constantinople 
(1838),  succéda  aux  titres  do  son  père  on  1S47,  et  devint, 
l'année  suivante,  ministre  plénipotentiaire  en  Suisse.  En 
1851,  lord  Cowley  fut  accrédité  avec  le  même  titre  près 
do  la  diète  de  Francfort;  mais,  dès  la  fin  doranuéo  1852, 
lors  do  l'avènement  do  Napoléon  III,  lord  Derby  le  dési- 
gna comme  ambassadeur  à  Paris.  11  contribua  ù.  affermir 
rentento  do  la  Franco  et  do  l'Anglotorro.  En  1856,  il  fit 
partie,  avec  lord  Clarondon,  du  congrès  do  Paris,  ot  resta 
au  posio  do  Paris  jusqu'en  1867. 

COWPEN,  village  d'Angleterre  (comté  do  Northumber- 
land),  dépendant  do  la  cummuno  de  Horton,  près  de 
Newcastio  ;  13.000  hab.  Charbonnages. 

GOWPENS,  petit  village  des  Etats-Unis  d'Amériqiie 
(Etat  de  la  Caroline  <Iu  Sud),  près  do  la  frontière  do  la  Ca- 
rolîno  du  Nord;  350  hab.  Au  voisinage,  victoire  des  Amé- 
ricains sur  les  Anglais  (17  janv.  1781). 

GOWPER  (William,  premier  comte),  grand  chancelier 
d'Angleterre,  mort  en  1723.  Il  so  distingua  d'abord  comme 
avocat,  ot  fut  succossivoniont  recordor  ù  Colchostcr,  con- 
seiller du  roi,  membre  du  parlement  (1695),  garde  du  grand 
sceau  (1705),  grand  chancelier,  pair  d'Anglolerro  (1706). 
Cowpor  figura  au  nombre  des  commissaires  nommés  pour 
la  réunion  do  l'Angleterre  ot  do  l'Ecosse,  dont  il  fut  l'un 
des  initiatours.  Il  prit  une  part  importante  aux  débats  de 
la  Chambre  des  lords,  et  so  signala  par  son  habiloté  ot  par 
son  éloquence;  il  protesta  hautement  contre  la  condam- 
nation ue  lord  Attorbury,  évoque  do  Rochostor  (1722), 
accusé  d'entretenir  des  relations  avec  [lo  Prétondant,  et 
se  prononça  contre  lo  bill  qui  frappait  les  catholiques  d'un 
impôt  extraordinaire.  Cowpor  résigna,  en  1718,  ses  fonc- 
tions de  grand  chancelier. 

GowPER  (William),  anatomisto  anglais,  né  on  \\iCO 
L  Petersfit-dd  (Susscx),  mort  on  1709.  Il  a  donné  une  bonne 


Cowper. 


COVERDALE   -    COXALGIE 

description  des  glandes  de  l'urètre  qui  portent  son  nom, 
ot  s'est  fait  connaître  par  de  grands  ouvrages  d'anato- 
mio  :  Myotomia  reformata  (1094);  the  Anatomy  of  human 
bodies  {lÔ'Jl). 

GowPER  (William),  poète  anglais,  né  à  Great  Berk- 
hampstoad  en  1731,  mort  à  East  Dereham  en  1800.11  fît  ses 
études  dans  l'école  de  Westminster,  mais  ne  put  jamais 
se  guérir  de  son  excessive  timidité,  défaut  qui,  chez  lui, 
dégénérait  en  véritable  infirmité,  ot  dont  les  suites  de- 
vaient le  conduire  à  la  folie.  Cet  état  maladif  ne  permit 
pas  à  Cowper  d'exercer  la  profession  d'avocat,  à  laquelle 
l'avaient  préparé  ses  études. 
Il  se  retira  en  1767  à  Olney, 
dans  la  famille  d'une  femme 
de  cœur,  Mrs  Unwin,  qui  le 
soigna  comme  son  propre  en- 
fant. Son  premier  recueil  fut 
publié  en  1782  :  il  contenait 
les  Propos  de  Table  ;  la  même 
année,  il  fit  imprimer  la  célè- 
bre Ballade  de  John  Gilpïn. 
En  1784,  sur  le  conseil  de 
Lady  Austen,  Cowper  com- 
posa la  Tâche  :  c'est  un  poème 
à  la  fois  descriptif  et  moral, 
dans  lequel  iL  chante  la  cam- 
pagne et  les  joies  du  foyer 
domestique.  On  lui  doit  encore 
une  traduction  d'Homère 
(1791).  Cowper  a  laissé,  en 
outre,  un  grand  nombre  de 
petites  poésies  dont  le  sujet 
est  une  pensée  morale  ou 
un  sentiment  délicat.  De  sa 
retraite  il  écrivait  à  divers  amis  des  Lettres,  qui  sont  des 
modèles  de  grâce,  de  simplicité  et  d'humour,  et  où  il 
nous  intéresse  atix  mille  petits  incidents  qui  variaient  la 
monotonie  de  son  existence.  Le  mérite  de  Cowper,  c'est 
d'avoir  senti  que  l'art  des  vers,  tel  que  l'entendait  Pope, 
s'égarait  à  la  recherche  d'un  idéal  de  convention  ;  son 
originalité,  c'est  d'être  revenu  à  la  nature. 

COW-POX  {ka-ou-pokss  —  de  l'angl.  coio,  vache,  et  pox, 
maladie  contagieuse)  n.  m.  Petite  vérole  de  la  vache,  ou 
vaccin  jennérien. 

—  Encycl.  Le  cow-pox  est  une  maladie  éruptive,  consti- 
tuée par  des  pustules  qui  se  montrent  particulièrement  aux 
mamelles  de  la  vache.  Ces  pustules  contiennent  un  liquide 
d'abord  clair,  ensuite  purulent;  puis  elles  se  dessèchent,  for- 
ment une  croûte  noire  qui  finit  par  tomber,  laissant  une  cica^ 
trice  qui  persiste  pendant  quelque  temps.  Le  cow-pox  ne 
compromet  pas  la  vie  de  l'animal;  il  peut  se  transmettre 
aux  vachers  ou  aux  vachères  qui,  par  ce  fait,  sont  vaccinés 
contre  la  variole  de  l'homme.  On  peut  recueillir  le  vaccin 
ou  liquide  des  pustules  de  la  vache  atteinte  de  cow-pox, 
et  s'en  servir  pour  l'homme  par  application  de  la  décou- 
verte de  Jenner. 

GOWRA,  ville  d'Australie  (^Nouvelle -Galles  du  Sud 
[comté  de  Bathurst]),  sur  le  Lachian  ;  10.650  hab.  (avec  le 
district).  Mines  d'or  et  de  cuivre;  gisements  d'argent,  de 
manganèse;  carrières  de  marbre.  Minoteries  à  vapeur. 
District  producteur  de  céréales. 

Gox,  comm.  de  la  Haute-Garonne,  arrond.  et  à  36  kilom. 
de  Toulouse  ;  584  hab.  On  y  fabrique  beaucoup  de  poteries 
communes. 

Cox  (Richard),  théologien  anglais,  né  à  Waddon  (comte 
de  Buckingham)  en  1499,  mort  en  1581.  Gasrné  à  la  Ré- 
forme, il  devint,  grâce  à  la  protection  de  tranmer,  pré- 
cepteur du  jeune  orinco  Edouard,  depuis  Edouard  VI, 
qui,  â  sou  avènemei't,  le  récompensa  on  le  nommant  con- 
seiller privé,  chant  ine  de  Windsor  et  doyen  de  West- 
minster. Sous  le  règne  de  la  reine  Marie,  il  fut  dépouillé 
de  ses  places  et  banni.  Il  fonda,  â  Francfort,  une  espèce 
d'université  anglaise.  Revenu  en  Angleterre  on  1558, 
après  l'avènement  d'Elisabeth,  Cox  fut  nommé  évêqiïe 
d  Ely  (1559).  Il  a  contribué  A  la  composition  et  à  la  revi- 
sion de  la  première  liturgie  anglicane.  Il  a  laissé  dos 
lettres  et  des  traités  théologiquos.  Dans  la  traduction 
do  la  Bible  des  évéques.  il  a  donné  :  les  Quatre  Evangiles, 
Actes  des  apôtres  ot  Epître  aux  Bomains. 

Gox  (sir  Richard),  historien  irlandais,  né  à  Baudon 
(comté  do  Cork)  on  1650,  mort  on  1733.  D'abord  avocat,  il 
devint,  après  l'avènement  du  prince  d'Orange,  gouver- 
neur du  comté  de  Cork,  lord-chancelier  d'Irlande  ot  lord- 
présidont  du  banc  de  la  reine,  dignité  qu'il  perdit  à  l'avè- 
nement do  George  I"  f  i714).  Son  ouvrage  le  plus  impor- 
tant est  une  Histoire  d  Irlande  [IGSO-IIOO),  qui  n'est  guère 
qu'une  compilation  hâtive. 

Gox  (Samuel  Sullivan),  homme  politique  ot  écrivain  amé- 
ricain, né  à  Zanosville,  dans  lOhio,  en  1824.  D'abord  avo- 
cat, il  devint  secrétaire  do  la  légation  dos  Etals-Unis  au 
Pérou.  Elu  député  au  Congrès  do  Washington,  il  rit  parti© 
do  cotte  assemblée  de  1856  â  1862,  et  de  1808  à  1885.  A  cette 
époque,  il  fut  nommé  ministre  des  Etats-Unis  ù  Constau- 
tinoplo. 

Gox  (sir  Gcorgo  William),  écrivain  anglais,  néon  1827. 
Il  a  été  pasteur,  professeur,  et  a  publié  do  nombreux  ou- 
vrages estimés,  entre  autres  :  la  Grande  Guerre  i>ersiguc 
(1861);  Récits  de  la  vie  des  dieux  et  des  héros  (1862);  le 
Christianisme  latin  et  germain  (1870);  Mythologie  des  na- 
tions aryennes (1870),  le  plus  imporlaut  de  ses  travaux;  His- 
toire de  la  Grèce  (\Sli),  etc.  On  lui  doit  aussi  un  Dictionnaire 
de  science,  d'art  et  de  littérature  (1865-1867),  avec  Brando. 

GOXAGRE  (du  lat.  coxa,  hanche,  et  du  gr.  agra,  action 
do  prendre)  n.  f.  En  T.  do  pathol.,  Goutte  localisée  à  l'ar- 
ticulatiou  coxalo. 

COXAL.  ALE.  AUX  (du  lat.  coxa,  hanche)  adi.  Qui  so 
rapporio  à.  la  haucho.  il  Os  coxal,  Pai'tio  do  l'os  iliaque  qui 
s'articule  avec  le  fémur. 

COXALGIE  f  ;V  —  du  lat.  coxa,  hancho,  ot  du  gr.  algas, 
douleur)  n.  f.  Afi'ection  do  la  hanche;  plus  particulièrem., 
Arthrite  tuberculeuse  do  la  hancho. 

—  Encycl.  Lo  mot  coa-algie  est  employé  pour  désigner 
l'arthriio  tuberculeuse  de  l'articulation  coxo- fémorale, 
airection  qu'on  appelle  aussi  tumeur  blanche  de  ta  hancho, 
ou  coxo-tul)orculose.  C'est  une  maladie  do  l'onfanco  ot  do 
radolescenco,  frappant  surtout  les  enfants  pauvres,  élevés 
dauH  de  mauvaises  conditions  d'hygiùno  et  d'alimonuition. 
Elio  osi  surtout  fréquente  do  cinq  à  dix  uns. 

47 


COXALGIQUE  —   COYPEL 

L'êtiolosie  de  la  coxalgie  est  encore  mal  connue  : 
rhéréditéluberculeuse  y  tient  la  plus  grande  place.  Le 
traumatisme,  si  souvent  incriminé,  ne  semble  intervenir 
que  dans  la  localisation  de  la  maladie.  Les  maladies  gé- 
nérales et  surtout  les  fièvres  éruptives,  en  particulier  la 
rougeole,  prédisposent  à  la  tuberculose  de  la  haocbe. 

Le  pomt  de  départ  de  la  coxalgie  est  tantôt  dans  la 
synoviale,  tantôt  dans  l'un  des  deux  os  de  l'articulation, 
principalement  dans  la  cavité  cotvloide  et  la  tête  du  fémur. 

La  claudication  est  souvent  le  premier  signe  appré- 
ciable, et  l'examen  permet,  au  bout  de  peu  de  temps,  de 
découvrir  l'atrophie  des  masses  musculaires  de  la  cuisse 
et  l'effacement  du  pli  de  l'aine.  La  douleur,  surtout  vive 
pendant  la  nuit,  débute  parfois  par  le  genou,  donnant 
ainsi  facilement  lieu  à  des  erreurs  de  diagnostic,  et  ce 
n'est  que  plus  tard  qu'elle  se  localise  au  niveau  de  l'arti- 
culation malade.  Les  attitudes  vicieuses  du  membre  lésé 
peuvent  servir  à  établir  trois  périodes  dans  cette  arthrite  : 
dans  la  première,  il  v  a  flexion  du  membre  avec  abduc- 
tion et  rotation  en  denors  ;  dans  la  seconde,  adduction  et 
rotation  en  dedans  ;  dans  la  troisième,  enfin,  s'observent  les 
abcès  froids  et  les  luxations  spontanées. 

Le  pronostic  de  cette  maladie  est  toujours  grave,  soit 
pour  la  vie  des  malades^  soit  pour  les  fonctions  du  membre. 

Le  traitement  de  la  coxalgie,  longtemps  confus,  a  été 
formulé  pour  la  première  fois  par  Bonnet  (de  Lyon);  il  se 
résume  :  immobilisation  dans  une  bonne  positi07i.  La  gout- 
tière de  Bonnet,  immobilisant  complètement  le  bassin  et 
le  membre,  remplit  cette  condition;  mais  c'est  un  appa- 
reil lourd  et  encombrant  auquel  on  a  cherché  à  substi- 
tuer des  appareils  en  plâtre  ou  en  silicate  permettant  la 
marche. 

Cette  méthode,  dans  laquelle  on  recherche  l'ankylose 
comme  moyen  de  guérison,  est  aujourd'hui  délaissée. 
Les  Américains,  les  premiers,  ont  cherché  des  appareils 
À  extension  continue,  permettant  lécartement  des  sur- 
faces articulaires,  luttant  contre  la  contraction  musculaire, 
et  supprimant  de  ce  fait  les  pressions  exagérées  en  cer- 
tains points  de  l'articulation.  Les  appareils  de  Lancereaux, 
de  Hennequin,  sont  fondés  sur  ce  principe  et  amènent 
rapidement  la  diminution  de  la  douleur,  avec,  parfois,  la 
guérison  sans  ankylose,  et  intégrité  presque  complète 
des  mouvements.  La  coxalgie  peut  passer  à  la  suppuration, 
malgré  tous  les  soins;  mais  les  résorptions  spontanées  ne 
sonfpas  rares;  cependant,  trop  souvent,  on  est  obligé  de 
drainer  l'articulation,  et  même,  dans  les  cas  graves,  de 
faire  une  résection  de  la  hanche. 

Aujourd'hui,  cette  maladie  est  soignée,  comme  toutesles 
tuberculoses  articulaires,  par  les  cures  maritimes,  et  les 
résultats  obtenus  par  de  longs  séjours  à  Penn  Bron,  à  la 
Baule,  à  Berck,  etc.,  sont  forts  encourageants. 

COXALGIQUE  (jik')  adj.  Qui  se  rapporte  à  la  coxalgie, 
qui  est  atteint  de  coxalgie. 

CoXdE  (Michiel  van),  peintre  flamand.  V.  Coxie. 

COXE  (William),  voyageur  et  historien  anglais,  né  à 
Loûdresen  n47,mortenl82S.  Il  fut  précepteurde différents 
grands  seigneurs  anglais,  qu'il  accompagna  en  Europe.  On 
a  de  lui:  Voyat/e  en  Pologne,  Bussie,  etc.  {llSi);  Voyage  en 
Suisse{]~i9).  Parmi  ses  ouvrages  histori- 
ques, on  remarque  :  Mémoires  sur  la  vie  de 
Robert  Walpole  (1798);  Mémoires  d'Horace 
Walpole  (1802);  Histoire  de  la  maison 
d'Autriche  (1807)  ;  Mémoires  des  rois  d'Es- 
pagne de  la  maison  de  Bourbon  (1813);  Vie 
de  Marlborough  (1817-1819). 

COXÈLE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères clavicornes,  famille  des  colydiidés, 
comprenant  de  petites  formes  oblongues, 
variées  de  rouge,  de  brun  et  de  jaune,  coièle(gr.6foi8). 
et  dont  on  ne  connaît  qu'une  espèce,  pro- 
pre à  l'Europe  méridionale.  (Le  coxèfe  varié  [coxelus  pic- 
tus]  est  le  type  de  la  tribu  des  coxélinés.) 

COXÉLINÉS  n.  m.  pi-  Tribu  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes, famille  des  colydiidés,  renfermant  les  genres 
coxèle,  iarphius,  helioctamène,  agelandie,  langélandie,  syn- 
ckite,  cicone,  colobique,  etc.,  tous  formés  d'espèces  minu- 
scules vivant  dans  le  bois  pourri,  les  champignons,  etc. 

—  Un  COXÊLINÉ. 

COXIE  {ksi  —  de  Cox,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de 
la  famille  des  primulacées,  formé  aux  dépens  des  lysi- 
machies,  et  renfermant  une  seule  espèce,  qui  croît  au  cap 
de  Bonne-Espérance. 

GOXIE  ou  COXCIE  ou  COEXYEN(Michiel  vanI,  peintre 
flamand,  né  et  mort  à  Malines  (1497-1592).  Il  reVut  d'abord 
les  leçons  de  son  père,  puis 
entra  dans  l'atelier  de  Bernard 
van  Orley.  11  se  rendit  ensuite 
en  Italie,  et  s'enthousiasma 
pour  Rapbaul.  Il  le  copia  avec 

Îiassion,  au  point  de  mériter 
0  surnom  de  Rapbaël  fla- 
mand. Dès  IS32,  il  jouissait 
à  Rome  d'une  brillante  répu- 
tation, n  peignit  notamment 
une  /fésurrection  du  Sauveur 
pour  l'église  Saint-Pierre.  Do 
retour  à  Malines,  en  1543,  il 
peignit  lo  triptyque  de  l'autel 
i?aint-Luc-  Malines,  où  Mar- 
guerite d'Autriche  avait  établi 
sa  cour,  était  alors  un  centre 
artistique  des  plus  importants. 
Coxie  fut  remarqué  par  Mar- 
guerite, puis  par  Marie  de  Coxie. 
ïtonj^ie,  qui  succéda  â  cette 

dernière  au  gouvernement  des  Pays-Bas.  Philippo  II  le 
nomma  son  peintre,  et  lui  fîtexécutcrdc  nombreux  travaux. 
Charles-Qumt,  en  allant  s'enfermer  au  cloître  de  "ifusto,  y 
transporta  avec  lui  quatre  tableaux  religieux  de  Coxie. 
D'autres  ont  pris  le  chemin  do  l'EscuriaT,  où  on  les  voit 
encore.  En  Flandre,  plusieurs  œuvres  de  Coxio  ont  péri 
ou  ont  souffert  de  maladroites  restaurations.  Parmi  les 
meilleures  qui  survivent,  citons  la  Cène  (Bruxelles),  et  le 
Martyre  de  saint  Sébastien  (Anvers). 

Michiel  Coxie  compte  au  premier  rang  des  Flamands 
ramanUtes,  c'cst-â-diro  do  ceux  qui,  délaissant  les  tradi- 
tions localcïj,  allèrent  chercher  leurs  modèles  ù.  Rome. 
Coxie  a  abdiqué  toute  originalité  devant  son  modèle, 
Raphatïl.  Ainsi  firtînt  gm  successeurs,  à  cemraencer  par 


A,  coyau. 


son  fils  (1540-1616),  auquel  il  avait  donné  le  prénom  de 
Raphaël.  Celui-ci,  d'ailleurs,  imita  Michel-Ange.  Son  seul 
titre  de  gloire,  et  il  est  réel,  c'est  d'avoir  été  le  maître  de 
Gaspard  de  Crayer.  La  dynastie  des  Coxiè  a  produit  des 
peintres  jusqu'au  début  du  xv!!!"  siècle. 

COXITE  {ko-ksif  —  du  lat.  coxa,  hanche)  n.  m.  Inflam- 
mation de  la  hanche. 

COXODYNIE  {ni  —  du  lat.  coxa,  hanche,  et  du  gr.  odunê, 
douleur)  n.  f.  Douleur  de  la  hanche. 

GOXO-FÉMORAL,  ALE,  AUX  adj.  Se  dit  de  l'articulation 
de  la  tête  du  fémur  avec  l'os  coxal  ou  articulation  de  la 
hanche. 

—  EXCYCL.V.  HANCHE. 

COXOPODITE  (du  lat.  coxa,  hanche,  et  du  gr.  pous,  podos, 
pied)  n.  m.  Premier  article  de  la  portion  basilaire  des 
appendices  thoraciques  et  abdominaux  des  crustacés  su- 
périeurs :  Dans  le  viaxilUpède  (de  l'écrevisse),  la  portion 
basilaire  est  divisée  en  deux  articles,  et,  coynme  dans  le 
membre  abdominal,  le  premier,  ou  celui  qui  s'articule  avec 
le  thorax,  est  appelé  le  coxopodite.  (Huxley.) 

COXOPODITIQUE  {tik')  adj.  Qui  s'attache  au  coxopodite  : 
Les  soies  coxopoditiques  sen'ent,  sans  doute,  à  empêcher 
l'entrée  des  parasites  et  d'autres  viatières  étrangères  à  l'inté- 
rieur de  la  chambre  branchiale. 

Cox'S  Bazar  ,  ville  de  rinde  anglaise  (Bengale  [prov. 
de  Chiitagong]),  à  l'embouchure  du  fleuve  côtier  Bagh- 
kali  ;  4.365  hao.  Place  commerçante. 

Cota,  village  d'Espagne  (Asturies  [prov.  d'Oviedo]), 
sur  le  fleuve  côtier  Sella;  l.OOo  hab.  En  1030,  concile  pro- 
vincial. 

GOYAIMA,  comm.  de  Colombie  (départ,  de  Tolima  [prov. 
del  Centre]),  sur  le  Saldaûa,  affluent  de  la  Magdalena; 
7.000  hab.  Or  d'alluvion. 

COYAN  ou  COYANG  {ko-ïan)  n.  m.  Unité  malaise  de  ca- 
pacité ou  de  poids  usitée  aussi  dans  l'Indo-Chine,  et  valant  : 
chez  les  Malais,  35  hectol.  60  ;  à  Sin- 
gapore,  de  3.024  à  3.144  kilogr.  ;  à 
Poulo-Pinang,  2.160  kilogr.  pour  le 
sel,  2.721  kilogr.  pour  le  riz;  à  Ma- 
cassar,  2.419  kUogr.  ;  à  Palembang, 
2.903  kilogr.;  etc. 

COYAU  (ko-io)  n.  m.  Charp.  Petit 
morceau  prolongeant  le  chevron  jus- 
qu'à la  paroi  extérieure  du  mur,  atin 
de  former  l'avance  de  l'é^out  du  toit. 

—  Agric.  Pièce  de  bois  d  unocharruo 
en  forme  de  fourche,  qui  est  Hxée  à  la 
douille  du  soc,  et  concourt  au  même 
travail  que  le  versoir.  ii  Pièce  de  bois 
entaillée,  montée  sur  la  roue  d'un  moulin  à  eau  pour  sou- 
tenir les  aubes.  (On  dit  aussi  coyer.) 

—  Pêch.  Espèce  de  spare,  peu  estimé  pour  la  table. 

COYE  (Jean-Baptiste),  poète  provençal,  né  à  Mouriès 
(Bouches-du-Rhône)  en  1711,  mort  à  Arles  en  1771.  Il 
a  composé  plusieurs  ouvrages  eu  dialecte  arlésien.  Son 
œuvre  principale  est  une  comédie  en  cinq  actes,  lou  Novi 
para  (le  Fiancé  paré).  J.-B.  Coye,  qui  doit  être  considéré 
comme  l'un  des  créateurs  du  théâtre  en  langue  d'oc,  est 
un  auteur  comique  plein  de  verve,  dont  les  saillies  sont 
d'une  hardiesse  parfois  excessive.  On  a  de  lui  des  poésies 
diverses,  principalement  des  épîtres. 

COYER  [ko-iè  —  de  queux,  pierre  à  aiguiser)  n.  m.  Petit 
étui  de  forme  conique,  dans  lequel  les  faucheurs  mettent 
leur  pierre  à  aiguiser,  il  On  dit  aussi  coffin. 

COYER  {ko-ié  —  de  coe,  anc.  forme  de  quece)  n.  m.  Pièce 
de  bois  placée  horizontalement  sous  l'arêtier  d'un  comble, 
pour  servir  d'entralt.  Il  Pour  les  autres  sens,  v.  coyau. 

GOYER  (Gabriel-Frauf^ois),  littérateur  français,  né  à 
Baume-les-Dames  (Doubs)  en  1707,  mort  en  1782.  Il  quitta 
l'ordre  des  jésuites  et  devint,  en  1743,  aumônier  général 
de  la  cavalerie.  L'abbé  Coyer  se  lia  avec  les  gens  de  let- 
tres les  plus  célèbres  de  son  temps.  C'était  un  homme  d'es- 
prit, au  style  agréable  et  facile.  Le  meilleur  de  ses  écrits, 
réunis  en  1781,  est  intitulé  Bagatelles  morales  (1754). 

COYLTON,  comm.  d'Ecosse  (comté  d'Ayr)  ;  3.100  hab. 
Carrières  de  grès  et  de  pierres.  Centre  houiller. 

COYNE  (Joseph  Stirling),  auteur  dramatique  anglais, 
né  en  1803  à  Birr  (Irlande),  mort  en  1S6S.  Il  débuta  en  1835 
par  une  comédie,  le  Phrénologiste,  jouée  sur  le  théâtre  de 
Dublin.  Deux  ans  plus  tard,  il  alla  se  fixer  à  Londres,  où  il 
remporta  de  nombreux  succès,  dont  les  plus  éclatants 
furent  le  Singulier  sujet  (1836)  ;  Comment  régler  sescotnpfes 
avecsa  blanchisseuse {\m);  le  Legs  de  Tipperary {\^A1)\  etc. 
En  1841,  il  contribua  à  la  fondation  du  journal  satirique, 
le  Punch  ou  Charivari  de  Londres. 

GOYOACAN,  village  du  Mexique  (district  fédéral); 
7.630  hab.  Ancienne  ville  des  Tecpanecs. 

COYOMEAPAN,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Puebla), 
dans  la  vallée  du  rio  Tonto,  affluent  du  rio  Papaloapan, 
tributaire  lui-mt^me  de  la  lagune  d'Alvarado  ;  4.525  hao. 

COY0N,COY0NNADE,COYONNER,COYONNERIE.  autre 

orthograplie  de  :  coïo.N,  cûïgnnade,  coionner,  coIonnerie. 

COYOT  [ko-io)  n.  m.  Instrument  qui  porto  le  nom  do  son 
inventeur,  et  que  l'on  emploie  dans  l'industrie  de  l'im- 
pression sur  étoffes. 

—  Encvcl.  Le  coyot  sert  à  élargir  et  à  maintenir  bien 
déployés  les  tissus  qui  sont  mouillés.  L'organe  essentiel 
du  coyot  est  constitué  par  deux  cônes  cannelés,  montés 
de  telle  manière  qu'ils  fassent  entre  eux  un  angle  de 
150  degrés. 

COYOTE  {ko-iot')  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  loup  améri- 
cain {canis  latrans).  V.  locp. 

COYOTE  iko-io)  n.  m.  Variété  do  coton  des  Philippines, 
assez  fortement  coloré  et  de  couleur  cannelle.  (C'est  la 
couleur  la  plus  foncée  qu'on  connaisse  parmi  les  variétés 
do  coton  coloré.  Son  blanchiment  exige  certains  soins  par- 
ticuliers; aussi  préfôre-t-on,en  manufacture,  l'employer 
tel  que  le  produit  la  nature.)  il  Tissu  fabri(^ué  avec  ce 
ooton.  ^C'cst  un  tissu  uni,  croisé,  semblable  a  la  circas- 
sionne,  et  dont  l'armure  est  colle  du  serge,  deux  le  trois; 
il  est  presque  anssi  solide  que  le  coutil.) 


Noèl  Coypel. 


370 

COYOTEPEC,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Mexico)  ; 
3.625  hab.  — Bourg  du  Mexique  (Etat  de  Puebla);  3.850  hab. 

Co-YOUKONS,  tribu  de  l'Alaska,  qui  vit  sur  les  rives 
du  Youkon,  entre  la  rivière  Co-Youkon  et  la  Tanana.  — 
Un  Co-YouKON. 

—  Enlycl.  La  face  large  et  les  cheveux  gros  et  noirs 
des  Co-Youkons  font  penser  à  une  origine  asiatique.  Les 
hommes  portent  une  veste  en  peau,  avec  une  pointe  en 
avant  et  une  autre  en  arrière;  les  femmes  s'introduisent 
dans  le  nez  un  ornement  en  coquille.  Ils  ensevelissent  leurs 
morts  dans  des  caisses,  qu'ils  posent  sur  des  plates-formes. 
Ils  chassent  les  martres,  les  castors  et  les  renards,  dont 
ils  vendent  les  fourrures  aux  Européens. 

CoYE,  comm.  de  l'Oise,  arrond.  et  à  12  kilom.  de  Senlis, 
à  la  lisière  de  la  ^oi-êt  de  Coye;  1.199  hab.  Impression  sur 
châles  et  sur  étofles  de  laine. 

Coypel  (Noël),  peintre  français,  né  et  mort  à  Paris 
(162S-1707).  Il  se  livra  à  l'étude  des  œuvres  de  Poussin  et 
de  Le  Sueur.  En  1655,  l'année  de  la  mort  de  Le  Sueur,  on 
lui  conlia  la  décoration  de  l'oratoire  et  de  la  chambre  du 
roi,  au  Louvre.  Puis  il  exé- 
cuta des  peintures  pour  les 
appartements  du  cardinal 
Mazarin.  Au  mariage  do 
Louis  XIV,  il  peignit  les 
boiseries  du  Cabinet  de 
Louis  A7  r,  aux  Tuileries. 
11  en  exécuta  d'autres,  avec 
Francisque  Millet,  le  paysa- 
giste, dans  lacliambreàcou- 
cher  d'hiver.  L'Académio 
royale  de  peinture  ouvrit 
ses  portesàCoypel  en  1663; 
son  tableau  ae  réception 
avait  pour  sujet  le  Meurtre 
d'Abel  par  Cain.  En  1661,  il 
exécuta  le  Mai  de  Notre- 
Dame  pour  la  corporation 
des  orfèvres.  En  1672, 
Louis  XIV  le  nomma  di- 
recteur de  l'Académie  de 
France  à  Rome  ;  ce  fut  pen- 
dant son  séjour  dans  cette 
ville  qu'il  peignit  ;  Solon 
et  Trajan  (auj.  à  Versailles)  ;  Alexandre-Sévère  et  Pto- 
lémée  Phtladelphe  (Louvre).  Coypel  fut  marié  deux  fois  : 
!a  première  avec  Madeleine  Hérault,  dont  il  eut  Antoine 
Coypel;  la  seconde  avec  Anne-Francoiso  Perrin,  alliée 
à  la  famille  des  Boulongne,  dont  il  eut  trois  tilles  et  un  fils, 
qui  fut  aussi  un  peintre  distingué.  A.  la  mort  de  Pierre 
Mignard,  le  roi  nomma  Coypel  directeur  de  l'Académie  de 
peinture  et  le  gratifia  d'une  pension  de  i. 000  écus.  On  voit 
au  Louvre,  et  datés  de. 1669,  dix-huit  tableauxde  lui,  parmi 
lesquels  son  portrait  au  milieu  de  toute  sa  famille.  Il  est 
resté  toute  sa  vie  fidèle  à  la  manière  de  Poussin. 

Coypel  (Antoine),  fils  du  précédent,  né  et  mort  à  Paris 
(1661-1722)  et  le  plus  célèbre  des  peintres  de  ce  nom,  bien 
qu'il  soit  en  réalité  inférieur  à  son  père.  Celui-ci,  en  1672, 
emmena  à  Rome  le  jeune  Antoine,  âgé  de  onze  ans.  L'enfant 
n'en  avait  que  treize  lorsqu'un 
de  ses  essais  attira  sur  lui 
l'attention  du  Bernin.  Reve- 
nu en  France  en  1676,  il  fut 
trompé  par  les  succès  préma- 
turés qu'on  se  plut  à  lui  faire. 
A  dix-neuf  ans,  il  peignit 
une  Assomption  de  la  Vierge. 
L'année  suivante,  il  fut  reçu 
à  l'Académie  de  peinture 
pour  son  tableau  représen- 
tant Louis  XIV  au  sein  de  la 
gloire.  En  1688,  il  épousa 
Marie-Jeanne  Bideau,  femme 
aimable  et  riche  héritière.  Le 
duc  d'Orléans  fit  choix  d'An- 
toine Coypel  pour  son  peintre. 
Il  fut  chargé  de  dessiner  les 
médailles  que  le  roi  se  pro- 
posait de  faire  frapper  pour 
chacun  des  événements  de 
son  règne.  L'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres  s'empressa  aussitôt  de  lui 
offrir  une  place  parmi  ses  associés. 

Lorsque  le  Dauphin  voulut  faire  achever  les  décorations 
du  château  de  Meudon, Coypel  peignit,  pour  le  maître-autel, 
une  liésuvrection  et  une  Aymonciation.  Le  duc  d'Orléans 
voulant  décorer  le  Palais-Royal,  Coypel  exécuta  pour  la 
grande  galerie  divers  épisodes  de  VEnéide.  En  1710,  il  fut 
nommé  directeur  des  tableaux  et  des  dessins  du  Cabinet 
du  roi  et,  en  1714,  directeur  de  l'Académie.  Doux  ans  plus 
tard,  le  Régent  lui  conféra  le  titre  de  <■  premier  peintre  du 
roi  »  ;  l'année  suivante,  il  reçut  des  lettres  de  noblesse. 

L'œuvre  d'Antoine  Coypel  est  considérable  et  atteste 
une  étonnante  facilité.  Nous  ne  rappellerons  que  son  Juge- 
ment de  Salotnon  et  son  Af/iaife  (Versailles).  Il  fut,  en  outre, 
un  habile  graveur  à  l'eau-forte,  et  l'on  cite  avec  éloge  plu- 
sieurs reproductions  de  ses  propres  tableaux,  telles  que 
le  Démocrite  et  VEcce-Homo.  Cet  artiste  fut  écrivain  à  ses 
heures  ;  on  a  de  lui  :  EpHre  (en  vers)  d'un  père  à  son  fils 
sur  la  peinture,  et  vingt  dissertations  sur  le  môme  sujet, 
lues  à  l'Académie.  Quant  à  la  réputation  brillante  faite  au 
peintre  de  son  vivant,  la  postérité  no  l'a  pas  ratifiée.  Il 
entrait  dans  sa  manière  plus  de  convention  que  de  goût. 
Coypel  (Noël-Nicolas),  frère  du  précédent  et  deuxième 
fils  de  Noël  Coypel,  né  et  mort  à  Paris  (1690-1734).  Il  reçut 
ses  premières  leçons  de  peinture  de  sa  mère,  Françoise 
Perrin.  A  vingt  et  un  ans,  il  peignit  pour  l'église  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnot,  à  Paris,  Moise  qui  frappe  le  rocher  ; 
et  la  Marine  dans  le  désert.  Mais  son  véritable  domaine 
était  la  mythologie.  Ainsi,  son  Triomphe  de  Galatée  est  d'un 
arrangement  pittoresque,  d'un  coloris  brillant.  En  1720, 
Nicolas  Coypel  fut  admis  à  l'Académie  de  peinture,  dont 
son  frère  Antoine  était  directeur.  Son  tableau  de  récep- 
tion, l'Enlèvement  dAmymoné.  n'est  pas  venu  jusqu'à 
nous;  mais  les  Saisons,  les  Plaisi)-s  de  la  chasse,  le  Bam 
de  Diane  et  la  Charité  romaine  ont  été  reprofiuits  par 
Beaumont,  Lebas,  Trochon  et  Danzel.  Ce  sont  des  com- 
positions gracieuses,  d'un  ton  fin,  harmonieux,  plein  de 
charme,  disposées  avec  goût  et  dessinées  avec  le  plus 
grand  soin.  On  cite  encore  un  Triomphe  d'Amphitrite  et 


Antoine  Coypel. 


Ch.-Ant.  Coypel. 


371 

Vénits  et  l'Amour,  deux  dessus  do  porto  (château  do  Passy). 
Nicolas  Coypu'l,  dénué  do  l'ospril  d'intrigue  et  cliargô  do 
famille,  vlhuu  dans  la  gône. 

GOYPEL  {Charlos-Antoino),  fils  d'Antoine  et  noveu  du 
prôcôdont,  u6  et  mort  à  Paris  (nJ9t-i7j2),  peut-ôtro  lo 
mieux  douo  do  toutola  famille.  Il  so  vit  admis  à  l'Acadômio 
de  peînturu  A  vingt  ans.  Son  tableau  de  réception  fut  uno 
Médée,  faible  pointure  que  l'auiour  remplaça  plus  tard  par 
Abraham  embrassant  son  fils  Isaac  aumoment  où  Vamje  lux 
apparaît.  Mais  Charles  -  An- 
toine était  né  pointro  do 
gonro.  Il  so  révéla  tout  d'un 
coup  par  les  Jeux  d'tnfatits, 
série  do  plaisanteries  char- 
mantes. Ou  connaît  aussi  de 
Charles  Coypol  uu  Jeu  rf'e/ï- 
fants  à  la  toilette. 

Il  faut  compter  également 
parmi  ses  meilleures  produc- 
tions ses  dessins  pour  les  co- 
médies do  Molière;  une  série 
fort  remarquable  de  vingt- 
cinq  tableaux  tirés  du  Doyi 
Quichotte.  Surugue,  Lépicié, 
JouUaiu,  Tardieu ,  M""  Hor- 
tomels  on  firent  de  nombreu- 
ses gravures.  Coypel  futaussi 
un  écrivain  de  beaucoup  d'os- 
prit  et  d'instruction,  auteur 
dramatique  à  ses  heures.  Plu- 
sieurs de  ses  pièces  ont  été 
jouées  à  la  cour  ;  son  réper- 
toire ne  compte  pas  moins  de  vingt-trois  comédies,  deux 
tragédies  et  deux  pièces  boulfonnes.  Toutefois,  ces  œu- 
vres, restées  manuscrites,  n'ont  pu  venir  jusqu'à  nous.  Sa 
réputation  d'écrivain  égalait  celle  dont  il  jouissait  comme 
peintre. 

Ses  immenses  relations,  la  variété  de  ses  talents,  sa 
fortune,  son  savoir-vivre,  expliquent  la  haute  faveur  de 
Coypel  à  la  cour.  A  la  mort  do  son  père,  en  1722,  il  lui 
succéda  comme  directeur  des  tableaux  et  des  dessins  de  la 
couronne  et  premier  peintre  du  duc  d'Orléans.  En  1747, 
il  fut  nommé  »  premier  peintre  du  roi  »  et  directeur  de 
l'Académie.  A  ce  dernier  titre,  il  a  prouoncé  des  discours 
où  le  charme  de  la  diction  s'allie  à  la  profondeur  dos  pen- 
sées et  à  la  finesse  des  ob- 
servations. 

COYPOU  et  mieux  COÏ- 
POU  u.  m.  Nom  vulgaire, 
dans  l'Amérique  du  Sud, 
des  rongeurs  du  genremyo- 
potamo. 

COYSEVOX  (Antoine), 
sculpteur  français,  né  à 
Lyon  en  1640,  mort  à  Paris 
en  1720.  Son  père,  Pierre 
Coysevox,  menuisier,  était 
d'origine  espagnole  ;  sa 
mère,  Isabeau  Morel,  était 
Lyonnaise.  Coysevox  eut 
pour  maître  Lerambert  , 
sculpteur,  peintre,  musi- 
cien, poète.  Les  premiers 
ouvrages  qu'il  produisit 
sous  son  propre  nom,  dans 
le  palais  du  cardinal  de 
Furstenbcrg,  à  Saverne, 
furent  les  figures  d'Apollon  et  des  Muses  soutenant  le 
plafond,  des  Termes  et  les  ornements  de  la  corniche,  en 
stuc,  huit  statues  et  vingt-quatre  Termes  de  grès.  Arrivé 
à  Paris  après  un  séjour  de  quatre  années  en  Alsace, 
Coysevox  sculpta,  pour  être  placée  dans  une  nicho  do  la 
rue  Sirène,  la  très  belle  Vierge  conservée  dans  l'église  do 
Saint-Nizier  à  Lyon.  Il  ne  tarda  pas  à  être  re(;u  de  l'Aca- 
démie de  peinture,  puis  Lebrun  lui  fit  confier  d'impor- 
tants travaux  pour  Versailles,  tels  que  la  Justice  et  la 
Force,  Louis  XIV  couronné  par  deux  Renommées,  la  Dor- 
dogne,  la  Garonne,  etc.  De  tous  les  sculpteurs  de  son 
époque,  Coysevox  est  celui  qui  est  resté  le  plus  indépen- 
dant vis-à-vis  de  Lebrun  dans  l'interprétation  dos  sujets 
que  lui  imposait  le  peintre.  Il  no  cesse  de  so  maintenir 
dans  une  gamme  très  personnelle,  où  il  fait  preuve  de 
goût  et  de  savoir.  Certaines  figures,  celle  do  la  Duchesse 
de  Bourgogne  par  exemple,  représentée  en  Diane,  sont 
exquises  de  grâce.  Mais  l'habileté  de  Coysevox  so  mani- 
feste à  un  degré  exceptionnel  dans  ses  œuvres  iconit^ues. 
Ses  bustes  de  Lebrun,  do  Uossnet,  de  la  mère  du  peintre 
Jtigaud,  son  propre  buste  sont  des  pages  achevées. 

Rappelons  aussi,  parmi  les  ouvrages  justement  célè- 
bres du  maître,  sa  statue  en  pied  do  Louis  XIV  à  l'Hôtel 
do  ville  do  Paris,  sa  statuo  équestre  du  mémo  monarcjue 
à  Rennes,  détruite  pondant  la  Kévolulion,  celle  du  grand 
Condé  Dour  Chantilly,  les  Chevaux  ailés,  aujourdhui  au 
jardin  des  Tuileries,  etc. 

— -  BiBLiOGR.  :  H.  Jouin,  Antoine  Coysevox  (Paris,  1883). 

COYUCADE  Catalan,  village  du  Mexique  (Etat  de 
Guerrero),  sur  lo  Moxcala  de  las  Balzas;  8.700  hab.  Con- 
tre vilicolo. 

COYUTLA,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Vera-Cruz); 
2.500  hab.  Eaux-do-vio  de  canne. 

GOZBEKDJI-BACHI  n.  m.  Oflicior  de  la  suite  du  Sultan, 
dont  la  charge  consiste  à  tenir  uno  aiguière. 

CoZES,  ch.-l.  do  cant.  de  la  Charento-Infériouro,  arr. 
et  à  2i  kil.  do  Saintes;  1.600  hab.  Ch.  do  f.  Etat.  Com- 
merce do  grains  ot  de  vins.  Clouteries,  moulins.  Ruines 
d'une  église  du  xvi«  siècle.  —  Le  canton  a  15  comm.  ot 
10.931  hab. 

GOZUMEL,  île  mexicaine  do  la  mer  dos  Antilles,  près 
de  lacfite  du  Yucatan  ;  Cortez  y  aborda  on  isio. 

CR.  Chim.  Abréviation  ot  symbole  do  curomu. 

C.  R.  Abréviation  des  mots  civis  romanus,  citoyen  ro- 
main, fréi|Uonto  dans  les  inscriptions,  surtout  dos  pro- 
vinces où  cû  titre  était  un  privilège  très  recherché. 

GraBBE  (Goorge),  poète  anglais,  né  à  Aldoburgh  (Suf- 
folk)  on  nji,  mort  en  1832  ù 'Irowbridgo.  Crabboout  des 
commencements  difficiles.  En  1781,  il  publia  un  poèmo,  la 
Bibliothèque.  Vers  la  mûmo  époque,  il  entra  dans  los  or- 


Coysevox. 


dres.  Son  second  poème  le  Village  (1783)  eut  un  très  grand 
succès  ot  devint  populaire  ;  le  liajistre  de  la  /Jtii-ome  (1807) 
ot  le  Bourg  (1810)  mirent  Crabbo  au  premier  rang  des 
poètes.  Il  donna  encore  Contes  en  vers  (1812),  Contes  du  châ- 
teau (1819),  et  publia  une  Histoire  naturelle  du  comté  de  Bel- 
voir  (1795).  Byron  a  dit  do  Crabbo  quo  c'était  c  lo  peintre 
le  plus  sombre  de  la  nature,  et  cependant  le  moillear  ", 
jugement  qui  concorde  avec  rapprôciation  de  ceux  qui  ont 
appelé  Craobe  un  Pope  en  bas  de  laine.  Grand  partisan  de 
Pope,  Byron  admire  sans  doute  dans  l'auteur  du  Village  le 
versificateur  habile,  dont  les  distiques,  alignés  avec  uno 
parfaite  régularité,  rappellent  la  facture  du  maître.  Crabbo, 
toutefois,  a  rompu  avec  les  traditions  do  l'école  classique 
par  le  choix  de  ses  sujets,  tous  empruntés  au  domaine  de 
la  vie  ordinaire.  Il  fait  dos  mœurs,  des  misères  et  des  souf- 
frances dos  pauvres  un  tableau  réel  et  poignant. 

CRABBÉE  {kra-bé  —  de  Crabbe,  n.  pr.)  n.  f.  Plantes  her- 
bacées, do  la  famille  des  acanthacées,  tribu  dos  ruelliées. 
(Les  cinq  espèces  connues  habitent  l'Afrique  tropicale.) 

CRABE  (de  l'allem.  krabbe,  même  sens)  n.  m.  Genre  de 
dt-capodes  brachyures,  comprenant  un  grand  nombre 
d'espèces,  dont  la  plupart  sont  comestibles. 

—  Bias.  V.  la  partie  encycl. 

~  Pathol.  Nom  donné  à  des  excroissances  blanchâtres, 
qui  so  produisent  à  la  plante  des  pieds  chez  les  individus 
afi'octés  du  pian. 

—  Zool.  Crabe-araignée,  Nom  vulgaire  dos  araignées  du 
genre  mygale  et  aussi  do  celles  du  genre  phyllodrome. 

Il  Crabe  de  Biarritz,  Nom  vulgaire  d'un  poisson  des  côtes 
françaises,  la  scorpène  truie  {scorpsna  5cru/"a).  V.  scorpéne. 

—  Encycl.  Zool.  D'une  manière  générale,  on  entend  par 
n  crabes  «^les  brachyures,  que  ce  soient  les  catométopes 
ou  crabes  quadrangulaires,  les  oxystomes  ou  crabes  cir- 


Crabes  :  1.  Tourteau;  2.  Enragé. 

culaires,  les  oxyrhynques  ou  crabes  triangulaires,  etc.  Ca- 
ractérisés par  leur  carapace  large  et  bombée  légèrement, 
à  bord  muni  de  six  dents,  à  front  tridenté,  leurs  grosses 
pinces  cannelées  et  dentées,  leurs  autres  pattes  courtes 
et  plates,  ces  crabes  comprennent  de  nombreuses  espèces 
répandues  dans  les  mers  du  globe.  La  grande  espèce  la 
plus  connue  en  France  est  le  tourteau  {cancer  pagurus), 
très  commun  dans  les  mers  du  nord  et  l'Océan,  plus  rare 
dans  la  Méditerranée.  Large  souvent  de  30  centimètres,  il 
peut  peser  jusqu'à  6  kilogrammes  :  c'est  le  géant  des  crabes 
des  côtes  françaises.  Très  abondant  sur  les  marchés,  oii 
on  le  nomme  encore  houveC,  poingclos,  il  constitue  un  arti- 
cle de  uêche  important  et  sert  à  falsifier  les  conserves  de 
homard.  La  chair  des  mâles  est  plus  fine  que  celle  des 
femelles.  Le  crabe  enragé  {carcinus  Aliénas)  appartient  à 
la  famille  des  portunidés  :  c'est  le  seul  représentant  du 
genre;  sa  carapace  verdâtre,  haute,  large,  assez  plate; 
ses  pattes  postérieures,  longues,  styliformos,  lo  distinguent 
do  tous  les  autres  crabes.  Il  ne  dépasse  guère  S  centi- 
mètres. Commun  dans  tout  l'hémisphère  boréal  et  la  Mé- 
diterranée, il  est  également  comestible.  On  appelle  encore 
crabes  des  cocotiers  les  birgus;  crabes  araignées  les  majas  ; 
crabes  terrestres  tous  les  gécarcinidés  ;  crabes  d'eau  douce 
les  tolphusidés  ;  crabes  de  moules  les  pinoothères;  etc. 

—  Blas.  Très  rarement  employé  comme  pièce  héral- 
dique, le  crabo  apparaît,  cependant,  dans  certaines  armoi- 
ries. Confondu  souvent  avec  lo  scorpion  ot  l'écrovisso, 
pris  comme  signe  du  zodiaque  (signe  du  Cancer),  il  est 
souvent  mal  figuré.  Cette  figure  héraldique  est  surtout 
commune  sur  les  armoiries  anglaises.  On  a  prétendu  que 
ce  crustacé  était  un  symbole  d'inconstance,  et  aussi  que 
les  Anglais  l'avaient  adopté  pour  rappeler  les  manœuvres 
do  l'arméo  anglaise,  en  1523, devant  Boulogne, où  elle  avança 
ot  recula  sans  cosse. 

CRABE  (du  portug.  cravo,  m^mo  sens)  n.  m.  Bot.  Myrte 
girofiéo  d'Amérique. 

—  Comm.  Nom  donné  à  une  espèce  do  bois  d'origine 
américaine,  quo  l'on  emploie  en  temturo. 

CRABIER  (bi-é)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  sarigue  amô- 
ricamo  {dtdelphys  marsupialis)  ;  d'un  chien  de  l'Amériquo 
du  Sud  {canis  cancrivorus)  ;  d'un  raton  do  l'Amérique  du 
Sud  {procyon  cancrivorus)  ;  dun  héron  du  sud  de  l'Europe 
[ardeola  co/nata)  ;  d'un  martin-pèchour  du  Sénégal  {hat- 
cyon  semicxrulea). 

CRABITE  n.  m.  Crustacé  fossile. 

CRABOTAGE(/a^')n.m.Premiôrefoncéod'unoardoisièro. 

CRABRON  ou  CRABRO  n.  m.  Entom.  Gonro  d'insectes 
hyiiiénopteres,  type  de  la  famille  des  crabronidés,  renfer- 
mant des  formes  européennes  do  taille  moyenne,  courlos 
ot  épaisses,  à  grosso  tôto 
arrondie,  â  abdomen  rcn- 
tlé  on  massue. 

—  Anciennom.  Frelon, 
ot  au  fig.,  Censeur,  cri- 
tique. 

—  Encycl.  Entom.  La 
livrée  des  crabrons  est 
ordinairement  noire,  lui- 
sante, avec  dos  ceintures 
ou  des  taclies  jaunes  ;  on 
on  connaît  de  nombreu- 
ses espèces  faisant  leur 
nid  dans  des  terriers  ou 
dans  des  trous  d'arbros, 


Crabron  (gr.  d'un  tiers). 


dans  les  conduites  do  coléoi>tèros  xylopha^^os,  dans  los 
tiges  sèches  et  creuses,  etc.  ;  ils  les  approvisiOQDODt  avec 
des  insectes  de  toute  sorte. 

CRABRONIDÉS  n.  m.  pi.  Famillo  d'insoclos  hyménoptè- 
res porie-aiguillon,  comprenant  les  crabrom  et  autres 
genres  fouisseurs,  caractérisés  par  une  této  largo,  à  labro 
non  saillant,  un  abdomoa  ovalo,  pédoncule.  (Los  mœurs 


COYPEL  —  CRACHER 

des  crabronidés  sont  celles  des  sphégidés;  ils  comptent 
dfs  représentants  sur  tout  le  globe,  principalement  dans 
11  !(.- mi  sphère  boréal.}  —  Un  ckabronidé. 

CRABRONIFÈRE  (do  crabro,  onis,  frolon,  et  du  lat.  ferre, 
porter)  adj.  Eu  T.  de  bût.,  Dont  la  fleur  ressemble  à  un 
crabron. 

CRABRONIFORME  (du  lat.  crabro,  onis,  frelon,  et  forma, 
forme)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  la  forme  d'un  frelon  : 

Sésxe  CRABRONIFORME.   Asiic  CRABRONlFORMli. 

CBABS  n.  m.  Jeux.  V.  krabs. 

CRAC  [krak'  —  onomatop.  que  l'on  retrouve  dans  les 
idiomes  gcrnian.)  mtorj.  Mot  imitant  lo  bruit  de  corps  qui 
sontre-choquent,  ou  d'un  corps  qui  se  rompt,  il  Signifie 
aussi,  Voilà  que  tout  à  coup,  soudainement  : 

Le  brusque  philosophe,  en  ses  sombres  humeurs. 
Vainement  contre  nous  élùve  ses  clameurs  : 
Uue  belle  paraît,  Uii  sourit  et  l'agace; 
Crac  !  au  premier  assaut,  elle  emporte  la  place. 

Destoucbes. 

—  Substantiv.  :  Entendre  des  cracs  menaçants. 

CRAC  {krak')  n.  f.  Maladie  des  oiseaux  de  proie,  et  no- 
tamment du  faucon. 

Crac  (Monsieur  de),  personnage  comique,  qu'en  géné- 
ral on  fait  naître  sur  les  Dords  de  la  Garonne.  Il  est  d'une 
imagination  intarissable,  et  personne  ne  peut  rivaliser 
avec  lui  dans  l'art  d'avoir  les  aventures  les  plus  invrai- 
semblables et  de  les  raconter  avec  un  aplomb  impertur- 
bable. —  Co  nom  de  •<  Monsieur  do  Crac  »  a  servi  de  titre 
à  plusieurs  pièces  (boulfonneries,  féeries,  etc.);  nous 
citerons  :  Monsieur  de  Crac  dans  son  petit  castel,  bouffon- 
nerie en  un  acte,  en  vers,  de  Collin  d'Harleville(n91);  ie 
Testament  de  Monsieur  de  Crac,  opéra  bouffe  en  un  acte, 
paroles  de  Jules  Moinaux,  musique  de  Ch.  Lecoq  (1871); 
Mojisieur  de  Crac,  féerie. 

Craca,  magicienne  grecque,  qui  changeait  les  viandes 
en  pierres  ou  en  d'autres  substances,  aussitôt  qu'elle  les 
voyait  arriver  sur  la  table. 

Cracaoani,  comm.  de  Roumanie  (district  de  Neamtu)  ; 
3.GÔ0  hab. 

Cracau,  nom  par  lequel  on  a  quelquefois  désigné  la 
ville  de  Cracovie.  n  On  disait  autrefois  Cracoe. 

GRAGCA  n.  m.  Bot.  Syn.  de  téphrosie. 

CRACET  ou  CRACHET  n.  m.  MobU.  V.  CH.ULEIL. 

Crach,  comm.  du  Morbihan,  arrond.  et  à  47  kilom.  de 
Lorient,  entre  les  estuaires  de  Crach  et  d'Auray  ;  1.923  hab. 
Parcs  d"huîtres.  Commerce  de  chevaux  estimés.  Monu- 
ments mégalithiques. 

CRACHAT  {cha  —  rad.  cracher)  n.  m.  Matière  sécrétéo 
par  les  muqueuses  des  voies  respiratoires,  depuis  les 
bronches  jusqu'aux  fosses  nasales,  et  que  l'on  expectore. 

—  Fam.  Décoration  d'un  ordre  de  chevalerie,  et,  plus 
spécialement.  Plaque  des  degrés  supérieurs  de  l'ordre. 

—  Alohim.  Crachat  de  tune.  V.  nostoc. 

—  Entom.  Crachat  de  coucou  ou  de  grenouille.  Ecume 
que  sécrète  la  larve  dos  cercopes,  et  qu'elle  abandonne 
sur  les  végétaux. 

~  Tcchn.  Défaut  d'une  glace  qui  ressemble  assez  à  une 
toile  d'araignée. 

—  Loc.  fam.  :  Maison  faite  de  boue  et  de  crachat,  Maison 
très  peu  solidement  construite,  ii  .^e  îioijerdans  un  crachat 
ou  dans  son  crachat.  Echouer  devant  des  obstacles  insi- 
j^nifiants;  trouver  de  graves  difficultés  où  il  n'y  en  a  que 
de  très  légères. 

—  Encycl.  V.  expectoration. 
CRACHE  n.  f.  Crachat.  (Vieux.) 

—  En  T.  de  métall.,  Rejet  de  matières  par  lo  devant  do 
la  tuyère. 

CRACHEMENT  {man)  n.  m.  Pathol.  RejoUpar  la  bouche 
des  matières  expectorées  :  Crachement  d^anq. 

—  Arrnur.  Projection  de  gaz  en  arrière,  lors  du  tir  d'une 
arme  à  feu  se  cliargeani  par  la  culasse.  (Ce  fait  provient 
soit  d'un  défaut  do  l'obturateur  dans  les  armes  à  cartou- 
ches non  métallitiues,  soit  d'une  rupture  de  l'étui  au  culot. 
Aussi  est-il  prudent,  en  vue  de  cotte  rupture,  toujours 
possible,  si  rare  soit-elle,  do  disposer  la  culasse  dos  armes 
à  fou  portatives,  do  façon  que  los  crachements  éventuels 
ne  soient  pas  dirigés  vers  !a  figure  du  tireur.) 

—  Techn.  Fuite  de  vapour  peu  importante  qui  so  pro- 
duit, dans  uno  machine  à  vapeur,  à  un  joint  quelconque. 

Il  II  y  a  crachement  do  minium,  lorsque  celui-ci,  employé 
pour  confectionner  un  joint,  so  répand  au  dehors,  s'écraso 
.sous  l'action  du  serrage  que  l'on  donne  ù  rejoint,  ii  Les 
fondeurs  disent  qu'il  y  a  crachement  du  moule  quand,  par 
suite  d'un  manque  ausolu  de  jonction  ontro  los  diverses 
parties  de  co  moule,  uno  petite  quantité  de  métal  ou  fusion 
s'échappe  au  dehors. 

CRACHER  (du  lat.  screare,  mfrmo  sons)  v.  a.  Lancer  hors 
do  la  bouche  par  un  mouvement  particulier  des  joues,  des 
lèvres  et  de  la  langue  :  Cracher  du  sang,  de  la  salive,  de 
la  pituite. 

—  Fam.  ot  pop.  Donner,  débourser  :  Cracher  mille  francs. 
Il  Dire,  prononcer  avec  abondance  ou  hors  do  propos  : 

Craciii:r  du  latin.  Cracukr  des  proverbes,  ii  Dire  crûment, 
sans  ménagements  :  Cracher  son  fait  à  guelgtt'un.  il  Pro- 
noncer avec  colère  ou  avec  mépris  :  Cracher  des  injures. 
Crachi:r  sa  malédiction,  il  Cracher  ses  pounmns.  Tousser  ot 
cracher  beaucoup,  comme  un  poitrinaire  qui  oxpectorerail 
des  morceaux  de  poumon,  il  Cracher  du  coton,  Cracner  des 
pièces  de  dix  sous,  Cracher  blanc.  Avoir  uno  soif  ardonto  ; 
co  qui  donno,  ou  offot,  uno  couleur  blancho  à  la  salive. 

—  Mar.  Cracher  ses  étoupes.  En  parlant  d'un  naviroi 
Laisser  sortir  ses  étoupes  par  les  coutures. 

—  V.  n.  Expectoror  dos  crachats  ou  do  la  salivo. 

—  Par  auai.  En  parlant  d'un  moule,  Laisser  échapper 
do  la  matière  on  fusion,  il  Eu  parlant  d'un  tuyau  ou  dun 
robinet,  Faire  éclabousser  lo  liquide,  il  En  parlant  d'une 
plume,  Faire,  ou  écrivant,  éclabousser  l'oucro  on  goutte- 
lottes. 

—  Arg.  do  théàtr.  Cracher  sur  les  quinqxtets.  So  dit  d'un 
acteur  faible  ou  incapable,  qui  fait  dos  offorls  iuouYs  pour 
jouer  son  rûlo. 

—  Armur.  En  tiarlant  d'une  ormo  à  fou.  Projeter  on 
arrière  des  purcellos  do  poudre  ou  dos  gnz. 

—  Loc.  div.  :  Cincher  sur.  Dédaigner,  montrer  du  mé- 
pris pour.  Il  iVfl  paa  cracher  aur,  Ainior,  Apprécier  fort  : 


CRACHEUR    —   CRAIG 

Ne  pas  cracher  sur  tes  bons  morceaux,  il  Cracher  sur 
quelqu'un,  au  visage,  au  nez  de  quelqu'un,  L'outrager,  l'in- 
sulter, il  Cracher  contre  le  ciel.  Blasphémer,  il  Cracher  au 
bassin,  au  bassinet.  Donner  de  l'argent  à  contre-cœur. 
(Allusion  à  celui  auquel  on  vient  d'arracher  une  dent,  et 
qui,  après  force  grimaces,  crache  dans  le  bassin.) 

—  Loc.  prov.  :  //  a  crache  en  l'air  et  son  crachat  lui  est 
retombé  sur  le  nez  ou  simplement  11  a  craché  en  l'air.  Il  a 
lait  contre  quelqu'un  une  démarche  qui  u'a  réussi  que 
contre  lui-même. 

Craché,  ée  part.  pass.  du  v.  Cracher. 

—  Pop.  Tout  craché  ou  simplement  Craché,  Tout  à  fait 
ressemblant  :  Etre  leportrait  craché  de  gnetqu'wi. 

Se  cracher,  v.  pr.  Cracher  l'un  contre  l'autre  :  Se  cra- 
cher au  visage  dans  une  querelle. 
CRACHEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  crache  beaucoup. 

CRACHOIR  {cko-ar')  n.  m.  Sorte  de  récipient  ou  de  boîte 
munie  ou  non  de  couvercle,  rem- 
plie de  sciure  de  bois,  et  que  cer- 
t^ns    tiennent  dans   les  apparte- 
ments pour  y  cracher. 

—  Pop.  Jouer  du  crachoir  et  plus 
souvent  Tenir  le  crachoir.  Parler 
longtemps,  pérorer.  Crachoir. 

—  Nom,  au  xvm"  siècle,  de  loges 

de  rOpéra  situées  du  côté  de  la  reine,  au  rez-de-chaussée. 

CRACHOTEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  crachoter; 
disposition  à  crachoter. 

CRACHOTER  V.  n.  Cracher  fréquemment  une  petite 
quantité  de  salive,  il  Cracher,  en  parlant  d'une  plume. 

CRAdNÉS  {si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  gallinacés,  fa- 
mille des  pénélopidés,  comprenant  les  hoccos  et  les  pauxis. 

—    Un  CRACLNÊ. 

CRACK  (A-raft'  ~  mot  angl.  qui  signifie  fanfaron)  n.  m. 
En  T.  de  turf.  Poulain  préféré  d'une  écurie  de  courses  ; 
celui  sur  lequel  on  fonde  le  plus  d'espérances.  Il  Par  ext., 
on  donne  quelquefois  cette  qualification  aux  grands  cou- 
reurs cyclistes. 

GracO,  comm.  d'Italie  (prov.  de  Potenza),  près  de  la 
Salandrella,  tributaire  du  golfe  de  Tarente  ;  2.000  hab. 

CraCOVIE  (en  polon.  Krako^w),  ville  de  l'Austro- 
Hongrie,  simple  chef-lieu  de  cercle,  après  avoir  été  la 
capitale  d'un  grand  royaume,  sur  la  Vistule;  75.000  hab. 
{Cracoviens,  ennes),  dont  environ  20.000  juifs. 

Industrie  assez  modeste.  Université  fondée  en  1361  par 
Casimir  le  Grand,  et  où  concoururent,  dit-on,  jusqu'à 
15.000  étudiants,  grâce  à  quoi  Cracovie  devint  l'une  des 
métropoles  intellectuelles  de  l'Europe  centrale.  Aujour- 
d'hui, ses  facultés  n'attirent  plus  que  1.200  à  1.400  élèves. 
On  leur  a  consacré  un  beau  monument  de  style  gotliique, 
élevé  de  1881  à  1887,  et  où  de  gran- 
des salles  enferment  les  300.000  vo- 
lumes et  les  6.000  manuscrits  de  la 
«  Bibliothèque  des  Jagellons  ». 

De  loin,  Cracovie  a  un  aspect  im- 
posant, avec  ses  tours,  ses  églises, 
son  château  royal  où  «  palpita  " 
l'âme  de   la   Pologne,  et   qui   a  si 

frande  mine  au  haut  de  sa  colline 
e  Wawel  ;  mais,  à  l'intérieur,  c'est 
une  ville  médiocre,  mal  percée. 

Le  château  royal,  aussi  vieux  que 
la  ville  et  plusieurs  fois  rebâti,  date, 
tel  quel,  de  1536.  A  côté,  la  cathé- 
drale, très  ancienne  et  do  plusieurs 
styles,  renferme  les  tombeaux  des  rois  de  Pologne  (de 
1163  à  1733),  notamment  celui  de  Sobieski,  et  aussi  ceux  do 
Poniatowski  et  de  Kosciusko,  le  héros  national.  Le  g^and 
Copernic  repose  dans  l'église  de  Sainte- Anne.  Les  vieilles 
murailles  de  l'enceinte  ont  fait  place  à  de  larges  boule- 
vards. Citons  aussi  la  halle  aux  draps,  édifice  construit  au 
xrv*  siècle,  servant  aujourd'hui  de  musée.  Cracovie  se 
développa  lentement  autour  d'une  forteresse,  qui  devint, 
avec  le  temps,  un  château  royal.  Prise  tour  à  tour  par  les 


Armes  de  Cracovie. 


La  halle  aux  draps,  h  Cracovie. 

Tchèques,  par  les  Hongrois,  par  les  Tatars,  mais  toujours 
reprise  et  restaurée,  elle  atteignit  le  comble  de  sa  splen- 
deur sous  Casimir  le  Grand  et  Sig^ismond  I". 

—  Aller  à  Cracovie  (locution  qui  a  son  origine  dans  lo 
rapport  do  prononciation  qui  existe  ontro  Cracovie  et  les 
mots  craque,  craquer,  craqueur),  Mentir,  craquer:  Avoir  ses 
lettres  de  Cracovie,  Etre  reconnu  ot  proclamé  monteur. 

—  Arbre  de  Cracovie,  Nom  que  l'on  donnait  autrefois 
à  un  arbre  situé  dans  lo  jardin  du  Palais-Hoyal,  â  Paris, 
  cause  des  mensonges  débités  sous  son  ombrage  par  les 
nouvellistes  qui  s'y  donnaient  rondcz-vous  pendant  les 
troubles  de  la  Pologne. 

Cracovie  (bataii.lb  de).  Cette  bataille  eut  Heu  lo 
13  juillet  1702,  dans  la  plaine  de  Clissau,  près  de  Cra- 
covie, entre  Auguste,  roi  do  Pologne,  qui  commandait  â 
24.000  hommes,  et  le  roi  de  Suède,  Charles  XII,  qui  en 
avait  moitié  moins.  Celui-ci  n'en  remporta  pas  moins  une 
victoire  complète,  qui  lui  ouvrit  les  portes  de  la  capitale 
polonaise  quelques  semaines  après. 

Cracovie  (si^.ge  dk).  Après  le  partage  de  la  Pologne. 
une  conspiration  formidable  s'organisa  contre  les  Russes 
de  Souvarov,  qui  occupaient  la  ville;  les  conjurés  par- 
vinrent à  s'emparer  du  château.  Souvarov  les  assiégea 
immédiatement.   Les  Polonais  faisaient  do  continuelle'^ 


sorties  de  jour  et  do  nuit;  elles  furent  repoussées;  une 
nombreuse  cavalerie  accourut  â  leur  secours  :  Souvarov 
la  fit  charger  et  tailler  en  pièces  par  ses  Cosaques.  Fina- 
lement, il  obligea  la  garnison  â  capituler  en  la  prenant  par 
la  famine  (15  avr.  1772). 

CRACO VIENNE  [vi-èn')  OU  CRACOWIAK  n.  f.  Sorte  de 
danse  polonaise. 

—  Enctcl.  La  craco\ï'iak,  appelée  en  France  cracovienne, 
diffère  essentiellement,  comme  rythme  dansant  ou  musi- 
cal, de  la  polonaise  ou  mazurek.  La  cracewiak  se  danse 
par  couples;  elle  est  très  répandue  dans  les  palatinais  de 
la  Grande-Pologne.  Au  bal,  les  danseurs  s'arrêtent  après 
avoir  fait  le  tour  de  la  salle,  et  le  cavalier  du  premier  rang 
chante  un  couplet  à  la  louange  de  sa  danseuse. 

L'air  de  la  cracowiak  est  à  deux-quatre,  d'un  caractère 
vif  et  gai.  Un  grand  nombre  de  compositeurs  polonais  s'y 
sont  distingués.  Dobrzynski,  qui  fut  le  condisciple  de  Cho- 
pin, en  a  écrit  beaucoup,  de  même  que  Moniuszko,  Oscar 
kolberg,  François  Mireçki  et  autres.  Chopin  lui-même  a 
composé,  sous  le  titre  de  Cracowiak,  un  superbe  rondo 
de  concert  avec  orchestre.  Il  y  a  aussi  beaucoup  de 
cracowiaks  pour  le  chant,  et  Mireçki  en  a  publié  tout  un 
recueil  sur  des  poésies  de  Goreçki.  Moniuszko  a  fait  de 
même,  et  voici  le  texte  musical,  très  caractéristique, 
d'une  de  ses  cracowiaks  chantées  : 


Cracovienne,  de  Moniuazko. 

CRACOVISTE  {visst')  n.  m.  Nom  que  l'on  donnait  aux 
nouvellistes  qui  se  réunissaient  sous  Varbre  de  Cracovie. 

CRACQUE  [krak')  n.  f.  Winér.  Fente  qui  se  produit  dans 
les  filons  d'une  mine  en  exploitation. 

—  Agric.  Espèce  do  vesce. 

CRACRA  ou  CRA-CRA  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  de 
la  rousserole. 

—  Econ.  rur.  Nom  vulgaire  du  fruit  de  l'arbousier. 

ÇRÂDDHA  (neutre).  Dans  l'Inde,  Offrande  en  l'honneur 
des  morts,  et  Cérémonie  où  se  fait  cette  offrande. 

—  Encycl.  Ce  sacrifice,  le  plus  primitif  des  rits  con- 
serves de  l'époque  védique,  a  pris  trois  formes  distinctes  : 
i*»  le  çrâddha  quotidien,  accompli  chaque  matin,  après  le 
sacrifice  obligatoire  nommé  sandhyà,  pour  obtenir  la  pro- 
tection des  pitris  ou  mânes  (ancêtres  en  général),  consis- 
tant en  offrandes  de  riz  cuit,  de  fruits,  de  lait  et  d'eau  et 
se  bornant,  le  plus  souvent,  à  une  simple  libation  d'eau; 
2"  lo  çrâddha  mensuel,  célébré  par  olïrande  de  gâteaux 
de  riz,  appelés  pindas;  3°  le  çrâddha  funéraire,  qui  se  fait 
à  l'issue  des  funérailles,  et  se  renouvelle  tous  les  mois, 
puis  tous  les  ans.  En  outre  des  offrandes  aux  morts,  le 
çrâddha  mensuel  et  le  çrâddha  funéraire  comportent  un 
repas  luxueux  offert  aux  brahmanes,  avec  accompagne- 
ment de  dons  de  bestiaux,  de  vêtements,  de  bijoux,  d'ar- 
gent, etc.  Sont  exclus  des  çrâddhas,  notamment,  les  brah- 
manes ignorants  ou  indignes,  les  infirmes,  les  impies,  le 
mari  ou  le  fils  d'une  veuve  remariée,  les  médecins,  les 
navigateurs,  les  joueurs,  les  usuriers,  les  danseurs,  etc. 

CRADEAU  {do)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  sardine,  sur 
certains  points  du  littoral  français. 

CRADÉPHORIES  {rî  —  du  gr.  kradc.  branche  de  figuier, 
etphoros,  qui  porte)  n.  f.  pi.  Antiq,  gr.  Fêtes  expiatoires 
durant  lesquelles  ou  portait  des  branches  de  figuier. 

—  ENXYcr,.  Il  y  avait  dans  ces  fêtes  deux  victimes  ex- 
piatoires :  l'une  pour  les  hommes,  l'autre  pour  les  femmes. 
L'expiation  se  faisait  en  souvenir  d'un  vol  des  vases  sa- 
crés fait  par  un  certain  Pharmakos,  qui  avait  donné  son 
nom  aux  victimes  (?afu,axoi).  Celles-ci  portaient  des  colliers 
de  figues  sèches,  et  on  les  frappait  pendant  la  marche 
avec  des  branches  de  figuier  sauvage. 

CRADIAS  {di-ass  —  dngv.  Araf/^,  branche  de  figuier)  n.  m. 
Antiq.  gr.  Air  que  l'on  jouait  pendant  les  cradéphories. 
Il  Marche  des  victimes  expiatoires,  dans  les  tragédies. 

Gradley,  village  d'Angleterre  (comté  de  Worcester)  ; 
5.500  hab.  Mines  de  fer  et  do  houille. 

Cradock,  division  de  l'Afrique  australe  (colonie  du 
Cap);  15.000  hab-,  sur  7.700  kil.  carr.  Ch.-l.  Cradock,  snr 
la  Great  Fish  River  (4.390  hab.)  ;  grand  marché  de  laines. 

CRADOT  {do)  n.  m.  En  T.  de  pêch.,  Nom  vulgaire  do 
la  jeune  brème. 

CraesbeecK  (Joos  van),  peintre  flamand,  né  à  Neer- 
linter,  près  Tirlemont  (Brabant),  vers  1606,  mort  vers  1662. 
On  sait  pou  de  chose  sur  sa  vie,  sinon  qu'il  quitta  son 
village  de  bonne  heure,  acquit  à  Anvers  le  droit  de  bour- 
geoisie en  1631,  et  s'y  établit  aussitôt  comme  boulanger. 
Le  point  lo  plus  certain  et  le  plus  intéressant  de  sa  car- 
rière d'artiste,  c'est  au'il  se  lia,  à  Anvers,  avec  Adrien 
Brauwer,  qui  venait,  à  la  même  époque,  de  se  faire  inscrire 
â  Saint-Luc.  Adrien  fit-il  l'éducation  artistique  de  son 
ami  ?  Il  est  probable  qu'il  la  compléta  ;  en  tout  cas,  les  su- 
jets qu'ils  ont  traités  sont  les  mêmes  ;  ivrognes,  buveurs, 
scènes  do  tabagie  et  de  corps  do  garde.  Au  reste,  Brauwer 
laisse  bien  loin  derrière  lui  son  ami.  Craesbeeck  n'est  point 
si  puissant,  ni  si  lumineux.  Son  faire  est  plutôt  sec  et 
vulgaire.  La  meilleure  do  ses  productions  est  Craesbeeck 
peignant  un  groupe.  Le  Louvre  possède  aussi  un  Atelier 
de  Craesbeeck,  cjui  est  une  œuvre  très  intéressante.  Quant 
à  son  Portraitiste,  du  même  musée,  c'est,  en  réalité,  un 
Brauwer.  On  trouve  des  Craesbeeck  encore  â  Munich,  au 
musée  de  l'Ermitage,  â  Berlin,  Anvers,  et  à  Bruxelles. 

Graeyer  (Gaspard  de),  peintre  flamand.  V.  Craykh. 

CRAFE  (orig.  german.)   n.  f.  Ecaillo,  crasse.   (Vieux.) 
—  En  T.  d'exploit,  des  carrières,  Banc  de  pierre  qu'on 


372 

rencontre,  dans  l'exploitation  d'une  ardoisière,  intercalé 
entre  les  roches  schisteuses  et  gênant  l'exploitation. 

CRAFORDIE  {dî)  n.  f.  Genre  de  papilionacées. 

CrAFTY  (Victor  Geruzez,  connu  sous  le  pseudonyme 
de),  dessinateur  et  littérateur  français,  né  à  Paris  en 
1840.  Fils  du  professeur  Eugène  Gcruzez,  il  étudia  la  pein- 
ture dans  l'atelier  de  Gleyre  et  il  exposa  des  aquarelles 
aux  Salons  de  1877,  1878  et  1880,  sous  lo  pseudonyme  de 
Victor  Crafty.  c'est  un  humoriste  qui  s'est  fait  du  che- 
val une  spécialité  ;  Paris  à  cheval  (1882)  ;  la  Province  à 
cheval  {i^èi).  On  doit  encore  â  Crafty  le  texte  et  les  des- 
sins d'un  grand  nombre  de  spirituels  albums.  II  est  illus- 
trateur du»  Journal  amusant»,  du  «Journal  pour  rire»,  etc. 

CRAG  {kragh'  —  de  l'angl.  krag,  pierre,  mot  d'orig.  celt.) 
n.  m.  Sables  ou  calcaires  coquilliers,  ajjpartenant  à  diffé- 
rents niveaux  des  séries  miocène  et  pliocène. 

CrAGALEUS.  Myth.  gr.  Héros  phocidicn,  ancêtre  des 
Cragalides  de  Cirrha.  Il  était  fils  de  Dryops.  Pris  pour 
arbitre  dans  la  contestation  survenue  entre  Apollon, 
Atlxénaet  Hêraklès,  au  sujet  de  la  possession  d'Ambracie, 
il  décida  en  faveur  d'Héraclès.  Apollon,  irrité,  le  changea 
en  roclier. 

Gragos.  Myth.  gr.  Fils  de  Trérailos  et  de  la  nymphe 
Praxidice.  Il  donna  son  nom  au  mont  Cragos,  en  Lycie. 

CRAI  {krè)-a.  m.  Mot  par  lequel  on  désigne,  dans  laCôto- 
d  Or,  un  gravier  calcaire. 

CRAIE  {krè—  du  lat.  creta,  même  sens)  n.  f.  Carbonate 
de  chaux  friable,  que  l'on  emploie  â  divers  usages  :  Dessi- 
ner à  la  craie.  Ecrire  avec  de  la  craie  sur  un  tableau  noir. 

—  Fig.  Marquer  à  la  craie.  Noter  comme  une  chose 
rare  et  exceptionnelle  :  Marquer  à  la  craie  une  visite. 

—  Coût.  Pour  à  la  craie  ou  simplement  Craie,  Marque 
que  le  maréchal  des  logis  faisait  autrefois  sur  une  mai- 
son, pour  la  désigner  comme  logement  ;  la  maison  même  ; 
l'obligation  que  cette  marque  indiquait  :  Mettre  le  rouB  k 
LA  CRAIE  sur  une  porte.  Etre  logé  à  la  craie. 

—  Fauconn.  Maladie  des  oiseaux  de  proie.  (Syn.  pierre.) 
Il  On  dit  aussi  croie. 

—  Géol.  Craie  à  bélemnilelles,  Nom  par  lequel  on 
désigne  la  partie  supérieure  de  la  craie  blanche  du  bassin 
de  Paris.  (La  craie  à  bélemnitelles  est  caractérisée  par  la 
présence  de  la  belemnilella  mucronata  et  de  la  belemnitella 
quadrata.  On  la  trouve  à  Meudon,  Compiègne,  Reims, 
Epernay.)  Il  Craie  de  Briançon,  Silicate  naturel  do  magné- 
sie; sorte  de  talc  d'un  blanc  laiteux.  Variété  de  stéatite. 

Il  Craie  blanche.  On  désigne  ainsi  une  des  divisions  du 
.système  crétacé  supérieur  ou  supracrétacé.  (D'Orbigny  a 
distingué  ce  terrain  sous  le  nom  de  sénonien;  mais,  étant 
donnée  son  importance,  de  Lapparent  l'a  divisé  en  deux 
étages  ;  le  sénonien  inférieur  qu'il  a  nommé  emschérien, 
et  le  sénonien  supérieur,  qu'il  appelle  atnrien.  Le  premier 
a  été  divisé  en  deux  sous-étages  :  le  con^acien,  qui  re- 
pose directement  sur  l'étage  turonien,  et  le  santonien.  Le 
second  comprend  à  son  tour  les  sous-étages  campanien  à 
la  base  et  maëslrichtien  â  la  partie  supérieure.)  Il  Craie  chlo- 
ritée.  Nom  sous  lequel  Brongniart  désignait  le  cénomanien 
de  Normandie,  à  l'époque  où  les  grains  verts  de  glauconie, 
contenus  dans  cette  roche,  étaient  considérés  comme  grains 
de  chlorite.  il  Craie  glauconieuse.  Nom  par  lequel  ou  désigne 
l'étage  cénomanien  de  Normandie.  (Il  a  été  successivement 
appelé  craie  chloritée  par  Brongniart,  puis  craie  de  Rouen, 
et  enfin  étage  rotomagien  par  Coquand.  Cette  craie  est 
caractérisée  par  l'abondance  de  grains  formés  par  un  sili- 
cate hydraté  de  fer  et  de  potasse,  connu  sous  le  nom  de 
glauconiu.)  n  Craie  lacustre  ou  Blanc  des  lacs.  Dépôt  blan- 
châtre dont  la  présence  a  été  reconnue  au  fond  d'un  certain 
nombre  de  lacs  suisses.  (Les  particules  de  ce  dépôt  ont 
une  structure  cristalline.  Il  résulte  évidemment  do  la  pré- 
cipitation chimique  du  carbonate  de  chaux  en  suspension.) 

Il  Craie  marneuse.  Une  des  divisions  du  système  crétacé 
supérieur  ou  supracrétacé  du  bassin  de  Paris.  (Ce  niveau 
est  placé  dans  le  sous-étage  anyoumien  ou  turonien  supé- 
rieur.) Il  Craie  tuffeau  ou  Craie  micacée.  Roche  jaunâtre, 
parsemée  de  paillettes  de  mica.  (Durcissant  â  l'air,  elle 
fournit  une  excellente  pierre  à  bâtir.  On  la  trouve  en  Tou- 
raine,  dans  l'étage  turonien.) 

—  Encycl.  Miner.  La  craie  est  presque  toujours 
blanche;  cependant,  dans  quelques  cas,  elle  est  grise  ou 
jaunâtre;  elle  est, en  outre,  friable  et  traçante;  sa  densité 
est  égale  à  2,31.  Elle  se  laisse  rayer  avec  l'ongle,  et 
happe  xm  peu  à  la  langue.  La  craie  ne  se  rencontre  (jue 
dans  les  terrains  secondaires;  on  l'y  trouve  en  bancs 
épais,  en  masses  considérables.  La  craie  blanche  est  for- 
mée d'une  véritable  accumulation  do  débris  microsco- 
piques de  protozoaires  et  de  microphytes.  Foraminifères, 
diatomées,  coccolithes  y  abondent,  avec  des  débris  d'ani- 
maux plus  gros.  Cette  roche  constitue  un  dépôt  do  mer 
profonde,  qui  se  continue  au  fond  des  mers  actuelles.  Elle 
renferme  du  sulfure  de  fer  globuleux  et  des  silex  ordi- 
nairement noirs,  quelquefois  blonds,  en  forme  de  rognons 
irréguliers  et  tubercules.  Ces  silex  sont  disposés  en  lits 
ininterrompus,  parallèles  et  assez  multipliés.  Leur  pré- 
sence paraît  être  le  résultat  d'une  concentration  molécu- 
laire do  la  silice  répandue  dans  la  masse  do  la  roche. 

V.    SILEX. 

La  craie  est  abondante  en  France,  dans  la  Champagne, 
sur  les  côtes  de  la  Manche,  où  elle  forme  de  hautes 
falaises  qui  dépassent  quelquefois  100  mètres  de  hauteur; 
dans  la  vallée  de  la  Seine,  où  elle  forme  de  grosses 
collines  fort  pittoresques,  et,  près  de  Paris,  à  Saint- 
Germain-en-Laye,  à  Meudon,  etc. 

Les  pays  de  craie  sont  assez  riches  en  habitations 
souterraines. 

—  Comm.  La  craie  est  utilisée  dans  une  grande  quantité 
de  branches  industrielles.  Elle  est  employée  comme  pierre 
ù  chaux  et  pierre  à  ciment.  Délayée  avec  do  l'eau  addi- 
tionnée de  colle  de  poisson,  elle  donne  le  blanc  employé 
dans  la  peinture  à  la  détrempe.  On  en  fabrique  des  crayons 
pour  écrire  sur  les  tableaux  noirs.  C'est  elle  encore  qui 
constitue  lo  blanc  d'Espagne,  blanc  de  Meudon  ou  blanc  de 
Troyps,  employé  pour  nettoyer  les  ustensiles  do  ménage 
en  métal  ou  en  verre. 

CRAÏER  {kré-ié)  n.  m.  Mar.  V.  crayer. 

CRAÏEUX  {krr-icu),  EUSE  adj.  Miner.  V.  crayeux. 

Craig,  comm.  ot  port  do  pôcho  d'Ecosse  (comté  do 
ForOirl,  â  l'cmbouchuro  du  Soutliern  Esk  dans  la  mer  du 
Nord;  2.000  hab. 


373 

Crajg  (Joan),  tliôologion  écossais,  né  en  1512,  mort 
on  Itiuo.  Il  entra  liuns  l'ordro  dos  ilominicains,  ot  embrassa 
plus  tard  lo  protostantisme.  On  lui  doit  quoiquos  ouvragos 
do  tlitK)lof;io  ot  UQ  catochismo,  dit  Calëchisme  de  Craig,  qui 
sort  oiiooio,  eu  Ecosso,  à  l'instruction  dos  enfants. 

Craig  (Thomas),  juriscousulto  ang-lais,  né  ù.  Kdimbourg 
on  15;js,  mort  on  loits.  Il  étudia  lo  droit  on  Franco,  ot 
ox<^rça  avoo  distiiiciior)  la  profession  d'avocat  dans  sa 
villo  natale.  On  a  do  lui  un  ouvrayo  fort  ostiniû  :  Jus 
fi'udale  (ltîr.5). 

Craig  (Nicolas)  [en  iat.  Ci-a(/ius\,  écrivain  danois,  né 
à  Kipon  on  1519,  mort  à  CopenîiaLMio  on  U'iOi»,  où  il  était 
roctour  do  l'Université.  Christian  IV  lui  coiitia  plusieurs 
négociations  importantes.  Ses  principaux  ouvrages  sont  ; 
De  rf/mblica  Lacedxmoitioi'iim  libi'i  ^itfl/uor  (1593)  ;  Ayinatiuni 
liàri  quinti,  etc.,  ouvrage  publié  en  1737. 

Craig  (Jean),  philosophe  ot  mathématicien  écossais 
do  la  seconde  moitié  du  xvii"  siècle.  Ce  fut  lui,  le  premier, 
qui  tit  connaître  en  Angleterre  les  travaux  do  Leibniz 
sur  lo  calcul  intinitésimal.  On  possède  un  grand  nombre 
de  mémoires  insérés  dans  les  Transactiofis  philosophiques 
et  les  Acta  eniditumm.  Il  a  aussi  publié  à  part  :  Methodus 
fiyurarum  liiieis  7'ectis  et  ciirvis  comprehe7isavum  quadra- 
turas  dcterminaudi  (1685);  Tractatus  malhematicus  de  fiqu- 
rdi'itw  cuvviliitearinn  quadratiu'is  et  locis  geomet}''icis  (1693)  ; 
Theoloqix  christtanx  principia  mathematica  (1699);  nou- 
velle édition  avec  une  réfutation  par  Daniel  Tilius  (1755); 
De  calculo  /lueutinm  Ubi'i  duo,  quihus  subjunguntur  Ubri  duo 
de  optica  aiïalytica  (1718).  C'est  son  célèbre  traité  des  pro- 
babilités mathématiques  en  matière  de  témoignage  His- 
torique. Du  reste,  il  avait  déjà  traité  la  question  dans  un 
précédent  ouvrage;  entre  autres  conclusions,  il  affirme 
que  la  révélation  chrétienne  doit  durer  jusqu'en  3150  ; 
alors,  une  nouvelle  révélation  sera  nécessaire,  comme 
la  révélation  chrétienne  l'a  été  au  déclin  de  la  révélation 
judaïque. 

Graigs,  bourg  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  d'An- 
tnmj);  6.500  bab. 

Craik  (George  Lillie),  littérateur  anglais  (1798-1866). 
né  et  mort  dans  le  comté  de  Fifo  (Ecosse),  où  il  professa 
la  littérature  et  l'histoire.  Il  dirigea  «  Pictorial  history  of 
England  u,  et  publia,  entre  autres  ouvrages  :  Histonj  of 
british  commerce  (1844);  Romance  of  thePeerage  (1849- 
1852);  etc.  Il  épousa  miss  Dinah  Maria-Mulock,  née  à 
Stoke-upon-Trent  (comté  de  Stafford)  en  1826,  morte  en 
1887  à  Shortland  (Kent).  Elle  a  publié,  sous  son  nom  de 
jeune  tille  ot  sous  celui  de  son  mari,  un  grand  nombre  de 
romans,  de  nouvelles,  des  poésies:  the  Ogilvies  (1849); 
Olive  (1850);  the  Head  of  the  fainily  (1851);  Agatha's  hus- 
band  (1852);  Johyi  Halifax  (1857).  —  La  plus  jeune  fille  de 
George  Lillie,  Gkorgina-Marion  Craik  (M""  May),  née 
à  Londres  en  1831,  a  produit  une  trentaine  do  romans  : 
Jiiverstone  (1857);  Lost  and  Won  (1859);  Mildred  (18G8); 
Cousin  Trix  (1868);  ffero  Treveli/an  (1871);  Two  Wornen 
(1880);  Tvyelve  old  /nenrfs  (1885), "etc.,  dont  plusieurs  ont 
été  traduits  en  français. 

Crail,  ville  maritime  d'Ecosse  (comté  do  Fife),  à  l'en- 
trée et  sur  la  côte  septentrionale  du  golfe  de  Forth; 
1.800  hab.  Port  peu  commode  et  peu  sûr,  autrefois  rendez- 
vous  de  la  pêche  du  hareng.  Crail  est  une  villo  ancienne, 
jadis  impurtante. 

CRAILLEMENT  {kra-ill~mnn  [Il  mil.]  —  rad.  crailler) 
n.  m.  Cri  du  corbeau  et  de  la  corneille,  il  On  dit  parfois 

CROAILLEMENT. 

CRAILLER  Ikra-ill-é  \n  mil.])  v.  n.  Crier,  en  parlant  du 
corbeau  ot  de  la  corneillo. 

Crailsheim  ou  KrailshEIM  ,  ville  d'Aliomagno 
(Wurtemberg),surla  Jagst,  affluent  du  Neckar;  5.000  hat). 
Aux  environs,  sources  alcalines  et  mines  d'alun.  Ch.-l.  d'un 
district  peuplé  de  26.500  hab. 

GRAIN  {krin)  n.  m.  Agric.  Syn.  de  CROU. 

~  Miner.  Nom  donné  à  des  failles  ou  fissures  se  diri- 
geant perpendiculairement  à  la  direction  dos  liions,  n  Dans 
les  exploitations  houillères,  Failles  peu  importantes,  qui 
se  produisent  dans  les  couches  de  houille.  (On  dit  égalo- 
mcnt  t:iîAN,  et  coufflée.) 

CRAINDRE  (kri/idr  —  du  Iat.  trcmere,  m6mo  sons  ;  Je 
crains,  tu  ci'uîns,  il  craint,  nous  craignons,  vous  craiqncz, 
ils  craignent.  Je  craignais,  nous  craignions.  Je  craignis, 
nous  craignîmes.  Je  craindrai,  jwus  craindrons.  Je  crain- 
drais, jwus  craindrions.  Crains,  craignons,  craignez.  Que  je 
craigne,  que  7tous  craignions.  Que  je  ci-aigntsse,  que  nous 
craignissions.  Craignant.  Craint,  craiitlc)  v.  a.  Uedouter, 
avoir  pour  de  :  Craindre  l'ennemi,  la  mort,  n  Révérer, 
éprouver  un  respect  timide  pour  :  Enfant  qui  craint  son 
pare. 

—  Etre  sensible  à  ;  Le  cheval  craint  l'éperon,  il  Eprou- 
ver une  infiueiico  nuisible  ou  désagréable  do  ;  Les  jeunes 
plantes  ckaignknt  la  gelée. 

—  Loc.  div.  Craindre  pour.  Redouter  comme  un  danger 
pour  :  Craindre  i'our  un  jeune  homme  l'influence  de  ses 
amis.  Il  Se  faire  craindre.  Inspirer  la  peur  do  soi  ou  un  res- 
pect timide  pour  sa  personne,  n  Craindre  comme  le  feu. 
Redouter  oxtrémomont.  n  Ne  craindre  ni  Dieu  ni  diable, 
Neso  laisser  arrGtor  par  rien,  ne  redouter  rien.  (Se  prend 
lo  plus  souvent  on  mauv.  part.)  n  Avoir  à  craindre  de, 
Trouver  un  péri!,  une  menace  dans,  n  Etre  à  craindre, 
Inspirer  do  justes  raisons  de  crainte  (en  parlant  dos  per- 
sonnes ou  des  choses)  :  La  froide  réserve  d'un  méchant  est 
plus  \  cHAiNDRii  que  ses  jnenaces.  (Latona.)  —  Imporson- 
nellom.  Il  est  à  craindre  que.  Il  faut  craindre  comme  un 
inconvénient  probable  que.  il  Craindre  que,  Avoir  pour  que  : 
JVe  cRAHiNKZ  point  que  je  devienne  anachorète.  (M"*"  do 
Sév.)  11  Craindre  de,  Avoir  peur  do,  n'oser  pas  :  Qui  craint 
nv.  souffrir  souffre  déjà  dece  qu'ilcnMKT.  (Montaigne.)  ii  Ne 
pas  craindre  de.  Avoir  l'audaco  do  :  Nii  pas  craindre 
iHi  donner  iin  démenti. 

—  Gramm.  Craindre  que,  sans  négation,  vout  lo  sub- 
jonctif accompagné  de  la  particule  ne,  excepté  en  poésie, 
où  l'omphti  de  cette  particule  est  facultatif  :  Je  craignais 
qu'il  NK  sortit.  11  Ne  pas  craindre  que  vout  également  lo 
subjonctif,  mais  sans  la  particule  ne  :  Je  ne  crains  pas 
Qu'ï/  sorte.  Il  Ne  pas  craindre  que,  avec  interrogation,  veut 
encore  lo  subjonctif,  ot  laisse  facultatif  l'emploi  de  la  par- 
ticule ne  :  Ne  oraiunez-vous  pan  Qn'ï7  nk  sorte  ou  (ju'i7 
sorte  ?(Cos  règles  s'appliquontaux  autres  vorbos  qui  expri- 
ment uno  crainte,  comme  appréhender,  trembler,  redouter.) 


—  Prov.  :  Un  bon  vaisseau  ne  craint  que  la  terre  et  le 
fou,  Un  bon  vaisseau  no  peut  jHTir  tjuo  par  l'incendie  ou 
le  nautragu. 

—  Syn.  Craindre,  appréhender,   avoir  peur,  redouter. 

V.    APPKKHKNDfOR. 

—  Anton  .  Désirer,  souhaiter,  espérer.  —  Affronter,  braver. 

—  ALLUS.  LITTÉR.  : 

Je  craijis  Dieu,  char  Abncr,  et  ii'ai  pas  d'autre  crainte, 

Vers  do  Racine,  dans  Athalie,  acto  I",  scène  i".  Les  allu- 
sions à  ce  beau  vers,  qui  respire  un  enthousiasme  poéti(iuo 
et  religieux,  sont  quelquefois  sérieuses,  mais  presque  tou- 
jours familières  et  plaisantes.  Souvent,  on  remplace  le 
mot  Dieu  par  le  mot  tout,  et  l'on  mot  alors  le  vers  dans  la 
bouche  d'un  poltron,  ou  par  les  gendarmes,  si  l'on  fait 
parler  un  fripon,  etc. 

~  Pkov.  mttér.  :  Je  crains  les  Grecs,  même  quand  ils 
font  des  présents,  Paroles  que  Virgile  pr^to  au  grand 
prêtre  Laocoon  à  la  vuo  du  cheval  de  bois  que  les  Grecs 
paraissaient  abandonner  aux  Troyens.  {Enéide,  II,  v.  49  : 
riMEo  Danaos...) 

Se  craindre,  v.  pr.  Craindre  soi-même,  redouter  son 
propre  caractère,  sos  propres  passions,  ii  Avoir  peur  du 
témoignage  de  sa  propre  conscience  :  Le  méchant  se 
CRAINT  et  se  fuit.  (J.-J.  Rousseau.) 

CRAINTE  (krinf  —  rad.  craindre)  n.  f.  Impression  pro- 
duite par  un  mal  qu'on  croit  probable  ou  possible  :  La 
CRAINTE  est  une  mauvaise  conseillère,  il  Respect  mêlé  d'une 
certaine  appréhension  timide  :  La  crainte  du  Seigneur  est 
le  cmimencement  de  la  sagesse.  (Bible.)  ii  Dans  la  crainte 
de  ou  que,  De  crainte  de  ou  que,  Crainte  de  ou  que,  De  peur 
de  ou  que,  redoutant,  craignant  que. 

~  Dr.  Crainte  grave.  Crainte  capable  d'ébranler  un 
liomme  de  cœur,  laquelle  est  admise  en  justice  comme 
cause  de  nullité  pour  les  contrats. 

—  Gramm.  Los  substantifs  crainte,  peur,  appréhension 
et  autres  à  peu  près  synonymes  sont  quelquefois  suivis 
de  la  conjonction  que  et  dune  proposition  qui  les  com- 
plète :  alors,  le  verbe  de  cette  proposition  se  met  au  sub- 
jonctif, et  il  prend  ne  sans  quil  y  ait  négation  expresse 
dans  l'idée,  à  moins,  toutefois,  que  ces  substantifs  ne 
soient  précédés  d'une  expression  qui  leur  donne  un  sens 
négatif. 

—  Théol.  Crainte  sei-vile,  Crainte  inspirée  par  la  peur 
des  châtiments  que  Dieu  réserve  aux  péchés,  n  Crainte 
filiale.  Crainte  inspirée  par  le  respect  et  semblable  à  celle 
ijue  les  enfants  éprouvent  pour  leur  père. 

—  Syn.  Crciinte,  alarme,  appréhension,  effroi,  épou- 
vante, frayeur,  peur,  terreur.  V.  alarme. 

—  Anton.  Assurance,  effronterie,  hardiesse,  intrépidité, 
résolution,  témérité.  —  Désir,  souhait. 

CRAINTIF,  IVE  (Atî»)  adj.  Timide,  porté  à  la  crainte  : 
Les  femmes,  les  enfants,  les  vieillards,  sont  naturellement 
CRAINTIFS.  Il  Inspiré,  dirigé  par  la  crainte  :  Regards  crain- 
tifs. Paroles  craintives. 

--  Anton.  Assuré,  crâne,  décidé,  déterminé,  effronté, 
hardi,  intrépide,  osé,  résolu,  téméraire. 

CRAINTIVEMENT  {krin)  adv.  Dune  façon  craintive. 

CRAÏON  n.  m.  Géol.  V.  crayon. 

Craiova,  ville  do  Roumanie.  V.  Krajova. 

GRAÏTONITE  n.  f.  Fer  titane  naturel.  Syn.  crichtonite. 

CRAKEN  [kèn]  n.  m.  Animal  fantastique,  sorte  de  poulpe 
gigantesque,  dont  on  a  prétendu  que  la  présence  dans  les 
mers  de  Norvège  aurait  été  constatée.  (Le  crakcn  serait 
un  céphalopode  gigantesque,  et,  au  dire  do  la  Fable,  ca- 
pable d'arrêter  les  navires  et  de  dévorer  leurs  équipages.) 
Il  On  écrit  aussi  kraken. 

CRAKOUSE  n.  m.  Nom  que  l'on  donna,  en  1831,  aux  ca- 
valiers do  l'insurrection  polonaise,  en  souvenir  de  Cracus. 
héros  légendaire,  qu'on  dit  ôtro  le  fondateur  do  la  ville 
do  Cracovie. 

CRALE  n.  m.  Titre  que  les  Turcs  donnaient  autrefois 
aux  souverains  européens,  et  qui  avait  été  emprunté  anx 
langues  slaves.  (Il  a  fallu  do  longues  négociations  pour 
que  la  Sublime-Porto  leur  attribuât  lo  titre  de  padishah  et 
iVirnperator,) 

CRAM  {kram')  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cran. 

CRAMADIS  {di)  n.  m.  Maladie  particulière  des  bêtes  à 
lai  110,  dans  les  montagnes  de  l'Auvergne. 

CRAMAIL  (mày'  —  du  bas  Iat.  cramacuhini)  n.  m.  Dans 
ccrtaiiK's  parties  do  l'ouest  do  la  France,  en  Normandie 
[1  ri iHM paiement,  Crémaillère. 

Cramail  (Adrien  dis  Montlcc,  comte  de),  prince  do 
('lial)anais,  potit-fils  du  maréchal  do  Montluc,  no  en  1588, 
mort  en  1G42.  Il  eut  quelque  crédit  à  la  cour  de  Henri  IV, 
devint  gouverneur  du  comté  de  Foix,  fut  joté  à  la  Bastille 
sous  Louis  XIII  pour  ses  intrigues  contre  Richobeu, 
et  n'en  sortit  qu'au  bout  do  douze  ans  (1630-1612).  II 
a  composé  divers  écrits  ;  entre  autres,  la  Comédie  des 
proverbes  (1618),  pièce  amusante  ot  spirituelle;  les  Jeux 
de  l'inconnu  (1630),  recueil  do  quolibets,  et  les  Pensées  du 
solitaire. 

CRAMAILLER  {ma-ill-é  \ll  mil.])  n.  m.  Sorte  de  râteau 
deiur,  qui  fait  partie  du  mécanisme  d'une  montre  à  répé- 
tition. 

Cramant,  comm.  do  la  Marne,  arrond.  et  à  7  kilom. 
d'Kpcrnay;  l-Oïs  hab.  Vij^nobles  compris  dans  la  région 
dite  câtc  d'Avize  et  produisant  des  vins  do  bonne  qualité, 
qui  font  la  principale  richesse  du  pays. 

CRAMBE  {kranb')  OU  CRAMBUS  {kran-tuss)  n.  m.  Gcnro 
d'insiM^tes  lépidoptères, 
type  de  la  famille  des  crani- 
bidés,  comprenant  dos  for- 
mes ù.  palpes  très  longs 
formant  comme  un  bec,  ù 
ailes  supérieures  étroites, 
souvent  mar([uéos  do  la- 
ciios  argentées.  (Les  cram- 
bos  sont  des  papillons  de 
■ouleiirs  claires,  voletant 


Ci-iuiibu  (t;r.  nat.). 


d'une  allure  faiblu  ot  inégale  dans  les  prairies  ;  on  on  con- 
naît plus  do  cent  cinquante  espèces,  dont  qualro-vinçls 
habitent  l'Kuropo.  Lo  crnmtnis  pratellus,  ou  teigne  dos 
prairies,  est  commun  partout.'; 


CRAIG  —   CRAMER 

CRAMBÉ  ih'nrt)  n.  m.  Gonro  do  crucifères,  compre- 
imiii,  11110  quiiizaino  irosiiiiccs  qui  liuliitont  l'ancien  monde. 
{Locrambé 


■  Fleur;  2.  Fruit;  3.  Jeunepied  comestibles. 

CRAMBESSA  {kran-bé-sa)  n.  f.  Genre  de  méduses  aca- 
lèplies,  type  de  la  famille  des  cratnbessidés,  créé  pour  uno 
méduse  blanche  et  rose,  en  forme  de  casque  bombé,  à 
bras  longs  d'environ  0'°,3o,  et  qui  habite  les  eaux  saumâtres 
de  l'estuaire  du  Tage. 

CRAMBESSIDÉS  {k7^an-bé-si)  n.  m.  pi.  Famille  de  mé- 
duses acalèphes  du  groupe  des  rhizostomes,  comprenant 
le  seul  genre  O'ambessa.  —  Uyi  crambessidé. 

GRAMBIDÉS  (kran)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  lépido- 
ptères microlépidoptères,  comprenant  dos  petits  papulons 
à  antennes  dentées  ou  ciliées,  à  ailes  supérieures  oblon- 
gues,  à  ailes  inférieures  toujours  grandes.  (Les  chenilles 
des  crambidés  ont  quatorze  ou  seize  pattes  et  so  cachent 
dans  des  galeries,  sous  les  mousses,  ou  dans  les  tiges  de 
diverses  plantes  aquatiques.  Genres  principaux  :  crambe, 
leucine,  schœnobie,  chilo,  etc.)  —  Un  crambidé. 

CRAMER  (du  Iat.  crcmare,  brûler)  v.  a.  Brûler  légère- 
ment, roussir  :  Cramer  du  linge  en  le  repassant.  (Vieux.) 

Cramer  (Gabriel),  géomètre  suisse,  né  à  Genève  en 
1104,  mort  à  Bagnols  en  1752.  II  obtint  à  Bàle  les  leçons 
des  Bernoulli,  professa  dans  sa  villo  natale  les  mathéma- 
tiques etlaphilosophie.et  fut  adniisà  l'Académie  de  Berlin 
et  à  la  Société  royale  de  Londres.  Son  ouvrage  le  plus 
important  est  \' Introduction  à  l'analyse  des  courbes  algé- 
briques (1750),  l'un  des  premiers  traités  de  géométrie  ana- 
lytique, et  l'un  des  plus  estimés.  On  lui  "doit  aussi  des 
éditions  des  œuvres  de  Jean  et  de  Jacques  Bernoulli,  et 
du  Commercium  epistolicum  de  Leibniz.  Il  obtint,  en  1731, 
le  premier  accessit  au  prix  proposé  par  l'Académie  des 
sciences  de  Paris  sur  la  cause  de  l'inclinaison  des  orbites 
des  planètes,  et  décerné  à  Jean  Bernoulli. 

Cramer  (Jean-André),  minéraloçiste  allemand,  né  en 
1710  à  Qucdliubourg.  mort  en  I777.  Il  a  fait  d'utiles  appli- 
cations de  la  minéralogie  à  l'histoire  naturelle,  et  contri- 
bué aux  progrès  de  la  métallurgie  en  Allemagne. 

Cramer  (Jean  André),  poète  et  littérateur  allemand, 
né  en  1723  à  Josephstadt  (Saxe),  mort  en  1788.  Il  fut  pas- 
teur, prédicateur  et  professeur  de  théologie  à  Copenhague 
et  à  Kiel.  Outre  des  traductions,  des  Sermons,  etc.,  on  lui 
doit  des  Poésies  (1782-1783),  qui  lui  ont  assuré  un  rang 
honorable  parmi  les  poètes  lyriques  de  l'Allemagne. 

Cramer  (Charles-Frédéric),  littérateur  allemand,  né 
en  1752  à  Quediinbourg,  mort  à  Paris  en  1807.  Ses  sym- 
pathies pour  la  Révolution  française  lui  ayant  fait  perdre, 
en  1794,  sa  chaire  de  professeur  à  Kiel,  il  se  rendit  à  Paris, 
où  il  fut  libraire-éditeur.  Outre  des  traductions  d'ouvrages 
allemands,  on  lui  doit  deux  livres  intéressants  sur  Klopstock 
(1777  et  1779-1792),  et  trois  ouvrages  sur  Paris. 

Cramer  {Karl  Gottlob),  romancier  allemand,  né  à 
Pœdclitz  (Thuringe)  en  1758,  mort  à  Meiningcu  en  1817.  11 
était  professeur  à  l'Académie  forestière  do  Droissi^acker, 
mais  s'adonna  surtout  à.  la  littérature  d'imagination.  On 
a  do  lui  plus  de  quarante  romans  eu  90  volumes,  pleins 
d'aventures  bizarres  qui  firent  leur  succès.  Un  soûl  a  été 
traduit  on  français  par  A.  Duval,  sous  le  litre  de  le  Pauvre 
George  (isoi). 

Cramer  (Jean-Antoine),  philologue  anglais,  né  en  1793 
à  Mitlœdi,  en  Suisse,  mort  à  Brighton  on  1818.  Il  fit  ses 
études  on  Angleterre,  où  il  fut  pasteur,  puis  professeur 
à  l'université  d'Oxford.  Ses  travaux  sur  l'histoire  ancienne 
lui  acquirent  uno  grande  réputation.  Los  principaux  sont  : 
Dissertation  on  Ifte  passage  of  Hannibal  over  thcAlps  (1820); 
Description  of  ancient  Italy  (1826);  Description  of  ancient 
Greece  (1828);  Anecdota  grxca  c  codicibus  mcniiscriptis  W- 
bliothecx  regiœ  Parisiensis  (1839);  otc. 

Cramer  (Charles-Kdouard),  botaniste  suisse,  né  en 
1831  ù  Zurich,  où  il  ost  devenu  professeur  au  Polytech- 
nicum  (1861)  et  directeur  du  Jardin  botanique  (i8S2).  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Recherches  de  physiologie  végé- 
tale, Skwcc  Niegoli  (1855-1858);  >lHo»m/jcs  (^('"jf^-KC/wre  dans 
quelques-unes  des  principales  familles  botaniques  (l^Gi);  etc. 

Cramer  (Jacques),  chef  d'une  famille  do  musiciens 
allemands,  né  en  1705  à  Sachau,  mort  on  1770  à  Mnnheim. 
U  fut  un  flûtiste  habile  et  lit  partie,  en  cotte  qualité,  do 
la  musique  de  l'éloctour  palatin,  dans  laquotlo  il  entra 
en  1729. 

Cramer  (Wilholm),  deuxième  (Ils  du  précédent,  né  à 
Manlioim  (Ml  1715.  mort  à  Londres  en  ÏSOO,  fut  un  violo- 
niste do  premier  ordre.  Il  so  fit  entendre  dès  l'Age  de  sent 
ans  avec  beaucoup  do  succès;  il  entra  <lans  la  musi(|uouo 
l'éloctour  palatin,  ot,  on  1772,  so  rendit  A  Londres,  où  il 
excita  l'admiration  L'énéralo.  Pour  lo  retenir,  le  roi  d'Au- 
gloterre  lo  nomma  dircctour  do  ses  concerts  et  chef  d'or- 
chestre do  l'Opéra,  On  connaît  do  cet  artisio  huit  concor- 
tos,  douze  sulos  do  violon  ot  douzo  trios  pour  deux  violons 
ot  basse. 

Cramer  fJoan-Baptisto),  pianiste,  (lis  aini  du  précé- 
dent, né  à  Manhoim  on  1771,  mort  A  Konsington  iMi  1858. 
Dès  l'Ago  do  treize  ans,  il  so  tlt  entendre  en  public  ot 
commou'.'a  à.  établir  sa  ronomméo,  qui  devait  devenir  ouro- 
péonno.  il  fitplusiours  voyages  on  Allomafjno.on  Autriche, 
on  Italie,  lïo  retour  on  Angletorre,  il  s'y  livra  A  l'onsoigno- 
nuMit,  tout  ou  s'occupant  do  composition.  Cependant,  il 
quitta  Londres  on  1832  pour  so  ilxor  A  Paris,  où  il  resta 
jusqu'en  1845;  après  quoi,  il  retourna  A  l^undros,  qu'il  no 
quitta  plus. 


J.-B.  Cramerv 


GRAMIGNOLE    —   CRAN 

J.-B.  Cramer  était  un  artiste  d'un  ordre  exceptionnel. 
Ses  compositions,  qui  sont  toujours  l'objet  de  l'étude  des 
jeunes  artistes,  comprennent  cent  cinq  sonates,  sept  con- 
certos avec  deux  recueils 
de  nocturnes,  deux  suites 
d'études,  une  quantité  de 
morceaux  de  genre  pour  1© 
piano,  plus  des  duos,  un 
quintette  et  un  quatuor 
pour  piano  et  instruments  à 
cordes,  et  entin  une  grande 
méthode  de  piano.  Ses 
études ,  surtout ,  peuvent 
être  considérées  comme 
des  chefs-d'œuvre  en  leur 
genre. 

Cramer  (François ), 
deuxième  fils  ae  Wilhelm, 
né  à  Manheim  en  1772, 
mort  à  Londres  en  1848.  Il 
fut  élève  de  son  père  pour 
le  violon,  et  devmt  un  ar- 
tiste habile.  Musicien  de 
la  chambre  du  roi  d'Angle- 
terre. 

Cramer  (François  II), 
fils  d'un  autre  fils  de  Jacques,  né  à  Munich  en  1786.  Il  fut 
un  pianiste  renommé  et  jouait  habilement  de  !a  flûte. 
C'est  comme  flûtiste  qu'il  fut  admis  fort  jeune  dans  la  mu- 
sique de  la  cour  de  Bavière.  Mais,  dès  l'âge  de  quinze 
ans,  il  commença  aussi  à  se  faire  connaître  comme  com- 
positeur. On  a  de  lui  un  opéra  intitulé  Hidalîan,  la  mu- 
sique d'un  ballet  représenté  à  Munich  en  1830,  plusieurs 
concertos  pour  divers  instruments,  des  airs  variés,  des 
rondes  pour  piano  et  quelques  recueils  de  chansons  alle- 
mandes, avec  accompagnement  de  piano. 

Cramer  (Henri),  fils  de  François  II,  mort  à  Francfort- 
sur-le-Mein  en  1877,  pianiste  et  compositeur.  Il  a  résidé 
pendant  plusieurs  années  à  Paris.  On  lui  doit  un  très  grand 
nombre  de  compositions  originales  et  d'arrangements  pour 
le  piano,  consistant  en  marches,  caprices,  rondeaux,  fan- 
taisies, valses,  ainsi  que  des  mélanges  et  pots  pourris  sur 
des  thèmes  d'opéras. 

GRAMIGNOLE  et  mieux  CARMIGNOLE  {gn  mil.  —  de 
Carmigiivia,  ville  d'Italie)  n.  f.  Bonnet  de  la  catégorie  des 
toques,  ayant  ses  bords  relevés  et  sa 
forme  surmontée  par  une  houppe  ou  un 
bouton,  ou  une  petite  aigrette.  (A  partir 
du  XVI*  s.,  ces  sortes  de  bonnets  sont 
appelés  cré7?iyol€s.  [Y.  ce  mot.]) 

GRAMIGNON  {gnmll.)  a.  m.  Chanson 
populaire,  en  Belgique. 

CRAMINAGE  {naf)  D.  m.  Opération 
qui  enlève  aux  peaux  desséchées  la 
raideur  et  le  racornissement.  (Le  cra- 
minage  se  fait  au  moyen  du  chevalet 
de  rivière  et  d'un  couteau  rond,  après 
que  les  peaux  ont  baigné  un  certain  temps  dans  l'eau.) 

CRAMINER  v.  a.  Fouler  et  amollir,  en  parlant  des  peaux 
racornies  par  la  dessiccation  et  que  l'on  veut  tanner  : 
Ceamineb  des  peaux,  il  Etirer  sur  le  clievalet,  en  parlant 
des  mêmes  peaux,  après  leur  séjour  plus  ou  moins  pro- 
longé dans  Teau  courante. 

CramlINGTON,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Northum- 
berland)  ;  5.970  hab.  Centre  houiller  important. 

CraMMER  (Thomas),  archevêque  de  Cantorbéry. 
V.  Cranmer. 

CRAMOISI  (mo-a—  de  l'ar.  qirmezi;  même  sens  :  deçeîwi  j. 
kermès)  n.  m.  Couleur  rouge  foncé  très  vive,  que  l'on  donne 
aux  étoffes,  n  En  cramoisi.  Se  dit  d'un  procédé  particulier 
pour  donner  à  la  teinture  plus  de  consistance  et  d'éclat  : 
Teindre  es  cramoist. 

—  Encycl.  Techn.  La  cochenille  est  une  des  substances 
tinctoriales  très  importantes  pour  colorer  la  laine  et  la 
soie  en  cramoisi  et  en  écarlate.  On  fixe,  pour  le  cramoisi 
fin,  la  matière  colorante  de  la  cochenille  au  moyen  de 
l'alun  et  du  tartre  ;  on  obtient  la  couleur  écarlate  en  fai- 
sant usage  d'une  composition  de  sels  d'étain  et  de  tartre. 
On  emploie  également,  pour  l'obtention  de  la  couleur  dite 
cramoisi,  les  produits  dérivés  du  goudron  de  houille. 

; —  Arcbéol.  Le  moi  cramoisi  désignait  anciennement  la 
teinture  carminée  de  cochenille,  mais  on  l'employait  aussi 
pour  distinguer  toutes  les  teintes  franches,  montées  en 
ton,  auxquelles  on  donnait  de  la  profondeur  par  une  ap- 
plication de  cette  teinture.  On  disait  "  du  velours  noir 
cramoisi  ■ .  Le  lexicographe  Monet  écrivait  au  xvii*  siècle  : 
•  Le  cramoisi  n'est  pas  couleur,  mais  qualité  de  teinture, 
commune  à  plusieurs  et  diverses  couleurs,  n 

CRAMOISI,  XB  {mo-a)  adj.  Se  dit  de  la  couleur  appelée 
cramoisi  et  des  objets  qui  ont  cette  couleur  :  Couleur  cra- 

MOISIK.  Etoffe  CBAMOISIB. 

—  Fam.  Tout  à  fait  rouge  de  honte  ou  d'émotion  :  Deve- 
nir CRAMOISI. 

—  Gramm.  Bien  que  ce  mot  soit  primitivement  un  sub- 
stantif masculin,  il  varie  quand  il  est  employé  adjective- 
ment, et  sort  par  conséquent  de  l'analogie  des  mots  paille, 
feuille-morte ,  orange,  qui  restent  toujours  invariables, 
même  quand  ils  sont  pris  adjectivement  pour  marquer 
une  couleur  :  De  la  soie  cramoisie. 

CRAMOISIE  (mo-a-sl)  n.  f.  Jardin,  et  hortic.  Nom  vul- 
gaire que  les  jardiniers  donnent  fréquem- 
ment à  l'anémone  à  peluche. 

GRAMOISIÈRE   [mo-a]   n.  f.  Variété   do 
poire  de  couleur  vive  et  d'excellente  qualité. 

CramOIST,  famille  d'imprimeurs  et  do 
libraires  parisiens  du  xvii'  siècle  :  Skbas- 
TiKN  I*',  libraire  en  1589;  Skbastikn  H, 
libraire  et  Imprimeur  en  IG02.  (C'était  le 
plus  grand  éditeur  do  livres  grecs  et  latins 
de  son  temps.  Après  avoir  rempli  diffé- 
rentes charges  municipales,  il  fut  nommé 
directeur  de  llmprimcrie  royale  du  Louvre, 
lors  do  sa  fondation  en  1640,  et  commença 
la  publication  de  la  fameuse  collection  d'historiens  grecs 
du  Bas-Empire,  connue  sous  le  nom  de  Byzantine  du  Louvre. 
A  sa  mort  [lCr;oj.  son  potti-fils,  Sébastien  Màbrc,  lui  suc- 


céda dans  ses  fonctions,  sous  le  nom  de  Mâbrc-Cramoisy. 
Il  mourut  lui-même  en  1687.  Sébastien  II  avait  deux 
frères  :  Gabriel,  qui  fut  sous-direcleur.de  l'Imprimerie 
royale,  et  Claude,  devenu,  en  1G45,  chef  des  travaux.  Les 
Cramoisy  avaient  toujours  conservé  leur  boutique  do 
libraires  rue  Saint-Jacques,  à  l'enseigne  de  la  Cigogne.) 

GramonD,  ville  d'Ecosse  (comtés  d'Eilimbourg  et  de 
Linlithgow),  sur  l'Amond,  près  de  son  embouchure  dans 
le  golfe  de  Forth;  3.000  hab.  Le  port  de  cette  petite  ville 
fut  fréquenté  par  les  Romains.  —  Patrie  de  Law. 

CRAMPE  [kranp'  —  du  german.  krampf,  recourbé)  n.  f. 
Pathol.  Contraction  involontaire,  spasmodique  et  doulou- 
reuse de  certains  muscles  de  la  jambe  ou  du  pied,  du 
menton  ou  des  membres.  11  Crampe  d'estomac.  Constriction 
subite  et  douloureuse  qui  se  produit  dans  les  parois  de 
l'estomac,  n  Crampe  de  poitrine,  Constriction  douloureuse 
du  thorax,  appelée  aussi  angine  dr  poitrine.  11  Cî'ffmpe 
des  écrivains,  Paralysie  incomplète  du  pouce  et  de  l'index, 
qui  les  rend  impropres  à  tenir  et  à  diriger  la  plume. 

—  Arg.  Action  de  s'enfuir,  de  s'évader,  sans  doute  par 
allusion  â  la  manière  connue  de  soulager  une  crampe  au 
mollet  en  étirant  sa  jambe.  11  On  dit  aussi  cramper. 

—  Ichtyol.  Nom  vulgaire  de  la  torpille,  à  cause  des 
secousses  électriques  qu'elle  donne  à  ceux  qui  la  touchent. 

—  Mar.  Crampon  à  deux  pointes  parallèles.  11  Crampe  à 
chambrière^  Pièce  de  fer  qui  maintient  le  mât  sur  ses  tins, 
pendant  qu'on  le  travaille. 

—  Seller.  Anneau  de  cuir  dans  lequel  passent  les  laniè- 
res qui  relient  les  fontes  au  devant  de  la  selle,  li  On  dit 

aussi   CRAMPON. 

—  Télégr.  électr.  Crampe  télégraphique.  Sorte  d'affec- 
tion nerveuse  qui  atteint  parfois  les  télégraphistes,  para- 
lysant ainsi  chez  eux,  momentanément,  certains  mouve- 
ments de  la  main  et  des  doigts. 

—  adj.  Crochu,  qui  courbe.  (Vieux.)  ii  Goutte  crampe. 
Celle  qui  contracte  les  membres. 

—  Encycl.  Pathol.  Une  fausse  position  d'un  membre,  sur- 
tout la  nuit,  une  fatigue  considérable  produit  la  crampe; 
elle  est  alors  essentielle.  Dans  la  grossesse,  dans  le  choléra, 
elle  est  symptomatique  et  due  à  des  compressions  ou  à  des 
excitations  nerveuses.  On  appelle  encore  crampes  les  dou- 
leurs de  la  femme  en  couche.  La  crampe  du  choléra  est 
passagère,  symptomatique  de  la  période  cyanique.  et  diffé- 
rente de  la  contracture  permanente  de  la  convalescence. 
Il  y  a  des  crampes  professiourjelles,  véritables  contractions 
ne  se  produisant  que  pour  les  actes  dont  la  répétition 
prolongée  et  le  surmenage  ont  amené  la  production  (ainsi 
l'index  et  le  pouce  chez  les  écrivains);  les  pianistes,  les 
contrebassistes  ont  également  des  contractures  localisées, 
(lui  sont  des  crampes  par  le  fait  de  leur  apparition  lors 
des  actes  professionnels,  alors  que  le  repos  ne  les  amène 
pas.  Les  crampes  d'estoynac  (v.  gastralgik),  de  poitrine 
(v.  angine  de  poitrine)  sont  des  douleurs  très  violentes 
de  l'épigastre  ou  du  cœur. 

La  thérapeutique  de  la  crampe  essentielle  consiste  à 
placer  le  membre  dans  sa  position  véritable  ou  dans  la 
position  antagoniste  de  celle  qui  a  produit  la  douleur. 
Pour  les  crampes  symptojnatiques,  c  est  le  traitement  de 
l'affection  qui  convient:  les  crampes  professionnelles  ap- 
paraissent souvent  par  accès  et  sont  généralement  réfrac- 
taires.  L'électricité  y  a  cependant  été  employée  avec  quel- 
que succès. 

—  Art  vétér.  On  appelle  crampes,  cliez  les  animaux 
domestiques,  tout  arrêt  de  contraction  musculaire  qui  se 
produit  surtout  aux  membres  postérieurs  et  au  moment 
de  l'extension.  Dans  ce  cas,  elles  sont  souvent  dues  au 
déplacement  de  la  rotule  chez  le  cheval,  ou  au  déplace- 
ment d'un  muscle  de  la  hanche  chez  !a  vache,  surtout 
chez  la  vache  maigre. 

CRAMPER  {kran)  v.  n.  V.  crampe  (Argot). 

Se  cramper,  v.  pr.  Arg.  Se  cramponner. 

CRAMPILLER  (SE)  {kran-pi-llé  {Il  mil.)  —  V.  l'étym.  de 
craynpoti]  v.  pr.  Se  mêler,  se  tortiller,  en  parlant  du  Hl  de 
chanvre  en  écheveau.  (Peu  usité.) 

CRAMPON  {kran  —-  rad.  crampe)  n.  m.  Pièce  de  mé- 
tal   recourbée ,    servant    à    lier   ou  à   saisir   fortement. 

—  Pop.  Personne  ennuyeuse  par  son 
assiduité,  et  dont  on  a  peine  à  se  dé- 
faire. 

—  kvim'xWi.  Crampon  d'assaut  ou  Char- 
don, Crochet  que  les  soldats  attachaient 
autrefois  à  leur  chaussure,  avant  de 
monter  à  l'assaut ,  ou  qu'ils  enfon- 
çaient dans  les  murs  pour  y  fixer  leurs 
échelles. 

—  Rlas.  Pièce  héraldique,  représen- 
tant l'instrument  employé  par  les  hom- 
mes de  guerre  du  moyen  âge  lorsqu'ils 
montaient  à  l'assaut  d'une  place.  (Le 
crampon,  abondant  surtout  dans  les  ar- 
moiries d'Allemagne  et  de  Flandre,  a  la  forme  d'un  Z  aux 
extrémités  aiguisées.) 

—  Bot.  Appendice  autre  que  la  vrille,  servant  à  accro- 
cher une  tige  :  Les  tiges 
du   lierre   so7it   munies 
de  crampons. 

—  Ch.de  f.  Morceau 
de  fer  pointu,  qui  assu- 
jettit le  patin  des  rails 
Vignoles  sur  les  tra- 
verses. 

—  Helminth.  Ver  in- 
testinal, dont  la  bouche 
est  armée  do  crochets. 

—  Maconn.  Bande  de 
fer  plat,  dont  on  en- 
toure les  cheminées  en 
briques,  pour  empêcher  leur  maçonnerie   de  se  fendre. 

il  On  dit  aussi  emukassuhe,  et  ceinturk. 

—  Techn.  Partie  recourbée,  que  les  maréchaux  ménagent 
aux  extrémités  ou  éponges  des  fers  do  cheval.  Il  Sortes  do 
vis  ou  de  clous  coniques  et  pointus,  qu'on  ajonto  aux  fers 
quand  il  y  a  de  la  neige  ou  do  la  glace.  Il  tSl  de  fer  avec 
lequel  l'orfèvre  maintient  au  contact  les  pièces  (|u'il  veut 
souder,  n  Morceau  de  for  plié  auquel  les  serruriers  don- 
nent le  nom  de  crampon  de  fermeture,  otqui  sert  à  fermer 
les  fenêtres  au  moyen  d'un  verrou  glissant  à.  l'intérieur 
de  ce  fer  plié.  Il  En  sellerie,  Syn.  do  crampe. 

—  ïypogr.  anc.  Nom  donné  à  do  petites  bandes  de  fer 
ou  do  cuivre  fixées  à  la  table  de  la  presse,  et  destinées  à 


De  gueules  au 
crampon  d'argent. 


Crampons  du  lierre. 


Crampons  :    !.    De 

chemin  de  fer;  2.  De 

scellement;  3.  Pour 

chevaux. 


374 

recevoir  les  bandes  et  à  faire  glisser  le  coffre.  (On  les 
appelle  aussi  coulisseaux.) 

—  Encycl.  Bot.  Fixé  au  sol  par  des  racines  normales, 
le  lierre  forme,  le  long  de  ses  tiges  grimpantes,  un  grand 
nombre  de  racines  adventives ,  ser- 
rées en  groupes  compacts,  qui  restent 
courtes  et  ne  servent  qu'à  attacher  la 
plante  à  son  support  :  ce  sont  des  cram- 
pons. —  On  appelle  aussi  «  crampon  i;, 
chez  certaines  algues  (varechs,  œdo- 
gones.  etc.  ),  l'extrémité  du  thalle  qui 
fixe  celui-ci  en  s'attachant  à  son  sup- 
port (rocher,  caillou,  être  vivant). 

—  Ch.  de  f.  Les  rails  Vignoles,  que 
l'on  emploie  pour  l'établissement  de  la 
voie  des  chemins  de  fer,  sont  fixés  à 
la  traverse  au  moyen  de  crampons  de 
fer,  dont  la  tête  recourbée,  saillante 
et  solide,  serre  le  patin  contre  le 
bois.  La  tige  de  ces  pièces  est  à  sec- 
tion carrée,  polygonale,  prismatique 
ou  légèrement  conique,  sur  une  certaine  longueur;  elle 
se  termine  par  un  tronc  de  pyramide  efrilé  en  biseau. 

—  Constr.  On  distingue,  en  construction,  trois  types  dif- 
férents de  crampons  :  les  crampons  à  pointes,  à  pattes,  à 
scellements.  Les  premiers  sont  les  gâches  de  verrous,  do 
targettes,  de  serrures;  les  seconds  s'emploient  pour  les 
mômes  usages,  et  sont  appelés  fréquemment  picolcts  et 
cramponnets  ;  les  troisièmes  servent  pour  relier  solidement 
les  pierres  de  taille  entre  elles;  on  les  scelle,  la  plupart 
du  temps,  au  plomb. 

CRAMPONNANT  (ÂT(ïn-po-nan),ANTEadj.  Bot.  En  forme 
do  cramjion  :  Les  racines  cramponnantes  des  lichens. 

—  Pop.  Se  dit  d'une  personne  dont  on  ne  peut  se  dé- 
barrasser. 

CRAMPONNER  {kran-po-nê)  v.  a.  Lier  avec  un  cram- 
pon :  Cramponner  des  pierres,  les  pièces  d'une  charpente, 

—  Pop.  Cramponner  quelqu'un.  S'at- 
tacher obstinément  à  une  personne, 
l'obséder. 

—  Techn.  Recourber  en  crampons, 
en  parlant  d'un  fer  à  cheval  :  Crampon- 
ner KH  fer.  II  Ferrer  avec  des  fers  à 
crampon  :  Cramponner  un  cheval. 

Cr^niponné,  ée  part.  pass.  du  v.  Cram- 
ponner. 

—  Fam.  Avoir  l'âme  cramponnée  au 
corps.  Avoir  la  vie  très  dure.  11  On  dit 
plutôt  CHEVILLÉE  AU  CORPS.  D'argent  à  la 

—  Blas.  Se  dit  des  pièces  courbées  "'^''  ^^  Lorraine 
en  crampons  ou  portant  une  derai-po-  c^f  TûV^1e^î'^e'"^sé- 
tence  à  leur  extrémité.  ncstre  cramponnée 

Se  cramponner,  v.  pr.  Se  lier  à  l'aide       vers  la  pointe, 
de  crampons  :  Le  UeiTe  se  cramponne 
aux  tronc  des  arbres,  il  Par  ext.  S'attacher  fortement  : 

Un  homme  qui  se  noie  aux  roseaux  se  cramponne. 

PONSARD. 

—  Fig.  Se  fixer  fortement;  s'efforcer  de  n'être  pas 
séparé  de  quelqu'un  ou  de  quelque  chose  :  Se  cramponner 
â  une  idée. 

CRAMPONNET  {kran-po-nè)  n.  m.  Petit  crampon,  ti  Pièce 
repliée  de  fer  dans  laquelle  se  meut  le  pêne  d'une  serrure, 
d  une  targette,  etc.  11  On  l'appelle  aussi  picolet. 

CramPTON  (Thomas  Russell),  célèbre  ingénieur  et 
mécanicien  anglais,  né  à  Broadstairs  (comté  de  Kent)  en 
1816.  mort  en  18S8.  Il  s'établit  à  Londres  comme  ingénieur 
civil,  s'occupa  d'une  façon  toute  particulière  du  système 
de  traction  des  chemins  de  fer,  et  inventa  la  locomotive 
connue  sous  le  nom  de  machine  Crampton,  qui  a  été  si 
longtemps  d'un  usage  général  dans  les  deux  mondes. 
{V.  art.  suiv.).  Il  reprit,  en  1851,  le  projet  de  l'établisse- 
ment d'un  télégraphe  sous-marin  entre  Douvres  et  Calais, 
au  moment  où  il  était  jugé  inexécutable,  et  mena,  comme 
on  sait,  son  entreprise  à  bonne  fin.  Deux  ans  plus  tard,  il 
fut  apjielé  à  Berlin  pour  y  exécuter  de  grands  travaux 
hydrauliques.  Crampton  a,  en  outre,  imaginé,  pour  le  per- 
cement du  canal  projeté  sous  la  Manche,  un  système  de 
déblai,  applicable  d'ailleurs  à  tous  les  tunnels  et  fondé  sur 
l'entraînement  des  terres  par  l'eau.  II  a  créé  aussi,  pour 
les  machines  à  vapeur  et  les  fourneaux  métallurgiques, 
un  foyer  nouveau  destiné  à  recevoir  le  combustible  ré- 
duit en  poudre  et  injecté  avec  l'air. 

Crampton  (machine).  Ce  qui  distinguait  plus  particu- 
lièrement cette  locomotive  à  six  roues,  invention  de  l'in- 
génieur Crampton,  c'est  que  les  roues  motrices  étaient 
placées  à  l'arrière  et  avaient  un  diamètre  allant  jusqu'à 
2". 40.  Ce  dispositif  permettait  d'obtenir  de  très  grandes 
vitesses,  mais  leur  force  de  démarrage  était  relativement 
faible  ;  elles  ne  pouvaient  s'atteler  à  des  trains  lourdement 
chargés. 

CRAN  (du  lat.  crena,  entaille)  n.  m.  Entaille  faite  sur 
un  objet  pour  en  accrocher  un  autre. 

—  Fam.  Monter,  Hausser,  Avancer  d'un  crayi  ;  Descendre, 
Baisser  d'un  cran,  Gagner,  Perdre  en  importance  ou  en 
valeur.  11  Monter,  Baisser  à  son  cran.  Ajuster  à  son  niveau, 
accommoder  à  ses  vues  :  Chacun  des  courtisans  monte  la 
politique  et  ta  baisse  à  son  cran.  (De  Retz.)  11  Se  serrer  le 
cran,  Se  priver,  se  modérer.  11  Lâcher  d'un  cran,  Planter 
là,  abandonner  subitement. 

—  Agric.  Nom  du  tuf  calcaire,  dans  quelques  localités. 

—  Arg.  pop.  Colère,  fâcherie.  [|  Verre  de  boisson  quel- 
conque pris  au  comptoir. 

—  Armur.  Entaille  ménagée  dans  la  noix  d'une  platine 
à  percussion  pour  recevoir  la  tête  de  la  gâchette  et  la 
maintenir  dans  une  certaine  position.  11  Cran  de  mire.  V.  la 
partie  encycl. 

—  Art  vétér.  Nom  donné  aux  replis  du  palais  du  cheval. 

—  Bol.  Nom  du  raifort  sauvage.  11  On  l'appelle  aussi  cram. 

—  Métall.  Défaut  d'un  métal  mal  forgé  ou  mal  étiré. 
~  Min.  "V.  crain. 

—  Pêch.  Lot  do  120  harengs. 

—  Techn.  Morceau  d'étoffe  que  le  tailleur  ajuste  au 
dcrrièro  d'un  liabit. 

—  Typogr.  Petite  entaille  pratiquée  au  pied  do  chaque 
lettre, "dans  la  force  du  corjis,  pour  indiquer  à  l'ouvrier 
compositeur  lo  sens  dans  lequel  elle  doit  être  tournée. 

—  Encycl.  Armur.  On  distingue,  dans  les  fusils,  les 
crans  do  l'abattu,  de  l'armé,  do  repos  ou  do  sûreté,  où  s'en- 
gago  la  tète  do  la  gâchette,  suivant  que  lo  coup  est  parti, 


Cranach. 


375 

(luo  l'arme  est  pr6to  à  taire  fou  ou,  au  cou(raîro,  uiiso  dans 
1  impossibilité  ilo  partir  aocit.loiUol!ement. 

Dans  los  revolvers,  il  y  a  également  un  cran  de  sûreté, 
un  cran  de  (tt'pnrt  ou  du  bandé,  correspondant  au  cran  de 
l'armé,  un  cran  do  la  t::àoliolte,  un  cran  du  montonnet,  etc., 
établis  on  vue  d'obtenir  certains  résultats  analo^'uos  à 
ceux  indiques  plus  liant. 

—  CV(i/i  de  viirc.  On  appelle  ainsi  l'ontaillo  pratiquée  à 
la  partie  suijorioure  du  canon  d'une  arme  ou  dans  sa 
hausse,  ot  à  travers  laquelle  le  tireur  doit  voir  le  guidon 
lorsqu'il  vise  ou  pointe  son  arme.  La  forme  do  ces  crans  a 
beaucoup  varié,  et  l'on  en  a  fait  do  triangulaires,  rectan- 
gulaires, circulaires,  demi-circulaires. 

Ou  distinguo  les  crans  de  mire  fixes,  pratiqués  dans  une 
plaque  de  métal  tixée  au  canon,  ot  los  crans  de  mire  mo- 
otles,  c'est-à-dire  établis  dans  un  curseur  qui  peut  monter 
plus  ou  moins  lo  long  de  la  planchette  do  la  hausse  pour 
permettre  do  pointer  aux  grandes  distances. 

CRAN  (mt'me  orig.  que  carëne)  n.  m.  Action  do  caréner. 
Il  Mettre  un  vaisseau  en  cran,  Le  mettre  en  carène,  le  ra- 
douber. 

Cranach  (Lucas),  dit  TAncien,  peintre  et  graveur 
allomand,  né  à  Cronacli  flat.  Cranacha),  ville  do  la  H:iuto- 
Franconio,  en  1472,  mort  à  AVeimar  eu  1553.  Son  véritable 
nom  do  famiUo  était  non  pas  Sunder.  comme  on  l'a  cru  long- 
temps, mais  MOLLKR.  Il  fut,  dès  1500,  peintre  de  l'électeur 
de  Saxe,  Frédéric  le 
Sage ,  qui  le  combla 
d'honneurs.  En  1509, 
sur  l'ordre  de  Frédéric, 
il  parcourut  les  Pays- 
Bas.  Etant  à  Malines, 
il  lit  lo  portrait  du  fu- 
tur empereur  Charles- 
Quint,  alors  âgé  de 
neuf  ans.  Mais  il  dut 
revenir  pour  prendre 
part  au  pèlerinage  que 
fit  à.  Jérusalem  l'élec- 
teur  Frédéric.  Ce 
voyage  dura  dix  ans. 
Rien  ne  reste  des  étu- 
des ou  tableaux  que 
Cranach  avait  rap]Jor- 
tés  de  Palestine. 

Nommé  bourgmestre 
en  1519,  il  se  lia  étroite- 
mont  avec  Martin  Lu- 
ther, dont  il  lit  plu- 
sieurs portraits.  Frédéric  le  Sage  venait  de  mourir.  Cra- 
nach trouva  encore  un  ami  dans  son  successeur,  Jean  le 
Persévérant.  Mais  il  aima  surtout  Frédéric  le  Magna- 
nime, qui  monta  sur  le  trône  après  la  mort  de  Jean,  ot  il 
le  suivit  de  prison  en  prison,  quand  la  bataille  de  Muhl- 
berg  l'eut  rendu  captif  de  Charles-Quint.  En  1552,  le  prince, 
redevenu  libre,  fit  son  entrée  à  Weimar,  ayant  Cranach  à 
sa  droite.  Mais,  déjà  bien  vieux  alors,  l'artiste  ne  tarda 
pas  à  mourir,  à  l'âge  do  quatre-vingt-un  ans. 

Cranach  ressemble  à  Durer  par  sa  libre  intelligence  de 
la  nature,  et  sa  manière  fine  et  légère  d'appliquer  le  co- 
loris, tout  en  obtenant  des  tons  vigoureux;  mais  il  s'en 
distinguo  par  une  sérénité  naïve  et  enfantine,  aussi  bien 
que  par  une  grâce  suave  et  presque  timide.  Il  brille  sur- 
tout dans  les  visages  de  femmes.  Les  jius  de  ses  corps  de 
femmes,  les  Eve,  les  Lucrèce,  sont  des  morceaux  fort 
délicats.  Enfin,  il  a  trouvé  dans  le  monde  fantastique  les 
sujets  do  plusieurs  chefs-d'œuvre. 

Son  œuvre  est  immense  :  le  premier  morceau  qu'il  a 
signé  est  sans  doute  le  Martyre  de  sainte  Catherine  (1506) 
[Berlin].  A  Wittemberg,  citons  :  les  Dix  commandements, 
daté  de  i:>i6;  /a  Cène,; /e  5a/)fême,  administré  par  Mélanch- 
thon  :  la  Confession  ;  à  Meissen,  le  Crucifiement,  le  Sacri- 
fice d'Abraham  et  le  Miracle  du  serpent  d'airain;  à  Wei- 
mar, Jésus  crucifié,  Jean- Baptiste,  le  Messie  vainqueur  de 
la  mort.  Dans  le  genre  fantastique,  citons  le  Chevalier 
entre  les  deux  roules  (WOrlitz);  puis  Diane  et  Apollon  au 
milieu  d'une  forêt  lugubre  (Berlin).  La  même  galerie  pos- 
sède encore  la  Fontaine  de  Jouvence,  datée  de  15ÏÔ.  Les 
tableaux  de  Cranacb  sont  encore  nombreux  à  Dresde,  Ber- 
lin, Carisrube,  Gotha,  Munich,  Naumbourg,  Prague,  etc. 
Cranach  l'Ancien  a  été,  en  outre,  un  admirable  dessina- 
teur do  portraits,  en  même  temps  qu'un  graveur  de  pre- 
mier ordre.  Il  faut  se  garder  de  le  confondre  avec  .son  fils, 
Lucas  Cranach  le  Jeune  (né  en  1515  à  Witlomborg,  mort 
en  1586  à  Weimar),  qui  a  travaillé,  avec  un  talent  brillant  et 
superficiel,  dans  la  manière  de  son  père  et  d'Albert  Diirer. 

CRANAGE  [naf)  n.  m.  En  horlogerie.  Opération  consis- 
tant ù  faire  disparaître  les  bavures  qui  restent  après  avoir 
taillé  les  dents  dune  roue,  il  Action  de  cranor  ;  résultat 
de  cette  action  ;  état  d'une  roue  cranéo. 

CranaOS.  Mytb.  gr.  Roi  légendaire  de  l'Attiquo,  con- 
tompi)r;iiii  du  déluge  de  Doucalion.  Successeur  do  Cé- 
crop.s,  il  fut  renversé  par  Amphictyon. 

Cranborne,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Dorset),  près 
de  la  forêt  de  Cranborne  ;  2.350  bab.  Eglise  gothique  ;  châ- 
teau, anciciuio  résidence  royale. 

Cranbrook,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Kent),  sur 
lo  Crâne,  suus-afflucnt  du  Medway  ;  4.300  hab.  Marché  do 
grains  et  do  houblon  ;  tissage  do  toiles.  Cette  ville  fut 
longtemps  lo  centre  du  commerce  des  draps  on  Angleterre  ; 
los  premières  fabriques  y  furent  éta- 
blies par  les  Flamands,  sous  le  règne 
d'Edouard  III. 

Cranbrook  (Gathorno  IUrdy. 

vioiiitci ,    homme    poliiique    anglais. 

V.    IlAKhY. 

CRANCEUN  (de  l'allem.  krànzltin. 
potiio  couronne)  n.  m.  Archéol.  ot  blas. 
Figure  héraldique,  qui  est  un  fragment 
do  couronne  à  lleurons  posé  en  bande. 
(Lo  crancelin  est  une  pièce  d'armes 
allemande;  on  la  trouve  comme  telle 
dans  les  armes  de  Saxe.)  l.Ou  écrit  aussi  cancerlin.] 
Il  Coifi'ure  du  xvi'  siècle  on  forme  do  diadème,  ajourée, 
avec  ornemenis  do  perles,  plumets,  etc. 

CRANCHIE  ou  CRANCHIA  n.  f.  Genro  de  mollusques 
céphalnpodpv,  lypo  do  la  famille  des  cranckiidés,  compre- 
nant de»  formes  A  corps  on  bourse,  volumineux,  avec 
petites  nageoires  placée»  ù,  Bon  oxirémitû  postériuure,  et 


D'a/.iir  an  crancolln 
d'argent. 


entonnoir  muni  d'une  valvule.  (On  connaît  trois  espèces  do 
cranchios,  habitant  les  mers  ues  Antilles  ou  de  TAfrique 
.■accidentale  \cranchia  scabra],) 

CRANCHIIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  mollusques  cépha- 
lopodes dihraneliiaux,  sous-ordre  des  octopides,  caracto- 
ri^ée  par  une  l)rido  musculaire  unissant  lecurpsâ  la  tétc.ot 
deux  Ijridos  ligamenteuses  unissant  l'entonnoir  au  corps; 
par  la  brièveté  dos  nageoires,  la  petitesse  do  la  tôto  à  gros 
yeux  saillants.  (Los  cranchiidés  comprennent  doux  genres  : 
cranchia  ot  loligopsis.)  —  Un  cranchhdb. 

GRAND  {/cran)  n.  m.  Ane.  dr.  Sûreté  fournie,  gage,  ga- 
rantie, ii  Objet  prêté. 

CRÂNE  (du  gr.  kranos,  casque;  formé  de  karênon, 
tête)  n.  m.  Anat.  Boîte  osseuse  qui  renferme  le  cerveau, 
chez  l'homme  et  les  animaux  vertébrés  :  Fendre  le  CRÀNt: 
à  quelqu'un. 

—  Fig.  Intelligence,  il  Fam.  Avoir  le  crâne  étroit,  Avoir 
peu  de  cervelle,  peu  d'intelligence. 

—  Bot.  Espèce  de  lycoperdon  ou  de  vesse-de-loup.    • 

—  Encycl.  Anat.  Chez  l'homme,  le  crâne  est  une  vaste 
boite  ovoïde,  qui  constitue  la  partie  supérieure  et  posté- 
rieure de  la  tête.  En  bas  et  en  arrière,  elle  repose  sur  la 
colonne  vertébrale,  qu'elle  continue;  l'articulation  des 
coiidyles  occipitaux  avec  l'atlas  et  l'axis  permettent  à  la 

tête  les  meuve- 

raents  les  plus 
variés.  En  avant, 
la  boîte  crâ- 
nienne supporte 
les  os  de  la  face. 

Le  crâne  est 
formé  par  l'as- 
semblage de  huit 
os  juxtaposés: 
quatre  sont  im- 
pairs et  mé- 
dians, consti- 
tuant la  base 
ainsi  que  les 
deux  faces  anté- 
rieure et  posté- 
rieure. En  al- 
lant d'avant  en 
arrière,  on  trouve 
le  frontal,  qui 
surplombe  les 
cavités  orbitai- 
res,  l'ethmoide, 
le  sphénoïde, 
l'occipital.  Le 
temporal  de  cha- 
que côté  s'en- 
clave par  son  ro- 
cher entre  l'oc- 
cipital et  le 
sphénoïde.  Les 
deux  larges  pa- 
riétaux surmon- 
tent tout  l'édifice 
et  forment  la 
plus  grande  par- 
lie  de  la  voûte. 

Ces  huit  pièces 
sont  unies  de  la 
façon  la  plus  in- 
time.  Leurs 
bords  sont  hé- 
rissés de  dente- 
lures profondes, 
qui    s'engrènent 

les  unes  dans  les  autres  suivant  un  modo  d'articulation 
tout  spécial,  dit  «  suture  écailleuse  ».  La  partie  supérieure 
du  crâne  est  lisse,  arrondie,  recouverte  seulement  par 
le  cuir  chevelu;  la  face  inférieure  ou  base,  dissimulée 
par  lo  massif  facial,  est  beaucoup  plus  irrégulièro  et  com- 
pliquée. En  arrière,  on  trouve  lo  trou  occipital,  qui  fait 
communiquer  le  crâne  avec  la  cavité  rachidienne.  Plus  en 
avant,  la  base  est  semée  d'orifices  nombreux  et  d'impor- 
tance diverse.  Par  les  plus  considérables,  les  canaux  ca- 
rotidiens,  les  golfes  jugulaires,  se  font  l'apport  du  sang 
artériel  et  le  retour  du  sang  veineux.  Les  autres,  disposés 
symétriquement,  laissent  passer  les  douze  paires  des  nerfs 
<:raniens. 

Vue  par  sa  face  interne,  la  vovUo  crânienne  présente 
de  larges  gouttières,  qui  correspondent  aux  sinus  veineux, 
et  do  profonds  sillons  creusés  par  les  artères  de  la  dure- 
mère.  La  base  est  divisée  en  trois  excavations  superposées 
do  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière,  à  la  façon  des  marches 
d'un  escalier.  L'étage  antérieur  ou  frontal  est  limité  en 
arrière  par  la  saillio  des  petites  ailes  du  sphénoïde.  La 
fosse  moyenne,  sphéno-tomporale,  est  séparée  parle  bord 
supérieur  du  rocher  do  la  fosse  postérieure,  dite  aussi 
occipitale  ou  céré'..elleuse. 

Théorie  vertébrale  du  crâne.  L'encéphale  est  la  conti- 
nuation de  la  moelle  épinière  ;  il  est  logique  de  penser 
que  la  cavité  crânienne  qui  l'abrite  est  la  continuation  do 
la  colonne  vertébrale.  Depuis  Gœtho  ot  OUen,  on  considère 
ordinairement  lo  crâne  comme  formé  par  quatre  vertèbres 
très  dilTéronciées,  surtout  chez  l'homme.  Cependant,  la 
théorie  vertébrale  n'est  pas  admise  sans  conteste. 

Développement.  Lo  crâne  apparaît  dj  très  bonne  heure 
comme  les  vésicules  cérébrales  qu'il  doit  envelopper.  Sa 
formation  précède  do  beaucoup  celle  do  la  face.  Aussi 
l'ébauche  crânienne  semble  énorme  sur  los  embryons.  Le 
pariétal,  la  portion  squameuse  du  temporal,  l'écaillé  do 
l'occipital  ne  passent  pas  par  la  phase  cartilaçineuso;  do 
nombreux  points  d'ossification  apparaissent  directement 
sur  la  membrane  primitive.  Celle-ci,  d'ailleurs,  n'est  pas 
encore  complètement  ossifiée  à  la  naissance  ;  il  reste  des 
segments  souples  et  fibreux  appelés  fontanelles.  Deux  d'en- 
tre elles,  situées  sur  la  ligne  médiane,  sont  constantes  et 
caractéristiques  :  elles  donnent  au  cours  do  raocouchomonl 
â  la  boite  crânienne  la  flexibilité  et  la  souplesse  néces- 
saires pour  traverser  la  filière  génitale. 

Physiologie.  Le  crâne  do  l'adulte  présente  dos  qualités 
bien  spéciales  do  solidité  et  d'élasticité.  Ses  parties  con- 
stitutives sont  incurvées  ot  engrenées  entre  elles.  Elles 
olTront  une  grande  résistance  aux  pressions,  â  la  façon  dos 
voûtes.  La  base  du  crâne,  semée  d'orifices,  est  heureu- 
sement consolidée  de  chaque  c6lé  par  les  trois  controforis 
qui  la  divisunt  en  trois  étages. 


CRAN   —  CRANE 

La  boîte  crânienne  peut  aussi  protéger  les  organes  dé- 
licats et  si  sensibles  qu'elle  renferme  dans  sa  cavité.  Les 
nombreux  semis  veinoux  de  sa  face  interne  sont  gonflés 
de  sang,  chez  lo  vivant.  Avec  lo  liouide  céphalo-rachidien, 
ce  sang  veineux  concourt  â  établir,  dans  toute  la  cavité 
crânienne,  la  môme  pression  régulière  et  constante. 

—  Méd.  Les  lésions  pathologiques  do  la  boîto  crâ- 
nienne tirent  une  importance  considérable  de  leur  réper- 
cussion sur  sou  contenu.  Parmi  los  diverses  affections, 
los  unes  sont  congénitales,  los  autres  acquises.  Quelque- 
fois, par  suite  d'un  arrêt  de  développomont  des  différentes 
pièces  osseuses,  le  cerveau  fait  hernie  et  soulève  le  cuir 
chevelu  sous  forme  d'une  tumeur  mollasse,  animée  souvent 
de  pulsations  :  c'est  Yencéphalocèle.  Dans  Vhidrocéphalie, 
l'accumulation  du  liquide  dans  l'arachnoïde  distend  la  ca- 
vité crânienne,  qui  acquiert  quelquefois  un  volume  très 
considérable. 

Parmi  les  lé&iens  acquises,  les  tumeurs  néopïasiques 
dos  parois  crâniennes  sont  rares.  Plus  frécjuontes  et  plus 
intéressantes  sont  les  contusions  et  les  fractures  de  cause 
directe  ou  indirecte,  quelquefois  dues  au  contre-coup.  Le 
plus  souvent,  une  simple  fêlure  de  la  voûte  s'irradie  très 
loin  vers  la  base.  Ces  fractures,  que  révèlent  des  ecchy- 
moses et  l'issue  soit  par  l'oreille,  soit  par  le  nez.  de  sang 
ou  de  liquide  céphalo-rachidien,  sont  d'un  pronostic  grave. 


^j7tJt£fTfy^t 


Crâne  humain  :  A,  coiipe  mêdio-vertirale  ;  B,  face  latérale;  C,  base  (section  horizontale).  —  CrAnes  de  mammi- 
fères :  D.  cheval  ;  E.  taupe  ;  F,  chat.  —  Crâne  d'oiseau  :  G,  meolagris  Mexicana.  —  Crânes  de  reptiles  :  U,  tryonix 
(face  supérieure);  I.  gavial  (face  iDfêrieure).  —  Crâne  de  batracien  :  J,  greDouille  (face  iuférieure).  —  Crânes  de  pots- 
sons  :  K,  perche;  L.  brochet;  M,  esturgeon,  os  dermique  supracranien  (le  crâne  carlilasineux  est  ombré). 

1.  Os  frontal;  2.  Pariétal;  3.  Occipital;  4.  Temporal  ;  5.  Maxillaire  supérieur  ;  6.  Apophysn  niastoTdo;  7.  Trou 
occipital:  8.  Trou  ovale;  9.  Selle  turcique  ;  10.  Apophyse  crista-galU;  il.  Sphénotdi?  ;  12.  Ko  sse  cérébelleuse  :  13.  Bosse 
orbitaire;  14.  Naaal;  15.  EthmoTle;  16.  Prémaxillaire;  17.  Quadrato-jugal;  18.  Ptérygoïde;  19.  Vomer;  20.  Rostre. 

Le  cerveau  peut  fltre  lésé  par  une  esquille,  eu  comprimé 
par  l'enfoncement  d'un  fragment  osseux.  La  rupture  d'un 
des  vaisseaux  qui  rampent  à  la  face  interne  du  crâne 
détermine  quelquefois  une  hémorragie  mortelle.  Enfin,  plus 
tard,  peuvent  survenir  des  complicati«ïns  infectieuses.  En 
tout  cas,  procéder  minutieusement  à  l'asepsio  do  ces  deux 
cavités.  La  compression  cérébrale  ou  l'hémorragie  ménin- 
gée nécessitent  une  intervention  chirurgicale  immédiate. 

—  Anat.  comp.  Le  crâne,  qui  n'existe  que  chez  les  ver- 
tébrés, entoure  la  partie  antérieure  de  la  notocorde,  le  cer- 
veau. Il  présente  dans  son  développement,  suivant  le  rôle 
qu'il  est  aestiné  à  remplir,  des  différenciations  successives, 
qui  correspondent  à  trois  états  histologiques  distincts  : 

1»  Les  trois  vésicules  cérébrales  sont  entourées  par  une 
membrane  enveloppe,  constituant  lo  crâne  membraneux; 

2»  Dans  la  memurano  précédente  se  forment  des  pla- 
ques do  cartilage  qui  servent  do  support  et,  dans  un  état 
plus  avancé,  d'organe  de  protection  au  cor^-eau.  C'est  le 
crâne  cartilagineux  ; 

Z»  EnHn,  chez  les  vertébrés  supérieurs,  le  crftno  s'os- 
sitie  d'autant  plus  complètement  que  le  type  est  plus 
élevé.  Le  crâne  osseux  résulte  soit  de  l'ossification  dos 
cartilages  (os  primaires),  soit  encore  d'os,  sans  rapport 
avec  ces  cartilages,  qui  proviennent  do  membranes  der- 
miques :  co  sont  les  os  do  membranes  (os  secondaires). 
Sur  la  této  osseuse  de  certains  quadrunèdos  se  dévelop- 
pent dos  appendices  connus  sous  lo  nom  ue  cornes,  bois,  etc. 

—  Poissons.  Lo  crAne  des  poissons  est  composé  d'un 
très  grand  nombre  d'os  cartilagineux.  Quelques  pièces 
osseuses  se  rencontrent  chez  l'osturgoon,  mais  ce  n'est 
que  chez  les  ganoïdos  et  los  lélostéens  que  lo  crâne  est 
complètement  ossirtô. 

—  Batraciens.  Les  batraciens  ont  un  crâne  forme  d  un 
nombre  restreint  d'os,  dont  quelques-uns  sont  dos  os  do 
membrane. 

—  Jicptiles.  Lo  crâno  primordial  joue  un  rôle  rostroint; 
les  os  sont  on  grande  partie  des  os  do  mombrauo.  - 

—  Oiseaux.  Très  proche  de  celui  des  reptiles,  le  crlne 
des  oiseaux  se  soudo  prématurément.  11  fait  un  angle 
avec  le  rachis.  .,,  .         , 

—  Mammifères.  Lo  crùne  des  mammifères,  tr(»s  volu- 
mineux par  rapport  à  celui  des  vertébrés  précédents,  esi 
constitué  comme  celui  do  l'homme.  On  doit  distmguor 
les  os   du  crâne  proprement  dit,  ot  les  os  de  la  luco. 

—  Aiithrop.  Selon  la  prépondérance  du  crâne  ou  du 
massif  facial,  on  distingue  les  races  supérieures  crâ- 
niennes, et  les  races  inférieures  faciales.  La  science  an- 
thropologique, par  dos  mensurations  précises,  s'offorco  de 
déterminer  les  diverses  variations  otliniques.  V,  a.nïuRo- 
poLooii:,  i  RANoi.oom.  i'hkknolouik. 


Walter  Crâne. 


CRANE    —    CRANOLOGIE 

CR&NE  n.  m.  Fam.  Homme  fier  et  décidé  :  Souvent,  on 
fait  le  CRÂNE  pour  cacher  sa  peur,  ii  Homme  habile,  expert  : 
Etre  un  crâne /)o»r  la  pêche  à  la  ligne. 

—  Adjectiv.  Fier,  brave,  décidé  :  Avoir  l'air  crâne,  il  Fa- 
meux, distingué,  extraordinaire  :  Un  crâne  cheval. 

—  A  la  crâne,  loc.  adv.  A  la  façon  des  crânes  :  Porter 
sa  casquette  sur  l'oreille,  k  la  crâne. 

—  Anton.  Capon,  couard,  poltron. 

Crâne  (William),  commodore  de  la  marine  des  Etats- 
Unis,  no  à  Elisabethtown  en  1776,  mort  en  1846.  Entré  dans 
la  marine  en  1799,  il  prit  part  à  l'expédition  contre  Tripoli 
(1803)  et  à  la  guerre  contre  l'Angleterre  en  1812.  Il  fut 
ensuite  chargé  de  missions  importantes  par  son  gouverne- 
ment. En  1827,  il  fut  mis  à  la  tête  de  l'escadre  américaine 
dans  la  Méditerranée,  collabora  au  traité  de  commerce 
entre  les  Etats-Unis  et  la  Turquie,  et,  en  1842,  fut  chargé, 
au  ministère  de  la  marine,  de 
la  direction  de  l'artillerie,  qu'il 
occupa  jusqu'à  sa  mort. 

Grane  (Walter),  peintre 
anglais,  né  à  Liverpool  en  IS45. 
n  reçut  de  son  père,  Thomas 
Crâne,  un  habile  portraitiste, 
les  premières  leçons,  puis  étu- 
dia pendant  deux  ans  à  Lon- 
dres, sous  la  direction  du  pein- 
tre et  du  graveur  William 
Limon,  et  se  perfectionna  par 
un  voyage  en  Italie  (1871  à 
1873).  Bien  qu'il  s'occupe  aussi 
de  peinture  à  l'huile,  il  doit  sa 
réputation  à  ses  aquarelles  ; 
ses  illustrations  de  livres  d'en- 
fants sont  remarquables.  Citons 
de  lui  :  le  Messager  du  prin- 
temps (1873)  ;  le  Jardin  de  Pla- 
ton (1875)  ;  River  et  Printemps  ;  le  Départ  de  Vannée,  exposé 
à  Paris  en  1878;  et,  parmi  ses  illustrations  d'ouvrages 
enfantins  :  Cendrillon  ;  la  Barque  des  fées;  un  Heureux 
Caractère;  les  Aventures  de  Puffy  ;  etc. 

GranÉA  ou  Kranaa.  Myth.  gr.  Surnom  d'Athéna  à 
Elatée,  en  Phocide.  Le  temple  d'Athéna  Kranaa  était  si- 
tué sur  une  colline,  à  30  stades  d'Elatée,  et  était  desservi 
par  un  enfant,  dont  le  ministère  ne  du- 
rait pas  plus  de  cinq  ans.  Il  reste  de  ce 
temple  quelques  ruines,  qui  ont  été  ré- 
cemment déblayées. 

CRÂNEMENT  adv.  Fam.  D'une  ma- 
nière crâne,  hère,  habile  :  Se  battre 
CRÂNEMENT.  Il  Beaucoup,  extrêmement  : 
Boire  crânement.  Livre  crânement  bien 
fait. 

GraNÉON  ou  Kraneion,  nom  d'un 
faubourg  de  Corinthe  et  d'un  gymnase. 
Ce  fut  dans  le  Cranéon  qu'eut"  lieu  la 
rencontre  de  Diogène  avec  Alexandre. 

CRANEQUIN  (Ârin  — de  l'allem.  kràhn- 
chen,  petite  grue;  cric)  n.  m.  Petit 
cric,  très  puissant,  dont  on  se  servait 
au  XV"  siècle  et  même  un  peu  plus 
tard,  pour  tendre  les  arbalètes  à  main, 
u  Par  ext-.  Arbalète  munie  du  cranequin  :  Raide  comme 
le  déclic  d'un  craneqcin- 

—  Encycl.  Les  dispositions  diverses  des  cranequins  se 
ramènent  toujours  à  une  crémaillère  à  manivelle,  agis- 
sant en  sens  contraire  de  la  tête  de  l'arme  et  renfermée 
dans    un   appareil 

prenant  son  point 
d'appui  sur  deux  tou- 
rillons du  fût. 

GRANEQUZNIER 

iki-ni-é)  a.  m.  Arba- 
létrier à  cheval,  ar- 
mé du  cranequin. 

CRANER  (rad. 
cran  —  autre  forme 
de  caréner)  v.  a. 
Faire  des  entailles 
an  bas  des  dents 
d'une  roue,  pour  les 
bien  détacher  :  Crâ- 
ner une  roue. 

CRÂNER  (rad. 
crâne)  v.  n.  Faire  le 
fanfaron. 

CRANERIE{rt)n.f. 
Fam.  Caractère,  fa- 
çons d'un  homme 
crâne,  fierté  fami- 
lière  et  tapageuse  : 

La     CBÂNERIE     d'un 

troupier,  w  Action  crâne,  acte  de  bravoure  folle  et  tapageuse  : 
Se  faire  une  réj>utation  par  ses  crâneries.  u  Fanfaronnade. 

—  B.-arts.  Fierté  d'exécution  :  La  crânerie  d'un  dessin. 

—  Anton.  Gaponnerle,  couardise,  poltronnerie. 

CRÂNEDB,  EUSE  n.  Qui  fait  acte  de  crânerie,  de  fanfa- 
ronnade. 

Granganore  ou  KodangalouR,  ville  de  l'Inde  an- 
glaise (présid.  de  Madras),  sur  la  côte  de  Malabar  (mer 
d'*?man)  ;  9.d00  hah.  La  barre  du  grau,  au  débouché  duquel 
elle  s'élève,  est  d'un  passage  fort  difficile  ;  aussi  lo  port 
n'a-t-il  qu'une  importaucc  fort  médiocre.  Ce  fut  dans  cette 
ville,  d'après  la  tradition,  que  saint  Thomas  commonra 
son  apostolat  dans  l'Inde;  ello  est  encore  lo  siège  d'un 

évêché  catholique,  et  les  je-       -    __. 

suites  ont  un  séminaire  â  Am- 
balakota,âl2  kilom.  LesPor- 
tugaisy  possédaient, dès  1523, 
un  fort  que  les  Hollandais 
leur  prirent  en  1661. 


CRANGON  n.  m.  Genre  do 

crustacés,  type   de  la  tribu 

des  cranfjoninés,  comprenant 

les  formes  â  carapace  plate,  avec  rostre  court;  â  pattes 

de  la  première  paire  robustes,  munies  d'une  pince  didac- 


Cranequia. 


Cranequinier  (xv»  s.). 


CrangoQ. 

les  formes  â  carapace  plate,  avec  rostre  court;  â 
de  la  première  paire  robustes,  munies  d'une  pin 
tyle  plate,  À  seconde  paire  grôle,  avec  petites  pinces. 


—  Encycl.  Les  crangons,  dont  on  connaît  de  nombreu- 
ses espèces  réparties  dans  toutes  les  mers  du  globe,  sont 
des  crevettes  de  taille  assez  forte.  L'espèce  type  en  est  le 
crangon  covimun,  crevette  grise  ou  salicoque  des  mers 
d'Europe.  D'un  vert  gris  transparent  pendant  la  vie,  elle 
ne  rougit  pas  à  la  cuisson  ;  elle  atteint  8  ou  10  centimètres 
de  long.  D'autres  espèces  habitent  les  mers  du  nord,  la 
Méditerranée,  etc. 

CRANGONINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  crustacés  décapodes 
macroures,  famille  des  carididés,  comprenant  ceux  dont  les 
mandibules  simples,  grêles,  courbes,  ont  un  bord  tranchant, 
dont  les  mâchoires  n'ont  pas  de  lame  cornée,  dont  la  pre- 
mière paire  de  pattes  est  plus  épaisse  que  la  seconde.  (Les 
genres  principaux  des  crangoninés  sont  :  crangon,  para- 
crangon,  sabinea,  lysmata,  nika,  cyclorhynchus.)  —  Un 
crangoniné. 

Crania  ethnîca,  par  A.  de  Quatrefages  et  T.  Hamy 
(Paris,  1882).  Ce  remarquable  ouvrage,  digne  représen- 
tant, en  France,  dos  monuments  scientifiques,  tels  que  les 
Crania  americana  de  S.-G.  Morton  (1839),  et  le  Thésaurus 
craniorum  de  Barnard  Davis  (1867).  a  pour  but  do  faire 
connaître  les  caractères  morphologiques  de  la  tête  osseuse 
des  divers  groupes  ethniques.  De  nombreuses  figures  dans 
le  texte,  et  un  atlas  de  cent  planches,  lithographiées  par 
Formant,  représentent  sous  tous  leurs  aspects  un  grand 
nombre  de  crânes.  La  plupart  des  matériaux  ont  été  ra- 
cueillis  par  les  auteurs  dans  les  galeries  du  Muséum. 
Les  collections  de  la  Société  d'anthropologie  de  Pans,  do 
l'hôpital  du  Val-de-Gràce,  des  musées  de  province  et  de 
l'étranger,  ont  aussi  fourni  des  documents. 

CRANICHIDE  [kid"]  n.  f.  Plante  de  la  famille  des  orchi- 
dées, tribu  des  néottiées. 

CRANIE  (yil)  ou  CRANIA  n.  f.  Genre  de  moUuscoides 
brachiopodes.type  de  la  famille  des  craniidés,  compTcna.nl 
des  formes  à  deux  bras  spiraux,  se  dirigeant  vers  la  valve 
supérieure  de  la  coquille,  qui  est  presque  circulaire  ou 
presque  quadraogulaire.  (Les  cranies  sont  de  taille  petuo 
ou  mo_venne  ;  les  nombreuses  espèces  vivent  dans  les  mcrt 
d'Europe.) 

CRANIECTOMIE  {ék'-to-mî —  da  gr.  kranion,crà.ne,etek 
tomia,  résection)  n.  f.  Résection  d'une  partie  des  os  du  crâne 

—  Encycl.  La  cranicctomie  a  été  pratiquée  en  cas  de  su 
ture  prématurée  des  os  du  crâne  pour  remédier  à  l'arrôi 
de  développement  de  l'encéphale  et  à  ses  conséquences 
idiotie,  imbécillité,  arrêt  de  développement   intellectuel 
Il  a,  dans  quelques  cas,  donné  des  résultats  appréciables- 

CRANIEN,  ENNE  {ni-in,  en')  adi.  Qui  appartient,  qui  a 
rapport  au  crâne  ;  Os  crâniens.  La  boite  crânienne. 

CRANIIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  moUuscoides  brachio- 
podes,  caractérisée  par  la  coquille  à  valves  coniques  et 
aplaties,  calcaire,  avec  quatre  impressions  musculaires 
principales.  (Les  genres  principaux  de  la  famille  des  cra- 
niidés  sont  :  ct-anie,  craniscus,  craniops,  schizoci'anie  et 
cardinocranie  ;  ils  comptent  surtout  des  représentants 
fossiles.  Les  espèces  vivantes  habitent  la  Méditerranée 
et  l'Atlantique  ;  elles  vivent  fixées  par  leur  valve  infé- 
rieure au  fond  de  la  mer.)  —  Un  craniidè. 

CRANIOCLASTE  n.  m.  Chir.  Syn.  de  céphalotribe. 

CRANIOGRAPHE  (du  gr.  kranion,  crâne,  et  graphein, 
écrire)  n.  m.  Anatomiste  qui  s'occupe  de  l'étude  spéciale 
du  crâne. 

CRANIOGBAPHIC  (fi  —  rad.  craniographe)  n.  f.  Des- 
cription du  crâne,  n  Etudes  spéciales  sur  le  crâne. 

CRANIOGRAPHIQUE  (Jik')  adj.  Oui  a  rapport  à  la  cra- 
niographie,  à  la  description  du  crâne  :  Etudes  craniogra- 

PHIQUES. 

CRANIOÏDE  (dugr.  kranion,  crâne,  et  eidos,  aspect)  adj. 
En  T.  d  hist.  nat.,  Qui  ressemble  à  un  crâne. 

CRANIOLAIRE  [1er)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  pédalinées,  voisin  des  martyniées,  comprenant  environ 
quatre  espèces  qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 
(Elle  est  cultivée  dans  les  jardins  pour  la  beauté  de  ses 
grandes  fleurs  blanches.) 

CRANIOLOGIE  n.  f.  Anat.  V.  CRANOLOGIE. 

CRANIOLOGIQUE  adj.  Anat.  V.  CRANOLOGIQUE. 

CRANIOLOGISTE  n.  Anat.  V.  CRANOLOGISTE. 

GRANIOMANCIE  [si  —  du  gr.  kranion,  crâne,  et  man- 
teia,  divination)  n.  f.  Art  prétendu  de  connaître,  par  l'in- 
spection du  crâne,  les  dispositions  intellectuelles  et  mo- 
rales d'un  individu. 

CRANIOMANCIEN,  ENNE  {si-in,  en')  n.  Celui,  celle  qui 
pratique  la  craniomancie.  il  Adjectiv.  :  Prédictions  cra- 

NIOMANCIENNES. 

CRANIOMÈTRE  (du  gr.  kranion,  crâne,  et  môtron,  me- 
sure) n.  m.  Compas  d'épaisseur,  pour  mesurer  les  divers 
diamètres  du  crâne. 

CRANIOMETRIE  [tr'}  —  rad.  craniomètre)  n.  f.  Mesure 
du  crâne. 

CRANIOMÉTRIQUE  [trik')  adj .  Qui  concerne  la  craniomé- 
trie  :  ^Jesures  ckaniométriques.  Co?jî;ms  craniométriqub. 

CRANION  n.  m.  Bot-  Nom  donné  par  les  auteurs  anciens 
à  la  truffe  et  â  quelques  lycoperdons. 

CRANIOPS  [ni-opss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  moUuscoides 
brachiopodes  écardines,  famille  des  articulés,  comprenant 
de  petites  coquilles  orbiculaires,  à  valves  surbaissées, 
avec  lamelles  d'accroissement  concentriques.  (Les  cra- 
niops sont  fossiles  dans  le  silurien.  L'espèce  type  est  lo 
craniops  squanuformis.  Pour  certains  naturalistes,  cra- 
niops est  synonyme  de  pskddo-crania.) 

CRANIOSCOPIE  {sko-pî  —  du  gr.  kranion,  crâne,  et  sho- 
pciu,  regarder)  n.  f.  Art  de  juger  des  qualités  intellectuel- 
les et  morales  d'après  l'inspection  de  la  forme  du  crâne. 

—  Encycl.  V.  crânologiiï,  et  phrénologie. 
CRANIOSPERME  {spèrm')  n.  m.  Genre  de  petites  herbes 

vivaccs  de  la  famille  des  borraginées,  tribu  des  borragécs. 

GRANIOSTAT  (sta  —  du  gr.  kranion,  crâne,  et  statos, 
stable)  n.  m.  Planche  sur  laquelle  on  fixe  les  crânes  repo- 
sant sur  leur  plan  alvéolo-condylien,  pour  en  étudier  les 
caractères  anthropologiques. 

CRANIOTABES  [bêss  —  du  lat.  cranium,  crâne,  et  tabès, 
ramollissement)  n.  m.  Ramollissement  des  os  du  crâne, 
maladie  particulière  aux  enfants. 


Cranmer. 


376 

—  Encycl.  Dans  cette  maladie,  simple  variété  du  rachi- 
tisme, décrite  pour  la  première  fois  par  Elsasser  (A7'c/tn'''s 
(jénér.  de  mëd.  [1845]),  le  crâne  est  mou,  s'enfonce  facile- 
ment, les  os  sont  spongieux,  très  amincis,  et  quelquefois 
manquent  à  certaines  places. 

CRANIOTOME  (du  gr.  kranion,  crâne,  et  tome,  section) 
n.  m.  Chir.  Instrument  avec  lequel  on  coupe  les  os  du 
crâne  d'un  enfant  mort,  quand  raccouchement  ne  peut 
s'opérer  autrement.  Syn.  de  cephalotome. 

—  n.  f.  Bot.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  labiées, 
tribu  des  stachydées,  renfermant  une  seule  espèce  qui 
croît  dans  le  Népaul  :  La  craniotome  versicolore  est  cul- 
tivée dans  les  jardins.  (C.  Lemaire.) 

CRANIOTOMIE  [mî  —  rad.  craniotome)  n.  f.  Section  du 
crâne  d'un  enfant  au  moyen  du  craniotome. 

CRANISTE  (nisst')  n.  Animal  pourvu  d'un  crâne. 

Cranleigh  ou  GranleY,  bourg  d'Angleterre  (comté 
de  Surrey);  2.100  hab. 

Cranmer  (Thomas),  premier  archevêque  protestant 
de  Cantorbéry,  né  à  Aslacton  (comté  do  Notiingham)  en 
1489,  mort  en  1556.  Elève  de  Cambridge,  puis  fellow  du 
collège  de  Jésus,  il  suggéra  à  Henri  VIII  la  pensée  d'avoir 
recours  à  la  parole  de  Dieu  plutôt  qu'à  l'autorité  ecclésias- 
tique, pour  déclarer  nul  son  mariage  avec  Catlicrinc  d'Ara- 
gon. Le  roi  lui  témoigna,  dès 
lors,  une  grande  confiance 
et  l'envoya  en  mission  à 
Rome,  puis  eu  Allemagne, 
où  il  épousa  une  nièce  du 
célèbre  ministre  Osiander 
et  adopta  les  doctrines  de  la 
Réforme.  Il  fut,  cependant, 
à  son  retour,  nommé  par 
Henri  Vllt  et  sacré  arche- 
vêque de  Cantorbéry.  11  pro- 
nonça alors  le  divorce  du  roi 
et  couronna  Anne  Boleyn 
(1533),  dont  il  rompit  le  ma- 
riage ,  plus  tard .  avec  la 
même  facilité.  Jusqu'à  la 
fin  du  règne  de  Henri  VIII, 
Cranmer  sut  garder  la  fa- 
veur royale,  à  force  de  sou- 
plesse et  de  servilité.  Pen- 
dant le  règne  d'Edouard  IV 
(1547-1553),  Cranmer  prit  la 
plus  grande  part  à  l'établis- 
sement du  protestantisme  en  Angleterre.  Tl  pubha,  en  1552, 
le  Book  of  common  Prayer  et  les  quarante-deux  articles, 
réduits  à  trente-deux  en  1562,  qui  sont  le  symbole  de  foi 
de  l'Eglise  anglicane.  Victime,  à  son  tour,  de  l'intolérance 
qu'il  ava^t  montrée  contre  les  adversaires  de  ses  idées,  il 
fut  déposé  sous  la  reine  Marie,  et  brûlé  vif  comme  héré- 
tique. H  essaya  d'échapper  au  supplice  en  se  rétractant; 
mais  on  ne  lui  rit  pas  grâce,  et  il  rétracta  sa  rétractation. 

CRANNOGE  [noj]  n.  m.  Nom  que  l'on  donne,  en  Irlande, 
à  des  espèces  de  blockhaus,  qui  servaient  anciennement 
de  forteresses  aux  chefs  irlandais,  et  qui  sont  générale- 
ment construits  sur  des  îles. 

CRANOCARPE  n.  f.  Bot.  Genre  de  légumineuses-papi- 
lionacées,  tribu  des  hédysarées. 

CRANOIR  [no-nr)  n.  m.  Lime  employée  par  les  horlo- 
gers pour  crâner  les  roues  dentées. 

CRANOLOGIE  ou  CRANIOLOGIE  [j'i  —  du  gr.  kranoSy 
casque,  formé  de/ca?'t'?(û7i,  t6te)n.  f.  Etude  du  crâne  au  point 
de  vue  de  ses  relations  avec  les  aptitudes  et  les  instincts. 

—  Encycl.  Des  différences  notables  existent  dans  la 
forme  et  les  dimensions  de  la  tête,  aussi  bien  chez  l'homme 
que  chez  les  animaux.  L'étude  scientifique  de  ces  diffé- 
rences n'a  été  faite  qu'à  une  époque  récente,  et  elle  a  porté 
principalement  sur  les  divers  groupes  de  l'humanité.  Tou- 
tefois, au  xviii*  siècle,  Camper  avait  imaginé  d'évaluer 
la  saillie  .de  la  face  au  moyen  d'un  angle,  qu'il  a  appelé 
Vangle  facial.  (V.  angle.)  Jacquart,  en  1856,  et  Broca,  à 
une  époque  plus  rapprochée,  ont  inventé  des  goniomètres, 
qui  ont  permis  de  mesurer  cet  angle  d'une  façon  rapide 
et  rigoureuse.  Les  recherches  se  sont  multipliées,  et  elles 
ont  montré  qu'il  existe  un  écart  d'environ  10  degrés  entre 
le  nègre  et  l'Européen.  A  l'aide  d'instruments  spéciaux, 
on  a  étudié  une  foule  d'autres  angles  :  l'angle  sphénoidal 
de  Welker,  l'angle  occipital  de  Daubenton,  Vangle paj'iétal 
de  Quatrefages,  l'angle  basilairc  de  Broca.  etc. 

Retzius  a  eu  l'idée  de  comparer  le  diamètre  antéro- 
postérieur  de  la  tête  à  son  diamètre  trans%'erse  ma.\imum  ; 
il  a  obtenu  ainsi  un  iyidice  céphalique,  qui  lui  a  permis  de 
diviser  les  populations  du  globe  en  dolichocéphales  (à  tête 
allongée)  et  en  brachycèphales  (à  tète  courte).  Gratiolet 
et  Broca  y  ont  ajouté  un  groupe  intermédiaire,  celui  des 
mésocéphales  ou  mésaticéphales.  V.  céphaliqtje  (Anthrop.). 

La  comparaison  du  diamètre  vertical  du  crâne  à  sa  lar- 
geur ou  à  sa  longueur  a  montré  que  la  tête  est  tantôt 
développée  en  hauteur  (hypsicéphaie),  tantôt  aplatie  (pla- 
tycéphale).  La  capacité  d"o  la  boîte  crânienne  varie  selon 
la  taille,  le  volume  du  corps,  le  sexe,  l'âge  et  la  race. 
Dans  toutes  les  races,  la  femme  a  une  capacité  inférieure 
à  l'homme. 

Broca  a  établi  des  procédés  rigoureux  pour  mesurer 
tous  les  caractères  du  crâne.  La  craniométrie  a  montré 
toute  la  valeur  qu'il  faut  attribuer  à  la  cranologie.  Les 
mesures  ne  doivent  pas  se  multiplier  à  l'infini,  elles  ne 
sont  utiles  que  pour  hxer  les  différences  que  saisit  l'œil 
d'un  observateur  exercé.  La  cranologie  a  permis  d'établir 
une  classification  scientifique  des  divers  groupes  humains. 

■ —  Déformation  du  crâne.  Pour  s'embellir,  l'homme  ne 
recule  pas  devant  de  vraies  mutilations,  qui  portent  par- 
fois sur  le  crâne  lui-même.  Ces  pratiques  remouteot  à  une 
haute  antiquité  :  les  macrocéphales  d'Hippocrate  étaient 
des  individus  dont  la  tête  avait  été  déformée  artificiel- 
lement. D'une  façon  générale,  toutes  les  races  se  consi- 
dèrent comme  réalisant  l'idéal  de  la  beauté.  Aussi  n'est-il 
pas  surprenant  de  voir  celles  à  tête  naturellement  allon- 
gée chercher  à  l'allonger  encore  davantage,  tandis  que  les 
brachycèphales  tendent  à  augmenter  leur  brach3céphalio. 
On  peut  signaler,  parmi  les  premiers,  outre  les  anciens 
macrocéphales,  une  partie  des  vieux  Péruviens  (défor- 
mation dite  aymara),  quelques  individus  de  la  côte  nord- 
ouest  d'Amérique,  les  insulaires  de  Mallicolo  (Nouvelles- 
Hébrides)  et,  naguère  en  France  môme,  les  Normands 
et  les   Toulousains.    La   déformation   est   habituellement 


377 

obionuo  au  moyon  do  sorro-lôto,  de  lions  disposés  circu- 
lairoment. 

Les  Cliinouks  ou  Têtes-Plotes,  qui  vivent  au  N.  do  la 
Californio,  beaucoup  d'Indiens,  do  la  cùto  nord-ouest  d'Amè- 
riquo,  un  grand  nonihro  d'anciens  Mexicains,  les  anciens 
Péruviens  d'Anoon,  se  sont  ingéniés,  au  contraire,  à  so 
raccourcir  lo  crâno  au  moyon  de  planchottos  appliquées 
en  avant  ot  en  arriére  do  la  tôio  des  jeunes  onl'ants  et 
serrées  au  moyen  do  ligatures. 

Parfois,  la  aôformation  all'octe  dos  formes  singulières  : 
los  anciens  habitants  do  l'île  Sacriticios  (goUo  du  Muxiquo) 
arrivaient  à  donner  à  leur  crâno  la  forme  d'un  cœur; 
beaucoup  d'indigènes  do  la  Patagonio  chorcbcnt  à  lo  dé- 
veloppor  on  hauteur,  de  façon  quo  la  tôto  so  termine  supé- 
rieurement on  pointe. 

Les  déformations  artiiicjellos  du  crâne  ne  semblent  pas 
être  uno  cause  do  troublo  dos  fonctions  cérébrales. 

CRANOLOGIQUE  ou  CRANIOLOGIQUE  [jilc)  adj.  Qui  a 
rapport  à  la  crunologui  :  lilatU-s  ckanolociques. 

CRAN0L0GI3TE  ou  CRANIOLOGISTE  ijisst')  a.  Per- 
sonne qui  s'occupe  do  cranologio.  il  On  dit  aussi  crano- 

LOGUE,  et  CRANIOLOGUE. 

Granon,  villo  do  l'ancienne  Thessalie  (  Pélasgio- 
tide),  dans  la  vallée  do  Tempe.  Victoire  d'Antipator  ot  do 
Cratère  sur  les  Athéniens  pendant  la  guerre  lamiaquo 
(322  av.  J.-C). 

CRANQUILLIER  {ki-llt^  [II.  mil.])  n.  m.  Nom  que,  dans 
les  campagnes,  on  douno  fréquemment  au  chèvrefeuille 
sylvestre. 

CransaC,  comm.  do  l'Aveyron,  arr.  et  à  36  kilom.  de 
Villefrancho,  sur  l'Ennas,  sous-affluent  du  Lot;  5.955  hab. 
Ch.  de  f.  Orléans.  Houille,  ocre,  alun.  Eaux  minérales; 
cinq  sources  ferrugineuses,  manganésiennes  (sulfate  do 
manganèse),  très  fortement  minéralisées;  propriétés  pur- 
gatives ou  toniques.  Les  collines  de  Montet  et  de  Fontaines 
renferment  dos  houillères  embrasées  depuis  des  siècles; 
elles  sont  percées  de  grottes,  étuves  naturelles  chargées 
de  vapeurs  sulfureuses.  Eglise  romane  avec  un  chœur 
remarquable. 

CRANSON  n.  m.  Bot.  Un  dos  noms  vulgaires  du  co- 
chléaria. 

CrANSTON,  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  de  Rhode-Is- 
land)  ;  8.100  hab.  Cotonnades,  lainages,  impressions  sur 
étoffes,  lils,  fabriques  de  machines. 

CRANTER  {ter)  n.  m.  Nom  peu  usité  des  dernières  mo- 
laires ou  dents  de  sagesse,  il  Ou  dit  aussi  crantère,  n.  f. 

Grantor.  philosophe  grec  de  l'ancienne  Académie,  né 
à  Soles  (Cihcie),  florissait  vers  306  av.  J.-C.  Il  fut  le  dis- 
ciple de  Xéoocrate  et  do  Polémon,  et  forma  lui-même 
Arcésilas.  Il  avait  commenté  Platon,  dont  il  édita  le  pre- 
mier les  écrits,  et  composé  des  traités  de  morale  pratique, 
et  mémo  des  poèmes.  Il  ne  reste  de  lui  que  quelques 
fragments.  Son  traité  De  l'affliction  a  été  imité  par  Cicé- 
ron  dans  sa  Consolation  ot  dans  ses  Tusculanes. 

GRANTZIE  {(zi)  n.  f-  Plante  aquatique  de  la  famille  des 
ombeilifôres  et  de  la  tribu  des  sésélinées,  originaire  d'Amé- 
rique. 

Cranves-SALES,  comm.  do  la  Haute-Savoie,  arr.  et  à 
22  kilom.  de  Saint-Julien-en-Geuevois,  non  loin  de  la  Mé- 
noge  ;  1.017  hab. 

Granworth  (Robert  Monsev-Rolfic,  baron),  chance- 
lier d'Angleterre,  né  à  Granworth  (Norfolk)  en  1790,  mort 
en  1»68.  En  1832,  il  fut  nommé  avocat  du  roi.  Il  entra  alors 
à  la  Chambre  des  communes,  où  il  vota  avec  les  libéraux 
{luhigs).  Lord  Melbourne  le  nomma  conseiller  privé  (1835)  ; 
en  1839,  il  obtint  un  siège  à  la  cour  suprême.  On  le  créa 
baron  en  1850  ;  il  fut  vice-chancelier  (1850-1852),  et  grand 
chancelier  d'Angleterre  (1852-1858).  Granworth  résigna  ses 
fonctions  à  la  chute  du  cabinet  Palraorston,  mais  il  les 
reprit  do  1865  à  1866.  On  lui  doit  d'utiles  réformes  judi- 
ciaires, dont  les  plus  importantes  furent  le  Common  laio 
procédure  act  (1854)  et  le  Charitable  trust  act  (1858). 

GraON  Ucran)  flat.  Credo,  Cradonium,  Credo7iium],c'h.-\- 
de  canton  de  la  Mayenne,  arr.  et  à  20  kilom.  de  Chàteau- 
Gontior,  sur  l'Oudon  ;  4.249  hab. 
(Craonnais,  aises.)  Gh.  de  f.  Ouest. 
Champ  do  courses.  Carrosseries , 
tanneries,  rilatures  de  laines.  Ate- 
liers de  constructions  mécaniques. 
Nombreux  moulins,  iflovago  ot 
commerce  de  porcs;  céréales. 

La  petite  ville  do  Craon  fut,  dès 
le  IX"  siècle,  le  siège  d'une  baronnio 
célèbre  dans  l'histoire  de  l'Anjou. 
Pierre  de  Craon  est  lo  plus  triste- 
ment célèbre  des  barons  do  Craon  ; 
c'est  en  marchant  contro  lui,  à  la 
suite  de  l'assassinat  du  connétablo 
Olivier  de  Clisson,  quo  Charles  VI 
devint  fou.  Il  subsiste  encore  des  restes  du  château  otdos 
anciennes  fortifications.  Patrie  do  l'historien  Voiney.  — 
Le  canton  a  13  comm.  ot  12.425  hab. 

Craon  (krayi)  [Piorro  de],  soigneur  do  Sablé  et  do  La 
Forté-Beruard,  (ils  do  Guillaume  do  Craon.  Il  suivit,  on 
1384.  Louis  d'Anjou  à  la  <;f>nquéto  du  royaume  do  Napics. 
II  dépensa  à  Venise,  en  fotos  ot  débauches,  l'argent  (lui  lui 
avait  été  oontiô,  et  fut  ainsi  l'uno  des  causes  do  1  issue 
malheureuse  do  l'expédition;  mais,  grùco  ù  l'appui  do 
Louis  d'Orléans,  fréro  do  Charles  VI,  il  so  maintint  en  fa- 
veur à  la  cour  do  Franco.  Il  fut  chasse  de  la  cour  en  1391 , 
pour  avoir  révélé  à  Valentino  do  Milan,  femme  do  Louis 
d'Orléans,  une  liaison  galante  do  .son  mari.  Se  croyant 
victime  du  connétable  Olivior  do  Clisson.  il  l'assaillit  dans 
la  ruo  Culture-Sainte-Cathnrino,  à  I^aris,  et  lo  laissa  pour 
mort  (14  juin  1391).  Dos  lors,  Craon  traîna  durant  quelques 
années  uno  vie  obscure,  dans  des  retraites  ignorées,  où 
il  cherchait  à.  éviter  le  châtiment;  il  gagna  enfin  l'appui 
du  roi  d'Angleterre,  qui  obtint  sa  grâce  en  1396.  Il  passa 
la  fin  de  sa  vie  dans  la  dévotion,  s'occupant  do  bonnes 
œuvres.  La  date  exact©  do  sa  mort  est  inconnue.  —  Son 
lils.  Antoine,  panetier  do  Franco,  fut  tué  à  Azincourt  (1415). 

Craon  (Maurice  de),  nom  d'un  poète  frani^ais  qui  vivait 
au  commencement  du  xiii*  siècle,  A  la  cour  do  lli-nri  II 
d'Angleterre,  II  est  le  héros  d'un  poèmo  allemand,  dont 
l'autour  est  inconnu  et  la  date  d'édition  incertaine.  —  Mau- 
rice do  Craon,  pour  plaire  à  la  comtesse  do  Boaumont,  a 
organisé  un  grand  tournoi.  Mais  la  douce  récompense  qu'il 


CRANOLOGIQUE   —   CRAPAUDINE 


Armes  de  Craon, 


Porc  craonnais. 


attend  do  sa  peine  lui  est  refusée  par  la  damo,  qui,  à  son 
tour,  est  prise  do  regrets  lorsque  lo  chevalier  s'est  éloi- 
,  gné  d'elle.  Ce  court  poèmo,  plein  do  vérité  et  do  naturel, 
est  un  dos  meillours  de  l'ancienne  poésie  alloniando. 

Craon  (Pierre  ou  Jean),  dit  Nez  d'argent  ou  le 
CUampenois,  érudit  français  du  xvi"  siècTo,  pondu  à. 
Paris  ou  1561.  Son  surnom  lui  vint  de  ce  qu'ayant  perdu 
son  nez  dans  uno  bagarre,  Ambroiso  Paro  lui  en  lit  un 
d'argent.  U  embrassa  chaudement  le  parti  du  la  Réforme 
ot  fit  valoir  los  idées  nouvelles  du  haut  de  la  chaire  qu'il 
occupait  à  l'université  de  Reims.  Chassé  do  Koims,  il  se 
réfugia  à  Paris,  où  on  lui  fit  sou  procès  comme  horôtiquo. 
Condamné  à  mort,  il  fut  exécuté  on  décembre  1561. 

CRAONNAIS,  AISE(^Trt-o-nt',  nèz')  n.  ot  adj.  Se  dit  d'une 
variété  do  la  raco  porcine  dite  «  celtique  »,  dont  le  centre 
de  production  est  à  Craon,  dans  la  Mayenne,  mais  dont 
le  région  d'élevage 
s'étend    on    Maine- 
et-Loire,    Loire-In- 
férieure ,     Vendée, 
Deux-Sèvres,    Cha- 
rente-Inférieure. 
(On  la  désigne  en- 
core par  le  nom  de 
'<  raco  angevine  ».) 

—  Encycl.  Les 
porcs  craonnais  ont 
le  corps  volumi- 
neux, les  membres 
forts  et  bien  mus- 
clés. La  tète  est 
également  volumineuse,  le  groin  allongé,  les  oreilles 
grandes  ot  retombantes.  Les  soies  sont  grossières  et  de 
couleur  blanc  jaunâtre.  La  chair  est  savoureuse. 

Craonne  {h-an'),  ch.-l.  de  cant.  de  l'Aisne,  arr.  et  à 
20  kilom.  de  Laon,  au  sommet  d'une  colline,  non  loin  des 
sources  d'un  affluent  de  l'Aisne;  675  hab.  {Craonnais,  aises.) 
Fabrique  de  chaises.  Victoire  de  Napoléon  sur  les  Prus- 
siens et  les  Russes  commandés  par  Blûcher  et  Schwart- 
zenberg,  les  6  et  7  mars  1814.  —  Le  canton  a  40  comm. 
et  9.458  hab. 

GRAOUILLAESE,  CRAOUILLE  et  GRAOUILLÈRE  {ou-ill 
[H  mil.])  n.  f.  Nom  vulgaire,  dans  plusieurs  départements, 
de  la  pie-griècho  commune. 

GRAPAUD  fpô  —  mot  d'orig.  german.)  n.  m.  Zool.  Genre 
d'amphibiens  anoures  oxydactyles,  famille  des  bufonidés, 
comprenant  des  formes  lourdes  et  trapues,  à  peau  verru- 
queuse  et  couverte  de  pustules,  à  pattos  postérieures 
à  peine  palmées,  à  mâchoires  privées  de  dents,  il  Nom 
vulgaire  d'une  espèce  d'agame. 

—  Fam.  Gamin,  enfant,  il  S'est  dit  pour  petit  homme 
laid.  I!  S'applique  aussi  à  n'importe  qui,  sans  impliiiucr  tou- 
jours la  laideur,  ni  une  idée  de  mépris  :  Dieu.!  que  ce  cra- 
PAUD-/à  m'a  fait  rire!  (H.  Meunier.) 

—  Loc.  fam.  :  Avaler  un  crapaud.  Agir  malgré  soi;  faire 
quelque  chose  qui  coûte  beaucoup,  ii  Sauter  comme  un  cra- 
paud.   Sauter   lourdement,   ù.   la   manière   des  crapauds. 

Il  Etre  pourvu  de  quelque  chose  comme  un  crapaud  de  plumes, 
En  manquer  complètement. 

—  Arg.  Cadenas.  i|  Bourse,  caisse,  argent,  dans  l'argot 
dos  casernes,  n  On  dit  plus  ordinairement  grenouille. 

—  Artill.  Affût  de  mortier  plat  et  sans  roues,  quelque- 
fois on  bois,  plus  souvent  en  métal. 

—  Art  vétér.  Maladie  de  nature  herpétique  qui  a  son 
siège  à  la  plante  des  pieds,  chez  le  cheval,  ot  qui  débute 
toujours  par  les  creux  ou  lacunes 
qui  se  trouvent  do  chaque  côté 
do  la  fourchette. 

—  Cost.  Petite  bourse  do  soie, 
dans  laquelle  les  hommes  enfer- 
maient autrefois  leurs  cheveux 
par  derrière. 

—  Hist.  Crapauds  du  marais, 
Nom  donné  par  dénigrement  aux 
membres  do  la  Convention  qui  so 
plaçaient  dans  la  partie  la  moins 
élevée  de  la  salle,  et  qui  votaient 
ordinairement  en  faveur  du  gou- 
vernement. 

—  Ichtyol.  Crapaud  de  mer , 
Nom  vulgaire  de  la  scorpène  b  r- 
rido  ou  pythonisse,  do  la  lopi.  9 
histrion  ot  d'un©  espèce  do  cha- 
bot. Il  Crapaud  pêcheur.  Nom  vul- 
gaire do  la  baudroie. 

—  Mar.  Mâchoire  en  fer  fixée 
sur  l'extrémité  avant  do  la  barro 
du  gouvernail  et  lui  donnant  un 
point  d'appui  sur  la  tamisaillo.  ii  Crapaud  de  mouitlaffe, 
Sorte  do  champignon  en  fonto  servant  à  tenir  dos  bouées 
ou  dos  torpilles  mouillées  à  leur  poste. 

Il  Piles  de  crapaud.  Eléments  de  pilo 
logés  dans  un  crapaud  creux  et  ser- 
vant à  l'inflammation  des  torpilles  au- 
tomatiques électriques. 

—  Minér.  Pierre  de  crapaud,  Piorro 
que  l'on  disait  exister  dans  la  této 
du  crapaud,  ot  à  laquelle  on  attribuait 
de  grandes  vertus,  a  Syn.  de  CRAPAU- 

DINK. 

—  Moll.  Syn.  de  rankllk.  Il  Crapaud  Crapaud  (pyroU-chn.). 
ailé.  Nom   marchand  du  strombo  très 

largo  do  Linné,  u  Crapaud  de  la  NouveUe-Uollande  ou  Cra- 
paud pdlc.  Nom  vulgaire  du  gcuro 
rocher. 

--  Ornith.  Crapaudvolant,  Nom  vul- 
gaire do  l'ongoulovent. 

--  PyrototTin.  Pièce  d'artifices  en 
forme  do  boudin  replié  plusieurs  fois 
sur  lui-même,  ot  renfermant  do  pe- 
tits pétards  sphériqucs  qui  détonent 
lorsqu'on  met  le  feu  à  la  pièce. 

—  Tochn.  Appareil  employé  par 
los  maçons  pour  calor  les  pierres 
taillées  pondant  leur  transport,  n  En 
joaill..  Défaut  existant  dans  un  dia- 
mant, sorio  do  potito  taclio  qui  diminue  considérablomont 
la  valeur  do  la  pierre  précieuse,  n  En  T.  do  currior,  Nom 
donné  à  un  rognon  de  piorro  qui  so  trouve  englobé  un 
bloc  dans   de  Diarbro.  u  Los  (isserunds   dési^;uout  ainsi 


A,  crapaud  <1(?  mouillage; 

B,  c&ble   (l'amarrage; 

0,  lloltour. 


Crapaud. 


Crapaud  :  I.  CommuQ;  2.  Ag 


un  défaut  do  fabrication  existant  dans  une  pièce  de  drap, 
do  ti.ssu  quelconque,  et  occasionné  par  des  amas  de  fils 
dits  nrovjmrcs.  il  Fauteuil  capitonné, 
bas  do  siôgo  ot  à  dossier  pou  élevé. 

—  Encycl.  Zool.  Los  crapauds  ont 
los  quatre  membres  assez  courts,  ce 
qui  los  empêche  do  bien  sautor.  Grands 
chasseurs  d'insectos,  ils  rendent  les 
plus  grands  services  on  détruisant 
mille  animaux  nuisibles,  et  doivent 
être  protégés.  L'as])ect  repoussant 
de  ces  batraciens,  leur  peau  dont  les 
pustules  sécrètent  une  humour  àcro 
etvireuso,  l'urino  dont  ils  se  couvrent 
quand  on  los  saisit,  ne  justitïent  pas 
les  cruelles  persécutions  dont  ils  sont 
victimes.  Terrestres  pendant  la  plus  grande  partie  do  leur 
existence,  qui  dure  plusieurs  années,  les  crapauds  vont  à 
l'eau  au  printemps  pour  y  pondre.  Leurs  têtards,  très  gros, 
éclosent  à  la  fin  d'avril  et  sont  munis  do  leurs  quatre 
pattes  à  la  fin  de  juin  ;  mais  il  faut  près  de  cinq  ans  aux 
petits  crapauds  pour  devenir  adultes.  Les  crapauds  vivent 
dans  des 
trous,  sous 
les  grosses 
pierres,  et 
sortent  la 
nuit.  En  hi- 
ver, dans 
les  pays 
froids,  ces 
an  i  m  a  ux 
s'enfouis- 
sent en  ter- 
re, dans  los 

crevasses, se  laissant  entourer  par  les  objets  environnants, 
jusqu'à  faire  croire  qu'ils  arrivent  à  se  laisser  inclure 
dans  des  pierres  qui  se  forment  autour  d'eux.  Cette  fable, 
qui  a  eu  longtemps  cours,  s'explique  par  la  facilité  avec 
laquelle  les  crapauds  résistent  à  la  dessiccation  et  au 
jeûne.  Répandus  sur  tout  le  globe,  excepté  en  Océanie,  ils 
comptent  près  do  quatre-vingts  espèces  ;  c'est  dans  l'Amé- 
rique du  Sud  que  le  genre  est  le  mieux  représenté.  Lo 
crapaud  commun  des  pays  d'Europe  peut  atteindre  0",15 
de  long  et  peser  plus  de  1  kilogramme.  Mais  le  plus  grand 
des  crapauds  est  l'agua  {bufo  marinus)  de  l'Amérique  du 
Sud  et  de  ses  îles;  il  atteint  22  centimètres  de  large;  sa 
voix,  très  forte,  l'a  rendu  souvent  un  objet  de  terreur; 
comme  les  autres  espèces  tropicales,  il  envahit  souvent 
les  habitations  pendant  la  nuit. 

—  Art  vétér.  Le  crapaud  peut  envahir  toute  la  sole,  et 
même,  à  la  longue,  la  paroi  ;  dans  ces  cas,  la  corne  est  rem- 
placée par  des  tissus  fongueux,  grisâtres,  donnaut  à  l'ulcère 
l'aspect  hideux  qui  lui  a  valu  son  nom.  On  pense  aujour- 
d'hui qu'elle  est  de  nature  parasitaire.  On  traite  le  crapaud 
par  des  subtances  à  la  fois  antiseptiques  et  destructives 
des  fongosités,  unies  à  des  dépuratifs  internes  arsenicaux. 

CRAPAUD,  AUDE  {p6,  pôd')  adj.  Hideux  comme  un  cra- 
paud :  L'ar/jut,  cette  épouvantable  langue  CRAPAUDii.  (V.  H.) 

CRAPAUDAILLE  (  pô-da-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Linguist.  Tas 
de  crapauds  ;  ramassis  de  gens  méprisables  ;  tas  de  ga- 
mins :  Balayez-moi  toute  cette  crapaudaille. 

— ■  Comm.  Crêpe  fort  clair  et  fort  délié.  (En  ce  sens,  le 
mot  est  une  corruption  de  CRÊroDAiLLE.) 

CRAPAUDE  {pôd')  n.  f.  Femelle  d'un  crapaud.  (Mot 
familier,  forgé  par  Voltaire.) 

CRAPAUDE,  ÉE  {pô)  adj.  Se  dit  d'un  arbro  qui  a  uno 
écorce  toute  ridéo. 

CRAPAUDEAU  {pù-do  —  rad.  crapaud)  n.  ra.  Archéol. 
Petite  pièce  dartillorio  du  moyen  âge,  ayant  uno  culasse 
mobile  comme  les  vcuglaires,  et  envoyant  des  boulets  no 
pesant  qu'une  demi-livre.  (Les  crapaudoaux  ne  dépas- 
saient que  rarement  l^.gs  do  long;  certains  ne  mesu- 
raient que  50  centimètres;  c'étaient  Tes  plus  petites  pièces 
du  XV'  s.).  Syn.  crapaudin,  chapaudine. 

CRAPAUDEHIE  {nô-de-ri  —  rad.  crapaud)  n.  f.  Ensomblo 
do  personnages  hiaoux,  repoussants. 

GRAPAUDIÈRE  {pô)  n.  f.  Liou  où  se  trouvent  beaucoup 
do  crapauds.  —  Par  oxt.  Lieu  ban,  liumido,  malpropre  ; 
Ce  jardin  est  une  crapaudière,  une  vraie  CRAPAUi>if:Ri:. 
(Acad.)  —  Fig.  Repaire  do  gens  quo  l'on  regarde  comme 
méprisables  :  /j'/Jt?  OKAPAUoiiiRE  d  usuriers. 

CRAPAUDIN  {pô)  n.  m.  Tochn.  Plaque  ciy>use,  en  fer 
ou  on  cuivre,  sorvanl  à  tourner  los  fors  à  friser  l'étoffe. 

—  Artill.  V.  CIUPAUDKAD. 

CRAPAUDINE  [pô]  n.  f.  Dent  fossile  do  loup  marin  et 
de  quelques  autres  poissons,  dont  on  fait  usage  pour  lo 
polissage  dos  métaux  précieux,  n  Minéral  composé  do 
silice,  d'alumine,  do  chaux  et  d'oxyde  do  for. 

-  Art  culin.  A  la  crapaudiue.  So  dit  d'une  manière  d'ac- 
commodor  les  jeunes  poulets,  les  pigeons,  et  qui  consisto 
A  les  désosser,  A  los  aplatir,  ù  leur  écarter  les  ailes  ot  los 
jambes,  ce  qui  leur  donne  l'aspect  d'un  crapaud,  ot  à  les 
faire  cuire  sur  le  gril. 

—  Art  vétér.  Svn.  do  crapaud,  il  On  dit  aussi  pbicnk  ou 

TlilCfNK,  ou   MAL  D  ANI:. 

—  lîot.  Nom  vulgaire  des  sîdéritis.  (La  crapaudine  inclue 
a  été  beaucoup  employée  en  médocinc  comme  vulnéraire.) 

—  Ichtyol.  Nom  vulgaire  du  loup  do  mer. 

—  Mar.  Partie  évidéo,  dans  laquelle  s'appuie,  pour  pivo- 
ter, l'axe  d'un  appareil  quelconque  :  Crai'ai'pink  de  canon- 
revolver.  Crapaudink  de  cabestan.  Ckapauhinb  de  t/rue. 

—  Mécan.  lioito  do  métal  en  fer,  foute  ou  cuivre,  avec 


ou  sans  vis  do  rappel  ot  de  centrage,  qui  reçoit  lo  j>ivot 
d'un  arbro  do  transmissiou  vertical. 


Crapaudine. 


CRAPELET  —  CRASSANGE 

—  Milit.  Genre  de  punition,  qui  fut  quelque  temps  em- 
ployée en  Algérie  dans  les  corps  disciplinaires.  (Ce  châti- 
ment n'était  pas  réglementaire;  tout  au  plus  était -il 
toléré  comme  prétendu  nécessaire  au  maintien  de  la  disci- 
pline parmi  les  hommes  réputés  très  difficiles  à  com- 
mander. Il  consistait  à  ligotter  le  patient  de  manière  que 
sa  jambe  gauche  et  son  Bras  droit  fussent  attachés  l'une 
à  1  autre  derrière  son  dos,  ainsi  que  sa  jambe  droite  et 
son  bras  gauche,  puis  à  le  laisser,  pendant  des  heures, 
dans  cette  position  pénible,  exposé  au, froid  ou  au  soleil, 
sur  le  dos  ou  sur  le  ventre,  à  moins  qu'on  ne  le  suspendit 
à  un  clou  ou  à  une  barre,  par  la 
corde  même  qui  liait  ses  mem- 
bres, ce  qui  rendait  le  supplice 
plus  douloureux  encore.) 

—  Techn.  Plaque  métallique 
percée  de  petits  trous,  ou  espèce 
de  grille,  qui  se  met  à  l'entrée  du 
tuyau  de  descente  des  eaux,  ou 
alimentant  un  bassin,  pour  em- 
pêcher les  ordures  d'y  entrer,  ii  Soupape  de  décharge  ou 
de  vidançe  placée  au  fond  d'un  bassin,  d'un  réservoir, 
d'une  baignoire,  ii  Morceau  de  fer  ou  de  cuivre  creux, 
dans  lequel  entre  le  gond  d'une  porte. 

—  Tvpogr.  anc.  Boîte  do  fer  arrondie  à  l'intérieur,  qui 
sert  à  recevoir  la  grenouille  et  à  maintenir  dans  cette 
pièce  l'extrémité  du  pivot. 

CRAPELET  [lé)  n.  m.  T.  rur.  Jeune  crapaud. 

Chapelet,  nom  d'une  famille  d'imprimeurs  parisiens. 
Charlks,  né  en  1762,  succéda  en  1789  à  Stoupe.  Il  consa- 
cra tous  ses  soins  à  la  correction  des  textes  et  à  l'élé- 
gance de  l'exécution.  —  ^on  tils,  Georges-Adrien,  lai 
succéda  à  sa  mort,  en  1809.  C'était  un  travailleur  acharné 
qui,  des  premiers,  entreprit  la  publication  d'ouvrages  de 
la  littérature  française  du  moyen  âge,  pour  laquelle  il 
avait  an  goût  très  vif.  Sa  Collection  des  a7icieris  monuments 
de  ta  littérature  française  (1816-1830)  eut  un  très  grand 
succès.  Ses  écrits  sur  la  typographie  sout  intéressants  et 
estimés.  Il  mourut  à  Nice,'eû  1842. 

CRAPELU  n.  m.  Pêch.  Variété  de  crabe  tourteau. 

CRAPOIS  ipo-a)  D.  m.  Art  culin.  anc.  Chair  salée  do  ba- 
leine ou  graisse  de  cétacé,  comp- 
tant, au  moyen  âge,  parmi  les  co- 
mestibles estiméô.  (Cette  expres- 
sion, très  ancienne,  date  des  xiii*  et 
XIV»  s.  ;  mais  le  mot  passa  d'usage 
avant  la  denrée  :  au  xvi*  siècle,  on 
apportait  encore  de  la  baleine  sa- 
lée aux  Halles  de  Paris.) 

CRAPONNE  (de  Craponne,  n.  de 
ville)  n.  f.  Espèce  de  lime  bâtarde, 
à  l'usage  des  horlogers. 

Craponne,  ch.-l.  de  cant.  de  la 
Haute-Loire,  arrond.  et  à  36  kilom.       Armes  de  Craponoe. 
du  Puy,  entre  l'Arzon  et  l'Ance, 

affluents  torrentueux  de  la  Loire;  4.082  hab.  Grand  mar- 
ché de  bestiaux,  mais,  surtout ,  centre  actif  du  commerce 
des  dentelles  et  blondes  fabriquées  par  les  paysannes  du 
Velay.  Eglise  romane  et  restes  de  remparts  qui  subirent 
plusieurs  sièges  pendant  les  guerres  protestantes.  —  Le 
canton  a  6  comm.  et  8.693  hab. 

Craponne  (Adam  de),  ingénieur  français,  né  à  Salon 
en  1519,  mort  en  1559.  Il  entreprit,  en  1554,  le  canal  qui 
porte  son  nom  (v.  l'art,  suiv.),  et  s'employa  au  dessèche- 
ment des  marais  de  Fréjus. 

Craponne  (canal  de),  canal  d'irrigation,  construit, 
vers  1558,  par  l'ingénieur  Adam  de  Craponne,  pour  fertiliser 
la  plaine  de  la  Grau,  de  la  Durance  au  Rhône,  entre  Malle- 
mort  et  Arles  (Bouches-du-Rhône).  Il  bifurque  en  nom- 
breuses dérivations  dont  la  plus  importante,  confondue 
avec  laTouIoubre,  rejoint  l'étang  de  Berre.  La  longueur 
de  l'artère  principale  est  d'environ  65  kilomètres.  On  éva- 
lue à  18.000  hectares  la  surface  qu'il  féconde.  (V.  la  carte 
des  Bocches-du-Rhône.) 

CRAPOUSSIN  (pou-s/ïi),  INE  n.  Pop.  Personne  grosse, 
courte  et  contrefaite,  il  Signifie  aussi  Homme  ou  enfant 
malingre  et  chétif. 

CRAPS  ou  CRABS  n.  m.  Jeux.  "V.  krabs. 

CEIAPSER  v.  n.  Pop.  Mourir  : 

V'ià.  clans  rbataillon  d'ia  guîcho. 

Comment  crapa'nt  les  dos- 

J.    RlCHEPIN. 

CRAPULE  (lat.  crapula,  même  sens)  n.  f.  Excès  d'une 
vie  livrée  à  la  gourmandise  et  à  l'ivrognerie,  n  Débauche 
habituelle,  vile  et  grossière  :  La  crapule  endurcit  le  cœur. 
{3.-3.  Rouss.) 

—  Par  ext.  Classe  ou  réunion  do  gens  qui  vivent  dans 
la  crapule  :  Fréquenter  la  crapule,  n  Personne  adoimée  à 
la  crapule  :  Biches,  les  crapules  aont  partout  considérées. 

—  Syn.  Crapule,  débauche.  La  débauche,  excès  dans  les 
plaisirs  de  la  table  ou  dans  ceux  de  l'amour,  peut  quel- 
quefois conserver  des  dehors  d'élégance  ou  d'esprit.  La 
crapule  se  rapporte  surtout  au  boire  et  au  mauger,  et 
c'est  toujours  la  débauche  la  plus  grossière. 

CRAPULER  V.  n.  Fam.  'Vivre  dans  la  crapule.  (Peu  us.) 
CRAPULEUSEMENT  adv.  D'une  manière  crapuleuse: 
CRAPULEUX  Ucûj,  EUSE  adj.  Qui  vit,  qui  se  plaît  dans 

la  crapule  :  Jamaiv  I/u/fmatm  uf  fut  un  buveur  crapuleux. 

(Champfloury.)  n  Quia  rapjiort,  qui  appartient  à  lacrapule  : 

L'ivrûf/nerie  est  un  vice  crapuleux. 

—  Subslanttv.  :  Fréquenter  des  crapuleux. 

CRAPULOS  (has)  ou  CRAPULADOS  (doss)  [rad.  crapidc] 
n.  m.  iJéiiomination  fantaisiste  du  citrare  français  à  5  cen- 
times, au'iuel  on  donne  ainsi  plaisamment  une  terminaison 
espagnole,  comme  à.  certains  cigares  exotiques  d'un  prix 
élevé,  tels  que  les  trabucos. 

CRAQUANT  l' A-an),  ANTE  adj.  Qui  craque,  qui  fait  enten- 
dre des  craquements  :    Hottes  craquantes. 

CRAQUE  (krak'  —  subst.  verbal  de  craquer)  n.  f.  Pop. 
Mensonge,  hâblerie  :  Dire,  Débiter  des  craques. 

CRAQUE  (krak'  —  do  l'augl.  crak,  même  sens)  n.  f.  En 
T.  de  minc;r..  Cavité  pleine  de  cristaux,  dans  une  roche. 

CAAQUELAGE  (ke-laf)  n.  m.  Fabrication  de  la  porce- 
laine craquelée,  n  Manière  do  la  fabriquer. 


Craquelins  (pâtisB.). 


CRAQUELÉ  (ke-lé)  n.  m.  Procédé  employé  pour  cra- 
queler la  porcelaine  ou  le  verre,  i;  Genre  de  la  porcelaine 
ou  du  verre  craquelé. 

—  Encycl.  La  fabrication  du  verre  désigné  sous  le  nom 
do  craquelé  est  fort  simple  :  quand  la  pièce  a  été  parée 
et  est  encore  chaude,  oji  la  promène  sur  une  plaque  de 
fer  préalablement  recouverte  de  verre  concassé.  Les  fro- 
ments adhèrent. à  la  masse  vitreuse,  puis  on  réchauffe 
cette  dernière  pour  la  ramollir,  on  la  souffle,  et  l'on  en 
termine  la  façon  par  les  procédés  ordinaires. 

Dans  la  poterie  qui  porte  le  nom  de  craquelé,  l'extrême 
division  de  la  glaçure  n'est  souvent  que  de  la  généralisa- 
tion systématique  et  la  mise  à  prorit  d'un,  défaut  :  la  ten- 
dance des  couvertes  à  ae  gercer.  La  craouelure  résulte 
d'une  difl'érence  entre  les  coefficients  de  dilatation  de  la 
pâte  et  de  la  glaçure.  Les  Chinois  excellent  dans  la  pro- 
duction des  craquelés. 

CRAQUELÉ,  ÉE  adj.  Techn.  V.  craqueler. 

CRAQUELER  {ke-lé}  V.  a.  Fendiller  la  glaçure  do  :  Cra- 
queler de  la  porcelaine. 

Craquelé,  ée  part.  pass.  et  adj.  :  Verre  craquelé.  Poterie 
CRAQUELEE.  Il  Par  ext.  Fendillé  ;  Couche  de  glace  craque- 
lée par  un  dégel  suspendu,  il  Crevassé  :  Chemin  craquelé 
de  ravins.  (Balz.) 

CRAQUELIN  {ke-lin)  n.  m.  Pâtiss-  Biscuit  qui  craque 
sous  la  dent.  Il  Dans  plusiejirs  provinces,  on  appelle  ainsi 
l'Echaudé,  à  cause  du  craquement  qu'il  fait  entendre 
quand  on  le  casse. 

—  Pop.  Menteur  (de  a'aque,  mensonge.) 

—  Mar.  Bâtiment  dont  la  charpente,  trop  faible,  joue  et 
craque  à  la  mer.  n  Navire  d'un  faible  échantillon,  il  Fam. 
Dans  le  langage  des  marins.  Homme  peu  vigoureux. 

—  Pêch.  V.   CRAQUELOT. 

—  Encycl.  Pàtiss.  On  a  entendu  -sous  ce  nom,  et  sous 
celui  de  «craton»,  «crétclée»,  etc.,  des  gâteaux  salés, 
secs,  de  contexture  assez  grossière,  semblables,  dès  le 
xvi«  siècle,  aux  bretzels  que 
les  buveurs  de  bière  man- 
gent pour  s'altérer  davan- 
tage. Les  plus  anciens  cra- 
quelins affectaient  dos 
formes  contournées,  puis,  au 
xvii«  siècle,  on  leurdonna  la 
forme  de  petits  tricornes. 

CRAQUELOT  (ke-h)  n.  m. 
Hareng  saur  nouveau,  peu  salé  et  peu  fumé,  il  Nom  que 
donnent  les  pêcheurs  aux  crustacés  qui  viennent  do  chan- 
ger de  peau,  et  dont  ils  se  servent  pour  appât.  (On  dit  aussi 

CRAQUELIN.)  ' 

GRAQUELOTIÈRE  (ke)  n.  f.  Femme  qui  prépare  les  ha- 
rengs saurs  dts  craquelots. 

CRAQUELURE  {ke)  n.  f.  Fendillement  du  vernis  et  de  la 
couleur,  qui  se  produit  sur  les  anciens  tableaux,  ou  de 
l'émail  dans  les  porcelaines. 

CRAQUEMENT  (ke-man)  n.  m.  Bruit  que  fait  un  corps 
qui  craque  :  Le  craquement  d'une  boiserie,  il  Ancienne- 
ment, on  se  servait  du  mot  craquetis  : 

Toujours  d'un  craquetis  leur  mâcboire  cliquait. 

Ronsard. 

CRAQUENELLE  {ke-nèl')  n.  f.  Dans  certains  départe- 
ments du  Nord-Ouest,  Variété  de  crabe  de  petite  taille,  à 
pinces  très  plates,  très  bon  à  manger. 

CRAQUER  {ké)  v.  n.  Produire  le  bruit  sec  particulier 
que  l'on  exprime  par  l'onomatopée  crac  :  La  neige  craque 
sous  les  pieds.  Faire  craquer  ses  doigts. 

—  Fig.  Se  désorganiser,  être  menacé  d'une  destruction 
prochaine  :  Le  vieux  inonde  craque  de  toutes  parts.  (V.  Con- 
sidérant.) Il  Fam.  Se  déchirer,  se  rompre  :  Habit  qui  a 
craqué  dans  le  dos.  —  Menacer  de  ne  pas  réussir  :  Projet 
qui  CRAQUE.  Il  Fam.  Craquer  dans  tes  7uains  à  quelqu'un, 
Lui  manquer  de  parole,  trahir  son  parti. 

—  Fam.  Se  vanter  faussement,  mal  à  propos,  faire  le 
hâbleur,  n  Dire  des  craques,  mentir. 

—  Fauconn.  En  parlant  de  la  grue  :  l^  Crier;  2°  Faire 
du  bruit  avec  le  bec. 

—  Mar.  Faire  craquer  un  mât,  urie  vergue.  Les  mettre 
de  telle  sorte  qu'ils  craquent  et  sont  exposés  à  se  briser. 

Il  Lfn  tube  craque,  La  tôle  craque,  Quand  il  se  produit  inté- 
rieurement des  fissures. 

CRAQUERIE  {ke-rî  —  rad.  craque)  n.  f.  Fam.  Monterie, 
hâblerie. 

CRAQUEROLLE  (ke-rol')  n.  f.  Fleur  do  digitale,  que  l'on 
gonfle  d'air  pour  la  faire  craquer. 

CRAQUET  [kè)  n.  m.  Espèce  de  varech. 

CRAQUETANT  {ke-tan),  ANTE  adj.  Qui  fait  entendre  un 
craquètement. 

CRAQUÈTEMENT  (A'è-(c-7n(in)  n.  m.  Bruit  produit  par  un 
objet  (|ui  craqueté,  ii  Bruit  des  mâchoires  qui  s'agitent 
convulsivement.  Il  Cri  do  certains  oiseaux  :  Craquètement 
de  la  cigogne,  de  la  grue. 

CRAQUETER  (ke-té  —  fréquent,  de  craquer.  Prend  deux  t 
devant  une  syllabe  muette  ;  Je  craquette)  v.  n.  Craquer 
souvent  et  à  petit  bruit  ;  Quand  on  jette  du  sel,  du  laurier 
dans  le  feu,  on  entend  craqueter. '(Ac?i.)  n  Claquer  :  // 
faisait  craqueter  un  fouet  aussi  bien  que  charretier  de 
France.  (Montaigne.)  [Vx  en  ce  sens.]  Il  Grincer  dos  dents, 
rager.  (Vieux.) 

—  Crier,  en  parlant  do  quelques  oiseaux  :  Les  grues,  les 
cigoijnt'H  ckaqi;1';ttent. 

CRAQUETIS  n.  m.  Linguist.  V.  craquement. 

CRAQUETTE  {uH')  n.  f.  Petit  billot  do  fer  sur  lequel 
los  tailleurs  repassent  les  'joutonnières.  n  Ecume  que  l'on 
retire  du  beurre  que  l'on  fait  fondre. 

CRAQUEUR  {keur),  EUSE  n.  Pop.  Personne  qui  dit  des 
craqui-s,  des  UK-nterius.  n  Personne  qui  se  vante,  hâbleur. 

—  SvN-  Craqueur,  fanfaron,  hâbleur,  menteur.  Craqueur 
appartient  au  langage  familier  ;  c'est  surtout  par  là  qu'il 
se  distinguo  des  trois  autres  mots.  Mctileur  désigne  sim- 
plement celui  qui  ment,  qui  trompe  les  autres,  sans  indi- 
quer aucune  autre  idée  accessoire.  Le  fanfaron  est  un 
bravache,  un  matamore,  un  vantard;  il  ment,  il  sonne 
des  fanfares  pour  donner  une  haute  idée  de  son  prétendu 
courage.  Enfin,  le  hâbleur  est  un  bavard  qui  se  laisse  aller 
à  débiter  des  mensonges  par  l'extrême  désir  qu'il  a  do 
voir  toujours  los  autres  occupés  de  sa  personne. 


378 

GRAQURE  (kur')  n.  f.  Fente,  fissure  d'une  tôle,  d'un  cous- 
sinet. 

CRASANE  n.  f.  Hortic.  Syn.  de  crassane. 

CRASE  (du  gr.  krâsis,  mélange)  n.  f.  Gramm.  gr.  Con- 
traction de  la  voyelle  ou  diphtongue  finale  d'utt  mot  avec 
la  voyelle  ou  diphtongue  initiale  du  mot  suivant.  [Ex.  : 
TaWa  pour  "cà  alla.,  àvû  pour  â  i-jCi]  :  Le  signe  de  la  crase  est 
la  coronis. 

—  Physiol.  Mélange  justement  équilibré  des  parties 
consti  tuantes  des  liquides  chez  les  animaux,  ii  Complexion, 
constitution,  tempérament. 

—  Anton.  Diérèse. 

CRASILLE3  {zill  [Il  rail.])  n.  f.  pi.  Dans  les  départe- 
ments de  l'Ouest,  Cotjuillages  grossièrement  broyés  que 
l'on  distribue  aux  poules  pour  les  faire  pondre. 

CRASIOGRAPHIE  (fî  —  du  gr.  krâsis,  éôs,  mélange  [des 
qualités  morales],  tempérament,  et  qraphein,  décrire)  n.  f. 
.Science  de  la  description  des  divers  tempéraments,  dans 
la  classification  d'Ampère. 

CRASIOLOGIE  {jl  —  du  gr.  krâsis,  éôs,  crase,  et  logos, 
discours)  n.  f.  Partie  de  Ihygiène,  qui  s'occupe  des  crases 
des  tempéraments,  dans  la  classification  d'Ampère. 

CRASIORISTIQUE  {stik'  —  du  gr.  krànis,  tempérament, 
et  ori::ein,  déterminer)  n.  f.  Etude  des  signes  qui  font  re- 
connaître les  divers  tempéraments,  dans  la  classification 
d'Ampère. 

CRASODACTYLE  ou  CRASODACTYLUS  {luss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  carnassiers,  famille  des  ca- 
rabidés,  tribu  des  harpalinés,  comprenant  des  formes  de 
taille  moyenne,  noires.  (La  seule  espèce  connue  de  ce 
genre  est  caractéristique  des  régions  désertiques  de  l'an- 
cien monde,  répandue  du  Sahara  algérien  au  Bôloutchis- 
tan,  très  commune  à  Obock  et  à  Mascate.) 

CRASPÉDAIRE  (spé-dèr)  n.  f.  Genre  do  fougères  poly- 
podiées,  habitant  l'Amérique  tropicale. 

CRASPÉDIE  {spé-dt)  ou  CRASPEDIA  (spé)  n.  f.  Entom. 
Gciye  d'insectes  diptères  brachycères,  famille  des  asili- 
dés,  comprenant  do  grandes  formes  larges  et  plates, 
dont  l'abdomen  nu  est  muni  de  touffes  de  poils  sur  ses 
côtés.  (On  connaît  deux  espèces  de  craspédies,  toutes  deux 
propres  à  l'Australie.) 

—  Bot.  Genre  d'herbes  dressées,  de  la  famille  des  com- 
posées-inuloïdécs,  comprenant  environ  six  espèces,  qui 
habitent  l'Océanie. 

CRASPÉDIE,  ÉE  {spé)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  aune  cra- 
spédie. 

—  n.  f.  pi.  Division  des  composées-inuloïdées,  ayant 
pour  type  le  genre  craspédie.  —  Une  craspêdiée. 

CRASPÉDOCÉPHALE  {spé,  sé)  n.  et  adj.  Se  dit  d'un  sous- 
genre  d'ophidiens  trigonocéphales. 

CRASPÉDOCHITON  {spé,  ki)  n.  m.  Sous-genre  d'osca- 
brioDS  (chiton),  renfermant  ceux  dont  los  valves  intermé- 
diaires ont  une  seule  fissure  à  leurs  lames  d'insertion,  et 
les  zones  finement  rugueuses.  (L'espèce  type  de  ce  sous- 
genre  se  trouve  dans  l'océan  Indien.) 

CRASPÉDON  [spé  —  du  gr.  kraspédon,  frange)  n.  m. 
Méd.  Relâchement  de  la  luette. 

—  Bot.  Syn.  de  strigula. 

CRASPÉDONOTE  (spé)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu  des  bros- 
cinés,  comprenant  des  formes  assez  larges,  robustes,  à 
téguments  finement  rugueux.  (On  connaît  do  ce  genre 
une  seule  espèce,  d'un  noir  terne,  commune  dans  les  dis- 
tricts sablonneux  du  Japon.) 

CRASPÉDOPHORE  {spé)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléO' 
ptères,  de  la  côte  de  Cùromandcl. 

CRASPÉDOPOME  ou  CRASPEDOPOMA  {spé)  n.  m.  Genre 
de  mollusques  gastéropodes  cténobranches,  famille  des  cy- 
clophoridés,  comprenant  des  formes  terrestres  à  coquille 
subiurbinée,  dont  la  bouche  circulaire  est  fermée  par  un 
opercule  corné.  (Les  craspédopomes  habitent  les  Canaries 
etlesAçores  ;  des  espèces  éteintes  se  trouvent  dans  los 
terrains  tertiaires.) 

CRASPÉDOPTÉRIS  {spé,  pté-riss)  n.  m.  Bot.  Genre  do 
fougères  fossiles. 

CRASPÉDOSOME  ou  CRASPEDOSOMA  {spé)  n.  m.  Genre 
de  myriapodes  chilognatlies,  famille  des  iulidés,  compre- 
nant des  formes  linéaires,  aplaties,  à  segments  latéra- 
lement comprimés  et  rebordés.  (Les  craspédo.somes  sont 
de  petits  iules  bruns,  variés  et  rayés 
de  jaunâtre;  on  en  connaît  quel- 
ques espèces  habitant  le  nord  de 
rEurope.) 

CRASPÉDOSTOME  (  spé,  stom'  )  OU 
CRASPEDOSTOMA  .v/J'^  sto)  n.  m. 
Paléont.  Genre  de  mollusques  gasté- 
ropodes ctéuobranclies,  famille  des 
delphinulidés,  comprenant  des  co- 
quilles globuleuses  à  côtes  longitu- 
dinales lamelleuses,  à  bouche  ronde 
avec  péristomo  très  large.  (L'espèce  type  du  genre  est 
de  la  taille  d'un  petit  escargot.) 

CRASPÉDOTES  (spé)  n.  f.  pi.  Ordre  d'hydroméduses , 

coni|)renant  des  colonies  de  petits  polypes,  ou  des  polypes 
isolés,  ou  des  petites  méduses  appelées  aussi  «  hydroïdes  ». 
—  Lf)ie  craspkdote. 

CRASPIDOSPERME  {spi-do-spèrm')  a.  f.  Plante  ligneuse, 
de  la  tribu  îles  craspidospermées. 

CRASPIDOSPERMÉES    {spi-th-sph'')  n.  f.  pi.  Sous-tribu 

d'apni  vii;i,  -rs  rarisstcs.  reiifiTmant  los  genres  craspido- 
sperinr  vx  p/cct'inric.  —  Une  craspidcspermée. 

CRASPOIS  n.  m.  Art  culin.  anc.  V.  crapois. 
CRASSAMENTUM  {min-tom')  n.  m.  Caillot  qui  se  forme 
dans  le  sang  d'une  saignée. 

CRASSANE  ou  CRASSANNE  n.  f.  Variété  do  poire  d'au- 
tomne rondo,  un  peu  aplatie,  d'un  vert  grisâtre,  â  chair 
fondante,  juteuse,  sucrée.  (Maturité  en  novembre  et  dé- 
cembre. Culture  en  espalier,  ou  en  plein  vent,  mais  dans 
le  Midi.)  Il  On  dit  aussi  crasanr,  et  cresane. 

—  Adjectiv.  :  Poire  chASSANE. 

CRASSANGE  n.  f.  Dot.  Syn.  do  angrec. 


Craspédostonic. 


379 

CHASSAT  {kra-sa)  n.  m.  Sorlo  d'enclos  naturel,  form6 
par  la  Miroli^vation  (lu  torruiii  sousniurin  autour  d'un  oen- 
tro  dans  loijuol  on  peut  pariiiier  les  liuitres. 

CRASSATELLE  (/('/}  ou  GRASSATELLA  {ti^l~la)  n.  f. 
Gonro  do  inulhisnuos,  iyiio  do  la  famille  dos  crassaU-lUdés, 
comprenant  dos  rormosao  taillomoyonno,  àcoquillo  oblon- 
guo,  à  valvos  orales,  avec  impression  pallûalo  simple.  (On 
connaît  plus  do  cent  espèces  do  orassatolles,  dont  tronte- 
cinq  actuellement  vivantes  dans  les  mers  chaudos  du  globo 
et  no  remontant  pas  plus  au  N.  ijuo  les  Canaries.) 

CRASSATELLIDÉS  (li^l)  n.  m.  pi.  Famjllo  do  mollusques 
lamollibranclios,  caractérisée  par  la  forme  triangulaire  et 
le  dévoloppoment  médiocre  du  pied,  toujours  canicule, 
la  coquille  épaisse,  presque  trigono,  couverte  d'un  épi- 
démie. (Los  crassatellidés  sont  répandues  surtout  dans 
les  mers  chaudes  du  gloi)e,  ou  fossiles  dans  lo  crétacé. 
Genres   [irincipaux    :    crassateltc ,  crassatelline ,  etea.)  — 

Un   CRASSATIJIJJIH-:. 

CRASSATELUNE  {tel)  n.  f.  Genre  do  mollusques  lamelli- 
braucliL'S,  ramille  des  crassatellidés,  comprenant  des  cras- 
satoiles  ù  coquille  en  trapèze  transverse,' à  côtés  iné- 
gaux. (Los  crassatellines  sont  fossrlos  dans  le  crétacé  do 
l'Amérique  du  Nord  ;  la  conformation  do  leur  ligament 
oxtornedoit  peut-être  les  faire  ranger  parmi  lesastartidés.) 

CRASSE  (du  lat.  ct'assus,  épais)  n.  f.  Saleté,  ordure  pro- 
gressivement amassée  :  La  crasse  du  linge,  des  meubli-s. 

—  Fig.  Basse  extraction;  état  abject  ou  misérable: 
Charun  veut  sdi'tir  de  sa  crassk  par  lui  ou  par  les  siens. 
(Fr.  Soulié.)  Il  Ignorance  grossière,  stupidité,  ii  Rusticité, 
gaucherie,  défaut  d'urbanité  :  La  crasse  du  collège,  de 
l'école.  Il  Avarice  sordide  :  Etre  d'une  crassk  outrée. 

—  Pop.  Action  de  crasseux,  d'avare  ;  indélicatesse,  mau- 
vais procédé  :  Faire  une  crasse  à  quelqu'un. 

—  Métall.  Ecailles  qui  se  séparent  de  quelques  miné- 
raux, lorsqu'on  les  frappe  à  coups  de  marteau,  n  Scories 
d'un  métal  en  fusion.  !i  Matières  terreuses  de  divers  com- 
bustibles, qui  restent  dans  les  grilles  du  foyer,  et  qui  con- 
stituent le  mâchefer,  les  scories,  etc.  ii  Crasses  des  chau- 
dières. Produit  gras  et  terreux  provenant  des  b"iles  et 
des  dépôts  de  l'eau. 

—  Peint.  Couche  sale  qui  se  forme  avec  le  temps  sur 
les  tableaux  ;  Juger  sous  la  crasse  le  mérite  d'un  tableau. 

CRASSE  (du  lat.  crrt5iî(tj,  épais)  adj.  Epais,  grossier: 
Hwneur  crasse  et  visqueuse,  it  Fig.  Crasseux,  sordide, 
avare  :  Aine  terrestre  et  crasse.  (Voltaire.)  [Vieux.] 

—  Ignorance  crasse.  Ignorance  grossière  et  inexcusable. 

GRASSEMENT  (mr/H)  n.m.  Action  de  crasser.ii  Etatd'une 
arme  crassée  :  Crassement  d'un  canon,  d'un  fusil. 

GRASSEMENT  adv.  D'une  manière  crasseuse,  sordide  : 
Traiter  orassement  ses  hôtes. 

'CRASSER  v.  a.  Couvrir  de  crasse,  surtout  en  parlant 
des  armes  à  feu  :  Poudre  chassant  l'intérieur  des  armes. 

Se  CPRSSer,  v.  pr.  Se  couvrir  de  crasse. 

CRASSERIE  (ri  —  rad.  crasse)  n.  f.  Fam.  Avarice  sor- 
dide :  Etre  d'une  incroyable  crasserie.  tl  Avanie.  V.  crasse. 

CRASSEUX  {kra-sei'i),  EUSE  adj.  Sali  de  crasse  ;  Mains 
CRASSEDSES.  Papier  crasseux. 

—  Fig.  Qui  est  l»  d'une  avarice  sordide  ;  2"  souillé  de 
quelque  vice  :  Ame  crasseuse:  3-* d'une  ignorance  crasse. 

Substantiv.  —  Personne  malpropre  :  Le  crasseux  est 
un  égoïste  qui  se  méprise.  (Raspail.) 

—  Fig^.  Personne  d'une  avarice  sordide  :  Vivre  en  cras- 
seux. II  Personne  de  basse  extraction. 

—  Syn.  Crasseux,  chiche,  ladre,  etc.  V.  chiche. 

GRASSICAUDE  (ilu  lat.  crassus,  épais,  et  cauda,  queue) 
adj.  Qui  a  une  queue  épaisse. 

GRASSICAULE  {kra-si-kôV  —  du  lat.  crassus,  épais,  et 
caulis,  tige)  adj.  Se  dit  dos  plantes  (jui  ont  la  tige  épaisse 
et  charnue  :  Pélargonium  ckassicaule. 

GRASSICEPS  (kra-si-sèpss  —  du  lat.  crassus,  épais,  et 
caput,  t^te)  adj.  En  T.  de  zool..  Qui  a  une  tête  épaisse. 

CRASSICORNE  (du  lat.  crassus.  épais,  et  cornu,  corne) 
adj.  Eiitom.  Qui  a  des  cornes  ou  des  antennes  épaisses. 

—  Bot.  Se  dit  des  fruits  surmontés  de  cornes  épaisses. 

CRASSIER  [kra-si-é)  n.  m.  Lieu  où  l'on  dépose  les  dé- 
chets et  impuretés  du  minerai,  dans  une  usine  mûtallur- 
gique. 

CRASSIFOLIÉ  [kra-si  —  du  lat.  crassus,  épais,  ot  folium, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  des  feuilles  èjjaissos. 

CRASSIJUGUÉ  (/i-/-a-.î/-7/itM,  ÉE  [du  lat.  cmssii*,  épais,  et 
jugum,  joug]  adj.  En  T.  de  uot.,Qui  est  relevé  de  grosses 
côtes. 

CRASSILABRE  {du  gr.  crassus,  épais,  et  labrum.  lèvre) 
adj.  En  T.  de  conchyl.,  Se  dit  d'une  coquille  dont  lo  bord 
droit  présente  un  épais  bourrelet. 

CRASSILINGUES  n.  m.  pi.  Sous-ordro  do  reptiles  sau- 
riens comprenant  les  geckos  ot  iguanes,  tous  animaux 
caractérisas  par  leur  langue  charnue,  épaisse,  courte,  à 
peine  échancrôo  à  la  pointe  et  nun  protractilo.  (Répandus 
dans  toutes  les  régions  chaudes  du  globe,  loscrassilinguos 
ont  quelques  représentants  dans  tes  régions  circamédi- 
terranéonnos  ;  on  général  insectivores,  ils  présentent 
quelques  formes  phytophages.) —  f/«  crassilinoue. 

CRASSILOBÉ,  ÉE  (du  lat.  crassus,  épais,  ot  lobus,  lobe) 
adj.  En  T.  «hi  but,,  Qui  a  des  lobos  épais. 

CRASSINERVÉ,  ÉE  (nAr  ~  du  Lit.  crassus,  épais,  et 
tifri'iis.  nfTviirp)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  dos  nervures 
fortement  saillantes  :  Le  figuier  ckassinervé  peut  servir 
d'e.reinplc  au.r  feuilles  CRASsiNEUVÉïis.  (C.  d'Orbigny.) 

CRASSIPENNE  (  pèn'  —  du  lat.  crassus,  épais,  ot  penna, 
ailes}  adj.  Qui  a  «les  ailes  épaisses. 

GRASSIPÉTALE  (du  lat.  crassus,  épais,  ot  do  pétale)  adj. 
En  T.  do  bot..  Qui  a  dos  pétales  épais. 

CRAS3IR03TRE  (du  lat.  crassus,  épais,  ot  rostrum, 
rostre)  adj,  l'Jti  T.  de  zool.,  qui  a  un  bec  épais. 

CRASSISPINÉ,  ÉE  fdu  lat.  crassus,  épais,  ot  spina,  épine) 
adj.  En  T.  dn  but..  Qui  a  do  fortes  épines. 

GRASSISQUAME   (du  lat.  crassus,  épais,  ot  squama, 

écailloj  adj.  (^ni  a  des  écailles  épaisses. 

CRASSISULCB  Mu  lat.  crassus.  épais,  et  sulcus,  sillon) 
ad).  Qui  est  marqué  do  largos  sillons. 


GrassitiuS  (L.),  grammairien  latin  dn  i"  siôclo 
av  J.-C,  né  ù.  Tarente.  Alfranchi  de  Crassitius,  il  porta 
les  surnoms  do  Périclôs  et  do  Pansa,  et  Unit  par  so  faire 
pythagoricien.  Il  s'était  acquis  la  plus  brillante  réi^)utation 
dans  les  cercles  lettrés  par  son  commentaire  de  la  /.myrna, 
poème  mythologique,  obscur  à  force  do  subtilité  ot  d'éru- 
dition, du  poèto  Ilelvius. 

CRASSITUDE  (lat.  cvassitudo,  mt'mè  sons)  n.  f.  Epais- 
seur :  La  CRASsiTUDE  de  la  peau. 

CRASSOCÉPHALE  {se)  n.  m.  Bot.  Syn.  do  CRKMOCfiiMlALE. 

CRASSULACÉ  (kra-su,  se),  ÉE  adj.  En  T.  do  bot..  Qui 
rossomijlu  uu  ipii  so  rapporte  aux  crassules. 

CRASSULACÉES(/ira-s(i,  se)  n.  f.  pi.  Famille  de  dicoty- 
Ii'donos,  rcnrermant  des  plantes  herbacées  et  des  sous- 
arbrissoaux  à  feuilles  charnues  simples  et  alternes.  — 
Une  CRASSur.ACÉE. 

—  Encycl.  Los  fleurs  dos  crassulacées,  souvent  herma- 
phrodites, sont  groupées  en  cimes  ou  solitaires  à  l'aisselle 
des  feuilles.  Les  caractères  généraux  sont  :  un  calice  mono- 
sépale, ordinairement  à  cinq  divisions,  imbriqué  dans  la  pïé- 
floraison  ;  une  corolle  polypétale  diplostémone  ou  isosté- 
mone  ;  les  étamines  libres,  à  anthères  biloculaires  ;  les  ovai- 
res distincts,  avec  ovules  anatropes.  Les  feuilles  ot  la  tige 
sont  charnues,  justifiant  le  nom  do  plantes  grasses.  Les 
crassulacées  sont  divisées  en  deux  tribus  :  les  crassula- 
cées, type  du  genre,  et  les  diamorphées.  Elles  habitent  les 
régions  tempérées,  croissant  dans  les  lieux  arides.  Plu- 
sieurs, remarquables  par  leur  port  et  les  vives  couleurs 
dô  leurs  fleurs,  sont  cultivées  dans  les  jardins. 

GRASSULE  {kra-sïd')  n.  f.  Genre  de  plantes  grasses, 
type  de  la  famille  des  crassulacées  et  de  la  tribu  des 
crassulées,  comprenant  plus  do 
quatre-vingts  espèces,  répandues 
sur  tout  le  globe ,  notamment 
dans  l'Afrique  australe. 

—  Encycl.  Le  genre  crassule 
renferme,  malgré  les  démembre- 
ments qu'il  a  subis,  une  centaine 
d'espèces,  qui  croissent,  pour  la 
plupart ,  aux  environs  au  cap 
de  Bonne-Espérance  ;  un  petit 
nombre  seulement  habite  les  cli- 
mats tempérés.  Les  crassules  sont 
des  plantes  grasses  qui  ne  se  re- 
commandent par  aucunepropriétô 
économique  ou  médicinale,  mais 
que  l'on  cultive  dans  les  jardins 
d'agrément,  à  cause  de  l'étrangeté 
do  leur  port  ou  de  l'élégance  de 
leurs  fleurs.  La  crassule  écarlale 
{crassula  coccinea)  est  la  plus  écla- 
tante; ses  fleurs,  d'un  rouge  vif, 
ont  un  parfum  t^ui  rappelle  à  la 
fois  l'odeur  du  jasmin  et  celle  de 
l'abricot  bien  mûr.  La  crassule 
odorante  a  des  fleurs  d'un  jaune 
verdâtre,  qui  répandent  un  arôme 
de  tubéreuse. 

Crassule. 
CRASSULE,  ÉE  {kra-su)  adj .  Bot. 
Syn.  de  crassdlacé,  mais  avec  une  acception  plus  res- 
treinte. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  plantes,  de  la  famille  des  crassu- 
lacées, ayant  pour  type  le  genre  eras*u/e.—6''7ie  crassulée. 

Cr AS-SU R-REYSSOUZE,  comm.  de  l'Ain,  arrond.  et  à 
13  kilum.  de  Bourg  en  Bresse,  sur  la  lieyssouze  ;  l.l  H  hab. 

Crassus  (Lucius  Licinius),  jurisconsulte  ot  orateur 
romain,  né  en  HO  av.  J.-C,  mort  on  91.  Consul  en  95, 
censeur  en  92,  il  fit  fermer  les  écoles  de  rhétorique  la- 
tine. Cicéron  l'a  choisi  pour  exposer  ses  propres  idées 
dans  le  dialogue  De  oratore.  Son  éloquence  réunissait 
deux  qualités  opposées  :  l'esprit  et  lo  pathétique.  Il  ne 
reste  de  lui  que  des  fragments. 

Crassus  (Marcus  Licinius),  homme  politique  romain, 
né  vers  115  av.  J.-C,  mort  on  53.  De  naissance  patri- 
cienne et  ayant  vu  son  père  et  son  frère  périr  victimes  de 
Marins,  il  s'attacha  à  Sylla  et  s'enrichit  des  dépouilles  des 
proscrits.  En  71,  il  fut  nommé  préteur,  et,  à  ce  titre,  ter- 
mina la  guerre  des  esclaves  qui,  sous  la  conduite  de 
Spartacus,  tenaient  tôte  aux  armées  romaines.  Spartacus 
fut  tué.  Mais  Pompée,  ayant  de  son  côté  battu  un  déta- 
chement do  5.000  fugitifs,  so  lit  décerner  lo  triomphe, 
tandis  que  Crassus  n'obtenait  que  l'ovation.  Malgré  le 
dépit  qu  il  on  conçut,  Crassus  fut  cependant  consul  avec 
Pompée,  l'année  suivante  (70).  li  fut  censeur  en  G7.  Puis, 
dans  ratfaire  do  Catilina,  on  lo  soupçonna  de  complicité 
avec  l'agitateur.  Lié  avec  César,  il  lui  prêta  une  somme 
équivalant  à  quatre  millions  do  notre  monnaie  pour  lui 
permettre  do  payer  une  partie  do  ses  dettes,  avant  d'aller 
on  Espagne  exercer  son  commandement.  BiontAt  après, 
César,  Crassus  ot  Pompée  formèrent  lo  premier  triumvirat, 
ot  Crassus  fut  de  nouveau  consul  avec  Pomnéo  (55).  Après 
sa  sortie  de  charge,  il  eut  pour  province  la  Svne,  où  il 
tférit  dans  une  guerre  terrible  engagée  contre  komo  par 
les  Parthos.  Crassus  n'avait  qno  dos  talents  médiocres. 
Homme  d'argent,  on  l'appelait  Crassus  le  Riche.  Son 
originalité  est  que,  le  premier  ù.  Rome,  il  représenta  unt- 
quoment  la  puissance  de  l'argent. 

CRASSUVIE  {kra-sU'Vî)  n.  f.  Bot.  Genre  do  crassula- 
cées. Syn.  de  kalanchoÉ. 

CRAT  {kra)  n.  m.  Nom  vulgaire  do  l'esturgeon,  ii  On  dit 

aussi  CREAC,  ot  CRÉÂT. 

CRATACANTHE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  car- 
nassiers, famille  descarabidés,  tribu  des  harpalmés,  com- 
prenant des  formes  de  taille  petite,  bombées,  do  couleurs 
sombres.  (On  connaît  une  seule  espèce  do  cratacantho 
brune,  habitant  los  Etats-Unis;  ses  mœurs  sont  colles 
dos  acinopos.) 

CRAT/EGU8  (guss)  n.  m.  Bot.  Nom  sciontilique  lalin  du 
genre  alizier  ou  aubépine. 

CRATAOMUS  {mu.ta)  n.  m.  Paléont.  Gonro  de  reptiles 
stégosauricns,  famille  des  stégosauridés,  comprenant  dos 
formes  voisines  dos  scélidosaures,  avec  les  plaques  de 
l'urniuro  dorsale  comprimées  ot  crétéos,  ot  une  plaque 
ossouso  en  éperon  aux  membres  antérieurs.  (  Los  crn- 
tieomuB  sont  fossiles  dans  lo  crétacé  dos  Alpos  uutri- 
chioDDOs.) 


Cratère. 


CHASSAT  —   CRATÈRE 

CRAT^VA  n.  m.  Genre  d'arbros  ot  d'arbrisseaux,  de 
la  famille  dos  capparidéos,  tribu  des  capparées,  compre- 
nantuno  vingtaine  d'espèces,  qui  croi.ssont  dans  les  ré- 
gions chaudes  dos  doux  continents. 

CRATÉGINE  (./m"  —  rad.  cratxgus)  n.  f.  Chim.  Matière 
cristallisable,  extraite  do  l'écorce  d'alizier. 

CratÉIS  ou  Krat^IIS.  Myth.  gr.  Nymphe  et  magi- 
cienne, mère  de  Scylla. 

CratER  IjAKE,  lac  des  Etats-Unis  (Etat  d'Orégon), 
situé  dans  les  monts  des  Cascades,  dans  le  Parc  Jiational 
de  l'Orégon. 

CRATÉRANTHÈME.n.  m.  Genre  de  plantes  marines  de 
l'Adriatique. 

CRATÈRE  (lat.  crater;  gr.  /cratêr,  même  .sens)  n.  m. 
Antiç.  Vase  à.  largo  ouverture,  qui  servait  ù.  mélanger 
l'eau  et  lo  vin.  ii  Coupe  d'argent,  en  forme  d'écuello  sans 
oreilles,  dans  le  langage  de  l'ancienne  Université  :  Les 
CRATfiRES  de  Sorbonne. 

—  Géol.  Ouverture  par  laquelle  un  volcan  vomit  sa  lave, 
ses  feux,  sa  fumée  et  ses  cendres  :  Quelques  montagnes 
de  l'Auvergne  offrent  de  petits  crktPires  fort  bien  conservés. 

—  Techn.  Ouverture  pratiquée  dans  la  partie  supérieure 
d'un  fourneau  de  verrerie. 

—  Encycl.  Antiq.  Les  anciens  buvaient  très  rarement 
le  vin  pur;  les  mélanges  les  plus  ordinaires  étaient  de 
trois  cinquièmes  d'eau  pour  deux  de  vin,  ou  deux  cin- 
quièmes d'eau  et  trois  de  vin.  Au  moment  du  repas,  on 
apportait  le  crafére  dans  la  salle  du  festin,  et  on  le  plaçait 
à  terre  ou  sur  un  pied,  au-devant 
des  tables.  Un  esclave,  chargé  spé- 
cialement de  ce  service,  prenait  le 
liquide  avec  une  sorte  d'aiguière 
appelée  kyathos,  et  en  remplissait 
dos  coupes,  qu'il  passait  aux  con- 
vives. Les  cratères,  ordinairement 
de  grandes  dimensions,  étaient  de 
formes  variables ,  avec  ou  sans 
anses,  avec  ou  sans  support.  On 
donnait  plus  spécialement  ce  nom 
à  des  vases  de  col  étroit  et  do  large 
embouchure,  ou  encoro  évasés,  et 
munis  de  deux  anse.-î  qui,  tantôt 
s'élevaient  en  volutes,  tantôt  étaient  très  courtes  et  fixées 
à  la  partie  inférieure.  Les  cratères  étaient  généralement 
en  terre  cuite  et  décorés  de  peintures.  Il  existait  aussi 
des  cratères  de  luxe  ou  purement  décoratifs,  en  bronze 
ou  en  métaux  précieux,  avec  ciselures  ou  incrustations, 
ou  encore  en  marbre  avec  bas-reliefs.  C'étaient  parfois 
de  véritables  œuvres  d'art,  que  l'on  consacrait  comme 
offrandes  dans  les  temples,  ou  que  l'on  plaçait  dans  les 
jardins.  Ils  pouvaient  atteindre  des  proportions  colossales. 

Dans  la  pompe  triomphale  que  Ptolémée  Philadelphe 
fit  voir  à  la  ville  d'Alexandrie  se  trouvait,  entre  autres 
richesses,  un  énorme  cratère  d'argent,  qui  était  porté  sur 
un  chariot  à  quatre  roues  traîné  par  six  cents  nommes. 
Hérodote  parle  d'un  cratère  de  bronze  de  la  capacité  de 
300  amphores.  Le  même  historien  parle  d'un  autre  cra- 
tère qu  ou  voyait  à  Exampée,  en  Scylhie,  entre  le  Borys- 
thène  ot  l'Hypanis.  Celui-ci  contenait  600  amphores. 

—  Géol.  Le  cratère,  orifice  de  la  cheminée  d'un  volcan, 
par  lequel  sont  rejetés  au  dehors  les  matériaux  d'éruption, 
présente  ordinairement  un  cône  en  forme  d'entonnoir  ;  cette 
forme  est  due,  dans  les  cratères  de  débris,  au  manque  de 
cohésion  des 
cendres  ou 
scories  qui 
constituent 
les  bords  de 
l'orifice.  Le 
cratèro  est 
dit    central 

quand  il  occupe  le  sommet  du  volcan;  il  est  dit  adventif 
quand  il  s'ouvre  sur  les  flancs  de  la  montagne.  Les  cratères 
adventifs  sont  disposés  lo  long  des  tissures  ouvertes  dans 
le  sol  par  l'activité  volcanique  ;  le  Vésuve  en  compte  trente 
et  l'Etna  sont  cents.  Le  cône  d'un  cratère  est  égueulé  lor.squo 
lo  poids  ot  la  pression  dos  laves  en  ont  emporté  une  partie 
pour  s'épancher  au  dehors  ;  plusieurs  volcans  éteints  d'Au- 
vorgno  présentent  celte  disposition.  Los  cratères  de  laves 
sont  beaucoup  plus  solides  que  les  précédents  ;  la  structure 
du  cône  n'y  admet  pas  do  débris.  Los  cratères  d'effondre- 
ment résultent,  comme  leur  nom  l'indique,  d'un  atl'aisse- 
ment  de  la  roclio  sous-jaconte,  sous  l'action  dos  matières 
minérales  en  fusion  :  les  volcans  de  Kilauea,  do  Mauna- 
Loa,  puis  le  grand  Brûlé  de  la  KéunionoflTrentdoscratèref* 
d'effondromont.  Les  cratères  dits  d'explosion  résultent  do 
la  grande  violence  d'une  éruption  qui,  en  reietant  au  loin 
lo  cône  do  débris,  présente  à  sa  place  un  simple  gouffre,  qui 
est  la  cheminée  ;  ces  accidents  so  produisent  assez  souvent. 
Léopolddo  Buch,  Humboldt,  Elio  do  Boaumont  ont  soutenu 
la  théorie  des  cru/n-t'*  de  soulèvement .  D'après  ces  savants, 
los  cônes  volcaniques  résulteraient,  non  pas  do  l'accumu- 
lation dos  matériaux  rojotés  par  les  volcans,  mais  d'un 
soulèvement  du  sol  sous  l'action  éruptivo;  cette  théorie 
no  parait  pas  avoir  do  fondement.  Los  cratères-lacs  sont 
ceux  dans  lesquels  so  sont  accumulées  les  eaux  pluviales, 
après  l'extinction  du  volcan;  lo  lac  Pavin,  en  Auvergne, 
en  est  tin  exemple  bien  caractéristique.  Certains  cratères 
présentent  de  grandes  dimensions  ;  celui  du  Picliiucha 
mesure  1.000  mètres  do  diamètre,  celui  du  Vulcano  (Li- 
pari)  550  métros. 

Cratère,  ud  des  capitaines  d'Alexandre  le  Grand, 
mort  eu  321  av.  J.-C.  Il  commanda  d'abord  los  pozéfairos, 
puis  une  division  do  cavalerie  dans  l'expédition  de  l'Inde, 
et  obtint  la  confiance  d'Alexandre  par  l'élévation  de  sou 
caractère,  autant  quo  par  son  courage.  Il  parlait  au  roi 
avec  une  grande  franchise,  lui  si^rnalait  ses  fautes,  lo  blÛ- 
mait  d'adopter  los  mœurs  asiatiques.  Il  fut  chargé  do 
reconduire  les  vétérans  on  Macédoine.  Après  la  mort  du 
conquérant,  Cratèro  fut  adjoint  &  .\ntipator  (dont  il  épousa 
la  mie)  dans  le  gouvernement  do  la  Macédoine,  de  la 
Grèce  ot  do  l'IIlyrio,  ot  prit  en  main  l'administration,  pon- 
dant quo  son  beau-père  so  chargeait  du  commandement 
dos  armées.  Redoutant  l'ambition  do  Perdiccas,  il  so  ligua 
contre  lui  avec  Antigono,  et  passa  on  Asie  avec  Antipater. 
Pendant  t|uo  celui-ci  marchait  sur  l'Egyplo.  Cratèro  l'ut 
tué  en  Cnppadoco.  dans  un  combat  contre  Eumèno  ^Jifl). 
—  Nom  d  un  autre  lioulonant  d'Aloxundro  lo  Grand.  — 
Nom  d'un  frèro  d'Antigono  Gonatas,  roi  do  Macâdoino. 


Cratôre  :  coupe  d'un  cône  de  dêbrlg. 


CRATERE 


CRATOS 


Cratérope, 


Cratère,  historien  grec,  qui  parait  avoir  vécu  au 
début  liu  Ht-  siècle  avant  notre  ère.  11  avait  composé  un 
Jiecueil  de  décrets  attiques.  disposés  par  ordre  chroûolo- 
gique,  qui  est  souvent  cité  par  les  commentateurs  et  au- 
teurs de  lexiques.  On  ne  sait  s'il  faut  identifier  cet  histo- 
rien avec  le  Cratère  qui  avait  étudié  les  antiquités  de  l'Inde. 

Cratère,  médecin  grec  du  i"  siècle  avaut  notre  ère. 
cité  par  Cicéroo,  Horace  et  Galien.  Ce  dernier  mentionne 
certains  remèdes  que  Cratère  employait  avec  succès;  par 
exemple,  un  antidote  contre  la  piqûre  ou  la  morsure  des 
animaux  venimeux. 

CRATÉRELLE  {rèl')  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de 
champignon  comestible  à  chapeau  contourné  et  relevé. 

CRATÉRICARPE  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  onagrariêes,  tribu  des  épilobiées,  renfermant  une  seule 
espèce,  qui  croit  au  Pérou. 

CRATÉRIE.  Bot.  Syn.  de  guidonie. 

CRATÉRIFORME  (de  cratère,  et  forme)  adj.  Qui  a  la 
forme  d'un  cratère  de  volcan  :  La  constitution  cratëri- 
FOKMii  de  la  plupart  des  régions  de  la  lune  a  été  étudiée 
avec  soin.  (Araero.) 

—  En  T.  de  bot..  Qui  est  en  forme  de  tasse,  de  cratère. 

CRATÉRION  n.  m.  Genre  de  végétaux  cryptogames,  de 
la  famille  des  champignons,  tribu  des  physarées,  compre- 
nant deux  ou  trois  espèces  très  petites,  qui  croissent  sur 
les  feuilles  et  les  tiges  en  décomposition. 

CRATÉRISPERMUM  {spèr-tnom')  n.  m.  Genre  de  rubia- 
cées,  série  des  chiococcées,  voisin  des  canthions.  (Les  cra- 
térispermums  sont  des  arbustes  des  régions  tropicales  do 
l'Afrique  et  des  Mascareignes.) 

CRATÉROÏDÉ,  ÉE  (rad.  cratéroide)  adj.  En  T.  de  bot., 
Qui  a  la  forme  dune  coupe. 

CRATÉROÏDES  n.  f.  pi.  Bot.  Famille  de  lichens,  chez 
lesquels  les  réceptacles  des  corps  reproducteurs  sont  en 
forme  de  coupes.  —  L'ne  cratéroide. 

CRATÉROLOPHE  n.  m.  Genre  de  méduses  acalèphes, 
sous-ordre  des  calycozoaires.  famille  des  cleistocarpidés, 
comprenant  des  lucernaires  à  disque  octaédrique,  campa- 
nuliforme,  à  bras  longs  portant  à  leur  extrémité  des 
tentacules  disposés  en  houppes.  (Les  cratérolophes  habi- 
tent les  mers  du  nord;  on  en  connaît  quelques  espèces, 
toutes  de  taille  médiocre.) 

CRATÉROMYCX  n.  m.  Genre  do  champignons  microsco- 
piques, de  la  famille 
des  raucorinées,  com- 
prenant un  petit  nom- 
bre d'espèces,  qui 
croissent  sur  les  ma- 
tières org^aniques  en 
décomposition. 

CRATÉROPE  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  passe 
reaux,  type  de  la  tribu 
des  cratéropodinés,  com- 
prenant des  formes  à 
plumage  lâche  et  mou, 

fris  et  fauve,  piqueté,  à  bec  moyen,  comprimé,  à  plumes 
u  front  rigides,  à  pattes  vigoureuses.  (Les  cratéropes, 
dont  on  connaît  une  vingtaine  d'espèces  réparties  dans 
les  régions  chaudes  de  l'Afrique,  dans  l'Inde  etàCeylan, 
sont  insectivores  et  de  la  taille  des  grives.) 

CRATÉROPODINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  famille  des  timaliidés,  comprenant  les  genres 
pomarkina,  malacocircus,  crateropus ,  {/arrulax ,  trochalo- 
pteron,  actinodura,  pellorneum ,  titrnagra,  tous  jiropres  aux 
régions  chaudes  de  l'ancien  monde.  —  Un  cbatiîropodinl;. 

CRATEROSPERMUM  {té,  spèr'-mom')  n.  m.  Bot.  Genre 
d'algues  zygnémacées,  dont  la  seule  espèce  connue  {cra- 
terospermum  lxtevire7is)  a  été  observée  en  Allemagne. 

CRATÉROSTIGMA  {stig)  n.  m.  Genre  de  scrofularîées, 
tribu  des  gratiolées.  {Les  cratérostigmas  sont  des  herbes 
vivaces.  à  feuilles  de  plantain,  habitant  l'Afrique.) 

CraTÈS  d^Athènes,  poète  comique  de  l'ancienne 
comédie  attiquc^imilieu  du  \"  s.  av.  J.-C).  Aristophane 
parle  de  lut  dans  ses  Chevaliers,  qui  furent  joués  en  424, 
mais  laisse  entendre  que  le  poète  était  mort  à  cette 
époque.  Cratès  avait  commencé  par  être  acteur  ;  il  jouait 
dans  les  pièces  de  Cratinos.  Puis  il  en  écrivit  pour  son 
compte.  Il  fut  le  premier  à  rompre  avec  les  traditions  de 
la  comédie  politique.  A  l'exemple  d'Epîcharme,  il  attaqua 
non  les  individus,  mais  les  mœurs.  Par  là,  il  ouvrit  les 
voies  à  la  comédie  moyenne,  d'où  devait  sortir  la  comédie 
nouielle,  celle  do  Ménaodre  et  de  Philémon.  Si  nous  en 
croyons  Aristophane,  tout  le  mérite  des  pièces  de  Cratès 
était  dans  la  composition,  dans  la  complication  des  scènes. 
L'iniriguo  était  toujours  très  embrouillée.  Aussi  Aristo- 
phane ajoutait-il  plaisamment  que  Cratès  avait  régalé  les 
Athéniens  à  peu  de  frais,  en  leur  donnant  à  goûter  les  plus 
ini^énicuscs  inventions,  sans  prendre  la  peine  de  les  as- 
saisonner. Nous  possédons  quelques  fragments  des  pièces 
do  Cratès  :  les  Voisins,  les  Héros,  les  liâtes,  la  Lamie,  les 
Jeux,  les  Orateurs,  les  Samiens,  les  fanfaronnades. 

CratÉS  de  Thèbes,  philosophe  grec,  né  à  Thèbes  en 
Béotio.  Il  vivait  à  Athènes  vers  328,  et  il  existait  encore 
au  commencement  du  iv*  siècle  avant  notre  ère.  Il  est  le 
dernier  représentant  illustre  de  l'école  cynique,  et  sert  do 
transition  entre  Dio"éne  et  Zenon.  Difforme  et  laid,  il  so 

f  taisait  à  étaler  sa  laideur,  afin  de  provoquer  la  raillerie. 
1  vendit  son  patrimoine  et  en  distribua  le  pri.Y,  pour  mener 
la  vie  des  cyniques.  Il  se  couvrait  de  vêtements  chauds 
en  été  et  de  vêtements  légers  en  hiver,  non  pas  en  vue 
de  so  distinguer,  mais  afin  de  braver  la  douleur.  Il  n'était 
pas  rude  systématiquement,  eommo  Antisthèno;  il  n'avait 
pas  l'effronterie  de  Diogène;  il  avait  do  l'éducation,  et 
conser\'ait  sa  dignité.  Il  possédait  à  Athènes,  où  il  était 
l'arbitre  de  tous  les  différends  et  le  conseiller  des  familles, 
uno  autorit4^  morale  considérable. 

Une  jeune  femme  riche,  HIpparchia  do  Maronée,  s'éprit 
de  lui  et  l'épousa  on  adoptant  son  genre  do  vie;  d'où 
b'^aucoup  d'anecdotes  scabreuses.  Cratès  avait  composé 
des  tragédies  philosophiques  et  diverses  poésies;  entre 
autres,  un  petit  poèmo  intitulé  Paignia.  On  a  voulu  sans 
raison  lui  attribuer  quatorze  lettres,  comprises  dans  la 
collection  aldine  des  lettres  grecques  (1441»),  ot  trente-huit 
autres  publiée?!  par  lîoissonailc  dans  les  Notices  et  extraits 
des  manuscrits  (Paris,  1827). 


Cratès  le  Platonicien.  On  manque  de  renseigne- 
ments précis  sur  sa  vie  et  ses  écrits.  Il  succéda,  vers  :i60 
av.  J.-C.  à  Crantor,  dans  la  direction  do  l'ancienne  Aca- 
démie. Comme  Polémon  et  Crantor,  iï  réagit  contre  les 
tendances  do  Speusippe  et  de  Xénocrate,  laissa  dans 
l'ombre  les  discussions  métaphysiques,  dialectiques  et 
psychologiques  de  l'école,  et  s'appliqua  surtout  à  la  mo- 
rale pratique. 

Cratès  de  Tarse,  philosophe  académicien,  qui  vivait 
à  Athènes  au  n'  siècle  avant  notre  ère,  et  fut  directeur 
de  l'Académii^. 

Cratès  de  MallOS,  grammairien  et  philosophe 
stoïcien  grec  ^ii*  s.  av.  J.-C).  Néà  Mallos  en  Cilicie,  il  ouvrit 
à  Pergaihe  une  écolo  qui  devint  célèbre  et  rivalisa  avec 
celle  d'Alexandrie.  Il  s'occupa  surtout  de  l'épuration  du 
texte  d'Homère,  et  eut,  dans  l'antiquité,  une  renommée 
presque  égale  à  celle  d'Aristarque,  son  contemporain. 
Envoyé  en  ambassade  à  Rome  par  le  roi  Eumène  II,  il  se 
cassa  la  jambe  peu  après  son  arrivée,  se  vit  contraint  do 
prolonger  son  séjour  dans  cette  ville,  et  y  ouvrit  un  cours 
public  de  littérature,  qui  fut  très  suivi  par  les  jeunes 
Romains  et  contribua  beaucoup  à  répandre  le  goût  des 
lettres.  Le  principal  ouvrage  de  Cratès  était  intitulé  : 
Becension  de  l'Iliade  et  de  l'Odyssée.  Cratès  s'était  occupé 
aussi  du  texte  d'Hésiode,  d'Euripide,  d'Aristophane.  Enfin, 
il  avait  écrit  un  livre  sur  le  dialecte  attique.  11  eut  de  nom- 
breux élèves,  qui  restèrent  fidèles  à  sa  doctrine.  En  face 
d'Aristarque  et  des  alexandrins,  il  représentait  l'e-xégèse 
allégorique,  qui,  sous  les  images  des  poètes,  cherchait  des 
vérités  scientifiques. 

CratÉSIPOLIS,  femme  d'Alexandre,  fils  do  Polysper- 
chon,  tyran  do  Sicyone  et  de  Corinthe  {Ha  du  iv*  s.  av. 
J.-C).  Elle  accompagna  son  mari  dans  ses  expéditions 
militaires,  et  s'était  concilié  l'affection  des  soldats.  Lorsque 
Alexandre  fut  assassiné  (314),  Cratésipolis  s'empara  du 
pouvoir,  battit  les  Sicyoniens  qui  s'étaient  révoltés,  dé- 
fendit ses  Etats  contre  les  attaques  de  Cassandre,  puis 
finit  par  les  céder  à  Ptolémée  Lagos  (308),  et  se  retira  à 
Patras,  en  Achaie. 

CRATÉTIEN  {si-i7i)  n.  m.  Disciple  de  Cratès  do  Mallos, 
fondateur  de  l'école  do  Pcrgame. 

CratevaS,  botaniste  grec,  surnommé  Rhizotome 
(coupeur  de  racines),  contemporain  de  Mithridate  Eupa- 
tor,  à  qui  il  dédia  deux  plantes,  sous  le  nom  de  mithri- 
datea  et  de  eupatoria.  Dioscoride  le  loue  de  l'exactitude 
de  ses  descriptions,  et  Plino  rapporte  qu'il  s'était  ap- 
pliqué à  reproduire  les  plantes  avec  des  couleurs.  On  con- 
naît sous  son  nom  deux  ouvrages  :  un  Traité  des  simples 
et  un  Lexique  botanique,  conservés  par  des  manuscrits  de 
Vienne  ot  de  Paris. 

CRATÉVIER  (vi-é)  n.  m.  Genre  do  plantes,  de  la  famille 
des  capparidées,  voisin  des  câpriers,  it  On  dit  aussi  cra- 

TÉVA. 

—  Enctcl.  Los  cratéviers  comprennent  des  arbres  et 
arbrisseaux  à  feuilles  alternes.  Les  fleurs,  axillaires  ou 
terminales,  ont  un  calice  caduc  à  quatre  pétales  et  à  éta- 
mines  nombreuses.  L'ovaire  est  stipité,  à  deux  placentas. 

Les  vingt  espèces  connues  habitent  les  régions  tropica- 
les. Le  cratévier  religieux,  le  cratévier  tapier  sont  de  grands 
arbres  à  cime  touffue. 

Crathie  and  Braemar,  paroisse  d'Ecosse  (comté 
d'Abordeen),  au  milieu  des  monts  Grampians,  à  la  source 
de  la  Dee  ;  1.G50  hab.  Sur  le  territoire  de  cette  paroisse 
sont  les  résidences  royales  de  Balmoral  et  do  Birkhill. 

CRATICULAIRE  {lér)  ou  CRATICULARIA  n.  f.  Paléont. 
Genre  d'épongés  hexactinellides,  famille  des  eurétidés, 
comprenant  des  formes  en  cône  ou  ramifiées,  dont  la 
substance  est  creusée  d'oscules  se  croisant  à  angle  droit 
et  do  canaux  radiaires  en  cul-de-sac.  (Les  craticulaires 
sont  fossiles  dans  le  jurassique  supérieur  et  le  crétacé.) 

CRATICULAIRE  {1er'  —  rad.  craticule)  adj.  Qui  est  en 
forme  de  grille  à  petits  carreaux  :  Béseau  craticulairk. 

CRATICULATION  [si-oîi]  n.  f.  En  T.  de  b.-arts..  Action 
de  oraticuler  :  La  craticulation  d'un  dessi'i. 

CRATICULE  {l3,t.  craticula,  petite  grille)  n.  f.  Autref., 
Grille  placée  au-dessjis  du  cendrier  des  fourneaux  chimi- 
ques. Il  Auj.,  Nom  que,  dans  quelques  industries  métallur- 
giques, ou  donne  â  la  grille  surmontant  le  cendrier. 

CRATICULER  (rad.  craticule)  v.  a.  Diviser  en  petits 
carrés  égaux,  n  Se  dit  particulièrement  d'un  dessin  qu'on 
veut  copier  avec  des  dimensions  différentes  de  l'original  ; 
mais  on  dit  plutôt  graticuler. 

CratiÉ  ou  ICratiÉ,  bourgade  de  l'Indo-Chine  fran- 
çaise (Cambodge),  sur  le  Mékong,  non  loin  du  confluent  du 
Prek-Té.  Sa  situation,  au-dessous  des  rapides  do  Samboc 
et  de  Sambor,  lui  donne,  malgré  le  petit  nombre  de  ses 
habitants  (500),  quelque  importance.  Ces  rapides  ont  pu 
être  franchis  par  des  canonnières.  Des  gisements  de  kao- 
lin ont  été  signalés  dans  les  environs. 

CRATINIEN  {ni'i?i  —  du  n.  do  Crafi'rîoî,  poète  grec)  adj.  m. 
Métriq.  anc.  So  dit  d'un  vers  comique  composé  d'un  cho- 
rïambe,  de  deux  ïambes,  et  d'un  dimètre  trochaïque  cata- 
loctique. 

Cratinos,  poète  comique  athénien  (milieu  du  V  s. 
av.  J.-C).  C'est  un  des  principaux  représentants  de  la 
comédie  ancienne.  Il  paraît  avoir  débuté  au  théâtre 
vers  4G0.  Il  mourut  très  probablement  en  422  ;  car  nous 
savons  qu'il  vainquit  Aristophane  au  concours  do  423,  et 
le  môme  Aristophane,  dans  la  Paix  (421),  fait  allusion  à 
la  mort  récente  do  son  rival.  D'après  plusieurs  témoi- 
gnages anciens,  Cratinos  a  joué  un  rôle  important  dans 
l'histoire  do  la  comédie  :  il  aurait  augmenté  le  nombre 
des  acteurs,  perfectionné  l'intrigue  et  la  mise  on  scène. 
Surtout,  il  donna  les  premiers  chefs-d'œuvre.  Comme  Ari- 
stophane, il  attaquait  avec  uno  entière  liberté  les  institu- 
tions et  les  personnes.  Conservateur  décidé,  il  poursuivit 
longtemps  do  ses  sarcasmes  la  politique  de  Périclôs.  En 
bon  vivant  qu'il  était,  arai  du  Inxo  ot  do  la  bonne  chère, 
môme  do  la  bouteille,  il  apportait  dans  cos  campagnes  un 
entrain  extraordinaire,  uno  verve  étonnante.  Il  fut  non* 
fois  couronné  dans  les  concours,  ot  il  avait  écrit  vingt  et 
uno  pièces,  très  variées,  si  l'on  en  jugo  par  les  titres  :  les 
Arcliiluques  ;  la  Némésis;  les  Ulysses;  les  Ciiirons  ;  Tro- 
phunios  ;  les  Lois;  les  Heures;  les  Satyres  ;  les  liiclicsscs  ; 
les  /'J/féminés  ;  etc.  Sa  pièce  la  plus  célèbre  était  la  dcr- 


380 

nière  qu'il  eût  composée,  celle  oui.  en  423,  l'avait  emporté 
sur  les  Autes  d'Aristophane.  Elle  avait  pour  titre  la  Bou- 
teille. Le  poète  y  justifiait  son  goût  pour  le  vin,  que  son 
rival  lui  a  tant  reproché.  On  goûtait  aussi  les  poésies  lyri- 
ques de  Cratinos,  qu'on  chanta  longtemps  dans  les  festins. 
Cratinos,  dit  le  Jeune,  poète  comique  grec,  un  des 
poètes  de  la  comédie  moyenne  (iV  s.  av.  J.-C).  On  no 
sait  rien  de  positif  ni  sur  sa  vie  ni  sur  ses  œuvres  ;  et, 
dès  l'antiquité,  on  a  souvent  confondu  ses  pièces  avec 
celles  de  son  homonyme,  Cratinos  l'Ancien.  Une  des  piè- 
ces de  Cratinos  le  Jeune,  le  Dionys  Alexandros,  était 
dirigée  contre  Alexandre  de  Phôres.  On  lui  attribue  encore 
d'autres  pièces  ;  les  Géants;  Théramène;  O.nphale;  Ckiron; 
YHypobolimaios,  etc. 

CratIPPE,  historien  grec  (fin  du  V  s. -commencement 
du  w"  s.  av.  J.-C).  Continuateur  do  Thucydide,  il  recueillit 
les  faits  omis  par  cet  historien  et  continua  son  récit  jusqu'à 
la  baiaille  de  Cnide. 

Cratippe,  philosophe  grec  de  l'école  péripatéticienne 
(i"  s.  av.  J.-C).  Il  naquit  à  Mytilène,  acheva  sans  doute 
ses  études  à  Pergame,  puis  revint  dans  sa  ville  natale,  où 
il  enseigna  la  philosophie,  vers  r.0-46  av.  J.-C  Pompée, 
vaincu  à  Pharsale,  étant  venu  à  Mytilène  pour  y  prendre 
sa  femme  Cornélie,  les  habitants,  émus  d'une  si  grando 
infortune,  allèrent  au-devant  do  lui,  conduils  par  Cratippe, 
qui  le  harangua  ot  s'efforça  de  lui  rendre  l'espérance. 

Cratippe  ne  tarda  pas  à  quitter  Mytilène  pour  aller  à 
Athènes,  sur  l'invitation  de  l'Aréopage.  Il  y  ouvrit  une 
écolo,  ou  prit  la  succession  d'Andronicos  de  Rhodes  (44). 
Cicéron,  qui  l'estimait  fort,  envoya  son  fils  suivre  ses  le- 
çons, et  lui  fit  obtenir  de  César  le  droit  de  cité  romaine. 

Cratippe  était  péripatéticien.  mais  avec  des  tendances 
platoniciennes.  D'après  lui,  rame  sentante,  motrice,  est 
essentiellement  liée  à  un  corps;  mais  la  partie  intelli- 
gente de  l'âme,  tirée  de  l'âme  divine,  participe  à  son  im- 
matérialité. Il  tirait  de  sa  théorie  psychologique  une  expli- 
cation sur  la  divination. 

CRATIRITE  n.  f.  Figue  sauvago  de  Grèce. 

CratO,  ville  des  Etats-Unis  du  Brésil  (prov.  de  Céara), 
â  l'K.  de  la  serra  d'Araripe,  sur  un  sous-affluent  du  fleuve 
Jaguaribe;  12.000  hab.  Sources  sulfureuses.  —  Ville  des 
l'^tats-Unis  (prov.  d'Amazonas),  sur  le  Madeira;  G. 000  hab. 
A  remplacé  uno  ancienne  ville  du  même  nom,  qui  était  un 
lieu  de  bannissement. 

CratO,  ville  du  Portugal  (Alemtejo),  au  bas  du  ver- 
sant ouest  do  la  serra  de  Sâo-Mamedo,  sur  un  sous-af- 
flucnt  gauche  du  Tage;  1.250  hab. 

CRATOCÈRE  {s'er)  ou  CRATOCERUS [sè-russ)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères,  type  do  la  tribu  des  cratocérinéSf 
caractérisé  par  les  élytres  ovales,  convexes,  sillonnés,  le 
corselet  carré,  rétréci  en  avant,  la  tête  carrée,  aux  yeux 
peu  saillants.  (Les  cratocères,  dont  on  connaît  deux  espè- 
ces, de  couleurs  uniformément  sombres  et  de  petite  taille, 
habitent  l'Amérique  du  Sud.) 

GRATOCÉRINÉS  (se)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères carnivores,  famille  des  carabidés, 
comprenant  les  formes  à  élytres  largement 
tronqués  et  non  rebordés  à  la  base,  sans  strie 
scutellaire,  à  téguments  durs  et  cornés.  (Les 
cratocérinés  sont,  en  général,  américains.) 

—    Un  CRATOCÊRINÉ. 

CRATOCHWILIE  {koui-U)  n.  f.  Bot.  Syn. 
docLDTiE,  genre  d'euphorbiacécs. 

CRATOGNATHE    OU    CRATOGNATHUS 

{tuss'j  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  car- 
nassiers, famille  des  carabidés,  trilbu  deshar- 
palinés,  comprenant  des  formes  subcylin- 
driques, noires,  dont  l'aspect  et  les  mœurs 
sont  celles  des  acinopes.  (On  connaitune  dou- 
zaine d'espèces  de  cratognathes,  répandues  surtout  aux 
Canaries,  à  Téuériffe,  ou  dans  l'Amérique  du  Nord,  au 
Cap  et  à  Angola.) 

CRATOMORPHEou  CRATOMORPHUS (/""ss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  culéopières  malacodcrmes,  famille  des  lampy- 
ridés,  comprenant  des  formes  do  grando  taille,  ailées  dans 
les  deux  sexes,  à  corselet  et  élytres 
larges.  (Les  cratomorphes  sont  très 
phosphorescents;  leur  tête,  à  gros 
yeux,  est  cachée  par  le  corselet  ;  leur 
coloration  est  ordinairement  grise, 
variée  do  jaune.  On  on  connaît  uno 
quinzaine  d'espèces,  habitant  l'Amé- 
rique du  Sud.) 

Craton,  peintre  grec  do  Sicyone 
(vu"  s.  av.  J.-C).  D'après  Atliéna- 
gore,  il  inventa  la  peinture  mono- 
chrome, la  graphie  ou  le  dessin  ombré 
par  des  hacliures,  et  ajouta,  le  pre- 
mier, des  ombros  aux  profils. 

CRATONEURON  {ron')  n.  m.  Genre 
do  mousses  hvpnées,   à   fleurs   dioï- 
ques,  vivant  dans  l'eau,  et  remarquables  par  les  fortes 
nervures  des  fouilles. 

CRATOPARIS  {riss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
rhynchophores,  famille  des  anthribidés,  comprenant  des 
formes  de  taille  petite  ou  moyenne,  à  rostre  court  et 
large,  à  antennes  en  massue,  à  élytres  calleux. 

—  Encycl.  Certaines  espèces  de  cratoparis  de  l'Amé- 
rique du  Sud  sont  assez  grandes;  la  livrée,  ordinairement 
grisâtre,  affecte  parfois  des  teintes  vives  et  trancbées.  On 
en  connaît  uno  trentaine  d'espèces,  répandues  surtout 
dans  lo  nouveau  monde;  une  seule,  rousse  et  grise,  avec 
des  lignes  brunes  ondées  ou  circulaires , sur  lo  corselet  et 
les  élytres,  habite  l'Europe. 

CRATOPE  ou  CRATOPUS  (puss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  rhynchophores,  famille  des  curculionidés, 
tribu  dos  cypbinés,  comprenant  des  formes  à  rostre  très 
court,  penché;  à  antennes  à  massue  allongée,  arlicu- 
léo.  (Les  cratopes  sont  de  petits  charançons  à  corps  trapu, 
couverts  do  poils  couchés,  à  élytres  âpres.  On  en  connaît 
uno  quarantaine  d'espèces,  réparties  dans  l'Afriiiue  ans-. 
traie,  les  Mascareignes  ot  les  Indes.) 

Cratos.  Myth.  gr.  Divinité  allégorique,  personnifi- 
rai.ioii  de  la  F«rcc.  Suivant  la  légende,  Cratos  est  fils  du 
Titan  Pallas  et  do  Styx,  lillc  do  l'Océan.  Avec  son  frère 


381 

ZtMos  et  ses  deux  sœurs  Nikô  et  Bia,  il  porte  secours  ;\ 
Zous  centre  les  Titans.  Dans  le  Protnéthée  encha'mé  d'Es- 
chyle, il  aide  Héphaistos  à  enchaîner  Promèthôe. 

CRATOSCÉLIS  {sl'-Uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
pt^^rt's  lanicliii'ornt's,  famille  des  scarabéiiltSs,  tribn  dos 
t,'laphynnés,  comprenant  dos  formes  de  taille  petite  on 
muyunne,  cunrtos,  robustes,  velues,  ù  petit  ùcnsson  triau- 
j,'ulaire,  à  6Iytres  rétrécis  ot  coupés  obliquement  on  arrière, 
A  pattes  fortes  avec  tarses 
lon^set  grêles.  (On  connaît 
huit  espôces  do  cratoscolis, 
toutes  propres  au  Chili.) 


CRATOSCELIS 


CRAVATE 


CRATOSOME     ou     CRA- 
TOSOMUS     (  muss  )     n.    m. 
Genre  dinsoctos  coléoptè- 
res rliyncliopliores,  famille  Cratoaome. 
des  curculionidés,  tribu  des 

cryptorhynchinés,  comprenant  des  formes  à  rostro  médio- 
cre, à.  antennes  en  massue,  à.  élytres  terminés  par  uno 
pointe,  avec  les  épaules  calleuses,  anguleuses  et  épineuses. 
(Los  cratosomos  sont  des  charançons  souvent  de  grande 
taillo,  à  corps  pubescent  ou  écailleux,  à  pattes  longues  et 
folles,  habitant  les  régions  chaudes  do  l'Amérique  centrale 
et  méridionale.) 

CRATOXYLON  n.  m.  Genre  d'arbres,  do  la  famille  des 
hyporicèes,  tribu  des  élodées,  comprenant  uno  douzaine 
d  espèces  des  régions  tropicales. 

CHATTE  n.  f.  Dans  certains  départements  de  l'Ouest, 
Sorte  de  corbeillo  recevant  les  fruits  que  l'on  cueille. 

Gratyle,  philosophe  grec  de  l'école  d'HéraoHte  (fin 
du  V  s.  av.  J.-C).  Il  fut,  dit-on,  l'un  des  maîtres  de  Pla- 
ton, qui  a  donné  son  nom  à  l'un  de  ses  dialogues.  On  sait 
que  la  philosophie  d'Heraclite  repose  sur  ce  principe  fon- 
damental, qu'il  n'y  a  point  de  lois  naturelles  permanentes 
et  universelles,  comme  on  l'ensoigno  vulgairement,  mais 
que  tout  change  dans  l'univers,  et  que  les  choses  sont 
dans  un  écoulement  perpétuel.  Cratyle  exagérait  encore 
la  doctrine  d'Heraclite.  11  croyait  à  l'absolue  transforma- 
tion des  choses,  et,  par  suite,  n'osait  se  prononcer  sur 
rien.  Il  est  d'ailleurs  impossible,  dans  le  dialogue  de  Pla- 
ton, de  distinguer  nettement  ce  qui  est  de  l'auteur  et  ce 
qui  était  emprunte  à  Cratyle. 

Cratyle  (lk),  dialogue  composé  par  Platon,  l'an  366 
av.  J.-C.,  et  qui  traite  de  l'origine  du  langage.  Les  inter- 
locuteurs sont  Cratyle,  disciple  d'Heraclite,  qui  prétend 
que  les  noms  sont  tirés  de  la  nature  des  choses;  Hormo- 
gène,  disciple  de  Socrate,  qui  no  veut  voir  dans  les  noms 
que  des  signes  de  convention,  et  Socrate  qui  les  met 
d'accord  en  reconnaissant  des  noms  do  convention  qui, 
d'après  lui,  sont  l'eifet  du  hasard  et  désignent  les  choses 
périssables,  et  des  noms  naturels  qui  s'appliquent  aux 
choses  éternelles.  Parmi  les  explications  étymologiques 
que  Socrate  donne  dans  le  Crati/le,  il  y  en  a  à  peine  une 
ou  deux  qui  soient  bonnes.  Souvent  il  les  donnait  en  plai- 
santant. Mais  il  faut  croire  aussi  que  des  étymologies 
3ui  nous  semblent  fantaisistes  ne  le  paraissaient  pas  à 
es  Grecs.  En  tout  cas,  ces  étymologies,  souvent  rela- 
tives à  des  noms  mythologiques,  nous  renseignent  utile- 
ment sur  les  interprétations  auxquelles  se  livraient  les 
anciens  à  propos  de  leurs  divinités.  Le  stylo  de  ce  dialo- 
gue, un  des  plus  longs  de  Platon,  est  plein  de  finesse  et 
d'élégance.  Le  Cratyle  est  un  parfait  modèle  d'atticisme. 

CRATYLIE  {II)  a.  f.  Genre  d'arbrfsseaux  grimpants,  de 
la  famille  des  légumineuses,  tribu  des  phasoolées,  com- 
prenant environ  six  espèces,  de  l'Amérique  tropicale. 

Grau  (la)  [du  celt.  craigk,  amas  de  pierres],  vaste 
plaine  triangulaire,  d'environ  530  kilom.  carr.,  à  l'E.  du 
bas  Rhône.  Arles,  Salon,  Fos  marquent  les  trois  sommets 
du  triangle.  La  Crau,  plaine  d'alluvions  caillouteuses,  pa- 
raît avoir  été  formée  par  la  Durance,  dont  elle  consti- 
tuait le  delta  primitif.  Le  sol  se  compose  d'un  tiers  de 
terre  fine  et  de  deux  tiers  de  cailloux  roulés,  venus  des 
Alpes  et  entassés  sur  une  épaisseur  moyenne  de  10  à 
15  mètres.  Au-dessus  des  alluvions  caillouteuses,  les  cou- 
rants glaciaires,  les  torrents  et  les  canaux  d'irrigation  ont 
déposé  presque  partout  une  couche  de  terro  vôeétalc, 
épaisse  do  quinze  à  trente  centimètres  et  suscopiiolo  do 
culture.  Bien  que  suffisamment  arrosée  pour  l'ensemble 
de  l'année,  la  Crau  souffre  de  la  rareté  et  do  l'irrégularité 
des  pluies  d'été,  ce  qui  a  rendu  nécessaire  la  construction 
de  canaux  d'irrigation  qu'alimente  la  Durance.  Los  canaux 
de  la  Crau  lui  enlèvent  60  mètres  cubes  à  la  seconde,  soit 
plus  de  la  moitié  de  son  débit  d'étiage.  Le  plus  important 
est  le  canal  de  Craponne.  Grâce  à  ces  canaux,  uno  partie 
notable  do  la  Crau  est  cultivée  en  céréales  et  on  vignes. 
Los  pâturages  nourrissent,  pendant  l'hivor,  do  grands 
troupeaux  de  moutons  qui,  l'été,  transhument  dans  les 
Alpes.  Aujourd'hui,  il  ne  reste  plus  guère  à  conquérir  que 
20.000  hectares.  Pour  arriver  à  cette  fin,  on  somldo  aban- 
donner do  plus  on  plus  lo  système  du  colmatage;  on  pré- 
fère améliorer  la  Crau  stérile  à.  l'aide  do  labours  profonds 
otd'engrais  chimiques.  V.  la  carte  des  Boucuiis-DO-KHÔNK. 

Grau  (L\'),  comm.  du  Var,  arrond.  et  à  13  kilom.  do 
Toulon,  dans  une  plaine  traversée  par  lo  Gapeau;  3.187  h. 
Ch.  do  f.  P. -L. -M.  Vins,  liqueur  dite  »  du  Fonouiilot  ",  fruits 
et  olives.  Fabrique  de  bouchons,  huileries,  tuileries. 

Craupurd  (Quintin),  littérateur  anglais.  V.  CRAWFORn. 

Grauk  (Guslave-Adolpho-Désiré),  sculpteur  français, 
nô  à  Valenciennes  on  1827.  Elèvo  do  Pradior,  il  remporta 
Irt  prix  de  Rome  on  1851.  Ses  premiers  ouvrages  exposés 
à  Paris  furent  :  Omphale,  groupe  en  marbre  pour  la  cour 
du  Louvre;  Fatirte,  bron/o  ;  les  bustes  do  Niel  et  Mac- 
Makouy  de  la  duchessa  de  Malakoff' ot  do  la  mnn'chnle  Niel 
(1861);  Saint  Jmn-Iiaptistp,  marbre;  les  bustes  do  \'Im- 
pératrice  ai  lio  /inraf/uay  d'/iilliers  {\SQi);  la  Victoire  cou- 
ronnant le  drapi'aa  français  (1861).  [Cette  statue  on  bronze, 
d'un  grand  caractère,  fut  acquise  jiar  lo  préfet  do  la  Seine 
pour  lo  square  dos  Arts-et-Métiers.)  II  exposa  ensuite  lo 
modèle  du  fronton  de  la  mannrarturo  de  Sèvres  (1866)  ;  uno 
fort  belle  statue  on  bronze  do  /Juptojlren  ;  le  ('ri^puscnlc, 
groupe  en  marbre,  qui  ligure  dans  ravenue  do  l'Obsorva- 
toiro  (1870);  la  statue  en  bronze  du  comte  de  Montalivet, 
pour  la  villo  do  Valence  (1872);  Vintendant  d'/Ctir/tuj,  sta- 
tue en  plâtre  pour  Hagnèros-de-Luchon  (1873);  la  statue 
on  bronze  du  maréchal  IViel  pour  Muret;  la  statue  on  mar 
bro  de  IlniirijcUit  pour  l'Hcolo  d'Alfort  (1«76);  le  mart'chnt 
de  Mac-Malion,  statue  on  marbre;  le  <jénth'al  Chunzij,  sta- 


/ 


Crava- 
ches. 


,  qui 


tuo  en  bronze,  destinée  au  monument  commémoratif  de 
l'armée  do  la  Loire,  érigée  au  Mans  (1885)  ;  h'dmond  About; 
lo  cardinal  Giraud,  statue  en  marbre  pour  la  catliédralo 
do  Cambrai  (i888);  lo  monument  de  Coligny,  à  Paris,  ot 
celui  du  C(ir(fi7ia/  Lavigerie,  inauguré  à  Carthago  on  1899. 
Crauk  est  l'un  des  survivants  de  la  forte  écolo  de 
sculpture  qui,  avec  Duret,  Simart  ot  Porraud,  a 
jeté  un  si  vif  éclat  sur  le  milieu  du  xix"  siècle. 

CElAUPÊCHEROT  (Ato,  ro)  n.  m.  Nom  vulgaire 
du  balljuzurd. 

CRAVACHE  (de  l'allem.  provinc.  fcarbatsche,  qui 
vient  du  turc  par  l'intermédiaire  des  langues  slaves) 
n.  f.  Sorte  do  fouet  sans  lanière,  plus  forme  que  les 
fouets  ordinaires,  et  dont  se  servent  les  cavaliers. 
Il  Etre  à  la  cravaclie.  Se  dit  d'un  cheval  de  course 
que  son  jockey  est  obligé  de  frapper  de  la  cravacho. 

—  Encycl.  La  cravache,  dont  le  diamètre  va  en 
décroissant  do  la  poignée  à  l'extrémité,  est  formée 
de  deux  parties  :  Vâtne  et  Veriveloppc.  L'âme  est 
constituée  par  une  tige  mince  de  ier  on  d'acier, 
quelquefois  de  baleine  ou  de  rotin  ;  l'cnveloppo  est 
tressée  mécaniquement  de  coton,  de  fil,  de  corde 
â  boyau  ou  de  soie. 

CRAVACHÉE  [ché)  n.  f.  Application  do  coups  de 
cravache. 

CRAVACHER  V.  a.  Frapper  avec  la  cravache  : 
Cbavacuer  un  cheval. 

GravaGUANA,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov. 
de  Novarej),  sur  le  Mastallone,  affluent  de  la  Sé- 
sia;  2.000  nab. 

CRAVAN  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  d'une  pie 
du  groupe  des  bernaches,  appelée  aussi  bernicle  {anser 
bernicla), 

—  Pêch.  Nom  commun  du  gland  de  mer  ou  anatife. 

ÇRAVANA  n.  m.  Mois  de  l'année  lunaire  indienne 
correspond  à  juillet-aoïît. 

ÇrÂVANA  BelligOLA,  l'un  des  sanctuaires  et  des 
lieux  de  pèlerinage  les 
plus  vénérés  de  la  re- 
ligion djaine.  C'est  une 
petite  ville  du  district 
de  Hassan  (prov.  de 
Maïsour),  située  à 
5  milles  de  Tchenraipa- 
tam,  entre  deux  collines, 
dont  la  plus  élevée  sup- 
porte une  statue  colos- 
sale du  dieu  Gomatêçva- 
ra,  second  fils  du  Tîr- 
tbamkara  R  i  c  h  a  b  h  a . 
Cette  statue,  haute  de 
19  mètres ,  est  taillée 
dans  un  [bloc  monolithe 
de  grès  :  une  légende  lo- 
cale l'attribue  à  Maya, 
l'architecte  des  géants, 
qui  l'aurait  sculptée  à  la 
demande  de  Râvana,  roi 
des  Râkchasas  de  Ceylan. 
On  ignore  la  date  exacte 
de  l'érection  de  cette 
image;  cependant,  une 
inscription  d'authenticité 
douteuse  rapporte  que  le 
roi  Tchâmounda  vint  l'a- 
dorer et  lui  sacrifier,  vers 
l'an  50  avant  notre  ère. 

GrAVANCHE  (grottc 
i>e),  grotte  située  près  do 
Belfort  ;  elle  s'ouvre  sur 
une  faille,  entre  le  cal- 
caire jurassique  et  dos 
schistes  plus  anciens. 
C'était  un  lieu  de  sépul- 
ture; les  ossements  hu- 
mains y  abondaient.  On 
y  a  recueilli  aussi  des 
vases  en  poterie  gros- 
sière et  divers  instru- 
ments. Les  silex  étaient 

grossièrement  taillés.  Cette  sépulture  appartient  à  la  pé- 
riode de  la  pierre  polie. 

Gravant,  comm.   du  Loiret,  arrond.  et  à  25  kilom. 

d'Orléans,  on  Beauco;  1.198  hab.  Défaite  des  troupes  alle- 
mandes près  do  Gravant,  lo  7  décembre  1870.  —  Comm. 
dlndre-et-Loiro,  arrond.  et  à  9  kilom.  de  Chinon,  non  loin 
do  la  Vienne;  918  hab.  Eglise  intéressante. 

Gravant,  comm.  do  r'i'onno,  arr.  et  à  17  kilom. 
d'Auxerro,  sur  l'Yonne;  1.152  hab.  Ch.  do  f.  P. -L. -M.  Vi- 
gnobles. Château  ancien;  restes  do  l'encointo  fortifiée; 
église  Saint-Pierre,  dont  l'abside  et  lo  chœur  datent  <io 
1543.  Autrefois  place  forte,  qui  fut  assiégée  ot  prise  par  les 
Anglais  et  les  Bourguignons  en  1423-  C'est  durant  cotte 
bataille  que  l'arméo  royale  commandée  par  Jean  Stuart 
perdit  nombre  do  bons  capitaines  et  quo  Xaintraillos  fut 
fait  prisonnier. 

cravate  (corrupt.  de  croate)  n.  m.  Cheval  de  Croatie  : 
Les  cRAVATKS  Sont  des  chevaux  de  grand  travail.  (Acad.) 
Il  On  dit  aujourd'hui  ckoate. 

—  Hist.  Sons  l'ancienne  monarchie.  Régiment  do  cava- 
lerie légère,  d'origine  étrangère,  ot  dont  l'uniforme,  com- 
posé d'un  dotman  rougo  et  d'un  colback,  était  analogue  à 
celui  des  hussards.  V.  croatk. 

—  Adjectiv.  :  Cheval  cravate.  lîégiment  cravatb. 

cravate  (do  cravate  n.  m.,  parce  quo  les  Croates  ou 
Cravates  portaient  des  bandes  île  lingo  autour  du  couj 
n.  f.  Morceau  d'êtoiro  légère  qu'on  nouo  autour  du  cou. 
par-dossus  lo  col  de  la  cTieniiso  :  Cravatiî  de  batiste,  de 
soie.  Il  Par  anal.  Insigne  dos  grades  élevés  do  certains 
ordres  :  Cravatk  de  commandeur  de  la  Kt^f/ion  d'honneur. 
Il  Sorto  do  mousseline  dos  Indes,  n  Boutletto  do  brins  Uo 
milanaise  représentant  un  nœud. 

—  Fam.  f'ravatc  de  chanvre,  Corde  do  potence. 
-  Arg.  Cravate  de  conteur,  Arc-on-ciel. 

Art.  milit.  Ornement  attaché  on  fornio  do  cravate  au 


haut  de  la  lance  d'un  drapeau,  ot  dont  on  laisse  pendre  les 
bouts  :  La  cravate  du  drapeau  vient  de  l'usai/e  qu'avaient 
les  porte-coriiettes  du  xv"  et  du  xvi*  siècle  d'attacher  à 
leur  bitste  leur  cornette  avec  une  écharpe, 
afin  de  mieux  combattre,  ii  Mince  bandelette 
de  buffle  qui  entoure  la  lame  du  sabre,  im- 
médiatement au-dessous  do  la  poignée. 
(Elle  a  pour  objet,  quand  le  sabre  est  au 
fourreau,  d'obturer  entièrement  l'entrée  de 
celui-ci.) 

—  Art  vétér.  Cravates  œsophagiennes. 
Bandes  musculaires,  disposées  en  cravates 
autour  de  l'orifice  œsophagien  do  l'estomac 
du  cheval. 

—  Jeux.  Au  trictrac,  Marque  que  l'on  met 
à  son  fichet  pour  montrer  qu'on  a  grande 
bredouille. 

—  Mar.  Cordage  embrassant  sans  les  ser- 
rer, mais  en  les  soutenant,  les  pièces  qu'on 
est  en  train  de  manœuvrer  :  Crav.vte  d'une 
bigue,  d'un  mât,  dune  anci'e.  Il  Nœud  de  cra- 
vate. Demi-clefs  à  capeler  faites  avec  un  des  bouts  de  la 
cravate  sur  l'autre  bout,  il  Prendre 
une  ancre  en  cravate,  La  suspendre 
à  l'arrière  d'un  canot  au  moyen 
d'un  cordage  passé  en  double  à 
hauteur  des  pattes  pour  pouvoir 
la  mouiller  aisément. 

—  Ornith.  Nom  donné  à  divers 
oiseaux  qui  ont  une  bande  colo- 
rée autour  du  cou.  ii  Cravate  blan- 
che. Tyran  à  collier  blanc,  il  Cra- 
vate dorée,  Jeune  colibri  rubis- 
topaze.  !i  Cravate  frisée,  Espèce 
de  philédon.  ii  Cravate  jaune. 
Alouette  à  gorge  jaune.  i|  Cravate 
noire.  Colibri  à  col  noir,  il  Cra- 
vate verte.  Jeune  hausse-col  vert. 

—  Pyrotechn.  Bande  de  toile 
qui  a  été  plongée  dans  un  bain  d'eau  saturée  de  salpêtre, 
puis    imbibée  de  térébenthine,   et  enfin  saupoudrée  de 


Ancre  en  cravate  ou  en 
bandoulière. 


Cravates  :    1.   Du  soldnt  romain;  S 

5- Militaire  (Empire)  ;  6.  En  1830;  7. 

li.  Plastron 


.  Au  Tvn»  siècle;  3.  A  la  marinière  (xvn*  s.);  4,  Incroyable  (1795): 
Papillon;  8.  Blanche  (de  cOrtimonio);  9.  Eoharpe  ;  10.  La  Vallière  ; 
;   12.  Rt^gate;  IJ.  Militaire  ;  14.  De  toi-éador. 

poudre  à  canon  pulvérisé©  :  A  utrefois,   on  se  servait  de 
cravates  pour  armer  les  brûlots. 

—  Encycl.  Cost.  C'est  un  préjugé  do  croire  que  la  cra- 
vate no  date  quo  du  xvm'  sièclo.  Sous  le  nom  do  focale, 
les  Romains  la  connaissaient  déjà.  Porté  d'abord  par  les 
malades,  les  personnes  d'une  santé 
débile,  les  disours  do  recitationes,  au- 
trement dit  les  conférenciers,  le  fo- 
cale fut  adopté  par  les  soldats  ro- 
mains on  campagne  dans  les  pays 
froids.'  L'usage  du  focale  était  né  pro- 
bablement cliez  les  peuples  du  Nord. 
Il  fut  introduit,  dit-on,  on  France, 
sous  I^ouis  XIV,  par  les  Croates  qui 
composaient  lo  régiment  do  royal- 
croate,  appelé  par  corruption  •  royal- 
cravate  a.  sous  forme  d'un  linge  blanc 
qu'ils  poriaiont  autour  du  cou  pour 
80  préserver  du  froid,  et  qui  reçut, 
à  causo  d'eux,  le  nom  do  cravate. 
Louis  XIV  et,  A  son  imiuition,  toute 
la  cour,  portèrent  bientôt  do  riches  cravates  do  dentolles, 
(lui  devinrent  comme  un  privilège  do  la  noblos.so.  Los 
modes  do  la  Kévolution  respecteront  la  cravate,  qui,  après 
avoir  atteint  son  maximum  d'ampleur  sous  1  Empire,  la 
Restauration  ot  lo  commencement  du  rèpuo  do  Louis- 
Philippo,  tond  do  plus  en  plus  à  passer  à  léiatxlo  simple 
ornement.  .   •  »     » 

Uno  sorto  do  col-cravate  d'un  lissu  ripido  do  crin,  qui, 
rappelant  lo  gorgcrin  des  armures,  obligeait  lo  soldat  ù 
conserver  un  "port  de  tèto  raido  ot  guindé,  qu'on  a  consi- 
déré jadis  comme  r«i>  vmrtial  par  oxcelleuce.  a  fait  long- 
temps partie  du  coslnnie  militaire.  Kn  rrance,  il  a  été  rem- 
placé, sous  lo  second  Kmpiro,  par  une  cravate  de  coton- 
nade blouo  pour  les  hommes  de  troupe,  ot,  plus  tard,  par 
un  col  blanc,  (Ixé  au  collet  do  l'unirormo,  pour  les  onioK«rs 
do  toutes  armus  ol  les  soldats  do  lu  grosso  cavalorio. 


Nooud  de  cravate, 


CRAVATER 


CRÉADION 


CRAVATER  V.  a.  Mettre  une  cravate  à  :  Cravater  un 
enfant,  ii  Par  ext.  Etre  disposé  autour  du  cou,  en  guise  de 
cravate  :  Echarpe  ijui  cravate  bie7i. 

Se  cravaterf  v.  pr.  Mettre  sa  cravate. 

CRAVATIER  {ti-é},  ÈRE  n.  m.  Qui  fabrique  ou  vend  des 
cravates.  ^Peu  usité.) 

—  Hist.  Cravatier  du  roi,  Officier  chargé  du  soin  des 
cravates  du  roi.  {Sa  fonction  consistait  à  disposer  les  cra- 
vates du  roi  de  manière  qu'elles  fussent  prêtes  à  être 
mises;  puis  il  présentait  lui-même  la  cravate  au  roi.  Le 
cravatier  avait  ses  entrées  auprès  du  roi.  comme  les  autres 
officiers  de  la  garde-robe.  Il  jouissait  des  exemptions  d'im- 
pôt, qui  formaient  l'un  des  privilèges  de  la  noblesse,  et 
des  autres  faveurs  des  commensaux  royaux.) 

GRAVE  n.  m.  Genre  de  passereaux  dentirostres.  famille 
des  corvidés,  comprenant  des  corbeaux  de  montagne  à 
bec  allongé,  mince,  terminé  en  pointe,  un  peu  courbe; 
à  ailes  longues; 
à  queue  carrée, 
médiocre  ;  à  tar- 
ses et  à  doigts 
courts. 

—  ENCTCL.Les 
craves  sont  de 
taille  moyenne  ; 
on  les  reconnaît 
facilement  à  leur 
plumage  unifor- 
mément d'un 
beau  noir  à  re- 
flets pourprés,  à 
leur  bec  et  leurs 
pieds  d'un  rouge 

vif.  L'espèce  type,  la  seule,  sans  doute,  du  genre,  est  ré- 
pandue dans  lès  montagnes  d'Europe,  les  Pyrénées,  les 
Aines,  jusqu'en  Chine  et  en  Abyssinie.  Le  crave  niche 
dans  les  anlractuosités  des  rochers  et  dans  les  ruines,  les 
clochers,  en  petites  troupes.  Sociable,  intelligent  et  rusé, 
il  vit  de  petits  animaux  et  aussi  de  graines  qu'il  va  cher- 
cher, en  hiver,  jusque  dans  le  crottin  des  chevaux. 

GRAVEIRO  (re)  n.  m.  Bot.  Nom  indigène  de  deux  espèces 
de  myrtaoées  du  Brésil. 

Craven  (Elisabeth).  V.  Anspach-Batreuth. 

Craven  {Pauline  de  La  Ferronnays,  dame  Augus- 
tus),  femme  auteur  française,  née  et  morte  à  Paris  (1820- 
1891).  Fille  du  ministre  de  Charles  X,  elle  épousa  un  écri- 
vain, Augustus  Craven,  mort  en  1884.  Ecrivain  distingué, 
au  stvle  élégant,  elle  a  publié,  entre  autres  romans  :  le 
Récit" d'une  sœur  {1866);  Fleurange  {1869};  le  Valbriant 
(1886);  etc.,  et  fait  paraître  des  études  diverses,  notam- 
ment :  la  Marquise  de  Mun  0877)  ;  la  Jeunesse  de  Fanny 
Kemble  {\i%^)\  etc. 

CRAVËTE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  barge  brune. 

CRAVICHON  n.  m.  Nom  vulgaire  du  prunellier. 

GRAVO  n.  m.  Hortic.  Nom  donné  à  plusieurs  variétés 
d'œillets. 

—  Bot.  Cravo-de-defunio,  Nom  vulgaire,  au  Brésil,  d'une 
espèce  de  tagète. 

CRAW-CRAW  (kra-ou'kra-ou  —  mot  de  la  côte  occid. 
d'Afriquej  n.  m.  .\lfection  parasitaire,  occasionnée  par  une 
filaire  microscopique.  (La  peau  présente  des  papules  et 
une  vésication  pustuleuse.) 

CrawfORD  ou  CraufURD  (Quintin),  littérateur  an- 
glais, né  à  Kilwinninck  (comté  d'Ayr)  en  1743,  mort  à 
Paris  en  1819.  Après  avoir  été  quelques  années  au  service 
de  la  Compagnie  des  Indes,  et  avoir  acquis  une  fortune 
considérable,  il  se  fixa  en  France,  où  il  fut  très  bien  reçu  à 
la  cour  et  coopéra  à  la  fuite  do  Varennes.  En  1792,  il  revint 
en  France  et,  grâce  à  son  intimité  avec  l'impératrice  José- 
phine, y  vécut  tranquille  sous  l'Empire.  Il  écrivit  plusieurs 
ouvrages,  dont  les  plus  importants  sont  :  Sketches  chiefltj 
relating  to  tke  history,  religion,  learning  and  manners  of 
Bindoos  (Londres,  1790),  traduit  par  le  comte  de  Montes- 
quieu sous  le  titre  de  Esquisses  de  l'histoire,  de  ta  religion, 
des  sciences  et  des  mœurs  des  Indiens  (1791)  ;  Histoire  de  la 
Bastille  (1792),  publiée  par  l'autour  en  français  (1798);  fte- 
tearches  concermng  the  laws.  theology,  learning,  commerce 
of  ancient  and  modem  India  (1817);  etc. 

GrAWFORD  et  BaLCARRES  {Alexandre  William, 
lord  LiNDSAY.  comte  dr).  érudit  anglais,  né  à  Aberdeen 
(Ecossej  en  1812,  mort  à  Florence  en  1880.  Sous  le  nom  de 
LOBD  LiNDSAY,  qu'il  porta  jusqu'à  la  mort  de  son  père 
(1869),  il  publia  ses  premiers  ouvrages.  Les  principaux 
sont  :  Lettres  sur  l'Egypte,  Edom  et  la  Terre  sainte  <  1838)  ; 
Esquisse  de  l'histoire  de  l'art  chrétien  (1848);  Vies  des 
Lindsay  (1858),  œuvre  généalogique  d'une  haute  impor- 
tance; Inscriptions  étrusques  {i872j;  Argo,  épopée  (1876). 
Lord  Crawford  possédait  une  magnifique  bibliothèque  dans 
son  château  d'Aberdeen. 

Crawford  (Thomas),  sculpteur  américain,  né  à  New- 
York  en  1814,  mort  à.  Londres  en  1857.  Il  exécuta  une 
statue  d'Orjfhée,  de  grandes  dimensions,  que  laviile  de  Bos- 
ton acheta  pour  son  Athenœum.  Dès  lors,  sa  réputation  fut 
faite;  jusqu'en  1807,  il  no  cessa  de  travailler  à.  Rome,  qui 
était  devenue  pour  lui  une  seconde  patrie.  Ses  œuvres  se 
distinguent  en  général  plus  par  la  vigueur  et  une  origina- 
lité un  peu  sauvage,  que  par  la  recherche  et  la  délicatesse. 
Parmi  les  premières  qu'if  exécuta,  il  faut  citer  :  Hérodiade 
portant  la  tète  de  saint  Jean- Baptiste;  les  Nouveau-nés 
dan^  la  forêt;  Flora  et  les  Danseurs;  la  statue  de  bronze 
de  Beetfioten,  placée  aujourd'hui  dans  l'Athcnœum  de 
Boston;  la  statue  équestre  de  Washington,  sur  la  grande 
place  de  Richmond,  et  les  Progrès  de  la  civilisation  en 
Amérique,  bas-relief  que  le  gouvernement  américain  lui 
commanda  pour  le  fronton  du  capitole  de  Washington  ;  etc. 

Crawford  ^Francis  Marion),  écrivain  américain,  né 
à  Ba*^ni-di-Lucca  (Toscane)  en  18J4.  Fils  du  sculpteur 
américain  Thomas  Crawford.  il  fit  ses  études  en  Italie, 
aux  Etats-Unis,  on  Allemagnèi  séjourna  dans  l'Inde  (l878j, 
puis  retourna  aux  Etats-Unis  et,  depuis  1883.  il  a  vécu 
prosuue  constamment  en  Italie.  Il  est  un  des  plus  remar- 
quables romanciers  américains  du  temps.  Parmi  ses  ro- 
mans, pour  la  plupart  traduits  en  français,  nous  citerons  : 
Âfr.  /saac*  (|885);  un  Chanteur  romain  {l&iG)  ;  Zoroastre 
(188«;;  un  Politicien  américain  (1887);  le  Crucifix  de  Mar- 
zio  fl888):  Saracinesea  (Ï8»ï);  Arec  les  immortels  (i&Ol)', 
Us  Trofê  deslinéet  iinn);  SatW  Hario  ^1894);  les  Enfants 


Craiirex. 


du   roi  (1894)  ;    Insaisissable   amour  (1896)  ;   Don    Orsino 
1^1896';  Katherine  Lavderdale  {1899);  etc. 

CraWFORDSVILLE,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'în- 
diana),  chef-lieu  du  comtA  de  Montgoraery,  sur  le  Sug- 
gar-Creek,  affluent  du  Wabash;  6.090  hab.  Fonderie  et 
ateliers  de  machines,  douves,  minoteries.  Collège  Wabash 
des  presbytériens,  fondé  en  1S30.  Point  de  jonction  des 
lignes  de  chemins  de  fer  d'Indianapolis-Bioommgton,  de 
Louisville-New'-Albany  et  de  Chicago. 

CRAWFURDIE  {kra-for-dt  —  de  Craicford,  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  de  plantes  grimpantes,  de  la  famille  des  gentianéos, 
tribu  des  swertiée's,  comprenant  environ  cinq  espèces,  qui 
croissent  dans  les  ré- 
gions tropicales. 

Crawley-rocks 
(cavernes  de),  cavernes 
à  ossements  situées  en 
Angleterre,  dans  le 
comté  de  Glamorgan , 
près  do  Swansea.  Le 
géologue  anglais  Buc- 
kland  y  a  étudié  un  cer- 
tain nombre  d'espèces 
disparues. 

CRAX  {krakss  —  ono- 
matopée) n.  f.  Nom  scien- 
tifique des  oiseaux  du 
genre  hocco. 

CRAXIREX   [ksi-rrkss) 
n.m.  Sous-genre  de  buses, 
comprenant   les  espèces 
répandues  dans   l'Amérique   septentrionale  et  centrale, 
tandis  que  les  tachytriorchis  habitent  le  Sud. 

—  Enctcl.  On  connaît  une  quinzaine  d'espèces  de  craxi- 
rex,  toutes  caractérisées  par  le  bec  plus  long  que  chez 
les  vraies  buses,  avec  le  bord  de  la  mandibule  supé- 
rieure droit,  se  recourbant  brusquement  vers  l'extrémité. 
Les  ailes  sont  longues;  les  doigts,  forts  et  robustes,  ont 
leurs  ongles  obtus.  Le  type  de  ce  sous-genre  est  le 
craxirex    des 

îles  Galapagos  ; 
l'espèce  qui  a 
la  distribution 
géographiaue 
la  plus  étendue 
est  le  craxirex 
des  Etats-Unis, 
qui  s'étend  jus- 
qu'en Bolivie. 

GRAYÉ  {krè- 
ié)  n.  m.  Dans 
la  baie  de  la 
Somme,  Ma- 
creuse com- 
mune. 

CRAYER{fcr(?- 
7^)  n.  m.  Mar. 
Petit  bâtiment 
peu  diS'érent  du 
chat,  long  de  50 
à  60  mètres, 
portant  trois  mâts  à  pible,  en  usage  sur  la  Baltique,  it  On 
écrit  aussi  ceaïkr. 

—  Techn.  Cendre  de  charbon,  vitrifiée  par  un  feu  ardent. 

CRAYER  {krè-ié)  v.  a.  Marquer  avec  de  la  craie. 

CrAYER  ou  GraeYER  (Gaspard  de),  peintre  de  l'école 
flamande,  né  à  Anvers  en  1584,  mort  à  Gand  en  1669.  Cet 
artiste,  un  des  plus  importants  parmi  les  contemporains 
de  Rubens  qui  reçurent  directement  son  influence,  avait 
commencé  par  être  l'élève  de   Raphaël  Coxie,  le  fils  " 


Crayer  à  la  voilp  vont  .irrière. 


apprit  un  certain 


.^ 


Crayer. 


Michel  Coxie.  De  ce  maître 
italien ,  alors  partout  à  la 
mode  en  Europe.  Gaspard 
db  Crayer  tient  de  Rubens 
l'audace  de  ses  couleurs,  le 
jet  de  ses  draperies,  l'am- 
pleur de  ses  attitudes.  Mais 
il  n'a  pas,  comme  son  modèle, 
le  don  de  vie,  d'émotion  ou 
de  passion.  C'est  un  peintre 
fécond,  sérieux,  qui  pratiqua 
avec  succès  le  grand  por- 
trait historique  et  les  scènes 
religieuses,  deux  genres 
également  en  vogue  à  son 
époque.  Investi  de  fonctions 
officielles,  en  1626,  à  Bruxel- 
les, il  travailla  pour  les  gou- 
verneurs, les  corporations, 
les  abbayes.  Le  Louvre  pos- 
sède son  portrait  équestre  de 
Y  Infant  Ferdinand,  gouver- 
neur des  Pays-Bas  ;  le  palais 
de  justice  de  Gand  conserve  les  grandes  Allégories  exécu- 
tées pour  la  Joyeuse-Entrée  de  ce  prince.  Gaspard  de  Crayer 
fit  le  voyage  d'Espagne,  séjourna  à  Madrid,  et  partagea 
avec  Vélazquez  et  Rubens  l'honneur  de  peindre  Philippe  IV. 
Do  retour  dans  son  pays,  il  exécuta  surtout  des  sujets  re- 
ligieux, extases,  visions,  martyres,  etc.  11  peignait  encore, 
à  près  de  quatre-vin^i^t-six  ans,  un  Martyre  de  saint 
Biaise,  à  Gand  (musée  de  Gand),  lorsque  la  mort  le  surprit. 
Citons  de  lui  :  au  musée  de  Lille,  le  Martyre  des  quatre 
couronnés,  et  le  Sauveur  du  Monde;  à  Bruxelles,  la  Pêche 
miraculeuse  ;  à  Nancy^la  Peste  de  Milan;  à.  Rennes,  \  Élé- 
vation de  la  Croix;  oitc. 

CRAYÈRE(Ar('-i(?r')n.  f.  Lieu  d'où  l'on  extraitdo  la  craie. 

crayeux  {krè'ieû),  EUSE  adj.  Géol.  Qui  contient  de  la 
craie  :  Terrain  crayedx.  (Quelques-uns  écrivent  craïeux.) 
Il  Qui  appartient  à  la  craie  :  Couleur  crayecse. 

—  Chim.  Acide  crayeux,  Ancien  nom  de  l'acide  carbo- 
nique extrait  de  la  craie  ou  carbonate  de  chaux. 

CrayfORD,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Kent),  sur  le 
Cray  ;  -i.r,oo  hab.  Fabrique  de  calicots  et  de  tapis.  Victoire 
du  Saxon  ilengist  sur  les  Bretons,  commandés  par  Vorti- 
mer  (157  apr.  J.-C). 

CRAYON  ikrè-ion  —  rad.  craie)  n.  m.  Petit  morceau  de 
minerai  tondre,  propre  &  dessiner  ou  à  écrire.  {Se  dit  par- 


382 

ticulièrement  d'un  petit  bâton  de  bois  renfermant  une  ba- 
guette de  mine  de  plomb,  c'est-à-dire  de  graphite  ou  cliar- 
bon  presque  pur,  ou  d'autre  matière,  dont  on  se  sert  pour 
tracer,  marquer,  écrire.) 

—  Par  ext.  Esquisse,  dessin  au  crayon  ;  Les  crayons 
de  cet  artiste  sont  fort  estimés,  {Acad.)ii  Art  du  dessin; 
action  de  dessiner  :  Le  crayon  o/fre  à  la  fois  moins  de 
ressources  et  inoins  de  difficultés  que  le  pinceau,  ti  Manière 
de  dessiner  ou  dont  une  chose  est  dessinée  :  Crayon 
moelleux,  large,  facile.  Crayon  dur,  sec,  heurté,  il  Dessi- 
nateur :  C'est  un  très  habile  crayon. 

—  Fig.  Style,  ton  ;  action  d'écrire  :  Tallemant  a  le 
CRAYON  rouge,  heurté,  brusque  et  expressif  de  7ios  vieux 
dessinateurs  qui    logeaient  près    des  halles.  (Ste-Beuve.) 

Il  Critique,  censure  :  Le  crayon  d'un  censeur,  a'un  critique. 

Il  Dans  le  stvle  noble,  Syn.  de  Plume  :  L'histoire  a  toujours 
le  CRAYON  levé  pour...  \\  Portrait,  description  ;  l'aire  de 
quelqu'un  un  fidèle  crayon.  //  n'a  tracé  de  ces  événements 
qu'un  léger  crayon,  il  Ouvrage  d'esprit  à  l'état  d'esquisse, 
d'ébauche  :  Ce  livre  n'est  pas  achevé,  ce  n'est  encore  qu'un 
CRAYON  imparfait. 

—  Agric.  Terre  dure,  crayeuse  et  de  culture  difficile. 

—  B.-arts.  Dessin  aux  deux  crayons.  Dessin  exécuté  sur 
papier  teinté  avec  un  crayon  noir  pour  les  ombres  et  un 
crayon  blanc  pour  les  clairs,  n  Dessin  aux  trois  crayons. 
Dessin  exécuté  sur  papier  teinté  avec  un  crayon  noir,  un 
crayon  rouge  et  un  crayon  blanc. 

—  Comm.  Crayons  aurore.  Crayons  faits  avec  de  l'oxyde 
rouge  de  plomb,  il  Crayons  de  bistre,  Crayons  faits  de  terre 
d'ombre  calcinée  mêlée  à  de  l'argile,  n  Crayons  blancs. 
Crayons  faits  de  craie  débitée  en  cylindres  ou  en  baguettes. 

Il  Crayons  Conté,  Crayons  artificiels,  inventés  par  Conté, 
et  composés  d'argile  pure  et  de  plombagine,  n  Crayons 
lithographiques,  Crayons  dont  on  se  sert  pour  dessiner  sur 
la  pierre  hthographiq^ue,  et  composés  de  savon,  de  cire, 
de  suif  et  de  noir  de  tumée.  n  Crayons  de  mine  colorée  ou 
Crayons  de  couleur.  Crayons  à  base  d'argile  colorée  artifi- 
ciellement au  moyen  d'oxydes  métalliques  et  de  matières 
colorantes,  ii  Crayons  noirs.  Crayons  faits  avec  une  espèce 
de  schiste  ou  d'autres  pierres  noires  et  tendres,  ii  Crayons 
rouges  ou  Sariguines,  Crayons  faits  avec  de  l'argile  ocreuse 
ou  contenant  du  fer  oxycté  rouge,  n  Crayon  à  copier.  Fabri- 
qué avec  le  violet  d'aniline  et  traçant  des  caractères  gris 
quideviennentvioletsetineff"açablesquandon  les  humecte. 

Il  Crayon  céramique.  Bâton  de  pastels  ou  de  couleurs  vitri- 
liables,  avec  lequel  on  exécute  des  dessins  sur  les  pièces 
de  porcelaine  non  vernissées  ou  sur  le  verre  dépoli,  ii  Crayon 
voltaïque  ou  Crayon  à  lumière.  Bâtonnet  de  charbon  pour 
les  lampes  électriques  à  arc  voltaïque. 

—  Géol.  Sorte  de  marne  où  dominent  l'argile  et  le  sable. 
11  On  dit  aussi  craïon. 

—  Méd.  V.  la  partie  encycl. 

—  Syn.  Crayon,  canevas,  croquis,  etc.  V.  canevas. 

—  Encycl.  Archéol.  Deux  catégories  de  crayons  assez 
nettes  s'établissent  dès 

le    moyen    âge  :    les 

styles  <îe  métal  plus  ou 

moins  mou,  pointes  de 

cuivre  rouge,  d'argent, 

d'or,  de  plomb,  dont  on  ^    „^„  i„  „i„„»,  /-...  =  \ 

j,         '  I        j  Crayon  de  plomb  (xv*  s.). 

a   des   exemples  dans  j  r         ^  i 

les  objets  en  plomb,  à  tête  aplatie  et  ornée,  trouvés  dans  la 
Seine  et  datant  du  xiv'  siè- 
cle ;  puis  les  crayons  où  une 
matière  assez  molle,  comme 

le  plomb,  est  coulée-  dans  Crayon  (xvnie  s.), 

un  tube  en  cuir  piqué,  que 

l'on  retaille  au  fur  et  à  mesure  des  besoins.  Ces  crayons, 
ancêtres  de  nos  modernes  graphites  inclus  dans  une 
tige  de  bois,  n'étaient  guère  employés  par  les  artistes; 
ils  servaient  aux  artisans,  aux  étudiants,  pour  prendre 
des  notes  aux  cours.  Les  peintres  se  servirent  longtemps 
de  la  pointe  d'argent,  comme  le  prouvent  tous  les  anciens 
dessins  conservés  dans  les  musées.  La  plombagine  semble 
faire,  en  France,  sa  première  apparition  sous  Louis  XIII. 

—  Méd.  Crayon  médicinal.  On  nomme  ainsi  une  substance 
médicamenteuse,  coulée  dans  un  moule  cylindrique.  Tels 
sont  les  crayons  d'azotate  d'argent  (pierre  infernale),  de 
sulfate  de  cuivre,  de  pierre  divine,  de  chlorure  de  zinc, 
d'iodoforme,  etc.  Le  crayon  antimigraine  a  aussi  joui  d'une 
certaine  vogue  ;  c'est  un  mélange  de  menthol  (CH'^O) 
et  de  paraffine.  Promené  sur  le  front,  il  produit  une 
sensation  de  fraîcheur  très  appréciable,  qui  atténue  la 
céphalalgie. 

CRAYONNAGE  [krè-io-naf]  n.  m.  Dessin  fait  au  crayon. 

CRAYONNER  (krè-io-né)  v.  a.  Tracer  au  crayon  : 
Crayonner  U7i  portrait,  n  Faire  des  traits  au  crayon  sur  : 
Cray'ONNkr  un  mur,  un  cahier,  il  Ebaucher,  esquisser. 
Il  Ecrire  rapidement,  comme  on  pourrait  faire  avec  un 
crayon  ;  Crayonner  des  notes. 

—  Fig.  Dépeindre,  décrire  :  Crayonner  un  caractère. 
Il  Décrire  à  grands  traits,  esquisser  :  Ce  romancier  ne  trace 

pas  ses  portraits,  il  les  crayonne. 

Crayonné,  ée  part.  pass.  En  T.  de  bot.,  Qui  est  marnué 
de  lignes  longitudinales  peu  saillantes,  en  parlant  des 
feuilles  :  Feuille  crayonnée. 

CRAYONNEUR  {krè-io-neur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui 
crayonne,  qui  dessine  grossièrement. 

CRAYONNEUX  {krè-w-7ieû),  EUSE  adj.  Qui  est  de  la 
nature  du  crayon  :  Pierre,  Terre  crayonnecse. 

CRAYONNISTE  {kré-io-nisst')  n.  Personne  qui  vend  des 
crayons,    ii    Dessinateur     au 
crayon  :  Un  habile  crayon- 

NISTE. 

CRÉ  intorj.  Fam.  et  pop. 
Abréviation  do  sacré  ,  qui 
s'emploie  dans  quelques  ju- 
rons, comme  cre  coquin,  cré 
7iûm,  etc. 

GRÉABLE  adj .  Qui  peut 
furc  créé  :  Etre  créable. 

CRÉAC  n.  m.  Pêch.  V.  crat. 

CRÉADIER  ((fiVj  u.  m.  En  T. 
do  p^ch.,  Espèce  de  filet  sans 
I)Oche   ou  manche  centrale. 

CRÉADION  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux  denti- 
rostres, famillL*  des  sturnidés,  comprenant  des  étour- 
neaux  à  bec  plus  long  que  la  tête,  avec  les  bords  com- 


ÏS^3Q^5=> 


Cr^iadion. 


383 

primés,  oblus;  à  nueue  longue  et  ronde;  à  tarsos  hauts. 
(Los  créadions  hauitout  la  NouvoUeZôlando;  on  on  con- 
naît doux  espèces. ) 

Creagh,  bourf?  d'Irlande  (prov.  de  Munstor  [comté  do 
Curk  j),  sur  le  llcuve  côtior  lion  :  y  .-ioo  hab.  —  Huurg  d'Irlande 
(prov.  do  Connaug:ht  [oomtti  Uo  KosconiniunJ};  1.900  hab, 

CRiANCH  {kré-anss  — du  \at.  entière,  croire)  n.  f.  Foi, 
croyanco  ;  'Jimiui  les  vices  nous  quittent ,  nutts  nous  flattons 
lie  hi  CRKANCH  que  c'est  nous  qui  ies  quittons.  (La  llochof.) 
[Vieux.] 

—  Flç.  Crédit  qui  attire  la  confiance,  qui  fait  que  Ton 
croit  :  Perdre  toute  créance.  (Pascal.) 

—  I/ors  de  créance.  Invraisemblable,  il  Donner  créance, 
Ajouter  foi.  —  Rondro  croyable  :  Son  caractère  donne 
CRÉANCE  à  ses  paroles.  (La  Bruy.) 

—  Comm.  Lettre  de  créance,  Lettre  do  crédit  qu'un  ban- 
quier ou  un  négociant  donne  à  un  voyageur  pour  qu'il 
])uii.so  loucher  do  l'argent  sur  le  vu  do  cetto  lettre  :  Avoir 
des  LKTTUba  Dii  CRÉANCE  sur  JVaples,  sur  Hambourij. 

—  Diplom.  Instruction  secrète  qu'un  souverain  donne  ù 
son  ministre  pour  traiter  avec  un  autre  souverain,  il  Lettre 
de  créance.  Lettre  qu'un  ministre  ou  un  ambassadeur  remet 
au  souverain  vors  lequel  il  ost  envoyé,  pour  so  faire  accré- 
diter auprès  de  lui. 

—  Dr.  Droit  d'exiger  l'exécution  d'une  obligation,  ot 
particulièrement  le  payement  d'une  somme  d'argent  : 
Créance  commerciale,  litigieuse,  ti  Dette  active,  fondée  sur 
un  titro  :  Créance  certaine,  il  Titre  même  de  la  dette  : 
/tacheter  une  créance,  il  Créance  chirographaire,  Celle  qui 
résulte  d'un  acte  sous  seing  privé  ou  autlientique,  ne 
conférant  pas  hypothèque,  li  Créance  /lypothrcaire.  Celle 
qui  résulte  d'un"  titro  qui  emporte  hypothèque,  tl  Créa?ice 
priL'i/t'f/it'e,  Celle  à  laquelle  la  loi  accorde  une  préférence  sur 
les  autres  créances,  dans  l'ordre  des  payements,  il  Créance 
ordinaire.  Celle  qui  n'est  point  privilégiée,  il  Créance  soli- 
daire, Celle  qui  appartient  en  commun  à  plusieurs  per- 
sonnes, dont  une  seule  peut  exiger  la  totalité,  sous  toute 
garantie  de  recours  pour  les  copartageants. 

—  Fauconn.  Ficelle  ou  filière  avec  laquelle  on  retient 
l'oiseau  qui  n'est  pas  encore  bien  assuré,  il  Oiseau  de  peu 
de  C7'éance,  Oiseau  peu  sûr,  ou  qui  est  sujet  à  s'essorer. 

—  Mar.  Mouiller  en  créance.  Faire  porter  l'ancre  d'af- 
fourche  avec  tout  le  câble  par  la  chaloupe,  qui,  l'ayant 
mouillée,  rapporte  à  bord  le  bout  du  câble. 

—  Véner.  Chien  de  bonne  créance.  Chien  sur  lequel  on 
peut  compter  à  la  chasse. 

—  Syn.  Créance,  croyance,  foi,  opinion.  Créance  diffère 
do  croyance  par  la  généralité  de  sa  signification;  il  n'ex- 
prime jamais  une  croyance  particulière,  mais  une  croyance 

fénéraleou  indéterminée  quant  aux  personnes  qui  croient, 
.a  croyance  est  une  persuasion  déterminée  par  l'examen 
do  la  chose  â  croire,  par  les  caractères  de  vérité  qu'on  y 
trouve.  La  foi  est  une  persuasion,  une  soumission  do  l'es- 
prit inspirée  par  la  confiance;  ce  mot  convient  surtout  quand 
il  s'agit  du  dogme  et  des  choses  révélées,  h'opinion  est  une 
eroyance  ou  plutôt  une  tendance  â  croire  toute  person- 
nelle ;  quand  le  mot  s'applique  à  tout  un  peuple,  il  annonce 
(luolque  chose  d'essentiellement  mobile  ;  Vopinion  publique 
uédaignera  demain  ceux  qu'aujourd'hui  elle  préconise. 

—  Enctcl.  Dr.  Une  créance,  dans  l'acception  la  plus 
générale,  étant  le  droit  d'exiger  l'exécution  d'une  obliga- 
tion, implique  nécessairement  celui  d'employer  au  besoin, 
contre  le  débiteur,  les  moyens  coerci tifs  légaux.  La  créance 
est  corrélative  de  l'obligation.  Le  débiteur  doit  livrer  la 
chose,  exécuter  l'acte,  ou  s'abstenir  d'un  fait.  Lo  créan- 
cier a  le  droit  d'exiger  soit  la  livraison  de  la  chose,  soit 
l'exécution  du  fait,  soit  l'abstention  de  faire.  Créance  et 
obligation,  créancier  et  débiteurs  sont  les  deux  termes  in- 
verses d'un  même  rapport  juridique. 

Le  mot  11  créance  »,  dans  la  langue  juridique,  n'est  pas 
souloment  le  droit  d'exiger  le  payement  d'une  somme  d  ar- 
gent :  ce  mot  y  correspond  également  au  droit  d'exiger  la 
prestation  d'un  fait  positif  et  même  d'un  fait  nég;atif  con- 
sistant dans  une  abstention.  Les  créances  appartiennent  à 
la  classe  des  droits  personnels.  Elles  no  se.vercent,  en 
effet,  que  sur  les  personnes  liées  par  les  obligations  qui 
y  correspondent.  V.  obligation. 

Créances,  comm.  de  la  Manche,  arrond.  ot  à  2i  kil. 
de  Coutances.  près  de  l'embouchure  do  l'A^;  1.966  hab. 
Culture  maraîchère.  Ancien  comté  du  xvii*  siècle. 

CRÉANCIER  (si-é),  ÈRE  n.  Personne  â  oui  il  ost  dû  de 
l'argent,  ou  quelque  chose  susceptible  dévaluation  en 
argent  :  Etre  poursuivi  par  ses  créancikrs. 

—  Adjectiv.  :  L'hydre  CBÉANciiiRE.  (La  Fontaine.) 

—  Fig.  Personne  qui  a  quoique  droit,  qui  retire  quelque 
avantage,  quelque  profit  :  Les  cultivateurs  sont  les  créan- 
ciers (le  la  terre.  La  religion  nous  montre  dans  les  pauvres 
des  cRÉANciiiRS  et  des  Juges.  (Maury.) 

—  Anton.  Débiteur. 

—  Encvcl.  Dr.  V.  créance,  obligation. 
CRÉASOTE  n.  f.  Autre  forme  du  mot  créosotb. 
Creasy  (sir  Edward  She[)herd),  magistrat  anglais,  né  à 

lioxloy  (Kent)  en  1812,  mort  on  1H78.  Il  so  fit  surtout  con- 
naitro  par  divers  travaux  historiques.  En  18(10,  il  fut  appelé 
au  poste  do  premierjugo  à  Ceyian,  où  il  resta  jusqu'à  isir.. 
Nous  citerons,  parmi  ses  ouvrages  :  Origine  et  progrès  de 
la  constitution  anglaise  (1831)  ;  Histoire  des  Turcs  Ottomans  ; 
Quinze  batailles  décisives  du  moJic/c  (1851)  ;  Histoire  de  l'An- 
gleterre (I8G9  et  années  suiv.);  the  Impérial  and  Colonial 
Institutions  of  the  Hritisk  Empire,  including  Indian  institu- 
/ïo«4'  (1872)  ;  First  Platform  of  international  Laxc{\'il(i)  ;  en- 
lin,  une  nouvcllo,  the  Old  Love  and  the  New,atale  of  Athens. 
CRÉÂT (Art'-a  — do  l'ital.  creato,  mùmo  sons)  n.m.  Manèg. 
Sous-êcuver  dans  une  ccolo  d'cquitation,  un  manègo. 

—  Pc-h.  V.  i;KAT. 

CRÉATEUR,  TRICE  (du  lat.  Creator,  trix,  mémo  sens; 
do  creare,  créer)  n.  Celui,  ccllo  qui  crée,  qui  tire  du  néant, 
ot.  absolum.,  au  masc,  Dieu  :  i\ou8  perdons,  par  notre 
faute,  une  partie,  et  la  plus  grande,  des  bienfaits  du  Ckéa- 
TEDH.  (Sto-Bouvo.)  Il  Ileccmir  son  Créateur,  Communier. 
(En  ce  sens,  lo  mot  prend  un  grand  C,  toutes  les  fois  que, 
employé  substantiv.,  il  désigne  Dieu  d'une  façon  absolue 
ot  personnelle.)  il  Inventeur  ou  premier  autour  :  Corneille 
fut  parmi  nous  le  créateur  ï/e  ta  tragédie.  (Volt.) 

—  Fig.  Premier  modèle  :  La  méthode  de  Descartes  est  la 
CRÉATRICE  de  la  philosophie.  (Thomas.)  il  Source,  origine  : 
La  beauté  est  la  créatrice  de  l'amour.  (Lacord.) 

—  Adjectiv.  Qui  crée,  qui  a  créé  :  Le  Dieu  créateur. 
Il  Qui  sert,  qui  a  servi  ù  la  création  :  L'art  est  pour  l'homme 

ce  qu'cêt  en  Dieu  la  puissance  CRéwRicu.  (Lamonn.)    .. 


—  Fig.  Qui  invente,  qui  fait  le  premier  :  IVul  n'est  cbéa- 
teur  sans  i»ia/;j»ia(io«.  (Dollfus.)  il  Propre  à  inventer  :  Le 
génie  est  essentiellement  créateur.  (M"""  de  Staol.) 

CRÉATIANISME  (si-a-nissm'  —  do  création,  et  du  lat. 
anuna,  ânio)  n.  m.  Théol.  Opinion  de  ceux  qui  croient  que 
Diou  crée  chaque  âme  au  moment  do  la  conception. 

—  Enlycl.  La  distinction  do  l'âme  et  du  corps  est  un 
dogme  de  foi  catholique  ;  mais  la  question  do  l'origine  do 
l'âme  a  été,  dans  les  premiers  siècles,  diversement  réso- 
lue par  les  docteurs.  Ôrigène  admettait,  à  la  suite  de  Pla- 
ton, une  sorte  de  préexistence  des  âmes  dans  lo  sein  do 
Dieu;  son  opinion  a  été  condamnée.  D'après  Tertullien, 
l'î^mo  do  l'enfant  serait  engendrée  spirituellement  par 
l'àmo  de  son  père  et  celle  de  sa  mère  :  c'est  lo  système 
nommé  traducianisme.  Saint  Ambroise  suppose  que  toutes 
les  âmes  humaines  ont  été  créées  eu  même  temps  que 
celle  d'Adam.  Mais  saint  Léon  le  Grand  mit  fin  aux  dis- 
cussions on  émettant  l'opinion  (Ep.  XV)  que  Dieu  crée 
chaque  âme  humaine  au  moment  précis  où  est  conru  lo 
corps  qu'elle  doit  animer  et  vivifier:  c'est  le  système  (jui 

fierté  le  nom  decréatianisme.  Il  a  été  adopté  par  les  théo- 
ogions  du  moyen  âge,  et,  sans  faire  partie  du  dogme,  il 
est  actuellement  enseigné  dans  toute  l'Eglise  catholique. 
CRÉATIF,  IVE  cdj.  Qui  a  la  vertu  do  créer  :  Force 
créative. 

CRÉATINE  (du  gr.  kréas,  atos,  chair)  n.  f.  Chim.  Prin- 
cipe immédiat  contenu  dans  la  chair  d^s  animaux. 

—  Encvcl.  La  substance  cristallisable  à  iaquelle  on  a 
donné  ie  nom  do  créatine  a  été  découverte  par  Chevreul 
dans  le  bouillon  ;  elle  existe  dans  la  chair  des  animaux. 
Par  les  métamorphoses  qu'elle  subit,  cette  matière  se 
rattache  aux  combinaisons  cyaniques.  Les  muscles  des 
différents  animaux  en  renferment  des  proportions  diverses  ; 
la  viande  grasse  en  renferme  moins  quelaviinde  maigre. 
Elle  a  pour  formule  C'H'Az'O',  et  cristallise  en  prismes  in- 
colores et  nacrés;  elle  est  sans  odeur  ni  saveur.  Elle  est 
très  solublo  dans  l'eau  bouillante,  qui  la  laisse  déposer  par 
lo  refroidissement.  La  créatine  peut  être  rec  rée  do  l'ex- 
trait de  viande  do  Liebig;  il  suffit  de  dissoudre  l'extrait 
dans  le  double  de  son  poids  deau,  de  précipiter  par  le  sous- 
acétate  de  plomb  et  d'évaporer  le  liquide  jusqu  au  volume 
primitif  de  l'extrait  ;  la  créatine  cristallise. 

Créatines.  On  désigne  sous  le  nom  générique  de  créa- 
^me5  tous  les  composés  qui  ont  une  constitution  compa- 
rable à  la  créatine.  On  les  obtient  en  abandonnant  â  elle- 
même  une  solution  aqueuse  de  cyanamide  et  d'un  acide 
amidé,  additionnée  d'un  peu  d'ammoniaque.  Chaque  créa- 
tine, en  perdant  une  molécule  d'eau,  donne  une  créatinine 
correspondante. 

CRÉATININE  (rad.  créatine)  n.  f.  Chim.  Matière  qui 
existe  dans  la  chair  musculaire  et  dans  le  sang. 

—  Enctcl.  Cet  alcaloïde  organique,  découvert  par  Lie- 
big, est  le  produit  do  la  transtormation  que  subit  la  créa- 
tine lorsqu  on  la  soumet  â  l'action  des  acides  minéraux,  et 
qu'on  lui  fait  perdre  ainsi  une  molécule  d'eau  : 

C'H'Az'O'  C'IPAz'O 

'  créatine.  créatinine. 

L'urine  de  l'homme,  du  cheval  et  do  beaucoup  de  mam- 
mifères renferme  de  la  créatinine  en  quantiie  variable 
avec  les  états  physiologiques  et  pathologiques  de  l'indi- 
vidu. Cette  substance  existe  aussi  dans  lo  sang  et  les 
muscles.  Elle  cristallise  de  sa  solution  aqueuse  chaude 
sous  des  formes  monocliniques.  Elle  est  beaucoup  plus 
soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool  que  la  créatine.  Elle  est 
alcaline,  possède  une  saveur  caustique  ;  elle  est  précipitée 
de  SOS  solutions  par  l'acide  picrique.  Elle  donne  avec  le 
nitrate  d'argent  un  nitrate  d'anjent  et  de  créatinine  par- 
faitement cristallisé.  La  créatinine  se  produit  lorsqu'un 
liquide  renfermant  do  la  créatine  vient  à  se  putréfier. 

CRÉATION  [si-on  -~  lat.  creatio,  même  sens)  n.  f.  Ac- 
tion de  créer,  de  tirer  du  néant  :  Cbéation  de  l'homme. 
Il  Se  dit  absolument  de  l'acte  divin  qui,  d'après  un  cer- 
tain nombre  de  systèmes  théologiques  ou  philosophiques, 
a  tiré  le  monde  du  néant  :  Moise  est  Ihistorien  de  la 
création.  (Acad.) 

—  Par  ext.  Ensomblo  des  êtres  créés  :  Les  merveilles  de 

la  CRÉATION. 

—  Fig.  Invention,  découverte  :  Toute  création  n'est 
qu'une  combinaison.  (DeGérando.)  il  Premierétablissemcnt, 
fondation  :  Création  d'un  nouvel  emploi,  ii  Premier  emploi  : 
La  CRÉATION  d'un  mot,  d'un  usage,  d'une  mode.  Il  Supposi- 
tion, action  d'imaginer  :  Les  créations  d'un  romancier, 

—  Liltér.  et  b.-arts.  Œuvre  originale  :  Les  CRÉATiONSofc 
l'art  deviennent,  avec  le  temps,  des  réalités  pour  la  foule. 
(Ampère.) 

—  Théâtr.  Fait  d'être  le  premier  à  jouer  un  rôle,  n  Pre- 
mière représentation  d'un  ouvrage  dramatique  :  A  la 
CRÉATION  du  Festin  de  Pierre,  Molière  joua  Syanarelle. 

—  Anton.  Destruction,  anéantiSBement. 

—  Encvcl.  Phil.  On  définit,  en  métaphysique,  laicréation 
l'acte  incompréhensible  par  lequel  Dieu  produit  lo  inondo 
ot  lui  donne  une  existence  séparée.  Pour  éviter  les  malen- 
tendus ot  conférer  au  mot  toute  sa  valeur,  on  dit  très  sou- 
vent :  création  ex  nihilo  (de  rien).  Par  lâ  on  dit  que  Dieu  a 
créé  lo  monde  de  rien.  Cetto  expression  no  prétend  donner 
aucune  idée  positive  d'un  acte  qui  dépasse  roniendemont. 
Mais  ollo  exclut  radicalement  doux  autres  conceptions  : 
lo  dualisme,  d'après  lequel  Dieu  aurait  fait  le  monde 
d'une  matière  préexistante  ;  lo  panthéisme,  d'après  lequel 
Dieu  aurait  fait  lo  monde  de  sa  propre  substance,  dont 
les  choses  no  seraient  que  lo  développement.  L'idée  pure 
de  création  n'a  existe  dans  prcs«{uo  aucune  religion  do 
l'antiquité  :  lo  judaïsme  so  proseuto  à  cet  égard  comme 
une  exception  remarquable.  En  Grèce,  les  premiers  phi- 
losophes no  spéculaient  (luo  sur  la  niaiiùro  dont  l'univers 
est  tait.  L'opposiiion  de  l'idéo  do  création  â  colle  dévo- 
lution  a  commencé  avec  les  deux  philosophes  do  Cla/o- 
mèno,  Ilermotime  et  Anaxagore;  encore  est-ello  assez 
vague.  Lo  système  do  Platon  ost  invoqué  à  la  fois  par 
los  partisans  do  la  création  et  par  leurs  adversaires.  Celui 
d'Aristoto,  contraire  â  la  création  par  plusieurs  détails  ot 
on  particulier  par  l'affirmation  do  l'éternité  du  monde,  a 
fourni  au  créationismo  son  principal  argument  par  sa 
théorie  do  la  nécessité  d'un  premier  moteur  et  do  l'impos- 
sibilité do  remonter  ù  l'infini  do  cause  on  cause.  Lo  dogme 
chrétien  assure  ensuito  la  fortune  do  l'idéo  do  création, 
nui  trouve  au  moyen  âgo  son  principal  contradicteur 
dans  l'averroïsme.  Descartes  soutient,  avec  la  liberté 
absolue  do  Diou,  la  création  ex  nihito.  i^pinoza  la  combat. 
L'Mbniz  l'admot,  mais  son  système  peut  êtro  intorprétô 


CREAGH  -   CRÉATION 

dans  des  sens  divers  et  a  été  dévoluppô  dans  des  directions 
contradictoires.  Kant  fait  de  l'idée  d'un  commencement 
premier  du  monde  le  tormo  d'une  do  ses  antinomies.  Lo 
panthéisme  allemand  est  défavorable  à  l'idée  de  création. 
Celle-ci  ost  au  contraire  défendue,  mais  à  l'aide  d'argu- 
ments différents,  d'une  part  par  l'écolo  spiritualisto  fran- 
çaise, d'autre  part  parle  néo-crilicisme  qui  se  rattache 
au  nom  de  Renouvier. 

Création  continuée.  D'après  la  théorie  do  Descartes,  la 
vie  des  créatures  est  faite  d'instants  successifs,  et  «  une 
substance,  pour  être  conservée  dans  les  moments  qu'elle 
dure,  a  besoin  du  mémo  pouvoir  et  do  la  même  action 
qui  seraient  nécessaires  pour  la  produire  et  la  créer  tout 
de  nouveau  d.  a  La  conservation  et  la  création,  dit  encore 
Descartes,  ne  diffèrent  qu'au  regard  do  notre  façon  de 
penser,  et  non  point  en  effet,  n 

—  Théol.  Le  dogme  de  la  création,  dans  la  doctrine  ca- 
tholique, s'énonce  ainsi  :  Dieu,  sans  le  secours  d'aucune 
matière  préexistante,  a  produit  l'univers  par  un  acte  libre 
de  sa  seule  volonté.  Dans  l'acte  créateur,  les  théologiens 
distinguent  trois  aspects  ;  1°  Dieu  a  fait  la  matière  de  toutes 
choses  :  c'est  ce  qu'on  nomme  la  création  première  et 
immédiate;  2"  Dieu  a  organisé  la  matière  et  formé  tous 
les  êtres  :  c'est  la  création  seconde  et  immédiate  ;  3"  Dieu 
conserve  le  monde  en  lui  donnant  à  chaiiue  instant  l'exis- 
tence :  c'est  la  création  continuée.  Quel  est  le  motif  de  la 
création?  L'Ecriture  répond  :  «  Dieu  a  tout  créé  pour  sa 
gloire.  »  En  effet,  aucun  motif  du  dehors  n'ayant  pu  déter- 
miner Dieu  à  créer  le  monde,  il  no  peut  s'y  être  résolu  que 
par  lui-même  ;  il  est  donc  le  but  de  la  création,  comme  il 
est  la  fin  de  toute  créature.  Mais,  étant  infiniment  bon, 
Dieu  met  sa  gloire  à  faire  le  bonheur  des  êtres  qui  sont 
son  œuvre  ;  le  but  secondaire  ot  indirect  de  la  création 
est  donc  la  félicité  des  êtres  créés.  Celte  félicité  est  propor- 
tionnée aux  facultés  et  aux  besoins  de  chacun;  grossière 
et  passagère  pour  l'animal,  elle  s'élève  jusqu'à  la  béatitude 
éternelle  pour  l'homme  régénéré  par  la  grâce  divine. 

Voici  les  deux  principales  difficultés  qui  ont  été  opposées 
à  la  doctrine  de  la  création,  avec  les  solutions  qui  en  sont 
données  :  1»  Si  Dieu  n'avait  pas  créé  le  inonde,  il  ne  serait 
pas  cause  première  :  doJtc  il  lui  manquerait  quelque  chose;  et, 
par  conséquent,  la  création  étant  nécessaire,  elle  ne  peut  être 
un  acte  libre,  comme  ses  partisans  le  prétendent.  Ses  parti- 
sans répondent  que  Dieu  étant  parfait  en  lui-même,  rien 
d'extérieur  ne  peut  ni  l'amoindrir,  ni  l'accroître.  La  gloire 
qu'il  tire  de  la  création  est  une  gloire  accidentelle  qui  n'en- 
richit en  rien  son  essence,  et  dont  il  pourrait,  par  consé- 
âuent,  se  passer  ;  2"  Dieu  étant  immuable,  ne  peut  ni  sortir 
e  son  repos,  ni  y  rentrer;  il  faut,  ou  que  Dieu  ne  crée  pas,  ou 
qu'il  crée  toujours  :  la  création  est  donc  éternelle.  Les  doc- 
teurs chrétiens  répondent  que  l'acte  créateur  doit  être  con- 
sidéré dans  son  principe  et  dans  ses  effets.  Dans  son  prin- 
cipe, il  est  éternel,  car  en  Dieu  rien  ne  peut  ni  commencer 
ni  finir;  dans  ses  effets,  c'est-à-dire  dans  les  êtres  qui  com- 
posent le  monde,  il  est  soumis  aux  conditions  de  durée  et 
de  succession  qui  régissent  le  fini  et  lo  contingent,  comme 
la  naissance  quotidienne  d'êtres  nouveaux  le  montre  avec 
évidence.  En  d'autres  termes.  Dieu  crée  dans  l'éterniié,  et 
le  monde  naît  dans  lo  temps. 

Création  (représentations  diverses  de  la).  La  Créa- 
tion du  monde  a  été  peinte  à  fresque  par  Cimabue  dans 
l'église  supérieure  de  Saint-François,  à  Assise  ;  par  Buffal- 
maco,  au  Campo-Santo  do  Pise;  parle  Pordenone,  dans 
l'église  Santa-Maria-di-Campagna,  à  Plaisance  ;  par  Pierre 
de  Cornélius,  dans  l'église  Saint-Louis,  à  Munich.  Entre 
autres  œuvres  d'art,  nous  citerons  encore  :  les  mosaïques 
de  la  chapelle  royale  de  Palermo,  do  réglise  de  Montréal 
(Sicile);  un  tableau  de  Paul  Vérouèse, au  muséedesOtfices  ; 
un  bas-relief  de  la  cathédrale  de  Rouen  ;  un  vitrail  du 
xvi«  siècle,  à  la  cathédrale  de  Chàlons-sur-Marne.  Deux 
bas-reliefs  de  Lorenzo  Ghiborti,  au  baptistère  do  Florence, 
ont  pour  sujets  la  Cj'éation  de  l'homme  et  la  Création  de  la 
femme,  Michel- Ange  a  consacré  ù  la  création  cinq  des  neuf 
fresques  dont  il  a  orné  le  plafond  do  la  chapelle  Sixtine  : 
Dieu  séparant  la  lumière  des  ténèbres;  Dieu  créant  le  soleil 


et  la  lune  ot  Dieu  ensemençant  ta  terre;  te  Créateur  contem- 
plant son  auvre;  la  Création  de  l'homme.  Aux  Loges  du 
Vatican,  Huphaol  a  retracé  la  création  dans  cinq  fresques, 
dont  voici  lénumérntiun  :  Dieu  débrouillant  le  chaos,  la 
Création  de  la  terre,  la  Création  du  Sfdeil  et  da  la  lune,  la 
Création  des  animauj-,  h  Création  d'Eve,  ou,  pour  mieux 
dire.  Dieu  présentant  Eve  à  Adam.  La  création  d  Evo  a 
encore  été  pointe  par  Uaidiat^l  sur  le  revers  d'uno  bannière 
d'église  â  Citta-di-Casiello.  C'est  un  do  ses  proinicrs  ou- 
vrages. Los  mémos  scènes  sont  retracées  par  Jérùmo 
Bosch  (Madrid).  Iji  création  d'Adam  a  été  roprésontéo 
par  Jacopo  Chimonti  da  Empoll.  dans  un  tableau  du  mu- 
sée des  Offices,  etc.  La  création  d'Kvo  a  excité  lu  vorvo  do 
beaucoup  d'artistes.  Outre  los  chefs-d'œuvre  do  Michel- 
Ange  ot  do  Raphaël,  citons  :  un  tableau  de  Jules  Romain 
(Saint-Pétersbourg):  lo  volet  d'un  triptyque  do  Jérômo 
Hos.'h  (Bcrliu)  ;  un  tableau  do  F.  Franckôn  lo  Vieux  ot  do 
l>r (luhol  do  Velours  (Dresdo);  un  tabloau  do  Soyders 
,  Vu-nue);  Ole. 

Création  (la),  oratorio,  paroles  do  Von  Swiolon,  mu- 
^ique  do  Joseph  Haydn,  oxérulé  A  Vienne  on  nt'S.  Du 
vivant  do  llaîndol,  lo  poùto  MiUou  avait  lait  pour  lui  uu 


CRÉATIOxMSME   —  CRECY 

oratorio  que  celui-ci,  pourtant,  ne  mit  pas  en  musique. 
Un  autre  écrivain  anglais.  Lydley,  tira  du  teste  de  Milton 
le  livret  d'un  autre  oratorio,  et,  lorsque  Haydn  se  rendit 
À  Londres,  le  chef  d'orchestre  Salomon  lui'communiqua 
ce  livret,  que  le  compositeur  emporta  avec  lui  à  Vienne. 
Là,  le  baron  Van  Swieten,  bibliothécaire  de  l'empereur, 
traduisit  le  teste  anglais,  en  y  ajoutant  plusieurs  épi- 
sodes. Haydn,  déjà  âgé  de  cinquante-trois  ans,  travailla 
deux  années  entières," de  1795  à  1797,  à  la  partition  de  îa 
Création,  qui  constitue  l'un  de  ses  plus  beaux  chefs-d'œu- 
vre. Cette  partition  fut  exécutée  le  29  avril  1798,  dans  les 
salles  du  palais  de  Schwarzemberg,  sous  la  direction  de 
l'auteur  :  plusieurs  exécutions  publiques  eurent  lieu,  en- 
suite, au  Théâtre  national  de  la  cour.  Chœurs  et  orchestre 
formaient  un  ensemble  de  ISÛ  exécutants.  Cette  musique 
devint  célèbre  dans  l'Europe  entière.  L'Opéra  do  Paris  lit 
exécuter  la  Création  le  24  décembre  isoo.  Les  paroles 
avaient  été  traduites  par  J  .-A.  de  Ségur.  Nous  donnons  ici 
UD  fragment  d'un  des  airs  les  plus  célèbres  : 

AndaiiJe 

Brillant  de  grâce  et  de  beauté. Contemplant  d'un  œil 


en-chanlè  Des  cieux  la  voûte  im--men se.  L'homme  en 


pa-raîl     s'avance  a--vec  fierté 


1  lève  un  front  majestueux 


Dans 


j7^'^: 


'^:>x 


-sent  d'un  Dieu.  Son  âme  j  brille  en  traits  de  feu 

CRÉATIONISME  (si-o-nissm' —  rad.  créalion)n.  m.  Théo- 
rie de  la  création  des  animaux  et  des  plantes,  fondée  sur 
le  texte  de  la  Genèse  pris  au  sens  littéral.  Elle  voit  dans 
chaque  espèce  un  type  immuable,  et  se  trouve,  par  con- 
séquent, en  opposition  directe  avec  le  transformisme  :  te 
cBBATioNiSME  croït  quc  les  espèces  ont  été  créées  isolément, 
successivement,  et  moulées  pour  toujours  dans  les  formes 
que  nous  leur  l'oyons  actuellement.  (Â.  Bordier.) 

CRÉATOPHAGE  adj.  Zool.  V.  CRÉOPHAGE. 

CRÉATURE  (lat.  creaiura,  même  sens)  n.  f.  Etre  créé  : 
Créatubes  animées.  Créatures  ina7iîmées.  il  Homme,  par 
opposition  à  Dieu  :  La  foi  est  le  seul  lien  possible  entre  la 
caÉATCBE  et  le  Créateur.  (Bastiat.) 

—  Fam.  Personne:  Belle,  Jolie,  Aimable crkxtvkk. Bonne 
CRÉATDRE.  Etrange,  Sotte  créature,  il  Femme  galante,  de 
mauvaise  conduite. 

—  Particulièrem.  Personne  dont  la  fortune  ou  la  posi- 
tion a  été  créée  par  une  autre,  et  que  l'on  considère  comme 
entièrement  dévouée  aux  intérêts  de  cette  autre. 

—  En  T.  d'ascét.,  Les  biens  créés,  les  biens  temporels, 
les  personnes,  par  opposition 
aux  grâces  spirituelles  :  5e 
détacher  de  la  créature. 

—  Anton.  Créateur. 

GreazzO,  comm.  d'Italie 
{Vénétie  'prov.  de  Vicencej); 
1.800  hab. 

CrÉBUXON  fProsper  Jo- 
LTOT  de),  poète  tragique,  né 
à  Dijon  en  1674.  mort  en  1762. 
Son  père,  qui  était  notaire 
royal, le  destinait  au  barreau. 
mais  la  vocation  poétique 
fut  la  plus  forte.  Il  tit  jouer 
neuf  tragédies,  les  quatre  pre- 
mières avec  un  grand  suc- 
cès :  Idoménée  (  1 705)  ;  A  trée  et 
Thyesteil'Ol);  Electre  {1109) ; 
Rhadamisteet  Zénobie  {MW)^ 
qui  passe  pour  son  chef-d'œu- 
vre; Xerxés  fl7Ul;  Sémira- 
mxM  (1717):  Pjjrrhivt  (1726); 
enfin,  après  être  resté  vingt-deux  ans  éloigné  de  la  scène, 
Catilina  ^748),  et  le  Triumvirat  (1754).  Ses  contemporains 
le  représentent  comme  un  homme  bizarre,  insouciant,  pro- 
digue, désordonné  dans  sa  vie,  mais  modeste  et  bienveil- 
lant. Il  fut  do  l'Académie  en  1731.  Crébillon  a  été  plutôt 
un  grand  dramaturge  qu'un  grand  poète  :  médiocre  dans 
la  peinture  de  l'àmc  et  l'analyse  des  passions,  il  excelle 
dans  ragoncomeot  de  l'intrigue  et  dans  l'emploi  des  coups 
de  théâtre  ;  son  style,  souvent  déclamatoire,  a  parfois  un© 
grandeur  farouche.  Lo  res- 
sort dramatique  de  toutes  ses 
pièces  est  la  terreur.  •■  Cor- 
ooille,  disait-il,  avait  pris  le 
ciel;  Racine  la  terre;  il  ne 
me  restait  plus  que  l'enfer,  " 
Do  fait,  il  imite  encore  Cor- 
Doillo  et  liacino,  mais  il  y 
mêle  les  artifices  romanes- 
ques de  La  Calpronède  et  1< 
sombres  inventions  do  s< 
propre  génie.  On  lui  a  repru 
ché  l'abus  qu'il  fait  d<.-s  m-  - 
prite»  et  des  reconnai.'Uftncf-s  ; 

Sar  la,  sa  tragédie  aniioocr; 
éjâ  lo  mélodrame.  De  son 
temps,  on  l'opposait  à  Vol- 
taire, qui  on  était  jaloux. 

Crébillon  (Ciaude-Pros- 
per  JoLYoT  de),  fils  du  précé- 
dent, né  a  Paris  en  1707,  mort  on  1777.  U  obtint  une  très 
Î grande  réputation  par  ses  contes  licencieux  {Lettres  de 
a  marqui$e  dt  ...  au  comte  de  ...;  l'Ecumoire  ou  Tanzai 


Pro&pcr  Crébillon. 


Grande  crécelle  à  simaatlrc 


Crécelle  k  marteaux. 


Claude  Crébillon . 


et  Néadarmé;  les  Egarements  du  cœur  et  de  l'esprit;  le 
Sopha,  conte  moral  [1745);  Ah!  quel  conte!;  la  Nuit  et  le 
Moment,  etc.).  Le  fond  de  ces  récits  est  souvent  gros- 
sier, mais  la  forme  en  est  délicate  et  fine,  semée  d'allu- 
sions satiriques.  Crébillon  a  peint  en  témoin  complaisant 
l'élégante  corruption  de  la  haute  société  du  temps  :  ce  qui 
ne  l'empêcha  pas  d'être  censeur  royal,  chargé  de  veiller 
sur  la  morale  des  écrits  d'autrui.  Honnête  homme,  d'ail- 
leurs, aussi  bien  qu'homme  d'esprit,  il  était  digne  de  faire 
un  meilleur  emploi  de  son  talent. 

CRÉBILLONNAGE  {bi-llo-naf  [Il  mil.])  n.  m.  Manière 
de  composer  et  d'écrire  de  Crébillon  lils. 

CREBLEU  ioterj.  Juron,  abréviation  de  s.vcrebleu. 

CRÉBRISULCB  (sulss  —  du  lat.  crcber,  serré,  et  sulcus, 
sillon)  adj.  En  T.  d'hist.  nat.>  Qui  offre  des  sillons  très 
rapprochés. 

CRÉCELLE  {sèV)  n.  f.  Instrument  de  bois,  formé  d'une  lan- 
guette fle.\ible  contre  laquelle 
tourne  une  rouedentée,doutles 
soubresauts  lui  font  produire  un 
son  aigre  :  La  crécelle  sert  à 
annoncer  les  offices  de  la  se- 
maine sainte,  il  Jouet  d'enfant, 
de  même  forme,  il  Instrument 
dont  certains  baladins  et  mar- 
chands ambulants  font  usage 
pour  attirer  la  foule  autour 
d'eux.  Il  Instrument  dont  se  ser-  Crécella. 

valent  les  lépreux,  au  moyen 

âge,  pour  avertir  les  passants  de  leur  approche  et  les  enga- 
ger à  s'écarter  de  leur  chemin. 

—  Par  anal.  Mauvaise  cloche,  il  Bruit  qui  imite  celui  de 
la  crécelle   :    Les  grillons 
font  tant  de  bruit  avec  leurs 
petites    CRÉCELLES...    (Th. 
Gaut.) 

—  Fam.  et  fig.  Personne 
qui  ne  prononce  que  des 
discours  dépourvus  de 
sens  :  Que  de  crécelles 
dans  les  assemblées  politi- 
ques !  Il  Vuiw  de  crécelle, 
Voixcriardeetdésagréable. 

—  Encycl.  Archéol.  Les 
crécelles  liturgiques  rem- 
plaçaient, et  remplacent  encore,  dans  quelques  églises, 
les  cloches  qui  ne  doivent  pas  sonner  pendant  les  trois 
derniers  jours  de 
la  Passion.  Quelles 
que  fussent  leurs 
dimensions  et  leurs 
formes  ,  elles 
étaient  toujours 
faites  de  bois.  On 
trouve  les  formes 
les  plus  diverses, 
depuis  les  petites 
crécelles  à  main 
rappelant  absolu- 
ment nos  jouets  modernes  jusqu'aux  grands  appareils  à 
clavier,  comme  celui  de  la  cathédrale  de  Bourges.  (On 
appelait  encore  ces  crécelles   liturgiques   rotelles,  si- 

MANDRES  ou  TARTAEELLES.) 

CRÉCERELLE  (se-rèV)  n.  f.  Genre  d'oiseaux  rapaces, 
famille  des  accipitrîdés,  tribu  des  falconidés,  comprenant 
de  petites  formes  à  plumage  tacheté,  variant  de  couleur 
suivant  les  sexes,  à  tarses  longs  et  forts,  à  doigts  médio- 
cres, à  ailes  et  à  queue  longues. 

—  Encycl.  Les  crécerelles,  dont  le  nom  scientifique  est 
tinnunculus  et  mieux 

cerchneis,  d'après  la 
systématique  la  plus 
récente,  comptent 
parmi  les  plus  petits 
rapaces.  On  en  con- 
naît une  vingtaine 
d'espèces,  réparties 
sur  tout  le  globe,  ex- 
cepté dans  rOcéanie. 
L'espèce  type  du 
genre  icerchneis  tin- 
nuncula)  fut  jadis  em- 
ployée dans  la  fau- 
connerie pour  le  vol 
au  petit  oiseau  ;  com-  Crécerelle, 

mune  en  France,  elle 

est  souvent  appelée  émouchet  ;  elle  émigré  en  hiver  par 
bandes  nombreuses  avec  la  crécerellette,  espèce  plus  petite 
et  plus  méridionale,  jusqu'en  Afrique  et  dans  l'Inde.  Les 
crécerelles  sont  chassées  pour  leurchair  assez  estimée. 

CRÉCERELLETTE  {rè-lèt')  n.  f.  Oiseau  rapace  du  genre 
crécerelle  {cerchneis  tirmunculoides)^  de  petite  taille,  qui 
habite  l'Europe  méridionale  et  suit  les  vols  de  sauterelles 
en  continuant  ses  migrations  jusqu'au  Sénégal  et  dans 
l'Inde. 

GrecchiO,  comm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  de  Chieti]); 
2.800  hah. 

Crecentes  ou  Crecientes,  comm.  d'Espagne  (Ga- 
lice [prov.  de  Pontevedraj),  sur  le  Mino  ; 
5.090  hab. 

CRÈCHE  (du  bas  lat.  cripia,  mémo 
sens)  n.  f.  Mangeoire  do  plusieurs  ani- 
maux domestiques  dans  une  étable  : 
Cki-xhb  des  chevaux,  des  mulets,  des  va- 
ches, des  brebis,  n  Se  dit  particulièrem.  do 
la  Mangeoire  do  ce  genre  où  Jésus  fut 
déposé  au  moment  de  sa  naissance. 

—  Par  ext.  Petit  édifice  représentant 
l'étable  do  Bethléem  et  les  scènes  qui 
suivirent  la  naissance  do  Jésus. 

—  Nom  que  l'on  donne  à  des  ôtablisso- 
mcnts  de  bienfaisance  où  l'on  reçoit,  pen- 
dant le  jour,  les  enfants  des  familles  pauvres  :  La  cRi^cuiî 
est  l'auxiliaire  de  la  maternité.  (Dupm.)  Il  Nom  donné  à 
quelauns  hôpitaux  d'enfants  trouvés. 

—  Poétiquem.  Berceau  : 

Eufant,  sur  un  tambour  ma  crèche  fut  posée. 

V.  Huoo. 

B   —  01 


Crèche  d'écurie 


384 

—  Constr.  Maçonnerie  entre  deux  files  de  palplanches, 
descendue  plus  profondément  que  le  surplus  de  la  fonda- 
tion, pour  préserver  un  ouvrage  Hydraulique  des  filtrations. 

U  Crèche  de  pourtour.  Enceinte  double  de  pieux  remplie 
de  maçonnerie,  autour  d'une  pile  do  pont. 

—  Mar.  Sorte  d'établi  où  se  trouvent  fixés,  dans  une 
corderie,  les  divers  peignes  qui  servent  tant  à  dégrossir 
le  chanvre  qu'à  l'affiner  et  à  le  mettre  en  peignons. 

■ —  Encycl.  Hist.  rel.  On  lit  dans  l'Evangile  do  saint 
Luc  (II,  7,  1(3  et  suiv.)  que  l'enfant  Jésus  fut  déposé,  lors 
de  sa  naissance,  dans  une  crèche;  c'est  là  qu'il  reçut  la 
visite  des  bergers  guidés  par  les  anges.  Cette  crèche  de- 
vmt,  dès  les  premiers  temps,  l'objet  du  culte  des  chrétiens 
à  Bethléem,  où  on  la  cooservait.  Transportée  à  Rome  au 
VII*  siècle,  d'après  Benoît  XIV,  avec  quelques  fragments 
des  roches  de  la  grotte  de  Betlilêem,  ollo  fut  placée  dans 
la  basilique  libérienne  à  Sainte-Marie-Majeuro,  où  on  la 
voit  encore  aujourd'hui.  Pendant  l'année,  elle  est  renfer- 
mée dans  un  reliquaire  d'argent  et  déposée  dans  une  ga- 
lerie souterraine.  On  l'expose  publiquement  à  la  vénéra- 
tion des  fidèles  le  jour  de  Noël.  Elle  est  en  bois,  de  forme 
rectangulaire  :  un  côté  a  été  fortement  dégradé  par  le 
temps. 

C'est  dans  la  vie  de  saint  François  d'Assise  qu'on  trouve 
le  premier  exemple  d'une  représentation  matérielle  du 
mystère  de  Bethléem.  Saint  François,  quittant  Rome,  or- 
donna à  un  pieux  gentilhomme  nommé  Jean  de  dresser 
dans  la  vallée  de  Greccia  une  image  de  la  crèche  entou- 
rée de  personnages  représentant  la  sainte  Vierge,  saint 
Joseph,  les  bergers  et  les  mages.  Les  années  suivantes, 
les  religieux  franciscains  tinrent  à  honneur  de  suivre 
l'exemple  donné  par  leur  fondateur,  et  peu  à  peu  l'usage 
s'introduisit,  durant  le  moyen  ûge,  d'établir  dans  toutes 
les  églises,  au  temps  de  Noël,  des  crèches  où  repose  un 
enfant  Jésus  en  cire,  entouré  d'images  de  la  sainte  Famille 
et  de  ses  visiteurs. 

—  Admin.  Etabltsseiyients  de  bienfaisance.  On  donne  par- 
fois le  nom  de  crèches  aux  salles  des  hôpitaux  destinées  à 
recevoir  les  enfants  en  bas  âge  ;  mais  ce  nom  s'applique  plus 
spécialement  à  des  établissements  privés  ou  municipaux, 
dans  lesquels  on  garde  les  enfants  de  moins  de  trois  ans. 
Les  crèches  permettent  aux  femmes  que  leur  travail 
appelle  hors  de  leur  domicile  de  continuer  de  gagner  leur 
vie  et  celle  de  leur  enfant.  Elles  fonctionnent  de  la  ma- 
nière suivante  :  les  mères  apportent  leur  enfant,  le  matin, 
à  une  heure  déterminée,  et  le  reprennent,  le  soir,  à  une 
heure  également  fixée.  Elles  ont  le  droit  de  venir  dans  la 
journée,  soit  pour  allaiter  leur  nourrisson,  soit  pour  lui 
donner  le  biberon.  Si  la  mère  ne  peut  venir,  on  nourrit 
l'enfant  au  biberon  ou,  s'il  est  sevré,  au  moyen  des  ali- 
ments apportés  par  la  mère. 

Ces  établissements,  d'abord  dus  à  l'initiative  privée, 
ont  reçu  de  certaines  municipalités  de  grands  encoura- 
gements. 

Le  fonctionnement  des  crèches  fait  l'objet  d'un  décret  du 
26  février  1862  et  d'un  arrêté  ministériel  ùu  20  juin  suivant. 

Les  parents  rétribuent  les  soins  donnés  aux  enfants  ;  à 
Paris,  le  prix  pour  la  garde  d'une  journée  varie  de  10  à 
20  centimes. 

Crèche  (la)  ou  la  Nativité  de  Jésus-Christ.  V.  Nativité. 

GrÉCHES-SUR-SAÔNE,  comm.  de  Saône-et-Loire,  arr. 
et  à  "kilom.de  Mâcon,  près  de  la  Saône;  1.253  hab.Ch.def. 
P.-L.-M.  Eaux  minérales.  Eaux-de-vie,  vins,  farines. 

GRÉCHET  {ché)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  motteiix. 

CRÉCISE  {siz')  n.  f.  Instrument  que  l'on  emploie  pour  la 
construction  des  fourneaux  et  des  pierres  factices. 

CRÉCY  {si)  n.  f.  Variété  de  carotte  :  Cultiver  la  crëcy. 
Il  Soupe  ou  purée  faite  avec  ce  légume  :  Manger  une  crëcy. 

—  Adjectiv.  :  Potage  crécy. 

CrÉC Y-EN-BRIE,  ch.-l.  de  cant.  de  Seine-et-Marne, arr. 
et  à  15  kil.  de  Meaux,  sur  le  Grand  Morin  ;  865  hab.  An- 
cienne châtellenie  des  comtes  de  Champagne,  Crécy  fut, 
au  moyen  âge,  entouré  de  forts  remparts,  dont  subsistent 
encore  deux  tours.  — Le  canton  a  22  comm.  et  9.981  hab. 

CrÉCY-EN-PONTHIEU,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Somme, 
arrond.  et  à  19  kilom.  d'Abbeville,  sur  le  fleuve  côtier  la 
Maye  ;  1.592  hab.  Brasseries,  corroiries,  serrurerie,  tan- 
neries. Cette  localité  posséda  jadis  un  château  qui  reçut 
la  visite  de  plusieurs  rois  et  dont  il  ne  reste  plus  la 
moindre  trace.  Une  charte  de  commune  avait  été  ootroyéo 
à  Crécy,  en  1194,  par  le  comte  de  Ponthieu,  Guillaume 
Talvas.  Patrie  du  cardinal  Jean  Lemoine.  Près  de  ce  bourg 
fut  livrée,  le  26  août  1346,  la  bataille  de  Crécy  (v.  l'art 
suiv.).  —  Le  canton  a  23  comm.  et  9.992  hab. 

Crécy  (  BATAILLE  de).  Débarqué  à  Saint-Vaast-la- 
Hougue  lo  12  juillet  1346,  Edouard  III,  après  une  marche 
dévastatrice  à  travers  la  Normandie,  s'était  heurté 
(14  août),  à  Pûissy,  à  l'armée  rassemblée  en  hâte  par  Phi- 
lippe VI,  et,  fuyant  devant  un  ennemi  supérieur,  avait  filé 
par  le  Beauvaisis.  Philippe  pensait  l'acculer  entre  ses 
troupes  et  la  Somme,  dont  tous  les  passages  étaient  gardés  ; 
Edouard,  guidé  par  un  paysan  (Gobiu  Agache).  s'échappa 
par  le  gué  de  Blanchetaque  (trois  lieues  d'Abbeville),  en 
vain  défendu  par  Godemard  du  Fay  (24  août).  A  Crécy, 
résigné  à  attendre  le  choc  des  Français,  il  prit  une  forte 
position  sur  les  hauteurs  qui  dominent  la  vallée  des  Clercs, 
La  rencontre  eut  lieu  le  26.  L'orgueil  des  chevaliers  fran- 
çais qui,  malgré  leur  fatigue  et  l'heure  avancée,  ne  vou- 
lurent pas  attendre  au  lendcniain  pour  engager  la  bataille, 
le  soleil  qui  leur  donnait  dans  les  j^eux,  la  mauvaise  lin- 
meur  des  archers  génois  jetés  au  premier  rang,  lo  désarroi 
causé  par  la  défaite  do  ces  auxiliaires  qui,  do  leurs  arcs 
détrempés,  ne  pouvaient  riposter  ù  l'adresse  des  3.500  ar- 
chers d'Edouard  et  qu'ert"rayèront  les  canons  anglais  plus 
bruyants  que  terribles,  le  défaut  de  direction  ctTabsencu 
de  discipline  amenèrent  un  désastre.  L'armée  française 
fut  taillée  on  pièces  :  onze  princes,  parmi  lesquels  le  vail- 
lant roi  do  Bohème.  Jean  l'Aveugle,  et  quatre-vingts  ban- 
norets  furent  parmi  les  victimes.  Philippe  VI,  après  des  pro- 
diges do  valeur  stérile,  s'enfuit  au  château  de  La  Broyo. 
puis  à  Amiens.  Cette  défaite,  outre  les  pertes  d'hommes 
et  l'efl'ot  moral  produit,  eut  pour  résultat  d  ouvrira  Edouard 
le  chemin  do  Calais,  qui  devait  bientôt  succomber. 

GrÉCY-SUR-SERRE,  ch.-l.  de  canton  de  l'Aisne,  arr. 
et  à  16  kil.  do  Laon,  sur  la  Serre,  affluent  do  l'Oise: 
1.860  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Crécy,  pourvu  d'une  charte 
communale  on  1180,  fut,  plusieurs  fois,  pris  et  pillé  par  lc> 
Anglaisauxiv"  siècle.— Le  canton  a  20  comm.  et  10.775  hab 


385 

CREDAT  JUDSUS  APELLA  (Que  le  Juif  Apella  le  croie), 
proviM-lio  (|iici  k's  Latins  iMiiployaiorit  piiur  oxprlmor  qu'ils 
n'ajoiuaioiu  pas  loi  aux  parolos  do  quohiu'un.  »  A  d'au- 
tres 1  »  disons-nous  dans  lo  mômo  sons.  (C  est  Horace, 
dans  sa  v  satire  du  livre  1",  le  Vuyiu/e  à  llrindes,  qui 
semble  avoir  lance  cotte  locutiou.  Quant  A  la  question  de 
savoir  si  le  Juif  Apella  existait  rooUemout,  qui  il  était,  etc., 
oti  si  c'est  un  nom  do  fantaisie,  on  l'ignore  :  adhuc  sub  ju- 
dice  Us  esL) 

CRËDEMNON  (((('m'-noii')  n.  m.  Antiq.  gr.  Bandelette 
qui  entourait  la  tôto,  et  dont  les  bouts  restaient  pendants. 
Il  Couvorclo  lie  vase.  Il  Cr(Snoau  de  muraille. 

CRÉDENCG  (danss  —  du  lat.  credere,  croire)  n.  f. 
Croyance.  (Vieux.) 

—  Témoins  de  crédence.  D'après  la  coutume  do  Norman- 
die, Témoins  déposant  qu'ils  croient  qu'une  chose  est  ou 
n'est  pas. 

CRÉDENCE  [danss  —  de  l'ital.  credenza,  môme  sens  ;  pro- 
proni.  confiance)  n.  f.  Arcliéol.  Se  disait  pour  le  buffet  que 
l'on  drossait,  au  raoïnont  des 
repas,  dans  les  maisons  prin- 
ciéros,  et  qui,  placé  au  voi- 
sinage des  tables,  servait 
aux  officiers  de  bouche  à 
faire  les  essais.  (Par  ces  es- 
sais, on  s'assurait  de  la  pu- 
reté des  mets  et  de  l'absence 
de  poison.) 

—  Ebéuist.  Second  corps 
d'uD  buffet  plus  ou  moins 
sculpté  et  que  l'on  place  au-dessus  du  buffet  proprement  dit. 

Il  Meuble  do  salle  à  manger,  ofi  sont  déposés  les  objets  qui 
doivent  servir  pendant  lo  repas. 

—  Liturg.  Table  placée  à  droite  de  l'autel,  ou  niche  pra- 
tiquée du  môme  coté  pour  recevoir  les  burettes,  le  bas- 
sin, etc.,  qui  servent  â  la  messe. 

—  Enctcl.  Archéol.  Au  xv"  siècle,  on  disait  faire  cré- 
dence, pour  faire  l'essai,  et,  au  xvi'  encore,  on  appelait 


CREDAT   JUD/EUS   APELLA 


CREDNERITE 


Crédence  portative  (xv!»  s.j- 


Crédence  liturgique  (xmes.) 


Crédence  (xvi' 


«  crédences  •>  les  languiers  et  leurs  montures  d'orfèvrerie 
destinés  à  cet  etfet  ;  c'est  seulement  vers  isso  qu'on  paraît 
avoir  appelé  n  crédence  n  le  butfet  lui-même,  et  encore  l'ex- 
pression ne  devint-elle  courante  qu'à  l'époque  roman- 
tique, où  des  hommes  de  lettres  incompétents  changèrent 
le  sens  do  tant  de  mots. 


CBÉDEliClER  (dan- s i'é)  n.  m.  Celui  qui  goûtait  les  mets, 
es  boissons,  à  la  table  des  princes,  ii  Celui  aui  lient  la 
crèdoDce,  qui  est  chargé  de  la  garde  et  de  la  distribution 


des  provisions  de  bouche,  dans  un  grand  établissement. 

Gredi  (Lorenzo  di),  peintre,  né  à  Florcnco  vers  H59i 
mort  dans  la  môme  ville  en  1537.  D'abord  orl'ùvrô,  il  devint 
élève  de  Vorocchio,  dans  l'atelier  duquel  il  se  lia  avec 
Pérugin  et  surtout  Léonard  do  Vinci.  Co  dernier  eut  sur 
son  talent  une  très  grande  influence.  Le  Louvre  possôdo 
de  co  raaitre  la  Vierge  présentant  l'enfant  Jésus  à  saint 
Julien  et  à  saint  Nicolas;  Pistoie,  la  Madone  trânatit  entre 
sainte  Zénobie  et  saint  Jean-Baptiste  ;  Florence,  une  Ma- 
done  adorant  l'enfant  Jésus;  un  Baptême  du  Christ;  Ber- 
lin, la  Madeleine;  etc.  Ces  œuvres  valent  avant  tout  par 
la  grâce  et  la  délicatesse. 

CRÉDIBILITÉ  (du  lat.  credibilis,  croyable)  n.  f.  Qualité 
d'une  chose  croyable;  raisorts  ou  motifs  qui  déterminent 
la  croyance  :  La  CRiioiuiLm':  d'an  récit. 

—  Anton.  Improbabilité,  Incrédibilité,  Invraisemblance. 
GrÉDIN,  comm.  au  Morbihan,  arrond.  et  à  33  kilom. 

de  Ploérmel,  près  de  l'Evel  ;  1.911  hab. 

CRÉDIRENTIER  [van-ti-é),  ÈRE  n.  m.  Qui  a  des  rentes 
à  son  croiiii,  :'i  qui  des  rentes  sont  duos. 

CRÉDIT  (ili  —  du  lat.  crcditum,  confiance;  do  credere, 
croire)  n.  m.  Mesure  do  la  confiance  accordée  à  un  em- 
prunteur ou  à  un  acheteur  ù.  terme  :  Pour  avoir  du  crédit, 
il  faut  inspirer  de    la  confiance.    (Math,    do    Dombaslo.) 

Il  Conliauco  publique  qui  détermine  les  capitalistes  ù.  céder 
au  travail,  à  dos  conditions  déterminées,  l'usage  actuel  do 
leurs  capitaux  :  Le  cki^,dit  est  l'dme  du  commerce.  (J.  Say.) 

Il  Délai  pour  un  payement  :  Obtenir  un  mois  de  cukdit. 

—  Fig.  Créance  accordée  à  une  ciiose  :  Nouvelle  qui 
prend  crédit,  h  Autorité,  inlluonco  qu'on  exerce  : 

Jo  vois  inCii  hoimciirD  croître  et  tomber  mon  crédit. 

Racine. 

—  Bouts.  Autrof.,  Action  du  Crédit  mobilier  :  Acheter  des 

CRÉDITS. 

—  Comptab.  et  comm.  Avoir  d'un  compte,  par  opposi- 
tion au  débit,  (^ui  on  est  le  doit.  (Eu  comptabilité  à  partie 
double,  lo  crédit  porté  ù,  un  compte  a  toujours  pour  contre- 
partie un  clébit  de  mômo  somme,  porté  au  débit  d'un  ou  de 
plusieurs  autres  comptes. i  il  Ouvrir  un  crédit.  Autoriser  un 
débiteur  à  vous  emprunter  ou  à  vous  acheter  à  terme, 
pour  une  somme  généralement  déterminée  et  moyonnant 
certaines  conditions.  —  Autoriser  une  personne  h  prendre 
dos  fonds  chez  votre  banquier,  il  Lettre  de  crédit.  Ordre 
remis  au  porteur,  pour  dos  correspondants  désignés,  d'avoir 
à  verser  ù  co  dernier  une  somme  iléterminéo. 

—  Dr.  anc.  Espôco  d'affirmation  faite  par  le  défendeur, 
après  que  lo  demandeur  avait,  do  son  côté,  affirmé  sa 
domaudo. 

—  Dr.dosgous.  Lettres  de  crédit,  Lettres  d'un  ohofd'Ktat 


accréditant  un  agent  diplomatique  auprès  il'un  autre  chef 
d'Ktat.  Syn.  i.i'rrRiis  dis  cruancl:. 

—  Féo"d.  Oruit  de  crédit.  V.  droit. 

—  Polit,  et  adniin.  Autorisation  do  dépense  a<;cordée 
par  les  autorités  qui  établ'issont,  votent  ou  règlent  les 
budgets.  Il  Crédits,  Sommes  allouées  pour  une  dépense. 

—  J>oc.  div.  :  Avoir  crédit  en  han-jue,  Ktre  porté  comme 
créancier  sur  les  livres  d'une  bamiue.  il  Faire  crédit,  Ven- 
dre sans  exiger  actuellomoiit  lo  payement,  il  Faire  crédit 
de,  Accorder  :  Faire  cui;uit  dh  son  attention,  um.  sa  bien- 
veillance. —  Pardonner,  excuser  :  On  fait  crédit  de  tous 
leurs  caprices  aux  jolies  fernmes.  ii  Prêter  son  crédit,  S'en- 
gager pour  quehiu'un,  répoudre  de  sa  solvabilité,  lui  prêter 
sou  nom  on  vue  d'un  emprunt,  il  Mettre  en  crédit.  Mettre 
en  vogue,  faire  adopter  :  Mettre  une  mode  l:n  cr[^:dit. 

—  Prov.  Gt  Loc.  PROV.:  Crédit  est  mort,  les  mauvais 
payeurs  l'ont  tué,  Personne  ne  fait  jdus  crédit,  parce 
qu'on  est  trop  souvent  trompé  par  des  débiteurs  do  mau- 
vaise foi.  Il  Faire  crédit  de  la  main  à  la  bourse,  Ne  vendre 
qu'au  comptant,  ne  faire  aucun  crédit. 

—  A  crédit,  loc.  adv.  Sans  exiger,  ou  sans  faire  de 
payement  immédiat  :  Vendre,  Acheter  k  crédit.  Il  Fig.  Inu- 
tilement, en  vain,  sans  profit,  il  Sans  preuve,  sans  fonde- 
ment :  Avancer  quelque  chose  À  crkdit.  (Acad.) 

—  Pop.  Faire  un  enfant  à  crédit.  Se  dit  d'une  femme 
qui  a  un  enfant  avant  d'être  mariée.  Il  Prendi'e  â  crédit  un 
yjrtin  sur /a /o«r«^ej  Mémo  sens, mais  en  parlant  d'un  homme. 

—  Encycl.  Fin.  Le  crédit,  envisagé  comme  faculté  do 
trouver  des  prêteurs,  est  commercial,  public,  mobilier,  fon- 
cier, agricole  ou  7nariti7ne. 

Le  crédit  commercial  préside  aux  transactions  commer- 
ciales ou  industrielles.  Les  instruments  sont  :  le  billet  à 
ordre,  la  lettre  de  chanrje  et  le  billet  de  banque,  lequel 
est  un  billet  à  vue,  substituant  à  un  crédit  particulier  et 
limité  un  crédit  général,  considérable,  celui  de  la  banque 
qui  l'a  émis,  et  constituant  une  monnaie  de  papier  ayant 
vertu  libératoire. 

Le  crédit  public  n'est  autre  chose  que  le  crédit  de  l'Etat. 
Il  est  la  mesure  de  la  confiance  que  les  capitalistes  ac- 
cordent au  Trésor  public  lorsqu'il  emprunte  pour  ses  be- 
soins. C'est  dire  quil  varie  suivant  les  pays,  les  circon- 
stances, et  parfois  suivant  le  taux  de  l'intérêt  servi. 

Le  crédit  mobilier  est  celui  qui  procède  de  prêts  sur  dé- 
pôts do  valeurs  mobilières.  Il  est,  dans  cette  dernière 
forme,  une  création  des  frères  Pereire.  La  pensée  en  est 
née,  vers  le  milieu  de  ce  siècle,  de  l'insuffisance  des 
moyens  de  crédit  offerts  à  l'organisation  des  grandes 
affaires  du  pays,  de  l'isolement  où  étaient  réduites  les 
forces  financières,  de  l'abscnco  d'un  centre  assez  puis- 
sant pour  les  relier  entre  elles.  Elle  prit  corps,  en  1853. 
par  la  constitution,  au  capital  de  60  millions  do  francs,  de 
la  Société  générale  de  crédit  mobilier. 

En  fait,  la  Société  générale  de  crédit  mobilier  fut,  à  la 
fois,  une  société  commanditaire  de  l'industrie,  une  société 
financière,  une  banque  de  placement,  de  prêt  et  d'em- 
prunt, une  banque  d'émission.  Fould  l'appela,  avant  qu'elle 
fût  autorisée,  une  «  vaste  maison  de  jou  ».  Elle  a  eu, 
d'ailleurs,  les  fortunes  les  plus  diverses.  Ses  actions  attei- 
gnirent un  taux  élevé.  Elle  a  été  reconstituée  le  1 1  décem- 
bre 1871.  Son  capital  a  été  abaissé  à  30  millions  de  francs. 

Le  crédit  foncier  est  celui  qui  est  fait  à  la  propriété 
immobilière,  terres  et  constructions,  moyennant  le  consen- 
tement, par  l'emprunteur,  d'une  hypotîiôque  en  faveur  du 
prêteur.  Pour  faciliter,  en  France,  les  opérations  d'em- 
prunts sur  immeubles,  il  a  été  créé,  en  1852,  une  grande 
banque  spéciale  dite  Crédit  foncier,  qui  jouit  de  larges  pri- 
vilèges et  qui  a  des  succursales  dans  tous  les  départe- 
ments. Lo  gouverneur  et  les  deux  sous-gouverneurs  en 
sont  nommés  par  l'Etat.  Le  capital  social  est  actuelle- 
ment de  no. 500. 000  francs,  divisés  en  341.000  actions  do 
500  francs,  et  il  pourras'élever  jusqu'à  SOOmillionsdofrancs. 
Cette  banque  faitdeuxsortesdo  prêts  bien  distincts  et  amor- 
tissables par  annuités  :  i»  les  prêts  fonciers,  pour  lesquels 
elle  émet  dans  lo  public  des  obligations  foncières;  2°  les 
prêts  aux  départements,  communes  et  établissements  pu- 
blics, pour  les<iuols  ollo  émet  des  obligations  communales. 
En  résumé,  ollo  est  l'intermédiaire  entre  les  prêteurs  capi- 
talistes qui  souscrivent  ses  obligations  d'une  part,  et  les 
emprunteurs  hypothécaires  et  les  communes  d  autre  part. 
Les  obligations  foncières  et  coramunafes  sont  insaissis- 
sables,  comme  les  rentes  sur  l'Etat. 

Le  crédit  agricole,  destiné  à  venir  on  aide  à  l'agriculture, 
organise  en  Allemagne  par  les  associations  coopératives 
ot  régionales  Kaifi'oison  ;  en  Holgiquo,  par  la  loi  du  20  dé- 
cembre 1883;  en  Italie  parcelle  de  1887,  aété  tenté,  en  1860, 
en  Franco,  au  moyen  d  une  banque  filiale  du  Crédit  foncier, 
appelée  Crédit  agricole,  au  capital  do  20,  puis  de  40  millions 
de  francs,  qui  se  lanea  dans  des  spéculations  et  dut  li- 
quider quand  lo  gouvernement  égyptien,  auquel  elle  avait 
prêté  ICS  millions, suspendit  sospaycmcnts.  Cetéiablisso- 
ment  disparu,  la  Bantiuo  de  France  aida  directement  au 
dévoloppemont  du  crédit  agricole,  en  organisant,  au  profit 
des  agriculteurs  de  la  Nièvre,  un  système  d'opérations 
consistant  dans  l'escompte  do  billets  ù.  ordre  que  trois 
agriculteurs  se  souscrivaient  réciproquomont  ou  qu'ils 
souscrivaient  ù.  dos  banquiers  locaux,  ot  dont  lo  renou- 
vellement permettait  do  satisfaire  aux  nécessités  de  l'in- 
dustrie do Vengraissoment,  dite  «embouche  »,  principale 
branche  do  l'agriculture  iiivernaiso.  Ces  négociations 
n'ayant  donné  lieu  à.  aucun  protêt,  la  Banque  les  étendit 
dans  sept  autres  départements.  Elles  se  trouvent  partiel- 
lement sanctionnées  par  la  loi  do  1897  sur  lo  ronouvel- 
loment  du  privilège  do  la  Banque  do  Franco,  qui  a  for- 
mellomout  autorisé  colle-ci  il  escompter  lo  papier  dos 
syndicats  agricoles,  ot  qui  a  fait  réserver  et  porter  à  un 
compte  spécial  du  Trésor,  jusqu'à  co  qu'une  loi  ait  établi 
les  conditions  de  création  et  do  fonctionnement  d'un  ou  do 
plusieurs  établissements  do  crédit  agricole,  les  sommes 
vorsées  par  la  Banque  ù.  titro  do  redevances  prévues  par 
l'article  5. 

La  loi  de  181)4  sur  los  sociétés  do  crédit  agricole  a  lié 
leur  création  à  celle  dos  syndicats  agricoles,  pour  éviter 
Jo  retour  aux  anciens  orro'monts.  Los  personnes  admises 
ù  fonder  ces  sociétés  sont,  à,  l'exclusion  de  toutes  autres, 
les  agriculteurs  faisant  partie  d'un  syndicat  professionnel 
agricole.  Los  bénéficiaires  exclusifs  do  leurs  opérations 
hont  los  agriculteurs  syndicpiés  ou  los  syndicats  eux- 
mêmes.  Ces  sociétés  peuvent  être  créées,  suivant  los  formes 
dos  sociétés  commerciales  ordinaires  ou  sans  capital,  par 
la  simple  garantie  solidaire  de  leurs  membres,  co  qui  leur 
donne  uno  ph^ysionomie  particulière.  Leurs  ressources 
sont  alors  réairséos  au  moyen  de  fonds  de  dépêt»  ou  d'em- 


prunts. Elles  sont  exonérées  de  la  patente  et  do  l'impôt 
sur  los  valeurs  mobilières. 

Lo  crédit  maritiine,  destiné  à  venir  en  aido  à  la  marine 
marchande,  se  limitait  autrefois  à  la  négociation  dos  con- 
naissements ot  au  prêt  ou  contrat  à  la  grosso  aventure.  La 
loi  de  1871  y  a  ajouté  un  élément  important,  eu  autorisant 
l'hypothèque  maritime.  Mais,  en  subrogeant  de  plein  droit 
le  créancier  hypotliécaire  au  bénéfice  do  l'assurance  en  cas 
de  perte  du  navire,  elle  exposait  les  compagnies  ù.  payer 
à  1  armateur  ot  au  créancier.  La  loi  du  8  mai  1883  a  eu 
pour  objet  d'empêcher  cette  éventualité,  de  réprimer  les 
fraudes  et  de  donner  au  crédit  maritime  un  nouvel  essor. 

—  Crédit  luomiais.  C'est  le  nom  donné  à  un  établisse- 
ment de  crédit  fondé  à  Lyon,  lo  G  juillet  18C3,  au  capital 
de  20  raillions  de  francs,  porté  successivement,  par  dé- 
libérations diverses,  à  50,  75,  lOO,  puis  200  miUions  do 
francs,  celui-ci  divisé  en  400.000  actions  de  500  francs 
entièrement  libérées.  Il  se  distingua,  au  début,  des  au- 
tres établissements  de  crédit  en  favorisant  le  dévelop- 
pement de  l'industrie  de  la  région  lyonnaise.  Il  se  distin- 
gue, aujourd'hui,  par  l'universalité  de  ses  opérations.  Il 
elfectue,  en  effet,  toutes  les  opérations  de  banque  propre- 
ment dites  :  escompte  dos  etîets  do  commerce,  avances, 
payements,  recouvrements,  souscriptions  aux  émissions, 
comptes  courants,  garde  de  litres,  soumission  de  tous 
emprunts,  achat  et  vente  d'immeubles,  etc.  Son  siège  so- 
cial est  à  Lyon.  Il  a  des  succursales  à  Paris,  en  province, 
à.  l'étranger.  Son  pacte  social  expire  le  25  avril  1922.  U 
est  administré  par  un  conseil  composé  de  dix  à  quinze 
membres,  renouvelables  par  cinquième  chaque  année,  et 
propriétaires  chacun  de  300  actions  au  moins. 

—  Polit,  et  admin.  Les  crédits  pour  les  dépenses  générales 
sont  votés  par  les  Chambres.  Le  ministre  des  finances  no 
peut  autoriser  des  payements  qui  excèdent  les  crédits  ou- 
verts àchaque  ministère,  et  les  ministres  ne  peuvent  dépen- 
ser au  delà  des  crédits  à  eux  alloués.  Ces  crédits  sont  :  Oï'rfî- 
îmi'res,  lorsqu'ils  s'appliquent  à  des  dépenses  permanentes; 
extraordinaires,  lorsqu'ils  s'appliquent  à  des  dépenses  ur- 
gentes et  imprévues;  supplémentaires,  lorsqu'ils  s'appli- 
quent à  dos  services  prévus  au  budget,  mais  insuffisam- 
ment dotés.  En  cas  de  prorogation  des  Chambres,  des  cré- 
dits supplémentaires  et  extraordinaires  peuvent  être  ou- 
verts par  des  décrets  rendus  en  conseil  d  Etat,  après  avoir 
été  délibérés  et  approuvés  en  conseil  des  ministres,  mais  à 
la  condition  que  ces  décrets  soient  soumis  à  la  sanction  des 
Chambres  dans  la  première  quinzaine  de  leur  plus  pro- 
chaine réunion  (loi  du  16  sept.  1871). 

Les  crédits  destinés  à  faire  face  aux  dépenses  départe- 
mentales sont  votés  par  les  conseils  généraux,  qui  déli- 
bèrent sur  le  budget  départemental  présenté  par  le  préfet 
et  réglé  par  décret. 

Les  crédits  communaux  sont  votés  par  les  conseils  muni- 
cipaux, qui  votent  le  budget  présenté  par  le  maire  et  réglé 
par  le  préfet,  ou,  pour  les  budgets  supérieurs  à  3  millions 
de  francs,  par  décret.  Los  commissions  des  hospices  ou 
bureaux  de  bienfaisance,  les  conseils  de  fabrique  votent 
les  crédits  hospitaliers  ou  fabriciens. 

Les  crédits  sont  ouverts  pour  l'exercice  qui  donne  son 
millésime  au  budget.  Ceux  qui  n'ont  pas  été  employés  sont 
annulés. 

CRÉDITER  v.  a.  Inscrire  au  crédit  :  Créditer  une  somme 
à  quelqu'un.  Créditkr  quelqu'un  d'une  somme,  n  Autoriser 
à.  prendre  une  somme  chez  un  banquier,  un  négociant  ou 
toute  autre  personne  :  Créditer  un  commissionnaire  chez 
un  banquier. 

—  Encycl.  Créditer  un  compte,  c'est  y  porter  un  crédit; 
plus  explicitement,  c'est  inscrire  à  l'Avoir,  ou  côté  droit 
de  co  compte,  la  remise  d'argent,  d'etfets,  do  marchan- 
dises, etc.,  faite  par  lo  titulaire  do  ce  compte,  ou  uno  boni- 
fication, un  rabais  à  lui  consenti. 

Crédité,  ée  part.  pass.  du  v.  Créditer. 

—  Compte  crédité.  Compte  auquel  on  porte  un  crédit. 

—  Substantiv.  Personne  à  t^ui  on  a  ouvert  un  crédit  : 
Le  CRÉDITÉ  représente  celui  qui  l'a  crédité.  (Peu  usité.) 

—  ANroN.  Débiter. 

CRÉDITEUR,  TRICE  n.  et  adj.  Se  dit  d'une  porsonno 
qui  a  des  sommes  portées  à  son  crédit  sur  des  livres  do 
commerce;  créancier.  (On  dit  aussi  crédité,  ke.)  m  Prê- 
teur. (Vx  en  ce  sens.) 

—  adj.  Il  Compte  créditeur.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Un  compte  est  dit  créditeur  quand  son  crédit 
est  plus  élové  quo  son  débit.  Au  contraire,  il  ost  dit  débi- 
teur quand  lo  débit  est  plus  fort  quo  le  crédit.  Créditeur 
est  donc  antonyme  do  débiteur  vt  synonyme  do  créancier. 

CRÉDmVTTÉ  (du  lat.  credere,  supin  creditum,  croire) 
n.  f.  Philos.  Faculté  en  vertu  do  laquelle  l'homme  est  porté 
à  croire  sur  parole,  sans  exiger  des  preuves  rationnelles 
ou  matérielles. 

—  Encycl.  La  créditivité  est  la  disposition  à  croire,  à 
recevoir  dos  choses  données  comme  vérités,  sans  cher- 
clior  par  lo  raisonnement  si,  eu  réalité,  elles  on  ont  la 
caractère.  Il  est  clair  que,  si  nous  uo  voulions  admettre 
quo  los  vérités  (|ui  nous  auraient  été  démontrées,  nous 
passerions  notro  vie  à  faire  l'invontairo  do  nos  connais- 
sances, sans  jamais  développer  celles-ci.  D'autre  part, 
celte  disposition  no  doit  diminuer  on  rien  notro  droit  d  exa- 
miner les  raisons  quo  nous  avons  de  croire  ;  sinon,  ollo  se- 
rait la  crédulité  et  coMstituerait  uno  faiblesse  do  l'osprit. 

GrEDITON.  ville  d'Angleterre  (comté  do  Devon),  sur 
un  affiuent  do  l'Exe  ;  6.000  hab.  Cordonneries  ;  belle  éçliso 
gothique.  Villo  importante  au  temps  do  rheptarcliio,  siêgo 
d'un  évêché  aux  x»  ol  xi*  siècles,  Croditon  ost  beaucoup 
décime  depuis  les  doux  incoudios  qui  l'ont  on  grande  partie 
dévorée,  on  1747  ot  1709. 

Gredner  (Charles-Auguste),  théologien  allemand,  né 
ù  AValtorshauson,  près  de  Gotha,  ou  1797,  mort  on  1857. 
U  professa  ù.  léna  ot  à  Giosson,  ot  so  fit  une  place  hono- 
rable dans  la  critique  biblique  modcrno.  Parmi  ses 
ouvrages,  nous  relèverons  son  Introduction  au  Nouveau 
Testament  (1836).  son  /histoire  du  canon  du  Nouveau  Tes- 
tament (1847,  complétéo  on  isco  par  'Volkmar),  ot  son 
liistoirc  du  Nouveau  Testament  (1852). 

CREDNÉRIE  {fcré-dné-ri)  n.  f.  Plante  fossile,  trouvée  on 
Allemagne  dans  lo  terrain  crétacé. 

CREDNËRITE  [krè  —  do  Credner,  n.  d'un  savant  nlloni.1 
n.  f.  Oxyde  naturel  do  manganèse  ot  do  cuivre,  qu'on  trouve 
A  FriedVriohsrode,  dans  lo  Tliuringorwnld.  C'est  une  sub- 
stance d'un  noir  do  for  ou  d'un  gris  d'ncier  foncé,  dont  la 
poussière  ost  d'un  noir  brunâtre.  Sa  dureté  sexprinio  pjir 


m. 


CREDO 


CRËMANION 


le  nombre  4.5-  Elle  ne  se  prosento  qu'en   agrégats  cris- 
tallins. 

GR£D0  (At^  —  mot  lat.  qui  signitie  je  crois)  n.  m.  Profes; 
sioQ  de  foi  chrétienne,  dite  n  Symbole  des  apôtres  n,  qui 
commence  en  latin  par  le  mot  Ci'edo  :  Réciter  so7i  CRnuo. 
li  Autre  symbole  commençant  par  le  même  mot  :  Le  Creuo 
de  Nicée  (c'est  celui  qu'on  récite  à  la  messe),  il  PI.  Des 

CBEDO. 

—  Fam.  Premiers  éléments  de  la  religion,  il  Foi  reli- 
gieuse :  Mourir  fidèle  à  son  Crkdo. 

—  Par  ext.  Règle  que  l'on  s'impose,  principes  sur 
lesquels  on  fonde  ses  opinions  ou  sa  conduite. 

—  Arer-  Polence,  par  allusion  aux  prières  que  le  prêtre 
fait  récuer  au  patient.  (D'autres  voient  dans  ce  mot  un 
anagramme  du  mot  corde.) 

—  Gramm.  On  écrit  credo  par  an  grand  C  quand  il  s'agit 
de  la  profession  de  foi  caiholique;  par  un  petit  c  dans  les 
autres  sens. 

—  Encycl.  Théol.  "V.  Symbolf. 

Credo  quia  absurdum  {Je  le  croîs  parce  que  c'est 
absurde),  paroles  faussement  attribuées  à  saint  Augustin. 
L'illustre  évoque  enseigne  seulement  que  lo  propre  de  la 
foi,  qui  est  un  acte  de  confiance  à  l'égard  de  la  véracité 
divine,  est  de  croire  sans  avoir  besoin  de  comprendre;  ce 
que  l'on  comprend  n'étant  pas  un  objet  où  la  foi  ait  l'occa- 
sion de  trouver  son  mérite.  Compreudre,  ce  n'est  pa^  croire, 
c'est  voir;  et  la  foi  n'est  possible  que  là  où  il  n'^  a  pas  vi- 
sion. (V.  Sur  l'évang.  de  S.  Jean,  chap.  VIII,  traité  xxxvii.) 
C'est  ce  passage  qui  a  donné  lieu  peut-être  au  mot  para- 
doxal que  l'on  a  fait-  Mais  il  est  plus  probable  encore  qu'on 
l'a  emprunté,  en  le  déformant  pour  le  rendre  plus  frappant, 
à  l'un  des  deux  passages  suivants  de  Tertullien.  Daus  le 
premier,  Tertullien  explique  que  le  propre  de  Dieu  est  do 
produire  des  effets  admirables  par  les  moyens  les  plus 
simples  :  il  n'y  a  rien  de  divin  là  où  les  moyens  sont  pro- 
portionnés aux  effets,  et  le  docteur  ajoute  :  ■<  L'incrùdulité 
trouve  étrange  que  quelques  gouttes  d'eau  suffisent  pour 
déli\Ter  de  la  mort.  Une  telle  efficacité  lui  paraît  illusoire, 
impossible.  EU  bien,  cette  disproportion  entre  les  moyens 
et  la  fin  est  pour  moi  un  motif  d'admettre  les  effets  surna- 
turels du  baptême  :  credendtnn  quia  miranduièi.  ■>  {De  Bap- 
tismo,  II.)  Dans  le  second  passage,  l'écrivain  expose  cette 
idée  que  i'incompréhensibilité  des  mystères  est  une  preuve 
qu'ils  n'ont  pas  été  inventés  par  les  hommes,  lesquels  au- 
raient eu  soin  de  ne  pas  les  faire  incompréhensibles,  idée 
développée  depuis  par  Malebranche,  et  il  la  présente  sous 
cette  forme  volontairement  étrange  :  "  Le  fils  do  Dieu  est 
né;  je  n'en  rougis  pas,  parce  qu'il  faut  en  rougir.  Le  fils 
de  Dieu  est  mort  ;  il  faut  le  croire,  parce  que  cela  révolte  la 
raison  :  credibile  quia  iueptum  est.  11  est  ressuscité  du  tom- 
beau où  il  avait  été  enseveli  ;  le  fait  est  certain  parce  qu'il 
est  impossible,  d  {De  carne  Christi,  V.) 

CRÉDULE  (lat.  credulus;  de  credere,  croire)  adj.  Qui 
croit  trop  facilement  :  Notre  siècle  est  comme  les  vieillards, 
qui  sont  à  la  fois  désabitsès  et  crédcles.  (H.  Rigault.) 
11  Qui  est  inspiré  par  la  crédulité  ou  accompagné  do 
crédulité  :  Confiance  crédule. 

—  Rem.  On  dit  quelquefois  Crédule  à  pour  Crédule  en  : 
Crédule  à  mon  génie.  (V.  Hugo.} 

—  Personne  crédule  :  Un  crèdolk. 

—  Anton.  Esprit  fort,   incrédule,  mécréant,  sceptique. 
GRÉDULEMENT  adv.  D'une  manière  crédule  ;  avec  cré- 
dulité :  Se  livrer  crédulement  à  un  filou. 

CRÉDULISER  V.  a.  Rendre  crédule.  (Peu  usité.) 
CRÉDULITÉ  (lat.  credulitas  ;  de  credulus,  crédule)  n.  f. 
Extrême  facilité  à  croire  :  Ily  a  datis  le  cœur  humain  un 
fonds  inépuisable  de  crédulité  et  de  superstition.  (Grimm.) 
il  En  bonne  part  :  Une  sainte  crédulité  le  prévient  toujours 
en  faveur  de  ses  pères.  (Mass.) 

—  Dr.  anc.  Serment  ae  crédulilé.-Serment  qu'on  déférait 
en  justice  à  une  personne  sur  le  point  de  savoir  si  elle  avait 
eu  connaissance,  ou  non,  des  faits  imputés  à  son  auteur. 

—  Anton,  incrédulité,  scepticisme. 

CRÉE  n.  f.  Géol.  Ancienne  forme  du  mot  craie. 

—  Comm.  Toile  de  lin  qui  se  fabriquait  anciennement 
dans  plusieurs  parties  de  la  Bretagne,  principalement  à 
Morlaix.  i;  Crée  gracienne,  Celle  qui  se  fabriquait  princi- 
palement à  Grâce,  il  Crée  rosconne.  Celle  qui  provenait  de 
Roscoff  et  des  environs,  n  Adjectiv.  :  Toile  crék. 

GriXDE,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  du  Colorado  [comté 
de  Hinsdalo]),  sur  le  haut  Rio-Grande,  dans  les  monts 
San-Juan  ;  7.000  hab.  Mines  d'argent. 

CBEEK  {krik'  —  mot  angl.)  n.  m.  Dans  l'Amérique  du 
Nord,  petit  courant  d'eau,  crique,  anse. 

CreekS  ou  MUSKOGIES,  Indiens  de  l'Amérique  du 
Nord,  actuellement  éiaitlis  sur  lo  territoire  indien, et  ayant 
occupé,  à  la  fin  du  xvnr  siècle,  la  Géorgie  et  la  plus 
grande  partie  de  l'Alabama.  —  Un  Crkek  ou  Muskogie. 

—  Encycl.  Les  traditions  des  Creeks  les  fout  venir  d'un 
pays  où  •  se  trouve  une  montagne  d'où  Ion  voit  le  soleil 
se  lever  et  se  coucher  dans  deux  mers  différentes  -> .  Quel- 
ques auteurs  pensent  que  ce  pays  est  l'isthme  de  Darien  ; 
d'autres  le  placent  dans  le  nord-ouest.  En  tout  cas,  les 
Creeks  n'arrivèrent  sur  le  Mississipi  que  vers  lo  milieu 
(lu  XVII'  siècle.  Ils  ne  comptaient  que  4.000  guerriers  en- 
viron ;  mais  ils  ne  tuaient  pas  leurs  prisonniers  de  guerre, 
et  8C  contentaient  de  les  réduire  en  esclavage.  Les  fils 
do  ces  esclaves  étaient  libres  et  devenaient  membres  de 
la  tribu.  Ainsi  s'accrut  la  nation,  qui  s'assimila,  on  outre, 
un  grand  nombre  do  tribus  voisines.  Kn  1833,  les  Creeks 
émigrerent.  après  avoir  cédé  leur  ancien  territoire,  contre 
une  indemnité,  aux  Etats-Unis. 

Ces  Peaux-Rouges  sont  d'une  taille  moyenne;  leur  teint 
varie  du  blanc  au  brun  jaunâtre.  Jadis,  ils  vivaient  uni- 
quement de  chasse,  et  entreprenaient  do  fréquentes  expé- 
ditions guerrières.  Ils  s'abritaient  sous  dos  tentes,  se  cou- 
vraient le  corps  do  tatouages  et  do  peintures,  se  votaient 
de  peaux  et  portaient  une  foule  d'ornements  on  cuir  ou  en 
plumes.  Aujourd'hui,  ils  se  livrent  à,  la  culture  et  à  l'éle- 
vago;  la  plupart  ont  embrassé  lo  christianisme.  Ils  pos- 
sèdent une  constitution  écrite  et  un  conseil  dont  les 
membres  sont  élus  par  tous  les  citoyens  libres.  Lo  nombre 
des  Creeks  diminue  sensiblement  tous  les  jours. 

CRÉER  Hat.  creare,  formé  du  sanscr.  Arar,  fairo.  —  Je 
crée,  tu  crées,  il  crée,  nous  créons,  vous  créez,  ils  créent.  Je 
créai»,  nous  créions.  Je  créai,  nou»  créâmes.  Je  créerai,  nous 
créeront.  Je  créerais,  nous  créeriont.  Crée,  créons,  créez. 
Que  je  crée,  que  nou*  créions.   Que  je  créasse,  que  noua 


créassions.  Créant.  Créé,  créée)  v.  a.  Tirer  du  néant:  L'homme 
ne  peut  rien  créer,  ni  n'en  anéantir. 

—  Fig.  Produire,  fairo  naître,  inventer,  imaginer, 
susciter  :  Créer  un  art,  une  industiie,  un  mot.  Créer  U7ie 
obligation,  un  droit.  Il  Etablir,  fonder,  constituer  :  Créer  une 
jnai'son  de  commerce.  Il  Instituer:  Créer  ries  magistrats,  des 
sénateurs,  it  Former,  dresser  :  Créer  un  artiste. 

—  Créer  un  rôle,  Théâtr.  Le  jouer  le  premier. 
Créé,  créée  part.  pass.  du  v.  Créer. 

—  .Substaïuiv.  n.  m.  Ensemble  des  êtres  créés  :  La  cupi- 
dité attache  l'hoinme  au  ckké  en  le  détachant  du  Créateur. 
(Le  P.  Félix.) 

Se  créer,  v.  pr.  Etre  créé  :  Bien  iie  se  perd,  rien  ne  Se 
crée.  (Lavûisier.)  il  Se  tirer  soi-même  du  néant,  se  donner 
l'être  :  Aul  ne  peut  se  créer.  Il  Créer  à  soi  :  Se  créer  des 
chimères,  des  ressources,  des  ennuis. 

—  Anton.  Abolir,  abroger,  anéantir,  annihiler,  détruire. 

Crées  ou  Cris.  Ethnogr.  V.  Cris. 

CreETOWN,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Kirkcudbrlght), 
à  l'embouchure  de  la  Crée  dans  la  baie  de  Wigtown; 
1.000  hab.  Pêche;  carrières  de  granit. 

CreFELD  ou  CrevELD,  ou  KrefELD,  ville  d'Alle- 
magne (prov.  du  Rhin),  ch.-l.  de  cercle,  à  6  kil.  de  la  rive 
gauche  du  Rhin;  107.245  hab.  Crefeld  est  un  des  princi- 
paux centres  industriels  de  la  région  westphaliennc  et 
rhénane.  La  plus  grande  partie  de  son  importance  pro- 
vient de  la  fanrication  du  velours  et  de  la  soierie.  Autres 
industries  :  teinturerie,  impression  sur  étoffes,  orfèvrerie, 
métallurgie  du  fer,  fabriques  de  inachines,  de  produits 
chimiques,  de  savons,  de  parapluies,  de  cliapeaux,  de  chau- 
dronnerie, de  sucre;  brasseries,  minoteries,  etc.  Eglise 
catholique,  un  collège,  école  supérieure  de  tissage,  etc.; 
musée,  hôpital.  L'armée  française,  commandée  par  le 
comte  de  Clermont,  y  fut  vaincue  parle  prince  Ferdinand 
de  Brunswick,  le  23  juin  1758. 

Greggan,  paroisse  d'Irlande,  dépendant  des  provinces 
d'Ulsteretde  Leinster  (comtés  d'Armagh  et  do  Louth); 
10.000  hab. 

CRÈGNE  {gn  mil.)  n.  f.  Veillée  que  font  ensemble  les 
villageoises  du  pays  messin. 

CrÉHANGE  ou  KriECHINGEN,  localité  d'Alsace-Lor- 
raine (district  de  Metz  [cercle  de  Boulay])  ;  900  hab.  Mines 
de  fer.  Autrefois  chef-heu  d'un  comté  souverain,  relevant 
de  l'empire  germanique,  Créhange  a  été  incorporé  à  la 
France  par  le  traité  de  Lunévillo  (1802),  et  rattaché  au 
département  de  la  Moselle,  arrond.  de  Metz;  puis  cédé 
avec  lui  à  l'Allemagne  (1871). 

Crehen,  comm.  des  Côtes-du-Nord,  arrond.  et  à 
19  kil.  de  Dinan,  près  du  fleuve  côtier  Arguenon,  non  loin 
de  la  Manche;  1.596  hab.  A  3  kilom.,  port  du  Guildo,  à 
l'embouchure  do  l'Arguenon.  Château  du  Guildo. 

Greich,  bourg  d'Ecosse  (comté  de  Sutherland)  ;  2.250  h. 

CreightON  (Mandell),  historien  anglais,  né  à  Car- 
lisle  en  1843.  Il  fut  élève  de  l'université  d'Oxford  où,  en 
1866,  il  devint  lui-même  professeur  d'histoire.  En  1880,  il 
fut  appelé  à  l'université  de  Cambridge  pour  occuper  la 
chaire  d'histoire  ecclésiastique.  L'université  de  Glasgow 
lui  conféra  lo  diplôme  de  docteur  honoraire  en  théologie 
(1883)  et  celui  de  docteur  en  droit  (1885).  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  le  Siècle  d'Elisabeth  (187G);  la  Vie  de 
Simon  de  Montfurt  (1S77);  Histoire  de  la  papauté  pendant 
la  Réforme  (1882). 

GrEIGHTON  (Robert),  musicien  et  théologien  anglais, 
I  né  à  Cambridge  on  1639,  mort  à  Wells  en  1736.  Il  est  con- 
sidéré en  Angleterre  comme  l'un  des  plus  grands  artistes 
de  son  temps,  bien  que  fort  peu  de  ses  compositions,  con- 
servées en  manuscrit  dans  la  cathédrale  de  Wells,  aient 
été  publiées.  Une  de  ses  antiennes 
est  restée  très  populaire  et  se 
chante  encore  dans  les  églises 
d'Angleterre  ;  c'est  celle  :  /  will 
arise  and  go  ta  my  father  (Je  me 
lèverai  et  j'irai  voir  mon  Père). 

Creil,  ch.-l.  de  cant.  du  dép. 
de  l'Oise,  arr.  et  à  1 1  kilom.  de  Seu- 
ils, sur  1  Oise,  presque  en  face  du 
confluent  de  la  Brèche;  8.456  hab. 
Ch.  de  f.  Nord.  Centre  indus- 
triel et  commercial  :  carrières  de 
pierre,  faïencerie  importante,  ver- 
reries, fonderies,  moulins.  Ateliers 
du  chemin  de  fer  de  la  Compa- 
gnie du  Nord.  Port  sur  l'Oise.  Outre  les  restes  de  sa  forte- 
resse, Creil  possède  une  égUse  très  ancienne,  surmontée 
d'une  haute 

tour  carrée  du  "r^y^ 

XVI*  siècle    et  ''^'^  ^- 

des  ruines  do 
l'abbaye  Saint- 
Evremont, 
dont  l'église, 
qui  subsiste 
encore,  est  un 
curieux  spéci- 
men de  l'archi- 
tecture du 
XII'  siècle. 

Cette  petite 
ville  fut  plu- 
sieurs fois  i)il- 
16e  par  les 
Normands.  An 
IX*  siècle,  \'- 
château  fui 
fortifié  pour 
leur  opposer 
de  la  résis- 
tance. Cotte 
forteresse  fut 
plusieurs  fois 
prise  :  par  les 
Anglais  ou 
1441 ,  par  les 
calvinistes,  et 
par  les  li- 
gueurs en  1588 

Greissexs,  comm.  de  l'Avovron,  arrond.  et  à  4  kilom. 
de  .Millau,  sur  le  Tarn;  73o  hab,  Mines  'l'alun,  niivre  et 


Ai-nies  de  Creil. 


.386 

plomb  argentifère.  Ruines  d'un  château;  église  creiiséo 
dans  le  roc. 

CREITTONITE  (krè-to)  n.  f.  Alurainate  naturel,  voisin 
de  la  gahnite  et  contenant  14  p.  100  d'oxyde  do  fer. 

GreLL  ou  CrELLIUS  (Jean),  théologien  allemand,  né 
près  do  Nuremberg  en  1590,  mort  à  Cracovie  en  1633.  Il  so 
rendit  à  Cracovie  après  avoir  embrassé  les  opinions  de 
Socin,y  fut  d'abord  recteur  de  l'école  des  unitaires,  puis, 
dans  la  suite,  pasteur.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  De 
Deo  et  attributis  ejus  (1630)  ;  Vindiciie  pro  religionis  libertate 
(1637),  traité  dont  Le  Cène  donna,  en  1687,  une  traduction 
française,  revue  depuis  par  Naigeon  sous  ce  litre  :  De  la 
tolérance  dans  la  religion. 

Grelle  (Auguste-Léopold),  mathématicien  et  ingénieur 
allemand,  né  à.  Eichwerder,  près  de  Wriezen  (Prusse), 
en  1780,  mort  à  Berlin  en  1855.  Il  prit  une  part  active  à  la 
construction  de  la  plupart  des  voies  de  communication  de 
la  Prusse.  Il  fonda  le  Journal  des  mathématiques  pures  et 
appliquées  en  1826,  le  Journal  d'architecture  en  1828,  et 
fut  élu,  en  1828,  membre  de  l'Académie  des  sciences  de 
Berlin.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Essai  sur  le  calcul 
des  grayideurs  variables  (1811);  Recueil  d'observations  et 
propositions  ynathémaliques  {lS2(i-\SZ2);  Essai  d'une  théorie 
générale  des  facultés  analytiques  (1826);  Exposé  encyclopé- 
dique de  la  théorie  des  yiombres  (1845);  etc. 

CRÉMA  n.  f.  Résultat  do  l'oxydation  du  fer  dans  le  four- 
neau. 

CrÉMA,  ville  d'Italie  (Lorabardie  [prov.  de  Crémone)), 
sur  le  Sério,  affluent  gauche  de  l'Adda;  8.500  hab.  {Cré- 
7}ïasques.)  Evéché  suffragant  de  Milan.  Cette  ville,  entou- 
rée d'une  vieille  muraille,  dominée  par  un  château  fort, 
est  bien  bâtie  et  contient  un  certain  nombre  de  palais  et 
d'églises.  Industrie  active  :  dentelles,  chapeaux,  soieries, 
toiles  fabriquées  avec  le  lin  des  environs,  le  plus  estimé 
de  l'Europe.  Construite  au  moment  de  l'invasion  d'Alboïn 
et  de  ses  Lombards  (570),  Crcma  fut  prise  et  détruite  par 
Frédéric  Barberoussc  (1159);  rebâtie  en  1185,  elle  fut  occu- 
pée par  les  Français  eu  1796.  Ch.-l.  d'un  circondario  peuplé 
de  82.000  hab. 

CRÉMAGE  [jnaj')  n.  m.  Opération  servant  au  demi-blan- 
chiment des  hls  et  des  tissus,  et  qui  se  pratique  en  pas- 
sant ces  fils  et  tissus  dans  une  lessive  de  carbonate  de 
soude,  puis  en  les  lavant  et  renouvelant  l'immersion  dans 
une  solution  de  chlorure  de  chaux,  et  enfin  dans  un  acide 
étendu;  après  quoi,  on  procède  à  un  lavage  définitif. 

CRÉMAILLÈRE  {ma-ill  [U  mil.]  —  pour  cramaillère  ;  de 
craniail)  n.  f.  Pièce  de  métal,  munie  de  crans  au  moyen 
desquels  on  peut  suspendre  un  vase  au-dessus  du  foyer  à 
une  hauteur  que  l'on  fait  varier  à  volonté  :  Baisser,  Haus- 
ser la  CRÉMAILLÈRE. 

—  Fam.  Pendre  la  crémaillère,  Donner  un  repas  pour 
célébrer  une  installation  dans  un  nouveau  logement;  as- 
sister au  repas  qui  se  donne  à  l'occasion  de  l'installation 
dans  un  nouveau  logement  :  Quand  irons-nous  pendee  la, 
CRÉMAILLÈRE  cliez  VOUS  ?  Il  Fîg.  Procéder  à  une  installation 
quelconque,  à  l'établissement  d'une  chose  nouvelle. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  la  cuscute. 

—  Fortif.  Tracé  de  fortification  qui  affecte  la  forme 
d'une  crémaillère,  étant  composé  d'une  série  de  branches 
successivement  longues  et  courtes,  celles-ci  destinées  à 
flanquer  celles-là,  avec  lesquelles  elles  font  un  angle  pres- 
que droit.  (Le  tracé  à  crémaillère  est  surtout  employé  pour 


ChAtoau  do  Creil,  d'après  VloUet-lp-Duc. 
—  Le  canton  a  19  comm.  et  3-1. 180  hab. 


Crémaillère. 


Ligne  à  crémaillère. 

fortifier  de  longues  directions  sensiblement  rectilignes, 
dont,  sans  l'emploi  de  ce  tracé,  il  serait  difficile  do  flan- 
quer les  abords.)  V.  ligne  fortifiée. 

—  Mar.  Adents  d'une  vergue  d'assemblage,  il  Instru- 
ment dont  on  se  sert  pour  rider  les  haubans. 

—  Mécan.  Organe  rectiligne  denté,  engrenant  avec  une 
roue  ou  un  pignon  denté,  propre  à  transformer  un  mouve- 
ment de  rotation  en  mouvement  rectiligne, 

ou  vice  versa. 

—  Techn.  Pièce  de  bois  ou  de  métal  gar- 
nie de  crans,  dont  la  forme  rappelle  celle 
do  la  crémaillère  :  Crëmaillèke  de  biblio- 
thèque. Il  Pièce  d'une  montre  ou  pendule  à 
répétition,  ii   Râteau  d'horloger,    n   Petite 

fiicce  de  bois  à  gradins,  que  l'on  place  entre 
es  meules  d'un  moulin  lorsqu'on  rabat  ou 
qu'on  lève  la  moule  courante,  ii  Garniture 
de  fer  mise  en  travers  derrière  les  portes 
cochères.  il  Tige  de  métal  munie  de  crans 
et  qui  sert  à  monter  ou  descendre  de  la 
quantité  désirée  un  châssis  à  tabatière, 
sorte  de  croisée  sur  les  toits,  il  Nom  donné 
à.  deux  branches  doubles  de  fer,  qui,  dans  la  presse  typo- 
graphique en  bois,  fixait  la  platine  à  l'arbre  de  la  presse, 
li  Ustensile  de  jardin,  qui  sert  à  tenir 
soulevés  les  châssis  et  les  cloches. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  ancien- 
nes crémaillères  do  certains  grands 
châteaux  se  distinguaient  par  leur 
beau  travail  artistique,  c'étaient  de 
hautes  pièces  do  forge,  décorées 
d'entailles  faites  au  burin,  et  for- 
mant avec  les  landiers  ou  che- 
nets un  ensemble  de  grand  carac- 
tère. Quand  les  seigneurs  abandon- 
nèrent leurs  châteaux  pour  venir  à 
Versailles,  la  modo  disparut,  de  la 
grande  sallo  commune  où  une  im- 
mense cberainée  montrait  sa  cré- 
maillère en  proportions  avec  elle. 
D'après  leur  architecture,  on  dis- 
tingue plusieurs  espèces  de  cré- 
maillères; ainsi,  les  anciens  crémaillons  étaient  les  deux 
branches  formant  croix  avec  la  tige  principale. 

CRÉMAILLON  {ma-ill  [Il  mil.])  n.  m.  Petite  crémaillôro 
que  Ion  accroche  â  une  plus  grande. 

CRÉMANION  II.  m.  (îenro  d'arbrisseaux,  do  la  famille' 
dos  mélastoma-jées,  iribu  des  micouiées,  renfermant  une 


Crémaillère  (xv«  8.). 


Cn^niastogastre 
(gr,  4  fois). 


quarantaiiiu  d'o^pécus,  i^ui  croi^iSciil  duiis  rAniôri([UO  ti'u- 
[iK-alo. 

CRÉMANT  {man)  adj.  ni.  So  dit  d'uti  vin  do  Champayfno, 
rougo  ou  blanc,  qui  n  a  iju'uno  mousse  lègi>ro  ot  peu  auou- 
danto  :  Chaïupaijne  cui-:mant. 

—  n.  m.  :  Uoire  lia  citiiMANT. 

CREMANTHODIUM  {/crt},  ili-um')  u.  m.  Geiiro  do  conipo- 
séos-siMiùcioidoos,  à  louillos  radicules,  à  capituloa  suU- 
lairos,  urigiuairos  dos  monts  Himalaya. 

CREMASPORA  (h'é,  spo)  n.  m.  Genre  d'arbustes  ra- 
nioux,  do  la  famille  des  rubiacéos,  tribu  des  cantliitïos. 
(Los  LM'omaspora  ont  dos  louillos  opposées,  des  tlours  on 
cynu's;  on  on  connaît  une  dizaine  d  espèces,  originaires 
do  rAriii|iio.) 

CRÉMASTER  {stèr  —  du  gr.  kréinastèr,  susponsour)  n. 
et  adj.  m.  Se  dit  du  muscle  susponseur  du  testicule. 

—  Encycl.  Le  crémastey  est  un  muscle  lamineux,  à  libres 
lisses,  appartenant  on  propre  au  testicule,  ot  nun  uno 
annexe  dos  muscles  do  Vabdonien.  11  a  ses  attaches  au 
scrotum.  Chez  l'homme  il  contribue  à  l'aire  doscondro  le 
testicule  on  l'attirant  à  travers  le  canal  inguinal.  Il  on 
est  de  môme  chez  les  animaux  qui  ont  le  testicule  d'abord 
interne,  puis  externe.  C'est  lui  qui  permet  à  certains  autres 
animaux  do  iairo  sortir  lo  tcsticnlo  de 
l'abdomen  et  do  l'y  faire  rentrer  à  vo- 
lonté. Il  manque  chez  tous  les  animaux 
qui,  comme  1  éléphant,  lo  phoque,  les 
cétacés,  ont  le  testicule  dans  l'abdomen. 

CREMASTOCHILUS  {kré,   sto-ki-luss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  la- 
mellicornes,   famille   des    scarabèidés, 
tribu   des  cétoniinés,   comprenant  des 
cétoines  de  taille  médiocre,  à  menton 
formé  par  une  pièce  en  cupule  montée 
sur  uno  tigo,  à.  tête  courte,  à  antennes        Creinastoidiilus 
avec  le  premier  article  très  grand,  à       (gr.  d'un  Liera). 
écusson  vaste  et  triangulaire.  (Les  cre- 
mastochilus  sont  épais,  avec  les  pattes  longues  et  fortes; 
leur  livrée  est  d'un  gris  mat  ou  d'un  noir    brillant.   Ou 
en  connaît  uno  vingtaine  d'espèces, 
propres  à  l'Amérique  boréale  et  cen- 
trale.) 

CRÉMASTOGASTRE  (sfo-gasstj'')  ou 
CREMASTOGASTER  {kré,  sto-ga-stèr') 
n.  m.  Goure  d'insectes  hyménoptères 
porte-aiguillon,  groupe  des  hêtéro- 
gynes,  famille  des  formicidés,  tribu 
des  myrmicinés,  comprenant  de  pe- 
tites fourmis  à  abdomen  cordiforme, 
aplati,  ordinairement  noires  avec  la 
tête  rouge. 

—  Encycl  .  On  connaît  quatre-vingts 
espèces  de  crëmastogastres.  réparties 
dans  les  régions  chaudes  du  globe; 
toutes  sont  remarquables  par  la  mo- 
bilité de  leur  abdomen,  qui  peut  se 
renverser  en  dessus  jusqu'à  rejoindre  la  tête.  Quand  on 
les  inquiète,  ces  fourmis  font  sortir  leur  venin  et  on  cou- 
vrent leurs  ennemis,  car  leur  aiguillon  est  trop  faible 
pour  piquer.  Le  cremastogaster  scutcllaris,  du  midi  do  la 
France,  niche  dans  les  trous  des  murs,  dans  les  troncs 
d'arbres,  etc. 

CRÉMASTOSTÉMON  n.  ra.  Bot.  Syn.  de  olinie. 

CRÉMA3TRE  [inass(r')  n.  m.  Entom.  Crochet  placé  près 
de  l'anus  de  certaines  chrysalides,  et  par  lequel  elles  de- 
meurent suspendues. 

—  Bot.  Herbo  do  la  famille  des  orchidées,  tribu  des 
vandécs,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  au  Né- 
paul. 

CRÉMATION  (sj-on  —  lat.  crematio  ;  do  cremare,  supin 
crematum,  brûler)  n.  f.  Incinération,  destruction  par  lo  feu 
des  corps  morts.  (Inus.  aux  xvu"  et  xvin'  s.) 

—  Encycl.  La  crémation  était  une  pratique  habituelle 
dans  la  Grèce  primitive.  Le  récit  d'Homère  relatif  à  Ha- 
trocle  erit  célèbre  et  montre,  en  outre,  que  l'on  brûlait  avec 
lo  mort  dos  captifs  pour  l'honorer,  exactement  comme,  dans 
l'Inde,  les  veuves  des  radjahs  mouraient  sur  lo  bûcher  do 
leur  époux.  Lo  christianisme,  partr)ut  où  il  a  pénétré,  a 
supprimé  la  crémation.  Les  chrétiens,  prenant  comme  mo- 
dèle la  sépulture  do  Jésus,  et  jiar  respect  pour  le  corps  quo 
l'âmo  a  habité,  n'ont  jamais  admis  cutto  destruction  volon- 
taire des  cadavres.  Los;  juristes  lui  reprochent  aussi  de 
rendre  impossible  toute  expertise  judiciaire  sur  les  morts. 
Les  partisans  de  la  crémation  s'appuient  sur  des  considé- 
rations hygiéniques. 

La  première  crémation  faite  on  Europe,  dans  ce  siècle, 
eut  liouàlVlilan,  le  22  janvier  1876.  Depuis,  de  nombreuses 
sociétés  se  fondèrent  pour  étudier  théoriquement  et  pra- 
tiquement les  résultats  do  l'incinération  dos  corps.  La 
Suisse,  l'AIIomagne,  l'Italio,  etc.,  ont  donné  l'exemple.  En 
Franco,  ce  n'est  ((u'on  18SG  qu'une  loi  intervint  pour  auto- 
riser tout  majeur  ou  mineur  on  état  do  testera  choisir  libro- 
mont  le  mode  do  sa  sépulture,  et,  on  particulier,  lui  per- 
mettre d'opter  pour  l'incinération. 

Le  conseil  municipal  do  Paris  t\t  construire,  on  18SC,  au 
Père-Lachaiso,  un  crt^mutorium  qui,  au  début,  servit  ex- 
clusivomont  â  détruire  les  débris  humains  provenant 
dos  hôpitaux.  L'année  suivante,  la  loi  du  17  novembre  1887 
autorisa  les  modes  do  sépulture  autres  que  l'inhumation 
et  les  formalités  do  l'incinération  liront  l'objet  du  titre  III 
du  décret  du  27  avril  1889. 

CRÉMATOIRE  [to-ar'  —  rad.  crémation)  n.  m.  et  adj.  So 
dit  <riin  apimroil  ù.  brûler  les  corps  :  Un  crématoirb  élec- 
trifptc.  Four  cniiMATOiRii.  n  On  dit  aussi  crkmatokium. 

CRÉMAT0PTÉRI3  (riss)  n.  m.  Genre  do  fougères  fos- 
sUes  ihi  grès  bigarré  do  Soultz-los-Bains. 

CREMATORIUM  {kré,  rr'-om'  —  du  lat.  cremarn,  supin 
crematum,  brûler)  n.  m.  Edillco  dans  lequel  on  opère  la  cré- 
mation dos  corps.  Il  PI.  Des  chkmatoria. 

—  Encycl.  Lo  crcmatorinm  parisien,  construit  sur  les 
hauteurs  du  Père-Lachaiso,  comprend  une  vaste  salle 
do  réception,  des  salles  do  dépôt,  dos  chambres  mor- 
tuaires, etc.  Lo  corps  à  incinérer  est  transporté  dans  la 
chambre  do  combustion  sur  un  chariot  métallique.  Intro- 
duit dans  l'ûppuroil  crématoire,  il  y  subit  une  tompi^raturo 
do  800  dogrôs, produite  ï^arde  l'ox'yde  do  curbono  unllaminé 


Crématorium  du  Pôre-Lachaise  (Paris). 


à  l'aido  de  briilours  spoclau.v,  mais  sans  jamais  quo  la 
flamme  atteigne  lo  corps.  Los  employés  du  service  seuls 
assistent  ;1  l'in- 
cinération, qui 
dure  de  30  à  lîû 
minutes,  ot  laisse 
uno  quantité  do 
cendres  dont  le 
poids  varie  de 
■joo  à  1.200  gr. 

CREMBALE 

(krin  —  gr.  krem- 
halon  ,  môme 
sons)  n.  m.  Es- 
pèce do  casta- 
gnettes,en  usage 
chez  les  anciens. 
(S'emploio  géné- 
raleinont  au  plu- 
reil  :  Les  crem- 

BALES.) 

—  Encycl. 
Parmi  les  pre- 
miers instru- 
ments q  u  '  e  m- 
pl oyè ren t  les 
Grecs  pour  l'ac- 
compagnement des  danses,  figurent  les  cre7n6a^es.  C'étaient 
des  sortes  de  castagnettes  faites,  d'abord  avec  des  co- 
quilles, puis  avec  du  bois.  Plus  tard,  les  crembales  lurent 
d'airain,  mais  elles  n'en  conservèrent  pas  moins  le  nom  et 
la  forme  des  coquilles.  Dans  les  Grenouilles,  Aristophane, 
pour  railler  Euripide,  place  ces  paroles  dans  la  bouche 
d'P^schyle  :  v  Eh  quoi  !  uno  lyre  pour  lui  !  non  ;  où  est  la 
joueuse  do  coquilles?  Viens,  viens,  muse  d'Euripide,  telle 
est  la  musique  qui  convient  à  tes  vers.  » 

CRÈME  (du  lat.  cremor,  même  sens)  n.  f.  Matière  d'un 
blanc  jaunùtre,  qui  s'élève  spontanément  au-dessus  du  lait, 
et  dont  on  fait  du  beurre  par  le  battage  :  La  c-rP.me  est  d'au- 
tant plus  abondante  dans  te  lait  qu'il  est  de  meilleure  qualité. 

—  Fig.  Ce  qu'il  y  a  de  meilleur,  do  plus  estimaole,  de 
plus  distingué  :  Industrie  qui  ne  vaut  pins  rien,  parce  qu'on 
en  a  pris  toute  la  crèmk.  ii  Se  dit  de  ceux  qui  l'emportent, 
d'une  façon  quelconque,  sur  tous  les  autres  :  Famille  gui 
est  la  CRKME  des  honnêtes  gens.  Homme  qui  est  la  crème  des 
maris. 

—  Par  ext.  Liqueur  du  genre  des  ratafias,  d'une  consi- 
stance sirupeuse  :  Crème  de  moka,  de  menthe,  de  noyaux. 

—  Art  culin.  Mets  délicat  fait  avec  du  lait,  du  sucre  et 
des  jaunes  d'œufs,  et  quo  l'on  sert  ordinairement  en  entre- 
mets :  CRiiME  ail  café,  au  chocolat,  au  caramel,  à  la  vanille. 

Il  Aliment  léger,  qu"on  prescrit  fréquemment  aux  malades 
convalescents  :  Crème  de  ri::,  de  pain,  de  gruau.  Il  Crème 
fouettée.  Crème  qu'on  a  fait  mousser  en  la  battant.  — 
Fam.  Objet  brillant,  mais  futile,  sans  consistance,  par 
allusion  à  la  mousse  excessivement  légère  qui  se  forme 
sur  la  crème  quand  on  la  bat  :  La  vie  ii'cst  que  de  l'ennui 
ou  de  la  crème  fouettée.  (Volt.) 

—  Chim.  anc.  Substance  qui  so  coagule  à  la  surface  de 
certaines  dissolutions,  il  Crèîne  de  tartre,  Tartrato  de  po- 
tasse. Il  Crème  de  chaux.  Pellicule  blanche  de  carbonate  de 
chaux,  qui  se  forme  sur  l'eau  de  chaux  au  contact  do  l'air. 

—  Coût.  anc.  Diocèse,  étendue  d'une  juridiction  spiri- 
tuelle. Il  On  écrit  plus  ordinairement  chrême. 

—  Pharm.  Préparation  de  lait,  de  sucre  et  de  jaunos 
d'œufs  avec  certaines  drogues  médicinales. 

—  Teint.  On  appelle,  en  teinture,  couleur  crème,  la  co- 
loration blanche  teintée  de  jaune,  quo  l'on  obtient  par 
l'opération  du  crémage. 

—  Encycl.  Art  culin.  Les  crèmes  sont  des  émulsions  obte- 
nues en  mélangeant  soigneusement  du  lait,  du  jaune  d'œuf 
et  du  sucre,  à  une  température  voisine  do  50«  C,  que  l'on 
élève  ensuite  lentement  jusqu'aux  environs  de  loo<*  C.  On 
ajoute  souvent  à  ce  mélange  du  chocolat,  du  café,  du  ca- 
ramel ou  des  aromates  :  vanille,  cannelle,  fleurs  d'oran- 
ger, etc.  Quant  à  la  crème  du  lait,  elle  n'est  pas  autre 
chose  que  la  réunion  des  globules  butyriques  ijui,  par  lo 
repos,  montent  à  la  surface  on  raison  do  leur  densité 
moindre.  Il  convient  do  noter  quo  cotte  crème  do  lait  est 
un  aliment  très  savoureux  et  très  riche,  mais  moins  diges- 
tible, quoi  qu'on  en  ait  dit,  que  les  crèmes  culinaires 
ci-dessus  mentionnées  et  qui,  bien  préparées,  sont  tou- 
jours d'une  digestion  aiséo. 

—  Pharm.  En  pharmacologie,  les  préparations  dites 
»  crèmes  >>  (sauf  crème  simple,  aromatisée  ou  non)  no  ré- 
pondent quo  do  loin  à  la  définition  précédente  :  ce  sont 
principalement  dos  électuairos  renfermant  du  beurre  de 
cacao,  dos  amandes,  des  sirops  (crèmes  pectorales  do  Cotto- 
reau,  do  Jeannet,  do  Hue,  de  Pierquin,  do  Tronchin,  etc.), 
jadis  employées  surtout  contre  los  alfections  dos  voies 
respiratoires.  Do  ces  préparations  il  faut  rapprocher  la 
crème  artificielle  de  Biedert,  faite  avec  du  blanc  d'œuf,  du 
sucre,  du  bourre,  do  l'eau  ot  les  sels  du  lait,  ot  qui  a  donné 
des  résultats  satisfaisants  chez  les  nourrissons  diarrhéi- 
ques  et  dyspeptiques. 

CremEAUX,  comm.  do  la  Loire,  arrond.  et  à  29  kilom. 
de  Koaiine,  dans  los  monts  du  Forez  ;  1.635  hab. 

CRÉMCNT  iman  —  lat.  a'cmcntum  ;  do  cresccre,  croître) 
n.  m.  Gramm.  Augmentation  d'une  ou  do  plusieurs  syl- 
labes dont  ost  afl'octé  lo  radical  d'un  nom  lorsfpion  le  dé- 
cline, ou  d'un  verbe  lorsqu'on  lo  conjugue.  (Ainsi  dans  ama- 
remini,  les  syllabes  ma,  re,  yni  sont  dos  crénients;  dans 
ttvilius,  la  syllabe  vi  est  un  crémont.  Lo  crément  tombe  sur 
los  syllabes  qui  précèdent  immédiatomont  lu  désinonoo.) 
Il  Dans  la  grammairo  arabe,  Nom  donné  aux  quatre  let- 
tres étif,  ta,  ya  et  noun,  qui,  dans  toutes  los  personnes  do 
l'aoriste,  se  placent  avant  les  radicales. 

—  Dr.  anc.  Accroissement  do  terrain,  dans  les  rivières 
ou  sur  los  rivages. 

—  Pliysiol.  Partie  des  aliments  qui  s'absorbe,  par  oppo- 
sition ù  la  partie  qui  se  trouve  rejotéo  à  l'état  crexcrément. 

—  Encyci,.  Gramm.  La  règle  pour  distinguer  le  crément 
est  ainsi  donnée  i)ar  les  grammairiens  :  on  considère 
comme  crémont  cnacuno  dos  syllabes  qui  sO  trouvent 


avant  la  dernière  dans  los  formes  verbales  qui  ont  plus 
do  .syllabes  quo  la  seconde  porsonno  du  singulier  do  l'in- 
dicatif présont,  ot  dans  los  fornies  nominales  qui  ont  plus 


do  syllabes  que  lo  nominatif  singulier.  U  faut  remarquer 
que  le  mot  "  crémont  <*  n'est  plus  guère  on  usage,  car  u  ne 
correspond  à  aucune  distinction  rutiouuollo. 


CKÉMANT   —    CRÉMIEUX 

CRÉMER  (change  Vé  formé  on  è  ouvert  devant  uno  syl- 
labe muette  :  Il  crème,  sauf  au  fut.  ot  au  oondit,  prés.  : 
il  crémcra.  Il  crémerait)  v.  n.  Econ.  rur.  So  couvrir  de 
croine,  en  iiarlant  du  lait  :  A'n  été,  le  lait  cremk  plus  vite 
qu'en  hiver. 

Crémé,  ée  part.  pass.  du  v.  Crémor. 

—  Techn.  Se  dit  des  toiles  de  chanvre  et  dos  tissus  qui 
sont  tissés  avec  des  fils  à  demi  blanchis,  de  couleur 
crème,  ou  encore  qui  ont  subi  au  préalable  l'opération  du 
crémage  :  I^'to/fe  crémèe. 

CRÉMER  (du  lat.  cremarc,  brûler)  v.  a.  Incinérer. 

Gremer  (.lacobus  Jan).  romancier  et  autour  dramati- 
que hollandais,  nô  à  Arnlieim  on  1S27,  mort  à  La  Haye 
en  ISSO.  Cet  écrivain,  qu'on  a  comparé  à.  Dickens,  a  écrit 
des  œuvres  remarquables  par  la  simplicité,  l'ingénuité  do 
l'invention  et  du  style,  en  même  temps  que  par  la  finesse 
de  l'observation.  Ses  principaux  romans  sont  :  le  Lis  de 
La  Haye  (1850);  liécits  et  Nouvelles  (185-1),  trad.  en  fran- 
çais sous  le  titre  de  Scènes  villageoises  du  pays  de  Gueldre: 
Daniel  .9i7s(lS56j;  Anna  liooze  (1862);  le  Docteur  Hclmonii 
et  sa  femme{\%&'i)  ;  les  Acteurs  {i^l^)  ;  etc.  On  lui  doit  aussi 
quelques  pièces  de  théâtre  ot  un  Hecueil  de  poésies  (1874). 

Gremer  (Camille),  général  français,  né  à  Sarrogue- 
mines  (ancien  département  de  la  Moselle)  en  1840,  mort 
en  1876.  U  fit  la  campagne  du  Mexique.  Il  était  capitaine 
d'état-major  lors  de  la  guerre  de  1870,  parvint  à  s'échap- 
per de  Metz  et  alla  se  mettre  à  la  disposition  de  la  délé- 
gation de  Tours.  A  la  fin  do  novembre  1870,  il  fut  nomme 
général  do  division  à  titre  auxiliaire  ;  il  so  comporta  brave- 
ment dans  l'Est,  et  livra  notamment  aux  Allemands  la  meur- 
trière bataille  de  Nuits  (Côto-d'Or).  La  commission  de  la  re- 
vision des  grades  (1871)  lo  ramona  au  grade  de  chef  d'es- 
cadron. H  donna  sa  démission  dans  des  termes  très  vifs, 
qui  amenèrent  sa  mise  à  la  réforme.  Après  avoir  essayé, 
sans  succès,  de  parvenir  à  la  députation,  il  rentra  dans  la 
vie  privée.  On  lui  doit  un  ouvrage  sur  la  campagne  du 
Mexique  :  Quelques  hojnmes  et  quelques  institittio7is  mili- 
taires (1872),  et,  en  collaboration  avec  lo  colonel  Poullet, 
la  Campagne  de  l'Est  et  l'Armée  de  liourbaki  (1874), 

CRÉMERIE  [rî)  n.  f.  Etablissement  où  l'on  vend  de  la 
crème,  du  lait,  du  fromage,  des  œufs,  etc. 

CRÉMEUSE  [meuz')  n.  f.  Appareil  servant  à  séparer  la 
crème  du  lait,  et  qui  est  constitué  par  un  vase  en  bois  ou 
en  for  étamé.  (On  laisse  reposer  lo  lait,  et  la  crème  no  tarde 
pas  à  couvrir  la  surface  du  liquide.  Quelquefois,  ces  vases 
sont  plongés  dans  de  l'eau  glacée,  [afin  do  hâter  la  sépa- 
ration de  la  crème.) 

CRÉMEUX  (7«eiJ),  EUSE  adj.  Qui  contient  beaucoup  do 
crème  :  Lait  crémeux. 

CRÉMIER  {mi-é),  ÈRE  n.  Celui,  celle  nui  tient  une  cré- 
merie :  L'n  fonds  de  crémier.  Il  Crémier-glacier,  Pâtissier, 
confiseur  qui  fait  des  crèmes  glacées,  des  glaces,  etc. 

CRÉMIÈRE  n.  f.  Petit  vase  où  Ton  met  de  la  crème. 

GrÉMIEU,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Isère,  arr.  et  à  33  kilom. 
de  LaTour-du-Pin  ;  1.912  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  B'abrique 
de  gants,  do  sarraux  et  de  chemises.  La  ville  do  Cré- 
mieu,  mentionnée  pour  la  première  fois  avec  certitude  au 
xii*  siècle,  appartint  aux  barons  de  La  Tour-du-Pin,  puis 
aux  dauphins  de  Viennois  :  le  dauphin  Jean  II  lui  donna, 
en  1315,  une  charte  de  franchise.  Cité  commerçante,  peu- 
plée de  nombreux  juifs,  elle  était  aussi,  au  moyen  âge, 
une  forteresse  :  on  voit  encore  son  enceinte,  ses  portes 
crénelées  et  les  ruines  du  château  des  dauphins  (xiv»- 
XVI*  s.).  Les  guerres  de  religion  mirent  fin  ù  la  prospérité 
de  Crémieu.  —  Le  canton  a  26  comni.  et  17.293  liab. 

CeiÉMIEUX  (Isaac-Moïse.  dit  Adolphe),  avocat  et 
homme  politique,  né  à  Nîmes  en  17yi>,  mort  à  Paris  en 
1880.  Il  appartenait  au  culte  israélito.  Cromicux  fut  reçu 
avocat  en  isn,  et  remporta,  au  barreau  de  Nîmes,  des  suc- 
cès éclatants.  En  l83o.  C)dilon  Barrot,  devenu  préfet  do 
Solice,  lui  céda  sa  charge 
'avocat  à  la  Cour  de  cassa- 
tion. Il  défendit  un  ancien 
ministre  de  Charles  X,  de 
Guornon-Ranvillo,  plaida 
de  nombreux  procès  de 
presse,  ot  écrivit  divers 
mémoires,  qui  firent  grand 
bruit.  En  1836,  Crémieux 
vendit  sa  charge  d'avocat 
à  la  Cour  do  cassation  pour 
rentrer  au  barreau.  Elu  dé- 
puté, en  1812,  parla  ville  do 
Chinon,  il  acquit  bientôt 
une  grande  autorité.  Réélu 
en  isiG,  il  contribua  à  la 
chute  do  Guizot.  C'est  lui, 
dit-on,  qui  conseilla  au  roi 
d'appeler  aux  atlairos  Odi- 
lon  Barrot,  chef  de  la  gau- 
che dynastique.  Mais,  lors- 
qu'il estima  que  la  royauté  Cr6mteux. 
n'était    plus    possible,    ot 

après  l'envahissement  du  Palais  législatif,  il  réclama  la 
constitution  immédiate  d'un  gouvernement  provisoire.  Il 
on  fut  élu  membre  par  acclamation,  et  prit  le  portofouille 
de  la  justice.  Ayant  voté,  après  l'atVairo  du  15  mai,  contre 
lu  donmndo  do  poursuites  intentées  à  Louis  Blanc,  il  uo 
tarda  pas  i  donner  sa  démission. 

Il  soutint  la  candidature  do  Louis  Bonaparte  A  la  pré- 
sidence do  la  République,  tout  en  continuant  de  voter  avec 
l'extrême  gauche,  mais  il  se  détacha  bientôt  ouvortomont 
do  lui  et  il  fut  réélu  député  on  1849.  Lo  2  décembre  ISSI, 
il  fut  du  nombre  dos  représentants  incarcérés.  Devenu 
libre,  il  so  renferma  dans  l'exercice  de  sa  profession  d'ave- 
cat  justiu'tMi  I8t'.i)  :  il  se  présenta  alors  sans  succès  dans  la 
Drûmo  aux  élections  législatives,  mais  il  fut  élu.  ta  mémo 
année,  ù  Paris.  Il  siégea  A  l'oxtréme  gauche.  Au  4-Son- 
tombro  1870,  Crémieux  fit  partie  du  gouvernement  do  la 
Défense  nationale  ot  reprit  lo  porteleuillo  do  la  justice. 
Membre  do  la  délégation  qui  représenta  lo  gouvornoniont 
à  Tours,  il  fit  d'inutiles  efforts  uour  concentrer  uno  urmot- 
derrière  la  Loire.  Lorsque  Gnmbotta  vint  lo  rejoindre  avet 
do  pleins  pouvoirs,  il  s'associa  A  toutes  les  mesures  par 
lui  proposées.  Crémieux  ne  fut  nas  élu  député  lo  fl  février 
I87I.  Il  proposa  do  faire  appel  à  une  souscription  po\ir 
couvrir  la  rançon  do  h  milliards  rédumés  par  la  Prusse 
otdéclara  s'inscrire  pour  loo.oOrtfranWj.  Le  îO  octobre  1871, 


^?^ 


CRÉMIEUX  —  CRENER 

Crémieux  rentra  à  l'Assemblée  nationale  comme  député 
d'Alger.  En  1875,  il  fut  élu  sénateur  inamovible  et  fut  du 
nombre  de  ceux  qui  protestèrent  contre  le  Seize-Mai. 

—  Le  décret  Crémieux,  ainsi  nommé  parce  qu'il  fut 
rendu  à  l'instigation  de  Crémieux,  est  un  décret  de  la  dé- 
légation du  gouvernement  de  la  Défense  nationale,  eu 
date  du  24  octobre  1870,  qui  conféra  la  qualité  de  citoyens 
français  aux  juifs  indigènes  d'Algérie. 

Crémieux  (Hector-Jonathan),  auteur  dramatique,  pa- 
rent du  précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1828-1892).  11 
entra,  en  1S52,  au  ministère  d'Etat,  puis  écrivit  pour  le 
théâtre.  Piein  d'esprit  et  de  verve,  il  a  composé,  le  plus 
souvent  en  collaboration,  des  vaudevilles,  des  drames, 
des  féeries,  des  comédies  et  des  livrets  d"opérettes,  dont 
beaucoup  ont  eu  un  très  grand  succès.  Otfenbach  et  Hervé 
écrivirent  la  musique  de  la  plupart  de  ces  opérettes,  parmi 
lesquelles  nous  citerons  :  Orphée  aiuc  enfers  (185S);  Gene- 
viève de  Brabant  (186S);  le  Petit  Faust  (X869);  la  Veuve  du 
Malabar  (^ms)  ;  la  Jolie  Parfumeuse  [ïSli)  ;  la  Foire  Saint- 
Laurent  lASli);  etc.  Parmi  ses  drames,  nous  mentionne- 
rons le  Savetier  de  la  rue  Quincampoix  (1859},  et,  parmi 
ses  comédies,  l'abbé  Constantin  (IS87). 

Crémieux  (Gaston),  révolutionnaire  français,  né  à 
Nîmes  en  1S36,  fusillé  à  Marseille  en  1871.  Avocat  à 
Kimes,  puis  à  Marseille,  il  fut  condamné  à  la  prison,  en 
août  1870,  pour  avoir  pris  part  à  une  tentative  insurrec- 
tionnelle. Mis  en  liberté  au  4-Soptcmbre,  il  fut  nommé 
procureur  de  la  République;  mais,  après  les  événements 
du  13  mars  1871,  il  se  rendit  à  Marseille  et  fomenta  un 
mouvement  qui  éclata  le  23  mars.  La  Commune  ayant  été 
proclamée,  CrémieiLx  devint  président  de  la  commission 
du  département.  Il  chercha  à  s'opposer  aux  mesures  de 
rigueur  que  voulaient  prendre  les  délégués  parisiens.  Le 

êénéral  Espivent  s'étant  emparé  de  la  ville,  le  7  avril, 
rémieux  fut  arrêté,  condamné  à  mort  le  28  juin,  et  fusillé 
le  30  novembre  1S71. 

CRÉMILLÉE  {mi-llé  [Il  mil.]  —  corrupt.  de  crémaillère) 
n.  f.  Une  des  gardes  de  la  serrure. 

GréMIIXES  (Louis -Hyacinthe  Boyer  de),  général 
français,  né  en  1700,  mort  en  1768.  Cadet  aux  gardes  fran- 
çaises, il  fut  nommé,  en  1734,  maréchal  général  des  logis, 
des  camps  et  armées  du  roi.  Il  dirigea  presque  toutes  les 
opérations  de  l'armée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de 
Saxe,  et  prit  seul  les  dispositions  nécessaires  à  l'investis- 
sement de  Maëstricht  (1748),  ce  qui  lui  valut  le  grade  de 
lieutenant  général. 

CRÉMOCARPE  n.  m.  Fruit  des  ombellifères,  composé  de 
deux  akènes  qui  sont  suspendus,  lors  de  leur  maturité,  au 
sommet  des  deux  branches  de  la  columelle. 

GRÉMOCÉPHÂLE  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  composées,  tribu  des  sénécionées,  renfermant  une 
seule  espèce,  qui  croît  dans  l'Inde  et  dans  les  îles  de  l'Afri- 
que australe. 

CremolinO,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  d'Alexan- 
drie]); 1.800  hab. 

CRÉMOLOEE  n.  m.  Genre  de  plantes  grimpantes,  de  la 
famille  des  crucifères,  tribu  des  thlaspidées,  comprenant 
cinq  ou  six  espèces  qui  croissent  au  Pérou  et  au  Chili. 

CRÉMOMÈTRE  (de  crème,  et  du  gr.  métron,  mesure) 
n.  m.  Instrument  qui  fait  connaître  la  quantité  de  crème 
que  le  lait  contient,  il  On  dit  aussi  lactomètre. 

—  Enctcl.  Le  crémomètre  est  constitué  par  un  long  tube 
cylindrique  à  pied,  soigneusement  gradué  du  haut  en  bas 
de  0  à  100,  ce  dernier  chiffre  étant  placé  à 
la  partie  inférieure  du  vase.  Après  un  re- 
pos de  vingt-quatre  heures,  le  lait  versé 
dans  le  crémomètre  laisse  remonter  à  sa 
surface  la  quantité  de  crème  qu'il  contient. 
M  suftit  do  lire  sur  l'échelle  la  divisi'on  cor- 
respondante séparant  la  crème  du  lait;  le 
chiffre  indiqué  montre  la  quantité,  en  cen- 
tièmes, de  la  crème. 

Crehona  (Luigi),  mathématicien  ita- 
lien, né  à  Pavie  en  1830.  En  1848,  il  prit  part 
à  la  guerre  de  l'indépendance  italienne,  et 
concourut  à  la  défense  de  Venise.  Après  la 
capitulation,  il  reprit  ses  études,  devint 
successivement  professeur  de  mathéma- 
tiques aux  lycées  de  Crémone  et  de  Milan, 
puis  de  géométrie  supérieure  à  l'uniyer-  crémomètre. 
site  de  Bologne:  il  fut  ensuite  nomme  di- 
recteur de  1  Ecole  d'application  des  ingénieurs,  à  Rome. 
qu'il  était  appelé  à  réorganiser.  Eu  dehors  de  nombreux 
mémoires,  insérés  dans  des  périodiques  scientiriques,  il  a 
publié  :  Introduction  à  une  théorie  géométrique  des  courbes 
planes  (Bologne,  1862  [trad.  en  allom.  par  Curtzc]);  Mé- 
moire sur  les  transformations  rationnelles  (1863);  Prélimi- 
naires d'une  théorie  géométrique  des  surfaces  (186G),  traduits 
en  allemand  par  Curize  et  réunis  à  un  Mémoire  de  géomé- 
trie pure  sur  les  surfaces  du  troisième  ordre,  couronné  par 
l'Académie  des  sciences  de  Berlin  en  18C6  (Berlin,  18G8); 
Us  Figures  réciproques  dans  la  statistique  graphique  (Milan, 
1872  [trad.  en  franc,  par  Bossuct,  Paris,  1885]);  Eléments 
de  géométrie  projective  (Turin,  1873);  Eléments  de  calcul 
graphique  (1874  [trad.  en  franc,  par  Dewulf,  Paris,  1875]). 

GrisMONE  fpEoviNCE  dk),  division  administrative  du 
royaume  dlialio,  dans  la  Lombardie,  bornée  par  le  Pô 
au  S-,  l'Adda  à  1*0-,  l'Oglio  à  l'E.,  entre  les  provinces  de 
Bcrgame  au  N,,  Brescia  au  N.-E.,  Mantoue  ù  l'E.,  Rcggio 
ot  Parme  au  5>.,  Plaisance  et  Milan  à  l'O.  :  1.73C  kilom. 
carr.;  302.000  hab.;  3  circondarii  :  Casalmaggioro,  Créma 
et  Crémone. 

Tout  entière  dans  la  plaine  du  Pô,  cette  province  est 
extrêmement  fertile  et  produit  du  lin,  du  riz,  du  mais  ;  on 
V  cultive  lo  mûrier.  L'industrie  textile  y  est  assez  active. 
Malheureusement,  la  pellagre,  amenée  par  la  consomma- 
tion presque  exclusive  de  la  polenta  de  maïs,  y  fait  de 
cruels  ravages  (4  p.  loo  des  habiianls  en  sont  atteints). 

CRÉMONE(lat. Crcmona), ville  d'Italie  (Lombardie[prov. 
4e  Crémone)),  sur  la  Cremonetta,  affluent  gauche  du  Pô; 
37.635  hab.  [Crémonais,  aise8.\  Evéché  suffragant  de  Milan. 

Crémone  «st  une  belle  ville,  entourée  d'une  enceinte 
bastionnée  de  forme  ovale,  avec  de  larges  rues  droites, 
do  vastes  places,  de  belles  maisons  et  quelques  palais  de 
(grande  apparence.  La  cathédrale,  bâtie  au  wv  siècle,  re- 
maniée au  XV»,  est  une  des  plus  belles  do  lltalio  du  Nord; 
mais  le  monument  lo  plus  célcOie  est  le  Torazzo,  tour  de 


i 


Aruies  de  Crdmone. 


121  mètres,  bâtie  au  xin»  siècle.  On  remarque  encore  les 
ruines  du  château  de  Sauta-Croce.  L'industrie  des  draps, 
du  coton,  de  la  soie,  des  chapeaux,  est  active;  celle  de  la 
lutherie  a  fait,  au  xvii*  et  au  xvin"  siècle,  la  célébrité  de 
Crémone,  patrie  des  Amati,  Guarneri  et  Stradivarius.  — 
Lo  circondario  de  Crémone  a  une  superficie  de  979  kilom. 
carr.,  et  une  population  de  174.488  hab. 

—  Histoire.  Crémone  a  été  une  des  premières  colonies 
romaines  de  la  Gaule  cisalpine.  Elle  a  joué  un  grand  rôle 
dans  les  guerres  civiles  du  i"  siècle  de  l'empire  romain, 
puis  dans  les  querelles  des  guelfes  et  des  gibelin?^.  Réunie 
au  duché  de  Milan,  elle  a  dû  à  sa 

forte  position  stratégique  d'être  sou- 
vent occupée  par  les  armées  fran- 
çaises et  autrichiennes.  En  1702, 
Crémone  était  le  quartier  général 
de  l'armée  franco-espagnole,  com- 
mandée par  le  maréchal  de  Villeroi. 
Le  prince  Eugène,  campé  aux  envi- 
rons, résolut  d'enlever  l'état-ma^or 
français.  Avec  la  complicité  d  un 
habitant,  i!  réussit  à  introduire  de 
nuit,  dans  la  place,  quelcjues-uns 
de  ses  hommes,  qui  ouvrirent  les 
portes  à  leurs  camarades,  puis  il  y 
pénétra  lui-même  à  la  tête  d'une 
partie  de  ses  troupes.  Villeroi  fut  arrêté  au  saut  du  lit.  Mais 
io  régiment  Royal-des-Vaisseaux  et  deux  régiments  irlan- 
dais,qui  faisaient  partie  do  la  garnison,  improvisèrent  la 
défense  en  barricadant  les  rues.  Le  marquis  dePraslin,seul 
général  qui  n'eût  pas  été  fait  prisonnier,  fit  couper  le  pont 
ilu  Pô,  et  le  prince  Eugène  n'eut  que  le  temps  de  s'échap- 
por  pour  rejoindre  le  gros  de  ses  troupes,  mais  il  emmenait 
rinepte  Villeroi.  La  mésaventure  de  Villeroi  suggéra  à 
quelque  loustic  le  spirituel  quatrain  qui  courut  alors  ; 

Français,  rendons  grâce  à  BeUone, 

Notre  bonheur  est  sans  ^gal, 

Nous  avons  conservé  Crémone 

Et  perdu  notre  général. 

CRÉMONE  n.  m.  Mus.  Violon  fabriqué  à  Crémone  :  Le 
meilleur  crémone  ne  peut  suppléer  le  talent. 

—  n.  f.  Techn.  Espèce  d'espagnolette  pour 
la  fermeture  des  croisées,  n  Sorte  de  tissu 
croisé. 

CrÉMONINI  (César),  philosophe  italien,  né 
on  1550  à  Cento  (duché  de  Modène),  mort  à 
Padoue  en  1631.11  fît  ses  études  à  Ferrare, 
où  il  fut  nommé  professeur  de  philosophie,  à 
l'âge  de  vingt  et  un  ans.  Il  enseigna  la  philo- 
sophie durant  cinquante-sept  ans  :  à  Ferrare, 
jusqu'en  1590,  puis  à  Padoue,  où  on  lui  donna 
en  même  temps  une  chaire  de  médecine.  Sa 
réputation  de  savant  s'étendit  bientôt  au  loin. 
Il  fut  le  dernier  représentant  de  l'école  de 
Padoue.  Sa  philosophie  est  tout  abstraite, 
toute  livresque;  l'investigation  se  réduit,  chez 
lui,  aune  série  do  définitions,  et  la  démon- 
stration à  un  enchaînement  de  syllogismes.  Il 
doit  d'ailleurs  à  Platon  autant  qu'à  Aristote. 
Il  divise  la  philosophie  en  philosophie  active  Crémone 
(la  inorale),  et  en  philosophie  contemplative 
(la  scie7ice);  il  distingue  la  science  révélée  et  la  science 
rationnelle;  la  physique,  qui  est  la  science  des  modifica- 
tions naturelles  de  l'être,  s'achève  dans  la  métaphysique, 
qui  est  la  science  des  lois  essentielles  de  l'être.  La  phy- 
.siquo  exclut  la  considération  des  causes  finales,  c'est-à-dire 
d'une  intelligence  immanente.  La  métaphysique  conduit 
à  Dieu,  qui  est  acte  simple  où  l'intelligible  et  l'intelli- 
gence se  confondent.  Crémonini  croit  à  des  intelligences 
célestes,  qui  président  aux  destinées  des  divers  mondes. 
Il  est  malaisé  de  dire  s'il  est  panthéiste  ou  matérialiste  ; 
il  professe  que  le  principe  do  l'être  est  à  la  fois  universel 
et  individuel:  il  semble  qu'il  nie  l'immortalité  do  l'âme 
et  qu'il  admette  pourtant  une  raison  éternelle  à  laquelle 
nous  pouvons  participer. 

CRÉMOSPERME  {spcnn  —  du  gr.  kréynaô.  }e  suspends, 
et  sperma,  graine)  adj.  Se  dit  des  plantes  dont  les  graines 
sont  attachées  au  placenta  par  leur  sommet  ou  par  leur 
partie  moyenne. 

CRÉMYOLLE  (corrupt.  du  mot  cramignole)  n.  f.  Bonnet 
ou  toque  d'homme  porté  au  xvii"  siècle.  (Les  statuts  de 
la  corporation  des  bonnetiers  obligent  l'apprenti  qui  veut 
passer  maître  à  prendre  deux  livres  de  laine  et  à  fabri- 
quer lui-même  une  aumusse  ou  doux  crémyolles.  D'après 
Gay,  les  bonnetiers  fabriquant  ces  crémyolles  habitaient 
surtout  le    faubourg  Saint-Marcel.}  V.  cramicnoli;. 

CRÉNAGE  [yiaf]  n.  m.  Action  de  créner,  d'évider  la  par- 
lie  débordant  lo  corps  d'un  caractère  d'imprimerie.  Il  Faire 
une  [entaille,  un  cran,  sur  la  tige  d'une  lettre.  (On  dit 

aussi  CRÉNKRIE.) 

CRÉNAMON  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
chicoracôes. 

CRÉNASTRE  n.  m.  Echin.  Syn.  do  pentastérie. 

CRÉNATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  crénique. 

CRÉNATÉ,  ÉE  adj.  Qui  contient  des  crénates  :  Eaux 
mini-raks  cr[-;nati-:j:s. 

CRÉNATULE  ou  CRENATULA  (kré)  n.  f.  Genre  de  mol- 
lusquns  lamellibranches,  famille  des  aviculidés,  compre- 
nant dos  formes  à  pied  allongé, 
canaliculé,  à  coquille  mince, 
aplatie ,  feuilletée ,  à  valves 
presque  égales.  (On  connaît 
nuit  espèces  do  crénatulos,  ha- 
bitant la  mer  Rouge  ot  l'océan 
Indien  ;  toutes  vivent  dans  les 
éponges.) 

CRÉNAU  («o)  n .  m.  Cage  à  pou- 
lets, ronde  et  bombée.  V.  mue. 

CRÉNEAU  (no  ~~  do  cren, 
anc.  forme  do  cran)  n.  m.  Fortif. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  cncycl. 

—  Blas.  Figure  héraldiçiuo,  représentant  soit  un  merlon 
isolé,  soit  une  portion  d  ensemble  de  créneaux  avec  les 
embrasures  et  les  nierions.  (Lo.s  pièces  surmontées  de  cré- 
neaux sont  dites  «  crénelées  >-  do  tant  de  pièces.) 

—  Céram.  Nom  donné  par  les  potiers  aux  ouvertures 
des  fourneaux  de  cuisson. 


Crénatule. 


rW 


V.   la  partie  encycl. 


388 

—  Mar.  Tuyau  de  plomb  ou  de  bois,  servant  au  passage 
des  ordures. 

—  Encycl.  Archéol.  Le  sens  exact  de  ce  mot  est  au- 
jourd'hui à  peu  près  oublié.  Le  créneau  est  l'ensemble  de 
ce  plein  qui  est  le  merlon,  et  de  ce  vido  qui  est  l'embra- 
sure. C'est  une  grossière  erreur  de  langue  d'appeler  «  cré- 
neau »  le  merlon  seul.  Par  extension,  on  donna  le  nom  de 
créneaux  à  tous  les  motifs  décoratifs  présentant  cette  dis- 
position de  pleins  et  de  vides  alternés  ;  on  disait  :  une  coupe 
à  couvercle  crénelé,  des  emmanchures  à  créneaux,  etc., 
même  si  l'ornement  était  ciselé  sur  une  surface  continue, 
où  l'appareil  de  créneaux  était  tracé  et  ciselé  en  bas- 
relief  ou  en  simples  traits  de  burin. 

—  Art  milit.  Aujourd'hui  ou  appelle  créneau  une  ouver- 
ture qui  permet  aux  défenseurs,  protégés  par  une  muraille, 
par  des  palissades  ou  des  palanques,  de  tirer  sur  les  assail- 
lants sans  se  découvrir.  On  distingue  les  créneaux  de  cou- 
ronnement, disposés  à  la  partie  supérieure  d'une  muraille, 
comme  les  traditionnels  créneaux  du  moyen  âge;  les  cré- 
neaux d'étage,  pratiqués  eu  un  point  quelconque  d'une 
muraille,  puis  les  cré- 

neaux  mâchicoulisy £ 

disposés  de  façon  à 
permettre    de    tirer 
sur    les     assaillants 
placés  au  pied  même 
de  la  muraille  ;  d'où 
le   nom  qu'on  leur 
donne  aussi  do  cré- 
neaux de  pied.  On  dis- 
tingue dans  un  cré-  ,  -.   .     .--■ 
neau,  autour  de   son  -u^r...-«-' 
ouverture,  au  moins              a,   nirlii;   r.    ■  uiluasure; 
s'il  est  pratiqué  dans                          c,  i.r.'m;ii!\. 
une  muraille  assez 

épaisse,  un  fond,  des  faces  latérales  ou  joues,  et  une  par- 
tie supérieure.  De  l'inclinaison  du  fond  et  des  jouos  dépend 
l'étendue  du  champ  de  tir  que  donne  lo  créneau.  Plus  lo 
fond  est  incliné  et  voisin  du  pied  de  la  muraille,  plus  est 
faible  l'angle  mort  existant  autour  de  ce  pied.  Mais, 
d'autre  part,  il  convient  de  maintenir  le  créneau  à  une 
certaine  hauteur,  au  moins  2  mètres  au-dessus  du  sol 
extérieur,  pour  empêcher  les  assaillants  de  Vemboucher, 
c'est-à-dire  de  tirer  au  travers  sur  les  défenseurs. 

On  perce  souvent  des  créneaux  irréguliers,  à  coups  do 
pioche  ou  au  moyen  de  pétards,  dans  les  maisons  et  les 
murs  de  clôture  qu'on  met  on  état  de  défense  au  cours  d'une 
bataille.  Ou  t^ien  encore,  dans  les  retranchements  de  cam- 
pagne, on  établit  des  créneaux  au  moyen  de  sacs  à  terre. 

Enfin,  les  murailles  de  certains  ouvrages  de  fortification 
présentent  parfois  des  ouvertures  qui  sont  do  véritables 
créneaux,  mais  destinées  au  tir  des  bouches  à  fou,  et  non 
plus  à  celui  des  armes  portatives.  On  les  appelle  alors 
des  embrasures. 

GRÉNÉE  du  gr.  krènê,  fontaine)  n.  f.  Mythol.  Naïade  ou 
nymphe  des  fontaines. 

—  Bot.  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  lythrarïées, 
tribu  des  lythrées,  comprenant  deux  espèces,  qui  crois- 
sent à  la  Guyane. 

CRÉNELAGE  [la]')  n.  m.  Action  do  faire  de  petits  crans 

sur  lo  rebord  d'une  pièce  do  monnaie.  (On  dit  plus  souvent 

GRiiNETis.)  Il  Ensemble  des  crans,  n  Etat  de  ce  qui  est 

crénelé. 

CRÉNELÉ,  ÉE  adj.  Muni  de  créneaux  :  Tour  cbbneléb. 

Il  Par  ext.  Retranché,  défendu  :  Les  bur- 
graves,  crénelés  dans  leurs  trous,  maî- 
trisaient le  ravin  et  lavallée.  (V.  Hugo.) 

Il  Par  anal.  Muni  de  découpures,  qui 
rappellent  des  créneaux  ;  }Jon(s  cré- 
nelés. Salle  CRÉNELÉE  de  spectateurs. 
(Hégés.  Moreau.) 

—  Blas.  Se  dit  de  toute  pièce  héral- 
dique surmontée  d'un  appareil  denticulé 
rappelant  des  créneaux  et  qui  est  tourné 
vers  le  chef  de  l'écu.  (Crénelé  est  Top- 
posé  de  bastille.) 

Le  crénelé  est  particulièrement  l'at- 
tribut des  tours  et  châteaux  qui  sont  cou- 
ronnés de  créneaux,  c'est-à-dire  de  mer- 
Ions  et  de  leurs  embrasures;  mais  il  s'applique  aussi  aux 
fasces,  aux  bandes,  au  chape,  etc. 

—  Bot.  Qui  est  pourvu  de  crénelures.  (Se  dit  des  feuilles, 
des  folioles,  des  sépales,  des  bractées  et  même  de  certains 
fruits.) 

—  Monn.  Qui  a  des  dentelures  sur  son  épaisseur  :  Mon- 
naie CRÉNELÉK. 

—  Zool.  Qui  présente  des  crans,  des  dentelures  sur  ses 
bords  :  Elytre  à  côtes  crénelées. 

CRÉNELÉE  [le)  n.  f.  Pêch.  Nom  vulgaire  d'une  variété 
de  perche. 

CRÉNELER  [vdià.  créneau.  —  Double  t  devant  unesyllable 
muette  :  Je  crénelle.  T'a  crénelleras)  v.  a.  Munir  de  cré- 
neaux :  Créneler  ujie  muraille. 

—  Mécan.  Créneler  une  roue.  Pratiquer  des  dents,  soit 
sur  la  circonférence,  soit  sur  les  côtés  de  la  roue. 

—  Monn.  Exécuter  le  cordon  d'une  pièce  do  monnaie, 
sur  son  épaisseur. 

Se  créneler,  v.  pr.  Etre  crénelé. 

CRÉNELURE  n.  f.  Dentelure  en  créneaux  :  Les  créne- 
LiRES  d'une  aile  d'insecte,  d'une  pièce  de  mon^iaie,  d'une 
deutellf. 

—  Anat.  Dentelures  des  os  du  crâne. 

—  Archit.  Sorte  de  dentelure,  que  l'on  exécute  sur  des 
créneaux. 

—  Bot.  Terme  pour  désigner  les  dents  obtuses,  arron- 
dies dos  bords  des  feuilles,  dos  sépales,  etc. 

—  Chir.  Disposition  des  pièces  qui  servent  à  guider  les 
instruments  tranchants,  lorsqu'on  incise  de  dedans  eu  de- 
hors ou  à  une  assez  grande  profondeur. 

—  Techn.  Ravalement  en  dents  de  scie. 
CRÉNEQ'JIN,   CRÉNEQUINIER   n.    m.  Art   milit.  ano- 

Autres  formes  des  mots  cranequin,  et  cranequinier. 

CRENER  v.  a.  Pratiquer  l'opération  du  crénage  sur  los 
caractères  d'imprimerie. 

Créné,  ée  part.  pass.  du  v.  Créner. 

—  Hot.  Syn.  do  crénelé,  ée. 

—  Substantiv.  n.  f.  Lettre  crénée  :  Caractère  dans  lequel 
il  1/  a  beaucoup  de  crénées. 

Se  créner,  v.  pr.  Etre  marqué  d'un  cran,  d'une  entaille  : 
Certaines  lettres  se  ck£;nent. 


D'argent  à  la  fasce 

de  gueules  crénelée 

de  trois   pièces   et 

deux  demies. 


389 

CRÉNERIE  {ri)  il.  f.  Action  ilo  créner  dos  caractères 
d'im[>i-iiiuu-io.  ii  Résultat  do  cetto  action.  V.  crknage. 

CRENET  {ne)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  courliou  ou  courlis. 

CRÉNEUR  n.  m.  Ouvrier  qui  oxocutait  lo  crénago  des 
caractùros  dimiirimerio. 

CRÉNIADE  n.  f.  Genre  do  filantes  du  Brésil,  do  la  fa- 
milio  do-s  pûdostéméos. 

CRÉNICICHLEouCRENIC1GHLA;/.;v',.s/A')  ii.m.Gcni-odo 
poissons  acan- 
tlioptéros,    fa- 
mille   dos    oliro. 

midés  ,    comjiro-     ^.j^WHK^!^^- •^^■.''^:?t'-' 
nant  des  formos 
aplaties ,  subcy- 

lindriquos,  ca-  \^ 

ractôrisées    par  X 

la  partie  épi  Crénicichle. 

neuso  de  la  na- 
geoire dorsale  très  développée.  (Les  crênicichles  sont  do 
grande  taille  ot  habitent  les  eaux  douces  de  la  Guyane 
et  du  Brésil.  On  on  connaît  neuf  espèces.) 

CRENIDENS  {At^,  difiss)  n.  m.  Gonro  do  poissons  acan- 
thuptùros,  lainillo  des  sparidés,  comprenant  des  formes 
o  v  ,4 1  0  s  à  tète 
courte,  àmuscau 
obtus,  avec  dents 
de  la  rangée  ex- 
térieure créne- 
lées, les  posté- 
rieures globu- 
leuses. 

—  Encycl. 
L'espèce  type  du 
genre,   le  Cî-e/u- 
dens     Forskali,  Crenidens 
rassan  dos  Ara- 
bes, boleit  des  fellahs  d'Egypte,  est  un  poisson  de  la  mer 
Rouge,   long  de   18  centimètres,  vert  Dleuâtre  avec  les 
flancs  et  le  ventre  argentés,  rayés  en  long  de  jaune,  les 
nageoires  jaunes,  bleues  et  vertes. 

CRÉNIFÈRE  (du  lat.  crena,  crénelure,  et  ferre,  porter) 
adj.  liist.  nat.  Qui  porte  des  crénelures. 

CRÉNILABRE  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères, 
famille  des  labridés,  comprenant  des  formes  à  corps  ovale, 
revêtu  d'assez  grandes  écailles  ;  à  tête  forte,  avec  une 
seule  rangée  do 
dents  à  chaque  mâ- 
choire ;  à  nageoire 
caudale  non  échan- 
crée  ;  à  ligne  laté- 
rale continue. 

—  Encycl.  Les  C)V- 
niîahres,  dont  on  con- 
naît  une  trentaine 
d'espèces  des  mers 
d'Europe,    sont    ré-  Crénilabre. 

f)andus  surtout  dans 
a  Méditerranée  ;  leurs  couleurs  vives  et  tranchées  les 
font  souvent  appeler  perroquets  (papagello).  Tel  est  le 
crénilabre  paon  {crenilabrus  pavo),  long  de  0'»,30,  bariolé 
de  rouge,  de  jaune  et  de  vert,  do  la  Méditerranée  et  de  la 
mer  Noire.  Le  crenilabrus  ntelops  ou  pasquil  de  Biarritz, 
moitié  plus  petit,  habite  aussi  lOcéan.  Les  créuilabres, 
surtout  le  paon,  font  dos  nids  avec  des  algues,  pour  y  dé- 
poser leurs  œufs;  aussi  co  dernier  poisson  est-il  appelé 
plouramenc  de  nid,  à  Port-Vendres. 

CRÉNIOT  {ni-Q}  n.  m.  Sorte  d'auge  en  maçonnerie  dont 
se  servent  les  ouvriers  verrier^  pour  divers  usages,  et  no- 
tamment pour  refrcidir  l'extrémité  de  la  canne  à  soufller. 

CRÉNIPECTEN  {pé-ktèn)  n.  m.  Genre  de  mollusques  la- 
mellibran'.lies  asiplioniens,  famille  des  pectmidé.s,  com- 
prenant les  formes  dont  la  coquille,  irrégulièrement  ar- 
rondie, à  valves  inégales,  porto  lo  long  do  sa  charnièro 
une  série  de  fossettes.  (Les  crénipectens  sont  fossiles  dans 
lo  dévonien  de  l'Amérique  du  Nord;  l'espèce  type  est  le 
crenipecten  Léon.) 

CRÉNIQUE  [nik'  —  du  gr.  krènê,  source)  adj.  m.  Se  dit 
d'un  acide  découvert  dans  certaines  eaux  minérales  :  Acide 

CRIiNlQDli. 

—  Encycl.  L'acide  crénique  est  une  substance  do  nature 
ulmiquo,  découverte  par  Berzélius  dans  l'eau  de  Porla,  on 
Suède.  Ellû  existe,  suivant  lui,  dans  lo  terreau  et  dans  le 
dépôt  ocroux  des  eaux  ferrugineuses,  leqnol  retient  cot 
acide  sous  forme  do  sous-sol.  On  l'extrait  facilement  du 
dépôt  d'uD  certain  nombre  do  sources  ferrugineuses  do 
France,  notamment  du  dépôt  de  l'eau  do  Forges-los-Eaux. 
Grenna,  comm.  d'Italie  (Lombardio  [prov.  de  Milan])  ; 
2.200  liab. 

CRÉNON  n.  m.  Nom  quo  les  ouvriers  des  carrières  d'ar- 
doises «l'innont  au  premier  bloc  d'ardoiso  qu'ils  viennent 
de  séparer  et  d'isoler  au  fond  d'une  carrière. 

CRÉNOPHYLAQUE  (lak'  —  du  gr.  krénâ,  fontaine,  et 
phutar,  likos,  gardien)  n.  m.  Anliq.  gr.  Gardien  dos  fon- 
taines publiques,  ù.  Atliènes. 

CRÉNULÉ,  ÉE  (dimin.  do  ciénelé)  adj.  Ilist.  nat.  Qui 
olIVo  île  très  petites  crénelures  :  Feuille  ciuînulkic. 

CRÉNURE  n.  f.   Kn  T.  d'imprini..  Mortaise  pratiquée 
dans  la  longueur  do  la  barre  du  châssis  ot  ù  cliacuno  do 
ses  extrémités,  pour  donner  passapo  à  l'ardillon  des  poin- 
tures, qui,  sans  cela,  s'éniousserait  on  portant  sur  lo  for. 
CRÉOCHITON  {ki'i  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  grimpants, 
de  la  faniillo  des  mélastomacéos,  tribu  dos  médusilléos. 
comprenant  doux  espèces  qui  croissent  à  Java  et  tnii  sont 
caractérisées  par  la  présence  autour  du  bouton  de  doux 
bractées. 
CRÉODE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  chlorantiie. 
CRÉODONTE  (du  gr.  knUts,  chair,  ot  admis,  onloa,  dont") 
adj.  Qui  a  los  donls  de  chair  :  Forme  ckiîodonte.  Dentition 

CRÉODONTE. 

—  n.  m.  pi.  Sous-ordre  do  mammifères  insoctivoros  (ou 
carnassiers,  suivant  quelques  autours)  et  qui  passent  pour 
los  précurseurs  dos  carnassiers  proprement  dits.  —  Un 

CRÉODONTK. 

—  Encycl.  Les  crMdontcs  sont  fossiles  dans  les  forma- 
tions tertiaires  do  l'hémisplièro  boréal;  on  on  trouve  los 
débris  dans  l'éocèno  dos  montagnes  Rocheuses  ou,  on 
Franco,  dans  les  pho.iphoritos  du  Quorcy.  Lour  taille  va- 


CRENERIE 


CREPE 


riait  de  colle  d'un  blaireau  à  celle  des  jaguars.  On  los  a 
subdivisés  en  cinq  familles  :  arctocyonidés,  rniacidés,  oxy- 
hiènidi'-s,  amblyctonidés  et  mésonychidés. 

CRÉOGÉNIE  {jé-nî  —  du  gr.  kréas,  chair,  ot  génésis, 
naiss;uico}  n.  f.  Production  de  la  chair. 

CRÉOGRAPHIE  {fî  —  du  gr.  kréas,  chair,  et  graphein, 
déi-rire)  n.  f.  Description  dos  chairs. 

CRÉOLE  (do  l'espagn.  criullo,  môme  sens)  n.  Personne 
do  race  blanche,  née  aux  colonies  :  Un  créole.  Une  créole. 

—  n.  m.  Langage  quo  parlent  les  noirs  des  colonies  et 
los  créoles,  dans  leurs  rapports  avec  les  noirs  ou  par  ma- 
nière do  plaisanterie.  Lo  crôolo  varie  d'une  colonie  à 
l'autre  ;  c'est  un  patois  composé  de  mots  presque  tous  alté- 
rés, empruntés  aux  langues  française,  portugaise,  espa- 
gnole, anglaise,  hollandaise,  etc.  ;  on  y  rencontre  aussi  un 
certain  nombre  do  mots  caraïbes,  notamment  dans  le 
créole  de  la  Guyane. 

—  Adjectiv.  Qui  a  rapport,  qui  est  propre  aux  créoles  : 
Génêrositt^.  créolk.  Indolence  créole,  n  Nègre  créole.  Se 
dit  exceptionuelloment  pour  distinguer  le  noir  né  aux  co- 
lonies du  noir  venu  d'Afrique. 

CRÉOLEMENT  adv.  A  la  manière  créole,  des  créoles. 
CRÉOLERIE  {ri)  n.  f.  Fam.  Lieu  habité  par  des  créoles. 
CRÈOLISER  v.  a.  Habituer  aux  usages,  au  climat  des 
colonies  :  Créoliser  des  Européens. 

—  v.  n.  S'abandonner  à  la  nonchalance  des  créoles, 
adopter  leurs  mœurs,  leurs  préjugés. 

CRÉOLINE  n.  f.  Substance  antiseptique,  e.xtraite  du 
goudron. 
CRÉOLINES  n.  f.  pi.  Chim.  V.  crésyls. 
CrÉON  (lat.  Credonio),  ch.-l.  de  canton  de  la  Gironde, 
arrond.  et  à  18  kil.  de  Bordeaux,  sur  un  coteau  de  l'Entre- 
deux-Mers;  l.Ui  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Vignobles  qui 
produisent  surtout  des  vins  blancs;  pépinières.  —  Le  can- 
ton a  28  comm.  et  1G.95U  hab. 

CrÉON.  Myth.  gr.  Roi  do  Corinthe,  fils  de  Thoas  ou 
de  Sisyphe,  ou  encore  du  Thébain  Ménécée.  (II  donna  sa 
fille  Creuse  en  mariage  à  Jason,  et  périt  dans  l'incendie 
de  son  palais,  allumé  par  Médée).  —  Autre  roi  de  Corinthe, 
à  qui  Alcméon  confia  l'éducation  des  enfants  qu'il  avait 
eus  de  Manto.  —  Roi  de  Thôbes,  père  de  Mégare,  qu'il 
donna  en  mariage  à  Héraclès.  (H  fut  tué  par  Lykos,  et 
vengé  par  Héraclès.)  —  Fils  d'Héraclès  et  de  la  Thespiado 
Eumidé. 

CrÉON,  tyran  de  Thôbes,  qui  joue  un  rôle  important 
dans  la  légende  d'Œdipe.  Frère  de  Jocaste  et  beau-frère 
de  Laios,  Créon  s'empara  du  pouvoir,  après  qu'Œdipe  se 
fut  crevé  les  yeux  et  que  Jocaste  se  fut  donné  la  mort.  Il 
gouverna  Thèbes,  d'aoord  comme  tuteur  d'Etéoclo  et  de 
Polynice,  puis  comme  roi,  après  la  mort  des  deux  frères. 
Il  fut  tué  par  Thésée.  Créon  est  surtout  connu  par  le  rôle 
qu'il  joue  dans  le  théâtre  de  Sophocle.  Dans  Œdipe  roi, 
son  rôle  n'a  encore  rien  d'odieux  :  s'il  engage  Œdipe  à 
consulter  Tirésias  —  ce  qui  amènera  de  fatales  révéla- 
tions —  c'est  pour  se  défeudre  contre  les  violentes  accu- 
sations du  roi.  Mais,  dans  Œdipe  à  Colorie,  il  se  montre 
fourbo  et  emporté  ;  pour  ramener  Œdipe  à  Thèbes,  il 
enlève  ses  deux  filles,  Ismène  et  Antigène,  et  il  faut 
l'intervention  de  Thésée  pour  lui  faire  rendre  ces  derniers 
soutiens  du  vieillard  aveugle.  Dans  la  tragédie  d'Antigoney 
il  est  le  type  du  tyran  crue!.  Il  a  défendu,  sous  peine  de 
mort,  d'ensevelir  Polynice.  Antigone  rend  néanmoms  les 
derniers  devoirs  à  son  frèro.  Impitoyable,  Créon  la  fait 
mettre  à  mort.  Mais  il  est  bien  vite  puni  :  son  fils  Hémon 
se  tuo  sur  lo  cadavre  d'Antigone. 

CRÉOPHAGE  (du  gr.  /l'iVas,  chair,  ot  phagein,  manger) 
adj.  Qui  se  nourrit  do  proie  vivante  :  Insecte  créophage. 
(On  dit  aussi  créatopha.ge.)  il  Syn.  do  carmassier. 

GRÉOPHAGIE  {jî  —  rad.  créophage)  n.  f.  Habitude  do 
se  nourrir  do  chair. 

CRÉOPHILE  ou  CREOPHILUS  {kré,  luss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  brachélytres,  famille  dos  staphyli- 
nidés,  comprenant  des  staphylins  do  grar.do  taille,  do 
formes  robustes,  à  tôto  arméo  de  fortes 
mandibules  aiguës,  à  élytros  et  à  abdo- 
men chargés  do  fascies  g:ris  velouté. 

—  Encycl.  Los  crt.'opkilcs,  dont  on  con- 
naît quelques  espèces  do  l'hémisphère 
boréal,  vivent  sur  les  cadavres,  où  ils 
dévorent  les  larves  do  mouches.  La  seule 
espèce  d'Europe,  répandue  de  la  Franco 
au  Japon,  est  le  crôophilo  macholior,  noir 
brillant  et  gris  cendré. 

CrÉOPHYLE,  aède  des  temps  homé- 
riques, ancêtre  plus  ou  moins  logoodairo 
dune  famille  do  rapsodes  do  Samos,  quo 
la  tradition  mot  en  rapport  ave  -  ics  Ilomé- 
ridosdo  Cliios.  Créophylo  aurai;  été  con- 
temporain d'Homère,  son  ami,  mémo  son 
gendre.  On  lui  attribuait  un  poômo  cyclique  sur  la  Prise 
d'tKchalic,  poème  qui  aurait  été  transmis  à.  Lycurguo  par 
los  descendants  do  Créophylo. 

CRÉOSOL  n.  m.  Huiie  incolore  qu'on  relire  do  la  créosote 
de  hêtre,  et  qui,  d'après  Botsch,  serait  un  phénol  diato- 
raiquo  ayant  pour  formule  CH'— C'H*  q/.  •  Son  isomère, 
Visocrénsol,  a  été  obtenu  par  IJmpach. 

CRÉOSOTAOE  {taf)  n.  m.  Action  do  faire  pénétrer  do  la 
rréosote  sous  pression  dans  les  pores  ot  les  fibres  du 
bois  que  l'on  veut  préserver  do  relfet  destructeur  do  l'air 
atmosphérique. 

CREOSOTAL  n.  m.  Liquide  visqueux,  proposé  pour  rem- 
placer la  créosote  dans  ses  applications  médicales. 

—  Encycl.  On  prépare  lo  créosotal  en  faisant  passer 
un  courant  d'acido  clilorocarboniquo  dans  uno  sohuion 
do  créosote  sodée.  Il  so  forme  un  mélange  do  carbonates 
do  gaïacol,  créosol,  crésol  ot  phlorol,  cluuo  couleur  am- 
brée, d'une  densité  do  l.lGn.  insoluble  dans  l'eau,  la  j^Mycô- 
rino,  très  solublo  dans  l'alcool  à  OS»,  lélher  ot  le  cliloro- 
forrao.  Son  avantage,  au  point  do  vue  thérapeutique, 
serait  do  pouvoir  sabsorber  à.  hautes  doses  (10  ù  20  gr. 
p;ir  jour),  sans  troubler  les  fonctions  digostivos. 

CRÉOSOTE  n.  f.  Huilo  lourde,  incolore,  d'une  odour 
forlo  sui  f/vnerix,  découverte  par  Roichonbach  on  1832. 

—  Kncycl.  La  créosote  so  retire  des  produits  do  la  dis- 
tillation sèche  du  bois,  on  particulier  du  goudron  do  hétro. 
D'après  Béhal  ot  Choay,  c'est  un   mélange  complexe  do 


gaïacol,  crosylol  et  créosoL  Selon  lo  Codex,  la  créosote 
officinale  doit  réunir  los  propriétés  suivantes  :  avoir  une 
densité  1,0G7,  être  neutre  au  tournesol,  pou  soluble  dans 
l'eau,  très  soluble  dans  l'alcol  ot  l'éther,  donner  avec  le 
porchlornre  do  for  uno  coloration  verte,  distiller  entre 
200  et  aïO"»,  contenir  20  p.  lOo  de  gaiacol,  et  seulement 
dos  traces  do  crésylol  et  de  créosol.  Rarement  les  sub- 
stances, vendues  sous  co  nom  dans  le  commerce,  répon- 
dent à  ce  signalement.  Elles  contiennent  do  l'acide  phé- 
nique;  si,  môme,  elles  ont  été  distillées  au-dessus  de  ^lO^ 
elles  ne  renferment  pas  de  gaïacol,  ce  dernier  se  décom- 

E osant  au-dessus  de  cetto  température.  Aussi,  comme 
i  créosote  chimiquement  pure  est  la  seule  tolérée  par 
l'organisme  humain,  le  pharmacien  est  tenu  de  purifier  le 
produit  commercial.  Le  procédé  lo  plus  simple  consiste  à 
prendre  la  créosote  de  hêtre,  à  la  distiller  un  peu  au-des- 
sus de  200°  et  à  éliminer  l'acide  phénique  qui  passe,  en 
utilisant  leur  difi'érence  do  solubilité  dans  la  glycérine. 
L'acide  phonique  reste  en  dissolution,  et  la  créosote  se  sé- 
pare. Puis  on  distille  à  nouveau  dans  lo  vide.  Il  faut  con- 
server la  créosote  dans  des  flacons  jaunes  bouchés  ù 
rémeri,  car  elle  s'altère  à  l'air. 

Caustique,  antiseptique  énergique  et  coagulant  do  l'al- 
bumine, la  créosote  s'emploie  en  thérapeutique  :  extérieu- 
rement comme  désinfectant  des  plaies,  dans  la  cario  den- 
taire bt  dans  certaines  dermatoses;  intérieurement  (à  la 
dose  de  0,50  à  2  grammes  par  jour  sous  diverses  for- 
mes telles  que  l'éhxir  ou  le  vin  créosote,  les  injections 
liypodermiques  etc.)  dans  les  maladies  infectieuses,  la 
diarrhée,  la  dyspepsie  et  principalement  dans  la  phtisie 
pulmonaire. 

CRÉOSOTE,  ÉE  adi .  Qui  contient  de  la  créosote  :  Reichen- 
Ijach  pa7'vint  à  guérir,  avec  l'eau  CRtosoTÈE,  des  brûlures, 
des  douleurs  de  dents,  etc. 

CRÉOSOTER  v.  a.  Injecter  do  créosote,  en  parlant  des 
bois  dont  on  veut  assurer  la  conservation  :  On  créosote 
souvent  les  poteaux  télégraphiques  et  les  traverses  de  che- 
mins de  fer. 

CRÊPAGE  {paf)  n.  m.  Action  d'apprêter  le  crêpe  et  cer- 
tains autres  tissus  analogues,  afin  a  y  produire  des  ondu- 
lations. 

—  Pop.  Rixe,  bataille,  li  Crêpage  de  chignons,  Bataille 
do  femmes. 
CRÉPALIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ivraie. 
CRÊPANT  {pan  —  du  lat.  crepare,  faire  du  bruit)  n.  m. 
Nom  que  l'on  donnait  à  certaines  bouches  à  feu. 

CRÊPE  (de  l'anc.  franc,  crespe,  crépu,  qui  vient  du  lat. 
crispus.  mémo  sens)  n.  m.  Techn.  Tissu  très  léger  et  très 
clair,  fait  en  forme  de  gaze.  (Se  dit  particulièrement  : 
1"  D'une  bande  de  crêpe  noir  que  les  hommes  en  deuil 
portent  au  bras,  sur  la  manche  du  vêtement  (en  cas  de 
deuil  national,  les  officiers  portent  aussi  un  crêpe  au 
pommeau  de  l'épée)  ;  2"  D'une  bande  de  drap  noir  que  les 
hommes  en  deuil  portent  autour  du  chapeau,  et  q^ui  est 
plus  ou  moins  large  suivant  le  degré  de  parenté  qu  ils  ont 
avec  la  personne  défunte  ;  3"  D'un  papillon  do  crêpe  ou 
de  drap  noir  qui  so  porte  aussi  en  signe  de  deuil  sur 
un  képi,  une  casquette,  un  béret;  4° "De  la  bando  de 
crêpe  dont  on  cravate  (es  drapeaux  au  moment  des  deuils 
nationaux.)  V.  deuil.  Il  Apprêt  que  l'on  appelle  aussi  crê- 
page. H  Crêpe  simple,  Celui  qui  a  peu  do  tors.  Il  Cn'pe  crêpé 
ou  Crêpe  double.  Crêpe  ondulé  par  suite  do  l'opération  du 
crêpe  ou  crêpage,  li  Crêpe  lisse,  Crêpe  u:ii  ot  n'ayant  pas 
subi  l'opération  du  crêpage,  ii  Crêpe  s-^phr.  Sorte  de  crêpe 
lisse  mélangé  do  couleurs  diversos.  n  Crêpe  de  Chine, 
Etotfo  pour  châles  d'été,  unie  ou  façonnée,  formée  do  soio 
grège  retorse,  tissée  à  deux  lats,  puis  soumise  à  la  cuisson; 
chûie  fait  do  cetto  étotl'e. 

—  Fig.  Poéliq.  Ténèbres,  obscurité  : 

Le  jour  tombe,  et  la  nuit.  île  son  trôno  d'ébène, 
Jette  son  cr/'pe  obscur  sur  le»  mont»,  sur  les  flots. 

Ukullg. 

—  Ce  qui  rend  les  choses  confuses,  indistinctes  pour 
l'esprit  :  Quand  on  est  à  cent  lieues  l'un  de  l'aulrey  on  ne 
peut  guère  se  voir  ou  se  parler  qu'au  travers  d'un  gros 
cRÈPK.  (Fonton.)  n  Chagrin,  tristesse,  sombre  molancolio  : 
L'absence  jette  un  cbèi'K  sur  les  tendres  amitxés. 

—  Cost.  Cheveux  nattés,  tortillés  ot  frisés  par  le  bout. 

—  Encycl.  Techn.  Lo  crêpe  est  un  tissu  découvert,  fait 
do  soie,  do  coton  ou  de  fil,  sur  le  métier  à  doux  marches,  et 
dont  laoontexturo  n'est  pas  croisée.  Los  crêpes  lisses  ou 
unis  sont  simples,  n'ayant 
que  la  chaîne  et  la  trame; 
los  crêpes  crêpés  sont  ap- 
prêtés et  les  fils  do  la  chaîne 
y  sont  tordus. 

Si,  dans  les  textes,  le  mot 
n  crêpe  "  n'apparaît  guère 
avant  lo  xiv*  siècle ,  la 
chose  date  de  l'antiquité 
la  plus  haute,  ayant  servi 
do  tout  temps  aux  costumes 
dos  femmes  orieutalos,  bien 
avant  que  celles  d'Occident 
on  adoptassent  l'emploi  qui 
ne  se  généralisa  qu'après  los  croisades.  Los  crêiies  venaient 
du  nord  do  l'Inde,  du  Cachemire  et  du  Pendjab,  ot  ils  s'en 
allaient  dans  l'Occidont  par  lo  grand  commorco  do  l'Indus. 
Encore  aujourd'hui,  dans  ces  pavs,  on  tisse  et  on  teint  do 
merveilleux  crêpes  irisés,  do  quatre  ou  cinq  tons,  dont 
l'Arabie  fait  uno  consommation  prodigieuse,  sans  compter 
tout  co  qui  s'emploie  sur  place  ou  passe  dans  les  haroms 
d'Kgvpte,  do  Turquie,  do  Zanzibar,  otc.  La  contrefaçon 
ouropoeuuo  semble  avoir  débuté  i\  Bologne  vers  le  xui"  s.  : 
elle  s'étondit  ù  Lyon  sous  Honri  IV,  qui  on  réglomenta  la 
production  ;  mais,  bientôt,  on  permit  à  quioouij^uo  d  en  fa- 
briquer ot  don  vondro.  Mais  les  imitalions  d  Europe  sont 
tmijours  fortau-dossous  dos  produits  indiens,  encore  qu  en 
Imlo  la  direction  artistique  que  prétomlont  donner  los 
Anglais  aux  indigènes  pousse  rapidement  1  art  indien  vers 
un  abfltardissomcnt  certain.  C'est  co  qu'on  peut  voir  dans 
les  crépos  brodés  anciens  ot  ceux  oui  sortent,  on  Indo, 
aujourd'hui,  dos  écoles  professionnelles  britanniques. 

CommercialemoiK,  on  distingue  trois  sortes  do  crêpes  ; 
0  créiio  français,  lo  crêpe  de  Chine  et  lo  crêpe  anglais.  Lo 


Cr«p08  :  I .  An  chftpoau  ;  a.  A  la 
casquette  ;  3.  Au  bras. 


proiii'or  ost  uno  gaz"  Jo  soio  gr^go,  nuo  l'on  apprftto Rpl■l^s 
son  tissnpo.  Lo  si'oond  ost  «n  tissu  ilo  soio  ou  ilo  l»ino  ot 
soio,  iiloMi  ot  opanuo,  doux  «u  toucher  pt  tombaiil.  On 
obtiont  lo  crt'po  anglais  on  faisant  passer  'o  tissu  ontr»  dos 

cj'lindrob  gi'uviis. 


CRÊPE 


CREPUSCULAIRES 


CRÊPE  {du  lat.  crispus,  qui  a  des  ondes)  n.  f.  Espèce  de 
Ejalette  très  mince,  faite  avec  de  la  farine  de  froment 
(quelquefois  de  ble  noir),  que  l'on  délaye  dans  de  l'eau  ou 
dans  du  lait,  avec  addition  de  sucre,  d'œufs  et  de  quelque 
aromate,  et  que  l'on  fait  cuire  dans  la  poêle  en  retendant. 

GRÊPELAGE  (/a/)  n.  m.  Action  du  moissonneur  qui.  après 
avoir  procédé  au  fauchage  des  céréales  en  soutenant  du 
bras  gauche  les  tiges  coupées  à  l'aide  d'une  faucille,  les 
abat  ensuite  sur  le  sol. 

CRÊPELÉ,  ÉE  {dimin.  de  crêpé)  adj.  Frisé,  crêpé  à 
petites  ondes  :  Cheveux  aux  ondes  crèpelèes. 

CRÊPELEUR  n.  m.  Ouvrier  moissonneur,  qui  applique  le 
crêpelage. 

CRÊPELINE  (rad.  crêpe)  n.  f.  Nom  donné  à  une  étoffe  très 
mince  et  très  légère  en  tissu  de  soie,  dont  on  se  sert  pour  la 
confection  des  costumes  do  femmes  et  surtout  pour  la  gar- 
niture des  chapeaux. 

GRÊPELU,  UE  adj.  Frisotté  :  Cheveux  crèpelus. 

CRÊPELURE  n.  f.  Etal  des  cheveux  crcpelus. 

CRÊPER  (du  lat.  crispare,  même  sens)  v.  a.  Apprêter  une 
étoffe,  lui  faire  subir  l'opération  du  crêpage,  c'est-à-dire 
faire  apparaître  le  duvet  de  cette  étoffe  et  y  produire  des 
ondulations,  ii  On  dit  encore  donner  le;  crêpe. 

—  Pop.  Crêper  le  chignon,  Battre  en  tirant  par  les  che- 
veux. (Se  dit  en  parlant  des  batailles  de  femmes.) 

Crêpé,  ée  part.  pass.  du  v.  Crêper.  Frisé  :  Cheveux 
CRÊPÉS.  Il  Qui  a  les  cheveux  crêpés  :  7^ête  crèpêi;. 

—  Substantiv.  n.  m.  Frisure  très  courte  et  mêlée,  en 
parlant  de  la  chevelure,  il  Petites  touffes  de  cheveux  crêpés 
postiches. 

Se  crêper,  v.  pr.  Devenir  crêpé,  n  S'onduler,  se  mettre 
en  petites  ondes  :  SVuages  qui  se  crêpent  sous  les  frissons 
de  l'air.  \\  Crêper  ses  cheveux  :  Dame  qui  se  crêpe  elle-même. 
Il  Crêper  les  cheveux  l'un  de  l'autre,  ii  Pop.  6V  crêper  le 
chignon,  Se  prendre  aux  cheveux,  se  battre. 

CRÊPEUR  n.  m.  Ouvrier  qui,  dans  les  manufactures, 
crêpe  certains  tissus. 

CRÉPI  (du  lat.  crispus,  qui  a  des  ondes,  à  cause  de  l'inéga- 
lité de  cette  composition)  n.  m.  Sorte  d'enduit  fabriqué  avec 
du  sable  grenu  et  de  la  chaux,  ou  avec  du  plâtre,  ou  encore 
avec  du  mortier  de  ciment. 

—  Encycl.  Le  maron  lance  méthodiquement  cet  enduit 
sur  la  surface  extérieure  d'un  mur  en  maçonnerie  brute,  de 
manière  à  la  recouvrir  tout  entière  d'une  couche  uniforme 
de  cet  enduit.  On  le  prépare  ainsi  à  recevoir  l'enduit  pro- 
prement dit.  On  obtient  des  crépis  colorés  en  mélangeant 
au  mortier  des  oxydes  métalUques  ou  du  charbon. 

CRÉPICUIX  ou  CRÉPITULE  (du  lat.  crepitus,  bruit)  n.  m. 
Antiq.  rom.  Ornement  de  tête,  qui  produisait  un  certain 
bruissement. 

CREPIDAIRC  D.  f.  Bot.  S_vn.  de  pédilanthe. 

CRÉPIDE  (lat.  crepida;  gr.  krêpis,  idos,  même  sens)  n.  f. 
Antiq.  Sandale  qui  était  la  chaus- 
sure la  plus  usitée  chez  les  an- 
ciens Grecs. 

—  Encycl.  Lsicrépide  se  compo- 
sait d'une  épaisse  semelle  fixée 
au  pied  par  des  courroies  et  mu- 
nie d'une  empeigne,  qui  proté- 
geait le  talon  et  les  côtés  du  pied, 
en  laissant  les  doigts  à  décou- 
vert. Sous  sa  forme  la  plus  gros-  r  d    .i 
sière,    c'était    la    chaussure   du  Crépide. 
paysan  et  des  soldats.  Mais  on  faisait  aussi  des  crôpides 
plus  soignées  à  l'usage  des  élégants  et  des  acteurs.  La 
crépide  a  été  souvent  portée  à  Rome,  surtout  par  les  gens 
qui  adoptaient  le  costume  grec. 

CRÉPIDE  ou  CRÉPIS  (;}!)  n.  m.  Bot.  Herbe  vivace  ou  an- 
nuelle de  l'hémisphère  boréal,  de  la  famille  des  composées- 
chicoracées,  tribu  des  crêpidêes.  (Ce  genre  se  subdivise  en 
trois  sections  :  barkhausie,  crépis  et  catonie.  On  cultive 
dans  les  jardins  le  crépis  rwôra  à  fleurs  d'un  rouge  tendre.) 

—  Zool.  Genre  de  bryozoaires  gymnolémates  chilosto- 
mates,  comprenant  des  colonies  monilifomies,  dont  les  cel- 
lules renflées,  à  face  extérieure  disposée  en  crible,  se  ratta- 
chent les  unes  aux  autres  par  un  mince  rilct.  (  L'espèce  type 
du  genre,  crépis  longipes,  découverte  dans  l'Océan,  lors  do 
la  campagne  du  Travailleur,  à  2.000  mètres  de  profondeur, 
forme  des  colonies  très  petites,  rampant  sur  les  pierres.) 

CRÉPIDÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  à  une  crépide. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  chicoracées,  ayant  pour  type  le 
genre  crépide  ou  crépis.  —  Une  crépidée. 

CRÉPIDIE  (di)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
orchidées.  Syn.  de  mjcrostyi.ide. 

CRÉPIDODÈRE  OU  CREPIDODERA  [krê,  dé)  n.  f.  Genre 
d'insectes  coléoptères  phytophages,  famille  des  chrysomé- 
lidés,  tribu  des  lialticinés,  comprenant  des  attises  de  taille 
médiocre,  caractérisées  par 
la  suture  des  ôlytres  non 
robordée,  et  le  corselet  aplati 
entre  son  sillon  transversal 
et  les  deux  impressions  do 
sa  base. 

—  Encycl.  Les  crépido- 
dères  sont  ovales,  assez  bom- 
bées, luisantes,  rousses  ou  Crépidodèrc  (gr.  7  fois). 
métalliques;  leurs  quatre- 
vingts  espèces,  répandues  surtout  en  Europe,  se  divisent 
en  deux  groupes  :  l'un,  spécial  aux  contrées  septentrio- 
nales ou  subalpines,  comprend  les  espèces  à  élytrcs  bleus 
ou  noirs;  l'autre  ne  renfer.Tie  que  trois  espèces  rousses, 
vivant  principalement  sur  les  carduacées. 

CRÉPIDON  (lat.  crepido  ;  ^r.  krêpis,  idog,  même  sens) 
n.  m.  Antiq.  Assises  d  un  édifice,  il  Hase,  piédestal,  n  Mur 
do  quai,  il  Trottoir,  n  Membre  saillant  d  architecture. 

GRÉPIDOPÛDES  n.  m.  pi.  Ordre  do  mollusques,  ayant  le 
dessous  du  corps  formé  par  une  sorte  de  semelle.  —  Un 
CRÉPinopor-ii. 

CRÉPIDOTROPIS  ( pisa)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  grim- 
pants, d<;  la  famille  des  légumineuses,  tribu  des  dalber- 
giées.  rcriferniant  une  seule  espèce,  qui  croît  au  Brésil. 

CRÉPIDULE  OU  CREPIDULA  [krê)  n.  f.  Genre  de  mol- 
lusques gastéropodes  cténobranches.  famille  des  capulidés, 
comprenant  des  formes  à  tète  aplatie.  large,  à  tentacules 
courts,  à  pied  court,  arrondi  ©n  arrière,  à  coquille  on 
ovale  oblong. 


Crépidule  :  1.  Dessus  ; 
2.  Dessous. 


Saint  Cn'pin    Pt  saint  Cr^pini<?n  (bas-relief  de 
l'église  Saint-Pantali^oii  de  Troyes). 


—  Encycl.  Les  crêpidules  vivent  dans  les  mers  chaudes 
et  tempérées,  fixées  aux  rochers 
et  surtout  sur  des  coquillages 
dont  elles  reproduisent  la  couleur 
ei  les  dessins  sur  leur  propre  co- 
quille; quand,  au  contraire,  elles 
se  logent  à  l'intérieur  d'un  co- 
quillage, elles  sont  blanches  et 
décolorées. 

CRÉPIDULE   (lat.   crepidula) 
n.  m.  Antiq.  rom.  Petite  sandale. 

CRÉPIDULINE  n.  f.  Zool.  Syn. 
de  nonionine. 

CRÊPIÊRE  n.  f.  Marchande  de 
crêpes  (à  manger). 

Crépin  et  Crépinien 
(saints),  martyrs.  Ils  étaient  frè- 
res et  nés  à  Komo  :  ils  prêchè- 
rent l'évangile  il  Soissons  vers  280,  tout  en  exer^-ant  la 
profession  de  cordonniers.  Ils  souffrirent  le  martyre  vers 
287  et  endurèrent,  avant  de  mourir,  d'affreux  tourments. 
Leurs  reli- 
ques, trans- 
portées plus 
tard  à  Rome, 
y  sont  encore 
conservée  s 
dans  la  basi- 
lique deSaint- 
Laurent.  Dès 
le  vi=  siècle,  la 
ville  do  Sois- 
sons  érigea 
en  leur  hon- 
neur une  égli- 
se, qui  fut  or- 
née par  saint 
Eloi.  Dans  le 
Soissonnais, 
trois  monas- 
tères    por- 

taient  le  nom  de  saint  Crépin.  Saints  Crépin  et  Crépinien 
furent  très  populaires  en  France.  Ce  sont  les  patrons  des 
cordonniers.  —  Fête  le  25  octobre. 

CRÉPIN  (SAINT-)  n.  m,  Linguist.  'V-crêpins,  et  saint- 

CRÉPIN. 

CRÉPINE  (rad.  crêpe)  n.  f.  Techn.  Sorte  de  sphère  mé- 
tallique, creuse  et  percée  d'une  très  grande  quantité  de 
petits  trous.  (On  la  place  à  l'extrémité  d'un 
tuyau  d'aspiration  d'une  pompe  pour  s'op- 
posera l'intrusion  des  ordures  dans  ce  tuyau. 
La  crépine  a  parfois  la  forme  cylindrique.) 

—  Pop.  Bourse  de  cuir. 

—  Ameubl.  Sorte  de  frange  plus  ou  moins 
ornementée,  que  l'on  emploie  pour  la  déco- 
ration des  ameublements. 

—  Bouch.  Membrane  de  la  panse  du  mou- 
ton et  que  les  bouchers  emploient  pour  en 
recouvrir  certaines  parties  du  corps  do 
l'animal  mis  à  l'étal.  (Le  nom  scientifique 
de  cette  membrane  est  epiploon.) 

CRÉPINE  ou  CRÉPINETTE  {nèf)  n.  f. 
Archéol.  Travail  de  passementerie  croisée,  en  résille,  en 
frange,  et  qui  servait,  des  le  moyen  âge,  à  orner  diverses 
parties  du  costume,  surtout  les  coiffures  des  femmes,  et 
aussi  les  pièces  d'ameublement. 

—  Encycl.  A  partir  du  wn"  siècle,  la  crépine  prend 
son  sens  moderne  d'une  bande  de  passementerie  allant  en 
s'ajourant  de  plus  en  plus  par  le  bas  pour  se  terminer 
par  des  franges  ou  des  glands.  Au  moyen  âge,  le  mot  «  cré- 
pine »  était  employé  pour  désigner  la  coiffure  elle-même, 
sorte  de  filet  à  cheveux. 

CRÉPINE,  ÉE  adj.  Garni  de  crépines. 
CRÉPINER  V.  n.  Techn.  Garnir  de  crépines. 
CRÉPINETTE  {net')  n.  f.  Hortic.  Nom  donné  par  les  jar- 
diniers à  certaines  variétés  de  renouée. 

—  Art  culin.  Viande  hachée,  entourée  de  crépine  et 
ayant  la  forme  d'une  saucisse  plate. 

CRÉPINIER  (ni-é)  n.  m.  Artisan  passementier,  qui  tra- 
vaillait à  la  navette  crochue  ou  au  métier,  et  faisait  des 
crépines. 

CRÉPINIÈRE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  Tépine-vinette  com- 
mune. 

CRÉPINS  (do  saint  Crépin,  patron  des  cordonniers) 
n.  m.  pi.  Nom  que  les  ouvriers  cordonniers  donnent  à  leurs 
outils  en  général,  aux  fournitures  qui  leur  sont  nécessaires 
pour  leurs  travaux,  tout  en  exceptant,  cependani,  le  cuir. 
11  On  dit  aussi  saint-crépin.  V.  ce  mot. 

CRÉPIPATELLE  OU  CREPIPATELLA  {krê,  tel)  n.  f.  Sec- 
tion du  genre  crépidule,  comprenant  les  formes  dont  la 
coquille  a  son  sommet  fortement  incurvé  et  spiral,  placé 
sur  le  côté,  et  le  septum  à  bord  convexe.  (L'espèce  type 
de  ce  sous-genre,  la  crepipatella  dilatata,  habite  l'Océan.) 

CRÉPIR  V.  a.  Constr.  Enduire  un  mur  de  crépi  au 
moyen  du  balai  et  sans  truelle  :  Crépir  un  mur.  11  Etre 
appliqué  comme  enduit,  comme  crépi  :  La  chaux  vive 
CRÉPIT  proprement  les  murs. 

—  Techn.  Crépir  du  cuir,  Y  faire  le  grain,  en  faisant 
usage   de   la  paumelle 
ou    do    la    marguerite. 

Il  Crépir  le  crin ,  Le 
faire  bouillir  dans  l'eau 
pour  le  friser. 

CRÉPISSAGE  f/îi-sa/") 
n.  ni.  Constr.  Action  do 
crépir  un  mur.  11  On  dit 
quelquefois    crkpisse- 

MENT. 

—  Corroir.  Opération 
ayant  pour  objet  do 
donner  le  grain  aux 
peaux  que  l'on  sort  do 
l'eau. 

CRÉPI8SEUSE  (pi- 
seuz')  n.  f.  Maciiine  constituée  par  la  réunion  do  plu- 
sieurs paumelles  ou  de  plusieurs  marçruorites  et  destiné© 
â  rrépir  lo  maroquin,  c'est-à-dii'o  à  lui  donner  le  grain. 


Crépine. 


Crépiflsousf. 


Criîpitacle. 


390 

GRÉPISSOIR  (pî-so-ar')  n.  m.  Sorte  de  balai  dur  et  à 
manche  court,  qui  sert  à  crépir  les  murs. 

CRÉPISSURE  [pi'sur')  n.  f.  Crépi  d'une  muraille,  état 
d'une  muraille  crépie. 

CRÉPITACLE  (lat.  crepitaculum  ;  do  crepîtare,  crépiter) 
n.  m.  Antiq.  rom.  Hochet  muni  de  grelots. 

—  Bot.  Genre  de  fruits  qui  s'ouvrent 
avec  bruit  et  élasticité,  comme  dans  le 
sablier  {hura  crepiKutSj. 

CRÉPITANT  (tan),  ANTE  adj.  Qui  pro- 
duit un  bruit  de  crépitation,  qui  crépite. 

—  Fig.  Pétillant  de  verve  :  Gaieté  cré- 
pitantk. 

—  Bot.  Se  dit  des  plantes  dont  les  fruits 
s'ouvrent  avec  bruit. 

—  Entom.  Se  dit  des  insectes  du  genre 
brachyne,  qui  produisent  une  petite  explo- 
sion lorsquon  les  saisit. 

—  Pathol.  Unies  ci'épilaiits ,  Sorte  de 
râles,  perceptibles  dans  certains  cas  à 
l'auscultation  du  poumon,  qui  rappellent 
la  crépitation  du  sel  sur  le  feu. 

—  Enctcl.  Palhol.  Les  râles  crépitants 
se  produisent  par  boufi'ces,  au  moment  do  chaque  inspi- 
ration ;  ils  paraissent  produits  par  le  déplissement  des 
parois  des  vésicules  pulmonaires.  C'est  un  signe  de  con- 
gestion pulmonaire,  soit  passive,  comme  à  la  suite  d'un 
décubitus  dorsal  prolongé,  soit  inflammatoire,  comme  au 
début  de  la  pneumonie. 

On  appelle  "  râles  sous-crépilants»  ou  «  râles  crépitants 
humides  "  un  bruit  de  bulles  (|ui  crèvent,  analogue  à  celui 
qu'on  produit  en  soufflant  à  l'aide  d'un  chalumeau  dans  do 
1  eau  de  savon.  Ils  s'entendent  à  l'auscultation  du  poumon 
pendant  l'inspiration  et  pendant  l'expiration.  Lorsqu'ils 
sont  fins,  comme  à  petites  bulles,  ils  indiquent  la  bron- 
chite capillaire  ou  l'œdème  du  poumon  ;  moyens,  ils  sont 
un  signe  de  bronchite  simple  ;  lorsqu'ils  semblent  produits 
par  de  grosses  bulles  (gargouillement),  ils  sont  attribua- 
bles  à  la  dilatation  bronchique  ou  à  une  caverne  pulmo- 
naire. 

CRÉPITATION  {si-on  —  du  lat.  crepitus,  bruit)  n.  f. 
Bruit  vif,  sec  et  fréquent;  série  de  petites  explosions  :  La 
CRÉPITATION  des  scls  que  l'on  jette  sur  des  charoons  ardents. 

—  Chir.  Crépitation  osseuse.  Sorte  de  trépidation,  per- 
ceptible au  toucher  et  le  plus  souvent  à  l'oreille,  que 
produit  le  frottement  réciproque  des  fragments  d'un  os 
fracturé. 

Crépitation  douloureuse  des  tendons.  Bruit  que  font  en- 
tendre, pendant  le  mouvement,  les  tendons  afiectés  d'une 
sorte  d'inflammation  appelée  ai. 

Crépitation  neigeuse.  Frémissement  analogue  à  celui 
do  la  neige  qu'on  froisse.  (On  l'observe  quand  on  comprime 
sous  les  doigts,  à  travers  la  peau,  un  tissu  infiltré  d'air 
ou  do  sang  coagulé.  Dans  ce  dernier  cas  [hématome],  le 
frémissement  n  est  plus  perceptible  lorsque  lo  caillot  est 
broyé  par  des  compressions  répétées.) 

—  Pathol.  Bruit  produit  par  1  air  infiltré  dans  les  tissus, 
en  cas  d'emphysème  de  pneumothorax. 

CRÉPITEMENT  (man)  n.m.  Action  do  crépiter,  de  pro- 
duire des  crépitations  ;  Le  crépitement  de  la  fusmade* 

CRÉPITER  (lat.  crepitare,  fréquent,  de  crepare,  faire  du 
bruit)  V.  n.  Pétiller,  faire  entendre  un  bruit  sec  et  fré- 
quent :  Le  sel  crépite  dans  le  feu. 

—  En  T.  de  pathol..  Faire  entendre  un  bruit  particulier, 
une  sorte  de  râle,  quand  la  respiration  est  embarrassée  : 
Poitrine  qui  crépite. 

CREPITUS  {tuss  —  lat.  -^repitus,  bruit)  n.  m.  En  T.  do 
pathol-.  Crépitation  brusque  et  très  prononcée. 

CRÉPODAILLE  {da-ill  [Il  mil.]  —  pour  créponaille;  do 
crépon)  n.  f.  Sorte  de  crêpe  fort  mince,  appelé  fréquem- 
ment par  corruption  cj-apaudaille  ou  créponaille. 

CRÉPON  f  rad.  crêpe)  n.  m.  Etoffe  de  laine  non  croisée,  qui 
diffère  de  l'étamine  en  ce  que  la  chaîne  en  est  très  torse.  (Elle 
est  tissée  en  blanc,  puis  teinte  en  couleurs.  On  l'emploie 
principalement  pour  la  confection  des  costumes  religieux.) 
Il  Etoffe  de  soie  qui  est  fabriquée  à  peu  près  d'après  les 
mêmes  procédés  que  le  crépon  de  laine.  (Elle  provient  sur- 
tout de  l'Inde  ou  de  la  Chine.)  11  Petit  morceau  d'étoffe 
légère  dont  on  se  sert  pour  étendre  le  rouge  de  fard  sur 
la  figure,  n  Petit  paquet  de  faux  cheveux,  que  les  dames 
glissent  sous  leur  chevelure. 

CRÉPONAILLE  n.  f.  Tecbu.  "V.  CRÉPODAILLE. 

CREPS  {nrcpss)n.  m.  Jeu.  "V.  krabs. 

—  Comm.  Sorte  de  crépon. 

CRÉPU,  UE  (rad.  crêpe)  adj.  Très  frisé,  qui  est  crêpé  ; 
Les  nègres  ont  les  cheveux  crépus. 

—  Bot.  Se  dit  des  végétaux  ou  de  leurs  organes,  lorsque 
leur  surface  est  irrégulièrement  plissée  et  boursouflée  : 
Une  feuille  crépue.  La  mauve  crépue.  La  menthe  crépue. 

—  Moll.  Se  dit  des  coquilles  découpées  régulièrement 
dans  le  sens  de  la  longueur,  et  quelquefois  marquées  en 
travers  de  sillons  onduleux. 

CRÉPURE  n.  f.  Action  de  crêper,  de  friser  en  manière 
de  crêpe  :  Cképure  des  cheveux,  n  Ondulations  qu'offre  le 
crêpe  crêpé,  et  qui  résultent  de  l'opération  appelée  crê- 
page. 

CRÉPUSCULAIRE  [sku-lèr')  adj.  Qui  appartient,  qui  a 
rapport  au  crépuscule  :  Lumière  crépusculaire.  Calme 
crépusculaire.  Il  Qui  se  produit  pendant  le  crépuscule  : 
Visions  crépusculaires. 

—  Par  anal.  Dont  la  lueur  est  semblable  à  celle  du  cré- 
puscule :  Ciel  crépusculaire. 

—  Fig.  Qui  est  sur  son  déclin,  qui  décroît  :  Beauté  cré- 
pusculaire. Période  crépusculaire.  11  Obscur,  qui  n'est 
point  encore  parfaitement  connu  ou  éclairé  :  Avant  l'his- 
toire légendaire,  il  y  a  encore  l'histoire  crépusculaire. 

—  Astron.  Cercle  crépusculaire.  Cercle  do  la  sphère  pa- 
rallèle à  l'horizon,  et  qui  passe  par  lo  degré  où  se  trouve 
lo  soleil  quand  le  crépuscule  cesse  :  Le  cercle  crépuscu- 
laire est  à  iS  degrés  au-dessous  de  l'horizon. 

—  Entom.  Qui  ne  se  montre  que  lo  soir,  pendant  le  cré- 
ptiscule  :  Papillons  crépusculaires. 

CRÉPUSCULAIRES  {sku-lèr'}  n.  m.  pi.  Division  des  in- 
sectes lépidoptères  comprenant  les  sosies,  les  sphinx  et 
autres  formes  qui,  en  général,  prennent  leur  vol  au  soleil 
couchant. {Ce  groupe  a  été  supprimé;  il  répond  à  peu  près 
au  sous-brdfe  des  sphinginos.)  —  Un  cRÉpri^cuLAiRi-;. 


391 

CHtwSCVLZ  {skiW  —  \at. crepusrulum,  miSmo  sens.)  n.ra. 
Lumitre  qui  porsisio  après  le  coucher  du  soloil,  ou  qui  pa- 
rait avant  sou  lover  :  Ckéi'usculk  du  soir.  CiiKruscuLE  du 
matin.  (No  so  dit  guùro  que  du  jour  qui  persiste  après  le 
coucher  du  soloil,  par  opposition  â  aurohiî.) 

—  Fig.  Déclia  :  Le  ckkpuscule  de  la  vie.  ii  Promiôros 
lueurs,  premières  clartés,  j)roiiiièro  apparition  :  Chki'US- 
CUI.E  de  la  raison,  des  sciences,  des  arts,  li  Etat  intormé- 
diairo  ;  La  tristesse  est  une  sorte  de  crépusculb  qui  suit  la 
douleur.  (Prôv.-Parad.)  il  Ténèbres,  obscurité  :  Le  jour  où 
la  France  s'éteindrait,  le  crépuscule  se  ferait  sur  la  terre. 
[V.  Hugo.)  Il  Manifestation  douteuse,  faible,  incertaine  :  La 
soif  7i'a  pas  de  crépuscule  ;  dès  quelle  se  fait  sentir,  il  y  a 
malaise,  anxiété.  (Brill.-Sav.) 

—  Encycl.  Phys.  La  succession  du  jour  et  do  la  nuit 
no  so  produit  pas  instantanéniont  au  momont  où  le  soleil 
franchit  l'horizon  :  la  transition  est  graduelle  et  parfois 
mémo  fort  lente.  L'illumination  partielle,  que  re(;oit  ainsi 
la  voûto  cèlosio  avant  le  lever  du  soleil  et  après  son  cou- 
cher, s'appelle  le  crcpuscide.  Le  crépuscule  du  matin  est 
plus  particulièrement  désigné  sous  le  nom  d'aurore,  tandis 
que  celui  du  soir  a  reçu  le  nom  de  brune.  Ce  double  phéno- 
mène, qui  peut  prolonger  notablement  la  durée  du  jour, 
est  dû  ù.  la  présence  de  l'atmosphère  terrestre,  qui,  en  ré- 
fléchissant comme  lumière  diffuse  la  lumière  du  soleil, 
nous  permet  do  jouir  encore  d'une  certaine  clarté  alors 
môme  que  nous  ne  recevons  plus  directement  les  rayons 
de  cet  astre.  La  durée  de  ce  phénomène  est  subordonnée 
à  l'état  atmosphérique;  en  particulier,  le  crépuscule  se 
prolongera  d'autant  plus  que  les  vapeurs  contenues  dans 
l'air  sont  plus  hautes  et  plus  denses  ;  toutes  choses  égales, 
d'ailleurs,  l'aurore  est  plus  courte  que  la  brune,  puisque, 
précisément,  ces  vapeurs,  refroidies  pendant  la  nuit,  attei- 
gnent vers  le  matin  leur  minimum  de  hauteur. 

Néanmoins,  les  astronomes  ont  adopté  les  conventions 
suivantes  : 

1"  Un  abaissement  du  soleil  de  6  degrés  au-dessous  de 
l'horizon  permet  d'apercevoir  les  plus  belles  étoiles.  On 
dit  alors  que  le  crépuscule  civil  est  terminé; 

2"  Lorsque  cet  abaissement  atteint  18  degrés,  il  est  admis 
que  les  étoiles  les  plus  faibles  deviennent  visibles  :  c'est 
la  fin  du  crépuscule  astronomique. 

Les  formules  les  plus  simples  de  la  trigonométrie  sphé- 
rique  permettent  alors  de  déterminer  la  durée  do  chacun 
de  ces  phénomènes,  à  une  époque  quelconque  de  l'année 
et  en  un  lieu  de  latitude  donnée. 

On  trouve  aiusi  que  cette  durée  croît  avec  la  latitude 
du  lieu;  c'est  ce  qui  explique  pourquoi,  dans  la  zone  tor- 
ride,  le  jour  et  la  nuit  se  succèdent  très  brusquement, 
tandis  qu'à  mesure  que  l'on  s'éloigne  vers  le  pôle  boréal, 
les  nuits  d'été  restent  claires,  le  crépusculo  étant  très 
long.  Il  peut  même  arriver  que  l'aurore  et  la  brune  astro- 
nomiques empiètent  l'une  sur  l'autre  :  il  suffit  évidemment, 
pour  cela,  que  le  soleil  n'atteigne  pas  un  abaissement  de 
18  degrés  au-dessous  de  l'horizon.  Cette  circonstance  se 
trouve  précisément  réalisée,  à  Paris,  du  12  au  30  juin  :  pen- 
dant ces  quelques  jours,  il  n'y  a  pas  de  nuit  proprement  dite. 

—  Crépuscules  colorés.  On  adonné  le  nom  de  crépuscules 
colorés  aux  curieux  phénomènes  célestes  que  l'on  observa, 
à  la  fin  de  1885  et  dans  le  courant  de  1886,  dans  une 
grande  partie  de  l'Europe  et  aussi  dans  l'Inde  :  des  lueurs, 
allant  du  jaune  au  rouge  intense,  apparurent  au  ciel  vers 
le  moment  du  coucher  du  soleil  et  se  prolongèrent  sou- 
vent durant  plusieurs  heures;  d'autres  fois,  la  lune  prit 
une  teinte  verdatre  cara«;téristique. 

On  dut  rejeter  d'abord  l'hypothèse  d'une  connexion 
entre  ces  phénomènes  étranges  et  les  aurores  boréales, 
car  les  perturbations  de  l'aiguille  aimantée  qui  accompa- 
gnent toujours  ces  dernières  ne  furent  jamais  constatées 
à  l'apparition  des  lueurs  en  question. 

La  théorie  la  plus  généralement  admise  à  ce  sujet  est 
celle  qui  attribue  lé  pliénomène  aux  cendres  volcaniques 
et  à  la  vapeur  d'eau  projetées  dans  les  hautes  régions  de 
l'atmosphère,  au  moment  de  ïa  formidable  éruption  du  vol- 
can de  Kraka- 
toa,  en  1883. 

—  Iconogr. 
La  plus  célèbre 
figure  allégori- 
que qui  ait  été 
laite  du  Cré- 
puscule est  une 
des  statues  de 
marbre  dont 
Michel  -  Ange 
a  décoré  Te 
tombeau  de 
Laurent  de 
Médicis,  à  Flo- 
rence :  cette 
figure  est  colle 
d'un  homme 
âgé,  qui  est  à 
demi    couché. 


CREPUSCULE   —   CRESCENTIE 


Crépuscule,  d'après  Michol-Ange. 


Bien  que  cotte  statue  soit  inachevée,  on  y  rolrouvo  l'om- 
preinto  de  la  main  puissante  qui  a  sculpté  le  Pensieroso. 
Citons  aussi  le  groupe  en  marbre  do  Cranck,  qui  figure  à 
Paris,  avenue  do  l'Observatoire  (1870). 

Au  mot  coucHKR  DE  soi.KiL.  uous  avous  cité  les  ptîintrcs 
qui  ont  le  mieux  réussi  à  fixer  sur  la  toilo  les  teintns  res- 
plendissantes du  soloil  coucliant.  Beaucoup  d'artistes  ont 
cherché  à  saisir  aussi  les  lueurs  vagues,  fugitives,  du  cvé- 
■puscule;  plusieurs  en  ont  tiré  dos  elTots  pleins  do  suavité 
et  de  poésie.  Parmi  ceux  qui  se  sont  distingués  on  ce 
genre,  à  la  fois  facile  et  très  difficile,  nous  citerons  : 
Corot,  Daubrgny,  Cbintreuil.  Bcrchèrc,  \Vhistlcr,  Cazin, 
Duoz,  BiUotto,  Poinlolin,  Millet,  Thaulow,  Fantin-Latour, 
Ad.  Deinnnt,  etc. 

Crépuscule  des  TiÏQ\XTS.i\.\^)[a.\\f.m.Gi'}tterdùmmcrung]. 
dramo  musical  on  un  prologue  et  trois  actes,  paroles  et 
musique  do  Richard  Wagner,  représenté  sur  le  théftire 
do  Bayreuih  le  17  août  1H7G.  Cet  ouvrage  forme  la  der- 
nière partie  de  la  tétralotfio  do  VAnnpnn  iTu  Niùelunq,  dont 
les  premières  sont  l'Or  du  Jtliin,  la  \Val/ci/rie  ot  Sièfifricd. 
La  partition  n'est  pas  une  des  moillouros  du  maître.  Ce- 
pendant, le  troisième  acte  renferme  dos  beautés  d'un  ordre 
absolument  supérieur,  ot  Wagner  s'y  retrouve  avec  toute 
sa  puissance.  A  signaler  la  scène  des  tilles  du  Khin  avec 
Siegfried,  celle  où  Siegfried  raconte  à  ses  compagnons  sa 
jeunesse  et  ses  exploits,  ot  odIIii  l'épisodo  do  f'.tdmirable 
tnarcho  fuiKjljpo. 


Armes  de  Crîpy. 


CRÉPUSCULIN  {skit),  INE  adj.  Qui  appartient  au  cré- 
puscule :  Lueur  CRKPUscoLiNii.  Il  On  dit  plus  ordinairement 

CKÉPDSCULAIRE. 

CrÉPY  ou  CbÉPY-EN-LAONNOIS,  comm.  do  l'Aisne, 
arrond.  ot  à  lo  ktlom.  do  Lauu  ;  1.711  hab.  Ch.  do  f.  Nord. 
Sucrerie.  Ce  bourg,  qui  i-xistaît  déjà  du  temps  des  Méro- 
vingiens, reçut  des  franchises  communales  do  Philippe 
Auguste.  Pillé  successivement  en  1173  par  les  Anglais, 
en  1418  ot  U,*0  par  les  Armagnacs  et  les  Bourguignons, 
il  vit  ses  foriiticatiuns  démantelées  au  cours  du  xv  siècle. 
Kn  septembre  1544,  un  traité  do  paix  y  fut  signé,  entre 
(^harles-t^uint  ot  François  I*'.  Les  guerres  de  religion  portè- 
rent le  dorniercoup  à  Crépy.  Mayenne  s'en  empara  en  1590, 
lo  livra  au  pillage  et  en  fit  raser  les  fortifications. 

Crépy  ou  Crespy  (traité  de),  conclu  entre  Fran- 
çois I"  et  Charles-Quiut,  le  18  septembre  1544,  et  qui 
mit  fin  à  la  rivalité  entre  les  doux  puissants  monarques. 
Los  conditions  du  traité  furent  les  suivantes  :  les  deux 
princes  se  restituaient  leurs  conquêtes  depuis  la  trêve 
do  Nice,  en  1538.  François  I"  gardait  la  Savoie  et. le 
Piémont,  mais  renonçait  à  ses  prétentions  sur  la  Flandre, 
l'Artois  et  le  royaume  de  Naples.  En  retour,  Charles-Quinl 
abandonnait  Hesdin  et  la  Bourgogne.  Le  duc  d'Orléans, 
deuxième  fils  de  François  I",  recevait  l'investiture  du  Mi- 
lanais et  devait  épouser  soit  l'infante  Maria  de  Castillc, 
soit  la  princesse  Anne,  fille  du  roi  des  Romains.  Par  une 
clause  secrète,  les  deux  princes  s'engageaient  à  combattre 

10  Grand  Turc. 

CrÉP Y-EN- VALOIS,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Oise,  arrond. 
et  à  23  kilom.  do  Seniis,  sur  un  sous- 
afduent  de  r.\uthonne;  4.381  hab. 
Ch.  de  f.  Nord.  Carrières,  ràperio  de 
betteraves,  foire  importaute.  Rui- 
nesdes  églises  Saint-Thomas,  Saint- 
Arnoult,  Saint-Aubin,  de  l'enceinte 
fortifiée  du  château  fort.  L'église 
paroissiale  de  Saint-Denis  renferme 
de  beaux  vitraux.  Le  château  fut 
élevé,  au  x" siècle,  par  le  comte  Gau- 
thier. Philippe  Auguste  accorda, 
en  1215,  aux  habitants  de  Crépy 
une  charte  communale  qui  fut 
confirmée  par  Louis  VIII,  en  1223. 
La  jouissance  de  la  seigneurie  de 
Crépy  fut  donnée  par  saint  Louis  à  sa  mère.  Blanche  de 
Castille.  Après  la  mort  do  cette  reine,  ce  domaine  retourna 
à  la  couronne.  Crépy  soufi'rit  beaucoup  des  guerres  du 
XIV*  et  du  XV*  siècle. —  Le  canton  a  25  comm.  et  15.S90  hab. 

GRÈQUE  {ki-èk')  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  prunelle  sau- 
vage ;  fruit  du  créquier. 

GrÉQUI,  famille  artésienne,  qui  tire  son  nom  de  la 
localité  do  Créquy  (autrefois  Créqui)  [Pas-de-Calais].  Les 
armes  en  étaient  D'or  au  aréquier  de  gueules;  le  cri  :  ,4 
Créquy  le  grand  baron',  la  devise  :  Nul  ne  s'y  frotte. 
Les  principaux  membres  de  cette  famille,  dont  on  trouve 
des  traces  dès  la  fin  du  x*  siècle,  sont  :  Baudocin  de 
Créqui,  qui  prit  part  au  siège  de  Valenciennes  en  1007; 
—  Henri,  qui  suivit  saint  Louis  dans  sa  croisade  et  fut 
tué  à  Damiette  en  1240  ;  —  Jacques  de  Créqui,  dit  de 
Heilly  ou  le  maréchal  de  Guyenne,  qui  commanda  en 
Guyenne  contre  les  Anglais,  et  fut  tué  à  Azincourt,  on 
1415;—  Antoine  de  Créqui,  seigneur  de  Pont-Rémy, 
lequel  commandait  l'artillerie  française  à  Ravenne,  s'il- 
lustra ù  la  Bicoque  et  fut  tué,  en  1523,  au  siège  de  Hes- 
din; —  Jean  VIIl  de  Créqui,  mort  en  1555,  qui  eut  trois 
fils,  dont  l'un,  le  cardinal  Antoine  de  Créqui,  survécut 
à  ses  frères,  et  laissa  les  biens  de  sa  maison,  son  nom  ot 
ses  armes  à  Antoine  do  Blanchefort,  seigneur  de  Saint- 
Janvrin,  fils  de  sa  sœur  Marie. 

Créqui  (de  Blanchefort dkCanaples.  Charles  I" de). 
né  en  1573,  mort  on  1G38.  fils  d'Antoine  do  Blanchefort. 

11  remplaça  Grillon,  on  1605,  au  commandement  des  gardes 
françaises,  et  succéda,  en  IGOG,  dans  sa  lieutenance  géné- 
rale du  Daupbiné,  au  connétable  de  Lcsdiguières,  dont  il 
épousa,  l'année  suivante,  la  fille,  M"*  do  Bonnac.  Il  assista, 
durant  les  guerres  do  religion,  au  siège  do  Montpellier,  et, 
en  1622,  reçut  lo  titre  do  «  maréchal  de  France  ».  Après 
avoir  figuré  avec  gloire  dans  les  campagnes  d'Italie  et 
avoir  battu,  on  1625,  le  duc  do  Féria  en  Piémont,  il  fut 
chargé,  en  1633,  do  l'ambassade  de  Rome  et,  enl  634,  do  celle 
de  Venise,  prit  part  aux  engagements  des  années  1635-1636, 
et  périt  dans  un  combat.  Il  a  laissé  des  Lettres  et  Négo- 
ciations. Il  fut  un  homme  de  guerre  très  remarquable. 

Créqui  (Charles  111,  duc  hk),  fils  du  précédent,  né  en 
1623,  mort  en  1687,  ami  et  confident  do  Louis  XIV,  qui 
lui  raconta  la  singulière  prédiction  d'après  laquelle  lui,  le 
roi,  devait  épouser  une  veuve  surannée,  qui  le  mènerait  par 
le  bout  du  nez.  Louis  XIV  et  le  courtisan  so  moquèrent 
beaucoup  do  cette  prédiction.  Créqui  fut  un  vaillant 
homme  do  guerre.  Il  combattit  àRocroi  et  à  Nordlingen. 
sous  les  ordres  de  Condé,  et  prit  une  part  active  aux 
sièges  do  Philipsbourg,  do  Maycnce,  d'Opiionheim  ot  de 
Trêves.  Ambassadeur  do  Franco  A  Rome,  ainsi  que  l'avaii 
été  sou  père,  il  occupait  cotte  difficile  fonction  on  1G62. 
alors  quo  la  garde  corso  insulta  les  Français.  11  faillit  pé- 
rir lui-mémo  dans  cette  rude  échaulfourée,  que  le  roi  ré- 
prima avec  vitruour.  Nommé  gouverneur  do  Paris  en  1670, 
il  fut  chargé,  l'année  suivante,  d'aller  représenter  la  cour 
de  Franco  en  Angleterre.  Lorsque,  après  la  mort  do  la 
roino,  Louis  XIV  eut  épousé  M""*  Scarron,  lo  roi  humilié 
évita  soigneusement  la  présence  do  Créqui.  Co  dernier 
comprit  sa  disgrâce  ot  mourut  do  chagrin. 

Créqui  (François  dk)i  frère  du  précédent,  duc  do 
Lcsdiguières,  du  chef  dosa  mère,  néon  1624,  mort  on  1687, 
un  dos  plus  grands  capitaines  do  son  siècle.  D'abord  re- 
marqué dans  les  guerres  do  Flandre  ot  do  Catalogne,  il  se 
distingua  encore,  on  1667,  par  une  victoire  sur  le  comte  do 
Marsin,  ot  défit  lo  prince  do  Ligne,  à  la  tète  do  l'armée  du 
Rhin.  Maréchal  de  France  en  I668,  il  enleva,  doux  ans 
après,  ses  Ktals  A  Charles  V,  duc  de  Lorraine.  Puis,  jaloux 
do  Turonno,  il  refusa  do  servir  sous  ses  ordres,  et  l'ut  exilé 
on  1672.  Mais,  lorsque  Turenno  eut  été  tué  ot  que  Condé 
so  fut  retiré  ù  Chantilly,  Créqui  eut,  avec  Luxembourg, 
l'honneur  do  remplacor'cos  deux  généraux.  Battu  ù  Con- 
sarbriick.  il  perdu  Trêves  et  Philipsbourg,  mais  so  releva 
bientôt  glorieusement.  Tandis,  en  otret,  que  Luxembourg 
tenait  tÔl«  à  Guillaume  d'Orango,  il  luttait  contre  lo  duc 
de  l.urraiiie,  empêchait  pur  d'hubilos  mauamvros  la  jonc 


François  de  Créqui. 


D'.Trgent  au  cré- 
quier   de    pourpre. 


tion  dos  alliés,  battait  Charles  et  enlevait  Fribourg  par 
un  habile  stratagème.  En  1G79,  il  défaisait  les  troupes 
de  l'électeur  de  Brande- 
bourg ot  préparait  le 
traité  do  Nimôguo. Enfin, 
il  terminait  par  la  prise 
do  LiLxembourg  ses  ad- 
mirables camj)agnos.  U 
laissait  un  élève,  VÎUars. 
Créqui  (Kenée-Caro- 
lino  DE  Froollay,  mar- 
quise de),  née  en  1714, 
morte  à  Paris  en  1803. 
Elle  épousa  le  marquis 
Louis -Mario  do  Créqui 
en  1737,  et  devint  veuve 
après  trois  ans  de  ma- 
riage. Petite  et  laide , 
mais  très  instruite  et  d'es- 
prit rassis,  très  clair- 
voyante dans  ses  juge- 
ments ,  d'une  dévotion 
large  et  tolérante ,  elle 
sut  attirer  chez  elle  les 
gens  de  lettres  et  exerça 
del'ascendaut  sur  J.-J.  Rousseau.  Elle  éprouva  po'::rSénac 
de  Meilhan  un  sentiment  analogue  à  celui  de  M»»  Du 
Defl^and  pour  H.  Walpole  ;  quand  elle  se  lia  avec  lui,  elle 
avait  soi-xante-huit  ans,  ot  il  en  avait  quarante-six.  Un 
aventurier  de  lettres,  Cousen,  dit  de  Courchamps,  a  publié 
en  1837,  en  sept  volumes,  de  prétendus  Souvenirs  de  la 
marquise  de  Créqui,  recueil  d'historiettes  pleines  d'inexac- 
titudes. Les  Lettres  seules  de  la  marquise,  publiées  par 
E.  Fournier,  sont  authentiques  et  montrent  qu'elle  avait 
un  esprit  pénétrant,  un  peu  amer  peut-être  ;  elle  a  carac- 
térisé les  hommes  politiques  et  les  gens  de  lettres  de  son 
temps  avec  des  traits  nets  et  précis,  et  Sainte-Beuve  a 
vu  dans  ses  portraits  des  spécimens  de  ce  qu'il  appelle 
1'"  atticisme  français  ». 

CRÉQUIER  [ki-é]  n.  m.  Arboric.  Nom  vulgaire,  en  Picar- 
die, du  prunellier  ou  prunier  épineux. 

—  Blas.  Pièce  héraldique,  représentant  un  prunier  oa 
un  cerisier  sauvage  avec  ses  racines, 
ses  branches  et  ses  fruits.  (Le  créquicr 
ressemble  un  peu  à  un   chandelier  à 
sept  branches.) 

CréQUILLON  (Thomas),  musicien, 
l'un  des  membres  les  plus  fameux  de 
l'école  ^allo-belgo  de  la  Renaissance. 
Il  naquit  on  Belgique,  vers  la  fin  du 
XV"  siècle,  et  mourut  à  Béthune  en  1557. 
Il  fut  chantre  et  compositeur  de  la 
chapelle  que  Charles-Quint  entretenait 
à  Madrid,  fonctions  dans  lesquelles  il 
succéda  à  Corneille  Canis.  Plus  tard,  il 
obtint  un  canonicat  à  Namur,  puis  un  autre  à  Termonde, 
et  enfin  un  autre  à  Béthune.  Créquillon  est  l'un  des  com- 

Eositeurs  les  plus  féconds  de  la  période  qui  va  do  Josquin 
leprés  à  Roland  de  Lassus.  U  a  écrit  une  grande  quan- 
tité de  messes,  de  motets,  de  chansons  françalises  â  quatre, 
cinq  et  six  voLx,  qui  se  distinguent  par  la  pureté  du  goût, 
la  fertilité  de  1  invention,  la  variété  du  style  et  la  sou- 
plesse de  l'harmonie.  On  trouve  ses  compositions  dans  les 
innombrables  recueils  qui  étaient  publies,  do  1530  à  1575, 
par  Susato  à  Anvers,  par  Pierre  Pbalèso  à  Louvain,  par 
Oardane  à  Venise,  et  à  Paris  par  Pierre  Attoingnant. 

Créquy,  conmi.  du  Pas  de-Calais,  arrond.  et  à  27  kil. 
de  Montreuil,  à  la  source  de  la  Créquoise;  1.145  hab. 
Elève  de  moutons.  Ruines  du  château  qui  fut  le  berceau 
de  la  famille  de  Créqui. 

Créquy.  Biogr.  v.  crêqui. 

CRÈS  {krè)  n.  f.  Toile  do  lin.  V.  crée. 

CrÈS.  Myth.  gr.  Fils  de  Zeus  et  do  la  nymphe  Idéa.  II 
fut,  d'après  la  mythologie  grecque,  le  premier  roi  do  l'Ile 
de  Crète,  à  laquelle  il  donna  son  nom. 

CRSSANE  ou  GRESSANE  n.  f.  Hortic.  V.  crassase. 

Crescence  (,lat.  Crescentia)^  titre  do  l'une  dos  plus  an- 
ciennes légendes  aJlemandes.  —  L'héroïne  de  co  récit,  qui 
so  rencontre  aussi  dans  Tancienno  liuéralure  française, 
est  Crescence,  fille  d'un  roi  d'Afrique.  Devenue  l'épouse  do 
Dietrich,  prince  dos  Romains,  elle  est  faussement  accusée 
d'adultère  et  précipitée  dans  lo  Tibre.  Sauvée  par  un  pê- 
cheur, elle  guérit  miraculeusement  de  la  lèpre  plusieurs  de 
ses  persécuteurs,  entre  autres  son  mari,ot  reprend  sa  place 
au  fover  conjugal.  —  l^a  légende  do  Crescence  est  contéo 
dans  la  Cftronique  des  empereurs  (Kaiserchronik).  Ello  fait 
également  l'objet  d'un  poème  :  Crescentia^  ein  niederrhei- 
nisches  Gedicht  aus  dem  i3.  Jfit.  (1853). 

CRESCENDO  {kré-chèn'-do)  n.  m.  Mot  italien,  participe 
présent  du  verbe  creseere,  ot  qui  signifie  :  en  croissant, 
en  augmentant. 

—  Encycl.  Placé  sous  une  période  musicale,  lo  crescendo 
indique  qu'il  faut  augmenter,  enfler  lo  son,  soit  pour  abou- 
lir  A  un  forte,  soit,  au  contraire, 
pour  amener  ensuite  une  nuance 

absolument  contraire,  c'est-A-diro  

un   decrescendo.   Quelquefois,  on  Sigao  du  ci'cscondo. 

n'écrit  pas  lo  mot  on  entier,  et 

l'on  so  contente  do  la  première  syl'abo  :  crcsc.  D'autres 
fois,  on  substitue  au  mol  cresa'fiao  un  signe  ou  soulflot, 
qui  a  la  même  signification  et  produit  lo  mémo  effet. 

CresCENS,  philosophe  grec  do  l'école  cynique,  né  A 
Mégalopolis  (Arcadie).  Il  vivait  au  il*  siècle  do  notre  ère. 
i)ans  ses  ouvrages  ,  il  attaquait  les  chrétiens,  qu'il  accu- 
sait d'athéisme;  d'après  Eusèbo,  il  aurait  noussé  Marc- 
Aurèlo  A  les  persécuter,  et  aurait  mémo  dénoncé  saint 
Justin,  qui  avait  écrit  contre  lui  sa  seconde  Apolot/ie.  Les 
chréliens  l'ont  jugé  avec  une  grande  sévérité;  ils  l'ont 
accusé  do  toutes  sortes  do  désordres.  Ou  no  sait  co  qu'il 
y  avait  do  fondé  dans  ces  reproches. 

CRESCENTIE  {kré-sin-si)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  do 
ta  famille  des  bignoinacées.  type  do  la  tribu  des  crescen- 
tiées,  loniprrnant  une  quinzaine  d'espèces,  qui  croissent 
dans  lAnurique  tropicale.  Syn.  do  calhbassikr.  V.  co 
mot. 

CRESCENTIE.  ÉE  (krésinsi)  adj.  Qui  rossomblo  ou  qui 
se  rapporte  A  la  crosconlio.  Syu.  CRKSCKNTiAr^,  ÊR,  ot 
citrscKNTiNK,  fît:. 


CRESCENTINI   —   CRESSONNOIS 


—  n.  f.  pi.  Tribu  de  bignoniacées,  caractérisée  par  une 
corolle  tubiilaire  à  pli  transversal,  ayant  pour  type  le 
genre  crescentie.  Le  genre  cujete  ou  calebassier  est  connu 
pour  ses  gros  fruits  et  le  sirop  retiré  de  leur  pulpe.  —  Une 
cBESCENTiÊE.  Il  On  dit  aussi  crescentiacées,  et  crescen- 

TINÉES. 

CreSCENTINI  (Girolamo),  l'un  des  derniers  l'eprésen- 
tants  de  l'école  de  chant  italienne,  né  en  1766  à  Urbino, 
mort  à  Naples  en  1846.  Après  s'être  fait  applaudir  en 
Italie,  il  fut  engagé  à  Londres,  puis  à  Vienne,  où  il  se 
trouvait  lors  de  fentrée  de  Napoléon  en  cette  ville,  eu  ISOô. 
Celui-ci  fut  si  cbarmé  de  l'avoir  entendu,  qu'il  se  l'attacha 
avec  tm  traitement  considérable,  et,  plus  tard,  lui  décerna 
l'ordre  de  la  Couronne  de  fer.  Crescentini  alla  donc  à 
Paris,  et,  jusqu'en  1812,  chanta  aux  concerts  et  aux  spec- 
tacles de  la  cour.  Il  retourna  ensuite  en  Italie  et  se  fixa 
à  Naples,  où  il  devint  professeur  au  Conservatoire. 

Comme  compositeur,  il  a  publié  trois  recueils  conte- 
nant trente  ariettes  italiennes  et  un  recueil  d'exercices 
de  vocalisation. 

CreSCENTINO,  ville  d'Italie  (Piémont  [prov.  do  No- 
vare.i,  en  aval  du  confluent  de  la  Doire-Baltée  et  du  Pô  ; 
6.700  h.  Abbaye  do  ;>aint-Gennaro,  fondée  au  viii"  siècle. 

GreSCENTIUS  ou  Centius,  noble  romain,  mort  en  998. 
Fils  de  Théodoralajeune.il  fut  à  Rome,  pendant  la  seconde 
moitié  du  x*  siècle,  le  représentant  du  parti  italien  contre 
les  Allemands  et  l'ennemi  déclaré  de  l'autorité  des  sou- 
verains pontifes.  Maître  du  château  Saint-Ange  et  seigneur 
de  Nomentum,  il  opposa,  en  974,  le  cardinal  diacre  Fron- 
ton, sous  le  nom  de  Boniface  VII,  au  pape  légitime  Be- 
noit VI,  qu'il  fit  emprisonner  et  étrangler  dans  son  cachot. 
Chassé  de  Rome  avec  l'antipape,  il  y  rentra  bientôt  plus 
puissant  que  jamais.  Ayant  pris  les  titres  de  patrice  et 
de  consul,  il  dépouilla  de  toute  autorité  Jean  XVI,  élu  en 
9£5.  Le  pape,  cependant,  parvint  à  s'enfuir  en  Toscane. 
Crescentius,  à  force  de  ruses,  le  décida  à  revenir  à  Rome, 
et  après  l'avoir  reçu  avec  de  grands  honneurs,  le  tint  dans 
une  étroite  dépendance.  L'empereur  Othon,  appelé  parle 
pontife,  n  arriva  à  Rome  qu'après  sa  mort  (996).  Il  fil  élire 
son  propre  cousin  Brunon,  qui  prit  le  nom  de  Grégoire  V, 
et  destitua  Crescentius.  Ce  dernier,  après  le  départ  de 
l'empereur,  parvint  à  chasser  de  Rome  Grégoire  V  (997)  et 
à  faire  élire  l'antipape  Jean  XVII.  Enfin,  l'empereur  Othon 
accourut  de  nouveau,  assiégea  Crescentius  dans  le  châ- 
teau Saint-Ange,  le  prit  et  le  mit  à  mort. 

Grescenzago,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de 
Milan,),  surleLambro;  2.100  hab. 

GresCENZI  (Pierre),  en  latin  De  Crescentiis,  agro- 
nome italien,  né  à  Bologne  en  1230,  mort  en  1310.  Il  par- 
courut l'Italie  en  étudiant  les  divers  procédés  do  culture, 
et  écrivit  sous  le  titre  de  Opus  ruralitun  commodorian  un 
remarquable  traité  d'économie  rurale,  gui  fut  publié  à 
Augsbûurg  (1471),  puis  traduit  en  français. 

Grescenzi  (Giovanni  Batlista),  peintre  et  architecte 
italien,  né  à  Rome  en  1595,  mort  à  Madrid  en  1665.  Surin- 
tendant des  travaux  d'art  à  Rome,  il  fut  emmené  en  Espa- 
gne par  le  cardinal  Zapata,  et  fut  en  grande  faveur  au- 
près des  rois  Philippe  III  et  Philippe  IV.  Ce  dernier  le 
nomma  grand  d'Espagne  et  marquis  délia  Torre,  pour  le 
récompenser  d'avoir  dressé  les  plans  de  la  chapelle  sé- 
pulcrale de  l'Escurial.  11  s'est  distingué  aussi  comme 
peintre  de  fleurs. 

Grescimbeni  (Jean-Marie),  poète  et  littérateur  italien, 
né  à  Macerata  en  1663,  mort  en  1728.  Il  fonda  à  Rome, 
en  1690,  l'tt  Académie  des  Arcades  »,  dont  il  fut  nommé 
custode,  et  acquit  une  grande  réputation  par  ses  ouvrages, 
écrits  avec  beaucoup  d'élégance  et  de  pureté.  Ses  prin- 
cipaux sont  :  Histoire  de  la  poésie  italienne 
(1698),  pleine  de  recherches  sur  Içs  pre- 
miers temps  de  la  poésie  italienne;  Vies 
des  plus  illustres  ArcadieJis  (1708);  etc. 

CRÉSEAU  n.  m.  Comm.  V.  cariset. 

CRÉSÉIDE  n.  f.  Monnaie  frappée  par 
Crésus,  roi  de  Lydie. 

CRÉSÉIS  (zé-iss)  n.  f.  Genre  de  mollus- 
ques ptéropodes.  famille  des  cavoliniidés, 
comprenant  les  formes  à  nageoires  avec 
leur  bord  extérieur  presque  entier  et  l'in- 
térieur entaillé,  à  coquille  allongée,  fine 
et  pointue,  parfois  légèrement  courbe, 
mince  et  transparente.  (Les  créséis  sont 
répandues  dans  presque  toutes  les  mers, 
jusque  dans  la  Méditerranée.) 

CRÉSIEU  n.  m.  Petite  lampe  que  les 
villageois,  les  montagnards  du  Dauphiné, 
suspendent  devant  la  cheminée. 

GrÉSILAS  (et  non  CtésUas),  statuaire 
grec  du  v*  siècle  av.  J.-C.  On  admirait  ses 
statues  de  Péricl^s  et  de  VA  rnazone  blessée. 
Son  chef-d'ceuvre  était  un  Guerrier  expirant,  «  dans  lequel, 
dit  Pline,  on  pouvait  distinguer  ce  qui  restait  de  vigueur 
au  blessé  «. 

GRESBfEAU  {krè-»mo  —  du  saint  chrême)  n.  m.  Bonnet 
ou  béguin  dont  on  coiffe  l'enfant  après  lo  baptême. 

GRÉSOL  D.  m.  Nom  générique  des  phénols  dérivés  du 
toluène.  Syn.  phénol  ciœsylkjde,  chésylol. 

—  E.NCYCL.  Le  toluène  ou  benzine  monomélhyléo  C'H»CH* 
engendre,  par  substitution  d'une  fonction  phénoliquo  (OH) 
à  un  hydrogène  du  noyau  aromatique,  trois  phénols  ou 
crésols;ce  sont:  l'orthocrésol  C*H*(CH'),(OH),,  le  meta  1,3 
et  le  para  i,J.  V.  bknzink  (constitution  de  la  [3"]). 

L'orthocrésol  1,2  a  été  trouvé  dans  le  goudron  do  houille, 
dont  on  l'extrait  en  mélange  avec  le  phénol  dans  les  por- 
tions qui  distillent  entre  200*'  et  220*.  On  purifie  le  crésol 
brut  en  le  transformant  on  acide  crésotiquo  facile  à  ob- 
tenir pur  après  plusieurs  crlstaMIsations  ;  l'acide  distillé 
sur  UD  excès  de  chaux  ou  de  baryte  abandonne  le  crésol. 
Ce  phénol  a  été  encore  rencontré  dans  les  produits  do 
décomposition  des  matières  albuminoïdos.  Sa  synthèse  a 
été  réalisée  par  une  méthode  analogue  à  celle  qui  permet 
le  passage  de  la  benzine  au  phénol  (Wurtz)  :  fusion  avec 
la  potasse  du  sel  do  potassium  du  dérivé  sulfonô  du  to- 
Inène,  Le  crésol  présente  de  grandes  analogies  avec  l'acide 
phéniquo  ou  phénol  ordinaire,  dont  il  est  l'hùmologuo  im- 
médiat ;  comme  colui-ci,  le  crésol  est  antiseptique.  C'est  un 
solide  cristallin,  incolore,  fondant  à  31*  et  bouillant  à  isri». 


Créséîs. 


Le  mètacrésol  1,3  dérive  de  la  déshydratation  du  thymol 
par  l'anhydride  phosphorique  est  une  substance  diffici- 
lement crlstallisable,  bouillant  vers  SOI**. 

Le  paracrésol  1,4  constitue  la  partie  la  plus  importante 
du  crésol  extrait  de  la  créosote  du  hêtre;  un  do  ses  déri- 
vés combinés  à  la  potasse  se  trouve  dans  l'urine  des  her- 
bivores; le  paracrésol  formo  des  prismes  d'odeur  phéno- 
lique  fondant  à  36<»,  bouillant  à  202",  peu  solubles  dans  l'eau. 

Les  divers  crésols  fournissent,  sous  l'action  des  réactifs, 
plusieurs  dérivés  de  substitution;  les  plus  intéressants 
sont  les  dérivés  nitrés  :  le  trinitrocrésol 
C*H(AzO^)»(CH'](OH), 
analogue  au  trinitrophénol  ou  acide  picrique  :  c'est  un 
explosif  brisant;  le  sol  ammoniacal  est  utilisé  en  Autriche 
pour  le  chargement  dos  torpilles;  en  outre,  c'est  un  colo- 
rant teignant  la  soie  et  la  laine  en  jaune.  D'autres  colo- 
rants dérivent  des  dinitrocrésols  :  le  jaune  Victoria,  par 
exemple,  a  été  employé  pour  colorer  le  beurre  et  les  pâtes 
alimentaires,  malgro  ses  propriétés  toxiques.  L'oxj'dation 
transforme  les  crésols  en  acides  oxybenzoïques  ;  les  persels 
de  fer  donnent  avec  eux  la  coloration  violet  bleu,  caracté- 
ristique des  phénols. 

CRÉSON  n.  m.  Bois  refendu  au  contre. 

CRÉSORCINE  n.  m.  Diphénol  du  toluène 
CIL-C'H>(OH),.V 

CRÉSOTATE  n.  m.  Sel  produit  par  la  combinaison  de 
l'acide  crésotique  avec  une  base. 

CRÉSOTIQUE  {tik')  adj.  Se  dit  des  acides  et  aldéhydes 
dérivés  des  crésols  par  substitution  du  groupe  fonctionnel 
acide  ou  aldéhydique  à  un  atome  d'hydrogène  dans  le 
noyau  benzique. 

,  OH 

—  Encycl.  Uacide  crésotique  CH'—C*H*  qq,u  s'ob- 
tient en  chauffant  le  crésol  sous  la  double  action  du  sodium 
et  d'un  courant  d'acide  carbonique;  ce  sont  des  prismes 
fusibles  à  153»,  décomposés  par  la  chaux  en  acide  carbo- 
nique et  crésol. 

Les  aldéhydes  crésotiques  sont  très  odorantes. 

CRÉSOXACÉTIQUE  {zo-ksa,  tik')  adj.  Se  dit  d'un  acide 
qui  prend  naissance  lorsqu'on  fait  agir  l'acide  chloracé- 
tique  sur  le  crésylate  de  sodium. 

GreSPADORO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Vi- 
cence]),  sur  le  Chiampo,  affluent  de  l'Adige  ;  2.300  hab. 

GrespanO-VENETO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov. 
de  Trévise]),  sur  l'Astego,  affluent  de  la  Brenta  ;  2.800  hab. 
Tissus  de  laine  et  de  coton. 

CreSPEL-DELLISSE  (Louis-François-Xavier- Joseph), 
industriel  français,  né  à  Lille  en  1789,  mort  à  Neuilly  en 
186').  Il  créa  à  Arras,  en  1810,  la  première  fabrique  de 
sucre  de  betterave  établie  en  France,  lui  donna  une  grande 
extension,  fit  développer  dans  le  département  du  Nord  la 
culture  de  la  betterave,  et  continua  sa  fabrication  lorsque, 
après  la  chute  de  l'Empire,  le  sucre  colonial  put  do  nou- 
veau rentrer  en  France.  —  Un  monument,  dû  au  sculpteur 
Cugnot,  lui  fut  érigé  à  Arras,  en  1869. 

CRESPELÉ,  ÉE  {krèss  —  du  lat.  crispus,  frisé)  adj.  Crêpé, 
frisé  :  Cheveux  crespklés  à  l'antique. 

Crespellano,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Bo- 
logne)], sur  un  affluent  du  Reno;  4.900  hab. 

CresphONTE.  Myth.  gr.  Héraclide,  filsd'Arîstomaque, 
et  frère  de  Téménos  et  d'Aristodème,  avec  lesquels  il  en- 
vahit le  Péloponèse  ;  il  devint  roi  de  Messénie,  épousa 
Mérope,  fille  de  Cypsélos,  et  en  eut  Egyptos.  Il  périt  dans 
une  révolte  des  Messéniens. 

GrESPI  (Giovanni  Battista,  dit  il  Cerano),  peintre 
italien,  né  à  Cerano  en  1557,  mort  en  1633.  Après  avoir 
travaillé  à  Rome  et  à  Venise,  il  se  fixa  à  Milan,  où  il 
devint  directeur  de  l'Académie.  On  cite  de  lui  ;  le  Bap- 
tême de  saint  Augustin,  à  Saint-Marc;  Notre-Dame  du  Ro- 
saire, à.  Sa.\nt-haza.re;  Saint  Charles  et  saint  Aînbroise, 
à  Saint- Paul.  —  Son  fils  Daniele,  né  à  Busto-Arsizio  en 
1592,  mort  à  Milan  en  1630,  élève  de  Procaccini,  se  fit 
remarquer  surtout  par  la  vigueur  de  son  coloris.  Ses  prin- 
cipaux tableaux  sont  :  la  Déposition  de  Croix  (Milan);  la 
Lapidation  de  saint  Etienne  (Milan),  et  la  Vie  de  saint 
Bruno  (Chartreuse  de  Pavie). 

CrESPI  (Giuseppe  Maria),  peintre  et  graveur  italien, 
dit  lo  Spagnuolo,  né  à  Bologne  en  1665,  mort  en  1747. 
Elève  de  Cignani,  imitateur  des  Carraches  et  du  Corrège, 
il  est  bon  coloriste,  excelle  dans  les  efl'ets  de  lumière  et 
les  raccourcis.  Mais  il  est  maniéré  et  bizarre,  et  traite 
parfois  des  sujets  héroïques  ou  religieux  en  caricatures. 
Ses  principales  œuvres  sont  :  les  Sept  sacrements,  la  Cène 
(Bologne)  ;  il  a  peint  aussi  beaucoup  de  tableaux  de  genre. 
Parmi  ses  eaux-fortes,  sa  pièce  capitale  est  le  Massacre 
des  innocents.  —  Son  fils  Luigi,  chanoine,  fut  surtout  un 
critique  :  il  continua  la  Felsina  pittrice  de  Malvasia,  où  il 
appréciait  les  peintres  avec  une  liberté  qui  lui  valut  de 
nombreuses  attaques. 

GrespiN,  comm.  de  l'Aveyron,  arr.  et  à  31  kilom.  de 
Rodez,  près  du  Lieux,  affluent  du  Viaur;  1.017  hab. —  Comm. 
du  départ,  du  Nord,  arr.  et  à  14  kilom.  de  Valenciennes, 
sur  le  Hogneau,  sous-affluent  de  l'Escaut  par  la  Haine,  à 
la  frontière  do  Belgique;  2.233  hab.  Houille.  Brasseries, 
forges,  fonderies  cf  laminoirs. 

Grespin  ou  CriSPIN  ';Jeau),  littérateur  français,  né 
à  Arras,  murt  en  1572  à  Genève,  où,  après  avoir  embrassé 
la  Réforme,  il  suivit  Théodore  de  Bôze  (1548)  et  fonda 
une  imprimerie.  Il  composa  plusieurs  ouvrages,  dont  le 
plus  remarquable  est  :  le  Livre  des  martyrs  depuis  Jean 
/{u.ss  just/u'en  i55i  (1554),  plusieurs  fois  réédité. 

GrespinO,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  do  Rovigo]), 
sur  le  Pô  ;  4.G70  hab.  Commerce  do  briques;  bois  à  brûler, 
lin,  soie  et  produits  du  sol. 

Grespy,  ville  de  Franco.  V.  Crépy. 
CRESSAL  {kré-sal')  n.  m.  Nom  donné,  dans  lo  Midi,  à  dos 
terres  trop  peu  profondes  pour  la  culture  du  froment. 

GressanGES.  comm.  de  l'Allier,  arr.  ot  à  19  kilom. 
dn  Moulins,  sur  lo  versant  méridional  du  massif  de  la 
Garde;  1.519  hab. 

Gressat,  comm.  do  la  Creuso,  arr.  et  à  18  kilom.  do 
Guérot  ;  i.r.46  h.  Ch.  de  f.  Orléans.  Fours  à  chaux,  tuileries. 


392 

CRESSE  (krèss)  n.  f.  Genre  de  plantes  de  la  famille  des 
convolvulacées,  tribu  des  convolvulées,  comprenant  sept 
ou  huit  espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  chaudes 
et  maritimes  des  deux  continents,  il  Nom  vulgaire  de  la 
passerage. 

GrESSÉ  (Marie),  mère  de  Molière,  née  à  Paris  en  1601, 
morte  en  1632.  Elle  épousa,  en  1621,  Jean  Poquelin,  tapis- 
sier. La  dot  de  Marie  Cressé  consistait  en  2.200  livres 
tournois.  On  a  conservé  l'inventaire  de  ce  qu'elle  possé- 
dait au  moment  do  sa  mort:  ce  document  donne  des  détails 
curieux  sur  le  milieu  où  naquit  Molière,  et,  en  général,  sur 
ce  qu'était,  à  cette  époque,  la  situation  matérielle  de  la 
bourgeoisie.  Marie  Cressé,  morte  à  trente  et  un  ans,  après 
dix  ans  de  mariage,  eut  six  enfants.  Quatre  lui  survécu- 
rent :  Jean,  âgé  de  dix  ans;  un  autre  Jean,  âgé  de  huit 
ans;  Nicolas,  â^é  de  six  ans;  Madeleine,  âgée  de  cinq 
ans.  L'aîné,  qui  lut  baptisé  en  1622  à  Saint-Eustache,  sous 
le  nom  de  Jean  Poquelin,  prit  plus  tard  le  prénom  de  Jean- 
Baptiste;  c'est  lui  qui  devint  Molière. 

GressenSAC,  comm.  du  Lot,  arr.  et  à  40  kilom.  do 
Gourdon,  sur  lo  causse  de  Martel;  1.055  hab.  Ch.  de  f. 
Orléans.  Mines  de  fer. 

Cressent  (Anatole),  avocat  et  amateur  de  musique 
français,  ne  à  Argenteuil  en  1824,  mort  à  Paris  en  1870. 
Il  obtint  des  succès  dans  le  monde  avec  certaines  compo- 
sitions qui  ne  manquaient  ni  de  grâce  ni  d'élégance.  Par 
son  testament  il  attribua  une  somme  de  100. ooo  francs  à 
la  constitution  d'une  rente  pour  l'ouverture  d'un  concours 
périodic|ue  relatif  à  la  composition  d'un  opéra-comique 
dont  il  assurait  ainsi  la  représentation  publique.  La  famille 
de  Cressent  y  ajouta  une  somme  de  20.000  francs  ;  ces  deux 
sommes  réunies  servirent  à  fonder  un  double  concours 
triennal  pour  le  poème  et  la  musique  d'un  ouvrage  lyrique. 
Les  auteurs  du  poème  et  de  la  partition  couronnés  reçoi- 
vent chacun,  immédiatement,  une  prime  de  2.500  francs,  et 
une  somme  de  10.000  francs  est  allouée  au  théâtre,  «t  choisi 
par  eux  »,  qui  monte  l'ouvrage  et  l'ofifro  au  public. 

CRESSERELLE  n.  f.  Fauconn.  Syn.  de  crécerelle. 

CRESSEEIELLETTE  n.  f.  Fauconn.  Syn.  de  crécerel- 

LETTE. 

CRESSICULTEUR  {kré-si  —  de  cresson,  et  du  lat.  colère, 
supin,  cultum,  cultiver)  n.  m.  Celui  qui  cultive  le  cresson, 
qui  entretient  des  cressonnières. 

CRESSON  (kré-son  ~-  de  l'anc.  haut  allem.  chresso,  même 
sens)  n.  m.  Nom  donné  à  diverses  plantes.  V.  la  partie 
encycl. 

—  Ci'esson  doré.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de  saxi- 
frage, le  chrysoplénion  oppositi folié.  (On  l'appelle  encore 
cresson  de  roche  ou  doi-ine.)  il  Cresson  des  ruines.  Nom  vul- 
gaire d'une  plante  dont  le  nom  scientifique  est  lupidier. 

il  Cresson  de  chien,  Nom  vulgaire  d'un  variété  de  véroni- 
que,  la  véronique  beccahunga. 

Il  Cresson  de  terre.  Nom  vul- 
gaire de  la  roquette  des  jardins 
ou  borborée  précoce,  n  Cresson 
de  rivière,  Nom  vulgaire  du  na- 
sturtium  sylvestre. 

—  Pop.  N'avoir  plus  de  ci'cs- 
son  sur  la  fontaine.  Être  chauve. 

—  En'cycl.  Le  cresson  offici- 
nal ou  «  cresson  de  fontaine  » 
[nusturtiitm  officinale)  est  une 
plante  herbacée  et  vivace,  de 
la  famille  des  crucifères,  qui 
habite  les  lieux  très  humides 
dans  les  régions  tempérées  de 
l'hémisphère  nord;  elle  se  mul- 
tiplie très  facilement,  par  bou- 
turage naturel.  On  la  mange 
crue  ou  cuite  :  elle  contient 
dans  toutes  ses  parties  diverses 
substances  (  huile  essentielle , 
extrait  amer,  iode,  etc.),  qui  lui 
communiquent  des  propriétés 
antiscorbutiqucs  et  dépuratives; 
on  lui  attribuait  jadis  une  effi- 
cacité merveilleuse  contre  les 
maladies  de  poitrine.  On  cultive  le  cresson  dans  des  sortes 
de  fosses  inondées  {cressonnières),  dont  l'usage,  originaire 
des  environs  de  Dresde  et  d'Eriurth,  a  été  introduit  en 
France  en  181 1.  Bien  qu'une  bonne  cressonnière  puisse  four- 
nir du  cresson  pendant  plusieurs  années  de  suite,  on  con- 
seille d'en  renouveler  le  contenu  chaque  année  :  avant  do 
l'inonder,  on  fume  le  sol  de  la  fosse,  puis  on  le  foule  avec 
une  schuèle,  sorte  de  planche  portée  au  bout  d'un  manche  ; 
enfin,  on  le  roule  pour  faciliter  l'enracinement  des  débris 
de  cresson.  - 

On  donne  encore  le  nom  de  «  cresson  i>  à  diverses  autres 
plantes,  dont  la  saveur  rappelle  celle  du  cresson  de  fon- 
taine :  le  cresson  aléuois  {lepidium  sativum),  le  cresson  des 
prés  [cardamine  pratensis),  qui  sont  aussi  des  crucifères. 
Le  cresson  de  cheval  est  une  scrofularinée  [veronica  bec- 
cahunga); le  cresson  du  Para  ou  du  Brésil  (spilanlhes  ole- 
racea)  est  une  composée  annuelle,  haute  de  O'o,30  au  plus, 
dont  les  capitules,  d'une  saveur  très  acre,  servent  à  pré- 
parer une  teinture  alcoolique,  qu'on  emploie  comme  anti- 
scorbutique et  antiodontalgique. 

CRESSONNIÈRE  {kré-so-tii~èr')  n.  f.  Lieu  consacré  à 
la  culture  du  cresson  :  On  établit  les  cressonnières 
dans  les  endroits  humides.  (V.  cresson.)  Il  Marcliande  de 
cresson. 

Cressonnois  (Jules-Alfred),  musicien  français,  né  à 
Mortagno  on  1S23,  mort  â  Paris  en  1883.  Il  a  dirigé  suc- 
cessivement sous  l'Empire  les  musiques  des  cuirassiers  do 
la  garde,  des  guides  et  de  la  gendarmerie.  Comme  compo- 
siteur, il  a  publié  sous  ce  titre  :  Harmonies,  quatre 
recueils  de  mélodies  vocales  élégantes,  de  nombreuses  ro- 
mances, un  recueil  do  Mélodies,  chant  et  piano.  On  lui  doit 
aussi  un  petit  acte  intitulé  Chapelle  et  Bachamnont  {lS5S), 
quelques  morceaux  pour  une  comédie  do  Th.  de  Banville, 
béidamia  {1816),  Uijmnis,  comédie  lyrique  (1878),  et  Saute, 
inarquis!,  petit  acte  d'opéra-comique.  Cressonnois  a  dirigé, 
pondant  plusieurs  années,  les  concerts  des  Champs- 
Elysées,  ainsi  que  les  festivals  populaires  qui  furent 
donnés,  vers  1869,  dans  la  salle  du  Châtelet.  —  Un  fils 
do  cet  artiste,  Pacl  Cressonnois,  a  écrit  la  musique 
do  quelques  opérettes;  entre  autres,  ii/(e  Nuit  à  Sévtlle 
(1875),  et  Mac'Hulott  (Folies-Bergère,  1877). 


,  fleur. 


393 

Crest  (lat.  Crista),  ch.-l.  do  caiit.  do  la  Dronio,  arr.  ot 
à  37  kilom.  do  Dïo,  à  l'extrémité  d'uno  crôlo  do  rocliers, 
sur  la  Orùino  ;  5.582  hab.  Cli.  de  f.  P.-L.-M.  Coniniorco  do 
trulVos,  dn  laino ,  fabriques  do 
drap,  nioulinago  do  soie,  cordo- 
rios,  tannorios,  papeteries.  C'est 
la  principalo  ville  do  la  valk^o  do 
la  Drôuui  par  lo  commorco  ot 
par  la  population.  —  Lo  canton 
Nord  a  IG  comm.  ot  13. M7  bab.  ; 
lo  canton  Sud,  M  comm.  ot8. 463  b. 

—  Histoire.  Un  poste  romain  fut 
l'origino  du  bourg  féodal  de  Crest, 
(|uo  so  partageront  louj^temps  les 
évt^fjues  do  Valence  et  les  comtes 
de  Valentiuois  do  la  maison  do  Poi- 
tiers. L'uu  do  ces  comtes  donna, 
en  1 1 38,  à  Crost  uuo  cbarte  do  fran- 
cliiso  ;  un  autre  construisit,  probablement  au  xiv*  siècle, 
la  toiirde  Crest, doi\\on  d'un  cbâteau  détruit  au  xvii"  siècle. 
Fortercsso  des  catlioliques  pendant  les  guerres  de  reli- 
gion, la  tour  de  Crest  servit  ensuite  do  prison  d'Etat. 

Crestin  (Guillaume).  V.  Cuétin. 

Crestline,  ville  des  Etats-Uuis  (Obio  [comté  do  Craw- 
i'oul])  ;  3.250  hab.  Ateliers  de  cbemin  de  fer;  fabriques. 

CrestON,  ville  des  Etats-Unis  (lowa  [comté  d'Union]), 
sur  un  sous-affluent  du  Missouri  parla  rivière  l'Iatto; 
7.200  bab.  Ateliers  de  chemin  de  fer;  fabriques. 

Crestoni  (Jean).  V.  Crastoni. 

CRESTOS  {krè-stoss)  n.  m.  Paniculo  do  fleurs  mâles  do 
mais,  dans  les  départements  du  Midi. 

CrÉSUS,  roi  de  Lydie  (environ  563  à  5i8  av.  J.-C). 
Fils  et  successeur  d'AIyatto,  il  fut  le  dernier  représen- 
tant do  la  dynastie  des  Mermnades  et  le  dernier  roi  de 
Lydio.  Il  fut  d'abord  très  beureux  dans  ses  entreprises, 
soumit  les  Grecs  d'Ionie,  s'allia  aux  Grecs  des  îles,  et 
s'étendit  à  TE.  jusqu'à  l'Halys.  Par  ses  conquêtes  et  ses 
prodigieuses  richesses,  il  fut  célèbre  dans  tout  le  monde 
hellénique.  Il  est  connu  surtout  par  les  récits  et  anec- 
dotes plus  ou  moins  authentiques  qu'avait  recueillis 
Hérodote.  Les  Grecs  se  sont  toujours  souvenus  des  tré- 
sors de  Crésus,  de  ses  rapports  avec  l'oracle  de  Delphes 
et  do  ses  magnifiques  ott'raudes  à  Apollon,  de  la  prétendue 
visite  que  lui  aurait  faite  Selon,  à  qui  il  aurait  demandé 
un  jour  s'il  connaissait  un  homme  plus  heureux  que  lui. 
L'Athénien  lui  répondit  que  nul  homme  avant  sa  mort  ne 
pouvait  être  salué  du  nom  d'  »  heu- 
reux n .  La  fin  de  la  vie  de  Crésus 
fut  attristée  par  de  terribles  mal- 
heurs. D'abord,  il  perdit  un  de 
ses  tils,  Atys,  tué  à  la  chasse; 
puis  Cyrus  envahit  l'Asie  Mi- 
neure et  franchit  l'Halys.  Uuo 
grande  bataille,  livrée  près  de 
Pteria  en  549,  fut  indécise.  Cré- 
sus commit  l'imprudence  do  li- 
cencier son  armée  jusqu'à  la  cam- 
pagne suivante.  Cyrus  envaliJt 
brusquement  la  Lydie  en  plein 
hiver,  et  arriva  devant  Sardes, 
qu'il  prit  d'assaut.  Suivant  Héro- 
dote, Crésus  allait  ^Tre  égorgé 
quand  l'un  de  ses  fils,  qui  était 
muet,  recouvra  la  parole  dans  un 
élan  de  pitié  filiale  et  s'écria  : 
«  Soldat!  ne  tue  pas  Crésus!  "  Le 
roi  vaincu  fut,  néanmoins,  con- 
damné à  mort  par  Cyrus.  Sur  le 
bûcber.  les  paroles  de  Selon  lui  revinrent  à  la  mémoire, 
et  il  prononça  par  trois  fois  le  nom  du  législateur  athé- 
nien. Cyrus,  avant  demandé  la  cause  do  ces  exclama- 
tions, fut  ému  ao  pitié,  et,  frappé  do  cet  exemple  des  vicis- 
situdes humaines,  il  pardonna  à  Crésus,  l'admit  au  nombre 
de  ses  conseillers  et  le  recommanda  on  mourant  à  sou 
fils  Cambyse.  D'après  une  autre  tradition,  Crésus  n'aurait 
pas  voulu  survivre  à  la  prise  de  Sardes  :  à  l'approche 
des  Perses,  il  serait  monté  sur  un  bûcher  avec  sa  femme 
et  SCS  filles;  mais  Zeus  aurait  éteint  les  flammes,  et 
Apollon  aurait  transporté  le  malheureux  roi  avec  ses  lillos 
au  pays  des  Hyperboréens.  C'est  cotto  dernière  tradition 
qu'adopte  Baccbylido,  dans  une  de  ses  odes  triompbaios. 

—  Le  nom  do  Crésus  a  passé  dans  la  langue,  comme  sub- 
stantif masculin,  pour  désigner  un  homme  o|iulent,  comblé 
do  toutes  les  faveurs  de  la  fortune  :  C'est  lui  vrai  CRicsus. 

Crésus.  Myth.  gr.  Héros  légendaire  do  l'Ionio.  (Avec 
Epbosos,  il  bâtît  le  premier  temple  d'Artémis,  dans  la  ville 
ijui  s'apjicla  (hipuis  I^Ipbèse.) 

Creswick,  ville  d'Australie  (Victoria  [comté  do  Tal- 
botJ),surleTullaroop,  sous-affi.du  Murray  par  lo  Loddon; 
8.320  bab.  Minot(M'ie,  distillerie,  fours  à  chaux.  Mines  d'or. 

CRÉSYLE  n.  m.  Radical  C  H».  CH»  du  toluène,  le  crésol 
est  l'hydrate  de  crésyle.  Le  crésylo  difl'ère  du  benzylo  par 
la  position  do  la  valo'nce  libre;  lo  benzylo  la  possède  dans 
la  branche  latérale  C  H  •-(OH')',  lo  crésylo  dans  le  noyau 
benzéniquo  { C  II*)'.  CH'. 

CRÉSYLÈNE  n.m.Iîadical  {C  II* . CH")" :  ses  principaux 
dérivés  sont  des  diamines  CIP-C"  ÏP(Az  H'j»,  madères 
premières  do  colorants. 

CRÉSYLIQUE  adj.  Syn.  do  crksol,  dans  l'exprossion 
phénol  crt'sijdijuc. 

CRÉSYLMERCAPTAN  {zil'-mâr')  n.  m.  Nom  générique 
des  corps  résultant  de  hi  substitution  du  soufre  àT'oxvgèno 
dans  les  crésols,  comme  lo  mercaptan  résulte  do  la  mémo 
substitution  dans  l'alcool  ordinaire.  Syn.  do  sulfhydratk 

DIÎ  CKÉSYM-:,   MKHCATTAN  CRKSYLIQl'K. 

CRÉSYLOL  n.  m.  Cliim.  Syn.  de  ciïksoi,. 

CRÉSYLS  (zil')  n.  m.  pi.,  ou  GRÉOLINES  n.  f.  pi.  Pro- 
duits commerciaux  antiseptiques,  formés  par  un  mélange 
d'hydrocarbures  ot  do  phénols,  particulièrement  do  cré- 
.sols.  ais  sont  surtout  employés  pour  la  désinfection  des 
abattoirs,  écuries  et  autres  locaux  contaminés.) 

CRET  ou  CREST  i/crè  —  lat.  crista,  créto)  n.  m.  Mon- 
rugno  ;   somnict.   (Se  dit  dans   quelques   départements.) 

CRÉTACÉ  (si!),  ÉE  [lat.  cretaceus ;  de  creta,  craie]  adj. 
Qui  est  de  la  nature  do  la  craie  ;  qui  contient  do  la  craie  ; 
qui  a  rapport  à  la  craie. 

—  Encycl.  Géol.  Système  crétacé  ou  crétacique.  C'est  une 
dcB  trois  grandes  divi.sions  do  la  période  ou  groupe  «ocon- 

111 


Crédus  hur  bnii    bi'iciier 
(v.ise  du  Louvre). 


C-Krio 


Gaudopoulo^ 
Gaudos^i 

MER 


daire.  Il  doit  son  nom  au  g'raud  développement  des  forma- 
tions crayeuses,  et  succède  immédiatement  au  système  ju- 
rassique ;  ses  assises  sont  recouvertes  par  la  série  éocône, 
qui  constitue  la  base  du  groupe  tertiaire.  Le  système  cré- 
tacé est  caractérisé  par  l'apparition  de  la  famille  dos  mol- 
lusques charaacés  et  l'appariiiou  des  dicotylédones. 

La  période  crétacée  a  été  divisée  en  deux  séries  de 
couches  :  la  série  inférieure  ou  infracréiacée,  et  la  série 
.supérieure  ou  supracrélacéc. 

La  série  infrarrétacée  a  été  divisée  par  do  Lapparent 
en  quatre  étapes,  qui  sont  do  bas  en  haut  :  néocomwn, 
harrémien,  aptien  et  albien.  Le  néocomien  est  caractérisé 
par  lo  développement  du  genre  céphalopode  holcustephaiiics. 
L'étage  barrémien  est  caractérisé  par  lo  desmoceras  diffi- 
cile ;  l'étage  aptien  par  Vanculoceras  Matheruui  et  \  hoplites 
Dufrcnoyi.  Enfin,  1  étage  albien  (ancien  gault)  fait  pres- 
sentir la  substitution  de  la  craie  aux  dépôts  précédents. 

La  série  supracrétacée  a  été  divisée  en  cinq  étages,  qui 
sont  également,  de  bas  en  haut  :  cénovianien,  turonien, 
emschérien,  aturien  etdanien.  Lo  Ci^Homaïi/en  montre,  chez 
les  ammonites,  la  prédominance  des  genres  schloenbachia 
et  acanthoceras.  L'étage  turonien  est  caractérisé  par  les 
genres  céphalopodes  prio- 
notropis  et  ynammites.  Dans 
l'étage  emschéi'ien  (ancien 
sénonien  in  férieur  de  d'Orhi- 
gny),  dominent  le  morto- 
niceras  et  le  placenticeras. 
Dans  l'étage  aturien(ancien 
sënonieii  supérieur  de  d'Or- 
bigny),  se  développent  les 
genres  pachi/discus  et  bacu- 
fites.  Enfin,  l'étage  danic» 
est  caractérisé  par  les  cou- 
ches à  nautilus  Dayiicus  ;  il 
est  représenté  près  Paris 
par  le  calcaire  pisolithique 
de  Meudon. 

—  Paléont.  La  série  infra- 
crétacée  ne  renferme  aucun 
débris  de  mammifères.  Elle 
précède  la  disparition  des 
ptérosauriens  et  marque  lo 
grand  développement  des 
dinosauriens,  parmi  les- 
quels il  faut  citer  un  gigan- 
tesque ornithopode  :  ïigtta- 
nodon f  dont  la  longueur 
atteignait  12  mètres.  Parmi 

les  poissons  dominent  les  physostomes.  On  y  rencontre  des 
crustacés  (cypridés  et  crabes),  des  ammonites  modifiées, 
des  bélemnites;  des  lamellibranches,  des  oursins,  des  spa- 
tangides  ;  enfin,  les  foraminifères  se  répandent  largement. 
La  série  supracrétacée  n'ofl're  des  débris  de  mammifères 
que  dans  les  couches  les  plus  récentes  de  cet  âge.  En 
effet,  on  a  trouvé  dans  les  montagnes  Rocheuses  des  allo- 
thériens  et  des  marsupiaux,  quelques  oiseaux  {hesperornis, 
ichthijomjs).  Les  sauroptérygiens  disparaissent,  et  les 
serpents  apparaissent.  Les  crocodiliens  et  les  dinosau- 
riens sont  assez  nombreux.  Les  poissons  ganoïdes  s'étei- 
gnent. Les  bélemnites  abondent,  mais  Tes  ammonites 
tendent  à  disparaître.  Brachiopodes,  gastéropodes  se  mul- 
tiplient. Mais  le  fait  le  plus  caractéristique  de  cette 
époque  est  le  développement  de  la  famille  des  rudistes, 
qui  ont  accumulé  leurs  coquilles  dans  certaines  couches, 
formant  avec  leurs  seuls  débris  de  véritables  assises 
calcaires.  Les  bryozoaires  et  les  oursins  abondent;  enfin, 
crinoïdes,  coralliaires,  spongiaires  et  foraminifères  occu- 
pent dans  la  série  infracréiacée  une  place  importante. 

—  Flore.  Les  couches  américaines  du  Potomac  ont 
fourni  à  la  paléontologie  une  flore  infracréiacée  assez 
riche  tlo  dicotylédones.  La  flore  supracrétacée  accuse  lo 
développement  des  dicotylédones  ;  peupliers,  châtaigniers, 
hêtres,  platanes,  magnolias  croissent  avec  des  espèces 
tropicales  :  palmiers,  lauriers,  pandanées.  Cette  végéta- 
tion, dans  son  ensemble.  Indique  un  commencement  de 
variations  annuelles  dans  la  température  ;  les  saisons  se 
font  déjà  sentir,  la  lumière  du  soleil  est  sans  doute  plus 
vivo,  la  zone  tropicale  se  réduit,  mais  insensiblement,  car 
le  Groenland  nourrit  encore  des  figuiers. 

CRÉTACIQUE  adj.  Géol.  V.  CRÉTACÉ. 

Crète,  village  des  Etats-Unis  (Etat  de  Nobraska), 
sur  lo  Big  Bleu,  affluent  du  Kansas  ;  3.285  hab.  Collège. 

Crète,  aujourd'hui  Candie,  île  du  sud  de  l'Archipel, 
appelée  Crète  par  les  anciens,  et  Gérid  par  les  Turcs  : 
8.618  kil.carr.;  294.190  hab. 

—  Encycl.  Géographie  physique.  La  Crète  a  d'étroits  rap- 
ports do  structure  avec  l'Europe  ot  l'Asie.  Elle  est  uu  reste 
des  chaînes  qui  reliaient  la  Moréo  à  la  I.,ycio  avant  l'effon- 
drement de  l'Archipel,  ot  par  là  s'explique  sa  forme  effilée 
d'O.  on  E.  (140  kilom.  do  long,  sur  lo  a  -10  de  large).  Les 
rides  montagneuses  qui  longent  tout  son  littoral  sud  sont 
faites  des  mômes  rocbos  crayeuses  (|uo  le  massif  arcadien 
et  lo  Pindc;  ot  un  plateau  sous-marin,  immergé  à  moins 
do  1.000  mètres,  l'unit  à  Cérigo,  à  Carpathos  et  à  Rhodes. 
Les  chaînes  candiotes  so  groupent  en  trois  massifs  prin- 
cipaux :  les  montagnes  Blanches  (ou  Aspra  Vouna)  à  l'O. 
qui  culminent  à  2.470  m.  [Agios  Theodoros);  lo  Psiloritis 
au  contre  (ancien  Ida),  2.457  m.  ;  à  lE.,  le  nœud  moins 
élevé  du  Lashiti  (2.160  m.).  Au  S.,  le  sol  plonge  dans  une 
mer  profonde,  ot  les  côtes  sont  des  falaises,  sauf  sur  lo 
pourtour  do  la  plaine  de  Mesara.  Au  N.,  tout  un  système 
do  collines  aboutit  à  un  rivage  très  découpé  par  les  baies 
do  la  Canée.  do  la  Sude,  do  la  Mirabolla.  Los  petits  archi- 
pels subordonnés  offrent  au  N.  l'île  Dia. 

Par  sa  position  dans  la  Méditerranée  orientale,  qui  est  sous 
l'infliionco  des  déserts  voisins  d'Afrique  ot  d'Asie,  la  Crète 
est  un  type  d'îlo  à  climat  continontai  :  les  pluies  tiôdes  de 
printemps, d'automne  et  d'hiver, y  son tirrôgulières, excepté 
dans  cette  dernière  saison;  l'été  y  est  sec  otlorride,  àpoino 
rafraîchi  par  les  souffles  septentrionaux  du  vorias;  1  écart 
do  température  entre  les  saisons  extrêmes  est  do  18»  C.  Ces 
conditions  expliquent,  la  perméabili té  du  sol  ot,  les  dévasta- 
tions aidant,  que  la  végétation  soit  si  pauvre  :  sur  ta  masse 
grise  des  montagnes,  sur  l'étendue  pierreuse  dos  plaines 
no  so  détachent  quo  do  rares  bouquets  do  chênes  verts, 
châtaigniers,  noyers,  oliviers  sauvages,  platanes,  pins 
parasols,  palmiers  nains,  ou  do  maigres  mutiuis  do  lau- 
riers ot  do  myrtes,  au  milieu  d'un  gaaen  soc  et  aur  d'herbes 
odorantes.  Les  cours  d'eau,  fort  courts  A  cause  do  lu  dispo- 
sition du  relief,  sont  prosquo  tous  desséchés  en  été,  ei  leur 


('.[{EST   —  CRÈTE 

pauvrotc;  ordinaire  est  aoi;riio  par  la  circulation  souterraine 
dans  des  fissures  ot  dos  grotlos  (t,'rotto  do  Molidhoni,  etc.). 
—  H istuire,  etlmoijmpliic  al  fii'uyraphie politique.  La  Crète 
tut  dos  l'antiquité  colonisée  par  los  Dorions.  Elle  devint 
à  son  tour  une  niétropolo  holléniquo,  dont  les  émigrés 
allèrent  jusqu'en  Gaulo,  et  dont  les  mercenairos  figurè- 
rent dans  toutes  les  guerres  ancionues  :  les  restes  do 
Cnosso  ot  de  Gortyne  y  rappellent  cette  époque.  Les 
Romains  firent  la  conqiifdo  do  l'ilo  on  60  av.  J.-C,  mais 
ne  la  peuplèrent  pas.  Dos  bandos  sarrasines  s'y  établi- 
ront en  825,  et  les  Byzantins  ne  réussiront  à  la  reprendre 
qu'en  961-962.  Dans  lo  partage  quo  se  firent  los  Latins  de 
1  Orient  pendant  les  croisades,  elle  était  échue  au  mar- 
quis de  Montferrat  ;  il  la  céda  au.\  'Vénitions  {Mm),  et 
ceux-ci  envoyèrent  dans  l'île  plus  do  500  familles  do 
marchands,  qui  firent  sa  prospérité  jusqu'au.^  temps  mo- 
dernes. Conquise  par  les  Turcs  de  1645  à  1669  (siège  de 
Candie),  elle  devint  enfin  un  vilayet  do  l'empire  ottoman. 
Mais  sa  population  resta  en  grande  majorité  grecque  et 
orthodoxe  :  en  1895,  on  comptait  205.000  Hellènes,  contre 
88.500  musulmans,  et  quelques  arméniens  et  juifs.  Les 
abus  do  pouvoir  des  fonctionnaires  turcs  et  des  garnisons 


C.Lithinos  ' 


/iierapéirs  ^ 


Gaidaro  Nisi 


Kouphon 


I  /iT 

\Z20 


é   D  l    TE    fi    R    A    N   È   E 

\Z30 


Carte  de  la  Crète. 

albanaises,  le  système  des  impôts  ont  provoqué,  au 
xix'  siècle,  des  révoltes  sanglantes  :  elles  ont  débuté  au 
moment  de  l'indépendance  hellénique,  et,  réprimées  alors 
par  les  troupes  égyptiennes,  qui  occupèrent  Candie  de 
1S23  à  1840,  ont  recommencé  en  1858,  Ï8C6-1S69,  1S78,  1889. 
La  dernière  {1896},  soutenue  par  le  parti  grec  panhellé- 
niste,  a  provoqué  l'intervention  des  puissances,  qui  ont 
obligé  le  Sultan  à  donner  à  l'île  un  gouverneur  chrétien. 
Le  clioix  de  ce  gouverneur,  retardé  par  la  guerre  gréco- 
turque,  s'est  fixé,  lo  28  novembre  1S9S,  sur  le  prince  de 
Grèce,  qui  a  été  installé  le  20  décembre  1898. 

—  Géographie  éconotniqiie.  Les  ressources  do  Candie  sont 
peu  importantes,  et,  saul  du  minorai  de  fer  et  des  éjionges, 
presque  toutes  viennent  de  la  culture  des  arbres  fruitiers, 
surtout  de  l'olivier  et  de  la  vigne  ;  encore  les  plantations 
sont-elles  moins  étendues  qu'au  temps  des  Vénitiens.  On 
élève  des  chèvres  et  des  brebis.  Les  femmes  tissent  le  lin 
et  le  coton.  Il  n'y  a  pas  de  chemins  de  fer.  La  population 
est  très  disséminée  ;  en  dehors  de  quelques  villes,  qui  sont 
toutes  des  ports  :  Candie,  La  Canée,  Ketimo,  ou  ne  trouve 
guère  que  de  petits  villages  près  des  sources.  La  Crète 
est,  d'ailleurs,  mal  desservie  par  les  lignes  de  navigation 
de  la  Méditerranée  orientale ,  et  no  commerce  guère 
qu'avec  la  Grèce  et  la  Turquie  par  lo  cabotage  :  les  ex- 
portations principales  sont  :  l'huile  d'olive,  le  vin  et  les 
peaux.  L'île  est  reliée  par  un  cùblo  au  port  d'Alexandrie. 

—  BiBLiOGR.  :  V.  Raulin,  Descriptioji  physique  de  l'île  de 
Crète  (Bordeaux,  1859-1861);  Georges  Perrot,  t'Jle  de  Crète 
(Paris,  1866);  "Fahr'icïas,  die  Insel  Creta 
(«  Goographischo  Zeitschrift  ",  1897). 

CRÊTE  (du  lat.  crista,  mémo  sens; 
do  rrcscere,  supin  cretutn,  croître)  n.  f. 
Excroissance  charnue  qui  vient  sur 
la  tête  do  quolques  gallinacés  :  Crêtu 
de  coq.  n  Par  anal.  Huppo  quo  quel- 
ques oiseaux  portent  sur  la  loto  :  La 
CKfn"K  de  t'alouclte.  il  Partie  relevée 
qui  se  trouve  sur  la  této  do  quelques       ^ 
reptiles  ot  do  quelques  poissons,  il  Or-    A 
nomont  on  forme  do  créto  :  La  cuiïte  f/ff 
d'un   casque.  Il   Sommet  :    La  crètb 
d'un  toit. 

—  Loc.  fam.  :  Lever  la  cr'éte.  Mon-         Crûte  de  coq. 
trer  du  courage,  do  la  hardiesse  ou 

de  la  forfanterie,  ii  Baisser  la  crête.  Perdre  courage,  mon- 
trer moins  d'audace,  it  Jiabaisser  la  crête  à  quelqu'un^ 
Lui  donner  sur  sa  crête,  Rabattre  son  orgueil,  l  humilier 

—  Agric. Terre 
relevée  sur  les 
bords  d'un  fossé 
qui  sort  do  li- 
mite commune 
à   doux  champs. 

Il  Partie  la  plus 
élevée  d'un  sil- 
lon, d'un  ados. 

—  Anat.  Saillie  ossouso,  étroite,  allongée 
l'ethuioidc,  du  tibta. 

—  Archéol.  V.  In  partie  oncvcl. 

—  Archit.  Ensemble  dos  tuile"s  fattiôros  d'un  toit 
tiôro  de  plâtre  dont  on  scelle  ces  tulles. 

Il  Sommet  d'une  muraille,  vulgairement 
nommé  rnAPunoN.  ii  Ornement  découpé 
à  jour,  qui  couronne  certains  édifices  du 
moyen  ago  ot  de  la  Renaissance  :  A'  ^- 
cnmhles  des  éqiises  avaient  de  fort  bellf' 
cRÈriîs,  principalement  rfaiw  la  partie  qui 
couvrait  le  eh(pur.  {Lévv.) 

—  Art  culin.  Crête  de  morue.  Partie  du 
dos  de  la  moruo  voisine  de  la  téie. 

—  Bot.  Nom  donné  A  une  sorte  d'ap- 
pendice donc  peuvent  être  pour\'US  beaucoup  d'orgauos 


Crito  d'arohlUcturo  (xi*  s.). 

CuiÏTK  de 


aré- 


i-,  cr^ta  (  |tra(u« 
do  oliAlldoluQ). 


50 


CRÈTE 


CRÈTU 


végétaux;  notamment,  les  sépales,  les  pétales,  lo  style, 
la 'graine,  etc.  ii  Axe  plat  et  anguleux,  portant  à  son  côté 
inférieur  de  nombreux  épillets  courtement  pétioles  et  dis- 
posés sur  deux  rangs,  comme  dans  les  digilaires,  genre  de 
graminées. 

—  Kûtom.  Sorte  de  papillon  {bombyx  camelina). 

—  Fortif.  Crête  intérieure,  Arête  d'un  retranchement,  la 
plus  élevée  du  prisme  formé  par  le  parapet  et  qui  est  du 
côté  des  défenseurs,  ii  Crète  extérieure.  Arête  formée  par 
l'intersection  de  la  plongée  et  du  talus  extérieur  de  ce 
même  parapet.  (La  crête  intérieure  se  nomme  aussi  ligne 
couvrante,  parce  qu'elle  abrite  les  défenseurs,  et  ligne  de 
feu,  parce  que  c'est  d'elle  que  partent  les  coups.) 

—  Géol.  Sommet,  ligne  de  faite  d'uoe  chaîne  de  mon- 
tagnes. (Dans  certaines  montagnes  granitiques,  la  ligne  de 
crête  représente  une  gigantesque  lame  de  scie,  résultat 
de  la  dégradation  de  la  roche  par  gels  successifs.) 

—  Miner.  Masse  de  cristaux  de  formes  obtuses  et  indé- 
terminées, minces,  arrondies  sur  les  bords. 

—  Navig.  Disposition  d'un  tas  de  blé  élevé  dans  un 
bateau  eu  forme  de  pyramide  :  Mettre  du  blé  en  criîte. 

—  Techn.  Crête  ae'chien.  Nom  donné  à  la  partie  supé- 
rieure du  chien  d'un  fusil,  partie  généralement  quadrillée 
pour  empêcher  le  glissement  du  doigt  avec  lequel  on  agit 
sur  le  chien  pour  le  mettre  à  te!  ou  tel  cran. 

—  E.N-cYCL.  Archéol.  Le  moi  crête  s'entendait,  au  moyen 
âge,  pour  le  cimier  du  heaume.  Mais,  à  partir  du  xvi*  siècle, 
on  appelle  ainsi  la  saillie  des  cas- 
ques, parallèle  au  plus  grand  axe, 
qui  commence  au  frontal  et  finit  au 
couvre-nuque.  Plus  les  crêtes  des 
armets,  des  salades,  des  morions, 
des  bourguignotes  sont  hautes,  plus 
les  objets  sont  anciens.  Déjà,  sous 
Henri  III,  cette  arête  du  timbre 
tend  à  devenir  moins  haute  ;  sous 
Louis  XIII,  elle  disparaît  progressi- 
vement. Crète  de  casque  (xvie  s.). 

—  Fortif.  On  distingue,  sur  une 

hauteur,  la  crête  militaire  de  la  crête  topographigue  ou 
ligne  de  faîte.  Celle-ci,  qui  passe  par  les  points  les  plus 
élevés  du  terrain,  est  dite  aussi  crête  couvrante,  parce  que 
c'est  d'elle  que  dépend  le  défilement,  ou  la  protection  des 
'  hommes  abrités  par  la  hauteur.  La  crête  militaire,  située 
an  peu  plus  en  avant,  est,  au  contraire,  la  ligne  d'où  l'on 
commando  le  terrain  en  avant,  et  d'où  l'on  peut  agir  sur 
les  assaillants  qui  veulent  enlever  la  position  que  l'on 
défend. 

Dans  les  ouvrages  fortifiés,  on  distingue  la  crête  infé- 
rieure du  parapet  et  la  crête  extérieure.  La  première,  dite 
aussi  ligne  de  feu,  est  marquée  d'un  trait  de  force  sur  les 
dessins  de  fortification,  comme  indiquant  la  ligne  d'où 
partent  les  coups  des  défenseurs.  Il  ne  faut  pas  confondre 
ces  crêtes  avec  la  magistrale,  qui  n'est  autre  que  la  partie 
supérieure  du  mur  d'escarpe. 

GrÉTÉ.  Myth.  gr.  Fille  d'Astérios.  Elle  épousa  Minos, 
dont  elle  eut  quatre  tîls  :  Crétée,  Deucalion,  Glaucos,  Au- 
drogée,  et  quatre  filles  :  Acallé,  Xénodice,  Ariadne  et 
Phèdre.  Crété  n'est  qu'un  autre  nom  de  Pasiphaé.  Suivant 
Diodore,  Crété  serait  la  mère  de  Pasiphaé,  qu'elle  aurait 
eue  d'Hélios. 

CRÊTE,  ÉE  adj.  Muni  d'une  crête  :  Coq  crêté. 

—  Fig.  Fier  comme  un  coq  qui  dresse  sa  crête,  il  Huppé, 
distingué.  (Ces  deux  sens  ont  vieilli.) 

—  Blas.  Se  dit  du  coq,  quand  sa  crête  est  d'un  émail  par- 
ticulier. (V.  coQ.l  Se  dit  également  du  dauphin,  du  heaume, 
employé  comme  meuble  de  l'écu,  et  qui  est  surmonté  d'un 
ou  de  plusieurs  panaches. 

—  Bot.  Qui  est  muni  d'une  crête,  ou  qui  imite  la  forme 
d'une  coéte. 

—  Entom.  Se  dit  des  insectes  qui  ont  sur  le  corselet 
des  poils  ramassés  formant  une  sorte  de  crête. 

—  Miner.  Se  dit  d'un  minerai  cristallisé  dont  les  cristaux, 
en  tables  rhomboïdales  minces,  sont  ^^roupés  parallèlement 
au  plan  qui  passe  par  les  grandes  diagonales,  de  manière 
à  imiter grossièrementdes  crêtes  de  coq  :  Barytine  crètée. 
Fer  oligiste  crêté. 

—  Moll.  Se  dit  des  coquilles  qui  ont  leurs  bords  plissés. 

—  Zooph.  Se  dit  des  polypiers  dont  les  expansions  for- 
ment des  plis  imitant  des  crêtes. 

GRÊTE-DE-COQ  {kok')  n.  f.  Bot.  Nom  vulgaire  d'une 
célosie  {rhinanthus  crista  gatli,  celosia  cristata,  corydalis 
bulàosa,  etc.),  la  forme  des  fleurs  rappelant  plus  ou  moins 
la  crête  d'un  coq  :  Des  CBÊTES-DE-coy. 

—  Chir.  Excroissance  charnue  qui  se  forme  dans  cer- 
taines maladies,  et  qui  ressemble  à  une  crête  de  coq  : 
CaÊTE-DE-coQ  à  l'anus,  à  la  vulve. 

—  Moll.  Nom  scientifique  d'une  huître,  il  Strorabe  cristé. 

—  Techn.  Ardoises  rangées  par  échantillon,  ii  Petite 
passementerie  à  dents  fines,  imitant  une  crête  de  coq. 

CRÊTE-DE-PAON  (pan)  n.  f.  Nom  donné  à  diverses 
plantes  exotiques,  dont  les  âeurs  rappellent  l'aigrette  du 
paoD.  (Les  principales  sont  :  les  Gailandina,  Bonducella, 
Poinciana,  etc.)  il  PI.  Des  crètes- 

DK-PAON. 

Crétée  ou  Gratée.  Myth.  gr. 

Fils  do  Minos  et  do  Pasiphaé  ou 
Crété.  (Il  régna  dans  l'ile  de  Crète, 
avec  son  frôre  Deucalion,  et  eut 
trois  filles  :  Eropo,  Clymène,  Apé- 
mosyne,  et  un  nls  :  Althémène.  Il 
périt  do  la  main  do  co  dcmior.)  — 
Guerrier  du  parti  d'Ëaéo,  qui  fut 
tué  par  Turnus. 

GrÉTEIL,  comm.  do  la  Seine, 
arr.  et  à  l'J  kil.de  Sceaux,  près  do 
Charenlon,  sur  la  rivo  gaucho  de  la 
Marne;  4.208 hab.(C'rt«/u//>n«,ennea.)  Filatures,  serrurerie, 
scieries,  fabriques  d'orfèvrerie  et  ferblanterie,  fabriques 
de  couvertures  de  laine,  culture  maraîchère,  commerce 
actif  de  fruits  et  légumes. 

Pctiio  ville  ancienne  ;  sous  les  Mérovingiens,  on  y  fa- 
briquait des  monnaies.  Eglise  ogivale  des  xii"  et  xiii*  siè- 
cles. Tour  qui  remonte  à  Henri  II.  Beau  chiktcau  moderne. 
Créteil  fut,  pendant  la  guerre  de  1870,  lo  théâtre  d'un 
combat  ashcz  vif. 

CrÉTELER  Moublo  la  coD&onnc  l  devant  un  e  muet  : 
/C'fe  rr''f^l!f.  Elfes  créteVefont)  v.  n.  Chanter  d'une  façon 
particulière,  en  parlant  de  la  poule  qui  vient  de  pondre. 


Armes  de  CrételL 


CRÉTELLE  [tel')  u.  f-  Gcuie  do  plantes,  de  la  famille  des 
graminées,  tribu  des  festucées,  ayant  pour  type  la  crételle 
commune  ou  crételle  des  prés  (cynosurus 
cristatus). 

—  Encycl.  Le  nom  provient  des  pe- 
tites crêtes  très  élégantes,  formées  par 
les  glumes.  La  crételle  commune  est  une 
plante  vivace,  dune  hauteur  de  60  centi- 
mètres environ.  Elle  indique,  par  sa  pré- 
sence dans  les  foins,  que  cenx-cijjjrovien- 
nent  de  hauts  prés,  et,  par  suite,  ne  con- 
tiennent que  de  bonnes  plantes.  La  cré- 
telle hérissée  et  la  n-ételle  dure  croissent 
surtout  dans  le  Midi,  sur  les  sols  arides 
ou  pierreux. 

CRÊTE-MARINE   n.   f.    Bot.    Syn.    de 

CHKISTE-M.\RINK. 

GrÊTENET  (  Jacques  ) ,  philanthrope 
français ,  né  à  Champlitte  (  Franche- 
Comté)  en  1603,  mort  en  1666.  En  1628, 
il  se  dévoua  au  service  des  pestiférés  et 
fut  nommé  maître  chirurgien.  Il  se  si- 
gnala de  nouveau  lors  de  la  peste  en  1643. 
Plus  tard,  il  devint  prêtre  et  institua, 
avec  sa  fortune  personnelle,  la  cougrèga- 
lion  des  joséphistes ,  destinés  à  Téduca- 

lion  des  jeunes  missionnaires.  „  ,.  ., 

*•  Crételle. 

CRÊTER  V.  a.  Cacher  avec  de  la  passe- 
menterie appelée  «  crête  >•  les  broquettes  ou  le  cloutage 
d'un   meuble  recouvert  d'étotfe   :  Crèter  un  fauteuil.  \\ 
.Vrrêier  l'étofl'o  sur  le  bois  d'un  siège  avec  de  petits  clous. 

CrETESCI-SINTESCI,  comm.  de  Roumanie  (district 
d'Ilfovu)  ;  3.000  hab. 

GrÉTET  (Emmanuel,  comte  de  Champmol),  homme 
d'Etat  français,  né  à  Pont-de-Beauvoisin  (Savoie)  en  1747, 
mort  ù  Auteuil  en  1809.  Il  acquit  une  belle  fortune  dans  le 
négoce,  fut  élu  député  au  conseil  des  Cinq-Cents  par  la 
Côte-d'Or  (1795),  devint,  après  le  18-Brumaire,  conseiller 
d'Etat,  directeur  des  ponts  et  chaussées,  gouverneur  de  la 
Banque  de  France  (1806),  et  enfin  ministre  de  l'intérieur 
(1807).  Sous  son  ministère  commencèrent  les  travaux  et  les 
monuments  remarquables  du  règne  de  Napoléon  1".  L'em- 
pereur l'avait  créé  comte  de  Cnampmol  et  grand  officier 
de  la  Légion  d'honneur. 

GrÉTHÉIS.  Myth.  gr.  Femme  d'Acaste,  roi  de  Thes- 
salie.  N'ayant  pu  se  faire  aimer  de  Pelée,  elle  l'accusa 
devant  son  mari  d'avoir  voulu  la  séduire.  Acaste  ordonna 
d'exposer  Péléo  aux  centaures  ;  mais  celui-ci  sortit  vain- 
queur do  la  lutte,  et  mit  à  mort  Créthéis  et  son  mari. 

CrÉTHÉUS.  Myth.  gr.  Fondateur  d'Iolkos,  suivant  la 
légende.  Il  était  fils  d'Eole  et  d'Enarète.  Il  épousa  Tyro. 
Il  fut  le  père  d'.iî^son,  de  Phérès,  d'Amython,  d'Hippolyte, 
de  Talaos  ;  de  Phryxos  et  d'Hellé,  d'après  uno  autre  tra- 
dition. 

CrÉTHON.  Myth.  gr.  Fils  de  Dioclès  et  frère  jumeau 
d'Orsiloque.  Les  deux  frères  furent  tués  par  Enée,  au  siège 
de  Troie. 

GRÉTIDES  adj.  f.  pi.  Myth.  gr.  Se  dit  des  nymphes  de 
Crète. 

CRÉTIFICATION  (si-on  —  du  lat.  creta,  craie,  et  fieri, 
devenir)  n.  f.  Géol.  Passage  d'un  corps  à  Tétat  crayeux. 

—  Méd.  Formation  de  concrétions  crayeuses  dans  l'épais- 
seur d'un  tissu. 

CRÉTIN  (du  lat.  ckristianus,  chrétien)  n.  m.  Individu 
idiot,  rachitique,  pâle  et  souvent  goitreux. 

—  Fam.  Homme  très  bête,  stuplde. 

—  En  T.  d'archéol.,  Corbeille  en  usage  au  moyen  âge  et 
qui  était  faite  en  vannerie  ou  en  fils  de  métal,  suivant  les 
usages  auxquels  on  la  destinait. 

—  Adjoctiv.  Affecté  de  crétinisme  :  Les  hommes  crétins 
portent  des  jupons  au  lieu  de  culottes.  (Virey.) 

—  Fam.  Sot,  stupide  :  Bes  maris  crétins- 

—  Encycl.  V.  crétinis.me. 

GrÉTIN  ou  GreSTIN  (Guillaume),  de  son  vrai  nom 
Dubois,  poète  et  chroniqueur  français,  mort  en  1525.  Il  fut 
chantre  de  la  Sainte-Cliapello  et  chroniqueur  de  Fran- 
çois I*^  Ses  Chroniques  de  France  (en  vers)  sont  restées 
inédites.  Il  est  lo  représentant  le  plus  autorisé  de  l'école 
des  n  grands  rhétoriqueurs  ».  Marot  le  proclamait  encore 
n  souverain  poète  français  »,  et  il  fallut,  pour  le  remettre 
à  son  rang,  le  bon  sens  de  Rabelais,  qui  le  travestit  sous 
le  nom  de  Ramiiiagrobis.  Pas:|uier  déclare  avoir  trouvé 
dans  SCS  œuvres  ••  prou  de  rime,  mais  peu  de  raison  »; 
son  unique  souci  semble  être,  en  effet,  de  frapper  par  un 
assourdissant  cliquetis  de  mots,  par  des  rimes  portant  sur 
des  phrases  entières. 

Ainsi  ; 

Pour  vivre  en  paix  et  cojicorde.  qu'on  coràe 
Guerre  et  le  chant  qu'accord  d'elle  cordeUe  ... 

CRÉTINE  n.  f.  Dr.  anc.  Alluvion  formée  lentement;  ac- 
croissement successif. 

GrÉTINEAU-JOLY  (Jacques),  historien  français,  né  à 
Fonlenay  ('Vondéej  en  1803,  mort  à  Vincennes  en  1875.  Il 
fit  ses  études  au  séminaire  de  Saint-Sulpice,  puis  voyagea 
on  Allemagne  et  en  Italie.  II  fut  un  ardent  défenseurdes 
idées  religieuses  et  monarchiques,  et  mit  au  service  de 
ses  convictions  un  réel  talent  de  polémiste.  Son  ouvrage: 
Clément  XIV  et  les  Jésuites  fit  grand  bruit;  le  P.  Theiner 
fut  chargé  d'y  rénondro.  De  ses  nombreux  ouvrages,  celui 
qui  a  lo  plus  do  vabïur  au  point  rlo  vue  historique  est  son 
histoire  de  la  Vendée  militaire  (1840-1841). 

CRÉTINEUX  {neù),  EUSE  [rad.  crétin]  n.  et  adj.  Se  dit 
dos  demi-crétins,  des  individus  qui  présentent  quelques 
caractères  du  crétinisme  sans  être  absolument  crétins. 

CRÉTINISER  V.  a.  Faire  devenir  crétin  ;  rendre  stupide  : 
CBKTiNisRK  un  enfant. 
Se  ci'étiniser,  v.  pr.  Devenir  crétin,  idiot,  s'abrutir. 

CRÉTINISME  (ni55m')  n.  m.  Ensemble  des  symptômes 
qui  caractérisent  lo  crétin. 

—  ENCYCr,.  Le  crétinisme  est  uno  sorte  do  dégénérescence 
dont  les  principaux  caractères  sont  :  l'ossature  volumi- 
neuse, trapue  ;  la  lôte  asymétrique  aplatie  d'avant  en  ar- 
rière avec  proéminence' des  maxillaires  et  exiguïté  du 


39  i 

crâne,  front  bas  et  couvert;  thorax,  bassin  et  membres 
souvent  déformés  par  le  rachitisme  ;  peau  d'un  blanc  gri- 
sâtre ou  jaunâtre,  ridée,  sans  poils,  sauf  sur  le  cuir 
chevelu,  qui  porte  des  cheveux  châtains  ne  blanchissant 
pas;  oreilles  écartées  de  la  tête,  dents  mal  implantées  et 
cariées,  bouffissure  des  tissus  mous  (myxœdème)  et  hyper- 
trophie avec  dégénérescence  de  la  glande  thyroïde  (goi- 
tre), atrophie  ou  quelquefois,  chez  les  demi-crétins  ou  les 
crétineux,  hypertrophie  des  organes  génitaux,  ballonne- 
ment de  l'abîiomen,  ouïe  et  tact  obtus;  sens  moral,  intel- 
ligence et  sentiments  affectifs  très  diminués  ou  nuls.  Sous 
ce  rapport,  les  crétins  sont  voisins  des  idiots.  Les  crétins 
meurent,  en  général,  avant  la  fin  de  radolesi;ence;  très  peu 
atteignent  la  cinquantaine.  Les  crétins  complets  sont  im- 
puissants et  inféconds;  les  demi-crétins,  souvent  portés  im- 
pétueusement à  l'acte  génital  et  enclins  aux  pratiques  soli- 
taires, peuvent  avoir  une  progéniture,  soit  entre  eux,  soit 
avec  des  individus  sains,  mais  cette  progéniture  est  rare- 
ment viable  dans  le  premier  cas,  et  toujours  plus  ou  moins 
dégénérée  dans  le  second. 

Le  crétinisme  est  endémique  dans  les  pays  où  le  goitre 
l'est  également  (toute  la  région  des  Alpes  et  surtout  les 
Hautes-Alpes  et  la  Savoie,  où  la  proportion  atteint  22 
p.  100  sur  la  population  totale,  la  région  des  Pyrénées, 
le  Jura,  les  "Vosges),  et  ne  se  rencontre  pas  là  où  il  n'y 
a  pas  de  goitre;  les  crétins  sont  ordinairement  issus  de 
goitreux.  Il  paraît  bien  démontré  que  les  causes  du  créti- 
nisme sont  intimement  liées  à  celles  du  goitre.  Aussi  la 
médication  thyroïdienne,  c"est-à-diro  ayant  pour  base  le 
traitement  paV  le  suc  de  glandes  thyroïdiennes  saines, 
administré  par  dos  procédés  divers,  parait  être  la  plus 
rationnelle  et  avoir  donné  des  résultats  positifs.  Les  moyens 
prophylactiques  se  résument  dans  1  assainissement  des 
eaux.  Mais  on  no  sait  rien  do  positif  sur  la  cause  même 
du  goitre.  On  a  incriminé  les  eaux,  tantôt  en  alléguant 
leur  pauvreté  en  principes  minéraux,  en  iode  particulière- 
ment, tantôt  en  supposant  qu'elles  contenaient  un  principe 
toxique  spécial,  ou  un  agent  pathogène  microbien.  Il  n'ap- 
paraît généralement  que  vers  la  deuxième  année;  aussi 
est-il  tout  indiqué  d'éloigner  du  pays  natal  les  enfants  quo 
leur  hérédité  prédispose  au  crétinisme. 

CRETINTZA  {krê)  n.  m.  Nom  donné  à  des  étoffes  bro- 
dées, rayées  ou  unies,  qui  servent  à  confectionner  les  ju- 
pons des  paysannes  moldo-valaques.  Il  On  dit  aussi  valnic. 

CRETIO  {kré-si  —  du  lat.  crescere,  supin  cretum,  croître) 
n.  f.  Dr.  rom.  Procédé  d'addition  d'hérédité,  consistant  en 
une  déclaration  orale  faite  en  termes  sacramentels  en  pré- 
sence de  témoins. 

—  Encycl.  Le  droit  de  crelio  a  dû  être  le  seul  admis  à 
l'origine.  Plus  tard,  il  n'a  été  imposé  qu'aux  héritiers  in- 
stitués, avec  obligation  de  faire  la  cretio  dans  un  certain 
délai,  ordinairement  de  cent  jours;  puis  on  ne  l'a  plus 
exigée  qu'au  cas  de  cretio  perfecta,  c'est-à-diro  si  l'institué 
était  déclaré  exhérédé,  faute  de  faire  lacre/iodansledélai. 
La  cretio  n'était  plus  employée  sous  Justiuien. 

CRÉTIQUE  [tik'  —  du  gr.  Krêtikos,  CièXois)  adj.  Métriq. 
anc.  Pied  composé  d'une  brève  entre  deux  longues.  (On 
l'appelle  aussi  amphimacre.)  Se  dit  d'un  vers  composé  de 
T)lusieurs  pieds  crétiques.  (C'est  un  rythme  fréquent  chez 
les  tragiques  grecs  et  chez  Aristophane,  ainsi  que  chez 
Térence  et  d'autres  Latins.  Il  y  avait,  d'ailleurs,  des  vers 
crétiques  de  différentes  longueurs.) 

—  n.  m.  Pied  ou  vers  crétique  :  Composer  des  créti- 
ques. 

CRÉTISER  (rad.  Crétots)  v.  n.  Mentir  ou  tromper  comme 
les  Cretois  avaient  la  réputation  de  le  faire.  (Inus.) 

GrÉTOIS,  OISE  [to-a,  az'),  personne  née  en  Crète  ou 
qui  habite  cette  île.  —  Les  Cretois. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  â  cette  île  ou  à  ses  habitants: 
La  marine  Cretoise. 

—  n.  m.  Un  des  dialectes  doriens,  connus  par  des  in- 
scriptions archaïques,  écrites  en  boustrophéuon,  et  dont 
les  principales  sont  celles  de  Gortyne. 

CRETOIS  {toa  —  rad.  crête)  n.  m.  Nom  donné  aux  niem.- 
bres  les  plus  fougueuxde  la  Convention,  lesquels  siégeaient 
sur  les  bancs  les  plus  élevés  do  l'assemblée,  qu'on  appelait 
la  crête  de  la  Montagne. 

CRETONNE  {(on)  n.  f.  Toile  blanche  très  forte,  à  chaîne 
et  à  trame  de  coton. 

—  Adjectiv.  :  La  toile  CRtiTONNE  5e  fabrique  dans  les  e«- 
virons  de  Lisieur. 

—  Encycl.  La  cretonne  est  faite  en  tilés  de  gros  numé- 
ros. On  distingue  commercialement  :  la  cretonne  à  grain 
carré,  qui  est  la  plus  lourde  ;  la  cretonne  shirting,  en 
forte  chaîne  et  en  trame  plus  fine  que  la  chaîne.  Impri- 
mée de  couleurs  et  dessins  variés,  elle  est  employée  dans 
l'ameublement  et  l'on  en  confectionne  des  rideaux,  housses 
de  meubles,  tentures,   etc. 

CRETONNÉE  {to-né)  [k  LA],  loc.  adv.  Manière  d'accom- 
moder certains  légumes  :  Fèves  k  la  cretonnée, 

CRETONNIER  {to-ni-é  —  rad.  créions)  n.  m.  Petit  négo- 
ciant qui  achète  chez  les  bouchers  les  résidus  de  suifs 
appelés  II  cretuns  »,  et  qui  fabrique  avec  ces  résidus  des 
pains  grossiers  pour  la  nourriture  des  chiens. 

CRETONS  n.  m.  pi.  Résidus  de  la  fonte  du  suif,  dont  on 
fait  des  pains  pour  les  chiens,  ii  Morceaux  de  graisse  de 
porc  frais  apprêtée.  (On  les  appelle  également  panne.) 

GrettÉ  DE  Falluel  (François),  agronome  français, 
né  à  Drancy  en  1741,  mort  à  Dugny  (Seine)  en  1798. 
Memttre  de  la  Lé^'islative,  il  fut  jeté  en  prison  et  y  resta 
jusqu'au  9  thermidor.  Il  doit  surtout  sa  réputation  aux 
progrès  qu'il  fit  faire  à  l'agriculture.  Il  combattit  l'usago 
de  la  jachère,  propagea  la  culture  de  la  grande  chicorée, 
des  turneps,  do  la  pomme  do  terre;  il  fit  ensemencer  la 
plaine  dos  Sablons  d'espèces  végétales  étrangères;  enfin, 
il  inventa  plusieurs  instruments  ou  machines  agricoles  :  le 
cylindre  à  dents,  lo  hache-racines,  le  hachoir  à  paille,  la 
cnarrue-buttoir.  Il  a  publié  plusieurs  ouvrages  ;  j/e- 
moire  sur  le  dessèchement  des  marais  (1789);  Mémoire  sur 
l'amélioration  des  biens  communaux;  Mémoire  sur  lu  sup- 
pression des  jachères  (1790);  Traité  sur  les  pi'airies  artifi- 
cielles (1801)! 

CRÊTU,  CRESTU  {krèss),  CRISTIEL  {sti-èl')  [rad.  crête] 
n.  m.  Archéol.  Se  disait,' au  moyen  âge,  de  ces  masses 
d'armes  dont  la  têle  était  crétée.  c  esl-à-dire  présentait  des 
aspérités,  des  saillies  destinées  à  en  aggraver  leffet  con- 
tondant. "V.  MASSE. 


3flS 

CreuLLY,  cli.-l.  .l«î  .-aiU.  tlu  Calvados,  arr.  o(,  i  i:.  kil. 
do  Cîion,  prtis  do  la  SouUos;  G77  liai).  Kg'lisn  romane»;  vieux 
châtoau  fort,  uiio  des  plus  anciennes  ot  dos  plus  remar- 
quables  tbrteressos  du  Calvados,  aunuol  so  rattachent  do 
nombreux  souvenirs  historiques.  Konort  do  Kent,  tils  na- 
turel du  roi  Monri  I"  d'Angleterre,  était  dovouj  baron  de 
Croully  on  U08.  Ce  château  soutint  do  nombreux  siôgos. 
ïl  fut  "démoli,  on  partie,  au  xv!»  siôcle.  —  Le  canton  a 
2i>  comm.  ot  8.195  hab. 

CREUPÉB  {pi^  —  rad.  crêpe)  n.  f.  Kspèco  d'omelette 
épaissf,  qu'on  fait  avec  do  la  farine,  en  liOrraine. 

Greus  ou  Greuz  (cap  de)  liât.  Pi'oj7îontorium  crucis], 
pronioniuiro  situo  à  l'extremitô  nord-est  do  l'Espagne,  le 
]>Ius  orionlal  do  la  péninsule  Ibérique  et  lo  plus  occidental 
du  gollV  ilu  Iiion  {V  Aphrodisium pi'omonturium  des  anciens). 

CREUSAGE  {zaj')  n.  m.  Action  do  creuser  :  Le  crkusack 
d'un  puits.  (Pour  los  puits  do  raine,  on  dit  mieux  fonçagb.) 
Il  Kn  gravure,  Action  d'enfoncer  plus  profondémont  lo 
burin  dans  la  plauolio  do  bois  ou  de  métal  :  Le  crkusaok 
des  pttvïchfs  s'uprre  de  diverses  façons. 

Creuse,  rivière  de  France,  affluent  de  la  Vienne,  sortie 
au  N.  du  ninrit  Odouze  (Limousin),  dans  dos  terrains  imper- 
méables. Klle  coule  d'abord  par  une  vallée  étroite  et  pitto- 
resque, admirablement  décrite  par  George  Sand,  puis  dans 
une  plaine  médiocrement  fertile,  par  Fellotin,  Aubusson, 
Ahun,  prés  duquel  elle  côtoie  un  petit  bassin  houiller 
(Creuse)  ;  Argenton,  où  elle  longe  les  marais  de  la  Brenne 
(todre),  La  Haye-Doscartes  et  Port-de-Pilos  (-Indre-et- 
Loire),  et  se  jette  dans  la  Vienne,  après  avoir  reçu  :  à 
droite,  !a  Glaise  ;  à  gauche,  la  Gartempe  (170  kilom.),  qui 
lui  déverse  les  eaux  do  la  Marche.  Torrent  raviné  à  crues 
formidables  dans  son  cours  supérieur,  c'est  ensuite  une 
rivière  peu  profonde  et  assez  pacifique. 

Creuse  (  diïpartkmbnt  de  la),  formée  de  la  haute 
Marche,  de  quelques  parties  du  Limousin,  du  Poitou,  du 
Berrv^du  Bnurbonnais,  de  l'Auvergne  et  tirant  son  nom  de 


CREULLY 


CREUSOIR 


porsion  d'eaux,  sont  :  le  Clior,  la  Creuse,  lo  Taurion.  Au- 
cune rivière  n'est  navigable  sur  lo  territoire  do  ce  dépar- 
tement, mais  on  y  fait  flotter  du  bois  à  biiches  perdues, 
sur  la  Crouso  et  lo  Taunon. 

Le  climat  de  la  Creuse  so  ressent  de  l'élévation  du 
sol  ot  du  grand  nombre  de  ruisseaux,  de  sources  qui  arro- 
sent lo  pays  en  tous  sens.  Il  est  en  général  froid  et  humido, 
avec  variations  brusques;  les  pluie.s,  abondantes  au  prin- 
temps, succèdent  à  des  hivers  longs  et  rigoureux,  qui 
couvrent  do  neige,  souvent  pendant  plusieurs  mois,  les 
cantons  du  Sud-Est  ;  mais  l'automne  y  est  ordinairement 
fort  beau. 

Lo  sol  du  département  de  la  Creuse  se  compose  d'une 
faible  couche  de  terre  végétale,  reposant  sur  dos  roches 
granitiipios,  sauf  quelques  lambeaux  de  terrains  secon- 
daires (bassin  houiller  d'Ahun)ot  tertiaire.  A  part  la  houille, 
aucun  produit  mméral  n'est  exploité  dans  la  Creuse. 

Outre  los  sources  thermales  a'Evaux,  la  Creuse  en  pos- 
sède une  vingtaine  d'autres,  mais  pou  aménagées. 

La  grande  industrie  est  la  fabrication  des  sabots  et 
aussi  l'exécution  des  gros  travaux  de  maçonnerie,  mais 
les  habitants  de  la  Creuse  s'en  vont  au  loin  exercer  ce 
dernier  métier.  En  effet,  chaque  année,  au  printemps, 
une  grande  partie  des  hommes  valides  émigrent  et  vont 
chorcher  fortune  dans  les  grandes  villes  (de  préférence 
Lyon,  Paris,  etc.)  pour  rentrer  fidèlement  au  foyer  vers 
le  commencement  de  l'hiver,  ayant  fait,  sur  leur  maigre 
salaire  de  maçon,  quelques  économies  qu'ils  consacrent  à 
agrandir  leur  patrimoine.  Les  landes  incultes  de  la  Creuse 
sont  encore  très  étendues. 

L'industrie  est  presque  entièrement  concentrée  dans 
trois  villes  :  Aubusson  et  Felletin,  dont  les  célèbres  ma- 
nufactures de  tapisseries  sont  les  plus  belles  de  France 
après  celles  des  Gobelins  et  de  Beauvais,  et  Bourganeuf, 
qui  possède  des  papeteries.  Ailleurs,  on  no  trouve  que 
quelnues  tanneries,  brasseries,  filatures  de  laine,  tuileries 
et  fabriques  de  poterie  commune.  Le  commerce  est  peu 
étendu  ;  la  Creuse  n'exporte  que  son  beurre,  ses  œufs,  ses 


I  Fig. 


la  rivière  qui  le  traverse;  il  est  compris  entre  les  dépar- 
tements suivants  :  Indre,  Allier,  Puy-de-Dôme,  Corrèzo  et 
Ilaute-Vionno.  Suporf.,  5.{i05  kilom.  carr. 

Ce  département  comprend  4  arrond.  (Gu^h^et ,  chef-lieu, 
Aubusson,  Bourganouf  ot  Boussac);  25  cant.  ;  260  comm., 
ot  une  population  do  279. 3GG  liab.  Il  forme,  avec  la  Haute- 
Vienne,  lo  diocèse  do  Limoges,  suffragant  do  Bourges; 
dépond  du  12»  corps  d'armée  et  do  la  11"  inspection  des 
ponts  et  chaussées;  ressortit  ù  la  cour  d'ai)[)ol  do  Li- 
moges, à  l'académin  do  Clomiont,  à  la  2i"  conservation  des 
forAts  ot  à  l'arrondissement  minéralogiquo  de  Périgwoux. 

Vu  dans  son  onsomblo, ce  département  présente  Informe 
d'un  ovale  irrégulior,  couvert  do  moniagnesqui  prolongoni 
los  monts  d'Auvorgno  ot  du  Limousin;  c'est  uno  succes- 
sion do  croupes  arrondies,  séparées  par  do  profondes  cou 
pures  ;  pays  très  pittoresque,  célébré  par  George  Sund.  Ln 

Iiartio  du  sud  ot  du  sud-ost  est  la  plus  élevée  do  beaucoup  ; 
os  pointsculmmantssont  :  lamontagnedo  Féniors(«îom.), 
laCourtmn  (OSI  m.),  lo  Signal  do  la  Fa^'itièro(880  m.),  le 
moui  du  Mus  dArtigo  (Hor)  m,).  Los  prineipnles  rivières 
qui  urrusont  en  dépurleiuent ,  contm  important  do  ditt- 


porcs  gras,  ses  agneaux,  un  pou  do  seigle  et  los  produits 
do  SCS  manufaclures. 

Creuse.  Myth.  gr.  Fillo  do  Priam  ot  d'Hécubo,  pro- 
miéro  épouse  d'Enéo  ot  môro  d'Ascagno  ou  lulo.  lillo 
disparut  pondant  l'embrasomont  do  Troio.  —  Fillo  d'Eroch- 
thôo,  roid'Athènos,  ot  do  Praxïthéa,  (Elle  fut  aimée  d'Apol- 
lon :  oUo  épousa  Xouthos,  tils  d'ilollcn,  ot  fut  la  mèro  d'Ion, 
do  Doros  ot  d'Achteos.)  —  Fille  de  Créon,  roi  de  Corintlio. 
(Elle  épousa  Jason,  après  qu'il  eut  répudié  Médco.  Collo-ci 
lui  envoya  comme  présont  do  noces  uno  robe  qui  s'en- 
flamma sur  elle  et  la  consuma  avec  lo  palais.)  —  Naïado, 
fillo  do  l'Océan  ot  do  la  Terre.  (Elle  épousa  Pônéo,  fut  môro 
d'Hypséo,  roi  des  Lapilhes,  ot  do  Stilbé,  qui  fut  aimée 
d'Apollon.) 

CREUSEMENT  (man)  n.  m.  Techn.  Action  do  cr<»nsDr  ; 
état  qui  en  rcsnlto  :  Le  citi'.fSRMKNT  d'un  cnnal. 

—  Géol.  Cn-usenicnt  des  vnllt'cs.  Erosion  plus  ou  moins 
vnsto  produite  par  les  cours  d'eau.  (La  théorie  dos  grands 
courants  diluviens,  qui  préioiulnit  expliquer  la  grnndo 
jarf^onr    dos    valléou    nciuelIoN    par    rapport    uu     faibb* 


Creusequin  (xv«  s.). 


débit  des  eaux  qui  los  suivent,  est  do  plus  on  plus  dou- 
teuse.) 

CREUSEMENT  adv.  En  creusant,  en  enfonçant. 
D'uno  façon  creuse,  chimérique. 

CREUSEQUIN  ffciit  —  du  bas  lat.  crucequrnus)  n.  m. 
Vaso  à  boiro,  do  la  catégorie  des  cailliors,  on  usago 
aux  xiv  et  XV»  siècles,  et  com- 
posé d'un  récipiont  en  sphère 
aplatie,  avec  largo  ouverture, 
et  couvercle  pouvant  servir  de 
gobelet. 

—  Encycl.  Les  creusequins 
étaient  des  objets  do  luxe  ;  on 
les  faisait  en  toutes  sortes  de 
matières  :  en  or,  en  argent,  on 
pierres  dures,  en  bois  do  ma- 
dré, etc.  Certains  sont  munis 
d'un  manche  servant  a  prendre 
le  vase  pour  verser.  D'autres 
creusequins,  faits  do  deux 
coupes  appliquées  l'une  contre 

l'autre  et  assemblées  par  une  charnière,  semblent  avoir 
été  des  drageoirs. 

CREUSER  (rad.  creux)  v.  a.  Percer  un  creux,  faire  un 
creux,  ouvrir  un  creux  :  Creuser  la  terre,  une  pierre. 
Il  Pratiquer,  ouvrir  :  Creuser  un  port,  une  fosse,  ii  Rendre 
plus  profond  :  Creuser  un  puits  qui  }ie  don7ie  pas  assez 
d'eau,  n  Enfoncer,  rendre  plus  creux,  en  parlant  des  yeux, 
des  traits  du  visage  :  La  maladie  cfîeose  les  joues. 

—  Fig.  Sonder,  approfondir  :  Creuser  un  sujet,  n  Pro- 
duire un  vide  moral  dans  :  Les  biens  de  la  terre  ne  font 
que  CREUSER   l'àmc  et  en  augmenter  le  vide.  (Chateaubr.) 

Il  Ci'euser  sa  fosse.  Creuser  son  tombeau,  Altérer  sa  santé 
par  des  excès;  se  rendre  soi-même  la  cause  de  sa  mort. 

Il  Creuser  un  abîme  :  1°  Préparerce  qui  doitcauser  la  perte, 
la  ruine  de  quelqu'un  ou  do  quelque  chose;  2"  Séparer, 
désunir,  de  manière  que  rien  ne  puisse  rétablir  l'union. 

—  Fam.  Creuser  l'estomac  ou  absoluni.  Creuse)',  Faire 
éprouver  uu  grand  appétit. 

—  Grav.  Revenir  sur  une  taille  pour  la  rendre  plus 
profonde,  il  Dans  la  gravure  sur  bois,  Evider  certaines 
parties  qui  doivent  marquer  plus  légèrement  que  les  autres. 

Creusé,  ée  part.  pass.  du  v.  Creuser. 

—  Substantiv.  n.  m.  Résultat  de  l'action  de  creuser  : 
Des  CREUSÉS  effectués  par  les  rivières.  (Peu  usité.) 

Se  creuser,  v.  pr.  Etre  creusé;  être,  devenir  creux. 
Il  Creuser  pour  soi  :  Quelques  animaux  se  creusent  des 
derneures  souterraines.  (Bun.) 

—  Fig.  Se  fatiguer  par  des  méditations  ou  des  recher- 
ches :  Ma  tête  et  mon  esprit  se  creusknt.  (M"""  de  Sév.) 

il  Se  creuser  l'esprit,  la  tAte,  le  cerveau,  Se  fatiguer  1  esprit 
pour  approfondir  une  matiière,  pour  découvrir  quelque 
chose.  Il  Se  creuser  un  tombeau.  V.  creuser. 

—  Syn.  Creuser,  approfondir.  V.  approfondir. 
CREUSET  {zè)  n.  m.  Techn.  Vase  généralement  fait  de 

terre  réfractaire,  de  noir  animal,  etc.,  qu'on  emploie  dans 
les  laboratoires  de  chimie  et  dans  plusieurs  arts  industriels 
pour  fondre  ou  calciner  certaines  substances. 

—  Creuset  brusqué.  Creuset  dont  l'intérieur  est  garni 
d'une  légère  couche  de  pâte  faite  avec  du  charbon  de 
bois  pulvérisé,  légèrement  humecté  et  fortement  battu. 

—  Fig.  Moyen,  cause  de  destruction  ou  do  prépara- 
tion :  Sa  main  est  un  crevuet  où  l'urqent  .se  fond.  \\  Moyeu 
dépuration  morale  ou  intellectuelle,  moyen  d'essai,  d'àna 
lyse  :  L'âme  s'épui'C  au  creuskt  des  l'evèrs.  (Volt.) 

—  Bot.  Syn.  de  crkusot. 

—  Métall.  Partie  inférieure  d'un  fourneau,  au-dessous 
des  tuyères,  dans  laquelle  so  rassemble  le  métal  fondu. 

—  Zool.  Nom  vulgairo  des  mollusques  gastéropodes  du 
genre  crucibuluîn.  V.  ce  mot. 

—  Encycl.  Métall.  Les  matières  employées  à  la  confec- 
tion des  creusets  sont  :  les  terres  réfractaires,  la  porce- 
laine, te  platine,  la  fonte,  la 
plombagine,  lo  coke,  lo  noir 
animal  agglutiné  ot  la  chaux 
vive.  La  fornïo  des  creusets 
varie  beaucoup.  Ceux  des 
laboratoires  sont  quelquefois 
munis  de  couvercles  de  mémo 
matière  qui  permettent  d'iso- 
ler los  substances  que  l'on  y 
essaye.  Ils  sont,  le  plus  sou- 
vent, en  terre  réfractaire.  Les 
creusets  do  fonte  no  sont 
guère  employés  quo  pour  la 
fusion  du  plomb.  Les  creusets 
do  platino  sont  rarement  em- 
ployés, mais  ils  sont  indis- 
pensables pour  l'analyse  des 
matières  siliceuses.  Les  creu- 
sets poreux  ou  absorbants,  connus  sous  lo  nom  do  «  cou- 

Sellesu,  sont  faits  do  poudre  dos  humectée  ot  comprimée 
ans  un  moule;  on  les  emploie  pour  les  essais  dos  matiè- 
res d"or  ou  d'argent,  l^cs  ireuseis  réducteurs  de  plomba- 
gine sont  employés  pour  la  fusion  des  alliages  d'or  et  d'ar- 
gent. On  so  sert  aussi,  pour  la  foiuo  des  métaux  devant 
servir  au  monnayage,  do  creusets  d'argile,  do  crousels  do 
for  bien  forgé  ot  bien  battu. 

Les  crousots  do  verreries  sont  fabriqués  avec  un  mé- 
lange do  silico,  d'alumine,  d'oxyde  de  fer  et  do  chaux.  lU 
sont  d'assez  grande  dimension' 

Les  creusets  dos  fabriques  d'acier  fondu,  primitivomenl 
formés  d'argilo  et  do  plombagino,  se  font  couramment 
aujourd'hui  avec  des  argiles  aux(|uelles  on  ajoute  do  ta 
poussière  de  coko  et  delà  plombagino. 

Pour  la  fonto  du  platine,  on  omploio  do  petits  creusets 
ilo  chaux  vivo  calcinéo. 

CREUSEUR  n.  m.  Celui  qui  crouso.  qui  approfondit,  qui 
va  au  lond  des  choses  :  Des  crkuskuus  d'itndquittK  (Volt.) 
[Peu  usité. J 

CREUSIA  (Ar<*-u —  nom  mythol.)  n.  f.  Genre  do  crus- 
tacés cirripèdos  thoraciquos  operculés,  famille  des  bnlanî- 
dés,  comprenant  des  Imianes  ou  glands  do  mer  A  bnso  oupu- 
iiformo,  a  couronne  formée  do  quatrn  pièces  ravonnées. 
(L'espèce  type  du  genre,  creusin  spinulosa,  liabilo  rOcéuu.) 

CREUSISTE  {zisst')  n.  m.  Fabricant  do  orcusots. 

GREUSOIR  (eo-iir)  n.  m.  Outil,  sorio  do  pougo  dont  lo 
luthier  so  sort  pour  crouser  ln  (ablo  d'un  instrument  de 
musique,  il  Atelier  où  l'on  fait  doscrcnsots. 


Creusets  :  I.  U  ■n  i  ■  ;i  -■  ; 
2.  Kn  ploiiiljajrhn'  ;  .t.  l-'ii  portf- 
laluo  uo  Saxo  avoo  couvercle; 
4.  En  plAtlne. 


CREUSOT   —    CREVASSE 

CrEUSOT  (Le),  ch.-l.  de  canton  de  Saône -ot- Loire, 
arrond.  et  à  26  kilom.  d'Autua;  32.034  hab.  {Creusotins, 
ines.)  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Usine  métallurgique.  —  Le  canton 
a  4  comm.  et  35.883  hab. 

—  Industrie.  Bien  que  la  première  usine  établie  sur  le 
territoire  du  Creusot  (au  hameau  de  Charbonnières)  date 
de  1781,  les  établissements  métallurgiques,  après  de  nom- 
breuses vicissitudes,  ne  prirent  un  réel  essor  qu'à  partir 
de  l'époque  oii  la  société  Schneider  frères  en  prit  la  direc- 
tion (1837).  Depuis  lors  ces  immenses  usines  n'ont  cessé 
de  se  développer. 

Outre  ses  usines  proprement  dites,  la  Société  possède 
d'importantes  annexes,  comme  les  établissements  de  Cha- 
lon-sur-Saône, où  se  contruisent  le  matériel  de  chemin  do 
fer,  les  ponts  métalliques,  les  charpentes  en  fer,  le  maté- 
riel accessoire  d'artillerie,  les  générateurs  à  vapeur,  etc. 
Les  usines  céramiques  du  Perreuil  lui  appartiennent  aussi. 
La  Société  est  également  propriétaire  d'importantes  mines, 
parmi  lesquelle"s  les  houillères  de  Montclianio,  de  Long- 
pendu,  dans  le  département  de  Saône-et-Loire;  celle  do 
Montaud  et  de  Beaubrun,  dans  la  Loire;  de  la  Machine, 
dans  la  Nièvre;  de  Brassac,  dans  le  Puy-de-Dôme.  On 
doit  encore  citerles  mines  deferdeLaissey.  dans  le  Doubs; 
de  Mazenay,  en  Saône-et-Loire  ;  de  Saint-Georges,  en 
Savoie,  et  d'Allevard,  dans  l'Isère, 

Dans  ses  hauts  fourneaux,  la  Société  du  Creusot  traite 
directement  ses  minerais  de  fer,  consistant  en  fer  ooli- 
ihique  et  en  fer  oxydulé.  Le  bâtiment  de  la  forge,  qui  a 
une  superficie  de  plus  de  12  hectares,  possède  des  fours  do 
puddlage,  où  se  traite  la  foute.  On  y  rencontre,  en  outre, 
de  nombreux  trains  de  laminoirs,  des  ateliers  de  finissage, 
d'autres  de  réparation  :  ces  diverses  installations  ont  pour 
objet  le  travail  exclusif  du  fer,  dans  toutes  ses  nombreuses 
applications.  Les  aciéries  ont  une  importance  des  pins 
considérables.  Elles  comprennent  plusieurs  batteries  de 
ccnvertisseurs  Bêssemer,  des  fours  Martin-Siemens  et 
d'autres  pour  les  procédés  basiques.  C'est  dans  ces  ate- 
liers que  se  trouve  le  fameux  marteau-pilon  de  iOO  tonnes. 
On  y  fabrique  les  pièces  d'acier  des  plus  grandes  dimen- 
sions, les  jaques  de  blindage  de  navires  notamment.  Ces 
plaques,  quant  à  leur  résistance,  sont  essayées  dans  un 
polygone  spécial  dépendant  du  Creusot,  où  a  lieu  aussi 
l'essai  des  canons  fabriqués  par  ces  usmes.  Dans  les  ate- 
liers de  construction,  les  machines-outils  les  plus  perfec- 
tionnées abondent.  Afin  de  faciliter  le  transport  et  la  ma- 
nœuvre des  lourdes  pièces  fabriquées  au  Creusot,  plus  de 
300  kilomètres  de  voie  ferrée  rayonnent  en  tous  sens  à 
travers  ces  vastes  usines. 

L'administration  du  Creusot  assure  l'instruction  des 
enfants  dont  les  parents  sont  attachés  à  la  Société.  Dos 
services  sont  chargés  de  veiller  au  bien-être  du  personnel 
ouvrier,  dont  la  population  considérable  est  logée  très 
économiquement  dans  des  immeublés  construits  par  les 
établissements  du  Creusot,  et  qui  peuvent  devenir  la  pro- 
priété des  occupants  au  bout  d'un  certain  nombre  d'an- 
nées. Il  existe,  en  outre,  une  caisse  de  retraite,  de  laquelle 
peuvent  bénéficier  employés  et  ouvriers.  Une  maison  de 
retraite  reçoit  les  ouvriers  infirmes  ou  trop  âgés. 

CREUSOT  {zo)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  pe- 
zize  disposée  en  entonnoir,  il  On  dit  aussi  crruset. 

CREUSURE  (sHr")  n.  f.  Cavité  d'une  certaine  étendue, 
mais  peu  profonde  :  La  criîusdre  d'un  sabot. 

Greutz  iGustave-Philippe,  comte  de),  homme  d'Etat 
et  littérateur  suédois,  né  en  Finlande  en  1726,  mort  à 
Tivoli,  près  Stockholm  en  1785.  Ministre  de  Suède  en 
Espagne  (1763),  puis  en  France  (1766),  ambassadeur  (1772), 
il  entretint  de  nombreuses  relations  avec  les  esprits  les 
plus  distingués,  connut  Franklin,  et  signa  avec  lui  un 
traité  de  commerce  entre  les  Etats-Unis  et  la  Suède. 
Rentré  dans  son  pays,  il  y  fut  chancelier  de  l'université 
d'Upsal  et  membre  du  gouvernement  intérimaire  (1783- 
1784).  Il  est  aussi  connu  par  ses  œuvres  littéraires,  son 
poème  champêtre  d'Atys  et  Camille,  une  sa-ÙTe.,  l'Apologie 
du  mensonge  {1195,  1812,  1862). 

CREU'raER  n.  m.  Métrol.  V.  kreutzer. 

CREUX  [kreû],  EUSE  [du  bas  lat.  crosum]  adj.  Evidé, 
qui  a  une  cavité  miérieure  :  Boule  creuse.  Dent  creuse. 
Il  Qui  est  en  contre-bas,  moins  élevé  que  les  objets  voi- 
sins :  Chemin  creux.  ValloJi  creux. 

—  Amaigri,  en  parlant  des  traits  du  visage  :  Joues 
CREUSES,  li  Enfoncé,  en  parlant  des  yeux. 

—  F;g.  Vain,  futile,  chimérique;  sans  jugement  :  V/sîons 
CREUSES.  On  veut  paraître  profond  quand  on  n'est  que  creux 
et  vide.  (Beaumarch.)  ii  Voix  creuse,  Voix  à  la  fois  sourde  et 
sonore,  comme  si  elle  sortait  d'une  profonde  cavité. 

—  Céram.  Se  dit  des  pièces  creuses,  par  opposition  aux 
pièces  plates. 

—  Chass.  Trouver,  faire'  buisson  creux,  Ne  plus  trouver 
dans  l'enceinte  la  bêle  qu'on  avait  découverte,  il  Fig.  No 
plus  trouver  ce  qu'on  était  allé  chercher. 

—  Jeux.  Se  dit,  aux  cartes,  d'un  jeu  incomplet. 

—  Techn.  Peau  creuse.  Peau  peu  consistante,  dont  lo 
tissu  est  lâche  ;  Les  peaitx  creuses  ne  sont  pas  susceptibles 
d'être  chamoisées.  (Maigno.)  ii  Drap  creux,  Drap  dont  lo 
tissu  est  trop  lâchci 

—  Véloc.  Caoutchouc  creux.  Y.  caoutchouc. 

—  Loc.  div.  :  Assiettes  creuses.  Assiettes  plus  profondes 
que  les  autres,  et  dans  lesquelles  on  sert  ordinairement 
lo  potage.  H  Viande  creuse.  Mets  qui  no  nourrit  point  on 
qui  nourrit  fort  peu  :  Les  écrevisses  sont  une  viande 
cp.KvsK  pour  un  homme  de  bon  appétit.  (Acad.)  —  Par  ext. 
Objet  qui  ne  peut  servir  de  nourriture  :  La  musique  est 
une  VIANDE  bien  crkuse,  pour  un  estomac  affamé.  (Acad.) 
—  Fig.  Objet  qui  n'a  rien  de  solide,  surtout  au  point  do 
vue  de  l'instruction  :  La  plupart  des  romans  sont  une 
VIANDE  CRZVSE  pour  l'esprit.  (Acad.)  it  Avoir  le  i^enlre  crewr, 
l'estomac  cretjx.  Avoir  besoin  de  mander,  li  Avoir  le  nez 
ceux,  Flairer,  dovinor  les  bonnes  occasions  et  en  profiter. 

Il  //  n'y  en  a  pas  pour  une  dent  creuse.  C'est  un  repas  insuf- 
fisant, et  au  lig..  C'est  trop  peu  de  chose,  n  Mer  creuse,  Mer 
où  se  forment  des  lames  profondes,  il  Tête  creuse.  Personne 
qui  a  peu  do  sons. 

—  Advorbialem.  Sonner  creux.  Rendre  un  son  creux  : 
Tonneau  qui  sonnb  creux.  Il  Songer,  Hêver  creux,  Rêver 
profondément  à  des  choses  vaines,  chimériques  :  Amusez- 
mus,  ne  rêvkz  pas  creux,  ne  vous  faites  point  de  bile. 

(M"«  de  SéV.)  V,  BONflK-CRKUX. 

—  n.  m.  Cavité,  endroit  creux  :  Le  crbux  d'un  rocher. 

—  Partie  concave  du  corps  humain  :  Le  creux  de  la 
main,  de  l'estomac. 


396 


—  Qualifié  d'une  voix  de  basse  sonoro  et  vibrante  : 
Avoir  du  crkux,  un  bon  creux. 

—  Poétiq.  Sein,  intérieur  : 

Je  lie  puis  arracher  du  ci'ewr  de  ma  cervelle 
Que  des  vers  plus  fori;és  que  ceux  de  la  Pucelle. 

BOILEAU. 

—  Fig.  Vide,  défaut  de  fond,  de  solidité  :  Je  trouve  un 
grand  crkcs  dans  ces  fictions  de  l'esprit  humain.  (Boss.) 

—  Arg.  Maison,  demeure,  logement. 

—  Comm.  Creux  de  route.  Déperdition  que  subissent  les 
liquides,  vins,  bières,  cidres,  etc.,  en  cours  de  transport 
et  qui  est  causée  par  l'évaporation  du  liquide  et  le  tasse- 
ment (cette  déperdition  varie  ordinairement  de  2  à  4  p.  cent 
suivant  la  distance  parcourue. 

Géol.  Nom  que  l'on  donne,  en  certames  régions,  le 

Jura  par  exemple,  à  des  goutfres,  généralement  en  forme 
d'entonnoir,  qui  s'ouvrent  à  la  surface  du  sol  des  pays 
calcaires. 

—  Mar.  Profondeur  intérieure  d'un  bâtiment,  mesurée 
du  premier  pont  à  la  quille  :  Vaisseau  qui  a  trop  de  creux. 

Il  Concavité  d'une  voile  enâée.  il  Oewx  de  la  lame.  Pro- 
fondeur des  lames  de  crête  en  creux. 

—  Sculpt.  et  grav.  Manière  de  sculpter  ou  de  graver, 
dans  laquelle  le  travail  de  l'artiste  forme  un  vide  sur  le 
plan  général  de  la  pièce  qu'il  a  travaillée  :  Cachet  gravé 
en  creux,  il  Mouler  à  creux  perdu,  Couler  du  plâtre  dans 
un  moule,  sans  le  soutenir  par  une  garniture  intérieure. 

Il  Mouler  à  bon  creux  ou  à  bon  fond.  Se  servir  de  la  gar- 
niture supprimée  dans  lo  cas  précédent. 

—  Techn.  Matrice  de  coin  à  frapper  les  médailles  et 
les  monnaies,  il  Moule  dont  on  se  sert  pour  prendre  une 
empreinte,  ou  pour  imprimer  quelque  ligure  en  relief: 
Creux  de  plâtre,  il  Nom  sous  lequel  ou  désigne  toutes  les 
pièces  de  poterie  plus  ou  moins  profondes,  comme  les 
tasses,  les  soupières,  les  jattes,  les  saladiers  :  Petit  creux. 
Grand  creux.  Moyen  crkux.  Le  creux  est  le  contraire  de 

la    PLATEKIE. 

—  Anton.  Bombé,  convexe,  rebondi,  renflé.  —  Proémi- 
nent, saillant. 

Creux-DE-SOUCY,  puits  naturel  d'une  profondeur  de 
33  mètres,  situé  à  1.200  mètres  au  S.  du  lac  Pavin  (Puy- 
de-Dôme)  et  ouvert  dans  la  coulée  basaltique  du  puy  de 
Montchai.  Un  lac  de  25  à  30  mètres  de  diamètre  en  occupe 
le  fond;  une  couche  d'acide  carbonique,  plus  ou  moins 
épaisse,  atteignant  exceptionnellement  l'oritice  même  de 
l'abîme  (1893),  indique  la  présence  d'une  mofette. 

Creux-DU-VENT,  un  des  sites  les  plus  remarquables 
du  Jura.  Il  se  trouve  à  l'entrée  du  Val-de-Travers,  au- 
dessus  du  village  de  Noiraigue.  C'est  un  vaste  cirque, 
taillé  à  pic  dans  une  montagne  dont  le  sommet  atteint 
plus  de  1.500  mètres.  Ses  parois  sont  formées  par  des 
couches  calcaires  compactes,  disposées  en  assises  hori- 
zontales assez  régulières.  La  base  de  cette  falaise  est 
encombrée  par  un  vaste  talus  formé  d'éboulis,  au  pied  du- 
quel on  voit  sourdre  la  Fontaine  froide. 

Greuz  (Frédéric-Charles-Casimir,  baron  de),  écrivain 
et  philosophe  allemand,  né  à  Hombourg  (landgraviat  de 
Hesse-Hombourg)  en  1724,  mort  en  1770.  Il  a  laissé  i>Iu- 
sieurs  ouvrages  écrits  en  allemand  et  imprimés  ensemble 
(Francfort,  1769).  Ce  sont  des  Odes  et  des  Chansons,  écrites 
avec  élégance,  mais  dépourvues  d'inspiration;  Sénpque, 
tragédie  en  cinq  actes  ;  les  Tombeaux,  poème  médiocre  en 
six  chants.  L'ouvrage  sur  lequel  on  peut  juger  le  pliilo- 
sophe  et  l'écrivain  est  intitulé  :  Essais  sur  l'homme,  et 
traite  du  bonheur.  On  y  remar([ue  des  allusions  fréquen- 
tes aux  pensées  de  Jean-Jacques  Rousseau.  Les  Pensées 
lucrétiennes  sont  un  poème  en  quatre  livres,  auquel  le 
poème  de  Lucrèce,  De  nalura  recum,  a  servi  de  modèle. 
Creuz  compte,  dans  la  littérature  allemande,  parmi  ceux 
qui  se  sont  donné  pour  tâche,  durant  la  seconde  moitié 
du  xviii*  siècle,  de  faire  prévaloir  la  langue  allemande 
et  nationale  sur  le  français,  qui  était  la  lang^ue  des  lettres 
et  de  la  philosophie,  et  sur  le  latin,  qui  était  la  langue  de 
l'érudition  et  du  droit. 

On  a  en  outre  de  lui  :  un  Essai  sur  l'âme  (1753)  ;  le  Véri- 
table Esprit  des  lois  (1766),  dirigé  contre  Montesquieu. 

CreuzÉ  de  La  Touche  (Jacques-Antoine),  conven- 
tionnel et  littérateur,  né  a  Chàtellerault  (Vienne)  en  1749, 
mort  en  1800.  Il  siégea  à  la  Constituante  et  à  la  Conven- 
tion, vota  pour  la  détention  de  Louis  XVI,  ne  se  fit  point 
remarquer  pendant  la  Terreur;  mais,  après  le  9-Thermi- 
dor,  prit  une  part  active  à  la  réaction,  et  devint  succes- 
sivement membre  des  conseils  des  Cinq-Cents  et  des 
Anciens,  et  du  Sénat.  Il  était  membre  de  l'Institut,  depuis 
1795.  Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  De  la  tolérance 
philosophique  et  de  l'intolérance  religieuse  (i797). 

CreuzÉ  de  Lesser  (.\ugustin-François,  baron),  poète 
et  auteur  dramatique  français,  né  à  Paris  en  1771,  mort 
en  1839.  Il  fut  secrétaire  de  légation,  sous-préfet,  membre 
du  Corps  législatif  sous  l'Empire  et  préfet  sous  la  Restau- 
ration. C'était  un  homme  desprit,  au  style  élégant  et 
facile.  On  lui  doit  des  ouvrages  très  divers,  des  poésies, 
des  romans,  des  poèmes  de  chevalerie  :  les  Chevaliers  de 
la  Table-Bonde  (1812);  Amadis  de  Gaule  (1813);  Boland 
(1814),  etc.;  des  vaudevilles,  des  livrets  d'opéras-comi- 
ques,  entre  autres  :  Monsieur  Deschalumeaux  (1806);  le 
Nouveau  .Seigneur  de  village  (1813);  des  comédies  :  le  Se- 
cret du  ménage  {1&09);  la  Éevanche  (1809),  etc.;  un  Voyage 
en  Italie  (1806). 

Greuzer  (Friederîch),  philosophe,  écrivain  et  philo- 
loguo  allemand,  né  à  Marbourg  en  1771,  mort  à  Hoidel- 
berg  en  1858.  A  l'université  d'Iéna,  il  eut  pour  maîtres 
Griesbach,  do  Schûtz  et  Schiller. 

Il  accepta  on  1798,  à  Leipzig,  un  emploi  de  précepteur 
dans  une  famille.  Il  le  quitta  bientùt  pour  rentrer  dans  sa 
villo  natale,  alln  d'y  occuper  une  cliairo  d'éloquence  (1802). 
Doux  ans  plus  tard,  il  fut  nommé  professeur  d'histoire  et 
de  philologie  à  l'université  d'Hoidelberg,  où  il  enseigna, 
sauf  un  court  séjour  à  Loydo,  durant  quarante-()uatre  ans. 
Son  goût  pour  la  philologie  lo  lit  participer,  en  1807,  à 
la  création,  à  Heidelborg,  d'un  séminaire  philologique. 
Le  grand-duc  do  Bade  lui  conféra,  on  I818,  le  titre  do 
«  conseiller  do  la  cour  »,  puis,  on  1826,  celui  do  »  conseil- 
ler privé  >i.  Dès  1825,  l'Académio  dos  inscriptions  do  Paris 
lavait  admis  parmi  ses  membres  étrangers.  L'ouvrage 
très  important  qui  a  fondé  sa  réputation  en  Europe  a  pour 
litre  :  Symbolique  et  mythologie  des  peuples  de  l'antiquité 
et  surtout  des  Grecs  (1810-1812).  V.  svmbomquk. 


On  a  de  Creuzer,  en  outre  :  De  l'art  historique  des  Grecs 
(1803)  ;  Dionysus  seu  Commentationes  de  rerum  bacchicarum 
orphicarumque  originibus  et  causis  (1808)  ;  Esquisse  d'anti- 
quités romaines  (18241  ;  Matériaux  pour  la  connaissance  des 
gemmes  (1834);  Etudes  pour 
servir  à  l'histoire  romairie  et 
à  la  con7iaissance  de  l'anti- 
quité (1836),  dont  on  a  inséré 
uno  traduction  française  dans 
les  Mémoires  de  l'Institut 
(1840)  ;  le  Mithreum  deNeuen- 
heim  (1838);  Choix  de  vases 
grecs  inédits,  extrait  de  la  col- 
lection de  Carlsruhe  (1839). 
Creuzer  était  un  philologue 
do  premier  ordre,  en  même 
temps  qu'un  savant  inter- 
prète des  m^'thes  de  l'anti- 
quité. Entre  autres  éditions 
d'auteurs  anciens,  il  en  a 
donné  une  magnifique  de 
Plotin  (1835).  Une  partie  des 
œuvres  allemandes  de  Creu- 
zer ont  été  publiées  sous  sa 
direction  :  Deutsche  Schriften 
(1837-1843).  On  a  aussi  pu- 
blié à  Leipzig,  en  1854,  la  Creuzer. 
plupart  de  ses  dissertations 

de  philologie,  sous  le  titre  :  Frederlci  Creuzeri  opuscula 
selecta.  Lo  dernier  volume  de  ses  écrits  allemands 
contient,  sous  le  titre  de  :  Souvenirs  de  la  vie  d'un  vieux 
professeur,  une  biographie  de  Creuzer  faite  par  lui-même. 

CreuziER-LE-VIEUX,  comm.  de  l'Allier,  arrond.  et  à 
20  kil.  de  Lapalisso,  non  loin  de  l'Allier;  1.406  hab.  — 
On  trouve  dans  le  même  arrondissement  Creuzier-le- 
Neuf  ;  729  hab. 

CreuznaCH  ou  KreuznaCH,  ville  d'Allemagne 
(prov.  Rhénane),  sur  la  Nahe,  à  l'endroit  où  cette  rivière 
commence  à  être  navigable;  18.143  hab.  Ch.-l.  de  cercle. 
Fabrication  de  cuirs,  de  pâtes  alimentaires,  de  tabacs. 
Salines  importantes.  Creuznach  est  l'entrepôt  des  pro- 
duits agricoles  de  toute  la  région  ;  elle  fait  uu  commerce 
actif  avec  les  vins,  les  grains,  les  cuirs,  les  eau.x-de- 
vie,  etc.  La  célébrité  de  Creuznach  provient  surtout  de 
ses  eaux  salées,  qui  attirent  chaque  année  de  nombreux 
malades.  La  villo  est  ancienne  et  pittoresque.  Les  envi- 
rons sont  couverts  de  ruines  et  de  châteaux. 

GREVAILLE  {va-ill  [Il  mil.]  —  rad.  crevei')  n.  f.  Pop.  et 
bas.  Ripaille,  repas  où  l'on  mange  avec  excès  :  Faire  une 

CRIOVAILLE. 

CREVAISON  (l't")  n.  f.  Pop.  Action  de  crever,  de  mourir  : 

Faire  sa  crevaison. 

Crevalcore,  comm.  d'Italie  (Emilie  [prov.  de  Bo- 
logne]), près  du  Panaro;  4.125  hab. 

Crevant,  comm.  de  l'Indre,  arrond.  et  à  12  kil.  de 
La  Châtre,  sur  la  Couarde,  affluent  de  l'Indre  ;  1.S07  hab. 
Sources  minérales.  Granit.  Elevage  de  moutons.  Dolmens. 
—  Comm.  du  Puy-de-Dôme,  arrond.  et  à  21  kil.  deThiers; 
1.1  G4  hab. 

CREVANT  (lan),  ANTE  adj.  Assommant,  à  crever  d'en- 
nui :  liossini  disait  volontiers  :  <i  Dix  77ïinutes  de  Bach,  c'est 
siiblitne ;  jnats  un  quart  d'heure,  c'est  crevant!  »  (H.  Blaze 
de  Bury.)  il  S'emploie  aussi,  dans  lo  sens  contraire,  pour 
Amusant,  à  crever  de  rire. 

Crevant,  ancienne  famille  de  Touraîne,  qui  remonte 
à  Archambault  de  Crevant,  seigneur  de  Bauché,  marié  en 
1302  à  Isabeau  de  La  Fauconnière.  La  branche  aînée  s'étei- 
gnit en  la  personne  de  Loois-Archambault  de  Crevant, 
marquis  de  Bauché,  mort  en  1681.  La  branche  des  sei- 
gneurs de  Cingé,  puis  marquis  et  ducs  d'Humières,  remonte 
à  Jacques  de  Crevant,  seigneur  de  Cingé,  qui  épousa, 
en  1484,  Isabeau  de  Salignac.  —  Louis  de  Crevant, 
deuxième  du  nom,  épousa,  en  1595,  Jacqueline  d'Humières, 
qui  devint  héritière  de  sa  maison.  —  Louis  de  Crevant 
d'Humières ,  quatrième  du  nom ,  pair  et  maréchal  de 
France,  vit  sa  terre  de  Mouchy  érigée  en  duché  sous  le 
nom  d'Humières,  en  août  1690.  —  Son  fils,  Louis  de  Cre- 
vant, fut  tué  au  siège  de  Luxembourg,  en  1684;  le  titre 
passa  à  sa  fille  Anne-Louise-Julie,  qui  le  porta  à  son  mari 
Louis-François  d'Aumont,  duc  d'Humières. 

CREVARD  (var')  n.  m.  Arg.  Enfant  mort-né. 

CREVASSE  (rad.  crever]  n.  f.  Fente,  déchirure  d'une 
surface  :  Lu  crécerelle  se  tient  duîis  les  crevasses  des 
vieilles  murailles. 

—  Art  vétér.  Crevasses.  Fissure  douloureuse  qui  se  pro- 
duit dans  la  peau,  au  fond  des  plis  du  paturon  du  cheval, 
par  les  temps  froids  et  humides. 

—  Artill.  Dégradation  qui,  par  suite  du  tir,  se  proLluit 
sous  forme  d'arrachement  de  métal  dans  l'âme  des  bouches 
à  feu  de  bronze,  sur  le  trajet  du  projectile. 

—  Géol.  Crevasses  des  glaciers.  Cassures  qui  se  pro- 
duisent dans  la  masse  des  glaciers,  quand  ces  derniers 
franchissent  un  coude  ou  une  dénivellation  brusque. 

—  Grav.  Tailles  confondues. 

—  Mar.  Ouverture  dans  la  carène  d'un  vaisseau. 

—  Méd.  Fente  peu  profonde,  qui  survient  dans  l'épaîs- 
seur  de  la  peau  ou  à  l'origine  des  membranes  muqueuses  : 
Ze5  crevasses  ou  gerçures  des  seins  se  remarquent  souvent 
chez  les  fonmes  qui  nourrissent  pour  la  première  fois.  (Fo- 
cillon.)  Il  Déchirure  peu  profonde,  qui  se  produit  dans  cer- 
tains organes  :  Les  viscères  creux,  les  cloisons  et  les  enve- 
loppes membrarieuses  peuvent  être  affectés  de  crevasses. 
(Focillon.) 

—  E.N'cvcL.  Art  vétér.  La  crevasse,  chez  les  chevaux,  cor- 
respond assez  bien  aux  engelures  de  l'homme.  Les  chevaux 
à  constitution  nerveuse  y  sont  plus  sujets  que  les  autres; 
certains  en  ont  chaque  année.  On  guérit  les  crevasses 
par  des  applications  émollientes  et  résolutives,  et  en 
évitant  d'exposer  lo  malade  à  l'humidité  froide  et  surtout 
glacée. 

—  Géol.  Les  crevasses  des  glaciers  sont  longitudinales 
quand  elles  correspomlont  à  un  rétrécissement,  à  un  étran- 
glement de  la  vallée  dans  laquelle  s'épanche  le  glacier.  Les 
crevasses  donnent  lieu  à  un  désordre  cbaotit|ue,  dont  les 
éléments  ont  reçu  lo  nom  de  séracs,  quand  la  pcnto  s'accuse 
tout  â  coup.  Elles  sont  transversales,  d;ins  la  plus  grande 
étendue  do  la  plupart  des  glaciers,  parce  qu'elles  résultent 
de  la  difl'érence  do  vitesse  avec  laquelle  se  meuvent  la 


.197 

partio  oontraio  du  {^'lacionruno  part,  ot  les  bords  de  Paulro. 
Enfin,  les  crevasses  sont  dites  frontales,  à  rextrémité  inl'6- 
rieuro  dos  glaciers,  où  oUos  so  sont  Ibrméos  à  la  suite  de 
l'épanouissemont  de  la  masse  glacée  sur  un  espace  plus 
largo.  Los  crevasses  conimoncont  par  dessiner  à.  la  sur- 
face dos  glaciers  de  minces  tissures,  qui  s'élargissent  pro- 
gressivement ;  elles  atteignent  parfois,  en  (juclquos  jours, 
uuo  profondeur  de  plusieurs  mètres. 

Cre' nssr^  st'îsjniques.  On  nonimo  ainsi  des  cassures  du 
sol,  produites  par  les  troniblonionts  do  terre.  Ces  crevasses 
se   reforment 


^Uci. 


queIi|Uofuis  im- 
médiatement, 
d'autres  res- 
tent toujours 
béantes.  Celles 
qui  ontdéchi 
le  sol  dos  Cali 
bres,  lors  d  i 
treinblemei  t 
de  terre  d 
1783,  sont  ros 
té  es  famé  u 
ses. 

—  Méd.  Les 
crevasses  dispa, 
raissont  gêné 
ralemont  dès 
qu'on  les  sous 
trait  à  l'action 
du  froid.  On  les 
guérit  aussi  à 
laide  d' o ne 
tiens  avec 
l'huile  d'aman- 
des douces  ou 
un  corps  gras  adoucissant.  Leur  siège  varie  :  les  seins, 
lurètre,  les  tumeurs  anévrismales,  les  muqueuses,  peu- 
vent être  ainsi  fendillés.  Souvent,  aussi,  la  crevasse  ac- 
compagne d'autres  phénomènes  morbides,  comme  l'enge- 
lure, l'hémorroïde  et  la  lîssure  à  l'anus.  Le  froid  n'est  pas, 
dans  la  crevasse  anale,  ou  fissure,  la  cause  du  mal  :  c'est 
une  rupture  sous  l'action  des  efforts  répétés  de  la  défé- 
catiûii,  cliez  les  constipés. 

CREVASSER  (rn-sé)  V.  a.  Produire  des  crevasses  sur  :  Lo 
front  CREVASSK  les  ynains. 

—  Grav.  Faire  un  pâté,  un  pocliis  sur  :  Crevasser  sa 
planche. 

Se  crevasser,  v.  pr.  Devenir  crevassé. 

CREVASSÉE  [va-sé)  n.  f.  Fente,  crevasse.  (Peu  usité.) 

Crevaux  fyt(/e« -Nicolas),  médecin  de  la  marine  et 
exploraieur  français,  né  à  Lorquin  (Meurthe)  en  1847, 
mort  dans  le  Gran  Chaco 
en  1882.  Après  s'être  dis- 
tingué pendant  la  guerre 
fraaco-allemande,  Crevaux 
consacra  sa  vie  à  d'impor- 
tantes explorations  dans 
l'Amérique  du  Sud.  Dans 
ses  deux  premiers  voyages, 
i!  explora  les  monts  Tumuc- 
Humac  et  divers  aftiuents 
de  l'Amazone  et  de  l'Oya- 
pock  (1876-1879).  L'année 
suivante,  il  remonta  le  rio 
Magdalena,  franchit  la  cor- 
dillère des  Andes,  etréussit 
à  atteindre  lOrénoquo  par 
un  affluent  encore  inex- 
ploré, le  Guaviare-.Crevauv 
visita  aussi,  dans  le  delta 
de  rOrénoque,  les  Indiens 
Gouaraounos  avant  de  ren- 
trer en  Franco.  II  en  re- 
partit bientôt  après,  dans  le  but  d'explorer  lo  haut  Para- 
guay et  d'atteindre  l'Amazone,  en  étudiant  quelques-uns  do 
ses  aftiuents  de  rive  droite.  Mais,  à  son  arrivée  â  Buonos- 
Ayres,  on  lui  fit  comprendre  l'intérôt  dune  exploration  du 
no  Pllcomayo,  qui  traverse  lo  Gran  Chaco  boréal  et  qui, 
exploité,  serviraii.  en  quel(|ue  sorte  do  trait  d'union  entre 
la  Bolivie  et  la  république  Argentine;  aussi  Crevaux  se 
décida-t-il  à  faire  la  reconnaissance  du  Pilcomayo.  C'est 
sur  les  bords  de  cette 
rivière  qu'il  fut  assas- 
siné avec  ses  compa- 
gnons par  les  Indiens 
Tobas,  dans  des  cir- 
co  n  st  a  n  ces  qu(!  le 
Français  A.  Thouar  a 
précisées  un  peu  pins 
tard  (I88:ï).  La  rela- 
tion des  explorations 
do  Crevaux  a  été  pu- 
liôo  sous  ce  titre  : 
Voyages  dans  l'Amé- 
•'ique  du  Sndl\ti,S2). 

CREVÉ  n.  m.  Cost. 
Ouverture  longitudi- 
nale qu'on  pratiquo  à 
certaines  manches , 
aux  garnitures  do  cer- 
taines robes  do  femme,  et  qui  laisse  apercevoir  uno  étotfe 
dune  autre  couleur  cousue  on  dessous. 

CRÈVE-CHÂSSIS  {chil-si)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  mé- 
sange A  tête  noire,  ou  mésange  charbonnière. 

CRÈVE-CHIEN  (chi-in)  n.  m.  lîot.  Nom  vulgaire  de  la 
moreile  noire  (sulanum  nif/rum),  qui  est  regardée  comme 
mortelle  pour  les  chiens  qui  en  mangeraient,  i!  PI.  JJes 

Rl^Vi;-CIIIlîN. 

CRÈVE-CŒUR  f/cnir')  n.  m.  Fam.  Grand  déplaisir,  grande 
iouieur;  dépit;  mortiilcation.  n  PI.  /)c«  CRiiVi:-CŒUH. 

GrÈVECŒUR,  comm.  du  Calvados,  arrond.  et  ù  17  Uil. 
de  Lisirux,  sur  la  Vio,  aflluent  do  la  Dives;  115  hab.  Vo- 
lailles renommées  et  qui  forment  uno  raoo  spéciale  dite 
Il  de  CréveciL'ur  •>. 

GrÈVECCCUR  (Jacmios  niî),  chambellan  do  Philippe  lo 
Bon,  mort  vers  H4l.  Il  appartenait  ii  la  famille  de  Crève- 
CfTiir  en   Qeauvoisis  (Oise).   Il   commanda    les    Hoiirgui- 


Jules  Crevaux. 


Costumos  h.  crevés  (xvi*  h.). 


gnous  cunlre  le  daupliiii  de  France,  puis  joua  un  rôlo 
important  dans  les  fameuses  négociations  qui  précédèrent 
le  traité  d  Arras  (1135),  où  il  amena  la  réconciliation  du 
duc  <le  Hourgogno  Philippe  le  Bon  avec  Charles  VII,  ce 
qui  fut  lo  couple  plus  sensible  porté  à  la  cause  anglaise 
eu  France. 

GrÈVECŒUR  (Philippe  Dii),  fils  de  Jacques  do  Crève- 
cœur,  l)aioii  d'Ksfjuerdes,  maréchal  de  Franco,  mort  à 
lArbresle  (Rhône)  on  l-ii)l.  II  fut  élevé  à  la  cour  du  duc 
de  Bourgogne  et  devint  1  un  dos  favoris  do  Charles  le  'l'o- 
moraire,  qui  le  nomma  gouverneur  de  Péronne,  Montdi- 
dier  et  Roye,  on  1-163. 11  combattit  les  armées  do  Louis  XI 
en  Picardie  et  on  Artois,  et  tut  battu  sous  la  bannière  de 
Charles  le  Téméraire,  à  Granson  (U76),  Morat  (1476)  et 
Nancy  (H77).  Après  la  mort  du  Téméraire,  par  l'entre- 
mise de  Comiues,  il  passa  au  service  du  roi  de  France, 
qui  lo  nomma  gouverneur  de  La  Rochelle;  mais  il  se  fit 
battre  à  Guin^gate  (1479).  Charles  VIII  le  nomma  maré- 
chal do  France  et  lui  donna  le  gouvernement  de  la  Picar- 
die. Il  joua  un  rôle  imi)ortant  dans  la  conclusion  des  trai- 
tés d'Arras  (1482)  et  d'Etîiples  (1492),  et  fut  nommé,  an 
1492,  grand  chambellan  de  France. 

GrÈVECŒUR  (Hector  Saint-John  del,  agronome  fran- 
çais, né  à  Cacn  en  1731.  mort  en  1813.  Pendant  vingt-sept 
ans,  il  exploita  un  établissement  agricole  près  de  New- 
Vork,  puis  revint  en  France  (1784),"  et  introduisit  la  cul- 
ture do  la  pomme  de  terre  dans  la  basse  Normandie.  On 
a  do  lui  :  Lettres  d'un  cuHivnleur  amdricain  (1784)  ;  Voyage 
dans  la  haute  Pensylvanie  et  dans  l'Etat  de  New-York  (180i). 

GrÈVECŒUR-LE-GRAND,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Oise,  arr. 
et  à  38  kilom.  de  Clermont,  vers  la  source  de  la  Celle, 
affluent  de  la  Somme;  2.1S9  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Fabri- 
ques de  lainages,  briqueteries;  château  du  xv"  siècle.  — 
Le  canton  a  20  comm.  et  7.567  hab.  (Dans  le  même  arrond., 
Crèvecœur-le-Petit  ;  loi  hab. 

CrÈVECŒUR-SUR-L'EsCAUT  (lat.  Crepicordimn) , 
comm.  du  dép.  du  Nord,  arrond.  et  à  7  kilom.  do  Cambrai, 
sur  l'Escaut,  non  loin  de  son  confluent  avec  le  riot  d'Esnes; 
2.335  hab.  Carrières,  tourbières,  brasseries,  fabrique  de 
chaux,  sucreries,  raoulins.  Vestiges  des  anciennes  lortiti- 
cations  et  d'une  église  du  xiii*  siècle. 

—  Histoire.  La  petite  sei/jneurie  de  Crèvecœur  fut  souvent 
mêlée  aux  événements  les  plus  importants  de  l'histoire  do 
France,  et  son  nom  lui  viendrait,  dit-on,  des  échecs  nom- 
breux dont  elle  fut  le  tiiéâtre.  Charles  le  Mauvais,  roi  de 
Navarre,  subit,  dans  le  château  de  Crèvecœur.  une  captivité 
de  plusieurs  mois.  Charles-Quint  campa  avec  son  armée 
dans  les  environs  do  Crèvecœur.  Les  Espagnols  l'assié- 
gèrent au  xvu*  siècle  et  furent  repoussés  par  les  vain- 
queurs de  Rocroi. 

CREVÉE  n.  f.  En  T.  de  chass.,  Nom  qui,  dans  certaines 
contrées,  sert  à  désigner  une  nombreuse  troupe  d'oiseaux 
do  passage  :  Une  crkvék  de  caiiaj-ds  sauvages. 

Crevel  (Jacques),  jurisconsulte  français,  né  aux  Ifs 
(Calvados)  en  1692,  mort  en  1764.  Il  fut  avocat  au  parle- 
ment de  Rouen,  et  professeur  de  droit  à  l'université  de 
Caen,  dont  il  fut  recteur  en  1721.  II  soutint  une  lutte  éner- 
gique contre  les  jésuites,  et  les  contraignit  à  faire  répa- 
rauon  ù  runivcrsito  qu'ils  avaient  outragée. 

CRÈVE-LA-FAIM  (^'0  n.  m.  Pop.  Malheureux,  misé- 
rai. le   :   Des  CRÈVE-LA-FAIM. 

CREVELLE  n.  f.  Mar.,  moll.  et  techn.  V.  caravelle. 

CREVER  (du  lat.  orpaiv.  même  sens. —  Change  een  è  de- 
vant une  syllabe  muette  :  Je  o-ève.  Tu  crèveras)  v.  a.  Faire 
rom{,ro,  faire  éclater  :  Crkvku  un  sac  à  force  de  le  rem- 
pfir.  Eaux  débordées  qui  crkvknt  leur  digue.  ii  Pratiquer 
une  ouverture  dans  :  Crkvkr  uji  abcès. 

—  Faire  mourir  ou  rendre  perclus  par  un  excès  de  fa- 
tigue :  Crkvkr  son  cheval. 

—  Pop.  Faire  boire  et  manger  avec  excès  :  //  les  creva 
de  bonne  chère.  (Acad.)  n  Tuer  :  Crkver  un  bourgeois.  — 
Crever  la  peau,  la  paillasse,  Mémo  sons. 

—  Loc.  div.  :  Crever  un  œil,  Cr^ever  les  yeux  à  quelqu'un, 
Le  rendre  borgne  ou  aveugle,  u  Fig.  et  fam.  Crever  les  yeux. 
Etre  tout  à  fait  devant  les  yeux  et  n'être  pas  vu  :  Nous 
cherchons  quelquefois  ce  qui  nous  cri^ve  les  yeux.  —  Etre 
tout  à  fait  évident  :  //  ne  faut  condamner  tin  homme  que 
lorsque  sa  culpabilité  crève  les  yeux.  —  Aveugler,  empêcher 
do  voir  certaines  choses  :  Notre  propre  intérêt  est  un  mer- 
veilleux instrument  pour  7ious  chevur  les  yedx  agréable- 
ment. (Pasc.)ii  Crever  le  cœur,  Causer  une  grande  com- 
passion, un  grand  attendrissement,  il  (jue  la  peste  te  crève! 
Imprécation  dont  le  sens  propre  est  :  Puisses-tu  mourir  do 
la  peste  ! 

—  V.  n.  Eclater;  se  déchirer  ;  Bombe  qui  CRiivE  en  l'air. 
Abcès  qui  caiiXK  tout  seul.  lîotto  qui  vient  de  crevkr. 

—  Parext.  Au  pr.  et  au  flg.  So  résoudre  en  eau,  en  parlant 
des  nuages  :  Nuage  près  de  crkvkr. 

—  Fam.  Mourir  :  Crève,  crïcve,  cela  t'apprendra  à  te  jouer 
de  la  Faculté.  (Mol.)  il  Etro  fort  incommodé  :  Ciu:vkr  de 
soif,  de  chaud,  il  Eprouver  uno  contrariété  violente  que 
l'on  dissimule  :  Crever  de  dépit,  de  jalousie,  n  Etro  gros 
ou  gras  à.  l'excès  :  Crever  dans  sa  peau.  Crever  a  em- 
bonpoint, de  santé.  ii  Regorger  :  M"'*  de  Coulange,  qui  crève 
d'argent...  (M"*"  do  Sôv.)  il  A  crever,  D'uno  manière  exces- 
sive ou  violente  :  Manqer,  Jiire  k  crever,  u  Crever  de  rire, 
Riro  longtemps  ot  aux  éclats. 

—  Fig.  Echouer,  faire  défaut  tout  A  coup  :  Le  bon  droit 
seul  est  une  arme  qui  souvent  crève  dans  les  tnains. 

—  Armur.  Se  dit  d'un  fusil  dont  le  ou  les  canons  écla- 
tent dans  les  mains  du  tireur,  au  moment  mémo  où  il 
tire. 

—  Art  culin.  Faire  crever  du  ris,  Lo  faire  gonfler  ot 
ramollir  à  l'eau  bouillante  ou  ù.  la  vapeur,  jusqu'à  ce  quo 
les  grains  s'ouvrent. 

—  Jeux.  Dépasser  d'un  ou  do  plusieurs  lo  nombre  de 
points  rtxé  pour  gagner. 

Crevé,  ée  part.  pass.  du  v.  Crevor. 

—  Mar.  Navire  crevé.  Bâtiment  qui,  ayant  touché,  s'est 
fait  uno  voie  d'oau  dans  la  coque,  n  Filin  crevé,  Filin  dont 
un  dos  torons  est  brisé. 

—  Suhstantiv.  Personne  vontruo,  boufflo.  tl  Comme  un 
crevé,  un  gros  crevé.  Avec  excès  :  Manger,  Boire,  Ronfler, 

litre  COMME  UN  OROS  rRKVÉ. 

—  Petit  crevé  ou  simplement  Crevé,  Nom  donnd  à  dos 
jounos  gens  i\  la  mode,  ofl'éminés,  remarquables  surtout 
par  le  soin  qu'ils  donnent  à  leur  toilette  exceniri(|ue,  la- 
quelle, ti  l'époquo  od  lo  nom  fut  inventé  (sous  lo  second 


CREVASSER    —   CREVIER 

Empire),  se  composait  d'un  court  veston,  d'un  pantalon 
collant  et  d'un  tout  petit  chapeau. 

Se  crever,  v.  pr.  Crever,  se  rompre  :  Ballon,  Bulle  de 
savon  qui  se  crève. 

—  Fam.  Manger  ou  boiro  jusqu'à  so  rendre  malade, 
jusqu'à  en  mourir,  n  S'accabler,  s'épuiser  :  Se  crever  de 
travail,  de  fatigue,  ii  Crever  à  soi  :  Se  crever  les  yeux.  — 
Fig.  6'c  crever  les  yeux.  Se  les  fatiguer  beaucoup. 

—  Ilortic.  Déchirer  son  calice,  en  parlant  de  l'œillet, 
qui  laisse  souvent  ainsi  déborder  et  retomber  ses  pétales. 

CREVET  {vè)  n.  m.  Lacet  do  tresse,  ferré  aux  deux 
bouts. 

CREVETTE  (vèf)  n.  f.  Crust.  Nom  vulgaire  de  plusieurs 
crustacés,  appartenant  à  des  groupes  très  divers. 

—  Fam.  Femme  galante  élégante  :  Les  crevettes  du 
boulevard. 

—  Art  milit.  anc.  Espèce  de  grenade  à  feu. 

—  Encycl.  Crust.  La  plupart  des  crevettes  comestibles 
sont  des  décapodes  macroures  de  la  famille  des  carididôs, 
comme    aussi    les 

crevettes  d'eau 
douce  du  genre  ca- 
ridina,  tandis  que 
les  crevettes  des 
ruisseaux  sont  des 
amphipodes  du 
genre  g  a  m  a  rus. 
C'est  particulière- 
ment aux  carididés 
de  la  tribu  des 
crangoninés  que 
se  rapportent  les 
espèces  de  cre- 
vettes  les  plus  esti- 
mées pour  la  con- 
sommation. Le 
crangon  commun 
ou  salicoque  {cran- 
gon   vulgaris) ,    dit 


Crevette  boiiqi 


Crovettière. 


aussi  «  crevette  grise  »,  atteint  8  centimètres  de  long;  il 
habite  les  mers  de  l'hémisphère  boréal,  avec  d'autres 
espèces:  crangon  fasciatus  (Méditerranée);  cra7igo7i  bo- 
7-ealis  (des  mers  du  Nord),  et  la  nika  edidis  de  la  Méditer- 
ranée, remarquable  par  sa  belle  couleur  rouge  tachée  de 
jaune.  La  crevette  dite  bouqiiet  est  le  palœmon  serratus, 
propre  à  l'Atlantique;  tachée  de  rouge  sur  fond  gris,  elle 
no  se  trouve  pas  dans  la  Méditerranée;  la  petite  crevette 
grise  {palœmon  squilla)  se  trouve  sur  toutes  les  côtes  de 
France.  Enfin,  la  grosse  crevette  de  la  Méditerranée  (pe- 
7îœus  caramota),  qui  se  trouve  aussi  en  Angleterre,  est 
abondante  sur  les  marchés  d'Algérie.  Les  crevettes  repré- 
sentent un  aliment  très  apprécié,  et  dont  la  consommation 
est  extrêmement  considérable,  tant  sur  le  bord  de  la  mer 
que  dans  toutes  les  provinces.  La  plus  grande  partie  dos 
crevettes  apportées  aux  Halles  de 
Paris  viennent  de  Hollande  et  de 
Belgique,  mais  aussi  de  la  Manche 
et  de  l'Océan.  On  pêche  les  cre- 
vettes, à  marée  basse,  avec  des 
crevettières  ou  avec  des  balances 
chargées  d'appâts,  comme  pour  les 
écrevisses. 

CREVETTIÈRE  {vè-ti-èr')  n.  f.  Filet 
qui  sert  à  prendie  les  crevettes, 
espèce  de  liaveneau  ou  de  truble. 

CREVETTINES  [vè-tin')  n.  f.  pi. 
Sous-ordre  do  crustacés  amphipodes, 
comprenant  les  formes  à  tête  petite, 
aux  yeux  médiocres,  à  pattes-mâ- 
choires divisées  en  nombreux  articles,  et  différant  pou  dos 
pattes  locomotrices,  à  longues  antennes,  les  supérieures 
étant  les  plus  grandes.  —  Une  crevicttine. 

—  E.NCYCL.  Les  crevcttines  sont,  en  général,  de  petite 
taille;  leurs  nombreux  représentants,  répandus  surtout 
dans  les  mers  froides,  également  dans  les  eaux  douces 
des  diverses  régions  du  globe,  comptent  aussi  des  fossiles 
dans  les  formations  tertiaires  des  deux  mondes.  On  divise 
les  crevottines  en  cinq  familles  :  du- 
lichiidés,  chéluridés,  corophUdés,  or- 
chestidés,  gammaridés. 

CRÈVE-VESSIE  (vé-st)  n.  m.  Appa- 
reil servant  à  mettre  on  évidence  la 
pression  atmosphérique. 

—  Encycl.  Le  crève-vessie  se  com- 
pose d'un  manchon  do  vorre  fermé  à 
l'une  do  ses  extrémités  par  une  mem- 
brane de  vessie  bien  tendue  et  forte- 
ment arrêtée  sur  ses  bords.  Ce  man- 
chon est  placé  sur  la  platine  do  la 
machine  pneumatique  de  façon  qu'on 
puisse  fairo  le  vide  à  l'intérieur;  à 
mesure  (|un  lo  vide  so  fait,  la  pres- 
sion de  1  air  situé  à  l'intérieur  du  manchon  qui,  primiti- 
vement, faisait  équilibre  à  la  pression  atmosphériiiue,  di- 
minue, la  membrane  so  tend  do  plus  on  plus  en  s  enfon- 
çant dans  le  manchon  ;  si  l'on  fait  suffisamment  le  vide, 
la  membrane  so  déchire,  et  l'air,  rentrant  dans  lo  vase 
brusquement,  produit  uno  véritable  détonation. 

GRÉVIC,  comm.  do  Meurthe-et-Moselle,  arrond.  ot  A 
10  kiloii.  de  Lunéville,  sur  lo  Sanon  ot  lo  canal  do  la 
Marne  au  Rhin  ;  922  hub.  Miuo  do  sol  gomnio.  ToudoU 
lories. 

CRÉVIGHE  n.  f.  Nom  vulgaire,  sur  certaines  parties  du 
littoral  français,  do  la  creveiio  coinmuno. 

Grevier  (Jean-naptisto-Louis),  historien  ot  huma- 
niste, né  ot  mort  à  Paris  (1693-1765).  C'est  un  do  oos 
solides  érudits,  d'un  esprit  clair,  d'uno  science  précise. 
doués  d'un  vrai  sens  critique,  qui  furent  l'honneur  do  la 
science  française  sous  l'ancien  régime.  Elève  de  Kollm, 
il  en  acheva  Vl/istoire  romaine,  nvoc  moins  d'éclat,  mais 
plus  do  fond  quo  son  prédécesseur  {1  œuvre  do  Croviot 
commonce  nu  nonvièmo  volume);  puis  il  la  lit  suivre  de 
\'//istoire  dvs  empereurs  Jusqu'à  Constantin  (n50-nS6)  une 
quatrièmo  édition  en  a  été  publiée  en  18Î4,  avec  notes  et 
éclaircissements  do  Lotronno],  Il  publia  uno  édition,  av^c 
commentaires  ot  notes,  de  Tito-Livo  (1718),  o(  une  his'oiro 
on  sept  volumes  (1701)  de  l'Université,  mais  qui  n'a)0Utnil 
aucun  fait  nouveau  A  celle  do  Du  Boulay.  Liouvroqnifli 
lo  plus  pour  sa  réputation  est  sa  Jihétoriguc  f*'anç*ii*iX 


Crèvo-vcsste  :  M, 
manchon  do  verre;  A, 
nienibrano  do  wai^ie  ; 
P,  plalinfi  lie  la  ma- 
cliiDO  piicumallquc. 


CREVILLENTE 


CRIBLE 


CreviLLEKTE,  ville  d'Espagne  {Valence  [prov.  d'Ali- 
caute  ,,  au  pied  de  la  sierra  de  Creviltente ;  10.200  hab. 
Fabrique  de  tapis  recherchés  et  de  nattes  fines. 

CREW  (Atou)  n.  m.  Métrol.  Monnaie  de  compte  de  la 
côte  d'Afrique,  équivalant  àSô  francs. 

Crewe,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Chestor).  dans  la 
vallée  du  Weaver,  aîduent  de  la  Mersey;  28.760  hab. 
Ateliers  de  construction  de  matériel  pour  les  chemins  de 
fer.  Le  premier  établissement  a  été  fondé  par  Georges  et 
Robert  Stephenson. 

Crewkerne,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Somerset), 
près  de  la  limite  méridionale' du  comté,  sur  le  fleuve  côtier 
Parrett  ;  5.500  hab.  Manufactures  de  toiles  à  voiles  et 
bonneterie.  Ancienne  école  de  grammaire.  Eglise  ogivale. 

GREX  n.  m.  Ornith.  V.  bàlg. 

CrexOS.  musicien  grec  du  v*  siècle  avant  notre  ère. 
Un  peu  antérieur  à  Philosùne  et  à  Timothée,  il  passe  pour 
être  le  premier  qui  rompit  nettement  avec  la  tradition  en 
séparant  la  musique  de  la  poésie  et  du  chant.  Il  donna 
les  premiers  concerts  de  musique  purement  instrumen- 
tale. Au  dire  de  Plutarque,  il  introduisit  des  innovations 
hardies  dans  la  cadence. 

GrÉZANCY,  comm.  du  Cher,  arr.  et  à  10  kilom.  de  San- 
cerre,  dans  les  monts  de  Sancerre,  non  loin  de  la  Sauldre 
naissante;  1.504  hab. 

CRI  (v.  l'étym.  de  crier)  n.  m.  Voix  inarticulée  et  poussée 
avec  effort,  de  manière  à  se  faire  entendre  de  loin  :  Cri 
d'épouvante.  Cbi  de  douleur.  Jeter  un  cri.  ii  Bruit  confus  de 

Plusieurs  voix  :  Des  cris  de  triomphe,  il  Phrase  brève  que 
on  prononce  à  très  haute  voix,  pour  donner  quelque  aver- 
tissement, pour  exprimer  quelque  émotion  vive  :  On  en- 
tendit les  CRIS  :  Au  meurtre  ï  à  l'assassin  I  (Acad.) 

—  Discussion  très  animée  :  Les  cris  des  philosophes. 
Il  Paroles  emphatiques  :  Les  grands  cris  de  la  tragédie. 

—  Ton,  manière  dont  on  crie,  dans  les  rues  des  villes, 
les  choses  à  vendre  ou  à  acheter  ;  paroles  dont  on  se  sert  : 
Les  CRIS  de  Paris  sont  pittoresques. 

—  Par  anal.  Sons  inarticulés  et  non  modulés  que 
poussent  les  animaux  et  qui  caractérisent  chaque  espèce. 
Il  Bruit  ai^Tù  produit  par  un  frottement  :  Le  cBi  du  grillon, 
de  la  cigale.  Le  cbi  d'une  girouette. 

—  Fie.  Plaintes,  gémissements,  douleur;  prière  ar- 
dente :  L'hymne  universel  n'est  qu'un  long  cri  de  douleur 
de  toutes  les  espèces  vivantes  qui  s' entre-dévorent.  (Diderot.) 

Il  Improbation  ou  approbation  manifestée  avec  éclat  :  Les 
cris  de  la  cabale,  de  la  presse,  n  Incitation  morale  ;  vœux, 
désir  ardent  :  Cri  de  l'amour  maternel.  Cri  du  cœur. 

—  Art  milit.  Cri  de  guerre.  Appel  aux  armes;  exclamation 
que  les  soldats  poussent  ensemble  en  allant  au  combat  :  Le 
CBI  DE  GDKRRE  des  Ilomains  s'appelait  harntxis  ;  il  commen- 
çait par  un  léger  murmure,  pour  devenir  progressivement 
un  bruit  épouvantable.  —  Sorte  de  formule  d'excitation 
guerrière,  que  l'on  écrivait  sur  les  bannières  et  qui  ser- 
vait dans  les  combats  pour  animer  les  soldats  :  Le  cri  de 
GUERRE  des  Français  était  :  Montjoie-Saint-Denis  !  il  Cri 
d'armes.  Excitation  guerrière  que  certaines  familles  por- 
taient écrites  au  cimier  de  leurs  armes,  et  que  leurs  vas- 
saiLX  répétaient  durant  le  combat,  il  Cri  àe  ralliement. 
Paroles  convenues  pour  aider  les  soldats  à  se  reconnaître 
et  à  se  rallier.  —  Fig.  Accord  général  dans  un  même  sen- 
timent :  Quand  donc  viendra  le  cri  de  ralliement,  précur- 
seur de  l'émancipation  définitive  ?  (Ledru-Rollin.) 

—  Cout.  anc.  Cri  de  feu  et  de  meurtre.  Cri  que  devait 
pousser  celui  qui  voyait  se  produire  un  incendie  ou  se 
commettre  un  meurtre,  il  Cri  public  ou  simplement  Cri, 
Proclamation  d'un  magistrat  pour  défendre,  ordonner, 
annoncer  quelque  chose  :  Le  bannissement  se  faisait  autre- 
fois à  son  de  trompe  et  à  cr!  pdblic,  ce  qui  lui  a  valu  son 
nom.  —  Fig.  Opinion  vivement  prononcée  dans  le  public 
pour  ou  contre  une  personne  ou'ude  chose  :  Le  sage  res- 
pecte le  CRI  PUBLIC 

—  FéoJ.  Cri  de  la  fête,  Droit  que  l'on  payait  à  certains 
seigneurs  pour  avoir  le  privilège  d'annoncer  la  fête. 

—  Techn.  Bruissement  qui  se  fait  sentir  lorsqu'on  presse 
la  soie  entre  les  doigts.  (On  dit  aussi  maniement.)  n  Donner 
du  en  à  la  soie,  La  soufrer,  ce  qui  lui  fait  produire  ce 
bruissement,  u  Cri  de  l'éiain,  Petit  craquement  que  ce 
métal  fait  entendre  lorsqu'on  le  plie. 

—  Véncr.  Se  dit  des  phrases  brèves  dont  se  servent  les 
chasseurs,  pour  flatter,  réprimander,  exciter  leurs  chiens. 

H  A  cor  et  à  cri.  V.  cor. 

—  Loc.  div.  :  A  grands  cris.  En  poussant  do  grands  cris. 
B  Fig.    Avec   grande   insistance,  ii  iVe   faire   qu'un   cri, 

Pousser  un  seul  cri.  li  IV'avoir  qu'un  cri,  IVe  jeter,  Xe  faire 
yu'un  cri.  Crier  constamment,  se  plaindre  sans  disconti- 
nuer, il  N'avoir  qu'un  cri  après  quelqu'un,  Désirer  ardem- 
ment sa  présence,  ii  //  n'y  a  qu'un  cri  sur  lui.  Chacun  en 
parle  de  la  même  manière,  n  Jeter,  Pousser,  Fairp.  les  hauts 
cris,  Se   plaindre,  se  récrier  d'une  manière  éclatante. 

—  Fam.  Dernier  cri.  Dernier  genre,  suprême  élégance, 
qu'il  s'agisse  de  mode  ou  d'autre  chose,  et  sans  doute  par 
allusion  aux  glapissements  des  camelots  qui  poursuivent 
les  passants  en  leur  offrant  l'objet  nouveau  et  en  vogue. 

—  Syn.  Cri,  clabauderie,  clameur,  etc.  V,  clabadderie. 

—  Encycl.  Le  son  inarticulé  qu'on  appelle  cri  est  com- 
mun à  l'homme  et  à.  la  plupart  des  animaux.  Chez  cesdcr- 
DJers,  il  prend  un  nom  particulier  selon  les  espèces  : 

L'abeille  bourdonne;  l'aigle  trompette;  l'alouette  gri- 
solle; Vkne  brait  ;  lo  bœuf,  la  vache,  le  taureau  beuglent. 
mugissent,  meuglent;  la  brebis,  le  mouton,  la  chèvre  bêlent; 
le  buffle  souffle,  mugit,  beugle;  la  caille  margolte,cnrcaille ; 
le  canard  nasille;  le  cerf,  le  daim,  le  chevreuil  raiei 
brament,  râlent;  lo  chat  miaule;  le  cheval  hennit;  le  chien 
aboie,  jappe,  hurle;  la  chouette  hue,  chuinte;  la  cigale 
chante,  craquette;  la  cigogne  craquette  ou  clan  nette  ;  le 
cochon  grogne;  la  colombe  roucoule;  le  coq  chante,  eo- 
queriqne  ;  le  corbeau  cronsne;  la  corneille  craille,  babille; 
le  courlis  siffle;  le  crocodile  lamente;  lo  dindon  glougloute; 
l'éléphant  barète  ou  barrit;  le  faon  râle;  la  fauvette 
chante;  le  geal^'o^e,  cageole  oa  cajole  ;  \a  f^nUnoilc  glousse  ; 
la  grenouille,  le  crapaud  coassent;  le  grillon  grésillonne; 
la.  grue  craque,  glapit,  trompette;  l'hirondelle  gazouille; 
le  hibou  hue  ou  hulule;  la  hulotte  iiôle;  la  huppe  pupule; 
le  }BTfi  jar-gonne ;  le  lapin  ctapit  ;  lo  lion  rugit;  le  loup 
hurle;  le  merle  siffle,  flûte;  le  moineau  pépie;  la  mouche 
bourdonne;  l'oie  criaille,  cagnarde;  le  loriot  »i//?e;  l'ours 
grogne,  hurle;  le  paon  braille,  rriaille;  la  perdrix  cacaitn, 
glmtsse;  le  perroquet  »ar/e;  la  pie  jacasse,  jase  ;  le  pigeon 
roucoule,  le  pinson  frigotte,  ramage;  la  poule  cagnette. 


glousse;  le  poulet  piau/c;  le  ramier  caracoule,  roucoule; 
le  TQinard  glapit  ;  le  rhinocéros  barète;  le  rossignol  chante, 
qringotte;  le  SB.n%l\ev  grommelle  ;  le  serpent  siffle;  la  souris 
chicote;  le  tigre  râle,  raiique;  la  tourïerelle  gémit,  rou- 
coule. 

—  Mœurs  et  cout.  Cris  de  Paris.  On  entend  par  cris  de 
Pnns  ces  appels  modulés  par  lesquels  les  petits  marchands 
ambulants  crient  dans  les  rues  leur  industrie  et  font  va- 
loir les  objets  qu'ils  débitent.  Ces  cris  sont  nombreux,  di- 
vers et  parfois  bizarres.  Leur  origine  est  fort  ancienne. 
Déjà,  au  XH!"  siècle,  un  poète  nommé  Guillaume  de  Ville- 
neuve avait  rimé  un  Dicl  de  quelques  pages  sur  les  crieries 
de  Paris.  Dans  un  temps  où  ni  les  journaux  ni  les  affiches 
n'étaient  connus,  des  crieurs  de  profession  allaient  de  rue 
en  rue  annoncer  telle  chose  à  vendre,  en  tel  lieu,  à  tel  prix. 
De  plus,  tels  industriels,  qui  se  contentent  aujourd  hui, 
d'écrire  leur  nom  et  leur  profession  sur  leur  porte,  ne  se 
privaient  pas  d'encourager,  d'exciter,  d'appeler  les  prati- 
([Ues  par  leurs  cris,  comme  le  font  encore  les  bimbelotiers 
établis  dans  les  bazars  en  plein  air.  Enfin,  des  marchan- 
liises  qui  forment  de  nos  jours  des  établissements  consi- 
dérables se  débitaient  également  en  plein  air.  Outre  ces 
marchands  dont  lo  nombre  était  grand,  il  y  avait  une  foule 
de  pauvres  qui,  avec  un  cri  particulier,  annonçaient  leur 
venue  et  exploitaient  la  charité. 

Aujourd'hui,  on  ne  crie  plus  dans  les  rues  que  des  objets 
de  très  mince  valeur  et  de  nécessité  journalière;  seules, 
les  petites  industries  courantes  ont  encore  recours  à  ce 
moyen  de  publicité,  qui  ne  s'exerce  pas  sans  une  auto- 
risation expresse  de  la  préfecture  de  police.  Les  cris  de 
Paris  sont  soumis  à  une  réglementation  sévère,  qui  ne  leur 
permettrait  plus  notamment  les  gauloiseries  dont  s'esbau- 
dissaient  nos  pères. 

La  gravure  a  souvent  reproduit  les  marchands  ambu- 
lants de  Paris.  Une  des  plus  anciennes  estampes,  et  des 
plus  rares  à  l'état  complet,  se  compose  de  quarante-trois 
sujets  gravés  à  l'eau-forte  en  1640.  Citons  encore  les  Cris 
de  Paris,  en  soixante  sujets,  dessinés  par  Edme  Bouchar- 
don,  do  1737 à  1743,  et  gravés  par  le  comte  de  Caylus.  Il 
existe  encore  d'autres  recueils  gravés  par  Huguier  fils, 
Diiplessis-Bertaux,  Abraham  Bosse,  ainsi  qu'un  grand 
nombre  de  pièces  isolées.  Les  lithographes  contemporains 
ont  fait  de  même.  Il  n'est  pas  jusqu'à  l'imagerie  popu- 
laire qui  ne  se  soit  emparée  des  cris  de  Paris  :  elle  en  a 
fait  des  albums  destinés  aux  enfants. 

—  Dr.  Les  abus  auxquels  peut  donner  lieu  l'offre  aux 
acheteurs,  à  l'aide  de  cris,  des  écrits  de  diverses  sortes, 
sur  la  voie  publique,  a,  de  tout  temps,  attiré  l'attention  du 
législateur.  Cette  matière  a  été  successivement  régle- 
mentée par  l'ordonnance  du  29  octobre  1782,  la  loi  du 
5  nivôse  an  V,  l'arrêté  du  7  avril  1814,  la  loi  du  10  dé- 
cembre 1830  (art.  2j  et  la  loi  du  16  février  1834  (art.  l"). 
Des  termes  de  l'article  6S  de  la  loi  du  29  juillet  1881  sur 
la  presse,  on  avait  conclu  que  liberté  absolue  était  laissée 
aux  cris  et  annonces  sur  la  voie  publique.  Mais  est  inter- 
venue la  loi  du  19  mars  1889  qui,  sous  la  sanction  de  peines 
de  simple  police,  édicté  : 

n  Les  journaux  et  tous  les  écrits  ou  imprimés  distribués 
ou  vendus  dans  les  rues  et  lieux  publics  ne  pourront  être 
annoncés  que  par  leur  titre,  leur  prix,  l'indication  de  leur 
opinion  et  les  noms  de  leurs  auteurs  ou  rédacteurs.  — 
Aucun  titre  obscène  ou  contenant  des  imputations,  diffa- 
mations ou  expressions  injurieuses  pour  une  ou  plu- 
sieurs personnes,  ne  pourra  être  annoncé  sur  la  voie  pu- 
blique. Il 

L'article  24  de  la  même  loi  punit  d'un  emprisonnement 
de  six  jours  à  un  mois  et  d'une  amende  de  16  francs  à 
500  francs,  ou  de  l'une  de  ces  deux  peines  seulement,  tous 
cris  ou  chants  séditieux  proférés  dans  des  lieux  ou  réu- 
nions publics.  Si  l'infraction  a  pour  but  un  acte  de  propa- 
gande anarcliiste,  elle  est  déférée  à  la  juridiction  correc- 
tionnelle (loi  du  28  juin.  1894). 

—  Physiol.  et  pathol.Le  cr(  est  une  émission  violente  de 
l'air,  d'une  expiration  énergique  et  soutenue,  produisant 
un  mouvement  vibratoire  dans  le  larynx  et  le  pharynx. 
Lespremières  expirations  du  nouveau-né  s'accompagnent 
de  cris  appelés  «  vagissements  ».  Plus  tard,  l'enfant  qui 
crie  est  un  enfant  qui  souffre.  Le  cri  est  volontaire  (cri 
d'appel,  cri  de  guerre},  ou  involontaire  (cri  de  douleur,  de 
surprise,  vagissement  du  nouveau-né).  Le  cri  involontaire 
peut,  dans  beaucoup  de  cas,  être  retenu  par  l'action  de  la 
volonté;  mais  il  y  a  des  cas  où  le  cri  est  purement  réflexe 
et  tout  à  fait  soustrait  à  l'action  de  la  volonté.  Le  cri 
hydrencéphalique,  qui  frappe  par  son  acuité  et  sa  per- 
sistance, est  un  signe  caractéristique  de  la  méningite. 

—  Art  milit.  Cri  d'armes.  Le  cri  d'armes  semble  remon- 
ter à  ces  tournois  ou  trépignées  au  cours  desquels  deux 
troupes  s'attaquaient  en  s'encourageant  par  un  cri,  géné- 
ralement le  nom  d'un  des  principaux  tenants.  Par  la  suite, 
le  cri  d'armes  se  confondit  avec  le  cri  de  guerre,  qui  ser- 
vait aussi  bien  à  se  rallier  qu'à  s'encourager.  Ainsi,  l'on 
voit,  au  XV*  siècle,  Louis  XI  crier:  Bourgogne!  aux  gens 
de  Liège,  quand  il  monta  à  l'assaut  de  leur  ville  avec  les 
Bourguignons.  Bien  plus  anciennement,  la  noblesse  do 
l'Ile-de-France  charçeait  en  criant  :  Montjoie-Saint-DeJiis ! 
Il  est  difficile  de  distinguer  le  cri  de  guerre  du  cri  d'armes  : 
c'était  affaire  de  circonstances,  d'autant  plus  que  certains 
cris,  si  l'on  n'en  connaît  pas  les  origines,  peuvent  paraître 
au  moins  singuliers.  Ainsi,  les  sires  de  Cramailles  et  de 
(îenlls  avaient  pour  cri  do  guerre  :  Au  bruit! ;  le  sire  de 
Prie  :  Cant  d'oiseaux  !  ;  le  sire  de  Berghes-Saint-Winocq  : 
Iterghes  à  Madame  de  Châteanbrun  I ,  tous  cris  sans  doute 
poussés  par  les  hérauts  dans  les  pas  d'armes  ;  tandis  que 
d'autres  sont  beaucoup  plus  pratiques,  comme  celui  des 
Montoison  :  A  la  rescousse! 

Cri  de  guerre.  Poussés,  à  l'origine,  par  les  peuples 
barbares  pour  s'exciter  au  combat,  les  cris  de  guerre  se 
runfondirent,au  moyen  âge,  avec  les  cris  d'armes.  Dans  les 
temps  modernes,  do  nombreuses  batailles  ont  été  gagnées 
aux  cris  de  :  Vire  le  Hoi!  Vive  la  Nation!  Vive  la  liépu- 
bliquc!  Vive  l'Empereur! 

Les  attaques  à  la  baïonnette  do  l'infanterie,  les  charges 
de  cavalerie  s'exécutent  au  cri  do  :  En  Avant!,  qu'on  a 
jugé  nécessaire  do  faire  pousser  par  les  soldats  pour  aug- 
menter leur  ardeur  et  leur  énergie. 

A  l'étranger,  le  cri  de  Hourrnh!  est,  en  pareille  circon- 
stance, réglementaire  dans  la  plupart  des  armées.  En  Italie, 
on  crie  Savoia!,  sorte  d'abréviation  de  la  devise  de  la 
maison  do  Savoie:  Semprè  avanti  Savoia! 

Cris  de  sentinelle.  On  appelle  ainsi  ceux  que  les  règle- 
ments prescrivent  aux  sentmellos  do  pousseren  différents 
cas,  tels  quû  :  Qui  vive!  Au  feu!  A  ta  garde!  ffalle-làl,  elc. 


cesse   de 


398 

Çri,  déesse  hindoue  de  la  beauté,  de  la  fortune  et  du 
bonheur,  épouse  du  dieu  Vitlinou.  Çri,  nommée  aussi  Lak- 
chmî,  Hirâ,  Lolâ,  Lokamàtâ,  peut  se  rapprocher  de  l'A/j/fro- 
rf(7e  0((ra;îm  des  Grecs  :  comme  celle-ci,  elle  est  née  do 
l'écume  de  l'océan.  C'est  l'Aphrodite  pudique,  type  de 
l'épouse  fidèle  et  protectrice  de  la  femme 
mariée,  qui  pousse  la  fidélité  conjugale 
jusqu'à  prendre  une  forme  humaine  pour 
accompagner  Vichnou  dans  chacune  de 
ses  incarnations.  Elle  est  la  mère  de 
Kâma,  le  dieu  de  l'amour.  Çri  n'a  point  de 
temples  particuliers,  mais  elle  figure  dans 
tous  ceux  de  Vichnou,  et  partage  les  Iiod- 
neurs  qui  lui  sont  rendus;  de  plus,  en 
qualité  de  déesse  de  la  fortune  et  du  bon- 
heur, elle  estl'objet  d'un  culte  fort  assidu. 

CRI-À-DIEU  n.  m.  Liturg.  anc.  Prières 
que  l'on  adressait  à  Dieu,  dans  les  cala- 
mités publiques.  Il  PI.  Des  cris-.à,-died. 

CRIAGE  {aj')  n.  m.  Action  de  faire  une 
annonce  en  criant  :  Le  criagk  de  cer 
laines  denrées  est  interdit  dans  les  7n{es 
de  Paris.  li  Office  du  crieur  public. 

CRIAILLER  {a-ill-é  [Il  mil.]  —  fréquent, 
et  péjorat.  de   crier)  v.  n.  Crier  souvent 
et  d'une   manière   importune  :  Femme   qui 
criailler. 

—  Fam.  Se  plaindre  souvent  et  pour  peu  de  chose. 

—  Par  ext.  Produire  un  petit  bruit  fréquemment  répété  : 
Plume  qui  criaille. 

CRIAILLERIE  {a-ill'-rî  [Il  mil.])  n.  f.  Action  de  criailler. 
Il  Plaintes,  gronderies  fréquentes  et  importunes  :  Criail- 
LERIIlS  conjnqales. 

—  Syn.  Clabauderie,  clameur,  etc.  V.  clabauuerie. 

CRIAILLEUR  {a-ill-enr  [Il  nill.]l,  EUSE  n.  Fam.  Per- 
sonne qui  criaille  :  Non  seulement  il  faut  crier,  mais  il  faut 
faire  crier  les  criailleurs  en  faveur  de  la  vérité.  (Volt.) 

CRIANT  {kri-an),  ANTE  i^rad.  crier]  adj.  Qui  excite  à  se 
plaindre  hautement  et  justement  :  Injustice  criante.  Les 
abus  les  plus  criants  sont  ceux  dont  oîi  tie  profite  pas. 
(Pet.-Senn.)  n  Criard,  désa";réablement  disparate  :  Cravate 
d'une  couleur  criante.  (BaTz.)  [Peu  usité  en  ce  sens.] 

CRIARD  (ar'),  ARDE  adj.  Fam.  Qui  aime  à  crier,  qui 
crie  souvent  :  Femme  criardi:.  Enfant,  Oiseau  criard. 

—  Par  ext.  Grondeur;  porté  à  critiquer  ou  à  se  plaindre. 
Il  Qui  porte  à  crier,  à  gronder  :  Humeur  criarde. 

—  Par  anal.  Aigre,  en  parlant  dessons  ou  des  objets  qui 
les  produisent  ;  \oix  criarde.  Instrmnent  criard. 

—  Fig.  Trop  vif,  trop  éclatant,  trop  cru,  en  parlant  des 
tons  et  des  couleurs  ;  qui  offre  une  disparate  désagréable  ; 
Toilette  criarde,  il  Dettes  criardes.  Petites  sommes  dues  à 
de  petits  marchands,  à  des  ouvriers,  et  qui  sont  réclamées 
avec  importunité. 

—  Toile  criarde  ou  substantiv.  Criarde,  Toile  fortement 
gommée  et  qui  crie  quand  on  la  froisse. 

—  Substantiv.  Personne  criarde,  grondeuse. 

—  n.  f.  Pop.  Poule.  Il  Lime,  scie,  et,  en  arg..  Sonnette. 

—  Syn.  Criard,   braillard,   brailleur,  etc-V.  braillard. 

—  Anton.  Muet,  silencieux,  taciturne.  —  Doux,  harmo- 
nieux (en  parlant  des  sons). 

CRIARD  {ar')  n.  m.  Erpét.  Nom  vulgaire  d'une  espèce 
de  crapaud. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  du  pluvier  à  collier. 

CRIBBAGE  [baj')  n.  m.  Variété  anglaise  du  jeu  de  boston. 

CRIBLAGE  {blaj')  n.  m.  Techn.  Action  de  cribler,  de 
passer  au  crible  pour  nettoyer  :  Le  criblage  des  grains. 

—  Min.  Triage  mécanique  du  minerai,  séparant  les  par- 
ties riches  des  parties  pauvres,  ii  Dans  les  houillères,  Opé- 
ration qui  a  pour  but  de  trier  et  de  séparer  les  morceaux 
de  charoon  de  terre,  de  manière  à  pouvoir  les  classer  sui- 
vant leurs  grosseurs. 

CRIBLANT  {blan),  ANTE  adj.  Qui  laisse  passer  certains 
objets,  et  en  retient  d'autres  :  Digues  criblantes. 

CRIBLE  (du  lat.  cj-ibrum,  même  sens)  n.  m.  Instrument 
percé  de  trous,  et  servant  à  séparer  des  objets  de  grosseur 
inégale,  dont  les  uns  passent 
à  travers  les  trous,  tandis  que 
les  autres  sont  retenus  par 
leur  trop  grand  volume  :  Cri- 
ble de  fil  de  fer,  d'osier.  Cri- 
ble pour  le  blé,  pour  le  sable, 
pour  la  terre. 

—  Par    anal.    Objet    qui  Crible, 
laisse  passer  des  corps  et  en 

retient  d'autres  :  Notre  corps  est  wn  corps  poreux  ;  c'est 
un  crible,  surtout  pour  l'air.  (Raspail.) 

—  F. g.  Moyen  d'épurer,  de  distinguer,  de  démêler 
des  choses  de  valeur  différente  :  Le  crible  de  la  critique. 

il  Ce  qui   ne  retient  rien,  ce  qui  laisse  tout  échapper  : 
L'esprit  sans  la  mémoire  est  un  crible.  (Boiste.) 

—  Fam.  Percé  comme  un  crible.  Percé  de  trous  nom- 
breux :  La  peau  est  percée  partout  comme  un  crible. 
(Fén.)  Il  Fig.  Qui  est  d'une  extrême  franchise,  qui  laisse 
pénétrer  ses  sentiments  ou  échapper  ses 
pensées  :  Je  suis  percé  comme  un  cri- 
ble, et  le  secret  d'un  mensonge  s'écoule 
chez  moi  de  tous  côtés.  (Bruevs.) 

—  Aritli.  Crible  d'Eratostnène.  Se  dît 
de  la  méthode  employée  pour  former 
une  table  do  nombre  premiers. 

—  Art  milit.  anc.  Nom  donné  à  la  par- 
tie du  casqpe  dos  anciens  chevaliers  qui 
se  relevait  ou  s'abaissait  à  volonté  sur  le 
visage,  et  qui  était  percée  de  trous  nom- 
breux. 

—  Blas.  Meuble  d'armoiries  peu  usité, 
qui  représente  une  espèce  de  tamis  de  forme  cylindrique. 

—  lechn.  Crible  hydraulique.  Caisse  métallique  dont  le 
fond  est  constitué  par  une  grille,  qui  plonge  dans  une  cuve 
remplie  d'eau.  (On  imprime  un  mouvement  alternatif  à 
cette  caisse  suspendue  par  des  chaînes  :  les  parties  fines, 
les  sables  et  autres  impuretés  traversant  la  grille,  tandis 
que  les  parties  grosses  du  minerai  restent  dessus.)  n  Crible 
à  piston,  Crible  généralement  disposé  par  couple,  dans  le- 
quel un  piston  plein  fait  successivement  monter  et  des- 
cendre I  eau  au-dessus  et  au-dessous  de  la  grille.  (Ce  crible 
s'emploie  surtout  dans  les  houillères,  pour  le  lavage  des 


D'argent  h  un  cri- 
ble de  pourpre. 


Crible  hydraulique  h  pistons  :   A,   d<^ versement 
du  minerai;  C,  cylindres  trilleura. 


399 

charbons.)  il  Crible  a  roulettes  ou  Crible  succfssif,  Appareil 
consistant  eu  uno  grande  caisse  surmontée  do  deux  tra- 
verses, (jui  portent  un  jjotit  chorain  do  for  sur  lequel  roulo 
un  crible  ordinairo.  il  Crible  à  pied  ou  Crible  allemand, 
Crible  composé  d'uuo  trémie  placée  au-dessus  d'uno  lôlo 
perforée  très  iuchuée.  (Le  blo  contenu  dans  la  trcmîo 
tombe  et  tjlisso 
sur  la  tôle,  eu 
laissant  passer 
les  impuretés  à 
travers  les 
trous.)  Il  Plan- 
che porcée  do 
trous,  destinée 
à  maintenir  les 
tuyaux  dont 
les  embouchu- 
res sont  pla- 
cées dans  le 
sommior  de 
l'orgue. 

—  Encycl. 
Techn.  V.  ta- 

RARI3,    TRIKUR. 

—  Aritlim. 

Crible  d'Eratosthène,  La  méthode  d'Eratosthène  consiste 
à  écrire  la  suite  des  nombres  entiers  1,  2,  3,  -1,  5...,  et  à 
etfacer  do  cette  suite  chaque  nombre  qui  admet  un  divi- 
seur autre  que  lui-racmo  ou  l'unité.  Ceux  qui  restent  sont 
nécessairement  des  nombres  premiers.  On  doit  d'abord 
supprimer  tous  les  nombres  pairs,  excepté  2,  parce  qu'ils 
sont  tous  divisibles  par  2,  lequel  ne  l'est  que  par  lui- 
même  et  par  l'unité.  11  ne  reste  ainsi  à  considérer  que  la 
suite  des  yionibres  impairs  : 

1,  2,  3,  5,  7,  9,  11,  13,  15,  17,  19,  21 

Cola  posé,  il  est  aisé  de  voir  qu'à  partir  de  3,  tous  les 
nombres  qui  se  présentent  de  3  en  3  [9,  15,  21,...)  sont  des 
multiples  de  3;  on  les  supprimera.  On  supprimera  de  la 
même  fa^on  les  multiples  de  5,  do  7,  de  11,  etc.,  en  con- 
servant les  nombres  5,  7,  u,  etc. 

CRIBLER  V.  a.  Passer  à  travers  un  crible,  isoler  au 
moyen  du  crible  :  Cribler  da  blé,  des  graines,  du  sable. 

—  Par  ext.  Percer  en  beaucoup  d'endroits  :  Porte  cri- 
BLÉK  de  coups  de  poignard,  ii  Couvrir  de  marques  ;  Visaqe 
CRIBLÉ  par  la  petite  vérole,  w  Accabler  :  Cribler  r/uelqit'ini 
de  blessures,  de  ridicule,  de  questions,  d'épigrammcs. 

—  Fig^.  Choisir,  trier  :  Il  faut  cribler  ses  pensées  et 
livrer  au  vent  les  plus  légères. 

—  Arg.  Crier,  i!  Cribler  à  la  chienlit  ou  a«  c/i(in*o?i,  Crier 
au  voleur,  n  Cribler  à  la  grive.  Crier  pour  avertir  de  l'ar- 
rivée de  la  police  ou  de  quelque  autre  personne. 

Criblé,  ée  part.  pass.  du  v.  Cribler. 

—  Fam.  Criblé  comme  une  poêle  à  châtaignes,  ou  comme 
une  écumoire,  Fortement  marqué  do  la  petite  vérole. 

Se  cribler,  v.  pr.  Etre  criblé,  ii  So  percer  mutuellement 
de  coups  nombreux. 

CRIBLETTE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  cinclidie. 

CRIBLEUR,  EUSE  n.  Techn.  Celui,  celle  (|ui  procède  à 
l'opération  du  criblage  des  grains,  des  minerais,  do  la 
houille. 

—  Arg.  Criblenr  de  lance,  Porteur  d'eau,  ii  Cribleur  de 
malades,  Celui  qui,  dans 
une   prison,    est  chargé 
d'appeler  les  détenus  au 
parloir. 

CRIBLEUR  n.  m.  Ma- 
chine qui  sert  à  criblerles 
grains  et  semonces,  aies 
purifier  des  débris  or- 
ganiques, poussières  ou 
semences  étrangères. 
Il  On  dit  aussi  cribleuse. 

—  Encycl.  La  partie 
essentielle  d'un  cribleur 
est  formée,  tantôt  par 
une  grille,  tantôt  par  une 
plaque  métallique  perfo- 
rée, sur  laquelle  on  fait 
glisser  le  grain,  et  dont 
les  jours  ou  les  perfora- 
tions    sont     calculés     de  Cribleur, 

manière,  soit  à  retenir 

le  grain  en  laissant  passer  les  .mpuretcs,  soit,  inverse- 
ment, à  laisser  passer  le  grain  en  retenant  les  impuretés. 
Le  «  cribleur  »  ou  ■<  trieur  »  i  cylindres  rotatifs  est  formé 
par  uno  série 
de  cylindres 
disposés  suc- 
cessivement, 
bout  à  bout,  et 
suivant  un  axe 
commun  inr^li 
né  sur  l'Iiori 
zon.  La  paroi 
do  chacun 
d'eux  est  uno 
feuille  de  zinc, 
dont  les  per- 
forations uiffè- 
ront  quant  à  la 
forme  ot  aux 
dimensions. 
Le  grain  à  purltler,  jeté  dans  une  trémie,  pénètre  à  l'in- 
térieur do  1  appareil,  du  côté  le  plus  élevé.  Il  s'écoule 
doucement  vers  l'autre  côté  par  l'ofTot  du  mouvement 
rotatif,  mais  des  criblages  ou  triages  distincts  s'opèrent 
au  fur  ot  à  mesure  de  son  passage  dans  chacun  dos  diffé- 
ronts  cylindres.  V.  aussi  tarare,  ot  trii:ur, 

CRIBLEUX  (bleu),  EUSE  adj.  Ilist.  nat.  Percé  do  trous 
comme  un  crible. 

—  Aiiat.  Os  criblcuT,  Lame  cribleuse,  L'os  othmoïdo  qui 
est  percé  do  trous  commo  un  crible. 

CRIBLIER  [bli-é]  n.  m.  Fabricant,  marchand  de  cribles. 

CRIBLURE  n.  f.  Nom  donné  aux  mauvaises  graines, 
aux  résidus  do  toute  sorte  qui  se  séparent  du  bon  grain 
par  !o  criljlago. 

CRIBRAIRE  brér')  u.  f.  Genre  de  champignons-myxo- 
m^  côtes  microscopiques,  caractérisé  par  un  rébeau  lila- 


CRIBLER 


CRICO-PIIARYNGIEN 


Cribleur  il  cylindres  rotnlifs. 


Cribriluie. 


mouteux,  dont  les  mailles  laissent  échapper  les  spores  ou 
corps  reproducteurs  .  Les  cbiuraihks  croissent  en  groupes 
nombreux  sur  le  bots  mort  ou  les  feuilles  sèches. 

CRIBRATION  {si-on)  n.  f.  Opération  ayant  pour  objet  la 
séparation  des  portions  los  plus  menues  d'une  drogue 
niédicaïuontouso  dos  parties  plus  grosses.  (Vioux.) 

CRIBRIFORME  (du  lat.  cribrum ,  cribri ,  crible,  et  de 
formcj  U'ij.  Hist.  nat.  Qui  a  la  forme  d'un  crible  :  Polyoier 

CRIBRIFURMK. 

—  Anat.  Os  cribriforme.  Se  dit  de  l'os  ethmoido. 

GRIBRILINE  ou  CRIBRILINA  n.  f.  Genre  do  bryozoaires 
gymnolématcs  chilostoraatos,  famille  des  coUulariidés , 
comprenant  dos  colonies  encroûtées, 
à  cellules  ovales,  irrégulièrement  dis- 
posées. 

—  Encycl.  Les  cinbriUnes  habitent 
l'Océan  ;  la  cribrilina  alcicornis  est  re- 
marquable par  los  prolongcmeuts  ra- 
meux  aplatis  de  ses  cellules.  Cette 
espèce  a  été  découverte  lors  de  la 
campagne  du  Travailleur,  en  1881, 
par  2.000  mètres  de  profondeur,  au 
N.-O.  de  la  cote  d'Espagne. 

CRIBRINE  ou  CRIBRINA  n.  f.  Genre 
d'actinies  charnues  (actiniaires),  fa- 
mille des  actiniidés,  comprenant  des 
polypes  cylindroconiques ,  verru  - 
(|ueux,  dont  on  connaît  une  douzaine  d'espèces,  réparties 
dans  la  mer  Rouge  et  la  Méditerranée.  (C'est  dans  cette 
dernière  mer  que  se 
trouve  la  curieuse  cri- 
brin  a  carcin  iopados, 
qui  vit  sur  la  même 
coquille  qu'un  pagure 
avec  qui  elle  forme  uno 
association,  tout 
comme  l'actinie  Adain- 
sia  palliata  avec  l'eu- 
pagurus  Prideaicxi.) 

CRIBROSPIRE    ou 

CRIBROSPIRA  {spi) 
n.  ni. Genre  de  foramioi- 
fères  perfurés,  famille 
des  rotalidés,  compre- 
nant de  petites  coquil- 
les calcaires,  enroulées 
en  hélice, etdontleder-  cnbrme 

nier  tour  se  laisse  seul 

voir.  (Les  cribrospires  possèdent  des  loges  nombreuses, 
mises  en  communication  par  une  ouverture  en  croissant.) 
CRIC  {krik'  —  onomatop.)  interj.  Exclamation  servant  à 
exprimer  le  bruit  d'une  chose  qu'on  déchire.  (On  le  joint 
souvent  au  mot  crac  :  Cric  crac!  la  voile  se  déchire. 
—  Cette  exclamation  se  place  souvent  aussi,  au  début 
d'un  conte,  dans  la  bouche  de  certains  conteurs  :  mate- 
lots, soldats,  etc.) 

—  n.  m.  Bruit  d'une  chose  qu'on  déchire  :  On  entendit 
un  petit  CRIC. 

—  Syn.  Crac  (comme  exclamation  et  comme  nom). 
CRIC  (kri)  n.  m.  Techn.  Machine  à  crémaillère  et  à  ma- 

niveUo,  dont  on  se  sert  pour  soulever  des  fardeaux. 

—  Archéol.  Cric  d'arbalète.  Syn.  de  crankquin. 

—  Arg.    Eau-de-vie    de  basse  qualité,  u  On  dit  aussi 

CRIQUE  n.  f. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Carross.  Pièce  de  fer  dentée,  qui  tient  tendue  chaque 
soupente  d'une  voiture. 

—  Chir.  Cric  Foucou,  Instrument  dont  se  sert  le  dentiste 
pour  ranger  les  dents  déplacées. 

—  Encycl.  Arts  mécan.  Le  cric  se  compose  générale- 
ment d'une  crémaillère  qui  engrène 
avec  un  pignon.  Une  roue  dentée 
est  fixée  sur  l'axe  de  ce  pignon  et 
engrène  ù.  son  tour  avec  un  second 
pignon  portant  une  manivelle  calée 
sur  .son  axe.  Un  oncliqiietago,  disposé 
sur  l'axe  mémo  do  la  manivelle,  em- 
pêche la  crémaillère  de  redesccudro 
seule.  La  tète  do  la  crémaillère  porto 
un  double  crochet  augmentant  la 
priso  do  l'outil  sur  le  fardeau  à  sou- 
lever. A  sa  partie  inférieure,  cette 
crémaillère  est  munie  d'uno  gritfo 
saillante,  que  l'on  peut  placer  sous 
les  fardeaux  qui  se  trouvent  ù  une 
faible  hauteur  du  sol.  Le  corps  du 
cric  est  formé  par  un  garnissage  en 
bois  en  deux  pièces,  que  réunissent 
ot  maintiennent  des  frottes  on  for.  De 
plus,  un  anneau  on  fer,  fixé  sur  le  garnissage,  permet  un 
transport  ^ilus  facile  de  l'outil. 

Quelquetois,  la  crémaillère  est  remplacée  par  uno  vis, 
que  fait  mouvoir  un  pignon  A  dents  néliooïdalos.  L'outil 
ainsi  composé  constitue  plutôt  le  vérin. 

CRIC  CRAC  interj.  et  n.  m.  V.  cric 

CRICÉAL  isé  —  du  gr.  krikos,  cercle)  adj.  m.  n  Os 
cricéal.  Quatrième  paire  d'os  auxiliaires  dos  arcs  bran- 
chiaux chez  los  poissons,  il  Substantiv.  :  Le  crickal. 

CRICÉLA3IE  {sé-la-zî  ~  du  gr.  krikêlasia,  mémo  sons) 
n.  f.  Anii<|.  gr.  Jeu  dans  lequcion  faisait  rouler  un  corde 
do  fer  garni  d'anneaux.  (C  était  uno  variété  du  jeu  do 
oorooau.) 

GRICETINÉ3  {se)  n.  m.  pi.  Tribu  de  mammifères  ron- 
geurs, famille  des  muridés,  comprenant  los  liamstors  [cricc- 
tus)  cl  los  cricétodons,  tous  caractérisés  par  leurs  dents  ra- 
diculéos,  à  croissance  non  coulinuo  ;  par  leurs  molaires  à 
tubercules  disposés  on  doux  rangées  longitudinales,  sé- 
parées par  un  sillon,  ot  par  la  brièveté  do  leur  quouo. 
(Los  cncétinés  habitent  l'Europe  contralo  ot  orientale, 
ainsi  que  la  Sibérie.)  —  Un  cricéïinû. 

GRICËTODONTE  ou  CRICÉTODON  (.v<)  u.  m.  Genre  de 
mammifères  rongeurs,  famille  dos  muridés,  tribu  dos  cri- 
cétinés,  renfcrmaut  des  formes  fossiles  dans  le  miocène  de 
Sansan. 

GRICÉTOMYS  [st^,  miss)  u.  ni-  Genre  do  mammifÈros  ron- 
geurs, famillo  dos  muridési  caractérisé  par  la  prôbonce 
d  abnjoaen. 


Cric. 


CrycétomyB. 


—  Encycl.  Les  cricétomys  sont  dos  rats  géants,  voi- 
sins des  bandicofs  ou  nésokiade  la  Malaisie  et  do  l'Inde. 
On  en  connaît  une  seule  espèce,  cricétomys  Gambianus, 
longue  de  80  centimètres,  grise 
avec  lo  ventre  et  le  second  tiers 
do  la  quouo  blancs.  Répandue 
dans  toute  l'Afrique  équaio- 
riale,  elle  se  rond  très  nuisible 
on  dévorant  los  récoltes. 

CRICETUS  {sé-tuss)  n.  m. 
Nom  scientitiquo  des  rongeurs 
du  genre  hamster. 

GriGH  ,  bourg  d'Angleterre 
(comté  de  Deroy),  près  du 
caual  de  Cromford  ;  3.000  hab. 
Centre  minier. 

Crichna,  huitième  in- 
carnation    du     dieu    Vichnou. 

Crichna  MisRA,  philosophe  hindou,  qui  vivait  à  une 
époque  incertaine.  Il  a  composé,  sous  le  titre  de  Prabodha- 
Ichandrodaya,  une  espèce  de  drame  méf.aphysique,  dont  le 
texte  a  été  publié  à  Leipzig  (1845).  J.  Taylor  a  traduit  cet 
ouvrage  on  anglais  (1812),  et  Hirzel  en  allemand  (1846). 

Crichton  (James),  appelé  Padmirablô  Crichton, 

savant  anglais,  né  probablement  en  Ecosse,  à  Eliock,  en 
1560,  mort  à  Mantoue  entre  1585  et  1591.  Par  sa  mère  il 
appartenait  à  la  famille  des  Stuarts.  Il  fut  d'une  précocité 
extraordinaire.  C'était,  de  plus,  un  fort  bel  homme,  doué 
dune  force  musculaire  peu  commune.  Crichton  se  rendit 
à  Paris,  oii  il  tint,  au  collège  de  Navarre,  une  séance 
publique;  durant  neuf  heures,  il  discuta  avec  les  plus 
graves  philosophes,  aux  applaudissements  d'un  auditoire 
de  trois  mille  personnes.  Le  lendemain,  dans  un  carrousel 
qui  eut  lieu  au  Louvre,  il  battit  tous  ses  compétiteurs.  On 
le  trouve  ensuite  à  Gênes  (1519),  à  Venise  (1580),  à  Padoue 
(1581)  ;  partout,  il  renouvelle  ses  exploits  de  savant  uni- 
versel. Entin,  il  fut  attiré  à  Mantoue  par  le  duc,  qui  lui 
confia  l'éducation  de  son  fils,  Vincent  de  Gonzague  ;  ce 
jeune  homme  dissolu  tua  sou  précepteur,  dans  un  duel  ou 
dans  un  guet-apens.  Les  ouvrages  de  Crichton  (quatre 
odes  latines  et  quelques  fragments  en  prose)  ne  justifient 
pas  sa  réputation. 

CRICHTONITE  {chlo  —  de  Crichton^  n.  pr.)  n.  f.  Fer  titane 
naturel  ;  variété  d'ilménite  cristallisant  en  rhomboèdre 
aigu,  et  que  l'on  trouve  eu  Oisans  (Isère).  Syn.  do  craï- 

TONITË. 

GRIGK  [krik')  n.  m.  Nom  vulgaire,  dans  certaines  colo- 
nies et  notamment  à  la  Guyane,  de  diverses  variétés  de 
perroquets.    ■ 

CRICKET  [kri-kèt'  —  mot  an^I.  qui  signif.  crosse)  n.  m. 
Exercice  favori  dos  Anglais,  qui  ressemble  un  peu  à  l'an 
cien  jeu  français  de  la  crosse  ou  du  mail,  il  S'écrit  quelque- 
fois, à  la  française,  criquet. 

—  Encycl.  Le  cricket  n'est,  en  réalité,  qu'une  modifica- 
tion du  jeu  appelé  en  Franco  crosse  ou  criquet.  Sur  un 
terrain  plat,  d  assez  longue  étendue,  à  chaque  extrémité, 


Jeu  de  cricket  :  i.  Battoir;  2.  Guicbct- 

on  plante  en  terre,  vis-à-vis  l'un  de  l'autre,  trois  bâtons 
distants  do  quelques  centimètres.  Sur  leur  partie  supé- 
rieure, on  place  un  autre  bftton,  que  la  moindre  secousse 
fait  choir.  Le  portique  ainsi  formé  se  nomme  le  guichet. 
Les  joueurs,  divisés  en  deux  camps  ot  armés  chacun  à  leur 
tour  d'un  long  battoir,  s'etforcenl  de  toucher  avec  la  ballo 
lo  guirhot  «les  adversaires  et  do  le  renverser. 

CRICKET-CLUB  [kri-kèt'-kleub')  n.  m.  Société  do  cricko- 
teurs. 

GRIGKETEUR  (kri-ke)  n.  m.  Amateur  du  jeu  do  cricket. 
Il  On  écrit  aussi  crickktkr,  à  l'anglaiso. 

GRICO  (du  gr.  krikos.  anneau),  préfixe  qui  se  joint  ù 
plusieurs  termes  d'auatomie. 

CRIGO-ARYTÉNOÏDIEN  [di-in)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  do 
deux  muscles  pairs  du  larynx  :  Muscles  crico-arytknoï- 

DIENS. 

—  Encycl.  Deux  muscles  du  larynx  portent  lo  nom  de 
crico-aryténoïdiens.  Le  premier,  c'rtco-antténo'idicn  posté- 
rieur, situé  à  la  face  postérieure  du  cartilage  cricoïdo,  est 
tenseur  do  la  corde  vocale  inférieuro,  ot  dilatateur  de  la 
glotte.  L'autre,  crico-aryténuidien  latéral,  situé  profondé- 
ment sous  le  cartilage  thyroïde,  on  faisant  exécuter  aux 
cartilages  aryténoidos  un  mouvement  de  rotation  sur  leurs 
arliculalionsthyroidionnes,  agit  concurremment  avec  sou 
symétrique  commo  constricteur  do  la  glollo. 

GRIGOÏDE  {du  gr.  krikos,  anneau,  ot  cidos,  aspoctj  adj. 
ot  n.  m.  Se  dit  du  cartilage  annulaire  du  larynx,  situé  à  fa 
partie  inférieuro  de  cot  organe  :  Le  cartilage  criooVdk. 

—  Encycl.  Le  cartilage  cricoïde  a  la  forme  d'un  anneau 
vertical,  étroit  on  avant,  boaucou»  plus  largo  on  arrière  ; 
il  occupe  la  partie  inférieure  du  laryux  ot  lo  rolio  A  lu 
trachéo-nrtèro  dont  il  est,  on  quoique  sorte,  lo  premier 
anneau.  Sun  r(Me  est  do  fournir  des  points  d'attaché  aux 
muscles  laryngiens.  V.  larynx. 

GRICO -PHARYNGIEN  {ji-in)  a^.  ot  u.  m.  Se  dit  d'un 
foiscoau  musculaire  qui  fait  partie  du  muscio  constricteur 
inférieur  du  pharynx  :  La  muscle  crico-I'Harynuikn. 


CRICOSTOME 


CRIME 


GBIGOSTOME  {stoin  —  du  gr.  krikos,  anneau,  et  stoma, 
bouche)  adj.  Eq  T.  d'hist.  nat.,Qui  a  la  bouche  ou  l'ouver- 
ture ronde. 

CRICOSTOMES  (stom')  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques, 
avant  pour  type  le  genre  turbo.  —  Un  cbicostomk. 

CRICO-THYROÏDIEN  {di-in)  adj.  et  n.  m.  L'un  des 
muscles  du  larynx  :  Àluscle  crico-thyroïdien. 

—  Encycl.  Le  cricû-thyroïdie7i  est  un  muscle  pair, 
triangulaire,  situé  à  la  partie  postérieure  du  larynx  ;  il 
s'insère  à  la  face  antérieure  du  cartilage  cricoïde,  d'une 
part,  et  de  l'autre  au  bord  inférieur  du  corps  et  des  pe- 
tites cornes  du  cartilage  thyroïde  et  à  la  face  postérieure 
de  ce  cartilage.  En  faisant  basculer  le  cartilage  thyroïde 
sur  le  cartilage  cricoïde,  les  crico-thyroïdi3ns  agissent 
comme  tenseurs  des  cordes  vocales. 

CRICO-TRACHÉAL,  ALE,  AUX  (Are)  adj.  Qui  appartient 
aux  cartilages  cricoïdes  et  à  la  trachée-artère. 

CRI-CRI  (onamatop.)  n.  m.  Entom.  Nom  vulgaire  du 
grillon  domestique,  du  grillon  des  champs,  et  aussi  des 
petits  insectes  orthoptères  stridulants,  comme  les  criquets 
{stenobothrys)  :  Des  cri-cri. 

—  Ornith.  Proyer,  sorte  de  bruant. 

—  Techn.  Petit  instrument  composé  d'une  lamelle 
d'acier  tordue,  enchâssée  dans  une  monture  en  cuivre  ou 
en  fonte,  et  imitant  le  bruit  produit  par  lo  grillon. 

CRIC-TENSEUR  ykri-tan)  n.  m.  Instrument  quo  l'on  em- 
ploie pour  tendre  les  lils  de  fer  des  clôtures  ou  les  fils 
télégraphiques,  il  PI.  Des  CRics- 

TENSEUKS.  -1-    j/tI'M^  ^ 

CRID  n.  TH.  Armur.  V.  cbiss. 
CRIE  {kri  —  rad.  cner)  n.  f.  Cric-tenseur. 

Criée,     proclamation.     (Vieux.) 

—  Pierre  de  ta  crie,  Pierre  sur  laquelle  on  faisait  au- 
trefois les  publications,  et  où  l'on  vendait  à  l'encan  les 
meubles  saisis.  (A  Paris,  une  table  de  marbre,  dans  la 
cour  du  palais,  servait  à  cet  usage  ;  c'est  là,  aussi,  qu'on 
brûlait  les  libelles  dont  la  destruction  était  ordonnée.) 

CRIÉE  (rad.  crier)  n.  f.  Vente  publique  aux  enchères  : 
Meubles  vendusàla  criée,  ii  Se  disait  autrefois  de  l'annonce 
obligatoire  de  cette  vente  :  Faire  la  criék.  il  Audience  des 
criées,  Audience  consacrée  à  l'adjudication  des  immeubles, 
tant  sur  expropriation  forcée  que  sur  vente  volontaire. 

—  Enctcl.  Vente  â  la  criée.  Le  nom  do  venle  à  ta  criée, 
appliqué  à  la  vente  aux  enchères,  vient  de  la  coutume 
où  l'on  était  jadis  de  faire  crier  publiquement,  par  un  huis- 
sier ou  sergent,  la  vente  des  meubles  ou  immeubles  faite 
par  autorité  de  justice.  La  vente  à  la  criée,  qui  existait 
déjà  chez  les  Grecs,  est  souvent  mentionnée  à  Rome,  où 
l'on  désignait  sous  le  nom  d'a«c//o  les  diverses  sortes  de 
ventes  publiques  {auctîo  bonorum,  bonorum  vendicio,  bono- 
rum  distractio),  faites  par  le  questeur  au  nom  de  l'Etat, 
par  le  magister  ou  syndic  au  nom  des  créanciers,  ou 
même  par  le  propriétaire.  Les  proclamations  se  faisaient 
sous  la  lance,  sub  Jiasta;  de  là  était  venu  le  terme  de 
subkastation ,  longtemps  usité  dans  quelques-unes  des 
anciennes  provinces  françaises.  Aux  proclamations  on 
ajoutait  des  libelles  ou  tables  d'enchères,  qui  contenaient 
la  désignation  des  objets,  le  jour  de  la  vente,  et  ledit  du 
magistrat  qui  l'avait  ordonnée.  Les  ventes  se  faisaient  sur 
les  places  publiques  et  étaient  présidées  par  les  admi- 
nistrateurs du  trésor  de  Saturne  ;  une  pique  dressée  devant 
leur  tribunal  annonçait  que  c'était  une  vente  à  l'encan.  Un 
héraut,  monté  sur  une  pierre,  criait  l'objet  et  son  prix. 
Toute  criée  commençait  par  une  formule  assez  bizarre  : 
Biens  de  Porsenna  à  vendre.  C'était  un  souvenir  du  lucumon 
étrusque,  qui  était  venu  assiéger  Rome  et  l'avait  soumise. 

La  vente  à  la  criée  est  une  forme  de  vente  des  meubles 
très  ancienne  en  France.  Le  mot  «  criée  »  ne  s'appliquait 
pas  seulement  à  la  vente,  mais  aussi  aux  proclamations  à 
haute  voix  qui  devaient  être  faites  à  certains  jours,  pour 
faire  savoir  que  le  bien  saisi  réellement  serait  vendu  et  ad- 
jugé par  décret.  Ces  criées  étaient  répétées  ordinairement 
trois  fois,  de  quinzaine  en  quinzaine,  le  dimanche  à  l'issue 
de  la  messe.  La  criée  était  faite  par  des  crieurs  jurés,  qui 
ont  disparu  depuis  l'emploi  des  affiches.  Les  ventes  à  la 
criée  furent  d'abord  faites  par  les  sergents,  puis  par  les 
huissicrs-priseurs,  auxquels  ont  succédé  les  commissaircs- 
prisours  actuels.  Elles  portent  sur  les  objets  mobiliers 
vendus  soit  après  décès,  soit  par  autorité  de  justice.  IjCs 
ventes  à  la  criée  sont  devenues  importantes  du  jour  où 
le  goût  des  aris  eut  donné  naissance  à  la  classe  si  nom- 
breuse des  coUectiouneurs.  Elles  se  font  ordinairement 
dans  les  salles  de  ventes  publiques,  quelquefois  dans  la 
maison  même  où  sont  les  meubles,  par  lo  ministère  des 
commissaireS'priseurs.  On  fait  aussi  des  ventes  à  la  criée 
dans  les  monts-de-piété. 

GrœFF,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Perth),  sur  l'Earn, 
affluent  duTay,  au  pied  des  Monts Grampians;  4.900  hab. 
Tanneries;  produits  chimiques.  Son  marché  de  bestiaux, 
autrefois  le  plus  imijortani  de  rEcosse,  a  été  transporté 
à  Falkirk,  en  1770.  Collège  Sainte-Marguerite. 

CrieL,  comm.  de  la  Seine-Inférieure,  arrond.  et  à 
22  kilom.  de  Dieppe,  sur  le  fleuve  côtier  l'Yères,  non  loin 
de  la  Manche  ;  970  hab.  Bains  de  mer,  moulins.  Château 
de  Briançon  (xvi«  s,). 

CRIER  (du  lat.  quiritare,  appeler  les  citoyens  [Quirites'\  à 
son  secours.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  aeux  prem.  pers. 
pi.  de  l'imp.  de  l'indic.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  criions, 
(jue  vous  criiez)  v.  n.  Jeter,  pousser  dos  cris  :  Crier  de 
douleur,  u  Trop  forcer  sa  voix  en  chantant  ou  en  parlant  : 
Causez  sans  crier.  Les  mauvais  artistes  ne  chantent  pan, 
ita  citiBNT. 

—  Faire  entendre  des  sons  inarticulés  ot  caractéristi- 
ques de  l'espèce,  en  parlant  des  animaux  :  Ilihuu  r/Hi  crie. 

—  Par  anal.  Produire  un  son  aigu  par  le  frottement  : 
Grillon  f/ui  crie  dans  l'herbe.  Les  souliers  neufs  crient.  La 
lime  nui  crie  agace  les  dents,  w  Avoir  un  son  aigre  et  désa- 
Çréablo  :  Piano  qui  crie,  n  Produire  des  borborygmes  : 
Quand  on  a  besoin  de  manger,  les  entrailles  crient. 

—  Fam.  Gronder,  se  fâcher,  réprimander  en  élevant  la 
voix  :  Crier  après  quelqu'un,  ii  Se  plaindre,  réclamer  :  La 
lourdeur  ci  l'iniquité  de  l'impôt  ont  de  tout  temps  fait  crier 
tes  populations.  (Proudh.)  ii  Prier  avec  insistance  ;  Crier 
vers  Dieu.  La  voix  du  sang  de  Jésus-Christ  crie  pour 
nous.  fMast».) 

—  Fig.  Etre  offensé,  servir  do  protestation  éclatante  : 
On  dit  aussi  que  la  conscience  crie,  et  l'expression  est  fort 


juste.  (M»«  Campan.)  n  Etre  criant,  être  d'une  injustice  évi- 
dente :  L'organisation  de  la  société  crie. 

—  Loc  div.  Crier  à.  Dénoncer,  accuser  violemment,  se 
plaindre  hautement  de  :  Crier  à  l'opprVssion,  au  scandale. 

11  Crier  à  tue-tête,  Crier  comme  un  aveugle,  comme  un 
sourd,  comme  un  perdu,  etc.,  Crier  de  toutes  ses  forces. 

Il  Crier  comme  un  fou,  comme  un  furieux,  comme  un  enragé, 
comme  un  aigle,  comme  un  paon,  comme  un  veau,  comme  un 
beau  diable,  etc.,  Pousser  des  cris  furieux. 

—  Arg.  Crier  au  vinaigre.  Crier  au  voleur.  Il  Crier  aux 
petits  pâtés.  Pousser  des  cris,  eu  parlant  d'une  femme  en 
mal  d'enfant. 

—  V.  a.  Dire,  prononcer  en  criant  :  Crier  gare.  Crier 
adieu.  Il  Chanter  ou  dire  trop  haut  :  Crier  son  rôle,  son  mor- 
ceau. Il  Dire  vivement,  d'une  manière  accentuée  :  Crier 
tout  bas  des  reproches  à  quelqu'un. 

—  Fam.  Gronder,  blâmer  :  Crier  un  enfant.  (Vx.)  il  Gé- 
mir hautement  de  :  Crier  famine,  misère,  il  Crier  une  chose 
sur  les  toits.  Proclamer,  déclarer  hautement,  publier,  faire 
savoir  à  tous. 

~  Fig.  Demander  impérieusement  :  Crime  qui  crie  ven- 
geance. 11  B'xborter,  exciter  par  des  cris  ou  avec  insistance  : 
L'espérance  nous  crie  sans  cesse  :  En  avant!  en  avant!  et 
nous  attire  ainsi  jusqu'au  tombeau.  (M"*  de  Maint.) 

—  Comm.  Vendre  à  la  criée,  aiLx  enchères  :  Crikr  des 
meubles,  des  propriétés  inunobilières.  il  Annoncer  publique- 
ment les  marchandises,  qui  se  vendent  dans  les  rues  :  Crier 
de  la  salade,  de  vieux  habits,  des  journaux. 

—  Dr.  anc.  Citer  à  comparoir  :  Cri'îr  un  prévenu,  n  Crier 
haro  sur,  Ordonner  l'arrestation  de.  —  Fam.  Crier  liaro 
sur  quelqu'un.  Exciter,  animer  les  autres  contre  lui.  il  Crier 
à  -son  de  tro/npe.  Crier  à  ban.   Publier  à  son  de  trompe. 

—  Véner.  On  dit  que  les  chiens  courants  crient  lorsqu  ils 
donnent  de  la  voix  en  poursuivant  la  béto  de  meute  ;  ils 
aboient  au  chenil.  (Le  cerf  crie  lorsqu'il  est  en  rut;  on 
n'emploie  plus  l'expression  bramer.) 

—  pROV.  et  Loc.  PROV.  :  On  a  tant  crié  Noël,  qu'à  la  fin 
il  est  venu,  Ce  qu'on  avait  tant  désiré  est  enfin  arrivé. 

11  Plumer  la  poule  sans  la  faire  crier,  Exigerd'une  manière 
adroite,  sans  éclat,  des  choses  qui  ne  sont  pas  duos.  11  Crier 
famine  sur  un  tas  de  blé,  Se  plaindre  d'être  dépourvu  de 
ce  qu'on  possède  en  abondance. 

—  Allus.  littér.  :  L'essieu  crie  et  se  rompt,  Hémis- 
tiche do  Racine  dans  Phèdre.  V.  essieu. 

Se  crier,  v.  pr.  Etre  crié,  proclamé. 

CRIERIE  {krî-r'i  —  rad.  crier)  n.  f.  Bruit  de  cris  impor- 
tuns ;  réclamations  bruyantes  :  Des  criëries  d'enfants. 

—  Syn.  Clabauderie,  clameur,  etc.  V.  clabauderie. 

GRIERIEN  (krî-ri-in)  n.  m.  Nom  qu'on  donnait  à  des 
fantômes  de  naufragés  qui  sortaient  la  nuit  do  l'océan, 
disait-on,  pour  demander  la  sépulture. 

CRIEUR,  EUSE  n.  Personne  habituée  à  crier,  à  faire 
des  éclats  do  voix,  à  gronder  :  Tais-toi,  crieur  éternel! 
Il  Personne  qui  fait  une  proclamation,  une  annonce  pu- 
blique :  Un  ciîiiiUR  de  Bourse.  Un  crieur  de  vin. 

—  Crieur  de  nuit,  Individu  qui,  en  Espagne,  et  encore 
dans  quelques  villes  de  France,  crie  les  heures  dans  les 
rues,  pendant  la  nuit. 

—  Anc.  coût.  Crieur  des  corps  ou  simplement  Crieur, 
Sorte  d'entrepreneur  des  pompes  funèbres,  qui  condui- 
sait les  convois,  et  précédait  lo  corps  en  sonnant  d'une 
clochette  et  proclamant  le  nom  du  défunt,  n  On  disait 
aussi  clocheteur  des  trépassics. 

—  Dr.  anc.  Juré  crieur,  Individu  qui  proclamait  le  prix 
des  objets,  dans  une  vente  publique,  il  Officier  public, 
qui  faisait  les  proclamations  officielles  d'édits,  arrêts 
royaux,  etc. 

—  Syn.   Crieur,  braillard,  brailleur,  etc.  V.  braillard. 
"  Encycl.  Ethol.  L'usage  des  crieurs  publics  remonte  à 

l'antiquité  ;  c'étaient  les  xTjpjxc;  dos  Grecs,  les  prœcones  des 
Romains.  Les  crieurs  publics,  au  moyen  âge,  s'organisè- 
rent en  corporation.  Ils  avaient  pour  patron  saint  Martin 
le  Bouillant.  Ils  étaient  les  seuls  organes  de  la  publicité. 
C'étaient  des  employés  préposés  aux  funérailles,  ceux  qui 
criaient  des  prières,  des  agents  du  fisc  et  des  courtiers 
pour  le  vin,  des  agents  qui  annonçaient  la  vente  des  den- 
rées et  de  toutes  sortes  de  marchandises.  Les  crieurs  de 
corps  s'occupaient  des  funérailles,  ils  annonçaient  les  dé- 
cès et  la  date  des  enterrements;  vêtus  de  dalmatiques 
noires,  timbrées  devant  et  derrière  aux  armes  du  défunt, 
ils  faisaient  office  do  maîtres  do  cérémonies.  A  Paris, 
il  y  en  avait  vingt-quatre.  Les  crieurs  de  la  patenôtre 
étaient  d'autres  employés  municipaux  qui  annonçaient 
les  fêtes,  les  jeûnes,  etc.  Les  crieurs  de  vin  ou  jurés 
crieurs  de  inn  annonçaient  le  vin  et  présidaient  à  sa  vente 
à  la  criée.  Ils  portaient  une  rube  aux  armes  de  la  con- 
frérie. Lorsque  l'un  d'entre  eux  mourait,  tous  l'accom- 
pagnaient au  cimetière;  quatre  portaient  le  cercueil,  les 
autres  suivaient  avec  des  sonnettes,  un  grand  broc  de 
vin  et  des  gobelets.  A  chaque  carrefour,  les  porteurs 
étaient  relayés,  tous  buvaient  et  invitaient  les  passants  à 
se  joindre  à  eux.  Au  xiv"  siècle,  les  attributions  des 
crieurs  s'étendirent  considérablement  :  on  leur  confia  les 
annonces  et  réclames  de  touto  sorte.  Au  xvni"  siècle,  lo 
bruit  que  faisaient,  dès  le  matin,  dans  les  rues  de  Paris, 
les  crieurs  et  crieuses  produisait  un  vacarme  tel  que  tous 
les  étrangers  en  parlent  dans  leurs  relations. 

L'importance  des  crieurs  publics  a  considérablement 
diminué;  on  les  trouve  encore  dans  les  localités  rurales 
et,  à  Paris,  principalement  pour  la  vente  des  journaux. 

Grigglestone,  localité  d'.\ngletorre  (comté  d'York 
[We-si-RidiLigJ),  sur  l'.^ire,  affinent  de  l'Ouse  ;  2.800  liab. 

CRIGNARD  ignar  [gn  mil.])  n.  m.  Nom  vulgaire  do  la 
sarcelle  commune. 

GaïKVENlCAt  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [Croa- 

tie-Slavonioj),  coinitat  de  Modrus-RickaouModrus-Fiume  ; 
:t.33."s  hab. 

Grillon  (Louis  Balbis  de  Berton  de),  homme  do 
guerre  français,  né  à  Murs  (Provence)  on  I5i3,  mort  à 
Avignon  en  1G15.  Sa  famille  était  originaire  du  Piémont. 
Aide  do  camp  du  duc  do  Guise  on  1557,  il  contribua  à 
la  reprise  de  Calais  et  de  Guines,  assista  à  la  prise  de 
Kouen  en  1562,  prit  part  aux  principales  affaires  des 
guerres  de  religion,  et  fut  plusieurs  fois  blessé.  II  so 
couvrit  de  gloire  à  Lépante.  en  1571.  11  fut  blessé  de  nou- 
veau au  siège  do  La  Rochelle  on  1573,  et  servit  en  Polo- 
u'ne  avec  lo  duc  d'Anjou.  Crillon  fut  blessé  à  la  prise  do 
LaFèro(l580),  devint  mostro  do  camp,  chevalier  du  Saint- 
Esprit,   puis  lieutenant-colonel    général;    il  fut   oncoro 


Grillon. 


400 

blessé  à  La  Réole,  eu  1586.  Après  la  journée  des  Barri- 
cades, il  protégea  Heni'  III  dans  sa  retraite  et  le  suivit  à 
Blois.  Le  roi,  qui  projetait  de  sq  débarrasser  du  duc  d^ 
Guise  par  un  assassinat, 
s'adressa  à  Crillon  ;  mais 
ce  dernier  se  refusa  à  pa- 
reille besogne,  se  déclarant 
prêt  à  un  combat  singulier. 
En  1589,  il  défendit  vail- 
lamment le  pont  de  Tours 
contre  Mayenne ,  et  fut 
grièvement  blessé.  Ses 
blessures  l'empêchèrent 
d'assister  à  la  bataille  d'Ar- 
qués ;  on  le  retrouve  toute- 
fois à  celle  d'Ivry.  En  1600, 
il  commanda  avec  Sully  l'ar- 
mée de  Savoie,  et  ses  ex- 
ploits lui  firent  donner  par 
Henri  IV  le  titre  de  brave 
des  braves.  Los  fatigues  et 
ses  blessures  l'obligèrent  à 
quitter,  bientôt  après,  le 
service. 

La  phrase  adressée  à 
Crillon  par  Henri  IV,  après  la  journée  d'Arqués,  et  de- 
venue un  dicton  populaire,  est  le  début  d'une  lettre  prêtée 
à  Henri  IV  par  Voltaire,  dans  une  de  ses  notes  sur  la 
Henriade  :  «  Pends-toi,  brave  Crillon  :  nous  avons  com- 
battu à  Arques,  et  tu  n'y  étais  pas.  »  (Par  analogie, 
cette  phrase  s'adresse  à  touto  personne  absente  d' une 
réunion  d'une  solennité  où  sa  place  était  marquée.) 

Grillon  (Louis  des  Balbes  de  Berton  de),  duc  de 
Malion,  général  français,  né  en  1717,  mort  en  1796.  Il  fit 
la  guerre  en  Italie  (1733-1736),  puis  en  Bavière  (1742)  et 
se  distingua  à  Fontenoy  et  à  Neslo.  Il  fut  promu  maréchal 
de  camp  en  17-16.  Pendant  la  guerre  de  Sept  ans,  il  prit  part 
aux  batailles  de  Weissenfels  et  de  Rosbacli.  Lieutenant 
général  en  1758,  Crillon  fut  chargé  du  gouvernement  de 
la  Picardie  et  do  l'Artois.  En  1762,  il  passa  au  service  de 
l'Espagne,  qui  lui  confia  le  commandement  de  l'expédition 
contre  Minorquc,  occupée  par  les  Anglais.  Il  força  ceux-ci 
à  capituler.  Crillon  commandait  l'armée  franco-espagnole 
qui  assiégea  Gibraltar.  Il  a  laissé  des  Mémoires  militaires^ 
publiés  en  1791. 

Grillon  (François-Félix-Dorothée  des  Balbes  de 
Berton  de  Quiers,  duc  de),  fils  du  précédent,  né  et  mort  à 
Paris  (1748-1820).  Il  fut  lieutenant  général,  constituant, 
pair  de  France.  Elu  aux  états  généraux  par  la  noblesse  de 
Beauvoisis,  il  se  réunit  au  tiers  état,  et  fut  l'un  des  fonda- 
teurs du  club  des  Feuillants.  Il  servit  comme  lieutenant 
général  sous  Luckner;  mais,  devenu  suspect,  il  passa  en 
Espagne  revint  en  France  sous  le  Directoire,  et  siégea 
à  la  Cbambre  des  pairs  en  1815. 

Grillon  (Louis-Antoine-François  de  Paule  des  Balbes 
DE  Berton  de  Quiers,  duc  di-;),  lieutenant  général  espa- 
gnol, frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  1775,  murt  à  Avi- 
gnon en  1832.  Il  combattit  dans  les  Pyrénées  contre  les 
Français,  fui  fait  prisonnier  en  1794,  et  rendu  à  la  liberté 
en  1795.  Crillon,  qui  commandait  Saint-Sébastien  lors  de 
l'invasion,  finit  par  se  soumettre  au  roi  Joseph,  qui  le 
nomma  vice-roi  de  Navarre.  Proscrit  par  Ferdmand  VII 
en  1814,  il  se  retira  à  Avignon,  et  jouit,  sous  Louis  XVIII, 
du  grade  de  lieutenant  général  honoraire  au  service  de 
la  France. 

Grillon  (Marie-Gérard-Louis-Félix-Rodrigues  des 
Balbes  de  Berton,  duc  de),  général  français,  né  à  Paris 
en  1/82,  mort  vers  1870,  fils  de  François-Félix-Dorotliée.  Il 
épousa,  en  1806,  M""  de  Mortemart.  Très  jeune,  if  quitta 
la  France,  y  revint  avec  Louis  XVIII,  en  sortit  pendant 
les  Cent-Jours.  En  1820,  il  devint  colonel  et  hérita  du  titre 
de  duc  et  de  la  dignité  de  pair  de  France.  A  la  suite  de  la 
guerre  d'Espagne  (1823),  il  fut  nommé  maréchal  de  camp. 
Il  se  montra  très  modéré  à  la  Chambre  des  pairs.  A  la 
chute  de  Charles  X,  il  continua  de  siéger  et  ne  rentra  dans 
la  vie  privée  qu'en  1848. 

CRIME  (du  lat.  crimen,  même  sens)  n.  m.  Violation  très 
grave  de  la  loi  naturelle  ou  positive  :  La  fortune  (ait  passer 
tes  CRIMES  des  gens  /te ur eux  pour  des  bagatelles,  tt  les  baga- 
telles des  malheureux  pour  des  crimes.  (Bussy-Rab.)  ii  In- 
fraction grave  à  la  loi  religieuse,  péché  mortel  :  Com- 
mencez par  vous  absteyiir  des  crimes  que  vous  viendrez 
pleurer  aux  pieds  des  mittistres.  (Mass.)  il  Par  exagér.  Acte 
ou  omission  dont  les  conséquences  sont  regardées  comme 
très  fâcheuses  :  C'est  U7i  crime  d'exposer  des  chefs-d'œuvre  à 
une  perte  presque  certaine,  il  Acte  reproché  comme  un  crime  : 
Cumbattre  les  abus,  voilà  le  crime  de  bien  des  gens,  il  Par 
cxt.  Habitude  du  crime  :  Homme  vieUli  dans  le  crime. 

—  Personnes  criminelles  :  Le  crime  va  tète  levée.  (Mass.) 

—  Loc.  div.  Crime  contre  nature,  Crime  opposé  aux 
prescriptions  les  plus  puissantes  do  la  loi  naturelle  :  Le 
parricide  est  un  crime  contre  nature,  n  Acte  de  débau- 
che accompli  en  dehors  des  lois  de  la  nature  :  La  sodomie 
est  un  CRIME  CONTRE  NATURE.  Il  Crime  d'Etat,  Crime  commis 
contre  la  sûreté  de  l'Etat.  —  Fam.  Faute  grave  ou  consi- 
dérée comme  telle  :  Un  peu  de  paresse  7i'est  pas  un  crime 
d'Etat,  n  Crime  politique.  Crime  relatif  au  gouvernement 
d'un  pays,  qu'il  soit  commis  dans  le  but  do  renverser  ce 
gouvernement,  ou  dans  le  but  de  lui  être  utile,  n  Faire  un 
crime.  Imputer  comme  une  grande  faute  :  Faire  un  crime 
((  quclqu'tin  d'une  bagatelle. 

—  Dr.  Fait  délictueux,  entraînant  une  peine  afflictivo  ou 
infamante  :  Les  crimes  et  les  délits. 

—  Prov.  hist.  :  C'est  plus  qu'un  crime,  c'est  une  faute, 
Phrase  prononcée  par  lo  prince  de  Talloyrand  lorsqu'il 
apprit  1  exécution  du  duc  d'Enghien  ;  elle  signifie  quo 
certains  actes  politiques  sont  phis  blâmables  à  cause  do 
leurs  conséquences  quo  parce  qu'ils  violent  les  lois  du  juste 
ot  do  l'injuste. 

—  Allus.  littér.  : 

Quelques  crtjnes  toujours  précèdent  los  grands  crimes 
Ainsi  que  la  vertu,  le  crii7ie  a  ses  degrés. 

Vers  do  la. Phèdre  do  Racine,  acte  IV.  Us  se  trouvent  dans 
la  réponse  que  fait  à  son  père,  Hippolyte,  accusé  fausse- 
ment d'un  crime  alTreux,  et  se  passent  de  commentaire. 

—  Prov.  littér.  : 

Le  crime  fait  la  honte,  et  non  pas  l'écharaud, 
Vers  de  Th.  Corneille.  V.  échafauii. 

—  E>'cycl.  Dr.  pén.  Dans  le  langage  usuel,  le  mot 
crime  s'entend  des  infractions  à  la  loi  pénale  qui  ofi'rent 


ini 

10  l'iiis  de  gravitô.  Sans  mt^roiinaîtro  ot  sans  modinpr  la 
valoiir  lin  tcrino,  los  roiiai'tctirs  liii  Cfdo  i*i5nat  français  lui 
(Uil  lionnô  uiio  signilication  plus  pri-fiso.  Ils  ont  classù  lus 
infractions  on  trois  groupes  :  crimes,  dr'lils,  contraventions, 
ot,  pour  fournir  aux  juges  un  moyen  rapide  et  infailliblo 
do  reconnaître  lo  caractère  légal  de  chaque  iiifraottou, 
ils  ont  fondé  leur  division  sur  la  nature  de  la  peine  cdictôe. 
I/articlo   1"  du    Code  pénal   rôsorvo  la  qualilication  de 

11  crime  »  à  «  l'infraction  que  les  lois  punissent  d'uDo/ït'i/(f 
uffliclive  ou  infamante  ».  Cette  définition,  injustomont  cri- 
tiquée, a  une  valeur  pratique  incontestable.  Ainsi,  la  ten- 
tative d'un  crime  est  punissable  comme  lo  crime  lui-même, 
taudis  quo  la  tentative  d'un  délit  échappe  à  la  répression,  à 
défaut  d'un  texte  formol.  La  compétence  est  détorniinéo 
par  la  qualilication  du  fait.  Sauf  de  rares  exceptions,  les 
mdividus  accusés  de  crimes  sont  traduits  devant  la  cour 
d'assises,  les  prévenus  de  délits  devant  le  tribunal  correc- 
tionnel. Le  temps  par  lequel  s'accomplit  la  prescription 
varie  suivant  qu'il  s'agit  do  crimes,  délits  ou  contraventions. 
On  pourrait  citer  nombre  de  différences  moins  saillantes. 

Le  caractère  de  crimes  appartient  à  toutes  les  infrac- 
tions punies,  soit  par  le  Code  pénal,  soit  par  des  lois  spé- 
ciales, do  peines  afflictives  ou  infamantes. 

— Milit.  Les  faits  spécialementq^ualiliéscrimespar  le  Code 
de  justice  militaire  sont  de  plusieurs  sortes:  1»  trahi'^on, 
espionnage  et  embauchage  (porter  les  armes  contre  la  France, 
livrer  une  troupe  ou  uno  place  à  l'ennemi,  comploter  en  sa 
faveur,  lui  procurer  ou  chercher  à  lui  procurer  des  docu- 
ments, provoquer  des  militaires  à  passer  à  l'ennemi,  etc.)  ; 
2**  contre  le  devoir  militaire  (capitulation  avec  l'ennemi  en 
rase  campagne,  ou  comme  commandant  d'une  place  qui 
se  rend  sans  avoir  épuisé  tous  les  moyens  de  défense, 
abandon  do  son  poste  étant  en  faction  en  présence  de 
l'ennemi  ou  do  renelles  armés);  3<*  révolte,  ijisubordination 
et  rébellion  (refuser  d'obéir  étant  sous  les  armes,  ou  pren- 
dre les  armes  sans  autorisation  —  au  nombre  de  quatre 
au  moins  ;  se  livrer  à  des  violences  en  faisant  usage 
des  armes  et  refuser  de  se  disperser  —  au 
nombre  de  hmt  au  moins;  refuser  d'obéir  à 
l'ordre  de  marcher  contre  l'ennemi  ;  violer  ou 
forcer  une  consigne  en  présence  de  l'ennemi; 
violence  à  main  armée  contre  une  sentinelle  ; 
voies  de  fait  envers  un  supérieur  sous  les  armes 
ou  à  l'occasion  du  service)  ;  désertion  à  l'en- 
nemi ou  en  présence  de  l'ennemi,  vol  d'armes 
et  de  munitions,  pillage,  destruction,  dévasta- 
lion  d'édihces  ;  faux,  corruption,  prévarication 
en  matière  d'administration  militaire. 

Crime  (Histoire  d'un),  par  Victor  Hugo. 
C'est  le  récit  du  coup  d'Etat  de  1851.  —  Le  poète 
fit  ce  livre  à  Bruxelles,  sous  l'impression  toute 
vive  encore  des  événements.  Ecrit  en  cinq  mois, 
l'ouvrage  ne  parut  que  vingt-cinq  ans  plus  tard, 
le  l"  octobre  1877,  à  un  moment  où  l'on  pouvait 
craindre,  de  Mac-Mahon  et  de  ses  ministres,  un 
attentat  contre  la  République.  De  là  les  deux 
lignes  do  préface  :  «  Ce  livre  est  plus  qu'actuel  ;  il 
est  urgent.  Je  le  publie.»  Outre  les  faits  généraux 
déjà  notoires,  on  y  trouve  maintes  scènes  dont 
l'auteur  a  été  témoin,  maints  épisodes  où  lui- 
même  a  joué  son  rôle,  car  il  fut  un  de  ceux  qui, 
"iarmi  les  représentants  du  peuple,  montrèrent 
o  plus  d'énergie  et  de  courage.  \j  Histoire  d'un 
crime  se  divise  en  quatre  «journées  «  :  le  Guet- 
apens.  la  Lutte,  le  Massacre,  la  Victoire.  Un  der- 
nier chapitre,  la  Cliuto,  fut  écrit  après  1870  :  le 
poète,  en  quelques  pages  éloquentes,  fait  voir, 
après  le  crime,  le  châtiment,  et  conclut  en  exaltant  la  mis- 
sion de  la  France,  cette  mission  de  justice  et  de  vérité  que 
les  plus  terribles  catastrophes  no  sauraient  interrompre. 

Crime  et  Châtiment,  roman  russe  de  Dostoïevski 
(18GG  ;  trad.  on  fran'^.  par  V.  Derély,  en  1884),  une  des  plus 
admirables  œuvres  de  l'auteur  par  la  puissance  du  patlié- 
tique  et  la  profondeur  de  l'analyse  morale.  —  Raskolnikof, 
étudiant  pauvre,  qui  croit  être  d'une  race  supérieure  au 
vulgaire,  (^ui  sent  en  lui  une  puissance  capable  de  rendre 
service  à  1  humanité,  rinit  par  se  persuader  qu'il  a  lo  droit 
de  commettre  un  crime,  si  co  crime  lui  donne  les  moyens 
de  remplir  sa  vocation.  Il  tue  une  vic;illo  usurière.  Per- 
sonne ne  le  soupçonne  :  rien  à  craindre.  Mais  do  folios 
terreurs  lo  hantent.  Il  n'aura  pas  de  repos  jusqu'à  co  qu'il 
libère  sa  conscience  par  un  aveu.  Cet  aveu,  il  le  fait 
d'abord  à  Sonia,  pauvre  tille  des  rues,  martyre  do  la  pros- 
titution, qui  lui  témoigne  uno  fraternelle  sympathie.  Le 
misérable  sont  son  cœur  y'amollir,  et  les  larnaos  jaillissent 
do  SOS  youx.  Il  entre  au  bureau  de  police,  il  se  dénonce. 
Sonia  Taccompagni^ra  en  Sibérie,  ot  l'amour  achèvera  leur 
régénération,  commencée  par  une  mutuelle  pitié. 

Crime  d*amour  (un),  roman  do  Paul  Bourgot,  publié 
en  1880.  —  Lo  sujet  on  est  très  simple  ot  no  comporte  guère 
que  deux  personnages.  Armand  do  Querno,  type  do  l'homme 
à  bonnes  fortunes,  sec  ot  blasé,  s'est  fait  aimer  do 
M"'»  Hélène  Chazel.  Non  soulomont  il  no  l'aime  pas,  mais 
il  no  croit  pas  à  son  amour  ;  dès  qu'elle  devient  sa  maî- 
tresse, il  la  méprise.  Kt  bientôt,  voulant  rompre,  il  jette 
au  visage  de  la  jeune  femme  le  nom  d'un  honimo  qu'il 
croit  avoir  été  son  amant.  Méconnue  et  insultée,  Hélène, 
dans  un  accès  de  furieux  désespoir,  se  livro  à  cet  homme, 
qu'elle  déteste,  qu'elle  a  jadis  ignominieusement  chassé. 
Puis,  allant  une  dornièro  fois  chez  Armand,  elle  l'accuse 
d'avoir  causé  sa  porto.  Mais,  après  cette  chute,  elle  so 
promet,  revenue  à  soi,  do  no  plus  faiblir,  et  Armand  lui- 
mômo,  repentant  do  son  crime,  so  convertit  à  co  qu'on 
a  appelé  la  «  religion  do  la  soufTranco  humaine  ».  —  Co 
livre,  soit  par  la  pénétration  dos  analyses  morales,  soit  par 
lo  pathétique  de  corlaines  scènes,  est  sans  coniosto  un  dos 
meilleurs  romans  qu'ait  écrits  Bourgot,  un  do  ceux  où  so 
mar(|Uo  lo  mieux  son  talent  de  psychologue  ot  d'écrivain. 

Crime  de  Sylvestre  Bonnard  (lk),  roman  d'Anatole 
Franco,  publié  en  1881.  —  Il  se  compose  do  deux  épisodes  : 
la  liûchc  ot  la  Fille  de  Clémentine,  ayant  pour  héros  un 
vieux  membre  do  l'Institut,  M.  Ronnard.  Celui-ci  fait  porter 
du  bois  à  uno  paiivro  jouno  fommo  on  coucho,  sa  voisine, 
qui,  devenue  plus  tard  princosso  russo,  lui  témoigne  sa 
reconnaissance  par  l'envoi  d'un  manuscrit  très  raro  :  c'est 
lo  sujet  du  premier  récit.  Kt  voit-i  r-fjiii  du  second  :  uno 
jeune  lillo.  dont  M.  Honnard  aima  jadis  lanière,  ayant  été 
onferméopar  son  tuteur  dans  une  pension  où  elle  se  trouve 
mallinureiiso,  lo  vieux  savant  commet  co  crimo  do  l'onlo- 
vor,  et  la  marie  Unalomont  avec  un  éJôvo  do  l'Ecolo  dos 


m. 


chartes.  On  sait ,  d'ailleurs ,  que  les  sujets  d'Anatole 
Francr  ne  lui  servent  iamais  quo  do  prétexte.  Ce  qu'il  y 
a  do  cliarmant  dans  le  Crime  de  Sylvestre  Bonnard,  co  sont 
les  digressions  et  les  hors-d'œuvre.  On  y  trouve  la  grâce, 
l'élégance,  un  heureux  niélango  d'ironie  et  de  tendresse. 

Grimée,  presqu'île  do  la  Russie  méridionalo,  qui 
s'attache  au  continent  par  l'isthme  étroit  do  Pérékop  ; 
partout  ailleurs,  des  eaux  mortes  et  surtout  des  eaux  vi- 
vantes :  au  N.,  en  séparation  d'avec  lo  reste  de  la  Russie, 
les  llaques,  les  boues  puantes,  les  marais,  les  roseaux  du 
Sivach  ou  Ghelnoïe  More  ou  nior  Putride;  à  l'E.,  la  mer 
d'Azov,  séparée  de  la  Putride  par  la  llècho  d'Arabat,  qui 
est  uno  lovée  do  sable  de  lU  kiloni.  do  longueur,  dont  la 
largeur  se  réduit,  presque  tout  du  long,  à  quelques  cen- 
taines de  mètres  ;  au  S.  et  à  l'O.,  la  mer  Noiro  :  en  tout, 
1.000  kilomètres  de  côtes,  sans  compter  les  1.120  du 
Sivach,  oxtraordinairement  indenté. 

Ainsi  bornée,  la  Crimée,  qui  fait  partie  du  gouverne- 
ment de  la  Tauride,  ajoute  à  la  Russie  25.590  kilom.  carr. 
Comme  nature,  elle  est  double,  avec  violent  contraste 
entre  son  nord  et  son  midi  :  au  septentrion,  vaste  plaide, 
légèrement  inclinée  vers  le  Sivach,  steppes  glacés  par 
les  vents  "  hyperboréens  »  ou  brûlés  par  des  cnaleurs  de 
four,  traînantes  rivières  desséchées  en  été,  champs  de 
céréales,  herbes  pour  le  bœuf,  lo  mouton  et  aussi  le  cha- 
meau, qui  se  plaît  dans  les  déserts  et  les  demi-déserts  ; 
au  midi,  faisant  front  sur  la  mer  Noire,  do  belles  monta- 
gnes escarpées  (1.524  m.)  avec  noms  tatars,  des  gorges 
fermées  à  tous  vents  du  nord,  des  baies  gracieuses,  et, 
pour  tout  dire,  la  Côte  d'Azur  et  la  Corniche  de  l'empire 
de  Russie. 

Cette  ancienne  ChersonèseTaurique,  Hou  de  nombreuses 
colonies  grecques,  devint  ensuite  terre  romaine  ;  puis 
toutes  sortes  de  barbares  se  la  disputèrent,  parmi  lesquels 
des  tribus  de  race  turque  finirent  par  hériter  de  la  pres- 
qu'île, au  détriment  des  établissements  de  commerce  fon- 
dés et  accrus  pendant  deux  cents  ans  par  les  Génois.  Le 


fe 


.feUlopol  BerdîansK' 


CJEupatona 

sTmfê 

.       lacili 

Sébastopol 
L.Hhersonèsr'^ 

Balak. 


C.Lasb     ,Moup)fa 


M     E       li  -\jY      O       I       K       E     .Échelle    ^ 


Carte  de  Crimée. 

pays  était  donc  turc,  ou,  comme  on  dit,  tatar,  quand  les 
Russes  vinrent  y  combattre  les  Ottomans,  à  partir  de 
1736,  pour  l'obtenir  «à  jamais  »  en  1783.  Ils  y  ont  aujour- 
d'hui la  prépondérance;  mais,  parmi  les  550.000  Crimôcns, 
il  est  oncoro  beaucoup  do  «  Tatars  ■>,  excellents  cultiva- 
teurs honorés  do  tous  comme  de  fort  braves  gens.  —  Capit. 
Simféropol;  villo  majeure,  Sébastopol. 

Crimée  (ouekrk  de).  Elle  eut  pour  causes  réelles  les 
projets  du  tsar  Nicolas  sur  ConstaDtinople.  Uno  querelle 
de  moines  lui  servit  de  prétexte.  Les  religieux  do  Terre 
sainte  avaient  été  dépossédés  do  plusieurs  do  leurs  sanc- 
tuaires par  les  moines  grecs,  sujets  spirituels  du  tsar. 
Ils  s'en  plaignirent  au  sultan  Abd-uI-Modjid  en  so  récla- 
mant du  protectorat  français.  Lo  Sultan  nomma  uno  com- 
mission franco-grecque,  chargée  d'examiner  lo  ditl'érond, 
ot,  pressé  par  le  tsar,  rendit  un  firman  favorable  aux 
Grecs.  Cotte  condescendance  encouragea  Nicolas,  qui  on- 
voj'a  à  Constantinoplo  lo  prince  Monschikov,  avec  ordre 
d'inviter  la  Sublimo-Porto  à  reconnaître  lo  protectorat  du 
tsar  sur  tous  los  chrétiens  grecs  do  l'empire  ottoman.  Le 
5  mai  1853,  Monschikov  présenta  dans  co  sens  un  ulti- 
matum à  la  .Sublime-Porte,  qui  lo  repoussa.  Nicolas  lit 
alors  envahir  los  principautés  danubiennes  par  ses  troupes 
(3  juin.  1853).  Lo  3  novembre,  la  flotte  russe  do  la  mer 
Noiro,  sortie  do  Sébastopol,  détruisit  une  escadre  turque 
dans  lo  port  de  Sinopo.  Enfin,  les  Russes  commencèrent 
à  assiéger  Silistrie.  Une  arméo  turque,  aux  ordres  d'Omer- 
pacha,  accourut  au  secours  do  la  place.  La  Franco  et 
lAngloterro,  menacées  par  l'ambition  moscovite,  s'alliè- 
rent aux  Turcs,  dans  lo  but  de  maintenir  Tintégritô  do 
l'empire  ottoman.  Une  arméo  française  do  50,000  hommes, 
commandée  par  le  maréchal  Saint-Arnaud,  ot  uno  armée 
anglaise  do  25.000  hommes,  commandée  par  lord  Raglan, 
débarquèrent  à  GalHpoli  (mai  1851),  puis  à  Varna.  Les 
Russes  levèrent  alors  le  siègo  do  Silistrie  ot  évacuèrent 
los  principautés,  qui  furent  neutralisées  ot  confiées  à  la 
garao  de  l'Autriche  (2  déc.  1851)-  L'armée  franco-anglaise 
resta  cantonnée  dans  los  marais  do  la  Dobroutcha,  où 
elle  fut  bientôt  décimée  par  le  typhus  ot  le  choléra.  Los 

fouvornomonts  alliés  résolurent  alors  d'attaquer  la  Russie 
la  fois  par  le  nord  et  par  lo  sud,  par  la  Baltique  ot  par 
la  mer  Noire.  Le  siège  do  Sébastopol,  lo  principal  port 
do  la  Crimée  et  lo  grand  arsenal  do  la  Russie,  fut  décidé. 
Los  troupes  reprirent  la  mer,  ot  débarquèrent  à  Eupa- 
toria,  lo  H  septembre  1854.  Lo  20,  elles  chassèrent  les 
Russes  des  bauteurs  de  l'Aima,  et  entreprirent  aussitôt 
le  siègo  do  .Sébastopol.  Depuis  lors,  los  principaux  évé- 
nements de  la  guerre  do  Crimée  furent  :  on  1854,  la  mort 
do  Saint-Arnaud  et  son  romplacemont  par  le  général  Can- 
robort  (20  sept.),  les  batailles  do  Bataklava  (25  oct.)  et 
d'InUormann  (5  nov.)  ;  en  1855,  l'alliance  avec  la  Sardaigne 
(25  janv.).  la  mort  du  tsar  Nicolas  (2  mars),  le  remplace- 
mont  do  ('anrobert  par  le  jjénéral  Pélissier  (ly  mai),  le 
prise  du   Mamolon-Veri  (7  juin),  la  mort  do  lord  Raglan 


Médaille 
de  la  Baltique- 


CRIMÉE   —    CRIMINEL 

(28  juin),  labataiIledeTraktiroudeIaTchernaYa(l6aoÙt) 
la  prise  do  la  tour  de  Malakolf  (8  sept.).  Lo  25  février 
s'ouvrit  à  Paris  le  congrès  (pii  aboutit  au  traité  de  Paris 
du  30  mars  1850  ot  mit  fin  à  la  guerro. 

—  BiiiLioGR.  :  général  Fav,  Souvenirs  de  la  guerre  de 
Crimée  (1867,  Paris);  G,  Marchai,  la  Guerre  de  Crimée 
(Paris,  1888);  Camille  Rousset,  Histoire  de  ta  guerre  de 
CrimAe  (Paris,  1871). 

Crimée  (médaille  de).  Médaille  commémorative  offerte 
par  la  reine  d'Angleterre  Victoria  aux  militaires  do  tout 
grade,  qui  prirent  part  à  la  guerre  de  Crimée.  I.n  méiiaillc, 
d'un  fort  module,  est  en      _,^_____  ,       ,- 

argent,  et  porto  d'un    p:;!"^  |  ] 

côté  l'effigie  do  la  fon- 
datrice ;  do  l'autre,  un 
guerrier  couronné  par 
laVictoire.  Ruban  Ideu 
liséré  do  jaune.  Cha- 
que bataille  à  laquelle 
le  titulaire  a  assité  est 
rappelée  par  une  agrafe 
en  argent  passée  sur 
le  ruban.  Une  médaille 
semblable,  appelée  mé- 
daille de  la  Baltique, 
a  été  insiituée.  égale- 
ment par  la  reine  Vic- 
toria, en  faveur  des 
militaires  et  marins  français  qui  prirent  part,  à  la  mémo 
époque,  à  l'expédition  de  la  Baltique.  Sur  cette  dernière, 

10  guerrier  est  remplacé  par  une  Minerve  armée  d'un 
trident,  avec  ce  mot  :  Baltic.  Le  ruban  en  est  jaune,  li- 
séré de  bleu. 

Crimée  (mal  de),  Sorte  d'élépliantiasis  tuberculeux, 
qui  règne  en  Crimée  et  dans  la  région  d'Astracan. 

CrimÉEN,  ENNE  (mé-in,  en'),  personne  née  en  Crimée, 
ou  qui  habite  ce  pays.  —  Les  Crimkens. 

—  Adjectiv.  :  Ôartiison  crimêenne. 

CRIMÉENNE  (mé-èn')  n.  f.  Vêtement  militaire  en  forme 
de  long  paletot  sac,  avec  courte  pèlerine  à  capuchon,  non 
réglementaire,  mais  porté  par  beaucoup  d'officiers  en  Cri- 
mée (d'où  son  nom). 

CRIMIA  n.  f.  Genre  d'insectes  hémiptères  hétéroptôres, 
famille  des  aradidés,  renfermant  des  formes  aplaties,  do 
taille  médiocre,  dont  l'espèce  tvpe,  cri77ua  tuberculata, 
habite  Java.  (Cette  punaise  est  a'un  noir  fuligineux,  gra- 
nulée, avec  des  tubercules  sur  le  corselet.) 

GRIMINALISABLE  adj.  Qui  peut  être  criminalîsé  :  Une 
affaire  criminalisable. 

CRIMINALISANT  (::a?j).  ANTE  adj.  Qui  criminalise,  qui 
donne  los  caractères  de  la  criminalité  :  Circonstances  CRI- 
minalisantes. 

GRIMINALISER  v.  a.  Dr.  Faire  passer  de  la  juridiction 
correctionnelle  et  civile  à  la  juridiction  criminelle  :  Cri- 
MINALISER  un  délit. 

Se  cr/m/naZ/ser,  v.  pr.  So  rendre  coupable  :  Se  cEnn- 
nalisi:r  /lar  un  commerce  avec  l'ennemi.  (y'\e\i\.)  Passer  à 
l'état  d'afiaire  criminelle,  en  parlant  d'une  affaire  d'abord 
considérée  omme  civile  ou  correctionnelle, 

CRIMINAUSME  [lissni)  n.  m.  Système  do  criminalité; 
aspect  sous  lequel  une  affaire  criminelle  so  présente. 

CRIMINAUSTE  (^l'ssi")  n.  m.  Jurisconsulte  f^ui  s'occupe 
spécialement  de  matières  criminelles  :  De  profonds  dissen- 
timents séparent  les  criminalistes. 

CRIMINALITÉ  n.  f.  Circonstances  qui  donnent  à  un  acte 
le  caractère  d'un  crimo  ;  état  de  criminel. 

—  Fam.  Caractère  de  ce  qui  est  défendu  :  La  crimina- 
lité d'un  i-endez-votts. 

—  Encycl.  Criminalité  en  France.  La  cri7ni7ialité  ^st 
constatée  uniquement  par  les  Comptos  généraux  do  Tad- 
ministration  de  la  justice  criminelle,  publiés  chaque  an- 
née, depuis  1826,  par  le  ministère  de  la  justice. 

Le  Code  pénal  (art.  l*')  divise  los  infractions  en  trois 
catégories  :  1"  crijnes;  2*"  délits;  3"  contraventions.  Cos 
dernières,  existant  par  lo  seul  fait  matériel  do  ta  désobéis- 
sance aux  proscriptions  do  la  loi  ou  dos  règlements,  ab- 
straction faite  de  toute  intention  délictueuse,  doivent  être 
écartées  de  fétudo  do  lacriminalité. 

CRIMINATIF  adj.  Qui  a  les  caractères  d'un  crime  :  Li- 
belle CIÎI.MINATIF.  (Bontham.) 

CRIMINATION  {si-on  —  lat.  criminatîo;  do  cri'men,  inis, 
crime)  n.  f.  Accusation,  incrimination.  (Vieux  mot.) 

CRIMINATOIRE  {to-ar')  adj.  Qui  tient  do  l'accusation 
criniiiu'lle. 

CRIMINEL,  ELLE  {nél'  —  du  lat.  crimen,  inis,  crime)  adj. 
Coupable  do  (;rime  :  Une  fcmîtie  criminelle.  —  Substan- 
tiv.  :  Les  CRIMINELS.  Il  Entaché  de  crime,  inspiré  par  une 
pensée  do  crimo  :  Dessein  criminel.  Action  criminelle. 
Jiappnrts  criminels.  Amour  criminel. 

—  Qui  appartient, qui  a  rapport  au  crime,  qui  lo  conçoit 
ou  sert  à  I  exécuter  :  Cœur  criminel.  Mains  criminelles. 

—  /tendre  criminel,  Pous.*îcr  au  crime  :  La  passion  du 
jeu  peut  rendre  criminel,  ii  Faire  paraître  criminel  ;  Char- 
gez-le comme  il  faut,  monsieur,  et  rkndez  les  choses  bien 
(■rimini:li.i:s.  (Mol.) 

■—  Dr.  Qui  a  rapport  au  crime  ou  A  la  répression  du 
crime  :  Affaire  criminelle,  /.législation  criminklle. 

—  n.  m.  Dr.  Malière,  procédure  criminelle  :  Tant  au  civil 
qu'au  criminel,  il  Crand  criminel.  Ressort  de  la  cour  d'as- 
sises, ti  /*ctit  criminel.  Ressort  de  la  ]iolice  correctionnollo. 

11  Autref.  Grand  ou  /'ctit  criminel.  Ressort  do  la  Tour- 
nelle  criminelle,  ou  ressort  de  tribunaux  qui  ne  pouvaient 
infliger  que  des  amendes. 

~  Fam.  I*rendre  au  criminel.  Juger  avec  sévérité  : 
Prbndrb  toutes  les  actions  de  Quelqu'un  ad  criminel.  (Vx.) 

—  Kncycl.  Dans  l'antiquité,  le  chfttiment  infligé  aux 
criminels  variait  naturellement  selon  les  circonstances 
du  crime,  la  condamnation  prononcée  et  les  lois  do  cha- 
que pays.  C'était  un  usage  presque  général  qu'un  accusé 
pouvait  prévenir  toute  condamnation  en  s'cxilant  do  lui- 
m/^mo,  et  pour  toujours,  avant  le  procès.  En  plusieurs 
villes  grec(pies,  les  condamnés  A  mort  étaient  souvent 
précipités  dans  un  goufiVe  ;  à  Athènes,  dans  lo  Bnratîire, 
situé  à  l'O.  do  la  ville;  A  Sparte,  dans  le  Céadas.  On  em- 
ployail  aussi  l'empoisonnement  par  la  cigutS  :  co  fut  le  cas 
pour  Socrato.  A  Homo,  on  précipita  loni^temps  les  crinii- 
n<ds  du  haut  de  la  rocho  'l'arpéioune,  voisiiu»  du  Cnpitolo. 
Sous  l'ompiro,  oit  h'S  faisait  servir  aux  plaisirs  «!ii  peupK^ 

Cil 


CRIMINELLEMENT 


CRINSOZ   DE   BIONENS 


on  les  exposait  aux  bCtes  dans  l'amphithéâtre,  ou  on  les 
forçait  à  jouer  daos  quelque  tragédie  le  rôle  d'un  person- 
nage qui  devait  périr  au  milieu  des  supplices  :  ainsi  péri- 
rent une  foule  de  chrétiens,  en  qui  le  pouvoir  voyait  des 
criminels.  Il  y  avait  des  jours  consacrés,  pendant  lesquels 
ne  pouvait  avoir  lieu  l'exécution  des  criminels.  Par  exemple, 
à  Athènes,  on  devait  attendre  le  retour  du  pèlerinage  de 
Délos  :  c'est  ce  qui  retarda  la  mort  de  Socrate.  De  même, 
certaines  circonstances  particulières  entraînaient  la  grâce 
ou  une  mutation  de  peine. 

A  Rome,  un  ancien  usage  défendait  de  faire  mourir  les 
filles  qui  n'étaient  pas  nubiles  ;  le  citoyen  romain  ne  pou- 
vait être  ni  battu  de  verges,  ni  crucifié.  Mais  l'usage  le 
plus  généralement  répandu  était  celui  d'après  lequel  les 
criminels  étaient  redevables  de  leur  grâce  à  une  rencontre 
heureuse.  A  Rome,  un  criminel  conduit  au  supplice  qui 
rencontrait  sur  sa  route  une  Vestale  était  gracié,  pourvu 
que  celle-ci  déclarât  sous  serment  que  cette  rencontre  était 
due  au  seul  hasard. 

Dans  l'Europe  du  moyen  âge,  à  toutes  les  grandes  fêtes, 
des  criminels  étaient  graciés  en  signe  de  réjouissance,  à 
Pâques  surtout,  en  souvenir  de  la  descente  de  Jésus-Christ 
aux  enfers  et  de  la  délivrance  des  àmos  des  justes.  En 
outre,  chaque  ville  avait  son  privilège  particulier,  comme 
à  Rouen  la  fierté,  qui  délivrait  chaque  année  un  prisonnier, 
en  souvenir  de  la  gargouille  vaincue  par  saint  Romain. 
Les  avènements  des  rois,  leur  entrée  dans  leurs  bonnes 
villes  étaient  marqués  par  de  semblables  grâces.  La  plu- 
part des  évê<jues  avaient  le  même  privilège.  Aujourd'hui, 
en  France,  c  est  au  chef  de  l'Etat  seul  qu'il  appartient  de 
faire  grâce  aux  criminels. 

—  Anton.  Juste,  légitime,  vertueux. —  Civil,  correctionnel 
(en  parlant  de  la  justice  et  des  tribunaux). 

CRIMINELLEMENT  (tiè-le-nian)  adv.  D'une  façon  crimi- 
nelle :  Abuser  crimtnelle.me.nt  de  sa  force.  Il  Par  exagér. 
Sévèrement  :  Juger  criminellement  des  actions  légères. 
(Peu  us.i 

—  Dr,  Au  criminel  :  Poursuivre,  Juger  criminellement. 

CbimiSOS  ou  CriNISOS.  Myth.  gr.  Dieu-fleuve  do  Si- 
cile. C'était  un  prince  troyen,  contemporain  de  Laomédon. 
On  allait  tirer  au  sort  entre  les  jeunes  fillos  de  Troie,  pour 
livrer  l'une  d'elles  au  monstre  suscité  par  Poséidon.  Pour 
soustraire  sa  lille  au  danger,  Crimisos  la  plaça  sur  une 
barque,  qu'il  abandonna  au  hasard  des  flots.  Puis,  le  dan- 
ger passé,  il  se  mit  à  la  recherche  de  la  jeune  lille,  mais 
en  vain.  Il  aborda  eu  Sicile.  Touches  de  ses  pleurs,  les 
dieux  le  changèrent  en  fleuve  et  lui  donnèrent  le  pouvoir 
de  se  transformer  à  son  gré.  11  en  profita  pour  surprendre 
des  nymphes;  entre  autres,  Ségeste,  qu'il  épousa  et  dont 
il  eut  Aceste. 

Gribcisus  ou  GrimISA,  rivière,  do  l'Italie  ancienne 
(Bruiium).  auj.  Lipuda.  —  Nom  ancien  d'une  rivière  de 
Sicile,  qui  passait  à  Ségeste.  (Sur  ses  bords,  Timoléon  vain- 
quit les  Carthaginois,  l'an  340  av.  J.-C.) 

Crimmitschau  ou  Krimmitzghau,  ville  d'Allema- 

fne  (Saxe  [cercle  de  Zwickau]),  sur  la  Pleisse,  affluent 
e  l'Etster  ;  23.555  hab.  (avec  Walilen).  Important  centre 
industriel  :  filatures  de  laine,  teintureries,  fabriques  de 
draps,  fonderies,  fabriques  de  machines,  do  cigares,  etc.  ; 
minoteries,  brasseries.  Ecole  réale,  écoles  commerciale 
et  professionnelle  (de  tissage). 

CRIMORA  n.  f.  Genre  de  mollusques  gastéropodes  opis- 
thobranches  lermatobranchos,  famille  des  dorididés,  com- 
prenant des  animaux  marins  limaciformes,  avec  appendices 
branchas  émis  par  le  manteau  au-dessus  de  la  tête.  (Les 
crimora  habitent  les  mers  d'Europe.  L'espèce  type  est  la 
crimora  papillata,  des  mers  du  Nord). 

CRIN  fdu  lat.  criniSy  cheveu)  n.  m.  Poil  long,  ferme  et 
souple  à  la  fois,  qui  pousse  à  certains  animaux,  particu- 
lièrement au  cou  et  à  la  queue  :  CîtiNS  de  cheval,  de  lion. 
V  Ensemble  des  poils  dû  ce  genre  que  porto  un  animal  :  Che- 
val d'un  beau  crin,  tl  Masse  de  poils  de  ce  genre,  employés 
ensemble  dans  la  fabrication  d  un  objet  quelconrjue  :  Mate- 
las de  CRIN.  Le  crin  est  plus  hygiénique  que  la  laine.  (Rion.) 

—  Poétiq.  ou  très  fam.  et  par  dénigr.  Cheveu  :  Se  faire 
tailler  les  crins.  Se  prendre  aux  crins. 

—  Hist.  et  poétiq.  S'est  dit,  au  pluriel,  pour  désigner  les 
queues  de  cheval  servant  d'insignes  aux  pachas  turcs. 

—  A  tous  crins.  Muni  de  tous  ses  crins  :  Un  cheval  k  tocs 
CRINS.  Il  Fam.  Avec  tous  ses  cheveux  :  UJie  tête  À  tous 
CRINS,  t!  Fig.  Entier,  complet,  pur,  non  mêlé  ou  mitigé, 
et,  par  ext..  Ardent,  emporté  :  Un  romantique  k  TO0s  crins. 

Il  Etre  comme  un  crin,  Etre  toujours  prêt  à  se  récrier,  à 
se  révolter,  avoir  très  mauvais  caractère. 

—  Annél.  Crin  de  fontaine.  Crin  de  mer,  Noms  vulgaires 
du  dragonncau,  qui  est  un  ver  filiforme. 

—  Bot.  Poil  raide  et  ferme. 

—  Ichtyol.  Espèce  du  genre  labre. 

—  Manèg.  Faire  les  crins.  Couper  les  crins  de  la  partie 
inférieure  des  membres  du  cheval. 

—  Min.  Nom  donné  par  les  mineurs  aux  filets  do  quartz 
ou  de  carbonate  calcaire  qui  divisent  certaines  roches  en 
ïiiocs  cuboïdes  ou  rhomboïdaux.  Syn.  de  cordon. 

—  Pèch.Crin  d'empilé, Crin  très  fort  qui  porto  un  hameçon. 

—  EscYCL.  Comm.  et  techn.  Le  commerce  ducrm  a  une 
^ando  importance,  car  il  reçoit  de  nombreuses  applica- 
tions. Od  distinguo  deux  sortes  do  crin  :  lo  crin  plat, 
c'est-à-dire  celui  qui  est  tel  qu'il  sort  do  la  queue  ou  de 
la  crinière  de  l'animal,  et  le  crin  crépi,  c'est-à-dire  celui 
qui,  après  avoir  été  cordé,  est  plongé  dans  l'eau  bouil- 
lante d'où  il  sort  frisé.  Les  tapissiers,  les  matelassiers, 
les  bourreliers,  les  carrossiers  font  une  consommation 
assez  grande  de  ce  crin  crépi. 

JvC  crin  plat  s'emploie  dans  la  fabrication  do  tamis,  do 
cribles,  pour  on  faire  des  pinceaux  et  aussi  certaines 
étoffes.  Les  luthiers  se  servent  également  du  crin  plat 
pour  garnir  les  arcliets  des  instruments  à  cordes.  Les  pé- 
cheurs, enfin,  remploient  pour  empiler  leurs  hameçons. 

Commercialement,  on  donne  le  nom  de  crin  végétal  à 
diverses  substances  végétales,  lazostèro  notamment,  qui, 
dans  certaines  limites,  peuvent  remplacer  le  crin  ;  il  on 
est  do  même  do  la  tillandaie  usnéoïde,  plante  parasite  do 
certains  arbres  du  Brésil.  Les  fibres  do  l'agave,  du  phor- 
mium  tc-nax,  etc.,  remplacent  très  fréquemment  le  crin. 

GrinacoS.  M>;th.  gr.  Fils  de  Zeus  et  père  de  Macarée. 
Il  occupa  le  premier  l'île  do  I./Osbos. 

Grinagoras,  poète  grec,  né  à  Mytilène.  Il  vivait  au 
comm'.'OC'-mfnt  de  notre  ère.  Il  était  contemporain  do 
fcJtrabon,  qui  parle  de  lui  ;  et  on  peut  induire  do  quelques- 


uns  de  ses  vers  qu'il  liabita  longtemps  Rome.  On  a  de  lui 
cinquante  épigrammes,  écrites  dans  un  style  élégant,  que 
Pierre  de  Thessalonïque  a  insérées  dans  son  Anthologie. 

CRINAL,  ALE,  AUX  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Semblable 
à  uu  Clin.  Il  Gros  comme  un  crin. 

CRINAL  n.  m.  Antiq.  rom.  Large  peigne  courbé,  que  l'on 
plaçait  derrière  la  tête  pour  retenir  les  cheveux,  lorsqu'on 
les  portait  tombants,  il  PI.  Des  crinaux. 

Grinas,  médecin,  né  à  Marseille  au  i"  siècle  de  notre 
ère.  Il  se  rendit  à  Rome  sous  Néron  (54),  et  là,  feignant 
de  ne  donner  ses  consultations  qu'après  avoir  observé  les 
astres,  il  acquit  une  grande  célébrité  et  une  immense  for- 
tune, qui  lui  permit,  après  avoir  fait  reconstruire  à  ses 
frais  les  murs  de  Marseille,  de  laisser  encore  à  sa  mort 
10  millions  do  sesterces  (2  millions  de  francs). 

GRINCELLE  isèV)  n.  f.  Espèce  d'oiseau  de  proie. 

GRINCER  (sf!)  V.  a.  Cribler  avec  un  van  de  crin  :  Crincer 
de  l'orge,  du  blé. 

CRINCRIN  ou  CRIN-CRIN  (onomatop.)  n.  m.  Sorte  d'in- 
strument, que  les  enfants  font  tourner  autour  d'un  bâton 
et  qui  est  lormé  d'un  tuyau  de  roseau  et  d'un  morceau  de 
parchemin  perce  de  deux  trous,  dans  lesquels  est  passé 
un  crin  de  cheval. 

—  Pop.  Méchant  violon  :  Danser  au  son  des  crincrins. 
I!  Très  mauvais  joueur  de  violon  :  Etre  second  crincrin 

dans  un  théâtre. 
CRIN -DE-CHEVAL  n.  m.  Bot.  Espèce  de  lichen,  n  PI. 

Des  CRINS-DK-CHEVAL. 

CRINE  n.  m.  Division  dos  amaryllées,  comprenant  les 
sous-tnbus  des  griffinia,  lycoris,  cnnum  et  hijline. 

GriNESIUS (Christophe),  théologien  protestant  et  orien- 
taliste, né  en  Bohême  en  1584,  mort  à  AUdorf  en  1629. 
D'abord  professeur  à  Wittemberg,  il  exerçait  le  ministère 
évan^liquo  dans  son  pays,  lorsqu'un  décret  de  l'empe- 
reur Ferdinand  l'obligea,  ainsi  que  tous  les  ministres  pro- 
lestants, à  s'expatrier.  Il  se  rendit  à  Ratisbonne  et  ensuite 
à  Nuremberg.  Le  sénat  de  celte  dernière  ville  le  nomma 
professeur  et  prédicateur  à  AUdorf.  On  a  de  lui  de  nora- 
oreux  ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  Gymnnsium 
sg}^iacur7i,etc.  (1611);  Epistola  S.  Pauli  ad  liomanos,  lingua 
sipiaca,  etc.  (1G12);  Lingua  samaritica  ex  Scripturas  sacr^ 
libi-is  impressis  et  manuscriptis  fideliter  eruta;  Gymnasium. 
chaldaicum  (1627-1628);  etc. 

CRINETTE  {net')  n.  f.  Instrument  avec  lequel  on  faisait 
autrefois  des  trous  aux  biscuits  do  marine. 

CRINEUX  [neû),  EUSE  adj.  Qui  a  beaucoup  de  cheveux. 

GRINICORNE  (du  lat.  crinis,  cheveu,  et  cornu,  corne) 
adj.  Qui  a  les  antennes  terminées  par  une  longue  soie  ou 
les  antennes  velues. 

CRINIE  (hi)  ou  CRINIA  n.  f.  Genre  d'amphibiens  anou- 
res, famille  des  ranidés,  tribu  des  cystignathinés,  compre- 
nant des  grenouilles  australiennes  à  tête  convexe,  avec 
le  museau  obtus,  les  dents  du  palais  peu  nombreuses,  la 
langue  trigone,  pointue  et  fixe  en  avant,  libre  et  arrondie 
en  arrière.  (L'espèce  type  est  la  crinia  Georgiana.) 

CRINIER  [ni-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  apprête  le  crin  destiné 
à  la  confection  do  divers  ouvrages.  (Se  dit  surtout  de 
l'ouvrier  qui  crépit  le  crin.) 

CRINIÈRE  n.  f.  Ensemble  des  crins  du  cou  d'un  animal  : 
La  cRiNiÈRi-:  d'un  cheval,  d'un  lion. 

—  Par  ext.  Toulfc  de  crins  cpie  certains  militaires  por- 
tent   derrière    leur  casque  :    La   crinière   d'un    casque. 

—  Par  dénigr.  Chevelure  et,  le  plus  souvent.  Chevelure 
abondante  et  mal  soignée. 

—  Poétiq.  Queue  d'une  comète,  n  Ecume  des  vagues  : 

L'air  sifllo,  le  ciel  se  joue 
Dans  la  crinière  des  flots. 

Lamartine. 

—  Agric.  Portion  laissée  en  friche  et  située  au  delà  de 
la  raie  à  laquelle  aboutissent  les  sillons. 

—  Manèg.  Sorte  de  filet  adapté  au  caparaçon  et  couvrant 
la  têlo  et  le  cou  du  cheval. 

—  Ornith.  Huppe  de  plumes  déliées,  ou  crête  qui  règne 
sur  l'occiput  et  le  long  du  cou. 

CRINIFERE  (du  lat.  crinis,  cheveu,  et  ferre,  porter) 
adj.  Muni  dune  crinière,  il  On  dit  aussi  crinigëre. 

CRINIFLORE  (du  lat.  crinis,  cheveu,  et  flos,  /loris,  fleur) 
adj.  Kn  T.  de  bot.,  Dont  les  pétales  sont  filiformes. 

GRINIFORME  (du  lat.  crinis,  cheveu,  et  de  forme)  adj. 
Eu  T.  d'hist.  nat..  Qui  a  la  forme  d'un  crin. 

CEUNIGER  ijèr')  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux  den- 
tirostrcs,  famille  des  phyllornitliidés,  comprenant  des 
formes  à  bec  plus 
court  que  la  tête, 
élargi  à  la  base,  avec 
soies  ne  cachant  pas 
les  narines.  (Les  cri- 
nigers  sont  de  la 
taille  des  merles,  do 
livrée  verdâtre  et 
grise;  on  en  connaît 
plus  de  cinquante  es- 
pèces, habitant  les 
régions  tropicales  de 
l'ancien  monde.)  Crinigcr. 

CRINIGÈRE    fdu 

lat.  rri/iis,  cheveu,  et  gerere,  porter)  adj.  'V.  crinifèrr. 

GRINION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  crinule. 

Grinis.  Myth.  gr.  Prêtre  d'Apollon.  Ayant  négligé  ses 
fonctions  sacerdotales,  il  on  fut  puni  par  le  dieu",  qui  en- 
voya une  multitude  de  rats  dévaster  ses  champs.  Alors, 
Crinis  redoubla  do  zèle,  et  Apollon,  lui  pardonnant  sa 
faute,  détruisit  lui-mômo  les  rr-ts  à  coups  de  flèches,  ce 
qui  lui  valut  le  surnom  do  Sminthée. 

CRINITAIRE  [ter'}  n.  f.  Bot.  Syn.  do  astkr,  genre  do 
corn[JOséos. 

CRINITARSE  (du  lat.  rrinitus,  chevelu,  et  do  tarsp)  adj. 
Eli  T.  d'entom.,  Qui  a  les  tarses  velus. 

CRINITE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  ciibysocome,  et  do  pavi:tte. 

Grinito  ou  GriniTUS  (Pierre  Riccio,  dit). c'est-à-dire 
le  Chevelu,  poète  et  biographe  italien,  né  à  Kloronco 
en  Ug:.,  mort  vers  l.'iO'i.  Elève  do  Politioa,  il  lo  remplaça 
dans  sa  chaire  d'éloquence.  Son  principal  ouvrage,  in- 
spiré par  les  Nuits  atliques  d'Aulu-Gollo  :  De  honesta  disci- 
plina {Fioronco^  iGOû),  a  été  souvent  réédité. 


402 

CRINMINCHONNTER  (cho-ni-é)  n.  m.  Prunier  sauvage, 
dans  l'ouest  de  la  France. 

GrinO.  Myth.  gr.  Femme  de  Danaos,  qui  eut  d'elle 
quatre  filles  :  Callidice,  Céléno,  Hy]>érippe  et  Œmé.  — 
Fille  d'Anthénor.  (Elle  figurait  au  milieu  des  captives 
trojcnncs,  dans  le  tableau  de  Polygnole,  à  Delphes.) 

CRINOGÈRE  {sur')  ou  GRINOCERUS  (sé-russ)  n.  m.  Genre 
d'insectes  hémiptères  hétéroptcres,  famille  des  coréidés, 
comprenant  des  formes  à  tète  carrée,  à  antennes  insérées 
sur  de  gros  tubercules  saillants  et  munis  d'une  épine. 
(Les  crinocères  sont  allongés,  leurs  pattes  grandes  et 
fortes,  leurs  cuisses  postérieures  épineuses  et  renflées. 
La  seule  espèce  du  genre,  ferrugineuse,  variée  de  noir  et 
de  fauve,  habite  la  Colombie  et  le  Brésil.) 

GRINODENDRON(rf(n)  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  tiliacées,  renfermant  cinq  espèces,  qui  croissent  au 
Chili.  Il  On  dit  aussi  crinodendre. 

CRINOÏDES  n.  m.  pi.  Classe  d'échinodermes,  renfermant 
les  encrines,  Us  de  mer  et  autres  organismes  ordinaire- 
ment en  forme  de  calice  ou  de  spliéroïde  polygonal,  dressé 
sur  une  tige.  —  Un  crinoïde. 

—  Encycl.  Les  n-înoides  sont  les  entroques  des  anciens 
naturalistes;  ils  abondent  dans  les  terrains  paléozuïques 
et  vont  en  so 
rarériantjus- 
qu'àrépoquo 
actuelle,  où 
ils  ne  sont 
plus  repré- 
sentés que 
parquelques 
espèces  ha- 
bitant sur- 
tout les 
grandes  pro- 
fondeurs des 
océans. Ordi- 
nairement 
fixésparlour 
tigeoudirec- 
tenient  par 
leur  base,  les 
c  r  i  n  0  'i  d  e  s 
présentent, 
cependant, 
quelques 
exemples  do 
formes  li- 
bres, comme 
les  c  o  m  a  - 
tules,   cjui, 

d'abord  fixes,  se  détachent  de  leur  tige  pour  nager  et  mener 
une  existence  indépendante.  Leurs  métamorphoses  singu- 
lières ont  permis  de  comprendre  la  morphologie  des  espèces 
fossiles.  Celles-ci  étaient  si  communes,  à  certaines  époques, 
que  leurs  débris  ont  suffi  à  constituer  d'énormes  gisements 
du  muschelkalU,  comme  le  calcaire  à  entroques.  La  taille 
de  ces  échinodermes  était  très  variable  ;  si  certains  ne 
dépassaient  pas  la  grosseur  d'un  pois,  d'autres,  comme 
le  pentacrinus  siibnngularis,  avaient  une  tige  longue  do 
16  mètres.  Les  crinoi'des  se  subdivisent  en  quatre  ordres  : 
tessélés,  articulés,  cystidés  et  blastoides.  Certains  auteurs 
réunissent  les  tessélés  et  les  articulés  en  un  seul  ordre, 
celui  des  eucrinoides. 

CRINOLE  n.  f.  Helrainth.  Syn.  de  crinon. 

—  Bot.  Genre  de  plantes  bulbeuses,  de  la  famile  des 
amaryllidées,  tribu  des  amaryllinées,  comprenant  plus  de 
cinquante  espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tropi- 
cales. (On  cultive  la  crinole  à  longues  fleurs  à  cause  de 
ses  grandes  fleurs  blanches  ou  rosées  très  odorantes.) 

CRINOLINE  (rad.  crin)  n.  f.  Cost.  Autref.  Etoffe  de  crin 
employée  à  divers  usages,  particulièrement  pour  les  toi- 
lettes des  dames  : 
Ces  affreuses  et  frau- 
duleuses sous-jupes  en 
crinoline.  (Balz.)  n 
Vaste  jupon  bouffant, 
maintenu  par  dos  la- 
mes d'acier  ou  des 
baleines,  et  qui  rem- 
plaçait les  paniers 
du  xvm*  siècle  :  La 
femme  commence  à  te- 
nir beaucoup  de  place 
dans  le  monde,  comme 
le  prouve  la  crino- 
LiNE.  (Toussenel.) 

—  Mar.  V.  FILET. 

—  Encycl.  Cost. 
De  tout  temps,  les 
femmes  ont  chercliô 
soit  à  remédier  aux 


Crinoïdes  :  I.  Pentfti'ritiii 
'  3.  BatbycrÎDUs;  4.  Gissùcri 


Rhizocrinus; 
i  5.  Platycrinus. 


Dame  portant  une  crinoline. 


imperfections  corporelles,  soii  à  faire  valoir  leurs  avantages 
physiques. 

Les  comiques  et  les  satiriques  grecs  et  lat.ns  signalent 
les  moyens  employés  de  leur  temps  pour  suppléer  à  l'ab- 
sence de  hanches.  A  certaines  époques,  lo  costume  sug- 
géra l'idée  de  cacher  les  défectuosités,  au  lieu  do  les 
corriger.  De  cette  idée  naquirent  :  les  vertugadins,  à  la 
fin  des  XVI*  et  xvii*  siècles,  sortes  de  bourrelets  qui  s'atia- 
cliaient  à  la  taille,  et  qui  donnaient  une  ampleur  exagérée 
aux  robes;  les  paytiers.  au  xviii"  siècle,  jupes  rendues  ri- 
gides par  dos  cerceaux  en  bois,  en  baleine  ou  en  acier,  et 
enfin,  au  xix"  siècle,  les  criiioUnes,  constituées  primitive- 
ment par  des  jupes  d'étoffe  do  crin  et  qui  finirent  par  être 
de  véritables  cages  formées  par  des  cerceaux  d'acier.  La 
crinoline  disparut  vers  1868. 

CRINOLINÉE  (ne)  adj.  f.  Qui  porte  une  crinoline  :  Les 
dames  les  plus  crinolinees... 

CRINON  n.  m.  Annél.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  vers 
néinatodes,  qui  vivent  en  parasites  chez  les  animaux. 

—  Méd.  Syn.  de  comédon. 

CRINONIE  n.  f.  Hist.  nat.  Syn.  de  pholidote. 

GRINOPHILE  (du  lat.  crinis,  cheveu,  et  du  gr.  philos, 
ami)  adj.  Propre  à  entretenir  et  à  conserver  la  clievelure: 
Eau  CRiNorniLE. 

GrinsOZ  de  BionENS  (Théodore),  seigneur  de  Co- 
lanl,  théoloL;ien  protestant  suisse,  né  à  Nyons,  près  de  Ge- 
nève, en  lûoo.  Il  suivit  les  coursde  théologie  à  Genève,  mais 


Criocarcinua- 


403 

rofusa  do  se  souniettro  à  la  formule  de  foi  exigée  alors  do 
tout  caudidat,  par  los  proiosiants  ijonovois.  Verso  dans  la 
conuaissaiico  do  Tliobroii  ot  du  groc,  il  avait  proparô  uuo 
nouvotlo  traduction  do  la  Biblo,  (|Uo  lo  clergô  protoytant 
do  Genôvo  lui  dôt'ondit  do  publier.  Il  fit  (|ui;l<|iio  bruit  ;\ 
cause  do  prédictious  fantastiiiuos,  qu'il  prùtcudait  tiror 
do  VApocatijpse.  Ou  a  do  Criusoz  :  uno  traduction  en  fran- 
çais du  Livre  de  Job  (1729)  ;  une  traduction  du  Livre  des 
psaumes  {n2\>),  ot  un  Essai  sur  l'Apocalypse,  avec  des  t'clair- 
cissemeuts  sur  les  prophéties  de  Daniel  qui  regardent  les 
derniers  temps  {1129). 

GRINULE  n.  f.  Genre  de  petits  champignons,  do  la  tribu 
des  clavariéos,  comprenant  quebiuos  espèces  nui  croissent 
en  groupes  sur  los  ocorcos.  ii  Num  donné  à  divers  orga- 
nes tili  formes. 

CRINUM  [nom')  n.  m.  Bot.  Nom  sciontiJiquo  des  crinolos  : 
Les  cKiNi'M  sont  cidtivés  en  Europe,  en  raison  de  leur  beauté. 
CRIOBOLE   (lat.   criobolium  ;   gr.   kriobolion ,    de    krios , 
bélier,  ot  baUein,  frapper)  n.  m.  Antiq.  Sacritice  d"ua  bé- 
lier, spécialement  en  1  honneur  de  Cybèle  et  d'Atys. 

—  Encycl.  On  immolait  dos  béliers  à  beaucoup  de  divi- 
nités païounes  ;  par  exemple,  à  Hermès.  Mais,  au  temps 
de  l'empire  romain,  on  entendait  spécialement  par  criobo- 
les  les  sacrifices  expiatoires  en  1  honneur  de  Cybèle  et 
d'Atys.  Ces  sacrifices  présentaient  dos  rits  singuliers  : 
on  creusait  uno  fosse  dans  la  terre  et  on  la  recouvrait  do 
planches  percées  do  trous.  Le  grand  prêtre,  revêtu  doses 
attributs  sacerdotaux,  ot,  lo  plus  souvent,  la  personne  elle- 
même  pour  qui  s'accomplissait  le  sacrifice  expiatoire,  des- 
cendait dans  la  fosse  et  recevait  sur  son  visage  et  sur  ses 
habits  le  sang  de  la  victime  qu'on  immolait  sur  cette  es- 
pèce de  pont  percé  à  jour.  Dans  cet  état,  et  après  l'enlève- 
ment du  corps  de  la  victime,  la  personne  sortait  do  la  fosse 
et  se  montrait,  toute  couverte  de  sang,  au  peuple  qui 
s'inclinait  profondément  ;  elle  était  dès  lors  sanctifiée.  Les 
criobolos  sont  souvent  mentionnés  sur  les  inscriptions  des 
premiers  siècles  de  notre  ère. 

CRIOCARCINUS  (si-nuss)  n.  m.  Genre  de  crustacés  dé- 
capodes brachy  tires, 
tribu  des  oxyrliynques, 
famille  des  majidés, 
comprenant  des  crabes 
marms,  caractérisés 
par  leurs  orbites  tubu- 
faires  saillants,    leurs 

fiédoncules  oculaires 
ongs  et  grêles.  {L'es- 
pèce type  du  genre,  lo 
criocarcinus  superdlio- 
sus,  habite  la  Nouvelle- 
Calédonie.) 

CRIOCÉPHALE  (se  — 
du  gr.  krios,  bélier,  et 
képnalè ,  tête  )  n.  m. 
Antiq.  égyp.  Sphinx  à  tête  de  bélier.  Il  symbolisait  Chnou- 
phis  ou  Khnoum,  forme  d'Ammon  adorée  en  Nubie  et  aux 
Cataractes.  Il  On  dit  aussi  criosphinx. 

CRIOCÉPHALE  OU  CRIOCEPHALUS  [sé-fa-luss)  n.  m. 
Genro  d'insectes  coléoptères 
lon^icornes,  famille  des  céram- 
bycidés,  tribu  des  cérambyci- 
nés ,  comprenant  des  formes 
allongées,  subcylindriques, 
épaissies  on  avant,  de  couleur 
brune  ou  rousse,  crépusculai- 
res, ot  dont  los  larves  vivent 
dans  les  souches  des  coni- 
fères. {On  connaît  une  dizaine 
d'espèces  de  criocéphalcs; 
elles  habitent  rhémispliôre  bo- 
réal. L'une,  lo  criotephalus  rus- 
ticus ,  roux,  est  commune  en 
France,  dans  los  forêts  de  pins.) 

CRIOCÉRA3  {sé-rass)  n.  m.  Paléont.  Sous-gonre  d'am- 
monites du  genre  hamites,  comprenant  les  coquilles  dis- 
coïdes, à  tours  non  contigus,  enroulés 
dans  un  mémo  plan.  (Pour  certains 
paléontologistes,  los  criocéras  ne  se- 
raient que  des  ancylocéras  incom- 
plets.) 

GRIOCÈRE    [sêr')    ou    GRIOCERIS 

{sé-riss)  n.  m.  Gonro  d'insectes  co- 
léoptères, type  do  la  trilju  des  criocé- 
rinés,  comprenant  dos  formes  de  laille 
moyenne  ou  petite,  ordinairomont  or- 
nées de  couleurs  vives,  à  téguments 
en  dessus,  lisses  ot  brillants.  Cri/CLTas. 

—  Encycl.  On  connaît   do   nom- 
breuses espèces  do  crioah'es,  répamlues  sur  presque  tout 
lo  globe  ;  treize  habitent  l'Europe  et  vivent  sur  les  lilia- 
cées  :  lo  criocèro  du  lis  (crioceris  lilii),  sur  los  lis  ot  fri- 
tillairos,  dans  los  jardins,  d'un  rouge  écar- 
lato  laqué  ;  lo  crioceris  merdigera,  sur  los 
muguets  ;    le    crioceris  duodecimpunctata 
et  le  crioceris  asparagi,  sur  les  asperges. 

CRIOCÉRINÉS  is,-)  n.  m.  pi.  Tribu  d'in-  , 

sectes  i.olri.[ii.-r<.s   phytophages,  famille      / 
des   chrysouu'-lidrs,  caractérisés   par  les  ^ 
yeux  extérieurement  échancrés,  la  saillie 
intorcoxalo  du  premier  segment  ventral 
aiguo,  lo  ventre  recouvert  d'un  duvet  im- 
pormèable.  —  Un  CRiocKmNiî. 

—  Encycl.  Les  criocérinés  comprennent 
un  certain  nombre  do  genres,  dont  deux 
seulement  sont  représentés  on  Europe  : 
lo  criocère  et  Vulemn  (ou  tenta);  ces  msectos  produisent, 
on  frottant  leurs  élytres  contre  l'extrémité  abdominale, 
une  petite  stridulation;  ils  rongent,  à  l'état  do  larve,  les 
fouilles  do  diverses  plantes,  ou  s'abrilant  sous  uno  croAto 
formée  par  leurs  excréments. 

CRIODION  n.  m.  Genro  d'insoctos  coléoptères  longi- 
cornos,  fauiillo  dos  cérambycidés,  tribu  doscérambycinés, 
comprenant  do  grands  capricornes  à  élytros  roux  ou 
do  nuanco  ferrugineuse,  portant  dos  taches  d'un  brun 
pourpré.  (On  connaît  uno  vingtaine  d'espèces  do  criodions, 
propres  à  l'Amérique  du  Sud;  toutes  sont  allongées,  pubos- 
conto«,  avec  los  antennes  do  longueur  moyenne.) 

CRIODRILE  ou  CRIODRILUS  (luss)  n.  m.  Oonro  d'annô- 
lidos  uhgnclièles  terncoles,  faniiUo  dos  lombncidés,  com- 


Criocéphale  (gr.  nat.). 


m.    Antiq.     égypt. 


prenant  des  lombrics  aquatiques  sans  cHtollum  et  à  région 
céphaliquo  formée  do  deux  anneaux  soudés.  (L'espèce  type 
du  genre,  criodiilus  lacuum,  habite  los  lacs  d'Allemagne, 
parmi  los  nénufars  ot  les  sagittaires.) 

CRIOMYXE  [mikss  —  gr.  kriomuxos  ;  do  krios,  bélier,  et 
7uiuit,  niorvo)  adj.  Path.  Se  dit  do  ceux  qui  ont  lo  mucus 
dos  fosses  nasales  abondant,  comme  chez  lo  bélier. 

CriophoRE  (du  gr.  krins,  bélier,  et  phoros,  qui  porte) 
adj.  Myth.  gr.  Surnom  d'Hermès  on  divers  pays,  sur- 
tout à  Tanagre,  en  Béolio.  (D'après  la  tradition,  Hermès 
avait  délivré  Tanagro  do  la  peste,  en  portant  un  bélier  sur 
ses  épaules  autour  des  murs  do  la  ville.  Lo  jour  de  la  fèto 
d'Hermès,  lo  mieux  fait  des  jeunes  gens  de  la  ville  accom- 
plissait le  mémo  trajet,  un  bélier  sur  ses  épaules.  Le  type 
do  Vl/ermês  Criophore  a  été  souvent  traité 
par  los  artistes  grecs,  surtout  par  les 
sculpteurs  et  les  peintres  do  vases.) 

GriOS.  Myth.  gr.  Gouverneur  de 
Fhryxos,  d'après  Diodore  de  Sicile.  H  ac- 
compagna son  élève  en  Colchide,  y  fut 
sacrifié  aux  dieux,  et  sa  peau  fut  suspen- 
due aux  murs  du  temple.  Cotte  fable  a 
évidemment  pour  origmo  un  jeu  do  mots 
(gr.  krios,  bélier).  —  Un  des  Titans,  époux 
d'Eurybie  et  père  d'Astrée,  de  Pallas  et 
do  Persée. 

CRIOSANTHE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cypri- 
l'KDE,  genre  d'orchidées. 

CRIOSPHINX 
V.   CRIOCËPHALK. 

GRIOT  {kri-o)  n.  m.  En  Bourgogne, 
Terrain  situé  à  flanc  de  coteau.  Il  On  dit 
également  créot. 

CRIPART  (par)  a.  m.  Nom  vulgaire 
du  grimpereau  commun. 

Gripple  Creek,  ville  des  Etats-Unis 
(Colorado  [comté  d'Él-Paso]),  sur  le  Cripple  Creek,  sous- 
affluent  de  l'Arkansas;  35.000  hab.  Terrains   aurifères. 
Ville  fondée  en  1891. 

CRIQUE  [krik'  —  du  scandin.  kriki,  qui  signifie  petit  golfe) 
n.  f.  Géogr.  Petite  baie  qui  peut  servir  d'abri  aux  navires 
de  faible  tonnage. 

—  Arg.  V.  CRIC 

—  Art  milit.  Nom  donné  à  des  fossés  dont  les  assiégés 
coupent  le  terrain  en  divers  sens,  pour  empêcher  rétablis- 
sement des  tranchées. 

—  Techn.  Défectuosité  du  métal  employé  dans  la  con- 
fection des  armes. 

CRIQUER  [ké  —  onomatop.)  v.  n.  En  parlant  de  l'acier. 
Se  fendiller  sous  l'influence  du  refroidissement  pendant  le 
forgeage.  n  En  T.  de  tisseur,  Se  dit  du  parement  ou  apprêt 
qui,  desséchant  trop  les  tiiaments,  leur  donne  une  cer- 
taine raideur. 

CRIQUET  (/ce)  n.  m.  ZooL  Terme  général  sous  lequel  on 
comprend  les  insectes  orthoptères  de  la  famille  des  acri- 
didés,  répartis  dans  les  genres  chrysochraon,  stenobothnjs, 
gomphocerus ,  œdipode,  pachytile.  {C'est  à  ces  derniers 
qu'appartiennent  les  criquets  pèlerins  ou  voyageurs  qui 
causent  souvent  tant  de  dégâts,  ainsi  que  les  caloptènes 
américains  et  européens.) 

—  Fam.  Homme  petit  et  malingre,  il  Mauvais  petit  che- 
val. Il  Pi(iuette,  mauvais  petit  vin.  il  Adjectiv.  ;  Cheval  CRI- 

tJUKT.    17/(   CRIQUET. 

—  Chass.  En  Picardie,  Sarcelle  d'été. 

—  Jeu.  Syn.  de  cricket.  V.  co  mot. 

—  Techn.  Clef  à  criquet,  Clef  d'une  forme  particulière 
inventée  par  Bréguet. 

—  Encycl.  Zool.  Les  criquets  proprement  dits  {acridium) 
sont  de  moyenne  taille, 
robustes,  grisâtres, 
avec  le  front  conve.xe 
chargé  de  trois  carè- 
nes. On  on  connaît  un 
assez  grand  nombre 
d'espèces,  habitant  sur- 
tout les  régions  arides 
et  chaudes  de  l'ancien 
monde;  quelques-unes 
habitent  la  Franco.  Le 
cricjuet  germanique 
(acridium  gernianicum) 
a  los  ailes  inférieures 
rouges  ;  lo  criquet  bleu 
{acridium  cxrulescens) 
les  a  bleues.  Tous  doux 
sont  communs  en  Europe.  V.,  outre  los  genres  cités,  Stad- 

RONOTE,    TROPIDACRlS,  MONACUIDIDM,    XIPHOCÎiRE.    —   PoUf 

les  dégâts  causés  par  les  criquets,  v.  sauterelle. 

—  Pôch.  Les  criquets  sont  d'excellonlos  amorces  à 
l'hameçon,  dans  la  poche  à  la  mouche  sur  la  surface  des 
eaux  douces.  Lo  cuovesno,  la  truite,  lo  saumon  recher- 
chent cet  insecte  avec  avidité. 

Criquet,  valot  de  la  comtesse  d'Escarbagnas,  dans  la 
pièce  lie  Molière  qui  porto  ce  nom.—  Criquet  est  un  campa- 
tjnard  qui  a  endossé  un  beau  jour  !a  livrée,  mais  qui  n'a  pas 
lexpénonco  du  métier.  La  comtesse  fait  do  vains  olforts 
pour  lo  former  ;  il  no  sait  rien  ot  n'apprend  rien.  Il  no  peut 
ouvrir  la  bouche  sans  dire  quelque  ânorio  ;  aussi  est-il  resté 
le  type  du  valet  niais.  Ce  personnage  fait  exception,  dans 
lo  tliéû.110  do  Molière,  qui  s'est  plu  adonner  tant  d'esprit 
l't  de  ni;ilico  ù  ses  valets. 

CRIQUETER  (ke-té  —  rad.  criquer)  v.  n.  Produire  un 
léger  craquement. 

GRIQUETI3  (ke-tî)  n.  m.  Bruit  aigre  quo  produit  le  bu- 
rin, lorsiiu'il  coupe  uuo  planche  de  cuivre  do  mauvaiso 

ijualité. 

GriquetOT-L'Esneval,  ch.-l.  do  cant.  de  la  Soino- 
Infénouro,  arrond.  et  a  ai  kilom.  du  Havre,  sur  lo  plateau 
do  Caux;  l.tll  hab.  Château  du  temps  de  Louis  Xtl  ;  clo- 
cher roman.  —  Le  canton  a  21  comm.  et  U.555  hab. 

CRIQÛRE  (kur')  n.  f.  Criquo  ou  tissure  dans  lo  for  ou 
dans  l'acior  quo  l'on  corroie. 

Gris  (en  angl.  Crées),  Indiens  do  l'Amérique  du  Nord, 
qui  vivent  dans  la  région  comprise  entre  lu  Manitobu  ot 
les  montagnes  Rocheuses;  ils  appartiennent  ù  la  famille 
algomiuiue.  Leur  physionomie  rappelle  celle  des  Mongols, 
quou[u'ils  u'uiout  iii  lo  nez  court  ui  los  yeux  bridés. 


Criquet  (grandeur  nat.}. 


CRINULE   —   CRISIE 

—  Encycl.  Los  Cris,  autrefois  YÔtus  de  fourrures,  s'ha- 
billent aujourd'hui  d'un  pantalon  ot  d'un  tartan  de  laine 
porté  en  sautoir.  Leurs  belles  tentes,  en  peaux  soigneuse- 
mont  préparéos  ot  couvertes  de  pointures,  deviennent  do 
plus  eu  plus  rares  ot  sont  remplacées  par  des  tentes  en 
toile  américaine.  Ils  continuent,  néanmoins,  à  vivro  do 
chasse,  et  se  montrent  d'uno  grande  endurance  à  la  fati- 
gue. Les  femmes  sont  mariées  vers  douze  ans;  à  vingt 
ans,  elles  paraissent  déjà  vieilles.  Aussi  résistantes  quo  los 
hommes,  elles  accouchent  souvent  pendant  une  halto  et 
se  remettent  on  route,  au  bout  do  quelques  heures. 

GRISE  (gr.  krisis;  de  krinein,  juger)  n.  f.  PathoL  Chan- 
gement d'état  qui  survient  dans  uno  malaaie,  et  qui  est 
caractérisé  par  certains  phénomènes  pathologiques  :  On 
obsej've  des  crises  dans  toutes  les  maladies  aiguës,  w  Crise 
nerveuse.  Attaque  do  nerfs. 

—  Fig.  Situation  pleine  d'incertitude,  de  gêne  ou  do 
dangers,  qu'otTre  le  passage  prochain  et  prévu  d'un  état 
à  un  autre  ;  état  do  malaise  plus  ou  moins  général  :  Crise 
politique,  jninistérielle.  Crise  commerciale.  Crise  morale. 

—  Magnét.  Assoupissement  produit  par  le  fluide  animal  ot 
souvent  accompagné  do  phénomènes  nerveux  particuliers. 

—  Poétitj.  Crise  de  la  nature,  Cataclysme,  grand  ébranle- 
ment du  globe. 

—  Polit.  Crise  ministérielle.  Période  qui  suit  la  disso- 
lution d'un  ministère  ot  pendant  laquelle  on  cherche,  avec 
peine  parfois,  à  constituer  un  nouveau  cabinet. 

—  Encycl.  Pathol.  La  doctrine  des  crises  appartient  à 
Hippocrate.  La  crise  est  l'ctiTort  violent  qui  accompagne 
l'évacuation  des  humeurs  viciées.  La  crise  est  vanablo  : 
(|uelquefois,  c'est  uno  hémorragie  par  le  nez,  l'anus  ou 
1  utérus;  le  plus  communément,  c'est  une  excrétion  abon- 
dante de  sueur,  d'urine,  do  salive;  des  vomissements  ou 
des  selles  copieuses.  Si  cette  élimination  est  complète  ou 
suffisante,  l'aff'ection  marche  rapidement  vers  une  termi- 
naison heureuse;  si  elle  est  insuflisante,  le  malade  reste 
exposé  à  l'influence  morbide. 

Hippocrate  avait  aussi  remarqué  que,  dans  le  cours  des 
maladies  aiguës,  les  crises  se  produisaient  à  certains  jours 
plutôt  qu'à  d'autres  ;  Galien  rassembla  sur  ce  sujet  un  grand 
nombre  d'obsor\-ations,  et  distingua  les  jours  critiques  eu 
plusieurs  catégories.  Les  crises  étaient  heureuses  lors- 
qu'elles se  produisaient  le  septième  et  le  quatorzième  jour; 
elles  étaient  encore  désirables  aux  neuvième,  onzième  et 
vingtième  ou  vingt  et  unième  jours  ;  elles  étaient  moins  heu- 
reuses aux  dix-septième,  cinquième,  quatrième,  troisième, 
dix-huitième  et  vmgt-septième.  La  crise  au  sixième  jour 
était  toujours  irrégulière,  obscure  ou  funeste  au  malade. 

La  doctrine  des  jours  critiques,  d'abord  universellement 
acceptée,  est  auiourd'hui  abandonnée,  mais  les  crises, 
considérées  on  elles-mêmes  comme  phénomènes  do  l'évo- 
lution morbide,  sont  généralement  reconnues.  II  est  d'ob- 
servation journalière  qu'elles  sont  heureuses  ou  malheu- 
reuses. Dans  la  doctrine  microbienne,  elles  correspondent 
aux  phases  principales  de  la  lutte  entre  l'organisme  duue 
part,  le  microbe  et  ses  produits  toxiques  d'autre  part. 

—  Econ.  polit.  Les  crises  sont  des  arrêts  de  circulation  ; 
elles  se  déclarent  lorsque  ceux  qui  ont  à  vendre  no  trou- 
vent plus  d'acheteurs,  et  que  ceux  qui  voudraient  acheter 
ne  le  peuvent  pas.  Elles  ont  des  causes  complexes,  dans 
le  développement  desquelles  on  a  pu  distinguer  plusieurs 

fiériodes  successives  :  une  période  préparatoire,  pendant 
aquelle,  par  suite  d'heureuses  circonstances,  de  nouveaux 
capitaux  se  forment  ot  s'accumulent,  de  manière  que  leur 
surabondance  ne  produit  qu'un  intérêt  réduit  et  oblige  à 
chercher  des  placements  plus  avantagotuc.  Lorsque  les 
capitaux  s'oflTrent  à  bas  prix,  l'esprit  d'entreprise  se  trouve 
sollicité,  et  les  afl'aires  se  multiplient.  Les  capitaux  so 
portent  avec  empressement  vers  les  nouvelles  venues,  et 
les  titres  et  actions  do  celles-ci  augmentent  rapidement  et 
dépassent  souvent  leur  valeur  réelle.  Cette  plus-value  no 
reste  pas  bornée  aux  seules  entreprises  qui  l'ont  sollici- 
tée; par  uno  conséquence  naturelle  do  la  solidarité  qui 
existe  cniro  tous  les  commerces  et  toutes  les  industries, 
il  se  produit  un  accioissemeot  d'activité  économique  et 
partant  de  bénéfices  dans  toutes  les  directions.  De  plus  eu 
plus  attiré  par  lo  gain  à  faire,  le  public  demande  au  cré- 
dit dos  moyens  d'échange  :  emprunts  sur  titres,  valeurs 
créées  avec  l'espérance  d'y  faire  face  par  la  revente  avec 
bénéfice  do  co  qu'il  a  acheté.  Mais  arrive  le  jour  où  dos 
circonstances  imprévues  arrêtent  la  marche  ascendante 
dos  entreprises  :  pour  quelques-uns,  c'est  la  ruine,  oî  leur 
chute  retentit  fortement  sur  los  autres.  Chacun  so  liAto 
do  réaliser  à  tout  prix  avant  la  catastrophe  finale;  ceux, 
surtout,  qui  ont  ou  re- 
cours au  crédit  pour 
fournir  dos  capitaux, 
sont  dans  une  position 
difficile.  Les  banquiers 
augmentent  leur  es- 
compte ;  l'argent  est 
difficile â  trouver; c'est 
la  crise  ou  un  mot. 

GRISERPIE  {zèr''p() 
ou  CRISERPIA  (sér') 
n.  f.  Pali'uiu.  (ionro  do 
bryozoaires  gymnolé- 
matos  cbilostomes,  fa- 
mille des  osoharidés, 
voisin  des  tuludiporos, 
ot  qui  forme  pa^sago 
entre  ces  derniers  ot 
los  crisia.  (Los  crisor- 
pios  so  caractérisent 
par  leurs  cellules  longues,  tubulouscs,  naissant  los  uuos 
oos  autres,  ot  formant  dos  colonies  ramousos  ;  elles  sont 
fossiles  dans  le  crétacé  ot  lo  tertiaire.) 

GrisfiELD,  bourg  des  Etats-Unis  (Maryland  [comté  do 
Somerset),  sur  lo  Littlo  Anuemessex,  près  do  son  embou- 
chure dans  lo  Faugiar  Sound  ;  3.980  hab.  Huîtres. 

CRISIDEB  {di)  n.  f.  Gonro  do  bryozoaires  cyclostomates, 
famille  dos  crisiidés,  comprenant  des  formes"  très  voisines 
dos  crisies,  mais  dont  los  rameaux  sout  composés  cliacuu 
par  uno  soulo  collulo.  Syn.  onicellakia,  ëuckatea. 

CRISIE  f«i)  ou  CRISIA  n.  f.  Genre  de  bryozoaires,  type 
do  la  familio  dos  crisitdis,  reuformant  dos  colonies  donl 
les  segments  sout  composés  par  plusieurs  cellules  dispo» 
sées  sur  un  ou  doux  rangs  ot  renflées. 

—  KncycL.  Los  crisies  ont  la  forme  do  petits  polypiers 
ramoux;  ou  oa  counatt  d'assez  nombreuses  espèces,  ro|>an- 


CRISIIDES 


CRISTAL 


dues  dans  les  mers  d'Europe  ;  telle  est  la  crisia  eburnea,  qui 
se  trouve  depuis  la  mer  du  Nord  jusqu'à  la  Méditerranée. 
Les  formes  fossiles  apparaissent 
dans  le  crétacé  pour  prendre  tout 
leur  développement  ûaas  le  ter- 
tiaire. 

GRISIIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de 
bryozoaires  gymnolemates  cyclo- 
stomates, groupe  des  articulés, 
comprenant  les  genres  crisie  et 
crisidie^  caractérisés  par  leurs  cel- 
lules calcaires,  dont  une  seule  suf- 
fit à  former  un  rameau  ;  elles  sali- 
gneot  aussi  en  nombre  pour  en 
composer  un.  —  Un  crisudé. 

CRISINE  OUCRISXNA  n.  f.  Genre 
de  bryozoaires,  type  de  la  famille 
des  crisinidés,  renfermant  les  for- 
mes rameuses  où  les  cellules  sont 

disposées  en   deux  lignées  inter-         crisie  :  a,  grossie. 
rompues  au  muieu.  (Les  crismes 

sont  fossiles  dans  le  crétacé  et  le  tertiaire.  Beaucoup  d'es- 
pèces ont  été  confondues  avec  des  idmonea.) 

GRISXNIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  bryozoaires  cyclosto- 
mates,  comprenant  les  genres  :  bicnsiney  réticuîiporine, 
filicrisùie,  crisine,  fmmera  et  yjiulticrisine,  tous  caractérisés 
par  leurs  colonies,  dont  une  des  faces  présente  des  cel- 
lules simples,  et  l'autre  des  pores  y  opposés.  (Tous  les 
crisinidês  sont  fossiles  dans  le  jurassique,  le  crétacé  et 
le  tertiaire.)  —  Un  crisinidé. 

Grisos  ou  Grissos.  Myth.  gr.  Fils  de  Phokos  et 
père  de  Strophios.  11  fonda  là  ville  de  Krisa,  en  Phocide. 

CRISPANT  (span,  ANTE  adj.  Pop.  Agaçant,  qui  donne 
des  crispations,  des  impatiences  :  Enfant  crispant. 

CRISPATIF,  rVE  {spa)  adj.  En  T.  de  bot..  Se  dit  d'un 
mode  de  prèfolialion  dans  lequel  la  feuille  est  repliée  iné- 
galement et  comme  frisée  :  Préfoîiation  ckispative. 

CRISPATION  {spa-si —  rad.  crisper)  a.  f.  Mouvement  de 
contraction  qui  diminue  l'étendue  d'un  objet  et  en  ride  la 
surface  :  Crispation  du  cuir  sous  l'action  du  feu. 

—  Contraction  des  muscles  ou  des  nerfs. 

—  Fam.  Mouvement  d'impatience  :  Orateur  qui  donne 

des  CRISPATIONS. 

CRISPER  {spé  —  lat.  crispare;  decrispus,  frisé)  v.  a.  Con- 
tracter par  un  mouvement  de  crispation  :  Ligueur  qui 
CRISPE  l'estomac.  Douleur  qui  crispe  le  visage,  il  Crisper 
tes  nerfs  ou  simplement  Crisper,  Causer  des  crispations 
nerveuses,  i!  Fam.  Agacer,  donner  des  mouvements  d'im- 
patience à  :  Musique  qui  crispe  les  nerfs. 

Crispéf  ée  part.  pass.  du  v.  Crisper. 

—  Bot.  Syn.  de  crépu,  plissé.  (Se  .dit  des  feuilles  des 
pétales,  etc.) 

—  Chir.  Se  dit  des  vaisseaux  capillaires  qui,  quoique 
tranchés  dans  une  opération,  retiennent  le  sang. 

Se  crisper,  v.  pr.  Devenir  crispé  :  Lé  parchemin  SB 
crispe  sous  l'influence  de  la  chaleur.  Les  traits  se  crispent 
dans  la  colère,  n  Eprouver  des  mouvements  d'impatience. 

Grispi  (François),  homme  politique  italien,  né  à  Ri- 
bera  (Sicile)  en  1819,  mort  à  Naples  en  1901.  Avocat,  il  se 
mêla  de  bonne  heure  aux  luttes  d'où  sortit  l'unification  de 
l'Italie.  Quoique  républicain,  il  se  rallia  à  la  monarchia 
libérale  de  la  maison  de  Sa- 
voie, ne  voyant  pas  d'autre 
base  sur  laquelle  asseoir 
l'unité  italienne.  Après  avoir 
coopéré  au  mouvement  in- 
surrectionnel qui  enleva  do 
18i7  à  1849,  la  Sicile  au  roi 
de  Naples,  il  se  réfugia  en 
France,  pendant  dix  ans, 
après  que  son  pays  eut  été 
repris  par  l'ancien  gouver- 
nement. U  rentra  en  Italie 
en  1859,  quand  Napoléon  III 
eut  entrepris  d'en  chasser  les 
Autrichiens  ;  il  prit  part,  avec 
Garibaldi,  à  rexpéditioo  des 
Mille,  qui  conquit  définitive- 
ment la  Sicile  pour  les  Etats 
Sardes  (mai  1860);  U  fut  élu, 
l'année  suivante,  par  Paler- 
me,  député  au  premier  Parle- 
ment italien,  où  il  siégea  par- 
mi l'opposition  libérale,  mais  monarchiste.  Quand  le  parti 
libéral  arriva  au  pouvoir,  en  1876,  avec  le  ministère  De- 
pretis-Nicolera,  l'ère  des  fonctions  importantes  s'ouvrit 
pour  Crispi.  11  fut  d'abord  président  de  la  Chambre  ;  puis, 
en  décembre  1877,  il  reinjdaça,  dans  le  cabinet  Dcpretis, 
Nicotera  comme  ministre  de  l'intérieur.  Après  avoir  été 
tour  à  tour  ministre  et  membre  do  l'opposition,  Crispi 
devint  le  chef  désigné  du  parti  libéral  quand  le  vieux  De- 
prelis  mourut  (ssjuil.  1887).  A  partir  de  ce  moment,  le 
rôle  de  Crispi  devint  prépondérant,  dans  la  politique  inté- 
rieure et  extérieure  do  lltalie.  II  fut  un  des  plus  ardents 
partisans  de  la  triple  alliance  et  un  adversaire  déclaré 
de  la  Franco  :  en  même  temps,  il  devenait  mégalomane, 
c'est-à-dire  partisan  d'une  politique  trop  ambitieuse  pour 
les  forces  ae  l'Italie,  ce  qui  eut  pour  conséquence  un 
appauvrissement  économique  de  ce  pays.  Renversé  du 
pouvoir  le  31  janvier  I891  et  remplacé  pardi  Rudini,  Crispi 
redevint  premier  ministre,  le  i5  décembre  1893;  il  resta 
à  ce  poste  jusqu  au  -4  mars  1896,  gouvernant  presque  en 
dictateur,  allant  jusqu'à  se  passer,  d'une  manière  incon- 
stitutionnelle, do  la  collaboration  du  Parlement.  Mais  sa 
mégalomanie  l'avait  poussé  à  entreprendre,  contre  Mcnc- 
lik,  négus  d'Abyssiote,  une  guerre  ruineuse;  elle  aboutit, 
le  i"mars  1896,  au  désastre  d'Adoua,  qui  renversa  Crispi 
du  pouvoir. 

CRISPIFLOEŒ:  («»i  —  du  lat.  erispus,  frisé,  ot  âos,  floris, 
fleur)  adj.  Kn  T.  ae  bot..  Dont 
les  pétales  sont  frisés. 

GRISPIFOLIÉ,  ÉE  {spi  —  dtt 
lat.  erispus,  frisé,  et  folium, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui 
a  fl'is  feuilles  frisées. 

CRISPIN  (»pin)  n.  m.    Man- 
chette de  cuir  épais,  qui  s'ajoute 
£uix  gaots  de  sallo  d'armes  pour  protôgor  lo  poignet  et 
l'avant- bras. 


•ft-'^' 


Cris  pin. 


A,  criepln. 


CriSPIN  (ital.  Crispino,  du  lat.  Crispinus),  nom  d'un 
valet  de  comédie. 

—  n.  m.  Théâtr.  Par  antonomase.  Type  de  ce  valet; 
son  rôle  au  théâtre  :  Jouer  les  crispins.  Il  Par  ext.  Plai- 
sant de  société. 

—  Cost.  Manteau  court  à  capuchon,  semblable  à  celui 
du  crispin  de  la  comédie. 

—  Encycl.  Thêàtr.  Ce  personnage  est  probablement 
d'origine  italienne.  C'est  pourtant  d'Espatxne  qu'il  fut  in- 
troduit en  France,  en  1654,  par 
Scarron,  dans  l'Ecolier  de  Sala- 
manque  ou  les  Ennemis  généreux 
(imité  de  Francisco  de  Rojas). 
Crispin  est  un  valet  goguenard, 
peureux,  fanfaron,  fripon,  frotté 
de  latin  et  de  philosophie  comme 
ses  maîtres,  toujours  prêt  à  les 
flatter  ou  à  les  jouer,  habillé 
presque  comme  eux  (^petit  cha- 
peau et  vêtement  noirs,  fraise 
blanche,  bottes  molles,  ceinture 
de  buffle  et  longue  rapière),  apte 
à  tous  les  métiers,  tour  à  tour 
hôtelier  {le  Fou  raisonnable,  de 
Poisson  [1664]);  chevalier  (Cm- 
pin  chevalier,  de  Champmeslé 
[1671]};  musicien  {Crispin  musi- 
cien, d'Hauteroche  [1674]);  gen- 
tiiliomme  (Crispin  gentilhomme, 
de  Montfieury  [1677]);  précep- 
teur (Cnspin  précepteur,  de  La 
Thuilierie[1679]);  médecin  (Cn'5- 
pin  médecin,  d'Hauteroche 
[1680]);  bel  esprit  {Crispin  bel 
esprit,  d'Abeille  [1681]);  etc.  Une 
dynastie  d'acteurs,  celle  des  Poisson,  a  incarné  avec 
grand  succès  au  théâtre  le  rôle  du  Crispin.  Les  deux  meil- 
leures comédies  où  paraisse  ce  personnage  sont  :  Crispi7i 
rival  de  son  maître  (1707),  de  Le  Sage,  et  la  célèbre  co- 
médie de  Regnard,  le  Légataire  universel  (1708). 

Crispin  rival  de  son  maître,  comédie  de  Le  Sage, 
en  un  acte  et  en  prose  (Théâtre-Français,  1707).  Elle  est 
courte  et  rondement  menée.  —  Valère  aime  Angélique, 
fille  d'Oronte,  promise  à  un  gentilhomme  campagnard  du 
nom  de  Damis.  Crispin,  valet  de  Valère,  apprend  par  le  valet 
de  Damis  que  celui-ci  s'est  marié  et  compte  venir  prochai- 
nement voir  Oronte  et  reti- 
rer sa  parole.  11  se  fait 
passer  pour  Damis,  dans 
l'espoir  de  s'enfuir  avec  la 
tille  et  la  dot,  avant  (jue 
la  trame  soit  éventée  ;  mais 
le  vrai  Damis,  survenant  en 
personne  chez  Oronte,  fait 
échouer  la  fourberie  du 
valet,  auquel  son  maître 
pardonne,  tout  heureux 
qu'il  est  '  d'épouser  Angé- 
lique. 

CRISPINA(Bruttia),  im- 
pératrice romaine,  fille  du 
sénateur  Bruttius  Praesens. 
Elle  épousa,  en  177,  Com- 
mode, qui  succéda  trois  ans 
plus  tard  à  son  père,  Marc- 
Aurèle.  Corrompue,  dit-on, 
par  l'exemple  de  la  vie  de  son  mari,  elle  mena  une  con- 
duite déréglée,  futconvaincue  d'adultère  et  exilée  àCapoue 
(183),  où  elle  fut  mise  à  mort  avec  sa  belle-sœur  Lucille. 

GriSPINELLA  Galvta,  dame  romaine,  qui  reçut  de 
Néron  des  dons  considérables,  parce  qu'elle  facilitait  ses 
débauches.  Après  la  mort  de  Néron,  elle  intrigua  pour  le 
venger,  en  empêchant  le  blé  d'arriver  à  Rome.  Malgré  la 
haine  du  peuple,  elle  échappa  au  châtiment,  grâce  à  de 
puissants  protecteurs. 

CRISPISPONGIE  (spi-Spon-JÎ)  ou  CRISPISPONGIA  n.  f. 

Paléont.  Genre  d'épongés  calcaires,  famille  des  pharétri- 
dès,  comprenant  des  formes  mamelonnées,  feuilletées,  re- 
couvertes en  tout  ou  partie  d'une  enveloppe  épaisse,  creusée 
de  pores  larges  et  peu  profonds.  (Les  crispispongies  sont 
fossiles  dans  le  jurassique.  Ex.  :  crispispongia  expansa.) 

CRISPITE  {spif  ~  àM  lat.  erispus,  frisé,  bouclé)  n.  f. 
Oxyde  naturel  de  titane.  Syn.  de  rutile. 

CrisPUS  (Flavius  Julius),  fils  de  Constantin  le  Grand 
et  de  Minervine.  mort  en  326.  Il  eut,  suivant  saint  Jérôme, 
Lactance  pour  précepteur,  fut  créé  César  en  3i7  et  consul 
l'année  suivante.  Dans  la  guerre  contre  Licinius,  il  détrui- 
sit la  flotte  ennemie  dans  l'HelIespont,  en  323.  Sa  belle- 
mère  Fausta,  qui  voulait  assurer  le  trône  à  son  propre  fils, 
l'accusa  auprès  de  l'empereur  de  la  poursuivre  d'une  pas- 
sion incestueuse,  et,  par  cette  calomnie,  détermina  Con- 
stantin à  le  faire  mettre  à  mort. 

Grispus  (Caïus  Passienus).  orateur  latin,  consul  en  44 
apr.  J.-C,  mort  en  49.  Il  épousa  Agrippine  la  jeune,  mère 
de  Néron. 

Grispus  ("Vibius),  orateur  latin,  né  à  Verceil,  mort 
vers  yo.  dans  un  âge  avancé.  Quin- 
tilien  ot  Tacite  ont  fait  son  éloge. 
Nous  n'avons  do   lui  que  quelques 
fragments. 

CRISS  ou  KRISS,  ou  CRID  n.  m. 
Arme  de  main  i>artiL:ulière  à  la  Ma- 
laisie,  et  qui  est  un  long  poignard 
à  manche  oblique  et  à  lame  algue,  à 
deux  tranchants,  souvent  ondulée 
en  forme  de  flamme. 

—  Encycl.  Le  criss  est  ordinaire- 
ment passé  dans  la  ceinture,  repo- 
sant sur  les  reins,  la  poignée  regar- 
dant la  hanche  droite.  La  longueur 
moyenne  du  criss  est  de  40  centi- 
mètres; la  lame,  largo  au  talon,  va 
en  s'eflilant  vers  la  pointe.  Sa  soie 
traverse  une  poignée  fine,  on  bois 
ou  en  orfèvrerie,  sans  garde,  sou- 
vent déclive  comme  une  crosse  de 
pistolet,  et  n'ayant  ni  pommeau  ni  garde.  Mais  le  four- 
reau, on  bois  souvent  revêtu  do  cuivre  ciselé,  s'élargit  à 
son  sommet,  formant  une  vaste  chapo  compriméo,  imitant 


CriBS  et  «on  fourreau. 


404 

la  forme  d'une  saucière,  avec  un  prolongement  souvent 
modelé  en  volute.  Les  James,  de  damas  gris  ou  noir,  sans 
cesse  oxydées  avec  des  citrons  acides,  ont  une  apparence 
miroitante  spéciale,  mais  ne  sont  pas  empoisonnées. 

GrisSA,  ville  de  la  Grèce  ancienne  (Locride),  sur  le 
golfe  de  Corinthe,  dont  le  territoire  était  assez  étendu  et 
fertile.  Les  Crisséens,  ayant  pillé  le  temple  de  Delphes, 
furent  attaqués  et  vaincus  par  les  autres  Grecs.  Crissa  fut 
détruite,  et  ses  habitants  vendus  comme  esclaves. 

CRISSEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  crisser  des  dents. 

CRISSER  (onomatop.)  v.  n.  En  parlant  des  dents.  Pro- 
duire par  le  grincement  un  certain  bruit  aigre  et  agaçant  : 
Les  dents  lui  crissent,  il  Produire  le  même  bruit  avec  les 
dents  :  Crisskr  des  dents, 

CRISSUM  ikri-som')  n.  m.  Nom  scientifique  de  la  partie 
postérieure  du  corps  des  oiseaux,  située  entre  les  cuisses 
et  la  queue.  (Expression  technique  parmi  les  ornitholo- 
gistes, et  assez  peu  usitée.) 

CRISSURE  {kri-sur')  n.  f.  Inégalité  en  forme  de  ride,  à 
la  surface  des  lames  et  des  barres  de  métal  que  l'on  a  for- 
gées. (Ce  mot  s'emploie  plus  ordinairement  au  plur.) 

CRISTA  (sta)  u.  f.  Sous-^^enre  de  mollusques  lamelli- 
branches, famille  des  vénéfidés,  qui  est  une  section  du 
genre  circe. 

—  Encvcl.  Les  crista  se  caractérisent  par  leur  coquille 
ovale  ou  en  forme  de  cœur,  convexe,  ornée  do  côtes  con- 
centriques, croisées  par  des  côtes  rayonnantes.  (Les  es- 
}ièces,  assez  nombreuses,  sont  répandues  dans  l'océan  In- 
dien, de  la  mer  Rouge  à  l'Australie.) 

CRISTA-GALLI  {sla  —  mots  lat.  signifiant  crête  de  coq) 
n.  m.  invar.  Apophyse  de  la  face  supérieure  de  l'os 
ethmoide,  sur  laquelle  s'insère  la  faux  du  cerveau.  Syn. 

CRÊTli  LTHMOiDALE. 

CRISTAIRE  {slèr')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  malvacées,  comprenant  une  vingtaine  d'espèces,  qui 
croissent  dans  les  régions  chaudes  de  l'Amérique. 

CRISTAL  (5/aZ'  —  lat.  crgstallus;  gr.  krustallos,  même 
sens)  n.  m.  Miner.  Corps  affectant,  par  le  simple  effet  des 
affinités  chimiques,  la  forme  d'un  polyèdre  régulier  ou 
symétrique  ;  Les  cristaux  de  sel  marin  sont  de  foi^ne  cubi- 
que. Il  Cristal  de  roche  on  de  montagne  ou  simplement  Cris- 
ï(ï/.  Quartz  hyalin,substance  très  dure  et  très  hmpidewl/oms 
dur  que  les  pierres  fines,  le  cristal  diî  roche  raye  le  verre  et 
résiste  à 'la  lime.  (L.  de  Laborde.)  n  Cristal  îiiinéral,  Nom 
donné,  dans  le  commerce,  au  nilre  qui  a  été  fondu  à  une 
température  élevée,  voisine  de  300'',  et  qui,  coulé  en  p!a- 

2ues,  forme  unemasseblanche,  opaque,  à  cassure  vitreuse: 
e  CRISTAL  minéral  a  sur  le  uitre  cristallisé  l'avantage  de  se 
pulvériser  plus  facilement,  et  de  ne  plus  contenir  aucune  trace 
d'eau  d'interposition  entre  les  lamelles  cristallines.  Il  Cristal 
d'Islande,  Carbonate  naturel  de  chaux  complètement  trans- 
parent, et  cristallisé  en  rhomboèdre,  que  l'on  a  trouvé 
surtout  en  Islande.  (On  dit  plutôt  spath  dIslais'de.) 

—  Par  anal.  Verre  blanc,  très  pur  et  très  limpide  : 
Cristal  de  Bohême.  Cristal  de  Veinse.  Vendes  de  cristai,. 

—  Par  ext.  Objet  de  cristal  :  Des  cristaux  de  Bohême. 
Boire  dans  un  cristal  ciselé. 

—  Poét.  Eau  congelée,  glace  :  L'hiver  pare  les  orbites  de 
perles  et  de  cristaux,  il  Surface  limpide  des  eaux  : 

Stamboul  m'est  apparue,  un  matin,  dans  l'aurore, 
Immeuse  et  magaiûque,  au  cristal  du  Bosphore. 

AUTRAN. 

—  Astron.  anc.  Cieux  de  cristal.  C'étaient  deux  orbes 
imaginés  par  les  anciens,  entre  le  premier  mobile  et  le 
firmament,  dans  le  système  de  Ptolémée,  où  les  cieux 
étaient  supposés  solides  et  susceptibles  seulement  d'un 
mouvement  simple. 

—  Chim.  anc.  Cristal  de  lune.  Sel  d'argent.  Il  Cristal  de 
Mars,  Sel  de  fer.  il  Cristal  de  Vénus,  Sel  de  cuivre. 

—  Méd.  Cj'istaux  de  sang,  Cristaux  qui  se  forment  dans 
le  sang  lipé  des  veines. 

—  Encycl.  Archéo!.  et  technol.  On  distingue  deux  sortes 
de  cristal:  le  cristal  naturel  ou  cristal  de  roche,  et  le  cristal 
artificiel  ou  cristal  fabriqué. 

.  Le  cristal  de  roche,  dès  la  plus  haute  antiquité,  était 
considéré  comme  pierre  précieuse.  Egalement  très  appré- 
cié par  les  Grecs  et  les  Romains,  qui  en  ont  fait  des 
objets  servant  à  la  parure,  des  vases,  des  statuettes,  etc., 
par  les  Persans  et  les  Arabes  qui  ont  su  le  graver,  il  fut 
non  moins  recherché  au  mo^^en  âge. 

Vers  la  fin  du  xv*  siècle,  les  imitations  de  provenance 
vénitienne  font  leur  apparition  sous  le  nom  de  rerre  cristal- 
lin. C'est  alors  que  les  miroirs  métalliques,  après  avoir  été 
en  concurrence  avec  les  miroirs  de  cristal  de  roche,  cèdent 
la  place  aux  «  mirouers  cristallins  ".  Le  cristal  de  roche 
n'en  restait  pas  moins  recherché  comme  matière  précieuse. 

Colbert  s'employa  au  développement  de  la  fabrication  du 
cristal  fondu  et  taillé,  qui  s'était  déjà  manifestée  en  France 
au  XVI*  siècle.  Mais  ce  n'est  qu'à  la  fin  du  xyiii'  siècle  que 
les  cristalleries  de  Baccarat  et  de  Saint-Louis  arrivèrent  à 
prendre  la  tète  de  cette  industrie,  pour  affirmer  bientôt  la 
supériorité  des  produits  français  sur  ceux  de  l'étranger. 

Comme  le  verre  ordinaire,  le  cristal  artificiel  ou  verre 
à  base  de  plomb  se  compose  de  silice  et  do  potasse;  mais 
la  chaux  est  remplacée  par  l'oxyde  de  plomb  pris  généra- 
lement à  l'état  de  minium  très  pur,  qui  lui  donne  ses  qua- 
lités particulières  de  transparence  et  de  blancheur. 

La  composition  du  cristal  pour  la  gobeleterie  comporte 
le  dosage  suivant  :  sable  pur,  3;  minium,  2  ;  carbonate  do 
potasse,  1.  La  fusion  de  ces  matières  à  haute  température 
étant  acquise,  le  façonnage  se  fait  par  les  mêmes  opé- 
rations que  pour  le  verre  ordinaire  :  cueillage  et  soufflage, 
ou  bien  moulage  dans  des  formes  de  bronze  et  même  de 
bois.  La  taille  permet  d'exécuter  les  sujets  d'ornementation 
les  plus  variés  ot  les  plus  compliqués,  comme  sur  le  cristal 
de  roche.  Elle  comporte  trois  opérations  :  ébauchage  avec 
un  dis(|ue  d'acier,  douci  avec  une  roue  de  grès  lisse,  polis- 
sage avec  meules  de  lois  et  de  liège.  Avec  la  taille  on 
est  arrivé  à  exécuter  des  pièces  merveilleuses,  et  l'en- 
gouement devint  tel  que,  du  service  de  table  et  des  objets 
usuels,  on  alla  jusqu'à  établir  en  cristal  taillé  des  meubles 
et  do  véritables  monuments.  Mentionnons,  en  terminant, 
lo  rôle  important  du  cristal  dans  la  fabrication  des  instru- 
ments d'optique,  pour  lesquels  il  faut  des  verres  d'une  lim- 
pidité exceiHionnelle  :  le*  crownglass,  dont  la  composition 
se  rapprocne  do  celle  du  verre  de  Bohême,  et  le  flint-glass^ 
espèce  do  cristal  composé  de  matières  choisies  avec  le  plus 
grand  soin  et  mélangées  dans  les  proportions  suivantes  : 
sable  blanc,  10;  minium,  10;  carbonate  de  potasse,  3. 


408 

Ou  fubriqiio  encore  une  sorte  do  cristal  connuo  sous  lo 
Dom  do  strass,  composé  des  matiôres  les  plus  pures,  qui 
simule  lo  iliainaiit  lorsuu'il  a  été  convonablement  taillé,  ot 
avoc  louuol  ou  ubtieut  dos  imitations  do  piorros  prt^cieusos, 
lorsqu'il  a  été  oolorôavoc  dos  oxy  dos  métalliques.  V.  viiURi-:. 

—  Bot.  On  trouve  dans  les  cellules  d'un  grand  nonilu'O 
do  plantes  dos  substances  miuoralos  à  Tétat  do  crislaii.T 
insolultlos.  Cos  substances  se  forment  surtout  dans  l'intô- 
riour  dos  cellules,  quoiqu'on  en  trouve  à  la  surface  do 
i'élïiderme  ou  dans  l'épaisseur  dos  mouibranos  cellulaires. 

f,es  cristaux  intra-coUulaires  sont  formés  exclusivement 
doxalato  do  chaux,  cristallisant  soit  dans  lo  système  cli- 
norhombiqno,  avec  deux  uioléoulos  d'eau,  soit  dans  lo 
systémo  quadratique,  avec  quatre  molécules  d'eau.  On  leur 
donne  fréquemment  le  nom  do  raphiide  ou  de  cystolitui!:. 

Les  cristaux  susépidoruuques  sont  formés  par  des  gra- 
nulations de  carbonate  do  chaux  associées  parfois  à  de  la 
silice,  du  carlionate  de  magnésie  ou  do  fer.  Ce  sont  surtout 
les  plantes  aquatiques  qui  sont  recouvertes  do  ces  dépôts. 

Les  cristaux  que  l'on  roncontre  dans  l'épaisseur  des 
membranes  cellulaires  sont  composés  ;  de  dépôts  sili- 
ceux, comme  dans  les  enveloppes  ou  carapaces  do  certai- 
nes diatomiées,  ou  encore  d  oxalate  de  cnaux  donnant  à 
lépiderme  nno  teinte  blanchâtre,  entin,  plus  rarement,  de 
carbonate  de  chaux. 

—  Miner.  Cristal  de  roche.  Le  cristal  de  roche  est  le 
quartz  hyalin  ou  silice  cristallisée.  Il  présente,  dans  sa 
forme  primitive,  des  prismes  à  six  pans  terminés  par  deux 
Iiyramides.  Cette  forme  est  lo  plus  souvent  modifiée. 

En  Europe,  los  Alpes  ont  toujours  fourni  au  commerce 
et  aux  coUeclions  une  assez  grande  quantité  do  cristal 
do  roche.  Le  principal  indice  qui 
guide  les  montagnards  dans  la  re- 
cherche des  géodes  ou  fours  à  cris- 
taux, ce  sont  los  veines  de  quartz 
plus  ou  moins  blanc,  que  l'on  voit 
en  dehors  des  roches  granitiques  ; 
lis  frappent  le  rocher,  et,  lorsque  la 
])ierro  rend  un  son  creux,  ils  tâchent 
de  l'oavrir  au  marteau,  ou  à  la 
mine.  L'île  de  Madagascar  a  fourni 
des  quantités  considérables  de 
cristal  de  roche.  V.  quartz. 

Cristal  (Palais,  de),  palais,  tout 
en  fer  et  en  verre,  érigé  à  Hyde 
Park  pour  l'exposition  universelle 
do  1851,  et  transporté  eu  1852-1854 
à  Sydenham,  à  8  milles  de  Londres, 
par  une  société  privée,  qui  avait 
racheté  les  matériaux.  Il  est  devenu 
une  exposition  permanente,  un  mu- 
sée, un  lieu  de  réunion,  où  se  tien- 
nent des  meetings,  où se  donnent des 
concerts  monstres,  notamment  ceux 
qui,  chaque  année,  ont  lieu  durant 
trois  jours  en  l'honneur  de  Ilsendel. 
L'entreprise  n'a  jamais  donné  de  bénéfices.  En  1887,  la 
Société  du  Palais  a  été  déclarée  en  faillite,  mais  l'établis- 
sement est  resté  ouvert  aux  visiteurs. 

Cristal  (montagnks  de),  chaîne  de  montagnes  cô- 
tières  de  l'Afrique  occidentale,  séparant  le  bassin  du  Congo 
des  territoires  arrosés  par  les  petits  fleuves  côiiers  qui 
50  jettent,  au  N.  du  grand  fleuve,  dans  l'océan  Atlantique. 

CRISTALBUMINE  (staV)  n.  f.  Albumine  déviant  de  80»,3 
vers  la  gauche  la  lumière  polarisée  et  extraite  du  cristal- 
lin du  bœuf.  Primitivement  solublo  dans  l'eau,  elle  ne  se 
redissout  plus  après  avoir  été  précipitée  par  l'alcool. 

CRISTALFIBRININE  (sfal')  n.  f.  Albumine  extraite  des 
fibres  du  cristallin  du  bœuf;  elle  dévie  de  80", 2  vers  la 
droite  la  lumière  polarisée. 

CRISTALLERIE  (sla-le-r'i)  n.  f.  Fabrication  des  cristaux  : 
La  CRISTALLERIE  cst  uH  art  ancien,  w  Fabrique  do  cristaux  : 
La  CRISTALLERIE  de  Baccarut. 

—  EncYCL.  V.   CRISTAL. 

CRISTALLIER  (sta-li-i^)  n.  m.  Graveur  en  cristaux.  Il  An- 
cien nom  des  joailliers,  des  ouvriers  qui  taillaient  le  cristal 
de  roche,  il  On  donnait  aussi  ce  nom  aux  montagnards  qui, 
surtout  dans  les  Alpes,  allaient  à  la  recherche  des  grottes 
à  cristal. 

—  Armoire  à  cristaux. 

GRISTALLIÈRE  {sta-li-èr')  n.  f.  Miner.  Mine  de  cristal 
de  ronlio. 

—  Techn.  Machine  à  travailler,  à  tailler  les  cristaux  de 
toute  nature. 

CRISTALLIFÈRE  {sta-li  —  do  Cristal,  et  du  lat.  ferre, 
porter)  adj.  Qui  cou  tient  des  cristaux:  Gt^orfecRisTALLiFÈRE. 

CRISTALLIN  {sta-lin),  INE  adj.  Miner.  Qui  appartient 
au\'  cristaux,  qui  est  do  la  nature  des  cristaux  :  Hoche 
cRisTALLiNMc.  Calcaire,  Schiste  cristallin.  La  silice,  ma- 
tiiTc  itifitsihh^  tri's  répandue  dans  la  nature,  se  présente 
sous  différentes  formes  cristallines. 

—  Semblable  au  cristal  par  la  transparence  :  La  trans- 
parence cristalline  des  ruisseaux. 

—  Anat.  Qui  appartientau  cristallin  :  //umeur cristalline. 
CRISTALLIN  [sta-lhi  —  du  lat.  crystatlinuSy  valSmo  sens) 

n.  m.  Anat.  Corps  lenticulaire  transparent,  qui  so  trouve 
placé  dans  l'œil,  de  manière  à  former  sur  la  rétine  l'image 
dos  objets  extérieurs  :  Le  cristallin  de  plusieurs  oiscuur. 
aquatiffues,  tels  que  les  cormorans,  est  spkériquc  comme  celui 
des  poissons.  (Richcrand.) 

—  Astron.  anc.  Chacune  dos  voûtes  transparentes,  dont, 
d'après  Ptolémée,  se  composait  io  ciel  :  Le  premier  cris- 
tali>in. 

—  Comm.  Nom  donné  anciennement  au  cristal  artiflciel  : 
Lorsque  les  verreries  de  Venise  lutti^.rent  avec  l'i^clal  du 
cristal  naturel,  «n  distingua  soigneusement  le  cristal  de 
roc/ie  r/ii  cristallin  de  veiTe.  (L.  do  Laborde.) 

—  Encycl.  Anat.  Lo  cristallin  a  la  forme  d'une  lentille 
biconvexe,  transparente,  maintenue  on  placo  par  une 
capsule  d'enveloppe  également  transparente,  et  qui  s'at- 
tache par  son  pourtour  aux  (Ibres  ligamenteuses  do  la 
zone  ciliairo.  Los  faces  du  cristallin  .sont  lisses  et  unii's; 
la  faco  postérieure  est  plus  convexe  que  l'antérieure  La 
lentille  nrislallino  se  compose  de  doux  parties  :  la  loiitillo 
et  la  capsule.  La  capsule  cristalline,  tunique  arachnoïde  du 
cristallin,  tunique  cristalloidr,  estuno  membrane  extr^^ino- 
mcni  milice,  élastique,  pou  résistante,  ce  qui  permet  d'éiiu- 
cléer  lo  cristallin  hors  do  ta  capsule  avec  une  extrême 
facilitô,  mémo  choz  l'homme  vivant. 


CRISTAL  —  CRISTALLOGRAPHIE 


I^a  substance  propre  du  cristallin  s'altère  avoc  l'âge.  La 
consistance  du  cristallin  varie  dans  les  difl'érents  points  do 
son  éitaisseur;  los  couches  périphériques  sent  ramollies, 
et  on  a  pu  croire  à  l'existonce  d'un  liquide  iutracapsulaire, 
auquel  on  avait  donué  lo  nom  do  «  humeur  de  Morgagni  n; 
avocl'ùgo,  la  duroté  du  cristallin  augmente.  Il  résuito  do 
cotte  dincrcnco  do  densité  une  dill'orence  do  réfrangibilité, 
ce  qui  ost  dune  importance  capitale  pour  la  vision. 

Le  cristallin  no  présente  pas  non  plus  une  homogénéité 
parfaite;  il  est  composé  de  trois  ordres  d'éléments  ana- 
tomiques  :  des  libres,  dos  granulations  et  dos  cellules. 
Les  granulations  sont  distribuées  dans  les  interstices  des 
fibres  périphériques.  Les  tibres  sont  centrales,  dentelées, 
engrenées  les  unes  dans  les  autres,  et  constituent  des 
couches  concentriques  comparables  aux  lamelles  d'un 
bulbe  d'oignon,  et  qui  deviennent  granuleuses  avec  l'âge, 
surtout  dans  la  cataracte.  Ces  couches  sont  facilement  sé- 
parables  après  immersion  dans  l'acide  chlorhydrique.  A 
la  surface  se  trouve  une  couche  de  tibres  qui  s  altèreut  eu 
cas  de  cataracte.  Le  cristallin  ne  reçoit  ni  nerfs  ni  vais- 
seaux; les  divisions  de  l'artère  capsulaire,  émanée  de  l'ar- 
tcre  centrale  de  la  rétine,  rampent  sur  la  capsule  cris- 
talline, mais  aucune  de  ces  branches  ne  pénètre  dans 
l'intérieur  de  la  lentille.  V.  œil. 

—  Physiol.  La  structure  ot  la  forme  du  cristallin  ont 
une  importance  prépondérante  au  point  de  vue  de  la  for- 
mation des  images  dans  l'œil  sur  la  rétine  :  si  les  cour- 
bures do  la  lentille  sont  trop  prononcées,  ou  si  la  sub- 
stance subit  des  modifications  qui  en  augmentent  la 
réfringence,  los  images  se  forment  trop  en  avant  de  la 
rétine,  et  l'individu  est  atteint  de  myopie  ;  si,  au  contraire, 


Palais  de  Cristal. 

/es  courbures  sont  peu  prononcées,  ou  si  la  réfringence 
diminue,  il  y  aura  hypermétropie.  Le  cristallin  normal  est 
susceptible  â' accommodation ,  c'ost-à-dire  que,  sous  l'in- 
fluence de  réflexes,  il  change  de  forme,  de  courbure,  pour 
amenor  sur  la  rétine  l'image  nette  d'objets  situés  à  des 
distances  différentes.  Lorsqu'il  perd  cette  faculté,  ce  qui 
arrive  d'ordinaire  avec  les  progrès  do  l'âge,  le  sujet  est 
dit  presbyte.  Grâce  à  l'inégal  pouvoir  réfringent  des  cou- 
ches concentriques  de  la  lentille  cristalline,  le  cristallin 
corrige  lui-môme  l'aberration  de  sphéricité. 

—  Cbir.  Les  affections  de  l'appareil  cristallinien  sont 
nécessairenieut  d'une  grande  importance,  car  elles  com- 
promettent toutes  plus  ou  moins  sérieusement  l'exercice 
de  la  vision.  Les  principales  sont  :  les  blessures  de  l'appa- 
reil cristallinien;  V inflammation  de  la  capsule  cristalline 
(capsnlite  ou  périphakite),  qui  peut  être  l'origine  d'une  ca- 
taracte capsulairo;  l'in/lammation  du  cristallin  {lentite  ou 
p/(a/.-//('),  affection  grave,  ordinairement  consécutive  â  l'in- 
flammation capsulaire  et  ayant  peur  conséquence  une 
opacité  pariioUo  ou  totale  dô  la  lentille  cristalline,  quel- 
quefois i)assag6ro,  d'autres  fois  permanente.  V.  cataracte. 

CRISTALLINE  {.tta-lin  —  rad.  cristallin  adj.)  n.  f.  Cliim. 
Substance  organique,  qui  existe  dans  le  cristallin  do  l'œil. 

V.  GLOHULINi;. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  do  la  ficoïdo  glaciale. 

—  Pathol.  PustuTe  syphilitique,  remplio  d'une  humeur 
limpide,  (jui  so  dôvelopiio  au  prépuce. 

CRISTALUNIEN,  ENNE  (sta-U-ni-in,  en')  adj.  Anat. 
Qui  se  rapporte  au  cristallin,  n  Usité  seulement  dans  l'ex- 
pression Appareil  cristallinien,  Cristallin  ot  organes  acces- 
soires qui  en  dépendent. 

CRISTALLINITÉ  {sta-li)  n.  f.  Qualité  do  ce  qui  est  cri- 
stal lin. 

CRISTALLISABILITÉ  {sta-li)  n.  f.  Chim.  Caractôro  de  ce 
qui  est  cristallisable  :  La  betterave  donne  un  sucre  dont  la 
CR1STALL1SAH1LITK  cst  absolument  semblable  à  celle  du  sucre 
de  cuntie. 

GRISTALLISABLE  {sta-li)  adj.  Qui  peut  so  cristalliser: 
Matière  ckistallisablk.  Les  substances  cristallisabli-:s 
sont  les  plus  solubles. 

CRISTALLISANT  («/rt-^i-san).  ANTEadj.  Qui  détermine 
la  cristallisation  :  Propriétés  cristallisantks.  ii  Qui  so 
cristallise,  qui  est  do  nature  â  pouvoir  se  cristalliser  : 
Coi'ps  cristallisants. 

CRISTALLISATION  (sta-li,  si-on)  n.  f.  Action  do  cristal- 
liser ou  de  se  cristalliser  :  La  cristallisation  du  sucrt*. 
Il  Corps  formé  d'un  amas  do  cristaux  :  Grotte  contenant  de 
belles  cristallisations. 

—  Fam.  Congélation  :  Je  ne  fus  jamais  si  près  d'une 
cristallisation  complète.  (P.-L.  Cour.) 

—  Encycl.  Chim.  et  miner.  On  entend  par  cm/dWisa/ion 
lo  phénomène  qui  so  produit  lorsque  les  molécules  d'un 
corps  so  réunissent  dans  un  ordre  régulier,  pour  former 
des  solides  afl'ectant  différentes  formes  géométriques.  On 
trouve  dans  la  nature  un  très  grand  nombre  do  cristaux; 
on  peut  les  produire  artihciellemont  par  diverses  mé- 
thodes, probablement  analogues  â  celles  qui  ont  formé  les 
cristaux  naturels. 

1"  Cristallisation  par  fusion.  On  fait  fondre  lo  corns 
dans  un  creuset;  un  refroidissement  lont  cntratno  la  soli- 
didctttion  de  la  périphérie,  on  onlôvo  la  oroftto  solide  supé- 
rieure, on  décante  le  liqiiido  rostaul.ol  ou  voit  los  cristaux 
Ex.  :  SoufrCf  bismuth. 


Cristallisation 
du  soufre  par  fusioa. 


staux  il'aiuii. 


"Z"  Cristallisatioji  par  sublimation.  La  substance  chauffée 
donne  <los  vapeurs  qui  so  coudonsont  sur  uuo  paroi  froide. 
Ex.  ;  Iode,  arsenic. 

3"  Cristallisation  par  dissolution  et  évaporation.  Quand  un 
sol  est  aussi  solublo  dans  un  liquide 
â  luO"  qu'à  0»,  on  fait  évaporer  lente- 
ment la  dissolution.  Les  cristaux 
obtenus  sont  d'autant  plus  gros  et  plus 
réguliers  que  l'évaporation  est  plus 
lente.  Ex.:  6ehnarin,sulfa(e  de  sodium. 

Plusieurs  substances  niinéraU-s  so 
dissolvent  dans  l'acide  borique  fondu  ; 
en  volatilisant  le  bain,  on  obtient  des 
cristaux.  (Ebelmen.) 

4"  Cristallisation  par  dissolution  et 
refroidissement.  Un  sel  étant  plus  solublo  à  chaud  qu'à 
froid,  on  en  fait  une  dissolution  saturée  à  une  certaine 
température,  et  on  laisse  refroidir 
lentement.  On  obtient  des  cristaux 
d'autant  plus  gros  et  plus  réguliers 
(|ue  le  refroidissement  est  plus  lent. 
Éx.  :  Azotate  de  potassium. 

Le  carbone  so  dissout  dans  la  fonte 
on  fusion,  qui,  par  refroidissement 
lent,  laisse  déposerdes  aiguilles  hexa- 
gonales de  graphite;  par  refroidisse- 
ment brusque  dans  un  bain  de  plomb 
fondu,  on  obtient  un  mélange  de  gra- 
phite, de  carbonado  et  de  diamants 
transparents  microscopiques.  La  fonte 
se  refroidissant  sans  pouvoir  augmenter  de  volume,  le  car- 
bone dissous  est  sous  une  pression  considérable.  (Moissan.) 

5"  Cristallisation  par  les  couvants  électriques.  Quand  oa 
fait  passer  un  courant  électrique  très  lent  dans  certaines 
dissolutions,  les  substances  qui  se  déposent  sur  les  élec- 
trodes prennent  souvent  la  forme  cristalline. 

CRISTALLISER  {sta-U-zé)  v.  a.  Amener  à  l'état  de 
cristaux  ;  donner  la  contexture  régulière  des  cristaux  à  : 
Cristalliskr  du  sucre. 

—  Techn.  Cristalliser  la  soie,  La  laisser  se  couvrir  de 
petits  cristaux  d'alun. 

—  V.  n.  Passer  à  l'état  de  cristaux  :  Il  y  a  des  substances 
insolubles  dans  l'eau  qui  cristallisent  lorsqu'elles  soiU 
rendues  liquides  par  l'action  du  feu.  (Cadet-Gassicourt.) 

—  Dans  lo  langage  familier  de  l'Ecole  polytechnique. 
Flâner,  se  reposer,  parce  que  le  phénomène  de  la  cristal- 
lisation se  produit  surtout  au  sein  d'un  liquide  en  repos. 

—  Par  ext.  et  poétiq.  Congelé  :  Des  flots  cristallisés. 
h  Couvert  de  glace  :Prti'e?cRiSTAixïsÉpa?'to(7t'it''e.  {G.  Sand.) 

—  Fig.  Rendu  fixe,  immobilisé  :  5oui'e«(>s  cristallisés. 
Mcmcï\re  cristallisée. 

Se  cristalliser,  v.  pr.  Passer  à  l'état  de  cristaux. 

—  Fig.  Se  classer,  s'organiser  :  Les  faits  se  cristal- 
lisent natui^ellement  en  systèmes.  (Ch.  Lenormaud.) 

CRISTALLISOIR  (sta-li-zo-ar)  u.  m.  Chim.  Vase  destiné 
aux  cristallisations  des  substances 
en  solution,  il  Ou  dit  aussi  cristal- 
liseor. 

—  Géol.  Se  dit  aussi  des  bassins 
des  salines,  dans  lesquels  les  eaux 
laissent  déposer  le  sel. 

CRISTALLITES  {sta-lit')  n.  f.  pi. 
Eléments  microscopiques  vitreux, 
dont  la  présence  a  été  rccounuo  dans  les  roches  érup- 
tives.  —  Cne  cristallite. 

—  Encycl.  Los  cristuUites  présentent  un  état  intermé- 
diaire entre  l'état  amorphe  et  l'état  cristallisé.  Les  formes 
de  ces  éléments  varient;  on  a  éù  les  classer,  selon  leur 
forme,  en  conguliles,  globulites  ot  trichites. 

CRISTALLITIQUE  {staV,  tik')  adj.  Se  dit  de  roches  dont 
la  ;.truciure  comporte  des  cristallites. 

CRISTALLO -ATOMIQUE  (stal',  inik')  adj.  En  T.  do 
phys.,  So  dit  d'un  système  d'après  lomiel  les  cristaux  so 
formeraient  par  l'atlraction  mutuelle  des  atomes. 

CRISTALLO-ÉLECTRIQUE  {stal',  trik')  adj.  Eu  T.  de 
phvs..  Qui  est  relatif  aux  propriétés  électriques  des  cris- 
taux :   l'h'iiuniènes  CRlSIALLO-ÊLliCTRIQUES. 

CRISTALLOGÉNIE  {stal\.  jé-nî  —  du  gr.  krustallos, 
cristal,  et  oénos,  origine)  n.  f.  Science  qui  traito  de  la 
formation  dos  cristaux. 

CRISTALLOGÉNIQUE  {staV,  nik')  adj.  Qui  appartient 
à  la  cristallogéuie  :  Système  CRiSTALLOGÉNigcE. 

CRISTALLOGRAPHE  {stai  —  du  gr.  krustallos.  cristal, 
ot  yrnphcin,  écrire)  n.  m.  Savant  qui  s'occupe  spéciale- 
ment de  l'étuile  des  cristaux,  qui  a  écrit  des  traités  sur 
cette  matii-re. 

CRISTALLOGRAPHIE  {stal',  fi  —  rad.  cristathgraphe) 
n.  f.  Miner.  Science  des  cristaux,  do  leurs  formes  et  dos 
lois  qui  président  â  leur  formation  :  La  cristallookai'iiie 
sert  aux  chimistes  et  au.r  minéralogistes  pour  distinguer  les 
corps.  (Bouillet)  11  On  dit  plus  rarement  cristallologie. 

—  Encycl.  Minér.  Un  corps  inorganique,  que  terminent 
do  toute  part  dos  surfaces  planes,  so  nomme  cristal.  Va 
cristal  ost  donc  un  solido  géométrique.  Les  cristaux  sont 
naturels  ou  artiticiels.  Les  premiers  sont  formés  par  la 
nature,  les  seconds  sont  ceux  que  nous  pouvons  produire. 
(V.  cRisrALi.isATioN.)  Los  cHstaux  présentent  rarement 
les  formes  précises  qui  correspondent  ù  leur  détinition 
géométrique.  Cola  tient  â  leur  modo  do  développement. 
Ils  présentent  quelquefois  dos  angles  rentrants,  dus  à 
une  pénétration  régulière  (ou  macle),  ou  â  un  groupement 
accidentel  do  plus"ieurs  cristaux.  Lo  plus  ordmairomoui, 
l'irrégularité  provient  du  déplacement 
de  l'une  des  faces  parallèlement  âollo- 
m/^me. 

Loi.  La  forme  d'un  cristal  est  déter- 
minée non  par  ta  position  absolue  des 
faces  qui  le  limitent,  mais  par  les  angles 
dièdres  qu'elles  forment  entre  elles. 
(Komé  do  l'Islo.l 

Ainsi,  un  cristal  est  un  octaèdre  régu- 
lier {lig.  lot?)  quand  il  ostlimilé  par  huit 
plans  parallèles  deux  A  deux  faisant 
entre  eux  dos  angles  do  lOD-»  28' IG '. 

Ces  angles  dièdres  se  déterminont  au  moyen  du  gouio- 
mètre.  IVnprès  relie  loi,  un  prisme  droit  â  buso  rectanKlo 
pourrait  être  aussi  regardé  comme  un  prisme  droit  A  base 
carrée,  ou  mémo  coramo  un  cubo.  U  ost  donc  nécossairo  dtt 


Cristallisoir. 


#v 


pig.  I. 


^ 


CRISTALLOGRAPHIQLE   —   CRISTOFORO 


faire  intervenir  d'autres  propriétés  physiques  telles  que 
dilatation  linéaire,  conductibilité,  compressibilité,  vitesse 
de  propagation  du  son,  de  la  lumière,  etc.,  pour  voir  si 
les  faces  sont  identiques  entre  elles  (cube),  si  deux  faces 
parallèles  sont  différentes  des  quatre  autres 
(prisme  droit  à  base  carrée),  s'il  y  a  trois 
couples  de  faces  différentes  (prisme  droit 
à  base  rectangle). 

On  est  ainsi  amené  à  considérer  deux 
plans  parallèles  d'un  cristal  comme  physi- 
quement identiques  et,  par  suite,  à  dire 
qu'un  milteu  ciùstallisé  peut  se  reproduire 
par  tra/tslation. 

Le  clivage  nous  offre  une  vérification  très 
importante  de  celte  hypothèse.  Les  cli- 
vages des  cristaux  sont,  comme  les  cristaux 
eux-mêmes,  soumis  à  des  lois  générales. 
Nous  citerons  :  Dans  une  même  substance  pic^.  2. 
minérale^  les  clivaijes  sont  toujours  sembla- 
blement  disposés;  ils  forment  des  angles  constants  entre 
eux,  ainsi  qu'avec  les  faces  du  cristal.  Quand  il  existe  trois 
directions  de  clivage,  elles  constituent  par  leur  réunion  un 
solide  de  clivage,  gui  est  identique  pour  une  même  substance 
minérale,  lors  même  que  cette  substance  donne  des  Ci'is taux 
différents. 

Hauy,  qui  avait  découvert  ces  lois,  eut  l'idée  de  faire 
dériver  les  cristaux  de  leur  solide  de  clivage,  qui  en  est 
en  quelque  sorte  la  forme  primitive.  A  ce  petit  solide  il 
donna  le  nom  de  îioyau,  de  molécule  intégrante.  Générali- 
sant le  fait  et  l'étendant  aux  minéraux,  qui  ne  sont  pas 
clivables,  Haûy  a  reconnu  que  l'on  peut  toujours  supposer 
l'existence  d'un  noyau,  autour  duquel  les  faces  des  cristaux 
sont  disposées  dune  manière  symétrique.  Pour  Haùy, 
un  cristal  peut  être  considéré  comme  formé  par  un  empi- 
lement de  petits  parallélépipèdes  égaux  entre  eux  et  sem- 
blables à  la  forme  primitive  ;  en  supposant  ces  solides  suf- 
fisamment petits,  les  faces  limitantes  seront  des  plans 
Earallèles.  Il  admet,  de  plus,  la  théorie  des  décroissernents. 
es  lames  des  petits  parallélépipèdes  se  superposent  par 
plans  parallèles,  mais  peuvent,  à  mesure  qu'elles  se  super- 
posent, aller  en  décroissant, 
soit  par  leurs  bords,  soit  par 
leurs  angles,  ce  décroisse- 
ment  se  produisant  toujours 
uniformément  par  le  retrait 
d'une  ou  do  plusieurs  rangées 
de  particules  ((ig.  3).  C'est  ce 

?ui  explique  la  diversité  des 
ormes  cristallines  que  peut 
prendre  une  même  substance 
minérale. 

La  figure  3  représente  des 
décroissernents  opérés  sur  le 
cube. 

A  cette  théorie  on  a  substi- 
tué, dans  ces  derniers  temps, 
celle  des  réseaux,  due  à  Bra- 
vais. Sans  entrer  dans  le  détail,  nous  dirons  que  cette  con- 
ception, très  voisine  de  l'idée  des  molécules  intégrantes 
de  Haùy,  permet  de  reproduire  un  milieu  cristallisé  par 
rotation,  en  le  faisant  tourner  d'angles  privilégiés  autour 
de  droites  privilégiées  {axes). 

Un  axe  est  dit  d'ordre  n,  lorsqu'on  faisant  tourner  le 

système  de  —  autour  de  cette  droite,  il  est  reconstitué. 

On  démontre  qu'un  réseau  ne  peut  présenter  que  des  axes 
d'ordre  3,  3,  4  ou  6.  Les  réseaux  ont,  en  outre,  des  plans  de 
^métrie.  Tout  plan  mené  perpendiculairement  à  un  tue 
d'ordre  pair  est  un  plan  de  symétrie. 

Il  est  bien  entendu  que  ces  axes  et  ces  plans  ne  sont  pas 
déterminés  comme  position,  mais  simplement  comme 
direction. 

Système  cristallin.  L'ensemble  de  toutes  les  formes  pré- 
sentant les  mêmes  éléments  de  symétrie  constitue  un  sys- 
tème cristallin.  On  admettait  autrefois,  en  s'appuyant  sur 
la  théorie  de  Haiiy,  six  types  cristallins;  maintenant, 
d'après  la  théorie  des  réseaux,  on  en  distingue  sept  : 

1*  Système  cubique  ou  ter  quaternaire;  type:  cube,  carac- 
térisé par  trois  axes  quaternaires  (  —  )  passant  par  les 

centres  des  faces  du  cube  ;  quatre  axes  ternaires  passant 
par  les  sommets  opposés;  six  axes  binaires  joignant  les 
milieux     de 
deux     arêtes 


notre;  type  ; 
prisme  droit  à 


/ 

l...    . 

^if 

/'        ■ 

/ 

Kig.  B- 


Pig.  ♦. 
boMC    carrée , 

caractérisé  par  un  seul  axe  quaternaire  Joignant  les  cen- 
tres des  deux  bases;  quatre  axes  binaires  faisant  entre 
eux  des  angles  de  45*',  et  situés  dans  io  plan  médian.  Il  a 
an  centre  et  cinu  plans  de  symétrie  (tig.  5); 

3"  Système  ortnorhombique  ou  terOinaire ;  type  :  prisme 
droit  à  ba^e  rhombe,  caractérisé  par  trois  axes  binaires 
rectangu- 
laires et 
l'absence 
d'autres 
axes  d'ordre 
supérieur. 

On  donne 
quelquefois 
comme  for- 
me type  le 
Srisrnedroit 
base  rec- 
tangle. II  a 
un  centre  et 
trois  plans 
de  symé- 
trie (fig.  C); 

A"  Système  hexof/onal  ou  senaire 


FIg.  6. 


Fig.  8. 


binaires,  de  deux  espèces  différentes,  faisant  entre  eux 
des  angles  de  30».  Il  a  un  centre  et  sept  plans  de  symé- 
trie (tig.  71;  t      t   -j 

5"  Système  rhomboédrique  ou  ternaire.  Type  :  rhomboèdre, 
caractérisé  par  un  seul  axe  ter- 
naire, et  par  trois  axes  binaires 
correspondant  aux  diagonales  de 
l'hexagone  obtenu  en  coupant  le 
rhomboèdre  par  un  plan  perpen- 
diculaire au  milieu  do  l'axe  ter- 
naire. Il  a  un  centre  et  trois  plans 
de  symétrie  (fig.  8); 

6°  Systè7ne  clinorhombique  ou 
binaire.  Type  :  prisme  oblique  à 
base  rhombe,  caractérisé  par  un 
seul  axe  binaire.  Il  a  un  centre  et 
un  seul  plan  de  symétrie  (fig.  9); 

7"  Système  triclinique  ou  asymétrique  ou  anurthique. 
Type  :  prisme  oblique  à  base  parallélogramme,  caractérisé 
par  l'absence  d'axe  et  de  plan  de  symétrie. 

—  Modifications.  —  Sytnétrie.  Dans  un 
cristal,  les  éléments  semblables  sont  éga- 
lement modifiés.  Cette  loi  de  symétrie, 
énoncée  par  Haiiy,  sert  de  base  au  pas- 
sage d'une  forme  cristalline  à  une  autre. 
On  appelle  troncature  toute  modification 
opérée  sur  un  angle,  qui  se  trouve  alors 
remplacé  par  une  ou  plusieurs  facettes  ; 
on  appelle  biseau,  pointement,  les  modi- 
fications portant  sur  les  faces.  Les  con- 
ditions de  la  loi  do  symétrie  limitent  né- 
cessairement le  nombre  des  modifications 
admissibles,  et,  par  suite,  le  nombre  des 
formes  différentes  d'un  système  cristallin 
donné. 

—  Homoêdrie.—  Hémiédrie.  Quand  les 
modifications  d'un  cristal  sont  conformes 
à  la  loi  de  symétrie,  le  cristal  est  dit  com- 
plet ou  homoèdve.  Mais,  si  le  cristal  n'a 

subi  que  la  moitié  des  modifications  que  la  loi  de  symétrie 
exige,  c'est-à-dire  s'il  ne  présente  que  la  moitié  du  nombre 
des  faces  qu'il  pourrait  avoir  suivant  cette  loi,  il  est  dit 
hémièdre.  Ex.  :  Des  troncatures  également  inclinées  sur 


^Y=^ 


,  typo  :  prisme  droit  à 
base  luixagonatc,  caractérisé  par  un  axe  senaire  et  six  axes 


Fig.  10. 


Fig.  11. 


Fig.  il. 


les  angles  trièdres  d'un  cube  produisent  le  cube  épointé 
jfig.  10),  le  cubo-octaèdre  (fig.  u),  l'octaèdre  régulier 
(fig.  12),  suivant  l'extension  des  facettes  de  modification  a. 

La  forme  hémièdre  (fig.  13)  est  réalisée  dans  la  boracite, 
oiï  les  troncatures  ne  portent  que  sur  quatre  des  huit 
angles. 

Quand  les  modifications  portent  sur  les  arêtes,  on  peut 


Fig.  15. 

avoir  le  cubo  dodécaèdre  (fig-  l-*).  ïo  dodécaèdre  rhom- 
boïdal  (fig.  15),  suivant  que  fa  facette  b  empiète  plus  ou 
moins  sur  la  face  P,  jusqu'à  même  la 
faire  disparaître. 

Citons,  comme  dernier  exemple,  le 
prisme  hexagonal  pyramide  (fig.  16),  ob- 
tenu par  des  troncatures  sur  les  douze 
angles  trièdres  du  prisme  droit  à  base 
hexagonale    (quartz).   V.   dimorphismh, 

ISOMOlïPHISMK,   POLARISATION. 

CRISTALLOGRAPHIQUE  {stal\  fik') 
adj.  Qui  a  rapport  aux  cristaux  et  à  la 
cristallographie:  Etudes  cristallogra- 
PHiQTJEs.  Il  On  dit  aussi,  mais  rarement, 

CRlSTALLOLOGKiUK. 

CRISTALLOGRAPHIQUEMENT  (staV) 
adv.  Suivant  les  lois  de  la  cristallogra- 
phie. 

Fie.  16. 

CRISTALLOIDB  (staV  —  du  gr.  krus- 
tallos,  cristal,  et  eidos,  aspect)  adj.  Qui  a  l'apparence  d'un 
cristal  :  Pierre  cristalloide. 

CRISTALLO'}DE  (slaT  —  même  étymol.  qu'à  l'art, 
prccéd.)  n.  f.  Anat.  Capsule  du  cristallin. 

—  n.  m.  Biol.  Nom  donné  à  des  masses  albuminoïdes  de 
substance  protoplasmique,  affectant  des  formes  géomé- 
triques analogues  à  celles  dos  cristaux. 

—  Bot.  V,  Ta  partie  encycl. 

—  Chim.  Nom  donné  par  Graham  aux  substances  qui 
traversent  la  membrane  poreuse  dans  une  dialyse. 

—  Encycl.  Bot.  Les  crislalloides  que  contiennent  beau- 
coup do  cellules  végétales  ont  l'aspect  général  des  cristaux; 
mais  ils  s'en  distinguent  par  l'inconstance  de  leurs  angles, 
leur  perméabilité  à  l'eau,  qui  les  gonfle,  et  leur  décompo- 
sition en  couches  concentriques,  alternativement  pauvres 
et  riches  en  eau.  Ils  offrent  les  réactions  colorantes  des  sub- 
stances protéiques,  mais  sont  pou  soluhlos  dans  l'eau.  Les 
uns  sont  inclus  directement  dans  le  protoplasme,  d'autres 
dans  le  noyau  ;  certains  sont  contenus  dans  des  vacuoles  ; 

Farmi  les  plus  importants  sont  ceux  que  renferment,  à 
état  d'enclaves ,  les  grains  d'alourono  dos  graines  ;  ces 
derniers  sont  parfois  monoréfringonts  (ricin),  mais  le  plus 
souvent  biréfringents  ;  ils  constituent  une  matière  do  ré- 
serve, tandis  que  tous  les  auti-rn  cristalioïdos  paraissent 
ôtro  des  produits  d'élimination. 

—  BiHLKiGB.  :  W.  Schimpor,  Hechercheé  sur  les  CTistal- 
loîdes  protéiques  des  plantes  {StT&shonrg,  1879). 


Cristatelle. 


406 

CRISTALLOLOGIE  n.  f.  Teclin.  V.  CRISTALLOGRAPHIE. 

CRISTALLOLOGIQUE    adj.  Techn.    V.   cristallggra- 

PHigUK. 

CRISTALLOMANCIE  {stal',  sî  — du  gT.  kr us tallos,  cristal, 
et  manteia,  Hiviration)  n.  f.  Divination  à  l'aide  de  miroirs. 

CRISTALLOM/.NGIEN,  ENNE  {slaV,  si-in,  en')  n.  Per- 
sonne (jui  pratiquait  la  cnstallomancie. 

CRISTALLOMÉTRIE  (stai,  tri  ~  du  gr.  krustallos,  cris- 
tal, et  métron,  mesure)  n.  f.  Science  qui  traite  des  formes 
géométi'iques  des  cristaux. 

CRISTALLO MÉTRIQUE  [staV,  mik')  adj.  Qui  a  rapport 
à  la  cristallométrie. 

CRISTALLONOMIE  {stal',  mî  —  du  gr.  krusfallos,  cristal, 
et  nomos,  lui)  n.  f.  Science  des  lois  de  la  formation  des 
cristaux. 

GRISTALLONOMIQUE  [stal',  inik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cristallononiic. 

CRISTALLOPHYLLIEN,  ENNE  {staV,  li-in,  en')  adj.  Se  dit 
de  l'ensemble  des  roches  primitives  ou  cristallines  et.plus 
ou  moins  schisteuses,  qui  soutiennent  la  série  stratifiée. 

CRISTALLOPHYSIQUE  {stal',  zik'  —  du  gr.  krustallos, 
cristal,  et  do  physique  adj.)  adj.  Qui  a  rapport  aux  pro- 
priétés physiques  des  cristaux. 

CRISTALLOTECHNIE  {stal,  (è-kn'i  —  du  gr.  krustallos, 
cristal,  et  tekhné,  art)  n.  f.  Art  de  la  production  des  cris- 
taux artificiels,  u  Art  de  travailler  les  cristaux. 

CRISTALLOTECH NIQUE  {stal\  tè-kmk')  adj.  Qui  a  rap- 
port â  la  cristallutcchnie. 

CRISTALLOTOMIE  {staV,  mî  —  du  ^T.  krustallos,  cris- 
tal, et  tome,  section)  n.  f.  Action  de  diviser  des  cristauxt 
de  les  isoler  par  le  clivage. 

CRISTALLOTOMIQUE  {staV,  mik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cristallotomie. 

GRISTARIE  (sta-rt)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  malvacêes.  11  On  dit  aussi  cristaire. 

CRISTATELLE  {sta-lèl")  n.  f. Genre  de  bryozoaires,  type 
de  la  famille  des  cristattlUdés,  comprenant  des   colonies 
aquatiques  où,   dans  un  mémo  ensemble,  chaque  polype 
garde   son    individualité    sur    une 
plaque  ovale,  qui  sert  de  pied,   et 
rampe  sur  les  algues. 

—  Encycl.  La  colonie  de  crista- 
telles  rampe  comme  une  limace  sur 
sa  sole  ventrale  ;  elle  peut  même 
s'infléchir  autour  des  tiges  et  les 
embrasser  pour  grimper  sur  elles; 
c'est  déjà  presque  un  animal  à  un 
seul  corps,  mais  à  une  multitude 
de  bouches  et  d'appareils  digestifs. 
(E.  Perrier.) 

CRISTATELLIDÉS  {sta-tèl')  n.  m. 
pi.  Famille  de  bryozoaires  phylactolémates,  dont  le  genro 
cristatelle  est  le  type.  —  Un  cristatellidè. 

CRISTÉ  {sté),  ÉE  adj.  EnT.  d'hist.  nat.,  Muni  d'une  crête 
ou  d'un  appendice  analogue. 

CRISTEL  {stél')  n.  m.  En  T.  de  fauconn.,  Nom  vulgaire 
do  la  crécerelle. 

CRISTELLE  (stèV)  n.  f.  Ficelle  qui,  dans  le  métier  à 
tisser,  sert  à  fixer  les  lisses  et  à  maintenir  leur  écarte- 
ment  sur  le  lisseron. 

CRISTE-MARINE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  christe-marine. 

CRISTI  [sti)  interj.  Abréviation  très  usitée  du  mot  SA- 

CKISTI. 

CrISTIANI  (Beltrame,  comte),  ministre  italien,  né  à 
Gênes  en  1702,  mort  en  1758.  Il  participa  successivement 
au  gouvernement  de  Plaisance,  de  Modène,  et  enfin  du 
Milanais,  dont  il  devint  grand  chancelier.  Il  fut  l'un  des 
hommes  d'Etat  les  plus  éclairés  du  xvni"  siècle,  et  on  di- 
sait communément  à  cette  époque  :  "  Il  n'y  a  que  trois 
hommes  en  Italie  :  le  pape  Benoît  XIV,  le  marquis  Tan- 
nucci,  etlecomteCristiani.  "  L'impératrice  Marie-Thérèse, 
à  qui  il  avait  assuré  l'héritage  de  la  maison  d'Esté,  lui 
écrivait  :  "  Je  me  consolerais  plus  aisément  de  la  perte  de 
la  moitié  de  mon  armée  que  de  celle  d'un  ministre  tel  que 
vous  !»  Il  a  écrit  un  mémoire  sur  il  Fondo  di  Malgi'ate. 

CRISTIFORME  {sti  —  du  lat.  crista,  crête,  et  de  /"oï-îJ/f) 
adj.  En  T.  d'hisi.  nat..  Qui  a  la  forme  d'une  crête  :  Poly- 
pier en  feuilles  cristiformes.  Columellc  cristiforme. 

CRISTOBAUTE  {sto)  n.  f.  Variété  de  silice. 

CRISTOFANO.   Biogr.  V.  BUFFALMACCO. 

Cristofori  (Bartolomeo),  facteur  de  clavecins  italien, 
né  à  Padouo  en  1653,  mort  à  Florence  en  1731.  Il  est  con- 
sidéré par  ses  compatriotes  comme  l'inventeur  du  piano 
moderne  ;  en  tout  cas,  il  peut  partager  cet  honneur  avec 
Marius  en  France  et  Silbermann  en  Allemagne,  les  travaux 
de  ces  trois  contemporains  ayant  amené  la  transformation 
de  l'ancien  clavecin  par  les  procédés  de  chacun  d'eux. 
C'est  dans  les  premières  années  du  xviii"  siècle  que  Cris- 
tofori perfectionna  le  clavecin,  au  point  de  lui  donner  la 
faculté  de  graduer  les  sons,  et  cela  en  substituant  aux 
sautereaux,  dont  les  languettes  de  cuir  ou  de  plume  pin- 
çaient simplement  les  cordes  de  l'instrument,  do  petits 
marteaux  mus  par  les  touches.  Il  construisit  donc  des  cla- 
vecins à  marteaux,  qui,  par  le  fait  qu'ils  pouvaient  donner 
des  sons  tantôt  piano,  tantôt  forte,  furent  appelés  gravi- 
cembali  col  piano  e  forte,  dont  on  fit  plus  tard  simplement 
piano-forte,  et  on  France  piano.  Cristofori  avait,  dit-on, 
conçu  dans  son  ensemble,  dès  le  principe,  le  mécanisme 
do  ses  instruments  :  triple  système  de  leviers,  échappe- 
mont,  repoussoir,  étouflToirs,  etc. 

CriSTOFORO  (Pietro  et  Paolo),  mosaïstes  italiens,  qui 
vivaient  à  la  fin  du  xvii"  siècle  et  au  début  du  xviii"  siècle. 
On  ne  possède  aucun  détail  sur  la  vie  de  ces  artistes,  qui 
acquirent  une  grande  célébrité.  Ils  exécutèrent  notam- 
ment, à  Saint-Pierre  do  Rome,  des  mosaïques  admirables, 
représentant  la  Sainte  Pétronille  du  Guerchin,  son  chof- 
<r(iMnTe  ;  le  /iaptême  de  Jésus-Christ  de  Carlo  Maratta  et 
la  Communion  de  saint  Jérôme  du  Dominiquin. 

CriSTOFORO,  dit  l'Altissimo,  poète  italien,  né  à 
Florence.  Il  vivait  à  la  fin  du  xv"  siècle  et  au  commenco- 


407 

monl  du  XVI'.  11  acquit  uno  hrillante  rôputalion  comme  îm- 
iirovisateur,  et  mit  t'ii  vpi's  lo  promioi*  livre  Jo  i  Hcnli  tti 
/'V(i«c/a,sortt'  «t  l'iiopi-i'chovalorosniionn  proso,(Mi  98i*liauts, 
ovtraito  des  rhansuiis  do  geste  françaises  relatives  à 
Chark-magiio  et  ù  ses  paladins.  Son  po(>mo  parut  on  1534. 
CriSTOLIEN,  ENNE  {sto-li-in,  en'—  do  CristoUum,  n.  lat. 
do  Crètoil),  porsonno  uoo  à  Crôtoil  ou  qui  habite  cette  villo. 

—  Les  Cristoliens. 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient  à  cotto  villo  ou  à  ses  habi- 
tants :  Populutiun  CRlSTOl.lliNNK. 

GriSTUS  (Pierre),  peintre  flamand  du  xv"  siècle,  im- 
proprement appelé  parfois  Chrlstophsen,  né  près  de 
(jand.   Il  vint  à.  Bruges,  et  y  acheta  lo  droit  de  bour- 

feoisio  on  Mil,  quatre  ans  après  la  mort  de  Jean  van 
lyck.  Il  no  fut  donc  pas,  comme  ou  l'a  dit,  l'élève  des 
vàn  Eyck.  Cependant,  il  appartient  à  leur  écolo  par  son 
stylo  réaliste,  sa  miuutio,  sa  coloration  et  lo  goût  do  ses 
arrangements.  Ses  tableaux  authenti(|ues  sont  datés  do 
1440  à  14G7.  Les  plus  célèbres  sont  :  la  Vierye  avec  l'En- 
fant (1457),  à  Francfort;  môme  sujet,  à  la  Pinacothèque 
do  Turin  ;  les  Jut/ement  dernier  do  Berlin  et  de  Saint- 
Pétersbourg  :  IfS  fiançailles  de  sainte  (iodeberte,  à  Cologne 
(collection  Opponlieim)  ;  etc.  Cristus  vivait  encore  en  1472. 

—  Son  fils,  Sebastien  CriStus,  fut  peintre  comme  lui. 
CRITAME  n.  m.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des  ora- 

Lellilères,  comprenant  environ  quatre  espèces,  qui  habi- 
tent 1  liéniisphèro  boréal. 

CRITÈRE  n.  m.  Forme  pou  usitée  du  mot  critérium. 

CRITÉRIUM  [ri-oin  —  lat.  critérium,  gr.  kritérion  ;  de 
krinetn,  juger]  n.ni.  Philos.  Ensemble  des  caractères  qui 
permettent  de  discerner  le  vrai  du  faux  :  L'évidence  est  le 
LRirKRiUM  de  la  vérité,  il  Dans  le  langage  courant,  ce  qui 
permet  d'apprécier,  do  juger  :  Les  dépenses  d'un  particulier 
ne  sont  pas  toujoin-s  le  critérium  de  sa  fortune,  il  PI.  Des 
CRITERIUMS.  (La  forme  latine  criteria  n'est  plus  usitée. 

—  L'Acad.   écrit  encore 
CRiTHRiUM   sans  accent.) 

—  Nom  donné  à  ditl'é- 
rentes  épreuves  de  sports. 
(V.  les  rubr.  suiv.)  ^ 

—  Natat.  Concours  an-  WISHISIH^^^'^^^^ 
nuel  international,  entre 
nageurs,  institué  en  1898. 
(Le  vainqueur   est    pro- 
clamé «  champion    du        ,  '^,  ,.. 
monde  -i.)                                    ^=-  ^ 

—  Turf.  Course  pour  ,  /'  /f 
poulains  ou  pouliches  de  lc^"f^-^ 
deux  ans,  ayant  pour  but 

do  fournir  quel(|Uos  indi-  crithagre. 

ces  sur  leur  valeur  future. 

GRITHAGRE  ou  CRITHAGRA  n.  m.  Genre  d'oiseaux 
passereaux  conirostros,  famille  des  fringillidés,  compre- 
nant des  formes  africaines,  dont  on  connaît  une  vingtaine 
d'espèces. 

—  Enctcl.  Les  crithaf/res  sont  de  la  taille  de  nos  moi- 
neaux, avec  une  robe  jaune,  verdàtre  et  grise;  leur  bec, 
court  et  subconique,  est  épais,  sans  échancrure,  bombé  à 
sa  pointe  ;  les  ailes  assez  longues,  et  la  queue  médiocre  et 
un  peu  fourchue.  Ils  sont  répandus  dans  les  régions  les 
plus  chaudes  de  l'A- 
frique. 

CRITHE    (du     gr. 

kritfiê,  'grain  d'orge) 
n.  m.  Méd.  Orgelet. 

CriTHÉIS.  Myth. 
gr.  Fille  de  l'aède  Mé- 
Janope,  et  femme  do 
Phémios  de  Srayrnc 
Suivant  uno  tradi- 
tion, elle  fut  la  mèro 
d'Homère. 

CRITHME  n.  m. 
Genre  do  plantes,  do 
la  famille  des  om- 
bellifères ,  tribu  des 
peucédanées ,  com- 
prenant uno  seule  es- 
pèce, qui  croit  sur  les 
côtes  deFrance  et  qui  Cruhme:  a,  fleur;  6.  fruit- 

est  vulgairement  appelée  perce-pierre  ou  christc-marine. 
(On  en  fait  des  conserves  au  vinaigre,  analogues  aux  cor- 
nichons.) 

CRITHOMANCIE  {sî  —  du  gr.  krithê,  grain  d'orge,  et 
mantfin,  divination)  n.  f.  Divination  par  les  gâteaux  otferts 
dans  les  sacriii<es.  ou  la  farine  répandue  sur  la  victime. 

CRITHOM ANCIEN,  ENNE  (ii-irt,  en')  n.  Celui,  collo  qui 
pratiquait  la  crithoniancie. 

CRITHOPHAGE  (du  gr.  krithê,  grain  d'orge,  et  phagein, 
manger)  adj.  Zool.  Qui  vit  do  grains  d'orge. 

—  Antiq.  Se  disait  dos  .soldats  condamnés  par  punition 
ù  se  nourrir  do  jiain  d'orge. 

CriTIAS,  homme  d'Ktat  et  philosophe  athénien,  l'un 
des  trente  tyrans,  né  vers  4rjO,  mort  on  403  av.  J.-C,  con- 
temporain et  paront  do  Platon.  Politique  ambitieux,  il 
suivit  pendant  ([uelipio  temps  les  leçons  do  Socrato,  mais 
n'en  retira  pas  grand  prolit.  I!  fut  exilé  d'Athènes  durant 
)a  guerre  du  Péloponèse;  on  ignore  pour  rinol  motif. 
Lors'iuo  la  villo  fut  prise  par  Lysandro  (404).  Critias  revint 
et  fut  un  dos  trente  tyrans.  Il  .se  distingua  entre  ses  col- 
lègues par  ses  cruautés  et  ses  rapines,  attaqua  Théra- 
méno,  qui  voulait  s'arrfitor  dans  cette  voie  de  crimes  et 
do  spoliations,  et  lo  fit  condamner  ù.  mort.  Il  fut  tué  dans 
un  combat  en  essayant  inutilement  do  reprendre  lo  Piréo 
sur  Thrasybulû.  Orateur,  philosophe,  poète  et  historien. 
Critias  avait  dos  talents  supérieurs  loués  par  Platon,  ipii 
donna  son  nom  à  l'un  do  ses  dialogues,  par  Donvs  d'IIali- 
carnasso,  par  Sextus  Empirions  et  par  Cicôron.  Il  no  reste 
de  ses  écrits  que  quelques  fragments. 

Critias  (lk)ou  l'Atlantide,  dialogue  de  Platon,  ouvrage 
inachevé  qui  date  doj  dernières  années  do  l'auteur.  — 
C'est  uno  Int^inioiïso  Hction,  qui  présente  comme  réahsés 
les  rôves  do  la  Hèpubliquc.  Los  interloculeiirs  sont  Timée, 
Socrato,  Ilormocrato  et  Critias.  Ce  dernier,  qui  garde 
prosquo  constamment  la  parole,  fait  la  description  et  l'his- 
toire do  cotto  fameuse  Atlantiilo,  située  au  delà  dos  co- 
lonnes d'Hercule,  et  dans  laquelle  quelques  commenta- 
tours   ont  cru   voir  le   nouveau   monde.  Il   ornprunto   \oa 


détails  de  son  récit  aux  vieux  écrits  égyptiens  rapportés 
à  Athènes  par  Selon.  L'Atlantide,  dit-il,  tire  son  nom 
d'Atlas,  fils  do  Posoidon,  à  qui  elle  échut  lorsque  les  dieux 
so  partagèrent  le  monde.  Elle  était  riche  en  métaux,  en 
fruits  et  en  animaux  inconnus  au  reste  du  monde.  Ses  ha- 
bitants, pleins  de  désintéressement,  accroissaient  leurs 
biens  par  la  concorde  et  la  vertu  ;  mais  ils  compromirent 
leur  bonheur  et  leur  liberté,  tlu  jour  où  ils  furent  atteints 
par  la  cupidité,  le  goût  du  luxe,  et  l'esprit  de  conquête. 
Le  Critias  se  distingue  par  la  majesté  et  l'ampleur  de  la 
forme  littéraire,  par  la  pureté  do  la  diction  et  l'élévation 
des  idées  philosophiques.  On  l'a  souvent  proposé  comme 
un  modèle  d'atticisme,  et  considéré  comme  une  satire  in- 
directe et  ingénieuse  des  mœurs  de  la  turbulente  Athènes. 
CRiTICISMEf5(Ssm'—rad.  cn^'^ue)  n.  m.  Système  philo- 
siq^lihjiio  inauguré  par  Kant,  et  qui  a  pour  but  principal  de 
drtcriniiiLM-  les  limites  dans  lesquelles  peut  s'exercer  l'en- 
teudemeut  humain  :  Le  scepticisme  a  amené  le  criticisme. 

—  Encycl.  On  donne  le  num  de  crilicisme  à  la  philosophie 
do  Kant,  en  tant  qu'elle  s'etl'orce  de  déterminer  les  limites 
et  do  mesurer  la  portée  de  nos  facultés  de  connaître, 
pour  réduire  à  leur  juste  valeur  les  négations  du  sensa- 
tionnisme  et  du  scepticisme,  d'une  part,  les  affirmations  et 
les  démonstrations  du  dogmatisme  théiste  et  spiritualiste, 
d'autre  part.  Le  point  de  départ  du  système  est  dans  la 
distinction  de  deux  éléments  dans  la  connaissance  :  1"  des 
faits,  des  données  de  la  sensation  et  de  l'expérience  ;  2"  dos 
lois,  des  principes  a  priori,  régulateurs  de  l'expérience. 
Ces  principes  a  priori,  dit  Kant,  no  se  ramènent  pas  aux 
idées  innées  ;  ils  apparaissent  comme  le  produit  d'une 
force,  non  comme  l'attribut  d'une  substance  ;  ils  ne  vien- 
nent pas  de  l'expérience,  qu'ils  dépassent,  qu'ils  envelop- 
pent, mais  ils  sont  posés  à  l'occasion  de  l'expérience.  Cette 
distinction  de  la  matière  et  de  la  forme,  de  la  raison  et 
do  l'expérience,  des  catégories  et  des  phénomènes  sépare 
nettement  lo  criticisme  du  sensualisme  et  du  scepticisme. 
D'autre  part,  Kant  se  sépare  du  spiritualisme  dogmatique 
en  refusant  aux  catégories  et  aux  principes  toute  valeur 
en  dehors  de  l'expérience,  toute  portée  démonstrative  re- 
lativement aux  objets  classiques  delà  spéculation  philo- 
sophique :  Dieu,  l'âme,  la  liberté,  l'immortalité,  l'origine 
du  monde,  l'infini.  (V.  ANTINOMIE,  et  PARALOGisMt;.)  La  méta- 
physique étant  ruinée,  Kant  ne  peut  pas  en  déduire  une 
morale.  Mais  il  estime  que  celle-ci  n'a  pas  besoin  de  cette 
base  illusoire.  Les  principes  de  la  morale  sont  des  pré- 
misses, et  non  pas  des  conclusions.  En  se  fondant  sur  eux, 
on  retrouve  comme  postulats,  comme  croi/ances,  les  affir- 
mations dont  la  critique  a  ruiné  la  valeur  dogmatique  :  la 
liberté,  l'immortalité,  Dieu.  V.  critique  de  la  raison  pure, 
de  la  raison  pratique,  du  jugement. 

CRITICISME  (NÉO-)  n.  m.  Philos.  V.  néo-criticisme. 

CRITICISTE  {sisst')  adj.  Qui  a  rapport  au  criticisme  : 
Doctrines  criticistes. 

—  Substaotiv.  Partisan  du  criticisme. 

Critios,  sculpteur  grec,  né  à  Athènes.  Il  vivait  vers 
470  av.  notre  ère.  Ses  œuvres  les  plus  célèbres  étaient 
les  statues  à'Harmodius  et  iX'Aristogiton  (les  tyraJinoc- 
tones),  qui  furent  placées  dans  l'Acropole  en  477.  D'après 
des  inscriptions  découvertes  en  1835  et  en  1839,  cet  artiste 
se  faisait  aider  par  un  autre  sculpteur  du  nom  de  Nésiotes. 

CRITIQUABLE  {kabl')  adj.  Qu'il  est  jjermis,  ou  possible, 
ou  juste  de  critiquer  :  Comme  mesure  financière,  l'émission 
des  assignats  était  très  critiquable.  (Thiers.) 

—  Anton.  Louable,  précomsable,  recommandable. 

CRITIQUANT  [kaii),  ANTE  adj.  Porté  à  critiquer  :  Les 
femmes  sont  fort  critiquantes,  ii  Qui  porte  à  critiquer  : 
Humeur  critiquante. 

CRITIQUE  {tik'  —  lat.  criticus;  ^r.  kntikos  ;  de  krinein, 

juger)  adj.  Pathol.Qui  est  caractérisé  par  une  crise,  qui  est 
relatif  à  une  crise  :  Phénomène  critique.  Epoque  critique. 
Il  Jours  critiques,  Jours  qui,  d'après  Hippocrate,  étaient 
particulièrement  caractérisés  par  des  changements  no- 
tables dans  la  marche  d'une  maladie.  (Le  septième  mur  et 
lo  neuvième  jour  sont  encore  considérés  comme  critiques 
par  lo  peuple  et  même  par  un  certain  nombre  de  médecins. 
On  appelle  aussi  jours  critiques  ceux  où  uno  femme  a  ses 
règles.)  Il  Age  critique.  Epoque  de  la  suppression  des  mens- 
trues ciiez  les  femmes,  souvent  caractérisée  par  des  per- 
turbations plus  ou  moins  graves  dans  la  constitution. 

—  Par  ext.  Qui  emprunte  uno  certaine  solennité  à  l'im- 
minonce  de  dangers  possibles  ou  probables  :  Le  moment 
critique.  Une  situation  critique. 

—  Anxieux,  on  parlant  du  regard  :  Des  regards  critiques. 

—  Phys.  S'applique,  en  physitiuo,  aux  conditiuns  ((ui 
déterminent  un  changement  dans  Vallure  d'un  phénomène 
ou  les  proijriétés  d'un  corps,  il  Point  critique.  Température 
critique,  Constante  critique.  Pression  critique.  Volume  cri- 
tique. V.  !a  part,  encycl. 

—  Encycl.  Pathol.  Jours  critiques.  V.  crise. 

—  Phys.  Andrews  a  appelé  température  critique  la  tem- 
pérature au-dessus  de  laquelle  un  corps  ne  peut  pas  fttro 
liquéfié  par  compression.  Lo  point  critique^  ou  mieux 
Vetat  critique,  marque  la  limite  ue  l'état  liquide  et  do  l'état 
gazeux.  Il  est  défini  par  \cs  constantes  critiques,  qm  sont, 
avec  la  température,  la  pi'cssion  critique,  limite  supérieure 
do  la  force  élastique  de  la  vapeur  saturante,  et  \o  volume 
critique,  limite  commune  vers  laquelle  tendent,  lorsqu'on 
élève  la  température,  lo  volume  spécifique  de  la  vapeur 
saturante  et  celui  du  liquide.  Au  point  critique,  la  chaleur 
latente  de  vaporisation  s'annule,  l'anglo  de  raccordement 
du  liquide  devient  égal  ù,  QO-»  ;  on  ne  sait  pas  encore  exac- 
tement si  la  condensation,  c'est-à-dire  la  structure  molé- 
culaire du  corps,  so  modifie,  ou  non,  au  point  criti(|uo.  La 
connaissance  exacte  des  constantes  critiques,  dont  la  dé- 
termination est  très  délicaio,  permet  do  contrôler  les  rela- 
tions théoriques  on  empiri(pios  proposées  pour  représon- 
ler  les  propriétés  dos  lluidos  ;  elle  permet  do  définir 
numériquement  les  états  correspondants  «le  deux  fiuidcs. 

Comme  exemples  de  phénomènes  critiques,  nous  cite- 
rons encore  la  disparition  do  la  surface  do  séparation 
d'un  liquide  et  d'un  paz  que  l'on  comprime  au-dessous  do 
lui,  lorsque,  par  suite  do  la  dissolution  réciproque  des 
deux  corps,  la  composition  devient  la  m^mo  pour  le  liquide 
saturé  de  gaz  et  pour  le  gaz  saturé  do  liquide;  la  sépara- 
tion, à  lompérature  i\xo,  dos  éléments  d'un  mélantzo  do 
trois  liquides,  tels  que  l'eau,  l'alcool  et  l'ôther;  1  exis- 
tence d'une  température  limite  pour  la  transformation 
d'un  état  allotropiqtiu  eu  un  autre  (iodure  Jaune  ot  iodure 
rouge  do  mercure,  par  exemple). 


CRISTOLIEN   —   CRITIQUE 

CRITIQUE  {tik')  n.  m.  Celui  qui  étudie  les  œuvres  litté- 
raires ou  artistiques,  pour  eu  relever  les  beautés  ou  les 
défauts  :  Un  critiquic  n'est  formé  qu'après  plusieurs  années 
d'observations  et  d'études.  (La  Bruy.) 

—  Par  ext.  Personne  portée  à  la  critique  ;  Un  critiquh 
malveillant  et  absurde. 

—  Adjectiv.  Qui  a  rapport  à  la  critique,  qui  est  en  forme 
do  critique,  qui  so  fait  pour  criti(|uor  :  Obsc7'vations  cri- 
tiques. Il  Porto  à  la  critique  ;  habile  à  la  critique  :  Mal- 
herbe et  Boileau  se  disti?igiient  tous  les  deux  par  une  forte 
dose  d'esprit  critique.  (Ste-Beuve.) 

CRITIQUE  {tik')  n.  f.  Art,  faculté  d'apprécier  les  mérites 
et  les  défauts  des  œuvres  littéraires  ou  artistiques  :  La 
critique  est  un  métier  où  il  faut  plus  de  santé  que  d'esprit, 
plus  de  travail  que  de  capacité,  plus  d'habitude  que  de  génie. 
(La  Bruy.)  il  Action  de  critiquer;  jugement  motivé,  porté 
sur  une  œuvre  littéraire  ou  uno  œuvre  d'art  :  Quelque 
aménité  doit  se  trouver  même  dans  la  critique.  (J.  Joubert.) 
Il  Examen  raisonné,  discussion  ayant  pour  but  d'établir  la 
vérité  ou  l'authenticité  :  La  critique  historique. 

—  Par  ext.  Appréciation  défavorable  : 

La  critique  des  sots  est  l'encens  du  génie. 

C-H.  MlLLEVOYE. 

—  Personnes  qui  critiquent  :  Réduire  la  critique  an 
silence. 

—  Fig.  Moyens  indirects  do  faire  ressortir  quelque 
chose  à  reprendre  :  Les  7nœui-s  de  certains  peuples  sau- 
vages sojit  U7ie  critique  amèrede  nos  habitudes  civilisées. 

—  Dr.  Discussion  des  moyens  de  la  partie  adverse; 
ensemble  des  moyens  qu'on  leur  oppose. 

—  Philol.  Critique  verbale  ou  Critique  des  textes,  Science 
qui  a  pour  but  de  restituer  les  textes  anciens. 

—  Philos.  Criticisme  ou  système  philosophique  de  Kant. 

—  Anton.  Apologie,  approbation,  félicitation  et  con- 
gratulation, flatterie,  louange,  préconisation. 

—  Prov.  littér.  : 

La  critique  est  aisée,  et  l'art  est  difficile. 
Vers  do  Destouches.  V.  art. 

—  Encycl.  Philos.  Critique  générale.  Les  disciples  de 
Kant  appellent  critique  générale  la  méthode  philosophi- 
que qu'ils  veulent  substituer  au  dogmatisme  métaphysi- 
que. Elle  a  pour  objet  de  tracer  les  bornes  du  savoir  et  de 
rassembler  en  une  synthèse  unique  les  éléments  qui  res- 
tent après  cette  enquête.  Elle  commence  par  ranalvse  des 
données  de  la  représentation,  considérées  dans  la  plus 
haute  généralité  possible,  c'est-à-dire  des  catégories.  A 
l'analyse  des  catégories  se  rattache  celle  des  lois  qui  en 
dépendent  formellement,  puis  celle  des  définitions,  axio- 
mes, etc.,  qui  servent  de  fondements  aux  diverses  scien- 
ces. En  un  sens,  la  critique  générale  embrasse  toutes  les 
sciences,  y  compris  celles  qui  sont  le  mieux  et  le  plus 
définitivement  constituées,  puisqu'elle  discute  leurs  prin- 
cipes. En  un  autre  sens,  elle  est  le  recueil  des  sciences 
dont  la  constitution  n'est  pas  achevée  et  où  la  divergence 
des  doctrines  humaines  dénote  encore  uu  certain  degré 
d'incertitude.  Renouvier  divise  la  critique  générale  en 
trois  sections  qui  se  rapportent  :  la  première,  aux  objets 
généraux  des  sciences  logiques  ;  la  seconde,  aux  principes 
et  aux  méthodes  des  sciences  physiques;  la  troisème,  aux 
principes  et  aux  applications  des  sciences  morales.  Au- 
aessus  dos  trois  sections  se  place  la  critique  dans  sa 
plus  grande  universalité  :  lois  et  conditions  premières  de  la 
connaissance,  nature  de  la  science,  hypothèses  suprêmes. 

—  Relig.  Critique  biblique.  La  critique,  ou  exégèse  bi- 
blique, est  l'étude  scientifique  du  texte  de  la  Bible.  On 
peut  la  considérer  chez  les  catholiques  ot  chez  les  protes- 
tants. Chez  les  rationalistes,  elle  ne  présente  pas  de  ca- 
ractères particuliers,  la  Bible  étant  étudiée  et  interprétée 
par  eux  comme  tous  les  autres  ouvrages  de  l'antiquité. 

1"  Critique  biblique  chez  les  catholiques.  D'après  la  doc- 
trine catholique.  Dieu  a  inspiré  les  auteurs  de  la  Bible, 
c'est-à-dire  que,  les  poussant  à  écrire,  il  les  a  préservés 
de  toute  erreur  et  leur  a  révélé  surnalurellement  les  véri- 
tés et  les  faits  qu'ils  no  pouvaient  connaître  par  les  moyens 
naturels.  L'Eglise,  gardienne  de  la  Kévélation,  est  l'in- 
terprète infaillible  des  Livres  saints,  et  a  seule  autorité 
pour  fixer  leur  canon;  c'est  elle  qui  prononce  délînitive- 
ment  sur  leur  sens,  au  point  do  vue  du  dogme  et  de  la 
morale.  Toutefois,  Dieu  n'a  pas  dicté  aux  écrivains  in- 
spirés tous  les  mots  du  texte;  leur  œuvre  carde  ainsi 
quelque  chose  d'eux-mêmes  ;  elle  porto  l'empreinte  de  leur 
éducation,  do  leur  temps,  do  leur  caractère,  de  leur  style, 
et  elle  est  sujette  à  quelques-unes  des  imperfections  et 
  toutes  les  vicissitudes  qui  atteignent  les  ouvrages  dos 
hommes.  11  y  a  donc  dans  la  Bible,  comme  en  Jésus-Christ 
et  comme  dans  l'Eglise,  un  aspect  divin  et  un  aspect  hu- 
main. Do  là,  pour  le  critique  catliolique,  une  double  mé- 
thode. S'agit-il  d'un  doute  sur  la  doctrine  en  matière  do 
foi  ou  de  morale?  Il  en  demande  avant  tout  la  solution  à 
la  tradition  et  à  l'autorité  do  l'Eglise.  Faut-il  restituer  lo 
texte  altéré,  l'éclairer  par  voie  de  comparaison,  étudier 
l'authenticité  d'un  passage,  ot  aussi  répondre  aux  objec- 
tions des  rationalistes"?  Il  peut  ot  doit  faire  appel  à  tous  les 
secours  que  lui  fournissent  les  sciences  humaines,  telles 
que  la  philolou'ie,  l'histoire,  l'astronomie,  la  géologie,  etc. 
Co  sont,  on  ctlet,  les  deux  méthodes  qu'ont  pratiquées  les 
interprètes  catholiques  de  tous  les  temps,  ceux-ci  accoi"- 
dant  davantage  à  la  première,  ceux-là  à  la  seconde,  sui- 
vant le  but  qu'ils  so  proposaient,  ou  les  goûts  et  les 
besoins  do  leur  temps,  ou  même  simplement  leurs  préfé- 
rences personnelles,  qu'aucune  décision  no  gêne  sur  ce 
sujet,  les  premiers  usant  plus  volontiers  do  t'autorité  do 
la  tradition,  mémo  en  dehors  des  questions  doctrinales; 
les  seconds,  plus  hardis,  inclinant  davantage  vers  l'étude 
scieutifique  du  texte.  Les  deux  écoles  vivent  toujours,  et, 
comme  elles  répondent  à  doux  tendances  opposées  do 
l'inlelligonco  humaine;  elles  dureront  sans  doute  autant 
qu'elle.  L'Eglise  n'en  condamne  aucune,  quoique  toutes 
deux  puissent  avoir  leurs  excès;  elle  so  contente  do 
recommander  la  tolérance  à  l'uno.  et  la  prudence  à  l'autre. 

2"  Critique  biblique  chez  les  protestants.  Luther,  suivi 
par  Calvin  et  les  autres  réformateurs,  érigea  en  axiomes 
ces  doux  assertions  :  1"  la  Bible  inspirée  renferme  la 
parole  do  Dieu,  source  unique  de  la  foi;  «•  lo  chrétien, 
instruit  intérieurement  par  lo  Christ,  lit  lui  mémo  la  vraie 
doctrine  dans  la  Bible,  sans  avoir  aucunement  besoin 
d'être  guidé  ni  par  lo  pape  ni  par  les  conciles,  ni  par  la 
tradition.  Do  ces  deux  principes,  nui  exaltaient  lun  l'au- 
torité do  la  Bible,  l'autre  celle  du  libre  examen,  est  sorti, 
dans  lo  protestantisme,  un  double  courant,  qui  lésa  plus 
particulièromout  favorisés  ot  même  développés  l'un  après 


CRITIQUE 

l'autre.  C'est  le  premier  qui  prévalut  d'abord.  Les  théolo- 
giens réformés  qui  succédèrent  à  Luther,  allant  plus 
loin  que  l'Eglise,  étendirent  l'inspiration  jusqu'aux  mots, 
aux  lettres  et  aux  signes  de  ponctuation.  Aujourd'hui, 
beaucoup  de  critiques  protestants  suivent  la  méthode  his- 
torique, qui,  sans  nier  l'origine  divine  des  livres  de  la 
Bible,  les  traite  comme  s'ils  étaient  simplement  des  œuvres 
humaines. 

—  Hist.  Critique  historiqiœ.  L'expérience,  comme  l'exis- 
tence  de  l'individu,  est  étroitement  limitée  dans  l'espace  et 
dans  le  temps.  L'histoire,  c'est-à-dire  la  connaissance  des 
événements  passés,  n'est  donc  possible  que  par  une  sorte 
d'observation  indirecte,  par  l'interprétation  des  traces  que 
ces  événements  ont  laissées  :  récits  transmis  oralement  de 
génération  en  génération  [tradition),  objets  matériels  des- 
tinés à  perpétuer  le  souvenir  de  certains  actes  {monu- 
ments, relations  écrites).  Déterminer  la  valeur  de  ces 
sources  est  le  premier  devoir  de  l'historien,  qui  devra  se 
poser  les  questions  suivantes  :  1"  le  témoin  nous  trompe- 
t-il?  2»  le  témoin  se  trompe-t-il?  On  peut  ajouter  aussi  : 
3**  le  témoin  est-il  à  la  fois  trompeur  et  trompé,  dupe  et 
complice  des  erreurs  qu'il  transmet?  L'historien  croit  à 
la  véracité  du  témoin  jusqu'à  preuve  du  contraire,  et  cette 

Sreuve,  il  doit  lachercher.  La  critique  historique  consistera 
ans  l'examen  successif  de  toutes  les  raisons  qui  ont  pu 
altérer  la  vérité  du  témoignage.  Est-il  établi  que  lo  témoin 
n'avait  aucune  raison  de  mentir,  aucune  raison  de  se  trom- 
per? nous  concluerons  à  l'exactitude  de  ce  qu'il  afrirme. 
Le  récit  d'un  seul  témoin  demeure  forcément  suspect.  Est-il 
confirmé  par  d'autres?  on  doit  s'assurer  que  les  nouveaux 
témoignages  ne  sont  pas  l'écho  involontaire  ou  concerté 
du  premier.  Enfin,  les  témoins  ont-ils  vu  ce  qu'ils  rappor- 
tent? Ont-ils  su  voir?  N'ont-ils  été  déterminés  par  aucune 
influence,  prévention,  sympathie  ou  passion  à  se  repré- 
senter les  choses  comme  ils  désireraient  qu'elles  fussent? 
Bref,  le  témoin  est-il  honnête?  ^st-W  co^npétent  ?  Est-il 
désintéressé  ?  Appliquées  aux  sources  de  l'histoire,  ces 
questions  nous  montrent  combien  il  est  difficile  de  dégager 
sûrement,  dans  une  tradition,  la  réalité  de  la  légende.  La 
tradition  ne  nous  apprend,  avec  certitude,  aucun  fait  ; 
l'imagination  s'y  mêle  trop  à  la  mémoire. 

La  critique  historique  examine  les  monuments  :  au  point 
de  vue  do  leur  authenticité,  en  déterminant  l'époque  à 
laquelle  ils  appartiennent  ;  au  point  de  vue  de  leur  smcé- 
rité,  en  recherchant  s'ils  ne  sont  pas  l'œuvre  de  la  flatte- 
rie ou  do  l'imposture.  En  ce  qui  concerne  les  relations 
écrites,  on  applique  les  règles  générales  de  la  critique  du 
témoignaû:e  qui  ont,  en  somme,  pour  objet  d'établir  que, 
sincères  vis-à-vis  de  nous,  les  témoins  ont  su  et  pu  l'être 
envers  eux-mêmes. 

—  Philol.  La  critique  verbale  ou  critique  des  textes  est 
à  la  fois  une  science  et  un  art  :  elle  exige  des  connais- 
sances solides  et  un  tact  particulier.. Si  elle  trouve  quel- 
quefois son  application  même  pour  les  auteurs  modernes, 
comme  il  est  arrivé  pour  les  manuscrits  de  Pascal  et  de 
Bossuet,  elle  a  surtout  son  utilité  dans  l'examen  des  textes 
anciens.  Là,  on  se  trouve  en  présence  d'une  tradition 
écrite,  transmise  par  une  succession  plus  ou  moins  longue 
de  copies  souvent  altérées,  soit  par  la  négligence  du  co- 
piste, soit  par  le  fait  d'un  faussaire.  Il  y  a  eu  des  omis- 
sions, des  transpositions  ;  souvent  un  scribe,  ne  pouvant 
pas  lire  un  mot,  l'a  remplacé  arbitrairement  par  un  autre  ; 
ou  bien  il  a  confondu  les  abréviations,  il  a  fait  des  confu- 
sions de  sons,  de  lettres,  de  mots  semblables.  Dans  cer- 
tains manuscrits,  les  mots  n'étaient  pas  séparés,  et  parfois, 
les  copistes  les  ont  mal  coupés  en  les  lisant  ;  ou  bien,  en- 
core, les  manuscrits  ont  appartenu  à  des  personnes  qui 
notaient  en  marge  ou  entre  les  lignes  leurs  impressions, 
ou  quelquefois  une  explication,  et  les  copistes  suivants 
ont  interpolé  ces  f/loses  dans  le  texte.  Mais,  quelquefois, 
les  interpolations  ont  été  volontaires  (ce  qui  est  beaucoup 
plus  g^rave),  soit  que  le  copiste  ait  voulu  faire  paraître  au- 
thentique un  passage  qui  ne  l'était  pas,  soit  qu'il  ait  voulu 
corriger  à  sa  manière  ce  au'il  ne  comprenait  pas. 

Pour  corriger  le  texte  d'un  auteur,  il  faut  étudier  à 
fond  :  1"  l'auteur  lui-même,  c'est-à-dire  son  esprit  et  son 
style  ;  2*  les  manuscrits  qui  nous  ont  conservé  ses  œu- 
vres. Par  la  première  de  ces  études,  on  acquiert  le  tact 
critique  qui  fait  souvent  deviner  où  se  trouve  une  erreur, 
et  suggère  les  moyens  de  la  rectifier.  Par  la  seconde,  on 
se  rapproche  de  plus  en  plus  de  la  rédaction  originale. 
Lorsquon  veut  établir  un  texte  le  plus  scientifiquement 
possible,  on  applique  soit  la  critique  positive  ou  paléo- 
graphique,  soit,  à  son  défaut,  la  critique  divinatoire  ou 
conjecturale.  Pour  exercer  ia  critique  paléographique,  on 
commence  par  étudier  tous  les  manuscrits  qu'on  peut  se 
procurer  d'un  auteur,  on  établit  leur  âge  par  l'examen  des 
écritures,  on  note  les  difl'érenccs  {variantes  ou  leçons).  Ce 
travail  achevé,  on  procède  au  classement  des  manuscrits 

ftar  familles.  Tous  ceux  qui  présentent  des  leçons  ana- 
ogucs  sont  groupés  dans  une  même  branche.  On  arrive 
ainsi  à  déterminer  à  peu  près  quels  sonL  les  meilleurs  ma- 
Duscrits,  et  quel  devait  être  lo  premier  qui  a  servi  do  type 
à  tous  lîs  auires.  Une  fois  qu'on  a  établi  quel  est  le  manu- 
scrit qui  mérite  le  plus  do  confiance,  il  faut,  dans  le 
eftoix  des  leçons,  le  suivre  de  préférence,  ot  ne  plus  consul- 
ter les  autres  qu'à  titre  de  renseig^nements.  Il  faut,  en 
général,  préférer  la  leçon  la  plus  difficile  comme  étant  la 
plus  ancienne  ;  il  est  naturel  que,  dans  les  manuscrits  de 
seconde  main,  on  ait  plutôt  cherché  à  simplifier  lo  texte 
qu'à  le  compliquer. 

La  critique  conjecturale  n'inten'ient  que  dans  le  cas  où 
la  paléographie  et  l'étudo  des  manuscrits  ne  donnent  au- 
caoe  solution  satisfaisante.  Quelques-uns  en  ont  abusé  on 
écartant  tout  ce  qui  leur  semblait  contraire  au  contexte, 
ou,  plus  généralement,  au  bon  goût.  Bentley,  Pcerlkamp 
se  sont  rendus  fameux  par  leur  exagération  en  ce  sens. 
Horace  en  a  été  la  victime.  La  critique  conjecturale  a 
commis  aussi  d'autres  méfaits  indiscutables  qui  l'obligent 
à  beaucoup  de  réserve.  Mais  elle  se  combine  quelquefois 
heureusement  avec  l'autre  genre  de  critique  ot  donne  lieu 
à  des  corrections  heureuses.  La  règle  est  do  se  tenir  lo 
plus  près  possible  du  texte  qu'on  a  sous  les  yeux. 

I>ïs  anciens  ont  connu  la  critique  verbale  :  Zénodoto  et 
Aristarquo  l'ont  appliquée  à  Homère  et,  chez  les  Latins, 
iElius  Stilo  à  Plante.  Autrefois,  la  France  a  brillé  par  co 
genre  do  travail  :  les  Scaliger,  les  Casaubon,  les  Sau- 
maise  ont  tenu  haut  le  sceptre  de  la  critique  on  Europe. 
Depuis,  la  Hollande,  l'AlIcmagno  lui  ont  disputé  la  pre- 
mière place  dans  lo  mouvement  humaniste. 

—  Critioue  littéraire.  Deux  familles  d'esprits  se  par- 
tagent le  doDaaino  do  la  pensée  :  ceux  qui  créent,  et  ceux 


qui  se  bornent  à  étudier  la  chose  créée.  Nécessairement,  à 
défaut  (les  uns,  les  autres  ne  pourraient  point  exister,  car 
lanalvse  no  saurait  précéder  l'œuvre  absolument;  elle 
nest  possible  que  par  elle.  Mais  son  rôle  n  est  pas,  pour 
cela,  secondaire  :  si  elle  suit  certaines  œuvres  qui  lui 
donnent  occasion  de  s'exercer,  elle  en  précède  et  elle  en 
fait  naître  d'autres.  Elle  fait  l'éducation  des  auteurs  en 
tout  ce  qui  peut  s'enseigner,  et  aussi  celle  du  public.  Elle 
défend  la  tradition  littéraire  contre  l'engouement  d'un 
instant,  et  l'art  véritable  contre  le  succès  do  mauvais 
aloi.  Bien  comprise,  la  critique  impose  de  grandes  obli- 
gations à  qui  veut  l'exercer  avec  fruit.  Le  critique  doit 
examiner  Fœuvre  en  elle-même,  en  étudier  la  composi- 
tion, le  style,  les  qualités  et  les  défauts.  Puis  il  étudiera 
l'auteur,  ses  origines,  son  tempérament,  son  milieu.  II 
considérera  l'œuvre  dans  son  rapport  avec  les  œuvres  du 
même  genre  qui  l'ont  précédée,  avec  l'ensemble  de  la  lit- 
térature du  même  temps  et  du  même  pays,  et,  au  besoin, 
avec  les  littératures  étrangères.  Il  appréciera  encore  sa 
valeur  morale  et  sociale.  Et,  enfin,  il  tâchera,  dans  la  me- 
sure du  possible,  d'apporter  dans  son  jugement  une  âme 
dépourvue  do  préférences  ou  de  préventions  personnelles. 
Les  anciens  ont  connu  et  pratiqué  la  grande  critique. 
Platon  a  des  théories  sur  le  beau,  sur  les  arts,  sur  la 
poésie  qui  sont  admirables,  malgré  la  proscription  politi- 
que qu'il  prunonce  à  regret,  dans  sa  liépublique,  contre 
les  fables  de  l'épopée  ;  mais  Aristote  est  vraiment  le 
premier  écrivain  qui  ait  réuni  ses  idées  sur  la  littérature 
en  corps  de  doctrines.  Sa  Poétique,  sa  Rhétorique,  sans  par- 
ler de  plusieurs  ouvrages  aujourd'hui  perdus,  sont  pleines 
d'idées  profondes  et  philosophiques  sur  la  nature  de  la 
poésie  dramatique  et  de  l'éloquence.  Après  lui,  son  disci- 
ple Théophraste  écrivit  plusieurs  ouvrages  de  critique  : 
ses  Cai^actères  ne  seraient,  dit-on,  q^u'une  partie  d'une 
Poétique.  Il  faut  arriver  ensuite  à  1  école  d'Alexandrie 
pour  trouver  une  critique,  non  plus  philosophique,  mais 
érudite  et  philologique.  Aristarque  en  est  le  principal  re- 
présentant. Ce  sont  les  Alexandrins  qui  imaginent  de  fixer 
le  canon  des  écrivains  grecs.  Leur  continuateur,  Denys 
d'Halicarnasse,  s'attache  aussi,  do  préférence,  aux  détails 
du  style  et  de  la  grammaire,  et  aux  procédés  de  l'art  ora- 
toire. Plutarque  —  dans  plusieurs  do  ses  Œuvres  morales 
—  se  montre  un  critique  moraliste  et  un  vulgarisateur 
aimable.  Lucien  de  Samosate,  doué  naturellement  de  l'es- 
prit critique,  applique  sa  finesse  d'esprit  à  combattre  les 
empiétements  do  la  rhétorique  dans  son  opuscule  :  Corn- 
ment  il  faut  écrire  l'histoire.  Longin  clôt  l'histoire  de  la 
critique  chez  les  Grecs  par  son  remarquable  l^raité  da 
Suhlime,  ot  il  reprend  avec  une  fine  analyse  et  une  élo- 
quence passionnée  les  principes  d'Aristote. 

Chez  les  Latins,  la  critique  commença  par  être  gram- 
maticale avec  lo  commentaire  d'.<Elius  Stilo  sur  Plaute, 
lo  l>e  lingua  latina  de  Varron,  et  même  lo  traité  De  l'ana- 
loqie  de  J.  César.  Mais  elle  fut  de  bonne  heure  et  elle 
resta  presque  complètement  restreinte  à  l'étude  de  l'art 
oratoire.  Dans  les  traités  de  rhétorique  de  Cicéron,  dans 
X'Institution  oratoire  de  Quintilien,  dans  le  Dialogue  des 
orateurs  de  Tacite,  on  trouve  l'analyse  la  plus  minutieuse 
et  la  plus  complète  de  l'éloquence  romaine.  Horace  occupe 
une  place  à  part;  dans  ses  Satires  et  dans  ses  Epitres,  en 
y  comprenant  ï Art  poétique,  il  donne  des  préceptes  pour 
imiter  les  Grecs,  et  bat  en  brèche  l'ancienne  littérature 
latine.  Au  moyen  âge,  il  n'y  a  pas,  à  proprement  parler, 
d'ouvrages  de  critique.  La  renaissance  des  études  anti- 
ques donna  l'essor  à  la  critique  philologique  et  à  la  criti- 
que littéraire.  La  Défense  et  illustration  de  la  langue  fi'an- 
çaise,  de  Joachim  du  Bellay,  fut  le  manifeste  de  la 
ÎPIéiade  :  elle  conseille  l'imitation  des  anciens,  sans  bien 
se  rendre  compte  de  ce  que  doit  être  cette  imitation.  Le 
xvu"  siècle  commençant  entoure  d'un  culte  religieux  le 
nom  d'Aristote.  Les  Préfaces  et  les  Discours  de  Corneille, 
aussi  bien  que  les  Observatio7is  de  Scudéry  et/r5  Sentiments 
de  iAcadé7nie  sur  le  Cid,  dénotent  une  confiance  illimitée 
dans  les  règles  :  il  semble  qu'elles  doivent  prévaloir  sur 
le  génie.  Il  faut  la  critique  de  Boileau  pour  faire  com- 
prendre que  l'exemple  et  les  règles  donnés  par  les  an- 
ciens n'ont  droit  au  respect  que  parce  qu'ils  sont  fondés 
sur  la  raison  et  la  nature.  Molière,  Racine,  La  Fontaine 
marchent  dans  la  même  voie.  Dans  la  Querelle  dos  anciens 
et  dos  modernes,  si  les  premiers  ont  d'illustres  défen- 
seurs :  Boileau,  Fénelon,  La  Bruyère,  déjà  de  nouvelles 
idées  se  font  jour  dans  le  Parallèle  des  anciens  et  des  mo- 
dernes de  Charles  Perrault,  et  dans  les  Dialogues  du 
même  auteur  ;  dans  le  Dictionnaire  historique  et  critique 
de  Bayle,  et  encore  chez  Lamotte  et  chez  Fontenelle  :  la 
principale  est  que  la  littérature  se  renouvelle  avec  le  temps 
et  progresse  comme  tout  ce  qui  existe.  Le  xviii'  siècle  est 
partagé  entre  les  conservateurs,  comme  Voltaire,  l'abbé 
Prévost,  Fréron,  Marmontel,  Laharpe  et  ceux  qui  veulent 
introduire  dans  les  lettres  et  dans  la  critique  des  principes 
nouveaux,  comme  l'abbé  Dubos,  l'intéressant  auteur  des 
Réflexions  sur  la  poésie  et  la  peinture  /Marivaux,  qui  expose 
ses  théories  dans  son  Spectateur  français;  Montesquieu; 
Diderot,  qui  veut  réformer  l'art  dramatique  ;  Rousseau 
surtout,  en  qui  se  révèlent  et  l'épanouissement  de  l'in- 
dividu et  l'influence  des  littératures  étrangères.  Le  com- 
mencement du  xix^  siècle  est  marqué  décidément  par  un 
élargissement  de  la  critique  avec  i Allemagne  de  M""'  de 
Staël  et  le  Génie  du  christianisme  de  Chateaubriand.  Elle 
devra  désormais  avoir  le  sens  du  passé  et  dos  époques  de 
l'histoire,  et  aussi  tenir  compte  des  littératures  du  Nord 
à  l'égal  de  celles  du  Midi.  Le  romantisme  devait  suivre 
cette  réforme.  La  critique  tend  donc  à  devenir  historique  : 
et  les  Guizot,  les  Villemain,  les  Cousin  l'orientent  en  ce 
sens  et  considèrent  la  littérature  comme  l'expression  do 
la  société.  Désormais,  elle  cherchera  à  acquérir  une  mé- 
thode de  plus  en  plus  rigoureuse  et  à  se  rapprocher, 
autant  que  faire  se  peut,  des  procédés  de  la  science. 
Sainte-Beuve,  pour  juger  les  œuvres,  institue  de  péné- 
trantes enquêtes  sur  lo  tempérament,  l'origine,  lo  milieu 
d'un  autour  :  c'est  à  l'aide  de  ces  documents  qu'il  prétend 
classer  des  familles  d'écrivains  et  faire  Vhtstoire  natu- 
relle des  esprits.  Taino  pense  que  la  littérature  est  lo 
f)roduit  nécessaire  de  trois  causes  principales  :  la  race, 
0  milieu,  le  moment,  qu'une  méthode  rigoureuse  doit 
faire  découvrir.  Renan  apporte  dans  la  critique  une  solide 
érudition  philologique  ot  historique;  Brunetière  défend  la 
critique  of-jective,  et  aussi,  on  appliquant  à  la  littérature  la 
doctrine  do  l'évolution,  la  critique  scientifique  :  par  lui, 
chaque  œuvre  est  placée  à  son  rang  relativement  aux 
œuvres  (lui  la  précèdent  ou  l'ontouront,  J.  Lemaître,  dis- 
ciple do  Kooan,  est  lo  représentant  do  la  critique  subjeC' 


408 

tive,  qui,  sans  vouloir  classer  les  œuvres,  analyse  surtout 
Vimpression  qu'elles  produisent  sur  l'âme  humaine.  Faguet, 
dans  des  études  particulières,  s'attaclie  surtout  à  découvrir, 
par  l'analyse  consciencieuse  du  caractère  et  du  talent  des 
écrivains,  ce  qui  fait  l'individualité  propre  de  chacun  d'eux. 
A  la  critique  du  xix*  siècle  se  rattachent  encore  les 
noms  de  Schérer,  Vinet,  Larroumet,  Lanson,  Rod,  Dou- 
mic,  etc.,  etc. 

—  Critique  dramatique.  La  critique  dramatique,  si,  par 
là,  nous  entendons  la  discussion  ou  l'exposition  des  prin- 
cipes ot  des  règles  propres  au  théâtre,  est  presque  aussi 
ancienne  que  le  théâtre  lui-même.  Elle  date  au  moins  de 
la  Poétique  d'Aristote.  Parmi  les  principaux  ouvrages  qui 
traitent  spécialement  des  matières  théâtrales,  il  faut  si- 
gnaler :  à  l'époque  classique,  les  Sentiments  de  l'Académie 
française  sur  le  Cid  ;  la  Pratique  du  théâtre,  par  l'abbé 
d'Aubignac  (1669)  ;  dans  la  seconde  moitié  du  xviii«  siècle, 
le  traité  de  la  Poésie  dramatique,  par  Diderot  ;  la  Drama- 
turgie de  Hambourg,  par  Lessing  (1767)  ;  V Essai  sur  l'art 
dramatique,  par  Sébastien  Mercier  (1773)  ;  au  xix"  siècle, 
la  préface  de  Cromwell  (1827),  par  "Victor  Hugo  ;  le  Cours 
de  littérature  dramatique,  par  Saint-Marc-Girardin  (1843- 
1860),  etc.  Quant  à  l'analyse  des  pièces  nouvellement  re- 
présentées, si  cette  fornïe  de  critique  peut  se  rattacher 
à  certaines  gazettes  ou  correspondances  du  xviii"  siècle, 
et  même  du  xvii'  siècle  ("  Gazette  rimée  »,  de  Loret),  elle 
n'a  pris  que  depuis  peu  toute  son  extension.  Les  représen- 
tants les  plus  connus  en  sont  Th.  Gautier,  Jules  Janin, 
Paul  de  Saint-Victor,  et.  de  nos  jours.  Francisque  Sarcey 
(dans  »i  le  Temps  »),  J.-J.  Weiss  (dans  les  «  Débats  »  ; 
J.  Lemaître  (dans  les  «  Débats  i),puis  dans  la  n  Revue  des 
Deux  Mondes  »  :  Impressions  de  théâtre)  ;  E.  Faguet  (dans 
«1  le  Soleil  »,  puis  dans  les  «  Débats  »  :  Notes  sur  le  théâtre 
contemporain).  Quelques  journaux  seulement  donnent  un 
feuilleton  dramatique  hebdomadaire.  Presque  tous  y  ont 
substitué  le  compte  rendu  du  lendemain,  qui  a  l'avantage 
de  satisfaire  des  lecteurs  pressés,  mais  qui  n'est,  le  plus 
souvent,  qu'une  indication  rapide  et  superficielle. 

—  Critique  d'art.  Si  la  critique  d'art  s'efforce  de  classer 
la  multitude  des  œuvres,  les  rattachant  à  des  ensembles 
d'idées  générales  qui  dérivent,  soit  d'une  interprétation 
do  l'histoire,  soit  d'une  certaine  conception  de  la  beauté 
abstraite,  on  voit  tout  ce  qui  a  manqué  aux  anciens  pour 
qu'elle  fût  chez  eux  un  «  genre  littéraire  ».  Ce  n'est  point 
d'ailleurs  que  leurs  écrivains  fussent  incapables  de  sentir 
l'art  et  de  le  juger,  mais  ils  ne  dissertaient  point.  Telle 
page  de  Lucien,  décrivant  une  Centauresse  allaitant  ses 
petits,  par  Zeuxis,  est  d'autant  plus  exquise  qu'elle  est 
sans  prétention.  Telle  description  de  la  Lesché  de  Delphes, 
par  Pausanias,  est  d'une  exactitude  surprenante.  Quant 
aux  aperçus  jetés  en  passant  par  Cicéron  sur  les  arts,  ils 
décèlent  un  amateur  très  fin  et  exercé.  Uno  mention  spé- 
ciale est  due  à  Philostrate  l'Ancien,  rhéteur  grec,  qui, 
vers  lo  début  du  m"  siècle  de  notre  ère,  décrivit  la  galerie 
d'un  riche  amateur  napolitain,  dans  un  ouvrage  intitulé  : 
lableaux;  cet  ouvrage  a  soulevé  et  soulève  encore  mainte 
controverse.  Ces  exemples,  auxquels  on  pourrait  encore 
ajouter  ceux  des  deux  Pline  (surtout  de  Pline  le  Jeune), 
de  Stace,  etc.,  nous  prouvent  que  l'art  était  déjà  fort  bien 
senti  et  jugé  à  l'époque  où  la  critique  d'art  n'existait  pas. 
Pour  la  produire  telle  que  nous  la  connaissons  aujour- 
d'hui, il  a  fallu  le  grand  mouvement  de  la  Renaissance, 
renforcé  depuis  deux  siècles  par  l'esprit  spécialement 
«  classique  " ,  par  la  science  archéologique,  les  progrès  de 
l'histoire,  l'estnétiquo  et  le  journalisme.  .Si  l'on  considère 
moins  les  œuvres  elles-mêmes  de  la  critique  d'art,  genre 
forcément  hybride,  que  les  idées  qu'elle  a  semées,  on  ne  peut 
méconnaître  qu'elle  ait  été  un  puissant  agent  de  culture. 

En  France,  la  critique  d'art  ne  date  guère  que  du 
xvii'  siècle.  Encore  est-elle,  à  cette  époque,  ou  toute 
historique  avec  Félibien,  ou  presque  toute  technique,  à 
l'Académie  royale  i^fondée  en  1648),  dans  les  fameuses 
Conférences  que  Le  Brun  inaugure  au  sein  de  l'illustre 
compagnie.  Au  siècle  suivant,  grâce  à  la  vogue  croissante 
des  salons,  grâce  aussi  à  la  place  plus  grande  que  les 
artistes  tiennent  dans  la  société,  la  «  critique  d'art  »  cher- 
che une  forme  littéraire  et  mondaine  avec  des  écrivains 
comme  l'abbé  Le  Blanc,  Cochin  lo  fils,  Marmontel.  Une 
autre  forme,  critique  et  savante,  s'ébauche  avec  Caylus; 
une  troisième,  doctrinale  ou  esthétique,  avec  l'abbé  Lau- 
gier,  l'abbé  Du  Bos,  etc.  Bref,  la  gestation  s'achève  par 
l'éclosion  soudaine,  étincclante,  Aqs  Salons  àe  Diderot,  qui 
créent  véritablement,  et  presque  de  toutes  pièces,  un  genre, 
d'ailleurs  périlleux.  Après  la  Révolution,  après  la  Corinne 
et  l'Allemagne  de  M™^  le  Staél,  la  critique  d'art  se  teinte 
fortement  d'esthétique,  jusqu'au  moment  où  le  romantisme 
met  aux  prises  deux  écoles  rivales  :  les  classiques  et  les 
romantiques.  A  dater  de  Michelet,  c'est  l'élément  histo- 
rique qui  va  dominer  dans  la  critique  d'art,  jusqu'à  Taine; 
à  dater  do  Taine,  la  philosophie.  Dans  ces  dernières  an- 
nées, le  symbolisme  et  le  mysticisme  s'y  sont  ajoutés, 
grâce  à  l'influence  de  Ruskin,  véritable  prêtre  de  «  la  reli- 
gion de  la  beauté  ». 

La  critique  d'art  au  xix'  siècle  offre  cette  particularité 
d'avoir  tenté  la  plume  d'une  foule  d'écrivains,  qui  se  sont 
rendus  célèbres  en  dehors  d'elle  :  tels  Guizot,  Thiers, 
Proudlion,  About,  Zola,  etc.  Quant  aux  professionnels  du 
genre,  on  doit  surtout  citer,  parmi  les  plus  marquants  : 
Lonormant,  Jal  et  G.  Planche,  pour  l'époque  do  l'Empire 
et  do  la  Restauration;  Th.  Gautier,  Baudelaire,  Maxime 
Du  Camp ,  vers  le  milieu  du  siècle  ;  Tlioré  -  Biirger , 
Ch.  Blanc,  Th.  Silvestre,  Castagnary,  Paul  Mantz, 
Eug.  Mûntz,  Ph.  Burty,  sous  le  second  Empire  et  au  début 
de  la  troisième  Répuljlique.  Enfin,  les  Concourt  ont  fondé 
la  critique  d'art  impressionniste,  encore  régnante.  N'ou- 
blions pas  les  artistes  qui  ont  écrit  sur  l'art,  surtout  quand 
ils  s'appellent  Delacroix  ou  Fromentin.  Enfin,  à  l'heure 
actuelle,  si  l'érudition  on  art  est  mieux  représentée  que 
la  critique  proprement  dite,  la  critique  d'art  no   s'exerce 

fias  moins  avec  talent  dans  les  diverses  gazettes  des 
leaux-arts,  dans  les  grands  quotidiens,  à  l'Académie  des 
boaux-arts  et  au  Collège  de  France. 

—  BiBi.ioGR.  ;  E.  Bertrand ,  Philostrate  et  son  Ecole 
(Paris,  1882);  A.  Bougot,  Essai  sur  la  critique  d'art 
(Paris,  1877). 

—  Critique  musicale.  La  critique  musicale  proprement 
dito  n'existe  guère  en  France  que  depuis  plus  d'un  demi- 
siècle.  On  ne  peut  vraisemblablement  pas  donner  co  nom 
aux  comiites  rendus  qui  paraissaient  jadis  dans  «  lo  Mer- 
cure do  Franco  »>,  non  plus  qu'à  ceux  que  donnait  lo 
M  Journal  dos  Théâtres  »  do  Le  Fuel  de  Méricourt  (1777), 
et  dont  l'existence  fut  si  courte.  La  Correspondance  des 


409 

amateurs  de  musigue,  publiée  on  1803,  oar  lo  «  citoyen  i» 
Cooalrix,  était  l'œuvro  d'un  dilottanio  dépourvu  do  toute 
instruclion  spocialo,  et,  (juant  à  un  autro  recueil,  tes  Ta- 
blettes (le  i'uUjmnie,  puljhoos  ou  1810  ot  1811,  par  Alexis 
do  Oaraudé,  un  musicien  cplui-lù,  elles  étaient  mallieu- 
reusoinout  trop  pou  impartiales  pour  inspirer  conllaiico 
au  public.  11  faut  arriver  à  Féiis  et  à  Caslil-Blaze  pour 
voir  la  vraie  critique  musicale  trouver  ot  prendre  sa  place 
dans  l'histoire  de  la  musii[ue  en  Franco.  Fétis  fonde,  on 
1827,  la  Revue  musicale,  lo  premier  recueil  sérieux  do  ce 
genre  (pli  ait  vu  le  jour  à  Paris,  recueil  à  la  fois  critique, 
nistorinuo  et  phiIosopIii(|uo.  Quant  à  Castil-Blaze,  c  ost 
vers  le  môme  temps  (ju'après  avoir  doimé  son  livre  :  De 
l'opéra  en  France,  il  prenait  possession  du  feuilleton  mu- 
sical du  "  Journal  des  Débats  ",  le  premier  dont  on  eût  eu 
l'idée,  et  dans  lequel  il  rendit  d'incontestables  services, 
analogues  à  ceux  que  Fétis  rendait  lui-môme  dans  le  feuil- 
leton du  II  Temps  ». 

A  l'école  do  ces  deux  liommes,  il  se  forma  tout  un  petit 
g'roupo  d'écrivains  instruits  qui  surent  parler  do  la  mu- 
sique en  connaissance  de  cause,  et  qui  purent,  à  leur  tour, 
s'adresser  au  public  et  former  son  jugement.  Lo  plus  fa- 
meux fut  assui ornent  Herlioz,  en  dépit  do  la  passion  qu'il 
apportait  trop  facilement  dans  ses  appréciations;  puis  co 
furent  Adulpbo  Adam,  Léun  Kreutzer,  J.  d'Ortigue,  lilaze 
do  Bury,  J.  Weber,  Gustave  Bertrand,  et  surtout  Pierre 
Scudo,  qui  se  fit  en  un  temps,  à  la  «  Revue  des  Doux 
Mondes  »,  une  renommée  qui  en  faisait  pres(|uo  un  oracle. 
I)(q)iiis  lors,  ot  quoique  dos  littérateurs  en  grand  nombre 
aient  la  prétention  d'entretenir  le  public  de  tous  les  évé- 
nements qui  se  rapportent  à  la  musique,  quoique  la  plu- 
part d'entre  eux  môme  soient  musiciens,  il  ei\  est  peu 
qui  aient  su  acquérir  l'autorité  nécessaire  pour  exercer 
une  véritable  intîuonce,  et  l'on  ne  voit  guère  à  citer  que 
les  noms  do  Ernest  Reyer,  Victorin  Jonciôres,  Artiiur 
Poug:in,  Camille  Bellaigue,  Adolplio  Julien,  etc. 

Critique  {Essai  sur  la),  poème  didactique  de  Pope, 
en  trois  chants,  publié  en  1709.  C'est  encore,  jusqu'à  ce 
jour,  co  que  la  langue  anglaise  possède  de  plus  parfait 
dans  ce  genre  de  poésie.  —  L'auteur  n'avait  pas  plus  de  dix- 
neuf  ans  quand  il  publia  co  poème;  mais  son  jugement 
était  miir  et  son  style  était  formé.  Les  idées  n'en  sont  pas 
originales  :  l'auteur  les  avait  trouvées  dans  Aristote, 
Horace,  Quintilien,  Boilcau  ou  mémo  dans  le  P.  Rapin  ou 
le  P.  Bossu.  Mais  il  a  su  les  condenser  et  les  ranger  avec 
méthode.  C'est  un  chef-d'œuvre  de  justesse,  de  clarté  ei 
do  goût.  L'auteur  y  fait  aussi  éclater  l'amertume  satiri- 
que dont  il  est  coutumier.  Mais  il  faut  surtout  y  louer  la 
perfection  de  la  forme.  C'est  la  versification  de  Dryden, 
avec  plus  d'élégance,  de  correction  et  d'harmonie.  Addi- 
son  recommanda  vivement  l'Essai  sitr  la  critique  dans  le 
Spectateur  ;  on  admira  la  fermeté  de  jugement  de  l'aris- 
tarque  poète,  et  son  Essai  jouit  bientôt  d'une  grande 
popularité. 

Critique  de  la  raison  pratique  {Kritik  der  prak- 
tisc/cen  Vernunft),  ouvrage  publié  par  Kant  en  1788  et 
dans  lequel  il  détermine  la  nature  de  la  loi  morale  et  le 
genre  d  adhésion  que  comportent  les  principes  pratiques. 
—  L'obligation  se  présente  à  l'esprit  comme  une  loi  que  la 
raison  impose  à  la  volonté  :  de  là,  le  nom  à'impératif  que 
lui  donne  Kant.  Tandis  que  les  impératifs  de  la  prudence, 
de  l'hygiène,  etc.,  prescrivent  certaines  actions  comme 
moyens  pour  quelque  autre  chose,  c'est-à-dire  sont  hypo- 
thétiques, l'impératif  do  la  moralité  est  catégorique,  c  est- 
à-dire  inconditionnel,  absolu.  De  l'absoluité  et  do  l'invaria- 
bilité de  cet  impératif  dérive  son  universalité;  de  là  la 
formule  ;  «^  Agis  de  telle  sorte  que  la  maximo  de  ton  action 
puisse  être  érigée  par  ta  volonté  en  une  loi  universelle.  « 
Mais  quelles  sont  les  maximes  qui  peuvent  être  ainsi  uni- 
versalisées par  la  volonté?  Ce  sont  colles  qui  nous  propo- 
sent non  une  fin  empirique  ot  dépendante  d'une  autro 
tin.  mais  une  fin  rationnelle,  une  fin  en  soi.  Où  trouve- 
rons-nous une  fin  do  ce  genre?  La  psychologie  empirique 
no  peut  nous  fournir  que  des  fins  particulières,  relatives, 
et  que  des  moyens  relatifs  à  ces  fins.  S'il  v  a  quelque 
chose  dont  l'existence  ait  en  soi  une  valeur  absolue,  c'est 
là  seulement  qu'il  faut  chercher  l'obiet,  la  matière  tic  la 
loi  morale.  Or  c'est  l'être  raisonnablo  qui  existe  comme 
lin  en  soi  ;  comme  fin  en  soi,  on  l'appelle  personne  et  on 
lopposo  aux  choses,  tpii  n'ont  jamais  ([u'uno  valeur  do 
moyens.  De  là  une  nouvelle  formule  do  l'impératif:  ><  Agis 
do  telle  sorte  que  tu  traites  toujours  riiumanité,  soit  dans 
ta  personne,  soit  dans  la  personne  d'autrui,  coninio  une 
fin,  et  que  tu  no  t'en  serves  jamais  comme  d'un  moyen.  •> 
Enlin,  le  principe  de  la  moralité  est  Vautnrwmie  de  la  vo- 
lonté. La  moralité  disparaîtrait  s'il  y  avait  quelque  attrait 
ou  quelque  intérêt  qui  dût  d<''cidor  la  volonté  à  obéir  à  la 
loi  ;  lo  seul  mobile  doit  être  lo  respect  do  la  loi.  A  cos 
principes  généraux  de  la  raison  pratiquo  sont  liées  des 
croyances  rationnelles,  que  Kant  appelle  dos  postulats  :  co 
sont  lo  postulat  de  la  liberté,  qui  est  la  condition  do  la 
moralité,  celui  de  Vimtnortalité  de  l'dme,  qui  est  néces- 
saire pour  l'achôvemont  de  la  vortii  ou  la  sainteté,  celui 
do  Ve-rislence  de  Dieu,  (pii,  auteur  do  la  loi  morale  ot  des 
lois  naturelles,  assurera  l'union  finale  du  bonheur  et  de 
la  vertu.  La  critique  de  la  raison  pratique  aboutit,  sinon 
à  la  connaissance  spéculative  do  ces  réalités  transcendan- 
lalos,  du  moins  à  la  foi  en  cos  réalités. 

L'ouvrage  a  été  traduit  en  français  par  J.  Barni  on  1848, 
et  par  F.  l'icavet  en  issS. 

Critique  de  la  raison  pure  {Kriti/c  der  reinen  Vcr- 
Jiunft),  le  plus  important  dos  ouvrages  do  Kant  et  celui 
qui  a  fifudé  la  philosophie  appelée  crilicisme.  —  11  parut 
pour  la  première  fois  à  Riga,  en  1781.  Uno  seconde  édi- 
tion, avec  des  changements  importants,  l'ut  publiée  par 
l'auteur  en  1787.  C'est  uno  question  très  controversée  de 
savoir  si  les  chant:enu'nts  que  présente  cette  seconde 
édition  portent  sur  b-  loiid,  ou  seulement  sur  la  forme. 
Rusenkranz,  Srliupi-nhaiier,  Kuno  Fischer  y  voient  le  ré- 
tablissement do  la  clioso  en  soi,  ciu'avait  abolie,  selon  eux, 
la  première  édition.  Selon  Kant  lui-même,  la  seconde  édi- 
tion tait  simpbîment  ressortir  lo  côté  réaliste  do  la  doc- 
trine, méconnu  par  certains  lecteurs.  Boiiiroux  juge  que 
l'affirmation  de  Kant  se  soutient  très  bien.  La  première 
édition  n'aholissait  nas  la  choso  en  soi,  mais  la  coimais- 
samo  théorique  de  la  choso  en  soi,  ce  qui  ost  très  dill'é- 
ront.  Au  mot  ciuticismk.  on  trouvera  l'idée  générale  do  la 
doctrine.  Dans  V  Introduction,  Kant  procède  à  l'analyse 
do  la  connaissance,  dans  laquelle  il  distinffue  la  matière, 
qui  est  fournie  jiar  lo  dehors,  et  la  forme,  qui  vient  du  sujet. 
Toutes  nos  connaissuncos  présnpjiosont    i'ox[iérionco  ot 


m. 


commencent  avec  elle  ;  mais  toutes  n'en  dérivent  pas.  Il 
y  a  des  jugements  qui  sont  à  la  fois  synthétiques  ot  a 
priori  :  en  d'autres  termes,  l'attribut  y  ajoute  une  notion 
nouvelle  à  la  notion  du  sujet,  et  ils  ne  reposent  pas 
sur  l'expérience.  Comment  sont-ils  possibles?  Telle  est  la 
question  que  traite  tout  l'ouvrage.  Kant  commence  par 
traiter  do  l'esthétique  transcendantale  ou  analyse  do  la 
sensiliilité,  et  il  montre,  dans  Vcspacc  et  lo  temps,  les  for- 
mes apriori  do  toutes  les  données  empiriques.  Pour  tra- 
vailler sur  ces  premières  données,  l'entendement  se  .sert 
de  notions  ou  concepts  qui  lui  sont  propres.  Dans  Vanaly- 
iique  transcendantale,  Kant  s'ofiorce  de  découvrir  cos  no- 
tions jnires  (|u'il  appelle  catégories,  puis  de  montrer  com- 
ment se  produit  la  synthèse  des  données  dos  sons  et  des 
catégories,  ensuite  ao  déterminer  les  principes  do  l'en- 
tondemont  pur,  sans  lesquels  toute  science  serait  impos- 
sible, enfin  de  préciser  la  valeur  objective  de  ces  prin- 
cipes. Dans  la  dialectique  transcendantale,  Kant  soutient 
âu'il  est  impossible  d'appliquer  les  principes  de  l'enten- 
oment  pur  au  monde  des  noumènes  ;  ils  ne  sont  valables 
que  pour  los  phénomènes.  C'est  par  cet  usage  illégitime 
des  catégories  que  l'on  construit  les  trois  idées  de  la  rai- 
son :  celle  de  l'âme  comme  substance  pensante,  celle  du 
monde  conçu  comme  totalité  des  phénomènes,  enfin  celle 
de  Dieu.  L'analytique  et  la  dialectique  forment  les  deux 
parties  do  la  logique  transcendantale.  L'ouvrage  so  ter- 
mine par  un  traité  de  méthode  intitulé  :  Méthodologie 
transcendantale.  La  méthode,  dit  Kant,  est  à  la  raison  co 
que  la  logique  est  à  l'entendement. 

Il  y  a  deux  traductions  françaises  de  la  Critique  de  la 
raisoîipure,  celle  do  J.  Tissot(1835),et  celle  de  Barni{lS69). 

Critique  du  jugement,  ouvrage  de  Kant,  publié  en 
r790,  et  dont  le  titre  serait  mieux  traduit  :  Critique  de  la 
faculté  de  juger  [Kritik  der  Urtheilskraft).  —  Kant  y  traite 
du  fondement  et  de  la  valeur  des  notions  du  beau  et  de 
la  finalité.  La  première  partie  porte  sur  les  ju^rements 
esthétiques.  Le  beau  est  ce  qui  cause  une  satisfaction 
libre  de  tout  intérêt,  et  par  là  il  se  disting'ue  de  l'agréa- 
ble, de  l'utile  et  même  du  bien  ;  c'est  ensuite  ce  qui  plait 
universellement  sans  concept,  c'est-à-dire  sans  qu'on  ait 
besoin  de  le  rapporter  à  une  notion  antérieure  ou  à  un 
modèle  ;  c'est  ensuite  une  finalité  sans  fin,  c'est-à-dire  un 
objet  où  une  disposition  de  parties  semble  voulue  et 
comme  préparée  en  vue  d'une  fin,  sans  qu'il  y  ait  vraiment 
une  fin  d'utilité  ;  enfin,  c'est  ce  qui  nous  donne  une  satis- 
faction nécessaire  et  universelle.  Le  sublime  so  distinguo 
du  beau  en  ce  que  rémotion  qu'il  provoque  est  plus  vive  et 
peut  même  devenir  douloureuse.  Cette  émotion  provient 
de  la  disproportion  qu'il  y  a  entre  notre  imagination  qui 
se  sent  petite  devant  l'objet  sublime,  et  notre  entenao- 
ment  qui  conçoit  ce  qui  dépasse  l'imagination;  elle  nous 
révèle  supérieurs  à  la  nature  puisque  nous  la  dominons 
en  la  jugeant. 

Dans  la  deuxième  partie  de  l'ouvrage,  Kant  traite  des 
jugements  téléologiques.  Dans  l'étude  5es  êtres  organisés, 
l'esprit  est  contraint  de  supposer  des  fins,  de  manière  à 
s'expliquer  complètement  l'existence  de  ces  êtres.  Il  est 
mû  par  ce  principe  ;  «  Rien  n'existe  en  vain.  «  Il  étend 
ensuite  ce  principe  à  l'ensemble  des  choses,  et  le  monde 
apparaît  comme  un  système  de  fins,  c'est-à-dire  d'êtres 
liés  entre  eux  suivant  des  rapports  de  moyens  à  fins. 
Mais  nous  n'en  devons  pas  moins  poursuivre  jusqu'aux 
derniers  détails  l'explication  mécanique  des  phénomènes, 
car  rien  ne  prouve  que  la  nature  réalise  des  fins  détermi- 
nées. L'idée  de  finalité  n'a  qu'une  valeur  subjective,  n'est 
qu'un  principe  régulateur.  Le  principe  téléologique  est, 
en  un  sens,  nécessaire  ;  mais  sa  nécessité  est  toute  rela- 
tive à  la  constitution  do  notre  esprit. 

La  Critique  du  Jugement  a.  eu  une  très  grande  influence 
sur  l'esthétique  de  Schiller  et  sur  la  métaphysique  do 
Schelling.  Ellea  été  traduite  en  français  par  J.  Barni  (184G). 

Critique  de  PEcole  des  femmes  (la)  fi" juin  1663], 
comédie  de  Molière.  —  Jamais  les  ennemis  du  poète  no 
s'étaient  tant  agités  qu'après  la  représentation  ao  l'Ecole 
des  femmes  (1662),  nui  fut  le  plus  grand  succès  de  Molière. 
Il  avait  contre  lui  des  gens  du  bolair,  dont  il  avait  choqué 
les  préjugés,  dos  hommes  de  lettres,  qui  suivaient  un  sys- 
tème dramatique  dirt'éreiit,  comme  Boursault,ou  qui  étaient 
jaloux  de  son  succès;  enfin,  les  comédiens  ses  confrères, 
également  jaloux  et  raillés  par  lui.  Do  Visé  l'avait  attaqué 
dans  ses  Nouvelles  nouvelles.  l'hinuyé  de  toutes  cos  tracas- 
series, Molière  so  vengea  en  écrivant  la  Critique  de  l'Ecole 
des  femmes.  Chacun  y  trouva  sa  rét-ompenso  :  lo  marquis 
ridicule,  la  coquette  sotte  et  prétentieuse.  Mais  le  jilus 
maltraité  fut  cet  excellent  M.  Lysidas,  un  homme  du  mé- 
tier, un  partisan  de  l'ancienne  littérature,  un  rival,  un 
jaloux  par  état,  en  face  duquel  le  chevalier,  véritable 
«  honnête  homme  ",  représente  les  intérêts  du  bon  sens. 
Molière  nie  qu'il  ait  rien  écrit  contre  les  règles,  la  morale 
on  la  religion.  Tout  en  défendant  l'économie  do  sa  pièce, 
il  laisse  voir  ses  idées  sur  l'art  dramatique.  Los  ennemis 
do  Molière  ripostèrent  par  de  nombreux  pamphlets,  qui 
provoquèrent  à  leur  tour  l'Impromptu  de  lersailles. 

Critique  et  d'histoire  (Essais  de),  publiés  on  1858 
par  H.  l'aine,  suivis  des  Nouveaux  essats  de  critique  et 
d'histoire  (1865)  et  des  Derniers  essais  de  critique  et  d'his- 
toire (1892).  ~  Cos  trois  volumes  constituent  uno  partie 
importante  do  l'œuvre  du  célèbre  écrivain.  Le  premier 
contient  des  études  très  complètes  ot  très  vivantes  sur 
Macaulay,  Ch.  Dickens  et  Thackoray,  ot  aussi  sur  Flô- 
cliier,  à  propos  de  la  réimpression  do  "ses  Mémoires  sur  les 
grands  jours  d'Auvergne,  ce  qui  donno  au  criticpio  l'occa- 
sion d'étudier  à  fond  la  société  féodale  ot  lo  xvii"  siècle 
dans  leur  fusion  et  leur  contraste.  Los  Mémoires  do  Saint- 
Simon  lui  permettent  de  suivre  do  loin  l'hisloiro  de  la  mo- 
narchie. Guizot  et  Micholet,  Trojilong  et  do  Montalombert 
le  ramènent  aux  idées  et  aux  choses  contemporaines.  Los 
articles  les  plus  importants  dos  autres  (ornes  sont  ceux 
que  l'auteur  a  consacrés  à  Racine  ot  à  la  société  du 
xvii"  siècle,  à  Balzac  et  au  roman  contemporain. 

Critique  générale  (K.ssais  du).  Cotte  œuvre,  la  plus 
importante  do  Renouvicr,  a  exercé,  sur  la  pensée  philo- 
sophitino  contemporaine,  uno  iniluenco  prépondérante. 
—  File  devait  comprendre  primitivement  cinq  parties.  Lo 
premier  essai,  paru  en  I8M,  traite  do  la  logÎMUo  générale 
et  de  la  logique  formelle;  le  second,  paru  e  i  18M»,  traite 
de  la  psychologie  rationnelle  ;  lo  troisième  ot  lo  quatrième, 
jiarus  en  Ifttîl,  ont  pour  objet  :  l'un,  n  les  principes  de  lu 
nature  »,  l'autre  une  «  introduction  à  la  philosophie  una- 
lytifjuo  de  l'histoire  «.  Uno  .seconde  édition,  très  augmen- 
tée, mais  huiis  grande  mudificulion  au  point  do  vuo  do  lu 


CRITIQUE   —   CRITON 

doctrine,  a  paru  depuis  :  les  deux  premiers  essais  on  1875» 
lo  troisième  en  1892,  le  quatrième  en  1806.  Ce  qui  devait 
être  le  cinquième  essai  est  devenu  la  Philosophie  analy- 
tique de  l'histoire  (1896). 

Les  deux  premiers  essais  contiennent  les  principes  fon- 
damentaux du  néo-criticisme.  On  peut,  semblo-t-il,  les 
résumer  brièvement,  mais  exactement,  dans  les  thèses 
suivantes,  auxquoiios  Renouvïer  a  été  amené,  sous  la 
double  intluenco  de  Hume  ot  do  Kant  :  négation  do  l'in- 
fini quantitatif  ou  numérique;  négation  de  la  substance^ 
suppression  du  noumène  uo  Kant;  négation  du  détermi- 
nisme, thèses  qui  so  rattachent  los  unes  aux  autres  étroi- 
tement, et  conduisent  à  l'affirmation  de  la  liberté,  du  phé- 
noménisme,  du  «  finitismo  »,  et  à  la  suprématie  de  la 
morale.  A  travers  le  progrès  et  l'enrichissement  de  sa 
pensée,  Renouvier  est  resté  fermement  attaché  à  ces 
idées  essentielles,  qui,  méconnues  ou  ignorées  pendant 
longtemps,  ont,  dans  ces  dernières  années,  profondément 
modifié  la  position  des  problèmes  philosophiques. 

Critique  philosophique  (la),  publication  hebdoma- 
daire philosophique,  politique,  scientifique  et  littéraire. 
Fondée,  en  1872,  par  Ch-  Renouvier  et  François  Pillon,  elle 
était  destinée  à  propager  les  principes  du  néo-criticisme 
et  à  en  montrer  toutes  les  applications.  D'abord  hebdoma- 
daire, cette  revue  est  devenue  mensuelle  en  1885,  Elle  a 
cessé  de  paraître  en  1889.  De  1878  à  1885,  elle  a  publié  un 
supplément  trimestriel  sous  le  titre  de  Critique  religieuse. 
—  L'Année  philosophique,  publication  annuelle  dont  le  pre- 
mier volume  a  paru  en  1890,  peut  être  considérée  comme 
la  continuation  de  la  Critique  philosophique. 

CRITIQUEMENT  (kc-man)  adv.  D'un©  façon  critique. 
Il  Selon  les  lois  de  la  critique, 

CRITIQUER  {ké  —  rad.  critique)  v.  a.  Examiner,  dans  l'iu- 
tention  de  faire  ressortir  le  mérite  et  les  défauts  :  C'est  en 
grand  qu'on  doit  critiqukb  les  grandes  choses.  (Marmontel.) 

—  Par  ext.  Censurer  :  Critiquer  un  livre.  On  cbitiqde 
dans  la  vieillesse  ce  que  l'on  admirait  jadis.  (Scribe.) 

Se  critiquer,  v.  pr.  Faire  sa  propre  critique  :  On  ne  se 
CRITIQUE  guère  que  pour  se  faire  donner  un  démenti.  Il  Faire 
la  critique  l'un  de  l'auire  ;  Les  auteurs  aiment  à  se  cri- 
tiquer. 

—  SvN.  Critiquer,  blâmer,  censurer,  condamner,  désap'- 
prouver,  épiloguer,  fronder,  improuver,  reprendre,  répri- 
mander, réprouvei ,  trouver  à  redire.  V.  ui^MEii. 

CRITIQUEUR  {keur'),  EUSE  n.  Individu  qui  aime  à  cri- 
tiquer :  Un  critique  ?i'cst  formé  qu'après  plusieurs  années 
d'observations  et  d'études  ;  un  critiqueur  nait  du  soir  au 
7natin.  (La  Bruy.) 

Critobule  d'Imbros,  historien  grec  du  xv*  siècle, 
né  à  Imbros,  mort  vraisemblablement  à  Constantinople. 
En  1456,  il  fut  chargé  par  Mahomet  II  du  gouvernement 
d'Imbros,  qu'il  garda  jusqu'à  l'occupation  do  cette  île  par 
les  Vénitiens  (1466).  11  a  écrit  une  Histoire  de  Mahomet  II, 
dédiée  à  co  sultan,  dans  laquelle  il  a  raconté  les  événe- 
ments de  son  règne,  de  1450  à  1467. 

CriTOLAOS,  général  grec,  mort  en  146  av.  J.-C.  Elu, 
en  147,  stratège  de  la  ligue  Achéenne,  il  fit  la  guerre  à 
Sparte,  à  cause  de  son  alliance  avec  les  Romains,  en- 
traîna la  Grèce  dans  une  lutte  contre  Rome,  se  fit  battre 
à  Scarpée  (146)  par  le  consul  Munimius,  et  précipita  ainsi 
la  ruine  et  l'asservissement  de  sa  patrie.  Tito-Livo  rap- 
porte qu'il  s'empoisonna  après  sa  défaite. 

Critolaos,  philosophe  grec  de  l'école  péripatéticienne 
(il*  s.  av.  J.-C).  11  était  né  à  Phasélis  on  Lycie.  11  vint 
de  bonne  heure  à  Athènes.  11  y  suivit  les  leçons  d'Aristou 
de  Céos,  auquel  il  succéda  comme  chef  de  l'école  péiipa- 
téiicienne.  Les  Athéniens  ayant  été  condamnés  à  uno 
amende  par  le  sénat  romaiiï  pour  avoir  détruit  la  ville 
d'Orope,  ils  envoyèrent  à  Rome  uno  ambassade  chargée  de 
faire  lever  l'amende.  Les  trois  ambassadeurs  étaient  trois 
philosophes  :  Carnéade,  Diogèno  lo  Babylonien,  et  Cri- 
tolaos (155  av.  J.-C).  Ils  profilèrent  de  leur  voyage  pour 
donner  à  la  jeunesse  romaine  des  leçons  de  ]>hilosophic. 
Critolaos  eut  pour  auditeurs,  dans  cette  circonstance,  Soi- 
piun  l'Africain  et  Lœlius.  Mais  la  hardiesse  do  ces  philo- 
so[>hes,  d'autres  disent  le  relâchement  de  leurs  doctrines, 
excitèrent  les  susceptibilités  des  partisans  des  vieilles 
mœurs  romaines.  Caton  demanda  et  obtint  leur  ex]uilsion. 
Critolaos  revint  à  Athènes  où  il  mourut,  on  no  sait  en 
quelle  année,  mais  certainement  avant  l'an  111,  dato  do 
l  arrivée  do  L.  Crassus  à  Athènes. 

Criton,  pliilosopho  grec,  disciple  et  ami  de  Socrato. 
C'était  un  des  plus  riches  citoyens  d'Athènes.  Il  conlia  A 
Socrato  l'éducation  de  ses  quatre  fils  :  Critobule,  Hermo- 
gène,  Epigène  ot  Ctésippe.  Il  était  dangereux  d'être  riche 
a  Athènes  :  afin  de  lo  détendre  contre  l'envie  qu'excitaient 
ses  richesses,  Socrato  engagea  Criton  à  s'attacher  par  dos 
bienfaits  un  jeune  orateur  très  pauvre,  mais  d'un  grau'l 
talent,  nonnno  Archidème,  qui  sut,  en  etfot,  lo  défondro 
contre  ses  ennemis.  Criton  s  était  habitué  ù  pourvoir  aux 
besoins  de  Socrato.  Lors  du  procès  do  ce  dernier,  il  lui 
fournit  une  caution,  afin  d'éviter  que  Socrato  fût  arrêté. 
Lorsqu'il  fut  condamné  ù  boire  la  cigué,  Criton  lui  mé- 
nagea la  facilité  de  s'évader  :  Socrato  refusa.  Un  dialogue 
fie  Platon  porto  le  nom  do  l'ami  do  Socrnio.  Diogèno 
Laérce  lui  attribue  dix-sept  dialogues  sur  divers  sujets 
do  morale  et  do  politique,  et  Suidas  une  apologie  do  So- 
crato. Il  n'en  reste  pas  un  fragment. 

Criton  (le),  dialogue  de  Platon.  —  C'est  un  entretien  do 
Socrato  avec  Criton,  l'un  do  ses  disciples.  Celui-ci  est 
venu  trouver  Soonite  dans  sa  pri.son,  et  lui  offrir  do  le 
rendre  à  la  liberté.  Sans  courir  aucun  danger  do  la  part 
des  délateurs,  qu'il  est  facile  d'acheter  avec  un  peu  d'ar- 
gent, il  délivrera  Socrato,  lui  assurera  un  asile  on  Thos- 
sttlie,  et  conservera  un  père  à  ses  enfants  ot  un  maître  à 
ses  disciples.  Mais  Socrato  reste  sourd  A  ces  instances. 
r.  Le  plus  important,  dil-il,  n'est  pas  do  vivre,  mais  do 
bien  vivre.  Quebe  quo  soit  l'opinion  do  la  foule,  quel  ouo 
soit  le  sort  qui  nous  attend,  nous  ne  devons  jamais  rendre 
injustice  pour  injustice.  »  Pourrait-il  sortir  do  sa  prison 
sans  outrager  la  justice?  Est-ce  qu'il  n'entend  pas  les  lois 
qui  lui  demandent  si,  par  sa  désobéissance,  il  veut  les 
affaiblir  ou  les  renverser,  elles  qui  ont  protégé  su  nais- 
smico  et  présidé  h  son  éducation  ?  Est-il  permis  do  se 
plaindre  do  sn  patrie  ot  do  so  révolter  contre  elle,  niAme 
lorsqu'elle  nous  traite  avec  rigueur,  ot  no  faut-il  pas  lui 
obéir  partout?  A  son  Age,  ira-t-il  se  cacher  dans  une  ville 
étrangère,  et  ternir  l'éclat  d'une  vie  irréprochable,  et  cela 
pour  sauver  quelques  misérables  jours,  sans  utilité  pour 

52 


CRITON   —  CROCERON 

ses  amis  et  pour  ses  enfants?  Non,  Socrate  no  sera  pas  le 
corrupteur  des  lois  ;  il  restera  fidèle  aux  maximes  do  sa 
vie  entière  ;  il  ne  se  déshonorera  pas  :  il  mourra. 

GritoN,  médecin  de  l'empereur  Trajan.  Mondain  au- 
tant ou  plus  que  savant,  il  composa  un  traité  sur  la  Civi- 
lité,  un  autre  sur  les  Cosméiiques.  Quelques  citations  de 
cet  écrivain  se  lisent  dans  le  Tetrabiblos  d'Aétius.  Il  était 
aussi  l'auteur  d'un  livre  d'histoire  sur  les  Gètes. 

CRITONIE  [ni)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  do  la  famille  des 
composées,  tribu  des  eupatoriées,  comprenant  environ  six 
espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  chaudes  de  1" Amé- 
rique. Il  Autre  genre,  synonyme  de  kohnie. 

CrittoN  (George),  jurisconsulte  et  littérateur  écos- 
sais, né  en  1554,  mort  en  1611.  Il  se  rendit  à  Paris,  où  il 
fit  ses  études.  Plus  tard,  il  professa  le  droit  à  Toulouse, 
revint  à  Paris,  s'y  livra  à  1  enseignement,  et  devint,  en 
1595,  professeur  de  grec  au  Collège  de  France.  On  a  de 
lui,  entre  autres  ouvrages  :  Notx  in  epigrammata  e  libro 
primo  Grxcx  Anthologix  decerpta  (1584)  ;  De  sortibus  Ho- 
inericis  oratio  (1597). 

GriVELLI  (Carlo),  peintre  vénitien  du  xv<  siècle,  élève 
de  Jacobello  del  Fiore.  C'est  dans  la  Marche  d'Ancône,  à 
Ascoli  et  dans  les  environs,  sur  la  frontière  napolitaine, 
que  ses  principaux  tableaux  ont  été  retrouvés.  C'est  là 
qu'il  a  dû  passer  la  plus  grande  partie  de  sa  vie,  et  que 
Ferdinand  II,  roi  de  Naples,  lui  conféra  la  noblesse 
en  1490.  Crivelli  est  un  émule  de  Pôrugin,  avec  un  talent 
moindre  comme  dessinateur.  Ses  œuvres  sont  assez  nom- 
breuses et  très  recherchées.  Nous  rappellerons  :  Saint 
Bernardin  de  Sienne,  signé  :  Opus  Caroli  Crivelli 
VENtiTi,  14*7  ;  musée  de  Bruxelles,  Vierge  avec  l'Enfant  ; 
National  Gallery,  à  Londres,  le  Christ  mort,  le  Bienheu- 
reux Feretti  ;  gaXone  Brera,  à  Milan,  le  triptyque  conte- 
nant la  Vierge  et  l'Enfant,  saint  Pierre  et  saint  Dominique, 
saint  Pierre  et  saint  Géminien  ;  la  Vierge  et  l'Enfant,  le 
CIwist  en  crnix,  et  plusieurs  autres  panneaux  représen- 
tant divers  saints  ;  au  même  musée,  à  Rome,  une  Pietà. 
On  cite  encore  des  œuvres  de  Crivelli  à  Ascoli  et  à  Massa. 

Crivelli  (Jean),  mathématicien  et  physicien  italien, 
né  à  Venise  en  1691,  mort  en  1743.  Il  fit  partie  de  la  con- 

frégation  des  somasques,  se  livra  à  l'enseignement,  puis 
evint  recteur  du  séminaire  patriarcal  de  Murano.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Elementi  di  aritmetica  nume- 
rica  et  letterale  (Venise,  1728)  ;  Nuova  elementare  geome- 
tria  (1729)  ;  Elementi  di  fisica  (1731),  etc. 

Grivelli  (Gaetano),  chanteur  italien,  né  et  mort  à 
Brescia  (1768-1836).  En  1795,  il  obtint  d'éclatants  succès 
au  théâtre  San  Carlo  de  Naples,  ensuite  à  Rome  et  à 
Venise,  et  en  1805  à  la  Scala  de  Milan,.  En  I8li,  il  alla  suc- 
céder, au  Théâtre-Italien  de  Paris,  au  père  de  la  Mali- 
bran,  le  célèbre  Garcia,  et  il  y  fit  admirer  un  talent  de 
premier  ordre.  Il  y  resta  jusqu'en  1817,  se  rendit  ensuite 
à  Londres,  puis  retourna  en  Italie,  où  il  retrouva  ses  suc- 
cès. Crivelli  eut  le  tort  do  vouloir  prolonger  sa  carrière 
outre  mesure  ;  à  soixante  ans  passés,  il  chantait  encore, 
alors  que  ses  moyens  avaient  complètement  disparu.  Il  se 
retira  enfin  en  1829.  —  Un  fils  de  cet  artiste,  Domknico 
Crivelli,  né  à  Brescia  en  1794,  s'est  fait  connaître  comme 
compositeur  et  professeur  do  chant.  Il  fut  professeur  de 
chant  au  Collège  royal  de  musique  do  Londres,  où  il  s'était 
fixé.  On  connaît  de  lui  un  opéra  boufi'e  intitulé  la  Fieradi 
Salerno,  une  cantate  à  trois  voix  avec  orchestre  et  divers 
morceaux  de  musique  religieuse,  ainsi  que  des  mélodies 
vocales. 

Crivelli  (Antoine),  physicien  italien,  né  à  Milan 
en  1783,  mort  en  1829.  11  se  livra  à  l'enseignement,  puis 
voyagea  en  Turquie  (1817),  d'où  il  rapporta  les  procédés 
employés  pour  la  fabrication  des  lames  de  sabre  dites  de 
Damas.  Crivelli  donna  la  forme  conique  aux  miroirs  ar- 
dents, chercha  â  découvrir  la  méthode  d'embaumement 
pratiquée  par  les  Egyptiens,  se  servit  lo  premier  de  la 
poudre  fulminante  pour  les  armes  à  feu,  et  perfectionna 
la  trempe  de  l'acier.  Il  publia  divers  écrits  :  l'Art  de  fabri- 
quer les  lames  de  sabre  de  Damas  (1818)  ;  Du  défaut  de  sû- 
reté des  serrures  combinées  (1821);  etc. 

Criwttz  ou  X^Rlwrrz,  ville  d'Allemagne  (duché  de 
Mecklembourg-Schwerin),  sur  le  Criwitzcr-Sce  ;  3.000  hab. 

CrixuS,  esclave  gaulois ,  lieutenant  de  Spartacus, 
mort  en  72.  Après  la  défaite  de  Varinus  et  les  premiers 
succès  remportés  par  les  esclaves  révoltés  à  la  voix  de 
Spartacus,  Crixus  s'obstina  à  rester  dans  le  sud  de  l'Italie, 
pendant  que  Spartacus  s'avançait  vers  les  Alpes,  afin  de 
pouvoir  renvoyer  chacun  de  ses  soldats  dans  leur  patrie 
respective.  Mais  bientôt,  attaqué  par  le  consul  L.  Gellius, 
Crixus  fut  battu  et  périt  en  combattant.  —  Son  nom' (cor- 
respondant au  latin  Crispus)  signifie  «  frisé  n. 

CROAILLEMENT  n.  m.  Linguist.  Syn.  de  croassemknt 

et  de  CRAllXKMENT. 

CROAILLER   v.  n.  Linguist.  Syn.  de  croasser  et  de 

CEAILLKR. 

CROARD  {ar')  n.  m.  Môtall.  Sorte  de  crochet  monté  au 
bout  d'un  long  manche,  avec  lequel  on  fait  tomber  le  lai- 
tier du  haut  fourneau,  quand  il  est  à.  hauteur  do  la  dame. 

CROASSANT  (a-san),  ANTE  adj.  Qui  croasse  :  Corbeaux 
CKOASSA.NTS.  11  Fig.  Qui  produit  des  sons  discordants,  des 
vers  dépourvus  d  harmonie,  des  appréciations  malveillan- 
tes :  Critiqueurs  CROASSANTS. 

CROASSEMENT  (a-se-man  —  rad.  croasser)  n.  m.  Cri  par- 
ticulier au  corbeau  et  à  la  corneille,  n  Par  anal.  Cri  d'oi- 
seau ou  bruit  do  voix  humaine,  plus  ou  moins  analogue 
au  cri  du  corbeau  ou  de  la  corneille  :  Le  croasskmknt  (/(( 
perroquet.  (On  dit  aussi  ceaillemekt,  et  croaillemknt.) 

—  Fig.  Productions  des  mauvais  poètes,  il  Critiques  ja- 
louses :  Les  CROASSEMENTS  des  envieux. 

CROASSER  (a-sé  —  onomatop.)  v.  n.  Crier,  on  parlant 
du  corbeau  ou  de  la  corneille.  (On  dit  aussi  grailler,  et 
croaillkr.) 

—  Fig.  Faire  entendre  des  rumeurs  médisantes  ou  ca- 
lomnieuses. 

—  V.  a.  Faire  entendre  on  croassant  :  Le  corbeau  croas- 
sait sa  c/ianson.  (V.  Hugo.)  Il  Faire  entendre  sur  un  ton 
discordant  : 

Vous  avez  croassé  dei  plaidoyers  b.  l'heure, 

DAr.TllÉI,KMT. 

Croate,  personne  née  dans  la  Croatie,  ou  qui  habite 
ce  pays.  (On  disait  aatref.  Cravate.)  —  Les  Croates. 


—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habitants  : 
Le  peuple  croate. 

—  n.  m.  Linguist.  Langue  slave  parlée  par  les  Croates. 

—  Hist.  S'est  dit  de  divers  corps  de  troupes,  composés  de 
Croates  et  de  Magyars. 

—  Encycl.  Linguist.  V.  Croatie-Slavonie. 
Croatie-SLAVONIE  {a-si)  [en  hongr.  Horvat-Szla- 

vonorszac],  division  politique  de  la  monarchie  trans- 
leiihane  (empire  austro-hongrois),  au  S.-E.  de  la  Styrie  et 
de  la  Carniole,  séparée  de  la  Hongrie  par  la  Drave  et  de  la 
Bosnie-Herzégovine  par  la  Save.  Superf.  42.535  kil.  carr. 
Le  relief  du  sol,  beaucoup  moins  accidenté  que  dans  les 
pays  slaves  voisins,  comporte  à  l'O.  des  chaînes  de  cal- 
caire et  de  craie  (Kapcllagebirgo)  do  1.000  à  2.000  mètres, 
qui  fontlajoDclion  entre  les  plateaux  du  Karst  istrien  et 
les  Alpes  Dinariques,  et  à  l'E.  do  petites  chaînes  isolées 
au  milieu  des  alluvions  de  la  plaine.  Le  climat  est  rude, 
très  chaud  en  été,  froid  en  hiver,  sauf  sur  le  littoral  de  la 
mer  Adriatique,  et  signalé  par  de  violentes  pluies  de  prin- 
temps et  d'automne  surtout.  Cette  circonstance  exoliaue 
la  présence,  malgré  l'extrôme  perméabilité  du  sol,  de  belles 
forêts  de  hêtres,  et  de  pâturages,  où  se  fait  principalement 
l'élevage  des  chevaux  (Syrmie).  L'industrie  est  pou  déve- 
loppée; mais  le  blé,  la  vigne,  le  mûrier  de  vers  à  soie,  le 
tabac  donnent  d'assez  riches  produits.  La  population  est 
disséminée,  et  trois  villes  seules  :  Agj-am,  Fiume,  port 
franc,  et  Belovar  ont  plus  de  20.000  habitants. 

—  Histoire.  Envahi  par  les  Yougo-Slaves  ou  Slaves  du 
Sud  (Slovènes  et  Croates)  au  vii<  siècle,  le  pavs  fut  conquis 
par  les  Hongrois  à  partir  du  xl^  Après  la  bataille  de 
Mohacz  (1526),  il  fut  rattaché  aux  possessions  de  la  maison 
de  Habsbourg.  Envahi  par  les  Turcs  à  la  fin  du  xvi«  siècle, 
il  a  longtemps  servi  de  champ  do  bataille  entre  eux  et  les 
Autrichiens,  jusqu'au  traité  do  Karlowitz  (1699),  qui  en  a 
assuré  la  propriété  définitive  à  ces  derniers.  11  a  fait  par- 
tie de  l'Empire  français  de  1809  ftraité  do  Vienne)  à  1814. 
A  l'avènement  des  Habsbourg,  il  appartenait  légalement 
au  royaume  de  Hongrie,  en  fut  séparé  après  la  révolution 
de  1848-1849,  puis  réuni  définitivement  en  1868.  Depuis 
1875,  il  forme  9  comitats  et  6  districts  militaires,  et  con- 
stitue le  territoire  du  13'  corps  d'armée  hongrois.  Sur  une 
population  de  2.200.000  habitants,  les  Slaves  sont  2.050.000, 
les  Allemands,  40.000  et  les  Magyars,  17.000;  les  catho- 
liques dominent  de  beaucoup  à  1  Ouest.  La  région  est  au- 
jourd'hui le  centre  du  mouvement  yougo-slave,  qui  se 
propose  la  formation,  avec  la  Dalmatie  et  la  Bosnie,  d'un 
royaume  «  triunitaire  »,  sous  la  suzeraineté  do  l'Autriche. 
On  leur  a  accordé  une  diète  spéciale,  et  un  chef  élu,  le 
«  ban  " ,  qui  gouvernent  ;  l'académie  et  l'université  d'Agram, 
notamment,  sont  les  centres  des  tendances  yougo-slaves, 
qui  se  manifestent  surtout  par  la  littérature. 

Los  troupes  croates  formaient,  comme  les  hussards  ma- 
gyars, la  cavalerie  légère  des  armées  impériales.  Sous 
Louis  XIII,  on  créa  dans  les  armées  françaises,  à  l'imita- 
tion des  régiments  croates,  un  corps  do  cavalerie  légère 
qui,  sous  Louis  XIV,  prit  le  nom  do  Eoj/al-c ravale. 

La  langue  croate,  branche  de  la  famille  slave,  est  par- 
lée en  Croatie,  en  Esclavonie,  dans  une  partie  de  llstrie 
et  de  la  Dalmatie.  Elle  ne  ditfère  de  la  langue  serbe  que 
par  l'écriture;  les  Croates  emploient,  en  efi'et,  l'alphabet 
romain;  les  Serbes,  l'alphabet  cyrillique.  La  littérature 
croate  est  très  pauvre.  Elle  possède  du  xvi"  siècle  quel- 
ques parties  do  la  Bible,  des  livres  de  prières,  une  traduc- 
tion des  œuvres  du  poète  hongrois  Zrinyi,  qui  fut  ban  do 
Croatie,  et  plusieurs  dictionnaires.  Au  commencement  du 
xix"  siècle,  cependant,  il  y  avait  quelques  écrivains, 
comme  Miklusic,  Brezovacky,  Jandric  et  Lavrencic,  qui 
cultivaient  les  lettres.  Mais,  vers  1830, 
eut  lieu  la  fusion  entre  Croates  et  Serbes, 
et,  dès  lors,  il  ne  fut  plus  question  d'une 
littérature  croate. 

CROBYLE  (du  gr.  krôbulos,  même  sens) 
n.  m.  Antiq.  gr.  Genre  de  coiffure,  parti- 
culier aux  hommes,  qui  consistait  à  rele- 
ver les  cheveux,  soit  en  chignon  derrière 
la  nuque,  soit  en  toupet  au-dessus  du 
front.  11  Antique  coifi'uro  ionienne,  en 
usage  à  Athènes,  avant  les  guerres  médi- 
ques  :  les  cheveux  étaient  ramassés  der- 
rière la  nuque,  et  fixés  par  un  cordon  ou  une  épingle  en 
forme  de  cigale.  i>  Aigrette  sur  le  cimier  d'un  casque. 

CROC  {krok'  —  onomatop.)  n.  m.  Mot  qui  exprime  le 
bruit  que  fait  quelque  chose  qui  sebriso  sous  la  dent,  sous 
le  pied. 

CROC  (mot  d'orig.  gernian.  ;  le  c  final  ne  se  prononce 
pas,  même  devant  une  voyelle,  excepté  dans  croc-en- 
jambe)  n.  m.  Instrument  de  fer,  de  bols,  etc.,  ayant  une 
ou  plusieurs  pointes  recourbées,  et  servant  à  y  pendre, 
à  y  attacher  quelque  chose  :  Croc 
de  cuisine,  de  boucher.  Il  Longue 
perche  armée  d'un  croc  :  Croc  de 
batelier. 

—  Par  anal.  Longue  canine  de 
certains  animaux:  Croc  de  dogue. 

il  Pince  d'écrevisse.  il  Mousta- 
che relevée  et  courbée  en  croc  : 
Deux  CROCS  de  moustache  rousse. 
(Le  Sage.) 

—  Fam.  Dent  :  Donner  un  coup 
rfecRocs.  Il  Voleur  au  jeu.  (Vieux.) 
[On  dit  auj.  escroc] 

—  Pop.  Faire  un  croc.  Faire 
une  dette  que  l'on  no  paye  pas. 

—  Croc  à  éléphant,  Sorte  do 
barreau  de  fer  pointu,  muni  laté- 
ralement d'un  crochet,  dont  se 
servent  les  cornacs  iiindous  pour 
piquer  le  cou  et  les  oreilles  des 
éléphants  qu'ils  conduisent.  {Ces 
crochets,  dont  l'usage  remonte  à  rantlcjuité,  sont  souvent 
damasquinés  et  ciselés  avec  beaucoup  d  art  et  do  richesse.) 

—  Agric.V.  crocubt. 

—  Archéol.  Crochet  double,  qui  servait  à  tendre  l'ar- 
balélo.  (Los  arbalètes,  ainsi  actionnées,  étalent  dites  à 
croc.  Le  croc  était  suspendu  à  la  cointuro,  pondu  sur  lo 
ventre,  très  employé  pour  les  arbalètes  dont  l'arc,  sans 
être  très  raido,  l'était  cependant  assez  pour  no  pas  per- 
mettre la  tension  avec  la  main  ;  il  demeura  en  usage  jus- 
qu'au commencement  du  xvi"  siècle.) 

—  Art  milit.  Nom  que  l'on  donnait,  au  xiV  siècle,  à 
une  saillie  métallique,  adaptée  sous  le  canon  des  arque- 


Cru  f»y  le. 


éli'phmt. 


L 


D'azur  à  un  croc 
d'argent  posé  en 
pal,  la  pointe  tour- 
née  vers  le   chef. 


A,  croc;  B,  croc  à  ciseaux; 
C,  croc  à  émerilloû 


Crocs  :  1.  A  fumier;  2.  De  mari- 
nier ;  3.  A  pommes  de  terre  ;  4,  5.  De 
boucherie- 


410 

buses  de  gros  calibre,  et  qui,  s'appuyant  sur  le  parapet 
des  murailles  ou  sur  tout  autre  objet,  diminuait  la  fatigue 
du  tireur,  (Les  arquebuses  ainsi  disposées  s'appelaient 
AKQUiiBUSES  À  cRocs.  [V.  ARQUEBUSE].)  Il  C'/'oc  de  sdpe.  In- 
strument employé  dans  les  travaux  de 
sape  volante. 

—  Blas.  Meuble  de  l'écu  figurant  un 
fer  crochu  ou  la  gaffe  des  mariniers. 

—  Coût.  anc.  Crocs  de  la  ville.  Gros 
crocs  de  fer,  dont  on  se  servait,  à  Paris, 
pour  saisir  et  abattre  au  besoin  les  murs 
d'une  maison  incendiée,  afin  d'arrêter  les 
progrès  du  feu.  (Des  instruments  analo- 
gues sont  encore  employés  aux  mêmes 
usages,  dans  les  campagnes.) 

—  Mar.  Syn.  de  gafke.  m  Croc  à  ci- 
seaux. Crochet  en  deux  parties  se  croi- 
sant en  biais  comme  les  ciseaux.  Il  Ci^oc 
à  èmerillon,  Croc  pouvant  tourner  dans 
son  support,  n  Moucheter  un  croc.  En  fermer  l'ouverture 
avec  un  fil  do  caret,  afin  que  ce  qui  passe  dedans  ne  puisse 
décapeler.  il  Croc  à  cosse.  Croc  terminé  par  une  cosse  et 
servant  à  l'estrope  d'une 

poulie  à  croc.  Il   Croc  à  ~ 

échappement.  Croc  dont 
le  bec  est  mobile  et  fermé 
par  une  pièce  mobile,  qui 
peut  se  décapeler  pour 
laisser  reposer,  au  fond 
de  l'eau  par  exemple,  le 
poids  que  portait  le  croc. 
Il  Croc  à  c/mmc,  Long  cro- 
chet de  fer  dont  on  se 
sertpour  manier  les  chaî- 
nesd'ancre, entre  le  puits 
et  l'écubier.  il  Croc  à  ourdir.  Servant  à  étendre  les  fils 
destinés  au  commettage.  ii  Fam.  Coup  de  croc,  Petit  verro 
d'eau-de-vie. 

—  Tcclin.  Nom  d'une  multitude  d'instruments  employés 
à  divers  usages,  il  Outil  de 
marinier,  qui  sert  à  ma- 
nœuvrer les  bateaux,  il  In- 
strument aratoire,  servant 
à  tirer  le  fumier,  il  Sorte  de 
pioclie  à  deux  dents, servant 
à  arracher  les  pommes  de 
terre,  ii  Perche  terminée 
par  un  crochet  et  dont  on 
se  sert  dans  le  commerce, 
pour  accrocher  ou  décro- 
cherdifl'ércntsobjets.  il  Au- 
tre nom  des  allonges  ser- 
vant à  suspendre  la  viande. 

—  Loc.  div,  :  Avoir  à  so)i 
croc,  Mettre  à  soii  croc, 
Fournir  son  croc.  En  par- 
lant de  viande  ou  de  gi- 
bier. Les  avoir  à  sa  dispo- 
sition. Il  Mettre  au  croc. 
Pendre  au  c/'oc.  Renoncer 
à,  abandonner,  déposer  provisoirement  ou  d'une  manière 
définitive  :  METTRii  Vépée  An  croc  Mettre  la  soutane  au 
CROC  —  Renoncer  à  l'usage  de,  faire  chômer  ;  Moquez- 
vous  de  ceux  qui  mettent  la  poésie  à  toute  sauce  et  qui  lais- 
sent la  morale  et  le  bonheur  pkkdvs  au  CROC.(Béranger.) 

CROCALITE  (l'orthogr.  rationn.  serait  crocalithe)  n.  f. 
Zéolitlie  sodique,  répondant  à  la  formule  H*Na'APSi*0". 
Variété  de  mésotype,  ainsi  appelée  à  cause  de  sa  couleur, 
qui  est  ordinairement  d'un  jaune  tirant  sur  le  rouge.  (La 
crocalite  se  rencontre  à  Fassa  [Tyrol]). 

CROCALLIS  (liss)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères 
phalénicns,  famille  des  ennomidés,  comprenant  aes  formes 
à  front  velu  et  saillant,  à  tho- 
rax globuleux,  velu,  et  dépour- 
vues de  trompe. 

—  Encycl.  Les  crocallis  sont 
des  phalènes  à  corps  robuste 
et  épais,  à  ailes  épaisses,  lar- 
gement frangées  ;  leurs  che- 
nilles, en  forme  de  branchettes, 
vivent  sur  les  arbres  et  les  ar- 
bisseaux.  On  en  connaît  cinq 
ou  six  espèces  d'Europe,  une 
de  Tasmanie.  La  crocallis  elinguarîa,  JEiune  avec  quelques 
lignes  et  points  noirs,  est  commune  en  France  pendant 
l'été,  dans  les  prairies;  sa  cbenillevit  sur  les  pruniers,  les 
chèvrefeuilles,  etc. 

CROCANTHÉME  n.  f.  Bot.  Syn.  de  hélianthême. 

CROCCÉE  {ksè)  n  .f.  Pallium  ou  manteau  noir,  que  por- 
taient autrefois  les  cardinaux  et  les  membres  de  certains 
ordres  militaires. 

CROC-DE-CHIEN  (kro,  chi-in)  n.  m.  Nom  vulgaire  do 
diverses  espèces  do  plantes  épineuses,  telles  que  la  pito- 
nic,  la  rizyplie,  etc.  ii  PI.  Des  crocs-de-cuien. 

GrOCE   Mosso,  comm.  d'Italie   (Piémont  [prov.   de 

Novarej);  2.  loo  hab. 

GroCE  (Giulio  Cesare  pella),  écrivain  italien,  né  à 
Perficeto,  près  de  Bologne,  en  1550,  mort  en  1620  à  Bo- 
logne. Il  apprit  lo  métier  de  maréchal  ferrant,  et  alla  s'éta- 
blir à  Bologne.  Tout  en  exer(;ant  sa  profession,  il  se  mit  à 
écrire  on  prose  et  on  vers,  et  se  consacra  à  la  littérature 
facétieuse.  S'inspirant  d'histoires  populaires,  il  raconta  les 
aventures  burlesques  do  Bertoldo  et  Bertoldino,  qui  furent 
mises  en  vers  en  1730  par  Baruffaldi,  Zampieri  et  les  deux 
Zanotti,  et  qui  sont  restées  populaires  en  Italie. 

GrocefiesCHI,  comm.  d'Italie  (Ligurie  [prov.  de  Gâ- 
nesj)  ;  4.2(ui  hab. 

CROCÉIPENNE  {sé~i-pèn'  —  du  lat.  crocus,  safran,  et 
pfiiua,  aile)  adj.  En  T.d'hist.  nat..  Qui  a  des  ailes  safranées. 

CROC-EN-JAMBE  {kan-Janb']  n.  m.  Action  d'entourer 
avec  sa  jamb(3  la  jambe  d  un  adversaire,  pour  lo  renver- 
ser :  Faire,  /)o?incr  itn  croc~en-jambe.  Il  PI.  Des  crocs- 
en-jambe.  (Se  prononce  comme  lo  sing.) 

—  Fig.  Moyen  détourné  et  subtil  de  faire  échouer  quel- 
qu'un ou  (juclque  chose. 

CROCERON  n.  m.  Archéol.  Région  supérieure,  enroulée 
en  volute,  des  crosses  ecclésiastiques.  (Le  croceron  est 
presque  toujours  fait  d'une  autre  matière  que  colle  du  fût.) 


Crocallis  (réd.  de  moitié). 


411 

GrOCÉ-SPINELLI  (Josoph-Eustacho),  aôionauto  fran- 
çais, iiô  à  MoiubaziUae,  près  do  Bor^ijorac,  on  1813,  mort 
le  15  avril  1875,  dans  lo  ballon  le  Zihiith,  i\\\\\  montait  avec 
Sivol  ot  Gaston  Tissandior.  Il  avait  inventé  lo  vôlocipùdo 
naulii^uoot  les  i>lans  runlautséloctrmuos,  lors(iu'iis'(5]jrit  do 
lanavi^atiun  at-'-nonnt-,  lit,  dans  un  but  sciontiIi<(UO,  ([uatro 
asconsions  on  ballon,  et  périt  asphyxié,  dans  ladorniôro, 
ainsi  que  Sivol.Tissandior  soûl  parviutàécliapporù  la  mort. 

CROCÉTINE  n.  f.  Chim.  Pondro  rongo  ayant  pour  formnlo 
C"H'"0'.  On  l'obtient  par  lo  dédoublement  (io  la  crooine. 

croche:  (l'ad.  croc)  adj.  Crocliu,  courbé,  torlu  :  Avoir 
les  jambes  ckoches. 

—  Pop.  Avoir  les  mains  croches.  Etre  d'un  caractère 
avido  ot  rapaco.  il  Substantiv.  n.  m.  Main. 

CROCHE  (rad.  croc)  n.  f.  Mus.  Note  dont  la  queue  porte 
un  crochet,  et  qui  vaut  en  durée  la  moitié  d'une  noire.  (Si 


CROCÉ-SPINELLI  —  CROCHET 


Croches.  Doubles 

croches. 

elle  est  armée  de  plusieurs  crochets,  on  rappelle  double, 
triple,  quadruple...  croche,  selon  le  nombre,  et  chaque  cro- 
chet en  plus  indique  une  valeur  qui  est  la  moitié  de  la 
valeur  précédente  :  La  noire  vaut  rfeuxcROCHKS,  /a  croche 
vaut  deux  doubles  croches,  la  double  crochk  vaut  deux  tri- 
ples CROCHES,  etc.) 

—  Econ.  rur.  Perche  ou  grappin  de  bois,  qui  sert  à  main- 
tenir les  claies  d'un  parc  à  bestiaux. 

—  Métrol.  Petite  monnaie  de  billon,  valant  environ  deux 
centimes  et  demi,  qui  se  fabriquait  anciennement  à  Bâie, 
et  avait  cours  dans  toute  la  Suisse. 

—  Pop.  Etre  fait  de  croche  et  d'anicroche,  Avoir  le  ca- 
ractère pointilleux. 

—  n.  f.  pK  Tenailles  à  mâchoires  tournées  à  angle  droit 
par  rapport  au  manche,  dont  se  sert  le  forgeron  pour 
saisir  le  fer  rouge  et  le  maintenir  sur  l'enclume. 

—  Enctcl.  Mus.  La  croche  est  l'une  dos  divisions  ryth- 
miques du  système   musical.   La  croche  représente,"  on 

Frincipe,  la  huitième  partie  d'une  rondo,  laquelle  est 
unité  rythmique.  Toutefois,  il  serait  peut-être  mieux  de 
dire  qu'elle  forme  la  moitié  de  la  noire,  car,  dans  certaines 
mesures,  telles  que  celles  à  3/8,  à  6/8,  etc.,  son  rapport  avec 
la  ronde  disparaît  complètement,  et  elle  devient  seule- 
ment une  sundivision  de  la  noire.  Lorsque  plusieurs  cro- 
ches se  succèdent  immédiatement,  on  les  groupe  ensemble 
à  l'aide  d'une  barre  horizontale. 

CROCHECHAT  (cha  —  de  croche,  à  cause  de  la  position 
des  jambes)  n.  m.  Pop.  Nom  donné  aux  tailleurs,  dans  cer- 
taines localités. 

CROCHER  (rad.  croc)  v.  a.  Saisir  amicalement  sous  le 
bras  avec  son  bras  courbé  en  croc  :  Crocher  un  ami. 

—  Arg.  Crocheter,  ouvrir  avec  un  crochet  :  Crocher 
une  porte. 

—  Grav.  Crocher  une  note,  lui  faire  une  ou  plusieurs 
queues,  pour  indiquer  que  c'est  une  croche  ou  uno  divi- 
sion do  la  croche. 

—  Mar.  Accrocher  :  On  croche  des  palans  sur  des  élin- 
gues  pour  hisser  des  fardeaux,  n  Interjectiv.  Saisir  avec  les 
mains  :  Croche  !  Saisis  ce  cordage,  cette  manœuvre.  :i  Cra- 
cher dans  la  toile.  Saisir  la  toile  d'une  voile  à  pleines 
mains  pour  la  ferler. 

—  Techn.  Egaliser,  en  parlant  des  boucles  d'un  tricot. 
Secrocher,  v.pr.  En  venir  auxmains, lutter,  au  prop.  et 

aurig.  (On  dit  plus  souvent  SE  crocheter.)  il  Devenir  crochu. 

CROCHET  {chè  —  de  croc)  n.  m.  Techn.  Croc  de  petite 
dimension  :  Crochet  d'espagnolette,  de  boîte.  On  fait  des 
crochets  de  tout  genre,  et  les  usages  en  sont  multiples,  n  Fer 
courbé  dont  se  sort  le  serrurier  pour  ouvrir  les  portos  dont 
on  n'a  pas  les  clefs,  il  Fer  coudé  et  pointu,  emmanché  dans 
une  poignée  en  bois,  et  dont  se  servent  les  chiffonniers. 

Il  Outil  d'horloger,  sorte  de  petit  burin  recourbé,  qui  sert 
à  creuser  les  pièces  au  tour,  il  Ciseau  courbe  du  tourneur. 

Il  Instrument  de  doreur  pour  agiter  et  méier  l'or  et  lo  mer- 
cure dans  le  creuset,  atin  de  hâter  la  formation  do  l'amal- 
game. Il  Sorte  de  romaine  ou  do  peson.  n  Pièce  do  fer  ser- 
vant à  accrocher  les  fardeaux  que  l'on  vont  élever  au 
moyen  de  palans  ou  do  moufles.  Il  Sorte  d'aiguille  à  pointe 


CaoritRTs  :  1  et  2.  De  h-dtes;  n.  Do  cfirrossier;  *.  Do  tcinliirl(>r  ; 

5.  DquIjIc  ;  0.  Do  seaux  ou  ln-nrirb;  7.  Un  iiuoue  de   coi^lion;  8     D-- 

puit»  dit  «  aralRBéo  »;  0.  Do  chôncaii  ;   10.   Do  goiitlloro;    II.   Do 

service  (couBtructioa)  ;   12.  Pour  tiiy.mt  do  gaz;  IJ.  Do  luurnour; 

14.  Du  camionneur. 

courbe,  dont  on  se  sert  pour  certains  ouvrages  do  fem- 
mes :  /ly  a  des  cHoviiKTSi  en  acier,  en  buis,  en  ivoire,  en 
écaille.  liroder  au  crochet,  ii  Ouvrage  qu'on  fait  avec  la 
môme  aiguille.  (V.  la  part,  oncycl.)  n  Grands  crochets,  litiv- 
ros  do  fer,  ayant  une  extrémité  recourbée,  qui,  dans  la  fa- 
brication dos  glaces  coulées,  servent  A  tirer  du  fourneau 
les  creusets  pleins  do  vorro  fondu.  i|  Crochet  à  larmes.  Cro- 
chet pour  fairo  tomber  dans  de  l'eau  froide  ot  goutte  à 
foutte  lo  verre  fondu,  do  manière  â  jM'oduiro  les  larmes 
ataviques,  il  Crochet  de  menuisier,  For  courbé  ot  dentelé 
Sour  arrêter  sur  l'établi  la  pièce  qu'on  y  rabote,  n  Crochet 
feu.  V.  niNGMu).  Il  Crochet  de  raffincur.  Crochet  pour 
arrêter  lo  blan-het  sur  lo  boni  lîu  nanier.  il  Outil  du  chu- 
moisour  pour  retourner  los  pouux  ilana  lo  plein,  n  Ori^uno 


Crochet 
archit.  ). 


Crochet  à  blaireau. 


opérateur  de  la  mécanique  Jacquard,  il  Crochet  du  fabri- 
cant de  drap.  Sorte  de  clou  à  crochet  pour  fixer  l'étolie  sur 
la  tablo  à  tondre,  il  Crochet  de  tuile,  Crochet  ou  petit  rebord 
moulé  pour  arrêter  la  tuilo  sur  la  latte,  il  Clou  à  crochet. 
Clou  dont  la  tige  est  courbée  à  anglo  droit,  il  Crochet  a 
bottes,   Syn.   de  tire- 

BoTrES-  Il  Crochet  à  boji-     tmBit:r^'^:i::::-^:d^^d^^=:=::r^ 
tons,  Syn.  de  tire-boo-    ^16*^^^^=^^—^^ 

TONS. 

—  Agric.  Outil  de  fer 
ù  dents  recourbées,  qui 
sorr  â  biner  et  à  retirer  "'^^     '^^       Crochet. 

10  fumier  des  établos. 
Il  On   dit  aussi   croc 

—  Art  milit.  Petite  attache  d'un  fourreau  d'épée.  Il  Cro- 
chet de  retraite.  Crochet  placé  à  l'arrière  de  l  affût  d'un 
canon,  il  CrocAeï rfe^uen*e,Croc  monté  au  boutd'une  hampe 
dont  on  se  servait,  au  xv«  siècle,  pour  démonter  les  cava- 
liers ennemis,  ii  Crochet  à  bombes,  Crochet  de  fer  en  forme 
d'S,  dont  on  se  servait  pour 

transporter  les  bombes,  ii  Cro- 
chet à  désétouper.  Crochet  de 
fer  servant  à  retirer  les  char- 
ges des  coffres  à  munitions. 
(V.  la  partie  encycl.)  n  Cm- 
chet  cheville-ouvrière,  Crochet 
servant  à  réunir  l'avant-train 
à  l'arrière-train  des  voitures 
d'artillerie  do  campagne  :  piè- 
ces, caissons,  etc. 

—  Archéûl.  V.  la  partie  en- 
cycl. 

—  Archit.    Ornement    sail- 
lant, dont  l'extrémité   se  re- 
courbe et  s'enroule  en  forme  do  feuillage  ou  de  bourgeon, 
et  qui  a  été  très  employé  au  moyen  âge  pour  la  décora- 
lion  des  chapiteaux,  des  frises,  des  gables  ou  pignons,  des 
archivoltes  et  des  colon- 
nettes  réunies  en  fais- 
ceau. 

"  Chass.  Crochet  à 
blaireau.  Instrument  à 
pointes  acérées  et  tor- 
dues en  forme  de  pin- 
ces, pour  tirer  de  leurs  terriers  les  blaireaux  et  les  re- 
nards. Il  Faire  un  crochet.  Changer  subitement  de  direc- 
tion, en  parlant  du  lièvre,  du  lapin,  de  la  bécassine,  etc. 

—  Ch.  de  f.  V.  la  partie  encycf. 

—  Constr.  Sorte  de  truelle,  terminée  par  une  pointe  re- 
courbée. Il  Appareil  qui  pénètre  entre  les  lattes  d'un  pla- 
fond et  se  replie  pour  maintenir  le  plâtre,  il  Lame  de  fer 
recourbée  dont  se  servent  les  plombiers,  ferblantiers,  etc., 
pour  fixer  les  tuyaux,  chéneaux,  gouttières. 

—  Cùst.  Petite  boucle  de  cheveux,  ii  Sorte  d'agrafe. 

—  Fauconn.  Ongle  des  serres  de  l'aigle. 

—  Fortif.  Brisure  de  crête,  le  plus  souvent  à  peu  près 
perpendiculaire  à  la  direction  générale  de  celle-ci,  et  (lue 
l'on  rencontre,  par  exemple,  dans  les  chemins  couverts, 
à  l'emplacement  des  traverses,  pour  ménager  un  passage  à 
la  tête  de  ces  traverses,  ii  Crochets  de  sape.  Prolongements 
de  certaines  parties  des  boyaux  de  tranchée,  destmés  soit 
A  couvrir  les  tranchées  on  arrière,  soit  à  servir  de  dépôts 
de  matériel. 

—  Hist.  nat.  Chacune  dos  quatre  petites  dents  du  che- 
val, placées  près  de  la  dent  du  coin  et  remplaçant  les  dents 
canines,  il  Longue  canino  de  certains  animaux  :  Les  cro- 
chets d'un  chien.  (On  dit  plus  souvent  croc.)  Il  Nom  que 
l'on  donne  aux  dents  à  venin  des  vipères  et  des  autres  ser- 
pents venimeux,  n  Quatrième  os  do  la  deuxième  rangée  du 
carpe,  appelé  aussi  os  crochu,  ii  Nom  donné  aux  man- 
dibules des  aptères,  il  Organe  recourbé  qui  se  trouve  prés 
do  l'anus  des  orthoptères,  il  Pièce  crochue  qui  tormino  les 
tarses,  il  Appendice  recourbé  qui  fixe  l'aile  supérieure  â 
l'infériouro  chez  les  hyménoptères  et  chez  quelques  lépi- 
doptères. Il  Nom  donné  à  des  soies  courtes,  courbées  en 
crochets,  ii  Crochet  de  matelot,  Nom  marchand  d'une  co- 
quille univalvo,  appelée  aussi  araignée  de  mer,  griffe  du 
DiABï.ic,  etc.  (c'est  la  pterousa  ckirogra). 

—  ïlortic.  Branche  d'arbre  que  le  jardinier  conserve, 
lorsqu'il  est  obligé  do  couper  los  autres,  ii  Petit  rameau, 
ou  mieux  bifurcation  do  rameaux  tailléo  en  formo  do  V, 
qui  sert  à  fixer  les  marcottes  dans  io  sol.  il  Tailla  en  cro 
chet,  Manière  de  tailler  los  branches  porto-fruits  du  pécher. 

11  Accident  qui  se  manifeste  sur  los  marcottes  a  œillet, 
et  qui  les  rend  noueuses,  crochues  ot  chancrousos. 

—  Mar.  Nom  donné,  dans  quohjues  ports,  au  petit  excé- 
dent de  bois  qu'on  laisse  au  bas  des  caisses  dos  mâts  do 
perroquet  et  do  cacatois,  pour  les  ompôchor  do  dépasser 
au-dessus  dos  barres  lorsqu'on  los  guindo.  n  Crochet  de 
voilier,  Petit  croc  pour  retenir  la  toile  sur  les  genoux  pon- 
dant qu'on  la  coud,  n  Crochets  de  roulis  ou  à  double  char- 
nière, Petits  crocs  qui  servent  pour  tondre  los  lits  ou 
hamacs  A  carrés,  il  Crochet  à  chaîne.  Tringle  on  for  ter- 
minée à  un  bout  par  uno  poignée,  à  l'autre  par  uu  an'Ho 
droit,  et  destinée  â  halor  la  chaîne  du  puits. 

—  Min.  6Voc/ie/<^t'Sîîreftf.  Appareil  destiné  à  ompCcher  les 
cages  ou  les  bennes,  quandelles  arrivent  âroritico  dos  puits 
d'extraction,  de  venir  frapper  la  mollette  sur  laquelle  passe 

10  câble  de  suspension.  Il  On  l'appoUo  aussi  }:;viTi:-MoM-:TTi:. 

—  Mus.  Polit  trait  qu'on  ajouto  à  la  quouo  d'uuo  noie, 
pour  en  indiquer  la  valeur.  V.  cROCUtî. 

—  Péch.  Sorte  de  grappin,  muni  d'un  assez  long  manche 
pour  saisir  los  coquillages  et  certains  crusta- 
cés entre  les  rochers,  au  fond  do  l'eau. 

—  Tèlégr.  électr.  Crochet  de  support.  Cro- 
chet sur  lequel  repose  Io  fil  télégraphique 
dans  los  lignes  aériennes.  (Co  crochet  est 
situé  sous  la  cloche  isolante  do  support.) 

11  Crochet  de  hauban.  Crochet  destiné  â  fixer 
au  poteau  télégraphique  l'extrémité  du  ou 
des  haubans  chargés  d'assurer  la  stabilité 
et  la  verticalité  du  poteau. 

—  Typogr.  Fer  courbé  qui  flxo  sur  lo  sa- 
bot la  page  stéréotypée,  ii  Parenthèse  dont 
los  extrémités  sont  courbées  en  équerro  (  1. 

Il  Accolade  qui  sort  à  unir  plusieurs  lignes 
ou  ])lusieurs  colonnes. 

—  Vitic.  Syn.  pou  usité  do  courson. 

—  n.  m.  pi.  Châssis  sur  IcquoI  les  porto- 
faix  assujettissent  loursfardoaux.liFam.  Etre      Croehel». 
sur  trs  crochets  uu  aux  crochet»  de.   Vivre  aux  dépens  do 

({U»li|U'uu. 


Crochet  d'épéa 
(xvne  8.). 


—  Loc.  prov.  ;  Aller  aux  mùrcs  sans  crochet,  Faire  uno 
entreprise  sans  avoir  les  moyens 

nécessaires  pour  réussir.  

—  Encycl.  Archéol.  Los  crochets 
sont  des  accessoires  importants  du 
costume  ancien;  fixes  à  la  ceinture 
ou  s'y  rattachant  par  des  anneaux, 
ils  servaient  à  suspendre  la  daguo, 
parfois  l'épée,  l'escarcelle,  etc.  Au 
XVII'  siècle,  on  entendait  par  cro- 
chets d'épée  ces  longs  crochets  hori- 
zontaux à  ressort,  parfois  à  cadran, 
servant  à  attacher  Ja  rapière;  la 
tige  du  crochet  passait  dans  uno 
longue  perle  creuse  ou  un  tube 
soudé  à  la  chape  du  fourreau.  Ce 
fut  surtout  une  mode  espagnole; 
ainsi  portait-on  ces  belles  rapières 
à  coquille  d'acier  poli,  évidée  comme 
une  dentelle. 

—  Art  milit.  Une  ligne  de  bataille 
est  disposée  en  crocliet  quand,  â  l'une  de  ses  extrémités, 
une  partie  de  la  ligne  forme  un  angle  plus  ou  moins  ouvert 
avec  le  reste  de  la  ligne.  Si  le 
sommet  de  l'angle  est  tourné  vers 
l'avant,  le  crochet  est  défensif  ;  car, 
alors,  cette  formation  a  pour  objet 
de  protéger  l'ensemble  de  la  ligne 
contre  une  attaque  qui  serait  dirigée 
sur  ses  flancs  ou  ses  derrières.  Si  le 
sommet  regarde  l'arrière,  le  crochet 
est  offensif;  car  il  permet  une  atta- 
que enveloppante  contre  l'ennemi. 

—  Ch.  de  f.  On  distingue  les  cro- 
chets d'attelage  de  ceu:;  des  chaînes 
de  sûreté.  Les  premiers,  fixés  à  la 
barre    d'attelage  des  wagons,  sont   ^'  crochets  de  chaîne 
placés  sur  la  traverse  extrême  du  sùrete. 
châssis;  ils  transmettent  l'effort  de  la  traction  de  la  ma- 
chine à  chacun  des  véhicules  que  l'on  y  attelle  au  moyen 
des  tendeurs.  Ils 

remplacent  l'atte- 
lage, dans  le  cas 
où  ce  dernier 
viendrait  ù  se 
rompre.  Les  se- 
conds, placés  de 
part  et  d'autre 
des  crochets  d'at- 
telage, sont  fixés 
à  l'extrémité  des  chaînes  de  sûreté,  dont  ils  reçoivent 
les  maillons. 

—  Techn.  Travaux  au  crochet.  On  fait  au  crochet  divers 
ouvrages  faciles  à  exécuter  :  dentelles,  articles  de  bonne- 
terie, tricots.  Pour  opérer,  on  prend  do  la  main  gauche 
le  fil  (la  soie  ou  la  laine)  entre  le  pouce  et  l'index,  on 
maintient  ce  fil  sous  le  médium,  en  le  laissant  ressortir 
librement  sur  l'annulaire.  On  tient  l'ouvrage  do  la  main 
gaucho,  tandis  que  la  main  droite  fait  manœuvrer  lo 
crochet. 

Les  divers  points  de  crochet  sont  :  ï"  le  point  de  chaU 
nette.  (Il  est  formé  d'une  bouclette  d'où  l'on  fait  sortir  lo 
fil,  à  l'aide  du  crochet,  pour  obtenir  uno  autre  bouclette  ou 


crochet  d'attelage- 


!.  PojiUon  dos  mains;  2.  Chnînt^tlo  simple;  3.  Chaînette  double; 
4.  Barrette  «impie;  5.  Uai-rotte  doublo  ;  0.  Crochet  tunisien  il"nioii- 
voment,  aller);  1.  Crochet  tunlaieu  (S*  mouveoient,  retour). 

maille  simple)  ;  2»  lo  point  de  chaînette  double.  (Fairo  uno 
première  maillo  simple,  puis  uno  seconde,  ot  garder  cetto 
dernière  sur  lo  crochet,  piquer  lo  crochet  dans  la  pre- 
mière maillo  où  il  accroche  lo  fil,  lui  (airo  traverser  les 
deux  mailles  tonnes  sur  Io  crochet,  recommencer  comme 
il  vient  d'être  dit,  mais  on  ayant  soin  do  piquer  le  cro- 
chet dans  la  deuxième  maille"  Co  point  do  cliaînetto  est 
lo  point  do  fondation  do  tous  les  travaux  au  crochet)  ;  3»  lo 
point  de  barrette.  (Prendro  un  fil  sur  lo  crochet,  piquer 
dans  un  dos  points  do  chafnotte,  rossonir  do  co  point, 
après  avoir  pris  un  fil  sur  lo  crochet,  reprendre  un  fit  et 
lui  faire  traverser  deux  mailles,  reprendre  un  fil  et  lui  faire 
traverser  los  deux  autres  mailles;  procéder  do  même  pour 
los  barrettes  suivantes.  La  demi-barrcttc  se  fait  en  piquant 
dans  le  point  do  chainetle,  sans  avoir  lo  fil  sur  Io  crochet, 
puis  on  attrape  lo  i\\  ot  on  lui  fait  traverser  les  deux  mailles 
lenuos  sur  Io  crochet.  C'est  ù  l'aide  dos  points  do  chaînette 
cl  de  barrette,  qu'on  peut  varier  A  l'infini,  que  s'exécutent 
la  plupart  dos  ouvrages  au  crochet  :  dentelles,  bonnets, 
cols,  bavettes,  couvre-pieds,  housses,  bourses,  etc.);  4»  le 
point  ou  crochet  tunisien.  (Kniployé  spécialement  pour  les 
ouvrages  do  tricot  [couvertures, 'jupons,  manches^,  il  dif- 
fère des  autres  points  de  cro<'het  en  co  que,  â  Valtet%  ou 
conserve  dans  toute  sa  longueur  los  inaitlos  sur  lo  cro- 
chet ot  (lu'on  ne  s'en  débarrasse  (|u'au  retour.  Pour  exé- 
cuter le  crochet  tunisien,  on  fait  d  abord  Io  point  de  ch;iî- 
netto,  puis  on  opère  deux  mouvements  :  aller  \  piquer  le 
crochet  duutj  uno  umillo  do  la  cbaluottCi  proudro  c(  tiror 


CROCHETABLE  -  CROCO.MQUE 


le  m  de  laine,  laisser  cette  maille  sur  le  crochet  et  recom- 
mencer jusqu'à  la  fin  de  la  bande];  re|our  [ les  mailles 
étant  sur  le  crochet,  Urer  le  crochet  sur  la  laine  et  laisser 
échapper  une  maille  pour  commencer  le  rang,  repasser 
la  laine  et  laisser  échapper  deux  maiUes,  continuer  ainsi 
iusqu  à  la  fin  du  rang;.  Le  point  dit  .  tunisien  .  engendre 
plusieurs  points  de  fantaisie;  entre  autres,  le  poml  UAs- 
tracan.  le  point  d'étoile,  etc.).        ,   .  .   ,     ,        ,  ,„ 

Il  est  encore  un  point,  dit  crochet  a  la  fourche,  qm  se 
fait  à  l'aide  dun  cadre  (ou  fourche)  et  dun  crochet.  Ce 
point  est  du' ressort  du  tilet  (v.  ce  mot);  il  donne  une  den- 
telle solide  et  légère. 

Crochets  du  père  Martin  (les),  drame  en  trois  actes, 
de  Grange  et  Cormon  (théâtre  de  la  Gaîte,  1858,.  —  Ce  père 
Martin  est  un  vieux  commissionnaire  du  Havre,  qui  a  péni- 
blement amassé  50.000  francs.  Voulant  faire  de  son  h Is  Ar- 
mand un  •  monsieur  .,  U  l'envoie  à  Paris  étudier  le  droit. 
Le  ieune  homme  n'y  fait  que  des  sottises,  aide  par  la  dan- 
^enseOlvmpia.  Instruit  de  sa  conduite,  le  père  Martin  paye 
ses  dettes,  l'embarque  pour  de  lointains  pays,  et  reprend 
lui-même,  tout  vieux  qu'il  est,  ses  crochets  de  commission- 
naire Au  dénouement,  le  fils  revient  corrige,  enrichi,  et  U 
épouse  une  jeune  lille,  Amélie,  qui,  depuis  1  enfance,  1  ai- 
mait d'un  pur  amour.  Pour  bien  tinir,  .e  drame  marie  un 
vieU  usurier.  Charançon,  qui  autrefois  grugeait  Armand, 
à  la  danseuse  Olympia  ;  celle-ci  déniche  la  cassette  du 
erippe-sou  et  détale  de  son  pied  léger. 

Ce  eros  drame  sentimental  conquit  à  son  apparition 
toutes  les  sympathies  populaires,  et  a  été  repris  plusieurs 
fois  avec  succès. 
•CROCHETABLE  adj.  Qui  peut  être  crocheté  :  Serrure 

CROCBliT.\BLE. 

C»OCHETAGE  /ai'jn. m.  Action  de  crocheter  une  serrure. 

_  Eu  T  de  techn..  Opération  exécutée  dans  le  tissage 
de  la  bonneterie  par  le  métier  rectiligne.  u  Binage  opère 
avec  le  crochet  ou  croc,  ou  bien  avec  la  houe  fourchue. 

CROCHET^BASCULE  {ché,  skuV)  n.  m.  Instrument  de 
pcsaee,  sorte  de  balance  romaine. 

CROCHETÉE  itè  -  rad.  crochel)  n.  f.  En  T.  de  mar..  Lon- 
gueur de  toUe  que  l'ouvrier  voilier  peut  coudre  sans  re- 
prendre son  crochet. 

'  CROCHETER  (rad.  crochet.  -  Change  ravant-dernier  e 
ené  devant  une  syUabe  muette  :  Je  crochète.  Tu  crochèteras) 
va  Saisir  à  l'aide  d'un  crochet  :  Chiffonnier  5,»  crocheté 
des  'détritus.  11  Ouvrir  à  l'aide  d'un  crochet  :  Crocheter 
une  porte,  une  serrure.  t      .   • 

—  Fi"  Tirer  subtilement  le  secret  iù:  Je  n  ai  pas  cru. 
devoir  "bochethb  des  amis  si  respectables.  (St-Sim.)  [Inus.] 

Se  crocheter,  v.  pr.  Pop.  Se  battre,  en  venir  aux  mains. 
CBOCHETEUR  n.  m.  Portefaix  qui  transporte  des  far- 
deauv  à  laide  des  crochets  ;  portefaix  en  gênerai. 

—  Par  ext  Homme  grossier,  brutal  et  sans  éducation. 
U  Métier  de  crocheteur.  Profession  vile  ou  pénible,  il  iianté 

de  croc/ie^eur.  Santé  des  plus  robustes. 

_  Crocheteur  de  portes,  de  sernires.  Individu  qui  ouvre 
les  portes  à  l'aide  d'un  crochet  :  Un  habile  crocheteob 
DE  sebbores.  il  Fig.  Crocheteur  de  secrets.  Personne  sub- 
tile pour  pénétrer  les  secrets  d  autrui. 

CROCHETIER  (ti-é)  n.  m.  Fabricant  :  1«  de  crochets  de 
portefaix  ;  S"  de  crochets  d'agrafes. 

CROCHETON  (dimin.  de  crochet)  n.  m.  Chacune  des  deux 
branches  des  crochets  de  portefaix. 

CROCHEn ïrad.  croc)  a.  m.  Outil  percé  de  trous,  dans  les- 
quels on  introduit  les  pointes  des  cardes,  pour  en  modmer 
linclinaison.  ;i  Instrument  de  cordier. 

CROCHON  n.  m.  En  T.  de  géol.,  Angle  plus  ou  moins 
arrondi,  formé  par  le  pli  d'une  couthe. 

CROCBC,  UE  (rad.  croc)  adj.  Courbé  en  croc  :  Dents  cro- 
chues. Ongles  CRocHCS.  Ne:  cRocan.  Fer  crochu. 

—  Fam.  Avoir  les  mains  crochues  ou  les  doigts  crochus. 
Avoir  un  nature!  avide,  rapace,  porté  au  vol. 

—  Anat.  Os  crochu  ou  unciforme,  Quatrième  os  de  la  se- 
conde rangée  du  carpe,  n  Petit  os  du  genou,  chez  le  cheval. 

—  Mamm.  Antilope  crochue.  Espèce  d  antilope  dont  les 
cornes  ont  leurs  pointes  légèrement  courbées  en  avant. 

—  Manèg.  Cheval  crochu,  Cheval  dont  les  genoux  se 
rapprochent  trop.  .    ,    ,  ,  , 

—  Miner.  Se  dit  de  la  cassure  d  un  minéral,  quand  la  sur- 
face des  fragments  détachés  par  !e  choc  présente  de  pe- 
tites aspérités  pointues  et  contournées.  , 

—  Philos.  Corps  ou  atomes  crochus.  Atomes  a  qui  leur 
disposition  a  permis  de  s'agglomérer  et  de  composer  ainsi 
l'univers,  dans  le  système  d'Epicuro. 

—  Anton.  Droit,  te. 

Crociato  in  Egitto  (il)  [le  Croisé  en  Egypte],  opéra 
'italien,  poème  de  Rossi,  musiaue  de  Meyerbeer,  repré- 
senté à  Venise,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  le  26  décem- 
bre 1824.  —  C'était  le  dernier  ouvrage  que  Meyerbeer  écri- 
vait pour  nialie,  et  l'on  peut  dire  que  c'est  l'œuvre  do 
transition,  empreinte  d'un  puissant  sentiment  dramatique, 
par  la<iucllc  il  se  prc|>arait  à  la  glorieuse  carrière  qu'il 
devait  fournir  en  France.  Le  Crociato  obtint  en  Italie  un 
immense  succès.  On  songea  presque  aussitôt  à  le  donner 
en  France,  au  Théâtre-Italien,  et  le  duc  de  La  Kochoiou- 
cauld,  alors  surintendant  des  théâtres  royaux,  invita  lui- 
m^me  Meyerbeer  à  venir  en  personne  mettre  son  œuvre 
en  scène  et  en  surveiller  les  études.  Le  Crociato  fut  joué 
avec  succès  à  ce  théâtre,  le  22  septembre  1825. 

CROCIDΠ (si-dt)  a.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
composées,  de  la  tribu  des  sénécionées,  renfermant  une 
seule  espèce,  oui  croît  dans  les  régions  occidentales  de 
l'Amérique  du  Nord. 

CROCIDOUTE  (si)  n.  f.  Espèce  minérale,  appartenant  au 
genre  amphibole.  (Ou  pourrait  la  considérer  comme  une 
variété  û'arfvedsonite  privée  de  chaux.) 

CROCIDaRE  ou  CROCIDURA  (si)  n.  f.  Genre  de  mammi- 
fères insectivores,  type  do  la  tribu  des  croctdurinés,  com- 
prenant des  formes  ayant  trente  dents,  et  la  queue  garnie 
de  poils  de  longueur  inégale.  . 

— •  ENCïa..  I.'S  crocidures sont  des  musaraignes  habi- 
tant h  iiidos  et  tempérées  de  l'ancien  monde. 
La  ni  .  iiiniune  d'Europe  {crocidura  araneus) 
apparu.  ,re,  qui  comprend  plus  do  soixante  es- 
pèce»,réparties  dans  les  sous-gcnres:  myosorex.pachyura 


Crocidure. 


et  fcroeulus.  Aux  pachyura  appartient  la  grande  musa- 
raigne bleue  de  l'Inde  [pachjura  caru/e,;),  d  un  gris  bleu 
pâle,  appelée  rat  musqué,  et  qui  atteint  la  taille  d  un  rat. 
Une  espèce,  assez 
récemment  décou- 
verte dans  le  Moupin 
(Thibet),  par  fabbé 
David,  la  crocidura 
atlenuata,  est  longue 
de     12    centimètres. 

Y.  MUSARAIGNIi. 

CROCIDURINÉS 

(si)n.ni.  pi.  Tribu  de 
mammifères  insecti- 
vores, famille  des  so-  , ,  i, 
ricinés,  renfermant  les  musaraignes  a  dents  blanches,  au 
nombre  de  trente,  reparties  dans  les  trois  genres  :  croci- 
dure, anourosorex ,  propre  au  Thibet,  et  diplomesodon, 
propre  aux  steppes  des  Kirghiz.  —  Un  cbocidukiné. 

CROCINE  (sin)  n.  f  Glucoside,  C"H''0",  constituant  le 
principe  colorant  du  safran.  Il  Matière  colorante  des  baies 
jaunes  de  la  gardénie  ou  gardénia  grandifiora. 

—  Encycl.  La  crocine  prend  naissance  lorsqu  on  sapo- 
nihe,  au  moven  des  acides  étendus,  la  polychroïte  ou  ma- 
tière colorante  du  safran.  Elle  est  décomposée,  par  1  acide 
chlorhydrique  étendu,  en  un  glucose  et  en  crocétine  : 
2C"H"0"  -t-  tH'O  =  C"H"0'  -1-  9C'H"0 
crocétine.        glucose. 

CROCIPÉDE  {si  —  du  lat.  crocus,  safran,  et  ped,  pedis, 
pied)  adj.  Qui  a  les  pattes  de  couleur  safranée. 

CROCIQUE  adj.  Chim.  V.  crocosiqde. 

CROCISE  {siz']  ou  CROCISA  n.  f.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères porte-aiguillon , 
famille  des  apidés ,  tribu 
des  nomadinés ,  compre- 
nant des  formes  parasites 
de  taille  médiocre,  noires, 
cerclées  de  blanc.  (On  con- 
naît quelques  espèces  de 
crocises ,  répandues  sur- 
tout dans  les  régions  chau- 
des du  globe  ;  trois  ou  qua- 
tre   habitent    la    Franco.)  crocise  (gr.  d'un  tiers). 

CrOCKETT  ,    ville    des  „  .   .       „■ 

Etats-Unis  (Texasl,  sur  un  affluent  de  la  Trinity  River; 
5.435  hab.  Ch.-l.  du  comté  de  Houston. 

CROCODILE  (lat.  crocodilus,  même  sens)  n.  m.  Zool. 
Genre  de  reptiles  hydrosauriens,  type  de  la  famille  des 
crocodilidés.  caractérisé  par  les  dents  antérieures  de  la 
mâchoire  inférieure,  qui  sont  reçues,  quand  la  gueule  est 
fermée,  dans  des  fossettes  correspondantes  de  la  mâchoire 
supérieure.  Les  pattes  postérieures  sont  complètement 
palmées. 

_  Larmes  de  crocodile.  Linguist.  V   larme. 

—  Fam.  Etranger  qui  suit  les  cours  de  1  Ecole  de  bamt- 
Cvr.  Il  Usurier,  créancier.  ,      •      ..„  i„„ 

—  Ch.  de  f.  Nom  donné  au  contact  fixe  place  entre  les 
rails  d'une  voie  de  chemin  de  fer  et  qui  dans  le  système 
d'avertisseur  Lartigue,  fait  fonctionner  le  sifflet  automa- 
tique. (Un  balai  en  cuivre,  placé  sous  la  locomotive,  vient 
frotter  sur  ce  contact.)  j     .    j      ,  „ 

—  Encycl.  Zool.  Les  crocodiles  sont  les  géants  des  rep- 
tiles actuels  ;  ils  atteignent  et  dépassent  6  mètres  de  long. 
Répandus  dans  les  cours   d'eau   de  toutes  les  régions 


412 

tinues.  La  peau  du  crocodile  passait  pour  un  préservatif 
certain  contre  la  foudre,  et  sa  graisse  servait  à  faire  des 
onguents  auxquels  les  femmes  du  xill'  siècle  attribuaient 
la  vertu  do  faire  disparaître  leurs  rides. 

CROCODILIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  crocodiliens  pro- 
cœliens,  renfermant  les  crocodiles  proprement  dits,  carac- 
térisés par  leur  dentition,  leur  cuirasse  de  plaques  existant 
seulement  sur  le  dos.  (Genres  principaux  :  crocodile,  enneo- 
don  orlhosaure,  thesiosuchus,  nanosuchus ;  ces  quatre  der- 
niers exclusivement  fossiles.)  —  Un  crocodilide. 

CROCODILIENS  Ui-in)  n.  m.  pi.  Ordre  de  reptiles  hydro- 
sauriens, comprenant  de  grands  animaux  robustes,  à  peau 
épaisse  coriace,  revêtue  de  plaques  osseuses;  à  mâchoires 
longues  ;  à  deux  paires  de  pattes  avec  quatre  doigts  plus_ou 
mofns  unis  par  des  membranes  et  terminés  par  des  grittes 
puissantes.  —  Un  crocodilien.       ,  ,  ,  , 

_  Encvcl  Les  crocodiliens  sont  les  seuls  représentants 
actuels  de  la  sous-classe  des  hydrosauriens,  jadis  si  abon- 
dants aux  époques  jurassiques  et  crétacées.  Par  leur  orga- 
nisation parfaite,  leur  intelligence  développée,  ces  reptiles 
amphibies  se  montrent  supérieurs  à  tous  les  autres.  Les 
crocodiliens  se  divisent  naturellement  en  trois  groupes, 
d'après  la  forme  de  leurs  vertèbres  ;  les  deux  premiers, 
ampbicœliens  et  opisthocœliens  ou   sténéosaiiriens,  sont 
exclusivement  fossiles  ;  le  troisième,  dit .  des  proccelions  », 
comprend  trois  familles  :  alligatoridés  (ou  caïmans),  croco- 
dilidés et  gavialidés. 
CROCODILIN,  INE  adj.  Zool.  Qui  tient  du  crocodile. 
—  Logiq.  anc.  Se  disait  autrefois  des  arguments  cornus  : 
Ambiguilé  crocodiliniî.  V.  cORND. 
CROCODILION  n.  m.  Bot.  Nom  d'une  espèce  de  centaurée. 
CBOCODILODE    ou    CROCODYLODE    n.    m.    Bot.    Syn. 
de  atraltyle,  et  de  berkhêyc. 

CrOCODILOPOLIS  ,  traduction  grecque  du  nom  Pi- 
soiikou  (la  demeure  du  dieu  crocodile),  que  les  Egyptiens 
donnaient  à  la  ville  principale  du  Tu-sliit  (la  Terre  du  Lac), 
le  Favoum  actuel.  PisouUou  était  le  nom  sacre  de  la  ville; 
son  n'om  courant  était  .Shodit  (le  Cercueil).  Elle  existait 
dès  les  temps  les  plus  anciens,  mais  sa  grande  prospérité 
date  des  IX'  et  X'  dynasties,  au  temps  où  les  Pharaons 
résidaient  dans  la  cité  voisine  d'Héracléopolis.  Les  rois  de 
la  Xll-  dynastie  l'embellirent  et  y  élevèrent  un  temple  au 
dieu  crocodile  Soukou,  temple  élargi  sous  la  XIX'  dynastie 
par  Rhamsès  II,  et  dont  les  ruines  subsistent  encore,  en- 
terrées profondément  sous  la  boue  du  Nil.  Elle  ne  joua 
iamais  un  rôle  politique,  mais,  après  la  conquête  macédo- 
nienne, Ptolémée  II  Philadelphe  la  colonisa  de  Grecs  et 
de  Juifs  et  en  fit  une  cité  presque  complètement  hellé- 
nique ■  elle  reçut,  alors,  le  nom  de  ville  du  nome  Arsiuoite, 
ou  plus  simplement  d'Arsinoé,  d'après  la  reine  de  ce  nom. 
Sa  prospérité  continua  sous  les  Césars  romains  et  byzan- 
tins •  un  moment,  elle  compta  plus  de  100.000  habitants. 
La  conquête  arabe  la  ruina,  comme  tant  d'autres  villes 
écvptiejnnes  :  elle  a  été  remplacée,  de  nos  jours,  par  Mc- 
dinet-el-Fayoum,  mais  le  site  en  est  encore  couvert  de 
buttes  importantes  :  Kom-Farès,  Kom-en-Nimshi,  Ivom-et- 
Tavareh  On  a  retrouvé  récemment,  dans  ses  débris,  les 
papvrus  qui  nous  ont  rendu,  avec  des  éditions  alexandrines 
d'auteurs  connus  (Démosthène,  Thucydide  Homère,  des 
fragments  des  drames  perdus  d  Euripide)  des  poèmes  de 
Bacchylide,  d'Epicharme,  de  Sapho,  les  Mimes  d  Heron- 
das,  la  République  des  Athéniens  d'Aristote. 

CROCODILURE  ou  CROCODILURUS  iruss)n.  m.  Genre  de 
reptiles  sauriens  tissilingiies,  famille  des  aniéiyides,  ainsi 
nommé  à  cause  do  sa  queue  comprimée,  munie  de  deux 
crêtes  longitudinales  en  dessus.  ,      „a 

—  Encycl.  Les  crocodilures  sont  de  grands  lézards  amé- 
ricains ,  élan- 
cés, à  tète  py- 
ramidale,  à 
langue  non  en- 
gainée  à  sa 


Crocodilet 

chaudes  do  l'ancien  continent,  ils  habitent  également 
l'Amérique.  S'éloignant  peu  de  terre,  ils  passent  la  plus 
grande  partie  du  jour  étendus  sur  les  rivages  ou  flottant 
entre  deux  eaux,  le  museau  émergeant  à  peine,  guettant 
tous  les  êtres  vivants,  qu'ils  saisissent  avec  rapidité,  en- 
traînent et  noient,  pour  les  dévorer  ensuite  à  loisir.  La 
plupart  e.vhalent  une  odeur  musquée  caractéristique.  On 
en  connaît  de  nombreuses  espèces  ;  la  plus  anciennement 
connue  est  le  crocodile  du  Nil  (crocodilus  viilgaris),  com- 
mun dans  tous  les  cours  d'eau  et  marais  de  l'Afrique  équa- 
toriale  et  tropicale  et  qui,  jadis,  habitait  même  la  basse 
Egypte.  C'est  celui  que  les  anciens  Egyptiens  vénéraient  ; 
ils  l'ont  figuré  à  l'infini  sur  leurs  monuments  et  ont  en- 
tassé ses  momies  dans  leurs  hypogées;  ils  en  nourris- 
saient dans  les  piscines  des  temples.  En  Asie,  1  espèce  la 
plus  commune  est  le  crocodile  à  deux  crêtes  {crocodilus 
biporcalus),  atteignant  5  mètres,  et  remarquable  par  les 
deux  carènes  divergentes  allant  du  museau  à  la  nuque  ; 
il  est  répandu  dans  toute  l'Inde,  l'Indo-Chine,  la  Malaisie, 
jusqu'en  Australie  :  fréquentant  surtout  les  estuaires  et 
les  eaux  sanmâtres,  il  s'avance  loin  dans  la  mer.  En  Amé- 
rique, c'est  le  crocodilus  Americaniis.  de  toutes  les  régions 
chaudes  continentales  et  des  Antilles. 

Grâce  à  leur  taille,  à  leur  force,  â  leur  cuirasse  défiant 
souvent  la  balle,  les  crocodiles  redoutent  peu  d'ennemis  ; 
ils  sont,  cependant,  victimes  de  divers  animaux  qui  vont 
chercher  leurs  œufs  dans  la  vase  et  les  dévorent,  comme 
les  mangoustes  ou  ichnoumons  et  les  varans  du  Nil  (ra- 
raniis  niloticiis).  Le  crocodile  d'Hérodote  appartient  à  ce 
dernier  genre  :  c'est  le  varanus  arenariiis.  La  fable  du  cro- 
codile et  du  trorhile  n'est  pas  absolument  fausse.  Quand 
les  crocodiles  repus  digèrent  endormis  sur  les  rivages,  dos 
petits  oiseaux  viennent  becqueter  les  vers,  les  sangsues 
ou  les  débris  do  chair  attachés  aux  dents  et  aux  gencives 
de  la  gueule  entro-bâiUéo.  ,. ,  -  ■ 

Les  dépouilles  do  crocodiles,  provenant  do  1  Afrique  ou 
des  Indes,  furent  parfois  considérées,  au  moyen  âge, 
comme  les  restes  do  tarasques  et  autres  monstres  fautas- 


base,  bifide  à 
son  extrémité  ; 
leur  palais  est 
sans  dents, 
leurs   pattes  Crocodilure. 

munies  de  cinq  , 

doigts.  Ce  sont  les  dragonnes  des  anciens  auteurs.  L  espèce 
type,  longue  de  0»,C0,  habite  le  Brésil  et  la  Guyane;  elle 
est  brune  en  dessus,  variée  d'olivâtre  et  de  noir,  verte  et 
noire  en  dessous  ;  ses  mœurs  sont  celles  de  tous  les  lézards. 
CBOCOÏSE  (du  gr.  krokoeis.  jaune  safran)  n.  f.  Chromate 
naturel  de  plomb,  ainsi  appelé  par  Beudant  à  cause  de  la 
couleur  de  sa  poussière.  11  On  dit  aussi  cbocoite. 

—  Encycl  La  crocolse,  dont  la  formule  est  PbCrO',  le 
poids  spécifique  5,9  à  G,  et  la  dureté  2,5  à  3  est  fameuse 
parmi  les  substances  minérales  fournies  par  la  Sibérie,  car 
S'est  en  l'analysant  que  Vauquelin  fit  connaître  au  monde 
savant  l'existe'nce  d'un  nouveau  métal,  le  chrome.  La  cro- 
coise  ou  plomb  rouge  de  Sibérie,  est  un  minéral  d  un  beau 
Toa<re  orangé,  qui  se  présente  en  lames  ou  en  petits  cris- 
taux appartenant  au  système  monoclinique  ;  la  poussière 
en  est  iauiie  orangé,  la  cassure  inégale  ;  elle  donne  une 
couleur  verte,  lorsqu'on  la  soumet  au  chalumeau  en  pré- 
sence du  borax.  On  l'a  trouvée  en  Sibérie,  dans  la  mine  d  or 
de  Bérésof,  et  au  Brésil. 
CROCOÏTE  11.  C.  Chim.  Syn.  do  crocoi'se. 
CROCONAMATE  n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  de  l'acide 
croi'uiiaiiiiquc. 

CROCONAMIQUE  {mik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  dérivé  do 

l'acide  croconique. 

CROCONATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  croconique. 

CROCONIQUE  {nik-)  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  forme  le 

dernier    produit   d'oxydation    d'une    dissolution    alcaline 

d'hexaoxybenzène,  de'tétraoxvquinone,  etc. 

—  Encycl.  L'acide  croconique,  C'H'OS  se  combine  avec 
une  grande  facilité  aux  o-diamines  aromatiques  ;  on  obtient 
d'abord  un  sel  cristallin,  C'H'0"(C'H'Az)',  puis,  en  chauf- 
fant au  bain-marie,  une  dianilide,  C"H"Az'0'.  Cette  diani- 
lide  croconique  se  décompose  au  contact  de  l'ammoniaque 
et  donne  ducroconamate  d'ammonumi.  Vacide  croconanwiiie 
correspondant  aurait  pour  constitution  C'O'(AzH)  (OH)  . 

L'acide  croconique,  réduit  par  la  poudre  de  zinc  ou  le 
chlorure  stanneux,  donne  l'acide  hydrocrocontque  t-  "  "  • 
Au  contact  des  réactifs  oxydants,  l'acide  croconique  donne 
l'acide  v.Tycroconigue  ou  leuconique  C'H"'0". 


CROISADES 


la  Vierge,  &  Jérusalem. 


413 

CrOCOS,  Mytli.  p:r.  Amant  do  Smilax.  Il  fut  métamor- 
phosé eu  piod  iio  salVaii  par  Ilormôs,  qui  l'avait  tuô  par 
mégarile  on  jouant  au  distiue. 

GROCOSE  11.  f.  Maliôre  sucrùo,  C*II"0»,  obtenue  dans  lo 
dédoul)lt!nu'nt  di!  la  orocino  par  l'aoido  chlorliydriiiuo 
étendu  ;  on  1  a|)pollo  aussi  sucre  de  safran. 

CROCOSMA  [sma)  n.  m.  Gonro  d'iridacôos,  à  calice  in- 
curvé, à  lltnljo  un  pou  irrôgulior.  (Ces  herbes  bulbeuses,  à 
flours  jaunes  et,  brunes,  eu  grappes  raniirtées,  habitent 
le  Cap.  On  les  cultive  dans  les  serres  et  les  jardins  bota- 
niques [crnensma  aurea]). 

CROCOTE  Hat.  crocota,  gp.  krokûtos  ;  do  krokos,  safran) 
n.  f.  Antiq.  VtUoinent  jaune,  coulour  do  safran. 

—  Encycl.  La  crocote  tétait  une  tunique  courte,  couleur 
de  safran,  qu'on  jetait  par-dessus  la  longue  tunique  talaire. 
Elle  était  d'un  usage  commun  dans  les  cérémonies  du 
culte  do  Dionysos,  et  l'on  en  revotait  ce  dieu  lui-mômo. 
Dans  la  vie  ordinaire,  elle  n'était  portée,  à  Ath'ènes,  que 
par  les  femmes  très  élégantes  ot  par  quelques  hommes  do 
mœurs  efféniinces.  Ad"i|)téiî  plus  tard  par  les  Komains, 
tdio  conserva  choy.  ('ii>:  It!  inéiue  caractère. 

CROCOXYLON  n.  m.  iîot.  Syn.  do  Kr.ÊODHNDRON. 

Grocq.  ch.-l.  do  cant.  do  la  Creuse,  arr.  et  à  27  kil. 
d'Aubusson,  sur  une  colline  du  plateau  de  Gcntioux,  au 
pied  do  laquelle  l'onle  la  Tardes,  aflluent  du  Cher  ;  1.049hab. 
Agglomération  purement  agricole;  commerce  do  bois; 
élevage.  Aux  environs,  dolmen  de  la  Pierre-Levée,  ot, 
dans  Tègliso,  curieuse  pointure  de  l'école  flamande.  Les 
Iiabitants  de  Crocii  passent  pour  avoir  donne  le  signal  de 
ia  révolte  des  Croquants  en  1593,  mais  c'est  là  une  erreur 
produite  par  une  similitude  do  noms.  —  Le  canton  a 
14  conim.  et  10.227  hab. 

CROC-TRIDENT  [kro,  dan)  n.  m.  Sorte  de  fourche  de 
fer  à  trois  dents  recourbées,  qui  sertà  faeonner  les  terres, 
à  les  biner  après  les  laljonrs.  à  arracher  les  plantes  et  à 
diviser  le  sol  en  brisant  les  mottes  de  terre  dures. 

CROCUS  {knss  —  mot  lat.)  n.  m.  Genre  d'iridacées,  à 
périantlie  infundibuliformo,  à  an- 
drocée  de  trois  étamines,  à  ovaire 
trigone,  surmonté  d'un  style  à  trois 
branches.  {On  en  connaît  trente  à 
quarante  espèces.  Ce  sont  des 
herbes  à  bulbes  solides,  à  grandes 
fleurs  do  couleurs  variées.  C'est  du 
crocus  satimis  à  floraison  automnale 
qu'on  tire  lo  safran  du  commerce. 
Cette  matière  est  formée  par  les 
styles,  qu'on  enlève  aux  fleurs  pen- 
dant leur  épanouissement.)  V.  sa- 
fran. 

—  Chim.  Nom  donné  par  les  al- 
chimistes à  des  combinaisons  mé- 
talliques dont  la  coloration  so  rap- 
prochait de  celle  du  safran,  n  Crocus 
metallûrum,  Nom  donné  autrefois  à 
un  oxysulfure  d'antimoine,  que  l'on 
obtient  par  le  grillage  du  sulfure, 
et  qui  est  employé  dans  la  médecine 

vétérinaire. 

Crocus. 

CROGUTE  ou  CROCUTA  n .  f .  Nom 
scientifique  do  la  hyène  tachetée,  dont  certains  natura- 
listes ont  voulu  faire  lo  type  d'un  sous-genre. 

GROCYDISME  n.  m.  PathoL  Syn.  de  carphologie. 

CROCYLLIS  (sil-lis)  n.  m.  Genre  de  rubiacées,  tribu  des 
aathospermées,  à  fleurs  unisoxuées,  à  calice  quinquélobé, 
à  corolle  rotacée.  (Les  crocylUs  sont  des  arbustes  de 
rAfri([ue  australe,  à  fouilles  opposées,  à  fleurs  en  grappes 
terminales  et  laineuses.) 

CROCYNIE  [si-nî)  n.  f.  Sous-gonro  do  cryptogames,  de 
la  famille  des  lichens,  qui  doit  être  réuni  aux  lécidées. 

CROCYSPORIUM  {si-spo-ri-om')  n.  ra.  Genre  do  cliam- 
pignons  coniomycètes,  caractérisé  par  son  stroma  à  fila- 
ments articulés,  portant  à  leur  extrémité  des  spores  ovoï- 
des. (Les  crocysporium  vivent  sur  les  bois  pourris  ; 
l'espèce  type  du  genre  est  le  crocysporium  xQcrita,  Cord.) 

CRODISPERME  n.  m.  Bot.  Syn.  do  wuli'fih. 

CRODONION  n.  m.  Magnésie  cuprifère. 

CroeS  (Henri-Jacques  oe),  musicien  bolgo,  mort  vers 
1799.  Il  fut  maître  de  la  chapelle  royale  do  Bruxollos-  Ses 
compositions,  nombreuses  et  distinguées,  comprennent  : 
16  messes  (dont  une  pro  defunctis)  ù.  quatre  voix  avec  in- 
struments; 31  motots  à  quatre  voix  avec  instruments; 
l(i  symphonies  d'église  à  quatre  instruments,  ot,  sous  lo 
titre  de  Sonates,  16  grandes  symphonies  do  concert. 

CroFT  (William),  organiste  et  compositeur  anglais,  né 
à  Nother-Eatington  (Warwickshiro)  on  ifi77,  mort  ù.  Lon- 
dres on  1727,  organiste  do  Westminster.  En  17ir>,  il  so  vit 
conférer  le  titro  de  "  docteur  en  musique  "  à  l'université 
d'Oxford.  Croft  a  écrit  ot  publié  un  assez  grand  nombre 
d'antiennes  et  d'autres  morceaux  de  musique  religieuse  fort 
estimés,  ainsi  que  diverses  suites  do  pièces  instrumentales. 

Croft  (sir  Herbert).  littérateur  anglais,  né  on  17r>i, 
mort  à  Paris  en  1810.  11  voyagea  on  Allomag'no,  puis  en 
France,  où  il  so  fixa,  et  oti  il  découvrit  lo  manuscrit  du 
Parrain  maf/nifif/ue,  poème  do  Gresset.  Il  écrivit  plusieurs 
ouvrages  ou  français,  entre  autres  :  Lettres  écrites  d'Aile- 
maf/nesur  les  lani/nes  allemande  et  ant/taise  (1797)  ;  Horace 
éclairci  par  la  ponctuation  (IRIO);  etc. 

CrOGNALETO,  romm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  do  Te- 
ranio]),  sur  un  affluent  du  fleuve  cétier  Vomano;  3.800  hab. 

GROHOL  n.  m.  Métrol.  Ancienne  monnaie  do  compte  du 
canton  do  Horiio.^-n  Suisse,  qui  valait  25  batzen  ou  3fr.7r»  c. 
de  la  monnaio  a(:tU('llo. 

Groia  ou  Kroia  (on  turc  Ak  Seraï),  villo  do  la 
Turquie  d'Europe  (Albanie  jTvilayet  do  ScutariJ),  sur  une 
colline  :  C.Ofio  hab.  Sources.  C'est  la  cité  nationale  des  Mir- 
dites.  —  Palrio  do  Scandor-Beg. 

CROIE  u.  f.  Fauconn.  V.  cnAiR. 

CROILER  V.  n.  Fauconn.  V.  crouler. 

CROIRE  (du   lal.   credcre,  mfimo  sons.  —  Je  crois,  tu 

ci'ois,  il  croit,  nous  croyons,  vous  croyez,   ils  croient.  Je 
croyais,  noua  crui/ions,  vous  croyiez,  ih  croyaient.  Je  crus, 


nous  crûmes.  Je  croirai,  nous  croirons.  Je  croirais,  nous 
croirions.  Crois,  croyojis.  Que  Je  croie,  que  nous  croyions, 
ijue  vous  croyiez,  qu'ils  croient.  Que  je  crusse,  que  nous 
crussions.  Croxjant.  Cru,  crue)  v.  a.  Kogardor  comme  vrai  : 
Nous  sontines  prompts  à  cBomh:  tout  ce  qui  nous  flatte. 
(Boss.)  Il  Heconnaitre  l'existence  de  : 

Oui,  c'est  un  Dieu  caché  que  le  Dieu  qu'il  faut  croire. 

Racine. 
~  Absol.  Faire  acte  de  foi  ;  avoir  des  croyances,  parti- 
culièrement dos  croyances  religieuses  :  Ceux  qui  souffrent 
éprouvent  un  plus  yrand  besoin  de  choirk.  fRenan.) 

—  Accepter  comme  vraies  les  paroles  ao,  comme  bons 
les  conseils,  les  observations  do  :  Il  ne  faut  pas  crocre 
tout  ce  que  l'on  vousdit.  il  Estimer,  juger,  regarder  comme  : 
CRoiRii:  le  succès  assia^ê.  il  Penser  que  quelqu'un  se  trouve  : 
Croire  quelqu'un  à  Paris,  ii  Se  tier  à,  agir  d'après  :  Je 
ti'ose  CROIRE  mes  propres  hnnièi'es.  (Boss.)  il  Estimer,  pen- 
ser (avec  un  infinitif)  :  J'ai  cru  bien  faire,  il  Apprécier, 
imaginer  :  Vous  ne  sauriez  croiv^v:  le  plaisir  que  vous  ferez... 

—  Loc.  div.  Croire  à.  Ajouter  foi  à  la  possibilité,  à 
l'existence  de,  aux  paroles,  aux  actions  de  :  On  choit. 
À  la  Providence  en  f/ros,  on  croit  au  iTgne  du  hasard  ou 
de  l'intrigue  dans  le  détail.  (Ste-Beuve.)  —  Reoounaitro 
à.  admettre  chez  :  //  est  fréquent  de  croirk  du  talent  k 
qui  Ji'a  que  de  l'assurance,  il  C'est  à  n'y  pas  croire.  C'est 
une  chose  qui  semble  impossible  et  qu'on  a  do  la  peine  à 
croire,  n  Croire  en,  Croire  à  l'existence  de  :  Si  Dieu  juge 
la  foi  par  les  œuvres,  c'est  croire  en  lui  que  d'être  homme 
de  bien.  (J.-J.  Rouss.)  —  Reconnaître  les  mérites  ou  l'au- 
torité de  :  Croirk  en  la  médecine.  Il  Croire  en  soi,  Avoir 
une  pleine  confiance  en  son  propre  mérite,  ii  En  croire. 
Croire  sur  un  sujet  déterminé  :  Faites  bien  et  laissez  dire, 
si  vous  ?ji'EN  CROYEZ.  —  Croiro  au  sujet  de  quelque  chose  : 
On  EN  CROIT  ce  qu'on  veut.  —  Se  fier  â,  se  conduire 
d'après  (avec  un  nom  do  chose)  :  Je  n'ose  en  croire  mes 
yeux.  Il  Croire  de.  Croire  possible  de  la  part  de,  croire  au 
sujet  do  :  Je  h'aurais  pas  cru  cela  de  lui.  \\  Croire  que. 
Etre  persuadé  que,  regarder  comme  vrai  que  :  Les  rois, 
comme  les  femmes,  croient  que  tout  leur  est  dû.  (Balz.) 

Il  Faire  croire.  Persuader,  faire  regarder  comme  vrai, 
comme  certain  :  Personne  à  qui  l'on  fait  croire  tout  ce 
qu'on  veut.  \\  Se  faire  croire.  Faire  croire  à  ses  paroles  : 
Les  menteurs  réussissent  rarement  à  se  faire  croire.  — 
Signifie  aussi.  Se  persuader  à  soi-même  :  .4  force  de  se 
dire  qu'on  est  un  sot,  on  sk  le  fait  croire.  (Pasc.)  n  A  ce 
que  je  crois.  Comme  je  crois.  Que  je  crois.  Je  a'ois,  A  mon 
avis,  d'après  moi,  comme  il  me  semble,  n  Comme  uoiMpoia-e: 
croire,  Comme  vous  pensez  bien,  comme  vous  devinez 
sans  peino.  n  Je  crois  bien.  Je  croîs  cela  facilement,  cela 
n'est  pas  étonnant,  il  Pop.  Xte  crois!...  Certainement,  évi- 
demment. 

—  Dr.  Accepter  comme  preuve  juridique  :  On  ne  peut 
CROIRE,  en  justice,  le  témoignage  d'une  personne  intéressée 
à  nuire  à  l'accusé. 

—  Loc.  prov.  :  Croire  comme  parole  d'Evangile  ou 
comme  l'Evangile,  ou  comme  article  de  toi,  Croire  comme 
chose  très  sûre,  ii  Si  vous  ne  le  croyez  pas,  allez  y  voir.  Si 
vous  ne  croyez  pas  ce  que  je  dis,  cherchez  vuus-mémeles 
moyens  de  contrôler  mes  paroles,  n  J'aime  mieux  le  croire 
que  d'y  aller  voir,  Cela  me  parait  fort  doutoux,  mais  je  ne 
tiens  pas  à  m'en  assurer.  It  Croyez  cela  et  buvez  de  l'eau 
ou  bien  Croyez  cela  et  tenez-vous  les  pieds  chauds,  C'est 
là  une  chose  absurde  et  qu'il  est  ndiculo  de  croire. 

Se  croiref  v.  pr.  Etre  cru  :  Ce  qui  se  dit  se  croit.  (Mi- 
gnet.)  Il  Croire  soi,  se  tenir  pour,  se  regarder  comme  :  Se 
CROIRE  un  grand  homme.  Il  Se  fier  à  son  propre  mérite,  à 
ses  propres  opinions,  il  Croire...  à  soi,  regarder  comme... 
à  soi  :  Les  grands  se  croient  tout  permis.  (Mass.)  ii  S'en 
croire,  Croire  soi,  agir  d'après  sa  propre  pensée.  —  Avoir 
do  soi  une  estime  exagérée  :  Vous  vous  en  croyez  beau- 
coup trop,  mon  ami. 

Le  croire,  n.  m.  L'action  de  croire  :  Le  comprendre  est 
la  tnesure  du  croire.  (Bayle.) 

—  Gramm.  Croire  que  veut  le  subjonctif,  lorsqu'il  est 
accompagné  d'une  négation  ou  d'une  expression  équiva- 
lente, on  d'une  interrogation  vraie,  c'est-à-dire  exprimant 
un  véritable  doute  :  Je  ne  crois  pas  qu'il  viknnh.  Croyez- 
vous  qu'il  vienne?  quant  à  moi  je  t'ignore  complètement. 
Loin  de  croire  qu'il  vînt,  ^'aî  pensé...  il  Croire  que  veut  l'in- 
dicatif lorsqu'il  n'est  accompagné  ni  d'une  négation,  ni 
d'une  vraie  interrogation,  c'est-à-dire  si  l'interrogation 
n'est  qu'oratoire  et  qu'elle  incline,  en  réalité,  vers  la  né- 
gation, qu'elle  la  présume  :  J'ai  toujours  cru  qu'il  vien- 
drait. Pouvais-je  croire  qu'il  viendrait?  Pouvez-vous 
croire  qu'il  viendra?  Il  On  croirait,  on  eût  cru  présentent 
quelquefois  un  sens  peu  difl^érent  de  il  semble,  il  semblait  ; 
alors,  ils  peuvent  être  suivis  du  subjonctif  présent  ou 
passé,  selon  lo  sens  :  On  eût  cru  Qu'«»  nouveau  déluge  dOt 
inonder  la  terme. 

—  Allos.  littér.  : 

Je  vois,  je  sais,  je  ctôîs,  je  suis  (li^salxinée. 
Vers  do  Cornoillo,  dans  Pobjeuctc.  V.  voir. 

—  Anton.  Décroire,  douter,  mécrolre,  révoquer  en 
doute,  contester,  protester. 

CROISADE  frad.  croix)  n.  f.  Nom  donné  aux  expéditions 
(pie  les  chrétiens  de  l'Occident  firent  on  Terre  sainte  au 
moyen  îlgo,  dans  lo  but  d'en  rha^^sor  les  musulmans,  ('os 
expéditions  doivent  leur  nom  à  l'iiubitutie  (pi'avaiont  b*s 
personnes  qui  s'engageaient  à  y  prendre  jiart  de  coudre 
sur  leurs  haliits  une  croix  d'étolto  :  Les  croisades  sont 
Ver  pression,  la  mise  en  action,  pour  ainsi  dire,  de  l'esprit 
chevalere.'ique.  (3 .-J .  Ampère.) 

—  Par  ext.  Expédition  militaire  faite  dan.s  un  but  reli- 
gieux :  /m  croisade  contre  les  albigeois. 

—  Fig.  Entrepriso  concertée  pour  la  défouso  d'nn  inté- 
rêt ou  d'nno  idée  ;  Croisade  en  faveur  de  la  monarchie. 

—  Astron.  Constellation  formée  do  (piohpios  étoiles  on 
croix,  ot  qui  est  voisine  du  pôle  austral. 

—  Techn.  Croisure  des  cocons.  V.  choisurk. 

—  Encycl.  Les  croisades  furent  dos  guerres  do  religion 
entreprises  par  les  chrétiens  do  toutes  nations  pour  arra- 
cher le  saint  sépulcre  d'entre  les  mains  des  musulmans.  La 
France  a  pris  une  part  prépondérante  à  ces  oxpédiiious,  et 
l'érudit  Boiigars  a  pu  donner,  ou  Iflli,  à  sa  collection  dos 
historiens  des  croisades  le  titre  de  (Jrsta  Dei  per  Francos. 
Quelles  ont  été  les  causes  dos  croisades?  Jusqu'au  xi"  siè- 
cle, les  chrétiens  ot  les  mahonuHans  ontretonaiont  dos 
rapj)orts  à  pou  près  pacifiques.  Los  Arabes  apportaient 
on  Kgypto  ot  jusqu'à  Constantinople  des  denrées  do  toutes 
sortes,  venues  de  l'Inde  ot  do  l'oxtrémo  Orient.  Los  villes 
italiounos  :  Buri,  Piso,  U6nos,  ot  surtout  Amatfi  ot  Vouisu, 


CROCOS  —  CROISADE 

se  cliargoaient  de  répandre  ces  marchandises  en  Kurope. 
U'aulro  part,  les  Arabes  laissaient  les  pèlerins  venir  en 
foulo  visiter  la  Palestine;  au  xi"  siècle,  do  grandes  trou- 
pes do  chrétiens  venaient  do  tous  les  pays  d'Kurope  so 
prosterner  sur  le  saint  sépulcre.  Or,  justement  à  cotto 
époipio  où  la  ferveur  catholique  redoublait,  la  tolérante 
domination  dos  Arabes  s'écroula  on  Asie,  au  profit  dos 
guerriers  turcs,  fanatiques  et  braves.  Les  Turcs  Seld- 
joukidos  s'emparèrent  do  l'Arménie,  do  la  Syrie,  do 
Nicée,  et  occupèrent  Jérusalem  en  1076.  Les  relations 
économiques  entre  l'Asie  et  l'Europe  furent  troublées,  et 
les  cités  commerçantes  de  la  Méditerranée  craignirent 
de  se  voir  fermer,  par  les  Turcs,  les  marchés  d'Orient. 
Mais  la  première  croisade  fut  surtout  l'efl'et  de  la  fer- 
veur religieuse,  et  l'œuvre  do  la  papauté,  alors  toute- 
puissante.  Urbain  II,  ému  par  les  plaintes  des  pèlerins 
revenus  do  Palestino,  et  inquiet  des  progrès  terrifiants 
dos  musulmans  en  Espagne  (victoire  do  Zalacca,  lOST), 
profita  du  grand  concile  de  Clermont,  auquel  assistèrent 
des  milliers  de  chevaliers,  pour  exhorter  les  fidèles  à  "  so 
charger  de  la  croix  »  ot  à  conquérir  le  saint  sépulcre. 
Une  foulo  d'hommes  de  toutes  les  classes  promirent  do 
partir  pour  la  Palestine  et  prirent  l'emblèmo  de  la  croi- 
sade, une  croix  d'étollo  rouge  sur  l'épaule  droite  (109.5). 
La  croisade  eut  une  multitude  d'adhérents  en  Italie,  en 
Angleterre,  et  surtout  en  Franco;  le  papo  leur  accordait 
la  rémission  de  leurs  péchés  et  excommuniait  quiconque 
toucherait  à  leurs  biens  pendant  leur  absence.  Sans  atten- 
dre les  armées  féodales,  lentes  à  s'organiser,  le  bas  peu- 
ple partit  d'abord,  sans  armes  et  sans  ressources  :  telles 
furent  les  bandes  do  misérables  réunies  par  le  moine  Pierre 
l'Krmite  et  Gauthier  sans  Avoir.  Ceux  de  ces  malheureux 
qui  ne  périrent  pas  en  route  furent  exterminés  par  les 
Turcs.  A  la  fin  de  1096,  quatre  armées  féodales  se  trouvè- 
rent réunies  à  Constantinople  :  Lorrains  et  Allemands,  avec 
Baudouin  do  Hainaut  et  Godefroy  de  Bouillon  ;  Français  du 
Nord,  avec  le  comte  de  VermanAois  et  le  duc  de  Norman- 
die; Provençaux,  avec  le  comte  de  Toulouse;  Normands 
d'Italie,  avec  Bohémond  de  Tarente  et  Tancrède.  Aucun 
roi  n'était  présent,  et  les  croisés  ne  s'entendirent  jamais 
pour  se  donner  un  chef.  L'empereur  Alexis  Comnène,  qui 
espérait  se  servir  d'eux  pour  reconquérir  lAsio  sur  les 
musulmans,  obtint  qu'ils  lut  fissent  hommage;  mais,  dès 
cette  première  entrevue,  Byzantins  et  "  Latins  "  so  détes- 
tèrent et  se  méprisèrent  mutuellement.  Au  bout  de  deux 
ans  et  demi  de  luttes  et  de  souflVances  affreuses,  les  croi- 
sés, après  avoir  pris  sur  leur  route  Nicée  pour  le  compte 
de  l'empereur,  batru  l'armée  de  Soliman  à  Dorylée,  pris 
Edesse  (1097)  et  Antioche  (1098),  parvinrent  enfin  à  Jéru- 
salem et  s'en  emparèrent  (1099).  Cette  longue  et  sanglante 
expédition,  qui  coûta  la  vie  peut-être  à  un  demi-million 
d'hommes,  aboutit  à  la  fondation  de  quatre  principautés  : 
royaume  de  Jérusalem,  principauté  d'Antioche,  comté 
d'Edesse,  comté  do  Tripoli.  Elles  furent  partagées  en  fiefs, 
au  profit  de  chevaliers  occidentaux.  Les  grandes  villes 
du  littoral  formèrent  de  véritables  colonies  européennes. 
Marseille  et  les  cités  italiennes  s'y  firent  donner  des  quar- 
tiers entiers.  Les  pèlerins  recommencèrent  à  affluer,  et 
des  ordres  militaires  furent  créés  ou  réorganisés  pour  les 
protéger,  (hospitaliers,  templiers.)  A  certains  égards, 
les  institutions  do  1'  »  Orient  latin  «  pouvaient  être  enviées 
par  les  Occidentaux;  c'est  ce  que  prouve  le  recueil  do 
coutumes,  rédigé  au  xm*  siècle,  qu'on  appelle  les  Assises 
de  Jérusalem.  Malheurcuscmont,  les  chrétiens  latins  usè- 
rent leurs  forces  à  so  quereller  entre  eux  ou  avec  les 
Byzantins,  et  leur  domination  en  Orient  fut  éphémère. 

'La  défiance,  d'ailleurs  assez  légitime,  qu'e-xcitaient  les 
Grecs,  so  marqua  dès  IIOI,  époque  où  une  nouvtdlo  croi- 
sade fut  faite  par  les  Français,  les  Lombards  et  les  Alle- 
mands; l'expédition  avorta,  trois  armées  immenses  furent 
anéanties;  on  accusa  l'empereur  prec  de  traliison.  Cette 
campagne  ne  figure  pas  sur  la  listo  des  croisades,  telle 
que  Vont  établie  les  historiens  français.  Ils  comptent  huit 
croisades,  de  1095  à  1270;  on  pourrait  doubler  ce  chiffre  ; 
mais  il  faut  s'en  tenir  à  la  convention  en  usage,  pour  ne 
pas  dérouter  lo  lecteur. 

L'expédition  de  1147,  qui  porte  le  nom  de  seconde  croi- 
sade, fut  provoquée  par  les  con(|uétes  des  Turcs,  qui  pri- 
rent et  délruisirent  Edesse.  Sur  les  exhortations  de  saint 
Bernard,  lo  roi  do  France,  Louis  VII,  et  lo  roi  de  Ger- 
manie, Conrad  lïl,  so  croiseront.  Leurs  armées  so  fon- 
dirent en  route,  ils  no  purent  mémo  pas  prendre  Damas, 
ot  revinrent  sans  avoir  rien  fait  (1147-1149).  Les  Turcs 
continuèrent  leur  marche  en  avant.  Salah-cd-Din,  qni 
prit  lo  titro  do  sultan,  s'empara  de  Jérusalem  en  1187. 

Cette  nouvelle  jota  la  consternation  parmi  les  chrétiens. 
Grûco  aux  efforts  du  papo  Urbain  III,  trois  souverains 
prirent  la  croix  :  Frédéric  Barberousso,  Philippe  Auguste 
et  Richard  Cncur  do  Lion  (troisième  croisade).  Los  Alle- 
mands suivirent  la  routo  do  terre.  Ils  ne  purent  traverser 
l'Asie  Mineure  qu'au  prix  d'atrocos  soufiVancos.  I^  mort 
tr;igiipio  do  Frédéric  dans  les  oanx  du  Cydnus  acheva  do 
désorganiser  son  armée,  qui  so  dispersa  (1190).  Les  rois 
de  France  ot  d'Angleterre,  qui  se  taisaient  la  guerre  au 
moment  où  ils  prirent  la  croix,  no  so  mirent  en  marche 
qu'au  moment  ov'i  l'expédition  allemande  était  déjà  con- 
dainiiée  à  l'avortement;  do  plus,  leur  réconciliation  n'était 
pas  .sérionso,  et  Hicbard  soupçonnait,  à  bon  droit,  Phi- 
lippe do  vouloir  lo  trahir.  Us  s'emparèrent,  cependant,  do 
Saint-Jean-d'Acre  (juin.  U91).  Philippe  Auguste  se  rem- 
barqua pou  après,  ot,  malgré  ses  serments,  s'euteuditavoc 
Jean  sans  Torro  pour  envahir  les  domaines  du  roi  d'An- 
gleterre. Richard  se  décida  alors  au  retour  (1192).  Un 
sièele  après  lo  concile  do  Clorniont,  les  chrétiens,  grftco 
à  leurs  dissensions,  no  possédaient  plus  do  leur  royanmo 
de  Jérusalem  que  la  cùto,  l'ancienno  Phénicio,  do  Tyr  à 
Jaffa,  avec  Saint-Jean-d'Acro  comme  capitale;  ot  au  N., 
la  principauté  d'Antioche,  très  réduite,  leur  restait  seule 
do  leurs  auciennos  conquêtes.  U  est  vraî  que,  ou  compon- 
salion,  Richard  Cœur  de  Lion  avait  conquis  Chypre,  qui 
devint,  aux  mains  dos  Lusignan,  un  royaume  latin  pros- 
père; et  lo  royaume  de  Potite-Arménio,  fondé  en  Cilicio 
par  l'Arménien  Léon  II,  fut  peuplé  do  chevaliers  ot  de 
mari-hands  européens. 

La  délivrante  do  la  Terre  sainte  fut  I  objet  constant  do 
la  politique  d'Innocent  III.  Lt\  quatrième  croisade,  cepon 
daiit,  n'atteignit  nuHcineut  ce  but,  par  suite  do  riiahiloté 
de  Venise.  Les  grands  seigneurs  fi'auçais,  connue  Thi- 
baud  iity  Champagne  ot  Haudonin  do  Flandre,  qui  entrepri- 
rent cette  expédition,  voulaient  faire  le  trajet  par  mer 
ot  obtenir  dos  vaisseaux  do  Venise.  Us  durent,  pour 
s'acquitter,  prendre  pour  lo  compte  do  cotto  république 


CROISAT   —   CROISER 

la  ville  chrétienne  de  Zara;  ensuite,  le  doge  Dandolo  leur 
persuada  do  secourir  l'empereur  Isaac,  qui  avait  été  dé- 
trôné. Les  croisés  prirent  d'assaut  Constantinople,  et  y 
restèrent.  L'empire  byzantin  tit  place  à  un  empire  latin 
(1204-1261).  Baudoin  de  Flandre  devint  empereur,  et  il  y 
eut  des  comtes  de  Thèbes,  des  marquis  de  Corinthe,  etc.. 
Les  Vénitiens,  s'adjugeant  la  meilleure  part,  établirent 
des  comptoirs  sur  toutes  les  côtes  do  la  péninsule.  Mais 
les  empereurs  latins  usèrent  leurs  forces  à  lutter  contre 
les  Bulgares.  Michel  Paléologue  s'empara  do  Constanti- 
nople en  1261  et  rétablit  l'empire  byzantin. 

hà  cinquième  croisade  (1219-1221 /fut  formée  d'Allemands 
et  de  Hongrois.  Ils  s'attaquèrent  au  prince  musulman  le 
plus  puissant  alors,  le  sultan  d'Egypte  Aladil,  mais  la  crue 
du  rsil,  qu'ils  ne  prévoyaient  pas,  les  obligea  à  la  re- 
traite. 

I^  sixième  croisade  (1228-1229)  eut  pour  chef  l'empereur 
Frédéric  U,  qui  partit  excommunié  par  le  pape.  C'était 
un  politique  :  au  lieu  de  se  battre,  il  négocia  avec  le  sul- 
tan d'Eeypte,  et  obtint  pour  dix  ans  la  cession  de  Jéru- 
salem, de  Bethléem  et  de  Nazareth.  Los  dix  années  une 
fois  écoulées,  Jérusalem  retomba  aux  mains  des  musul- 
mans. 

Saint  Louis  résolut  de  la  leur  arracher:  les  deux  der- 
nières croisades  furent  son  œuvre.  Septième  croisade  : 
En  12-48,  il  attaqua  le  sultan  Ej'oub,  non  en  Syrie,  mais  en 
Egypte,  le  centre  de  sa  puissance.  Comme  en  1221,  les 
croisés  prirent  Damiette  et  échouèrent  devant  Mansourah 
(mort  de  Robert  d'Artois).  Ils  furent  tous  pris  et  durent 
payer  une  énorme  rançon.  Cependant,  saint  Louis  repartit 
en  1270.  avec  une  armée  péniblement  rassemblée  [hnitième 
croisade).  Son  frère,  Charles  d'Anjou,  lui  persuada  de  se 
diriger  d'abord  sur  Tunis.  Saint  Louis  mourut  de  la  peste 
devant  cette  ville,  le  25  août. 

En  1291,  les  chrétiens  ne  possèdent  plus  rien  en  Pales- 
tine. Il  y  aura  encore  des  expéditions  contre  les  musulmans, 
en  Espagne,  en  Hongrie,  mais  non  plus  en  Terre  sainte. 
La  Doolesso  d'Occident  ne  sera  même  plus  capable,  au 
xiv*  et  au  XV*  siècle,  d'arrêter  les  progrès  des  Turcs  en 
Europe.  L'ère  des  véritables  croisades  s'est  terminée  en 
1270;  l'esprit  qui  les  inspirait  s'est  éteint  avec  saint 
Louis. 

Les  croisades  n'ont  pas  atteint  leur  but,  à  cause  des 
dissensions  entre  les  chrétiens.  Elles  ont  eu,  néanmoins, 
de  grands  résultats.  Elles  ont  retardé  los  progrès  des 
Turcs.  Elles  ont  fait  connaître  des  pays  nouveaux  à  des 
millions  de  gens  qui.  jusque-là.  perdaient  rarement  de  vue 
leur  clocher,  et  elles  ont  ainsi  élargi  l'intelligence  des 
chrétiens.  Les  relations  commerciales  entre  l'Europe  et 
l'Asie  se  sont  multipliées,  et  cette  activité  a  sur%'écu  à 
la  domination  latine  en  Orient.  Ce  sont  là  des  résultats 
incontestables.  Hceren,  dans  son  Essai  sur  l'influence  des 
croisades  (1821),  a  été  plus  loin,  et  leur  a  attribué  une  part 
immense  dans  le  développement  de  la  civilisation  euro- 
péenne. Il  est  évident  qu  elles  ont  rendu  plus  rapide  la  dif- 
fusion des  produits  et  des  usages  orientaux,  de  la  science 
byzantine  et  arabe  dans  les  pays  d'Occident;  mais  on  ne 
saurait  dire  dans  quelle  mesure,  puisque  les  chrétiens,  en 
dehors  des  croisades,  entretenaient  des  relations  régulières 
avec  les  musulmans  d'Espagne  et  d'Afrique  et  avec  les 
Grecs.  Quant  aux  transformations  politiques  de  l'Europe 
du  XII*  et  du  xm"  siècle,  on  ne  peut  en  démêler  avec  sû- 
reté que  les  causes  directes  et  internes,  qui  n'ont  que  de 
lointains  rapports  avec  les  croisades. 

—  BiBLiOGR.  :  Recueil  des  historiens  des  croisades,  publié 
pari' Académie  des  insorii)tions(1841etsuiv.);  H. von  feybel, 
GeschiclUe  des  ersten  Kreuzzuqs  (Leipzig,  1881)  ;  Kugler,  Ge- 
schichte  der  Kreuzzùge  (Berlin,  ISSO)  ;  H.  Prutz,  hulturge- 
schichte  der  Kreuzzùge  (Berlin,  1883);  G.  ï)oà\x'  Histoire 
des  institutions  monarchiques  dans  le  royaume  de  Ji''ru- 
salem,  l09f-IS9i  (1894);  Rôhricht,  die  Deuischen  im  Heiliqen 
Lande  (1894);  Hevue  de  l'Orient  latin  (depuis  1893).  —  Sur 
les  croisades  et  projets  de  croisade  'au  xiv"  siècle  :  Dela- 
viUe  le  Roulx,  la  France  en  Orient  au  xiv*  siècle  (1886); 
N.  Jorga,  Philippe  de  Mézières  et  la  croisade  au  xiv*  siècle 
0896).  — Bibliogr.  détaillée  dans  :  Monod,  Bibliographie  de 
l'Histoire  de  France  (1888). 

—  Croisades  des  enfants  (1212).  Albénc  des  Trois-Fon- 
taines  rapporte  qu'en  1 212  un  jeune  berger,  nommé  Etienne, 
se  disant  envoyé  de  Dieu,  appela  à  lui  les  enfants  pour  les 
emmener  à  la  croisade  :  beaucoup  le  suivirent,  qui,  gros- 
sis de  vagabonds  de  toutes  sortes,  arrivèrent  à  Marseille 
au  nombre  de  près  de  trente  mille.  Deux  armateurs  s'en- 
gagèrent à  les  transporter  gratuitement,  les  firent  s'em- 
barquer sur  sept  vaisseaux,  et  allèrent  les  vendre  aux 
marchands  d'esclaves  de  Bougie  et  d'Alexandrie.  La 
plupart  périrent  :  un  petit  nombre  recouvra  plus  tard  la 
liberté-  A  la  mémo  époque,  en  Allemagne,  vingt  mille  en- 
fants, dirigés  par  l'un  d'entre  eux,  Nicolas,  franchirent  los 
Alpes  poar  aller  s'embarquer  à  Gènes.  Là,  les  privations 
et  les  obstacles  les  obligèrent  à  se  disperser  et  à  renon- 
cer à  leur  projet.  Cependant,  leur  chef  parut  en  1219  au 
siège  de  Damiette.  I^a  réalité  de  ces  Croisades  des  enfants 
a  été  révoquée  en  doute  par  plusieurs  historiens. 

Croisade  des  dames  (la),  opéra-comiquo  en  un  acte, 
paroles  do  Castelli,  musique  do  Franz  Schubert,  écrit 
par  celui-ci  en  I8I9  et  représenté  pour  la  première  fois  à 
Francfort-sur-Ie-Mein  ,  le  19  août  1861 ,  puis  à  Vienne  le 
19  octobre  suivant.  Ce  petit  ouvrage  qui,  au  point  de  vue 
musical,  est  un  pur  chef-d'œuvre,  avait  eu  d'abord  pour 
titre  les  Conjurés,  puis  ta  Guerre  domestique.  «  La  musique 
est  vive,  dramatique,  animée,  fraîche,  pleine  d'entrain. 
d'originalité  et  d'une  richesse  mélodique  rare.  Chaque  mor- 
ceau a  son  charme  propre.  <>  Le  sujet  est  aimable  et  simple. 
Do  braves  chevaliers  reviennent  do  la  croisade;  leurs 
épouses,  irritées  de  leur  longue  absence,  ont  comploté  do 
se  venger  d'eux  à  leur  retour  en  les  déconcertant  par  la 
froideur  de  leur  accueil  ;  mais  plusieurs  d'entre  elles  ne 
peuvent  s'empêcher  de  trahir  en  secret  leur  serment,  et, 
Dient^t,  la  réconciliation  devient  générale.  Ce  joli  petit  ou- 
vrage, traduit  en  français  par  Victor  "Wilder,  a  été  re- 
présenté avec  succès,  on  1868,  sur  le  théâtre  des  Fantai- 
sies-Parisiennes. 

CROISAT  (za)  n.  m.  Ancienne  monnaie  qui  se  frappait  à 
Gênes.  'Sa  valeur  comparative  était  d'environ  un  écu  et 
demi  fram^ais.) 

CROISÉ  n.  m.  Celui  (noble,  bourgeois  ou  paysan)  qui, 
a;^ant  pris  la  croix,  s'en  allait  combattre  les  infidôles  : 
L'armée  des  croujbs.  V.  croisadr. 

—  Nouveaux  croisée.  Confédérés  polonais  sous  Stanislas 
Auguste. 


Croisée  (Archéol.). 


CROISÉ  n.  m.  Une  des  armures  que  l'on  emploie  le  plus 
dans  le  lissage  des  diverses  étoffes  de  laine,  de  coton  ou 
de  lin.  (Cette  armure  donne  avec  la  laine  le  tissu  connu 
sous  le  nom  de  cachemire;  avec  le  cotoù,  elle  fournit  ce 
que  l'on  nomme  le  croisé  proprement  dit;  avec  le  lin,  on 
obtient  le  coutil.) 

CROISÉ,  ÉE  adj.  Blas.  V.  cBOisÉ,part.  pass.  du  v.  Croiser. 

CROISÉE  {zé  —  de  croix,  parce  que,  dans  les  très  an- 
ciennes constructions,  il  y  avait  des  ouvertures  carrées, 
séparées  en  quatre  par  une  croix 
en  pierre) n.f.  Baie,  ouverture  pra- 
tiquée dans  un  mur  pour  donner 
du  jour  et  de  l'air  à  l'intérieur  d'un 
édifice.  [Tel  était,  du  moins,  le 
sens  primitif.  Aujourd'hui,  le  mot 
qui  signitio  proprement  <i  ouver- 
ture »  est  fenêtre.  Ainsi,  l'impôt 
des  portes  et  fenêtres  frappe 
toutes  les  ouvertures,  qu'elles 
soient  ou  non  munies  de  croi- 
sées. Ce  dernier  terme  désigne 
proprement  le  châssis  vitré  ser- 
vant à  fermer  la  fenêtre.  Mais, 
dans  le  langage  courant,  on  em- 
ploie indifféremment  l'un  et  l'au- 
tre mot  :  Fermer,  Ouvrir  la  fe- 
nêtre ou  la  CROISÉE.  Jeter  quel- 
que chose  par  la  croisée  ou  par 
la  FEîiÈTRK.]\\  I>emi-c7'oisée,  Fe-  Croisée, 

nôtre  do  hauteur  ordinaire,  mais 
d'une   largeur    moitié  de  celle   d'une    croisée  ordinaire. 

—  Agric.  Bâtons  croisés  au  haut  d  une  ruche. 

—  Archéol.  S'entendait  pour  nombre  d'objets  où  des 
brauches  se  croisent  à  angle  droit 
ou  aigu,  comme  l'intersection  de 
voies  à  un  carrefour,  la  rencontre 
des  traverses  des  lustres  en  bois,  etc. 
La  croisée  d'une  fenêtre  était  l'en- 
droit où  les  meneaux  se  croisaient 
avec  les  montants  intérieurs,. 

—  Archit.  Partie  d'une  église  qui 
rencontre  la  nef  à  angle  droit,  en 
avant  de  l'abside,  et  que  l'on  ap- 
pelle plus  ordinairement  transept. 

Il  Croisée  d'ogives,  Croisement  des 
nervures  d'une  voûte  d'aréte. 

—  Arm.  anc.  Dans  les  anciennes 
épées.  Croix  formée  par  les  quillons 
horizontaux  avec  la  fusée  et  fe  talon 
de  la  lame  :  Bayard...  prit  son  épée  par  la  poignée  et  en 
baisa  la  croiséiî  en  signe  de  la  croix  de  Notre-Seigneur 
(Brantôme).  [On  disait  aussi  croix,  croisillon,  croi- 
SETTE.]  Il  Terme  générique  par  lequel  on  désignait  toutes 
les  épées  dont  la  garde  était  faite  de 
deux  quillons  droits. 

—  Hist.  A  signifié  croisade.  (On  a 
dit  aussi  croisicment  et  croiserie.) 

—  Mar.  En  mer,  Grande  envergure 
des  voiles,  et  en  rade,  Longueur  des 
vergues  :  Bâtiment  qui  a  peu  de  croi- 
sée. Il  Ouverture  des  pattes  d'une  an- 
cre ;  Ancre  qui  a  trop  peu  de  croisée. 

—  Teclin.  Rayons  d'une  roue  d'hor- 
logerie. Il  Branches  d'une  croix  d'or- 
fèvrerie. Il  Petites  croix  do  bois  à 
l'usage  du  couverturier  et  du  potier 
d'étain.  Il  Croix  de  fer  dont  se  sert 
l'épinglier  pour  passer  les  fils  de  lai- 
ton. Il  Cliâssisou  cadre  qui  fait  partie  croisée  d'épée  (1380). 
des  machines  à  lainer,  et  dans  lequel 

sont  encadrés  les  chardons,  n  Pièces  fixées  en  croix  dans 
l'axe  d'un  dévidoir,  n  Eiitrelacementde  fils  très  serrés,  dans 
un  tissu.  Il  Triangle  faisant  osciller  le  babillard  d'un  mou- 
lin. Il  Planche  clouée  sur  la  face  intérieure  du  boisage  d'un 
puits  de  mine,  pour  augmenter  la  solidité  de  ce  boisage  et 
en  relier  toutes  les  parties.  Il  Bois  en  croix,  attachés  au 
tourillon  supérieur  de  l'ancienne  presse  typographique. 

CROISEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  croiser,  de  disposer 
des  objets  en  croix. 

—  Arboric.  Opération  consistant  à  croiser  les  branches 
d'un  arbre  fruitier,  de  manière  que  ces  branches  forment 
des  losanges. 

—  Ch.  de  f.  Croisement  de  voie.  Point  où  deux  voies 
se  coupent,  et  Appareil  destiné  à  faire  passer  le  train 
d'une  voie  sur  l'autre,  à  l'endroit  où  cette  intersection  a 
lieu.  Il  Ci'oisement  des  trains.  Partie  de  la  voie  où  des 
trains  marchant  en  sens  contraire  doivent  se  croiser  con- 
formément aux  indications  contenues  dans  des  tableaux 
de  service  qui  déterminent  ces  points. 

—  Escr.  Croisement  du  fer,  Action  de  croiser  les  fleu- 
rets, les  épées. 

—  Hist.  V.  CROISÉE  (hist.). 

—  Techn.  Disposition  des  fils  qui,  par  leur  entrelace- 
ment, forment  un  tissu  qui  est  du  tavelas,  du  sergé  ou  du 
sat  in . 

—  Encycl.  Ch.  de  f.  Le  croise7ne7it  le  plus  communément 
employé  sur  les  chemins  de  fer  est  le  croise- 
ment avec  pattes  de  lièvre,  qui  consiste,  pour 
livrer  passage  aux  boudins  des  roues,  à  cou- 
der les  deux  rails  contigus  de  la  voie  et  de  la 
traversée,  de  manière  à  les  faire  servir  de 
contre-rails,  en  les  continuant  en  forme  de 
pattes  de  lièvre  jusque  vers  un  point  peu 
éloigné  do  l'intersection  des  faces  exté- 
rieures do  leurs  champignons.  Pour  forcer 
les  roues  à  suivre  la  file  des  rails  et  empê- 
cher los  déraillements  que  pourraient  pro- 
duire les  secousses,  on  dispose  les  contre-rails  dans  le 
voisinage  des  rails  non  interrompus. 

On  distingue  encore  les  croisements  avec  pattes  de 
lièvre  mobiles,  à  rails  mobiles,  à  pointos  mobiles,  les 
croisements  Burleigh,  etc.,  qui  tous  remplissent  le  môme 
but  que  los  croisements  ordinaires  et  n'en  diffèrent  que  par 
quelques  pièces  do  détail  et  le  système  do  fabrication. 

CROISEMENT  (man)  n.  ra.  Accouplement  d'un  mâle 
d'une  espèce  on  d'une  race  donnée  avec  une  femelle  d'es- 
pèce ou  de  race  différente. 

—  Encycl.  Le  croisement  n'est  pas  possible  entre  dos 
formes  trop  éloignées,  et,  quand  il  est  mécaniquement 
possible,  il  est  généralement  infécond  lorsque  los  doux 


414 

êtres  accouplés  sont  trop  différents  ;  on  sait  que  cela  a 
donné  un  critérium   pour  la  définition  de  Vespèce. 

Les  croisements  féconds  donnent  des  hybrides  quand 
ils  ont  lieu  entre  animaux  d'espèce  différente,  et  des  mé- 
tis quand  ils  ont  lieu  entre  animaux  de  même  espèce,  mais 
de  race  distincte. 

Les  animaux  domestiques  se  croisent  plus  facilement 
que  les  animaux  sauvages;  les  éleveurs  utilisent  cette 
propriété,  parce  que  les  métis  sont  souvent  mieux  doués 
que  los  individus  de  race  pure;  il  en  est  do  même  des 
hybrides,  mais  ceux-ci  sont  en  général  peu  ou  pas  fé- 
conds, comme  cela  a  lieu  pour  le  mulet. 

Les  produits  de  croisement,  surtout  les  hybrides,  sont 
en  général  intermédiaires  aux  parents.  Au  point  do  vue 
de  la  couleur,  par  exemple,  les  métis  do  plantes  à  fleurs 
colorées  sont  généralement  panachés,  les  hybrides  ont 
une  couleur  uniforme,  intermédiaire  à  celle  des  parents. 

Mais  tout  cela  n'est  vrai  que  pour  la  première  généra- 
tion ;  aux*  générations  suivantes,  quand  elles  sont  possi- 
bles (métis),  on  constate,  le  plus  souvent,  une  grande  va- 
riabilité dans  le  type  et  un  retour  marqué  vers  lune  des 
deux  formes  parentes,  de  sorte  qu'il  est  à  peu  près  impos- 
sible de  conserver  une  race  métisse  pendant  longtemps. 

Une  observation  intéressante  de  Darwin  a  montré  que, 
chez  les  canards,  le  croisement  de  deux  races  domestiques 
distinctes  donne  un  métis  ressemblant  au  canard  sau- 
vage; cela  a  été  remarqué  aussi  chez  d'autres  espèces 
animales.  On  explique  ce  lait  en  disant  que  seuls  les  carac- 
tères communs  aux  deux  parents  (et  ce  sont  les  caractères 
de  leur  ancêtre  commun,  l'animal  sauvage)  peuvent,  dans 
ce  cas,  se  développer  dans  le  produit  de  leur  métissage. 

Il  faut  signaler  quelques  croisements  exceptionnels 
entre  individus  appartenant  à  des  genres  ou  même  à  des 
classes  différentes,  mais  Ce  sont  là  des  cas  tout  à  fait  ex- 
traordinaires. 

CROISÉ-OBLIQUANGLE  (/:an5r)  adj.  Se  dit  d'une  variété 
de  stauroiide  composée  de  deux  prismes  qui  se  croisent 
sous  un  angle  de  60". 

CROISER  (rad.  croix)  v.  a.  Disposer  en  forme  de  croix  : 
Croiser  des  fils,  des  épées.  Croiser  les  jambes,  les  mains. 
Il  Eu  parlant  d'un  vêtement.  Placer  une  partie  de  façon 
à  en  couvrir  une  autre  :  Croiser  sa  redingote.  Il  Couper, 
passer  en  travers  de  :  Sentier  qui  croise  la  route.  \\  Couper 
le  chemin  de  :  Croiser  un  passant.  Croiser  la  route  d'un 
viuvire.  il  Aller  eu  même  temps  dans  une  direction  opposée  à 
colle  de  :  Lettre  qui  croise  une  autre  lettre. 

—  Présenter  la  pointe  d'une  arme  :  Croiser /a  6nion»e/^'\ 

—  Barrer,  rayer  avec  des  traits  qui  se  croisent  ou  au- 
trement :  Croiser  un  mot,  une  page. 

—  Fig.  Traverser  des  projets  :  Passer  sa  vie  à  croiser 
les  autres.  \\  Croiser  les  bras.  Rester  inactif. 

—  Econ.  rur.  Mêler  par  l'accouplement  des  races  d'ani- 
maux :  Chez  les  ayiimaux,  il  faut  croiser  les  races  pour  per- 
fectionner tes  espèces.  (Beauchêne.)  n  Fig.  Associer,  en 
parlant  d'éléments  hétérogènes  :  Les  régimes  qu'on  croise 
7ie  produisent  que  des  gouvernements  bâtards.  (E.  de  Gir.) 

—  Escr.  Croiser  le  fer.  Croiser  l'épée.  Mettre  épée  contre 
épée,  fleuret  contre  fleuret,  do  manière  à  former  une 
croix,  et,  par  extens..  Se  battre  à  l'épée. 

—  Grav.  Croiser  les  tailles.  Traverser  avec  le  burin  des 
tailles  faites  par  d'autres  tailles. 

—  Littér.  Employer  des  rimes  croisées  :  M.  de  Voltaire 
A  CROISÉ  les  vers  de  la  tragédie  de  Tancrède.  (Marmontel.) 

—  Manôg.  Croiser  la  gaule  en  arrière,  Frapper  le  cheval 
sur  la  croupe. 

—  Mar.  Croiser  les  vergues  carrées,  Les  mettre  perpen- 
diculaires aux  mâts  et  parallèles  entre  elles,  ii  Croiser  les 
tnngons,  Les  mettre  perpendiculaires  à  la  muraille,  ii  Croi- 
ser tes  écarts  de  deux  pièces  de  bois,  Disposer  ces  écarts 
de  telle  façon  que  l'écart  de  l'une  corresponde  à  la  parlio 
pleine  de  l'autre. 

—  Techn.  Croiser  un  tissu.  Travailler  à  quatre  marches. 
Il  ('roiser  les  soies,  Los  tordre  légèrement  avec  un  moulin. 

—  Manufact.  C7-oiser  une  étoffe.  Faire  passer  les  fils 
de  la  trame  d'une  étoffe  dans  une  trame  double. 

—  Vanner.  Croiser  les  brins.  Placer  les  brins  d'osier  les 
uns  sur  les  autres  en  les  travaillant. 

—  Véner.  Croiser  les  chiens.  Traverser  en  avant  des 
chiens  le  chemin  qu'ils  suivent  dans  la  poursuite. 

—  V.  n.  Avoir  assez  d'ampleur  pour  être  croisé  :  Habit 
qui  ne  croise  pas  assez. 

—  Mar.  Occuper  et  surveiller  une  certaine  étendue  do 
mer,  en  la  parcourant  dans  toutes  les 
directions. 

Croisé,  ée  part.  pass.  du  v.  Croiser. 

—  Anat.  Ligaments  croisés,  Nom  donné 
à  deux  forts  ligaments  qui  se  trouvent 
à  la  partie  postérieure  de  l'articulation 
du  fémur  avec  lo  tibia. 

—  Art  milit.  Feux  croisés.  Feux  por- 
tant sur  un  même  point  de  diverses  di- 
rections. Il  Fig.  Attaque  simultanée  :  Le 
FED  CROISÉ  des  épigrammes. 

—  Blas.  Se  dit  d'un  globe  surmonté 
d'une  croix,  et  du  panonceau  de 
l'agneau  pascal,  quand  la  croisetto  est 
d'un  émail  particulier,  il  On  dit  également  croisetk,  ée. 


D'argent     h    un 

globe  de  piieules, 

croisé  d'or. 


Croisement  de  voies. 

—  Bot.  Disposé  en  croix  en  parlant  des  pétales.  (Se  dit 
des  feuilles  et  des  rameaux  qui  sont  opposés  par  paires, 
et  disposés  perpendiculairement  à  la  paire  précédente.) 

—  Entom.  Dont  lo  protborax  est  marqué  d'une  croix. 

—  Escr.  Se  dit  du  tireur  qui  n'est  pas  en  ligne  et  a  lo 
pied  droit  trop  en  dedans. 

—  Littér.  liimcs  croisées,  YlimGS  masculines  et  féminines 
alternées,  il  Vers  croisés,  Vers  à  rimes  croisées. —  Signifie 
aussi  Vers  de  diverses  mesures  employés  dans  une  môme 
pièce  et  se  succédant  régulièrement. 

—  Mamni.  Marqué  d'une  tache  en  forme  de  croix. 

—  Moil.  Marque  de  stries  croisées  :  Coquilles  croisées. 
Se  croisçr,  v.  pr.  Etre  croisé,  il  Suivre  dos  directions 


Alfred  Croiset. 


41S 

liirt'éroiites  ou  opposées.  Il  Etre  mis,  so  produire  à  la  fois 
en  grand  nombro  et  divers  sens,  il  Môler  son  sang,  on  par- 
lant do  doux  racow. 

—  Fig.  Chorchor  à  nuire  l'un  à  l'autre  :  Ils  se  croisent 
dans  tout  ce  qu'ils  font. 

—  Croiser  ù.  soi  :  Sk  croiser  les  bnts.  il  Fam.  5e  croiser 
les  bras,  Kestor  dans  l'inaction. 

—  Hist.  Prendre  la  croix  pour  aller  combattre  les  inti- 
dèles.  il  Fig.  y'ontendro  pour  la  dol'onso  d'un  intârôt 
commun. 

—  Manèg.  Eq  parlant  du  cheval,  Ne  pas  avancer  dans 
la  même  ligne  les  doux  jambes  du  même  côte. 

—  Teohnol.  Se  croiser  sur  l'établi,  So  dit  du  tailleur  qui 
s'assoit  sur  l'établi,  en  croisant 
les  jambes  sous  lui. 

—  Anton.  Décroiser. 

CROISÉ-RECTANGULAIRE 

(rèk,  lèr)  adj.  En  T.  do  miner., 
Se  dit  d'une  variété  de  stauro- 
tido  composée  do  deux  prismes 
croisés  ù.  angles  droits. 

GROISERIE  {  rî )  n.  f.  Techn. 
Ouvrage  de  brins  d'osier  croi- 
sés. 

—  Hist.  V.  CROISÉE  (hist.). 

CROISÉS  n.  m.  pi.  Perches 
planiétss  en  croix  sur  le  sol, 
et  sur  les  croisnres  desquelles 
passe  la  corde  tendue  sur  la- 
((uelle  l'acrobate  danse. 

Croiset  {Marie -Joseph - 
Alfred],  lielléniste  français,  né 
à  Paris  en  1845.  Professeur 
d'éloquence  grecque  en  1885,  il  devint,  en  1886,  membre 
do  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  et,  en  180S, 
doyen  do  la  faculté  des  lettres  de  Paris.  Outre  des  éditions 
d'auteurs  grecs,  on  lui  doit  les  ouvrages  suivants  :  De 
personis  apud  Aristophanem,  et  Xénophon,  son  caractère  et 
son  talent,  thèses  do  doctorat  (1873);  la  Poésie  de  Pi7idare 
et  les  lois  du  lyrisme  grec 
(1880).  —  Son  frère.  Maukice 
Croiset^  également  hellé- 
niste distingué,  est  né  à  Paris 
en    184G.   En    1876,   il  devint 

fTofossour  do  langue  et  do 
ittérature  grecques  à  la  Fa- 
culté des  lettres  do  Montpel- 
lier, puis  maître  de  confé- 
rences à  l'Ecole  normale  su- 
périeure en  18'.H.  professeur 
au  Collège  de  France  en  1893. 
Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  De  publicx  eioquentiée 
vrincipiis  apud  Grxcos  in  fio- 
îuericis  carniinibus,  et  Des 
idées  morales  dans  l'éloquence 
politique  de  Démostkène,  thè- 
ses do  doctorat  (187'1);  Essai 
sur  la  vie  et  sur  les  œuvres  de 
Lucien  {l%i2).  Les  deux  frères, 
dont  l'enseignement,  à  la  fois 
précis  et  éloquent,  avait  déjà  tant  fait  pour  la  diffusion 
des  études  grecques,  entreprirent,  en  1887,  une  grande  His- 
toire de  la  littérature  (jrecque,  la  moillouro  paruo  jusque-là. 
en  France,  aussi  remarquable  par  la  solidité  de  l'érudition 
que  par  l'agrémont  do  l'exposition. 

CROISETÉ,  ÉE  ou  CROISETTÉ  {zè-té),  ÉE  adi.  Blas. 
S'emploie  comme  synonyme  do  choisk.  Il  Se  dit  de  toute 

f)iôce  chargée  do  croisettes.  n  Attribut  ào  la  croix  dont 
es  branches  sont  terminées  par  des  croisillons.  (Dans  co 
dernier  cas,  on  dit  mieux  recroisetée.) 

CROISETTE  [zèt')  n.  f.  Petite  croix.  Il  Dans  quelques 
provinces,  Croix  do  par  Dieu,  Abc,  ù  cause  do  la  petite 
croix  qu'on  piaffait  autrefois  en  tête  de 
l'alphabet. 
,    —  Armur.  anc.  Syn.  do  croiser. 

—  Blas.  Petite  croix  qui  est  le  dimi- 
nutif do  la  croix  alaiséo  et  qui,  lo  plus 
souvent,  charge  ou  accompagne  rno 
pièce  principale.  (On  disait  aussi  croi- 

SIIiLE.) 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  la  gontiano 
à  feuilles  en  croix. 

—  Escr.  Fleuret,  à  garde  en  forme 
do  croix,  dont  so  servent  les  maîtres 
d'armes. 

—  Mar.  Barre  do  perroquet,  il  Che- 
ville qui  lie  la  hampe  du  pavillon  au  mât. 

—  Miner.  Variété  do  staurotido,  chez  laquollo  s'ost 
produite  la  macle  on  croix  grecque,  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  la  maclo  en  croix  do  Saint-André  (  x), 
appartenant  également  à  la  staurotido.  ii  Syn.de  piehub 
DE  CROIX.  V.  CROIX  (minéf.). 

CROISETTÉ  adj.  Blas.  Syn.  do  croiskté. 

Croisette  (cap),  cap  des  Bouchos-du-Rhôno,  au  S.  de 
Marseille  et  à  rentrée  do  la  baie. 

CROISEUR  n.  m.  Mar.  Navire  rapide,  destiné  à  éclairer 
les  escadres  ou  h  ruiner  le  comniorco  ennemi,  n  Capitaine 
d'un  do  ces  navires,  ii  Adjoctiv.  :  Navire  ckoisi-;ur. 

—  Min.  Filon  qui  on  coupe  un  autre. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  do  l'hirondolle  do  mor  et  do  la 
mouette. 

—  Encycl.  Mar.  Suivant  leur  taille,  les  croiseurs  sont 
divisés  on  croiseurs  de  première,  deuxième  ot  troisième 
classe.  Des  croiseurs  spéciaux  ont  pris  le  nom  de  «  croi- 
seurs à  grand  rayon  d'action  ».  Aujourd'hui,  nour  résister 
aux  cfTots  foudroyants  dos  explosifs,  il  a  fallu  cuirasser 
los  croiseurs  et,  aux  grosses  pièces  près,  la  différence  so 
fait  de  moins  en  moins  sensible  entre  le  grand  croiseur 
cuirassé  ot  lo  cuirassé  lui-mémo  ;  mais  il  reste  le  croiseur 
do  deuxième  ot  do  troisième  classe,  dont  la  protection 
consiste  soulomont  dans  un  pont  cuirassé,  ot  qui  ne  devront 
compter  on  temps  do  guerre  que  sur  leur  vitosso  pour  so 
préserver  do  lilossuresqui  pourraient  être  fatales.  On  classe 
dans  les  croiseurs  cuirassés,  ou  croiseurs  do  promièro 
classe,  les  types  Dupuy-dc-Lômc,  Potkuau,  de  6.400  et 
5.300  tounos,  20  nfonus  do  vitosso  ;  dans  los  croiseurs  de 
deuxième  classe,  los  types  Davoust,  Çaasard,  do  3.000  ot 


CHOISE-REGTANGULAiRE 


CROISSANCE 


Maurice  Croiset. 


D'argftit  i\  la  baii'le 

de  cuculcs  uhar;;<le 

do  trois   croldcttei 

d'or. 


4.000  tonnes,  avec  20  nœuds  ;  onfln,dans  la  troisième  classe, 
les  types  Surcouf  et  Lavoîsier,  do  1.800  ot  2.3ùu  tonnes, 
avec  18  nœuds  do  vitesse.  Toutes  les  nations  ont  dos  croi- 
seurs ot  en  augmentent  le  noinbro  do  jour  on  jour  ;  l'Aii- 
gloterro  on  a  uuo  véritable  flotto  et  les  tonnages  vont 
chaque  jour  en  augmentant;  le  croiseur  cuirassé  français 
Jeanne  d'Arc  a  11.300  tonnes. 

(Voir  la  planche  croiseor,  page  sulv.) 

CROISEUR-COMPTEUR  {ko7i-teur)  n.  m.  Machine  em- 
ployée pour  dévider  la  soie  dos  cocons  :  Des  croiseurs- 

COMI'TEDRS. 

Croisig  (Le),  ch.-l.  do  cant.  de  la  Loire-Inférieure,  arr. 
et  ù  25  kil.  (loSaint-Nazaire;  2. -128  hab.  [Croisicais,  aises.) 
Ch.  do  f.  Orléans.  Quartier  maritime  du  sous-arrondissc- 
mcnt  do  Nantes  (III"  arrond.).  Ecolo  d'hydrographie.  Hos- 
pice maritime  do  Penbron  pour  les  enfants.  Port  do  pêclie 
et  do  commorco.  Industrie  du  sel,  la  principale  ot  la  plus 
ancienne,  près  de  20  hectares  de  marais  safanls  en  partie 
protégés  contre  l'envahissement  des  sables' par  la  chaussée 
de  Penbron,  construite  au  x  vin' siècle.  Usines  de  conserves 
de  sardines.  —  Lo  canton  a  3  coinni.  et  6.338  hab. 

—  I/isloii-e.  Le  Croisic  apparaît  pour  la  première  fois 
dans  l'histoire  des  guerres  de  succession  de  Bretagne 
(xiv"  et  xv"  s.).  Un  château  fortifié  existait,  aux  xv«  et 
xvi"  siècles,  sur  l'emplacement  de  l'hôtel  de  ville  actuel. 
Henri  IV  ordonna  de  lo  raser,  parce  qu'il  avait  été  occupé 
par  les  ligueurs  ot  par  les  Espagnols.  Le  Croisic  s'illustra 
par  la  résistance  qu'il  opposa  aux  Anglais,  vainqueurs  dans 
la  guerre  de  Sept  ans  (1759). 

Croisic  (pointe  du),  promontoire  do  la  Loire-Inférieure, 
au  N.  de  rembouclmre  de  la  Loire. 

CROISIE  ou  CROISILLE  n.  f.  En  T.  d'archéol.,  Forme  an- 
cienne du  mot  CROISETTE,  qui  se  disait  des  croix  mises  en 
remarque  sur  les  actes,  pour  en  contester  certains  articles. 

CROISIER  ou  CROISIÉ  {zi-ë)  n.  m.  Hist.  Forme  anc.  du 
mot  CROISÉ. 

~  Hist.  rel.  Nom  donné  à  des  ordres  religieux  établis  au 
XIII*  siècle. 

—  Encycl.  Hist.  rel.  Outre  les  croisiers  do  Portugal 
(centre  à  Evora),  l'on  désigne  sous  ce  nom  trois  ordres 
principaux,  qui  ont  de  commun  l'observance  de  la  règle  de 
saint  Augustin  ot  le  port  de  l'insigne  (une  croix)  d'où  ils 
prennent  leur  nom. 

—  I.  Croisiers  d'Italie  (crocifetn').  Etablis  vers  la  fin  du 
XII*  siècle,  ils  reçurent  leur  règle  d'Alexandre  III  (1169). 
Ce  sont  dos  hospitaliers  régis  par  un  général  (à  Bologne) 
et  un  chapitre  triennal;  ils  eurent  un  moment  deux  cents 
maisons  en  cinq  provinces.  Réformés  en  vain  par  Pie  "V 
(1508),  ils  furent  supprimés  par  Alexandre  VII  (1656). 

—  II.  Croisiers  franco-belges.  Fondés  à  Clairlieu,  près 
d'Huy(1211),  par  Théodore  do  Celles,  ils  adoptèrent  la 
règle  do  saint  Augustin  et,  partiellement,  les  constitu- 
tions dominicaines  (bulle  d'Honorius  lY^  1248).  Ils  se  ré- 
pandirent en  Allemagne,  en  Hollande,  en  Angleterre 
(Londres,  1298),  en  France  (Paris,  1258),  où  les  génovéfains 
leur  contestèrent  âprement  le  titre  de  chanoines  régu- 
liers. Réformés  au  xv"  siècle,  supprimés  en  France  on  1778 
presque  partout,  par  lo  joséphismo  ot  la  Révolution 
(quatre  maisons  en  1804),  ils  se  sont  relevés  depuis,  et 
ont  réélu  un  général  depuis  1853.  Ils  ont  quelques  maisons 
en  Belgique  et  en  Hollande  (général  à  Uden);  ils  joi- 
gnent aux  fonctions  hospitalières  lo  ministère  des  âmes. 
Les  maisons  sont  régies  par  un  prieur  décennal  et  rééli- 
gible,  les  provinces  par  un  chapitre  annuel,  l'ordre  par  un 
chapitre  triennal  et  le  maître  général,  qui  a  reçu,  en  1630, 
los  insignes  pontificaux.  Vêtement  :  soutane  blanche,  sca- 
pulairo  noir,  marqué  sur  la  poitrine  d'une  croix  rouge. 

—  III.  Ci-oisiers  de  Bohème  i^kizovnici).  Fondés  â  Prague 
au  xiii'^  siècle  (bulle  do  Grégoire  IX,  1238),  répandus  aussi 
en  Hongrie  et  en  Silésie,  ils  jouèrent  un  rôle  dans  la 
cuntro-réforme,  soutenant  io  leurs  deniers,  du  xvi*  â  la 
Hn  du  xvir  siècle,  l'archevôque  do  Prague,  qu'ils  élurent 
général.  Ils  fournirent  quelques  professeurs  aux  universi- 
tés et  formèrent  une  bibliotlièquo  de  cinquante  mille  vo- 
lumes. Us  ont  aujourd'hui  une  centaine  do  membres 
répartis  dans  une  trentaine  do  maisons.  Pour  se  distinguer 
dos  autres  croisiers,  ils  ajoutèrent  à  la  croix  rouge  de 
Malte  une  étoile  rougo  à  six  raies. 

CROISIÈRE  (rad.  croiser)  n.  f.  Mar.  Surveillance  exercée 
par  dos  navires  qui  naviguent  devant  des  côtes,  un  port,  etc. 
Il  Ensemble  des  navires  qui  croisent,  il  Parages  surveillés 
par  les  bâtiments.  Il  Par  cxt.  Navigation  prolongée  d'un 
navire  de  guerre  dans  les  mômes  parages. 

—  Art  milit.  Partie  de  la  monture  d'un  sabrc-baïon- 
notte,  perpendiculaire  â  la  lamo,  et  qui  porto  d'un  côté  la 
douille,  et  de  l'autre  lo  quillon. 

—  Ch.  do  f.  Etat  do  deux  voies  forréos  qui  so  croisent 
à  niveau  :  Les  croisières  exigent  toujours  une  active  sur- 
veillance. 

—  Encycl.  Mar.  La  croisière  a  pour  but  do  survoilier 
l'onnomi,  do  surprendre  les  bâtiments  de  guerre  ou  do 
commerce.  La  croisière  ombrasse  une  superficie  de  mor 
beaucoup  plus  grande  que  lo  blocus;  elle  peut  ôtreelToc- 
tuée  sans  règles  précises,  mémo  par  un  seul  navire.  La 
croisière  pont  Être  plus  ou  moins  longue,  plus  ou  moins 
pénible,  ot  lo  nom  do  «  croiseur  »  a  été  donné  aux  navires 
destinés  à  opérer  dans  les  mers  lointaines  et  à  faire  ces 
croisières,  dont  quehiues-unos,  comme  collo  de  Duperré, 
en  1805,  et  celle  de  l'amiral  Hamolin,  on  1827,  ont  été  do 
très  brillantes  manœuvres. 

CROISILLE  {Il  mil.)  n.  f.  Tocho.  Potito  pièce  do  bois 
portant  los  molettes  du  rouot  d'un  fileur  do  corde,  ot  qui 
fait  partie  do  co  rouet. 

—  Blas.  Syn.  do  croisettk. 

GroisiLLE  (La)  comm.  do  la  Hauto-Vionno,  près  de  la 
source  do  la  Briante  ;  arrond.  ol  à  38  kilom.  do  Limoges  ; 
2.361  hab. 

CroisiLLES,  ch.-I.  de  cant.  du  Pas-dc-Calais.  arrond.  ot 
â  13  Inloni.  d'Ar- 
ras,sur  laSonsci'  ; 
i.r.55hub.Ch.der. 
Nord.  —  Lo  can- 
ton a  27  comm.  et 
10.515  hab. 

CROISILLON(//  <'r..Mili"n, 

mil.)  II.  m.  TtHlin. 

Lo  plus  court  do  doux  objots  disposés  ou  croix,  u  Chacun 

dos  objots  00  croix,  s'il»  bout  d'imo  longueur  à  pou  près 


égale.  Il  Pièces  do  charpente,  en  bois  ou  en  fer,  qui  so 
croisent  diagonalement  pour  maintenir  los  poutres  ou  los 
tôles  qui,  assombléos  ou  rivées  avec  les  croisillons,  con- 
stituent des  poutios  armées. 

—  Armur.  anc.  Chacun  des  quillons  formant  la  croix 
d'uno  èpéo  ou  d'une  dague. 

"  Archéol.  So  disait  pour  croisée  de  fenêtre.  (Ce  mot 
désignait  encore  los  divisions  on  bois  enserrant  ley  petits 
carreaux  des  fenêtres,  suivant  cette  modo  du  xviii«  siècle, 
qui  est  redovonuo  aujourd'hui  florissante.  On  disait  :  Des 
CROISILLONS  de  châssis.) 

—  Archit.  Syn.  do  croisée  ou  transept. 

—  n.  m.  pi.  Branches  de  fer  qui  so  croisent  dans  lo 
cœur  d'un  arbro  tournant,  pour  l'ompêcher  de  se  fendre. 

CroismaRE,  comm.  de  Meurthe-et-Moselle,  arrond. 
et  a  7  kilom.de  Lunéville,  sur  la  Vesouzo;  1.230  hab. 
Verrerie. 

CROISSANCE  {Icro-a-sanss  ~  rad.  croître)  n.  f.  Dévelop- 
pement progressif  d'un  corps  organisé  :  La  croissance 
d'un  enfant,  d'u}i  animal,  d'un  arbre. 

—  Fig.  Développement  progressif  :  La  société  n'est  pas 
un  être  créé  pour  l'immobilitéj  mais  pour  la  croissan'CE. 
(P.  Félix.) 

—  Jard.  Sortes  do  rocailles,  de  végétations  pétrifiées, 
dincrustations  pierreuses  :  Croissances  des  Indes. 

—  Méd.  Compensation  de  croissance.  Principe  en  vertu 
duquel  un  organe  normal  ou  pathologique  n'acquiert  jamais 
un  développement  extraordinaire,  sans,  qu'un  autre  organo 
do  son  système  ou  d'un  autre  système  corrélatif  soit  ré- 
duit et  atrophié  dans  une  même  mesure.  (Ce  principe  est 
souvent  désigné  sous  lo  nom  de  principe  du  halanceynent 
des  organes.)  il  Corrélation  de  croissance.  Principe  en  vertu 
duquel  les  modifications  de  certains  organes  entraînent  à 
leur  suite  des  modifications  en  d'autres  organes,  sans  qu'un 
puisse  découvrir  lo  rapport  caché  qui  les  unit  les  unes  aux 
autres. 

—  Syn.  Croissance,  cruo.  Croissance  représente  l'aug- 
mentation dans  sa  durée  ;  crue  la  représente  dans  son 
résultat  comme  un  fait  accompli.  Sous  un  autre  point  de 
vue,  la  croissance  est  successive  et  uniforme,  ou  la  suit 
dans  ses  progrès;  la  cnic est  subite,  inattendue. 

—  Anton.  Décroissance,  décroissement,  diminution,  dé- 
clin, décours. 

—  Encycl.  Physiol.  La  croissance  est  la  conséquence 
de  Vassi7nilation  fonctionnelle;  elle  ne  peut  se  produire  quo 
s'il  y  a  o.xcès  do  l'assimilation  sur  ladésassimilalion,  do  la 
réparation  sur  l'usure  des  tissus,  de  l'alimentation  sur 
l'excrétion.  C'est,  si  l'on  veut  encore,  une  augmentation  do 
la  masse  du  corps,  qui  s'etfectue  soit  par  augmentation 
de  volume  des  éléments  existants,  soit  encore  et  surtout 
par  adjonction  aux  éléments  préexistants  d'éléments 
nouveaux. 

L'assimilation  des  principes  constituants,  d'où  résulte 
la  croissance,  comprend  trois  stades  successifs  :  1*  stade 
de  fixation  :  le  tissu  qui  va  proliférer  s'empare  de  la  ma- 
tière nécessaire  fournie  par  lo  milieu  ambiant,  par  lo 
sang  chez  les  animaux  supérieurs;  2"  stade  de  transfor- 
mation :  la  matière  choisie  devient  partie  intégrante  du 
tissu;  3*»  stade  de  vivification  :  la  substance  organique  de- 
vient organisée,  vivante.  Pour  prendre  un  exemple  :  la 
fibre  musculaire  s'empare  des  albumines,  les  transforme 
en  înyosine,  qui  devient  enfin  contractile. 

Quand  il  y  a  équilibre  entre  les  entrées  alimentaires  et 
les  excréta,  la  croissance  s'arrête,  la  forme-limite  de 
l'espèce  est  atteinte,  Vétat  adulte  est  obtenu. 

Au  point  de  vue  morphologique,  la  croissance  est  sur- 
tout romarquablo  dans  lo  tout  jeune  âge  et  diminue  pro- 
gressivement d'intensité;  entre  21  et  25  ans,  en  moyenne, 
ce  dévoioppoment  est  achevé  au  point  de  vue  de  la  taille; 
lo  poids  atteint  son  maximum  :  chez  l'homme,  vers  35  ans  ; 
chez  la  femme,  vers  50.  D'ailleurs,  la  taille  comme  le  poids 
dépondent  non  seulement  do  la  race  et  du  sexe,  mais  aussi 
dos  conditions  d'existence  et  des  influences  pathologiques. 

Le  tableau  suivant,  emprunté  à  Comby  et  à  Landois, 
donne  l'accroissement  en  poids  de  l'homme  ot  de  la  femme 
jusqu'à  l'état  adulte. 


POIDS 

POIDS            1 

AGE 

AGB 

-- — ".III  - 

-  -i^' — ^ 

IIOMMKS 

FEMMCS 

HOMMES 

CEMMES 

Naissance 

al.  000 

3  k  000 

3  au3 . . . 

131210 

I21'A50 

1  mois.  .  . 

.3    100 

3    700 

4  -  .  .  . 

15    070 

14    180 

■2    —    ... 

.1    EOO 

4    SOO 

5  —  . . . 

16    7U0 

16    bOO 

3    -    .  .  . 

s    250 

i>    2B0 

6  —  .  . . 

18    010 

10    710 

4    —    ,  .  . 

0    000 

6    000 

7  —  ..  . 

20    100 

18    4.'.0 

5    —   .  .  . 

IS    &00 

0    500 

8  —  ... 

22    260 

19    820 

6    —    .  .  . 

^  000 

7    OOO 

9  —  .  .  . 

24   090 

S2    400 

1    -    .  .  , 

7    bOO 

7    EOO 

10  —  .  .  . 

26    120 

24    240 

8    -    .  . 

7    900 

7    900 

12  —   ... 

31    000 

30    510 

9    —   .  .  . 

8    300 

8    300 

14  -   ... 

38    500 

38    100 

10    —    .  .  . 

8    6130 

8    060 

10  -   ... 

63    300 

U   440 

Il    —    .  . 

8    900 

8    960 

18  —    .. . 

61    260 

B3    100 

20  -  .  .  . 

65    000 

54    460 

1  an  ...  . 

9    S.iO 

9    300 

68    290 

53    080 

2  ans  .  .  , 

12    000 

Il    400 

30  -  .  .  . 

68    900 

65    140 

—  BiBLiOGit.  :  O.  Ilonwip,  Développement  de  l'homme  et 
des  verli'hn's  (Itad.  franc.  [Paris,  1831]);  Comby,  Ooi's- 
snnce  (Traité  dos  malaiiios  do  l'onfanco,  tomo  1",  1890); 
Lo  Daiiloc,  Théorie  nouvelle  de  la  vie  (Paris,  1895). 

—  Bot.  On  distinguo  souvent,  dans  uno  plan»o,  Vaceifiis- 
scmcnl  alisulii,  augincnlaiion  do  volumo  acquise  pondant 
un  temps  donni',  sans  tenir  compte  de  co  qui  peut  avoir 
disparu  pondant  lo  niônio  temps,  do  Vaceroissemenl  re- 
latif.  quon  obtient  on  retranchant  do  laccroissement 
absolu  le  volumo  des  parties  qui  ont  disparu  pendant  lo 
mOrno  temps  :  positif  pend,-int  la  jeunesse,  celui-ci  d<>croit 
A  mesure  (pi'on  so  rapproche  do  1  état  adulte,  pour  lequel 
il  peut  iHre  nul  ;  puis  il  devient  néealif,  et  lo  corps  dOpiSrit. 
l/augmentaiion  do  volume  qui  délinit  un  accroissement 
positif  est  ordinairement  accomp-ignéo  d'uno^  augmenta- 
tion do  poids  ;  il  n'est  pas  rare,  cependant,  qu'elle  corres- 
ponde ft  nue  diminution  do  poids,  tout  au  moins  do  poids 
sec  (germination  do  la  graine). 

La  croissance  d'un  organe  peut  être  diUerminOO  par  dos 
mesures  directes  ou  iV  l'aido  d'instrumonis  approprit^s 
(auxanomôtros).  lillo  peut  Otro  limitée  (fouille),  ou  illimiléo 
(racine,  ligo)  ;  oUo  est  dite  terminale,  quand  les  parties 
nouvelles  so  constituent  A  une  exIriSinité  do  l'organe,  et 
iii(ci-cn'iiii'(f,  quand  elles  s'intorcalout  oniro  los  punies  plus 


CROISEUR 


416 


JEANNE-D'ARC.  Croiseur  cuirassé  liaopton  j        SUCHET.  Croiseur  de  2"""  classe 


Cuupe  au  maître  dur) 
croiseur  protégé 


PRINCESA     DE    ASTURIAS. 


1.  Profll  et  plan  du  pont.  —  2,  A  l'arrière,  «on  ballon  captif  et  l'écran  qui  en  permet  le  gonnement.  —  3.  Disposition  des  hélices  du  croiseur  américain  Columbia.  —  4.  Projection  verticale; 

6.  Coupe  longitudinale  donnant  le  détail  de  tous  les  amenagcnicnls  :  A,  échelles;  B,  (■nil)arcations  aux  bossoirs; 

C,  machines;  D,  chaudières;  E,  cheminées;  F,  cabestans;  0,  gouvernail;  H,  barre;  S',  servomoteur;  U,  soutes  h  munitions;  M,  mils  militaires;  N,  manches  a  vent; 

0,  projecteurs;  P,  chambre  de  veille;  K,  blockauss  du  commandant;  S,  poste  de  l'homme  de  barre; 

Q,  Q',  compas;  T, tubes  lance-torpilles;  U,  soutes  à  charbon;  1.  Logement  du  commandant;  2,  3.  4.  Logements  des  ofllclcrs;  —  6.  Pièce  de  19  en  tourelle  fermée  (tourelle  arrière  du  Pulhutiu). 

(Voir  marine;  —  navire;  —  cuirassé,  etc.)- 

«  —  01 


Construction  du  crois- 
5ant(!,  2.  Centres). 


D'argent  au 

croissant  montant 

de  sinople. 


417 

anciennes,  soit  partout  à  la  fois  (formation  simultanée), 
s(Mt  à  uu  niveau  dôtoriuinô  (formation  successive,  avec  ses 
variétt^s  basifupe,  basipède  et  mixte).  La  croissance  d'un 
or^'ano  cylindrique  (tipe  par  exemple)  peut  être  inégale 
suivant  SOS  diverses  f^^énôratricos,  d'oii  la  mttation  et  la 
circumnutation  ;  si  ellu  est  plus  jurande  à  la  surface  que 
suivant  l'axe,  il  y  a  torsion.  Dans  un  organo  dorsiveniral, 
elle  peut  Hyo  inéfir^ilo  sur  les  deux  faces  dorsale  et  vuu- 
tralo,  d'où  Vépmastie  et  Vhyponastie. 

La  croissance  est  soumise  à  l'iiiUuonce  do  la  pesanteur, 
qui  l'augmonlo  ou  la  diminue  {(/l'anxisme,  accélérateur  ou 
retardateur)  de  maiiii>re  à  imprimer  aux  organes  diverses 
courbures  {géotropisme),  et  à  celle  de  la  radiation  {acti- 
naiLxisme,  avec  Vactinotropis/ne  qui  en  est  la  consé(|uenco)  ; 
on  a  détermine  spécialement  l'intîuence  des  radiations 
caloritiquos  (^thermauxismc  et  thermotropisme)  et  des  ra- 
diations lummeusos  {p/iotauxisme  et  phototropisme  ou  hé- 
liotropisme)  :  uno  lumière  d'intensité  moyenne  a  généra- 
lement un  ctTot  retardateur  sur  la  croissance. 

CROISSANT  {kro-a~san  —  subst.  participial  de  croît7-e) 
B.  m.  Astron.  Temps  qui  s'écoule  de  la  nouvelle  à  la  pleine 
lune,  et  pendant  lequel  la  partie  éclairée,  visible  pour  nous, 
croît  d'une  manière  continue  ;  La  lune 
est  à  S071  CROISSANT.  Il  Forme  appa- 
rente de  la  lune,  lorsqu'elle   nous 
présente  moins  de  la  moitié  do  son 
hémisphère   éclairé  :  Le  croissant 
de  la  lu7ie.  il  Chacun  des  jours  d'une 
lunaison. 

—  Objet  avant  la  forme  du  crois- 
sant de  la  tune  ;  Le  croiss.\nt  est 
formé  par  detix  arcs  gui  se  coupent 
et  qui  ont  leur  concavité  tournée  du 
même  côté. 

—  Par  plaisant.  Cornes  dont  on  est 
convenu  d'affubler  les  époux  trahis  : 
Porter  le  croissant,  il  Loger  au  croissant.  Appartenir  à  la 
classe  des  maris  trompés.  {A  Paris,  on  dit,  dans  le  même 
sens,  Habiter  la  rue  au  Croissant  ) 

—  Hist.    Armes    et  étendard   de  l'empire  turc,  parce 
qu'ils  sont  décorés  d'un  croissant  :  Ar- 
borer le  croissant,  il  Empire  turc  :  Le 
CROISSANT  a  vaincu,  a  été  vaincu. 

—  Art  vét.  Tumeur  en  forme  de  crois- 
sant, qui  se  produit  sur  la  sole,  et  qui 
est  causée  par  la  fourbure  chronique. 

—  Blas.  Pièce  héraldique  figurant 
sur  les  écus,  seule  ou  en  nombre,  et 
représentée  le  plus  souvent  horizonta- 
lement, la  convexité  regardant  la  pointe 
de  l'écu  {croissant  7ïîovtant).  Quand  le 
croissant  tourne  cette  convexité  vers 
le  chef,  il  est  dit  versé  ou  renversé  ; 
quand  il  tourne  ses  pointes  vers  le  côté 
sénestre,  il  est  dit  contourné  ;  quand  il  les  tourne  vers  le 
côté  dextre,  il  est  dit  tourné 

—  Corara.  Papier  dont  le  filigrane  porte  trois  croissants. 

—  Ichtyol.  Nom  donné  à  un  poisson  du  genre  labre  et  à 
un  autre  du  genre  tétrodon. 

—  Mar.  Massif  de  bois  dur  établi  à  l'arrière  des  affûts, 
et  servantau  pointage  des  canons,  ii  Sorte  de  grosse  tringle 
courbée  en  demi-cercle,  qui  supporte  la  mâchoire  du  gui  en 
arrière  du  mât  d'artimon,  ii  Chacune  des  diverses  tnngles 
destinées  à  détourner  les  eaux  le  long  du  bord,  au-dessus 
de  chaque  sabord,  n  Nom  donné  à  diverses  autres  tringles 
courbées,  il  Arc  de  cercle  décrit  par  la  barre  du  gouver- 
nail. Il  Disposition  ancienne  des  flottes  de  guerre  en  vue  du 
combat  :  Ordre  en  croissant. 

—  Mus.  Chacun  des  enfoncements  semi-circulaires 
sur  les  côtés  de  la  table  d'harmonie  d'un  instrument  à 
cordes. 

—  Techn.  Pièce  de  métal  poli,  analogue  à  un  crochet, 
placée  horizontalement  en  dedans  des  jam- 
oages  des  cheminées  pour  maintenir  les  pin- 
cettes et  la  pelle,  il  Evidement  dans  une  pla- 
tine de  serrure  ou  de  verrou,  ii  Outil  dont 
les  forgerons  se  servent  pour  parer  les  con- 
gés des  pièces  cylindriques,  ii  Petit  pain  dont 
la  forme  est  celle  d'un  croissant,  il  Instru- 
ment à  fer  recourbé  et  tranchant,  placé  au 
bout  d'un  long  manche,  et  qui  sert  à  élaguer 
les  arbres. 

~-  Encvcl.  Archéol.  Les  anciens  ornaient 
d'un  croissant  le  front  d'Astarté  ou  Vénus, 
et  de  Diane  ou  Artémis.  Le  croissant  était  le 
symbole  de  la  ville  de  Byzance,  et,  quand 
les  Turcs  s'en  emparèrent,  ils  le  conservè- 
rent comme  emblème  do  leur  empire.  Le 
croissant  des  Turcs  ornant  leurs  étendards, 
surmontant  leurs  minarets  et  leurs  mosquées, 
fut  ainsi  opposé  à  la  croix  des  chrétiens. 
Le  croissant  est  demeuré,  jusqu'à  nos  jours, 
!o  signe  distinctif  do  l'empire  ottoman.  Le  croissant  anpa 
raît  très  fréquemment,  dès  le  moyen  âge,  dans  les  omolô- 
mes;  c'est  ainsi  qu'au  xvi'  siècle  il  ligure 
sur  les  livrées  et  les  armes  do  Henri  II, 
qui  le  porte  en  l'honneur  do  Diane  do  Poi- 
tiers, ot  il  est  pris  en  môme  temps  par 
Catherine  de  Médicis.  A  cotte  mémo  épo- 
que, lo  croissant  est  assez  commun  parmi 
les  marques  dos  forgeurs  d'épéos,  à  Solin- 
gen,  comme  à  Mdan  ot  à  Tolède,  ot  on 
le  trouve,  encore  aujourd'hui  sur  des 
lamos  orientales,  aranes  ot  indiennes. 
Dans  les  ostensoirs  on  lanterne  du  moyen 
âge  était  monté  un  croissant  d'or  ou  d'ar- 
gent, sur  lequel  reposait  l'hostie  consa- 
crée. Cette  disposition  resta  en  usago  Jus- 
qu'au XVI»  siècle,  mais  alors  on  prit  1  ha- 
bitude d'exposer  l'hostie  entre  doux  lamos 
do  cristal. 

On  appelait  autrefois  «  croissants  >•  les 
crochets  do  métal   servant  à   retenir,  ù. 
relever  les  rideaux  et  portières,  et,  sous  Louis  XV, 
accessoires  employés  dans  la  coiffure  des  femmes, 

—  Ordre»  du  Croissant.  Le  plus  ancien  dos  ordres  do 
chevahîrio  qi'i  aient  porté  ce  nom  fut  fondé  en  1208,  à 
Messine,  par  Charles  d'Anjou,  frèro  de  saint  Louis,  en 
mtSmoiro  de  la  victoire  qu'il  venait  do  romjiorter  ù  Taglia- 
cozzo  sur  Conradin,  son  compétiteur  au  royaume  de  Nu- 
pics.  L'insigne  était  un  croissant  d'or,  qui  ornait  lo  collier, 


Croliaant  turc. 
,  dos 


et  était  entouré  de  la  devise  Voncc  impleat  orhem.  Cet 
ordre  eut  une  très  courte  existence. 

Un  autre  ordre  du  Croissant  fut  fondé  on  1448,  à  Angers, 
par  Ronô  d'Anjou,  roi  do  Naplos.  Il  avait  également  pour 
insigne  un  croissant  annexé  au  collier,  et  sur  lequel  ligu- 
rait  lo  premier  mot  do  la  devise  de  l'ordre  :  Loz  en  crois- 
sant, ce  qui  signifiait  quo  tous  les  «  nobles  cuours  "  (les 
chevaliers)  devaient  de  jour  on  jour  «  croistre  et  augmen- 
ter leur  bien  faire,  tant  en  courtoisie  ot  débonnaireté  quo 
en  vaillance  et  glorieux  faicts  d'armes  ».  Cet  ordre  dispa- 
rut avec  la  maison  d'Anjou.  V.  couronnes  (planche  en  noir). 

Signalons  aussi  un  ordre  du  Navire  d'Outremer  ou  au 
Douhle-Croissant,  qui  aurait  été  fondé  par  saint  Louis 
au  moment  do  son  départ  pour  la  croisade  do  Tunis. 
V.  Navihk  (ordre  du). 

Entin.  il  a  existé  en  Turquie  une  décoration  connue  sous 
le  nom  de  Croissant,  et  que  l'on  regardait  comme  un  ordre. 
Fondé,  en  1799,  parSélim  III,  il  fut,  en  1831,  supprimé  par 
Mahmoud  II,  qui  le  remplaça  par  le  Nicham  Iftikhar. 
L'amiral  anglais  Nelson  tut  le  premier  chevalier  de  cet 
ordre.  L'insigne  consistait  en  un  médaillon,  au  centre  du- 
quel se  voyait  le  chiffre  du  padischah,  entouré  d'une  gar- 
niture de  diamants. 

CROISSANT  (kro-a-san),  ANTE  adj.  Qui  croît,  qui  s'aug- 
raoïito   :    Force ,    Fortune    croissante. 

—  Mar.  Echelle  de  latitude  croissante. 
Echelle  au  moyen  de  laquelle  on  évalue 
les  vraies  distances,  qui  se  trouvent 
défigurées  par  la  projection  de  Merca- 
tor  usitée  dans  les  cartes  marines. 

—  Mathéra.   Fonction   croissante. 
V.  maximum. 

CROISSANTE,  ÉE(^-ro<2-san) adj.  Blas. 
Se  dit  de  l'écu  chargé  de  croissants. 
{On    dit    plus   généralement    semé    de 

CROISSANTS.) 


De    gueules   crois- 
santé  d'argent. 


CROISSEL  {kro-a-sèV  —  du  bas  lat. 
crucibulum,  même  sens)  n.  m.  Lampe  en  usage  au  moyen 
âge,  et  dont  le  vaisseau,  do  terre  ou  do  cuivre,  était  souvent 
façonné  à  quatre  lobes,  de  ma- 
nière àrappeler  la  forme  d'une 
croix.  (Dans  les  croissels  affec- 
tant cette  dernière  disposition, 
chacun  des  lobes  se  relevait  en 
bec  et  pouvait  supporter  une 
mèche,  tandis  que  la  région 
du  milieu  s'élevait  en  lanter- 
non  surmonté  d'un  crochet  ser- 
vant à  suspendre  le  croissel.) 

CROISSEMENT(ATo-a-sma«) 
n.  m.  Action  de  croître. 

GrOISSY- SUR- SEINE, 

comm.  de  Seine-et-Oise,  arr. 

et  à  16  kilom.  de  Versailles,  sur  la  Seine;  1.990  hab.  Asile 
do  convalescence  pour  les  femmes  ;  machine  élévatoire 
pour  les  eaux.  Eglise  du  xiii*  siècle;  château  du  xviii". 

GrOISSY  (Charles  Colbert,  marquis  de).  V.  Colbert. 

CROISURE  n.  f.  Techn.  Tissure  d'étoffe  croisée  qui 
s'appelle  serge,  tandis  que,  dans  lo  drap,  la  tissure  s'ap- 
Itclle^^ure.  ii  Opération  du  tirage  des  cocons,  qui  consiste 
à  croiser  deu.x  brins  de  soie,  ou  quelquefois  à  replier  un 
seul  brin  sur  lui-même,  il  Opération  qui  consiste  à  croiser, 
avant  d'arriver  au  dévidoir,  tous  les  brins  dont  se  com- 
pose un  fil  de  soie,  afin  de  les  faire  adhérer  ensemble,  de 
les  arrondir,  les  sécher  et  les  empêcher  ainsi  de  se  coller 
sur  les  extrémités  des  ailes  de  l'asple.  n  La  plus  large  des 
lovées  de  terre  ou  le  plus  large  des  chemins  qui  coupent 
un  marais  salant. 

—  Blas.  Point  d'intersection  dos  deux  lignes  qui  coupent 
un  écu  en  quartiers. 

—  Littér.  Disposition  des  vers  par  rimes  croisées,  n  Dis- 
position des  vers  de  mesures  différentes  employés  dans 
uno  mémo  pièce. 

—  Mar.  Position  relative  des  vergues  et  des  mâts,  lors- 
qu'ils sont  placés  en  croix,  ti  Endroit  où  so  rencontrent  les 
doubles  d'un  cordage,  il  Croîsure  des  lignes,  Lo  point  de 
jonction,  ii  Se  dit  aussi  pour  Croisée,  lorsqu'on  veut  dési- 
gner l'envergure  des  voiles  ou  la  longueur  des  vergues. 

CrOISY  {Onésimo-Aristido),  sculpteur  français,  né  et 
mort  â  Eagnon  (Ardonnes)  [1840-181)9].  Elève  de  Duniont 
et  il'*r;iiinory,ilacxposé,on  1878,  un  groupe  en  marbre, /*««; 
^falatesta  et  Françoise  de 
/iituini.  Au  Salon  de  1879, 
Croisy  envoya  une  statue, 
la  Fille  aux  raisins;  en  1881, 
uno  figure  allégorique,  la 
/)huf/s,  destinée  i  la  mairie 
du  XIX»  arrondissement,  et, 
en  1882,  son  œuvre  la  plus 
connue,  ^e  A'irf,  qui  fut  ac- 
quise par  l'Etat  (muséo  du 
Luxemoourg).  Depuis,  Croisy 
a  exposé  le  Général  Chansy 
sur  son  lit  de  mort,  statue 
on  plâtre;  Ernest  liradfer, 
statue  on  plàtro  (1883); 
Chanzif,  modèle  de  la  statue 
en  bronze  érigée  à  Buzancy 
[i>^8l);  l'Armée  de  la  Loire , 
L'^roupo  formant  lo  soubasse- 
ment du  monument  érigé,  Croisy. 
.■ui  Mans,  à  la  mémoire  de 

Chanzy,  et  de  la  deuxième  armée  do  la  Loiro  (1885);  le 
Général  Chanzy,  statue  en  bronze,  érigée  à  Nouart  par 
souscription  publique  {188G);  Méhul,  statuo  bronze  pour 
Givet  (1892);  Bayard,  statuo  â  Mézières  (1893);  un  Cal- 
vaire, marbre  destiné  à  la  Russie  (1894);  lo  Monument  do 
SeJan,  â  la  mémoire  des  soldats  morts  on  1870  (1897)  ;  otc. 

CROÎT  (kro-d  —  rad.  croître)  n.  m.  Accroissement,  objet 
qui  s'ajoute  ù  un  autro,  par  lo  dévoloppomont  naturel  do 
celui-ci  :  Le  croît  d'un  troupeau. 

—  Encyci..  Dr.  Croit  des  animaux.  Lo  croît  des  animaux 
est  un  fruit  (C.  civ.,  art.  547).  A  ce  titre,  il  appartient  au 
propriétaire  par  droit  d'accession.  Si  lo  mâle  ot  la  femollo 
upparlionnont  âdos  propriétaires  différents,  c'est  lo  pro- 
pnéiairo  do  la  fomoUo  qui  a  droit  au  croît.  Il  on  était 
ainsi  &  Homo,  pour  los  enfants  dos  osclavos.  L'usufruitier 
jouit  du  croit  des  animaux  iC.  civ.,  an.  t>»iï,  583).  ^ï  l'usu 


CROISSANT  —   CROIX 

fruit  n'est  établi  quo  sur  un  animal  et  si  l'animal  périt 
sans  la  faute  do  l'usufruitier,  celui-ci  n'est  pas  tenu  d'eu 
rendre  un  autre,  ni  d'en  payer  l'estimation  (art.  ei5)  ;  il 
n'est  pas  tenu,  par  conséquent,  do  lo  remplacer  par  uno 
tête  do  cruît.  yi  l'usufruit  est  établi  sur  un  troupeau,  et 
si  celui-ci  périt  partiellement,  l'usufruitier  est  tenu  do 
remplacer,  jusqu'à  concurrence  du  croît,  lestâtes  des  ani- 
maux qui  ont  péri  (art.  GiG).  A  la  fin  de  l'usufruit,  l'usu- 
fruitier doit  représenter  un  troupeau  contenant  un  nom- 
bre do  tètes  égal  à  celui  qu'il  a  reçu;  il  est  tenu  do 
rembourser  au  nu  propriétaire  la  valeur  des  bètes  qui 
manquent,  à  moins  qu'il  ne  prouve  qu'elles  ont  péri  par 
cas  fortuit  et  que  le  croît  a  été  insuftisant  pour  les  rem- 
placer. Dans  lo  cheptel  simple,  lo  croît  est  commun  entre 
les  bailleurs  et  le  preneur,  qui  ne  peuvent  en  disposer 
sans  être  d'accord  (art.  1812).  Dans  le  cheptel  à  moitié,  lo 
bailleur  n'a  droit  qu'à  la  moite  du  croît  (art.  1819). 

—  Anton.  Déchet. 

CROÎTRE  du  lat.  crescere,  mémo  sens.  —  Je  croîs,  tu 
crois,  il  croit,  nous  croissons.  Je  croissais,  nous  croissions. 
Je  criis,  nous  crûmes.  Je  croîtrai,  nous  croîtrons.  Je  croî- 
trais, nous  croîtrions.  Crois,  croissons,  ci'oissez.  Que  je 
croisse,  que  nous  croissions.  Que  je  crusse,  que  jious  crussio7is . 
Croissant.  Crû,  crue)  v.  n.  So  développer,  gagner  de  l'éten- 
due :  La  rivière  a  crû.  La  marée  croît.  Enfant,  arbre  qui 
CROISSENT.  Il  Augmenter  :  l"  en  intensité  :  Le  bruit  croît. 
Le  vent  croît.  La  pluie  croît.  La  vitesse  croît;  2"  en  du- 
rée :  Les  jours  croissent  en  hiver  et  au  pi'intemps  ;  3"  en 
nombre  ou  on  qualité  :  Famille  qui  croît  rapidement. 

—  Naître  et  se  développer  :  Le  bouleau  ne  croît  que 
dans  tes  pays  froids.  Le  blé  croît  presque  partout. 

—  Fig.  Etre  produit;  prospérer. 

—  Impersonnell.  ;  Il  croît  en  France  des  plantes  de  tous 
les  cli7nats. 

—  Loc.  div.  Croître  en  ou  dans,  Gagner  en,  se  déve- 
lopper sous  le  rapport  do  :  Croître  en  largeur,  ENi-o/ume. 
Croître  en  sagesse,  en  vertu.  Croître  dans  la  vérité,  dans 
l'estime  de  quelqu'un.  \\  Fam.  Ne  faire  que  ci'oitre  et  embellir, 
Gagner  rapidement  de  la  taille  et  de  la  beauté.  —  Fig.  et 
souvent  ironiq.  Se  développer,  augmenter  :  La  sottise  loïis 
les  jours  ne  fait  que  croîtrk  et  embellir.  (Mol.)  ii  L'herbe 
y  croit,  C'est  un  endroit  peu  fréquenté.  —  Fig.  C'est  une 
chose  oubliée,  négligée,  dédaignée. 

—  Prov.  :  Mauvaise  herbe  croît  toujours.  Se  dit,  par 
plaisant.,  pour  expliquer  la  croissance  rapide  d'un  enfant 
de  mauvais  caractère,  et,  par  ext.,  d'un  entant  quelconque. 

—  V.  a.  Accroître,  augmenter,  développer  :  Croître  les 
7nalheurs,  l'audace,  la  gloire  de  quelqu'un.  (Vieux.) 

—  Gramm.  Ce  verbe  prend,  dans  ses  temps  composés, 
l'auxiliaire  avoir  ou  l'auxihaire  être,  selon  que  l'on  a  en 
vue  l'action  seule  ou  l'action  envisagée  commo  suivie 
d'un  état  qui  s'est  maintenu  plus  ou  moins  longtemps  ; 
En  quelques  heures  la  rivière  avait  crû  de  plusieurs  pieds. 
Voyez  co7nme  elle  est  crue  depuis  l'orage  a'hicr. 

—  Syn.  Croître,  augmenter,  s'augmenter.  V.  augmenter. 

—  Anton.  Décroître,  diminuer. 

CROIX  {kro-a  —  du  lat.  crux,  même  sens)  n.  f.  Instru- 
ment de  supplice  formé  queh|uefois  d'un  seul  pieu,  plus 
souvent  de  deux  pièces  ae  bois  placées  en  travers  1  une 
de  l'autre,  et  sur  lequel  on  attachait  des  criminels  con- 
damnés à  mort  :  Etre  attaché  à  ^a  croix.  Etre  mis  en  croix. 

—  Par  ext.  Passion  do  Jésus-Christ,  ses  souffrances  sur 
la  croix  :  La  croix  cha7igea  le  monde.  (Chateaubr.)  n  Reli- 
gion chrétienne;  Eglise  de  Jésus-Christ:  Combattre,  Mourir 
pour  la  CROIX,  ii  Prend7'e  la  croix.  S'engager  à  faire  parl^''* 
d'une  croisade. 

—  Par  anal.  Objet  de  piété  ou  de  simple  parure,  ayant- 
la  figure  d'une  croix  :  U7ie  croix  d'or. 

—  Insigne  en  forme  de  croix  d'un  ordre  de  chevalerie  :Za 
CROIX  de  la  Légion  d'honneur  ou  simplement,  aujourd'hui, 
La  CROIX  d'honneur,  et  même  La  croix  :  Gagner,  AJériter  la 
CROIX.  (V.  DÉCORATION.)  Il  Granrf-crojx  n.  m.  Haut  digni- 
taire décoré  do  la  grand*  croix,  dans  divers  ordres  do  cho- 
valorie.  (S'est  dit,  autrefois,  du  premier  dignitaire  après 
le  grand  maître,  dans  l'ordre  de  Malte.)  il  Grand'croix 
n.  f.  Insigne  en  forme  de  croix,  que  porte  le  grand-croix. 
Il  Insigne  en  forme  de  croix,  avec  lequel  on  récompense 

les  écoliers  do  mérite  :  Enfant  oui  a  souvent  la  croix. 
11  Disposition  des  objets  placés  do  façon  à  figurer  uno 
croi.x  :  Mettre  des  bâtons  en  croix,  i:  Lattes  en  croix,  quo 
les  couvreurs  et  les  maçons  placent  près  do  leurs  chan- 
tiers, pour  avertir  los  passants  de  Sf  tenir  à  l'écart,  il  Traits 
croisés  :  Marquer  un  mol  d'une  croix. 

—  Fiç.  Peines,  afflictions  ;  spéclalom.,  dans  lo  langage 
do  l'Eglise,  Eprouves  quo  Dieu  envoie  au  chrétien,  il  Porter 
sa  croix.  Etre  sujet  à.  dos  peines  journalières,  à.  des  dou- 
leurs habituollos. 

—  Pop.  Personne  à  charge,  ou  qui  causo  do  grands 
chagrins  :  Jeune  honwte  qui  est  une  croix  pour  ses  parents. 

—  Loc.  div.  :  Croix  ansée,  Croix  formée  d'un  T  surmonté 
d'une  anso.  il  Croix  d'épée.  Croix  formée  par  la  gardo  ot  la 
poignée  d'une  épéo  do  chevalier,  il  Mariage  sur  la  croix 
d'épée.  Sorte  do  mariage  qui  so  faisait  brusquement  ot 
sans  les  cérémonies  ordinaires,  ii  Croix  grecque.  Croix  à 
quatre  branches  égales,  il  Cro/x  latine.  Croix  dont  uno 
branche  est  plus  longue  quo  los  trois  autres,  ii  Croix  de 
/,urrai7ie,  ou  russe,  ou  patriarcale,  Croix  ù  deux  croisillons 
inégaux,  ti  6VoKcrfeiV/«/if,Croixquolcschevaliersdo  .Malto 
portaient  sur  leur  vêtement.  Il  Croix  de  par  J)icu,  Tableau 

Croix;  1.  Amilo:  S.  Grcccliio;  3.  Lutine;  ♦.  Gnmmee  ;  S.  Eu  tau; 
6.  Do  Solnt-Anilr*  ;  7.  Do  Lorroloo. 

dos  lettres  do  l'nlplialiet,  à  cause  do  la  croix  dont  on  lo 
faisait  autrefois  préci'dor  :  ^nrorV  sn  croix  dk  par  Diko. 
—  Premiers  (^h^nicnts  d'un  art  ou  d'une  scienco;  diVbut 
d'une  alVaire.  n  Croh-  pectornle.  Petite  croix  qu'un  évftquo 
iiorto  suspendue  sur  la  poitrine,  ii  Croix  procvssionnrlle. 
Croix  que  Pou  porte  au  liant  d'un  niauctieon  tAto  du  cort^f^o 
qui  forme  uno  procession,  it  Croix  tie  Saint  ~  Andrt^,  en 
sautoir,  en  X,  Croix  de  llowijoi/ne.  Croix  oblique  ou  en 
forme  do  X.  il  Privilège  de  la  cmix.  Privilège  qu'avaient 
les  croisés  do  no  pouvoir  *tre  poursuivis  pour  dettes,  de 
no  point  payer  d'intéri^t  pour  l'argent  qu'ils  ompruntaiout, 
do  no  payer  ni  collectes  ni  tailles. 

K3 


CROIX 

—  Loc.  fam.  :  Faire  une  croix,  Mettre  fin  à  (juelque 
chose,  indiquer  qu'une  chose  est  ou  devrait  être  finie  là, 
y  renoncer  : 

Et  trois  ! 

Quand  Q0U3  serons  à  dix,  nous  ferû7is  une  croix. 

MOUÈKE. 

(Ce  vers  est  commo  passé  on  proverbe,  et  se  trouve  fré- 
quemment dans  la  bouche  de  ceux  qui  sont  impatientés 
par  la  répétition  trop  fréquente  de  quelque  chose.)  n  Faire 
une  croix,  une  croix  à  la  cheminée.  Noter  un  fait  comme 
très  extraordinaire,  ii  Aller  au-devant  de  quelqu'un  avec  la 
croix  et  ta  bannière,  Le  recevoir  avec  une  solennité  qui 
rappeÛe  celle  qu'on  met  à  recevoir  un  évoque.  (On  emploie 
également  l'expression  :i/  faut  la  croix  et  la  bannière,  quand 
on  veut  dépeindre  les  difticultés  qu'on  éprouve  à  vaincre 
l'opiniâtreté  de  quelqu'un.)  il  La  croix  de  ma  mère,  de  sa 
mère.  Mots  que  l'on  prononce  plaisamment,  ironiquement, 
dans  des  circonstances  diverses,  par  allusion  aux  mélo- 
drames dans  lesquels  l'enfant  volé  ou  perdu  au  1"  acte  est 
retrouvé  au  5*  et  reconnu  grâce  à  la  croix  de  sa  mère,  qu'il 
a  soigneusement  conservée,  li  Baiser  ses  pouces  en  croix, 
Faire  des  vœux  ardents  pour  la  réussite  d'une  entreprise. 

—  Archit.  Grande  nef,  chœur,  sanctuaire  et  transept 
d'une  église,  formant  ensemble  une  sorte  de  grande  croix. 

—  Armur.  anc.  Syn.  de  croisék. 

—  Ascét.  Mettre  quelque  chose  au  pied  de  la  croix,  Le 
soutfrir  avec  résignation  pour  l'amour  de  Dieu  et  en  sou- 
venir de  la  passion  de  Jésus-Christ. 

—  Astron.  Autre  nom  de  la  constellation  du  Cygne. 
II  Croix  du  Sud,  Constellation  ausirale,  dont  l'étoile  prin- 


—  Mar.  Mettre  les  vergues  en  croix.  Les  placer  perpen- 
diculaires aux   mâts    et  reposant  sur  leurs  balancines. 

Il  Faire  une  croix  dans  une  c/iaîne,  La  faire  croiser  par  une 
autre  chaîne,  ii  Croix  de  Saint-André  dwi  hunier,  Henfort 
en  croix  placé  au  fond  du  hunier. 

—  Miner.  Pierre  de  croix.  Nom  vulgaire  de  la  stauro- 
tido  géminée,  parce  qu" elle  se  présente  en  cristaux  grou- 
pés de  manière  à  tigurer  une  croix. 

—  Moll.  Croix (Itiner,  Nom  marchand  de  la  sorte  d'huître 
qu'on  appelle  aussi  marteau.  Il  On  la  nomme  encore  cru- 
cifix DE  MER. 

—  Monn.  Côté  d'une  pièce  de  monnaie  qui  porte  actuel- 
lement la  face  et  a  longtemps  porté  une  croix,  ii  Autrefois, 
Monnaie,  dans  le  langage  familier.  —  N'avoir  ni  croix  m 
pile,  N'avoir  pas  le  sou. 

—  Mus.  Signe  qui  désigne  la  basse  augmentée  devant 
un  chiffre,  comme  +  A,  qui  signilie  quarte  augmentée,  ou 
la  septième  dominante  au-dessous  de  7,    ,  .  Il  Signe  qui 

indiquait  anciennement  le  trille  et  le  double  dièse. 

—  Relig.  Signe  de  croix,  Sorte  de  geste  religieux,  usité 
dans  l'Elise  catholique,  et  qui  consiste  à  hgurer  une 
croix  par  un  mouvement  de  la  main,  particulièrement  en 
la  portant  successivement  au  front,  à  la  poitrine  et  à 
chaque  épaule  :  Faire  un  signe  de  croix  sur  son  front. 

Il  Faire  le  signe  de  lu  croix.  Donner  de  grandes  marques 
de  frayeur  ou  de  surprise,  ii  Chemin  de  la  croix.  Série 
de  tableaux  ou  de  figures  sculptées  qui  reproduisent  les 
principaux  épisodes  de  la  passion  de  Jésus -Christ. 
(Ces  représentations  sont  ordinairement  au  nombre  de 


418 

d'une  consécration  païenne.  Comme  signe  graphique,  la 
croix  abonde  sur  les  chartes  et  les  manuscrits  du  moyen 
âge.  Placée  au  commencement  du  texte,  elle  exprime  l'in- 
vocation ;  placée  à  la  lin, 
c'est  une  souscription  ou  une 
signature,  et  cela  jusqu'à 
latin  du  xii*  siècle.  A  partir 
de  cette  époque,  elle  de- 
vient rare  jusqu'au  xv  siè- 
cle, où  elle  reparait  pour 
tenir  lieu  de  signature  aux 
gens  qui  ne  savent  pas  écrire. 
Placée  au  bas  des  actes,  elle 
est  la  caractéristique  des 
notaires  apostoliques  pour 
leur  seing  manuel,  quand 
elle  est  dessinée  avec  soin 
et  suivant  des  modèles  arrê- 
tés. Il  faut  signaler  la  vieille 
coutume  normande,  anglaise 
et  franque,  de  mettre  dans 
les  tombeaux,  sur  la  poitrine 
des  morts,  des  plaques  do 
plomb  grossièrement  découpées  en  forme  de  croix,  où 
étaient  tracées,  à  la  pointe,  des  formules  latines  d'ab- 
solution. 

—  Blas.  La  croix  est  une  pièce  héraldique  dont  la  forme, 
la  disposition  et  les  proportions  varient  à  l'infini,  suivant 
les  armoiries  où  elle  se  trouve  figurée.  En  règle,  c'est 
exactement  la  réunion  du  pal  et  de  la  fasce,  et  elle  est 


Croix  de  plomb. 


cipale  a  constitue  une  très  jolie  étoile  triple,  formée  par 
deux  étoiles  de  deuxième  grandeur  et  une  de  sixième. 
(Tandis  que  cette  dernière  étoile  reste  fixe  dans  le  ciel, 
les  deux  brillantes  paraissent  donner  lieu  à.  un  système 
binaire  en  mouvement  rétrograde.) 

—  Blas.  V.  part,  encycl. 

—  Bot.  Croix  de  Saint-André,  Nom  vulgaire  de  la  va- 
lentie  ou  croisette  velue,  n  Croix  de  Calatrava  ou  de  Samt- 
Jacques,  Nom  vulgaire  de  l'amaryllis  superbe.  Il  Croix  de 
chevalier.  Nom  vulgaire  de  la  herse  ou  tribule.  u  Croix  de 
Jérusalem  ou  de  Malte,  Nom  vulgaire  de  la  lychnide  de 
Cbalcédoine.  il  Croix  de  Lorraine,  Nom  vulgaire  d'un  cactus 
très  épineux. 

—  Chir.  Croix  de  Malte,  Sorte  de  bandage  en  croix. 

—  Dr.  anc.  Appellation  sous  deux  croix.  Cause  d'au- 
dience  relative    à    des    dommages -intérêts    contestés. 

Il  Appellation  sous  trois  croix.  Affaires  de  mémo  nature, 
mais  constituant  un  procès  par  écrit,  n  Croix  de  cens,  Cens 
payable  en  deniers  ou  croix. 

—  Fortif-  Croix  de  Saint-André.  V.  la  partie  encycl. 

—  Hist.  Ordres.  V.  ia  partie  encycl. 

—  Hist.  rolig.  La  vraie  croix  ou  simplement  La  croix,  l^a 
croix  sur  laquelle  est  mort  Jésus-Christ,  ii  Invention  de  la 
croix.  Exaltation  de  la  croix.  V.  la  partie  encycl.  (Hist.) 

D  Triomphe  de  ia  crotx,  Fête  qu'on  célèbre  à  Tolède  en 
mémoire  de  la  bataille  de  Tolose,  pendant  laquelle  une  croix 
miraculeuso  apparut,  dit-on,  dans  les  airs,  ii  Chanoines  de 
la  Sainte-Croix,  Chanoines  réguliers  de  l'ordre  do  Saint- 
Augustin.  Il  Chanoines  de  Sainte-Croix  de  Coïmbre,  Cha- 
noines réguliers  établis  en  Portugal  vers  113l.  il  Filles  de 
la  Croix.  V.  la  partie  encycl.  U  Ordre  de  la  Vraie-Croix, 
Association  do  lommes.  fondée,  en  I<>68,  par  Eléonore, 
femme  de  Ferdinand  III.  ii  Ordre  de  Saintf-Croix  de  Fon- 
teve^/c.  Ordre  monastique  de  la  règle  de  Saint-Benoît,  fondé 
par  Ludolf,  évoque  de  Gubio.  il  Ordre  de  la  croix  de  Saint- 
Dominique  et  de  Saint-Pierre,  martyr.  Ordre  religieux  mili- 
taire, qui  était  conféré  par  les  inquisiteurs  dominicains. 

—  Jeux.  Croix  de  Jérusalem,  Sorte  do  jeu  d'enfants, 
dans  leauel  il  faut  assembler  on  croix  dos  morceaux  do 
bois.  Il  Croix  ou  pile.  Croix  et  pile  on  Croix  pile.  Jeu  do 
hasard  qui  consiste  à  déclarer  si  uno  pièce  do  monnaie 
jetée  on  l'air  montrera,  uno  fois  retombée  par  terre,  la 
pile  ou  la  face.  (Celui  qui  devine  gagne  l'enjeu.  —  On  dit 
auj.  Pile  ou  face.)  [On  dit  aussi  Jouer  à  croix-pile.]  — 
Fi(ç.  Jeter,  Décider  une  chose  à  croix  ou  pile,  En  abandon- 
Dcr  la  décision  au  hasard. 

—  Manèg.  Faire  la  croix  à  courbettes  ou  à  ballottades. 
Faire  exécuter  au  cheval  dos  sauts  qui  se  succèdent  rapi- 
dement, dans  dos  directions  différeatos,  do  façon  à  figurer 
une  croix. 


CROIX     HERALDIQUES 

quatorze,  et  commencent  à  l'agonie  du  jardin  des  Oli- 
viers, pour  finir  par  le  crucifiement  et  la  mise  au  tom- 
beau.) Il  Suite  do  prières,  que  l'on  fait  devant  cette  série 
de  tableaux. 

—  Techn.  Morceau  de  bois  qui  porte  les  têtes  de  char- 
dons à  carder,  ii  Nom  donné  par  les  tisseurs  à  toute  fausse 
direction,  à  tout  intervertissemont  dans  l'ordre  do  pla- 
cement des  fils  de  chaîne,  des  cordes  du  colletage,  du 
remettage,  etc.  n  Croix  à  essiiyer.  Râteau  de  bois  au 
moyen  duquel,  dans  la  fabrication  des  glaces,  on  essuie 
la  table  do  coulage  avant  d'y  verser  le  verre  fondu.  — 
Grande  croix,  Plaque  de  fer  munie  d'un  long  manche,  qui 
sert,  dans  la  même  fabrication,  à  soutenir  les  glaces 
quand  on  les  introduit  dans  la  carcasse. 

—  Télégr.  électr.  Croix  de  Malte,  Pièce  ayant  l'aspect 
d'une  croix  de  Malte.  {C'est  une  roue  à  dents  carrées  pro- 
fondes et  peu  nombreuses,  dans  lesquelles  la  came  de 
l'axe  d'un  barillet  vient  s'engager.  La  croix  de  Malte  arrête 
le  mouvement  de  l'axe  du  barillet,  dès  que  la  came  s'en- 
gage dans  l'une  des  dents  ;  elle  ne  lui  permet  pas  de  sortir 
pour  continuer  son  mouvement  de  rotation.) 

—  Typogr.  Signe  en  forme  de  croix  latine  {■{■),  dont  on 
se  servait  autrefois  pour  renvoyer  aux  notes  marginales. 
(On  ne  l'emploie  plus  que  dans  les  livres  d'église  ou  dans 
les  dictionnaires,  avec  une  valeur  de  convention.) 

—  Véner.  Croix  de  cerf.  Petit  os  en  forme  de  croix 
qu'on  trouve  dans  le  cœur  du  cerf,  il  Barre  de  fer  transver- 
sale, que  l'on  fixait  autrefois  au  bas  de  la  lame  des  épieux 
do  chasse,  et  qui  faisait  avec  la  hampe  un  arrêt  en  forme 
de  croix. 

—  Encycl.  Archéol.  La  figure  de  la  croix  est  un  des  élé- 
ments décoratifs  qu'on  rencontre  le  plus  souvent  dans  les 
ornementations  les  plus  anciennes.  Elle  répond,  en  effet, 
à  une  forme  géométrique  très  simple;  combinée  avec  le 
cercle,  notamment,  elle  apparaît  sur  Jes  tissus  orientaux 
les  plus  anciens,  comme  aussi  sur  nombre  d'objets  datant 
des  divers  âges  du  bronze,  en  tous  pays.  Quand  ses 
branches  se  replient  on  Z,  elle  constitue  le  swastika  ou 
croix  gammée,  qui  abonde  aussi  bien  sur  les  plus  vieux 
objets  de  l'art  Scandinave  que  sur  ceux  de  l'art  indien; 
ot,  dans  l'Inde,  elle  est  demeurée  un  signe  symbolique  re- 
ligieux du  feu  sacré  pris  comme  puissance  supérieure  et 
origine  même  de  la  vie.  Dans  l'Egypte  ancienne,  la  croix 
ansée  est  le  symbole  do  l'immortalité  do  l'âme.  Los  pre- 
miers chrétiens  multiplièrent  l'imago  de  la  croix  dans 
les  catacombes.  Mais  cette  effigie  de  l'instrument  do  la 
Rédemption  n'apparut  pas  avant  le  iv  siècle  sur  les  mo- 
numents, sur  les  autels  et  dans  les  processions,  alors  que, 
depuis  des  siècles,  les  croix  se  trouvaient  représentées 
sur  les  monuments  funéraires  étrusques  commo  emblème 


placée  au  centre  de  l'écu,  les  branches  de  la  traverse  tou- 
chant les  bords;  s'il  en  est  autrement,  elle  est  dite  alai- 
sëe.  Les  attributs  divers  de  la  croix  sont  en  nombre  con- 
sidérable ;  les  principaux  se  trouvent  ici  figurés  ;  Croix 
ancrée.  Celle  dont  les  extrémités  sont  crocliues  comme 
les  pattes  d'une  ancre;  Croix  bou7-don7iée,Cel\o  dont  les 
extrémités  sont  en  forme  do  boules;  Croix  cléchée,  CeWo 
qui,  percée  à  jour,  laisse  voir  le  fond  de  l'écu;  Croix 
engrelée.  Colle  qui  est  dentelée  sur  les  bords;  Croix  hen- 
dée.  Celle  dont  les  extrémités  sont  ancrées  de  fleur  de 
lis  ;  Croix  gringolée.  Celle  dont  les  extrémités  figurent  des 
têtes  do  serpent;  Croix  pattée,  Celle  dont  les  extrémités 
sont  élargies;  Croix  potencée.  Celle  qui  se  termine  par 
quatre  plates-bandes,  etc.  (Pour  les  autres,  nous  renvoyons 
au  mot  qui  désigne  l'attribut.)  L'origine  des  croix  héral- 
diques est  dans  celles  que  les  croisés  attachèrent  à  leurs 
vêtements,  avant  de  partir  pour  la  croisade.  Les  croix 
principales  sont  :  la  croix  de  LoJTaine,  qui  est  patriarcale  ; 
la  croix  de  Jérusalem  (c'est  celle  des  religieux  du  Saint- 
Esprit,  etc.);  la  croix  de  Saint-André,  la  croix  de  Malte, 
la  croix  de  Saint-Antoine  ou  tau,  la  croix  de  Toulouse,  qui 
est  vidée,  cléchée  et  pommetée,  etc.  La  croix  de  Saint- 
Jean-Baptiste  est  celle  munie  d'une  l)anderolle,  qu'on  voit 
figurée  avec  l'agneau  pascal  sur  nombre  d  écus  et  sur  les 
ag7ïus  Dei.  La  croix  des  Mathurins  était  une  croix  pattée. 
La  croix  de  Malte  était,  on  principe,  une  croix  latine 
blanche,  pleine,  sur  champ  de  gueules,  que  les  chevaliers 
portaient  sur  leur  vêtement  de  dessus,  au^côié  gauche, 
tandis  qu'une  autre,  à  huit  pointes  {croix  d'étoile  blanche), 
était  appliquée  devant  et  derrière  sur  leur  manteau.  Les 
maisons  princières  qui,  commo  la  Savoie,  avaient  une 
croix  pour  emblème,  sont  sans  nombre,  de  même  que  les 
ordres  de  chevalerie  qui  avaient  une  croix  à  leurs  rubans 
et  à  leurs  colliers.  V.  plus  loin. 

—  Fortif.  Croix  de  Saint-André.  C'est  un  engin  de  dé- 
fense accessoire,  formé  do  jdusieurs  pièces  do  bois  poin- 
tues et  assemblées  de  telle  faron  que,  posé  à  terre,  il  pré- 
sente toujours  un  certain  nombre  do  pointes  élevées  en 
l'air.  C'est  une  sorte  de  chausso-trape,  mais  de  plus 
grandes  dimensions,  les  pièces  de  bois  dont  il  s'agit  ayant 
environ  2  mètres  de  longueur  sur  0"',15  à  0^,20  ou  même 
0'",25  d'équarrissage.  En  les  enchevêtrant,  on  forme  un 
obstacle  presque  impénétrable  et  très  difficile  à  détruire, 
môme  avec  la  hache. 

—  Hist.  Le  supplice  de  la  croix,  en  usage  chez  les  Egyp- 
tiens, les  Carthaginois,  les  Perses,  était,  on  Grèce  ot  à 
Rome,  réservé  aux  esclaves  et  aux  grands  criminels.  Y  con- 
damner un  citoyen  romain  passait  pour  le  plus  grand  dos 
attentats.  Il  ne  fut  adopté  par  les  Juifs  que  vers  le  temps 
du  roi  Hérode.  La  croix,  constituée  par  la  réunion  de  deux 


419 

01  mfmo  do  Jrois  poteaux,  affectait  diircrontes  formes  : 
+  ■  '•  ^.  ""_}  ;}■■''  P^'ioiit,  proalablenuMit  fouoito,  la  por- 
tait au  liou  do  1  oxôcutiou,  ot  y  était  altaclié,  soit  avoc  dos 
cordos,  soit,  plus  souvont,  avoc  dos  clous,  qui  lui  porçaiont 
les  piods  ot  los  mams.  I.o  récit  des  Evangiles  uous  uioniro 
quo  Jésus-Ohnst  ondura  ce  supplice  dans  toute  sa  cruauté. 
l^os  supplicies  restaient  on  croj.\  jus((u'à  ce  que  los  oiseaux 
do  proie  vmssont  dévorer  leur  cadavre;  seuls,  les  Juifs 
leur  rompaient  los  jambes  à  la  tombée  du  jour.  Il  était 
permis  aux  parents  et  aux  amis  des  condamnés  de  rendre 
les  derniers  devoirs  à  leurs  corps.  (|uand  la  mort  avait  été 
ofnciellemont  constatée.  Ce  supplice  barbare  fut  aboli  par 
Constantin. 

Le  crucilieniont  do  Jésus-Christ  a  donné  naissance  à  plu- 
sieurs solennités  de  l'Kglise  et  à  plusieurs  dévotions  et 
usages,  outre  le  signe  de  la  croix.  Ainsi,  la  fête  de  l'/nven- 
tinn  de  la  sainte  croix  (3  mai)  célèbre  la  découverte  do  la 
croix  de  Jcsus-Clirist,  retrouvée  par  sainte  Hélène,  on  326, 
sur  le  Golgotha;  \' Exaltation  de  la  sainte  croix  (14  sept.) 
consacre  la  momoiro  du  jour  où  l'empereur  Héraclius  rap- 
porta à  Jérusalem  la  croix,  qu'il  avait  reprise  à  Chosroés 
11,  roi  do  Per.ie.  Pour  que  1  instrument  de  la  passion  de 
Jésus-Clirist  no  fût  plus  exposé  à  tomber  entre  los  mains 
dos  infidèles,  on  lo  divisa  en  plusieurs  morceaux,  dont  ou 
lit  dos  parcellos  qui  furent  répandues  dans  toute  la  chré- 
tienté. Un  fragment  considérable  est  vénéré  à  Rome,  un 
autre  à  Paris. 

L'image  de  la  croix  portant  le  Christ  reçut  de  bonne  heure 
un  culte  quo  les  liturgies  les  plus  anciennes,  dans  l'Eglise 
grecque  aussi  bien  que  dans  1  Eglise  latine,  appellent  nrfo- 
ralion,  parce  qu'il  remonte  jusqu'à  celui  qui  est  ainsi  re- 
présenté. Cette  adoration  se  pratique  solennellement  lo 
vendredi  saint,  à  l'office  du  matin.  Les  croix  et  les  crucifix 
occupent  une  grande  place  dans  les  cérémonies  catholi- 
ques. Tout  autel  ofl  l'on  célèbre  la  messe  doit  être  sur- 
monté do  la  croix-,  elle  est  portée  en  tète  dos  processions, 
s'élève  au-dessus  des  églises,  dans  les  cimetières  et  sur  les 
tombes  dos  chrétiens;  elle  est  figurée  sur  les  linges  sacrés 
et  les  ornements  liturgiques;  l'évêque,  enfin,  la  porte  sur 
sa  poitrine. 

On  appelait  épreuve  de  la  croix  une  sorte  de  jugement 
de  Dieu,  qui  était  en  usage  au  temps  de  Charlemagiie.  Les 
deux  adversaires  qui  y  étaient  soumis  devaient  garder  le 
plus  longtemps  possible  les  bras  étendus  en  forme  do  croix, 
pendant  la  célébration  de  la  messe.  Celui  qui  baissait  les 
bras  lo  premier  perdait  son  procès. 

—  Iconogr.  La  croix  est,  en  iconographie,  le  Christ  lui- 
même  ou  son  symbole. 
Il  y  a  quatre  espèces  principales  de  croix  : 
1°  La  croix  sans  sommet  (cntx  eommissa  ou  palibu- 
tala),  que  les  iconologues  appellent  ordinairement  croix 
en  T  ou  en  tau,  parce  qu'elle  alTecte  la  forme  de  cette 
lettre,  qui,  chez  les  gentils,  était  un  symbole  do  vie,  de 
félicité,  de  salut.  (D'après  une  tradition"  adoptée  par  plu- 
sieurs archéologues,  la  croix  de  Jésus  aurait  été  une  croix 
en  tau.  On  trouve  des  croix  de  cette  espèce  tracées  sur 
des  sarcophages  chrétiens  des  premiers  siècles,  et  quel- 
quefois lo  T  est  accosté  de  l'A  et  de  l'n): 

2«  La  croix  avec  sommet  et  à  quatre  branches  (crux 
capitala,  crux  immissa),  composée  d'un  arbre  vertical  ou 
hampe  et  d'une  barre  transversale.  (C'est  la  croix  dont  la 
forme  a  prévalu  jusqu'à  nos  jours  dans  les  pratiques  de 
lart  et  du  culte.  Il  y  a  deux  variétés  principales  de  croix 
à  quatre  branches  :  la  croix  grecque  ot  la  croix  latine.  Cette 
dernière  forme  est  celle  d'un  homme  étendant  les  bras  • 
c'est  aussi  celle  que  l'on  assigne  généralement  à  la  croix 
de  Jésus-Christ.) 

[Parmi  les  variétés  de  la  croix  à  quatre  branches,  nous 
mentionnerons  :  la  croix  en  sautoir  ou  croix  en  X  {ci'ux 
decussata),  que  l'on  appelle  vulgairement  croix  de  Saint- 
André,  à  cause  de  la  tradition  qui  vont  que  cet  apôtre 
soit  mort  sur  un  gibet  de  cette  forme  ;  la  croix  de  Malte, 
la  croix  de  Jérusalem,  la  croix  de  Toulouse  et  la  croix  de 
J'iorence,  dont  los  quatre  branches  sont  égales  entre  elles 
comme  celles  de  la  croix  grecque,  mais  qui  s'en  distin- 
guent par  leur  ornementation]  ; 

3°  La  croix  à  double  traverse,  dite  croix  archiépiscopale. 
ou  patriarcale,  ou  russe,  ou  de  Lorraine.  (Dans  cette  croix, 
la  traverse  supérieure,  plus  courte  quo  la  traverse  infé- 
rieure, (igure,  suivant  quelques  iconologues,  un  largo 
écriteau  qu'on  avait  cloué  sur  la  croix  du  Christ,  avoc 
1  inscription  connue  Jnri  {lesus  Nazarenus,  Hex  ludxoi-um). 
On  rencontre  fréquemment  cette  croix  dans  les  monu- 
ments chrétiens  do  l'Attique.do  la  Morée,  du  mont  Athos. 
Kilo  a  été  adoptée  pour  le  plan  de  plusieurs  églises  cathé- 
drales d'Angleterre,  notamment  de  celles  de  Lincoln,  de 
Bovcrlac,  de  Rochester,  do  Worcestor.  Celte  disposition 
se  retrouve  égaloment  dans  la  grande  église 
abbatiale  do  Cluiiy  ;  dans  l'église  do  Saint- 
Quontin  ;  dans  l'église  abbatiale  do  Saint-Bonoît- 
sur-Loiro.  Cette  forme  appartient  à  la  croix  do 
Lorraine,  à  la  croix  des  hospitaliers  du  Saint- 
Ksprit  et  à  celle  qui  désigne  la  dignité  archié- 
piscopale) : 

\'  La  croix  à  triple  traverse,  laquelle  n'est 
guère  employée  que  pour  lo  souverain  pontife. 
(Le   pape  seul  eut  le  droit  de  faire  porter  une 
croix  triple    devant  lui  ot   do  la  placer   dans 
SOS  armes;  on  gratitia  d'une  croix  double  lo  cardinal  et 
I  archevêque  (v.§  3);  la  croix  simple  fut  laissée  à  l^vé- 
quo.  Ce  n  est  guère  qu'à  partir  du  xv"  siècle  que  ce  r61o 
hiérarchiciuo  fut  assigné  aux  croix  ) 

«i,fn".w  1  ""'""  '"=«'>mpagn''<'s  d'ornements,  on  peut 
signaler  .  la  croix  enracinée  ou  croissante^  dont  lo  ,i,.d 
se  découpe  pour  lormer  une  espèce  do  croissant  dis.io- 
sition  quon  retrouve  dans  les  monuments  antérieurs  au 
vif  siècle,  et  dans  laquelle,  par  conséquent,  on  a  eu 
tort  de  voir  uno  imago  du  triomphe  do  la  croix  sur  lo 
croissant; -la  croix  entourée  d'animaux  alTrontés  tels 
que  lo  lion,  lo  faucon,  l'aigle,  le  paon,  la  colombo  et  la 
brebis,  qui  symbolisent  les  uns  les  vices  vaincus  par  la 
croix,  les  autres  los  vertus  qu'elle  enfante;  -  la  croix 
cantoniiéo  dos  quatre  Evangiles  (fresquo  des  cata- 
combes); -lo  chrisme  [v.  ce  mot];  -  la  croix  constel- 
lée (mosaïque  do  Saint-Apollinaire,  à  Ravenno),  placée 
au  milieu  des  étoile»  du  firmament,  qui  pâlissent  devant 
ollo,  ayant  à  son  sommet  lo  mot  mystique  ixevï  à  sa 
base  les  mots  saluk  mundi,  ot  à  l'extrémité  do  chacun 
dos  bras  les  lettres  A  et  a. 

.!„V  ""m""  ''''*',<'^'"'  î',"'  «îroix  dans  los  carrefours,  à  l'entrée 
dos  vil  es  ou  dos  villages,  était  fort  répandu  des  los  pre 
miors  temps  du  moyen  ûgo    La  plupaVi  do  ces  c.oix  do 


chemins  furent  élevées  pour  conserver  lo  souvenir  d'un 
lait  niéniorable,  en  signe  d'expiation  ou  do  protection  ou 
.sim]iloniont  |iour  marquer  les  délimitations  îles  propriétés 
Pendant  les  XIV  et  XV  siècles,  on  donna  aux  croix  des 
chciiiMis  uno  grande  riche.sse;  on  multiplia  les  figures  qui 
accompagnaient  lo  Christ,  tout  en  conservant  les  disposi- 
tions primitives.  La  plupart  do  ces  petits  monuments  ont 
été  détruits  pendant  los  guerres  do  religion  ou  à  l'époque 
do  la  Révolution.  En  Bretagne,  los  croix  .sont  restées  fobjet 
d  un  culte  général.  Parmi  les  croix  qui  subsistent,  quolques- 
uues  sont  des  œuvres  d'un  véritable  mérite,  comme  les 
croix  de  Pleyben,  do  Saint-Thégonnoc  et  de  Plougastel. 
Parfois,  ces  croix  sont  disposées  on  calvaire  et  forment 
des  allées  où,  à  certaines  époques,  ont  lieu  des  processions, 
baint  Zonon,   qui   devint   évéque   de   Vérone  en  362, 


CROIX 

Saint-Denis;  faite  pour  Louis  IX,  elle  est  modifiée  plus 
lard  do  manière  à  devenir  uno  croix  d'autel.  L'égliso 
de  Lanciano  (Italie)  possède  uno  remarquable  croix 
do  procession,  qui  date  du  xiv  siècle.  On  on  voit  aussi 
une  fort  ancienne  dans  l'égliso  de  Saint-Jean-du-Doigt 
(hinistero)  :  elle  est  d'argent  fondu,  ciselé  et  doré,  et 
dato  du  xiv  siècle.  L'égliso  de  Plouvez  (Côtes-du-Nord) 
en  possède  uno  à  peu  près  semblable  du  commencement 
du  XVII"  siéclo. 

Enfin,  on  donne  le  nom  de  croix  pectorale  à  la  croiï 
d  or  (|^uo  les  évoques  portent  sur  la  poitrine  par-dessus 
leur  vêtement,  et  qui  est  suspendue  au  cou  par  une  chaîne 
ou  cordon.  L  usage  de  cet  insigne  nu  paraît  pas  devoir 
rennonter  au  delà  du  xni«  siècle.  On  voit  dans  les  musées 
et  les  collections  particulières  des  croix  pastorales  enri- 


.  Croix  do  Malte 


l.Croi.  fichée. -'8.  Cro7x°dê  cV^nlxvl  s)'^rRo?ai°°°'t°-c;;iî-/''°'^  p-ecque.  -.   G.   Croix  bastonnée.  -  6.  Crois  dorencée.  _ 


déclare  avoir  placé  une  croix  de  bois  en  forme  de  tan  sur 
le  faîte  d'une  basilique  qu'il  avait  bâtie.  En  France,  pen- 
dant l'époque  carolingienne,  on  décorait  do  croix  incrus- 
tées les  tympans  des  portes  et  des  pignons  d'églises,  les 
faces  des  contreforts  ou  des  piliers.  Dès  le  xi'  siècle,  prin- 
cipalement dans  le  Nivernais,  lo  Berry  et  l'Auvergne,  des 
croix  de  pierre  furent  érigées  sur  les  sommets  mêmes  des 
pignons  ;  parmi  celles  que  lo  temps  a  épargnées,  on  cite, 
pour  l'élégance  do  leurs  formes,  les  croix  qui  couronnent 
les  quatre  pignons  do  l'église  de  Montréal,  près  d'Avallon 
(fin  du  xii"  s.),  ot  les  croix  dos  pignons  du  transept  de 
1  église  Saint-Urbain,  à  ïroyes.  Au  xv  siècle,  los  croix 
d  amortissement  des  pignons  se  couvrent  de  détails  fine- 
ment sculptés. 

On  donne  le  nom  de  croix  de  consécration  à  des  croix 
peintes  ou  sculptées  dans  l'intérieur  des  églises  (quelque- 
lois  aussi  à  l'extérieur)  et  sur  lesquelles  l'évêque  fait  une 
onction  avec  le  saint  chrême,  dans  la  cérémonie  do  la 
consécration.  Ces  croix  sont  ordinairement  au  nombre  do 
douze.  Elles  prouvent  quo  l'église  a  été  consacrée  ot  non 
pas  seulement  bénite. 

La  croix  sur  les  tombeaux  fut,  à  l'origine,  un  attribut 
du  martyre,  quel  qu'ait  été  d'ailleurs  bi  supplice  du  saint 
enseveli.  La  croix  est  un  des  principaux  attributs  de  saint 


chies  d  émaux  et  de  pierres  précieuses,  ainsi  que  d'autres 
croix  fort  belles,  destinées  à  servir  de  reliquaires. 

Saint-Martial-lès-Limoges  possédait  uno  croix  double, 
dite  "  de  Saint-Eloi  »,  dont  le  dessin  nous  a  été  conservé, 
et  qui  est  un  type  intéressant 
de  l'orfèvrerie  au  vu»  siècle. 
Beaucoup  de  reliquaires  et 
d'ostensoirs  sont  construits  en 
forme  de  croix  :  à  l'intersec- 
tion des  branches  est  placée  la 
capsule  contenant  los  reliques 
ou  l'hostio  ot  recouverte  pai* 
uno  lentille  de  cristal. 

—  Métrol.  On  a  observé  que 
la  croix  fait  son  apparition  sur 
les  monnaies  publiques  dès  le 
IV  siècle,  sur  les  monnaies  de 
Valentinien  I",   par  exemple. 


qui  mourut  en  373.   Martigny 
dit  '' '  -  


Croix 
(denier  d'or  de  Louis  XI)- 


S^ville);  2.  Croix  pecto- 


rale (ivi««.);  3.  Croix  (le  Salnt-Elol  (vin's.). 


Pierre,  notamment  sur  les  sarcophages.  Par  la  suite,  on 
plaça  dos  croix  sur  les  tombeaux  do  tous  les  chrétiens  sans 
distinction,  et  on  érigea,  à  l'entrée  et  au  milieu  du  cime- 
tière, dos  croix  de  pierre  ou  do  bois  d'un  travail  plus  ou 
moins  remarquable.  Parmi  les  plus  anciens  monuments 
do  ce  dernier  genre  oui  se  soient  conservés  en  France, 
nous  citerons  la  croix  do  piorro  du  cimetière  do  Haret,  près 
do  Barbozioux  [Un  du  xt'  s.);  la  croix  du  cimetière  do 
Orézy  (Calvados)  [xii"  s.];  la  croix  du  cimetière  de  Mezy 
(Marne)  (xiii'  s.);  los  croix  do  Jouarro  (xiii'  s.),  do  Néri- 
gean  et  de  Saint-Gormain-la-Rivière  (xvi»  s.). 

On  conserve  quolquescniixpi-ocessionncllesduxii'sièclo 
faites  de  bois  do  chêne  et  recouvertes  do  plaques  d'ar- 
gent ou  do  cuivre  doré.  l'ne  des  plus  bidlos  est  colle  qui 
est  pTa-céo   mir  un  autol  latéral  do  l'égliso  nbbaiialo  do 


l'avoir  vuo  sur  dos  pièces 
bien  antérieures,  c'est-à-diro  sur  do  petits  bronzes  de 
Constantin,  frappés  à  Aquilée  et  à  Trêves.  Philippe  III  fut 
lo  premier  roi  de  France  qui  se  fit  représenter  en  costume 
royal  sur  ses  monnaies,  à  la  fin  du  xiii»  siècle. 

—  Ordres.  La  croi.c  est  devenue  I  insigno  distinctif  d© 
presque  tous  les  ordres  do  chevalerie;  chacun  de  ces  or- 
dres a  son  titre  ot  son  histoire  à  part,  mais  nous  donnons 
ici,  par  ordre  alphabétique,  ceux  dans  los  titres  desquels 
figure  lo  mot  Croix  : 

—  Ordre  de  ta  Croix  ■  Blanche  ou  </f  la  Fidélité.  Fer- 
dinand III,  grand-duc  do  Toscane,  fonda  cet  ordre  en 
IsM.poiir  récomiionser  les  services  militaires.  Il  prit  son 
nom  do  la  couleur  de  la  décoration.  Depuis  l'unification  do 
l'Italie,  sous  lo  règne  de  Victor-Emmanuel,  il  a  disparu. 

—  Ordre  de  la  Croix  de  Bourgogne  ou  Ordre  de  Tunis. 
Religieux  ot  militaire,  il  aurait  été  créé,  on  1533,  par 
Clianes-Quint,  quand  celui-ci  rétablit  Muloy-Hiissoïn  sur 
le  trône  do  Tunis,  mais  on  no  possôdo  aucun  renseigne- 
ment  positif. 

—  Ordre  de  la  Croix-Étoilée.  Un  fait  jugé  miraculeux 
donna  lieu,  en  10(!8,  à  l'établissement  de  cot  ordre  on  Au- 
triche. Un  incendie  consuma 
uno  partie  du  palais  impérial 
de  Vienne,  mais  s'arrêta,  dit- 
on,  devant  un  morceau  de  la 
vraio  croix,  dont  l'écrin  fut 
consumé.  La  relique  appar- 
tenait à  l'impératrice  luéo- 
noro  de  Gonzague.  Lo  pajio 


Clément  IX  approuva  cot  or- 
dre par  uno  nulle  dati 


du 
9  sep- 


27  juillet  1609,  ot,  lo 
tembro  do   Ja  n»/>ino  annéo, 
rcmporeur  LiiopoUI  !•'  lo  ro- 
connul  par  ilos  lettres  paten- 
tes. On  lui  avait  donn<5,  nvaot 

son  nom  actuel,  celui  do  so-         Ordre  it  :„o 

cit'té  (h's  Dames  nobles  de  la 

Cruix-Etoiléc,  puis  celui  J  onho  des  Chovaltèrfs  de  ta  Vt\iith 
Ciof'.r,  eulln  d'ontrr  dv  la  Aoàtt'-Croix :  il  est  rt^ervi.1  aux 
ftminwTO  rtl»  I»  uubicsso  :  la  grande  muitrvsso  os»,  iv»  lou- 


CROIX 


CROMARTY 


Ordre  de  la  Croix 
de  1er. 


dation,  une  princesse  de  la  maison  d'Autriche.  Cette  déco- 
ration se  porte  sur  ie  sein  gauche,  attachée  à  un  ruban 
noir  formant  rosette. 

—  Oi-dre  de  la  Croix  de  /cr  (  Prusse  ).  Frédéric -Guil- 
laume m  fonda  cet  ordre,  en  1813,  pour  honorer  ceux  de 
ses  sujets  qui,  pendant  la  campagne 
de   1SI3,   avaient  bien  mérité  de  la 

f)atrie,  soit  en  combattant  avec  vail- 
ance,  soi',  en  Taisant  preuve  de  pa- 
triotisme pour  la  cause  de  la  l'rubse. 
Aujourd'hui,  l'ordre  (modilié  en  1S~0) 
est  divisé  en  trois  classes  de  cheva- 
liers. La  croix  est  de  fer  fondu,  à 
branches  bordées  d'argent.  Elle  est 
portée  par  les  militaires  de  la  seconde 
classe,  suspendue  à  la  boutonnière 
de  l'habit  par  un  ruban  noir  liséré  de 
blanc  ;  chez  les  membres  civils,  le  ru- 
ban est  blanc,  liséré  de  noir. 

—  Ordre  de  la  Croix  de  Jésus-Christ, 
dernier  nom  porté,  à  partir  de  156S, 
par  l'ordre  de  la  Milice  de  Jésus- 
Christ.  {V.  Milice  de  Jéscs-Cbrist  [ordre  de  la].)  Cet 
ordre  fut  donné,  lors  de  son  changement  de  nom,  par  le 
pape  Pie  V,  à  la  congrégation  de  Saint-Pierre.  La  déco- 
ration de  Tordre  était  une  croix  noire. 

—  Crojx  de  Juillet  (France).  Une  loi  du  13  décembre  1830 
institua  cette  décoration  pour  perpétuer  le  souvenir  de 
la  révolution  de  1830,  et  pour  accorder  un  signe  de  dis- 
tinction aux  citoyens  qui  s'étaient  signalés  dans  les  trois 
journées  de  Juillet.  La  croix  était  formée  de  trois  bran- 
ches émaillées  de  blanc,  pommetées  d'argent  à  leurs  six 
extrémités.  Elle  reposait  sur  une  couronne  de  chêne  et 
était  surmontée  d'une  couronne  murale  d'argent.  On  la 
confond  souvent  avec  la  médaille  de 

Juillet.  V.  JUILLET. 

—  Croix  commémorative  (Allemagne 
[Prusse]),  créée,  en  1866,  par  Guillau- 
me l'^eldestinéo  à  rappeler  le  souvenir 
de  la  guerre  avec  l'Autriche.  L'insigne 
est  fait  du  bronze  des  canons  pris  à 
l'ennemi.  Les  combattants  de  cette 
guerre  la  portent  avec  un  ruban  noir, 
avec  bordure  blanche  et  orange;  pour 
les  non-combattants,  la  bordure  est 
orange  et  noire. 

—  Croix  du  Sud  {ordre  ifnpéinal  de 
la)  ou  du  Cruzeiro  [Brésil],  institué  ie 
1"  décembre  1822.  D  comprend  qua- 
tre classes  :  grand-croix,  commandeur 
(avec  plaque),  officier,  et  chevalier.  Le 
ruban  est  bleu  azur.  De  même  que  tous  les  ordres  créés 
sous  la  monarchie  brésilienne,  celui-ci  a  été  aboli  lors  de 
la  proclamation  de  la  république  au  Brésil. 

—  Croix  militaire  (Belgique),  instituée, le  il  février  1885, 
parLéopoldlI.  Deux  classes,  dont  la  première  se  donne  pour 

vingt-cinq  ans  de     ■' '     ''  '■■■       ■   '-    ' ■--- - ' 

cinq  ans  de  ser- 
vices militaires. 
Le  ruban  est 
vert,  avec  lisérés 

ftonceaudeSmil- 
imètres.  La  pre- 
mière classe  est 
indiquée  par  une 
rosette  sur  le 
ruban. 

—  Croix  de  la 
Santé  militaire 
(Allemagne  [Hes- 
se]),  instituée,  le 
25  août  1870,  par 
le  gran d-duc 
Louis     m.     Ne 


Croix  commémo- 
ralive. 


ur  vint^t- 


Croix  militaire, 
(Belgique). 


Crois  de  la  Santé 
militaire  (Hesse). 


Ordre 

de  la  Croix-Rouge 

(Russie). 


comprend  qu'une  classe  (chevaliers),  et  se  porto  à  la  bou- 
tonnière. Ruban  ponceau  liséré  d'argent. 

—  Crofj:-7ïou9e(orrfrerfe /a)  [Angleterre],  institué,  en  1883, 
par  Victoria  T*  et  destiné  aux  dames.  Comprend  une  seule 
classe  et  se  porte  à  l'épaule  gauche.  Le 
ruban  est  bleu,  bordé  de  rouée. 

—  Croix-Bouge  {ordre  de  la)  [Russie] 
institué,le  il  avril  1878,  par  Alexandre  III 
et  destiné  à  récompenser  les  dames  qui 
ont  donné  des  soins  aux  blessés.  Ne 
comprend  qu'une  seule  classe.  Ruban 
rouge. 

—  Croix  de  Mérite.  V.  mérite;  Croix 
d'honneur    de    Detmold.    V.    Detmold 
Croix  de  Vic'oria.  V.Victoria;  Croix  de 
Mentana.  V.  Mentana;  etc. 

—  Rclig.  I.  Signe  de  la  croix.  Tertul 
lien  nous  apprend  que,  d'après  un  usa^e 
déjà  ancien  ao  son  temps,  les  disciples 
de  Jésus-Christ  traçaient  sur  eux,  en  dif- 
férentes occasions,  l'image  de  la  croix. 
Ce  signe  est,  pour  les  chrétiens,  un  sym- 
bole qui  rappelle  les  trois  mystères  de  la  Trinité,  de 
rincarnation  et  de  la  Rédemption.  Les  Latins  le  font  en 

Fortant  la  main  droite  au  front,  à  la  poitrine,  puis  à 
épaule  gauche,  ensuite  à  l'épaule  droite,  tandis  qu'ils 
disent  :  «  Au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit.  »  Les 
Grecs  portent  la  main  d'abord  à  l'épaule  droite  et  après 
à  l'épaule  gauche.  Le  signe  de  la  croix  est  d'une  pratique 
fréquente  dans  les  deux  Eglises;  il  se  fait  au  commence- 
ment et  à  la  tin  de  chaque  prière,  avant  et  après  les  repas, 
dans  les  dangers,  etc.  Un  autre  signe  do  croix,  qu'on  peut 
appeler  liturgique,  est  tracé  sur  tout  objet  ou  toute  per- 
sonne qui  reçoit  une  bénédiction  ;  l'évoque  le  fait  avec  les 
deux  doigts  do  la  main  droite  ;  le  prêtre,  avec  la  main  tout 
entière.  Les  protestants  ont  renoncé  à  la  pratique  du  signe 
de  la  croix. 

II.  Ordres  religieux.  Plusieurs  ordres  religieux  se  sont 
placés  sous  le  patronage  de  la  croix.  V.  cboisibr. 

11  faut  encore  citer  les  clercs  dt'chaussés  de  la  Sainte- 
Croix  ou  passionnistes,  institués  par  saint  Paul  do  la  Croix, 
contirmés  par  Benoît  XIV,  en  1741,  et  qui  comptaient  une 
vingtaine  de  Pères  en  Franco,  en  1880;  la  congrégation 
de  Sainte-Croix  du  Mans,  fondée  en  1835,  qui  dirige  un 
collège  à  Neuiljy.  près  Paris,  et  enfin  les  Filles  de  la  Croix, 
congrégation  enseignante,  fondée  en  1625  &  Royc,  par  le 
curé  Giiérin,  réformée  en  1G10  par  M""  de  Villeneuve  et 
BaiDtVinc«ntde  Paul,  buppikmèe  parla  Révolution.  Depuis, 


il  s'est  rétabli  sous  le  même  vocable,  surtout  en  France, 
quelques  congrégations  hospitalières  et  enseignantes,  qui 
ont  généralement  repris  la  règle  du  xvii*  siècle.  Ellos 
comptent  actuellement,  rien  qu'en  France,  plus  de  trois 
cents  maisons  dans  trente-quatre  diocèses.  Les  plus  con- 
nues sont  :  les  Filles  de  la  Croix,  dites  «  de  Saint-André  » 
(centre  à  La  Puye,  en  Poitou),  fondées  en  1806  par  Elisa- 
beth Bichier  des  Ages  et  l'abbé  Fournet,  et  répandues  dans 
plusieurs  diocèses  ;  les  sœurs  de  la  Croix  de  Jésus,  fondées 
en  1S32  à  Groissiat  (diocèse  de  Belley),  auxquelles  corres- 
pondent des  frères  de  la  Croix;  les  sœurs  marianites  de 
Sainte-Croix,  fondées  en  iS4i  au  Mans,  par  l'abbé  Moreau, 
surtout  répandues  en  Amérique;  les  sœurs  de  Notre- 
Dame  de  la  Croix  (centre  à  Muriuais,  diocèse  de  Gre- 
noble) ;  les  sœurs  de  la  Croix,  fondées  en  1833  par  le  curé 
de  Liège,  Habets. 

CROIX  DU  TrahoiR  (la).  Dès  le  xm"  siècle,  existait  à 
Pans  une  croix  de  ce  nom,  au  milieu  du  carrefour  forme 
par  les  rues  Saini-Honoré  et  de  l'Arbre-Scc.  Les  avis  sont 
partagés  sur  l'origine  de  ce  nom  de  «  trahoir  »,  que  l'on 
rencontre  aussi  sous  la  forme  de  lirouer,  tiroir.  S'agissait- 
il  d'un  lieu  ou  l'on  triait  les  animaux  de  boucherie,  où 
l'on  tirait  â  quatre  chevaux  les  criminels,  où  l'on  tirait 
les  étoffes  pour  les  tendre?  Les  trois  hypothèses  ont  été 
émises,  sans  que  la  solution  certaine  ait  été  trouvée.  Sous 
François  1*%  une  fontaine  publique  fut  juxtaposée  à  la 
croix.  Comme  ces  deux  constructions  gênaient  fort  la  cir- 
culation, le  prévôt  des  inar- 
cliands,  François  Miron, 
fit  réédifier  la  fontaine,  en 
1606,  à  l'angle  même  des 
deux  rues,  et,  en  1036,  la 
croix  fut  transportée  sur  le 
nouvel  édifice.  L'ensemble 
tombait  en  ruine  à  la  fin 
du  règne  de  Louis  XV.  En 
1774,  Soufflet  fut  cliargé  do 
reconstruire  la  fontaine, 
mais  la  croix  n'a  pas  été 
conservée.  Le  monument, 
sobrement  traité,  est  orné 
d'une  jolie  nymphe,  sculp- 
tée en  bas-relief  par  Boizot. 

Croix  de  Berny  (La), 
roman,  par  le  vicomte 
Charles  de  Launay  (M""  E. 
de  Girardin  ) ,  Théophile 
Gautier,  Jules  Sandeau  et 
Méry.  Le  titre  est  unique- 
ment dû  à  ce  fait  que  les 
auteurs  ont  fait  entre  eux 
un  steeple -c/iase  littéraire 
et  que  la  première  course  Fontaine  de  la  Croix-du-Trahoir. 
de    ce    genre   eut  lieu    en 

France  à  la  Croix  de  Berny  (annexe  d'Antony,  à  l'inter- 
section des  routes  de  Paris  à  Orléans  et  de  (Jboisy-le-Roi 
à  Versailles).  Les  personnages  principaux  sont  au  nombre 
de  quatre,  comme  les  auteurs.  La  forme  adoptée  pour  ce 
singulier  ouvrage  est  la  forme  épistolaire,  qui  permet 
mieux  à  chacun  d'eux  de  se  mettre  en  scène.  —  Edgar 
de  Meilhan,  le  prince  de  Montbert  et  Raymond  de  Villiers, 
arrivent,  par  un  enchaînement  de  circonstances  fantas- 
tiques, à  aimer  la  même  femme,  qui,  pour  l'un,  s'appelle 
Irène  de  Chàteaudun  et  est  une  riche  héritière,  et,  pour 
les  deux  autres,  n'est  que  la  veuve  Louise  Guérin,  pauvre 
enlumineuse  d'écrans  et  d'éventails.  Pendant"  des  se- 
maines, des  mois  entiers,  on  assiste  aux  courses  effrénées 
de  ces  trois  hommes  à  la  poursuite  de  celle  qu'ils  aiment. 
Dans  ce  steeple-chase  désespéré  vers  le  bonheur,  un  seul 
arrive...  pour  mourir- 
La  fable  est  peu  intéressante ,  l'intrigue  embrouillée, 
invraisemblable,  sans  parler  du  manque  d'unité  dans  l'ac- 
tion ;  mais  l'œuvre  abonde  en  détails  cliarmants,  et  le  nom 
de  ses  auteurs  lui  valut  une  heure  de  célébrité. 

Croix  de  Marie  (la),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Lockroy  et  Dennery,  musique  d'Aimé  Maillart, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  10  juillet  1852.  Le  sujet,  à 
la  fois  mystique  et  fantastique,  transportait  à  la  scène  une 
légende  bretonne  non  sans  grâce ,  mais  d'un  caractère 
assez  singulier.  La  musique,  qui  n'est  pas  le  meilleur  ou- 
vrage de  son  auteur,  renfermait  cependant  plusieurs  pages 
vraiment  distinguées,  telles  que,  au  second  acte,  le  meilleur 
de  la  partition,  la  romance  de  Marie,  vraie  perle  mélo- 
dique, délicieuse  de  grâce,  de  naturel  et  de  simplicité,  un 
chœur  de  buveurs  plein  do  franchise  et  un  duo  charmant. 
L'ouvrage  no  fut  jamais  repris. 

Croix  (La)  ou  La  Croex-DE-BLÉRÉ,  comm.  d'Indre- 
et-Loire,  arr.  et  à  22  kil.  do  Tours,  sur  le  Cher  ;  1.213  hab. 
Ch.  de  f.  Orléans.  Tonnelleries. 

Croix,  comm.  du  départ,  du  Nord,  arr.  et  à  7  kilom. 
de  Lille,  dans  la  plaine  de  Flandre,  près  de  la  Marcq; 
14.338  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Fonderies  de  fer,  imprimeries, 
teinturerie,  brasserie. 

Croix  ou  Cruz  (saint  Jean  DE  La),  théologien  espa- 
frnol,  dont  lo  nom  de  famille  était  Yepez,  né  à  Ontiveros 
(Vicille-Castille)  en  1542,  mort  en  1591.  Il  entra  dans  l'ordre 
des  carmes,  où  il  se  signala  par  ses  austérités,  travailla 
avec  sainte  Thérèse  à  fonder  l'ordre  réformé  des  carmes 
dits  "déchaussés  »  (1580).  Il  a  été  canonisé  en  1726  par 
Benoît  XIII.  Sa  fête  se  célèbre  le  24  novembre.  Il  écrivit 
en  espagnol  dos  ouvrages  mystiques,  qui.  imprimés  à 
Barcelone  on  1619,  furent  traduits  en  français  par  le 
P.  Maillard  (1694). 

Croix-AUX-EOIS  (La),  comm.  des  Ardennes,  arr.  et  à 
8  kilom.  do  Vouziers,  sur  un  affluent  de  la  Bar;  355  hab. 
Sur  le  territoire  do  cette  commune  est  le  dôfili^  de  la  Croix- 
aux-liois,  forcé  lo  12  septembre  1792  par  les  Alliés,  et  que 
les  troupes  françaises  essayèrent  vainement  de  reprendre 
(13-15  sept.). 

Croix-AUX-MINES  (La),  comm.  dos  Vosges,  arr.  et  à 
15  kilom.  du  Saint-Dié,  sur  la  Morte,  affluent  de  la  Fave; 
1.496  hab.  Marbre,  mine  do  plomb.  Huileries,  scieries. 

Croix-DES- BOUQUETS,  comm.  de  la  république 
d  ilaUi,  dép.  de  l'Ouest,  arr.  do  Port-au-Princo  ;  30.000  hab. 

Croix-de-vie,  comm.  de  la  Vondôe,  arr.  et  à  30  kilom. 
des  Sables-d'Olonno,  à.  l'ombouchuro  du  fleuve  côtior  la 
Vie;  1.832  hab.  Ch.  de  f.  Etat.  Bains  de  mer.  Pêcheries, 
salines,  salaKous  et  conserves  alimentaires. 


420 

CROIX-DIEU  interj.  Sorte  d'ancien  juron,  qui  se  disait 
par  abréviation  de  «  Par  la  croix  do  Dieu  ». 

CrOIX-HELLÉAN  (La),  comm.  du  Morbihan,  arr.  et  à 
10  kilom.  de  Ploërmcl;  830  bab.  Eglise  reconstruite  en 
1690;  aux  environs,  chapelle  Saint-Mandé,  but  de  pèle- 
rinage, élevée,  dit-on,  à  lendroit  où  furent  enterrés  les 
Bretons  morts  au  combat  des  Trente,  qui  eut  lieu  en  1351, 
sur  le  territoire  de  cette  commune. 

Croixille  (La),  comm.  de  la  Mayenne,  arrond.  et  à 
25  kilom.  de  Laval,  non  loin  de  la' Vîlaiue  naissante; 
1.107  bab.  Carrières  de  pierres  pour  pavés. 

Croix-Kouge  (sociétés  de  la).  Au  lendemain  de  la 
convention  internationale  do  Genève  du  22  août  1864,  qui 
ri'glait  le  sort  dos  blessés  en  temps  de  guerre,  et  à  laquelle 
adhérèrent,  dans  la  suite,  la  plupart  des  Etats,  il  se 
forma,  dans  un  grand  nombre  do  pays,  des  sociétés  dites 
de  la  Croir-Jlouye. 

En  France  se  sont  constituées,  dans  cet  ordre  d'idées  : 
la  Société  française  de  secours  atix  blessés  militaires 
des  armées  de  terre  et  de  mer,  reconnue  d'utilité  publi- 
que le  23  juin  1866;  ÏUnion  des  femmes  de  France,  tq- 
connue  par  décret  du  6  août  1882;  V  Association  des  Dames 
françaises,  reconnue  par  di'-cret  de  1883. 
Leur  fonctionnement  général  a  été  réglé 
par  un  décret  du  19  octobre  1892,  aux 
termes  duquel  elles  sont  autorisées  à 
prêter  leur  concours  en  temps  de  guerre 
au  service  de  santé  des  armées  do  terre 
et  de  mer,  et  sous  l'autorité  des  direc- 
teurs de  ce  service.  Lo  rôle  de  ces  socié- 
tés consiste  à  créer  dans  les  places  do 
guerre  des  hôpitaux  auxiliaires,  à  concou- 
rir au  service  de  ces  hôpitaux,  à  faire 
parvenir,  suivant  les  indications  de  la  guerre  et  de  la  ma- 
rine, les  dons  que  les  sociétés  recueillent  pour  les  malades 
et  les  blessés. 

La  Société  de  secours  aux  blessés  est  spécialement  char- 
gée du  service  des  infirmeries  des  gares.  Les  doux  autres 
sociétés  étendent  leur  assistance  aux  civils  dans  les 
désastres  et  les  calamités  publiques.  Le  personnel  des 
sociétés  est  autorisé  à  porter  le  brassard  de  neutralité 
institué  par  la  Convention  de  Genève  (avec  croix  rouge 
sur  fond  blanc).  Les  hôpitaux  et  locaux  occupes  par  lui 
doivent  être  distingués  par  un  drapeau  de  même  couleur 
portant  le  même  signe.  En  1877,  les  Turcs  remplacèrent 
la  croix  par  le  croissant. 

Les  sociétés  de  la  Croix-Rouge  des  divers  pays  ont  pour 
organe  commun  le  comité  international  de  Genève.  Elles 
se  réunissent  fréquemment  en  congrès  internationaux. 

Groix-ROUSSE  (La),  nom  d'un  des  quartiers  actuels 
do  Lyon,  formant  autrefois  une  commune  suburbaine  et 
un  faubourg  de  la  grande  cité.  V.  Lyon. 

Croix-SAINT-LEUFROY  (La),  comm.  du  départ,  de 
l'Eure,  arr.  et  à  16  kilom.  de  Louviers,  sur  l'Eure  ;  710  hab. 
Ch.  do  r.  Ouest.  De  l'ancienne  abbaye  fondée  au  vu*  siècle 
par  saint  Leufroy,  en  un  lieu  où  saint  Ouen,  archevêque 
de  Rouen,  avait  planté  une  croix  {tnonasterium  Crucis  An- 
dœni),  il  ne  reste  que  lo  palais  abbatial,  de  construction 
moderne.  Ruines  de  la  tour  de  Crèvecœur  (xii*  s.). 

CrOIZETTE  (Sophie-.^lexandrine  Croisiîtte,  dite),  ac- 
trice, née  à  Saint-Pétersbourg  en  1848,  morte  à  Paris  en 
1901.  Fille  d'une  danseuse  française,  elle  obtint,  en  1869,  lo 
premier  prix  de  comédie  au  Conservatoire,  débuta,  en  1870, 
à  la  Comédie-Française,  et  fut  nommée  sociétaire  dès  1873. 
Joignant  à  la  beauté  le  don  de  la  séduction  et  un  talent 
très  jiersonncl,  elle  remporta  do  grands  succès  dans  les 
rôles  de  jeune  première.  Elle  renonça  au  théâtre  en  1882. 

CROKALITE  n.  f.  Silicate  hydraté  naturel  d'alumine  et 
de  soude.  Syn.  de  mèsotype. 

Croker  (  John  Wilson),  homme  d'Etat  et  auteur  an- 
glais, né  à  Galway  [Irlande],  en  1780,  mort  à  Monlsey, 
près  de  Londres,  en  1857.  Admis  au  barreau  irlandais  en 
1802,  il  s'occupa  de  littérature  et  publia  des  écrits  sati- 
riques sur  la  situation  politique  de  l'Irlande.  En  1807,  il 
entra  au  Parlement  et  f^ut,  en  1809,  nommé  secrétaire  de 
l'amirauté,  poste  qu'il  occupa  jusqu'en  1830.  Huit  fois  élu 
à  la  Chambre  des  communes,  il  devint,  en  1828,  conseiller 
privé.  Il  fut  l'un  des  fondateurs  de  la  Quarlerly  Beview, 
à  laquelle  il  fournit  des  articles  acerbes. 

Croker  a  publié  deux  poèmes  :  Talavera  et  Chants  de 
Trafalf/ar;  divers  morceaux  lyriques;  puis  :  Evénements 
77iilitaires  de  la  7'évolution  française  de  iSSO  ;  Contes  pour 
les  enfants,  tirés  de  l'histoire  d'Angleterre,  ouvrage  qui  a 
suggéré  à  Walter  Scott  ^GsContes  d'un  grand-père;  enfin, 
une  édition  de  la  Vie  de  Johnson,  de  Boswell. 

Croker  (ThomasCrofton),  écrivain  irlandais,  né  à  Cork 
en  1798,  mort  à  Londres  en  i854.  Dès  son  jeune  âge,  il  re- 
cueillait les  légendes  et  les  chansons  des  paysans  irlan- 
dais, et  les  mit  en  œuvre  dans  les  ouvrages  qu'il  publia 
plus  tard  :  Researches  in  the  south  of  Ircland  (1824);  Faij^y 
legends  and  traditions  (1825)  ;  Legends  of  the  Lakes  (1829)  ; 
Josi'/ih  Holt,  gênerai  of  Irish  rebels  (1837);  etc. 

CROLER  ou  CROLLER  V.  n.  Fauconn.  V.  CROULER. 

CROLLE  ou  CROULE  n.  f.  Vase  sphérique  à  boire,  ordi- 
nairement muni  d'un  couvercle  et  d'une  anse,  en  usage  au 
moyeu  âge.  (Certaines  crollcs  sont  munies  de  deux  poi- 
gnées. Ces  vases  étaient  ordinairement  des  pièces  d'orfè- 
vrerie; ils  furent  en  usage  du  xiv*  siècle  jusqu'à  la  tin 
du  XVI». ) 

CrOLLES,  comm.  de  ITsère,  arr.  ot  à  16  kilom.  de  Gre- 
noble ,  dans  la  plaine  de  Grésivaudan,  au  pied  du  Petit- 
Som,  non  loin  de  l'Isère;  1.167  hab.  Fabrique  do  ciment; 
Moulins.  Ruines  du  château  de  Montfort. 

CroLY  (George),  littérateur  anglais,  né  à  Dublin  en  1780. 
mort  on  1860.  II  se  distingua  comme  prédicateur  et  publia 
divers  écrits,  entre  autres,  des  satires;  Catilina,  drame, 
et  L'orgueil  doit  être  rabaissé,  comédie  (1824)  ;  des  romans 
et  des  nouvelles  ;  etc. 

Cromac,  comm.  de  la  Haute-Vienne,  arr.  et  à  36  kil. 
de  Rellac,  non  luin  de  laBenaize  ;  922  hab.  Châteaux  ruinés. 

CromagnON,  localité  située  près  du  village  des  Eyzies, 
dé]>endant  do  la  commune  de  Tayac  (Dordogne).  On  y  a 
découvert,  en  1868,  une  grotte,  où  l'on  a  trouvé  beaucoup 
d'ossement.s  humains,  notamment  le  crâne  connu  des  au- 
thropologistes  sous  le  nom  de  crâne  de  Cromagnon. 

CbomaRTY,  ville  d'Ecosse,  ch.-l.  du  comté  de  Cro- 
marfîj,-  port  placé  entre  le  golfe  de  Moray  et  celui  de 


421 

Cromarty.  —  Le  comté  de  Cromarh/  est  formé  d'un©  doii- 
zaino  do  potitcs  enclaves,  diss6nnm?os  dans  lo  comté  do 
Koss,  lio  l'Atlantiquo  à  la  mer  du  Nord;  2(;i  kiloin.  carr. 
Pays  inoi»ta}^ii('ux  et  pauvre.  —  Lo  fivth  tic  Croiuavttj  est 
un  ostuaii-e  do  yo  kiloni.  do  longueur,  sur  15  à  20  do  largeur. 

CrOMDALE,  ville  d'Ecosso  {comtés  d'Invornoss  et  d'EI- 
gin),  sur  le  Spoy  ;  3.60Ù  hab.  Kn  IGUO,  victoire  aux  environs, 
sur  los  rives  du  Spoy,  des  partisans  du  roi  Guillaume  III 
sur  ceux  de  la  maison  des  Stuarts. 

Gromer  (Martin),  historien  polonais,  né  vers  1&12. 
mort  on  1589.  Sénateur  sous  Sijiismond-Auguste,  nommé 
par  Ktieuno  Bathory  évêque  deAVarmio,  et  souvent  cliarj^é 
do  missions  diplomatiques,  il  eut  une  certaine  influence  à 
la  cour.  Mais  sou  vrai  titre  de  gloire,  c'est  son  œuvre 
d'historien.  On  a  de  lui  :  De  oriyhie  et  rébus  f/estis  Polono- 
i'um  /i6ri  A'.\A'(1555)  ;  Polonia  sive  De  situ,  populis,  moribus, 
magistvatibus  et  republica  rerjni  Poloniœ  Ubri  II  (ir)"J7),  et 
beaucoup  d'autres  ouvrages  politiques  et  littéraires. 

Gromer  (sir  Evelyn  Baring,  puis  lord),  administrateur 
anglais,  né  en  1841.  Nommé  commissaire  de  la  dette 
ogyptionno  en  1876,  il  donna  sa  démission  en  1879,  lors  du 
coup  d'Etat  qui  remplaça  lo  khédive  Ismaïl  par  Tewfik- 
pacha,  puis  il  rentra  avec  de  Blignières  dans  la  nouvelle 
organisation  du  contrôle  anglo-français.  En  18S0,  il  alla 
remplir  dans  l'Inde  les  fonctions  de  ministre  des  finances. 
Rappelé  en  Egypte  en  1883.  il  succéda  à  sir  Malet  comme 
consul  généra  au  Caire,  avec  rang  de  ministre  plénipo- 
tentiaire. Le  condominium  franco-anglais  ayant  été  aboli, 
il  a  été  depuis  lors  tout-puissant  en  Egypte,  qu'il  gou- 
verne au  nom  do  l'Angleterre,  ne  laissant  au  khédive 
Abbas  qu'un  pouvoir  nominal  et  faisant  sentir,  en  toute 
occasion,  sa  volonté  énergique,  brutale  et  tenace.  En  1892, 
sir  Evelyn  Baring  a  été  élevé  à  la  pairie  avec  lo  titro  de 
1  lord  Cromer  " ,  et  il  a  été  créé  vicomte  en  1899. 

CROMESQUIS  (mè-ski)  n.  m.  Art  culin.  Sorte  do  ragoût 
polonais. 

GrOMFORD,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Derby);  l  .100  h. 
Cromford  tire  son  origine  des  manufactures  de  coton  qui 
y  furent  établies  en  1776  par  Arkwright;  ce  sont  les  pre- 
mières grandes  manufactures  de  ce  genre  en  Angleterre. 

CROMLECH  {krom'-lèk'  —  du  bas  breton  kroumîech;  de 
kroum,  cercle,  et  Itidt,  pierre)  n.  m.  Antiq.  Monument  mé- 
galithique, formé  de  pierres  plantées  debout  en  cercle  ou 
en  avenue,  il  Quelques-uns  écrivent  aussi  ckomlek. 

CROMMYOMANCIE  {kro-mi,  si  —  du  gr.  krommuon,  oi- 
gnon, et  mnnCtia,  divination)  n.  f.  Divination  qui  se  pra- 
tiquait au  moyen  d'un  oignon. 

GrOMNE  ou  Gromnum,  ville  de  la  Grèce  ancienne 
(Arcadie).  Victoire  des  Arcadiens  sur  Archidamos,  roi  de 
Sparte,  en  364  av.  J.-C. 

CROMORNE  (allem.  krummkom  ;  do  krumm,  courbe,  et 
horn,  corne)  n.  m.  Ancien  instrument  de  musique  à  vent, 
en  bois  et  à  anche  double,  comme  le 
hautbois  et  le  basson. 

—  Enxycl.  Recourbé  par  en  bas  en 
forme  de  crosse  renversée,  ce  qui  lui 
faisait  donner  aussi  le  nom  de  tourne- 
bout,  le  cromorne  avait  l'aspect  d'un 
J  majuscule.  On  pense  qu'il  était  déjà 
en  usage  au  xiii"  siècle  :  ce  qui  est  cer- 
tain, c'est  que,  dès  ie  xv*^,  il  était  très 
répandu.  Les  cromornes  formaient  une 
famille,  comprenant  le  soprano,  l'alto, 
le  ténor,  parfois  la  taille,  et  enfin  la 
basse.  L'instrument  était  percé  de  six 
à  sept  trous,  et  son  étendue  était  géné- 
ralement d'une  neuvième.  Les  intona- 
tions baissaient  d'un  demi-ton  lorsque 


l'exécutant  ne  bouchait  qu'à  moitié  le 
trou  qui  les  produisait,  de  sorte  que. 


Cromoroe  (xvi«  ».). 


par  ce  moyen,  cet  exécutant  pouvait  obtenir  tous  les  de- 
grés de  l'échelle  chromatique.  A  partir  de  l'époque  révolu- 
tionnaire, le  cromorne  disparait  complètement,  sans  douto 
remplacé  par  le  basson. 

GromOS.  Myth.  gr.  Fils  de  Poséidon,  héros  éponyme 
du  bourg  de  Krommyon,  entre  Mégare  et  Corinthe.  —  Un 
des  fils  de  Lycaon. 

CROMPER  [kron-pé)  v.  a.  Arg.  Sauver  :  Ah!  s'il  voulait 
CROMPKR  ma  sorbonneî  [sauver  ma  tête]  (Balz.) 

CROMPIRE  (patois  alsacien  grunbire;  de  lallem.  f/ru7jrf, 
terre,  et  bime,  poire)  n.  f.  Mot  qui  a  passé  dans  Vargot 
comme  synonyme  de  pomme  de  TERRE. 

Gromwell  {/nou-èl')  [Thomas],  comte  d'Essi-:x,  lord- 
chancelier  d'Angleterre,  né  vers  1485,  décapité  à.  Londres, 
lo  28  juillet  1540.  Gromwell  passa  quehiuos  années  de  sa 
jeunesse  en  Italie  dans  un  corps  do  condottieri  ot  fut  au 
service  do  marchands  vénitiens.  De  retour  en  Angiotorro, 
il  fut  attaché  à  la  personne  du  cardinal  Wolsoy  ;  après  la 
chute  de  ce  ministre,  il  eut  à  son  tour  une  grande  influence 
sur  Henri  VIII.  Il  prépara  l'œuvre  do  la  Koformo,  aidé  do 
Cranmor;  il  fut  à  la  l'ois  ministre  dos  affaires  intérieures 
et  extérieures,  créateur  d'une  nouvelle  flotte,  organisateur 
des  armées,  président  de  la  terrible  Chambre  à.toilée.  Il  lit 
épouser  à  Henri  VIII  une  princesse  luthérionno,  Anne 
de  Clôvos,  alin  d'allermir  encore  sa  toutc-puissanco.  Mais 
lo  roi  ne  tarda  pas  à  répudier  cette  nouvelle  épouse,  dont 
la  physionomie  lui  déplaisait;  il  s'en  prit  au  négociateur 
de  son  mariage,  et  n'eut  aucune  peine  à  céder  aux  sollici- 
tations dos  ennemis  du  lord-chancelier,  qui  domandaiertt 
sa  mise  en  jugement.  On  no  permit  pas  à  l'accusé  do  se 
défendre,  et  celui  qui  avait  fait  périr  tant  do  victimes 
(Thomas  More,  lady  Salisbury,  otc.)  passa  à  sou  tour  aux 
mains  du  bourreau. 

Gromwell  (Olivier),  protecteur  de  la  républiçiuo 
d'AnglcteiTo,  né  à  Huntingdon  on  ir.99,  mort  ù  Whito- 
hall  (Londres)  en  1658.  Sa  jeunesse  fut  souïlléo  par  do  vio- 
lents désordres,  mais  il  se  maria  do  bonno  heure  ot  cliangea 
tout  à  coup  do  conduite.  L'histoire  politique  do  Cromwoll 
commence  avec  lo  Long  ])arlcmont  (^I640)où,  sous  la  direc- 
tion de  Hampdon,  il  prépara  la  révolution.  En  1042,  il  ob- 
tint uno  commission  do  capitaine  do  cavalerie;  il  inspira 
à  SOS  soMats  l'ardeur  que  donne  lo  fanatisme  religieux, 
ot  vainquit  les  troupes  royalistes  à  Marston-Moor  (1644) 
cl  à  Nasuby  (IGIT)).  Nommé  lieutenant  général,  il  fut  main- 
tenu par  exception  dans  lo  privilège  de  son  commando- 
mont,  malgré  la  W\  du  Itenuucemcnt  à  soi-même,  qui  inter- 
disait aux  parlementaires  toute  charge  militaire  ou  civile. 
Uès  lors,  Cromwoll  peut  donner  libre  cours  à  so»  projets 


ambitieux  :  il  fait  emprisonner  Charles  I",  il  réprime  la 
seconde  révolte  des  royalistes  (lt'48),  il  épure  lo  Parle- 
ment au  moyen  de  la  "force  armée,  et  institue  enlin  uno 
haute  cour  de  justice  qui  condamne  à  mort  le  monar- 
que (1G49).  Après  la  proclamation  do  la  républi(iue, 
Gromwell  part  pour  l'Irlande,  où  il  fait  massacrer  les  in- 
surgés royalistes  et  catholiques.  A  son  retour,  il  est  traité 
en  souverain  ot  habite  los  résidences  do  Whitcliall  et  do 
Saint-James.  En  1650,  il  est  appelé  en  Ecosse,  où  Charles  II 
avait  été  proclamé  roi;  il  triomphe  à  Dunbar  ot  àWor- 
coster,  ot  pacifie  le  pays  avec  autant  do  modération  qu'il 
avait  montré  de  haine  cruelle,  l'année  précédente,  en  Ir- 
lande. Sur  de  la  domination,  il  s'attache  à  déçopulariser 
ce  Parlement,  qui  lavait  élevé  si  haut;  il  limt  par  le 
dissoudre  violemment.  Il  nomma  ensuite  une  nouvelle 
assemblée  plus  mystique  que  parlementaire,  qui  se  dis- 
persa d'elle-même  (1653).  Gromwell  devint  alors  lord- 
protecteur,  et,  pendant  huit  mois,  il  gouverna  seul.  Il  fit 
dire  un  nouveau  Parlement 
(1654),  mais,  l'ayant  trouvé 
peu  docile,  il  le  cassa  l'année 
suivante.  Pendant  dix-huit 
mois,  Gromwell  régna  sans 
contrôle;  puis,  lasse  do  co 
pouvoir,  il  rît  encore  appel  à 
un  nouveau  Parlement  quj, 
tout  dévoué  au  Protecteur, 
lui  ofifril  le  titre  de  »  roi  « .  Il 
refusa  après  de  longues  hé- 
sitations, et  se  contenta  d'as- 
surer sa  succession  à  son  fils 
Richard,  ajournant  ainsi  la 
réalisation  d'un  rêve  que  la 
mort  dissipa.  Gromwell  légi- 
tima en  quelque  sorte  son 
usurpation  par  la  vigueur  de 
son  gouvernement  qui .  tant 
à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur,  CiJmwtrii 

fut  favorable  au  développe- 
ment de  la  puissance  anglaise.  Hume  a  dit  que  le  Protec- 
teur avait  débuté  par  le  fanatisme  pour  aboutir  à  l'hypo- 
crisie; depuis,  Macaulay,  Carlyle,  Guizot  ont  réhaljililé 
Cromwell,  sans  réussir  à  convaincre  tous  leurs  lecteurs. 
On  trouve  en  cet  ambitieux  un  mélange  extraordinaire  do 
grandeur  et  de  bassesse,  de  fourberie  et  d'enthousiasme, 
de  générosité  et  de  cruauté,  do  tolérance  et  de  fanatisme, 
et  peut-être  a-t-il  mérité  tous  les  éloges  et  tous  les  re- 
proches qui  lui  ont  été  prodigués. 

Gromwell  avait  épousé,  en  1620,  Elisabeth  Bourchier, 
morte  en  1665,  et  dont  il  eut  quatre  fils  et  quatre  filles  ;  los 
plus  connus  de  ses  fila  sont  Richard  ot  Henry.  (V.  ci- 
dessous.) 

On  trouvera  la  bibliographie  détaillée  de  Cromwell  dans 
le  Dictionn.  of  national  biography,  de  Leslie  Stephen. 

Cromwell,  drame  en  cinq  acteset  en  vers,  do  V.  Hugo, 
publié  en  décembre  1827.  —  La  scène  se  passe  à  Whitehall, 
en  l'année  1657.  Olivier  Cromwell,  co  républicain  austère, 
inflexible,  est  devenu  maître  des  destinées  do  l'Angle- 
terre. Cependant,  il  n'est  point  satisfait.  Ayant  le  pouvoir 
et  tous  les  privilèges  de  la  royauté,  il  veut  on  porter  les 
insignes.  La  Cité  de  Londres  a  déposé  le  sceptre  à  ses 
pieds,  et  le  Parlement,  la  couronne  :  il  touche  à  son  rêve; 
mais  il  découvre  autour  de  lui  des  conjurés  qui  n'attendent, 
pour  lever  leur  poignard,  que  d'avoir  à  frapper  un  roi. 
Alors,  il  rejette  au  loin  la  couronne,  et,  aftermi  par  cet 
acte  apparent  de  fidélité  à  la  république,  il  peut  encore 
rcver  la  royatité  et  se  dire  : 

Quand  donc  serai-je  roi  ? 
Ce  sont  les  derniers  mots  du  drame. 

Cette  pièce  n'a  jamais  été  jouée  :  elle  ne  pouvait  pas 
l'ôtre.  Ce  n'est  pas,  à  proprement  parler,  une  action  dramati- 
que. C'est  un  tableau  historique  extrèmemontdéveloppé.oii 
s'agitent  un  grand  nombre  de  personnages.  L'évocation 
de  la  société  d'alors  est  puissante  et  complète  :  cavaliers, 
puritains,  poètes,  soldats,  personnages  nobles  ou  ridi- 
cules se  mêlent  sur  la  scène  ;  mais  c'est  en  vue  du  pitto- 
resque plutôt  que  de  l'intrigue.  Les  personnages  n'ont  pas 
la  vérité  psychologique  de  leur  caractère  tel  que  l'histoiro 
nous  lo  fait  connaître.  V.  Hugo  travestit  la  personne  do 
Cromwell,  lorsque,  do  cette  figure  puissante,  austère,  il 
fait  un  être  guindé,  grotesque,  pour  aboutir,  comme  dans 
tous  ses  drames,  à  une  antithèse  de  caractère.  On  pour- 
rait encore  reprocher  à  V.  Hugo  d'avoir  rapetissé  les  pu- 
ritains. Ces  hommes  un  peu  raides,  lugubres  mémo  à 
force  d'austérité,  mais  grands  et  purs  en  définitive,  ne 
méritaient  pas  qu'on  ne  fit  d'eux  que  des  théologiens 
pédants,  des  bouff'ons,  même  des  hypocrites.  Milton  lui- 
inômo  n'a  qu'un  rôle  mesquin.  Lo  style  est,  oû  revanche, 
d'un  lyrisme  sonore  et  brillant. 

Crom'well  (la  Préfacb  db).  Le  drame  de  Cromwelt 
était  précédé  d'une  longue  préface,  qui  fut  considérée 
comme  lo  manifeste  do  récole  romantique.  —  L'auteur  y 
développait  ses  idées  sur  l'art  dramatique.  V.  Hugo  dis- 
tinguo trois  âges  dans  l'histoire  de  l'humanité  :  les  temps 
primitifs,  los  temps  antiques,  los  temps  modernes,  auxquels 
correspondent  trois  formes  do  poésie  :  lo  lyrisme,  Yépopi'e 
ot  lo  tirante.  Le  christianisme  donna  naissasco  au  genre 
le  plus  vrai  :  lo  drame,  qui,  comme  la  vie,  réunit  los  con- 
traires :  lo  corps  et  l'âme,  lo  beau  et  le  laid,  le  grotesque 
ot  le  sublime.  Rien  n'est  donc  plus  faux,  aux  yeux  du 
poète,  que  la  distinction  dos  genres  qui  a  triomphé  dans 
la  tragédie  classique.  Il  se  moque  aussi  do  la  règle  des 
trois  unités  :  la  seule  unité  qu'il  veuille  conserver,  c'est 
celle  d'action.  L'autour  s'attache,  en  terminant,  à  démon- 
trer la  nécessité  d'écrire  le  drame  on  vers.  Lo  vers  exclut 
lo  commun  et  lo  trivial  :  il  donne  à.  la  ponséo  plus  de  relief. 
En  somme,  lo  poète  doit  imiter  la  nature,  ot,  pourvu  qu'il 
ait  du  génie,  toutes  les  libertés  lui  sont  permises. 

On  no  peut  guère,  aujourd'hui,  voir  dans  la  Préface  de 
CromwelllQ  véritable  art  poétique  des  romantiques  :  c'est 
uno  œuvre  do  circonstance,  qui,  d'ailleurs,  no  conoorno 
que  lo  dramo.  Los  erreurs  d'histoire  littéraire  y  sont  nom- 
breuses et  graves.  Los  contradictions  y  abondent  :  la  plus 
fameuse  est  celle  qui  oxisto  entre  ces  doux  assortions 
du  poète  :  «  Tout  ce  qui  est  dans  la  nature  est  dans  l'art  «, 
et  n  Le  do}nainc  de  l'art  et  celui  de  la  nature  sont  parfaite- 
ment distincts.  »  Il  v  a  pou  d'ordre,  moins  do  raisonne- 
ments probants  que  no  brillantes  métaphoroa,  et  c'est  trop 
d'individualisme  que  do  vouloir  soustraire  lo  génie  à.  toute 
règle  ot  à  toute  critique. 

—  BiBL.  :  Sourlau,  la  Préface  de  Cromwell  (Paris,  1897). 


CROMDALE    —    CRONE 

Crom'wen  ouvrant  le  cercueil  de  Charles  I"", 
tableau  dePaulDolarocho(nuisée  do  Nimes).  —Ce  tableau, 
dont  le  sujet  est  tiré  des  Quatre  tiluarta,  do  Chateau- 
briand, a  obtenu  un  très  grand  succès  au  Salon  de  1831. 
La  scène  se  passe  dans  uno  des  salles  du  palais  de  White- 
hall ;  deux  cliai.->es  massives  porLuut  un  ceruacil  recouvert 


CiuoivNcU  ouvrant  le  cercueil  de  Charles  lor^ 
d'après  Paul  Delaroche 

de  velours  noir  :  Tinscriplion  Caj^ohisrex,  i649,  tracée  sur 
une  lame  de  plomb,  dit  quelle  victime  il  renferme.  Au- 

Srès,  se  tient  Cromwell,  la  main  étendue  sur  le  couvercle 
u  cercueil  qu'il  a  violé,  le  regard  fixé  sur  la  tète  du 
mort.  L'intention  de  l'artiste  ne  laisse  point  d'être  incer- 
taine. Le  visage  do  Cromwell  ne  dit  rien  de  précis.  Là  se 
reconnaît  l'art  littéraire  de  Delaroche,  jadis  si  prisé,  au- 
I  jourd'hui  beaucoup  tombé.  Quant  à  la  couleur,  autrefois 
agréable,  elle  a  tout  à  fait  poussé  au  noir. 

Gromwell  (Richard),  troisième  fils  du  Protecteur,  né 
en  1626,  mort  à  Cheshunt  en  1712.  D'un  caractère  faible  et 
indolent,  ami  des  plaisirs,  il  ne  prit  aucune  part  au.v  entre- 
prises militaires  de  son  père.  Il  paraît  même  qu'il  fréquen- 
tait une  société  déjeunes  cavaliers  (royalistes);  et  il  est 
certain  qu'il  fit  des  démarches  pour  obtenir  la  grâce  de 
Charles  I*'.  Son  père  lui  réserva  une  place  dans  le  Parle- 
ment, dans  le  conseil  du  commerce  et  de  la  navigation, 
le  mit  à  la  tète  de  la  nouvelle  Chambre  des  lords,  et  le 
désigna,  en  mourant,  comme  son  successcur(i65S).Kichard 
fut  proclamé  chef  suprême  de  la  république,  mais  il  ne 
put  résister  à  l'agitation  des  partis,  et  donna  sa  démis- 
sion (1659).  Il  so  réfugia  sur  le  continent,  où  il  demeura 
oublié  jusqu'en  1680,  époque  à  laquelle  il  lui  fut  permis 
de  revenir  en  Angleterre.  Il  prit  alors  le  nom  de  Clark. 

Cromwell  (Henry),  quatrième  fils  du  Protecteur, 
né  en  1628,  mort  en  1674.  Il  servit  dans  l'armée  parlemen- 
taire et  reçut,  en  1665,  le  gouvernement  de  l'Irlande.  Il 
administra  l'île  avec  une  modération  qui  lui  valut  de 
n'être  pas  inquiété  sous  la  Restauration. 

Cromwell  (^Olivier),  littérateur  anglais,  le  dernier 
descendant,  en  ligne  directe,  du  Protecteur,  né  en  1742, 
mort  en  1821.  On  a  do  lui  un  ouvrage  important,  intitulé  : 
Mémoires  du  Protecteur  Olivier  Cromwell  et  de  ses  fils 
Hichard  et  Henri/,  accompagnés  de  lettres  originales  et 
d'autres  papiers  de  famille. 

GROMWELLISME  (mou~é-lissm')  n.  m.  Manière  d'agir  do 
Cromwell  :  Bossuet  forgea  le  mot  crom'U'ET.lismb  dans  un 
accès  d'indignation. 

CROMWELLISTE  {mou-é'lisst')  a.  et  adj.  So  dit  d'un 
partisan  de  Cromwoll. 

GrOMTON  ou  Krommyon,  bour^  de  la  Grèce  an- 
cienne, situé  sur  la  frontière  do  la  Nlégarido  ot  de  la 
Corinthie,  au  bord  du  golfe  Saroniquo.  Suivant  la  lé^fende, 
près  de  là  résidait  Sinis,  brigand  célèbre  tué  par  Thésée, 
Co  Sinis  écartelait  les  voyageurs  en  les  attachant  à  deux 
pins  qu'il  avait  rapprochés  et  qu'il  lâchait  ensuite;  d'où 
son  surnom  de  Pityocamptés  ou  Courbeur  de  pins. 

CRON  n.  m.  Terre  sablonneuse,  qui  contient  beaucoup 
de  cottuillagos.  il  Plâtras,  gravois,  dans  le  nord  do  la 
France,  il  Son,  issue  de  blé,  balayures  de  grenier  qu'on 
donne  aux  volailles. 

CRON  adj.  Linguist.  V.  cront. 

CrONAGA  (Simone  PoLi.AJfoi.o,  surnommé  il),  archi- 
tecte italien,  né  à  Florence  on  14ô7,  mort  en  150S.  Son 
enthousiasme  pour  les  monuments  anciens  lui  valut  son 
surnom  do  il  Cronaca  (l'Antiquaire).  Ce  fut  lui  qui  con- 
struisit presque  entièrement  le  magnifique  palais  StrozTii, 
là  charmante  église  Saint-François,  sur  le  mont  Miniato, 
(pie  Michol-Ango  appelait  la  Belle  villageoise,  et  la 
sacristie  de  l'église  au  Saint-Esprit.  U  so  mêla  aux  agi- 
tations politiques  do  son  temps,  et  fut  uu  dos  sectateurs 
de  Savonarolo. 

CrONACH  nu  KrONACH  (lat.  Crana  ou  rrrtHrtr/i(i\,  ville 
d'AUcm.^gnc  (Bavière  [cercle  de  la  Haute -Franconio]); 
l.UOh  Collège.  Houillères. draps,  chanvre,  vins.  Conimerco 
do  bois  et  d'ardoises.  —  Patrie  du  pointro  Lucas  Cranach. 

CRONAILLES  {na-ill  {Il  mil.]  —  rad.  cron)  n.  f.  pï.  Dé- 
combres, plâtras,  dans  les  départements  du  nord. 

CRONARTIUM  {si-om')  n.  m.  Genre  de  champignons 
urodinés,  vivant  en  parasites  sous  l'épiderme  de  diverses 
plantes.  (Les  cronartium  représentent  lélat  primordial 
des  urodo  ;  c'est  ainsi  que  ïuredo  vincetoxici  dérive  du  cro- 
nartium asclcpiadcum.) 

CrONAT,  comm.  de  Saôno-ot-Loire,  arr.  ot  â  66  kil.  do 
CharoUes.non  loin  do  la  Loire;  1.606  hab. Ch.  do  É".  P.-L.-M. 
Clifitfuux  aux  environs. 

CrondaLL,  paroisse  d'Angleterre  (comté  do  Souih- 
aiupton),  sur  lo  canal  do  Basingstoko;  3.Î00  hab. 

GRÔNE  (du  flam.  kran,  mémo  sons)  n.  m.  Sorte  de 
priio.  employée  dans  los  ports  pour  charger  ot  décharger 
les  navires. 

GRÔNE  OU  CROSNE  (krôn')  n.  f.  Cavité  creusée  sous 
los  berges  d'une  riviôi'o  par  los  eaux,  ot  où  so  réfugiont 
voloniiers  les  idus  gros  poissons,  il  Abri  en  feuillago,  que 
80  fait  uu  pôcbcur  uu  berd  de  l'eau. 


Crûmes  et  Rhéa. 


CRONE    —    CROQUET 

CRONE  n.  m.  Mouoaie  en  usage  au  Danemark,  et  doDt 
la  valeur  est  d'environ  3  fr.  35  c. 

Gronegk  (Jean-Frêdêric,  baron  df),  poète  allemand, 
né  à  Aosbach  en  1731,  mort  en  1758.  Il  fut  un  des  poètes 
allemands  les  plus  estimables  de  son  temps.  Ses  Œuvres, 
publiées  à  Leipzig  en  1760,  se  composent  de  comédies,  de 
tragédies,  où  H  a  introduit  des  chœurs  à  la  manière  an- 
tique, et  dont  la  plus  remarquable  est  Codrus;  puis  d'élé- 
gies, de  poésies  philosophiques;  etc. 

CRONIES  (ni)  n.  f.  pi.  Fêtes  grecques  en  rhonneur  do 
Cronos.  (A  Athènes,  les  cronies  se  célébraient  le  12  du 
mois  hécatombœon.)  ii  Nom  donné  quelquefois,  surtout  par 
les  auteurs  grecs,  aux  saturnales  de  Kome.  (Ou  dit  aussi 

FÉTES  CRONIENNES.) 

CRONION  (mot  gr.)  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dauphinelle. 

GrONIOS.  Myth.  gr.  Un  des  prétendants  d'Hippodamio. 
(11  fut  tué  par  Œnomaos.)  —  Fils  de  Zeus  et  de  la  nymphe 
Himalie.  —  Un  des  centaures. 

CRONOGRAPHIE  [fî  —  du  gr.  Kronos,  Saturne,  et  gi^a- 
phein,  décrire)  n.  f.  Description  do  la  planète  Saturne. 

CRONOGRAPHIQUE  (fik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cro- 
nographie. 

Cronos  ou  Kronos,  une  des  grandes  divinités  hellé- 
niques. Cronos,  père  de  Zeus,  était  lui-même  fils  d'Ouranos 
et  de  Gœa.  Il 
détrôna  Oura- 
nos,  épousa  sa 
sœur  Rhéa,  et 
régna  avec  elle 
sur  le  monde. 
D'après  un  ora- 
cle de  Gœa,  il 
devait  être  dé- 
trôné, à  son 
tour,  par  un  de 
ses  enfants; 
aussi  les  dévo- 
rait-il dès  leur 
naissance.  Ce- 
pendant, l'ora- 
cle s'accomplit. 
Zeus.  sauvé  par 
sa  mère  Rhéa, 
qui  présenta  à 
Cronos,  au  lieu 
du  nouveau-né,  une  pierre  emmaillotée,  fut  élevé  loin  de 
tous  les  regards,  en  Crète,  sous  la  garde  des  curetés.  De- 
venu grand,  il  déclara  la  guerre  à  Cronos  et  aux  Titans, 
qui  furent  vaincus  et  relégués  au  Tartare.  D'après  une 
autre  tradition,  Cronos  régna  ensuite  sur  l'île  des  Bien- 
heureux. 11  était  honoré  à  Olympie,  sur  le  mont  Cronien, 
qui  domine  l'Altis  ;  il  avait  aussi  un  temple  à  Athènes,  au 

fiied  de  l'Acropole.  On  le  représentait  ordinairement  sous 
es  traits  d'un  vieillard;  par  une  sorte  de  jeu  de  mots,  on 
le  confondait  parfois  avec  Chronos,  dieu  eu  temps.  Plus 
tard,  les  Romains  Tidentifièrent  avec  leur  Saturne. 

CRONQUELET  {ke-lé)  n.  m.  Dans  certaines  parties  de  la 
France  :  1**  Surélévation  faible  du  sol;  2"  Cime  d'un  arbre. 

CrONSLOTT  ou  KronSLOTT,  célèbre  forteresse  russe, 
bâtie  par  Pierre  le  Grand,  sur  la  pointe  sud-est  de  l'île 
Kotlin,  et  qui  défend  Saint-Pétersbourg  par  la  mer. 

Gronstadt  ou  Kronstadt,  port  militaire  et  com- 
mercial de  la  Russie  d'Europe,  situé  au  fond  du  golfe  de 
Finlande,  dans  la  partie  sud-est  de  l'île  de  Kotlin,  en  lace 
des  embouchures  de  la  Neva;  42.603  bat.,  occupés  dans 
les  arsenaux  militaires  pour  la  plupart.  Ecolo  de  marine, 
école  de  matelots.  Cronstadt  est  à  30  kilom.  à  l'O.  de 
Saint-Pétersbourg,  auquel  l'unit  un  grand  canal  maritime, 
construit  de  1877  à  1885,  permettant  aux  navires  calant 
6" ,25  d'atteindre  Saint-Pétersbourg.  Aussi,  Cronstadt,  qui 
était  autrefois  le  vrai  port  de  la  capitale  de  l'empire  russe, 
D'en  est  plus  aujourd'hui  que  l'avant-port.  Quoique  beau- 
coup de  navires  s'^  arrêtent  encore,  la  majorité  se  rend 
directement  à  Samt-Pèterybourg.  Cronstadt  est  surtout 
célèbre  comme  place  de  guerre;  en  eflet,  les  travaux  de 
défense  qu'on  y  a  élevés  pour  couvrir  la  capitale  du  côté 
de  la  mer  sont  formidables.  Ils  comprennent  30  forts  et 
batteries,  dont  14  sur  la  terre  forme,  9  dans  le  chenal  du 
nord,  7  dans  le  chonal  du  sud.  Les  batteries  du  sud  for- 
ment trois  lignes  successives  de  défense  avec,  dans  la 
première,  le  fort  Constantm  ;  dans  la  deuxième,  le  fort 
AJexandreet  le  fort  Risbank;  dans  la  troisième,  l'îlot  forti- 
fié de  Cronslott.  La  ville  et  le  port  ont  été  fondés  par  Pierre 
le  Grand,  en  1703.  —  La  réception  d'une  escadre  française, 
en  1891,  par  le  tsar  Alexandre  III,  dans  le  port  de  Cron- 
stadt, a  préludé  à  l'établissement  de  l'alliance  franco-russe. 

Gronstedt  (Axel-Frédéric),  chimiste  et  minéralogiste 
suédois,  né  dans  la  Sudermanie  en  1722,  mort  en  1765.  On 
lui  doit  la  découverte  du  nickel  (1751)  et  du  minéral  qu'il 
appela  déolithe.  Son  /Cssai  de  classification  du  règne  mi- 
néral (1758)  a  été  traduit  en  français,  sous  le  titre  de  :  Essai 
d'une  nouvelle  minéralogie  (1771). 

Gronstedt  (Charles  Olof),  vice-amiral  suédois,  neveu 
du  précédent,  né  à  Bothy,  près  Helsingfors,  en  1756,  mort 
à  Stockholm  on  1820.  Entré  dans  la  marine  à  quatorze 
ans,  sa  brillante  conduite  lui  valut  un  avancement  rapide 
et,  en  1790,  le  poste  de  secrétaire  d'Etat  pour  la  marine. 
Tombé  on  disgrâce,  il  fut  chargé  du  commandement  de  la 
forteresse  de  Swoaborg,  en  1801  ;  en  1808,  il  no  défendit  pas 
cette  place  contre  les  Russes,  et  capitula  honteusement. 
Malgré  un  mémoire  justificatif  (18U),  il  fut  dégradé  et 
banni. 

CRONSTEDTITE  {»tèd')  n.  f.  Silicate  naturel  apparte- 
nant au  genre  chlohto. 

QRONT  {kron),  GRONTE  [du  flam.  krom,  courbe,  tortu. 
—  C'est  par  erreur  qu'on  a  quelquefois  écrit  ceon]  adj. 
Haacal  :  Marie  Stuart  avait  eu  des  bontés  pour  un  cron 
fiizzio.  (V,  Hugo.) 

Grookes  (William),  chimiste  et  physicien  anglais,  né 
à  Londres  en  1832.  11  était,  à  vingt  ans,  professeur  sup- 
pléant au  Collège  roval.  En  1854,  n  fut  nommé  inspecteur 
au  département  rnétéorologiquo  de  l'observatoire  RadclilTc 
à  Oxford,  puis  professeur  ife  chimie  au  Collège  scientifique 
do  Chcstcr  (1855;.  En  1851»,  il  fonda  la  revue  scientifique 
Chemical  JVcujs.  Kn  1864,  il  prit  la  direction  du  t  Quarterly 
Journal  of  Science  ».  Dès  1851,  Crooltcs  faisait  de  remar- 
quables expériences  sur  les  soiénoïdes.  En  1861, 11  décou- 


422 


vrit  et  étudia  le  thallium.  En  1863,  il  fut  élu  membre  de 
la  Société  royale.  En  1S65,  il  inventa  une  nouvelle  mé- 
thode pour  sépar-T  l'or  et  l'argent  de  leur  minerai,  au 
moyen  du  sodium.  En  1872,  il  inventa  le  radiomélre,  qu'il 
perfectionna  et  transforma  ensuite,  en  le  nommant  othêO' 
scope.  Il  résuma  toutes  ces  précieuses  recherches  et  les 
communiqiia,  en  1S73,  à  la  Société  royale,  dans  un  travail 
intitulé  :  Èxperimcnts  on  j-epuision  resuUing  from  radialio7i, 
qui  lui  valut  la  grande  médaille  royale.  Crookes  s'adonna 
aussi  à  l'étude  des  phénomènes  du  spiritisme  ;  il  com- 
muniqua ses  recherches  à  la  Société  royale  dans  son  mé- 
moire :  liesearchcs  in  the  phenomena  of  spiritiialism  ^1874). 
En  1876,  il  fut  élu  vice-président  de  la  Société  de  chimie, 
et,  l'année  suivante,  membre  du  conseil  de  la  Société 
royale,  à  laquelle  il  communiqua,  en  1878,  le  mémo- 
raolo  travail  mtitulé  :  Physique  moléculaire  dans  le  vide. 
D'après  ce  travail,  publié  dans  les  <<  Philosophical  Trans- 
actions »,  il  admet  un  quatrième  état  do  la  matière,  l'état 
extra-gazeux,  où  la  matière  est  radiante.  Eu  1887,  Croo- 
kes, toujours  hardi  dans  ses  conceptions,  présente  à  la 
Société  chimique  de  Londres  un  travail  sur  la  genèse 
des  éléments  et  la  nature  des  corps  simples  ;  mais  les  aftir- 
mations  en  pareille  matière  sortent  du  domaine  purement 
scientifique.  Outre  les  ouvrages  cités,  il  en  publia  beau- 
coup d'autres,  dont  certains  font  autorité;  voici  les  prin- 
cipaux :  Méthodes  choisies  d'analyse  chimique  (1870):  Fabri- 
cation du  sucre  de  betterave  en  Aiigleterre  (1880]  ;  Manuel  de 
teinture  et  d'impression  sur  calicot  (1881);  Teinture  et  im- 
pression sur  tissus  (1882);  Manuel  de  technologie;  Solution 
de  la  question  des  égouts  (1883),  et  Manière  d'établir  un 
système  d'égout  avantageux  (1885).  lia  traduit  en  anglais 
le  Traité  de  métallurgie  de  Kel,  l'ouvrage  de  Riemann 
intitulé:  l'Aniline  et  ses  dérivés,  ainsi  que  le  livre  de 
"Wagner,  Technologie  chimique,  et  celui  de  Ville  sur  les 
Engrais  artificiels. 

Crookes  (tube  de).  V.  bayons  X. 

CROOKÉSITE  n.  f.  Sclénmre  naturel  de  cuivre,  argent 
et  thallium. 

GrookstON  City,  ville  des  Etats-Unis  (Minnesota), 
sur  le  Red  Lako  River,  affluent  de  la  rivière  Rouge  du 
Nord  ;  3.500  hab.  Ch.-l.  du  comté  de  Polk. 

Groom,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Munster  [comté 
de  Limerickj),  sur  le  Maig,  affluent  du  Shannon  ;  2.850  hab. 
Ancien  château. 

CROPIOT  {pi-o)  n.m.  Fruit  sauvage,  si  abondant  en  Amé- 
rique qu'on  l'emploie  comme  engrais. 

CROPPETONS  (Â)  loc.  adv.  V.  CROUPETONS  (À). 

CrOPREDY,  paroisse  d'Angleterre  (comté  d'Oxford), 
sur  le  Cherwell,  affluent  do  la  Tamise  et  sur  le  canal 
d'Oxford;  2.250  hab. 

GrOPTE  (François  Daillon  de  La),  capitaine  français, 
tué  à  Ravenne  en  1512.  Il  fut  compagnon  de  Bavard,  à  qui 
il  ressemblait  par  la  vaillance  et  le  caractère.  Il  se  distm- 
gua  aux  batailles  de  Saint-Aubin-du-Cormier,  de  Fornoue, 
et  enfin  de  Ravenne,  oîi  il  trouva  une  mort  glorieuse.  Il 
avait  été  gouverneur  de  Legnano. 

CROQMADAME  {krok')  n.  m.  Ancien  jeu,  en  honneur  au 
moyen  [igo,  et  dont  la  nature  exacte  n'est  plus  connue. 
(Sans  doute  s'agissait-il  de  quelque  exercice  violent  de  la 
nature  du  jeu  de  l'ours  ou  du  cheval  fondu.) 

GROQUADE  {kad'  —  rad.  croquer)  n.  f.  En  T.  de  peint., 
Composition  vivo  et  libre,  faite  avec  une  grande  rapidité. 

CROQUAILLON  {ka-ill  [//mil.])  n.  m.  Croquis  informe. 

CROQUANT  {kan),  ANTE  adj.  Qui  croque  :  Des  biscuits 

CROQUANTS. 

CROQUANT  (kan.  —  Pour  l'étym.,  v.  la  partie  eucycl.) 
n.  m.  Hist.  Nom  quo  l'on  donna  â  des  paysans  révoltés, 
sous  Henri  IV  et  sous  Louis  XIII.  ii  Sobriquet  donné  an- 
ciennement aux  traitants  et  aux  financiers. 

—  Par  ext.  Nom  do  mépris  que  l'on  donnait  autrefois 
aux  paysans,  ii  Auj.  Homme  de  rien,  homme  sans  valeur 
ou  sans  considération. 

—  Art  culin.  Cartilage  de  viande  de  boucherie. 

—  Encycl.  Hist.  Quelle  est  l'origine  du  mot  croquant? 
Vient-il  du  village  de  Crocq  (Creuse,  arrond.  d'Aubusson), 
comme  le  voudrait  d'Aubigné  ;  ou  de  ce  fait  que  les  paysans 
révoltés  criaient  :  "  Aux  croquatits !  »,  c'est-à-dire  â  ceux 
(aux  nobles)  qui  croquaient  les  pauvres  gens,  comme  le 
voudrait  de  Thou  ?  L'étymologie  de  beaucoup  la  plus  vrai- 
semblable est  celle  qui  s'attache  au  mot  croc,  instrument 
aratoire  do  la  petite  culture,  qui  donnait  son  nom  aux 
paysans,  et  dont  beaucoup  de  révoltés  devaient  être  armés. 

CROQUANTE  (kanf)  n.  f.  En  T.  de  pâtiss..  Sorte  de  gâ- 
teau sec,  do  tarte  sèche,  qui  croque  sous  la  dent. 

CROQUANTERIE  (kan-te-rî)  n.  f.  Boutique  où  l'on  vend 
des  pâtisseries  croquantes. 

CROQUANTS  (kan)  [révolte  des],  nom  donné  à  plu- 
sieurs révoltes  de  paysans,  qui  se  produisirent  à  la  fin  du 
xvi"  et  au  commencement  du  xvii*  siècle  :  en  1394  dans  te 
Limousin,  en  1624  dans  le  Quercy,  et  enfin  en  1637.  (Les 
causes  en  furent  la  misère  et  l'augmentation  des  impôts. 
La  première  révolte  fut  écrasée,  mais  le  roi  accorda  un 
adoucissement  d'impôts;  la  seconde  révolte  se  termina 
par  l'exécution  des  chefs  Donat  et  Barran;  enfin,  le  troi- 
sième soulèvement  se  termina  par  une  amnistie.) 

CROQUE  [krok']  AU  SEL  (À  LA)  loc.  adv.  Au  sol,  sans 
autre  assaisonnement  :  On  mange  les  petits  artichauts  ten- 
dres A  LA  CROyUE  AU  SEL. 

—  Fam.  Manqer  quelqu'un  à  la  croque  au  seh  Lui  être 
tout  à  fait  supérieur 

CROQUE-ABEILLES  [ka-bèy')  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une 
variété  do  mésange. 

CROQUE-LARDON  {krok')  n.  m.  Parasite,  personne  qui 
cherche  les  invitations  à  dîner  :  Vivre  en  oeoque-labdon. 

Il  PL  Des  CROQUE-LARDON  OU  CROQUE-LARDONS. 

CROQUEMBOUCHE  OU  CROQUE-EN-BOUCHE  {kan- 
bouch'  —  do  croquer,  Gi  bouche)  n.  m.  Sorte  de  pâtisserie 
croquante,  n  Bonbons  qu'on  sert  sur  certaines  pâtisseries. 

(PL  Des  CROQUEMDOUCHES  OU  CROQUE-EN-BOUCUE.) 

CROQUEMENT  (ke-man)  n.  m.  Bruit  d'un  objet  que  l'on 
croqui-.  '  Peu  usité). 

CROQUE-MITAINE  (krok',  tèn'  —  do  croquer,  et  mitaine. 
[Ce  dernier  mot  serait  uno  altération  du  flam.  nxetjicn, 


petite  fille])  n.  m.  Etre  fantastique  et  méchant,  dont  on 
menace  les  enfants  pour  les  enrayer,  ii  PL  Des  croque- 

MITAINES. 

—  Par  ext.  Epouvantail  :  Le  croque-mitaine  des  enfants 
de  i 802  était  lîobespierrc  ;  le  croqde-mitaine  des  enfants 
de  i8(5  était  Bonaparte.  {X .  Hugo.) 

—  Encycl.  Le  croque-mitaine  des  Grecs  était  une  femme 
monstrueuse,  nommée  Mormo.  Platon  en  parle  au  com- 
mencement du  l*""  livre  de  sa  Répubbque  et  Théocrite, 
dans  sa  xV  idylle.  A  Lesbos,  le  rôle  de  croque-mitaine 
était  tenu  par  Gellc,  la  voleuse  d'enfants.  Les  Gorgones 
et  les  Lamies  peuvent  également  être  rapprochées  du 
croque-mitaine;  les  dernières  passaient  pour  très  avides 
de  chair  humaine,  surtout  de  celle  des  enfants,  qu'elles 
dérobaient  dans  les  bras  de  leurs  mères  pour  les  dévorer, 
et  qu'on  retirait  quekiuefois  de  leur  ventre  encore  vivants. 
A  Kome,  Cacus,  le  fameux  brigand  tué  par  Hercule,  passa 
à  l'état  do  croque-mitaine,  et  l'on  se  servait  de  son  nom 
pour  épouvanter  les  enfants  indociles.  Dans  le  midi  de  la 
France,  le  croque-mitaine  s'est  longtemps  appelé  Babau. 
Babau  avait  pour  spécialité  de  manger  en  salade  les  petits 
enfants.  On  voit  que,  pour  contenir  les  enfants  indociles, 
les  nourrices  se  sont  toujours  servies  d'un  epouvantail,  qui 
a  pou  varié  selon  les  temps  et  les  lieux. 

CROQUE-MORT  {krok'-moi-')  n.  m. 
Fam.  Employé  des  pompes  funèbres, 
chargé  d'ensevelir  les  corps ,  de  les 
transporter  au  cimetière  et  de  les  dé- 
poser dans  la  fosse  :  Des  croque-morts. 

—  Par  comp.  et  iron.  Etre  gai,  amu- 
sant, et*:.,  comme  un  croque-mort,  Avoir 
une  physionomie  sérieuse,  triste,  mé- 
lancolique. 

—  Par  anal.  Insecte  nécrophore. 

CROQUE-MOUTON  n.  m.  Art  milit. 
Syn.  do  akgoulet. 

CROQUENEAU  ou  CROQUENOT  {ke- 

no)  n.  m.  Arg.  Soulier,  il  Croqueneaux 
vcrnots,  Souliers  vernis. 

CROQUE-NOISETTE  {krok\  zèV)  OU 
CROQUE-NOIX  [krok'-no-a)  n.  m.  Nom 
vulgaire  du  muscardin. 


Croque-mort. 


CROQUENOTE  OU  CROQUE-NOTE 

{krok')  n.  m.  Fam.  Musicien  qui  exécute 

couramment,  mais   froidement  et  sans  âme.  Il  Musicien 

pauvre,  il  On  dit  aussi  quelquefois  croqde-sol.  (PI.  Des 

CBOQUE-NOTES.) 

CROQUEPOIS  (krok'-po-a)  n.  m.  Archéol.  Sorte  de  casse- 
tête,  do  masse  à  long  manche  de  bois  flexible,  avec  tête  eu 
plomb,  en  fer,  ronde,  ou  hérissée  de  pointes.  (Le  croque- 
pois  était  sans  doute  une  sorte  de  plommée,  dont  la  masse 
se  terminait  parfois  en  pointe  d'estoc  ;  car  on  voit,  dans  des 
manuscrits  du  xiv'  siècle,  apparaître  ce  mot  pris  comme 
synonyme  de  plançon.) 

CROQUER  {ké  —  rad.  croc,  imitation  d'un  bruit)  v.  a. 
Manger  un  objet  sec  et  dur,  en  produisant  le  bruit  parti- 
culier qu'on  a  traduit  par  le  mot  C7'0c  ;  Croquer  des  noi- 
settes, des  pralines,  du  sucre,  n  Manger  rapidement  et  en 
entier  :  L'appétit  fait  croquer  le  pain  sec. 

—  Fam.  Amener  à  ses  fins,  en  parlant  d'uno  femme 
qu'on  courtise. 

—  Pop.  Prendre,  saisir:  BraconniercnocivÉpar  les  gardes. 

—  Peint.  Dessiner  en  quelques  traits  rapides  :  Croquer 
un  paysage.  \\  Saisir  la  ressemblance  de  :  Il  y  a  de  tnaui^ais 
peintres  qui  excellent  à  croquer  un  personnage.  —  Fig. 
Reproduire,  exprimer  fidèlement,  il  Analyser,  esquisser. 

—  A  croquer,  Admirable,  superbe  ;  donnant  le  désir  d'en 
esquisser  l'image,  ou,  au  fig.,  l'envie  d'y  goûter  :  Un  en- 
fant joli  k  croquer.  Il  Au  plus  haut  degré,  au  superlatif  : 
Etre  laid  À  croquer. 

—  Croquer  le  marmot.  Se  morfondre  à  attendre.  (Cette 
locution  originale  viendrait  soit  de  l'habitude  qu'ont  les 
dessinateurs,  lorsqu'ils  attendent  quelqu'un,  de  se  désen- 
nuyer en  esquissant,  en  cro- 
quant quelques  bonshommes 
plus  ou  moins  réussis,  soit 
do  ce  qu'autrefois  les  mar- 
teaux des  portes  figuraient 
des  marmots,  des  têtes  gro- 
tesques, que  l'on  avait  tout  le 
loisir  de  contempler,  pendant 
quo  l'on  vous  faisait  atten- 
dre.) Il  N'en  croquer  que  d'une 
dent.  No  pas  obtenir  ce  qu'on 
désire. 

—  Mar.  Accrocher  :  Cro- 
quer un  palan. 

—  Mus.  Croquer  des  7iotcs, 
Les  passer  dans  l'exécution. 

—  Jeux.  Croquer  une  boule 
prisonnière,  La  chasser  après 
qu'elle  a  touché  une  autre 
boule,  au  jeu  de  croquet. 

—  V.  n.   Produire  sous  la 
dent  le  bruit  particulier  figuré  par  le  mot  C7-oc  :  Quand  la 
salade  est  mal  lavée,  elle  croque  sous  la  dent. 

—  Allus.  littér.  : 

Vous  leur  fîtes,  seigneur. 

En  les  croquant,  beaucoup  d'honneur. 

\eTsdo\aùi\j\o  dos  Animaux  jnalades  de  lapeste.Y .  AmuAVX. 

Se  CPOC^ueP,v.  pr.  Se  dessiner  soi-même,  ou  se  dessiner 

mutuellement  :  Caricaturistes  qui  se  croquent  avec  esprit. 

Il  Etre  croqué,  dans  les  différents  sens  cités  plus  haut. 

CROQUE-SOL  n.  m.  Fam.  Syn.  de  croquenote. 

CROQUET  (/ce)  n.  m.  Biscuit  dur,  garni  d'amandes,  il  Pâ- 
tisserie mince  et  sèche,  qui  croque  sous  la  dent. 

—  Fam.  Personne  irritable,  prompte  à  s'emporter. 

—  Jeux.  Sorte  do  jeu.  V.  la  partie  encycl. 

—  Ornith.  Autre  nom  de  la  bernache. 

—  Encycl.  Jeux.  Le  croquet  se  joue  le  pius  souvent 
entre  huit  joueurs,  partagés  en  deux  camps  égaux.  Cba- 
mio  joueur  ost  armé  d'un  maillet  à  long  manche,  point 
(le  diverses  couleurs;  il  a,  de  plus,  uno  boulo  de  même 
couleur  quo  le  maillot.  Sur  un  terrain  plat,  de  lo  ù  15  mè- 
tres do  long  sur  6  à  8  de  large,  ou  fixe  symétriquement 
dix  arcades  dont  doux,  en  croix  et  portant  une  sonnette, 
trrciiitcnt  iD  cDntro  du  jeu.  On   espace  les  autres  arcades 


Joueur  armé  du   maillet, 
croquaut  une  boule. 


n 


f\ 


Jeu  de  croquet.  (Dispo- 
sition   ordinaire     des    ar- 
ceaux et  des  piquets.) 


423 

d'environ  2  métros  les  unes  des  autres.  Los  limites  du  jou 
sont  marnuéos  par  doux  poteaux  sur  lesquels  sont  repro- 
duites les  couleurs  des  maillets 
et  dos  boules.  Lo  proniior  piquet 

Elacé  on  ari'iùro  et  ù.  2  mètres  do 
i  promiôro  arcade,  prend  le  nom 
de  fock.  Lo  second,  à  S  mètres 
en  avant  do  la  dernière  arcade, 
est  le  bcsait.  On  tire  au  sort  les 
couleurs,  pour  déterminer  l'or- 
dre du  jeu,  et  l'on  joue  suivant 
l'ordre  des  couleurs  peintes  sur  ^»^ 

les  piquets.  Chacun  ayant  déposé  J    \ 

sa  boule  à  côté  du  pituiet  de  dé- 
part, c'ost-à-diro  du  fock,  le  jeu  ^^^  Q) 
consiste  à  iaire  passer  sa  boule,  f^ 
en  la  frappant  avec  le  maillet, 
sous  la  première  arcade  et  à  fran- 
chir successivement  les  autres 
dans  l'ordre  convenu,  on  faisant 
tinter  la  sonnette  de  l'arcade  dou- 
ble, lorsque  la  boule  passe  des- 
sous. Eobn,  il  faut  frapper  le  pi- 
quet dit  besuTï  et  refaire  le  chemin 
inverse  jusqu'au  fock,  que  la 
boule  doit  aussi  toucher.  Lors- 
qu'on touche  une  autre  boule  à 
aistance,  ce  qui  se  dit  roquer,  ou 
peut  jouer  un  second  coup  ou  bien 
croquer.  Pour  croquer,  on  prend 
sa  boule  et  on  la  place  à  côté  do 
la  boule  roquée,  puis,  appuyant 
le  pied  sur  sa  boule,  ou  la  frappe 
du  maillet,  de  manière  à  chasser 
l'autre  par  le  contre-coup.  On  cro- 
que pour  retarder  un  adversaire 
ou  aider  un  jjartenaire.  Lorsque  les  joueurs  sont  divisés  en 
doux  camps,  il  faut  que  tous  les  joueurs  du  même  camp 
arrivent  les  premiers  pour  que  le  camp  ait  gagné.  Pour 
attomdre  ce  résultat,  le  joueur  qui  est  en  tète  attend  ses 
partenaires  et  se  borne  à  roquer  et  à  croquer  ses  adver- 
saires les  plus  avancés  de  façon  à  les  retarder.  C'est  ce 
qui  s'appelle  être  corsaire. 

CROQUETTE  (kèf)  n.  f.  Boulette  de  pâte  ou  de  hachis 
saupoudrée  de  chapeluro  de  paiu,  trempée  dans  des  œufs 
et  frite  :  Croquettes  de  riz,  de  pommes  de  terre,  de  cer- 
velles. Il  Tablette  de  chocolat  très  petite  et  très  mince. 

GROQUEUR  {keur'),  EUSE  n.  Personne,  animal  qui  cro- 
que, qui  mange  un  objet  déterminé  :  Le  renard  est  grand 
CROQUEUR  de  poulets. 

—  Fam.  Croqaeur  de  rimes.  Individu  qui  a  la  manie  de 
rimer,  qui  fait  de  mauvais  vers,  n  Croqueur  de  femmes, 
Homme  qui  cherche  et  réussit  à  gagner  les  bonnes  grâces 
do  beaucoup  de  femmes. 

—  n.  m.  Techn.  Pièce  de  la  machine  à  carder,  qui 
sert  à  replier  les  dents  placées  dans  le  ruban. 

GROQUIGNOLE {ki,  et gn  mil.  —  rad. croquer)ii.  f . Sy n.  de 
CHIQUENAUDE.  Il  Fig.  Injure,  outroge.  Critique,  épigrammo. 

—  En  T.  d'art,  cufio.,  Petite  pâtisserie  dure  et  croquante. 
CROQUIGNOLER  {ki,  et  gn  mil.)  v.  a.  Pop.  Donner  des 

croquignoles  à  :  Croquignolkr  le  nez  de  quelqu'un. 

CROQUIGNOLET {ki-gnO'lè  [gn  mil.])  n.  m.  Petite  pâtis- 
serie sèche  et  dure  :  Des  croquignolets  de  Nancy. 

GROQUIS  {ki  —  rad.  croquer)  n.  m.  Dessin  rapide  et  d'en- 
semble, destiné  à  indiquer  l'effet  général  d'une  composition. 

—  Par  ext.  Dessin  informe  et  sans  goût,  n  Morceau  de  lit- 
térature fait  d'un  premier  jet,  sans  qu'on  l'ait  poli  avec  soin. 

—  Encycl.  B.-arts.  Le  croquis,  jeté  rapidement  sur  le 
papier,  se  borne  à  indiquer,  â  l'aide  de  quelques  traits,  les 
formes  essentielles  des  objets  dont  on  veut  se  souvenir. 
Ces  indications  sommaires  rappellent  à  l'artiste  qui  les  a 
dessinées  les  principaux  traits  d'une  vision ,  et  sa  mé- 
moiio  les  complète.  Le  croquis  peut  aussi  ôtredcstiné  à 
fournir  des  renseignements  à  des  tiers.  C'est  ainsi  nue 
beaucoup  de  voyageurs  n'envoient  lo  plus  souvent  que  des 
croquis  aux  éditeurs.  On  remet  ces  croquis  â  des  dessina- 
teurs habitués  à  ce  genre  de  travail,  qui  les  reproduisent 
en  les  corrigeant  et  en  les  interprétant. 

Le  mot  "  croquis  »  s'applique  encore  à  tous  les  dessins 
exécutés  rapidement,  sous  lo  coup  d'une  inspiration  fugi- 
tive, ceux  qui  doivent  servir  comme  maquettes,  soit  pour 
uu  nouveau  dessin  du  môme  sujet,  soit  pour  un  tableau. 
Le  croquis  est,  dans  ce  cas,  une  esquisse  en  dessin. 

Lo  croquis  s'exécute  avec  tout  ce  qu'on  a  sous  la  main  : 
crayons  en  mine  de  plomb,  pierre  noire,  fusain,  craie, 
pastel,  etc.,  m^me  avec  toutes  ces  choses  ensemble.  Il  ost 
des  artistes  qui  ont  assez  de  sûreté  île  main  pour  exécuter 
des  croquis  à  la  plume.  Le  croquis  doit  toujours  êtro  fait 
avec  simplicité  et  entrain,  sans  qu'il  soit  besoin  deffacor 
ni  de  retoucher,  et  c'est  là  que  se  manifeste  la  science 
acquise  du  dessinateur.  Un  grand  nombre  do  peintres  ont 
laissé  dos  croquis  d'un  grand  intérêt.  Parmi  les  plus  re- 
maniuables,  on  peut  citer  ceux  de  Prud'hon,  au  fusain  ou 
au  crayon  noir  bt  au  crayon  blanc,  sur  papier  gris  bleu, 
ceux  de  Rubens  et  de  Delacroix,  à  la  plume,  ordinairement 
remarquables,  les  uns  par  leur  facilité,  leur  entrain,  leur 
fougue,  los  autres  par  leur  étrangeté  tourmontée,  mais 
nerveuse  et  pathétique.  On  peut  comprendre  parmi  les 
croquis  un  grand  nombre  de  dessins  (le  Daumior  et  de 
Gavarni,  relovés  d'uno  pointe  do  gouache  ou  d'aquarelle 

—  Syn.  Groquis,  canevas,  crayon,  etc.  Y.  canevas. 

GRORE  n.  m.  Tormo  omnloyé,  au  Bengale,  pour  expri- 
mer di.r  millions.  {\Jn  crore  do  roupies  se  divise  en  100  iacks, 
et  se  comi>oso  do  lO  millions  do  roupies.) 

Gros  (Pierre  de),  élu  évoque  do  Clermont  on  1301, 
mort  à  Clermont  vers  1304.  Il  est  connu  sous  lo  nom  do 
Pierre  d'Auvergne.  C'était  un  théologien  et  un  savant 
romarfpiablo,  que  saint  Thomas  avait  chargé  d'achever  la 
Somme,  et  (jui  commenta  Aristote.  Bien  qifil  dût  sa  nomi- 
nation à  Bonifaco  VIII,  il  fut  pour  Philippe  lo  Bel  un 
conseiller  dévoué. 

Gros  (César-Isidoro-IIenri),  sculpteur,  né  â  Narbonuo 
(Aude)  en  1840.  Il  eut  pour  maîtres  Jouffroy,  Etox  et  Vala- 
don, et  exposa  successivomont  Ascaqne  endormi,  statuette 
on  plâtre  (IH*'..^),  et  divers  portraits.  Il  rechercha  les  an- 
ciens procédés  do  la  sculpture  en  cire.  Ses  œuvros  les 
plus  admirées  dans  cette  matière  furent:  le  Prix  du  tour- 
noi, lu  J'rnnifiiadi;,  ta  Viole  et  la  Jtose,  bas-reliefs;  la 
licllc  au  ihis  dormant,  tlgurino  ;  etc.  On  doit  aussi  d  Gros  : 


Itemi  Belleau,  et  Citana  des  Pyrénées,  bustes.  Avec  la 
Source  geUe  et  le  Soleil,  Cros  so  révèle  sous  un  aspect 
nouveau.  Il  s'est  pénétré  des  lois  de  la  sculpture  en  verre 
pratiquée  chez  los  anciens,  et  il  applique  leurs  procédés. 
Ses  travaux  on  pâte  de  verre  lui  ont  valu  d'être  appelé  à 
la  manufacture  de  Sèvres,  où  un  atelier  ot  dos  fours  lui 
ont  été  concédés,  afin  qu'il  donnât  libre  cours  à  l'appli- 
cation de  ses  curieuses  et  utiles  découvertes.  Cros  s  est 
également  occupé  de  retrouver  les  anciens  procédés  de  la 
peinture  à  la  cire  et  au  feu  ou  encaustique.  Pour  les  recher- 
ches d'érudition,  il  s'adjoignit  Ch.  Henry,  bibliothécaire  à  la 
Sorbonne.  Les  deux  collaboratours  retrouvèrent  le  procédé 
employé  dans  les  portraits  de  la  famille  égypto-romaine 
des  Soter,  que  possède  le  musée  du  Louvre.  Ils  consi- 
gnèrent les  résultats  do  leurs  recherches  dans  un  ou- 
vrage :  l Encaustique  et  les  autres  procédés  de  peinture 
chez  les  anciens,  histoire  et  technique  (1884). 

Gros  (Charles),  frère  du  précédent,  né  à  Fabrezan  (Aude) 
on  1842,  mort  â  Paris  en  1888.  A  la  fois  poète  et  savant,  il 
étudia  la  philologie,  puis  la  médecine.  On  lui  doit  la  dé- 
couverte du  procédé  indirect  de  photographie  des  couleurs, 
dont  il  communiqua  le  principe  à  la  Société  française  de 
photographie  en  1869,  en  même  même  temps  que  Louis 
Ducos  du  Hauron  :  les  deux  inventeurs  ne  se  connaissaient 
pas.  Il  avait  exposé  son  procédé  dans  un  pli  cacheté  déposé 
à  l'Académie  des  sciences  en  1867,  ouvert  en  1876.  En  1877, 
il  déposa  un  autre  pli  cacheté,  qu'il  fit  ouvrir  six  mois 
après;  ce  pli  renfermait  le  principe  du  phonographe,  dont 
il  avait  eu  l'idée  avant  Edison.  On  lui  doit  encore  une 
intéressante  brochure  sur  les  moyens  de  communication 
avec  les  planètes  (1869).  Ch.  Cros  est  en  même  temps  un 
écrivain  fantaisiste  et  un  poète  spirituel.  On  lui  attribue 
la  création  du  monologue  :  en  ce  genre,  le  Hareng  saur, 
le  Bilboquet,  l'Obsession  sont  biens  connus.  Il  a  écrit  des 
petits  poèmes  bizarres,  d'une  forme  soignée  :  le  Coffret 
de  santal  (1873)  ;  le  Fleuve  (1S75)  ;  etc. 

CroSARA,  comm.  d'Italie  (Vénétie_[prov.  deVicence]), 
sur  un  affluent  du  Bacchiglione  ;  2.85Ô  nab. 

Gros-DE-GÉORAND,  comm.  de  l'Ardèche,  arrond.  et 
à  6J  kilum.  de  Largentiôre,  sur  le  Tauron,  sous-affluent 
de  la  Loire  par  la 
Gage;  1.553  hab. 

GROSKILL  {skiV 
—  du  nom  de  l'inven- 
teur) n.  m.  Rouleau 
spécial  pour  briser 
les  mottes  de  terre. 

—  Encycl.  Le 
croskill  ou  rouleau 
brise-mottes  est 
formé  d'un  grand 
nombre  de  disques 
en  fonte,  montés  très 
librement  sur  un  Croskill. 
arbre  horizontal,  de 

manière  que  l'appareil  puisse  se  prêter  aux  inégalités  du  sol. 
Les  disques  sont  pourvus  de  fortes  saillies  à  la  périphérie. 

GROSKILLAGE  {kross)  u.  m.  Roulage,  au  moyeu  du 
croskill,  des  terres  labourées  et  hersées. 

GrosbY  ou  Great  Grosby.  Géogr.  V.  GREAT  Crosby. 

GrOSMIÈRES.  comm.  de  la  Sarthe,  arr.  et  à  9  kilom.  de 
La  Flèche,  près  de  i'Argence;  958  hab.  Ch.  de  f.  Orléans. 

GR0SNE  n.  f.  Pêch.  V.  CRÔNE. 

GrOSNB  (Louis  Thiroux  de).  V.  Thiroux. 

GROSNES  {krôn'  —  de  Crosnes,  nom  d'uno  localité  de 
Seine-et-Oise,  arrond.  de  Corbeil)  n.  m.  Plante  à  tubercule 
comestible,  originaire  du  Japon,  qui  fut  semée  en  France 
pour  la  première  fois  à  Crosnes. 

—  Encycl.  Le  crosnes  {stachys  tubenfera)  est  une  labiée 
vivace.  originaire  du  Japon,  où  on  la  nomme  choro  gi,  et 
du  nord  de  la  Chine.  Ses  tiges  quadrangulaires,  hautes 
de  0'°,25  à  O'»,40,  sont  couvertes 
de  poils  sur  les  angles.  La  souche 
émet  do  nombreux  rhizomes,  gros 
comme  le  doigt,  et  portant  uno 
série  d'étranglements.  Los  rhi- 
zomes, blancs  et  d'un  goût  pou 
accentué,  se  mangout  frits  dans 
ta  pâte,  cuits  en  ragoûts  ou  à  la 
maître  d'hôtel  ;  ils  so  confisent 
en<;oro  dans  le  vinaigre  et  entrent 
dans  la  préparation  do  la  salade 


CROQUETTE    —   CROSSE 

herpestidés,  comprenant  des  formes  voisines  dos  man- 
goustes, dont  elles  ont  le  port,  mais  on  différant  par 
leur  dentition,  qui  comporte  une  i)réinolaire  do  moins, 
par  leurs  grif- 


Crosnca  du  Japon. 


japonaise.  Ils  rappellent  à  la  fois 
Vanichaut,  lo  salsifis  et  la  pomme 
do  terre.  Le  crosnes  est  un  légume 
d'hiver;  on  le  plante  en  février 
par  toutfos  de  doux  ou  trois  tuber- 
cules, distantes  les  unes  des  au- 
tres do  40  centimètres.  L'arra- 
chage peut  commencer  â  la  lin 
do  novembre  ou  au  commence- 
ment do  décembre ,  ci  ne  doit 
s'opérer  qu'à  mesure  dos  besoins, 
les  tubercules  se  flétrissant  on 
quelques  jours  après  leur  sortio 
(lo  terre;  on  peut  quelquefois  les  conserver  dans  lo  sable. 
Leur  végétation  reprend  dès  les  premiers  jours  do  mars, 
et  ils  cessent  alors  d'ôtro  comosiiblos. 

Gross  (sir  Richard  Asiiton),  homme  politique  an- 
glais, né  â  ked-Scar  (près  do  Proston)  en  IS2:i.  Apparte- 
nant au  barreau  do  Londres,  il  fut  élu  membre  de  la  Cham- 
bre des  communes  â  Proston,  puis,  on  1868,  dans  South wost- 
Lancashire.  Disraeli  le  choisit,  on  1874,  comme  ministre 
de  l'intérieur.  11  quitta  le  ministère  avec  le  cabinet  Dis- 
raeli on  1880.  et  so  rangea  dans  l'opposition  conservatrice. 
De  nouveau  ministre  de  l'intérieur,  en  18»:..  dans  l'admi- 
nistration do  Salisburv.  il  fut  chargé,  l'année  suivante,  du 
ministère  des  Indes.  "On  a  do  lui  plusieurs  ouvrages  do 
jurisprudence. 

GrOSSAG,  comm.  de  la  Loire-Inférieure,  arrond.  ot  â 
20  kilom.  de  Saint-Nazairo,  ù.  la  lisièro  do  la  Grande- 
Bnere  ;  1.691  hab. 

GROSSANDRE  {kro-sandr')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  aranthacées,  tribu  des  aphélandrées,  com- 
prenant cinq  espèces,  qui  croissent  dans  l'Inde  ei  l'Afrique. 

CROSSARQUE  {kro-sark')  ou  GROSSARGHUS  {kro-sar'- 
kuis)  n.  m.  Gonro  do  mammifèros  carnivores,  famille  des 


CrosBarque. 

Les  crossarqucs,  vulgairement  mangues  (espèces  unico- 
loresj  ou  mangos  {espèces  à  raies),  habitent  l'Afrique  équa- 
toriale.  On  en  connaît  cinq  ou  six  espèces,  qui  atteignent 
50  centimètres  de  long. 

Grossboyne,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Connaught 
[comté  de  Mayo]);  3.900  hab. 

GrOSS  Canonby  WTTH  MarypoRT,  paroisse  d'An- 
gleterre (comté  de  Cumberland),  sur  le  firth  de  la  Solway  ; 
U.200  hab. 

GROSS-COUNTRY  {kross-keun'-tré  —  m.  angl.  qui  signiC 
à  travers  chatnps)  n.  m.  Sorte  de  course  à  pied,  dont  la 
piste  est  tracée  à  travers  champs  et  bois  à  laide  do  ro- 
gnures de  papier.  La  dislance  à  parcourir  est  générale- 
ment de  16  kilom.  environ. 

GROSSE  (rad.  cror)  n.  f.  Nom  donné  à  divers  objets  re- 
courbés en  croc  :  La  crosse  d'une  cantie.  Un  bâton  courbé 
en  cKossK.  n  Béquille  qui  se  pose  sous  l'aisselle. 

—  Anat.  Crosse  de  l'aorte,  Partie  recourbée  de  l'aorto, 
dans  le  voisinage  immédiat  du  cœur. 

—  Archit.  Ornement  que  terminent  des  feuilles  enroulées. 

—  Arg.  Avocat  général,  ministère  public  (sans  doute 
du  V.  Crosser).  ii  On  dit  aussi  crosskdr. 

—  Armur.  Partie  d'une  arme  à  feu  portative  située  à 


D'azur  Jt  vine 

crosse  d'ai"s?nt 

posée  ea  pal. 


1.  Crosse  du  fusil  Lebel  :  A,  joue;  B,  bec  de  la  crosse;  C,  talon; 
D,  poignée.  —  2.  Crosse  de  pistolet  (ivi^s.). 

l'extrémité  du  fût,  en  arrière  du  canon,  et  qui  sert  soit  à 
l'épauler,  soit  â  la  tenir  à  la  main  au  moment  de  l'explo- 
sion :  La  CROSSE  d'uJi  fusil,  d  un  pistolet.  La  ckosse  d'un 
revolver  se  nomme  généralement  poignée. 

—  Art  culin.  Dans  certains  départements,  Partie  d'un 
jambon  qui  avoisine  le  manche. 

—  Artill.  Crosse  d'affût,  Nom  donné  à  l'extrémité  de  la 
flèche  de  l'affût.  (C'est  par  la  crosse  que  l'affût  repose  sur 
le  sol  quand  la  pièce  est  en  batterie,  et  par  la  lunette 
fixée  à  la  crosse  que  l'avant-train  se  rattache  à  l'affût.) 

Il  Dans  certains  canons  à  tir  rapide.  Partie  contre  la- 
quelle   s'appuie    l'épaule    du    pointeur 
lorsqu'il  donne  la  direction  à  la  pièce. 

—  Blas.  Pièce  héraldique  figurant  une 
crosse.  (Rare  comme  meuble  de  l'écu, 
elle  se  rencontre  surtout  comme  support 
dans  les  armoiries  des  évéques  et  des 
abbés;  pour  les  premiers,  elle  est  tour- 
née vers  l'extérieur  de  l'écu,  et  pour  les 
autres,  regarde  la  mitre  qui  l'accompa- 
gne. ["V.  COURONNE,  planche  en  cou- 
leurs.]) 

—  Bot.  Inflorescence  en  crosse,  Celle 
dans  laquelle  l'axe  qui  porto  les    fleurs 
est  courbé  sur  lui-même  à  la  manière 
d'une  crosse  d'évêque.  il  Se  dit  quelquefois  pour  Marcotte 
que  l'on  plante. 

—  Econ.  rur.  Nom  dos  bâtons  à  l'aide  desquels  les  ber- 
gers ûxout  les  claies  du  parc  à  moutons. 

-î-  Jeux.  Bû-ton  courbé  dont  on  so  sert,  dans  certains 
ioux,  pour  chasser  uno  balle  ou  uno  pierre.  (Autrefois,  ces 
nàtons  crochus  servaient  à  jouer  au 
billard.  [V.  billard.]) 

—  Liturg.  Bâton  recourbé  que  por- 
tent les  évoques,  les  abbés  et  (piolques 
abbesses,  dans  les  cérémonies  reli- 
gieuses :  La  CROSSE  est  le  symbole  du 
pouvoir  ecclésiastique.  (  On  entendait, 
aux  XV'  ot  xvi"  s.,  par  croises  d'autel,  les 
suspensions  où  s'attachaient  les  ciboi- 
res, au-dessus  do  l'autel.) 

—  Mar.  Pièce  d'un  gouvernail. 

—  Mécan.  Ct^ftsc  du  piston,  Kxtrémité 
do  la  tige  do  ce  piston,  qui  vient  s'ar- 
ticuler avec  la  tétodo  la  bielle  motrice. 

—  Métall.  Barre  do  fer  que  l'on  soude 
à  une  loupo  de  méual  pour  pouvoir  plus 
facilement  forger  ce!lo-ci  on  la  ma- 
niant comme  on  io  désiro. 

—  Milit.  Mettre  la  crosse  en  l'air,  So 
rendre  (ce  que  los  soldats  indiquent  or- 
dinairement on  lovant  eu  l'air  ia  crosse 
du  fusil). 

—  Techn.    Crosse    d'niguiérc ,    Anse 
d'aiguière  on  forme  df^  crosse,  i!  Coute'nt  à  crosse,  Couteau 
dont  le  manche  est  recourlié  A  l'extrémité. 

—  Ènc:v(  L.  Liturj^.  1.^1  crosse  est  un  des  principaux  in- 
signes do  l'autorité  épiscopalo  :  elle  a  la  forme  d'uno 
longue  canne  recourbée  ù  sou  extrémité  supérieure  ;  l'ex- 
trémité inférieure  so  termine  on  pointe.  L'èvéque  la  lient 
i\  la  main,  quand  il  marche  en  procession  ou  donne  la  bé- 
nédiction solennelle;  ou  la  porto  A  ses  côtés,  pendant 
qu'il  est  debout  à  l'autel  ou  assis  sur  son  trône.  C'est 
i  évoque  consécratour  qui,  à  la  fin  de  la  cérémonie  du  sa- 
cre, remet  solonnoUemont  la  crosse  au  nouvel  év^^mie.  Les 
souverains  temporels  donnaient  d'abord  au  moyen  Age  l'in- 
veslituro  des  bénétlces  épiscopaux  en  remettant  A  l'élu 
une  crosse  et  un  anneau  ;  mais  ce  privilège  leur  fut 
retiré,  comme  prôtani  il  une  confusion  entre  lu  juridiction 
civile  et  la  juridiction  spirituelle.  {V,  invhsïitdiïe.)  Par 
uno  concession  spéciaio  du  saint-siège,  la  crosse  peut  61to 
donnée  aux  abbés  et  même  aux  abbesses,  mais  ils  la 
portent  la  volute  tournée  en  dedans,  pour  marquer  quo 


C,  orosso  do  piston. 


CROSSE 


CROTALTDES 


Crosse 

Crosse 

d'é  véque 

de  saiote  Julienne 

(xni«  s.). 

(xni«  s.). 

leur  juridiction  ne  s'étend  que  dans  l'intérieur  de  leur 
monastère.  Le  pape  ne  se  sert  pas  do  la  crosse.  DansTEerlise 
schismatique  d'Orient,  elle  est  réservée  aux  patriarches. 

On  explique  di- 
versement 1  '  o  r  i-  ^-^=r-^  /fÎT^ââiSiSP'^ 
gine  de  la  crosse. 
Pour  les  uns,  elle 
n'était,  au  com- 
mencement, qu'un 
bâton  sur  lequel 
s'appuyait  l'évê- 
que,  souvent  d'un 
âge  avancé  ;  de  là 
son  nom  latin  de 
baculus  (bâton). 
Pour  d'autres,  l'é- 
vêque  étant  pas- 
teur, la  crosse  est 
sa  houlette  ;  d'ail- 
leurs, elle  est  sou- 
vent ainsi  appelée 
dans  les  anciens 
textes  {pedum).  En- 
fin, on  a  rapproché 
la  crosse  episco- 
pale  de  la  canne  recourbée  appelée  lituns,  que  les  pontifes 
et  les  augures  portaient  autrefois  à  Rome. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  son  origine,  l'usage  de  la  crosse 
est  très  ancien.  Saint  Isidore  de  Séville  en  fait  mention 
dès  le  VI*  siècle.  On  la  voit  représentée  fréquemment  sur 
les  bas-reliefs,  les  pierres  tombales  et  les  manuscrits  du 
moyen  âge.  Parmi  les  crosses  les  plus  anciennes,  que'  ^ues- 
unes  se  terminent  non  par  une  volute,  mais  par  une  croix. 
Les  crosses  étaient  primitivement  en  bois  :  on  en  fît  en- 
suite en  cui^Te,  en  argent,  en  vermeil.  L'usage  s'introduisit 
de  les  orner  avec  art.  A  partir  du  xiii'  siècle,  la  volute 
contient  souvent  la  représentation  d'un  fait  évangélique, 
comme  l'Annonciation,  le  crucifiement  ou  bien  ia  victoire 
de  saint  Michel  sur  le  démon.  Les  crosses  du  moyen  âge 
sont  légères  et  élégantes  ;  celles  du  xvii*  et  du  xviii'  siècle 
sont  lourdes  et  massives.  De  nos  jours,  la  crosse  est  ordi- 
nairement en  vermeil. 

—  Jeux.  La  crosse  canadienne  est  une  variété  de  jeu 
de  balle.  Les  joueurs,  divisés  en  deux  camps  égaux  de 
douze  joueurs,  sont  munis  d'une  crosse  dont  la  concavité 
est  remplie  par  un  filet  permettant  de  rattraper  la  balle 
à  la  volée,  de  la  lancer,  etc.  La  partie  se  joue  sur  un 
terrain  de  lOû  mètres  de  long  sur  45  mètres  de  large.  Les 
buis  sont  marqués  par  deux  poteaux  de  l'^^SQ  de  haut, 
réunis  par  une  traverse  et  plantés  à  i"',80 
l'un  de  l'autre.  Les  joueurs  cherchent 
à  envoyer  la  halle  dans  le  but  du  camp 
adverse.  Il  leur  est  interdit  de  toucher 
la  balle  avec  la  main  ou  de  la  frapper 
avec  le  pied.  Seul  le  gardien  du  but  peut 
arrêter  la  balle  avec  la  main  ou  avec  sa 
crosse  tant  qu'il  n'est  pas  sorti  d'un  carré 
de  l'",80  de  côté  tracé  devant  le  but, 
carré  dit  «  limite  du  gardien  " .  (Quelque- 
fois cette  limite  du  gardien  est  tracée 
par  une  demi-circonférence  dont  le  cen- 
tre est  le  milieu  du  but.)  On  commence 
par  placer  la  balle  au  centre  du  ter- 
rain, et  deux  joueurs  des  camps  opposés 
attaquent  la  balle  et  cherchent  à  l'en- 
voyer dans  le  camp  adverse.  Dix  autres 
joueurs,  se  tiennent  derrière  leur  parte- 
naire pour  1  aider  ;  enfin  le  gardien ,  placé 
à  l'arrière ,  cherche  à  arrêter  la  balle 

chaque  fois  que  celle-ci  menace  le  but. 
•  Un  match  dure  le  plus  ordinairement  80  minutes,  soit 
deux  mi-temps  de  40  minutes  séparés  par  un  repos  de  5  mi- 
nutes. Le  camp,  qui,  à  l'issue  de  la  partie,  a  atteint  le 
plus  souvent  le  but  est  victorieux.  V.  Gouret,  Hockey. 

CROSSE  {fcro-sé),  ÉE  adj .  Qui  a  droit  de  porter  la  crosse  : 
Abbesse  caossÉE.  Ahté  crosse  et  mitre. 

CroSSEN  ou  KroSSEN  ,  ville  d'Allemagne  (Prusse 
[prov.  de  Brandebourgj),  au  confluent  du  Bober  et  de 
l'Oder;  6.655  hab.  Pépmières,  manufactures  de  tabac  et 
fabriques  de  fourneaux.  Chef-lieu  d'un  ancien  duché  incor- 
poré au  Brandebourg  en  1482.  —  Crossen  est  le  chef-lieu 
d'uD  duché  peuplé  de  60.500  hab. 

CROSSER  {kro-sé)  v.  a.  Pousser  avec  une  crosse,  en 
parlant  d'une  balle  ou  d'une  pierre  :  Crosser  la  balle. 

—  Pop.   Réprimander.   Maltraiter  :  Ceosser  quelqu'un. 
~-  V.  n.  Jouer  à  pousser  avec  la 

crosse  des  pierres  ou  des  balles. 

—  Arg,  Sonner  :  Douze  plombes 
CEossENT  (midi  ou  minuit  sonne). 

Se  crosser,  v.  pr.  Pop.  Se  battre, 
se  qu(;r'îUer. 

GrosserlouGH.  paroisse  d'Ir- 
lande (prov.  d  Ulstor  [comté  de  Ca- 
van]),  près  du  lac  Sbeeiing  ;  5.700  h. 

CR08SER0N  n.  m.  Partie  supé- 
rieure, façonnée  en  volute,  d'une 
crosse  épiscopalo  ou  abbatiale  : 
Beaucoup  de  cbossehons  du  moyen 
à(je  contenaient  des  reliques. 

CROSSETTE  (kro-sèV)  n.  f.  Agric.  Sarment  dn  vigne 
taiii^  de  manière  à  conserver  un  talon  do  vieux  bois,  et 
destiné  à  6tre  planté  (wur  servir  de  bouture,  n  Branche 
composée  d'une  pousse  de  l'année  et  d'une  partie  de  colle 
de  l'année  précédente,  dont  on  se 
son  pour  le  Iwutui-age. 

—  Archit,  Partie  d'un  claveau 
ou  vous-soir,  qui  se  prolonge  hori- 
zontalement au  delà  du  claveau 
placé  immédiatement  au-dessous. 

Il  Lit  de  pierre  taillé  perpendicu- 
lairement au  couronnement  d'un 
mur.  Il  Plâtrage  étaljli  à  côté  d'une 
lucarne,  ii  Ressaut  qu'on  ménago 
â  l'angle  d'un  chambranle. 

GROSSEUR    Ikro-seur")  n.    m.  Croiwtto 

Jeux,  Olui  qui  joue  à  larros.sf./^t 

plus  particulièrement  Joueur  qui,  armé  do  la  crosse,  est 
charg**  do  recevoir  la  balle. 

—  Arg.  Avocat  géabral,  ministère  public,  u  Sonneur. 


GROSSEUR  {kro-setir"),  EUSE  adj .  Pop.  Qui  aïme  à  crosser, 
à  battre  ou  à  se  battre,  i.  Substantiv.  :  Un  vilain  cbosseur. 

GROSSILLON  (Aro-S(7;  [Z/  mil.];  n.  m.  E>:trémitô  recour- 
bée d'une  crosse  d'évôque  ou  dabbé.  Syn.  de  crossekon. 

CrOSSMOLINA,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Con- 
naught  [comté  de  Mayo]),  sur  le  Deel,  près  de  son  em- 
bouchure dans  le  lac  Conn  ;  5.700  hab. 

GROSSOCÈRE  [kro-so-sèr')  n.  m.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères porte-aiguillon,  famille  des  crabronidés,  compre- 
nant des  formes  de  taille  petite,  à  abdomen  de  la  lon- 
gueur du  thorax  ;  à  antennes  garnies  en  dessous  d'une 
frange  do  poils  chez  le  mâle.  (Les  crossocères  sont  noirs, 
variés  de  jaune  ou  de  roux  ;  on  en  connaît,  en  Europe,  une 
vingtaine  d'espèces  ;  certains  approvisionnent  leurs  nids 
avec  des  pucerons.) 

GROSSODAGTYLE  {Icro-so)  ou  CROSSODACTYLUS  (kro- 
so,  luss)  n.  m.  Genre  de  batraciens  anoures  discodactyles, 
famille  des  hylidés,  tribu  des  hylodinés,  comprenant  des 
petites  rainettes  brésiliennes.  (Les  crossodactyles,  dont  on 
ne  connaît  qu'une  espèce,  sont  verdàtres.  variés  de  brun  et 
de  jaune;  leur  taille  n'excède  pas  5  centimètres.) 

GROSSOLÉPIDE  [Icro-so]  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la 
famille  des  composées,  tribu  des  sénécionées,  renfermant 
une  seule  espèce,  qui  croît  en  Australie. 

CROSSON  {kro-son)  n.  m.  Dans  le  Dauphiné,  Berceau. 

CROSSOPE  OU  GR0S50PUS  (kro-so-puss)  n.  m.  Genre  de 
mammitères  insectivores,  famille  des  soricidés,  tribu  des 
soricinés,  comprenant  la  mu- 
saraigne d'eau,  caractérisée 
par  ses  pieds  non  palmés, 
bordés  de  poils  raides. 

—  Encycl.  La  seule  es- 
pèce du  genre  est  le  cros- 
sopiis  fodie7ts  de  l'Europe  et 
de  l'Asie  septentrionale,  me- 
surant 19  centimètres,  dont 
7  pour  ia  queue,  de  couleur 
gris  brun  noirâtre,  cendrée 
en  dessous.  C'est  la  plus 
grande  musaraigne  d'Eu- 
rope; commune  au  bord  des  cours  d'eau,  on  la  voit  cou- 
rir au  fond,  où  elle  paraît  comme  argentée  par  les  glo- 
bules d'air  que  retiennent  ses  poils  ;  elle  fait  une  chasse  ac- 
tive aux  crevettes,  aux  larves  et  aux  insectes  aquatiques. 

CROSSOPHORE  ou  GROSSOPHORUS  {kro-so,  russ)  n.m. 
Genre  de  vers  nématodes,  famille  des  ascarïdîdés,  com- 
prenant des  formes  finement  annelées,  atténuées  en  avant, 


Crossope. 


Croaseron  (xn«  s.). 


Jeu  de  crosse  canadienne  :  1.  Crosse;  2.  Balle. 

avec  la  tête  à  trois  valves  sillonnées.  (Les  deux  espèces 
connues  du  genre  sont  parasites  dans  Tintestin  du  daman 
de  Syrie;  elles  atteignent  une  longueur  de  8  centimètres.) 
CROSSOPTÉRINE  (kro-so)  n.  f.  Chim.  Alcaloïde  extrait 
de  r<rniT,-  .1  uiio  rubiacée  du  Soudan,  la  crossopféj'yx. 
(Les  ].rupn.:'t(s  fébrifuges  de  cette  écorce,  prise  autrefois 
pour  un  quinquina,  avaient  fait  croire  à  l'identité  de  la 
crossoptérine  et  de  la  quinine.) 

GROSSOPTÉRYGIENS  {kro-so,  ji-in)  n.  m.  Ordre  de  poîs- 
soiis  ganoïdes,  comprenant  des  formes  revêtues  d'écaillés 
solides  et  émaillôes,  composant  une  cuirasse  ininterrompue, 
avec  deux  plaques  jugulaires  et  des  plaquettes  latérales. 
—  fï!  crossoptérygien. 

—  Encycl.  Les  crossopténjgiens  prennent  leur  nom  de 
leur  nageoire  dorsale  à  rayons  frangés  ;  pour  la  plupart, 
ces  poissons  sont  fossiles;  seuls,  les  polyptères  africains 
sont  encore  vivants.  On  divise  cet  ordre  en  six  familles  : 
cœlacaiithidés,  phanéropleuHdés,  cténodiptéridés,  glypto- 
dipténdés,  rkombodiptéridés,  poluptéridés. 

GROSSOPTÉRYX  [kro-so,  rikss)  n.  m.  Genre  d'arbrfs- 
seaux,  de  la  famille  des  rubiacées,  tribu  des  cinchonees, 
comprenant  une  seule  espèce,  qui  croit  dans  le  nord-est 
de  l'Afrique  tropicale.  (Il  doit  son  nom  à  la  membrane 
frangée  qui  en- 
toure ses  grai- 

"^^^-^  CrOBSoptUon. 

CROSSO- 

PTILON  [kro-  ^ —    , 

so)  a.  m. Genre 
do  phasiani- 
dés,  compre- 
nantdeux  espè- 
ces de  faisans 
caractérisées 
par  les  touffes 
do  plumes 
blanches  de  la  région  auriculaire.  leur  Rtaturo  vigoureuse, 
et  la  richesse  de  leur  plumage.  (L'espèce  tvpe,  crossoptilon 
oreillard  [le  ho-ki  des  Chinois],  habite  la  Chine.) 

GR05S0RHINE  {kro-so)  n.  m.  Genre  do  poissons  plagio- 
storncs,  sous-ordre  des  squalides,  famille  des  scyllio- 
lamnidés,  comprenant  des  requins  à  dents  en  partie  tri- 
cuspides,  à  nageoires  dorsales  très  rejett'-es  en  arrière. 

—  Kncycl.  Les  crossorhines  ont  des  évents,  mais  pas  de 
membrane  nictitante  ;  leur  queue  est  diphycerque.  On 
connaît  trois  espèces  de  ces  squales,  propres  aux  mers 
d'Australie;  ils  mesurent  environ  2  mètres  de  long. 

CR0S30S0MA  {IcTO-so)  n.  m.  Genre  de  rcnonculacéos, 
rapporté  avec  doute  à  la  tribu  des  pivoines  (pieoniées). 

—  Encycl.   Les  crosaosovia  sont  do  petits  arbustes  â 


A,  crnt;  B,  entaille 

dans  IVcorce;  C,  corde 

qui   retient    le    crot; 

D,  pin. 


424 

feuilles  alternes,  à  fleurs  terminales  et  solitaires,  habitant 
l'Amérique.  Le^èce  type,  le  crossosoma  Catifornica,  a 
l'écorce  amère  ;  cette  plante  a  les  plus  grandes  affinités 
avec  les  simarubées. 

CROSSOSTEMMA  {kro-so-stèm'\  n.  m.  Genre  de  pas- 
siflorées,  habitant  la  côte  occidentale  d'Afrique.  (Les  cros- 
sostemma  sont  des  arbustes  grimpants,  à  feuilles  alternes, 
à  fleurs  hermaphrodites,  ayant  leurs  pédoncules  articulés 
an  milieu.) 

GROSSOSTÈPHE  (kro-so-stèf)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux, 
de  la  famille  des  composées,  tribu desanthémidées,  renfer- 
mant une  seule  espèce,  qui  croît  en  Chine. 

GROSSOSTOME  ou  GROSSOSTOMA  {h'O-sO'Sto)  n.  m. 
Paléont.  Genre  de  mollusques  gastéropodes  aspidobran- 
ches,  famille  des  delphinulidés,  comprenant  des  coquilles 
fossiles  dans  le  terrain  jurassique.  (Les  crossostomes  sont 
voisins  des  craspédostomes,  dont  ils  difl'èrent  par  leur  péri- 
stome  non  appendiculé  à  la  base.  Le  crossostoma  j-e/lexila- 
brum  est  une  petite  coquille,  remarqua- 
ble par  son  péristome  étalé.) 

GROSSOSTYLE  {kro-so-stil')  n.  m. 
Genre  d'arbres,  de  la  famille  des  barral- 
déiées,  tribu  des  rhizophoracées,  ren- 
fermant cinq  espèces,  qui  croissent  en 
Océanie. 

CROSSURE  ou   GROSSURUS  {kro-su-  Crossostome. 

russ)  n.  m.  Genre  de  reptiles  sauriens 
crassilingues,  coniprenant  des  geckos  à  doigts  demi-pal- 
més, muni  de  griffes.  (L'espèce  type  est  le  C7'ûssui'us  cau- 
diverbera,  de  l'Asie  orientale.) 

CrOSTHWAITE,  paroisse  d'Angleterre  (comté  de  Cum- 
berland),  dans  la  partie  lacustre;  6.000  hab.  Mines  de 
cuivre,  de  plomb  et  de  graphite. 

GroSTON  (paroisse  d'Angleterre  [comté  de  Lancastre]), 
sur  le  Yarrow,  affluent  du  Doublas, 
et  sur  le  canal  de  Leeds;  4.J00  nab. 

GROT  {kro)  n.  m.  Récipient,  petit 
pot  en  terre  que  l'on  place  au  pied  des 
pins  pour  recueillir  la  résine,  dans  le 
département  des  Landes. 

GROTACONATE  n.  m.  Sel  dérivant 
do  l'acide  crotaconique. 

CROTAGONIQUE  adj.  Se  dit  d'un 
acide  bibasique  C^H"0\  dérivé  de 
l'acide  crotonique  et  intermédiaire 
entre  l'acide  aconitiquo  et  l'acide  cro- 
tonique. 

GROTALAIRE  {1er')  ou  CROTALA- 
RIA  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  légumineuses-papiliona- 
cées.  tribu  des  ^énistées,  comprenant  plus  de  deux  cents 
espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tropicales  des  deux 
continents. 

GROTALE  (du  gr.  krotalon,  grelot)  n.  m.  Antiq.  Sorte 
do  castagnettes,  dont  se  servaient  particulièrement  les 
prêtres  et  les  prétresses  de  Cyhèle,  et  qui  consistaient  en 
une  pièce  mobile,  que  le  mouvement  faisait  frapper  sur  une 
pièce  fixe,  ii  Sorte  de  sandale  fort  lourde,  que  cnaussait  le 
maîtredu  chœur  pour  battre  la  mesure  avec  le  pied,  ii  Pen- 
dant d'oreilles,  formé  de  deux  ou  plusieurs  pièces  qui  se 
heurtaient  et  produisaient  une  sorte  de  bruissement. 

—  Mus.  Nom  que  l'on  a  donné  quelquefois  au  Chapeau 
chinois,  il  Au  moyen  âge.  Triangle  de  métal  portant  des 
anneaux  mobiles' qu'on  faisait  sonner  en  les  agitant;  gre- 
lots que  les  danseurs  attachaient  à  leur  corps. 

—  Encycl.  Antiq.  Les  crotales,  instrument  de  percussion 
du  genre  des  castagnettes,  étaient 
connues  des  Egyptiens,  des  Grecs  et 
des  Latins.  Clément  d'Alexandrie  en 
attribuel'inventionaux  Siciliens.  Elles 
étaient  constituées,  suivant  les  pavs 
et  les  époques,  par  des  lames  de  ro- 
seau, de  bois,  d'os,  d'ivoire  et  de 
métal,  plus  ou  moins  travaillées;  elles 
servaient  à  accompagner  les  danses 
et  les  chants  dans  les  fêtes  privées 
et  surtout  publiques;  notamment,  dans 
les  cortèges  des  dionysies. 

GROTALE  (même  étymol.  qu'à  l'art, 
précéd.)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophi- 
diens, type  de  la  famille  des  crida- 
lidés,  comprenant  les  formes  vulgaire- 
mentappelées  «serpentsàsonnettes», 
et  caractérisées  par  les  étuis  cornes 
assemblés  en  série  linéaire  au  bout  de  la  queue,  et  que 
l'animal  agite  à  volonté  en  produisant  un  bruit  assez  fort. 

—  Encycl.  Les  crotales  sont  des  serpents  robustes,  attei- 
gnant jusqu'à  2  mètres  de  long  ;  leur  tête,  plate,  est  renflée 
en  arrière,  très  large, 

terminée  par  un  mu-  "^ 

seau   court   et  trou-  Crotale, 

que,  couverte  de  pla- 
4ues  ou  d'écailles. 
Ils  comptent  parmi 
les  plus  venimeux  des 
serpents  et  habitent  ' 
l'Amérique.  On  en 
connaît  sl^c  ou  sept 
espèces,  dont  la  plus 
commune  est  répan- 
due aux  Etats-Unis  et  au  Mexique.  D'un  roux  sale  taché 
de  brun,  de  jaunâtre  et  de  noir,  le  crotale  varie  extraor- 
dinairement.  Contre  la  morsure  des  crotales,  presque  tou- 
iours  mortelle  pour  l'homme,  on  a  préconisé  l'ingestion  de 
l'alcool  en  excès  :  jusqu'à  un  litre  do  rhum  ou  do  genièvre  ; 
licancoup  de  gens  ont  été  sauvés  par  ce  traitement. 

GROTALIDÉS  n.m. pi.  Famille  do  reptiles  ophidiens  solé- 
noglyphes,  renfermant  les  genres  o-otale,  lachésis,  tropi- 
dolema,  a/ropos  et  bofhrops.  —  Un  crotalidé. 

—  Encycl.  Les  crotalidés  habitent  les  régions  chaudes 
du  globe;  ils  so  caractérisent  par  la  fossette  pi-ofonde  située 
entre  l'œil  et  l'orifice  de  la  narine,  leurs  grands  yeiLX  à 
iiupillo  étroite  etvertieale,  la  largeur  de  leur  tête  triangu- 
laire, leurs  formes  élancées  et  la  longueur  de  leur  queue. 
Des  crotalidés  ont  vécu  à  l'époque  tertiaire  ;  leur  taille 
était  supérieure  à  colle  des  formes  actuelles  :  le  laoplàs 
crotaloiacs,  d<î  Grèce,  dépassait  3  métros  de  long- 


Crotaloci-inus. 


425 

CROTALISTRE  [lisstr')  n.  f.  Aûtîq.  Dansouso  qui  accom- 

()at,'iiau  SOS  inouvfiiienis  avec  des  crotales. 

CROTALOCRINIDÉ3  n.  m.  pi.  Paléont.  Faniilîo  d'échino- 
dermos  crînoïUes  oucrinoïdos,  comprenant  les  genres  cro- 
talocrinus,  enailocrinus  ot  cteiocrinuSt  tous  caractérisés  par 
la  forme  irréj^uliùro  do  leur  calice  à  bras  très  divises  ou 
réunis  jusqu'à  lonnor  dos  expansions  foliaooos.  (Los  cro- 
talocrinidés  sont  fossiles  dans  le  terrain  silurien.)  —  Un 

CROTALOCBIMDK. 

CROTALOCRINUS  {niiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'échino- 
dermcs  criuuïdcs,  lypo  do  la  famille  des  C7'otalocrinidés, 
comprenant  les  fornîes  dont  les  bran- 
ches sont  reliées  entre  elles  jusiju'à 
donner  souvent  à  l'animal  la  forme 
d'un  bourgeon  végétal.  (Les  crotalo- 
crinus  sont  fossiles  dans  le  silurien 
inférieur  do  Scandinavie  et  d'An- 
glotorro:  ou  peut  on  prendre  commo 
exenipic  le  crotalocrinus  pulchcr,  de 
la  grosseur  d'une  noix.) 

CROTALOÏDE    (do   crotale,    et   du 

fr.  eidos,  aspect)  adj.  Qui  a  la  l'orme 
u  crotale  (serpent!. 

CROTALOPHORE     OU    CROTALO- 
PHORUS  ifo-t'uss)  n.  m.  Sous-genro  de  crotales,  compre- 
nant ceux  qui  ont  la  tête  couverte  de  plaques. 

CROTALOPSlS  n.  ra.  Bot.  Syn.  do  baptisie. 

Crotalos.  Mvth.  gr.  Un  des  prétendants  d'Hippoda- 
mie,  vaincu  par  (ïlnomaos. 

CROTAPHIQUE  { fik'  —  du  gr.  krotaphos,  tempe)  adj. 
Qui  ;ipparticnt  à  la  tempe  :  ArfèrecROTAPHiQUE.  (Vx  mot.) 

CROTAPHITE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m. 
et  adj.  ye  dit  du  muscle  temporal. 

CROTON  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  euphor- 
biacées,  renfermant  un  grand  nombre  d'espèces  des  pays 
chauds. 

—  Enctcl.  Bot.  Les  crotons  sont  des  arbres,  arbrisseaux, 
arbustes  ou  herbes  à  fleurs  unisexuées;  leur  ovaire  est 
creusé  de  trois 
loges  uniovu- 
lées,  et  leur 
fruit  comprend 
trois  coques  bi- 
valves et  mo- 
nospermes. 
Certains  cro- 
tons d'Améri- 
que {croton 
cascarilla,  cro- 
ton eleutheria) 
fournissent 
une  écorce  fé- 
brifuge {écorce 
de  cascarille). 
Chez  le  croton 
cebiferum  {ar- 
bre à  suif  de  la 
Chine),  les 
graines  sont 
enveloppées 
d'une  sorte  de 
cire  très  blan- 
che, que  les 
Chinois  utili- 
sent sous  forme  de  chandelles.  La  graine  de  croton  tiglium 
(Asie  et  Afrique  tropicales)  assez  semblable  à  celle  du  ricin 
(graine  de  tigU  ou  petit  pignon  d'Inde),  fournit  une  huile 
irritante  et  très  pur^'ative  (^huile  de  croton).  La  piqûre  du 
coccus  iaccx  l'ait  couler  do  la  gomme  laque  du  croton  lac- 
CJ/e/'M»t  (Inde,  Siam,  Annam).  Le  crozophura  tinctoria,  im- 
proprement appelé  croton  tinctoriuin,  fournit  lo  tournesol 
en  drapeaux. 

—  Pharm.  et  chîm.  Huile  de  croton  tiglium.  On  appelle 
ainsi  une  huile  qui  agit  sur  l'économie  à  la  manière  d'un 
purgatif  drastique  énergique,  à  la  dose  de  quelques  gouttes, 
et  qui  fait  naître  une  éruption  sur  la  peau  lorsqu'on  l'em- 
ploie en  frictions.  On  l'extrait  par  expression  de  la  graine 
du  pignon  d'Inde.  On  peut  aussi  la  préparer  en  épuisant  ces 
graines  par  l'éther  ot  en  évaporant  Tcther.  Cotto  huile 
renferme  do  la  palmitine,  de  la  stéarine,  de  la  myristino 
ot  do  la  borine,  en  môme  temps  (juo  des  acides  ;  l'acide 
crotonique,  l'acide  angélique,  et  une  matière  vésicante, 
lo  crotonol.  On  l'emploie  pour  combattre  les  névralgies, 
les  atfoctions  di;s  voies  laryngiennes  et  pulmonaires. 

Croton.  Myth.  gr.  Ilcres  éponymo  do  la  ville  do  Cro- 
tune.  en  Italie.  (Suivant  la  légende,  Héraclès  lo  tua  par 
uiégarde,  et  l'honora  par  dos  funérailles  magniliques.) 

Croton  (aqueduc  de),  aqueduc  qui  fournit  do  l'eau  douce 
à  la  ville  do  New- York,  ot  qui  a  son  point  de  départ  dans  la 
vallt'îo  du  même  nom.  C'est  un  des  plus  beaux  ouvrages  d'art 
qui  soient  au  monde.  Le  bassin  d'où  s'écoulent  les  eaux 
est  un  lac  d'une  superficie  de  16i  hcct.  86  a.  84  cent.,  ot 
contient  27.7 1 7 .250  hectolitres  d'eau.  La  longueur  totale  du 
canal,  depuis  la  rivière  de  Croton  jusqu'à  l'hôtel  do  ville 
le  New-York,  ost  d'un  peu  plus  do  71  kilomètres. 

CROTONATE  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  crotonique. 

CrOTONE,  anc.  ville  de  l'Italie  méridionale.  V.  Cotrone. 

CROTONE  II.  f.  Bot.  Kspèco  do  champignon  parasite. 

—  .Méd.  Tumeur  fongueuse,  qui  se  dovoloppo  sur  lo  pé- 
rioste. 

CROTONÉ,  ÉE  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rap[)orte  au  croton. 

CR0TONEE3  n.  f.  pi.  Tribu  do  plantes  de  la  famillo  des 
ouphorbiacées,  ayant  pour  type  le  genre  cro(OH.  —  Une 

CBOTONËi;. 

GrotoniaTE,  personne  née  ù  Crotone,  ou  qui  habitait 
cette  ville.  —  /,cs  Ckotoniates. 

—  Adjectiv.  Qui  concorno  cotto  ville  ou  ses  habitants  : 

//rros  CROTONIATE. 

CROTONINE  n .  f .  Alcaloïde  extrait  do  la  graiDO  du  croton 
ligliurii. 

CROTONINÉ,  EÉ  adj.  Bot.  Syn.  do  cbotoné,  eu. 

CROTONINÉES  n.  f .  pi .  Classe  do  végétaux  dicot;iclédoiies, 
cumprciiaui  les  familles  suivantes  :  euphorhiaccts,  anti- 
dcsmtxs  et  foreatiént-a.  —  Une  cuoto.ni.néu. 


la. 


CROTALISTRE 


CROUPE 


Croton  :  a,  fleur  mâle  coupée;  b,  fleur  femelle.; 
c,  fruit. 


CROTONIQUE  \nik')  adj.  So  dit  d'un  acido  trouvé  dans 
les  ^M-aiii' ^  du  croton  tighum,  ot  qu'on  appelle  aussi  acide 
JATRorHH.;UE:  /,'ac(rfeciioTONiyui-:.  Il  .So  dit  aussi  des  dérivés 
ot  des  sels  do  cet  acido  :  L'aldéhyde  ckotoniqde.  Li^s  sels 

CROTONIQDES. 

—  Encycl.  Acide  crotonique  C'H"0*.  11  a  été  extrait 
pour  la  premiôro  fois  par  Pelletier  otCaventou  de  l'huile 
que  renferme  la  graine  du  pignon  d'Inde  (semence  du  cro- 
ton tiglium).  Celte  huile  est  saponiliée  par  un  alcali,  et  la 
solution  do  savon  obtenue  est  additionnée  do  sel  marin  ; 
lo  savon  so  sépare,  et  le  liquide  restant  est  traité  par  l'a- 
cide tartrique  et  distillé.  On  purifie  l'acido  crotonique 
obtenu  par  de  nouvelles  distillations. 

Will  et  Kûrnor  ont  fait  sa  synthèse  en  traitant  lo  cya- 
nure d'allyle  par  une  dissolution  alcoolique  de  potasse. 

L'acido  crotonique  est  un  liquide  oléagineux,  se  conge- 
lant à  —  5**  et  se  volatilisant  sensiblement  dès  2  ou  3  de- 
grés au-dessus  do  O",  en  répandant  une  odeur  irritante  ot 
désagréable  ;  il  possède  une  saveur  acre  et  agit  commo 
poison.  11  fond  vers  70*'  et  bout  à  ISO*  ;  il  est  soluble  dans 
l'eau,  d'où  il  cristallise  en  cristaux  clinorhombiques.  .11 
absorbe  le  brome  et  se  combine  aux  acides  bromhydriquo 
et  iodhydrique. 

Avec  les  bases,  l'acide  crotonique  forme  des  sels  cris- 
tallisés, dont  les  principaux  sont  les  crotonates  d'ammo- 
nium, d'argent,  de  baryum,  de  magnésium  et  de  potassium. 

Traité  par  le  brome,  l'acide  crotonique  donne  des  déri- 
vés de  suDstitution  constituant  les  acides  mono,  di  et  tri- 
bromocrotoniques.  La  théorie,  vérifiée  d'ailleurs  en  cela 
par  la  pratique,  a  permis  de  concevoir  trois  isomères  de 
l'acide  crotonique  :  l'acide  crotonique  ordinaire  ou  têlra- 
crylique,  l'acido  isocrotoniquo  ou  quarténylique  et  enfin 
l'acide  méthacrylique. 

—  Aldéhyde  crotonique  C*H'0.  On  obtient  ce  corps  en 
faisant  agir  à  lOO*  le  chlorure  de  zinc  sur  l'aldéhyde  or- 
dinaire mêlée  d'un  peu  d'eau.  C'est  un  liquide  mobile, 
d'odeur  acre,  volatil,  bouillant  vers  104°  ;  il  se  transforme 
par  oxydation  en  acide  crotonique  et,  par  réduction,  en  un 
mélange  d'alcools  bulylique  et  crotonylique.  On  connaît 
des  dérivés  chlorés  et  bromes  de  l'aldéhyde  crotonique. 

CROTONOGYNE  {jin')  n.  f.  Arbuste  écailleux,  à  feuilles 
alturaes,  à  fleurs  dioïques,  les  mâles  disposées  en  épis,  les 
femelles  en  grappes  axillaires.  (La  crotonogyne  appartient 
à  la  famille  des  euphorbiacées,  tribu  des  jatrophées,  et 
croit  en  Afrique.) 

CROTONOL  n.  m.  Huile  visqueuse,  jaunâtre,  extraite  de 
l'huile  do  croton,  dont  ce  serait  le  principe  vésicant. 

CROTONOPSIS  ipsiss)  n.  m.  Herbe,  de  la  famille  des 
euphorbiacées,  tribu  des  crotonées,  voisin  des  crotons,  et 
comprenant  quelques  espèces  qui  croissent  dans  l'Amérique 
du  Nord. 

CROTONYLÈNE  n.  m.  Hj[drocarbure  quadrivalent,  cor- 
respondant à  l'acide  crotonique. 

—  Encycl.  Le  crotonylène,  C*H',  s'obtient  en  traitant  le 
butylène  brome  par  l'alcool  sodé.  C'est  un  liquide  inco- 
lore, d'odeur  un  peu  alliacée,  bouillant  vers  IS"*  et  brûlant 
avec  une  flamme  éclairante  et  fuligineuse.  11  s'en  forme 
dans  un  grand  nombre  de  réactions  pyrogénées.  U  donne 
des  dérivés  chlorés  et  bromes. 

On  connaît  un  isomère  du  crotonylène,  c'est  Visocroto- 
nylène  ou  éthylacétylène. 

CROTONYLIQUE  [lik')  adj.  Se  dit  d'un  alcool  dérive  de 
l'acide  crotonique,  et  qu'on  appelle  aussi  alcool  croty- 

LIQUE. 

—  Enxycl.  L'alcool  crotonylique,  C*H'0,  s'obtient  par 
l'hydrogénation  do  l'aldéhyde  crotonique  ;  il  se  présente 
suus  forme  d'un  liquide  huileux,  bouillant  vers  120". 

CROTOPHAGE  (  faj")  ou  CROTOPHAGA  n.  m.  Nom  scien- 
tiritpie  des  oiseaux  du  genre  ani.  type  de  la  tribu  des  croto- 
phaginés,  dont  on  connaît  trois  espèces,  réparties  dans 
l'Amérique  centrale  et  méridionale.  Ce  sont  les  croiopha{/a 
ani  et  major,  de  la  Guyane  et  du  Brésil,  et  le  crotophaga 
sulcirostrts,  de  Mexico.  V.  ani. 

CROTOPHAGINÉS  (ji)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  grim- 
|icurs,  famille  des  cuculidcs,  comprenant  les  genres  guîra 
<-'t  crotophaga  (ou  ani),  caractérisés  par  leur  Sec  à  mandi- 
bule supérieure  élevée  en  crête  saillante,  creuse.  (Les 
crotophaginés  forment  lo  passage  entre  les  coucous  et  les 
toucans;  ils  sont  propres  aux  régions  chaudes  de  l'Amé- 
rique.) —  Un  CItOTOPH.\GINK. 

Grotopos.  Mylh.  gr.  Kils  d'Agénor,  roi  d'Ar^os,  et 
père  do  Psamathé,  amante  ti'ApoUon.  Après  que  Corœbo 
eut  tué  lo  dragon  envoyé  par  Apollon,  la  pesto  ravagea 
les  Etats  de  Crotopos.  Corœbo  dut  quitter  le  pays,  pour 
faire  cesser  lo  fléau.  Il  so  réfugia  à  Alégaro. 

GROTOS.  Myth.  gr.  Fils  do  Pan  ot  d'Euphémé,  la  nour- 
rice dos  Muses,  avec  lesquelles  il  fut  élevé.  Zens  le  jdar.-a 
Êarnii  les  astres.  (C'est  la  constellation  du  Sagittaire,  sulun 
Iratosthène.) 

CrotOY  (Le),  comm.  do  la  Somme,  arr.  oC  à  2G  kilom. 
d'Abbeville,  sur  la  baie  de  Somme,  en  face  do  Saint- Va- 
léry; 2.262  hab.  [Crotclois,  aises.)  Ch.  do  f.  Economiques. 
Port  de  pôcho  bien  abrité,  centre  d'ostréiculture  assez 
actif,  station  balnéaire  fréquentée. 

Lo  bourg  actuel  semble  avoir  remplacé  deux  villages, 
disparus,  par  une  série  do  phénomènes  d'altération  fré- 
quents sur  cette  côte,  sous  lo  sable  et  lo  galet.  Il  fut  une 
étape  du  voyage  de  Jeanne  d'Arc  captive  vers  Houon  et, 
par  sa  situation  au  débouché  du  Pontniou,  lîef  du  roi  d'An- 
glotorro,  joua  un  rôle  stratégique  important,  pendant  la 
guerre  do  Cent  ans.  Il  aurait  fourni,  d'autre  part,  des  ma- 
rins au  voyage  do  Uélhoncourt  vers  les  Canaries.  Restes 
dos  anciens  remparts;  dans  l'église,  moderno,  quelquos 
belles  boiseries  du  W  sièclo;  statue  do  Jeanne  d'Arc. 

GROTTE  (du  lat.  crusta,  croûte)  n.  f.  Bouo  dos  rues  et  dos 
chemins  :  L'Ire  couvert  de  ckotte.  u  Excréments  do  certains 
animaux  :  CuorrB  de  chien,  de  souris.  (Eu  T.  de  chass., 
lo  mot  crotte  désigne  spécialement  la  fionto  des  Uèvros 
ot  dos  lapins.) 

—  Croûte  qui  so  forme  sur  une  plaie.  (Vieux.) 

—  Kig.  Misère,  abiectioi». 

--  Agric.  Crotte  an  diable,  Engrais  naturel  consti(iu6 
par  des  nodules  do  phusphalo  de  chaux. 

—  Arg.  Crotte  d'ermite,  Poiro  cuite. 

—  Conini.  Crottes  de  chocolat.  Boubous,  on  forme  do  crot- 
tes, garnis  à  l'intériour  du  p&lo  d'amandes,  do  crèmo,  etc. 

—  Luc.  fum.  :  Lts  ehtcns  ont  mangé  la  crotte,  La  goléo  a 
séché  les  rues. 

—  Intorjectiv.  CroHe  î  Exclamation  d'impaiionco  qu'on 


adresse  â  quelqu'un  qui  fatigue  do  questions,  de  sollici- 
tations, de  reproches.  (C'est  un  adoucissement  familier  du 
mot  do  Canibronne.) 

—  Syn.  Crotte,  houe,  bourbe,  etc.  V.  boue. 

CrOTTENDORF  ou  KrottendoRF,  bourg  d'Alle- 
magne (Sa.\-o  [cercle  de  Zwickauj)  ;  .1.3G6  hab.  Ecolo  de 
couture  ot  do  dentello  ;  fabriques  de  fuseaux  et  de  den- 
telles, de  ferronnerie  et  do  quincaillerie,  de  papier  de  fibres 
de  bois.  —  Ancien  village  do  la  Saxe,  actuellement  réuni  à 
la  ville  de  Leipzig. 

CR0TTER  [kro-tê]  v.  a.  Salir  de  crotte,  maculer  avec  de 
la  boue  :  Cbotter  son  pantalon,  ses  bottes,  le  parquet. 
Crotté,  ée  part.  pass.  du  v.  Crotter. 

—  Fig.  Pauvre,  gueux,  misérable  :  Campistron  était  un 
de  ces  poètes  crottés  qui  meurent  de  faim.  (St-Sîm.) 

—  Loc.  fam.  :  Crotté  comme  un  barbet.  Très  crotté  (les 
barbets,  à  cause  de  leur  long  poil,  so  crottaut  beaucoup). 

II  11  fait  crotté,  U  y  a  de  la  boue  dans  les  rues. 
Se  crotter,  v.  pr.  Se  salir  avec  de  la  boue,  de  la  crotte. 

—  Fig.  Se  souiller,  être  rendu  impur. 

—  Arg.  de  l'Ecole  polytechn.  Prendre  une  mauvaise  voie, 
s'enferrer,  battre  la  campagne. 

Crottes  (Les),  comm.  des  Hautes-Alpes,  arrond.  et  à 
4  kilom.  d'Embrun,  près  de  la  Durance  ;  1,052  hab.  Car- 
rières de  tuf.  Tuileries,  moulins.  Forêts. 

CROTTIFIER  {kro-ti-fi-é)  v.  a.  Fam.  Crotter  beaucoup. 
(N'a  été  employé  que  dans  le  style  burlesque.) 

Se  crottifier,  v.  pr.  Se  salir  de  boue,  de  crotte. 

CROTTIN  (kro-tin  —  rad. crotte)  n.  m.  Excréments,  ûente 
de  certains  animaux  et  surtout  du  cheval  :  Crottin  de  mou- 
ton. (Le  crottin  de  mouton  s'emploie  encore  chez  quelques 
teinturiers  pour  la  teinture  violette  dite  façon  rouge  turc.) 

—  Pop.  Hamasser  le  crottin  des  chevaux  de  bois,  Ne  rien 
faire. 

CROTTON  {kro-ton)  a.  m.  Morceau  de  sucre  qui  n'a  pu 

passer  au  sas. 

CROTTU  {kro-tu),  UE  [rad.  crottel  adj.  Piqué  de  petitb 
vérole  ;  Visage  noir  et  crottu.  (J.-J.  Rouss.)  il  Ou  disait 
autrefois  croteux,  euse.  (Inus.) 

CROTYLIQUE  adj.  Il  Alcool  crotylique,  Syn.  de  croto- 
nylique. 

CROU  n.  m.  Sorte  de  terre  argileuse  ou  pierreuse  qui  ne 
laisse  pas  passer  les  racines  des  plantes,  et  qui  est  impropre 
à  la  culture,  à  moins  de  la  défoncer  profoudément. 

GROUANIE  (nî)  n.  f.  Genre  d'algues  marines,  gélati- 
neuses, grêles,  filiformes  et  très  rameuses,  séparées  des 
mésoglées,  et  comprenant  doux  espèces,  qui  croissent  dans 
les  mers  européennes. 

CROUAS  [a)  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  de  la  corneille. 

CROUCHAUT  (c/io)  n.  m.  Pièce  de  bois  qui  sert  à  donner 
au  devant  d'un  bateau  une  forme  arrondie. 

CROUE  {krot'i)  n.  f.  En  Lorraine,  Portion  de  terre  qu'oï 
abandonne  aux  vignerons  pour  y  cultiver  des  légumes. 

CROUILLET  {krou-ill-è  [il  mil.])  n.  m.  Dans  quelques 
déparlements,  Verrou  servant  à  fermer  une  porte  ou  une 
barrière. 

CROULANT  {lan),  AUTE  adj.  Qui  croule,  qui  s'effondre  : 
Maiso7i  croulante.  Pont  croulant. 

■—  Fig.  Qui  périt  :  Empire  croolant.  Société  croulante. 

CROULARD  {lar')  n.  m.  Nom  vulgaire  du  tarier  ou  tra- 
quet. 

CROULE  n.  f.  Chasse  aux  bécasses,  faite  à  l'époque  de  la 
ponte  et  de  l'accouplement,  c'est-à-dire  au  printemps. 

CROULEMENT  iman)  n.  m.  Affaissement,  chute,  éboulo- 
ment  ;  Ckoulkmknt  d'utie  maison,  d'un  pont, 

CROULER  (du  bas  lat.  crotulare,  mémo  sens)  v.  u.  S'ef- 
fondrer, tomber  en  ruine  :  Les  tiaulois  ne  eraiqnaient  rien, 
sinon  que  le  ciel  ne  croulât  ,viir  leurs  tètes.  (P.  do  Saint- 
Victor.)  il  Par  exagér.  Etre  ébranle  :  Salle  qui  croule  sous 
tes  applaudissements. 

—  Fig.  Disparaître,  étro  détruit,  renversé  :  Tous  leurs 
systèmes  croulent  jtfar  quelque  endroit.  (Volt.) 

—  Fauconn.  So  vider  avec  excès  par  le  bas,  eu  parlant 
d'un  oiseau  do  proie  qui  est  malade,  il  On  dit  aussi  croler, 
ckoller,  ot  à  tort  croiler. 

—  v.  a.  Faire  écrouler  :  Jupin  croulant  la  terre.  (La 
Fontaine.)!  Vieux.] 

—  Mâr.  Lancer  à  la  mer  :  Crouler  un  vaisseau. 

—  Véncr.  Crouler  la  queue.  So  dit  d'un  animal  qui,  Oïl 
fuyant,  remue  la  queue,  puis  la  serre  entre  les  fesses. 

—  Sy.s.  Crouler,  s'ébouler,  s'écrouler.  Croider  et  s'écroU' 
1er  no  difl'èrent  qu'on  ce  que  le  dernier  point  l'action  d'une 
miinièro  plus  précise  que  1  autre  :  mais  tous  les  deux  suppo- 
sent quelque  chose  de  violent  ot  de  bruyant.  S'ébouler,  au 
contraire,  so  dit  des  choses  mises  on  tas  et  dont  les  parties 
supérieures,  n'étant  pas  suflisammcnt  soutenues  par  les 
parties  inférieures,  s'afl'aissont  presque  sans  ofl'ort. 

CROULIER  {li'é),  ÈRE  adj.  So  dit  d'uu  torraîu  dont  lo 
fond  est  mouvant:  7t'nT5CKouLiÈKKS. 

—  u.  f.  Terre  sablonneuse  et  mouvanto,  impropre  ù  la 
culture  :  Les  CROULtiiRUS  des  Landes. 

CROUNET  {ne)  n.  m.  Support  de  métal  qui  servait  jadis 
•à  poser  les  plats  près  du  fou. 

CROVP  (kroup'  —  mot  écoss;iis)n.  m.  Maladie  infectieuse, 
caractérisée  par  le  dt'volopponient  do  fausses  membranes 
dans  les  voios  respiratoires,  et  dont  lo  nom  scientiriquo 
est  laryngite  diphtéritique.  H  J-uux  croup,  AlToction  nor- 
veuso  consistant  en  un  spasme  du  laniyx,  à  tort  com- 
parée au  croup,  avec  lequel  elle  n'a  do  conunun  quo 
t'angoisse  respiratoire  ot  la  toux  rauquo.  (V.  spasme.)  Syn. 

lllPHTÉRtK. 

CROUPADE  u.  f.  Saut  (piu  l'on  fait  exécuter  au  cheval 
entre  les  piliers,  plus  relevé  quo  la  courbette,  et  dans  le- 
quel laiiinial  porto  les  jambes  do  derrière  sous  le  ventio, 
sans  montrer  les  fers. 

GROUPAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  tient  au  croup;  qui  on  a 
lo  curactoro  :  Toux  croui\vlk.  Voix  ckoui'alis. 

GROUPE  (du  gcrman.  krtippa.  masse  arrondie)  n.  f.  Parlio 
postérieure  do  certains  ununaux,  formée  jiar  los  lianchos 
et  lo  haut  des  fosses  :  Cheval  chatouilleux  sur  la  cBOurK. 

l.'itj.  et   fum.  h'tre  chatouilleux  sur  ta  croupe^  Etre 

susceptible,  pointilleux. 

Fum.  Derrière  d'une  poivionno,  eu  particulier  dune 

femme. 

Par  anal.  Partie  roaûéo  d  uuo  moutaguo  qui  se  pro- 

3-4 


GROUPÉ   —  CROUTER 

longe  et  qui  n'est  pas  à  pic  :  Le  Goîgotha  était  une  ■petite 
CROOPE  de  la  montagne  de  Sion.  (Chateaubr.) 

—  En  croupe,  A  cheval  sur  la  croupe,  derrière  la  personne 
qui  est  en  selle  :  Monter  kn  croiipiî. 

—  Archit.  Espèce  de  coupole,  surmontant  le  chevet  d'une 
église.  Il  Partie  d"unc  charpente  qui  supporte  chacun 
des  petits  égouts  d'un  toit  rectangulaire  à  quatre  pentes. 

II  Demi-croupe,  Partie  du  toit  formant  le  retour  dun  comble 
en  appentis,  ii  Croupe  biaise.  Croupe  dont  la  ligne  anté- 
rieure est  oblique  sur  les  façades  do  l'édifice. 

—  Art  vét.  Région  du  corps  du  cheval  qui  suit  les  reins 
et  à  laquelle  s'attache  la  queue.  {Les  cliovaux  communs 
et  lourds  ont  la  croupe  douole,  c'est-à-dire  formée  de  deux 
éminences  arrondies,  séparées  par  un  sillon  médian.  Les 
chevaux  fins  ont  la  croupe  simple,  c'est-à-dire  sans  sillon. 
Certains  chevaux  de  montairne  ont  la  croupe  de  mulet,  c'est- 
à-dire  que  le  sillon  en  question  est  remplacé  par  une  saillie 
longitudinale.  Enfin,  il  y  a  chez  les  chevaux  fins  la  croupe 
horizontale,  et  chez  les  chevaux  communs  la  croupe  avalée^ 
c'est-à-dire  dont  l'inclinaison  se  rapproche  do  45°.) 

—  Manèg:.  Porter  la  croupe  au  mur.  Porter  un  cheval  de 
côté,  en  lui  tournant  la  croupe  du  côté  du  mur  du  manège 
et  la  tête  vers  le  centre. 

—  Véner.  Syn.  de  cimier. 

—  n.  f.  pi.  Fin.  Charges  imposées,  sous  l'ancien  régime, 
aux  adjudicataires  des  baux  des  fermiers  généraux  ou  aux 
intéressés,  dans  certains  emplois  des  finances  dont  les  noms 
ne  figuraient  pas  aux  actes  de  nomination.  (Avec  elles,  on 
pouvait  accorder  à  des  personnes  qu'on  voulait  favoriser 
une  participation  aux  bénéfices  de  la  ferme  ou  de  l'em- 
ploi. Le  décret  du  12  juin  1790  les  a  supprimées.  Néan- 
moins, elles  ont  grevé  certames  trésoreries  générales,  sous 
la  Restauration  et  le  second  Empire.) 

Encycl.  Archit.  La  croupe  est  une  sorte  de  comble 

de  forme  triangulaire,  qui  s'appuie  d'un  côté  sur  le  mur 
latéral  d'un  bâtiment,  et  dont  les  autres  côtés  reposent  sur 
les  longs  pans  de  la  toiture.  On  distingue  la  croupe  droite, 
lorsquo^les  murs  quelle  doit  recouvrir  sont  perpendicu- 
laires les  uns  aux  autres  ;  la  croupe  omise,  lorsque  ces  murs 
forment  entre  eux  des  angles  différents  de  l'angle  droit. 

Que  la  croupe  soit  droite  ou  biaise,  il  faut,  pour  l'établir, 
une  ferme  ordinaire  de  direction  transversale,  ferme  qui 
reçoit  l'extrémité  du  faîtage  et  soutient  le  poinçon  dit  »  de 
croupe  D  ;  en  second  lieu,  une  demi-ferme  qui  occupe  le 
même  plan  vertical  que  le  faîtage,  et  prend  le  nom  de 
n  ferme  de  croupe  » .  Enfin,  la  croupe  nécessite  encore  deux 
demi-fermes,  appelées  b  demi-fermes  d'arêtiers  "  ;  elles  re- 
çoivent les  extrémités  des  pannes  de  longs  pans  et  celles 


M 

.d 

B 

Ap 

JH 

^ 

h 

SI 

_ 

A,  croupes  dmites  :  a,  ferme   de  croupe;  b.  demi-fermes  d'arê- 
tiers ;  c.  pannes  de  ion^ s  pans  ;  d,  poinçon  de  croupe  ;  e,  empanons  ; 
/,  ferme  transversale;  g,  tirant.  — B,  croupe  ronde. 

des  pannes  de  croupe.  L'une  et  l'autre  sont  placées  au  droit 
des  intersections  des  longs  pans  avec  le  pan  de  croupe.  Les 
tirants  de  ces  demi-fermes,  que  l'on  nomme  aussi  coyers, 
s'assemblent  dans  des  pièces  de  charpente  horizontales  ou 
goussets.  Q\xa.Xil  aux  arbalétriers  de  ces  mêmes  demi-fermes, 
ils  s'embrèvent  sur  le  poinçon.  En  cj  qui  concerne  la  demi- 
ferme  de  croupe,  son  tirant  s'appuie  dune  part  sur  le  mur 
de  croupe,  tandis  que  son  autre  extrémité  est  assemblée 
avec  le  tirant  de  la  ferme  ordinaire  transversale. 

Le  biais  des  murs  de  croupe  nécessite  parfois  des  chan- 
gements dans  les  dispositions  ci-dessus,  sans  toutefois 
amener  la  suppression  d'une  partie  quelconque  dos  pièces 
de  charpente,  qui  constituent  la  croupe  proprement  dite. 
Seules  les  dispositions  générales  changent.  Si  le  biais  est 
peu  prononcé,  on  conserve  à  la  ferme  transversale?  et  aux 
autres  une  position  perpendiculaire  à  la  direction  générale 
des  longs  pans.  Si,  au  contraire,  le  biais  est  très  accentué, 
cette  ferme  transversale  a  une  position  oblique  comme 
tontes  les  autres.  On  est  alors  dans  l'obligation  de  donner 
également  des  formes  biaises  aux  différentes  pièces  do 
charpente  dont  l'ensemble  constitue  la  croupe. 

Dans  les  croupes  en  pavillon  ou  croupes  rondes,  malgré 
leur  forme  arrondie,  les  dispositions  générales  restent  les 
mêmes,  ou  du  moins  reposent  sur  les  mêmes  principes. 

GROUPÉ,  ÉE  adj.  Se  dit  d'un  cheval,  par  rapport  à  la 
forme  de  sa  croupe  :  Cheval  bien  crocpé. 

CROUPETONS  (À)  [rad.  croune]  loc.  adv.  Dans  la  posi- 
tion d'une  personne  accroupie  le  derrière  sur  ses  talons  : 
Se  tenir  k  croupetons,  it  On  écrit  aussi  k  croppetons. 

CROUPEUX  {peu),  EUSE  adj.  Qui  appartient  au  croup, 
qui  est  do  la  nature  du  croup  :  Une  affection  ckoupeusu. 
Il  Qui  est  affecté  du 
croup  :    Un   enfant 

CROt'PELX. 

CROUPIADER 

(rad.  croupiat)  v.  a 
Mar,  MouiU&r  e:i 
croupière. 

CROUPIAT  (pi-n 
—  du  provcDÇ.  croxi- 
pias,  mêm::  sens, 
dérivé  do  eroupo. 
croupe)  n.  m.  l*'ilin 
frappé  sur  un  point 
fixe,  pi*ès  d'un  na- 
vire, venant  passer 
dans  un  chaumard  ou  par  un  sabord  de  l'arrière  et  des- 
tiné, pendant  1  appareillage,  à  faire  abattre  le  navire. 
nS'emboBaer  en  faisant  croupiat  sur  l'ancre,  Embraqucr 
Bar  une  aussièro  frappée  à  l'avance  sur  l'ortranoau  do 
l'ancre,  pour  faire  venir  m  travers  au  vent  le  uaviro,  qui 
CKt  tenu  alors  on  patte  d'uio. 


Â,  croupiat 


CROUPIEN,  ENNE  (pi-in,  en')  adj.  m.  Anat.  Se  dit  des 
trois  muscles  fessiers  qui  forment  la  croujje. 

CROUPIER  (;}i-^  —  rad.  croupe,  dans  l'ancien  sens  de 
Bénéiice  dans  une  entreprise)  n.  m.  Celui  qui  partage  les 
bénéfices  ou  les  pertes  d  un  joueur  ;  Il  a  gagné  beaucoup  au 
jeu,  mais  il  n'en  profite  pas  seul,  il  a  bien  des  croupikrs. 
(Acad.)  Il  Employéd'une  maison  dejeux,  chargé  de  diriger 
les  parties,  do  iaire  faire  les  enjeux,  de  tenir  les  cartes 
ou  de  faire  tourner  la  roulette,  d'appeler  à  haute  voix  les 
numéros  sertis,  etc.  il  Commis  qui  tient  le  jeu  pour  le 
compte  du  banquier. 

—  Par  ext.  Associé  à  une  entreprise  financière.  (Se 
disait  particuliôrem.,  autrefois,  de  ceux  qui  soutenaient  les 
fermiers  généraux  de  leur  influence,  et  recevaient  d'eux 
certains  présents  pour  prix  de  co  service.) 

—  Fig.  Personne  qui  favorise  en  secret  les  intérêts  d'une 
autre. 

—  Bours.  Croupier  d'agent  de  change.  Personne  qui  prend 
part  aux  opérations  de  bourse,  touchant  ou  payant  une  part 
proportionnelle  aux  époques  de  livraison  ou  de  liquidation. 

—  Dr.  can.  Confidentiaire  qui  prête  son  nom  à  celui  qui 
plaide  pour  un  bénéfice. 

—  Adjectiv.  Qui  est  monté  en  croupe  :  Cavalier  crou- 
pier. (Inus.) 

CROUPIÈRE  (rad.  croupe)  n.  f.  Pièce  de  harnachement 
qui  passe  sous  la  queue  du  cheval.  (Celle-ci  s'engage  dans 
une  ouverture  circulaire  appelée  culei'on.  La  croupière 
se  rattache  par  une 
courroie  à  l'arrière 
de  la  selle,  du  bat  ou 
du  harnais.) 

—  Tailler  des  crou- 
pières à  quelqu'un, 
Lui  opposer  des  ob- 
stacles, lui  susciter 
des  embarras,  des  dif- 
ficultés. Il  Mettre  en  A.  croupière; 
fuite,  en  déroute.  (Cette  locution,  figurée  aujourd'hui, 
employée  d'abord  au  propre,  en  parlant  d'un  corps  de  ca- 
valerio  mis  en  déroute  et  poursuivi  par  l'ennemi  (|ui,  frap- 
pant sur  la  croupe  des  chevaux,  coupait  outaillaii  les  crou- 
pières.) 

—  Fam.  et  même  trivial.  Hausser  la  croupièrCf  Se  livrer 
à  la  débauche,  en  parlant  d'une  femme. 

—  Art  milit.  anc.  Pièce  d'armure  composée  tantôt  d'une 
plaque  de  fer  ou  d'acier,  tantôt  d'une  plaque  de  cuir  bouilli 
ou  de  bufde  garnie  do  lames  de  métal,  qui,  au  xv"  et  au 
xvr  siècle,  défondait  la  croupe  du  cheval  de  guerre  ou  de 
tournoi,  et  couvrait  la  jonction 
des  deux  fiancois. 

—  Mar.  Souvent  syn.  do 
CROUPIAT.  Il  Piton  de  croupirre. 
Piton  fixé  sur  le  pont,  derrière 
les  anciens  canons  à  affûts  en 
bois  et  servant  à  accrocher  le 
palan  do  retraite. 

—  Techn.  Pièce  de  muettes, 
servant  à  tenir  en  état  l'avant 
ou  l'arrière  d'un  train  de  bois. 

—  Encycl.  Archéol.  Le  mot 
croupière  signifiait  autrefois  la 
barde  ou  la  partie  de  la  housse 
couvrant  l'arrière-main  do  la  bête.  La  croupière,  au  sens 
moderne  du  mot,  était  alors  la  oulière. 

CROUPION  (rad.  croupe)  n.  m.  Anat.  Extrémité  infé- 
rieure de  l'épine  dorsale,  chez  l'homme  :  Se  démettre  le 
CROUPION.  Il  Base  de  la  queue,  chez  les  mammifères. 
Il  Partie  inférieure  du  dos  dos  oiseaux,  où  tiennent  les 
plumes  de  la  queue. 

—  Hist.  Parlement  croupion.  V.  parlement. 

CROUPIONNER  [pi-o-né  —  rad.  croupioîi)  v.  n.  Pop. 
Boutfer  derrière  le  corps,  faire  croire  à  des  formes  qui 
n'existent  pas  :  Une  robe  gui  croupionne. 

—  En  T.  de  manèg.,  Se  dit  d'un  cheval  de  faible  com- 
plexion  qui,  en  pliant  les  reins,  lève  la  croupe  comme  pour 
ruer,  mais  qui  ne  rue  pas. 

CROUPIR  (rad.  croupe)  v.  n.  Rester  immobile  et,  par 
suite,  se  corrompre,  devenir  fétide:  L'air  gui  cRo\]pn  dans 
les  appartements  devient  impropre  à  la  respiration.  Il  Rester 
dans  l'ordure  :  Enfant  qui  croupit  dayis  ses  langes. 

—  Fig.  Se  corrompre;  demeurer  dans  un  état  abject  et 
honteux  :  Croupir  dans  la  paresse,  dans  te  vice. 

—  Croupir  dans  le  battant.  Arg.  Se  mal  digérer,  rester 
sur  rostomac,  en  parlaut  do  la  nourriture  ou  do  1;l  boisson. 

CROUPISSANT  {pi'San),  ANTE  adj.  Qui  croupit  :  Etangs 
croupissants. 

—  Fig.  Inactif,  inutile,  improductif  :  On  ne  doit  pas 
faire  plus  de  cas  des  richesses  croupissantes  rf'uw  avare 
que  de  l'eau  d'un  infâme  marais.  (De  La  Mothe  lo  Vaycr.) 

CROUPISSEMENT  {pi-sem-an)  n.  m.  Etat  do  ce  qui 
croupit. 

CROUPON  n.  m.  Cuir  de  vache  ou  de  bœuf  dont  on  a 
retranché  la  tète  et  le  venirc,  mais  qui  contient  la  culée, 
partie  la  plus  résistante  du  cuir. 

Crousaz  {Jean-Pierre  de),  philosophe  et  mathémati- 
cien suisse,  né  à  Lausanne  en  1G63,  mort  en  1750.  Il  ensei- 
gna la  philosophie  et  les  matlicmatiques  à  Lausanne,  puis 
à  Gronmgue  (Hollande);  après  quoi,  nommé  conseiller  de 
la  légation  de  Suède,  il  devint  gouverneur  du  prince 
Frédéric  de  Hesse-Cassel. 

Lo  premier  ouvrage  de  Crousaz  est  intitulé  :  Logique 
ou  Système  de  réflexions  qui  peuvent  conduire  à  la  netteté  et 
a  l'étendue  de  nos  connaissances  (1712).  L'auteur  y  suit  les 
errements  encore  en  faveur  dans  les  écoles;  mais  il  dé- 
pouille son  livre  des  formules  do  la  scolastique.  Le  pre- 
mier volume  tout  entier  est  consacré  à  la  psychologie,  ce 
qui  est  une  innovation  considérable.  Il  attaqua  Bayle  dans 
son  livre  :  Examen  du  pyrrhonisme  ancien  et  moderne 
'1733).  C'est  un  réquisitoire  violent,  mais  faible.  Son  troi- 
sième ouvrage  considérable  est  intitulé  :  Obsej-vations  cri- 
tiques sur  l'abrégé  de  la  logique  de  Wolf  (MAA).  Il  y  cri- 
tique, non  seulement  Wolf,  mais  encore  Leibniz,  qu'il  com- 
prend mal.  Crousaz  a  publié,  en  outre:  Traité  du  6t'a»{l7i2); 
Examen  du  traité  de  la  liberté  de  pensnr,  d'Antoine  Collins 
(1715);  Géométrie  des  lignes  et  des  surfaces  rectilignes  et 
circulaires  (1718);  Traité  de  l'éducation  des  en  fan  ts'hl  22)  ; 
Œuvres  diverses (\'72l);  De  l'esprit  humain  (1741);  Réflexions 
^     sur  l'ouvrage  intitulé  la  BoUo  W'olficnue  (1743). 


Croupière  {UoO). 


426 

GrOUSILLAT  (Autoine-Blaise),  poète  provençal,  né  et 
mo.-t  ù  Salon  (1814-1899).  Il  prit  une  part  active  à  tous 
les  congrès  qui  préparèrent  le  mouvement  félibréen  et 
devint,  dès  1855,  l'un  des  collaborateurs  de  VAi'mana 
prouvencau.  Mistral,  le  citant  dans  le  chant  YI  de  Mirèio, 
dit  do  lui  qu'il  fait  «  plus  de  renommée  à  Salon  que  son 
Nostradamus,  le  sombre  astrologue  n.  L'œuvre  principale 
de  Crousillat  est  son  recueil  de  poésies  la  Bresco  (le 
Rayon  de  miel)  [1865].  Il  a  publié  encore  :  lei  Nadau  (les 
Noéisi  [iSSlJ;  l'Eissame  (l'Essaim)  [1893].  En  même  temps 
qu'un  félibre,  Crousillat  est  un  poète  latin,  et  on  a  de  lui 
maintes  œuvres  composées  dans  la  langue  de  Virgile. 

CROUSILLE  {//  mil.  —  du  provenç .  crousilho,  môme  sens) 
n.  f.  Enceinte  de  filets,  sorte  de  petit  parc  provisoire  que 
les  pêcheurs  établissent  sur  le  bord  des  étangs. 

CrouslÉ (François-Léon),  littérateur  et  professeur,  né 
à  Paris  en  1830.  Il  s'adonna  à  l'enseignement,  prit  le  grade 
de  docteur,  et  fut  maître  de  conférences  à  l'Ecole  normale 
et  professeur  de  littérature  française  à  la  Sorbonne.  On 
lui  doit  des  traductions  et  des  ouvrages,  dont  les  princi- 
paux sont  :  Lessing  et  le  goût  français  en  Allemagne  (1864)  ; 
Fénelon  et  Bossuel  (1894-1895)  ;  Voltaire  (1899). 

CROUSTADE  (stad'  —  rad.  croûte,  autref.  crousté)  n.  f. 
Espèce  de  pâté  dont  la  croûte  est  croquante  :  Une  crous- 
tade aux  truffes.  Une  croustade  de  7wuilles.  n  Prépara- 
tion culinaire,  dans  laquelle  il  entre  des  croûtes  de  pain. 

CROUSTILLANT  (sli-tlan  [Il  mil.]),  ANTE  adj.  Qui  crous- 
tille, (pli  croque  :  Gûteaux  croustillants. 

—  Fam.  Femme  o-oustillante.  Femme  gracieuse,  pro- 
vocante. 

—  En  T.  de  b.-arts..  Qui  offre  des  aspérités  éparses; 
dont  le  ton  est  chaud  et  comme  brûlé. 

CROUSTILLE  {still  [^Z  mll.j)  n.  f.  Fam.  Petite  croûte: 
Manger  nîjc  croustille  de  pain.  Il  Par  ext.  Petit  repas. 

—  En  T.  de  cost.  Agrément  que  l'on  ajoutait  autrefois 
aux  coiffures  des  femmes. 

CROUSTILLER  {sti-llé  [U  mil.]  —  rad.  croûte)  v.  n. 
Manger  de  petites  croûtes  de  pain  ;  Enfant  qui  ne  cesse 
<le  croustiller,  h  Etre  croustillant  ;  Pâté  qui  croustille 
sous  la  dent. 

—  v.  a.  Manger,  en  parlant  d'une  nourriture  légère  : 
Croustiller  des  gâteaux. 

CROUSTILLEUSEMENT  {sti-lleu  [Il  mil.])  adv.  D'une 
façi'H  croustilleuse,  libre,  graveleuse. 

CROUSTILLEUX  (sti-lleû{ll  mW.]),  EUSE  adj.  Leste,  gra- 
veleux, risqué  :  Utie  anecdote  croustilleuse. 
CROUT  n.  m.  Mus.  "V.  crouth. 

CROÛTE  fdu  lat.  crusta,  môme  sens)  n.  f.  Portion  exté- 
rieure di  pain,  plus  durcie  par  la  cuisson  que  l'intérieur  : 
Manger  la  croûte  et  laisser  la  mie.  il  Morceau  de  pain 
quelconque,  et  par  ext.,  Petit  repas  léger  :  Manger,  Casser 
une  CROtJTE.  Il  Pâte  dure,  dans  laquelle  on  fait  cuire  certains 
mets  :  Une  cbotïte  de  pâté,  de  vol-au-vent.  n  Croûte  aux 
cha7npig7wns.  Croûte  do  pain  beurrée  sur  laquelle  on  sert 
des  champignons,  ii  Croûte  au  pot,  Morceau  de  croûte  de 
pain  que  l'on  trempe  dans  du  bouillon  gras;  potage  ainsi 
obtenu. 

—  Par  ext.  Couche  extérieure  solide  :  Eaux  déposant 
une  CROÛTE  calcaire  autour  des  objets  que  l'on  y  plonge. 

—  Fig.  Ce  qui  s'est  successivement  formé,  qui  s'est 
comme  amassé  :  Une  croCte  d'ignorance,  ii  Apparence  ex- 
térieure, teinte  :  Croîîte  légère  de  probité.  (St-Sim.) 

—  Fam.  Homme  entiché  des  vieilles  coutumes,  plein  de 
soties  idées  :  Quelle  CROtÎTE  !  Il  Adjectiv.  :  Oh!  monsieu}\ 
les  femmes  sont-elles  jamais  cRotÏTES?  (Balz.) 

—  Bot.  Partie  des  lichens  qui  adhère  fortement  à  la 
terre,  aux  pierres  et  aux  écorces,  et  d'où  naissent  les  fruc- 
tifications. Il  Croûte  à  charbon  ou  à  glandée,  Espèce  de 
champignon  du  genre  sphérie,  qui  croit  souvent  à  l'endroit 
même  où  l'on  a  fait  du  charbon  dans  les  forêts. 

—  Géol.  Croûte  ten'estre.  Terme  par  lequel  on  désigne 
l'écorce  résultant  de  la  solidilïcation  des  matières  miné- 
rales en  fusion,  au  moment  où  notre  planète  passa  de  l'état 
stellaire  à  l'état  planétaire.  (U  s'agit  donc  de  la  masse  des 
roches  dites  primitives.) 

—  Mar.  Planche  irrégulière,  sciée  dans  une  pièce  de  bois 
sur  les  parties  avoisinant  l'écorce.  Syn.  ôtée. 

—  Méd.  Nom  que  l'on  donne  aux  plaques  plus  ou  moins 
dures  qui  se  forment  sur  la  peau,  à  la  suite  d'une  blessure 
ou  par  la  dessiccation  d'un  liquide  sécrété  à  la  surface  : 
Les  CROÛTES  d'une  plaie.  Des  croûtics  de  teigne,  il  Croûtes 
de  lait,  Plaques  qui  couvrent  souvent  la  tête  et  quelque- 
fois le  visage  des  enfants  à  la  mamelle. 

—  Peint.  Mauvais  tableau  ;  œuvre  d'art  sans  valeur. 

—  Techn.  Feuille  ou  lame  de  paie  bien  battue,  bien 
maniée  et  d'une  épaisseur  égale  partout,  dont  on  se  sert 
pour  ébaucher,  par  le  moulage,  certaines  pièces  de  por- 
celaine ou  do  faïence.  Il  Moulage  à  la  croûte.  Procédé  do 
moulage  qui  se  pratique  au  moyen  de  croûtes,  il  Cuir 
en  croûte.  Cuir  plané,  poudré,  tanné  et  séché  en  sortant  de 
la  fosse  au  tan.  u  Croûte  du  cuir,  Mince  feuille  du  cuir  occu- 

ftant  la  partie  extérieure  de  la  peau,  que  l'on  enlève  pour 
a  travailler  ensuite  et  en  faire  des  cuirs  vernis  pour  la 
cordonnerie,  la  sellerie,  etc.  il  Croûte  de  garance,  Super- 
ficie dure  de  la  garance  pulvérisée  et  mise  en  sacs,  il  As- 
siette ébauchée  par  l'ouvrier  qui  a  travaillé  sur  le  tour  une 
masse  de  pâte. 

—  n.  f.  pi.  Reste  de  pain,  de  mets,  mis  au  rebut.  Il  Ne 
manger  que  des  ci'oûtes.  Vivre  de  peu. 

—  Loc.  prov.  :  S'amuser  coynme  une  croûte  de  pain  der- 
rière une  malle,  S'cimuyer  extrêmement. 

CROÛTELETTE  {têt')  n.  f.  Petite  croûte.  V.  croustille. 

Croutelle,  village  situé  près  de  Poitiers  (196  hab.) 
et  tpii  fut  célèbre,  aux  xv»  et  xvi'  siècles,  pour  les  ou- 
vrages en  bois  et  en  ivoire  que  l'on  y  faisait  au  tour. 
Aussi,  par  extension,  appliqua-t-on  le  nom  de  croutelles  ou 
crousteîles  aux  obicts  y  fabriqués.  Un  auteur  du  xvi'  siècle, 
Jacques  Contant,  écrivait,  en  15S4,  qu'on  faisait  à  Croutelle 
«  des  petits  jeux  do  quilles  qui,  complets  avec  les  boules 
et  la  boite,  ne  pesaient  pas  plus  qu'un  grain  de  blé  ".  Au- 
jourd'hui lo  dicton  poitevin  «  finesses  do  Croutelle  »  se 
prend  généralement  en  mauvais»  part. 

CROÛTER  V.  a.  Couvrir  d'une  croûte  :  Croûter  de  limon. 

—  Pop.  v.  n.  Manger  :  Allons  croûter. 

Se  croùtei*,  V.  pr.  Se  couvrir  d'uno  croûte.  Il  Se  durcir 
en  croûte. 


,  EUSE  a»ij.  Qui  a  dos  plaques  si-mbla- 


Crouth  (xi«  8.). 


427 

CROÛTEUX  (^((1 
birs  ;l  tlos  L'roûti-'S. 

CROUTH  (du  gallois  cnvth,  mômo  sens,  d'où  lo  bas  latin 
chrutla)  M.  m.  Arcliéol.  Ancien  instrument  do  musique  à, 
cordes  rrottt^cs,  do  la  famille  dos  vio- 
lons, ot  qui  ost  lo  plus  ancien  lypo  do 
la  catégorie. 

—  Encycl.  Lo  crouth  so  compose  d'une 
caisse  sonore  à  table  plate,  porcée  do 
doux  fenêtres  longues,  A  panso  con- 
vexe, à  manche  très  largo.  11  possùdo 
trois  cordes  montées,  sans  corJier,  sur 
chevalet  et  chevilles.  Dos  ouvertures 
placées  sous  la  coquille  permettent  aux 
doigts  d'agir  sur  lo  clavier;  ou  bien  le 
manche  ost  complètement  êvidé  :  il  n'y 
a  point  do  clavier,  ot  les  cordes  sont 
isolées  comme  dans  certaines  cithares. 
Dans  un  autre  type  de  crouth,  il  existe 
un  cordier,  ot  lo  nombre  dos  cordes 
s'élùve  jusqu'à  six.  Avec  diverses  mo- 
dilications,  lo  crouth  demeura  d'usage  en  Angleterre  jus- 
(pi'au  xviii'  siècle. 

GROÛTIER  {(l-é)  n.  m.  Mauvais  peintre  qui  ne  fait  que 
des  croûtes.  (On  dit  plus  souvent  croOton.)II  Brocanteur 
qui  cherche  à  tromper  en  vendant  do  mauvais  tableaux. 

CROÛTON  n.  m.  Art  culin.  Morceau  do  croûte  de  pain  : 
Manger  un  cROtJTON.  il  Chacune  des  deux  extrémités  d'un 
pain,  qui  présentent  une  quantité  plus  grande  de  croûte  : 
Se  réserver  le  croCton.  ii  Petit  morceau  de  pain  frit  et 
croustillant,  qu'on  emploie  dans  certaines  préparations  : 
Purée  aux  croOtons.  Èpinards  aux  croûtons. 

—  Pop.  Personne  encroûtée,  entichée  de  vieilles  idées. 
Il  Nigaud,  ignorant. 

—  Peint.  Mauvais  tableau.  (On  dit  plus  ordinairement 
croOte.)  II  Peintre  qui  ne  fait  que  des  croûtes. 

CROÛTONNER(ïo-n(f)v.n.  Faire  de  la  mauvaise  peinture. 

—  Pop.  Mangeotter  du  pain  entre  ses  repas. 

Crouy,  comm.  de  l'Aisne,  arr.  et  à  4  kilom.  de  Sois- 
sons,  sur  la  Jossienne,  affluent  de  l'Aisno;  1.405  hab.  Ch. 
de  f.  Nord.  Eglise  fortitiée  du  xm*  siècle. 

Grouy-GBANEL  ou  CrOY  (François-Claude-AugTiste, 
prince  de),  publiciste  français,  né  à  Duisbourg  (Prusse) 
durant  l'émigration,  en  1793,  mort  en  1873.  Il  rentra  en 
France  sous  la  Restauration,  embrassa,  en  1821,  la  cause  de 
l'indépendance  hellénique,  puis  se  lança  en  Espagne  dans 
des  spéculations  où  il  fit  fortune,  et  finalement  se  ruina.  Il 
s'attacha  dans  la  suite  au  prince  Louis-Napoléon  et  devint 
l'un  des  chefs  de  son  parti.  Il  élevait  des  prétentions  à 
la  couronne  de  Hongrie  lorsque,  en  1866,  impliqué  dans 
l'atfairo  du  Comptoir  d'escompte  (affaire  Dupray  de  La 
Mahérie),  il  dut  disparaître  pour  éviter  la  prison. 

CrOUY-SUR-OURCQ,  comm.  de  Seine-et-Marne,  arr. 
et  à  25  kilom.  de  Meaux,  près  de  l'Ourcq  ;  1.105  hab.  Eglise 
du  XVI*  siècle. 

CrouzillE  (La),  comm.  du  Puy-de-Dôme,  arr.  et  à 
55  kilom.  do  Hiom  ;  917  hab.  Moulins. 

Growan,  paroisse  d'Angleterre  (comté  de  Cornouailles); 
2.CU0  hab. 

CROWE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  crowéa. 

Growe  (Catherine  Stbvens,  dame),  femme  de  lettres 
anglaise,  née  à  Borough  Greea  (comté  de  Kent)  en  1800, 
morte  en  1876.  Elle  publia  un  certain  nombre  de  romans 
et  de  contes,  puis  se  tourna  vers  le  spiritisme,  et,  pour  en 
propager  les  idées,  publia,  entre  autres  écrits  ;  Spectres  et 
îéyenaes  de  famille  (1858)  ;  le  Spiritisme  et  le  siècù  oit  nous 
vivons  (iSjy);  Aventures  d'une  guenon  (1860);  etc. 

Growe  (Joseph-Archer),  historien  d'art,  né  à  Londres 
en  1825,  mort  à  Wurzbourg  (Bavière)  en  1890.  Il  alla  à 
Paris  étudier  la  peinture  dans  les  ateliers  d'Hubert,  de 
Dolaroche,  do  Coignet,  et,  de  retour  à  Londres  on  1853, 
collabora  comme  critique  d'art  au  a  Morniug  Chronicle  ■> 
et  au  "  Daily  News  » .  Il  séjourna  ensuite  en  Belgique  et  en 
Hollande,  puis  visita  Berlin,  Vienne  ot  la  haute  Italie,  où  il 
se  lia  avec  Cavalcaselle,  qui  devint  son  collaborateur  as- 
sidu. Ce  fut  à  Rome  qu^ils  ébauchèrent  leur  premier  ou- 
vrage :  les  Peintres  flamands  primitifs  (1857),  à  la  suite  du- 
fjuol  ils  entreprirent  une  grande  Hintoire  de  la  peinture 
italienne,  qu'ils  furent  obligés  d'interrompre  pendant  plu- 
sieurs années,  pour  la  reprendre  néanmoins  ot  l'achever 
de  1861  à  1876;  elle  ost  devenue,  on  quelque  sorte,  une 
œuvre  classique.  J.-A.  Crowe  a  nuljlié,  toujours  en  colla- 
boration avec  Cavalcasello:  la  Vie  et  les  a'uvrcs  du  Titien 
(1880),  excellente  monographie,  et  la  Vie  de  /iai>harl(\&ii2). 
On  lui  doit,  en  outre,  un  Manuel  de  peinture  acs  écoles  al- 
lemande, flamande  et  hollan- 
daise, qui  est  un  résumé  do  la 
frando  Histoire  de  la  peinture, 
0  Kuglor.  J.-A.  Crowe,  d'ail- 
leurs, a  rempli  avec  distinction 
des  fonctions  diplomatiques.  - 
Son  frère,  Eyre  Crowe,  né 
en  1824  àChelsea,  peintre  d'his 
toiro  ot  do  genre,  a  été  l'élève 
do  Will  Darley  à  Londres  ot 
de  Paul  Dolaroche  à  Paris. 

CROWÉA   (krou-é-a)    n.    m. 
Genre  d'arbustes,  de  la  famille 
dos  rutaccos ,  tribu  des  boro- 
.  niées,  renfermant  quarante  es- 
pèces,qui  croi.ssont  en  Océanio. 

GrOWLAND,  autrcf.  Croxj- 
Innd,  ville  d'Angleterre  (comté 
do  Lincoln),  sur  laWellantl,  dans 
IcsFons;  3.000  hab.  Grand  com- 
merce do  canards  sauvages  ot 
autres  gibiers.  Ruines  d'une  ri- 
che abbaye  l'undéo  au  vil'  siècle. 

Growle,  ville  d'Angleterre 
(comtés  do   Lincoln  et  d'York  fWest-Riding]),  au  con- 
lluent  du  Tront  ot  du  Don;  3.400  hab. 

CROWN  (krn-Qun')  n.  m.  Métrol.  Couronne,  monnaie 
d'.irgent  anglaise  valant  fl  fr.  18  c.  avant  1818  et  aujour- 
d'hui r,  fr.  Kl  c. 

—  Optifi,  So  dit,  par  abréviation,  pour  cnowN-riLASS. 


Crowne  (Jean),  poète  dramatique  américain,  né  dans 
la  NouvoUo-Anglêterre  au  xvii"  siècle,  mort  vers  1703.  Il 
se  rendit  à  Londres,  et  fut  chargé  par  Charles  II  décom- 
poser les  comédies  représentées  à  la  cour.  On  a  de  lui 
dix-sei»t  pièces  do  théâtre,  tragédies  ou  comédies.  Quel- 
([uos-unos  de  ces  dernières,  notamment  Sir  Courtlij  Nice, 
curent  beaucoup  de  succès.  Ses  caractères  sont  fortement 
conçus,  et  son  dialogue  a  du  naturel  et  de  la  vivacité.  On 
lui  doit  aussi  des  poèmes. 

CROWN-GLASS  [h'a-oun'-glass)  n.  m.  'Verre  blanc  do 
très  belle  qualité,  qui  se  fait  avec  des  silicates  do  chaux 
et  do  potasse ,  mélangés  à  de  l'alumine  ot  à  des  oxydes  de 
for  et  de  manganèse.  ^On  l'emploie  de  préférence  pour  fa- 
briquer les  lentilles  d'instruments  d'optique,  ainsi  que  des 
prismes  achromatiques.)  ii  On  dit  aussi  simplement  crown. 

Grown-POINT,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  do  New- 
'i'ork),  sur  le  lac  Champlain;  3.135  h.  Ruines  du  fort  Saint- 
Frédéric,  que  prit  le  général  anglais  Carleton  en  1776, 
après  avoir  détruit  la  flotte  américaine  sur  le  lac.  Victoire 
de  Champlain  et  des  Hurons  sur  les  Iroquois,  en  1609. 

CROY  [kro-ï)  n.  m.  Petite  houe.'à  manche  court  et  à  deux 
larges  dents,  dont  on  se  sert  dans  le  Midi  pour  biner  les 
vignes. 

Groy,  ville  d'Ecosse  (comtés  d'ïnverness  et  de  Nairn), 
sur  la  rivière  du  même  nom;  1.700  hab.  Près  de  là  est  la 
plaine  où  fut  livrée  la  bataille  de  Culloden  (1746). 

Groy  (ce  nom  s'écrit  ainsi  aujourd'hui,  mais  on  pro- 
nonce Crouy)^  très  ancienne  famille,  dont  les  descendants 
subsistent  encore  en  Belgique.  Elle  tire  son  nom  de  la 
localité  de  Crouy  (dép.  de  la  Somme,  cant.  de  Picquigny). 
Les  généalogistes  la  faisaient  remonter  aux  anciens  rois 
de  Hongrie,  famille  des  Arpads,  par  Dandré  II,  dit  le  Jéro- 
solimitain.  Elle  a  sa  tige  en  la  personne  de  Gérard  \"  de 
Picquiqni/,  vidamo  d'Amiens,  qui  vivait  au  commencement 
du  xii*  siècle.  Philippe  III,  sire  de  Croy,  duc  d'Arschot, 
prince  de  Chimay,  mourut  en  1595;  son  fils  C'EiARLiiS 
mourut  en  (612,  sans  héritier;  sa  fille  Anne  porta  rhéritagc 
dans  la  maison  de  Ligne,  par  son  mariage  avec  Charles 
de  Ligne,  prince  d'.\renberg.  De  la  tige  principale  sont 
sortis  les  marquis  d'Havre  (éteints);  les  ducs  de  Croy, 
sortis  des  marquis  d'Havre  (éteints);  les  seigneurs  do 
Rœux  ;  les  seigneurs  de  Cresecques,  puis  comtes  de  Rœux  ; 
les  princes  de  Croy,  sortis  des  comtes  de  Rœux  ;  les  comtes 
de  Chimay  (éteints),  sortis  des  premiers  seigneurs  de  Croy, 
les  comtes  de  Solre,  sortis  des  comteï  de  Chimay;  les 
barons  de  Molembais,  sortis  des  comtes  de  Solre,  et  les 
derniers  ducs  d'Havre,  également  sortis  des  derniers  com- 
tes de  Solre.  La  terre  de  Croy  avait  été  érigée  en  duché 
par  Henri  IV  en  1598,  pour  Charles  de  Croy,  duc  d'Arschot. 

Charles,  duc  de  Croy,  dernier  duc  d'Arschot,  né  en  1560, 
mort  en  1612,  a  laissé  des  mémoires  curieux,  publiés  par 
le  baron  de  Reiffenberg  :  une  Existence  de  grand  seigneur 
au  XVI'  siècle  ;  Mémoires  du  duc  Charles  de  Croy  ^Bruxelles, 
1845).  Un  autre  duc  de  Croy  (Charles-Aexandre),  marquis 
d'Havre,  a  laissé  les  Mé/noires  guerriers  de  ce  qui  s'est 
passé  aux  Pays-Bas,  depiiis  le  commencement  de  l'an  iSOO 
jusqu'à  la  fin  de  l'an  i606  (1619). 

La  famille  a  donné  un  maréchal  à  la  France  :  Emmanuel, 
prince  de  Solre,  duc  de  Croy  (1718-1787),  qui  prît  une  part 
distinguée  aux  guerres  du  règne  de  Louis  XV  (campagnes 
de  Westphalie,  de  Bavière  et  de  Bohême,  et  des  Pays- 
Bas),  fut  gouverneur  de  la  Picardie  (1757);  consacra  une 
partie  de  ses  biens  à  restaurer  le  port  de  Dunkerque.  Il 
a  laissé  des  mémoires  et  d'autres  écrits. 

Croy  {Guillaume  de).  V.  Chièvres. 

CROYABLE  {kro-a-iabV  —  rad.  croire)  adj.  Qui  mérite 
d'étro  cru,  an  parlant  d'une  personne,  d  ôtro  regardé 
comme  vrai,  en  parlant  d'une  chose  :  Témoin  qui  n'est  pas 
CROYABLE.  Fait  très  croyable. 

Le  croyable  n.  m.  Chose  croyable;  ce  qui  doit  ou  peut 
être  cru  :  Tout  renchérit  au  dflà  du  croyable.  (St-Sim.) 

—  Anton.  Douteux,  incroyable,  improbable,  iovraisom- 
blable. 

CROYANCE  {kro-a-ianss  —  altérât,  do  créance)  n.  f. 
Créance,  action  de  croire  quelqu'un  ou  d'ajouter  foi  à 
quelque  chose  :  Comment  donner  croyance  â  ceux  qui  se 
vantent  ?  (Pasc.)  n  Crédibilité,  ce  qui  rend  une  chose  digno 
d'être  crue. 

—  Conviction,  opinion,  idée,  doctrine  :  La  vanité  est  la 
sotte  cROYANCK  de  valoir  plus  que  l'on  ne  vaut.  (Colins.) 

—  Foi  religieuse;  adhésion  à  une  doctrine  religieuse  : 
La  croyance  des  chrétiens,  des  juifs. 

—  Syn.  Croyance,  créance,  foi,  etc.  V.  créance. 

—  Anton.  Défiance,  doute,  Incrédulité,  Incroyance,  scep- 
ticisme. 

CROYANT  (kro-a-ian),  ANTE  adj.  Qui  croit,  nui  a  la 
foi  religieuse  :  La  femme  est  plus  croyante  que  Vhoînme. 
Il  Substantiv.  :  Les  croyants. 

—  Hist.  Nom  que  so  donnent  les  musulmans  :  Les  califes 
prenaient  le  titre  de  commandeur  des  choyants,  il  Père  des 
croyants.  Titre  que  l'on  donne  à  Abraham. 

—  Anton.  Incrédule,  mécréant. 

Croydon,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Surrey), 
102.700  hab.  Fabrinuos  de  calicot;  marché  aux  grains  très 
important.  Belle  église,  avec  les  tombeaux  do  plusieurs 
archevêques;  Addington  Park,  ancien  palais  des  arche- 
vAquos  do  Cantorbéry.  Hôpital  du  temps  d'Elisabeth. 

Croydon,  ville  d'Australie  (Nouvelle-Galles  du  Sud 
[comté  do  Ctimborland])  ;  10.000  hab.  Nombreuses  mai- 
sons do  commerce.  —  Ville  d'Australie  (Queonsland  [comté 
do  Norman]),  dans  lo  bassin  du  Norman  Rivor;  3.425  hab. 
Quartz  aurifère. 

CROYE  n.  f.  Fauconn.  V.  croie. 

GroYLAND.  Géogr.  V.  CitnwLANn. 

Crozant,  comm.  do  la  Creuse,  arrond.  ot  il  35  kilom. 
de  (îuéret.  au  conlluont  de  la  Sodollo  et  de  la  Grouse; 
1.002  hab.  Huinos  maçnillquos  d'un  château  féodal,  con- 
struit entre  les  doux  rivières,  du  xi*  au  xiu*  siècle. 

Grozat  (canal  de),  canal  qui  unit  l'Oise  ot  la  Somme. 
V.  Saint-Qdkntin  (canal  do). 

Crozat  (Antoine),  marquis  un  CiiAtkl,  flnancior  fran- 
çais, né  à  Toulouse  on  1055,  mort  ù  Paris  on  173H.  Il  avait 
été  trésorier  des  états  du  Ijanguodoc,  ot  s'était  enrichi 
par  dos  spéculations  maritimes.  Kn  1712,  il  reçut  lo  pri- 
vilège du  commerce  do  la  Louisiane;  mais,  les  réîfliUuts 
n'ayant  pas  répondu  aux  sacrillcos  qu'il  avait  faits,  la 


CROUTEUX   —    CRU 

compagnie  do  Law  reprit  cotte  entreprise.  —  Ce  fut  pour 
sa  fille  Marie-Anne  Crozat,  ciilôbro  par  son  esprit  et 
SOS  connaissances,  que  l'abbii  Le  François  écrivit  le  traité 
intitulé  Géographie  de  Crozat. 

Crozat  (Josoph-Antoino),  marquis  de  Tdgnt,  magis- 
trat, fils  du  précédent,  né  à  Toulousa  on  1C96,  mort  à 
Paris  en  nio.  Il  avait  formé  uno  belle  cojloction  do  ta- 
bleaux, de  statues,  do  dessins,  de  pierres  gravées,  do 
bronzes,  etc.  Il  la  légua  à  son  frère,  à  l'exception  des 
pierres  gravées,  des  estampes  et  dos  dessins,  qui  furent 
vendus  suivant  son  testament.  Les  pierres  furent  acquises 
par  lo  duc  d'Orléans.  Crozat  avait  fait  graver  lui-m6rao 
les  tableaux  et  les  dessins  do  sa  collection  (1729-1742), 
sous  le  titre  de  Cabinet  de  Crozat, 

Crozat  (Louis -François),  marquis  du  ChXtel  et  de 
Moï,  général  français,  mort  à  Paris  en  1750,  frère  du 
précédent.  II  se  distingua,  sous  lo  prince  Eugène,  au  siège 
et  à  la  bataille  do  Belgrade  contre  les  Turcs  (1717); 
prit  part  (1718)  aux  sièges  de  Fontarabie  et  do  Saint- 
feébastien,  combattu  en  Allemagne  en  1734  et  en  1735, 
et  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1738.  Devenu  lieu- 
tenant général  après  Dettingen  (1743),  il  assista  au  siège 
et  à  la  ba*aille  do  Coni,  aux  sièges  do  Mons  (1746),  do 
Namur,  aui  batailles  do  Raucoux  et  do  Lawfeld(1747),  etc. 

CROZATIEn  (Charles),  habilo  fondeur  en  bronze,  né  au 
Puy-en-Velay  on  1703,  mort  à  Paris  en  1855.  Il  étudia  la 
sculpture,  puis  entra  chez  le  fondeur  Bréziu,  fit,  pendant 
un  voyage  en  Italie,  une  étudo  approfondie  des  alliages, 
et  fut  chargé  do  la  fonte  d'un  grand  nombre  de  statues 
pour  la  France  et  pour  l'étranger  ;  notamment,  le  Napoléon 
do  la  colonne  Vendôme,  la  statue  équestre  de  Louis  A7  V, 
de  la  cour  de  Versailles,  J.-J.  liousseau  pour  Genève,  etc. 
On  lui  doit  aussi  des  œuvres  personnelles  de  haut  style  ot 
de  gracieuse  élégance. 

Croze,  comm.  do  la  Dromo,  arr.  et  à  18  k.  de  Valence, 

firès  du  Rhône  ;  334  hab.  Carrières  ;  vignobles  compris  dans 
es  côtes  du  Rhône  et  qui  produisent  des  vins  estimés. 

Crozes  (l'abbé  Abraham),  prêtre  français,  né  à  .'ilbi 
(Tarn)  en  1800,  mort  en  1888,  Il  fut,  de  1840  à  1S83,  aumô- 
nier de  la  Petite-Roquette,  puis  de  la  Grande-Roquette,  et 
s'occupa  avec  un  iniatigable  dévouement  du  sort  des 
détenus  et  des  libérés.  Il  fut  un  des  fondateurs  des  sociétés 
ouvrières  de  Saint-François-Xavier.  L'abbé  Crozes  a  col- 
laboré aux  Souvenirs  de  la  Petite  et  de  la  Grande-Roquette^ 
de  l'abbé  Moreau  (1884). 

CrozET,  groupe  d'îles  désertes  de  l'océan  Indien  mé- 
ridional, au  S.  do  Madagascar,  dont  la  plus  grande  est 
lile  Possession.  Cet  archipel  fut  découvert  en  1772  par 
îdarion  et  Crozet. 

_  Crozet,  navigateur  français  du  xviii'  siècle.  Il  était 
lieutenant  â  bord  du  Mascartn,  lors  de  l'expédition  du  capi- 
taine MarionDufresue  dans  les  mers  de  l'Océanie,  en  1773. 
Après  l'assassinat  do  Marion  par  les  Maoris  de  la  Nou- 
velle-Zélande (12  juin  1772),  il  prit  une  part  active  aux 
recherches  organisées  pour  retrouver  son  chef  et  le  venger, 
et  il  fut  un  peu  plus  tard  l'historien  de  l'expédition. 

Crozier  (Francis  Rawdon),  marin  anglais,  né  en  Ir. 
lande  vers  1796.  Il  entra  en  1810  dans  la  marine,  et  s'éleva 
au  grade  de  capitaine  de  vaisseau.  Ii  fit  avec  Parry  une 
expédition  dans  les  mers  polaires  (1824),  avec  sir  James 
Ross  dans  la  baie  de  Baffln  (1835),  et  dans  les  régions 
antarctiques  (1839),  puis  il  accompagna,  comme  capitaine 
de  vaisseau  du  Terror,  sir  John  Franklin,  à  la  recnerche 
du  passage  du  Nord-Ouest.  L'expédition,  composée  de  deux 
bâtiments,  r£?-e4us  et  le  Terror,  partit  en  mai  1845,  et,  de- 
puis lors,  on  n'en  eut  plus  do  nouvelles.  La  Société  royalo 
et  la  Société  d'astronomie  de  Londres  comptaient  au  nom- 
bre de  leurs  membres  ce  marin  de  talent  et  d'oxpérieii(!e. 

CrOZON,  ch.-l.  de  canton  du  Finistère,  arr.  et  àsskil. 
de  Châteaulin,  dans  la  presqu'iledeCrozon,  près  de  la  baie 
de  Douarnenez  ;  8.310  hab.  Carrières  de  granit'.  Commcrco 
do  sel,  sardines,  vins,  oaux-do-vie,  graines,  œufs  et  mou- 
tons. Menhirs,  dolmens.  Aux  environs,  bains  de  mer  do 
Worgat.  —  Le  canton  a  8  comm.  ot  17.932  hab. 

CrOZON-SUR-VAUVRE,  comm.  do  l'Indre,  arr.  et  à 

17  lui.  i!c  La  Cliâtre,  sur  la  Vauvre,  1.194  hab.  Carrières. 

CROZOPUORE  n.  m.  Genre  de  plantes,  do  la  famille  des 
oupliorbiacées,  tribu  des  jatrophées,  comprenant  cinquante 
espèces,  qui  croissent  pour  la  plupart  dans  lo  centre  et  lo 
uord  de  l'Afrique  : LecnozovuoRKdes teinturiers  produit  la 
suàstance  colorante  appelée  tournesol.  Syn.  do  toornesolii':. 

CRU  (rad.  croffre)  n.  m.  Econ.rur.  Quantité  dont  un  objet 
a  cril  ■  Le  cru  d'un  arbre  dans  une  année,  il  Production  .  Vin 
miiest  (ia  CRU  de  (efie  rif;«e.  Il  Terroir  considéré  au  point 
do  vuedoses  productions  spéciaiesotdes  qualités  qu  elles 
tiennent  de  lui.  (So  dit  particulièrement  des  vignobles)  . 
Des  vins  de  divers  crus.  Un  vin  d'un  bon  cru. il  Bouilleur  de 
c,^,  Celui  qui  fabrique  do  l'nlcool  en  distillant  exclusive- 
mont  les  produits  do  ses  récoltes,  ii  Localité  où  se  con- 
somme le  produit  que  l'on  y  a  récolté  :  Goùttr  ie  vin  du  cru. 

—  Fam.  Se  dit,  dans  lo  mémo  sons,  des  personnes  :  Les 
orateurs  du  cru. 

—  Fi(Ç.  Fonds  personnel,  ce  qui  est  propre  A  quelqu'un, 
ce  qui  vient  oxclusivement  de  lui  :  Une  oonnc  pensée,  de 
quelque  endroit  qu'elle  vienne,  vaut  mieux  qu'une  sottise  de 
Sun  CRU.  (La  Motho  lo  Vayor.) 

—  Chass.  Centre  d'un  épais  buisson  dans  lequel  so  cache 
une  pièce  do  gibier  &  plume  blessée,  pour  échapper  aux 
rccherchos  du  chien  d  arrêt,  il  On  dit  plutôt  cRuu.x. 

CRU,  UE  (du  lat.  criidus,  mémo  sens)  adj.  Qui  n'est  pas 
cuit  :  l'iuiirfe  cuuu.  Léqumes  crus.  Il  Indigeste,  difficile  Ii 
digérer  :  Le  concombre  est  1res  cru.  (Acad.)  il  Qui  n'est  point 
tempéré,  adouci  par  un  mélange  :  L'eau  crue  de  la  fon- 
taine. (Tli.  Gaut.) 

—  Fig.  Trop  peu  ménagé,  dont  1  elTot  ost  rudo  ot  brus- 
que :  Intrique  trop  crue,  il  Trop  peu  voilé,  trop  leste,  gra- 
virliMix  :  Parler  en  termes  crus.  Il  Sans  déguisoniont,  sans 
mi'nagemont,  sans  préimration  ;  dur,  brutal,  désobligeant  ; 
U'ic  réprimande  trop  crue. 

—  Fam.  Manger,  Avaler  queliiti'un  tout  cru,  Lo  traiter 
mal  et  sans  ménagement.  (So  dit  par  menace  ot  pour  ex- 
primer une  grande  colère.) 

—  Méd.  li'xcrénients  crus.  Ceux  nui  n'ont  pas  subi  A  Ira- 
vers  lo  corps  uno  élaboration  suflisnnfe.  n  tlunirurs  crues. 
Urines  crues.  Humeurs,  Urines  quo  la  clialeur  ilu  corps  n'u 
pas  suffisamment  distillées. 


CRU   —   CRUCIFIX 

—  Peint.  Qui  forme  une  opposition  trop  dure;  qui  n'est 
point  assez  adouci  :  Un  ton  cru.  Une  couleur  trop  crue. 

—  ïechn.  Cuir  cru.  Cuir  tel  qu'on  le  retire  de  l'animal. 
et  avant  qu'il  ait  subi  aucune  préparation.  (On  dit  aussi 
CUIR  VEBT.)  n  Soie  crue,  Celle  qui  n'a  subi  ni  lavage  ni 
teinture.  tOn  dit  plutôt  soie  écrde.)  il  Chanvre  cru,  Celui 
qui  na  pas  été  mouillé,  il  Métal  cj'«.  Métal  qui  n'a  encore 
subi  aucune  préparation  propre  à  le  dépouiller  des  corps 
étrangers  qu'il  renferme. 

—  n.  m.  Ce  qui  n'est  point  cuit  :  Ae  manger  que  du  cru. 

Il  Pâte  céramique  qui  est  simplement  séchée,  et  non  cuite. 

Il  Sculpture  en  pâte  cru  sur  cru.  Genre  de  décoration  spé- 
ciale à  la  porcelaine,  il  Teindre  sur  le  cru.  Teindre  les  soies 
sans  les  avoir  décreusées. 

—  Loc.  adv.  A  cru.  Sur  la  peau  nue  :  Chaussé  k  cru. 
Il  Monter  à  cru.  Monter  sans  selle  ni  couverture,  li  A  nu 

sur  un  objet  quelconque  :  Danf  certains  monuments  ro- 
mains, tes  pierres  sont  posées  À  cru  les  unes  sur  les  antres. 
Il  Porter  à  cm.  Se  dit  d'une  construction  qui  porto  direc- 
tement sur  le  sol. 

—  Anton.  Cuit. 

CRÛ,  CRUE  part.  pass.  du  v.  Croître. 

—  Graram.  L'accent  circonflcYe  ne  se  met  qu'au  mas- 
culin singulier. 

GruaS,  coram.  de  l'Ardèche,  arrond.  et  à  15  iîilom.  de 
Privas,  près  du  Rhône;  1.860  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 
Eglise  romaine.  Ruines  d'un  vieux  château. 

CRUAUTÉ  [ô-té  —  du  lat.  cinidelitas,  même  sens)  n.  f. 
Instinct  qui  pousse  à  commettre  ou  à  approuver  des  actes 
inhumains:  C'insensibilitè  à  la  vue  des  misères  est  durpté ; 
s'il  y  entre  du  plaisir,  c'est  cruauté.  (Vauvon.)  Il  Action 
barbare,  cruelle  :  Exercer  des  cruautés. 

—  Par  exagér.  Sévérité,  rigueur,  dureté  :  La  cruauté 
des  lois  civiles  s'est  réunie  contre  las  femmes  X  la  cruauté 
de  la  nature.  (Dider.)  il  Indifférence,  excès  de  rigueur  de 
la  part  d'une  femme  dont  on  est  amoureux:  5e  plaindre 
de  la  cruauté  de  sa  maifi'esse. 

—  Cruauté  du  sorl,  du  di'sdn.  Destint^e  malheureuse. 

—  Syn.  Barbarie,  férocité,  inhumanité.  V.  barbarie. 

—  Anton.  Humanité,  miséricorde,  clémence,  douceur, 
indulgence. 

Crucero,  bourg  du  Pérou  {dép.  de  Puno),  sur  un  pla- 
teau des  Andes  de  Carabaya;  2.500  hab.  Centre  d'exploi- 
tation des  mines  d'or  et  d'argent.  Forôts  de  quinqumas. 
Ch.-l.  de  la  province  de  Carabaya. 

Gruces  (Las),  ville  des  Antilles  (île  de  Cuba  [prov.  de 
Sania-Claraji  ;  6.490  hab. 

CRUCHADE  (rad.  cruche)  n.  f.  Bouillie  de  maïs,  sorte  de 
polenta,  daos  quelques  départements  français. 

CRUCHE  (du  german.  kruka:  allem.  mod.  krug)  n.  f. 
Mobil.  Vase  de  terre  ou  de  grès,  muni  d'une  ou  deux  anses. 
Il  Par  ext.  Liquide  que  contient  le  même  vaso  :  Boire  tine 
cruche  d'eau. 

—  Fam.  Sot,  ignorant;  personne  niaise,  stupide. 

—  Art  milit.  anc.  Sorte  d'artifice  de  guerre,  aujourd'hui 
inusité. 

—  Prov.  :  Tant  va  la  cruche  à  Teau  qu'à  la  fin  elle  se 
casse  ou  qu'enfin  elle  se  brise,  Tout  tinit  par  s'user;  à 
force  de  braver  un  danger,  on  linit  par  y  succomber. 

Beaumarchais  a  donné  à  ce  proverbe  "une  variante  gri- 
voise :  Tant  va  la  cruche  à  l'eau  qu'à  la  fin...  'elle 
s'emplit,  a-t-il  dit  à  propos  d'une 
jeune  fille  très  imprudente. 

—  Syn.  Dans  lo  sens  de  SoT  : 
Cruche,  âne,  balourd,  bête,  buse, 
butor,  ganache,  ignorant,  lourdaud, 
mâchoire.  V.  âne. 

—  liNCTCL.  Archéol.  La  forme 
des  cruches  anciennes  ne  diffère 
pas  sensiblement  de  celle  des  mo- 
dèles modernes.  Toujours  ce  vase 
à  anse  se  caractérise  par  son  bord  Ci-uche. 
prolongé  eu  bec,  et  c'est  ea  quoi  la 

cruche  diffère  du  pot,  dont  l'orifice  a  toujours  son  contour 
circulaire.  Les  cruches  employées  au  moyen  âge  pour  le 
service  des  tables  prîncières  étaient  souvent  d'argent  ou 
d'or.  On  entendait  par  «  cruche  à  aumône  ■>  celle  qui  servait 
à  recueillir  le  vin  provenant  de  la  desserte  et  qui  se  distri- 
buait aux  pauvres.  —  Au  xv*  siècle,  on  entendait  par  cruche 
une  garniture  de  chaperon  et,  plus  anciennement,  ce  mot 
était  synonyme  de  coquille,  qu'il  s'agît  de  celle  d'un  œuf 
ou  du  test  d'un  mollusque. 

Cruche  cassée  (la),  tableau  de  Greuzo,  musée  du 
Louvre.  Une  jeune  fille,  vêtue  d'une  robe  blanche  quelque 
peu  chiffonnée  et  d'un  fichu  de  gaze  qui  laisse  entrevoir 
ses  épaules  et 
le  haut  do  sa 
gorge,  se  pré- 
sente ànousdf 
face,  retenais 
des  fleurs  dai. 
«n  pli  de  a 
robeetportxi: 
aubrasgaucl,. 
une  cruche  Ic- 
léc.  Une  rose 
cffcaillco  est 
fixée  à  son  cor- 
.sage  dégrafé. 
Des  fleurs 
blanches  et  un 
ruban  violet 
sont  mélésàsa 
cheveluro. 
Tous  CCS  ac- 
cessoires sym- 
boliques expli- 
quent bien  que 
la  fillette  s  in- 
quiète do  l'a-- 
cucil  qui  va  lui 
être  fait  au  lo- 
gis.Saminoest 

toute  dolente.  Et  pourtant  ses  yeux,  au  lieu  d'fttro  baissés, 
nous  regardent  avec  une  touchante  naïveté.  Rien  de  plus 
gracieux  et  do  plus  piquant  que  l'expression  et  l'attitude 
do  la  pauvre  enfant  désolée.  Cet  aimable  .sujet,  tout  à  fait 
dans  fo  goût  du  xviii*  siècle  à  l'époquo  de  Rousseau,  a 


inspiré  à  Diderot  des  pages  célèbres  qu'on  trouvera  dans 
ses  Sillons.  Il  a  suscité  d'innombrables  imitateurs 

CRUCHÉE  n.  f.  Contenu  d'une  cruche,  quantité  de  li- 
quide que  contient  ou  que  peut  contenir  une  cruche. 

CRUCHERIE  {rî  —  rad.  cruche)  u.  f.  Fam.  Bêtise,  ineptie, 
niaiscne. 

CRUGHETTE  (chef)  n.  f.  Cruche  de  petites  dimensions. 


428 

—  Ascét.    Pratiques   austères  ;    mortifications. 

—  Enctcl.  Hist.  V.  CROIX,  et  Christ. 

—  Iconogr.  Un  assez  grand  nombre  d'œuvres  d'art  re- 
présentant lo  dénouement  de  la  Passion  sontdésignéessous 
le  titre  de  Christ  en  croix  :  elles  ont  été  signalées  au  mot 
Christ.  D'autres  portent  le  nom  de  crucifiements.  Outre  les 
tableaux  de  Cimahué,  GioLto,  Fra  Bartolomeo,  Mantegna, 
Véronèse,  Durer,  Cranach,Breugliel,Ruljens,VanderMeer, 


Cruchons. 


Crucifiement  de  saint  Andn!,  d'après  Murillo. 

CRUCHON  n.   m.   Petite  cruche   :   Casser  un  cruchon. 
Il  Liquide   contenu    dans 
le  même  va^se  :  Boire  un 
CRUCHON  dfi  bière. 

—  Pop.  Sot,  idiot  :  Quel 
CRUCHON  ! 

CRUCIADE  (si  —  du  lat. 
C7')i:r,  crucis.  croix)  n.  f. 
Forme  ancienne  du  mot 

CROISADE. 

—  Hist.  ecclés.  Bulle 
accordée  par  les  papes 
aux  rois  d'Espagne  et  de 
Portugal,  pour  lever  des 
décimes  sur  les  ecclé- 
siastiques, afin  do  subvenir  aux  frais  do  guerre  contre  les 
infidèles. 

CRUGIAIRE  {si'èr*  —  lat.  crucia i-ius  ;  de  crux,  crucis,  croix) 
n.  m.  Antiq.  rom.  Condamné  attaché  à  la  croix. 

CRUCIAL,  ALE,  AUX  {si  —  du  lat.  crux,  crucis,  croix)  adj. 
En  T.  de  chir.,  Fait,  eu  croix  :  Incision  CRUCLVLE. 

CRUCIANELLE  [si-a-nél]  n.  f.  Genre  d'herbe  ligneuse 
de  la  famille  des  rubiacées,  tribu  des  galiées,  comprenant 
vingt-six  espèces,  qui  croissent  on  Europe  et  dans  le  pour- 
tour du  bassin  méditerranéen  :  La  crucianellk  à  longs  épis 
croît  au3^  environs  de  Montpellier.  {V.  de  Bomare.) 

CRUCIBULUM  {si,  lom')  n.  m.  MoU.  Genre  de  mollusques, 
de  la  classe  des  gastéropodes. 

—  Bût.  Genre  de  champignons  nidulariés,  dont  une  es- 
pèce vit  sur  les  pins,  les  fougères,  les  vieux  toits  de  chaume. 
(L'espèce  type  est  le  crucïbulum  vulgare.) 

CRUCIFÈRE  {si  —  du  lat.  crux,  crucis,  croix,  et  ferre, 
porter)  adj.  Arnhit.  Colonne  crucifère.  Colonne  surmontée 
d'une  croix  dans  les  cimetières  et  sur  les  routes. 

—  Bot.  Plante  crucifère.  Plante  de  la  famille  décrite 
ci-après. 

CRUCIFÈRES  n.  f.  pi.  Famille  déplantes  dicotylédones 
dialvpétalos,  dont  la  giroflée  est  lo  type.  —  Une  crucifère. 

—  Enctcl.  Les  cmœifêres  forment  une  famille  très  ho- 
mogène, un  n  grand  genre  ».  Leur  fleur, 
régulière  et  dialypétale,  a  quatre  sépales, 
quatre  pétales  égaux  et  onguiculés,  dont 
les  limbes  sont  étalés  en  croix  (d'où  le 
nom  de  la  famille),  six  étamines  tétrady- 
names  (quatre  longues  et  deux  courtes). 
Le  pistil  comprend  deux  carpelles  unis 
suivant  la  placentation  pariétale  et  con- 
tient quatre  rangées  longitudinales  d'ovu- 
les, groupées  parallèlement  deux  à  deux; 
il  est  partagé  intérieurement  en  deux 
loges  par  une  cloison  longitudinale  qui 
s'insère  entre  les  deux  placentas  do 
chaque  groupe.  Le  fruit  est  une  silique; 
les  graines,  exalbuminées,  contiennent  un 
embryon  oléagineux  et  diversement  re- 
courbé. Les  crucifères  sont  générale- 
ment herbacées,  et  leurs  feuilles  sont 
toujours  alternes.  Elles  produisent  toutes, 
en  proportion  variable,  de  l'essence  do 
moutarde  ou  sulfocyanure  dallylo,  qui 
leur  confère  des  propriétés  antiscorbu- 
tiques. La  giroflée,  lo  chou,  la  moutarde,  lo  cresson, 
radis,  etc.,  sont  des  crucifères. 

CRUCIFÉRINÉ,  ÉE  {si)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporio  aux  crucifères. 

—  n.  f.  pi.  Classe  de  plantes  dicotylédones  dialypétales- 
hypogj^nes,  qui  comprendlcs  familles  suivantes:  crucifi;res, 
cnpparidées  et  réséaacécs.  —  Une  crucifkriniîe. 

CRUCIFIANT  {si'fi-an),  ANTE  adj.  En  T.  d'ascét..  Qui 
crucilic,  qui  mortifie  les  sens  :  Prati(jnes  crucifiantes. 

CRUCIFIEMENT  OU  CRUCIFÎMENT  (si-fî-man)  n.  m. 
Action  de  mettre  en  croix,  de  crucifier;  Z-e  crucikïkmknt 
de  Jésus-Christ,  il  Supplice  do  la  croix  :  Pour  ci-rlaiïis 
crimes,  les  juf/es  japonais  condamnent  au  crucifiement. 
(O.  Comottant.)  Il  Tableau,  image  représentant  une  mise 
en  croix. 

—  Fig.  Série  do  cruels  tourments  :  Toute  grande  mission 
emporte  avec  elle  ici-bas  la  nécessité  d'un  crucifiement. 
{De  Lapradc.) 


,  lo 


Crucifiement  du  Christ^  d'après  Andréa  da  Milaao. 

nous  citerons  le  Crucifiement  d'Androa  da  Milano  (Louvre). 
Le  Christ,  vu  de  face,  est  cloué  sur  une  croix  très  haute. 
A  gauche, laVierge 
s'évanouit  dans  les 
bras  de  la  Made- 
leine ;  à  droite,  des 
soldats  jouent  aux 
dés  la  tunique  sans 
couture.  Des  cava- 
liers, soldats  et 
bourreaux  se  tien- 
nent auprès,  vêtus 
à  la  mode  duxvs. 
Les  crucifiements 
des  saints  ont  été 
souvent  figurés  : 
tel  est  le  Crucifie- 
ment de  saint  An- 
dré, par  Murillo 
(Madrid).  L'apôtre 
est  assujetti  sur 
une  croix  en  forme 
de  X,  et  regarde 
dans  le  ciel  les 
anges  qui  lui  ap- 
portent les  palmes 
du  martyre.  Une 
lumière  argentée, 
qui  émane  de  s 
anges,  répand  sur 
toute  la  scène  une 
atmosphère  nua- 
geuse. Le  même 
sujet  a  été  traité 

fiar  le  Calabrèse, 
e  Caravage,  Lo 
Brun, etc.  LcGuide 
a  peint  le  Crucifie' 
ment    de    saint   Pierre  (Vatican) 


Crue 


i>'iiieiU  dr  s.'iint  Pierre, 
l';ilirès  le  GuiJe. 


Il  a  représenté  trois 
bourreaux  occupés  à  hisser  sur  la  croix  le  corps  du  saint, 
qui  fut  crucifié  la  tête  en  bas.  La  tête  de  saint  Pierre 
est  d'une  belle  expression.  Le  même  sujet  a  été  traité  par 
Filippino  Lippi,  le  Calabrèse,  Rubens,  Sébastien  Bourdon, 
Subleyras. 

CRUCIFIER  {si-fi'é  —  du  lat.  crux,  crucis,  croix,  et  figere, 
clouer,  attacher.  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem. 
pers.  de  l'imp.  del'ind.et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  crucifiions. 
Que  vous  cmcifiiez)  v,  a.  Faire  subir  le  supplice  de  la  croix 
à  :   On  CRUCIFIE  encore  les  criminels  dans  certains  pays. 

—  Fig.  Faire  subir  des  tortures  morales  ; 
Ce  gî«' CRUCIFIE  l'ouvrier,  c'est  l'incertitude 
de  l'avenir.  (F.  Basiiat.) 

—  Fam.  Se  faire  crucifier  pour  quel- 
qu'un, pour  quelque  chose.  Ne  reculer  de- 
vant aucun  obstacle  pour  cette  personne 
ou  pour  cette  chose. 

Crucifié,  ée  part.  pass.  du  v.  Crucifier. 

—  Ascét.  Etre  crucifié  avec  Jésus-Christ, 
Se  mortifier,  souffrir  comme  Jésus-Christ 
a  souffert,  et  pour  son  amour. 

~  n.  m.  Homme  crucifié  :  Les  crucifiés 
de  forte  complexion  ne  mouraient  que  de 
faim.  (Renan.)  Il  Absolum.  :  Le  crucifié, 
Le  divin  crucifié,  Jésus-Christ. 

—  Par  plaisant.,  Personne  décorée. 
Se  crucifier,  v.  pr.  Ascét.  Se  mortifier. 
CRUCIFIX  {si'fi  —  du  lat.  critx,  crucis, 

cruix,  et  fixus,  attaché)  n.  m.  Repré- 
sentation de  Jésus-Christ  sur  la  croix  : 
Crucifix  de  bois,  d'ivoire,  d'or.  Baiser  le 

CRUCIFIX. 

~  Pop.-Vrttn/eriîescnfci/f.r, Etrcun  faux 
dévot.  Il  Faire  le  demi-crucifix,  Implorer  la 
charité,  demander  l'aumône.  (Cette  locu- 
tion vient  do  ce  que  les  mendiants  allon- 
gent un  bras  pour  solliciter  la  charité  des  passants,  au  lieu 
que  le  crucifix  a  les  doux  bras  étendus.) 

—  Arg.  Crucifix  à  ressort.  Pistolet,  li  Poignard. 

—  Ascét.  Mettre  quelque  chose  au  pied  du  crucifix,  Le 
pardonner  ou  s'y  résigner,  en  faire  le  sacrifice  à  Dieu. 

—  Hist.  relig.  Confrérie  du  Crucifix,  Association  do 
bienfaisance  à  Rome.  Il  Crucifix  janséniste.  V.  la  parlio 
cncycl. 


Crucifix  (xiiio  s.) 
[émail  de  Limogea]. 


429 

—  Moll.  Crucifix  de  mer.  Nom  vulgaire  de  l'huttro  mar- 
teau. Il   On  dit  aussi  croix  dk  miîr. 

—  Kncyci..  Arcliôol.  Los  crticifir  anciens  sont  dos  œu- 
vres lio  sculpture  pour 

losquoUos  toutes  sortes  do 
matières  otaimit,  comme 
aujourd'hui,  cm  p  1  oy  rtos. 
LiMir  iiistoiro  se  lio  d  cello 
de  la  sculpture  elle-nn^me; 
les  attitudes  du  Christ  ont 
varié  suivant  les  temps  et 
les  sectes  religieuses;  aux 
époques  naturalistes,  on  a 
toujours  été  porté  à  des- 
cendre le  corps  et  à  éloi- 
gner les  bras  du  croisillon 
contre  lequel  les  artistes 
des  époques  théori(iues  les 
maintonaientappiiqués.  Un 
inventaire  du  xiii'  siècle 
mentionne  un  crucifix  arti- 
culé, où  la  figure  du  Christ, 
plus  grande  que  nature, 
rocélait  dans  son  torse  des 
reliques  et  autres  objets 
précieux;  tous  les  membres 
étaient  démontables  par 
fragments,  de  telle  sorte 
que  cotte  image,  qu'on  no  montrait  qu'aux  grandes  fêtes, 
pouvait  se  renfermer  facilement  dans  un  coffre. 

—  Hist.  Les  jansénistes,  qui  soutenaient  que  la  grâce 
n'est  donnée  par  Dieu  qu"à  ceux  qu'il  a  choisis,  tradui- 
saient co  point  essentiel  de  leur  doctrine,  dans  la  repré- 
sentation du  crucifiement,  en  donnant  aux  bras  du  Christ 
une  position  presque  verticale.  Ils  voulaient  marquer  ainsi 
que  Jésus  n  embrassait  pas  tout  le  genre  humain,  qu'il 
n'éiait  pas  mort  pour  tous  les  hommes,  mais  seulement 
pour  les  pnkfestinés. 

CRUCIFIXION  {si,  ksi-on)  n.  f.  Action  de  crucifier,  cru- 
ciliemont. 

—  Tableau,  image  représentant  une  mise  en  croix  :  La 
CRUCIFIXION  de  saint  Pierre  peinte  par  Bubens. 

CRUCIFOBME  {si  —  du  lat.  crux,  crucis,  croix,  et  de 
forme)  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  croix. 

—  Anat.  Ligaments  cruciformes.  Nom  donné  à  des  liga- 
ments croisés  qui  affermissent  les  articulations  dos  pha- 
langes, et  à  ceux  qui  jouent  le  même  rôle  dans  l'articula- 
tion du  genou. 

—  Bot.  Se  dit  d'une  corolle  dialypétale  régulière,  com- 
posée de  quatre  pétales  disposés  en  croix  et  ordinairement 
onguiculés,  comme  la  corolle  du  chou,  et,  en  général,  des 
crucifères, 

—  Mathém.  Hyperbole  cruciforme,  Courbe  hyperbolique 
dont  les  branches  se  croisent. 

—  n.  m.  pi.  Classe  de  plantes  qui,  dans  le  système  de 
Tournefort,  comprend  les  genres  à  fleurs  en  forme  de 
croix,  et  qui  correspond  à  peu  près  à  la  famille  des  cru- 
cifères. —  Un  CRUCIFORME. 

CRUCIGÉNIE  {si-jé-nt)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  micro- 
scopiques, de  la  famille  des  desmidiées,  renfermant  une 
seule  espèce. 

CRUCIGÈRE  {si-Jèr' —  du  lat.  crux,  crucis,  croix,  et  gerere, 
porter)  a<lj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  porte  une  croix,  qui  est 
marqué  d'une  croix  :  Telline  crucigère.  Guêpe  cRUCiGiiRK. 

CRUCILITE  {si)  n.  f.  Silicate  hydraté  naturel  d'alumine, 
variété  do  staurotido.  Syn.  de  cboiskttk. 

CRUCIROSTRE  {si-rosstr  —  du  lat.  crux,  crucis,  croix, 
et  ruslruiit,  bec)  adj.  Qui  a  le  bec  croisé. 

CRUCITE;  t/r)n.  f.  Bot.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  famille 
des  aniaraiiiacéos ,  tribu  des  gomphrénées,  renfermant 
unescule  ^^ 

espèce  qui  „^*';0f;^^~5^?w  ^—^ 

croît    à  Cu- 
mana.    Syn. 

de  IBKSINE. 

—  Miner. 
Oxyde  natu- 
rel de  fer, 
pseudomor- 
p h i q u 0  do 
mispickel.  n 
Silicate  na- 
turel d'alu- 
mine.    Syn. 

de  ANDALOU- 
SITE. 

CRUGK- 
SHANKSIE 

{ksi)  n.  f. 
G  (•  n  rc     do 

t liantes  her- 
lacées,  de  la 
famille  dos 
rubiacécs , 
type  de  la 
tribu  des 
cruckshank  - 

siées.  (Les  quatre  ou  cinq  espèces  connues  ont  des  fleurs 
jaunes  et  sont  originaires  du  Chili.)  Syn.  de  Li^:nocARi'ON. 

CRUCKSHANKSIÉES  {ksi-è)  n.  f.  jd.  Tribu  des  rubia- 
cécs, caractérisée  pur  une  corolle  valvaire,  un  ovaire  ù 
deux:  loges.  —  Une  cruch.seianksieI':. 

Grucoli,  comm.  d'Italie  (Calabro  [prov.  do  Catanzaro]), 
non  loin  de  la  mer  lonieiuie  ;  2.450  hab. 

CRUDE  AMMONIAC  (Arou-rfa-nio-Mi-a/r'  —  m.  angl.  si- 
giiif.  ammoniac  cru)  n.  m.  Produit  secondaire  de  lalabri- 
cation  du  gaz,  qui  se  mélange  à  certains  engrais  connus 
sous  le  nom  do  guanos  artificiels,  et  dont  l'objet  est  do 
rehausser  leur  teneur  en  azote. 

CRUDIC  ou  CRUDYE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  apalat. 

CRUDITÉ  (lat.  cruditas;  do  crudus,  cru)  n.  f.  Qualité  de 
co  (jui  n'a  pas  subi  do  coction  :  Ckuditk  des  fruits,  de  la 
viande,  ii  Aliment  cru  et  d'une  digestion  difficile  :  Les  rs- 
tomacs  fmblrs  ne  pruvcnt  pus  sup/torter  les  cminiTKS.  n  Ai- 
greurs produites  dans  l'estomac  par  dos  aliments  mal  di- 
férés  :  La  charcutrrir  cause  souvent  des  cnmuTKS.  —  I''ig. 
)égoft(,  (b'-plaisir  causé  jiar  une  chose  ennuyeuse,  n  f'ru- 


Cruckslianksio  :  a.  Heur  ni&lo; 
b,  (leur  niÂk*. 


dite  de  Veau,  Etat  d'une  eau  qui  est  froide,  indigeste,  char- 
gée do  sels  calcaires. 

—  Fig.  Caractère  de  ce  qui  est  sans  di'-guJsomont,  sans 
ménagoment;  de  ce  qui  n'est  point  tempéré,  adouci  ;  de  ce 
qui  est  brutal  :  En  Uermanie,  l'achat  de  la  femme  subsista 
longtemps  dans  sa  CRVDITB  primitive.  [A.  Maury.)  Il  Termes 
lestes,  paroles  graveleuses,  trop  peu  voilées  :  Dangeau  se 
garde  bien  d'écrire  de  ces  cRuniTÈs-/à.  (Sto-Beuve.) 

—  Moi.  Crudité  des  humeurs,  Ktat  des  humeurs  que  la 
chaleur  du  corps  n'a  pas  sufrtsamment  élaborées. 

—  Peint.  Effet  heurté,  violent,  trop  peu  adouci  :  La 
CRUDITÉ  des  lotis  et  des  couleurs. 

CRUDIVORE  (du  lat.  crudus,  cru,  et  vorare,  dévorer)  adj . 
S'est  dit  des  peuples  qui  se  nourrissent  d'aliments  crus  ; 
Les  Sainoyèdes  sont  crudivores. 

CrudON,  petite  ville  d'Ecosse  (comté  d'Aberdeen),  sur 
la  mer  du  Nord  ;  3.500  hab.  Sources  minérales.  Dans  une 
plaine  voisine,  bataille  entre  Malcolm  II,  roi  d'Ecosse,  et 
les  Danois  du  roi  Canut,  au  xi"  siècle. 

CRUE  {krû  —  rad.  croître)  a.  f.  Croissance,  aocroisse- 
mont,  augmentation  :  Enfant,  Arbre  qui  n'a  pas  encore 
pris  toute  sa  crue,  ii  Se  dit  plus  particulièrement  en  par- 
lant d'un  cours  d'eau  :  La  crue  de  la  Seine,  de  la  Loire. 

—  Fig.  Développement,  progrès  :  La  crue  des  idées. 

—  Dr.  anc.  Cinquième  denier  au-dessus  de  la  prisée, 

—  Syn.  Crue,  croissance.  V.  croissance. 

—  Anton.  Baisse,  décrue,  retrait  (en  parlant  des  eaux). 
CRUEL,  ELLE  {kru-èl'  —  du   lat.   crudelis,   même  sens) 

adj.  Qui  aime  à  faire  du  mal,  qui  se  plaît  à  voir  ou  à  faire 
soutfrir  :  Celui  qui  est  crdkl  envei'S  les  animaux  pourra  le 
devenir  envers  les  hommes.  (J.  Droz.)  Il  Qui  prouve  de  la 
méchanceté;  qui  est  inspiré  par  la  cruauté  :  Acte  cruel. 
Parole  cruelle. 

—  Par  exagér.  Rigide,  sévère  :  Père,  Tuteur  cruel. 

—  Par  ext.  Qui  produit  un  fâcheux  résultat,  sans  être 
inspiré  par  un  sentiment  malveillant  :  La  bonté  des  pa- 
rents est  souvent  cruelle  pour  les  enfants,  n  Implacable, 
acharné  :  Guerre  cruelle.  Les  femmes  n'ont  pas  de  plus 
crueij.es  emieynies  que  les  femmes.  (Duclos.) 

—  Fig.  Dur,  rigoureux,  rude  :  Utte  cruelle  saison.  Le 
cruel  hiver  tue  les  faibles,  ii  Douloureux,  triste,  affligeant  ; 
pénible  .  Un  cruel  malheur.  De  cruels  reproches.  Des 
vérités  cruelles.  Il  Fâcheux,  ennuyeux,  importun  :  Un 
CRUEL  ennui.  Un  cruel  contretemps-  (Se  dit,  dans  le  lan- 
gage des  amants,  de  celui  qui  se  montre  insensible  ou  peu 
épris,  de  celle  qui  refuse  les  faveurs  qu'on  sollicite.) 

—  Gramm,  Cet  adjectif  change  de  signification  selon 
qu'il  est  placé  avant  ou  après  certains  substantifs  :  un 
homme  cruel  est  celui  qui  a  de  la  cruauté  ;  un  cruel  homme 
est  un  homme  insupportable. 

—  Anton.  Doux,  bénin,  clément,  indulgent,  humain,  mi- 
séricordieux, pitoyable. 

—  Substantiv.  Personne  cruelle,  dans  les  divers  sens 
qui  précèdent,  il  Fam.  Ne  pas  troui'er  de  cruelles.  Réussir 
toujours  dans  ses  entreprises  amoureuses. 

—  Prov.  littér.  : 

Jamais  surintendant  ne  trouva  de  cruelles, 
Vers  de  Boileau.  V.  surintendant. 

Cruelle  énigme,  roman,  par  Paul  Bourget  (i885).  — 
Hubert  Liauraa  a  perdu  son  père  do  très  bonne  heure,  et 
il  a  été  élevé  dans  un  vieil  hôtel  de  la  rue  Vaneau  par 
sa  mère  et  sa  grand'mère,  qui  ne  vivent  que  pour  lui. 
Elles  rôvent  de  faire  de  cet  enfant  "  quelque  chose  d'ir- 
réprochable »,  et  il  grandit  entre  ces  deux  veuves,  dans 
une  atmosphère  de  tendresse  e,\altée,  qui  rond  plus  aiguë 
encore  sa  sensibilité  native.  Elles  jouissent  de  leur  œuvre 
fragile  jusqu'au  jour  où  la  fatalité  met  Hubert  en  pré- 
sence de  la  première  femme  qu'il  aimera  —  une  femme 
mariée  —  Thérèse  de  Sauve.  Celle-ci,  mélange  do  noblesse 
et  de  perversité,  est  une  passionnée  et  une  curieuse.  Déjà 
lassée  de  deux  amants,  elle  tente  avec  cet  enfant  do  vingt- 
deux  ans,  une  troisième  expérience.  Ils  sont  heureux. 
Mais  M"*  Liauran  désire  ardemment  briser  une  liaison 
coupable  qui  arrache  le  jeune  homme  à  Dieu  et  à  sa 
mère.  Elle  charge  un  vieil  ami  de  lui  apprendre  que  sa 
maîtresse  l'a  trompé.  Hubert,  incrédule  ut  révolté,  mais 
mordu  par  la  jalousie,  court. interroger  M"""  do  Sauve; 
elle  n'a  pas  le  courago  do  lui  mentir,  et  ÏIuI)ert  la  quitte 
désespéré,  dépouillé  en  un  instant  do  toutes  les  illusions 
qui  Un  faisaient  la  vie  souriante.  Cependant,  il  no  cesse  de 
penser  à,  elle  ;  et,  lo  jour  où  leur  secrète  blessure  les  ra- 
mène on  un  pèlerinage  douloureux  à  la  chambre  où  ils  se 
sont  aimés,  il  suffit  d'un  regard  échangé  pour  faire  tom- 
ber Hubert  dans  les  bras  do  Thérèse.  La  mère  et  la  grand'- 
mère constatent  avec  désespoir  que,  par  l'amour.  «  il  est 
comme  les  autres  » .  Mais  cet  amour,  pourquoi  et  d'où  nous 
vient-il?  "  Question  sans  réponse,  dit  l'auteur,  et,  coninio 
la  trahison  de  la  femme,  comme  la  laiblosse  do  l'homme, 
comme  la  vie  même,  cruelle,  cruelle  énigme  !  ■" 

C'est  vouloir  mettre  du  mystère  en  des  cnoses  où  il  n'y  en 
a  point.  Mais,  cette  critique  générale  une  fois  faite,  il  faut 
reconnaître  que  l'ieuvre  présente  les  qualités  habituelles 
do  Bourget ,  psychologue  subtil  dans  son  déterminisme. 
On  y  retrouve  aussi  son  défaut  principal,  bien  qu'atténué 
dans  uno  très  large  mesure.  Co  défaut,  commun  à  tous  les 
écrivains  de  la  mémo  écolo,  consiste  on  une  certaine  len- 
teur dans  la  narration,  en  uno  telle  complaisance  à  s'at- 
tarder aux  réflexions  psycliologii|ues  que  les  personnages 
finissent  par  devenir  dos  sortes  do  créations  abstraites. 

CRUÉLISCR  V.  a.  Se  montrer  cruel  pour,  dans  les  ditfé- 
roiits  sens  du  mot  cruel  :  Jl  est  peu  de  femmes  capables  de 
cRUÉLisKR  un  amant  couronné.  (M"*  du  Noyer.)  [Peu  us.] 

CRUÉLISÉ,  ÉE  part.  pass.  :  Des  animaux  crdklisés. 

CRUELLEMENT  {kru-èl)  adv.  D'une  façon  cruelle. 

CRUENTATION  {an-ia-si-on  —  du  lat.  cruentare,  supin 
cruentntum,  ensanglanter)  n.  f.  Ecoulement  du  sang  par 
une  plaie,  il  Action  d'ensanglanter. 

CRUENTÉ,  ÉE  [an  —  du  lat.  cruentus,  sanglant) adj.  Im- 
prégné de  sang  :  Certaines  vaches  donnent  du  lait  cuuhnti':. 

CRUENTINE  {an  —  du  lat.  cri(CH/i(*,  sanglant)  n.  f.  Pro- 
duit résultant  do  l'action  do  l'acide  sulfuriquo  sur  l'hémo- 
glubino. 

CrueT,  comm.  do  la  Savoie,  arr.  et  ù  U  Uilom.  do 
Cbarnb.'ry.  près  do  l'Isère;  900  hab.  Cli.  do  f.  P.-L.-M. 
Vin  fstinié.  Source  sulfureuse, 

CrUGUEL,  comm.  du  Morbihan,  arr.  ot  A  22  kilom.  de 
Ploéi-uK'l,  près  de  la  Chênaie,  sous-ufiluont  do  l'Ousl; 
1.020  liab.  Mines  d'étain. 


CRUCIFIXION   —   CRUOUIUS 

^  Cruikshank  (William),  anatomiste  anglais,  né  à 
Edimbourg  en  i7ir.,  mort  en  18ÛS.  Disciple  et  successeur 
de  \V.  Ilunter,  il  a  laissé  un  ouvrage  important  sur  lo 
système  lymi)hatique  :  Anatomie  des  vaisseaux  absorbaîits 
{nsc)  ftrad.  franc.  Petit-Radel,  1787], 

Cruikshank  (George),  artiste  humoristique  et  cari- 
caliiniste  anglais,  né  à  Londres  on  1792,  mort  en  1878.  Il  fut 
admis  ù.  l'Académie  royale  de  dessin,  sous  la  direction  de 
Euseli;  mais  il  la  quitta  bientôt  pour  illustrer  des  livres 
cour  les  enfants,  et  dessiner  des  caricatures  à  bon  marché. 
Ses  premières  œuvres  furent  des  satires  politiques,  dans 
lesquelles  il  se  montra  libéral  ardent.  Il  dut  d'abord  son 
extrême  popularité  aux  illustrations  d'une  série  de  satires 
sur  la  vie  publique  ot  privée  du  prince  régt>nt. 

Cruikshank  abandonna  la  caricature  politique  et  entre- 
prit les  illustrations  d'un  ouvrage  de  Pierco  Egan,  inti- 
tulé: la  V'/t'à/,o'/rf?-es. Depuis  1824jusqu'en  18GG, Cruikshank 
a  été  pres(iuo  exclusivement  occupé  à  dessiner  des  illus- 
trations d'ouvrages  divers.  En  1835,  il  commença  VAlma- 
nach  comique.  11  a  illustré  les  ouvrages  de  Dickens,  ceux 
d'Ainsworth,  etc. 

L'œuvre  caricatural  de  George  Cruikshank  est  consi- 
dérable. 11  comprend  plusieurs  milliers  do  planches.  Ce 
qui  caractérise  cet  artiste,  c'est  une  préoccupation  morale 
et  même  philosophique,  où  l'esprit  utilitaire  se  combine 
avec  l'esprit  satirique  et  forme  un  mélange  spécialement 
anglais. 

CRUISEL  {zèV  —  du  lat.  crux,  croix)  n.  m.  Lampe  do 
veille  en  forme  de  croix,  dont  on  se  servait  au  moyen  âge. 

CRUISER  {krou-zeur  —  mot  angl.  qui  signifie  croiseur) 
n.  m.  Embarcation  de  plaisance,  assez  puissante  pour  pou- 
voir s'écarter  des  côtes.  (Le  cruiser  est  le  yacht  de  pro- 
menade; lo  yacht  de  course  est  un  racer  [coureur].) 

CRUISING  {krou-zign'  —  de  l'angl.  cruise,  croiser)  n.  m. 
Navigation  en  yacht,  à  une  certaine  distance  des  côtes. 
(Le  cruisi ng ,  ([ui  s'exécute  quelquefois  par  escadrilles, 
ainsi  que  le  racing,  sont  les  deux  éléments  du  yachting 
ou  sport  nautique.) 

GRUMÉNAIRE  {nèr")  n.  f.  Genre  d'herbes  de  la  famille 
des  rhamuées,  tribu  des  gouaniées,  renfermant  une  seule 
espèce,  qui  croît  au  Brésil. 

GRUMÉNIFÈRE  (du  lat.  crumena,  bourse,  et  /"erre,  por- 
ter) adj.  En  T.  d'hist.  nat..  Qui  porte  une  bourse,  un  or- 
gane en  forme  de  bourse. 

CRUMÉNOPHTALME  (du  lat.  crumena,  bourse,  et  oph- 
thalmos,  œil)  adj.  Se  dit  de  poissons  qui  ont  l'œil  en- 
touré d'une  bourse. 

—  n.  m.  pi.  Famille  de  poissons  de  mer  du  genre  des 
soombres.  —  Un  cRDMÉNOPHTiU:.ME. 

CRÛMENT  (rad.  cru)  adv.  Sans  détours,  sans  ménage- 
ments, sans  circonlocutions  :  Dire  crl'ment  les  choses. 

—  En  T.  de  peint..  D'une  façon  heurtée,  criarde,  sans  les 
tempéraments  qui  doivent  adoucir  les  efiets  et  les  rendre 
harmonieux  :  Opposer  trop  crûment  l'ombre  à  la  lumière. 

GRUMINIE  {ni)  n.  f.  Genre  de  plantes  grimpantes,  de  la 
famille  des  légumineuses,  tribu  des  phaséolées,  compre- 
nant vingt-cinq  espèces  qui  croissent  au  Pérou  et  A  Java. 

Crummus  ou  Grumnus.  roi  des  Bulgares,  mort  en 
875.  Après  de  longues  guerres,  il  proposa  à  l'empereur 
iSicéphore  I"""  une  paix  que  celui-ci  refusa,  et,  dans  un 
combat  désespéré,  anéantit  l'armée  grecque,  tua  l'empe- 
reur et  blessa  son  fils  et  successeur,  Slaurace  (811). 

CRUMOMYIE  ou  CRUMOMYIA  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères  brachycères,  famille  des  sphérocéridés,  compre- 
nant de  petites  mouches  noires,  prèles,  velues,  à  pattes 
postérieures  fines  et  allongées,  qui  vivent  dans  les  Alpes, 
à  la  région  des  neiges.  (La  crumomt/ia  glacialis,  qui  est 
noir  luisant,  avec  les  ailes  brunâtres,  a  été  découverte  sur 
le  mont  Blanc;  c'est  le  type  du  genre.) 

CRUNODAL  (du  lat.  crux,  croix,  et  nodus,  nœud)  adj.  m. 
Kn  T.  de  géom..  Se  dit  d'un  point  où  se  croisent  deux 
i)rani'hes  d'une  courbe.  (Peu  usité.) 

CRUOR  i,mot  lat.  qui  signif.  sang)  n.  m.  Caillot  do  sang, 
partie  du  sang  qui  se  coagule,  par  opposition  au  sérum, 

CRUORIE  ^  t')  n.  f.  Genre  d'algues  marines,  do  la  famille 
dos  squamariées,  comprenant  doux  espèces,  qui  croissent 
sur  les  eûtes  de  rAngletorre. 

CRUORZNE  n.  f.  Produit  de  décomposition  qu'on  obtient 
en  tenant  pondant  quelques  minutes  du  cruor,  do  l'albu- 
mine, ot  surtout  do  la  fibrine,  dans  l'eau  à  SO*,  filtrant  la 
lL([ueur,  évaporant  ot  lavant  lo  résidu  dans  l'alcool  chaud. 
Il  S'emploie  quelquefois  comme  synonyme  de  uÉMOGLObiNB. 

CRUORIQUE  {rik')  adj.  Méd.  Qui  a  rapport  au  cruor. 

CRUPELLAIRE  ou  CRUPPELLAIRE  {k-ru-pél-lèr')  n.  m, 
Aiitiq.  Soldat  gaulois  armé  de  toutes  pièces,  il  Gladiateur 
ruinain  ([ui  avait  lo  corps  couvert  d'une  armure. 

CRUPÉZION  n.  m.  Antiq.  gr.  Lourde  sandale  de  bois; 
sabot.  Il  Sorte  do  castagnettes,  avec  lesquelles  ou  battait 
la  mesure. 

CRUPÉZOPHORE  (du  gr.  krupésion,  soTlo  de  chaussure, 
et  phoros,  iiui  porte)  adj.  Surnom  donné  aux  Béolicns,  qui 
portaient  des   sabots  ou   sandales  do  bois  (x()ou«ïî;«1  ou 

JtÇiCi'JKt^tu). 

GRUPINE  n.  f.  Genre  d'horbos  annuelles  do  la  famille 
des  composées,  tribu  dos  cvnaroïdéos,  comprenant  uno 
seule  espèce,  qui  croît  dans'lo  midi  do  la  Franco.  Il  Nom 
d'une  espèce  do  centauroo. 

CruPPI  (Jean),  magistrat  et  homme  politique  français, 
né  ù  Toulouse  en  1855.  Docteur  on  droit,  il  entra,  en  18S0, 
dans  la  magisiraturo,  ot  fut,  notamment  à  Pans,  substitut 
du  procureur  général,  puis  avocat  général  (18Si>)  lires  la 
Cour  d'appel,  et  enfin  avocat  général  près  la  Cour  do  cas- 
sation (1893-1808).  Il  publia  dans  la  «  Revue  dos  Doux 
Mondes  «  dos  études  très  romarqu*ios  sur  les  rétoruios 
judiciaires,  destinées  à  mettre  un  terme  ù  des  abihs  évi- 
dents. Képublicain,  il  a  été  élu,  on  1898,  député  de  la 
3»  circonscription  de  Toulouse  ot  a  présenté  diverses  propo- 
sitions sur  la  procédure,  le  vagabondage,  etc.  On  lui  doit  : 
un  Avocat  journalista  au  xviii"  siècle.  Linguet  (1895);  A'«- 
poh'oH  et  /(r  jury  (189(1);  ta  Cour  d'tusises  (1897). 

GrUQUIUS  (Jacques  oK  CiiccQrK  ou  Dit  CRrSQmîS.  en 
lat.),  humaniste  11amand,né]\  Messines  en  Flandre.  Il  eu 
.seigna  le  grec  et  le  latin  i\  Bruges,  dans  lu  seconde  moiti  ■ 
du  XVI*  siècle.  U  est  surtout  connu  par  uno  édition  d'Horace 


CRURAL 


CRUVELLI 


(1563-1578),  pourvue  de  gloses  qui  sont  tirées  des  manu- 
scrits, et  que  l'on  désigne  sous  lo  nom  de  Scolies  de  Cru- 
guius.  Cette  édition  est  d'autant  plus  utile  que  le  manuscrit 
très  ancien  d'après  laquelle  elle  a  été  faite,  lo  Blanditiius, 
a  disparu  en  1566  dans  uu  incendie,  à  Blankeuberg,  près 
de  Gand. 

CRURAI,,  ALE,  AUX  (du  lat.  crus,  cruHs,  cuisse)  adj. 
Aûat.  et  méd.  Qui  appartient  à  la  cuisse  :  Muscles  CEU- 
BAUX.ii  iVer/'cruraf,  Branche  volumineuse  du  plexus  lom- 
baire, qui  naît  des  troisième  et  quatrième  paires  lom- 
baires, se  porte  vers  la  cuisse,  franchit  l'arcade  crurale 
au  voisinage  des  vaisseaux  et  se  divise  en  rameaux  nom- 
breux, qui^se  distribuent  à  la  plus  grande  partie  de  la 
cuisse  et  à  une  partie  de  la  jambe  et  du  pied,  ii  Hernie 
crurale.  Hernie  qui  sort  par  le  canal  crural,  il  Plexus  cj'u- 
ral.  Réunion  des  quatre  dernières  paires  des  nerfs  lom- 
baires et  des  quatre  premières  des  nerfs  sacrés,  il  Arcade 
crurale.  Cordon  aponévrotique  qui  s'attache  d'une  part  à 
l'épine  iliaque,  de  l'autre  au  pubis.  (Syn,  arcadb  fémo- 
rale,   LIGAMENT   DE    FaLLOPE  ,     LIGAMKNT    DK     POUPART.) 

Il  Canal  ou  Anneau  crural.  Orifice  dans  lequel  s'engagent 
les  vaisseaux  cruraux  en  sortant  de  l'abdomen.  Il  Triceps 
crural.  Muscle  à  trois  faisceaux  :  le  droit,  le  vaste  in- 
terne,   le  vaste  externe,   analogue  au  triceps  brachial. 

—  Encycl.  Anat.  Arcade  crurale.  L'arcade  crurale  est 
une  dépendance  des  aponévroses  de  l'abdomen  :  elle  laisse 
entre  elle  et  l'os  iliaque  un  vaste  espace  triangulaire,  qui 
établit  la  communication  entre  l'abdomen  et  lo  membre 
inférieur;  cet  espace  est  rempli  par  le  muscle  psoas 
iliaque,  le  nerf  crural,  la  veine,  l'artère  fémorale  et  le 
muscle  pectine.  L'arcade  crurale  se  compose,  d'ailleurs, 
de  deux  parties  :  une  portion  directe  et  une  portion  réflé- 
chie. La  portion  directe  forme  le  pilier  externe  ou  infé- 
rieur du  canal  inguinal.  La  portion  réfléchie,  beaucoup 
plus  petite,  triangulaire,  et  désignée  sous  le  nom  de 
«  ligament  de  Gimbernat  »,  forme  la  partie  interne  du 
pourtour  de  l'anneau  crural. 

Canal  ou  Anneau  crural.  C'est  un  espace  limité  en  avant 
par  l'arcade  fémorale,  en  arrière  par  le  pubis  recouvert 
du  muscle  pectine  et  de  sa  gaine  hbreuse  d'enveloppe,  en 
dedans  par  la  base  du  ligament  de  Gimbernat,  et  en  de- 
hors par  la  veine  fémorale  et  la  gaine  des  vaisseaux  fé- 
moraux. Par  l'anneau  crural  peut  s'introduire  une  por- 
tion de  l'intestin,  et  c'est  cet  accident  qui  constitue  la 
hernie  crurale.  V.  hernie. 

Artère  et  Veine  crurales.  V.  fémoeal. 

CRURO-GÉNITAL,  ALE,  AUX  {je)  adj.  Qui  appartient  à 
la  cuisse  et  aux  parties  génitales  :  Hégion  cruro-génitale. 
CROSADE  n.  f.  Métrol.  portug.  V.  cruzade. 

CRUSCA.   V.  ACADÉMIE  DELLA  CECSCA. 

CRDSCANTISHE  {skan-tissm'  —  de  l'académie  délia 
crusca)  n.  m.  Purisme,  dans  la  littérature  italienne. 

GRUSÉE  n.  f.  Genre  d'herbes  dressées,  de  la  famille  des 
rubiacées,  tribu  des  sperraacocées,  comprenant  quelques 
espèces  qui  croissent  au  Mexique. 

GruSEILLES,  ch.-I.  de  cant.  de  la  Haute-Savoie,  arr.  et 
à  15  kil.  de  Saint-Julien,  non  loin  du  torrent  des  Usses, 
au  versant  méridional  du  mont  Salève:  1.812  hab.  Ruines 
d'un  château  fort.  —  Le  canton  a  11  comm.  et  6.852  hab. 

CrUSENSTOLPE  (Magnus  Jacques),  écrivain  suédois, 
né  à  Jônkôpinff  en  1795,  mort  en  1865.  Magistrat,  puis 
journaliste,  il  s  occupa  de  littérature  et  de  politique,  et  fut 
condamné  à  trois  ans  de  forteresse  pour  crime  de  lèse- 
majesté.  Outre  des  romans  au  style  vif  et  piquant,  on  lui 
doit  des  ouvrages  qui  eurent  du  succès  ;  entre  autres  :  Vues 
politiques;  7'ableau  de  l'histoire  intime  contemporaine;  le 
Portefeuille;  Tableau  historique  des  premières  années  du 
régne  de  Gustave  IV {Adolphe);  Charles  XIV,  etc. 

CRUSHER  [kreu-ckeur  —  mot  angl.  signif.  littéralem. 
écraseuri  n.  m.  Appareil  constitué  par  un  cylindre  en  mé- 
tal malléable  {cuivre  ou  bronze),  disposé  de  façon  à  me- 
surer, par  le  degré  d'écrasement  qu'elles  lui  font  subir, 
les  pressions  développées  au  moment  du  tir  dans  l'âme 
d'une  bouche  à  feu. 

GRUSITHTRE  (gr.  krousithuros  ;  de  krouein,  frapper,  et 
thura,  porte)  n.  m.  Antiq.  gr.  Air  de  flûte  pour  une  danse, 
n  On  l'appelait  aussi  THYRocopiguE. 

Grusius  (Christian-Auguste),  théologien  et  philosophe 
allemand  do  l'école  mystique,  né  à  Leusse,  près  de  ^Ie^- 
sebourg.  en  1715,  mort  à  Leipzig  en  1775.  Adversaire  de  la 
philosophie  de  Leibniz  et  de  Wolf,  il  professa  la  philoso- 
phie, puis  la  théologie  à  Leipzig,  et  essaya,  sans  succès 
marqué,  de  remplacer  le  dogmatisme  de  Wolf  par  un 
dogmatisme  à  lui.  Il  visait  à  uno  réconciliation  entre  la 
doctrine  luthérienne  et  la  philosophie  du  jour,  entre  la 
raison  et  un  certain  supranaturalisme  mystique.  En  théo- 
logie, il  a  recours  à  uno  interprétation  mystique,  qui 
donne  à  son  exégèse  un  caractère  souvent  arbitraire.  Il 
a  laissé  do  nombreux  écrits;  mais  ses  livres,  comme  ses 
opinions,  sont  depuis  longtemps  sortis  de  la  circulation. 

Grusius  (Martin),  humaniste  et  historien  allemand, 
né  près  do  Bambcrg  en  1526,  mort  à  Tubingue  en  1607.  Il 
cnseig^na  avec  un  grand  succès  lo  grec  ancien  et  moderne 
à  l'université  do  cette  dernière  viJle  (1559-1607).  Il  a  laissé, 
outre  divers  travaux  de  philologie  grecque,  plusieurs  écrits 
relatifs  à  1  jiistoiro  de  la  Grèce  et  de  la  Turquie.  Ses  Ah- 
nale»  Sue^nci  (l''rancrorl-sur-lc-M.''in,  15y3)  sont  une  source 
capitale  pour  l'histoire  de  la  Suuabe. 

CRUSOCRÉATININE  n.  f.  Leucomaïno,  C'H'Az'O,  con- 
tenue dans  la  chair  du  bœuf. 

GruSSOL,  ancienne  famille  française,  que  l'on  trouve 
mentionnée  dès  le  xii*  siècle.  Elle  lirait  son  nom  do  la  lo- 
calité de  Crussol  (Ardèchc,  comm.  de  Saint-Péray).  Au 
commencement  du  xii'  siècle,  Géraud-Bastct,  premier  du 
nom,  épousa  l'héritière  de  la  maison  do  Crussol,  Margue- 
rite Pagan.  Do  leur  union  naquit  Géraud-liastct  II,  sire 
de  Cru.ssol  et  do  Bcaudiné.  Do  la  lige  principale  se  dé- 
tacha la  branche  dos  marquis  do  Florensac,  celle  des  mar- 
quis do  Saint-Sulpico,  colle  des  comtes  d'Ambolse,  enfin, 
celle  des  marquis  do  Montsalez.  Un  Locis  de  Crussol, 
chambellan  de  Louis  XI,  grand  maître  de  1  artillerie,  se 
distirij/ua  dans  la  guorre  contre  Charles  lo  Téméraire  en 
lui  faisant  lever  le  siège  de  Beauvais;  son  lils,  Jacqobs 
de  Crussol,  capitaine  des  archers  du  roi,  puis  gouver- 
neur du  Dauphiné,  fut  un  des  plus  vaillants  capitaines  de 
son  tcmp.s  dans  les  guerres  d'Italie.  Il  devint  vicomte 


d'Uzès  par  son  mariage  avec  Simone  d'Uzès.  Les  branches 
collatérales  que  nous  venons  de  citer  se  sont  éteintes,  mais 
la  branche  principale  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours. 

GrUSSOL  {Jacques  de),  seigneur  d'Acier  et  de  Beau- 
diné,  capitaine  huguenot,  né  en  1540,  mort  en  1584.  Il  fut 
l'un  des  plus  vaillants  auxiliaires  du  prince  de  Condé.  Il  se 
distingua  par  la  prise  do  Marseillan  et  de  Béziers  et  mena 
une  rude  campagne  contre  le  duc  de  Joyeuse  (1562).  Il 
fut  nommé  lieutenant  général  et  gouverneur  de  Nîmes. 
En  1567,  nouvelle  campagne  contre  Joyeuse.  Après  la 
bataille  de  Jarnac(1569),  où  il  ne  put  arriver  à  temps  avec 
ses  6.000  arquebusiers  pour  soutenir  Condé,  Coligny  le 
nomma  gouverneur  de  Cognac.  Mais,  fait  prisonnier  à 
Montcontour,  il  passa  au  parti  de  la  cour,  servit  sous  le 
duc  d'Aujou  au  siège  de  La  Rochelle  (1574).  Devenu  duc 
d'Uzès,  il  accepta  le  titre  de  lieutenant  général  dans  le 
Languedoc  et  combattit  ses  propres  coreligionnaires  avec 
la  même  violence  qu'il  avait  précédemment  montrée  con- 
tre les  catholiques.  II  fut  créé  chevalier  du  Saint-Esprit 
en  1578,  ayant  renoncé  au  culte  protestant.  Il  avait  épousé 
Françoise'  de 
Clermont,  tille 
d'Antoine,  vi- 
comte de  Tal- 
lard. 

Crussol 

(CHÂTKAU  de), 

château  ruiné 
deFrance(Ar- 
dèche) ,  com- 
mune do  St- 
Péray.  Véri- 
table nid  d'ai- 
gle posé  sur 
la  cime  d'un 
roc  inacces- 
sible, ce  châ- 
teau fut  probablement  bâti  au  xii»  siècle.  Il  est  ceint  de 
remparts  crénelés  et  flanqué  de  tours  à  demi  écroulées; 
ses  ruines,  d'un  aspect  imposant  et  pittoresque,  attirent 
de  loin  les  regards  des  voyageurs  qui  descendent  ou  qui 
remontent  la  vallée  du  Rhône. 

GRUSTAGÉ,  ÉE  (s/a-sf')  adj.  En  T.  do  bot.,  Se  dit  des 
lichens  qui  s'étalent  en  forme  de  croûte  étroitement  appli- 
quée sur  les  pierres  et  les  écorces.  (Ex.  :  graphide,  ver- 
rucaire,  etc.) 

CRUSTACÉEN,  ENNE  [sta-sé-in,  en')  adj.  Qui  a  rapport 
aux  crustacés. 

CRUSTAGÉOLOGIE  {sta-sé,  jî)  n.  f.  Partie  de  la  zoolo- 
gie qui  a  pour  but  l'étude  des  crustacés. 

CRUSTACÉOLOGUE  {sta-sé-o-logh')  n.  Qui  étudie,  qui 
s'occupe  des  crustacés. 

GRUSTACÉS  [sta-sé)  n.  m.  pi.  Classe  d'animaux  articulés 
ou  arthropodes,  comprenant  les  écrevisses,  les  langoustes, 
les  crabes,  les  anatifes.  les  cloportes,  les  hmules  et  toutes 
les  autres  formes  à  respiration  branchiale,  à  téguments 
solides  composant  une  carapace  chitineuse  plus  ou  moins 
encroûtée  de  sels  calcaires.  —  Un  crustacé. 

—  Encycl.  Les  crustacés  ont  des  paires  de  membres 
plus  ou  moins  nombreuses,  mais  rarement  réduites  à  un 
minimum  de  cinq,  sans  compter  celles  qui  sont  modifiées 
pour  composer  1  appareil  masticateur.  Ils  ont  plusieurs 
paires  d'antennes  et  leurs  appendices  se  modiHent  souvent 
en  nageoires,  ainsi  que  le  dernier  segment  de  l'abdomen 
ou  telson.  Essentiellement  ovipares,  ces  arthropodes  ont 
des  sexes  séparés  et,  au  sortir  de  l'œuf,  ils  passent  par 
des  états  larvaires  et  subissent  des  métamorphoses  nom- 


Ruines  du  château  de  Crussol. 


Criiatac^B  :  1.  A[mis;  2.  Ariatife;  3.  Gamnre;  4.  Cloporte;  5.  Cre- 
vette; r>.  Larve  de  b.iliiiie;  7.  Larve  de  jtenœuà;  8.  Larve  de  crabe; 
g.  Larve  de  homard;  10.  Crabe;  11.  Limule  ;  12.  Trilobite. 

brcuses.  Leur  existence  est  à  peu  près  généralement 
aquatique,  et  les  formes  terrestres,  comme  les  cloportes 
et  les  gécarcins,  jios^irdcnt  toujours  dos  branchies.  Ils 
aLleignônt  souvent  dus  dimensions  considt-É'ablos  :  certains 
homards  mosurout  justju'à  1  mètre  do  long;  et  de  nom- 
breuses formes  presque  microscopiques  vivent  par  quan- 
tités énormes  dans  les  eaux  douces  et  dans  la  mer,  oiï 
elles  cootrlliuent  ù  former  cotto  sorte  de  gelée,  dite 
plancton,  dont  se  nourrissent  une  fuulo  d'espèces,  et 
môme  do  grands  cétacés.  Les  crustacés  représentent  une 
sérieuse  ressource  alimentaire;  la  phipart  des  espèces 
sont  comestibles,  la  chair  des  décapodes  est  particulière- 
ment appréciée.  Los  innombrables  formes  do  cotto  classe 


430 

sont  réparties  dans  toutes  les  régions  du  globe;  et,  au 
contraire  de  ce  qu'on  observe  généralement,  les  plus 
grandes  habitent  les  régions  froides  ou  tempérées.  Aux 
périodes  géologiques  les  plus  anciennes,  ces  animaux 
étaient  déjà  représentés;  les  trilobites  comptent  parmi 
les  fossiles  les  plus  abondants ,  et  les  gigantostracés 
parmi  les  plus  singuliers.  Au  reste,  c'est  dans  cette  classe 
que  se  montrent  les  animaux  les  plus  curieux,  et  ceux 
aussi  chez  lesquels  le  parasitisme  amène  les  déformations 
les  plus  étranges.  On  peut  dire  que,  dans  aucun  groupe, 
on  ne  voit  éclater  de  telles  différences  entre  les  types  les 
plus  parfaits,  comme  les  décapodes,  et  les  types  dégradés 
comme  les  lernées  et  les  sacculines,  à  ce  point  que  ces 
dernières,  véritables  sacs  amorphes,  ont  été  prises  pour 
la  progéniture  des  crabes.  Et,  tandis  que  la  plupart  des 
crustacés  nagent  librement  ou  courent  sur  les  rivages, 
les  anatifes  sont  tixés  à  demeure  sur  les  corps  étrangers 
ou  sur  divers  animaux  marins.  Le  régime  carnassier  est 
partout  la  règle;  les  espèces  puissamment  armées, 
comme  les  homards  et  les  tourteaux,  capturent  les  pois- 
sons et  les  mollusques,  notamment  les  formes  nues;  mais 
elles  ont  pour  ennemis  terribles  les  grands  mollusques 
céphalopodes,  qui  en  détruisent  des  quantités  énormes. 
La  classification  des  crustacés  présente  d'assez  grandes 
difficultés,  à  cause  de  beaucoup  de  types  aberrants,  vivants 
ou  fossiles,  qui  ne  rentrent  facilement  dans  aucun  groupe. 
On  reconnaît  généralement  trois  grandes  divisions  fonda- 
mentales :  entO)ttostracés,  malacostracés,  gigantostracés. 
Dans  la  première  rentrent  les  phyllopodes,  ostracodes- 
copépodes  et  eirripèdes  ;  dans  la  seconde,  les  Icptostracés, 
arthrostracés,  thoracostracés  ;  dans  la  troisième,  les  gi- 
gantostracés avec  les  trilobites. 

—  BiBLiOGK.  :  Milne-Edwards,  Histoire  naturelle  des 
crustacés  (Paris,  1834-1841);  Huxley,  l'Ecrevisse  (Paris» 
1880);  Claus,  Traité  de  zoologie  (Paris,  1877);  E.  Perrier, 
Traité  de  zoologie  (Paris,  1893);  Hœrnes,  Manuel  de  paléon- 
tologie (Paris,  1885-1886);  A.  V.  Mojsiscovics,  Systema- 
tiscne  Ùebersicht  des  Thierreic/is  (Prague,  1875);  et  les 
mémoires  de  Dana,  Darwin,  Fr.  Millier,  Miers,  Willemoës 
Sora,  A.  Milne-Edwards,  notamment  sur  les  expéditions  de 
dragages  sous-marins  menés  par  le  Challenger,  le  l'alis- 
man,  le  Travailleur,  etc. 

GRUSTACITE  {sta-sit')  n.  m.  Crustacé  fossile. 

CRUSTAIRE  {slèr  —  lat.  crustarius;  de  crusta,  cruste) 
n.  m.  Antiq.  roni.  Ouvrier  qui  modelait  des  crustes. 

CRUSTE  {knisst'  —  lat.  crustum,  même  sens)  n.  m.  Antiq. 
roui.  Croûte,  sorte  de  pâtisserie. 

—  n.  f.  Figure  en  relief  qu'on  appliquait  sur  la  vaisselle. 
(En  ce  sens,  il  vient  de  crusta.) 

GRUSTODÉ,  ÉE  (sto  —  du  lat.  crustù,  croûte)  adj.  En 
T.  d'hist.  nat.-  Qui  est  entouré  d'un  test,  d'une  croûte. 

GRUSTODERME  {sto-dèrin'  —  du  lat.  crusta.  croûte,  et 
du  gr.  denna,  peau)  adj.  Se  dit  de  poissons  qui  ont  la 
peau  dure  etcroûteuse. 

—  n.  m.  pi.  Tribu  de  poissons  ayant  la  peau  ainsi  con- 
stituée. —  Un  CRUSTODERME. 

CRUSTOLLE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ruellie. 

CRUSTULAIRE  {stu-lèr'  —  lat.  cnistularius  ;  de  cntstu- 
bim.  crustulc)  n.  m.  Antiq.  rom.  Fabricant  ou  marchand 
de  crustules. 

CRUSTULE(s(u/'  —  da  la.t.  crus tulum  ;  dimin.de  crustum, 
croule)  n.  m.  Antiq.  rom.  Sorte  de  petit  cruste. 

CRUSTULIFORME  {stu  —  du  lat.  crustula,  petit  gâteau, 
et  de  forme)  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  la  forme  d'un 
échaudé. 

Crustumerium  ou  CrUSTUMINUM,  ville  de  l'Italie 
ancienne,  chez  les  Sabius,  près  de  l'Allia,  prise  par  les 
Romains  sous  le  règne  de  Romulus. 

GRUTIN  n.  m.  Nom  donné  aux  taillis,  dans  les  Ardennes. 

CruvEILHIER  (Jean),  médecin  et  anatomiste  français, 
né  à  Limoges  en  1791,  mort  à  Sussac  (près  de  Limoges) 
en  1874.  Il  ne  se  résigna  à  entreprendre  ses  études  de 
médecine  que  pour  obéir  aux  volontés  de  son  père  et  suivre 
les  traditions  de  sa  famille.  A  son  arrivée  à  Paris,  il  fut 
pris  d'une  telle  horreur  pour  l'amphithéâtre,  qu'il  entra  au 
st-minaire  de  Sainl-Sulpice;  mais  les  remontrances  pater- 
nelles et  l'appui  de  Dupuytren  l'engagèrent  à  continuer 
ses  études,  et  il  fut  reçu  premier  à  l'internat.  Docteur 
en  1816,  il  se  retirait  à  Limo- 
ges pour  y  exercer  modeste- 
ment la  médecine;  mais,  sur 
le  conseil  de  son  père,  après 
un  court  séjour  à  Montpel- 
lier, il  se  présenta  au  con- 
cours d'agrégation  à  Paris  en 
1823 ,  et  fut  nommé  le  premier. 
En  1835,  il  succédait  à  son 
maître  Dupuytren  comme 
professeur  d'anatomie  patho- 
logique, et,  en  1836,  il  était  élu 
membre  de  l'Académie  do 
médecine.  Cruveilhier  a  rendu 
les  plus  grands  services  à  la 
clinique ,  en  rattachant  les 
phénomènes  morbides  aux  lé- 
sions anatomo-pathologîqucs. 
Comme  médecm,  îl  donna  de 
beaux  exem^des  de  dévoue- 
ment professionnel.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Essai 
sur  l anat omie  pathologique  en 
I  général  (1816);  Traité  de  médecine  opératoire  (1822);  Ana- 
tomie  pathologique  ducorps  humain  (1830-1842);  Cours  d'ana- 
tomie descriptive  (1833-IS38)  ; />/scours  sur  les  devoirs  et  la 
moralité  du  médecin  (1836);  Anatotnie  du  système  nerveux 
de  l'homme  (1845);  Traité  d'anatomie  pathologique  générale 
(1813-1864). 

GruveLLI  (Jeanne-Sophie-Charlotio  Cruwell,  dite), 
cantatrice  dramatique,  née  en  1826  à  Bielefeld  (Prusse). 
Ello  débuta  avec  grand  succès  dans  Ernani.  au  Théâtre- 
Italien  do  Paris,  et  dès  1854,  elle  devint  célèbre.  L'Opéra 
do  Paris  so  l'attacha  par  un  engagement  qui  lui  assurait 
100.000  francs  par  an.  Son  début  dans  les  Huguenots  fut 
un  véritable  événement.  On  remonta  pour  elle  la  Vestale; 
on  lui  lit  jouer  ensuite  la  Juive,  et  enfin  elle  parut,  avec  un 
éclat  incomparable,  dans  les  Vêp7'es  siciliennes,  lo  pre- 
mier ouvrage  que  Verdi  ait  écrit  expressément  pour  la 


Jean  Cruveilhier. 


43  i 

France.  Fou  do  tomps  après  co  dei'nior  triomphe,  M""  Cru- 
volli  roiiou";a  ;i  la  M-t>no,  pour  devenir  la  cunilosso  Vi^ior. 

Crux-LA-VILLE,  comm.  do  la  Nièvre,  urr.  ot  à  38  Uil. 
(]o  ÎSevors,  sur  un  atiluont  do  l'Aroa  naissant;  1,555  liali. 
Four  à  chaux,  moulins,  lioanx  iHangs. 

Cruybeke,  bonrf^  de  Belgit|uo  {prov.  do  la  Flandre 
orient.),  arrond.  adniîn.  do  Saint-Nicolas,  arrond.  judic. 
do  Tormoudo,  sur  l'Ksoaut;  3.417  hab.  Fabriques  ao  sa- 
bots. Beau  clifttcau. 

CruYSHAUTEM,  ville  do  Belf^iquo  (prov.  do  la  Flandro 
orient.),  arruiul.  adniiii.  d'Audonarde,  arrond.  judic.de 
Gand,  sur  un  affluent  de  la  Lys;  5.589  hab.  Important 
lissaj.;e  do  toiles. 

Cruz  (Gaspard  da),  voyageur  et  dominicain  poptuffais 
du  xvi"  siècle,  mort  en  1576. 11  visita  la  Chine,  se  signîua  à 
Orniuz  jiar  son  dèvouomontdaus  une  peste,  et,  à  son  retour 
en  Europe,  publia  la  relation  do  son  voyage  (Evora,  1570). 

Cruz  (Augustin  da),  poète  et  franciscain  portugais, 
frère  du  poète  Diego  Beroardes,  ne  en  1540,  mort  en  1619. 
Ses  poésies  sacrées,  mises  par  les  Portugais  au  rang  do 
leurs  œuvres  classiques,  ont  été  publiées  à  Lisbonne,  on 
1771,  sous  Ig  litre  de  Varias  poesias. 

Cruz  {Bernard  da),  moine  et  historien  portugais  du 
xvi'  siècle.  En  1578,  il  suivit  le  roi  dom  Sébastien  dans 
son  expédition  contre  Tanger,  et  assista  à  la  bataille 
d'Alcaçar-Quévir,  où  ce  prince  trouva  la  mort.  Bernard 
da  Cruz  a  laissé  une  relation  précieuse  de  ce  funeste 
événement,  publiée  à  Lisbonne  en  1837  sous  le  nom  de 
Chronica  de  el  rey  Sebastiào. 

Cruz  (Juana  lues  de  La),  surnommée  la  religieuse 
de  Mexico,  femme  poète  espagnole,  née  à  San-AIiguel 
do  Nepanlhla  (Mexiquo)en  1651,  morte  en  1695.  Elle  éiait 
fort  savante.  Après  avoir  été  quelque  temps  dame  d'hon- 
neur de  la  marquise  de  Mancera,  temme  du  vice-roi  do 
Mexico,  elle  renonça  au  monde  et  se  retira  au  couvent 
de  Saint-Jérôme,  à  Mexico.  Ses  œuvres  comprennent  un 
grand  nombre  de  poésies  et  des  comédies,  la  plupart  sur 
des  sujets  empruntés  à  l'histoire  sainte. 

Cruz  (Ramon  Francisco  de  La),  auteur  dramatique 
espagnol,  né  â  Madrid  en  1731,  mort  en  1795.  Doué  d'une 
très  grande  fécondité,  il  a  écrit  des  tragédies,  des  comé- 
dies. La  partie  la  plus  originale  de  son  théâtre  sont  ses 
saynètes,  courtes  comédies  pleines  d'humour  et  de  gaieté, 
où  il  fait  parler  les  manolos  et  manolas  des  bas  quartiers 
de  Madrid,  les  muletiers,  les  ivrognes,  les  filous  qui 
grouillent  dans  les  cabarets  et  les  taudis  de  Lavapies  ou 
do  Maravillas.  Ses  Œuvres  complètes  forment  10  volumes 
(1786-1791).  A.  de  Latour  a  traduit  dix-sept  do  ses  say- 
nètes, sous  le  titre  de  Saynètes  de  Ramon  de  La  Cruz  (1865). 

Cruz  (.San-Juan  de  La),  théologien.  V.  Croix  (Saint- 
Jean  de  La). 

Gruzada  {impôt  de  la)  [portug.  cmzada;  do  cruz, 
croix],  impôt  levé  par  les  rois  d'Espagne  sur  les  chrétiens, 
leurs  sujets,  qui  ne  prenaient  point  part  à  la  croisade 
contre  les  Maures,  et  voulaient,  néanmoins,  bénéficier  des 
indulgences  accordées  par  le  saint-siège.  Il  fut  établi  on 
vertu  d'une  bulle  de  Calixte  III  (1457). 

CRUZADE  (môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f.  Petite 
monnaie  d'or  de  Portugal,  qui  portait  une  croix  sur  la  face, 
et  valait  de  2  fr.  95  c.  à.  3  fr.  10  c.  ;  les  dernières  (1822) 
valaient  2  fr.  992.  il  Monnaie  d'argent  du  même  pays,  sup- 
primée en  1854,  et  qui  valait  5  fr.  80  c.  il  Monnaie  d'argent 
du  Brésil,  qui  valait  un  peu  plus  do  5  francs.  {On  écrit 

aussi   CRDSADE.) 

CRUZITE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  crucite. 

Cruzy,  comm.  de  l'Hérault,  arr.  et  à  33  kil.  de  Saint- 
Pons,  sur  la  Roquefourcade,  affluent  de  l'étang  de  Capes- 
tang;  1.068  hal>.  Source  minérale. 

Cruzy-LE-CHÂTEL,  ch.-l.  de  cant.  de  l'Yonne,  arr.  et 
à  20  kilom.  de  Tonnerre;  772  hab.  Grande  église  avec 
chœur  du  xiir  siècle.  Château  de  Maulnes,  au  milieu  do  la 
forêt  de  Cruzy.  —  Le  canton  a  18  coram.  et  5.927  hab. 

CRYBE  n.  f.  Genre  d'orchidées,  tribu  des  aréthusées, 
comprenant  une  seule  espèce  qui  vit  au  Mexique. 

CRYESTHÉSIE  {é-sté-zî  —  du  gr.  kruos.  grand  froid,  et 
aisthèsis,  sensibilité)  n.  f.  Sensation  locale  de  froid. 

CRYMODES  n.  f.  pi.  Genre  d'insectes  lépidoptères  noc- 
tuélines,  famille  des  hadénidés,  comprenant  des  noctuelles 
voisines  des  mamostra,  à  antennes  épaisses  et  crénelées 
chez  les  mû-les,  à  trompe 
bien  développée,  à  thorax 
carré,  convexe,  très  velu, 
ainsi  que  l'abdomon  crôté. 
(Les  crymodes  habitent  les 
régions  les  plus  froides  do 
rhémisnlière  boréal  :  la  I^a- 
ponio,  l'Islande,  le  Labra- 
dor, le  Kamschatka,  etc.) 
—  Une  CRVMo[»K. 
'CRYMOPHILE  (du  gr. 
krumoH,  fruid,  nt  philos,  ami 
aime  les  pays  froids. 

CRYOCONITE  n.  f.  Poussière  minérale,  paraissant  for- 
mée d'augito  et  do  feldspath,  trouvée  sur  les  champs  do 
glace  au  Groenland. 

CRYOGÈNE  (jèn'~  du  gr.  kruos,  froid  glacial,  ot  géné- 
sis,  génération)  n.  m.  Môlan^'o  formé  do  glaco  piléo  ou  do 
noige  ot  d'un  sol  ou  d'un  acide  solublo. 

—  Encycl.  La  plus  basse  température  que  juiisse  donner 
un  cn/oyène  est  la  température  do  fusion  du  rri/idii/driiti: 
(pie  forme  lo  sel  ou  l'acide  employé.  Cette  temporahin' 
est   indépendante,   dans  une  assez   large  mesure,  do  la 

Sroportion  des  corps  mélangés;  elle  est  aussi  indépen- 
anto  de  la  température  do  ces  corps  avant  leur  mélange, 
contrairement  i  co  qui  est  quelquefois  admis.  D'après  ce 
qui  vient  d'élro  dit,  on  voit  que  les  cryogônos  sont  au 
mémo  titre  que  certains  mélanges  de  formules  plus  com- 
y>liquérs  des  miHanyes  réfrigérants, 

CRYOHYDRATE  n.  m.  Hydrate  qui  se  forme  par  congé- 
lation do  la  solution  d'un  sel  dans  Peau. 

—  Encycl.  Ijorsqu'on  refroidit  lentement  et  progres- 
flivomont  uno  solutitjn  peu  concentrée  d'un  se!  dans  Peau, 
on  remarque  qu'il  se  forme  des  cristaux  do  çlace  puro 
d'abord,  dont  lu  (piantilé  va  on  augmentant  jusqu'il  ce 
quo  la  partie  liquide  qui  so  concontro  do  plus  oa  plu» 


Crymodc  (réd.  d'un  tiers), 
adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui 


corresponde  à  un  rapport  défini  d'eau  et  do  sel  qui,  pour 
un  môme  sel,  est  le  même,  quel  quo  suit  lo  degré  de  dilu- 
tion do  la  solution  d'origine.  Cotte  dissolution  cristallise 
ensuite  et  constitue  co  quo  Guthrio  a  appelé  lo  cryohy- 
drate.  Cet  auteur  a  montré  quo  tous  les  sels  solubles 
étaient  susceptibles  do  former  des  cryohvdrates;  quelques 
composés  organiques,  tels  que  l'alcool  étliyliquo  ot  l'éther, 
agissent  do  la  môme  manière,  ainsi  quo  certains  acides 
comme  les  acides  sulfuriijuo,  chlorhydriquo,  acétique,  etc. 
GRYOLITE  n.  f.  Fluorure  double,  naturel,  d'alumine  et 
do  soude. 

—  ENCVcr..  La  cnjolite,  dont  la  formule  est  6Na  FI4- AP  FI*, 
le  poids  spécifique  2,9  à  3  et  la  dureté  2,5  à  3,  se  présente 
en  masses  laminaires  de  couleur  blanche,  colorées  quel- 
quefois en  rougoâtro  ou  en  jaunâtre  par  l'oxyde  de  fer. 
Son  éclat  est  vitreux,  comme  perlé.  La  cryolite  n'a  été 
d'abord  trouvée  qu'à  Ivikaët,  dans  le  Groenland  occidental, 
où  elle  forme,  dans  un  granit  qui  contient  de  l'étaîn  et  du 
wolfram,  des  couches  atteignant  quelquefois  1  mètre  d'é- 
[>aisseur.  On  a  rencontré  un  autre  dépôt  de  cryolite  aux 
environs  de  Mîask,  dans  les  monts  Ourals.  Depuis  quelques 
années,  on  l'emploie  dans  les  savonneries  pour  la 'prépa- 
ration des  lessives  alcalines. 

CRYOMÈTRE  (du  gr.  kruos,  froid  glacial,  et  méfvon, 
mètre)  n.  m.  Instrument  au  moyen  duquel  on  connaît  l'iu- 
teiisitô  du  froid. 

CRYOMÉTRIE  {tri)  n.  f.  Connaissance  du  cryomètre; 
son  application. 

CRYOMÉTRIQUE  {trik')  ad}.  Qui  appartient  à  la  cryo- 
raétne,  au   cryomètre. 

CRYOPHORE  [du  gr.  kruos,  froid,  et  phoros,  qui  porte) 
n.  m.  Instrument  au  moyen  duquel  l'eau  arrive  à  congé- 
lation par  suite  de  sa  propre  éva- 
poration. 

—  Enctcl.  Le  cryophore  deWol- 
laston  comprend  deu.x  boules  de 
verre  réunies  par  un  tube  recourbé  ; 
l'une,  A,  contient  de  l'eau  qui  a  été 
préalablement  portée  à  l'éDulIition 
de  façon  à  chasser  l'air  de  l'appa- 
reil avant  la  fermeture  à  la  lampe 
de  la  boule  B  ;  on  entoure  la  boule  B 
d'un  mélange  réfrigérant .  L'eau 
distille  de  l'espace  chaud  vers  l'es- 
pace froid. 

CRYOPHYLLITE  n.  f.  Espèce  mi- 
nérale, appartenant  à  la  famille  des  micas  et  au  genre 
phlogopite.  Variété  de  zinnwaldite. 

CRYOSCOPIE  {sko-pi  —  du  gr.  kruos,  froid  glacial,  et 
skopein,  regarder)  n.  f.  Etude  des  lois  de  la  congélation 
des  solutions  salines,  faites  dans  l'eau  ou  dans  tout  autre 
dissolvant. 

—  Encycl.  La  cryoscopïe  repose  sur  les  travaux  de 
Blagden,  Despretz,  Rudortf  et  de  Coppet,  complétés  et 
généralisés  par  F.  Raoult.  Les  lois  sur  lesquelles  elle 
s'appuie  sont  : 

1"  Le  point  de  congélation  d'une  dissolution  est  toujours 
inférieur  à  celui  du  dissolvant  pur.  (Un  corps  est  donc  d'au- 
tant plus  pur  quo  son  point  do  congélation  est  plus  élevé.) 

2"  L'abaissement  C  du  point  de  congélation  d'une  disso- 
lution est  proportionnel  au  rapport  des  poids  p  du  sel  dis- 
sous et  P  du  dissolvant. 

On  appelle  coefficient  d'abaissement  le  produit  de  labais- 

P 

sèment  C  par  le  rapport  — . 


Cryophore. 


Coefficient  d'abaissement  ■ 


P 


3"  Le  produit  du  poids  moléculaire  M  du  corps  dissous 
par  le  coefficient  d'abaissement  est  un  nombre  constant  r 

p 
pour  chaque  dissolvant  :  r  =  M  C  -.  (l) 

P 
Voici  les  valeurs  do  r  pour  quelques  dissolvants  : 

Acide  acétique.  .     r=o.8C0  i  Benzine.. r  =  5.000 

Eau i  890  I  Nitrobenzine. .  .  .  7.070 

Acide  fomiiquc-  .  2,770  i 

On  peut,  d'ailleurs,  déduire  la  valeur  do  r  pour  chaque 
dissolvant,  connaissant  sa  température  absolue  de  congé- 
lation T  ot  sa  chaleur  latente  do  fusion  W,  par  la  relation 

2  T' 
suivante  déduite  do  la  thermodynamique  :  r  =  ■  -— . 

La  principale  application  do  la  cryoscopio  est  la  déter- 
mination des  poids  moléculaires  dos  corps  quo  l'on  tiro  do 

la  relation  (1)  :  M  =j=rs  J  ^  ©st  la  constante  qui  dépend  du 

dissolvant,  p  ot  P  so  déterminent  à  l'aide  do  la  balance. 
Pour  obtenir  C,  on  fait  doux  expériences  :  dans  la  première 
on  détermine  la  température  T  du  dissol- 
vant pur;  dans  la  seconde,  on  ajoute  au 
dissolvant  lo  corps  dont  on  cherche  lo 
poids  moléculaire  et  on  détermine  son 
point  do  congélation  T..  L'abaissement 
C=T-T.. 

CRYPHALUS  (;»ss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  rhynchophores,  famille 
des  scolytiués ,  comprenant  do  petites 
formes  subcylindriquos,  ramassées,  pu- 
boscontos,  à.  tôte  cachée  sous  lo  corselet 
très  convexe.  (Los  cryphalus  ont  les 
mœurs  dos  autres  scoly  tes  ;  ils  s'attaquent 
à  toute  ospèco  d'arbres,  sans  toutefois  produire  do  grands 
dégâts.  On  connaît  plus  do  vingt  espèces  do  cryphalus  ré- 
])andues  sur  tout  lo  globe.) 

CRYPHÉE  (fè)  n.  f.  Genre  do  mousses,  dans  lotiuol  la  cap- 
sule est  cachée  par  suite  do  la  brièveté  du  péuonculo,  ot 
qui  comprend  environ  six  espèces  croissant  pour  la  plupart 
sur  l'écorcedes  arbres  dans  les  régions  chaudes  du  globo. 

CRYPHIANTHE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  AMPiiiTUALf.K. 

CRYPHIE  i  fi  —  du  gr.  kruphios,  caché)  n.  f.  Paléogr. 
Signe  formé  d'une  demi-cîrconféronco  dont  lo  contre  est 
marqué  par  un  point  o.  ot  qui  sort  ù.  indiquer  les  pas- 
sages obscurs. 

—  Bof.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  famille  dos  labiée.^, 
tribu  dos  prostantliérées,  coninronant  doux  ou  trois  espè- 
ces, qui  croissent  dans  lo  sud  de  l'Australie.  Il  Syn.  do  ca- 
Lv.Mi'i;ui!,  genro  do  mousses. 

CRYPHIOLITE  n.  f.  Phosphate  naturel  do  magnésie  avec 
fluor. 


CRUX-LA-VILLE    -   CRYPTE 

CRYPHIOSPERME  (spènn)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  composées,  tribu  des  hélianlhées,  comprenant 
cini[  ou  six  espèces  qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 

CRYPSIRHINE  OU  GRYPSIRHINA  n.  f.  Genre  d'oiseaux 
passeroaux  dontirostros  famille  dos  corvidés,  tribu  dos  cal- 
léatiués,  com- 
prenant dos 
formes  voisi- 
nes des  den- 
d roci ttes  ot 
cryptorhines. 

—  Encycl. 
Les  crypsirhi- 
Jies  so  carac- 
térisent par 
leur  bec  mé- 
diocre, garni  à 
sa  base  de  plu- 
mes veloutées, 


Crypsirldae. 


7( 

Crypsis  ;  a,  un  épillet. 


qui  le  cachent  on  partie,  arqué,  entaillé  vers  le  bout.  Elles 
ont  la  queue  longue  et  étagée,  une  livrée  ordinairement 
sombre.  On  eu  connaît  deux  espèces,  propres  à  la  Birmanie 
et  à  Java.  Ces  oiseaux  ont  la  taille  des  treux. 

CRYPSIS  (psiss)  n.  m.  Genro  d'herbes  annuelles  à  épil- 
lets,  de  la  famille  des  graminées,  tribu  des  phalaridées 
renfermant  une  dizaine  d'espè- 
ces, qui  croissent  dans  l'est  de 
l'Europe  et  dans  l'Asie  centrale. 

CRYPSORCHIDE  n.  m.  Méd. 

V.  CRYPTORCHIDE. 

GRYPTACANTHE  n.  m.  Bot. 
Genre  d'algues  cystosirées,  à 
feuilles  filiformes,  réunies  en 
pinceaux. 

CRYPTADENIA(rftOn.ra.Hist. 
nat.  Section  du  genre  lachnéo, 
renfermant  des  formes  jadis 
décrites  comme  passerine. 

CRYPTADIE  (rfi)  n.  f.  Herbe 
de  la  famille  des  composées, 
tribu  des  inuloïdées,  compre- 
nant une  seule  espèce,  qui  croît 
sur  les  bords  do  l'Euphrate. 

GR  YPTANDRE  OU  GRYPTAN- 
DRIQUE  (drik'  —  du  gr.  kruptos, 
caché,  et  anér,  andros,  homme) 
adj.  En  T.  do  bot..  Qui  n'a  pas 
d'organe  mâle  apparent. 

—  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux, 
de  la  famille  des  rhamnées,  tribu  des  gouaniées,  compre- 
nant une  quinzaine  d'espèces,  qui  croissent  en  Australie, 

CRYPTANTHE  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  anthos,  fleur)  adj. 
En  ï.  de  bot..  Dont  les  fleurs  sont  peu  ou  point  apparentes. 

—  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  borraginées, 
tribu  des  cynoglossées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui 
croît  au  Brésil. 

CRYPTANTHÈRE  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  de  anthère) 
adj.  En  T.  do  bot.,  Dont  les  étamines  ne  sont  pas, appa- 
rentes. Il  On  dit  aussi  cryptanthêré,  êe. 

GRYPTARGHA  {ka)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
clavicornes,  famille  des  nitidulidés,  tribu  dos  pityopha- 
ginés,  comprenant  do  petites  formes  ovales,  convexes  en 
dessus,  puDoscontes,  à  pattes  courtes,  à  élytres  larges 
recouvrant  complètement  l'abdomen.  (Les  cryptai'cha,  dont 
on  connaît  une  dizaine  d'espèces  répan- 
dues dans  l'hémisphère  boréal,  vivent 
dans  les  écorces  et  dans  les  plaies  des 
arbres,  surtout  des  chênes.  Une  des 
plus  communes,  en  France,  est  la  crt/p- 
tarcha  strigata,  rousse,  variée  de  teintes 
ferrugineuses.) 

CRYPTARRHÈNE  n.  f.  Genre  do 
plantes,  de  la  famille  des  orchidées, 
tribu  des  vandées,  comprenant  une  seule 
espèce,  ((ui  croît  à  la  Jamaïque. 

CRYPTE  (lat.  crypta,  gr.  krupté;  do 
kruptos,  caché)  n.  I.  Archit.  Lieu  secret 
où  los  chrétiens  des  premiers  temps  so  retiraient  pour 
célébrer  leurs  mystères  et  enterrer  los  morts,  ii  Caveau 
construit  au-dessous  d'une  église  pour  y  enterrer  certains 
morts.  Il  Chapelle  souterraine  dans  une  église. 

—  Par  oxt.  Lieu  souterrain  quelconque. 

—  Anat.  Dépression  de  la  surface  des  amygdales.  (En 
ce  sons,  les  médecins  donnent  le  plus  souvent  le  genre 
masculin  àco  mot;  cotte  anomalie  nous  paraît  regrettable.) 

—  Antiq.  rom.  Sorte  de  galerie  longue  et  étroite,  con- 
struite au  rez-de-chaussée  do  certaines  maisons  et  do  cer- 
tains édifices  publics,  fermée  des  deux  côtés  par  des  murs 
et  recevant  lo  jour  d'une  suite  do  fenêtres  étroites,  prati- 
quées dans  un  de  ces  murs  latéraux. 

—  Bot.  So  dit  d'une  dépression  de  la  surface  d'un  organo 
végétal,  on  forme  do  bouteille,  et  qui  peut  être  tapissée 
de  slomatoa  {crypte  stomatifére)  ou  do  poils  (cri//)/c  pilifére). 
[On  observe  des  cryptes  à  la  fois  pllitèros  et  stomatifères 
a  la  face  inférieure  des  feuilles  do  laurior-rose  ;  les  frondes 
des  varechs  portent  dos  cryptes  pilifôres,  dont  certaines 
{conceplacles)  ronformont  les  organes  do  la  roproductiou.] 


%■ 


^ 

Crypto  du  Sululo-Kuli-opu,  ilu  Saintes,  il'uprcs  VloUvt-lc-l>uo. 

—  ENcYri,.  Archit.  liPs  cnjptci  furent,  dnns  los  promiors 
sl^^lo9  du  clirisliaiiisino ,  nos  lieux  souterrains  ort  los 
lldelos    onsovelissniont  leurs  morla  ot  huuoraieul  leurs 


^fîSlIII^STT;^^^ 


Crypte  (grandeur  nat.)- 


CRYPTE  —  CRYPTOGRAPHIE 

martyrs.  Lorsque  la  religion  chrélicnoo  put  se  moutrer 
au  grand  jour,  on  éleva,  le  plus  souvent,  des  églises  au- 
dessus  de  ces  caveaux;  la  crypte  fut  conservée,  et  ne 
fut  plus  destinée  qu'à  l'ensevelissement  des  membres  du 
clergé  ou  au  dépôt  de  quelques  corps  saints.  Sous  les 
églises  même  qui  furent  pàties  dans  les  endroits  où  ces 
:;ryptes  n'existaient  pas,  on  creusa  des  chapelles  souter- 
raines servant  à  quelques  cérémonies  funéraires.  Jusqu'au 
xiii"  siècle,  on  donna  une  grande  extension  à  ces  chapelles 
souterraines,  que  l'on  continua  à  désigner  sous  le  nom  do 
cryptes.  Ce  ne  fut  qu'à  partir  du  xiv  siècle  qu'on  les  vit 
disparaître  presque  complètement.  Il  existe  encore  en 
France  beaucoup  de  cryptes  très  remarquables,  dans  les 
anciennes  cathédrales. 

CRYPTE  n.  m.  Entom.  Genre  d'insectes  hyménoptères, 
type  de  la  tribu  des  cry/)/(H(f5,  comprenant  des  ichiieumons 
de  taille  ordinairement  petite,  à  longues  antennes,  à  pattes 
postérieures  longues,  à  abdomen 
large  chez  les  femelles,  long  et 
étroit  chez  les  mâles.  (Les  cryptes 
comptent  de    nombreuses   espè- 
ces :  vingt  habitent  la  France  et 
rendent  des  services  en  détruisant 
les    pucerons,   les  œufs   et    les 
larves  nuisibles  aux  arbres.) 

—  MoU.  Genre  de  gastéropodes. 
CRYPTÉRONIE  (ni)  n.  f.  Genre 

d'arbres,  de  la  famille  des  l^'thra- 
riacées,  tribu  des  lythrées.  (Les 
cinq  espèces  connues  croissent 
dans  rinde,  les  îles  malaise  et  les 
Philippines.) 

CRYPTICINÉS    [si)  n.    m.    pi. 
Tribu  d'insectes  coléoptères  hété- 

romères,  famille  des  téaébrionidés,  renfermant  plusieurs 
genres  dont  le  principal  est  cryptique.  —   Un  cbypticinê. 

CRYPTIDINE  n.  f.  Huile  lourde  produite  par  la  distilla- 
tion sèche  du  brai.  ou  résidu  solide  restant  dans  la  cornue 
après  la  distillation  du  goudron  de  houille,  lorsque  sa  tem- 
pérature est  élevée  à  26S  degrés. 

CRYPTIE  [ptt  —  du  gr.  kruptein,  cacher)  n.  f.  Massacre 
d'ilotes,  qu'exécutait  de  temps  à  autre  la  jeunesse  de  La- 
cédémone. 

—  Fig.  Destruction,  suppression  morale  :  La  cbtptie 
de  la  Trappe  était  la  mort  des  passions.  (Chateaubr.) 

—  Encycl.  Au  dire  de  Platon,  de  Thucydide.  d'Isocrate, 
de  Plutarqueet  d'Aristote,  les  Dorions  s  attachaient  à  af- 
faiblir leurs  esclaves  par  tous  les  mo_vens.  Les  Lacédé- 
moniens,  surtout,  cherchaient  à  se  défaire  de  leurs  ilotes, 
sous  prétexte  q^u'ils  étaient  toujours  prêts  à  se  révolter. 
Dans  une  occasion  que  Thucydide  rapporte,  deux  mille  de 
de  ces  ilotes  disparurent  tout  d'un  coup,  sans  qu'on  sût 
ce  qu'ils  étaient  devenus.  Plutarque  nous  apprend  que 
•  des  jeunes  gens  armés  de  poignards  se  répandaient  dans 
la  campagne  et  tuaient  tous"  les  ilotes  qu'ils  rencon- 
traient ».  C'est  cette  infâme  chasse  aux  hommes  qu'on 
appelait  crt/ptia.  Plus  tard,  des  législateurs  plus  humains, 
sans  pouvoir  déraciner  le  mal,  essayèrent  de  le  diminuer 
en  le  légalisant,  et  ils  fixèrent  un  temps  pour  cette  chasse, 
dont  les  éphores  proclamaient  publiquement  l'ouverture 
à  leur  entrée  en  fonctions.  La  cryptie  tomba  peu  à  peu  en 
désuétude  et  devint  un  simple  service  de  gendarmerie. 

CRYPTINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hyménoptères 
térébrants  entomophages,  famille  des  ichneumonidés,  com- 
prenant les  genres  cnipte,  mésostène,  phygadeiton,  pezo- 
machus,  théroscopCf  isclinocéros,  agriotype,  hémitèle.  —  Un 

CRYPTLNÉ. 

CRYPTIQUE  (ptik")  adj.  Qui  se  passe  dans  les  cryptes; 
qui  habite  les  lieux  souterrains  :  L'existence  cRYPTiQDii 
des  catécliu?nenes. 

CRYPTIQUE  iplik')  ou  CR-YPTICUS  (kuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  hétéromères,  tribu  des  cryptiCinés, 
comprenant  des  formes  allongées,  à  peine  convexes,  noires 
ou  brunes,  de  taille  petite  ou  moyenne,  plus  ou  moins  gros- 
sièrement ponctuées,  glabres  ou  pubescentes.  {On  connaît 
nne  vingtaine  d'espèces  de  cryptiques  répandues  dans 
l'Europe,  la  région  clrcaméditerranéenne,  I  Asie  occiden- 
tale; une  seule  habite  l'Amérique 'Etats-Unisl.  Ces  insectes 
se  plaisent  dans  les  lieux  arides  et  sablonneux,  les  déserts.) 

CRYPTO  (du  gr.  kruptos,  caché)  n.  m.  Nom  par  lequel  on 
désigne,  en  vélocipêdie,  un  bicycio  dont  le  svstème  de 
multiplication  est  dissimulé  au  centre  de  la  roue  'directrice. 

CRYPTOBATIS  {iis.i)  n.'f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnivores,  famille  des  carabidés,  comprenant  des  formes 
ressemblant  beaucoup  aux  lébies,  mais  à  élytres  plus 
larges,  convexes,  à  corselet  rétréci  en  avant.  (L'es  crypto- 
batis  sont  do  taille  moyeone,  rousses  ou  brunes,  avec  les 
élvtres  bleus  ou  noirs  ;  leurs  mœurs  sont  celles  des  lébies  ; 
elles  habitent  les  lieux  boisés  de  la  Bolivie  et  du  Brésil.  On 
en  connaît  sept  ou  huit  espèces.) 

CRYPTOBIOTE  [da  gr.  kruptos,  caché,  et  biotês,  vie)  adj. 
En  T.  d'hist,  nat.,  Dont  la  vie  est  latente. 

CRYPTOBIUMi //î-om')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
brachélytres,  famille  dos  staphylinidés,  tribu  des  pœdéri- 
nés,  comprenant  des  formes  allongées,  étroites,  à  tète 
oblongue,  rétrécie  en  arrière,  à  corselet  subcvlindrique. 
(Les  cryptobium  sont  des  swphylins  de  taille  petite  ou  mé- 
diocre, d'^nt  on  connaît  près  de  cent  espèces,  répandues 
sartoiic  dans  les  régions  chaudes  du  globe;  une  seule  ha- 
bite l'Europe  et  se  rencontre  en  France.  Elle  est  d'un  noir 
brillant,  et  vit  dans  les  forôts  marécageuses,  comme  ses 
congénères.) 

CRYPTOBRANCHE  n.  m.  Zool.  Genre  d'amphibicns  uro- 
dèles  déf'jlrrrnes.  'le  la  famille  des  ménopomidés,  sans 
ouvertures  branchiales.  Les  cryptobranchos  ont  l'habitus 
des  salamandres, 

CRYPTOCALVINISME  (nissm'  —  rad.  cryptoeaU'inisle) 
n.  m.  Opinion  des  luthériens  qui  cherchaient  à  réaliser  un 
rapprochement  avec  les  calvinistes. 

CRYPTOCALVINISTE  'nigst  —  du  gr.  kruptos,  caché,  et 
de  calviniste)  r^m.  Luthérien  qui  cherchait  à  rapprocher 
son  parti  de  c*?lui  des  calvinistes. 

—  Encycl.  Les  cryptocalmnistes  ou  philippistes  sont  les 
luthériens  qui  interprétèrent,  avec  Philippe  Mélanchthon. 
la  doctrine  de  la  coufession  d'Augsbourg  uans  le  sens  d'un 
rapprochement  entre  les  luthériens  et  les  réformés  pro- 
prement dits.  Flacius,  professeur  à  léna,  s'étaut  prononcé 
pottr  ic  luthéranisme  pur  et  même  quintesseocié,  les  prin- 


ces évangéliques  furent  amenés  à  prendre  part  dans  le 
débat.  Les  cryptocalvinistes,  soutenus  dans  le  Palatinat 
par  Frédéric  III,  et,  dans  la  Saxe,  par  l'électeur  Auguste, 
s'aliénèrent  l'appui  de  ce  dernier  le  jour  où  ils  prétendi- 
rent transformer  l'Eglise  allemande  ;  plusieurs  d'entre 
eux,  le  chapelain  Stœfi'el,  le  conseiller  secret  Peucer,  le 
prédicateur  Schiiz,  furent  emprisonnés.  Sous  Clirétien  I'^ 
successeur  d'Auguste,  le  ministre  Crell  mit  fin  aux  persé- 
cutions, dans  l'espoir  de  réaliser  l'union  politique  des  luthé- 
riens et  des  réformés.  Sous  Chrétien  II.  le  duc  Frédéric- 
Guillaume,  tuteur  du  prince,  se  mit  à  la  tète  d'une  réac- 
tion luthérienne  et  lit  condamner  Crell  à  la  peine  capitale. 
L'exécution,  qui  eut  Hou  le  9  octobre  1601,  marque  la 
fin  du  cryptocalvinisme. 

CRYPTOCAL'yx  n.  f.  Bot.  Syn.  de  uppie. 

CRYPTOCAMPE  n.  m.  Entom.  Syn.  de  nêmatk. 

CRYPTOCARPE  n.  m.  Genre  de  plantes,  rapporté  avec 
doute  à  la  famille  des  ohénopodécs. 

CRYPTOCARPHE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  acicarphe. 

CRYPTOCARYE  (ri)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  lauracées,  type  de  la  tribu  des  cryptocaryées,  compre- 
nant une  vingtaine  d'espèces,  répandues  dans  les  régions 
tropicales  du  globe. 

CRYPTOCARYE,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  aux  cryptocaryes. 

CRYPTOCARYÉES  [ri-é)  n.  f.  pi.  Tribu  do  la  famille  des 
laurinécs,  ayant  pour  type  le  genre  crypfocarye.  —  Une 

CRY'PTOCABYKE. 

CR-yPTOCÉPHALE  OU  CRYPTOCEPHALUS  (sé-fa-luss) 
n.  m.  Zool.  Genre  d'insectes  culéoptèros,  tvpe  do  la  famille 
des  cryptocéphaluiés.  comprenant  des  formes  cylindriques 
et  ramassées,  de  taille  petite  ou  moyenne,  de  livrée  métal- 
lique ou  bariolée  de  teintes  vives 
et  tranchées. 

—  Tératol.  Monstre  voisin  des 
acéphales,  mais  ofifrant,  sous  la 
peau,  quelques  vestiges  de  crâne. 

—  Encycl.  Zool.  Les  cryptocé- 
phales  représentent  le  genre  le 
plus  nombreux  de  tout  l'ordre  des 
coléoptères;  il  compte  sept  cents 
espèces,distribuéesdaus  le  monde 
entier.  Ils  vivent  sur  les  arbres  et 
arbrisseaux,  sur  les  plantes  les 
plus  diverses;  quand  on  les  tou- 
che, ils  se  contractent  et  ramè- 
nent en  dessous  leurs  pattes  et 
leurs  antennes.  Plus  de  quarante 

espèces  habitent  lo  bassin  de  la  Cryptocéphale  'gr.  2  fols). 
Seine.    Citons    le    cnjptocephalus 

auréolas,  d'un  beau  vert  doré,  commun  ;  le  cryptocephalus 
fini,  espèce  fauve,  un  peu  plus  grande,  vivant  sur  les  pins. 
Les  larves  vivent  dans  un  fourreau  protecteur,  formé  par 
leurs  excréments,  et  la  nj^mphe  y  demeure  abritée.  Les 
cryptocéphales  sont  vulgairement  appelés  griOouris. 

CRYPTOCÉPHALINÉS  (sé-fa)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes 
coléoptères  rdiytophages,  famille  des  chrysomélidés, carac- 
térisée par  les  deuxième,  troisième  et  quatrième  segments 
de  l'abdomen  contractés  au  milieu,  le  dernier  portant  une 
fossette  très  profonde  ;  élytres  laissant  le  pygidium  à  dé- 
couvert. (Les  cryptocéphalinés  comprennent  de  nombreux 
genres,  répandus  surtout  dans  l'hémisphère  boréal;  les 
principaux  sont  :  stylosome,  cryptocéphale,  pachybrachys, 
tous  trois  représentés  en  France.)— i/»  cryptocéphalink. 

CRYPTOGÈRE  ou  CRYPTOCERUS  [sé-russ]  n.  m.  Genre 
de  fourmis,  type  de  la  tribu  des  criptocérinés,  renfermant 
des  formes  américaines  à  grande  tête  plate  denticulée,  à 
antennes  épaisses.  (Une  des  espèces  les  plus  communes 
est  le  cryptocerus  atratus  de  la  Guyane  et  du  Brésil.) 

CRYPTOCÉRINÉS  {se)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hymé- 
noptères porte -aiguillon,  famille  des  myrmicidés,  com- 
prenant les  genres  cryptocère,  strumigénys,  trichoscapa  et 
epitritus.  —  Un  cryptocérink. 

—  Encycl.  Les  cryptocérinés  sont  caractérisés  par  leurs 
fossettes  antennaires  grandes,  limitées  par  des  arêtes  fron- 
tales. Répandues  surtout  dans  les  deux  Amériques,  ces  four- 
mis vivent  dans  les  branches  sèches;  leurs  allures  géné- 
rales leur  donnent  quelque  apparence  avec  des  araignées. 

CRYPTOCERQUE  ish'k')  OU  CRYPTOCERGUS  (sèr-kuss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  orthoptères  coureurs,  famille  des 
blattidés,  comprenant  des  formes  aptères,  allongées,  dont 
les  derniers  segments  abdominaux,  soudés  par  leurs  bords, 
ont  l'apparence  d'un  large  bec.  (Les  crvptocerques  habi- 
tent l'Amérique  du  Nord  et  ne  comprennent  qu'une  seule 
espèce  l)rune.) 

CRYPTOCHILE  {kit')  n.  m.  Zool.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères hétéromères,  famille  des  ténébrionidés,  tribu  des 
sténosinés,  comprenant  des  formes  petites  ou  movennes, 
à  élytres  courts,  ovales,  carénés,  à  pattes  courtes.  (Les 
cryptochiles  sont  toujours  recouverts  en  dessus  de  poils 
courts  et  fins,  tandis  qu'en  dessous,  comme  sur  les  pattes, 
s'étend  une  pubescence  squammeuse.  On  en  connaît  quinze 
espèces,  habitant  l'Afrique  équatoriale  et  méridionale.) 

—  n.  f.  Bot,  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  orchi- 
dées, tribu  des  épidendrées,  renfermant  une  seule  espèce 
qui  croît  au  Népaul. 

CRYPTOCOCCÉES  {ko-ksè)  n.  f.  pi.  Bot.  Famille  d'algues 
microscopiques,  placée  au  plus  bas  degré  do  l'échelle 
végétale,  et  ayant  pour  type  le  genre  cryptococcus.—  Une 

CRYPTOCOCCÉE. 

CRYPTOCOCCVS  {kok-kuss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  crypto- 
games inférieures,  consistant  en  globules  hyalins,  inco- 
lores, qu'on  trouve  dans  les  infusions  ou  dans  les  liqueurs 
conservées  depuis  longtemps. 

CRYPTOCORYNE  n.  f.  Genre  de  plantes,  do  la  famille 
des  aroidées.  comprenant  environ  six  espèces,  qui  croissent 
dans  les  lieux  humides  et  marécageux  de  l'Inae.  Syn.  de 

AMBItOSlNIE. 

CRYPTOCORYNE,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  so 
rapporir  ritix  cryptocorynes. 

CRYPTOCORYNÉES  (ne)  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  do  la 
famille  des  aroidées.  ayant  pour  type  le  genre  cryptoco- 
ryne.  Syn.  a.mbrosiniéhs.  —  Une  cry'ptocory.nék. 

CRYPTOCOTYLÉDONE  Mu  gr.  kruptos.  caché,  et  de  coty- 
lédon) a-lj.  En  T.  de  bot..  Dont  les  cotylédons  sont  cachés 
ou  pou  apparents,  ii  On  dit  aussi  ckyptocotyléuo.né,  ûu. 


432 

CRYPTOCRANIUM  (ni-om')  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères longicornes,  famille  des  cérambycidés,  tribu  des 
lamiinés,  comprenant  une  seule  espèce  du  Brésil,  de  très 
grande  taille,  gris  soyeux,  avec  quatre  taches  gris  noir 
velouté  sur  les  élytres.  (Le  cryptocraniuia  latenile  est  uu 
insecte  rare;  par  ses  affinités  zoologiques,  il  se  rappro- 
clie  des  niphones  d'Europe.) 

CRYPTODÈRE  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  dérê,  cou)  adj. 
En  T.  d'erpét..  Qui  a  le  cou  couché. 

CRYPTODÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  reptiles  chéloniens, 
famille  des  émydés,  comprenant  les  genres  cistude,  emyde, 
létronix.  platysteme,  emysaure,   staurotype  et  cino&terne. 

—    Un   CRYPTODÉRINÈ. 

CRYPTODON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  carovaglie. 
CRYPTOGAME  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  gamos,  union) 
n.  f.  Végétal  sans  fleurs. 

—  Encycl.  Les  cryptogames  formaient  uno  seule  des 
vingt-quatre  classes  du  système  de  Linné.  L.  de  Jussieu 
a  élevé  cette  classe  au  rang  de  l'un  des  trois  embran- 
chements entre  lesquels  il  partageait  le  règne  végétal  tout 
entier  (embranchement  des  acotylédones),  les  deux  autres 
comprenant  les  plantes  à  fleurs  ou  phanérogames.  Les 
progrès  réalisés  depuis  dans  la  connaissance  des  crypto- 
games ont  amené  les  botanistes  modernes  à  les  répartir 
entre  trois  embranchements  (cryptogames  vasculaires  ou 
ptéridophytes,  muscinées  ou  bryopnytes,  thallophytes), 
dont  chacun  a  la  même  valeur  que  l'ensemble  des  pha- 
nérogames. 

CRYPTOGAMIE  {mt)  n.  f.  Etat  d'une  plante  cryptogame. 
Il  Etude  des  cryptogames. 

"  n.  f.  pi.  Classe  de  Linné,  renfermant  les  plantes  dont 
lesétamines  et  les  pistils  sont  invisibles  (ex.  :  champignons, 
mousses).  [Ce  sont,  en  réalité,  les  plantes  sans  tleurs.] 

CRYPTOGAMIQUE  [nik')  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  appar- 
tient aux  crypToj^anies,  qui  en  a  les  caractères. 

CRYPTOGAMISTE  [misst')  adj.  Qui  s'occupe  de  l'étude 
dos  orypto;_'anu-s.    ii    Substantiv.  :  Un  cry'ptogamiste. 

CRYPTOGAMOLOGIE  {jl)  n.  f.  Histoire  des  plantes 
cryptogames. 

GRYPTOGAMOLOGIQUE  [jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
cryptogamologie  :  Des  études  cryptogamologiquks. 

CRYPTOGÊNE  (jén  —  du  gr.  kruptos,  caché,  et  génésis, 
génération)  adj.  Engendré  dans  im  lieu  caché,  dans  l'inté- 
rieur d'un  autre  corps  vivant. 

CRYPTOGÉNIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  CÉRATOPTÉRIS. 

CIîYPTOGLOTTIS  (glo-tiss)  n.  m.  Genre  de  plantes  épi- 
phytes,  famille  des  orchidées,  tribu  des  vandées,  renfer- 
mant une  seule  espèce,  qui  croît  à  Java  et  aux  Philippines. 

CRYPTOGRAMME  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  graimna,  ca- 
ractère) n.  m  Ecrit  en  caractères  secrets  :  Uji  crypto- 
gramme en  atigîais. 

CRYPTOGRAMME  n.  m.  Bot.  Genre  de  fougères,  com- 
prenant trois  espèces,  des  régions  froides  de  l'Asie  et  de 
l'Amérique. 

CRYPTOGRAPHE  (du  gr.  kruptos,  caché,  et  graphein, 
écrire)  n.  m.  Personne  qui  se  livre  à  la  cryptographie. 

CR-yPTOGRAPHIE  {fi  —  rad.  cryptographe)  n.  f.  Art  de 
correspondre  secrètement  au  moyen  désignes  connus  des 
seuls  correspondants. 

—  EyCYCL.  ha.  cryptographie  est  surtout  employée  par 
les  hommes  d'Etat,  les  généraux,  les  ambassadeurs,  etc., 
dans  le  but  d'assurer  le  secret  de  leur  correspondance  si 
elle  vient  à  tomber  entre  des  mains  ennemies  ou  étran- 
gères. Pour  atteindre  ce  résultat,  on  emploie  des  carac- 
tères ordinaires,  auxquels  on  donne  arljitrairement  une 
signification  uoavelle,  mais  convenue  d'avance;  ou  Ion  se 
sert  de  caractères  d'une  langue  étrangère  quelconque,  de 
caractères  sténographiques,  musicaux,  algébriques;  ou 
l'on  crée  des  caractères  oizarres,  dont  le  sens  ne  peut  être 
connu  que  des  initiés;  ou,  enfin,  on  recourt  à  des  combi- 
naisons de  lettres  ou  de  signes  employés  deux  à  deux, 
trois  à  trois,  quatre  à  quatre,  etc.  Les  chitFres  arabes  ayant 
fréquemment  servi  de  base  à  ce  genre  d'écriture,  il  a  été 
souvent  appelé  écritureen  chiffres  onchiffre  diplomatique. 

La  correspondance  secrète  remonte  à  la  plus  haute  an- 
tiquité ;  les  systèmes  emplo3'és  sont  innombrables,  mais 
ils  peuvent,  cependant,  être  ramenés  à  un  certain  nombre 
de  types. 

Si  l'on  ne  veut  pas  confier  ses  secrets  à  un  déchifl'reur, 
les  divers  correspondants  sont  obligés  d'avoir  chacun  la 
clef  do  l'écriture  ou  l'alphabet  adopté. 

La  clef  d'un  chifl're  est  l'alphabet  dont  on  est  convenu. 
On  en  distinguo  de  plusieurs  espèces  :  le  chiffre  à  simple 
clef  est  celui  dans  lequel  on  se  sert  toujours  d'un  même 
alphabet  pour  remplacer  les  diverses  lettres  d'une  dé- 
pèche, et  le  chiffre  à  double  clef  celui  où  l'on  change 
l'alphabet  à  chaque  mot. 

On  se  sert  en  outre  de  Hu/Zt'.s,  syllabes  ou  même  phrases 
insignifiantes,  que  l'on  mélo  aux  caractères  significatifs. 

Pour  augmenter  encore  la  difficulté  de  lire  les  dépèches 
en  chiffres,  on  emploie  une  grille,  carton  bizarrement  dé- 
coupé à  jour,  qui.  dès  qu'il  est  placé  convenablement  sur 
les  dépêches,  ne  laisse  paraître  que  les  caractères  néces- 
saires ;  car  les  caractères  de  remplissage  n'ont  été  ajoutés 
par  l'expéditeur  qu'après  qu'il  a  eu  écrit  la  dépêche. 

Le  système  d'écriture  en  chiffres  le  plus  simple  consiste 
à  écrire  les  vingt-quatre  caractères  de  l'alphabet  (le  j  non 
compris)  sur  deux  lignes  horizonialeset  parallèles.  Quand 
on  veut  déguiser  un  mot.  il  suffit  de  représenter  les  lettres 
lie  chaque  mot  par  celles  qui  leur  correspondent  dans 
l'autre  ligne.  Ce  n'est  guère  qu'un  jeu  d'enfant.  Les  systè- 
mes usités  en  diplomatie  sont  beaucoup  plus  compliqués. 
En  voici  (juelques-uns  : 

La  méthode  de  Jules  César  consiste  à  remplacer  les  lettres 
d'une  missive  réelle  par  d'autres  lettres  ou  d'autres  signes 
convenus  d'avance. 

La  méthode  japonaise,  ainsi  appelée  parce  qu'elle  imite  la 
manière  d'écrire  des  Japonais,  consiste  à  placer  les  mots 
suivant  des  lignes  verticales.  Pour  la  première  ligne  on 
lit  les  lettres  en  descendant  :  pour  la  seconde,  en  montant, 
et  ainsi  de  suite  jusqu'au  bout.  Afin  de  rendre  la  lecture 
plus  difficile,  on  ne  figure  pas  toujours  les  colonnes. 

Dans  la  méthode  par  parallélogramme,  on  écrit  d'abord 
la  dépêche  à  la  manière  ordinaire  ;  mais  en  ayant  soin  do 
ti;nir  les  lettres  à  une  certaine  distance  les  unes  dos 
autres,  pourqueceliesdos  différentes  lignes  horizontales  se 
rgrrespoudcnr  von ïralemont. 
Quand  ou  emploie  la  méthode  de  Scott,  ou  s  arrange  pour 


433 

fjiio  le  nombro  dos  lotlros  romaines  qui  prt'tcôdpnt  nno 
ituli([uo  dans  uiio  ilôpAcho  indiiiuo  lo  cliinro  do  l:i  olnf  suus 
ioquoi  il  faut  cliorclior  la  lottrn  vtintablo.  Un  chilfro  qiiel- 
oonquo  pourrait  tenir  Hou  do  lottros,  «t  l'italique  pourrait 
Hvo  rcmplacôo  par  un  délié  ou  par  tout  autre  signo  pou 
visiblo. 

La  miHhode  du  comte  Gronsfeld  consiste  ou  à  écrire  la 
correspondauco  à  la  maniùro  ordinaire  avec  un  nombro 
qui  so  répète  sans  cesse  ot  successivement  sur  touto  lu 
suite  do  la  correspondance,  ou  à  compter,  A  partir  do  cha- 
cune des  lettres  prises  dans  un  aipliaiM^t  onliiiairo,  autant 
do  lottros  quo  lo  chiffre  au-dessus  de  '-'s  prciuicros  indique 
d'uniti.^  ;  la  dernière,  ainsi  comptée,  sera  ccUo  qui  devra 
Être  substituée  pour  la  correspondance  secrète. 

l/A  méthode  de  lord  Bacon  consistait  on  un  groupe  do 
cinii  lottros,  et  chaque  groupe  remplaçait  uno  lettre  do 
l'alphabet  ordinaire. 

SI  l'on  veut  so  servir  do  la  méthode  des  diviseurs,  on  pont 
écrire  à  la  manière  ordinaire,  mais  en  ayant  soin  d'isoler 
les  lettres,  afin  de  les  faire  correspondre  suivant  dos  co- 
lonnes verticales,  que  l'on  numérote;  puis,  (^uand  on  veut 
écrire  la  dépêche  secrète,  on  écrit  fes  mêmes  lottros, 
mais  en  intervertissant  les  colonnes  verticales. 

La  méthode  prise  des  signaux  de  jnartne  consiste  en 
groupes  composés  d'un  plus  ou  moins  grand  nombro  do 
chiffres. 

Si  l'on  veut  recourir  à  lamélhode  des  télégraphes,  on  em- 
ploie diverses  combinaisons  de  deux  ou  do  trois  lettres. 

Dans  ces  derniers  temps  on  a  inventé,  sous  lo  nom  de 
crgptographes,  des  appareils  qui  permettent  do  donner  aux 
li'ttrcs  uno  valeur  arbitraire,  jamais  la  même,  ce  qui  est 
de  nature  à  dérouter  complètement  les  recherches. 

Souvent  aussi  on  so  sert  pour  chiffrer,  de  dictionnaires 
dont  chaque  correspondant  possède  un  exemplaire. 

Ces  dictionnaires  sont  tantôt  constitués  par  un  seul  vo- 
lume, tantôt  par  deux.  Dans  le  premier  cas,  les  nombres 
do  chiffres  sont  placés  dans  leur  ordre  numériquo  et  les 
mots  qu'ils  désignent  dans  l'ordre  alphabétique.  Les  pages 
sont  numérotées  suivant  une  clef  ou  une  loi  connue  des 
seuls  correspondants. 

Dans  lo  second  cas.  lo  volume  dit  table  chiffrante  con- 
tient les  mots  dans  l'ordre  alphabétique  et,  en  face  de 
chacun  d'eux,  un  groupe  de  chiffres  inscrits  au  hasard  ;  le 
volume  dit  table  déchiffrante  contient,  au  contraire,  les 
groupes  de  chiffres  placés  dans  l'ordre  numériquo  et,  en 
face  do  chaque  groupe,  le  mot  qu'il  désigne. 

Parfois,  les  groupes  do  chiffres  sont  remplacés  par  des 
mots  convenus,  c'est-à-dire  détournés  de  leur  sens  véri- 
table, et  en  face  desquels  on  inscrit  la  signification  con- 
venue entre  les  deux  correspondants. 

La  méthode  des  dictionnaires  peut  so  combiner  aux 
diverses  clefs  ou  conventions  qui  on  augmentent  la  sé- 
curité. 

CRYPTOGRAPHIQUE  [fik')  adj .  Qui  so  rapporte  à  la  cryp- 
tographie :  Caractères  cRYPTOGRapuiques. 

CRYPTOGRAPHIQUEMENT  adv.  D'une  manière  crypto- 
grapliique. 

CRYPTOGYNE  (_/m')  n.  m.  Genre  do  composéos-anthé- 
midées.  (Les  cryptogynes  sont  des  arbres  à  feuilles  mas- 
sées à  l'extrémité  des  rameaux,  où  les  fleurs  les  remplacent 
après  leur  chute  ;  l'espèce  type  du  genre  est  le  cryptogyne 
Gerardiana.) 

CRYPTOHALITE  n.  f.  Fluosilicate naturel  d'ammonium. 

CBYPTOHELIA  ié-U)  n.  m.  Genre  do  méduses  hydroides, 
sous-ordre  des  hydrocorallines,  famille  des  stylastéridés, 
comprenant  des  colonies  ramifiées  et  pierreuses,  dont  les 
calices  calcaires  possèdent  chacun  un 
opercule. 

—  Encycl.  Comme  les  autres  styîasté- 
ridés,  les  cnjptohelia  ont  été  pris  long- 
temps pour  des  madrépores;  ils  vivent 
dans  les  grandes  profondeurs  do  l'Atlan- 
tique et  du  Pacifique. 

CRYPTOHYPNE  ou  CRYPTOHYPNUS 

{pnuss)  u.  m.  Genre  d'insectes  i-olèoplcres 
serricornes,  famille  des  élaléridés,  tribu 
dos  élatérinés,  renfermant  do  petites 
formes  à  élytres  assez  courts,  arrondis  on 
arriére,  à  corselet  plus  long  que  largo  et 
arrondi  latéralement. 

—  EncY(X.  Les  cryptohypnes  sont  dos 
taupins  nains,  à  livrée  fauve  ou  brune,  va- 
riée de  rouge  et  do  brun  vivant  à  terre,  dans  les  mousses, 
sous  les  pierres,  dans  le  sable  au  bord  dos  cours  d'eau. 
Répandus  surtout  sur  l'hémisphère  boréal,  ils  comptent 
vingt-sopt  espèces  en  Europe. 

CRYPTOLÉPIDE  n.   f.  Genre   d'arbrisseaux  grimpants, 


CRYPTOGRAPHIQUE   —   CR YPTORHYNQUE 


do  la  lamillo  dos  asclépiadéos,  comprenant  cinq  ou  six 
,  qui  croissent  dans  llndo  et  l'Afrique  :  On  cultive 


spèc 


en  Europe  la  CRYi-TOLiirior:  élégante.  {C.  Lomaire.) 

CRYPTOUNE  n.  f.  Hydrocarburo  naturel.  Variété  do 
naplito. 

CRYPTOLITE  n.  f.  Phosphato  naturel  do  cérium  et  de 
didymc,  .pio  l'on  trouve  dans  l'apatito  verto  ou  rouge. 

CRYPTOLITHE  ou  CRYPT0LITHU3  {(uss)  n.  m.  Paléont. 
Gonrrde  triluliitos  proprement  dits,  appartenant  an  groupe 
des  trinuculos  et  caractérisé  par  la  bordure  céphaliquo 
garnie  do  plusieurs  rangs  do  granules.  (Los  cryplolithos 
sont  fossiles  dans  les  terrains  paléozoïquos,  notamment 
dans  lo  silurien  inférieur.) 

CRYPTOLOBE  n.  m.  Genre  do  plantes,  rapporté  avec 

douio  à  la  famille  dos  apocynées.  Syn.  do  ami'iiicaupéh. 
CRYPTOLOGIQUE  {jik' —  An  gr.Av»pfo.9.  caché,  ot  loqos, 
discours)  adj.  Qiu  appartient  à  l'étudo  dos  effets  dnnt  los 
causes  sont  cacliéos.  [Ce  mot  a  été  créé  par  Ampère.) 

CRYPTOMÉRIE  {ri)  n.  f.  Genre  d'arbres,  do  la  famille  des 
conifères,  tribu  des  cupressinées,  formé  aux  dépens  des 
cyprès,  et  renfermant  uno  seule  espèce,  qui  croit  au  Japon, 

CRYPTOMÉTALLIN,  INE  (du  gr.  kntplos,  caché,  ot  do 
métalhn)  adj.  (^ni  renft^rme  du  métal,  sans  quo  cola  soil 
annoncé  par  aucun  si^ne  extt'rieur. 

CRYPTOMME  ou  CRYPTOMMA  { pto-ma)  n.  m.  Genre 
d'insectes  r-oleuptcrcs  carnassiers,  famille  dos  carabidé.s, 
tribu  du»  scaritinés,  <:omprenant  de.s  formes  allongées, 
assez  étroiteti,  dont  lo8  élytres  iiout  soudés,  uvoc  los 


III. 


veux  cachés  complètement  on  dessus  par  un  rebord  do 
la  tête. 

CRYPTOMONADE  ou  CR YPTOMON AS  (ïiosî)  n.  f.  Genre 
de  i)rotozoaires  fiagcllates,  famille  des  chrysomonadidés, 
comprenant  des  animaux  microscopiques,  nus,  do  forme 
persistante,  plus  ou  moins  ovale  ou  allongée,  avec  deux 
îlagollum  subégaux.  (  Los  crvptonionades  habitent  los 
eaux  douces  d'Europe,  parmi  les  conferves.) 

CRYPTOMORPHITE  n.  f.  Borate  hydraté  naturel  de 
(■liaux  formant  dos  grains  dans  la  glaubérite,  à  Windsor 
(Nouvelle-Ecosse).  Variété  d'ulexite. 

CRYPTONELLE  ou  CRYPTONELLA  inèV)  n.  f.  Paléont. 
Genre  de  moUuscoïdes  brachiopodos,  lamille  des  térébra- 
tulidés,  comprenant  des  formes  ressemblant  aux  lérébra- 
tules,  lisses,  avec  appareil  brachial  allongé.  (Les  crypto- 
nelles  sont  fossiles  dans  le  dévonien  de  l'Amériquo  du 
Nord.) 

CRYPTONÉMÉ,  ÉE  (du  gr.  kruptns,  caché,  et  néma, 
tissu)  adj.  En  T.  do  bot.,  So  dit  des  algnos  dont  la  i^rondo 
est  constituée  en  entier  par  dos  filaments  articulés  diver- 
sement disposés. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  végétaux  cryptogames,  de  la  famille 
des  algues,  comprenant  les  genres  gloioclade^  némastome, 
spongiocarpe,  gastrocarpe,  coccocarpe.  —  Lfne  crtptonêmée. 

CRYPTONISQUE  {nissk')  OU  CRYPTONISCUS  {skuss) 
n.  m.  Genre  do  crustacés  isopodes  cuisopodos,  famille  des 
entoniscidés,  comprenant  de  petites  formes  parasites  vi- 
vant sur  d'autres  crustacés  parasites,  notamment  sur  le 
pédoncule  de  divers  cirripèdes.  (On  connaît  plusieurs  es- 
pèces de  cryptonisques,  réparties  dans  les  régions  les  plus 
opposées.) 

CRYPTONYME  (du  gr.  kniptos,  cacîié,  et  onojna,  nom) 
adj.  Dont  lo  nom  est  caché,  ii  Ouvrage  cr y ptony me,  Ouvrage 
qui  porte  le  nom  do  l'auteur  déguisé  par  un  anagramme. 

—  n.  m.  Nom  emprunté,  supposé,  dont  un  auteur  signe 
son  œuvre  :  Stendhal  est  le  cryptonymk  de  Henri  Beyle. 
(On  dit  plus  ordinairement  pseudonymk.)  ii  Ecrivain  qui 
n'a  pas  signé  son  œuvre,  ou  qui  l'a  signé  d'un  nom  autre 
que  le  sien  :  Un  cryptonyme  fait  guelquefois  preuve  de 
modestie,  plus  souvent  de  prudence,  il  Adjectîv.  ;  Les  auteurs 

CRYPTONYMES. 

CRYPTOPE  ou  CRYPTOPUS  (ptiss)  n.  m.  Erpét.  Genre 
de  reptiles  chéloniens,  lamillo  des  trionychidés,  compre- 
nant des  formes  à  carapace  bombée,  dont  le  disque,  très 
vaste,  a  un  pourtour  étroit,  et  dont  le  plastron,  large,  porte 
en  arrière  trois  pièces  mobiles  pouvant  se  refermer  sur 
les  pattes  et  la  queue. 

—  Bot.  Genre  de  plantes  épiphytes,  de  la  famille  des 
orchidées,  tribu  desvandées.  (Le  cryptopus  elatus  est  re- 
cherché dans  les  serres  pour  ses  belles  fleurs  blanches, 
mouchetées  de  pourpre.) 

—  Encycl.  Erpét.  Les  cryptopes  sont  des  tortues  comes- 
tibles d'eau  douce  dont  on  connaît  deux  espèces  :  l'une 
{cryptopus  Senegalensis)  habite  le  Sénégal  ;  1  autre  {cn/p- 
tupus  graîiulatus)  est  commune  dans  les  étangs  du  Coro- 
mandel.  Brune,  variée  do  jaune  en  dessus,  jaunâtre  en 
dessous,  elle  atteint  28  centimètres  de  long. 

CRYPTOPENTAMÈRES  {pin)  n.  m.  pi.  Division  des 
insectes  coléoptères,  comprenant  tous  ceiLx  t|ui,  comme 
les  phytophages,  les  longicornes,  los  rhynchophoros  et 
los  xylophages,  ont  des  tarses  à  cinq  articles,  dont  un  est 
atrophié  et  caché.  (Ce  sont  les  tétramères  des  anciens 
auteurs.  La  division  des  cryptopentamôres  n'a  pas  été 
généralement  adoptée.)  —  Un  cryptopkntamkkk. 

CRYPTOPÉTALE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  lkpuropêtale. 

GRï-PTOPHAGE   {faf)  OU  CRYPTOPHAGUS   { /"a-vuM  ) 

n.  m.  Genre  dmsectes  coléoptères  clavicorncs,  famille  des 
cryptophai/idés,  comprenant  de  petites 
formes  oblongnes,  ordinairement  rous- 
ses ou  jaunâtres,  peu  convexes,  â  cor- 
selet presque  carré,  à  élytres  longs  ot 
arrondis  ù.  l'extrémité. 

—  Encvcl.  On  connaît  plus  do  quatre- 
vingts  espèces  de  cryptophages,  répan- 
dues dans  l'hémisphère  boréal,  ot  dont 
soixante  sont  européennes.  Ces  insectes 
vivent  dans  les  champignons,  les  moi- 
sissures, lo  bois  pourri:  certains  abon- 
dent dans  les  celliers  et  les  caves,  sous 
les  paillassons  et  les  débris  do  foin,  los 
croûtes  do  pam,  sur  los  tonneaux,  etc. 

GRYPTOPHAGIDÉS    {Ji)    n.    m.     pi. 

Famille  d'insectes  (toléoptôros  clavicorncs,  renfermant  do 
petites  formes  vivant  dans  les  champignons,  les  débris 
végétaux,  etc.,  ot  oui  sont  réparties  dans  quatre  tribus  : 
telmatophilinés,  dîpnylinés ,  atotnarinés  ot  cryptophaqinés 
(cette  dernière  avec  les  genres  Icucohimatiùm,  anthcro- 
phagus,   emphytus,   glisonola,    muionoinus ,    etc.).  —  Un 

CRYPTOrUAGlDÉ. 

GRYPTOPHIALE  OU  CRYPTOPHIALUS  {lus%)  n.  m. 
Genre  de  crustacés  cirripèdes,  famille  des  cryptophialidés, 
comprenant  des  formes  ressemblant  à  dos  bouteilles  ot 
portant  à  leur  extrémité  postérieure  trois  paires  do  pattes 
modifiées  en  cirros. 

—  Encycl.  Les  cryptophiafes  sont  de  petits  animaux 
marins  parasites,  dont  les  larves,  à  leur  premier  stade, 
sont  ovales,  apodes  et  aveugles.  L'espèce  type,  crypto- 
phialiis  minitus,  habite  los  côtes  do  l'Amériquo  du  Sud  ot 
vit  enfoncée  dans  la  coquille  dos  concholépas. 

CRYPTOPHIALIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  crustacés  cir- 
ripèdes abdominaux,  dont  le  gr  nro  cn/ptophiate  est  lo  type, 
et  qui  comiircnd   aussi    les  kochlorhinés.  —  Un  crypto- 

VUlWAliK. 

CRYPTOPHONE  (du  gr.  kmplos,  caché,  et  ph6ni^,  voix) 
n.  m.  Instrument  ù.  l'aide  duquel  il  est  possible  d'entendre 
dos  sons  ipio  l'organe  do  l'ouïe  n'entend  pas  sans  lui. 

CRYPTOPHRAGME  n.  m.  Ilerho  delà  famille  des  ncan- 
thacéos,  tribu  dos  li\ grophilées,  com|U"enant  cinq  espèces 
qui  croissent  dans  l'indo.  Syn.  do  uymnostachyum. 

CRYPTOPHYTB  adj.  Bot.  Syn.  do  cbyptooamk. 

—  n.  f.  pi.  Syn,  do  crvptooamks.  —  Uno  ckyptophytb. 

CRYPTOPINE  n.  f.  AlcuIoYdo,  C"U"AzO',  découvert 
dans  ro|Muni  ;  on  pont  le  retirer  dos  eaux  mères  provenant 
do  la  préparation  du  chlorhydrate  do  thébuïno. 


Cryptoprocte, 


CRYPTOPLEURE  OU  CRYPTOPLEURUM  {rom')  n.  m- 
Entom.  Genre  d'insectes  coléoptères  palpicornes,  famille 
dos  sphœridiidés,  comprenant  de  petites  formes  globu- 
leuses, dont  le  corselet  a  ses  borus  externes  repliés  sur 
eux-mêmes  et  dont  les  jambes  antérieures  ne  sont  pas 
échancrées.  (On  connaît  quelques  espèces  do  ce  genre, 
dont  deux  seulement  habitent  la  France  et  toute  l'Europe  ; 
elles  vivent  dans  los  débris  végétaux,  les  crottins  et  les 
bouses.) 

—  n.  f.  Bot.  Genre  de  plantes  do  la  famille  dos  com- 
posées, tribu  des  chicoracées. 

CRYPTOPODE  (du  gr.  kruptos,  caché,  ot  pous,  podos, 
piedj  adj.  En  T.  do  zool.,  Dont  les  pattes  ne  sont  pas  ap- 
parentes. 

—  n.  m.  pi.  Genre  do  crustacés  décapodes  brachyuros, 
renfermant  deux  espèces,  dont  la  plus  remarquable  est  le 
cryptopode  chagriné  de  la  côte  du  Coromandel.  —  Un  CRYP- 

TOPODE. 

CRYPTOPODIE  {di)  ou  CRYPTOPODIA  n.  m.  Entom. 

Genre  de  crustacés  décapodes  brachyurcs,  famille  des 
parthénopidés,  comprenant  uno  espèce  do  l'océan  Indien 
(cryptopodia  fornicala}^  remarquaUo  par  sa  carapace  à 
larges  expansions  latérales,  formant  un  vaste  bouclier 
bombé. 

—  Bot.  Section  des  neckères,  genre  do  mousses,  il  Genre 
de  mousses,  de  la  tribu  des  bortramiées. 

CRYPTOPORTIQUE  {tik'  —  du  gr.  kruptos,  caché,  et  du 
lat.  porticus,  portique)  n.  f.  Archit.  Chez  les  Romains,  Ga- 
lerie voûtée,  différant  probablement  do  la  crt/pte  en  ce 
qu'elle  recevait  le  jour  des  deux  côtés,  et  ])ar  do  largos  ou- 
vertures. Il  Décoration  de  l'entrée  d'une  grotte,  n  Arc  pris 
en  sous-œuvre  au-dessous  d'un  rez-de-chaussée,  ii  Vesti- 
bule fermé  sur  les  flancs,  qui  donne  accès  dans  uno  église. 

CRYPTOPROCTE  ou  CRYPTOPROCTA  n.  m.  Genre  de 
mammifères  carnivores,  famille  des  félidés,  comprenant 
une  forme  pro- 
pre à  Madagas- 
car, et  qui  fait 
le  passage  entre 
les  chats  et  les 
civettes. 

—  ENCY'cL.Le 
ctnfptoprocte  fé- 
roce {crypto- 
proctaferox),  ou 
faussa,  qu'il  ne 
laut  pas  confon- 
dre avec  le  fos- 
sa,  du  mémo 
pays,  qui  est  une  civette,  a  los  griffes  rétractiles,  mais  sa 
dentition  présente  deux  prémolau'es  de  plus  que  les  chats 
actuels  ;  par  ses  caractères,  il  rappelle  les  chats  tertiaires. 
C'est  une  bote  puante,  nocturne,  allongée,  basse  sur  pattes, 
mesurant  en  tout  l'",70,  dont  o^.oo  pour  la  queue.  Le  pe- 
lage, rude,  ras  et  serré,  est  d'un  roux  acajou,  plus  foncé 
sur  le  dos.  Le  foussa  est  le  plus  grand  carnassier  de  Ma- 
dagascar ;  il  chasse  la  nuit  et  rôde  autour  des  lieux  habités 
pour  pénétrer  dans  les  poulaillers;  timide  et 
craintif,  il  a  les  mœurs  des  putois  ot  des 
martres. 

CRYPTOPS  {topss)  n.  m.  Genre  de  myria- 
podes chilopodes,  famille  des  scolopendridés, 
comprenant  de  petites  formes  sans  ocelles,  à 
segments  égaux,  à.  antennes  fines  de  dix-sept 
articles.  (Les  cryptops  sont  dos  scolopendres  ^_^ 
à  vingt  et  un  anneaux  et  à  vingt  et  une  paires  _J^ 
do  pattes;  les  quelques  espèces  connues  ha-   ^'fSr^ 
bitent  l'Europe  et  lo  nord  de  l'Amérique.)  '-^4v' 

CRYPTORCHIDE  [kid'  —  du  gr,  krnptos,  ^^^ 
caché,  ot  orchis,  idos,  lesticulo)  n.  m.  Individu  /^'tirv 
dont  les  testicules  no  sont  pas  descendus  >^'(g^ 
dans  le  scrotum,  il  On  dit  aussi  crypsouchidk.     /^'^î^ 

—  Encycl.  Les  testicules,  chez  les  indi-  ^  ' 
vidus  normaux,  sont  descendus  dans  los 
bourses  à  la  naissance.  Quelquefois ,  ils  sé- 
journent plus  ou  moins  longtemps,  ou  mémo 
nidéfiniment,  dans  l'abdomen  ou  dans  le  canal 
inguinal.  Quand  ils  descendent  tardivement, 
ils  sont  ot  restent  plus  ou  moins  atrophiés. 

Lo  sexe  des  crvptorchides  rosto  souvent  dou- 
teux, en  raison  de  l'aspect  dos  organes  génitaux  externes. 
CRYPTORCHIDIE  [ki-di)  n.   1.  Etat  d'un  cryptorchide. 

CRYPTORHINE  ou  CRYPTORHINA  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dontirostres,  famille  dos  corvidés,  tribu 
des  callœatinés,  comprenant  les  crypsirhines  africains. 
(On  connaît  doux  espèces  do  ce  genre,  qui  habitent  l'Abys- 
sinie  VI  les  régions  avoisinantos.) 

CRYPTORHOPALUM  (lom')  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères clavicornos,  famille  des  dormestidés,  comprenant 
dos  formes  très  voisinos  dos  anihrèncs,  dont  elles  diffèrent 
par  leurs  palpes  maxillaires  sécuriformes  et  par  leur  pro- 
thorax muni  en  dessous  do  gouttières  pour  recevoir  los 
antennes.  (Les  crypiorhopalum  ont  la  taille  et  lo  faciès 
des  anthrônos  ;  leur  corps  n'est  cependant  pas  recou- 
vert d'écaillés,  mais  do  poils,  et  la  livrée  est  toujours  do 
couleurs  vives;  ils  remplacunt  les  anllirènes  dans  l'Amé- 
rique du  Sud.) 

CRYPTORHYNCHINÉS  (rin-chi)  n.  m.  pi.  Tribu  d'in- 
sectes coléoptères  rhynchophorcs,  famille  des  curculioni- 
dés ,  caractérisée  par  lo  corselet 
creusé  en  dessons  d'une  gouttière 
longitudinale  qui  revoit  le  rostre 
quand  l'insecte  so  contracte,  (lia 
Inbu  dos  cryptorhynchinés  compte 
do  nombreux  genres,  représentés 
surtout  dans  los  pays  chauds;  ceux 
qui  comptent  des  ospèces  françaises 
sont  :  acailcs,  camptorhinus,  gasto- 
rucercus,    cryptorhynchus,)   —    Un 

CUYPTOItlIVNrUINÉ. 

CRYPTORHYNQUE  Irink')  ou 
CRYPTORHYNCHUS  (rin-liuss)  n. 
m.  lîoiiro  d'insectes  coléoptères, 
type  do  lu  tribu  i\oi>Cfutorhynchinés, 
comprenant  des  charançons  do  taille 
médiocre,  do  forme  allongée  ot  pourtant  traptio,  A  tégu- 
ments couverts  do  squammos. 

55 


CRYPTORISTIQUE  —   CTEISION 


—  Enctci.  On  connaît  plus  de  deux  cent  vingt-cinq 
espèces  de  cryptorhijnqnes,  répandus  dans  les  régions 
chaudes  du  globe,  surtout  en  Amérique.  La  seule  euro- 
péenne est  noire,  avec  les  cotés  du  corselet  et  l'extrémité 
des  élytres  blanchâtres;  elle  vit  dans  le  bois  des  saules, 
des  aulnes  et  des  peupliers,  où  sa  larve  creuse  dos  galeries 
qui  font  souvent  mourir  les  jeunes  arbres. 

CRYPTORISTIQUE  [stik'  —  du  gf.  kruptos,  caché,  et 
orizein.  déterminer)  adj.  Didact.  Qui  applitjue  le  raisonne- 
ment à  ia  méthode  d'observation,  pour  découvrir  des  choses 
cachées.  {Mot  dû  à  Ampère.) 

CRYPTOSE  n.  m.  Entom.  Genre  de  chilopodes,  qui  vivent 
dans  l'obscurité. 

CRYPTOSÉPALE  n.  m.  Genre  de  léo^umineuses-césal- 
piniées,  série  des  copaïférées.  propre  à  l'Afrique  tropicale 
et  occidentale,  et  caractérisé  par  son  calice  formé  do 
quatre  petites  écailles  et  sa  corolle  monopétale. 

CRYPTOSÈTF.  n.  f.  Bot.  Syn.  de  philonotis. 

CRYPTOSIPHONIA  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  némato- 
spermées.  (Les  cryptosiphonia  ont  leur  fronde  tubuleuse.  à 
axe  articulé;  leurs  cystocarpes  sont  situés  dans  l'épais- 
seur des  tissus  de  rameaux  spéciaux.) 

CRYPTOSIPHONIÉES  n.  f.  pi.  Famille  d'algues,  dont  le 
genre  cryptosiphonia  est  le  type.  —  Cne  cryptosiphoniée. 

CRYPTOSOME  D.  m.  Crust.  Genre  de  décapodes  bra- 
chyures,  comprenant  uno  espèce  des  îles  Canaries  et  une 
autre  des  mers  du  Japon. 

CRYPTOSORUS  [russ)  n.  m.  Bot.  Section  des  fougères  du 
genre  polypodiara,  caractérisée  par  son  réceptacle  creux. 

CRYPTOSPERME  {spèrm')  n.  m.  Bot.  Syn.  de  oPERcn- 

CRYPTOSPHÉRïE  (sfp-rî)  n.  f.  Section  des  sphéries. 
genre  de  champignons.  Il  Ordre  des  gymnospermées,  dont 
les  spermaties  sont  immergées  dans  la  substance  corti- 
cale ou  médullaire  de  l'algue. 

CRYPTOSTÈGE  {slèj')  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  grim- 
pants, de  la  famille  des  asclépiadées,  tribu  des  périplo- 
cées,  croissant  dans  l'Inde  et  à  Madagascar. 

CRYPTOSTEMME  (stèm)  n.  f.  Genre  d'herbes  tomen- 
teuses.  de  la  famille  des  composées,  tribu  des  arctotidées, 
comprenant  trois  espèces  qui  croissent  en  Afrique  et  en 
Australie. 

CRYPTOSTÉMONE  [5^e— dugr.  kruptos,  caché,  et  stêmân, 
filetj  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  n'a  point  d'étamines  visibles. 

CRYPTOSTOME  {stom')  n.  m.  Entom.  Genre  de  coléo- 
ptères serricornes,  de  !a  famille  des  eucnémidés,  renfermant 
des  formes  propres  à  l'Amérique  du  Sud,,  et  caractérisées 
par  leurs  antennes  un  peu  coudées  à  la  base,  longues  et 
robustes,  leurs  élytres  parallèles,  leur  corselet  assez  court. 
(Le  type  de  ce  genre  est  le  cnjptostome  spinicorne,  qui 
habite  le  Brésil.) 

—  Bot.  Syn.  de  moutabée. 

CRYPTOSTYIJDE  [sti)  n.  f.  Genre  de  plantes  épiphytes, 
de  lit  famille  des  orchidées,  tribu  des  néottiées,  comprenant 
trois  ou  quatre  espèces  qui  croissent  en  Australie  età  Java. 

CRYPTOTÉLÉGRAPHIE  (  fi  —  du  gr.  kruptos,  caché,  et  de 
télégraphie)  n.  f.  Télégraphie  en  signes  conventionnels, 
qu'on  ne  peut  déchiffrer  qu'à  l'aide  d'une  clef  spéciale,  que 
seuls  connaissent  ceux  qui  correspondent  ainsi. 

CRYPTOTÉNIE  (n?)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  ombellifères,  tribu  des  carum. 

CRYPTOTÉTRAMÈRES  n.  m.  pi.  Division  des  insectes 
coléoptères,  comprenant  ceux  qui,  comme  les  coccinel- 
lides  et  les  endoraychid«s,  ont  quatre  articles  aux  tarses, 
dont  un  atrophié  et  caché.  (La  division  des  cryptotétra- 
mères  n'a  pas  été  adoptée;  car,  d'après  les  travaux  les 
plus  récents,  les  endomychidés  ont  été  réunis  aux  clavi- 
cornes,  qui  sont  franchement  pentamères.)  —  Un  crypto- 

TÉTRAMÈEE. 

CRYPTOZYGE  {ztf  —  du  gr.  kruptot,  caché,  et  zugomn, 
os  jugal)  adj.  En  T.  d'anthropol.,  Se  dit  des  arcades  zygo- 
maliques  très  saillantes  et,  par  extension,  de  celui  ou  celle 
qui  a  des  arcades  zygomatiques  très  saillantes. 

—  Encycl.  L'angle  qui  mesure  la  saillie  des  arcades 
zygomatiques  a,  d  après  Quatrefages,  ses  côtés  appuyés 
sur  les  extrémités  externes  des  arcades  zygomatiques  et 
sur  les  sutures  coronales  vers  le  stépha"nion.  Chez  les 
adultes,  cet  angle,  assez  aigu,  a  toujours  son  sommet  au- 
dessus  du  crâne,  et  est  aiors  dit  positif;  il  est  d'autant 
plus  aigu  que  les  arcades  zygomatiques  sont  plus  crypto- 
zyçes,  et  il  atteint  30  degrés  chez  les  Néo-Calédoniens, 
qm  sont  très  phénozyges.  Chez  les  enfants,  l'angle  a,  au 
contraire,  son  sommet  en  bas  et  est  dit  négatif. 

—  A.NTON.  Pbénozyge. 

CRYPTURE  ou  CRYPTURA  n.  m.  Nom  scientifique  des 
oiseaux  du  genre  tinamou,  type  do  la  famille  des  tina- 
midés  ou  crypturidés. 

CRYPTORGU8  iguxs)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
rhynchophores,  famille  des  scolytidés,  comprenant  des 
petites  formes  subcylindriques,  allongées,  finement  pu- 
Dcscentcs,  à  této  courte,  conique,  à  élytres  ponctués  en 
séries.  {Les  crypturgus  attaquent  les  conifères;  on  en 
connaît  huit  espèces,  dont  six  habitent  l'Europe,  une  les 
Canaries,  et  l'autre  les  Etats-Unis  d'Améri((uo.) 

CRYPTURIDÉS  D.  m.  pi.  Ornith.  V.  tinamidés. 

CRYSTAL  n.  m.  V.  CEiSTAL.  (V,  do  même,  avec  un  i, 
Um^  los  dérivés  de  ce  mot  qui  ne  se  trouvent  pas  ici.) 

Crystal  ClTY.viïle  des  Etats-Unis  (Etat  du  Missouri 
[comté  de  Jexierson  ',  sur  le  Mississipi  ;  i.ioâ  hab.  Grande 
fabrication  de  glacés  (on  ia  surnouune  «  le  Saint-Gobain 
des  Etats-Uû.s  •)• 

CRYSTALLIB  'ilnî'îViXï.  f.  Bot.  Genre  d'algues  microsco- 
piques, de  la  famille  des  diatomées,  formé  aux  dépens  des 
(.;^omphouemes,  et  comprenant  une  seule  espèce,  dont  les 
masses  prennent  un  aspect  vitreux  en  se  desséchant. 

Crytidas.  Myih.  gr.  Chef  sicilien  qui  fut  tué  par  HA- 
rakifîs,  lorsque  le  dieu  traversa  la  Sicile  avec  les  boeufs  do 
Géryon.Sescompatrioleslui  rondircotleshoDDeursdiviDS. 

es.  Chim.  Abréviation  de  césium. 

es.  Gronpe  do  Ic-ures  (\n\  se  rencontre  fréquemment  dans 
]<js  mois  t».d.vcs  ei  magyares.  On  doit  le  pronoof.-er  comme 
Tcii  :  cticsova,  pron.  tchàchova;  cscnenka,  pron.  tchervenka; 
csepetp  proD.  Uhepel,  etc. 


Gsaba,  ville  d'Austro-Hongrie  fHongpîe  [comitat  do 
Békës]),  sur  le  Koros  blanc;  34.250  hab.  Elève  de  bétail, 
vignobles,  légumes,  fruits,  broderies.  Belle  basilique.  La 
plus  grande  communauté  luthérienne  de  la  Hongrie. 

Csabrendek,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [co- 
mitat de  Zala]);  3.3S0  hab, 

Gsacza,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Honnie  [comitat 
de  Trencsin]),  près  de  la  frontière  de  Moravie  ;  4.400  hab. 

CSAKATHURN  ou  GSAKTORNYA,  ville  d'Austro-Hon- 
grie (Hongrie  [comitat  de  Zala]\,  près  de  la  Drave  ; 
4.045  h.  Faorique  de  sucre.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  do 
3S.400  hab. 

CSAKOVA  ou  CSAKOVAR,  ville  d'Anstro-Hongrie 
(Hongrie  [comitat  de  Ternes]),  sur  le  Temes;  4.495  hab. 
Restes  du  château  fort  de  Szak.  Ch..-1.  d'un  district  peuplé 
de  28.730  hab, 

CSAKY  ^Albin),  homme  d'Etat  hongrois,  né  en  1841. 
Issu  d'une  oes  plus  anciennes  familles  Hongroises,  Csaky 
entra  de  bonne  heure  dans  la  vie  politique,  et  devint  préfet 
au  moment  du  dualisme  (1867).  En  1888,  vice-président  de 
la  Chambre  des  magnats,  il  fut  nommé,  la  même  année, 
ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes  et  contribua 
puissamment  au  vote  des  lois  politico-ecclésiastiques  (1896). 
Il  donna  sa  démission  avec  le  cabinet  Wekerlô  et  devint 
un  dos  leaders  du  parti  libéral. 

GsANAD.  comitat  d'Austro-Hongrie  (Hongrie),  entre 
les  comitats  de  Békès,  d'Arad,  de^Torontal  et  de  Cson- 
grad.  peuplé  de  130.575  hab.,  sur  1.618  kil.carr.  Ch-1.  J/aA-o. 

GSANTA VER,  ville  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Bacs-Bodrog]);  6.210  hab. 

GsANYl  fLadislas),  ministre  des  travaux  publics  pen- 
dant la  révolution  hongroise,  né  en  1790,  exécuté  à  Pest 
en  1849.  II  servit  comme  ofticier  dans  les  guerres  contre 
Napoléon,  prit  uno  part  active  aux  diètes,  à  côté  de  Fran- 
çois Deak,  et  devint  un  des  chefs  do  la  révolution.  Il  était 
commissaire  du  gouvernement,  et,  lorsque  la  diète  se 
transporta  à  Debreczen,  il  resta  à  Pest  jusqu'à  la  rentrée 
do  Vindischgraetz.  Envoyé  en  Transylvanie,  il  se  trouva 
en  opposition  avec  le  général  Bem;  le  i*""  mai  1849,  il  fut 
nommé  ministre  et  déploya  une  activité  et  une  ardeur  au 
travail  qui  le  firent  surnommer  PAbeille.  Après  la  cata- 
strophe de  Vilagos,  il  se  rendit  aux  Russes,  qui  le  livrèrent 
aux  Autrichiens.  Traduit  devant  un  conseil  de  guerre,  il 
fut  condamné  à  mort,  et  exécuté  le  lO  novembre  1849. 

GSARDA  (du  persan  csartag.  cabane)  n.  f.  Nom  hongrois 
des  cabarets,  d'une  installation  très  primitive,  dans  la 
puszta,  ordinairement  à  l'extrémité  des  villages  ou  sur 
les  grandes  routes. 

—  Encycl.  La  csarda  est  le  lieu  de  rendez-vous  des  csikos 
(gardiens  des  chevaux)  et  dos  pâtres.  Le  poète  hongrois 
Petôfi  a  décrit  avec  beaucoup  de  charme  la  csarda,  et  le 
mot  a,  depuis,  acquis  droit  de  cité  dans  les  langues  euro- 
péennes. Le  nom  de  la  danse  nationale  hongroise  qui  s'ap- 
pelle csardas  est  un  dérivé  de  ce  mot. 

CSARDAS  [dass]  n.  f.   Danse  nationale   de  la  Hongrie. 

—  Encycl.  Comme  la  vaiso,  la  polka  ou  la  scottish, 
la  csai-das  peut  être  dansée  par  un  nombre  de  couples  in- 
déterminé; elle  n'est  nullement  régulière  d'ailleurs,  et 
chacun  de  ces  couples  peut  la  danser  à  sa  guise,  en  impro- 
visant les  pas,  à  la  seule  condition  que  ses  mouvements 
s'accordent  avec  le  rythme  musical.  La  musique  se  com- 
pose de  deux  mouvements  :  un  andante  et  un  allégro.  L'an- 
dante,  qui  est  écrit  dans  la  forme  des  mélodies  hongroises, 
n'est  généralement  pas  répété  ;  mais  l'allégro  consiste  sur- 
tout en  phrases  de  huit  ou  seize  mesures,  qui  sont  répé- 
tées et  qui  sont  assez  ordinairement  écrites  en  majeur, 
parfois  aussi  avec  alternance  du  majeur  et  du  mineur. 
Le  caractère  de  cet  allégro  est  sauvage  et  impétueux,  et 
finit  en  quelque  sorte  par  s'exaspérer.  C'est  le  moment  où 
le  danseur,  saisissant  sa  danseuse  par  la  taille,  tourbillonne 
pour  ainsi  dire  avec  elle,  jusqu'à  ce  qu'elle  échappe  à  son 
étreinte;  il  la  poursuit  alors,  toujours  en  dansant,  la  re- 
joint et  recommence  le  même  jeu.  La  musique  des  csardas, 
géaéralement  exécutée  par  des  tziganes,  est  étrange,  peut- 
être  incorrecte,  mais  d'une  saveur  piquante  et  toute  par- 
ticulière. Elle  produit  sur  les  danseurs  comme  une  sorte 
d'enivrement. 

GSEGE,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat  de 
Hajdû]),  sur  la  Theiss;  3.740  hab. 

GSEMEGI  (Charles),  jurisconsulte  hongrois,  né  à  Cson- 
grad  en  1826,  mort  à  Budapest  en  1899.  Il  exerça  comme 
avocat  à  Arad,  et  se  fit  connaître,  en  1860,  par  sa  bro- 
chure :  la  Théorie  de  la  perte  des  droits  et  le  droit  de 
l'Etat,  incisive  réfutation  de  la  théorie  de  Schmerling, 
d'après  laquelle  la  Hongrie  aurait  perdu,  en  1849,  tous 
ses  droits  constitutionnels.  En  1867,  Csemegi  entra  au 
ministère  de  la  justice,  où  il  devint  bientôt  secrétaire 
d'Etal;  en  1880,  il  fut  nommé  président  de  la  cour  suprême 
de  justice.  Son  œuvre  la  plus  considérable  est  la  rédaction 
du  Code  pénal  voté  par  le  Parlement  en  1878, 

GSENGERY  (Antoine),  écrivain  et  homme  politique 
hongrois,  né  en  1822,  mort  eu  1880.  Il  entra  très  jeune 
dans  la  politique,  collabora  au  «  Pesti  Hirlap  »  de  Kossuth 
et  suivit  le  gouvernement  hongrois  à  Debreczen  (1849). 
Après  la  défaite,  il  s'adonna  presque  exclusivement  aux 
lettres.  Nommé  député  en  1861,  il  fut  un  des  membres 
les  plus  influents  du  parti  de  Deak  et  prit  une  part  active 
à  l'élaboration  du  compromis  austro-hongrois.  Il  organisa 
le  Crédit  foncier  hongrois,  qu'il  dirigea  jusqu'à  sa  mort. 
Ses  œuvres  historiques  so  distinguent  par  une  grande 
largeur  do  vues;  il  excelle  surtout  dans  les  portraits  des 
hommes  politiques.  Son  Eloge  de  Deak  est  remarquable  ;  il 
a  fondé  la  fhidapesti  Szemle,  la  meilleure  revue  hongroise, 
et  a  traduii  YHistoire  d'Angleterre,  de  Macaulay. 

GSEPEL,  île  d'Anstro-Hongrie  (Hongrie),  formée  par 
le  Daiiuh(;,  en  aval  de  Pest;  environ  45  kiiom.  de  long  sur 
4  à  7  do  largo.  Ancienne  résidence  d'été  dos  rois  de  Hon- 
grie, l'île  Csepel  fut  donnée,  en  1721,  par  l'empereur 
Charles  VI  au  prince  Eugène.  Depuis  1825,  elle  appartient 
à  la  famille  impériale  d'Autriche.  En  1848,  pendant  l'in- 
surrection hongroi-so,  lo  comte  Zichy  y  fut  fusillé.  Son 
nom  lui  vient  de  la  commune  do  Csepel  (2.250  hab.),  située 
à  son  extrémité  septontrionale. 

GSEPREGHY  (François),  écrivain  dramatique  hongrois, 
nô  on  1842,  mort  on  1880.  Il  apprit,  comme  lo  peintre  Muu- 


Csiky. 


434 

kacsy,  lo  métier  de  menuisier,  mais  sa  vocation  se  ma- 
nifesta bientôt  et  il  devint  un  des  maîtres  du  théâtre  popu- 
laire magyar  (  népszinmii  ).  Ses  comédies  :  le  Cheval  roux 
(1877);  le  Portefeuille  rouge  (1878)  sont  les  meilleures  do 
ce  genre  essentiellement  national. 

GSERI  [Jean  d'Apacza),  philosophe  et  pédagogue  hon- 
grois, né  en  1625,  mort  en  1660.  Cseri  est  le  premier  car- 
tésien hongrois.  11  fit  ses  études  en  Transylvanie,  puis 
dans  les  universités  hollandaises,  revint  dans  son  pays 
natal  et  y  exerça  la  plus  grande  influence  sur  la  jeu- 
nesse. Son  Encyclopédie  hongroise  (1653),  sa  Logique  ma- 
gyare (1653)  sont  les  premiers  essais  de  ce  genre  on  lan- 
gue hongroise.  Ses  traités  pédagogiques  montrent  en  lui 
un  vrai  émule  de  Coménius. 

GsiK,  comitat  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [Transylva- 
nie orient. ^);  114.100  hab.,  sur  4.493  kilom.  carr.  ChA.'Csik- 
Szereda.  C'est  un  ancien  district  du  pays  des  Szeklers. 

CsiK-SZEREDA,  ville  d'Austro-Hongrie  (Hongrie [Tran- 
sylvanie]), sur  le  versant  occidental  des  monts  Karpathes, 
près  de  lAluta;  1.790  hab.  Commerce  de  bois  et  de  cé- 
réales. Ch.-l.  du  comitat  de  Csik. 

GsiKY  (Grégoire),  écrivain  dramatique  hongrois,  né 
à  Pankota  en  1842,  mort  à  Pest  en  1891.  Prêtre  catholique, 
professeur  au  séminaire  de  Te- 
mesvar,  il  remporta  son  pre- 
mier succès  par  sa  comédie 
l'Oracle,  couronnée  par  l'Aca- 
démie en  1875.  En  1878,  il  se 
fixa  dans  la  capitale  et  devint 
dramaturge  du  Théâtre  natio- 
nal. Csiky  a  écrit  trente  et  une 
pièces,  dont  douze  couronnées  ; 
elles  marquent  une  date  dans 
riiistoire  du  tliéâtre  hongrois, 
parce  qu'elles  ont  créé  le  drame 
social  de  la  nouvelle  Hongrie. 
Les  Prolétaires  (1879)  rempor- 
tèrent le  plus  éclatant  succès 
qu'ait  jamais  eu  une  pièce 
magyare.  Misère  dorée.  Belles 
filles,  Marthe  Bozoty,  l'Homme 
de  fer,  Nora,  un  Modèle,  le  Point 
noir,  la  Famille  Stomfay,  le  Ma- 
riage de  Cécile  sont  des  drames 
puissants.  La  comédie  Mukanyi 
est  un  vrai  chef-d'œuvre.  Csiky  a  traduit  plusieurs  pièces 
françaises,  les  tragédies  de  Sophocle  et  les  comédies  de 
Plante. 

GsÔKMÔ,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Bihar]);  3.385  hab. 

CsOKONAI  (Vitez  Michel),  poète  lyrique  hongroi?,  né 
à  Delireczen  en  1773,  mort  en  1805.  ÏI  dev'nt  professeur 
au  collège  de  sa  ville  natale,  mais  dut  quitter  sa  chaire 
à  cause  des  désordres  de  sa  vie  privée.  Ses  premiers  essais 
poétiques  ayant  reçu  un  bon  accueil,  il  se  voua  exclusi- 
vement à  la  poésie,  mais  il  était  pauvre,  et,  après  plusieurs 
années  de  vagabondage  à  travers  le  pays,  il  revint  épuisé 
à  Debreczen,  où  il  expira.  Csokonai  est  le  plus  grand  ta- 
lent lyrique  avant  Petôfi;  il  chante,  avec  des  accents  in- 
connus avant  lui,  la  mélancolie  du  pauvre  hussard  et  de 
sa  payse,  du  pauvre  gars  et  de  sa  bien-aimée.  Il  a  donné 
les  premières  chansons  anacréontiques  de  la  littérature 
magyare,  a  chanté  dans  ses  Odes  les  progrès  de  l'huma- 
nité et  de  la  civilisation  hongroise.  Son  épopée  comique, 
en  quatre  chants,  Dorothée  ou  le  Triomphe  des  dames  au 
carnaval,  inspirée  de  la  Boucle  de  cheveux  enlevée,  de  Pope, 
est  son  œuvre  la  plus  populaire.  Sa  ville  natale  lui  éleva 
une  statue  en  1871. 

CSOMA  DE  KÔRÔS  (Alexandre),  voyageur  et  philolo- 
gue hongrois,  né  à  Kôrôs  (Transylvanie),  en  1798,  mort  à 
Darjeeling.  dans  l'Inde,  en  1842.  Dans  le  but  de  rechercher 
le  berceau  de  la  race  magyare,  il  se  prépara,  de  1815  à  1820, 
à  exécuter  fructueusement  les  voyages  qu'il  méditait,  puis 
il  visita  successivement  les  pays  de  Ta  Méditerranée  orien- 
tale, et  après  avoir  franchi  le  plateau  de  l'Iran,  pénétra 
sur  le  plateau  central  de  l'Asie.  Il  parcourut  la  Petite-Bou- 
kharie  et  le  désert  de  Gobi,  atteignit  à  travers  le  plateau 
duThibet  les  monts  Himalaya,  en  étudia  les  vallées,  seul 
ou  averf  le  voyageur  anglais  Moorcroft,  passa  quatre  an- 
nées (1827-1830)  dans  un  monastère  bouddhique  de  Kanam, 
puis  arriva  à  Calcutta  avec  d'immenses  collections  philo- 
logiques et  littéraires,  qui  fournirent  les  premières  indi- 
cations positives  sur  la  littérature  thibétaine  et  sur  la 
science  bouddhique.  Nommé  alors  bibliothécaire  de  la  So- 
ciété asiatique  de  Calcutta,  Csoma  de  Kûrôs  poursuivit 
ses  études  philologiques  et  linguistiques  jusqu'en  1842.  Il 
entreprit  alors,  toujours  dans  lo  même  but,  un  nouveau 
voyage  au  cours  duquel  il  mourut  à  Darjeeling,  où  les 
Anglais  lui  ont  élevé  un  monument.  Csoma  de  Koros  avait 
publié  un  Essai  de  dictionnaire  thihélain-anglais{\9,2^)  ;  uno 
Grammaire  de  la  langue  thibétaine  {\S3A);  une  Analyse  du 
Kandjur  (t.  XX)  ;  des  H'chfrches  asiatiques,  et  de  nombreux 
articles  sur  la  littérature  thibétaine  dans  le  «  Journal  de  la 
Société  asiatique  du  Bengale  » . 

CsONGBAD,  vifle  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Csongradl),  sur  la  Thoiss  et  près  du  confluent  du  Kôrbs  ; 
20.800  hah-  Raffinerie  de  soude.  Pêche.  Elève  de  bestiaux. 
Ruines  d'un  ancien  château.  —  Lo  comitat  de  Csonyrad  a 
une  superficie  do  3.414  kilom.  carr.  avec  une  population 
de  261.340  hab.,  en  majorité  magyars.  Grande  plaine,  ma- 
récageuse, fréquemment  inondée,  mais  fertile,  traversée 
par  la  Theiss,  le  KnrOs,  le  Maros.  Abondante  production 
de  céréales.  Ch.-l.  Szentes. 

GsORNA,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
d'Œdenbiirg])  ;  6.090  hab.  Abbaye  de  prémontrés,  fondée 
en  1180.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  34.385  hab. 

GSORVAS,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  fcomitat 
do  Békés]),  sur  un  affluent  de  la  Theiss;  4.250  hab. 

GSURGO,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Somogyll,sur  un  affluent  de  la  Drave;  3.700  hab. Ch.-l. 
d'un  district  peuplé  de  34.400  hab. 

GtÉATOS.  Myth.  gr.  Héros  grec  mentionné  dans 
l'Iliade.  Fils  do  Molionô  et  d'Aktor,  il  avait  épousé  Thé- 
ronico,  et  fut  lo  père  d'Amphimaque,  un  des  quatre  chefs 
Epéeus  au  siègo  de  Troie. 

CTEISION  {kté-zi)  n.  m.  Bot.  Syn.  do  ltgodion. 


43S 

CTÈNE  OU  CTENA  {kté)  n.  m.  Gonro  d'arachnidos  ara- 
néidûs,  famillo  dos  ocyalidt^s,  comproDant  des  araignées  à 
céphalothorax  court  et  cordi- 
foruio,  à  pattes  longues  ot 
fines,  à  livrée  bariolée,  jauno 
et  roug^o.  (Ou  connaît  une 
quinzaine  (l'ospôces  do  clo- 
nes, réparties  dans  les  ré-  •^':^-sv,Kt>>?S,  H/^ 
gions  cnaudes  du  globe  ot  ^^^^^**^^*'' 
aussi  on  Kurope  ;  elles  vivent 
dans  les  caves  et  les  souter- 
rains.) 

CTÉNIGÈRE    ou    CTENÏ- 

CERA  [kré-ni-st')  n.  m.  GiMiro 
dinsectes  coléoptères  serri- 
cornes,  famille  des  élatéridés, 

comprenant  des  formes  allon-  ctèoe  (réd.  de  moitié), 

géos,  de  taille  moyenne,  à  an- 
tennes pectinées,  à  prothorax  convexe,  à  élytros  réguliè- 
rement striés.  (Les  cténicères  sont  des  taupins  de  taille 
moyenne,  rouges,  tachés  de  noir;  on  en  connaît  quatre  ou 
cin([  espèces,  propres  à  Madagascar.) 

CTÉNION  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  gra- 
minées,   comprenant   une    dizaine 
d'espèces,  dont  le  plus  grand  nom- 
bre croît  en  Amérique. 

CTÉNIOPE  ou  CTENIOPUS  {/dé* 
pnss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères hétéromères,  famille  des  al- 
îéculidés,  renfermant  des  cistèles 
allongées,  étroites,  dont  on  connaît 
une  douzaine  d'espèces  répandues 
dans  l'hémisphère  boréal.  (Les  cté- 
niopes  sont  de  taille  moyenne, 
iaunes  ou  bruns.) 

CTÉNIS  [niss)  n.  m.  Genre  de  cy- 
cadées,  fossiles  dans  l'oolitho  d'Alle- 
magne. 

CTÉNISTE  {nisst')  ou  CTENISTES     Cténiope  (gr.  2  fois  1/2). 
(kté-ni-stèss)  n.  m.  Genre  dinsectes 

coléoptères,  tribu  des  clénistinés,  comprenant  de  très  petites 
formes  allongées,  pubescentes,  à  front  saillant,  à  antennes 
longues  et  terminées  en  massue,  à  pal- 
pes maxillaires  très  grands,  renflés  au 
sommet.  (Les  cténistes,  dont  on  con- 
naît une  trentaine  d'espèces  réparties 
sur  tout  le  globe,  en  comptent  sept  en 
Europe.  Us  vivent  dans  les  détritus  vé- 
gétaux, comme  leurs  congénères.) 

CTÉNISTINÉS  {sti)  n.  m.  pi.  Tribu 
d'insectes  coléoptères,  famille  des  psê- 
laphidés  ,  dont  les  genres  principaux 
sont  :  ckennium,  centrotomef  desimia, 
cténiste,  enoptostome.  —  Un  cténistiné. 

CTÉNIZE  n.  f.  Genre  d'arachnides 
aranéides  tètrapneumones,  famille  des 
mygalidés,  comprenant  une  seule  es- 
pèce qui  habite  l'Italie,  la  Corse  et  les 
Alpes  maritimes.  Syn.  mygalodonte. 

—  Enoycl.  La  cténize  ou  mygale 
pionnière (c/enija  Savatje'i)  est  une  araignée  grise,  qui  fait 
son  terrier  dans  les  talus,  en  terrain  ferme;  ce  terrier, 
cylindrique,  profond,  a  ses  parois  revê- 
tues d'un  fin  enduit,  avec  opercule  dur 
composé  de  couches  de  mortier  et  de  soie, 
avec  une  charnière  soyeuse.  (La  cténize 
sort  la  nuit  pour  chasser;  quand  elle  ren- 
tre dans  son  nid,  elle  ramène  le  couvercle 
avec  ses  pattes  en  descendant  dans  son 
puits,  qu'elle  ferme  hermétiquement.) 

CTÉNOBRANCHES  n.  m.  pi.  Sous-ordre 
de  mollusques  gastéropodes  prosobran- 
cbes,  comprenant  les  buccins,  les  volutes 
et  autres  termes  caractérisées  par  l'atro- 
phie de  la  branchie  gauche,  la  disposi- 
tion en  peigne  de  la  branchie  droite.  —  Cn  cténobranche. 

—  Enoycl.  La  coquille  des  cténobranches  est  ordinaire- 
ment spiralée  ;  ces  mollusques  marins  sont  presque  tous 
carnassiers.  On  les  divise  en  ^ 
douze  familles  principales  :./«n-  \j  f  /^  \j!^^ 
thinidés,  solariidtjs,  scalariidés,  '''^ 
volutidés,  olivid^s,  jnitrîdés,  mu- 
ricidés.  buccinidés,  conidés,  té- 
rébrid''S,  plfurotomidés,  cancel- 
laï'iidfs. 


CTENE 


CTESIPHON 


m 


Cténlze 
(grand,  natur.). 


CTENODACTYLE  ou  CTE- 
NODACTYLUS  (A7^,  luss)  n.  m. 
Genre  de  mammifères  rongeurs, 
famille  des  octodontidés,  com- 
prenant une  forme  africaine, 
caractérisée  par  les  pattes  pos- 
térieures plus  longues  que  les  autres  et  dont  les  doigts 
médians  sont  garnis  do  poils  formant  brosse  ou  poigne, 
destinés  à  lisser  le  pelage. 

—  Encycl.  I*e  ctenodactijlus  Candi,  seule  espèce  du  genre, 
est  do  la  taille  d'un  rat,  gris  jauno  ;  sa  queue  est  réduite  à 
un  moignon.  Diurne,  vivant  comme  les  gerboises,  cet  ani- 
mal dii  désert  fréquente  dans  les  endroits  rocheux  ;  il  habite 
la  bordure  nord  du  Sahara,  on  Algérie,  Tunisie  ot  Tripo- 
litaino. 

CTENODACTYLE  OU  CTENODACTYLA(/f/0  n.  m.  Entom. 
Gfnire  d'iasoct<!s  coléoptères  carnassiers,  famille  des  ca- 
rabidés,  tribu  des  odacanthinés,  comprenant  des  formes  élé- 
gantes, allongées,  très  plates,  dont  on  connaît  une  dizaine 
d'espèces,  propres  à  l'Amérique  du  Sud. 

—  Hot.  Genre  d'algues  marines,  do  la  tribu  dos  cocco- 
carpées,  ot  renfermant  une  seule  espèce,  qui  croît  en 
Australie. 

CTÉNODE  ou  CTEN0DE3  (  kt^ -no-dt\^s)  n.  m.  Entom. 
GiMiro  d'insocti's  ctjli^oplères  longicorncs,  famille  des  cé- 
rambycidés ,-  tnbu  dos  cérambycinés ,  comprenant  dos 
formes  largos  ot  ramassées,  à  tëto  sillonnée,  à.  antennes 
assez  courtes,  à  élytros  convexes  ot  larges,  côtelés,  élar- 
gis en  arrière.  (Los  cténodos,  dont  on  connaît  six  espèces 
propres  à  l'Amérique  du  Sud,  sont  des  insectes,  on  géné- 
ral rares,  d'assez  grande  taille,  ordinairement  ferrugineux, 
avec  le»  élyircîs  noirs  tachés  do  roux.) 

—  Bot.  Genrn  do  Itchun,  de  lu  tribu  dos  coccocarpéos. 
Il  Qooro  d'ulgues  iloridéos. 


Ctâuodoa. 


CTENODECTICUS  {ktt^,  dè-kti-kiiss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes orthoptères  sauteurs,  famille  des  locustidés,  com- 
prenant une  forme  propre  à  l'Espagne,  voisine  des  dec- 
titiuos,  mais  en  dîH'érant  par  la  contormation  dos  tarses, 
dL's  plaques  anales,  très  développées  chez  le  mâle. 

CTÉNODIPTÉRIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  de  pois- 
sons crossoptérygiens,  fossiles  dans  les  terrains  paléozoï- 
quos,  et  comprenant  des  formes  à  této  revêtue  do  petits 
écussons  dermiques,  à  tronc  couvert  d'écaillos  lisses  ot 
brillantes,  rondes.  —  Un  cténodiptéridé. 

—  E.NCYCL.  Par  leur  conformation  générale,  les  cténo- 
diptéridés  tiennent  le  milieu  entre  les  dipnoïques  et  les 
crossoptérygiens,  mais  ils  se  rapprochent  surtout  de  ces 
derniers.  Les  principaux  genres  sont  :  diptcrus,  ctenodus, 
palo'laphus,  ptyonodus,  holodus,  conchodus,  etc. 

CTÉNODISQUE  [dissk')  OU  CTENODISCUS  [kté,  di-skuss) 
n.  m.  Genre  décliiuodermcs  stellérides,  famille  des  aslé- 
ropcctinidés,  comprenant  des  étoiles  de  mer  à  corps  plat, 
pentagonal,  dont  l'espèce  type  {ctenodiscus  polaris)  habite 
les  mers  polaires  du  Nord. 

GTÉNODON  n.  m.  Erpét.  Genre  de  reptiles  sauriens  fis- 
silingues,  famille  des  améividés,  comprenant  de  grands  lé- 
zards américains, 
à  dents  palatines 
nulles,  à  dents  an- 
térieures taillées 
en  peigne,  à  queue 
pointue,  à  vorti- 
cilles  plans.  (La 
seule  espèce  con- 
nue est  le  ctenodon 
n  ig  ropunctatus, 
long  de  50  centi- 
mètres, verdâtre, 
marbré  de  brun  en  dessus,  jaunâtre  avec  fines  zones  noires 
en  dessous.  Il  habite  le  Brésil,  dans  les  forêts,  où  il  chasse 
les  petits  animaux,  les  œufs,  etc.) 

—  Bot.  Genre  d'arbrisseau,  de  la  famille  des  légumi- 
neuses-papilionacées.  Originaire  du  Brésil. 

CTÉNODONTE  n.  m.  Genre  fossile  de  mollusques  eula- 
mellibranciies,  famille  des  cyprinidés. 

CTÉNODONTE,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  aux  cténodes. 

—  n.  I.  pi.  Tribu  d'algues  marines,  de  la  famille  des 
floridées,  ayant  pour  type  le  genre  cténode,  qui  la  consti- 
tue à  lui  seul.  —  Une  cténodontée. 

GTEKODRILUS  {ktt',  luss)  n.  m.  Genre  d'annélides  oligo- 
chètes  limicoles,  famille  des  naïdés,  comprenant  de  petits 
vers  marins  dont  on  ne  connaît  qu'une  espèce  (ctfnodrilus 
pardalis)  des  mers  d'Europe.  (Ce  ctenodrilas  tacheté,  vivant 
dans  les  zostères,  a  été  observé  dans 
l'Océan,  à  Saint-Vaast.) 

CTÉNOGNATHE  ou  CTENOGNATHDS 
{tiiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu 
des  sphodrinés,  comprenant  des  formes 
allongées,  voisines  des  colpodes,  et  dont 
l'espèce  type  est  le  ctenognathus  Novx 
ZelandiXy'mxiu^  propre  à  la  Nouvelle- 
Zélande. 

CTENOXDE  (du  gr.  kteis,  kténos,  pei-  _.  ._ 

gne,  ef  eidos,  aspect)  adj.  Qui  a  son  bord  (écaille  de  perche), 
libre  dentelé  ou  hérissé  de  piquants.  (Se 
dit  en  parlant  des  écailles  des  poissons)  :  Les  sciénidés 
sont  re»ètus  d'écaillés  cténoïdes. 

CTÉNOLABRE  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères, 
famille  des  labridés,  caractérisé  par  des  rangées  de  dents 
en  velours,  placées  derrière  les  dents  de  devant  qui  sont 
coni<|ues,  et  par  l'o- 
percule finement 
dentelé  en  peigne. 

—  Enoycl.  Les  c^t^- 
nolahres  sont  do 
taiUo  médiocre  ;  on 
en  connaît  quelques 
es]>èces,  habitant  les  Cténolabre. 
mers  froides  et  tem- 
pérées. Deux  se  trouvent  sur  les  côtes  de  France.  Le  cté- 
nolabre des  rochers  {ctenolabrus  rupestns).,  long  do  O^.n, 
d'un  gris  rosàtre  et  verdâtre,  avec  dix  à  douze  bandes 
brunes  courant  le  long  des  flancs,  est  rare  dans  l'Océan 
comuio  dans  la  Méditerranée.  Encore  plus  rare  est  le  cte- 
nolabrus /ris  do  cette  dornière  mer,  un  pou  plus  petit  ;  il 
est  d'un  rouge  vif,  avec  les  nageoires  dorsale  ot  caudale 
tachées  do  noir. 

CTÉNOLÉPIS  ipiss)  n.  m.  Genre  d'herbes  annuelles,  cou- 
chées, rarement  grimpantes,  de  la  famille  dos  cucurbila- 
cées,   tribu  des   cucu- 


mérinées,  à  feuilles 
ovales  ou  cordiformos, 
à  fleurs  monoïques,  à 
fruit  arrondi  ou  pres- 
que carré,  habitant  les 
régions  chaudes  do 
l'Afriijuo  et  do  l'Asie. 
CTÉNOMYS  [miss]  n. 
m.  Genre  <lo  mammi- 
fères rongeurs,  famille  des  octodontidés,  comprenant  dos 
formes  fouisseuses,  à  oreilles  rudimeutairos,  aux  yeux  pe- 
tits, à  queue  courte,  à  incisi- 
ves très  larges,  à,  longues  grif- 
fes aux  pattes  antérieures,  los 
postérieures  munies  do  soies. 

—  Encvcl.  Les  cténomys 
ont  la  taille  des  cobayes  ;  leur 
pelago  grisâtre  est  fourni  ot 
doux;  on  on  connaît  nuatro 
espèces,  répandues  do  la  Bo- 
livie ii  la  Terre  de  Keu  ;  toutes 
sont  nocturnes,  fouissent 
dans  les  sols  sablonneux  ot 
se  nourrissent  do  racines.) 

CTÉNOPHORE  n.  m.  Genro 
d'insectes  diptèros  néniocô- 
res,  famille  dos  lipulidés,  com- 
prenant dos  formes  ù  anlonnos 
pectinées  ot  â  corps  épaissi. 

—  Encyci..  Los  cti'nophores  sont  do  belles  tipulos  un  peu 
I    lourdos,  ordiQuiromont  brunes  ou  noiros,  tuchoos  dojauno, 


^^ 


Cttiiolde 


Cttînomys. 


CtéDophoro  (gr.  nat). 


et  d'assez  grande  taillo.  On  en  connaît  une  douzaine  d'es- 
pèces, réparties  dans  l'hémisphère  boréal;  leurs  larves  se 
développent  dans  le  terreau  des  vieux  arbres;  les  adultes 
écloscnt  au  printemps. 

GTÉNOPHORES  n.  m.  pi.  Classe  do  cœlentérés,  compre- 
nant dos  animaux  marins  transparents,  à  corps  non  animé 
de  contractions  rythmiques,  mais  nageant  par  les  batte- 
ments de  minces  plaques  membraneuses,  fendues  en  pei- 
gne ot  disposées  par  séries  régulières.  —  Un  CTÉNOrnoRE, 

—  Encycl.  Les  ctênophores  sont  sphériques  ou  ovales, 
ou  comprimés  en  ruban;  ils  sont  de  consistance  gélati- 
neuse, avec  une  cavité  gastro-vasculaire  rappelant  colle 
des  méduses;  ils  sont  hermaphrodites  et  leur  développe- 
ment, presque  toujours  direct,  no  présente  qu'exceptionnel- 
lement des  métamorphoses  compliquées.  Les  ctéuophores 
nagent  par  troupes  à  la  surface  de  la  mer,  et  se  nourrissent 
d'animaux  qu'ils  saisissent  au  moyen  do  leurs  filaments 
pécheurs.  Leur  taille,  ordinairement  petite  ou  médiocre, 
peut,  dans  les  formes  rubanées,  atteindie  jusqu'à  i  mètre. 
Quatre  ordres  composent  cette  classe,  ce  sont  les  eurysto- 
inés,  les  saccatés,  les  téniatés,  les  lobés. 

CTENOPHYLLUM  [kté,  lom')  n.  m.  Bot.  Genre  de  cyca- 
dées  fossiles,  trouvées  dans  le  rhétien  d'Allemagne,  dans 
l'oolithe  de  Gristhorpe  et  dans  le  grès  suprakei.périque 
d'Autriche. 

CTÉNOPTÉRIS  {riss)  n.  m.  Division  des  polypodes,  genre 
de  fougères. 

CTÉNOSCÉLIDE  {no-sé)  OU  CTENOSCEIJS  {kté,  sé-liss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longicornes.  famille  des 
prionidés,  comprenant  de  grandes  formes  à  jambes  épi- 
neuses, à  antennes  fines  et  assez  longues,  à  mandibules 
bien  développées,  arquées  et  pointues,  à  élytrej  ovales. 
(Les  cténoscélides  habitent  1  Amérique  du  Sud;  on  en 
connaît  quatre  ou  cinq  espèces,  brunes  ou  fauves,  noc- 
turnes, ayant  l'habitus  et  les  mœurs  des  priones.) 

CTÉNOSTOMATES  (sto)  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  bryo- 
zoaires ectoproctes  gymnolémates ,  caractérisé  par  les 
cellules  à  orifices  terminaux,  fermés  par  des  replis  de  la 
gaine  tentaculaire  ou  par  une  couronne  de  soie.  (Les  cté- 
nostomates  sont  répandus  dans  toutes  les  mers;  on  n'en 
connaît  pas  de  représentants  fossiles.  Ils  se  divisent  en 
trois  familles  :  alci/onidés,  vésicularidéSf  paludicellidés,)  — 

Un  CTÉNOSTOMATE. 

CTÉNOSTOME  [stom')  n.  m.  Genro  d'insectes  coléo- 
ptères, type  de  la  tribu  des  ctéonostominés,  comprenant 
des  formes  de  taille  moyenne,  à  élytres  renflés  en  arrière, 
à  longues  pattes  fixes.  (Les  cténostomes  habitent  les  ré- 
gions chaudes  et  humides  du  Brésil,  de  la  Guyane,  et  de 
la  Colombie  ;  on  en  connaît  plus  de  vingt  espèces  ordinaire- 
ment d'un  brun  luisant,  avec  les  élytresceinturés  de  jaune). 

CTÉNOSTOMINÉS  [sto)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  co- 
léoptères carnassiers,  famille  des  cicindélidés,  caractéri- 
sée par  les  mâchoires  non  terminées  par  un  onglet  articulé 
et  renfermant  les  genres  :  pogonostome,  cténostome,  pro~ 
céphale  et  myrmécille.  (Les  cténostominés  sont  des  insectes 
légers,  de  formes  élégantes,  répandus  dans  l'Amérique  du 
Sud,  à  l'exception  des  pogonostomes  qui  sont  propres  à 
Madagascar.)  —  Un  cténostominé. 

CtÉSIAS,  voyageur  grec,  du  v'  siècle  av.  J.-C,  né  à 
Cnide,  en  Carie,  dans  une  famille  d'Asclépiades.  Vers 
l'an  416,  il  se  rendit  en  Perse,  où  il  demeura  pendant 
dix-sept  ans  à  la  cour  du  Grand  Roi,  en  qualité  de  méde- 
cin. Pendant  son  séjour  en  Perse,  Ctésias  a-t-il  visité 
l'Inde?  Il  est  malaisé  de  le  dire;  en  tout  cas,  son  ouvrage 
intitulé  Description  de  l'Inde  se  composait  d'une  série  de 
récits  et  de  contes  ayant  cours  en  Perse  sur  ce  pays. 
Ce  livre  eut  un  grand  succès,  dans  l'antiquité ,  Photius  en 
donna  des  extraits  dans  son  Myi-obibUon,  ainsi  que  d'un 
autre  ouvrage  de  Ctésias,  VHistoire  de  la  Perse. 

CtÉSIBIOS,  mécanicien  grec,  né  à  Alexandrie,  vivait  du 
temps  do  Ptolémée  VU  Evergèto  (170-117,  av.  notre  ère). 
Il  se  rendit  célèbre  par  son  génie  pour  la  mécanique.  Oq 
cite  parmi  ses  inventions  les  orgues  hydrauliques,  uno 
clepsydre,  uno  sorte  de  fusil  à  vent;  enfin,  on  lui  attribue 
l'invention  do  la  pompe  aspirante  et  foulante.  Ctésibios  eut 
comme  élève  Héron  d'Alexandrie,  à  qui  l'on  doit  la  fon- 
taine dite  «  de  Héron  " .  Ajoutons  que  c  est  encore  Ctésibios 
(jui  découvrit  l'élasticité  do  lair  ot  s'en  servit  comme  do 
torce  motrice.  Aucun  do  ses  ouvrages  ne  nous  est  parvenu. 

CTÉSIBIQUE  {bik'  —  du  nom  de  l'inventeur.  Ctésibios 
d'Alexandrie)  adj.  Antiq.  Se  \lisait  d'une  machine  aspi- 
rante ot  foulante  â  deux  pistons,  construite  sur  lo  mémo 
principe  que  les  pompes  ù.  incendie. 

CTÉSION  n.  m.  Bot.  Genre  de  lichens.  Syn.  de  graphis. 

CtÉSIOS.  Myth.  gr.  Fils  d'Orménos  et  père  du  pasteur 
Eumée.—  Surnom  do  Zous,  d'Hermès,  d'Atnènô  ot  d'autres 
dieux,  considérés  comme  los  dieux  protecteurs  du  foyer 
domestique. 

CtÉSIPHON  ou  KtÉSIPHON.  ancionno  villo  do  la 
Mésopotaniie,  «pii  s'élevait  sur  le  Tigre,  â  26  kil.  S.-E.  do 
Bagdad,  a  peu  de  distance  do  Séleucie.  Capitale  dos  Part  hos 
Arsacidos,  ([ui  la  bâtiront,  puis  dos  Sassanidos.oUo  graaiUl 


UulDoi  du  palais  do  Chosroès  Nourchtvan  (Ctdilphon). 

rapidement.  Prise  par  Trajaii  on  l'an  lir.  dp  notre  <*re,  r»i- 
niVo  par  Soptinic-Si\v6ro  on  198,  devenue  aralw  en  037.  ses 
d(>bris  servirent,  cent  vinct-cinq  ans  plus  tard,  A  iHlilior 
Bagdad.  Il  no  roslo  plus  do  cette  cit*  florissamo  (ino  des 
ruines  ;  on  cito  los  rostos  du  palais  do  Cliosroùs  Nour- 


CTESIPHON 


CUBE 


chivan,  élevé  au  vi*  siècle,  av.  J.-C,  et  dont  un  portail 
mesure  32  mètres  de  haut.  L'emplacement  de  Ctésiphon 
et  de  Sèleucie  s'appelle  aujourd'hui  Al-Medain  (les  Deux 
Villes^ 

Ctésiphon,  orateur  athénien,  ami  de  Démosthène 
(iv*  s.  av.  J.-C).  Après  Choronée,  il  proposa  au  peuple  de 
décerner  une  couronne  d'or  au  grand  orateur  athénien, 
en  reconnaissance  de  ses  services  et  de  son  dévouement. 
Sa  proposition,  telle  qu'il  l'avait  formulée,  était  illégale. 
Accusé  par  Eschine,  Ctésiphon  fut  défendu  par  Démo- 
sthène. Ce  fut  l'occasion  du  grand  débat  politique  im- 
mortalisé par  les  deux  Discoto's  sur  la  courunne.  V.  cou- 
ronne. 

Ctésiphon,  historien  grec,  de  l'époque  hellénistique. 
Il  avait  composé  une  Histoire  des  Perses  ou  des  cam- 
pagnes contre  les  Perses,  une  Histoire  de  la  Béotie,  dont 
Plutarque  nous  a  conservé  un  fragment  relatif  à  Epami- 
nondas. 

CtÉSIPPE.  Myth.  gr.  Fils  de  l'Ithacien  Polytherse,  et 
l'un  dpis  prétendants  de  Pénélope.  Il  fut  tué  par  le  pasteur 
Phiiétios.  — Filsd'Hèraklèsetde  Déjanirepu  d'Astydamie. 

CtÉSYLLA,  tille  d'Alcidamas,  de  la  ville  d'iulis,  dans 
l'île  de  Céos.  Antoninus  Liberaiis  raconte  l'aventure  amou- 
reuse de  Ctésylla  avec  Hermocharès. 

CtimËNE.  Myth.  gr.  Fille  de  Laërte  et  sœur  d'Ulysse. 

eu.  Chim.  Abrév.  et  symbole  du  mot  cuivre. 

GUA-CAM  ou  KOUA-KAM,  l'une  des  deux  embouchures 
du  bras  du  Song-Cau  ou  Thaï-Binh,  qui  passe  à  Haïphong, 
le  g:rand  port  maritime  du  Tonkîn.  Seule  accessible  aux 
navires,  c  est  la  plus  importante  des  branches  orientales 
du  delta.  Le  Song-Cau  est.  après  le  fleuve  Rouge,  le  second 
grand  cours  d'eau  du  Tonkin. 

CUADRA  [kou-a)  n.  f.  Mesure  de  superficie,  en  usage 
dans  1  Uruguay,  équivalant  à  86  mètres  carrés. 

CUADROS,  comm.  d'Espagne  (Léon  [prov.  de  Léon]); 
2.U0  iiab. 

CUAJINICUTLAPA,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Guer- 
rero;.  sur  uu  affluent  du  rio  de  los  Esclaves,  2.400  hab. 

COALEDRO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.d'Orense]); 
3.600  hab. 

CoapiaxTLA  de  Lira,  bourg  du  Mexique  (Etat  de 
Tlaxcala);  3.255  hab. 

Guartero,  comm.  des  Philippines  (île  de  Panay  [prov. 
de  Capizl};  7.200  hab. 

CUARTERON  {kou-ar')  n.  m.  Métrol.  Nom  espagnol  du 
quarteron. 

CUARTILLO  {kou-ar,  et  II  mil.)  n.  m.  Métrol.  Mesure  de 
capacité,  de  superficie  et  de  poids  usitée  en  Espagne. 

CUARTO  {kouar')  n.  m.  Menue  monnaie  espagnole,  qui 
vaut  0  fr.  0316. 

CUAUTEPEC,  village  du  Mexique  (Etat  de  Hidalgo 
[distr.  de  Tulancingo])  ;  4.690  hab. 

CUAUTZINCO  OU  CUAHUTGINCO,  village  du  Mexique 
(Etat  de  Mexico  [distr.  de  ChalcoJ),  près  du  rio  Tlalma- 
nalco,  tributaire  du  lac  de  Chalco  ;  4.345  hab. 

CuAUTITLAN,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Mexico),  près 
du  rio  de  Cuautitlan  ;  5.160  hab.  Autrefois,  une  des  places 
importantes  de  la  Confédération  mexicaine  ;  ch.-l.  d'un 
district  peuplé  de  32.5S5  hab. 

CUBA  (bois  de)  n.  m.  Qualité  la  plus  estimée  du  bois  de 
Brésil  ou  bois  jaune. 

Cuba,  divinité  romaine  qui  protégeait  le  sommeil  des 
enfants. 

Cuba,  île  de  l'Amérique  centrale,  la  plus  grande  des 
Antilles,  à  l'entrée  du  golfe  du  Mexique,  par  19<»48'  30"  (cap 
de  la  Cruz)  et  23"  13'  de  latitude  N.,  76''32'  (cap  Maisi)  et 
87*19'  (cap  San  Antonio)  de  longitude;  1.700.000  hab. 
[Cubains,  aines.)  Cap.  La  Havane. 

—  Géographie.  L'île  de  Cuba,  «  la  Perle  des  Antilles  »,  a 
118.833  kilom.  carr.  Sa  longueur  est  de  1.300  kilomètres. 
Très  large  dans  la  partie  sud-orientale  du  cap  Maisi  au  cap 
de  la  Cruz,  elle  n'a  plus  que  quelques  kilomètres  de  largeur, 
quand  elle  se  termine  au  cap  San  Antonio. 

C'est  dans  sa  partie  la  plus  large  que  se  dressent  les 
massifs  les  plus  élevés,  dans  la  direction  du  S.-O.  au  N.-O. 
C'est  la  sierra  Maostra,  dont  certaines  cimes,  telles  que 
Ojo  del  Oro  (1.016  m.),  la  Guinea(i.029m.),  et  surtout  le  pic 
Tarquino  (2.562  m.),  constituent  les  points  culminants. 
Toute  cette  masse,  coupée  par  quelques  vallées  dans  les- 
quelles se  glissent  les  cours  d'eau,  est  fréquemment  secouée 
par  des  tremblements  de  terre. 

Séparée  du  reste  de  l'île  par  une  large  dépression,  la 
sierra  Maestra  ne  se  relie  pas  aux  montagnes  orientées 
d'E.  en  O.,  et  qui  se  profilent  en  massifs  irréguliers  et  en 
sommets  à  dents  de  scie  jusqu'aux  environs  de  La  Havane, 
en  s'abaissant  nettement  vers  l'O. 

De  cette  disposition  orographique  il  résulte  que  les 
rivières,  nées  sur  les  flancs  'les  montagnes,  atteignent 
rapidement  la  mer,  et  que,  oldigées  de  descendre  par  une 
série  de  rapides  les  gradins  montagneux,  elles  ne  sont  pas 
navigables.  Seul,  le  Cauio,  qui  vient  de  la  sierra  Maestra, 
atteint,  grâce  à  de  nombreux  méandres  à  travers  les  cluses 
du  massif,  une  longueur  de  212  kilomètres  et  est  accessible 
aux  petits  navires  pondant  une  cinquantaine  de  kilomètres. 
Citons  aussi,  sur  la  côte  septentrionale,  Sagua  la  Grande 
et  Sagua  la  Chica,  dont  los  eaux  arrosent  une  région  assez 
fertile. 

L'Ile  est  tout  entière  dans  la  zone  tropicale,  mais  elle  est 
parcourue  par  los  vents  de  la  mer.  Elle  connaît  la  saison 
sèche  et  I'  •  hivernage  •  depuis  le  mois  do  juin  jusqu'au 
début  d'octobre.  La  chaleur  thermométrique  n  est  pas 
excessive  (moyenne  de  La  Havane,  25M  ;  .Santiago-de- 
Cuba,  «"•),  mais  l'extrême  humidité  do  l'air  rend  cette 
chaleur  très  difficile  à  supporter  pour  les  Européens.  L'île 
do  Cuba,  comme  toutes  les  Antilles,  mais  moins  peut-6tro 
que  la  plupart  d'entre  elles,  est  fréquemment  ravagée  par 
losouraL'ans,  les  raz  de  marée  et  les  tremblements  de  terre. 
Les  côics  sont  extrémemeni  découpées,  du  moins  dans 
celle  i|iii  se  dirige  do  lO.  à  l'E.  Autant  la  c6te  que  borde 
la  sierra  Maostra  est  rigide,  avec  quelques  rares  anfrac- 
luosités.  autant  le  reste  de  l'île  offre  une  véritable  den- 
telle de  caps,  do  récifs  et  de  golfes  de  toute  forme.  En 
arriére  des  constructiou->  oralligènos  qui  rendent  à  des 
vaisseaux  de  fort  tonnage  I:     avigalion  impraticable  et  qui 


favorisent,  par  conséquent,  les  coups  de  main  et  la  contre- 
bande, la  côte  est  bordée  de  marais  et  d'étangs,  que  dissi- 
mulent les  palétuviers.  La  baie  de  Mauzanillo  est  en- 
combrée de  récifs  ;  l'entrée  de  celle  de  La  Havane,  bien 
que  plus  accessible,  est  rendue  difficile  par  des  rochers 
abrupts  sur  les(|uels  los  bateaux  viennent  fréquemment  se 
briser.  Toutefois,  ces  récifs  sont  plus  nombreux  sur  la  côte 
sud  que  sur  la  côte  nord.  Aux  deux  extrémités  de  l'île  se 
creusent,  au  contraire,  des  baies  profondes  et  larges,  faciles 
à  défendre,  telles  que  celle  de  La  Havane,  déjàcitée,  ei 
dont  on  a  souvent  comparé  l'entrée  au  «i  goulot  d'une  bou- 
teille B  ;  celle,  plus  profonde  encore,  de  Santiago-de-Cuba, 
et  les  rades  de  Guantanamo  et  de  Nuevitas. 

Le  sol  de  Cuba  est  un  des  plus  féconds  de  la  terre.  Sur 
le  flanc  des  montagnes  s'étenaont  des  forêts  épaisses,  con- 
tenant tous  les  bois  d'ébénisterie  et  de  senteur.  Dans  la 
plaine  s'alignent  les  champs  de  canne  à  sucre,  les  plan- 
tations de  café  et  de  tabac,  de  cacao  et  de  coton.  Dans  les 
vallées,  los  céréales  et  les  fruits  ;  les  rizières,  sur  les  bords 
des  marais,  contribuent  à  enrichir  les  planteurs. 

Les  mammifères  étaient  à  peu  près  inconnus  à  Cuba, 
avant  l'arrivée  dos  Espagnols;  Us  y  introduisirent  la  plu- 
part des  animaux  domestiques,  oui  s'y  développèrent, 
mais  retournèrent  presque  tous  à  l'état  sauvage.  Les  oi- 
seaux, par  contre,  extrêmement  nombreux,  y  sont  muets, 
mais  charment  les  yeux  par  leur  plumage  aux  mille  cou- 
leurs. Enfin,  Cuba  ne  possède  aucun  reptile  venimeux. 

Les  sables  aurifères  de  l'île,  qui  donnaient  autrefois  de 
beaux  bénéfices,  sont  maintenant  presque  épuisés.  H  existe 


436 

des  ratifications.  La  paix  définitive  a  été  signée  à  Paris.  La 

rerte  de  Cuba,  suivie  de  la  cession  des  Carolines  (  lt>i/Oj  à 
empire  allemand,  mettait  fin  au  rôle  colonial  de  l'Espagne. 
Sous  la  domination  espagnole,  l'île  de  Cuba  était  di\  isée 
en  six  provinces  :  la  Htivane,  Santiago-de-Cuba,  l'uerfo- 
Principe,  JUatansas,  Pinar-del-Bio  et  Santa-Clam.  Les 
principales  villes  par  la  population  étaient,  en  18y7  :  La 
Havane;  Santiayo;  Matanzas;  Cienfueyos ;  etc. 

Cuba,  comm.  de  Portugal  (Alemtejo  [distr  de  Beja]); 
6.200  hab.  Vignobles. 

CUBACAO,  ville  des  Etats-Unis  du  Brésil  (Etat  de 
Matto-Grosso  [distr.  de  Cuyabaj);   5.400  hab.  Mines  d'or. 

CUBAGE  {baj')  n.  ra.  Action  de  cuber,  opération  qui  con- 
siste à  évaluer  en  unités  cubes  le  volume  d'un  corps  : 
Le  CODAGE  des  bois  de  construction.  \\  Méthode  pour  cuber. 
Il  Nombre  d'unités  cubiques,  contenues  dans  le  volume 
d'un  corps. 

—  Encycl.  Cubage  des  bois.  V.  grume. 

CUBAGUA  ou  CUAGUA,  île  appartenant  au  Venezuela, 
dans  la  mer  des  Antilles,  près  de  la  côte  du  département  de 
Cumana.  Autrefois,  importante  pêcherie  de  perles. 

Cubain,  aine  {biyi,  en),  personne  née  à  Cuba,  ou  qui 
habite  cette  île.  —  Les  Cubains. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  île  ou  à  ses  habitants  : 

lièVOlutîOn  CUBAINE. 

CUBANE  ou  CUBANITE  n.  f.  Sulfure  double  naturel  de 


185''' 


LA  HAVANI 
Pinardel 


C.San 
Antonio' 


Cayos  de  '-c^   ...k  w-,.7„„£   "fe?^'?^^^^' 

as'D  oce.  Leq  u  a  s"-''".:'-VH~Tf^^^'  '^^aracoa 

Man^énàoP^^",S''^Ç^ta. 


C.Corrientea^ 

i.dePinos' 


MER      DES 


20° 


Echelle 


AN  Tl  LLES 


P*C= 


'^■^ 


100 


ZpO/i. 


\bso  ■  c^rvCa^/maR 


'.lUIaisi 


lX3ëlaCruz 


oantiago- 
de€uba 


^^^^^'^va*. 


2QO 


V2â^ 


encore  de  riches  minerais  de  fer  et  des  gisements  de 
bitume  servant  à  fabriquer  du  gaz  d'éclairage.  Le  platine 
s'exploite  aux  environs  de  Santiagode-Cuba,  et  les  salines 
y  sont  fort  abondantes.  Enfin,  Cuba,  riche  en  abeilles, 
exporte  une  énorme  quantité  de  cire. 

—  Histoire.  C'est  à  son  premier  voyage  que  Christophe 
Colomb  aborda,  pour  la  première  fois,  j  l'île  do  Cuba. 
Sa  conviction  était  qu'il  venait  d'aborder  ainsi  à  l'extré- 
mité Est  de  l'Asie,  et,  jusqu'en  1618,  il  fut  interdit,  sous 
peine  de  mort,  de  considérer  Cuba  comme  une  île.  Au 
moment  où  les  Espagnols  s'installèrent  dans  l'île,  elle  était 
habitée  par  une  population  (probablement  de  Caraïbes) 
qui  atteignait  vraisemblablement  plus  de  200.000  habitants. 
Moins  de  cinquante  ans  après,  il  n'en  restait  pas  30.000,  et, 
au  début,  du  xvii»  s!c-\j,  le  nombre  en  était  tombé  à  6.000. 
Un  grand  nombre  u  entre  eux  s'étaient  soustraits  parle 
suicide  à  la  cruauté  et  aux  exigences  de^  conquérants.  La 
disparition  de  la  population  indigène  nécessita  l'emploi 
de  travailleurs  noirs,  et,  jusqu'en  1860,  plus  de  3  millions 
d'esclaves  nègres  d'Afrique  lurent  importés  dans  l'île,  lis 
s'y  acclimatèrent  et  finirent  par  y  constituer  presque  la 
majorité.  Sous  la  pression  de  l'opinion  publique  et  con- 
trainte par  l'union  des  créoles  espagnols  et  des  nègres 
contre  les  blancs  étrangers,  l'Espagne  avait  déjà  été 
forcée  de  faire  aux  habitants  de  l'île  des  concessions 
importantes.  Elle  avait,  en  1817,  ouvert  le  port  de  La 
Havane  au  commerce  étranger,  aboli,  du  moins  officielle- 
ment, l'esclavage  en  1847,  et  accordé  quelques  avantages 
médiocres  aux  travailleurs,  en  1856.  Mais  la  situation 
n'était  pas  sensiblement  modifiée,  et,  pour  obtenir  les 
quatre  droits  cubains,  les  habitants  de  l'île  se  soulevèrent 
en  1868.  L  lutte  dura  dix  ans  et  ne  se  termina  que  grâce 
à  l'habileté  du  général  Martinez  Campes. 

Mais,  par  un  incroyable  aveuglement,  l'Espagne  conti- 
nua à  tirer  de  sa  colonie  les  revenus  les  plus  exorbitants 
et  à  imposer  aux  habitants  des  sacrifices  excessifs.  Re- 
noncer à  Cuba,  c'était  la  ruine  pour  l'Espagne,  tant  ses 
finances  dépendaient  des  richesses  agricoles  de  la  colo- 
nie et  do  leur  exploitation.  Elle  avait  voulu  fermer  l'accès 
de  ses  possessions  sans  compenser  cette  interdiction, 
dont  soufi'rait  cruellement  la  colonie,  en  lui  assurant  une 
part  dans  les  bénéfices  et  dans  les  entreprises.  En  somme, 
elle  avait  accaparé  toutes  les  bonnes  aft'aires  de  lile  et 
tirait  de  sa  colonie  pour  près  de  150  millions  de  francs 
par  an. 

La  guerre  qui  éclata  en  1895  était  donc,  pour  les  uns 
comme  pour  les  autres,  une  question  de  vie  et  de  mort. 
Grâce  à  l'intervention  des  Américains,  elle  fut  néfaste 
aux  Espagnols,  qui  usèrent  dans  une  lutte  que  le  climat 
rendait  inégale  trois  armées  et  trois  généraux  :  Martinez 
Campos,  Weyler  et  Blanco.  Les  insurgés,  conduits  par  les 
chefs  Maxime  Gomez  et  Macoo,  soutenus  par  les  subsides 
étrangers,  résistèrent  jusqu'au  moment  où  l'Amérique  se 
jota  résolument  dans  la  lutte.  Les  deux  flottes  espagnoles 
turent  détruites,  los  Philippines  envahies,  Manille  bom- 
bardé, et  Cuba  tout  entière  tomba  au  pouvoir  des  Amé- 
ricains. 

L'Espagne  dut  signer  une  paix  onéreuse.  Grâce  aux  bons 
offices  do  la  France,  les  préliminaires  furent  érliangés 
le  12  août  1898.  L'Espagne  renonçait  à  tous  ses  droits  sur 
l'île  do  Cuba,  sans  que  le  sort  de  l'île  fût  définitivement 
tixé,  Porto-Iiico  et  les  autres  Antilles  espagnoles  étaient 
puromeni  et  simplement  cédées  à  l'Amérique.  En  écbango 
do  ce  sacrifice,  qiii  anéantissait  l'empire  colonial  do  l'Es- 

ftagne,  los  Etats-Unis  devaient  payer  à  l'Espagne  20  mil- 
ions  do  dollars  dans  los  trois  mois  (jui  suivraient  l'échange 


cuivre  et  de  fer,  moins  riche  en  cuivre  que  la  chalcopy- 
rite.  (La  cubane  est  cubique:  sa  formule  est  CuFe'S':  son 
poids  spécifique,  de  4  à  4,18;  sa  dureté  est  égale  à  4.) 

CUBATION  {si-on]  n.  f.  Action  de  trouver  le  volume  d'un 
corps  solide.  (V.  cubaturl:.)  il  On  dit  mieux  cubage. 

CUBATURE  n.  f.  Géom.  Transformation  en  cube  d'un 
volume  de  forme  difi'érente;  construction  du  côté  d'un 
cube  équivalent  à  un  volume  dunné. 

—  Encycl.  La  cubature  d'un  volume  peut  avoir  pour 
objet  de  transformer  ce  volume  en  un  cube,  par  le  dépla- 
cement de  ses  parties,  ou  de  construire  (par  la  règle  et  le 
compas)  le  côté  d'un  cube  ê(|uivalent  au  volume  donné, 
ou  d'obtenir  analytiquenient  l'expression  exacte  de  la  me- 
sure de  ce  volume,  ou  enfin  d  évaluer  approximativement 
cette  mesure. 

La  transformation  d'une  aire  polygonale  en  un  carré 
peut  toujours  se  faire  exactement  :  celle  d'un  volume 
polyédral  en  cube  n'est,  au  contraire,  possible  que  dans 
des' cas  tout  particuliers. 

Pour  transformer  les  prismes  en  parallélépipèdes,  il 
suflit  d'opérer  sur  leurs  bases  de  façon  à  les  changer  en 
parallélogrammes. 

Un  parallélépipède  oblique  peut,  d'ailleurs,  aisément  être 
changé  en  un  parallélépipède  rectangle;  mais  celui-ci  ne 
peut  pas  être  changé  en  un  cube. 

—  Cubature  analytique  La  question  ou'on  se  propose 
ordinairement  de  résoudre  sous  le  nom  ae  cubature  d'une 
surface  : 

z  =  /-(x,!,) 
est  d'obtenir  le  volume  compris  entre  cette  surface  et  le 
plan  des  art/,  dans  l'intérieur  d'un  cylindre  parallèle  aux  z, 

Î/=Ç(X)±<}(X). 

L'élément  d'un  pareil  volume,  les  axes  étant  supposés 
rectangulaires,  est 

z  dx  dy, 
l'expression  du  volume  total  est  donc  tzdxdy,  mais  cette 
sommation   correspond  à  deux  intégrations  dont   il   est 
facile  de  trouver  les  limites. 

CUBE  (lat.  cubas;  gr.  kubos,  dé  à  jouer)  n.  m.  Géom. 
Parallélépipède,  rectangle  dont  toutes  les  faces  sont  des 
carrés  égaux  :  On  obtient  le  volume  d'un  cube  en  faisant  le 
cube  de  son  côté,  ii  Adjectiv.  Se  dit  d'un  solide  de  forme 
cubique  :  Un  pied  cube.  Un  mètre  cube. 

—  Par  ext.  Masse  ou  personne  lourde,  ramassée  :  Ce 
Crevel,  ce  cube  de  chair  et  de  bêtise,  vous  aime.  (Balz.) 

—  Fam.  Elève  de  3"  année  en  mathématiques  spéciales, 
dans  les  lycées  et  dans  certaines  grandes  écoles  :  Ecole 
normale,  Ecole  centrale. 

—  Electr.  Cube  de  Faraday,  Cube  creux  en  fil  de  fer, 
servant  d'écran.  V.  cage  (électr.) 

—  Math.  On  appelle  cube  d'un  nombre,  ou  troisième 
puissance  de  ce  nombre,  le  produit  de  trois  facteurs  égaux 
à  ce  nombre  :  Le  cube  de  4  est  4  x  4  x  4  =  64.  (Le  cube 
ou  3*  puissance  d'un  nombre  s'indique  par  un  chiflVe  3 
placé  en  exposant  :  4'.;  ii  Bacine  cube.  Se  dit  quelquefois 
pour  Racine  cubique.  V.  cubique. 

—  Encyci,.  Aritlim.  Un  nombre  est  dit  cube  parfait  quand 
il  existe  un  nombre  entier  dont  il  est  le  cube  :  8  est  un 
cube  parfait,  c'est  le  cube  de  2. 

—  Géom.  Le  solide  ([u'on  désigne,  en  géométrie,  sous 
le  nom  de  cube  est  un  parallélépipède  rectanglo  dont  los 
douze  arôtes  sout  égales  ou  dont  les  six  faces  sont  des 
carrés. 


437 

La  niosuro  du  cube,  comparé  au  cube  construit  sur 
l'uiiilô  liiiéuiro,  qui  est  l'unité  tlo  volume,  est  la  troisième 
puissauco  ou  lo  cube  arithmétiijuo  de  lu  mesure  do  sod 
côté.  C'est,  du  reste,  pour  cette  raison  que  la  troisième 
puissance  d'un  nombre  a  pris  lu  nom  do  »  cube  i>  do  ce  nombre. 

Lo  problème  do  la  duplication  du  cube,  qui  a  tant  et  si 
longtemps  occupé  les  Grecs,  avait  pour  objet  la  construc- 
tion (par  la  règle  et  le  compas)  do  l'iacounuo  x  do  l'équation 

a*  =  2(1*. 
Ce  problème,  on  y  mettant  les  conditions  que  s'imposaient 
les  géomètres  grecs,  était  impossible. 

—  Cubu  d'un  solide,  V.  cubatukk. 

—  Cube  des  bois  en  grume.  V.  gkume. 

CUBÈBE  (do  l'arabe  kebaha,  mémo  sens)  n.  m.  Gonro  d'ar- 
brisseaux, lie  la  laniillo  des  pipéracôcs. 

—  Encycl.  Hot.  Les  cubt'bes  sont  dos  arbrisseaux  grim- 
pants, très  voisins    dos    poivriers,   à    fleurs  dioïquos  et 

Froupées  en  chatons,  qui  habitent  los  forêts  littorales  do 
Afrique  australe, 
de  rin<le  et  de  la 
Malaisie.  Leur  fruit 
(poivre  à  queue)  est 
une  sorte  de  baie 
rétrécie  à  sa  base. 
Les  Javanais  re- 
cueillent les  baies 
du  cubèbe  ofJicinal 
[cubeba  nfficinalis) 
et  Jes  font  sécher 
au  soleil  ;  elles  ren- 
ferment une  graine 
dont  la  pulpe,  hui- 
leuse et  blanchâtre, 
de  saveur  poivrée, 
contient  de  la^cubé- 
bine,  principe  inac- 
tif, une  résme  acre 
et  une  essence 
verte  qui  laisse  dé- 
poser un  camphre 
de  cubèbe. 

—  Cliim.  Distillé 
avec  de  leau,  le  """""'^• 

poivre  do  cubèbe  fournit  une  assez  forte  proportion  d'une 
huile  volatile  particulière,  formée  par  un  terpène  C-H'* 
bouillant  à  158»,  par  un  sosquiterpèno  C"H",  et  par  un 
carbure  bouillant  à  262°. 

Le  résidu  de  la  distillation,  épuisé  par  l'alcool,  lui  cède 
un  composé  gélatineux,  qui  se  sépare  en  deux  couches 
distinctes  :  l'une  résineuse,  qui  fournit  le  cubèàin  et  un 
acide,  l'acide  cubébique,  qui  se  colore  eu  rouge  par  l'acide 
sulfurique. 

—  Méd.  Le  cubpbe,  pulvérisé,  s'administre  à  la  dose  de 
4  à  30  grammes  par  jour,  en  bols,  pilules,  ou  délayé  dans 
leau.  Quand  l'estomac  ne  supporte  pas  ces  préparations, 
on  administre  l'infusion  de  culièbo  en  lavement.  Les  In- 
diens 1  utilisent  depuis  longtemps  contre  la  blennorran-Je, 
et  les  Anglais  en  ont  introduit,  en  1839.  l'usage  en  Europe. 
Le  faux  cubèbe  [cubeba  canina)  est  beaucoup  moins  actif. 

CUBÉBIN  n.  m.,  ou  GUBÉBINE  n.  f.  Chim.  Alcaloïde  qui 
se  trouve  dans  le  poivre  cubèbe. 

—  Encycl.  Le  cubébin  peut  se  préparer  en  épuisant 
par  1  alcool  des  cubèbes  précédemment  épuisés  par  léther 
précipitant  par  la  potasse  la  liqueur  alcoolique,  et  puri- 
fiant le  précipité,  qui  nest  autre  chose  que  le  cubébin 
par  des  lavages  à  l'eau  et  des  cristallisations  dans  lal- 
cool  bouillant.  Le  cubébin  a  beaucoup  d'analogie  avec  le 
pipérin,  que  l'on  retire  du  poivre  noir.  On  lui  attribue  la 
formule  C'"H"0*;  chauffé  à  MO»  avec  de  l'acétate  de 
sodium  et.  de  l'anhydride  acétique,  il  donne  un  auhy- 
ëride  C"'H"0'. 

CUBÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  tachigalie. 

CUBER  v.  a.  Evaluer  en  unités  cubes  :  Cuber  dca  bois, 
des  pierres,  ii  Avoir  en  unités  cubes  un  volume  de  :  Bassm 
qui  cijBK  SOO  hectolitres. 

—  Math.  Elever  au  cube,  à  la  troisième  puissance  - 
Cdber  un  nombre,  une  quantité. 

Se  cuher,  v.  pr.  Etre  cubé  :  les  blocs  de  bois  équarris 
SE  CUBKNT  sans  peine. 

—  Encycl.  Géom.  V.  cubatdre. 

GUBERO  (Pierre),  missionnaire  et  voyageur  espagnol, 
né  près  do  Calatayud  (Aragon)  en  1G45.  Après  un  voyage 
de  neuf  ans  pendant  lequel,  le  premier,  il  avait  fait  le 
tour  du  monde  d'occident  on  orient,  il  en  donna  uno  re- 
lation succiui^te,  sous  le  titre  do  :  lirève  relation  du  voyat;e 
fait  dujts  lu  plus  grande  partie  du  monde  (Madrid,  16so). 

CUBICULAIRE  { 1er  —  àwltii.  cubiculum,  chambre  à  cou- 
cher) n.  m.  Hist.  Chambellan  des  empereurs  romains,  ii  Asi- 
gniUé  Valet  do  chambre  on  général. 

—  Antiq.  rom.  Coussin  sur  lequel  on  s'accoudait  lors- 
qu  on  était  à  demi  couché  sur  un  lit. 

—  Hist.  ecclés.  Clerc  gardien  dos  corps  dos  martyrs, 
dans  les  premiers  siècles  do  l'Eglise.  Les  cuhiculairo.s  por- 
taient aussi,  en  latin,  lo  nom  do  martyrarii.  Saint  Léon  lo 
Grand  paraît  les  avoir  institués. 

—  P^NCYCL.  Hist.  rom.  Les  empereurs  romains  avaient 
des  cuhiruluires  (gardiens  do  la  chambre  ou  du  lit),  qui 
remplissaient  auprès  d'eux  des  fonctions  analogues  â  celles 
des  chambellans  modernes.  A  la  cour  do  Byzance,  ce  tiiro 
fut  donné  à  des  fonctionnaires  impériaux  d'un  rang  élovô. 
La  garde  de  la  personne  du  prince  leur  était  contiée,  ot 
souvent  ils  rompli.ssaiont  dos  missions  importantes;  ils 
étaient  tous  eunuques.  Lo  ch.îrdost'ubiculairos  était  un  des 
principaux  personnages  do  lomiiiro.  II  y  avait  aussi  des 
dames  cubicidaires  ;  elles  formaient  la  cour  particulière  do 
rimi)ératrioe  et  prônaient  soin  de  sa  personne. 

CUBICULUM  f/om'  — mot  lat.)  n.  m.  Archéol.  Chambre 
sé[julcrali',  dans  Ii-s  catacombes. 

CUBIÈRES,  <omm.  do  la  Lozère,  arrond.  et  à  22  kilom. 
do  M<>nd<\  sur  le  versant  soptonirional  du  mont  Lozère 
ot  lAluor  naissant;  1.017   hab.  Mine  do  plomb. 

CUBIËRES  (Simon-Louis-Piorro,  marquis  dk),  natura- 
liste et  atcroimmo,  né  à  Koquemauro  (Gard)  en  1717,  mort 
en  1K21.  Il  iut.i'cuyor  do  Louis  XVL  puis  de  Louis  XVIII. 
On  a  de  lui  :  Histoire  des  coquiilai/es  de  mer  (1800)  ;  Uiatoire 
du  fii/'pit'r  (iHixi)  ;  Ole. 

CuBIËRES  (Michel  dk),  connu  sous  les  noms  do  cho- 
vaUor  de  Cubières,  Dorat-Cubières,  Cublères- 
Palmézeaux  et  Eneglste-Cubiôres,  poète   franvai», 


frèro  du  précédent,  né  à  Roquemaure  en  1752,  mort  eni820. 

Renvoyé  du  séminaire  pour  avoir  composé  une  poésie 
érotiuue,  il  s'adonna  à  la  poésie  en  prenant  Dorât  pour 
modèle,  fut  écuyor  do  la  comtesse  d'Artois  ot  se  lia  avec 
la  comtesso  Fanny  do  Boauharnais,  Plus  tard,  il  devint  un 
ardent  révolutionnaire,  secrétaire  greffier  de  la  Commune 
de  Paris,  et  célébra  avec  le  mémo  enthousiasme  d'abord 
Marat,  puis  Bonaparte,  premier  consul  et  empereur,  enfin 
les  Bourbons.  Parmi  los  œuvres  do  ce  poète  médiocre,  on 
peut  citer  :  Lettre  de  saitit  Jt^râme  à  une  dame  romaine; 
Héroide,  suivie  de  poésies  fugitives  (Paris,  1773);  t'apure  à 
M.  de  La  lieaumelie  aux  champs  Ehjsées,  au  sujet  de  son 
commentaire  sur  la  Henriade  (1776). 

CUBlÈRES(Amédée-Louis  Despans  de),  général, minis- 
tre do  la  guerre,  tils  de  Simon-Louis-Pierre,  né  à  Paris  eu 
178G,  mort  en  1853.  Il  se  distingua  dans  de  nombreuses  ba- 
tailles, et  gagna  la  croix  d'honneur  à  Eylau(  1807).  Colonel  en 
1815,  il  se  couvrit  de  gloire  à  Waterloo.  Mis  à  la  retraite 
parla  seconde  Restauration,  il  fut  nommé  receveur  général 
de  la  Meuse.  Il  rentra  au  service  on  1823,  fit  los  campagnes 
d'Espagne  otde  Moréo,  l'expédition  d'Ancône.  Lieutenant 
général  en  1835,  pair  do  France  (1839),  il  fut  deux  fois 
ministre  do  la  guerre.  En  1847,  on  l'accusa  d'avoir  cor- 
rompu le  ministre  Teste  au  sujet  des  mines  de  Gouhe- 
nans.  Il  fut  condamné  à  la  dégradation  civique  et  à  une 
amende  de  lO.ooo  francs,  mais  il  fut  réhabilite  en  1852. 

CUBILLO  DE  Aragon  (don  Alvaro),  auteur  drama- 
tique espagnol,  né  à  Grenade  au  commencement  du 
xvii»  siècle.  Dans  le  prologue  de  son  livre  intitulé  el  Enano 
de  las  7nusas,  publié  en  1654  et  qui  contient  neuf  de  ses 
pièces  de  théâtre,  il  dit  en  avoir  composé  plus  de  cent. 
On  n'en  possède  que  trente,  parmi  lesquelles  on  remarque 
el  Genizaro  de  Kspaiia  o  Rayo  de 
Andalucia,  la  Perfecta  Casada  et  las 
Miuiecas  de  Marcella.  Il  a  composé 
également  des  drames  religieux. 

CUBILOSE  (du  lat.  cubile,  lit)  n.  f. 
Substance  albuminoïde,  constituant 
les  nids  d'oiseaux  comestibles  des 
Indes. 


CUBILOT  (/o)  n.m.  Fourneau  par- 
ticulier pour  la  préparation  de  la 
fonte  de  secondo  fusion. 

—  Encycl.  Les  cubilots,  four- 
neaux à  manche  ou  à  la  AVilkinson, 
servent  à  reprendre  la  fonte  de 
première  fusion  et  donnent  ainsi  un  Cubilot, 
produit  propre  aux  pièces  méca- 
niques. Ils  sont  constitués  par  des  fours  à  cuve,  dans 
lesquels  on  introduit  métal  et  combustible  par  la  partie 
supérieure.  Des  machines  soufflantes  envoient  l'air  néces- 
saire à  l'intérieur  du  four,  à  laide  de  tuvères.  Le  métal 
en  fusion  tombe  dans  une  sorte  de  creuset  placé  au-dessous 
de  ces  tuyères,  d'où  on  le  recueille  par  un  trou  de  coulée. 

CUBIQUE  [bik')  adj.  Math.  Qui  a  rapport,  qui  appartient 
au  cube  :  Fonyie  cubique,  ii  Se  dit  de  la  racine  troisième 
d'un  nombre  oud'unequantité:/fncjne  CUBIQUE. (V.  racine.) 
Il  Se  disait  aussi  d'une  équation  du  troisième  degré  :  Equa- 
tion CUBIQUE. 

—  Fam.  Lourd,  carré,  très  gros,  en  parlant  d'une  masse 
on  d'une  personne. 

—  Fig.  Solide,  puissant,  fortement  développé  ;  M.  de 
Lounois  prit  pour  sa  belle-mère  une  de  ces  aversions  bien 
complètes,  àieJi  cubiques.  (D'"  d'Abrantès.) 

—  Miner.  Système  cubique,  L'un  des  six  svstèmos  cris- 
tallins reconnus  généralement  par  les  crfstallographes 
actuels.  (Il  est  caractérisé  par  trois  axes  égaux  et  rectan- 
gulaires.) V.  CRISTALLOGRAPHIE. 

—  Fr.-ma<:onn.  Pierre  cubique.  Décoration  représentant 
la  pif^rre  à  aiguiser  dont  se  servent  certains  ouvriers. 

CUBIQUE  ("ôiAr'  —  rad.cuôe.signif.  la  troisième  puissance 
d'un  nombre)  n.  f.  Géom.  Courbe  plane  ou  gaucho  du  troi- 
sième degré. 

—  Encycl.  Une  cubique  plane  est  une  courbe  plane  du 
troisième  degré  ou,  plus  généralement,  une  section  plane 
d'une  surface  du  troisième  degré  ;  elle  se  représente  alors 
par  une  é((uation  du  troisième 
degré  à  trois  variables,  ac- 
compagnée de  l'équation  d'un 
plan. 

Une  cubique  gauche  est  une 
courbe  qui  est  coupée  par  un 


plan  on  trois  points  réels  ou 
imaginaires.  Les  intersections 
des  surfaces  du  second  degré 
entroelles  lorsqu'elles ontuno 
génératrice  commune  se  com- 
posent do  cette  génératrice  Cublquo, 
commune  et  d'une  cubique  giiucho.  Il  ne  peut  donc  y  avoir 
de  cubiques  gauches  réelles  sur  los  surfaces  du  second 
degré  que  lorsque  celles-ci  sont  réglées. 

tenant  aux  cubiques  planes,  il  y  on  a  une  catégorie  qui 
est  particulièrement  intéressant©  :  c'est  celle  des  cubiques 
circulaires  unicursales.  Ces  cubiques  admetlont  lo  mode 
do  génération  suivant.  Soient  une  circonfèrenco  O,  uno 
droito  A  et,  sur  O,  un  point  rixe  M.  Si  l'on  trace  par  M  une 
droite  mobile,  rencontrant  O  on  A, 4  on  B,  et  si  l'on  prend 
HI=OA,  lo  lieu  du  point  I  est  uno  cubique  circulaire, 
unicursalo,  ot  toute  cubinuo  circulaire  unicursale  pout  ainsi 
être  ongondréo.  Si,  de  plus,  la  droite  s  est  perpendiculairo 
au  diamètre  oui  passe  par  M,  la  cubique  est  dite  droite. 

L'équation  do  toute  cubique  circulaire  unicursalo  droite 

peut  fltro  mise  sous  la  forme  a  =  a  cos  u  -\ .  Plusieurs 

cos  u 
courbes  célèbres  rentrent  dans  colto  catégorio  ;  la  stro- 
phoïdo,  la  cissoïdo  ot  la  trisectrice  de  NIarlaurin. 

Toutos  les  cubiquos  circulaires  unicursales  tlroitos  peu- 
vent être  rcctitiées  à  l'aide  dos  intégrales  ollipti(|ues:  la 
cissoïdo  peut  mémo  l'être  par  los  transcendantes  ordinaires. 

CUBI8TIQUE  (.tti/c'  —  du  gr.  kubistail.  jo  fais  la  culbute) 
n.  f.  Aiii,i(|.  Sorte  do  danso  grocnue.  dans  latiuollo  on  exé- 
cutait des  tours  do  force  ou  d'aurosse. 

—  Encycl.  La  cuhistiqne  consistait  surtout  A  faire  dos 
bonds  et  des  sauts,  ot  à  marcher  sur  les  mains;  oUo  était 
pratiquée,  entre  autres,  par  les  bacchuiitos  dans  leurs 
orgies.  Chez  los  anclous.  les  sauteurs,  les  baladins,  los 
salr.iml)an<|nes  étaient  très  recherchés.  Nombre  de  ligures 
et,  d(«  rt'présen  ta  tioiis  an  tiques  nous  l'ai  les  ton  t.  Parmi  celles 
qu'un  a  ruirouvéos,  il  faut  citor  uiio  femme  rovèiuu  il'uuo 


CUBÈBE  —  CUBITUS 

sort»  de  caftçon,  et  qui  oxocute  (les  sauts  périlleux  au  milieu 
tl'<'l>i-e3  nuos  flclices  en  torre.  (V.  cebndateub.)  A  l'origine, 
la  i;uljisti(|ue  n'avait  eu  d'autre  destination  que  de  donner 
au  corps  plus  de  souplesse  ot  d'agilité,  et  ce  no  fut  que 
plus  lard  i|u'ollo  devint  un  art  particulier  aux  baladins  et 
aux  courtisanes. 

CVBIT  (kiou-bif  —  mot  angl.  qui  signiHe  coudfe)  n.  m. 
Mesure  de  longueur  usitée  dans  les  Indes  anglaises,  où  ce 
mot  s'altère  on  cot'rt,  et  qui  vaut  de  0»,355Jà  0»,457. 

CUBITAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  cubitus,  coude)  adj.  Anat. 
Qui  tient,  qui  a  rapport  au  coude  :  Le  muscle  cubital,  /,'nr- 
tère  cuuiTALK.  lin.  m.  Muscle  cubital  :  Zc  cubital  anti'rieur. 

—  Entom.  Nervure  cubitale.  Nervure  de  l'aile  dos  bymé- 
noptères  qui  naît  du  radius  et  se  dirige  vers  lo  bout  do 
l'aile.  Il  Cellule  cubitale,  Espace  membraneux  qui,  dans 
l'aile  des  hyménoptères,  est  compris  entre  le  bord  posté- 
rieur de  la  nervure  radiale  ot  la  nervure  cubitale. 

—  Encycl.  Anat.  Muscles  cubitaux.  Deux  muscles  portent 
le  nom  de  cubital:  1»  le  cubital  antérieur  ou  interne,  qui  s'in- 
sère d'une  part  à  l'humérus  par  deux  chefs  allant  l'un  à  l'olé- 
crane,  l'autre  à  l'épitrochlée,  et,  d'autre  part,  à  l'aponé- 
vrose antibrachiale  et  à  l'os  pisiforme.  (Il  est  fléchisseur 
et  adducteur  de  la  main)  ;  2»  le  cubital  postérieur  ou  externe, 
inséré  sur  l'épicondyle  de  l'humérus,  suivant  en  arrière 
l'os  cubital  et  s'attachant  au  cinquième  métacarpien.  (Il 
est  extenseur  et  adducteur  de  la  main.) 

Artère  et  Veiiie  cubitales.  J.'artère  cubitale  est]abranche 
interne  de  bifurcation  de  l'artère  humérale  et  se  termine 
par  Vareade  palmaire  superficielle. 

La  veine  cubitale  naît,  à  la  région  du  poignet,  des  veines 
de  la  partie  inférieure  et  antérieure  de  lavant-bras,  de 
la  veine  salvatelle  et  de  l'arcade  veineuse  dorsale  de  U 
main,  et,  s'anastomosant  avec  la  veine  médiane  basilique, 
donne  naissance  à  la  veine  basilique  du  bras.  Pendant 
son  trajet,  elle  reçoit  les  veines  de  la  partie  postérieure 
et  interne  de  l'avant-bras,  et  est  quelquefois  accompagnée 
d'une  veine  cubitale  postérieure,  avec  laquelle  elle  s'ana- 
stomose près  de  sa  terminaison  supérieure. 

Aerf  cubital.  Il  naît  de  la  partie  postérieure  et  interne 
du  plexus  brachial,  se  porte  en  arrière,  passe  dans  la  cou- 
lisse qui  sépare  sur  l'humérus  l'épitrochlée  de  l'olécraoe, 
gagne  la  partie  antérieure  et  interne  de  l'avant-bras,  et 
il  se  termine  dans  la  main  par  deux  brauches  palmaires  : 
l'une,  superlicielle,  qui  fournit  les  deux  nerfs  collatéraux 
palmaires  du  petit  doiçt  et  l'interne  du  doigt  annulaire; 
l'autre,  profonde,  qui  terme  l'arcade  nerveuse,  laquelle 
se  distribue  aux  muscles  internes  de  la  main.  Ce  nerf, 
passant  assez  superficiellement  en  arrière  du  coude,  est 
assez  souvent  comprimé  par  des  chocs  et  donue  alors  lieu 
à  une  sensation  d'engourdissement  dans  le  petit  doigt. 

CUBITAL,  ALE,  AUX  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
adj.  Métrol.  Qui  a  une  coudée  de  longueur. 

—  Pal éogr.  £'cri^H/*et'»i)ï(ï/e,  Sorte  d'écriture  très  allongée. 
CUBITIÈRE  n.  f.  Pièce  qui,  dans  les  anciennes  armures, 

enveloppait  le  coude  et  le  pli  du 
bras.  (Elle  s'attachait  aux  deux 
parties  du  brassard,  qu'elle  reliait 
l'une  à  l'autre.) 

CUBITO-CARPIEN  ipi-in)  adj. 
et  n.  m.  Se  dit  du  muscle  cubital 
antérieur. 

CUBITO-CUTANÉ,  ÉE  adj.  Qui 
appartientau  nerf  brachial  cutané 
interne. 

CUBITO-MÉTACARPIEN  (  pi-in)  CubUière. 

adj.  et  u.  m.  Anat.  Se  dit.  en  art  vétérinaire,  du  muscle  qui 
correspond  à  1  adducteur  du  pouce  do  l'homme. 

CUBITO-PALMAIRE  (mèr)  adj.  et  n.  m.  Méd.  Se  dit  d'une 
branche  de  l'artère  cubitale  qui  s'anastomose  avec  l'arcade 
l>uIuionairc  profonde. 

CUBITO-PHALANGETTIEN  (  i(?-h-m)  adj.  et  n.  m.  Se  dit 

du  muscle  tlécliisseur  profond  des  doigts. 

CUBITO-PHALANGIEN  {ji-in  1  adj.  et  n.  m.  Se  dit  d'un 
muscle  tli-chisscur  du  bras  du  cheval. 

CUBITO-PRËPHALANGIEN  (ji-in)  adj.  et  n.  m.  Vétér. 
Se  dit  d  un  musclp  opposé  au  cuhito-phalangien,  qui  va  de 
l'extrémité  du  cubitus  a  la  partie  antérieure  du  paturon. 

CUBITO-RADIAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  appartient  au  cu- 
bitus et  au  radius  ;  .Umsc^' ctruiTO-BADlAI.. 

—  n.  m.  I.c  muscle  carré-pronateur.  V.  PRONATRtm. 
CUBITO-SUS-MÉTACARPIEN  (sus,  ;)l-i«  )  adj.  et  n.  m. 

Anat.  Se  tlii  ,1e  deux  muscles  ;  le  cubital  postérieur,  et  lo 
long  abducteur  du  poiue. 

CUBITO-SUS-PHALANGETTIEN  (siiss,  jé-li-in)  adi.  et 
n.  m.  Se  dit  du  muscle  long  extenseur  du  pouce  ot  do 
l'extenseur  propre  de  l'index. 

CUBITO-SUS-PHALANGIEN  {suss,  ji-in)  adj.  Ot  n.  m.  So 

dit  du  muscle  court  extenseur  du 
pouce. 

CUBITUS  (  tuss  —  mot  lat.  qui 
sigiiif  cauilf)  n.  m.  .\nut.  Le  plus 
interne  des  deuxosde  l'avant-bras, 
dont  l'extrémité  supérieure  forme 
le  coude. 

—  Entom.  Quatrième  article  des 
pattes  antérieures  des  hexapodes. 

Il  Nervure  interne  ou  postérieuro 
de  leurs  ailes. 

—  Encycl.  Anat.  I-o  cubitus  est 
le  plus  long  et  le  plus  volumineux 
des  deux  os  ilo  l'avant-brits.  Plus 
volumineux  on  haut  (pren  bas,  il 
présente  trois  faces,  qui  donnent 
attache  aux  muscles  lléchisscurs 
ot  extenseurs  de  l'avant-hr.'is  et  de 
la  nmiii.  aux  muscles  suiiinateurs 
ot  pronateurs  de  l'avant-bras.  Dos 
trois  bords  qui  séparent  cos  faces, 

le  postérieur  est  plus  saillant  ot  .«îj^',';;;,";"  i,  "; „.  p„-.^,. 
forme  la  crête  du  cubitus;  I  externe  rloure.luiuiiltu^.-i.i'u- 
esi  tranchant,  et  fournit  une  inser-  bliusiH.UadluB; a  Orniulo 
tiou  au  ligament  inierosseux.  oaviid  •ItïmeMfl  ;  ♦.  Ape- 

L'extrémilé  supérieure  du  cubi-  r]<y">  cor..iiol.l.>  ;  J,  Aive. 
tus  présente  ui.e  apophyse  posté-  P''»"  "ï.';;'^',»'  ''  "'«• 
rloiire  :  l'olécrane,  uneauténeiiro  : 

l'apophyse  coronoïde  et.  entre  h's  deux,  uno  grando  cavité 
raticuluiro  :  la  grundu  cavité  sigmuïdo. 


CubltuB  :   A,   Tuo  pos- 


CUBIZITE 


CUCUMIS 


L'extrémité  inférieure  présente  en  dehors  la  tôte  du 
cubitus,  articulée  au  radius;  en  dedans,  l'apophyse  sty- 
loïde.  Elle  s'articule  avec  le  carpe. 

Le  corps  de  l'os  na  qu'un  point  d'ossification,  qui  appa- 
raît du  trente-cinquième  au  quarantième  jour  de  la  vie 
intra-utérine.  Vers  la  sixième  année,  apparaît  un  point 
d'ossification  pour  l'extrémité  inférieure;  à  sept  ou  huit 
ans,  le  troisième  point  pour  l'olécraoe,  et  de  qumzc  à  vingt 
ans,  s'accomplit  la  réunion  complète  des  points  ossifiés. 

—  Chir.  I"  Fracture  du  cubitus.  On  observe  surtout  la 
fracture  de  l'extrémité  inférieure  et  la  fracture  de  l'apo- 
physe olécrane  à  son  extrémité  supérieure.  La  fracture 
ducorps  de  i'os  a  pour  cause  une  chute  sur  la  paume  de 
la  main,  ou  une  violence  extérieure  directe.  Lorsque  le 
radius  n'est  pas  fracturé  en  même  temps,  il  n'y  a  pas 
•iéformation  du  membre,  mais  on  peut  percevoir  la  crépi- 
tation et  sentir  facilement  sous  la  peau  la  solution  de 
continuité.  Le  traitement  consiste  dans  l'application  d'un 
appareil  ordinaire  à  fracture,  maintenu  pendant  le  temps 
nécessaire.  Après  la  levée  de  l'appareil,  bains  de  bras 
chauds  et  massages.  La  fracture  de  rolécrane  se  rapporte 
aux  lésions  ciiirurgicales  du  coude. 

2»  Luxation  du  cubitus.  Y.  coude,  et  POIGNET. 

CUBIZITE  n.  f.  Zéolithe  sodico-calcique  ;  silicate  hy- 
draté naturel  d'alumine,  de  chaux  et  de  soude  ;  variété,  à 
clivage  cubique  assez  net,  d'analcime.  Syn.  cnsoïciTE,  et 

CL'BOÎTE. 

GUBJAC,  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  17  kil.  de  Pé- 
rigueux,  sur  l'Auvézèro;  1.166  hab.  Tuilerie,  clouterie. 

CUB-KNOT  {keub'-not')  n.  m.  Unité  anglaise  de  volume, 
(lue  les  électriciens  emploient  pour  étudier  les  matières 
isolantes  des  câbles  télégraphiques  sous-marins. 

CuBLAC,  comm.  de  la  Corrèze,  arrond.  et  à  19  kilom. 
de  Brive,  près  de  la  Vézère;  1.278  hab.  Avec  les  com- 
munes de  Meymacet  d'Argentat,  cette  localité  donne  son 
nom  à  un  bas'sm  houiller  élémentaire. 

CUBLIZE,  comm.  du  Rhône,  arrond.  et  à  41  kilom.  de 
Villefranche,  sur  le  Rhin,  dans  les  monts  de  Tarare; 
2.018  hab.  Fabrication  de  toiles,  fil  et  coton,  dites  «  beau- 
jolaises  »  :  aciéries  mécaniques,  teintureries;  moulins,  na- 
vettes. Château  de  Magny. 

CUBNEZAIS,  comm.  de  la  Gironde,  arrond.  et  â  21  kil. 
de  Blaye;  5^1  hab.  Située  dans  le  Blayais,  cette  com- 
mune produit  surtout  des  vins  blancs  ordinaires. 

GDBO  n.  m.  Linguist.  V.  koubo. 

CUBO-CUBE  ou  CUBOCUBE  (du  gr.  kitbokubos,  même 
sens)  n.  m.  Neuvième  puissance  d'un  nombre  ou  cube  du 
cube  :  Le  ccbo-cube  de  2  est  le  cube  de  8  ou  512.  (N'est  plus 
usité.) 

CUBO-COBIQ0E  [bik')  adj.  Qui  a  rapport  au  cubo-cube  : 
La  puissance  cubd-cu bique.  (N'est  plus  usité.)  Il  Racine 
cubo-cubique.  Racine  neuvième. 

CUBO-DO DÉCAÈDRE  n.  m.  Cristal  qui  a  la  forme  d'un 
cube  dont  les  arêtes  sont  coupées  par  des  plans  qui,  pro- 
longés, produiraient  un  dodécaèdre  rhomboïdal. 

CUBOÏCITE  n.  f.  Miner.  Syn.  de  cubizite. 

CUBO-ICOSAÈDRE  n.  m.  Forme  de  cristal,  qui  participe 
du  cube  et  de  l'icosaèdre. 

GUBOÏDE  (du  gr.  kubos,  dé,  et  eidos,  aspect)  adj.  Qui  a 
la  forme  d'un  cube. 

GUBOÏDE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m.  Miner. 
Rhomboèdre  peu  ditiférent  d'un  cube. 

—  Anat.  Os  du  tarse  qui,  chez  l'homme  et  chez  les  mam- 
mifères, a  une  forme  â  peu  près  cubique. 

■ —  Infus.  Genre  de  diphydes,  dont  une  espèce  a  l'organe 
natatoire  antérieur  de  forme  cuboïde. 

—  Encycl.  Anat.  V.  tarse. 
CUBOÏTE  n.  f.  Miner.  Syn.  de  cubizite. 
CUBO-OCTAÈDRE  n.  m.  Cristal  de  forme  cubique,  dans 

lequel  quatre  des  arêtes  sont  remplacées  par  des  plans. 

CUBO-PRISMATIQUE  {sma-tik')  adj.  Qui  tient  du  cube 
et  du  prisme. 

CUBO-TÉTRAÈDRE  n.  m.  Cristal  dont  la  forme  participe 
du  cube  et  du  tétraèdre. 

CUBO-TRIÉMARGINÉ,  t^  [ji)  adj.  Se  dit  d'un  cristal 
de  forme  cubique,  dans  lequel  chaque  arête  est  remplacée 
par  trois  facettes. 

CuBULCO,  ville  de  la  république  de  Guatemala  (dép.  de 
Baja  Verapaz),  aux  sources  d'un  affluent  du  rio  Negro; 
2.780  hab. 

CUBO-TRIÉPONTÉ,  ÉEadj.  Se  dit  d'un  cristal  de  forme 
cubique,  dans  lequel  chaque  angle  solide  est  remplacé 
par  trois  facettes. 

GUBZAC-LES-PONTS,  comm.  de  la  Gironde,  arrond.  et 
à  20  kil.  de  Bordeaux,  près  de  la  Dordogne;  828  hab.  Ch. 
de  f.  Etat.  Deux  ponts  de  26  mètres  de  haut,  sur  la  Dordo- 
gne, large  de  550  mètres;  viaducs  de  prolongement  com- 
pris, l'un  a  1.545  ra.  do  long,  l'autre  plus  de  2.000  mètres. 
Carrières.  Vigriobles  produisant  des  vins  rouges  et  blancs, 
et  dont  les  principaux  crus,  situés  en  partie  en  eûtes,  en 
partie  en  palus,  sont  :  Château-de-Torrefort,  Château- 
Canada,  ChâteaU'Lagrange,  à  Picoulet,  à  Bcrnescut,  aux 
Planqucttcs,  à  Bonneau,  à  Meilbac,  à  la  Redoute,  au  Sa- 
bloi,  au  Bourg,  etc. 

GUBZAOAIS,  CUBZAGUAIS,  CUBZAGUÈS,  CUBZA- 
DÈS,  ancien  petit  pays  de  France,  dans  lo  Bordelais  [Gi- 
ronde), autour  de  Cubzac.  Cet  antique  Cuzacensis  pagus, 
presque  tout  en  vignobles,  comprenJ  toutes  les  communes 
du  canton  de  Saint-André-de-Cuozac,  moins  Saint-Antoine, 
c'cst-à-diro  :  Saint-André-dc-Cubzac,  Cubzac-lcs-Ponts,  Sa- 
ii^nac,  Virsac,  Saint-Gorvais,  Saint-Lauront-d'Arce,  Au- 
bie-ct-Ëspcssas,  Gauriaguet  et  Peujard. 

GUCGA,  ville  d'Italie  (Vénétie  [prov.  do  Vérone]),  près  do 
l'Adigc;  :i.900  hab. 

CucOHIARI(DomiDioue),généralitalien. né  â  Carrare  en 
1806. 11  obtint,  en  1826,  le  grade  do  docteur  en  droit.  Mêlé 
au  mouvement  de  1831  à  Modène,  il  s'engagea  dans  la 
garde  mobile  et  suivit  le  général  Zucchi  jusqu'à  Ancône. 
Il  entra  au  sen'ice  du  Portugal  et  fut  nommé  sous-lieute- 
nant au  siège  d'Oporto,  puis  il  passa  en  Espagne,  où  il 
devint  lioutenant-colonel  ( i«tO}.  Revenu  en  Iialio  (1841\  il 
prit,  en  1848,  le  commandement  â  Modène, comltatiit  comme 
colonel  â  Novaro  pour  le  Piémont,  fut  Dommé  général  do 


Cucubale  :  a,  coupe 
de  la  (leur. 


brigade  (1854),  major  général  (1855),  et  fut,  enfin,  promu 
lieutenant  général  par  Victor-Emmanuel  sur  le  champ  de 
bataille  de  San-Martino.  En  1860,  il  fut  élu  député  par  sa 
ville  natale,  et  sénateur  en  1865. 

CUCERON  n.  m.  Entora.  V.  cusseron. 

CuCHEVAL-CLARIGNY  (Philippe-Athanase) ,  journa- 
liste français,  né  à  Calai;>en  1821,  mort  à  Maisons-Laffitte 
en  1895.  Sorti  de  l'Ecole  normale,  il  entra  à  l'Ecole  des 
chartes,  fut  reçu  archiviste  et  devint,  en  1851,  conserva- 
teur à  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève.  Comme  journa- 
liste, il  collabora  à  la  «■  Revue  des  Deux  Mondes  »  et 
à  divers  journaux.  On  lui  doit  aussi  quelques  ouvrages, 
dont  les  plus  importants  sont  :  Histoire  de  la  presse  en 
Angleterre  et  aux  Etats-Unis  (1857);  Considérations  sut  les 
ba7iques  d'émission  {IS6A)  ;  Histoire  de  la  Constitution  de 
fS5'2  {ISG9);  l'Equilibre  européen  après  la  guerre  de  iSlO 
(1871);  hrd  Beaconsfield  et  son  temps  (1880). 

CUCHIUARAS,  tribu  du  Para  (Brésil),  qui  occupe  quel- 
ques villages  composés  d'habitations  disséminées  sur  un 
grand  espace.  Ils  font  un  peu  de  culture  et  exécutent  des 
sculptures  sur  bois,  qu'ils  vendent  à  leurs  voisins. 

CUCI  n.  m.  D'après  Pline,  Fruit  du  palmier  doum. 

CUCIFERA  isi-fé)  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  palmiers,  dont  l'espèce  principale  qui  croît  en  Egypte 
est  connue  sous  le  nom  de  palmier  doum.  \\  On  dit  aussi 

CUCIOPHORE. 

CuCKFIELD,  ville  d'Angleterre   (comté   de  Sussex)  ; 
5.730  hab.  Commerce  de  bes- 
tiaux. 

CUCORANI,  comm.  de  Rou- 
manie (district  de  Botosani); 
2.250  hab. 

GUCUBALE  n.  m.  Bot.  Genre 
de  plantes,  de  la  famille  des  ca- 
ryophyllées,  tribu  des  siléuées, 
et  comprenant  une  seule  es- 
pèce, qui  habite  l'Europe  cen- 
trale :  cucubalus  baccifer.  \\  Cu- 
cubale behen,  Syn.  de  silène. 

CUCUETI  Plataresci, 
comm.  de  Roumanie  (district 
d'IIfovu);  3.150  hab. 

CuCUFAT  ou  CUCUPHAT 
(saint),  martyr  en  303.  Né  en 
Afrique,  il  se  rendit  en  Espa- 
gne, sous  le  règne  de  Dioclé- 
tien,  et,  après  diverses  tortures,  eut  la  tête  tranchée  à  Bar- 
celone. Lo  chef  do  saint  Cucufat,  apporté  à  Strasbourg, 
fut  transféré,  en  835,  à  l'abbaye  de  Saint-Denis,  où  il  fut 
vénéré  jusqu'à  la  Révolution.  —  Fôte  le  25  juillet. 

GUCUJE  et  CUCUJUS  ijuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères, type  de  la  tribu  des  cucujîjiés,  comprenant 
une  dizaine  d'espèces  de  taille  moyenne, 
réparties  dans  l'hémisphère  nord;  celle 
qui  s'étend  le  plus  au  N.  étant  le  cucujus 
bicolor  du  Népaul.  (Une  seule  habite  la 
France;  elle  est  rouge  en  dessus,  noire 
en  dessous,  toujours  rare.  Elle  vit  sur  les 
chênes  ou  les  pins.) 

CUCUJIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes 
coléoptères  clavicornes,  renfermant  des 
formes  aplaties,  allongées,  à  antennes 
moniliformes,  longues,  à  tarses  hétéro- 
mères  chez  les  mâles,  pentamères  chez 
les  femelles.  —  Uîi  cucujidé. 

—  Encycl.  Les  cucujidés  vivent  sous 
lesécorcesetdansles  canaux  creusés  par  les  insectes  xylo- 
phages,  auxquels  leurs  larves  aplaties  font  la  chasse.  Répan- 
dus surtout  dans  l'ancien  monde,  les  cucujidés  se  subdi- 
visent en  nombreuses  tribus  :  passandritics,  cucujiîiés,  h/lio- 
tinés,  psaiwnœcinés,  kypocopririés,  sylvaninés,  monotominés. 

CUGUJINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères,  fa- 
mille des  cucujidés,  comprenant  les  genres  chcu^us,  pedia- 
cus,  lœmophlxus,  etc.  —  Un  cDCtjJiNÉ. 

CUCULIDÉS  ou  GUCULÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'oiseaux 
grimpeurs,  comprenant  les  coucous  et  formes  affines  ré- 
pandues dans  les  huit  tribus  dites  des  :  cuculinés.  cenlro- 
podinés,  coccyzinés,  crotophaginés,  diploptérinés,  saurothé- 
rinés,  couanés,  pkxnicophaines.  —  Un  cuculidè  ou  cdcdlé. 

—  En'cycl.  Les  cucuUdés  sont  de  taille  ordinairement 
moyenne,  quoique  les  Jtesocentor  malais  atteignent  près  de 
0",80  de  long  ;  leur  bec  est  de  la  longueur  de  la  tête,  un 

fieu  recourbé  au  bout;  leurs  ailes  et  leur  queue  longues, 
eur  plumage  lâche  et  fourni;  ils  sont  répandus  dans  l'an- 
cien monde  et  fréquentent  surtout  les  lieux  boisés.  In- 
sectivores et  diurnes,  ils  ne  nichent  pas,  mais  déposent 
leur  œuf  dans  les  nids  d'autres  oiseaux. 

CUCULINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  grimpeurs,  fa- 
mille des  cuculidi's,  renfermant  les  coucous  proprement 
dits  et  les  coccijstes,  eudynamys  et  scythrops,  tous  propres 
à  l'ancien  monde.  fLe  seul  genre  coucou  [ci/ch^us]  compte 
près  de  Quatre-vingts  espèces,  répandues  surtout  en  Asie 
et  en  Malaisie.)  —  Un  cuculiné. 

CUCULLAIRE  (lèr  —  du  lat.  cucullus,  capuchon)  n.  m. 
et  adj.  Anat.  Se  dit  des  deux  muscles  trapèzes,  dont  l'en- 
semble   figure   un  capuchon. 

—  n.  f.  Bot.  Syn.  de  calli- 

PELTIS,  et  de  VOCHYSIK. 

CUCULLANUS  (nuss)  n.  m. 
Genre  do  vers  nématodos,  fa- 
mille dos  strongylidés,  dont 
l'espèce  type  est  parasite  de 
la  perche  commune. 

—  Encycl.  Les  cucullnnus 
sont  vivipares;  dans  leur  jeune 
âge,  ils  pénètrent,  au  moyen 
du  stylet  dont  ils  sont  armés, 
dans  "le  corps  des  crustacés 
aquatiques  (cyclopes\  où  ilsso 
logent.  Quand  les  cyclopcssont 
avalés  parles  jeunes  perches, 
les  cucuUanus  se  développent 
dans  leurs  nouveaux  hôtes, 

CUCULLE   (du  lat.  cucullus, 
capu(.hon)  n.  f.   Uist.  roi.  Nom  du  scapulaire,  chez  les 
chartreux,  ii  Autrof.  Capuchoo  et  m6me  vctomcnt  d'étolfo 


Cueillie. 


CucuUée. 


438 

grossière  qui  couvrait  la  tête  et  le  corps  :  il  fut  porté  par 
les  voyageurs,  puis  par  les  membres  de  certains  ordres 
religieux. 

—  Antiq.  rom.  Sorte  de  capuchon  qui  servait  à  protéger 
la  tête  contre  les  intempéries. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  La  cuculle  était  employée  surtout 
par  les  gens  de  condition  inférieure  qui  travaillaient  en 
plein  air.  Les  esclaves  avaient  le  droit  de  la  porter.  La 
ville  de  Saintes,  en  Gaule,  avait  la  spécialité  de  la  fabri- 
cation des  cucuUes,  qui  paraissait  d'ailleurs  être  d'origine 
gauloise.  Les  Bardœi,  en  lUyrie,  faisaient  concurrence  à 
Saintes.  On  désignait  leurs  produits  sous  le  nom  de  àar- 
docuculU. 

CUCULLÉE  ou  CUCULL^A  (ku-lé)  n.  f.  Sous-genre  d'ar- 
ches (mollusques  lamellibranches), 
comprenant  les  formes  à  coquille  en 
losange  ou  en  cœur,  bombées,  à  val- 
ves presque  égales,  à  deuts  centrales 
courtes.  (On  connaît  trois  espèces  de 
cucullées,  répandues  dans  les  mers 
des  Indes  et  de  la  Chine.) 

GUCULLIADÉS  iku-li)  n.  m.  pi.  Fa- 
mille d'insectes  lépidoptères  noctué- 
lines,  comprenant  les  uoctucUes  des 
genres  ciicullia  et  voisins,  caractéri- 
sés par  les  poils  du  prothorax  relevés  en  capuchon,  l'ab- 
domen long  et  terminé  en  pointe.  —  Un  cuculliadé. 

CUCULLIE  ou  GUCULLIA  {ku-li)  n.  f.  Genre  d'insectes 
lépidoptères  noctuélines,  famille  des  cuculliadés,  compre- 
nant des  noctuelles  à  thorax  convexe,  velu,  à  ailes  supé- 
rieures longues  et  étroi- 
tes, lancéolées,  recou- 
vrant, au  repos,  les  infé- 
rieures. 

—  Enxycl.  Les  chenilles 
des  cucuUies  sont  longues, 
épaisses,  moniliformes,  à 
peau  solide  et  luisante  ; 
elles  vivent  sur  diverses  CucuUie  (réd.  d'un  tiers), 
plantes  :  scrophula- 

riées,  etc.,  dont  elles  dévorent  surtout  les  fleurs.  Leurs 
chrysalides  molles,  à  gaine  ventrale  proéminente,  sont 
renfermées  dans  des  cocons  ovoïdes,  enfouis  dans  la  terre. 
On  connaît  de  nombreuses  espèces  de  ce  genre,  répandues 
surtout  dans  l'hémisphère  boréal. 

GUCULLIFÈRE  (du  lat.  cucullus,  capuchon,  et  ferre,  por- 
ter) adj.  Eu  T.  d'iiist.  nat.,  Qui  porto  des  appendices  en 
forme  de  cornet. 

GUCULLIFOLIÉ,  ÉE  (du  lat.  cuculhis,  capuchon,  et  fo- 
lium,  feuille)  adj.  Qui  a  des  feuilles  en  forme  de  capuchon. 

GUCULLIFORME  (du  lat.  cucidlus.  capuchon,  et  de  forme) 
adj.  Hist.  nat.  Qui  a  la  forme  d'un  cornet  ou  d'un  capuchon. 

—  But.  Se  dit  des  organes  roulés  en  cornet  et  présen- 
tant la  forme  d'un  capuchon,  comme  les  pétales  éperon- 
nées  des  ancolies. 

—  Entom.  Se  dit  du  prothorax  des  insectes,  quand  il  est 
élevé  en  forme  de  voûte, 
pour  recevoir  la  tête. 

CUCUMA  n.  m.  Antiq. 
rom.  Vaisseau  dont  on  se 
servait  pour  faire  cbauïfer 
de  l'eau  et  pour  quelques 
autres  usages. 

CUCUMAIRE  {mèr')  ou 
CUCUMARIA  n.  f.  Genre  d'holothuries  stichopodes,  fa- 
mille des  dendrochirotidés,  comprenant  des  formes  dont 
les  aires  interradiales  sont  dépourvues  de  tubes  ambula- 
craires,  ceux-ci  étant,  partout  ailleurs,  disposés  en  rangées 
distinctes. 

—  Encycl.  Les  cucumaires  sont  répandues  dans  les  mers 
tempérées  et  froides.  On  en  connaît  quelques  espèces,  dont 
la  plus  commune  est  la  cucumaria  pentactes  des  mers 
d'Europe;  c'est  le  concombre  de  mer  de  Pline.  Longue  do 
15  à  20  centimètres,  elle  est  verte  et  brune,  avec  des  ver- 
rues jaunes. 

CUCUMELLA,  célèbre  tombeau  étrusque  de  la  région 
de  Voici.  (V.  Volci.)  Il  est  de  forme  circulaire,  bâti  en 
gros  blocs  de  pierre,  et  l'on  n'a  pu  encore  parvenir  à  en 


Cucumaire. 


La  Cucumella. 

découvrir  l'entrée.  La  Cucumella  était  couronnée  de  mon- 
stres en  pierre,  dont  on  a  trouvé  quelques  débris.  Par  sou 
aspect,  elle  rappelle  les  tombeaux  phrygiens. 

CUCUMELLE  {incl'  —  lat.  cucumella;  de  cucumis,  con- 
combre) n.  f.  Antiq.  Sorte  de  vase  de  cuisine,  qui  avait  la 
forme  d'un  concombre. 

CUCUMÉRACÉ.  ÉE  {se  —  du  lat.  cucumis,  ej'/s.  concombre) 
a-lj.   Bot.  (^ui  ressemble  â  un  concombre,  il  On  dit  aussi 

CUCUMIiltlNÈ,  CUCUMllKIN,  CTJCUMÈROÏLiE  Ot  CUCUMIDÈ. 

GUCUMÈRE  (du  lat.  cucumis,  ej'is,  concombre)  n.  m.  Nom 
scientiti(jue  du  genre  concombre,  n  Quelques-uns  font  ce 
mot  féminin.  (On  dit  aussi  cucumis.) 

CUCUMÉRINÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famillo 
des  cucurltitacées,  ayant  pour  type  lo  genre  concombre. 

—    Une  CUCUMIÎRINÉE. 

CQCUMIFORME  (du  lat.  cucumis,  concombro,  et  de  forme) 
adj.  Qui  a  la  forme  d'un  concombre. 

CUCUMIS  n.  m.  Bot.  cucumèRb, 


Ciicurbîtacée  (melon)  :    a.   fleur 
mâle;  b,  fleur  l'emelle. 


439 

CucUNABA,  comm.  do  Colombie  (dôp.  de  Cundinamarca 
[prov.  tl'Uliîito])  ;  6.000  hab. 

CUCUPAO  DEL  QUIROGA,  bourg  du  MexifjUO  (Etat  do 
Mii'lio;u-iiii  [district  do  iMorolia]},  sur  lo  lac  de  Patzouaro  ; 
8.055  hab. 

CUCUPHE  n.  m.  Sorte  do  chausse  en  feut.ro  à  doublo 
fond,  f[ui  contient  dans  le  second  fond  des  substances  aro- 
mati(|uos  à  travors  lesquelles  on  fait  écouler  lentement  lo 
lii|uido  A  aromatiser. 

CUCUPICUS  n.  m.  Ornith.  Syn.  do  coucoupic. 

CUCURBIFERE  (du  latin  cucurhita,  courge,  et  ferre, 
portorl  adj.  But.  Qui  porto  dos  fruits  on  forme  do  courge. 

CUCURBITA  (mot  lat.)  n.  m.  Nom  scientifique  du  genre 
courge 

CUCURBITACÉ,  ÉE  (st')  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  courge. 

CUCURBITACÉES  (S(')  n.  f.  pi.  Famille  do  plantes  dico- 
tylédones g:amopotaIos.  —  ^«l- cucurbitacki-:. 

—  Fam.  Syn.  de  melon,  dans  le  sens  d'imbécile,  do  niais. 

—  Encycl.IjCs  cucuriiitacées  sont  des  herbes  à  tiges  cou- 
chées ou  grimpantes,  à  fouilles  alternes  et  sans  stipules, 
pourvues  do  vrilles  foliaires,  simples  ou  rameuses,  et  ha- 
bitant ordinairement  les 

régions  chaudes.  Leurs 
fleurs  sont  régulières  et 
unisoxuées,  à  périantho 
pentanièro;  les  cinq  éta- 
mines  sontordinairement 
triadelphes  (quatre  d'en- 
tre ollos  étant  unies  doux 
à  deux) ,  et  leurs  sacs 
poUiniques  sont  courbés 
en  S;  1  ovaire  infère  est 
creusé  de  trois  loges  plu- 
riovulées.  que  les  placen- 
tas, recourbés  et  hyper- 
trophiés, envahissent 
d'une  masse  pulpeuse;  le  fruit,  à  chair  douce,  est  souvent 
comestible  (courge,  concombre,  melon).  Les  cucurbitacées, 
dont  la  place  dans  la  ciassirication  est  assez  controversée, 
sont  généralement  rapprochées  dos  canipanulacées. 

CUCURBITAIN  n.  m.  Helminth.  V.  cucurbitin. 

CUGURBITAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  sphérïe. 

CUCURBITE  n.  f.  Techn.  Partie  inférieure  de  l'alambic 
qui  entre  dans  le  fourneau,  et  dans  laquelle  on  introduit 
les  matières  liquides  et  solides  mé- 
lano;ées  que  l'on  veut  distiller,  il  Par 
anal.  Kécipient  oii  s'opère  une  dis- 
tillation. 

—  Miner.  Sorte  de  pierre  argi- 
leuse, qui  a  quelque  ressemblance 
de  formo  avec  un  concombre. 

CUGURBITÉ,    ÉE    adj.    Syn.   de 

CUCURBITACi:.   KE. 

—  n.  f.  pi.  ïribu  de  plantes,  do 
la  famille  des  cucurbitacées,  ayant 
pour  type  le  genre  cucurbita  (ou 
courge).  —  Une  cucurbitée. 

CUCURBITELLE  {tel')  n.  f.  Genre 
de  cucurbitactu's,  tribu  des  cucumérinées,  habitant  le  Chili. 

CUCURBITIN  n  m.  Nom  donné  à  chacun  des  anneaux 
ou  prof/lottis  dont  la  réunion  forme  le  corps  d'un  ténia. 
(Ce  mot  vient  do  ce  que  les  anneaux  des  vers  cestodes 
ressemblent  à  des  graines  de  courge. J  il  On  écrit  aussi 

COCURBITAIN. 

CUCURBITIN,  INF  fdu  lat.  cncurbitinus,  même  sens)  adj. 
Se  dit  dos  baies  ijiii  ressemblent  à  un  potiron. 

GUCURBITINÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syn.  de  cucdrbitacé,  ée. 

—  n.  f.  pi.  Classe  de  dialypotales  périgynes,  dans  la 
méthode  d'Xd.  Brongniart,  comprenant  les  familles  sui- 
vantes :  cucurbitacées,  nandhirobées,  bégoniacées  et  grono- 
viées.  —  Lue  cucurbitinée. 

CUCURI  n.  m.  Ichtyol.  Espèce  de  chien  de  mer. 

CUCURON,  comm.  de  Vaucluso,  arr.  et  à  26  kil.  d'Apt, 
sur  le  versant  méridional  du  Lubéron;  1.307  hab.  Com- 
merce do  grains.  Carrosserie,  vannerie,  fours  â  chaux. 
Donjon  du  xu"  siècle.  ;  restes  de  fortifications  ;  église 
romano-ogivale. 

GUCUSUS,  ville  de  l'ancienne  Asie  Mineure  (Cappa- 
doce).  Lieu  d'oxil  de  saint  Jean  Chrysostomo. 

CUCUTA,  dép.  de  la  république  do  Colombie  (prov.  do 
Santauder)  ;  tô.ooo  hab.  Ch.-l.  San  José  de  Cucuta. 

CuCUTENI,  comm.  de  la  Houmanio  (Moldavie  [distr. 
do  Jassy]):  ri.iOO  hab.  Ku  1G12,  bataille  entre  los  boïards 
moldaves  et  le  voïvode  Ktionno  Toinsa.  —  Autre  commune 
do  Roumanie  (distr.  de  Danibovitzaj;  2.050  hab, 

CuCUTILLA,<!omm.  do  la  république  do  Colombie  (prov. 
do  S;iu[aiider  [dép.  do  Pamploiia])  ; -1.500  hab. 

CUCUYO  ou  CUCUJOn.m.  Nom  donné,  dans  l'Amérique 
centrale  et  méridionale,  aux  insectes  lumineux  du  genre 
pyrophorc,  qui  sont  dos  coléoptères  du  groupe  dos  tau- 
pins.  V.  l'VROl'UOUE. 

CUDALBI,  comm.  do  Roumanie  (distr.  de  Covurluiu)  ; 

4.0(n)   iiab. 

CUDBEAR  (Jcpud'-hir'  ~-  mot  angl.)  n.  m.  Matière  qui 
sert  ù.  teindre  on  violet,  en  pourpre  et  on  cramoisi.  (Klle 
est  dérivée  do  l'orscille.  On  en  fait  usaço  pour  la  teinture 
de  la  laine,  et  aussi  pour  colorer  certains  liquides.) 

CUDDALORE.  Géogr.  V.  KUDALUR. 

CUDDAPAH.  Géogr.  V.  KadaPA. 

CUDE  n.  f.  Tresse  plate  do  soin  propre  â  faire  dos  lisérôs 
ou  des  ceintures,  qu'on  fabriquait  au  xvi*  siècle. 

GUOELÉ,  ÉE  adj.So  dit  d'un  cheval  qui  marche  difficile- 
ment, jiar  suite  d'un  dépôtde  synovie  dans  les  articulations. 

CUDENA  (Pierre),  voyageur  ospaj^mol  du  début  ihi 
xvii"  siècle,  qui,  après  un  voyage  au  Brésil,  composa  de 
ce  ])ays  nno  /Jesrriptiun  contenant  des  notions  mtércs- 
santcs  sur  ses  productions  et  Kon  commerce. 

GuDGEOONO.villo  d'Australie  (Nouvollo-GalleF)  du  Sud 
[comté  do  Wellington]),  sur  lo  Cudgegomj ,    aflluont  du 


A,  cucurbite. 


Macquarie;  2.500  hab.  Alluvions  aurifères.  Gisements  de 
fer,  de  i-uivro  et  do  charbon. 

CuDILLERO,  ville  d'Espagne  (Asturios  [prov.  d'Oviedo]), 
sur  le  gitlfo  do  Gascogne;  4.200  hab.  (11.000  av.  la  com- 
mune). Petit  port;  pécho  do  saumons. 

CUDON  (du  lat.  cudo,  mémo  sens)   n.  m.  Antiq.  rom. 
Casque  formé  d'une  simple  coilfe  do 
cuir  ou  de  peau  do  bête,  qu'on  liait 
sous  lo  menton  à  l'aide  d'une  courroie. 

CUDOS.  comm.  de  la  Gironde,  arr. 
et  ;'i(>  kil.de  Bazas,non  loin  du  Ciron  ; 
y50  hab.  Commerce  de  bois  ;  moulins. 

CuDOWA  ou  KuDOWA,  village 
de  Prusse  (Silésie),  dans  une  situa- 
tion charmante,  célèbre  par  ses  eaux 
froides,  carbonatées  et  ferrugineu- 
ses, qui  furent  connues  dès  le  xvii"  siècle, 
Cudowa  est  très  doux. 

CUDRANUS  {nuss)  n.  m.  Genre  de  petits  arbres  épineux, 
parfois  grimpants,  de  la  famille  des  ulmacées,  tribu  des 
artocarpéos,  habitant  la  Malaisie. 

CUDWORTH  (Raoul  ou  Rodolphe),  philosophe  et  théo- 
logien anglais,  né  â  Aller  (Somersetshire)  en  1617,  mort  à 
Cambridge  en  1688.  Il  étudia  à  l'université  de  Cambridge, 
et  obtint,  en  1641,  une  charge  ecclésiastique  à  Norih  Cad- 
bury,  dans  l'exercice  de  laquelle  il  publia  son  Discours  sur 
la  vraie  notion  de  la  commuyiion,  où  il  soutient  que  la  com- 
munion n'a  été,  dans  le  christianisme  primitif,  qu'une  céré- 
monie sans  importance.  Sa 
connaissance  de  l'hébreu 
le  fit  élire,  en  1644,  prin- 
cipal du  coUèofe  de  Clare- 
Hall  à  Cambridge,  puis,  en 
1645,  professeur  royal  do 
langue  hébraïque.  Il  avait 
résigné  ses  fonctions  ecclé- 
siastiques pour  s'occuper 
d'antiquité  et  de  métaphv- 
sique,  quand,  en  1654,  il  fut 
élu  président  du  collège 
du  Christ.  Il  fut  nommé  à 
une  prébende  à  Glocester, 
en  1678.  La  même  année,  il 
avait  mis  au  jour  son  livre 
intitulé  :  le  Vrai  Système 
intellectuel  de  l'univers.  Les 
propositions  hardies  con- 
tenues dans  ce  livre,  entre 
autres  la  théorie  sur  la 
trinité  platonicienne  com- 
parée à  la  trinité  chré- 
tienne, eurent  un  succès  de  scandale.  Ce  livre  renferme 
la  théorie  du  médiateur  plastique  ou  substance  intermé- 
diaire par  laquelle  Cudworth  prétend  expliquer  l'union  du 
corps  et  de  lame. 

Un  second  ouvrage  de  Cudworth  :  Sur  la  morale  étemelle 
et  immuable  (1731),  peut  être  considéré  comme  une  suite 
du  précédent.  L'auteur  y  combat  les  différentes  formes  de 
fatalisme  et  soutient  qu'outre  le  médiateur  plastique,  qui 
réalise  l'union  de  l'âme  et  du  corps,  il  y  a  une  nature  plas- 
tique, principe  intermédiaire  entre  Dieu  et  le  monde.  Cet 
intermédiaire,  de  nature  inférieure,  peut  être  considéré 
comme  l'âme  de  la  matière. 

On  cite  encore  de  Cudworth  dos  opuscules,  parmi  les- 
quels :  Deus  justificatus  ou  Honte  divine  vengée  et  justifiée 
contre  les  défenseurs  de  la  réprobation  absolue  et  sans  con- 
dition (1664);  et,  parmi  ses  œuvres  restées  manuscrites  : 
un  Traité  concernant  le  bien  et  le  mal  moral;  un  Commen- 
taire sur  les  soixante-dix  semaines  dont  parle  le  prophète 
Daniel;  un  Traité  sur  la  création  du  monde  et  l'immorta- 
lité de  l'âme;  Sur  les  co7inaissances  des  Hébreux;  etc. 

Cudworth  {miss  Damaris),  dite  aussi  lady  Masham, 
fille  du  précédent,  née  eu  1658,  morte  on  1708.  Kilo  fut, 
dit-on,  l'amie  intime  de  Locke,  à  qui  elle  offrit  un  asile.  On 
loue  l'esprit,  !e  talent  et  lo  caractère  de  cette  femme  distin- 
guée, à  qui  l'on  doit  :  un  Discours  (a^nonyme)  concernant 
l'amour  de  Dieu  (1696),  traduit  on  français  par  Coste  et 
attribué  à  Locke  (1705);  Pensées  détachées  relativement  à 
la  vie  vrrlucuse  et  chrétienne  (1700). 

CUEILLAGE  {fceu-ill-af  [Il  mil.]  —  rad.  cueillir)  n.  m. 
Hortic.  Aciion  do  cueillir  les  fruits  :  Faire  le  cueillage. 
Il  Saison  où  Ton  cueille  les  fruits  :  Approcher  du  coeillagk. 

—  Techn.  Opération  consistant  à  prendre  le  verre  pâ- 
teux dans  lo  creuset,  avec  la  canno  ou  avec  tout  autre 
instrument  analoe:ue,  atin  do  lo  travailler:  Coeillai;k(i  la 
cordetine.  \\  Quantité  de  matière  on  fusion  prise  à  la  fois. 

CUEILLAISON  n.  f.  Hortic.  Syn.  de  cueillage. 

CUEILLARIE  {keu-ill-a-rl  [Il  mil.])  n.  f.  Genre  de  plantes 
du  Pérou,  section  dos  clèthros. 

CUEILLE  {keu-ill  [It  mil.])  n.  f.  Hortic.  Syn.  do  cukil- 
LAGi-;. 

—  Mar.  Nom  d'une  laize  do  toile  à  voile,  n  Largeur 
d'une  laize,  ii  Nom  des  tours  d'un  tiliu  lové  on  rond. 

CUEILLÉE  [keu-ill-è  [Il  mll.J)  n.  f,  Hortic.  Syn.  de  cukil- 

LAGI-:. 

—  Techn.   Faisceau    do  fils  do  laiton    redressés   par 

l'engin  do  l'épinglior. 

CUEILLE-FLEURS  {keu-ill  [Il  mil.])  n.  m.  Ciseaux  spé- 


Cudworth. 


É 


Cuclllc-nciirs. 

ciaux  qui  servent  à  conpor  los  nours  sur  la  planto,  sans  los 
ondonima^'or  ni  les  laissor  choir. 

CUEILLE-FRUITS  n.  m.  Hortic.  V.  cueilloir. 

CUEILLEMENT  n.   m.  Sjn.  do  CtlKILLAOK. 

CUEILLERET  (kcu-ill-ri^  {Il  mil.]  —  rncl.  cueillir)  n.  m. 
Dr.  féiiil.  Livro  do  recette  des  cens  ot  rontos  puyc^s  &  un 
sei^rnciir  par  ses  tenanciors. 

CUEILLETON  {keu-ill  [Il  mil.))  n.  m.  Franmont  solide 
(|ui  vient  naK'er  au-dossus  de  lu  graisse  do  iiorc,  lorsqu'on 
la  fait  Tuudro  pour  la  Iransformor  on  saindoux. 


CUCUNABA   —   CUENCA 

CUEILLETTE  [keu-illèV  [«mil.))  n.  f.  Agric.  Action  de 
cueillir;  récolte  des  fruits  et  des  autres  productions  de 
la  terre  ;  La  cueillette  des  cerises.  \\  Saison  oii  se  fait 
cette  récolte  :  La  cueillette  approche. 

—  Par  ext.  Action  do  recueillir,  d'amasser  quoique 
chose,  et  spécialement  do  rocuoiUir  les  chiffons  qui  ser- 
vent à  faire  lo  papier  :  La  cueillette  des  rhiffojïs  est 
aujourd'hui  un  commerce  itnportant.  il  Quête,  collecte  pour 
une  œuvre  charitable  ou  d'intérêt  public.  (Vieux.) 

—  Mar.  Charger  un  navire  en  cueillette.  En  composer  la 
cargaison  avec  des  marchandises  provenant  de  différents 
chareours. 

—  foehn.  Syn.  de  cueillage,  dans  les  verreries,  n  Opé- 
ration consistant  à  prendre  le  papier  feuille  à  feuille  sur 
les  cordes  de  l'étendoir,  où  on  l'avait  placé  pour  le  faire 
sécher,  n  Cueillette  des  pages,  Mémo  opération  faite  par 
paquets  de  feuilles  appelés  pages. 

CUEILLEUR,  EUSE  {keu-ill  [Il  mil.])  n.  Agric.  Celui,  celle 
qui  cueille  des  fruits  ou  des  fleurs  dans  les  champs.  (Peu 
us.)  Il  A  signifié  Collecteur,  receveur. 

—  Fam.  Etre  fait  en  cueilleur  de  pommes,  Etre  mal  mis. 

—  Techn.  Ouvrier  chargé  de  cueillir  le  verre.  |i  Pièce 
du  rouet  à  filer  l'or. 

CUEILLIE  {keu-ill-i  [Il  mil.])  n.  f.  Constr.  Petite  bor- 
dure faite  sur  la  face  d'un  mur,  avec  du  plâtre,  puis  mio 
l'on  dresse  à  la  règle  et  qui  sert  de  repère  pour  guider 
dans  le  travail  d'enduisage  ou  de  crépissage. 

—  Techn.  .Syn.  de  cueillée,  en  T.  d  épinglier. 
CUEILLIR  [keu-ill  [Il  mil.]  —  du  lat.  coUigere,  mettre 

en  tas,  rassembler  :  Je  cueille,  jious  cueillons'.  Je  cueillais, 
nous  cueillions.  Je  cueillis,  7ious  cueillîmes.  Je  cueillerai, 
nous  Cïieillerojïs.  Je  cueillerais,  nous  cueillerions.  Cueille, 
cueillons,  cueillez.  Que  je  cueille,  que  nous  cueillions.  Que 
je  cueillisse,  que  7ious  cueillissions.  Cueillant.  Cueilli,  ie) 
V.  a.  Détacher  de  sa  branche  ou  de  sa  tige  :  Cueillir  des 
poires,  des  haricots,  des  roses. 

—  Par  ext.  Ramasser,  recueillir:  Cvei'LLir  des  ehi/fons. 
Il  Arrêter  :  Cueillir  un  voleur  au  saut  du  lit. 

—  Fig.  Jouir,  user  de:  Cueillir  des  plaisirs. 

—  Poétiq.  Cueillir  un  baiser.  Le  donner  ou  le  prendre  au 
vol.  Il  Cueillir  des  palmes,  des  lauriers,  Acquérir  de  la  gloire, 
s'illustrer  par  ses  victoifiîs  ou  par  ses  œuvres,  il  DieiZ/n* 
U7i  bouquet.  Cueillir  les  fleurs  nécessaires  pour  composer 
un  bouquet. 

—  Constr.  Faire  une  cueillie. 

—  Dr.  anc.  Cueillir  la  dîme,  La  recueillir. 

—  Mar.  Cueillir  une  tnanœuvre,  La  plier  en  rond  ou  en 
ellipse. 

—  Techn.  Faire  la  cueilletto  de  :  Cueillir  les  paqes. 
Cueillir  le  papier.  Cueillir  le  verre,  n  Cueillir  les  fils. 
Couper  le  fil  dont  on  fait  des  épingles,  ii  Citeillir  la  soie, 
Boucler  la  soie  étendue  sur  les  platines  en  faisant  des- 
cendre les  platines  à  ondes,  n  Enlever  avec  la  canne  â 
souffler  une  certaine  quantité  de  verre  fondu  dans  le  four. 

Cueilli,  ie  part.  pass.  du  v.  Cueillir. 

—  Constr.  Poi-te,  Ci'oisée  cueillie  en  plâtre.  Se  dit  d'une 
porte,  d'une  croisée  autour  do  laquelle  on  a  appliqué  une 
pelite  bordure  de  plâtre  dressée  à  la  règle  sur  un  mur 
simplement  hourdi. 

Se  cueillir,  v.  pr.  Etre  cueilli. 

—  Fig.  S'offrir,  en  parlant  d'une  jouissance  :  La  joie  ne 
SE  CUEILLE /jns  deux  fois  dans  une  vie.  (Baudelaire.) 

CUEILLISSAGE  {keu-iU-i-saj')  n.  m.  Action  do  cueillir 
la  soie  sur  les  platines,  il  Mouvement  du  métier  à  bas 
qui  plie  le  fil  étendu  sur  les  aiguilles.  (On  dit  aussi  cueil- 
lage, et  cueillie.) 

CUEILLOIR  {keu-ill-oar')  n.  m.  Instrument  do  jardinier, 
composé  dune  cisaille  montée  au  bout  d'une  hampe,  oui 
porte  aussi  une  petite  corboillo  pour  rece- 
voir le  fruit  une  fois  détaché  do  la  branche. 
(Syn.  CUEILLE-FRUITS.)  Il  Panior  léger  et  à 
claire-voie  de  forme  allongée,  dans  lequel  on 
met  les  fruits  â  mesure  iju'ils  sont  cueillis, 
pour  los  porter  au  marché.  (Syn.  cueillot.) 

CUELLAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  clèthrk. 

GUELLAR,  ville  d'Espagne  (Vieille-Cas- 
tillo  [prov.  do  Ségovie]),  près  uu  Céga,  af- 
fluent du  Douro;   3.900  hab.  Moulins,  tan-        Cueilloir 
uerios,  corroirios.  Vieux  château.  Ancienne 
église  avec  la  sépulture  des  ducs  d'AIbuquerquo.  Patrie 
do  Diego  Vélasquez,  conquérant  de    Cuba.    Ch.-l.   d'un 
district  peuplé  de  31.000  hab. 

CUELLAR,  comm.  de  la  république  de  Colombie  (dép. 
do  Cauca);  Ï.500  hab. 

CUELLAR  (Geronimo  de),  poète  dramatique  espagnol, 
né  en  iC08,  mort  on  1669.  II  jouit  do  la  faveur  de  Phi- 
lippe V,  et  composa  plusieurs  pièces  généralement  mé- 
diocres. La  plus  curieuse  est  intitulée  :  el  Pastelcro  de 
Madrigal. 

CuELLAR  Y  Altarriba  (Ramon-FélixV  composi- 
teur et  organiste  espai^'iiol,  né  à  la  fin  du  xvin*  siècle 
â  Santiago  (Galice),  où  il  mourut  en  1833.  Il  fut  élève  du 
fameux  prètro  et  compositeur  Garcia,  ait  l'Espngnolet.  Il 
devint  maître  do  chapelle  do  la  cathédrale  dX)viodo,  fut 
nommé  ensuite  musicien  do  la  chambre  royale,  el  enfin, 
en  18'^8.  prit  possession  do  l'orgue  de  l'égiiso  métropo- 
litaine de  Santiago.  Ses  compositions,  nombreuses  ot  fort 
estimables,  comprennent  16  messes,  U  psannios,  5  Magni- 
ficat, des  lamentations,  des  Te  D^um,  et  beaucoup  de  can- 
tiques et  do  motets  d'une  incontostablo  valeur. 

GUENCA  (ku-in)  n.  m.  Sorte  d'ôtoffo  de  laine,  qui  se  fa- 
briipio  en  Espagne,  â  Cuonca. 

GuENCA  (l'iîoviNiE  i>k\  division  administrative  do 
l'Espagne  (Nouvolle-Cnstille).  Suporf.  n.Ui3  kiloiu.  carr.  ; 
242.000  hab.  Pays  hérissé  do  montagnes,  pittoresque,  pou 
fertile,  pauvre,  arriéré.  Le  Tago  et  le  Jucar  y  |trounont 
leur  source.  Une  grande  partie  du  pays  reste  en  Iricho  ou 
on  pâturages.  Elevage  important.  Agriculture,  industrie 
el  conunorce  pou  développés. 

CuENCA,  villo  d'Espagne  (Nouvollo-Castino),  cb.-l.  do 
la  prov.  do  co  nom,  située  sur  un  rocher  qui  domino  lo 
confluent  du  Jucar  ot  du  Iluocar;  10.000  hab.  Ev^ché  suf- 
frngant  do  l'archevêché  de  Tolède.  Lycée,  écolo  noiinalo 
supériouro.  Fabriiiues  iio  draps;  citàpellorio.  Této  d'un 
chemin  <le  for  sur  ftladrid  ot  Utiol. 

La  villo,  bâtio  sur  une  colline,  resserrée  onire  los  doux 
rivières  profoudémont  oucaisséos,  est  silloonéo  do  rues 


CUENCA 


CUILLER 


Armes  de  Cuenca. 


tortueuses,  et  reliée  à  ses  faubourgs  par  des  ponts  nom- 
breux, doDt  l'un,  le  pont  de  San-Pablo,  sur  le  Huecar,  a 
42  m.  de  hauu.  La  cathédrale  est  un 
bel  édilice  gothique  du  xiii*  siècle  ; 
on  y  remarque  une  belle  salle  ca- 
pitiîlaire,  un  cloître,  une  sacristie 
avec  un  riche  trésor  et  le  tombeau 
de  l'évêquedon  Ranion  Falcon,  des 
chapelles  richement  décorées,  sur- 
tout celle  du  Sagrario  et  celle  de  los 
Caballeros.  qui  renferme  les  magni- 
ficjues  tombeaux  du  xvi»  siècle  de 
Gil  Alvarès  de  Albornoz  et  de  son 
fils  Alvaro  Garcia  de  Albornoz,  et 
deux  tableaux  de  Hernando  Yaùez. 
L'origine  de  Cuenca  est  incon- 
nue :  conquise  sur  les  Maures  en 
1177  par  Alphonse  VIII  de  Castillo,  elle  connut  une  période 
de  prospérité  aujourd'hui  complètement  disparue.  Le 
14  juillet  1S74.  les  carlistes  s'en  emparèrent,  malgré  la 
résistance  acharnée  des  républicains,  commandés  par 
Iglesias. 

CuENGA,  ou  Santa  Ana  de  Cuenca,  ville  de  la 

république  de  l'Equateur,  (prov.  d'Azuay),  au  centre  du 
plateau  andien,  à  305  kilom.  de  Quito,  et  au  point  le  plus 
accessible  pour  la  traversée  des  Andes,  du  Venezuela  au 
Chili  ;  40.000  hab.  Chef-lieu  de  la  province  d'Azuay,  Cuenca 
a  été  fondée,  au  xvï*  siècle,  sur  l'emplacement  de  l'an- 
cienne Tumibamba,  dont  quelques  vestiges  existent  en- 
core. Dans  les  environs,  sources  sulfureuses. 

CuENCAMÉ,  ville  du  Mexique  {Etat  de  Duranço)  ; 
5.7ao  hab.  Mines  d'argent.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de 
15.200  liab. 

GUERAMARO  de  Dcgollado,  ville  du  Mexique  lEtat 
de  Guanajuaio  [dép.  du  Valle  de  Santiago]),  sur  un  affluent 
du  rio  de  Lerma  ;  5.280  hab. 

CDERE  n.  f.  Dr.  anc.  Tribunal  de  juridiction  des  éche- 
vins  et  autres  ofiiciers  d'une  commune  flamande. 

CCTERFRERE  (A'u-èr'  — de  cuèrer  et  frère)  n.  m.  Dr.  anc. 
Bourgeois  d'une  commune  flamande. 

GtJÉRIER  [ku-ê-ri-é)  Q.  m.  Dr.  anc.  Membre  d'une  cuère 
flamande. 

CUERNAVACA,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Morelos),  sur 
le  versant  méridional  de  la  sierra  de  Guihilaque  :  8.555  hab. 
Aux  environs,  retranchement  militaire  aztèque  de  Xochi- 
calco,  ou  <i  Château  des  Fleurs  » .  Ch.-l.  d'un  district  peuplé 
de  41.100  hab. 

GuERNE,  comm.  de  Belgique  (prov.  de  la  Flandre  oc- 
cid.),  arrond.  adni.  et  judlc.  de  Courtrai.  sur  la  Lys; 
3.960  hab.  Tissage  de  lin  et  de  coton  ;  distilleries. 

CUERO,  village  des  Etats-Unis  {Etat  du  Texas  [comté 
de  De  Witt]),  sur  le  Guadalupe  ;  4.830  hab.  Commerce 
actif. 

GUERS  [ku-èr']  (lat.  Cosfrum,  de  Corcis),  ch.-I.  de  cant. 
4irVar.  arrond.  et  à  20  kilom.  de  Toulon,  sur  le  fiéal  de 
'Cners;  3.383  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Huileries,  minoteries, 
fabriques  de  bouchons,  plâtrerie.  Culture  du  mûrier.  —  Le 
canton  a  4  comm.  et  8.458  hab. 

CUERSŒDR  (ku-èr  —  de  cuère,  et  sœur)  n.  f.  Dr.  anc. 
Bourgeoise  d'une  commune  flamande. 

GUESMES,  comm.  de  Belgique  (prov.  de  Hainaut),  ar- 
rond. adni.  ot  juiic.  de  Mons  ;  8.3fi9  hab.  Mines  de  houille, 
carrières.  C'est,  en  réalité,  un  faubourg  de  Mons. 

CUESTA  de  Campo,  bourg  du  Mexique  (Etat  et  djstr. 
de  San  Luis  Potosi);  5.750  hab. 

CuESTA  Urria,  comm.  d'Espagne  (Vieille -Castille 
[prov.  de  BurgoSj),  près  des  sources  de  l'Ebre  ;  2.120  hab. 

GUESTA  (don  Gregorio  Garcia  de  La),  général  espa- 
gnol, né  en  1740,  mort  en  1812.  Il  prit  part  à  la  guerre 
contre  la  Franco  dès  1793,  et  devint  maréchal  de  camp. 
En  1795,  il  s'empara  de  la  Cerdagne,  et,  à  la  paix  (1798), 
il  fut  nommé  président  du  conseil  de  Castille.  Capitaine 
général  de  la  Vieille-Castille  lors  de  l'invasion  française 
en  1808,  de  La  Cuesta  fut  battu  à  Rio-Scio,  le  14  juillet, 
par  Lasalle  et  Merle,  fut  destitué  et,  de  nouveau,  pourvu 
d'un  commandement.  Il  dut  l'abandonner  après  la  perte 
de  la  bataille  de  Medellin  (1809),  et  se  retira  à  Palma,  où 
il  finit  ses  jours. 

GUETZALAN,  bourg  du  Mexique  (EtatdePuebla  [distr. 
de  Zacapoaxtlaj)  ;  8.420  hab. 

GUEVA  (La),  bourg  d'Espagne  (Vieille-Castille),  sur 
l'Araviana;  300  hab. 

CUEVA  (famille  de  La),  famille  espagnole  tirant  son 
nom  du  bourg  de  La  Cueva  et  dont  le  chef,  au  milieu  du 
xv«  siècle,  fut  Diego  Fernandez  de  La  Cueva.  De  ses  trois 
fils,  l'un  fut  évêque  de  Palencia;  un  autre,  Bbltram, 
donna  naissance  à  la  famille  d'Albunuerque,  ù.  laquelle  se 
rattachent  les  marquis  do  Florès  d  Avila,  les  comtes  de 
Siruela  et  les  marquis  de  Ladrada,  et  fut  le  favori  de 
Henri  IV  do  Castille.  L'aJnc,  Jean  de  La  Cueva,  continua 
la  filiation  directe  éteinte  à  la  fin  du  xvi*  siècle,  après 
avoir  fourni  le  rameau  des  marquis  de  Bedmar,  dont  to 
dernier  représentant,  Jean  - Joseph-Do-minique  de  La 
Cueva»  mourut  en  1723, 

GuEVA  (Beltram  de  La),  duc  d'Albuquerque,  mort 
en  1452.  Entré  à  la  cour  de  Portugal  commo  page  de  la 
reine  Isabelle,  il  fut  accusé  de  relations  coupables  avec 
cette  princesse,  dont  il  aurait  eu  une  fille,  Jeanne^  sur- 
nommée la  Beltrameja.  11  jouit,  néanmoins,  d'un  grand 
crédit  auprès  du  roi  Henri  IV,  qui  le  fit  membre  de  son 
conseil  on  1461,  et  lui  conféra,  pu  1464.  l'ordre  de  Saint- 
Jacques,  puis  le  titre  do  *  duc  d'Albuquerque  ». 

GuEVA  (Jean  dk  La),  poète  dramatique  espagnol,  né  à 
Séville,  Il  vivait  vers  lo  milieu  du  xvi«  siècle.  La  scèno 
(^'Spagnolo  lui  doit  quelques  réformes,  et  l'on  trouve  dans 
SCS  pièces  plus  d'art,  plus  de  régularité,  un  style  plus 
èlovo  que  dans  celles  de  ses  prédécesseurs.  Les  plus  re- 
marquables sont  los  tragédies  de  la  Mort  de  Virginie,  le 
Prince  tyran  et  tes  Sept  enfant»  de  Lara.  On  a  encore  de 
lui  un  Art  poétitpie,  qui  contient  des  renseignements  utiles 
aur  l'histoire  de  la  poésie  espagnole;  un  poème  héroïque  : 
la  Conquête  de  lu  îiétique  (1603)  ;  des  poésies  lyriques  et 
un  recueil  de  plus  do  cent  ballades,  sous  le  titre  do  :  C'oro 
V'tbeo  de  romances  historiales  (1587-1588). 


Cueva  (Alphonse  DB  La)t  prélat  et  diplomate  espa- 
gnol. V.  Bkdmar. 

GUEVAS  (anc.  Cuevas  de  Vera),  ville  d'Espagne  (An- 
dalousie [prov.  d'AImeria]),  sur  le  fleuve  côtier  Almanzor, 
non  loin  de  la  Méditerranée  ;  23.500  hab.  Mines  d'argent 
et  de  plomb  argentifère,  fonderies  ;  minoteries.  Ch.-L  d'un 
district  peuplé  de  27.000  hab. 

GUEVAS  de  "Viuroma,  ville  d'Espagne  (Valence 
[prov.  de  Castellon  de  la  Plana]),  sur  le  fleuve  côtier  Se- 
garra  ;  3.700  hab.  Moulins,  tuileries. 

GuEVAS  Bajas,  bourg  d'Espagne  (Andalousie  fprov. 
de  Malaga]);  2.510  hab. 

CuEVAS  del  Becerro,  comm.  d'Espagne  (Andalousie 
[prov.  de  Malaga^),  sur  une  des  sources  du  rio  de  Teba, 
affluent  du  Guadalhorco  ;  2.790  hab. 

GuEVAS  de  San  Marcos,  comm.  d'Espagne  (Anda- 
lousie [prov.  de  Malaga]),  sur  lo  Jenfl,  affluent  du  Gua- 
dalquivir  :  5.200  hab.  Moulins  à  farine  et  à  huile,  fabrique 
d'eaux-de-vie  et  deaux  gazeuses. 

GuEVAS  (Pierre  de  Las),  peintre  espagnol,  né  et  mort 
à  Madrid  (1568-1635).  Il  se  fit  connaître  par  sa  science  du 
dessin,  et  ouvrit  une  école  d'où  sont  sortis  plusieurs  ar- 
tistes fort  distingués  :  Camilo,  Fernandez,  Pereda,  Alonzo 
deir  Arco,  etc.  —  Son  fils,  Eugène  de  Las  Cuevas,  né 
et  mort  à  Madrid  (1613-1667),  fut  à  la  fois  mathématicien, 
poète,  musicien  et  peintre. 

GUEVITAS,  bourg  des  Antilles  {île  de  Cuba  [prov.  de 
Matauzas])  ;  6.300  hab.  Construction  de  voitures. 

GUFAELER  (Abraham),  philosophe  hollandais  de  !a  fin 
du  xvii'  siècle.  Il  était  spinoziste,  et  se  proposait  de  pu- 
blier, d'après  les  principes  de  son  maître,  les  éléments 
de  toutes  les  sciences  que  comprenait  alors  la  philoso- 
phie. Il  exécuta  son  projet  en  ce  qui  concerne  la  logique, 
les  sciences  mathématiques  et  la  physique,  dans  son  hvre 
intitulé  :  Spécimen  artis  rntiocijiandi  naturalïs  et  artifi- 
cialis  ad  pantosophiae  pri7icipia  jnanuduce/is  (1864).  L'ou- 
vrage contient  cinq  chapitres.  On  voit  figurer  à  leur  en- 
tête le  nom,  la  proposition,  le  syllogisme,  l'erreur  et  la 
méthode.  Ce  sont  des  prétextes  qui  cachent  une  exposition 
dogmatique  des  opinions  professées  par  Spinoza.  A  propos 
du  nom,  par  exemple.  Cufaeler  enseigne  qu'il  n'existe  dans 
l'univers  qu'une  substance  unique  :  l'être  en  soi  et  par  soi, 
et  tout  ce  qui  ne  porte  pas  le  caractère  de  l'être  eu  soi  et 
par  soi  n'est  qu'un  mode  fugitif  de  l'être. 

CUFAT  ou  CUFFAT  {ku-fa  —  du  bas  lat.  cupka;  pour 
C7ipa,  coupe)  n.  ni.  Grande  benne  que  Von  emploie  dans 
les  mines  pour  amener  au  jour  les  produits  de  l'exploita- 
tion et  aussi  les  ouvriers  mineurs. 

CuFP  (Henri),  littérateur  anglais,  né  dans  le  comté  de 
Sommerset  en  1560,  mort  en  1601.  Il  professa  le  grec  à 
Oxford,  puis  devint  secrétaire  du  comte  d'Essex,  qu'il 
encouragea  dans  sa  rébellion  contre  Elisabeth,  et  fut 
pendu  après  l'exécution  du  comte.  On  a  de  lui  :  Différence 
des  âges  de  la  vie  humaine  (1607),  ouvrage  qui  eut  un 
grand  succès. 

GUFFIES,  comm.  de  l'Aisne,  arr.  et  à  4  kilom.  de  Sois- 
sons,  non  loin  de  l'Aisne  ;  1.500  hab.  Verrerie. 

CuFF'Y",  comm.  du  Cher,  arrond.  et  à  60  kilom.  de  Saint- 
Amaiid-Mont-Rond,  près  do  la  Loire;  1.369  hab.  Eglise 
romane.  Ruines  d'un  château  des  comtes  de  Nevers. 

CUFIQUE  adj.  Philol.  et  nuraisra.  V.  kodfique. 

GuGAND,  comm.  de  la  Vendée,  arr.  et  à  45  kilom.  de 
La  Roche-sur- Yon,  sur  la  Rouvraie,  affluent  de  la  Sèvre 
Nantaise  ;  2.1S6  hab.  Ch.  de  f.  Etat.  Papeterie  ;  filatures 
de  coton  et  de  laine  ;  minoteries. 

GUGES,  comm.  des  Bouchcs-du-Rhône,  arr.  et  à  26  ki- 
lom. de  ^Ia^seille,  dans  le  bassin  fermé  appelé  Plan  de 
Cut/es  ;  1.119  hab.  Culture  et  commerce  de  câpres. 

GuGGIONO,  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Milan]), 
près  du  Tossin  ;  6.5Ô0  hab.  Fabriques  de  soie. 

CUGIA(Effîsio),généralitalien,néen  Sardaigne  en  1815, 
mort  à  Rome  en  1872.  Il  se  distingua  comme  officier  d'ar- 
tillerie dans  la  campagne  de  1848.  Lieutenant-colonel 
en  1859,  il  se  signala  à  la  Sesia,  à  Palestre,  etc.,  et  fut 
promu  général  de  brigade.  Il  exerça,  en  1860,  les  fonctions 
de  ministre  de  la  guerre,  sans  en  avoir  le  titre  à  cause  de 
sajeunesse.il  fut  député  en  1861.  Lieutenant  général,  il 
fut  envoyé  en  Sicile  avec  pleins  pouvoirs  contre  Gari- 
baldi  (1862),  qui  lui  échappa.  Il  commanda  une  division 
lors  de  la  campagne  de  1866,  et  prit  une  part  importante 
à  la  bataille  de  Custozza.  En  mars  1867,  le  général  Cugia 
entra  dans  le  cabinet  Ricasoli  comme  ministre  de  la  guerre. 
Il  était,  au  moment  de  sa  mort,  aide  de  camp  du  prince 
devenu  Humbert  1". 

GuGLIERI,  bourg  du  royaume  d'Italie  (île  de  Sardaigne 
[prov.  de  Cagliari]),  non  loin  de  la  mer  ;  4.500  hab.  Huile 
la  plus  estimée  de  l'île. 

GUGNAL,  corsaire  hindou,  mort  à  Goa  en  1600,  qui, 
vers  la  fin  du  xvi*  siècle,  tit  éprouver  des  pertes  considé- 
rables à  la  marine  portugaise,  sur  les  côtes  de  l'Inde. 

CUGNATELLA  {kou,  tel')  n.  f.  Mesure  de  capacité  na- 
guère usitée  à  Rome,  ot  qui  valait  8  lit.  21. 

GUGNAUX,  comm.  de  la  Haute-Garonne,  arr.  et  à 
10  kilom.  de  Toulouse,  non  loin  de  la  Garonne  ;  966  hab. 
Commerce  de  vins  et  de  volailles. 

GUGNEU  {gn  mil.)  n.  m.  Gâteau  de  forme  ovale,  que, 
dans  quelques  provinces  de  l'Est,  les  tenanciers  et  les 
vassaux  étaient  tenus  d'apporter  à  certains  monastères, 
à  i'époquo  do  Noél. 

—  Encvcl.  Jadis  les  cagneux  étaient  faits  en  forme  de 
croissant,  pour  figurer  la  lune,  comme  ceux  que  faisaient 
les  Hébreux.  Do  nos  jours,  les  cugneux  existent  encore 
en  Ijorraino,  et  sont  donnés  parles  parrains  et  marraines, 
le  jour  do  Noél. 

GUGNIÈRES  ou  GONGNIÈRES  (Pierre  de),  juriscon- 
sulte français  qui,  dans  l'assemblée  des  prélats  ot  barons 
do  1329,  attaqua  les  juridictions  ecclésiastiques  en  ce 
qu'elles  entreprenaient  sur  les  juridictions  du  roi  et  autres 
juridictions  civilos.  La  cause  fut  plaidée  on  présence  du 
roi,  qui  laissa  les  ecclésiastiques  en  possession  do  leurs 
juridictions.  Plus  tard,  Cugnièrcs  défondit  avec  la  nièunï 
ardeur  les  droits  du  roi  coutro  Kogor,  archevêque  de 
Scus,  plub  tard  Clément  VI., 


440 

CuONOT  (Nicolas-Joseph),  ingénieur  militaire  ot  mé- 
canicien  français,  né  à  Void  (Lorraine)  en  1725,  mort  en 
1804.  II  inventa  un  fusil  et  une  voiture  à  vapeur  ingé- 
nieuse (1771),  qui  a  été  déposée  au  Conservatoire  des  arts 
et  métiers  de  Paris.  On  a  de  lui  ;  Eléments  de  l'art  mili- 
taire ancien  et  moderne  (1766);  Mortification  de  campagne 
(1769);  Théorie  de  la  fortification  (1778). 

GUGUEN,  comm  d'Ille-et-Vilaîne,  arrond.  et  à  40  kilom, 
de  Saint-Malo  ;  1.688  hab.  Carrières  de  pierres,  clouteries, 
moulins. 

GUI  BONO,  mots  latins  qui  signifient  A  guoi  bon  ?  Dans 
quel  but  ?  Dans  quel  intérêt  ?  et  qui  peuvent  être  aussi  sy- 
nonymes de  BUT  FINAL. 

Gui  (César),  militaire  et  compositeur  russe,  né  àVilna, 
d'un  père  français  et  d'une  mère  lithuanienne,  en  1835. 
Il  embrassa  de  bonne  heure  la  carrière  des  armes,  tout  en 
poursuivant  avec  ardeur  des  études  musicales  commen- 
cées dès  l'enfance.  Elève  de  l'Ecole  du  génie  de  Saint- 
Pétersbourg,  il  a  occupé,  entre  autres  hauts  emplois  mili- 
taires, celui  de  major  général  et  de  professeur  de  fortifica- 
tion dans  les  trois  académies  militaires  de  cette  ville.  On 
lui  doit  un  Précis  de  l'histoire  de  la  fortification  penna" 
nente  et  un  Manuel  de  fortification  volante. 

Mais  c'est  surtout  comme  musicien  que  César  Cui  est 
connu.  Il  a  été  l'un  des  membres  de  la  jeune  école 
russe,  école  de  réformateurs  à  outrance.  Cui  avait  à  peine 
vingt-deux  ans  lorsqu'il  écrivit  son  premieropéra  :  le  Pri- 
sonnier du  Caucase,  qui  ne  de- 
vait être  représenté  que  vingt- 
six  ans  plus  tard,  en  1883.  Il  en 
lit  jouer  deux  autres  aupara- 
vant :  William  Batcliff  (1869), 
et  Angelo  (1876).  Il  a  écrit  aussi 
un  opéra  français,  le  Flibustier, 
sur  le  texte  mémo  de  la  comédie 
de  Jean  Richepin.  qui  fut  joué 
sans  succès  àl'Opéra-Comique, 
le  22janvierlS94.Cuin'ajamais 
été  heureux  au  théâtre.  Tout 
en  paraissant  répudier  les  doc- 
trines de  Wagner,  il  les  adopte 


pourtant,  repousse  absolument 


la  coupe  des  morceaux  déter- 
minés :  airs,  duos,  etc.,  pro- 
scrit l'emploi  des  voix  simulta- 
nées, et  prétend  écrire  ses  par- 
titions entièrement  en  nrécitatif 
mélodique  ». 

Cui  est  doué  d'un  vif  senti-  Cui- 

ment  polémique.  Aussi    ne 

s'est-il  pas  contenté  d'appliquer  ses  théories  dans  ses 
œuvres;  il  les  a  défendues  par  la  plume,  avec  une  âproté 
toute  particulière,  dans  nombre  de  journaux.  Cui  a  prouvé 
son  talent  en  dehors  de  la  scène,  car  il  a  beaucoup  écrit 
dans  divers  genres,  et  il  est  telles  de  ses  compositions  (|ui 
dénotent,  avec  une  aimable  inspiration,  des  dons  heureux. 
Parmi  ses  nombreuses  compositions,  nous  signalerons  di- 
vers recueils  de  cliants  (12  Mélodies,  Vignettes  ynusicales^ 
20  Poèmes  de  Jean  Richepin)^  une  Marche  solennelle  et 
des  Danses  circassiennes  pour  orchestre,  six  chœurs  reli- 
gieux a  cappella,  puis  de  nombreux  morceaux  de  piano  : 
valses,  polonaises,  impromptus,  suites,  »  miniatures  w ,  etc. 

CUIC  {hi-ik'  —  onomatop.)  n.  m.  Cri  des  petits  oiseaux  : 
Faire  entendre  des  ctics. 

GuiCATLAN,  village  du  Mexique  (prov.  d'Oaxaca),  dans 
le  bissin  supérieur  du  Papaloapan,  tributaire  de  la  lagune 
d'Alvarado;  16.990  hab. 

CUICHUNCHILLI  [choun')  n.  m.  Pharm.  Nom  donné  à  la 
racine  de  Vionidium  Marcutii.V.  ionidie. 

GUIDER  {kui~dé  —  du  lat.  cogitare,  penser)  v.  a.  Autref. 
S'imaginer,  croire  : 

Tel,  comme  dit  Merlin,  cvide  POirpi^ner  autrui 
Qui  souvent  s'engeigne  lui-méniK. 

La  Fontaine. 

Se  cuider,  v.  pr.  Se  pavaner.  (Vieux.) 

GUIDER  {kni-dé)  n.  m.  Panier  long,  qui  sert  à  cueillir 
et  à  transporter  les  fruits. 

CUIÈTE,  CUIÉTÉ  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cujète,  cujété. 

CUIGNET  {gnè  [gn  mil.])  n.  m.  Pain  de  qualité  supé- 
rieure, fait  do  tîne  fleur  de  farine,  avec  des  œufs,  et  qui 
se  consommait  surtout  en  Flandre,  pendant  le  moyen  âge 
et  même  plus  tard.  (Les  cuignets  ou  cuignoles,  ]iains  de 
fantaisie,  ne  se  vendaient  pas  au  poids,  mais  à  la  pièce. 
Cette  pâtisserie  est  encore  courante  en  Bretagne.)  n  On 
dit  aussi  cuigne,  cuignole. 

GuiJK  (et  non  Cuyk),  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  du 
Brabaut  sèptentr.),  arrond.  de  Bois-le-Buc,  sur  la  Meuse  ; 
2.610  hab. 

CuiLLÉ,  comm.  do  la  Mayenne,  arrond.  et  à  39  kil.  de 
ChûLcau-Goaiier  ;  1.52S  hab.  lu^iruiaents  agricoles. 

CUILLER  ou  CUILLERE  [ku-yèr.  ~  Faire  sentir  Vr  final, 
nu''me  quand  le  mot  est  écrit  cuiller  [du  lat.  cochlearium, 
même  sens])  n.  f.  Ustensile  métallique  de  table,  composé 
d'un  manche  et  d'une  partie  creuse,  dont  on  fait  usage 
pour  manger  le  potage  et  les  aliments  liquides  ou  peu 
consistants.  [^Suivant  leur  taille,  on  les  désigne,  dans  le 
langage  courant,  par  les  noms  de  cuiller  à  soupe  ou  d  dou- 
che (la  plus  grande,  qui  contient  I5  centim.  cubes  d'eau), 
cuiller  à  dessert  ou  à  entretnets  (taille  intermédiaire  ser- 
vant à  manger  les  entremets  et  qui  contient  10  centim.  cubes 
d'eau  et  cuiller  à  café  qui  contient  5  centim.  cubes  d'eau.] 
Il  Ustensile  du  même  genre,  mais  en  bois,  et  muni  d"un 
manche  pluslong,  qu'on  emploie  à  la  cuisine,  n  Cuiller  à  pot, 
Loui'he  commune  dont  on  se  sert  à  la  cuisine  pour  puiser  le 
bouillon  dans  le  pot  ettrcmper  la  soupe.  (V.LOUCHF,.)  il  Cuil- 
ler à  punch,  Grande  cuiller  dont  la  partie  creuse,  au  lieu  de 
se  trouver  dans  le  prolongement  du  manche,  est  placé  trans- 
versalement. (Elle  sert  pour  agiter  et  servir  le  punch.) 

—  Pop.  Main  :  Serrer  la  cuiller  à  un  ami. 

—  A.rchéol.  Cuille7's  de  toilette.  Sorte  de  cuillers  ornées, 
que  l'on  trouve  dans  les  monuments  égyptiens. 

—  Art  milit.  Cuiller  à  boulets  j'ougf'a,  Outil  servant  à 
transporter  le  boulet  du  fourneau  dans  la  pièce. 

—  Bot.  Herbe  aux  cuUln-s,  Nom  vulgaire  du  cochléaria. 
Il  Cuiller  des  arbres.  Espèce  d'agaric. 

—  Chir.  Nom  donné  à  divers  instruments  de  chirurgie  : 
Les  cuiLLiiHs  d'un  forceps. 


11—00 


Cuiller  ([lûche). 


441 

—  Mar.  Instrument  pour  décharger  les  bouches  à  fou. 
Il  Cuiller  à  canon,  Cuiller  en  cuivre  minco.  il  Cuiller  à  brai, 

Cuiller  ou  for,  à  bee,  qui  sort  aux  calfats  jmur  prendre 
lo  brai  chaud  et  le  verser  sur  l'ôtoupo  des  coulures  l'rai- 
ehos.  Il  Cuillt-r  de  cure-môle.  Grosso  cuiller  do  tôlo  ou  do 
fer  battu,  il  Cuiller  à  pot,  Nom 
donné  par  plaisantorioau  sa- 
bre d'ai>ordaj^M\  ii  cause  delà 
forme  de  sa  ^'ardo. 

—  Pêch.  Petit  instrument 
nui  ressemble  à  une  cuiller 
d'arpTont,  dont  on  aurait  supprime  lo  mam^he  et  dont  les 
biyds  sout  garnis  d"un  certain  nombre  d'hamoçons.  (On 
l'utilise  pour  la  pôcho 
du  saumon  ,  du  bro- 
chet, do  la  truite.) 

—  Tochn.  Nom  d'un 
grand  nombre  d'outils, 
ayant  la  forme  d'une 
cuiller,  en  usag^e  dans 
différoutes  industries  : 
Cuiller  à  fondre  ;Cuïi^- 
LERù  moyeux;  Cdillkb 
écumoire  ;  Cuiller  de 
plombier;  etc.  ii  Sorte  de 
tarière  do  sabotieret  de 
charron,  il  Boîte  de  fer 

a  ni  ombrasse  le  bout 
e  l'essieu  des  roues 
d'une  voiture,  ii  Pierre 
creusée  au  milieu,  pour 


CUILLEREE 


CUIRASSE 


Cuillers:   1.  A  moyeux;    2.   A  fon- 
dre;   3.    Ecumoire;    4.   De    plombier. 


Cuillers 
niaine)  ;  4. 
de;  8.  xvi 
sucre 


recevoir  l'eau  qui  tombe  d'un  tuyau  de  descente  quelcon- 
que. Il  Outil  servant  à  nettoyer  les  trous  de  sonde,  il  In- 
strument pour  creuser  le  sofet  faire  les  trous  des  poteaux 
télégraphiques. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  :  !•>  De  la  spatule,  à  cause  de  la 
forme  de  son  bec;  2"  De  plusieurs  espèces  de  coquilles. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  formes  archaïques  présentent 
souvent  leur  cuilleron  taille  carrément  en  pelle  ou 
en  pied  de  biche,  et  certains  modèles,  encore  en 
usage  dans  les  campagnes ,  ont  gardé  cette 
forme.  Ordinairement,  le  cuilleron  est  rond  ou 
ovale,  sans  affecter  ce  contour  en  amande  auc|uel 
on  tient  aujourd'hui;  parfois  on  faisait  ce  cuille- 
ron avec  un  morceau  de  coquille  du  fï^enre  por- 
celaine (cuillers  ouvrées  à  La  Rochelle  aux  xv" 
et  XVI"  s.  ),  avec  une  pierre  précieuse  évidée,  etc. 
—  Les  cuillers  liturgiques  sont  les  coiUoires,  les 
louckettes  et  les  cuillers  à  encens. 

CUILLERÉE  {ku-ill-i'é  [H  mil.])  n.  f.  Ce  que 
contient  ou  peut  contenir  une  cuiller  :  Une  cuil- 
lerée de  café,  de  bouillon,  de  sirop. 

CUILLERISTE  {ku'ill-risst' ;  [Il  mil.])  n.  m. 
Ouvrier  qui  fait  des  cuillers. 

CUILLERON  n.  m.  {ku-ilt  [Il  mil.])  Partie 
creuse  d'une  cuiller. 

—  Agric.  Syn.  de  cueilloir. 

—  Armur.  Pièce  de  métal  logée  dans  l'encas 
trement  où  tient  le  canon  d'un  fusil  de  munition, 
et  destinée  à  retenir  la  baguette,  il  On  l'appelle 

aussi    FEUILLE    DE   SADGE ,    RESSORT   À   BAGUETTE, 
PAILLETTE  À  RESSORT. 

—  Bot.  E71  cuilleron.  Se  dit  des  organes  dont 
la  partie  centrale  est  déprimée  en  forme  do 
cuiller  :  Feuilles,  Ecailles,  Pétales  en  cuilleron. 

—  Entom.  Lame  cornée,  demi-circulaire,  qui  existe  à  la 
base  de  l'aile  des  insectes  diptères,  et  qui  surmonte  et 
protège  le  balancier, 

CuiNCHY,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arrond.  et  ù.  I3  kil- 
de  Béthune,  dans  la  plaine  de  Flandre,  sur  le  canal  d'Aire 
àlaBassée;  1.165  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Houille.  Brasserie. 

CuiNCY,  comm.  du  dép.  du  Nord,  arrond.  et  à  2  kil.  do 
Douai,  sur  l'Kscrêbieux,  affluent  de  la  Deulo  ;  1.412  hab. 
Mines  de  houille.  Fabrique  de  sucre,  moulins. 

CUINB  (de  l'arabe  qanina,  sorte  do  récipient  on  vorrol 
n.  f.  Cornue  autrefois  en  usage  dans  les  laboratoires  pour 
la  préparation  de  l'acide  nitrique. 

CuiNZIER,  comm.  de  la  Loire,  arrond.  et  à  24  ki!.  de 
Roanne;  1.177  hab.  Fabriques  de  moussolino  et  do  cali- 
cot, de  soieries. 

CUIQUE  SUUM,  Sorte  d'aphorisme  de  la  législation  ro- 
maine, (|ui  signilio  A  chacun  le  sien. 

CUIR  (du  lat.  corium,  même  sens)  n.  m.  Autrefois,  Peau. 
(Ne  se  dit  plus  en  ce  sens  que  par  plai.santerio  :  cependant, 
cette  signidcation  se  retrouve  encore  dans  quelques  ox- 
pressions  comme  :  Cuir  chevelu,  Entre  cuir  et  chair,  etc.) 

—  Entre  cuir  et  chair.  Entre  la  peau  et  la  chair  :  S'en- 
foncer une  épine  entre  cdir  et  cuair.  il  Fig.  Intérieure- 
ment, dans  lo  for  intérieur,  in  petto. 

—  Peau  d'animal  destinée  au  corroyago,  au  tannage, 
à  la  mégisserie,  au  cbamoisage,  etc. 

—  Pop.  Faute  de  langage.  (So  dit  particulièrement  des 
liaisons  vicieuses  que  l'on  fait  entre  les  mots,  soit  on  inter- 
calant ces  liaisons  là  oi>  elles  no  sont  pas  nécessaires, 
soit  en  les  dénaturant  là  oil  elles  existent.  C'est  ainsi 
nue  l'on  dit,  dans  lo  premier  cas  :  Dis-moi  j'un  peu;  et 
dans  le  second  :  J'ai  fait  z'tin  cuiR.) 

~  Anat.  Cuir  chevelu,  Poau  du  crâno  sur  laquelle 
naissent  les  cheveux. 

—  Arg.  Cuir  de  brouette,  Bois.  Il  Escarpins  en  cuir  de 
brouette,  Sabots. 

—  Art  décor.   Entourage  d'un  carioucho  rappebuit  un 
morceau    de   cuir  découpé    et 
coatoiirné  en  volute. 

—  Bot.  Cuir  des  arbres.  Nom 
vulgaire  do  certains  crypto- 
games du  genre  rhacodion,  qui 
forment  des  sortes  do  plaques 
coriaces  sur  l'écopco  des  arbres. 

—  Miner.  Cuir  de  inontagne. 
Silicate  naturel  résultant  (le  l'altération  de  la  trémolite. 

—  Loc.  pop.  :  Orfèvre  en  vieux  cuir.  Savetier,  n  Visai/<'  dr 
cuir  bouilli.  Peau  rude  et  d'une  teinte  bistrée,  ii  l'atuifr  Ir 
cuir  à  quelqu'un,  Lo  frapper,  lo  battre,  lo  rouor  de  coups. 

—  Loc.  puov.  : 

Vduloir  (lu  ruir  d'autrul  f;dro  \s\ra.t^  courroie, 

S'amuser,  vivre  aux  dépens  d'autrui. 

—  Encvcl.  Tochn.  yous  lo  nom  générique  do  cuirs,  ou 

III. 


désigne  plus  particulièrement  les  peaux  do  cortams  grands 
animaux,  tels  que  le  bœuf,  la  vacho,lo  cheval, le  veau,  etc., 
auxquelles  on  fait  subir  certaines  préparations  :  corroyagc, 
hon;iroyage,  tannage.  Les  peaux  du  mouton,  de  la  chèvre, 
do  l'agneau,   conservent  industriellement  le  mémo  nom. 

Lorsque  les  poaux  sortent  des  abattoirs,  on  les  appelle 
cuii-s  bruts;  elles  constituent  les  cuirs  verts  proprement 
dits.  On  appulle  aussi  cuirs  bruts  ceux  qui  proviennent 
do  pays  lointains  et  qui  so  divisent  en  cuirs  secs  ou  cuirs 
salés,  selon  qro,  pour  assurer  leur  transport,  on  les  a  des- 
sécliés  ou  passés  au  sel.  Ce  n'est  qu'après  les  opérations 
du  corroyago,  du  hongroyage  et  du  tannage  que  ces  cuirs 
sont  utilisables  dans  l'industrie.  Les  cuirs  tannés  s'em- 
ploient uniquement  pour  la  fabrication  des  semelles  de 
chaussures.  Les  cuirs  corroyés,  au  contraire,  trouvent  une 
infinité  d'applications  industrielles;  notamment,  pour  la 
sellerie,  la  carrosserie,  l'équipement  militaire,  etc. 

Les  variétés  de  cuirs  sont  très  nombreuses  dans  le 
commerce.  C'est  ainsi  que  l'on  distingue  :  le  cuir  d'Alle- 
magne, qui  est  de  la  peau  de  cheval  tannée  ;  le  cuir 
bouilli,  qui,  ainsi  que  son  nom  l'indique,  est  du  cuir  que  l'on 
fait  bouillir  avec  divers  ingrédients,  et  dont  on  confectidune 
ditférents  objets,  boites,  cofl'rets,  etc.;  \o  cuir  à  cœur,  qui 
est  parfaitement  tanné;  le  cuir  fort,  employé  pour  les  se- 
melles de  chaussures;  le  cuir  de  Hongrie  qui,  au  lieu 
d'être  tanné,  a  été  hongroyé,  c'est-à-dire  rendu  impu- 
trescible au  moyen  de  l'alun,  puis  nourri  de  suif;  le  cuir 
jusé  que  l'on  tanne  avec  la  jusée,  c'est-à-dire  dans  de 
l'eau  aig^rie,  après  avoir  séjourné  sur  de  la  tannée  déjà 
eu  partie  usée  (on  désigne  quelquefois  ce  cuir  sous  le 
nom  de  cuir  de  Liège);  le  cuir  de  molletcrie  ou  cuir  à 
œuvre,  qui  est  du  cuir  tanné  et  destiné  à  la  confection  des 
empeignes  de  souliers,  des  tiges  de  bottes,  etc.  (la  car- 
rosserie et  la  sellerie  en  font  également  usage);  le  cuir  à 
l'orge,  cuir  tanné  pour  lo  débourrage  duquel  on  s'est  servi 
d'une  pâte  aigrie  de  farine  d'orge,  délayée  dans  de  l'eau 
froide;  le  cuir  plaqué,  fj^ui  est  du  cuir  préparé  dans  son 
tan;  le  cuir  de  poule,  véritable  peau  très  souple  et  très 


point  vulnérable  :  Dans  tout  écrivain,  même  supérieur, 
a  le  côté  faible,  le  di^ifaut  de  la  cuirasse.  (Ste-Beuve.) 

—  Cui7'asses  ajwvléos.  Anciennes  cuirasses  faites  do 
bandes  do  cuir  et  do  bandes  de  métal  alternées. 

—  Par  anal.  Enveloppe  extérieure  :  L'hiver,  une  CDI- 
RASSE  de  glace  couvre  tes  deux  fleuves  de  la  Hollande. 
(H.  Taine.)  n  Corsage  de  femme,  collant  et  descendant  sur 
les  hanches  :  Une  cuirasse  de  satin. 

—  Fig.  Défense,  rempart,  moyen  do  défense  :  Une  triple 
cuirasse  de  froideur,  aégoisme. 

—  Ichtyol.  Plaques  anguleuses  et  dures  qui  couvrent, 
en  totalité  ou  en  partie,  le  corps  do  certains  poissons. 

—  Infus.  Enveloppe  protectrice  do  certains  infusoiros. 

—  Mar.  Revêtement  métallinuo,  destiné  à  protéger  les 
flancs  des  vaisseaux,  les  tourelles,  et  en  général  les  par- 
ties essentielles  qui  se  trouvent  au-dessus  de  la  flottaison. 

—  Natat.  Cuirasse  marine  ou  flottante,  Appareil  do  na- 
tation et  de  sauvetage,  consistant  en  une  espèce  de  veste 
en  toile  imperméable,  sur  laquelle  sont  lixcos  des  plaques 
de  liège  diversement  disposées. 

—  Encycl.  Archéol.  On  entendait,  dans  le  haut  moven 
âge,  par  cuirasse,  toute  défense  de  corps  faite  en  cuir  plus 


2.   Cuirasse   grecque   (devant  et    dob) 
4.  Cuirasse  gauloise. 


J.  Cuirasse  romaine; 


Cuir  (ornement). 


:  1.  A  puiser  (romaine);  2.  A  parfums  (éfiyptienne);  3.  A  œufs  (ro- 
Liturgique;  5.  Du  sacre  (Angleterre,  xn"  s.)  :  6.  Indienne  ;  7.  xv"  sit>- 
I siècle;  9.  A  dessert;  10.  A  café;  11.  A  moutarde;  12.  A  œufs;  13.  A 
14.  A  soupe  ;  15.  A  sel  (ou  pelle  b.  sel);  Iti-  A  punch  ;  17,  A  sauce. 

mince,  dont  on  fait  des  gants  ;  le  cuir  de  Hussie,  qui  a  été 
traité  à  l'huile  de  bouleau  et  qui,  outre  sou  odeur  agréable, 
est  tout  à  fait  imputrescible;  le  cuir  de  Transglt'anie, 
l>réparé  comme  le  cuir  à  l'orge,  mais  avec  de  la  pâte  de 
farine  de  seigle  ;  le  cuir  de  Vamc/n'e,  variété  de  cuir  à  l'orge, 
mais  obtenu  en  faisant  usage  d'un  bain  chaud  acide,  pré- 
paré avec  un  mélange  de  farine  d'orge,  do  sol  et  do  levain 
de  froment;  le  cuir  verni,  qu'emploient  la  cordonnerie,  la 
sellerie,  la  carrosserie,  et 
qui  so  fabrique  avec  des 
cuirs  déjà  tannés  et  cor- 
royés, et  qui  subit  ensuite 
l'apprêt,  puis  le  vernis- 
sage ;  lo  cuir  de  Grasse, 
tanné  avec  des  feuilles  de 
myrte  et  de  lentisque,  puis 
corroyé  au  suif;  lo  cuir 
chagrin,  fabriqué  avec  des 

fieaux  de  cheval  ou  do  mu- 
et et  faiblement  tanné  à 
l'alun  ou  à  l'écorco  do 
chêne  ;  le  cuir  en  triple, 
qui  est  lo  cuir  rincé  et  pelé. 

Enfin,  on  donne  encore  lo 
nom  do  u  cuir  »  à  des  pro- 
duits industriels  qui  ne  sont  pas  coui-tituôs,  à  proprement 
parler,  par  des  peaux  épaisses.  Le  cuir  d'estomac  de  mouton 
rentre  dans  cette  catégorie.  Lo  galuchat  ou  cuir  de  requin 
so  prépare  avec  des  peaux  do  requin,  do  roussette,  de 
sanre,  etc.  [Ce  cuir  so  nolit  et  sert  à  la  fabrication  dos  poi- 
gnées de  cravaches,  des  porto-monnaie,  etc.)  Le  cuir  de 
poisson  est  fabriqué  par  le  tannage  direct  d'uno  infinité  do 
poissons.  Lo  cuir  parcheminé,  produit  américain  d'uno 
extrême  solidité,  s'emploie  pour  la  fabrication  des  courroies 
de  transmission.  Lo  cuir  factice  s'obtient  au  moven  de  l'ag- 
glomération de  déchets  du  dragage  des  cuirs'mnnés.  On 
obtient  ainsi  des  plaques  de  cu^ir  utilisées  par  la  cordon- 
nerie. Le  cuij'-papier  so  fabrique  avec  do  la  tourbe  mélangée 
do  guT-la-porcna  et  de  poussière  d'os. 

—  Anat.  Cuir  chevelu.  La  texture  du  cuir  chevelu  ne 
diffère  point  do  celle  du  derme  en  général  ;  cette  partie 
de  la  peau  est  seulement  constituée  par  un  tissu  plus 
dense  ot  plus  serré,  et  les  poils  y  sont  jdus  uonibreux  ot 
plus  forts.  I!  est  uni  aux  muscles  temporaux,  à  l'occipiio- 
fronial  et  à  l'aponévrose  épicranienne,  par  un  tissu  cellu- 
laire très  serré  ot  qui  no  contient  point  de  tissu  adipeux. 

Pour  les  affections  du  cuir  chevelu,  v.  chkvbd. 

CUIRASSE  (rad.  cuir)  n.  f.  Espèce  do  corset  do  cuir,  do 
fer  ou  de  tout  autro  métal,  qui  sert  ù  proléger  la  poitrine 
et  lo  dos  de  certains  soldats  :  L'emploi  des  armes  de  Jet 
amena  l'usage  des  cuirassés.  (A.  Maury.  )  ti  /Ttu/oWer, 
Pri^ndre  la  cuirasse,  Embrasser  la  carnèro  militaire. 

--  Défaut  de  la  cuirasse.  Endroit  de  la  cuirasse  q\\  lu 
plaqun  do  derrière  vit-nt  so  joindre  à  celle  do  devant,  ot 
où  se  trouve  ordinairement  un  espace  vide,  qui  n'est  pus 
prologé  contre  les  coups  du  l'ennemi.  H  Fig.    Côté  faible 


ou  moins  renforcé  de  clous,  de  lames  do  fer,  et  c'est  par 
des  progrès  successifs  qu'on  arriva  à  battre  les  corps  com- 
plets d'armures  qui  caractérisent  les  harnois  du  xiv"  siè- 
cle. On  avait  cependant  porté  bien  plus  anciennement 
des  cuirasses  de  métal,  comme  le  thorax  des  Grecs,  la 
lorica  des  Romains,  qui  comportaient  deux  pièces  de 
cuivre,  puis  d'acier  ou  de  fer  battu,  dont  Tune  formait 
plastron,  et  l'autre  dossière.  Des  lambrequins  de  métal  ap- 
pliqués sur  des  courroies  pendaient  devant  et  derrière  pour 
défendre  le  bassin  et  le  séant;  une  pareille  disposition  s'ob- 
serve dans  les  armures  que  les  Japonais  portaient  encore 
récemment.  On  connaît  même  des  cuirasses  gauloises  en 
cuivre  ;  comme  celles  de  l'antiquité  classique,  elles  étaient 
martelées  de  manière  à  reproduire  les  saillies  du  torse,  et 
un  pareil  travail  se  voit  dans  certaines  belles  pièces  de 
la  Renaissance  dites  à  l'antique,  parmi  lesquelles  l'armure 
de  Charles-Quint,  que  l'on  voit  à  VAnueria  de  Madrid,  exé- 
cutée par  Bartolomeo  Campi,  est  la  plus  justement  célèbre. 
L'histoire  de  la  cuirasse  se  lie  à  celle  de  l'armure  jusque 
vers  la  tin  du  règne  de  Louis  XIV.  Alors,  seulement,  on  la 
porta  vraiment  seule,  sans  brassards,  coUetin  ni  tassettes, 
comme  aujourd'hui  encore  on  la  voit  armant  les  cuirassiers. 
Pour  aller  à  la  tranchée,  on  mettait  sur  le  plastron  une 
pièce  de  renfort,  que  l'on  y  vissait  et  qui  était  à  l'épreuve 
de  la  balle  ;  mais  ces  cuirasses  doubles,  outre  qu'elles  coû- 
taient très  cher,  étaient  d'un  poids  considérable. 

—  Art  milit.  niod.  La  cuirasse  so  compose  d'un  plas- 
tron et  d'uH  dos,  échancrés  pour  le  passage  du  cou  et  des 
bras,  réunis  par  des  bretelles  en  cuir  recouvert  d'une 
garniture  en  chaînettes  de  cuivre,  fixés  au  corps  au 
moyen  d'une  ceinture,  et  garnis  intérieurement  d'une  mate- 
lassure. 

Les  cuirasses  en  service  dans  l'armée  française  sont  do 
la  forme  dite  à  taille,  parce  qu'elles  dessinent  légèrement 
celle-ci,  au  lieu  do  tomber  tout  droit,  comme  les  cuirasses 
plus  anciennes.  Le  dos  est  presque  plat,  mais  le  plastron 
est  caractérisé  par  une  forme  nettement  busquée  tout  le 
long  d'une  arête  nu^diane  proéminente.  Gràco  à  «etto  dis- 


,sse  (UiùLV 


Cuirasse  (1750). 


Cuirasso  moderne. 


position,  les  balles  frappent  la  cuirasse  obliquement,  ce 
qui  favorise  leur  glissement  sur  la  surface  métallique. 

Bien  cju'en  acior  fondu,  ou  chromé,  les  cuirasses  n'ort'rent 
plus,  aujourd'hui,  do  protection  oflicaco  contre  les  balles 
qui,  par  suite  do  la  grande  vitosso  quo  leur  impriment  les 
fiisils  modernes,  ont  acquis  une  force  do  pénétration  irré- 
sistible. Los  cuirasses  no  protègent  plus  guère  que  contro 
les  coups  des  armes  blanches  et  les  balles  des  revolvers. 
Aussi  sont-elles  à  pou  près  complètement  abandonnées 
dans  tontes  les  armées  européennes,  sauf  en  Franco.  Les 
uuelquos  régiments  do  cuirassiers  qu'on  rencontre  encore 
dans  les  armées  étrangères  y  sont  surtout  des  troupes 
do  parade  :  ainsi  en  est-il  en  Italie,  on  Angleterre,  ou 
Hussto,  en  Allemagne. 

Il  a  été  imaginé  et  exi>érimenté  certains  modèles  de  cui- 
rasse  d'un  genre  tout  différent  :  telle  la  cuirasse  Dowe, 
Constitui'os  au  moyen  de  niaielussures  assez  épaisses,  mais 
non  métalliques  ot.  par  suite,  relativement  lét;ères,avec.à 
l'intérieur,  certains  tissus  plus  résistants,  dont  les  inven- 
teurs s'efforcent  de  cacher  la  nature,  ces  cuirasses  doivent 
probabtemeut  leur  oflicacité,  d'ailleurs  contestable,  à  rue- 
non  exercée  par  ces  tissus  sur  les  balles  ù  onveloppo  minco 
do  nickel  ou  d'acier  si  répaudues  aujourd'hui.  En  counant 
ou  déchirant  cette  enveloppe,  elles  amènent  uno  soi'to  iVox- 
pansion  et  mémo  d'écoulement  par  fusion  du  plomb  inté- 
rieur, ce  i|ui  enlève  à  la  ballo  .sa  puissance  pert'oratrice. 

—  Mar.  Les  cuirasses  sont  d<»slinées  à  nroléger  les  or- 
ganes vitaux  du  navire  contre  les  projectiles.  Les  caïuuis 
progressant  dans  leur  force  de  pénétration,  les  cuirasses 
do  la  llotluisou  s'accrurent  de  la  mémo  façon,  et  on  eu 
nrriva,  ^ur  l Amiral- Baudin,  à  avoir  au  mdieu  uuo  épais- 


CUIRASSE   —   CUISEAUX 

seur  de  55  centimètres  ;  cette  dimension  n'a  pas  été  dépas- 
sée. Afin  de  mettre  à  l'abri  des  projectiles  et  de  leurs 

éclats  les  machines  et        ,  -   -    

chaudières,  on  imagina  "■ 
les  cuirasses  des 
ponts,  dabord  en  fer 
forgé  ;  on  construisit 
ensuite  les  plaques  do 
c  ai  ras  se  en  fer  et 
acier  ;  on  les  appela 
compound  ou  cammeîl, 
du  nom  de  leur  inven 


A,  cuirasse;  B,  matelas;  C.  plaque. 


T^ 


teur.  Mais  les  projectiles  en  acier  chromé  obligèrent  à 
de  nouveaux  progrès  :  on  construisit  alors  des  plaques 
d'acier-nickel,  avec  mélange  de  chrome,  qui  résistèrent 
aux  projectiles;  mais  l'invention  de  la  mélinite  et  des 
produits  similaires  nécessita,  pour  la  protection  des  bat- 
teries, la  construction  d'abris  blindés,  qui  exigèrent  une 
réduction  sensible  dans  les  cuirasses  de  lallottaison. 
Harwey  créa  alors  les  plaques  à  double  cémentation  ;  ces 
plaques,  une  fois  forgées,  sont 
durcies  à  nouveau  sur  leur  face 
extérieure  à  une  profondeur  de 
15  à  20  millimètres;  les  épais- 
seurs pouvant  être  réduites,  puis- 
que les  projectiles  ne  pénétraient 
plus  et  se  brisaient  sur  la  pre- 
mière partie  de  la  plaque ,  on 
augmenta  les  revêtements  des 
batteries  et  on  renforça  les  épais- 
seurs des  ponts.  La  cuirasse  s'ap- 
plique contre  les  membrures,  par 
l'intermédiaire  d'un  matelas  de 
bois  de  teak  (M),  et  l'ensemble 
est  tenu  au  moyen  de  prisonniers 
ou  d'écrous  à  tête  noyée  (B).  Le 
can  inférieur  repose  sur  la  ta- 
blette de  cuirasse  (T),  et  on  a  eu 
soin  d'isoler  le  matelas  de  la  tôle 
de  la  membrure  au  moyen  d'un  enduit  de  brai.  Avant 
d'être  mises  à  poste,  on  choisit  dans  les  lots  des  plaques 
d'essai  sur  lesquelles  on  fait,  à  Gâvres,  au  polygone  de  la 
marine,  les  tirs  auxquels  elles  doivent  résister.  La  cui- 
rasse des  ponts  ne  présente  aucune  différence  dans  le 
principe  de  construction,  mais  la  tonture  rend,  comme 
pour  les  plaques  de  l'avant  et  de  l'arrière,  le  forgeag-e 
très  difficile,  et  on  a  grand'peine  à  obtenir  des  plaques 
harweyées  de  la  dimension  voulue  pour  les  extrémités. 

CUIRASSÉ  [rasé]  n.  m.  Navire  revêtu  de  plaques  de 
cuirasse  destinées  à  le  protéger  contre  les  projectiles. 

—  Enctcl.  Les  cuirassés  ont  remplacé  les  vaisseaux  de 
ligne  d'autrefois;  ce  sont  les  bâtiments  de  combat  par 
excellence.  Suivant  le  système  de  construction  de  ces 
navires,  la  cuirasse  forme  une  ceinture  continue  autour 
de  la  flottaison,  ou  s'arrête  à  une  certaine  distance  de  l'ar- 
rière et  de  l'avant.  Au  début,  les  cuirassés  comme  le  Ma- 
genta, le  Solférino,  ou  les  frégates  cuirassées,  portaient 
une  véritable  armure  de  faible  épaisseur,  mais  allant  jus- 
qu'au ponl  supérieur.  On  augmenta  ensuite  l'épaisseur  et 
on  réduisit  la  surface  protégée,  puis  les  pièces  furent 
mises  dans  des  batteries  casematées  ou  dans  des  tourelles 
cuirassées.  Enfin,  avec  les  nouveaux  projectiles,  le  sys- 
tème de  construction  a  du  encore  changer;  toutes  les 
parties  vitales  :  artillerie,  torpilles,  etc.,  sont  protégées  à 
105  millimètres,  et  la  cuirasse  de  flottaison  atteint,  sur  le 
Saint-Louis,  une  épaisseur  maximum  de  405  millimètres, 
tandis  que  la  tourelle  a  305  millimètres  et  le  pont  7  milli- 
mètres. Les  cuirassés  se  divisent  en  cuirassés  d'escadre, 
cuirassés  de  croisière,  garde-côtes  cuirassés  et  croiseurs 
cuirassés.  Les  cuirassés  d'escadre  sont  destinés  aux  flottes 
des  mers  d'Europe;  les  cuirassés  de  croisière,  d'échantil- 
lon beaucoup  plus  faible, aux  mers  lointaines;  les  cuiras- 
sés gardes-côtes,  à  protéger  les  atterrages  des  ports  de 
guerre  et  des  ports  de  commerce  importants.  Enfin,  les 
croiseurs  cuirassés,  les  derniers  venus,  se  rapprochent 
tellement  des  vaisseaux  cuirassés,  surtout  dans  certaines 
marines  étrangères  {la  marine  italienne  par  exemple), 
qu'on  peut  se  demander  où  finit  le  cuirassé,  où  commence 
le  croiseur.  Citons,  pour  mémoire,  les  canonnières  cui- 
rassées, essai  malheureux  de  petits  bâtiments  de  1.000  et 
de  1.600  tonnes,  qui  ont  donné  de  très  mauvais  résultats. 

CUIRASSÉ  {ra-sé),  ÉE  adj.  Muni  d'une  cuirasse  :  Guer- 
rier CUIRASSÉ.  IVavire  cuirassé. 

CUIRASSEMENT  (ra-se-man)  n.  m.  Mar.  Action  de  re- 
vêtir d'une  cuirasse  certains  navires  de  guerre. 

—  Fortif.  Cuirasse  ou  blindage  métallique  dont  on  revêt 
les  ouvra";es  fortifiés  pour  leur  permettre  de  résister  aux 
coups  de  l'artillerie  moderne. 

—  Encvcl.  Fortif.  Les  parties  revêtues  d'an  cuirassement 
sont  de  préférence  celles  où  sont  établies  les  batteries  et 
les  régions  voisines,  contre  lesquelles  se  concentre  surtout 
le  tir  de  l'ennemi. 

On  a  essayé  de  nombreuses  variétés  de  métal  pour  ces 
cuirassements  :  d'abord  le  fer  laminé,  puis  la  fonte  dure 
Griison,  imaginée  en  1876,  puis  le  métal  compound,  formé 
de  couches  d'acier  et  de  fer  laminé,  etc.  On  comprend  que 
les  progrès  constants  de  la  métallurgie  puissent  et  mémo 
doivent  amener  des  modifications  fréquentes  dans  la  na- 
ture des  métaux  employés  et  dans  leur  mode  d'emploi. 

Ëa  réalité,  on  n'est  pas  encore  parvenu,  et  ou  parviendra 
même  moins  facilement  que  pour  les  navires,  à  recouvrir 
les  fortifications  d'une  cuirasse  vraiment  À  l'épreuve  du 
tir  des  bouches  à  feu.  La  précision  du  tir  à  terre  permet, 
en  etfet,  d'arriver  à  une  concentration  des  coups,  bien 
difficilement  réalisable  sur  mer,  et  qui  finit  toujours  par 
avoir  raison  des  cuirassements  les  plus  solides.  Aussi  le 
meilleur  moyen  d'assurer  à.  ces  cuirassements  une  résis- 
tance plus  longue  esl-il  de  leur  donner  une  mobilité  au 
moins  relative  en  substituant  aux  batteries  et  casemates 
cuirassées,  employées  tout  d'abord,  des  tourelles  et  des  cou- 
poles cuir  Asnées,  susceptibles  d'un  mouvement  de  rotation 
sur  elles-mêmes,  ce  qui  permet  do  dissimuler,  derrière  des 
masques  ou  abris  quelconques,  les  parties  cuirassées,  pour 
ne  les  exposer,  à  la  vue  et  au  feu  de  l'ennemi,  que  pen- 
dant les  instants  très  courts  où  a  lieu  le  tir  des  pièces 
que  ces  cuirassements  protègent. 

CUIRASSER  (ra-sé)  v.  a.  Armer  d'une  cuirasse  :  Cui- 
EASSEP.  un  naiire,  des  cavaliers. 

—  Fig.  Mettre  en  garde,  en  défense  :  Ccirasseu  un  jeune 
homme  contre  les  passions. 

Se  cuirasseFt  v.  pr.  Endosser  une  cuirasse. 


—  Fig.  Se  mettre  en  garde,  en  défense  :  Se  cuirasser 
contre  les  tentations. 

CUIRASSÉS  {ra-sé)  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  mammifères 
édontos,  appelés  aussi  cingnUs.  i;  Ordre  de  zoophytes  po- 
lygastriques.  il  Ordre  de  rotifôres.  —  Un  cuirasse. 

CUIRASSIER  (ra-siV)  n.  m.  Cavalier  cuirassé;  soldat 
d'une  troupe  spéciale  dans  laquelle  tous  les  hommes  sont  à 
cheval  et  armés  d'une  cuirasse  :  Escadron  de  cuirassiers. 

—  Pop.  Celui  qui  fait  des  cuirs  en  parlant. 

—  Enctcl.  Ce  nom  de  cuirassiers  ne  fut  officiellement 
donné,  en  France,  qu'en  1665  à  celui  des  régiments  de  ca- 
valerie qui  avait  le  numéro  7  et  qui,  comme  tous  les  autres, 
portait  déjà  la  cuirasse  :  il  prit  le  titre  de  Cuirassiers  du 
Jtoi,  que,  malgré  maintes  variations  d'effectif  et  d'uni- 
forme, il  conserva  jusqu'au  1"  janvier  1791  ;  il  devint  dès 
lors  le  8*  régiment  de  grosse  cavalerie  jusqu'en  1802,  où 
cette  armure  défensive  fut  donnée  aux  sept  premiers  ré- 
giments, ce  qui  fit  huit  régiments  cuirassés,  auxquels, 
toutefois,  la  dénomination  officielle  de  «  cuirassiers  "  ne  fut 
assignée  qu'en  1804,  en  même  temps  qu'on  leur  adjoignait 
quatre  autres  régiments  et  qu'on  leur  donnait  le  casque 
à  crinière  à  la  place  du  cha- 
peau. Leur  uniforme  était 
alors  un  habit  bleu  foncé,  à 
parements,  collet  et  revers 
écarlates  avec  boutons 
blancs.  Leurarme essentielle 
était  le  sabre  droit  ;  Napoléon 
voulut  les  doter  d'un  mous- 
queton, mais  ils  ne  paraissent 
pas  s'en  être  beaucoup  servis. 

Dans  les  dernières  années 
de  l'Empire,  il  fut  créé  2  ré- 
giments de  cuirassiers  de 
plus.  Sous  la  première  Res- 
tauration, il  n'y  eut  plus  que 
1 2  régiments,  plus  un  dans  la 
garde  royale  (l'ancien  régi- 
ment des  grenadiers  à  che- 
val). En  1815,  on  ne  con- 
serva que  8  régiments,  dont  2 
de  la  garde,  tous  à  4  esca- 
drons. A  dater  de  1830,  il  y  eut 

10  régiments,  portés  en  1834  à 
5  escadrons  et  à  6  en  1854,  en 
même  temps  qu'étaient  créés 
un  1"  puis  un  2^  régiment  de 

cuirassiers  de  la  garde  (ce  dernier  fut  supprimé  on  1866, 
en  même  temps  que  tous  les  autres  régiments  étaient  ra- 
menés à  5  escadrons).  11  y  eut  alors  12  régiments  cui- 
rassés, y  compris  un  régiment  de  carabiniers.  Dès  le  début 
de  la  guerre  de  18"0.  un  sixième  escadron  fut  ajouté  à  ces 
régiments,  puis  il  fut  successivement  créé  11  régiments 
de  marche  de  cuirassiers.  Mais,  après  la  guerre,  le  nombre 
des  régiments  fut  ramené  à  12,  d'abord  à  6,  puis  à  5  esca- 
drons (loi  du  13  mars  1875).  En  1880,  6  des  12  régiments 
furent  décuirassés:  mais  la  cuirasse  leur  fut  rendue  en 
1883.  En  1891,  on  arma  tous  les  cuirassiers  de  la  carabine 
modèle  1890,  dont  la  crosse  a  une  disposition  spéciale  pour 
permettre  le  tir  avec  la  cuirasse.  Elle  se  porte  à  droite  du 
cheval,  verticalement,  la  crosse  en  haut,  dans  un  étui  sus- 
pendu à  l'arcade  de  derrière  de  la  selle.  Enfin  la  loi  du 
18  février  1890  a  prescrit  la  formation  de  deux  nouveaux 
régiments  de  cuirassiers,  dont  un,  le  13*,  fut  formé  en  1891. 

L'uniforme  des  cuirassiers  se  compose  aujourd'hui  d'une 
tunique  courte  en  drap  bleu  foncé  avec  collet  et  pattes  de 
parements  garance,  épaulettes  écarlates,  boutons  blancs 
timbrés  d'une  grenade  et  casque  à  crinière  noire  en 
acier,  avec  cimier  en  cuivre  surmonté  d'une  houppette  en 
crin  écarlate,  par  quoi  il  se  différencie  de  celui  des  dra- 
gons. En  grande  tenue,  plumet  écarlate,  avec  olive  de  la 

couleur  distinctive 

de  l'escadron . 
Cette  olive  est  en 
argent  pour  les  of- 
ficiers. Le  panta- 
lon est  garance  à 
passepoil  bleu 
foncé,  avec  basa- 
nes en  cuir  pour 
la  troupe,  bande 
bleu  foncé  et  bot- 
tes à  l'écuyèro 
pour  les  officiers. 
Les  trompettes  ont 
la  crinière  écarlate 
et  les  épaulettes 
blanches. 

Cuirassier 
blessé  (le),  ta- 
bleau de  Géricault 
(1814).  Un  cuiras- 
sier, qui  vient  de 
quitter  le  combat, 
descend  avec  peine 
un  terrainenpente. 

11  tourne  la  tête  à  gauche  et  lève  les  yeux  vers  le  ciel. 
Dans  le  fond,  à  droite,  on  aperçoit  la  fumée  d'un  combat. 

Cuirassiers  de  ■\Araterloo  (les),  tableau  de  Bellangé 
(1865).  Dans  cette  composition,  qui  retrace  le  passage  du 
fameux  chemin  creux,  le  peintre  s'est  inspiré  du  récit  de 
V.  Hugo  dans  les  Misérables.  Il  a  représenté  avec  une 
fougue  dramatique  cette  «  marée  d'hommes  >•  débouchant 
soudain  sur  le  plateau  occupé  par  l'infanterie  anglaise. 

CUIRASSIER  [ra-si-é)  n.  m.  Ichtyol.  Nom  vulgaire  du 
loricairo  cuirassé. 

CUIRASSINE  [ra-sin')  n.  f.  Expression  ancienne  par 
laquelle  on  désignait  un  corps  léger  de  cuirasse,  un  corselet 
ou  môme  une  brigandine. 

CUIRATXER  {ii-é)  n.  m.  Ouvrier  qui  travaille  les  cuirs. 

CUIRE  (du  lat.  coquere,  même  sens)  v.  a.  Préparer 
par  l'action  du  fou,  en  parlant  des  aliments  :  Cuire  de  la 
viande,  des  lêf/umes,  dupam.  ii  Opérer  la  cuisson  :  L'eau  du 
Sprudel  cuit  les  œufs.  (Chateaubr.)  il  Calciner,  soumettre 
à  l'action  du  feu  :  Cuire  du  plâtre,  du  verre,  de  la  brique. 

—  Par  anal.  Faire  mûrir,  en  parlant  des  fruits  :  Le  soleil 
criT  les  fruits,  n  Elaborer,  digérer  :  La  digestion  curr  les 
o/iï/it'n/s.  Il  Résoudre,  en  parlant  du  rhume;  La  guimauve 
est  un  moyen  excellent  pour  cciHJf  le  rhume. 


442 

—  Absol.  Faire  du  pain  :  En  Angleterre,  le  dimanche,  les 
boulangei's  ne  cuisent  pas. 

—  Fam.  Faire  périr  par  le  supplice  du  feu.  il  Cuire  au 
même  four,  Frayer  ensemble,  vivre  d'accord. 

—  Loc.  prov.  :  Cuire  à  /)e^7/"eu,  Soulfrird'inquiétudes,  de 
peines,  etc.,  qui  se  prolongent  sans  fin.  ii  Vous  viendrez 
cuireà  mon  four,  J'aurai  quelque  jour  l'occasion  de  me  ven- 
ger, en  vous  refusant  ce  que  vous  viendrez  me  demander. 

—  V.  n.  Etre  soumis  à  l'action  du  feu,  devenir  cuit; 
arriver  à  une  coction  suffisante  :  Les  légumes  cuisent  mal 
daris  les  eaux  de  puits. 

—  Fam.  Etre  livré  au  supplice  du  feu. 

—  Par  exagér.  Eprouver  une  chaleur  excessive  :  Gn 
CUIT  sous  le  soleil  d'Afrique,  w  On  dit,  en  ce  sens,  très  fami- 
lièremeot,  cuire  dans  son  ji;s.  ' 

—  Eprouver  ou  faire  éprouver  une  sensation  doulou- 
reuse, aiguë,  au  prop.  et  au  fig.  :  Yeux  qui  cuisent.  Le 
mal  des  autres  ne  nous  cuit  pas. 

—  Prov.  :  Trop  gratter  cuit,  trop  parler  nuit,  L'insistance 
indiscrète,  le  bavardage  peuvent  attirer  bien  des  désa- 
gréments à  celui  qui  s'y  livre. 

—  Impersonnellem.  En  cuire,  Occasionner  des  peines,  des 


,  m.  Morceau  de  cuir,  que  le  chapelier 
chanterelle 


Cuirassier  ble 


Cuirassiers  :  1.  Sous  Louis  XIII.  —  2.  Sous  Louis  XV.  —  3.  Eu  1890.  —  4.  ler  Empire. 

désagréments;  être  la  cause, l'occasion  de  vifs  regrets  :  77 
nous  EN  CUIT,  dans  l'âge  mûr,  des  imprudences  de  la  jeunesse. 
Cuit  {ku-i),  ite  part.  pass.  du  v.  Cuire. 

—  Fam.  Ruiné,  perdu  ;  sur  le  point  de  mourir  :  Je  suis 
CUIT  !  Il  Avoir  son  pain  cuit.  Avoir  sa  subsistance  assurée. 

Il  Avoir  plus  de  la  moitié  de  son  pain  de  cuit,  Etre  â  moitié 
perdu,  ruiné  ;  être  sur  le  point  de  mourir. 

—  Fig.  Miiri  suffisamment  ;  arrivé  à  son  terme  :  Nous 
avons  dans  la  tête  un  fort  joli  mariage,  rnais  il  n'est  pas 
ouït  ;  la  belle  n'a  que  quinze  ans.  (M""  de  8év.) 

—  Peint.  Se  dit  des  tons  chauds  :  To7is  cuits  et  recuits 
da7is  la  lumière.  (Th.  Gaut.) 

—  Techn.  Soie  cuite,  vSoie  qui  a  subi  le  décreusage. 

—  Prov.  :  Liberté  et  pain  cuit,  La  liberté  et  les  moyens  de 
subsistance  sont  les  deux  choses  essentielles  à  l'existence. 

—  Anton.  Cru,  ue. 
Se  cuire,  v.  pr.  Devenir,  être  cuit,  il  Etre  calciné,  soumis 

à  l'action  du  feu.  —  Par  exagér.  Se  chauffer  avec  excès. 

CUIRER  V.  a.  Garnir  do  cuir  une  malle,  un  coffre. 

CUIRET  (rè) 
met    entre    la 

la  corde  de  l'arçon,  n  Nom 
donné  par  les  mégissiers  et  les 
parcheniiniers  aux  peaux  pe- 
lées, dont  le  poil  a  été  arracné. 

GUIRIE  [ri  —  rad.  cuir)  n.  f. 
Tout  harnois  de  guerre  ancien 
composé  de  cuir,  comme  les 
défenses  de  corps,  les  bardes 
du    cheval,  u  Ou    disait    aussi 

CUIRÉE. 

—  Enctcl.  Cette  expression, 
très  ancienne,  s'appliquait 
même  aux  couvertures  de  cuir 
des  chariots.  Dune  façon  plus 
précise ,  elle  s'applique  à  la 
cuirasse  de  tournoi  faite  sou- 
vent de  cuir  bouilli,  rembour- 
rée, renforcée  par  des  plates 
d'acier,  etc. 

CUIRIER  (ri-é)   n.  m.    Ta- 
blier de  cuir,  que  mettent  les  pécheurs  de  morue  et  les 
ouvriers  préparant  les  harengs  saurs. 

CUIR-LAINE  {lèn)  a.  m.  Drap  croisé,  très  consistant  et 
très  épais,  qui  doit  son  nom  à  sa  solidité,  n  On  dit  égale- 
ment CUIR  DK  LAINE. 

Guis,  comm.  de  la  Marne,  arrond.  et  à  6  kilora.  d'Eper- 
nay,  prés  du  Cubry,  affluent  de  la  Marne;  468  hab.  Vi- 
gnobles importants  dont  les  produits  sont  assez  estimés. 

CUI5AGE  {zaj')  n.  m.  Opération  par  laquelle  on  réduit 
le  bois  en  charbon. 

CUISAMMENT  adv.  D'une  manière  cuisante. 

CUISANT  (zan),  ANTE  adj.  Qui  se  cuit  facilement  : 
L«'-gunies  cuisants,  ii  Qui  fait  éprouver  une  douleur  aiguë  ; 
Blessure  cuisante,  ii  Piquant,  qui  produit  sur  la  langue  une 
saveur  brûlante  :  Le  piment  est  encore  plus  cuisant  que  le 
poivre. 

—  Fig.  Qui  fait  éprouver  une  vive  douleur  morale  : 
Chagrins,  Désirs  cuisants,  n  Aigre,  virulent  ;  Epigramme 
cuisante. 

—  En  T.  de  bot.,  "Se  dit  quelquefois  des  plantes  cou- 
vertes de  poils  brûlants,  comme  1  ortie,  il  On  dit  aussi  ur- 

TICANT,  ANTE. 

Cuise  (forêt  de),  v.  Compiègne. 

GuiSEAUX,  ch.-l.  de  canton  de  Saône-etLoire,  arrond. 
et  à  20  kilom.  de  Louhans,  à  la  lisière  de  la  grande  plaine 
do  la  Bresse  ;  1.532  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Cuiseaux  fut 
livré  aux  flammes  par  le  sire  do  Craon,  quand  Louis  XI 
envahit  la  Bourgogne  après  la  mort  do  Charles  le  Témé- 
raire. Pendant  les  guerres  du  xvi»  siècle,  royalistes  et 


Cuirie. 


443 


CUIRASSE 


GLOIRE    ISGO 


Coupe  longitudinale  d'un  cuirassé  de  second  rang 


1.  Elal  comparatif  de  la  cuirasse  k  se»  dWersoi  périodes.  —  a.  I.o  Charhs-Marld,  on  conatrucllon.  —8.  Disposition  comparée  de  l'artllliTlo.  —  «.  Coupe»  au  mallra  montrant  lu  culrassementdea  flanc». 

S.  Dispositions  diverses  de  la  ceinture  culrnssOe  et  du  cuirassement  des  tourelles. 
e.  A,  salon  do  l'aralnil;  A',  salle  b  manger  de  l'amiral;  A",  oITlce  do  l'amiral;  B,  oarrO  dos  onioler»;  R',  ofUco  dos  ofllders;  C,  chambros  des  lance-lorplllo»;  D,  soutes  do  niallro»;  D".  loute  k  baBORe»;  D",«oulo» 
hlllln;li,  servo  moteur;  K,  uiineno  au  magasin  gCnilrnl  ;  0,  courslvo  do  la  soute  k  fulmlcoton;  U,  presses  de  pointage  en  dlrocUon;  1,  mnooMurrs  dos  munitions,  J,  appareils  do  compression;  li.  calo»  kcau; 
K',  calesàïln;  1„  cuisine;  L',  culslno  de  l'équipage  ;  M,  machine;  M',  cliaudlCres;  N,  i!chelles;0,  obus  do  3acenUm«tros;  C,  obus  de  ij  oenllmiiro»;  P,  bureau  do  diSlall;  Q,  païlllonuorle;  B,  nVlult; 
S,  chambre  de  veille  ;  T,  touroUes;  U.  cambuse  ;  V,  lavabo  do»  chauffeurs;  X,  annexe  do  la  cambuse  ;  Y,  magasin  de»  torpilles;  Z,  pulU  liolialnes;  ,l.  bastingages;  6,  casier»;  d,  «oute  k  charbon  ;  d" ,  »outc  II  obu» 
de  a  oentlmetre»  d",  soute  k  biscuit;  e,  soute  k  gargousses  de  U  centlmktros;  o",  soute  k  gargoussos  de  32  centimètres;  f,  cuve;  (.  canons  de  33  cenllmStros;  h,  claire-vol»;  m,  barre;  n,  hoUliUs»  do  37  milli- 
mètres ;  n',  hoichkls»  de  47  millimètre»  ;  o,  canon  de  IC  centimètre»  ;  r,  roue.  —  T.  PUoe  de  3*  centimètre»  en  tourelle  barbette  (tourelle  «vanl  du  il/oi/enla). 


CUISE-LA-MOTTE 


CUISSE 


ligueurs  sVu  disputeront  la  possession.  Lo  partisan  Lacu- 
soD  s'en  empara  au  xyii"  siècle  et  y  commit  toutes  sortes  do 
cruautés.  Il  subsiste  encore  deux  tours  des  trente-six  qui 
défendaient  le  mur  d'enceinte.  —  Patrie  do  Guillaume  Pa- 
radin,  auteur  des  Annales  de  Bourgogne.  —  Le  canton  a 
9  comni.  et  10.025  hab. 

CuiSE-L A-MOTTE,  comm.  de  l'Oise,  arrond.  et  à  16  k. 
de  Compiègne.  sur  le  Vandy,  affluent  do  l'Aisne  ;  986  hab. 
Sablières.  Une  villa  mérovingienne  y  existait  jadis,  qui 
fut  convertie,  au  xii'  siècle,  en  abbaye. 

CuiSERT,  ch.-l.  de  cant.  de  Saône-et-Loire,  arrond.  et 
à  20  kilom.  de  Louhans,  près  de  la  Seille;  1.5G3  hab.  Ch. 
de  f.  P.-L.-M.  Moulins,  corderies.  Ancienne  place  forte, 
Cuisery  a  conserve  quelques  débris  de  ses  murs  d'en- 
ceinte'et  une  tour  en  ruine,  reste  du  château  fort  des 
sires  de  Bâgê. —  Le  canton  a  lO  comm.  et  9.244  hab. 

GUISETTE  {=èt')  n.  f.  Tissage.  Réunion  de  quarante  fils 
de  chaîne,  il  On  dit  aussi  musette,  et  OEMi-PoRTÊLi. 

GHISEUR  (rad.  cuire)  n.  m.  Ouvrier  chargé  de  diriger  le 
feu  d'une  fabrique  de  poteries  ou  de  briques,  l' Individu  qui 
fait  cuire  le  vin,  dans  les  vignobles  où.  il  y  a  des  bouilleurs. 

—  Fam.  Mauvais  cuisinier  :  Arrière  donc  les  simples 
cuiSEURS  d'aliments!  (Grimod.) 

CniSIAU  n.  m.  Syn.  do  cuissard.  (Vieux  mot.) 
CUISINE  (du  lat.  cocjjm.  pour  co^uina,  cuisine)  n.  f.  Partie 
d'un  logement  spécialement  destinée  à  la  préparation  des 
aliments  :  CuisiNKS  souterraines,  ii  Nom  que  l'on  donnait 
autrefois  à  une  boîte  à  compartiments,  dans  laquelle  cer- 
taines personnes  mettaient  les  épiceries  dont  elles  se 
servaient  pour  la  cuisine  :  A  l'époque  oit  les  épiceries  étaient 
chères,  beaucoup  de  gens  portaient  leur  cdisine  en  poche. 
(Acad.)  Il  Art  culinaire;  façon  d'apprêter  les  aliments  -.S'en- 
tendre à  la  CDisiXE.  Il  Mets,  aliments  apprêtés  rAîmer  /a  cui- 
sine épicée.  Il  Personnel  des  cuisines,  domestiques  attachés 
à  l'oflice  :  On  laisse  le  bouilli  pour  la  cuisink.  (Cl.  Robert.) 

—  Fig.  Fabrication  sophistiquée,  préparation  accompa- 
gnée de  certains  tripotages  :  La  cuisine  électorale. 

—  Arg-  Préfecture  de  police. 

—  Econ.  dom.  Cuisine-poêle,  Appareil  qui  sert  à  la  fois 
pour  chautfer  les  appartements  et  cuire  les  mets.  V.  cui- 
sinière. Il  Cuisine  à  vapeur.  Préparation  des  aliments  au 
moyen  d'appareils  et  do  marmites  à  doujjle  fond.  (La  va- 
peur, produite  par  un  générateur,  est  amenée  dans  le 
double  fond  et  cuit  les  aliments.)  Il  Cuisine  électrique.  Pré- 
paration des  aliments  au  moyen  d'appareils  dans  lesquels 
fa  chaleur  est  produite  par  le  courant  électrique. 

—  Hist.  Cuisine-bouche,  Cuisine  où  l'on  apprêtait  les  mets 
destinés  à  la  table  du  roi.  il  Cuisine  du  coinmun.  Celle  où  l'on 
apprêtait  les  mets  destinés  aux  officiers  de  la  maison  du  roi. 

—  Jeux.  Au  domino.  Ensemble  des  dés  qui  restent  quand 
tous  les  joueurs  se  sont  servis.  Syn.  talon  et  pioche. 

—  Mar.  Cuisine  distillatoire.  Appareil  destiné  à  évapo- 
rer l'eau  de  mer  pour  en  faire  de  l'eau  potable. 

—  Loc.  div.  -.Batterie  de  cuisine.  Ensemble  des  ustensiles 
de  métal  que  contient  une  cuisine,  n  Par  plaisant.  Instru- 
ments de  percussion  d'un  orchestre  ou  d'une  musique  mi- 
litaire. Il  Livre  de  cuisine.  Livre  où  sont  consignées  ou  bien 
des  recettes  de  cuisine,  ou  bien  les  dépenses  d'une  maison 
concernant  la  subsistance  de  chaque  jour.  —  Fig.  Budget 
de  dépenses  :  Notre  livre  de  cmsi-SK  politique  nous  coûte 
des  millions,  w  Latin  de  cuisine,  Latin  détestable,  tel  que 
celui  des  cuisiniers  des  anciens  collèges,  où  il  était 
d'usage  que  tout  le  monde  parlât  latin,  il  Faire  la  cuisine. 
Etre  chargé  du  soin  d'apprêter  les  aliments;  préparera 
manger  :  Toute  femme  doit  savoir  un  peu  faire  la  cuisine. 
—  Fig.  Apprêter,  arranger,  accommoder  certaines  choses 
destinées  au  public  ;  Dans  les  yrarids  journaux,  plusieurs 
rédacteurs  sont  chargés  de  faire  la  cuisine.  —  En  termes 
de  lypogr..  Rapporter  au  patrou  les  infractions  qu'ont  pu 
commettre  les  ou\Tiers.  n  Fonder  la  cuisine,  Pourvoir  à  la 
subsistance  de  chaque  jour  :  Le  premier  point,  dans  un 
ménage,  c'est  de  fonder  la  cuisine.  Il  Se  ruer  en  cuisine, 
Faire  grande  chère,  n  Etre  chargé  de  cuisiiie,  Etre  fort  gras, 
fort  replet.  (Ces  trois  dernières  locutions  vieillissent.) 

—  Loc.  prov.  et  prov.  :  Petite  cuisine  agrandit  la  mai- 
son, En  réglant  sagement  la  dépense  de  la  table,  on  fait 
prospérer  une  maison. 

—  E.'^cTCL.  Econ.  dom.  L'art  culinaire,  c'est-à-dire  la 
façon  d'accommoder  les  mets  de  façon  à  les  rendre  ap- 
pétissants et  d'une  digestion  facile,  ne  manque  pas  d'im- 
portance; son  perfectionnement  ne  date  pourtant  que 
d'une  époque  relativement  récente.  La  cuisine  des  temps 
héroïques  est  tout  entière  dans  l'Iliade  et  l'Odyssée:  elle 
était  très  simple,  de  grands  quartiers  de  viandes  rôties 
en  faisant  à  peu  près  tous  les  frais  ;  dans  l'Odyssée,  quand 
il  sur\'ient  un  hôte  que  l'on  veut  bien  traiter,  on  met  un 
porc  tout  entier  à  la  broche.  Les  Grecs  apprirent  des 
Perses  et  autres  Asiatiques,  dont  le  pays  abonde  en  épices, 
l'art  d'assaisonner  les  aliments,  et  la  cuisine  devint  chez 
eux  assez  raffinée  pour  que  Lycurgue  y  vit  un  danger 
public  ;  il  inventa  le  fameux  brouct  noir  des  Spartiates, 
mets  exécrable,  plus  propre  à  donner  la  nausée  et  à  dé- 
poûler  do  la  nourriture  qu'à  exciter  l'appétit.  Athénée, 
dans  ses  Déipnosophistcs,  nous  a  conservé  quelques-unes 
des  recettes  culinaires  des  Grecs  ;  elles  furent  transmises 
aux  Romains,  qui  ont  eu  des  cuisiniers  et  des  gastronomes 
célèbres  :  Apicios,  sous  le  nom  duquel  nous  est  parvenu 
UD  traité  De  re  culinaria;  LucuUus,  dont  la  table  était 
renommée  entre  toutes.  Mais  ce  que  l'on  sait  dos  repas 
somptueux  des  Romains  au  temps  de  l'empire,  avec  leurs 
innombrables  services,  où  figuraient  tous  les  animaux  de 
la  création,  donne  plutôt  l'idée  d'un  arnas  gigantesque  de 
victuailles  que  d'une  chère  délicate  et  raisunnée. 

Il  en  fut  à  peu  près  de  môme  au  moyen  âge  :  l'abondance 
des  mets  tenait  lieu  de  variété  ;  cependant,  dès  le  xiii" 
et  le  XIV*  siècle,  certains  pays  acquirent  de  la  renommée 

))0ur  l'cxcelleDce  de  leurs  produits,  poissons,  volailles,  gi- 
>icr,  fruits,  fromages,  ce  qui  attestait  une  certaine  re- 
naissance du  goût.  Un  peu  plus  tard,  Rabelais  énumèro 
une  soixantaine  de  manières  d'accommoder  les  œufs  :  l'art 
culinaire  commençait  donc,  dès  lors,  à  être  en  possession 
do  la  plupart  de  ses  ressources.  II  progressa  beaucoup 
au  XVII*  siècle,  quoique  la  profusion  dos  victuailles  eftt 
encore  quelque  chose  d'excessif.  Un  maître  queux  du 
commencement  du  règne  do  Louis  XIV  nous  a  transmis 
les  éléments  d'un  menu  pour  trente  personnes  :  le  repas 
est  do  huit  services,  composés  chacun  do  vingt-cinq  à 
trente  plats  ;  c'eût  été  le  cas  de  dire  avec  Boilcau  : 

Cliaque  act«  daaii  «a  plccc  c»t  une  pièce  entière, 
car  chaque  sorvice  conslituail  un  repas  complet  et  plus 


que  complet.  Depuis  ces  temps  véritablement  pantagrué- 
liques, l'art  culinaire,  sans  faire  de  bien  grands  progrès, 
car  il  avait  atteint  son  apogée,  est  devenu  plus  sobre  ;  il 
cherche  moins  à  éblouir  par  la  profusion  des  mets  qu'à 
satisfaire  le  goût  par  leur  succulence. 

—  BiBLioGR.  :  Les  livres  traitant  de  l'art  culinaire  sont 
très  nombreux  ;  nous  nous  contenterons  de  citer,  parmi 
les  français  :  le  Ménagier  de  Paris,  qui  date  du  règne  de 
Charles  V  ;  le  Viandîer,  de  Taillevent  (imprimé  en  1490)  ; 
la  Fleur  de  toute  cuisine,  par  P.  Pidoux  (1543);  l'Art  du 
cuisinier,  par  Boauvilliers  (1814);  l'Art  de  la  cuisiîie  au 
XIX*  siècle,  par  Carême  (1828).  D'innombrables  Cuisinières 
bom^geoiscs  ont  mis  les  principales  recettes  culinaires  à  la 
portée  de  tout  le  monde. 

—  B.-arts.  Cuisines  et  cuisiniers.  Les  nombreuses  pein- 
tures de  fruits,  de  gibier  vivant  ou  mort  et  do  toutes  sortes 
de  provisions  de  cuisine,  que  l'on  a  découvertes  dans  les 
maisons  d'Herculanum  et  de  Pompéi,  prouvent  que  les 
sujets  de  cet  ordre  trou- 
vaient, sous  l'empire  ro- 
main, beaucoup  H'ama- 
teurs.  Le  moyen  âge  ne 
songea  guère  à  mettre 
en  scène  des  cuisiniers, 
si  ce  n'est  peut-être  dans 
les  enluminures  de  quel- 
ques manuscrits  et  dans 
les  bas-reliefs  de  certai- 
nes cathédrales.  L'Italie 
eut  le  même  dédain  pour 
c  e  s  images  vulgaires. 
Strozzi,  peintre  génois 
du  xvii*  siècle,  a  peint 
une  Cuisinière  occupée  à 
plumer  une  oie,  d'une 
exécution  vigoureuse 
(Gênes).  Un  tableau  do 
Murillo,  la  Cidsine  des 
anges  ou  Miracle  de  saint 
Diego  (Louvre),  contient 
divers  accessoires  d'une  beauté  et  d'une  vérité  de  cou- 
leur extraordinaires.  Ce  tableau  représente  la  légende 
suivante.  Des  moines  de  l'ordre  de  Saint-Bruno  se  sont 
dépouillés  pour  les  pauvres.  Le  pain  leur  manque.  L'un 
d'entre  eux,  saint  Diego,  s'est  mis  en  prière,  et  son 
corps,  dans  son  extase,  s'est  trouvé  miraculeusement  sou- 
levé à  deux  pieds  de  terre.  Des  anges  descendus  du  ciel 
apportent  et  préparent  des  aliments  aux  moines.  L'artiste 
a  su  joindre  avec  harmonie,  dans  cette  œuvre,  la  fidélité 
du  détail  réel  au  sentiment  du  surnaturel  le  plus  hardi. 

Il  était  réservé  aux  écoles  du  Nord  d'apporter  la  sincérité 
et  le  souci  de  l'exactitude  dans  la  représentation  des  in- 
térieurs de  cuisine.  Une  estampe  d'Albert  Diirer  est  intitu- 
lée rr^Tdfesseei  le  cuisinier.  Hans  BaldungGriin  a  gravé  un 
Cuisinier éventrant  un  lièvre .hsiCuisiniêre  de'Micrisihouvre) 
se  montre  à  la  fenêtre  ;  elle  écarte  le  rideau  pour  accrocher 
un  coq  à  un  clou.  Un  jeune  garçon  à  qui  elle  parle  tient  un 
plat  rempli  de  viande.  Une  cage  d'osier  est  accrochée  exté- 
rieurement à  la  muraille.  Tous  les  détails  sont  peints  avec 
une  précision  extraordinaire;  mais  le  coloris  est  froid  et 
la  touche  n'est  pas  exempte  de  sécheresse.  —  Au  musée 
de  Dresde  est  une  toile  du  même  peintre  représentant  une 
Vieille  cuisinière  en  casaquin  gris,  qui  tient  un  brochet. — 
Une  Cuisinière  hollandaise  (ou  la  Peleuse  de  pommes),  de 
Metzu  (Louvre)  :  une  autre  Cuisinière,  de  Mctzu  (Munich), 
sont  encore  à  citer.  La  Cuisinière  hollandaise  de  Gérard 
Dow  (Louvre)  est  une  des  plus  remarquables  parmi  ces 
œuvres.  Une  jeune  et  gracieuse  Hollandaise,  la  jupe  et 
les  manches 
retroussées, 
se  montre  à 
nous  dans 
l'embrasure 
d'une  fenêtre 
cintrée.  Elle 
tient  une  cru- 
cho  conte- 
nant du  lait, 
qu'elle  verse 
dans  un  plat 
creux  plac" 
sur  l'appui  do 
la  fenêtre . 
Une  grande 
cage  est  sus- 
penduo  au 
cintre  de  la 
fenêtre ,  au- 
dessus  de  la 
tète  de  la  cui- 
sinière. A  l'in- 
térieur, une 
autre  cage  et 
une  volaille 
morte  sont 
accrochées 
près  du  man- 
teau   d'une 

grande  cheminée;  un  chaudron,  un  chandelier,  un  panier 
plein  do  légumes,  sont  sur  une  table.  Un  grand  rideau,  sus- 
pendu à  une  tringle  et  que  la  jolie  Hollandaise  a  tiré,  laisse 
les  regards  pcnt-lrer  dans  cet  intérieur  où  tout  reluit,  où 
tout  brille  de  propreté.  Cette  œuvre,  pleine  d'éclat,  de  so- 
leil, d'un  fini  merveilleux,  est  la  meilleure  représentation 
que  Gérard  Dow  ait  donnée  d'un  sujet  qu'il  a  traité  souvent 
avec  (les  variantes:  Femme  accrochant  un  coq  à  une  fenêtre 
(Louvre);  Jeune  cuisinière  hachant  des  oignons;  etc.  Men- 
lioiinons  encore  une  Cuisinière  épluchant  des  légumes,  ta- 
bleau do  Karol  Dujardin  (Sehleissheim);  une  Cuisinière 
tenant  une  poule,  tableau  de  Snydors  (Madrid)  ;  une  Cuisi- 
nière  tirant  de  l'eau  à  une  fontaine  de  métal  et  un  Cuisi- 
nirr  entouré  de  noml^reuses  pièces  de  volailles  et  de  gibier, 
labU\-uix  de  Jean  Fyt,  dans  la  même  ville  ;  la  Bonne  cuisine. 
tableau  do  ToniorstLa  Haye);  la  Belle  cuisinière,  gravée 
par  P.  Avelin,  d'après  Boucher;  la  Cuisine  maigre,  tableau 
do  Jean  Steen  ;  une  On'-s/niVre,  gravée  par  F. -C. -G.  Geyser, 
d'après  Rembrandt  ;  les  Singes  cuisiniers,  do  Decamps;  di- 
vers Intérieurs  de  cuisine,  de  Horemans  (musée  dos  Offices), 
Zorg  (Louvre),  Jean  Steon  (Venise),  Jeaurat  (Louvre),  Des- 
portes (Louvre).  Chardin  s'est  fait  une  place  à  part  dans  ce 
genre.  Son  Intérieur  de  cuisine,  qui  est  au  Louvre,  fut  peint 
pour  sa  rérepiion  à  l'Académie,  lo  25  septembre  1728.11  oxé- 


444 

cuta,  depuis,  une  foule  de  compositions  représentant  des 
L'Ste7isiles  de  cuisine  {Louvre),  des  Intérieurs  de  cuisine.  Une 
Cuisinière  {Munich),  des  Provisions  de  bouche,  etc.  Les  toiles 
des  Decamps,  Bouvin,  Vollon,Mouginot,  J.  Bail  peuvent  ri- 
valiser d'adresse  avec  celles  des  Hollandais.  Ribot  a  consa- 
cré aux  cuisiniers,  aux  marmitons,  plusieurs  tableaux  qui  ont 
obtenu  beaucoup  de  succès  :  le  Cuisinier  comptable,  les  Cuisi- 
niers à  l'heure  du  repas,  le  Joyeux  cuisinier,  les  Plumeurs,etc, 

CUISINER  V.  n.  Art  culin.  Faire  la  cuisine  ;  apprêter  des 
aliments  :  Bien  cuisiner.  Ne  pas  savoir  cuisiner. 

—  V.  a.  Apprêter,  accommoder,  en  parlant  d'un  mets  ou 
d'une  préparation  culinaire  ;  Cuisiner  un  ragoût. 

—  Fig.  et  fam.  Préparer,  arranger,  accommoder  :  Cui- 
sinée îme  élection.  Cuisiner  les  faits  divers  dans  un  Journal. 
Cuisiner  un  inculpé. 

—  Arg.  Travailler  pour  faire  parler  :  L'agent  de  la  sûreté 
CUISINE  le  prévenu  pour  obtenir  des  aveux. 


La  Cuisinière  hollandaise,  d'après  Gérard  Dow. 


Cuisino  des  anges,  d'aprùs  Murillo. 

Se  cuisiner,  v.  pr.  Ftre  accommodé,  en  parlant  d'un 
mets  ou  d'une  préparation  culiaaire.  il  Accommoder,  con- 
fectionner pour  SOI  ;  Se  cuisiner  à  la  hâte  un  déjeuner. 

—  Fig.  Etre  préparé,  arrangé,  accommodé. 

CUISINERIE  ()•()  n.  f.  Fam.  Art,  manière  de  faire  la 
cuisine,  it  Préparation  culinaire. 

CUISINIER  (ni-é),  ÈRE  n.  Personne  chargée  de  faire  la 
cuisine  :  Entre  im  ynauvais  cuisinier  et  la  Brinvilliers.  il 
n'y  a  de  différence  que  dans  l'intention.  (Président  Hé- 
nault.) 

—  Par  oxt.  Personne  qui  fait  ou  sait  faire  la  cuisine  : 
Dumas  père  se  donnait  comme  excellent  cuisinier. 

—  Fig.  Cause  qui  fait  trouver  bons  les  mets  dont  on  se 
nourrit  :  La  gaieté,  les  travaux  rustiques,  les  jeux  folâtres, 
sont  les  premiers  cuisiniers  rf«77!o»rfe.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Arg.  Dénonciateur.  Il  Agent  de  la  sûreté,  il  Avocat. 

—  Allus.  littèr.  :  On  devient  cuisinier,  mais  on  naît 
rôtisseur.  Cette  ligne  de  prose,  qui  forme  un  alexandrin, 
est  un  axiome  gastronomique,  formulé  par  Brillât-Savarin 
dans  sa  Physiologie  du  goût.  On  y  fait  allusion  pour  donner 
à  entendre  qu'il  est  des  aptitudes  qu'on  peut  acquérir  par 
le  travail  et  l'expérience,  mais  qu  il  en  est  d'autres  qu'il 
faut  apporter  avec  soi  en  naissant.  On  modifie  naturel- 
lement la  phrase  en  l'appropriant  aux  exigences  de  la 
pensée  qu  un  veut  exprimer. 

CUISINIÈRE  n.  f.  Techn.  Appareil  en  fonte  ou  en  tôle,  de 
forme  généralement  parallélépipédique,  muni  d'un  ou  de 
deux  foyers,  et  à  l'aide  duquel  on  peut  faire  cuire  les  ali- 
ments, tout  en  chaufl'ant  un 
appartement.  (Ce  mot  est  sy- 
nonyme de  cuisine-poèlÈ.) 
Il  Nom  que  l'on  donne  égale- 
ment à  un  ustensile  de  cui- 
sine en  fonte  ou  en  métal 
étamê,  et  qui  a  la  forftie  d'un 
demi -cylindre  horizontal , 
supporte  par  des  pieds.  (On 
peut,  à  l'aide  de  cet  usten- 
sile placé  devant  un  feu  ar- 
dent, contenu  dans  une  che- 
minée ou  une  coquille  à  rôtir, 
faire  rapidement  cuire  et 
rôtir  des  viandes  ou  du  gi- 
bier. —  On  l'appelle  encore 
RÔTI  s  soi  RE.)  Il  Cuisinière  à 
griller.  Appareil  du  même  genre  qui  est  destiné  au  grillage 
des  viandes,  et  dans  lequel  la  broche  est  remplacée  par 
des  tringles  munies  de  crochets  auxquels  on  suspend  les 
pièces. 

—  B.-arts.  V.  cuisine. 

CUISSAGE  {ku-i-saj'  —  rad.  cuisse)  n.  m.  Droit  que 
s'étaient  attribué  les  seigneurs,  dans  les  premiers  temps 
du  moyen  âge,  de  passer  avec  la  femme  d'un  serf  la  pre- 
mière nuit  des  noces,  et  qui,  par  la  suite,  s'est  changé  en 
une  redevance,  véritable  im- 
pôt sur  le  mariage. 

CUISSARD  {ku-i-sar')  n.  m. 
Armur.  Partie  do  l'armure  de 
plates  (|ui  défend  la  cuisse. 
(■V.  cuissot,  qui  est  lo  terme 
archéologique.) 

—  Chir.  Appareil  s'adaptant 
sur  le  moignon  d'une  cuissQ 
amputée,  pour  maintenir  une 
jambe  artificielle. 

—  Techn.  Gros  tube  creux, 
reliant  le  cylimiro  du  bouil- 
leur au  corps  cylindrique  do 
la  chaudière,  dans  les  machi- 
nes à  vapeur  à  bouilleur. 

CUISSARDÉ,  ÉE  {/cu-i-sar) 
adj.  Kevi-i,u  do  cuissards. 

CUISSE  (du  lat.  co.ra.  même 
sens)  n.  f.  Partie  du  membre 
inférieur  qui  s'étend  depuis  la 
hanche  ou   le    bassin  jusqu'au    genou 
homme,  d'un  hreuf.  Une  cuissk  de  poulet. 


Cuisiuière. 


Cuissards  : 
G,  ^«'•nératctir  ;    H,B,   bouil- 
leurs ;  C,C,  cuissards. 


La  CUISSE  d'un 


—  Pop.  Cuisse  de  noix.  Quartier  do  noix. 


445 

—  Kam.  Belle  en  cuisses,  Pôripliraso  triviale  par  laquelle 
on  dosij^no  uno  temmo  aux  foriiios  massives. 

—  Anat.  Cuisses  du  cerveau,  Pôdonculos  LiTùbraux  ser- 
vant li'oriçino  à  la  moelle  épinicro. 

—  Arohit.  Cuisse  de  triglyphc.  Cote  (jni  so  trouve  entre 
doux  u:lyp!ios. 

—  Man^j?.  Aide  des  cuisses.  Action  quo  lo  cavalier 
exerce  au  moyen  dos  cuisses  pour  diriger  lo  cheval  dans 
le  sens  voulu. 

—  Toclm.  Pilier  qui  supporte  la  couronne  et  l'arche,  dans 
une  verrerie,  il  Alatiùro  vitridôc,  qui  a  coulô  des  pots  dans 
lo  fond  du  four,  il  Cuisse-de-grenouille,  Anneau  de  clef  dont 
la  partie  luuc^liant  à  la  tige  est  plus  mince  quo  le  milieu 
do  Tannoau  même. 

—  Zool.  Troisième  pièce  d'uno  patte  simple,  il  Deuxième 
article  des  pattes  des  insectes  hexapodes,  ou,  selon 
d'autres,  Premier  article  des  pattes  des  mêmes  insectes. 

Il  Espèce  d'huître. 

—  Kncycl.  Anat.  La  cuisse  s'étend  du  bassm  au  genou 
et  relie  le  tronc  à  la  jambe. 

La  cuisse,  dont  le  squelette  est  constitué  par  le  fthimr. 
a  chez  l'homme  une  forme  plutôt  conique  quo  cylindrique  ; 
le  nombre  de  ses  muscles  diminuant  graduellement  de 
haut  en  bas. 

Les  muscles  sont  au  nombre  de  douze  :  le  biceps  fémo- 
ral, lo  dorai-tendineux,  le  demi-membraneux,  le  tenseur  du 
fascia  Inta,  le  couturier,  le  triceps  crural,  le  droit  interne. 
le  pectine,  lo  premier  ou  moyen  adducteur,  le  second  ou 
petit  adducteur,  le  troisième  ou  grand  adducteur. 

La  peau  est  épaisse  et  rugueuse,  douée  d'une  sensibilité 
olituso.  En  arrière  et  eu  dehors,  elle  est  garnie  de  poils 
chez  l'homme,  glabre  chez  la  femme. 

Le  tissu  cellulaire  est  abondant  et  lâche;  les  inflamma- 
tions s'y  propagent  avec  facilité.  L'aponévrose  crurale  s'at- 
tache en  haut  à  l'arcade  crurale,  aux  os  du  bassin  et  à  uno 
arcade  fibreuse,  qui  lui  est  commune  avec  l'aponévrose  des 
muscles  de  la  région  postérieure  du  dos;  elle  se  continue 
sur  les  muscles  de  la  cuisse,  séparée  do  la  peau  par  le 
fascia  superficialis,  et  se  termine  en  bas  à  l'aponévrose 
jambière,  qui  la  prolonge;  des  cloisons  intermusculaires 
forment,  aux  muscles  de  la  cuisse,  trois 
grandes  gaines  aponévrotiques. 

Les  artères  de  la  cuisse  émanent  de 
l'artère  fémorale.  A  la  partie  antérieure, 
un  pli  partant  de  l'aine  et  gagnant  la 
face  interne  de  la  cuisse  suit^à  peu  près 
l'artère  crurale  ;  c'est  là  qu'on  peut  lier 
ou  comprimer  cette  artère.  La  branche 
profonde  fournit  des  rameaux  qui, 
s'anastomosant  avec  l'artère  ischiatique, 
assurent  la  circulation  dans  la  cuisse, 
en  cas  de  ligature  de  la  fémorale. 

La  veine  fémorale  correspond  à  l'ar- 
tère du  même  nom;  les  veines  super- 
ficielles sont  représentées  par  la  veine 
saphène  interne  et  le  réseau  anasto- 
motiquo  des  veines  sous-cutanées,  chez 
lesquelles  les  dilatations  variqueuses 
sont  si  communes.  Elle  est  fréquemment 
le  siège  de  la  phlébite. 

Les  vaisseaux  lymphatiques  superfi- 
ciels occupent  principalement  la  partie 
interne  et  postérieure  ;  les  lymphatiques 
profonds  accompagnent  les  vaisseaux 
sanguins  proConds.  Les  uns  et  les  autres 
se  jettent  dans  les  ganglions  inguinaux 
superficiels  du  triangle  de  Scarpa  et 
dans  les  ganglions  inguinaux  profonds 
séparés  des  précédents  par  le  fascia  cre- 
brifornjîs.  Ct?s  ganglions  s'engorgent  et  s'enflamment  faci- 
lement, dans  les  maladies  des  organes  génitaux.  V.  bubon. 

Les  nerfs  de  la  cuisse  émanent  de  deux  troncs  nerveux 
importants  :  lo  nerf  sciatique  et  le  nerf  crural. 

—  Anat.  comp.  Chez  tous  les  bipèdes,  la  dimension  de  la 
cuisse  est  au  moins  égale  à  celle  do  la  jambe  ;  mais,  chez  les 
animaux  quadrupèdes,  elle  subit  un  raccourcissement  con- 
sidérable, pondant  que  les  os  du  tarse  prennent  un  déve- 
loppement important  et  constituent  un  tronçon  nouveau 
du  membre  inférieur.  Cependant,  lo  vestige  do  la  cuisse 
se  retrouve  chez  la  plupart  des  vertébrés  :  chez  les  mam- 
mifores  rapprochés  de  l'homme,  elle  comprend  les  mémos 
éléments  ;  mais, cliezplusieursd'entroeux. chez  les  ongulés 
principalement,  la  prédominance  des  muscles  extenseurs 
et  des  muscles  fléchisseurs  donne  à  la  cuisse  une  forme 
aplatie.  Dans  les  oiseaux,  on  retrouve  encore  les  mêmes  élé- 
ments constitutifs;  mais  les  muscles  y  sont  moins  distincts. 
Enfin,  chez  les  reptiles,  lo  tronçon  supérieur  du  membre 
abdominal  est  quelquefois  comme  engagé  sous  la  peau  de 
l'abdomen  (sauriens),  ou  bien  dans  uno  direction  particu- 
lière, la  cuisse  regardant  tout  à  fait  on  dehors  (batra- 
ciens), ou  mémo  elle  est  tout  à  fait  rudimentairo  et  abso- 
lument invisible  au  dehors  (ophidiens).  Les  poissons  n'ont 
pas  d'organe  analogue  à  la  cuisse. 

—  Art  vôtôr.  La  c«(sse  est  la  partie  supérieure  du  membre 
postérieur,  chez  les  animaux  domestiques;  elle  s'attache 
à  la  croupe  on  haut  ot  se  continue  on  bas  par  la  jambe.  La 
cuisse  est  it'//e  quand  elle  est  bien  musclée:  la  cuisse 
plate  ot  la  cuisse  maigre  sont  défectueuses  chez  le  cheval  ; 
l'àne  et  le  mulet  ont  la  cuisse  naturellement  plate. 

CUISSEAU  iku'i-so)  n.  m.  Portion  du  corps  du  veau  coupé 
en  (irii\-,  iio  manière  à  contenir  les  rognons  ot  se  termi- 
nant un  |M'u  en  avant  de  la  queue. 

CUISSE-DE-NYMPHE  Hcu-iss,  ninf)  n.  f.  Variété  do  rose 
bkuicli.-  i(Miitéii  de  rose,  n  So  dit  de  la  couleur  do  cotto 
ruse  :  Dis  rideaux  cuisse-db-nymi'Hl;. 

CUISSELi  A/(-/-.ve/')  n.  m.  Forme  ancienne  du  mot  CUISSARD. 

CUISSE-MADAME  [IcH-iss]  n.  f.   Poiro  jaune  ot  rouge 

et  do  forme  allongée.  Il  PI.  Des  cuissks- madame.  (On  dit 

aussi    CLTlSSlC-DAMIi.) 

CUIS3ETTE  ikU'i-siH')  n.  f.  Petite  cuisso.  (Vieux.) 
"  Arcliéol.  Fourrure  du  lièvre  boréal  [ienus  variabilis), 
très  estimée  au  moyen  ûge,  et  qui  semblait  particuliôro- 
moni  faite  avec  la  peau  des  pattes  do  derrière.  (Il  sem- 
blerait toutefois  quo  ce  terme  de  fourreur  se  soit  appliqué 
aussi  à  diverses  pelleteries  noires  indétorminéos.) 

—  Tochn.  Moitié  dos  fils  d'uno  portée,  dans  lo  langage 
dos  ourdissours. 

CUISSEUX  [ku-i-seti)  n.  m.  Partie  do  l'anclonno  soUo 
du  moyen  âge,  qui  répond  à  peu  jirôs  i  nos  modernes 
quartiers,  ot  où  venait  buter  la  cuisso. 


Cuisse  :  A,  psoas: 

B,  arcade  crurale; 

C.  couturier; 

D,  triceps    crural; 

E.  moyen  adduc- 
teur ;  F,  droit  in- 
terne ;  G  pectine  ; 
II.  artère  léraorale 
avec  le  nerf  crural 
I,  en  dehors.  Ift 
V  e  î  ne      fémorale 

K,  en  dedans. 


A,  cuissière. 


CUISSIÈRE  {ku-i-si-èr)  n.  f.  Garniture  de  poaii,  dont  les 
larahuiirs  so  couvrent  la  cuisso  gauche,  ahn  de  garantir 
leur  paiHalun  des  frottements  de 
la  caisse. 

CUISSON  {ku-i-son  —  du  lat. 
coctio.  mémo  .sens)  n.  f.  Action 
de  cuire  ou  do  faire  cuire  ;  état 
d'un  objet  qui  est  cuit  :  La  cuis- 
son du  pain.  Le  degré  de  cuisson. 
Il  Liquide  dans  lequel  on  a  fait 
cuire  un  mots  :  Faire  réduire  la 
CUISSON.  Il  Pain  de  cuisso7i  ou  de 
mf'nflçc,  Pain  qu'un  particulier 
fait  cuire  chez  soi.  il  Cuisson  du 
sucre.  Préparation  du  sirop  de 
sucre, 

—  Douleur  aiguë  et  superficielle  : 
/.es  orties  causent  une  vive  cv\%soti. 

CUISSOT  (ku-i-so  —  rad.  cuisse)  n.  m.  Cuisse  de  che- 
vreuil, de  cerf,  do  sanglier  ou  d'un  autre  gibier  de  forte 
taille. 

—  Archéol.  Partie  de  l'armure  qui  habillait  la  cuisse. 
{Cuissot  est  la  forme  ancienne  de  cuissard,  expression 
assez  moderne  qui  n'apparaît  pas  avant  1680,  époque  où 
l'objet  lui-même  était  tombé  en  désuétude.) 

—  Encycl.  Les  cuissots  les  plus  anciens  sont 
des  canons  de  cuir  bouilli  à  charnières,  qui  en- 
ferment les  cuisses  et  rejoignent  les  genouil- 
lères. Vers  la  fin  du  xiv*  siècle,  apparaissent 
les  cuissots  d'acier  forgé  qui,  ordinairement, 
se  réduisent  à  une  plate  en  gouttière,  habillant 
seulement  le  devant  de  la  cuisse.  Mais,  bien- 
tôt, on  fit  des  cuissots  complets  pour  les  ar- 
mures de  champ  clos  et  celles  dites  «  de 
brèche  »,  que  l'on  portait  pour  combattre  à 
pied.  Toutefois,  les  premiers  modèles  demeu- 
rèrent en  usage  jusqu'au  xvii*  siècle,  encore 
que  très  souvent  de  longues  tassettes  articu- 
lées, unies  aux  genouillères,  vinssent  en  tenir 
lieu.  Cette  dernière  disposition,  qui  est  la 
règle  à  partir  du  règne  de  Henri  IV,  et  qui  se  continua 
jusqu'à  la  disparition  de  l'armure,  vers  1660,  est  très  au- 
cienno. 

CUISTRE  {ku-isstr  —  peut-être  du  lat.  custos.  gardien) 
n .  m.  Nom  sous  lequel  on  désignait  autrefois,  par  aén  igre- 
ment,  les  valets  de  collège,  il  Magister,  maître  d'école  : 

•     .  ...     .Le  bedeau,  d'ordinaire. 

Est  en  même  temps  cuistre  ix  l'ftole  primaire. 

A.  DE  Musset. 

—  Par  ext.  Pédant,  homme  d'une  gravité  affectée. 
CUISTRERIE  (s(re-ri)  n.  f.  Pédantisme.  affectation  du 

cuistre  :  La  servitude  pédantesque  des  puristes  sent  la  ccis- 
TRKRiE,  chose  immonde.  (H.  Castille.) 

CUITE  n.  f.  Techn.  Action  de  préparer,  au  moyen  du 
feu  ou  do  la  vapeur,  différentes  matières  employées  dans 
l'industrie  :  La  cuitb  des  briques,  de  la  porcelaine,  du 
sucre.  Il  Quantité  de  matières,  que  l'on  cuit  et  que  l'on 
obtient  en  une  fournée.  (Ce  sens  est  surtout  employé  par 
les  savonniers.)  il  Seconde  des  opérations  du  blanchiment 
de  la  soie,  appelée  également  décredsage.  ii  Concentration 
d  un  sirop.  \\  Maître  de  cuite.  Celui  qui  est  chargé  de  la 
direction  des  fourneaux  pendant  les  cuites. 

—  Pop.  Ivresse,  ii  Prendre  une  cuite.  Se  soûler. 

—  Chim.  Eauj:  de  cuite,  Eaux  assez  chargées  de  salpêtre 
pour  être  évaporées. 

—  Econ.  rur.  Petit-lait,  provenant  do  la  fabrication  du 
fromage  de  Gruyère. 

CUITE;^  (SE)  v.  pr.  Pop.  So  donner  une  cuite,  s'enivrer. 

CUITLANZINIE(A-(m7.  »nouCUITLAUZINIE(/ir»-(r-W,  nf) 
n.  f.  Genre  de  plantes  épîpliylos,  do  la  l'ainillo  des  orchi- 
dées, tribu  des  vandées,  renfermant  une  seulo  espèce,  qui 
croit  au  Mexique. 

CUIT-LÉGUMES  {ku-i)  n.  f.  Chaudière  ou  chaudron  à 
double  fond,  pour  faire  cuiro  à  la  vapeur  les  légumes  et 
les  végétaux  destinés  à  l'alimentation  du  bétail,  il  PI.  Da 

CUIT-LÉGUMF.S. 

GuiTO  ou  Kou-ITO,  rivière  do  l'Afrique  portugaise 
occidentale  (Angola),  affluent  du  Koubango  ;  longueur 
soo  kilomètres. 

CUIT-OEUFS  n.  m.  Appareil  destiné  à  faire  cuiro  à  point 
les  nnifs  à  la  coque.  Il  PI.  Des 

CUIT-ŒUFS. 

CuiTZEO  de  Abasolo, 

viUo  du  Mexique  i^Eiat  do 
(iuanajuato  [dép.  du  Valle  do 
Santiago]),  sur  un  affluent 
du  rio  I^erma;  22.690  hab. 

CuiTZEO  del  Porvenir, 

bourg  du  Mexique  (Etat  do 
Michoacan  [distr.  de  More- 
lia]),  sur  lo  tac  de  Cuitzeo, 
quo  grossit  la  rivière  do  Mo- 
relia:  n.os:»  hab.  r.,w  «.,.«■- 

CUIVRAGE    {vraf)   n.  m. 
Action  de  cuivrer  un  métal  :  CoivRACtii  du  fer.  Cdivragk 
du  zinc.  CuiVRAGK  de  la  fonte. 

—  Encycl.  Lo  cuivrage  est  une  opération  qui  a  pour 
but  do  produire  un  dépôt  do  cuivre  sur  un  autre  métal, 
par  uno  simple  immersion  dans  un  bain  do  sulfate,  d'acé- 
tate ou  do  cyanure  do  cuivre.  Ce  dépét  met  te  métal  à 
l'abri  do  l'action  corrosive  ou  oxydante  de  l'eau  salée  ot 
de  l'air  atmosphérique.  C'est  pourquoi  on  procède  fré- 
(|uemmont  au  cuivrage  des  doublages  de  navires.  On 
procède  également  au  cuivrage  des  fontes  d'art;  mais, 
avec  ce  métal,  on  se  trouve  dans  l'oldigatioii  de  recouvrir 
sa  surface  d'une  couche  isolante.  (V.  UKONZAGfi.)  Dans  la 
teinture  sur  étoires,  on  désigne  sous  lo  nom  do  «  cuivrage  » 
un  défaut  do  composition  du  bain  colorant  qui  fait  quo 
l'étofTo.  après  la  teinture,  prend  uno  coloration  métalljquo 

fiarliculiére,  constituant  une  moins-value.  On  appelle  éga- 
ement  «  cuivrage  »,  en  teinturerie,  l'opération  qui  con- 
siste à  donner  aux  bleus  d'indigo  teints  un  aspect  cuivré. 

CUIVRE  (du  Int.  cuprum,  proprem.  «  métal  do  l'île  do 
(*liypre  ")  n.  m.  Métal  de  couleur  rouge  brun  :  Apri^s  le  fer, 
le  cmvRKcst  II'  métal  le  plus  employé,  il  Par  cxt.  Monnaie 
de  cuivro,  ii  ('asseroles,  batterie  do  cuisine  do  cuivre  :  Des 
cuiVRHS  reluisants. 


CUISSEAU   —   CUIVRE 

—  Chim.  Eau  dr.  cuivre.  Eau  préparée  pour  servir  à  net- 
toyer les  objets  do  cuivre  et  composée  d'une  dissolution 
d'oxalato  de  cuivre. 

—  Grav.^  Planche  gravée  sur  cuivre  :  Un  magnifique 
CUIVRE.  Il  Couper  le  cuivre.  L'entailler  avec  lo  burin. 

—  Min.  Banc  de  cuivre,  Pierre  dure  et  jaunâtre  qui 
sert  au  pavage  des  cours. 

—  Miuér.  ot  métall.  Cuivre  blanc,  Alliage  do  cuivre, 
d'arsonic  et  de  zinc,  n  Cuivre  bleu.  Variété  bleue  do  carbo- 
nate de  cuivre.  Il  C^iyreroï-né,  Chlorure  do  cuivre,  il  Cuivre 
(/ns,  Sulfure  de  cuivre  antimonifére.  Il  Cuivre  jaune.  Laiton. 

Il  Cuivre  ?ioii\  Cuivre  non  purifié,  ii  Cuivre  rouge.  Cuivre 
de  rosette.  Cuivre  pur,  Cuivre  natif,  il  Cuivre  vierge,  Mine- 
rai do  cuivre. 

—  Mus.  Instrument  à  vent, de  cuivre  ou  plutôt  do  laiton  : 
Les  CUIVRES  ojU  quelque  chose  de  guerrier.  (Balz.) 

—  Pathol.  Colique  de  cuivre.  V.  satubnisme. 

—  Encycl.  Hist.  Le  cuivre  est  certainement  le  premier 
métal  que  l'homme  ait  mis  en  œuvre,  ce  qui  s'explique 
jiar  le  nombre  considérable  des  gisements,  la  facilité  do 
l'extraction  comme  du  traitement  des  minerais.  Sans  aller 
jusqu'à  affirmer  qu'il  ait  existé  un  âge  du  cuivre  pur,  anté- 
rieur à  celui  du  Dronze,  on  doit  remarquer  quo  de  Sarzec 
a  découvert  en  Chaldéo  une  figurine  de  cuivre  pur,  ana- 
lysée par  Bertholot,  et  quo  Oppert  fait  remonter,  d'après 
1  inscription,  à  quatre  mille  ans  avant  J.-C.  C'est  le  plus 
ancien  monument  de  métal  que  l'on  connaisse,  car  les 
objets  en  bronze  égyptiens  ne  remontent  pas  à  plus  de 
deux  mille  ans  avant  J.-C. 

L'antiquité  classique  ne  paraît  pas  avoir  fait  de  difl'é- 
rence  entre  le  cuivre  pur  et  le  bronze;  en  tout  cas,  les 
Grecs  et  les  Romains  désignaient  lo  métal  ou  ses  divers 
alliages  par  le  même  nom.  Ils  en  reconnaissaient,  cepen- 
dant, des  qualités  diverses  suivant  leur  provenance  :  cui- 
vres de  Délos,  d'Egine,  de  Chypre,  de  Syracuse,  de  Cor- 
douo,  etc.,  ou  bien  suivant  les  mines,  et  alors,  les  cuivres 
prenaient  le  nom  des  propriétaires  :  Livien,  Marcien. 
Sallustien.  Le  marcien  était,  à  Rome,  considéré  comme  le 
meilleur;  il  servait  à  faire  les  monnaies  de  valeur,  comme 
les  sesterces  et  les  doubles  as.  Mais  les  espèces  viles 
étaient  frappées  sur  cuivre  de  Chypre.  Celui-ci  était  aussi 
bien  du  cuivre  rouge  pur  que  s"es  alliages.  Consacré  à 
Vénus  en  tant  qu'astre  et  que  déesse,  il  se  rapportait  à 
l'éclat  bleuâtre  de  l'étoile  du  matin  rappelant  la  teinte  des 
sels  de  cuivre.  Aussi  ce  métal  était-il  figuré  par  les 
alchimistes  sous  le  même  signe  que  Vénus  ou  Cypris,  qui 
avait  donné  son  nom  à  l'îlo^de  Cvpre.  Et  les  Égyptiens 
identifiaient  Vénus  ou  Cypris  à  Hàthor,  la  divinité"  multi- 
colore dont  les  dérivés  bleus,  verts,  jaunes,  du  cuivre  rap- 
pellent les  colorations  diverses.  Telle  demeura  la  symbo- 
lique des  alchimistes  du  moyeu  âge,  et,  tout  comme  les 
anciens,  ils  s'essaj'èrent  à  falsifier  le  métal  qui  avait 
l'éclat  de  l'or.  Ce  nest  qu'au  m*  siècle  de  notre  ère  qu'on 
distingue  sous  le  nom  do  cuprum,  de  l'a-s  ou  bronze,  ce 
métal  dont  on  avait  fait  des  alliages  de  toutes  sortes,  d'une 
manière  purement  empirique,  jusqu'à  obtenir,  par  hasard, 
des  sortes  dont,  comme  pour  l'orichalque,  on  ignora  et  on 
no  put  retrouver  la  nature. 

—  Miner.  Le  cuivre  se  présente  dans  la  nature  à  l'état 
natif,  puis  à  l'état  de  sulfure, séléniure,  arséniure,  arsé- 
niosulfure,  antimoniosulfure,  oxyde,  carbonate,  sulfate, 
phosphate,  arséniate,  vanadate, 'silicate,  chlorure,  oxy- 
chiorure  ;  enfin,  en  proportions  plus  faibles,  dans  la  com- 
position d'un  certain  nombre  d'autres  espèces  minérales. 

Le  cuivi'e  natif  {Cii),  dont  le  poids  spécifique  varie  de  8,5 
à  8,9  et  la  dureté  de  2,r>  à  3,  appartient  au  système  cubi- 
que. Ses  cristaux,  le  plus  souvent  octaédriques,  offrent 
assez  fréquemment  des  macles  ;  le  métal  se  trouve  en 
masses  filiformes,  réticulées,  ou  bien  en  plaques  courbes. 
Les  rives  méridionales  du  lac  Supérieur,  aux  Etats-Unis, 
ont  fourni  à  l'exploitation  des  blocs  énormes.  Dans  le 
Nassau,  on  le  trouve  associé  à  la  cbalcopyrite  ou  pyrite 
de  cuivre,  ainsi  qu'à  la  blende  ot  à  la  galène.  La  couleur 
du  cuivre  natif  est  rouge,  mais  sa  surface  est  souvent 
recouverte  par  un  enduit  d'o.xydo  ou  de  carbonate  vert. 

Citons  los  principaux  minerais  do  cuivre  :  la  chalcosirie 
(cuivre  vitreux),  la  covelline,  la  caftlonite,  qui  sont  des 
sulfures  ;  ra/(io?jf(e.  mélange  isomorphe  de  covelline  et 
do  galène;  fa  chalcopt/rile  (pyrite  de  cuivre),  la  cabane 
ou  cubauite.  Vérubescite  ou  plullipsite  ou  bornile  ou  cuivre 
panaché,  qui  sont  des  sulfures  doubles  do  cuivre  ot  do  for  ; 
la  berzélianite  (séléniure);  la  domeykiic,  Valgodonite.  la 
W'A(7Hei/(/e  (arséniures);  Vénargitc,  la  clarile  {arséniosul- 
fures  :  la  famatinite,  la  wolfsbergite  ow  chalcostibite  (anti- 
moniosulfuros);  los  cuivres  gris,  sulfures  qui  présentent 
des  variétés  antimontales  :  panabase,  tétraédrite,  freiber- 
gite,  schwatzite,  suaniolUc,  et  des  variétés  arsenicales  : 
tennantite,  kupferhlende,  sandbergérite ;  la  cuprile,  la  zi- 
guéline,  la  chalcotrichite,  la  mélaconise,  lu  ténorite,  qui 
sont  des  oxydes;  la  malachite  verte,  Vaznrite  bleue  ou 
chessylite,  V'aurichalcitc,  la  buvatite  (carbonates);  l'Ai/ï/ro- 
ct/anite,  la  dolérophanite,  la  cyanose  ou  couperose  bleue,  la 
c)ialcanthite,  la  brorhaniite,  la  langile,  la  pisunite,  la  lett- 
somite  ou  cyanotrichile  ou  cuivre  velouté,  qui  sont  des  sul- 
fates; la  iibethénite^  la  lunnite  (phonpliales)  ;  ro/ir*'/ii/c. 
Veuchro'ite,  Vaphanése,  Vérinite,  lu  chalcophgllite,  la  liroco- 
uite  (arséuiates)  ;  la  volborthite,  la  culcvolborthite  {v^na- 
dates;  le  dioptase  ot  la  c/(r7.çoco/^e  ;  silicates)  ;  la  nantoktte 
(chlorurel  ;  Vatacamite  (oxyciilorure). 

—  Chim.  et  métall.  Lo  cuivre  est  un  métal  d'uno  rnn- 
lour  rouge  caractéristique;  sa  densité  varie  de  s, S5  (cui- 
vre fondu)  à  8,95  (cuivre  martelé);  il  fond  à  l.o;ir>''.  et,  au 
rouge  blanc,  émet  des  vapeurs  qui  brillent  à  Pair  avec  uno 
flamme  vorto;  il  cristallise  dans  lo  système  cubique. 

D'une  faible  dureté  (il  est  rave  parla  calcile),  le  cuivre 
est,  après  l'or  ci  l'argent,  lo  ()fus  malléable  et  le  plus  duc- 
tile dos  métaux  ;  quant  à  sa  ténacité,  elle  est  asser  grande, 
venant  immédiatement  après  celle  du  fer  :  la  charge  qui 
rompt  un  fil  do  cuivre  de  l  mllltmétro  do  diamètre  est  do 
2.5  Uil.  2  à  0»,  do  21  kil.  1»  à  lOO»,  do  li>  kil.  à  200».  (Bau- 
drimont.)  Enfin,  la  conductibilité  éleclriquo  du  cuivre  par- 
faitement pur  est  égale  ù.  96,4,  colle  ao  l'argeut  étuut 
égale  à  100. 

Lo  cuivre  no  s'oxyde  pas  ù  l'nir  sec  à  la  température 
ordinaire  ;  mais,  à  l'agir  humide  et  en  (irésonco  du  gar  car- 
bonitiue,  il  so  recouvre  rapidement  d  uno  couche  verdfttre 
dhy«trocarbonato  {vcrl-dc-gris).  CliaulVé  ù  l'air  au  rouge 
sombre,  lo  cuivre  noircit  en  so  recouvrant  d'o.rv(/(f  fiit- 
vrique;  il  brùlo  dans  lo  chlore,  ot,  chauffé  dans  ta  vapeur 
do  soufre,  il  s'y  combine  avec  dégogomoiit  do  chaleur  ot 
do  lumière. 

L'acido  sulfuriquo  u'attaquo  lo  cuivre  quo  lorsqu'il  est 


CUIVRE   —   CUJAS 

concentré  et  bouillant  (préparation  du  gaz  sulfureux]  ; 
l'acide  azotique  le  dissout  à  iroid  ^^préparation  du  bioxyae 
d'azote);  quant  à  lacide  cMorhydrique ,  il  n'agit  qu'à 
chaud  et  additionné  de  quelques  gouttes  d'acide  nitrique. 
Les  alcalis  déterminent  rapidement  l'oxydation  du  cuivre  : 
de  la  tournure  de  cuivre,  agitée  à  l'air  avec  de  l'ammo- 
niaque, s'osyde  et  se  dissout  en  formant  une  liqueur  bleue 
(préparation  de  l'azote);  les  matières  organiques,  huiles. 
graisses,  etc.,  produisent  une  oxydation  analogue,  et  il 
faut  user  de  précautions  si  l'on  se  sert  d'ustensiles  de  cui- 
sine en  cuivre. 

—  Composés  binaires  du  cuivre.  Parmi  les  nombres  pro- 
portionnels du  cuivre,  celui  qui,  multiplié  par  sa  chaleur 
spécifique  (0,0952),  fournit  le  nombre  le  plus  voism  de  C, 
est  63,2;  ce  nombre  63,2  est  donc  le  poids  atomique  du 
cuivre.  D'autre  part,  le  composé  le  plus  chloré  du  cuivre 
a  pour  formule  CuCi'  ;  ce  cuivre  est  donc  un  métal  diva- 
lent.  Il  forme  deux  sortes  de  composés  :  1°  ceux  dans  les- 
quels deux  atomes  de  cuivre  échangent  une  valence,  for- 
mant le  groupement  divalent  (Cu-Cu)  =,  ce  sont  les 
composés  cuivreux;  2°  ceux  qui  renferment  un  seul  atome 
de  cuivre,  Cu  =  ,  ce  sont  les  composés  cuivriques. 

Le  chlorure  cuivreux,  (Cu— Cu)  =  Cl',  s'obtient  en  chauffant 
de  la  tournure  de  cuivre  en  excès  dans  de  l'acide  chlorhy- 
drique  additionné  de  quelques  gouttes  d'acide  nitrique;  il 
se  produit,  alors,  une  solution  chiorhydrique  de  ce  sel, 
laquelle,  projetée  dans  une  grande  quantité  d'eau,  laisse 
déposer  un  produit  blanc  cristallin;  le  chlorure  cuivreiLX 
est  soluble  dans  l'acide  chiorhydrique  {solution  incolore) 
et  dans  l'ammoniaque  (solution  bleue).  En  solution  chiorhy- 
drique, le  chlorure  cuivreux  absorbe  l'oxygène,  l'oxyde  de 
carbone,  l'hydrogène  phosphore  ;  en  solution  ammonia- 
cale, il  absorbe  1  acétylène. 

Le  chlorure  cuivrique,  CuCP,  est  jaune  quand  il  est  anhy- 
dre; hydraté,  il  cristallise  en  longues  aiguilles  prismati- 
ques verdâtres  (CuCP4-2H'0);  pour  l'obtenir,  on  peut 
chauffer  du  cuivre  dans  un  courant  de  chlore  en  excès 
(anhydre),  ou  dissoudre  l'oxyde  cuivrique  dans  l'acide 
chiorhydrique  (hydraté). 

L'oxyde  cuivreux,  (Cu-Cu)  =0,  se  trouve  dans  la  nature 
{cuprite).  On  le  prépare  en  faisant  bouillir  avec  un  réduc- 
teur (sucre  ou  glucose)  une  solution  d'acétate  de  cuivre  : 
il  se  présente  alors  sous  la  forme  d'une  poudre  rouge 
cristalline. 

L'oxyde  cuivrique.  CuO,  s'obtient  en  grillant  du  cuivre  à 
l'air,  ou  en  décomposant  l'azotate  par  la  chaleur.  Cet 
oxyde  se  précipite  hydraté,  Cu(OH)*,  quand  on  traite  par 
la  potasse  un  sel  de  cuivre  en  solution  aqueuse  :  c'est 
alors  un  produit  bleu,  insoluble  dans  un  excès  de  potasse 
ou  de  soude,  mais  soluble  dans  un  excès  d'ammoniaque 
{eau  céleste,  liqueur  de  Schweîtzer). 

Le  sulfure  cuivreux,  {C\i—Ca)  =  S,  se  rencontre  dans  la 
nature  (chalcosine)  ;  c'est  lui  qui  se  forme  quand  on  chauffe 
du  cuivre  dans  la  vapeur  de  soufre  ;  c'est  encore  le  pré- 
cipité noir  obtenu  en  faisant  passer  un  courant  d'hydro- 
gène sulfuré  dans  une  solution  d'un  sel  de  cuivre. 

—  Sels  oxygénés  du  cuivre.  C'est  seulement  pour  les 
composés  binaires  du  cuivre  qu'il  y  a  lieu  de  considérer 
les  aeux  séries,  cuivreuse  et  cuivrique;  pour  les  sels  ox}'- 
génés,  les  seuls  composés  cuivriques  sont  stables. 

Le  plus  important  des  sels  oxygénés  du  cuivre  est  le 
sulfate  SO'Cu.  Il  se  prépare  par' le  grillage  des  sulfures 
naturels  ou  artificiels;  le  résidu  de  celte  opération  est 
repris  par  de  l'eau  aiguisée  d'acide  sulfurique  ;  la  solu- 
tion laisse  déposer  à  l'évaporation  des  cristaux  bleus 
appartenant  au  système  triclinique,  et  ayant  pour  for- 
mule SO*Cu-|- sH'O  ;  ils  perdent  4  molécules  d'eau  à 
lOù  degrés,  et  la  dernière  molécule  à  200  degrés ,  laissant 
alors  une  poudre  blanche  qui  bleuit  immédiatement  au 
contact  de  l'eau;  enfin,  ce  sulfate  de  cuivre  forme,  avec 
les  sulfates  de  potassium  et  d'ammonium,  des  combinai- 
sons cristallisées,  isomorphes  des  sulfates  doubles  de  la 
série  magnésienne  SO'Cu-f- SO'K*  +  SH'O.  Les  applica- 
tions du  sulfate  de  cuivre  sont  nombreuses  :  on  utilise  ce 
sel  en  teinture  ;  on  en  emploie  de  grandes  quantités  pour 
la  galvanoplastie  et  le  cuivrage  de  la  fonte,  pour  la  fabri- 
cation du  vert  de  Scheele  et  du  vert  minéral,  pour  la  pré- 
paration de  la  bouillie  bordelaise. 

L'azotate  de  cuivre,  (AzO*;'Cu.  s'obtient  en  solution  lors- 
qu'on attaque  le  cuivre  par  l'acide  nitrique;  la  solution 
laisse  déposer  des  cristaux  hydratés,  (AzO'j*Cu,  décom- 
posables  par  la  chaleur  avec  dég^ement  de  vapeurs  ni- 
treuses  et  formation  d'oxyde  cuivrique  CuO. 

Citons  encore,  parmi  les  sels  oxygénés  du  cuivre,  deux 
hydrocarbonates  naturels  :  ïavtalachiteetVazurite. 

—  Caractères  des  sels  de  cuivre.  Les  réactions  caracté- 
ristiques des  sels  de  cuivre  sont  les  suivantes  :  une  lame 
de  fer  plongée  dans  une  solution  cuivrique  se  recouvre 
d'un  enduit  rouge  de  cuivre  métallique;  une  très  petite 
quantité  d'ammoniaque  ajoutée  à  la  môme  solution  donne 
un  précipité  verdâtre,  soluble  dans  un  excès  de  réactif 
eC  fournissant  alors  une  solution  d'un  beau  bleu  ;  enfin,  le 
ferrocyauure  de  potassium,  le  réactif  le  plus  sensible  des 
sels  de  cuivre,  détermine  un  précipité  brun  marron  inso- 
luble dans  les  acides  faibles  et  décomposé  par  la  potasse. 
fDans  les  liqueurs  très  étendues,  le  même  réactif  donne 
une  coloration  rouge  permettant  do  déceler  la  présence 

do  de  cuivre.) 

78.000  ' 

—  Séparation  et  dosage  du  cuivre.  Le  cuivre  appartient 
au  groupe  des  métaux  précipitables  par  l'hydrogène  sul- 
furé, et  dont  le  sulfure  produit  est  insoluble  dans  le  sul- 
fure d'ammonium;  en  utilisant  celle  réaction,  on  obtien- 
dra, mélangés,  les  sulfures  dargent.  mercure,  plomb, 
cuivre,  cadmium,  bismuth.  Le  mélange  est  traité  par  l'acide 
nitrique,  qui  dissout  l'argent,  le  cuivre,  le  cadmium  et  le 
bismuth  ;  on  filtre,  et,  dans  la  liqueur,  on  élimine  l'argent 
par  l'acide  chiorhydrique.  Après  neutralisation  par  le 
carbonate  de  sodium,  on  ajoute  du  cyanure  de  potassium, 
qui  précipite  le  bismuth  ;  on  filtre,  et,  dans  la  liqueur  ob- 
tenue, on  fait  passer  un  courant  d  hydrogène  sulfuré  :  le 
cadmium  est  précipité  à  l'éUt  de  sulfure,  et  le  cuivre 
reste  seul  en  dissolution. 

Le  cuivre  peut  être  dosé  : 

!•  Gravimetriqucment,  sous  forme  de  cuivre  métallique 
ou  df:  sulfure; 

2»  ^leclrolytiquemeitt,  en  décomposant  par  un  courant 
électrique  une  solution  nitrique  contenant  le  cuivre  à 
doser  :  ce  métal  est  reçu  sur  un  cône  ou  cylindre  de  pla- 
tine servant  de  cathode,  et  sur  lequel  il  formo  un  dépôt 
adhérent  ; 


Four  de  grillage 
Swansea    ( coupe). 


Casea  de  grillage  en  Suède. 


S-»  Volumétriquement,  par  le  chlorure  stanneux.  On  uti- 
lise la  réaction  suivante  ;  si,  dans  une  solution  chiorhy- 
drique et  bouillante  de  chlorure  cuivrique,  on  verse  du 
chlorure  stanneux,  le  sel  cuivrique  est  ramené  à  l'état 
cuivreux,  et  la  solution,  de  verte  qu'elle  était,  devient  in- 
colore. 

4"  Colorimétriquement,  par  l'appréciation  de  la  teinte 
bleue  que  prend  la  solution  de  cuivre  sous  l'action  d'un 
excès  d'ammoniaque,  ou  de  la  coloration  rouge  que  pro- 
duit l'addition  de  ferrocyanure  de  potassium. 

~  Métallurgie  du  cuivre.  Les  minerais  de  cuivre,  comme 
•on  l'a  dit  plus  haut,  sont  extrêmement  divers  et  se  ren- 
contrent dans 
un  grand  nom- 
bre de  locali- 
tés ;  leur  trai- 
tement, d'ail- 
leurs, ne  se 
fait  pas  exclu- 
sivement  à 
proximité  des 
gisements  mé- 
tallifères   :    il 

s'effectue  aussi  dans  des  fonderies  qui,  comme  celles  de 
Swansea  et  Liverpool  en  Angleterre,  sont  favorisées  par 
le  voisinage  du  combustible  minéral. 

On  peut  partager  en  trois  catégories  principales  les 
minerais  de  cui- 
vre exploités  : 
1"  le  cuivi'e  natif f 
celui  du  Chili, 
appelé  corocor'o, 
qui  contient  60  à 
65p.l00decuivre 
mêlé  d'oxyde  et 
de  sable  ;  2°  les 
minerais  oxy- 
dés :  Vazurite, 
la  malachite, 
que  l'on  trouve 
en  Sibérie  ;  sur 
la  côte  d'Afri- 
que, au  sud  du 
Sénégal,  et  dans 
l'Amérique  du  Sud;  le  cuivre  oxydulé  ou  cuprite  que  l'on 
rencontre  dans  l'Oural  et  l'Amérique  du  Sud;  3'^  enfin, 
et  surtout,  les  minerais  sulfurés  qui  sont  les  plus  nom- 
breux ;  les  pyrites  cuivreuses,  Cu'S,  Fe'S',  presque  tou- 
jours mélangées  d'un  excès  de  sulfure  de  fer  Fe*S'  ;  les 
cuivres  panachés,  2Cu'SF'S'  ;  les 
cuivres  gris,  sulfures  doubles  d'anti- 
moine et  de  cuivre  ;  la  bournonite, 
sulfure  triple  d'antimoine,  de  cuivre 
et  de  plomb.  Ces  minerais  sulfurés 
sont  exploités  :  en  Amérique,  au 
Canada,  à  Capellon,  et  dansle  New- 
Hampton,àMilan;en  Europe.il  con- 
vient de  citer  principalement  les  mi- 
nes de  Cornouailles,  puis  celles  de 
Rio-Tinto  qui  s'étendent  :  en  Espa- 
gne, dans  les  provinces  de  Huelvarr 
de  Séville,  en  Portugal,  dans  celle 
d'Alemtejo,  sur  une  longueur  do 
230  kilomètres  et  une  largeur  de 
30  kilomètres. 

Le  traitement  des  minerais  de 
cuivre  varie  suivant  leur  nature.  Les  pyrites  cuivreuses 
sont  d'abord  grillées  dans  des  fours  à  réverbère,  dont  la 
voûte  est  très  surbaissée  :  on  les  mélange  à  des  scories 
provenant  d'opérations  précédentes  et  à  des  minerais 
sulfurés  quartzeux  :  dans  ces 
conditions,  le  fer,  plus  oxyda- 
ble que  le  cuivre,  s'oxyde  le 
premier  et  passe  dans  les  sco- 
ries à  l'état  de  silicate  ;  il  reste 
une  matte  bronze,  renfermant 
33  p.  100  de  cuivre  à  l'état  de 
sulfure.  Cette  matte  bronze  est 
souraiso  à  un  deuxième  gril- 
lage :  les  mêmes  phénomènes 
sereproduisent,  et  le  résultat 
de  cette  seconde  opération  est 
une  matte  blanche  qui  renferme  75  p.  100  de  cuivre,  presque 
entièrement  à  l'état  de  sous-sulfure  Cu'S.  Enfin,  cette  matte 
blanche  est  grillée  à  une  température  voisine  de  sa  tem- 
pérature de  fusion  :  une  partie  du  sulfure  est  alors  trans- 
formée en  oxyde  ;  on  déter- 
mine la  fusion  complète  du 
mélange  :  l'oxyde  et  le  sul- 
fure réagissent  pour  donner 
du  cuivre  métallique  et  un 
dégagement  de  gaz  sulfu- 
reux ;  les  scories  qui  surna- 
gent sont  enlevées,  et  le 
métal  est  coulé  dans  des 
moules  de  sable  :  c'est  le  cui- 
vre brut. 

On  affine  ce  cuivre  brut      conyerUsseur  pour  le  cuivre 
en  le  loodantdans  un  tour  à  eu  mattes 

réverbère  à  sole  siliceuse  : 

le  fer,  oxydé  tout  d'abord,  est  expulsé  définitivement  sous 
forme  de  silicate  fusible  ;  on  remue  ensuite  le  bain  avec 
dos  branches  de  bois  vert  :  les  hydrocarbures  dégagés  ré- 
duisent l'oxyde  de  cuivre  que  le  métal  retient  en  disso- 
lution. On  obtient  ainsi  le  cuivre  rosette. 

On  applique  aussi  à  Vaffitiage  du  cuivre  la  méthode  du 
convertisseur  Bessemer  (procédé  Manhès)  :  la  matte, 
contenant  50  à  6u  p.  100  de  cuivre,  est  amenée  liquide 
dans  lo  convertisseur,  qui  peut  en  contenir  deux  tonnes 
environ;  sous  l'action  du  courant  d'air,  le  soufre,  le  fer 
et  tous  les  éléments  qui,  comme  l'arsenic  et  l'antimoine, 
nuisent  à  la  qualité  du  cuivre,  sont  oxydés  et  s'en  vont 
dans  la  scorie,  qui  se  forme  grâce  à  la  silice  enlevée  à  la 
garniture  de  la  cornue. 

Enfin,  on  a  réussi  à  affiner  en  grand  le  cuivre  par  élec- 
trolyse.  Voici  lo  principe  de  la  méthode  :  dans  un  bain 
formé  par  la  dissolution  d'un  sel  de  cuivre,  on  dispose 
comme  anodes  des  mattes  de  cuivre  impur  ;  le  courant 
électrique  transporto  le  cuivre  de  l'anodo  à  la  cathode, 
où  il  bo  dépose  à  l'état  do  pureté,  tandis  que  les  élé- 
ments étrangers  tombent  au  fond  du  buin,  ou  se  dissol- 
vent sans  être  éleutrolysés.  Un  courant  de  i.ooo  ampères- 


Four  à  minerai 
de  cuivre. 


Four  de  raffinage 
du  cuivre  ooir. 


446 

heure  dépose  ainsi  1.180  grammes  de  cuivre;  la  diffé- 
rence de  potentiel  aux  deux  électrodes  ne  doit  pas  dé- 
passer 0  volt,  5.  Il  existe  aujourd'hui  plusieurs  centres 
importants  d'aftinage  du  cuivre  par  électrolyse  :  citons, 
en  Allemagne,  les  usines  de  Hambourg,  Oker,  Aix-la- 
Chapelle,  Cologne  et  Mansfeld;  en  Angleterre,  celles  de 
Birmingham  et  de  Swansea  ;  en  France,  celle  de  Biache- 
Saint-Waast  (Pas-de-Calais),  de  Dives  (Calvados),  de 
Pont-de-Chéruy  (Isère),  d'Eguilles  (Bouches-du-Rhône). 

—  Applications.  —  Alliages.  Le  cuivre  reçoit  des  appli- 
cations très  variées  ;  il  entre  dans  la  composition  d  un 
grand  nombre  d'alliages  importants  (laiton,  bronze,  etc.), 
qui  seront  étudiés  chacun  au  mot  correspondant. 

—  Hyg.  et  toxicol.  Le  cuivre  existe  dans  la  plupart  de 
nos  aliments  végétaux  et  animaux,  attendu  que  les  plantes 
exirayent  ce  métal  du  sol  et  que  les  herbivores,  qui  con- 
somment ces  plantes,  en  renferment,  par  suite,  dans  leurs 
tissus.  Les  conserves  de  légumes  en  renferment,  en  outre, 
par  suite  du  reverdissage;  il  en  est  de  même  du  vin,  sur- 
tout depuis  qu'on  se  sert  de  la  bouillie  bordelaise  contre 
le  mildew.  A-  Gautier  estmae,  en  conséquence,  que  nous 
absorbons  20  milligrammes  de  cuivre,  en  moyenne,  par  jour. 

La  toxicité  des  sels  de  cuivre  a  été  longtemps  admise. 
Depuis  les  travaux  de  Galippe,  qui  a  expérimenté  sur  des 
chiens,  sur  sa  famille  et  sur  lui-même,  ces  sels  paraissent 
peu  toxiques;  à  haute  dose,  ils  sont  rejetés  par  les  vomis- 
sements; à  petites  doses,  ils  s'emmagasinent  dansle  foie 
et  s'éliminent  par  les  urines  et  les  fèces. 

Dans  les  cas  d'empoisonnement  avéré  par  lo  cuivre, 
on  doit  procéder  au  lavage  de  l'estomac  ou  donner  des 
vomitifs  (ipéca,  apomorphine),  du  lait,  des  blancs  d'œuf 
ou  de  l'eau  albumineuse,  de  la  tisane  de  céréales,  et,  en 
cas  de  besoin,  des  injections  hypodermiques  de  chlorhy- 
drate de  morphine,  ou  bien  du  laudanum  (25  gouttes  dans 
un  peu  d'eau)  par  la  voie  alimentaire. 

Quant  aux  propriétés  anticholériques  du  cuivre  et  de 
ses  sels,  si  vantées  jadis,  elles  paraissent  aujourd'hui  plus 
problématiques  que  jamais. 

Cuivre  (rivière  de).  V.  Coppermine-River. 

CUIVRÉE  n.  f.  Tcchn.  Emploi  du  cuivre  en  guise  d'or 
pour  recouvrir  des  surfaces  que  l'on  recouvre  ainsi  d'une 
fausse  dorure. 

CUIVRER  v.  a.  Revêtir  de  feuilles  de  cuivre  ou  d'une 
couche  de  cuivre  :  Cuivrer  du  fer,  du  zinc,  ii  Donner  une 
teinte  cuivrée  :  L'air  de  la  vier  cuivre  le  teint.  |]  Cuivrer 
un  son.  Lui  donner  un  timbre  cuivré. 

Cuivré,  ée  part.  pass.  du  v.  Cuivrer. 

—  Mar.  Fo7id  cuivré,  Fond  de  mer  qui  a  la  couleur  du 
cuivre. 

Se  cuivrePf  v,  pr.  Etre  cuivré,  ii  Prendre  une  teinte 
cuivrée. 

CUIVRERIE  {rî)  n.  f.  Usine  où  l'on  traite  les  minerais  de 
cuivre  pour  obtenir  le  métal  pur.  n  Fabrique  d'instruments 
et  d'ustensiles  de  cuivre,  n  Magasin  qui  contient  ces  in- 
struments et  ustensiles. 

CUrVRETTE  [vrèt')  n.  f.  Anche  en  cuivre  de  certains 
instruments  à  vent. 

CUIVREUX  {vren),  EUSE  adj.  Qui  a  rapport,  qui  appar- 
tient au  cuivre;  qui  est  de  la  nature  du  cuivre  :  Couleur 
cuivreuse.  Il  Peinture  dont  la  couleur  rappelle  celle  du 
cuivre  :  Peinture  cuivreuse. 

—  Qui  rend  le  son  du  cuivre;  qui  a  une  sonorité  stri- 
dente :  Son  cuivreux.  Voix  cuivreuse. 

—  En  T.  de  chim..  Se  dit  d'un  oxvde  qui  est  le  premier 
degré  d'oxydation  du  cuivre  ;  Oxyde  cuivreux.  V.  cuivre. 

CUrVRICO,  préfixe  employé  pour  cuprico. 
CUIVRIQUE   [vrik')   adj.  Se  dit  d'un  oxyde  qui  est  le 
deuxième  degré  d'oxydation  du  cuivre  :  Oxyde  cuivrique. 

V.  CDIVRE. 

CUIVROT  [vro)  n.  m.  Outil  en  forme  de  pinces  à  l'usage 
des  horlogers,  qui  s'en  servent  pour  tenir  les  tiges  des 
pièces  qu'ils  veulent  tourner. 

CuJAS  (Jacques),  jurisconsulte  français,  de  son  vrai 
nom  Cuj.YUS,  né  à  Toulouse  en  1522,  mort  à  Bourges  en 
1590.  Fils  d'un  simple  tondeur  de  drap,  il  apprit  le  droit 
avec  le  professeur  tou- 
lousain Arnaud  Ferrier, 
et,  grâce  à  un  travail 
opiniâtre,  il  acquit  une 
solide  instruction.  En 
1547,  il  ouvrit  à  Toulouse 
un  cours  d'/nstitutes  ; 
mais,  bien  que  déjà  célè- 
bre, il  ne  put,  paraît-il, 
obtenir,  en  1554,  la  chaire 
de  droit  romain  de  l'uni- 
versité de  Toulouse, 
ayant  été  écarté  par  les 
intrigues  du  bartoliste 
Forcadel.  Il  laissa  Tou- 
louse et  enseigna  suc- 
cessivement à  Cahors,  à 
Bourges,  à  Valence,  puis 
revint  à  Bourges,  passa 
à  Turin,  retourna  à  Va- 
lence, et  enfin,  pour  la 
troisième  fois,  à  Bourges. 


Cujas. 


Il  resta  dans  cette  dernière  ville,  sauf  un  court  séjour  à 
Paris,  où  il  obtint  d'enseigner  en  t5"G.  Cujas  a  été  le 
premier  des  anciens  romanistes,  et  le  représentant  le  plus 
brillant  de  l'école  historique.  Les  glossateurs  avaient 
étudié  le  droit  romain  au  point  de  viie  do  la  pratique  et 
de  ses  appLcations  à  la  société  féodale  :  Cujas,  suivant 
en  cela  Alciat,  faisait  comme  les  glossateurs  une  étude 
exégéiique  des  textes  du  Digeste,  mais  pour  les  remettre 
dans  leur  cadre  original  et  retrouver  leur  portée  pre- 
mière, plutôt  que  pour  expliquer  lo  droit  de  Justinien  ;  il 
chercha  à  reconstituer  ainsi  les  doctrines  juridiques  des 
diverses  époques  de  Rome.  Ses  principaux  ouvrages  sont 
ses  Observationcs,  ses  Paratitla,  ses  liecitationes,  ses  Trac- 
tatus  ad  Africanum,  ses  coramentaires  sur  diverses  parties 
du  droit  romain.  Tous  se  distinguent  par  la  pureté,  la  con- 
cision et  l'élégante  clarté  du  stylo,  autant  que  par  l'éru- 
dition et  la  profondeur.  Ses  œuvres  complètes  ont  été 
imbliées  par  Fabrot  (Paris,  IG58)  ;  réimpr.  à  Venise  (1758- 
1783),  Prato  (1834-1843). 

—  BiBLioGR.  ;  Bcrriat  Saint-Prix,  Histoire  du  droit  r<h 
main,  suivie  de  l'Histoire  de  Cujas  (1821). 


447 

GUJAVIE  (polon.  Ktija-wy),  province  do  l'ancienne  Po- 
logne, qui  s  ôtoudait  outre  la  Vistule  et  la  Notzo.  Elle 
compronait  uuo  partie  dos  districts  do  Bromberg  et  do 
WloL'lawok.  Principauté  iudôpondanto  au  xii'  siùclo,  elle 
fut  rôunio  ù  la  couronne,  au  xyi*  siôcio. 

CUJELIER  (/i-i')  n.  m.  Nom  vulgaire  do  deux  oisoaux  de 
France,  l'alouotto  lulu  {alauda  arborca),  et  le  pipit  lar- 
louso  [anthus  piuxtensis).  [Locujelior  deliurt'on  ost  bien  lo 
lulu,  mais  il  y  a  ou  une  confusion  dans  sos  •  lanclies  en- 
iuminéos  (6i)2),  le  n"  l  étant  le  lulu,  oL  lo  u"  2  lo  pipit  lar- 
louso  ;  les  numéros  ont  été  intervertis. j 

CUJÈTEn.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  du  calobassicr  d'Améri- 
que ou  croscentie.  il  On  dit  aussi  cujeth,  cuiètk,  et  cuiétk. 

GUJUS  BEGIO,  EJUS  RELIGIO  {De  (cf  p<iJjs,  de  telle  re- 
ligion], Ma\.iiii''  laMiii«  |iar  laniu-llo  ini  iiidii|iio  que  l'hommo 
est  génoraleni.nt  do  lu  rolii;i<)ii  qui  douuuu  dans  son  pays. 

CUL  {ku  —  du  lat.  cidas,  mémo  sens)  n.  m.  Fam.  et  bas. 
Derrière,  partie  postérieure  do  l'hommo  et  dos  animaux, 
comprenant  les  fesses  et  lo  fondement  :  Tambcr  sur  le 
CUL.  Le  CUL  d'une  poule. 

—  Par  anal.  Partie  inférieure  ou  postérieure,  fond,  bas 
do  certaines  choses  :  le  cul  d'une  lampe,  d'une  bouteille. 

—  Loc.  div.  :  Cul  blanc.  Petit  mercier  qui  va  vendre  ses 
denrées  do  campagne  en  campagne.  Il  Cul  tout  nti.  Men- 
diant, gueux.  Il  Cul  de  plomb,  Homme  lourd,  peu  alerte,  et 
aussi  Homme  que  ses  occupations  forcent  à  être  séden- 
taire. Il  Cul  de  oasse-fosse,  Cachot  souterrain  creusé  dans 
un©  fosse,  il  Cul  par-dessus  tête,  La  tôte  en  bas  et  les  pieds 
en  l'air,  il  Bout  de  cul.  Petit  homme  gros  et  court. 

—  Fig.  Montrer  le  cul.  Tourner  le  dos,  fuir  devant  le 
danger,  et  aussi  être  vêtu  de  guenilles,  ou  avoir  des  vête- 
ments en  lambeaux,  n  Etre  à  cul.  Etre  à  bout  do  ressources 
(allusion,  dit  Quitard,  à  un  usage  autrefois  observé  dans 
l'université  de  Paris,  où  les  écoles  étaient  jonchées  do 
paille  sur  laquelle  les  étudiants  étaient  assis.  Chacun 
d'eux  se  levait  pour  répondre  lorsqu'il  était  interrogé,  et, 
s'il  demeurait  court,  dans  l'examen  qu'il  avait  à  subir,  il 
était  obligé  de  se  rasseoir,  ce  qui  s'appelait  être  à  cul  ou 
être  mis  de  cul.)  il  Mettre  quelqu  un  à  cul,  Lui  ôter  tous  ses 
moyens,  le  réduire  à  l'extrémité,  il  Mettre  sur  cul.  En  par- 
lant d'une  futaille,  La  mettre  sur  un  do  ses  fonds,  et,  par 
ext.,  La  vider,  il  Avoir  le  cul  rompu,  Traîner  les  jambes  en 
marchant,  il  Se  trouver.  Etre  assis  entre  deux  selles,  le  cul 
par  terre.  Do  deux  choses  tentées,  ne  réussir  en  aucune  ; 
employer  inutilement  deux  façons  pour  réussir  dans  une 
atfaire.  il  En  avoir  dans  le  cul,  Etre  vaincu,  n  Faire  le  cal  de 
poule.  Se  dit  d'une  certaine  moue  que  l'on  fait  en  avançant 
Tes  lèvres  l'une  contre  l'autre,  et  les  arrondissant  par  une 
légère  contraction,  ce  qui  leur  donne,  en  effet,  la  forme  du 
croupion  d'une  poule,  il  Péter  plus  haut  que  le  cul,  So 
donner  des  airs  qui  ne  sont  pas  en  rapport  avec  la  posi- 
tion qu'on  occupe  ;  entreprendre  plus  qu'on  ne  peut  faire. 
(On  peut  dire,  plus  convenablement  :  Se  moucher  plus 
HAUT  QUE  LE  NEZ.)  |[  .Saluer  à  cul  ouvert,  Faire  de  profondes 
salutations  en  courbant  la  tête  presque  jusqu'à  terre,  n  }' 
aller  de  cul  et  de  tête,  Agir  avec  étourderie,  avec  un  em- 
pressement irréfléchi,  il  Pretidre  son  cul  pour  ses  chausses. 
Commettre  une  forte  méprise,  une  erreur  grossière,  ii  Tenir 
quelqu'un  au  cul  et  aux  chausses,  Le  traquer,  le  serrer  de 
près  ;  s'occuper  de  sa  vie  intime,  fouiller  son  existence, 
scruter  ses  laits  et  ses  gestes,  n  Mettre  une  voiture  à  cul, 
La  renverser  en  arrière,  les  brancards  levés,  il  Baiser  le 
cul  à  quelqu'un,  Faire  acte  envers  lui  de  lâche  servilité. 

Il  La  tête  a  emporté  le  cul.  Se  dit  d'une  personne  qui  est 
tombée  la  tête  on  bas,  les  pieds  en  l'air,  n  On  lui  bouche- 
rait le  cul  d'un  grain  de  millet.  Se  dit  d'une  personne  en 
proie  à  une  grande  peur,  n  Ce  sont  deux  culs  dans  une  che- 
mise. Se  dit  do  deux  amis  qui  ne  font  qu'un,  qui  sont  liés 
d'une  étroite  amitié.  (On  dit  plus  honnêtement  :  Ce  sont 

DEUX    TÈTES    DANS    LE    MEME    BONNET.)  I!   Enlever    le    Cul   à 

quelqu'un,  Lo  battre,  il  Avoir  quelqu'un  dans  le  cul  (plus 
décemment  dans  le  nez).  Détester,  mépriser,  il  Tirer  au 
cul,  Travailler  le  moins  possible,  et  sans  énergie,  il  Bourse 
à  cul  de  vilain,  Bourse  ou  escarcelle  du  moyen  âge,  encore 
en  usage  au  xvi*  siècle,  dont  le  fond  se  relevait  en  son 
milieu  pour  retomber  en  deux  saillies  hémisphériques. 
Il  On   disait  aussi  bourse  à,  culot  ou  tout  simplement 

CULOT. 

—  Archit.  Cid  en  pendentif.  Voûte  sphériqne  rachetée 
par  quatre  pendentifs,  n  Cul  de  niche,  Fermeture  cintrée 
d'un  niche. 

—  Arg^.  Culà  fauteuil.  Académicien,  n  Culgoudronné,  Ma- 
telot. Il  Cul  rouge,  Soldat  de  la  ligne.  Il  Cul 
terreux.  Paysan. 

—  Art  ctilin.  Cul  d'artichaut,  Partie  char- 
nue d'un  artichaut,  celle  sur  laquelle  s'im- 
plantent les  feuilles. 

—  Chass.  Tirer  au  cul  levé.  So  dit  de  la 
façon  do  tirer  le  gibier  au  moment  où  il 
prend  son  vol  ;  La  bécassine  se  tire  souvent 

au  cul  LEVE. 

—  Cost.  Nom  donné  autrefois  à  un  ajuste- 
ment porté  par  les  dames  et  que,  depuis, 
on  a  appelé  tournurh. 

—  Jeux.  Baisrr  le  cul  de  la  vieille.  So  dit  à 
certains  jeux,    lorsqu'on  est  capot  ù  la  lîn     Cul  de  poulie, 
d'une  partie,  ii  Jouer  à  ciU  levé,  Jouer  avec 

plusieurs  individus,  on  remplaçant  lo  perdant  chacun  à 
son  tour. 

—  Mar.  Arriére  d'un  bâtiment.  (Peu  usité.)  Il  Talon  d'une 
varangue,  ii  Partie  infé- 
riouru  d'une  poulie,  ii  Etre 
sur  cul ,  Etre  surchargé  à 
l'arrière  (  en  parlant  «l'un 
naviro).iiFam.  Tombe àcuU 
Exclamation  poussée  pour 
engager  les  hommes  qui 
liront  sur  une  mameuvro  à 
fairo  un  effort  énergique 
jusqu'à  la  casser  et  tomber 
sur  lo  dorrièro. 

—  Pôch.  Fond  do  tilot. 

—  Tochnol.  Kn  sorrurr- 
rie,  on  appelle  Cul  de  ponUt 
lo  ronllemont  existant  sur 
une  espagnolette,  k  la  hau- 
teur do  la  poignée,  il  CuL 
de  chapeau,  Chaciuio  dos  extrémités  do  la  platine  d'un 
voiTou  (?n  formo  dr^  targetlo.  Il  Cal  dr  la  pouhr.  Partie  dn 
lu  cuitiiiu  de  la  poulie  qui  so  irouvo  au  point  lu  plus  éloi- 


gné do  l'attache,  il  Cul  de  bouteille,  Couleur  d'un  vert  très 
foncé  :  Drap  cdl  de  bouteille. 

GULAGE  on  GULLAGE  [ku-laf  —  du  lat.  culagium,  même 
sons)  n.  m.  n  Féod.  Droit  de  culage.  V.  cuissAGE.  il  Présent 
en  denrées  fait  par  un  nouveau  marié  à  ses  compagnons, 
lo  soir  do  ses  noces. 

GULAH  n.  m.  Mesure  de  capacité  usitée  à  Sumatra,  et 
valant  1  lit.  46. 

GULAIGNON  [lé,  et  qn  mil.)  n.  m.  Fond  d'un  filet  do 
pôi:he,  t!ii  lurnie  do  manche. 

CULAN,  comm.  du  Cher,  arrond.  et  à  25  kilom.  de  Saint- 
Amand-Munt-Hond,  sur  l'Arnon  ;  1.529  hab.  Ch.  de  f.  Or- 
léans. Exploitation  do  manganèse  ;  commerce  do  laines,  de 
grains.  Briqueterie.  Ruines  du  château  de  Croï(xv«  s.). 

GULANT  (Louis  de),  seigneur  de  Châtoauneuf,  amiral 
do  France,  né  vers  1360,  mort  en  1444.  Il  appartenait  à 
une  famille  berrichonne  originaire  de  Culan,  départ,  du 
Cher,  cant.  de  Châteaumeillant.  Il  fut  nommé  amiral  de 
France  en  1421  ;  c'est  lui  qui  défendait  Orléans  contre  les 
Anglais,  quand  Jeanne  d'Arc  délivra  la  ville. 

GuLANT  (Philippe  de),  seigneur  do  Jalognes,  neveu  du 
précédent,  mort  en  1454.  Il  fut  nommé,  en  1439,  sénéchal 
du  Limousin  et  maréchal  de  France  en  1441.  Il  fut  un  des 
principaux  instruments  do  Charles  VII,  dans  sa  grande 
œuvre  d'organisation  des  armées  royales. 

GUXiART  {lar  —  rad.  cul)  n.  m.  Partie  de  l'équipage  du 
gros  marteau  d'une  forge. 

CULASI  on   GOLASI,  bourg  de  U  Malaisie  (archipel 
des  Philippines  [ile  Panay]),  sur  la  côte 
occidentale  de  l'île;  9.070  hab.  Riz,  ca-     Canai  de  la  hausse 
cao,  poivre,    huile   de    coco,   tissus   de 
coton,  d'abaca.  Pêche. 

GULASSE   (rad.  cul)  n.   f.    Art  milit. 
Partie  postérieure  du  canon  des  armes     jFaccées'di 
à  feu  (armes  portatives   et  bouches  à     (     d^pomi 
feu).  Il  Culasse  mobile,  ou  simpl.  Culasse, 
Pièce  de   fer  qui  sert  à  fermer  l'oriflce      fretle  deculassQ 
postérieur  des  canons  et  des  fusils  se 
chargeant  par  la  culasse,  ii  Vis  de  culasse.  Grosse  vis  ser- 
vant à  fermer  les  pièces  de  canon  à  l'arrière. 

—  Pop.  Derrière  ;  Tomber  sur  la  culasse,  il  Etre  ren- 
forcé par  la  culasse,  Avoir  les  hanches  et  le  derrère  proé- 
minents. 

—  Jardin,  et  viticult.  Partie  inférieure  d'un  cep  de 
vigne.  Il  Partie  de  la  racine  qui  se  trouve  immédiatement 
au-dessous  du  collet.  Il  Partie  inférieure  d'un  tronc  d'arbre. 

—  Mar.  La  partie  la  plus  proche  de  la  verge  de  l'ancre. 

—  Métrol.  Nom  donné,  dans  une  région  de  l'ouest  de  la 
France,  à  une  ancienne  mesure  de  capacité  pour  les 
grains. 

—  Techû.  Partie  inférieure  d'un  diamant  taillé  en  bi- 
seau. 

—  Enctcl.  Artill.  Dans  les  armes  se  chargeant  par  la 
bouche,  la  culasse,  surépaissie  et  fermée  par  un  fond  très 
épais,  ne  présentait  d'autre  ouverture  quela/»7«iVre,  paroû 
s'enflammait  la  charge.  Aujourd'hui,  le  canon  des  armes 
à    feu,   porta- 


Appui  de  la  came 
Oreille  devis     du  le«ier'v     Mortaise        Champignon  de 
,'  de  culasso         poignée    ',de  surele  la  lèle  mobile 


t)eqBgciie''t 
togemenl     ^^  \ts,zr  poionee 
duloquel  "^    ^ 

Culasse  (syst.  de  Bonge). 


B&llment  lur  cul. 


tives  ou  au- 
tres, estouvert 
de  part  en 
part,  et  la  cu- 
lasse reçoit  un 
mécanisme  de 
fermeture  per- 
mettant d'ou- 
vrir l'arme 
pour  y  intro- 
duire la  char- 
ge, de  la  refer- 
mer ensuite  et 
de  fairo  feu. 
Lo  charge- 
ment par  la 
culasse  fut 
très  ancienne- 
ment essayéet 
réalisé, notam- 
ment dans  les 
canons;et, 

pendant  la  guerre  do  Cent  ans,  les  Anglais  en  avaient 
déjà,  qui  so  chargeaient  do  la  sorte.  Ce  qui  a  fait  lon^;- 
temps  rejeter  le  chargement  parla  calasse,  c'était  la  dif- 
ticufté  d'assurer  l'obturation  par  la  fermeture  de  culasse, 
et  d'empêcher  ainsi  le  crachement  des  gaz  à  la  figure  du 
tireur.  La  difficulté  fut  tournée  dans  lo  fusil  Droyse,  que 
les  Prussiens  adoptèrent  dès  1841,  et  dont  la  fermeture 
projetait  les  gaz  crachés  par  l'arme  au  moment  du  tir,  de 
façon  qu'ils  ne  fussent  pas  gênants  pour  le  tireur. 

Mais  on  hésita  longtemps  à  adopter  ce  mode  do  charge- 
ment, parce  qu'on  redoutait  la  délicatesse  du  mécanisme 
do  fermeture,  ot  enfin,  parce  qu'au  lion  de  souhaiter  un  tir 
très  rapide,  on  s'en  défiait  plutôt,  par  suite  de  la  grande 
consommation  de  munitions  qu'il  devait  permettre  de  faire. 

Aussi  l'emploi  du  chargement  par  la  culasse  no  fut-il 
adopté,  dans  toute  l'Europe,  qu'après  l'e-xpérionco  pro- 
bante de  la  guerre  de  1866. 

D'ailleurs,  outre  l'avantage  d'une  plus  grande  rapidité 
do  tir,  ce  mode  de  chargement  en  a  do  très  importants, 
au  point  do  vue  balistique  :  il  permet  la  réalisation  facile 
du  forcement,  la  suppression  du  vent  et  la  réalisation  dos 
vitesses  initiales  éaormea  que,  sans  lui,  on  n'avait  jamais 
pu  obtenir,  et  qui  constituent  le  plus  grand  élément  do 
puissance  des  armes  à  fou  modernes. 

GULASSEMENT  (la-se-man)  n.  m.  Action  ou  manière  de 
rulassor  une  arme  à.  feu. 

CULASSER  (la-sé)  V.  a.  Mettre  la  culasse  à  une  arme  â  feu. 

CULATE  n.  f.  Artill.  V.  cdl-de-lampiî. 

GULAVE  n.  m.  Récipient  on  terre  ou  on  tôle,  dont  on 
so  sort  pour  faire  recuire  des  objets  de  verre  quo  l'on 
vient  do  faire  dans  les  verreries. 

GUL-BADOU  {ku)ou  GU-BADOU  n.  m.  Partie  de  l'arriére 
et  du  fond  d'un  bâtiment,  sous  la  plate-forme  do  la  soute 
a  poudre,  il  Nom  donné,  dans  quelques  ports  de  commerce, 
jï  la  partie  qui  so  trouve  dans  le  plancher  do  la  chambre 
d'un  canot. 

CUL-BAS  ou  GUBAS  {hi-ba)  n.  m.  Jeu  de  cartes,  qui  ost 
uuu  imituliou  du  juu  rouvorsé  dit  »  du  commorco  »,  los 


Cul-blanc. 


Saut 


CUJAVIE  —  CULCITIDES 

joueurs  cherchant  à  se  défaire  de  lours  cartes,  au  lieu  do 
chercher  à  les  amasser.  (La  marche  do  ce  jeu,  pour  ce 
qui  est  des  coups,  est 
exactement  la  même 
que  dans  le  jeu  du  com- 
merce.) 

GUL-BLANC  (kn-blan) 
n.  m.  Nom  vulgaire  de 
plusieurs  oiseaux  d'Eu- 
rope qui  ont  le  ventre 
blanc,  tels  que  les  che- 
valiers (tûtanus  ochro- 
pus).  Il  PI.    Des   cuLS- 

BLANCS. 

—  Enctcl.  Le  cul- 
blanc  gris  et  le  cul- 
blanc  cendré  sont  des 
variétés  du  traquet 
motteux  ou  œnanthe 
(  saxicola  œnanthe  )  ;  le 
cul-blanc  roux  est  le  traquet  stapazin  (saxicola  slapazina); 
le  cul'blanc  roussâtre  est  le  traquet  oreillard  (saxicola  au- 
rita).  Cul-blanc  est  encore  lo  nom  d'un  pétrel  (  thalasso- 
droma  leucorrhxa). 

CUL-BRUN  (A-a)  n.  m.  Nom  vulgaire  donné,  dans  les  cam- 
pagnes, à  une  variété  de  papillons  do  nuit,  qui  s'appelle 
scientifiquement    bombyx,  chrysorrhea.   ii  PL  Des  cui.s- 

BRCNS. 

CUL6UTABLE  adj.  Qui  peut  être  culbuté  :  Régiment 
facilement  culbutaule. 

CULBUTAGE  (taf)  n.  m.  Action  de  culbuter. 

CULBUTANT  (tan)  n.  m.  En  t.  d'arg..  Pantalon. 

CULBUTANTS  (ta7i)  n.  m.  pi.  Ornith.  Race  de  pigeons 
domestiques  considérée  comme  une  espèce  fixée,  et  dont  le 
nom  scientifique  est  columba  qyratrix.  —  Un  culbutant. 

—  Encycl.  Ornith.  Les  culbutants  sont  ainsi  nommés  à 
cause  de  leur  façon  de  se  laisser  tomber  en  plein  vol,  eu 
faisant  cinq  ou  six  culbutes  ou  sauts  périlleux,  pour  se  rele- 
ver en  l'air  et  continuer  de  voler.  On  a  dit  que  cette  manœu- 
vre avait  pour  but  de  dérouter  les  oiseaux  de  proie.  Les 
fameux  travaux  de  Darwin  sur  l'origine  des  espèces  ont 
attiré  l'attention  sur  cette  race  très  recherchée  des  ama- 
teurs, et  dont  on  distingue  deux  ou  trois  principales  varié- 
tés :  culbutant  anglais,  culbutant  pantomime,  etc.  11  semble- 
rait que  cette  allure  singulière  soit  due  à  un  état  nerveux 
morbide,  fixé  dans  la  race  et  qui  n'est  point  sans  rapport 
avec  l'ataxie,  car  les  culbutants  semblent  toujours  en 
proie  à  des  inquiétudes  neurasthéniques.  Ces  pigeons  sont 
très  petits,  mais  ils  comptent  parmi  ceux  qui  ont  le  vol 
le  plus  haut,  le  plus  soutenu  et  le  plus  rapide. 

CULBUTE  (de  cul,  et  de  buter,  se  heurter) 
que  l'on  exécute  en  posant  la  tète  à 
terre  et  lançant  les  pieds  en  l'air  pour 
retomber  de  l'autre  côté  ;  Faiseur  de 
culbutes.  Il  Chute  violente  :  Faire  une 
hoi-rilile  culbute,  il  Fig.  Revers,  ruine, 
chute,  renversement  :  La  culbute  du 
7nitiistèi^e.  il  Faillite:  Commerçant menact' 
d'une  CULBUTE. 

—  Loc.  adv.  :  A  la  culbute,  A  la  déban 
dade,  on  désordre.  (Vieux.) 

—  En  T.  d'archéol.,  Partie  de  la  coif- 
fure des  femmes  qui  se  composait  d'un 
nœud  de  rubans  appliqué  sur  te  der- 
rière de  la  cornette.  (Cette  expression 
de  modiste,  en  usage  à  partir  du  xvii*s.,  demeura  long- 
temps en  honneur.)  Syn.  renvkkse. 

—  Prov.  :  Au  boutdu  fossé  la  culbute.  So  dit  pour  faire 
entendre  qu'on  persiste  dans  une  résolution,  une  ligne  do 
conduite,  quels  que  doivent  en  étro  les  résultats. 

CULBUTER  V.  a.  Renverser,  Taire  faire  la  culbute  à  : 
CuLBUTEft  son  adversaire.  M  Fig.  Amener  la  ruine,  la 
chute  :  Dubois  culbuta  les  conseils  pour  culbuter  le  hki- 
rrchal  d'Huxelles.  (St-Sim.)  Il  Mettre  sens  dessus  dessous  : 
Tout  culbuter  dans  sa  chambre.  Il  Repousser  violemment, 
rejeter  en  arrière  :  Culbuter  l'avant-garde  ennemie. 

—  Culbuter  la  feuille  ou  absolum.  Culbuter.  Typogr.  La 
retourner  sur  la  mémo  forme  après  l'avoir  tirée  onl)Ianc. 

—  V.  n.  Tomber  la  této  en  bas,  fairo  la  culbute  :  Cul- 
buter du  haut  d'un  escalier.  Il  Fig.  Etre  ruiné,  renverse  : 
Etablissement  qui  ne  ta?'dera  pas  à  culbuter. 

Se  culbuter,  v.  pr.  Se  renverser  les  uns  les  autres  ;  faire 
la  culbute,  il  Fig.  Se  mêler,  so  heurter  au  hasard. 

CULBUTEUR  n.  m.  Linguist.  Personne  qui  fait  des  cul- 
butes. 

—  Tochn.  Appareil  on  forme  do  heurtoir  sur  lequel  on 
fait  butter,  pour 
les  vider,  los  wa- 
gonnets ù  bonne 
mobile,  chargés 
do  bal  las  t ,  de 
minerai,  do 
houille. 

Culljutdur. 

CULBUTIS  (ti)  ^ 

n.  m.  Amas  pêle-mêle  de  personnes,  d'objets  ronvorsés, 
culbutés.  Il  Action  de  culbuter. 

GULCASlE(:f)  n.  f.  Plante  grimpante,  de  la  famille  des 
aroVdées,  tribu  dos  philodendrôes,  rouformaut  doux  espè- 
ces, qui  croissent  en  CUiinéo, 

CULGITE  ou  CULGITA  (si)  n.  f.  Zool.  Genre  d'échino- 
dormes,  type  do  la  famille  dos  culcitidés,  renfermant  des 
étoiles  do  mer  A  corps  penlagoual  fendu  aux  angles,  qui 
sont  arrondis.  (Los  culoilos  sontlosom//c/*5do  BlamviUo  ; 
on  on  connaît  cinq  ou  six  espèces,  répandues  dans  les  mers 
chaudes  :  culotta  discoidca  [mer  Rouge];  culcita  I\ovx 
Guimw  [océan  Indien];  etc.) 

—  Bot.  Genro  do  fougères. 

CULCrrXE  (si-t()  n.  f.  Genre  d'herbes  à  feuilles  alternes, 
■\  corolles  jaunes,  do  la  famille  des  composées-séuécioï- 
déos,  comprenant  une  dizaine  d'espèces,  qui  croissent 
dans  les  régions  montagneuses  do  1  Amérique  centrale 
ot  australe. 

CULCITIDÉS  («On- ni-  pi.  Famille  d'échinoderraes  stol- 
léridos.  couipronant  les  genres  culcita.  ctenodiscus  et  cho- 
riasicr,    tous  caractérieés  par  la  forme  pentagonalo  du 


Cuïbuto  {xvii«  s.). 


i 


CULDAFF  —   CULLEN 

disque  parfois  prolongé  en  bras  courts  (choriaster),  par  la 
nature  rugueuse  des  tégumonts  et  parles  sillons  ambula- 
craires  empiétant  sur  la  face  dorsale.  —  Cn  culcitidé. 

GuLDAFF,  bourg  et  port  de  poche  d'Irlande  (prov. 
d'Ulster  'comté  de  Donegal]),  sur  une  haie  du  canal  du 
Nord,  dite  Ciddaff  Bai/;  4.200  hah. 

CDL-D'ÂNE  ou  CUL-DE-CHEVAL  {ku)  Q.  m.  Nom  d'une 
espèce  d'ortie  de  mer.  »  FÏ.Des  cvls-b'Àhe,  des  culs-de- 
cheval. 

CUL-DE-CHAUDRON  (kn)  n.  m.  Art  milit.  Fond  d*un  en- 
tonnoir ouvert  par  l'explosion  d'une  mine  :  Des  cdls-de- 

CHADDRON. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  ramélanchier. 
CUL-DE-CHIEN  {ku,  chi-in)  n.  m.  Nom  \-ulgaire  de   la 

nèfle.  Il  PI.  Des  cdls-dk-chien. 

CULDÉE  {du  celtique  kele-De,  kelle  Dei,  serviteur  de 
Dieu)  n.  m.  Nom  de  certains  moines  du  vi"  et  du  vu'  siècle. 

—  Enctcl.  Les  culdées  se  rattachaient  à  saint  Colom- 
ban,  moine  irlandais  qui  évangélisait  l'Ecosse  au  vv  siècle. 
Ils  étaient  répandus  surtout'en  Irlande  et  dans  l'Ecosse, 
où  saint  Colombao  avait  fondé  un  monastère  célèbre,  dans 
l'île  d'Iona.  Ils  vivaient  par  petites  communautés  de  douze 
membres,  sous  un  abbé  qu'ils  élisaient,  soumis,  mais  avec 
une  certaine  indépendance,  aux  évoques.  Ils  avaient  des 
usages  particuliers:  ils  ne  paraissent  pas  avoir  observé 
régulièrement  le  célibat. 

CULDÉEN.  ENNE  {rff'-îH,  é»')  adj.  Qui  se  rapporte  aux 
culdées  :  Les  comm«ïm»/**s  culdéi;nnes.  {On  les  a  appelées 
aussi  Eglises  culdéennes.) 

CUL-DE-FOUR  (A-i()  n.  f.  Voûte  à  double  courbure  d'une 
niche,  il  PI.  Des  cdls-de-folr. 

CUL-DE-JATTE  {kïi  —  de  cul,  et  de  jatte,  à  cause  de 
l'espèce  de  plat  dans  lequel  ces  personnes  sont  habi- 
tuellement assises)  n.  m.  Personne  privée  de  ses  jambes 
ou  qui  n'en  peut  faire  usage  :  Z>es  ccls-de-jatte.  ii  Se  dit 
aussi  de  l'espèce  de  siège  dont  se  sert  la  personne  appe- 
lée o  cul-de-jatte  ». 

CUL-DE-LAMPE  {ku)  D.  m.  Archît.  Sorte  d'ornement  de 
plafond  ou  de  voûte  ressemblant  au  dessous  d'une  lampe 
d'église.  Il  Cabinet,  petite  rotonde  faisant  saillie  en  dehors 
d'une  construction,  et  dont  la  forme  se  rapproche  do  celle 
du  cul-de-lampe  :  Des  culs-de-lampe. 

—  Artiil.  Nom  donné,  dans  les  canons  se  chargeant  par 
la  bouche,  à  la  face  extérieure  de  l'arrière,  au  milieu  de 
laquelle  est  le  bouton  de  culasse.  (On  disait  autrefois  cnLATE.) 

Il  Encorbellement  pyramidal  renversé,  destiné  à  soutenir 
certaines  guérites  de  rempart,  que  comportaient  les  an- 
ciens systèmes  de  fortification. 

—  Impr.  Sorte  de  vignette   d'ornement,  que   l'on  met 
dans  les  livres  à  la  fin  des  chapi- 
tres, pour  remplir  l'espace  blanc 
qui  reste. 

—  Mar.  Bas  des  bouteilles  ;  or- 
nements qui  terminent  la  sculp- 
ture sur  la  première  préceinte. 

— MoU.  Nom  ancien  de  plusieurs 
coquilles  du  genre  turbot. 

—  Pèch.  Enceinte  formée  en 
dehors  des  bords  d'un  étang  pour 
retenir  l'eau. 

—  Techn.  Faux  fond  d'une  ser- 
rure. Il  Bouton  de  porte. 

—  Encycl.  Archit.  Il  y  a  des 
culs'de-lampe  de  deux  sortes  :  les  uns,  particuliers  à  1  ar- 
chitecture ogivale,  sont  des  clefs  pendantes  qui  tombent 
des  nervures 
des  voûtes; 
les  autres  sont 
des  supports 
en  encorbelle- 
ment, destinés 
à  recevoir  la 
retombée  d'un 
arc  doubleau, 
d'une  tou- 
relle, etc.,  ou  à 
soutenir  ime 
statue  placée 
dans  une  niche 
peu  profonde. 
Le  fond  d'une 
lampe  suspen- 
due a  pu  don- 
ner l'idée  d'ap- 
peler «  cul-de- 
lampe  »  certai- 
nes clefs  pe'n- 
dantcs  ;  mais 
cette  dénomi- 
nation n'est 
guère  justifiée 
en  ce  qui  con- 
cerne les  sup- 
ports cn  en- 
corbelleraont. 
Toutefois,  l'u- 

sago  ayant  consacré  cette  appellation,  nous  donnerons 
ici  quelques  renseignements  sur  les  culs-de-lampe  de 
cette  dernière  espèce.  (Pour  les  autres,  v.  clef.) 

Les  culs-de-Iuriipo  en  cncorhcUement  ne  sont  que  des 
variétés  de  corbeaux  ou  de  consoles  :  ils  dilfèrent  du  cor- 
beau proprement  dit  en  ce  qu'ils  ne  présentent  pas  de  faces 
parallèles  perpendiculaires  au  mur;  le  plus  souvent,  ils 
vont  en  diminuant  de  haut  cn  bxs.  comme  le  calice  d'une 
fleur.  Ils  sont  munis,  comme  le  chapiteau,  d'un  tailloir; 
mais,  au  lieu  de  couronner  une  colonne,  ils  servent  de  base 
à  un  membre  d'architecture,  souvent  à  une  ou  plusieurs 
colonnett«5. 

Les  culs-de-lampe  étaient  généralement  peints  de  cou- 
leurs vives;  leur  décoration  consiste  cn  feuillages,  ou  en 
figures  allégoriques.  Quelquefois,  des  culs-de-larapc  repré- 
sentent des  scènes  d'histoire  religieuse  ou  de  fabliaux  po- 
pulaires, ou  encore  des  emblèmes.  Au  xv"  siècle,  on  pro- 
digue h'H  culs-de-lampe  portant  des  sommiers  d'arcs  ou 
des  statues,  principalement  dans  les  édifices  civils;  ceux 
du  commenuernoiii  de  «;o  siècle  fatiguent  par  l'uniformité 
des  formes  géométritiues  et  ta  recherche  de  la  sculpture; 
ceux  dti  la  Hn  présentent  des  masses  mieux  combinées. 


Cul-de-lampe. 


Cula-de-lampc  :  ].  xi«  siècle;  2,  3.  xmo  siècle; 
4.  xvi"  sïèclc. 


Cul-ile-porc 


La  Renaissance  leur  donna  la  formo  d'un  ctiapiteau  sans 
colonne,  possédant  un  culot  en  manière  do  rosace  sous  le 
lit  inférieur,  a  la  placo  de  l'as- 
tragale. 1^         -^    /^'^       vA^l 

CUL-DE-MULET  (A.*H,;è)n.  m.  ^"^^ 

Variété  de  figue,  il  PI. />es  culs- 
de-mulet. 

CUL-DE-PORC  {ht,  par')  ou 
CUL-DE-POT  (  po  ^  n.  m.  Sorte 
de  nœud  marin  en  forme  de  bou- 
ton, au  bout  d'un  cordage.  (Il  se 
fait  simple  ou  double.)  liPl.  Des 
cuLS-DE-roRc.  Des  cdls-de-pot. 

CUL-DE-POULE  (ku)  n.  m. 
Artvétér.  Ulcère  des  chevaux,  _  . 

caractérisé  par  des  bords  renversés,  et  aussi  Eminenco 
formée  par  la  graisse  autour  de  la  queue  des  chevaux 
qui  ont  trop  d'embonpoint  :  Des  culs-de-poule. 

—  Mar.  Arrière  d'un  canot  en  porte  â  laux  et  débordant 
de  l'étambot.  Certains  yachts  ont  aussi  l'arrière  en  cul- 
de-pou  le. 

CUL-DE-SAC  {ku,sak')  n.  m.  Impasse,  voie  sans  issue  : 
Des  culs-de-sac. 

—  Fi':'.  Emploi,  fonction,  carrière,  entreprise  qui  no 
peut  mener  à  rien,  qui  n'offre  aucune  chance  de  prospé- 
rité :  La  bohème  ignorée  n'est  pas  un  chemin,  c'est  un  cul- 
DE-SAC.  (H.  Miirger.) 

—  Mar.  Enfoncement  de  la  mer  dans  les  terres  ;  petit 
port  naturel;  lieu  de_ sûreté  pour  le?  bâtiments. 

—  Pèch.  Fond  d'un  filet. 

CUL-DE-SINGE  (ku,  sinj')  n.  m.  Hortic.  Sorte  de  melon, 
dont  une  des  extrémités,  gonflée,  ressemble  au  derrière  du 
singe  :  Des  culs-de-Singe. 

—  Moll.  Nom  vulgaire  d'une  coquille  du  genre  pourpre. 

CUL-DE-VERRE  {ku,  vèr)  n.  m.  En  T.  d'art  vétér..  Ta- 
che verdâtro  qui  se  produit  quelquefois  dans  les  yeux  du 
cheval,  il  PI.  Des  culs-de-verre. 

CUL-D'OR  (ku)  n.  m.  Ornith.  Espèce  de  merle,  originaire 
d'Afrique,  il  PI.  Des  culs-d'or. 

CUL-DORÉ  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  papillon  de  nuit, 
le  bombyx  auriflua.  Il  PI.  Des  culs-dorés. 

CULÉE  n.  f.  Massif  de  maçonnerie  de  pierres  ou  de 
briques,  destiné  à  recevoir  l'une  des  retombées  des  arches 
d'un  pont  les  plus  proches  de  la  terre  ferme  et.  à  arc-bouter 
la  poussée,  n  Culée  d'arc-boutant,  Massif  de  maçonnerie 
destiné  à  soutenir  la  voûte  d'un  édifice. —  Rang  do  pieux 
servant  à  soutenir  les  terres. 

Mar.  Donner.  Se  rfoïiner  des  culées.  Se  disent  d'un  bâti- 
ment lorsqu'il  donne  des  coups  de  sa  quille  sur  le  fond. 
Il  Mouvement  en  arrière  d'un  bâtiment  qui  chasse,  évolue 
ou  appareille. 

—  Techn.  Souche  d'arbre  qui  est  en  dehors  du  sol.  Il  Par- 
tie du  cuir  la  plus  proche  de  la  queue,  il  Endroit  d'où  l'on 
extrait  l'ardoise. 

—  Encycl.  Constr.  Suivant  la  forme  de  la  voûte  ou  du 
pont,  on  fait  les  culées  à  parements  droits  ou  inclinés,  on 
leur  donne  une 
section  pleine  ou 
évidée.  Les  maté- 
riaux que  l'on  y 
emploie  sont  le 
bois,  la  pierre,  la 
brique  et  le  métal. 
Les  culées  en  bois 
sont  généralement 
appelées  à  suppor- 
ter un  pont  pro- 
visoire en  char- 
pente; les  culées 
en  pierre  ou  en 
briques  servent 
d'appuis  aux  voû- 
tes en  maçonnerie, 
aux  ponts  en  bois 
ou  en  métal,  que 
ces  derniers  soient  droits  ou  en  arc;  les  culées  en  métal, 

3ui  ont  la  forme  de  colonnes,  reçoivent  les  extrémités 
'un  pont  droit  ou  la  retombée  des  fermes  d'un  pont  en  arc. 

—  Culée  des  ponts  tnilitaires.  Elle  consiste  en  un  corps 
mort,  formé  d'une  grosse  poutre,  maintenue  en  place  par 
quatre  forts  piquets. 

CULEMENT  {maji)  a.  m.  Action  d'un  navire  qui  cule. 

CULENBORG  ou  KuiLENBOURG,  bourg  des  Pays-Bas 
(prov.  de  Gueldre),  sur  le  Lok  ;  7.-00 hab.  Fabrique  do  soie- 
ries et  rubans. 

CULER  v.  n.  Aller  à  reculons  ;  Charrette  qui  cule. 

—  Mar.  Reculer,  aller  en  arrière,  il  Brasser  les  voiles  à 
culer,  Les  orienter  de  façon  à  faire  rétrograder  le  navire. 

Il  Le  vent  cule,  Il  souffle  d'une  direction  plus  rapprochée  de 
l'arrière  qu'auparavant. 

CULERON  n.  m.  Endroit  rembourré  et  arrondi  de  la  crou- 
pière, sur  lequel  pose  la  queue  du  cheval  sellé  ou  harnaché. 

CULETIN  n.  m. Voile  employée  par  les  pêcheurs  de  morue 
pour  hâter  la  dérive  d'un  navire,  lorsqu'il  va  côté  en  travers. 

CULETON  n.  m.  Partie  opposée  à  la  têtière  d'un  gros 
soufflet  de  forge. 

CULETTE  [lèt')  n.  f.  Partie  de  l'armure  qui,  aux  xv"  et 
xvi"  siècles,  protégeait  les  reins.  (On  disait  plus  ancienne- 
ment   BATTE -CUL.) 

Syn.  garde-reins. 

CULEUS  {Iv-uss') 
n.  m.  Antiq.  rom. 
Mesure  de  capacité 
pour  les  liquides, 
usitée  chez  les  Ro- 
mains, et  qui  va- 
lait 30  amphores  ou 
536''', 127.  H  Grand 
sac  de  cuir,  qui  ser- 
vait au  transport 
des  liquides.  Il  Sup- 
plice des  parrici- 
des, qui  consistait  Culeua- 
à  jeter  à  la  mer  le 

condamné,  enfermé  dans  un  sac  avec  un  singe,  un  coq  et 
un  serpent. 


Culée  de  pont  en  fer. 


CULFEIGHTRIN  ou  GaREY,  bourg  d'Irlande  (prov. 
d'Ulster  [comté  d'Antrim]),  sur  le  canal  du  Nord  ;  2.400  h. 

CULHAT,  comm.  du  Puy-de-Dôme,  arr.  et  à  22  kilom. 
do  Thiers,  sur  le  Litroux,  affluent  de  l'Allier;  1,184  bab. 
Plomb  argentifère.  Eglise  romane. 

GULIACAN,  ville  du  Mexique  (prov.  de  Sinaloa),  sur  le 
rio  côtier  Culiacan,  tributaire  du  golfo  de  Californie; 
8.000  hab.  Evéché.  Capitale  do  la  province  de  Sinaloa,  où 
se  concentre  tout  le  minerai  d'or  et  d'argent  recueilli  dans 
le  pavs.  Son  port  est  Âltata.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de 
:i5.59Ô  hab. 

CULICIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  diptères 
néniocèrcs,  comprenant  les  cousins  et  autres  formes  grêles 
et  légères,  à  longue  trompe  cornée,  armée  de  qualro  pi- 
quants en  soies. —  Un  culicidé. 

—  Encycl.  Les  femelles  des  cuUicidés  sont  seules  capa- 
bles de  piquer;  les  mâles  ont  la  trompe  entourée  par 
le  panache  plumeux  des  palpes,  toujours  aussi  longs 
qu'elle.  Insectes  crépusculaires  et  nocturnes,  les  culicidés 
volent  en  nombreux  essaims  au  voisinage  des  eaux  où 
vivent  leurs  larveset  leurs  nymphes,  toujours  aquatiques. 
Les  principaux  genres  de  cetto  famille  sont  :  le  cousin 
(culex)  ;  V  anophèle;  Vs-des. 

CULICIFORME  (si  —  du  lat.  culex,  icis,  cousin,  et  forma, 
forme)  adj.  Qui  ressemble  à  un  cousin  ;  Les  corèthrcs  sont 

CULlCIEOUMKS, 

CULICIFORMES  (si  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  diptères  némocères,  compre- 
nant les  genres  où  la  tête  ne  se  prolonge  pas  en  avant 
en  bec,  mais  possède  une  courte  trompe  charnue.  —  Un  cu- 

LICI  FORME. 

—  Encycl.  Comme  chez  les  culicidés,  les  mâles  des 
cuUciformes  ont  les  antennes  plumeuses.  Les  larves  sont 
aquatiques  ou  terrestres,  se  développant  dans  l'eau,  la 
terre  ou  le  terreau  des  arbres.  Les  genres  principaux 
sont  :  ceratopogon.  tanypus,  chironomus,  corethva. 

CULICIVORE  (.si  —  du  lat.  culex,  icis,  cousin,  et  vorare, 
dévorer)  adj.  Zool.  Qui  se  nourrit  d'insectes,  tels  que  les 
cousins,  les  moucherons,  etc. 

—  n.  m.  Ornith.  Syn.  de  gobe-mouches. 

CULIER  (li~é  —  rad.  cul)  adj.  S'est  dit  du  gros  intestin 
qui  vient  aboutir  à  l'anus  :  Le  boyau  culier.  (Vieux.) 

CULIÈRE  (rad.  cul)  n.  f.  Archéol.  Avaloire  du  cheval 
harnaché  à  nu.  (S'entendait  aussi  pour  la  garuiture  com- 
plète de  croupe  avec  la  croupière,  les  carrefours  la  rèu- 


CulU-re  (IGlîij. 

nissanl  à  l'avaloire  et  les  boutreauxou  chasse-mouches  cn 
dépendant,  La  culière  du  cheval  housse  est  la  partie  de  la 
housse  habillant  toute  l'arrière-main.  La  culière,  en  fait, 
quand  elle  appartient  au  premier  genre,  n'est  pas  uno 
pièce  de  pur  ornement;  attachée  aux  arçons  de  derrièro, 
elle  maintient  la  selle  et  l'empêche  de  glisser  en  avant.) 

—  Constr.  Pierre  creusée  dans  son  centre  pour  recevoir 
les  eaux  d'un  tuyau  de  descente. ti  On  l'appelle  aussi  cuiller. 

CULILAWAN  (des  mots  malais  kulit  laivnug,  cannelle 
giroflée)  n.  m.  Nom  spécifique  d'un  laurier,  dont  l'écorce 
se  vend  sous  le  nom  de  <'  cannelle  giroflée  ".  n  Nom  do 
l'écorce  elle-racme.  (On  dit  aussi  culilaban,  et  ooulilavan.) 

—  Encycl.  L'écorce  de  culilairan  est  fournie  par  le 
cinnamomum  culilawan,  arbre  de  la  famille  des  laurinées. 
On  la  trouve  en  morceaux  aplatis  d'un  jaune  rougcâlre. 
Son  odeur  tient  à  la  fois  de  la  cannelle  et  du  girofle;  sa 
saveur  est  aromatique,  piquante  et  astringente.  On  nomme 
culilarcan  des  Papous  une  écorce  assez  analogue  à  la  pré- 
cédente, mais  qui  est  caractérisée  par  la  nuance  bîstréo 
do  son  liber. 

CULINAIRE  {nèr'~  du  lat.  culina,  cuisine)  adj.  Qui  a  rap- 
port à  la  cuisine,  à  la  préparation  des  aliments  :  L'art  cv- 
LINAIRE  sert  d'escorte  à  la  diplomatie  européenne.  [Ca.ràmG.) 

—  Encycl.  V.  cuisine. 

CULINAIREMENT  (nèr)  adv.  En  ce  qui  a  rapport  à  la 
cuisine. 

CULIT-API  {tn-pi)-n.  m.  Nom  commercial  do  l'écorce 
d'un  arbre,  variété  de  rubiacée,  que  l'on  emploie  en  parfu- 
merie ù  cause  de  son  odeur  aromatique  et  agréable. 

CUL-JAUNE  {ku-jôn)  n.  m.  Ornith.  Nom  vulgaire  du 
cassiquo.  Il  Des  culs-jaunes. 

CuLLA,  comm.  d'Espagne  (Valence  [prov.  de  Castcllon 
de  la  Plana]),  sur  le  Seco,  tributaire  du  Mijarès  ;  2.350  hab. 
Kuinos  d'un  château  fort. 

CULLAGE  n.  m.  Féod.  V.  CULAGE. 

GULLAR  DE  Baza,  comm.  d'Espagne  (Andalousie 
[prov.  de  Grenade]),  sur  le  Cullar,  branche  du  Guadiana 
Mener  ;  7.000  bab.  Filature  de  laines.  Château  mauresque. 

CuLLEN,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Banff),  sur  Vanse  de 
Cullen  ;  2.300  hab.  Pèche;  fabrique  de  toiles.  — Ville 
d'Irlande  (prov.  do  Muustcr  [comté  de  Cork])  ;  2.G00  hab. 

GULLEN  lAVilliam),  médecin  anglais,  né  à  Hamilton 
(Ecosse),  en  1710,  mort  en  1790.  Après  avoir  professé  à 
Glasgow,  vers  1774,  il  fut  attaché  à  l'université  d'Edim- 
hourg.  Dans  son  système  nosographique,  Cullen  est  nette- 
ment opposé  aux  doctrines  humorales;  les  causes  des 
maladies  résident,  pour  lui,  dans  la  perturbation  des  mou- 
vements atomiques,  qui  sont  eux-mêmes  sous  la  dépen- 
dance du  système  nerveux.  Ces  théories  furent  accep- 
tées avec  enthousiasme.  Il  est  difficile  de  les  juger  ac- 
tuellement ;  la  théorie  microbienne  a  d'abord  donné  aux 
maladies  infectieuses  une  cause  atomique,  le  microbo 
jiathogèno,  mais  on  a  vite  reconnu  que  l'action  du  mi- 
crobo est  surtout  due  à  ses  produits  d'excrétion  ;  les 
toxines,  et  on  retombe  dans  la  théorie  chimique,  voisine  de 


449 

la  thôorie  humoralo,  qno  combattait  CuUon.  Ses  princi- 
paux ouvraiçes  sont  :  Institutions  of  mi'tticinp  (1772); 
a  Trratisc  of  mntcria  inrdica  (1789);  First  Lines  of  practira 
of  physic  for  the  use  of  the  students{m(i-il$Z);  Clinical 
iec/itres  (1811  [ouvrage  postluimo  rédigô  d'après  SOS  cours]). 

GuLLEN  (Paiirt.  arohev^(|UO  irlaiitlais,  n6  on  1803,  mort 
en  IH7S.  ()i>i.'utio  luotri'  on  1829,  il  dirigea  d'aliurd, à  Rome, 
In  i.-olU>go  irlandais.  Nnmm(S,  on  1850,archGVôi(uo  d'Armagli 
et  primat  d'Irlande,  il  présida,  on  i{nalité  do  iégat  aposto- 
liquo,  lo  coni'ilo  national  do  Tlun-los.  En  1852,  il  fut  trans- 
fère sur  lo  siego  de  Dublin,  et  son  titre  do  primai  lui  fut 
conservé.  11  se  signala  par  son  opposition  à  la  création 
d'écoles  mixtes,  sa  polémitpio  on  favonr  du  pouvoir  tnrnpo- 
rel  du  pape  et  la  création.  A  Dublin,  d'un  liôpital  ot  d'une 
université  catholiques.  Fait  cardinal  on  isfio,  il  siégea  au 
concile  du  Vatican  on  1870,  ot,  en  1875,  présida  lo  concile 
irlandais  de  Mayuooth. 

CULLÉNIE  {ni  —  do  Cuîlcn,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  do  mal- 
vacéos,  série  dos  fromagers,  à  fleurs  liermaplirodites  ot 
régulières.  (Les  cuUénies  sont  de  grands  arbros  des  répions 
tropicales,  à  feuilles  écaillouscs,  à  Heurs  on  cimes  lasci- 
culées.  à  fruit  rond  hérissé  de  pointes.) 

GULLERA,  ville  d'Espagne  (prov.  de  Valence  [Valence]), 
sur  lo  Jucar,  près  de  son  embouchure  dans  la  Méditerra- 
née; 11.715  hab.  Exportation  d'oranges  et  autres  denrées  du 
pays.  Anciennes  murailles  et  tours  du  temps  des  Maures. 

GuLLEREDO,  coJiim.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la  Co- 
roguo  I),  non  luin  do  l'Atlautiquo  ;  6.795  hab. 

CULLERIER  (Michel),  médecin  français,  né  à  Angers 
en  1758,  mort  à  Paris  en  1827.11  fut  membrede  l'Académie 
(1R21)  et  cliirurgien  en  chef  de  l'hospice  des  vénériens  do 
Bicètre;  c'est  là  qu'il  dut  expérimenter  sur  des  cadavres 
la  guillotine  construite  par  lo  chirurgien  Louis.  Il  alaissé  : 
Propositions  de  chirurgie  et  quelques  mémoires  consacrés 
aux  maladies  vénériennes.  —  Son  neveu,  François-Aimé- 
GniLLAU.Mii,  né  à  Angers  en  1782,  mort  à  Paris  en  1811, 
hérita  de  ses  titres  ot  se  consacra  presque  exclusivement  à 
la  syphiligraphie.On  ade  lui  :  Dissertation  surleshois  sudo- 
rifiques  et  sur  leurs  usages  dans  les  maladies  si/p/nlitiques  ; 
Recherches  sur  la  thi-rnpeutique  de  la  si/philis  (1836),  et  de 
nombreuses  observations  sur  la  syphilis.  —  Le  fils  de  ce 
dernier,  Adrien-Fidèle-AuodstÈ,  né  à  Paris  on  1805, 
mort  àVaugouard  (Loiret)  en  1874.  chirurgien  des  hôpi- 
taux, fut  aussi  un  syphiligraphe  distingué.  On  lui  doit,  en 
plus  de  divers  mémoires  :  Précis  iconographique  des  mala- 
dies vénériennes  (i861). 

CULLETER  V.  a.  Avoir  lo  cul  sur  :  Culleter  un  siège. 
(Vieux.) 

GULLODBN,  localité  d'Ecosse  (comté  d'Inverness), 
près  du  marais  dit  Cutloden  Moor.  Défaite  du  prétendant 
Charles-Edouard  Stuart.  V.  l'art,  suiv. 

Culloden  (bataille  de).  Cette  bataille,  qui  eut  pour 
théâtre  la  vaste  bruyère  de  Culloden,  à  cinq  milles  d'In- 
verness, fut  gagnée  par  i "armée  anglaise  du  duc  de  Cum- 
berland,  sur  les  partisans  de  Charles-Edouard,  petit-Iils 
du  roi  Jacques  II,  dont  elle  consacra  définitivement  la 
défaite.  Le  lo  avril  1746,  Cumberlandfranchit  la  Spey  avec 
10.000  hommes.  Alors,  les  montagnards  écossais  accou- 
rurent de  toute  part  pour  se  ranger  sous  la  bannière  du 
dernier  des  Stuarts.  Cependant,  Charles-Edouard  ne  put 
rallier  autour  de  lui  quo  G.OOO  hommes.  Les  highlaodors 
s'élancèrent  sur  l'ennemi,  à  travers  des  tourbillons  de 
neige  et  de  fumée.  Une  décharge  meurtrière  des  Anglais 
coucha  les  deux  premiers  rangs  des  assaillants  et  refroi- 
dit l'ardeur  des  autres.  Les  volontaires  français  et  les 
ûfriciers  irlandais  tentèrent  en  vain  d'arrêter  la  panique 
et  de  rétablir  le  combat.  Ils  furent  repoussés,  et  bientôt, 
l'armée  jacobito,  en  pleine  déroute,  se  dispersa  dans  les 
montagnes.  Charles-Edouard  fut  entraîné  par  ses  officiers. 
Il  laissait  un  millier  des  siens  sur  lo  champ  do  bataille. 

CULLOMPTON  ou  GOLLUMPTON,  ville  d'Angleterre 
(comté  de  Devon),  sur  le  Cuhn,  affluent  de  l'Exe  ;  2.950  hab. 
Minoterie  ,papeteries,corroiries,fabriquo  de  tissus  de  coton. 

GuLLUM  (George  Washington),  ingénieur  et  écrivain 
américain,  né  en  1809  à  New-York,  mort  en  1892,  fut  pro- 
fesseur à  l'école  de  West-Point,  chef  do  l'état -major 
fédéral  pendant  la  guerre  civile,  directeur  de  l'académio 
militaire  ot  chef  du  bureau  dos  fortilications.  Parmi  ses 
ouvrages  estimés,  nous  citerons  :  I^lemcnts  of  tnililttry 
Art  and  Iliston/  (1863);  St/st^ms  nf  militari/  bridges  (18fi3j; 
Campaif/'ns  of'the  War  of  iSH  criticiscd  (1880). 

GULLUMIE  imî)  n.  f.  Arbrisseau  do  la  famillo  dos  com- 
posées, tribu  dos  arctotidés,  comprenant  une  dizaine  d'es- 
pèces, qui  croissent  au  cap  de  Hoono-Espéranco. 

CULM  nu  KULM,  ville  d'AUemapno,  sur  la  Vistulo  ; 
10.000  liab.  Fabrication  de  draps  et  do  bonneterie.  Hôtel 
do  ville  ot  cathédrale  romarrpiable.  Ville  fondée  en  1Î30  ; 
elle  fut  réuni©  à  la  monarchie  prussienne  lors  du  troisième 
partage  de  la  Pologne.  —  Petite  ville  d'Austro-Hongrio 
(Bohême).  Une  armée  française,  commandéo  par  Van- 
damme,  y  fut  battue  par  los  forces,  hion  supérieures  en 
nombre,  des  Prussiens  ot  des  Russes,  los  29  et 30 août  1813. 

CULMEN  [mhV)  n.  m.  Mot  latin,  employé  parfois  pour 
désigner  lo  sommet  lo  plus  élevé,  lo  point  culminant,  d'un 
massif  ;  Le  Suncy  est  le  cclmen  du  Plateau  central. 

CULMIFÈRE  (du  lat.  culmus,  chaume,  et  ferre,  nortor) 
adi.  Se  dit  des  vé^'étanx  dont  la  tige  constitue  un  cimumo 
(blo,  roseaux,  etc.j  :  Planlen  crLMii-ïiBES. 

—  n.  f.  pi.  Syn.  do  nRAMiNfîics. 

CULMIOÈNE  [jèn  —  du  lat,  culmus,  chaume,  ot  genitus, 
né)  adj.  l'^n  T.  do  bot..  Qui  naît  ot  croit  sur  lo  cliaume. 

GULMINANCE  (nanî.t  —  du  lat.  othnen,  inis,  faite)  n.  f. 
Point  lo  plus  élevé  ;  Le  pilon  du  Trenze  n'est  qu'une  arùte 
détachée  rft'«  oulminanciîs  granitiques  du  UoiS'dea-Armes. 
(Fournot.)  [Pou  us.] 

CULMINANT  {nan),  ANTE  adj.  En  T.  d'astron..  Se  dit 
dn  |io]iir,  mi  se  trouve  un  astre  dans  le  ciel,  quand,  par 
l'oItVt  .lu  m'iuvoraeiit  ajqiarent  du  ciel,  il  arrive  au  méri- 
dien du  lieu,  ot  qu'il  semble  avoir  atteint  la  plus  grande 
hauteur  au-dessus  d<}  l'iiorizou. 

—  Par  oxt.  Point  culminant.  8odit  de  tout  point  qui  se 
trouve  le  plus  élevé  par  rapport  A  d'autres  :  Le  i>oint 
CULMINANT  du  Saiht-Gothard.  n  Fig.  Lo  plus  haut  degré 
possible  :  Le  point  CULMINANT  i/f  la  gloire. 


CULLEN 


CULPABILITE 


CULMINATION  (si-on)  n.  f.  Il  Points  de  culminatinn, 
Poinfs  de  la  irajoctoiro  (l'un  astre  qui  se  trouvent  dans  lo 
méridien  du  heu. 

—  Encycl.  On  sait  que  les  astres  paraissent  décrire 
chaque  jour,  sur  la  voûte  céleste,  un  cercle  ayant  le  pôle 
pour  centre. 

En  cluuino  liou,  los  points  do  cette  trajectoire  situés  au 
maximum  ou  au  minimum  do  hauteur  par  rapport  à  l'ho- 
rizon du  liou  sont  désignés  par  les  astronomes  sous  los 
noms  àoculmination  supérieure  et  do  culminât  ion  infiirieure. 

Ces  points  sont  précisément  atteints  aux  instants  ou 
l'astre  franchit  le  plan  méridien.  Au  voisinage  de  l'équa- 
tour,  la  culmination  inférieure  se  produit  toujours  au- 
dessous  do  l'horizon  ;  mais,  à  mesure  que  l'on  s'approche 
dos  pôles,  une  région  do  plus  en  plus  grande  du  ciel  de- 
vient circom  polaire. 

Comme  les  deux  points  de  culmination  sont  symétriques 
par  rapiiurt  au  pôle  céleste,  on  voit  quel  précieux  moyen 
de  déterminer  la  latitude  est  fourni,  en  chaque  endroit,  par 
l'observation  désastres  circompolaires  à  leurs  deux  culmi- 
uations. 

Toutes  les  observations  astronomiques  exigeant  une 
grande  précision  sont  effectuées  au  voisinage  de  la  culmi- 
nation supérieure  ;  on  réduit,  de  la  sorte,  la  correction  de 
réfraction  à  un  mininmm,  et,  en  outre,  on  effectue  les  dé- 
terminations de  déclinaison  avec  plus  de  précision,  puis- 
qu'on ces  points  la  trajectoire  de  l'astre  est  sensiblement 
horizontale. 

CULMINER  (du  lat.  culmen,  inis,  fatte)  v.  n.  En  T.  d'as- 
tron.. Passer,  se  trouver  au  méridien,  au  point 
culminant. 

CULMITE(duIat.  culmus,  chaume)  n.f.  Genre 
de  végétaux  fossiles,  qui  rappellent  les  chaumes 
des  graminées. 

—  Encycl.  Les  çéolo^ues  ont  donné  le  nom 
de  culniites  à  des  tiges  lossiles  noueuses,  pré- 
sentant des  anneaux  transversaux  qui  résultent 
de  l'insertion  des  feuilles,  et  qui  sont  souvent 
accompagnés  de  cicatrices  indiquant  la  trace 
des  bourgeons  ou  des  racines  adventives.  Les 
culmites  sont  assez  fréquentes  dans  les  ter- 
rains tertiaires,  et  se  trouvent,  soit  dans  les  for- 
mations marines,  soit  dans  les  dépôts  lacustres. 

GUL-NOUÉ  {ku)  n.  m.  Variété  de  pomme  à 
cidre,  n  PI.  Des  culs-noués. 

CULOT  [lo  —  rad.  cul)  n.  m.  Dernier  éclos 
d'une  nichée;  dernier  né  parmi  les  animaux 
d'une  même  portée  :  Le  culot  d'un  nid  de  se- 
rins. Le  culot  d'une  portée  de  loups,  u  Fam. 
Dernier  né  d'une  famille.  Il  Personne  reçue  la 
dernière  dans  une  société  :  Le  culot  de  l'Aca- 
démie française. 

—  Matière  solide  qui  s'amasse  au  fond  d'un 
récipient  :  Certains  fumeurs  ne  jettent  jamais  le 
culot  de  leur  pipe. 

—  Partie  de  la  fronde  sur  laquelle  on  pose  le 
projectile  qu'on  veut  lancer. 

—  Sorte  de  cabane  à  demi  enfouie  dans  le 
sol  et  dont  la  toiture  et  les  murs  latéraux  sont 
recouverts  de  gazon.  (On  les  place  dans  les  bois 
pour  abriter  les  charbonniers  ou  sur  le  bord 
d'un  étang  ou  d'un  cours  d'eau  pour  servir  de 
retraite  et  d'atfùt  aux  pécheurs  et  aux  chasseurs.) 

—  Pop.  Aplomb,   effronterie,  toupet  :  Avoir 

du   CULOT. 

—  Archéol.  Bourse  ancienne,  dont  le  fond 

était  arrondi  et  ordinairement  bilobé.  (On  disait  indistincte- 
ment uji  culot  ou  une  bourse  à  culot.  Par  extension,  le  terme 

«  culot  •  s'appli([uait  à  un    , 

sac  do  petite  dimension.) 

—  Archit.  Ornement 
architectural,  d'où  par- 
tent des  volutes  ou  des 
rinceaux  de  feuillage. 

—  Armur.  Sorte  do 
petit  chapeau  cylindrique 


son  espèce  dans  le  nombre  des  dominos  que  l'on  a  en  main 
pour  jouer. 

—  Techn.  Tube  cintré  réunissant  dans  un  seul  tuyau 
deux  conduites,  ou  bien  servant  à  établir  la  bifurcation 
d'une  conduite  unique  on  doux  autres. 
Il  Culotte  des  6o»i7/(;urs,  Tubes  verticaux 
ou  légèrement  inclinés,  qui  font  com- 
muniquer les  bouilleurs  avec  la  chau- 
dière, dans  los  machines  à  vapeur.  (On 
les  appelle  aussi  cuissaros  )  ii  Morceau 
de  métal  creux  et  rond,  qu'on  adapte  à 
la  partie  inférieure  do  la  poignée  d'un  Culotte, 
pistolet.  Il  Culottes  de  lachemiucc,  Forme 

des  tôles  réunissant  la  cheminée  à  la  chaudière,  n  Culotte 
d'échappement.  Dans  une  locomotive,  Pièce  cylindrique 
creuse  en  fonte  qui,  dans  la  boîte  à  fumée,  reçoit"  la  vapeur 
d'échappement  des  tuyaux  qui  l'amènent  des  cylindres  et, 
à  l'aide  d'une  bifurcation  terminée  par  la  tuyère  d'échappe- 
ment, la  conduit  dans  la  cheminée,  ti  Dans  la  fabrication 
mécanique  du  tissu  appelé  «  gaze  »,  Demi-lisse  à  maille 
simple  qui  se  combine  avec  la  lisse  anglaise  et  la  lisse  de 
tour  pour  former  l'ensemble  des  mouvements  qui  consti- 
tuent le  tour  anglais.  Il  Lisse  à  culotte,  Réunion  de  la  lisse 
du  fil  de  tour  avec  celle  de  la  domi-maille. 

—  Loc.  div.  :  Culotte  de  peau.  Vieux  militaire  qui  a  con- 
servé des  habitudes  soldiu.tesques.  il  Porter  la  culotte.  En 
parlant  d'une  femme,  Avoir  plus  d'autorité  que  le  mari. 

Il  /{hume  de  culotte.  Nom  pittoresque  donné  par  Ricord 
à  la  blennorragie,  il  Aimer   la  culotte,   la  culotte  rouge. 


1.  Culotte  ( 
(Empire);  6. 


Culot. 


en  carton  mince,  que  Ton  nlaco  sur  la  poudre,  dans  le  char- 
gement des  cartouches  d  armes  de  chasse,  ii  Fond  métalli- 
que, contenant  la  capsule  dans  les  cartouches  de  fusil. 

—  Artill.  Fond  de  gargousso.  ii  Partie  plus  épaisse  de  la 
bombo,  qui  est  opposée  à.  la  fusée,  et  qui  a  pour  but 
d'empêcher  lo  projectile  do  tomber  sur  la  mèche.  Il  Sorte 
de  capsule  métallique,  quo  l'on  fixe  A  l'entrée  du  creux 
do  certaines  balles  explosives,  et  qui  est  destinée  à  rece- 
voir directement  l'action  dos  gaz  de  la  poudre. 

—  Môtall.  Lingot  de  métal  qui,  après  s'être  séparé  des 
scories,  tombe  et  reste  au  foncl  du  creuset,  il  Sorte  do  pla- 
teau en  terre  réfractaire,  que  l'on  interpose  entre  lo  fond 
d'un  creuset  et  lo  feu,  pour  garantir  ce  creuset  contre  une 
trop  vivo  action  dos  tlammes  dans  la  funto  de  l'or  ot  do 
Pargont. 

—  Pyrotechn.  Base  sur  laquelle  on  appuie  une  fusée 
pour  là  charger. 

—  Techn.  Partie  inférieure  d'une  lampe  d'église.  Il  Partie 
la  plus  basse  d'un  bénitier  portatif,  il  Support  sur  lequel  le 
miroitier  pose  sa  capsule  à  mercure. 

—  n.  m.  pi.  Géol.  Dykes  terminés  on  cônes  ou  on  dômes. 
—  Un  CULOT. 

CULOTTAGE  {lo-taj")  n.  m.  Action  de  culotter  une  pipo. 
Il  Nuance  brune  plus  ou  moins  foncée  qui  s'étond  sur  le 
tuyau  et  lo  fourneau  d'une  pipe  longtemps  en  usage. 

CULOTTE  (rad.  cnl)  n.  f.  Vêlement  d'homme,  qui  va  dos 
hanches  aux  genoux,  ot  qui  est  divisé  pour  couvrir  les 
jambes  séparément  :  Culottk  de  cycliste.  (On  emploie  sou- 
vent lo  pluriel  pour  désigner  ce  vôtoment,  A  cause  dos 
deux  jambes  (|ui  en  font  partie;  on  dit  même,  en  ce 
sons  :  une  paire  de  culottes.)  ii  Abusiv.  Pantalon  ;  tout  vête- 
ment qui  couvre  le  bas  du  corps,  et  qui  est  bifurqué  pour 
los  jambes. 

—  Par  ext.  Homme,  par  opposition  A  femme. 

—  Pop.  Ripaille,  bombance;  état  d'un  homme  qui  a  bu 
ou  mangé  avec  excès  :  Se  donner  une  cm.oTTK. 

—  Art  culin.  Partie  do  la  cuisse  du  bœuf,  y  compris 
l'échiné,  jusqu'au  fllet.  Il  Culoltti  de  piyvon,  MoTtié  do  pi- 
geon qui  contient  le  croupion. 

—  Bot.  Moitié  inférieure  dos  grands  pétales  do  l'ané- 
mono. 

—  Hist.  .^ans-culotte.  V.  i\  l'ordre  alpbab. 

—  JouY.  Perle  persévérante  ou  considérable  :  Prendre 
une  CULOTTK.  Il  Uu  domino  est  cuhdte  lorsqu'il  est  seul  do 


XVI*  B.l  ;  2.  Culotte  (xvn«  s.)  ;  3.  Cvilotté  (xvm"  8.)  ;  4.  Culotte  mllitntre 
Culotte  de  cérenionie;  6.  Culotte  de  chasse;  7.  Culotte  de  oycUste; 
8.  Culotte  militaii'e  modcroâ. 

Se  dît  d'une  femme  qui  aime  les  hommes,  les  militaires. 

—  Encycl.  Le  terme  culotte  n'apparaît  guère  avant  la 
fin  du  XVI*  siècle,  comme  l'objet  lui-môme,  car  on  portait 
auparavantle  haut  de-chaussesou  los  grèguos. C'est  seule- 
ment sous  Henri  \\X  que  le  haut-de-chausses  très  étroit  et 
ajusté  devint  à  la  mode,  et  encore  fut-il  longtemps  accom- 
pagné du  bourrelet  à  chiquetades,  enserrant  les  hanches 
et  do  la  braguette  allemande.  Au  xvii"  siècle,  les  cu- 
lottes coulissées  ou  ù  œillets  demeurèrent  longtemps  en 
usage,  jusqu'à  ce  que  le  xviii*  siècle  amenât  les  formes 
modernes  moins  étoffées,  mais  d'une  coupe  plus  stricte, 
avec  les  goussets,  le  petit  pont  ot  la  jarretière  à  un  ou 
plusieurs  boutons,  dont  la  forme  s'est  conservée  dans  la 
culotte  de  cour,  etc.  V.  HAur-uii-CHAUssus. 

CULOTTE-DE-CHIEN  n.  f.  Variété  d'oranger. 

CULOTTE-DE-SUISSE  n.  f.  Bot.  Variété  do  poire  mar- 
quée de  bandes  lençitudinales  alternativement  vorles  ot 
jaunes,  il  Nom  vulgaire  de  la  passiflore  bleue. 

—  SloU.  Nom  vulgaire  d'une  coquille  univalvo. 

CULOTTE -DE -VELOURS  [tour)  ou  CULOTTE-DE- 
SUISSE  n.  f.  Noms  vulgaires  d'une  variété  do  coq  appelée 
aui^si  COQ  DU  Hamdouug. 

CULOTTER  [lo'té)  y. a.  Mettre  une  culotte  &  :  Culottkr 
un  enfant.  Il  Fournir  des  culottes  A  :  Le  tailleur  qui  cvi^onv. 
la  cour.  Il  Absolum.  Confectionner  des  culottes,  des  pan- 
talons :  Tel  tailleur  culottk  mieux  qu'un  autre. 

—  Fam.  Noircir,  salir  :  Culotter  son  pantalon  sur  les 
bancs,  ii  Culotter  une  pipe.  En  noircir  lo  tuyau  ot  lo  fourneau 
en  fumant  habituellement  dedans. 

Culotté,  ée  part.  pass.  du  v.  Culotter. 

—  Ornith.  Se  dit  des  oiseaux,  lorsque  les  plumos  do 
leurs  cuisses  sont  allongées  et  pendantes. 

Se  culotter,  v.  pr.  Mettre  sa  culotte,  il  Prendre  une  cou- 
leur foncée  :  .Yes  qui  stî  rni.oiTR.  il  Devenir  culotlé,  en 
parlant  d'une  pipe,  li  Fam.  S'aguerrir,  s'endurcir. 

—  Pop.  Faire  une  bombance,  ripailler,  s'enivror. 
CULOTTEUR  {h-leur)  n.  m.  Celui  qui  culotte  dos  pipos  : 

Des  cuiorTiums  de  pipes. 

CULOTTIN  (/o-/i;i)  n.  m.  Culotte  très  étroite.  (Vx.)  il  Fam. 
Enfant  noiivellomont  culotté  :  /,>i  pe/f'f  culottin. 

CULOTTIER  (lo-ti-é),  ÈRE  n.  Personne  qui  fait  ou  vend 
des  gants,  dos  molletières  et  guêtres  on  cuir,  dos  culotles 
de  peau,  il  Adjectiv.  :  Ouvrier  culotthîr. 

CULOZ,  comm.  de  l'Ain,  arr.  ot  A  10  kilom.  do  Bellov, 
au  pied  du  Orand-rolombier,  8ur  lo  RhÛno;  1.493  han. 
Ch.  do  f.  P.-L.M.  Tourbe. 

CULPABIUTÉ  (du  lat.  culpabilis,  coupable)  d.  f.  Etat 
de  celui  qui  a  commis  un  crime  ou  nno  faute  :  Avoir  des 
preuves  de  la  oui.i'Auiïitk  d'un  accusé.  \\  Caractère  d'une 
action  coupable  :   La  culpadiliti^  d'un  acte. 

—  Anton.  Iniiooonce. 

37 


CULPEU  —   CULTURE 

GULPGU  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  loup 
{canis  Antarcticvs  ou  culpeus),  qui  liabite  l'Amérique  orien- 
tale et  méridionale,  ainsi  que  les  îles  Falkland. 

CUL-ROND  {ku-ron''  n.  m.  Sorte  de  bateau  de  pêche,  dont 
'es  extrémités  sont  très  relevées.  Il  Pl.  Des  culs-rosds. 

CULROSS,  bouriî  maritime  d'Ecosse  (comté  de  Pertb), 
sur  l'estuaire  du  Forth;  1.150  hab.  Industrie  linière.  Ruines 
du  château  de  Dunnemarle,  où  Macbeth  aurait  assassiné 
lady  Macduff  et  ses  enfants,  et  d'une  abbaye  de  l'ordre  de 
Cîteaux,  fondée  en  1217. 

CUL-ROUGE  (ku-rouf)  n.  m.  Orniih.  Nom  vulgaire  de 
l'épeiche.  n  Pl.  Des  culs-rougks. 

CUL-ROUSSELET  (A-u,  le)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  rossignol 
des  murailles  ou  rouge-queue,  ou  Sylvie  rouge-queue,  il  Pl. 

Des  Cl'LS-ROUSSKLETS. 

CUL-ROUSSET  {ku,  sé]n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  fauvette 
à  gorge  bleue  ou  ^Ivie  suédoise,  il  Pl.  Des  culs-rodssets. 

CULTE  {\3.t.  cultus  ;  de  colère,  supin  cw^/uni,  honorer)  n.  m. 
Hommage  religieux  rendu  à  Dieu  ou  à  certaines  créatures 
que  l'on  considère  comme  jouissant  de  quelque  pouvoir 
surnaturel  :  Le  culte  des  faiLX  dieux.  Le  cultk  des  anges. 

—  Par  ext.  Religion,  ensemble  des  dogmes  et  des  pra- 
tiques propres  à  une  association  religieuse  :  Liberté  des 
CULTES,  tt  Ministre  du  culte.  Prêtre,  personne  consacrée 
au  service  du  culte  public. 

—  Fig.  Admiration  ou  ardeur  passionnée  ;  vénération 
profonde  :  Le  culte  du  passé.  Culte  des  morts. 

—  Théo!.  Culte  domestique,  Actes  religieux  faits  en 
commun,  dans  l'intérieur  d'une  famille,  avec  l'intention 
d'honorer  la  Divinité,  il  Cidte  intériexir.  Culte  public,  Culte 
de  dulie.  Culte  d'hyperdulie.  Culte  de  latrie.  V.  la  partie 
encycl. 

—  Encycl.  Relig.  I.  Du  cidte  en  lui-même.  1°  Chez  les  ca- 
tholiques. L'adoration,  l'hommage  rendu  au  Créateur 
comme  au  souverain  maître  de  toutes  choses,  et  la  prière, 
appel  de  la  faiblesse  humaine  à  la  puissance  et  la  bonté  de 
Dieu,  constituent  le  culte  intérieur,  dont  le  culte  extérieur 
est  l'expression  sensible  au  moyen  de  la  voix,  du  geste  et 
des  attitudes.  Le  c»//e  ;)nW,  pratiqué  par  chacun  dans  le 
secret  de  sa  vie,  a  pour  couronnement  le  culte  public, 
hommage  que  donnent  à  Dieu  les  communautés  humaines. 

En  vertu  de  l'union  hypostatique,  le  corps  et  l'âme  de 
Jésus-Christ  peuvent  et  doivent  être  adorés  comme  unis 
à  sa  divinité  d'une  manière  indissoluble.  Ce  dogme  est 
le  fondement  du  culte  d'adoration  rendu  à  l'Eucharistie  et 
au  sacré  Cœur.  L'Eglise  distingue  avec  soin  le  culte 
qu'elle  doit  à  Dieu  et  celui  dont  elle  honore  les  anges  et 
les  saints.  Le  premier  est  appelé  culte  de  latrie,  le  second 
culte  de  dulie.  Les  honneurs  que  reçoit  la  sainte  Vierge 
sont  de  même  nature  que  les  honneurs  rendus  aux  saints, 
mais  d'un  ordre  supérieur  :  c'est  le  culte  d'hyperdulie. 

Les  imaqes,  représentation  sensible  des  mystères,  de 
Dieu,  de  Jésus-Christ,  dos  an^es  et  des  saints,  sont  elles- 
mêmes  l'objet  d'un  culte,  mais  ce  culte  s'adresse  au  fait 
ou  au  personnage  représenté,  non  à  la  statue  ni  au  ta- 
bleau. Il  en  est'^de  même  des  honneurs  tout  particuliers 
rendus  à  la  croix.  Enfin,  le  culte  des  reliques,  restes  des 
corps  des  saints  ou  des  objets  qui  leur  ont  appartenu,  a 
pour  bases  la  foi  en  la  résurrection  et  le  respect  des  ver- 
tus des  saints. 

Les  fidèles  s'acquittent  de  l'obligation  du  culte  intérieur 
en  produisant  des  actes  de  foi,  d'espérance,  de  charité,  qui 
sont  la  véritable  forme  de  l'adoration  en  esprit  et  en  vérité, 
recommandée  par  l'Evangile  (Jean  IV,  23),  et  en  invoquant 
Dieu  dans  leurs  besoins  et  leurs  périls.  Ils  professent  le  culte 
extérieurenobservant  les  pratiques  approuvées  par  l'Eglise, 
comme  le  signe  de  la  croix,  les  génuflexions,  etc.  Le  culte 
public  comprend  ;  1°  les  devoirs  graves,  c'est-à-dire  l'assis- 
tance à  la  messe,  les  dimanches  et  les  jours  de  fête  d'obli- 
gation, la  confession  annuelle  et  la  communion  pascale; 
2*  les  obligations  de ynoindre importance , comme  l'assistance 
aux  vêpres  et  aux  prédications  des  dimanches,  de  l'Avent 
et  du  carême;  3"  \cs pratiques  de  pure  dévotion,  comme 
l'assistance  aux  offices  les  jours  ordinaires,  la  communion 
plus  ou  moins  fréquente,  les  pèlerinages,  etc. 

Les  principaux  hommages  rendus  aux  saints  sont  les 
sermons  ou  les  offices  en  leur  honneur,  l'attribution  de 
leurs  noms  aux  enfants  dans  le  baptême,  et,  plus  que  tout 
le  reste,  l'imitation  de  leurs  vertus.  L'ensemble  des  pres- 
criptions ecclésiastiques  qui  ont  rapport  au  culte  compose 
la  liturgie. 

2"  Chez  les  protestants.  Le  culte  de  la  sainte  Vierge, 
des  saints,  des  images  et  des  reliques  est  rejeté  par  les 
luthériens,  les  calvinistes  et  les  anglicans,  sauf  les  pu- 
séistes.  Dans  toutes  les  communions  protestantes,  la  pré- 
dication occupe  la  première  place;  la  messe  est  rem- 
placée par  la  cène,  la  langue  vulgaire  est  seule  em- 
ployée. Les  luthériens  ont  gardé  les  principales  fêtes  de 
rannée  liturgique,  une  partie  des  prières  de  la  messe  et 
l'usage,  non  la  vénération,  du  crucifix.  Le  chant  des  can- 
tiques remplace  les  cérémonies.  Le  culte  calviniste  con- 
siste en  prières  faites  en  commun,  auxquelles,  cependant, 
des  chants  ont  été  ajoutés  depuis  le  commencement  du 
XIX*  siècle.  La  liturgie  prussienne,  établie  en  1822,  est  un 
compromis  entre  les  pratiques  luthériennes  et  les  usages 
calvinistes.  Le  culte  do  l'Eglise  anglicane,  réglé  par 
le  Commun  prayer-book,  a  conservé  presque  toutes  les 
prières  do  l'Eglise  romaine  et  mémo  une  partie  de  ses  cé- 
rémonies. 

—  IL  Législation  et  administration  des  ailles.  En  France, 
il  n'y  a  plus  de  religion  d'Etat.  Toutefois,  la  législation 
distingue  les  cultes  reconnus  et  les  cultes  non  reconnus. 
Les  premiers  .sont  :  le  culte  catholiqur,  les  cultes  protes- 
tants, lo  culte  Israélite,  et,  pour  l'Algérie,  le  culte  mu- 
sulman. 

Une  direction  générale  des  cultes,  rattachée  tantôt  au 
ministère  do  l'instruction  publique,  tantôt  au  ministère 
de  la  justice,  plus  rarement  au  ministère  do  l'intérieur, 
est  chargée,  sous  la  haute  autorité  d'un  ministre,  de 
tout  ce  qui  cooccrno  les  rapports  des  divers  cultes  et 
de  l'Etat. 

!•  Cutte  catholique.  L'organisation  du  culte  catholique. 
CD  France,  dérive  du  concordat  du  26  messidor  an  IX 
(l&  juill.  1801).  Au  point  de  vue  ecclésiastique,  la  France 
est  divisée  en  diocèses,  et  les  diocèses  en  paroisses.  Le 
diocèse  est  administré  par  un  évéque  ;  la  paroisse,  par  un 
curé  inamovible,  si  elle  a  lo  titre  de  cure,  par  un  dfcsser- 
vant,  si  elle  n'est  que  succursale.  L'évêque  est  assisté  par 
deux  ou  par  trois  vi^-aires  généraux;  les  curés  peuvent 


l'être  par  des  vicaires.  Il  y  a,  dans  chaque  diocèse,  au 
moins  un  séminaire;  des  aumôniers  peuvent  être  affectés 
au  service  des  lycées,  collèges  et  hospices,  etc.  Le  chef 
du  gouvernement  nomme  les  évêques,  et  le  pape  leur  con- 
fère l'institution  canonique  ;  les  évêques  nomment  les 
curés  et  les  desservants,  mais  ils  doivent  faire  agréer  les 
premiers  par  le  gouvernement.  La  loi  édicté  des  peines 
contre  tous  ceux  qui,  d'une  manière  ou  d'une  autre,  trou- 
bleraient le  libre  exercice  de  la  religion  dans  les  lieux 
consacrés  au  culte;  d'autre  part,  elle  interdit  au  clergé, 
dans  l'exercice  de  ses  fonctions,  toute  censure  contre  les 
actes  et  les  membres  du  gouvernement.  Il  est  également 
interdit  aux  curés  de  procéder  au  mariage  religieux,  s'ils 
n'ont  entre  les  mains  la  preuve  authentique  que  le  ma- 
riage civil  a  été  célébré.  L'autorisation  d'innuraer  doit 
être  délivrée  par  l'officier  de  l'état  civil  avant  que  lo 
clergé  ne  commence  la  lovée  du  corps  et  la  cérémonie 
des  funérailles. 

Les  lieux  consacrés  au  culte  ne  peuvent  être  désaffectés 
que  par  un  décret. 

Les  biens  et  les  revenus  des  paroisses  sont  régis  par  les 
fabriques,  dont  les  curés  et  les  desservants  sont  membres 
de  droit.  Chaque  commune  a  l'obligation  de  fournir  un 
presbytère;  elle  doit  do  plus  prendre  à  sa  charge  tous  les 
frais  "du   culte  auxquels  la  fabrique   ne   peut  subvenir. 

V.   FABRIQUE. 

2'  Cultes  protestants.  L'organisation  des  cultes  protes- 
tants a  été  réglée  par  un  décret  du  26  mars  1852,  modifié 
par  une  loi  du  1"  août  1879  et  un  décret  du  12  mars  1880, 
en  ce  qui  concerne  l'Eglise  de  la  confession  d'Augsbourg. 
Tout  groupe  de  protestants,  pour  lequel  l'Etat  rétribue 
un  pasteur,  constitue  une  paroisse  ou  commune  ecclésias 
tique.  Chaque  paroisse  a  un  co7iseïl  presbytéral,  composé 
de  sept  ou  de  quatre  membres  élus  parmi  les  chefs  de 
famille  et  présidés  par  un  pasteur.  Un  groupe  de  paroisses 
forme  une  circonscription  consistoriale,  à  la  tête  de  la- 
quelle est  un  consistoire  composé  de  tous  les  pasteurs  de 
la  circonscription  et  de  délégués  des  conseils  presbyté- 
raux.  Il  y  a  deux  facultés  de  théologie  et  deux  séminaires 
(à  Paris  et  à  Moiitauban)  pour  l'instruction  des  élèves 
ecclésiastiques.  Les  pasteurs  sont  nommés  par  les  consis- 
toires, avec  l'approbation  du  gouvernement. 

3»  Culte  israétite.  L'organisation  du  culte  Israélite  est 
réglée  par  les  décrets  des  17  mars  et  11  décembre  1808, 
la  loi  du  8  avril  1831,  l'ordonnance  du  25  mai  1844  et  le 
décret  du  29  août  1862.  Le  territoire  est  divisé  en  circon- 
scriptions, dont  chacune  comprend  toutes  les  synagogues 
de  la  commune  siège  du  consistoire.  Il  y  a  un  consistoire 
central  pour  toute  la  France.  Les  membres  des  consis- 
toires et  les  rabbins  sont  élus  par  les  docteurs  de  la  com- 
munauté. La  hiérarchie  des  rabbins  est  ainsi  constituée  : 
un  rabbin  par  synagogue,  uu  grand  rabbin  par  consistoire, 
un  grand  rabbin  de  France. 

4°  Culte  musulman.  Le  culte  musulman  est  régi  par  le 
décret  du  26  août-7  septembre  1881.  Le  gouvernement 
nomme  les  muftis  ou  docteurs  de  la  loi;  les  ministres 
inférieurs  tels  que  imams,  bac/is-hazzabs,  jnouderres  sont 
désignés  par  les  préfets. 

b"  Dispositions  communes  à  tous  les  cultes  reconnus.  Les 
ministres  de  chacun  des  cultes  reconnus  sont  justiciables 
des  tribunaux  ordinaires  pour  les  cri^ies  et  délits  de  droit 
commun  ;  s'ils  sont  déclarés  coupables  de  viol  ou  d'at- 
tentat à  la  pudeur,  ils  encourent  une  peine  supérieure 
d'un  degré  à  celle  qui  frapperait  les  laïques  en  pareil  cas. 
Ils  ne  peuvent  être  ni  conseillers  municipaux,  ni  adjoints, 
ni  maires;  ils  sont  dispensés  de  l'obligation  de  siéger 
parmi  les  jurés.  Les  ministres  en  fonctions  ne  sont  pas 
astreints  au  service  militaire;  mais  les  élèves  ecclésias- 
tiques font  un  an  de  service  dans  l'armée  active  et,  en 
cas  do  mobilisation,  doivent  être  versés  dans  le  service 
do  santé.  Enfin,  les  ministres  des  cultes  reconnus  reçoi- 
vent un  traitement  de  l'Etat,  qui  est  inscrit  au  budget 
des  cultes. 

—  Les  cultes  non  reconnus.  Ils  ne  reçoivent  aucune 
allocation  de  l'Etat;  mais,  d'autre  part,  ils  jouissent  d'une 
indépendance  absolue  sous  le  régime  du  droit  commun. 
On  remarque,  parmi  ceux  qui  sont  actuellement  pratiqués 
en  France:  la  Société  évangélique  de  France,  les  Eglises 
indépendantes  des  Alpes-Maritimes,  l'Eglise  évangélique 
méthodiste  de  France,  les  Eglises  baptistes,  les  frères 
moraves  et  les  memnonites.  LEg:lise  anglicane,  l'Eglise 
libre  d'Ecosse,  l'Eglise  congrégationaliste  possèdent  éga- 
lement, en  France,  des  chapelles  et  des  communautés.  Le 
rit  grec-uni  et  l'Eglise  orthodoxe  russe  aussi  célèbrent 
publiquement  leur  culte  à  Paris, 

III.  Hist.  et  pliil.  Liberté  des  cultes.  V.  conscience  (li- 
berté de). 

Culte  des  héros  (Du),  par  Thomas  Carlyle.  «<  L'his- 
toire universelle,  l'histoire  de  ce  que  l'homme  a  accompli 
dans  le  monde,  c'est,  au  fond,  l'histoire  des  grands  hommes 
qui  ont  travaillé  ici-bas.  Ils  ont  été  les  conducteurs  des 
liommes,  ces  grands  hommes...  Toutes  les  choses  que 
nous  voyons  accomplies  dans  le  monde  sont  proprement 
le  résultat  matériel  extérieur,  la  réalisation  pratique  et 
l'incarnation  des  pensées  qui  habitèrent  dans  les  grands 
hommes  envoyés  dans  le  monde,  l'âme  de  l'histoire  du 
monde  entier:  on  peut  justement  l'admettre,  ce  serait 
leur  histoire.  »  Telle  est  l'idée  fondamentale  de  l'ouvrage 
de  Th.  Carlyle,  qui  donne,  entre  autres  biographies  de 
héros:  celle  d'Odin,  lo  héros  considéré  comme  divinité; 
de  Mahomet,  lo  héros  propiiète;  de  Dante  et  de  Shalc- 
speare,  les  héros  poètes;  de  Luther,  le  héros  sacerdotal  ; 
des  héros  écrivains,  tels  que  Rousseau  ;  des  héros  consi- 
dérés comme  rois,  tels  que  Crumwell,  Napoléon,  etc. 
Cette  thèse  de  la  souveraine  influence  des  grands  hommes 
sur  l'histoire  des  nations  et  de  l'efficacité  du  culte  des 
héros  sur  l'éducation  et  l'action  humaines,  indiquée, 
avant  Carlyle,  par  Chateaubriand,  a  été,  après  lui,  re- 
prise et  développée  particulièrement  par  Emerson  et 
IS'ietzsche. 

CULTELLAIRE  {tt-l'-lèv')  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  la 
forme  d'un  couteau. 

CULTELLATION  {tel'-la-si-on  —  du  lat.  cultellus,  petit 
couteau)  n.  f.  En  T.  d'arpent.,  Chaînage  opéré  sur  un  ter- 
rain très  on  pente,  et  qui  se  fait  à  l'aide  d  une  fiche  plom- 
bée qu'on  laisse  tomber  do  l'extrémité  do  la  chaîne  tendue 
horizontalement. 

CULTELLE  {l('l')  OU  CULTELLUS  [tèl-lnss)  n.  m.  Genre 
de  mollusques  lamellibranches  siphoniens,  famille  des  so- 
lénidés,  comprenant  des  formes  à  coquille  longue,  plate, 
étroite,  arrondie  à  ses  extrémités,  ix  siphons  réunis  à  la 


Culte  lie. 


450 

base  avec  des  tentacules  disposés  en  cercle.  (Les  cul- 
telles  habitent  les  mers  chaudes  de  l'ancien  monde,  ou 
sont  fossiles  dans  les 
terrains  tertiaires.  Le 
cultellus  lacteus,  do 
l'Inde  méridiouale,  est 
le  type  du  genre.) 

CULTISME  {tissm'  — 
du  lat.  cuUus,   cultivé) 
n.  m.  Recherche,  aflec- 
tation  particulière  que  l'on  trouve  dans  les  œuvres  de 
quelques  écrivains  espagnols.  Il  On  dit  aussi  cdlïokismk. 

et    GONGORISMK. 

—  Encycl.  Le  chef  du  cuUisme  ou  gongorisme  fut  le 
poète  Gongora,  écrivain  d'un  talent  remarquable,  mais 
(jue  gâta  1  affectation  particulière  de  style  à  laquelle  il 
a  donné  son  nom,  ot  qui  consiste  en  métaphores  extrava- 
gantes, en  constructions  tourmentées,  en  inversions  bizar- 
res, en  allusions  d'une  obscurité  souvent  impénétrable. 
Cette  aberration  a  longtemps  sévi  en  Espagne,  en  Italie, 
en  France  même,  où  Saint-Amand,  Chapelain,  Malherbe 
lui-même  en  ont  donné  des  exemples. 

CULTISTE  {tisst')  n.m.  Littérateur  espagnol,  de  l'école 
de  Gongora. 
CULTI'VABLE  adj.  Qu'on  peut  cultiver  :   Terrain,  Sol 

CULTlVABLi:. 

CULTIVATEUR,  TRICE  adj.  Qui  se  livre  à  la  culture 
des  terres  :  Le-i  peuples  ccltivateurs.  Il  Qui  sert  â  la  cul- 
ture :  Le  soc  cultivateur. 

—  n.  m.  Petite  charrue  à  une  roue,  qu'on  fait  traîner 
par  un  seul  cheval,  entre  les  rangées  des  plantes  que  l'on 
veut  sarcler  et  biner,  il  Appareil  à  plusieurs  socs  mû  par 
la  vapeur,  pour  labourer  superficiellement  et  façonner  la 
terre. iiNom  donné  à  un  grand  nombre  d'autres  instruments, 
destinés  à  suppléer  le  cultivateur  dans  certains  travaux. 

CULTIVATEUR  n.  m.  Celui  qui  cultive,  qui  s'adonne  à 
la  culture  des  terres  :  Un  bon  cultivateur. 

—  Cultivateurs  latins.  Nom  que  donnent  les  Américains 
à  des  Européens  qui  sont  allés  aux  Etats-Unis  pour  y 
fonder  des  exploitations  agricoles. 

—  Syn.  Cultivateur,  agriculteur,  agronome,  laboureur. 

V.   AGRlCULTIiDU. 

CULTIVATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  cultiver,  culture. 
(Inus.^ 
CULTIVEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  cultiver.  ("Vieux.) 
CULTIVER  (rad.  culture)  v.  a.  Fertiliser  par  le  travail, 
en  parlant  de  la  terre  :  Cultiver  un  champ,  une  vigne. 
!i  Soigner  par  des  travaux  spéciaux,  en  pariant  des  pro- 
ductions de  la  terre  :  Cultiver  des  céréales. 

—  Fig.  Se  vouer,  s'appliquer  à,  se  perfectionner  dans  : 
Cultivée  les  arts,  les  lettres,  ii  S'attacher  passionnément 
à  :  Cultivkr  la  bouteille.  Le  mendiant  cultive  la  charité, 
comme  le  laboureur  cultive  son  champ.  (A.  Karr.)  il  For- 
mer, élever,  développer  par  l'exercice  et  l'étude  :  Cul- 
tiver son  esprit,  son  intelligence,  il  Voir  fréquemment, 
entretenir  des  relations  assidues  avec  ;  s'efl'orcer  de  ga- 
gner ou  de  conserver  :  Cultiver  un  ami,  ses  relations. 

Se  cultiver,  v  pr.  Etre  cultivé,  u  Développer  ses  facultés 
par  l'instruction,  l'éducation. 

GULTORISME  n.  m.  Litlér.  V.  cultisme. 

CULTORISTE  n.  m.  Littér.  Syn.  de  cultistk. 

CUL-TOUT-NU  {ku-tou)n.  m.  Nom  vulgaire  du  colchique 
d'automne,  n  Pl.  Des  culs-tout-nus. 

GULTRAIRE  (trèr)  ou  CULTRARIUS  {ri-uss  —  du  lat.  cul- 
ter,  cul-tri ,  couteau)  n.  m. 
était  chargé  de  frapper  la 
victime  avec  un  couteau. 

GULTRICOLLE  (du  lat. 
culter,cult7*i,contean,etcol- 
Inm,  cou)  adi.  En  T.  d'hist. 
nat.,  Qui  a  le  thorax  com- 
primé de  manière  à  ressem- 
bler à  une  lame  de  couteau. 

CULTRIDENTÉ,  ÉE  (du 
lat.  cultcr,  cultn,  couteau, 
et  dens,  de'itis,  dent)  adj. 
En  T.  de  zool..  Dont  les 
dents  canines  sont  compri- 
mées de  telle  sorte  qu'un 
des  diamètres  soit  le  tiers 
Aa  i*-i,itro  Cultraire    (m*ïdaillon   de    marbre 

(le  1  autre.  du  Musée  de  Naples). 

CULTRIFOLIE,    EE    (du 
lat.  culter,  cultri.  couteau,  et  folium,  feuille)  adj.  En  T.  de 
bot.,  Qui  a  les  feuilles  en  forme  de  couteau. 

CULTRIFORME  (du  lat.  cidter,  cultri.  couteau,  et  de 
forme]  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  présente  la  forme  d'une 
lame  do  couteau  :  La  ficu'lde  cultrifoume. 

CULTRIROSTRE  [rosstr  —  du  lat.  culter,  cultri,  couteau, 
et  rostrum,  bec)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  le  bec  en  forme 
de  lame  de  couteau. 

CULTUEL,  ELLE  {tu-èl')  adj.  Qui  se  rapporte  au  culte  ; 
Les  fonnes  cultuelles. 

CULTURAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  a  rapport  à  la  culture 
do  la  terre  :  Les  études  cdlturales. 

CULTURE  (lat.  cuUu?'a;  de  colère,  supin  cultum,  cul- 
tiver) n.  f.  Action  ou  manière  de  cultiver  la  terre  ou  cer- 
taines plantes  :  Iai  culture  d'un  champ,  du  blé.  n  Catégo- 
rie do  végétaux  cultivés  :  Cultures  foun-agères,  fruitières. 
Il  Gramle,  Moyenne,  Petite  culture.  Culture  intensive.  Cul- 
ture extensivè.  V.  agriculture.  Il  Culture  alterne,  Celle 
qui  consiste  à  ne  point  laisser  reposer  les  terres,  mais  à 
les  ensemencer  chaque  année  d'une  façon  différenle. 

—  Par  e.xt.  Art  d  utiliser  certaines  productions  natu- 
relles :  La  cuLTURK  de  la  soie.  Il  Elevage  de  certains  ani- 
maux :  La  CULTURE  des  abeilles. 

—  Fig.  Etude,  application  de  l'esprit  à  une  chose  : 
La  CULTURE  des  beaux-arts,  des  sciejices.  il  Développement 
que  l'on  donne,  par  des  soins  assidus,  à.  des  facultés  natu- 
relles :  La  CULTURE  de  l'esprit  ennoblit  le  cœur.  (Volt.) 

—  Méd.  Bouillon  de  culture.  V.  bouillon. 

—  Encycl.  V.  agriculture. 

—  Culture  forcée.  On  appelle  ainsi  un  mode  do  culture 
dans  lequel,  par  le  moyen  d'abris,  do  chaleur  et  quelque- 
fois do  lumière  artificielle,  d'engrais  à  assimilation  ra- 
pide, d'arrosages  fréquents,  etc..  on  place  les  plantes  indi- 
gènes ou  les  plantes  exotiques  dans  des  conditions  telles 


Antiq.  rom    Sacrificateur  (^ui 


qu  ollos  so  développent,  los  premières  hors  do  saison  ou 
eu  un  lomps  rolalivoniont  très  couri.,  et  \cs  socoudos  hors 
des  régions  01"»  elles  pouvout  vêy;iJtor  spuutanùineiit.  Les 
anciens  pratiuuaient  déjà  la  culture  lorcoo  du  concombre 
(Collumollo,  Traité  d'atjricuHure,  liv.  XI,  3"  partie),  du 
rosier  et  do  quelques  autres  plantes  {Pline,  Histoire  natti- 
relle,  XIX,  5),  toutefois  d'une  manière  bien  rudimontairo 
et  maladroite.  Ce  modo  do  culture  n'est  entré  dans  los 
usages  courants  et  niélhodiquos  du  jardinage  que  vers  la 
lin  du  xviii*  siôclo.  Le  châssis  ou  les  cloches  dovorro,  les 
couches  chaudes  et  les  couches  sourdes  ou  froides,  la  serro 
chaudo,  tempérée  ou  Iroido,  en  sont  aujourd'hui  los  procé- 
dés ou  los  uiovons  essentiels.  V.  sisrrk,  cudchiî,  pkimuur. 

—  Culture  dérobée.  C'est  une  culture  dont  les  diverses 
opérations,  du  semis  à  la  récolte,  ne  portent  ([ue  sur  un 
ensemble  de  quelques  semaines,  et  qu'on  pratique  entre 
deux  cultures  principales,  de  telle  sorte  quo  le  sol  no  soit 
pas  inoccupé  durant  l'intervallo.  Une  culture  dérobée  con- 
siste généralement  à  semer  soit  on  juin,  en  juillet  ou  en 
août,  sur  un  labour  de  déchaumage,  une  [dantedont  le  cycle 
de  végétation  est  relativement  très  court,  et  môme  que,  la 
plupart  du  temps,  on  récolte  à  l'état  do  fourrage  vert. 

Culture  (la)  [en  ital.  ta  Collivazione],  poème  didac- 
tique et  bucolique  du  Florentin  Alanianm  (vers  1550), 
iniito  des  Géorgiqucs  de  Virgile  et  de  l'Agriculture  de 
Columello.  Il  est  encore  estimé  eu  Italie  pour  l'élégance 
do  la  versification. 

CULTURKAMPF  n.  m.  Hist.  V.  KULTURKAMPF. 

CULULLE  (lat.  culullus,  même  sens)  n.  m.  Anliq.  rom. 
Sorte  do  vase  à  boire,  il  Vase  en  poterie,  dont  les  pontifes 
et  los  vestales  se  servaient  dans  les  saorilicos. 

Cum  grano  salis  (Avec  un  grain  de  sel),  locution 
latine  dans  laquelle  le  mot  sel  a  le  sens  iiguré  do  jovia- 
lité, enjouement,  et  que  l'on  emploie  pour  faire  entendre 
quo  ce  qu'on  dit  ne  doit  pas  être  pris  au  sérieux  :  2'oat 
es/  vrai  dans  ce  petit  volume,  mais  bien  des  choses  y  ont  été 
mises  pour  qu'on  sourie  ;  j'aurais  du  écrire  plus  d'une  fois 
à  la  marge  :  Cdm  grano  salis.  (Renan.) 

Cum  occasione  (bulle).  Emanée  du  pape  Innocent  X, 
cette  bulle  renferme  la  condamnation  des  cinq  proposi- 
tions do  Jansénius.  V.  Adgustinds. 

CUMACÉS  {se)  n.  m.  pi.  Ordre  de  crustacés  thoracos- 
Iracés,  comprenant  les  diastyles  et  autres  formes  marines 
qui  ressemblent  à  des  larves  de  décapodes,  et  se  caractéri- 
sent par  leur  petit  céplialothorax,  à  quatre  ou  cinq  anneaux 
tboraciques  libres,  avec  deux  pattes -mâchoires  et  six 
paires  de  pattes  locomotrices,  leur  abdomen  composé  de 
six  anneaux  allongés.  —  Un  cumacé. 

—  Encycl.  Répandus  dans  toutes  les  mers  du  globe,  les 
cumacés  atteignent  les  plus  grandes  tailles  dans  les  régions 
boréales  et  arrivent  jusqu'à  5  centimètres  de  longueur.  On 
les  divise  en  huit  familles  :  cumidés  (genres  cume,  cycla- 
spis,  etc.);  vaunthompsonidés  (genres  vaunthompsonia,  lep~ 
tocuma)  ;  lampropidés  (  genres  lamprops,  platt/aspis,  chaUi- 
rostylis,  etc.):  leuconidés  (genres  leucon,  eurodelle,  etc.); 
diastylidés  (genres  diastylis  et  leptostylis);  pseudocumidcs 
(genres  pseudomera  et  petalomera)  ;  cumellidés  (genres  eu- 
vifUe,  nanastacus,  etc.)  ;  campilaspidés  (gtïiire  campilaspis). 

GuMANA  ou  Santa  Inès  de  Cumana,  ville  des 

Etats  unis  du  Venezuela,  sur  la  o^to  uiéridionalo  du  golfe 
de  Caracas,  formé  par  la  mer  des  Antilles;  12.000  nab. 
Commerce  assez  important.  —  La  province  ou  section  de 
Cumana  est  l'une  des  trois  qui  constituent  l'Etat  do  Bor- 
murdez  ;  elle  nourrit  une  population  de  88.000  hab.  Son  sol 
fertile  fournit  en  abondance  du  maïs,  du  sucre,  de  la  va- 
nille ;  de  belles  forets  couvrent  les  montagnes,  et  do  gras 
pâturages  s'étendent  dans  les  vallées. 

GUMANCHE,  membre  d'une  peuplade  mexicaine.  —  Les 

CUMANCHIiS. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  cette  peuplade  :  Territoire 

ClIMANCUE. 

CUMANIE,  dénomination  donnée  à  doux  districts  de  la 
Hongrie  :  la  Grande  Cumanie  et  la  Petite  Cumanie.  Ces 
districts  étaient  enclavés  dans  les  comitats  do  Szolnok 
et  de  Pest.  Ils  furent  occupés,  à  partir  du  xiii"  siècle, 
par  des  tribus  nomades,  les  Cumans,  les  lazyges  et  les 
Petchenôgues.  Les  noms  de  Grande  et  Petite  Cumauio  no 
sont  plus  employés  aujourd'hui. 

Cumans.  Etlmogr.  V.  Comans. 

GUMBAL,  ville  de  Colombie  f Etat  do  Cauca  idép.  de  Tu- 
quorresj),  non  loin  du  volcan  du  môme  nom;  (î.50û  hab. 

GuMBERLAND  (  COMTÉ  Dtî),  comté  du  nord-ouost  do 
l'Angletern*,  sur  la  mer  d'Irlafldo.  Superf.  3.925  kilom. 
carr.  ;  26ij.5.io  hab.  li  est  occupé,  en  majeure  ])artio,  par 
des  montagnes  hautes  et  ipres,  dont  le  principal  sommi-t 
est  le  Scawfeld  (yosni.).  Belles  vallées,  dont  los  lacs  pitto- 
resques ont  valu  à  cotte  région  le  nom  de  «  District  dos 
Lacs  n  et  attirent  de  nombreux  touristes.  Mines  do  fer, 
cuivre,  plomb,  bouille.  Agriculture  développée  dans  la 
plaine  do  l'Eden.  Kh-vago  considérable.  Cli.-I.  f'arlis/e. 
—  Parmi  les  comti's  des  dilTérentes  parties  do  l'empire  hri- 
tannicjue  portant  lo  mémo  nom,  citons  celui  do  l'Australie 
(Nouvelle-Galles  du  yu<l),  peuplé  de  -iGO.OOo  hab..  et  <:eiui 
du  Dominion  cana<lion  {Nouvelle-Ecosse),  sur  l'isthme  qui 
rattache  la  presciu'île  néo-écossaise  au  Nouvcau-Brunswick 
et  au  continent  Ue  l'Amérique,  entre  le  golfo  Saint-Laurent 
et  la  baie  do  Fundy  au  S.;  3\.:,29  hab^  Deux  comtés  dos 
Etats-Unis  portent  lo  mémo  nom  dans  l'Etat  de  Tonnessoo 
J5.375  liab.)  et  dans  l'Etat  do  Virginie  (9.-i80  hab.)  Proba- 
blement, 2.000  Acadiens  français.  Cap.  Amhcrst. 

Gumberland,  ville  des  Etats-Unis  (Rhodo-Island 
[comté  de  l'rovidenco]),snrlaBlackstono  River;  8.100  hab. 
Construction  de  machines;  fabriques  do  chaussures.  En- 
trepôt do  coton.  —  Ville  des  l'Uats-Unis  {Etat  do  Mary- 
land),  sur  le  Potomac  et  sur  lo  canal  do  Chesapoako  et 
Ohio  ;  12.730  liab.  Fonderies,  laminoirs,  aciéries,  fabri- 
ques do  machines.  —  Ville  du  Dominion  canadien,  située  au 
lond  de  la  baie  do  Emidy,  à  l'ondroit  où  se  produisent  les 
])lus  hautes  manies  do  l'Océan. 

Gumberland  (monts),  chaîne  do  montagnes  des  Etats- 
Unis  qui  borde  le  système  appalachien  iiroproment  dit, 
A  rO.,  dans  sa  partie  méridionale.  Ils  ont  une  direction 
N.-E.-S.-O.,  sont  formés  de  chaînons  parallèles  alternant 
avec  des  vallées  longitudinales  et  dépassent  rarement 
une  altitude  de  600  mètres.  Los  chaînes  sont  rocheuses  et 

Sou  cultivées;  los  vallées  sont,  au  contraire,  très  fertiles. 
■rando  variété  do  mnrbros.  Nombreuses  grottes. 


Gumberland  (Îlk  ou  ti:rriî  ni-:),  nom  do  la  péninsule 
orientale  tlo  la  grande  Uo  arctique  appelée  Terre  de  Baf- 
fin.  Sa  c6(o  orientale  a  été  explorée,  eu   1820,  par  Parry. 

Gumberland  Gap.  Aux  Etats-Unis,  le  mot  ^a/j  (ouver- 
ture, ciitro-bâillement;  s'applique  on  général  aux  délilés 
i\<i  montagnes.  Celui  dont  il  s'agit  ici  coupo  los  monts 
('umlmrland  et  a  donné  son  nom  à  plusieurs  combats  entre 
les  fédéraux  et  les  confédérés  pendant  la  guerre  do  S6- 
ci^sslon.  Los  plus  connus  sont  (;elui  du  I7  décembre  1861,  à 
la  suite  duquel  la  position  fut  abandonnée  par  le  général 
fédéral  Morgan,  et  celui  du  9  septembre  IStjJ,  i[u\  contrai- 
gnit lo  général  confédéré  Fraser  à  se  rendre  à  discrétion 
au  général  fédéral  Burnside. 

Gumberland  River,  rivière  des  Etats-Unis,  afauent 
gauche  do  lOliio,  le  plus  considérable  après  le  Tennessee. 
Kilo  naît  sur  le  versant  occidental  des  monts  C'utnberland,  se 
dirige  d'abord  de  l'E.  vers  l'O.,  puis  vers  lo  S.,  reprend 
ensuite  la  direction  de  l'O.,  pour  couler  enfin  parallèle- 
mont  au  Tennessee.  Longueur,  cnvironOGOkilom.  Lo  Cum- 
berland  est  navigable  sur  320  kilom.  pour  les  vapeurs. . 

Gumberland  (Richard),  philosophe  ot  théologien  an- 
glais, né  à  Londres  en  1631,  mort  évoque  do  Peterborough 
on  1718.  Il  fit  ses  études  à  l'université  de  Cambridge  et 
parvint,  en  1658,  à  la  charge  de  recteur  de  Cramptou.  Le 
premier  de  ses  ouvrages  est  de  1672;  il  est  intitulé  :  De 
legibus  naturip  disquisilio  philosophica,  et  dirigé  contre  les 
principes  de  Hobbes.  Il  a  été  traduit  en  français  par  Bar- 
beyrac  (Amsterdam,  1744).  V Essai  sur  les  poids  et  mesures 
des  Juifs  est  de  1686. 

En  dehors  de  ses  travaux  philosophiques,  Gumberland 
s'était  livré  à  des  études  do  linguistique  qui  lui  avaient 
permis  de  traduire  ce  qui  reste  de  Sanchoniaton,  Frag- 
ments de  Sanchoniaton  (Londres,  1720).  Il  lisait  couram- 
ment le  copte.  II  a  aussi  laissé  divers  traités  en  latin  sur 
l'origine  des  plus  anciens  peuples  (Londres,*  1724). 

Gumberland  (Richard),  diplomate  et  littérateur  an- 
glais, arriôre-petit-fils  du  précédent,  né  à  Cambridge  en 
1732,  mort  en  1811.  Il  fut 
chargé,  en  1780,  de  diverses 
uégociations  politiques  en 
Espagne  et  en  Portugal, 
dissipa  sa  fortune  et  dut 
écrire  pour  vivre.  Parmi  ses 
nombreux  ouvrages,  on  peut 
citer  :  Anecdotes  sur  les 
grands  peintres  de  l'Espagne 
1^1782);  le  Calvaire  (1792), 
poème;  Arundel  (1789),  ro- 
man; les  Frères,  l'Améri- 
cain, la  Carmélite,  pièces  de 
théâtre;  il/emoiVes(lS07);etc. 

Gumberland  (Guil- 
laume -Auguste ,  duc  dk), 
prince  anglais,  troisième  fils 
de  George  II,  né  en  1721, 
mort  en  1765.  Il  fut  blessé  à 
Dottingen,  perdit  ensuite  la 
bataille  de  Fontenoy  (1745), 
mais ,  l'année  suivante ,  il 
écrasa  le  Prétondant  à  CuUo- 
den.  Il  subit  un  échec  à  Lawteld  (1747).  Pendant  la  guerre 
de  Sept  ans,  il  fut  battu  à  Hastembeck  (1757),  refoulé 
jusqu'à  l'embouchure  de  l'Elbe,  et  bientôt  obligé  de  signer 
la  capitulation  de  Closter-Severu.  Mal  accueilli  en  Angle- 
terre, il  résigna  son  commandement  ot  seretiraàWiiuisor. 
Une  statue  lui  a  été  élevéo  à  Londres. 

Gumberland  (Ernest-Auguste,  duc  dk),  duc  de  Bruns- 
wick et  de  Lunebourg,  héritier  do  la  couronne  do  Hano- 
vre, né  à  Hanovre  en  1845,  fils  du  roi  Georges  V  de  Hanovre 
(mort  en  1878),  marié  en  1878  à  Thyra,  princesse  de  Dane 
mark.  Après  la  dépossession  do  son  père  par  la  Prusse,  à 
la  suite  do  la  bataille  de  Langensalza,  il  entra  dans  l'ar- 
mée autrichienne.  Le  II  juillet  1878,  après  la  mort  du  roi 
Georges  V,  il  ian<:a  la  proclamation  do  Gmundon,  par  la- 
quelle il  maintenait  tous  ses  droits  à  la  couronne  de  Ha- 
novre. En  1884,  s'ouvrit  la  succession  do  Brunswick,  dont 
il  fut  également  frustré  par  la  Prusse  :  il  voulait  bien  pro- 
mettre de  gouverner  selon  la  constitution  allemande,  mais 
non  abandonner  ses  droits  sur  lo  Hanovre.  Il  n'hérita  que 
des  biens  privés  du  duc  de  Brunswick  ;  les  autres  biens  do 
sa  famille,  restés  sous  séquestre,  serviront  do  fonds  secrets 
an  prince  do  Bismarck  sous  lo  nom  de  fonds  guelfes  ou 
fonds  des  reptiles. 

Gumberland  (George  Clifford,  comte  dk),  aventu- 
rier anglais.  V.  Clifi-ord. 

Gumbernauld,  ville  d'Ecosse  (comté  do  Dumbarton); 

4.300  hab.  Mines  de  houille,  fours  à  chaux. 

Gumberworth  (Charles),  sculpteur  français,  élève  de 
Pradior,  né  ;ï  Verdun  en  1811,  mort  à  Paris  en  1852.  Il  avait 
uno  grande  habileté  dans  la  composition  dos  ouvrages  do 
bronzo.  On  cite  do  lui  :  Paul  et  Virginie,  Lesbie,  la  Modestie, 
la  Générosité,  Pécheur  napolitain^  Duc  de  Montpensier. 

CUMBIPISIN  (fceum')  n.  m.  Variété  do  résine  de  prove- 
nance indienne. 

GUMBRE  (col  du  la),  le  plus  important  des  passages 
conduisant,  à  travers  les  Andes,  do  la  république  Argentine 
au  Chili.  Il  s'ouvre  au  pied  do  t'Aconcagua,  à  3.927  mètres 
d'altitude,  et  est  traversé  par  une  voie  ferrée  reliant 
Buenos  Ayres  A  Santiago  et Valparaiso. 

GUMBRES  Altas  ou  GuMBRES  Mayoros ,  bourg 
d'Espagne  (Andalousie  Iprov.  do  lluelva;).  près  du  Sillo  de 
Fuontes,  sous-affluent  du  Guadiana;  3.210  hab.  Vieux  cht- 
leau,  construit  sous  don  Sancho  IV. 

CUME   OU   CUMA   n.  f.  Moll.   Sous-genre  do  pourpres 
(mollusques   gastéropodes),    comprenant   los    formes    à 
coquille  oblongue,  conique,  à  spire  haute  ot  à.  lôvro  inté- 
rieuromont     sillonnée. 
(I^escumes. don  ton  con- 
naît quelques  espèces, 
habitent  1  océan  Paci-         y      -jf^JtWfi 
flquo  [cuma  anqulifera]^      î^B^^b^^TJ/ 
ou    sont  fossiles  dans        ™'— ^;^// 
l'éocèno  parisien. 1  -        

-  CruBt.   Genre    do  *^'""''  («'"■  ^  f*»'")- 

crustacés  pumac**«,  type  do  la  famille  des  cum)(/^«,  qui  habi- 
tent Ion  merH  de  l'ijéiiiisphèro  boréal.)  Ils  no  comporlonl 


Cumborlanii 
(Guillaume-Auguste). 


CULTURKAMl'F   —   CUMIN 

que  peu  d'espèces,  dont  trois  so  trouvent  sur  les  côtes 
occidoiitalos  de  Franco.) 

GUMÉEN,  ENNE  (mé-in,  en'),  personne  néo  àCumos,ou 
qui  lial'itait  cotte  ville.—  /.es  Cu.MÉiiNS. 

—  Adjectiv.  Qui  so  rapporte  à  celte  ville  :  La  sibylle 

CUIUlÎDNNli. 

CUMÉNACÉTATE  (se)  Ci.  m.  Sel  dérivant  do  l'acido  cu- 
inénarotiqno. 

CUMÊNACÉTIQUE  {sé-tik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'on 
obtient  eu  réduisant  par  l'étain  et  l'acido  chlorhydrique 
l'acido  cumène-glycùlique.  Sa  formule  est  : 

tCIP)'CH.-C'^H'-CH|-COni, 

CUMÉNACRYLIQUE  (/iVc")  adj.  Se  dit  d'un  acide  obtenu 
par  l'action  de  1  aldéhyde  cununiquo  sur  l'acétate  de  so- 
dium et  l'anhydride  acétique. 

CUMÉNANGÉLATE  (Je)  n.  m.  Sel  dérivé  de  l'acide  cumô- 
nangélique. 

CUMÉNANGÉLIQUE  (jé-lik')  adi.  .Se  dit  d'un  acide  qu'on 
obtient  en  chauffant  à  180"  l'aldéliyde  cuminique  avec  du 
butyrato  de  sodium  et  do  l'anhydride  butyrique. 

GUMÈNE  (rad.  cmnin)  n.  m.  Chim.  Sous  lo  nom  général 
de  cumène,  on  désigne  les  carbures  aromatiques  de  for- 
mule C*H",  théoriquement  au  nombre  do  huit;  les  plus 
intéressants  sont  :  la  propylbenzine  [CIP-CH'-CIP-CIP], 
liquide  bouillant  à  150»;  Visopropylbenzine  ou  cumi'ne  pro- 
prement dit  [C*H''-CH  =  (CIP)*1,  dérivant  de  l'acide  cumi- 
nique; la/nme7Ai//ôen;ine[C'H'(CH*)*  1  ou  pseudocuméne  y 
et  le  mésitylène  [C'^H^(CH^)'^  J. 

—  Encycl.  Le  cumène  de  l'acide  cuminique,  découvert 
par  Gerhardt  et  Cahours,  s'obtient  par  le  chauffage  d'un  mé- 
lange de  baryte  et  d'acide  cuminique;  il  distille  nu  liquide 
incolore,  d'odeur  agréable,  bouillant  à  152°,  insoluble  dans 
l'eau  sur  laquelle  il  surnage,  soluble  dans  l'alcool,  Téther, 
agissant  commedissolvant  des  graisses  ot  du  soufre.  Ce  car- 
bure a  de  grands  rapports  avec  la  benzine  et  forme  avec 
les  réactifs  des  dérivés  analogues  :  nitrés,  chlorés,  etc.  ; 
l'oxydation  le  transforme  en  acide  benzoïque. 

Le  pseudocuméne  accompagne  le  mésitylène  dans  le 
goudron  de  houille;  synthétiquemoLit,  il  jirend  naissance 
lorsqu'on  substitue  au  xylène  C'H'(CH')*  un  troisième  radi- 
cal méthyl  (CH*)  ;  c'est  un  liquide  bouillant  à  165»  ;  l'oxyda- 
tion fournit  l'acide  xylique  C*H'(CO'H)'. 

CUMÈNE-CROTONIQUE  adj.  Chim.  V.  CUMINIQUE. 

CUMÈNE-GLYCOLIQUE  adj.  Chim.  V.  CUMINIQUE. 

CUMENGITE  (man-Jif)  n.  f .  Hydrate  naturel  d'antimoine. 
Variété  de  stiblile. 

CUMÉNOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  cumophénol. 

CUMÈRE  (lat.  cumera,  môme  sens)  n.  f.  Antiq.  rom. 
Vaisseau  ou  panier  dans  lequel  les  gens  de  la  campagne 
conservaient  leurs  grains. 

GUMES.  ancienne  ville  de  ritalio  méridionalo,  sur  la 
mer  Tyrrhénienne,  fondée  par  des  Eubéons  de  Chalcis. 
Selon  Virgile,  elle  possédait  déjà,  du  temps  d'Enée,  un 
temple  dédié  à 
Apollon  et ,  au 
pied  de  la  col- 
line, au  fond 
d'un  bois  sacré, 
une  grotte  où  la 
sibylle  Déipho- 
bé,  rendait  ses 
oracles,  sous  la 
double  inspira- 
tion du  dieu  de 
Délos  et  de  la 
triple  Hécate. 
Mais  la  fondation  de  Cnmes  est  postérieure  aux  événe- 
ments que  célèbre  VEnéide.  Le  peuple  croyait  quo  c'était 
toujours  la  même  prétresse,  soustraite  à'ia  mort  depuis 
des  siècles.  C'était  elle  qui  avait  otlert  ù  Tarquin  los  livres 
sibyllins,  gardés  depuis  au  Capitole,  ot  qui  contenaient  les 
destins  de  Rome.  —  Cumes  fut  prise  par  Aristodème,  puis 
tomba  au  pouvoir  des  Campanions.  Rodovenue  indépen- 
dante, elle  s'allia  aux  Romains  pendant  les  guerres  puni- 
ques. Mais,  éclipsée  par  Baïes  et  par  Naples,  elle  perdit 
peu  à  peu  de  son  importance.  Lo  christiiinismo  précipita 
sa  déchéance.  Elle  fut  détruite  parles  Napolitains,  en  1203. 
Il  n'eu  reste  plus  que  des  ruines  (tenijdes  d'Apollon,  do 
Diane  ot  du  Géant,  grotte  do  la  Sibylle,  etc.).  Près  do  l'an- 
cicnno  ('unies  existe  un  village  appelé  Cuma. 

GUMES  ou  Gyme,  villo  de  l'ancienno  Asie  (EoHde\  sur 
lo  petit  golfe  do  sou  nom,  ù  24  kilom.  do  Smyrne.  On  y  a 
retrouvé  un  grand  nombre  do  médailles  ot  do  terres  cuites. 
—  Patrie  d'Hésiode. 

GumiANA,  ville  d'Italie  (Piémont  [prov.  do  Turin]),  sur 
la  Cisola;  5.900  hab.  Vignes  et  mûriers. 

CUMICYLE  [siV)  n.  m.  Nom  donné  quelquefois  au  radical 
do  l'alcool  cuminique. 

CUMIDÉS  n.  m.  pl.  Famille  do  crustacés,  dont  ïe  genri 
cume  est  le  type,  et  qui  comprend,  en  oulro,  les  genre 
cyclaspis,  stcp/ia/wmma,  iphinoe  et  cumnpsis. —  l'n  cuMinr: 

CUMIDINE  n.  f.  Classe  de  bases  engendrées  par  subsli 
tnliou  du  r.'idical  amidogène  A/IP  dans  le  noyau  aroma 
tique  CM^  du  cumèno  :  (CH»)»-CH-C''H*-AzH'. 

CUMIDIQUE  {dik')  adj.  So  dit  d'un  acide  dérivé  du  du 
rêne  ou  tetraniéthylbenzino  par  oxvdation  : 
(CIP)'  =  CMI'  =  (CÔ'n)'. 

GumiÈRES,  comm.  do  la  Marne,  arr.  ot  &  Sô  kilom.  do 
Reims;  l.:t,')(î  hab.  Pressoirs  ot  machines  agricoles.  Le 
vignoble  do  Cumièros  fait  partie  de  la  rf^gion  dite  riviàre 
de  Manie,  et  ses  principaux  crus  sont  ceux  do  la  Côie-ù- 
Bras,  Côte-Thomas.  Baurillots,  clos  Sainte-Iiélèûe,  Chô- 
vros,  Bois-des-Jots,  olc. 

CUMIN  n.  m.  Gonro  do  plantos,  do  la  famille  dos  ombcN 
lifèros.  \[  Cumin  bâtard.  Variété  d'ombellifèro  (la  logoécic 
cuminotde).  Il  Cumin  des  prés.  Nom  vulgaire  du  carvi, 
espèce  d'ombellifèro.  Il  ^'nmm  cornu  ou  /'aux  cmnin.  Nom 
.'ommun  u'uno  rononcnlacée  (la  stigetto  cultivée). 

—  Encycl.  Lo  genre  cumiuum,  très  voisin  des  daucécs, 
lenfermo  trois  ou  quatre  espèces  do  l'ancien  continent.  Le 
.•umio  (cnminuni  cyminum)  ost  uno  plante  horbacéo,  nu- 
iiuell»,  liante  do  0"',50  environ,  A  feuiUos  très  découpée 
m  Jauiii'os  étroites.  Originaire  d'Orien*    elle  ost  cultivé») 


Momiale  de  Cumes. 


Cumin  :  a,  fleur;  b,  fruit- 


CUMINAL  —   CUNÉIFORME 

Dotarament  en  Thuringe.  Son  fruit,  une  des  quatre  n  se- 
mences chaudes»,  d'une  odeur  agréable  et  pénétrante, 
d'une  saveur  chau- 
de et  aromatique, 
est  stimulant,  sto- 
machiq^ue   et    car- 
minatit ,    grâce    à 
une    essence    très 
active,  mélange  do 
cjmène  et  de  eu-   »  ^ 
minol.    Les    Aile-  r^ZI 
mands     l'incorpo-   ^^ 
rent  au  pain  ;  les 
Hollandais    l'utili- 
sent pour   aroma- 
tiser le  fromage  ;  il 
sert  aussi  à  la  fa- 
brication   du   vrai 
kummel. 

CUMINAL  n.  m. 
Aldéhyde  cumini- 
que. 

GUMINAMIDE 
n.  f.  Aniide  de  l'a- 
cide cumiuique  R.AzH';  R  étant  le  radical  cumyle.  Syn. 

CCMYLAMIDE. 

CUMINDIGO  n.  m.  Matière  colorante  bleue,  comparable 
à  l'indigo,  dérivée  do  l'acide  cuminique  nitré. 

CUMINÉ,  ÉC  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte  au 
cumin. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  ombelli- 
fères,  ayant  pour  type  le  genre  cumin.  —  Une  cuminke. 

GDMINGIC  {jî)ii.  f.  Couchyl.  Genre  de  coquilles  bi- 
valves, de  la  famille  des  mactracées,  qui  habitent  géné- 
ralement les  mers  du  Chili  et  du  Pérou. 

—  Bot.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  Hliacées, 
tribu  des  conanthérées,  comprenant  deux  espèces  qui  crois- 
sent au  Chili. 

CUMINIE  (tiî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille  des 
labiées,  tribu  des  saturéinées,  comprenant  trois  espèces  qui 
croissent  dans  l'île  de  Juan-Fernandez. 

CUMINIFOLIÉ,  ÉE  (du  lat.  cuminum,  cumin,  et  folium, 
feuille)  adj.  Dont  les  feuilles  ont  de  la  ressemblance  avec 
celles  du  cumin. 

CUMINILE  n.  m.  Chim.  Composé  obtenu  par  oxydation 
de  la  cuminoïne. 

CUMINIQUE  [nik')  adj.  Chim.  Se  dit  de  divers  dérivés  de 
l'essence  do  cumin. 

—  Encycl.  L'essence  de  cumin,  les  graines  de  ciguë  vi- 
reuse,  contiennent,  outre  un  carbure  C'^H**,  le  cymèncy 
l'aldéhyde  cuminique  (CH*)'-CH,-C*H*-CHOi.  On  la  retire 
du  mélange  en  recueillant  à  la  distillation  les  parties  vola- 
tiles au-dessus  de  200**,  après  puritication  ;  c'est  un  liquide 
incolore,  d'odeur  de  cumin,  de  saveur  acre,  plus  léger  que 
l'eau,  bouillant  à  220".  Les  oxydants,  ainsi  que  la  potasse 
en  fusion,  la  transforment  en  acide  cumimique ;  la  potasse 
alcoolique  donne,  outre  l'acide  cuminique,  de  Valcool  cu- 
minique (CH')'-CH-C*H'-CH'.OH,  liquide  dont  le  point 
d'ébullition  est  243".  L'aldéhyde  cuminique,  traitée  par  l'a- 
cide cyanbydrique,  fournit  un  nitrite  qui,  saponifié,  donne 
l'acide  cuméne  -  g  ly  colique  C*H\-C*H'-CH(OH),-CO*H. 
Traitée  par  la  propionate  de  sodium  et  l'anhydride  pro- 
pionique,  elle  donne  l'acide  cuméne-crotonique.  L'aldéhyde 
cuminique  est  isomérique  avec  les  essences  de  fenouil, 
anis,  badiane. 

Vacide  cîtmî>jîÇ'we[(CH*)'  =  CH-C"H*-CO''H]  est  un  solide 
cristallin,  d'odeur  do  punaises,  fondant  à  115",  sublimable, 
inonobasiquo  ;  ses  sels  sont  les  cuminates.  Traité  par  la 
baryte,  cet  acide  engendre  le  cumène  ou  isopropylbenzine. 

CUMINOÏDE  (du  lat.  cumtnam,  cuinin,  et  eidos,  aspect] 
adj.  Qui  ressemble  au  cumin. 

CUMINOÏNE  n.  f.  Solide  fondant  à  98",  constitué  par  la 
condensation  do  doux  molécules  d'aldéhyde  cuminique  : 
C'H^-C'H*-CO-CH(OH)-C»H»-C*H\ 

CUMINOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  hydruru  de  cumyle. 

CUMINOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  comophénol. 

CUMINURATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  cuminurique. 

CUMINURIQUE  {rik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  rencontré 
dans  l'urine  après  absorption,  par  l'organisme,  de  cymène, 
ou  encore  produit  par  1  action  du  chlorure  de  cumyle  sur 
le  glycocoUate  d'argent. 

CUMINYLE  n.  m.  Chim.  Syn.  de  cumyle. 

CUMMINGTONITE  (do  Cttmmington,  a.  de  lieu)  n.  f. 
Variété  d'amphibole,  formant  un  agrégat  avec  le  grenat 
et  le  quartz,  et  que  l'on  a  trouvée  à  Cummington,  dans  le 
Massachusetts. 

Cummins  ^miss  Maria  Susanna),  romancière  améri- 
caine, uéc  à  Salem  (Massachusetts)  en  1827,  morte  à  Dor- 
chester  on  1866.  EUe  est  l'auteur  do  the  Lamplighter  (1854), 
qui  obtint  un  très  grand  succès  ot  fut  traduit  en  français, 
ainsi  que  plusieurs  autres  de  ses  romans  :  Mabel  Vaughan 
(1857);  la  Rose  du  Liban;  le  Professeur;  etc. 

CuMNOCK.  Géogr.  V.  New-Cumnock  et  Old-Cdmnock. 

CUMOL  n.  m.  Chim.  Syn.  do  cumène. 

CUMOPHÉNOL  n.  m.  Dérivé  du  cumène,  par  substitution 
d'une  fonction  phénol  (OU)  dans  le  noyau  aromatique 
C*H'-C*H'-OH.  Syn.  cdminol  ot  cunémol. 

CUMUL  (du  lat.  cumulus,  amas)  n.  m.  Réunion,  chez  une 
même  personne,  do  plusieurs  fonctions,  avantages  ou  qua- 
lités :  Le  CUMOL  des  pansions  est  prohibé  en  principe.  Le 
cViWJ.dupossessoireavec  lepétitoiren'est  pas  permis. {Acnâ.) 
[Le  cumul  de  la  réserve  et  do  la  quotité  est  permis.  Lo 
droit  romain  admettait,  en  principe,  le  cumul  des  peines.  Ce 
principe  avait  été  consacré  par  l'ancien  droit  français.  Il 
a  été  Danni  de  la  législation  française  moderne,  depuis  la 
promulgation  du  Code  pénal  de  1791.] 

—  Encycl.  V.  incompatibiuté,  pension,  etc. 

CUMULABD  (lar*)  n.  m.  Fam.  et  dans  un  sens  défavora- 
ble. Celui  qui  cumule  plusieurs  fonctions  rétribuées  :  Pour 
ces  gens  gui  sont  titulaires-nés  de  toutes  les  places,  on  a  créé 
un  terme  de  mt'/ivis  de  plus,  celui  de  cumulabd.  (Teulot.) 
CUMULATIF,  IVE  (rad.  cumuler)  adj.  Dr.  Qui  implique 
un  certain  assombla^^'e,  une  accumulation:  Donation  cu- 
mulative de  biKns  présents  et  à  venir. 
CUMULATION  n.  f.  Syn.  pou  usité  de  cumul. 


CUMUL  ATI  VEMENT  adv.  Par  cumul  :  Fonctions  exercées 

CUMCi.ATlVi'MhNT. 

CUMULER  (du  lat.  cumulare,  entasser)  v.  a.  Jouir  par 
cumul  de  :  Cumuler  deux  emplois,  ii  Absolum.  :  Fonction- 
naire qui  cumule. 

—  En  T.  de  dr.,  Réunir  plusieurs  choses  en  une  même 
personne  :  Cumuler  plusieurs  genres  de  preuves.  (Acad.) 

Se  cumuler,  v.  pr.  Etre  réuni,  cumulé. 

CUMULIPORE  ou  CUMULIPORA  n.m.  Paléont.  Genre  de 
Itryozoaires,  famiilc  des  celléporidés,  comprenant  des  co- 
lonies de  grandes  dimen- 
sions, massives,  irréguliè- 
rement tuberculeuses,  à 
cellules  étagées,  aplaties, 
avec  petites  ouvertures 
latérales. 

CUMULO-STRATUS 
n.  m.  Météor.  V.  stratus. 

CUMULUS  (luss)  [n.  m. 
Nom  donné  à  des  nuages 
amoncelés,  dont  la  partie  supérieure  figure  des  coupoles 
arrondies,  d'une  blancheur  éclatante  ;  en  dessous,  la  sur- 
face paraît  horizontale,  grise  ou  noirâtre. 

—  Encycl.  On  peut  voir  naître  les  cumulus,  surtout 
pendant  la  saison  chaude,  deux  heures  après  le  lever 
du  soleil,  s'amonoelant  les  uns  sur  les  autres,  atteignant 
une  hauteur  maximum  vers  midi  pour  se  dissoudre  insen- 
siblement, sans  pluie,  avant  le  coucher  du  soleil.  Plus 
compacts  encore  dans  les  régions  équatoriales,  ils  se  ré- 
solvent en  une  do  ces  pluies  tombant  à  heure  fixe  do  la 
journée  :  après  quoi,  le  ciel  redevient  limpide. 

Ou  ne  voit  guère  de  cumulus  au-dessus  de  la  mer,  mais, 
se  formant  au-dessus  des  parties  du  sol  les  plus  échautfées, 
ils  signalent  souvent  une  île  de  très  loin.  Ainsi,  les  colonnes 


Cumulipore  : 
a,  coupe  transversale  grossie. 


d'air  chaud  et  humide  s'élèvent  pour  se  condenser  à  une 
certaine  hauteur  :  do  nouvelles  masses  arrivent,  traversent 
les  premiers  nuages  formés,  pour  se  condenser  aussi  au- 
dessus  de  lui.  Le  soleil  tend  à  le  faire  évaporer;  lui-même 
empêche  la  chaleur  de  parvenir  au  sol,  et  le  nuage  finit 
par  se  résorber.  Cependant,  si  le  courant  équatorial  tend 
à  s'établir  dans  les  hautes  régions,  le  cumulus  trouve  au- 
dessus  do  lui  un  air  trop  humide  pour  absorber  sa  vapeur 
d'eau;  il  persiste  jusqu'au  lendemain,  et  l'on  est  alors  en 
droit  do  considérer  lo  cumulus  comme  un  présage  de  pluie. 
CUMYLAMIDE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  cdminamide. 
CUMYLE  ou  CUMINYLE  n.  m.  Si  l'on  considère  l'acide 
cuminique  (CH»|'-CH-C*H'.COOH,  le  radical 

R=r[(CH»)»-CH-C'H*-CO]' 
monovalent  porte  le  nom  do  cumyle.  Plusieurs  composés 
contiennent  ce  radical  :   Vacide  cuminique  ou   hydrate  de 
cionyle  R.OH;  Valdéhyde  cuminique  ou  hydrure  de  cumyle 
R.  H  ;  y  oxyde  de  cumyle  ou  anhydride  cuminique  R.  O.  R  ; 
lo  chlorure   de  cumyle  R.Cl,  et   le   cumylure  de   cumyle, 
huile  d'odeur  de  géranium,  formée  par  la  liaison  de  deux 
radicaux  R-R. 
CUMYLÈNE  n.    m.    Radical    hypothétique 
[(CH*)'-CH-C'H'.CH1", 
bivalent  de  l'aldéhyde  cuminique  [(CH»)'-CH-C«H*.CH]0. 
CUMYLURE  n.  m.  Dérivé  métallique,  formé  en  saturant 
le  radical  cumyle  avec  du  potassium  [R-K]. 

CUN^US  (Pierre  Van  deb  Kun,  dit),  savant  hollandais, 
né  à  Flessinguo  en  1586,  mort  en  1638  à  Leyde,  où  il  pro- 
fessait la  jurisprudence  et  la  politique.  Il  devint  historio- 
graphe dos  états  de  Zélando.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Sardi  vénales  :  sati/ra  me)! ippea{lG12),  mordante  sa- 
tire contre  l'intolérance,  et  De  republica  Hebrœorum  (1617), 
excellent  travail  qui  a  été  traduit  en  français  (1703). 

GUNARD  (sir  Samuel),  fondateur  de  la  navigation  à 
vapeur  transatlantique,  né  en  1787,  mort  en  1865.  En  1840, 
il  étaljlit  une  ligne  de  bateaux  à  vapeur  entre  Boston, 
New-York  et  Liverpool,  puis  il  créa  dos  services  analogues 
entre  les  points  les  plus  reculés  du  globe.  Le  gouverne- 
ment anglais  l'élovo,  en  1859,  au  rang  de  baronnet. 

GuNAT  (Charles-Mario),  marin  et  historien  français, 
lié  à  Saint-Malo  on  1789,  mort  en  1862.  Il  s'engagea,  en 
lft05,  dans  la  marine  impériale  et  se  distingua  dans  plu- 
sieurs rencontres  sur  mer.  Promu  enseigne  en  18il,  il  prit 
part  au  siège  d'Anvors,  séjourna  ensuite  plusieurs  années 
dans  l'île  de  France,  puis  revint  se  fixer,  en  1835,  dans 
sa  ville  natale.  Il  s'y  livra  à  des  études  d'histoire  et  de 
biographies  locales,  dont  les  plus  remarquables  sont  ;  His- 
toire de  Robert  Surcouf  {lSi2);  Histoire  au  bailli  de  Suffrcn 
(1852);  Saint-Malo  illustré  par  ses  jnarins  (ïi^l);  .Saint- 
Malo  sous  la  Terreur;  l'Evêché  de  Saint-Malo  ;  Histoire  de 
la  citr  d'Alcth  (1851). 

GUNAXA,  ville  do  l'ancienne  Babylonie,  près  de  l'Eu- 
phrate.  Bataille  livrée  en  40i  avant  J.-C.  "v,  l'art,  suiv. 


4S2 

Gunaxa  (bataille  deV  bataille  célèbre,  livrée  en  401 
avant  J.-C,  entre  Artaxerxès  II,  roi  de  Perse,  et  son  frèro 
Cyrus  le  Jeune,  révolté  contre  lui.  Artaxerxès  avait  près 
de  1  million  d'hommes,  sans  compter  6.000  cavaliers  d'élite, 
à  opposer  aux  lOû.ûOO  barbares  et  aux  13.000  Grecs  de  Cyrus. 
Cyrus  rangea  ses  troupes  en  bataille.  A  la  droite,  il  plaça 
1.000  chevaux  paphlagouiens  appuyés  à  l'Euphrate,  avec 
l'infanterie  légère  des  Grecs;  ensuite,  Cléarque,  Proxène 
et  les  autres  chefs  grecs  jusqu'à  Ménon  furent  mis  à  la 
tête  de  leurs  corps  respectifs.  L'aile  gauche,  composée 
do  Lydiens,  do  Phrygiens  et  d'autres  peuples  d'Asie,  était 
commandée  par  Anée  ;  Cyrus  se  mit  au  centre,  où  il  avait 
réuni  l'élite  des  Perses  et  des  autres  barbares.  11  était 
environné  de  600  cavaliers,  armés  de  toutes  pièces. 

La  gauche  des  Perses  était  commandée  par  Tissapherne; 
elle  comprenait  de  l'infanterie  et  une  cavalerie  armée  de 
cuirasses  étincelantes;  à  la  droite,  se  trouvait  le  reste  de 
ces  mêmes  troupes;  le  centre  était  formé  do  l'infanterie 
pesamment  armée,  composée  en  grande  partie  d'Egyptiens. 
Toutes  ces  troupes  étaient  rangées  par  nation  ;  Artaxer- 
xès, avec  ses  6.000  chevaux  d'élite,  occupait  le  corps  de 
bataille;  150  chariots  garnis  de  faux  hérissaient  le  front 
de  l'armée.  Les  mercenaires  grecs  enfoncèrent  l'aile  gauche 
dos  Perses.  A  l'autre  aile,  Cyrus  fut  d'abord  victorieux;  il 
réussit  même  à  atteindre  Artaxerxès,  et  un  terrible  duel 
s'engagea  entre  les  deux  princes.  Mais  Cyrus  fut  tué  de 
la  main  même  d'Artaxerxès,  suivant  la  tradition  la  plus 
accréditée.  Alors,  les  Perses  reprirent  l'otfensive,  et  dis- 
persèrent les  contingents  barbares  qui  leur  étaient  oppo- 
sés. Mais,  à  leur  tour,  ils  durent  fuir  devant  les  mercenaires 
grecs,  qui  restèrent  maîtres  du  champ  de  bataille.  Ceux-ci 
commencèrent  alors  la  fameuse  retraite  des  Dix  mille. 
V.  Dix  mille. 

CUNCÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  knoxie. 

CUNCTA  SUPERCILIO  MOVENTIS  [Qui  ébranle  toul 
l'univers  d'un  froncement  de  ses  sourcils),  vers  d'Horace 
(Odes,  III,  I  j,  à  propos  de  Jupiter,  dont  il  exalte  la 
suprême  puissance.  Ce  vers  est  une  imitation  d'un  passage 
de  VIliade.  Plusieurs  poètes  français,  à  la  suite  des 
anciens,  ont  exprimé  la  même  idée,  et,  en  prose,  les  allu- 
sions au  froncement  de  sourcils  de  Jupiter  ou  d'un  maître 
quelconque  sont  fréquentes. 

CUNCTATEUR  {kon-kta  —  lat.  cunctator  ;  do  ciinctari, 
supin  cunctatum,  temporiser)  n.  m.  Fam.  Personne  qui 
temporise.  (Se  dit  surtout  par  allusion  au  général  romain 
Fabius,  surnommé  Cunctator.) 

CUNCTATION  [kon-ktorsi  —  rad.  cuîictateur)  n.  f.  Tem- 
porisation. (Vieux.) 

GUNDINAMABCA,  département  de  la  république  de 
Colombie.  Situé  au  centre  même  du  pays,  dans  la  région 
montagneuse  des  Andes,  il  est  borné  à  10.  par  la  Magda- 
lona  et  à  l'E.  par  le  rio  Meta.  Il  possède  de  riches  mines 
d'or,  d'argent,  de  cuivre,  de  belles  cultures,  do  grandes  fo- 
rêts et  nourrit  une  population  de  540.000  hab.Capit.J5o^o(a. 

CUNDUACAN,  ville  du  Mexique  (Etat  de  Tabasco), 
entre  deux  dérivations  du  fleuve  côtier  Grijalva  ;  IS.llShao. 
Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  14.150  hab. 

CUNÉAIRE  (»é?-ér'  —  du  lat.  cutieus,  coin)  adj .  En  T.  d'hist. 
nat..  Qui  a  la  forme  d'un  coin. 

CUNï;EN,  ENNE  [né-in,  en  —  du  lat.  cuneus,  coin)  adj. 
Anat.  Qui  se  rapporte  aux  os  cunéiformes. 

GuNEGONDE  (sainte),  impératrice  d'Allemagne,  née 
vers  la  lin  du  x"  siècle,  morte  en  1024.  Fille  de  Sigefroi 
de  Moselgan,  comte  de  Luxembourg,  elle  épousa,  en  998, 
l'empereur  Henri  II,  qui  fut  saint  Henri.  D'accord  avec 
son  époux,  elle  fit  vœu  d'observer  la  continence  dans  le 
mariage  ;  accusée  injustement  d'avoir  manqué  à  l'honneur 
conjugal,  elle  fut  soumise  au  jugement  de  Dieu,  et  décla- 
rée innocente  après  avoir  subi  1  épreuve  du  feu.  Elle  prit 
le  voile  et  mourut  à  l'abbaye  de  Kauffungen.  Le  pape 
Innocent  III  l'a  canonisée,  en  1200.  —  Fête  le  3  mars. 

GUNÉGONDE  ou  KiNGA  (sainte),  reine  de  Pologne, 
née  vers  1210,  morte  en  1292.  Son  père.  Bêla  IV,  roi  de 
Hongrie,  la  donna  en  mariage  à  Boleslas,  roi  de  Pologne. 
Elle  s'engagea  par  vœu  à  vivre  avec  son  mari  dans  une 
union  purement  fraternelle  et  se  livra  à  l'exercice  de  toutes 
les  pratiques  de  la  charité,  surtout  envers  les  pauvres,  les 
malades  et  les  pestiférés.  Devenue  veuve,  elle  embrassa 
la  vie  religieuse. 

GUNÉIFOLIÉ,  ÉE  fdu  lat.  cuneus,  coin,  et  folium,  fouille) 
adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  les  feuilles  en  forme  do  coin. 

CUNÉIFORME  (du  lat.  cuneus,  coin,  et  forma,  forme) 
adj.  et  n.  Qui  a  la  forme  d'un  coin. 

—  Anat.  Se  dit  de  trois  os  du  tarse  :  Premier,  Deuxième 
et  Troisième  cunf.iformes. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  qui  vont  en  s'élargissant  de 
la  base  au  sommet  :  Feuilles,  Pétales  cunéiformes. 

—  Miner.  Octaèdre  cunéiforme.  Octaèdre  dans  lequel 
quatre  des  faces  sont  des  trapèzes  et  les  quatre  autres  des 
triangles. 

—  Philol.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Anat.  Le  premier  ou  grand  cunéiforme,  le 
second  ou  petit  cunéiforme,  le  troisième  ou  moyen  cunéi- 
forme  font  partie,  aveclecuboïde,  do  la  seconde" rangée  du 
tarse  et  sont  tous  trois  eu  rapport  avec  lo  scaphoïde  ;  le 
premier,  qui  est  le  plus  interne,  donne  attache  au  gros 
orteil;  lo  troisiômo  est  voisin  du  cuboïdo.  Les  ligaments 
rattachent  ces  os  entre  eux  et  au  calcanéum.  Ils  forment 
comme  la  clef  de  la  voûte  plantaire. 

—  Philol.  On  désigne  sous  le  nom  de  cunéiforme  un  genre 
d'écriture  dont  l'élément  principal  est  une  sorte  de  pointe 
de  flèche,  clou  ou  coiyi,  perpendiculaire  ou  horizontal,  ac- 
compagné d'un  crochet ,  dont  les  combinaisons  variées  for- 
ment des  signes  plus  ou  moins  compliqués.  Cette  écriture 
a  servi  à  exprimer  un  grand  nombre  d'idiomes  de  la  haute 
Asie.  On  en  trouva  l'usage  d'abord  dans  les  inscriptions 
gravées  sur  les  ruines  des  monuments  de  la  Perse,  puis  en 
Assyrie  et  en  Chaldée,  ainsi  qu'en  Arménie  et  en  Susiane  ; 
enfin,  sur  les  innombrables  briques  que  les  explorateurs 
ont  fait  sortir  par  milliers  des  tumuli  de  la  Mésopotamie. 

Cette  écriture  ofl're  plusieurs  variétés,  qui  sont  accusées 
dans  les  deux  systèmes  ditférents,  réunis  dans  les  inscrip- 
tions de  la  Perse.  Ces  inscriptions  se  présentent,  en  géné- 
ral, i>ar  groupes  de  trois  colonnes,  qui  correspondent  à  trois 
hinguos  diirércntes.  La  première  colonne  adroite  renfornio 
la  langue  des  anciens  Perses.  Les  combinaisons  des  clous 
qui  forment  ces  signes  sont  pou  nombreuses.  Leurs  valeurs 
correspondent  à  celles  de  nos  alphabets.  Les  premières 


numériques 


tal  . 


4S3 

tontativos  de  déchilfroment  sont  duos  ft  Grolofond  (!802), 

3ui  signala  los  uoius  do  Darius  et  du  Xor\6s  dans  l'uno 
0  ces  inscriptions,  et  il  fut  domontro  quo  la  langue  ainsi 
expriniùo  était  une  lauguo  arienne,   colle   des   aucious 
Porsos,  ot  <|uo  ce  système  graphiiiuo  était 
propro  à  l'époque  dos  Achéniôuides.  Ou  ou 
lynoro  l'origine,  et  il  n'existe  pas  d'inscrip- 
tions de  cette  nature  postùriouros  à  cette 
dynastie. 

Ou  comprit  bientôt  que  los  deux  autres 
colunnos  ues  inscriptions  do  la  Porso  (lo- 
vaient contonir  une  traduction  do  la  pre- 
mière; d'un  autre  côté,  los  corabiuaisuns 
dos  signes  étaient  si  nombreuses  qu'elles 
dépassaient  los  besoins  des  alphabets  les 
plus  exigeants.  L'attention  fut  bientôt  ap- 
pelée sur  les  inscriptions  de  la  troisiônio 
colonne,  lorsque  les  découvertes  do  Botta 
(lJJi2)  exhumèrent  dos  ruines  do  Ninive  do 
nombreuses  inscriptions,  dont  lo  système 
graphique  était  identlquo  à  celui  do  la 
troisième  colonne  des  inscriptions  do  la 
Perse.  L'étude  de  ces  dernières  permit  de 
se  rendre  compte  que  les  signes  représen- 
taiout  dos  valeurs  syllabîques  et  idéographi- 
ques, que  la  langue  ainsi  exprimée  était 
une  langue  sémitique,  celle  des  Assyriens, 
et  se  retrouvait  dans  do  nombreuses  in- 
scriptions, qui  provenaient  des  ruines  de 
Babylone  et  de  la  Mésopotamie  intérieure. 
La  lecture  de  ces  textes  a  été  d'autant 
plus  difficile  que,  suivant  les  époques  et  les 
localités,  ce  même  système  graphique  a 
otfert  de  nombreuses  variétés  dans  la  dispo- 
sition de  l'élément  cunéiforme.  On  a  con- 
staté qu'il  procédait  d'un  hiéroglyphe  dont 
on  a  trouvé  des  spécimens.  Cet  hiéroglyphe 
a  donné  naissance  d'abord  à  dos  signes  for- 
més de  la  défiguration  do  l'hiéroglyphe 
primitif  par  des  signes  linéaires,  qu'on  dési- 

fna  sous  le  nom  de  hiératiques.  Puis  la  tête 
u  clou  apparut  à  l'origine  du  trait  et,  à 
son  tour,  donna  naissance  à  un  système  de 
signes  compliqués,  dits  archaïques.  Enfin, 
ces  signes  se  simplifièrent;  ils  perdirent 
quelques  traits  superflus  qui  laissaient  à 
peine  deviner  leurs  formes  primitives,  et 
on  les  regarda  comme  relativement  mo- 
dernes. Dans  cet  état  archaïque  ou  moderne, 
ces  signes  paraissent  particulièrement  con- 
sacrés aux  inscriptions  des  palais  et  des 
temples  et  forment  ainsi  un  système  qu'on 
peut  considérer  comme  une  écriture  inonu- 
inentale. 

Ajoutons  que  le  même  type  hiérogly- 
phique présente  des  défigurations  dilfé- 
rentes  à  Ninive  et  à  Babylone,  et  l'on 
comprendra  les  difficultés  do  lecture  et 
d'interprétation  que  ces  inscriptions  réser- 
vaient aux  savants;  elles  ont  été  surmon- 
tées, et  ces  textes  ne  résistent  plus  à  la 
lecture. 

Les  découvertes  des  explorateurs  ont 
aussi  rais  au  jour  do  nombreuses  tablettes 
d'argile  chargées  de  la  môme  écriture, 
mais  finement  tracée,  procédant  de  l'un  ou 
l'autre  de  ces  types,  et  pouvant  être  dési- 
gnée sous  lo  nom  à.'ëcriture  cursxve.  Ces  ta- 
blettes se  rencontrent  par  milliers  à  Ninive, 
à  Babylone,  dans  toute  la  Mésopotamie 
inférieure,  et  même  en  Egypte.  Ces  docu- 
ments ne  sont  autres  quo  les  livres  do  cette 
époque  ;  ils  s'accumulaient  comme  do  véri- 
tables arcAiye*  dans  do  vastes  bibliothèpies, 
dont  on  trouve  chaque  jour  des  débris  de 
plus  en  plus  nombreux.  Les  plus  anciens 
documents  remontent  à  près  de  quatre 
mille  ans  av.  J.-C.  et  les  plus  récents  ap- 

{)artiennent  au  second  siècle  do  notre  ère. 
jOur  contenu  renferme  les  renseignements 
los  plus  divers  sur  la  politique,  la  reli- 
gion, l'histoire,  les  légendes,  l'astronomie,     

les  mathématiques,  de  même  quo  des  textes  de  lois  ot 
des  contrats  d'intérêt  privé,  c'est-à-diro  un  ensemble  de 
toutes  les  connaissances  de  cette  civilisation. 

Nous  avons  négligé  jusqu'ici  de  parler  dos  inscriptions 
de  la  seconde  colonne  du  groupe  achéménido  ;  ces  inscrip- 
tions émanent  du  môme  système  graphique  quo  los  inscrip- 
tions assyriennes  et  représentent  une  langue  touto  dif- 
férente, celle  dos  anciens  Modes.  Les  découvertes  des 
explorateurs  modernes  nous  ont  également  mis  on  posses- 
sion de  nombreuses  inscriptions  eu  caractères  cunôiiormos, 
du  mémo  système  graphique  que  celles  do  l'Assyrie  et  de 
laChaldée,qui  expriment  des  languosditférentos.  Mention- 
nons, pour  ne  citer  quo  1ns  principales  dont  on  a  déjà 
tenté  l  interprétation,  colles  qui  nous  viennent  do  l'Armé- 
nie et  de  la  Susiano.  Disons,  en  terminant,  qu'on  a  déjà 
constaté  sur  les  briques  de  la  haute  Asie  plus  de  quinze 
langues  ou  dialectes  différents,  écrits  à  l'aide  du  mémo 
système  graphique,  et  les  exploratours.  chaque  jour,  livrent 
à  la  sagacité  dos  savants  dos  documents  nouveaux. 

GUNÉIROSTRC  [roastr  —  du  lat.  cuneus,  coin,  ot  ros- 
iruin,  bec)  adj.  Zool.  Qui  a  lo  bec  en  forme  do  coin. 
CUNEO.  Géogr.  V.  Coni. 

CUNEO  D'Ornano  iGustavo),  journaliste  ot  homme 
politique  français,  né  à  Rome  on  18-t5,  est  petit-fils  d'un 
officier  très  attaché  à  Napoléon  I"  ot  à  sa  famille.  U  fit 
son  droit  à  Paris,  oii  il  fut  employé  à  la  préfecture  de  la 
Seine,  servit,  on  1870,  comme  officier  do  mobiles,  puis  col- 
labora au  n  Courrier  do  France  »,  à  «  la  Presse  »,  dirigea 
«  lo  Charontais  »  et  fonda,  on  1875,  lo  Suffrage  universel 
des  CharenleSf  dans  lequel  il  lit  une  guerre  acharné*  aux 
républicains,  ot  déclara  un  jour  qu'on  on  ferait  avant  pou 
'<  une  pâtéo  dont  los  chiens  no  voudraient  pas  » .  Elu  député 
à  Cognac  en  1876,  il  a  été  constamment  réélu,  depuis, 
dans  la  Charente.  Il  a  voté  avec  le  grouno  do  l'appol  au 
peuple,  s'est  signalé  par  dos  discours  véhéments  ot  a  été 
lo  promoteur  do  l'enquête  contre  W  député  Wilson.  Après 
avoir  coopéré  activemont  A  la  <'ampagne  boulangisto,  il 
liovint  lo  champion  du  prince  Victor,  al  prit  pour  pro- 
gramme do  sa  politique  lo  plébiscite  et  le  rolorondum. 


Cunoo  d'Ornano  fonda,  en  1878,  Paris-Capitale,  et  prit, 
en  1895,  la  direction  du  «  Petit  Caporal  ».  Il  a  publié  : 
les  Associations  religieuses  et  le  J'tsc  (iSyo);  la  Répu- 
blique de  Napoléon  (189-*);   Gambetta  plébiscitaire  (1895). 


SPECIMKN     DK     L ALPHABET     ARIKN 


îïj  '• 

a 

<I 

k   jovtt.ii  u 

II 

l>     (lavant  a, 

.11 

If 

i 

«!T 

l,h     —    a,  i,  u 

ï<< 

f          ^      .. 

<u 

u 

(-■;.    -    a.i.u 

;::< 

U       -    a,l 

<^< 

h   dosant  !i,i,  u 

-T< 

-  'J)  —    i»,  u 

«^ 

u        ~    u 

T<- 

y       —    a,  i,  u 

^B 

=  ij)  -    i 

Mil 

m       —     a 

IHÏ 

r       —       a,  i 

n 

a       —    a 

K^ 

m       —    i 

-« 

r        —    u 

BU 

d     -  i 

^<- 

m       —    u 

-IB 

V       —    a,  u 

(B] 

d        -     u 

)B 

Ç        —    a, 

.u 

?? 

V        —    i 

:^hl 

t         —    .i.i 

« 

*       —    a, 

.  >■' 

<n- 

g       —    a,l 

m- 

/         —     u 

r^-T 

:;        —     a, 

.u 

<E 

;/      -    u 

î<i 

thid)—    a.  i.  Il 

^n 

Ihr    -     a, 

îtr 

K      -    a,i 

-} 

b       -    a,i,u 

-:^l 

M?)   -    •■ 

FRAGMENT    DU    SYLLABAIRE    ASSYRO-CHALDEEN 


FORMES 
hiâratiques 


FORMES    BABYl-OMENNES 

archaïques        modernes 


FORMES    NIMVITES 

arcbaiqueB       modernes 


tap. 


tip  . 


tup. 


^"^  ►A-I    HhT    -lî^ 


-co 
o 

m 
ffl 


mi 


CUNÉO-CUBOÏDIEN,  ENNE{rfi-m,  é«')adj.  En  T.  d'anat., 
Qui  se  rapporte  aux  os  cunéiformes  et  au  cuboïdo  :  Liga- 
ment CUNEO-CUnoÏDIKN. 

CUNÉO-SCAPHOÏDIEN,  ENNE(aA-rt,  di-in,  è»')  adj.  Anat. 
Qui  se  rapporte  aux  os  cunéiformes  ot  au  scaphoïdo  :  Li- 
gaments CUNÉO-SCAPIIOiDlENS. 

CUNERSDORF.  GéOgr.  V.  KONERSDORF. 

CUNETTE  {n>'t'  —  do  l'ital.  cunctta,  même  sons,  pour 
lacnnetta,  petit  fossé)  n.  f.  Sorto  do  rigole  ou  do  petit 
canal,  pratiqué  dans  lo  fond  dos  fossés  secs  do  fortifica- 
tion, pour  recevoir  et  faire  écouler  les  eaux  pluviales. 
Il  Petit  canal  à  parois  verticales  qui, 
dans  un  aqueduc,  un  égout.  se  trouve 
situé  on  contre-bas  au  trottoir  do 
l'égout  ou  de  l'aquoduc  et  dans  lequel 
s'écoulont  les  eaux,  il  Petit  canal  par 
où  s'écoule  l'eau  dos  marais  valants. 

GUNEWALDE   OU    KUNEWALDE, 

bourg  d'Allemagne  (Saxo  [cercle  do 
Bautzon]),  vers  la  source  de  la  Sprée  ; 
3.220  hab.  Granit,  tisseranderics. 

CUNHA,   ville  dos   Etats  unis  du 
Brésil  (Etat  do  Sào  Paolo);  i-l.OOO  b.      a,  ^,.<i.-u,-  ,^a..hhi,. 
Elevage  do  porcs  ot  de  moutons.  Cul- 
ture du  coton,  du  tabac,  du  café,  dos  céréales.  Ch.-l.  do 
municipe. 

CuNHA  (Tristâo  da),  capitaine  ot  navijjatour  portugais 
(1460-1540).  Mis  à  la  têto  d  une  flotte,  conjointomont  avec 
lo  célèbre  Alfonso  d'Albuquorque,  il  découvrit  plusieurs 
lies  do  l'Atlantique  austral,  notamment  colle  qui  porte 
son  nom.  11  aborda  à.  Madagascar  (découverte  on  1505),  à 
Mozambique,  où  il  prit  sur  un  roi  indigène  la  villo  forte  do 
Brava,  soumit  l'île  do  Socotora  (océan  Indien),  ot  se  dis- 
tingua aux  Indes.  En  ir^M,  il  fut  chargé, comme  umha.^sa- 
dour,  d'oirrir  au  pape  les  nouvellos  conq>uétes  des  Portu- 
gais, ot  reçut  onsuito  du  roi  Emmanuel  lo  titro  do  «  cou- 
Nciller  intime  do  lu  couronuo  ■>. 


CUNÉIROSTRE   —   CUiNITZ 

CuNHA  (Nuno  da),  fiis  du  précédent  (1487-1539).  Gou- 
veniour  dos  ludos  on  1528,  il  vainc|uit  Bahdour,  sultan  de 
Ooudjerata,  l'ennemi  lo  plus  redoutable  des  Portugais,  en 
consolida  leurs  conquêtes  par  la  prise  des  trois  villes  de 
Dià,  Chalé  et  Bazaïra.  Accusé  do  concussion  dix  ans  après, 
et  révoqué,  il  mourut  sur  lo  vaisseau  qui  le  ramenait  en 
Europe.  Il  a  laissé  dos  poésies  comprises  dans  lo  Cancio- 
neiru  de  Jiesetide. 

CuNHA  (José  Anastasio  da),  mathématicien  portu- 
gais, né  ot  mort  à  Lisbonne  (i7-ll-n87).  11  professa  los 
mathématiques  à  l'université  do  Cotabre  (1773).  Son  ou- 
vrage antiroligieu.v,  a  Vo:  da  rasno,  fut  condamné  en 
1778.  Accusé  d'hérésie,  il  passa  plusieurs  années  dans 
los  prisons  de  l'Inquisition.  Son  principal  ouvrage  :  Prin- 
cipes de  matliématiques  (Lisbonne,  1782),  a  été  traduit  en 
français  (1811).  On  lui  doit  aussi  un  recueil  de  Poésies  es- 
timées (1779). 

CUNHA  (Vicente  Pedro  Nolasco  da),  poète  portugais 
(1773-1844).  Obligé  do  s'expatrier  à  Londres  par  l'occupa- 
tion française,  ilcollabora  à  1'  «  Invesligador  ponuguez  » 
et  publia  :  0  Jardin  botanico,  poème  philosophique,  traduit 
de  Darwin  (1803)  ;  o  Triumpho  de  natureza,  tragédie  (1809); 
o  Incendia  de  Moscou:  (181!),  et  plusieurs  autres  poèmes 
et  poésies  de  circonstance. 

CuNHA  (Estavâo  José  Cabneiro  da),  général  brésilien 
1780-1832).  Compromis  dans  des  mouvements  séditieux, 
U  fut  obligé  de  rester  exilé  en  Angleterre,  d'où  il  revint  en 
1821,  au  moment  où  s'établissait  le  gouvernement  consti- 
tutionnel. Il  se  dévoua  à  la  peisouiio  de  dom  Podro  I". 
En  1824,  il  commandait  en  chef  l'armée  impérialiste  et 
remporta  sur  les  républicains  séparatistes  la  victoire 
d'Itabayana  (1824).  Il  fut  nommé  sénateur,  en  1826. 

CuNHA  (François-Xavier  da),  général  brésilien  (1782- 
1839).  Il  lit  les  campagnes  dans  le  Portugal  de  1803  à  1813, 
passa  au  Brésil  en  1815,  se  signala  dans  les  campagnes  de 
1816  à  1828  dans  l'Uruguay,  de  1835  à  1839  dans  le  Rie- 
Grande  du  Sud  et  Sainte-Catherine.  Général  de  brigade  en 
1837,  il  commandait  une  division  de  l'armée  impériale, 
lorsqu'en  1839  il  fut  battu  ù.  Sauta-'Victoria  par  les  répu- 
blicains séparatistes  du  Rio-Graude.  U  se  noya  dans  sa 
fuite. 

CUNHA  (José  Gerson  da),  médecin  et  orientaliste  hin- 
dou, né  à  Goa  en  1844.  Il  sadonna  à  l'étude  des  langues 
européennes  et  orientales,  prit  lo  grade  do  docteur  en 
médecine  à  Edimbourg  et  exerça  son  art  à  Bombav. 
Parmi  ses  ouvrages,  on  cite  :  Introduction  à  l'étude  des 
sciences  (Bombay,  1868)  ;  Mémoires  sur  les  reliques  de 
Bouddha  (1875)  ;  Commentaires  sur  te  Skandapouràna 
(1877)  ;  Bu  développement  de  la  civilisation  ari/enne  dans 
l'Inde  (1878)  ;  etc. 

CuNHA-MATTOS  (Raymundo  José  da),  général  brési- 
lien d'origine  portugaise,"né  àFaro  en  1776,  mort  à  Rio  de 
Janeiro  en  1S40.  Après  avoir  servi  depuis  1790  dans  l'armée 
portugaise,  il  partit,  en  1817,  pour  le  Brésil,  et  devint 
gouverneur  de  la  province  de  Goyaz.  En  1826,  il  fut  élu 
député  à  l'Assemblée  nationale  brésilienne.  Puis  il  devint 
général  et  commandant  de  l'Ecole  militaire  de  Rio  de  Ja- 
neiro. Le  général  da  Cunha-Mattos  était  un  écrivain  distin- 
gué. Fondateur  de  la  Société  historique  de  Rio  de  Janeiro, 
il  a  publié  une  Geograplùa  historica  da  provincia  de  Go)/az 
(éditée  en  1876)  et,  en  1836,  uu  Itinerario  do  Rio  de  Janeiro 
ao  Para  e  Maranhïio. 

CUNIBERT  (saint),  nommé  aussi  Chunebert  et  Hu- 
nebert,  évéque  de  Cologno  en  623,  mort  eu  663.  Le  roi 
Dagobert  l"  lui  confia  1  éducation  de  son  lils  aino,  qui 
régna  sous  le  nom  do  Sigebert  II  ;  il  gouverna  ensuite 
l'Austrasie  pendant  la  minorité  do  Childéric  II,  tils  do 
Clovis  IL  —  Fôte  le  12  novembre. 

CuNICH  (Raymond),  poète  et  professeur,  de  l'ordre  de5 
ésuites,  né  à  Raguse  en  1719.  mort  à  Rome  en  1794.  lia 
écrit  de  nombreuses  poésies  latines  et  tme  célèbre  traduc- 
tion, en  hexamètres  latins,  de  \lliade. 

CUNICULAIRE  (1er'  —  du  lat.  cuniculus,  lapin)  adj.  Qui 
a  un  terrier. 

—  n.  m.  pi.  Los  rongeurs  qui  se  font  des  terriers.  —  Vn 

CUNICDLAlBt;. 

CUNICULÉ,  ÉE  ou  CCNICULEUX  {leA),  EUSB  [du  lat. 
cuniculum^  canalj  adj. Qui  renferme  une  excavation  loogud 
ot  profonde. 

CUNICULIN,  INE  (raJ.  cuniculus,  lapin)  adj.  Qui  a  rap- 
l'urt,  qui  appartient  au  lapin  :  liace  CUNICCLINE.  (Inus.) 

GUNILE  n.  f.  Genre  do  plantes  frutescentes  à  fouilles 
petites,  à  fleurs  on  corymno,  do  la  famille  des  labiées, 
tribu  des  sattiréinées,  sous-tribu  des  menthoïdéos,  et 
comprenant  uuo  vingtaine  d'espèces,  qui  croissent  eu 
Amérique. 

CUNILÉ,  ÉE  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  so  rapporte  aux 
cuniles. 

—  n.  f.  pi.  Nom  do  plusieurs  menthoïdéos,  ayant  pour 
type  le  genro  cunile.  —  Une  cu.nilée. 

GUNINA,  divinité  latine,  protectrice  dos  enfants  au 
berceau,  ainsi  dite  du  mot  cunx,  qui  signifie  borceau. 

GUNINA  n.  f.  Genre  do  méduses  hydroïdes,  famille  des 
œginidés,  comprenant  dos  formes  a  poches  gastriques 
élargies  on  sacs,  sans  rangées  de  capsules  urticantes. 
(Les  oiinina  sont  de  petites  méduses  en  forme  de  cloche, 
fostoniiéos  sur  leurs  bords  ;  on  on  connaît  quelques  espèces 
habit:int  la  Méditerranée,  l'Allantiquo,  ot  aussi  les  mei't. 
éi|iiatoriulos  [cunina  albtscens].) 

CUNIN-ORIDAINE  (Lnuront  CuNIN,  dit),  industriel  et 
homme  politique,  né  i  Sedan  on  1778,  mort  en  18".9.  D'abord 
simple  ouvrier,  il  devint  un  richo  industriel.  Elu  député 
on  1827  par  lo  parti  libéral,  il  siégea  d'abord  sur  les  bancs 
los  plus  élevés  de  la  gauche,  fut  un  des  221  députés  qui 
mirent  la  couronne  sur  la  této  do  LonisPIiilippe  en  1830, 
ot  doit  étro  placé  au  premier  rang  parmi  eoux  dont  le 
dévouement  aveugle  poussèrent  ce  roi  t*!  sa  porte.  Nommé 
ministre  do  l'agriculture  et  du  commerce  on  1837,  il  con- 
serva ce  portofeuillo,  presque  sans  iulorruptiou,  jusqu'il 
la  révolution  de  1848, 

CUNITZ  (Mario),  fommo  savante,  néo  &  Schwoldniiit 
(Silésie),  morte  :ï  Pitscliou  en  1664.  Kilo  s'adonna  À  l'étude 
dos  langues,  de  l'histoiro,  des  scioucos,  surtout  de  l'asuo- 
nomie,  ot  composa  dos  Tables  astronomiques  (1650). 


CUNLHAT   —    CUPRITE 

CUNLHAT,  ch.-l.  de  cant.  du  Puy-de-Dôme,  arrond.et  à 
SSkilom.  d'Amberf,  2.813  h.  Plomb  argentifère  ;  commerce 
de  beurre.  Féculeries.  —  Le  canton  a  1  comm.  et  7.806  hab. 
caNNINGHAM  {ku-nin'-gliam')  n.  m-  Cépage  américain, 
de  matui-ité  très  tardive,  à  l'cuilles  glabres,  à  grams  petits, 
ronds,  à  chair  ferme  et  juteuse.  (Le  cunningbam  reprend 
difficilement  de  bouture.) 

Cunningbam  (Alexandre),  historien  anglais,  né  en 
1654,  mort  vers  IIS".  Comme  précepteur,  il  fut  mis  en  rap- 
port avec  des  membres  de  l'aristocratie.  H  fut  charge  de 
plusieurs  missions  diplomatiques,  notamment  en  France 
en  noi.  Plus  tard  (1-15-1720),  il  représenta,  comme  mi- 
nistre à  Venise,  le  roi  George  I".  Il  écrivit  en  latin  une 
histoire  de  la  Grande-Bretagne,  nui  fut  traduite  et  publiée 
en  anglais,  en  1787,  par  William  Thomson,  sous  le  titre  do 
the  Histonj  of  Great  Britain,  from  the  revoluiion  in  I6SS 
lo  the  accession  of  George  I  (1787). 

CnNNINGBAM  (AUan),  écrivain  écossais,  né  à  Black- 
•wood  (comté  de  Dumfries)  en  1784,  mort  à  Londres  en 
1842.  D'une  bonne  famille,  mais  très  pauvre,  il  fut  d  abord 
ouvrier  maçon  ;  mais  il  se  fit  connaître  par  des  légendes 
et  des  ballades  qui  lui  valurent  la  protection  de  Walter 
Scott,  et  il  se  lança  dans  la  littérature,  où  il  produisit  des 
œuvres  d'une  grande  pureté  de  style  et  de  grâce.  En  voici 
quelques-unes  :  Sir  Mannaduke  Maxwell,  récit  dramatique 
(1822);  Traditional  Taies  of  Ihe  English  ami  Scotlisli 
l'easantry  (1822)  ;  the  Sottgs  of  Scotland  ancicnt  atid  mo- 
dem (1825),  qui  égalent  presque  les  poésies  de  Burns;  etc. 

CnNNINGBAM  (William),  théologien  écossais,  né  à 
Hamilton  en  1S05,  mort  en  1861.  11  tut  pasteur  à  Green- 
ock,  puis  à  Edimbourg  11833).  où  il  prit  une  part  active 
aux  débats  à  la  suite  desquels  470  pasteurs  sur  1.200  se 
séparèrent  de  l'Eglise  ofncielle  et  fondèrent,  en  1843, 
l'Eglise  libre  d'Ecosse.  Cunningham  occupa  la  chaire  de 
théologie  au  nouveau  collège  fondé  à  Edimbourg  en  1843, 
et  en  devint  directeur  après  Clialmers,  en  1S47.  On  a  de  lui 
un  grand  nombre  d'écrits  de  théologie  et  de  controverse. 

CnNNINGHAM  (Peter),  écrivain  anglais,  né  à  Pimlico 
en  1816,  mort  en  1869,  tVls  aine  d'Allan  Cunningham,  l'écri- 
vain. Il  a  publié  quelques  ouvrages  intéressants  :  Guide- 
manuel  de  Londres;  Londres  moderne  (isôl)  ;  etc. 

Cunningham  (Allan),  explorateur  et  botaniste  anglais 
du  xix<  siècle,  mort  à  Sydney  en  1839.  Il  exécuta  plu- 
sieurs expéditions  dans  l'intérieur  de  l'Australie.  Dès  1817- 
1818,  il  accompagnait  O.xley,  lorsque  celui-ci  étudia  pour 
la  première  fois  le  Lachlaii,  qu'on  croyait  un  affluent  du 
Macquarie.  En  1823.  il  découvre  la  passe  Pandora,  con- 
stituant une  route  pratique  pour  atteindre  les  plaines  de 
Liverpool,  puis  il  fait  plusieurs  excursions  dans  ces  plaines  ; 
est  chargé,  en  1827,  do  reconnaître  tout  lo  pays  compris 
entre  la  rivière  Hunter  et  la  baie  Moreton,  et  exécute  un 
voyage  fécond  en  découvertes  jusqu'aux  Darling-Downs, 
après  avoir  traversé  des  pays  déserts  et  stériles.  L'année 
suivante,  il  partit  de  la  baie  Moreton  et  atteignit  le  point 
où  il  s'était  arrêté  en  1827.  En  1829,  il  explora  les  sources 
de  la  rivière  Brisbane.  —  Son  frère,  Rico.ird  Cunning- 
ham, également  explorateur  et  botaniste,  accompagna 
sir  Thomas  Mitchell  dans  sa  seconde  expédition  en  1833  ; 
il  se  perdit  dans  le  désert  australien  et  y  périt. 

CUNNINGHAMIE  {ku-nin-ijha-ml  —  de  Cunningham, 
n.  pr.)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des  conifères, 
sous-ordre  des  séquoiées,  triliu  des  cunninghamiées,  com- 
prenant deux  espèces  qui  croissent  en  Chine  et  au  Japon. 
1!  Syn.  de  m.\lanëe,  genre  de  rubiacées. 

CUNNINGHAMIÉES  (ku-nin-gha)  n.  f.  pi.  Bot.  Tribu  de 
conifères.  —  Lue  conninghamiée. 

CUNNINGHAMITES  {ku-nin-gha)  n.  f.  pi.  Bot.  Genre  de 
conifères  fossiles,  trouvés  dans  le  crétacé  inférieur. —  Une 

CUNN1>'GHAMITE. 

CuNO  (Jean-Chrétien),  poète  et  botaniste  allemand,  né 
à  Berlin  en  1708,  mort  en  1780.  Il  s'enrichit  dans  le  com- 
merce aux  Indes,  d'où  il  rapporta  une  collection  de  plantes 
rares,  et  publia  des  écrits  en  vers,  entre  autres  :  le  Mes- 
sie (1762).  —  Linné  a  donné  le  nom  de  cunonie  à  une  plante 
originaire  du  Cap. 

CUNONIE  (ni  —  de  Cuno,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux 
à  feuilles  opposées, stipulées, àfleurs  en  grappes  axiUaires, 
de  la  famille  des  saxifragécs,  type  de  la  famille  des  cuno- 
niées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croit  au  cap  de 
Bonne-Espérance,  il  On  dit  aussi  ccnone. 

CUNONIÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte 
à  la  cunonie.  ii  On  dit  aussi  cunoniacé,  ée. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  saxifra- 
gées,  ayant  les  caractères  suivants  :  pétales  imbriqués 
ou  nuls,  fleurs  en  cymes  ou  en  grappes  de  cymes, 
feuilles  opposées,  composées  ou  imparipennées.  —  Une 

CONONIÉE. 

CUNTIS,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  do  Ponteve- 
dra]j;  C.310  bal).  Sources  sulfureuses  [Caldas  de  Cuntis). 

CUNURXE  (r£)  n.  f.  Genre  d'euphorbiacées-jatrophées,  à 
fleurs  dioïqiies  apétales.  (Ses  fleurs  mâles  sont  disposées 
en  cymes,  les  femelles  en  glomérules  terminau.x.  Originaire 
du  Brésil.) 

COOIS,  peuplade  habitant  le  nord  du  Cambodge,  aux 
environs  du  lac  Tonlé-Sap. —  Un  Coois. 

—  E>'CYCL.  Doux  et  craintifs,  ces  sauvages  habitent  des 
maisons  élevées  sur  pilotis  et  s'adonnent  surtout  au  travail 
du  fer.  Ils  sont  monogames  et  traitent  leur  femme  avec 
déférence.  Leur  langue,  qu'ils  ne  savent  pas  écrire,  se 
parle  avec  des  intonations  musicales.  Malgré  leur  timidité, 
on  n'a  pu  les  réduire  en  esclavage. 

CnORGNË,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Turin]), 
sur  rorco,  affluent  du  Pô  ;  4.400  hab.  Manufactures  do 
chanvre  ;  fonderie  de  cuivre  et  de  bronze. 

CUPANI  fl'rançois),  botaniste  italien,  né  en  Sicile  on 
1657,  mort  i  Païenne  en  1711.  Il  s'est  surtout  attaché  à 
décrire  les  arbres  fruitiers  do  la  Sicile. 

cnPANIE(nl  —  de  Cupani,  n.pr.)n.  f.  Le  genre  cupanie 
{eupaniuj,  de  la  famille  dos  sapindacées,  série  des  sapin- 
dées,  comprend  une  quarantaine  d'espèces,  (|ui  croissent 
dans  les  régions  tropicales  du  globe. 

—  EsCYCL.  Les  cupaniea  Bont  des  arbres  ou  dos  arbris- 
seau* i  feuilles  alternes,  ailées,  pariponnées,  â  llcurs  po- 


lygames, ordinairement  blanches,  disposées  en  grappes 
àxillaires.  l.a  cupanie  d'Amérique  est  appelée  vulgaire- 
ment châtaignier  de  Saint- 
Domingue.  Ses  graines  sont 
comestibles  et  ont  le  goût  de 
la  châtaigne. 

CUPANOÏDE  n.  m.  Fruit 
fossile  de  l'ile  Sheppey,  que 
l'on  croit  pouvoir  rapporter 
à  une  sapindacée. 

CUPAR-ANGUS  ou  COU- 
PAR-ANGUS,  bourg  d'Ecosse 
(comté  de  Penh),  sur  l'isla, 
affl.  du  Tay;  2.850  hab.  Fa- 
briques de  toiles.  Blanchisse- 
ries. Ruines  d'une  abbaye  de 
cisterciens,  fondée  en   1164. 

CUPAR-FIFE  ou  COU- 
PAR-FIFE,  ville  d'Ecosse 
(comté  de  Fife),  sur  le  fleuve 
côticr  Eden  ;  7.500  hab.  Bras- 
series, malteries,  tanneries, 
filature  do  chanvre,  tissage 
do  toiles.  Belle  église.  Ch.-l. 
du  comté  de  Fife. 

GUPE  { lat.  cupa,  mémo 
sens)  n.  f.  Antiq.  roni.  Bar-  Cup.inic  ;  a,  fruit, 

rique  cerclée  en  fer.  (On  jau- 
geait les  navires  d'après  lo  nombre  des  cupse,  comme  au- 
jourd'hui d'après  le  nombre  des  tonneaux.)  n  Bloc  de  bois, 
qui  faisait  partie  de  la  machine  à  écraser  les  olives. 

GUPÉDIAIRE  {di-èr  —  du  lat.  cupediarius  ;  de  cupedia', 
friandises!  n.  m.  Antiq.  rom.  Marchand  de  comestibles. 
il  On  disait  aussi  cupêdinaire. 

CUPELLAIRE  (pè/'-iér)  n.  m.  Antiq.  Soldat  éduen,  armé 
de  toutes  pièces,  il  Soldat  gaulois,  appelé  aussi  cata- 

PHRACTE. 

CUPELLO,  comm.  d'Italie  (Abruzzes  [prov.  de  Chieti]), 
non  loin  do  l'Adriatique;  3.400  hab. 

CuPER  (Gisbert),  savant  philologue  et  archéologue 
hollandais,  né  à  Hemmen  (Gueldre)  en  1644,  mort  en  1716 
à  Deventcr,  où  il  professa  l'histoire.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Observationum  libri  111  (1670),  auxquels  il 
ajouta  plus  tard  un  quatrième  livre,  et  qui  est  pour  l'his- 
toire du  droit  romain  une  source  inépuisable  ;  Historia 
irimn  Gordianorum  (1697);  etc. 

CUPES  ipèss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type 
de  la  famille  dos  cupésidés,  comprenant  des  formes  allon- 
gées, très  plaies,  à  corselot  étroit,  à  tête  élargie  avec 
antennes  robustes  et  longues,  à  élytres  côtelés,  ponctués 
et  gaufrés. 

—  Encycl.  Les  cupes  sont  de  taille  moyenne  ;  leur  colo- 
ration grisâtre  est  due  à  des  écailles  couvrant  tout  leur 
corps,  avec  des  marbrures  brunes  ;  ils  vivent  dans  le  vieux 
bois,  où  se  nourrissent  leurs  larves.  Les  six  ou  sept  espèces 
connues  habitent  l'Amérique, 
sauf  une  propre  aux  Philip- 
pines. 

CUPÉSIDÉS  n.  m.  pi.  Famille 
d'insectes  coléoptères  malaco- 
dermes,  dont  le  seul  genre  cu- 
pes est  le  représentant.  —  Un 

CUPÉSIDÈ. 

CUPHEA  (/'(')  n.  m.  Genre  de 
plantes  herbacées,  à  fouilles  op- 
posées ou  verticillées,  à  fleurs 
roses  ou  blanches,  munies  de 
deux  bractéoles,  de  la  famille 
des  eythrariacées ,  tribu  des 
eythrées,  comprenant  environ 
quatre-vingts  espèces,  qui 
croissent  dans  l'Amérique  tro- 
picale. (Les  cuphea  sont  cul- 
tivés en  France.)  il  On  dit  aussi 
CUPHËE  n.  f. 

CUPIDE  (du  lat.  cupidus  ;  do 
cuperCy  désirer)  adj.  Désireux. 
(Vieux.)  Il  Avide  d^argent  :  Le 
CUPIDE  égoisme  change  les  hommes  en  enne7nis  qui  s'etitre- 
dévorent.  (Boiste.)  il  Qui  est  inspiré,  guidé  par  la  cupidité  ; 
La  main  ctjpiDE  du  magistrat  fait  pencher  en  faveur  du 
criïne  la  balance  de  la  justice.  (Michon.) 

—  Substantiv.  Personne  cupide  :  Les  cupides  et  les  avares 
ont  le  cœur  sec.  (E.  Sue.) 

—  Anton.  Désintéressé,  généreux,  large,  prodigue. 
CUPIDEMENT  adv.  Avec  cupidité. 
CUPIDIQUE  (dik')  adj.  Qui  a  rapport  à  Cupidon. 
CUPIDITÉ  (du  lat.  citpiditas,  même  sens)  n.  f.  Désir 

ardent  de  la  possession  ;  convoitise,  particulièrement  en 
parlant  des  richesses  :  Beaucoup  de  chagrins  sont  le  fruit 
de  la  CUPIDITÉ. 

—  Syn.    Cupidité,    avidité,    concupiscence,    convoitise. 

V.  AVIDITÉ. 

—  Anton.  Abnégation,  désintéressement,  générosité, 
prodigalité. 

CUPIDON  (lat.  cupido:  de  cupcre,  désirer)  n.  m.  Chacun 
des  génies  ailés  qu'on  fait  d'ordinaire  voltiger  autour  de 
Vénus   et  de  l'Amour. 

—  Par  ext.  Enfant 
ou  adolescent  d'une 
grande  beauté,  ii 
Homme  qui  fait  le  beau , 
le  coquet,  le  galant. 

—  Pop.  Cupidon  n 
carquois  d'osier.  Chif- 
fonnier. 

CUPIDON  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  galli- 
nacés, famille  dos  t^'- 
traonidés,  qui  est  plu- 
tôt un  sous-genre  do 
bonase. 

—  Encycl.  La  seule  Cupidon. 
espèce  est  le  cupidon 

des  prairies  (cupidonia  cupido),  ou  gelinote  de  l'Amérique 
du  Nord,  qui  mesure  O'",50  de  long  et  0",83  d'envergure. 


Ciipbea  :  a,  fleur. 


Cupressinées  :  1.  Chafnn  mâlp  ; 
2.  Fruit  mûr;  a.  Graine. 


454 

avec  le  plumage  noir,  rouge  et  blanc  en  dessus,  varié  de 
lignes  transversales  brunes  et  blanches  en  dessous,  avec 
deux  houppes  de  plumes  dressées  en  arrière  de  chaque 
côté  du  cou,  sous  les  joues.  Vivant  par  bandes  nombreuses 
dans  les  prairies  naturelles,  ces  beaux  oiseaux  étaient 
jadis  très  communs,  mais  ou  en  a  fait  de  tels  massacres 
qu'ils  deviennent  maintenant  assez  rares.  Leur  chair  est 
assez  estimée.  On  a  essayé  souvent  de  les  acclimater  en 
Europe  sans  rju'on  ait  encore  réussi. 

Cupidon  ou  I'AmouR.  Mythol.  Divinité  de  l'amour 
chez  les  Komains,  Cupidon  a  été  de  bonne  heure  identifié 
avec  VEros  grec,  dont  on  lui  a  prêté  les  attributs,  la  phy- 
sionomie et  les  aventures.  V.  Eror. 

~  Iconogr.  V.  Amoue. 

CU-PIE  ipi)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  ru- 
biacées, tribu  des  génipées. 

CUPPILAY  [ku-pi-lè)  n.  m.  Machine  indienne,  servant  à 
élever  l'eau.  (Elle  consiste  en  une  grande  outre  de  cuir, 
([u'on  attache  à  une  corde  tirée  par  des  bœuis  et  passant 
dans  la  gorLje  d'une  poulie.) 

CUPRA  Marittima  ou  Marano,  comm.  d'Italie  (Mar- 
ches [prov.  d'Ascoli  Piceno]),  près  de  l'Adriatique  ;  2.200  h. 

CUPRALUN  n.  m.  Chim.  Syn.  de  alun  de  cuivre. 

CuPRAMONTANA,  comm.  d'Italie  {Marches  [prov.  d'An- 
cône]),  non  loin  du  lleuvo  côtier  Esino  ;  'L-lOO  hab. 

CUPRATE  n.  ni.  Chim.  Sel  de  deutoxyde  de  cuivre. 

CUPRÉINE  n.  f.  Miner.  Sulfure  naturel  de  cuivre.  Va- 
riété hexagonale  de  chalcosine. 

CUPRÉINE  n.  f.  Alcaloïde,  C"H"A2'0»,  2H*0,  trouvé 
dans  le  quinquina  cuprea,  quinquina  constitué  par  l'écorco 
du  remijia  pedunculata.  11  résulte  encore  du  dédoublement 
de  Miomoquinine. 

GUPRÉOL  n.  m.  Composé,  C^H^'O,  qui  accompagne  lo 
cinchoi  dans  le  quinquina  officinalis,  et  qui  existe  seul,  à  la 
dose  de  0,002  à  0,005  p.  100,  dans  le  quinquina  cuprea.  (On 
l'obtient,  sous  forme  de  feuilles  ou  d'aiguilles,  en  épuisant 
l'écorco  par  la  ligroïne.) 

CUPRESSIFORME  {prà-si  —  du  lat.  CKpressus,  cyprès,  et 
de  forme)  adj.  Expression  indiquant  oue,  dans  une  plante, 
les  feuilles  sont  disposées  comme  celles  du  cyprès. 

GUPRESSINÉ,  ÉE  {pré-sï  —  du  lat.  cupressus.  cyprès)  adj . 
En  T.  de  bot.,  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte  aux  cyprès. 

—  n.  f.  pi-  Tribu  d'ar- 
bres, de  la  famille  des 
conifères,  ayant  pour 
type  le  genre  cyprès.  — 

Une  CUPRESSINÉE. 

—  Encycl.  Les  cupj'cs- 
sinées  sont  caractérisées 
par  l'existence  d'un  cône 
comprenant  un  petit 
nombre  d'écaillés,  par  la 
concrescence  de  chaque 
pistil  avec  sa  bractée  mère,  par  la  situation  dorsale  et 
dressée  des  ovules  sur  les  carpelles.  Ex.  :  cyprès,  thuia, 
(jeJicvrier,  etc. 

CUPRESSITE  {prè-sif  —  du  lat.  cupressus,  cyprès)  n.  f. 
Genre  de  végétaux  fossiles,  analogues  aux  cyprès,  que  l'on 
trouve  surtout  dans  les  terrains  tertiaires. 

CUPRESSOCRINIDÉS  [prè-so)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille 
de  crinoïdes  eucrinoïdes,  comprenant  les  genres  capresso- 
cri}uts,  syyjibathocrinus,  phimocrinus,  edriocrinus,  tous  ca- 
ractérisés par  leur  calice  en  forme  do  coupe,  composé  par 
deux  ou  trois  rangées  de  plaquettes,  la  bouche  centrale, 
les  bras  épais,  simples,  ordinairement  au  nombre  de  cinq  et 
formés  d'articles  assez  courts.  (Les  cupressocrinidés  sont 
fossiles  dans  les  terrains  paléozo'iques.)  —  Un  cupreSSO- 

CRINIDÉ. 

CUPRESSOCRINUS  {prè-so,  nuss)  n.  m.  Paléont.  Genre 
de  crinoïdes,  type  de  la  famille  des  cupressocrinidés,  com- 
prenant des  encrines  dont  les  bras  sont  unis  au  calice  par 
un  appareil  de  grandes  plaques  spéciales. 

CUPRESSOXYLON  [prè-so-ksi)  n.  m.  Genre  de  végétaux 
fossiles,  rencontré  dans  les  terrains  crétacé  et  tertiaire, 
et  se  présentant  sous  forme  de.  bois  à  couches  concen- 
triques, rapprochées. 

CUPRESSUS  iprè-suss)  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique  du 
genre  cyprts. 

CUPRICO,  préfixe  indiquant  la  présence  du  cuivre  dans 
un  composé,  ii  Sel  cuprico-ammonique.  Sel  doul)le  de  enivre 
et  d'ammonium,  il  Sel  cuprico-cobaUique,  Sel  double  do 
cuivre  et  de  colbat.  il  Sel  caprico-potassiqiie,  etc. 

CUPRICOLLE  (du  lat.  cupi'uin,  cuivre,  et  collum,  cou)  adj. 
En  T.  d'entom.,  Qui  a  le  cou  et  le  corselet  de  couleur 
cuivreuse. 

CUPRICO-PLUMRITE  (71/on)  n.  f.  Espèce  minérale,  ré- 
sultant d'un  mélange  isomorphe  de  covelline  et  de  galène. 

CUPRIDES  n.  m.  pi.  Famille  de  minéraux,  qui  renferme 
le  cuivre  et  ses  composés.  —  Un  cui'BiDii. 

CUPRIFÈRE  (du  lat.  cupiiim,  cuivre,  et  ferre,  porter)  adj. 
Qui  contient  du  cuivre  :  Plomb  cuprifère. 

CUPRIJA,  ville  de  Serbie  (district  de  Morava)  ;  4.650  hab. 
Centre  conmiercial. 

CUPRIPENNE(du  lat.  C(/pr»ni,cuivre,et/)enna,  aile)  adj. 
En  T.  lie  zool.,  Qui  aies  ailes  et  les  élytres  couleur  de 
cuivre. 

CUPRIQUE  iprik'  —  du  lat.  cuprum,  cuivre)  adj.  11  Acide 
cii/tnqiic.  Nom  que  l'on  donne  quelquefois  à  un  oxyde  de 
cuivre. 

CUPRIROSTRE  {rosstr'  —  du  lat.  cupruni,  cuivre,  et 
rustrum,  bec)  adj.  En  T.  de  zooL,  Qui  a  le  bec  couleur  de 
cuivre, 

CUPRITE  n.  f.  Oxydule  naturel  de  cuivre,  répondant  à  la 
formule  Cu*0. 

—  Encycl.  La  cuprite,  dont  le  poids  spécifique  varie  de 
r..7  à  6,  et  la  dureté  do  3,5  à  4,  est  formée,  sur  100  parties, 
'le  88,'78  de  cuivre  et  1 1 ,22  d'oxygène.  Elle  a  un  éclat  semi- 
métallique  lorsque  les  cristaux  sont  opaques,  et  :uia- 
inantin  lorsque  ceux-ci  sont  doués  do  transparence  ou  uu 


Cuprite. 


455 

moins  do  transluoiditô.  La  couleur  do  ce  miniSral  ost  gônô- 
rali-riiciU  \o  rouf^o  do  coolitMiillo  ;  cetto  louleur  so  niaiii- 
toslo  toujours  dans  la  cassuro,  ou  ijuaiul  on  rtVluit  fo 
minorai  en  poudre.  I-a  cuprito  est  cassante  ;  sa  cassure  est 
inégale  ou  couclioïdo,  avec  une  appareuco  vitreuse, 
(jui  a  fait  (lueUiuelois  donner  à  la  cupnto  le  nom  do 
cuivre  vitreux  rouge.  La  fornio  lapins  ordinaire  do  ses 
cristaux  est  l'octaèdre  régulier  et  aussi  le  dodécaèdre  ;  ou 
los  trouve  ù  Cliessy,  près  do  Lyon,  pur 
exemple,  dans  une  argile  ocreuse;  ils  sont 
gônôralomont  imprégnés  d'hydrocarbonato 
vert,  et  présentent  assez  souvent  dos  faces 
creuses,  l^a,  cuprite  /rt»)ef/a/re  se  rencontre 
dans  un  nombre  assez  grand  de  localités. 
La  CHpi'ifti  compacte  se  trouve  en  masses 
parfois  très  volumineuses.  La  cuprite  ter- 
l'euse  a  l'aspect  do  tuile  ou  de  briq^uo  pul- 
vérisée :  cotto  variété  est  ordinairement 
mêlée  do  sosquioxyde  de  for;  c'est  la  variété  de  Sibérie,  à 
laijuotlo  lieudan  avait  donné  le  nom  de  ziyuéline.  Enfin,  il 
existe,  sous  lo  nom  de  chalcotrickite,  une  variété  capillaire. 
Le  cuivre  oxydulé  se  rencontre  prostiue  partout  où  exis- 
tent lo  cuivre  natif,  la  malachite,  la  chalcosine,  la  clialco- 
pyrite,  etc.  II  se  présente  ordinairement  on  veines,  en  petits 
aiuas  ou  eu  Hluus,  dans  lo  granit,  los  schistes  cristallins. 

CUPRO,  prélîxe  indiquant  la  présonco  du  cuivre  dans 
un  composé;  on  appelle  souvent  les  cyanures  de  cuivre, 
cuprocijanurcs. 

GUPROAMMONIAQUE  [ni-ak'\\\.  f.  Dissolution  ammo- 
niacale do  cuivre,  dissolvant  de  la  cellulose. 

—  Encycl.  I^os  cuproammon laques,  dont  fait  partie  le 
réactif  de  Schweitzer,  sont  des  dissolutions  ammoniacales 
de  cuivre,  obtenues  par  la  réaction  de  l'ammoniaque  con- 
centrée sur  la  tournure  de  cuivre  en  présence  d'un  cou- 
rant d'air.  On  les  emploie  dans  la  fabrication  du  carton, 
pour  l'iraperniéabitisation  du  papier,  de  la  toilo  à  voile  et 
la  conservation  des  cordages  et  du  bois.  La  cellulose,  qui 
entre  en  forte  proportion  dans  ces  dilférentes  matières, 
se  trouve  partiellement  dissoute  et  gélatlnisée. 

CUPROAPATITE  n.  f.  Phosphate  naturel  de  chaux  et  de 
cuivro. 

CUPROGALGITE  {sit')  n.  f.  Carbonate  naturel  de  chaux 

et  de  fui\Te. 

CUPRODESGLOIZITE  {dé-klo-a)  n.  f.  Vanadate  hydraté 
naturel,  cu|)rifére  et  ziucifôre,  do  plomb.  (C'est  donc  une 
variété  cuprifère  de  dt'scloizite.) 

CUPROÏDE  (du  lat.CKD/'um,  cuivre,  etdugr.eît/os,  aspect) 
adj.  CIlim.  Qui  ressemble  au  cuivre  :   Métaux  cdproïdes. 

CUPROMAGNÉSITE  n.  f.  Sulfate  hydraté  naturel  de 
cuivre  et  de  magnésie,  formant  des  croûtes  vordàtres  dans 
la  lave  vomie  par  le  Vésuve  pendant   l'éruption  de  1872. 

GUPROMANGANCSE  n.  m.  Alliage  de  cuivre  et  de  man- 
ganèse, que  Ton  introduit  dans  le  creuset  qui  contient  le 
métal  en  fusion,  avant  de  procéder  à  la  coulée  du  cuivre. 
(On  obtient  ainsi  une  sorte  de  bronze  manganésique,  très 
ductile  et  très  résistant,  employé  pour  les  doublages  de 
navires  et  la  fabrication  d'engins  de  guerre.) 

CUPRONINE  n.  f.  Alcaloïde  résultant  de  la  décomposi- 
tion, par  la  chaleur,  du  dérivé  monobromé  de  la  colarnine 
(bromocotarnine). 

CUPROPLUMBlTE(p/oH)n.m.  Mélange  isomorphe  de  co- 
velline  et  de  galène. 

CUPRO  S  CHÉE  LITE  [chê-liV)  n.  f.  Tungstate  naturel  de 
chaux,  contenant  7  p.  100  de  protoxyde  de  cuivre  et  trouvé 
en  Californie.  Sa  formule  est  CuCa'W^O'". 

CUPROTUNGSTITE  {tong-slH')  n.  f.  Tungstate  naturel  de 
cuivre, 

CUPRO-URANITE  n.  f.  Phosphate  hydraté  naturel  d'ura- 
nium et  de  cuivre.  Syn.  de  chalcolite,  et  de  tokbernitk. 

CUPROVANADITE  n.  f.  Vauadato  naturel  cuprifère  de 
plomb.  Syn,  de  chilkite. 

CUPROXYDE  n.  m.  Oxyde  de  cuivro. 

CUPULAIRE  {l<h'')  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  à  la  cupule. 

—  n.  m.Chir.  Sorte  de  cautère,  que  l'on  appliauait  autre- 
fois sur  la  peau  du  crâne,  dans  certaines  maladies. 

CUPULE  (du  lat.  cuputii,  petite  tonne,  petite  coupe)  n.  f. 
Bot.  Sorte  de  petite  coupe, 
plus  ou  moins  ouverte,  qui 
enveloppe  la  base  du  fruit, 
chez  certains  arbres. 

—  Zool.  Organo  circu- 
laire, concave,  placé  au- 
dessous  des  tarses  chez 
certains  mâles  d'insectes 
coléoptères ,  et  qui  leur 
.sert  à  adhérer  aux  surfaces  lisses.  (Los  dytiques  possèdent 
dos  cupules  bien  dôvolop|)ées.) 

—  Encvci..  Bot.  La  cupule  vraie  est  produite,  postérieu- 
rement à  la  formation  de  la  fleur,  par  une 
excroissance  du  pédicello .  qui  constitue 
d'abord  un  bpurrelet  annulaire,  puis  se  relève 
on  forme  do  coupe  et  développe  à  sa  surface 
UD  grand  nombre  d'écaillés  ou  d'épines,  ("liez 
le  chéno,  la  cupule,  largement  ouverte,  n'en- 
veloppe qu'un  fruit;  mais  elle  peut  se  fermer 
complètement  et  en  envelopper  deux  {h6tre; 
ou  trois  (châtaignier).  On  appoUo  aussi  et  im- 
proprement 'I  cupule  "  rinvolucrogamophyllo 
qui  protège  le  iruit,  chez  le  noisetier  et  le 
cli.-inue.  Ciipiil'Mk'I.'ïii'l 

GUPULÉ,  ÉE   adj.  En  T.  do  bot..  Qui  ost      "  <=  "^"•')- 
muni  dune  cupule,  «'omme  les  fleurs  et  les  fruits  du  chône, 
du  noisetier,  du  châtaignier,  etc.  Syn.  cupuLli-'iînK. 

CUPULIFËRE  adj.  Bot.  Syn.  do  cupule. 

CUPULIFÈRES  n.  f.  ni.  Famille  de  dicotylédones  apé- 
tales, remarquable  par  la  présence  d'une  cupule  autour  du 
fruit.  —  Une  (■uiniLii''ftuiî. 

CUPULIFORME'decr(nii/e,ot  do/'orme)adj.EnT.dohot., 
Qui  présente  la  lornie  d  une  cupulo.  (Se  dit  dos  glumos  de 
(iuel(|ucs  gr,uniné(^s,  telles  quo  lo  vulpin  des  champs.) 

CUPULITE  ou  CUPULITA  n.  m.  (lenre  do  siphonophores 
culycophorides,   lanilllo   dus   dipliyidés,   c.uiiprenuut  dos 


CUPRO 


CURATEUR 


Cupule  (patte  anlt;ricurc 
de  dytique). 


animaux  marins  mous  et  transparents,  réunis  deux  par 
deux  par  les  côtés  et  aux  suivants  par  leur  base,  et  for- 
mant des  colonies  en  cliaîm^s  flottautes,  où  los  individus 
sont  utrieulairos  avec  une  ouverture  rondo.  (Les  cupulites 
habitent  les  mers  chaudes.) 

CUPUPÉBA  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  graminée  du  genre 
andriq.uL^ou  ou  barbon,  qui  croit  à  la  Jamaïque. 

CUQ-TOULZA,  ch.-l.  de  cant.  du  Tarn,  arr.  et  à  21  kil. 
de  Lavaur,  non  loin  du  Girou  ;  1.004  hab.  Vignobles.  Châ- 
teau do  Bounac.  —  Le  canton  a  11  comm.  et  4.G20  hab. 

GUQUIO,  bourg  du  Mexique  (Etat  do  Jalisco),  sur  un 
arrtiuuit  du  rio  cotier  Grande  do  Santiago  ;  3.820  hab. 
Ch.-l.  d'un  district  peuple  de  21.637  hab. 

CURA  FAMIS  {miss  —  mots  lat.)  n.  f.  Méd.  Diète  absolue. 

—  Kncycl.  La  cura  fainis,  qui  paraît  remontera  Hippo- 
crato,  était  autrefois  appliquée,  compliquée  du  reste  do 
sudation,  au  traitement  de  la  syphilis  rebelle,  dos  tumeurs 
graisseuses,  et  onrin  à  la  réduction  du  volume  du  fcetus, 
quand  ce  dernier  avait  à  franchir  des  bassins  rétrécis.  Mais 
ces  méthodes  sont  aujourd'hui  complètement  abandon- 
nées, car  elles  ne  font  ()u'atfaiblir  outre  mesure  le  malade. 
Cependant,  dans  certains  accidents  gastro- intestinaux, 
particulièrement  chez  les  jeunes  enfants,  on  emploie  avec 
succès  la  diète  hydrique,  qui  comporte  la  suppression  de 
tout  aliment  et  l'administration  d'une  petite  quantité  d'eau 
très  pure,  minéralisée  ou  non,  additionnée  ou  non  de  co- 
gnac, d'aromates,  etc. 

CURA  TE  IPSUM  [Guéris-tûi  toi-même).  V.  medice,  CUKA 

TE  IPSUM. 

Cura,  déesse  allégorique  de  l'inquiétude,  des  soucis, 
daus  l'ancienne  Rome. 

Cura  ou  CiudAD  Cura,  ville  du  "S'enezuela  (Etat  de 
Miranda),  près  du  lac  dit  "  laguna  de  Tacariguan;  7.000  h. 
C'est  la  porte  principale  des  ilauos. 

CURAB1LITÉ  (rad.  curable)  n.  f.  Caractère  d'une  ma- 
ladie susceptible  de  guérison. 

CURABLE  (du  lat.  curare,  guérir)  adj.  Qui  peut  être 
guéri  :  Maladie  curable. 

Curaçao,  îie  hollandaise  des  Antilles,  du  groupe  des 
îles  sous  le  Vent,  située  à  75  kilomètres  N.  de  la  côte  du 
Venezuela.  Superricie  550  kilom.  carr.  Cette  île  est  très 
accidentée,  aride,  assez  stérile.  Malgré  ses  désavantages, 
elle  donne,  grâce  à  l'habileté  de  la  culture,  d'abondantes 
récoltes  de  canne  à  sucre,  de  tabac,  les  fruits  des  tropiques 
et  les  oranges  en  quantité  (d'où  le  nom  de  "  curaçao  » 
donné  â  la  liqueur  fabriquée  avec  les  écorces  d'orançes). 
Excellent  port  naturel  de  Santa  Ana,  avec  la  capitale 
Wilhelmstadt.  -~  Le  gouvernement  de  Curaçao  comprend, 
en  plus  de  l'île  principale,  les  îles  Bonaire,  Oruba,  Saint- 
Eustache,  Saba,  une  partie  de  Saint-Martin,  avec  une  su- 
perficie totale  de  1.130  kilom.  carr.  et  une  population  de 
47.900  hab. 

CURAÇAO  [ra-so  —  de  Curaçao,  nom  d'une  des  Antilles) 
n.  m.  Liqueur  composé©  avec  des  écorces  d'oranges,  du 
sucre  et  de  l'eau-de-vie  :  Un  verre,  Un  carafon  de  curaçao. 

—  Encycl.  Fait  avec  l'écorce  ou  zeste  des  orangesdouces 
et  des  oranges  amères,  le  curaçao  possède  une  saveur  et  un 
arôme  particuliers.  C'est  au  commencement  du  xyhi*  siècle 
qu'on  le  voit,  pourlapremière  fois,  apparaître  en  Hollande. 
Pour  le  fabriquer,  on  pèle  tes  oranges  de  manière  â  n'en- 
lever que  la  superficie,  sans  attaquer  le  blanc,  et  l'on  met 
macérer  les  zestes  dans  de  l'alcool  (la  proportion  étant  de 
35  oranges  pour  10  litres  d'alcool),  avec  8  grammes  do  can- 
nelle et  4  grammes  de  macis.  Après  quinze  jours  de  con- 
tact, on  distille  au  bain-marie,  et  l'on  ajoute  un  sirop  fait 
avec  3  *'",  500  gr.  de  sucre  et  3  litres  d'eau;  on  colore 
soit  avec  du  caramel,  soit  avec  du  bois  do  campôche.  —  Le 
curaçao  se  fabrique  un  peu  partout,  mais  c'est  la  Hollande 
qui  fournil  le  plus  réputé. 

CURADE  (rad.  curer)  n.  f.  Raie  d'écoulement,  qui  sépare 
deux  sillons  consécutifs  dans  un  champ  labouré, 

CURAGE  (mjr')n.  m.  Action  de  curer;  résultat  do  cette  ac- 
tion. Il  Dépense  occasionnée  par  la  mémo  opération,  n  Ma- 
tières extraites  dans  la  mémo  opération.  (En  ce  sens,  on 
dit  aussi  curure.)  il  Opération  ayant  pour  objet  d'onlover 
les  débris  do  toute  sorte  et  les  vases  qui  s'accumulent  au 
fond  des  réservoirs,  dos  égouts,  des  biefs  d'usines,  dos 
puits,  etc.  Il  Opération  de  l'éiendago  du  lin  sortant  du  rouis- 
sage humide,  sur  un  pré,  dans  le  but  do  lo  blanchir. 

CURAGE  [raf  —  pour  culrage ;  do  cul.  et  de  rage)  n.  m. 
Nom  vulgaire  donné,  à  cause  do  sa  saveur  brûlante  et 
ûere,  à  la  porsicairo  acre  ou  poivre  d'oau,  variété  do  poly- 
gonum. 

CURAIN  (rin)  n.  m.  Incrustation  qui  so  produit  sur  lo 
fond  dos  poêles  à  évaporer  los  eaux  saiéos.  i:  On  écrit  éga- 
lement Ct'BIN. 

CURANDERIE  (de-rï)  n .  f.  Dans  l'industrie  du  blanchiment 
d^'s  toiles.  Syn.  do  blanchisskrik.  ii  Métier  de  curandier. 

CURANDIER  [(/i-c)  n.  m.  Dansles  blancliissorios  do  toiles, 
Ouvrier  employé  au  trav.iil  du  blanchiment. 

CURANE  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  du  cubèbo. 

CURANGA  (nom  indien  do  la  plante)  n.  f.  Genre  d'herbe 
dilfuso  ou  rampante,  do  la  famille  dos  scrofulariacées, 
tribu  des  gratioléos,  sous-tribu  dos  vandoUiôos,  compre- 
nant doux  espèces,  qui  croissent  dans  i'Inde. 

CURANIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  curanoa. 

CURARE  ,de  woorara,  vourary,  ourary,  mots  du  dialecte 
galibi  ou  caraïbe)  n.  m.  Poison  végétal  dont  les  Indiens 
ilo  l'Amazone,  do  l'Orénoque  et  dos  parages  des  Guyaues 
se  servent  pour  empoisonner  leurs  flèches. 

—  Encvcl.  Le  curare  paraît  provenir  dos  extraits  do  di- 
verses loganiacées  américaines  du  genre  strychnos  ;  il 
est  généralement  livré  dans  dos  calebasses  ou  des  pots 
do  terre  et  se  présente  sous  l'aspect  d'une  matière  noi- 
rûiro,  solublo  dans  l'oau,  dont  lo  principe  actif  paraît 
étro  la  curarine  do  Preyor.  C'est  un  poison  violent  quand 
il  est  mis  on  contact  avec  la  circulation,  car'Ia  mort  sur- 
vient alors  en  quohpies  minutes,  par  paralysie  des  muscles 
respiratoires.  Longot  et  surtout  Cl.  Bernard  ont  bien  étudié 
lo  inéranismo  de  cet  eiupoisonnemont,  et  ce  dernier  savant 
a  utilisé  le  curare  comme  un  délicat  instrument  d'analyse 
physiologique,  en  montrant  qu'il  laisse  intactes  In  conduc- 


tion nerveuse  dans  le  neurone  et  l'irritabilité  musculaire, 
mais  qu'il  rompt  la  contiguïté  directe  du  neurone  et  de  Ja 
filjro  dans  la  plaque  motrice,  do  telle  sorte  ()iie  l'intlux  ner- 
veux ne  peut  plus  dêferminorla  contraction  du  muscle;  d'où 
la  paralysie.  La  nqjture  de  la  contiguïté  so  fait  d'abord  au 
niveau  ces  nerfs  moteurs  et  des  muscles  volontaires,  puis 
à  celui  des  nerfs  sympathiques  et  du  pueum-tgastrique  et, 
par  consé(iuont,  des  muscles  de  la  vie  organique.  Quant 
aux  nerfs  sonsitifs,  ils  ne  paraissent  pas  atteints  par  l'in- 
toxication curarique,  ce  qui  tondrait  à  démontrer  que  le 
curare  agit  sur  los  matériaux  de  déchet  fonctionnels  du 
neurone,  substances  qui,  normalement,  déterminent  1  exci- 
tation et  la  contraction  du  muscle. 

Le  curare  s'élimine  assez  rapidement  par  lo  rein.  Aussi, 
quand  il  y  a  intoxication  curarique  et  que  la  paralysie 
gagne  les  muscles  respiratoires,  il  suffit  do  pratiquer  la 
respiration  artificielle  pendant  un  temps  suflisant,  pour 
voir  revenir  les  mouvements  spontanés  d'inspiration  et 
d'expiration.  L'ingestion  du  curare  (par  la  voie  digestivo) 
n'est  généralement  pas  dangereuse,  s'il  n'y  a  pas  do  lé- 
sion des  muqueuses,  car  l'absorption  par  la  muqueuse  di- 
gestivo est  assez  lente  pour  que  le  poison  soit  éliminé  au 
fur  et  à  mesure,  et  ne  se  trouve,  par  conséquent,  jamais, 
dans  lo  milieu  intérieur,  en  quantité  suffisante  pour  dé- 
terminer des  accidents  paralytiques.  C'est  là  ce  qui  ex- 
plique comment  les  Indiens  peuvent  consommer  sans 
mconvénient  (la  cuisson  ne  paraissant  pas  détruire  com- 
plètement la  toxicité)  la  chair  des  animaux  tués  à  l'aide 
de  flèches  empoisonnées  par  le  curare. 

—  BiBLiOGR.  :  Cl.  Bernard,  Leçons  de  physiologie  c.rpéri- 
mentale  (Paris,  1855). 

CURARINE  n.  f.  Alcalo'ide  extrait  du  curare. 

—  Enctcl.  Co  principe  actif  du  curare  est  un  alcaloïde 
végétal,  qui  se  présente  sous  l'apparence  d'une  masse 
sofide,  jaune  pâle,  soluble  dans  l'eau  et  l'alcool.  Sa  dissolu- 
tion est  amère  et  rougit  la  teinture  do  curcuma.  La  cura- 
rine forme  avec  les  acides  des  sels  solubles  et  incristalli- 
sables. 

Les  expériences  de  Claude  Bernard  et  Preyer  sur  l'ac- 
tion physiologique  de  !a  curarine  ont  montré  que  celle-ci 
jouit  de  toutes  les  propriétés  du  curare  et  quelle  est  vingt 
fois  plus  active;  que,  comme  le  curare,  elle  est  difficile- 
ment absorbée  par  les  voies  intestinales;  enfin,  que  lo  cu- 
rare, privé  do  curarine,  est  absolument  inactif. 

CURARIQUE  (n'A-')  adj.  Se  dit  des  sels  de  curarine  :  Sels 

CURARIi^CES. 

CURARISANT  [zan\,  ANTEadj.  So dit dc  toute  substaûco 
agissant  sur  l'organisme  comme  le  curare. 

—  n.  m.  :  Un  clrarisant. 

—  Encycl.  La  propriété  physiologique  essentielle  du 
curare  est  de  supprimer  la  conductibilité  des  nerfs  mo- 
teurs, sans  supprimer  la  contractilité  musculaire  ni  la  sen- 
sibilité. Quelques  substances,  telles  que  l'extrait  d'écorce 
de  guachamaque,  certains  sels  d'ammonium,  de  phospho- 
nium,  d'arsénium,  de  stibonium  possèdent  cette  pro- 
priété et  sont  dits  curarisants.  On  eu  a  expérimenté  plu- 
sieurs avec  succès.  Les  curarisants  dérivés  de  l'arsenic 
permettent  d'introduire  dans  l'organisme  des  doses  d'ar- 
senic qui  seraient  toxiques  sous  dautres  combinaisons. 

CURARISER  v.  a.  Soumettre  à  l'influence  du  curaro 
pour  en  étudier  les  efi'ets  :  Corabiser  un  chien. 

CURATELLE  [tèV  —  du  lat.  curare,  supin  curatum,  soi- 
gner) n.  f.  Dr.  act.  Mandat  conféré  à  certaines  personnes 
pour  la  protection  de  certaines  autres  incapables  d'admi- 
nistrer seules  leurs  biens. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  La  curatelle,  à.  la  diiîéronco  do  la 
tutelle,  était  destinée  à  remédier  à  des  incaoacités  très 
diverses.  La  loi  des  Douze  Tables  avait  éuil)li  la  curatelle 
pour  les  furiosi,  qui  sont  les  aliénés  ayant  des  moments 
lucides,  et  pour  les  pi-udigues,  on  entendant  par  lu,  ceux 
qui  dissipaient  les  biens  familiaux.  On  étendit  ensuite  la 
protection  do  la  curatelle  à  tous  les  aliénés  et  A  tous  les 
prodigues.  Plus  tard,  on  a  appliuué  aussi  la  curatelle  aux 
pubères  n'ayant  pas  atteint  l'âge  de  vingt-cinq  ans.  D'abord 
volontaire  et  spéciale,  elle  devint  par  la  suite,  pour  eux, 
permanente  et  forcée.  Lo  curateur  du  fou  et  celui  du  pro- 
digue administraient  eux-mômcs,  ces  incapacités  no  per- 
mettant pas  un  acte  personnel.  Le  mineur  de  vingt-cinq 
ans,  au  contraire,  pouvait  a^ir  avec  le  consensus  de  son 
curateur;  mais  celui-ci  pouvait  aussi  procéder  par  voie  do 
negotïorum  gestio. 

—  Ane.  dr.  franc.  Etaient  pourvus  d'une  curatelle  les 
mineurs  afl'ranchis  de  la  tutelle,  soit  par  l'émancipation, 
soit  par  la  puberté,  et  les  interdits.  Tandis  ([uo  le  tuteur 
était  donné  à  la  personne,  le  curateur  était  donné  aux  biens 
seulement.  Le  curateur  devait  prêter  serment  do  bien  rem- 
plir sa  mission  ot  sa  nomination  devait  être  insinuée. 

—  Dr.  act.  La  nature  do  la  curatelle  varie  suivant  lo 
but  en  vuo  duquel  elle  ost  établie.  Le  curateur  du  mineur 
émancipé  ost  chargé  do  l'assister,  ù  la  dirt'érenco  du  tuteur 
qui  agit  seul  ot  personnellement.  D'autres  curateurs  sont 
nommés  tantôt  pour  agir  au  nom  do  l'incapable,  tantôt 
pour  veiller  à  ses  intérêts,  sous  divers  rapports  déterminés 
par  la  loi.  Los  curateurs  sont  nommés,  suivant  les  cas, 
soit  par  les  conseils  do  famille,  soit  par  les  tribunaux.  La 
loi  n  admet,  en  général,  ni  curalello  légale,  ni  curatollo 
testamentaire;  ifn'y  a  jamais  do  subrogée  curatelle.  La 
curatelle  ost  une  charge  publique ,  qu'on  est  tenu  d'ac- 
cepter, quand  le  curateur  est  nommé  par  lo  conseil  de 
famille,  ou  établi  dans  un  but  d'ordre  public.  Il  y  a  lieu 
à  curatelle  dans  un  certain  nombre  do  circonstances  indi- 
quées au  mot  CDRATKUU. 

CURATELLE  {tel')  n.  f.  Arbusto  grimpant,  à  fleurs  od 
grappes  do  cymos,  do  la  famillo  dos  dilléniacées,  tribu  dos 
nebbertiées. 

CURATEUR,  TBICE  (lat.  curator,  tn'x;  do  curare,  supin 
THniOi/N.  soit;ner)  n.  Dr.  Personne  instituée  par  un  tribu- 
nal pour  gérer  los  biens  ot  veiller  aux  intérêts  d'un  inca- 
pable :  Nommer  un  curateur,  n  Accepter  les  fonctions  de 
cuuATKL-R.  Il  Curateur  ad  hoc.  Celui  qui  est  nommé  pour 
uno  alfairo  particulière,  ii  Curateur  au  mineur  àmanctpé. 
\.èM\:ic\v\'tiQ:i.\l  Curateur  à  une  succession  rucuuft'.  V.  suc- 
cession VACvNTK.  Il  Curateur  au  béut^fice  d'tuvcntaire.  Cura- 
teur nommé  comme  lo  curateur  A  une  succession  vacante 
ot  contre  letpiel  l'héritier  béiiéticiairo  inleule  los  actions 
qui  lui  appartiennent  contre  la  sucoosjiiou  {C.  proc,  civ., 
art.  99Û).  Il  Curateur  aux  biens  de  l'absent.  Curateur  quo 
peut  nommer  lo  trilmnal  du  domicilo  d'une  porsonuo  pré- 
sumée absente,  ol  qui  n'a  pas  do  procureur  loudé,  pour 


CURATIER  -   CURE 


!,:«„=    «'il  V  a  lieu.  Il  Curateur  au  ventre. 
administrer  ses  b'ens,  s  il  y  a  neu^  y^^iîmi 

Celui  qui  est  nomme  pour  ciller  aux  ,nte  ^^  ^^^^  ^^ 
dont  une  femme  est  enceinte  a"  ™"""  ,  ^  nommé  à 
sonman.  i:  Curateur  "" '°|''t"'''|^Vire  polr  racceptation 
uu  sourd-muet  qui  no  «^"^  P^^Jf  "  rùrafe  t.-  *  Vindividu 

son  sort  et  à  hâter  sa  g"«"^" "'      ,i,„atioD  le  permettra. 

'^^B^lSB'd^^-^^ 

^^i^^s^e^on^^nis^tU,^  :^-- ^ 
^on^ctrnrre''minidpal'c..a?gé  de  /administration  linan- 

2a"i*eTunrmme\ccu?é  SlVar^d^onn^  '-, "^un 'kccusc 
ïraif^rfatre,  Celui  nommé  pour  repr^^^^^^^^ 

^'ItnselgS'Ti'rrdrsmemb^esducouseild^neu^^^^ 

.où ^%u^sàn]Tf:ù.^Ll  réparatrice, ^^^^ 
caLc''dun,onde.eUen-estpase^^^^^^ 

aux  approvisionnements    o'i,'''o,ffunemo, 


catholiques  le^ournal  '«,^'7^- -([<':^S,''^h<[;!^^r;!i   1 

Lus  plus  t"d,.il  cons'îilla  à  t"'»  1^-  ment  italien,  et, 
secret,  de  se  ■■'"^"".c'I'e^^'^V,"  S"  ^^  nouvelles  opinions, 
en  1871,  nt  <=,°»"^"'^^^„^"  Pg„  L  de  Jésus,  il  adressa  au 
Obligé  de  qu'{ f  J^  <=°^/,''J  'on  complété.  Peu  d'années 
pape  Léon  XIII  une  rf"'''^^"'"  .o„veau  le  pouvoir  tem- 
kprés  (1881-1885),  Il  attaqua  de  °°'"^''='^.'%''  ^ndex  :  la 
pÇrel  ^ans  trois  °;;;/;„f/'4To.  to  ScaSo  del  Yaticano 
Nuova  Itaha.ii  ^ '""^'',"' ,^^''j_'  «mords ,  l'abbé  Curci  se 
'Xctl't'e^7crnr?o,^s;'ettou™t  dans  la  communion 

la  Seille;  1.3S0  hab.  . 

CURCUAS  ou  KOURKEN  (Jean)^  général  by^an^^^^^ 
X.  siècle   d^origme  ^""XelfcimbattU  "es  Arabes  avec 
nants  de  Romain  LacaP^^Jl ''^'^  et  fit  des  conquêtes  qu, 
gloire  pendant  plus  de  v.n^t  ans  et  n,  a  ^\  ^^^ 

reculèrent  jusquau  Tigre  la  P?  "«^    ^  j  „r,  venus 

E°  Ef  "P";  '  /"f^^ms  de  Rom':  n  Laclpéne^jaloux  de 
SinflueC°croissa\tè!  le  firent  disgracier. 


^S^SÏÏ=i=d^safiment^^ 
Dans  les  villes,  '«  ^!'™'?„7,%^„':^3''5fe°va  é  ait  noïnmé'^ar 

Sr^ap  etér™    ^aT,i'a:;"e  fonctiolmaire  qui  s'occu- 

nomm^  par  le  -"-'S^f /^f  , -ve^'ou  ^''éme'm^gré 
tion  de  grossesse  fn  '«  P^r  '^  ^«"^«-^  j  héritiers  du 
la  dénégation  de  celle-ci,  ^^'^  demanae  ue 

Tr\S^doT^\"mer\^"a"  n"  erva^ordo^t'é  a"t  et  à  la  dé- 
A  la  naissance  de  1  eulant,  la  miio  t-u  u 

;^-^^^^;"eï:ïr;?^P"^S;p;^;î:^da>s 

la  famille  du  mari. 

CDRATŒR  ((i-<=;  n.  m.  Tanneur  ou  corroyeur. 
CURATir,  IVE  (du  lat.  cura,  cure)  adj.  Qui  a  rapport 

4ç;r^^-r;^t^^'^u^?i=-="— -^^ 

"-'l^'^TRlmédê  e^ïeace':  susceptible  d'amener  la  gué- 
rison  :  Un  ccratif.  (Peu  usito.) 

—  Aston.  PalUaUf,  ive. 

CURATION  tsi-oi.)  n.  f.  Traitement  d'une  maladie.  (Peu 
usité. j  .        . 

CnRAODEAU  (François-René),  chimiste  français,  ne  à 

LiORAUDh.iiu  V*^'»"'       ,,  „-nccuDa  des  applications  de 

[ni  doit    rmi(e  >ur  le  blanchhsa!,e  a  la  vapeur  (1806). 
rnRB-SENDER  n.  m.  Télégr.  électr.  Appareil  qui  per- 

Thomson.)  ,    ,    ,      -n 

rriHCAS  ikafs]  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  eu^horbiacées  tHbn  des  jatrophées,  renfermant  une 
:!.^irr^,Dèce  nui  croit  dans  l'Amérique  tropicale  :  Les 
Vrtne^'SucV^<^>ont  connues  sou.  les  noms  de  pignons 
d  Inde  ou  noix  des  Barbades.  (A.  Richard.) 

CURCHÉ  n.  m.  Voile  blanc,  que  portent  les  femmes  lor- 
raines aux  enterrements. 
CuRCa  fOiuseppe),  compositeur  ''al'e".  »«  *  Barieta 

[ré;^îit^::i'=-v:c^^rcî;='?iut^ji;^fï^s 

i^^Sli^n^ligieuse.  ^  ^^'^-^^TmXZZ 
théâtre  de  rétablissement.  i^T'',?",.'       ,     if„w»ri«nv 

et  de»  recueils  de  solfège. 
CuRCl  (Charles-Marie)  écrivain  et  prédicateur  italien. 


CURCULIOOn    m.  Genre  d'herbe  a  fle^urs^l- 
taires  ou  en  capitules  ^^^f'';f' "^.„s„èces,  i|ui  croissent 
^n^rs-^^g- 'çh^def  :Tr.K'^c.-?oo  rècoU  est  on- 
uinaire  du  Bengale,  {i.  H-œiev.) 

CXJRCUUO  (mot  lat.)  n.  m.  Nom  scientifique  du  cliaran- 
'"curcullo  ou  Cliarançon  comédie^d^Plaute,j^pré^ 
sentée  à  Rome  un  peu  f  P^es  19=  a  .  j .  u  j^^;      ,^ 

pièce,  C;iam«'on.  est  tiré  ?,'^  "f",  ""^  '  "  j'autrui,  comme 
Personnages,  Pa^as.te  qui  vi   aux  d'^j^I^^/^^^,"^™  ^^eux  de 

fe  charançon  dans  ^°°,a^,  °^f"carie  son  parasite  Charan- 
lajeunePlanesie.aenvojeenCar.esonpa    ^^^^^^^^  ^^ 

çon,  pour  y  chercher  de  '  argent,   ooiu  apporte 

belle  au  prost.tueur  Cappadox.  Charençon  n  en      PF^^^_ 

i^--rTlfS?S--^-fco'- 
banquier  Lycon    Le  militaire  train  J  ^^^^.     „  ^econ- 

Cappadox;  mais,  dans  'a_J''""^i"ieà^p|,édrome.  Les  rôles 

?;iS^r^.r?^e9&a^LestraU.de^ 
romaines  y  sont  nombreux.  Un  Passa«e  es'  ^    ^rip- 

[r^°ris°?qiers^SIrfnt^q=rne  Rome  et  l 
ceux  qui  les  fréquentent. 

CURCOLIONIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  f^'n^^f",^"  "l 
ptères  rhynchophores  comprenant  'es  f°™e^  7'|„  i^ 
inent  nommées  charançons    toutes  «ajactense      P^^^^^ 

n'eŒffduqu'^ersprë  ir  rf  et  par  les  pattes 
'-P-E''4\^r'ro;;:.cSo^„ïrrntruioursphytophages 

les  tiges,  les  fleurs  »"  '^s  grd.      nuelles  produisent  sur 
certaines  vivent  dans  des  galles  qu  elles  p 

Si?^^i;^Œ:r^ï;^S---fe- 

coléoptères  les  pfus  riclies;  ""«"^"'"^f  les  plus  riche- 

'^■:^:!X^:,il^,  ^^Zn^d^s.  c,,,.,,.»,....  etc. 
[à^m^bufés'ïàn'ratTendices  caducs    lùc^^^^^^^^ 

CURCUMA  n.  m.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
''"5' ENcfcL^Les  curcuma  sont  des  herbes  vivaces,  à  rhi- 
zome,  dont  les  fleurs,  ^ 

zvgomorphes  et  jau- 
nâtres ,  sont  grou- 
pées en  grappes  spi- 
ciformes;  ils  habitent 
les  régions  chaudes 
de  l'ancien  continent, 
surtout  l'Asie  orien- 
tale. 

Le  curcuma  lonqa, 
originaire  do  l'Inde, 
où   il  est  cultivé,  a 
un  rhizome  principal 
ovale(cure«>na''0'irf), 
qui  émet  des  ra- 
meaux   latéraux    et 
longs  (curcuma  lonqy, 
il  renferme  une  fé- 
cule et  une  matièro 
colorante   jaune 
orangé,  la  curcumine, 
peu    solublo   dans 
l'eau,  môme  chaude; 
on  l'emploie  comme 
matière    tinctoriale, 
peu  solide  d'ailleurs, 
et  pour  la  prépara- 
tion d'un  papier  réac- 
tif, que  les  alcalis  tci- 

f^M'ire^jaSuo.  L'c„r.uma  leuckorkiza  fournit  l'arrow 

roui  de  rindo. 

8  —  01 


456 

CORCUMINE  n.  f.  Composé  extrait  du  curcuma. 
_  Encycl.  La  cul■cuml«^ 

C'H'(OH),(OCH').(cH<co.h)' 

sï;-âé':;s=^-"triîn£i^8"Tî?^^^ 

^SÏÏ^rXhyC^rir^^uIn^^ôXo  Pa-'^^^- 

"  n  '"a*  o^'ÏÏu'dig'érer  pendant  plusieurs  jours  do  la 
cu?cum'n:°avei'  dtfalcooî  aqueux  \.  de  l^ma Igame  de 
sodîum,  il  se  forme  de  l'/,i,rf,-ocu,cum,„e  C"H    O 

.  T^rr -q^:^  ^^^t^^t^'s^?s;è--- 

bouillant  a  uo  ■  Q"»  '  ou  pulvérisé. 

^^"^  l'I.cTrLe    u«  «ol  d'.sSrdanPs  le  vide   donne  un 

rélld^^ -f  »  H'i;ii^<;f-;^^;;^r;rr';!o-slm; 

LVnrnrr:'àurrp&^sdrsTctdfs,u™.nVueC"H..O. 
et  apo/ui-nK^rijuc  C'°H'"0'. 

'■^Va^ïonn^^f  d^J-s^..-^?  -"Î^X 
lette  de  coton  ou  d^,  .chanvre  ^j'^^^  Je  qu'îl  est  soufl-rant. 
rirw-:  rrse  d';;"driïc?!èpe  préVer  la  boulette. 

"-ST^JlS^nlrSe^^d^s^ns  employés  pour 


Curcuma  :  a,  fpi  dp  Heurs. 


""!!"Tecl.n^.1ouse"-dc  vache  dont  on  recouvre  les  moules 

à  laiton.  ,  _  jg  hien  faire.  Les 

_  Pbov.  •  a  beau  parler  quin  a  cure  de  n  ,^^_^^ 

belles  Parolcscoutcntpou  à  qm  nese  souc.  ^^^^  ^^  ^_^^ 
]S:;X^-^°^  deTun^d^fconleils  .  qui  n'a  nulle 
envie  de  les  suivre.  ^^^^^^  ^^^^  ,„  grand 

pullif  pIu^acVtiP^r"?^s  m^fl-es   et^ 

Creuses  guér.sons  b>en  q"  '^  "o^^^P^^^if^^Jeine  con- 
diffic.le  de  nier  les  actions  curative.^^  ^^  maintes  circon- 
temporaioe.  Çe'lC'-c'' ,*  a'^e""-  ;  _,^^^^  au  ourd  hui 

^rSrse'^-d^a  c..^u  la  S^^f^-.  au.^eu 

une  cure  de  ramn,  le  pa"ent  consommai 

.^^^^^P^]ri^âT::tÊt 

^-0/Wrapie  ;  par  rair  a  ™(',.™p.epa^^frm^ 

pie  ;  par  1  eau,  '•!/''"",'".™^'/„'.  P,tr<i'hui  aidée  par  la  lumière 
^,e  ;  par  la  lumière  ^e'a'^^.  auiourd  hu  a mee  P       ^^^,^^^_ 

électrique,  les  payons  X,arfioM^«P'^Pa  ^ 

?Sr  ra'c::rSc"r;e:'re,^t1'appe.le  ../o,o™,e. 

C„RE(même  étymol  qu'àl^art^précédOn,^^^^^^^^^^^^^^ 

laquelle  est  attachée  la  d'rect.on  ^^  "  ^'^e^\e  "f'  f  r?  ^   ^.j^i. 

Etre  nommi  a  unecvm:.  '' <;7f°°\"'d  P   curé  .  :  Au  Xl.l'  siècle 
nistrée  par  un  prêtre  ayant  le  titre  de    cure  ^^  ^^  ^_^ 

Vaugirard  *i',^"*"*  e^/a"  naire,  d  une  c\rconscription  ad- 
rnistrte"U^u°|Xe"qurn'a'officiellement  que  le  titre 

''''iprr'ext"'Habitation  d'un  curé,  presbytère  :  Aller  à 
'"  '^"'1?;' vr,"'  D"ap™f  ie   droit  canon,  la  cure,  appelée 

d';i;o^^<ç;;M^^^p^tsTra^tirSï;r■:ïîS!^l^ 

territoire  détermine,  souniis  à  '.a"»"^»    P  j      ^j.  [ej 

pasteur  permanent  qu.  f  fo^t  f /»  e""^  e.  n  ^  ^,  .^ 

k  de  leur  administrer  les  sacronMt-  codifier  la 

qu'il  appartient  d  établir,  de  supprimer  ei  ^^.^ 

Jirconscription  des  o^fjjf^^^fiVs  rentes,  les  produits 
ordinaire.?  ou  penuanen'-',  tels  que  les  reni  t^^^^  ^^ 

des  fondations  et   des  b  en      fof^  ,e  droit 

l'Etat,  soit  «^"•'"'' °  '"'' 'J3°"s  de  baptême,  de  mariage  et 
d'étolo,  les  taxes  Pe^extm'^reviennent  de  droit  au  curé, 
d'enterrement    le^.°''X°rue  du  8  germinal  an  X  a  établi 
En  France.la  loi  organique  au  i»b  j^^       , 

une  distinction    inconnue  du  droit  ca^^^^^  ^^^  ^^^ 

roisses  les  Pl^^'"'P°,l?s  paroisses  moindres,  dont  le  des- 
comme  inamovible,  et  les  [u  l'évfnue.  Le  nom  de 

-ré?i^^r:^2S^^»'-»'~ 

^Œ^,mr5l3S^^oUo,x^^rapi^^ 
tion  du  eouvernemeut.  Les  cures  qui  uuv  p  antres 

pTcelie  ci  et  coJisacrés  aux  frais  du  culte. 

Cure    riv.  de  France,  affluent  de  JYonne    née  près 

Iqie  entre  dans  l'Yonne,  arrose  le  château  de  ^^^a         ^^ 

et  quitte  détinitivement  la  tvievre  après  '«  c", 

la  trajanne.  Elle  ba;H"e  >'ezc'ay,  a  un  cours         p^^  ^^ 

souterrain,  aux  g''o"es /^J'^  'Ss  avoir  parcouru 
Vr^"'uiStr'eI°  FTottiblelYThes-p^er^duos  danl  la  Nié- 
vro,  en  trains  depuis  Arcy. 


4:37 

CURÉ  n.  m.  Prôti'o  institué  pour  ilossorvir  une  paroisse, 
uuo  cure,  il  So  dit  :nisbi  d'un  prètro  dcssorvant  uno  suc- 
cursale. Il  Pop.  Prôtro,  occlosiastiquo  :  Aimer  les  cukks. 

—  Hop.  Sac  do  charbon. 

—  Hist.  ecclés.  Curé-vicaire  perpHuel,  Prêtre  qui  était 
délégué  à  perpétuité  pour  remplir  les  fonctions  curiales, 
bien  (pie  le  titre  do  »  curé  >>  Alt  conservé  à  un  autre.  11  Curé 
Uécimatcur,  Curé  qui  percevait  dos  dîmes  sur  ses  parois- 
siens. Il  Curé  à  portion  comjrue,  Prêtre  substitué  par  le 
uécimateur  et  touchant  de  lui  un  traiteuient  apjxdé  «  por- 
tion congrue  ».  ii  Curé  primitif.  Titre  do  curé  donné  autre- 
lois  à  des  communautés  cjui  avaient  possédé  des  cures  et 
en  retenaient  certains  privilèges.  (Se  disait  aussi  d'un  curé 
appelé  au  canonicat,  tout  eu  conservant  les  revenus  de 
sa  cure.) 

—  Hortic.  Variété  de  tulipe,  ii  Variété  do  poire  do  belle 
apparence,  mais  de  qualité  médiocre. 

—  Jeux.  M.  le  curé,  ou  Le  petit  chien  de  il/,  le  curé  n'aime 
pas  les  os;  que  lui  donnez-vous?  Jeu  d'enfants,  dans 
lequel  il  faut  répondre  à  la  question  par  un  mot  qui  ne 
contienne  pas  la  lettre  o;  celui  qui  manque  à  cette  règle 
donne  un  gage. 

—  Techn.  Morceau  de  vieux  chapeau  qui  sert  au  cou- 
telier pour  tenir  les  pointes  des  pièces  sur  le  polissoir. 

—  Lûo.  prov.  :  C'est  Gros-Jean  ^ui  en  remontre  à  son  curé. 
C'est  un  ignorant  qui  veut  enseigner  plus  savant  que  ï^ot. 

—  Encycl.  Dr.  can.  et  admin.  Primitivement,  il  n'y 
avait  dans  cliaque  ville  épiscopale  qu'une  seule  église,  où 
l'évêque  remplissait  en  personne  les  fonctions  sacerdo- 
tales, avec  l'assistance  d'un  collège  de  prêtres.  Quand  le 
nombre  des  fidèles  s'accrut,  on  construisit  dans  les  villes, 
outre  l'église  principale  ou  cathédrale,  et  aussi  dans  les 
bourgs  et  les  villages,  d'autres  églises  nommées  parochix 
(paroisses),  i\\i\  furent  confiées,  d'abord  à  titre  temporaire, 
puis  d'une  manière  permanente,  à  des  prêtres  délégués 
par  l'évêque.  Ceux-ci  devinrent  ainsi  des  pasteurs  de 
second  ordre,  appelés  dans  les  actes  officiels  parochi  et, 
dans  le  langage  du  peuple,  curati  («  chargés  d'un  soin  » ,  du 
mot  latin  cura,  soin,  souci,  par  allusion  à  la  charge  qui 
leur  était  confiée).  De  là  est  venu  le  mot  français  curé.  La 
création  des  paroisses  gouvernées  par  dos  curés  remonte 
probablement  au  m"  siècle.  A  partir  de  Constantin,  celte 
mstitution  se  propagea  rapidement. 

Le  curé  a  sur  ceux  qui  font  partie  de  sa  paroisse,  c'est- 
à-dire  qui  y  sont  domiciliés,  une  juridiction  ordinaire  et 
personnelle  :  il  peut  donc  l'exercer,  en  quelque  lieu  qu'il 
rencontre  ses  paroissiens,  et  la  déléguer  à  d'autres  prê- 
tres. Il  a  le  droit,  en  vertu  de  sa  charge,  de  prêcher  dans 
son  église,  d'y  célébrer  la  messe,  d'y  administrer  les 
sacrements  et  de  percevoir  les  revenus  permanents  ou 
accidentels  attachés  à  son  titre.  Par  conséquent,  aucun 
prêtre,  ni  séculier  ni  régulier,  no  peut  exercer  dans  la 
paroisse  aucune  fonction  du  ministère  sacerdotal  sans 
avoir,  au  préalable,  obtenu  l'autorisation  du  curé. 

En  France,  la  législation  civile  issue  du  Concordat 
réserve  le  titre  de  "  curés  <>  aux  pasteurs  qui  desservent  les 
paroisses  principales  appelées  cures.  Les  curés  sont  nom- 
més par  les  évêques  qui  doivent,  avant  do  les  installer, 
demander  l'agrément  du  gouvernement.  Cet  agrément 
n'est  accordé  qu'après  une  enuuête  faite  par  le  préfet  sur 
la  personne  et  la  vie  du  candidat.  Les  curés  ne  peuvent 
être  destitués  par  leur  évêque  que  soioo  les  formes  ca- 
nouii^ues,  c'est-à-dire  après  plusieurs  avertissements,  sui- 
vis d  un  procès  contradictoire  et  d'un  jugement  motivé, 
qui  doit  être  sanctionné  par  un  décret  du  gouvernement. 
Éd  dehors  de  ce  cas,  les  curés  ne  peuvent  être  transférés 
à  une  autre  paroisse  sans  leur  consentement.  Le  curé  est 
chargé  de  la  police  de  son  église;  il  est  membre  de  droit 
du  conseil  de  fabrique  et  du  bureau  des  marguilliers  ; 
il  a  toute  autorité  sur  les  serviteurs  de  l'église. 

Curé  Amis  (lk)  [der  Pfaffe  Amis\  poème  allemand  do 
Stricker  (i"  moitié  du  xiii°  s.).  —  Cette  œuvre  contient 
douze  contes,  dont  le  héros  est  le  clerc  Amis,  qui,  par 
des  moyens  toujours  plaisants,  mais  parfois  dignes  do  la 
corde,  fait  uno  foule  de  dupes.  Les  tours  do  cet  ancôtro 
de  Tyll  Eulenspiegel  ne  sont  pas  tous  oubliés  :  lecture  ap- 
prise à  un  âne,  peinture  invisible  aux  bâtards,  guérison 
do  lépreux  obtenue  par  la  menace  do  tuer  le  plus  malade 
pour  frotter  les  antres  de  son  sang,  etc.  Le  récit  do 
Stricker  est  mené  do  façon  leste  et  amusante. 

Curé  de  village  (le),  Curé  de  Tours  (le),  romans 
par  H.  de  Balzac.  V.  Scènks  de  la  viii  de  phovinck. 

CUREAU  [ro)  n.  m.  Instrument  du  tondeur  do  draps. 

CuREAU  DE  La  Chambre.  Biogr.  V.  L\  Chambre. 

CURE-DENT  {dan)  n.  m.  Ethol.  Petit  instrument  dont  on 
so  sert  pour  se  curer  les  dents  :  Cubk-dent  de  plume, 
d'ivoire,  il  PI.  Des  cure-dents. 

—  Hortic.  Cure-dent  d'Espagne,  Variété  de  carotte. 

—  Encvcl.  Archéul.  Les  objets  les  plus  anciens  que  l'on 
connaisse  en  ce  genre  sont  des  pe- 
tites broches,  des  fibules  do  métal, 
trouvées  dans  les  sépultures  do 
l'antiquité  gréco-romaine.  L'usago 
qu'ont  toujours  chéri  les  Orientaux, 
Ethiopiens,  Aralies  et  Indiens,  do 
se  nettoyer  los  dents  avec  uno  tige 
do  câprier  {capparis  sodica),  dont 
les  fit)ros  forment  pinceau,  leur  a 
fait  répudierlos brochettes  occiden- 
tales. Lo  moyen  âco  chrétien  con- 
naissait des  cure.-dcnts  et  des  cure- 
oreilles  toutaussi  perfectionnés  que 
les  objets  modernes,  et  certains 
étaient  montés  sur  pivots  avec 
d'autres  menus  instruments  :  euro- 
ongles,  petites  fourchettes,  etc.  On  on  faisait  on  or,  en 
argent,  en  étain. 

CURÉE  (pour  cuirêe,  jiour  cuir)  n.  f.  Vénor.  Pâture  com- 
posée de  certaines  parties  du  cerf,  daim,  rhevreuil  ou  san- 
glier, ot  mémo  lièvre,  lo  plus  souvent  intestins  et  sang, 
(|iran  donne  aux  cliions  courants,  il  Défendre  la  curée.  Eloi- 
gner, à  coups  do  fouet,  los  chiens,  do  la  curéo  qu'on  leur 
prépare,  ii  Sonner  la  curée,  Sonner  du  cor  pour  appeler 
venours  ot  chiens  à  la  curée.  Il  Mettre  tes  chiens  en  curée, 
Leur  donner  lu  curée,  pour  les  exciter  et  les  récompenser 
d'avoir  pris  la  bêle,  ii  b'aire  curée,  en  parlant  des  chas- 
seurs, Faire  manger  aux  chiens  la  i)êto  qu'ils  ont  prise  ;  en 
parlant  des  cliions.  Manger  la  b(^te  qu'ils  ont  priso,  sans 
ultoodro  (|u'on  la  leur  duuao.  ii  Les  chiens  sont  en  curée, 


Curo-dent  et  cnrc-oroiUo 

(XIVOB,). 


Quand  ils  sont  surexcités  par  l'attente  et  les  préparatifs  de 
la  curée,  il  Eig.  J-'aire  curée,  Se  ruer  sur,  détruire  : 


Dô  l'honneur  féminin  cherche  h 
—  Par  oxt.  Pitance  : 


eneul 
faire 


Eli  1  qu'importe  quel  animal? 
Dit  l'UD  ()e  cca  mâtins  ;  voilb  toujours  curée. 

I,A  FONTAlNi:. 

—  Fig.  Action  do  se  disputer  avidement  ce  que  plusieurs 
personnes  convoitent  et  peuvent  saisir  :  Se  ruer  à  la  curke 
des  places,  il  Etre  âpre  à  la  curée.  Etre  avide  de  lucro,  d'em- 
plois, d'honneurs. 

—  Kncvcl.  Vénor.  Il  y  a  deux  espèces  de  curées  :  la  curée 
froide  et  la  curée  chaude.  La  curée  chaude  est  celle  ({u\ 
sefait  sur  le  lieu  mémo  où  la  bote  a  été  prise,  aussitôt 
qu'elle  a  été  mise  â  mort,  et  que  le  maître  d'équipage  a  levé 
lo  pied  droit  pour  en  faire  nommage  au  principe  invité. 


C'est  celle  que  les  chiens  préfèrent  et  qui  les  encourage  le 
plus.  Elle  consiste  généralement,  après  dépeçage  de  la 
bête,  à  leur  donner  les  intestins  et  quelques  bas  "morceaux. 
La  curée  froide  est  celle  que  l'on  donne  en  rentrant  au 
logis.  Elle  consiste  à  donner  aux  chiens  du  pain  imbibé 
du  sang  do  la  béte.  Quant  à  la  curée  aux  flambeaux,  ce 
n'est  cju'uno  curée  froide,  d'apparat,  qui  se  fait  dans  uno 
cour  d  honneur  à  titre  de  spectacle,  à  la  lueur  des  torches 
que  portent  de  nombreux  valets,  pendant  que  les  piqueurs 
sonnent  la  curée. 

Curée  (la),  tableau  de  Rochegrosse.  V.  César. 

Curée  (la),  satyre  d'Aug.  Barbier.  V.  Barbier. 

Curée  (la),  par  Emile  Zola,  1873.  —  C'est  le  second  vo- 
lume de  la  série  des  Rougon  Macqnart.  Aristide  Rougon, 
dit  Saccard,  a  quitté  Plassans  au  lendemain  du  2-Décembre 
pour  s'abattre  sur  Paris,  avec  ce  flair  des  oiseaux  de 
proie,  qui  sentent  de  loin  les  champs  de  bataille.  Pourvu, 
grâce  à  son  frère  Eugène,  le  futur  ministre,  d'un  emploi 
à  l'Hôtel  de  Ville,  il  surprend  le  vaste  plan  des  démoli- 
tions et  des  reconstructions,  qui  vont  transformer  la  capi- 
tale. Son  mariage  avec  M"''  Renée  Héraud  du  Châtel, 
jeune  personne  "avec  tache  »,  lui  met  en  main  un  capital: 
et,  dès  lors,  il  se  lance  dans  l'agio  formidable,  qui,  aux 
quatre  coins  de  la  ville,  allume  la  bataille  des  intérêts  et 
la  fièvre  des  jouissances.  C'est  cette  frénésie  de  spécula- 
tion, cette  "  curéo  »  universelle  qui  fait  lo  sujet  du  vo- 
lume. A  l'étude  sociale  so  joiut  un  drame  domestique  :  les 
amours  incestueuses  de  Renée  avec  le  fils  de  Saccard, 
Maxime,  petit  jeune  homme  fluet  et  joli,  dont  la  mièvrerie 
vicieuse  est  bien  faite  pour  exciter  les  sens  d'une  détra- 
quée. Nulle  part  Zola  ne  s'est  montré  plus  habile  «<  psycho- 
logue '»  que  dans  cette  peinture.  On  peut  regretter,  pour- 
tant, quo  la  partie  romanesque  empiète  trop  souvent  sur 
l'étude.  Mais  elle  y  est  étroitement  liée,  et  le  livre,  dans 
son  ensemble,  nous  laisse  une  forte  impression  do  la  so- 
ciété contemporaine,  livrée  tout  entière  aux  appétits  de  la 
cupidité  et  du  luxe. 

CURE-FEU  n.  m.  Barre  de  fer  tantôt  droite,  mais  sou- 
vent terminée  par  un  crochet,  dont  on  se  sort  pour  attiser 
le  feu  et  nettoyer  la  grille  on  la  débarrassant  du  mâchefer 
nui   empêche    l'air 

Qo  traverser  lo     O      f^—  ^  -^ 

combustible,  n  On      1       ^-^ 
l'appelle  aussi     J  (Q  "*  n, 

KOURGON   et  TISO.N-        I  \> 

NIER  et  aussi  rin-      L      ff>  ,      ^ 

GAUD.(Pl.Z;e5CDRE-         ^       ^ 

l-'l'U.)  Cure-feu  :  I.  l'our  grille  da  chauffage; 

r<«*nn«      /  T'  2,  3.  Pour  foyer  de  gt^nérateur;  4.  De  bou- 

CUREL    (Fran-  langer. 

cols    de),    auteur 

dram.itiquo  français,  né  â  Metz  en  18.') I.  Il  fut  élève  de 
l'Ecole  centrale,  mais,  bientùt  après  on  être  sorti,  so  tourna 
vers  la  littérature.  Ses  deux  premiers  ouvrages  sont  dos 
romans,  VEté  des  fruits  secs  ot  le  Sauvetage  du  grand-duc, 
publiés  en  1889.  Depuis  lors,  il  n'a  plus  écrit  quo  pour  la 
scène.  La  Comédie-Française  ot  l'Odéon  ne  lui  ayant  pas 
fait  accueil,  il  donna  au  Théâtre-Libre  fleux  pièces  coup 
sur  coup  :  l  Envrr.t  d'une  sainte  (\S02), qui  ost  surtout  l'étude 
diinoâme.et /^-.ç  Fossiles {ISQ2),  pointure  d'une  certaine  no- 
M<-sso  provinciale, chez  laquelle  l'orgueil  do  la  racodomine 
'  I  opprime  tout  autre  sentiment.  En  1803,  il  fit  jouer  au 

Hidevillo  l'Invitée,  comédie  d'analyse  morale,  qui  eut  un 

:  liant  succès.  Do  la  même  année  est  L'amour  brode,  i>iiico 

Nipliquéo  ot  obscure-  En  189iî,  la  Figurante,  dont  cor- 
i;i  nos  parties  sont  do  tout  point  admirables.  En  1838,  le 
liepas  au  /ïon.  étude  sociale  qu'on  n'hésiterait  pas  à  qualifier 
de  chef-d'œuvre,  si  les  doux  derniers  actes  répondaient  aux 
trois  premiers.  En  1899,  la  Nouvelle  Idole,  drame  philoso- 
phique, un  pou  abstrait,  et,  par  suite,  un  peu  froid,  mais 
d'une  très  haute  beauté.  —  Outre  l'élévation  et  la  noblesse 
do  son  esprit,  V.  de  Curel  a  des  qualités  proprement  drama- 
tiques, qui  sont  do  premier  ordre  ;  la  précision  ot  lo  relief 
du  style,  la  forte  ot  incisive  sobriété  dans  lo  dialogue,  lo 
don  do  présenter  sous  forme  dramatique  les  plus  hautes 
questions  do  morahté  individuelle  ou  sociale.  Nul  autre 
n'a  mieux  réussi  (jue  lui  â  élargir  lo  cadre  do  la  scène. 

CUBE-LANGUE  {langh')  n.  m.  Petite  lame,  généralement 
en  ivoire,  duut  on  so  sert  pour  so  nettoyer  la  langue  : 
/>es  CURK-LANGUK.  Il  On  dit  aussi  gratte-langue. 

—  Petit  instrument  en  forme  do  lame  do  couteau  ot 
lait  on  corne,  on  os  ou  eu  ivoire,  dont  los  véiérinniros  se 
'^orvont  pour  rftclor  la  langue  dos  animaux  malades. 

GURÉLT  (Jean-Nicolas),  général  français,  né  A  Arvil- 
lers  (Mourtho)  en  1771,  mort  â  Jaulny  (Mourtho)  en  1827. 


CURÉ   —   CURÉTIQUE 

Engagé  en  1793,  il  no  fut  nommé  sous-lieutonant  qu'en 
1800;  mais,  dès  lors,  il  regagna  rapidement  le  temps 
perdu  :  chef  d'escadron  en  180y,  colonel  en  1813  ot  général 
six  mois  après.  11  fut  mis  on  non-activité  en  1815  par  la 
Restauration,  puis  retraité.  Il  avait  fait  toutes  les  grandes 
campagnes  de  l'Empire.  Ce  fut  un  des  plus  brillants  géné- 
raux de  cavalerie  de  son  époque.  Il  a  laissé  un  ouvrage 
posthume,  que  le  général  Thoumas  a  publié  sous  lo  titre 
de  :  le  Général  Curély,  itinéraire  d'un  cavalier  léger  de  la 
Grande  Armée  (1887). 


CUREMENT  (  wmn 

Action  de  net-  ^ 
toyer,  d'enle- 
ver les  immon- 
dices qui  en- 
vahissent les 
mares,  les  fos- 
sés, les  puits. 

CURE-MÔLE 

11.  m.  Sorte  de 
bateau  pou  té, 
muni  d'un  ap- 
pareil propre  à 
curerles  ports. 
Il  P\.DescVRE- 

MÔLES. 

GUREMON- 

TE,  comm.  de 
la(;orrèze,arr. 
et  à  30  kilom. 
de  Brive ,  non 
loin  delaSour- 
doire;  959  hab. 
Ane.  châteaux. 


n.  m.  (Syn.  peu  usité  do  curage.) 


Cure-môlea  :  A,  anciea  U  cuillers  hwils  pur 
des  hoQimes);  B,  moderne  (à  chaîne  et  &  vapeur). 


payi 


des 


CURE-OREILLE  {rèi/')  n.  m.  Petit  instrument  de  corne, 
d'os,  d'ivoire,  etc.,  quo  l'on  emploie  pour  enlever  le  céru- 
men qui  obstrue  l'intérieur  des  oreilles.  !i  PI.  Des  curk- 
OREILLES.  V.  CURE-DENT  (partie  oncycl.). 

—  Bot.  Nom  vulgaire  d'un  champignon  du  genre 
bydne. 

—  Entom.  Syn.  de  perce-oreille  ou  forficule. 

CURE-PIED  {pi-é)  n.  m.  Instrument  dont  le  maréchal 
ferrant  se  sert  pour  nettoyer  le  dedans  du  pied  des  che- 
vaux. Il  PI.  Des  CURE-PIEDS. 

CuREPTO,  ville  du  Chili  (prov.  de  Taica),  sur  le  rio 
côtier  Mataquito;  2.iH5  hab.  —  Ch.-l.  d'un  départ,  peuplé 
de  31.315  hab.,  sur  une  superficie  de  2.500  kil.  carr. 

CURER  (du  lat.  curare,  soigner)  v.  a.  Nettoyer,  retirer 
les  ordures,  la  crasse,  etc.  :  Curer  un  égout,  itnport.  Curer 
ses  dents,  ses  oreilles,  ses  ongles. 

—  Fig.  Purger,  purifier  :  Oui  curer.\  certains  bureaux? 

—  Fauconn.  Donner  une  cure  à,  en  parlant  d'un  oiseau  ; 
Curer  l'oiseau. 

—  Sylvie.  Débarrasser  des  bois  morts,  des  branches 
rompues,  des  souches  et  des  plantes  qui  peuvent  être 
nuisibles   à  la  végétation  environnante  :  Curer  un  bois. 

—  Vitic.  Curer  une  vigne  en  pied,  Enlever  des  ceps  tout 
le  bois  inutile. 

—  V.  n.  Fauconn.  Prendre  la  euro,  en  parlant  de  l'oi- 
seau de  proie  :  Les  faucons  curent  aujourd'hui. 

Se  Curert  v.  pr.  Etre  curé,  nettoyé,  il  Curer,  nettoyer  à 
soi  :  Se  curer  les  dents,  les  07'eilles. 

Cures,  ville  de  l'Italie  ancienne,  dans  le 
Sabins.  Auj.  Currese. 

CURET  (/r)  n.  m.  Techn.  Peau  d'animal,  et  le  plus  sou- 
vent de  buffle,  au  moyen  de  laquelle  le  doreur  frotte  les 
pierres  sanguines  avec  de  la  potée  d'étain. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  des  prèles,  des  charagnes  ot 
dos  laîches,  qui  servent  â  récurer  les  ustensiles  do  mé- 
nage. 

CURETEL  {tel')  n.  m.  Formo  ancienne,  médiévale,  du 

mot  «cure-pied»,  c'est-à-dire  un  Crochet  destiné  à  nettoyer 
la  fourchette  du  pied  des  chevaux. 

GuRÈTES.  Myth.  gr.  Ce  nom  désigne  à  la  fois,  chez  les 
Grecs,  un  peuple  légendaire  ot  une  classe  de  prêtres. 
—  Un  CuRÈTii  (ou  cuRiiTE,  dans  le  sons  do  «  prêtre  n). 

—  Encycl.  Pour  Homère,  les  Curètcs  sont  un  ancien 
peuple  d'Etolio  ;  mais  des  Curètos  sont  mentionnés  on 
beaucoup  d'autres  pays  :  en  Acarnanio,  en  Elide,  en  Eu- 
bée,  en  Crète,  on  Italie.  Ils  devinrent  peu  â  peu  des  êtres 
légendaires,  souvent  confondus  avec  les  caDiros,  los  co- 
rybantes,  les  dactyles,  les  telchines,  ou  autres  personnages 
qui  jouaient  un  rolo  dans  les  mystères.  On  attribuait  aux 
Curètcs  une  foule  d'inventions  :  dressage  des  animaux 
domestiques,  élevage  des  abeilles,  usage  de  l'arc,  do 
l'épée,  au  casque,  travail  dos  métaux,  orgauisatiou  do 
la  vie  sociale,  fonda- 
tion des  jeux  Olympi- 
ques, etc. 

—  Au  sons  restreint 
du  mot,  los  curetés 
sont  les  prètros  du 
Zous  Cretois  et  do 
Khéa.  Los  premiers 
curètos  sont  ceux  â  qui 
Rhéa  confia  Zous  en- 
fant :  ils  veillèrent  sur 
le  berceau  du  jeun, 
dieu,  exécutant  autour 
do  lui  des  danses 
bruyantes,  en  frappant 
dos'cymbales.  ou  en  ontro-choquant  des  épéeset  dos  bou- 
cliers, pour  empêcher  Cronos  d  entendre  les  cris  du  nour- 
risson. D'ajirès  uno  autre  trailition,  la  scène  se  serait 
passée  on  Alessénie,  et  l'on  visitait,  sur  lo  mont  Ilhouie, 
un  temple  des  curètos.  Ailleurs,  ces  mémos  personnages 
paraissent  comme  nourriciers  do  Dionysos.  Mais,  le  plus 
souvent,  ils  sont  rattachés  au  cycle  crélois.  Plus  tard,  ou 
conserva  le  nom  do  "  curètos  »  aux  prêtres  du  Zeus  Cre- 
tois et  do  Rhéa.  Ces  nrétres  étaient  célèbres  par  lo 
mystère  dont  ils  s'enveloppaient,  par  leurs  cérémonies 
orgiaques  et  leurs  upératiou*.  magiques. 

CURÉTICON  n.   m.   Antiq.  gr    Danso  dos   curètos  on 

daus<»  en  leur  honneur. 

CURÉTIQUE  ((l'A'  —  rad.  cut^to)  ûfij.wPmi  curétiquot. 
Une  brève  ouiro  doux  longuett. 


vul'uiiC  (bni! 


•loiief  U'ivoiro). 


Curettes  (agric.)- 


CURETON   -  CURITIBA 

CURETON  {Guillaume^,  orientaliste  anglais,  chanoine 
de  Westminster,  né  à  Westbury  (Shropshire)  en  1808, 
mort  en  1864.  Sa  connaissance  profonde  des  langues 
orientales,  le  lit  charger,  en  1837,  de  cataloguer  les  livres 
et  manuscrits  arabes  du  musée  Britannique.  Il  s'est  fait 
connaître  surtout  par  ses  éditions  d'un  grand  nombre 
d'ouvrages  syriaques. 

CURETTAGE  {laf)  n.  m.  Opération  qui  consiste  à  en- 
lever avec  une  curette  des  corps  étrangers  ou  des  sécré- 
tions morbides  au  fond  des  cavités  du  corps. 

—  E^•cvcL.  Les  organes  où  l'on  pratique  le  curettage 
sont  l'œil,  rorcille,  l'utérus,  le  rectum,  la  vessie.  On  fait  le 
curottage  de  l'œil  quand  on  enlève  le  cristallin  [cataracte)  ; 
de  l'oreille,  quand  on  extrait  le  cérumen  ou  tout  autre  corps 
étranger;  de  l'utérus,  quand  on  en  rade  les  fongosités, 
les  caillots,  les  fragments  de  placenta;  du  rectum,  quand 
on  y  arrache  les  fèces  provenant  d'une  constipation  opi- 
niâtre. .      .      -      ,      , 

En  chirurgie,  le  curettage  utérin  est  1  opération  la  plus 
fréquente  ;  il  se  fait  par  la  curette  de  Récamier,  à  bords 
légèrement  tranchants  :      ^__^.^^_ 
ilconsiste  à  racler  le  fond     ^M^^^fc=^=^=  ^^^ 

de  la  cavité  et  à  produire  Curette  (chirur.). 

aiûsi    une    cicatrisation 

lisse  et  obturatrice  des  vaisseaux  de  l'utérus.  Cette  opé- 
ration est  nécessaire  surtout  dans  les  cas  do  rétention 
placentaire.  Dans  les  cas  d'cndoraétrite  hémorragique,  le 
curettage  électrique  par  les  courants  continus  simples, 
ou  par  la  pyrogalvanie,  application  particulière  du  gai- 
vanocautère,  peut  avantageusement  se  substituer  au 
curettage  chirurgical. 

CURETTE  {rèl")  n.  f.  Art  milit.  Sorte  de  cuiller  montée 
sur  un  manche,  dont  on  se  sert  pour  nettoyer  l'âme  des 
mortiers  et  des  obusiers  de  siège.  Il  Outil  de  bois  dont 
on  se  sert  pour  nettoyer  les  armes. 

—  Agric.  Petit  morceau  de  bois  en 
forme  de  couteau  à  large  lame,  ser- 
vant à  enlever  la  terre  qui  s'accumule 
sur  la  bêche  ou  sur  le  soc  de  la  char- 
rue, dans  les  sols  gras  et  humides. 

—  Bot.    Nom    vuli^aire    de   plusieurs    champignons. 

—  Chir.  Sorte  de  cuTller  à  bords  trancliants,  qui  sert  â 
pratiquer  le  curettage.  V.  curettage. 

—  Mar.  Sorte  de  gratte  placée  au  bout  d'un  manche, 
avec  laquelle  on  nettoie  l'intérieur  des  pompes. 

—  Mm.  Tio;^e  do  fer  terminée  par  une  tête  de  clou  placée 
sur  le  coté  de  1  extrémité  de  la  tige,  à  l'aide  de  laquelle 
le  mineur  retire  les  débris  du  forage,  après  le  travail  de 
la  barre  à  mine  ou  de  l'aiguille. 

—  Techn.  Instrument  du  couverturier,  muni  d'un  man- 
che et  dont  le  fer  porte  des  dents,  qui  sert  à  nettoyer  les 
chardons  en  enlevant  la  laine  qu'ils  retiennent. 

GUREUR  n.  m.  Celui  qui  cure,  qui  opère  le  curage  :  Cu- 
RECB  de  puits,  d'égouts. 

CUREUS  (Joachim),  médecin  allemand,  né  à  Freystadt 
{Silésiei  en  1532,  mort  en  1573  à  Glogau,  où  il  fut  médecin 
de  la  ville.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Annales  Si- 
lesix  (1571),  la  première  et  la  meilleure  histoire  de  la  Si- 
lésie  qui  ait  paru;  Physica  (1585). 

GUEIEUX  [reû)  n.  m.  Apprenti  aplaigneur  ou  aplanis- 
seur,  dans  les  fabriques  de  draps  ou  celles  do  couver- 
tures do  laine,  ii  Se  ait  aussi  de  l'homme  de  peine,  chez 
les  fabricants  de  couvertures. 

GURGIES,  comm.  du  départ,  du  Nord,  arrond.  et  à 
6  kilom.  de  Valenciennes,  non  loin  del'Aunelle;  1.159  hab. 
Ch.  de  f.  Nord. 

CUROT,  comm.  de  Saône-et-Loire,  arr.  et  â  8  kilom. 
d'Autun,  près  du  ruisseau  de  Saint-Pantaléon,  affluent  de 
l'Arroux;  1.303  hab.  Eglise  du  xi«  siècle. 

GtIRIA  (  Famille  \  maison  plébéienne  célèbre  de  l'an- 
cienne Rome.  Cette  famille  n'a  fourni  qu'un  seul  consul  à 
la  république  :  ce  fat  Manius  Curius,  qu'on  a  surnommé 
Uentatus.  Le  nom  do  Manius  parait  avoir  été  très  usité 
dans  cette  maison. 

CURIACES  (les;;.  V.  HoRACES  (les). 

CURIAL,  ALE,  AUXadj.  Hist.  rom.Qui  concerne  la  curie, 

3ui  s'y  rapporte  :  As-iembléc  cpriale.  il  Voix  curiale,  "Voix 
onnée,daQS  le  comité  de  la  diète  fédéral  de  la  Confédéra- 
tion germanique,  par  une  réunion  de  personnes  ou  d'Etats, 
qui  ne  votaient  pas  individuellement. 

—  n.  m.  Nom  donné,  dans  la  société  féodale,  â  des  fonc- 
tionnaires qui,  dans  certaines  villes,  servaient  de  scribes 
et  assistaient  le  juge  féodal  dans  ses  fonctions  :  Les  CD- 

KIACX. 

CURIAL,  ALE,  AUX  adj.  Du  curé,  de  la  cure;  qui  con- 
cerne le  curé  ou  la  cure  :  Droits  cubiaux.  Pei^mission  cu- 
riale. 

—  Manon  curiale.  Presbytère,  maison  du  curé. 

Gurial  (le)  ou  Courtisan,  petit  traité  en  prose  du 
commencement  du  xv*  siècle  — Dans  le  cadre,  peut-être 
fictif,  d'aine  lettre  adressée  à  sou  frère  pour  le  détourner 
de  solliciter  un  emploi  à  la  cour,  l'auteur  fait  un  sombre 
tableau  de  la  vie  du  courtisan,  des  misères  et  des  humi- 
liations qui  en  sont  la  conséquence  nécessaire.  Ce  petit 
ouvrage,  écrit  en  un  style  sonrc  et  ferme,  mais  trop  anti- 
thétique, et  manifestement  inspiré  de  Sénèquc,  a  été,  dès 
le  XVI*  siècle,  attribué  à  Alain  Charticr;  mais  HcucUen- 
kamp(teCurm^  Halle,  1899)  a  démontré  qu'Alain  Chartier 
«'est  borné  au  rôle  do  traducteur.  L'ouvrage  original,  en 
latin,  est  d'un  des  plus  anciens  humanistes  italiens  qui 
aient  séjourné  on  France,  Ambroisc  do  Miliis,  qui  fut  so- 
crétairo  de  Charles,  duc  d'Orléans,  vers  MIO. 

Gurial  (  Philibert- Jean -Baptiste -François -Joseph, 
comte),  général  français,  né  à  Saint-Pierre-d'Albigny 
(Savoie)  en  1774,  mort  à  Paris  en  1829.  Son  pôro  était  un 
jurisconsullo  distingué.  Volontaire  dans  la  légion  des 
Allobroges  eu  1793,  il  se  distingua  en  Italie,  en  Egypte 
et  pondant  les  campa^jncs  do  l'Ènipire.  Il  adhéra  au  gou- 
vernement do  Louis  XVIIl,  revint  pendant  les  Ccnt-Jours 
à  Napoléon,  et  combattit  à  Waterloo.  A  la  deuxième 
Restauration,  il  siégea  â  la  chambre  des  pairs,  prit  part 
â  la  guerre  d'Ksnaijne  (1823),  fut  nommé  chevalier  des 
ordres  de  I^juis  XVtlI,  et  mourut  d'une  chute  qu'il  fit  au 
sacro  de  Cbarlct»  X.  —  Son  fils,  Napolkon-Jokri'h  Curial, 
lié  Â  Paris  en  I«09.  mort  en  1861,  filleul  do  l'empereur,  de- 
vint page  de  Louij>  XVIII,  officier  do  la  garde  royale 


l 


en  1S30,  et  pair  de  France  sous  Louis-Philippe.  Député 
de  l'Orne  après  1848,  il  fut  nommé  sénateur  en  1852,  pour 
son  zèle  à  appuyer  la  politique  du  président. 

CURIALE  n.  m.  Hist.  rom.  Membre  d'une  même  curie. 
Il  Membre  d'un  sénat  municipal,  au  Bas-Empire.  Il  Habi- 
tant dune  ville  municipale,  qui  remplissait  des  fonctions 
municipales.  (On  dit  aussi  gurial,  pi.  cukiaux.)  V.  dé- 

CURION. 

CURIALISTE  ijisst')  adj.  Signifiait,  au  xvi*  siècle,  Poli, 
distingué,  qui  a  les  manières  de  la  cour;  puis  il  fut  pris 
dans  le  sens  do  Homme  de  cour,  courtisan. 

CURIATE  adj.  Hist.  rom.  Qui  se  compose  de  la  réunion 
des  curies  :  Cumices  cDRiATiiS.  il  Qui  est  voté  par  les  cu- 
ries assemblées  :  Lois  curiates. 

GURICO,  ville  du  Chili,  ch.-l.  de  la  province  de  Curico, 
sur  un  affluent  du  rio  côtier  Matagnito;  lO.HO  hab.  Un 
des  principaux  centres  du  commerce  chilien.  Mines  d'or. 
Ch.-l.  d'un  départ,  peuplé  de  58.408  hab.  et  d'une  province 
peuplée  de  107.380  hab. 

CURIE  {ri  —  du  lat.  curia)  n.  f.  Hist.  rom.  Subdivision  de 
la  tribu,  chez  les  Romains.  Il  Lieu  de  réunion  de  chacune  do 
ces  divisions  :  Curie  Hostilie.  Curie  Julie,  ii  Lieu  où  s'as- 
semblait le  sénat.  Il  Par  extension,  le  Sénat  lui-même. 
Il  Sénat  des  villes  municipales. 

—  Par  anal.  Ensemble  des  administrations  gouverne- 
mentales du  pape  :  La  curie  romaine. 

—  Encycl.  Autiq.  rom.  Daiisles  premiers  temps  de  Rome, 
le  peuple  était  partagé  en  trois  tribus,  et  chaque  tribu  en  dix 
curies.  On  attribue  à  Romulus  cette  première  division  du 
peuple.  La  curie  était  composée  d'un  certain  nombre  do  fa- 
milles, qui  avaient  pour  chef  un  curion  ou  mayister  curix, 
dont  la  principale  fonction  était  do  veiller  aux  choses  du 
culte.  La  curie  formait  l'unité  d'après  laquelle  se  réunis- 
saient et  votaient  les  comitia  curiata.  (V. comices.)  Ciiaque 
curie  avait  un  nom  particulier,  comme  la  curia  foriensis 
{forum  romanum),  la  veliensis  {Velia,  nom  d'un  monticule 
près  du  Palatin),  etc.  Le  local  do  réunion  d'une  curie  était 
aussi  appelé  curia.  Le  mot  curie  a  été  appliqué  plus  tard  à 
la  salle  des  séances  du  sénat  de  Rome,  puis,  par  extension, 
au  sénat  lui-même,  à  Rome  et  dans  les  villes  de  l'empire. 
Chaque  curie  avait  son  culte  spécial  {sacra  curiona),  fai- 
sant partie  des  sacra  publica,  sa  chapelle  {sacellum),  ses 
cérémonies  propres.  Tous  les  membres  de  la  curie  {cu- 
riales)  étaient  tenus  do  contribuer  et  d'assister  au  culte 
de  la  curie.  Les  curies  réunies  célébraient  le  culte  com- 
mun de  Juno  Quiris.  Avant  Servius  TuUius,  chaque  curie 
fournissait  un  nombre  déterminé  de  légionnaires  et  de 
cavaliers  à  l'armée,  et  probablement  aussi  do  membres 
au  sénat. 

—  Admin.  eccl.  La  curie  romaine  est  l'ensemble  des  insti- 
tutions qui  composent  le  gouvernement  jiontifical.  Ces 
institutions  sont  à  la  fois  des  ministères  et  dos  tri/>unaux. 
Leur  organisation  actuelle  remonte  à  Benoît  XIV.  On 
peut  les  ranger  en  trois  groupes  :  r  les  congrégations  ro- 
maines; 2°  la  curie  de  justice,  qui  comprend  la  7'otc,  la 
signature  de  justice  pour  le  jugement  des  appels,  et  la 
signature  de  grâce  pour  le  règlement  des  affaires  juridiques 
par  voie  do  grâce  ;  3"  la  curie  de  grâce,  qui  renferme  la  pé- 
nitencerie  et  la  duterie,  d'où  émanent  les  dispenses,  etc., 
la  chancellerie,  pour  l'expédition  des  décisions  rendues  en 
consistoire,  la  chambre  apostolique,  qui  préside  à  l'admi- 
nistration des  finances,  Vauinônerie  etVauditoj'at  du  pope, 
enfin  les  secrétaireries  :  secrétairerie  d'Etat,  des  brefs 
et  mémoriaux,  des  lettres  latines. 

GURIE  (Paul-Jacques),  physicien  français,  né  à  Paris 
en  1855.  II  a  découvert  et  étudié  l'électrisation  bipolaire 
par  pression  des  cristaux  hémiédriqucs,  tels  que  le  quartz, 
dans  une  thèse  intitulée  :  Recherches  sur  le  pouvoir  induc- 
teur spécifique  des  Cu7ys  cristallisés. 

GURIE  (Pierre),  physicien  français,  né  à  Paris  en  1859, 
frère  du  précédent.  Il  a  découvert,  en  1898,  par  l'ana- 
lyse des  radiations  uraniques,  en  collaboration  avec 
lï!"*  P.  Curie,  deux  nouveaux  métaux  :  le  polonium  et  le 
rodiura. 

CURIELLE  {ri~èl')  D.  f.  Nom  d'une  sorte  de  grès  tendre, 
qu'on  trouve  entre  les  vemes  de  houille,  dans  le  Bour- 
bonnais. Il  On  dit  aussi  cuRiiiRE ,  couarelle  et  querelle. 

CURIEUSEMENT  adv.  Avec  curiosité  ;  Regarder  curieu- 
sement. 

—  Par  ext.  Avec  soin,  précieusement  :  Chacun  sait 
combien  curieusement  les  Egyptiens  conservaient  les  corps 
morts.  (Boss.)  il  Avec  habileté,  avec  une  rare  délicatesse 
d'exécution  :    Coupes  d'or  curieusement  ciselées.   (Balz.) 

Il  Avec  affectation,  d'une  façon  prétentieuse  :  Dire  curieu- 
sement ce  que  tout  le  ynondc  sait. 

CURIEUX  {ri-eû),  EUSE  [lat.  curiosus;  de  cura,  soin]  adj. 
Qui  est  avide  de  connaître,  d'apprendre  ou  do  voir  :   On 
n'est  r vnwvyi  qu'à  pi-oport ion  qu  on  est  instruit.  (J.-J.  Rouss.) 
Il  Indiscret,  avide  de  connaître  les  secrets  d'autrui  : 
Elle  était  femme  et,  partant,  curieuse. 

Lamotte. 

—  Particulièrem.  Désireux  :  Les  premiers  temps  étaient 
curieux  d'ériger  et  de  consenier  de  tels  monuments.  (Boss.) 

Il  Qui  aime,  qui  recherche  avec  passion  :  Etre  curieux  de 
bouquins,  de  gravures.  Il  Soigneux,  attentif  :  Platon,  cu- 
rieux observateur  des  antiquités.  (Boss.) 

—  Inspiré  ou  guidé  par  la  curiosité  :  Regard  curieux. 
Questions  curieuses,  ii  Propre  à  piquer  la  curiosité  par  une 
extrême  originalité  :  Un  livre  curieux  serai t  celui  dans  le- 
quel on  ne  trouverait  pas  de  mensonges.  (Napol.  I".)  il  Sur- 
prenant, étonnant  :   Vbi7à  qui  est  curieux  ! 

—  Fig.  Fait  avec  un  soin  délicat,  précieux  :  Peintre  qui 
a  adopté  une  manière  curieuse  et  léchée. 

—  Substantiv.  Personne  avide  do  voir  ou  de  savoir. 

—  n.  m.  Côté  curieux,  singulier  :  Le  curieux,  c'est  que 
chacun  reconnaît  en  soi  mille  qualités. 

—  Arg.  Jugo  d'instruction. 

—  Hist.  littér.  Société  des  curieux  de  la  nature,  Société 
do  naturalistes  fondée  â  Augsbourg  on  1679. 

—  n.  f.  Jeux.  Nom  quo  l'on  donne,  dans  certains  jeux  do 
cartes,  tels  quo  ceux  do  l'hommo  d'Auvergne,"  de  la 
mouche,  etc.,  â  la  seconde  carte  que  l'on  relourno.  il  Aller 
rncurieusr,  Retourner  la  seconde  carte.  (On  dit  aussi  se 
réjouir.) 

—  Anton.  Indifférent,  insouciant.  —  Banal,  commun. 
ordinaire,  vulgaire. 

—  EncYCL.  V.  AMATEUR,  et  COLLECTIotiNKUR. 


Curimate. 


458 

CURIIVIATE  n.  m.  Genre  de  poissons  pliysostomes,  fa- 
mille des  salmonidés,  comprenant  des  formes  dont  les  mâ- 
choires,    sans  ^jf\ 
dents  ni   lèvres,                                 •  '^^ 
se  terminent  par                      iiiiMitir    .'-^ 
des   bords   tran- 
chants. 

—  Encycl.Los 
curimates ,  dont 
on  connaît  une 
dizaine  d'espèces 
propres  aux  eaux 
douces  de  l'Amé- 
rique du  Sud , 
sont  do  taille  moyenne.  Extérieurement,  ils  ressemblent 
â  des  brèmes  ou  à  des  ombles;  leur  chair  est  assez  line, 
et  on  les  pèche  comme  les  autres  saumons.  Le  curimate 
à  large  tète  du  Brésil  [curimatus  laticeps),  atteint  0'",1iO  de 
long;  il  est  d'un  vert  argenté,  plus  clair  en  dessous. 

CURIMUS  {muss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes,  famille  des  byrrhidés,  comprenant  de  petites 
formes  courtes,  ramassées,  ordinairement  variées  de  roux, 
de  gris  et  do  jaune,  et  dont  l'aspect  et  les  mœurs  sont 
ceux  des  byrrhus.  (On  connaît  une  vingtaine  d'espèces  do 
curimus  ;  toutes  sont  européennes,  sauf  une  de  la  Nou- 
velle-Zélande, et  habitent  surtout  les  montagnes  do  la 
Grèce,  du  Caucase,  les  Alpes,  etc.) 
CURIN  n.  m.  Salines.  V.  curain. 

CURINGA.  comm.  d'Italie   (Calabro  [prov.  de  Catan- 
zaro]),  près  du  golfe  de  Sauta-Eufeniia;  3.500  hab.  Sources 
I    minérales. 

GURINO,  comm'.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Novare]),  sur 
I    l'Avostoia,  affluent  de  la  Sésia;  3.000  hab. 
I        CURINUS,  dieu  des  Sabins,  dont  Tatius   introduisit  le 
culte  à  Rome. 

CURION  (lat.  curia,  même  sens)  n.  m.  Hist.  rom.  Chef 
d'une  curie,  chargé  des  affaires  politiques  et  religieuses  do 
la  curie.  (Il  était  probablement  élu  par  les  curies  elles- 
mêmes.  Il  était  assisté  dans  ses  fonctions  religieuses  d'un 
flamen  curialis.  Les  trente  curions  étaient  subordonnés  à 
un  curio  maximus,  élu  par  le  peuple  dans  des  comices 
spéciaux.) 

GURION  (Caius  Scribonius),  sénateur  romain,  mort  en 
53  av.  J.C.  Tribun  en  90,  préteur  en  82,  consul  en  76,  gou- 
verneur de  Macédoine  en  75,  grand  pontife  en  57.  Ses 
victoires  sur  les  Dardaniens  et  lesMésiens  lui  méritèrent 
le  triomphe  en  7i.  Il  soutint  Cioéron  contre  Catilina,  et, 
plus  tard,  se  prononça  contre  César. 

GURION  (Caius  Scribonius),  sénateur  romain,  mort 
l'an  49  av.  J.-C,  fils  du  précédent.  Rapproché  du  parti 
sénatorial  par  sa  naissance  et  par  l'influence  de  Cioéron, 
il  fut  gagné  par  César,  qui  paya  les  dettes  énormes  quo 
la  débauche  lui  avait  fait  contracter.  Tribun  du  peuple 
au  commencement  de  la  guerre  civile  (50),  il  s'enfuit  avec 
ses  collègues  au  camp  du  vainqueur  des  Gaules,  qui  le 
nomma  propréteur  de  Sicile.  11  en  chassa  les  pompéiens, 
les  poursuivit  en  Afrique  et  fut  tué  dans  une  bataille  contre 
Juba. 

GuRIONE  (Celio  Secondo),  humaniste  et  théologien  pro- 
testant, né  en  1503  à  San  Chirico,  en  Piémont,  d'une  famille 
noble,  mort  en  1519  à  Bâle.  Resté  orphelin  de  bonne  heure, 
il  passa  à  la  Réforme  pendant  le  cours  de  ses  études  à 
l'université  de  Turin.  Il  s'établit  en  1512  â  Lausanne,  où 
il  dirigea,  pendant  cinq  ans,  le  collège.  En  1546,  il  alla  se 
fixer  à  Bâle,  où  il  fut  nommé  professeur  d'éloquence.  Il 
écrivit  un  très  grand  nombre  d'ouvrages,  la  plupart  théo- 
logiques, assez  originaux  et  remarquables  par  Véléganro 
cicéronienne  du  latm.  On  le  soupronna  un  moment,  à  Bâle, 
en  1549,  d'avoir  protégé  les  idées  de  l'anabaptiste  David 
Joris.  On  a  de  Curione  de  nombreux  ouvrages  de  contro- 
verse, parmi  lesquels  :  Opuscula  (1544-1571);  Pasquilli 
ecstatici  île  rébus  partim  superis,  partim  inter  homines  in 
christiana  religione  j^U'Ssim  hodie  conti'oversis ,  cum  Mor- 
phorio  colloquium,  ouvrage  qui  a  été  traduit  en  italien,  en 
allemand  et  en  français.  Citons  aussi  Selectaimm  episto- 
larujn  libri  duo  (Bâle,  1553). 

CURIONIES  (n?)  n.  f.  pi.  Antiq.  rom.  Sacrifices  faits 
annuellement  par  les  curies. 

CURIOSI  (mot  latin)  n.  m.  pi.  Hist.  Officiers  du  Bas-Em- 
pire, sortes  d'agents  de  police  chargés  de  savoir  ce  qui  se 
passait  en  province  et  aussi  de  veiller  sur  le  service  des 
postes  et  des  voitures  publiques,  il  Sing.  curiosus. 

CURIOSITÉ  (lat.  cwiositas ,  même  sens)  n.  f.  Autref. 
1°  Désir  do  voir  quelqu'un;  2»  Soin,  application,  désir. 
Auj.  Désir  de  savoir  ou  de  voir  :  L'instruction  fait  naître 
la  curiosité.  'M™''  de  Staël.)  n  Désir  ardent  et  souvent  indis- 
cret do  savoir,  de  surprendre,  de  pénétrer  les  secrets,  les 
affaires  d'autrui  : 

Imprudence,  babil  et  sotte  vanité, 
Et  vaine  curiosité, 
Ont  ensemble  étroit  parentage. 

La  Fontaine. 

—  Passion  d'amateur  pour  les  choses  originales,  rares, 
en  quelque  genre  quo  ce  soit  :  Quand  on  donne  daris  la 
CURIOSITÉ,  l'on  est  toujours  voisi7i  de  l'excès.   (Dussault.) 

Il  Objet  curieux,  rare,  d'une  originalité  quelconque  :  Col- 
Icctionner  des  curiosités.  (On  dit  quelquefois  la  haute 
curiosité  pour  désigner  les  objets  d'art  et  d'antiquité  rares 
et  précieux.)  ii  Ensemble  des  amateurs,  des  curieux  :  La 
curiosité  s'est  érinte  à  l'annonce  de  cette  découverte. 

—  Partie.  Grande  boite  dans  laquelle  les  Savoyards  por- 
tent des  objets  qu'ils  offrent  de  montrer  comme  curieux. 

—  Littér.  et  b.-arts.  Recherche,  finesse  de  détail,  soin 
délicat  :  Tableau  peint  avec  curiosité. 

—  Loc.  adv.  :  Par  curiosité.  Par  un  sentiment  do  curio- 
sité. Il  Pour  la  rareté,  l'étrangeté  du  fait.  (On  dit  aussi  pour 

la  curiosité   du  FAIT.) 

GURISCHESHAFF  OU  KURISCHESHAFF  (c'cst-à-diro 
havre  de  Conrhtnde),  lagune  située  sur  les  cotes  allemandes 
do  la  Baltique,  en  Prusse,  communiquant  avec  la  mer  par 
l'étroitgoulet  de  Memel.  Elle  mesure  98  Uil.  de  longueur  sur 
45  do  lai'geur  au  maximum.  Suporf.  1.619  Uil.  carr.  Elle 
est  séparée  do  la  mer  par  une  langue  de  terre  appelée  A'»- 
rische  N^ehruug. 

GURITIBA,  ville  dos  Etats  unis  du  Brésil  (Etat  do 
P;ii:iiia\  dans  une  plaino  arrosée  par  l'Iguassu,  tributairo 
du  Parana  ;  6.000  hab.  Centre  -le  culture. 


159 

GuRIUM,  aiicionno  ville  do  lîlo  do  Chypre,  au  N.-E. 
du  proinoiitoiro  nui  tormiuo  cette  île  au  S.  Sa  position 
correspond  ù.  collo  d'Kpiskopi.  Kn  1875  et  1S7C>,  do  cu- 
riouses  découvortos  archôolo^iquos  y  furent  faites  par 
do  Cesnola,  consul  gonôral  dos  Etats-Unis.  Kn  une  suc- 
cession do  cliambros  crousées  dans  lo  roc,  on  trouva  le 
trésor  souterrain  d'un  temple  :  des  l)racelets,  dos  baj^nies, 
dos  pondants  d'oreilles,  otc,  en  or  massif,  do  la  vaissollc 
d'argent,  dos  objets  en  ôloctrum  (alliage  d'or  ot  d'argent), 
dos  pierres  prt^ciousos,  dos  li^nrinos  on  terre  cuite.  La 
décoration  des  coupes  est  tout  inspirée  par  l'art  égyptien  ; 
sur  un  scarabée  on  stéatitoon  lit  le  cartouclioduroi  Thout- 
mùs  III.  D'autre  part,  les  inscriptions  cunéiformes  do  cy- 
lindres assyriiîus  nous  roporlont  ù.  peu  prés  à  l'époque  des 
Sargonides,  c'est-à-dire  au  viu"  siôclo  av.  J.-C.  Lo  »  Trésor 
do  Uurium"  est  aujourd'hui  au  «Metropolitan  Muséum  " 
do  New- York, 

CURIU3  {ri-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longi 
cornes,  faniiilo  des  cérambycidés,  tribu  des  cérambycinés. 
comprenant  des  formes  allongées,  glabres,  luisantes,  à 
pattes  longues  ot  fortes,  dont  Tes  cuisses  ont  une  dent  on 
dessous.  (IjOS  curius  sont  des  capricornes  do  taille  médio- 
cre, oiilinairement  jaunes,  fauves  ot  bruns,  dont  on  con- 
naît cinq  ou  six  espèces,  propres  à  l'Amérique  du  Nord.) 

Curius  DeNTATUS  tMauius),  consul  en  290  av.  J.-C. 
Il  acheva  I;i  guerre  contre  les  Samnites,  qui  demandèrent 
la  paix.  Vainement  ils  tentèrent  d'adoucir  sa  rudesse  en 
lui  otîVant  de  l'or  ;  «  J'aime  mieux,  répondit-il,  commander 
à  ceux  qui  ont  de  l'or  qu'en  posséder  moi-même.  "  Ensuite, 
il  châtia  les  Sabins,  alliés  des  Samnites.  De  nouveau 
consul  en  276,  il  battit  l'armée  do  Pyrrhus  à  Bénevent  et 
obtint  le  triomphe.  Des  vastes  terres  que  lo  sénat  lui 
ofl'rait,  il  n'accepta  que  sept  arpents.  Plus  tard,  il  soumit 
les  Lucaniens,  et,  avec  sa  part  de  butin,  amena  à  Rome 
les  eaux  de  l'Anio.  Curius  est  resté  dans  l'histoire  comme 
un  dos  types  traditionnels  du  vieux  Romain. 

GURIiE  n.  f.  Rouet  de  cordier,  pour  la  fabrication  du 
fil  de  caret. 

CURLU  n.  m.  Nom  vulgaire  du  courlis,  dans  certaines 
contrées  de  la  France,  et  notamment  en  Bourgogne. 

GURMER  (Henri-Léon),  libraire-éditeur,  né  et  mort  à 
Paris  (1801-1870J.  Il  fonda  en  1834,  à  Paris,  une  maison 
devenue  fameuse  par  ses  éditions  artistiques,  enrichies  de 
dessins  originaux  dus  à  des  artistes  célèbres,  par  ses  re- 
productions en  couleur  d'anciens  manuscrits.  Ou  cito  no- 
tamment :  Paul  et  Virgme,  les  Français  peints  par  eux- 
mêmes ,  les  Ei'ajigilcs,  les  Heures  d'Amïe  de  Bretagne, 
l'Œuvre  de  Jehan  Fouquet,  etc.  Curmer  avait  collaboré  à 
plusieurs  journaux  et  publié  diverses  brochures. 

CUROPALATE  (du  lat.  cura,  soïn,  et  palatium,  palais) 
n.  f.  Dignité  byzantine,  qui  désignait  le  grand  maréchal 
du  palais  sacré,  et  fut  originairement  réservée  à  des 
princes  de  la  famille  impériale,  souvent  à  l'héritier  du 
trône.  (Plus  tard,  tout  en  se  trouvant  placée  à  un  rang 
plus  bas  dans  la  hiérarchie  palatine,  elle  demeura  une 
très  haute  dignité  ;  au  x"  siècle  encore,  on  ne  la  conférait 
(ju'à  des  princes  souverains  :  le  roi  d'Ibérie  en  était  d'or- 
tlinaire  le  titulaire.  Elle  finit  par  être  attribuée  à  de 
simples  grands  seigneurs;  au  xii"  ou  xiu«  siècle,  on  créa 
môme  le  titre  de  protocuropalate.) 

GUROPALATE  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.).  On 
désigne  souvent  sous  ce  nom,  qui  d'ailleurs  n'est  qu'un 
titre,  l'auteur  anonyme  d'un  traité  du  cérémonial  byzan- 
tin (De  officiis),  datant  du  xiV  siècle;  mais  ce  n'est  là, 
ainsi  que  le  nom  de  Codinos,  donné  au  même  auteur, 
qu'une  étiquette  mensongère  inscrite  par  des  copistes  du 
xvi"  siècle  sur  cet  ouvrage  absolument  anonyme.  Le 
même  titre  de  Curopaiate  a  été  porté,  au  xi*  siècle,  par 
rhistorieu  Skylitzès'. 

GURRAN  (John  Philpot),  homme  d'Etat  irlandais,  né 
à  New-Market  (Irlande)  en  1750,  mort  à  Londres  en  1817. 
Il  était  déjà  en  vue,  lorsqu'en  1783  il  fut  envoyé  au  parle- 
ment d'Irlande  comme  représentant  du  bourg  de  Kilbeg- 
gan.  Il  devmt  bientôt  l'un  des  chefs  les  plus  influents  du 
parti  libéral,  grâce  surtout  à  son  éloquence.  Pitt  chercha 
à  se  défaire  de  lui  en  lui  offrant  une  magistrature,  la  pairie 
môme,  dit-on  ;  mais  Curran  refusa  ces  offres  et  continua  à 
faire  de  l'opposition.  En  1794,  il  se  signala  par  de  nou- 
velles attaques  contre  le  gouvernement,  qu'il  accusait  de 
fioussor  par  ses  actes  le  peuple  à  la  révolte,  et,  lorsque 
a  révolution  irlandaise  do  1798  eut  été  comprimée,  il  se 
fit  l'avocat  de  la  plupart  des  insurgés  qui  furent  jugés. 
En  1803,  il  fut  compromis  dans  l'insurrection.  A  la  mort 
de  Pitt,  il  sollicita  le  poste  d'attornoy  général  ;  mais  on  le 
lui  refusa  ot  il  dut  se  contenter  de  celui  de  maître  des 
rôles.  Eu  1812,  il  échoua  à  Ncwry  aux  élections,  et  vécut 
dès  lors  en  dehors  des  affaires  ot  presque  oublié. 

CURRENTE  CALAMO  (r/n-M),  mots  latins  qui  signifient 
littéralomnit  la  plmne  courant,  c'est-à-dire  rapidomoni, 
sans  beaiuoiip  de  réiloxion  ou  de  soin.  (On  fait,  en  français, 
un  usage  fréquent  do  cette  expression.) 

CURRER-BELL,  femme  de  lettres  anglaise.  V.  Bronïk. 

CURRICLE  (du  lat.  ciirricidus,  chariot)  n.  m.  Sorte  do 
voiture,  en  usage  en  Angleterre. 

CURRICULUM  V1T>E  [lom'  -  mots  lat.  qui  sicnif.  car- 
ri/^ri!  dr  la  vie)  n.  m.  Ensemble  dos  indications  relatives  à 
l'état  civil  et  à  la  situation  d'un  écolier  ou  d'un  candidat 
(lieu  ot  date  do  naissance;  antécédents  scolaires  ou  au- 
tres, etc.):  Awoir  un  bon  clîhriculum  vit-*:,  ii  Kouillo  ou 
carnet  contenant  ces  indications  :  Présenter  son  corri- 

CULUM   VIT,!-:. 

GURRIE,  bourg  d'Ecosse  (comlâ  d'Edimbourg),  près 
des  sources  du  Loith  Water;  2.400  hab.  Fabriques  de  pa- 
pier ot  do  tabac  à  priser.  Aux  environs,  ruines  do  Currio 
hill-t;astle. 

CURRILLON  (ku-ri,  ot  II  mil.)  n.  m.  Nom  que  le  forgeron 
{ionne  à  rcnsemble  de  deux  barres  do  for,  superposées  et 
soudées  ensemble. 

GURRORIE  [rî)  n.  f.  Genre  d'asclépiadacôos,  tribu  dos 

périplocées,  habitant  les  régions  chaudes  do  l'Afrique. 
(Les  cnrrurios  sont  des  arbustes  à  fouilles  étroites,  à  fleurs 
pédonculéos  ;  les  fruits  sont  inconnus.) 

CURSEUR  (du  lat.  ciirsor,  coureur)  n.  m.  Tochn.  Petii 
corps  mobile,  faisant  partie  do  certains  insirumouis  ot  qui 


CURIUM 


CURVICOLLE 


a 


monte  ou  descend,  poussé  par  un  liquide  ou  un  gaz,  ou 
maintenu  d'une  fa<;on  iiuelconquo  :  Jtegle  diiHuèe  munie  de 
cuKsi:uKs.  Il  Morceau  do  bois  qui  traverse  la  flèche  de 
l'arbalète. 

—  Artill.  et  armur.  V.  hadssk. 

—  Astron.  Fil  mobile  qui  traverse  le  champ  d'un  mi- 
cromètre, ot  qui  sert  à  mesurer  lo  diamètre  apparent  d'un 
astre. 

—  ïélégr.  électr.  Nom  donné  au  chariot  de  l'appareil 
Hughes.  (Cet  organe  est  animé  d'un  mouvement  généra- 
lement circulaire  ;  il  remplit  des  fonctions  variables,  sui- 
vant l'instrument  auquel  on  l'affocto.) 

CURSEUR  (môme  étymol.  qu'à  l'art  précéd.)  n.  m.  Antiq. 
rom.  Esclave  qui  précédait  à  pied  la  voiture  de  son  maître. 

—  Hist.  ecclés.  Curseurs  apostoliques.  Officiers  du  pape 
chargés  de  faire  les  invitations  aux  consistoires  ot  autres 
réunions  solennelles. 

CURSIF,  IVE  (du  lat.  currere,  supin  cursum,  courir)  adj. 
Calligr.  Tracé  avec  rapidité,  à  la  main  courante  :  Ecri- 
ture cuRSivE.  L'alphabet  sémitique  devait  être  l'alphabet 
CURSIF  de  l'Orient  assyrien  ci  persan.  (Renan.) 

—  Fig.  Bref,  rapide,  concis  :  l/îi  langage  cuRSiF  succède 
à  un  langage  développé.  (Ampère.)  [Inus.J 

—  n.  f.  Ecriture  cursive. 

CURSrVEMENT  adv.  En  écriture  cursive.  (Peu  us.) 
CURSOMÉTRE(du  lat.  cursus,  course,  et  du  gr.  métron, 
mesure)  n.  m.  Petit  instrument  eu  forme  de  sablier,  ser- 
vant à  mesurer  la  vitesse  des  trains  do  chemin  de  fer, 
par  le  temps  qu'ils  mettent  à  franchir  l'intervalle  de  deux 
poteaux  kilométriques. 

CURSONIE  (ni)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
composées,  tribu  des  mutisiées,  comprenant  une  seule 
espèce,  qui  croît  sur  les  Andes  du  Pérou. 

CURSORIUS  {ri-uss)  n.  m.  Nom  scientifique  des  oiseaux 
du  genre  courvite. 

CURSORINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  échassiers,  fa- 
mille des  charadriidés,  comprenant  les  courvites,  pluvians. 
glaréoles  et  genres  voisins,  ayant  pour  caractères  com- 
muns le  bec  court  ou  moyen,  légèrement  courbe,  très 
fendu,  les  ailes  longues  et  pointues,  les  doigts  non  pal- 
més et  le  pouce  rudimentaire  ou  absent.  —  Un  cursorine. 

CURSUS  HONORUM  n.  m.  En  T.  d'êpigr..  Suite  des  ti- 
tres et  dignités  d'un  personnage  présentés  dans  des  in- 
scriptions romaines  dans  rordr<roù  ils  avaient  été  obtenus. 

GURTAROLO.  comm.  dltalie  (Vénétie  [prov.  de  Pa- 
douej),  sur  la  Brenta;  2.350  hab. 

.  CURTATION  [si-on]  n.  f.  Astron.  anc.  Différence  entre 
la  distance  dune  planète  au  soleil,  et  la  même  distance 
réduite  au  plan  de  l'écliptique. 

GURTATONE,  comm.  d'Italie  (Lombardie  [prov.  de  Man- 
touej)  ;  6.GUÛ  hab. 

CURTEA  DE  Argesu.  Géogr.  V.  Ardjich. 

GURTESCI,  comm.  de  Roumanie  (district  de  Botosani); 
3.250  hab. 

CuRTI,  comm.  d'Italie  (Campanie  [prov.  de  Caserte]); 
2.700  hab. 

CURTICÔNE  (du  lat.  curtus,  court,  et  de  cône)  n.  m. 
Géom.  anc.  Tronc  de  cône,  dont  la  section  est  parallèle  à 
la  base. 

GURTIE  {sî)  n.  f.  Herbe  grêle,  à  petites  fleurs  en  cymes 
corymbiformes,  de  la  famille  des  gentianacées-cliîroniées. 
(Les  neuf  espèces  connues  habitent  lo  Brésil.) 

CURTIPÈOE  (du  lat.  ciirtus,  court,  et  pes,  pedis,  pied) 
adj.  En  ï.  dhist.  nat.,  Qui  a  les  pieds  courts. 

CURTIROSTRE  {rosstr  —  du  lat.  curtus,  court,  et  rostrum, 
becj  adj.  En  T.  de  zool..  Dont  le  bec  ou  le  rostre  est  court. 

GURTIS,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  d©  la  Coro- 

gnej);  4.045  hab. 

GuRTIS,  district  d'Australie  (Queensland),  où  so  trou- 
vent d'importants  gisements  d'or  et  do  cuivre  et  des  car- 
rières do  marbre. 

CURTIS  (George  Ticknor),  historien  ot  jurisconsulte 
américain,  né  à  Watertown  (Massachusetts)  en  1812.  Il 
s'établit  à  Boston  comme  avocat,  en  1836,  et  no  tarda  pas 
à  occuper  une  des  premières  places  au  barreau  de  cotte 
villo.  On  a  de  lui  des  ouvrages  fort  estimés  :  Droits  et  de- 
voirs des  négociants  maritimes  (1844);  Loi  du  droit  de  pro- 
priété littéraire  (1849J  ;  etc.  Mais  l'ouvrage  qui  a  contribué 
à  sa  réputation  est  :  Histoire  de  l'origine,  ae  la  formation 
et  de  l'adoption  de  la  constitution  des  Etats-Unis  (1855). 

GURTIS  (George  William),  écrivain  américain,  né  ù. 
Providence  (Etat  do  Rhode  Island)  on  1824,  mort  en  1892. 
II  fit  partie  de  l'association  phalanstérienne  de  Brook- 
Farm,  puis  voyagea  en  Europe  ot  en  Orient,  ot,  de  retour 
aux  Etats-Unis,  fit  un  cours  do  littérature  qui  eut  un 
grand  succès.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  \omge  d'un 
llowadji  sur  le  Nu  (1850);  l'Ilowadji  en  Syrie  [1850/ ;  le 
Mangeur  de  lotus;  le  Journal  de  Putiphar  (1853). 

CURTISIE  (si  —  de  Curtis,  nalural.  angl.  [1746-1799^ 
n.  f.  Petit  arbre  rapporté  avec  doute  à  Ta  famille  des 
cornées,  et  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  au  cap 
do  Bonuo-Espéranco. 

CURTITUDE  (du  lat.  curtus,  court)  n.  f.  Etat  do  co  qui 

est  ruurt.  (Peu  us.) 

GURTIUS  (Marcus  et  Metius),  personnages  légendaires 
Uol'anciennoRome.Tito-Livo  raconte  que, vers  31)3 av.  J.-C, 
un  tromblcment  do  terre  ouvrit  un  gouffre  dans  lo  Forum. 
Il  ne  pourrait  être  comblé,  disait  l'oracle,  que  si  l'on  y 
jetait  co  qui  faisait  la  force  do  la  cité.  Persuadé  que  les 
armes  ot  la  valeur  étaient  la  force  de  la  cité,  le  jeune  patri- 
cien Marcus  Curtius  s'y  précipita  à  cheval  ot  tout  armé. 
Lo  gouffre  so  referma.  Une  autre  tradition  rapporte  qu'il 
existait  A  cet  emplacement  un  marais;  le  sabin  Metius 
Curtius,  pour  rejoindre  ses  compagnons  au  Capitolo,  que  In 
trahison  do  Tarj)oia  leur  avait  livré,  y  poussa  son  choval 
ot,  après  dos  offerts  incroyables,  lo  passa.  Lo  marais  en 
garda  lo  nom  do  Curtius.  Il  y  avait  sur  le  F'orum  une  pe- 
tite enceinte  avec  un  autel,  que  l'on  appelait  lacus  Curtius  ; 
mais  Varron  ponso  que  c'était  simplement  romplacomonl 
d'un  Hou  frappé  par  la  foudre  ot  consacré  suivant  la  cou- 
tume, (^uoi  qu'il  en  soit  du  ces  traditions,  l'oxprossiou 


gouffre  de  Curtius  est  demeurée  proverbiale  pour  exprimer 
un  acte  de  dévouement  sublime  à  l'intérêt  public. 

GuRTIUS  (Rufus  Quintus),  historien  latin.  V.  Qdinte- 
Cukli;. 

GuRTiUS,  de  son  vrai  nom  Cdrtz,  fut  lo  propagateur 
des  musées  de  cire.  A  la  lin  du  xvii"  siècle,  un  sculpteur 
modeleur,  nommé  Benoît,  avait  ou  l'idée  d'exposer,  sous 
le  nom  do  cercle,  les  personnages  célèbres  de  1  époque  qui 
lui  avaient  demandé  leur  portrait.  Curtius  reprit  cette 
idée,  et  il  ouvrit,  vers  1770,  deux  <-  cabinets  •>  :  l'un  au  Palais- 
Royal,  l'autre  boulevard  du  Temple.  Au  Palais-Royal,  on 
voyait  les  grands  hommes  et  les  gens  do  marque  ;  au  bou- 
levard du  Temple  étaient  exposés  les  scélérats,  crimi- 
nels, etc.  A  la  porte  du  cabinet  du  Palais-Royal,  il  y  avait 
un  criour  (comme  à  Séraphin  et  aux  antres  exhibiiious  de 
l'époque),  qui  annonçait:  «  Venez!  Entrez!  Venez  voir  le 
Grand  Couvert!  Entrez,  c'est  tout  comme  à  Versailles  !...  » 

GuRTIUS  (Ernest),  archéologue  ot  historien  allemand, 
né  à  Lubeck  en  1814,  mort  à  Berlin  en  1890.  Après  un 
séjour  de  trois  ans  en  Grèce  (1837-1840),  où  il  fut  l'élève 
d'Otfried  Miiller,  il  devint  professeur  à  l'université  de 
Berlin,  précepteur  du  prince  Frédéric  (plus  tard  l'empe- 
reur Frédéric  111),  membre,  puis  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  des  sciences  de 
Berlin,  directeur  du  Musée 
d'antiquités,  associé  étranger 
de  l'Académie  française  des 
inscriptions.il  aécritun  grand 
nombre  de  mémoiresdarchéo- 
logie  sur  le  Péloponèse,  sur 
les  routes  grecques,  les  tri- 
bus ioniennes  dans  la  Grèce 
primitive ,  les  cités  d'Asie 
Mineure,  la  topographie  de 
l'Attique  et  de  l'ancienne 
Grèce,  etc.  Mais  son  œuvre 
principale  est  son  Histoire  de 
la  Grèce  (1857-1861),  traduite 
en  français  par  Bouché-Le- 
clerq  (1880-ISS3).  Ce  livre  — 
qui  conduit  depuis  les  ori- 
gines légendaires  jusqu'à  la 
chute  de  l'indépendance  grec- 
que —  embrasse  toutes  les  CurUus. 
manifestations  de  la  civilisa- 
tion grecque;  rempli  d'idées  neuves  et  originales,  il  n'est 
pas  moins  remarquable  par  ses  qualités  do  narration  et 
de  style.  Curtius  a  encore  attaché  son  nom  aux  fouilles 
d'Olympie,  entreprises  par  l'Allemagne  à  son  instigation. 
Sous  sa  direction  —  de  1875  à  lS8i  —  le  sanctuaire  fut 
déblayé  :  on  retrouva  les  ruines  d'une  quarantaine  de  mo- 
numents et  une  foule  d'objets  d'art;  entre  autres,  la  Vic- 
toire de  Péonios  et  l'Hermès  de  Praxitèle. 

GuRTIUS  (Georges),  linguiste  allemand,  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Lubeck  en  1820,  mort  à  Hemsdorf,  près  de 
Warmbrunn,  en  1885.  Il  professa  à  Prague  (1851),  Kiel 
:  1854)  et  Leipzig  (1862).  C'est  un  nom  illustre  dans  l'histoire 
de  la  ]ing;uistique  indo-européenne.  On  lui  doit,  outre  une 
Grammaire  grecque  classique  dont  le  succès  fut  considé- 
rable (1852),  des  Principes  d'étymologie  grecque  (1879),  le 
Verbe  grec  (1877-1880),  des  Etudes  de  grammaire  grecque 
et  latine  (1868-1S78),  ce  dernier  ouvrage  en  collaboration 
avec  des  élèves  et  des  amis.  Citons  encore  les  Petits  écrits 
[Kleine  Schriften),  publiés  parWindisch  après  la  mort  de 
l'auteur  (1886-1S87).  Dans  les  dernières  années  do  sa  vie, 
G.  Curtius  soutint  une  vive  polémique  contre  les  nëo-gram- 
7;iaiWe«.ç  (Brugmann,  Osthoff,  do  Saussure),  dont  la  doc- 
trine finit  par  triompher.  Ses  ouvrages  n'ont  plus,  aujour- 
d'hui, qu'un  intérêt  historique. 

GURUGUATY,  ville  du  Paraguay  (dép.  de  Curitguaty), 
sur  le  riû  Curuguaty,  affluent  du  Jejiiy;  1.000  hab.  Ville 
fondée  en  1715.  Chef-lieu  du  départ.  de'Curugualy,  peuplé 
de  7.000  hab. 

CURUIRI  n.  m.  Arbro  du  Brésil,  à  fruits  comestibles, 
semblables,  dit-on,  à  ceux  des  groseilliers. 

CURDLE  (lat.  curulis,  mômo  sens)  adj.  Antiq.  rom.  Se 
disait  d'un  siè^e  d'ivoire  sur  lequel  certains  magistrats 
avaient  seuls  le  privilège  de  s'asseoir  :  Lis  consuls  sié- 
geaient dans  une  chaise  cubuï.k.  il  So  disait  aussi  des 
fonctions  et  do  la  personne  môme  des  magistrats  qui 
jouissaient  de  ce  privilège  :  Jlfagîstrats  curules.  Di- 
gnité CtIRULK. 

GURURE  (rad.  cu7'Cr)  n.  f.  Bouo  ot  vase  qu'on  retire 
des  étangs,  des  fossés,  des  ruisseaux,  ot  eu  général  do 
tous  les  endroits  couverts  pai"  les  eaux  :  Les  cururks  for- 
ment un  excellent  engj'ais. 

CURURU  n.  m.  Nom  spécifique  d'un©  pauUinie  do  la 
Guyane.  Il  Fruît  dumôme  végétal,  employé  par  les  sauvages 
du  pays  pour  empoisonner  les  flèches. 

GURUZU-CUATIA,  villo  do  la  république  Argentine 
(prov.  de  Corrientesj;  2.000  hab.  Centre  de  commerce. 
Ch.-l.  du  drpart.  de  Ctiruzu-Cuatia,  peuplé  do  15.000  hab, 

GURVALLE,  comm.  du  Tarn,  arrond.  ot  à  33  ktl.  d'AIbi, 
près  du  Rancé,  affluent  du  Tarn  ;  2.507  hab.  Mines  d'alun 
et  de  sulfate  de  fer.  Eglise  du  w*  siècle. 

CURVATEUR  (du  lat.  curvare,  supin  cu»Trt/imi,coiirbor} 
adj.  Se  dit  d'un  dos  muscles  du  coccyx  :  Ze  muscle  curva- 
TKUK.  Il  SubstJintiv.  :  fj;  cukvatkor. 

CURVATir,  IVE  (rad.  cwTation)  atlj.  En  T.  <Io  bot..  So 
dit  des  feuilles  étroites  ot  légèrement  roulées  sur  losbords: 

Ecuillcs  CUKVA,TIVi:S. 

CURVATION  {si-on  ~  du  lat.  ctirvatio,  m6mo  sons)  n.  f. 
Action  do  courber. 

CURVEMBRYÉ,  ÉE  (van  —  du  lat.  curvus,  courb<S,  et  em- 
bryo,  enibrvon)  adj.  So  dit  dos  fruits,  quand  l'embryon  a 
ses  cotylédons  appliqués  contre  la  radicule. 

CURVICAUDE  (du  lat.  curvus,  courbé,  ot  cauda,  quouo) 
adj.  Qui  a  la  «lucuo  recourbée, 

CURVICAULE  (du  lat.  curvus,  courbé,  ot  cautis,  tige)  adj. 
En  T.  dc^  bot.,  t^ui  a  la  tige  recourbée. 

CURVICOLLE  (du  lat,  curvus,  courbé,  ot  collum,  cou)  adj. 
Zool.  Qui  a  le  cou  recourbé. 

—  Bot.  Qui  a  la  sommité  penchée:  Pédoncules  cijuvi- 
coï  i.iis. 


CURVICOSTE  —   CUSSY-EN-MORVAN 


CURVICOSTÉ,  ÉE  [sté  —  du  lat.  curviis,  courbé,  et  costa, 
côte)  adj.  En  T.  d'ichtyol.,  Qui  est  marqué  de  petites  côtes 
courbées  :  Pleurostome  curvicosté. 

CURVIDENTÉ,  ÉE  (dan  —  du  lat.  curms,  courbé,  et  dens, 
dentis,  dent)  adj.  EnT.dezool.,  Qui  a  des  dents  recourbées. 

CURVIFLORE  (du  lat.  curvtis,  courbé,  et/los,  /Io7-is,  fleur) 
adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  des  fleurs  à  corolle  courbe. 

CURVIFOLIÉ,  ÉE  {du  lat.  cuiinis,  courbé,  et  folium, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  des  feuilles  courbées. 

GURVIGÈRE  ijèr'  —  du  lat.  curvus,  courbé,  et  gcrere, 
porter)  adj.  En  T.  d'entom.,  Se  dit  d'une  famille  d'aranéides 
qui  a  les  yeux  antérieurs  portés  sur  des  éminencos  du  cor- 
selet et  formant  une  courbure. 

CURVIGRAPHE  {du  lat.  ciirvus,  courbe,  et  du  gr.  gra- 
phein.  écrire^  u.  m.  Géom.  Instrument  de  mathématiques 
servant  à  tracer  des  courbes. 

CURVIGRAPHIE  [fi  —  rad.  curvigraphe)  a.  f.  Goom.  Art 
de  tracer  des  courbes. 

CURVIGRAPHIQUE  {fik')  adj.  Géom.  Qui  a  rapport  à  la 
curvigrapliie  :  Procédés  cURViGRiPHiguiiS. 

CURVILIGNE  {gn  mil.  —  du  lat.  curvus, 
courbe,  et  de  ligne)  adj.  Géom.  Qui  est 
formé  de  lignes  courbes  :  Figure  curvi- 
ligne. Il  Angle  curviligne.  Angle  formé 
par  les  tangentes  à  deux  courbes,  au 
point  où  ces  courbes  se  coupent.' 

—  Anton.  Rectiligne  et  mixtiligoe. 
CURVILOGIE    {ji    —  du    lat.    curvus , 

courbe,  et  du  gr.  logos,  discours,  traité) 
n.  f.  Géoni.  Traité  des  lignes  courbes. 

CURVILOGIQUE(Jii')adj.  Qui  a  rapport 
à  la  curviiogie. 

CURVIMÈTRE  {du  lat.  curvus,  courbe, 
et  du  gr.  métron,  mesure)  n.  m.  Instrument 
qui  permet  de  mesurer  directement,  sur 
une  carte,  la  longueurd'une  route  ou  ligne 
quelconque,  même  courbe  et  pleine  de 
smuosiiés.  il  On  dit  aussi  camptlomètre, 

et  CARTOMÈTRE. 

—  Enctcl.  Le  curvimètre  a  générale- 
ment pour  pièce  essentielle  une  petite 
roulette  disposée  à  l'extrémité  d'une  tige 
de  la  dimension  d'un  crayon,  et  que  l'on 
fait  rouler  sur  les  sinuosités  de  la  ligne  curvimètre 
à  mesurer.  Un  dispositif  spécial  enre- 
gistre, sur  une  échelle  portée  à  la  tige,  la  longueur  du 
chemin  parcouru,  suivant  l'échelle  de  la  carte. 

CCRVINERVÉ,  ÉE  [nèr'  —  du  lat.  cunms,  courbé,  et 
nenus,  nerf)  adj.  En  T.  de  bot-,  Se  dit  des  feuilles  dont  les 
nervures  sont  courbées  de  manière  à  être  à  peu  près  pa- 
rallèles au  bord  de  la  feuille,  n  On  dit  aussi  ourvinicrvk, 

CURVIPÈDE  {du  lat.  curvus,  courbe,  et  pes,  pedis,  pied) 
adj.  En  T.  do  zool.,  Qui  a  les  jambes  courbées  ;  Gonylepte 

CURVIPÈDE. 

CURVIROSTRE  [rosstr  —  du  lat.  curvus,  courbé,  et  ros- 
trum,  rostre)  adj.  Ornith.  Qui  a  le  bec  recourbé,  il  n.  m.  Nom 
scientirîque  d'une  espèce  do  bec-croisé. 

—  Bot.  Qui  a  les  opercules  do  ses  urues  recourbées  : 
Gyjmnostome  curvirostrk. 

GURVISÈTE  (du  lat.  curvus,  courbe,  et  seta,  soie)  adj. 
Qui  a  des  soies  ou  poils  recourbés. 

CURVITÉ  (du  lat.  curvitas,  même  sens)  n.  f.  Qualité  de 
ce  qui  est  courbé.  (Peu  us.) 

CuRZOLA.  Géogr.  V.  CoRZOLA. 

CURZON,  comm.  do  la  Vendée,  arr.  et  à  34  kilom.  des 
Sables-dOlonne,  non  loin  duLay;  973  hab. 

GURZON  (Paul-Alfred  de),  peintre  français,  né  à  Mou- 
linet, près  de  Poitiers,  en  1820,  mort  à  Parisen  1895.  Elève 
de  Drollin^  et  de  Cabat.  il  voyagea  en  Italie,  puis  en  Grèce. 
Ce  fut  d'abord  essentiellement  un  paysagiste.  Sa  couleur 
était  claire  et  chaude.  Plus  tard,  il  peignit  plutôt  dos  t\Qu.- 
Tes,  d'une  conception  assez  poétique,  mais  d'une  exécution 
sèche,  découpée.  De  Curzon  n'a  pas  fait  preuve,  dans  sa 
double  carrière  de  peintre,  d'une  personnalité  bien  mar- 

Suée.  Parmi  ses  meilleures  œuvres,  nous  citerons  :  Vue 
e  Terracine,  l'Acropole  d'Atliènes,  les  Rives  du  Céphise,  le 
Tasse  à  Sorrente,  Dominicains  ornant  de  peintures  leurs 
chapelles  (musée  du  Luxembourg);  Vendange  à  Pi'ocida, 
la  Naissitnce  d'Homère,  etc.  L'hôtel  de  ville  de  Poitiers 
contient  de  cet  artiste  d'intéressantes  décorations. 

Curzon  (George-Nathaniel),  homme  politique  et  écri- 
vain anglais,  né  en  1859.  Il  fit  de  brillantes  études  à  Ox- 
ford, devint,  en  1885,  secrétaire  privé  de  lord  Salisbury 
et  fut  élu  en  18S6,  comme  conservateur,  député  de  South- 
port.  Pendant  ses  loisirs  parlementaires,  il  voyagea  en 
iperse,  en  Afghanistan,  dans  l'extrême  Orient.  Il  devint 
sous-secrétaire  d'Etat  des  Indes(l891-i892),sous-sGcrétairo 
d'Etat  auxall'aires  étrangères  (1895-1898),  et  prit  une  part 
importante  aux  débats  de  la  Chambre.  Nommé,  en  1898, 
vice-roi  et  gouverneur  général  de  l'Inde,  U  reçut,  en  sep- 
tembre do  la  même  année,  un  siège  à  la  Chambre  des  lords 
avec  le  titre  do  y  baron  Curzon  do Kedleston  ».  C'est  un  ora- 
teur à  l'esprit  caustique,  un  partisan  d'une  politique  éner- 
gique» hostile  à  la  Russie  et  un  écrivain  do  talent.  On  lui 
doit  des  ouvrages  très  estimés  :  la  Russie  dans  l'Asie  cen- 
trale; la  Perse  eC  la  Question  persane  ;  Problème  de  l'extrême 
Orient  (1894);  les  Pamirs  et  les  Sources  de  l'Oxus  (1897). 
CUSA  fNicoIas  de),  cardinal  et  l'un  des  esprits  les  plus 
profonds  au  xv*  siècle,  né  à  Cusa,  dans  le  diocèse  de  Trê- 
ves, en  1401,  mort  à  Todl  (Ombrie)  en  1464.  U  se  fit  rece- 
voir docteur  en  droit  à  l'université  de  Padoue,  entra  en- 
suite dans  les  ordres,  fut  remarqué  comme  prédicateur  et 
devint  archidiacre  do  Liège.  C'est  en  cette  qualité  qu'il 
assista  au  concile  do  BMe,  en  1431.  Durant  le  concile,  il 

fiublia  son  traité  De  eoncordantia  catholica,  oii  il  attaquait 
a  donation  de  Constantin,  l'autorité  dos  fausses  décrétales 
d'Isidore,  les  idées  de  suprématie  do  la  papauté,  et  sou- 
tenait la  supériorité  des  conciles  œcuméniques  sur  les 
papes.  Ces  opinions  hardies  ne  l'ompôchèront  pas  d'êtro 
nommé  évêquo  de  Brixon,  puis  cardinal  (1448),  et  d'êtro 
chargé  par  plusieurs  pontifes  d'importantes  missions  à 
Consianiinople.  en  Allemagne,  on  France  et  en  Angleterre. 
CUSANO-MUTRI,  comm.  d'Italie  (Campanio  [prov.  de 
Bénévcntjj,  sur  le  Mutri,  affluent  du  Volturno;  4.300  hab 
CUSCAMIDXNE  n.  f.  Chim.  V,  cdscaminh. 


CUSGAMINE(sA:a  —  do  Cusco,  nom  de  localité,  et  aminé) 
n.  f.  Chim.  Alcaloïde  trouvé  dans  i'écorce  d'un  quinquina 
analogue  à  celui  de  Cusco. 

—  Encycl.  Cette  base  cristallise  en  prismes  plats,  so- 
lubles  dans  l'éther  et  le  chloroforme,  fondant  à  218»,  for- 
mant des  sels  avec  les  acides.  Elle  reste  dans  les  eaux 
mères  acétiques  de  l'aricine  et  peut  être  précipitée  par 
addition  d'acide  azotique.  La  cuscamidifie  reste  dans  les 
eaux  mères  où  on  a  fait  cristalliser  la  cuscamine  ;  elle  est 
amorphe,  et  se  rapproche  beaucoup  de  la  cusconidine. 

Cusco.  Géogr.  V.  Cuzco. 

CUSCONIDINE  {sko  —  de  Cusco,  D.  de  ville)  n.  m.  Chim. 
Base  incristallisable,  qui  se  trouve,  avec  l'aricine  et  la 
cusconine,  dans  le  quinquina  faux  calisaya  de  Cusco. 

CUSCONINE(s/i:o  —  de  Cusco,  nom  de  localité)  n.f.  Chim. 
Alcaloïde  du  qiiinquina  de  Cusco. 

—  Encycl.  La  cusconitie,  C=*H"Az*0* -|- 2H'0,  accom- 
pagne dans  ce  quin(|uina  deux  autres  alcaloïdes  :  l'aricine 
et  la  cusconidine.  Découverte  par  Leverkœhn,  isolée  par 
Hesse,  elle  se  présente  en  lamelles  incolores,  brillantes, 
assemblées  en  groupes.  Cet  alcaloïde  fond  à  110°,  brunit 
et  saltère  à  130" ;  il  est  soluble  dans  la  benzine. 

L'acide  azotique  la  colore  en  vert.  L'acide  sulfurique 
lui  donne  une  teinte  d'un  vert  jaunâtre  qui  brunit  ensuite. 
La  cusconine  est  une  base  faible,  isomérique  avec  l'ari- 
cine et  la  brucine.  Elle  forme  des  sels  gélatineux  ou  pul- 
vérulents, jaunes  ou  bruns,  incristallisables.  Elle  a  été 
trouvée  par  Hesse  dans  les  eaux  mères  du  sulfate  do  cus- 
conine. 

GUSCUS  {skuss)  n.  m.  Zool.  Ancien  nom  des  phalan- 
gers  qui  n'ont  pas  la  queue  eu  râpe.  V.  phalangek. 

CUSCUTE  [skiW—  del'arab.  /i"o»r/(OH/,  qui  vient  du  gr.  ka- 
siitds,  môme  sens)  n.  f.  Plante  phanérogame,  parasite  des 
végétaux  cultivés. 

—  Encycl.  Bot.  Les  cuscutes  sont  des  herbes  à  tiges  fili- 
formes, s'enroulant  autour  du  corps  de  certaines  plantes 
(thym,  luzerne,  houblon)  et  s'y  fixant  à  l'aide  de  suçoirs 
qui  les  épuisent  rapidement.  Elles  se  rattachent  à  la  fa- 
mille des  convolvulacées  par  la  structure  de  leurs  fleurs, 
petites,  blanches  ou  roses.  On  en  connaît  quatre-vingts 
espèces,  répandues  surtout  on  Amérique.  La  cuscute  com- 
mune {cuscula    epiUnjmum) ,    qui 

s'atiaque  surtout  aux  légumi- 
neuses des  prairies  artificielles, 
est  bien  la  plus  redoutable  des 
mauvaises  herbes  :  elle  enlace  la 
plante  attaquée  d'une  véritable 
chevelure  (  "  tignasse  >< ,  «  perruque 
du  diable  ",  etc.),  qui  s'étend  do 
proche  en  proche  en  faisant  tache 
d'huile.  La  cuscute  d'Kurope  {cus- 
cuta  major]  attaque  le  chanvre 
et  le  houblon. 

—  Agric.  Moyens  de  destruc- 
tion. C'est  surtout  la  cuscute  du 
trèfle  et  de  la  luzerne  dont  les 
cultivateurs  redoutent  les  rava- 
ges. Une  précaution  essentielle 
est  de  n'ensemencer  les  terres  réservées  aux  prairies 
temporaires  ou  permanentes  qu'avec  des  graines  de  légu- 
mineuses exemptes  de  graines  de  cuscute,  achetées  en 
conséquence  avec  les  garanties  d'usage,  et  contrôlées 
dans  les  laboratoires  spéciaux. 

Néanmoins,  si  l'on  reconnaît  dans  une  luzerne  qu'un 
emplacement  est  contaminé,  il  faut  le  circonscrire  immé- 
diatement, puis  on  le  fauche  au  ras  de  terre.  Les  débris 
fauchés,  ramenés  vers  le  centre,  sont  disposés  en  tas  :  au 
besoin,  on  les  mélange  de  paille,  on  les  'rrose  de  pétrole, 
puis  on  y  met  le  feu.  Enfin,  l'emplacement  est  arrosé,  sur 
toute  son  étendue,  d'uue  solution  de  sulfate  de  fer  au  1/10*, 
retourné  à  la  bêche,  et  semé  de  graminées  à  développe- 
ment rapide.  La  loi  donne  aux  préfets  le  pouvoir  d'ordon- 
ner la  destruction  de  la  cuscute. 

CUSCUTE,  ÉE  [sku)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  so 
rapporte  à  la  cuscute. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  convolvulacées,  qui  ne 
renferme  que  le  genre  cuscute.  —  Une  cuscdtiîe. 

CUSCUTEUSE  [sku)  n.  f.  Crible  mécanique,  servant  à 
séparer  les  graines  do  luzerne  ou  de  trèfle  des  graines  de 
cuscute  plus  fines  dont  elles  sont  souvent  souillées. 

CUSEFORNE   OU   CUSE-FORNE   n.  m.   Petit    bâtiment 


CuâCiite  d'Europe  :  a,  coupe 
de  la  lleur  grossie. 


long,  étroit,  sans  pont,  montant  beaucoup  d'avirons,  et 
qui  sert  aux  Japonais  à  faire  la  pêcho  de  la  baleine. 

CUSH  ou  CusCH.  V.  KOUSCH. 

GuSHING  (Caleb),  homme  politique,  orateur  et  écri- 
vain américain,  né  à  Salisbury  (Massachusetts)  en  1600, 
mort  à  Newliuryport  eu  1879"  En  1825,  il  fut  élu  à  la 
Chambre  basse,  puis,  en  1826,  au  sénat  de  son  Etat  natal 
(Massachusetts).  Après  un  séjour  en  Europe  (1829-1830),  il 
fut  envoyé  comme  représentant  au  congrès  fédéral  et  so 
rangea  parmi  les  démocrates.  En  1843,  il  fut  nommé  com- 
missaire en  Chine.  Ce  fut  lui  qui,  en  1844,  signa  le  premier 
traité  de  commerce  entre  les  Etats-Unis  et  la  Chine.  Il 
prit  part  à  la  guerre  du  Mexique  et  y  fut  nommé  brigadier 

fénéral.  Il  devint  membre  de  la  cour  suprême  de  justice 
u  Massachusetts,  et, en  1853,  le  président  Piercelui  donna 
l'emploi  d'attorney  général  (ministre  de  la  justice).  En 
1875,  malgré  son  âge,  il  devint  ambassadeur  à  Madrid. 
On  lui  doit  :  un  Traité  d'économie  politique,  l'Histoire  du 
progrès  et  de  l'accroisseinent  des  Etats-Unis  (1839);  etc. 

GUSHMAN  (miss  Charlotte),  actrice  américaine,  née  et 
morte  à  Boston  (1820-1876).  D'abord  cantatrice,  ollo  per- 
dit la  voix,  se  tourna  alors  vers  le  drame  ot  la  tragédie, 
joua  à  New- York,  puis  on  Angleterre,  et  y  obtint  de  très 
grands  succès.  On  lui  doit  plusieurs  créations  très  origi- 
nales; entre  autres,  colle  de  Meg  Morillies  (1854). 

GusiNS  CWilliam  George),  musicien  anglais,  né  à  Lon- 
dres on  1833,  mort  à  Remouchamns  (Suisse)  en  1893.  On 
connaît  do  lui  un  oratorio  intitulé  ôédéon,  doux  ouvertures 
de  concert,  une  sérénade  pour  orchestre,  un  7'e  Deum,  un 
concerto  de  piano,  des  marches,  des  mélodies  vocales,  etc. 


4G0 

CUSPARÉ  (spa)  n.  m.  Bot.  Ecorce  de  la  galipée  fébri- 
fuge, appelée  aussi  écorce  d'angusture  vraik. 
CUSPARIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  g.\lipée. 

CUSPARIÉ,  ÉE  (spa)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  à  la  cusparie  ou  galipée. 

—  n.f.  pi.  Plantes  ligneuses  de  l'Amérique  tropicale,  for- 
mant une  tribu  de  la  famille  desrutacées. —  f/'necusPABiiii;. 

CUSPARINE  (spa)  n.  f.  Alcaloïde,  C"H'"AzO\  qu*on  pré- 
pare en  épuisant  i'écorce  d'angusture  vraie  (galipea  cuspa- 
rin)  par  l'éther.  Des  eaux  mères  de  la  préparation  on  peut 
retirer  un  autre  alcaloïde,  la  galipéine. 

CUSPIDAIRE  {spi-dèr')  n.  f.  Liane  sarmenteuse,  à  feuilles 
opposées,  à  fleurs  réunies  en  cymes  denses,  terminales  ou 
axillaires,  de  la  famille  des  bignoniacées,  tribu  des  bigno- 
niées. 

GUSPIDE  (spid')  n.  f.  Bot.  Petite  pointe  acérée,  allongée 
et  un  peu  raide. 

GUSPIDÉ,  ÉE  (spi)  adj.  En  T.  de  bot.,  Terminé  en  pointe. 
(Se  dit  surtout  des  feuilles  et  des  bractées  dont  le  sommet 
se  rétrécit  insensiblement  et  se  termine  en  une  pointe  aiguë 
et  dure,  comme  dans  l'agave,  l'ananas,  etc.) 

CUSPIDIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  didklte. 

CUSPIDIFÈRE  {spi  —  du  lat.  cuspïs,  idis,  pointe,  et  ferre, 
porter)  adj.  En  T.  d'iiist.  nat..  Qui  est  iiïuni  de  pointes. 

CUSPIDIFOLIÉ,  ÉE  [S/ji  —  du  lat.  ciispis,  idis,  pointe,  et 
foliam,  feuille)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  des  feuilles  poin- 
tues, cuspidées. 

CUSPIDIFORME  [spî  —  du  lat.  cuspis,  idis,  pointe,  et  de 
forme)  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  la  forme  d'une  pointe. 

CUSPIDINE  [spi)  n.  f.  Fluosilicalo  naturel  de  chaux,  que 
l'on  trouve  en  cristaux  rose  clair  appartenant  au  système 
clinorhorabique. 

GUSPINIEN  (Jean),  savant  allemand,  né  à  Schweinfurt 
en  1473,  mort  à  Vienne  en  1529.  Son  nom  de  famille  était 
Spiesshatmer;  mais  il  l'avait  traduit  en  latin  et  en  avait 
fait  Ciispi7iianus.  Il  étudia  à  Vienne  les  lettres,  la  philo- 
sophie, lo  droit  et  la  médecine.  Maximilien  I*""  le  clioisit 
comme  médecin,  et  le  chargea,  en  outre,  de  plusieurs 
missions  diplomatiques.  On  lui  doit  une  histoire  des  empe- 
reurs depuis  César  jusqu'à  Maximilien  P^  sous  co  titre  : 
De  Cspsaribus  atque  imperatoribus  commentarius  (1540),  et 
une  histoire  générale  de  l'Autriche  :  Austria  sive  Cornmeu- 
tarius  de  rébus  Austrix,  a  Leopoldo,  an?io  933,  ad  Ferdinan- 
dumprimum,  et  quelques  mémoires  en  latin  sur  les  inva- 
sions des  Turcs.  Il  mourut  peu  de  jours  avant  le  siège  do 
Vienne  par  ceux-ci. 

GUSS  n.  m.  Monnaie  chinoise,  valant  environ  i  centime. 

GUSSAC,  comm.  de  la  Gironde,  arr.  et  à  33  kilom.  do 
Bordeaux:  1.482  hab.  Vignobles  compris  dans  le  Médoc  et 
dont  les  principaux  crus  sont  :  parmi  les  bourgeois.  Châ- 
teau-Beaumont,  Château-Lanessan.Château-La-Chcsnaye- 
Ste-Gemme ,  Château-Lamothe ,  Château-Camino-SalVa, 
Château  du  Raux,  Château-Bernones,  Roraefort;  parmi 
les  crus  artisans,  cru  Aney,  chai  Mars,  au  Goua,  à  Mo- 
neins,  etc.,  produisant  des' vins  rouges  estimés.  Sur  son 
territoire  est  le  Fort-Médoc. 

GuSSAG,  comm.  de  la  Haute- Vienne,  arr.  et  à  16  kilom. 
de  Rochechouart,  près  de  la  Tardoire  ;  2.073  hab. 

GUSSAY,  comm.  d'Indre-et-Loire,  arr.  et  à  23  kilom.  de 
Loches,  non  loin  de  lEsne,  affl.  de  la  Creuse;  906  hab. 

GUSSAMBION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  schleichère. 

CUSSAY,  commandant  du  château  d'Angers,  mort  en 
1579.  Il  se  distingua  par  sa  modération  et  son  humanité  â 
l'époque  de  la  Saint-Barthélémy. 

CUSSERON  (ku-se)  n-  m.  Insecte  qui  ronge  certains  lé- 
gumes. 11  On  dit  aussi  cuceron. 

GUSSET  (ku-fiè)  n.  m.  Dans  certaines  contrées  de  l'ouest 
de  la  France,  Variété  de  pommes  à  cidre  de  bonne  qualité. 

GusSET  (lat.  Ciicittcum),  ch.-l.  de  cant.  de  l'Allier,  arr. 
et  à  22  kil. 
de  Lapa- 
lisse,  entre 
le  Sichonet 
le  J  olan ; 
6.440  hab. 
Moulins, 
filatures, 
tuileries, 
papeteries , 
tanneries, 
huileries. 
Commerce 
do  blé,  bois, 
vins,  bes- 
tiaux. Eaux  minérales.  —  Placée  dans  une  vallée  fertile,  au 
pied  des  contreforts  du  Forez,  en  un  site  agréable. 

Restes  des  anciennes  murailles  du  cloître  des  Dames. 
Eglise  Saint- Saturnin  (xi' s.).  —  Le  canton  a  8  comm.  et 
13.431  hab. 

Dès  256,  Cusset  était  une  importante  bourgade.  Eu- 
mène,  évêque  de  Nevers,  y  fonda  un  monastère  de  reli- 
gieuses, qui  devint  abbaye  royale  de  filles  nobles,  en  1236. 
Ville  royale,  no  relevant  pas  du  Bourbonnais,  sous  Louis  XI. 

CUSSO  n.  m.  Bot.  Syn.  de  brayère  ou  de  cousso. 

GUSSONIE  [ku-so-nî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  fa- 
mille des  ombellifères  araliées,  comprenant  dix  espèces, 
qui  croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance  ou  dans  la  Nou- 
velle-Zélande. Syn.  do  éliéi;. 

CUSSONNÉ(/:»-so-n^'),  ÉE  adj.  EnT.de  sylvic,  Se  dit  du 
bois  sur  pied  qui  est  rongé  ou  piqué  par  les  vers. 

CuSSY  (baron  Ferdinand  de),  diplomate  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Saint-Etienne-do-Montluc  en  1795,  mort  en  1866. 
Après  avoir  été  sous-directeur  au  ministère  des  afl'aires 
étrangères,  il  devint  consul  général  de  Franco  à  Livourne. 
On  lui  doit  plusieurs  ouvrages  :  Dictionnaire  ou  AJanuel- 
le<rigue  du  diplomate  et  du  consul  (ISAG)  ;  Règlements  consu- 
laires des  principaux  Etats  mariliines  de  l'Europe  et  de 
l'Amérique,  fonctions  et  attributions  des  consuls,  etc.  (1852); 
Phases  et  causes  célèbres  du  droit  maritime  des  nations  {\Z^&). 

CusSY-EN-MORVAN,  romm.  do  Sa.'me-et-Loire.  arr.  et 
à  2-'  Uiloni.  d'Aulun  ;  2.077  hab.  Commerce  de  vins.  Moulins 
â  blé  CI  ;ï  écnrcp,  huilerie.  Restes  d'un  château  du  XTV"  s. 


Armes  de  Cusset. 


4G1 

CuSTER,  nom  dû  (lilTtironts  comt<5s  dos  Etats-Unis, 
dans  los  Ktuty  do  Colorado,  do  Dakola  du  Sud,  d'hlalio, 
do  MoiiUiuaot  do  Nobrasku. 

GUSTER  (Goora^o  Armstrong),  t^^néral  américain,  n6  il 
Now-Rnmioy  {Oliio)  en  1S39,  mort  ;i  Littlo-Bighorn  ou  ISTU. 
Eli^vo  do  l'Ecole  militaire  de  Wost  Point,  il  entra,  on  1801, 
comme  sous-lieutenant,  dans  la  cavalerie.  Pendant  la 
guerre  do  Sécession,  il  so  distingua,  et  devint,  on  1860, 
major  général.  En  1S71,  il  dirigea  dans  les  montagnt-s 
Bleues  uno  mission  scientiliouo  ot  militaire,  dont  il  publia 
uuo  relation  sous  lo  titro  :  ta  Vie  dans  les  plaines  tl875). 
En  1876,  il  fut  tué  dans  uno  embuscade. 

CUSTILLE  {stm  [Il  mil.]  —  probablem.  formo  altérée  île 
conrhl  ou  conrtille)  n.  1".  Dans  les  Vosges,  Prairie  eucloso 
qui  avoisino  un  village. 

CuSTINE  (Adam-Philippe,  comte  de),  général  français, 
né  à  Metz  on  1740,  mort  à  Paris  en  1793.  Voué  dès  ienfancr 
à  la  carrière  dos  armes,  il  accompagna  le  maréchal  de 
Saxe  (1748)  dans  la  campagne  des  Pays-Bas.  A  la  paix,  li 
reprit  ses  études,  puis  outra  dans  lo  régiment  du  rui  et  lii 
la  guerre  do  Sept  ans.  Pas- 
saut  ensuite  dans  lo  régiment 
do  Schomborg-dragons,  il  y 
devint  capitaine.  Eu  17G2,  il 
fut  colonel  du  régiment  de 
dragons  qui  porta  son  nom.  II 
fit  ensuite  dos  voyages  d'étu- 
des en  divers  pays  et  so  lit  ap- 
précier, entre  autres,  parle 
grand  Frédéric.  Il  tira  proliL 
ae  ses  observations  pour  ses 

firopres  troupes,  dont  il  amé- 
iorarorganisatiou.En  17S0,iI 
voulut  aller  guerroyer  contre 
l'Angleterre  pour  l'indépen- 
dance des  Américains  et  so 
distingua  si  brillamment  à 
Yorktown, qu'il  obtiutlf!  grade 
de  maréchal  do  camp,  puis,  à 
son  retour  en  France,  lo  gou- 
vernement de  Toulon.  Député 
aux  états  généraux,  il  sou- 
tint les  idées  do  réi'ormo  et  do  CustînOo 
liberté.   Lieutenant    général 

en  1792,  il  défendit  Landau,  puis  enleva  Spire  après  une 
victoire  sur  les  Autrichiens.  Après  la  prise  de  AVorms,  il 
fut  nommé  général  en  chef  de  l'armée  du  Rhin,  fit  capi- 
tuler Mayonce  et  s'empara  de  Francfort-sur-le-Mein.  Con- 
traint do  battre  en  retraite  devant  des  forces  supérieures, 
il  reprit  Tolfensivo  lo  20  mars  1793.  Les  combats  de  Bin- 
gen,  Kreutznach  et  Frankenthal  assurèrent  sa  réputation 
de  bravoure.  Général  on  chef  de  l'arméedu  Nord,  il  fut  mal 
secondé  par  ses  officiers,  et,  à  Rixheim,  fut  abandonné 
par  ses  troupes.  La  reddition  de  Condé  lui  fut  imputée 
à  crime.  Dénoncé  par  les  journaux  maratïstes,  qui  l'ac- 
cusaient de  trahison,  il  fut  condamné  à  mort  et  périt  sur 
l'échafaud. 

CuSTiNE  (Renaud-Philippe  de),  officier  français,  fils 
du  précédent,  né  en  17G9,  mort  en  1794.  Il  avait  fait  ses 
débuts  dans  la  diplomatie,  où  il  fut  môle  à  des  missions 
délicates.  Aide  do  camp  de  son  père,  il  s'était  lié  avec  les 
Girondins,  ce  qui  amena  son  arrestation.  Il  fut  condamné 
à  mourir  sur  l'écliafaud. 

GuSTtNE  (Astolpho,  ^marquis  di;),  voyageur  ot  litté- 
rateur français,  fils  du  précédent,  né  à  Niederwiller 
(Meurthe)  en  1790,  mort  en  1857.  Il  parcourut  diverses 
contrées  de  l'Europe  et,  en  dernier  lieu,  la  Russie.  Outre 
une  tragédie,  Béatrice  Cenci  (18331.  et  des  romans  :  le 
Monde  comme  il  est  1\B3d):  Etlicl{l83o);  Romuald {ISiè);  etc., 
on  lui  doit  :  Mémoires  et  voyages  ou  Lettres  écrites  à  di- 
verses époques  pendant  des  courses  en  Suisse,  en  Calabre, 
en  Angleterre  et  en  Ecosse  {IS30);  l'Espagne  sous  Ferdi- 
nand VU  (1838);  et  la  liussie  en  1839  (1843).  Co  dernier 
ouvrage,  où  il  montre  les  effets  du  despotisme  sous  Ni- 
colas, eut  un  très  grand  succès. 

CUSTODE  {stod'  —  du  lat.  cuslos,  odis,  gardien)  n.  m. 
Supérieur  de  certains  couvents,  comme  ceux  des  capu- 
cins et  des  récollets,  n  Officier,  dans  certaines  églises 
ou  communautés,  chargé  du  soin  dc-s  ornements  d'église. 

Il  Autref.  Chef  do  la  collégiale  do  Windsor  (Angleterre). 

Il  Gardien  des  musées  et  monuments,  en  Italie.  Il  Président 
de  l'académie  des  Arcades,  à  Home. 

—  Hist.  Officier  chargé,  à  Rome,  do  veiller  à  ce  qu'il 
n'y  eût  pas  do  manœuvres  frau- 
duleuses dans  les  élections  dos 
magisirats.il  Capitaine  d'armes. 

CUSTODE  (stod'  —  du  lat. 
custodia,  garde)  n.  f.  Nom  que 
l'on  donnait  autrefois  aux  ri- 
deaux de  lit.  Il  Donner  te  fouet 
sous  la  custode.  Châtier  ou  ré- 
primander en  secret. 

—  Archéol.  Etui,  boîte,  four- 
reau, toute  gaine  destinée  à  un 
objet  spécial. 

—  Tochn     Partie  d'un  car- 
rosse, située  do  chaque  côté  du  fond,  ot  sur  laquelle  on  peut 
s'accouder,  il  Chaperon   d'un 

fourreau  do  pistolet.  ^»^'i, 

—  Kncycl.  Archéol.  Lo  mot  ^^ 
custode  est  uno  ox])rossion  an-  ■. 
cienne,  on  usage  dès  lo  xiii"  sir 

de,  et  qui  eat  restée  dan  .  I:i 
langue  liturgique.  Mais,  l.i. 
significations  sont  très  imhh 
breuses.  En  olfet,  custode  si- 
gnilie  :  la  boiio  où  l'on  .serre  lo 
pain  à  chanter;  les  ciboires  do 
suspension,  pyxides,  réserves  ot 
monstrances,  mémo  les  grands 
tabernacles  architecturaux, 
enfin,  les  rideaux  quo  l'on  ti- 
rait devant  l'autel  au  moment 
do  la  consécration. —  D'une  fa- 
çon générale,  on  entendait  par 
■  custodo  11  touto  enveloppe  do 
gainorie,  aussi  bien  l'étui  d'une 
pièce  d'orfèvrerie  quo  lo  fourreau  d'une  nrmo.  Ainsi,  la 
rôglo  du  Temple  proscrit  aux  chovaliern  do  porter  ou 


CUSTER 


CUURDO 


Custode 
en  forme  de  coffro  {xu»  b.). 


CuHtodfl  Itlur^lquo 
(xnr  H.). 


marche  le  fer  de  leur  lanco,  démonté,  dans  uno  custodo 

attachée  à  l'arçon  do  la  selle.  De  pareilles  custodes  oxis- 

tiMit  encore  au 

Japon,  pour  les 

armes     d'hast  ; 

mais  on  les  met 

sur  les  fors  non 

démontés.  Lo 

terme  de  «  custode  »  s'ap; 


Custode  de  lauco  japonaise. 


[uait  encore,  au  xyiii"  siècle, 
aux  cliaperons  ou  couvercles  mobiles  des  fontes. 

CUSTODI  (Pierre),  publiciste  italien,  né  à  Galliate,  près 
(le  Novaro,  en  1771,  mort  en  1842.  II  devint  conseiller  d'Etat 
et  baron  du  royaume  d'Italie,  et  publia  la  grande  collection 
lies   Ecunumistes    italiens    eu 
cinquante  volumes. 

CUSTODI  AL,     ALE,     AUX 

[sto)  adj.  Qui  a  rapport  à  une 
custodie. 

CUSTODIE  {slo-di  —  du  lat. 
custodia,  game)  n.  f.  Prison. 
Il  Cofi'ro,  étui.  (Vieux.) 

—  Hist.  occlés.  Etendue  de 
l'administration  d'un  custode. 

GUSTODI-NOS  (5/0,  noss  —■ 
mots  lat  qui  signif.garrfe-nowj) 
n.  m.  Confidentiaire  qui  gar- 
dait un  bénéfice  ou  un  otfico 
pour  le  rendre  à  un  autre  dans 
un  certain  temps,  ou  qui,  n'en 
ayant  que  le  titre,  en  laissait 
les  fruits  à  celui  dont  il  était 
le  préte-noiu  :  Faire  tenir  ses 
béni'fices  par  des  custodi-nos. 

CUSTOZZA,  village  d'Italie 
(Véuétie  [prov.  de  Vérone]); 

650  hab.  Victoires  des  Autrichiens  sur  les  Italiens,  en  1848 
et  en  186G.  V,  art.  suiv.  11  Ou  écrit  aussi  Custoza. 

CustOZZa  (batailI-ks  ni.:).  I.  Bataille  du  H^j  juillcl  18 iS. 
Après  avoir  battu  à  >StatT.*ilo,  lo  24  judlet,  l'armée  autri- 
chienne do  Radetski,  le  roi  de  Sardaigne,  Charles-Albert, 
négligea  d'en  poursuivre  les  débris.  La  nuit  suivante,  Ra- 
detski se  hâta  de  concentrer  toutes  ses  forces,  et,  lorsque, 
le  lendemain  matin,  Charles-Albert  voulut  reprendre  1  of- 
fensive, il  se  trouva  avec  20.000  hommes  en  présence  do 
55.000  Autrichiens.  Malgré  la  brillante  conduite  de  ses  deux 
fils,  le  duc  do  Savoie  (Victor-Emmanuel)et  le  duc  de  Gênes, 
il  dut  battre  en  retraite  sur  Viliafrauca. 

IL  Bataille  du  24  juin  1860.  Dans  la  nuit  du  23  au  24, 
l'armée  italienne,  conduite  par  Victor-Emmanuel  et  le  gé- 
néral La  Marmora,  passa  lo  Mincio  pour  marcher  sur 
l'Adigo,  où  elle  comptait  rencontrer,  le  25,  l'armée  autri- 
chienne de  l'archiduc  Albert  :  mais  celui-ci  prévint  le  choc 
en  massant  ses  troupes  (60.000  hommes),  dès  le  24,  sur  les 
hauteurs  de  Custozza,  Somma-Campagna  et  San-Giorgio, 
en  avant  do  l'Adige.  C'est  là  quo  vinrent  so  heurter  les 
Italiens.  La  bataille  ne  fut  qu'une  série  do  combats  isolés, 
où  toute  l'ardeur  des  Piémontais  se  brisa  contre  une  artil- 
lerie et  une  cavalerie  bien  supérieures  en  nombre. 

GUSTBIN  ou  KùSTRXN.  villo  do  l'empire  allemand 
(Prusse),auconfluentdela\V'arthaetde  l'Odor;  1  G. 672  hab. 
Petit  port  pour  la  navigation  de  l'Oder.  Contre  d'un  com- 
morco  important.  Custrin  fut  fondée  en  1530  ot  reçut  une 
forteresse  en  1537;  co  fut,  dès  l'origine,  uno  place  forte 
destinée  à  protéger  Berlin  du  côté  do  l'E.  Elle  fut  bom- 
bardée par  les  Russes  en  1758,  prise  par  les  Français 
on  ISO6  et  reprise  par  les  .Vutrichions  on  1814. 

GUSUMANO  (Vite),  économiste  italien,  né  à  Païenne 
en  1843.  Professeur  d'économie  politique  ot  do  statistique 
à  l'Institut  technique,  puis  à  l'université  do  Palerme  (1877). 
On  lui  doit  :  l'Ancien7ie  Ecole  italienne  d't'-conomie  poli- 
tique (1869):  les  Ecoles  éconn7ni(/ues  de  l'Allemafjne  et  la 
Question  sociale  (1S75),  excellent  exposé  de  l'histoiro  du 
socialisme  scientifique  en  Allemagne;  l'Economie  poli- 
tique au  moyen  âge  (1876);  laT/téorie  du  commerce  des  blés 
en  Italie  {l%n);  etc. 

CUSY,  comm.  do  la  Hauto-Savoio,  arrond.  et  ù  IG  kil. 
d'Annecy,  près  du  Chéran,  affluent  du  Fier;  1.138  hab. 
Fabrication  do  fromages.  Ancien  château  do  Fésigny. 

CUTANÉ,  ÉE  (du  lai.  cntis,  peau)  adj.  Qui  appartient, 
qui  a  rapport  â  la  peau. 

—  n.  m.  Nerf  cutané:  Le  cutaniÎ  intet'ne. 

CUTÉRÈBRE   n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  bracliy- 
cères,  famille  dos  œstridés,  comprenant  les  formes  il  tèto 
renflée  en  avant,  à  petite 
trompe  rétractile. 

—  Encycl.  Les  cutérèhres 
attaquent  les  mammifères, 
surtout  les  rongeurs,  voiro 
les  hommes.  Les  femelles 
pondent  sur  les  animaux 
ou  les  gens  endormis  ;  les 
larves,  à  peine  écloses,  se 
glissent  sousia  peau  etpro- 
duisent  des  abcès  et  dos 
poches,  où  elles  so  dévelop- 
pent. Arrivées  à  terme,  elles  quittent  leurhôto,  s'onfoncent 
dans  la  terre,  s'y  métamorphosent  on  insectes  parfaits. 
Los  accidents  produits  par  ces  mouches  rentrent  dans  le 
cas  des  myiasis.  On  connaît  uno  vingtaine  d'espèces  do 
cutérèhres,  répandues  surtout  dans  l'Amérique  du  Sud. 
En  Russie,  il  en  existe  doux  qui  attaquent  les  lapins  ot 
les  lièvres. 

GUTHA  ou  KOUTA,  ville  de  Chaldée,  d(3  fondation  très 
ancienne.  Elle  avait  un  collèi^o  sacerdotal  colèhro.  Nous 
possédons  les  fragments  du  niytho  de  la  créuiion,  tel  quo 
l'enseignaient  ses  prêtres.  Effacée  par  Babvlono,  sa  voi- 
sine, elle  eu  suivit  les  destinées.  C  est  à  elfe  que  Sargon 
frit  uno  partie  dos  colons  qui  remplacèrent,  àSamario,  les 
sraélitos  emmenés  on  captivité.  Lo  mélange  de  ces  colons 
avec  les  habitants  du  pays  qui  existaient  encore  donna 
naissance  aux  Samaritains,  quo  lo  Talmud  appelle  Cuthim 
(cuthéens).  V.  Samariu,  et  Samaritain, 

GuTHBERT  (saint),   ôvéquo  anglais,  mort   en  087.  Il 

fjarda  d'abord  les  troupeaux  de  son  père,  puis  embrassa 
n  vie  monastique  et  devint  un  modèle  do  vertus  évangé- 
liquos.  Chargé  ties  fonctions  do  jirieur  du   monastère  île 


Maiiross,  il  instruisit  les  moines,  tout  en  travaillant  ù 
détruire  les  superstitions  païennes  qui  régnaient  dans  les 
campagnus,  puis  fut  élu  évoque  de  Lindisfarne.  — L'Eglise 
l'honoro  lo  20  mars. 

Cuthbert  (saint),  triptyque  do  Duez  (musée  du  Luxem- 
bourg). Le  panneau  central  montre  saint  Cuthbert  nortant 
lo  costume  d'évôque,  la  figure  inspirée,  et  semblant  en 
proie  à  do  vives  angoisses.  Le  saint  est  accompagné  d'un 
jeune  gar(;on;  ils  traversent  ensemble  une  vastu  solitude, 
au  fond  de  laquelle  so  déroule  Ihorizou  do  la  mer.  C'est 
dans  ce  lieu,  où  ils  semblent  si  éloignés  de  tout  secours 
humain,  qu'ils  voient  surgir  devant  eux  un  aigle  descendu 
du  ciel,  apportant  un  superbe  poisson,  avec  lequel  ils 


Cul*'r^'-bre  (gr.  2  foU). 


Sa.Dt  Cuthbert,  d'après  Duez. 

pourront  calmer  leur  faîin.  La  physionomie  du  prélat  est 
intéressante,  mais  l'originalité  du  tableau  vient  suriuut 
du  paysage,  qui  est  d'îino  réalité  saisissante  et  donne 
ainsi  à  un  récit  merveilleux  toutes  les  apparences  d'une 
scène  observée  sur  nature.  Sur  les  côtés  du  grand  pan- 
neau central,  on  voit,  dans  deux  scènes  différente.'',  le 
saint  dans  son  enfance,  lorsqu'il  évoque  son  patron,  dont 
il  va  suivre  t^loriouscment  les  traces,  et  le  saint  dans  sa 
vieillesse,  labourant  son  champ  et  regardant  les  petits 
oiseaux,  qui  vienr.ent  manger  les  grains  qu'il  sème  (1S79). 
CUTHÉEN,  ENNE  (té-in.  en')  n.  et  adj.  Nom  donné  par 
les  Juifs  aux  Samaritains,  et  qui  était  pour  eux  synonvmo 
d'hérétique.  [Y .  CuTH\.)  il  Se  dit  dos  mots  samaritains  d^ori- 
gine  sémitique. 

CUTICOLE  (du  lat.  cutis,  peau,  et  colère,  habiter)  adj. 
Qui  vit  sous  la  peau.  (Se  dit  des  larves  de  divers  insectes 
diptères,  tels  quo  les  œstres.) 

CUTIGULAIRE  {1er']  adj.  Qui  appartient  à  la  cuticule. 

CUTICULE  (du  lat.  cuticula,  petite  peau)  n.  f.  Hist.  nat. 
Syn.  do  épidbrme  :  La  cuticulk  des  mammifères. 

—  Bot.  Sorte  de  pellicule  continue,  élastique  et  imper- 
méable, qui  tapisse  extérieurement  la  tige  et  la  feuille. 
(Elle  est  formée  par  les  parties  cutinisées  des  membranes 
des  cellules  épidermiques.  Ou  peut  isoler  de  larges  lam- 
beaux de  cuticule  par  une  macération  dans  la  potasse  ou 
simplement  dans  l'eau,  où  pullule  lo  bacille  amylobacter.) 

CUTICULEUX  {Ici'i),  EUSE  [rad.  cuticule]  adj.  En  T.  d'hist. 
nat..  Qui  a  la  forme  d'une  petite  membrane. 

CUTIDURE  (du  lat.  cutis,  peau,  et.  dura,  dure)  n.  f.  En 
T.  de  mauèg.,  Nom  sous  lequel  on  désigne  parfois  le  bour- 
relet du  pied  d'un  cheval. 

CUTIGÉRAL,  ALE,  AVX  {je)  adj.  Art  vétéf.  Se  dit  d'une 
large  dépression  circulaire,  qui  se  trouve  au  bord  supé- 
rieur du  pied  d'un  cheval,  au-dessus  de  la  cutidure. 

CUTIGLIANO,  comm.  d'Italie  (Toscane  [prov.  do  Flo- 
rence;).  sur  la  Lima,  aflluont  du  Serchio;  3.100  hab. 

GUTINE  (,du  lat.  cutis,  peau)  n.  f.  Substance  chimique, 
provenant  d'une  modification  de  la  cellulose  ù.  la  surface 
du  corps  des  plautes.  li  On  dit  aussi  cutose. 

—  Encycl.  Dans  les  régions  extérieures  du  corps  des 
plantes,  la  cellulose  des  membranes  cellulaires  so  trans- 
tormo  fréquemment  en  uuo  substance  beaucoup  plus  pau- 
vre eu  oxygène,  de  formule  CH'^O,  nu'on  appelle  cutine  ou 
subérine.  On  emjtloio  do  préférence  lo  terme  do  «  cutine  u 
quand  la  membrane  est  on  contact  avec  lo  milieu  exté- 
rieur. Uno  membrane  cutinisée  ne  so  colore  plus  en  bleu 
par  le  chloro-ioduro  de  zinc,  mais  en  rose  |)ar  la  fuchsine  ; 
elle  est  insoluble  dans  lo  réactif  de  Schwoitzer;  en  mémo 
temps,  elle  devient  élastique  ot  imperméable  aux  liquides 
ot  aux  gaz. 

CUTINISATION  {si-on)  n.  f.  Transformation  de  la  cellu- 
lose en  cutine. 

CUTINISÉ,  ÉE  adj.  Qui  a  subi  la  cutinisation. 

CUTLÉRIE  ()'i)  n.  f.  Genre  d'algues  marines,  formé  aux 
dépens  des  dictvotes.  (La  fronde  do  ces  algues  est  mem- 
branouso,  tormoo  do  lanières  étroites,  d'un  vert  olivAlre. 
Les  sporanges  sont  réunis  on  groupes  nombreux  sur  les 
doux  faces  do  la  iVoiido.) 

CUTOLI-CORTICCHIATO,  comm.  do  la  Corso,  arr.  ot 
17  kil.  d'Ajaccio,  au  piod  septentrional  du  San-Piotro  ; 
1.012  hab. 

CUTOSE  n.  f.  Chim.  Syn.  do  cutink. 

GUTRO,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Catanzaro]); 
3.720  hab. 

GuTROriANO,  comm.  d'Italie  (Apulio,  Pouillo  [prov. 
de  Leece]);  3.100  hab. 

GuTTACK  (et  non  Cattack  ou  Kattak).  district  do 
rin.le  anj^laiso  (présid.  du  Bengale),  arrosé  par  lo  Maha- 
nadi  ;  l.ïoo.OOO  hab. 

CUTTER  n.  m.  Mar.  Syn.  do  cotrk. 

CUTUBÉE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  coutoubkr. 

GUTZAMALA  DE  PlNZON,  bourg  du  Mexique  (Etat  do 
Guerr4'ro  [pariido  de  Minap,  sur  le  Ziiacuaro,  afllueni  du 
rio  côiior  do  las  Balsas,  à.  la  limite  do  l'Etat  do  Miclioa- 
can  :  tî.ooo  hab. 

CUURDO  n.  m.  Bot.  Variété  do  cannolior. 


CUVAGE   —    CUVIF.R 

GUVAGE  {vaf)  n.  m.  CEuol.  Oiiéraliou  qui  a  pour  but  de 
soumettre  le  raisin  à  la  fermeutaiion  dans  des  cuves.  Il  Ou 
dit  aussi  cutaison. 

—  Dr.  anc.  Cuves  qui  font  partie  d'un  héritac;e. 

—  Teintur.  Opération  qui  a  pour  but  de  faire  déposer 
l'indigo  sur  le  tissu  à  teindre. 

—  Encycl.  Œnol.  Le  c(a'a(/e  s'opère  pour  les  vins  rouges 
seulement  :  le  moût  des  vins  blancs  devant  fermenter  après 
l'action  du  pressoir.  A  l'issue  de  la  vendange,  le  raisin, 
égrappé  ou  muni  de  sa  rafle,  écrasé  ou  non,  est  jeté  dans 
dos  cuves  de  dimensions  variables,  où  il  va  subir  la  fer- 
mentation qui  transformera  son  sucre  en  alcool.  Deux  mé- 
thodes de  cuvage  sont  usitées  :  dans  la  première,  la  cuve 
est  fermée  par  un  couvercle  en  forme  de  calotte  sphérique 
et  à  la  partie  supérieure  duquel  s'ouvre  un  tuyau  qui  con- 
duit à  l'extérieur  de  la  cuverie  l'anhydride  carbonique  de 
la  fermentation.  (L'avantage  de  cette'  méthode  est  de  met- 
tre le  contenu  de  la  cuve  absolument  à  l'abri  de  l'air  et 
d'empêcher  l'évaporation  du  bouquet  et  de  l'alcool.) 

Dans  le  seconde  méthode,  la  plus  ancienne,  la  cuve  est 
ouverte,  mais  on  a  soin  de  ne  l'emplir  qu'incomplètement, 
de  façon  qu'une  couche  de  ga2  carbonique  reste  à  la  sur- 
face du  liquide. 

Avant  d  emplir  les  cuves,  il  importe  de  les  abreuver 
pour  en  faire  gonfler  !c  bois,  et  une  excellente  pratique 
consiste  à  imbiber  leurs  parois  de  bonne  eau-do-vie. 

Drégulière,  car  elle  commence  à  la  partie  supérieure  de 
la  cuve  où  se  réunissent  les  grappes,  la  fermentation  dé- 
bute par  un  léger  dégagement  d'acide  carbonique  et  une 
élévation  de  température  qui  vont  croissant.  Au  bout  do 
quelques  jours,  le  dégagement  devient  tumultueux  pour 
décroître  tinalement  ;  mais  il  a  fallu,  pour  généraliser  la 
fermentation,  remuer  souvent  la  cuvée  afin  do  refouler  à 
la  partie  inférieure  tout  le  marc  de  la  surface,  qui  consti- 
tue le  chapeau.  Ce  résultat  s'obtient  soit  mécaniquement, 
soit  en  faisant  usage  de  masses  de  bois,  soit  encore  en 
employant  des  claies  mobiles  qui  maintiennent  le  marc  im- 
mergé à  une  certaine  profondeur.  (Dans  certaines  contrées 
vinicoles,  des  hommes  s'introduisent  dans  les  cuves,  et, 
s'aidant  des  pieds  et  des  mains,  répartissent  le  marc  dans 
toute  la  masse  du  liquide;  toutefois,  c'est  là  une  pratique 
qui  offre  de  réels  dano:ers.) 

Le  cuvage  dure  ordinairement  de  huit  à  dix  jours,  mais 
ces  chiffres  sont  variables  suivant  les  qualités  do  vins  et 
les  régions  ;  du  reste,  l'expérienoe  est  le  plus  sûr  guide  du 
vigneron  et  lui  indique  le  moment  favorable  au  décuvage. 
C'est  pendant  le  cuvage  que  les  pellicules  abandonnent 
leurs  principes  solublès  et  colorants,  et  que  le  moût,  de 
visqueux,  doux  et  épais  qu'il  était,  se  transforme  en  li- 
queur vineuse  limpide. 

CUVAISON  n.  f.  Œnol.  Syn.  de  cuvage. 

CÏJVE  (dulat.  cî//)n,  barrique)  n.  f.  Techn.  Grand  vaisseau 
servant  auxdifférents  usages  de  l'industrie  :  Cvvk  de  teintu- 
rier, de  brasseur  (celle-ci  appelée  le  plus  souvent  cia'e- 
matière,  dans  laquelle  se  prépare  le  moût).  [V.  brassehik.] 
h  Réservoir  spécial  pour  la  teinture  à  l'indigo,  et,  par 
est-.  Bain  d'indigo,  n  2'einture  à  la  cuve,  Teinture  à  1  in- 
digo. Il  Se  dit  aussi  du  vaisseau  dans  lequel  on  met  à 
fermenter  le  raisin  do  la  vendange,  ii  Partie  intérieure  et 
supérieure  d'un  haut  fourneau,  où  l'on  met  la  charge.  (La 
cuve  a  la  forme  d'un  tronc  de  pyramide  ou  d'un  tronc  de 
cône,  se  raccordant  par  la  base  à  une  seconde  pyramide 
tronquée  ou  à  un  autre  cône  tronqué,  qui  a  sa  pointe  tournée 
vers  le  bas,  et  que  l'on  nomme  grand  foyer.  La  cuve  est 
surmontée  d'une  partie  cylindri(jue  que  domine  \c  gueulard.) 
Il  Cuve  de  fabrication.  Cuve  à  ouvrer  ou  simplement  Cuve_, 
Réservoir  de  bois  dans  lequel  on  dépose  la  pâte  à  papier, 
dans  la  fabrication  du  papier  à  la  main.ii  Ouvriers  de  la  cuve, 
Ouvriers  attachés  au  service 
d'unecuve.et  qui  sontau  nombre 
de  quatre  :  l'ouvreur,  le  coucheur, 
le  leveur  et  Vapprenti.  n  Brasser 
la  cuve,  Agiter  le  contenu  de  la 
cave  pour  que  la  matière  à 

Sapier  soit  distribuée  également 
ans  l'eau,  il  Fournir  la  cuve. 
Verser  dans  la  cuve  une  quan- 
tité de  pâte  équivalente  à  celle 
qui  a  été  employée  quand  on  a 
fait  une  porse. 

—  Grand  vase  destiné  à  con- 
tenir de  l'eau  :  La  cuve  du 
baptistère . 

—  Par  anal.  Vase  à  punch. 

—  Fam.  Dîner  à  fond  de  cuve,  Faire  un  repas  copieux. 

—  Chim.  Vase  rectangulaire  dans  lequel  on  met,  dans 
les  laboratoires,  de  l'eau  ou  du  mer- 
cure, pour  servir  aux  manipulations 
des  gaz  :  Za  cuve  à  mercure. 

—  Bot.  Cure  de  Vénus,  Nom  vulgaire 
du  chardon  â  foulon. 

—  Fortif.  Fossés  à  fond  de  cuve. 
Fossés  d'une  ville,  d'une  forteresse, 
revêtus  des  deux  côtés  â  pied-droit  et 
sans  talus. 

—  Enctcl.  Œnol,  I^es  cuves  em- 
ployées pour  la  fermentation  des  vins 
sont  de  deux  sortes  :  en  bois  ou  en 
maçonnerie  ;  celles-ci,  rectangulaires, 
offrent  l'avanta^'c  détro  moins  chères 
©t  d'occuper  moins  de  place.  KUes  sont 
revêtues  intérieurement  do  ciment,  de 
carreaux  vernis  ou,  mieux  encore,  do  carreaux  de  verre  ; 
ïeur  nettoyage  s'opèro  facilement.  On  en  construit  pouvant 
contenir  1.000  hectolitres. 

I>cs  cuves  do  bois,  faites  ordinairement  do  chcno,  sont 
d'un  usage  presque  exclusif  dans  les  contrées  qui  four- 
nissent les  vins  do  marque.  Elles  ont  la  forme  d  un  tronc 
de  cône  reposant  sur  sa  grande 
base,  et  les  cercles  qui  les  enserrent 
augmentent  d'épaisseur,  en  mémo 
temps  que  de  diamètre.  En  général, 
elles  sont  isolées  du  sol  par  des  ma- 
driersou  des  pieds. On  feiitdescuves 
ouvertes  ou  fermées,  suivant  la  mé- 
thode de  cuvago  usitée.  V.  cuvagk. 

—  Archéol.  On  appelle  cuve  cha- 
cune des  douves  de  ferdontrensom- 
blo,  relié  par  des  cercles,  c^^mposaît  les  plus  anciennes 
pièces  d'artillerie,  au  XIV*  siècle.  Les  pièces  à  cuves  étaient, 
en  outre,  solidement  entouréosd'cnveloppe<i  multiples  soli- 


Cuve  à  eau. 


Cuve  à  mercure. 


Cuve  (œnol.). 


dément  frottées,  qui  diminuaient  les  chances  de  rupture,  et 
une  dernière,  faite  de  cuir  graissé,  préservait  le  tout  de 
l'humidité.  Les  cuves  à  baigner  sont  les  baignoires  an- 
ciennes. Au  moyen  âge,  elles  étaient  ordinairement  faites 
en  bois,  comme  les  tonneaux,  mais  do  contour  ovale.  V.  bai- 
gnoire. 

GUVEAU  (uo)  n.  m.  Teint.  Sorte  de  petite  cuve  dans 
laquelle  se  prépare  l'indigo  qui  doit  être  employé  à  l'opé- 
ration du  cuvage. 

—  Econ.  rur.  Cuve  de  petite  dimension. 

CUVEE  n.  f.  Œnol.  Quantité  de  vendange  qui  est  mise  à 
la  fois  dans  une  cuve.  ,Par  ext.,  on  dit  vin  de  première,  de 
deuxième  cuvée  pour  désigner  des  vins  de  qualité  différente, 
parce  qu'il  est  d'usage,  dans  tes  vignobles  français  du  Bor- 
delais et  de  la  Bourgogne,  de  faire  cuver  séparément  les 
raisins  des  grands  crus  et  ceux  des  crus  moins  réputés.) 

—  Fam.  Façon,  genre,  nature  :  Anecdotes  de  la  même 
CUVEE.  Il  Epoque  :  Ceci  est  de  la  dernière  cuvék. 

—  Pop.  Quantité  de  vin  absorbée  par  une  personne 
ivre  :  Ivrogne  mort  à  la  suite  de  cuvées  trop  copieuses. 

Il  Buveur  de  première  cuvée.  Buveur  de  première  force. 

—  Teint.  Quantité  de  bain  d'indigo  que  contient  chacune 
des  diverses  cuves  au  moyen  desquelles  ou  peut  procéder 
à  l'opération  du  cuvage. 

CUVELAGE  (laf)  n.  m.  Revêtement  de  l'intérieur  d'un 
puits  de  mine  au  moyen  de  bois,  de  planches,  de  maçon- 
nerie ou  encore  d'anneaux  métalliques  superposés,  pour 
pr.'venir  l'éboulement  des  terres,  ii  Introduction  d'un  tube 
métallique  dans  un  puits  artésien.  V.  tubage. 

—  Encycl.  V.  PDiTS  de  mines. 

CUVELER  (rad.  cuve)  V.  a.  Revêtir  de  planches,  de  bois 
ou  de  maçonnerie,  les  parois  d'un  puits  de  mine,  ii  Munir 
d'un  tube  métallique  dans  toute  sa  hauteur  le  trou  de 
sonde  d'un  puits  artésien,  afin  d'éviter  les  éboulis  des 
terrains  et  sables  dans  les  couches  inférieures.  V.  tdbkr. 

Se  cuveler,  v.  pr.  Etre  cuvelé  :  Tous  les  puits  de  mine 
doiveul  SIC  cuvi-.lkr. 

CUVELIER  ou  CavELLIER,  trouvère  du  xiv«  siècle, 
mort  en  1384.  11  a  laissé  une  chronique  en  vers  sur  Du 
Guesclin,  laquelle  a  été  publiée,  en  1839,  par  Cbarrière 
dans  les  Documents  ÎJiédits  sur  l'histoire  de  Irance. 

CUVEUER  DE  Trye  (Jean-Guillaume-Antoine),  au- 
teur dramatique  français,  né  à  Boulogne-sur-Mer  en  1766. 
mort  à  Pans  en  1824.  D'abord  avocat,  il  se  rendit  à  Paris, 
écrivit  des  romans  et  des  nouvelles,  puisse  tourna  vers  le 
tliéâtre  et  lit  jouer  un  nombre  considérable  do  pièces, 
drames,  mélodrames,  pantomimes,  etc.,  qui  lui  valurent  le 
surnom  de  Crebillon  du  boulevard.  Nous  citerons  :  la 
Main  de  fer,  la  Fille  mendiante,  Jean  Sbogar,  le  Petit  Poucet 
et  sa  pantomime  la  Fille  hussard. 

GUVELLE  {vèl')  n.  f.  Dans  les  fabriques  de  poterie.  Nom 
des  caisses  cylindriques  placées  autour  du  moulin  à  broyer, 
et  contenant  les  meules  pour  le  broyage  des  matières.  (On 
dit  aussi  tinjïtte.)  ii  Petite  cuve,  dans  les  savonneries. 

CUVELLEMENT  n.  m.  Techn.  Syn.  do  cuvelagh. 

CUVER  (rad.  cuve)  v.  n.  Œnol.  Etre,  demeurer  dans  la 
cuve  et  y  fermenter,  en  parlant  de  la  vendange,  et  aussi 
des  boissons  préparées  à  la  manière  du  vin.  V.  cdvage. 

—  Par  ext.  Se  dissiper,  en  parlant  de  1  ivresse  : 

L^,  les    vapeurs  du    vin  nouveau 
Cuvèrent  tk.  loisir. 

La   Fontaine. 

—  Fig.  Fermenter,  s'envenimer  :  Il  7ie  faut  pas  laisser 
CUVEE  les  froissements  d'amour-propre. 

—  Teint.  Séjourner  plus  ou  moins  longtemps  dans  les 
diverses  cuves  de  bains  d'indigo,  pour  l'opération  du  cu- 
vage. (On  dit  mieux  trempek.) 

—  V.  a.  Faire  cuver  :  Cuver  sa  vendange. 

—  Fam.  Cuver  son  vin,  Laisser  se  dissiper  son  ivresse 
par  le  sommeil  ou  le  repos,  ii  Fig.  Se  calmer,  s'apaiser. 

Il  Cuver  S071  or,  Laisser  se  dissiper  l'ivresse  causée  par 
les  richesses  que  l'on  possède. 
Se  cuver,  v.  pr.  Etre  cuvé. 

CUVERIE  {ri)  n.  f.  Nom  donné,  en  Bourgogne,  au  local 
dans  lequel  le  vin  subit  l'opération  du  cuvage,  et  (\m  par 
conséquent  renferme  les  cuves.  (Dans  le  Bordelais  on  dit 
cellier)  :  Pendant  toute  l'opération  du  cuvage,  la  cuverie 
doit  avoir  une  température  régulière. 

OUVERT  ou  CUL  VERT  n.  m.  Féod.  V.  collibert. 

CUVERTAGE  ou  CULVERTAGE  {ku-vèr-taf)  n.  m.  Etat 
du  cuvert  ou  collibert.  Il  Peine  qui  frappait  ceux  qui  refu- 
saient de  se  rendre  à  l'armée. 

CuVERVILLE  (Jules-Marie-Armand  Cavelier  de), marin 
français,  né  à  Allineuc  (Côtes-du-Nord)  en  1834.  Blessé 
devant  Sébastopol,  il  fut  promu  enseigne  et  décoré  (1854), 
devint  lieutenant  de  vaisseau  en  1860  et  fut  chargé,  en 
1S63,  d'une  mission  en  Crimée.  Capitaine  de  frégate  en 
1870,  il  servit  comme  aide  de  camp  de  l'amiral  Gueydon  â 
l'escadre  du  Nord,  puis  en  Algérie  (1871-1872).  Nommé 
attaché  naval  à  Londres(i877),  capitaine  de  vaisseau  (1878), 
chef  d'une  mission  envoyée  aux  Etats-Unis  (1S81),  contre- 
amiral  (1888),  il  commanda,  en  1890,  l'expédition  du  Da- 
homey, et  signa,  en  septembre,  un  traité  avec  Béhanzin. 
Vice-àmiral  (1893),  il  fut,  depuis,  commandant  en  chef  de 
l'escadre  de  la  Méditerranée,  inspecteur  général  de  la  ma- 
rine (1897)  et  chef  d'état-major  général  sous  lo  ministère 
civil  do  Lockroy  (i898).  Il  fut  relevé  de  ses  fonctions  en 
juin  1899.  Ce  marin,  d'une  haute  capacité  professionnelle, 
a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  Ftude  sur  la  pêche  côtière 
(^1868);  la  Science  de  la  construction  du  iiavire  (1875);  la 
Pêche  du  corail  sur  les  côtes  de  l'Algérie  (1875);  Prof/rès 
réalisés  par  l'artillerie  navale  de 
1S55  à  iS80  (1881);  le  Canada 
et  les  Intérêts  français  (1892); 
Expériences  sur  le  filage  de 
l'huile  (1893). 

CUVETTE  {vèt')  n.  f.  Vaso 
large,  peu  profond,  évasé,  qui 
sert  à  (iifrérents  usages,  notam- 
ment aux  ablutions. 

—  Par  anal.  Petit  bassin  con- 
struit pour  faciliter  les  arrose- 
ments.ii  Fossé  creusé  entre  deux 
arbres  consécutifs,  sur  lo  bord  d'une  roulo. 
nal  d'irrigation. 

—  Art  milit.  Pièce  qui  garnit  l'ouverture  du  fourreau  de- 
sabres  do  cavalerie  et  des  sabros-baïonnettos.  (Maintenui 


Cuvette  (phot.). 


Cuvette  de  toUctte. 

I  Lit  d'un  ra- 


Cuvette  {xiiic  s,l. 


462 

par  un  bourrelet  et  un  rivet,  elle  .sert  elle-même,  au  moyen 
des  ressorts  en  battes  qu'elle  porte,  à  serrer  la  lame  du 
sabre  pour  l'empôcherde  sortir  tropaisément  du  fourreau.) 

—  Chir.  Pièce  ovale,  située  â  

l'extrémité  supérieure  d'un  pes- 
saire. 

—  Fortif.  V.  lunette. 

—  Hydr.  Cuvettes  de  jauge. 
Sortes  de  réservoirs  munis  de 
petits  orifices  placés  à  la  même 
hauteur  et  groupés  en  nombre  variable  afin  d'opérer  la 
distribution  des  eaux  concédées  par  une  ville  ou  par  une 
administration. 

—  Mus.  Partie  de  la  harpe  où  sont  placées  les  pédales. 

—  Photogr.Vase  servant  à  des  bains 
ou  à  des  lavages  :  Cuvette  en  verre, 
en  porcelaine,  en  caoutchouc  vulcanisé, 
en  tôle  émaiUée,  en  carton  durci,  en 
aluminium,  etc. 

-~  Techn.  Sorte  d'entonnoir,  placé 
au-dessous  de  la  descente  des  plombs, 
pour  recevoir  les  eaiLX  des  gouttières. 

11  Bassin  de  faïence,  de  porcelaine  cuvette  à  bai-oiiù-t.-^ 
garnissant  un   siège    de  garde-robe. 

Il  Creuset  portant  à  la  ceinture  sur  tout  son  pourtour  une 
rainure  permettant  de  le  saisir  et  le  manœuvrer  facile- 
ment et  qui,  dans  la  fabrication  des  glaces  coulées,  sert 
â  verser  le  verre  fondu  sur  la  tablo  de 
coulage.  Il  Plaque  métallique  en  arrière 
du  mouvement  d'une  montre,  n  Garniture 
au  bas  d'un  manche  de  couteau,  il  .Marbre 
à  cui^etle.  Marbre  formant  le  dessus  d'un 
guéridon  ou  d'une  toilette,  légèrement 
creusé  et  garni  d'un  rebord,  il  Petit  réci- 
pient rempli  de  mercure  où  plonge  la 
partie  inférieure  d'un  tube  de  baronièire. 

—  Encycl.  Archéol.  Ce  mot,  au  moyen 
âge,  se  prenait  surtout  dans  le  sens  du     Cuvette  d'é"out. 
seau  de  métal  employé  daiiJi  les  offices, 

comme  les  seaux  à  rafraîchir.  Ces  cuvettes  étaient  ordi- 
nairement munies  d'un  couvercle  ;  leurs  dimensions  étaient 
très  variables.  D'ail- 
leurs, on  trouve  dans  g^^g^^^^^ggv^^  )s^^2^ 
les  inventaires  du  ^^n^!S3^''>^  -,  -i-"i>^^. 
XIV*  siècle  le  mot  ^^il'"^  ■  .C  a *^^-m h ■  Vi i^à^^^"^ 
«  cuvette  11  comme  dési- 
gnant un  gobelet. 

—  Prov.   littér.  : 
Sera-t-il  dieu,  table  ou  cuvette?  Vers  de  la  fable  do  La 
Fontaine  :  le  Statuaire  et  la  Statue  de  Jupiter. 

Uq  bloc  de  marbre  était  si  beau 
Qu'un  statuaire  en  fit  l'emplelte. 
Qu'en  l'era,  dit-il,  mon  ciseau? 
Sera-t-il  dieu,  tablt  ou  cuvette? 

Dans  l'application,  ce  vers  se  rappelle  pour  exprimer 
l'embarras  que  l'on  éprouve  à  donner 
à  une  chose  une  destination  ;  ou  pour 
faire  comprendre  que,  suivant  les 
circonstances,  une  chose  peut  deve- 
ni'r  précieuse  ou  se  transformer  en 
un  objet  sans  valeur. 

CUVIER  {vi-é)  n.  m.  Sorte  de  cuve, 
de  grand  baquet,  où  l'on  fait  la  les- 
sive. Il  Abusivem.  Cuve  pour  le  vin. 
Il  Cellier  où  sont  les  cuves  et  les 
pressoirs,  dans  certaines  parties  de 
la  France,  ii  Cuve  à  tremper  l'acier,  n  Nom  de  grands  ba- 
quets placés  en  cascade  et  dans  lesquels  on  lave  le  kaolin. 

GUVIER  (Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert, 
baron),  naturaliste  français,  né  en  1769  à  Montbéliard, 
mort  à  Paris  en  1832.  Fils  d'un  officier  protestant,  élevé  dans 
la  religion  réformée,  il  garda  toute  sa  vie  l'empreinte  de 
cette  éducation,  et  ne  sépara  jamais  les  questions  scien- 
tifiques de  la  discipline  doctrinaire  qui  le  poussa  à  com- 
mettre des  actions  peu  en  rapport  avec  sa  dignité  et  son 
mérite.  On  lui  a  reproché  d'avoir  systématiquement  en- 
foui, détruit  ou  enterre  les  ossements  qui  prouvaient  la 
fausseté  de  ses  assertions,  et  de  s'être  montré  l'adversaire 
le  plus  militant  de  l'école  libérale,  alors  que,  grand  chan- 
celier de  l'Université  sous  la  Restauration,  il  exerçait  un 
Fouvoir  sans  contrôle.  Il  faut,  toutefois,  tenir  compte  de 
époque  et  lo  considérer 
comme  étant,  en  tout,  de  son 
temps.  Ces  quelques  ombres 
ne  suffisent  pas  à  obscurcir  la 
lumière  que  sa  merveilleuse 
intelligence  apporta  dans 
toutes  les  questions  qu'il 
traita,  et  la  Franco  peut  Je 
compter  corariie  le  plus  grand 
naturaliste  qu'elle  ait  jamais 
possédé.  Les  débuts  do  Cu- 
vier  furent  pénibles  et  ob- 
scurs ;  les  fortes  éludes  de 
sa  jeunesse  influèrent  sur 
tout  le  reste  de  sa  vie  :  nul 
savant  n'écrivit  alors  dans 
une  meilleure  langue,  plus 
correcte  et  plus  claire.  Dès 

1794,    ses    travaux    sur    les  "*>  "^ 

moUustjues    avaient    attiré  Cuvier. 

l'attention  de  GeofiVo}'  Saint- 

Hilaire,  qui  l'appela  à  Paris  et  le  fit  nommer  suppléant  du 
cours  d'anatomie  au  Jardin  des  plantes.  En  1799,  il  rem- 
place Daubenton  au  Collège  de  France;  en  1802,  Mertrud 
au  Muséum  ;  depuis  deux  ans,  il  était  secrétaire  de  l'Aca- 
démie des  sciences.  Napoléon  I"  lui  donna  toutes  les  digni- 
tés, et  Louis  XVIII  lui  en  créa  de  nouvelles,  notamment 
celle  de  Directeur  des  cultes  dissidents  et  de  chancelier  do 
l'Université;  il  le  fit  baron  et  grand  officier  de  la  Légion 
d'honneur;  puis  Louis-Philippe  l'élovaà  la  dignité  do  pair 
de  France.  Quelque  temps  après,  Cuvier  mourait  du  cho~ 
léra. 

Les  travaux  de  Cuvier  ne  se  comptent  pas,  et,  iiarmi 
tant  de  productions  différentes,  il  n'en  est  pour  ainsi  dire 
pas  de  médiocres.  Sa  conception  vive  des  harmonies  et 
dos  formes  l'amena  à  formuler  des  principes  et  des  lois 
dont  la  pratique  a  démontré  la  valeur.  Une  dos  plus  remar- 
quables est  celle  de  l'unité  de  composition  et  de  plan  rpii 
ouvre  l'ère  de  la  science  moderne.  Mais  il  ne  demeura  pas 
en  accord  avec  ses  prinrip/*s  et  se  déclara  l'ennemi  des 


Cuvier  b.  lessive.' 


'id.'t 

doclrinos  transformistos  i|irinuiigurai«>nt  alors  Lamarclc 
ot  Geoffroy  Saint-Hilairo.  Il  lit  passer  lo  premier  pour 
fou,  écrasa  lo  socoiid  au  nom  «lu  principe  d'autorité  et 
do  la  dêfonse  do  la  discipHno  ri)lif>ieuso;  mais,  en  ni<>me 
temps,  ]>ar  ses  lois  de  la  subordination  dos  organes,  de  leur 
balanoemenc,  il  paraissait  prôtor  un  appui,  sans  le  vouloir, 
aux  nouvclU'S  doctrines.  Auatoniio,  physiologie,  zoologie 
ot  paU^oniulii^'io  descriptives,  il  a  loucliii  à  tout  avec  uno 
maîtrise  égale,  ot  l'on  peut  dire  (|uo  jamais  il  no  s'est,  pour 
ainsi  dire,  trompé.  Ses  rocoustiuuions  d'animaux  éteints 
sont  autant  do  chol's-d'œuvro  do  io}j:ii]UO,  do  rôUoxion,  ot 
aussi  d'intuition.  Sa  force  do  travail  fut  considcrablo,  ot 
il  sut  créer  autour  do  lui  une  élite  do  collaborateurs  qui 
fonderont  la  science  française.  Dès  le  début  do  sa  carrière, 
l'Académie  frani;aiso  lui  avait  ouvert  sos  portos  ;  son  olo{,^e 
fut  jjrononcé  par  Fleurons.  Los  principaux  travaux  do 
Cuvior  sont:  Leçons  d'iviatomie  comparée  {\.&00'l60ï>);  Re- 
cherches sur  les  ossements  fossiles  (1821-1824);  le  ïlèt/nc 
animal  distribué  d'après  son  organisation  (1816-1829);  Uis- 
toirc  naturelle  des  poissons,  en  collaboration  avec  Valen- 
ciennos  (1820-1049);  etc. 

—  Uno  statue  do  Cuvier,  par  David  d'Angers,  a  été 
érigée  à  Montbéliard,  en  1835. 

Cuvier  (Frédéric),  frère  du  précédent,  né  à  Montbé- 
liard en  1773,  mort  à  Strasbourg  on  1838.  Il  étudia  l'his- 
toire naturolio  sous  la  direction  de  son  frère  ot  devint 
successivement  directeur  do  la  monagorio  du  Muséum 
(^1804),  inspecteur  général  (iSiO),  membre  de  l'Académie 
des  sciences  (1S26)  et  professeur  de  ])hysiologie  au  Muséum 
fl837).  Outre  de  savants  Mémoires  sur  l'instinct  et  l'intel- 
ligence des  animaïur,  on  lui  doit  :  uno  Histoire  des  cétacés 
(1835),  qui  fait  partie  des  Suites  à  liuffon;  une  Histoire  des 
mammifères,  avec  Geoffroy  Saiut-Hiiaire;  etc. 

CUVIERIA  {ri'é  —  de  Cuvier,  n.  pr.)  n.  f.  Zool.  Genre 
do  méduses  acalôphes,  famille  des  bérônicidés,  compre- 
nant dos  furmos  dont  le  disque  est  garni  de  filaments 
très  longs.  (L'espèce  type  du  genre  est  une  belle  méduse 
rose,  discoïde,  avec  ses  vaisseaux  polychromes,  qui  habite 
les  mers  d'Australie,  avec  la  cuvieria  tkalassina.) 

Cu  VILLIER-FLEURY  (  Alfred  -  Auguste  ) ,  littérateur 
français,  né  ot  mort  à  Paris  (1802-1887).  Il  fut  d'abord  se- 
crétaire de  l'ancien  roi  de  Hollande,  Louis  Bonaparte, 
qu'il  suivit  à  Rome  ot  à  Florence,  puis  devint,  en  1827, 
précepteur  du  duc  d'Aumale  et,  plus  tard,  secrétaire  de  ses 
commandements.  Vers  1S34,  il  entra  à  la  rédaction  du 
Il  Journal  des  Débats  ",  qu'il  ne  quitta  plus,  et  il  y  écrivit 
des  articles  historiques  et  littéraires  d'un  stylo  élégant  et 
pur.  En  1866,  il  devint  membre  de  l'Académie  française 
On  lui  doit  un  certain  nombre  de  volumes,  qui,  pour  la 
plupart,  sont  des  recueils  d'articles,  notamment  :  Etudes 
et  portraits  (1865-1868)  ;  la  Duchesse  d'Aumale  (1870)  ;  Ré- 
forme universitaire  (1872). 

CUVINOT  (Louis-Joseph),  ingénieur  et  homme  politique 
français,  né  à  Liancourt  (Oise)  en  1837.  Sorti  de  l'Ecole 
polytcohnit|UO,  puis  de  l'Ecole  des  ponts  ot  chaussées,  il 
remplit  les  fonctions  d'ingénieur  hydrographe  de  1860  à 
1870,  et  fut  attaché  à  la  commission  de  1  armement  do 
Paris,  avant  d'être  appelé  à  Tours  auprès  de  Froycinet. 
Do  1873  à  1876,  il  résida  à  Saint-Dizior  comme  ingénieur. 
En  1876,  il  fut  nommé  directeur  do  la  navigation  de  la 
Seine  et  des  ponts  de  Paris,  et,  quelque  temps  après, 
de  Froycinet,  ministre  des  travaux  publics,  le  nrit  comme 
directeur  du  cabinet  et  du  personnel.  Il  fut  élu  sénateur 
do  l'Oise,  en  187'.>. 

CUXAC-D'AUDE,  comm.  de  l'Aude,  arrond.  et  à  10  kil. 
de  Narbonne,  sur  VAttde;  2.784  hab.  Carrières-  Commerce 
de  vins  ;  fabiii|ue  de  futailles. 

GUXHAVEN  OU  KUXHAVEN,  petit  port  de  rAUomagno 
du  Nord,  banlieue  de  Hambourg,  situé  à  l'embouchure  de 
l'Elbe;  4.905  hab.  Uni  par  un  chemin  de  fer  â  Ilarbourg. 
Station  balnéaire. 

CUY  ou  COUYI  n.  m.  Nom  vulgaire,  aujourd'hui  tombé 
en  désuétude,  d'un  rongeur  épineux.  Je  coondou  [cijnetheres 
prehensilis),  de  l'Araériquo  du  Sud.  V.  coendou. 

CUYABA,  ville  du  Brésil  (Etat  do  Matto  Grosso),  sur 
la  rivière  do  son  nom,  afiîuent  supérieur  du  Paraguay  ; 
Sfi.OOO  hab.  Fondée  au  début  du  xviir  siècle,  au  milieu 
d'uiio  région  très  riche  en  or  et  on  diamants,  cllo  est  dc- 
vonuo  un  centre  agricole  important,  l'exploitation  dos 
miuos  ayant  cédé  lo  pas,  dans  les  environs,  à  la  culture 
dos  plantes  tropicales,  Los  produits  du  sol  s'écoulont 
d'ailleurs  facilement  par  eau,  Cuyaba  étant  lo  point  do 
départ  do  la  navigation  à  vapour  sur  le  Paraguay.  Ch.-l. 
de  l'Etat  do  Matio-tîrosso. 

CUYAHOGA-FALLS,  villo  dos  Etats-Unis  {Etat  d'Ohio 
[comté  de  Siiiiiniit|),  sur  lo  Cu;/a/ioga,  qui  se  jette  dans  lo 
lac  Erié  ;  2.6r.O  liab.  Papeteries  ot  niinotories. 

CUYAPO,  bourg  de  l'archipel  des  Philippines  (îlo  Luçon 
[prov.  do  Nuova  Ecija])  ;  8.835  hab. 

CUYOS,  petit  archipel  dépondant  dos  Philippines,  entre 
Panay  et  Palaouan,  peuplé  do  8.520  hab.  {Cuyaros  ou 
Coyuros)^  formant  la  com- 
mune do  Cuyo. 

CUYP  (Aalbort),  un  des 
j'ius  grands  peintres  do  la 
Hollande,  né  à  Dordrecht  en 
160.'),  mort  dans  cotte  villo  en 
1691.  Il  ont  pour  maître  son 
père,  Jako»  Gkiiritsz  Cuyp 
(néon  1575),  pointro  estimable 
do  portraits.  Il  le  dépassa 
rapidement.  Sa  rcnomraôo, 
cependant,  fut  surtout  pos- 
thume. Peut-fttro  ost-co  en 
raison  du  pou  de  succès  do 
fios  toiles  qu'il  exerça,  con- 
curremmont  avec  celui  do 
peintre,  le  métier  do  brasseur. 
Aalbort  Cuyp   n'en  est  pas  Cuvo 

moins,  avi.ù  Clauilo  Lorrain, 

un  dos  plus  admirables  peintres  do  la  lumiôrn.  Il  a  rendu 
à  mervoillo  la  chaleur  lu-filanto  du  soleil,  ou  los  caresses 
do  ses  rayons  au  déclin  du  iour.  Sa  touclio  est  fraîche, 
robuste,  sa  couleur  vibrante.  Tantôt  il  grouno  des  bestiaux 
et  des  pi'iircs  dans  uno  campagne,  taut/it  il  peint  los  soi 
gncur»  do  bon  iom^s  {Départ  pour  la  promenaUr ,  an  Louvre, 


et  divers  portraits).  Mais  co  cas  est  ciiez  lui  plus  rare.  Il 
préfère  nous  montrer  la  Mouso  couverte  do  bateaux,  ou  la 
mer  moirée  d'eJfets  do  lumière,  ou  los  paisibles  liabitants 
dus  polders,  escortés  do  leurs  ruminants  superbes. 

Son  œuvre,  assez  chargée  (335  tableaux  au  moins), 
est  surtout  dans  les  musées  d'Aiiglotorro,  à  I^a  Haye  et 
il  Anvers.  Outro  lo  Départ  pour  la  promenade,  déjà  cité, 
lo  Louvro  possède  de  lui,  ontro  autres,  une  très  belle 
marine.  —  Un  onclo  d'Aalbert  Cuyp,  Benjamin  Gerritsz 
Cuyp  (1612-1652),  a  peint  dos  tableaux  d'église  et  des 
scènes  do  genre. 

CUYUAGO,  bourg  du  Mexique  (Etat  de  Puobla  [partîdo 
de  San  Juan  do  los  Llanosj)  ;  4.200  hab. 

CUYUNI,  rivière  du  Venezuela  ot  do  la  Guyane  an- 
glaise, affluent  do  l'Esscquibo.  A  propos  des  mines  d'or 
trouvées  dans  lo  territoire  arrosé  par  cllo,  a  éclaté  la 
ilerniéro  crise  du  conflit  engagé  entre  l'Angleterre  et  le 
Venezuela,  au  sujet  du  contesté  anglo-vénêzuélicn. 

CuZANCE,  comm.  du  Lot,  arrond.  et  ù.  36  kilom.  do  Gour- 
don,sur  le  causse  de  Martel  ;  963  hab.  Ruines  d'un  château. 

CUZCATLAN  ou  CUSCATLAN,  dép.  do  la  république 
du  Salvador,  peuplé  de  61.000  hab.  sur  900  kilom.  carr. 
—  Ch.-l.  Cojulepeque. 

GUZGO  ou  GUSCO,  villo  do  la  république  du  Pérou. 
Bâtie  à  651  kil.  S.-E.  do  Lima,  dans  uno  des  plus  déli- 
cieuses vallées  do  la  Cordillère,  à  3.467  mètres  d'altitude, 
la  ville  fut  autrefois  la  capitale  de  l'empire  des  Incas.  Sa 
population  (22.000  hab.  environ),  composée  surtout  do  mé- 
tis et  d'Indiens,  est  très  industrieuse  et  fabrique  de  belles 
étoffes  et  d'admirables  bijoux.  Une  voie  ferréo  nuit  Cuzco 
à  la  côte.  —  Le  département  de  Cuzco  s'étend  au  delà  du 
plateau  péruvien  jusque  dans  la  région  des  selvas  amazo- 
niennes ;  sa  population  est  do  245.000  hab.,  on  majeure  par- 
tie composée  d'Indiens.  Les  mines,  qui  ont  fait  longtemps 
la  fortune  ilu  pa^'s,  ne  sont  plus  guère  exploitées  ;  les  prin- 
cipaux produits  d'exportation  sont  los lainagesetles peaux. 

CUZCUZ  ou  CUZ-CUZ  n.  m.  Bot.  V.  couscou. 

GUZION,  corara.  de  l'Indre,  arrond.  et  à  37  kilom.  de 
La  Chaire,  près  de  la  Creuse,  qui  y  parcourt  des  gorges 

S  refondes  ;  1.111  hab.  Schiste  quartzeux.  Ancien  cTiâteau 
6  Châteaubrun. 

GUZORN,  comm.  de  Lot-et-Garonno,  arr.  et  à  31  kilom. 
de  Villeneuve-sur-Lot,  sur  la  Lémance,  affluent  du  Lot  ; 
1.081  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Vignobles. 

GnzzONI  (Francesca),  cantatrice  italienne,  née  à  Parme 
en  1700,  morte  en  1770.  Elle  fut,  en  1722,  engagée  par 
Hîendel  pour  son  théâtre  de  Londres,  et,  pendant  quatre 
ans,  ce  maître  lui  réserva  los  plus  beaux  rôles  de  ses  ou- 
vrages. Elle  finit,  cependant,  par  se  brouiller  avec  Hœndel, 
qui  engagea  uno  autre  cantatrice,  la  Fausiina,  future 
épouse  du  compositeur  Hasse.  Une  rivalité  s'établit  alors 
entre  les  deux  femmes,  rivalité  qui  se  changea  de  leur  part 
en  une  haine  furieuse,  si  bien  que  les  intérêts  do  Hsendel 
en  furent  compromis.  Devenue,  on  1727,  l'épouse  du  com- 
positeur Sandoni,  la  Cuzzoni  quitta  Londres  pour  se  rendre 
â  Vienne,  oà  elle  chanta  à  la  cour.  Plus  tard,  elle  se  fit  en- 
tendre en  Hollande;  enfin, elle  retourna  à  Londres  en  1748; 
mais  sa  voix  avait  disparu  :  son  succès  fut  nul  cette  fois, 
et  elle  rogag;na  de  nouveau  l'Italie,  où  elle  tomba  dans  une 
profonde  misère.  On  assure  que  cette  artiste,  qui  avait  été 
l'une  dos  reines  de  l'art,  se  vit  obligée,  vers  la  lîu  de  sa 
vie,  pour  subsister,  de  fabriquer  des  boutons  de  soie. 

CWM  {koum'),  terme  gallois,  synonyme  du  mot  franc. 
rombe  ot  qui  se  rencontre  fréquemment  dans  les  noms 
géographiques  du  pays  de  Galles.  V.  l'art,  suiv. 

CWMDÛ,  bourg  de  la  Grande-Bretagne  (pays  de  Galles 
[comté  de  Glamorgan.  paroisse  do  Llangynwydj),  sur  uu 
affluent  do  la  Llynvi;  6.250  hab.  Mines  de  1er  et  do  houille. 

CWT.  Comm.  Abréviation  par  laquelle  Tes  Anglais  dési- 
gnent leur  quintal,  qu'ils  appellent 
hundredweight, 

CY.  Chim.  Abréviation  du  mot  cya- 

NOGÈNIi. 


GYAME  ou  CYAMUS  (5f-rt-mM.5.t) 
n.  m.  Genre  do  crustacés  amphipodes, 
type  do  la  famitlo  des  ajamidés,  com- 
prenant des  formes  do  taille  médio- 
cre, aplaties,  â  cinq  paires  do  pattes 
ihoraciquos,  munies  do  griffes. 

—  Encycl.  Los  cyames.  ou  poux  do 
baleine,  vivent  sur  la  peau  des  j^rands 
cétacés,  accrochés  dans  les  plis,  les  anfractuosités  do  la 
tète,  etc.,  comme  les  poux  sur  les  animaux  terrestres; 
mais  leur  taille  peut  atteindre  plusieurs  centimètres.  Leur 
coloration  est  griso  ou  roussâtro. 

CYAMÉLIDE  {si 

MQLIi. 


Cyamo  (gr.  3  foU). 


.  f.  Acido  cyaniquo  insoluble.  V.  cya- 


CYAMÉLURATE  {si)  n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  do  l'acide 
c_\ainéluriquo. 

CYAMÉLURIQUE  {si,  rik')  adj.  Clum.  So  dit  d'un  acido 
qui  se  produit  à  l'état  de  sel,  quand  on  fait  bouillir  long- 
temps rhydromoUon  ou  les  mellonuros  avec  uno  solution 
de  potasse  caustique. 

GYAMÉTHINE  {si)  n.  f.  Chim.  Composé,  C'H»Az»,  poly- 
mère du  cyanure  do  méthylo.  On  l'obtient  par  l'action  au 
chlorure  d'acctylc  sur  lo  cyanato  de  potassium. 

GYAMIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Famille  do  crustacés  amphi- 
podes lémodipodes,  dont  lo  gcnro  ajamc  est  le  type,  ot 
caractérisée  par  le  corps  large  ot  aplati,  â  abdomen  ru- 
dimontairc,  los  antennes  antérieures  épaisses,  los  infé- 
rieures très  petites.  (V.  cvAMii.)  —  Vn  cyamidk. 

CYAMITÈS.  Mytb.  gr.  Héros  des  lôpondos  attiquos, 
qui  passait  pour  avoir  inventé  lo  culture  des  fèvos.  H  avait 
un  temple  sur  la  voie  Sacrée,  qui  allait  d'Athènes  à  Eleusis. 

CYAMOBOLE  ou  CYAMOBOLUS  {si,  luss)  n.  m.  Genre 
do  coléoptères  rhvncliophotes,  famille  des  curculionidés, 
tribu  dos  cryptorrliynchiués,  comprenant  dos  formes  con- 
vexes, à  téguments  durs,  A  pattos  égales.  (Co  sont  do 
beaux  charançons  malais  ot  océaniens,  noir  onde  do  gris, 
squameux,  dont  on  connaît  six  espèces.) 

CYAMOÏDE  'si  —  du  pr.  kunmos,  fèvo,  et  eidos,  aspect) 
uilj.  En  T.  dhist.  nai.,  Oui  ressemble  à  uno  fôvo. 


CUVIER   -    CYANIIYDUIQUE 

CYAMOPSIDE  ou  CYAM0PSI5  (.si,  psiss)  n.  f.  Genre 
d'herbes  dressées,  couvertes  de  poils,  do  la  famille  des  légu- 
minouses-papilionacécs,  tribu  des  galé^ées,  comprenant 
deux  espèces,  qui  croissent  dans  los  régions  tropicales. 

CYANALDÉHYDE  (si)  n.  f.  Chim.  Dérivé  monocyané  de 
l'aMéhyde  CAz-CH--CHO,  isomérique  avec  le  cyanure 
d'acétyle,  obtenu  à  l'aide  d'une  double  décomposition  outre 
l'iodaldéhyde  et  le  cyanure  d'argent.  Syn.  aldéhyde  mo- 

NOCVANiav,   HYDRURE  Dli  CYANACKÏYLIi. 

CYANALKINE  (si)  n.  f.  Chim.  Composé  présentant  la 
mémo  composition  qu'un  nitrilo,  mais  ayant  uu  poids  mo- 
léculaire triple. 

—  Encyci,.  On  obtient  les  cyanalkines  par  l'action  des 
chlorures  d'acides  sur  le  cyanato  do  potassium,  ou  en- 
core par  l'action  des  métaux  alcalins  sur  les  nitrilos. 
Parmi  les  cyanalkines,  citons  :  la  cyanéthine  (cyanalkiue 
grasse)  et  la  cyaphénine  (cyanalkiue  aromatique). 

Toutes  les  cyanalkines  sont  des  bases  assez  fortes  qui, 
traitées  à  froid  par  l'acide  nitreux,  donnent  une  nouvelle 
base,  où  AzH  de  la  première  est  remplacé  par  O. 

CYANAMÉLIDE  {si)  n.  m.  Chim.  Polymère  de  la  cya- 
mélide. 

CYANAMTDE  {si)  n.  f.  Chim.  Ammoniaque  AzH',  dont 
un  ou  plusieurs  atomes  d'hydrogène  sont  remplacés  par 
le  radical  C.'\z. 

—  Ency'cl.  La  cyanamide  AzH'.CAz,  produit  de  l'action 
du  chlorure  de  cyanogène  sur  l'ammoniaque,  est  en  cris- 
taux blancs,  très  solubles  dans  l'eau,  fusioles  à  40'>.  Con- 
servée longtemps,  la  cyanamide  so  transforme  eu  un  iso- 
mère, le  param,  prismes  fusibles  à  lOO»;  la  chaleur  la 
polymérise  en  mélamine  ou  cyanuramide,  correspondant  à 
l'acide  cyanurique  (CAz.AzH')*,  cristaux  vitreux,  de  pro- 
priétés basiques  très  énergiques;  à  cette  substance  se 
rattache  un  isomère,  le  mélam,  résidu  de  la  calcinatiou 
du  sulfocyanate  de  potassium.  Parmi  los  cyanamides  bi- 
substituées,  on  connaît  un  polymère  [(CAz)'AzH]',  Yhydro- 
mcllon,  poudro  jaune  insoluble  dans  les  dissolvants. 

CYANAMIDE  {si)  adj.  Il  Acides  cyaJiamidés,  Composés 
que  l'on  obtient  par  l'action  du  chlorure  de  cyanogène  sur 
les  acides  amidés. 

CYANANTHE  {si)  n.  m.  Genre  do  campanulacées,  tribu 
des  campanulées.  (Ce  sont  des  herbes  vivaces,  à  tiges 
simples  subramifiées,  couvertes  de  poils.  Les  feuilles  sont 
alternes,  et  les  fleurs  bleues,  souvent  remarquables,  sont 
terminales.) 

CYANATE  {si)  n.  m.  Chim.  Sel  résultant  do  la  combi- 
naison de  l'acide  cyanique  avec  uno  base. 

—  Encycl.  Les  principaux  cyanntes  utilisés  sont  :  lo 
cyanate  potassique  [C.\z.OK],  préparé  par  calcination  d'un 
mélange  de  ferrocyaonre  de  potassium  et  d'un  oxydant 
(iiioxyde  de  manganèse);  après  reprise  ]iar  l'alcool,  lo 
cyanate  cristallise  en  lames  transparentes.  Celles-ci,  trai- 
tées par  une  solution  aqueuse  de  sulfate  d'ammoniaque, 
se  convertissent  en  cyanale  d'amî/ionium,  lequel  se  trans- 
forme moléculairement  en  urée.  Le  cyanate  de  calcium  a 
été  proposé  comme  engrais  azoté. 

CYANE  n.  m.  Syn.  ancien  de  cyanogène. 

CyanÉ.  Myth.  gr.  Nymphe  do  Sicile,  qui  assista  à 
l'enlèvement  de  Cora  par  Hadès,  et  qui  fut  changée  en 
fontaine.  Cotte  fontaine  de  Cyané  était  située  près  do  Sy- 
racuse, et  mêlait  ses  eaux  à  l'Anapos.  D'après  Dtodoro, 
Hadès  la  fit  jaillir  à  l'endroit  où  il  descendit  sous  terre  avec 
Cora.  Les  Syracusains  y  célébraient  uno  fête  annuelle, 
instituée  par  Héraklès.  —  Fille  do  Cyauippe,  prêtre  ot 
prince  do  Syracuse. 

CYANÉCULE  ou  CYANECULA  {si,  né)  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dentirostres,  famille  des  sylviadés,  tribu 
des  lusciniinés,  comprenant  les  formes  vulgairement  ap- 
pelées GORGK-BLEDK. 

GYANÉE  ou  CYANEA  (si,  né)  n.  f.  Genre  de  méduses, 
type  do  la  famille  des  cyanéidés,  comprenant  des  formes  à 
disque  profondément  incisé  sur  ses  bords,  portant  huit 
groupes  do  filaments.  (Les  cyanées,  dont  on  connaît  cinq 
ou  six  espèces,  sont  répandues  dans  les  mers  froides  ot 
tempérées,  leur  coloration  est  généralement  bleue.) 

Cyanées  (îles).  Mytb.  V.  Symplégades. 

CYANÉIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Famille  do  méduses  acalôphes 
piscoplioros,  groupe  des  monostomcs ,  comprenant  los 
genres  :  cyani'e,  stenoptycha,  couthouyia,  caractérisés  par 
leur  disque  épais,  portant  en-dessus  dos  filaments  réunis 
par  groupes  ot  par  la  force  dos  bras  buccaux.  —  Un  cy.v- 

NKIDK. 

GYANELLE  {si,  nèV)  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la  famille 
des  liliacéos,  tribu  des  conanthé- 
rôes. 

—  Encyci..  Los  cyanellcs  sont 
des  plantes  ù  rhizome  bulbeux 
ou  tubôroux,  â  hampe  radicale, 
rameuse,  terminée  par  des  grap- 
pes do  fleurs  bleues  ou  jaunes, 
munies  do  bractées.  Ce  genre 
comprend  environ  six  espèces,  qui 
croissent  dans  los  environs  du 
cap  de  Bonno-Espéranco.  Los 
cyanollos  sont  cultivées  dans  les 
jardins,  pour  la  beauté  do  leurs 
fleurs  ;  mais  olles  exigent  la  serre 
chaude. 

CYANÉPHIDROSB  n.  f.  Méd. 
Syn.  de  rvANinnosB. 

CYANÉTHINE  {si)  n.  f.  Nitrilo 
ot  polymère  du  cyanure  d'élhylo. 

—  Encycl.  La   cyanélhtnc, 
C»H"Az»,estun  polymère  du  pro- 
pionitrilo  ou  cyanure  d'étbylo 
C*H"Az,  qu'on  "obtient  on  traitant  Cyanollo  :  a,  llcur, 
co  dornier  corps  pur  lo  sodium  â 

l'abri  de  l'air,  d'abord  ù  froid,  puis  an  bain  d'huilo.  Lo 
cyanure  non  altéré  est  chassé  par  distillation,  ol  la  masse, 
reprise  par  l'eau,  so  dissout  partiellement  ot  cristallise  par 
évaporation  en  cristaux  fusibles  A  180". 

CYANHYDRATE  n.  m.  Chim.  Syn.  do  cyanubi':. 

CYANHYDRIQUE  {si,  drik')  adj.  So  dit  d'une  combinai- 
son Ac  cyanogèno  ot  d'bydrogèno.  Syn.  ACinK  rnt'ssiQfK. 

—  Eniyi  t.  I. acido  cy'anhydnqur ,  C)  H ,  a  été  prépaie  par 


3.S0*H=  = 

acide  siilfiirique. 
+      (FeCj*)K'Fe 
cyanofernire 
double  de  potas* 


GYANICORNE   —  CYANOSE 

Scheele  en  nS2;  Gaj-Lussac,  en  1815,  établit  sa  compo- 
sition; on  le  rencoatro  tout  formé  dans  les  eaux  distillées 
de  laurier-cerise,  d'amandes  amères,  dans  les  fruits  et 
noyaux  des  rosacées-amygdalées  (pêchers,  abricots,  ce- 
rises), comme  produit  delà  décomposition  de  l'amygdaline  ; 
le  kirsch  doit  à  cet  acide  son  arôme.  Pour  le  préparer, 
Gay-Lussac  décomposait  le  cyanure  de  mercure  par  l'acide 
chlorhydrique;  l'acide  cyannydrique  se  condensait  dans 
un  ballon  refroidi.  Une  bonne  préparation  consiste  dans 
la  décomposition  du  ferroGyanure  par  l'acide  sulfuj'ique 
étendu  : 

2  FeCy'K*  + 

ferrocyanure  de  potassium. 

3  SO»K»  +  6  HCy 

sulfate  de  acide  cyanhy- 

potassium.  drique. 

sium  et  de  fer. 

les  vapeurs  acides  peuvent  êtres  recueillies  dans  l'eau, 
pour  fournir  directement  l'acide  médicinal  (l  p.  d'acide 
dans  9  p-  d'eau  en  poids}. 

—  Propriétés.  Liquide  limpide,  de  densité  0,7,  d'odeur 
d'amandes  amères,  oonillant  à  26*5,  cristallisé  à  — U*, 
combustible,  soluble  dans  l'eau,  l'alcool  ;  les  solutions 
aqueuses,  surtout  si  elles  sont  impures,  se  décomposent 
rapidement  avec  formation  de  sels  ammoniacaux  ;  une 
trace    d'acide 

fort  augmente 
la  stabilité  de 
la  solution  qu'il 
faut  conserver 
en  flacons  bien 
bouchés  dans 
l'obscurité. 
Les  réduc- 
teurs conver- 
tissent l'acide 
en  méthylanii- 

ne(CH*.A2H'';  Préparation  de  l'aride  cyanhjdriqiie  :  A,  bal- 
les hvdratants  ^'^^  contenant  le  ferrocyanure  et  l'acide  suKu- 
en  acide  for-  ^''î'^^î  ^-  ra^Dchon  enfermant  le  tube  h  dégage- 
ment et  dans  lequel  circule  un  courant  d'eau  froide 
miqiie  et  am-  arrivant  en  D  et  s'échsppant  en  E;  C.  flacon  où  se 
moniaque  ;  le  condensent  les  vapeurs  d'acide  cyanhydrique. 
chlore,  sous 

l'influence  des  rayons  solaires,  donne  le  chlorure  de  cyano- 
gène ;  les  alcalis,  froids  et  étendus,  se  combinent  à  l'acide 
formant  les  cyanures  CyM'  ;  concentrés  ils  agissent  comme 
hydratants.  Outre  les'sels  métalliques,  l'acide  cyanhy- 
drique engendre  des  éthers;  ceux-ci  sont  de  deux  sortes  : 
selon  que  l'on  considère  la  façon  dont  le  radical  alcoolique 
est  soudé  au  groupe  CAz,  ce  sont  les  éthers  {R-Az=C")  ou 
carbijlamines  et  les  nitriles  {Az=C-R}. 

—  Béactions,  L'acide  cyanhydrique  et  ses  sels  présen- 
tent plusieurs  réactions  caractéristiques  :  l'azotate  d'ar- 
gent détermine  un  précipité  blanc  de  cyanure  d'arn:ent, 
insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  l'acide  nitrique  bouillant 
et  dans  l'ammoniaque  ;  par  addition  d'un  sel  ferrosoferriquo 
et  d'un  excès  de  potasse,  on  obtient  un  dépôt  qui,  lavé  par 
un  acide,  laisse  un  résidu  de  bleu  de  Prusse  ;  le  chauffage 
avec  une  goutte  de  sulfhydrate  d'ammonium  conduit  à  un 
sulfocyanate  colorant  en  rouge  par  un  sel  ferrique.  L'acido 
se  dose  par  pesée  du  cyanure  d'argent  correspondant  ou 
par  mesure  volumétrique  de  l'iodo  nécessaire  pour  le  dé- 
composer. 

—  Action  sur  l'organisme.  Cet  acide  est  un  poison  des 

Elus  violents  :  5  centigrammes  suffisent  pour  tuer  un 
omme.  Après  de  violeuts  accès  tétaniques,  le  cœur  se 
ralentit,  et  la  mort  survient  en  une  heure  au  plus;  à 
haute  dose  (1  à  5  gr.  d'acide  anhydre),  la  mort  est  pres- 
que instantanée.  Des  traces  dans  l'air  provoquent  des 
maux  de  tête,  des  constrictions  dans  la  poitrine,  mais  les 
eflfets  se  dissipent  rapidement  à  l'air,  le  poison  ne  s'accu- 
mulant  pas  dans  l'organisme.  Il  n^existe  pas  de  contre- 
poison :  les  inhalations  de  chlore,  d'ammoniaque,  donnent 
de  bons  résultats,  non  par  neutralisation  chimique,  les 
produits  formés  étant  aussi  toxiques,  mais  par  une  réac- 
tion stimulante  des  organes;  les  affusions  d'eau  froide 
sur  la  nuque  produisent  quelques  résultats,  ainsi  que  l'ab- 
sorption d  hydrate  ferrosoferriquo. 

—  Applications.  Malgré  ses  dangers,  l'acide  est  utilisé 
en  médecine  comme  calmant  contre  les  toux  nerveuses, 
et  extérieurement  dans  le  traitement  de  l'eczéma,  des 
dartres,  des  cancers. 

GYANICORNE  (si  —  du  gr.  kuajios,  bleu,  et  du  lat.  cornu, 
corne)  adj.  En  T.  de  zool..  Dont  les  cornes  ou  les  antennes 
sont  bleues. 

CYANIDROSE  [si  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  idrôs,  sueur) 
n.  f.  Prétendue  sueur  bleue,  dont  aucun  cas  indiscutable 
n'a  été  rapporté. 

CYANILATE  OU  CYANYLATE  {si}  n.  m.  Sel  dérivant  de 
l'a<:ide  cyanilique. 

CYANILIQUE  OU  CYANYLIQUE  {si,  lik')  adj.  Se  disait 
d'un  acide  obtenu  par  oxydation  des  cyanamydes  et  de 
leurs  isomères.  (Il  a  été  identifié  avec  l'acide  cyanurique.) 

CYANINE  («0  n.  f.  Un  des  principes  colorants  des  fleurs. 
(V.  FLEUR.)  Il  Matière  colorante  bleue,  que  l'on  obtient  en 
faisant  agir  l'ioduro  d'amyle  sur  les  bases  formées  par  la 
distillation  do  la  cinchonine,  de  la  quinine,  de  la  stry- 
chnine, etc.  (Oa  l'emploie  pour  orthochromatiser  les 
plaques  photographiques.)  Syn.  bleu  de  qcinolëine. 

CYANIODIDE  {si)  n.  m.  Syn.  do  iodure  de  cta.nogènë. 
V.  cvanogi:nk. 

CYANIPENNE  (pèii'  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  du  lat. 
penn,!,  aile)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  les  ailes  bleues. 

GyaNIPPE,  prêtre  et  prince  do  Syracuse,  qui,  d'après 
la  légende,  ayant  méprisé  les  fêtes  do  Dionysos,  fut  frappé 
d'ivresse  et  Ht  violence  à  sa  fille,  Cyané.  Une  peste  désola 
3a  ville.  L'oracle  déclara  que  le  fléau  ne  cesserait  que  par 
Je  sacrifice  du  coupable.  Cyané  traîna  alors  son  père  à 
j'autcl,  et  .se  tua  elle-même  après  l'avoir  immolé.  —  Fils 
d'Egialéc,  et  peti^fils  d'Adrasto,  roi  d'Argos. 

CYANIQUE  (si,  nik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  oxygéné, 
fCAzOIIj,  obtenu  par  Wœhlor  en  1828.  Ses  sels,  les  cya- 
nates.  prennent  naissance  par  l'oxydation  des  cyanures. 

—  Encvcl.  On  prépare  ra<:i«Ie  pur  en  distillant  son 
polymère,  l'acide  ci/anuriffue.  C'est  «n  liquide  incolore, 
d'odeur  irritante,  irés  vésicant,  se  transformant  rapide- 
ment en  un  isomère,  la  cyamélide,  poudre  blanche,  inerte, 
insoluble  dans  la  plupart  des  diti&oivants. 


La  constitution  de  l'acide  cf/rt^ïÇHe  généralement  admise 
est  la  constitution  de  la  carbitnide  [0=C-AzH],  ainsi  que 
celle  admise  pour  une  série  d  éthers  décrits  par  Wurtz 
en  1848,  donnant  par  hydratation  de  l'anhydride  carbonique 
et  une  angine.  Une  seconde  série,  découverte  en  1866  par 
Cloëz,  véritables  éthers  cyaniques  en  ce  que  l'hydratation 
régénère  l'alcool  et  l'acide  cyanique  aurait  pour  consti- 
tution [AzsC-OR],  avec  le 'noyau  cyanogène  (AzaC). 
Cloëz  désignait  primitivement  ses  étliers  sous  le  nom 
de  isQcyanates ;  actuellement,  ce  sont  les  éthers  de  AVurtz 
qui  sont  dits  iso,  et  l'on  réserve  le  nom  de  cyanates  aux 
éthers  normaux  de  Cloëz. 

L'oxygène  de  l'acide  cyanique  peut  être  remplacé  par 
du  soufre;  le  nouvel  acide,  acide  sulfocyanigue,  engendre 
des   sels  et  des  éthers  du  type  normal  et  du  type  iso. 

CYANIROSTRE  (s?,  7'osstr'  —  du  gr.  kuarios,  bleu,  et  du 
lat.  rostrum,  bec)  adj.  En  T.  de  zool..  Dont  le  bec  est  bleu. 

GYANISME  {si,  Hf55m'  — dugr.  kuanos,  bleu)  n.  m.  Phys. 
Intensité  de  la  coloration  du  ciel  en  bleu  :  C'était  une  belle 
occasion  de  graduer  l'échelle  du  cyanisme  du  ciel.  (Ch.  Nod.) 

CYANITE  (si  —  du  gr.  kuanos,  bleu)  n.  m.  Silicate  na- 
turel d'alumine.  S\'n.  de  disthène. 

CYANOACÊTIQUE  [si,  tik']  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  acide 
interniédiaire  entre  l'acide  malonique  et  le  nitrile  maloni- 
que,  et  qui  a  pour  constitution  :  CAz-CH'-CO^H. 

GYANOBROMIDE  (si)  n.  f.  Chim.  Bromure  de  cyano- 
gène. Syn.  de  bromocyane. 

CYANOCARPE  {si  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  karpos,  fruit) 
adj.  Kn  T.  de  bot..  Dont  les  fruits  sont  bleuâtres  ou  bleus. 

CYANOCÉPHALE  (si  —  du  gr.  kuanos,'  bleu,  et  A'c'- 
phalc,  tète)  adj.  En  T.  de  zool..  Qui  a  la  tête  bleue. 

CYANOCHALCITE  (si,  kal-sif)  n.  f.  Silicate  hydraté  na- 
turel de  cuivre.  Variété  calcifôre  de  chrysocolle. 

CYANOGHLOEtIDE  [si,  klo)  n.  f.  Chim.  Chlorure  de  cya- 
nogène. 

CYANOCHROÏTE  [si,  kro)  n.  f.  :Minér.  Silicate  naturel. 
Syn.  de  cyanochroml:. 

CYANOCHROME  [si,  krom'  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et 
khrôma,  couleur)  n.  m.  Miner.  Silicate  hydraté  naturel  de 
cuivre  et  de  potasse,  trouvé  par  Scacchi  dans  les  ma- 
tériaux d'éruption  du  Vésuve  de  1855. 

CYANOCODÉINE  n.  f.  Chim.  V.  codéine. 

CYANOCORAX  n.  m.  Ornith.  Syn.  de  ci'.msure. 

CYANOFER  [si,  fèr')  u.  m.  Chim.  Radical  composé  de 
cyanogène  et  de  fer,  dont  on  admet  l'existence  dans  les 
ferrocyanures  il  On  dit  plutôt  keeirocyanogè.ne. 

—  Phot.  Papier  sensibilisé  avec  un  mélange  d'acide 
oxalique  et  de  percblorure  do  fer,  qui  donne  des  images 
en  bleu  sur  fond  blanc,  quand,  après  insolation,  on  le 
plonge  dans  une  solution  de  prussiace  jaune  de  potasse, 
(utilisé  surtout  pour  la  reproduction  des  dessins  indu- 
striels.) 

CYANOFERRATE  (.s/.  fèr-raf)n.m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
ferroc\'aniquc  ou  cyanoferrique  avec  une  base,  ii  On  dit 
aussi  ferbocyanate,  et  autrefois  prussu.te  de  fer  ou 
kerroprussiate. 

CYANOFERRIQUE  (si,  fèr-vik']  ad}.  Se  dit  d'une  combi- 
naison d'acide  cyanhydrique  et  de  cyanure  de  fer.  li  On 
dit  aussi  acide  ferrÔcyanique. 

GYANOFERRURE  [si,  fèr-rur')  n.  m.  Combinaison  de 
cyanofer  avec  un  corps  simple  ou  un  radical.  Syn.  de 

FERROCYANURE. 

CYANOGÈNE  {si,  jèn'  —  du  gr.  kuayios,  bleu,  et  génos, 
naissance  [le  cyanogène  étant  considéré  comme  généra- 
teur du  bleu  dePrussej)  n.  m.  Gaz  incolore,  combinaison 
de  carbone  et  d'azote. 

—  Encycl.  L'azote  est  susceptible  de  s'unir  à  un  atome 
de  carbone  en  formant 

un  radical  (CAz)  ou  Cy  : 
deux  radicaux  ainsi  con- 
stitués, se  saturant  ré- 
ciproquement, donnent 
naissance  au  cyanogène 
Cy^  Découvert  en  1814 
par  Gay-Lussac  ;  on  le 
I)répare  en  chauffant  le 
cyanure  de  mercure 
ligCy';  le  cyanogcin 
se  dégage,  il  restu 
comme  résidu  avec  le 
métal  une  masse  brune 
d©  paracyanogène.  La 
décomposition  sèche 
de  l'oxalato  d'ammo- 
niaque donne  aussi  le  gaz  cyanogène.  Le  groupement  CAz 
ne  se  fait  pas  directement,  mais  il  se  constitue  chaque 
fois  que  le  carbone  et  l'azote  se  trouvent  en  présence 
d'alcalis  à  haute  température  ;  cette  réaction  permet  la 
fixation  directe  de  l'azote  atmosphérique. 

Le  cyanogène  est  un  gaz  d'odeur  forte,  toxique,  do  den- 
sité 1,3  ;  condensé  à  —  2^"  en  un  liquide  solidifiable,  en  une 
masse  fusible  à  —  34«,  il  brûle  dans  l'air  avec  une  flamme 
pourpre;  en  mélange  avec  l'oxygène,  rétincello  élec- 
trique peut  provoquer  sa  détonation:  la  chaleur  seule  ne 
peut  le  décomposer,  mais  lo  polymériso  en  parac3'aD0- 

tène;  soluble  dans  l'alcool,  dans  l'eau  (4  vol.  à  15"),  on 
onnant  une  dissolution  très  instable  se  chargeant  en  sels 
ammoniacaux. 

Dans  les  réactions  chimiques,  le  cyanogène  se  comporte 
de  la  même  façon  qu'un  corps  simple,  lo  chlore  par  exem- 
ple :  l'acide  cyanbydrinue  CyH,  les  cvanures  CvM  sont 
comparables  à  l'acide  chlorhydrique  CIH  et  aux  chlorures 
CIM.  Ce  gaz  s'unit,  à  550»,  avec  l'hydrogène  (Berthclot\  au 
potassium,  au  sodium,  au  fer.  au  zinc. 

—  Paracyanofjènc.  Lo  pararyanogèno  est  le  polymère 
.solide  du  cyanogène;  par  calcination  dans  un  gaz  inerte, 
il  se  transforme  en  cyanogène  gazeux:  c'est  une  masse 
brune,  soluble  dans  l'acide  sulfunque.  insoluble  dans  l'eau. 

—  Chlorures,  iodure  de  cyanogvnc.  Le  chlore  no  s'unit 
pas  directement:  on  connaît  cependant  CyCI, liquide  bouil- 
lant à  IS",  produit  do  l'action  au  chlore  sur  le  cyanure  de 
mercure,  et  Cy*  Cl*  correspondant  à  l'acido  cyanurique, 
en  aiguilles  jaunes  fusibles  à  \\Z'.  L  iodure  blanc  Cyl 


Préparation  du  cyanogène  :  A,  cor- 
nue contenant  le  cyanure  de  mercure; 
B,  éprouvptt*  dans  laquelle  le  gaz  est 
recueilli  sur  la  cuve  à  mercure, 


464 

résulte  de  la  réaction  de  l'iodo  sur  le  cyanure  de  potas- 
sium (Davy,  1S16). 

—  .S(i//'jny'S(fc'c//a?jofl'éHe.  Le  soufre  forme  un  sulfure  Cy'S, 
cristallin  fusible  à  GO",  et  un  trisulfure  Cy'S*.  L'hydrogène 
sulfuré  réagissant  sur  le  cyanogène  humide  conduit  à  un 
sulfhydralo  CyS  H*S, 

CYANOGÈNE,  ÉE  [si,  je)  adj.  Se  dit  des  corps  dans  les- 
(|uels  on  suppose  l'existence  du  radical  cyanogène  :  Pré- 
paration CYANOGÉNÉE. 

CYANOGYNE  {si,  jin*  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  gu7iê, 
femellej  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  les  pistils  bleus. 

CYANOIDE  (si  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  eidoSj  aspect) 
adj.  En  T.  de  bot..  Qui  ressemble  au  bluet. 

CYANOÏLE  [si)  n.  m.  Chim.  Corps  qui  se  forme  pendant; 
la  fermentation  du  tourteau  restant  de  la  fabrication  dhuile 
d'amandes  et  autres,  et  que  l'on  retire  par  distillation. 

GYANOL  n.  m.  Syn.  de  aniline.  (N'est  plus  usité.) 

CYANOLEUQUE  [si,  leuk'  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  leukos, 
blaucj  adj.  Eu  T.  d'hist.  nat.,  Qui  est  bleu  et  blanc. 

GYANOLITE  (si.  —  L'orthogr.  rationn.  serait  cyano- 
lithe)  n.  m.  Miner.  Zéolithe  calcifère;  silicate  hydraté 
naturel  de  chaux.  Variété  d'okénitc  ou  dysclasite. 

CYANOMÉLAMIDINE  {si)  n.  f.  Composé  que  l'on  obtient 
en  dosulfurant  par  l'oxyde  do  plomb  le  sulfocyanate  de 
guanidine. 

CYANOMÈLE  {s!  —  du  gr.  kuayios,  bleu,  et  7Hé/fl5,  noir) 
adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  est  bleu  et  noir. 

CYANOMÉTHÉTHINE  [si]  n.  m.  Chim.  Base,  C»H"Az*, 
qu'on  obtient  eu  même  temps  que  la  cyanéthine  quand  ou 
traite  un  mélange  de  propionitrile  et  d'acétonitrile  parle 

sodium. 

CYANOMÈTRE  (si  — du  gr.  kuanos,  bleu,  etmétron,  me- 
sure) n.  m.  Phys.  Instrument  propre  à  mesurer  l'intensité 
de  la  couleur  bleue  de  l'atmosidière. 

—  Encycl.  Cet  instrument,  dont  l'idée  est  due  à  de 
Saussure,  n'était,  dans  le  principe,  qu'une  simple  feuille  de 
papier,  sur  laquelle  on  dessinait  un  certain  nombre  do 
surfaces  annulaires  concentriques,  dont  on  teintait  les  dif- 
férents espaces  en  bleu,  depuis  le  bleu  le  plus  clair  jus- 
qu'au bleu  très  foncé,  voisin  du  noir.  On  trouvait  ainsi 
facilement  l'anneau  coloré  dont  la  nuance  correspondait  à 
la  couleur  du  ciel  que  l'on  observait,  couleur  qui,  on  le 
sait,  est  en  rapport  avec  son  degré  de  polarisation.  De 
Saussure  se  servit  souvent  de  cet  instrument  dans  les 
observations  qu'il  fit  dans  les  Alpes.  Biot  a  construit  un 
autre  cyanomètre,  au  moyen  d'une  lame  de  mica  d'épais- 
seur convenable,  f|ui,  combinée  dans  ses  mouvements  avec 
le  polariscope,  permet  d'obtenir  la  nuance  cherchée,  .\rago 
en  a  imaginé  un  autre,  par  la  simple  addition  d'une  feuiÏÏe 
de  papier  à  un  polarimètre.  Ce  dernier  instrument,  conve- 
nablement disposé,  peut  servir  aussi  de  photomètre. 

CYANON  {si-a-non)  n.  m.  Explosif  qu'on  prépare  en  fai- 
sant passer  un  courant  de  gaz  d  éclairage  dans  une  solu- 
tion alcaline  de  cyanure  de  mercure. 

CYANOPATHIE  n.  f.  Patbol.  Syn.  de  cyanose. 

CYANO PHOSPHORE  {si,  sfor')  n.  m.  Corps  fulminant, 
produit  par  l'action  de  5  parties  de  phosphore  sur  20  de 
cyanure  de  mercure. 

CYANOPHTALME  adj.  Zool.  Qui  a  les  yeux  bleus. 

CYANOPHYCÉES  [si,  se)  n.  f.  pi.  Ordre  de  la  classe 
des  aiguës.  —  Une  cyanophy'céi!:. 

—  Encycl.  Les  cyanophycées  sont  des  algues  normale- 
ment vert  bleuâtre,  chez  qui,  ù  la  chlorophylle  s'ajoute  un 
pigment  bleu  (phycocyanine)  ;  elles  sont,  de  plus,  caracté- 
risées par  l'infériorité  de  leur  organisation  ',ni  noyaux,  ni 
cbromoleucites  :  les  pigments  imprègnent  simplement  le 
protoplasme).  Elles  sont  répandues  partout  (mer,  eaux 
douces,  terre  humide),  se  conservent  et  se  multiplient  à 
l'aide  de  spores  ;  on  ne  leur  connaît  pas  d'œufs.  A  ce 
groupe  appartiennent  les  osciliaires.  les  nostocs.  Ou  y 
rattache  généralement  aussi  les  bactéries. 

CYANOPHYLLE  (si)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  mélastomacées,  comprenant  plusieurs  espèces 
qui  croissent  dans  l'Amérique  centrale. 

CYANOPHYLLE  {si)  n.  f.  Matière  colorante  bleue,  qui 
est  l'un  des  principes  de  la  chlorophj»'lle  d'après  Frémy, 
insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  l'alcool  avec  une  colo- 
ration olive  ou  bronzée,  soluble  dans  les  acides  en  vert, 
en  rougeâtre,  en  bleu  ou  en  violet,  suivant  la  concentra- 
tion ;  se  décolorant  par  les  alcalis.  (On  l'obtient  en  traitant 
par  un  mélange  d'acide  chlorhydrique  et  d'éther  le  pro- 
duit jaune  résultant  de  l'action  des  alcalis  sur  la  cnlo- 
rophylle.) 

GYANOFIGA  (si)  n.  f.  Sous-genre  de  pies,  oiseaux  passe- 
reaux dentirostres,  comprenant  les  pies  bleues. 

CYANOPIDE  ou  CYANOPIS  {si)  n.  f.  Genre  d'herbes  blan- 
châtres, de  la  famille  des  composées,  tribu  des  vernoniées, 
comprenant  six  espèces,  qui  croissent  sous  les  tropiques. 

CYANOPOTASSIQUE  {si,  po-ta-sik')  adj.  Chim.  Qui  est 
composé  de  cyanogène  et  de  potassium  :  Composé  cyano- 

POTASSIQUE. 

CYANORCHIS  {si,  kîss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'orchidées 
de  l'île  Maurice. 

CYANOSE  {si  —  du  gr.  laianôsis,  teinte  bleue)  n.  f. 
Pathol,  (Coloration  bleue,  livide  ou  noirâtre  do  la  peau. 

—  Miner.  Sulfate  hydraté  naturel  de  cuivre,  dont  la  for- 
mule est  H"*CuSO',  le  poids  spécifique  2,2  à  2,3  et  la 
dureté  2,5.  Syn.  do  ciialcanthite. 

^ —  Encycl.  Patbol.  La  n/nnose  ou  maladie  bleue  est, 
d'après  Grandier,  une  maladie  congénitale,  constituée  au 
point  de  vue  symplomatique  par  une  coloration  bleue  de 
la  peau  et  des  membranes  muqueuses,  par  des  palpitations 
cardiaques,  et  par  une  dyspnée,  continue  ou  intermit- 
tente, mais  dont  un  des  caractères  marquants  est  de  s'exa- 
gérer do  temps  à  autre  et  de  se  présenter  sous  la  forme 
d'accès  de  .suffocation. 

Cette  affection  se  rattache  à  des  anomalies  congénitales 
l)ortant  soit  sur  lo  cloisonnement  cardiaque,  soit  sur  les 
orifices  valvulairos  du  cœm*,  soit  encore  sur  les  gros  vais- 
seaux. 

C'est  surtout  la  cloison  interauriculairo  qui  manque,  soit 


465 

complètement,  soit,  plus  souvent,  (juo  lo  «  trou  de  Botal  » 
no  so  soit  pas  oblitéré  apr^s  la  naissance.  Plus  raromont, 
011  asi^'iialo  unn  commiinioalioii  entre  les  doux  ventricules. 
Si  l'anomalio  porto  sur  les  oriticos,  c'ost  surtout  lo  cciuir 
droit  qui  est  atteint  ot  particuliôrcMnont  l'artôro  pulmo- 
naire, r^ui  présente  tous  les  dejj^rés  do  rétrôcissomont. 

Lo  diap;nostic  syniptoiuatiiiuo  ost  facile,  mais  lo  dia- 
gnostic des  lésions'présonto  do  grandes  difficultés  ;  aussi  le 
pronostic  ost-il  diflicilo  à  énoncer.  En  général,  c'ost  uno 
maladie  grave  à  brève  écliôanco.  Il  faut,  on  tout  cas,  éviter 
los  fatigues,  les  excès  de  tout  goure,  et,  lors  des  crises  do 
suffocation,  recourir  aux  calmants  ot  mémo  à  la  saignée. 

—  Minor.  La  ci/aiiose  ou  coupei'osc  bleue  ost  un  niimral 
bleu  côlosto,  ou  l)leu  do  Prusse.  Solublo  dans  l'eau,  qu'idle 
coloro  on  blou,  elle  donne  do  Teau  par  la  calcination,  on 
laissant  uu  résidu  d'un  blanc  bleuâtre.  Elle  provient  de 
la  décomposition  dos  sulfures  do  cuivre.  Dissoute  ot  cn- 
truînéo  par  les  eaux  qui  traversent  «tes  minerais,  cllo  se 
dépose  çà  ot  là  dans  les  galeries  do  mines,  en  formant  des 
concrétions  ou  des  masses  lihrousos,  quelquefois  mrmo 
dos  cristaux.  Elle  cristallise  dans  lo  système  triclinique. 

CYANOSER  {si_,  no-zé)  v.  a.  En  T.  de  pathol.,  Allector 
do  cyanose  ;  engendrer  la  cyanose. 

GYANOSPERME  {si,  spiTin)  n.  m.  Genre  de  plantes 
grimpantes,  do  ta  famille  des  légumineuses-papilionacées, 
tribu  dos  pbaséoléos,  comprenant  soixante-dix  espèces, 
qui  croissent  dans  les  régions  tropicales. 

CYANOSULFURE  {si)  n.  m.  Chim.  Combinaison  do  cya- 
nogf'iio  et  do  soufre. 

CYANOTHAMNE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  boronie. 

CYANOTIDE  ou  CYANOTIS  (si,  tiss)  n.  f.  Genre  de 
plantes,  de  la  famille  des  commélynées,  comprenant  une 
douzaine  d'espèces,  qui  croissent  dans  l'Asie  tropicale. 

CYANOTIQUE  {si,  dk')  adj.  Pathol.  Relatif  à  la  cyanose. 
Il  Qui  a  les  caractères  de  la  cyanose. 

CYATiOTRlCHlTE  {si.  kit  )  n.  f.  Sulfate  naturel  do  cuivre 
et  d'alumine,  qui  se  présente  en  cristaux  capillaires  bleu  de 
sraalt,  ù.  symétrie  rriombique.  Syn.  lkttsomite. 

CYANOTRIDE  ou  GYANOTRIS  {si,  triss)  n.  m.  Plante 
bulbeuse,  do  la  famille  des  liliacées,  tribu  des  hyacin- 
thées,  à  fouilles  étroites  et  allongées,  à  fleurs  en  grapi)e 
terminale  d'un  blanc  pourpré.  {Elle  croît  dans  les  monta- 
gnes Rocheuses,  où  les  habitants  mangent  les  bulbes, 
qu'ils  nomment  camassroot  ou  quamas  root.) 

CYANOTYPE  {si  —  du  gr.  kuanos,  bleu,  et  tiipos,  carac- 
tère) adj.  Se  dit  d'un  papier  sensible  pour  épreuves  posi- 
tives de  photographie,  et  qu'on  appelle  aussi  ctanofeb. 

CYANO-URINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  cyanurine. 

CYANOXYSULFIDE  {si,  ksi)  n.  m.  Corps  obtenu  par  l'ac- 
tion du  chlore  sur  l'acide  sulfocyanhydrique  jaune  pulvé- 
rulent. 

CYANURATE  (si)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  cyanurique. 

CYANURE  (si)  ou  CYANURUS  {si,  russ)  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dentirostres  d'Amérique,  famille  des  cor- 
vidés, tribu  des  garrulinés,  comprenant  des  geais  variés 
de  bleu  foncé  et  de  bleu  clair,  avec  huppe  sur  la  tête. 
Il  On  l'appelle  aussi  ctanocorax. 

CYANURE  (si)  n.  m.  Chim.  Corps  résultant  de  la  com- 
binaison du  radical  cyanogène  avec  les  métaux,  i]  On  dit 

aussi  CYANUYDRATE. 

—  Encycl.  Les  cyanures  représentent  les  combinat- 
sons  du  radical  cyanogène  avec  les  métaux  CyM';  ce 
sont  des  sels  ordinairement  cristallisables  :  la  chaleur  ne 
décompose  pas  les  cyanures  alcalins  solubles  dans  l'eau, 
mais  détruit  les  cyanures  dos  métaux  lourds,  on  général 
insolubles,  avec  formation  de  carbure  ou  dégagement  de 
cyanogène.  Ces  sels  insolubles  so  dissolvent  presque  tous 
dans  les  cyanures  alcalins,  pour  former  des  cyanures  dou- 
bles ([Cy  Ni',  Cy  K),  cyanure  double  de  nickel  et  do  potas- 
sium, par  exernple),  cristallisés  ot  solubles  dans  l'eau  ;  les 
acides  dilués  les  décomposent  et  los  réactions  analytiques 
de  leurs  métaux  ne  sont  pas  masquées;  pour  le  fer,  le 
platine,  le  chrome,  le  cobalt,  le  manganèse,  il  existe  des 
cyanures  doubles,  très  stables,  ne  présentant  plus  los 
réactions  des  métaux  composants  ;  ces  substances  sont 
considérées  comme  constituées  par  un  métal  alcalin  uni  A 
im  nouveau  radical,  combinaison  do  cyanogène  et  d'un 
métal  lourd  :  tels  sont  les  ferroci/anures  (FeCy''M'),  los 
ferricyanurrs  {Vo^  Cy''*  M"),  Ion  plalmocyanures  (Pt  Cy'M'). 
—  V.,  pour  ces  composés,  les  mots  kkr,  platine. 

Parmi  los  cyanures  simples,  locyanH7'erfepofrt5SJumCyK, 
est  lo  plus  important  ;  il  prend  naissance  dans  la  calcina- 
tion des  matiéros  organiques  azotées  avec  du  carbonate 
do  potassium;  on  lo  prépare  pur  par  calcination  du  ferro- 
cyanuro  de  potassium;  il  se  présente  sous  la  forme  d'un 
sel  cubique  blanc,  fusible,  d'odeur  nauséabonde,  très 
toxique,  déliquescent;  sa  solution  ost  instable,  lo  .sel  so 
transforme  on  formiate  de  jiotassium  ;  réducteur  énergi- 
que, l'oxydation  lo  convertit  en  cvanato.  Lo  cyanure  est 
utilisé  en  grandes  quantités  dans  les  mines  d'ôr  pour  ex- 
traire le  métal  précieux  de  sables  pauvres,  étant  un  ex- 
cellent dissolvant  do  l'or  ;  dans  les  laboratoires,  le  cyanure 
ost  employé  comme  agent  do  réduction  des  oxvdes,  des 
sulfures,  et  pour  préparer  les  solutions  d'or  et' d'argent 
destinées  aux  dépôts  galvaniques.  La  médecine  on  fait 
(luoiquo  emploi  comme  antispasmodique,  comme  calmant 
dans  los  asthmes  et,  à  l'extérieur,  contre  les  affections 
cutanées;  lo  cyanuro  do  zinc  a  été  proposé  dans  lo  mémo 
but.  Lo  cyanure  (In  mercnre  lïg  Cy',  on  cristaux  incolores, 
:iûlubles  dans  l'eau,  sert  ù  préparer  lo  cyanogène. 

CYANURE,  ÉE(-v()adj.  Chim.  Qui  ost  à  1  état  do  cyanure. 

CYANURINE  (si  —  du  gr.  kuanos,  blou,  et  dourinc)  n.  f. 
Dépùt  bleu  qiu)  l'on  observe  dans  certaines  urines. 

CYANURIQUE  {si.  rik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  constitué 
par  la  polymérisation  de  trois  molécules  d'acide  cyanique 
(CAzOH)',  substance  solide,  solublo  dans  l'eau,  obtenue 
par  distillation  sèche  do  l'acide  uriquo  ou  par  l'action  du 
chlore  sur  l'uréo  fondue.  (La  chaleur  décompose  l'acide 
cyanurique  en  acide  cyanique;  ses  sels  sont  \os cyanuratcs.) 

GYANUS  {si,  nuss)  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  cen- 
taurée, do  la  famille  dos  composées,  (pli  a  pour  type  l'os- 
uèeo  vulgairement  appelée  bujkt  ou  bleuet. 

CYAPHÉNINC  (xi)  n.  f.  Chim.  Composé,  {C'Il'.CAz;', 
polymère  du  benzonitrilo,  quo  l'on  obtient  on  chauffant 


CYANOSER 


GYBELE 


Cyathée. 


20  grammes  do  cyanatede  potasse  fondu  ot  pulvérisé  avec 
:{0  ^Tammes  do  chlorure  do  benzoylo  dans  un  matras 
setdié,  l.avant  ensuite  à  l'eau  pour  enlever  lo 
chlorure  do  potassium,  séchant  ot  distillant. 
GYATHAXONIA  {si,  kso)  n.  m.  Paléont. 
(ienro  de  zoauthaires  madréporairos,  type 
d'une  petite  famille  dite  des  cyathaxonidés, 
comprenant  dos  polypiers  coniques  libres 
ou  pédoncules,  à  cloisons  nombreuses,  à 
grande  columello  styliforme.  {[..os  cyatha- 
xonia  sont  fossiles  dans  le  silurien  ot'le  car- 
biuiifère.) 

CYATHE  {si-af  —  du  gr.  kuathos,  coupe) 
n.  m.  Aiitiq.  Sorte  de  gobelet,  muni  d'une 
longue  anse  ou  d'un  long  manche,  dont  on 
so  servait  pour  puiser  le  vin  dans  lo  cra- 
tère ot  le  verser  dans  les  coupes. 

—  Bot.  Syn.  de  nidulaire,  genre  de  cham- 

—  Métrol.  anc.  Mesure  de  capacité  usitée 

chez  les  Grecs  et  les  Romains  pour  les  liquides,  ot  va- 
lant do  4,5  à  1,58  centilitres. 

CYATHÉACÉ,  ÉE  {si,  se)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  aux  cyathées.  !i  On  dit  aussi  cyathéoïde. 

—  n.  f.  pi.  Famille  de  fougères,  comprenant  les  genres 
cynt/n'e,  cibotion,  dicksonie,  hémitélie  et  alsophile.  —  Unec\x- 
thêacée. 

CYATHÉE  (si,  té)  n.  f.  Genre  de  fougères  arborescentes, 
type  de  la  famille  dos  cyatht^acées,  comprenant  environ 
trente  espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tropi- 
cales du   globe. 

—  Encycl.  Les 
cyathèes  sont  des 
fougères  à  tiges 
droites,  très  éle- 
vées ,  terminées 
au  sommet  par 
un  bouquet  de 
feuilles  très 
grandes  et  élé- 
gamment décou- 
pées. 

CYATHELLE 

n.    f.    Bot.   Syn. 
do  cynoctone. 

CYATHIDIUM 

(si,  di-om')  n.  ni. 
Paléont.     Genre 
de  crino'ides  eu- 
crinoïdes,    fa- 
mille des  holopidés,  comprenant  des  formes  sessiles,  ar- 
rondies et  pcntagonales,  épaisses,  avec  toutes  les  pièces 
du  calice  soudées.  {Fossiles  dans  le  crétacé  supérieur  et 
le  tertiaire  éocène,  ils  comptent  parmi  les  raretés.) 
CYATHIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  niddlaire. 

CYATHIFORME  {si  —  du  gr.  hiatkos ,  coupe,  et  de 
forme)  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  coupe.  [S'applique  aux 
corolles,  aux  glandes,  à  certains  champignons  et  li- 
chens, etc.] 

CYATHINE  {si)  n.  f.  Polyp.  Genre  de  polypiers  actini- 
formes. 

CYATHOCALYX  {si,  likss)  a.  m.  Genre  d'anonacéos, 
série  des  rolliniées,  voisin  des  artabothrys,  dont  il  diffère 
par  lo  calice  en  forme  de  coupe  profonde. 

CYATHOCARPUS  (si,  puss)  n.  m.  Genre  de  fougères  fos- 
siles, dont  l'espèce  typo  {cxjathocarpus  eucarpus)  a  été  trou- 
vée en  Prusse. 

CYATHOCHÈTE  { Si,  két')  n.  m.  Genre  de  cypéracéos, 
tribu  des  rhyncbosporées,  habitant  l'Australie.  (Ce  sont 
des  herbes  à  chaume  trigono,  articulé  ot  feuille./ 

CYATHOCLINE  (si)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
dos  coi>;posées,  tribu  des  astéroïdéos,  comprenant  deux 
espèces,  qui  croissent  dans  l'Inde. 

CYATHOCOME  {si)  n.  f.  Genre  d'herbes  à  chaume  ri- 
gide, de  la  famille  des  cypéracéos,  tribu  des  rhyncbospo- 
rées, comprenant  deux  espèces,  qui  croissent  au  Cap. 

CYATHOCRINE  (si)  n.  m.  Zooph.  Genre  d'oncrinos  fos- 
siles, dos  terrains  houillers  d'Angleterre,  ii  On  dit  aussi 

CYATlIOCRlNlTi:. 

GYATHOCRINIDÉS  (si)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  do 
crinoïdes  tesselos,  comprenant  les  cyathocrinus.  taxocri- 
ivis,  zeucnnus  et  autres  genres  dontlo  calico  est  muni  de 
plaques  parabasales  et  dont  los  bras  sont  ramilles.  —  L'u 

CYATIIOCRINIDÉ. 

CYATHODE  (si)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  épacridées,  tribu  des  styphélioos,  comprenant  uno  dou- 
zaine d'espèces,  qui  habitent  i'Océanie. 

CYATHODIE  (si,  dt)  n.  f.  Genre  d'hépatiques,  tribu  des 
targoniées,  renfermant  uno  seule  espèce,  qui  croît  à  Cuba. 

CYATHOGLOTTIDE  (si,  (flo-tid')  n.  f.  Gonro  d'orchidées 
épipbyii's,  eomprenant  deux  espèces  qui  croissent  sur  lo 
trône  "des  arbres,  dans  les  régions  montagneuses  du  Pérou. 

CYATHOIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  NinuLAiRE. 

CYATHOPHORE  (s-/)  adj.  Ilist.  nat.  Muni  d'excavations 
en  iorine  de  ryathes. 

—  n.  m.  Bot".  Gonro  de  mousses,  renfermant  uno  seule 
espèce  d'Australie,  semblable  ù  uno  petite  fougère. 

CYATHOPHYLLUM  (si,  lom')  n.  m,  Paléont.  Gonro  do 

zoanthaires  madré- 
porairos, type  d'une 
petite  famille  dite 
des  cyalhophi/lUd'^s , 
comprenant  dospoly- 
piors  do  forme  varia- 
i)le,  ù.  nombreuses 
cloisons ,  rayonnan- 
tes ou  enroulées  eu 
spire. 

—  Encycl.  Loscvï- 
/  lujphy  llum ,    très 
abondants   dans   les 
terrains  dévoiiion  et  silurien,  le  sontmoîns  dans  lo  calcaire 
earbonifèro.  Mentionnons  uno  forme  rondo  olmassivo(c;/a- 


CyathophyUum  :  1.  rn>apit08iim  ; 
2.  iloxagoiuim. 


thopkyllum  hcxayomtm)  du  calcaire  v'évonion  allemand,  et 
une  forme  branchue  [cyathophyllum  cxsnitosum)  du  m6mo 
otage  de  1  oifcl. 

CYATHOPSIS  {si,  psiss)  n.  m.  Genre  d'épacridces  propre 
à  la  Nouvelle-Calédonie,  comprenant  dos  arbres  à  rameaux 
drosses,  a  teuillos  alternes,  à  Heurs  eu  épis  axillaires. 

CYATHORRACHIS  {si,  kiss)  n.  m.  Genre  de  graminées, 
tribu  d(!s  andropogonéos,  créé  par  Nées  pour  uno  plante 
de  1  Inde  {cyathorrachis  Wallic^iiuna). 

Cyathos.  Myth.  gr.  Echanson  d'Œnéc,  roi  d'Etolic.  11 
périt  victime  de  la  brutalité  dHAraclès.  Un  jour  qu'Œnée 
dînait  à  Phlionte,  chez  ïlèraklès  son  gendre,  lo  jeune 
Cyathos  ne  versa  pas  à  boire  au  gré  d'HèrakIès,  et  le  héros, 
irrité,  frappa  l'échanson  d'un  do  ses  doigts  à  la  tète.  Le 
jeune  garçon  mourut  sur-le-champ,  et  les  Phliasiens  con- 
.sacrèront  à  sa  mémoire  un  édifice  ;  on  y  voyait  un  groupe 
qui  représentait  Cyathos  offrant  une  coupe  à  Hèraklès. 

CYATHOSTYLE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  withêringie. 

CYATHOZOÏDE  (.5/)  n.  m.  Zool.  Nom  donné  par  Huxley  à 
uno  forme  particulière  de  l'embryon  des  pyrosomes  : 
Chez  les  pyrosomes,  chaque  œuf  se  transforme  dans  un  sac 
ovarien  en  U7i  embryon  présentant  d'une  façon  rudimentaire 
la  conformation  générale  d'une  ascidie  et  appelé  cyatho- 
zoÏde.  (Clans.) 

CYATHULE  (si)  n.  f.  Genre  d'amarantacécs,  tribu  des 
achyranth(u-s.  (Les  cyathules  sont  des  herbes  ou  des 
sous-arbrisseaux,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs  terminales 
hermaphrodites.  Les  dix  espèces  connues  habitent  los 
régions  tropicales.) 

Cyaxare,  roi  des  Mèdes  (635-595  av.  J.-C).  Il  succéda 
à  son  père  Phraorte,  tué  devant  Ninive,  et  régna  qua- 
rante ans.  Il  réorganisa  d'abord  l'armée  mède,  puis  marcha 
contre  les  Assyriens,  qu'il  battit  en  plusieurs  rencontres, 
et  mit  le  siège  devant  Ninive.  Tout  à  coup,  il  fut  rappelé 
dans  son  pays  par  une  attaque  des  Scythes.  Ceux-ci  con- 
quirent la  Médie  et  l'occupèrent  pendant  vingt-huit  ans. 
Enfin,  Cyaxare  se  débarrassa  d'eux  en  massacrant  leurs 
chefs  dans  un  banquet  (607).  Il  s'allia  alors  à  Nabopolassar, 
roi  de  Babylone;  avec  lui,  il  assiégea,  prit  et  détruisit  Ni- 
nive, mettant  ainsi  lin  à  l'empire  d'Assyrie  (60tî).  Dès  lors, 
Cyaxare  fut  maître  de  l'Asie  antérieure  jusqu'à  l'Halys, 
limite  des  Lydiens.  Bientôt,  il  attaqua  Alyatte,  roi  de 
Lydie;  la  guerre  dura  cinq  ans,  avec  des  alternatives 
diverses.  Suivant  Hérodote,  une  éclipse  de  soleil,  survenue 
pendant  une  bataille,  effraya  les  deux  adversaires  et  amena 
la  paix.  Cyaxare  lit  épouser  à  son  fils  Astyage  la  lillo 
d'Alyatte.  nommée  Aryénis.  Lui-même  mourut  peu  de  temps 
après  (595).  —  Xénophon  mentionne  un  autre  Cvaxark, 
fils  d'Astyage,  qui  laissa  ses  Etats  à  son  neveu  Cyrus. 
Ni  Hérodote  ni  les  autres  historiens  ne  connaissent  co 
Cyaxare. 

CYBDEUS  {si-bdé-liss)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépido- 
ptères rhopalocères,  famille  des  nymphalidés,  comprenant 
de  jolis  papillons  propres  aux  régions  chaudes  de  l'Amé- 
rique, et  dont  on  connaît  quelques  espèces  noires  et  brunes, 
variées  de  blanc  et  de  bleu.  (Les  cybdelis  sont  ondes,  en 
dessous,  de  jaune  et  de  gris  comme  les  satyres.) 

CYBÈBE  ou  CYBEBUS  (si-bé-bttss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  rhynchophores,  famille  dos  curculionidés,  tribu 
des  cijbi'binés,  renfermant  des  charançons  noirs,  do  taille 
petite  ou  moyenne,  propres  à  Madagascar. 

CYBÉBINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères,  de 
la  famille  des  curculionidés  et  dont  le  genre  cyoète  est  le 
type.  —  L^n  cybébiné. 

GYBÉE  {si-hè)  n.  f.  Antiq.  Grand  vaisseau  de  transport, 
dont  Cicôron  parle  plusieurs  fois  dans  les  VerriJies.  (Ou  no 
sait  rien  do  précis  sur  ce  genre  do  bùtiment.) 

GyBÈLE.  Myth.  gr.  Un  dos  noms  de  la  Grande  Déesse 
de  Phrygie,  ou  Grande  Mère  {Magna  Mater),  ou  Mère  des 
dieux.  Kilo  avait  divers  surnoms,  suivant  les  localités  : 
déesse  ou  mère  du  Dindymo,  do  l'Ida,  do  Bérccynthe,  etc. 
Elle  fut,  do  bonne  heure,  identifiée  par  les  Grecs  avec 
Khéa,  mère  do  Zens.  Cybèle  était  une  personnification  des 
forces  naturelles,  uno  'déesse  de  la  terre,  do  l'agriculture, 
des  mines,  dos  fori-ts.  On  se  la  reprèsenlait  vivant  au  fond 
dos  bois,  sur  les  montagnes,  cscoriéo  do  corybantcs,  do 
lions  et  autres  bètes  féroces;  on  racontait  ses  amours 
sauvages  et  ensanglantées  avec  Attis  ou  Atys,  lo  dieu 
mâle  do  Phrygie.  Kilo  avait  uno  foule  de  sanctuaires  dans 
toute  la  partie  occidentale  de  l'Asie  Mineure  :  on  Phrygie, 
où  était  lo  centre  de  son  culte,  et  où  la  plupart  dos  villes 
importantes  avaient  pris  en  son  honneur  le  titre  do  jnétro- 
po/cs;  sur  beaucoup  do  points  de  la  Lydie;  sur  lo  mont  Ida, 
à  Cyziçjuo,  à  Pessinonte,  où  était  un  oracle  célèbre;  on 
Bithynie,  etc.  A  partir  du  V  siècle  avant  notre  ère,  le 
culte  de  Cybèle  so  répandit 
en  beaucoup  de  régions  do 
la  Grèce  continentale  :  eu 
Achaïe,  à  Thèbcs,  A  Olym- 
pio,  au  Piréo,  à  Athènes. 
Dans  la  Grèce  propre,  on  dé- 
signait généralement  Cybèle 
sous  le  nom  de  ntérc  drs 
dii'iix;  et  l'on  donnait  i  ses 
sanctuaires  le  nom  de  ntetroon 
(Olympie  ,  Athènes  ,  Piréo, 
etc.").  Kn  dehors  du  culte  pu- 
blic rendu  au  Metroonofih-iel 
se  constituèrent  de  tous  côtés 
dos  associations  religieuses 
ou  nrgéans  en  riionneur  do  la 
mère  des  dieux.  Partout  la 
crrando  fèto  annuelle  de  Cy-  , 
bèlo  se  célébrait  ù  l'équinoxo 
du   printemps,    du    22    au  Cybôle. 

27  mars.  Cotte  fèto  compre- 
nait, entre  autres  ;  des  cérémonies  symboliques  où  Ton  figu- 
rait toute  l'histoire  des  amours  do  la  déesse,  la  douleur,  la 
mutilation,  la  mortel  la  résurrection  d'Atys;  des  proces- 
sions de  corybantes,  qui  promenaient  par  les  bois  la  sta- 
tue de  Cybèle;  dos  courses  orgiaques,  des  danses  extati- 
fiues,  etc.  Outre  ces  cérémonios  poiuilaires,  on  célébrait 
dos  mystères  particuliers  dans  les  confréries  phrygiennes 
et  les'orgéons  grecs.  Au  culte  de  Cybèle  étaient  voués  de 
nombreux  groupes  do  prôtres  ou  prêtresses.  Kn  certains 
pays,  par  exemple  A  Pessinonte,  ils  formaient  do  puis- 
santes corporations  sacerdotales.  Mais  Cybèle  avait  aussi 
ses  prêtres  populaires  :  les  galles  ou  pi'ftros  eunuques, 

59 


CYBÈLE   —   CYGLANTIIERE 

qui  S8  multiplièrent  surtout  au  ii'  siècle  avant  notre 
ère,  et  les  métragyrtes  ou  prêtres  ambulants,  qui,  depuis 
le  IV  siècle  avant  notre  ère,  promenèrent  à  travers  tout 
le  monde  grec  des  statues  de  la  déesse  en  disant  la  bonne 
aventure.  Los  instruments  du  culte  étaient  le  couteau 
sacré,  le  cor,  la  liiite  phrygienne,  les  cymbales,  les  cas- 
tagnettes, le  tympanon  ou  tambour  de  basque. 

A  Rome,  le  culte  de  la  grande  mère  des  dieu-\  fut  intro- 
duit, en  804  av.  J.-C,  sur  l'ordre  dun  oracle  tiré  des  livres 
sibyllins.  On  alla  chercher  en  Asie  et  l'on  ramena  solen- 
nellement l'idole  de  Pessinonte.  Pour  la  recevoir,  on  con- 
struisit, sur  le  Palatin,  un  temple  de  la  mère  des  dieux, 
qui  fut  dédié  en  191.  Outre  la  fête  traditionnelle  de  la 
déesse,  qui  se  célébrait  du  22  au  27  mars,  ou  institua,  en 
souvenir  de  son  arrivée  à  Rome,  la  fête  annuelle  des 
megalesia,  accompagnée  de  jeux  mégalésiens  (4-10  avril). 
On  conserva  dans  ces  fêtes  les  rites  phrygiens,  auxquels 
s'ajoutèrent,  sous  l'empire,  les  taurobolies. 

Au  temps  de  la  lutte  contre  le  christianisme,  aux  m"  et 
iv«  siècles,  les  néo-platoniciens  imaginèrent  une  interpré- 
tation symbolique  et  très  édifiante  des  mythes  et  du  culte 
de  Cybèle.  .       .    _  ,  ., 

Iconogr.  Les  représentations  hgurees  de  Cybèle  sont 

fort  nombreuses,  principalement  sur  les  monnaies  d'Asie 
Mineure.  A  l'origine,  un  simple  bétyle  symbolisait  la 
déesse  :  telle  était  la  pierre  noire  de  Pessinonte.  Peu  à 
peu,  sous  l'influence  de  l'anthropomorphisme  grec,  on  ima- 
gina de  représenter  Cybèle  sous  les  traits  d'une  femme 
assise,  tenant  un  lion  sur  ses  genoux  ou  entre  deux  lions. 
Le  type  qui  prévalut  est  celui  de  la  femme  assise,  drapée 
et  voilée,  avec  une  couronne  murale  sur  la  tète.  Enfin,  l'on 
rencontre  fréquemment  des  groupes  de  Cybèle  et  d'Atys. 

CYBÈLE  (nom  mythol.)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  sténocaepe. 

CYBÉLIEN,  ENNE  {si,  li-in,  en)  a.  Adorateur  do  Cybèle. 

CYBÉLION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  ionopside. 

CYBERNÉSIES  <'si-bèr,  5Î  —  du  gr.  kubemètês,  pilote) 
n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fête  athénienne  instituée  par  Thésée,  en 
mémoire  des  pilotes  qui  avaient  guidé  ses  vaisseaux  dans 
son  expédition  de  Crète. 

CYBERNÉTIQUE  (si-bèr',  tik'  —  même  étymol.  qu'à  l'art, 
précéd.)  n.  f.  Did;ict.  Art  de  gouverner,  dans  la  classifica- 
tion d'Ampère. 

CYBIAIRE  {si-bi-èr')  a.  m.  Antiq.  rom.  Marchand  de 
poisson  salé,  il  On  disait  aussi  cybios.icte. 

CYBIANTHE  {sij  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  primulacées-mvrsinées,  à  feuilles  alternes,  à  fleurs  en 
grappes  axiUaires,  comprenant  environ  vingt-cinq  espèces. 

CYBIOSACTE  n.  m.  Antiq.  rom.  Syn.  de  cybiaiee. 

CYBISTAX  (si.  slakss)  n.  m.  Genre  de  bignoniacées, 
tribu  des  técomées,  habitant  l'Amérigue.  (Les  cybistax 
sont  des  arbres  à  feuilles  opposées,  digitées,  à  fleurs  en 
cymes  terminales.) 

CYBISTETER  isi,  slé-lér')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères carnassiers,  famille  des  dyticidés,  comprenant  des 
formes  de  grande  taille,  aplaties,  ovales,  atténuées  en 
avant,  vivant  dans  les  eaux  stagnantes.  (On  en  connaît  un 
grand  nombre  d'espèces,  réparties  sur 
tout  le  globe  et  abondantes  principale- 
ment dans  les  régions  chaudes;  une 
seule  habite  la  France  ;  elle  est  d'un  vert 
olivâtre.  ) 

CYBISTIQUE   {si-bi-stik')  n.  f.    Antiq. 
Syn.  de  cubistique. 

" —  Natat.  Art  du  plongeur. 

CYBIUM  {si-bi-om')  n.  m.  Nom  scienti- 
fique  des    poissons    du    genre    tassard. 

\.  TASSARD,  et  PÉLAMIDE. 

—  En'cycl.  Sous  le  nom  de  q/butm,  les 
auteurs  latins  entendaient  des  fragments 
de  chair  séchée,  provenant  des  pélamides,  ou  ces  poissons 
eux-mêmes.  Cijbium,  dans  le  langage  scientifique,  a  été 
pris  comme  synonyme  du  thon  pélamide  [pelaniys  Bona- 
artei)  de  la  Aîéditerranée. 

CYBO(Arano,  Arrone  ou  Aron),  Génois  d'origine  greciiue, 
né  en  1377,  dans  l'ile  de  Rhodes,  mort  à  Capoue  en  1457. 
II  partagea  avec  Thomas  Fregoso  le  gouvernement  de  la 
république  de  Gênes;  il  fut  chargé,  en  1440,  de  conduire 
des  secours  à  René  d'Anjou,  qui  le  nomma  vice-roi  de 
Naples.  Il  défendit  la  ville  contre  Alphonse,  qui  le  maintint 
dans  sa  vice-royauté.  Le  pape  Innocent  "VIII  est  son  fils. 

GybO  (Innocent),  prélat  italien,  arrière-petit-fils  du  pré- 
cédent, neveu  par  sa  mère  des  papes  Léon  X  et  Clé- 
ment VII,  né  en  1491,  mort  en  1.S50.  Nommé  cardinal  à 
vingt-deux  ans  par  le  pape  Léon  X,  il  posséda  simultané- 
ment quatre  archevêchés,  huit  évêchés,  de  riches  abbayes, 
et  fut  légat  do  Romagneetde  Bologne.  Après  l'assassinat 
d'Alexandre  de  Mcdicis,  il  gouverna  quelque  temps  Flo- 
rence pour  Cosmo  de  Médicis. 

CYBO  MalaSPINA  (Albéric),  homme  polititiue,  né  à 
Gênes  en  1527,  mort  en  1G23.  Chambellan  du  roi  d'Espagne, 
Philippe  II,  il  reçut,  en  15CS,  la  principauté  de  Massa,  qui 
fut  réunie  plus  tard  à  la  principauté  do  Carrare. 

CybO  (Vcronica),  Florentine  du  xvii"  siècle,  qui  s'est 
rendue  célèbre  par  sa  jalousie  et  sa  vengeance.  Elle  appar- 
tenait â  la  famille  des  princes  do  Massa,  et  était  mariée 
à  Jacques  .Salviati,  duc  de  San-Giuliano.  Celui-ci  ayant 
pris  une  maîtresse,  elle  la  fit  assassiner  par  des  bravi  et 
en  envoya  la  tête  dans  une  corbeille  à  son  époux.  La  jus- 
tice s'empara  de  cette  alTatro,  et  Veronica  Cybo  en  fut 
quitte  pour  s'exiler  do  Florence. 

CyBOCËPBALE  OU  CifBOCEPHALUS  (si,  sé-fa-luas) 
n.  m.  Genre  do  coléoptères  clavicornes,  famille  des  clam- 
binés,  comprenant  dos  formes  rondos,  convexes,  à  grosse 
této,  qui  semblent  vivre  dans  les  fourmilières.  (On  en 
connaît  une  vingtaine  d'espèces,  répandues  surtout  en 
Europe,  et  aussi  dans  l'Amérique  du  Nord,  l'Inde,  Mada- 
gascar et  le  Natal.) 

Cybulski  (Adalbert),  écrivain  polonais,  né  en  1812. 
mort  en  1807.  II  prit  part  à  l'insurrection  polonaise  de  1830, 
puis  professa  la  langue  et  la  littérature  slaves  à  Berlin 
(1841),  fut  quel<{U6  temps  député  ii  la  Chambre  prussienne 
et  enfin  professeur  a  Brcslau.  Ses  principaux  ouvrages 
Hoaf.Jjt  Ceilocivili  tuUano(lS'i<S);  Deinmcsatavonnes{lS60). 

GYGADÉ,  ÉE  [si)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rai>- 
purte  aux  cycas.  Ii  Ou  dit  aussi  cvcadacé,  ée. 


CYCADEES  (si)  n.  f.  pi.  Famille  déplantes  pharénogames 
gymnospermes,  voisines  des  conifères.  —  Une  cyCADÉE. 
"  —  Encïcl.  Les  cycadées  (neuf  genres  :  cycas,  zamie, 
dioon,  etc.),  plantes  des  régions  chaudes,  portent  des 
fouilles  grandes  et  composées,  pennées  au  sommet  d  un 
stipe  ou  d'une  tige  courte  et  renflée  ;  tige  et  feuilles  contien- 
nent des  canaux  sécréteurs  gommifères.  Leurs  fleurs,  en 
forme  de  cônes,  sont  unisoxuées  et  dioiques  :  dans  la  fleur 
mâle,  les  étamines  portent  à  leur  face  inférieure  de  nom- 
breux sacs  polliniquos;  le  bourgeon  femelle  représente 
une  fleur  unique.  Ikono  et  Webber  ont  montré  (1897)  que  la 
cellule  fertile  du  grain  de  pollen  produit  une  anthéridie  pe- 
dicellée;  celle-ci  forme,  dans  le  tube  pollinique,  deux  gros 
anthérozoïdes  dont  l'un  féconde  l'oosphère  do  l'ovule  : 
par  là  les  cycadées  se  rapprochent  otroitement  des  crypto- 
games vasculaires  et,  plus  spécialement,  des  rilicinées. 

CYCADINOCARPUS  (si,  puss)  n.  m.  Genre  de  fruits  fos- 
siles, qu'on  croit  appartenir  à  des  cycadées  et  abondant 
surtout  dans  les  terrains  secondaires.  (Les  cycadinocarpus 
sont  arrondis,  globuleux  ou  oblongs  ;  les  plus  gros  no  dé- 
passent pas  le  volume  d'une  châtaigne.) 

CYCADITE  (si)  n.  f.  Genre  de  végétaux  fossiles,  ayant  de 
l'analogie  avec  les  cycas.  Il  On  dit  aussi  cycadoïde. 
CYCADOiDÉ,  ÉE  \si}  adj.  Bot.  Syn.  de  cycadé,  ée. 
—  n.  f.  pi.  Classe  de  végétaux  dycotylédones,  compre- 
nant la  famille  des  cycadées.  —  Une  cycadoîdée. 

CYCADOÏDEA  (si,  dé)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  végétaux 
fossiles,  que  l'on  croit  être  des  tiges  de  cycadées.  (Les 
ciiK|  ou  SIX  espèces  décrites  proviennent  des  terrains  se- 
condaire, jurassique  et  crétacé.) 

CYCADOLÉPIS  (si, /Jiss)  n. m.  Genre  de  fossiles,  créé  pour 
des  écailles  que  l'on  rapporte  à  des  bourgeons  de  cycadées. 
CYCADOMYÉLON  (si)  n.  m.  Genre  de  végétaux  fossiles, 
fonilo  sur  des  moules  rapportes  à  des  cavités  médullaires 
do  liges  de  cycadées  et  trouvés  dans  l'infra-lias  do  la 
Moselle. 

CYCADOPSIS  (si,  psiss)  n.  m.  Genre  de  plantes,  fossiles 
dans  les  terrains  tertiaires  et  rapportées  aux  conifères. 

CYCADOPTÉRIS  (si,  riss)  n.  m.  Genre  de  fougères, 
fossiles  dans  les  terrains  secondaires. 

CYCADORACHIS  (si,  chiss)  n.  m.  Genre  fondé  sur  des 
rachis  ou  côtes  de  cycadées,  fossiles  dans  le  kimméridjien 
inCérieur. 

CYCADOSPADIX  (si,  spa-dikss)  n.  m.  Groupe  de  cycadées, 
fossiles  dans  les  terrains  secondaires. 

CYCADOXYLÉES  (si,  ksi)  n.  f.  pi.  Végétaux  fossiles  du 
terrain  carbonifère,  voisins  des  cycadées.  —  Une  cyca- 

DOXYLÉE. 

CYCAS  (si-kass)  n.  m.  Genre  de  cycadées. 

—  Encycl.  Los  cycas  sont  des  végétaux  ligneux,  à  fleurs 
dioiques.  Leurs  carpelles  sont  de  grandes  feuilles  pennées, 
dont  les  bords  info-  ,  , 
rieurs  s'organisent  en  ..  â-  ' 
ovules ,  ([Ui  peuvent  at- 
teindre la  grosseur 
dune  prune.  La  gym- 
nospermie  est  réelle, 
mémo  pendant  la  fruc- 
tification. 

Les  cycas  sont,  pour 
la  plupart,  originaires 
des  régions  chaudes  de 
l'Asie  orientale.  La 
moelle  do  leur  tige 
fournit  en  assez  grande 
abondance  un  sagou 
inférieur  à  celui  des 
sagoutiers,  mais,  néan- 
moins ,  susceptible  de 
servir  à  l'alimentation. 

Le  genre  cycas  ren- 
ferme une  dizaine  d'es- 
pèces, appartenant  aux  régions  tropicales.  La  plus  connue 
est  le  cycas  enroulé  du  Japon  (cycas  revoluta).  Les  cycas 
sont  très  recherchés  pour  orner  les  serres,  à  cause  de 
l'étrangeté  et  de  l'élégance  de  leur  port;  on  les  multiplie 
par  le  bouturage  des  bourgeons  qui  se  développent  sur  la 
tige. 

CYCÉON  (si-sé  —  du  gr.  knkeùn,  dérivé  lui-même  de 
kukàn,  remuer,  brouiller)  n.  m.  Antiq. 
gr.  Breuvage  mystique,  composé  de  fa- 
rine d'orge,  de  miel,  de  fromage,  de  vin 
et  d'eau ,  que  l'on  buvait  durant  les 
mystères  d  Eleusis,  en  souvenir  de  la 
boisson  offerte  par  lambé  à  Démèter. 
Il  Divers  breuvages  mélangés,  ou  po- 
tions médicales. 

CYCHRAME  ou  CYCHRAMUS (si-toa- 
muss)  n.  m.  Genre  d'insoctes  coléoptères 
clavicornes,  famille  des  nitidulidés,  type 
d'une  petite  tribu  dite  des  cychraminés, 
comprenant  des  formes  coui'tes  et  con- 
vexes, pubescentes,  qui  vivent  sur  les 
fleurs  ou  dans  les  champignons.  (On  connaît  cinq  ou  six 
espèces  de  cychrames,  réparties  dans  l'hémisphère  nord.) 

CYCHRE  (siAr')  ou  CYCHRUS  (si-kruss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  carnassiers ,  famille  des  carabidés , 
tribu  des  caraliinés,  comprenant  dos  formes  bombées,  à 
tcto  et  tliorax  rétrécis, 
de  couleur  sombre  ou 
bronzée. 

—  EncycTj.  Les 
c'/clves  sont  de  taille 
moyenne,  avec  les 
pattes  ot  les  antennes 

liiics,  vivant  dans   les  Cychre  (réd.  au  tiers), 

forêts  humides  de  l'iiô- 

misphèro  boréal,  ils  attaquent  les  escargots  en  introdui- 
sant leur  longue  tête  dans  les  coquilles;  ils  produisent,  en 
frottant  leur  abdomen  contre  les  ulytros,  une  stridulation 
assez  forte.  On  connaît  une  ([uarantaino  d'espèces  de  ces 
insectes  élégants  et  ordinairement  rares.  Deux  so  trou- 
vent dans  les  environs  de  Paris. 

CychRÉE  ou  CenCHRÉE.  Myth.  gr.  Roi  légendaire  de 
Salami  no;  fils  do  Poséidon  et  do  Salamis;  pèi-e  de  Glau- 
cée.  Il  devint  roi  de  Salamine,  après  avoir  tué  un  dragon 
qui  dévastait  l'île.  Chassé  de  Salamine  par  Euryloquo,  il 


Cycaa. 


4GG 

fut  accueilli  par  Démèter,  ù  Eleusis,  et  devint  prêtre  de 
son  temple.  Pendant  la  célèbre  bataille  navale  de  Salamine, 
un  dragon  ayant  été  aperçu,  l'oracle  déclara  que  c'était  le 
héros  Cychrée.  Les  honneurs  divins  lui  étaient  rendus  en 
Attique  et  dans  l'île  de  Salamine. 
CYCINNIS  n.  f.  Chorégr.  ant.  "V.  sikinnis. 

CycINNIS.  Myth.  gr.  Satyre  de  la  suite  de  Dionysos.  Il 
donna  son  nom  à  la  cycinnis  (ou  mieux  sikinnis),  danse  en 
usage  dans  le  drame  satyrique. 

CYCLABLE  (si  —  rad.  cycle)  adj.  Se  dit,  en  vélocipédie, 
d'une  bonne  route,  d'un  chemin  bien  entretenu.  ll  Trottoir 
cyclable.  Dans  la  campagne,  Chemin  ménagé  le  long  d'une 
route  pavée,  pour  1  usage  des  cyclistes.  —  En  ville,  Sec- 
tion longitudinale  de  trottoir,  soigneusement  bitumée  et 
réservée  aux  cyclistes.  (Le  premier  trottoir  cyclable  con- 
struit à  Paris  est  celui  de  l'avenue  de  la  Grande- Armée.) 

CYCLACHÈNE  (s;,  kèn')  n.  f.  Genre  de  composées- 
héliauthoidées,  à  feuilles  alternes  et  à  fleurs  apétales. 

CYCLADE  ou  CYCLAS  (si-klass)  n.  f.  Nom  scientifique  de 
divers  genres  de  mollusques  lamellibranches,  aujourd'hui 
tombé  en  désuétude,  on  raison  de  la  loi  do  priorité  qui  régit 
la  nomenclature  zooiogique. (Le genre  cyclas de  Klein (1753) 
est  synonyme  de  lucina  ;  le  cyclas  de  Bruguière  (1792)  est 
synonyme  de  sph^eriu.m,  tout  comme  le  cyclas  de  LamarcU 
(1199).]  —  Le  nom  de  cycladidés,  aujourd'hui  disparu,  est 
synonyme  do  cvrknidus.  V.  ldcine,  sph^rium,  cyrénidés. 

CYCLADE  on  CYCLADÉNIE  (si,  ni)  n.  f.  Petite  herbe  à 
tige  courte,  à  rhizome  eliaruu,  de  la  famille  des  apocynées, 
ot  qui  habite  la  Caliloruio. 

GyclaûES,  groupe  d'îles  de  la  mer  Egée,  ainsi  nom- 
mées du  mot  grec  xù?.).»;  (cercle),  parce  qu'elles  forment  à 
peu  près  cette  figure  autour  de  l'antique  Délos  ;  134.700  h. 
Selon  la  Fable,  nyniplies  métamorphosées  en  rochers  pour 
n'avoir  pas  voulu  sacrifier  à  Neptune.  D'après  la  géologie 
et  l'orogénie,  témoins  d'une  ancienne  »  Egéide  »  disloquée 
aux  temps  tertiaires.  Les  phénomènes  volcaniques  (San- 
torin),  les  marbres  (Pares)  y  sont  fréquents.  Iles  peu 
fertiles,  mais  sous  un  ciel  presque  toujours  pur  et  possé- 
dant des  sites  enchanteurs.  Population  de  pécheurs,  do 
caboteurs,  do  pêcheurs  d'épongés.  Escale  des  paquebots 
a  Uoimoupolis  (Syra). 

Cycl.'VDES  (grandes),  nom  donné  par  Bougainville  aux 
Nouvelles-Hébrides. 

cyclamen  (si-kla-mén)  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  primulacées,  tribu  des  lysimachiées,  compre- 
nant une  dizaine  d'espèces,  qui  croissent  dans  l'Europo 
centrale  ot  méridionale  et  dans  le  nord  de  l'Afrique,  il  Ou 

dit  aussi   CYCLAME. 

Encycl.  Ce  genre,  un  des  plus  intéressants  de  la 
famille,  renferme  des  plantes  vivaces,  à  gros  tubercule, 
d'où  naissent  des  racines  fibreuses  ot  des  feuilles  radicales 
à  long  pétiole  rougeâ- 
tre,  souvent  coloré  en 
rouge  pouriire  à  la  face 
inférieure.  î.eshampes, 
qui  naissent  également 
du  tubercule  et  dépas- 
sent les  pétioles,  se  ter- 
minent chacuneparune 
fleur  renversée,  présen- 
tant un  calice  à  cin(( 
divisions;  une  corolle  à 
cinq  pétales  redressés 
vers  le  ciel  et  tordus 
sur  eux-mêmes,  et  cinq 
etamiuos.  Le  fruit  est 
une  petite  capsule  ar- 
rondie, polysperme.  Le 
plus  commun,  le  cycla- 
men d'Europe ,  habite 
particulièrement  les  ré- 
gions montagneuses  de  l'Europe  centrale,  où  il  croît  dans 
les  endroits  pierreux.  Employé  jadis  en  thérapeutique  hu- 
maine, aujourd'hui  la  médecine  vétérinaire  en  fait  encore 
usage.  On  en  aextrait  un  alcaloïde,  \a.cyclamine,  qu'on  a  pro- 
posée comme  succéilané  do  la  coque  du  Levant  pour  étour- 
dir le  poisson.  Les  cyclamens,  dont  plusieurs  supportent  la 
pleine  terre,  sont  cultivés  comme  végétaux  d'ornement. 

CYCLAMINE  (si  —  rad.  cyclamen)  a.  f.  Matière  colorante 
teignant  en  rouge,  obtenue  en  chauffant  la  dichloroflno- 
rescéine  avec  de  i'oau  et  du  sulfure  de  sodium,  ll  Alcaloïde 
extrait  des  tubercules  du  cyclamen  d'Europe. 

CYCLAMIRÉTINE  (si'i  n.  f.  Poudre  amorphe,  résultant  du 
dédoublement  do  lacyclamino  en  co  composé  et  en  glucose. 

CYCLAMOR  (si  —  du  gr.  kuklos,  cercle)  n.  m.  Pièce  héral- 
dique, qui  est  un  anneau  ou  une  bordure 
circulaire  et  qu'on  appelait  aussi  orle 
ROND.  (Quand  les  cyclamors  sont  en 
nombre  sur  un  mémo  écu,  ils  prennent 
le  nom  d'annelets.) 

CYCLAMOSE  (si)  n.  f.  Chim.  Sucre 
contenu  dans  les  rhizomes  du  cyclamen 
d'Europe. 

CYCLANTHE  (si)  n.  m.  Genre  de  plan- 
tes, tyjie  de  la  famille  des  cyclantttées, 
comprenant  environ  trente-six  espèces, 
qui  croissent  dans  l'Amériquo  tropicale. 

CYCLANTHE,  ÉE  (si)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  au  cyclanihe.  ll  On  dit  aussi  cyclantuace,  ée. 

CYCLANTHÉES  (si)  a.  f.  pi.  Famille  de  plantes  monoco- 
tylédones.  —  Une  cyclanthée. 

—  EiScYcL.  La  famille  des  cyclantliées  comprend  des 
végétaux  â  tige  arborescente,  produisant  en  général  des 
racines  aériennes.  Les  fleurs,  monoïques  ou  polygames, 
sont  groupées  en  spirale  sur  le  même  spadice,  et  forment 
alternai ivement  une  spire  do  fleurs  mâles  et  une  autre  de 
llnurs  femelles.  Les  fruits  sont  charnus,  monospermes, 
ordinairement  soudés  entre  eux  et  environnes  par  des 
écailles  persistantes.  Cette  famille  renferme  les  genres 
cyclanihe,  rarhinoinque,  wcttinie. 

CYCLANTHÈRE  (si.  ter')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  dos  cuciirbitacées,  tribu  des  élatériées,  renfermant 
une  vingtaine  il'espèces  qui  croissent  au  Mexique. 

CYCLANTHÉRÉ,  ÉE  (si)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  à  la  cyclanthère. 


D'argent  an  cyrla- 
mor  de  blDople. 


467 

—  II.  f.  i>I.  Trilm  ilo  i^iu-urbitacôos,  compronaut  lo  seul 
genre  cijclanUii'rc. —  Une  (■Y(I,\nthi'crkb. 

CYCLAS  [si-klass  —  du  f;r.  /cuklos,  corcio)  n.  f.  Antiq.  gr. 
Roim  do  fonime  do  formo 
circulairo,  et  (|ui  évx\t  gav- 
nio  d'iino  bordure  d'or  ou 
hrodôo  d'or.  (On  dut  limitiT 
ù  6  onces  l'or  (|ii'on  pourrait 
employer  û,  eoUo  oléganto 
ganiiiiir**.) 

CYCLASTER{SJ*-/c/a-î;è7'') 
n.  m.  l'alôont.  Gonro  d'our- 
sins irré^uliors,  famille  dos 
spatany;i<U''s,  comprenant 
des  formes  voisines  des  tri- 
pylus,  et  fossiles  dans  les 
terrains  éocùnes. 

CYCLE  {sikl'  —  du  gr. 
A-»A7o«. cercle)  n.  m.  Astron. 
Nom  donné  à  certaines  pô 


CYCLAS 


CYCLIADAS 


Rome  vêtue  Je  la  cyclas 
(peinture  du  p:ilaiâ  liarberirn). 


riodes  de  temps  correspondant  approximativement,  pour 
la  plupart,  aux  intervalles  qui  séparent  deux  retours  suc- 
cessifs d'un  mômo  phénomène  céleste  rCYCLKSo^ai/'e.  Il  Cycle 
$nt/iia/jne  ou  civûcidaire.  Période  de  I.ICO  ans,  en  usage 
cliez  les  Egyptiens,  il  Cycle  chaldèen.  Période  de  600  ans 
ou  do  7.121  mois  lunaires,  n  Petit  cycle  chahlôoi.  Période 
do  IS  ans  ou  do  223  lunaisons,  n  Ci/cle  ronmin  ou  de  Niimn, 
Période  de  24  ans,  au  bout  de  laquelle  on  remettait,  à  l'aide 
d'intercalations,  l'année  civile  en  concordance  avec  l'année 
solfiro.  Il  Cycle  pascal,  dionysien  ou  victorien.  Période  do 
532  ans,  inventée  par  Denys  le  Petit  ou  par  Victorius,  et 
après  laquelle  la  fête  de  "Pâques  correspond  aux  mêmes 
dates  se  reproduisant  dans  le  même  ordre,  ii  Cycle  solaire, 
Cycles  lunaires ,  Cycle  d'indiction  romaine.y.iB.  part.enc^cl. 

—  Par  ext.  Suite,  série  :  Aucun  grand  événement  de  l  his- 
toire ne  s'est  passé  sans  donner  lieu  à  un  cycle  de  fables. 
(Renan.)  il  Hcunion,  groupe,  classe  :  Le  cycle  des  peintres 
orientaux. 

—  Biol.  Cycle  évolutif,  Evolution  des  ôtres  vivants,  avec 
retour  au  point  de  départ  «  Ex  ovo  ad  ovum  ».  V.  la  partie 
encycl. 

—  Littér.  Dans  l'histoire  littéraire,  Groupe  de  poèmes 
constituant  une  sorte  de  cercle  autour  d'un  fait,  d'un  héros 
ou  d'une  fanxille. 

—  Mèc.  Moteur  inventé  par  Testud  de  Beauregard, 
qui  lui  a  donné  le  nom  de  cycle,  et  au  moyen  duquel  on 
obtient  un  rendement  supérieur  à  celui  "des  machines 
ordinaires  avec  une  même  dépense  de  combustible,  la 
vapeur  qui  sort  du  cylindre  étant  réemployée,  au  lieu 
d'être  condensée  ou  perdue  dans  l'atmospnère.  (Le  cycle, 

3ui  peut  s'appliquer  à  toute  espèce  do  moteur  à  vapeur, 
evient  surtout  très  pratique  dans  les  machines  rotatives 
sans  piston.) 

—  flléd.  anc.  Période  d'exercices  et  d'alimentation  dis- 
posée dans  un  ordre  progressif,  pour  un  but  déterminé. 

II  Cycle  résomptif,  Celui  qui  avait  pour  but  de  réparer 
les  forces  du  malade  affaiblies  par  la  médication,  il  Cycle 
récorporatif  ou  métasyncrilique.  Celui  qui  suivait  le  pré- 
cédent, et  où  la  dose  dos  aliments  était  augmentée  en 
quantité  et  en  substance. 

—  Véloc.  Se  dit  de  toute  espèce  de  vélocipèdes  :  bicy- 
cle, bicyclette,  tricycle,  tandem,  etc.  On  dit  couramment  : 
Un  fabricant  de  cyclks. 

—  Zool.  Genre  do  trilobîtes,  qui  comprend  une  seule 
espèce,  trouvée  dans  les  calcaires  de  France  et  d'An- 
gleterre. 11  Nom  donné  par  Milne-Eilwards  à  l'ensemble  des 
cloisons  qui  divisent  la  cavité  entière  ou  une  série  com- 
plète de  chambres  similaires  chez  les  polypiers. 

—  Encycl.  Astron,  I.  Cycle  solaire.  C'est  une  période  do 
vingt-huit  années  juliennes  ;  sa  propriété  est  de  ramener, 
après  cet  intervalle,  les  mêmes  jours  de  la  semaine  aux 
mêmes  dates  du  mois.  Comme  ce  fait  se  présente  on  parti- 
culier pour  le  dimanche  [dies  salis),  on  a  donné  à  ce  cycle 
la  dénomination  de  "  solaire  ",  bien  qu'il  n'existe  aucune 
corrélation  entre  sa  durée  et  celle  dune  révolution  du 
soleil.  La  propriété  dont  il  vient  d'être  question  subsiste 
dans  le  calendrier  grégorien,  à  condition,  toutefois,  que 
l'on  tienne  compte  du  jour  supprimé  dans  les  années  sécu- 
laires non  bissextiles. 

II.  Cycles  lunaires.  Le  premier  de  ces  cycles  fut  ima- 
giné par  Cléostrate  de  Ténédos,  afin  d'établir  une  con- 
cordance périodique  entre  l'année  grecriue,  composée 
de  354  jours,  et  la  révolution  solaire;  ce  cycle,  appelé 
octatéride,  se  composait  de  8  années  lunaires  ayant  cha- 
cune 12  et  13  mois  alternativement.  Comme  Cléostrate 
avait  fait  sur  la  durée  de  la  lunaison  uno  hypothèse 
erronée,  la  concordance  qu'il  avait  espérée  cessa  bientôt 
d'avoir  lieu;  pour  y  remédier,  deux  astronomes  athéniens  : 
Môton  et  Eurtétnon,  proposèrent,  vers  l'an  433  av.  J.-C, 
la  célèbre  ennéadécatérile,  ou  cycle  de  fO  ans  :  co  nouveau 
cycle,  toujours  établi  dans  la  croyance  d'un  mois  lunaire 
égal  à  29  jours  1/2,  comprend  235  lunaisons,  après  les- 
quelles les  nouvelles  lunes  se  reproduisent  aux  mêmes 
dates  ;  on  trouva  ce  cycle  si  beau  qu'on  le  fit  graver  en 
lettres  d'or  sur  le  temple  do  Minerve  :  c'est  pour  cola  quo 
le  rang  qu'une  année  occupe  [de  1  ù  19]  dans  lo  cycle 
lunaire  dotit  elle  fait  partie  se  nomme  son  nombre  d'or. 

En  réalité,  l'j  années  juliennes  surpassaient  do  1  h.  28' 
environ  la  durée  do  235  lunaisons  qui  composent  le  cycle 
de  Méton. 

Un  es.sai  pour  corriger  cet  écart  fut  tenté,  pou  do  temps 
après,  j)ar  l'astronome  Calippo.  (V.  Camitk.)  Malheureu- 
sement, comme  on  attribuait  encore  à  l'année  solaire  une 
rbiréo  de  3Gri  jours  1/4,  tout  essai  fait  pour  obtenir  la  con- 
cordance ne  pouvait  aboutir. 

III.  Cycle  d'indiction  romaine.  C'est  une  période  intro- 
duite à  Rome  sous  les  empereurs  et  qui,  au  début,  dési- 
gnait un  imjx'it  extraordinaire  prélevé  tous  les  quinze  ans  : 
]ilus  tard,  ello  fut  omployéo  comme  note  chronologique, 
apposée  au  bas  des  cnartes  et  diplômes  ;  elle  est  encore 
aiîtucllemenl  en  usage  dans  les  bulles  de  la  papauté. 

ICnlin,  au  xvi"  siècle,  le  chronologiste  Josepn  Scaliger 
donna  le  nom  do  «  période  julienne  >.  à  un  mtervallo  do 
7.980  ans,  obtenu  en  faisant  lo  produit  des  trois  nom- 
bres 28,  19  et  15  qui  représontf^nt,  en  années  juliennes, 
la  durée  îles  cycles  solaires  do  Méton  et  d'indiction  ro- 
maine. On  a  convenu  que  la  période  julienne  commence 
l'an  4712  avant  notre  ère.  Cette  année,  naturellement,  a, 
on  m(^me  temps,  le  rang  1  dans  chacun  des  trois  ryclos. 
-  Biol.  II  faut  se  garder  de  donner  une  signification 
absolue  &  cette  expression  do  »  retour  au  point  de  départ  -i . 


Il  n'y  a  jamais  régression  véritable  on  biologie  ;  on  réalité, 
on  part  d'un  œuf  ou  d'une  spore,  pour  arriver  à  plusieurs 
œufs  ou  spores  semblables  aux  premiers  ;  il  y  a  donc  mul- 
tiplication, et  non  régression.  La  véritablo  régression 
serait  celle  d'un  ballon  do  baudruche  qui,  petit  d'abord, 
serait  gonflé  jusqu'à  un  certain  volume  maximum,  puis  dé- 
gonflé jusqu'à  ce  qu'il  revienne  au  volume  primitil,  tandis 
que,  chez  les  ôtres  vivants,  co  qui  correspond  au  ballon 
do  baudruche  se  divise,  lorsqu'il  a  atteint  son  maximum, 
en  un  certain  nombre  do  corps  semblables  à  co  qu'il  était 
lui-même  au  début. 

On  no  peut  guère  appliquer  l'expression  «  cycle  évo- 
lutif» à  l'homme  et  aux  animaux  supérieurs;  le  corps  de 
l'iiommo,  parti  de  l'œuf,  ne  se  résout  pas  tout  entier  en 
éléments  reproducteurs;  il  en  émet  seulement  aux  dé- 
pens d'une  partie  de  sa  substance. 

Au  contraire,  beaucoup  d'êtres  vivants,  au  lieu  d'avoir 
un  corps  mortel  comme  l'honinu^  se  divisent  tout  entiers 
à  l'état  adulte  en  corpuscules  vivants  capables  de  recom- 
mencer la  même  évolution;  on  dit,  alors,  que  leur  cycle 
évolutif  est  fermé. 

Lo  cycle  évolutif  est  particulièrement  remarquable  chez 
les  sporozoaires,  animaux  vivant  à  l'intérieur  dune  cel- 
lule hûte,  comme  parasites.  Ils  commencent  par  un  spo- 
rozoïie,  qui  se  développe  aux  dépens  de  la  substance  de 
l'hôte  jusqu'à  un  volume  maximum  et  qui,  ce  maximum 
atteint,  se  divise  en  un  nombre  généralement  constant  do 
corpuscules  identiques  au  sporozoïte  initial. 

Telle  est,  par  exemple,  la  coccidio  du  lapin,  qui,  après 
avoir  atteint  son  volume  maximum  (Jig.  1),  contracte  sa 
substance  {fig.  2)  en  une  masse  arrondie  qui  se  divise  eu 
quatre  sporôblastes  {////.  3J.  Chaque  sporoblasto  devient 
une  spore  [fiij.  4),  de 
laquelle  sortiront 
deux  sporozoïtes, 
qui  recommenceront 
le  même  cycle  évo- 
lutif dans  le  foie  d'un 
lapin. 

Cl.  Bernard  con- 
sidérait comme  ca- 
ractéristique des 
êtres  vivants  1  évo- 


Fin  de  l'évolution  du  l.a  coccidie 
du  la[)iQ. 


lution  qu'il  définissait  ainsi  :  ■ 
ît,  décline  et  meurt. 


L'être  vivant  apparaît,  s'ac- 
croît, ctécline  et  meurt.  »  On  voit  que  la  dernière  partie  de 
cette  définition  ne  se  rapporte  pas  aux* animaux  ayant  un 
véritable  cycle  évolutif. 

—  BiBLioGR.  :  Le  Dantec  :  Evolution  individuelle  et  hé- 
rédité (Paris,  1898). 

—  Bot.  Cycle  foliaire.  C'est  l'ensemble  des  feuilles  qu'on 
rencontre  successivement  à  la  surface  d'une  tige,  dans  la 
disposition  isolée,  quand  on  part  d'une  certaine  feuille, 
prise  comme  origine,  pour  aboutir  à  la  première  qui  lui 
soit  exactement  superposée  ;  le  cycle  foliaire  est  repré- 
senté par  une  fraction  dont  le  dénominateur  indique  lo 
nombre  de  feuilles  qu'il  comprend,  et  le  numérateur  le 

nombre  de  tours  d'hélice  qu'il  occupe  (^  chez  le  chêne). 

—  Littér.  I.  Cycles  grecs.  Chez  les  Grecs,  un  cycle  d'épo- 
pées se  forma  autour  de  la  guerre  de  Troie.  Les  œuvres 
qui  composent  ce  premier  cycle  comprennent  YlUade, 
VOhjssée  et  les  poèmes  qui  les  complètent  sans  les  ré- 
péter, de  manière  à  former  uno  histoire  suivie  depuis  la 
naissance  des  Titans  jusqu'à  la  mort  d'Ulysse.  Nous 
citerons  : 

l"  Stasinos  de  Chypre,  qui  avait  composé,  sous  le  titre 
de  Chants  cypriens  ou  cyp7'iaques{v.  cypriaqdks),  une  épo- 
pée, qui  servait  de  prologue  à  VlUade;  2**  Arctinus  de  Milet 
(vm*  s.  av.  J.-C),  auteur  d'un  poème  de  nt>uf  mille  vers  en  cinq 
livres,  intitulé  :  Ethiopide,  dont  il  avait  lait  un  appendice  ù 
l'Iliade.  [h'Ethiopide  commençait  à  l'arrivée  des  Amazones 
devant  Troie,  aussitôt  après  les  funérailles  d'Hector,  et  so 
continuait  par  le  récit  de  l'arrivée  et  de  la  mort  do  Momnon. 
Dans  un  autre  poème,  en  deux  livres,  la  Destruction  d'IUon, 
il  racontait  la  prise  do  Troie  ;  3*  Leschôs  de  Le&bos 
(30"  olymp.),  lequel  tenta  également  de  compléter  l'Iliade 
par  un  poème  intitulé  :  la  Petite  Iliade,  en  quatre  livres, 
qui  contenait  les  aventures  de  Philoctèto,  de  Néoptolème, 
et  surtout  d'Ulysse  ;  4*  Agias  do  Trézône,  qui  s'était  occupé 
à  relier  les  épopées  d'Arctinus  et  de  Leschès  à  l'Odyssée 
par  un  poème  intitulé  :  les  Iletuurs.  eu  cinq  livres,  ort  il 
racontait  le  rapatriement  des  chefs  grecs,  en  particulier 
des  Atridcs;  5"*  Eugammon  do  Cyrène  (.>3' olymp.),  lequel 
avait  composé  uno  Télégomc,  en  deux  livres,  pour  servir 
do  complément  à  l'Odyssée  et  au  cycle  poétique  tout  entier. 

Outre  le  cycle  troyen,  on  peut  retrouver  le  souvenir  d'un 
cycle  thébain,  auquel  se  rattachent  diverses  épopées  dont 
la  guerre  do  Thèbes  et  les  exploits  d'Hercule  avaient 
fourni  lo  sujet,  et  qu'on  attribuait  à  Homère.  La  plus 
connue  était  uno  Thébaidc  ou  Expédition  d'Amphiaraos,  on 
sept  livres,  contenant  plus  de  cinq  mille  vers  ;  c'est  proba- 
blement la  source  où  avaient  puisé  les  poètes  qui  ont  célébré 
les  infortunes  d'Œdipe  et  do  ses  enfants  ;  ello  faisait  suite 
à  VtEdipodie  de  Cinœthon  et  so  continuait  par  les  Epîgones 
ou  l' Alcnavonide,  récit  do  la  seconde  guerre  de  Thèbes.  La 
Prise  d'Œchalie  se  rattachait  à  l'histoiro  d'HôraUlès. 

Toutes  ces  épopées,  aujourd'hui  perdues,  nous  sont 
connues  surtout  par  l'extrait  que  le  patriarche  Photius  a 
fait  de  la  clirestomathie  du  grammairien  Proclos,  et  aussi 
par  l'inscription  Borgia.  Elles  ont  fourni  à  la  tragédie 
groc<[ue  un  très  grand  nombre  do  sujets.  Pendant  long- 
temps, elUîs  furent  toutes  attribuées  à  Homère.  Leur 
classification  par  cycle,  tout  artificielle,  remonte  à  Zéno- 
dote  d'Ephôse  (m'  s.  av.  J.-C). 

IL  Cycles  français.  Dans  l'histoire  do  l'épopée  française, 
on  peiit  distinguer  d'abord  trois  cycles  :  le  cycle  du  roi, 
dont  Charlemagno  est  le  centre,  et  qui  est  consacré  aux 
guerres  nationales;  ensuite,  lo  cycle  de  Uartn  de  Mont- 
(flanc,  où  sont  racontées  les  luttes  des  Provençaux  contre 
les  Sarrasins  (Guillaume  d'Orange  en  est  lo  principal 
héros)  ;  cntiu,  le  cjfcle  de  Doon  de  Maycnce  ou  cycte  féodal. 
exprimant  la  révolte  do  la  féodalité  contre  la  royauté,  ou 
les  guerres  dos  barons  entre  eux.  Les  trouvères,  un  peu  plus 
tara,  tentèrent  de  rattacher  les  cycles  secondaires  aux  cy- 
cles supérieurs.  Ils  chercheront  dos  analogies,  dos  rappro- 
chements, des  liens  lin  parenté,  qu'ils  inventèrent  sans  scru- 
pule. Ce  travail  donna  lieu  à  dos  généalogies  absurdes. 

Lo  dernier  cycle  français  a  été  celui  des  croisades. 
IjOS  poèmes  qu'il  comprend  ont  déjà  presque  les  carac- 
tères d'une  chronique.  Los  épopées  empruntées  à  dos 
récits   légendaires    rolatifË  aux  Grecs    et  aux   Romains 


'  Alexandre,  romans  do  Troie,  do  Thèbes,  do  J.  César,  etc., 
formèrent  le  cycle  de  l'antiquité.  Enfin,  le  cycle  breton  ou 
de  la  Table  ronde  fut  constitué  par  les  romans  d'origine  et 
d'inspiration  celtiques  (Tristan,  Percoval,  Lancelot  du 
Lac,  etc.). 

—  Math.  Etant  donnée  uno  équation  algébrique  en 
u  et  z  irréductible  et  entière,  f{u,  j)  =  O;  imaginons  que 
pour  uno  valeur  z  =  a,  l'équation  f{u,  a)  =  0  admette  p 
racines  égales  à  p  :  pour  une  valeur  de  z  voisine  de  a,  l'é- 
quation précédente  admet  p  racines  voisines  de  p;  ces 
racines  forment  un  certain  nombre  do  systèmes  et  chacua 
de  ces  systèmes  peut  être  représenté  par  un  môme  déve- 
loppement : 

m  m, 

w-p  =  a  (z-A  '  +  a,  (z-a\  "  -\-... 


l 


n  étant  un  nombre  entier,  m,  m,...  des  nombres  entiers 
ositifs  et  croissants,  a,  a,...  des  coefficients  quelconques. 
a  portion  de  courbe  représentée  par  cette  équation  est 

un  cycle  ayant  pour  origine  le  point  a,  p  ;  si  —  est  supé- 

périeur  ou  égal  à  1,  on  dit  que  le  cycle  est  d'ordre  ou  de 
degré  n  ;  dans  le  cas  contraire,  en  faisant  le  développe- 
ment inverse,  ou  aurait  : 


h'- A'"  -i  i\  (>'-^y 


on  dit  que  le  cycle  est  ô-'ordre  ? 

Le  degré  d'un  cycle  est  conservé  dans  toute  transfor- 
mation homographique.  Uno  transformation  par  polaire 
réciproque  dooue  un  cycle  corrélatif,  dont  lo  degré  est  la 
classe  du  premier. 

—  Phys.  On  donne  le  nom  de  cycle  à  uno  série  do 
transformations  subies  par  un  corps  on  général,  et  en 
particulier  par  un  agent  servant  à  transformer  la  chaleur 
en  énergie  mécanique  dans 
une  machine  thermique. 

Ces  transformations  affec- 
tent, pour  le  corps  en  expé- 
rience, le  volume,  la  pression 
et  la  température,  trois  va- 
riables liées  par  une  relation 
f{pf  i'.  0  =  0.  Si  l'on  consi- 
dère p,  V  et  t  comme  des 
coordonnées  courantes,  cette 
équation  représente  une  sur- 
face dont  chaque  point  A  ca- 
ractérise une  manière  d'être 
possible  pour  le  corps.  Dans 

tout  cycle  de  transformation,  le  point  figuratif  A  décrit  sur 
cette  surface  une  certaine  courbe;  si,  en  particulier,  à  la 
suite  d'une  série  convenable  d'opérations,  le  corps  revient 
à  sa  température,  à  sa  pression  et  à  son  volume  primi- 
tifs, le  point  A  décrit  une  ligne  fermée  caractéristique  du 
cycle  fermé  que  le  corps  a  parcouru. 

Dans  la  pratique,  il  est  commode  de  considérer  non  le 
point  figuratif  A  lui-même,  mais  sa  projection  a  sur  le 
plan  de  deux  axes  de  coordonnées,  le  plan  opv,  par 
exemple;  on  a  alors  uno  courbe  plane,  projection  du 
cycle,  représentant  la  relation  entre  le  volume  et  la  pres- 
sion durant  la  transformation.  Ce  modo  de  représentation, 
dû,  à  Clapeyron,  a  l'avantage  de  montrer  la  valeur  du 


travail  externe 


t  f  pdv. 


fourni  durant  la  transformation  ;  co 

travail,  représenté  par  l'aire  ombrée  pour  la  transforma- 
tion, de  a  à,  6,  dépend,  on  général,  du  chemin  parcouru  ;  si 
le  cycle  est  formé,  le  travail  total,  somme  algébrique  du 
travail  positif  et  du  travail  négatif,  est  roprësontô  pat 
l'aire  limitée  au  contour  du  cycle. 

On  dit  qu'un  cycle  est  réversible,  lorsqu'il  peut  ôtro  par- 
couru indifféremment  dans  lo  sens  di:ect  ot  dans  le  sens 
rétrograde.  La  réversibilité  n'est  possible  que  si  la  tempé- 
rature et  la  pression  du  corps  sont  à  chaque  instant,  et 
à  des  infiniment  petits  près,  identiques  à  celles  du  nùlieu 
ambiant.  Un  exemple  do  cycle  réversible  est  fourni  par 
le  cycle  de  Carnot,  formé  do  deux  portions  d'adiabaticues 
et  de  doux  portions  d'isothermes;  la  considération  dô  ce 
cycle  i>ermot  do  définir  l'échelle  absolue  dos  températures, 
et  d'établir  ensuite  que,  pour  tout  cycle  révorsiblo  fermé, 

/d^ 
7^7  =  0,  rfç  représentant  la  quantité  do 

chaleur  mise  on  jeu  le  long  do  chaque  élément  du  contour 
du  cycle,  T  la  température  absolue  corrospondaiito. 

CYCLEA  {si-klé)  n.  f.  Genre  do  liano  à  feuilles  peltées 
ou  cordées,  à  fleurs  en  grappes  rameuses,  de  la  famillo 
des  ménispormacées,  tribu  des  cissampôlidéos.  (Ou  eu 
connaît  onze  espèces  do  l'Asie  tropicale.) 

GYCLÉDION  [si)  n.  m.  Genre  do  cryptogames.  Syn.  lk- 

CANIUION. 

CYCLEMAN(*«-t'A-/'-mrt;(')n.  m.  Mot  anglais, employé  quel- 
quefois   on     Franco 
pour  désigner  un  cy- 
cliste. 

CYCLÉMYDE  (st) 
n.  f.  Genre  do  rep- 
tiles chélouions,  fa- 
millo dos  émydés. 
comprenant  des  for- 
mes ù  carapace  orbî- 
culaire,  aplatie  ou 
convexe,  à  plastron 
un  pou  bombé,  tron- 
qué on  avant,  assez 

pointu  en  arrière.  (Les  cyclémydos  sont  des  tortues  d  eau 
douce,  dont  on  connaît  quatre  'espèces  de  taillo  médiocre, 
habitant  l'Asie  orientale  et  sos  archipels.) 

CYCLER  (*«)  V.  n.  Se  promener  ou  courir  à  bicyclotto. 

CYGLEWOMAN  {sa-iH'-ou-ou-mau')  n.  f.  Mot  anglais 
employé  pour  désigner  uno  fommo  cycliste. 

CycLIADAS,  général  grec  (fin  du  m"  ot  commene.  du 
II"  s.  avant  notre  ère).  11  lUt  nommé  stratège  dos  Achéens 
en  208.  ot  réélu  en  200  ù  la  ïdaco  de  Philopœmen.  Exilé 
c^w  198,  il  so  retira  t  la  cour  de  Philippe  V,  roi  do  Macé- 
doino,  ot  fut,  l'onnôo  suivante,  un  des  trois  ambassadeurs 


CycïiSinyJc 


CYCLIDE   —  CYCLOÏDE 

que  ce  roi  envoya  à  Flamiûiûus,  après  la  bataille  de  Cy- 
nocéphales (197). 

CYCLIDE  (51  —  du  gr.  kttklos,  cercle)  n.  f,  Géom.  Se  dit 
de  surfacesdu  quatrième  ordre,  admottaQt  pour  ligne  double 
le  cercle  de  l'infini  et  possédant  dix  séries  de  sections  cir- 
culaires. (Cette  classe  de  surfaces  comprend  comme  cas 
particulier  la  cyclide  de  Ditpin,  qui  n'admet  que  des  lignes 
âe  courbures  circulaires.) 

—  Encycl.  Le  nom  de  ci/clide  a  d'abord  été  donné,  par 
Dupin,  à  une  surface  du  quatrième  ordre  à  quatre  points 
doubles  et  possédant  des  lignes  de  courbure  toutes  circu- 
laires. Darbous  a  généralisé  la  définition  et  donné  le  nom 
de  cyclide  à  toute  surface  du  quatrième  ordre  dont  fait 
partie  comme  ligne  double  le  cercle  de  l'intini,  ce  qui  est 
une  des  propriétés  de  la  cyclide  de  Dupin.  Cette  définition 
est  justifiée  par  le  fait  que  les  surfaces  considérées 
admettent  dix  séries  de  sections  circulaires;  les  surfaces 
les  plus  riches  en  sections  circulaires  connues  auparavant 
n'en  admettaient  que  huit  séries.  Les  cyclidcs  avaient 
déjà  été  étudiées  par  Moutard  en  1864,  et.  dès  1863,  elles 
étaient  comprises  dans  une  étude  plus  générale  de 
Kummer  sur  les  surfaces  de  quatrième  ordre  à  la  ligne 
double.  Ces  surfaces  peuvent  faire  partie  de  systèmes 
orthogonaux;  elles  ne  sont  pas  altérées  dans  la  transfor- 
mation par  rayons  vecteurs  réciproques  et  sont,  par 
conséquent,  des"  surfaces  anallagmatiques. 

L'équation  réduite  des  cycHdes  en  coordonnées  rectan- 
gulaires est  : 

(x'+y'-j-s')'— 4Ax'— 4A'v'— 4A"5'— 8Ca; 
SC'y— 8C"r— 4D  =  0. 
Les  propriétés  et  la  classification  des  cyclides  ont  été 
traitées  très  complètement  par  Darboux  (  "  Comptes  rendus 
de  l'Académie  des  sciences  »>,  1866,  et  «  Annales  scienti- 
fiques de  l'Ecole  normale  »,  1872). 

CYCUNEouGYCLINA(si)n.f.Genredemollusques  lamel- 
libranches, famille  des  vénéridés,  comprenant  des  animaux 
marins  à  manteau  plissé  et  papilleux  en  avant,  à  siplion 
très  long,  à  coquille  orbiculaire,  bombée,  avec  charnière  à 
trois  dents  cardinales  étroites.  (Les  cyclines  sont  répan- 
dues dans  l'océan  Indien  et  la  merde  Chine.) 

CYCLIODIDASCALIE  {si,  ska-li  —  du  gr.  kuklion,  petit 
cercle,  et  didaskalia,  enseignement)  n.  f.  Antiq.  gr.  Art 
de  dresser  et  de  diriger  les  chœurs  cycliques  pour  l'exé 
cution  des  dithyrambes  aux  fêtes  de  Dionysos. 

CYCLIQUE  {si-klik')  B-à'}.  \\  Evolution  cyclique.  \ .  cycle. 
(Biol.)  Il  Plastides  à  évolution  dite  cyclique.  V.  cytozoaires. 

—  Bot.  Fleur  cyclique.  Fleur  dont  les  diverses  pièces 
se  succèdent  par  cycles  foliaires  superposés,  le  long 
dune  spire  surbaissée,  qui  s'enroule  autour  du  réceptacle 
(fleurs  des  renonculacées,  des  magnoliacées,  nymphéa- 
oées).  [Souvent,  dans  ces  fleurs,  on  passe  insensiblement, 
sur  la  spirale  commune,  des  sépales  aux  pétales  ou  des 
pétales  aux  étamines,  et  leur  étude  permet  do  suivre  la 
marche  progressive  de  la  difl'érenciation  florale.] 

—  Géom.  V.  l'art,  suiv.  11  Plans  cycliques  d'une  quadrique. 

V.   QUADRIQUE. 

—  Littér.  çr.  Poèmes  cycliques,  Ceux  qui  font  partie  d'un 
cycle  lutéraire.  (V.  cycle.)  11  Chœur  cyclique,  v.  la  partie 
encycl. 

— '  Encycl.  Littér.  gr.  Chœur  cyclique.  C'est  un  choeur 
qui  évoluait  en  cercle  autour  de  l'autel  de  Dionysos  en 
chantant  le  dithyrambe.  A  l'origine,  il  se  composait  de 
cinquante  choreutes  ;  mais,  dans  la  suite,  on  vit  des 
chœurs  cycliques  qui  n'avaient  pas  plus  de  quinze,  douze, 
sept  et  môme  cinq  exécutants.  Ces  choreutes  étaient  soit 
des  enfants,  soit  des  hommes  faits,  lis  portèrent  d'abord 
des  costumes  de  silènes  ou  do  satyres  :  bientôt,  ils  n'eu- 
rent plus  que  les 
vêtements  ordi- 
naires des  ci- 
toyens, avec  des 
couronnes  de 
feuillage.  Le 
chœur  cycliq^ue 
recevait  ses  m- 
structions  du 
poète,  auteur  du 
dithyrambe  ;  plus 
tard,  il  fut  dirigé 
par  le  joueur  de  flûte,  quand  l'élément  musical  eut  pris 
fa  première  place.  On  vit  alors  la  lyre  s'ajouter  à  la  flftte, 
dans  l'accompagnement.  Le  chœur  cyclique,  primitive- 
ment réservé  aux  cérémonies  dionysiaques,  fut  introduit 
dans  d'autres  fêtes  religieuses. 

CYCLIQUE  (si-klik')  n .  f .  Géom .  Nom  proposé  par  Darboux 
(«  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  »,  1869), 
pour  désigner  une  classe  importante  de  courbes  du  qua- 
trième ordre,  que  l'on  obtient  en  coupant  par  une  sphère 
une  surface  quelconque  du  second  degré. 

—  En-cycl.  Ces  courbes  sont,  par  rapport  à  la  sphère, 
ce  que  les  coniques  sont  par  rapport  au  plan  ;  aussi  les 
appellc-t-on  encore  coniques  sphériques.  Ces  courbes  ont 
été  étudiées  par  beaucoup  de  géomètres  antérieurement 
à  Darboux.  Parmi  les  propriétés  remarquables  qu'elles  pré- 
sentent, on  peut  signaler  les  suivantes  :  1°  Toute  cyclique 
a  quatre  focales  nui  sont  eUes-mcmos  des  cycliques,  de 
même  que  les  courbes  du  second  degré  ont  des  focales  qui 
sont  des  courbes  du  second  degré.  Z"  Une  cyclique  et  ses 
focales  forment  cinq  lignes  doubles  d'une  surface  déve- 
loppable  imaginaire,  circonscrite  au  cercle  de  l'infini,  et 
ces  lignes  doubles  jouissent  de  propriétés  métriaues  tout 
ik  fait  analogues  à  celles  des  courhes  du  second  degré. 

La  classification  des  cycliques,  qui  .sont  d'espèces  très 
nombreuses,  peut  être  faite  à  deux  points  do  vue  dllfé- 
rents  :  soit  d'après  leur  intersection  avec  le  cercle  de 
l'infini,  soit  d'après  le  nombre  de  leurs  points  doubles. 
Eu  particulier,  les  cycliques  obtenues  en  coupant  par 
une  sphère  des  surfaces  de  révolution  sont  doublement 
tangentes  au  cercle  de  l'iofiDÎ  ;  leurs  propriétés  rappel- 
lent celles  des  ovales  de  Descartes.  Elles  peuvent  faire 
partie  de  systèmes  orthogonaux  et  isothermes.  Darboux  a 
montré,  et  il  résulte  des  théorèmes  généraux  de  Clebsh, 
(iue  la  théorie  do  ces  courbes  se  relie  intimement  à  celle 
des  fonctions  elliptiques.  Ainsi,  une  transformation  des 
cycliques  par  la  métliode  des  rayons  vecteurs  réciproques 
correspond  à  une  transformation  du  premier  ordre,  effec- 
tuée sur  l'intégrale  dont  elles  dépendent. 

CYCLISME  [si-kli^am'j  n.  m.  Nom  générique  do  tout  ce 
qui  se  rapporte  aux  cycles  (vélocipédie)  :  Le  cyclisme 
comprend  notamment  le  touritme  et  le  sport. 


clique  (chœur). 


CYCLISTE  {si-klisst'—  du  gr.  kuklos,  cercle)  n.  m.  Sport. 
Personne  qui  pratique  le  sport  vélocipédique. 

—  Encycl.  Milit.  L'armée  a  des  cyclistes  chargés  de  faire 
le  service  de  plantons  ou  de  porter  des  ordres,  transmettre 
des  renseignements,  etc.  On  a  décidé  de  se  servir  de  bicy- 
clettes pour  transporter  des  combattants,  ce  qui  est  rendu 
possible  par  l'invention  do  la  bicyclette  pliante. 

CYCLITE  {si  —  du  gr.  kuklos,  cercle)  n.  f.  Pathol.  Cho- 
roiditc  afi"ectant  le  cercle  ciliaire. 

CYCLOBOTHRA  {si)  a.  m.  Genre  de  plantes  bulbeuses, 
de  la  famille  des  liliacées,  dont  l'espèce  type,  le  cyclobo- 
thra  blanc,  croît  en  Californie. 

CYCLOBRANCHE  (5:  —  du  gr.  kuklos,  cycle,  et  braqchia, 
branchies)  adj.  En  T.  de  concnyl.,  Dont  les  branchies  sont 
disposées  en  cercle. 

CYCLOBRANCHES  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  mollusques  gastéropodes  proso- 
branches,  comprenant  ceux  qui,  comme  les  patelles  et  les 
nacelles,  ont  une  coquille  en  forme  de  bouclier  et  des 
branchies  feuilletées,  disposées  on  un  cercle  qui  entoure 
complètement  le  manteau.  (Les  cyclobranches  sont  divi- 
sées en  quelques  familles  :  patelliucs,  tecturidés,  lépétidés. 
On  a  plus  récemment  fait  des  cyclobranches  une  sub- 
division des  docoglosses  en  y  laissant  la  seule  famille  des 
palellidés). —  Un  cyclobranchk. 

CYCLOCAMPE  {si)  n.  m.  Genre  de  cypéracées,  tribu  dos 
rhvnchosporées,  comprenant  dos  herbes  à  feuilles  plates, 
à  fleurs  en  épillets  solitaires,  voisin  des  vincenties,  dont  il 
diff'ère  par  son  axe  annulaire  à  la  base  et  recourbé  au 
sommet.  (L'espèce  type,  le  cyclocampe  Waigiouensis,  a  été 
découverte  à  l'île  Waigiou  [Nouvelle-Guinée].) 

CYCLOCÉPHALE(s/,«(.'  — du  gr.ÂruAr/os,  cercle,  et /cfTj/ta/è, 
tête)  n.  m.  Genre  de  monstres  unitaires,  dont  les  yeux  sont 
extrêmement  rapprochés  ou  mémo  confondus  en  un  seul. 

—  Encycl.  Le  rapprochement  ou  la  fusion  des  orbites 
oculaires  en  un  seul  globe  n'est,  en  somme,  qu'un  caractère 
secondaire  des  cyclocéphales  ;  cette  anomalie  est  accom- 
])agnée  d'anomalies  dans  la  conformation  du  cerveau, 
d'ailleurs  très  peiit,  dont  les  lobes  et  les  ventricules  laté- 
raux se  confondent  en  un  seul  lobe  et  un  seul  ventricule 
médians,  et  qui  est  dépourvu  de  circonvolutions.  Les 
os  frontaux  se  trouvent  confondus  en  une  seule  pièce 
médiane,  plus  ou  moins  étroite.  Enfin,  le  nez,  souvent 
rudimentaire,  se  transforme  parfois  en  un  simple  appen- 
dice tégumentaire,  pouvant  afi"ecter  la  forme  d'une  trompe. 
L'atrophie  des  parties  sexuelles,  généralement  du  sexe 
féminin,  est  fréquente. 

CYCLOCÉPHALE  OU  CYCLOCEPHALA  {si,  se)  n.  m.  Genre 
de  coléoptères  lamellicornes ,  famille  des  scarabéidés , 
comprenant  des  formes  à  corselet  non  cornu  et  à  corps 
ovale  allongé.  (On  en  connaît  un  certain  nombre  d'espèces, 
toutes  propres  aux  régions  chaudes  et  tempérées  des  deux 
Amériques;  leur  taille  est  moyenne,  leur  coloration  assez 
sombre,  noire  ou  jaune,  avec  des  taches  brunes.) 

CYCLOCÉPHALIE  {si,  sé-fa-li)  n.  f.  Monstruosité  des  cy- 
clocéphales. 

—  Énxycl.  La  cyclocéphalie  n'est  pas  spéciale  à  l'homme. 
Elle  est  particulièrement  fréquente  chez  le  coclion ,  le 
cheval,  le  chien,  le  chat,  le  lapin,  la  chèvre,  le  mouton  et 
le  bœuf.  La  vie  des  cyclocéphales  ne  paraît  pas  pouvoir  se 
prolonger  au  delà  de  quelques  heures. 

CYCLOCÉPHALIENS  {si,  se,  li-in)  n.  m.  pi.  Famille  de 
niunstrL'S,  d'après  J.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  ayant  pour 
type  le  genre  cyclocéphale  et  comprenant  les  cébocepkales, 
les  ethmocépkales,  les  cyclocéphales,  les  rhinocéphales  et  les 
stomocéphales.  —  Un  cyclocéphalien. 

CYCLOCÈRES(5e,5èr")n.  m.  pi.  Groupe  d'insectes  diptères 
tanystomes,  comprenant  les  tabanidés,  leptidés,  xylopha- 
ijidés,  stratiomyidés  et  autres  familles,  dont  les  larves  ont 
une  tête  distincte,  et  les  nymphes  sont  ou  libres  ou  renfer- 
mées dans  la  peau  desséchée  de  la  larve.  —  U7i  cyclocére. 

CYCLOCLYPEUS  {si,  pc-ass)  n.  m.  Genre  de  foraminifères, 
famille  des  nummulinidés. 

—  Encycl.  Leur  coquille,  qui  atteint  plusieurs  cen- 
timètres de  diamètre,  est  discoïde  et  se  compose  d'une 
seule  couche  do  loges  en  carré  long,  disposées  sur  un 
même  plan  en  cercles  concentriques  et  rayonnant  eu 
même  temps  autour  de  la  grande  loge  initiale.  Les  espèces 
connues  vivent  en  diverses  mers;  il  en  existe  de  fossiles 
dans  le  terrain  miocène. 

CYCLOCOTYLE  OU  CYCLOCOTYLA  {si}  n.  m.  Genre  de 
vers  trématodes  polystomiens,  famille  des  polystoraidés, 
comprenant  des  formes  gélatineuses,  orbiculaires,  assez 
convexes  en  dessus,  concaves  eu  dessous,  et  dont  l'espèce 
type  est  parasite  sur  l'orfie  des  mers  européennes. 

CYCLOCRINUS  (si,  nvss)  n.  m.  Genre  de  foraminifères 
do  position  systématique  incertaine,  fossiles  dans  le  ter- 
rain silurien,  comprenant  des  organismes  arrondis,  de  la 
grosseur  d'une  pomme  ou  d'une  noix,  creux,  extérieure- 
ment recouverts  de  plaquettes  polygonales.  (Les  cyclocri- 
nus  se  rencontrent  sous  forme  de  moules,  à  l'état  remanié, 
dans  le  diluvium  d'Allemagne.) 

CYCLODE  ou  CYCLODUS  {si,  duss)  n.  m. Genre  de  reptiles 
sauriens  brévilingues,  famille  des  scinooïdés,  comprenant 
des  formes  à  grandes  écailles  osseuses  et  lisses,  à  dents 
en  tubercules 
arroii(lis,àrau- 
scau  obtus,  à 
cinq  doigts  à  ,^ 
chaque  mcm-  >^ 
bro.   (Les   cy-  -    „^^ 

clodes  sont  />< 

des  scinques  Cyclode. 

d'assez  grande 

taille,  dont  on  connaît  trois  ou  quatre  espèces  propres  à 
l'Australie.  Ils  sout  fauves  et  d'un  gris  verdâtro  rayé  de 
noir.) 

CYCLODERME  (j/,  demi')  n.  m.  Genre  de  champignons 
globuleux,  comprenant  plusieurs  espèces  de  l'Inde. 

CYCLODIATOMIE  {si,  mt  —  du  gr.  kuklos,  cercle  ;  dia,  à 
travers,  et  toniê,  section)  0.  m.  Calcul  des  directions  et 
des  inclinaisons  on  balistique. 

GYCLODIUM  {si,  di'om')  n.  m.  Oenre  do  fougères,  tribu 
dos  aspidiées,  habitant  l'Amérique  tropicale.  (Les  cycle- 


468 

dium  se  distinguent  des  néphrodies  par  leur  indusium 
pelté.) 

CYCLOGASTRE  {si,  gasstr')  ou  CYCLOGASTER  (si, 
qa-stèr')  n.  m.  Genre  d'insectes  diptères  brachycères,  fa- 
mille des  stratiomyidés,  caractérisé  par  les  antennes  à 
deuxième  article  allongé,  à  troisième  de  cinq  articles, 
subulé,  avec  style  épais  et  velu.  (On  connaît  deux  ou  trois 
espèces  de  cyclogastres,  habitant  l'hémisphère  boréal.) 

CYCLOGRAMME  ou  CYCLOGRAMMA  (s/)  n.  m.  Genre 
d'insectes  lépidoptères  rliopalocères.  famille  des  nympha- 
lidés,  comprenant  des  papillons  voisins  des  vanesses,  et 
dont  on  connaît  quelques  jolies  espèces,  propres  à  l'Amé- 
ri((ue  du  Sud. 

CYCLOGRAPHE  {si  —  du  gr.  kuklos.  cycle,  et  graphein, 
écrire)  n.  m.  Littér.  Poète  cyclique.  (Inus.) 

—  Techn.  Appareil  servant  à  tracer  des  cercles  de 
grand  rayon,  et  consistant  en  une  tige  graduée  passant 
par  le  centre  de  deux  disques,  dont  un  est  fixé  à  son  ex- 
trémité et  porte  un  crayon,  tandis  que  l'autre,  de  diamètre 
moitié  plus  faible,  peut  se  placer  en  un  point  quelconque 
de  celle  tige. 

CYCLOGRAPSUS  {si,  psuss)  n.  m.  Genre  de  crustacés 
décapodes  braciiyurcs,  famille  des  grapsidés,  comprenant 
des  formes  un  peu  bombées,  larges,  à  front  non  vertical, 
à  fossettes  antcnnaires  vastes.  (On  connaît  une  dizaine 
d'espèces  do  cyclograpsus  habitant  l'océan  Indien  et  les 
mers  d'Australie  ou  de  l'Amérique  du  Sud.) 

CYCLOGYNE  (si,  j'in')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  fa- 
mille des  iégumineusos-papilionacées,  tribu  des  galégées. 
(Quelques  espèces  sont  cultivées  comme  ornementales.) 

CYCLOÏDAL,  ALE,  AUX  (si)  adj.  En  T.  de  géom..  Qui 
a  rapport  à  la  cycloïde  :  Courbe  cycloÏdale.  Il  Pendule 
cycloidal.  V.  pendule. 

CYCLOÏDE  (du  gr.  kuklos,  cercle,  et  eidos,  aspect)  n.  f. 
Géom.  Courbe  engendrée  par  un  point  situé  sur  une  circon- 
férence qui  roule  sans 
glisser  sur  une  droite  :        y 
Le  traité  de  Pascal  sur 
la  cycloïde  est  vn  pro- 
dige de  sagacité  et  de  pé- 
nétration. (D'Alembert.) 
Il  Horloge   à  cycloïde. 
Horloge  raunied'un  pen- 
dule cycloidal. 

—  Encycl.  Soient  ox 
la  droite  fixe,  C  le  centre 
du  cercle  mobile,  M  un 
point  de  cercle  qui  s'est  d'abord  trouvé  à  l'origine  o  des 
coordonnées,  eu  l'angle  MCT  dont  le  cercle  a  déjà  tourné, 
oP  -  X  ei  MP  =  y  les  coordonnées  du  point  M,  la  figure 
donne  aisément  les  relations  suivantes,  déduites  de  l'hypo- 
thèse que  l'arc  MT  a  la  longueur  oT, 

X  =  Rw  —  R  sin  w, 
y  =  R  (1  —ces  w). 
Les  coordonnées  d'un  point  de  la  courbe  sont  exprimées 
en  fonction  du  paramètre  w.  Pour  avoir  l'équation  de  la 
courbe,  il  suffit  d'éliminer  u,  ce  qui  donne  : 

R—  î/  ; 

-^ V2Ky~yK 


a;  =  R  arc  cos  ■ 


La  normale  à  la  cycloïde  passe  évidemment  à  chaque 
instant  par  le  point  de  contact  de  la  circonférence  mobile 
avec  la  droite  fixe.  La  normale  en  M  est  donc  MT. 

Le  rayon  de  courbure  p  =  MN,  donné  par  la  formule  gé- 
nérale, est  double  de  la  distance  du  point  décrivant  au 
point  de  contact  de  la  circonférence  mobile  avec  la  base 
de  la  cycloïde. 

Les  coordonnées  du  centre  de  courbure  N  sont,  en  con- 
séquence :    y  =  —  MP    et    x  =  oF -\-  2MQ  =  oT  -h  MQ  ; 


R  arc  cos  -^-  +  V—  2R>j  —  y>. 


par  suite:  x 

en  transportant  l'origine  au  point  0',  dont  les  coordon- 
nées sout  :  X  =  lîR      et      y  =  —  2R, 
R-y 


:e  =  R  arc  cos  - 


R 


■  + V^y-y». 


Ainsi  la  développée  de  la  cycloïde  est  une  autre  cyclo'ïdo 
ég'ale  oN  o',  dont  le  sommet  est  à  l'origine  de  la  première. 
Réciproquement  la  première  cycloïde  est  la  développante 
de  la  seconde. 

De  l'équation  de  la  cycloïde  on  déduit,  en  transportant 
l'origine  au  sommet  S,  et  eu  changeant  le  sens  des  axes  : 


dx   _  .   /2R  — 

dy   ~  \        y 


y 


Celte  forme  permet  de  calculer  des  longueurs,  surfaces 
ou  volumes  dépendant  de  la  cycloïde  ;  l'origine  commune 
de  CCS  divers  éléments  étant  placée  au  sommet  S,  une 
simple  soustraction  permettra,  s'il  en  est  besoin,  de  la 
transporter  à  l'origine  0.  Eu  particulier,  la  longueur  d'un 
arc  de  la  cycloïde,  compté  à  partir  du  sommet,  est  double 
de  la  portion  do  la  tangente  à  son  extrémité,  qui  est  com- 
prise entre  cette  extrémité  et  la  tangente  au  sommet.  La 
considération  de  la  développée  conduit  sans  calculs  au 
même  résultat.  La  cycloïde  entière  a  pour  longueur  SR. 

On  démontre  que  l'aire  du  segment  SoV  est  celle  du 

demi-cercle  générateur  ou-;-tuR';  par  conséquent,  l'aire 

de  la  demi-cycloïde  ASo  est  -;-  iiR%  et  celle  do  la  cycloïde 

entière,  3iîR'. 

La  cycloïde  jouit  do  propriétés  mécaniques  remarqua- 
bles.  V.  BRACHISTOcniîONt:,  TADTOCHRONE,  Ot  l^ENDULE. 

Les  géomètres  qui  s'occupèrent  les  premiers  de  la  cy- 
cloïde considéraient,  outre  la  cycloïde  proprement  dite, 
les  courbes  que  peuvent  engendrer  divers  points  liés  au 
cercle  mobile.  Ces  dernières  courbes  prenaient  les  noms 
de  cycloïdes  raccourcies,  ou  de  cycloides  allongées,  suivant 
que  le  point  décrivant  était  intérieur  ou  extérieur  à  la 
circonférenco  mobile. 

—  JJistoirc  de  la  cycloidc.  La  cycloïde,  apitelée  d'abord 
trochoide  par  Roberval,  puis  roulette  par  Pascal,  parait 
avoir  été  étudiée  pour  la  pi'omière  fois  par  Galilée. 

C'est  de  IG31  que  date,  on  réalité,  l'histoire  de  la  cycloïde. 
Le  P.  Mersenne,  qui  avait  en  vain  tenté  de  la  carrer, 
proposa  on  1628  la  question  à  Roberval;  celui-ci  résolut 


l 


-'^s 


f 


469 

la  question  on  IG31,  et  il  étendît  m^mo  sa  solution  aux  ry- 
cloïdos  allongées  ot  raccourcies.  Lo  P.  Morsonno  a  pubrio 
cotto  dôcouvorto  on  1637  dans  son  flannonie  universelle. 

L'ok^ganio  solution  qno  donna  Doscartos  du  prol)16mo 
do  la  construction  do  la  tangente  à,  la  cycloïdo  est  ilovo- 
nuo,  comme  on  sait,  la  base  d'une  nouvoUo  tliôorio  géné- 
rale do  géoniétrio. 

Ce  fut  en  li'.js  que  Pascal,  sous  le  nom  do  Dottouvillo, 
porta  son  fameux  déti  ù  tous  les  géomùires  do  l'Kuropo. 
Pascal  proposait  de  déterminor  la  longueur  d'un  arc  quel- 
conque delà  courbe,  et  sou  centre  de  gravité;  les  airus 
des  surfaces  que  cet  arc  engendre  en  tournant  autour  do 
l'axe  ou  autour  de  la  base,  ot  leurs  contres  do  gravité  ; 
l'aire  d'un  sogmont  intercepté  dans  la  cycloido  par  une 
ordonnée  quelcon((ue,  ot  sou  contre  do  gravité;  enlin  les 
volumes  engendrés  par  ce  segment  autour  de  l'axe  ou  do 
[a  hase,  ot  leurs  contres  do  gravité.  Pascal  publia  ses 
solutions  sous  le  titre  do  lettres  de  A,  DettouvHle  à 
M.  de  Carcavi. 

Plus  tard,  pour  réaliser  son  pondnlo  cycloïdal,  Huygcns 
fut  conduit  ù  la  tliéorio  dos  développées,  et  Ihistoiro  d(* 
la  cycloido  s'enrichit  do  la  découverte  do  cotto  romar- 
c|uablo  propriété  dont  elle  jouit,  d'avoir  sa  développée 
égale  ù.  oUo-mémo.  Knriii,  la  cycloido  reparaît  encore  ù.  la 
naissance  du  calcul  dos  variations;  on  mit  alors  en  évi- 
dence sa  reniar([uablo  propriété  d'otl'rir  à  un  corps  posant 
lo  ciiomi  à  suivre  pour  parvenir  d'un  point  à  uu  autre 
dans  le  minimum  do  temps. 

CYGLOLÉPIDE  ou  CYGLOLÉPIS  {si,  piss)  n.  f.  Genre  do 
jdantes,  de  la  l'aïuille  des  composées-matisiées,  renfermant 
une  seule  espèce,  qui  croit  dans 
l'Amérique  du  Sud.  il  Nom  d'une 
section  du  genre  gocimatie. 

CYCLOLITE     ou     CYGLOLITES 

{si,  li-tcss)  n.   m.   Paléont.   Genre 

do  zoantliaircîs,   type  do   la  tribu 

des    cijclolitiuès ,   renfermant    dos 

polypiers  en  disque  ou  en  ellipse,  Cyclolite 

revêtus  d"uno  épithèctue  ridée,  et 

dont  les  cloisons  vont  on  so  multipliant  de  la  périphérie 

au  centre.  (On  peut  prendre  comme  exemple  do  ce  genre  le 

ci/clotiles  undnlaia,  du  crétacé.  D'autres  espèces  existent, 

mais  plus  rares,  dans  le  jurassique  ot  réocèno.) 

CYCLOLITINÉS  (5/)  n.  m.  pi.  Paléont.  Tribu  de  zoan- 
îhaires  madréporaires,  famille  des  fongidés,  comprenant 
les  genres  cyclolite  et  coscinarsea,  présentant  comme  ca- 
ractères communs  :  la  compacité  de  la  muraille  ordinaire- 
ment munie  d'une  épithcque,  le  grand  nombre  et  la  min- 
ceur des  cloisons  latéralement  munies  do  pores.  —  Uii 

CVCLOLITINÉ. 

CYCLOLOBE  {si)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  légumineuses-papilionacées,  tribu  des  dalbergiées, 
renfermant  plusieurs  espèces  qui  croissent  au  Brésil  ot 
dont  le  bois  est  fort  estimé. 

CYCLOLOBÉ,  ÉE  {si)  adj.  Bot.  Qui  a  l'embryon  disposé 
en  cercle  ou  en  anneau. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  salsola- 
cées,  renfermant  les  genres  qui  ont  l'embryon  disposé  en 
cercle  ou  en  anneau.  —  Une  cyclolobée. 

CYGLOLOME  [si)  n.  m.  Genre  d'herbe  à  fleurs  axillaires, 
do  la  famille  des  salsolacées,  tribu  des  chénopodiées,  et 
qui  habite  l'Amériquo  boréale. 

CYGLOME  OU  CYCLOMUS  [si,  muss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  rliyncbophores,  famille 
des  curculionidés,  tribu  dos  curculiouinés, 
comprenant  des  charançons  à  rostre  court 
et  robuste,  à  élytres  ovales,  convexes  et 
arrondis  aux  épaules.  (Los  cyclomes  habi- 
tent le  sud  de  l'Afrique  ;  on  en  connaît 
quelques  espèces'  do  couleur  foncée,  de 
taille  moyenne,  à  téguments  rugueux.) 

CYCLOMÉTOPES  {si)  n.  m.  pi.  Groupe  de 
crustain-^,  il'<a|Hjil(is  brachyures,  compre- 
nant des  craljcs  à  carapace  largo,  rétrécio 
en  arrière,  à  front  courbe  ot  sans  rostre,  à 
cadre  buccal  presque  carré  et  formé  par  les 
pattes-màchoiros  formant  opercules.  (Les 
cyclométopes,  appelés  aussi  cancroides,  so 
divisent  en  cinq  familles  :  cancridés,  éri- 
phidi's,  portunidés,  conjstidés,  telp/msidés.) 

—    Un  CYCLOMKTOPE. 

CYCLOMÈTRE  {sî  —  du  gf.  kuklos,  corclo, 
O'imétron,  mesure)  n.  m.  Instrument  propre 
à  mesurer  des  cercles. 

CYCLOMÉTRIE  [si,  tri  —  rad.  ajdomêtre) 
n.  f.  Art  de  m<!sur(!r  les  cercles  :   Un  des 
grands  ofi/ets  de  Lagny  était  la  cyclométrie  ou  mesure  du 
cercle.  (Fonton.) 

CYCLOMÉTRIQUE  {si,  trik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  cy- 
cloniétrio  :  l'rocrdt's  CYCLOMiiTRiQuics. 

CYCLOMORPHE  {si  —  du  gr.  kuklos,  cercle,  ot  morpht\ 
forme)  adj.  l'In  T.  do  zool.,  qui  a  la  forme  d'un  disque. 

CYCLOMYAIRES  {si,  mi-èr)  n.  m.  pi.  Ordre  do  tunicîers 
ihaliacés  ou  salfies,  comprenant  les  animaux  marins  vul- 
gairement nommés  barillets  ù.  cause  do  leur  forme,  ot  qui 
constituent  la  seule  famille  des  doliolidés.  (Les  cyclo- 
myaires  présentent  dos  phénomènes  très  complots  do  ^fé- 
nération  altornanto,  les  individus  sexués  n'étant  produits 
qu'au  bout  do  doux  générations.)  —  On  cyclomyaiuis. 

GYCLOMYCE  [si,  miss)  n.  m.  Genre  do  champignons 
agariciués,  à  chapeau  subsnssîlo,  renfermant  une  seule 
espèce,  qui  iToit  à  Madagast:ar,  sur  lo  tronc  dos  arbres. 

CYCLONAL,  AIX,  AUX(.v()adj,  Qui  a  rapport  aux  cyclones. 

CYCLONASSE  ou  CYCLONA3SA  {si)  n.  f.  Sous-gonro  do 
mollusques  du  genre  nasse,  comprenant  les  formes  à  co- 
qudle  arrondie,  aplatie,  obli(|uo,  à  spire  peu  saillante  et 
de  pou  do  tours,  ù  bouche  pro-stiuo  carrée.  {Los  cyclonasbos 
comptent  quelques  espèces  répandues  dans  l'Océan  ot  ta 
Méditerranée.) 

CYCLONE  (.st  —  du  gr.  kukldn.  part.  prés,  do  kukloihi, 
rassembler  en  cercle.  [Le  mot  a  d'abord  été  féminin,  parce 
<|u'on  sons-entendait  «  tempéto  -1)  n.  m.  Sorte  d'ouragan 
tournant  avec  une  grande  rapidité,  ot  dont  lo  centre 
semble  animé  d'un  mouvement  do  translation. 

—  Encycl.  C'est  aux  minutiousos  observations  do  Pid 
dinpton  dans  les  Indos  anglaises,  Roid,  do  la  marine  an- 
glaiso,  ot  Rodilold  aux  l^tats-Unis,  que  l'on  doit  la  dé- 


Terre - 
Neuve 


couvorfo  do  la  loi  dos  tempêtes;  ces  savants  s'arrêtèrent 
dès  lo  début,  à  la  notion  do  la  régularité  du  phénomène, 
précisée  par  la  connaissance  du  mouvement  circulaire. 

indé  pondammont 

do  toute  spécula- 
tion théorique,  atin 
do  savoir  non  pas 
comment  so  forme 
la  tompôte  ,  mais 
comment  elle  se 
propage.  Réunis- 
sant les  innombra- 
bles matériaux  ac- 
cumulés dans  les 
livres  de  bord  des 
navires  ,  dressant 
dos  cartes  des  vents 
observés,  ils  par- 
vinrent à  consta- 
ter (lue,  dans  cha- 
que région  battue 
|)ar  la  tempête,  la 
masse  d'air  repo- 
sant sur  le  sol  (ou 
sur  la  mer)  devait 
ètro  animée  d'un 
grand  mouvement 
giratoire  autour 
d'un  centre  déter- 
miné. 

Kntre  les  4  et  7  oc- 
tobre 1844  ,  Red- 
titdd  a  tracé  vingt- 
quatre  cartes  d'un 
ouragan  qui  rava- 
geait La  Havane  et 
coulait  soixante-dix 
navires  environ  ;  la 
carte  ci-jointe  mon- 
tre d'une  manière 
frappante  la  forme 
circulaire  de  l'ou- 
ragan. 

Les  principales 
lois  des  tempêtes 
sont  les  suivantes  : 

ijes  cyclones  sont 
régionaux,  c'est-à- 
dire  qu'ils  ne  se 
produisent  pas  in-  Fiff.  1-  Diagramme  de  l'ouragan  de  La 
di  tTé  remment  en  Havane,  montrant,  ft  doux  instants  diff-i- 
tout  point  des  mers  ""^"^  '•''  ^''^ordmioe  des  direclions  du 
(.«uu,  p«..n- «^.o  utfïiï  ^gyj  ^^gç  jçg  courants  circulaires,  et  la 
tropicales.  trajectoire  du  centre. 

Les  cyclones  sont 
saisonniers  et  se  produisent,   en   chaque  lieu,  de  préfé- 
rence lorsque  commence  le  changement  de  la  mousson  ou 
la  période  de  rétrogradation  des  aliz 's. 

Les  cyclones  sont  circulaires,  en  première  approxi- 
mation, simulant  une  moulo  aérienne;  mais  la  vitesse 
angulaire  n'est  pas  la  même  sur  toute  la  surface  at- 
teinte, et  dos  déformations  proviendront  des  obstacles 
rencontrés. 

Les  cyclones  tournent  en  sens  inverso  des  aiguilles 
d'une  montre  dans  l'hémisphère  nord  :  c'est  le  contraire 
dans  l'hémisphère  sud.  Le  baromètre  est  d'autant  plus 


DU 
MEXIQUE 


Fig.  2.  Région*  à  cyclones ,  trajectoires  et  dates  de  quelques  ouragans  célèbres. 

bas,  dans  un  cyclone,  que  l'on  est  plus  rapproché  du 
centre,  en  sorte  que  les  circonférences  figurent  sensible- 
ment dos  isobares;  il  y  a  là  analogie  avec  les  tourbillons 
des  cours  d'eau,  et  lo  fait  est  très  important,  avec  la 
translation,  pour  la  reconnaissance  du  bord  dangereux  et 
du  bord  maniable. 

Le  cyclone  voyage;  la  vitesse  do  translation  do  son 
contre  "atteint  60  kilomètres  àl'heuro.  La  vitesse  moyenne 
est  de  35  kilomètres  pour  les  cyclones  des  Antilles,'el  de 
15  pour  ceux  de  la  mor  des  Indes.  La  forme  do  la  trajec- 
toire est  celle  d'une  parabole,  sommet  à.  l'O.,  dont  la  pre- 
mière branche  décrite  —  quand  oUe  no  fait  pas  défaut  — 
est  la  plus  rapprochée  do  i'équatour. 

Lo  cyclone  s'élargit  et  s'atlaiblit  à  mesure  qu'il  avance 
sur  sa  trajectoire,  en  sorte  quo,dans  les  régions  tempérées, 
il  a  perdu  la  plupart  de  ses  caractères  pour  so  confondre 
le  plus  souvent  avec  les  tempôtos  do  ces  latitudes.  De  2 
ou  3  degrés  do  diamètre  lorsqu'il  est  équatorial,  lo  cyclone 
peut  atteindre  lo  degrés  au  moins  dans  la  région  tempérée. 

Suivant  le  bord  considéré, la  vitesse  do  translation  s'aj oui 0 
ou  se  retranche  à  lu  vitesse  do  rotation  pour  créer  uno  zone 
plus  ou  moins  dangereuso.  Ainsi,  par  exemple,  un  cyclone 
oui  so  formera  à  l'O.-S.-O.  du  détroit  do  la  Sondo,  par  10" 
(!o  latitude  iS.  et  i>0"  do  longitude  O.,  se  propage  (fans  la 
direction  do  l'O.-S.-O.  jusqu'à,  l'ile  Maurice,  s'inlléchit  au 
S. -E.  jusqu'aux  îles  Suint-Vaul  et  d'Amstordam,  vers  40" 
do  latitude  S.  et  75*  do  longitude  L.  ;  dans  l'océan  Indien, 
ils  so  produiront  ainsi  entre  les  mois  do  décembre  ot  d'avril 
particulièrement.  La  tlguro  3  montre  suftisammont  lu 
mnrcho  corrospondanto  do  riiémisi)hèro  nord. 

D'après  los  observations  de  Meidrum,  directeur  do 
l'obsorvaloiro  do  l'îlo  Maurice,  lo  vent  serait  partout 
(  uuvorgout  t^  lu  surface  de  la  mor,  surtout  dans  lo  demi- 


CYGLOLEPIDE   —   CYCLOPE 

corclo  dangereux;  on  conséquence,  la  représentation  cir- 
culaire du  vent  a  été  généralement  abandonnée  par  les 
marins  et  remplacée  par  une  représentation  spirale  con- 
vergente, d'après  laquelle  sont  formulées  les  règles  de 
manœuvro,  destinées  à  éviter  lo  centre  du  cyolouo  et  la 
saute  de  vont  qui  s'y  produit. 

Malgré  dos  travaux  théoriques  nombreux,  de  longues 
et  savantes  discussions,  les  conditions  de  production  et 
d'entretien  dos  cyclones  tropicaux  ne  sont  pas  encore 
connuos  avec  uno  certitude  suffisante;  il  n'y  a  donc  pas 
lieu  d'exposer  ot  de  discuter  ici  les  diverses  hypothèses 
qno  l'on  a  pu  proposer  jusqu'à  présent. 

Los  bourrasques  dos  régions  tempérées  sont  beaucoup 
plus  étendues  en  surface  que  les  cyclones,  et  elles  ont  un 
caractère  giratoire  moins  régulier  ;  les  trombes  ot  tornades 
dos  plaines  des  Etats-Unis  ou  des  déserts  africains  et 
asiatiques  sont,  au  contraire,  extrêmement  étroites  et 
violentes.  V.  tourbillon,  tempktiî,  typhon,  ouraoan,  etc. 

Un  service  de  dépêches  météorologiques  s'etforco  do 
prévoir  l'arrivée  des  cyclones  pour  prévenir  les  accidents, 
et  a  pu  rendre  déjà  les  plus  grands  services  à  la  marine. 

CYCLONIQUE  [si,  n>k')  adj.  Qui  produit  lo  cyclone;  qui 
c?>t  de  la  nature  du  cyclone. 

CYCLONOMIE  [mi  —  de  cyclone,  et  du  gr.  nomos,  loi) 
11.  f.  Kuulo  des  cyclones,  théorie  sur  les  cyclones. 

CYCLONOTE  ou  CYCLONOTUM  {si,  tonx)  n.  m.  Gcnro 
d'insectes  coléoptères  palpicornos,  famille  des  sphœri- 
diidés,  comprenant  do  petites  formes  noires,  courtes,  con- 
vexes, à  élytres  recouvrant  complètement  l'abdomen  et 
très  ponctués.  {On  connaît  quelques  espèces  de  cyclonotes, 
réparties  dans  toutes  les  régions  de  l'ancien  monde;  doux 
habitent  la  France  et  sont  communes  au  bord  des  eaux.) 

CYCLOPE  (si  — dulat.  cyclops,  gr.kuklôps;  de  kuklos, 
cercle,  et  ôps,  œil)  n.  m.  Myth.  Nom  donné  aux  forgerons 
do  Vulcain,  sortes  do  géants,  qui  n'avaient  qu'un  gfs  œil 
rond  au  milieu  du  front. 

—  Poétiq.  Forgeron,  serrurier. 

—  Fam.  Homme  (pii  n'a  qu'un  œil;  borgne. 

—  Tératol.  Syn.  do  cyclocéph.\le. 

—  Encycl.  Myth.  gr.  Ou  trouve  dans  les  auteurs  an- 
ciens plusieurs  traditions  assez  différentes  sur  les  cyclopes. 
D'après  l'Odyssée,  c'étaient  des  géants  siciliens,  qui  avaient 
un  œil  unique  au  milieu  du  front;  des  géants  industrieux, 
bonsbergers,  mais  anthropophages.  Tel  était  le  Polyjdième 
à  qui  Ulysse  eut  affaire.  Cette  même  légende  a  été  reprise 
par  Euripide,  Théocri te,  Ovide  et  autres  poètes.  Tout  autre 
est  la  tradition  d'Hésiode.  Pour  lui,  les  cyclopes  sont  au 
nombre  de  trois  :  Argès,  Brootes,  Stéropès.  Ils  sont  fils 
d  Ouranos  et  de  Gtea,  comme  les  Titans.  Emprisonnés  par 
Ouranos,  ils  sont  délivrés  par  Zeus,  qui  les  emploie  à 
fabriquer  la  foudre.  Ils  sont  tués  par  Apollon,  qui  venge 
sur  eux  la  mort  de  son  hls  Asklépios,  foudroyé  par  Zeus. 
Plus  tard,  on  chercha  a  concilier  les  deux  traditions  : 
à'o^  la  légende  des  nombreux  cyclopes,  défigurés  par 
un  troisième  œil  au  milieu  du  front,  qui  travaillaient  en 
Sicile,  dans  les  profondeurs  de  l'Etna,  sous  la  direction 
d'Hephœstos.  Telle  est  la 
légende  adoptée  par  Virgilo 
et  par  la  plupart  des  poètes 
romains.  Enfin,  l'on  consi- 
dérait aussi  les  cyclopes 
comme  des  constructeurs 
surhumains;  on  leur  attri- 
buait la  construction  des 
vieux  niiu's,  dits  cyclopéeyis, 
en  particulier  dos  fortilica- 
tions  de  Mycènes  et  de 
Tirynthe.  A  ce  titre,  comme 
pour  leur  habileté  de  for- 
gerons, los  cyclopes  ont  été 
en  Grèce  i'oljjet  d'un  culte  : 
Pausanias  vit  encore,   au 


Cyclopes  (musée  du  Capitole). 


sanctuairo  des  joux  Isthmiques,  un  autel  qui  leur  était 
consacré.  Ils  ont  souvent  inspiré  les  poètes  ot  los  artistes, 
surtout  les  peintres  do  vases,  qui  aiment  à  représenter 
les  cyclopes  dans  les  forges  d'Hophiestos,  ou  les  aventures 
d'Ulysso  chez  Polyphèmo,  ou  les  amours  de  Polyphènio 
ot  do  Galatoe.  Les  cyclopes  sont  représentés  tantôt  connue 
do  simples  géants,  tantôt  comme  dos  êtres  monstrueux  ot 
difformes,  avec  un  œil  unique  ou  trois  yeux. 

Cyclope  (lk).  une  des  plus  célèbres  idylles  do  Théo- 
crite  fin*  s.  av.  J.-C).  —  Elle  est  adressée  à  l'un  dos  amis 
du  poèto,  lo  médecin  Nicias,  qui  habitait  Milot.  Ce  Nicias 
soulfiaii,  paraît-il,  d'un  amour  malheureux.  Théocrito  lui 
consoillo  u'alléger  sa  souffrance  eu  la  chantant,  et  il  lui 
cite  l'exeniiilô  de  Polyphème.  Il  représente  son  héros  sur 
le  haut  d'un  rocher,  regardant  la  mer  ot  essayant  par  ses 
chants  do  calmer  sa  passion. 

Cyclope  (lk),  drame  satyrique  d'Euripido  (seconde  moi- 
tié du  V  s.  av.  J.-C).  C'est  la  seule  pièce  de  ce  genre  qui 
so  soit  conservée;  elle  donne  une  idée  précise  du  dramo 
satyrique  des  Grecs.  (V.  dr.\mk.)  —  Le  sujet  du  Cyclope, 
tire  du  neuvième  chant  de  VOdyssée,  est  fort  connu  :  c'est 
l'épisode  d'Ulysse  chez  lo  cyclope  Polyphèmo.  Dans  lo 
prologue.  Silène  conte  comment,  avec  les  satyres,  ses  lils, 
il  est  tombé  au  pouvoir  de  Polyphème.  Puis  le  chœur  des 
satyres  fait  son  entrée.  Bientôt  arrivent  Ulysse  et  ses 
compagnons,  (pli  viennent  de  tlébarquer:  ils  proposent  A 
Silène  do  lui  atdioter  les  fromages  du  cyclope,  et  lui  don- 
nent du  vin.  L'apparition  de  Polyphèmo  vient  couper  court 
au  marché.  Silène,  pris  sur  le  fait,  reiotte  toute  la  faute 
sur  Ulysse,  ([ui  commence  lo  récit  do  ses  malheurs  et 
cherche  à  attendrir  lo  cyclope.  Celui-ci  répond  par  des 
injures  et  pousse  dans  sa  grotte  la  troupo  des  Grecs.  Ulysso 
en  sort  bientôt,  tout  épouvanté,  et  dit  comment  lo  monstre 
vient  de  dévorer  doux  do  ses  compagnons.  Il  prépare  aussi- 
tôt sa  vengeance.  H  attend  la  sortie  du  cyclope,  lui  offro 
coupo  sur  coupe,  et  lo  grise.  Polyphème  rentre  dans  sa 
grotte  pour  cuver  son  vin.  Ulysse  lo  suit;  malgré  la  lù- 
èlieté  des  satyres,  qui  lui  avaient  promis  leur  aide  et  qui 
l'abandonnent  au  moment  do  l'action,  il  crève  l'œil  unique 
de  son  adversaire.  Polyphèmo  so  montre  enthï,  tout  ensau- 
glanié,  en  poussant  dos  cris  do  douleur  :  Ulysse  ot  les 
satvres  l'injurient,  tout  on  s'éloignaut  pour  s'ombarquor. 
Le  i  'ycloiie  d'Euripido  est,  dans  le  ton  et  lalluro,  uno  comé- 
die Ijoullonue  ;  mais  le  cadro  est  bien  celui  d'une  tragédie. 

CYCLOPE  ou  CYCLOPS  {si-klopss)  n.  m.  Genre  de  crus- 
tacés copépudes.  type  do  ta  famille  dos  cyclopidi's,  compre- 
nant de  minuscules  formes  d'oau  douce,  caractérisées  par 
leur  tèto  soudée  avec  le  premier  anneau  thoraciquo. 


Murs  cyclopéens. 


CYCLOPÉE  —  CYCNOCHE 

—  Enctcl.  Les  cyclopcs,  dont  on  connaît  d'assez  nom- 
breuses espèces,  habitent  surtout  rhémisphôro  boréal  ; 
quelques-uns  sont 
propres  aux  Masca- 
reignes.  Un  des  plus 
communs  en  France 
est  le  cyclops  qnadri- 
cornis ,  long  de  2  à 
3  millimètres,  rous- 
sàiro,  tr^s  abondant 

au  printemps  dans  les      ^ //  fj  Cyclope, 

mares.  Les  cj'clopes 
ont  été  ainsi  appelés  par  les  anciens  auteurs,  parce  que 
leurs  3'6us  sont  si  rapprochés  qu'ils  semblent  S9  confondre. 

CYCLOPÉE  [si)  n.  f.  Danse-pantomime,  dans  laquelle 
fig^urait  un  bouffon  représentant  un  cyclope.  il  Titre  du  neu- 
vième chant  de  VOdijssèe,  où.  est  décrit  le  séjour  d'Ulysse 
chez  les  cyclopes. 

CYCLOPÉEN,  ENNE  [si,  pé-in,  en')  adj.  Myth.  Qui  appar- 
tient, qui  est  relatif  aux  cyclopes. 

—  Hist.  Se  dit  de  certaines  constructions  gigantesques, 
formées  de  blocs  irréguliers,  que  la  Fable  attribuait  aux 
cyclopes.  il  On  dit  aussi  pklasgiqtie. 

—  Fig.  Gigantesque,  de  très  grande  dimension,  il  Très 
solide,  très  résistant,  très  durable  :  Elle  cousait  rapide- 
ment et  avec  une  solidité  cyclopéenne.  (G.  Sand.)  Lliius.] 

—  Enctcl.  Archéol.  Momtments  cyclopéens.  Les  an- 
ciens attribuaient  aux  cyclopes  toutes  les  constructions 
antérieures  à  l'architecture  grecque  proprement  dite,  à 
l'apparition  des  ordres. 
Aujourd'hui  encore, 
dans  le  langage  cou- 
rant, on  donne  souvent 
le  nom  de  7nonnments 
cyclopéens  à  toutes  les 
vieilles  constructions 
gréco-pélas^iques, 
massives  et  gigantes- 
ques, qu'on  rencontre 
sur  tant  de  points  de 
la  Grèce  propre  ou  des 
Sles,  de  l'Asie  Mineure, 
de  l'Italie  centrale  ou 
méridionale.  Ces  monuments  ont  pour  caractère  commun 
l'emploi  de  pierres  énormes;  mais  ils  présentent  des 
aspects  assez  ditîérents,  et  sont  loin  d'appartenir  à  la 
même  époque.  Au  sens  propre,  archéologique  du  mot,  les 
mnrs  cyclopéens  sont  ceux  de  la  période  tout  à  fait  pri- 
mitive; ils  se  composent  de  blocs  irréguliers,  aux  dimen- 
sions colossales,  assemblés  généralement  sans  mortier, 
entassés  les  uns  sur  les  autres,  avec  des  pierres  plus  petites 
dans  les  intervalles.  Les  fortifications  de  Tiryntho,  en  Ar- 
golide,  sont  le  spécimen  le  plus  complet  et  le  mieux  con- 
servé de  ce  genre  de  construction. 

CYCLOPÉTTE  [si)  n.  f.  Silicate  appartenant  au  genre 
pyroxène.  Variété  de  diopside. 

CYCLOPELTE  ou  CYCLOPELTA  (si,  pèl)  n.  m.  Genre 
d'Insectes  hémiptères  hétéroptères,  famille  des  pentato- 
midés,  tribu  des  diuidorinés,  comprenant  des  punaises 
d'assez  grande  taille,  dont  on  connaît  une  dizaine  d'espèces, 
réparties  dans  les  régions  chaudes  de  l'ancien  monde. 

Cyclopes  (ÎHis)  [!at.  ScopuU  Cyclopum],  nom  ancien  de 
rochers  basaltiques,  sur  la  côte  de  Sicile,  au  N.deCatane. 

CYCLOPHIS  {si,  fiss)  n.  m.  Genre  de  reptiles  opliidiens 
colubriformes.  famille  des  colubridés,  tribu  des  dryadi- 
nés,  comprenant  des  formes  non  venimeuses,  à  tête  allon- 
gée, subovale,  couverte  de  grandes  plaques.  (Les  cyclo- 
phis  sont  des  serpents  longs  et  grêles,  d'un  beau  vert,  qui 
habitent  l'Amérique  du  Nord.) 

CYCLOPHORE  {si)  n.  m.  Genre  de  fougère  à  fronde 
simple,  de  la  tribu  des  polypodiacées.  Syn.  de  niphobolk. 

CYCLOPHORE  ou  CYCLOPHORUS  {si,  riiss)  n.  m.  Genre 
de  mollusques,  type  de  la  famille  des  cyclophoridés,  com- 
prenant des  forcnes  à  coquille  globuleuse,  turbinée  ou  dis- 
coïdale,  munie  d'un  épiderme,  avec  opercule  corné.  (Les 
cyclophores  sont  de  taille  petite  ou  moyenne;  leurs  nom- 
breuses espèces,  réparties  en  une  douzaine  de  sous-genres, 
habitent  les  régions  chaudes  de  l'ancien  monde.) 

CYCLOPHORIDÉS  [si]  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques 
gastéropodes  cténobranches,  comprenant  des  animaux  ter- 
restres avec  la  coquille  pareille  à  celle  des  cyclostomidés, 
mais  en  diîfêraot  par  la  forme  de  l'animal,  q'ui  a  un  mufle 
court  et  les  yeux  placés  à  la  base  externe  des  tentacules 
sur  des  pédoncules  peu  saillants,  tandis  que  ceux-ci  sont 
très  longs  chez  les  cyclostomidés.  (On  subdivise  les  cyclo- 
phoridés en  quatre  tribus  :  cyclophorinés [genres  cyclophore, 
cyathopome ,  cyclosure,  strophostomc ,  etc.];  pomntiasinés 
Ipomatias];  diplommalininés  {dîplommatine ,  opisthostome]; 
pupininés  [pnpine,  coptochile,  etc.]).  —  Un  cyclophoridé. 

CYCLOPHYLLE  {si  —  du  gr.  kuklos.  cercle,  et  phuUon, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  des  fouilles  orbiculaircs. 

—  n.  m.  Genre  d'arbustes  de  la  famille  des  rubiacécs, 
comprenant  liuît  ou  dix  espèces. 

GYCLOPIDÉS  \si)  n.  m.  pi.  Famille  do  crustacés  copé- 
podes  nageurs,  renfermant  les  genres  cyclope,  cyclopine, 
caractérisés  par  leur  corps  complètement  segmenté,  les 
antennes  de  la  première  pairo  formant  chez  le  mâle  des 
pattes  préhensiles,  l'absence  de  cœur.  (Ils  sont  de  très 
petite  taille  cl  habitent  surtout  les  eaux  douces  de  l'hé- 
misphère boréal.)  —  Un  ctclopidé. 

CYCLOPIE  {si,  pî)  n.  f.  Tératol.  Réunion  dos  deux  yeux 
en  un  seul. 

—  Bot.  Genre  d'arbrisseaux  à  fleurs  jaunes,  de  la  famille 
dos  légumineuses-papilionacées,  tribu  des  podalyriées, 
comprenant  une  douzaine  d'espèces,  qui  croissent  au  Cap. 

CYCLOPIEN,  ENNE  [si,  pi-in,  en')  adj.  En  T.  do  tératol., 
Affecté  de  cyclopio. 

CYCLOPINE  n.  m.  Genre  de  crustacés  copépodos,  famille 
des  t-yc  op-dés. 

CYCLOPIQUE  [pik')  adj.  Syn.  do  cyclopéen,  iî.nnk.  (Pou 
as.)  [1  Se  dit  dun  acido  retiré  dos  fenillos  de  cyclopio. 

CYCLOPITE  {si)  n.  f.  Miner.  Silicate  naturel  d'alumino 
et  do  chaux.  Variété  d'anorthito. 

CYCLOPTtRE  («I.  plèr')  ou  CYCLOPTERUS  [si,  pté-russ) 
n.  m.  G'Miro  de  poissous  acanihoptèros,  famillo  dos  go- 
tiébocidés ,  comprenant  des  formes  épaisses  et  trapues, 


Cycloptère. 


fer 


Cyclorhis. 


plates  on  dessus,  à  peau  épaisse,  granuleuse,  à  tête  large, 
au  museau  court. 

—  Encycl.  Les  cycloptèrcs  sont  d'assez  gros  poissons, 
dont  on  connaît 
quelques  espè- 
ces boréales. 
Deux  d'entre 
elles  arrivent 
parfois  sur  les 
côtes  de  France; 
encore  est-ce 
assez  rarement 
qu'on  les  y  ren- 
contre.Le  lump, 
gros  mollet  ou 
lièvre  de  mer,  est  le  plus  fréquent;  long  do  0^,30  à  o^eo, 
il  est  gris  brun  ou  bleuâtre,  teinté  de  rouge  au  moment 
du  frai.  Au  moyen  de  sa  ventouse  ventrale,  il  peut  se 
fixer  solidement  aux  corps  unis.  Beaucoup  plus  rare  est 
le  cycloptère  épineux. 

CYCLOPTÉRIS  {si,  riss)  n.  f.  Genre  de  fougères  fossiles, 
qui  se  trouvent  dans  le  terrain  houiller. 

CYCLORAPHE  {si  —  du  gr.  ktiklos.  cercle,  et  rapbè,  suture) 
adj.Entom.So  dit  de  diptères  dont  lapupe  rompt  son  enve- 
loppe, au  moment  de  l'éclosion,  suivant  une  ligne  courbe. 
(Les  muscidés,  les  pupipares  sont  cycloraphes,  tandis  que 
les  tanystomos  et  les  upules  sont  orthoraphes.  Chez  les 
diptères  cycloraphes,  les  larves  n'ont  pas  de  tête  distincte.) 

CVCLORHAMPHE  ou  CYCLORHAMPHUS  {si,  ran-ftfss) 
n.  m.  Genre  d'amphibiens  anoures  oxydactyles.  famillo  des 
ranidés,  comprenant  des  formes  à  langue  entière,  arrondie, 
libre  en  arrière,  à  tympan  caché,  à  quatre  doigts  à  chaque 
membre,  ceux  de  devant  libres,  ceux  de  derrière  à  demi 
palmés.  (Ce  sont  des  grenouilles  de  taille  moyenne  ;  on  en 
connaît  deux  espèces,  habitant  l'Amérique  au  Sud.) 

CYCLORHIS  {si,  riss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  famille  des  viréoni- 
dés.  voisins  des  manakins,  et  ca- 
ractérisé par  le  bec  à  mandibule 
supérieure  légèrement  dentée, 
subobtuse,  les  narines  rondes,  les 
ailes  courtes  et  arrondies,  la 
queue  égale. 

—  E.NCYCL.  On  connaît  une  di- 
zaine d'espèces  de  cyclorhis,  ha- 
bitant les  régions  chaudes  de  l'A- 
mérique méridionale  et  centrale  ; 
leur  livrée  est  verte  et  jaune, 
leurs  mœurs  sont  celles  des  coqs 
do  roche. 

CYCLOSCOPE  (si,  skop')  n.  m. 
Compteur  de  tours,  mesurant  la 
vitesse  de  rotation  des  machines. 

CYCLOSE  {si)  n.  f.  Circulation  intracellulaire  des  plantes, 
par  opposition  à  circulation  générale  des  plantes. 

GYCLOSIE  {si,  zî)  n.  f.  Genre  de  plantes  épiphytes,  do 
la  famille  des  orchidées,  tribu  des  vandées,  comprenant 
une  seule  espèce  originaire  du  Mexique. 

CYCL050ME  OU  CYCLOSOMUS  {si,  7nuss)  n.  m.  Genre 
d'insocios  coléoptères  carnassiers,  famille  des  carabidés, 
tribu  des  tétragonodérinés,  comprenant  des  formes  ovales, 
ayant  toute  l'apparence  extérieure  desomophrons  et  dont 
on  connaît  quatre  espèces,  do  petite  taille,  qui  habitent 
les  régions  chaudes  de  l'Afrique  et  des  Indes.  (Los  cyclo- 
somes  sont  ferrugineux,  tachés  de  brun.) 

CYCLOSPONDYLES(s/,5/)o?0  n.  m.  pi.  Groupe  de  squalos, 
comprenant  ceux  qui  ont  doux  nageoires  dorsales,  pas  de 
nageoire  anale,  et  dont  les  vertèbres  sont  biconcaves.  — 

Un  CYCLOSPONDYLE.      , 

—  Encycl.  Les  cyclospondyles  ont  dos  évents,  pas  de 
membrane  nictitante;  leurs  dents,  à  pointe  saillante,  sont 
denticulées.  Quatre  familles  composent  ce  groupe  :  lasmar- 
gidés,  échinorrhinidés,  spinacidés,  pristiophoridés. 

CYCLOSTÉMON  (s(,  sté)  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  fa- 
mille des  euphorbiacées,  type  des  cyclostémonées,  compre- 
nant plusieurs  espèces,  qui  croissent  à  Java. 

CYCLOSTÉMONÉES  (si,  sté)  n.  f.  pi.  Groupe  d'euphor- 
biacées,  comprenant  les  trois  genres  cyclostémon,  liemi- 
cyclia  ot  ncorsrpera.  —  Une  cYCLOSTÉMONÉt:. 

CYCLOSTIGMA  (si,  slig')  n.  m.  Genre  de  fougères  lyco- 
podiacées  fossiles,  apparaissant  dans  les  terrains  dévo- 
niens.  (Le  nom  de  ces  fougères  leur  vient  do  ce  que  leur 
tronc  arborescent  est  couvert  de  cicatrices  rondes  laissées 
par  les  feuilles  tombées.)  Il  Section  du  genre  gentiane. 

CYCLOSTOMATES  {si,  slo)  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  bryo- 
zoaires gymnolémates,  caractérisé  par  la  forme  arrondie 
dos  orifices  des  cellules,  ceux-ci  s'ouvrant  à  leur  extré- 
mité et  étant   dépourvus  d'appendices   mobiles.  —    Un 

CYCLOSTOMATE. 

—  Encycl.  Les  cyclostomatcs  sont  répandus  dans  les 
mors  du  nord,  ou  fossiles  dans  les  terrains  crétacés  et 
tertiaires.  On  les  divise  en  radicelles  ou  articulés,  et  en 
incrustés.  Les  premiers  comprennent  la  seule  famille  des 
crisiadés,  les  seconds  celles  des  diastoporidés,  tubulipo- 
ridés,  lichénopodidés,  frondiporidés,  corymbiporidés. 

CYCLOSTOME  OU  CYCLOSTOMA  {si,  sto)  n.  m.  Genre 
de  mollusques,  type  de  la  famille  des  cyclostomidés,  com- 
prenant des  formes  tcrrostros, 
propres  à  l'ancien  conLincnt,  à  co- 
quille turbinée  ou  déprimée,  avec 
bouche  ovale  à  opercule  plat  et 
spiral. 

—  Encycl.  On  connaît  un  grand 
nombre  d'espèces,  réparties, dans 
une  quinzaine  do  sous- genres. 
I>es  cyclostomes  sont  do  taille 
moyenne,  gris,  roussâtres  ou  am- 
brés, marquetés  ou  variés  do  brun  ;  ils  vivent  à  torro,  sous 
les  pierres,  les  fouilles  sèchos;  certains  peuvent  se  .sus- 
pendre aux  arbres  au  moyen  d'un  filament  visqueux.  Le 
cyclostomn  cleynns  est  commun  en  Europe. 

CYCLOSTOMES  {si.  stom')  n.  m.  pi.  Ordre  do  poissons, 
comprenant  dos  lamproies  ot  autres  formes  ressemblant  à. 
dos  vers,  et  qui  n'ont  ni  nageoires  pectorales  ni  nageoires 
ventrales,  sont  munis  do  six  à  sept  paires  do  brancliios  ot 
d'un  squelette  cartilagineux  à.  corde  dorsale  persistante. 

—   Un  CYCLOSTOME. 


Cyclostome. 


Cyclostrèmc. 


470 

—  Encycl.  Les  cyclostomes  sont  des  poissons  inférieurs, 
ainsi  nommés  à  cause  de  leur  bouche  ronde  ou  en  demi- 
cercle,  sans  mâchoires,  faite  pour  sucer,  et  armée  do 
nombreuses  dents  cornées.  Grâce  à  cet  organe,  qui  tient 
autant  de  la  râpe  que  de  la  ventouse,  les  cyclostomes  se 
fixent  aux  poissons  morts  comme  à  ceux  qui  sont  vivants, 
et  sucent  leur  sang.  Qu'ils  habitent  les  oaux  douces  ou 
salées,  ils  préfèrent  les  fonds  vaseux  où  ils  se  tiennent 
enfoncés.  Certains,  comme  les  myxines,  vivent  en  para- 
sites sur  d'autres  poissons.  Au  sortir  de  l'œuf,  les  jeunes 
no  ressemblent  pas  à  leurs  parents,  mais  constituent  ces 
formes  larvaires  longtemps  prises,  sous  le  nom  d'ammo- 
cètes,  pour  des  espèces  particulières.  Les  cyclostomes  so 
divisent  en  deux  sous-ordres  :  hypéroartîens  ou  lamproies, 
hypérotrètes  ou  myxinoides. 

CYCLOSTOMIDÉS  {si,  sto)  n.  m.  pi.  Famille  de  mollus- 
ques gastéropodes  cténobranches,  qui  présentent  beau- 
coup de  rapport  avec  les  pulmonés,  et  sont,  comme  eux, 
terrestres.  —  Un  cyclostomidé. 

—  Encycl.  Les  cyclostomidés  possèdent  un©  coquille 
contournée,  turriculée  ou  discoïde,  à  bouche  entière,  avec 
opercule  calcaire  muni  d'une  lame  cartilagineuse  interne. 
Répandus  dans  toutes  les  régions  du  globe  et  comptant 
de  nombreux  représentants  fossiles  depuis  l'époque  créta- 
cée, ces  mollus'|ues  comportent,  comme  genres  princi- 
paux :  cyclostome,  cyclotopsis,  choanopoma,  cistula,  onrpha- 
lotropis,  haiîicsia  et  acroptyckia. 

CYCLOSTRÉMATIDÉS  (si,  stré)  n.  m.  pi.  Famille  de  mol- 
lusques ciastéropodes  aspidobranches,  caractérisés  par 
leur  coquille  blanclie,  cornée  ou  transparenîe,  non  nacrée, 
à  bouche  ronde  munie  d'un  opercule  corné.  (Les  genres 
principaux  de  cette  famille  sont  :  cyclostrème,  tinostome, 
microtheca,  cirsonella,  etc.)  —  Un  cyclosïrématidê. 

CYCLOSTRÈME  {si,  strèm')  ou  mieux  CYCLOTREMA 
{si,  tvê)  n.  m.  Genre  de  mollusques  gasté- 
ropodes, type  de  la  famille  des  cyclostré- 
matidés,  comprenant  des  formes  à  coquille 
aplatie,  circulaire,  à  bouche  ronde.  (Les 
nombreuses  espèces  de  ce  genre  sont  ré- 
parties dans  toutes  les  mers.) 

CYCLOTAXIS  {si,  ksiss)  n.  m.  Section  du 
genre  scandix,  famille  des    ombellifères, 
renfermant  les  formes  chez  lesquelles  le  fruit  central  des 
ombellules  est  sessile  et  difforme. 

CYCLOTELLE  {si,  tel')  n.  f.  Genre  d'algues,  de  la  famille 
des  milosirées. 

CYCLOTHÈQUE  {si,  tèk')  n.  m.  Genre  de  plantes  austra- 
liennes, de  la  famille  des  phytolaccacées,  tribu  des  gyro- 
slémonées. 

CYCLOTHRAUSTIQUE  {si,  trô-stik'  —  du  gr.  kukios, 
cercle,  et  thraustos,  friable)  adj.  Se  dit  d'un  acide  dérivé 
de  l'a-diquinoléino. 

CYCLOTOME  {si  —  du  gr.  kukios,  cercle,  et  tome,  sec- 
tion) n.  m.  Instrument  qui,  dans  l'opération  de  la  cata- 
racte, sert  à  pratiquer  dans  la  cornée  une  incision  circu- 
laire. Il  Instrument  circulaire  qui  sert  à  fixer  l'œil.  (Ces 
deux  instruments  sont  peu  usités  aujourd'hui.) 

CYCLOTOMIQUE  {si,  mik')  adj.  Relatif  au  cyclotome. 

CYCLOTRICHE  {si,  trik')  ou  CYCLOTRICHA  {si,  tri-kn) 
n.  m.  Genre  d'inlusoires  holoiriches,  famille  des  cinétochi- 
lidés,  comprenant  des  formes  persistantes,  nageant  libre- 
ment, plus  ou  moins  ovales,  complètement  ciiiées.  (Les 
cyclotriches  habitent  les  marécages,  les  tourbières.) 

CYCLOUM  {si-klou7n')  n.m  Genre  de  bryozoaires  cténo- 
stomates,  famille  des  alcvonidés,  dont  lespèce  type  (cy- 
cloum  pnpillosiim)  vit  sur  les  côtes  d'Angleterre  parmi  les 
algues  {fucus  serratus). 

CYCLOZAMITES  {si,  ti^ss)  n.m.  Section  du  genre  otoza- 
mites ,  rentérmant  de  petites  cycadées ,  fossiles  dans 
l'oolithe. 

CYCLURE  ou  CYCLURA  {si)  n.  m.  Genre  de  reptiles  sau- 
riens crassilingues,  famillo  des  iguanidés,  comprenant  des 
formes  à  peau  de  la  v^ 

gorge  lâche,  plisséo 
en  travers,  mais  no 
formant  pas  fanon; 
à  tête  plate ,  angu- 
leuse; à  crête  moyen- 
ne sur  le  dos  et  la 
queue ,  celle  -  ci  de 
longueur  médiocre, 
avec  écailles  épineu- 
ses, disposées  en  ver- 
tic  illes.  (Les  cyclures 
sont  de  grands  igua- 
nes brrns ,  variés  de 
fauve  et  do  jaunâtre, 
ou  do  gris  "l^leuâtro, 
dont  on  connaît  cinq  ou  six  espèces,  réparties  dans  lo 
centre  et  le  sud  de  1  Amérique.) 

CYCNIA  {si)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères  bomby- 
cines,  famille  des  euprépiadés,  dont  on  connaît  une  tren- 
taine d'espèces,  ré- 
pandues principale- 
ment dans  l'Amé- 
rique septentrionale 
et  australe.  (Toutes 
les  cycnia  n'habitent 
pas  le  no  u voau 
monde,  quelques- 
unes  sont  propres  à 
rindo  [cycnia  Sikki- 
mcnsis  ,  etc.] ,  ou  à 
Madagascar  [ciicnia 
Madniiasrariensis],) 

CYCNI0N(5/)n.m. 
Genre  d'horbes  rigi- 
des, de  la  famille  dos 
scrofnlariacéos, tribu 
des  gérardiôos,  com- 
prenant six  espèces, 
(|ui  croissent  sous  les 
troi>iques. 

CYCNOCHE  {si- 
knok'  )   n.    m.   Genre 
do  plantes  épiphytes,  de  la  famille  dos  orchidées,  tribu  des 
plourothallées,  comprouant  une  seule  espèce,  qui  croît  à  lu 


Cynoche 


471 

Guyane.  (La  beauté  ilo  ses  flours  la  fait  rechercher  pour 
les  sorjfOï.) 

CYCNOOÉTON  [si,  je)  n.  m.  Goure  d'horbos  aquatiques, 
do  la  lainiUo  des  naiadtios,  qui  croissent  en  Australie. 

CYCNOIDE  (du  ^i\  kuknos,  cygne,  et  eidos^  aspect)  adj. 
Kn  T.  do  zool.,  Qui  rossoniblo  au  cygne. 

GycnoS.  Myth.  gr.  Fils  d'Apollon  ot  do  Thyrio.  Désos- 
pt^rtS  d«  no  pouvoir  obtenir  do  l^liylios  un  taureau  qu'il 
di'isiraii,  il  se  précipita  dans  le  lac  do  Canope  ot  tut 
changé  on  cygne  par  Apollon.  — Fils  d'Ares  ot  de  Vv\o- 
pia.  (Il  arrêtait  tous  les  voyageurs  qui  se  rendaient  ù  Del- 
phes, ot  leur  ravissait  les  ortrandes  destinées  à  Apollon  ; 
Hôraklùs  le  tua  dans  un  combat  singulier.) —  Fils  do  Slhe- 
nolos,  roi  dos  Ligures.  (Il  ressentit  un  toi  chagin  do  la 
mort  do  son  ami  Pliaéton,  (lu'ApoUon  le  changea  on  cygne.) 

—  Fils  do  Poséidon  et  do  Calycé.  (Il  devint  roi  do  Colono 
en  Troade.  Sa  seconde  femme,  Philonomé,  éprise  de  son 
boau-fils,  et  non  payée  do  retour,  calomnia  ce  dernier 
auprès  do  Cycnos,  qui  le  tit  jeter  à  la  mer  dans  un  coiVro. 
Cycuos  fut  tué  par  Achille  pendant  la  guorro  de  Troie,  et 
métamorphosé  en  cygne.) 

GydiMAQUE,  femme  massaliote,  fillo  do  Ménécrato, 
célèbre  par  sa  laideur,  par  les  circonstances  de  son  ma- 
riage, et  par  l'amour  qu'elle  inspiraàson  mari,  Zénothémis. 

CYDIMON  (si)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères,  fa- 
niiHo  des  uraniidés,  comprenant  de  grands  ot  oeaux  pa- 
pillons ordinairement  noirs,  volontés,  tigrés  de  vert  cui- 
vreux ot  métallique,  à  ailes  inférieures  prolongées  en 
longue  queue. 

—  Encycl.  Los  six  ou  sept  espèces  connuer  de  ci/dimons 
habitent  les  régions  chaudes  de  rAmérique  méridionale. 
Volant  rapidement  dans  les  forêts  à  la  grande  lumière  du 
jour,  elles  vivent,  à  l'état  de  chenille,  sous  une  toile 
soyeuse,  parmi  les  feuilles,  pour  sortir  la  nuit. 

CYDIPPE  {si)  n.  f.  Genre  de  cténophores,  type  de  la 
famille  des  cydippid^s,  comprenant  des  formes  gfoDuleuses 
ou  ovales,  dont  les  filaments  tactiles  sont  très  longs,  indi- 
vis et  ciliés.  (On  connaît  douze  ou  treize  espèces  de  cy- 
dippes  répandues  dans  toutes  les  mers.) 

CydIPPE,  prêtresse  du  temple  do  Hôra,  près  d'Argos, 
connue  par  un  récit  d'Hérodote,  qui  a  conservé  le  souve- 
nir du  dévouement  de  ses  deux  fils,  Cléobis  et  Biton. 
CV.Cléobis.)— Jeune  tille  de  Délos,  héroïne  d'une  aventure 
contée  par  Ovide  dans  ses  Uèroides.  V.  Aconce. 

GYDIPPIDÉS  (si)  n.  m.  pi.  Famille  de  cténophores  sac- 
cates,  caractérisé  par  le  corps  sphérique  ou  pyriforme, 
peu  comprimé,  à  côtes  égales,  et  renfermant  les  genres 
Cf/dippe,pleurobrachia,eschscholtzia,etc. 

—  U7l  CYDIPPIDÉ. 

GYDNE  ou  CYDNUS  (si-dmiss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  hémiptères,  type  de  la 
tribu  des  cydninés ,  comprenant  des 
punaises  terrestres  de  taille  petite  ou 
moyenne,  noires  et  blanches,  dont  on 
connaît  plus  de  soixante  espèces,  qui 
vivent  enfouies  dans  les  terrains  arides. 
(Les  cydnes,  très  communs  en  France, 
ont  des  représentants  dans  toutes  les 
parties  du  globe  ;  leur  forme  est  ovale, 
assez  aplatie.) 

CYDNINÉS  (fti)  n.  m.  pi.  Tribu  d'in- 
sectes hémiptères  hétéroptères,  groupe  des  géocoriscs, 
famille  des  pentatomidés,  caractérisée  par  leurs  formes 
robustes,  leurs  pattes  épineuses  propres  à  fouir.  (Los 
cydninés  sont  répandus  sur  tout  le  globe,  avec  les  gen- 
res principaux  :  cifdne,  cephalocteus,  amblyoUus,  scaptio- 
rosis  stithuropus.  hictiste,  ndrise, 
cijrtomèiie.  etc.) — ^Un  cydnink. 

Cydnus  (auj,  Tarsous- 
Tcliaï  ) ,  fleuve  de  l'ancienno 
Asie  Mineuro{Ciiiciej.  Alexandre 
le  Grand,  pour  s'y  être  baigné 
couvert  do  sueur,  faillit  perdre 
la  vie  (333  av.  J.-C).  Mure  An- 
toine aonna,  sur  los  bords  du 
Cydnus,  une  fête  eu  l'honneur  do 
Cléopâtrc.  L'empereur  Frédéric 
Barberousso  s'y  noya  en  1190; 
cependant,  d'après  Willebrand, 
Barberousso  n'aurait  jias  trouvé 
la  mort  dans  le  Cvdnus,  mais 
dans  le  Caly cadnus (l'Ermerck-Sou  de  Selefké ou  Séleucie) , 
qui  a  Sun  embouchure  à  80  kilora.  du  Cydnus. 

CYDONIA  {si)  n.  m.  Nom  scientiliquo  du  genre  coi- 
gnassior. 

CYDONINE  {si  —  du  gr.  kudônion,  coing)  n.  f.  Matière 
gomiiiûuse,  que  rentorment  los  graines  do  coing. 

CYDONIUM(,si,  ni-om)  n.  m.Genro  d'anthozoairos  alcyo- 
nairos,  faniillo  des  gorgunidés,  tribu  dos  corallinés,  com- 
prenant des  polypiers  cxtcriL-uremont  coriaces,  spongieux 
et  glabres,  et  intérieurement  charnus.  (Los  cydonium  sont 
coniques,  jaunes  on  dehors,  rouges  en  dedans;  l'espèce 
typo  est  le  cydonium  cydonium  des  mers  du  nord.) 

CyfFLÉ  (Paul-Louis),  sculpteur  flamand,  né  X  Bruges 
en  1724,  mort  on  18o6.  Il  étudia  auprès  du  peintre  Jean 
van  Hocko;  puis,  s'étant  rendu  à  Paris  en  1711,  il  y  séjourna 
sept  ans;  après  quoi,  il  se  fixa  à  Lunévillo,  oit  lo  retint  le 
roi  Stanislas.  Il  entra  d'abord  cumme  aide  dans  l'atelier 
do  B.  Guibal.  premier  sculpteur  du  roi.  A  partir  do  17:>1,  il 
Jlgura  dans  dill'érents  actes,  sous  lo  liiro  de  modeleur  du 
roi,  ciseleur  du  roi.  Lorsque  Stanislas  chargea  Guibal 
d'élever  sur  la  place  do  Nancy  uno  statue  do  Louis  XV 
(1755),  il  lui  implJ^a  la  collaboration  de  Cyfllé,  dont  il 
appréciait  le  mérite,  ot,  à  la  mort  do  Guibal,  Cyfllé  bé- 
rtia  du  titre  de  »  sculpteur  ordinaire  do  roi  de  Pologne  ». 
11  lit  alors  les  figures  allégoriques  des  fleuves,  do  ta  fon- 
taine lie  la  place  d'Alliance  à  Nancy  (1750).  Kn  1768,  il  éla- 
bilt  ù  Lunévilio  uno  fabrique  et  des  ateliers  pour  faire  cuire 
do  la  vaisselle  on  lorro  do  pipe.  C'est  do  là  que  sont  sortis 
ses  Vendangeurs,  ses  Savoyards,  lo  Petit  Voleur  de  pommes, 
lo  Savetier,  etc.,  qui  rapprocheulCyfflé  de  Clodion  dans  ses 
œuvres  familières.  Il  regagna  sa  patrie  vers  1777,  avec 
lintontion  d'ouvrir  uno  fabrique  do  porcclaino  près  do 
ISamur.  Lo  succès  ne  répondit  pas  ù  ses  espérances,  ot  il 
mourut  dan.s  le  dénuement. 


Cydne  (gr.  nat.). 


Cydnus  (monnaie  de  bron?.^ 
de  Tarse). 


De  gueules  fi  un 
cygne  d'ai'gent,bec- 
qué  et  membre  d'or. 


CygÉE.  Myih.  gr.  Un  dos  Siciliens  qui  voulurent  s'np- 
nuser  au  passage  d'Hôraklès  dans  leur  île.  Il  fut  tué  par 
le  ilieu,  et  reeut  de  ses  compatriotes  les  honneurs  divins. 

Gyg^NUS  (Fredrik),  poète  ethislorion  finlandais,  né  i 
Tuwastchus  en  1807,  mort  à  Helsingfors  en  IStil.  Il  ousei- 
;j;iia  l'histoire  ù  Fredriksham  (1833-1838),  puis  à  Helsing- 
fors, voyagea  en  France  et  en  Italie  {i843-18-l7).  Il  tr.i- 
vailla  à  faire  naître  en  Finlande  un  art  et  un  théâtre 
national,  et  combattit  l'influence  suédoise.  Il  a  laissé  de 
nombreux  ouvrages;  entre  autres,  six  volumes  devers 
publiés  en  1851-1854  et  1870. 

CYGNE  {sign  [gn  mil.])  n.  m.  Ornith.  Genre  d'oiseaux 
pahulpôdos,  famille  dos  lamellirostres,  typo  d'une  tribu 
dite  des  cygninés,  caractérisé  par  un  cou  très  long  et 
flexible,  un  bec  large  et  long,  très  robuste,  à  grandes 
lamelles,  à  région  nasale  nue  ou  recouverte  par  la  cire, 
les  pattes  ayant  le  doigt  postérieur  libre  do  toute  mem- 
brane molle. 

—  Poétiq.  S'est  dit  de  quelques  poètes,  littérateurs  ou 
musiciens  célèbres  par  la  grâce  et  la  pureté  de  leur  style  : 
lo  cygne  de  Dircé,  Pîndare;  le  cygne  de  MantuHe,V\v^^\y 
le  cygne  de  Cambrai,  Fénelon.  ii  Chant 
du  cygne,  Chant  mélodieux  attribue  au 
trefois  au  cygne,  particulièrement  lors- 
qu'il était  près  de  mourir.  —  Fig.  Der- 
nière œuvre  dun  homme  de  talent,  en 
musique,  en  poésie,  en  littérature. 

—  Blas.  Fio;urc  héraldique  représtn 
tant  l'oiseau  de  ce  nom  et  toujours  re- 
présentée d'argent.  (Quand  son  bec  et 
ses  pattes  sont  d'un  émail  particulier, 
on  le  dit  becqué  et  membre  de...,  et  on 
l'appelle  alcyon  quand  il  est  figuré  dans 
son  nid  et  voguant  sur  les  flots.) 

—  Tcchn.C'o;/rfecj/(7«e,  Partie  del'avant- 
train  d'une  voiture  à  quatre  roues,  qui  est  courbée  pour 
laisser  place  au.x  roues,  quand  on  fait  tourner  lo  véhicule. 

—  Loc.  div.  :  Cou  de  cygne.  Cou  long  et  flexible,  il  Etre 
blanc  comme  un  cygne.  Avoir  une  peau  très  blanche,  ou  la 
barbe  et  les  cheveux  tout  à  fait  blancs,  il  J^aire  an  cygne 
d'un  oison.  Louer  uno  personne  qui  ne  le  mérite  pas. 

—  Encycl.  Ornith.  Les  cygnes  sont  de  grands  et  beaux 
oiseaux,  volant  bien,  grâce  à  leurs  larges  ailes,  nageant 
encore  mieux,  mais  marchant  lourdement  et  mal.  Ils  se 
nourrissent  d'animaux  aquatiques,  qu'ils  attrapent  en  fouil- 
lant dans  la 

vase.  On  en 

connaît   uno  .r?^  • 

douzaine  .  "^   " 

d'espèce  s, 

répandues 

surtout  dans        ^ -^      X 

l'hémisphère  _r 
boréal,  mais 
aussi  auChili 
ou  en  Aus- 
tralie, où  ha- 
bitent de  pe- 
tites formes  *"" 
noires     et  Cygne. 

lan  ches. 
Domesticiués  de  toute  antiquité,  les  cygnes  font,'  par  leur 
beauté,  1  ornement  des  bassins  et  des  pièces  d'eau,  mais 
leur  cri  désagréable,  leur  méchanceté  en  font  des  hôtes 
assez  dangereux,  surtout  dans  les  lieux  fréquentes  par  les 
enfants.  Leur  chair,  huileuse  et  coriace,  n  est  plus  guère 
estimée;  mais  jadis,  et  jusque  sous  Louis  AlV,  cotte 
grande  volaille  comptait  parmi  les  rôtis  d'apparat.  Les 
cygnes  sont  essentiellement  migrateurs  ;  ceux  de  l'extrême 
nord  traversent  l'Europe  jjour  aller  hiverner  en  Afrique  et 
dans  l'Inde  ;  beaucoup  d'individus  s'arrêtent  dans  la  région 
circaméditerranéenne.  Pendant  les  hivers  rigoureux,  il 
n'est  pas  rare  de  voir  des  cygnes  s'arrêter  dans  lo  centre 
do  la  France.  Nichant  au  bord  des  eaux  douces,  ils  vout 
souvent  à  la  mer  après  la  saison  do  la  pariado.  Lo  chant 
du  cygne  n'est  pas  absolument  une  fable  ;  une  des  espèces 
d'Europe  {cygmu  musicus)  a  une  voix  assez  belle,  très  forte, 
susceptible  de  moduler,  et  qui  n'est  pas  désagréable  â 
entendre  de  loin.  Les  grandes  espèces  do  cygnes  sont 
blanches.  L'Europe  possède  trois  espèces  do  cygnes  :  le 
cygne  muet  {cygnus  alor),  à  bec  rouge,  avec  caroncule 
noire.  C'est  celui  qui  e.st  domestiqué;  long  do  2  mètres  du 
bec  à  la  queue,  il  atteint  jusqu'à  3  mètres  d'envergure. 
Moins  long,  mais  d'une  envergure  encore  plus  grande 
(3", 65),  est  le  cygne  chanteur  {cygnus  musicus),  à  bec  jaune 
à  la  base,  noir  à  la  pointe  et  sans  caroncule.  Le  cygne 
nain  {cygnuf  minor),  beaucoup  plus  petit,  habite  lo  nord 
extrême  de  l'Europe  ;  lo  cygnus  ùucinator,  l'Amérique  du 
Nord;  le  cygnus  IJavidi,  là  Chine.  Lo  cygne  à  cou  noir 
{cygnus  nigricollis),  jolie  espèce  blanche  â  cou  et  tête 
noirs,  beaucoup  plus  petit,  habite  lo  sud  extrême  de  l'Amé- 
rique méridionale;  le  cygne  de  la  Nouvello-IIollande  (cAe- 
nopsis  atratus)  est  uno  espèce  noire  d'Australie,  aujour- 
d'hui commune  dans  les  jardins  publics  et  privés.  Le 
plumage  forme  une  fourrure  légère  très  rocherchéo;  aussi 
certaines  espèces,  à  la  suite  do 
massacres,sont  devenues  rares. 


-^' 


iif^^v^v^:;»?*»! 


Cygne  (oannii  dd).  Il  exis- 
tait jadis  un  ordre  de  ce  nom, 
dont  l'origine  se  rattachait  â 
riiistoire  semi-légendaire  do 
Lohengrin.  Historiquement,  on 
ne  conïiait  que  l'ordre  créé  en 
Prusse,  en  lit2,  par  l'électeur 
Frédéric  II.  Il  se  composait, 
outre  les  princes,  de  trente  no- 
bles et  de  sept  dames,  qui  s'en- 
gageaient à  célébrer  los  fêtes 
de  la  Vierge.  Eteint  on  1539,  il 

fut  reconstitué  en  1843  par  lo       q^^^^  ^^  f.         (PruMc). 
roi   Fredénc-Guillaume   do  jn      \  > 

Prusse.  Il  est  donné  à  ceux  qui  font  vœu  do  soigner  los 
malades  et  los  pauvres.  L'empereur  d'Ailomagno  on  ost 
le  grand  maître.  L'ordre  n'a  pas  do  ruban,  mais  un  collier. 

Cyone  (lo),  constellation  boréale,  située  entre  la  Lyre 
et  le  Lézard,  ot  très  riche  on  étoiles  doubles  ou  multiples  : 
ou  n'en  compte  pas  moins  de  trente-cinq. 

—  Encycl.  Cette  constellation  contient,  ontro  autres, 
lu  couple  do  la  Oi"  du  Cyguo,  qui  ost  cortatnomont  l'un 
dus  plus  intéressants  de  tout  le  Ciel.  Cette  étoile  est  la  pre 


CYCNOGETON    —   CYLINDRE 

mière  dont  on  ait  pu  déterminer  la  distance  à  la  Terre; 
c'est  sur  l'examen  do  ce  système  quo  Bossel  avait  annoncé 
l'extension  des  lois  do  la  gravitation  aux  étoiles.  Cette 
étoile  est  la  plus  iirocho  de  la  Terre,  après  a  du  Centaure. 
On  trouve  aussi  dans  cette  constellation  un  très  joli 
^^ystèmo  quaternaire,  forme  par  x  du  Cygne  ot  £  2576.  Les 
quatre  étoiles,  de  grandeur  0  à  8,  sont  animées  d'un  mou- 
vement propre  commun  les  emportant  vers  le  sud  avec 
une  vitesse  de  42"  à  47"  par  siècle. 

Cygnes  (rivière  uks).  V.  Swan-Uivkr. 

CYGNOPSIS  (si,  psiss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  palmipèdes, 
famille  des  lamellirostres,  tribu  des  ansérinés,  comprenant 
une  oie  grise,  de  grande  taille,  qui  habite  l'Asio  boréale. 

—  Encycl.  Le  cyqnopfiis  cygnoides  est  remarquable  par 
la  structure  de  son  bec,  intermédiaire  entre  celui  des 
cygnes  et  celui  des  oies.  On  a  donné  fautivement  le  nom  de 
(1  cygnopsis  »  à  uno  bernlcle  du  nord  de  l'Amérique,  lo  leu- 
coblepharon  Canadensts.  V.  leocoulephakon. 

GYLADE  OU  GYLAS  {sî-lass)  n.  m.  Genre  d'insecles 
coléoptères  rhynchophores ,  famille  des  curculionidés, 
tribu  des  apioninés,  comprenant  de  petits  charançons 
lisses,  bruns,  bleus  dans  le  sexe  femelle,  à  corps  oblong,  à 
rostre  court  et  épais.  (On  en  connaît  une  dizaine  d'espèces, 
des  régions  chaudes  do  l'Afrique  et  de  l'Asie.) 

CYLICHNE  [si-likn')  ou  CYLIGHNA  (si,  kna)  n.  f.  Genre 
de  mollusques  gastéropodes  opisthobrauches,  famille  des 
-scaphandridés,  comprenant  des  animaux  marins  pouvant 
se  retirer  complètement  dans  leur  coquille,  celle-ci  subcy- 
lindrique, enroulée  et  tronquée  en  arrière.  (Les  cylichnes, 
dont  on  connaît  quelc|ues  espèces  réparties  dans  toutes 
les  mers  du  globe,  sont  des  petites  coquilles  blanches  â 
bouche  étroite,  disposée  en  long.) 

CYLICODAPHNÉ  {si)  n.  m.  Genre  d'arbres  ou  d'arbris- 
seaux de  la  laniille  des  lauracées,  tribu  des  tétranthérées, 
comprenant  quarante  espèces,  qui  croissent  dans  l'Inde. 

CYLICOMASTIGES  {si,  stif)  n.  m.  pi.  Groupe  de  proto- 
zoaires flagellâtes,  comprenant  les  salpingxca  et  les  codo- 
siga  qui  possèdent  une  sorte  de  collerette  autour  de  leur 
flagellum,  ce  qui  les  fait  ressembler  à  certaines  cellules 
constitutives  des  éponges.  —  Un  cylicomastige. 

CYLIDRE  ou  GYLIDRUS  (sj,  druss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  térédiles,  famille  des  cléridés,  comprenant  de 
petits  clairons  cylindriques,  bleus  ou  bruns,  variés  de 
jaune,  à  tête  forte,  habitant  les  régions  chaudes  de  l'ancien 
monde,  depuis  le  Sénégal  jusqu'à  la  Tasmanie.  (On  en  con- 
naît une  vingtaine  d'espèces,  vivant  sous  les  écorces.) 

CYLIGRAMME  ou  GYLIGRAMMA  (si)  n.  f.  Genre  din- 
sectes  lépidoptères  noctuélines,  famille  des  ommatopho- 
rldés,  comprenant  des  noctuelles  de  grande  taille,  à  corps 
grêle,  brun  et  gris,  à  ailes  supérieures  entières,  ocellées, 
les  inférieures  denticulées.  (On  connaît  quelques  espèces 
de  ce  beau  genre,  propre  aux  régions  chaudes  de  l'Alrique 
et  à  la  région  malgache.) 

GYLINDRACÉ,  ÉE  {si)  adj.  En  T.  d'hist.  nat-,  Qui  a  la 
forme  cylindrique. 

CYLINDRAGE  (sj,  draf)  n.  m.  Tochn.  Action  de  cylin- 
drer,  de  passer  ï,ous  ou  au  c^vlindre  un  objet  quelconque  : 
Le  CYLINDRAGE  dtfS  draps.  Cylindrage  dn  macadam. 

—  Phot.  Opération  consistant  à  faire  passer  une  épreuve 
photographique  terminée  entre  deux  rouleaux  cylindri- 
ques, froids  ou  chauffés,  pourgiacer  et  égaliser  sa  surface. 

—  En'CYCL.  Techn.  I.  Cylindrayt-  des  étofffs.  CoAte  opé- 
ration consiste  à  faire  passer  sous  |)ressiou  uno  étoffe  entre 
deux  cylindres  :  l'un  métallique.  chauflFo  â  la  vapeur  inté- 
rieurement, l'autre  en  bois  ou  en  carton  durci.  Si  l'on  pro- 
code au  cylindrage  à  froid,  c'est-à-dire  sans  chauffer  le  cy- 
lindre métallique,  cette  opération  consiituo  le  calandrage. 
Le  cylindrage  a  pour  but,  tantôt  d'obtenir  un  étendage 
régulier  de  Tétoffe,  tantôt  do  lui  donner  un  certain  lustre. 

IL  Cylindrage  des  chaussées.  Le  cylindrage  des  chaus- 
sées a  pour  objet  d'obtenir  par  des  écrasements  succes- 
sifs une  liaison  homogène  des  pierres  cassées 
dont  on  couvre  leur  surface.  Pour  cette  opé- 
ration, on  fait  usage  de  gros  rouleaux  en  fonto 
que  l'on  charge  progressivement,  ot  :juo  traî- 
nent des  chevaux;  souvent,  aussi,  ou  emploie 
des  rouleaux  ou  cylindres  à  lapour. 

CYLINDRANTHÉRÉ,  ÉE  {si  —  do  cglindrc, 
et  anthê/'f)  adj.  En  T.  de  bot.,  Dont  les  anthères 
sont  réunies  en  cylindre.  Syn.SYNANTHKBii,KE. 

GYLINDRE  (si  — lat.  cylindrus.  gr.  kidindros, 
même  sens)  n.  m.  Géoni.  Corps  à  base  circulaire  ou  ellipti- 
que, d:ins  lequel  toutes  les  sections  parallèles  àla  base  sont 
égalesâ  coite  base,  n  Cylindre  droit.  Celui  dont  l'a-xoeslper- 
pendiculalro  à  la  base,  il  Cylindre 
oblique.  Celui  dont  l'axe  ost  obli- 
que sur  la  buse. 

—  Archéol.  Pierre  taillée  on 
forme  de  cylindre,  ayant  servi 
d'amulette  ou  de  cachet  :  Cylin- 
DUES    babyloniens,  perst'poliiains. 

—  Art  milit.  Pièce  principale  do 
laculasso  mobile,  dans  les  armes 
à  feu.  Il  Cylindre  incendiaire.  Arti- 
fice formé  d'un  paquet  do  mèche 
ù  étoupillo,  entourée  de  ficelle 
salpêtrée.  que  l'on  introduit,  avec 
do  la  poudre  line,  dans  les  obus 
qu'on  veut  transformer  en  projec- 
tiles incendiaires,  il  Cylindre  lu- 
nette. Instrument  vérificateur  du 
diamètre  des  projectiles. 

—  Bot.  Cgtiudre  central.  Nom 
que  l'on  doniio,  en  anatomie  végé- 
tale, â  la  région  d'une  tige  eu  d'une 
racine  qui  entoure  l'axo  do  cet 
organe  ot  qui  est  entouré  par 
Técoree. 

—  Géopr.  Sommet  cylindrique 
d'une  moulagno  :  Ze  cylindre  de 
Marboré. 

—  Mar.  Pièce  cylindrique  do  la 
roue  du  gouvoruàil,  sur  laquelle  sont  faits  los  tours  do 
la  drosse. 

—  Mécan.  Corps  do  pompo.  il  Tuho  cylindrique,  dans 
lequel  se  meut  te  piston  d'une  machine  A  vapoui^. 

—  Méd.  Nont  quo  l'ou  douuutiuolquofois  au  stéthoscopo. 


Cylindre. 


0,  cyliuiliM  &  vapeur. 


CYLINDRE-AXE   —   CYLINDR0RRHINU5 


472 


C>liinlie  compresseur. 


Cyliodre  compresseur 
il  vapeur. 


—  Métall.  Ci/lindi-es  broyeurs.  Réunion  de  cylindres  à 
dents  ou  à  cannelures  pour  le  broyage  du  minerai. 

MoU.  Nom  du  coquillage  appelé  aussi  roclead. 

—  Mus.  Dans  les  orgues  raécanuiues,  Pièce  de  bois  cy- 
lindrique, sur  la  surface  de  laquelle  sont  implantées  de 
petites  pointes,  qui  viennent  soulever  les  toucHes,  lorsque 
le  cylindre  est  en  mouvement. 

—  Techn.  Rouleau  dont  on  se  sert  pour  broyer  ou 
comprimer  le  papier  :  Cylindres  de  laminoir,  n  Rouleaux 
lisses  ou  munis  de  découpures  représentant  un  proiil 
donné,  entre  lesquels  on  fait  passer  les  barres  de  fer  ou 
d'acier  rouges,  tt  Chacun  des  rouleaux  ou  ensouples  du 
métier  à  lisser  :  Cvlindru  de  devant.  Ctlindrk  de  d>'r- 
rière.  iPea  usité.)  [On  dit  plus  généralement  BNsorpLE  ou 
ROULEAU.]  Il  Nom  de  l'une  des  parties  du  battant  des  mé- 
caniques armures  et  de  la  mécanique  Jacquard,  il  Cy- 
lindi-e  à  lustrer.  Pièce  de  métal  do  forme  cylindrique,  en 
usage  dans  les  fabriques  pour  lustrer  les  étones.  li  Cylindre 
gravé.  Cylindre  pour  l'impression  des  étolfes.  il  Gros  tube 
do  cuivre,  de  forme  cylindrique,  qu'on  emplit  de  braise  et 
qu'on  tient  dans  l'eau  d'un  bain  pourlachauîîer.  II  Cylindre  à 
infusions.  Espèce  d'étui  de  fer-blanc,  percé  de  petits  trous, 
et  dans  lequel  on  introduit  la  substance  que  l'on  veut  faire 
infuser,  ii  Rouleau 
de  pierre,  de  bois, 
de  fonte  ou  de  fer, 
qu'on  fait  passer 
sur  les  terres  la- 
bourées pour  écra- 
ser les  mottes,  et 
dont  on  se  sert 
aussi  pour  aplanir 
les  allées.  {Les  cy- 
lindres métalli- 
ques sont  rigides  ou  composés  d'anneaux  parallèles  et 
mobiles.)  u  Cylindre  de  compression  ou  compresseurs , 
Gros  cylin- 
dres en  ïonte, 
mus  par  des 
chevaux  ou 
par  la  vapeur, 
pour  compri- 
mer et  écra- 
ser les  cail- 
loux répandus 
sur  les  chaus- 
sées. 

—  Télégr. 
éiectr.  Cylin 
dre  creux  du 
frein,  Cylin- 
dre de  l'ap- 
pareil Hu- 
ghes, à  l'intérieurduquel  le  sabot  du  frein  vient  s  appuyer. 

—  Enctcl.  Géom.  On  nomme  généralement  cylindre  une 
surface  engendrée  par  une  droite  assujettie  à  rester  paral- 
lèle à  une  direction  fixe,  et  dont  le  mouvement  est  déter- 
miné par  une  condition  spéciale.  Cette  condition,  que  doit 
remplir  la  droite  mobile,  peut  être  de  rencontrer  toujours 
une  courbe  donnée,  qui  prend  alors  le  nom  de  directrice 
du  cylindre,  ou  de  rester  tangente  à  une  surface  donnée; 
auquel  cas,  le  cylindre  est  dit  circonscrit  à  la  surface 
donnée. 

On  nomme  cylindre  de  révolution  la  surface  engendrée 
par  une  droite  mobile  tournant  autour  d'un  axe  auquel 
elle  est  parallèle.  Plus  particulièrement 
encore,  on  désigne  sous  le  nom  de  «  cylin- 
dre 0  la  surface  précédente  limitée  à  deux 
plans  perpendiculaires  à  son  axe  ;  ou  même 
le  volume  compris  entre  la  surface  ainsi  li- 
mitée et  les  plans  des  bases.  On  a  ainsi 
le  cylindre  étudié  en  géométrie  élémentaire. 
(On  peut  encore  le  considérer  comme  un 
solide  engendré  par  un  rectangle  tournant 
autour  d'un  de  ses  côtés.) 

La  surface  latérale  de  ce  cylindre,  qu'on 
peut  assimiler  à  celle  d'un  prisme  régulier, 
a  pour  mesure  le  produit  des  mesures  de  la 
circonférence  de  la  base  et  do  l'aréte  ou 
2t:RH.  La  mesure  de  son  volume,  déduite 
de  celle  du  prisme,  est  -nR'H. 

Analytiquement,  soient  x  =  m:,  i/  =  nr  les 
équations  d'une  parallèle  aux  génératrices    de^Êse^^AA/ 
d'uQ  c^'lindre  quelconque,  celles  d'une  gêné-      génératrice. 
ratrice  en  particulier   seront  :  x  =  mz-\-p, 
y  =  nr-|-y;  la  condition  à  laquelle  devra  satisfaire  cette 
génératrice  mobile  s'exprimera  par  une  équation  o(p, y)  =  0, 
et  celle  du  cylindre  engendré  seTa.<f{x~}nx,y~  nz)=^Q. 
C'est  l'équation  type  des  surfaces  cylindriques. 

Les  sections  laites  par  des  plans  parallèles  dans  un 
cylindre  sont  toutes  égales;  les  tangentes  menées  à  ces 
sections  aux  points  où  les  coupe  une  même  génératrice 
sont  donc  parallèles  et,  par  suite,  contenues  dans  un 
m6me  plan  :  ce  plan  est  le  plan  tangent  au  cylindre.  Un 
plan  tangent  à  un  cylindre  le  touche  donc  en  tous  les 
points  de  la  génératrice  qui  passe  par  le  point  de  contact. 
Le  point  de  contact  reste  ainsi  indéterminé,  alors  même 
que  lo  plan  tangent  est  donné. 

Tous  les  plans  tangents  à  un  mÔme  cylindre  sont  paral- 
lèles aux  génératrices  do  ce  cylindre;  et  réciproquement 
une  surface  dont  tous  les  plans  tangents  sont  parallèles  à 
Doe  même  droite  ne  saurait  être  que  cylindrique.  Cette 
propriété  caraclôristiquo  des  plans  tangents  aux  surfaces 
cylindriques  peut  être  traduite  par  une  équation  qui  est 
l'équation  générale  (aux  dilférentielles  partielles)  des  sur- 
faces cylindriques. 

J/équation  au  plan  tangent  en  un  point  [x,y,z]à.  une 
surface  quelconque  étant  Z  —  z  =  p  {X  —  x)  -|-  g-  (Y  —  y), 
où  p  et  g  désignent  les  déri\'ées  partielles  de  z  par  rap- 
port à  X  et  à  y  au  point  [x,  y,  z],  fa  condition  à  exprimer 
sera  traduite  par  l'équation  :  pm  -\-  ^n  +  l  =0.  où  m  et  n 
désigneraient  tes  coefficients  angulaires  constants  de  la 
génératrice. 
—  Mécan.  Los  machines  à  vapeur,   les  pompes,  les 

Fresses  hydrauliques  possèdent  des  cylindres  alésés,  à 
iotéricur'desquels  doivent  se  mouvoir  des  pistons.  Les 
machines  à  imprimer,  à.  laminer,  sont  composées  de  cy- 
lindres tournés,  qui  agissent  par  compression  sur  l'os 
matières  à  travailler;  ceux  des  laminoirs  portent  souvent 
des  entailles  circulaires  d'un  profil  déterminé,  suivant  la 
forme  que  l'on  veut  donner  aux  barres  et  aux  tils  façonnés 
parlepassago  decosoulailles.  Les  cylindres  tournés  sont 


Cylindre  de 
révolution  en- 
gendré par  un 
rectangle  :  00' 
A'A  rectangle 
générateur,  G 
O'  axe  ou  hau- 
teur du  cylin- 
dre ;CC' cercle 


appelés  quelquefois  ■-  rouleaux  »,  lorsque  leur  diamètre  est 
faille  comparativement  à  leur  longueur. 

On  désigne  plus  spécialement  sous  le  nom  de  eyiindre 
l'organe  des  machines  à  vapeur  dans  lequel  la  vapeur 
vient  agir  sur  le  piston,  pour  produire  un  travail  moteur. 
Ces  pièces  sont  toujours  en  fonte  et  alésées  intérieu- 
rement, avec  ou  sans  enveloppe  de  vapeur.  Les  cylindres 
à  vapeur  portent  à  leurs  extrémités  deux  conduits,  qui  se 
bifurquent  pour  venir  rencontrer  les  orifices  de  distribu- 
tion de  la  vapeur,  mettant  successivement  le  dessus  et  le 
dessous  du  piston  eu  communication  avec  la  chaudière  ; 
un  troisième  conduit  sert  au  dégagement  de  la  vapeur 
qui  a  produit  son  effet,  et  lui  permet  de  se  rendre  dans 
le  condenseur  ou  de  s'échapper  dans  l'atmosphère.  Les 
deux  extrémités  du  cylindre  à  vapeur  sont  fermées  par  le 
couvercle  et  par  le  fi)nd. 

Archéol.  Cylindres  chaldéens,  assyriens,  etc.  Ces  objets, 

ainsi  appelés  à  cause  de  leur  forme, étaient  faits  en  matière 
dure,  toile  que  basalte,  jaspe,  turquoise,  hématite,  lapis, 
agate,  etc.  Usétaient  percés  dans  l'axe  d'un  trou  destiné  à 
recevoir  une  tige, au  moyen  de  laquelle  on  roulait  sur  l'argile 
molle  ou  la  cire  ces  cylindres,  qm  servaient  ainsi  do  sceaux 
ou  cachets.  Les  musées  possèdent  une  grande  quantité 
de  ces  petits  objets,  ainsi  que  des  briques  d'argile  où  l'on 
retrouve  leurs   empreintes,  qui   accompagnent   souven* 


1.  Cylindre  chaldéen  ;  2.  Empreinte  en  relief  du  même  cylindre- 

des  formules  d'actes  d'engagements,  etc.  En  général,  ils 
sont  gravés  à  l'envers,  alin  que  l'empreinte  paraisse  à 
l'endroit.  Ils  représentent  presque  toujours  des  scènes 
religieuses  et  mystiques  et  portent  le  nom  du  propriétaire. 
Les  Arméniens,  les  Modes  et  les  Perses  ont  suivi  à  cet 
égard  les  coutumes  des  Assyriens.  On  comprend  combien 
ces  cylindres  doivent  varier  suivant  l'âge  et  la  prove- 
nance. Certains,  qui  ne  portent  pas  de  noms,  sont  consi- 
déré:^ comme  de.'^  amulettes  ;  il  en  est  sur  lesquels  sont 
gravés  des  symboles  gnostiques. 

—  Relig.  liind.  Cylindre  à  prières.  Le  cylindre  ou  mou- 
lin à  prières  (en  thibétain /iA/ior-^o)est  un  ustensile  sacré, 
d'un  usage  universel  dans  toutes  les  contrées  lamaïques. 
Il  se  compose  d'un  cylindre  creux  en  métal,  qui  tourne  sur 
un  axe.  Sur  sa  surface  se  lit  la  célèbre  prière  à  six  syl- 
labes Om  Ma-ni  Pa-dmé  ffoum,  et  dans  l'intérieur  sont 
renfermées  des  bandes  de  papier  ou  d'étoffe  couvertes  de 
prières. 

Chaque  fois  qu'on  fait  tourner  le  hkhor-lo  de  droite  à 
gauche  (la  rotation  en  sens  contraire  détruit  l'efticacité 
de  l'acte),  on  acquiert  les  mêmes  mérites  que  si  l'on  avait 
lu  d'un  bout  à  l'autre  tout  ce  qui  est  écrit  à  l'intérieur. 

On  trouve  de  ces  instruments  soit  isolés,  soit  disposés 
en  file  le  long  des  avenues  et  des  cloîtres  des  monastères, 
où  les  moines  et  les  pèlerins  les  mettent  en  mouvement 
d'un  coup  de  main,  en  passant.  Souvent  aussi,  on  utilise, 
pour  les  faire  tourner,  la  force  du  vent  ou  bien  les  ruis- 
seaux et  les  cascades  voisins  des  couvents. 

Ou  a  trouvé  des  moulins  à  prières  en  Assyrie  et  en  Perse, 
où  ils  servaient  au  même  usage  qu'au  Thibet. 

CYLINDRE-AXE  f.^On.m.  Prolongement  protoplasmique 
de  la  cellule  nerveuse  centrale.  (Il  se  prolonge  dans  les 
nerfs  formant  laxo  du  tube  nerveux.) 

—  Encycl.  Le  cylindre-axe  fait  communiquer  directe- 
ment les  organes  sensitifs  ou  les  muscles  avec  la  cellule 
nerveuse  centrale.  C'est  une  tige  rigide,  réfringente,  ho- 
mogène dans  toute  son  étendue. 

GYLINDRELIX  ou  CYLINDRELLA  {si,  drèV)  n.  f.  Genre 
de  mollusques,  type  de  la  famille  des  cylindrellidés,  ren- 
fermant plus  de  deux  cents  espèces  américaines,  répan- 
dues surtout  aux  Antilles.  (Les  cylindrelles  ont  la  bouche 
presque  ronde,  avec  le  péristome  continu  et  réfléchi.) 

CYLINDRELLIDÉS  {si.  di'èV)  n.  m.  pi.  Famille  de  mol- 
lusques gastéropodes  stylommatophores,  comprenant  les 
genres  cylindreile,  lia,  inacj'oceramus ,  pinerîa ,  tous  ca- 
ractérisés par  la  coquille  turriculée,  à  plusieurs  tours, 
le  dernier  plus  ou  moins  détaché,  et  à  sommet  souvent 
tronqué.  (Les  cylindrellidés  sontdes  mollusques  terrestres, 
habitant  tous  TAmérique.)  —  Un  cylindrellidé. 

GYUNDRER  (sï)  V.  a.  Donner  la  forme  d'un  cylindre 
à  :  CvLiNDRER  une  pièce  de  bois. 

—  En  T.  de  techn..  Soumettre  à  la  pression  d'un  cylin- 
dre ;  CYLiNiniEit  du  papier,  du  drap,  une  route. 

Se  cylindrer,  v.  pr.  Etre  cylindre. 

CYLINDREUR,  EUSE  (si)  n.  Ouvrier  chargé  de  faire 
passer  un  objet  quelconque  sous  le  cylindre  ou  au  cylindre. 

CYLINDRICITÉ  {si,  dri-si)  n.  f.  Etat,  forme  de  ce  qui 
est  cylindrique. 

CYLINDRIMÈTRE  {de  cylindre,  et  du  gr.  métron,  me- 
sure) n.  m.  Instrument  propre  à  exécuter  avec  précision 
les  roues  et  les  diverses  pièces  cylindriques  employées 
en  horlogerie. 

CYLINDRIQUE  {si,  rfn'A"')  adj.  Techn.  Qui  est  relatif  ou 
qui  appartient  au  cylindre  :  Surface  cylindrique,  il  Qui 
a  la  forme  d'un  cylindre  ou  une  forme  approchante  -.Pour 
qu'un  corps  de  pompe  soit  bien  fait  et  d  un  bon  usage,  il 
doit  être  intérieiiretnent  bien  cylindrique. 

—  Anal.  Epithi'dium  cylindrique,  Epithôlium  formé  de 
cellules  cylindriques.  V.'épITIIELIUM. 

CYLINDRIQUEMENT  (si,  ke-man)  adv.  En  forme  de  cy- 
lin'ire. 

.CYLINDRISTACHYÉ,  ÉC  [si,  sta-ki  —  de  cylindre,  et  du 
^r.  stakhus,  épi)  adj.  Eu  T.  do  bol.,  Dont  les  fleurs  sont  en 
épis  cylindriques. 

CYUNDRITE  (si)  n.  m.  Moll.  Olive  ou  cône  fossile. 

—  Bol.  Genre  fossile  douteux,  considéré  comme  dos 
débris  d'épongés  ou  d'algues. 


CYLINDROBASIOSTÉMONE  {si,  sté  —de  cylindre  ;  du. 
gr.  basis,  éâs,  base,  et  stémôn,  étamine)  adj.  En  T.  de  bot., 
Dont  les  étamines  sont  soudées  ensemble  à  leur  base. 

CYLINDROCARPE  (si  —  do  cylindre,  et  du  gr.  karpos, 
fruit)  adj.  Kn  T.  de  bot..  Qui  a  des  fruits  cylindriques. 

—  n.  f.  Algue  du  genre  chordaria. 

CYLINDROCÉRE  {si,  sèr')  n.  m.  Genre  de  coléoptères 
télranières,  de  la  famille  des  curculionidés,  qui  haoitent 
Cayenne  et  lo  Brésil. 

CYLINDROCLINE  (si)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  composées-inuloïdées,  comprenant  une  seule 
espèce,  qui  croît  à  l'Ile  Maurice. 

CYLINDRO-CONIQUE  (si,  7iik')  adj.  Qui  tient  du  cylindre 
et  du  cône  :  Balles  cylindko-coniques. 

CYLÏNDROCORYNE  (si)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  tribu 
des  cryptorrhynchinés,  comprenant  des  charançons  de 
taille  moyenne,  à  rostre  grêle  et  long,  à  yeux  grands,  à 
corselet  conique  et  élytres  oblongs.  (On  en  connaît  cinq 
ou  six  espèces,  propres  â  l'Amérique  du  Sud.) 

CYLINDROCYSTE  {si,  sisst')  n.  m.  Genre  d'algues  d'eau 
douce,  de  la  tribu  des  desmidiées,  comprenant  une  seule 
espèce. 

CYLINDRODÈRE  (si,  dèr')  OU  CYLINDRODERUS  (si,  dé- 
russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  serricornes,  famille 
desélatéridés,  tribu  des  campylinés,  comprenant  des  tau- 
pins  allongés,  parallèles,  à  longues  antennes,  dont  les 
articles  vont  toujours  en  augmentant  depuis  la  base.  (Les 
cylindrodères  sont  de  taille  moyenne,  ordinairement  bron- 
zes avec  les  pattes  fauves.  On  "en  connaît  sept  ou  huit  es- 
pèces, répandues  dans  les  régions  chaudes  de  l'Amérique.) 

CYLINDRODES  {si,  dro-dèss)  n.  m.  Genre  d'insectes  or- 
thoptères sauteurs,  famille  des  gryllidés,  comprenant  des 
formes  très  allongées,  cylindriques,  intermédiaires  entre 
les  tridactyles  et  les  coùrtilières,  et  dont  les  ailes  et  les 
élytres  sont  rudimentaires.  (  La 
se'ule  espèce  de  ce  curieux  genre 
est  le  cylindrodes  Campbelli,  du 
nord  de  l'Australie,  d'un  brun 
jaune.  Elle  perce  les  tiges  de  di- 
verses plantes  et  y  creuse  des  ca- 
naux où  elle  se  tient  à  l'abri  ;  c'est 
le  ver-fil  des  colons  anglais.) 

CYLIN DRO GRAPHE  (du  gr.  ku- 

lindros,  cylindre,  et  yraphein , 
écrire)  n.  in.  Appareil  photogra- 
phique panoramique  de  P.  Moës- 
sara. 

—  Encycl.  Cet  appareil  se  com- 
pose d'une  chambre  photographi- 


Cylindro  graphe. 


que  portative  qui  permet,  une  fois 
1  appareil  en  place,  de  prendre  deux  clichés  contigus  em- 
brassant un  angle  total  de  340  degrés. 

CYLINDROÎDE  (de  cylindre,  et  du  gr.  eidos,  aspect)  adj. 
Qui  ressemble  à  un  cylindre,  qui  a  la  forme  d'un  cylindre  : 
Antennes  cylindroÏdes. 

—  Miner.  Cristaux  cylindroÏdes,  Cristaux  prismatiques, 
qui,  par  suite  de  causes  diverses,  ont  subi  des  arrondisse- 
ments sur  les  arêtes,  et  ont  passé  à  un  état  plus  ou  moins 
voisin  d'un  cylindre,  il  Groupes  cylindroides.  Groupes  com- 
posés d'aiguilles  ou  de  fibres  qui  partent  toutes  d'un  axe 
commun. 

—  n.  m.  pi.  Entom.  Famille  de  coléoptères  tétramères, 
dont  les  antennes  sont  en  forme  de  massues  cylindriques. 
—  Un  CYLINDROIDE.  Il  On  dit  aussi  cylindriformes. 

"  CYLINDROLOBE (si)  n.  m.  Genre  deplant.es  épiphvtes,de 
la  famille  dos  orchidées,  tribu  des  vandées,  renfermant 
une  seule  espèce,  qui  croît  dans  les  forêts  de  Java. 

CYLINDRO-OGIVAL,  ALE,  AUX  (si,//)  adj.  En  T.  de  ba- 
list.,  Syn.  de  cylindro-<.onique. 

CYLINDROPHIS  {st.  fiss)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophi- 
diens colubriformes,  famille  des  tortricidés,  comprenant 
des   formes  voisines 


des  rouleaux,  dont 
elles  diffèrent  par 
leurs  yeux  tout  à  fait 
découverts,  et  leurs 
intermaxillaires  sans 
dents. 

—  Encycl.  Les  cy- 
lindrophis ,  dont  on 
connaît  irois  espèces 
de  l'Asie  méridionale 
et  de  la  Malaisie.sont 
des  petits  serpents  cylindriques,  très  lisses,  irisés,  bruns  ou 
verdâtres,  avec  le  ventre  blanc.  Comme  ses  congénères,  ce 
serpent  non  venimeux,  long  de  0'",40,  vit  dans  des  terriers. 

CYLINDROPHORA  (si)  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  plu- 
kenetia,  caractérisée  par  un  calice  de  quatre  pièces,  vingt 
étamines,  un  style  cylindrique,  ayant  de  quatre  à  cinq 
lobes  à  son  sommet  et  un  ovaire  quadri  ou  quinqué-ovulé. 

CYLINDROPHYMA  {si)  n.  f.  Paléont.  Genre  d'épongés 
pierreuses,  laniillo  des  anomocladidés,  comprenant  des 
formes  cylindriques,  allongées,  renflées  do  bas  en  haut, 
avec  vas'te  cavité  centrale.  (D'assez  grande  taille,  elles 
comptent  parmi  les  éponges  fossiles  les  plus  communes 
du  jurassique  supérieur.) 

CYLINDROPODIUM  (sï,  di-om')  n.m.  Genre  de  cycadées 
fossiles  des  terrains  secondaires.  (Il  convient  de  rapporter 
à  t-e  genre  les  formes  décrites  sous  les  noms  de  mantetlia, 
bucklandia,  cycadoidea,  encephalartos.) 

CYLINDROPUS  {si,  puss)  n.m.  Bot.  Genre  de  cypéracées, 
très  voisin  des  scleria.  {La  seule  espèce  connue  [cylin- 
dr-opus  juuciformis]  habite  Ceylan.) 

CYLINDRORRHININÉS  {si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes 
coléoptères  rliynchopliores,  dont  le  genre  cylindrorrhinus 
est  lo  type,  et  qui  contient  les  adioristus,  scuta'bo7'us,  otido- 
deres,  listroderes,  etc.  (Tous  les  cylindrorrhininés  sont  dos 
charançons  grands  ou  moyens,  ovales,  à  pattes  longues, 
ordinairement  pubescenis;  ils  sont  répandus  dans  le  sud 
extrême  do  l'Amérique.)  —  Un  cylindrorruininé. 

CYLINDRORRHINUS  (si,  nuss^  n.m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  type 
de  la  tribu  des  ci/lindrorrhininés,   et  comprenant  sept  ou 


Cylindrophis. 


473 

huit  espèces  ilo  graiulo  taille,  noir  varié  lio  gris,  habitant 
l'cxtrônie  sud  do  l'Amériquo. 

CYLINDROSCOPE  {si.  sA'O^/  —  do  cylindre,  et  du  gr.  sko- 
pciu,  rxamiiicr)  n.  m.  Demi-cylindro  en  bois,  sur  loquol 
ou  disposo  les  épreuves  photographiques  obionuos  à  l'aido 
du  cyiindrographo,  do  laçon  qu'en  so  plaçant  au  contre 
do  l'appareil,  on  voit,  reconstitué  sous  son  véritable  angle 
pauoi-aniiqiie,  Timago  donnée  par  lo  cylindrographe. 

CYLINDROSE  {si)  n.  f.  Anat.  Nom  d'une  des  sortes  do 
sutures  du  crauo.  V.  suroiu:. 

CYLINDROSOME  (si  —  do  cylindre,  ot  du  gr.  sotna,  corps) 
adj.  Kii  T.  de  zool.,  Qui  a  lo  corps  cylindrique. 

CYLINDROSORE  {si)  u.  m.  Genre  do  plantes,  do  la  fa- 
nijllo  des  ooinposoes-sénécionéos,  reulormant  uuo  seule 
espùco,  qui  eruit  en  Australie. 

CYLINDROSPERME  {si,  spi'rm')  n.  m.  Genre  d'algues 
nostochiiiéfs,  comprenant  uno  dizaine  d'espèces. 

CYLINDROSPORE  {si,  spor')  n.  m.  Genre  de  champignons 
gymnocèlcs  microscopiques,  comprenant  plusieurs  espè- 
ces, qui  croissent  eu  parasites  sur  les  leuillesdes  vègôlaux. 

CYLINDROTOME  ou  CYLINDROTOMA  {si)  n.  f.  Genre 
d'ulsoctcs  diptères  nomocères,  iamillo  dos  limnobiidés, 
comprenant  des  tipules  de  taille  médiocre,  à  antennes  (ili- 
formcs  do  treize  articles  cylindriques.  (On  connaît  trois 
ou  quatre  espèces  de  cyHnd'rotomes  :  toutes  sont  propres 
à  l'Europe,  brunes  et  jaunâtres  ;  elles  vivent  dans  les  prai- 
ries ou  les  bois  et  portent,  au  repos,  leurs  ailes  repliées 
sur  le  dos.) 

CYLISTA  {si,  sta)  n.  f.  Genre  de  plantes  grimpantes,  de 
la  l'aniillo  des  légumineuses-patiilionacées,  tribu  des  pha- 
scolées,  qui  croissent  dans  l'Inde. 

CyllabaROS.  Myth.  gr.  Argien  qui,  pendant  le  siège 
do  Troie,  séduisit  Eg'ialé,  femme  de  Dioraède.  A  son  retour 
do  Troie,  Diomôde  dut  céder  devant  les  embûches  que  lui 
tendirent  Cyllabaros  et  sa  femme,  et  il  s'enfuit  en  Italie. 
(Cyllabaros  est  plus  souvent  appelé  Comètes.) 

CylLAROS.  Myth.  gr.  Centaure  tué  aux  noces  de  Piri- 
thoos;  son  épouse,  Hylonomé,  se  donna  la  mort  de  déses- 
poir. ~  Nom  du  cheval  de  Castor  ou  de  Pollux. 

Cyllen.  Myth.  gr.  Fils  d'Elatos.  roi  d'Arcadie,  et  de 
Laodicé.  Il  donna  son  nom  au  mont  Cyllène,  en  Arcadie. 

GyLLÈNE,  montagne  d'Arcadie  (auj.  Ziria),  sur  les 
frontières  do  l'Achaïe,  une  des  plus  hautes  du  Pélopo- 
nèse  :  elle  était  consacrée  à  Hermès  surnommé  Cyllenios. 
—  Ville  d'Elide  (auj.  Glarentza). 

CYLLÈNE  {sir  —  nom  mythol.)  n.  f.  Genre  do  mollus- 
ques gastéropodes  cténobranches,  famille  des  buccinidés, 
comprenant  des  formes  voisines  des  buccins,  à  coquille 
ovale,  à  spire  aiguë,  à  opercule  en  losançe  allongé.  (Les 
cyllènes  habitent  les  régions  chaudes  de  1  Atlantique  et  de 
l'océan  Indien  ;  on  en  connaît  une  quinzaine  d'espèces,  sans 
compter  quelques-unes  fossiles  dans  les  terrains  miocènes.) 

GYLLÉNIE  (sii,  nî)  OU  CYLLENIA  {sil-lé)  n.  f.  Genre 
d'insectes  diptères  brachycères,  famille  des  bombylidés, 
comprenant  des  formes  de  taille  moyenne,  à  trompe  mé- 
diocre, à  tête  épaisse,  à  abdomen  long,  cylindrique,  à 
cuisses  renflées  chez  les  mâles.  (On  connaît  deux  ou  trois 
espèces  de  cyllénies,  qui  habitent  le  midi  de  l'Europe  et 
de  l'Afrique  australe.) 

CYLLIDIUM  {sir,  dï-om')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères palpicornes,  famille  des  hydrophilidés,  tribu  des 
chœtartriinés,  dont  le  nom  véritable  est  ch-etarthria,,  et 
qui  renferme  quelques  espèces  de  très  petite  taille,  habi- 
tant l'hémisphère  boréal.  (La  seule  espèce  française  est 
minuscule,  d  un  noir  brillant,  globuleux,  pouvant  se  rouler 
on  boule,  et  vivant  au  bord  des  eaux.) 

CYLLO  {siV)  n.-in.  Genre  d'insectes  lépidoptères  rhopa- 
locèrcs,  famille  des  satyridés,  comprenant  des  papillons 
de  taille  moyenne,  qui  vivent  dans  les  régions  tropicales 
de  l'ancien  monde.  (On  connaît  quelques  espèces  do  cyUo  ; 
la  plus  répandue  est  le  cyllo  leaa,  qui  se  trouve  depuis  la 
côte  occidentale  d'Afrique  jusqu'en  Australie.) 

CYLLOSOME  {sil')  n.  m.  Espèce  de  monstre  unitaire, 
qui  ort're  une  oventration  latérale,  et  qui  a  la  jambe  cor- 
respondante imparfaitement  développée. 

CylON,  oupatride  athénien,  qui  vivait  au  viP  siècle 
av.  J.-C.  Gendre  de  Thôagène,  tyran  do  Mégaro,  et  vain- 
queur aux  jeux  Olympiques,  il  essaya  do  s'emparer  du 
pouvoir  suprême  à  Athènes.  Il  occupa  l'Acropolo  pen- 
dant une  fùto.  Bloqué  étroitement,  manquant  de  vivres  et 
d'eau,  il  se  réfugia  avec  ses  partisans  près  de  l'autel 
d'.Vthôné.  L'archonte  Mégaclès,  pour  les  attirer  hors  do 
cet  asile  sacré,  leur  persuada  do  se  présenter  en  juge- 
ment, ot,  pour  conserver  leur  droit  d'asile,  d'attacher  à  la 
statue  do  la  déesse  un  til  qu'ils  tiendraient  à  la  main. 
Quand  les  suppliants  furent  auprès  do  l'autol  des  Eumé- 
nides,  le  fil  se  rompit  ou  fut  rompu,  et  tous  furent  mas- 
sacrés. 'Suivant  Thucydide,  Cylon  et  son  frèro  étaient 
parvenus  à.  s'échapper;  Suidas,  au  contraire,  rapporte 
qu'ils  furent  égorges.  Co  meurtre  fit  accuser  Mégaclès  do 
sacrilège  et  cette  accusation  pesa  sur  touto  sa  postérité. 
On  appela  Epiménido  pour  i)urilîer  Athènes. 

CYMAISE  n.  f.  Archit.  V.  cimaise. 

GYMARIE  {si,  rî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  famille 
des  labiées,  tribu  des  ajucoïdéos,  comprenant  doux  es- 
pèces, qui  croissent  dans  1  Inde. 

GYMATILE  {si  —  du  lat.  cymatile,  vêtement  couleur  dos 
flots;  du  gr.  knma,  flot)  n.  f.  Archéol.  rom.  Vêtement 
féminin  couleur  d'eau  de  mer,  ot  dont  l'éioiro,  fabriquée 
avec  la  laino  des  chèvres  du  Sangarius  et  d'Angora,  était 
pointe  do  façon  à  représenter  les  flots  lorsqu'on  la  re- 
gardait d'uno  certaine  manière. 

CYMATINE^'*:?)  n.  f.  Miner.  Nom  donné  à  plusieurs  silica- 
tes du  genrtî  amphibole,  variété  do  trémolito  ou  d'actinoto. 

CYMATION  {si,  (i-on)  n.  m.  Rot.  Syn.  de  CRNiTiiooLosstf. 

—  Molt.  Suus-gonro  do  gastéropodes,  établi  dans  lo 
genre  triton. 

CYMATIUM  (ni,  si-om')  n.  f.  Bot.  Nom  donné  par  Wall- 
roth  à  l'apothér-io  dos  licliens. 

CYMATODÈRE  OU  CYMATODERA  («I,  dé)  n.  m.  Genre 
d'insoctos  colôoptôros  térédilos,  famille  dos  déridés,  com- 


lU. 


CYLINDROSCOPE 


CYMBOSTEMON 


Cymatophore  (réd.  d'un  tierâ). 


prenant  do  grands  clairons  roux,  tostacés  ou  bruns  variés 
do  fauve,  pubescents,  à  élytres  chargés  de  séries  do 
points.  (Les  oymatodères,  dont  on  connaît  plus  do  trente 
espèces,  habitent  l'Amérique  septentrionale  ot  centrale.) 

CYMATOLITE  (si)  n.  f.  Substance  minérale,  résultant 
d'un  mélange  do  museovito  ot  d'albito. 

CYMATOPHORE  OU  CYMATOPHORA  {si)  n.  f.  Oonre 
d'insectes  lépidoptères  noctuélines,  famille  dos  cyniato- 
p.'wridês,  comprenant  des  for- 
mes à  antennes  épaisses  et 
veloutées,  à  trompe  courte, 
à  corps  laineux,  à  ailes  cou- 
vertes de  lignes  ondulées. 

—  Encvcl.  Los  chenilles 
de  ces  noctuelles  vivent  ca- 
chées entre  les  feuilles  des 
chênes.  On  connaît  quelques 
espèces  de  cymatophores,  ré- 
pandues surtout  dans  l'hémi- 
sphère boréal  ;  uno  des  plus 
communes,  en  Franco,  est  la  cymatophora  ridens,  dont  la 
chenille  jaune,  à  tète  fauve,  vit  sur  les  vieux  chênes  ;  celle 
de  la  cymatophora  flavicornis  ronge  les  feuilles  du  bouleau. 

CYMATOPHORIDÉS  (si)n.m.pl.  Entom.  Famille  de  noc- 
tuelles, formant  le  passage  entre  ces  lépidoptères  et  les 
notodontidés,  et  aussi  avec  les  bombycidés,  et  renfermant 
les  nocluobombycites  des  anciens  autours.  —  Un  cyma- 

TOPBORIDÉ. 

—  Encycl.  Si  les  papillons  des  cymatophoridés  se  rap- 
prochent des  noctuelles,  leurs  chenilles  à  seize  pattes 
rappellent  celles  des  notodontidés.  Les  principaux  genres 
de  cette  famille  sont  :  cymatoplwre,  thyathyra. 

CYMATOPLEURA  {si)  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  diato- 
mées, famille  des  surirollées,  renfermant  des  formes  libres, 
on  ovale  plus  ou  moins  allongé. 

CYMATOSIRA  {si-ma)  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  fragilla- 
riées,  dont  l'espèce  type,  la  cymatosira  Lorenziana,  habite 
l'Adriatique. 

CYMATOTHÉRIUM  (51,  ri-om')  n.  m.  Pàléont.  Genre 
douteux  de  mammifères  fossiles,  qui  semble  avoir  été 
établi  sur  des  dents  appartenant  à 
des  mammouths  {elepnas  primiye- 
n/(ts),de  très  petite  taille,  ou  sur  des 
dents  de  lait  des  mêmes  animaux. 

GYMBA  {si7i)  n.  f.  Sous-genre  de 
mollusques  gastéropodes,  du  genre 
yeius  (volutidés),  comprenant  les 
formes  à  coquille  empâtée  au  som- 
met, à  spire  caniculée  ou  aplatie, 
non  couronnée.  (L'espèce  type  do 
co  sous-genre  est  ia  cymba  probe- 
scidalis,  grande  coquille  de  l'océan 
Atlantique,  qu'on  trouve  sur  les 
cotes  de  Guinée.) 

GYMBAIRE  {siti-bèr')  n.  f.  Genre 
d'herbes  vivaces,  de  la  famille  des 
scrofulariées ,  tribu  des  euphra- 
siées,  renfermant  deux  espèces,  qui 
croissent  en  Sibérie. 

CYMBALAIRE  (sùi,  1er')  n.  f.  Nom 
vulgaire  d'une  espèce  de  linaire. 
(C'est  une  petite  plante  annuelle,  dont  les  feuilles  ontya- 
guement  la  forme  de  cymbales,  et  dont  les  fleurs,  d'un 
violet  tendre,  sont  prolongées  en  éperon  à  la  base.) 

CYMBALE  {sin  —  lat.  cymbalum,  gr.  knmbalon  ;  de  kiun- 
bos,  objet  creux)  n.  f.  Mus.  Instrument  composé  de  deux 
plaques  de  métal  sonore, 
qu'on  frappe  l'une  contre  l'au- 
tre. Il  Jeu  d'orgue  de  muta- 
tion, à  bouche  et  enétain  ;  La 
CYMBALE  ne  s'emploie  qu'avec 
d'autrts  jeux.  (F.  Clément.) 
Il  Dans  le  moyen  âge.  Série 
do  clochettes  que  l'on  agitait 
pour  produire  uno  sorte  de 
carillon. 

—  Encycl.  La  cymbale  est 
empruntée  à  l'antiquité  ;  mais, 
au  moyen  âge,  cet  instrument 
prit  un  autre  nom,  tandis  que 
le  mot  «  cymbale  i>  était  employé  pour  désigner   un  in 
strument  de  musique  du  genre  dos  triangles  et  muni  do 
grelots.  Le  vrai  sens   du  mot  était   clochette,  et    -*"  — 
son  acception  la  plus 
stricto,   la   cloche    du  ~ 

cloitro,  dite  cymbalnm , 
mentionnée  expressé- 
ment au  xm"  siècle 
parmi  les  six  cloches 
régulières  dos  monas- 
tères. Le  manuscrit  do 
Sainl-Emerand  (ix»  s.) 
donne,  comme  c  y  m  - 
baie,  un  triangle  à,  plu- 
sieurs branches  munies 
de  grelots  et  de  clo- 
chettes. .\u  xvi<  siècle, 
les  femmes  appelaient 
cymbales  ou  cliquettes 
leurs  grands  pendants 
d'oreilles. 

Dans  le  sens  mo- 
derne du  mot,  les  cymbales  se  composent  de  deux  plaques 
minces  de  forme  rondo,  en  cuivre  ou  en  bronze,  ayant  à 
jour  centre  une  petite 
cavité  qui  sert  à  faci- 
liter la  production  du 
son,  qu'on  obtient  en 
les  heurtant  vivement 
ou  en  les  frottant  légè- 
rement l'une  contre 
l'autre,  selon  la  nature 
do  l'cirot  qu'on  veut 
obtenir.  Généralement, 
et  dans  les  passages 
do  grande  vigueur,  on 
les  unit  à  la  grosse  caisse,  pour  obtenir  un  rythme  puis- 
sant. Toutefois,  lo  léger  froltomont  dos  cymbales  peut 


lorsi^ue  l'orchestre  liii- 
Fairo  un  bruit  semblable  à  celui 


Cymbalaire  :  a,  tleur. 


Cymbales  antiques. 


dans 


Cymbales 


CjTiibe. 


t'ymbaloi 


produire  des  off'ots  charmants 
mémo  ofl*ro  des  dessins  délicats 

CYMBALER  {sin)  v. 
des  cymbales. 

CYMBALiER(s/»,  li-é)  u.m.  Jouourdo  cymbales,  il  On  dit 

aussi  CYMil.VI.ISTK. 

GYMBALOÏDE  {sin  —  de  cymbale,  et  du  gr.  eidos,  forme} 
adj.  En  T.  dliist.  nat.,  Qui  ressemble  à  uno  cymbale,  ii  Qui 
ressemt)lo  à  uno  clocliette.  ii  Qui  ressemble  à  uno  nacelle. 

CYMBALOPORA  {sin)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  forami- 
nifères,  famille  des  rotalidés,  comprenant  dos  formes  tur- 
binéos,  à  lo^es  disposées  on  spirale  sur  la  face  supérieure 
qui  est  conique.  (Les  cymbalopora  sont  do  minuscules 
coquilles  calcaires,  fossiles  dans  le  crétacé.) 

Cymbalum  mundi,  en  français,  contenant  qualité 
dialogues  poétiques,  fort  antiques,  joyeux  et  facétieux,  par 
Bonaventure  Des  Périers  (1537).  —  Cet  ouvrage,  d'une 
forme  enveloppée  et  obscure,  paraît  être  une  satire  allégo- 
rique des  croyances  et  des  opinions  des  homnies,  et  le  titre 
semble  indiquer  qu'aux  yeux  de  l'auteur  elles  ne  sont  pas 
plus  dignes  de  tixer  l'attention  que  le  bruit  des  cymbales. 
Il  est  adressé  par  Thomas  Du  dénier  (anagramme  de 
Incrédule)  à  Pierre  Tryocan  (Croyant).  Mercure  ouvre 
le  premier  dialogue,  en  apprenant  au  lecteur  qu'il  est 
envoyé  chez  les  hommes  par  Jupin  pour  y  faire  relier  un 
livre.  Il  rencontre  doux  personnages  qui  lui  dérobent  son 
bouquin,  et  le  remplacent  dans  sa  valise  par  un  autre, 
contenant  le  récit  aes  folies  du  maître  de  l'Olympe.  Le 
dialogue  suivant  contient  des  railleries  sur  les  alchimistes, 
qui  cherchent  la  pierre  philosophale,  et  la  vanité  de  leurs 
recherches.  Dans  le  troisième  dialogue,  on  revient  au 
livre  dérobé,  qui  n'est  autre  que  celui  des  destinées  ;  l'au- 
teur en  prend  occasion  de  tourner  en  ridicule  le  destin 
et  l'astrologie  judiciaire.  Une  conversation  entre  deux 
chiens  remplit  le  quatrième  dialogue;  c'est  uno  censure 
déguisée  du  penchant  de  tous  les  hommes  pour  le  mer- 
veilleux et  la  nouveauté. 

Le  livre,  d'abord  publié  à  Paris,  fut  condamné  par  un 
arrêt  du  conseil;  le  libraire  Morin  faillit  être  brûlé.  Sous 
la  forme  d'une  plaisante  fantaisie,  ce  petit  livre  renferme 
des  idées  tout  â  fait  audacieuses  pour  le  temps.  L'ana- 
gramme des  noms  éclaircit  l'allégorie.  Ces  alchimistes 
opiniâtres  qui  contestent  entre  eux  la  possession  d'un  tré- 
sor imaginaire,  ce  Cubercus,  ce  Ithetulus,  ne  sont  autres 
que  Bucer  et  Luther  (Bucerus  et  Lutherus),  les  deux 
chefs  de  la  nouvelle  Réforme.  U  fait  entendre  aussi  que 
toute  la  puissance  de  Dieu  lui  vient  du  Livre  (l'Ecriture). 
U  faut  reconnaître  d'ailleurs  qu'il  est  difficile  souvent  de 
pénétrer  la  pensée  de  l'auteur. 

GYMBE  {sinb'  —  du  gr.  kumbê,  même  sens)  n.  f.  Antiq. 
Petit    bateau   à   deux 
proues  relevées,  dont  on 
se  servait  sur  les  rivières. 

GYMBÉCARPE  (sin  — 
du  gr.  kumbê,  nacelle,  et 
karpos,  fruit)  adj.  En  T. 
de  bot..  Qui  a  des  fruits 
en  forme  de  nacelle. 

CYMBELLE  {sin -bel') 
n.  f.  Genre  de  diatomacées-raphidées,  famille  des  cym- 
bellées.  (Ce  sont  des  algues  qui  croissent  dans  les  ruis- 
seaux ou  les  eaux  tranquilles.)  n  Nom  donné  aux  corpu- 
scules reproducteurs  qui,  chez  les  cocconèmes  et  quelques 
autres  diatomées,  présentent  la  forme  d'une  nacelle. 

CYMBELLÉES  [sin-bèl-lé)  n.  f.  pi.  Bot.  Division  des  dia- 
tomées-raphidées,  comprenant  les  genres  c//Tnie/^.?,cocco- 
nème,  syncyclye,  encyonème  et  atnphora.  —  Une  cymbellêe. 

CYMBIDIE  (sin,  di)  a.  f.  Genre  de  plantes  épiphytes,  de 
la  famille  des  orchidées,  tribu  des  vandées,  cultivées 
comme  plantes  d'ornement. 

GYMBIFOLIÉ,  ÉE  {sin  —  du  gr.  kumbê,  nacelle,  ot  du 
lat.  folium.  feuille^  adj.  En  T.  de  bot.,  Dont  les  fouilles  sont 
en  forme  de  nacelle. 

CYMBIFORME  {sin  —  du  gr.  kumbê,  nacelle,  ot  do 
forme)  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  nacelle  :  Coquille  cymbi- 
FORME.  Il  On  dit  plus  ordinairement  navicdlaire. 

GYMBIUM  {sin-bi-om'  —  du  gr.  himbion,  mémo  sens) 
n.  m.  Antiq.  Vase  ù  boire 
qui  servait  pour  les  repas  et 
les  sacrifices.  (  Pour  les  uns, 
lo  kumOiou  était  un  vase 
rond,  profond,  sans  pied  ni 
anses,  uno  sorte  do  gobe- 
let; pour  d'autres  savants, 
c'était  un  vaso  à  pied  ot  à 
doux  anses,  qui  présentait 
quelque  analogie  de  forme 
avec  la  barquo  appelée 
cymbc.) 

CYMBOCARPE  (sin)  n.  m.  Cymblum. 

Geiiro  d'herbes,  de   la  fa- 
mille des   ombellifères,  tribu  des  poucôdanées,   renfer- 
mant quatre  espèces  do  l'Orient. 

—  n.  f.  Genre  d'horbos,  à  fleurs  d'un  jauno  blauchfttro, 
de  la  famille  des  burmanniacées,  comprenant  plusieurs 
espèces,  qui  croissent  au  Brésil. 

CYMBONOTE  {sin)  n.  m.  Herbo  vivace,  tomenteuso,  do 
la  famille  des  composées-arctotidéos,  comprenant  uno 
seule  espèce,  qui  croît  on  Australie. 

CYMBOPETALUM  {sin,  pè-ta-loni)  n.  m.  Genre  d'anona^ 
cées,  tribu  des  uxymitrées.  caractérisé  par  la  fleur,  dont 
les  trois  pétales  inférieurs  sont  dilatés  on  une  sorto  do 
cuiller  rejoignant  la  base  de  la  flour  par  un  onglet  ))Iu3 
étroit.  (Les  cymbopctalum  sont  dos  arbustes  américains.) 

CYMBOPhÔre  {sin)  n.  f.  Genre  d'algues  diatomées,  qui 
doit  ètie  réuni  aux  cocconèmes. 

CYMBOPOGON  [sin)  n.  m.  Genro  do  plantes,  de  la  fa- 
mille des  graminées,  tribu  dos  andropogonées. 

CYMBOSEMA  [sin,  se)  n.  m.  Genre  do  plantes  grim- 
pantes, de  la  fumillo  des  léguniineusos-papilionacéos,habi- 
tant  h's  régions  les  plus  chaudes  du  nouveau  monde. 

GYMBOSIRA  isin)  n.  m.  Genre  d'algues  dialoméos, 
vivant  en  parasites  sur  d'autres  algues,  céramiéos  ou 
polysiphoniées. 

CYMBOSTEMON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  illïoik. 

CO 


CYMBULIE   —   CYMYLPHENYLCETONE 


Bipare;   2.  Scorpioïde  ;  3.  Ilelicoïio 


CYMBULIE  {sin,  li)  oa  CYMBULIA  (sin)  n.  f.  Genre  de 
molIusc)iios,  type  de  la  famille  des  cijmbuliidt's,  caraclérisé 
par  de  grandes  nageoires  réunies  par  un  lobe  veulral,  et 
une  coquille  épineuse,  complètement  recouverte  par  le 
manteau.  (Les  cyrabulies  sont  de  petite  taille;  on  en  cou- 
nait  trois  espèces,  habitant  la  Méditerranée  et  l'Atlan- 
tique sud;  elles  nagent  renversées,  le  ventre  en  l'air.) 

CTMBULIIDÉS  (sin)  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  pté- 
ropodes  thécosomes,  comprenant  des  animaux  marms, 
ovales,  à  larges  nageoires  arrondies,  à  coquille  symétri- 
que, cariilagineuse,"presque  interne,  en  forme  do  sandale. 
(Les  cymbuliidés  sont  répandus  dans  les  mers  chaudes  et 
tempérées,  avec  les  genres  cymbulie  et  tiedemannia.)  — 

Un  CYMBULIIDÉ. 

GTME  [sint  —  du  lat.  cynia,  cyme)  n.  f.  Nom  que  l'on 
donne,  en  botanique,  aux  inflorescences  définies. 

—  Encycl.  Dans  une  ci/me,  Taxe  de  l'inflorescence  est 
terminé  par  une  fleur,  au-dessous  de  laquelle  il  émet  un 
rameau  latéral  {ajme  unipare)  ou  deux  rameaux  opposes 
{cyme  bipare  :  beaucoup  de  caryopbyliées),  ou  un  vcrticillc 
do  rameaux  {cyme  multipare  :  certaines  euphorbes),  tous 
terminés  par 
des  Heurs;  ces 
rameaux  peu- 
vent, à  leur 
tour,  se  Fami- 
lier suivant  la 
uième  loi. 

La  cyrae  est 
biflore,  triflo- 
re,  niultiflore, 
suivant  le 
nombre  des  Cymes 
fleurs     qu'elle 

comprend.  Dans  la  cyrae  unipare,  chaque  pédicelle  tend 
à  prolonger  la  région  inférieure  du  pédicelle  précédent,  en 
rejetant  latéralement  la  partie  supérieure  :  il  se  fait 
un  sympode,  des  flancs  duquel  se  détachent  les  extré- 
mités florifères  des  pédicelles  successifs;  s'il  y  a  homo- 
dromie  à  chaque  degré  de  ramification,  les  tfcurs  sont 
réparties  sur  une  hélice  continue  autour  du  sympode,  qui 
est  droit  (alstrœmérie),  et  la  cyme  est  dite  hêlicoide;  s'il 
y  a  hétérodromie,  toutes  les  fleurs  sont  insérées  d'un  même 
coté  du  sympode,  qui  s'enroule  en  spirale,  et  la  cyme  est 
scorpioïde  (borraginées). 

GTME  OU  CTTMUS  {si-muss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptères, type  de  la  tribu  des  cyminés,  comprenant  des 
formes  assez  allongées,  à  antennes  courtes,  à  corselet  en 
trapèze  allongé,  à  élytres  dépassant  l'abdomen.  (Les  cymes 
sont  de  petiTe  taille;  on  en  connaît  quatorze  ou  quinze 
espèces  réparties  dans  l'hémisphère  boréal,  les  Indes  et 
les  Antilles.  L'espèce  type,  commune  en  Franco,  est  d'un 
jaune  sale.) 

GyuÉ.  Myth.  gr.  Amazone  qui  donna  sou  nom  à  la  ville 
de  Cyme  ou  Cumes,  en  Eolide.  v.  Cdmes. 

CYMÈNE  (5/)  n.  m.  Nom  désignant  les  divers  hydrocar- 
bures propyltoluéniques. 

—  En'cycl.  La  formule  générale  des  cymènes  ou  propylto- 

luènes,csX:  C'H*^pit.-.  La  théorie  indique  donc  6  isomères 

possibles.  Trois  correspondent  au  propyle  normal,  et  trois 
à  l'iso-propyle.  On  les  connaît  tous,  sauf  l'ortlio-isopropyl- 
loluène.  Les  deux  plus  importants  sont  :  1"  le  para-cymène 
ou  propyltoluène  normal,  qui  existe  tout  formé  dans  l'es- 
scnoo  de  cumin.  (Widman  l'a  obtenu  synthétiquement  par 
l'action  du  sodium  sur  un  mélange  de  bromure  de  propyle 
et  de  para-bromotoluène  en  solution  dans  l'éther.  On  le 
purifie  par  distillation)  ;  2°  le  para-isocymène  ou  cymène  du 
camphre,  préparé  par  Dumas  en  déshydratant  le  camphre 
par  l'anhydride  phosphorique.  (NauJin  trouve  plus  avanta- 

feux  do  faire  passer  un  courant  de  chlore  dans  du  téré- 
enihène  renfermant4p.  100  de  trichlorure  de  phosphore  et 
de  purifier  le  produit  par  distillation  -sur  le  sodium.  C'est 
un  liquide  incolore,  bouillant  à  175°,  insoluble  dans  l'eau, 
soluble  dans  l'alcool  et  l'éther.  Sa  densité  à  0"  est  0,793.) 

CTMÉNOL  n.  m.  Chim.  "V.  cymol. 

CYMÉNOTATE  (si)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acido  cyraé- 
notiquc. 

GYMÉNOTIQUE  [si,  tik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  C'°H"0», 
isomère  des  acides  carvacrotique  et  thymotiquo,  et  qu'on 
obtient  par  l'action  de  l'acide  carbonique  et  du  sodium  sur 
lo  méta-isocyménol. 

CTHETTE  {si-mèt')  n.  f.  Rejeton  de  chou,  qu'on  appelle 
aussi  CHOU  DE  Bruxelles.  V.  chou. 

GYMIDINE  (5/)  n.  f.  Base  dérivée  du  cyraène.  Syn.  car- 

VACBYLAMINE. 

—  Encycl.  Liquide  incolore  moins  dense  que  l'eau,  la 
cymidine  bout  à  250°,  est  soluble  dans  l'alcool  et  l'éther  et 
insoluble  dans  l'eau.  C'est  un  isomère  de  la  cymylamino 
primaire.  Sa  formule  brute  est  C'^H'^Az.  Barrow  l'a  pré- 
parée en  réduisant  le  nitrocyraène  au  moyen  de  limaille 
de  fer  et  d'acide  acétique.  On  traite  le  produit  distillé  par 
l'acido  chlorhydrique.  De  la  partie  dissoute,  on  précipite 
par  la  soude  la  cymidine  qui,  après  agitation  par  l'éther 
et  évaporation,  se  présente  sous  forme  d'huile  brune. 

CTMINDES  ^si,  dèss  —  et  non  cymindis,  nom  déjà  appli- 

3ué,en  1806, à  un  genre 
0  coléoptères)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  rapa- 
ces,  famille  des  accipi- 
tridés, tribu  des  railvi- 
nés,  comprenant  des 
formes  américaines, 
voisines  des  milans  « 
dont  elles  ont  l'aspect 
et  les  mœurs. 

—  ENcycr,.  Los  cy- 
mindea,  dont  on  connaît 
Kepl  ou  huit  espèces, 
hatjitcnt  rAraôrique , 
surtout  en  ses  régions 
méridionales.  Ils  sont 
noirs  et  gris  ;  leurs  tar 
SCS  courts,  à  demi  em- 
plumés  en  avant,  leurs 
ailes  plus  courtes  que 
laqucuo  arrondie,  leur  bec  long  ot  crochu  à  narines  obli- 
quement fondues  sur  la  cire  étroite,  pou  ouvert,  les  carac- 


Cyniiodis. 


térisent  nettement.  L'espèce  la  plus  répandue  est  d'uu  noir 
à  reflets  bleuâtres,  et  mesure  près  de  1  mètre  d'envergure. 

GYMINDINÉS  [ri]  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidôs, comprenant  les  c!/mmrfis, 
malisus,  phdopheuga,  Irymosternus,  cymindoidea,  apenes, 
sphalera  et  autres  genres  troncalipennes, "aplatis,  à  corselet 
bordé  en  arrière  d'une  frange  de  soies.  (Les  cymindiués 
sont  répandus  sur  tout  le  globe,  mais  particulièrement 
dans  Ihémisplière  boréal.)—  Un  cymindiné. 

CYMINDIS  {si,diss)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
type  de  la  tribu  des  v.ymindiacSy  caractérisé  par  le  corselet 
garni  en  arrière  de  soies  courtes,  et  les  tempes  pubescentes. 

—  Encycl.  Les  cymindis,  dont  on 
connaît  plus  de  cent  espèces,  réparties 
dans  les  diverses  ré:;ions  de  l'hémi- 
sphère boréal,  sont  ordinairement  bru- 
nes ou  rousses  variées  de  jaunâtre, 
parfois  bleues  ou  violettes  variées  de 
rouge.  E!Ies  vivent  dans  les  endroits 
secs,  élevés,  découverts,  sous  les  pier- 
res ou  enterrés.  Quatre  espèces  se 
trouvent  aux  environs  de  Paris,  mais 
toujours  rarement. 

CYMIN0OÏDÉE  {si,  i-dé)  n.  f.  Genre 
d'insectes  coléoptères  carnassiers,  fa- 
mille des  carabidés,  inbu  des  cymin- 
dinés,  comprenant  des  formes  voisines 
des  cymindis,  remarquables  par  leurs 
téguments  mats  et  chagrinés,  et  leurs 
élytres  ordinairement  carénés.  (On  connaît  une  quinzaine 
d'espèces  do  cyniindoïdées,  répandues  dans  la  région  cir- 
caméditerranéenne,  l'Afrique  et  l'Inde.  Une  seule  habite 
la  France  méridionale.) 

CYMINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  cymène. 

GYMINÉS  {si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hémiptères 
hétéroptères,  groupe  des  géocores,  famille  des  lygéidés, 
comprenant  les  genres  niïiiis,  ontiscns,  isch}^orhy7icfLUS, 
cynuis,  etc.  —  Vn  cymixê. 

GYMINIQUE  adj .  Ciiim.  Syn.  de  cuminique. 

CYMODÈME  ou  CYMODEMA  (s(,  dé)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères,  tribu  des  cyminés,  comprenant  des  pu- 
naises à  corps  en  ovale  allongé,  lisse,  glabre,  à  tête  presque 
carrée,  avec  une  pointe  saillante  sur  le  front.  (Les  cymo- 
dèmes  sont  do  petite  taille  ;  leurs  espèces,  peu  nombreuses, 
sont  représentées  en  France  par  le  cymodema  tabida,  ]3,\xïxq 
testacé  clair.) 

GYMODOCE  («(',  doss)  n.  m.  Genre  de  crustacés  iso- 
podes  euisopodes,  famille  des  sphîeroraidés,  comprenant 
des  formesconvexes,  tronquées  en  arrière,  ayant  l'aspect  et 
les  mœurs  dos  sphaeromes.  (Les  cymodoces  sont  de  petite 
taille,  ils  ne  s'enroulent  pas  en  boule  ;  on  en  connaît  huit  ou 
neuf  espèces,  répandues  surtout  dans  les  mers  d'Europe.) 

GYMODOCEA  {si,  se)  n.  f.  Genre  do  moUusquçs  ptéro- 
podes  gymnosomes,  famille  des  clionidés,  comprenant  des 
animaux  marins  gélatineux,  allongés,  terminés  en  pointe, 
avec  quatre  nageoires,  et  la  partie  antérieure  du  corps 
prolongée  on  cou  terminé  par  une  bouche  à  quatre  lobes. 
(Lescymodoceane  comprennent  qu'une  espèce  [cymodocea 
diapftana]  habitant  l'Atlantique.) 

GYMODOCÉE  (si)  n.  f.  Genre  de  plantes  marines  sub- 
mergées, de  la  famille  des  potamées,  comprenant  sept 
espèces  qui  croissent  dans  les  étangs  et  les  marais  des 
bords  de  la  Méditerranée. 

GymodOCÉE.  Dans  la  mythologie.  Une  des  néréides. 
—  Une  des  nymphes  dont  les  vaisseaux  d'Enée  prirent  la 
forme,  par  le  pouvoir  de  Cybèle,  lorsque  les  Rutulcs  vou- 
lureni  les  incendier. —  Héroïne  du  poème  des  Martyrs  de 
Cliateaubriand.  (C'est  une  jeune  païenne  qui  aime  le  chré- 
tien Eudore  et  qui  en  est  aimée;  pour  devenir  l'épouse 
d'Eudore,  elle  embrasse  la  religion  des  chrétiens  et  souffre 
le  martyre  avec  lui.  Le  type  de  Cymodocée  et  celui  de 
Velléda  sont  les  deux  plus  charmantes  créations  du  poème 
des  Martyrs.  Rien  de  touchant  et  de  gracieux  à  la  fois 
comme  la  conversion  de  Cymodocée,  dont  les  vertus  d'Eu- 
dore ont  gagné  le  cœur.) 

CYMODOCÉITES  {si,  sé-îl')  n.  m.  pi.  Genre  de  plantes 
fossiles  du  terrain  éocène  d'Artbon.  —  Un  cymodocèite. 

CYMOGÈNE  {si,  jèn' —  du  gr.  kntna,  flot,  et  gcnésis,  gé- 
nération) n.  m.  Nom  donné  par  certains  chimistes  étran- 
gers à  l'éther  de  pétrole. 

CYMOGRAPHE  {si  —  du  gr.  kuvios.  artère,  et  graphein, 
écrire)  n.  m.  JNIéd.  Forme  française  du  mot  kymographion. 
Il  Instrument  servant  à  mesurer  la  pression  du  sang  dans 
les  artères.  V.  hémodynamomïître. 

CYMOL  {si)  n.  m.  Phénol  dérivé  du  cyinène.  Syn.  cam- 
phocreosote,  carvacrol,  cymènol,  cymophénol,  oxycy- 

MÈNE  et  THVMOL-p. 

—  Encycl.  Schweitzer,  qui  le  découvrit  dans  l'essence 
de  carvi,  à  côté  de  son  isomère  le  carvol,  lui  donna  le  nom 
de  carvacrol.  Claus,  par  l'action  do  l'iode  sur  le  camphre 
à  haute  température,  obtint  la  nirmo  substance  qu'il  appela 
campho-créosote .  Un  peu  pins  tard,  H.  Muller  et  Pott  ont 
dérivé  du  cymène  du  camphre  un  acide  sulfo-conjugué. 
Celui-ci  leur  a  fourni,  par  fusion  avec  la  potasse,  le  com- 
posé qu'ils  ont  dénommé  thymol 'fi.  Enfin, Kékulé  etHeischer 
ont  démontré  que  tons  ces  phénols  étaient. identiques,  et 
ils  ont  proposé  de  les  désigner  sous  le  nom  de  cymol. 
V.  carvacrol. 

GYMOPHANE  (si)  n.  f.  Minéral.  Aluminate  naturel  de 
glucinium,  ainsi  nommé  parce  qu'il  présente  une  couleur 
verdâtro. 

—  Encycl.  La  cymophane,  dont  la  formule  est  Gl.Al'O', 
le  poids  spécifique  3,5  à  3,8i,  et  la  dureté  8,5,  présente 
un  éclat  vitreux  plus  ou  moins  voisin  de  l'éclat  gras.  Sa 
dureté  ne  le  cède  qu'à  celle  du  diamant  et  du  corindon. 
Ses  cristaux  appartiennent  au  système  rhombiquo;  ils 
ont  une  grande  tendance  au  groupement.  On  a  observé 
en  outre  sur  certains  cristaux  une  belle  macle  vert  foncé. 
Cotte  variété  est  désignée  sous  le  nom  d'ale.randrite.  Une 
autre  variété,  jaunâtre,  est  lo  chrysobéryl  ou  héryl  doré. 
La  cymophano  a  été  trouvée  à  Coylao,  ii  Bornéo,  au  Bré- 
sil, â  Naddam,  dans  le  Connecticut,  en  Allemagne,  en 
Sibérie,  etc.  On  la  rencontre  dans  les  roches  primitives. 

CYMOPHÉNOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  cymol 
CYMOPOLIE  Isi,  It)  ou  CYMOPOLIA  {si)  a.  f.  Zool.  Genre 
de  crustacés  décapodes  braohyuros,  famille  des  dorippidés, 
comprenant  dos  crabes  ù.  carapace  bossoléo  et  rugueuse, 


474 

ù  front  quadridenté,  à  pattes  de  la  cinquième  paire  rudi- 
inentaires.  (Le  genre  cymopolia  se  rencontre  surtout  sur 
les  côtes  de  Sicile  et  d'Italie.) 

—  Bot.  Genre  d'algues  filamenteuses,  famille  des  poly- 
piers, qui  cruissent  dans  les  mers  des  Antilles. 

CYMOPTÈRE  {si)  n.  m.  Bot.  Genre  d'ombellifcres,  de  la 
tribu  des  aciphylles. 

CYMOTHOA  {si)  n.  m.  Genre  de  crustacés,  type  de  la 
tribu  des  cymothoanés,  comprenant  les  formes  vulgaire- 
ment appelées  poiiw  de  mer  ou  poux  de  poissons,  et  qui 
reseniblont  assez  grossièrement  à  des  cloportes. 

—  En'CY'cl.  Ces  isopodes  atteignent  souvent  5  et  6  centi- 
mètres de  long  ;  ils  s'accrochent  aux  poissons,  soit  dans  la 
bouche,  soit  à  l'anus;  leurs  nombreu;bes  espèces  sont  sur- 
tout répandues  dans  les  mers  chaudes,  mais  il  on  est  beau- 
coup qui  s'attaquent  aux  poissons  d'eau  douco.  Les  cymo- 
thoa  se  logent  ordinairement  par  paires  sur  un  même 
animal,  et  souvent  ils  envahissent,  en  grand  nombre,  la 
bouche  de  leur  hôte,  qui  ne  peut  s'en  débarrasser. 

CYMOTHOADÉS  (si)  n.  m.  pi.  Famille  de  crustacés  iso- 
jiovles  euisopodes,  caractérisée  par  la  région  dorsale  co- 
riace, l'abdomen  large,  à  vaste  queue  développée  en  forme 
de  bouclier  et  munie  d'appendices  natatoires.  (Les  cymo- 
tlioadés  ont  leurs  organes  buccaux  disposés  pour  sucer  ; 
beaucoup  d'entre  eux  mènent,  du  reste,  une  existence  para- 
site ;  on  les  divise  en  trois  tribus  :  cymothoanés,  xyinéSt 
sérolinés.) —  Un  cymothoadk. 

CYMOTHOANÉS  {si)  n.  m.  pi.  Tribu  de  crustacés,  dont  le 
gnnrc  cymothoa  est  le  type,  et  qui  sont  caractérisés  par  la 
brievetèdes  antennes  insérées  très  bas,  et  aussi  des  pattes- 
mâchoires  formées  de  trois  ou  quatre  articles.  (Genres 
principaux  :  cymothoa,  cerotolhoa,  ivoneca,  anilocre,  nero- 
cila,  orozeuktes,  etc.) —  Un  cymothoani;. 

GYMYDE  n.  m.  Chim.  Syn.  de  cymyle. 

CYMYLACÉTATE  {sî,  se)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
cymyhicétique. 

CYMYLACÉTIQUE  {si,  se)  adj.  Se  dit  d'un  acide  de  for- 
mule C"H'*.COM^,  qu'on  obtient  en  réduisant  l'acide  cy- 
mylglyoxylique  par  l'acide  iodhydrique  et  le  phosphore. 

GYMYLAMINES  [si]  n.  f.  pi.  Ammoniaques  composées 
qui  dérivent  du  cymène.  —  Une  cymylamine. 

—  Ency'cx.  On  obtient  les  cymylamines  par  l'action  de 
l'éther  cymylochlorliydrique  sur  1  ammoniaque  en  solution 
alcoolique  concentrée.  Pour  séparer  ces  alcaloïdes  l'un  do 
l'autre  on  utilise  leurs  difi'érences  do  solubilité  dans  l'al- 
cool et  dans  l'eau.  La  cymylamine  primaire,  C"H'*AzH', 
est  un  liquide  huileux,  incolore,  isomère  de  la  cymidine. 
La  cymylamine  secondaire,  (C"'H'*)'AzH,  a  le  même  aspect 
physique  que  la  précédente,  mais  son  point  d'ébuUition  est 
plus  élevé.  La  cymylamine  tertiaire,  {C"'H"^j''Az,  cnaVaMiso 
en  lames  blaûckes  rhomboidales. 

GYMYLE  (si)  n.  m.  Chim. Radical  de  l'alcool  cymylique. 

—  Encycl.  On  a  donné  le  nom  de  cymyle  au  radical 
C'"!!",  qui  fonctionne  dans  l'alcool  cuminique  ou  cymy- 
lique. Le  chlorure  de  ce  radical,  C'^H'^CI,  se  produit'lors- 
qu'on  fait  passer  un  courant  do  gaz  chlorhydrique  à 
travers  de  l'alcool  cuminique. 

GYMYLÈNE-THYMOL  {si)  n.  m.  Composé  qui  résulte  du 
remplacement  des  deux  alomes  d'hydrogène  typique  de 
deux  molécules  de  thymol  par  le  radical  diatomique  cy- 
mylène,  qui  soude  les  deux  molécules  de  thymol  en  une 
molécule  unique.  11  On  le  désigne  quelquefois  aussi  sous 
le  nom  de  ccmol-thymol. 

CYMYLÉTHYLCÉTONE  {si,  se -ton')  n.  f.  Se  dit  d'une 
acétone  C'^H'*.CO,  dérivée  du  cymène,  et  (ju'on  prépare  en 
attaquant  ce  dernier  par  le  chlorure  de  jiropionylo  en  pré- 
sence du  chlorure  d'aluminium.  (Ce  produit  est  un  liquide 
bouillant  à  254°.) 

CYMYLGLYOXYLATE  (,s/)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'aride 
cymylglyoxylique. 

CYMYLGLYOXYLIQUE  {si]  adj.  Se  dit  d'un  acide  de  for- 
mule C'-H'^CCCO^H,  que  l'on  obtienten  oxydant  par  le 
permanganate  de  potassium  la  cymylméthylcétone. 

CYMYLIQUE  (5/,  Uk' —  rad.  cymyle)  adj.  Se  dit  d'un  alcool 
produit  par  l'action  de  la  potasse  alcoolique  sur  l'hydruro 
de  cuminyle. 

—  Ency'cl.  L'alcool  cymylique  ou  cuminique,  ou  hydrate 
de  cymyle,  a  pour  formule  C'''H"0.  Il  est  isomeriquo 
avec  la  partie  oxygénée  do  l'essence  de  thym  qui  se 
produit  par  l'action  de  la  potasse  alcoolique  sur  l'hydruro 
de  cuminyle  : 

aC'^H'^O  -I-  KHO  =  C»°H"0  -f  C'°H"KO' 

liydriire         potasse.        alcool  cumînate 

de  cuminyle.  cymylique.       de  potasse. 

Pour  le  préparer,  ou  ajoute  de  l'aldéhyde  cuminique  pur 
à  une  solution  alcoolique  de  potasse,  marquant  au  moins 
30"  Baume;  puis  on  chauff'e  cette  liqueur  au  bain-inario 
[teudaut  une  heure,  en  ayant  soin  de  disposer  l'appareil 
do  manière  que  les  vapeurs  condensées  retombent  conti- ' 
iiuellement  dans  le  vase  distillatoire.  La  masse  devient 
rouge  foncé.  Au  bout  d'une  heure,  on  disi>ose  l'appareil 
de  manière  que  les  vapeurs  cessent  do  rcfiuer,  et  l'on 
sépare  la  majeure  partie  do  l'alcool  par  la  disiillation.  Lo 
résidu  traité  par  l'eau  se  divise  en  cuminate  de  potasse, 
que  l'eau  dissout,  et  en  une  huile  insoluble.  Comme  cette 
huile  est  difficile  à  décanter,  on  ogite  le  tout  avec  de 
l'éther  qui  la  dissout.  Les  dissolutions  étbérées  gagnent 
alors  la  surface  du  vase  et  peuvent  être  aisément  sépa- 
rées au  moyen  d'un  entonnoir  à  robinet.  L'éther  est 
ensuite  évaporé  au  bain-marie.  Le  résidu  consiste  en 
alcool  cymylique,  aldébyde  cuminique  inaltérée  et  cymène 
lirovenant  d'une  réaction  secondaire.  On  le  distiîle,  on 
agite  le  produit  à  plusieurs  reprises  avec  un  bisulfite 
alcalin,  pour  éloigner  l'excès  d'aldéhyde,  et,  l'on  sépare 
le  cymène  de  l'alcool  cymylique  au  moyen  do  la  distilla- 
tion fractionnée.  L'alcool  cymyli(|uc  est  un  liquide  inco- 
lore, d'une  odeur  très  faible,  mais  en  mémo  temps  très 
agréable.  Il  bout  à  243";  il  est  soluble  en  toutes  proportions 
dans  l'alcool  et  l'éther. 

CYMYLMÉTHYLCÉTONE  {si,  sé-ton')  n.  f.  Acétone. 
C"H"'.CO.  déiivoo  du  cymène,  et  qu'on  obtient  en  faisant 
réagir  le  clilorure  d'aluminium  sur  un  mélange  de  chlorure 
d'acétyle  et  de  cymène. 

CYMYLPHENYLCETONE  {si.  sé-ton')  n.  f.  Acétone. 
C''ir*CO,  qui  dérive  du  cymène,  et  qu'on  prépare  au 
moyen  do  l'action  du  chlorure  de  benzoile  sur  le  para-iso- 
cymcno  ou  présence  du  chlorure  d'aluminium. 


CYMYLSULFITE   —   CYNOCRAMBE 


CYMYLSULFITE  {si)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  cymyl-    i 
suUiiroiix. 

CYMYLSULFUREUX  {si,  fu-reii)  adj.  m.  Se  dit  d'un  acido 
t'onju^iiô,  uni  rciiformo  les  éléments  du  oymôno  et  de  laii- 
liydriilo  sidt'uriiMio. 

—  KiNCYti,.  L  acido  ci/wylsulfureux,  dont  la  formule  est 
C'"II'*SO*,  a  rc<;u  les  noms  suivants  :  acido  cifméne-snlfU' 
rif/iic,  acido  ci/mol-sulfurique,  acido  sulfoci/ménit^ue,  acide 
sut/oci/mi/liqnè,  acido  catnphogène-sulfuriqiie,  acido  sulfo- 
camphique,  acïdo  thi/mylsnlfareux,  acido  cijmijldithionique . 

Pour  le  proparer,  on  dissout  lo  cymèno,'  par  l'agitation, 
dans  un  très  léger  excès  d'acide  disuU'uriiiue,  on  ayant 
soin  do  maintenir  lo  môlango  froid,  pour  éviter  tout  déga- 
gement d'anliydrido  sulfureux;  on  étend  ensuite  le  Hiiuido 
d'eau,  on  le  sature  avec  du  carbonate  do  nlomb  pur  et  on  ]e 
tiliro.  L'excès  d'acido  sulfurlquo  reste  alors  sur  lo  Hltre  à 
l'état  do  snlt'ate  do  plomb,  tandis  que  lo  cymylsullito  do 
jdoml)  soluble  passe  avec  la  liqueur.  Evaporée,  celle-ci 
l'abandonne  en  cristaux  en  se  refroidissant.  Il  suflit  de 
redissoudre  les  cristaux  dans  l'eau  et  de   les  décomposL-r 

ftar  un  courant  d'acide  sulfliydrique  pour  avoir  l'acide 
ibro,  le  plomb  so  précipitant  dans  ces  conditions  à  l'état 
do  sulfure,  que  l'on  sépare  aisément  au  moyen  du  liltre.  Lo 
solde  plomb  se  décompose  un  pou  pendant  qu'on  évapore 
ses  solutions  et  donne  une  matière  brun  foncé,  dont 
l'acide  suifhydrique  ne  débarrasse  pas  la  liqueur.  On  évite- 
rait cet  inconvénient  en  préparant  le  sel  de  baryum  au  lieu 
du  sel  de  plomb.  L'acide  libre  s'obtient,  par  lévaporation 
.  de  ses  solutions  aqueuses,  en  tout  petits  cristaux  déliques- 
cents. Tous  les  cymylsulfîtes  que  Ton  comiait  sont  solubles 
dans  l'eau.  L'acide  cymylsulfurcux  est  monobasique. 

Cyn^THOS.  Myth.  gr.  Un  des  fils  de  Lycaon.  II  donna 
son  nom  à  la  ville  de  Cyncetho,  en  Arcadie,  sur  loCrathis, 
où  Dionysos  avait  un  temple. 

Gyn^THOS  de  Chio,  poète  et  rapsode  grec  (fin  du 
VI'  s.  av.  J.-C.)-  Il  passait  pour  avoir  rassemblé  les  poésies 
éparses  d'Homère  et  mêle  plus  d'une  fois  ses  vers  à  ceux 
du  grand  poète.  Los  critioues  anciens  lui  attribuent  géné- 
ralement \'H}jmne  à  Apollon,  inséré  dans  les  poèmes  Iio- 
mériqiies. 

CYNAILURUS  {si-j\é,  riiss)  n.  m.  Nom  scientifiquo  des 
guépards,  ainsi  ai)pelés  parce  que,  par  leurs  griffes  non 
rétractiles,  ils  forment  passage  entre  les  canidés  et  les 
félidés. 

CYNAMOLGE  [si,  molf  —  du  gr.  kuân,  kunos,  chien,  et 
amelyein,  traire)  n.  m.  Antiq.  Nom  ou  surnom  d'une  peu- 
plade éthiopienne,  qui  se  nourrissait,  dit-on,  de  lait  do 
chienne. 

CYNANCHE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cynanque. 

CYNANCHÉ,  ÉE  (si,  ké)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  aux  cynanques  ou  cynanches. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  asclépia- 
dées,  comprenant  les  genres  cipianche,  asclepia,  gonipho- 
carpe,  calotropis,  vincetoxicum,  ditassa,  —  Une  CTNANCHÉii. 

CYNANCHINE  {si,  kia)  n.  f.  Produit  du  déboublement  du 
cynanchol. 

CYNANCHOGÉRINE  (si,  ko-sé)  D.  f.  Produit  du  dédouble- 
ment du  '"ynanciiol. 

CYNANCHOL  [si,  koV)  n.  m.  Ether  mixte  C'*H»'0  d'un 
alcool  aromatique ,  extrait  du  cynanque  des  bords  do 
l'Amou-Daria,  et  qui  se  dédouble  eu  deux  autres  corps,  la 
cipiancfiûcêrnie  et  la  cynanchine. 

GYNANCIE  n.  f.  Pathol.  V.  ESQUINANCIE. 

Cynane  ou  Cynna,  sœur  d'Alexandre  le  Grandi 
morte  vers  320  avant  J.-C.,  fille  de  Philippe  ot  d'Audata. 
Elle  épousa  son  cousin  Amyntas,  qu'Alexandre  fit  périr 
en  33G.  Elle  était  reine  dune  partie  de  lUlyrie.  Après  la 
mort  d'Alexandre,  elle  conduisit  en  Asie  sa  lillo  Flurydico, 
qu'elle  avait  exercée  au  métier  des  armes,  pour  la  marier 
i  Arrhidéo  (323) ,  mais  Perdiccas  et  Anlipater,  redoutant 
son  influence,  la  firent  mettre  à  mort. 

CYNANQUE  (s/-MrtJïA-')  n.  m.  Genre  d'herbes  ou  de  sous- 
arbrisseaux  de  la  famille  des  asclépiadées,  tribu  des  cymui- 
chées,  dont  les  différentes  espèces  croissent  dans  l'Europe 
méridionale,  l'Asie,  l'Afrique,  l'Australie. 

—  Encycl.  Les  cynanques  sont  des  plantes  volubilos  à. 
suc  laiteux,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs  en  cymes  ombetli- 
formes,  ayant  une  corolle  à  cinq  divisions  et  cinq  étamines. 

Le  latex  do  différentes  espèces  de  cj'nanquo  a  servi 
longtemps  do  succédané  do  l'émétiquo  ou  do  l'ipéca- 
cuana  ;  mais  c'est  un  purgatif  si  violent  qu'il  est  au- 
jourd'hui complètement  abandonné. 

Il  convient  de  citer  le  cynanque  do  Montpellier,  qui  a 
longtemps  passé  pour  fournir  la  scammonéo  de  Montpel- 
lier; lo  cynanque  odorant,  originaire  do  l'Inde,  et  qui  est 
cultivé  en  l*'raiice  pour  sos  fleurs  jaunes  à  odeur  de  jasmin. 

CYNANTHÉMIS  {si,  miss)  n.  f.  Nom  scientifique  do  la 
raniouiille  pll;ult(^ 

CYNANTHROPIE  [si,  pi  —  du  gr.  kuûn,  kunos,  chien,  ot 
niithrijpos,  howmr]  n.  f.  Superst.  Etat  do  ceux  qui  préten- 
daient se  clianger  on  chiens,  à  l'aide  do  certains  maléfices. 

—  Pathol.  Hallucination  dans  laquelle  le  malade  so  croit 
changé  en  chien. 

GYNAPINE  (si)  n.  f.  Principe  cristallisablo,  alcalin, 
donnant  des  sulfates  cristallisables,  trouvé  par  Ficinus 
dans  le  cynapion. 

CYNAPION  <ftï)  n.  m.  Genre  do  plantes,  do  la  famille 
des  i.iiilM'liit.Trs,  inbii  des  sésélinées.  Syn.  de  ktiiusi:. 

CYNARÉE3  OU  GINARÉE3  n.  f.  pi.  Bot.  Syn.  do  cau- 
i)UACM-;r.s. 

CYNARINE  [fii  —  du  gr.  kïnara,  artichaut)  n.  f.  Chim. 
Principe  amer  <lo  l'artichaut. 

CYNAROCÉPHALE  OU  CINAROGÉPHALE  adj.  Bot. 
V,  CAïuiUACK,  i':t:. 

CYNARRMODE(s/  —du  gr.  A-^maros, églantier. ot  rhodon, 
rose)  n.  m.  Eruit  charnu,  composé  do  carpelles  osseux 
n'adiiérant  pas  aux  parois  du  calico  qui  les  renferme  ; 
tel  ost  lo  fruit  du  rosier  ou  de  l'églantior,  quo  l'on  a 
appelé  cvNOi:RiionoN. 

GYNÉQÉTIQUE  [si,  jt'-tik'  —  gr.  kunégétikos  ;  do  knôn, 
kunos,  eliien,  et  ayrin,  conduire)  adj.  Qui  concerno  la 
chasso  :  l'iaisirn  cym'kiktiquk.h. 

—  n.  f.  Art  do  la  chasse,  et  surtout  do  la  chasso  au 
chion  courant. 

Cynégétiques  (r.Rs).  poème  didactique  grec,  composé 
au  début  du  ni*  sièclo  do  notre  ère.  On  t'a  attribué  long- 


temps à  Oppien  do  Cilicio,  l'autour  des  ffalîeutika,  ou 
poèmo  sur  la  pèche.  On  suppose  aujourd'hui  quo  c'est 
I'(euvro  d'un  homonyme,  presque  contemporain,  Oppien 
do  Syrie.  Les  Cijnéyéliqws,  qui  comprennent  ([uatre 
livres,  et  sont  dédiées  à  l'empereur  Caracalla,  sont,  d'ail- 
leurs, un  poème  assez  médiocre,  mal  composé,  écrit  d'un 
stylo  dur  et  pénible.  Lo  contenu  en  est  pou  original,  et 
les  faits  précis  y  sont  souvent  remplacés  par  des  fables. 
On  y  relève  cependant  quelques  belles  descriptions, 
(|u'adniiraient  Soaliger  ot  Bufi'on. 

CynÉGIRE,  frèro  du  poète  Eschyle,  et  l'un  des  oom- 
tialiarits  do  Marathon.  Au  moment  où  les  Perses  s'en- 
tuyaieut  sur  leurs  vaisseaux,  il  so  jeta  à  la  mer,  et  saisit 
l'arriére  d'une  galère  do  la  main  droite.  Un  soldat  perse 
coupa  cette  main  d'un  coup  de  hache,  ot  Cynégire  tomba 
mort.  Tel  est  lo  récit  d'Hérodote,  ridiculement  amplifié 
par  les  rhéteurs  postérieurs.  Justin  rapporte  que,  sa  main 
droite  coupée,  Cynégire  saisit  lo  vaisseau  do  la  main 
gauche,  t|ui  fut  trancliée  comme  la  première,  et  qu'il  ^'y 
attacha  alors  avec  les  dents,  sans  vouloir  lâcher  prise. 

GYNÈNE  [si]  n.  m.  Hydrocarbure  provenant  de  la  distil- 
lation de  riiuile  oxygénée  du  semen-contra  avec  do  l'anhy- 
drido  phosphorique.  (On  a  montré  que  cet  hydrocarbure 
n'est  autre  (jue  le  cymène.) 

CYNHYÈNE  n.  m.  Zool.  Syn.  de  lycaon. 

CYNICTIS  {si,  ktiss)  n.  m.  Genre  de  mammifères  carni- 
vores, famille  des  herpestidés,  comprenant  des  mangoustes 
africaines.  (On  ne  connaît  qu'une  espèce  de  ce  genre,  le 
cynictis  de  Steedman,  du  Sud  africain,  long  de  60  centi- 
mètres, avec  une  fourrure  grise  ou  jaunâtre.) 

GYNIPIDÉS  f5î)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  hyménoptères 
térébrants  gallicoles,  renfermant  les  cynips  et  genres  voi- 
sins, dont  les  espèces,  toujours  de  petite  taille,  ailées  ou 
aptères,  mènent  une  existence  soit  parasite,  soit  recluse 
dans  des  excroissances  formées  sur  divers  végétaux.  (Ces 
excroissances  sont  nommées  galles.  —  Un  cynipidé.) 

—  Encycl.  Les  cynipidés  se  caractérisent  par  leurs  lon- 
gues antennes  non  coudées,  leurs  ailes  à  nervulation  peu 
compliquée,  leur  thorax  bombé,  leur  abdomen  court,  aplati 
latéralement,  et  dont  les  anneaux  postérieurs  sont  cachés 
sous  les  autres.  La  tarière,  ordinairement  rétractée,  sert 
aux  femelles  à  pondre  leurs  œufs  dans  les  tissus  végétaux 
et  à  y  darder  un  liquide  corrosif,  qui  est  la  première  cause 
du  développement  de  la  galle  où  se  développera  la  larve. 
Les  cynipidés  présentent  des  particularités  extrêmement 
remarquables  de  génération  alternante  et  des  phénomènes 
de  parthénogenèse  non  moins  curieux.  Les  formes  diverses 
qu'ali'ectent  les  individus,  suivant  les  générations,  rendent 
extraordinairement  difficiles  et  compliquées  les  divisions 
systématiques  à  établir  dans  les  genres. 

CYNIPS  {si-nipss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hyménoptères, 
type  de  la  famille  des  cynipidés,  renfermant  un  assez  grand 
nombre  d'espèces,  propres  à  l'hé- 
misphère boréal ,  et  caractéri- 
sées par  leur  corselet  velu,  leur 
grand  écusson  hémisphérique, 
leur  abdomen  sessile  ayant  son 
premier  article  lo  plus  long. 

—  Encyxl.  Le  genre  cynips 
;iroprement  dit  a  pour  type  lo 
cynips  lignicola,  brun  jaunâtre, 
commun  en  Europe,  et  qui  pro- 
duit des  galles  sur  les  feuilles 
des  chênes.  Le  cynips  tinctoria, 
du  Levant,  qui  produit  la  noix  do  galle  tinctoriale,  en  ost 
très  voisin.  Les  autres  cynips  appartiennent  ù  de  nom- 
breux genres,  encore  mal  définis,  à  cause  des  formes  dues 
aux  générations  alternantes. 

CYNIQUE  {si-nik'  —  lat.  Ci/niats,  gr.  kunikos;  de  kuân, 
kunos,  chien)  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport  au  chion. 
(Peu  us.) 

—  Par  ext.  Ardent,  dévorant,  en  parlant  de  la  faim  et 
surtout  de  la  soif  : 

I.c  ilocteur  dit  ;  «  Je  trouve  ici  doux  cas, 
Fièvre  adurante  et  soif  plus  que  cynique.  » 

J.-B.  Rousseau. 
(Peu  usité  ;  on  dit  canine.) 

—  Fig.  Impudent,  effronté  :  Le  gamin  de  Paris  n'est 
pas  moins  cvniqde  que  Talleyrand,  mais  il  est  plus  hon- 
nête. (V.  Hugo.)  Il  Qui  ost  dune  liberté  choquante,  ob- 
scène :  Langage  cvniqur.  Mœurs  cyniquks, 

—  Hist.  philos.  Qui  concernait  la  doctrine  des  cyniques  : 
Antisthène  fut  le  chef  de  la  philosophie  cyniqde. 

—  Méd.  Spasme  cynique,  Mouvement  convulsif  de  la 
face,  dans  lequel  les  joues  se  contractent,  les  lèvres  s'é- 
cartent, et  lo  malade  montre  des  dents  serrées  comme 
fait  un  chien  on  courroux. 

—  n.  m.  Personne  cynique,  impudente  ou  publiquement 
immorale. 

—  A.NTON.  Gbaato,  décent,  modeste,  pudlbood,  pudique, 
réservé. 

CYNIQUES  {si-nik')  n.  m.  pi,  Socto  do  philosophes  grocs, 
fondée  par  Antisthène,  di.sciple  de  Socrato.  (Leur  nom  ve- 
nait soit  do  co  qu'ils  onsoignaiont  lo  plus  ordinairement  au 
Cynosargo,  soit,  plutôt,  do  ce  quo  leur  mépris  pour  toutes 
les  convenances  sociales,  leur  vie  errante  et  leur  habitude 
de  harceler  les  passants  do  censures  et  do  railleries  leur 
donnaient  quelque  analogie  avec  les  chiens.  Lo  chion 
était,  d'ailleurs,  l'emblème  do  la  secte).  —  Un  cynique. 

—  Encycl.  Si  l'on  néglige  co  qu'il  y  avait  do  répréhon- 
siblo  dans  leur  doctrine,  ot  mi'on  interprète  lo  reste  dans 
lo  sons  lo  plus  favorable,  lequel  est  resté  sans  douro 
inaperçu  d'eux-mêmes,  on  peut  dire  (pfcn  combattant  lo 
préjugé  de  l'indignité  du  travail,  les  cyniqufs  relevaient 
la  condition  morale  des  esclaves  et  tendaient  ainsi,  à  leur 
insu  apparemment,  â  la  destruction  do  la  grande  iniquité 
dos  sociétés  anciennes.  En  so  glorifiant  d'avoir  l'uniirrs 
en/ïerpo«r/)n(ritf,  ils  en  traient,  avant  lo  christianisme,  dans 
la  voie  do  la  fraternité  des  races  ot  des  nations.  En  faisant 
table  rase  dos  superstitions  populaires  ot  en  réduisant  ainsi 
la  religion  ù  une  sorte  do  déisme,  ils  préparaient  les  ûmos 
pour  un  idéal  plus  pur  ot  plus  élevé  que  les  mythes  paVons. 
Comme  moralistes,  ils  ont  été  les  précurseurs  dos  stoïciens. 
Cratès  lo  Cyniquo  a  été  un  dos  maîtres  do  Zenon,  fonda- 
teur du  stoïcisme. 

CYNIQUEMENT  (st-ni-A*e-mfln)adv.  D'un©  façon  cyniquo. 

Gynisca,  fiUo  du  roi  Archidamos  II  (milieu  du  V  s. 

av.  J.-C),  célèbre  par  son  luxo.  Lu  première  dos  femmes 


Cynips  (gr.  2  fois). 


-^<^' 


Cynocépha  . 


Spartiates,  elle  envoya  A  Olympio  un  char  attelé  de  quatre 
l'iiovaux  pour  y  disputer  lo  prix  do  la  course,  qu'elle  rem- 
porta. Les  Spartiates  célébrèrent  sa  victoire,  et  lui  élevè- 
rent uno  statue. 

CYNISME  {si-nissm'  —  du  lat.  cynismus,  gr.  kunismos, 
mémo  sens)  u.  m.  Doctrine  des  philosophes  cyniques  : 
Dioyène  perfectionna  ^e  cynisme.  (Cordill.)  ii  Impudeur  exces- 
sive. Il  Impudence,  ctfrontorio. 

—  Encycl.  Phil.  V.  cy'niqoks. 

—  Anton.  Bienséance,  chasteté,  décence,  décorum,  mo- 
destie, pudeur,  pudicité,  réserve,  retenue. 

CYNISQUE  {si-nissk')  ou  GYNISCA  {si-niss)  n.  m.  Genre  de 
reptiles  sauriens  anuelés,  lamilledes  anipliisbenides.com- 
prcnant  des  formes  sans  membres,  verni iformes,  à  tête  tor- 
minéo  en  cône  pointu,  avec  plaques  nasales  très  grandes. 

—  Encycl.  Le  type  de  co  genre,  très  voisin  des  ampliis- 
bènes,  est  le  cynisca  leucura,  do  Guinée  (faussement  indi- 
qué, en  général,  comme  de  la  Guyane).  Ce  reptile,  long 
de  25  centimètres,  n'est  pas  plus  gros  qu'une  plume  d'oie  ; 
il  est  brun,  avec  la  queue  roussâtre  en  dessous  et  complète- 
ment blanche  à  sou  extrémité. 

CYNOCARDAMON  [si)  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  fa- 
mille des  crucifères,  tribu  des  thiaspidées,  qui  croît  dans 
rAiiiériquo  du  Nord  et  aux  Canaries. 

CYNOCÉPHALE  (51  —  lat.  cynocephalus,  gr.  kunoképha- 
los;de  kuân,  kunos,  chien,  et  kJphalè,  tête)  n.  m.  Zool. 
Genre  de  singes,  type  de  la  famille  des  cynocéphalidés,  et 
dont  le  nom  scientifique  est  papio. 

—  Bot.  Syn.  de  fi':gatellk. 

—  Encycl.  Zool.  Les  cynocéphales  sont  do  grands  singes 
africains,  à.  musoau  prolongé  en  avant,  avec  les  narines 
ouvertes  à  son  extrémité,  et  à  queue  assez  longue.  On  eu 
connaît  six  ou  sept  espèces,  sans  compter  les  mormons, 
comprenant  le  drill  et  lo 
mandrill ,  caractérisés 
par  leur  queuo  courte 
et  leurs,  tubérosités 
faciales.  Vivant  par 
grandes  troupes  sous 
la  conduite  de  vieux 
mâles,  les  cynocéphales 
fréquentent  les  lieux 
découverts  et  mon- 
tueux,  et  sont  d'actifs 
chasseurs  de  petits  ani- 
maux qu'ils  saisissent 
sous  les  blocsde  roches, 
les  troncs  d'arbres,  etc. 
Courageux  et  intelli- 
gents, d'esprit  très  solidaire,  ils  se  défendent  avec  succès 
contre  l'homme  et  tous  les  animaux,  en  jetant  des  pierres 
sur  l'agresseur.  Dans  les  ménageries,  ces  singes  se  ren- 
dent souvent  dangereux  par  leur  l'orce  et  leur  méchan- 
ceté; après  les  anthropoïdes,  ce  sont  les  plus  grands  do 
tous  les  singes  :  certams  atteignent  l™,30  de  haut  dans 
la  station  droite.  Le  cynocéphale  figuré  par  les  anciens 
Egyptiens  avec  les  divinités  astrales  est  le  papio  Toth 
de  la- vallée  du  Nil,  remarquable  par  sa  crinière  ;  celle-ci 
est  encore  plus  développée  chez  le  tarlarin  {papio  Hama- 
dryas),  répandu  de  l'Ethiopie  à  l'Arabie, 
et  chez  le  papio  gelada  des  hautes  régions 
d'Abyssinie.  Le  babouin  (papio  cynoce- 
phahts),  si  commun  dans  toutes  les  mé- 
nageries, est  répandu  dans  l'Afrique 
centrale  avec  lochacma  (papio  porcariusi, 
qui  descend  jusqu'au  Cap,  tandis  que  lo 
papion  {papio  sphynx)  habite  la  région 
occidentale. 

—  Archéol.  Les  Egyptiens,  émerveil- 
lés par  les  cris  et  parles  gambades  quo 
ces  animau.x  exécutent  à  l'aube  et  au 
crépu-sculo,  sitôt  après  leur  réveil  ot 
avant  de  se  disposer  pour  la  nuit , 
croyaient  qu'ils  adoraient  lo  soleil  matin 
ot  soir,  et  donnaient  la  forme  de  cyno- 
céphales aux  génies  qui  accueillaient  la 
barque  solaire  au  moment  oCi  elle  pénétrait  dans  l'Hadès, 
Deux  divinités  avaient  reçu  la  forme  de  cynocéubalos  : 
Thot,  le  dieu-lune,  ot  Ilapi,  l'un  des  quatre  enîaut^  d'Horus. 
V.  <ANOï>i:. 

Cynocéphales  ou  mieux  Cynoscéphales,  colli- 
nes de  la  Grèce  (anc.  Thossalio),  situées  entre  Pharsale 
ot  Larisse,  dont  les  sommets  ressemblaient  à  des  tètes  de 
chien.  Victoires  de  Pélopidas  sur  Alexandre  do  Phèros, 
l'an  305  av.  J.-C,  et  du  consul  romain  Flamininus,  sur 
Philippe  V,  roi  do  Macédoine,  en  197  av.  J.-C. 

Cynocéphales  (bataillk  dk),  bataille  célèbre,  oii  lo 
consul  Quincli us  Flamininus  défit  complètement  Philippe V, 
roi  do  Macédoino  (197  av.  J.-C).  Philiiipe,  ayant  réuni 
toutes  sos  forces,  choisit  une  excellente  [losition  dans  les 
Cynocéphales.  Flamininus  marcha  aussitôt  dans  cotte  di- 
rection. Les  doux  armées  comprenaient  chacune  do  25.00G 
Ù2G.0O0  hommes.  Elles  se  battirent  avec  acharnement.  ITu 
mouvement  tournant,  exécuté  par  un  tribun  romain,  en- 
traîna la  déroute  des  Macédoniens.  La  perte  des  Homains, 
à  la  bataille  do  Cynocéphales,  no  fut  quo  d'environ 
700  hommes.  Colle  de  Philippe  s'éleva  ii  13.000  hommes, 
dont  8.000  morts  et  5.000  prisonniers  :  c'était  la  moitié 
do  son  armée,  ot  lo  prestige  do  la  phalange  macédonienno 
venait  do  s'évanouir  sans  retour,  .\battu  par  un  tel  revers, 
il  demanda  aussitôt  la  paix,  qu'il  obtint  a  do  dures  condi- 
tions :  il  no  devait  garder  que  la  Macédoine,  ot  il  pi-o- 
mettait  d'évacuer  toutes  les  villes  grecques,  de  payer  un 
tribut  annuel,  do  rendre  aux  Homains  leurs  prisonniers  et 
de  livrer  tous  ses  vaisseaux.  Co  traité  inaugurait  la  ruine 
de  la  Macédoine. 

CYNOCÉPHALIDÉS  {si,  sé)  n.  m.  pi.  Famille  de  mam- 
mil'èros  primates  caiarrliinicns,  comprenant  do  grands 
singes  do  formes  lourdes  ot  trapues,  rappelant  autant  les 
chiens  par  leur  allure  générale  quo  par  leur  faco  pi*o- 
jotéo  en  avant  ot  leurs  fortes  canines  saillantes.  —  Uu 

CYNOt  lilMULlDK. 

—  Encycl.  Les  cynocéphalidés  ont  la  queuo  moyenne  ou 
courte,  des  abajoues  ot  iios  callosités  fessièros.  A  l'exopp- 
tion  dos  cynopiihèquos  do  la  Malaisio,  tous  habitent  lAfri- 
quo.  Genres  principaux  :  cynocéphale  ot  monnon. 

CYNOCRAMBE  [si.  kranb')  n.  m.  Genre  do  nhytolacca- 
céos,  formé  par  une  petito  iierbo  médilorranoonno.  Syu. 

ilo  TIlICLYOltNi:. 


CYNOCRAMBÉ  —  CYPHELION 


CVNOCRAMBÉ,  ÉE  [si,  kran)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou 
QUI  se  rapporte  au  genre  cvnocrambe  ou  thélygone. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  Ae  plantes  dicotylédones,  formée  du 
seul  genre  cynocrambe  ou  thélygone.  —  t'/ie  cVNOCRiMBÉE. 

V.  THtXYGONÉKS. 

CYNOCTONE  (si)  n .  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
asclépiadées,  tribu  des  cvnanchées,  formé  aux  dépens 
des  cynantjues,  et  dont  l'espèce  type,  le  cynoclone  rose, 
habite  l'Asie. 

CYNODINE  (si)  a.  f.  Chim.  Substance  particulière,  décou- 
verte dans  le  chiendent. 

CYNODON  (si)  a.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères  car- 
nassiers, intermédiaires  entre  los  chiens  et  les  civettes,  et 
qui  vivaient  à  l'époque  tertiaire  éocéne.  (Les  cynodons  ou 
cynodictis  avaient  la  taille  du  renard  ou  du  loup  ;  leurs 
débris  se  trouvent  dans  les  lignites  de  la  Débruge  et  dans 
les  phospborites  du  Quercy,  où  ils  sont  le  plus  abondants  : 
eiimdon  inlei-medius.  cynodon  viverroides,  etc.) 

—  Bot.  Genre  de  la  famille  des  graminées,  tribu  des 
chloridées,  dont  l'espèce  type  est  connue  sous  le  nom  de 

CHIENDE.M  PIED-DE-POULE.  Il  Syn.  de  CYNODONTE. 

CYNODONE  (si)  n.  f.  MoU.  Genre  détaché  des  turbi- 
nelles. 

CYNODONTE  (si)  n.  m.  Genre  do  mousses,  comprenant 
quatre  espèces,  qui  croissent  abondamment  dans  les  ré- 
gions septentrionales  ou  montagneuses  do  l'Europe. 

CYNODONTEENS  {si,  ti-in)  n.  m.  pi.  Paléont.  Groupe  de 
reptiles  anomodontiens,  comprenant  les  ijalesaitrus,  cyno- 
dracons,  et  autres  genres  caractérisés  essentiellement  par 
leurs  grandes  dents  coniques.  —  Un  cvnodontien. 

EscTCL.  Suivant  la   conformation  des    narines,  les 

evnodontiens  ou  thénodontes  se  subdivisent  en  trois  tribus  : 
mononarialiens,  binariatiens  et  teclinariatiens.  Les  premiers 
ont  les  narines  externes  indivises  (genres  galestuirus,cyno- 
dracon  ciinochampse.  cijnosucluis,  nythosaiiriis ,  etc.).  Les 
seconds  ont  les  narines  externes  doubles  (genres  lycosnu- 
rus,  tigrisucims).  Les  troisièmes  les  ont  petites  et  vertica- 
les (genres  rhopalodon,  deulerosnurus). 

CYNOGALE  (si)  n.  m.  Genre  de  mammifères  carnivores, 
famille  des  viverridés,  comprenant  une  forme  intermé- 
diaire entre  les 
civettes  et  les 
loutres,  allongée, 
robuste ,  ayant 
des  pieds  courts 
à  cinq  doigts  à 
demi  palmés  et 
griffes  non  ré- 
tractiles. 

—  Encycl.  La 
seule  espèce  du 
genre  est  \ecyno- 
gale  de  Bennctt 


Cynoagle. 


Cynoglosse  : 
a,  coupe  de  la  fleur. 


ampalon  des  Malais),  longue  de  deux 
Kieds,  brune,  avec  la  tète  largo  et  plate,  le  museau  muni 
de  grandes  moustaches  jaunitres,  qui  vit  comme  les  1  outres 
à  Bornéo,  Sumatra  et  Maiacca. 

CYNOGLOSSE  (si)  n.  f  Genre  de  borraginées,  tribu  des 
cynoglossées ,  comprenant  près  de  soixante  espèces  des 
régions  tempérées  de  l'hémisphère 
nord. 

—  E.NCYCL.  Les  cynoglosses  sont 
des  herbes,  rarement  suffrutes- 
centes,  à  feuilles  alternes,  à  fleurs 
hermaphrodites,  ayant  un  ovaire 
divisé  eu  quatre  lobes  et  disposées 
en  cymes  unipares. 

La  cynogiosse  officinale,  abon- 
danteen  France,  à  fleurs  routes,  est 
cultivée  pour  sa  racine,  qui.  asso- 
ciée à  l'opium,  sert  à  préparer  les 
pilules  narcotiques  dites  «  de  cy- 
Doglosse  D . 

Quelques  espèces  de  cynoglosses 
sont  cultivées  dans  les  jardins, 
comme  plantes  d'agrément.  Telles 
sont  la  cynoglosse  à  fruits  glabres, 
à  feuilles  de  lin,  mais  surtout  la 
cynoglosse  printanière  (cynoglos- 
sum  omphalodes),  dont  les  jolies 
fleurs  bleues,  très  précoces,  font 
un    charmant    effet    en    bordures. 

CYNOGLOSSE.  ÉE  (si)  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte à  la  cvnoglosse. 

—  D.  f.  pf.  Tribu  de  borraginées,  ayant  pour  type  le 
genre  cynoglosse,  et  qui  comprend  vingt  genres.  —  Une 

CY-VOr.I,0SSÊE. 

CYNOGLOSSOÏDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  trichodesme. 
CYNOGRAPHIE  [si,  fi  —  du  gr.  kuàn,  kunos,  chien,  et 
graphein,  décrire)  n.  f.  Histoire  du  chien. 

CYNOMÈTRE  (si)  n.  m.  Genre  de  légumineuses-césalpi- 
niées,  tribu  des  copa'iférées,  comprenant  plusieurs  espèces 
qui  croissent  dans  les  régions  chaudes.  (Ce  sont  des  arbres 
à  feuilles  paripennées,  à  fleurs  réunies  en  grappes  axil- 
laires,  courtes  ou  ombelliformcs.  Lo  fruit,  qui  est  une 
gousse  monosperme,  donne  uno  huile  qui  est  employée 
contre  les  maladies  do  la  peau.) 

CYNOMOIR  (»i,  mo-ur')  n.  m.  Genre  de  plantes  parasites, 

de    la    famille 

desbalanopho- 

rées ,  type  de 

i&inbMaescy- 

nOTnoriées,Tcn- 

fermant    une 

seule   espèce , 

qui    croit   sur 

les  bords  de  la 

Méditerranée, 

et  qui  a  été  em- 
ployée long- 
temps pour  ses 

propriétés  hémostatiques,  n  On  dit  aussi  cynomorion.  Il 

Autre  genre,  syn.  do  cvNOMiiTRE. 
CYNOMORIÉ,  ÉE  («()  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 

pono  au  cvnurnoir.  , 

—  n.  f  pi.  Tribu  de  plantes,  do  la  famille  des  balano- 

phoréos.   ayant  pour  type    le   genre   cynornoir.   —    Une 

CY.NOMORIÉE. 


Cynamoir  ;  a,  fleur  gro88le. 


CYNOMORPHE  (s!  —  du  gv.  kuàn,  kunos,  chien,  et  mor- 
phè,  forme)  adj.  En  T.  do  zool..  Qui  ressemble  à  un  chien. 
CYNOMYIA  (si)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  brachy- 
cères,  famille  des  muscidés ,  comprenant  des  mouches 
d'assez  grande  taille,  qui  vivent  surles  cadavres.  (On  con- 
naît deux  espèces  do  cynomyia,  bleues  ou  violettes  ;  1  une 
habite  Java;  l'autre,  remarquable  par  sa  tête  jaune  d  or 
et  ses  ailes  brunâtres,  se  trouve  au  printemps,  en  Europe, 
sur  les  chiens  morts.) 

CYNOMYS  (si,  miss)  a.  m.  Genre  de  mammifères  ron- 
geurs, famille  des  sciuridés,  comprenant  des  formes  lourdes 
ressemblant  aux  marmottes,  mais  en  différant  par  la  pre- 
mière molaire  plus  grande,  par  la  présence  d'abajoues, 
par  le  pouce  des  pieds  antérieurs  bien  développé  et  muni 
d'une  grilîe.  .       ,  ■ 

—  Encyol.  Les  cijnomys,  vulgairement  nommés  c/iie?is 
de  prairie,  à  cause  de  leur  cri  ressemblant  à  un  jappe- 
ment, habitent  l'Amérique  septentrionale  et  centrale;  ils 
fouissent  en  commun  des  terriers  sur  de  très  grands 
espaces,  dans  les  plaines,  et  vivent,  ce  semble,  en  bonne 
intelligence  avec  nombre  de  serpents  à  sonnettes  et  de 
chouettes  (speohjlo  ciinicularia)  ;  leur  taille  est  colle  d'une 
petite  marmotte;  leur  fourrure  grise.  On  en  connaît  cinq 
espèces. 

CYNOPHILE  (si  —  du  gr.  kuôn,  kunos,  chien,  et  philos, 
ami)  adj.  Qui  aime  les  chiens. 

CYNOPHIS  (si,  fiss)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophidiens 
colubriformos,  famille  des  colubridés,  tribu  des  colubrinés, 
comprenant  des  couleuvres  très  allongées,  comprimées 
latéralement,  à  dos  arrondi,  à  tête  assez  courte.  (L'espèce 
type  du  genre  est  le  cynophis  de  Ceylan,  long  d'environ 
0»  30,  brun,  varié  de  jaune,  qui  a  toute  l'apparence  d  un 
petit  boa.  Comme  toutes  les  couleuvres,  ces  cynophis  ne 
sont  pas  venimeux.) 

CYNOPHONTIDE  n.  f.  Antiq.  Fête  argienne.  Psaméthé, 
fille  de  Cratippos,  roi  d'Argos,  avait  eu  d'Apollon  un  rtls. 
Elle  l'exposa,  et  il  fut  dévoré  par  des  chiens.  Le  père  de 
Psaméthé,  ayant  pénétré  la  cause  de  sa  douleur,  fit  périr 
sa  fille.  Apollon,  irrité,  envoya  une  peste  dans  le  pays. 
Pour  l'apaiser,  on  institua  cette  fête,  durant  laquelle  on 
tuait  tous  les  chiens  qu'on  rencontrait. 

CYNOPITHÈQUE  (si,  tèk')  n.  m.  Genre  de  mammifères 
primates  catarrhiniens,  famille  des  cynocophalidés,  com- 
prenant une  forme  malaise,  qui  diffère  des  vrais  cynoce- 
pliales  par  ses  formes  plus 
grêles,  sa  dentition  plus  fai- 
ble, sa  queue  réduite  à  un 
court  moignon.  (La  seule  es- 
pèce du  genre  est  le  cynopi- 
thèque  nègre,  tout  noir,  avec 
les  poils  du  sommet  de  la  tête 
relevés  en  huppe.  II  est  long 
d'environ  0"',60  et  habite  l'île 
de  Célèlies  et  les  Philippines.) 
CYNOPSOLE  n.  f.  Bot.  Syn. 

de   BALANOPUORE. 

CYNOPTÈRE  (si)  n.  m. 
Mamm.  Kspece  de  roussette, 
dans  la  famille  des  chéiro- 
ptères. 

CYNORCHIS  (si,  kiss)  n.  m. 
Genre  de  plantes,  do  la  fa- 
mille dos  orchidées,  tribu  des 
ophrydéos,  comprenant  plu- 
sieurs espèces  qui  croissent  à 
Madagascar  et  à  l'île  Mau- 
rice. (Le  cynorchis  fastigiata 
est  cultive  dans  les  serres.) 
CYNOREXIE  (si.  rè-ksi  — 
du  gr.  kuôn,  kunos,  chien,  et 
orexis,  faim)  n.  f.  Pathol.  Faim  canine.  Symptôme  de  la 
gastrite  chronique  ou  de  la  gastralgie. 

CYNORHINCHYON  (si,  ki-on)  n.  m.  Bot.  Nom  ancien  du 
glaïeul. 

CYNORHIZE  (si)  n.  f.  Genre  de  plantes  herbacées,  de 
la  famille  des  ombellifères,  tribu  des  peucédanées,  qui 
croissent  au  cap  do  Bonne-Espérance. 

CYNORRHODON  (si)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  fruit  des 
rosiers,  et  particulièrement  do  l'églantier.  (C'est  une  sorte 
de  coupe  d'un  rouge  vif,  qui  contient  de  nombreux  akènes. 
On  en  fait  parfois  des  confitures  ou  des 
conserves  ;  c'est  un  produit  légèrement 
tonique  et  astringent.) 

Cynosarge,  bourg  de  la  Grèce  an- 
cienne, qui  était  un  faubourg  d'Athènes. 
Les  cyniques  y  avaient  une  école.  Au 
milieu  s'élevait  un  autel  consacré  à 
Hêrakiès. 

CYNOSBATE  {si-no-sbat')n.  m.  Section 
des  petargonium. 

CYNOSCIADION  (si.  si-a)  a.  m.  Genre 
de  plantes,  de  la  l'amille  des  ombellifères, 
tribu  des  œnanthées. 

CYNOSURE  (si)  n.  f.  Genre  d'herbes      cynorrhodon. 
méditerranéennes,  de  la  famille  des  gra- 
minées, tribu  des  festucées.  (On  en  décrit  cinq  espèces, 
parmi  lesquelles  la  crételle  des  prés,  qui  fournit  un  bon 
fourrage.) 

CYNOSURE  (si  —  lat.  cynosura,  gr.  kunosoura,  proprem. 
.queue  do  chien  i,  )  adj.  En  T.  d'hist.  nat..  Qui  a  une  queue 
ou  un  appendice  qui  ressemlilo  à  une  queue   de  chien. 

CYNOSURE.  Myth.  gr.  Nymphe  du  mont  Ida,  uno  des 
nourrices  de  Zens".  Elle  fut  changée  on  une  étoile  de  la 
constellation  de  la  petite  Ourse. 

CYNOSURE 'do  Cynosure,  n.  mythol.)  n.  f.  Astron.  Nom 
donné  quelquefois  ù'ia  constellation  de  la  petite  Ourse. 

~  n.  f.  Fig.  et  par  antonomase.  Ce  qui  sert  do  guide  : 
Celle  doclrine  fut  la  cY.NOsuRK  de  nos  ancêtres. 

CYN020NE  (si  —  du  gr.  kuôn,  kunos,  chien,  et  ozein, 
avoir  do  l'odeur)  n.  f.  Odeur  du  chien.  (Peu  usité.) 

CYNTHIA  («in)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères  rhopa- 
loccros,  famille  des  nymphalidés,  comprenant  des  va- 
nesses  indiennes  à  tête  poilue,  aux  yeux  ovales,  à  mâ- 
choires très  longues.  'On  connaît  doux  espèces  do  cynthia  : 
l'une,  la  cynlhia  ArsinoU,  couleur  do  cuir  ondée  do  brun,  est 
très  commune  depuis  le  sud  de  l'Inde  jusqu'à  la  Papouasie 


Cynorchis  : 


476 

et  aux  Philippines  ;  l'autre,  la  cynthia  brota,  habite  le  nord 
de  l'Inde.  CV.  attaccs].)  il  Le  nom  de  cynlhin  a  été  donné 
également  à  un  genre  de  crustacés  et  est  synonyme  do 
siRiELLA,  et  aussi  à  des  genres  de  moUuscoïdos. 

Cynthiana,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  KentucUy), 
sur  lo  Licking,  affluent  de  l'Oliio  ;  6.015  hab.  Whisky 
renommé.  Celle  ville  fut  prise  par  les  confédérés  en  1862, 
et  reprise  par  los  fédéraux  en  1864. 

CYNTHIANA  (siii)  n.  m.  Cépage  américain. 

—  Encycl.  Le  cynthiana  ou  norton  est  considéré  par  les 
Américains  comme  leur  meilleur  raisin  à  vin  rougo.  Il  re- 
prend difficilement  de  bouture,  et  sa  maturité  est  plutôt 
tardive  en  France.  Sa  grappe,  de  grosseur  moyenne,  est 
assez  compacte  et  ses  grains,  petits,  sont  d'un  noir 
pruiné,  à  peau  épaisse  et  résistante. 

CYNTHIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  troximon. 

Cynthie,  dame  romaine,  qui  fut  la  maîtresse  do  Pro- 
perce. La  sincérité  qui  éclate  dans  les  vers  du  poète  ne 
permet  pas  de  douter  qu'il  n'ait  éprouvé  pour  elle  un 
amour  profond  et  passionné.  Cynthie,  plus  âgée  que  Pro- 
perce mourut  avant  ce  dernier  et  fut  enterrée  sur  les 
bords  de  l'Anio,  près  de  Tibur.  Elle  s'appelait  de  son  vrai 
nom  Hostia  et  était  petite-fillo  d'un  certain  Hostius,  qui 
écrivit  sur  la  guerre  d'istrie,  au  temps  de  Jules  César. 

CYNURE  (si)  n.  f.  Herbe  de  la  famille  des  composées, 
qui  croît  à  Madagascar. 

CynuRE.  Myth.  gr.  Fils  de  Persée,  qui  donna  son  nom 
à  la  Cynurie. 

CYNURÉNATE  (si)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  cynu- 
réiiique. 

CYNURÉNIQUE(si  —  du  gr.  kuân,  kunos,  chien,  et  ouron, 
urine)  adj.  Se  dit  d'un  acide  C"H-AzO'  -|-  H'O,  extrait  do 
l'urine  du  chien.  Svn.  KVNLKKNiQCE. 

—  ExcYCL.  Cet  acide  est  isonièro  de  l'acide  oxycincho- 
nique,  et  on  le  prépare  en  adduionnant  d'acide  chlorhydri- 
que  l'urine  de  chien  filtrée  :  après  vingt-quatre  heures,  les 
parois  du  vase  sont  couvertes  de  cristaux  d'acide  cynuré- 
nigue  impur.  On  les  affine  en  les  dissolvant  dans  1  ammo- 
niaque, décolorant  par  le  noir  animal,  et  précipitant  par 
l'acide  acétique.  L'urine  traitée  par  le  brome  abandonne 
également  un  précipité  jaune,  amorphe,  d'acide  cynure- 
nique.  L'acide  cynurénique,  chauffé  dans  un  courant  d  hy- 
drogène, se  transforme  en  cynurine. 

Cynurie,  région  située  au  S.  de  l'Argolide,  dont  les 
Argiens  et  les  Lacédémoniens  se  disputèrent  souvent  la 
possession.  —  Nom  donné  à  la  partie  méridionale  de  l'an- 
cienne Arcadie,  dont  los  villes  principales  étaient  Cynura 
et  Tyrée.  (Ses  habitants,  les  Cjnuriens,  se  disaient  au- 
tochtones du  Péloponèso.) 

CYNURINE  (si  —  du  gr.  kuôn,  kunos,  chien,  et  oiiron, 
urine)  n.  f.  Composé  basique  C'H'AzO,  extrait  de  l'urino 
du  chien.  'V.  cïNDF.ÉNlyUE. 

CYON  (si)  a.  m.  Genre  de  mammifères  carnassiers,  fa- 
mille des  canidés. 

—  Encycl.  Les  cyons  sont  des  chiens  asiatiques,  vivant 
par  troupes  dans  lés  endroits  les  plus  sauvages.  Ils  chas- 
sent en  installant  des  relais  qui  attendent  le  gibier  au 
passage,  attaquent  presque  tous  les  ruminants,  et  savent 
se  faire  respecter  des  grands  carnassiers,  tigres  et  pan- 
thères. Les  cyons  sont  surtout  diurnes  et  ne  donnent  pas 
de  la  voix. 

Cyparisse.  Myth.  gr.  Fils  de  Minyas  et  frère  d'Or- 
chomène.  Il  donna  son  nom  à  une  ville  du  Péloponèso, 
située  à  l'O.  de  l'Arcadie.  —  Jeune  homme  de  l'île  do 
Céos,  fils  d'Amiclée  ou  de  Télèphe,  et  favori  d'Apollon. 
(Il  voulut  se  donner  la  mort,  par  désespoir  d'avoir  tué  un 
cerf  qu'il  aimait.  Apollon  le  métamorphosa  en  cyprès.)  — 
Petite  ville  dé  Phoeide,  sur  le  Parnasse,  près  de  Delphes. 

CYPELLE  (si-pél)  n.  f.  Genre  d'herbes  bulbeuses,  de  la 
famille  des  iridacécs-ferrariées,  comprenant  plusieurs  es- 
pèces, qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale. 

CYPELLON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  chondre. 

CYPÉRACÉES  (si)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  monocoty- 
lédoucs,  qui  contient  les  souchets.  —  Une  cypékacée.  il  On 
dit  aussi  cypéroî'dêes. 

—  Encycl.  Les  ci/péracêes  forment,  après  les  graminées, 
dont  elles  partagent  l'aspect  général,  la  famille  la  plus 
importante  de  la  classe  des  glumacées  de  Brongniart.  Ce 
sont  des  herbes  ordinairement  vivaces,  à  rhizome  rameux, 
et  qui  habitent  les  lieux  humides  et  marécageux.  La  tige 
aérienne  n'a  qu'un  entre-nœud  bien  développé,  lo  der- 
nier, de  la  base  duquel  se  détachent  les  fouilles  tristiques, 
à  gaine  fermée,  à  limbe  rubané  et  rectinerve.  Les  fleurs, 
quelquefois  unisexuées,  forment  de  petits  épis  groupés 
do  diverses  façons;  elles  sont  trimères  et  plus  ou  moins 
complètement  dépourvues  de  périanthe  ;  la  fleur  femelle 
est  enfermée  dans  une  ulricule,  sorte  do  bractée  repliée 
de  manière  à  souder  ses  bords:  l'ovaire  uniloculaire  ne 
contient  qu'un  ovule  et  se  transforme  en  un  akène,  dont  la 
graine  contient  un  albumen  farineux.  (Ex.  :  laiches,  scirpes, 
îinaigi'eltes,  soitchels.) 

CYPÉRÉES  (si)  n.  f.  pi.  Tribu  des  cypéracées,  dont  les 
fleurs  hermaphrodites  sont  réunies  en  épillets  distiques 
imbriqués,  uniflores  et  nus.  (Leur  périanthe  est  nul,  leur 
fruit  est  un  caryopse;  la  tribu  a  pour  type  le  genre 
cyperus.)  —  Une  cYPliRÉE. 

CYPERITES  (si-pé-ri-tèss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  cypéra- 
cées  fossiles. 

CYPÉROIDÉES  n.  f  pi.  Bot.  Syn.  de  cypéracées. 

CYPERORCHIS  (si-pèr,  kiss)  n.  m.  Genre  d'orchidées,  de 
la  inbn  dos  vandées,  à  stigmate  proéminent.  (L'espèce 
type  [ry/ierorchis  elegans]  habite  l'Inde.) 

CYPERUS  (si-pé-russ)  n.  m.  Nom  scientifique  latin  du 
genre  soucllet. 

—  Encycl.  Les  cyperus  sont  des  herbes  à  chaume  sim- 
ple, do  la  famille  dos  cypéracées,  tribu  des  cypirées.  Leurs 
fleurs  forment  des  épillets  distiques,  rarement  solitaires. 
Le  fruit  est  un  caryopse.  Les  cinq  à  six  cents  espèces 
connues  sont  répand'uos  dans  toutes  les  contrées  du  globe. 
Quelques-unes  sont  nuisibles  aux  prairies;  d'autres,  au 
contraire,  sont  fort  utiles,  tel  le  célèbre  cyperus  ou  sou- 
cliet  à  papier  (papyrus  antiquorum). 

CYPHE  (sif)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type 
de  la  tribu  des  cypkinés. 

CYPHELION  (si)  n.  m.  Bot.  Section  du  genre  calicion, 
do  la  famillo  des  lichens. 


Cyphocrane  réduit  au  l/ij* 


477 

CVPHELLE  {si-f(H')  n.  f.  Genre  de  champifïnons  liprnoux, 
qui  croissent  sur  los  troues  (i"arl)res  ot  les  toits. 

CYPHELLE  (si-fèV)  n.  f.  Petite  fossette  orbiculaîro  ot 
boriltV'',  <iu'nii  romarnuo  à  la  surface  inforiouro  du  liiallo 
do  cortiiins  liclions. 

CYPHIE(sj-/'/)  u.  f.  Genre  d'horbos  drossées  ou  volubilos, 
dn  lu  fuMiilk)  dos  campanujacées-lobôliôes,  tribu  dos  cij- 
phii.'c.'!,  rnufonnant  uno  vinstaino  d'ospècos,  ([ui  croissent 
en  Afrique.  Il  Ou  dit  aussi  cypuion  n.  m. 

CYPHIÉES  (si)  u.  f.  pi.  Tribu  dos  campanulacôos.  — 
L'nc  CYriiiKi:. 

CYPHINÉS  (si)  n.  ni.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères, 
dont  le  genre  cyiilie  est  le  type,  et  qui  renferme  aussi  les 
dcrmalodcs,  mei/aloslytus,  hadropuSj  oxycercits,  etr.  —  f'ii 

CYIMIINIJ. 

—  Encycl.  I..0S  cyphitK'x  sont  do  grands  charançons, 
répandus  dans  les  régions  chaudes  du  globe,  surtout  en 
Amérir(ue.  Us  se  caractérisent  par  leurs  formes  robus- 
ten,  IcAiv  grande  taille  et  leur  livrée  verte  ou  métallique. 

CYPHOCARPE  (si)  n.  m.  Genre  de  campanulacéos,  tribu 
dos  o/pluées,  ù.  corolle  irrcf;:ulière,  présentant  au-dessus 
d'un  tut)o  court  un  limbe  bilabio.  (Les  cyphucarpes  sont 
dos  herbes  du  Cliili,  à  feuilles  alternes,  à  fleurs  axillaires.) 

CYPHOCRANE  [si]  n.  m.  Genre  d'insectes  orthoptères 
marcheurs,  famille  dosphasmidés,  comprenant  des  formes 
très  grandes,  à  ailes 
très  longues  chez  les 
mâles,  plus  courtes 
chez  les  femelles ,  à 
pattes  épineuses ,  à 
corps  cylindrique  et 
très  allongé. 

~  Encycl.  Les  c»/- 
phocranes  sont  les 
géants  entre  les  phas- 
mes,  et  ce  sont  les  plus 
grands  des  insectes; 
ils  atteignent  2S  centi- 
mètres de  long.  On 
en  connaît  quelques 
espèces,  des  régions 
chaudes  de  l'ancien 
inonde. 

CYPHODERIA  hi,  fîé) 
n.  m.  Genre  de  proto- 
zoaires amœbiens.,  fa- 
mille des  euglyphidés, 
comprenant  des  mi- 
cro-organismes, dont  la  gelée  constitutive  est  renfermée 
dans  une  coquille  calcaire  réticulée.  (Le  cyphodeha  vit 
dans  les  dépôts  vaseux  des  ruisseaux  d'Europe.) 

CYPHOÏTE  (si)  n.  f.  Miner.  Silicate  hydraté  naturel  de 
magnésie. 

CYPHOLOPHE  {si)  n.  ni.  Genre  d'urticacées,  tribu  des 
bœhmf'riées,  habitant  l'Océanie  et  la  Malaisie.  (Ce  sont 
des  arbustes  à  feuilles  opposées,  à  fleurs  monoïques  ou 
dioïques,  réunies  on  glomérules.) 

CYPHOMANDRE  (si)  n.  m.Genred'arbustes  de  la  famille 
des  solanacées,  voisin  des  solanées.  (Les  vingt-quatre 
espèces  connues  croissent  en  Amérique.) 

CYPHON  (si'fon)  n.  m.  Genre  d"insectes coléoptères,  type 
de  la  tribu  des  cyphoninés,  comprenant  de  petites  formes 
fauves,  ovales,  convexes,  pubes- 
centos,  à  antennes  longues  et  tines, 
dont  on  connaît  une  vingtaine  d'es- 
pèces, répandues  sur  le  globe,  sur- 
tout eu  Europe.  (Les  cyphons,  sou- 
vent confondus  avec  les  hélodes, 
vivent  au  bord  des  eaux  sur  diver- 
ses plantes,  notamment  sur  les  sau- 
les, dans  les  endroits  frais.) 

CYPHONAUTE  [si.  mW)  n.  m.  Ani- 
mal marin,  que  l'on  a  reconnu  pour 
éiro  la  forme  larvaire  d'un  bryo- 
zoairo  [memhranipoi'a  pilosa).  [Les 
cyphonautes  sont  de  petits  ani- 
maux marins  en  forme  do  cloche  à 
bords  comprimes,  recouverte  par  uno  coquille  à  deux  val- 
ves que  réunit  leur  bord  cardinal.] 

CYPHONÈME  ou  CYPHONEMA  (îi,  ne)  n.  m.  Genre  d'her- 
bes monophylles,  de  la  famille  dos  amaryllidacées,  habi- 
tant l'Afrique  australe.  (On  en  connaît  une  seule  espèce,  à 
fleurs  blanches  ot  vortes.) 

CYPHONINÉS  (s')  n.m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
malacodermos,  famille  des  da.scillidôs,  comprenant  les 
genres  lielodes,  parelodes,inicrocar(t,  cyphon,  prionocyphon, 
scirtes,  mesrirtes,  cctopria,  etc.  —  Un  cyphoniné. 

—  Encycl.  Tous  les  cyphonim'-s  sont  do  petite  taillo  ;  ils 
habitent  surtout  les  régions  tempérées  ot  boréales;  los 
adultes  vivent  sur  les  plantes,  au  voisinage  dos  eaux,  où 
se  développent  leurs  larves,  qui  s'abritent  sous  los  pierres 
à  demi  sulimergôes,  enfoncées  dans  la  vaso. 

GYPHONISME  (,îj',  nissm  —  gr.  fciiphonismos  ;  do  Uuphân, 
carcanj  n.  m.  Antiq.  gr.  Pilori,  exposition  publique  d'un 
criminel,  attaché  à  un  poteau,  les  mains  liées  sur  le  dos, 
le  cou  serré  dans  un  carcan. 

CYPHOPHTHALMIDÉ3  (si)  n.  m.  pi.  EaniiHo  d'arachni- 
des phalungidos,  comi)renant  des  formes  ;'i  longues  chéli- 
cùros,  à  pattes  courtes,  los  yeux  siLués  sur  un  mamclun 
conique.  —  Un  cYPiioPHTiiAi-MiDii. 

—  Encycl.  Le  gonro  type  de  celte  petite  famille  est  lo 
Ci/phonhllialmus.  avec  quelques  espèces  de  l'Europe  méri- 
dionale, telles  (|ue  \q cyphovhthatmus  diiricorius,  qui  rossoni- 
blo  à  un  chélifôro  et  vit  à  1  entrée  dos  grottes,  on  Carinthie. 

CYPH0PHTHALMU3  (  inuss)  n,  m.  Gonro  d'araclinides 
pli.ilritigiiles ,    lype   dn  la   famiUo   des    ci/idiopht/mlmidiKs. 

CYPHOSE  {si  '-  gr.  kiiphâsia;  de  /iru;)/(os,  convexe)  n.  f. 
Méd.  Gibbosité,  courbure  anormale,  à,  convexité  posté- 
rieure, do  la  colonne  vertébrale. 

—  Kncycl.  La  cyphose,  exagération  do  la  courbure  nor- 
male du  dos,  est  la  plus  commune  des  déviations  do  la 
colonne  vertélirale.  Dans  l'enfanco,  elle  est  lo  résultat  du 
rachitisme.  EHo  se  produit  souvent  au  moment  de  la 
croissance,  par  suite  do  la  prédominance  de  l'accroisse- 
ment dos  os  sur  celui  dos  muscles  et  des  ligaments.  Elle 
pont  aussi  ^tro  le  résultat  d'une  maladie  des  vertèbres  : 


Cyphon  (gr.  10  fois). 


arthrite  vertébrale,  mal  de  Pott.  Les  maladies  cachecli- 
sanles  :  la  tuberculose  pulmonaire,  le  cancer,  la  gastrite, 
l'entérite,  conduisent  aussi  à  la  cyphose  par  l'atfaiblisse- 
inent  du  système  musculaire  dorsal. 

Lo  traitement  s'adresse  à  la  cause  et  à  l'cfl'et.  D'une 
part,  c'est  le  traitement  de  la  maladie  causale  :  l'exercice 
au  grand  air,  les  frictions,  une  alimentation  substantielle; 
d'autre  part,  c'est  uno  gymnastique  ot  des  anparcils  or- 
thopédiques appropriés  et,  dans  certains  cas,  le  rodrosso- 
mont  sous  le  chloroforme  par  une  pression  énergique, 
maintenu  par  dos  sutures  des  lames  vertébrales  ou  par 
l'application  d 'ai)pareils  plâtres. 

CYPHOSOMEou  CYPHOSOMA  (si)  n.  m.  Genre  d'insec- 
tes coléoptères  sorricorues,  famille  dos  buprostidés,  com- 
prenant des  formes  très  voisines  des  capnodis,  dont  elles 
diffèrent  par  leur  corselet  dilaté  on  avant,  leurs  élytres 
moins  allongés  et  plus  larges  en  arrière.  (On  connaît  doux 
ou  trois  espèces  de  r//p/iosomrt,  habitant  l'Asie  occidentale 
et  la  région  circaméditerranéenne.  Toutes  deux  sont  d'un 
cuivreux  obscur,  avec  une  ligne  blanche  longitudinale  sur 
chaque  élytre.) 

CYPHOTIQUE  (si,  tik')  adj .  Qui  se  rapporte  à  la  cyphose. 
Il  Bassin  cypholique.  Bassin  anormal  dont  la  déformation 
est  corrélative  de  la  cyphose. 

C'H'PRlEfi.  [si'pré)  n.  f.  Nom  scientifique  des  mollusques 
du  genre  porcelaine. 

Gypre.  Géogr.  V.  Chypre. 

CYPRÉIDÉS  [si]  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  gasté- 
ropodes cténobranches,  renfermant  des  animaux  marins, 
carnassiers,  à  coquille  en  ovale  allongé,  à  spire  cachée, 
avec  ouverture  longue  et  étroite,  en  fente  avec  bords 
dentelés.  —  Vn  cypréidé. 

—  Encycl.  Les  cypréidés  ont  un  large  manteau  se  déve- 
loppant en  un  lobe  étalé  de  chaque  côté  sur  la  coquille; 
celle-ci  est  luisante,  comme  émaillée.  Chez  les  jeunes  indi- 
vidus, elle  est  plus  largement  ouverte  et  montre  sa  spire  ; 
plus  tard,  elle  change  de  forme,  et  l'ouverture  étroite  se 
termine  par  un  canal  à  chacune  de  ses  extrémités.  Les 
cypréidés  sont  répandus  dans  toutes  les  mers,  surtout 
dans  les  régions  chaudes. 

CYPRÈS  {si-prè  —  du  lat.  cypressus  ou  atpressus,  même 
sensi  n.  m.  Arbre  résineux,  possédant  un  bois  d'un  grain 
très  tin,  bois  en  outre  très  résistant  et  presque  incorrup- 
tible, se  polissant  très  bien,  il  Cyprès  du  Japon,  Nom  vul- 
gaire du  cryptomeria  Japonica.  Il  Petit  cypi'ès.  Nom  donné 
au  chmyiœajparis  Laivsouiuna,  arbre  voisin  des  cyprès,  ou 
encore  à  diverses  plantes(e((/)/ioc6mc/irt/Ha'ci//jrtrjssms,  etc.). 

Il  Cyprès  faux  thuya,  Nom  vulgaire  du  cnpressus  thuyoides. 

Il  Cyprès  pleureur  ou  Cyprès  de  Goa,  Nom  vulgaire  du  eu- 
pressus  f/lauca.  Il  Cyprès  chauve.  Nom  vulgaire  du  taxodier 
[taxodiùm  distichum),  grand  arbre  de  la  tribu  des  cupres- 
sinées,  qui  atteint  quelquefois  40  mètres  de  haut,  et  dont 
les  rameaux  caducs  portent  de  petites  feuilles  fausse- 
ment distiques,  d'un  vert  gai.  (Originaire  des  lieux  maré- 
cageux de  l'Amérique  du  Nord,  il  s'est  assez  bien  accli- 
mate autour  de  Paris;  son  bois  rougeâtre,  résistant  bien 
à  l'eau,  est  utilisé  pour  les  charpentes  de  navires.) 

—  Enxycl.  Bot.  Les  cyprès  sont  des  arbres  monoïques, 
dont  le  strobile  subsphérique,  formé  d'un  petit  nombre 
d'écaillés,  dissémine  des  graines  ù 
cotylédons  peu  nombreux  (ordinai- 
rement 2,  souvent  3  ou  4);  leurs 
feuilles  sont  décussées,  étroitement 
imbriquées  et  squaraiformcs.  On 
en  connaît  une  quinzaine  d'espèces, 
des  régions  chaudes  et  tempérées 
do  l'hémisphère  nord  :  le  cyprès 
commua  {cxipressus  sernpei'virens), 
originaire  d'Orient,  avec  une  variété 
horizontale  et  une  variété  pyi'ami- 
dale,  peu  résistant  sous  le  climat 
parisien;  le  cyprès  funèbre (c»/)r('s- 
SHS  ftinebris),  originaire  de  Chine; 
le  cyprès  à  gros  fruit  (cupressus  ma- 
Ci'ocarpa),  à  croissance  rapide  et 
plus  résistant  aux  hivers  parisiens. 
Los  cyprès  sont  souvent  plantés  en  avenues  comme  brise- 
vent.  Leur  bois  excellent  est  employé  en  ébénisterio  et 
pour  faire  des  pieux  de  clôture,  et  lait  l'objet  d'un  com- 
merce important.  Leurs  fruits  ou  noix  de  cyprès  sont  quel- 
quefois utilises  comme  astringents. 

—  Archéol.  Très  longtemps,  lo  bois  de  cyprès  passa  pour 
incorruptible;  aussi  compta-t-il,  pondant  l'antiquité  et  lo 
moyen  âge,  parmi  les  essences  les  plus  rochercnées  pour 
la  tabletterie,  l'ébénisterio  et  la  construction.  Il  semble 
qu'au  xiv»  siècle,  cet  arbre,  répandu  surtout  dans  la  région 
méditerranéenne,  couvrait  de  véritables  forêts  uno  partie 
do  la  Guyenne,  aux  alentours  de  Bordeaux.  Les  Anglais, 
alors  maîtres  du  pays,  se  faisaient  donner  par  lo  garde  de 
la  foret  une  branche  de  cyprès  en  hommafi;o,  pour  la  rap- 
porter dans  leur  pays  comme  uno  curiosfté  rare.  Cepen- 
dant, le  cyprès  que  Von  trouvait  alors  en  France  semblait 
venir  de  Grèce,  particulièrement  do  Candie. 

—  Mœurs,  coût,  et  litt.  Le  cyprès  est  un  arbre  funé- 
raire quo  l'on  plante  autour  dès  tombes.  Par  suite,  en 
littérature  et  surtout  en  poésie,  on  dit  quelquefois  :  les 
cyprès  pour  signifier  la  mort,  lo  deuil,  la  tristesse.  Chan- 
ger les  lauriers  en  cyprès  signifie  Changer  la  victoire  en 
deuil,  faire  trouver  la  mort  au  sein  de  la  victoire. 

CYPRIAQUE  {si-pri-ak')  ou  CYPRIQUE  {si-prik')  adj. 
Antiq.  t^ui  appartient  à  Cypre  (Chypre)  ou  îi  Aphrodite, 
déesse  de  Cypre  :  Le  culte  cypriaque  ou  cypriqdk. 

Cypriaques  (les),  poème  cyclique  grec,  qu'on  attri- 
buait à  Stasinos,  de  Salamine,  en  Chypre.  —  Lo  poème 
comprenait  onze  livres.  Il  racontait,  dans  un  récit  suivi, 
les  événements  de  la  guerre  do  Troie  antérieurs  à  l'action 
do  Y  Iliade,  on  faisant,  d'ailleurs,  beaucoup  d'emprunts  aux 
poèmes  homériques.  A  ses  récits  l'autour  mêlait  des  consi- 
dérations théologiques  ot  philosophiques.  Il  décrivait  aussi 
avec  complaisance  los  amours  d'Hélène.  Il  no  reste  des 
chants  cyprions  que  quelques  fragments. 

CYPRIDÉS  (si)n.  m.  pi. Famille  do  crustacés  ontomostra- 
cés  ostracodos,  comprenant  les  cypris  ot  autres  formes  A 
carapace  minco,  à  antennes  antérieures  munies  do  soies, 
les  inférieures  modifiées  en  wattos,  les  yeux  ordinairement 
réunis.  (Les  cypridés  sont  do  petits  animaux  aquatiques, 
dont  lu  plupart  habitent  la  mer.  Genres  principaux  :  cypris, 
candona,  pontocypria.)  —  Un  cYi'innii. 


CyprOs. 


CYPHELLE   —   CYPRINIDES 

CYPRIDINE  OU  CYPRIDINA  (si)  n.  f.  Genre  do  crustacés, 
type  de  la  famille  des  cypridinès,  comprenant  de  petits 
aiimiaux  marins,  dont  les  nombreuses  espèces  sont  répan- 
diH^s  dans  lu  Méditerranée,  les  océans  Indien  et  Pacifique. 

CYPRIDINIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Famille  do  crustacés  ento- 
mostracés  ostracodos,  comprenant  les  genres  cypridine, 
philomeles,  asierope,  bradycinctus,  et  autres,  caractérisés 
par  la  carapace  cchancréo  en  avant  pour  donner  passage 
aux  antennes,  et  par  l'abdomen  composé  de  deux  larges 
lamelles  munies  de  crochets  en  arrière.  —  Un  cypridinidk. 

—  Encycl.  Les  cypridinidés  sont  do  petits  animaux  ma- 
rins, qui  se  nourrissent  surtout  des  cadavres  de  poissons 
et  autres  débris.  Cette  famille  comprend  de  très  nombreux 
représentants  fossiles  dans  les  divers  étages  du  carbo- 
nifère, avec  les  genres  actuels  ou  éteints  :  cypridine, 
cypridinelle ,  ci/pridelline ,  cypridelle ,  cypretle ,  lyprosis , 
cyptosi}ie,  les  lieux  derniers  palcozoïques,  etc. 

Cyprien,  ENNE(.si-pn"-i?j,  en')  n.  Syn.  de  Cypriot,  otk. 

—  adj.  Se  disait  par ticulièrem.  d'un  pied  de  vers  composé 
d'une  brève,  d'une  longue,  de  deux  brèves  et  dune  longue. 

Cyprien  (Thascius  Caîcilius  Cyprianus),  évêque  et 
martyr,  né  probablement  à  Carthage  au  commencement 
du  HP  siècle,  mort  en  258.  Issu  d'une  famille  sénatoriale, 
il  reçut  une  brillante  éducation  et  professa  lui-même  la 
rhétorique  avec  éclat.  A  trente-cinq  ans,  il  fut  converti 
à  la  foi  chrétienne  par  un  prêtre  de  Carthage  nommé 
Cascilius.  dont  il  unit  le  nom  au  sien,  et  reçut  le  baptême 
en  246.  II  vendit  ses  biens  et  en  distribua  le  prix  aux  pau- 
vres. Retiré  dans  la  solitude,  il  se  livra  à  l'étude  de  l'Ecri- 
ture et  des  écrivains  ecclésiastiques,  principalement  de 
Tertullien.  A  la  mort  de  Donat,  évoque  de  Carthage  (248), 
le  peuple  obligea  Cyprien  à  accepter  l'épiscopat.  Convo- 
quant de  nombreux  conciles,  Cyprien  s'efl'orça  de  répri- 
mer la  mollesse  qui  avait  envaîii  l'Eglise  d'Afrique.  Lors 
de  la  persécution  de  Dèce  (250)  il  y  eut  des  apostasies; 
nombreux  surtout  furent  ceux  qui  achetèrent  à  prix  d'ar- 
gent des  certificats  de  paganisme  {hbellos).  Cyprien  se 
réfugia  dans  une  retraite  ignorée,  d'où  il  ne  cessa  de  cor- 
respondre avec  les  fidèles.  Quand  il  put  se  montrer  en 
public,  à  la  fin  de  la  persécution  (251),  il  trouva  l'Eglise 
d'Afrique  profondément  divisée.  Il  réunit  un  concile  à 
Carthage,  mais  ne  put  empêcher  un  schisme  de  se  pro 
duire,  à  l'instigation  de  Fortunatus,  sacré  évêque  par  les 
opposants  Felîcissimus  et  Novatus.  Ce  fut  ce  dernier  qui 
donna  son  nom  au  parti,  lequel  s'appela  le  parti  des  iiova- 
tiens.  Novatus  ne  craignit  pas  d'aller  à  Rome,  braver  le 
pape  saint  Corneille,  qui  s'était  prononcé  contre  lui.  Saint 
Cyprien  fut  moins  heureux  dans  la  querelle  des  rebap- 
tisants. Le  baptême  donné  par  les  hérétiques  devait-il 
être  renouvelé  comme  nul"?  L'évêque  de  Carthage  soutint 
l'affirmative,  avec  une  vivacité  excessive.  Mais  le  pape  tint 
bon,  et  saint  Cyprien  ne  put  faire  prévaloir  son  sentiment. - 
La  persécution  de  Gallus  etde  Valérien  mit  fin  à  la  dis- 
cussion. Saint  Cyprien  confessa  sa  foi  devant  le  proconsul 
Aspasius  Paternus  et  fut  exilé  à  Curube,  petite  ville  du 
nord  de  l'Afrique.  Rappelé  par  lo  successeur  de  Paternus, 
Galère  Maxime,  il  subit  un  nouvel  interrogatoire  et  fut  dé- 
capité le  14  septembre  258.  Saint  Cyprien  est  un  des  plus 
illustres  Pères  de  l'Eglise  latine.  Il  a  laissé  soixante-seize 
lettres.  Les  plus  remarquables  parmi  ses  nombreux  ouvra- 
ges sont  les  traités  :  De  idoloru/n  vanitate  ;  De  unitate  Ec~ 
clesix  ;  De  lapsis;  De  exhortatîone  martyrii.  Son  style  est 
net,  précis  et  vigoureux. —  Fête  le  Ifi  septembre. 

CYPRIENNE  [si-pri-èn')  n.  f.  Archéol.  Vêtement  quo  por- 
taient les  femmes  italiennes  au  xiv*  siècle. 

—  Encycl.  La  cyprienne  éXaXt  uno  longue  robe  ajustée, 
sans  plis,  à  corsage  décTilleté  très  bas,  en  carré,  avec 
manches  larges;  une  série  de  boulons  descendait  du  haut 
en  bas  sur  le   devant.  Ces  robes  immo- 

listement  décolletées  furent  un  sujet  de 
1  rmon  pour  plus  d'un  prédicateur,  qui 
lonnait  autant  contre  lo  luxe  do  leurs 
boutons  faits  do  gemmes  et  de  perles  quo 
contre  leur  coupe. 

CYPRIÈRE  {si)  n.  f.  Lieu  planté  de  cy- 
près. 

CYPRIN  ou  CYPRINUS(sj',  nuss  —  dugr. 
ktipiinos,  carpe)  n.  m.  Nom  scientifique 
dos  poissons  du  genre  carpe. 

—  Ency'cl.  Lo  genre  cyprin  so  carac- 
térise essentiellenVent  par  la  tête  forte, 
la  bouche  peu  fonduo,  ordinairement 
munie  de  quatre  barbillons,  l'onerculo 
strié,  la  nageoire  dorsale  précédée  d'un 
rayon  osseux,  la  nageoire  anale  armée 
d'un  fort  aiguillon.  Il  comporte,  outre  les 
carpes  proprement  dites,  le  sous-genro 
carassin,  caractérisé  par  l'absence  de  bar- 
billons. D'une  façon  générale,  lo  ncm  do 
"  cyprin  »  s'applique  à  noml)ro  do  poissons  appartenant  à 
la  famille  des  cyprinidés,  comme  au  poisson  rouge,  dit 
<•  cyprin  do  Chine  »,  qui  est  lo  carassin  doré.  Lo  cyprin  ù 
cuir  est  la  carpe  à  cuir;  le  cyprin  Anne-Caroline,  la  carpo 
commune  ;  le  cyprin  bouche  on  croissant,  lo  choudrostomo 
nase  ;  le  cyprin'hachette,  l'ablette  hachette  ;  le  cyprin  large, 
la  brème  bordelièro,  comme  lo  cyprin  niugile  ;  le  cyprin  ro- 
(enude,  le  rotengle;  le  cyprin  rougeùtro.lo  gardon;  le  cyprin 
siM-iulaire,  la  carpe  à  miroir;  lo  cyprin  strié,  la  car^je  do 
Kolbir  ;  le  cvprin  lauchor,  la  tanche  ;  lo  cyprin  vandoise,  lo 
chevesne  vàndoiso  ;  le  cyprin  verdûtro,  la  carpe  commune. 

CYPRINE  ou  CYPRINA  (si)  n.  f.  Genre  do  mollusques, 
type  de  la  famillo  des  ci/prinidt's,  renfermant  des  formes  ;i 
coquille  ovalo  ou  en  cœur  ou  ar- 
rondie, convexe,  revêiuo  d'un  épi- 
dormo  épais,  ot  ayant  ses  bords 
lisses.  (Les  cypriiios  iiabitent  les 
mors  do  riiémisphèro  nord.) 

CYPRINE  (ai)  n.  f.  Silicate  natu- 
rel appartenant  au  genre  grenat. 
(C'est  uno  variété  d'idocraso  do 
couleur  bleu  do  ciol,  qu'on  trouve  ù  Cyiuiiu'. 

Souland.  en  Norvège,  et  qui  a  été 

ainsi  appelée  parce  qu'on  a  attribué  sa  couleur  ù.  la  pré- 
sence d'une  potiio  quantité  d'oxydo  do  cuivre.) 

Cyprins.  Mythoi.  V.  Cvpms. 

CYPRINIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Moll.  Famille  do  mollusques 
lamollibranchessiphonions,  comprenant  des  animaux  ma- 
rins à  manteau  ôpuis,  ù  branchies  inégales.  i\  pied  mnssit 


Dame  v*t«o 
d'une  cypriciiiift 


CYPRINODON   —   CYRENE 

et  sillonné  en  dessous,  à  coquille  épaisse  avec  valves  éga- 
les, non  nacrée  à  Tintérieur.  —  Un  ctprinidé. 

—  Icht^'ol.  Famille  de  poissons  physostomes,  compre- 
nant les  carpes,  les  tanches,  les  ablettes,  et  autres  pois- 
sons d'eau  douce,  à  corps  épais,  comprimé  latéralement, 
à  mâchoires  faibles,  sans  dents,  celles-ci  n'existant  que 
sur  les  os  pharyngiens. 

—  Encycl.  Nioli.  Les  cyprimdcs  sont  répandus  dans  les 
mers  de  l'hémisphère  boréal,  les  formes  fossiles  apparais- 
sent dans  le  crélacé.  Genres  principaux  :  cyprine,  pyqo- 
cardia,  veniella,  vetiilicardia,  isocaraia,  Ubitina,  coraÛio- 
phaga,  etc. 

—  Ichtyol.  I^es  ct/prinidés  sont  abondamment  répandus 
dans  les  eaux  douces  de  l'ancien  monde;  ils  les  aiment 
calmes,  qu'elles  soient  courantes  ou  dormanies.  Générale- 
ment herbivores,  sans  moyen  d'attaque,  ils  sont  la  proie 
des  autres  poissons  et  ieur'espèce  ne  subsiste  que  grâce  à 
leur  fécondité  prodigieuse.  Cest  pour  cette  raison  que  la 
carpe  fut  consacrée  à  Vénus,  dont  on  lui  donna  le  nom. 
Dès  l'époque  tertiaire,  les  cyprinidés  sont  représentés  par 
les  genres  actuels  et  aussi  quelques-uns  éteints.  Les  genres 
principaux  des  cyprinidés  sont  :  carpe,  carassin,  tanche, 
oarf/eait,  goujon,  'aidopyge,  bouvière  ou  rhodeus,  brème, 
blirra^  peiecus,  aspe,  leucaspius,  ablette,  leticiscus  {gai'don 
et  chevesne),  telesles,vairo7i,  choridrostome,  catostome. 

CYPRINODON  {si^  n.  m.  Genre  de  poissons  phvsostomes, 
famille  des  cyprinodontidês,  comprenant  de  petites  formes 
à  bouche  horizontale,  étroite,  à  dents  pointues  sur  une 
seule  rangée,  à  écailles  larges. 

—  Encycl.  Les  cyprinodons  sont  des  habitants  d'eaux 
saumûtres  :  on  en  connaît  une  dizaine  d'espèces,  répandues 
dans  les  régions  désertiques  et  arides  de  l'hémisphère 
boréal,  en  Europe  comme  en  Syrie  et  en  Ethiopie,  en  Cali- 
fornie et  au  Texas.  Les  nageoires  ventrales,  comme  pour 
beaucoup  de  poissons  des  sables,  disparaissent  souvent. 
petits  et  oxtraordinairement  agiles,  les  cyprinodons  na- 
gent par  troupes  :  ils  sont  vivipares. 

CYPRINODONTIDÉS  {si)  n.  m.  pi.  Famille  de  poissons 
phvsostomes,  caractérisés  par  l'absence  de  barbillons,  la 

Îtrèsence  de  dents  au  pharynx  et  aux  mâchoires,  la  tête  et 
0  corps  couverts  d'écaillés.—  Un  ctprinodontidr. 

—  Enctcl.  Les  cyprinodontîdcs  sont  ordinairement  vivi- 
pares ;  leurs  dents  pha- 
ryngiennes sont  seules 
en  velours;  leur  nageoire 
dorsale  est  très  rejetée 
en  arrière  ;  ils  habitent 
les  eaux  douces  des  ré- 
gions chaudes  et  tempé- 
rées. Genres  principaux  : 
anableps ,  psecilia,  ores- 
lias,  cyprinodon,  liaplo- 
chilus,  fundulus. 

Cypriot,  OTE  n.  et 
adj.  Syn.  de  Chypriot, 
orE. 

CYPRIPÈDE  (si)  n.  m. 
Genre  d'orchidées,  type 
de  la  tribu  des  cypri- 
pédiées,  comprenant  une 
vingtaine  d'espèces,  qui 
croissentdans  les  régions 
chaudes  et  tempérées  de 
l'hémisphère  nord.  (Les 
cypripèdes  ont  des  fleurs 
de  grande  taille,  d'un© 
beauté  remarquable  ;  ils 
sont  recherchés  comme  plantes  d'ornement.  Ils  doivent 
leur  nom  scientifique,  comme  leur  nom  vulgaire  [sabot  de 
Vénus],  à  la  forme  de  leurs  fleurs.) 

GYPRIPÉDIÉ.  ÉE  {$i)  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte au  cypripède. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  orchidées, 
ayan:  pour  type  le  genre  cypripi-.dc , 

caractérisée  par  trois  élamines  et  \\\\V\i1i 

un  stylo  divisé  en  trois  régions.  vWWMM^  f, 

Une  CTPRIPÉDIÉE. 

CYPRIQDE  adj.  Antiq.   Syn.   de         /^^^^^^W/ 

CVI'KIAQLK. 

CYPRIS  (si-priss)  n.  f.  Genre  de 
crustacés,  type  do  la  famille  des  cy- 
pridés,  comprcnantdcs  formes  d'eau 
doaco  ou  salée,  caractérisées  par 

leurs  antennes  supérieures  à  Ion-        Cypris  (gr.  15  fois). 
gTies  soies,  la  brièveté  du  palpe  des 

pattes-mâchoires.  fLes  cypris  sont  représentés  en  Europe 
par  de  nombreuses  formes,  fréquentant  surtout  les  eaux 
douces.  Les  cypris  sont  les  monocles  des  anciens  auteurs.) 

Cypris.  Myth.  gr.  Un  des  surnoms  de  l'Aphrodite 
grecque,  dont  hérita  la  Vénus  latine.  On  appelait  ainsi 
cotte  déesse,  parce  que.  suivant  la  légende,  elle  était  née 
de  l'écumo  des  flots,  près  de  Tilo  de  Chypre  ou  Cypre,  et 
parce  que,  dans  cette  île,  plusieurs  sanctuaires  célèbres 
lui  étaient  consacrés  (à  Papbos,  Amathonte,  etc.).  [Cer- 
tains poètes  français  ont  écrit  Cyprine;  mais  la  vraie 
forme  est  Cypris  (gr.  Kupns).] 

CYPRITE  n.  f.  Miner.  Syn.  decnAi.cosiNE. 

Cypbus,  nom  ancien  do  l'Ile  de  Chypre. 

CYPROSITE  [Si)  a.  f.  Miner.  Sulfate  hydraté  naturel  de 
fer. 

CYPSËLE  'ii)  n.  m.  Ornith.  Nom  scientifique  du  martinet. 

CYPSÉLÉE  'si)  n.  f.  Genre  d'herbos  annuelles  de  la  fa- 
mille des  Hcoidéos,  tribu  des  aizoïdées,  renfermant  une 
seijlo  espèce,  qui  croit  à  Saint-Domingue. 

GypsÉLIDES  (dynastie  des),  dynastie  corinthienne, 
fon'lée  par  Cvpsélos  au  milieu  du  vu*  siècle  av.  J,-C.  Le 
plu^  célèbre  '/es  Cypsélidcs  est  Périandre,  fils  de  Cypsélos. 

CYPSÉL1DÉ3  (*0  n.  m.  pi.  Famille  d'oiseaux  passe- 
reaux lissirostres.comprcnant  les  martinets  et  salanganes, 
girnrcs  ressemblant  aux  hirondelles,  à  ailes  longues,  étroi- 
tes, falquécs,  ù.  tarses  courts  et  emplumés,  à  queue  n'ayant 
que  dix  rectricos.  —  Un  cypsrliijk. 

—  E.scvci..  Par  la  forme  do  leurs  ailes  à  bras  court  et 
à  main  très  longue,  comme  par  celle  de  leur  queue,  les 
cypsélidcs  «o  rapprochent  iMjaucoup  pins  dos  trochilidés 
que  des  hirundinidé».  Tous  sont  criards,  volent  très  bien 
et  trèM  vite,  et  vivonl  et  nichent  oo  grandes  troupes; 


Cj-pripèdes  :  1.  Calceolus; 
2.  Sanâerianiim. 


leurs  nids,  maçonnés  ou  faits  de  débris  végétaux,  sont 
agglutinés  avec  leur  salive  visqueuse.  On  divise  les  cyp- 
sélidés  en  deux  tribus  :  cypsrlincs  et  chxturinés. 

CYPSÉLINÉS  (si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux,  famille  des 
cypselî'lrs.  roiiiprenant  les  genres  martinet  ^rypse/its),  sa- 
langane {coloculia)   et  dendrochélidon.  —  Dn  CYPsriLiNÉ. 

CYPSÉLODONTE  (si)  n.m.  Genre  de  sou-s-arbrisseaux, 
de  la  famille  dos  composcos-inuloïdées,  qui  croit  au  Cap. 

CYPSÉLOMORPHES  (si)  n.m.  pi.  Groupe  d'oiseaux  passe- 
reaux, qui  réunit  les  oiseaux-mouches,  les  engoulevents  et 
les  martinets.  (  Cette  division  des  cypsélomorphes,  dite  aussi 
i<  des  macrochiros  »,  n'a  pas  été  généralement  adoptée.)  — 
Un  cypsklomorphe.  V.  fissirostres,  et  ti;nuirostkes. 

Cypsélos,  tvran  de  Corinthe  (vn«  s.  av.  J.-C).  Par  son 
père  Eéiion,  il  était  d'humble  origine;  mais,  par  sa  mère 
Labda,  il  appartenait  à  la  famille  royale  des  Bacchiades. 
L'oracle  de  Delphes  annonça  que  l'enfant  né  de  Labda  se- 
rait fatal  aux  siens.  Aussi  les  Bacchiades  résolurent-ils 
de  tuer  cet  enfant  dès  sa  naissance.  Sa  mère  le  cacha  dans 
un  coffre  (gr.  xu^-i).!])  ;  c'est  l'origine  de  son  nom,  suivant 
Hérodote.  Devenu  grand,  Cypsélos  se  mit  à  la  tôte  du  parti 
démocratique,  chassa  les  Bacchiades,  et  s'empara  du  pou- 
voir (vers  G5S).  II  rendit  Corinthe  très  puissante,  régna  plus 
do  trente  ans,  et  eut  pour  successeur  son  fils  Périandre 
(vers  G28).  On  consacra  à  Olympie,  dans  le  temple  de  Héra, 
le  coffre  où  Cypsélos  avait  été  cache  à  sa  naissance.  Au 
second  siècle  de  notre  ère,  Pausanias  vit  encore  à  Olympie 
ce  singulier  ex-voto.  En  raison  de  la  beauté  du  travail,  et 
aussi  de  son  ancienneté,  le  coffre  de  Cypsélos  était  célèbre 
chez  les  Grecs. 

CYPSELUS  (si-psé-luss)  n.  m.  Nom  scientifique  des  oi- 
seaux du  genre  martinet. 

GYPTONISME  [si,  7tissm' —  gr.  kiiptonismos ;  de  kuptein, 
être  penché)  n.  m.  Antif(.  Supplice  qui  consistait  à  placer 
le  patient  dans  une  cage  de  bois  de  petite  dimension,  où  il 
était  obligé  de  tenir  son  corps  courbé. 

Cyr  ou  Gyrique  (saint),  martyr  de  Tarse,  en  Cilicie, 
au  IV"  siècle.  C'était  un  enfant  de  trois  ans.  Arraché  des 
bras  de  sa  mère,  sainte  Juliette,  la  tradition  rapporte  qu'il 
no  cessa  de  crier  :  «  Je  suis  chrétien!  »  jusqu'à  ce  que  le 
bourreau  lui  eut  brisé  le  crâne,  en  le  précipitant  à  terre. 
Fête  le  16  juin.  —  Un  autre  saint  Cyr,  d'abord  médecin, 
puis  moine,  souffrit  le  martyre  à  Alexandrie,  en  311.  Fôto 
le  31  janvier. 

Cyrano  de  Bergerac  (Savinien  de),  cinquième 
enfant  d'Abel  I"dc  Cyrano,  sieur  de  Mauvières,  Bergerac 
et  Saint-Laurent,  écùyer,  et  d'Espérance  Bellanger,  na- 
quit à  Paris  en  1619,  dans  la  paroisse  Saint-Sauveur.  A 
sept  ans,  en  compagnie  de  Henri  Lebret,  plus  tard  prévôt 
du  chapitre  cathédral  de  Montauban,  qui  se  lit  son  bio- 
graphe, Cyrano  commença  ses  études  chez  un  curé  do 
campagne,  et  les  conti- 
nua au  collège  do  Beau- 
vais  jusqu'en  1637.  L'an- 
née suivante,  il  assista 
au  siège  do  Mouzon,  en 
qualité  do  garde-noble, 
sous  les  ordres  du  capi- 
taine Carbon  de  Castel- 
jaloux,  fut  blessé,  se  ré- 
tablit promptement,  et 
entra  dans  les  gendar- 
mes du  prince  de  Conti. 
Mais,  en  1640,  il  reçut 
devant  Arras  un  terrible 
coup  d'épée  à  la  gorge  et 
termina  là  sa  courte  car- 
rière militaire.  De  retour 
à  Paris,  il  suivit  de  vive 
force  le  cours  privé  de 
Gassendi,  dont  les  leçons 
firent  de  lui  un  libertin. 
En  1653,  entré  comme  do- 
mestique chez  le  duc  d'Ar- 
pajon,  qui  le  logea  dans  son  hôtel  du  Marais,  il  fut  frappé 
à  la  tête  par  une  pièce  de  bois  détachée  de  la  toiture, 
accepta  l'hospitalité  de  Tanneguy  Regnault  des  Bois- 
Clairs,  grand  prévôt  do  Bourgogne  et  de  Bresse,  passa 
chez  lui  quatorze  mois  et,  se  sentant  mourir,  se  fit  trans- 
porter chez  un  de  ses  cousins,  Pierre,  où  il  s'éteignit  cinq 
jours  après  (1655). 

Cyrano  emprunte  ses  tendances  aux  groupes  des  liber- 
tins, ici  philosophes  hardis,  là  galantms  de  ruelles,  là 
encore  goiutres  do  cabarets;  et  de  ce  mélange  de  liberti- 
nage, de  précieux  et  de  burlesque,  naît  sou  œuvre  souvent 
bizarre,  mais  toujours  intéressante.  Ses  Lettres,  parfois 
jeux  d'esprit  sans  grande  valeur,  se  haussent  en  certaines 
rencontres  à  l'article  polémique  virulent  [contre  Mont- 
flrAiry,  contre  d'Assoiicy,  contre  Scarron),  ou  au  plaidoyer 
éloquent  {contre  les  nu'deciiis,  pour  et  contre  les  sorcih's, 
contre  les  Frondeurs).  —  Sa  comédie,  le  Pédant  joué,  dans 
laquelle  il  drapo  son  ancien  régent  Granger,  est  à  noter 
en  ce  qu'il  a  introduit  au  théâtre  le  pay.san  ;  sa  tragédie, 
la  Mort  d'Agrippine,  en  ce  qu'il  a  pris  la  scène  pour  une  tri- 
bune, d'où  Séjanussert  do  porte- paroles  aux  libertins  de  son 
temps.  Son  Autre  monde,  voyage  imaginaire  aux  régions 
do  la  Lune,  du  Soleil,  et  dans  le  royaume  des  Oiseaux, 
pose  et  parfois  résout  avec  hardiesse  de  graves  questions 
sociales  et  scientifiques.  Il  a  laissé  un  Fragment  de  phy- 
sique et  quelques  Poésies.  Cet  homme,  dont  on  a  voulu 
faire  un  matamore,  et  même  un  fou,  fut  aimé  de  tons  ceux 
qui  le  connurent  pour  sa  bravoure,  sa  haute  intelligenc*;, 
son  grand  cœur,  sa  nature  enthousiaste. 

—  BiBt.iooR.  :  A.  Jal,  Dict.  crit.  {Paris,  1872);  Th,  Gau- 
tier, les  Grotesfpies  ;Paris,  1882);  Pierre  Brun,  S.  de  Cyrano 
de  Bergerac  (Paris,  1S93). 

Cyrano  d8  Bergerac,  comédie  héroïque  en  cinq  actes, 
en  vers,  do  Edmond  Rostand,  représentée  à  Paris,  sur  lo 
théâtre  do  la  Porte-Saint-Martin,  le  28  décembre  1897. 
Elle  obtint  un  très  vif  succès,  grâce  à. sa  fantaisie  comique, 
à  sa  grâce  morale,  à  sa  fleur  chevaleresque,  qui  sont 
comme  les  qualités  distinctivos  do  lïimo  française.  Nous 
suivons  Cyrano  à  VHôtel  de  Uourgogne.  où  se  coudoioiu 
précieux,  burlesques,  ivrognes,  tiro-laino,  comédiens,  soi- 
gneurs, tons  gens  chers  au  public  ;  nous  entrons  dans  la 
Jlôtisserie  du  pàtissier-poèto  Rapuonoau,  où  Cyrano  ap- 
prend que  Roxano,  qu'il  adoi-o,  aime  Christian  de  Noiivil- 
lette,  et  il  se  dévoue  à  co  rival,  lui  permettant  do  rire  do 
son  npz,   l'approvisionnant  do  concetll    ot  rédigeant  ses 


\ 

Cyrano  de  Bergerac. 


478 

lettres  d'amour  ;  nous  assistons  au  Baiser  de  Boxanr,  après 
que  Cyrano  a  soufflé  les  paroles  de  Christian  au  pied  du 
balcon  adornô  de  glycines  ;  nous  pénétrons  dans  le  Camp 
des  cadets  de  Gascogne,  où  Roxane  rejoint  son  mari  et 
ravitaille  l'armée;  ot,  quand  Neuvillette  a  été  tué,  empor- 
tant dans  la  tombe  le  secret  de  la  tromperie  sublime  do 
C^'rano,  nous  le  retrouvons,  quinze  ans  après,  toujours 
épris,  toujours  spirituel,  se  trahissant  sans  le  vouloir  et, 
jusque  dans  la  mort,  gardant  son  panache.  On  pourrait 
bien  objecter  que  cette  comédie,  écrite  en  vers  souples  et 
étin^elants  (le  couplet  du  nez,  la  ballade  des  cadets,  etc.), 
et  qui  a  fait  prononcer  les  noms  de  d'Urfé,  do  Scarron.  de 
Regnard,  de  Marivaux,  de  Dumas  père,  de  Victor  Hugo, 
de  Richopin,  s'écarte  de  la  vérité  historique;  que  Cyrano 
fut  Parisien,  non  Gascon  ;  que  Roxane  est  travestie,  ainsi 
que  Christian,  et  Ragueneau,  et  Guicho  ;  qu'il  y  a  foule 
d'anachronismes  et  trop  de  faiblesses.  Mais  ces  réserves 
n'empêcheront  point  que  >•  la  presse  »  fut  unanime  à  s'en- 
thousiasmer pour  la  comédie  héroïque  de  Rostand. 

CYRBASIE  {.tir,  zl)  n.  f.  Antiq.  Nom  que  l'on  donnait 
à  la  coiffure  appelée  aussi  cidaris. 

CYRBE  (sirb'  —  du  gr.  kurbis,  même  sens)  n.  f.  Antiq.  gr. 
Colonnes  tournantes,  pyramides  tournant  sur  un  pivot,  où 
étaient  gravées  les  anciennes  lois  d'Athènes. 

GyrÉNAÏQUE,  nom  donné  autrefois  à  la  partie  orien- 
tale de  la  Tripûlitainc,  qui  tirait  son  nom  de  la  ville  do 
Cyrène.  Cette  dénomination  désignait,  tantôt  l'ensemble 
du  pays  actuel  de  Barka,  du  fond  de  la  grande  Syrte  au 
gollo  de  So- 
loun,  et  des 
rivages  de 
la  Méditer- 
ranée au 
groupe  des 
oasisd'Aoud- 
jelah  et  de 
Djalo,  tantôt 
dans  une  ac- 
ception plus 
restreinte, le 
plateau  de 
forme  ovale, 
qui  s'étend 


Monnaie  do  Cyrénaïque. 


entre  lo  32"  et  le  33"  degré  N.  Ce  plateau  accidenté,  mon- 
tueux,  large  de  lio  à  125  kilom.,  long  de  180  à  lOO,  a  uno 
superficie  d'environ  21.000  à  22.000  kilom.  carr.  Il  formait, 
avec  le  littoral  adjacent,  la  Pentapole  cyrénéenno,  la  ré- 
gion dos  cinq  grandes  villes  de  Ja  Cyrénaïquo  :  Cyrène 
(  Qrennah),  Apollonie  (  Marsa  Sousa) ,  Ptolémais  (Tol- 
metta),  Teuclieira  (Tokra),  Bérénice  (Benghazy).  La  Cyré- 
naïquo correspond  au  pays  actuel  de  Barka  et  forme  lo 
vilayot  de  Benghazy. 

GyRENAÏQUE  {si,  na-ik')  ou'  GyRÉNÉEN,  ENNE  {si, 
né-in,  é7i),  personne  née  à  Cyrène,  ou  qui  habitait  cette 
ville.  —  Les  Cyréna'iques  (ou  Ctrénékns). 

—  Adjecliv.  Qui  appartient  à  cette  ville  ou  à  ses  habi- 
tants :  Histoire  cyrénaïque  (ou  cyrilNéenne). 

GYRÉNAÏQUE  {si,  na-ik')  adj.  Pharm.  anc.  \\  Suc  cyré- 
nniqup.  Espèce  de  gomme  que  les  anciens  tiraient  de  la 
Cyrénaïque. 

CYRÉNAÏQUES  {si,  na-ik')  n.  m.  pi.  Hist.  relig.  Nom 
donné  à  des  sectaires  du  ii*  siècle,  qui  niaient  l'efficacité 
do  la  prière.  —  Un  cyrénaïque. 

—  Philos.  Se  dit  des  doctrines  et  des  disciples  d'Aris- 
tippe,  fondateur  de  l'école  de  Cyrène  :  Les  cvrénaÏques 
plaçaient  le  souverain  bien  dans  les  plaisirs  des  sens  mo- 
dérée par  la  raison.  (Complém.  de  l'Acad.) 

—  Éncvcl.  Philos.  Les  philosophes  cyrénaîgues  furent 
ainsi  nommés  à  cause  de  la  ville  de  Cyrène,  qui  était  la 
patrie  d'Aristippe,  leur  chef,  et  ou  leur  école  se  développa. 
(v.  Abistippe.)  Les  préceptes  du  maître,  recueillis  par  sa 
fille,  Arété,  furent  systématisés  par  Aristippe  lo  Jeune. 
La  théorie  fut  développée  par  Théodore  l'athée  dans  le 
sens  d'un  individualisme  qui  secouait  toute  règle.  Hégésias 
en  tira  une  sorte  de  pessimi^7me,  qui  le 
faisait  conclure  au  désir  de  la  mort.  An- 
nicéris  s'efforça,  au  contraire,  au  nom  des 
mêmes  principes,  de  réhabiliter  les  ver- 
tus morales.  L'école  disparut  dans  les 
premières  années  du  iv»  siècle  avant 
notre  ère. 

CYRÈNE  ou  CYRENA  [sî-ré)  n.  f.  Genre 
do  mollusques,  type  de  la  famille  des  cy- 
rénidés,  renfermant  plus  de  quatre-vingts 
espècesdes  régions  chaudes.  (Les  cyrènes 
sont  souvent  d'assez  grande  taille;  leur 
coquille,  ovale  ou  presque  circulaire,  prend,  par  son  épi- 
démie, un  aspect  corné.) 

Cyrène,  ville  principale  de  la  Cyrénaïque,  fondée  au 
vil"  siècle  av.  J.-C.  par  des  colons  dorions  de  l'îlo  do 
Thôra  (Santorin)  que  conduisait  Battes,  lo  chef  do  la  dy- 
nastie des  Battiades.  Les  Doriens  portèrent  avec  eux  'lo 
culte  d'Apollon,  leur  dieu  national,  et  donnèrent  à  leur 
villo  lo  nom 
do  la  nymphe 
Cyrène,  chère 
à"  Apollon . 
Grâce  à  la  ri- 
chesse de  son 
territoire?  , 
grâce  au  voi- 
sinage do  plu- 
sieurs sources 
(fontaine  d'A- 
pollon), grâce 
à  la  salubrité 
de  son  climat 
{600  m.  d'alti- 
tude), Cyrène  devînt  rapidement  prospère,  comme  Leptis 
et  Cartilage,  ses  rivales  de  l'Afrique  du  Nord.  Enrichis  par 
leur  commerce  avec  l'Afrique  intérieure,  les  Cyrénéons 
s'adonnèrent  au  luxo  ot  à  la  mollesse.  Patrie  d'Aristippe, 
le  chef  do  l'école  philosophique  do  Cyrène,  do  Callimaqiic, 
do  Carnéado  et  a'Kralosthôno,  Cyrène  occupe  une  place 
assez  brillante  dans  l'histoiro  de  riiellénisme.  Son  ancienne 
importance  ost  attestée  encore  par  l'étenduo  de  ses  ruines. 
Sa  nécropolo  ost  une  des  plus  vastes  et  des  mieux  conser- 
vées do  1  ancien  monde.  Les  tombeaux,  en  grande  partie 
creusés  dans  le  calcaire  à  nummuli  tes,  sont  de  stylo  dorique. 
Ruinée  par  l'invasion  arabe  du  vir  siècle  av.  J.-C,  la  villo 


Cyrène. 


Monnaie  de  Cyrène. 


La  nymphe  Cyrène  couronnée 

par  la  Libye 
(bas-relief  de  la  Cyrénaîque). 

Un 


479 

ost  dosorto;  mais  oUo  a  laissé  son  nom  au  silo  qu'ollo  of- 
cupait.  Qrcnnah,  ruiiciouno  Cyn'^no,  est  à  oiivinm  16  kilo- 
motros  do  la  mor,  sur  lo  rebord  septentrional  du  plateau 
do  la  Poutapole.  Son  port,  ApoUouio,  ost  lo  port  actuel  de 
Marsa  Soiisa. 

CyrÈNE.  Myth.  gr.  Nymphe  tliossalionne.  fille  d'H^p- 
srtus,  oL  nu-re  d''Arist6o.  LUo  lut  aimoo  d'Apollon,  qui  1  en- 
leva sur  lo  Pclion  et  la 
transporta  on  Libye.  Kilo 
donna  son  nom  àlavillo  do 
Cyrène.  —  Nymphe  aiunio 
i'Arôs  ;  mère  do  Dioinùde. 

CyRÉNÉEN,  ENNE  [si, 
né-in,  t'u'\  n.  ot  adj.  Géogr. 

anC.  V.  CYKENAlQUi:. 

CYRÉNELLE  (si,  iiêV)  n.  f, 
Gfiirti  do  inulliis([ues,  typo 
do  la  famille  dos  cijri'neÙÎ- 
dés,  comprenant  dos  formes 
à  cotiuillo  arrondie, ventrue, 
mince,  couvorlo  d'un  ôpi- 
dormo,  avec  charnièro 
ayant  trois  donts  cardinales 
à  droite  ot  doux  à  gauche. 
(Los  cyrcnelles  habitent  les 
cours  d'eau  do  l'Afrique 
occidentale  ;  elles  sont  do 
taillo  moyonne.) 

CYRÉNELLIDÉS  (si,  rtèV) 
n.  ra.  pi.  Famille  do  mol- 
lusques lamellibranches  ou 
pélécypodes,  comprenant  le  seul  genre  cyrénelle 

CYUKNELI.IDE. 

CYRÉNIDÉ5  {si)  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  lamelli- 
branches ou  pélécypodes,  compronaut  des  animaux  d'eau 
douce  ou  saumâtre,  caractérisés  par  leur  manteau  ouvert 
en  avant,  leur  coquille  à  valves  égales,  couverte  d'un 
épidémie,  non  nacrée,  avec  doux  ou  trois  dents  cardinales 
à  la  charnièro.  (Les  cyrénidés  sont  répandus  sur  tout  le 
^lobe;  les  formes  fossiles  apparaissent  dans  le  terrain 
jurassique.  Genres  principaux  :  cyrène,  covbicule,sphœriu7n, 
pisidium,  rjalatée,  fischérie.)  —  IJn  Cyrénidè. 

CYRESTIS  [si-ré-stiss]  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères 
rhopalocéres,  famille  des  uymphalidés,  comprenant  de 
beaux  papillons  à  ailes  larges  et  assez  courtes,  les  infé- 
rieures allongées.  (Les  cyrestis  habitent  les  régions  tropi- 
cales do  l'ancien  monde  et  fréquentent  les  forêts.) 

GyriADÈS,  tyran  romain,  mort  en  259  do  notre  ère. 
Il  appartenait  à  une  famille  noble  et  riche.  Ayant  volé 
des  sommes  considérabios  à  son  père,  il  s'enfuit  on  Perso; 
il  fut  bien  accueilli  par  Saper,  le  décida  à  faire  la  guerre 
aux  Romains,  et  reçut  lo  commandement  do  son  armée. 
Cyriadès  s'empara  d'Antioche  et  de  Césarée,  prit  le  titre 
de  César,  puis  celui  d'Auguste,  répandit  la  terreur  dans 
tout  l'Orient,  et  fut  mis  à  mort  par  ses  propres  soldats, 
lorsque  Valérieu  marcha  contre  les  Perses. 

CyriaQUE  (saint),  patriarche  de  Constantinople,  nommé 
en  59(5,  mort  en  616.  Le  papo  saint  Grégoire  le  Grand 
l'honorait  de  son  amitié;  aussi  fut-il  vivement  affligé 
lorsque  Cyriaque,  résistant  à  ses  instances,  refusa  do  re- 
noncer au  titre  do  patriarche  œcuménique.  Plus  tard, 
Cyriaque  sut  réparer  cette  faute  par  sa  charité  envers 
les  pauvres  et  les  malheureux;  en  particulier,  il  n'hésita 
pas  à  exposer  sa  vie  en  donnant  asile  à  l'impératrice 
Constantine  et  ù  ses  trois  filles,  que  l'empereur  Phocas 
menaçait  de  mort.  Honoré  dans  l  Orient,  son  culto  s'est 
répandu  jusque  dans  l'Eglise  latine.  —  Fètelo  27  octobre. 

Cyriaque  (saint),  martyr  du  iv«  siècle.  Il  soulfrit  en 
Arménie,  avec  ses  six  frères,  dans  la  persécution  dcGalôro. 
—  Fête  lo  24  juin. 

Cyriaque  Fizzicolli,  plus  connu  sous  lo  nom  de 
Cyriaque  d'Aucôue,  archéologue  italien,  né  à  Ancône 
ver''  1391,  mort  à  Crémorio  vers  1450.  Il  voyagea  surtout 
en  Orient,  étudia  les  antiquités  et  écrivit  des  ouvrages 
nui  ne  furent  publiés  que  plusieurs  siècles  après  sa  mort  : 
kyriaci  Anconitani  itinerariam  (17-12);  Inscriptioncs  et 
epi'jyammala  t/rs-ca  et  latina  (1717)  ;  etc. 

CYRILLE  {si-ril')  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  type  do  la 
famille  dos  o/rillccs,  renfermant  une  sculo  ospcco,  qui 
croit  dans  l'Amérique  boréale. 

Cyrille  (saint),  patriarche  do  Jérusalem,  né  dans 
cette  ville  on  315,  mort  en  386.  Il  fut  ordonné  diacre  en  331 
et  prctro  en  335.  Pcmdant  quinze  ans,  il  fut  chargé  ù 
Jérusalem  de  l'instruction  des  catéchumènes,  ot  c'est  alors 
((uil  composa  sos  Cali'chrscs.   Nommé  on  350  patriarche 

o  Jérusalem,  il  fut  déposé  une  promiôro  fois  par  Acacc, 
évoque  arien  do  Césaréo  ;  rétabli  ou  359,  il  fut  do  nouveau 
déposé  et  exilé  par  un  édit  do  l'empereur  Valons,  partisan 
do  l'arianisme.  Il  no  put  reprendre  possession  do  son 
siège  qu'en  378,  sous  l  empereur  Graticn;  il  assista  au 
])remier  concile  œcuménique  de  Constantinople  (381)  et 
s'y  montra  l'éloquent  défenseur  do  !a  foi  do  Nicée.  La 
nieillcuro  édition  des  Catéchèses  do  saint  Cyrille  est  celle 
do  1770.  —  Fête  le  18  mars. 

Cyrille  (saint),  patriarche  d'Aloxandrio,  né  vers  370, 
mort  eu  411.  Après  avoir  étudié  les  lettres  profanes  à 
Athènes,  et  pratiqué  la  vie  monastique  sur  lo  mont  Carmol, 
Cyrille  succéda,  sur  lo  siègo  patriarcal  d'Alexandrie,  à  sou 
onclo  Thôophilo  (412),  ot  se  montra,  dès  lo  début  do  sou 
pontiticat,  un  véhément  défenseur  do  la  foi  orthodoxe.  Il  lit 
fermer  les  églises  occupées  par  los  novations,  et  expulsa 
les  juifs  do  leurs  synagoj;ues  (4151.  Cette  mémo  année,  les 
dis:scntim''nts  survenus  entre  lo  patriarche  ot  lo  pr(''fet 
d'Alexandrie  suscitèrent  uno  émonto,  au  cours  de  laquelle, 
Ilypatia,  philosophe  platonicienne,  fut  massacrée  par  la 
foule.  Quand  éclata  l'iiérésio  ncsiorienno,  saint  Cyrille  la 
rondanina  huinéum  dans  douze  Annthèmcs  qu'il  publia, 
l)uis  il  obtint  qu'elle  ftU  condamnée  à  Rome  par  lo  pape 


CYRENE 


CYRTOMETRE 


l 


l 


Saint  Célostin.  Kniin,  il  présida  en  431,  on  qualité  do  légat 
Concile  ci'cuméniquo  d'Lphèso,  qui  déd- 
uit l'unité  <le  la  personne  divine  en  Jésus-Cnrist,  proclama 


du  saint-siègo,  lu  Ce 


la  sainte  Viorgo  mèro  do  Dieu,  ot  déposa  Nostorius.  Ce- 
pendant le  patriarche  d'Antioche,  Jean,  parvint  par  sos 
intrigues  à  obti^nir  de  Théodore  la  (b'-position  de  son  col- 
lègue d'Aloxandrio  ;  mais  l'empereur  no  larda  pas  ù  recon- 
naître son  erreur,  et  saint  Cyrille,  rétabli  sur  sou  siège, 
gouverna  paisiblement  sou  église  jusqu'à  su  mort.  Il  avait 


composé  do  nombreux  ouvrages;  quelquos-uns  seulement 
nous  sont  parvenus,  entre  autres  ses  J/omélies,  ses  Epltres, 
un  traité  sur  ÏJncarnatiou  et  la  moitié  de  sa  Défense  du 
christianisme,  qui  contient  uno  ^^ruudo  partie  du  texte  de 
l'ouvrage  do  l'cmporeur  Julien,  intitulé  Discours  aux  Gen- 
tils. —  L'Eglise  l'honore  lo  28  janvier. 

Cyrille  (saint),  apôtre  des  Slaves,  né  à  Salonique 
en  827,  mort  i\  Home  on  869.  11  avait  reçu  au  baptême  le 
nom  do  Coustantiu,  sous  lequel  il  fut  longtemps  counu. 
Avec  son  frèro  Méthode,  il  suivit  à  Constantinople  los  le- 
çons do  Photius,  et  fut  surnommé  le  Philosophe,  après 
avoir  victorieusement  réfuté  la  doctrin»!  do  son  maître 
sur  la  dualité  du  principe  spirituel  dans  l'homme.  Ordonné 
prêtro,  il  se  retira  dans  un  monastère.  Mais  lo  chef  dos 
Kliazares,  qui  régnait  sur  lo  cours  inférieur  du  Volfira, 
ayant  demandé  àMichcl  III  un  missionnaire,  pour  instruire 
son  peuple  dans  la  foi,  l'emporour  lui  envoya  Constantin 
(S60),  qui  convertit  en  eflot  les  Khazarcs  et  découvrit,  en 
Crimée,  les  reliques  de  saint  Clément,  quatrième  succes- 
seur de  saint  Pierre  sur  le  siège  pontifical.  Sacré  évoque, 
Constantin  prit  le  nom  do  Cyrille  ot,  de  concert  avec  son 
frèro  Méthode,  entreprit  la  conversion  do  la  nation  slave' 
établie  dans  la  Dalniati(%  la  Hongrie  et  jusque  dans  là. 
Pologne.  Cyrille  inventa  l'alphabet  dont  se  servent  encore 
aujourd'hui  les  Russes,  les  Serbes,  etc.;  il  traduisit  la 
Bible  ot  la  liturgie  grecque  en  langue  slavonne.  Vive- 
ment attaqué  pour  cette  raison  par  l'archevêque  latin 
de  Ratisbonne,  il  se  rendit  à  Romo  et  y  porta  avec  lui 
les  reliques  de  saint  Clément.  Le  pape  Adrien  II  l'ac- 
cueillit avec  honneur,  lui  donna  gain  de  cause  et  approuva 
la  liturgie  slavonne  qu'il  avait  instituée.  Saint  Cyrille  et 
son  frère  saint  Méthode  sont  honorés  lo  9  mars  par  les 
Latins,  le  6  juin  par  les  Grecs  schlsmatiques.  Le  pape 
Léon  XIII  a  étendu  leur  office  à  toute  l'Eglise  cathohc[ue. 

Cyrille  de  Scythopolis ,  moine  et  hagiographo 
du  vi«  siècle,  disciple  de  saint  Sabas.  Il  a  laissé  les  X'ies  de 
saint  Eutliymius,  de  Joannès  Hesychasto  ou  le  Solitaire 
et  de  saint  Sabas. 

Cyrille  Lucar,  patriarche  et  théologien  grec,  né 
dans  l'ilo  do  Candie  en  1572.  Pendant  un  séjour  en  Alle- 
magne, il  embrassa  les  doctrines  du  protestantisme  et  les 
rapporta  en  Grèce.  Elu  d'a- 
bord patriarche  d'Alexandrie, 
il  devint  patriarche  do  Con- 
stantinople en  1621.  Mais  ses 
tentatives  pour  introduire  les 
doctrines  protestantes  dans 
l'Eglise  grecque  soulevèrent 
contre  lui  le  clergé  d'Orient, 
qui  le  fit  exiler  à  Ténédos,  en 
1636.  L'ambassadeur  anglais 
obtint  le  rappel  de  Cyrille 
Lucar,  qui  fut  assassiné  à  son 
retour. 


Cyrillée  (Cyrille)  :  a,  tieur; 
b,  fruit. 


CYRILLE,  ÉE  {si)  adj.  Bot. 
Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte à  la  Cyrille. 

—  n.  f.  pi.' Famille  de  plan- 
tes, qui  comprend  les  genres 
Cyrille, cil  ftonieetcostée.  (Les 
flours  sont  petites,  régulières, 
hermaphrodites,  réunies  en 
épillets.  Le  calice  est  quinqué- 
partite;  la  corolle  a  cinq 
pétales  hypogynes  ;  l'andro- 
céo  possède  cinq  ou  dix  éta- 
mines,et  l'ovaire  est  surmonté 
d'un  style  simple  ou  divisé 
dès  sa  base.  Les  huit  espèces  décrites  appartiennent  aux 
régions  chaudes  de  l'Amérique.)  —  Une  cyrillée. 

CYRILLIEN.  ENNE  {si,  li-in,  en)  on  CYRILLIQUE  {si,  liW] 
adj.  m.  Philol.  So  dit  de  l'alphabet  slave  attribué  à  saint 
Cyrille  do  Salonique.  ii  Littérature  cyrilliijue.  Ensemble 
des  textes  ecclésiastiques  rédigés  au  ix' siècle  en  slavou, 
et  écrits  avec  l'alphabet  cyrillique. 

—  Encycl.  "V.  GLAC.OLiTKjuE  (alphabet). 

CYRIODÈRE  ou  CYRIODERA  [si,  dé)  n.  f.  Genre  d'insectes 
coléoptères  lamellicornes,  famille  des  cétonidés,  dont  la 
seule  espèce  est  uno  belle  cétoine  de  Madagascar,  de  taillo 
moyenne,  brun  rou^eitrô,  avec  quatre  petits  tubercules 
sur  la  région  postérieure  du  corselet  chez  les  niMos. 

Cyrnos,  fils  do  Polypaos,  nom  d'un  Mégarien  qui  est 
très  souvent  mentionné  dans  les  poésies  do  Theognis 
(seconde  moitié  du  vi"  s.  av.  J.-C).  Ce  Cyrnos  ou  Kyrnos 
était  un  jeune  homme  do  noblo  famille,  peut-étro  proche 
parent  du  poète.  Celui-ci  lui  avait  dédié  bon  nombre  do  sos 
élégies.  Theognis  y  prècliait  ù  son  ami  la  piété  envers 
les  dieux,  lo  respect  des  parents,  la  modération  ;  mais, 
en  mémo  temps,  il  s'élève  avec  vigueur  contre  los  injus- 
tices dont  le  monde  ofTro  lo  spectacle. 

Cyropédie  (la),  c'est-à-dire  VKducntion  de  Cyros,  par 
Xénophon.  Cet  ouvrago.cn  huit  livres, date  dolavioillosso 
do  l'auteur  (^second  tiers  du  iv"  s.  av.  J.-C);  ot  c'est 
assurément  1  un  do  ses  chefs-d'œuvre.  Quoique  lo  cadro  ot 
certains  faits  soient  empruntés  à  la  réalité,  c'est  une 
œuvre  d'imagination  et  do  théorio  politique,  un  roman 
historique,  dans  lequel  la  réalité  occupe  beaucoup  moins 
do  place  que  la  fiction.  Co  n'est  pas  uno  histoiro,  mais  lo 
développement  d'un  système  d'éducation;  ot  l'autour  ne 
suit  son  héros  dans  toute  sa  carrière  que  pour  montrer  les 
résultats  do  co  système.  Il  fait  la  satire  do  la  plupart  des 
législateurs,  qui  no  songent  qu'à  punir  lo  mal  par  leurs 
lois,  au  lieu  do  lo  prévenir  par  l'éducation.  Il  so  complaii. 
dans  la  peinture  do  ces  maisons  modèles  qu'il  appelle  du 
beau  nom  d'écoles  publiques  de  justice.  Presque  toutes 
les  questions  qui  intéressent  un  roi  ot  un  chef  niilitairo 
se  trouvent  posées  et  résolues  dans  los  entretiens  do 
Cyros  avec  son  père  Cambyso.  Cette  éducation  est  si 
parfaite  quo,  dès  sa  jeunesse,  Cyros  est  un  prince 
accompli,  ani|Uol  l'expérience  n'a  plus  rien  à  approndro. 
Lo  type  do  Cyros  ne  so  rapporte  nullement  aux  coutumes 
dos  i^erses,  mais  souvent  à  celles  dos  Spartiates.  Colto 
monarcliio  équilibrée  quo  prêche  parloul  Xénophon  ost 
celle  do  Sparte  ot  nullement  la  royauté  despotique  dos 
Perses.  Cyros  est  l'idéal  du  prince  à  f'époquo  do  Xénophon, 
parlant  des  devoirs  de  la  royauté  comme  un  philosuidio. 

GYROPÉDIQUB  (51,  dik')  adj.  Qui  u  rapport  à  la  Cyro- 
pédie do  Xénophon. 


CYROSITE  (si~ro)  n.  f.  Miner.  "Variété  de  marcasito 
avec  arsenic  et  cuivre.  Syn.  kykositk. 

CYROYER  {si-i'o-a-ié)  n.  m.  Arbre  des  Antilles,  qui  a  la 
taille  et  l'aspect  d'un  pommier,  et  dont  les  fruits  sont 
comostiblcs.  V.  RHEiiUiii. 

CYRTANDRACÉ,  ÉE  [sir',  se)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou 
qui  SO  rapporte  aux  cyrtandres. 

—  n.   i.   jd.   V.  UYhTANDRliliS. 

CYRTANDRE  {sir')  n.  m.  Genre  do  plantes,  tj^po  de  la 
tribu  d(.'s  cyrtandrées,  comjprenaut  une  soi.xantaine  d'es- 
pèces, qui  croissent  dans  1  Inde  et  à  Java. 

CYRTANDRE,  ÉE  (sir)  adj.  Syn.  de  cyhtanoracÉ,  ÉE. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  plantes,  du  la  famille  des  gesné- 
riacées,  ayant  pour  type  le  genre  cyrtciidre,  et  érigée 
par  quelques  auteurs  en  famille  distincte,  sous  le  nom  de 
cifrtandracées.  (Elle  est  caractérisée  par  un  ovaire  supèro, 
des  placentas  pariétaux,  un  fruit  capsulaire.  On  la  divise 
on  cinq  sous-tribus  :  colurnnées,  eucyptandrées,  a^schynati- 
iUêes,  oesk'ri'.-cs,  didyi/iocarpées.)  —  Une  cyrtandrée 

CYRTANDROME  {sir')  n.  m.  Genre  d'arbustes  glabres, 
de  la  famille  des  gesnéracées,  tribu  des  cyrtandrées,  sous- 
tiibu  des  didymocarpées.  (Les  quatre  espèces  connues 
croissent  dans  l'archipel  malais.) 

CYRTANTHE  [sir')  n.  m.  Genre  de  plantes  bulbeuses, 
de  la  famille  des  amaryllidêes,  tribu  des  amaryllées,  com- 
|)ronaiit  cin(i  ou  six  espèces,  qui  croissent  au  Cap. 

CYRTANTHÈRE  {sir')  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  à  fleurs 
rouges,  de  la  famille  des  acanthacées,  tribu  des  genda- 
russées,  originaires  de  l'Amérique. 

CYRTANTHÉRÉ,  ÉE  (sir)  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  so 
rapporte  à  la  cyrtanthèro. 

n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  do  la  famille  des  acantha- 

TANTHÉRÉE. * 


cées,  a^'ant  pour  type  le  genre  cyrtanthère.  —  Une  cyr- 


CYRTANTHÉRELLE  (siV.  rèV)  n.  f.  Bot.  Genre  d'acan- 
tliacées,  habitant  l'Amérique  et  intermédiaire  entre  les 
cyrtanthères  et  les  séricographes. 

CYRTIA  {sir'-ti)  n.  f.  Paléont.  Genre  de  moUusco'ides  bra- 
chiopodcs  articulés,  famille  des  spiriféridés,  comprenant 
de  coquilles  trigones,  presque  pyramidales,  imperforées, 
dilîérant  des  spirifères  par  los  cônes  spiraux  de  la  valve 
dorsale,  dont  l'extrémité  est  dirigée  vers  le  sommet. 

CYRTIDÉS  {sir')  n.  m.  pi.  Famille  de  protozoaires  radio- 
laires prolycystines,  comprenant  des  formes  à  coquille 
troillissée,  contenant  la  capsule  centrale,  qui  est  logée  à 
sa  partie  supérieure,  et  qui  est  lobée  inférieurcment.  (Les 
cyrtidés  se  subdivisent  en  cinq  tribus  ;  monocyrtinés,  zigo- 
cyrtinés.  dicyrli)tés,stichûci/rtinés,polycyrtinès.  que  certains 
naturalistes  ramènent  seulement  à  deux,  étant  données  les 
formes  variables  de  ces  microorganismes  dans  une  mémo 
espèce.  —  Un  cyrtidé. 

CYRTINEouCYRTINA(s(V')n.  f.  Genre  de  moUusco'ides 
brachiopodes,  famille  des  spiriféridés,  très  voisin  des  cyr- 
lia.  dont  on  peut  le  considérer  comme  un  sous-genre,  et 
renfermant  des  formes  réparties  du  dévonien  jusqu'au  trias. 

CYRTOCALPIS  {sir',  piss)  n.  m.  Zool.  Genre  de  proto- 
zoaires radiolaires,  famille  des  monocyrtidês,  comprenant 
des  animalcules  marins  à  coquille  treillissée,  olliptuiue  ou 
fusi forme,  rétrécîe  vers  la  bouche.  iOn  peut  prendre  comme 
type  de  ces  radiolaires  microscopiques  le  cyrlocalpis  ayn- 
p/iora,  de  la  Méditerranée.) 

CYRTOCARPE  {sir)  n.  m.  Genre  d'arbres,  do  la  famille 
des  lérébinthacéos-anacardiées,  renfermant  une  seule  es- 
pèce, qui  croit  dans  les  régions  tropicales. 

CYRTOCÉPHALE  [sir  se  —  du  gr.  hurlos,  courbé,  et  ké- 
phalè,  tète)  adj.  Eu  T.  do  zool..  Qui  a  la  lélo  courte  et 
ramassée. 

CYRT0CERA3  {sir\  sé-rass)  n.  m.  Paléont.  Genre  do 
mollusques  céphalopodes  tétrabrancbiaux,  famille  dos  nau- 
lilidés,  comprenant  dos  coquilles  arquées,  à  petit  siphon, 
en  cylindre  ou  en  disque,  à  ouverture  simple. 

— "Encycl.  On  connaît  près  do  cimj  cent  cinquante  es- 
pèces do  cyrloceras,  fossiles  dans  tous  los  terrains  do  tran- 
sition.ot  répandus  surtout  dans  lo  silurien  supérieur,  dans 
riiémisphôro  boréal.  On  a  subdivisé  ce  genre  en  divers 
sous-gonrcs  :  oncoccras,  cyrtocerina,  etc. 

CYRTOCÈRE  u.  m.  Bot.  Syn.  do  centrostumme. 

CYRTOCHILE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  oncidik. 

CYRTODEIRE  {sii'',  dèr')  0.  f.  Bot.  Genre  do  goscôria- 

cécs,  tril)u  des  besiériées. 

CYRTODON  n.  m.  Bot.  Syn.  do  i':ui';MoiiON. 

CYRTOGNATHE  ou  CYRTOGNATHUS  (ifV.  tuss)  H.  m. 
Genre  d'insectes  coléoplères  longicornes,  tamillo  des  prio- 
nidés,  comprenant  do  <,'raiides  formes  lourdes  et  robustes, 
bombées,  à  mandibules  vigoureuses  ot  recourbées,  à  pattes 
longues  et  fortes. 

—  Encycl.  Los  cjp-loynnthes  sont  do  gros  prionos  bruns 
on  roussàtros,  habitant  l'.-Vsio  et  le  Maroc.  Les  grandes 
espèces  indiennes  A  mandibules  recourbées  constituent 
le  .sous-gonro  balndcva.  En  tout,  lo  genre  comprend  huit 
ou  neuf  espèces.  Celle  du  Maroc  ot  do  l'.Mgério  occidentale 
vit  a  l'élut  de  larve  dans  los  souches  du  palmier  nain. 

CYRTOLITE  n.  f.  Espèce  minérale  résultant  do  l'alté- 
ration du  zircun  et  trouvée  à  Kockport  (Massachusetts). 

CYRTOME  ou  CYRTOMA  {sir')\\.  m.  Genre  de  diptères 
brachvcèros  lanystonies.  famille  des  empidés,  couqu-enant 
do  petites  mouches  à  trompe  courte,  aux  yeux  contigus, 
à  thorax  haut  ot  bombé.  (Ou  en  connuit  quatre  ou  cinq  es- 
pèces, répandues  en  Franco  et   dans  l'Europe  centrale.) 

CYRTOMÈNE  i.îir')  ou  CYRTOMENUS(sir',m('-nim)n.  m. 
Genre  d'inseeies  hémiptères  hétéroptèrcs.  famille  des  pon- 
tatomidès,  tnbu  dos  cydninés,  comprenant  des  punaises 
d'un  brun  rougcàtro,  très  bombées  ou  dessus,  à  této  ru- 
gueuse. (  On  connaît  six  ou  sept  espèces  do  co  conre, 
toutes  du  nouveau  monde,  répandues  surloiit  dans  TAmé- 
riquo  contralo;  certaines  habitent  los  Etals-Unis.) 

CYRTOMETRE  («ir  —  du  gr.  knrtos.  courbé,  ot  métron, 
mesurei  n.  m.  Instrument  employé  pour  mesurer  lo  thorax. 
-  Em'V(  I..  Le  ci/rtonuHre  ost  constitué  par  uno  ù^o  do 
haleino  de  M  eeuliinèiros  do  longueur,  composée  de  pièces 
articulées  do  doux  on  deux  oenimioiics  ot  à  double  froi- 
lemont,  de  manière  quo  l'instrument,  après  son  applica- 
tiuu  sur  lu  poitrine,  couscrvo  lo  moule  du  périmètre.  Cot 


Cyrtonyx, 


CYRTOMÉTRIË  —   CYSTIDES 

instrument  s'applique  de  champs  successivement  de  chaque 
côté  du  thorax,  à  fa  hauteur  de  l'appendice  xyphoïde. 

La  mesure  doit  être  faite  au  moment  de  l'expiration  ; 
puis  le  cyrtomètre  est  écarté  brusquement  avant  l'inspi- 
ration, ce  qui  est  facilité  par  deux  articulations  très  mo- 
hiles,  qui  deviennent  rixes  au  niveau  et  dans  le  sens  do 
l'application.  Cet  instrument  sert  à  dëmonirer  la  dilatation 
et  la  déformation  thoraciques,  dues  à  certaines  phlegma- 
sies  (pneumonie,  pleurésie,  etc.).  Il  est  peu  employé. 

CYRTOMÉTRIË  [sir',  tri  —  rad,  cyrtomètre)  n.  f.  Méd. 
Mensuration  de  la  poitrine. 

GYRTOMION  [sir')  n.  m.  Bot.  Genre  do  fougères  aspi- 
diées,  originaire  de  l'Asie  mëridiouale. 

CYRTOMON  (sir*)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  fa- 
mille des  curculionidès,  dont  l'unique  espèce  habite  le  Cap. 
GYRTOMORPHE  OU  CYRTOMORPHUS  (sm'', /"«.îs)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  clavicorncs ,  famille  des 
érotylidés,  comprenant  des  formes  ovales,  convexes,  à 
corselet  court  et  déclive,  dont  on  connaît  quelques  espèces 
habitant  l'Inde  et  ses  archipels.  (Les  cyrlomorphcs  sont 
de  petite  taille,  fauves  ou  rougcâtres,  tachetés  do  noir;  ils 
vivent  dans  les  champignons.) 

CYRTONÈME  [s'ir')  n.  f.  Genre  de  plantes,  do  la  famille 
des  cucurbitacées,  tribu  des  rucurbitées,  comprenant  plu- 
sieurs espèces  qui  croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance- 
GYRTONEURA  îsf'r')  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  bra- 
chvcères,  famille  des  mnscidés,  comprenant  des  mouches 
grises  ou  vertes,  à  abdomen  marqueté  de  bleu,  de  vert 
métallique,  et  qui  se  caractérisent  par  leurs  antennes 
courtes.  (On  connaît  une  vingtaine  d'espèces  de  cyrto- 
neura,  habitant  l'Europe  ;  elles  vivent  sur  les  fleurs;  leurs 
larves  se  développent  dans  le  fumier.) 

GYRTONOTUS  {sir',  tuas)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères carnivores,  famille  des  carabidés,  tribu  des  ptéros- 
lichiués,  comprenant  des  omara  d'assez  grande  taille, 
d'un  brun  foncé,  caractérisés  par  leur  métastcrnum 
ponctué  sur  ses  côtés,  ainsi  que  sur  ses  épisternes.  (Les 
cyrtonotus,  dont  on  connaît  plus  de  quatre-vingts  espè- 
ces, répandues  dans  riiéraisphère  boréal,  assez  communes 
en  Europe,  habitent  surtout  les  terrains  sablonneux  et  cal- 
caires, et  vivent  souventdans 
les  capitules  des  composées.) 
CYRTONYX(5(r',  nilcss)  n.m. 
Genre  d'oiseaux  gallinacés, 
famille  des  létraonidés,  tribu 
des  ortyginés,  comprenant 
des  formes  américaines  voisi- 
nes des  cailles  et  des  colins,  et 
caractérisées  par  le  bec  court 
et  robuste,  incurvé  à  la  base, 
avec  deuxdenticulesàla  man- 
dibule inférieure;  les  doigts 
courts  à  grands  ongles  re- 
courbés. (  On  connaît  irois 
espèces  de  cyrtonyx,  toutes 
propres  au  Mexique.) 

GYRTOPÈRE  (sir)  n.  f. 
Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  orchidées,  tribu  des 
vandées,  comprenant  plusieurs  espèces,  qui  croissent  dans 
les  régions  tropicales  des  deux  continents. 

CYRTOPHIS  (îiV)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophidiens  proté- 
roglyphes,  de  la  famille  des  clapidées.  (Ce  sont  des  serpents 
venimeux  des  régions  chaudes.) 

CYRTOPHIUM  {sir\  fi-om')  n.  m.  Genre  de  crustacés 
amphipodes,  famille  des  corophiinées.  (Se  trouve  dans  la 
vase  des  mers  du  nord.) 

CYRTOPODE  (sir')  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  orchidées,  tribu  des  vandées,  comprenant  quelques 
espèces  qui  croissent  dans  l'Inde. 

CYRTOPOGON  {sir')  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  graminées. 

CYRTORHYNQUE (sf'r',  rink')n.  f. Genre  de  plantes,  delà 
famille  des  renonculacées,  renfermant  une  seule  espèce, 
qui  croit  dans  l'Amérique  du  Nord. 

CYRTOSIE  {sir\  zi)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  orchidées,  tribu  des  ophrydées,  comprenant  deux  es- 
pèces de  Java. 

GYRTOSOME  OU  GYRTOSOMA  (sir)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  hétéromères,  famille  des  ténébrionidés, 
tribu  des  téoébrioninés,  comprenant  des  formes  améri- 
caines noires  ou  d'un  beau  vert  métallique,  avec  les  élytres 
variés  de  rouge.  (Les  cyrtosomes  sont  voisins  des  cnoda- 
Ion;  on  en  connaît  cinq  ou  six  espèces,  do  taille  moyenne, 
répandues  de  la  Piata  aux  Antilles,  et  surtout  dans  la 
Guyane  et  la  Colombie.) 

CYRTOSPADIX  (sir*,  s/)a-rfj/;ss)  n.  m.  Genre  d'aro'ïdéos, 
tribu  des  caladiées,  habitant  le  Brésil.  (Les  cyrtospadix, 
dont  l'espèce  type  est  le  cyrtospadix  à  pied  strié  (cyrtospa- 
dix striatipcs),  sont  des  plantes  à  tige  nulle,  à  feuilles 
allongées,  oblongues. 

CYRTOSPERME  {sir',  snèrm")  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  aroïdées,  tribu  des 
orontiécs.  (Les    deux   espèces 
connues  bàbitCDt  Malacca  et 
Java.) 

CYRTOSTAGHYS  {sir\  sfa- 
kis»)  n.m. Genre  d'arbres,  do  la 
famille  des  palmiers,  tribu  des 
arécinées ,  renfermant  une 
seule  espèce,  qui  croît  aux  Mo- 
luqufS. 

CYBTOSTOME  OU  CYR-  Cyrtoatome. 

T08TOMA  Istr',   êlo)  n.   m. 

Sons-georc  d'arachnothèros  (passereaux  ténuirostres,  fa- 
mille des  occtariniidés).  comprenant  des  formes  à  bec 
assez  long,  recourbé,  à  queue  courte  et  arrondie,  à  ailes 
moycnnos.  'Les  cyrtoslomes,  dont  on  connaît  sept  espè- 
ces, sont  des  souimangas  de  taillo  moyenne,  vert-olive, 
â ventre  iaiine.  à  gorge  métallirjuo  chez  les  mâles;  ils 
habitent  la  .Malaisic  et  l'Australie.) 

CYRT08T0ME  OU  CYRT05T0MUM  (sir,  sto-mom')  n.  m. 
Genre  d'infusoires  holotrichcs,  famille  des  prorodontidés, 
comprenant  des  animalcules  ovo'idos  ou  elliptiques,  très 
contractiles,  k  bouche  latérale, on  fente  allongée.  (Les  cyr- 
tofltomes  babitODt  les  eaux  douces  des  régions  tempérées.) 


CYRTOSTYLIDE  (siV,  sti-lid')  n.  f.  Genre  de  plantes, 
de  la  famille  des  orchidées,  tribu  des  aréthusées,  renfer- 
mant une  seule  espèce,  qui  croît  en  Australie. 

CYRTOTHORAX  {sir,  rakss)  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères pentamères  brachélytres,  établi  sur  une  espèce 
qui  vit  au  Mexique. 

GYRTOTRACHÈLE  (sîV,  kèV)  n.  m.  Genre  de  coléoptères 
tétramères,  de  la  famille  des  curculionidès,  dont  l'espèce 
type  habite  la  Chine. 

GYRTUSA  (sir')  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  clavi- 
cornes,  famille  des  anisotomidés,  tribu  des  liodinés,  com- 
prenant de  très  petites  formes  globuleuses,  lisses,  brunes 
ou  roussâtres,  dont  on  connaît  une  dizaine  d'espèces  toutes 
européennes,  sauf  deux  propres  à  l'Amérique  du  Nord. 
(Les  cyrtusa  vivent  dans  les  champignons.) 

GyruS,  conquérant  fameux,  fondateur  de  l'empire  des 
Perses  (vi»  s.  av.  J.-C).  Les  documents  orientaux,  dé- 
couverts ou  déchill'rcs  de  nos  jours,  ont  éclairé  sur  plu- 
sieurs points  la  biographie  deCyrus.et  complété  ou  rectitié 
les  traditions  plus^ou  moins  authentiques  recueillies  par 
les  historiens  grecs.  On  ne  sait  rien  de  certain  sur  son 
origine,  ni  sur  sa  jeunesse.  D'après  Hérodote,  Cyrus  était 
fils  de  Mandane,  fille  d'Astyage,  roi  des  Mèdes,  et  du 
Perso  Cambyse.  Aussitôt  a'près  sa  naissance,  il  faillit 
être  mis  à  mort  par  son  grand-père,  auquel  un  songe 
avait  annoncé  que  cet  enfant  lui  enlèverait  la  couronne. 
Sauvé  et  nourri  par  la  femme  d'un  berger,  le  jeune  Cyrus, 
parvenu  à  l'âge  viril,  se  mitàlatcie  des  tribus  belliqueuses 
de  la  Perse,  alors  assujettie 
à  la  monarchie  mède,  fit  la 
guerre  à  son  grand-père  As- 
tyago,  le  détrôna  et  se  fit 
couronner  roi  à  sa  place.  On 
ne  sait  ce  qu'il  peut  y  avoir 
de  vrai  dans  ce  récit;  mais 
il  parait  douteux  qu'il  y  ait 
eu  des  liens  de  parenté  entre 
Cyrus  et  la  famille  royale  do 
Médio.  Ce  qui  est  certain, 
c'est  la  substitution  de  la 
domination  perso  à  la  supré- 
matie médi(iue.  On  admet  au- 
jourd'hui qu  en  560  ou  559  Cy- 
rus souleva  les  Perses  contre 
les  Mèdes;  il  se  déclara  indé- 
pendant, se  fit  proclamer  roi, 
et  rétablit  dans  son  pays  la 
religion  de  Zoroastre.  En  552, 
attaqué  par  Astyage  et  les 
Mèdes,  il  fut  vainqueur  près  cjrus  (bas-relief  de  Meched- 
de  Pasargades,  marcha  sur  Mourgab). 

Ecbatane  en  Médie,  s'empara 

de  la  ville  et  du  roi  Astyage,  grâce  à  la  défection  d'Har- 
page,  et  mit  ainsi  fin  à  l'empire  des  Mèdes.  Il  conquit  eu- 
suite  la  Mésopotamie,  laColchide  et  d'autres  pays  au  sud  du 
Caucase.  Puis  il  marcha  contre  la  Lydie.  Crésus  s'avança 
à  sa  rencontre,  franchit  l'Halys.  lui  livra  près  de  Ptéria 
une  bataille  restée  indécise,  après  laquelle  il  retourna  à 
Sardes.  Cyrus  l'y  poursuivit  en  plein  hiver,  battit  son  armée 
à  Tliymbi-ée,  et  le  fit  prisonnier  dans  Sardes  (542).  Après 
avoir  détruit  l'empire  de  Lydie,  il  soumit  les  villes  grecques 
de  la  côte.  Puis,  laissant  à  son  lieutenant  Harpage  le  soin 
de  contenir  l'Asie  Mineure  ou  d'y  réprimer  les  révoltes,  il 
se  tourna  vers  l'Est  et  fit  entrer  dans  son  empire  presque 
tous  les  peuples  jusqu'à  l'Indus.  En  538,  il  mit  le  siège 
devant  Babylone,  dont  il  s'empara;  contrairement  à  la 
fameuse  légende  de  Balthazar,  les  documents  babyloniens 
attestent  que  Nabonide,  roi  de  Babylone,  se  défendit 
bravement  et  fut  tué  au  moment  de  la  prise  de  sa  capi- 
tale. Peu  de  temps  après,  les  Juifs,  captifs  depuis  de 
nombreuses  années,  obtinrent  du  vainqueur  la  permission 
de  retourner  à  Jérusalem,  d'y  restaurer  leur  culte  et  d'y 
rebâtir  le  temple.  Bientôt  l'empire  de  Cyrus  eut  pour 
bornes  :  à  l'orient,  le  fleuve  Indus;  au  nord,  la  mer  Cas- 
pienne et  le  Pont-Euxin;  à  l'occident,  la  mer  Egée;  au 
midi,  le  golfe  Arabique  et  rEo;ypto.  Il  se  préparait  à  con- 
quérir cette  dernière  contrée,  lorsqu'il  périt  dans  une  expé- 
dition contre  les  Massagètcs,  peuple  scythe  qui  habitait 
an  N.de  l'Iaxartes  (vers  5291.  Hérodote  rapporte  qu'après 
avoir  essuyé  une  déroute  complète,  il  tomba  entre  les  mains 
de  Tomyris,  reine  de  ce  peuple,  qui  lui  fit  trancher  la  tète, 

E longea  ensuite  cette  tête  dans  une  outre  remplie  de  sang 
umain,  et  s'écria  :  «  Abreuve-toi  de  ce  sang  dont  tu 
fus  si  avide.  »  Xénophon  fait  mourir  Cyrus  dans  son  lit  ; 
Ctésias  le  fait  mourir  d'une  blessure  reçue  en  combattant 
les  Derbices.  En  fait,  on  ne  sait  rien  de  précis  sur  sa 
mort.  Xénoplion  s'est  beaucoup  étendu  sur  les  institutions 
ûu'il  attribuait  à  Cyrus,  et  qui  étaient  vraisemblablement 
1  œuvre  de  ses  successeurs.  Le  conquérant  dut  se  borner 
à  cette  division  de  l'empire  en  satrapies,  qui  était  une 
nécessité  de  la  conquête,  et  qui  pouvait  seule  en  assurer 
les  résultats.  Il  semble  que  Cyrus,  après  la  prise  de  Baby- 
lone, ait  songé  sérieusement  à  organiser  ses  conquêtes; 
mais  le  temps  lui  manqua  pour  mener  à  bien  cette  grande 
œuvn-;  d'où  la  fragilité  de  son  immense  empire. 

Cyrus  le  Jeune,  prince  perse,  né  en  4?^,  mort  en 
401  av.  J.-C.  Il  était  fils  du  roi  Darius  II  Nothos  ou 
Ochus  et  de  Parysatis.  A  seize  ans,  il  fut  nommé  par  son 
pèro  satrape  de  Lydie  et  d'une  partie  de  l'Asie  Mineure. 
I!  entretint  des  relations  étroites  avec  les  Spartiates,  et 
fournit  à  Lysaodre  les  subsides  qui  le  mirent  en  état 
d'accabler  les  Athéniens  à  ^Egos-Potamos.  Le  jeune 
Cyrus  espérait  succéder  à  son  père.  Quand  celui-ci  mou- 
rût, il  tenta  de  supplanter  son  frère  Artaxerxès  Mnémon, 
trama  une  conspiration  qui  fut  découverte,  re^ut  néan- 
moins sa  grâce  et  fut  mémo  réintégré  dans  son  gouver- 
nement. Cette  générosité  no  le  fit  pas  renoncer  à  ses 
ambitieux  projets.  Il  renoua  ses  relations  avec  les 
Spa.tiater;,  qui  lui  permirent  de  lever  des  troupes  dans 
les  provinces  helléniques  placées  sous  leur  dépendance. 
10.000  mercenaires  grecs  et '3.000  auxiliaires  se  joignirent 
aux  100.000  Asiatiques  que  le  satrape  avait  secrètement 
rassemblés.  Cyrus  partit  de  Sardes  en  401,  dissimulant 
encore  .ses  projets,  traversa  l'Asie,  et  vint  livrer  à  son 
frère  la  fameuse  bataille  do  Cunaxa,  à  vingt  lieues  do 
Babylone,  où  il  perdit  la  bataille  et  la  vie.  Il  mourut, 
dit-on,  de  la  main  de  son  frère  Artaxerxès  (401).  Les  mer- 
cenaires grecs  continuèrent  d'ailleurs  le  combat  avec  une 
intrépidité  qui  obligea  Artaxerxès  à  traiter  avec  eux  et  à 
leur  permettre  de  se  retirer.  Ils  commenceront  alors,  à 

8  —  01 


480 

travers  l'Asie  armée  contre  eux,  cette   fameuse  retraite 
des  Dix-Mille,  dont  Xénophon  fut  à  la  fois  l'un  des  capi- 
taines et  l'historien. 
Cyrus  (le  grand),  roman  de  M""  de  Scudéry.  V.  Ar- 

TAMF.NK. 

Cyrus,  tragédie  en  cinq  actes,  de  Marie-Joseph  Ché- 
nier  (Paris,  Théâtre -Français,  déc.  1804).  —  L'auteur 
a  établi  toute  sa  pièce  sur  la  fable  qu'Hérodote  rapporte 
au  sujet  de  Cyrus.  Outre  la  ressemblance  qu'a  cette  tra- 
gédie avec  Alltalie,  pour  le  plan,  elle  en  a  encore  davan- 
tage pour  les  détails  avec  Sètniramis  et  Mérope.  Ces  res- 
semblances n'eussent  point  arrêté  le  succès  de  l'ouvrage 
écrit  d'un  beau  style  ;  mais,  au  lendemain  du  couronne- 
ment de  Napoléon',  Chénier  semblait,  à  tort  ou  à  raison, 
l'aN'oir  composé  en  vue  de  la  circonstance.  Ce  pouvoir 
nouveau,  cju'il  n'aima  jamais,  on  eût  dit  qu'il  commençait 
par  vouloir  le  chanter.  La  pièce  était  en  môme  temps 
remplie  de  préceptes  hardis  sur  les  droits  des  peuples  et 
sur  la  liberté  publique.  Aussi  déplut-elle  à  tous  les  partis. 
Ci/vus,  malgré  le  talent  déployé  par  Talma,  chargé  du  rôle 
du  héros,  ne  fut  joué  qu'une  fois.  Ce  fut  la  dernière  pièce 
de  Cliéuier  qui  parut  sur  le  théâtre  de  son  vivant. 

Cyrus  (Flavius),  homme  d'Etat,  évoque  et  poète,  né  à 
Panopolis  en  Egypte  (v=  s.  de  notre  ère).  Il  conquit  la 
faveur  de  l'impératrice  Eudoxie  par  la  noblesse  de  son  ca- 
ractère et  l'élégance  de  son  esprit,  devint  préfet  de  Con- 
stantinople  et  du  prétoire  d'Orient  sous  Théodose  II,  mais 
tomba  en  disgrâce  en  415.  Dépouillé  de  ses  charges  et  do 
ses  biens,  Cyrus  entra  dans  les  ordres,  et  occupa  le  siège 
épiscopal  de  Smyrue,  ou,  d'après  Suidas,  de  Cotyée. 

Cyrus,  patriarche  d'Alexandrie,  mort  en  640. Transféré, 
en  030,  de  lévêché  de  Phasis  sur  le  siège  patriarcal 
d'Alexandrie,  Cyrus  écrivit  plusieurs  lettres,  et,  daus  un 
concile  d'Alexandrie,  vers  632,  fit  voter  des  canons,  que 
le  premier  concile  œcuménique  de  Constantinople  blâma, 
un  demi-siècle  plus  tard,  comme  suspects  de  monotho- 
lisme.  Grâce  à  son  intervention,  les  chrétiens  d'Egypte 
furent  traités  avec  douceur  par  le  calife  Omar,  dont  lo 
lieutenant  Amri  prit  Alexandrie  en  640. 

Gysoing,  ch.-l.  de  cant.  du  dép.  du  Nord,  arrond.  et  à 
15  kilom.  de  Lille,  à  2  kil.  de  LaMarcq;  3.379  hab.  Ch.  de  f. 
Nord.  Hospice.  Sucrerie,  brasserie,  carrosserie;  fabrique 
de  ciments;  fabrique  de  tissus.  —  Lo  canton  a  Î4  comm. 
et  18.484  hab.  —  Patrie  du  graveur  Masquelier  (1741-lSli). 

On  voit  à  Cysoing  les  souterrains  d'un  ancien  château 
mérovingien.  L'égliso  est  la  chapelle  de  l'ancienne  abbaye 
augustine  fondée  par  saint  Everard.  au  ix*  siècle;  c'est 
dans  cette  abbaye  (lue  campa  Louis  XV,  avant  la  bataille 
de  Fontcnoy  (1745);  une  pyramide  qui  subsiste  encore  fut 
élevée  par  les  moines  en  souvenir  de  la  victoire  des 
Français. 

CYSTACANTHUS  {siss.  tnss)  n.  m.  Genre  d'acanthacées, 
tr.bu  des  justiciées,  groupe  des  éranthémées,  habitant 
les  Indes  orientales.  (Ce  sont  des  herbes  à  feuilles  mem- 
braneuses, à  fleurs  en  épis  terminaux.) 

CYSTALGIE  {siss.  jî  —  du  gr.  knstis,  vessie,  et  algos, 
douleur)  n.  f.  Pathol.  Douleur  de  la  vessie. 

CYSTANTHE  Uiss)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  fa- 
mille des  épacridées,  tribu  des  épacrées,  comprenant  une 
seule  espèce,  qui  croît  en  Tasmanie. 

CYSTECTASIE  {si-sfèk',  zî  —  du  gr.  kiistïs,  vessie,  et 
ektasis,  extension)  n.  f.  Cbir.  Dilatation  de  la  vessie.  (Ce 
procédé  consiste  à  dilater  le  col  vésical  au  cours  d'une 
cystotomie,  de  manière  â  faire  un  passage  au  calcul.) 

CYSTÉINE(5?-s^^)n.f.  Composé, CH'-C(AzH=)(SH)-CO>H, 

âu'on  obtient  en  réduisant  par  l'étain  et  l'acide  chlorhy- 
rique  la  cystine  des  calculs  urinaires. 
CYSTENCÉPHALE  {si-stan  —  du  gr.  kustis,  vessie,  et  do 
encépliale)  adj.  Zool.  Qui  a  une  tète  vésiculeuse. 

—  n.  m.  Térat.  Genre  de  monstres  unitaires,  à  tête  vé- 
siculeuse. il  On  dit  aujourd'hui  thlipsencéphale. 

CYSTÉOLITHE  [siss)  n.  m.  Méd.  Calcul  vésical. 

CYSTHÉPATIQUE  {si-sté,  tik' —  du  gr.  kustis,  vessie,  et 
de  li<-p"iii/iic)  adj.  En  T.  d'anat.,  Qui  appartient  au  foie. 

CYSTIBRANCHE  {si-sti  —  du  gr.  kitsliSy  vessie,  et 
braf/chia,  branchie)  adj.  En  T.  de  zool.,  Dont  les  branchies 
sont  contenues  dans  des  cavités  vésiculaircs. 

CYSTICAPNOS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  corydale. 

CYSTICERCOÏDE  [si-sti-sèr  —  de  cijsticerque,  et  du  gr. 
ciihj^.  as|i'^i  1 ,1  al].  En  T.  de  zool..  Qui  se  rapproche,  comme 
aspect,  d  un  c\■'^tl^•erque. 

—  Encycl.  On  entend,  par  forme  cysticercoide,  celle 
que  prend  un  embryon  de  ver  ccstode  lorsque,  pendant 
son  enkystement,  sa  vésicule  se  réduit  à  un  petit  appen- 
dice, tandis  que  le  segment  qui 
porte  les  crochets  est  distinct  d'un 
autre  segment,  qui  représente  la 
tête  ou  scolex  de  la  future  colonie. 

CYSTICERQUE  [si-sti-sèrk'  —  du 
gr.  kustis,.  vessie,  et  kerkos.  queue) 
n.  m.  Etat  par  lequel  passent  les 
embryons  des    vers  cestodes,  tels 

3 ne  les  ténias,  et  où  ils  ont  la  forme 
"une  vô-icule,  sur  les  parois  de 
laquelle  se  développe  une  tête  avec 
ses  crochets.  (  Dans  le  type  dit 
cènure,  il  s'en  développe  plusieurs. 
A  l'étatde  cysticerquo,  le  ver  demeure  immobile,  enkysté 
dans  la  substance  de  l'animal  qui  lui  sert  d'hôte,  et, 
quand  celui-ci  est  mangé  par  un  autre  être,  le  cysticerquo 
se  trouve  émigrer  dans  un  nouvel  hôte,  où  il  se  dévelop- 
pera pour  devenir  un  ténia.)  il  On  dit  aussi  ver  cystiqul;. 

GYSTIDE  {si-stid')  n.  f.  Organe  qui  se  trouve  sur  certains 
champignons,  et  que  l'on  regarde  comme  remplissant  les 
fonctions  d'anthère.  V.  anthkridik. 

CYSTIDES  [si-stid')  n.  m.  pi.  Ordre  d'échinodermes,  com- 
prenant des  formes  â  calice  plus  ou  moins  gloliuieux,  com- 
posé de  pièces  calcaires,  fixé  directement  ou  par  un  court 
pédoncule  aux  corps  étrangers,  et  le  plus  souyent  dé- 
pourvu de  bras.  —  Un  cystide. 

—  Encycl.  Sauf  une  exception  [hyponome  Snrsi,  du  dé- 
troit de  Torrès),  tous  les  cystides  sont  éteints.  Leurs  débris 
apparaissent  dans  les  terrains  cambrions,  sont  très  abon- 
dants dans  le  silurien  supérieur,  pour  devenir  très  rares 
dans  lo  carbonifère.  C'étaient  tous  des  animaux  marins. 


Cysticerquc  de  t^nia  : 
a.  embryon  (très  gr.). 


481 

On  on  connaît  do  nombreuses  espôces,  réparties  en  (quatre 
genres,  et  on  les  distribue  on  trois  familles  :  aporitidés, 
diplofioritidés,  rhombifériités. 

CYSTIDICOLE  {siss)  n.  m.  Gonro  do  vers  intestinaux,  do 
l'ordre  dos  nômatoïdcs,  dontrospùce  type  liabito  la  vossio 
natatoire  do  la  truite. 

GYSTIDION  (siss)  n.  m.  Nom  donné  ù.  un  fruit  mono- 
sperme,  non  adliéront  au  calico,  ot  dont  le  péricarpe  osi 
peu  apparent,  i|uoi(iue  le  cordon  ombilical  soit  distiiiL-i. 

CYSTIDITOME  ou  CYSTIDOTOME,  CYSTIDITOMIE  on 
CYSTIDOTOMIE,  CYSTIDITOMIQUE  ou  CYSTIDOTOMI- 
QUE,  CYSTIDITOMISTE  ou  CYSTIDOTOMISTE ,  autres 
loriui's  des  mots  cystotome,  cysiotomel;,  tYsToiuMiguK  ot 

CYSTOTOMISTK. 

CY3TIGNATHE  ou  CYSTIGNATHUS  {siss,  tltss)  n.  m. 
Genre  d'amphibiens,  tribu  des  cystiynathinés,  comprenant 
de  petites  grenouilles  américai- 
nes, dont  on  connaît  une  dou- 
zaine d'espèces,  ordinairement 
ornées  do  teintes  vives  et  tran- 
chées. 


Cystignathc. 


Cj  sUiic. 


CYSTIGNATHINÉS  (siss)  n.  m. 
pi.  Tribu  d'amphibiens  ou  ba- 
traciens anoures,  sous-ordre  des 
oxydactyles,  famille  des  rani- 
dés, caractérisée  par  les  os  co- 
racoïdes  et  précoracoïdes,  unis 
par  un  cartilage  épicaroïde,  par 
les  dents  existant  à  la  mâchoire  supérieure.  —  6'n  cys- 

TIGNATHINÉ. 

—  E>XYCL.  Suivant  les  genres,  les  cystiynatlmiés  ont 
l'aspect  de  grenouilles  ou  de  rainettes.  Ils  comprennent 
cent  soixante  espèces,  réparties  dans  seize  genres,  repré- 
sentés, surtout  dans  l'Amérique  du  Sud,  avec  le  cystigna- 
thus  ot  le  tclmolùbas,  etc.  Les  lymnodynnstes,  crinia  et  chi- 
7-olep(es  sont  propres  à  l'Australie  et  à  la  Tasmanie. 

CYSTINE  {siss  —  du  gr.  kaslis,  vessie)  n.  f.  Composé 
organi((ue  azoté  et  sulfuré,  C"H"Az'S'0',  trouvé  dans 
l'urine,  etconstituantdes  cal- 
culs de  la  vessie  et  du  rein. 

—  Encycl.  La  cystine  peut 
se  produire  par  oxydation 
de  la  cystéine  ;  elle  se  trouve 
parfois  eu  proportion  varia- 
ble dans  l'urine  normale.  C'est 
une  substance  blanche,  in- 
sipide et  inodore,  insoluble 
dans  l'eau  et  dans  l'alcool. 
Elle  se  dissout  et  cristallise 
dans  l'ammoniaque.  Projetée 
sur  les  charbons  ardents,  elle 
dégage  une  odeur  alliacée 
très  fétide.  On  ne  sait  rien 
des  causes  de  sa  formation 
dans  l'organisme.  On  n'est 
même  pas  certain  qu'elle  corresponde  forcément  à  un 
état  pathologique  ;  la  plus  forte  proportion  observée  est 
0«'.5  par  jour.  Elle  accompagne  et  parfois  précède  Talbu- 
minurie. 

CYSTINEURE  OU  CYSTINEURA  {siss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères  rhopalocères,  famille  des  nymphalidés, 
renfermant  de  jolis  papillons  à  ailes  brunes,  marquées  do 
noir  et  do  blanc,  et  qui  habitent  les  Antilles  et  les  régions 
chaudes  du  nouveau  monde. 

CYSTINEUX,  EUSE  {siss,  neû)  adj.  Qui  contient  do  la 
cystine. 

CYSTINUEaE  {siss,  rî  —  de  cystine,  et  du  gr.  ournn, 
uriiioj  n.  f.  Paihol.  Emission  d'urine  contenant  de  la  cystine. 

CYSTIPATHIE  [siss,  ti—  du  gr.  kustis,  vessie,  et  palhos, 
maladie)  n.  f.  Pathol.  Maladie  de  la  vessie  on  général. 

CYSTIPHYLLINÉS  [siss)  n.  m.  pi.  Paléont.  Tribu  do 
zoanthaires  niadréporaires,  famille  des  expleta,  dont  le 
genre  ci/stijj/iyllum  est  le  type.  —  i'n  cystiphylliné. 

CYSTIPHYLLUM  {siss,  lom')  n.  m.  Paléont.  Genre  do 
madrépores,  tribu  des  cysliphyllinés,  comprenant  des  po- 
lypiers turbines,  dont  le  tissu  vésiculeux  est  disposé  on 
couches  juxtaposées.  (L'espèce  type  du  genre  est  le  cys- 
tipfiylltnn  vesicidosum,  du  calcaire  dévonien  do  l'oifel.) 

CYSTIQUE  {si-stik' —  du  gr.  kustis,  vessie)  adj.  Anat.  Qui 
a  rapport  à  la  vessie  ou  à  la  vésicule  biliaire,  n  Conduit 
ou  Canal  cystique.  Canal  qui  s'étend  de  la  vésicule  biliaire 
au  canal  cholédooue.  ii  Fossette  cystique.  Petit  creux  du 
lobe  droit  du  foie,  dans  lequel  est  logée  la  vésicule  biliaire. 
Il  Calculs  cystiques.  Calculs  biliaires. 

—  Chir.  Tumeurs  rystiques.  Tumeurs  qui  sont  principa- 
lomont  composées  de  plusieurs  kystes. 

—  n.  f.  pi.  Helminth.  Ordre  do  vers  intestinaux,  dont 
le  corps  se  termine  par  une   vessie   hydatiquo.  —   Une 

CYSTIQUE. 

—  Encycl.  Anat.  Canal  cystîgue.V.  biliaire. 
CYSTIRRAGIE  n.  f.  Pathol.  Syn.  do  cystorragik. 
CYSTIRRHÉB  (si-sti-rt}  —  du  gr.  Icustis,  vossîo,  Ot  rhécin^ 

couler)  n.  f.  Pathol.  Catarrhe  vésical. 

CYSTITE  isi-ntit'  —  du  gr.  kustis,  vessie)  n.  f.  Inflamma- 
tion do  lit  vessie.  U  Cystite  catarrhale .  Inflamnialion  <i<'  la 
memlirane  muqueuse  de  la  vessie.  (On  l'apiicllo  aussi  cis- 

IIKRHI^K.) 

—  Encycl.  Les  cystites  sont  des  indanimations  dont  les 
agents  pathogènes  1rs  plus  fréquents  sont  1(^  gonocotinc, 
le  streptocoque  ot  le  baeille  de  la  lubor''uioso.  Li's  rauses 
prédisposantes  à  l'infection  de  la  vessie  sont  la  rt-leniion 
d'urino,  la  constipation,  le  refroidissement,  (jui  provoipieiil 
la  congestion  de  la  muqueuse  vésicale. 

Les  cystites,  au  point  do  vue  symptoinatique,  se  divisent 
en  cystito  aiyud  et  chronique. 

La  fréquence  dos  mictions,  la  donhur  pendant  et  après 
les  mictions,  la  présence  du  pus  dans  l'urine  sont  les  trois 
symptômes  essentiels.  L'hématurie  peut  manquer.  Jamais 
il  n'y  a  de  fièvre,  malgré  l'agitation,  l'insomnie,  que  l'on 
ohservo  souvent. 

La  cystito  chronique,  qui  succède  à  la  cystito  aiguë, 
présente  les  mémos  symptômes  avec  des  variantes.  Le 
malade  peut  empêcher  la  miction,  mais  les  envies  de- 
viennent plus  fréquentes.  La  douleur,  moins  violente,  se 
prolonge  plus  longtemps.  Le  pus  devient  blanc  jaunâtre 


ni. 


glaireux,  muro -purulent;  souvent,  si  la  cystite  ost  an- 
cienne, il  y  a  transformation  ammoniacale,  Vurino  devient 
filante,  caVactéristique  du  catarrhe  de  la  vessie. 

Certains  médicaments  peuvent  altérer  l'urine  et  pro- 
duire, par  suite,  do  la  cystite;  tels  sont  lo  sulfate  do  qui- 
nine, les  ioduros,  les  balsamiques,  ot  surtout  la  cantha- 
ride.  Au  reste,  avec  la  cause,  cette  cystite  ab  ingesta  cesse 
immédiatement. 

Chez  la  femme,  la  cystito  est  rare;  elle  ost  généralement 
le  résultat  d'une  propagation  d'une  infection  vaginale  ou 
utérine  à  la  vessie. 

Lo  traitement  de  la  cystite  doit  se  baser  sur  les  cauâes. 
Ladouleur  est  combattue  eflicacement  par  les  opiacés,  en 
suppositoire,  lavement  ou  injection  hypodermitiue.Le  pus, 
lorsoue  la  cystite  aura  cessé  d'être  aîgué,  sera  évacué  par 
dos  lavages  fréquents  de  la  vessie. 

Los  instillations  de  nitrate  d'argent  donnent,  dans  cer- 
tains cas  anciens,  de  bons  résultats. 
CYSTITOME  n.  m.  Chir.  Syn.  de  cy.stotome. 
CYSTOBR ANCHE  (siss,  branch')  ou  CYSTOBRANCHUS 
[siss.  kuss)  a.  m.  Genre  d'annélides  hirudïnées,  famille 
des  rhynchobdellidés,  tribu  des  ichtyobdellidés,  compre- 
nant des  sangsues,  dont  le  corps  est  muni  de  branchies  fo- 
liacées. (Le  cystvbra}}chus  respirans,  type  du  genre,  est  pa- 
rasite des  barbeaux  et  des  carpes; "il  se  fixe  sur  leurs 
branchies  au  printemps.) 

CYSTOBUBONOCÈLE  {siss,  sèl' —  du  gr.  Ar'is/(.ç.  vessie  ; 
boubôn ,  bubon,  et  kèlê.  tumeur)  n.  f.  Pathol.  Hernie  de  la 
vessie  par  le  canal  inguinal.  V.  ctstocèle. 

CYSTOCARPE  (s/ss)  n.  m.  Nom  que  l'on  donne  à  l'em- 
bryon sporifôre  qui  provient  du  développement  de  l'œuf 
d'une  floridée.  {C  est,  en  réalité,  l'homologue  du  sporogone 
dune  muscinée.) 

CYSTOCÈLE  {si-sto-sèl'  —  du  gr.  kustis,  vessie,  et  kèlê, 
tumeur)  n.  f.  Chîr.  Hernie  de  la  vessie. 

—  Encycl.  La  vessie  peut  faire  hernie,  seule  ou  avec 
l'intestin  ou  l'épiploon,  soit  par  l'anneau  inguinal  (cysto- 
bubonocèle),  soit  par  l'anneau  crural  (cystomérocèle),  soit 
par  le  périnée  {cystocèle  périaéale),  soit,  chez  la  femme, 
par  le  vagin  {cystocèle  vaginale). 

Les  hernies  de  la  vessie  se  traitent  par  la  réduction, 
suivie  de  l'application  d'un  bandage  approprié.  Dans  le  cas 
de  hernie  vaginale,  on  applique  un  pessaire  avec  une  cein- 
ture hypogastrique  et  on  f  a  t  le  cathétérisme  de  la  vessie 
pour  empêcher  l'accumulation  de  l'urine. 

CYSTOCIDARIDÉS  [si-sto-si)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille 
d'oursins  échinoïdes.  comprenant  les  genres  cystocidaris 
et  spatangopsis,  qui  forment  le  passade  entre  les  échinides 
et  les  cystides.  —  Un  cystocidaridê. 

CYSTOCIDARIS  {si-slo,  riss)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'our- 
sins, type  de  la  famille  des  cystocidaridés,  renfermant  des 
formes  ovales  ou  sphériques  à  puissante  armature  maxil- 
laire, et  qui  ne  sont  guère  connues  que  par  des  empreintes 
écrasées  ou  des  moules  épars  dans  les  couches  siluriennes 
de  Leintwardine,  en  Angleterre.  (On  en  connaît  deux  espè- 
ces :  cystocidaris  potnum  et  cystocidaris  uva.) 

CYSTOCLONIÉES  {si-sto)  n.  f.  pi.  Bot.  Groupe  d'algues, 
faisant  partie  de  la  famille  des  gigartinées.—  Une  cysto- 

CLONIÉE. 

CYSTOCOCCUS  (si-s/o-AoA-frî/ss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'al- 
gues, se  rapportant  aux  chlorococcées. 

CYSTOCOLÉOS  (5i-5^o. /^-Nss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues 
nostocacées,  famille  des  scytonémées,  composé  d'espèces 
dont  les  cellules  destricbomes  no  se  multiplient  que  dans 
le  sons  de  la  longueur  du  tilament,  ot  dont  la  gaine  ren- 
ferme plusieurs  trichomes. 

CYSTOCOPE  {si-sto  —  du  gr.  kustê,  vessie,  et  kopos,  coup) 
n.  m.  Méd.  Cathéter  pourvu  d'une  plaque  destinée  à  faci- 
liter l'audition  du  bruit  que  produisent  les  calculs  au 
contact  de  la  sonde. 

CYSTODYNIE  {siss,  «i  —  du  gr.  kiistis,  vessie,  et  oduné, 
douleur)  n.  f.  Pathol.  Douleur  rhumatismale  do  la  tuniquo 
musculaire  do  la  vessie. 

CYSTO-ENTÉROCÈLE  {si-sto-an,  sèV  —  du  gr.  kustis. 
vessio;  entfron,  intestin,  ot  kf^lé,  tumeur)  n.f.  Chir.  Hernie 
de  la  vessie,  accompagnée  du  déplacement  d'une  portion 
do  l'intestin. 

CYSTO-ÉPIPLOCÈï*E  {siss,  sèV  —  du  gr.  kustis,  vessie, 
et  de  épiplocéle)  n.  f.  Chir.  Hernfe  do  la  vessie,  accompa- 
gnée d'une  portion  de  l'épiploon. 

CYSTOHÉMIE  {siss,  ml~du  gr.  kustis,  vossie,  et  haima, 
sang)  M.  f.  Pathol.  Congestion  sanguine  do  la  vessie. 

CYSTOIDE  {siss  —  du  gr.  Aiwïjs,  vossio,  Ot  cirfoj,  aspect) 
n.  m.  Qui  ressemble  à  une  vessio.  il  Tu- 
meur cysloide.   Kyste,  il  Ver  cystoîde, 
Cysticerquc. 

CYSTOUPOME  {siss  —  du  gr.  kustê, 
kyste,  ot  do  lipome)  n.  m.  Pathol.  Li- 
pome enkysté. 

CYSTOUTHE  {siss  ~  du  gr.  kustts, 
vessie,  et  litbos,  pierre)  n.  m.  Pathol. 
Calcul  vosical. 

—  Bot.  Protubérance  intracellulaire, 
fortement  incrustée  do  calcaire. 

—  Encycl.  Bot.  Chez  les  urticacées, 
certaines  cellules  épidormiquos,  plus 
grandes  que  les  autres  et  plongeant 
profondément  dans  l'écorce,  épaissis- 
sent beaucoup  leur  membrane  celiulo- 
siquo  en  un  iioiiit  de  sa  face  externe,  do  manière  qu'elle 
proi«>tto  vers  l'iiiiérieur  do  la  eollub»  une  sorte  do  protu- 
Itéranco  mamelonnée,  dans  l'épaisseur  de  laquelle  se  dé- 
posent d'innombrables  cristaux  <to  carbonate  de  caU-ium  : 
eelto  protubérance  est  un  cystolithe ;  une  collulo  à.  cysto- 
lilho  est  une  cellule  sécrétrice. 

CYSTOXJTHIQUE  {siss,  tik'  —  rad.  cystolithc)  adj.  Méd. 
Qui  coiuerne  les  calculs  vésïcaux. 

CYSTOMÉROCÈLE  (siss,  .v'I'  —du  gr.  kuatis,  vessio; 
méroft,  cuisse,  et  kèlè,  tumeur) o.  f.  Chir.  Hornie  de  lu  vossio 
par  l'anneau  crural. 

CYSTOPHORE  ou  CYSTOPHORA  [siss)  n.  m.  Gonro  do 
niamniiCères  pinnipèdes,  famiUo  dos  phocidés,  compre- 
nant une  «espèce  remarquable  par  un  bourrelet  éroctile 
placé  sur  lo    front  des  niHles. 

—  Encycl.  Lo  cyatophorti  ou  phoqM  à  capuchon  atteint 


CystoUtho(bot.). 


Cystophore. 


CYSTIDICOLE   —   CYTHERE 

3  mètres  do  long;  il  est  noir  bleuâtre,  piqueté  do  blanc, 
avec  la  tête  et  les  membres  d'un  noir  pur;  les  nou- 
veau- nés  sont 
blancs.  Ce  plio- 
i|  u e,  dont  la 
fourrure  est 
très  estimée, 
habite  les  mers 
froides  de  l'hé- 
misphère bo- 
réal, du  Groen- 
land au  Spitz- 
berg,  les  côtes 
de  Norvège, 
Terre  -  Neuve. 
Au  genre  cys- 
tophore se  rattache  l'éléphant  marin  [cystophora  Iconina) 
de  l'océan  Pacifique  nor<i,  qui  atteint  9  mètres  de  long. 
CYSTOPHRYS  {siss,  friss)  n.  m.  Gonro  do  protozoaires 
héliozoaire-s,  de  position  incertaine,  formant  passage  entre 
ceux-ci  et  les  radiolaires. 

—  Encycl.  Les  cystophrys  sont  des  animalcules  sphé- 
riques ,  irréguliers ,  dont  les  éléments  globuleux  sont 
rassemblés  dans  une  tuniquo  commune  qui  émet  des  fila- 
ments ou  rhizopodes  rayonnants.  L'espèce  type  est  un 
organisme  microscopique  des  eaux  douces  européennes  : 
le  cystophrys  Hxckeliana. 

CYSTOPLASTIE  {siss,  stî  —  du  çr.  kustis,  vessie,  et 
plassein,  former)  n.  f.  Chir.  Restauration  d'une  perte  de  sub- 
stance de  la  vessie  par  autoplastie. 

CYSTOPLÉGIE  {siss,  ji  —  du  gr.  kustis,vessie,  etplêxis, 
action  de  frapper)  n,  f.  Pathol.  Paralysie  de  la  vessie.  ,_ 
CYSTOPTÉRIDE  {siss)  n.  f-  Genre  de  plantes  crypto- 
games, de  la  famille  des  fougères,  tribu  des  davalliées, 
comprenant  plusieurs  espèces,  propres  aux  parties  tem- 
pérées des  deux  hémisphères. 

CYSTOPTOSE  {siss  —  du  gr.  kustis,  vessie,  et  ptôsis, 
chute)  D.  f.  Chir.  Chute  do  la  membrane  interne  de  la 
vessie  par  le  col  de  l'organe,  par  suite  de  relâchement 
de  sa  tunique  musculaire. 

CYSTOPYIQUE  {siss  —  du  gr.  kustis,  vessie,  et  puon, 
sang  corrompu)  adj.  Pathol.  Qui  a  rapport  à  la  suppura- 
lion  de  la  vessie. 

GYSTORCHIS  (siss,  kiss)  n.  m.  Genre  d'orchidacées, 
voisin  des  goodyera  A  fleurs  roses  ou  jaunes. 

CYSTORRAGIE  (siss,  ji  —  du  gr.  kuslis,  vessie,  et  rha- 
gein,  faire  éruption)  n.  f.  Pathol.  Hémorragie  vésicale. 

CYSTOSARCOME  {siss  —  du  gr.  kusti s.  wess'xQ,  et  sarx, 
sarkos,  chair)  n.  m.  Pathol.  Nom  donné  par  Mùllerà  des  tu- 
meurs constituées  en  grande  partie  par  une  masse  plus 
ou  moins  ferme,  fibreuse  et  riclie  en  vaisseaux,  au  milieu 
de  laquelle  on  rencontre  des  vésicules  isolées. 

CYSTOSEIRE  {siss,  sèr')  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  ma- 
rines, de  la  tribu  des  fucacées,  caractérisé  par  des  vési- 
cules ovoïdes  disposées  en  chapelet,  et  comprenant  uno 
trentaine  d'espèces  répandues  dans  toutes  les  mers. 

CYSTOSIPHON  {siss)  n.m.  Bot.  Genre  d'algues  saprolé- 
gniées,  vivant  en  parasites  sur  les  lentilles  d'eau. 

CYSTOSOME  ou  CYSTOSOMA  (s/sj)  n.  m.  Genre  d'insectes 
hémiptères  homoptères,  famille  des  cicadidés,  comprenant 
des  cigales  australiennes,  à  tête  petite,  triangulaire,  à. 
élytres  presque  complètement  opaques,  à  abdomen  renflé 
et  vésiculeux  chez  les  mâles. 

CYSTOSPASME  (siss,  spnssm' — du  gr.  A«s/ù,  vessie, 
et  de  spasme]  n.  m.  Pathol.  Contraction  spasmodique  de  la 
vessie. 

CYSTOSP ASTIQUE  {siss,  s/ïA'")  adj.  Pathol.  Qui  dépond 
du  spasme  de  la  vessie. 

CYSTOT^NIÉS  (s/ss,  té)  n.  m.  pi.  Division  de  la  famille 
des  ténias,  renfermant  les  formes  à  tête  munie  d'un  petit 
rostre  saillant,  portant  généralement  uno  armature.  —  Un 

CY.STOTvENIR. 

—  Encycl.  Chez  les  cystotxniés,  dont  le  t^nia  soHum  est 
le  type,  la  base  des  crochets  porte  un  appendice  antérieur, 
nommé  garde,  et  un  autre  plus  long,  dit  manche.  Les  cys- 
ticerques,  munis  d'une  très  grande  vésicule  caudale,  vi- 
vent, ainsi  que  les  adultes,  dans  les  mammifères.  Los 
deux  genres  principau.v  sont  les  ténias,  caractérisés  par 
ce  fait  que  les  têtes  naissent  dans  la  vésicule  embryon- 
naire mémo  {t,Tnia  solium),  et  les  échinococcifors. 

CYSTOTOME  (siss  —  du  gr.  htstis,  vessie,  et  tome, 
incision)  n.  m.  Chir.  Instrument  servant  à  inciser  la  vessie, 
dans  l'opération  de  la  pierre.  Il  On  dit  aussi  cystitomk. 

CYSTOTOMIE  {siss,  mî  —  rad.  cystolomc)  n.  f.  Chir.  ot 
art  vétér.  Incision  do  la  vessio.  Syn.  do  taillk. 

—  Encycl.  Chir.  V.  taille. 

—  Art  vétér.  La  c,v«/o(o»iie  se  pratique  sur  lo  cheval,  sur 
le  bœuf,  et  quelquefois  sur  le  bélier,  qui  sont  sujets  â 
la  pierre  {calculs  vôsicaux). 

La  cystotomio  so  pratique  sur  lo  canal  de  l'urètre , 
que  l'on  incise  depuis  sa  portion  ischialo  jusqu'au  col  do 
la  vossio  (cystotomio  ischialo). 

L'opération  dite  ^  cystotomio  scrotale  »■  n'est  qu'une  «ré- 
trotomio  que  l'on  pratique  pour  atteindre  lo  calcul,  lors- 
qu'il est  engagé  dans  lo  canal  do  l'urètre. 

Pour  la  jument,  la  mule,  l'ânesso,  l'extraction  do  la 
pierre  peut  s'etrectuor  en  dilatant  l'urètre  par  des  moyens 
mécaniques,  et  avec  lo  secours  des  injections  relâchantes. 

CYTE  (si7')  n.  f.  Cellulo  mère  dos  produits  sexuels  au 
début  de  la  maturation. 

—  Encycl.  La  ré<iuction  chromatique,  étudiée  par  Bovcri 
chez  l'ascaris  megatoccphala,  s'eirectuo  en  deux  len»]'s .  d 
faut  distinguer  lo  cyte  do  premier  ordre  ot  les  cytes  do 
second  ordre  qui  donnent  naissance  aux  produits  sexuels 
définitifs  et  aux  globules  dexpulsion. 

Les  cytes  s'appellent  "  snermatocytos  »  chez  lo  Diâlo 
et  "  ovocytes  »  chez  la  fomollo. 

CYTÉOPHYTE  (si)  n.  m.  Groupe  do  plantes  polypétalos, 
cûm|irenant  une  partio  des  légumineuses. 

CYTHERE  (si-té-ré)  n.  f.  Genre  do  crustacés,  type  do  la 
famillodos  cylhéridés,  caractérisé  par  les  antennes  de  la 
première  paiVo  à  cinq  ou  six  articles,  colles  do  la  seconde 
paire  à  quatre  articles,  et  les  pattes  en  nombre  égal  dans 
les  doux  sexes.  (Les  ct/them  sont  de  petits  animaux  des  eaux 
salées  ot  sauraâtros.'où  ils  vivent  parmi  les  algues.  Leurs 
nombreuses  espèces  sont  répandues  daus  les  mors  ouro- 
pi'onno.'i.) 

(U 


CYTHÉRE   —   CYTINÉS 

CytHÈRE  (auj.  CÉRIGO),  île  grecque  de  l'Archipel, 
au  N.-O.  de  l'iJe  de  Crète,  près  des  côtes  de  Laconie,  en 
lace  du  cap  Malée.  Ravagée  par  les  phénomènes  volca- 
niques, Cérigo  ressemble  peu  àlancienno  Cythère  si  van- 
tée. Elle  n'est  plus  habitée  que  par  quelques  familles  de 
pécheurs.  Com- 
merce de  pois- 
sons. Dans  l'an- 
tiquité grecque, 
île  consacrée  à 
Vénus  qui,  née 
de  l'écume  de 
l'onde,  aurait 
pris  terre  en 
cette  île ,  soit 
pour  la  première 

fois,  soit   après  Monnaie  de  Cyiher 

être  apparue  à 

Chypre.  Dans  la  langue  poétique,  Cythère  est  devenue 
la  "patrie  allégorique  des  amours  et  paraît  alors  comme 
ime  île  enchanteresse. 

Cythère  assiégée,  opéra-ballet  en  trois  actes,  musi- 
que de  Gluck,  représenté  à  l'Opéra,  le  1"  aoQt  1775.  Ce 
n'était  d'abord  qu'un  vaudeville  en  un  acte  de  Favart  et 
Fagau,  qui  avait  été  joué  à  l'Opéra-Comique  de  la  foire 
Saint-Laurent,  en  1744.  Gluck  eut  la  singulière  idée  d'écrire 
la  musique  de  cette  pièce  d'un  genre  si  étranger  à  son 
génie  et  qui.  malgré  une  interprétation  remarquable,  n'ob- 
tint aucun  succès.  C'est  à  propos  de  Cytkère  assiégée  que 
l'abbé  Arnaud,  ardent  admirateur  de  Gluck,  disait,  pour 
pallier  cet  insuccès,  qu'n  Hercule  maniait  mieux  la  massue 
que  le  fuseau  ». 

Cythère  (l'Embarquement  pour),  tableau  de  Watteau, 
musée  du  Louvre.  —  Près  d'un  terme  do  Vénus,  un  pèlerin 
de  Cythère,  ayant  à  ses  pieds  un  bourdon,  est  à  genoux 
devant  une  jeune  femme,  qu'il  invite  à  s'embarquer  avec 
lui  pour  le  doux  voyage.  La  belle  se  fait  un  peu  prier  ;  un 
Amour,  assis  près  â'elle  sur  son  carquois,  la  tire  par  le  bas 
de  sa  robe.  Vers  le  milieu  de  la  composition,  un  amoureux 
relève,  en  la  tenant  par  les  deux  mains,  son  amoureuse 
assise  sur  le  ffazon  ;  un  autre  enlace  la  taille  de  sa  maîtresse  ; 


loxochoncha,  paradoxostoma,  et  autres  genres  ayant  pour 
caractères  communs  :  une  carapace  dure,  calcaire,  ru- 
gueuse, l'abdomen  terminé  par  une  queue  de  deux  articles, 
et  les  antennes  inférieures  avec  un  appendice  préhensile 
en  crochet,  où  débouche  une  glande  à  Venin.  (Tous  les  cy- 
tbériUés  sont  de  petite  taille  et  habitent  la  mer;  ils  sont 
carnassiers  el  nagent  avec  agilité. j  —  Un  cythéridè. 

CYTHÉRIS  [si,  riss)  D.  f.  Bot.  Genre  d'orchidées,  tribu 
des  pleurothaliées,  comprenant  une  seule  espèce. 

CythÉRIS,  courtisane  grecque,  du  i"  siècle.  Elle  compta 
au  nombre  de  ses  amants  Marc  Antoine  et  le  poète  Gallus, 
qui  la  célébra  sous  le  nom  de  Lycoris.  Virgile  narle  d'elle 
dans  sa  dixième  églogue,  et  Cicéron  dans  ses  Philippiques. 

CYTHÉRODICE  {si,  diss  —  du  gr.  kuthèrodikés  ;  de  A'w- 
théra,  Cylbère,  et,  dikê,  justice}  n.  m.  Antiq.  gr.  Titre  d'un 
magistrat  que  les  Lacédémoniens  envoyaient  tous  les  ans 
avec  une  garnison  dans  l'île  de  Cythère,  au  temps  où  elle 
était  dans  leur  dépendance. 

—  Encycl.  Anciennement,  l'île  de  Cythère  appartenait 
aux  Argiens.  Elle  leur  fut  enlevée,  avec  Malée  et  le  pays 
de  Thyrée,  par  les  Lacédémoniens,  dès  les  premiers  temps 
des  luttes  des  deux  peuples.  Sparte  y  envoya  et  y  entre- 
tint désormais  un  petit  corps  de  troupes,  commandé  par 
un  magistrat  appelé  kuthêrodikês  (ou  juge  à  Cythcre). 

CythÉRON.  Géogr.  anc.  V.  Cithéron. 

CYTINACÉ  [si,  s/),  ÉE  ou  CYTINÉ,  ÉE  {si)  adj.  Bol.  Qui 
ressemble  ou  qui  se  rapporte  au  cytinet. 

CYTINÉES  (si,  né)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dicotylé- 
dones, ayant  pour  type  le  genre  cytinet.  —  Une  cytinke. 

—  Encycl.  La  famille  des  c(/f/?ît=es  renferme  des  plantes 
herbacées,  parasites,  charnues.  Les  fleurs,  qui  sont  accom- 
pagnées do  bractéoles,  sont  ordinairement  monoïques,  à 
dérianthe  tubulonx,  campanule,  olfrant  un  limbe  à  quatre 
ou  six  divisions  étalées,  imbriquées.  Les  fleurs  mâles  ont 
huit  étamines,  dont  les  fllets  se  soudent  en  un  andro- 
phore  charnu.  Les  fleurs  femelles  ont  un  ovaire  infère,  à 
une  seule  loge  otîrant  huit  placentas  pariétaux,  surmonté 
d'un  style  simple  et  d'un  stigmate  épais,  en  tête  et  rayonné. 
Le  fruit  est  une  baie.  Cette  petite  famille  renferme  les 


L  EirJjarqiiement  prmr   CytliL^rr-,  iVriprês  Watteau. 


ces  deux  couples  se  hâtent  do  rejoindre  d'autres  pèlerins 
qui  se  dirigent,  à  gauche,  vers  une  barque  ornée  de  fleurs 
que  deux  robustes  rameurs  se  disposent  à  faire  voler 
sur  les  eaux  dans  la  directioD  de  Cythère.  Des  Amours 
voltigent  au-dessus.  Dans  le  fond  du  tableau,  une  rivière 
serpente  entre  des  collines  boisf^es.  Ce  tableau,  que  Watteau 
peignit  poursa  réception  i  l'Académie,  en  1717,  est  d'un  des- 
sin vif  et  spirituel,  qui  conserve  un  sentiment  naïf  do  lana- 
ture  au  milieu  d'un  monde  de  conveniion,  d'une  touche  déli- 
cate et  moelleuse,  d'un  coloris  chaud,  profond,  harmonieux. 

CytbÉRÉE  (si.  ré)  adj.  f.  Surnom  donné  à  Vénus,  à 
cause  du  l'ile  do  Cythère,  où  elle  était  honorée. 

—  n.  f.  Vénus  elle-mômo  :  Prière  à  Cythéeée. 

CTTHÉRÉE  ou  CTTHEREA  {si.  Té)  n.  f.  Genre  do  mol- 
lusques, dont  le  nom  véritable  est  meretrix. 

CyTBÉRÉEN,  ENNE  {si,  ré'in,  en),  personne  née  à 
CytJiere,  ou  qui  habite  celte  île.  —  Les  CythkréenS. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  h  l'île  de  Cythère  ou  à.  ses 
habitants  :  fiochers  cythérébns. 

—  Fig.  Qui  est  consacré  ù.  l'amour  :  Les  régions  cythè- 
RKKNrfK»  du  quartier  Dréda. 

—  Mythol.  .Sumom  donné  à  l'Amour,  qui  recevait  un 
culte  à'CytIlèro. 

CYTHÉRELLE  ou  GYTHERELLA  (si-té-rèV)  n.  f.  Genre 
de  cnista':/*s,  type  de  la  famille  des  cythérctUdés,  carac- 
térisé par  les  grandes  dimensions  des  antennes,  dont  les 
supérieures  sont  coudées,  par  les  lamelles  épmeuscs  ter- 
minant l'abdomen.  (L'espèce  type  du  genre,  cy//«îre//a  abus- 
torufii.  est  une  petite  forme  des  grands  fonds,  recueillie 
dans  les  prir-iges  des  lies  Lofoden.) 

CYTHÉRELLIDÉS  {»i,rèl')  n.  m.  pi.  Famille  de  cruBtacés 
oDiomobtracés  ostracodcs,  dont  le  genre  cythérelle  est  le 

type.  —  Un  CYTUÉKBLLIDÉ- 

CYTBÉR1DÉ8  (si)  n.  m.  pi.  Famille  de  crustacés  cntomo- 
siracéb  obtracodes,  comprenant  les  cythère,  c^Jtheropiin, 


deux  genres  cytinet  et  hj/dnore,  qui  habitent  le  bassin  mé- 
diterranéen et  le  cap  de  Bonne-Espérance. 

CYTINELLE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cytinet. 

CYTINET  (si.  né)  n.  m.  Genre  de  plantes  parasites,  type 
do  la  famille  des  ct/tinées.  renfermant  trois  espèces,  qui 
croissent  dans  le  midi  do  l'Europe  et  au  sud  de  l'Afrique. 

Syn.    CYTINIXLK. 

CYTISE  (si)  ou  CYTISUS  n.  m.  Genre  de  légumincuses- 
papilionacées. 

—  Encycl.  Les  cyHscs  se  rapprochent  des  genêts  par 
leurs  étamines  monadel 
phes.  Ce  sont  des  arbris- 
seaux ou  de  petits  arbres 
ornementaux,  à  feuilles 
trifoliolécs,  à  fleurs  ordi- 
nairement jaunes  et  réu- 
nies en  grappes  pendan- 
tes, habitant  les  régions 
tempérées  de  l'Europe  et 
les  bords  do  la  Méditer- 
ranée (une  trentaine  d'es- 
pèces). Le  faux  ('hénicr 
ou  nubour  {cytisus  Inhitr- 
num)  a  un  bois  foncé, 
ressemblant  un  peu  à 
l'ébènc,  et  qu'on  emploie 
en  tournerie  et  marque- 
terie. Les  feuilles,  fleurs 
et  surtout  graines  dos 
cytises  contfennent  des 
alcaloïdes  {cyiisine  et  la- 
burnine),  qui  peuvent  pro- 
duire des  accidents  digestifs  sérieux,  bien  que  les  rumi- 
nants en  broutent  le  feuillage  sans  inconvénients. 

CYTISÈNE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  cytisine. 

CYTISINE  (si)  n.  f.  Alcaloïde,  C"H"A2*0,  excessivement 
toxique,  retiré  aes  graines  du  cytise.  Syn.  CYTisiiNE. 


482 

CYTISPORE  {si,  spor')  n.  m.  Genre  de  champignons  py- 
rénomycètes,  type  de  la  tribu  des  cytisporées,  très  voisin 
des  spiiéhdies,  et  comprenant  un  assez  grand  nombre 
d'espèces  qui  croissent  sur  les  arbres. 

CYTISPORE,  ÉE  (si,  spo)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  aux  cytispores. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  champignons  du  groupe  des  hypoxy- 
lées,  ayant  pour  type  le  genre  cytispore.  —  Une  cytisporée. 

CYTOBLASTE  [si,  blassV  —  du  gr.  kutos,  cavité,  et  bla- 
stos,  germe)  n.  m.  Petit  corps  lenticulaire  ou  sphérique, 
qui  constitue  le  nucléus  ou  noyau  de  la  cellule  végétale. 

CYTOBLASTÉME(si,  sfèm)  n.  m.  Anat.  Ancien  synonyme 

de   BLASTIiME. 

CYTODE  (si  —  du  gr.  kiUns,  cellule,  et  eidos,  aspect) 
n.  m.  Expression  créée  par  Hïeckel  pour  désigner  un  pla- 
stidc  dépourvu  de  noyau.  Syn.  de  monere. 

CYTOLOGIE  {si,jî)  n.  f.  Partie  de  l'histologie  qui  traite 
des  cellules. 

CYTOPLASMA  (si,  plass)  n.  m.  Protoplasma  situé  en 
dehors  du  noyau  dans  la  cellule  vivante. 

—  Encycl.  Le  cytoplasma,  ou  protoplasma  extranu- 
cléaire, est  une  substance  granuleuse  de  consistance  vis- 
queuse, plus  résistante  à  la  périphérie  qu'au  voisinage  du 
noyau.  Il  semble  comprendre  toujours  au  moins  deux  ma- 
tières distinctes  non  miscibles  :  l'une  d'elles  comprenant 
l'autre  dans  les  mailles  d'un  réseau  plus  ou  moins  lâche. 

V.    CLCLLDLK. 

C'est  dans  le  cytoplasma  que  se  creusent  les  vacuoles 
digestives  ou  estomacs  temporaires,  chez  les  êtres  uni- 
cellulaires  ou  les  éléments  histologiques  capables  de  se 
nourrir  d'aliments  solides.  V.  digestion  intracellulaire. 

Le  cytoplasma  comprend  aussi  de  nombreuses  inclu- 
sions :  leucitcs  chlorophylliens  ou  autres,  grains  d'ami- 
don, etc.,  et  ces  inclusions  peuvent  môme  lui  donner  un 
aspect  tout  à  fait  opaque,  comme  cela  a  lieu  chez  la  plu- 
part des  coccidies  à  un  certain  moment  de  leur  évolution. 

On  donne,  pour  le  distinguer  du  cytoplasma,  le  nom  de 
nucléoplasma  au  protoplasma  qui  constitue  le  noyau  cel- 
lulaire. 

CyTOROS.  Myth.  gr.  Fils  de  Phrvxos  et  de  Chalciopo. 
il  donna  son  nom  à  la  ville  de  Kytôros,  sur  la  côte  de  Pa 
phla^oiiio.  on  Asie  Mineure. 

CYTOTHÉQUE  {si,  lék'  —  du  gr.  kuios,  tronc,  et  thiikê, 
loge)  u.  m.  Partie  d'une  chrysalide,  qui  forme  l'enveloppe 
extérieure  du  corselet. 

CYTOTROPISME  {si,  pîssm'  —  du  gr.  kntos,  cavité,  et 
tropos,  direction)  n.  m.  Attraction  de  certains  plastidcs 
par  d'autres  plastides  vivants. 

—  Encycl.  Le  cytotropisme  n'est  qu'un  cas  particulier 
de  la  chimiotaxie.  W.  Roux  fait  intervenir,  dans  l'expli- 
cation des  formes  que  prennent  les  agglomérations  cel- 
lulaires constituant  les  embryons,  l'attraction  des  divers 
blastomères  les  uns  vers  les  autres.  Il  a  constaté  expéri- 
mentalement, eu  dissociant  des  œufs  eh  voie  de  segmen- 
tation, que  les  blastomères  isolés  s'attirent  efl'ectivement 
quand  leur  distance  n'excède  pas  le  quart  de  leur  diamètre. 
Dans  certains  cas,  les  blastomères  semblent  se  repousser. 
Ces  phénomènes  ne  semblent  pas  avoir  toute  l'importance 
que  leur  accorde  AV.  Roux. 

CYTOZOAIRES  {si  —  du  gr.  kutos,  cavité,  et  zâon,  ani- 
mal) n.  m.  pi.  Animaux  spofozoaires,  effectuant  une  partie 
au  moins  de  leur  évolution  dans  lintérieur  d'une  cellule 
hôte.  —  Un  CYTozoAiRE. 

—  Encycl.  Le  milieu  extrêmement  limité  dans  lequel 
vivent  ces  petits  animaux  unicel- 
lulaires  est  la  cause  déterminante 
de  leur  évolution  cyclique.  Pre- 
nons pour  exemple  une  coccidie. 
La  coccidie  jeune  ou  sporozoïte 
s'assimile  et  grossit  dans  Tinté-  . 
rieur  d'une  cellule  de  dimensions 
analogues  aux  siennes  ;  aussi, 
cette  cellule  hôte  se  charge-t-elle 
rapidement  des  produits  acces- 
soires de  l'assimilation;  ces  pro- 
duits accumulés  tînissent  par  se 
condenser  autour  de  la  masse 
grossie  de  l'être,  au  point  de  former  un  kyste,  et  l'enve- 
loppe kystique  {d,  l\g.  1)  rend  les  écbanges'plus  lents  avec 
le  milieu,  isole  encore  davantage  la  coccidie 
adulte  ;  aussi,  les  substances  de  réserve  s'épui- 
sent, les  substances  d'excrétion  s'accumulent, 
les  conditions  d'équilibre  se  modifient  com- 
plètement. Le  protoplasma  ne  peut  plus  rester 
sous  la  forme  dune  masse  unique  et  se  divise 
en  des  corpuscules  appolès  spo)'oblastes{e,  lig.  1) 
qui,  ultérieurement,  donneront,  des  spores  et 
des  sporozoïtes.  Il  reste  au  milieu  du  kyste 
une  masse  de  substances  d'excrétion  (c,  fig.  l). 

Les  cytosoaires  comprennent  deux  grands 
groupes  : 

1"  Les  grégarines,  qui  ont  une  phase  adulte 
libre  et  ne  sont  à  proprement  parler  cyto- 
zoaires  que  pendant  leur  jeunesse.  Ex.  :  sty~ 
lorlujnchus  {fig.  2)  ; 

20  Les  coccidies,  qui  terminent  leur  évolution 
dans  un  kyste  sans  jamais  quitter  la  cellule  hôte  avant 
l'enkystement. 

Les  coccidies  peuvent  être  : 

o  Polysporôes.  quand  il  se  forme  dans  le  kyste  un  grand 
nombre  de  sporoblastes.  Ex.  :  klossia  (fig.  1); 

p  Oligosporées.  quand  il  se  forme  dans  le  kyste  deux 
ou  (luatre  sporoblastes.  Ex.  :  coccidium  ; 

Y  Monosporces.  quand  le  contenu  tout  entier  du  kyste 
forme  un  sporoblaste  unique.  Ex.  :  eimeria. 

Il  y  a  d'autres  groupes  accessoires  de  cytozoaires;  les 
hémoyréqurines ,  parasites  du  sang,  qui  se  rapportent  aux 
grégarines,  et  les  qymnosporidés,  qui  sont  des  coccidies 
dégradées.  (Ex.  :  hemamœba.  parasite  du  globule  rouge 
du  sang  de  l'homme,  auquel  il  donne  la  fièvre  paludéenne 
ou  malariii). 

CYTTARIE(s/-(a-7'î)  n.  f.  Genre  de  champignons  hymé- 
nomycôtes,  voisin  des  helvelles,  comprenant  deux  espèces, 
qui  croissent  sur  les  racines  dos  hêtres  :  l'uno  au  Chili, 
1  autre  à  la  Terre  de  Feu. 

CYTTINÉS  {&i-ti)  n.  m.  Tribu  do  poissons  acanthoptèrcs, 
famille  dos  scombéridés,  caractérisée  par  la  nageoire  dor- 
sale divisée  en  deux  régions,  dont  l'épineuse  est  la  moins 


Fig.  2. 


Monnaie  de  Cyzique. 


483 

dtSvcIoppi^o.  (Los  doux  principaux  genres  des  cyttinés  sont 
j:ctis  ot  c;/tli(s.)  —  £/n  cyttink. 

CYTTUS  {si-tuss)  n.  m.  Genre  de  poissons,  type  do  la 
tribu  dos  cj/ttini's,  compronant  dos  formes  hautes,  latiïra- 
lomont  comprimons,  i-oiivortos  do  petites  écailles,  dont  on 
connaît  doux  espùcos.  (Los  cy  ttus  sont  do  taille  moyonno  ; 

10  cyltus  roseus,  do  Madiiro.  lîo  dopasse  pas  30  oontimùtrcs 
de  lonp  ;  lo  ci/tlus  Australis,  dos  mors  d'Australie,  atteint 
50  contim(>tres.)  V.  combi':. 

CYZICÈNC  {si,  s^n")  n.  f.  Antiq.  Nom  que  l'on  donnait  à 
do  ^randos  salles  d'été,  tournéos  au  N.  et  richement  déco- 
rées, qui  lurent  probaMcniont  usitées  d'abord  à  Cyziquo. 
Il  Monnaie  de  Cyzifiuo.  V.  ce  mot. 

CyzicÉNIEN.  ENNE  (si,  sé-ni~in,  ^h'),  personne  née  à 
Cyzique  ou  <|iii  habitait  cotte  ville.  —  Les  Cyzicknmkns. 

—  AdJ.Niiv.  (,Jui  appariiont  à  cotte  ville  ou  à.  ses  habi- 
tants :  Mœurs  cyzickmkNNKS. 

GyzigoS.  Myth.  ^r.  Fils  d'^Enos  et  d'^neté.  Il  était 
roi  dos  Dolions,  à.  Cyziquo,  sur  les  bords  de  la  Propontide. 

11  accueillit  avec  bienveillance  les  Argonautes,  qui,  en  se 
rendant  en  Colchido,  débarquèrent  à  Cyzique.  Après  leur 
départ,  ceux-ci  furent  rojetés  par  une  tempête  sur  la  côte  de 
Cyzique,  où  ils  débarquèrent  do  nuit.  Les  Dolions,  croyant 
avoir  affaire  A  des  ennomis,  engagèrent  avec  les  Argo- 
nautes un  combat  pendant  lequel  Cyzicosfut  tué  par  Jason. 

Cyzique,  ancienne  ville  do  l'Asie  Mineure,  en  Phry- 
gio,  sur  une  petite  presqu'île  do  la  Propontide.  Fondée 
par  les  Pélasges  do  Tliessalie,  elle  s'accrut  de  plusieurs 
colonies  milésionnos:  mais  son  importance  grandit  surtout 
après  la  guerre  du  Péloponoso  et  la  déchéance  d'Athènes 
et  de  Milet.  Prise  par  Alexandre  après  la  bataille  du  Gra- 
nique.  elle  se 
défendit  avec 
succès  contre 
Mithridato , 
roi  du  Pont; 
cette  résis- 
tance lui  va- 
lut l'amitié  do 
Rome,  qui  la 
combla  de  fa- 
veurs et  lui 
laissa  quel- 
que autono- 
mie jusqu'à 

l'époque  de  Tibère.  En  376,  un  concile  arien  se  tint  dans 
cette  ville.  Prise  par  les  Arabes  dès  675,  elle  fut  détruite 
par  un  tremblement  do  terre,  en  943.  De  cette  cité  long- 
temps florissante,  qui  donna  son  nom  à  une  monnaie 
vantée  (les  q/zicènes,  d'une  valeur  de  28  drachmes),  il  ne 
reste  plus  que  des  ruines  situées  à  4  kilomètres  du  petit 
port  d  Artaki  ou  Erdek. 

CzABAROWKA,  bourg  d'Austro-HoDgrie  (Galicie  [cer- 
cle de  Tarnopol]);  2.060  nab. 

GZACAN  [tcha-kan)  n.  m.  Instrument  à  vent  et  en  bois. 

—  Encycl.  Le  czacan  était  une  sorte  de  flûte  en  forme 
de  canne,  et  qui  servait,  en  effet,  de  canne;  elle  fut  très 
répandue  en  Allemagne  aux  environs  de  1800,  et  on  écrivit 
alors  pour  cet  instrument  beaucoup  de  musique.  Le  son 
en  était  doux  et  velouté.  Depuis  longtemps,  cet  instrument 
a  disparu,  ot  les  exemplaires  en  sont  mémo  aujourd'hui 
d'une  extrême  rareté. 

CZACKI,  ancienne  famille  polonaise,  dont  plusieurs 
membres  se  sont  signalés  :  Fklix,  né  en  1723,  mort  en  1790, 
grand  ôchanson  de  la  couronne  en  1756.  [Il  s'opposa  à 
l'élection  de  Stanislas-Auguste  Poniatowski  (1764)  et  fut 
arrêté  par  les  autorités  russes,  qui  le  retinrent  cinq  ans  en 
prison  (1760-1770).  Rendu  à  la  liberté,  il  fut  élu,  en  1788, 
nonce  à.  la  diète  de  Varsovie  (1788)]  ;  —  Son  fils,  Micuel, 
lequel,  né  en  1753,  mort  en  1828,  se  fit  remarquer  par  l'in- 
dépendance et  le  patriotisme  de  ses  opinions;  —  Thaduk, 
frère  du  précédent,  historien  et  jurisconsulte,  né  en  1765, 
mort  en  1813.  [Il  se  dévoua  entièrement  à  la  cause  de  l'in- 
struction primaire,  ot  établit  S5  écoles  en  Wolhynie,  26  en 
Podolie  et  15  en  Ukraine.  Il  a  laissé  un  grand  nombre 
d'ouvrages,  parmi  los(|Uols  on  peut  citer  :  Des  d'unes  en 
général  et  partictilifh'er/tent  en  Polof/ne  (1801),  traduit  en 
français  ;  DisserUitions  sur  les  Tziganes,  les  Tatars  et  les 
Cosaques  (1812)]. 

GZACKI  (Vladimir),  cardinal  polonais,  né  en  1834,  mort 
à  Rome  en  1888.  Il  fut,  sous  les  pontificats  de  Pie  IX  et  do 
Léon  XIII,  l'un  des  plus  habiles  diplomates  do  la  cour  pon- 
tificale. En  1879,  il  fut  envoyé  en  qua- 
lité do  nonce  apostolique  à  Paris. 
Lors  do  l'exocuLion,  en  France,  des 
décrets  contre  les  congrégations,  il 
contribua  par  son  tact  à  empfV'her 
une  rupture  entre  le  gouverDomont 
français  et  lo  pape.  Créé  cardinal 
par  Léon  XIlLoii  1882,  il  alla  se  fixer 
à  Rome,  où  il  continua  à  soutenir  une 
politique  do  conciliation. 

CZACKIE  ilcza-ki)  n.  f.  Genre  do 
plantes  bulliouses,  do  la  famille  des 
liliacées,  trihu  des  asphodeléos,  et 
dont  l'ospéco  typo,  qui  croît  sur  les 
Alpes,  est  connue  sous  les  noms  vul- 
gaires de  LIS  ne,  Sainï-Bhuno  ou  lis 
DKS  ALi.onnoGics. 

GzAKO  (Sigisniond),  écrivain  dra- 
matique hont^rois,  né  on  1820.  mort 
en  1817.  Issu  d  une  riche  lamille,  il 
s  enfuit  du  collège  ot  devint  choriste  Czacklo. 

au  théâtre  do  Post,  où  sa  première 

pièce  :  Commerçant  et  marin  (1844)  excita  lo  plus  grand 
intérêt.  Il  a  écrit,  sous  linfluonco  du  dramo  romantique 
français,/*.'  Testament.  iJnnn.  ot  une  traduction  do  .1/an'c- 
Anne.  une  femme  du  peitplr.  qui  furent  bien  acouoillis.  Ce 
qui  caractérise  ses  puîces,  c'est  une  langue  hardie,  colorée, 
ima^fée,  dos  situations  extraordinaires  et  des  caractères 
dont  1  exaltation  no  connaît  pas  de  limites.  Celte  hardiesse 
do  conception  était  nouvelle  dans  lo  tlié£itre  hongrois.  Ses 
Œuvres,  en  deux  volumes,  furent  éditées  par  J.  î'oronczy. 

GZANIEC,  botirc  d'Austro-IIongrio  (Galicie  [district  di.- 
KoutyJ,  uu  miliou  de  forèt-s  ;  2.350  hab.  Château. 

GZAPSKA  OU  GZAPUA  Q.  f.  Cost.  V.  CUAPSIiA. 


CYTTUS 


CZECHOWIGZ 


CZAPSKÎ.'nom  d'une  ancienne  famille  polonaise,  dont 
les  membres  los  plus  connus  sont  :  Gkorg^s  Czapski, 
né  en  1  U'.d,  mort  on  1532,  qui  eut  uno  grande  réputation 
inilit;iir<\  sous  los  règnes  do  Casimir  IV  ot  de  Sigismond  I''^ 

—  Ehançois-Miuoslas  Czapski,  né  vers  IGIO,  mort  vers 
1G80.  [Il  socoiula,  on  1656,  Radziwill  et  Lubomirski  dans  la 
guerre  contro  los  Suédois];  —  Jean-Chiïvsostomk  Czap- 
Ski,  né  vers  1640,  mort  en  1716.  [Il  prit  part  à  l'expédition 
do  Vienne  (1683),  sous  Jean  Sobicski];  —  François-Sta- 
nislas Czapski,  né  en  1752,  mort  en  1802.  [Il  se  signala 
pendant  la  confédération  de  Bar  do  n68û,1772j  ;  — Charles 
Czapski,  fils  du  précédent,  né  en  1775,  mort  en  1860.  [Il 
fut  nommé  par  Napoléon,  en  1812,  directeur  du  trésor  de 
Minsk.  Plus  tard,  il  devint  membre  de  ta  commission  d'in- 
struction pul)Ii(iue  en  Lithuanie,  et  remplit,  pendant  dix- 
huit  années,  les  fonctions  de  curateur  des  écoles  du  gou- 
vernement de  Minsk];  —Stanislas  Czapski,  frère  du 
précédent,  né  en  1779,  mort  en  1857.  [Il  servit  la  France 

Sendant  les  campagnes  de  Russie  et  de  Dresde  et  fut 
écoré  de  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  de  la  main  même 
do  Napoléon]  ;  —  Ses  deux  nls,  Maryan  et  Kdodaro  Czap- 
ski, qui  prirent  part  à  l'insurrection  de  1863.  [Alexandre  II 
les  envoya  en  Sibérie  et  confisqua  leurs  biens.  La  femme 
d'Edouard,  Antoinette  Rozycka,  devint  folle  de  désespoir 
et  périt  on  1867  à  Vilna,  au  milieu  d'un  incendie  quelle 
avait  elle-même  allumé.] 

CZAR  n.  m.  V.  tsar,  orthogr.  préférée. 

CZARDAS  n.  f.  Chorégr.  V.  czardas. 

CZARÉWITCH  ou  TSARE'WITCH  n.  m.  On  dit  mieux 

CKSARÉVITCH. 

CZAREWNA  n.  f.  Fille  du  tsar,  il  On  dit  mieux  césa- 

R.t;VNA. 

CZARIEN,  ENNE  adj.  V.  TSARIEN,  ENNF.. 
CZARINE  OU  TSARINE  n.  f.  V.  TSARITSA. 

CzARNECKI  (Edouard),  théologien  et  littérateur  po- 
lonais, né  en  1774,  mort  en  1831.  Il  entra  dans  l'ordre  re- 
ligieux des  piaristes  et  devint,  en  1809,  recteu^  de  l'école 
de  Varsovie,  puis,  successivement,  chanoine  et  métropoli- 
tain de  Plock,  archevêque  de  Varsovie,  primat  de  Pologne. 
Il  a  laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages,  dont  ;  Etude  sur  la 
vie  et  les  écrits  de  Constant  Woloki  (1812);  Etude  sur  la 
vie  et  les  écrits  de  S.-D.  Janocki  (1820). 

CzARNIECKI  (Etienne),  général  polonais,  né  en  1599, 
mort  en  1665.  Il  débuta  dans  la  carrière  des  armes  en  com- 
battant les  Russes  eu  Lithuanie  et  les  Cosaques  en  Ukraine, 
et  se  couvrit  de  gloire  à  la  bataille  de  Biresteczko  (  1651  ). 
Lorsque,  en  1654,  la  Pologne  fut  envahie  à  la  fois  par  les 
Moscovites,    les    Suédois,  _ 

les    Transylvains     et     les  -  '^' 

Cosaques,  il  redoubla  de 
courage  et  de  génie.  Pen- 
dant deux  mois,  il  défendit 
Cracovie  assiégée  par  Gus- 
tave -  Adolphe  (1655).  En 
1658,  Czarmecki  passaavec 
un  corps  d'armée  au  se- 
cours du  roi  de  Danemark. 
De  retour  en  Pologne,  il 
chassa  les  Moscovites  de 
la  L  thuanie  et  les  battit 
complètement  à  Polonka 
(1660).  Pour  le  récompenser 
de  ses  services,  le  roi  Jean- 
Casimir  lui  donna  à  perpé- 
tuité le  comté  de  Tykoczyn, 
avec  Bialystok  et  ses  dé-  ,; 

pendances.<;zarnieckimou-  '■; 

rut  pendant  une  campagne 
glorieuse  contre  les  Mos- 
covites. On   l'a  surnommé 
en  France  «  le  Duguesclin  polonais  > 
Stanislas,   né  en  1625.  mort  en  1703,  contribua,  sous  So- 
bicski, a  la  prise  de  Choczim  et  à  la  délivrance  do  Vienne. 

CZARNIKAU  OU  CZARNIKOW.  ville  d'Allemagne 
(Plusse  iprov.  de  Posen]),  sur  la  Neizc,  affluent  de  la 
ÀVartha;  4.540  hab.  Huilerie,  minoterie,  four  à  chaux.  Com- 
merce de  céréales.  Ch.-l.  d'un  cercle  peuplé  de  38.680  hab. 

GzARNKOWSKI(Jean),  historien  polonais,  né  vers  1340, 
mort  en  KV.mî.  Il  a  écrit  des  Annales  remarquables,  qui  iio 
furent  publiées  (jn'au  xv!!!'  siècle.  —  Andek  Czarukow- 
ski,  de  la  même  famille,  né  on  1507,  mort  en  1562,  fut 
évéquo  de  Posnanio  et  combattit  la  religion  protestante, 
moins  par  esprit  de  secte  que  (jour  ruiner  l'influence  po- 
litique des  princes  allemands,  (pii  voulaient  s'emparer  de 
la  Polo{,'iie. 

GZARNOCKI  (Adam),  littérateur  polonais,  né  en  1784, 
mort  cil  isi.'..  Il  fit  la  campagne  do  Russie  dans  l'armée 
i\o  Napoléon,  ot,  après  la  chute  do  l'empereur,  se  réfng;ia 
en  Galicie.  Il  parcourut,  on  1820,  une  grande  partie  de  la 
Kussio,  s'occupant  de  recherclios  historiques,  géographi- 
(|ues  ot  statistiques,  dont  il  consigna  les  résultats  dans  dif- 
férents euvra«:es  restés  inédits  pour  la  plupart.  Toutefois, 
sous  le  pseudonyme  do  Zoryjan  Dolkmga-Chod,\ko\vski, 
il  publia  un  /(apport  sur  son  premier  voyage  en  Russie. 

CZARNOKONCE-WIELKIE,  bourg  d'Austro  -  Hongrie 
(Galuie  n<Tcle  do  Tarnopoljj;  2.675  hab. 

GZARNOLOZGE,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie  (cercle 
de  sianislaiiD.sur  la  Worona,  affluent  du  Dniester;  2.050  li. 

GzARNY-DUNAJEC,  bourg  d'Austro-Hongrio  (Galicie 
(cercle  île  Nowu-Sundok]).  sur  le  Dunajoc  ;  2.500  hab.  Ch.-l. 
d'un  district  peuplé  de  16.500  bal). 

GZARTH  (Georges),  musicien  bohème,  né  ù  Deutschen- 
lirod  en  1708,  mort  ;\  Manheim  en  1774.  Il  était  violoniste 
do  la  cliapelle  de  l'électeur  palatin.  lia  publié  six  solos  pour 
lo  violon,  six  solos  [lour  la  llùio,  ot  il  a  écrit  encore  une 
quuntiié  do  concertos,  do  trios  ot  mémo  do  symphonies. 

GZARTOR'YSKI,  famille  princière  do  Pologne,  qui  des- 
cend de  Korygiollo,  fils  d  Olgerd,  grand-duc  de  Lithuanie 
au  XIV"  siécl'o.  Ses  principaux  membres  sont  :  Alkxandrk, 
no  vers  l.'»10,  mort  on  1570.  [Il  fut  palatin  de  Wolhynie, 
o(,  on  1569,  à  la  dièto  de  Lnbiin,  contribua  â  éinblirdéll- 
nitkvement  la  réunion  de  la  Lithuanie  ot  do  la  Polugiiel; 

—  Adam  Casimir,  srarost<»  général  do  Podolie  ot  fold- 
zeucmeister  do  l'armée  autrichienne,  né  A  Dantzig  en 
\~M.  mort  H  Sioniawa  en  1823.  lll /ut  élu  président  do  In 
dieio  do  Varsovie,  chargée  <lo  doDDor  un  surcessour  ù. 
Auguiiio  m  11763;:  il  représenta  U  parti  qui  voulait  que 


\ 

Czaraiccki. 
.— Son  neveu,  Etiknnk- 


la  raonarehio  devint  héréditaire,  ot  il  accepta  l'interven- 
tion de  la  Russie  dans  les  affaires  polonaises.  Aussi,  sous 
le  règne  do  Stanislas-Auguste  Poniatowski,  lo  prince 
Adam-Casimir  eut-il  beau  seconder  les  efforts  que  fit  la 
noblesse  polonaise  pour  reconquérir  son  indépendance  et 
régénérer  le  pays,  la  cause  était  perdue.  En  1805,  il  y  eut 
une  entente  entre  le  prince  et  l'empereur  Alexandre;  les 
événements  politiques  des  années  suivantes  furent  un 
obstacle  à  la  réalisation  de  ces  projets  quelque  peu  chi- 
mériques. Les  espérances  des  Polonais  parurent  renaître 
lors  de  rétablissement  du  grand-duché  do  Varsovie  par 
Napoléon  l"',  mais  lo  prince  Czartoryski  vit  bientôt  s'éva- 
nouir ses  nouvelles  illusions.  A  partir  de  ce  moment,  il 
vécut  dans  la  retraite.  Il  a  publié  un  recueil  de  maximes  : 
Lettres  de  Doswiadczjpiski  (^1783)];—  La  femme  du  précé- 
dent, IsAHELLfi  Czartoryska,  fille  du  comte  Fleming, 
née  en  1743,  morte  en  1835,  laquelle  se  fit  connaître  par  son 
goût  pour  les  lettres  et  pour  les  arts.  [Elle  réunit  d  inté- 
ressantes collections,  qui  font  aujourd'hui  partie  du  musée 
des  princes  Czartoryski,  à  Cracovio.  On  a  de  la  princesse  : 
Diverses  idées  sur  la  manière  de  disposer  les  jardins  (Bres- 
lau,  1807)]  ;  —  Sa  fille  aînée,  Marie,  née  en  1768,  morte  à 
Paris  en  1854,  et  qui  épousa  en  1784  le  prince  Louis-Fré- 
déric-Alexandre de  Wurtemberg.  [Elle  divorça  lorsqu'on 
1792  son  mari  eut  trahi  la  Pologne  pour  servir  la  Russie 
et  la  Prusse,  et  elle  eut  la  douleur,  en  1831,  de  voir  son 
fils  unique,  le  prince  Adam  de  Wurtemberg,  alors  général 
russe,  venir  bombarder  le  château  de  Pulawy,  où  elle  se 
trouvait  avec  sa  mère.  La  princesse  Marie  a  écrit  un 
roman  :  Malvina  ou  l'Instiîict  du  cœur  (Varsovie,  18i6)l; 

—  Adam-Gkobgks  Czartoryski,  né  à  Varsovie  en  177Ô, 
mort  à  Montfermeil  en  1861,  frère  de  la  précédente.  [Après 
le  partage  de  la  Pologne,  il  fut  envoyé  à  Pétersbourg 
comme  otage.  Le  grand-duc  Ale.vandre  se  lia  avec  lui, 
et.  lorsqu'il  monta  sur  lo  trône,  en  1802,  il  nomma  Czar- 
toryski ministre  des  afl"aires  étrangères.  Le  prince  refusa 
de  croire  aux  bonnes  intentions  do  ISapoléon  I";  il  resta 
Adèle  à  une  politique  de  conciliation,  et  crut  toujours 
qu'Alexandre  1"  aimait  sincèrement  les  Polonais.  Il  prit 
part  aux  événements  de  1831,  et,  condamné  à  mort  par 
Nicolas,  se  réfugia  à  Paris  ;  mais,  trop  confiant  dans  le 
pouvoir  de  la  diplomatie,  il  ne  réussit  pas  à  grouper  autour 
de  lui  un  parti  vraiment  national.  Toutefois,  le  prince 
ne  resta  pas  inactif,  et,  quand  les  événements  pouvaient 
otfrir  quelque  chance  favorable  pour  sa  cause,  il  ne  se 
lassait  pas  de  faire  des  démarches  auprès  des  puissances. 
On  a  publié  ses  Mémoires  du  priyice  Adam  C zartoryski  et  sa 
correspondance  avec  l'empereur  Alexandre  /«""(Paris,  1887)]  ; 

—  Sa  femme,  Anna  Czartoryska,  fille  du  prince  Sapieha, 
née  en  1796,  morte  en  1864.  [Elle  créa  à  l'hôtel  Lambert 
un  pensionnat  déjeunes  Polonaises,  qui  passa  ensuite  sous 
la  direction  de  sa  fille,  la  comtesse  Dzialynska,  née  Isa- 
belle Czartoryska,  morte  à  Menton  en  1899.  La  princesse 
Anna  eut  deux  fils  :  Witold  (1824-1864)  et  Ladislas,  né 
en  1828,  mort  à  Neuilly  en  1894.  Ce  dernier  épousa  en  pre- 
mières noces  la  princesse  Amparo,  fille  de  la  reine  Chris- 
tine et  du  duc  de  Rianzarès,  morte  en  1864,  et  en  secondes 
noces  la  princesse  Marguerite  d'Orléans,  fille  du  duc  de 
Nemours,  morte  en  1893.  De  ce  second  mariage  il  a  eu 
deux  fils  :  Adam,  né  le  5  novembre  1872,  et  Witold,  né  lo 
10  mars  1876];  —  Constantin  Czartoryski»  né  en  1773, 
mort  en  1860.  [Il  fut  comme  son  frère,  Adam-Georees, 
envoyé  en  otage  à  Pétersbourg  (1795).  En  1809,  il  prit  le 
commandement  d'un  régiment  dans  les  armées  françaises  ; 
il  fit  contre  les  Russes  la  campagne  de  Moscou,  pendant 
que  son  frère  se  trouvait  auprès  de  l'empereur  Alexandre  I". 
Peu  après,  le  prince  Constantin  quitta  son  pays  et  se  retira 
en  Autriche,  où  il  resta  étrant;er  aux  événements  politi- 
ques.]—  Son  fils,  lo  prince  Alkxandre,  né  en  1811.  mort 
en  1886,  avait  épousé,  en  1840.  la  princesse  Marcelliue 
Radziwill  (1817-1894),  qui  fut  élève  do  Chopin. 

GZASLAU,  ville  d'Austro-Hongrie  (Bohème)  ;  8.395  hab. 
Ch.-l.  de  cercle.  L'église,  surmonlée  d'un  haut  clocher, 
fort  remarquable,  renfermait  autrefois  lo  tombeau  de  Jean 
Ziska.  le  chef  des  hussitos.  Frédéric  II  y  battit  les  Autri- 
chiens en  1742. — ho  cercle  de  Czaslau  Ji.\xne  superficie  do 
60.'i  kilom.  carr.,  avec  une  population  de  63.654  hab. 

GzAWCZAWADZC  (prince  Alexandre),  poète  géorgien, 
né  en  1784,  mort  en  1846.  Il  devint,  en  1827.  gouverneur  de 
l'Arménie,  et  administra,  à  partir  de  1843,  le  département 
des  postes  du  Caucase.  Ses  poésies  géorgiennes  l'ont  rendu 
populaire. 

CzAYKOWSKi  (Michel),  également  connu  sous  le  nom 
do  Sadyk-pacha,  littérateur  et  général  polonais  au  ser- 
vice de  la  Turquie,  né  on  ISOS,  mort  en  isS6.  Exilé  en 
France  après  les  événements  de  1831.  il  se  fit  connaître  en 
publiant,  de  1837  ù  1840,  des  .romans  fort  remarquables, 
écrits  en  polonais,  traduits  en  français  et  dans  los  prin- 
cipales langues  européennes.  Chargé  par  lo  prince  Czar- 
toryski d'une  mission  en  Orient  (1840),  il  présenta  à  la 
Porte  de  nombreux  mémoires  relatifs  A  l'organisation  mi- 
litaire de  la  Turquie.  L'influence  que  Czaykowski  exerça 
à  Constantinople  éveilla  les  susceptibilités  du  gouverne- 
ment russe,  qui  demanda  son  expulsion  ;  mais  il  se  fil  mu- 
sulman sous  le  nom  de  Sadyk,  et,  lorsque  la  guerre  d'Orient 
éclata,  il  continua  à  servir  dans  l'armée  turque.  Sur  la 
fin  do  sa  vie.  il  se  rallia  pourtant  aux  idées  russes  et  devint 
panslavisto.  Voici  los  titres  des  principaux  romans  de  Czay- 
kowski :  Etienne  Czarneckt,  Contes  cosaques.  Légendes. 

CzECH  (Joseph),  savant  polonais,  né  à  Cracovio  on 
1762,  mortù  Krzemionieç  on  1810.  Il  fut  jprofossour  ù  Tuni- 
vorsité  de  Cracovio,  puis  directeur  du  fycée  do  Krzomie- 
nieç.  C'est  i\  lui  qu'on  doit  la  propagation  dos  sciences 
mathématii)ues  en  Pologne. 

GzÈCHES,  nom  qu'on  donne  quelquefois  aux  Tchèques, 
an<'ieiis  lial)itanls  do  la  Bohême. 

CzECHOWICZ  (Simon),  peintre  polonais,  né  ù  Cracovio 
on  liisi),  mort  A  Varsovie  on  1775.  Il  dut  A  la  p'-nérouso 
proteciion  du  comte  Mnxiniilien  Osselinski.  qui  l'envoya 
à  Komo,  do  pouvoir  éludier  un  art  pour  lequel  il  avait 
une  remarquable  aptitude.  Après  avoir  passé  plusieurs 
années  dans  cette  ville  et  reçu  les  leçons  de  Carlo  Ma- 
ratta,  il  retourna  on  Pologne  et  finit  par  s'établir  i\  Var- 
sovie, o\\  il  ouvrit  une  écolo  do  peinture.  Cet  artiste,  qui 
était  d'une  extrême  piété,  a  traité  presque  uniquement 
des  sniets  religieux.  Ses  toiles  se  recommandent  par  la 
correction  du  dessin,  lo  charme  du  coloris,  ta  simplicité 
ot  rharmonio  do  la  composiiiun  :  mais  trop  souvent  il  né- 
glige les  flrnporics  et  no  donne  pan  A  sos  peinturos  'oui 
lo  fini  désirable.  Plusieurs  églises  do  Polugnu,  du  Ltihuu- 


CZECHOWITZ   —   CZYNSKI 

nie  et  de  Ruthénie,  ainsi  que  quelques  châteaux,  renfer- 
ment des  tableaux  de  cet  artiste,  dont  l'œuvre  ne  compte 
pas  moins  de  trois  cents  sujets,  la  plupart  d'une  exécution 
remarquable.  Parmi  ses  meilleures  œuvres,  on  cite  no- 
tamment son  Martyre  de  saint  Laurent,  chez  les  capucins 
de  Varsovie,  et  son  Saint  Joseph  avec  l'Enfant  Jésus,  chez 
les  visitandines  de  cette  ville. 

CzECHOWITZ,  bourg d'Austro-HongTi6(Sllésie)[district 

de  Bielitz]),  sur  la  Biala,  affluent  de  la  Vistule;  2.835  hab. 

CzECZE,  boursr  d'Austro-Honi^rie  (Hongrie  [comitat  de 

Stuhlweissenburgj),  sur  le  Sarviz,  affluent   du  Danube  ; 

3.155  hab. 

CZEGLED,  bourg  d' Austro-Hongrie  {Hongrie  [comitat 
de  Pest]):  27.540  hab.  Centre  agricole;  vins  estimés. 

CZEGLED-BERCZEL,  village  d'Austro-Hongrie  {Hon- 
grie [comitat  de  Pest-Pilis-Solt-Kis-Kun]);  2.6S0  hab. 

CZELAROWSKI  (François-Ladislas),  littérateur  tchèque. 
né  à  StrackoQitz  (Bohême)  en  1-99,  mort  en  1S52.  Il  devint, 
en  1842,  professeur  de  langue  et  de  littérature  slaves  à 
l'université  de  Breslau.  On  à  de  lui  :  Itecueil  de  chants  popu- 
laires de  la  Lithuanie  (1827);  Echo  des  chants  populaires 
russes  {1S29);  Bcho  des  chants  bohémiens  (1840);  etc. 

GzEtJ^£OWSKI  (Ladislas).  botaniste  tchèque,  fils  du 
précédent,  né  à  Prague  en  1S34.  Il  a  été  conservateur  de 
botanique  au  muséum  de  Prague,  où,  depuis  18S0,  il  pro- 
fesse cette  science  à  l'université.  On  lui  doit  des  travaux 
estimés  sur  la  morphologie  botanique  :  Prodrome  de  la 
flore  de  Bohême  (1867  à  1881);  etc. 

GZENSTOCHAU  ou  CzENSTOCHOWA,  ville  de  Russie 
(Pologne  [gouv.  deVarsovie^^.  sur  JaWartha;  30.150  hab. 
Ch.-l.  de  district.  Important  centre  industriel  :  fabriques 
de  cotonnades,  draps,  papier,  bonneterie,  etc.  Commerce 
d'objets  de  piété.  Cette  petite  ville  a  joué  un  rôle  impor- 
tant dans  l'histoire  religieuse  et  politique  de  la  Pologne; 
là  s'élève  le  fameux  couvent  de  Jasna-Gora,  où  l'on  con- 
serve une  image  miraculeuse  de  la  Vierge,  peinte,  d'après 
la  légende,  par  saint  Luc,  sur  une  table  de  bois  faite  par 
saint^Joseph.  Quatre  cent  raille  pèlerins  chaque  année.  La 
ville  fut  fortifiée  en  1620  et  subit  plusieurs  sièges.  —  Le 
district  a  1.924  kilom.  carr.  et  133.930  hab. 

CZEREGETTY  (Joseph),  peintre  tchèque,  né  à  Chrudim 
en  1742,  mort  en  1799.  Il  lit  ses  études  artistiques  dans 
sa  ville  natale,  sous  la  direction  du  peintre  Hermann, 
alla  ensuite  passer  quelques  années  en  Italie,  puis  revint 
à  Chrudim,  où  il  continua  à  s'adonner  avec  ardeur  à  la 
peinture,  bien  que  la  mort  de  son  père  l'eût  mis  en  pos- 
session d'une  fortune  considérable.  Il  excellait  surtout 
dans  le  genre  historique  et  dans  le  portrait.  Nous  citerons 
parmi  ses  œuvres  :  le  portrait  de  la  Princesse  d'Auersperg, 
qu'il  peignit  à  neuf  reprises  différentes;  ceux  de  Vlmpéra- 
trice  Marie-Thérèse  et  de  l'Empereur  Joseph  II;  un  Retable 
d'autel,  dans  l'église  Saint-Michel,  et  un  autre  dans  l'église 
Sainte-Catherine,  à  Chrudim,  etc.  il  laissa  en  manuscrit 
plusieurs  nouvelles  empruntées  à  l'histoire  de  son  paj^s, 
une  Histoire  de  la  ville  de  Chrudim,  et  son  autobiographie. 

CzEBMAK  (Jean-Népomucène).  médecin  et  physiolo- 
giste, né  à  Prague  en  1828,  mort  à  Leipzig  en  1873.  Il 
professa  la  physiologie  à  Prague,  puis  à  Cracovie  (18561, 
à  Pest  (1857),  â  léna  (1865)  et  enfin  à  Leipzig  en  1869.  Il 
fat  à  la  fois  savant  autorisé  et  vulgarisateur  enthousiaste. 
On  lui  doit  l'invention  du  laryngoscope  qui  porte  son  nom, 
d"nn  sphygmographe  électrique,  sans  compter  ses  nom- 
breux ouvrages  de  physiologie,  parmi  lequels  il  faut  citer  ; 
Du  laryngoscope  et  de  son  emploi  en  physiologie  et  en  i7iêde- 
cine  (1860),  traduit  en  français  (1860)  ;  Phijsiologische  Stu- 
dien  (1854-1856);  Populâre  physiologische  Vortràge  (1869), 
et  une  collection  de  mémoires  réunis  par  les  soins  de  ses 
héritiers  :  Czermak's  Gesammelte  Schriften  (1879). 

GZERMINSKI  (Félix),  guerrier  polonais,  né  en  1640, 
mort  en  1714.  Successivement  casteilan  de  Polaniec  et  de 
Kiovie,  il  embrassa,  en  1698.  le  parti  d'Auguste  II  contre 
Stanislas  Leczinski  et  Charles  XII,  fut  fait  prisonnier  et 
envové  en  Suède,  d'où  it  réussit  à  s'échapper,  en  1709.  Il 
recommença  alors  la  lutte,  mais  ne  tarda  pas  à  s'aperce- 
voir qu'il  avait  été  trompé  par  Auguste  II,  qui  opprimait  la 
Pologne  avec  ses  troupes  saxonnes.  Il  se  préparait  à  com- 
battre ce  prince,  lorsqu'il  mourut. 

CZERNELICA,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle 
de  Kolomea  ,  près  du  Dniester;  3.250  hab.  Château  qui 
fut  unr-  ré'iidence  de  Sobicski. 

CZERNIGOV.  Géogr.  V.  TCHERNIGOF. 

GZERNOWITZ,  ville  d'Austro-Hougrie  (capit.  de  la 
Bukovine),  sur  le  l'ruth;  Di.l70  hab.  Ch.-l.  de  district. 


Armes  de  Czeroowitz. 


Commerce  de  céréales,  bois,  bétail,  cuirs,  peaux,  oau- 
de-vie.  Brasseries,  minoteries.  Université.  Palais  archié- 
piscopal, cathédrale  orthodoxe,  synagogue.  —  Le  district 
a  une  superficie  de  913  kil.  carr.,  et 
une  population  de  91.237  hab.,  sans 
la  ville. 

GZERNY  ou  Kara  (Georges  Pe- 
trovitch),  général  des  Serbes  pen- 
dant l'insurrection  contre  les  Turcs, 
et  leur  chef  pendant  la  première  pé- 
riode de  la  restauration  nationale,  né 
en  1766  àWichewatz,  mort  en  1817. 
Czerny,  élevé  comme  un  paysan, 
s'enrôla  dans  l'armée  autrichienne 
pendant  la  guerre  entre  Joseph  II  et 
Catherine  II.  puis  regagna  ses  mon- 
tagnes et  prit  part  à  l'insurrection 
de  1787.  En  1804,  on  le  retrouve  à  la  tête  de  la  révolution  ; 
il  chassa  à  trois  reprises  (1805,  1806.  ISIO)  les  Turcs  de  la 
Serbie,  fut  élu  chef  de  la  nation,  et  reconnu  en  cette  qua- 
lité par  la  Porte.  En  1813,  le  tsar  Alexandre  I"  ayant 
cédé  la  Serbie  à  la  Turquie,  Czerny  fut  interné  en  Bes- 
sarabie, mais  il  revint  en  1817  et  voulut  se  mettre  à  la 
tête  des  révoltés.  Son  rival,  le  prince  Milosch,  le  fit  alors 
assassiner  à  Adzagna.  —  Le  nls  do  Czerny,  Alexandre 
Karageorgevitch  (1806-1885},  entra,  après  l'assassinat 
de  son  père,  dans  l'armée  russe,  devint  aide  de  camp  de 
Michel  Obrenovitch,  et  fut  proclamé  prince  de  Serbie  en 
1842.  Chassé  en  1858,  il  abdiqua  l'année  suivaute  et  se 
retira  dans  ses  domaines  en  Hongrie.  ~  Son  fils,  Pierrk 
(né  en  1846),  prétendant  au  trône  de  Serbie,  a  épousé 
une  fille  du  prince  de  Monténégro. 

Czerny  (Charles),  pianiste  et  compositenr,  né  et  mort 
àVienne  (Autriche)  [1791- 1857J.  A  quatorze  ans,  il  commença 
à  donner  des  leçons,  et  son  succès  dans  celte  voie  fut  tel 
qu'il  no  put,  en  dépit  de  son  rare  talent,  se  produire  comme 
virtuose.  Il  commença 
fort  jeune  à  écrire,  et  sa 
fécondité  fut  telle  qu'on  ne 
compte  pas  moins,  sous  son 
nom,  de  huit  cent  cinquante 
productions  plus  ou  moins 
importantes  pour  le  piano. 
Encore  ne  faut-il  pas  com- 
prendre dans  ce  nombre 
sagrandeméthodedepiano, 
son  traité  de  composition, 
vingt-quatre  messes  avec 
orchestre,  quatre  Requiem, 
trois  cents  graduels,  mo- 
tets, etc.  Toutes  ses  com- 
positions sont  intéressan- 
tes, bien  inspirées,  écrites 
avec  élégance  et  facilité  et 
propres  à  faire  briller  le 
talent  de  l'exécutant.  Il  a 
rendu  surtout  un  grand  ser- 
vice par  la  publication  d'un 
grand  nombre  d'études  et 
d'ouvrages  élémentaires  excellents,  destinés  à  former  le 
mécanisme  des  élèves,  et  dont  l'utilité  sous  ce  rapport  est 
incontestable.  On  peut  dire  de  Czerny  qu'il  fut,  dans  son 
genre,  un  artiste  de  premier  ordre. 

Czerny  (Vincent),  chirurgien  allemand,  né  en  1842  à 
Prutnovie,  en  Bohême,  le  plus  brillant  élève  de  Billroth, 
qui  l'eut  comme  assistant  de  1867  à  1871.  En  1871,  il  fut 
nommé  professeur  à  l'université  de  Fribourg  et,  depuis 
1877,  il  professe  et  opère  à  Heidelberg.  Czerny  quitta  vite 
les  expérimentations  et  les  études  micrographiques  du 
début  de  sa  carrière,  pour  se  lancer  dans  les  grandes  opé- 
rations chirurgicales,  telles  que  l'extirpation  du  larynx,  de 
l'œsophage,  de  l'estomac,  l'ablation  des  seins  et  les  opé- 
rations gynécologiques.  Il  a  consigné  ses  méthodes  dans 
Reitràge  zur  klinischen  Chirurgie  et  Beitràge  zur  operativen 
Chirurgie  (1878). 

GZERNYE  (fczèr-nî)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  graminées  festucécs,  formé  aux  dépens  des  roseaux, 
et  ayant  pour  type  le  roseau  commun. 

CzERSK,  ville  d'Allemagne  (Prusse  occid.  [cercle  de 
Konitz]);  3.153  hab. 

CZERWIAKOWSKY  (Joseph-Raphaël),  chirurgien  polo- 
nais, né  en  1743,  mort  en  1816.  Il  occupa  brillamment,  à 
partir  de  1799,  la  ciiaire  de  médecine  pratique  à  l'univer- 
sité de  Cracovie,  et  prit  part  â  la  grande  guerre  de  l  In- 
dépendance, sous  Kosciusko,  en  1794.  On  lui  doit,  en 
particulier  :  De  la  nécessité  de  former  de  meilleurs  méde- 


Czerny. 


cins  (1791);  Chirurgie  septimatiqxœ ,  dont  quatre  volumes 
seulement  sur  douze  annoncés  parurent. 

GzERWINSKI  (Ignace),  littérateur  polonais,  né  à  Lom- 
berg  (Galicie)  vers  1)80,  mort  en  1864.  II  a  publié,  entre 
autres  ouvrages  :  la  Région  au  delà  du  Dniester  (1811),  où 
il  décrit  la  vie  des  Petits-Ruthènes  ;  Coup  d'œil  sur  la 
civilisation  polonaise  (1816);  le  Fils  vertueux  (1817);  le 
Jeune  Seigneur  voyageur  (182i);  etc. 

CZETWERTYNSKI  (Antoine-Stanislas,  prince),  né  en 
1750,  mort  en  1794.  Après  s'être  montré  longtemps  hostile 
ù  l'intervention  de  la  Russie  dans  les  atfaires  de  Pologne, 
il  adhéra  à  la  honteuse  convention  de  Targowiça,  qui  ren- 
versa la  constitution  do  1791.  Trois  ans  après,  il  fut  pendu 
comme  traître  à  la  patrie. —  L'une  de  ses  filles,  M^rie- 
Antonovna.  née  en  1779,  morte  en  1854,  épousa  un 
Russe,  Narychkine,  et  fut  la  maîtresse  de  l'empereur 
Alexandre  1". 

CZETZ  (Jean),  général  hongrois  pendant  la  Révolu- 
tion, né  en  1822.  Il  fut  attaché,  en  1846,  à  l'éiat-major 
général  autrichien,  et,  en  1848,  au  ministère  d<i  la  guerre 
hongrois.  Il  servit  successivement  sous  Mészâros  et  sous 
Bem  en  Transylvanie.  Après  la  bataille  de  Szeben,  il  de- 
vint général.  Il  s'enfuit,  après  la  capitulation  de  Vilàgos, 
à  Hambourg,  où  il  publia  son  Histoire  de  la  campagne  de 
Bem  en  Transylvanie.  Venu  à  Paris  il  fut  employé  aux  tra- 
vaux du  tunnel  du  Mont-Cenis  ;  il  organisa  en  1859  la  légion 
magyare  en  Italie,  puis  émigra  à  Buenos-Ayres,  où  il  de- 
vint directeur  de  l'Ecole  militaire. 

CZOERNIG  (Karl,  baron  de  Czernhausen),  statisticien 
autrichien,  né  à  Czernhausen  (Bohême)  en  1804,  mort  à 
Gôrz  en  1889.  Après  avoir  sei'\'i  dans  l'administration  à 
Venise  et  â  Trieste,  il  fut  nommé  directeur  du  bureau  do 
statistique  do  Vienne  en  1841,  fut  chargé  de  diverses  mis- 
sions, représenta  l'Autriche  dans  difi"érents  congrès  sta- 
tistiques et  occupa  plusieurs  postes  dans  la  haute  admi- 
nistration. En  1852.  K.  Czoernig  fut  nommé  baron.  On  a  do 
lui  :  Tables  de  statistique  de  la  monarchie  autrichienne  (1840 
et  ann.  suiv.);  Ethnographie  de  la  monarcliie  autrichienne 
(1855-1857);  etc. 

CZORTKOW,  ville  d' Austro-Hongrie  (Galicie),  sur  le 
Sereth  affl.  du  Dniester;  4.530  hab.  Manufacture  de  tabac. 
Château.— Ch.-l.  du  rfis/nc^rfe  Czortkow,  peuplé  de  64.741  h. 

CZORTOWIEC,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cer- 
cle do  Kolomea]);  4.350  hab. 

CzREPAJA,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie),  comitat 
de  Torontal  ;  4.900  hab. 

CZUCZOR  (Georges),  écrivain  et  bénédictin  hongrois, 
né  à  Andod  (comitat  de  Neutra)  en  1800,  mort  à  Pest  en 
1866.  Il  fut  quelque  temps  conservateur  des  aichives  do 
r.'\cadémie  hongroise,  à  Pest,  et  commença,  en  1844,  à  pu- 
blier avec  Fogarasi  le  Dictiomiaire  de  l'Académie.  Il  fut  un 
des  premiers  à  recueillir  les  chants  populaires  de  son  pays. 
S'étant  lancé  dans  le  mouvement  révolutionnaire  hongrois 
en  1848,  il  fut  emprisonné,  relâché  et  emprisonné  de  nou- 
veau jusqu'en  1850.  Ses  principaux  ouvrages  sont  ses 
poèmes  épiques,  qui  font  revivre  l'ancienne  histoire  du 
peuple  magyar:  la  Bataille  d'Augsbourg  (1824)r  la  Diète 
d'Arad  (1828);  Botond  (1831),  et  la  Bnnyade  (1842).  Deux 
volumes  de  son  Dictionnaire  ont  paru  en  18G4. 

CzuDYN,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Bukovine  [cercle 
de  Zambor])  ;  2.330  hab. 

CZYITTINGER  (David),  biographe  hongrois, né  à  Chcm- 
nitz,  vers  la  du  du  xvii^  siècle.  11  composa  la  première  his- 
toire littéraire  de  son  pays,  qui  a  paru,  en  1711,  à  Francfort 
et  â  Leipzig,  sous  le  titre  Speamen  Hungarise  litteratx,  vi- 
roruni  eruditione  clarorum,  naiione  Hungarorum.  Dahna- 
tarum,  etc.  (1711),  qui  fit  sa  réputation. 

CzYNSKI  (Jean),  littérateur  et  patriote  polonais,  né  en 
1801,  mort  à  Londres  en  1867.  Il  fut  l'un  des  publicistes 
les  plus  courageux  de  lémigration  polonaise  de  1831.  Son 
livre  Copernic  et  ses  ti'avaux  eut  un  grand  retentissement  ; 
Czynski  y  établit  que  le  célèbre  astronome,  revendiqué  par 
la  Prusse  comme  l'un  de  ses  enfants,  était  né  à  Thorn,  ville 
polonaise,  de  parents  polonais,  et  que  ses  ancêtres  avaient 
toujours  habité  Cracovie.  Il  publia  aussi  des  romans  :  le 
Roi  des  paysans,  Slenko  le  Rebelle  et  des  hvres  comme  le 
Réveil  d'Israël,  où  il  se  pose  en  défenseur  de  la  tolérance 
et  de  la  justice.  Il  fit  jouer  à  Paris  plusieurs  pièces  :  les 
Noces  du  bouffon  (1858),  le  Roi  des  Iles  {IS60).  Il  a,  de  plus, 
collaboré  au  «  Réformateur  »,  au  «  Peuple  ",  à  «  la  Tri- 
bune »,  au  «  National  >',  au  «  Constitutionnel  ».  Il  était 
membre  de  la  Société  des  gens  de  lettres  depuis  1838. 
Esprit  éclairé,  il  chercha,  dans  tous  ses  écrits,  à  répandre 
les  idées  d'union  et  do  charité,  et  son  but  fut  toujours  do 
faire  aimer  non  seulement  la  Pologne,  mais  l'humanité. 


n.  m.  Lotlro  latine  correspon- 
dant au  delta  —  i  —  des  Groi's, 
undnleth  îles  Phéniciens.  Qua- 
trième lettre  et  troisième  con- 
sonne do  Talpliabot  français  : 
{■71  I)  majuscule.  Cotto  lettre 
rst  aussi  la  quatrième  do  l'iiô- 
Itrou,  ainsi  quo  dos  langues 
{^•ri'co-latinos. 

—  Paléogr.  Notro  D  est  em- 
jifiintô  à  réolo-donon,  par  l'io- 
tcrmédiaire  du  latin.  La  lettre 
[.lit^nicienne,  qui  dans  l'htilirou 
r;irréa  perdu  sa  forme  triangu- 
laire pour  prendre  collo  d'une  (iquerro  de  eharponlier  et 
s'arrondir  dans  l'arabe,  est  donieuréo  un  trian^'le  dans  le 
prec  classique  et  dans  les  alphabets  qui  en  dériv<^nt  diroo- 
tomeni,  comme  le  russe.  Cost  un  arrondissement  qui  a 
produit  la  forme  plus  élé*rante  do  l'éolo-dorion,  quo  nous 
avons  adoptée  à  notre  tour.  11  est  facile  do  so  rendre 
compte  quo  notro  d  minuscule  est  uuo  détormation  de 
l'oncialo,  née  olle-m^me  de  la  capitale.  Parmi  les  trans- 
formations paléof^raphiquos  quo  l'ôcrituro  cursive  a  im- 
posées à  cette  lettre,  on  remarquera  particulièrement 
!'ol)li<|uit6  donnée  parfois  ù.  la  liasto  (dans  les  tablettes 
do  cire  do  Pompéi,  par  exemple),  qui  fait  ressembler  le 
d  à  un  a,  l'ouverture  de  la  panse,  fréquente  chez  los 
Mérovini^ions,  la  haste  arrondie  (jui  fait  à  presque  toutes 
los  épo(|ues  concurrence  ù.  la  haste  droite.  Notons  encore 
que  le  a  barré,  qui,  dans  les  écritures  anciennes,  marquis 
une  abréviation  (par  exemple  ;  drr)^  est  une  loitro  sjiéoialo 
<le  ralphat)0t  finnois.  Dans  l'écriture  avec  signes  diacri- 
tiques (en  tchèque,  par  exemple),  l'accent  circonllexe  ren- 
versé (vj,  qui  surmonte  le  I)  (remplacé  par  une  npo- 
Htropho  f'I  pour  le  d  minuscule),  indi'iue  le  son  mouillé  do 
la  lettre.  A  titrn  d(^  curiosité,  nous  notons  éf^'ulemiMit  dans 
los  alphabets  antiques  l'analogio  ((uo  la  lettre  R  ull'octo 


parfois  avec  le  D  (proc  des  îles,  osquo)  parsuito  do  la  sup- 
pression nresquo  totale  tlo  la  queue,  et  par  contre  la 
forme  H  donnée  par  l'osquo  au  I). 


ORIGINE  KT   DÉRIVATION  DV  D   LATIN 


hiératique      phénicien.  ffrec         éolo-doricn.         latin 

(îgyptien.  cadniéen.  archaïque. 

LE  D   DANS   LA   PREMIÈRE  PÉRIODE   DU   MOYEN    AgE 


D)>M  ct^  p  \y 


init-ription»      grafflti.  tablettes  capitale  cursive 

antiques.  de  cir<}.    des  manuscrits,    notiqun. 


6  ^  bV>\M4/ 


oneiide  ctirsUo  capitale      seuil-onctalo      cursivo 

(v«  alcclo).     (v«  Blècle).      {vi»  *lùcle),    (vi«  «lùcle).      (vi»  siècle). 


à  D  U  a  iDd 


mlnuHoiile        c.ipltale  ourulvo         mlniiHcuIe        onclalo 

(vi«tl6cle).    (vil*  ilticle).    (vu*  vldcle).    (vu*  tlâole).  (viu*  siiolo). 


d  iJ^fJIMDl  41 


semi-onclale       cursive  minuscule         oncialc  cursivo 

(vni'siôcie).  (vm»  siècle).  (vm«  siècle),     (ix"  siècle),     (ix"  siècle). 


^li)IMIJT3- 


nilnusoule         capitale       scini-onoialo       cursive         muuKuniU 
lix»  siècle),     (x*  siècle).       (x*  sieolo).      (x«  alùclc).       (x*  aiOclo). 


mt)  i-py^iiâ 


liiiorlpliona       onpitalo  onclalo.  curslvç         nilniiai-ulo 

IXI.  siècle).     (XI' aièolo).      (Il- ^i(■clc).     (xl- siMo).     (xi- »Ulclo). 
DIVERSES  FORMES  DU  D  DANS  LES  ÉCBITUBKS  OOTUUJUKS 


miilusoulc,  roluusculc  et  cursivo        r«iv)u»o>ilo.  n>ln.  ot  cunlvo 
(xu- »i«olc).  (xllK  «li>clo). 


malinoulo,  mlnusoulo  ot  ourilvo    mnjinouto,  niliivnoulo  cl  cunlve 
(xiv«  «liiolo).  l»'  «Kiclo). 


(xiv*  tlèclo). 


D 


DACCA 


LE  D  DANS  LES  ÉCEITL'RES  DITES    «  NATIONALES  » 


pclDilD^ID^lD^j 


mérovin-       lombarde.        -wisigo-        irlandaise.         anglo- 
gieane.  thique.  saxonne. 

ÉCRITURES   MODERNES 


aoglaise.  ronde.  bâtarde. 

—  D  final  a  le  son  naturel  dans  certains  noms  propres  : 
David,  Joadf  Obed,  et  dans  le  mot  sud;  mais  le  d  final  est 
muet,  même  dans  les  noms  propres,  s'il  est  précédé  de  la 
consonne  r  ;  Gérard,  Richard. 

—  D  prend  le  son  accidentel  de  t  si  le  mot  qu'il  termine 
est  un  adjectif  suivi  de  son  substantif,  et  ç^ue  celui-ci  com- 
mence par  une  voyelle  ou  un  h  non  aspiré  :  ainsi  grand 
homme,  profond  atiime  se  prononcent  gran-toyne  profon- 
tabîme.  w  Dans  le  cas  où  l'adjectif  ne  serait  pas  immédia- 
tement suivi  do  son  substantif,  le  d  final  ne  doit  pas  se 
faire  sentir  avant  une  voyelle.  Ainsi,  dans  cette  phrase  : 
Le  chaud  aujourd'hui  n'est  pas  grand  auprès  d'hier,  on  ne 
fera  entendre  en  aucune  sorte  le  d  de  chaud,  ni  celui  de 
grand,  ii  D  final  d'un  verbe,  suivi  des  mots  il,  elle,  ou,  se 
prononce  t,  comme  dans  comprend-il? 

—  Comme  sig^ne  numérique  romain,  le  D  était  généra- 
lement «mployé  pour  marquer  cin-j  cents.  C'était  la  moitié 
de  la  lettre  cbalcidienne  cp  (=  c),  qui,  en  latin,  n'était  plus 
emploj'ée  que  dans  la  numération,  sous  la  forme  CîJ.  pour 
déàigner  1.000.  Cette  manière  de  noter  le  nombre  cing 
cetUs  par  un  D  avait  donné  lieu  à  ce  vers  : 

LiUera  D,  vclut  A,  quiiigentos  signi/icabit. 
Pourdonnerau  D  la  valeur  de  cing  mille,  il  suffisait  de  le 
surmonter  d'un  trait  ou  d'une  barre  transversale.  Chez  les 
Grecs,  le  delta  ou  D  majuscule  (a),  initiale  du  mot  deka  (dix), 
marquait  la  dizainedans  les  inscriptions.  Le  delta  minus- 
cule signifiait  gualre,  quand  il  était  accentué  au  haut  et  à 
droite  (S'),  et  quatre  mille  quand  il  était  accentué  en  bas 
et  à  gauche  (,-5). 

—  Comme  signe  d'ordre,  D  marque  le  quatrième  objet 
d'une  série,  ii  Cest  aussi  la  quatrième  lettre  dominicale. 
(On  s'en  sert  dans  les  calendriers  modernes  pour  marquer 
le  dimanche,  et,  dans  les  calendriers  des  livres  d'office  de 
l'ancien  rituel,  pour  marquer  le  mercredi,  quatrième  jour 
de  la  semaine.) 

—  Devant  un  nom  propre.  D,  suivi  d'an  point,  est  l'abré- 
viation de  Dame,  dans  N.-D.  pour  «  Notre-Dame  »  ;  de  don, 
titre  que  portent  les  nobles  italiens  et  espagnols,  et  de 
dom,  qui  est  ou  bien  le  titre  des  religieux  bénédictins  et 
chartreux,  ou  encore,  en  portugais,  le  titre  correspondant 
au  don  espagnol:  D.  Abbondio,  don  Abbondio,i).  Mabillon, 
dom  Mabillon.  D.  Pedro,  dom  Pedro,  ii  Le  D  indiquait  au- 
trefois, en  chimie,  le  sulfate  de  fer.  ii  Dans  les  inscriptions 
et  dans  les  manuscrits,  il  s'emploie  pour  Decius  et  Deci- 
mus,  noms  propres  ;  decuria,  décurie  ;  decurio,  décurion  ; 
dedicavit,  il  a  dédié  ;  dédit,  il  a  donné  ;  devovit,  il  a  consa- 
cré ;  dévolus,  dévoué  ;  dies,  jour  ;  Deus,  Dieu  ;  divus,  divin  ; 
Dit,  les  dieux;  Dominus,  Seigneur;  domus,  maison;  donum 
ou  datum,  don,  présent,  offrande;  decretum,  décret,  etc. 

I)  Sur  les  monnaies,  D  est  la  marque  de  la  ville  de  Lyon. 

—  Mécan.  Tiroir  en   D,  Nom  donné  à  une  disposition 

ftarticulière  de  l'appareil  distributeur  de  la  vapeur  dans 
e  cylindre  de  la  machine,  disposition  dont  Watt  est  l'in- 
venteur, et  dont  !c  nom  esldû  à  la  forme  qu'affecte  la  sec- 
lion  verticale  du  système.  V.  tiroir. 

—  Mus.  Cette  lettre  forme  le  quatrième  degré  de 
l'échelle  musicale  dans  la  notation  boétienne  et  dans  la 
notation  grégorienne,  où  les  noms  des  notes  sont  rem- 
placés par  des  lettres  do  l'alphabet.  (Dans  **  ■ 
cette  dernière,  le  D  majuscule  caractérise  le  Q  ,  S^ 
ré  grave,  et  le  d  minuscule,  l'octave  supé-  -ff^  f-  M 
rieure  de  ce  même  ré.)  il  Dans  i'alphabct  que  '*^'  ^  ' 
Romanus  imagina  pour  désigner  certaines  nuances  et 
certains  ornements  de  chant,  D  signifiait  que  le  son  devait 
être  affaibli  {ut  deprimatur).  w  Dans  la  notation  d'Hermann 
CoDtract,  le  D  marquait  le  diatessaron  ou  quarte,  ii  La 
lettre  D  désigne  la  finale  du  premier  et  du  second  ton  du 
plaio-chant.  il  Quand  D  se  trouve  au  bas  de  la  portée,  il 
est  l'abréviation  de  dolce,  mot  italien  qui  signifie  doux, 
doucement.  11  En  tête  d'une  partie  vocale,  il  indique  que 
c'est  la  partie  du  dessus,  ii  D.  C.  signifie  da  capo  (v.  plus 
loin)  [depuis  le  commencement],  pour  indiquer  qu'un  mor- 
ceau doit  être  repris  depuis  le  commencement. 

•—  Encycl.  Phonét.  De  la  valeur  de  la  lettre  ».  La  dispo- 
sition des  organes  pour  préparer  cette  articulation  est 
celle-ci  :  rextrémité  do  la  langue  s'applique  contre  le  pa- 
lais et  les  dents  incisives  supérieures  ;  ses  côtés  présentent 
de  toutes  parts  un  obstacle  à  la  sortie  du  souffle.  Le  son  de  D 
est  produit  quand  ce  môme  souffle,  au  moment  où  cesse  la 
résistance,  fait  explosion  au  dehors,  après  avoir  fait  réson- 
ner les  cordes  vocales.  Cette  dernière  partie  du  phénomène 
est  colle  qui  distingue  le  d  du  /,  pour  lequel  elle  n'existe 
pas.  On  appelle  d  une  dentale  douce  ou  sonore,  par  oppo- 
sition à  t,  que  l'on  appelle  une  lettre  forte  ou  sourde. 

—  De  Ui  lettre  d  dans  les  langues  indo-européennes  et 
autre».  L'iûdo-curopéeo  avait  le  d  simple,  qui  reste  rfen 
grec  et  en  latin,  et  le  dh  aspiré,  qui  devient  ô  en  grec,  et 
f  en  latin,  &  l'initiale  (ex.  :  le  latin  fumus,  qui  répond  au 
sanscrit  dhumas,  fumée,  et  au  grec  thumos).  w  Le  d  indo- 
européen s'affaiblit  facilement  en  l,  par  suite  d'un  mélange 
de  dialectes;  c'est  ce  que  montre  le  rapport  entre  le  grec 
dakru,  dakruma,  et  le  latin  Incri/ma.  On  trouve  aussi  r  rem- 
plaçant lo  d,  notamment  dans  lo  latin  ;  par  exemple,  meri- 
die$  poar  medidies. 

—  Du  rôle  étijmoloffiaue  de  la  eonitonnc  n  dans  les  langues 
romanes.  Kn  passant  du  latin  en  français,  lo  i>  isolé  reste 
tel  quel  au  commencement  des  mots  :  denarium  =  denier; 
tombe  entre  voyelles  :  radere  =  cfioir;  so  change  en  /  ou 
restoc/qnand  ilcsidcvenufinal  par  lachute  des  désinences 
latines  atones  :  viridem  =  vert;  nidum  =  nid.  Lo  n,  suivi 
d'ane  autre  connonoc,  tombe  le  plus  souvent,  comme  do- 
vaol  z,  m,  c.  Devant  la  palatale  i,  il  se  corobino  avec  elle 
pour  donner  un  j  (g  doux),  comme  dans  ordium  =  orge; 
dtumum  m  jour. 


~  f^pfnlkf'-.'ii?  euphonique  du  d.  L'explosive  dentale  d  est 
souvent  introduite  dans  le  corps  du  mot,  principalement 
lorsqu'un  r  so  trouve  rapproché  d'un  n  ou  d'un  /  par  l'effet 
d'une  syncope,  par  exemple  dans  cinerem,  ciJi'7'em  =  cendre  ; 
tenerum,  ten'rum  =  tendre;  pulrcrem,  pul'rem  =  pouldre, 
poudre;  molcre,  mol're  =  moudre;  etc.  Le  même  phéno- 
mène se  produit  en  grec,  par  exemple  dans  àv(5)pô4  pour 
àvpd;,   génitif  de  àvi^p. 

D',  abréviation  de  la  préposition  de  devant  une  voyelle  : 
v'abord  pour  de  abord. 

DA,  particule  dont  on  se  sert,  dans  le  langage  familier, 
pour  appuyer  une  affirmation  ou  une  négation,  ou  simple- 
ment comme  exclamation  :  Ohi'-da.  JVenni-DA. 
Et  pourtant  papa 
Dit  que  je  suis  bête  I 
Est-ce  ma  faute,  da! 
S'il  m'a  fait  comme  ça?  Scribe- 

DA  (onomatopée)  n.  m.  Mus.milit.  Petit  coup  frappé  sur 
la  peau  du  tambour  avec  la  baguette  de  gauclie  :  Le  da 
s'oppose  au  ta,  qui  est  produit  avec  plus  de  force  par  In 
main  droite. 

—  Linguist.  Nom  donné,  en  Languedoc,  à  la  datte,  fruit 
du  dattier. 

DÂ,  première  syllabe  du  mot  dorien  Dâmàtêr  (attique 
Ai)[ii^Ti)p|.  nom  de  la  divinité  grecque  qui  correspond  à  la 
Ceres  des  Latins.  (On  identifie  souvent  dâ  et  gê,  terre,  d'où 
le  sens  do  Terre  féconde  donné  à  Démêler.  Cette  étymo- 
logie  est  très  contestable,  et  d'autres  traduisent  rfd  par 
peuple  ou  maison.)  w  Dâ  est  aussi,  en  grec,  une  interjection 
d'origine  inconnue. 

DA  CAPO,  locution  italienne,  qui  signifie  depuis  la  tête, 
du  commencement,  et  qui  est  employée  dans  la  langue  mu- 
sicale. (Lorsqu'on  rencontre  ces  mots  au  bas  du  texte  d'un 
morceau,  cela  signifie  qu'il  faut  retourner  au  commence- 
ment et  recommencer  jusqu'à  ce  qu'on  trouve  lo  mot  : 
Fin,  auquel  on  n'a  pas  eu  égard  la  première  fois,  et  qui 
indique  alors  la  conclusion  du  morceau.  Par  abréviation, 
on  emploie  parfois  simplement  les  deux  initiales  :  D.  c.) 

Da,  nom  de  la  région  de  l'Est,  dans  la  cosmologie  thi- 
bétaine. 

Da  {dgra)  «  Ennemi  >-,  un  des  noms  que  les  Thibétains 
donnent  aux  démons,  qu'ils  considèrent  également  comme 
ennemis  des  dieux  et  des  hommes. 

Da  Costa,  nom  de  plusieurs  personnages.  V.  Acosta, 
et  Costa. 

Da  PalermO  (Marc-Antonio),  compositeur  italien 
qui  vivait  à  la  lin  du  xvii®  siècle  et  au  commencement 
du  xviii".  Il  séjourna  tour  à  tour  à  Palerme,  à  Rome,  à 
Orezzo  et  à  Florence,  et  fut  l'un  des  protégés  do  Ferdi- 
nand de  Médicis,  prince  de  Toscane,  pour  lequel  il  écrivit 
les  œuvres  suivantes  :  Argenide,  opéra  (169'.>);  San  Fran- 
cesco  di  Paolo^  oratorio  (1696);  il  Convito  d'Assalone,  ora- 
torio (1703)  ;  un  troisième  oratorio  (1704)  ;  des  cantates, 
dont  une  intitulée  Cléopâtre;  des  morceaux  religieux; 
deux  sérénades,  et  dos  duos  per  caméra. 

Daan  de  BantaYAN,  bourg  de  la  Malaisie  (Philip- 
pines [ilo  à.Q  Bantaijnn])  ;  9.030  hab. 

DAATH  n.  m.  Nom  donné  parles  cabalistes  à  la  science 
suprême,  qui  est  le  savoir  divin. 

DAB  ou  DABB  n.  m.  En  T.  d'arg.,  Père,  maître,  patron. 
Il  Roi,  souverain,  il  Dab  de  la  cigogne,  Procureur  général. 
il  Le  grand  dab.  Dieu. 

Daba,  chef-lieu  de  canton  du  Soudan  français  (Pciit- 
Beledougou).  Il  fut  enlevé  d'assaut,  en  1883,  par  le  colo- 
nel Borgnis-Desbordes. 

Dabelow  (Christophe-Chrétien,  baron  de),  juriscon- 
sulte allemand ,  né  dans  le  Mecklembourg-Schwcrin 
en  1768,  mort  eu  1830.  Docteur  en  droit,  il  professa  à  Halle, 
Leipzig  et  Derpt  (1319),  où  il  occupa  une  chaire  de  droit 
romain  et  germanique.  Jus(|u'à  sa  mort,  il  professa  dans 
cette*  ville  avec  le  plus  grand  éclat.  Parmi  ses  importants 
ouvrages,  nous  citerons  :  Introduction  à  la  jurisprudence 
allemande  positive  (1793);  Encyclopédie  et  méthodologie  de 
la  jurisprudence  allemande  (179:i);  Manuel  du  droit  public 
et  du  droit  des  gens  en  Allemagne  (1797)  ;  Manuel  du  droit 
pénal  en  allemayid  [\S01);  Situation  et  administration  ac- 
tuelles de  la  France  (1810)  ;  etc. 

DABESSE  (bèss  —  rad.  dab)  u.  f.  En  T.  d'arg.,  Mère, 
maîtresse;  femme  du  patron,  il  Reine,  souveraine. 

DABICULE  n.  m.  En  T.  d'arg.,  Fils  du  maître  ou  du  pa- 
tron. 

DaBIJA  (Eustrate),  prince  de  Moldavie,  mort  en  1666. 
Issu  d'une  vieille  famille  de  boïards,  il  acheta  le  trône  de 
Moldavie  au  moment  de  la  mort  de  Basile  le  Loup,  dont 
le  fils,  Stefanitza,  n'avait  que  dix-sept  ans.  Mais,  ayant 
joué  un  rùle  équivoque  dans  la  guerre  entre  les  Autri- 
chiens et  la  Porte,  il  fut  destitué  par  celle-ci,  en  1666. 

Dabistan,  titre  d'un  ouvrage  persan  extrêmement  in- 
téressant, à  cause  des  documents  qu'il  offre  pour  l'histoire 
des  diverses  religions,  surtout  do  celle  des  Perses,  Il  a 
été  composé  par  lo  cheik  Mohammed  Fani,  qui  vivait  vers 
le  XI*  siècle  do  l'hégire,  et  traduit  du  persan  en  anglais 
par  sir  Francis  Gladwin. 

DABITIS(//.ss)  Logiq. Terme  barbare  qui  désignaitun  syl- 
logisme dont  la  majeure  était  générale  et  affirmative  (A}|  la 
mineure  et  la  conclusion  particulières  et  affirmatives  (7). 
(V.  UARALiPTON.)  C'cst  un  syllogismo  indirect  de  la  pre- 
mière figure  auquel  les  logiciens  qui  n'admettent  pas  la 
quatrième  figure  ramènent  te  syllogisme  dabilis.  D  indique 
que,  pour  être  prouvé,  ce  mode  doit  être  ramené  à  darii 
do  la  V  figure;  S,  quo  cotte  opération  se  fait  par  une 
simple  conversion  do  la  conclusion. 

DABLIAL  n.  m.  Arcliéol.  Relii|uairo  en  usago  au  moyen 
5ge.  et  ([ui  était  commo  une  armoire  â  étages  superposés. 
(Expression  du  xv*  s.) 

DABO  (mot  lat.  signifiant  je  donnerai)  n.  m.  Celui  qui 
donne  :  J l est  toujours  /enAUo.  "  Le  maître  de  la  maison.  (Vx.) 

Dabo,  on  allem.  Dagsburg,  bourg  d'Allemagne  (AI- 
sacr-Ltjrrainej,  un  ploim'.s  Vrjsges,  au  milieu  des  sapi- 
nières; 3.000  hab.  Jadis  chef-lieu  d'un  comté  do  Lorraine. 
Au  sommet  du  7nont  de  Dabo  (Gjl  m.),  chapollo  do  Saiot- 
Léon,  avec  une  vue  suporbo. 

Dado  ou  DagSBOURO  fcoMTKS  et  comti^  de).  La  fa- 
mille do»  cuiiuc»  d  Eguislicim-Dabo  qui,  jusqu'au  \iu*  s., 


14.9; 


Dabœcîe  :  a,  fleur, 
hab.   Filature  de 


Daboia. 


486 

possédèrent  ce  comté,  remonte  à  Hugues,  comte  de 
Nordgau  (924-940j,  descendant  du  duc  d'Alsace  Etichon 
ou  Attic,  père  de  sainte  Odile,  patronne  de  l'Alsace.  Le 
comté  confinait  à  la  Lorraine  et  s'étendait  dans  le  dio- 
cèse de  Metz,  il  était  particulièrement  riche  en  forêts. 
Hugues  IV  y  ajouta  par  son  mariage  le  comté  d'EgiiJsheim 

Eres  Colmar.  En  1225,  il  passa  aux  Lioan^e-Sarrebruck. 
,a  famille  de  Linange  garda  le  comté  jusqu  au  lojuin  1793^ 
date  à  laquelle  la  Convention  sé- 

âuestra  tous  les  biens  alsaciens 
e  cette  maison.  Le  château  de 
Dabo,  bâti  sur  un  roc  presque 
inaccessible,  avait  été  pris  en 
1677  par  le  colonel  de  Bois-David 
et  rasé  complètement  par  ordre 
de  Louvois,  en  novembre  1679.  A 
sa  place,  on  éleva  une  chapelle, 
consacrée  en  1825  à  la  mémoire 
de  saint  Léon  IX,  pape,  le  plus 
illustre  membre  de  la  famille  de 
Dabo  (1002-105*)- 

DABŒCIE  (bé-si)  n.  f.  Genre 
d'éricinées  rlïodorées,  dont  les 
fleurs  à  grappes  terminales,  à 
corolles  roses  ou  blanches,  res- 
semblent à  celles  des  bruyères. 
(Originaires  des  Açores  et  de  l'Eu- 
rope occidentale,  les  dabœcies 
sont  cultivées  dans  les  jardins. i 

DaboÏ  ou  DOUBOÏ,  ville  de 
l'Inde  anglaise  (Goudjerât  [Etat 
do  Gaikovar,  prov.  de  Baroda^'j; 
coton.  C'est  l'ancienne  Darbavati.  Anciens  remparts. 

DABOIA  ibo-ia)  n.  m.  Sous-genre  de  vipères  (ec/iïrfna), 
caractérisé  par  les  narines  larges  bordées  d'une  peau 
molle,  le  museau 
très  épais  en  avant. 

—  Encyci..  L'es- 
pèce type,  la  seule 
de  ce  sous-genre , 
est  le  daboia  efcgans, 
grande  vipère  élan- 
cée, mar br ée  de 
jaune  et  de  brun,  ré- 
pandue dans  toute  la 
région  continentale 
etinsulairede  l'Inde, 
qui  atteint  et  dé- 
passe 2  mètres  de 
Ion  g.  Extrêmement 
venimeuse,  nocturne, 
vivant  près  des  lieux 
habités,  elle  pénètre 
jusque  dans  les  maisons,  pour  chasser  les  rats.  Sa  mor- 
sure, qui  enlève  chaque  année  à  la  population  un  grand 
nombre  d'individus,  tue  l'homme  en  quelques  heures, 
le  chien  en  une  demi-heure  et  une  poule  en  30  secondes. 

V.   ÉCH1DNL-. 

D'ABORD  loc.  adv.  V.  ABORD. 

D  ABOT  ,io  —  rad.  dab)  n .  m .  En  T.  d'arg-.  Préfet  de  police. 

DaBOU,  poste  de  l'Afrique  occidentale  française  (Côte 
d'Ivoire),  sur  la  lagune  d'Ebrié.  En  1853,  le  commandant 
Baudin  y  éleva  un  fort  qui  fut  abandonné,  puis  rétabli 
en  1894.'— Dabou  est  actuellement  le  chef-lieu  d'un  cercle 
de  la  Côte  d'Ivoire. 

DABOUIS  {bou-i)  n.  m.  Toile  de  coton  de  l'espèce  des 
tall'elas,  qu'on  fabriquait  et  apportait  autrefois  de  l'Inde. 

Dabry  de  Thiersant  (Pierre),  écrivain  français, 
né  â  Bellevilie  (Rhône  en  1826,  mort  à  Lyon  en  18ii8. 
Sorti  de  Saint-Cyr,  il  était  capitaine  d'infanterie  quand  il 
quitta  l'armée  pour  entrer  dans  les  consulats  ;  il  fut  consul 
il  Canton,  puis  ministre  plénipotentiaire  au  Guatemala. 
On  doit  à  cet  éruditde  nombreux  ouvrages,  notamment  : 
Organisation  militaire  des  Chinois  ou  la  Chine  et  ses  armées 
(185'j);  Doctrine  de  la  sainte  religion,  à  l'usage  des  mission- 
naires en  Chine  (traduit  du  chinois,  1859)  ;  la  Médecine  chez 
les  Chinois  (1863);  la  Pisciculture  et  la  Pêche  en  Chine 
(1872)  ;  le  Maliométisme  en  Ch>ne  et  dans  le  Turkestan  orie}i~ 
ï«/(1878),  ouvrage  remarquable;  De  l'orujine  des  Indiens 
du  nouveau  inonde  et  de  leur  civilisatio7i  (iSSi)  ;  la  Solution 
de  la  question  du  Tonkin  (18S5). 

DabschÉLIM,  nom  que  les  chroniqueurs  musulmans 
donnent  à  plusieurs  souverains  de  l'Inde.  (On  trouve  égale- 
ment ce  nom  sous  la  forme  «  Disalem  »,  qui  n'en  diffère 
dans  l'écriture  arabe  que  par  quelques  points.  Le  premier 
de  ce  nom  fut  contemporain  du  roi  de  Perse  Hosheng,  et 
eut  comme  vizir  le  célèbre  fabuliste  Bidpay  ;  le  vizir  du 
second  inventa  le  jeu  d'échecs  ;  le  troisième  était  un 
bralime,  contemporain  de  Mahmoud  le  Ghaznévido,  qui 
lo  mit  sur  lo  trôno.) 

DABUCHE  n.  f.  En  T.  d'arg.,  Mère,  nourrice. 

DABURI  n.  m.  Nom  donné  à  un  fruit  d'Amérique  qui 
parait  être  celui  du  rocou  {bixa  Orellana). 

DACAMPIA  {kan)  n.  m.  Genre  de  lichens  de  la  tribu  des 
dacanipircs,  à  apothécies  globuleuses,  à  thalle  frondoso- 
squameux  lol)ulé. 

DACAMPIÉES  (fran)  n.  f.  pi.  Tribu  de  lichens,  à  thalle 
crustacé  cartilagineux,  ayant  pour  type  le  genre  dacani- 
pia.  —  Une  dacampiée. 

Daçaratha,  roi  fabuleux  do  l'Inde,  souverain  d'Ayo- 
dhya  et  porc  du  dieu  Râma,  qui  joue  un  rôle  important 
daiis  le  Râmâyana. 

Dacca,  nom  d'une  province  de  l'empire  anglais  des 
Indes  (prêsid.  du  Bengale),  sur  la  frontière  de  la  Birma- 
nie, et  nom  du  chef-lieu  de  cette  province. 

La  province  de  Dacca,  comprise  entre  l'Assam  au  N., 
b'  Manipour  et  la  Birmanie  à  l'E.,  les  provinres  de  Chit- 
lagong  au  S.-E.,  de  Calcutta  et  de  Radjchàhli  à  l'O.,  et 
le  golfo  du  Bengale  au  S.,  est  traversée  par  le  Brahma- 
poutra  et  \mv  lo  Barak,  sous-affluent  de  gauche.  Les  crues 
de  ces  cours  d'eau  inondent,  durant  la  saison  des  pluies, 
le  sol,  qui  est  plat  et  marécageux  ;  c'est  déjà  la  région 
malsaine  des  Sandorbands.  Mais  cette  humidité  rend  le 
pays  très  fertile  :  le  Dacca  est  un  grenier  à  riz  ;  il  produit 
encore  du  sucre,  do  l'indigo,  du  coton.  Ses  40.450  kilomôtros 
carrés  sont  pouplés  do  9.500.000  habitants  (environ  trois 
fois  la  doQsité  do  la  Franco). 


48" 

La  ri7/t?  de  Dacca  s'élève  dans  la  partie  nord-ouost  du 
delta  du  Cîango,  sur  lo  liari-Gaii^^a  (ou  Vioux-GaDj^o)  ; 
83.000  luib.  Cotti)  villo  (|tii  lut,  dt)  lOiO  à  1704,  la  capitalo 
du  lïon^alo  (ollo  fut  romiilacoe  alors  par  Mourcliidaliad), 
est  pucuro  aujourd'hui  un  dos  plus  importants  marchôs 
intérieurs  do  la  Prôsidonco  :  commeroo  de  riz,  d'indigo,  do 
bois  ot  du  tho  do  l'Assai».  Kilo  fabrique  quoliiuos  coton- 
nades et  soieries.  Collùgo  rouommô. 

D'ACCORD  loc.  adv.  V.  ACCORD. 

DACE  n.  f.  Droit  do  douane,  prélevé  jadis  sur  les  mar- 
chandiSL's  ù.  entrer  ou  passant  on  trausit. 

—  Encycl.  Lo  mot  (lace,  en  usage  au  xvi"  siècle,  dispa- 
raît vers  le  milieu  du  xvii".  Dans  Davity,  auteur  qui 
écrivait  ou  l(î27,  ou  lit  :  "On  dit  ordinairement  que,  quand 
il  n'entre  pas  chaque  jour  i.ooo  pièces  do  vin  dans  Sùvillo, 
il  faut  nécessairement  que  celuy  qui  a  affermé  la  duce 
fasso  banqueroute.  » 

Dacb  on  Dacius  (saint),  évoque  de  Milan,  mort  en 
552.  Elevé  au  sié^j^Li  èpiscopal  de  cette  ville  on  527,  il  dut 
fuir  lorsfiun  los  Goihs  s'en  emparèrent  et  menacèrent  ses 
habitants.  Il  se  rendit  à  t'onstantinople,  où  il  résista  avec 
une  grande  fermeté  ù.  Justinicn,  qui  voulait  lui  faire  signer 
une  constitution  contraire  aux  intérêts  de  l'Eglise.  —  Fèto 
lo  14  janvier. 

Dace  (Pierre  diî),  ou  Petrus  de  Dacia,  astronome 
danois  du  xiv*  siècle.  11  vécut  à  Paris,  où  il  fut  directeur  du 
collège  do  Daco,  puis  recteur  de  l'Université  (1326).  Parmi 
ses  ouvrages,  ou  cite  un  CompiU  ecclésiastique  et  un  Traité 
du  caletidriei:. 

DACELO  isé)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux,  type  de 
la  tribu  des  dacéloni7ïés,  comprenant  des  formes  de  taille 
grande  ou  moyenne,  vulgairement  appelées  martins-chas- 
sours.  et  comprenant  huit  espèces  do  larégion  australienne. 

—  Encycl.  Les  dacclo  sont  les  géants  des  martins- 
chassours  :  lo  plus  grand  d'entre  eux  atteint  45  centimètres 
de  long  :  il  est  gris  varié  de  brun.  Commun  dans  les  forêts 
d'Australie,  il  vit  surtout  de  reptiles. 

DACÉLONINÉS  isé)  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux 
lévirostres,  famille  des  alcédinidés  ou  halcyonidés,  ca- 
ractérisée par  le  bec  déprimé  à  sa  base  et  sans  aréto  vn 
dessus,  renûé  en  dessous.  (Les  dacéloninés,  répandus  sur- 
tout dans  les  régions  cliaudcs  de  l'ancien  monde,  compren- 
nent les  genres  dacelo,  tamjsiptèrey  halcijon.)  —  U7i  dach- 

LONINK. 

!DaCES,  nom  des  habitants  do  l'ancienne  Dacie.  —  Un, 
une  Daci;. 

—  Encycl.  Ce  nom,  fort  ancien,  apparaît  à  côté  de  ce- 
lui des  Gètes  en  Europe  en  même  temps 
qu'en  Asie,  sous  les  formes  Dakoi  et  Daoî 
en  Thrace,  Basai,  Daai,  Dahr,  Dacii  en 
Asie.  Les  étymologies  que  l'on  a  propo- 
sées sans  expliquer  ces  mots  sont  très 
hypothétiques.  Après  que  Bérébistès  eut 
poussé  jusqu'au  Dnieper  les  limites  de 
son  empire,  les  Daces  se  révoltèrent 
contre  leur  roi,  qui  périt.  Divisés  en  cinq 
Etats,  ils  durent  renoncer  à  toute  ambi- 
tion, mais  surent,  néanmoins,  se  rendre 
rodoutal)lcs  aux  Roniams,  car  ils  forcè- 
rent Domitien  à  pensionner  leurs  chefs  et 
no  furent  soumis  par  Trajan  qu'après  les 
plus  énergiques  offerts.  Leur  dieu  était 
Zahnoxis.  lo  Dionysos  thrace  et  le  Saba- 
sios  des  Phrygiens.  Us  lui  envoyaient  tous 
les  cinq  ans  un  messager,  que  l'on  faisait 

ftérir  en  le  jetant  sur  des  pointes  de  j avo- 
ines. Malgré  cette  cruauté,  Hérodote  pré- 
tend que  les  Daces  et  les  Gètes  étaient  les 
plus  justes  et  les  plus  braves  desThraces. 
DACÉTON  [se]  fl.  m.  Genre  d'insectes 
liyméuoptôros   porto-aiguillon  hétérogy-  Dace. 

nés,  famille  des  formicidés,  tribu  des  myr- 
tnicinés,  comprenant  do  grandes  fourmis  dont  on  connaît 
quelques  espèces  propres  à  l'Amérique  du  Sud.  (Les  dacé- 
tons  se  reconnaissentà  leur  tête  en  forme  de  cœur,  élargie 
et  ôchancrée  en  arrière,  et  armée  do  longues  mandibules 
crochuos-i 

Dach  (.^imon),  poète  prussien,  né  à  Momel  en  1605, 
mort  en  1659  à  K(inigsl)org.  Il  obtint  une  chaire  do  poésio 
à  l'univorsité  de  Kônigsberg,  dont  il  devint  roctnur.  Il 
était  protégé  du  grand  électeur  de  Brandebourg,  dont  il 
avait  célébré  la  maison.  On  a  do  lui  des  poésies  lyriques, 
ostiméos  pour  la  pureté  du  style,  et  des  chants  d'église 
encore  en  usage. 

DaCHAU,  villo  d'Allemagne  (Bavière),  ch.-l.  d'un  dis- 
trict du  conlo  do  la  Haute-Bavière,  sur  l'Amper,  sous- 
affluont  du  Danubn  par  l'Isar;  2.500  hab.  Papeterie,  bri- 
queteries. Spicndido  panorama  dos  Alpes  bavaroises.  — 
Le  Dachauf.r  Mnns,  sur  la  rive  droite  de  l'Amper,  est  un 
bas-fond  tourbeux,  une  plaino  mouillée  avec  roseliôres  et 
jonchères,  une  campagne  froide  ot  à  demi  déserte,  avec 
de  pauvres  hameaux:  sa  longueur  dépasse  30  kilomètres, 
avec  largeur  do  4  à  8. 

DACHB  n.  m.  Pop.  (S'oraploio  sans  Sirticle.)  \l  Envoyer 
quelqu'un  à  dacui;,  L'envoyer  promener. 

Dachef,  bourg  de  la  Russie  d'Europe  (gouv.  do  Kiev), 
sur  laSuba.alIliiont  du  lîoug;  1.440  h.  Fabrique  de  voitures. 

Dachstein,  mont  d'Autriche  (culmen  du  massif  nei- 
geux du  SalzUammorgut),  au  faîto  entre  la  Trann  ot 
lEnns,  îl  la  triple  frontière  entre  lo  Salzbourg,  lo  Tyrul, 
la  Siyrio,  à  l'horizon  S.  du  lac  d'Hallstadt;  2.996  mè'tres. 
Ascension  i)éiiible.  Glacier. 

Dacie  (lat.  Dncia),  région  de  l'antiquité  romaine,  située 
sur  lo  bas  Danube. 

—  Histoire.  Ce  nom  désigne,  suivant  l'époque,  doux  ré 
gions  diverses.  Avant  l'an  271  do  notre  ôro,  1  on  désignait 
sous  co  nom  les  contrées  do  la  rive  gaucho  du  Danube  com- 
prises entre  los  cours  dos  rivières  Tomes  à  10.  et  Pruih 
il  l'E.,  ot  correspondant  aujourd'hui  à  une  portion  du  la 
Hongrie  oriontalo  avec  le  plateau  do  Transylvanie  ot  ù 
la  majeure  partie  do  la  Uoumanio.  Vers  le  N.,  la  Dacm 
ne  semble  pas  avoir  ou  dos  limites  bien  précises.  Anto- 
nouromont  à  Rome,  ces  contrées  étaient  habitées  par  los 
Agathyrses  selon  Hérodote,  par  los  Scythes  et  les  Gèios 
Molon  des  auteurs  grocs  ])lus  récents,  par  los  Daces  selon 
les  Romains.  Comme  celte  dernioro  tribu,  do  la  mémo  raco 
que  les  Thracos,  do  cousait  do  harceler  la  frontiùro  du 


D'ACCORD 


DACRYDE 


;laillô  de  Dacie. 


Danubo  par  des  incursions  qu'elle  faisait  dans  la  province 
de  Mtesie,  que  lo  grand  Heuvo  bornait  au  N.,  tous  les  cm- 
jioreurs,  à  partir  d'Auguste,  furent  obligés  d'agir  contre 
elle.  Trajan,  onlin,  so  décida  à  soumettre  les  Daces  ot  à 
étendre  la  frontière  par  delà  le  Da- 
nubo. Ses  célèbres  guerres  daci- 
((ues,  dont  la  colonne  Trajano  à 
Kome,  ot,  sur  lo  bas  Danubo,  les 
piles  du  pont  près  Turnu-Severinu, 
le  canal  romain  des  cataractes  dos 
Portos  do  For,  près  du  village  Sibb, 
la  voie  Trajano  creusée  dans  le  roc 
au  milieu  du  défilé  de  Kazan,  sont 
les  souvenirs  les  plus  saillants, 
commencèrent  on  101  pour  se  ter- 
miner en  107  par  le  triompli^  do 
Trajan  et  le  suicide  do  Déceualo, 
roi  dos  Daces.  Le  pays,  ainsi  conquis,  fut  promptemont 
colonisé,  romanisé  et  organisé  en  province  romaine,  sous 
lo  nom  de  Dacie,  parce  que  les  mines  d'or  et  do  sel,  encore 
aujourd'hui  on  exploitation  en  Transylvanie,  attiraient  do 
très  nombreux  émigrants  romains.  Un  savant  système  jdo 
colonies,  dont  les  plus  importantes  furent  Ulpia  Tnijana 
(rancienne  capitale  Sanuizor/etusa)  et  Apuluin,  fut  établi 
sur  le  rebord  du  plateau  de  Transylvanie,  ot  forma  une 
sorte  de  camp  retranché  de  quatre-vingt-dix  lieues  de  long. 
Une  foule  do  villes  et  do  villages  s'élevèrent  aussi  dans  la 
plaine.  Enfin,  vers  256,  depuis  longtemps  travaillée  par 
des  invasions  germaniques,  la  Dacie  parvint  à  s'affranchir, 
et  les  Romains  furent  réduits  à  quelques  postes  fortifiés 
le  long  du  Ternes  et  du  Danulje. 

Vers  l'an  271,  l'empereur  Aurélien,  cédant  l'ancienne 
Dacie  aux  Goths.  réunit  tous  les  colons  et  soldats  romains 
qui  restaient  encore  au  N.  du  Danube  et  les  transporta 
sur  la  rivo  droite,  dans  la  Mœsie,  laquelle  prit  alors  par 
extension  le  nom  de  Dacie.  Cette  nouvelle  Dacie  corres- 
pondait à  la  Serbie  et  à  la  Bulgarie  d'aujourd'hui.  On 
distingua  la  Dacia  Jîipense  lo  long  du  fleuve  et  la  Dacie 
Mediterranea  dans  les  régions  montagneuses  balkaniques; 
ces  dernières  provinces  croulèrent  avec  l'empire. 

DaciER  (André),  philologue  français,  né  à  Castres 
en  I6ôl,  mort  en  1722.  Il  fut,  à  Saumur,  l'élève  préféré  de 
Tanneguy-Lefèvre,  dont  il  épousa,  en  16S3,  la  docto  fille. 
Protestant,  il  î^e  convertit,  ainsi  que  sa  fenmie,  en  1685. 
Dès  lors,  sa  carrière  fut  rapide.  II  collabora  à  la  collection 
ad  usmn  De Iphini  ;  il  obtint  du 
roi  plusieurs  pensions  et  fut 
nommé  à  la  garde  des  livres  du 
cabinet  du  Louvre.  En  1695, 
il  entra  à  l'Académie  des  in- 
scriptions et  médailles,  dont  il 
fut  un  des  membres  les  plus  ac- 
tifs, et  à  l'Académie  française, 
dont  il  devint  en  1713  le  secré- 
taire perpétuel.  C'est  en  cette 
qualité  qu'il  demanda  à  Féne- 
lon  d'écrire  sa  fameuse  Lettre 
sur  les  occupations  de  l'Acadé- 
mie, qui  lui  est  adressée.  Les 
principaux  travaux  de  Dacier 
sont  des  traductions  d'Horace, 
do  la  Poétique  d'Aristote,  de 
;[iM-l(|ues  Dialogues  de  Platon, 
du  Manuel  d'Epictète,  et  des 
Vivs  do  Plutarque;  une  édition 
<V(Eilipe  et  d'Electre  de  So- 
phoile;  une  Vie  de  Pythagore; 
des  dissertations  érudites,  etc. 
Dacier  fut  un  homme  doux  et  modeste,  travailleur  acharné, 
lidôle  admirateur  de  l'antiquité  classique,  au  demeurant 
traducteur  assez  exact  ot  médiocre  écrivain.  Sa  femme, 
sous  le  rapport  du  goût,  lui  fut  do  beaucoup  supérieure. 
DaGIEB  (Anne  LEKi-:vBE.  M""),  philologue  française, 
née  ù  Saumur  en  1651,  morte  en  1720.  Fille  du  nrofcsseur 
Tanneguy-Lefèvre,  elle  manifesta  de  bonno  liouro  une 
cxtraordmaire  vocation  pour  létudo  des  langues  grecque 
et  latine.  Elle  était  alors  la  compagne  d'André  Dacier. 
([u'elle  épousa  plus  lard.  A  la  mort  de  son  pèro,  elle  se 
rendit  à  Paris  cl  v 
grand  renom  par  les  et 


Dacier. 


acquit  un 
itions, 
iraductions  et  commentaires 
savants  qu'elle  donna  de  Cal- 
limaque,  Anacréon,  Saplio, 
Aristophane  [Plutus  et  Nuées)^ 
Térence,  Plante  {Amphitryon, 
liudcns,  Epidicus),  etc.  Dans 
la  collection  ad  usujyi  Oelphini, 
elle  édita  Florus,  Aurelius 
Victor,  Eutropo  et  Dictys  de 
Crète.  EIlo  mit  lo  comble  ù.  sa 
réputation  par  les  traductions 
do  V Iliade  (1699)  ot  de  l'Odys- 
sée (1708),  oui  passèrent  alors 
pour  des  cnefs-d'ieuvre,  bien 
qu'elles  nous  appar.'ûssent  au- 
jourd'hui gâtées  par  les  péri- 
plirases,  los  anachronismes,  lo 
mélange  d'emphase  et  do  tri- 
vialité. M""*  Dacier  prit  une 
partardentoà  la  "querelle  des 
anciens  et  dos  modernes  ».ElIo 
défendit  âpromont  ses  chers  anciens  contre  los  attaques 
sacrilèges  do  La  Motto,ot  publia  contre  lui  Des  ranses  de  la 
corruption  du  f/oùt{n l-i),  factum  injurieux  auquel  La  Motte 
sut  faire  uno  réponse  spirituelle  ot  courtoise.  Elle  défon- 
ditaussi  Homère  contre  los  paradoxales  explications  d'un 
o<u"tain  P.  Hardouin.  Bien  «ju*'  son  zèle  fanatique  pour  l'an- 
tiquité lait  sonvtMit  égarée.  M""  l)acior  n'en  fut  pas  moins 
uno  femme  simple,  aimable  ot  modeste,  uno  vraie  savante. 
Dacier  (Bon-.Iosoph,  baron),  né  à,  Valognos  (Manche) 
on  I7t2,  mort  à  Paris  en  1833.  Il  fut  destiné  à  la  carrière 
ecclésiasti<iuo,  mais  changea  de  voie.  Ami  do  Foncomagno, 
convornour  du  duc  do  Cliartros,  il  s'associa  i  ses  travaux 
hislorlques.  En  1772,  sa  traduction  dos  //istoires  d'KIien  lui 
ouvrit  les  portos  do  l'Académie  dos  inscriptions.  En  1777, 
il  traduisit  la  Cyropédie  do  Xénophon.  Nommé,  on  1783, 
socrétairo  perpéi  ucl  dt*  son  académie,  il  y  créa  les  associés 
libres.  En  1781.  il  obtint  du  comto  do  Provence  la  charge 
d'historiographe  tics  unlros  réunis  do  Saint-Lazaro,  do  Jé- 
rusalom  et  du  Mont  Carnud,  qu'il  occupa  jus(|u'ù  la  Révo- 
lution. 11  fut,  ou  1790,  élu  membre  du  corps  muuicipul  do 


Mm«  Dacier. 


Dacuis. 


Paris,  ot  refusa  le  ministère  dos  iînancos,  que  lui  offrit 
Louis  XVI.  Contraint  de  se  cacher  durant  la  Terreur,  il 
sauva  sa  vie  et,  en  1795,  Ht  partie  do  l'Institut.  En  1800,  il 
fut  nommé  conservateur  do  la  Bibliothèque  nationale.  Bo- 
naparto  lo  prit  commo  membre  du  Tribunal.  En  1810,  il 
publia  son  Rapport  sur  le  progrès  qu'ont  fait  depuis  1789 
l'histoire  et  la  littérature.  Collaborateur  estimé  du  n  Journal 
dos  savants  i>,  il  fut  élu,  on  1823,  à  l'Académie  française,  ot 
a  laissé  la  réputation  d'un  érudit  do  valeur  ot  d'un  homme 
politique  estimable. 

DACIQUE  (.siA:')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  Dacie  ot  aux 
Daces.  li  Empire  dacique,  Nom  que  l'empereur  Galerius, 
qui  était  Daco  d'origino,  voulut  faire  prendre  à  l'empire 
romain. 

—  n.  m.  Surnom  pris  suivant  l'usage  par  Domitien  ot  par 
Trajan,  après  leur  succès  sur  les  Daces;  Trajan  le  Dacikn. 

DACITE  {sit')  n.  f.  Nom  par  lequel  Stacho  a  désigné 
certaines  andésites  quarlzifères,  dont  la  teneur  en  silico 
atteint  66  p.  100.  Cette  roche  présente  souvent  l'aspect 
d'un  porphyre  quartzifèro. 

DACNADE  (du  gr.  daknein,  mordre)  n.  f.  Antiq.  Nom 
donné  par  les  Grecs  à  un  oiseau,  aujourd'hui  inconnu,  qui 
figurait  souvent  dans  les  banquets  des  Egyptiens  pour  y 
amuser  les  convives. 

DACNC  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  clavicornes, 
famille  des  érotylidés,  tribu  des  enginés,  comprenant  des 
formes  allongées,  ovales,  d'assez  grande  taille,  rempla- 
çant les  engis  dans  les  régions  tropicales.  (Les  dacnés, 
dont  on  connaît  une  douzaine  d'espèces,  diffèrent  des  engis 
par  leurs  palpes  maxillaires  à  dernier  article  dilaté.) 

DACNXDEA  (dé)  n.  f.  Genre  d'oiseaux  passereaux  ténui- 
rostres.  famille  des  cérébidés,  comprenant  des  formes  très 
voisines  des  dacnis.  (L'espèce  type  est  le  dacnidea  leuco- 
gastra,  du  Pérou  central,  longue  de  14  centimètres,  avec 
la  tête  cendrée,  lo  dos 
olivâtre,  lo  dessous  du 
corps  blanc  et  jaunâtre.) 

DACNIS  [jiiss)  n.  m 
Genre  d'oisoaux  passe- 
reaux tonuirosires,  fa- 
mille des  cérébidés,  tribu 
des  cérébinés ,  compre- 
nant des  formes  de  taille 
petite  ou  médiocre,  vul- 
gairement appelées  guits- 
guits,  sucriers ,  etc.,  et 
qui,  par  leur  plumage  brillant,  ressemblent  aux  soulman- 
gas  de  l'ancien  mon'ae.  (Les  dacnis  comptent  uno  vingtaine 
d  espèces,  toutes  propres  à  l'Amérique  du  Sud.) 

DACNUSE  ou  DACNUSA  n.  f.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères térébrants  entomophages,  famille  des  ichneumo- 
nidés,  type  d'une  tribu  dite  des  dacJtusinés,  comprenant 
de  petites  formes  parasites  de  divers  diptères.  (On  connaît 
trois  ou  quatre  espèces  européennes  de  dacnuses  :  dncnus 
Lys/lis,  parasite  des  phytomyza  geuicuîata  et  horticola; 
dacnus  pntictum,  parasite  des  phytomyza  elegans,  etc.) 

DACNUSINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hyménoptères, 
de  la  famille  des  ichneumonidés,  qui  comprend  les  genres  : 
si/mphia,  cœlinius,  polemon,  dacnusa,  stephanus  et  chxnon. 

—    Un  DACNUSINli. 

DACOÏT  [ko-it]  n.  m.  Tortures  que  certains  brigands  de 
l'Inde  infligent  à  leurs  victimes,  pour  leur  extorquer  do 
l'argent  et  qui  ont  de  l'analogie  avec  celles  dont  usaient 
les  chauffeurs  qui,  vers  la  vers  la  fin  du  xviii'  siècle,  dé- 
solèrent certaines  parties  do  la  France,  il  Nom  donné  aux 
brigands  qui  infligent  ces  tortures.  {La  brigandage,  autre- 
fois" florissant  dans  l'Inde,  tend  de  plus  en  plus  à  disparaî- 
tre, et  le  mot  dacott  appartient  pour  ainsi  dire  à  l'histoire.) 

DACO-ROMANISME  ou  DACO-ROUMANISME  {nissm') 
n.  m.  On  nuniiuo  ainsi,  en  histoire  ot  en  politique,  lo 
côté  du  roumanisme,  c'est-à-dire  de  l'idée  nationale  rou- 
maine qui.  s'inspirant  des  analogies  incontestables  do  la 
langue  roumaine  moderno  avec  le  latin,  commo  des  faits  do 
l'histoire,  fait  descendre  les  Roumains  des  colons  romains, 
venus  en  Dacio  à  la  suite  dos  conquêtes  do  l'empcwur 
Trajan  (101-107  apr.  J.-C). 

DACO-ROUMAIN,  AINE  {min,  mên')  adj.  So  dit  du  plus 
important  des  dialocios  roumains;  Groupe  daco-boumain. 
Phonétique  daco-koumaink. 

—  n.  m.  :  Etudier  le  daco-roumain. 

—  Encycl.  La  branche  des  langues  romanes  dite  rou- 
maine est  divisée  par  los  linguistes  en  trois  dialectes  : 
daco-roumain,  macédo-roumaiu  et  istro-roumain.  Les  prin- 
cipales variétés  du  daco-roumalu  sont  :  lo  valaquo,  le  mol- 
dave et  lo  transylvanien. 

DACOSAURE  {sôr')  ou  DACOSAURUS  («d-rnss)  n.  m. 
Paléoni.  Genre  do  reptiles  léléosauriens,  famille  des  mé- 
triorhynchidés ,  caractérisé  par  los  douts  robustes  ot 
courbes,  à  couronne  fortement 
ridée,  ot  dont  les  roprésontants 
sont  fossiles  dans  lo  jurassique  et 
l'oolithiquo.  (Los  dents  dos  daco- 
saures  mesurent  10  centimètres, 
ot  indiqont  dos  animaux  qui  de- 
vaient atteindre  8ù  10  mètres  do 
long.  Citons  lo  dacosaurus  maxi- 
mus  [kimméridjion]  ;  lo  dacosau- 
rus Suprajurcnsis  [oxford-clay  do 
Di^■cs,  Calvados].) 

DACOTAH.  GéOg.  V.  DAKO^^ 

DacotahS.  Géog.  V.  Dak 

TAS, 

DACRINE  n.  f.  Gonro  do  chan 
pignons,  voisin  dos  aurioulariéi- 

DACRY ADÉNITE  (du  gr.  daky 
lurmo,  ot  adéii,  glande)  n.  f.  1  ' 
damnialion  des  glandes  lacr 
malos. 

DACRYDE  OU  DACRYDION 
11.  m.  Gonro  do  taxinées  arbores- 
contos,  originaires  do  l'Iudo  ot  do 
la  Nouvollo-Zélando. 

—  ENCYcr,.  Los  feuilles  dos  rfa* 
crydfs  sont  |»otiios.  cl  leurs  rameaux  souvent  pendants  :  do 
leur  ligo  s'ocoulo  un  suc  résineux,  sous  forme  de  larmes 
i^d'où  leur  aooi).  Ou  eu  couuuU  uuo  doiuaiuo  d'cspèco&  : 


Daoryde  :  a,  Trult. 


DACRYDIUM 


DACTYLOLOGIE 


le  dacryde  élevée  dont  le  bois  a  des  usages  industriels;  le 
dacryde  cyprès,  dont  les  jeunes  pousses,  amères  et  rési- 
neuses, lurent  employées  par  Cook  pour  fabriquer  une 
sorte  de  bière,  etc.  f^resquo  tous  peuvent  être  cultives 
en  terre  froide  ou  tempérée. 

DACRTDIUM  [dî-om)  n.  m.  Genre  de  mollusques  lamel- 
libranches (pélécypodes),  famille  des  mytilidés,  compre- 
nant des  moules  a  pied  produisant  du  byssus,  à  coquille 
courte  en  avant,  dilatée  en  arrière,  et  couverte  d'un  épi- 
derme  lisse.  (Les  dacrydium  habitent  l'océan  Atlantique  et 
les  mers  arctiques,  à  dès  profondeurs  dépassant  5.000  m.) 

DACRYMITRE  OU  DACRYMITRA  n.  m.  Petit  champi- 
gnon gélatineux,  de  la  famille  des  irêmellinées,  eu  mas- 
sue à  "tète  bien  distincte,  vivant  sur  le  bois  en  décompo- 
sition. Il  Ou  dit  aussi  dacrymyce  ou  dacrymycks  {sèss). 

DACRTOADÉNITB  n.  f.  Pathol.  Syn.  de  daceyadëniti;. 

DACRYOGYSTE  \sisst'  —  du  gr.  dakriion,  larme,  et  kiistis, 
vessjei  n.  m.  Anat.  :Sac  lacrymal. 

DACRYOCYSTITE  {si-stU'—Ta.d. da<:ryocyste)n.  f. Pathol. 
Inflammation  des  glandes  lacrymales. 

DAGRTOHEMORRAGIE  (Ji  —  du  gr.  dakru.  larme,  et  de 
hémorraQie)  n.  f.  Pathol.  Ecoulement  de  sang  par  les  voies 
lacrymales. 

DAGRYOÏDE  {du  gr.  dakru.  larme,  et  eïdos,  forme)  adj. 
En  T.  de  bot..  Qui  est  en  forme  de  larmes,  comme  les 
graines  oblongues,  pointues  à  une  extrémité  et  arrondies 
à  l'autre,  du  poirier  et  de  quelques  arbres. 

DACRYOLINE  (du  gr.  dakru,  larme,  et  du  lat.  oleum, 
huile)  n.  f.  Substance  organique  des  larmes,  qui,  par  une 
évaporation  lente  à  l'air  libre,  se  convertit,  comme  le 
mucus  nasal,  en  une  substance  jaune  et  insoluble. 

DACRYOUTHE  (du  gr.  dakruon,  larme,  et  lithos,  pierre) 
n.  m.  Pathol.  Calcul  des  voies  lacrymales. 

DACRYOLITHIASE  ^rad.  dacryoUthe)  n.  f.  Pathol.  For- 
mation de  calculs  lacrymaux. 

DACRYOUE  [du  gr.  dakruon,  larme)  n.  m.  Pathol.  Lar- 
moiemeui  causé  par  roblitération  des  points  lacrymaux. 

DACRYOMITRE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  DACRYMiTRii. 

DACRYON  ,du  gr.  dakruon.  larme)  n.  m.  Hist.  nat.  Gout- 
telette, larme  qui  découle  de  certaines  plantes,  il  Larmc- 
de-Job,  graine  qui  ressemble  à  une  larme.  V.  coix. 

—  Ane.  méd.  Larme. 

—  Anlhrop.  Point  situé  près  de  la  racine  du  nez,  à 
l'angle  interne  de  l'orbite,  où  l'on  touche  à  la  fois  lo 
frontal,  l'os  unguis,  et  l'apophyse  montante  du  maxillaire 
supérieur. 

DACRYONOME  (du  gr.  dakruon,  larme,  et  nomè,  ulcère) 
u.  m.  Pathol.  Ulcère  des  voles  lacrymales. 

DACRYOPÉ,  ÉE  (rad.  dacryops)  adj.  Pathol.  Qui  excite 
à  pleurer.  (Telles  sont  les  émanations"  des  oignons  et  des 
plantes  alliacées.) 

DACRYOPS  {opss  —  du  gr.  dakruon,  larme,  et  âp.t,  œil) 
n.  m.  Pathol.  Tumeur  des  voies  lacrymales. 

DACRYOPTOSE  (du  gr.  dakru,  larme,  et  plôsis,  chute) 
n.  f.  Paihol.  Chute  des  larmes,  larmoiement. 

DACRYOPYOSE  (du  gr.  dakru,  larme,  etpuon,  pus)  n.  f. 
Pathol-  Suppuration  des  voies  lacrymales. 

DACRYORRHÉE  (ré  —  du  gr.  dakruon,  larme,  et  rhéein, 
couler^  n.  f.  Méd.  Ecoulement  de  larmes  purulentes. 

DACRYOSTAGME  [stayin  —  du  gr.  dakruon,  larme,  et 
stagma,  liqueur  distillée)  u.  f.  Méd.  Larmoiement. 

DACRYOSTASE  {staz'  —  du  gr.  dakruon,  larme,  et  stasis, 
arrêt)  n.  f.  Méd.  Défaut  d'écoulement  des  larmes  par  les 
voies  lacrymales. 

DACRYTHERIUM  (té-ri-om')  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
mammiieres  artiodactyles  pachydermes,  famille  des  ano- 
plothéridés,  comprenant  des  formes  caractérisées  par 
de  grands  larmiers.  (Les  dacrytheriùm  sont  fossiles  dans 
l'éocène  d'Angleterre  ou  les  phospborites  du  Quercy.)  Syn. 

ADEOTBEBIUM. 

DACTYLANTHE  n.  m.  Bot.  Genre  de  balanophorées  à 
fleurs  mâles  nues,  à  fleurs  femelles  formées  d'un  ovaire 
surmonté  d'un  style  filiforme. 

DACTYLE  (du  lat.  dactyhis,  dérivé  lui-même  du  gr.  dak- 
tulos,  doigt;  soit  parce  que  le  doigt  est  composé  do  trois 
parties  ou  phalanges,  dont  les  petites  sont  moitié  de  la 
grande,  d'où,  .suivant  Aristide,  le  dactyle,  pied  de  vers 
oii  la  longue  est  double  de  chacune  des  deux  brèves  ;  soit 
parce  quon  marquait  le  temps  fort  avec  le  doigt)  n.  m. 
Métriq.  Pied  de  vers  composé  d'une  syllabe  longue  suivie 
de  deux  brèves,  comme  dans  les  mots  algea,  tempora  :  Le 
DACTYLK  est  le  pied  propre  au  vers  héroïque,  mais  il  entre 
dans  une  dizaine  de  mètres  diff''rents.  (Passerat.) 

—  Bot.  Genre  de  graminées  fourragères. 

—  Chorégr.  antiq.  Espèce  de  divertissement  chorégra- 
phique qu'exécutaient  les  athlètes. 

—  Métrol.  Mesure  de  longueur  des  Grecs,  qui  valait 
le  seizième   de  leur  pied,   ou 
0'»,02  environ. 

—  Moll.  Nom  donné  par  les 
anciens  naturalistes  àtoutes  les 
coquilles  allony:ées  et  présen- 
C30C  plus  ou  moins  la  forme  du 
doigt,  telles  que  les  dentales,  les 
modiolcs,  les  béicmnites,  etc.  il 
Genre  proposé  par  Klein  pour 
plusieurs  coquilles  univalvcs, 
telles  que  ancillaircs,  margi- 
ncllcs,  mitres,  volutes,  etd., 
mais  qui  n'a  pas  été  adopté  par 
les  naturalistes,  ti  Nom  spécifi- 
que de  la  pholado  dactylo  ot  do 
la  modiolc  Iithoph:ige. 

—  Encvcl.  Bot.  Linfloros- 
ccnce  des  dactyles  est  ordinai- 
remcni  un  panicule  lâche  d"é- 
pilleU  pauciflorcs.  rejotés  tous 
d'un  même  côté.  On  en  connaît 
une  trentaine  d'espèces,  origi- 
naires des  régions  tempérées; 
lo  dactyle  commun  {dactylis 
f/lomeratainslim  fourrageasses 
apprécié  quand  il  est  veri,  mais  qui  durcit  beaucoup  en 
ne  desséchant. 

—  Métriq.  Le  daetyU- est  un  pied  fréquemment  employé 
dans  la  poé»iegFocqae  el  dans  la  poésie  latine.  Il  appariicni 


Daetfo  :  a,  éplllct 


au  genre  égal  ('<iov  Ttvoç),  parce  que  le  demi-pied  fort  con- 
stitué par  la  longue  est  égal  en  durée  au  demi-pied  faible 
constitué  par  les  deux  brèves.  Le  dactylo  et  lo  spondée 
sont  les  principaux  pieds  de  la  poésie  antique.  A  eux  seuls, 
ils  forment  les  éléments  du  vers  ('-piquo.  Dans  le  vers 
épique,  le  cinquième  pied  est  ordinairement  un  dactyle. 
Les  quatre  premiers  pieds  se  trouvent  être  très  fréquem- 
ment quatre  dactyles;  si  bien  qu'en  moyenne  on  peut 
dire  que  le  dactyle  est  deux  fois  plus  fréquent  que  le 
spondée.  Le  dactyle  est  do  règle  au  quatrième  pied 
suivi  d'une  ponctuation  bien  nette  :  c'est  la  ponctuation 
bucolique.  Dans  le  pentamètre,  le  premier  membre  peut 
contenir  un  ou  deux  dactyles,  et  le  deuxième  est  constitue 
obligatoirement  par  deux  dactyles.  Le  dactyle  peut  se 
rencontrer  aux  pieds  impairs  du  trimètre  ïambique.  Enfin, 
il  entre  dans  la  composition^des  dili'érentos  sortes  de  vers 
lyriques.  Dans  tous  les  vers  du  genre  dactylique,  le  temps 
marqué  tombe  sur  les  demi-pieds  impairs.  Le  dactyle  a 
une  allure  calme  et  majestueuse.  Sa  place  est  donc  plutôt 
dans  les  descriptions  et  les  tableaux,  dans  les  narrations 
épiques,  les  récils  de  batailles. 

DACTYLE,  ÉE  (du  gr.  daktulos,  doigt)  adj.  En  T.  d'hist. 
nat.,  Qui  a  la  forme  d'un  doigt. 

DACTYLES  n.  m.  pi.  Prêtres  légendaires  de  Cybèle,  que 
l'on  considéra  plus  tard  comme  des  génies  ou  des  divi- 
nités. —  Un  DACTYLE. 

—  Encyçl.  Les  dactyles  habitaient  surtout  l'Ida  de 
Phry^ie  et  l'Ida  de  Crète.  En  Phrygle,  on  se  les  repré- 
sentait comme  des  géants  qui  travaillaient  les  métaux 
sous  les  ordres  de  Rhéa.  Les  dactyles  de  Crète,  déjà 
mentionnés  par  Hésiode,  étaient  mêlés  à  la  légende  do 
Zeus,  avec  les  corybantes  et  les  curetés.  Ils  figurent 
aussi  dans  l'histoire  mythique  d'Olympie  ;  suivant  la  tra- 
dition, Hêraklès  vint  de  Crète  aux  bords  de  l'Alphée  avec 
les  dactyles,  ses  frères.  On  attribuait  aux  dactyles  un  rolo 
important  dans  le  développement  do  la  civilisation  primi- 
tive :  l'art  de  forger  le  fer,  l'invention  de  la  musique,  de 
la  lyre,  du  r3'thnic  dactylique,  de  la  magie. 

DACTYLÈTHRE  (du  gr.  daktulèthra,  même  sens)  n.  m. 
Antiq.  Instrument  de  torture,  servant  à  écraser  les  doigts 
des  pieds  ou  des  mains. 

DACTYLÈTHRE  n.  m.  Genre  d'ampbibiens,  famille  des 
(lactylt^thridrs.  comprenant  des  formes  tenant  le  milieu 
entre  les  grenouilles  et  les  crapauds,  élancées  comme  les 
premières,  avec  quatre  doigts  libres  aux  pieds  de  devant, 
cinq  palmés  à  ceux  de  derrière,  tous  ces  doigts  étant 
coniques  et  pointus.  (L'espèce  type  du  genre  est  lo  dacty- 
léthre  du  Cap,  long  de  9  centimètres,  brun  cendré,  veiné 
de  noirâtre  en  dessus,  blanc  en  dessous.) 

DACTYLÉTHRIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'amphibiens  anou- 
res aglosses,  caractérisés  par  leurs  mâchoires  supérieures 
et  leurs  intormaxiilaires  munis  de  dents.  (Los  formes  exté- 
rieures des  dactyléihridés  sont  celles  des  grenouilles.  Le 
genre  type  est  le  dactylèt/ire.)  —  Un  dactyléthridé. 

DACTYLICAPNOS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  DiciiNTRE. 

DACTYLICO-TROCHAÏQUE  {cha-ik'  ~-  de  'laclyle,  et  tro- 
chée) adj.  et  n.  m.  Se  dit  d'un  vers  composé  de  deux  dac- 
tyles suivis  de  deux  trochées;  c'est  le  quatrième  de  la 
strophe  alcaïquo.  n  On  l'appelle  encore  alcaïque  décasyl- 

LABli. 

DACTYLIE  (li)  n.  f.  Genre  de  vers  intestinaux,  compre- 
nant une  seule  espèce,  qui  vit  en  parasite  dans  la  vessie 
do  l'homme. 

DACTYLIFÈRE  (du  lat.  dactylus,  doigt,  et  ferre,  porter) 
adj.  Kd  t.  d'hist.  nat..  Qui  porte  des  doigts. 

DACTYLIN,  INE  (du  gr.  daktulos,  doigt)  adj.  En  T.  de 
zool.,  Dont  les  doigts  ont  quelque  particularité  remar- 
quable. Il  Qui  a  la  forme  d'un  doigt. 

DACTYLIOGLYPHE  (du  gr.  daktidios,  anneau,  et  glu- 
phein,  graver)  n.  m.  Graveur  ou  ciseleur  sur  bagues. 

—  Par  ext.  Graveur  en  pierres  fines. 
DACTYLIOGLYPHIE  {fi  —  rad.  dactylioglyphe)  n.  f.  Art 

de  graver  sur  anneaux,  il  Art  du  graveur  en  pierres  fines. 
Il  Branche  de  l'archéologie  qui  concerne  les  anneaux  et  les 
pierres  lines  dont  ils  sont  ornés. 

DACTYLIOGLYPHIQUE  {f}k')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dac- 
tylioglyphie  :  Art  l'ACTYLiOGLYrHiQOE. 

DAGTYLIOGRAPHE  (du  gr.  daktulios,  anneau,  et  gra- 
phein,  écrire)  n.  m.  Celui  qui  décrit  les  pierres  précieuses 
gravées,  il  Celui  qui  étudie  l'art  de  la  dactyliographie. 

DACTYLIOGRAPHIE  {JΗTB.à.  dactyliogrophe)  n.  f.  Des- 
cription dfs  pierres  précieuses  gravées.  Il  Etude  des  an- 
neaux qui  servent  à  sceller. 

DAGTYLIOGRAPHIQUE  '(fik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
dactyliographie  :  Etudes  dactyliograi'HIques. 

DACTYLIOLOGIE  (,/î  —  du  gr.  daktulios,  anneau,  et 
logos,  traité)  n.  f.  Partie  de  l'archéologie  qui  traite  des 
anneaux  et  des  pierres  précieuses  gravées. 

DAGTYLIOLOGIQUE  {jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dac- 
tyllologio  ;  Traité  dactyliologiqdiî. 

DACTYLIOLOGUE  {logh")  u.  m.  Celui  qui  s'occupe  do 
dactylii)togie. 

DACTYLIOMANGIE  (.îf  —  du  gr.  daktulios,  bague,  et 
manteia,  divination)  n.  f.  Prétendue  divination  qui  se  pra- 
tiquait à  l'aide  do  bagues  magiques  constellées  ou  cou- 
vertes de  signes. 

DACTYLIOMANCIEN,  ENNE  (si-in^  en')  n.  et  adj.  Se  dit 
des  personnes  qui  jiratiquaicnt  la  dactyliomancie. 

DACTYLION  (du  gr.  daktuHos,  anneau)  n.  m.  Mus.  Petit 
iiiMrument  qui    s'adapte    à  un   piano,   et  sur  lequel   on 
s'ctveiTO   à  clonner   aux  doigts  plus  do   souplesse   et  do 
force  :  Le  dactylion  a  été  inventé  par 
II.  Uvrz. 

—  Bot.  Genre  do  mucédinéos,  qui  se 
trouvent  sur  les  plantes  en  voie  do  dos- 
Iruction. 

—  Méd.  Adhérence  congénitale  ou  acci- 
dent»dle  des  doigts  entre  eux. 

DACTYLIOTHÈQUE  (du  gr.  daktulios, 
anneau,  ot  thf-ké,  boite)  Antiq.  En  géné- 
ral ,  CoIIeotion  do  juerres  précieuses. 
Il  Gardien  d'une  collection  do  pierres  précieuses.  Il  Ecrin 
à  bagues.  (Un  do  cos  éerins,  trouvé  à  Pompéi,  est  en 
ivoire  et  affecte  la  forme  d'une  boUo  dont  le  couvorcio 


Dactyliolhèqiie. 


488 

est  surmonté  d'un  petit  bâton  droit  sur  lequel  on  enfilait 
les  bagues.) 

DACTYLIQUE  {lik')  adj.  Qui  tient  du  dactyle  :  Pied  dac- 
tylique. Genre  dactyliqoe.  n  Vers  dactylique,  Vers  hexa- 
mètre ou  épique.  — Vers  hexamètre,  dont  le  dernier  pied 
est  un  dactyle  au  lieu  d'être  un  spondée.  —  Vers  lyrique, 
où  le  dactyle  est  l'élément  prédominant.  V.  dactyle, 

DACTYLIS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dactyle. 

DACTYUTE  (du  gr.  daktulos,  doigt)  n.  f.  Méd.  Inflam- 
mation d'un  doigt.  (Peu  us.) 

DACTYLIUS  (li-uss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mollusques 
gastéropodes,  famille  des  pupidés,  très  voisin  des  balea, 
et  comprenant  des  coquilles  trè.  grandes,  à  bouche  piri- 
forme,  à  columelle  munie  d'une  lamelle.  (Les  dactylius 
sont  fossiles  dans  les  terrains  tertiaires  inférieurs;  l'es- 
pèce type  est  le  dactylius  Isevolongus.)  Syn.  filholia. 

DACTYLOCALYX(^A'ss)  n. m. Genre d'éponges  fibreuses, 
sous-ordre  des  hyalospongies,  famille  des  hexactinellidés, 
comprenant  des'  formes  fixées,  rigides,  siliceuses,  dont 
les  canaux  internes  sont  égaux,  les  extérieurs  sinueux. 
(L'espèce  type  de  cos  belles  é[)onges,  voisines  des  aphro- 
callistes,  est  \e  dactylocalyx  pumiceus,  des  iles  Barbades.) 

DACTYLOCERA  (se)  n.  m.  Genre  de  crustacés  amphi- 
podes  hypérines,  famille  des  phronimidés,  tribu  des  pnro- 
nisidés,  comprenant  des  formes  singulières  à  grosse  tête, 
à  abdomen  mince,  à  thorax  segmenté,  à  cinquième  paire 
de  pattes  très  forte  et  terminée  par  une  grosse  pince.  (L'es- 
pèce type  du  genre  habite  la  Méditerranée.) Syn.  phroslna. 

DACTYLOCTÉNION  n.  m.  Genre  d'herbes  rampantes, 
de  la  famille  des  graminées,  tribu  des  chloridées,  renfer- 
mant sept  espèces,  toutes  exotiques. 

DACTYLOGRAPHE  (du  gr.  daktulos,  doigt,  et  graphcln, 
écrire)  n.  m.  Techn.  Instrument  à  clavier,  destiné  à  faire 
percevoir  par  le  toucher  les  signes  de  la  parole  aux  sourds- 
muets  aveugles,  ou  au.'c  aveugles  conversant  avec  des 
sourds-muets,  ii  Instrument  à  l'aide  duquel  on  écrit  en  fai- 
sant mouvoir  les  doigts  des  deux  mains  sur  un  petit  clavier 
dont  les  touches  représentent  des  lettres  et  des  chiffres. 

—  n.  et  adj.  Linguist.  Personne  qui  écrit  au  moyen  de 
cet  instrument  :  une  excellente  dactylographe.  Jeune 
fille  dactylographe. 

—  Encycl.  Techn.  Lo  dactylographe  ou  machine  à  écrire 
est  d'invention  anglaise.  Sa  première  apparition  est  duo  à 
Mill,  et  date  de  1714.  Les  Américains  n  ont  pas  tardé  à  re- 
prendre l'invention  de  Mill  en  la  perfectionnant  et  la  ren- 
dant réellement  pratique.  C'est  ainsi  que,  vers  1845,  Thur- 
ber,  de  Brooklyn,  imagina  un  dactylographe  permettant 
d'écrire  assez  rapidement  une  lettre.  Vinrent  ensuite, 
depuis  cette  époque  jusqu'à  nos  jours,  les  modifications  et 
siniplilications  apportées  successivement  au  dactylogra- 
phe par  Eairbanks,  Foucault,  Beach,  Sholes,  Jenue,"Baron, 
M'Clough,  Desnore.Writer,  Reniington,  etc. 

Bien  qu'il  existe  trois  types  spéciaux  de  dactylographes, 
à  ynanr.ite.  à  cadran  et  à  clavier,  c'est  ce  dcruier  qui  est 


L>  tctjlograpbe. 


le  plus  employé.  Il  est  constitué  par  un  jeu  de  touches 
indépendantes  les  unes  des  autres  et  enchâssées  dans  un 
clavier.  Ces  touches,  qui  portent  l'indication  d'une  lettre, 
d'un  chiffre,  d'un  signe  de  ponctuation,  se  relient  à  arti- 
culation avec  une  série  de  marteaux  dont  l'extrémité  porto 
le  même  signe  que  la  touche.  D'autres  touches  permettent 
do  ménager  entre  les  mots  les  séparations  nécessaires. 
Lorsque  le  doigt  appuie  sur  l'une  des  touches,  celle-ci 
actionne  le  marteau  correspondant ,  et  l'impression  du 
signe  que  porte  ce  marteau  se  produit  à  travers  un  ruban 
encré.  La  feuille  de  papier  qui  reçoit  l'impression  est  en- 
roulée sur  un  tambour  adapté  à  un  chariot  mû  automati- 
quement et  permettant  de  véritier  â  tout  instant  la  régu- 
larité de  l'impression.  Ce  chariot  avance  progressivement 
et  d'une  distance  rigoureusement  égale  à  l'épaisseur  d'un© 
lettre,  chaque  fois  que  l'écrivain  appuie  sur  une  touche. 
On  obtient  ainsi  une  grande  régularité  dans  l'écriture,  les 
caractères  employés  étant  des  lettres  et  des  chiffres  typo- 
graphiques. ~  Dans  certains  systèmes,  les  caractères  se 
trouvent  encrés  eux-mêmes  automatiquement,  et  viennent 
s'imprimer  sur  la  feuille  do  papier  qui  est  à  découvert, 
ce  qui  permet  de  suivre  et  do  lire  sans  arrêt. 

DACTYLOGRAPHIE  (fî  —  rad.  dactylographe)  n.  f.  Art 
do  converser  au  moyen  du  tact,  à  l'usage  des  sourds- 
muets  aveugk's.  ii  Arî  décrire  avec  le  dactylographe. 

DACTYLOGRAPHIQUE  [pk')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
dactylographie  :  Signes  i>ACTYi.(ianArniQUES. 

DACTYLOGYRE  ou  DACTYLOGYRUS  (ji-russ)  n.  m. 
Genre  de  ver.s  trématodcs  polystomicns,  famille  des  gyro- 
dactylidés,  comprenant  des  petites  formes  à  disque  caudal 
armé  de  crochets.  (Les  dactylogyres  vivent  en  parasites 
sur  les  branchies  de  divers  poissons  d'eau  douce.) 

DACTYLO'lDE  (du  gr.  daktnlos,  doigt,  et  eidos.  aspect) 
adj.  Eu  T.  d'Iiist.  nat.,  Qui  a  la  forme  d'un  doigt. 

DACTYLOLOGIE  {jî  —  du  gr.  daktulos,  doigt,  et  logos, 
discours)  n.  f.  Art  do  représenter  les  mots  par  des  signes 
faits  avec  les  doigts,  ii  Ou  dit  aussi  dactyloi.alik,  ot 

lUCTYOLOGIE. 

—  Encycl.  V.  sourds-mobts. 


489 

DACTYLO  LOGIQUE  (jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dacty- 
lolo^io  :  Si/stéme  uactylologique.  ii  On  dit  aussi  dacïylo- 

LALIQUK. 

DACTYLOMETRA  (mé)  n.  f.  Genre  de  médiisos  disco- 
phoros.  ramillo  dos  pélagidés,  comprenant  dos  formes  à 
ombrollo  hémispliéri(|ue,  à  tentaculoF  au  nombre  dr  qua- 
rante, disposés  en  trois  verticillos  inégaux.  (L'espôco  type 
du  genre  habite  les  mers  du  Brésil.  Une  autre,  répandue 
do  ï  Amérii|ue  du  Nord  jusqu'aux  Acores,  est  toujours 
accooipagnôo  par  un  poisson  du  genre  hareng,  etc.) 

DACTYLOMYS  (miss)  n.  m.  Genre  de  mammifères  ron- 
geurs, fainiilo  dos  octodontidés,  comprenant  dos  formes 
voisines  des  ôuhimys,  mais  non  é^nnousos.  {Los  dacty- 
lomys,  dont  on  connaît  deux  espèces  américaines,  ressem- 
Idont  à  do  grands  rats  fauves  et  roussâtres,  à  longue  queue 
un  i)eu  velue.) 

DACTYLON  u.  m.  Nom  spécifique  du  chiendent  pied-do- 
poulo  {cijmuion  dactylon). 

DAGTYLONOME  {du  gr.  daktitlos,  doigt,  et  nomos,  ré- 
gie) n.  Celui,  celle  qui  calcule  avec  les  doigts. 

DACTYLONOMIE  [ml  —  rad.  dactylonome)  n.  f.  Art  d'ex- 
primer des  uombrL'S  par  la  position  des  doigts  sur  les  mains 
ou  des  mains  sur  le  corps  :  C'est  à  Bède  le  Vénérable  ijiie 
l'on  doit  le  premier  travail  méthodique  de  dactylonomie. 
(Char  ton.) 

DACTYLONOMIQUE  (mik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dac- 
tylonomie :  Cornfjiiiaisutis  dactylonomiques. 

DACTYLOPETALUM  {jO'*,  lo7n')  n.  m.  Genre  de  maca- 
risiées.  (Ce  sont  des  arbustes  à  feuilles  opposées,  à  fleurs 
nombreuses  disposées  en  cyraes.) 

DACTYLOPHYLLIUM  [li-om'}  n.  m.  Bot.  Section  du  genre 
antliuro, 

DACTYLOPIUS  (pi-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptères pbytophtliyres,  famille  des  coccid  es,  comprenant  des 
cochenilles  qui  sécrètent  par  leurs  filières  une  matière  ci- 
reuse, d'aspect  cotonneux,  et  qui  demeure  fixée  à  leur  corps. 

—  Encycl.  Parmi  les  dac/ylupitis,  les  uns,  dits  «  coche- 
nilles des  serres  »,  «  poux  des  serres  ",  c  pucerons  coton- 
neux u,  se  développent  sur  toutes  les 

filantes  dos  serres  ;  d'autres  vivent  dans 
e  bassin  méditerranéen,  sur  les  oran- 
f;ers  et  citronniers  qu'ils  recouvrent  de 
eur  enduit  cotonneux,  et  favorisent 
sur  ces  arbustes  le  développement  de  la 
fumagine.  Ces  cochenilles  se  détruisent 
difficilement  :  H  faut  débarrasser  avec 
une  éponge  ou  un  pinceau,  imbibés  d'al- 
cool, les  parties  que  recouvrent  ces 
dactylopius,  dont  la  taille  ne  dépasse 
guère  1  millimètre. 

DACTYLOPODITE  (du  gf.  daktulos, 
doigt,  et  pous,  podos,  pied)  n.  m.  Article 
terminal  de  la  patte  des  crustacés,  qui 
est  le  cinquième  de  l'endopodite  et  le 
septième  do  l'ensemble. 

—  Encycl.  he  dactylopodite  est  ordi- 
nairement allongé  et  pointu  comme   un  stylet;  dans  les 

Î)attes  terminées   par  une  pince  didactyle,  dites  chélates, 
a  branche  mobile  est  formée  par  lui. 

DACTYLOPSILA  n.  m.  Genre  do  mammifères  marsupiaux 

rimpeurs,  famille  des  phalangéri- 

és,  tribu  des  phalangérinés,  carac- 
ractérisé  par  le  quatrième  doiçt 
des  pattes  de  devant,  long  et  grêle 
comme  celui  de  l'aye-ayo. 

—  Encycl  Les  dactijlopsila,  dont 
on  connaît  deux  espèces  do  la  ré- 
gion néoguiuéenne,  sont  d'élégants 
phalangers,  jaunâtres  avec  des 
bandes  longitudinales  noires;  noc- 
turnes, ils  vivent  dans  les  forêts 
des  montagnes  et  sont  sans  doute 
insectivores. 

DACTYLOPTÈRE   (du  gr.   daktn-  Dactylopsila. 

las,  doigt,  et  pti'run,  aile)  adj.  Qui 

a  dos  ailes  ou  des  nageoires  munies  de  rayons  libres,  que 
l'on  compare  à  des  doigts. 

DAGTYLOPTÈRES  n.  m.  pi.  Genre  de  poissons  acantho- 

ptères,  famille  des  triglidés,  renfermant  des  formes  à  na- 
geoires pectorales  très  vastes  et  qui  leur  servent  d'ailes. 

—  Un  DACTYLOPTi^KK. 

—  Encycl.  Les  dactyloptères  ou  grondins  rougets  sont 
représentés  dans  les  mers  d'Europe  par  une  seule  espèce, 
vulgairement  appelée  «  hirondelle  ue  mer  ",  qui    atteint 
50     centi- 
mètres de 
long.  Com- 
mun dans  la 
Méditeri 


DACTYLOLOGIQUE   —   DAFFRY 


d,   Dactylopodite. 


i 


^^^ 


noe,  ce  ne 
son  volant 
est  rare  sur 
les    c6tes 
océaniques 

d'Europe;  Dact>I..jitLTu. 

mais  il  so 

retrouve  au  Brésil  et  aux  Antilles,  et  va,  avec  le  gulf- 
Htroam,jusmi';ïNe\v-York.Il  peut  s'élever  jusqu'à  un  m'ètro 
au-dossns  de  l'eau.  (Il  no  faut  pas  confondre  les  dactylo- 
ptères avec  les  poissons  volants  du  genre  exocet.) 

DAGTYLORHIZE  (du  gr.  daktulos,  doigt,  et  rhiza,  ra- 
cine) adj.  En  T.  do  hot.,  Qui  a  des  racines  on  forme  do 
doigts.  Syn.  do  oucins. 

DACTYLOSAURE  {sfjr')  ou  DACTYLOSAURUS  (tô-rm/i) 
n.  m.  l'ai. -ont.  Gonro  do  reptiles  saurions,  famille  dos 
nothosauridos,  comprenant  des  formns  triasiques,  de  taillo 
moyenne,  qui  ressemblaient  à  dos  lézards  avec  cinq  doigts 
longs  et  inégaux  à  chaque  membre.  (L'espèce  type  du 
genre  ost  lo  dartylosaurus  gracills  du  muscholkallt  do  la 
haute  Silésio,  do  b'",30  do  long.) 

DACTYLOSTÉMON  (sl^  0.  m.  Bot.  Soction  du  goure 
oxécairo. 

DACTYLOSTYLE  (^HH  n.  m.  Genre  d'herbes  épïphyfos, 
do  la  famillb  'iob  archidtru'i.',  l'ritAi  Uoa  Vatitlbtfy,  cVaiprtJulint 


une  seule  espèce  qui  crott  au  Brésil,  et  dont  les  fleurs  à 
grappos  terminales  sont  très  belles. 

DACTYLOTHÈQtiE  {ték'  —  du  gr.  daktulos,  doigt,  et 
thèké,  boito)  n.  m.  Portion  do  peau  dont  osf.  recouvert 
chaque  doigt  dos  mammifères. 

DACTYLOZOIDE  (du  gr.  daktulos,  doïgt,  et  zoon,  anî- 
ma\)  n.  m.  Individu  polype  qui,  dans  une  colonie  de  co- 
ralliairos,  est  dépourvu  do  l)ouche  et  do  tentacules. 

—  Encycl.  Lo  nom  de  dactylozolde  a  été  imaginé  par 
Moseloy  pour  le  polype  astome  dos  stylastoridés ,  et 
Edm.  Perrier  l'a  appliqué  par  extension  aux  individus  éga- 
lement aslomosdes  colonies  d'hydraires.  Souvent,  comme 
dans  les  labiopores  ot  les  spiniporos,  il  existe  deux  es- 
pèces de  dactylozoïdes.  Ces  individus  polypes  sont  asso- 
ciés aux  autres  individus  nourriciers  aovaiwés  gnstérozoi- 
des,  et  aux  individus  reproducteurs  ou  yojwzuides.  Ainsi, 
dans  les  millépores,  les  dactylozoïdes  sont  rangés  autour 
des  gastérozoïdes. 

DACTYOLOGIE  n.  f.  Syn.  de  dactylologie. 

DACUS  {kuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  diptères  brachycè- 
rcs,  famille  des  acaly- 
ptéridés,  comprenant 
de  petites  mouches, 
dont  l'espèce  unique 
attaque  les  oliviers. 

DADA  0. m.  Linguist. 
Ternie  enfantin  ou  plai- 
sant, dont  on  so  sert 
pour  désigner  un  che- 
val. Il  Bâton  sur  lequel 
un  enfant  se  met  à  cne- 
val  :  Des  dadas. 

—  Fig.  Idé-  fixe,  pen- 
chant, projet  qu'on  ca- 
resse toujours,  auquel  on  revient  sans  cesse  :  Chacun  a 

son   DADA. 

—  Crnst.  Nom  vulgaire  du  lyret,  petit  crabe'qui  habite 
les  côtes  de  la  Manche,  et  que  les  pêcheurs  emploient 
comme  appât  après  l'avoir  écrasé,  il  Etre  malin  comme  un 
dada  écrasé.  Se  dit.  par  ironie,  dans  les  environs  de  Bnu- 
logne-sur-Mer,  d'une  personne  extrêmement  simple. 

DadabmaI  NaorozjI,  le  premier  Indien  appelé  A 
siéger  au  Parlement  britannique.  II  appartient  à  la  com- 
munauté parsie.  Né  à  Bombay  en  1825,  il  professa  les  ma- 
thématiques, de  1852  à  !854,à  VElp/iinstone  Institution,  où 
il  avait  été  élevé,  et  se  rendit  dès  1855  en  Angleterre.  Bien 
qu'il  parût  tout  d'abord  ne  s'occuper  que  d'affaires  com- 
merciales, il  ne  tarda  pas  à  s'absorber  dans  la  politique 
de  l'Inde  et  à  faire  sentir  son  influence  dans  les  milieux 

fiarlementaires.  En  1874,  de  retour  dans  l'Inde,  il  exerça 
es  fonctions  de  diwan  fpremier  ministre)  du  Guickowar 
de  Baroda;  mais  il  fut  obligé  de  se  démettre  de  ses  fonc- 
tions, par  suite  d'un  désaccord  avec  l'agent  britannique. 
Dadabhai  revint  à  Bombay,  où,  pendant  l'adminis- 
tration de  lord  Reay,  il  siégea  au  Législative  Council,  et 
prit  part  aux  séances  du  premier  Congrès  national 
fdéc.  1885).  Candidat  aux  élections  de  1886,  il  échoua; 
mais  il  fut  élu  en  1892  par  le  Central  Finsbury  Commiltee 
(Holborn).  Acclamé  à  son  retour  dans  l'Inde  (1893),  il  jouit 
de  la  plus  grande  popularité.  A  la  chute  du  cabinet  Glad- 
stone, il  rentra  dans  la  vie  privée.  Dadabhai  a  publié  de 
nombreux  travaux  sur  les  questions  locales,  notamment 
Poverty  of  India  (1888). 

DADAIS  [de)  n.  m.  Fam.  Jeune  homme  niais  et  embar- 
rassé dans  son  maintien. 

Dadar.  Géogr.  V.  Dadodr. 

Dade.  comté  des  Etats-Unis  (Floride),  dans  la  contrée 
marécageuse  des  Everglades.  —  Comté  du  sud-ouest  do 
l'Etat  de  Missouri,  dans  le  haut  bassin  de  la  rivière  Osage. 
Ch.-l.  Greenfield.  —  Comté  du  nord-ouest  de  l'Etat  do 
Géorgie,  dans  la  vallée  du  Look-out  Crook,  entourée  do 
hautes  montagnes.  Ch.-l.  Trenton. 

DADÈS  ou  DA'DÈS  {dèss  —  du  gr.  das,  dados,  torche) 
n.  f.  Aniiq.  gr.  Fête  qui  so  célébrait  à  Athènes  en  Ihon- 
nour  do  Latone  et  d'Apollon,  et  pendant  laquelle  brûlaient 
des  torches. 

Dadizeele,  comm.  de  Belgique  (Flandre  occid.),  ar- 
rond.  adinin.  de  Roulers,  arronil.  judic.  de  Courtrai,  sur 
rileule,  affluent  do  la  Lys;  1.163  hab. 

Dadjal  ou  Dadjel,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Pend- 
jab Iprov.  do  DeradjâtJ);  6.335  hab.  Aucionno  cité,  com- 
mercialement déchue. 

Dadon  (saint),  en  latin  Andoenus,  d'où  l'on  a  fait  Ouon 
et  aussi  Da<ton.  V.  Oui  N  (saint). 

DADOUILLETTE  {dou-ill-èt'  [Il  mil.])  n.  f.  En  T.  d'art 
culin.,  Koiiello  crasse. 

DÂdoÛ-PANTHI,  secte  vichnouite,  fondée  vers  la  fin 
du  xvi'  ou  au  commencement  du  xvn*  siècle  par  un  Hin- 
dou de  basse  caste  (il  exerçait  le  métier  d'éplucheur  de 
coton),  nommé  Dàdo>'i,  qui  prétendait  être  inspiré  par  une 
voix  céleste,  et  enseignait  que  la  haktt  (fol  spontanée  et 
irraisonnée)  conduisailau  salut  (c'esr-A  dire  ù  l'absorption 
dans  l'âme  universelle)  plus  sûrement  que  la  vertu,  l'éttido 
ot  les  mortillcations.  Il  disparut  un  beau  jour  do  l'ermi- 
tago  où  il  s'était  retire,  sans  (ju'il  fût  possible  do  savoir 
ce  qu'il  était  devenu,  et  l'on  en  conclut  qu'il  avait  été  ravi 
au  Vailîountha  (paradis  de  Vichnou).  Les  dâdoft-panthis 
sont  peu  nombreux  :  ils  suppriment  l'usage  dos  stigmates 
sectaires  et  portent,  comme  seul  signe  distînctif,  une 
sorte  do  honnet  rarr--  en  étotre  blanche. 

DadoUR  ou  Dadar,  ville  du  Béloutchistan  septen- 
trional, sur  lo  .Nari  ;  environ  2.000  hab. 

DadrÉ  'Jean),  écrivain  ecclésiastique  français,  n6  vers 
lo  milieu  du  xvi"  siècle,  dans  le  diocèse  de  Séoz,  mort  on 
liU7.  Fougueux  ligueur,  il  excita  les  Kouennais  â  la  ré- 
sistance pendant  le  sièp^o  de  1503  par  Henri  IV.  On  a  do 
lui  une  traduction  dos  O'Juvrcs  d'Eusèbo  (1581);  la  VVe  do 
Jésus-Christ  du  /*.  Ludolphc,  disjïosoo  pour  servir  â  la  pré- 
dication (1589)  ;  Défense  pour  la  firrté  de  saint  ftomain  contre 
le  plaidoyer  de  Iîonthiller{\ùOQ)i  Chronologie  historialv  des 
éuât/ues  do  /ïouen  (1C18)  ;  etc. 

DADSISAS  (zass)  xi.  m.  Fostîn  funèbre  que  les  anciens 
BolgoN  célébraient  aux  funérailles,  et  qui  était  encore  on 
usago  au  vni'  siècle.  (Loconcilodo  Lcpeines[742J  intov'dit 
Ibs  Ârift'Aw,  ik  CQMifo  dtB  excès  qu'bn  y"  oVmmottaît.) 


Daduque. 


DADUQUE  (duk')  OU  DADOUCHOS  (koss)  [du  gr.  dadoii- 
khos,  qui  porte  une  lorobel  adj.  Antiq.  gr.  Surnom  des 
divinités  qu'on  représentait 
avec  un  llambeau  ou  une 
torche  en  main,  il  Surnom 
dos  prôtros  qui  célébraient 
les  mystères  de  Démèter  à 
Eleusis  par  une  procession 
aux  flambeaux,  en  mémoire 
de  Cérès  cherchant  sa  fiUo 
avec  une  torche. 

-  n.m.  Nom  d'un  des  prin- 
cipaux ministres  du  culte 
d'Eleusis. 

—  Encvcl.  Le  dadouchos 
ou  porte-flambeau  était  un 
personnage  fort  important 
dans  le  culte  d'Eleusis.  Il 
jouait  un  des  premiers  rôles 
dans  les  cérémonies  de  puri- 
fication et  dans  les  proces- 
sions. II  était  choisi  dans 
une  grande  famille  athé- 
nienne, sans  doute  la  famille 
des  Céryces,  qui  fournissait 
aussi  le  héraut  d'Eleusis. 
Vers  l'an  200  avant  notre 
ère,  la  famille  où  l'on  prenait  le  dadouchos  étant  venue  à 
s'éteindre,  on  transféra  ce  privilège  à  la  famille  des  Lyco- 
mides. 

DADYLE  (du  gr.  das,  dados,  branche  de  pin,  torche,  et 
ulê,  matière)  n.  f.  Chim.  Nom  de  l'une  des  deux  builes  qui 
constituent  l'huile  de  térébenthine. 

D^DALACANTHE  n.  m.  Genre  de  plantes  frutescentes, 
de  la  famille  dos  acanthacées-ruelliés  à  deux  étamînes 
fertiles,  <técurrentes,  à  ovaire  biovulé.  (Elle  habite  l'Inde.) 

D^EDALÉE  (lé)  n.  f.  Genre  de  champignons  bolétoidés, 
ayant  les  caractères  des  polypores.  (Ces  champignons 
habitent  les  troncs  d'arbres.) 

Dael  (Jean-François  van),  habile  peintre  de  fleurs, 
né  à  Anvers  en  1764,  mort  à  Paris  en  i840.  U  a  passé  en 
France  la  majeure  partie  de  sa  vie.  Ses  tableaux  de  fleurs 
et  de  fruits  commencèrent  à  être  admirés  au  Salon  do 
1804.  Il  travailla  pour  la  cour,  sous  l'Empire  et  la  Res- 
tauration. Les  connaisseurs  le  mettent  sur  la  même  ligne 
que  Van  Spaendonck.  On  cite  de  lui  Cor/ieiile  de  /leurs 
posée  sur  une  fable,  au  palais  de  Compiègne,  et  divers  ta- 
bleaux de  fruits  à  Munich,  à  Anvers,  etc. 

DAMONOROPS  (ropsfi)  n.  m.  Genre  de  palmiers  cespi- 
teux,  souvent  grimpants,  à  feuilles  épineuses,  originai- 
res de  l'Inde,  des  Philippines,  etc.  (Le  sang-dragon  pro- 
viendrait des  dêemonorops  draco  et  ruber.) 

DaENDELS  (Herman  Willem),  général  hollandais,  né  à 
Hauem(Gueldre)en  1762.  mort  en  1818.  Pendant  les  troubles 
qui  bouleversèrent  les  Pays-Bas  en  1787.  il  prit  parti  pour 
les  patriotes,  et,  après  leur  défaite,  se  rendit  en  France. 
Pendant  les  guerres  de  la  Révolution  française,  il  devint 
commandant  d'un  corps  de  volontaires,  et  rendit  à  Dumou- 
riez  des  services  signalés  dans  sa  campagne  contre  les 
Pays-Bas.  En  1794,  il  entra  au  service  do  la  république 
Batave.  En  1799,  il  commandait  une  des  divisions  de  l'ar- 
mée batave,  et  il  força  à  capituler  un  corps  d'Anglo- 
Russes.  qui  avait  fait  une  descente  dans  les  Pays-Bas.  En 
1806,  il  on'rit  ses  services  au  roi  de  Hollande,  qui  le  réta- 
blit dans  son  grade.  Il  fut,  peu  après,  nommé  gouverneur 
général  des  possessions  hollandaises  dans  les  Indes  orien- 
tales. Il  rendit  compte  de  son  administration  dans  un 
ouvrage  inlitulé  :  Elnt  d''S  possessiotis  ïiéerlaiiduises  dans 
les  Indes  orientâtes.  Après  son  retour,  il  prit  part  à  la 
campagne  de  Russie,  en  1812,  devint  gouverneur  do 
Modlin,  et  fut  ensuite  chargé  d'aller  prendre  possession 
do  la  Guinée,  qui  avait  été  restituée  à  la  Hollande,  et  d'eu 
organiser  l'administration. 

DandlikER  (Karl),  historien  Suisse,  né  à  Stiefa 
en  lSi9,  piofesseiir  à  l'université  do  Zurich  {lS87i.  Il  est 
l'auteur  do  la  meilleure  histoire  de  Suisse  :  (rvschichte 
der  Schweiz  (ISSA-ISSS).  Il  a  publié,  on  outre:  Luitf)rand  de 
Crémone  et  ses  sources  histonques  [en  collaboration  avec 
J.-J.  Muller]  (1871);  Ursachen  und  Vorspielc  der  iSurgun- 
derkriege  (1876);  etc. 

Daens  (Jean),  riche  négociant  d'Anvers,  dont  l'histoire 
a  enregistré  un  trait  qui  mérite  d'ôire  cité.  Il  avait  sollicité 
de  l'empereur  Charles-Quint  1  honneur  de  lui  otl'rir  ix  dîner. 
A  la  tin  du  repas,  Daens  jeta  au  feu  un  billot  do  deux  mil- 
lions, somme  qu'il  avait  prêtée  à  l'empereur,  n  Je  suis,  dit- 
il,  trop  payé  par  l'honneur  que  m'a  lait  Votre  Majesté.  » 

DaET,  villo  de  la  Malaisie  (Philippines),  île  de  Luçou  ; 
11.000  liab.  Cb.-I.  de  la  prov.  de  Camarines  du  Nord. 

DAEZAJIE  (jO  n.  f.  Métrol.  Ancienne  monnaie  persane, 
valant,  environ  2  fr.  42  c. 

DAFF  n.  m.  Tambour  hindou,  formé  d'un  cadre  de  bois 
carré,  recouvert  par  dos  membranes.  (Doux  cordes  do 
boyau  sont  tendues  intérieurement  contre  chacune  do  ces 
membranes.) 

Daffry  eu  D'AfFRY,  célèbre  famille  do  Fribourg 
(Suisse^  dont  l'illiistratioii  remonio  ;^  Gi  n.i-AU.Mi'd'Airry, 
qui  commandait  los  Fribourgeois  ù  Morat.  contre  Charles 
lo  Téméraire.  iH  était  tn  môme  teiuj's  iin  diplomate  fort 
apprécié  par  Louis  XI,  qui  l'anoblii.  Ses  descendants 
furent  presque  tous  au  service  de  la  France,  on  qualité  do 
colonels  d'un  réLriment  suisse.]  —  Lorts,  poiit-flls  do  Gnîl- 
laumo.  so  signala  A  Dreux  (l.'>G7),  puis  aovint  avoyor  do 
Frihourg:  ilinourut  en  itlOl.  —  FnANçots-PiKRivi;,  HIs  do 
IjOuIs,  mort  en  IfllS.  était  gentilhomme  do  la  chambre  de 
Louis  XIH.  lieutenant  des  Cont-Suisses.  gouverneur  do 
Neuchâtol  (Suisse),  pour  le  duc  do  Loupueville.  avoyor 
do  Friliûurg  en  1044.  —  François,  petil-llls  do  François- 
Pierre,  fut  tué  à  Guastalla  (1734).  après  s'êtro  distinguo 
sous  Luxembourg  et  Villars.  —  Loois-Anc.nsTiî.  (ils  do 
François,  diplomate  et  général,  né  A  Vorsiiillos  en  1713, 
mort  au  cliAteau  do  Sainl-lîarthélemy,  près  do  Lausanne, 
en  1793,  capitaine  aux  gard(>s  en  1734,  assista  égnleniont 
A  la  haiaillo  do  Guastalla.  [Maréchal  do  camp  après  Fonto- 
noy  (1748),  il  fut  chargé  par  Louis  XV  d'imporu-intos  niis- 
sio'ns  diplomatiques^  ymis  devint  lieutenant  général  A  l'ar- 
méo  do  liesse tl702^  oti^-donel  génOriil  des  ynrdos-suisses 
'\fH).  Dcfeuscur  du  rui  aVuut  ^a  fuitb  A  VUl^'UuV'ii.    il 

*>2 


DAFILA 


DAGUE 


devint  suspect  de  libéralisme  après,  et  fut  tenu  à  1  ecart.j 
—  n  eut  pour  fils  Louis-AuGusxLS-PaiLiprE.  V.  Affry. 

DAFXLÂ  n.  m.  Sous-genre  de  canards,  dont  le  type  est 
le  pîlet  {da/ila  acuta),  répandu  dans  tout  l'hémisphère 
borêai,  depuis  l'Europe  jusqu'aux  Etats-Unis,  et  qui  com- 
prend encore  trois  autres  espèces  :  dafila  caudacuta  (du 
Parana),  da/ila  spi- 
nicauda  (sud  du 
Brésil),  da/ila  oxy- 
ura  (Chili  ot  iles 
Falkland). 

Dafina,  pays 
de  l'Afrique  occi- 
dentale française 
^oudan  franc.)* 
Capit.  Lanfiéra. 

"Dag,  personni- 
fication   du    tour 
dans  la   mytholo- 
gie Scandinave.  On  Daflla. 
redisait  fiis  de  De- 

lling  et  de  Nott  (la  Nuit).  Il  parcourt  la  terre  sur  un  char 
traîné  par  son  cheval  Skinfax  (le  Crépuscule),  qui  illu- 
mine la  terre  et  l'atmosphère. 

PaGABII,  comm.  de  la  Malaisie  (archipel  des  Phi- 
lippines [île  de  LeytCj),sur  le  riocôtier  Maya;  23.600  hab. 

CagaNA,  gros  bourg  de  la  colonie  française  du  Séné- 
gal, ch.-l.  du  cercle  du  Oualo  occidental.  Il  fut  pendant 
longtemps,  avec  Pador,  la  seule  escale  où  se  faisait  le 
commerce  de  la  gomme  avec  les  Maures  ;  centre  commer- 
cial très  important.  —  Le  cercle  a  environ  11.000  hab.;  la 
ville  elle-même  en  a  3.000. 

DAGARD  n.  m.  Yéner.  Sjn.  de  daguet. 

DAGASSE  D.  f.  Dague  à  lame  large  et  à  deux  tran- 
chants, rappelant  les  couteaux  à  plates  du  moyen  âge, 
et  en  usage  aux 
XV*  et  XVI»  siècles. 

— Enctcl.  C'est 
dans  la  catégorie 
des  dagasses  que 
rentrent  les  misé- 
ricordes, les  san- 

dedei  {cinguedea),  vulgairement  appelées  «  langues  do 
bœuf  »,  en  tant  qu'armes  de  main.  Les  feuilles  de  Cata- 
logne du  XV'  siècle  sont  de  larges  dagues  de  cette 
espèce,  modifications  des  braquomarts  du  moyen  âge.  On 
doit  remarquer  que  les  fers  de  dagues  ou  de  dagasses 
sont  montés  tantôt  sur  une  poignée,  tantôt  sur  une  hampe  ; 
Us  constituent  alors  des  armes  dhast. 

Dagbog,  diou  de  la  mythologie  russe  ;  le  dieu  du  jour 
ou  du  soleil. 

DagchaÏ,  ville  et  sanatorium  de  l'Inde  anglaise  (Sir- 
mouri,  sur  les  pentes  del'Himalaya;  3.640  hab. 

Dagenham,  bourg  d'Angleterre  (comté  d'Essex),  sur 
un  affluent  de  la  Tamise  ;  4.320  hab. 

Daghestan,  gouvernement  de  l'empire  russe,  au 
N.  du  Caucase  orientai.  Il  est  compris  entre  la  province 
du  Terek,  au  N.,  les  gouvernements  de  Tiflls,  d'Ieli- 
savetpol  et  de  Bakou  à  TO.  et  au  S-,  la  mer  Caspienne 
à  l'E.  Sa  superficie  est  de  29.763  kil.  carr.  ;  sa  population 
de  649.784  hab.  C'est  une  région  moataLguease  (Dag /tes tan. 
pays  de  montagnes)  :  les  plaines  ne  s'étendent  que  sur 
2.300  kil.  carr.,  sur  le  littoral  de  la  Caspienne,  entre  les 
embouchures  des  fleuves  Soulak  et  Samonr.  Le  Caucase 
envoie  des  ramifications  jusqu'à  Derbent.  où  elles  forment 
an  étroit  défilé  côtier  (Porto  de  Fer  ou  Passe  de  Derbent). 
Le  climat  est  continental  :  sec,  avec  des  froids  excessifs 
l'hiver,  et,  l'été,  de  fortes  chaleurs  (jusqu'à  +  48*'  à  l'om- 
bre). Sur  les  hautes  terres  se  pratique  1  élevage  des  bes- 
tiaux et  se  cultivent  les  céréales  d'hiver;  la  plaine  a  des 
vignes,  des  arbres  fruitiers,  des  cultures  de  riz,  do  maïs 
et  de  froment.  Le  sous-sol,  très  riche,  renferme  des  mi- 
nerais de  fer,  plomb  argentifère,  antimoine,  bismuth, 
nickel,  du  soufre,  du  sel  gemme,  des  sources  minérales. 
L'industrie  est  naissante  :  vin,  soufre  raffiné,  filage,  tapis. 
Le  commerce  est  insignifiant,  par  l'absence  de  voies  de 
communication.  La  capitale  est  Derbent,  un  des  princi- 
paux ports  de  la  Caspienne;  autres  villes  ;  Temîr-Khan- 
Choura  et  Petrovsk.  Ce  gouvernement  a  été  formé,  en 
1867,  avec  le  Lesghistan.  le  Tarki,  le  Derbent,  et  quelques 
parties  de  la  Géorgie.  En  1877,  les  indigènes  se  soule- 
vèrent et  furent  écrasés  par  le  général  Melikoff. 

DaglaN,  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  Si  kil.  de 
Sarlat,  sur  le  Céou,  affluent  de  la  Dordogne;  1.543  hab. 
Commerce  de  truffes  et  do  farines  ;  filature,  teintureries. 

Daglt,  chimiste,  n6  à  Spa  vers  la  fin  du  xvn»  siècle. 
C'est  à  lui  qu'est  dû  le  vernis  en  usage  depuis  1713  dans 
la  manufacture  des  Gobelins.  et  qui  porto  encore  son 
nom.  Ce  vernis,  à  l'épreuve  do  l'eau  et  du  feu  et  assez 
semblable  au  vernis  de  Chine,  peut  s'appliquer  à  des  ma- 
tières flexibles. 

Daguar  ^Marguerite),  reine  de  Danemark,  née  on  lise. 
morte  à  Ribe  on  1212.  Fille  du  roi  de  Bohème,  Przemvsl 
Ottokar  I",  elle  épousaWaldemar  II  en  1205;  les  traditions 
populaires  célèbrent  sa  douceur  et  sa  piété. 

Dagnan  (Isidore),  paysagiste  français,  né  à  Marseille 
en  I7&0,  mort  à  Paris  on  1873.  C'est  do  Rome  qu'il  envoya 
au  Salon  do  18I9  son  tableau  dos  Jeunes  jiHca  romaines 
écoutant  un  berger.  Une  Vue  prise  en  Dauphin'^,  fut  hion 
accueillie  en  1827.  En  1831,  parut  la  Vue  de  Paria  pri.sc 
du  quai  de  la  Cité.  \jf)  réalisme  saisissant  de  lensemMo 
frappa  les  artistes,  qui  admirèrent  aussi  sa  couleur  éner- 
gique et  sobre.  On  cito  de  lui  une  Vue  d'Anqcrs  également 
remarquable.  Dagnan  n'a  cessé  d'exposer  aux  Salons 
qu'en  1870.  Esprit  fir.  et  caustifiue,  cet  artiste  a  laissé  des 
lettres  d'un  tour  particulier  et  oion  français. 

Dagnan-BOUVERET  fPascal-Adolphe-Jean),  peintre 
français,  né  à  Paris  en  1852,  Elève  de  Gérôme,  il  obtint 
en  I87Q  lo  dcuxi(-me  grand  prix  de  Rome.  Ses  premiers 
tableaux  iont  :  Orphée  et  Un  Bacekantea,  et  Dacckus  en- 
fant Mg77)  ;  Portrait  de  M.  de  Jtocf'ctai'.lée  et  iManon  Les- 
caut (1878  .  t-iMoau  d'un  sentiment  trè:;  vif  et  d'une  exé- 
cmioo  ongin^Ie;  urte  .Voce  clu-z  un  photographe  (1879);  un 
Accident  {i}^i)jt  toile  qui  valut  à  1  autour  uuo  médaille  de 


Dagnan-Bouveret. 


Trône  de  Daçobprt  (Cabinet 
de  France). 


1"  classe.  Ces  premières  oeuvres  rangeaient  déjà  Dagnan- 
Bouveret  parmi  les  observateurs  pénétrants  de  nos  mœurs 
modernes.  La  Bén^dction  des  jeunes  époux  en  Franche- 
Comté  (1832)  portait  la  marque 
d'une  poésie  personnelle,  in- 
time, que  les  tableaux  suivants, 
la  plupart  empruntés  aux 
mœurs  oretonnes,  allaient  ac- 
centuer encore  :  le  Pai7i  bénit 
(Luxembourg),  la  Vierge,  les 
Bretonnes  au  Pardon,  le  Paysan 
breton,  le  Cimetière  de  Ai'rfi- 
Kébir,   les  Conscrits,  etc.  De- 

Fuis ,  les  grandes  pages  de 
Evangile  ont  tenté  Dagnan- 
Bouveret.  et  il  n'a  point  reculé 
devant  une  comparaison  avec 
les  maîtres  classiques  dans  sa 
mémorable  Cène  (1S96),  qui  est 
une  grande  œuvre,  presque  un 
chef-d'œuvre,  et  dans  le  Christ 
et  tes  Pèlerins  d'Emmaiis  {iS9i), 
où  les  adorants  (le  peintre  et 
sa  famille)  sont  peut-être  pré- 
férables au  morceau  principal. 
Très  moderne  par  son  goût  de 
l'individualité,  Dagnan-Bouveret  se  rapproche  des  maîtres 
ou  do  certains  primitifs  par  la  naïveté  touchante  des  sen- 
timents qu'il  exprime,  et  par  l'idéalisme  qui  se  dégage  en 
général  de  son  réalisme  rigoureux. 

Dago,  île  de  la  Russie  (gouv,  d'Esthonie),  dans  la  Bal- 
tique, près  de  l'entrée  du  golfe  de  Finlande;  1.1-22  kil. 
carr.  ;  15.000  hab.  :  Estlioniens 
au  centre  et  au  sud.  Suédois 
au  sud.  Cette  île,  d'abord  da- 
noise, puis  suédoise,  est  russe 
depuis  1721. 

Dagobert  I",  néverscoo, 
roi  des  Francs  d'Austrasie 
de  622  à  632,  des  Francs  do 
Neustrie,  do  Bourgogne  et  de 
Soissons  de  628  à  638,  d'Aqui- 
taine de  631  à  638,  mort  près 
d'Kpinay  en  638.  Il  était  fils  de 
Clotaire  II  et  de  sa  deuxième 
femme  Bertrude.  En  622,  il 
fut  associé  au  trône  et  reçut 
le  gouvernement  immédiat  de 
l'Austrasie.  II  était  jeune  : 
Arnulf  de  Metz  et  Pépin  l'An- 
cien exerçaient  l'autorité.  C'est 
par  un  vrai  coup  de  force  que,  en  628,  Dagobert  s'empara 
de  l'autorité  royale  en  Bourgogne  et  eu  Neustrie,  tandis 
que  Caribert,  son  frère,  ne  recevait  que  l'Aquitaine.  L'an 
d'après,  il  épousa  en  Austrasie  Ragnetrude.  Grandissant 
en  âge,  Dagobert  fortifia  son  autorité  et  parvint  à  s'affran- 
chir de  la  tutelle  des  grands.  Il  paraît  avoir  été  le  dernier 
des  rois  mérovingiens  qui,  grâce  à  sa  valeur  personnelle, 
ait  réellement 
exercé  le  pou- 
voir. En  630,  la 
mort  de  son 
frère  Caribert  ot 
de  son  jeune 
neveu  Chilpéric 
fit  de  Dagobert 
le  seul  chef  do 
l'empire  franc. 
Dès  ce  jour,  au- 
tant qu'on  en 
peut  juger  par 
les  rares  docu- 
ments contem- 
porains, sa  per- 
sonnalité s'ac- 
centua dans  le 
gouvernement. 
Les  légendes  qui 
entourent  l'his- 
toire de  son  mi- 
nistre saint  Eloif 
lo  patron  popu- 
laire des  orfè- 
vres, ont  peut- 
être  eu  un  fon- 
dement de  vé- 
rité, et  les  arts, 
sous  son  règne, 
paraissent  avoir 
fleuri  d'un  sem- 
blant de  renou- 
veau. Dagobert 
fut  également 
protecteur  des 
églises,  ot  parti- 
culièrement des 
monastères  ; 
mais,  d'autre 
part,  ses  mœurs 
étaient  dissolues,  et  il  eut  à  la  fois  jusqu'à  trois  femmes, 
également  qualifiées  de  «  légitimes  .'.Sou  rèirnc  fut  marqué 
par  des  luttes  sanglantes  contre  les  Slaves,  le  duc  de 
rhuringe,  IcsVascons  ot  les  Bretons.  Il  fit,  de  son  vivant, 
attribuer  à  son  fils  aîné,  Sigebert,  l'Austrasie,  une  grande 
partie  do  l'Aquitaine  et  de  la  Provence,  et  à  son  second 
fils,  Clovis,  la  Neustrie  et  la  Bourgogne. 

Dagobert  n,  dit  le  Jeune,  fils  do  Sigebert  II.  petit- 
fils  de  Dagobert  I",  roi  des  Francs  d'Austrasie,  né  vers 
651',  assassiné  ù  Escuroy  (Meuse)  en  679.  Il  fut  détrôné 
par  lo  maire  du  palais  Grimoald,  et  so  réfugia  dans  un 
monastère  d'Irlande.  Rappelé  en  074  par  les  grands  en 
lutte  contre  le  maire  Ebroin,  il  fut  assassiné  en  679  par 
Pépin  d'Héristal  et  son  frère  lo  duc  Martin. 

Dagobert  m,  roi  des  Francs  de  Neustrie  et  do 
Bourpogno.  né  vers  699,  roi  on  711,  mort  en  71.5.  Il  était 
fils  do  Childcbort  III.  Il  ne  fut  roi  que  de  nom,  l'auto- 
rité étant  entre  les  mains  do  Pépin  d'Héristal.  —  Son  fils. 
TniKRRY  de  Chetles,  no  fut  pas  élevé  au  trône. 

Dagobert  (CaANSON  du  roi).  On  ignore  à  quelle  époque 
et  par  qui  cette  chansoû  burlesque  a  été  composée  ;  mais 


Tombeau  de  Dagobert  lit  (basilique 
de  Saint-Denis). 


490 

le  style,  le  rythme,  l'air  do  chasso  sur  lequel  elle  se 
chante,  les  anachronismes  faits  à  plaisir  qu'on  y  re- 
marque, tout  tendrait  à  prouver  quelle  n'est  pas 'aussi 
ancienne  qu'on  pourrait  le  croire.  Il  est  certain,  cepr^n- 
dant,  qu'elle  est  antérieure  à  la  Révolution  de  1789.  Elle 
fut  probablement,  dès  l'origine,  une  espèce  de  tlièmo  sut 


Le   bon  roi  Da-go-berl  A-vait  sa  culotte  à  l'en 


vers    .       Le    bon    roi   Da--go--bert  A--- 


vait    sa  cu-Iotte  a  l'en-vers    Le  grand  saint  Eloiluidit 


0    mon  Roi!Vo-lre  Majesté  Est  mal  cu-lottée.  C  est 


vrai  lui  dit   le    Roi .  je   vais  la  remettre  à  len-droil 

lequel  chacun  s'est  mis  à  broder.  En  1814,  elle  redevint  tout 
â  coup  à  la  mode.  On  y  intercala  des  couplets  satiriques 
contre  Napoléon  et  la  campagne  de  Russie.  La  chanson 
fut  interdite  par  la  police  ;  puis,  au  retour  des  Bourbons, 
elle  reprit  de  plus  belle.  Nous  donnons  l'air  avec  les  pa- 
roles du  premier  couplet,  qui  est  suivi  de  vingt-trois  autres. 

Dagobert,  patriarclie  do  Jérusalem.  V.  Daimbkrt. 

Dagobert  de  Fontenille  (Luc-Siméon-Auguste), 
général  français,  né  â  La  Chapelle,  près  de  Saint-L6, 
en  1736,  murt  à  Puigcerda  en  1794.  Issu  d'une  famille  noble, 
il  entra  au  service  en  1756,  fit  toutes  les  campagnes  de  la 
guerre  de  Sept  ans,  et  comptait  trente-cinq  ans  de  services 
à  l'époque  do  la  Révolution.  Employé  comme  maréchal  de 
camp  en  Italie,  lors  des  premières  guerres,  il  s'y  fit  remar- 
quer par  une  bravoure  éclatante.  Envoyé  à  l'armée  des 
Pyrénées-Orientales  (1793),  comme  général  de  division,  il 
obtint  d'abord  des  succès  avec  une  armée  dénuée  de  tout, 
et  fut  nommé  commandant  en  chef.  Forcé  d'exécuter  des 
opérations  mal  combinées,  Dagobert  éprouva  des  échecs; 
il  combattit  alors  les  plans  des  représentants  et  des  autres 
généraux,  et  s'opposa  vivement  à  rexpédiiion  de  Cata- 
logne. Ces  dissentiments  amenèrent  sa  destitution.  Quoi- 
qu'il fût  alors  miné  par  la  maladie,  il  alla  justifier  sa 
conduite  devant  le  comité  de  Salut  public  et  la  Conven- 
tion. Dagobert  fut  renvoyé  dans  les  Pyrénées,  rapportant 
un  plan  Tiardi  qu'il  avait  fait  agréer  à  Carnet.  Mais,  trou- 
vant à  la  tête  de  l'armée  Dugommier,  il  se  contenta  de 
retourner  en  Cerdagne,  pour  y  opérer  de  concert  avec  lui. 
Malgré  l'état  déplorable  de  sa  santé,  il  battit  à  Monteilla 
un  corps  commandé  par  un  émigré  français,  et  poussa 
jusqu'à  Urgel,  mais  dut  s'arrêter,  épuisé  par  la  fièvre. 
Ramené  en  litière,  il  mourut  quelques  jours  après. 

Dagomari  ^Paul),  mathématicien  italien,  appelé  sou- 
vent Paul  le  Géomètre  ou  Maître  PauldelPabbaco, 

né  à  Prato,  près  Florence,  où  il  mourut  en  1365.  Il  acquit, 
comme  savant ,  une  grande  réputation ,  inventa  divers 
instruments  et  eut,  le  premier,  l'idée  de  composer  des 
almanachs  avec  des  prédictions,  et  de  partager  par  une 
virgule,  en  groupes  de  trois  chiffres,  les  nombres  un  peu 
considérables.  Parmi  ses  ouvrages,  on  cite  surtout  son 
Liher  de  abbaco  (1532),  qui  lui  avait  valu  son  surnom. 

DagON,  une  des  nombreuses  divinités  nationales  des 
Philistins.  Dagon  était  représenté  avec  le  buste  et  la  tête 
d'un  homme,  et  la  partie  du  corps  en  queue  de  poisson.  II 
est  probable  que  le  culte  de  Dagon  prit  naissance  dans  des 
contrées  maritimes;  beaucoup  de  ^jeuplcs  adoraient  des 
dieux  à  forme  de  poisson.  La  divinité  aes  Philistins  pré- 
sente beaucoup  d'analogie  avec  VOdacon  des  Babyloniens, 
qui  étaient  moitié  homme,  moitié  poisson.  Dagon  était 
adoré  à  Asdod,  Gaza  et  Ascalon.  C'était  la  divinité  mas- 
culine des  Philistins,  tandis  qu'Astarté  en  était  la  divinité 
féminine. 

DAGORIE  [ri]  n.  f.  Hort.  Variété  de  pommes. 

DAGORNE  (peut-être  de  dague,  et  de  corne,  la  corne 
unique  étant  comparée  à  une  dague)  n.  f.  En  T.  d'écon. 
rur.,  Nom  que  l'on  donne  à  une  vache  qui,  par  suito  de 
maladie  ou  d'accident,  a  perdu  une  de  ses  cornes. 

—  Pop.  Femme  vieille,  laide  et  chagrine.  (Vieux.) 
DAGOUSSA   n.  m.  Genre  de  graminée,  de  la  tribu  des 

cliluri'lées,  <[ui  produit  des  grains  dont  on  fait  des  espèces 
de  galettes  eu  Abyssinie. 

DAGUE  [dagh'  —  espagn.  et  ital.  daga,  de  même  origine 
que  l'angl.  dagger,  même  sens)  n.  f.  Poignard  à  lame  large, 
courte  et  pointue,  ii  Dague  à  rouelles.  Ancien  poignard  à 
l'espagnole,  dont  la  poignée  formait  deux  espèces  de  pe- 
tites roues. 

—  Ironiq.  Fin  comme  une  dague  de  plomb.  Niais,  sot, 
avec  des  prétentions  à  la  finesse. 

—  Mar.  Poignard  que  portaient  en  France,  il  y  a  peu 
de  temps,  les  aspirants  de  marine  en  service,  ctque  les 
officiers  russes  portent  encore,  il  Instrument  avec  lequel 
on  administrait  aux  matelots  les  punitions  corporelles,  et 
qui  se  composait  d'un  certain  nombre  de  garcettes,  réu- 
nies à  une  <le  leurs  extrémités  par  un  amarrage,  et  mu- 
nies à  l'autre  do  deux  ou  plusieurs  nœuds  :  Les  marins 
a7}glais  avaient  donné  à  la  daguk  le  nom  expressif  de  chat 
à  neuf  queues. 

—  Tecbn.  Lame  de  fer  emmanchée  par  les  doux  bouts 
dans  une  poignée  de  bois,  dont  se  servent  les  relieurs 
pour  doler  â  nouveau  les  peaux  destinées  aux  reliures. 

—  Véner.  Bois  du  cerf  après  la  première  année,  lors- 
(lu'il  n'a  qu'une  simple  tige  sans  aucune  branche.  Il  Nom 
donné  aux  dé-  ^^^^^^^^^ 

fcnses  du  vieux  "^  m  Jii^»'^*-^^«*"*«-**^iffliitiifiafiÎB3 
sanglier  ou  so-  "^ 

Litaire.  Grande  dague  (1^00). 

—  Encycl. 

Archéol.  L'ancienne  dague  était  une  arme  de  main,  à  lamo 
courte  et  ordinairement  étroite,  aiguc;  elle  so  portait, 
pendant  1©  moyen  âgo  et  jusau'au  xviii"' siècle.  La  dague 
ne  diffère  pas  sensiblement  uu  poignard  moderne,  mais 


491 

ro  nom  convioDt  plutôt  aux  t^pds  oriontaux  ot  autres, 
qui  no  rontroiu  pas  dans  les  lormos  régiilièros.  La  da- 
guo  dill'iiro  du  coutouu  A  armer,  alors  ni^'me  (|irollo  no 

fiossèdo  qu'un  soûl  tranchant,  en  co  qu(!  lo  uiiliou  do  sa 
amo  est  toujoui*s  la  continuation  de  i'axo  do  la  poiguùo  qui 
mourt  avec  sa 

fointo.Commo 
épdo,  la  da- 
guo  possède 
une  poignôo 
complùto  avec  Dague  t  rognons  (1230). 

un   pommoau , 

uiio  l'usée  iH  uno  gardo.  Do  ces  parties  les  formes  ont 
beaucoup  varié  :  à  la  garde  on  croix  primitive  s'ajoutont, 
à  partir  du  xv  sioclo,  dos  auaoaux  latéraux.  La  daguo  ost 
toujours  por- 
tée, dans  la  vie 
civil©  comme  à 
la  guerre.  Sus- 
pondue  à  la 
ceinture  par 


Dague  fi  rûiielles  (1*^0). 


une  bielle  do  sa  chape,  elle  fut  d'abord  tournée  la  pointe 
eu  bas,  appliquée  sur  lo  ventro,  puis  horizontalement  sur  la 
hanche  droite,  et  enfin  transversalement  sur  les  reins,  la 
poignée  tour- 
née à  gauche. 

C'est   ùi  partir    .j^fë^^^T^^S^ 
du   xvi"  siôcio 
qu'elle  devient 
surtout  uno  Dague  de  femme  (IBSO). 

arme  de  maia 

gauche  ;  compagne  do  l'épée  dans  l'escrime,  elle  en  répète 
la  forme  générale,  et  la  mesure  do  sa  lamo  est  ordinai- 
rement d'un  tiers  par  rapport  à  la  longueur  de  répée. 
Les  dagues  qui 
accompagnent 
les  rapières 
sont  appelées 
main-gaurke. 
Les  dagues  les 

plus  anciennes  1  Dague  (ICÛO). 

sontefIilées,et 
leur  pointe  se  renfle  en  un  bulbe  renforcé  et  évidé,  appelé 
perce-maille;  souvent,  aussi,  leur  lame  est  largo  et  plate, 
et  leurs  montures  rappellent  certains  types  des  couteaux 
de  l'àgo  du  bronze  ou  du  premier  âge  du  fer,  comme  on 
l'observe  dans  les  dagues  do  Saragosse.  Le  type  do  la 
dague  du  xiv"  siècle  est  la  dague  à  rouelles.  Les  dagues  à 
oreilles  ou  stradiotes,  en  usage  aux  xv"  et  xvi«  siècles,  sont 
dans  la  tradition  moresque,  avec  leur  pommeau  épanoui 
on  ailes  de  papillon. 

DAGU£R  ighé)  V.  a.  Frapper  de  la  das^ue  :  Dacder  un 
ennemi.  \\  Frapper  des  cornes,  en  parlant  des  chèvres,  il 
Frapper  de  la  garcette  ou  dague  :  Daguer  un  mousse. 

—  Techû.  Battre  la  filasse  suspendue  à  des  pinces  mo- 
biles. 

—  Véner.  Saillir  sa  biche,  en  parlant  du  cerf. 

—  v.  n.  Fauconn.  Voler  à  tire-d'aile. 

Daguerre  (Louis-Jacques-Mandé),  inventeur  du  dio- 
rama  et  l'un  des  inventeurs  de  la  photographie,  né  à  Cor- 
meilles-en-Parisis  (Seine-et-Oise)  en  1789,  mort  à  Bry-sur- 
Marne  en  1851.  Son  père  le 
pla.qa,  en  1792,  chez  un  ar- 
chitecte d'Orléans,  puis  lo 
fit  entrer,  à  Paris,  chez  De- 
goti,  le  fameux  peintre  des 
décors  de  l'Opéra:  ilyfitde 
grands  progrès  et  ne  tarda 
pas  à  attirer  l'attention  sur 
des  décors  tels  que  les 
Macchabées,  le  Belvédère,  la 
Forêt  de  Sénart,  U  Songe, 
la  Lampe  merveilleuse,  etc. 
Il  travailla  ensuite  av'M- 
Pierre  Prévostàroxécuti-Mi 
de  ses  beaux  panorama  -. 
de  Rome,  Naples,  Londif  . 
Jérusalem,  A/hènes.  C'est  1  . 
qu'il  conçut  l'idée  d'un  '-la 
blissoment  panoramiiiue.uù 
l'éclairage  variable  devait 
ajouter  la  mobilité  des  effets 
au  charme  de  la  couleur.  Il 
s'associa  au  peintre  Bouton 

pour  exploiter  lo  diorama.  qui  fut  ouvert  le  1"  juillet  1822. 
Pour  reproduire  les  tableaux  destinés  au  diorama,  Da- 
guerre se  servait  de  la  chambre  noiro;  co  qui  l'amena  i 
chercher  la  fixation  des  images  données  par  la  chambre 
noire.  Il  fut  mis  sur  la  voie  do  la  solution  do  ce  prul)lème 
en  1823,  ot,  en  1S26,  l'ingénieur-opticien  Charles  Chevalier 
le  mit  ou  relations  avec  Nicophoro  Niepco  qui.  depuis  18 U, 
s'était  attaqué  au  mémo  problème,  et  qui  avait  déjà  décou- 
vert Ihéliographie.  Mais  ce  n'est  qu'en  1829  qu'ils  "  s'en- 
tendirent pour  faire  un  traité  qui  les  engageait  de  cherclior 
ensemble,  puis  d'exploiter  en  commun  io  résultat  do  ces 
recherches,  si  elles  aboutissaient  ».  A  la  suite  do  co  traité, 
Daguerre  perfectionna  les  procédés  héliographinuos  do 
Niepco,  puis  découvrit  définitivement  le  moyen  do  tixer  les 
imagos  do  la  chanibro  noiro  (v.  daguhkrhotypik'j;  mais 
il  n'eut  pas  lo  temps  do  communicpior  co  dernier  résultat 
à  Niepco,  qui  fut  enlevé  brusquement  par  uno  congestion 
cérébrale,  lo  5  juillet  1833. 

Daguerro  continuai  porfoctionnop  son  procédé,  et,  en 
1837,  il  lit  un  nouveau  traité  avec  lo  fils  de  Niepco,  traité 
destiné  à  assurer  l'exploitation  du  procédé;  mais  ils  no 
purent  trouver  ù  couvrir  une  souscription  faite  dans  co 
but.  Daguerre  s'adressa  alors  à  divers  savants,  notam- 
ment ù.  Ara'^o  cmi,  lo  9  janvier  1839,  annonça  la  découverte 
à  l'Acadômio  <!es  sciences  ;  lo  30  juillet  1839,  lo  procédé 
do  Daguerro  fut  acheté  par  l'Ktat  ot  rendu  public,  moyen- 
nant doux  pensions  viagères,  l'une  do  G. 000  francs  attri- 
buée ù  Daguerro,  l'autre  do  4.000  francs  attribuée  au  fils 
do  Niepco.  L'Angleterre,  la  Russie,  la  Prusse,  les  Kt.T,ts- 
Unis  d  Amérique  liront  faire  des  offres  brillantes  à  D;i- 

fuorro,  qui  préféra  donner  sa  précieuse  découverte  ù  la 
'ranco. 

Tous  les  documents  relatifs  àrsa  vie  ot  à.  ses  découvertes 
ont  été  réunis  [tar  Mcnticnno  sous  lo  titre  :  la  Découverte 
de  ta  photngrnphic  en  iS39  (1802). 

DAOUERRÉOTYPAGC  [gUé-ré,  paj')  n.  m.  Action  do  da- 
guorréûtypor. 


DAGUERRÉOTYPE  (ghé-ré)  n.  m.  Art  de  fixer  sur  dos 

plaques  mét;illi<|uos,  enduites  d'une  substance  facilement 
improssiunnaljle  â  la  lumière,  les  images  do  la  chambre 
ùliscuie.  Il  Instrument,  employé  pour  obtenir  la  reproduc- 
tion do  CL's  images.  Il  Image  photographique  ainsi  obtenue. 

DAGUERRÉOTYPER  {ghé-ré)  v.  a.  Reproduire  uno  image 
au  moyen  du  daguerréotype. 

DAGUERRÉOTYPEUR  {ghé-ré)  n.  m.  Nom  de  l'ouvrier  ou 
do  l'upéiateur  qui  s'occupe  do  reproduire  les  images  d'ob- 
jets, animés  ou  non,  au  moyen  du  daguerréotype. 

DAGUERRÉOTYPIE  {ghé-ré,  pî)  n.  f.  Procédé  photogra- 
phique imaginé  par  Daguerre,  aujourd'hui  abandonné. 
Il  Atelier  où  l'un  confectionnait  des  daguerréotypes. 

—  Kncycl.  Les  images  s'obtenaient  sur  des  feuilles  d'ar- 
gent pur,  pla{|uées  sur  cuivre;  cinq  opérations  étaient  né- 
cessaires :  1"  Nettoyage  et  polissage  de  ia  plaque.  On  la 
saupoudrait  de  ponce  pulvérisée,  et  on  la  frottait  à  plu- 
sieurs reprises  avec  un  cbirt'on  imbibé  d'huile  d'olive  ■,2''Se7i- 
si/»ilisatjun  La  plaque,  nettoyée  et  polie,  était  placée  au- 
dessus  d'uno  boîte,  au  fond  de  laquelle  était  une  capsuio 
contenant  do  l'iode  ;  les  vapeurs  émises  par  ce  corps,  s'uois- 
sant  à  l'argent  de  la  plaque,  formaient  i\  sa  surface  uno 
couche  d'iodure  d'argent  (depuis  Daguerre,  on  accroît  la 
sensibilité  do  la  plaque  en  la  plaçant,  après  l'iodage,  au- 
dessus  d'une  boite  à  brome).  3"  La  plaque  ainsi  préparée 
est  exposée  à  la  chambre  nnire;  il  était  recommandé  de  ne 
photographier  que  des  objets  très  bien  éclairés;  le  temps 
de  pose  variait  de  trois  à  trente  minutes;  4*' La  plaque 
insolée  devait  être  révélée  lo  plus  tôt  possible.  Limage 
invisil)le  (înm.f/e  latente)  apparaissait  lorsque  l'on  soumet- 
tait (dans  un  laboratoire  éclairé  par  une  lumière  jaune)  la 
plaque  insolée  aux  vapeurs  de  mercure;  5"  L'image  appa- 
rue, il  fallait  débarrasser  la  plaque  de  l'iodure  d'argent  non 
atteint  par  la  lumière,  ce  qu'on  obtenait  en  la  plongeant 
dans  uno  solution  faible  d  hyposulfite  do  soude.  La  da- 
guerréotypie  avait  l'avantagé  de  donner  immédiatement 
une  imago  positive,  mais  présentait  l'inconvénient  de  no 
pas  se  prêter  à  la  multiplication  d'images  :  autant  on  vou- 
lait de  reproductions  de  l'original,  autant  il  fallait  faire 
de  poses  à  la  chambre  noiro. 

DAGUERRIEN,  ENNE  (ç/fé-n-ïTi,  en)  adj.  Qui  a  rapport 
aux  procèdes  do  Daguerre,  au  daguerréotype  :  Portraits 
d\glerrii-;ns.  Images  dagui:rru-:nnes. 

Dagues  de  ClairfONVILLE  (  Simon-Antoine-Char- 
les), littérateur  français,  né  au  Mans  en  1726,  mort  en  1797. 
Il  a  laissé,  entre  autres  écrits  :  Anecdotes  historiques,  mora- 
les et  littéraires,  du  règne  de  Louis  XV  (1767);  Suite  des 
anecdotes  sur  l'histoire  de  France  (  1778). 

DAGUET  (ghé  —  rad.  dague)  n.  m.  Zool.  Genre  de  cer- 
vidés do  l'Amérique  du  Sud,  caractérisés  par  la  forme  de 
leur  bois  réduit  â  la  tige,  sans  aucune  ramification. 

—  Pèch.  Nom  vulgaire  do  l'aiglefin. 

—  Véner.  Jeune  cerf,  depuis  un  an  jusqu'à  sa  seconde 
année,  lorsqu'il  pousse  sa  dague  (premier  bois),  ii  Oiseau 


Le  Daguet  (sonnerie  de  trompe). 

de  proie  qui  vole  à  tire-d'aile  et  droit  devant  lui.  Il  Son- 
nerie de  trompe  pour  la  chasse  au  daguet. 

—  Vitic.  Nom  donné,  dans  certains  départements  du 
Centre,  à  un  sarment  à  sept  ou  huit  yeux. 

Daguet  (Alexandre),  historien  et  pédagogue  suisse, 
né  à  Fribourg  en  181C,  mort  ù.  Couvet  (Suisse)  en  1894. 
Elevé  par  les  jésuites,  dont  il  devait  combattre  plus  tard 
à.  outrance  les  principes  d'éducation,  il  se  voua  d'abord  ù 
renseignement:  mais,  ses  réformes  pédagogiques  n'abou- 
tissant point,  il  accepta,  on  Ièga,  la  chaire  d'histoire  à 
l'académio  de  Neuchâtel.  Son  principal  ouvrage  ost  i'JJis- 
toire  de  la  Confédération  suisse  (1851). 

DAGUETTE  {ghèt')  n.  f.  Archéol.  Dague  de  petite  dimen- 
sion. 

Daguin  (Pierre-Adolphe),  physicien  français,  né  à 
Poitiers  en  1814,  mort  à  Toulouse  on  1884.  Il  s'adonna  à 
l'enseignement,  prit  lo  grade  do  docteur  et  devint  pro- 
fesseur de  physique  à  la  faculté  de  Toulouse,  où  il  fut  en 
outre  directeur  de  l'Obsorvatoiro.  On  lui  doit  dos  ouvrages 
estimés  :  Traité  de  physique  avec  les  applications  à  la  rné- 
téorologie  et  atuc  arts  industriels  (Toulouse,  1855-1859)  ; 
Cours  (le  physique  élémentaire  (18G3). 

Dagupan,  ville  de  la  Malaisie  (archipel  des  Philip- 
pines, îlo  do  iiUçon  fprov.  do  PangasinanJ).  prés  du  golfe 
de  Lingayen  ;  1G.530  liab.  Commerce  important. 

DAHABIEH  (6/-^)  n.  f.  Barque  dont  on  se  sert  sur  le  Nil 
pour  le  transport  dos  voyageurs. 

—  lO.NcvcL.  La  co(iUo  (fes  dahabiehs,  largement  arroDdie 
en  arrière,  va 

en  s'amincis- 
sant  vers  la 
proue ,  ot  so 
termine  en  un 
tail  loir  tran- 
chant, effilé, 
gracieusement 
recourbé. 
Leurs  dimen- 
sions sont  par- 
fois considéra- 
bles ot  dépas- 
sent 30  mètres  do  longueur  sur  4  ou  5  do  largeur.  La 
dahabioh  ost  munie  d'un  miVt  ot  d'uno  longue  antenno 
supportant  uno  grande  voile  triangulaire.  Kilo  est  armée 
do  plusieurs  paires  do  rames. 

DAHABS  (hahss)  n.  m.  Métrol.  Ancienne  monnaie  abys- 
sinienne, qui  valait  r>  fr.  40  c.  Syn.  do  tiialari. 

Dahalak  ou  DahalaC.  Géogr.  V.  Daiilak. 

Dahcota.  Géogr.  V.  Dakota. 

DAHC0TA3.  Ethnogr.  V.  Dakotas. 

DAHAHEH  {ré)  n.  m.  Tambour  dont  lo  corclo  ost  garni 
iiitériourfment  do  greluts  ol  d'unuuaux  do  cuivro,  un 
usage  dans  lo  Caucase. 


Dahabich. 


DAGUER    —   DAHLIA 

DAHIAS  n.  m.  pi.  Nom  donné,  dans  l'histoire  serbe,  à 
quatre  officiers  turcs  qui,  éialdis  à  Bolgrado,  so  révoltèrent 
contre  la  Porte  et  iJruvo(|uèreiit,  par  leurs  actes  de  tyran- 
nie envers  la  population  serbe,  la  première  prise  d'armes 
de  Kara^eorges,  en  1804.  (Cotte  mémo  année,  les  dahias 
furent  mis  à  mort  dans  lo  voisinage  d'Orsova.)  —  Un  dahia. 

DahiRA,  DaHIREH  ou  DahhRA,  nrov.  de  l'Arabie 
oricMUale  (Oman),  au  pied  du  djebel  Aklidar;  30.000  hab. 
environ.  Capit.  BireXmah.  Pâturages. 

Dahl  (  Jean-Christian-Claude  ),  peintre  de  paysage 
norvégien,  né  à  Bergen  en  1788,  mort  à  Dresde  en  1857. 
En  1820  et  1821,  il  visita  le  Tyrol,  Naples  et  Rome,  à  la 
suite  de  Christian  VIII,  de  Danemark.  Il  rapporta  d'Italie 
les  cartons  de  sa  Vue  de  Vietri,  dans  Vile  de  Capri;  de 
son  Eruption  du  mont  Vésuve;  etc.  A  partir  de  1821,  il  so 
fixa  à  Dresde.  Ses  œuvres  les  plus  célèbres  et  les  plus 
caractéristiques  sont  celles  dans  lesquelles  il  a  repré- 
senté la  nature  soptentrioDale  dans  toute  sa  grandeur  et 
toute  sa  tristesse.  Le  plus  beau  do  ces  tableaux  est  uno 
Vue  des  côtes,  pi'és  de  Bergen,  qui  appartient  au  roi  do 
Suède.  Le  Naufrage,  les  Anciens  tombeaux  et  monuments 
Scandinaves,  la  Suisse  saxonne,  le  Grand  paysaqe  d'hiver  en 
Zélande,  jouissant  également  d'une  réputation  méritée. 
Ses  œuvres  se  trouvent  à  Dresde,  Munich,  Prague  et 
môme  en  Amériq^ue.  Il  a,  en  outre,  publié  sous  ce  titre  : 
Monuments  en  bois  d'une  architecture  très  développée  dans 
l'intérieur  de  la  province  de  Norvège,  depuis  les  temps  les 
plus  anciens  (Dresde,  1837),  des  vues  des  églises  de  Bor- 
gund,  d'Urnes  etd'Hidderdal.  — Son  fils,  Siegwald  Johan- 
NKS  Dahl,  né  à  Dresde  en  1827,  est  un  peintre  de  genre, 
de  portraits  et  d'animaux.  Elève  de  l'académie  de  Dresde, 
il  a  étudié  également  en  Norvège  et  à  Paris.  Ses  princi- 
paux tableaux  sont  à  Dresde,  à  Hanovre  et  en  Norvège. 

Dahl  (Vladimir  Ivanovitch),  littérateur  russe,  né  à 
Saint-Pétersbourg  on  1800,  mort  ù.  Moscou  en  1872,  fut 
marin,  puis  médecin.  On  lui  doit  des  nouvelles  et  des 
romans  où  il  peint  avec  exactitude,  dans  un  style  simple, 
les  mœurs  du  peuple  russe  ;  ilvresse,  le  Bêve  et  la  Veillée; 
Bécit  de  misèj'e;  le  Fils  de  Sido-Tschaïkin  ;  le  Valet  d'offi- 
cier; le  Portier;  etc.  On  lui  doit  aussi  ;  Proverbes  russes 
(18ti2);  Quelques  mots  sur  la  langue  russe,  et  un  Diction- 
naire russe  (1863-1866). 

Dahl  (Conrad),  poète  norvégien,  né  à  Varmbo,  près 
Drontheim,  en  1843.  Il  est  devenu  prédicateur  à  Bergen, 
et  on  lui  doit  des  nouvelles  et  des  récits  où  il  peint  avec 
talent  les  mœurs  du  peuple  en  Norvège  et  en  Laponie, 
notamment  :  le  Lion  (^1874):  le  Jeune  Finnois  (1874);  Edda 
Mansika  (1875),  et  le  Voyageur  des  mers  glaciales  [IS18)  ;  etc. 

Dahlak,  île  de  l'Erythrée,  la  plus  grande  de  la  mer 
Rouge,  près  de  la  côte,  devant  Massaouah,  en  vue  de 
l'amphithéâtre  des  monts  d'Abyssinie.  Terre  sèche,  entre 
222  kilom.  de  rivages,  elle  n'a  que  1.800  hab.  Italienne 
depuis  1885,  y  compris  les  cent  îlots  de  son  archipel. 

Dahlberg  (Erik  Joenssoen,  comte),  ingénieur  suédois, 
né  et  mort  à  Stockholm  (1625-1703),  fut  directeur  général 
des  forteresses,  gouverneur  de  Livonie,  sénateur  feld- 
maréchal.et  reçut  le  titre  de  n  comte  ».  En  1658, il  avait  fait 
passer  l'armée  de  Charles-Gustave  sur  les  glaces  des  Belts. 
On  lui  doit  la  plupart  des  dessins  de  la  Suecia  andqua  et 
kodierna  (1700)  et  de  l'Histoire  de  Charles-Gustave,  par 
Pulfendorf  (1696). 

DahLBOM  (André-Gustave),  entomologiste  suédois,  né 
à  Forssa  en  1806,  mort  en  1859  à  Lund,  où  il  fut  profes- 
seur d'entomologie  et  conservateur  du  musée  entomolo- 
fique.  Il  a  publié,  do  1829  à  1852.  en  latin  et  en  suédois, 
ix  ouvrages  sur  les  insectes,  notamment  :  Hymenoptera 
Europxa,  prœcipue  borealia. 

DahleN.  ville  d'Allemagne  (Saxe  [cercle  de  Leipzig]), 
sur  ia  Dahlensche,  affluent  de  l'Elbe;  3.000  hab.  Forces, 
fabrique  do  voitures,  élevage  de  porcs.  Vieille  église, 
château.  —  Ville  de  la  Prusse-Rhénane  (prés,  de  Diissel- 
dorf);  6.700  hab.  Tissus  de  fil,  de  coton  et  de  soie.  Victoire 
du  duc  d'Albe  sur  Guillaume  d'Orange,  en  1568.  Cette  loca- 
lité s'appelle  actuellement  liheindahlen. 

DahlgREN  (Charles),  poète  suédois,  né  en  1791,  mort 
à  Stockholm  en  1844.  Il  fut  ministre  protestant,  puis  dé- 
puté ù  la  Diète,  où  il  se  signala  par  ses  idées  libérales.  Il 
acquit  une  grande  poimiarité  ])ar  ses  poésies  pleines  do 
fraîcheur  et  de  naturel.  On  lui  doit  aussi  des  romans,  des 
nouvelles  ot  des  pièces  do  théâtre. 

Dahlgren  (John-Adolphe),  contro-amiral  des  Etats- 
Unis,  né  à  Philadelphie  en  1809,  mort  à  Washington  on 
1870.  Nommé,  en  1847,  directeur  du  service  de  l'artillerie 
au  ministère  de  la  marine,  il  perfectionna  le  canon  qui 
j)orto  son  nom;  il  inventa  également  l'obusier  do  bateau. 
Au  moment  où  éclata  la  guerre  civile  (1861),  il  était  direc- 
teur du  service  do  l'artillerie  à  Washington.  En  1863,  il 
remplaça  le  contre-amiral  Dupont  dans  le  commandement 
de  la  flotte  du  Sud-Atlantique  et,  après  dix-huit  mois  d'un 
bombardement  infructueux,  il  put  occuper  Charloston, 
évacué  par  les  sudistos.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages 
techniques,  notamment  :  St/stem  of  bout  armametit  in  Ihc 
United  States  Navy  { 1852)  ;  Naval  percussion  locks  and  pri- 
mers  (1852);  Shetls  and  shell  guns  (1856). 

Dahlgren  (Frédéric-Auguste),  poète  et  littérateur 
suédois,  no  à  Nordniark  en  1816.  Employé  aux  archives, 
il  devint,  on  187 1,  directeur  dn  \a  chancellerie  de  l  Office 
de  santé  et  dos  pauvres.  Il  écrivit,  dans  lo  dialecte  do  son 
pavs  natal,  des  poèmes  qui  sont  devenus  populaires  et 
ou'il  réunit  en  1875-1876  On  lui  doit  aussi  des  pièces  do 
tltéiUre  et  des  ouvrages  divers,  notamment  :  Histoire  du 
théâtre  à  Stockholm  (iSùO);  Vocabulaire  de  la  langue  sué- 
doise (1873);  etc. 

DahlhaUSEN.  villo  d'AIIomagne  (Wostphalio  [corclo 
d'Hattingenlt,  sur  le  Ruhr;  5.030  hab.  Houillère,  fours  il 
coke,  produits  réfractairos. 

DAHLIA  (do  Dahl,  bot.  suédois)  n.  m.  Bot.  Genre  orno- 
meutal,  do  la  famille  dos  composéos-héitanthoïdées. 

—  Encyci..  Los  dahlias  ont  do  grands  capitules,  lon- 
guement pédoncules  (  t  enveloppés  d'un  involucro  double, 
('e  sont  dos  horbos,  (piolquefois  frutescentes  à  la  base,  A 
fi'uillos  opposées,  A  racines  fasciculéos,  tuborculouscs  et 
riches  on  inulino.  Lo  type  do  l'espèce  nriocipalo,  dahlia 
variabilis,  originaire  du  Moxiquo,  a  un  disque  jaune,  en- 
touré d'un  seul  rayun  du  domi-flourons.  Intruduiio  on 
Espagne  (1789),  puis  on  France  (vers  1800),  la  culture  do 


I 


>^H1?Ï 


Dahlia. 


DAHLINE  —   DAÏ-GO   TENO 

cette  espèce  ne  s'est  répandue  dans  les  jardins  qu'à  partir 
de  ISM;  c'est  vers  1S3G  qu'elle  a  été  l'objet  de  l'engoue- 
meut    le 

fïlus  vif  : 
es  horti- 
culteurs 
en  ont  ob- 
tenu une 
inlinité  de 
variétés, 
simples  ou 
doubles , 
desteintes 
les  plus 
diverses, 
sauf  le 
bleu.  — 
D'autres 
espèces  , 
telles  que 
le  danlta 
coccinea  et 
le  dahlia 
Juarezi, 
ont  été  io- 
troduîtes 
plus  ré- 
cemment. 
—  On  mul- 
tiplie    les 

dahlias  soit  par  semis,  soit  par  bouturage,  soit,  surtout, 
par  division  des  tubercules  au  moment  où  on  les  plante 
(rîn  mai  ou  commencement  de  juin)  ;  la  floraison  a  son  apo- 
gée en  août  et  se  continue  jusau'aux  gelées.  On  assure 
que  les  Mexicains  consorameiit  les  tubercules  de  dahlia. 

—  Teint.  Ou  appellerfrt/i/itmne  matière  colorante,  dérivëo 
de  la  houille  et  donnant  une  couleur  violette.  Les  nuances 
obtenues  avec  ces  dérivés  sont  assez  nombreuses  et  se 
rattachent  principalement  à  trois  catégories  distinctes  ; 
violet  de  Hoffmann,  violet  impérial  et  violet  de  Perkius. 

Les  nuances  les  plus  employées  industriellement  sont 
les  suivantes  :  dahlia  violet  rougeàtre  ou  dahlia  R,  dahlia 
violet  lumière  ou  daftîia  BB,  dahlia  violet  bleu  ou  dahlia  B. 

DAHLINE  n.  f.  Substance  amylacée,  très  analogue  à 
l'inulme,  extraite  par  Payen  des  tubercules  de  dahlia. 

DAHLLITE  n.  f.  Phospho-carbonate  hydraté,  naturel,  de 
chaux,  fer,  soude  et  potasse. 

Dahlmann  (Frédéric-Christophe),  historien  et  homme 
d'Etat  alli-maud,  né  à  Wismar  en  1785,  mort  à  Bonn  en 
1S60.  11  tit  ses  études  et  ses  premiers  cours  à  l'université 
de  Copenhague.  En  1829.  il  devint  professeur  des  sciences 
politiques  à  Gœttingue.  En  1837,  il  fut  expulsé  de  Hanovre, 
par  suite  de  l'opposition  violente  qu'il  fie  au  roi,  quand 
celui-ci  supprima  la  constitution  du  pays.  En  1842,  il  fut 
appelé  comme  professeur  d'histoire  et  des  sciences  politi- 
ques à  Bonn.  Après  la  révolution  de  1848,  Dahlmann  devint 
un  des  membres  les  plus  influents  de  l'Assemblée  natio- 
nale et  chef  du  parti  constitutionnel.  Dans  la  suite,  il  ne 
cessa  de  combattre  à  la  Chambre  prussienne  la  politique 
de  réaction  ;  mais,  comprenant  l'impuissance  de  ses  etforts, 
il  ne  tarda  pas  à  reprendre  ses  cours  à  Bonn  et  ses  travaux 
scientifiques.  Ses  œuvres  principales  sont:  Geschichte  der 
eng lischen  lievolution  {l8Ai);  fjuelleri  Kiinde  der  deutschen 
Geschichte;  Geschichte  von  Danemark  (1840-1843),  et  Ges- 
chicfUe  des  franzôsiscken  Jievolution  (1854). 

DAHHAN  (mot  kabyle)  n.  m.  Adjoint  de  l'iman  ou  maire, 
dans  les  municipalités  kabyles  d'Algérie. 

Dahman.  un  des  Izeds,  dans  la  religion  parse.  (C'est 
lui  qui  conduit  au  ciel  les  âmes  des  justes.) 

Dahhe,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Brande- 
bourg] <,  sur  la  rivière  de  son  nom, 'affluent  de  la  Sprée; 
5.200  hab.  Fabrication  de  draps,  de  cliaussures  et  de  tabacs. 

DaHN  (Jules  Sophus  Félix),  historien,  jurisconsulte, 
poète,  auteur  dramatique  allemand,  né  à  Hambourg  eu 
1834.  Fils  de  l'acteur  Frédéric  Dahn  {18U-1889),  il  a  écrit 
de  nombreux  ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  : 
les  liais  des  Germains  (1861-1871);  Etudes  sur  les  Wisigoths 
n874);  Etudes  sur  les  Lombards  (1876);  le  Droit  de  guerre 
(1870).  traduit  en  français  (1870);  Histoire  des  peuples  ger- 
maniques et  romans  (188I-I890);  quelques  livrets  d'opéra  : 
Armmias,  le  Forgeron  de  Gretna-Green,  etc.;  quelques 
drames,  genre  où  il  a  été  moins  heureux  :  le  Courrier  de 
Paris  (1883)  :  la  Politique  des  femmes  (1877)  ;  etc.  ;  des  épo- 
pées, des  poésies,  des  romans  historiques  très  goûtés  :  une 
Lutte  pour  Borne,  récit  de  la  ruine  des  Ostrogoths  (1876); 
la  Consolation  dOdin  (1880). 

Dahn  (Louis),  frèro  du  précédent,  né  en  1843  à  Mu- 
nich, aoieur  remarquable  comme  son  père,  depuis  1878  au 
théâtre  de  la  cour  de  Munich. 

DaBNA  ou  RoBA-EL-RHALIL,  désert  de  l'Arabie, 

3u'écorno  au  N.  le  tropique 
a  Cancer.  Vaste  d'environ 
800.000  kil.  carr.,  ses  sables 
Ans  se  déroulent  en  dunes 
au  N.  do  l'Hadramaout,  des 
monts  riverain:^  do  la  mer 
Rouge  à  ceux  du  ç:olfe  Per- 
sique  et  du  golfe  d  Oman. 

DaHOMAN,  ANE.  Ethnogr. 
Syn.  'Je  Uaiiomken,  kssk. 

Dahoméen,  enne  {mé- 
in,  An'),  personne  née  au  Da- 
homey ou  qui  habite  ce  pays. 
"Les  Dahomkkns. 

—  Adjectiv.  Qui  se  rapporte 
à  ce  pays  ou  à  ses  habitants  : 
Conquête  dauomi:k.nsh. 

Dahomey  ou  Dahomé, 

colonie  rranr;aise  do  l'Afriq  le 
<>ccidenTale,  ^'étendant  avec 
son  arrière  -  pays  jusqu'au 
12»  W  lat.  N.  klfo  est  limitée 
au  N.  par  lo  Soudan  fran- 
çais, â  rO.  par  le  Togo  alle- 
mand, à  1  E.  par  lo  Niger  et  le  Lagos  anglais,  au  S.  par  le 
golfo  do  Guinée.  Superficie  du  Dahomey  proprement  dit, 
scd.ooo  kil.  carr. 


—  Aspect  général.  La  côte,  presque  rectiligne,  est  mono- 
tone, basse  et  plate  ;  elle  présente  une  série  de  lagunes 
qui  la  séparent  du  véritable  littoral  du  Dahomey.  Des 
terres  marécageuses,  recouvertes  d  une  brousse  épaisse, 
font  suite  à  la  lagune.  A  quelques  kilomètres  du  rivage, 
commence  la  région  des  palmiers  et  des  forêts.  Le  terrain 
se  relève  alors  insensiblement,  formant  divers  étages  : 
plateaux  de  Savé,  d'AI-  lada,  d'Aboraey  et  des  Mahis.  Le 
sol  est  formé  d'un  mélange  d'argile  et  de  sable  cristallin. 
Les  hauts  plateaux  du  partage  des  eaux  du  Niger  sont 
pierreux  et  recouverts  d'une  herbe  maigre,  avec,  çà  et  là, 
quelques  bouquets  d'arbustes  rabougris,  ce  qui  leur  donne 
pendant  la  saison  sèche  un  aspect  désolé.  Les  rivières  du 
Dahomey,  torrentueuses  à  leurs  sources,  ont  à  leur  em- 
bouchure un  courant  très  faible,  ce  qui  explique  la  for- 
mation des  lagunes.  Ce  sont,  en  allant  de  l'E.  à  l'O.  : 
VOnèmé  qui  porte  d'abord  le  nom  de  f)fé,  et  ses  affluents 
l'Ocpara  ou  (Okpara)  et  le  Zou;  le  Coufo  (ou  Kouffo)  for- 
mant le  lac  Ahémé;  et  entiu  le  Mono,  dont  le  cours  supé- 
rieur appartient  au  Togo  allemand. 

Leclimat  est  assez  salubro,  et  r«i  harmattan  »  qui  souffle 
pendant  la  saison  sècbe  puririe  l'atmosphère.  Le  palu- 
disme est  la  grande  maladie  des  Européens,  et  la  phtisie 
fait  de  nombreuses  victimes  chez  les  indigènes,  qui  font 
un  usage  immodéré  de  l'alcool. 

Les  diverses  races  du  Dahomey  sont  :  les  Dahoméens, 


— r: ^^ i Ji 


-'~.<Vuonço 


^ 


,^ 


ece.  i;-/ 


Ouari . 


■A  M  B^A  n  /;/ 


^^^I^^kou   \^ 


8^ 


ou  Fons,  de  nature  belliqueuse,  les  Ouatchis  ou  Eoués,  qui 
habitent  le  littoral,  les  Mahis  et  les  Baribas,  qui  peuplent 
le  Haut-Dahomey.  11  faut  y  ajouter  des  groupes  de  Peulhs 
pasteurs  et  des  confédérations  de  marchands  haoussas, 
qui  séjournent  dans  les  "  Ouangaras  ». 

—  Agriculture,  commerce,  industrie.  Au  point  de  vue  des 
productions,  il  convient  de  distinguer  entre  le  Bas-Daho- 
mey et  le  Haut-Dahomey.  Le  Bas-Dahomey  (de  la  côte  à 
Carnotville)  est  riche  et  essentiellement  agricole.  On  y 
récolte  de  l'huile  et  des  amandes  de  palme,  la  noix  de  coca, 
la  noix  de  kola,  l'igname,  le  mais;  le  caoutchouc  est  peu 
abondant,  mais  la  culture  de  l'arachide  et  du  café  s'éten- 
dent de  plus  on  plus.  L'élevage  est,  en  revanche,  peu  déve- 
loppé. Los  bœufs  et  les  chevaux  proviennent  du  Haut- 
Dahomey.  Sur  la  lagune,  les  pécheurs  font,  avec  le  Lagos, 
un  grand  commerce  de  poisson  fumé.  L'industrie  indigène, 
encore  dans  renfanco,  consiste  on  vannerie,  spartcrie  et 
en  poteries.  Lo  Haut-Daliomey  est  loin  d'être  aussi  déve- 
loppé au  point  de  vue  agricole,  les  moyens  de  transport 
faisant  défaut. 

Les  importations  au  Dahomey  consistent  en  tissus,  sel, 
alcool,  monnaies,  tabacs,  poudres,  et  les  denrées  de  con- 
sommation pour  les  Européens.  Los  exportations  portent 
sur  les  amandes  de  palme,  ins  huiles  do  palme,  le  caout- 
chouc, et,  dans  une  plus  faible  proportion^  les  poissons 
secs,  les  kolas,  l'arachide. 

—  Gouvernement  et  administration.  La  colonie  a  à  sa 
tAte  un  gouverneur,  assisté  d'un  secrétaire  général,  qui 
le  remplace  en  cas  d'absence.  Elle  est  divisée  en  deux 
rôirions  :  le  Haut-Dahomey  ot  lo  Bas-Dahomey. 

Le  Bas-Dahomey  comprend  les  cercles  do  Porto-Novo 
(dont  dépend  lo  rovaumo  do  Porto-Novo,  du  roi  Tofl*a), 
de  Kotonon,  Grand-Popo,  Athiemé,  Abomoy-Allada  (dont 
dépend  le  royaume  d'Abomey  du  roi  Agodi*Agbo),  Zagna- 
nado  Savaiou. 

La  capitale,  Porto-I\ovo,  est  un  centre  agricole  ;  on  y  a 


492 

môme  créé  une  ferme  d'essais;  Kotonou  est  un  centre  do 
transit;  Grand-Popo  est  habité  par  une  population  de 
pôclieurs,  Ouidah  a  une  réelle  importance  commerciale. 
Le  Haut-Dahomey  comprend  les  cercles  de  Parakou, 
Zougou,  Fada  N'Gourma,  Carimana. 

—  Instruction  puidique.  Justice.  Les  écoles  sont  tenues 
par  les  missions  catholiques  de  Lyon  ;  la  direction  est 
à  Ouidah,  et  il  existe  des  écoles  mixtes  pour  garçons  et 
tilles  dans  les  autres  provinces. 

La  justice  est  rendue  par  les  administrateurs;  la  cour 
d'appel  est  à  Saint-Louis  (Sénégal). 

—  Voies  de  communication.  Il  existe  une  route  bien  amé- 
nagée de  Kotonou  à  NiUki,  par  Carnotville,  et  des  che- 
mins routiers  sont  entretenus  par  les  indigènes  des  vil- 
lages. La  ligne  télégraphique  se  relie  à  Fada  N'Gourma 
avec  la  ligne  télégraphique  du  Soudan.  Des  services  ré- 
guliers assurem  les  communications  avec  la  France  deux 
lois  par  mois,  et  avec  les  colonies  anglaises  voisines,  une 
fois  par  semaine. 

—  Histoire.  Le  protectorat  de  la  France  sur  le  Dahomey 
résultait  des  traités  de  1S41,  1858,  1868,  1878  ;  mais,  quand 
on  voulut  l'exercer  «l'une  façon  efifective,  le  roi  Behanzin, 
successeur  de  Glé-Glé,  s'opposa  à  l'établissement  des 
Français.  L'expédition  du  commandant  Terrillon  en  1890, 
courte  mais  meurtrière,  eut  pour  épilogue  le  traité  du 
3  octobre  1890,  par  lequel  Behanzin  reconnaissait  le  pro- 
tectorat français  sur  Porto-Novo. 

Behanzin  ne  tarda  pas  à  violer  la  parole  donnée.  Le  co- 
lonel Dodds,  de  l'infanterie  de  marine,  fut  donc  envoyé  au 
Dahomey,  avec  les  pouvoirs  les  plus  étendus.  Arrivé  à 
Kotonou  le  28  mai  1893,  le  colonel  Dodds  prépara  son  expé- 
dition avec  soin  et  méthode;  puis,  en  septembre,  il  prit 
hardiment  l'ofiensive,  défit  les  Dahoméens  le  19  à  Dogba; 
le  4  octobre  à  Poguessa,  et  le  6  octobre  à  Adégon.  La 
marche  en  avant  fut  alors  marquée  par  dos  combats  jour- 
naliers :  le  12  à  Ouaibomedi,  le  13  à  Akpa.  et,  du  14  au  16, 
devant  les  lignesdeKoto,  qui  furent  enlevées  les  26  et  27  oc- 
tobre ;  les  combats  d'Ouakon  et  de  Yokoué  eurent  raison 
de  la  résistance  des  derniers  soldats  de  Behanzin.  Le  6  no- 
vembre, Cana  fut  pris,  et  le  17,  Abomey.  Peu  de  temps 
après,  le  général  Dodds,  rentrait  en  France,  laissant  le 
commandemeni,  au  colonel  Lambinet,  qui  prépara  la  cam- 
pagne suivante,  â  la  fin  de  laquelle  le  général  Dodds  s'em- 
para do  Behanzin  (janv.  1894). 

Le  général  Dodds  remit,  peu  après,  l'administration  du 
pays  au  gouverneur  Victor  Ballot,  qui  continua  à  assu- 
rer la  marche  progressive  des  Français  vers  le  nord.  La 
mission  du  commandant  Decœur,  des  lieutenants  Baud  et 
Vermeersch,  atteignait  Say  le  31  janvier  1895,  en  traver- 
sant le  Borgou  et  le  Gourma,  et  elle  revint  au  Dahomey 
en  descendant  le  Niger.  Peu  après,  le  capitaine  Toutée 
remontait  à  son  tour  le  Niger,  de  Boussa  à  Zinder.  De 
mars  à  mai  1895,  le  lieutenant  Baud,  assisté  du  lieutenant 
Vermeersch,  assurait  la  jonction  du  Dahomey  et  de  la 
Côte  divoire  en  lougeant  Ibinierland  de  la  Côte  de  l'Or. 

En  1896-1897,  le  capitaine  Baud  et  le  lieutenant  Ver- 
meersch, remontant  le  Dahomey,  faisaient  leur  jonction 
avec  la  mission  Voulet  venue  du  Soudan.  D'autre  part,  le 
lieutenant  de  vaisseau  Bretonnet  occupait  le  cours  du 
Niger,   et  le  commandant  Ricour  conquérait  le    Borgou. 

Les  Français  se  trouvèrent  donc  en  excellente  situation 
pour  traiter  avec  l'Angleterre  et  l'Allemagne  des  ques- 
tions de  frontières.  Les  limites  du  Dahomey  ont  été  fiJxées 
f»ar  la  convention  franco-allemande  du  23  juillet  1897,  et 
a  convention  franco-anglaise  du  14  juin  1898. 

Dahra.  On  désigne  sous  le  nom  de  Dahra  [dahr,  dos, 
en  arabe)  tome  la  région  située  au  N.  de  la  plaine  du 
Chélifl"  et  comprise  entre  Miliana  et  Mostaganem.  Elle 
est  coiistiluée,  le  long  de  la  mer,  par  une  ligne  de  crêtes 
accidentée,  région  forestière  que  borde,  au  S.,  un  large 
plateau  ondulé,  remarquablement  nu.  La  population  indi- 
gène est  composée  d'éléments  divers,  Arabes  et  Kabyles; 
ces  derniers  ont  créé  les  beaux  jardins  de  Mazouna  en 
canalisant  l'oued  Ouarizan.  La  population  du  Dahra  peut 
être  évaluée  à  100.000  habitants,  dont  5.000  Français. 

Le  Dahra  est  une  région  de  grand  avenir  pour  la  colo- 
nisation, dont  l'essor  est  retardé  par  le  manque  de  routes 
et  d'abris  sur  la  côte.  Les  principaux  centres  sont,  d'O. 
en  E.  :  Pont-du-Chélifi",  Bosquet,  Lapasset,  Cassaigne, 
Renault,  Cavaignac,  2t*;ii?s  (4.400  hab.),  capitale  assez  peu 
prospère  du  Dahra,  avec  un  port  d'accès  difficile  ;  Dupleix, 
à  l'embouchure  de  l'oued  Damons.  Les  terrains  du  Dahra 
renferment  des  gisements  de  pétrole. 

DaHSHOUR,  petit  village  d'Egypte  (prov.  de  Gizehl,  à 
e  kilomètres  au  S.  de  Saijqarah.  Il  a  donné  son  nom  à 
un  groupe  de  pyramides  échelonnées  sur  le  plateau  qui  le 
domine  à  l'E..  trois  en  pierres  et  deux  en  briques  encore 
assez  bien  conservées,  et  d'autres  dont  on  ne  voit  plus  que 
les  arasements.  La  plus  haute,  celle  qu'on  pourrait  appeler 
la  "  jiyramide  à  mansarde  •>,  était  déjà  ouverte  au  milieu 
du  xvfr  siècle  :  les  autres  n'ont  été  explorées  qu'en  1893- 
1895  par  de  Morgan,  qui  y  découvrit  des  momies  de 
reines  de  la  xii"  dynastie  et  le  tombeau  intact  du  roi 
Aouabri,  do  la  xtii' dynastie.  La  pyramide  septentrionale, 
en  briques,  était  le  tombeau  du  roi  Ousirtasen  III,  de  la 
xn'  dynastie.  Les  bijoux,  les  momies  princières  et  tout 
l'attirail  funéraire,  très  curieux,  que  de  Morgan  découvrit, 
sont  conservés  au  musée  de  Gizeh. 

DAHURONIE  n.  f.  Bot.  Syn   de  MOQUILÉE 

DAI  (d'')  n.  m.  Titre  honorifique,  en  usage  au  Japon. 

DAÏA  (mot  arabe  qui  signif.  refuge  des  eaux)  n.  m.  Nom 
donné,  en  Algérie,  à  des  bassins  naturels,  qui  sont  inondés 
pendant  la  saison  des  pluies,  et  qui  restent  À  sec  une 
partie  do  l'été. 

DaÏ-BOTH  ou  DaÏ-BUT  (le  Grand  Dieu),  divinité  du 
Japon.  Beaucoup  d'auteurs  croient  que  ce  dieu  n'est  autre 
(pie  Amida  ou  Bouddha,  i Le  temple  do  Daï-both  se  trouve 
à  Kioto,  anciennement  Miako.) 

DAÏ-CO  n.  m.  Nom  d'origine  d'une  variété  de  navet  ap- 
pelé ■■>  navet  du  Japon  »  à  cause  de  sa  provenance. 

DaÏ-OO  TENO,  empereur  du  Japon  (898-930).  Il  avait 
treize  ans  i|uand  son  père,  l'empereur  Ouda  teno,  abdiqua 
en  sa  faveur  pour  entrer  dans  un  couvent  bouddhiste.  Il 
gouverna  avec  l'aide  de  Mitsi-zané,  lo  conseiller  savant 
et  intègre  qu'on  a  surnommé  le  Confucius  japonais,  et  que 
son  pôro  lui  avait  légué.  Il  mourut  à  l'âge  de  quarante- 
six  ans,  après  on  avoir  régné  tronte-trois,  et  fut  enterré 
près  du  temple  Daï-go  si. 


493 

Daignac,  comm.  do  la  Gironde,  arrond.  ot  à  18  kilom. 
do  Libourue,  sur  la  Canodonno  (nommée  aussi  Daignac), 
uflluont  do  la  Dordoguo  ;  -i^y  hab.  Carritires  do  piorro 
Vignobles  produisant  des  vins  blancs  ot  rouges,  et  dont 
tes  principaux  crus  sont  à  ChàLoau-de-Prossac,  aux  Gui- 
bons,  à  Curion,  à  Larmevaillc,  au  Bourg,  à  Brun,  etc. 

DaIGNAN  i,GuiIlaume),  médecin  français,  né  ù.  Lillo 
on  17H2,  mort  en  1812.  Il  l'ut  modocin  du  roi,  et  médecin 
du  conseil  do  santé  sous  la  Couvcntion.  Il  a  laissé  do 
nombreux  ouvrages. 

DAIGNÉE  {dt'-yné  iQn  mil.])  n.  f.  Nom  donné  dans  los 
mines  à  une  veîne  de  houille  d'environ  l^iSO  d'épaisseur. 

DAIGNER  {d'^-gné  [gji  mil.]  —  du  lat.  dùjnari  ;  de  dignus, 
digiiej  V.  n.  Vouloir  bien  condescendre  à  :  On  égale  à  soi 
ceux  que  l'on  d,\igne  combattre.  (E.  Salverto.) 

—  Ce  mut  est  usité  à  la  tin  des  lettres,  où  il  fait  partie 
de  certaines  formules  de  politesse  :  Daignez  recevoir  mes 
sulitUitio}is  7*espectueuses. 

DAIL  n.  m.  ou  DAILLE  {dày')  n.  f.  E)spôce  de  faux  à 
manche  court,  ù  lame  solide  et  non  pointue,  dont  on  se 
sert  pour  trancher  au-dessous  de  la  surface  du  sol,  à  une 
faiblo  profondeur,  les  racines  des  mauvaises  herbes.  (Ce 
mot  désigne  également  la  pierre  dont  les  faucheurs  se 
servent  pour  repasser  leurs  faux,  dite  aussi  pieJTe  de  dail.) 

DAIL  {dà)/)  n.  m.  Coquillage  allongé  en  faux  {pholade). 

DAILLÉ'(Jean),  ditDallaeus,  théologien  protestant,  né 
ù.  Chatellorault  en  1594,  mort  à  Paris  en  1670.  L'intimiiô 
dans  laquelle  il  vécut  avec  Du  Plessis-iMornay,  dont  d 
avait  élevé  les  petits-fils,  le  désigna  pour  recueillir  les 
mémoires  de  celui-ci.  Il  avait  déjà  raconté  les  De-nin-es 
heures  de  Mornag  (1624).  Daillé  a  laissé  de  très  nombreux 
ouvrages  :  7'rniié  de  l'emploi  des  saiitts  Pères  {\Gi2);  Apo- 
logie pour  les  Eglises  réformées  (1633);  De  la  créance  des 
Pères  sur  le  fait  des  itnages  (16U),  etc. 

D'AILLEURS  loc.  adv.  V.  AILLKURS. 

DailliÊRE  (Julien),  poète  français,  né  à  Briançon  en 
1812,  mon  à  Angers  en  1887.  Il  fit  jouer  des  drames  en 
vers  :  André  Chénier  (184-1)  ;  Napoléon  et  Joséphine  (1848)  ; 
la  Mission  de  Jeanne  d'Arc,  et  il  eut  des  poèmes  couronnés 
par  l'Académie  française.  Ses  œuvres  complètes  ont  paru 
sous  le  titre  de  Drames,  poèmes  et  contes  (1885). 

DaiLLON,  famille  normande  qui  remonte  à  Jean  de 
DaiUon.  Celui-ci  vivait  au  commencement  du  xv"  siècle. 
Il  eut,  de  Pliilippe  de  La  Jumelière,  Giixi-s  de  Daillon, 
seigneur  du  Lude,  lequel  fut  le  père  de  Jkan  de  Dail- 
lon, deuxième  du  nom,  chambellan  et  capitaine  de  la 
porte  de  Louis  XI,  mort  en  1480.  Celui-ci  eut  de  Marie  do 
Laval  Jacques  de  Daillon,  seigneur  du  Lude,  Tun  des 
Grands  capitaines  français  de  Brantôme,  mort  ea  1532  et 
qui  fut  conseiller  de  Louis  XII  et  de  François  I*^  —  Parmi 
les  membres  do  cette  famille  qui  se  distinguèrent,  sons 
l'ancien  régime,  on  citera  :  Gui  de  Daillon,  gouverneur 
du  Poitou,  sénéchal  d'Anjou,  mort  en  1585;  François  d3 
Daillon,  qui  servit  vaillamment  Henri  IV  et  fut  gouver- 
neur do  Gaston  d'Orléans.  Henri  de  Daillon,  duc  de 
Ldde,  mourut  le  30  août  1685,  sans  postérité. 

DAILLOT  n.  m.  Mar.  V.  andaillot. 

Dailly  (Joseph-François),  acteur  français,  né  à  Paris 
en  1839,  mort  à  Asnières  ou  1897.  Il  débuta  en  1860,  joua 
sur  la  plupart  des  théâtres  de  Paris,  obtint  un  beau  succès 
à  l'Ambigu  en  créant  Mes-Bottes  de  l' Assommoir  {\&lè),  et 
fut  rangé,  depuis  lors,  pour  sa  rondeur,  son  naturel  et  sa 
fantaisie,  parmi  les  meilleurs  comiques  français. 

Daily  News,  journal  anglais  quotidien,  organe  du 
parti  libéral,  fondé  en  1846  par  Dillte  et  Dickens,  qui  y 
publia  ses  Lettres  sur  l'Italie.  Le  nouveau  journal  s'assura 
la  collaboration  des  premiers  écrivains  de  TAngloterre,  et 
organisa  un  service  d'informations  rapides,  sûres  ot  va- 
riées. Il  redoubla  d'etforts  pendant  les  guerres  d'Orient  et 
de  1866.  Pendant  la  guerre  franco-allemande,  il  avait  pour 
correspondants  :  à  Paris,  où  il  s'était  volontairement  en- 
fermé, Laboucliôre,  depuis,  membre  de  la  Chambre  des 
communes  et  directeur  du  «  Truth  »  ;  hors  Paris,  Archi- 
bald  Forbes,  le  type  accompli  du  reporter  militaire.  Son 
tirage  quotidien  atteint  400.000  exemplaires. 

Daily  Telegraph,  journal  anglais  quotidien,  libéral, 
fondé  le  29  juin  1855,  au  prix  de  l  peimy  (10  centimes), 
ce  qui  constiinait  une  révolution  dans  les  habitudes  do  la 
presse  londonienne,  dont  les  prix  variaient  alors  entre 
3  et  5  pence.  Visant  une  clientèle  d'une  moindre  culture 

Sue  celle  du  «  Daily  News  »,  il  s'assura  la  collaboration 
'écrivains  dont  le  tour  était  plus  populaire,  notamment 
d'Augustus  Sala,  romancier  en  renom  à  l'époquo,  qui  intro- 
duisit lo  pittoresque  dans  la  politique.  C'est  à  son  initia- 
tive que  sont  dues  l'exploration  du  Congo  par  Stanley, 
les  fouilles  de  l'Assyrie  et  do  la  Mésopotamie  par  l'ar- 
chéologuo  Georges  Smith  qui  on  rapporta,  ontro  autres 
merveiîlos,  l'étonnant  récit  assyrien  du  déluge.  Aujourd'hui 
propriété  do  Levy  ot  Lawson,  —  ce  qui  fait  qu'on  l'appelle 
(quelquefois  le  "  Daily  Levy  n,  —  lo  «  Daily  Telegraph  » 
tire  en  moyenne  à  300.000  oxcmplairos. 

DAIM  [din  —  du  lat.  dama,  màme  sonsj  n.  m.  Zool.  Genre 
de  mammifères  ruminants,  famille  dos  cervidés,  caracté- 
risé par  los  bois  palmés,  la  robe  tachetée,  la  longueur  de 
la  queue,  lo  fourreau  garni  d'un  épi  de  poils. 

—  Fam.  Jeune  élégant  uni  recherche  la  société  dos  6/c/itfs. 
Il  Niais,  imbécile,  il  Pop.  Daim  huppé,  Homme  riche  ot  bûio. 

—  Pop.  Puer  comme  un  daim,  Avoir  uno  odour  puante. 

—  Blas.  Figure  do  daim. 

—  Chamoiser.  Peau  de  daim  qui  a  subi  l'opération  du 
charaoisago.  (On  donne  également  co  nom  aux  peaux  doj'i- 
léos,  expédiées  des  lieux  d'origine.)  il  ifaim  vert.  Se  dit 
do  la  peau  qui  est  encore  couverte  do  ses  poils,  tl  /faim 
en  moelle.  Se  dit  do  la  peau  qui,  avant  do  subir  Topé- 
ration  du  chamoisage,  a  été  travaillée  déjà  avec  la 
cervelle  du  daim,  it  Le  daim  en  terre  est  la  poau  (jui  a 
subi  l'opération  du  foulage  au  moyen  do  la  terre  ù.  foulon. 


DAIGNAC  —  DAK 


Daim. 


Lo  Duim  (trompe). 
Chass.    Sonnorio   do    trompe    ou    cor    do    chasse. 


—  Encycl.  ZooI.  On  connaît  deux  espèces  de  daims  : 
celui  d'Europe  {dama  platgccros)^  et  celui  d'Asie  Mineure 
[dama  Mesupotamicus),  plus  grand,  de  robe  plus  claire, 
avec  les  bois  à.  palmaturo  commençant  pins  uas  et  plus 
étroiio  au  som- 
met. Il  habite  les 
régions  monta- 
gneuses do  la 
Mésopotamie  et 
de  la  Perse.  En 
outre,  un  daim 
fossile  [dama 
Bruwni)  a  vécu 
à  l'époque  ter- 
tiaire ;  àVépoque 
quaternaire,  le 
daim  commun 
existait  déjà;  ses 
débris,  nombreux 
dans  lediluvium, 
ont  été  décrits 
sous  le  nom  de 
cervus  Somonen- 
sis  par  Desma- 
rest.  Le  daim 
commun  est  propre  au  sud  de  l'Europe,  aux  contrées  mon- 
tueuses  circa-méditerranéennes,  au  Maroc,  en  Algérie,  en 
Asie  Mineure,  en  Espagne  comme  en  Grèce.  De  l'Europe 
cen  traie  il  a  disparu  depuis  longtemps  ot  n'est  plus  repré- 
senté quo  par  des  individus  quiformont  d'immenses  trou- 
peaux quasi  domestiques,  dans  les  parcs  anglais  notam- 
ment. Le  pelage  de  ces  daims  privés  varie  beaucoup, 
comme  celui  des  individus  aujourd'hui  acclimatés  en  Tas- 
manie.  Jadis,  cet  animal  était  un  gibier  recherchéet  on 
faisait  un  grand  commerce  de  sa  peau,  qui  tient  la  pre- 
mière place  entre  tous  los  chamois  par  la  fermeté  ot  la 
souplesse.  Aujourd'hui,  la  peau  de  daim  est  rare  et  chère, 
on  l'imite  mal  avec  les  moutons  chamoisés;  et  celles  qui 
arrivent  sur  les  marchés  sont  tannées  trop  vite  et  sans 
assez  de  soin  pour  êtro  de  bon  usage.  Les  contrefaçons 
se  reconnaissent,  au  manque  de  souplesse  et  au  défaut 
d'épaisseur. 

DaimachoS  de  Platées,  historien  grec  de  la  fin  du 
IV  siècle  avant  J.-C,  avait  écrit,  sur  l'Inde,  des  ouvrages 
aujourd'hui  perdus. 

DaimberT  ou  Dagobert,  archevêque  de  Pise.  puis 
patriarche  latin  de  Jérusalem,  né  vers  1050,  mort  en 
1109,  à  Messine.  Il  assista  en  1095  au  concile  de  Clermont, 
et,  en  1099,  accompagna  en  Palestine  les  croisés  de  Pise  ; 
le  25  décembre  de  la  même  année,  après  la  prise  de  Jéru- 
salem, il  fut  nommé  patriarche  de  Jérusalem,  en  rempla- 
cement d'Arnoul,  que  les  croisés  avaient  d'abord  choisi  et 
qu'ils  ne  tardèrent  pas  à  déposer.  A  la  mort  do  Godefroy 
de  Bouillon,  Daimbert  eut  de  violents  démêlés  avec  Beau- 
doin,  le  nouveau  roi.  Celui-ci  finit  par  le  chasser  de  son 
siège  et  rétablit  Arnoul.  Daimbert  se  rendit  en  Italie,  pour 
soumettre  sa  cause  au  pape  Pascal  II,  (^ui  reconnut  ses 
droits.  Il  repartit  aussitôt  pour  la  Palestine,  mais  la  ma- 
ladie le  força  de  s'arrêter  en  Sicile,  où  il  mourut. 

DAI-MIAT  (mi-a)  n.  m.  Subdivision  territoriale  au  Japon. 

DaimiEL,  ville  d'Espagne  (Nouvelle-Castille  [prov.  de 
Ciudad-Keal]),  dans  la  plaine  de  la  Manche;  11.500  hab. 
Grande  culture  de  céréales;  il  y  a  près  do  14.000  norias 
d'irrigation  dans  la  campagne  do  Daimiel. 

DAÏMIO  n.  m.  Nom  donné  aux  princes  féodaux  du  Japon. 

—  E.NCVCL.  Les(iai»i/osremontaientdirectemeut,par  leurs 
aicux,  à  des  époques  très  reculées  dans  l'histoire.  Ils  jouis- 
saient d'uue  complète  indépendance,  étaient  maîtres  chez 
eux,  administraient  sans  aucune  immixtion  étrangère  ot 
gouvernaient  avec  des  ministres  spéciaux.  Us  avaient  ù  la 
cour  de  leurs  pairs,  comme  à  celle  du  mikado,  des  agents 
accrédités.  Les  daïmios  se  divisaient  on /"Waif,  cjui  appar- 
tenaient à  la  famille  do  Toku-gawa  ou  à  leurs  vassaux,  ot 
en  touzama^  qui  n'appartenaient  pas  à  la  famille  du  Sho- 
goun. Ces  derniers,  mécontents  des  fudaï  et  aidés  do  la 
vieille  noblesse  japonaise,  furent  les  principaux  fauteurs 
do  la  révolution  do  1868  qui  amena  la  chute  dos  daïmios. 

DAIN  {din)  n.  m.  Mesure  itinéraire  on  usage  à  Raugoun, 
en  liirmauie,  ot  valant  3  kil.  900  m. 

Dain  (Olivier  IiE).  V.  Le  Dain. 

DAINE  {défi  —  fém.  do  DAix,  anc.  formo  do  daim)  n.  f. 
Femelle  du  daim.  [Los  veneurs  prononcent  dine.\ 

Daine  (Nicolas-Joseph),  général  belge,  né  ù  Andonnes 
on  ns2,  mort  à  Charloroi  en  1813.  EnroTo  volontaire  dans 
l'armée  française  en  1795,  il  fit  successivement  los  cam- 
pagnes do  Hollande,  du  Ilhin,  d'Allemagne,  de  Pologne. 
Nommé  colonel  on  1813,  la  révolution  belge  do  1830  lo 
trouva  dans  ces  fonctions  et  lo  confirma  dans  son  grade. 
Il  s'empara  de  V'enloo  ot  fut  appelé  au  commandement  en 
ohof  do  l'armée  do  la  Meuse.  Son  armée  s'étant  débandée, 
il  fut  accusé  de  trahison,  ot  mis  on  disponibilité. 

Daï-Nihon-Shi,  un  dos  travaux  les  plus  étendus  ot 
les  plus  sérieux  qui  aient  été  faits  sur  \'//i.ttoire  du  Japon. 
Cet  ouvrajgo  comprend  uno  centaine  do  volumes.  Ecrit  en 
langue  chinoise,  il  a  été  rédigé  par  une  société  d'érudits  japo- 
nais et  chinois,  et  fut  imprimé, pour  la  promiOro  fois, en  1715. 

Dainos,  chants  populaires  de  la  Lithuanie.  (Une  nartio 
do  ces  chants  est  mythologique  ot  remonte  ù  uno  hau(o 
antiuuiié.  Ily  a,  en  outre,  des  chansons  d'amour,  des  chants 
funèbres,  des  chants  de  guorro,  la  plupart  sur  un  mode 
triste.  Il  existe  des  recueils  do  Dainos,  mais  aucun  n'a 
été  jusqu'ici  traduit  en  français.) 

DAINTIER  {din-ti-é  —du  lat.  r/}f;rii7n«. honneur  ;  parsuito, 
morceau  d  honneur,  do  choix)  n.  m.  Linguist.  Morceau  do 
choix,  chose  déhcate  li  mangor.  (Vieux.) 

—  Véner.  Nom  par  le(|uol  les  venours  désignent  los 
testicules  du  cerf.  (No  s'emploie  guère  qu'au  plur.) 

Dainville,  comm,  du  Pas-do-Catais,  arr.  ot  3  kilom. 
d' Arras,  non  loin  do  laScarpe  ;  1. 103  hab.  Sucrerie,  huilorio. 

DaÏPHRON.  Myth.  gr.  Nom  do  deux  Egyntidos,  époux 
l'un  do  la  Danaïdu  Scea,  l'autre  do  la  Danaïilo  Adiante. 

DAÏRA  n.  f.  Nom,  en  Egypte,  dos  bious  porsonnols  du 
kliiMiive. 

Daira.  Myth.  gr.  Divinitrt  adorée  ;\  l-'Iousis,  flUo  do 
l'Océan,  et  aiméo  d'Hermès,  qui  lu  rendit  mère  d'Eleusis, 
lo  fondateur  do  lu  ville  du  même  nom  ot  dos  lileusinies. 


Dais  de  procession  (xvo  s.). 


Dais  (archit.)- 


Daira  était  souvent  identifiée  avec  Persephone.  (On 
appelait  dairite  un  des  prêtres  subalternes  dos  mystères 
d  Eleusis.) 

DAÏRI  n.  m.  Même  sens  que  mikado.  V.  ce  mot. 

DAIRITE  n.  m.  Myth.  gr.  V.  Daira. 

DAIS  {de  —  du  lat.  discns,  plateau)  n.  m.  Sorte  do  balda- 
quin élevé  au-dessus  d'un  trôno  ou  d'un  autre  siègo  des- 
tiné à  un  porsonnago  éminont  :  S'asseoir  sous  un  dais. 
Il  Par  anal.  Ciel 
do  lit  garni  de 
rideaux  pen- 
dants. Il  Abat- 
voixd'unechaire. 
Il  Voûte,  objet 
quelconque  qui 
met  à  couvert, 
à  l'abri  :  Un  dais 
de  feuillaqe.  Le 
ciel  semole  un 
D\is  de  satin  plus 
d'-u'xdeton  que  la 
turquoise.  (Fey- 
deau.)  11  Estrade. 

~  Poét. 5ou5/e 
rfais.  Sur  le  trône; 
dans  les  palais. 

—  Archit.  Sorte 
de  petite  voûte 
saillante,  dispo- 
sée au-dessus  de 
la  této  d'une  sta- 
tue, dans  les  édi- 
fices   gothiques. 

—  Hist.  Haut  dais.  Estrade,  surmontée  ou  non  d'un  dais, 
sur  laquelle  le  roi  et  la  reine  prenaient  place  dans  les 
assemblées  publiques. 

—  Liturg.  Sorte  de  baldaquin   mobile,  sous  lequel  on 
porte    processionnellement   lo 
saint  sacrement. 

~  Encycl.  Archit.  Les  dais 
sont  des  pierres  saillantes 
sculptées,  disposées  en  forme 
d'auvent  pour  abriter  des 
statues  adossées  à  uno  mu- 
raille, soit  à  l'intérieur,  soit  à 
l'extérieur  des  édifices.  Les  dais 
ne  commencent  guère  à  faire  , 
leur  apparition  que  vers  la  fin 
de  Tèro  romane,  au  xii"  siècle. 
Les  dais  en  forme  d'édifices 
(du  xii"  et  du  xiii'  s.),  repro- 
duisent généralement  des  types 
architectoniques  d  une  époque 
antérieure.  Ceux  qui  sont  placés  dans  les  ébrasemcnts  des 
portails  sont  taillés  ordinairement  sur  des  modèles  diffé- 
rents; mais  une  exception  remarquable  se  voit  à  la  porto 
de  la  Vierge,  sur  la  façade  occidentale  de  Notre-Dame  de 
Paris.  A  mesure  que  l'art  ogival  so  développe,  les  dais 
prennent  des  formes  plus  compliquées  et  plus  finement 
ornementées.  A  la  Sainte-Chapelle,  les  statues  des  apôtres 
adossées  aux  piliers  sont  abritées  par  des  édicules  créne- 
lés, dont  les  fenêtres  sont  garnies  de  verres  bleus  ou  rou- 
gos.  A  Bordeaux,  le  portail  nord  de  la  cathédrale  offre  des 
dais  d'une  grande  richesse. 

A  partir  du  milieuduxiii» siècle,  los  dais  servant  d'abri  à 
des  statues  juxtapo- 
sées cessent  de  pré- 
senter des  formes  va- 
riées; ils  sont  pres- 
que toujours  sembla- 
bles entro  eux,  ot 
figurent  une  ceinture 
d'arcatures  surraon 
tcos  do  pinacles  <>  : 
clochetons,  et  pai 
fois,  surtout  en  Bour- 
gogne, de  pyramides 
très  élancées.  Au 
XIV»  et  au  xv"  siècle, 
les  dais  sont  décorés 
avec  lo  plus  çrand 
luxe  ;  ceux  qui  for- 
ment arcaturo  s'ap- 
puient quelquefois 
sur  des  piliers  très 
déliés,  entre  lesquels 
los  statues  sont  pla- 
cées, sur  uno  saillio 
continue ,  de  façon 
qu'elles  paraissent 
former  des  groupes 
et  faire  partie  d'uno 
mPme  scène.  Lo 
XVI'  siècle  conserva 
l'usage  dos  dais,  mais 
les  surchargea  d'or- 
nenu^nts  et  les  re- 
fouilla ù  l'excès. 

On   donne     encore         Dais  do  la  stfiluo  do  m^int  P1«ito 
lo  nom  do  dais  aux  {Salnt-Plerro  du  Rome), 

rouronnomonts  sail- 
lants des  stallos  do  bois  ot  des  retables  d'autel.  La  fnntAisio 
dos  artistes  du  moyen  Age  a  produit  en  co  genre  dos  ou- 
vrages d'uno  ricliesso    d'ornemouiation  ot  d'uno  finesse 
d'exécution  souvent  admirables. 

DAIS  (da-iss)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famillodos 
thyméléos,  comprenant  uno  dizaino  d'ospècos,  qui  crois- 
sent dans  l'Afrique  australe.  (Lo  dais  cotonifolia,  à  Ûours 
roses,  est  cultivé  dans  los  serres.) 

DAJAO  ou  DAJAU3  (Ja-uss)  n.  m.  Gouro  do  poissons 
acanthoptèros,  famille  des  mugilidés,  comprenant  des 
formes  à  museau  saillant,  avec  douts  ou  velours  aux  os  do 
la  bouche. 

—  Encycl.  Los  dajaos  sont  dos  poissons  de  taille  assez 
grande,  habitant  les  eaux  douces  dos  Antilles.  L'ospèco 
type  du  genre  ost  lo  dajaus  mouticola,  brun  dor-^  vorditro, 
avec  lo  ventre  argenté,  dépassant  0'",30  do  long. 

DAK  (dak')  n.  m.  Canot  en  usage  sur  los  bords  du  Gnngo. 

—  Encycl.  <.'o  petit  bateau,  long  ot  effilé,  est  ouipIoviS 
pour  le  service  des  dépôchos  ;  il  ost  poulé  ot  doublé  ou 


DAKAR 


DALBERGIE 


cuivre.  On  le  grec  avec  deux  mâts  dans  le  "genre  de  ceux 
des  chasse-marées.  Les  avirons  sont  supportés  par  une 
sorte  de  fourche  assez  élevée.  Les  dimensioûs  principales 
sont  :  16  mètres  de  long,  2°, 50  de  large.  ::_ 

Dakar»  ville  et  port  de  l'Afrique  occidentale  française 
(Sénégal),  sur  l'océan  Atlantique;  s. 735  hab.(dont  300  Euro- 
péens;. Sa  situation  eu  tait  le  principal  port  de  commerce 
de  l'Alrique  occidentale.   Les  navires    des  compagnies 


de  navigation  françaises  et  étrangères  à  destination  de 
l'Afrique  occidentale  et  orientale,  ainsi  que  de  l'Amérique, 
y  font  tous  escale. 

Le  port  est  abrité  des  vents  du  N.  par  la  presqu'île  du 
Cap-Vert,  et  des  vents  du  S.  par  la  presqu'île  de  Gorée  : 
classé  point  d'appui  de  la  flotte  et  doté  d  une  importante 
garnison,  il  est  destiné  à  devenir  un  arsenal  militaire  de 
premier  ordre.  La  ville  elle-même  est  relativement  saine, 
et  fait  un  grand  commerce  d'exportation  :  elle  est  reliée 
à  Saint-Louis,  la  capitale  du  Sénégal,  par  une  voie  ferrée. 

"Dake  ou  Dacre  (Nicolas),  insurgé  suédois,  mort 
ea  1543  ou  en  1580.  Chef  des  paysans  suédois  soulevés  en 
1542-1543  contre  Gustave  Vasa,  "il  vainquit  l'armée  royale, 
négocia  avec  plusieurs  princes  allemands,  mais  échoua  au 
siège  de  Calmar  en  1543,  et  fut  fait  prisonnier.  D'après 
une  version,  on  le  fusilla;  d'après  une  autre  version,  il 
mourut  en  prison  en  1580. 

Dakhat.TFH  ou  Dakahueh,  prov.  de  l'Egypte,  peu- 
plée de  665.850  hab.;  2.061  kilom.  carr.  Cette  province  est 
une  des  plus  fertiles  de  l'Egypte.  —  Ch.-l.  Mansourah. 

Dakhel  ou  DakhlÈH  (oasis  dk\  grande  oasis  afri- 
caine, en  Haute-Egypte,  à  530  kilom.  du  Caire,  entre  l'oasis 
deFarafrah  au  N.  et  la  Gran  de  Oasis  au  S.;  17.250  h.(E£rvp- 
tiens  ou  Nubiens);  55.000  hectares  de  terres  cultivables. 
Les  Egyptiens  l'appelaient  Tostesou,  et  ils  l'occupèrent 
dès  la  plus  haute  antiquité,  mais  elle  ne  devint  importante 
qu'à  l'époque  romaine  :  le  temple  de  Déïr-el-Hadjar  y  a 
été  bâti  sous  Néron,  et  l'on  connaît  à  Ismart-el-Kliarab 
des  édifices  considérables  du  temps  des  Antonios.  Elle  est 
aujourd'hui  peuplée  par  des  Arabes  et  renferme  une  dou- 
zaine de  bourgades,  dont  la  plus  importante  estEl-Kasr. 

Dakhlat  EL-Maouin,  presqu'île  de  la  Tunisie,  dite 
aussi  presqu'île  du  Cap-Bon,  entre  le  golfe  de  Tunis  au 
N.-O.  et  le  golfe  de  Hammamet  au  S.-E.  ;  185  kilom.  de 
tour;  climat  charmant;  ruines  romaines. 

DAKHHA  (ou  Tour  du  silence)  a.  m.  Nom  donné  aux 
tours  dans  lesquelles  les  parsis  de  l'Inde  exposent  les 
corps  de  leurs  morts,  afin  qu'ils  soient  dévorés  par  les 
vautours,  suivant  leur  rit  religieux. 

—  Encycl.  Il  y  a  actuellement  dans  l'Inde  115  tours  du 
silence,  dont  65  sont  employées,  24  hors  d'usage  et  15  en 
ruine.  La  plupart  ont  été  bâties  et  sont  entretenues  par 
de  riches  parsis.  Les  ossements,  une  fois  nettoyés  par  les 
vautours,  les  intempéries  et  le  soleil,  tombent  ou  sont 
poussés  dans  un  puits  qui  occupe  le  centre  du  dakhma. 

DakhlÈH.  Géogr.  v.  Dakhel. 

DAKHn!  n.  m.  Linguist.  Idiome  parlé  dans  le  Décan. 

V,  HINDOLSTANI. 

Dakka.  Géogr.  V,  Dacca. 

PAKKfcH,  village  de  Nubie,  sur  la  rive  gauche  du  Nil, 
à  environ  95  kilomètres  au  S.  de  Philse.  C'était  la  Paselkît 
des  Pharaons,  ta  Psclkhc  ou  Pselkis  des  géographes  gréco- 
romains,  où  PétroDJus  défit  les  généraux  de  la  Candace 
éthiopienne  en  l'an  23  après  J.-C.  Son  temple,  consacré  à 
Horns,  existait  déjà  sous  Thoutmosis  III,  au  temps  de  la 
xviu»  dynastie.  L'édifice  actuel  a  été  construit,  au  milieu 
du  III*  siècle  avant  J.-C,  par  le  Pharaon  éthiopien  Erga- 
mène,  puis  par  Ptolt^mée  IV  et  par  Ptoiémée  IX  :  la  déco- 
ration en  a  été  achevée  sous  les  empereurs  romains.  Il  est 
encore  bien  conservé  dans  ta  plupart  de  ses  parties. 

Dakor.  ville  de  l'In-Ie  anglaise  (présid.  de  Bombay 
[GoudjAratl);  7.770  hab.  Pèlerinage. 

Dakota,  Dagotah  ou  DahGOTA.  ancien  terri- 
toire des  Etats-Unis,  divisé  et  organisé  depuis  1889  en  deux 
Etats  :  Dakota-Nord  et  Dakota-Sud.  Le  premier  aurait, 
d'après  les  dernières  évaluations.  233. 000  hab. .dont  8. 000  In- 
diens, sur  une  superficie  de  184. 382  kilom.  carr.:  Icdcuxième, 
349.000  hab.,  dont  près  do  20.000  Indiens  sur  une  super- 
ficie de  204.947  kilom.  carr.  Les  deux  Etats  sont  coupés,  du 
N.-O.  au  S,-E.,  par  les  coteaux  du  Missouri;  ces  hauteurs 
ont,  dans  leurs  parties  les  plus  élevées,  760  mètres,  et  sont 
formées  en  grande  partie  des  débris  des  anciens  glaciers  de 
l'Amérique  du  Nord  ;  plus  à  l'E.,  elles  sont  bordées  par  les 
coteaux  des  Prairies,  sorte  do  long  plateau,  d'une  attitude 
maximum  de  625  mètres,  parsemé  do  lacs  et  de  bois  (au  N., 
le  lac  du  L>iabIo  ou  Oetit't  Lake).  Dans  ta  partie  occidentale 
des  deux  Etats,  sélèvent  lespremiers  contreforts  des  mon- 
tagnes Rocheuses,  avec  l'important  massif  presque  isolé 
des  Black-Hills,  qui  atteint  une  altitude  do  2.347  mètres;  il 
est  remarquable  par  ses  immenses  grottes,  dans  lesquelles 
aliaa  une  circulation  souterraine  active.  A  c6lé  do  ces  acci- 
dents, les  Dakotas  sont  formés  d'uno  série  do  plaines  com- 
prises dans  le  domaine  de  la  ■  Prairie  *  américaine  :  &  t'Ë., 
cesplaîoeiondulées  sont  riches  et  fertiles:  &  l'O.  elles  sont 


incultes  et  inutilisables,  et  s'appellent  «  Mauvaises  Terres  ■> 
ou  n  Bad  Lands  « .  Cet  immense  territoire  est  traversé  par 
de  nombreuses  rivières  :  le  Missouri  avec  ses  affluents,  le 
Jaraes'River,  le  Bi^  Sioux,  la  Big  Cheyenne,  lo  White 
River.  Sur  les  frontières  oriemales,  coulent  le  Minnesota 
et  la  rivière  Rouge  du  Nord.  Les  hivers  sont  rudes  dans 
le  Dakota-Nord  ;  la  température,  dans  le  Dakota-Sud, 
est  en  moyenne  plus  douce.  Le  pays  reçoit  peu  de  pluies. 
Les  deux  'Dakotas  sont  aujourd'hui  au  nombre  des  Etats 
dans  lesquels  se  porte  le  plus  grand  nombre  d'émigraiits; 
l'accroissement  de  la  population,  y  a  été  prodigieux.  Le 
sol.  fertile,  a  été  mis  en  valeur  avec  rapidité,  et  la  culture 
a  réalisé  d'énormes  progrès.  Avant  tout,  production  de  cé- 
réales (blé,  orge,  avoine),  de  pommes  de  terre.  Elevage  en 
grand  (chevaux,  bœufs,  vaches  laitières,  moutons,  porcs): 
importante  production  de  beurre  et  de  fromage.  Les  prin- 
cipales richesses  minérales  sont  dans  le  massif  des  Black- 
Hills  :  or,  étain,  pétrole,  houille  en  quantités  considérables. 
L'exploitation  des  mines  ne  cesse  de  progresser.  La  prin- 
cipale industrie  est  celle  de  la  minoterie. 

Dakotas,  Dacotahs  ou  Dahgotas,  indiens  de 

l'Amérique  du  Nord,  répandus  depuis  le  Mississipi  à  l'E., 
jusqu'aux  montagnes  Rocheuses  à  l'O-,  et  depuis  le  Big- 
River  au  S.,  jusqu'au  lac  du  Diable  au  N.  —  Un  Dakota 
ou  Dacotah,  ou  Dahcota. 

—  Encycl.  Ethnol.  Les  Dakotas,  qu'on  désignait  jadis 
collectivement  sous  le  nom  de  Sioux,  formaient  la  nation 
la  plus  puissante  de  toutes  les  nations  peaux-rouges.  Ils 
étaient  subdivisés  en  onze  grandes  tribus  confédérées  ;  une 
douzième  ,  celle  des  Assiniboins,  s'était  séparée  de  la 
confédération  pour  s'allier  aux  Chippeways. 

Les  Dakotas,  moins  grands  et  moins  robustes  que  la 
plupart  des  autres  Peaux-Rouges,  ont  le  crâne  mésaticé- 
phale,  les  pommettes  saillantes,  tes  traits  peu  agréables. 
Chasseurs  avant  tout,  ils  vivent  sous  des  tentes  ou  wig- 
wams,  qui  étaient  jadis  confectionnées  en  peaux  de  bison 
ornées  de  dessins,  mais  qui  sont  aujourd'hui  en  toile  d'im- 
portation européenne.  Quelques  tribus,  établies  sur  le  bord 
des  lacs,  se  livrent  à  la  poche  et  demeurent  une  grande 
partie  de  l'année  dans  de  gros  villages;  ce  sont  les  plus 
civilisés,  ceux  qui  fournissent  la  plus  grande  quantité  de 
fourrures  aux  commerçants  européens. 

Les  Dakotas  sont  polygames.  Fort  superstitieux,  ils 
ont  chacun  leur  génie  tutélaire  et  leur  talisman.  Néan- 
moins, ils  croient  à  un  être  suprême,  le  Grand-Esprit, 
auquel  ils  rendent  un  culte.  Leur  langue,  gutturale  et  sif- 
flante, a  moins  de  tendance  au  polysyntnétisme  que  la 
plupart  des  autres  idiomes  américains. 

DAL  SEGNO  {se,  et  gn  mil.  —  mots  ital.  signif.  depuis 
le  signe)  Mus.  Ces  mois,  peu  usités  aujourd'hui,  se  figu- 
raient par  les  lettres  D.  S.,  suivies  d'un  signe  de  reprise, 
et  indiquaient  que  le  passage  devait  être  repris  à  l'endroit 
marqué  du  même  signe. 

DaL  ou  Dal-ELF  {elf  veut  dire  en  suédois  «  rivière  »), 
fleuve  côtier  de  Suède,  qui  remplit  le  grand  lac  Siljan, 
tombe  de  16  mètres  à  la  cascade  d'Elfkarleby  et  se  perd 
dans  le  golfe  de  Bottnie. 

Daladâ,   prétendue  dent  du   Bouddha  Çâkya-mouni  , 
conservée,  comme  le  palladium  de  l'Inde,  dans 
lo  temple  de  Maligâva,  à  Kandy  (Ceyian). 

—  Encycl.  Tombée  entre  les  mains  des  Por- 
tugais, en  1560,  \s.  Daladà  fut  solennellement  et 
publiquement  exorcisée,  broyée  et  réduite  en 
cendres  par  dom  Gaspard,  archevêque  de  Goa. 
Néanmoins,  peu  de  temps  après,  on  prétendit 
qu'elle  avait  reparu  et  qu'elle  était  intacte. 
Depuis  la  conquête  de  Ceyian  par  les  Anglais, 
elle  a  repris  sa  place  dans  le  temple  de  Mali- 
gâva. où  elle  repose  dans  un  reliquaire  d'or 
enrichi  de  pierreries.  D'après  les  descriptions  des  quelques 
Européens  qui  l'ont  vue ,  la  Daladâ  est  un  morceau 
divoire  décoloré,  de  forme  conique,  légèrement  recourbé, 
qui  n'a  jamais  appartenu  â  une  mâchoire  humaine. 

DAIiADER  {dèr")  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères,  type 
de  la  tribu  des  àaladérinés.  caractérisé  par  la  tête  en 
carré  long,  les  antennes  longues,  le  rostre  court,  et  l'ab- 
domen dilaté  en  forme  de  large  feuille.  (Les  dalader  habi- 
tent les  régions  tropicales  de  l'ancien  monde;  ils  sont  de 
taille  moyenne.) 

DALADÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hémiptères 
hétéroptères,  famille  des  coréidés,  comprenant  des  pu- 
naises propres  aux  régions  chaudes  de  1  ancien  monde  et 
réparties  dans  les  genres  :  dalnder,  hojvnarnbogaster,  oven- 
f/na,  odontorhopala,  bracliytes,  parabrachytes ,  elasmogaster. 

—  Un  DALADËRINK. 

Dalaguete,  ville  do  la  Malaisie  (archipel  des  Phi- 
lippines |ile  Cébu]);  19.250  hab. 

DALAÏ-LAMA  ou  plus  exactement  TA-LÉ  (traduction 
mongole  du  tliibêtain  Gynmtso  [Rgya-mth'so,  «  Océan  de 
mérites  ou  de  vertus»!)  ^-  m-  Titre  que  l'on  donne  communé- 
ment au  chef  de    la  reli- 
gion bouddhique  résidant  à 
Lhasa,  dont  la  juridiction 
spirituelle  s'étend  non  seu- 
lement sur  le  Tliibet,  mais 
aussi  sur  ïa  Mongolie,  uno 
partie  de  la  Chine  occiden- 
tale, le  Boutan,  Sikkhim  et 
le  Cachemire. 

—  Encycl.  Ce  person- 
nage important  passe  pour 
être  V  Incarnation  perpé- 
tuelle do  l'esprit  du  Bouhi- 
sattva  Tchanrési  {Spyan- 
ras-gzigsl  ou  AvaVoki- 
lêçvara,  patron  du  ïhibet, 
ce  qui  assure  à  sa  personne 
et  à  ses  actes  un  respect 

religieux  et  une  autorité  indiscutée.  Lorsqu'un  dalai-lamn 
meurt,  l'esprit  divin  qui  réside  en  lui  descend  do  nouveau, 
après  un  intervalle  dan  moins  quarante-neuf  Jours,  dans 
un  enfant  qui  donne  fjéuéraloment  dès  sa  naissance  des 
marques  de  son  origine  surnaturelle  ou  dont  l'existenco 
esi  révélée  par  te  dafaï-lama  mourant  ou  los  astrologui-s 
Tchosskyong.  On  soumet  alors  l'enfant  à  uno  série  d'épreu- 
ves, et,  s'il  en  sort  à  son  honneur,  on  l'amène  en  grande 
pompe  A  Lhasa.  où  il  est  intronisé,  mais  pas  avant  que  les 
procès-vorbaux  ofAciols  de  rincarnatioD  aient  été  soumis 


Daladâ. 


Dalayrac, 


494 

au  gouvernement  chinois,  et  l'élection  confirmée  par  lui. 
La  puissance  temporelle  des  dalaï-Iamas  est  relativement 
récente  :  elle  ne  date  que  de  1742.  Klie  n'eut  d'ailleurs  pas 
une  longue  durée. 

DALAPAX  {pakss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  ho- 

moptères,  famille  des  fulgoridés,  voisins  des  flata,  et  dont 
l'espèce  type  habite  le  cap  de  Bonne-Espérance  [dalapax 
postica).  [Les  dalapax  ont  la  tête  armée  d'une  pointe  aiguë 
et  courbe,  le  thorax  bombé,  les  élytres  elliptiques.] 

DAIiARNITE  n.  f.  Miner.  Arséniosulfure  naturel  de  fer 
ou  fer  arsenical.  Syn.  de  mispicrbl. 

Dalayrac  ou  D'Alayrac  (Nicolas) ,  compositeur 
français,  né  à  Muret  en  1753,  mort  à  Paris  en  1809.  II 
était  dune  famille  noble  de  province  et  destiné  au  bar- 
reau. Mais  son  père,  désespérant  d'en  faire  un  avocat, 
résolut,  tout  en  le  laissant  suivre  son  penchant  pour  la 
musique,  de  l'envoyer  à  Paris  dans  les  gardes  du  corps 
du  comte  d'Artois,  depuis  Charles  X. 

Dalayrac  apprit  do  Langlé,  professeur  à  l'Ecole  royale 
de  chant,  les  principes  de  l'art  d'écrire.  Il  essaya  d'abord 
ses  forces  dans  des  duos  de  violon  et  des  quatuors,  qu'il 
publia  sous  le  couvert  de  l'anonymat,  composa  deux  petits 

opéras-comiques,    le    Petit     '  . ,    _ 

Souper  et  le  Chevalier  à  la 
mode,  qu'il  fit  représenter  en 
présence  de  la  reine  et  d'une 
partie  de  la  cour. 

Dès  lors,  Dalayrac  résolut 
de  se  consacrer  au  théâtre. 
Un  do  ses  camarades  des 
gardes  du  corps,  jeune  écri- 
vain qui  avait  déjà  deux  ou 
trois  ouvrages  â  la  Comédie- 
Italienne  :  La  Chabeaussière, 
écrivit  pour  lui  le  livret  d'un 
opéra-comique  en  un  acte, 
/'£'c//pse/o^a/e,  lequel  fut  joué 
avec  succès  à  ce  théâtre,  en 
1782.  Les  deux  amis  donnè- 
rent l'année  suivante,  le  Cor- 
sairCy  qui  ne  fut  pas  moins 
bien  accueilli.  Dalayrac,  dans 
l'espace  de  vingt-cmq  ans,  fît 
représenter  à  la  Comédie-Ita- 
lienne et  à  rOpéra-Comique  plus  de  cinquante  ouvrages. 
Doué  par  la  nature  d  un  sentiment  mélodique  plein  de 
grâce,  Dalayrac  n'avait  pas  de  grandes  envolées;  accom- 
pagnée par  un  orchestre  un  peu  grêle,  sa  musique  était 
de  la  petite  musique,  mais  pimpante  et  spirituelle.  On  en  a 
la  preuve  dans  Camille,  dans  iVîHa,  dans  Azémia,  où  il  a 
su  se  montrer  souverainement  dramatique.  Nul  n'a  écrit 
de  plus  nombreuses  et  de  plus  jolies  romances;  on  en 
trouve  de  charmantes  dans  Nina,  dans  Sargines,  Gidnaret 
Philippe  et  Georgette,  Maison  à  vendre,  Itaoul  de  Crégui, 
Renaud  d'Ast,  etc. 

Voici  les  titres  de  ses  principaux  ouvrages  :  l'Eclipsé 
totale  {nS2);  le  Corsaire  (1783);  la  Dot  (1785);  Niiia  ou  la 
Folle  par  amour  (nS6);  A::émia  ou  les  Sauvages  (lisi); 
les  Deux  Sérénades  (1788);  les  Deux  Petits  Savoyards 
(1789);  la  Sojrée  orageuse  (1790);  Camille  ou  le  Souten'ain 
(1791);  Adolphe  et  Clara  ou  les  Deux  Prisonniers  (1799); 
Maison  à  vendre  (1800);  Léhèman  ou  la  Tour  de  Newstadt 
(1801);  etc. 

DaLBERG  fautref.  Dalburg),  d'après  un  château  près 
de  Kreuznach  [Prusse  occid.],  ancienne  famille  seigneu- 
riale allemande,  dont  le  nom  a  laissé  de  profonds  souve- 
nirs en  Prusse.  Nous  citerons  :  Hébibert  Dalberg,  ca- 
mérier  (intendant  du  chapitre)  de  Worms,  charge  hérédi- 
taire, archevêque  de  Cologne  en  990,  et  qui  sacra  Henri  II 
empereur,  en  1002,  et  mourut  en  1021  :  —  MARGurRiTKDal- 
berg-Gre/a,  dernière  survivante,  laquelle  assura  la  con- 
tinuité de  la  famille  éteinte,  par  la  branche  féminine,  en 
apportant  en  mariage  au  chevalier  Gerhard,  en  1318,  ce 
nom  et  la  charge  de  camérier.  [Les  Dalberg  devinrent 
très  puissants  sous  les  Habsbourg];  —  Jkan  Dalberg, 
camérier  et  êvêque  de  Worms,  conseiller  intime  de  l'élec- 
teur (Palatinat),  né  en  1445.  mort  en  1503.  [Il  prit  une  part 
active  à  la  renaissance  des  lettres  en  Allemagne.] 

Descendent  de  Philippe-François-Ebrard,  seul  survi- 
vant au  début  du  x,viii'  siècle  :  Chables-Théodore-An- 
toine-Mabie  Dalberg,  né  en  1744,  mort  en  1817.  [Der- 
nier électeur  do  Ma^ence,  archichaucelier  allemand,  après 
la  dissolution  do  l'Empire,  protégé  de  Napoléon  qui  lo 
nomma  grand-duc  de  îrancfort,  président  de  la  Diète  et 
prince-primat  de  la  Confédération  du  Rhin,  il  abdiqua 
après  Moscou:  amides  lettres];  — Wolfgang  Hëribert 
Dalberg  'baron  Dii).  frère  du  précédent,  né  en  1750,  mort 
en  1806.  [Il  fut  (1778-1806)  intendant  du  théâtre  de  Man- 
lieim  dont  il  fit  la  première  scène  d'Allemagne.  Schiller  lui 
dédia  une  pièce  et  lui  adressa  dos  lettres  qui  ont  été  pu- 
bliées; il  a  laissé  quelques  drames];  —  Emerich-Joseph 
Dalberg  (duc  de),  fils  du  précédent,  diplomate,  né  en  1773, 
mort  en  1833.  [Ambassadeur  de  Bade  à  Paris,  en  relations 
avec  Talleyrand,  il  entra  au  service  de  la  France,  entama 
les  négociations  pour  le  mariage  de  Napoléon  avec  Marie- 
Louise,  participa  à  la  première  restaurât  on  des  Bourbons, 
naturalisé  Français  en  1815,  ambassadeuràTurin  en  1816]; 
—  Jkan-Frédéric-Hugo  Dalberg  (baron  diî),  frère  de 
Wolfgang  Héribert,  savant  et  musicien  allemand,  né  à  Ce- 
blentz  en  1752,  mort  à  Aschatfonboarg  en  1813,  était  frère 
du  prince-primat  delà  Confédération  du  Rhin.  [Conseiller  do 
l'électeur  do  Trêves,  puis  chanoine  de  Worms,  il  s'occupa 
toute  sa  vie  de  musique.  Pianiste  habile,  il  fut  aussi  com- 
positeur distingué:  on  connaît  de  lui  des  quatuors  pour 
jjiano  et  instruments  à  vent,  des  trios  pour  piano,  violon  et 
violoncelle,  des  sonates  à  deux  et  à  quatre  mains,  des  duos 
pour  deux  pianos,  des  morceaux  de  genre,  des  chansons 
allemandes  et  l'rançaises,  des  canons,  et  une  cantate  inti- 
tulée les  Plaintes  d'Eve.  Le  baron  do  Dalberg  s'est  fait 
connaître  aussi  comme  écrivain  sur  la  musique,  principa- 
lement, par  un  ouvrage  sur  la  musique  des  Indiens  et  un 
mémoire  sur  la  musique  instrumentalo  des  Grecs.] 

DALBERGAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ai.loplecte. 

DALBERGIE  {bèr'-jî)  n.  f.  Genre  d'arbres  et  d'arbris- 
seaux, de  la  famille  dos  légumineuses-papilionacécs,  type 
do  la  tribu  des  dalbergiécs. 

—  Encycl.  Los  dalbergies  sont  dos  arbres  ou  des  arbris- 
seaux souvent  grimpants,  à  feuilles  alternes  et  impari- 
peDDôos,  à  fleurs  ordiDairement  blanches  et  réunies  en 


495 

frappes,  à  fronsso  Indôhisconto,  contenant  un  potit  nom- 
1-0  (U)  j^rains.  Co  gonro  comprend  environ  soixante  espù- 
cos,  qui  croissent  on  {>^6iiê- 
rai  dans  les  ri-^sions  tropi- 
cales. Le  bois  île  plusiour-s 
espèces  est  dur,  rou^e  et 
estime  pour  l'ébùiustorio 
(ébouo  du  .Sénéj^al  ).  Plu- 
sieurs dalborgies  so:a  cul- 
tivées dans  les  jardins 
comme  végétaux  d'orne- 
ment. 

DALBERGIÉ,  ÉE  ( Ji)  adj. 
Kn  T.  do  bot.,  Qui  ressem- 
ble ou  qui  se  rapporte  aux 
dalbergies. 

—  n.  f,  pi.  Tribu  do  nian- 
tes, do  la  l'amille  des  légu- 
minousos,  ayant  pour  tvpe 
le  genre  dnlbergie.  —  Vue 

DALUKKGIÉH. 

Dalbert  ou  D'Al- 
bert (Eugène),  pianiste 
et  composifeur  anglais,  né 
à  Glasgow  en  1864.  En  l 


880,  il  se  rendit  à  Vienne,  où  il 


reçut  des  conseils  do  Liszt.  Il  commença  alors  sa  brillante 
carrière  de  pianiste  et  entreprit  une  série  de  voyages  en 
Europe,  aux  Etats-Unis  et  au  Mexique,  où  il  fut  accueilli 
triomphalement. 

Vers  1S90,  il  publia  deux  concertos  do  piano,  une  sonate 
(en  fa  mineur),  une  suite  et  plusieurs  morceaux  pour  le 
môme  instrument,  puis  une  série  do  liedcr  dont  plusieurs 
ont  conquis  en  Allemagne  uno  véritable  popularité.  Dal- 
bert a  fait  représenter  :  le  iUibis,  opéra-comique  {iR9^)  ; 
Ghismonda;  Ùernot,  opéra  (ISO"?)  ;  et  le  Départ,  opém-co- 
mique  (1898). 

Dalby  (Isaac),  mathématicien  anglais,  né  dans  le 
comté  de  Glocester  en  1744,  mort  eu  1824.  II  fut  profes- 
seur et  prit  part  aux  études  exécutées,  en  1787,  pour  éta- 
blir la  ditférence  exacte  des  méridiens  de  Paris  et  de 
Greenwich,  puis,  en  1790,  aux  opérations  du  cadastre 
général  de  l'Angleterre.  Outre  des  mémoires,  on  lui  doit 
un  Cours  de  mu  thématiques  souvent  réédité. 

DALCANTHE  OU  DALGANTHA  n.  m.  Genre  d'Insectes 
hémiptères  hétôroptôres,  famille  des  pentatomidés,  com- 
prenant des  punaises  de  grande  taille,  variées  de  vert  et 
de  rouge,  dont  on  connaît  trois  espèces  habitant  l'Inde  et 
ses  archipels. 

—  Encycl.  Les  dalcanthes  se  caractérisent  par  leur  tête 
hexagonale  aux  yeux  très  saillants,  leur  corselet  dilaté  sur 
ses  côtés,  comme  l'abdomon.  Le  dalcantha  dilatata,  long 
de  27  millimètres,  vert  et  orange,  est  commun  à  Java. 

13ALE  (Samuel),  médecin  ot  piiarmacien  anglais,  né  en 
1650,   mort   en    1739.   Il   introduisit  en   Europe  plusieurs 

Êlantes  exotiques  que  Uatesby  lui  envoya  de  la  Caroline, 
aie  a  publié  :  Pharmacologia  (l693)  ;  Supplemenliim  (1705), 
ouvrages  où  il  décrit  les  plantes  avec  un  soin  très  métho- 
dique. 

DalE  (David),  industriel  anglais,  né  à  Stewarton 
en  17jy,  mort  à  Glasgow  en  1806.  D'abord  ouvrier,  il  de- 
vint manufacturier  ot  fut  quelque  temps  associé  avec 
Arkwright.  Il  a  fait  construire  un  village  entier,  New- 
Lanark,  pour  y  loger  ses  ouvriers.  11  fonda  la  secte  des 
Old  indépendants. 

DalE  (Thomas),  poète  et  prédicateur  anglais,  né  en 
1797,  mort  en  1870  à  Londres,  où  il  remplit  des  fonctions 
pastorales,  et  fut  professeur  de  littérature  à  l'université 
et  au  Collège  royal.  Ses  poèmes  sont  surtout  remarqua- 
bles par  le  goût,  la  sensibilité  ot  l'imagination.  Ses  ser- 
mons étaient  trèb  réputés.  Nous  citerons,  parmi  ses 
œuvres:  Sermons  (1831);  Poèmes  (1836);  Discours  reli- 
gieux (1836)  ;  le  Compagnon  du  dimanche  (1844)  ;  les 
Psaumes  dorés  (1847);  etc. 

DALEAU  {lo)  n.  m.  Ouverture  pratiquée  dans  une  cuve 
d'indigo  pour  faire  écouler  l'eau. 

DalÉCARLIE  (corrupt.  do  Dalama  ou  Pays  des  vallées), 
ancienne  province  do  la  Suède  centrale,  entre  la  fron- 
tière de  Norvège  à  l'O.  et  lo  golfo  de  Bottnio  ù  l'E.  Deve- 
nue lo  lîln  do  Kopparberg,  c'est  une  région  montagneuse 
avec  lacs,  torrents  ot  cascades  ;  de  ces  torrents,  lo  plus 
grand  est  le  Dal  ;  de  ces  lacs,  lo  plus  vaste  est  le  Siljan  ; 
211.000  hab. ,  race  endurante,   solide,  essaimante,  émi- 

frante,  qui   aida  Gustave  Vasa  à  reconquérir   lindôpen- 
anco  do  la  Suède,  opprimée  par  les  Danois.  —  Ch.-l.  Fa- 
lun  (la  Ville  du  cuivre). 

DalÉCARLIEN,  ENNE  {li-in,  en'),  personne  née  en 
Dalécarlie  ou  (|ui  liabue  ce  pays,  —  Les  Daléc.\ruens. 

—  AdJL'ctiv.  Qni  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habi- 
tants :  ilonnî'-tclé  UALlîCAllLlIiNNi;. 

DALÉCHAMPIE(c/m?i-/)î)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  grim- 
pants, de  la  faniillo  dos  euphorbiacôos,  tribu  des  jatro- 
pliôos,  à  fleurs  petites,  monoïques,  à  pétales  formant  des 
inflorescences  bisexuées  (les  femelles,  réunies  on  petites 
cymes  triûoros,  les  mâles  on  cymes  contractées»  termi- 
nales). Il  comprend  un 
assez  grand  nombre  d'es- 
pèces, qui  croissent  pros- 
q^ue  toutes  dans  l'Amé- 
ri<|ue  tropicale. 

Dalechamps  (Jac- 

(|U0.s),  médecin  français, 
né  à  Caen  en  1513,  mort 
à  Lyon  en  1588.  Il  fut  à. 
la  l'ois  praticien  habile, 
érudit  consommé  et  bo- 
taniste sagaco.  On  lui 
doit  dos  traductions  de 
Plino,  Galion,  Cœlius  Au- 
relianus,  uno  classitica- 
lion  botanique,  et,  en 
plus  :  De  pesta  lihri  1res 
(1552);  Chirurgie  fran- 
çaise (1570). 

DALÉE  (là)  n.  f.  Genre 
déplantes,  do  la  famille 
dos    légumineusos-papi- 
Iionacées,  tribu  des  galégées,  et  comprenant  plus  de  cm- 
quanto  ospècos,  originaires  do  l'Amônquo  bï)réale.  (Quel- 


"I 


I>ali5cliam[>li' 


quos-unes  sont  cultivées  dans  les  jardins.)  Syn.  do  cri- 
ton  in. 

DALEMBERTIE  (lan  bèr'-tî)  n.  f.  Genre  d'ouphorbiacées, 
tribu  des  anthostémidêos.  (Co  sont  dos  sous-arbrisseaux 
du  Mexique.) 

DALÈME  (de  Dalesme,  n.  de  l'inventeur)  n.  f.  Appareil 
fumivore,  destiné  à  empêcher  la  fumée  de  se  répandre  dans 
les  appartements. 

Dalemile  ou  DaLEMILUS  (Mezericky),  chroni(|uour 
bohémien  du  xiV  siècle,  né  à  Mezriz,  chanoine  à  Pra;^'Uo. 
On  a  de  lui,  en  vers  bohémiens,  une  chronique  qui  va  do 
Jésus-Christ  à  l'an  1314  :  Klastera  Buleslawsheho  (1620), 
un  dos  livres  les  plus  rares  qui  existent,  et  le  premier  mo- 
nument littéraire  en  langue  tchèque. 

DalemINZES,  peuple  slave  habitant,  du  vu"  au 
ix*  siècle,  entre  les  Sorabes  et  la  Bohême.  (Il  a  laissé  son 
nom  ù  la  Misnie.)  —  6'»,  une  Daleminze. 

DALEMINZITE  n.  f.  Sulfuro  naturel  d'argent.  Variété 
rliombique  dargyrose. 

Dalen  ou  Dale  (Antoine  van),  philosophe  et  arch^o- 
:ogue  hollandais,  ne  a  Harlem  en  1638.  mort  en  1708.  D'aboid 
commerçant,  puis  prédicateur  anabaptiste,  enfin  médecin, 
il  joignait  à  un  esprit  très  ouvert  une  vaste  érudition.  Ses 
principaux  ouvrages,  écrits  sans  méthode,  sont  ;  Dissertât io- 
nes  de  origine  et  progressa  idolatrixet  superstitionvm  (1696)., 
et  surtout  De  oracuUs  veterum  ethnicorum  (1683),  qui  a  été 
traduit  et  abrégé  par  Fontanelle  dans  son  Histoire  des  oracles. 

DaLENPATIUS  (anagramme  de  Plantadeius),  pseudo- 
nyme sous  lequel  Pl.\ntade  de  Montpellier  publia,  en  1699, 
là  découverte  faite  par  lui,  sous  le  microscope,  d'un  petit 
homme  parfaitement  constitué  dans  la  tête  du  sperma- 
tozoïde humain.  (C'était  un  argument  direct  en  faveur  des 
spermatistes  ;  aussi  la  publication  eut-elle  beaucoui)  de  re- 
tentissement et  fut-elle  considérée  comme  une  vérification 
de  l'hypothèse  émise,  cinq  ans  auparavant,  par  Hartsœker. 
Co  n'était,  cependant,  qu'une  illusion.  Flourens  prétend 
même  que  c'était  uno  pure  plaisanterie.) 

DALER  ou  DALLER  n.  m.  Métrol.  V.  TH.\LER. 

Dalesme  (Jean-Baptiste,  baron),  général  français,  né 
à  Limoges  en  1763,  mort  en  1832.  Il  lit  !a 
campagne  de  !'an  IV  en  Allemagne  et  celle 
d'Italie  sous  les  ordres  de  Schérer.  Il  fut  élu 
membre  du  Corps  législatif  en  l'an  IX  et  fut 
nommé  gouverneur  do  l'île  d'Elbe  en  1815. 

DALETH  [lét")  n.  m.  Nom  de  la  quatrième 
lettre  de  l'alphabet  hébreu,    correspondant  à  '^ 

notre  consonne  D.  Comme  signe  numérique  le  daleth  sert 
à  désigner  quatre. 

DaLFSEN,  bourg  des  Pays-Bas  (Overyssel),  arrond.  de 
Zwollc,  sur  lo  Vecht,  qui  se  jette  dans  leZuyderzée  ;  5.300  h. 

Dalgamon,  ville  d'Egypte  (Basse-Egypte  [prov.  de 
Mcnoutièhji  ;  6.340  hab. 

Dalgarno  (George),  philologue  écossais,  né  à  Aber- 
deen  vers  1627,  mort  en  1637  à  Oxford,  où  il  professa  long- 
temps, est  l'auteur  de  Ars  sii/norum  (1661),  où  il  expose 
un  système  de  langue  universelle,  et  de  Didnscalocophus 
(1680),  remarquabletraitépourl'éducationdes  sourds-muets. 

Dalgheh  ou  Delga.vIUo  d'Egypte  (Haute-Egypte), 
près  du  Bahr-Youssef  ;  8.355  hab. 

DalhOUSIE,  ville  du  Dominion  canadien  (prov.  d'On- 
tario [district  de  Lanark-Norih  ,)  ;  2.150  hab. 

DalhOUSIE  (  Fox  Maule  Ramsay  ,  lord  Panmdre  , 
comte  de),  homme  politique  anglais,  né  en  1801,  mort  en 
Ecosse  en  1874.  Il  entra  dans  l'armée  en  1820  et  se  retira, 
en  1832,  avec  le  grade  de  capitaine.  Membre  libéral  de  la 
Chambre  des  communes  à  partir  de  1S35,  il  outra  à  la 
Chambre  des  lords  à  la  mort  do  son  père,  en  1852.  Sous- 
secrétaire  d'Etat  dans  le  cabinet  Melbourno  (1835-1841). 
secrétaire  d'Etat  i  la  guerre  dans  les  cabinets  John  Rus- 
sell  (184C-1S52),  Aherdeon  ot  Palmerston  (1855-1S58),  il  di- 
rigea la  guerre  do  Crimée  et  fut  souvent  attaqué  par  la 
presse  au  début  des  opérations.  11  était  cousin  du  gouver- 
neur général  de  l'Inde  et  il  hérita  de  son  titre,  en  1860. 

DalhOUSIE  (James  Andrew  Broun  Hamsay,  marquis 
DE),  homme  d'Etat  anglais,  né  on  1812,  mort  en  1860.  Elu 
membre  de  la  Chambre  des  communes,  en  1837,  pour  le 
comté  d'Haddington,  il  passa,  l'année  suivante,  à  la 
Chambre  des  lords,  où  il  occupa  lo  siôgo  do  son  père. 
Uemar(iué  par  lo  duc  do  Wel- 
lington et  par  Hubert  Peel,  il 
fut  nommé,  en  1843.  vice-pré- 
sident du  lioard  of  Trade,  où, 
en  1845,  il  remplaça  Gladstone 
comme  président.  Il  lit  preuve, 
on  co  poste,  do  grands  talents 
d'administrateur  et.  en  1847,  il 
fut  nommé  gouverneur  général 
do  rinde.  Son  administration 
fut  extrêmement  brillante,  et 
lord  Dalliousie  peut  être  consi- 
déré comme  un  des  grands  vice- 
rois  dont  l'Angleterro  s'enor- 
gueillit. Chaque  district  fut 
placé  sous  la  direction  d'un 
chef  suprême,  pourvu  de  pou- 
voirs judiciaires  et  administra- 
tifs, et  ayant  sous  ses  ordres 
dos  assistants  appartenant,  les 
uns  au  service  civil,  les  autres 
à   l'armée.    Dalhousio   réprima 

une  insurrection  dos  Sikhs,  annexa  lo  Pendjab,  soumit  lo 
littoral  do  la  Birmanie,  annexa  encore  de  riches  districts, 
entre  autres  celui  dOude.  réforma  les  fluances,  accrut  lo 
commerce,  créa  des  lignes  do  chemins  do  fer,  améliora  lu 
navigation  intérieure  et  le  réseau  des  routes,  lit  creuser 
lo  canal  du  Gange,  etc.  Lorsquo  l'état  de  sa  santé  le  con- 
traignit h  se  retirer  (1856),  il  laissa  l'Inde  dans  la  silna- 
lion  la  plus  florissante.  Cependant,  sa  politique  d'annexion 
à  outrance  a  été  sévèrement  blâmée  :  elle  fut  abandonnéo 
par  son  successeur,  sur  l'ordre  du  geuvornoniont. 

DALHOUSIE  (si  —  do  Dalhousic,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  d'ar- 
brisseaux, de  la  famille  dos  légumineusos-pnpilionacécs, 
tribu  des  sophoréos,  renfermant  uno  seule  espèce,  qui 
croit  dans  l'Inde. 

Dalhunden  ,  villaco  do  la  Basse-Alsace  (cant.  do 
Bischwillor  [corclo  do  Hagucnaa]);  58G  hab.  Agriculture 


Jamus  Dalbou»io. 


DALBERGIÉ   —   DALKEITO 

ot  culture  forestière.  (Co  village  a  joué  un  rôle  important 
dans  l'tiistoiro  des  xvii'  et  wiii'  siècles,  car  c'est  de  là 
qu'on  partait  pour  traverser  le  Rhin  [attaques  dos  fa- 
meuses lif:jnos  de  StoUhofon].) 

DalIAS,  comni.  d'Espagne.  (Andalousie  [prov.  d'Almo- 
riaji;  6.250  hab.  Mines  de  plomb.  Sources  minérales. 
Muulins. 

DalibaRD  (Thomas-François),  botaniste  et  physicien 
français,  né  à  Cranues  (Maine)  en  170a,  mort  à  Paris  on 
17ii'.),  le  premier,  en  Franco,  qui  ait  adopté  le  système  do 
Linné.  Il  s'est  beaucoup  occupé  d'électricité.  Ses  princi- 
paux ouvrajies  sont:  l'iorx  Parisiensis  pï'orfromus  (1740), 
et  Thàoriti  abrégée  de  l'électricité  {llbi}. 

DALIBARDE  (do  Dalibard,  n.  pr.)  d.  f.  Genre  <io  plantes, 
de  la  famille  des  rosacées,  tribu  des  dryadées,  comprenant 
six  espèces,  qui  croissent  dans  l'Asie  orientale  et  l'Amé- 
rique septentrionale  et  antarctique. 

DALIBARDE,  ÉE  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  ressemble  ou 
qui  se  rapporte  à  la  daliliarde. 

—  n.  f.  pi.  Section  do  la  tribu  des  dryadées,  dans  la 
famille  des  rosacées,  ayant  pour  type  le  genre  dalibarde. 

—  Une  DALIBARDÉE. 

Dalibray  ou  D'Alibray  (Charles  'Vion),  poète 
français,  ami  de  Faret  ot  do  Saint-Amand,  né  à  Paris,  mort 
en  1655.  Il  renonça  au  métier  des  armes  pour  s'adonner 
à  la  poésie  ot  aux  lettres.  Outre  des  traductions  et  des  tra- 
gédies, on  a  de  lui  des  poésies  badines  et  bachiques,  et 
des  épigrammes.  Son  meilleur  recueil  de  vers  est  intitulé  : 
la  Musette  de  S.  D.  (1647).  Il  a  traduit  VAminta  du  Tasse, 
ot  les  Lettres  d'Antonio  Pérez  (1669). 

DAUE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  lédon. 

Dalie,  ancienne  division  administrative  de  la  Suède 
dans  la  Gothie  occidentale,  répartie  actuellement  entre 
les  gouvernements  d'Elfsborg  et  de  Gœthcborg-et-Bohus. 

DALILA  (n.  pr.  hébreu)  n.  f.  Paléont.  Genre  de  mollus- 
ques lamellibranches,  famille  des  prœcardiidés,  compre- 
nant des  coquilles  arrondies,  allongées,  à  valves  égales, 
mais  à  crochets  dissemblables.  (Les  dalila  sont  fossiles 
dans  le  silurien  de  Bohème  ;  l'espèce  type  est  la  dalila 
explanata.) 

Dalila,  personnage  biblique,  qui  tient  une  grande 
place  dans  1  histoire  de  Samson.  D'après  le  Livre  des 
Juges  (chap.  XVI),  Dalila  était  une  courtisane  renommée 
pour  sa  beauté  dans  la  ville  de  Gaza  et  dans  toute  la 
vallée  de  Sorec.  Les  Philistins  lui  promirent  une  somme 
d'argent  considérable,  si  elle  parvenait  à  surprendre  le 
secret  de  la  force  de  Samson.  Après  plusieurs  tentatives 
inutiles,  elle  finit  par  vaincre  la  résistance  do  l'Israélite, 
devenu  son  amant,  et  obtint  de  lui  l'aveu  que  sa  force 
l'abandonnerait  si  sa  chevelure  était  coupée.  Dalila  manda 
alors  les  chefs  des  Philistins  et  reçut  d'eux  l'argent  con- 
venu ;  puis,  tenant  Samson  endormi  sur  ses  genoux,  elle 
lui  fit  raser  la  tète  et  appela  ses  ennemis.  Samson  s'é- 
veilla et  sentit  aussitôt  <iue  Dieu  lui  avait  retiré  sa  force; 
il  fut  chargé  de  liens  et  emmené  prisonnier. 

Le  nom  de  la  perfide  courtisane  est  passé  dans  la  lan- 
gue comme  synonyme  de  «  traîtresse  ".  Elle  symbolise  l'in- 
fiuence  néfaste  que  certaines  femmes  eurent  trop  sou- 
vent sur  les  hommes  les  plus  forts. 

Dalila,  drame  en  quatre  actes  et  six  tableaiuc,  par 
Octave  Feuillet,  représenté  pour  la  première  fois  à  Paris, 
sur  le  théâtre  du  Vaudeville,  le  29  mai  1857.  —  André 
Koswoin,  compositeur  et  poète,  fut.  tout  enfant,  tiré  de 
la  misère  par  le  chevalier  Carnioli,  riche  mélomane,  qui 
le  confia  au  musicien  Sertorius-  Celui-ci  a  une  fille,  la 
douce  et  tendre  Marthe:  et  les  deux  jeunes  gens  ne 
tardent  pas  à  s'aimer.  Mais  Carnioli,  craignant  pour 
André  ce  qu'il  appelle  l'éteignoir  de  la  vie  conjugale, 
pique  au  jeu  la  princesse  Léonora  Falconieri,  qui  enlève 
à  Marthe  son  fiancé.  Nouvelle  Dalila,  la  princesse  asservit 
André,  le  torture,  le  dégrade,  lui  use  lo  corps  et  l'esprit. 
Son  œuvre  faite,  elle  abandonne  le  malheureux  pour 
courir  le  monde  avec  un  ténor.  Pendant  ce  temps,  le 
chagrin  a  tué  Marthe.  André,  poursuivant  Léonora,  trouve 
sur'sa  route  le  vieux  Sertorius,  qui  ramène  au  pays  natal 

10  corps  de  la  jeune  fille,  ot  il  meurt  lui-mémo  dans  les 
bras  lie  Carnioli.  —  La  composition  de  Dalila  n'a  pas 
beaucoup  de  suite,  et  les  personnages  n'en  sont  guère 
([u'esquissés:  mais  on  y  trouve  plusieurs  scènes  char- 
nianlos,  ot  quelques-unes  tout  ù  fait  pathétiques. 

DaLIN  (Olaf  von),  pnhliciste,  poète  et  historien  sué- 
dois, né  à  Vinberg  en  170S,  mort  à  Drottningholm  en  1763. 

11  utilisa  sa  situation  d'employé  aux  archives  nationales 
pour  fairo  l'es  recherches  historiques,  fonda  un  journal, 
VArfiM  mennis  (1733-1734),  où  il  écrivit  des  articles  do 
fond,  des  satires  on  vers  et  en  prose,  ot  dont  le  sucrés 
lui  valut  d'être  nommé  bibliothécaire  royal  (1737).  Il  visita 
alors  l'Europe  pendant  plusieurs  années,  devint  (1751) 
précepteur  du  prince  royal,  deimis  Gustave  III,  et  histo- 
riographe du  royaume '(1755):  mais  la  hardiesse  de  sos 
satires  lui  lit  perdre  uno  partie  de  ses  fonctions,  qui  ne 
lui  furent  restituées  qu'eu  1761:  il  fut  ensuite  conseiller 
do  chancellerie  ot  conseiller  aulique  (1763).  Esprit  curieux 
et  presque  universel,  il  a  eu  le  mérite  d'assouplir  et  de 
(ixer  la  langue  littéraire.  Il  a  laissé  un  très  grand  uombro 
d'ouvrages  ot  de  pièces  en  vers  et  en  prose,  parmi  les- 
quels on  peut  citer  :  uno  Histoire  du  roijaumc  de  Suéde, 
inachevée  (1746-176S);  uno  traduction  des  Considérations 
sur  la  ijrandeur  et  ta  décadence  des  Romains,  do  Montes- 
quieu; uno  iragédio,  llrunehilde;  un  poème  en  quatre 
chants,  intitulé  la  Lilierté  suédoise;  Travaux  hitiraircs 
11761-1767).  et  Travaux  poétiques  (178S-1783). 

DALINÈRE  n.  f.  Sorte  do  toile  fine  do  Bretagne. 
DalingkoT,  pays   montagneux   do   l'Inde   anglaise. 

V.   K,\l  IMl'ONG. 

Dalj  ou  DalJA,  comm.  d'Austro-IIougrie  (Hongrie 
[Croatie-SlavonioD,  sur  lo  Danube,  un  peu  ou  aval  du 
coiilluent  de  la  Diavo;  5.600  hab.  Escale  do  la  navigation 
lliiviole  sur  lo  Danube. 

DalKEITH,  ville  d'Ecosse  (Midlothian),  sur  une  butin 
eniouréo  par  deux  petits  tributaires  de  la  Clydo  ;  7.700  hnh. 
Localité  fort  industrielle  imeunerios,  tanneries,  brasse 
ries,  usines  métallurgiques,  filatures  do  laino),  ot  pourvue 
d'un  marché  au.x  grains  fréquenté.  Eglise  gothique  cl 
elKÏteau  féodal,  résidence  dos  Douglas,  puis  du  duc  ao 
Monmouih,  lUs  naturel  do  Charles  II 


DALKEY 


DALMATIE 


DalKEY,  comm.  d'Irlande  (prov.  de  Leinster  [comté 
de  Dubtioj),  à  l'entrée  de  Ja  baie  de  Dublin:  3.200  hab. 
Port  fonirié,  statLoo  baluéaire.  Carrières  de  granit. 

Dalla  Bella  ou  Della  BELLA(Domenico),  com- 
positeur Italien  de  musique  d'église.  11  était  maître  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale  de  Tré\'ise,  au  commencement  du 
XTin'  siècle.  On  connaît  de  lui  deux  messes  et  une  messe 
de  Requiem  a  capella,  trois  messes  à  plusieurs  voix  avec 
orgue,  un  Te  Deum  à  six  voix  en  deux  chœurs,  plusieurs 
psaumes  à  quatre  et  huit  voix,  avec  orgue  on  orchestre, 
et  plusieurs  motets.  Ces  compositions  intéressantes  déno- 
tent un  artiste  distingué. 

DALLiEUS  (Jean),   théologien    protestant.  V.  Daillé. 

DALLAGE  ida-(aj')  n.  m.  Action  de  paver  avec  des  dalles. 
Il  Pavé  en  dalles. 

—  Encycl.  Le  dallage,  qui,  le  plus  généralement,  est 
fait  avec  de  larges  plaques 
rectangulaires  de  granit,  s  em- 
ploie principalement  pour  !o 
pavage  des  trottoirs,  portiq  nv  >■ , 
vestibules,  bassins,  citernes. 
cours,  remises,  sous-sols,  cui- 
sines, ateliers,  écuries,  terras- 


À  Uic[>p 


Motif  de  dallagp  de  la  cathé- 
drale de  Sienne. 


ses,  couloirs,  réservoirs,  piscines,  salles  de  bains,  esca- 
liers, latrines,  lavoirs,  mangeoires,  murs  d'appui,  bahuts, 
gargouilles,  appuis  de  — >w,.'jiy^  --w.  t  ;■ 
fenêtre,  etc.  On  fait  ■  'y/^]  1/  '(T:^C^^' 
également    usage     de  '.'.'-  *     ■- 

dalles  en  céramique 
dure ,  de  dalles  d'as- 
phalte, etc.,  que  l'on 
pose  sur  un  bain  de 
mortier  avec  sous-sol 
en  béton;  quelquefois, 
on  remplace   le    béton 

fiar  du  fin  gravier  pi- 
onne avec  soin. 

Dall'ârgine 

(Costantino),  musicien 
italien,  né  en  1843,  mort 
à  Milan  en  i877,  se  fit 
une  renommée  comme 
compositeur  de  ballets 


Dallage  de  marbre. 


11  improvisa  la  musique  d'une  foule  d'ouvrages  do  ce 
genre.  Il  fut  moins  heureux  au  théâtre.  Après  avoir  fait 
représenter  un  opéra  boutfe  en  trois  actes  :  Due  Orsi,  puis 
une  revue-opéra  :  il  Diavolosnppo,  il  eut  l'idée  de  remettre 
en  musique  le  Barhier  de  Séville  sur  le  texte  môme  qui 
avait  servi  à  Hossini.  L'ouvrage,  représenté  à  Bologne  en 
1868,  n'eut  aucun  succès. 

Dallas,  ville  des  Etats-Unis  (Texas),  sur  la  rivière 
Triniiy  ;  41.645  hab.  Minoteries,  fabriques.  Récolte  et 
commerce  de  froment,  de  coton,  de  maïs;  bois  de  con- 
struction. Ch.-l.  du  comté  de  Dallas,  peuplé  de  67.000  hab. 

Dallas  (Robert-Charles),  littérateur  anglais,  né  à  la 
Jamaïque  en  1754,  mon  en  1824.  Il  voyagea  en  France,  en 
Amérique,  puis  se  fixa  on  Angletorre.  où  il  publia  des 
ouvrages  divers,  des  romans,  une  Histoire  des  marrons 
(nègres  des  bois  [1803-1804]).  Devenu  l'ami  intime  de  lord 
Byron,  dont  il  avait  deviné  le  génie,  il  écrivit  sur  Tillustro 
poète  un  livre  qui  tit  grand  bruit  :  Itecollections  of  lord 
Bifron,  publié  après  la  mort  de  l'auteur. 

Dallas  (George),  publiciste  anglais,  né  à  Londres 
en  1758,  mort  en  1833.  Il  partit  en  1776  pour  l'Inde,  où  il 
mérita  la  bienveillance  de  lord  Hastings,  et  où  il  acquit 
une  assez  belle  fortune.  II  retourna  en  Angleterre  en  1785 
et  se  fit  connaître  par  de  nombreuses  publications  :  De 
l'état  actual  dt'M  Indes  et  de  In  compai/nle  mxjlaifie  des  Indes 
(1781Ï);  '  ûiis'd'-rntions  sur  la  situation  aduetle,  avec  des 
rernarqufs  sur  la  conduite  de  la  ffuerre  avec  la  France  (1793)  ; 
Lettre  a  air  Guillaume  Pulteney  sur  le  commerce  entre  l'Inde 
et  l'EiLf-oftP  (1802);  etc. 

Dalla WAY  (James),  érudit  et  écrivain  anglais,  no  à 
Bristol  en  i763.  mort  en  1834.  Il  remplit  diverses  fonctions 
ecclésiasiiqucs,  entre  autres  celle  de  chapelain  à  l'ambas- 
sade de  CoDStaniinopto,  et  publia  plusieurs  ouvrages  qui 
attestent  son  érudition  on  matière  d'archéologie  et  d'art. 
Ses  principaux  sont  :  Iteclicrchei  sur  l'orit/ine  et  les  pro- 
grès du  blason  en  Angleterre  {nn2)  ;  Constant inople  ancen 
et  modeme'y  1 797);  A  uecdotcs  sur  les  arts  en  A  nfjletcrre  (  1 800). 

D^kUUE  n.  f.  Constr,  Pierre  taillée  jicu  épaisse,  dont  on 
pavu  certaines  salles,  et  cortaiacs  voies  publiques  réser- 
vées aux  piétons. 

—  Arg.  Gorge,  gosier,  (i  S'arroser,  Se  rincer  la  dalle, 
Boire,  it  Pièce  do  r»  francs. 

—  Archéol.  Oalle  tu/nittaire  ou  funArnire,  Dalle  posée  au 
ras  du  sul  ou  sur  la  paroi  d'un  édifice,  et  destinée  tout 
a  la  fois  k  fermer  une  sépulture  et  à,  la  signaler.  (En  gé- 
fférali  elle  portu  une  ùpitapbe  ou  une  ofligio  gravée.) 

—  Art  culin.  Lar{.'e  rraiiche  d'un  gros  poisson  :  Une 
DALLB  de  saumon,  de  t/ujn.  ji  On  'lit  aussi  dabmî. 

—  Géol.  Dali-:  nacrée.  Nom  donné  par  ïhurmann  â  une 
assise  bathonienne,  formée  d'un  calcaire  en  pla<(uettes 
renfermant  do  grandes  huîtres  à  reflots  nacrés.  (I^aflallc 
nacré«  établit  un  passage  presque  insensible  entre  le  ba- 
ib'darâa  et  It  CiilT'A'iUû,  auificft  cWrtiiius  a'uftmrs  Tout  rat- 


tachée.  De  Lapparent  la  place  à  la  partie  tout  à  fait 

supérieure  de  1  étage  bathonien.  Cette  formation,  qui  se 

présente  à  Dôle  et  à  Champlitte 

avec  35  et  40  mètres  d'épaisseur, 

contient  waldheimia  dtgona,  eu- 

dasia  cai-dium,  eckinobrissus  clu- 

nicularis.) 

—  Mar.  Planche  creusée  ou 
juraellée  et  destinée  à  conduire 
l'eau  ou  à  recevoir  les  manches 
des  pompes,  il  Conduit  ménagé 
en  abord  pour  l'écoulement  des 
eaux.  (I  Petite  ange  servant, 
dans  les  brûlots,  à  contenir  la 
poudre  d'indammation  des  arti- 
fices. 

—  Tochn.  Bassin  de  cuivre, 
muni  d'un  tuyau  à  l'aide  duquel 
le  sucre  passe  de  la  chaudière 
à  clarifier  dans  la  chaudière  à 
cuire,  il  Gouttière  de  fer  où  arri- 
vent les  barres  dans  une  tréfile- 
rie,  après  avoir  été  travaillées 
sous  le  martinet,  n  Pierre  à  ai- 
guiser les  faux.  (  Syn.  dail  et 
DAiLLK.)  Il  Bassin  de  zinc  ou 
d'autre  métal,  situé  à  la  partie 
supérieure  des  édifices,  pour  re- 
cevoir les  eaux  de  pluie  et  les 
déverser  dans  des  tuyaux  de 
descente. 

—  Encycl.  Constr.  Les  maté- 
riaux le  plus  généralement  em- 
ployés pour  la  fabrication  des 
dalles  sont   les    granits   do  di- 


Dalle  tiimiilaire  dft  Bou- 
chard de   Montmorency 
(église  de  Mapny- les- Ha- 
meaux). 


orses  natures  et  variétés,  les  marbres,  les  schif^tes  ardoi- 
siors,  les  produits  céramiques  durs,  les  laves,  le  ciment  ; 
on  fait  également  usage  de  produits  métalliques  moulés, 
comme  les  fontes,  de  produits  vitrifiés  et  coulés  {ces  deux 
sortes  de  dalles  sont  striées  de  manière  à  éviter  le  glisse- 
ment lorsqu'on  passe  dessus.) 

Dalle  ^Vladimir  Ivanoviich),  écrivain  russe,  connu 
également  sous  le  pseudonyme  de  Cosaque  Lon- 
gaustri,  né  en  1802,  mort  en  1860,  médecin  en  chef  de 
l'hôpital  militaire  de  Saint-Pétersbourg.  On  lui  doit: 
Phi/siologie  du  peuple,  recueil  de  récits  remarquables  par 
leurs  observations  naturalistes,  et  le  grand  Dictionnaire 
de  la  langue  russe,  devenu  fameux. 

Dallemagne  (Claude,  baron),  général  de  la  Révolu- 
tion, né  à  Périeux  (Ain)  en  1754,  "3ort  en  1813.  Il  fit  les 
guerres  d'Améri(juo,  prit  part  à  la  campagne  d'Italie,  dé- 
cidant du  succès  des  batailles  de  Lodi.  de  Lonato,  de  Cas- 
tiglione  et  de  Roveredo.  Général  de  division  en  1797, 
commandant  de  l'armée  de  Rome  Tannée  suivante,  il  fut 
envoyé  ensuite  en  Allemagne.  Il  avait  pris  sa  retraite, 
lorsqu'il  combattit  en  Flandre  on  180J,  lors  de  l'mvasion 
de  lord  Chaiham. 

daller  (da-lé)  V.  a.  Garnir  de  dalles,  paver  avec  des 
dalles,  il  Servir  de  dallage  à. 

Se  daller,  v.  pr.  Etre  dalle  :  Beaucoup  de  vestibules  sn 
DALLKNT  en  damier. 

Dallery,  nom  d'une  famille  de  facteurs  d'orgues,  dont 
les  membres  les  plus  connus  sont  ;  ChakLks  Dallery,  né  à 
Amiens  vers  1710; —  Tuomas-Charles-Auguste  Dallery, 
fils  du  précédent,  né  à  Amiens  en  1754,  mort  à  Juuy-en- 
Josas  en  1835.  [Il  a]iporta  dans  la  facture  des  orgues  des 
améliorations  intéressantes,  perfectionna  la  harpe  et  le 
clavecin,  et  songea  à  rapplioation  de  l'hélice  à  la  naviga- 
tion à  vapeur.  Fulton  préparait  ses  expériences  sur  la 
Seine,  mais  on  sait  que  son  bateau  était  à  roues.  Dallery 
fit  les  siennes  à  Bercy  dès  le  commencement  de  1803. 
Malheureusement,  ses  premiers  essais  n'ayant  pas  donné 
de  résultats  décisifs,  le  gouvernement  refusa  de  l'encou- 
rager, et  le  pauvre  inventeur,  (]ui  avait  épuisé  ses  res- 
sources, brisa  son  bateau  et  déchira  son  brevet.  Dix  ans 
après  sa  mort,  un  rapport  présenté  à  l'Académie  des 
sciences  (17  mars  1845)  rendait  justice  à  Dallery,  en  con- 
statant que  c'est  lui  qui  avait  proposé  l'emploi  de  chau- 
dières à  bouilleurs  tubulaires  verticaux  communiquant 
avec  un  réservoir  à  vapeur,  et  l'emploi  de  l'hélice  immer- 
gée comme  moyen  de  direciion  et  de  propulsion  des  bâ- 
timents à  vapeur.  L'Académie  rendit  un  hommage  pos- 
tliimie  à  l'inventeur];  —  Pti  rbf,  Dallery,  né  à  Buiic- 
le-Sec  (Pas-de-Calais)  en  1735,  neveu  de  Charles,  et  qui 
fut  son  élève  et  son  collaborateur.  [Son  premier  ouvrage 
personnel  fut  l'orgue  des  missionnaires  de  Saint-Lazare,  à 
Paris,  et  il  était  tellement  remarquable,  sous  le  rapport  de 
la  mécanique,  que  le  fameux  facteur  Clicquot  forma  avec 
Dallery  une  association.  Us  construisirent  alors  ensemble 
les  orgues  magnifirjues  de  Notre-Dame  et  de  la  Sainte- 
Chapelle  à  Pans,  do  la  chapelle  royale  de  Versailles,  etc.]  ; 
—  Loiiis-Padl  Dallery,  petit-fils'du  précédent,  né  à  Paris 
en  1797,  lequel  obtint  le  titre  de  "  facteur  du  roi  ". 

Dalles,  ville  des  Etats-Unis  (Orégon).  sur  le  fleuve 
côlier  ('olumhia;  4.260  hab.  Commerce.  Pêcheries. 

DalleT,  conim.  du  Puy-de-Dorne,  arr.  et  à  11  k.deCler- 
mnnt  Krrranii,  sur  lAUior;  1.020  hab.  Asphaltes,  bitumes. 

DALLEUR  (da-lcur')  n.  m.  Ouvrier  qui  pose  les  dalles. 

DallinGER  (William  H(>nry),  naturaliste  anglais,  né 
ùDavoiiport  en  1811.  II  étudia  surtout  les  protozoaires. 

DALLINGERIA  (je  —  do  PaUlnger,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de 
proiuzoaires  llageîlates,  famille  dos  monad  dés,  compre- 
nant dos  animalcules  microscopiques  ovales,  de  forme 
persistante,  dont  l'espèce  type  est  la  dalUngeria  Drt/sdali. 

—  Encycl.  Cette  monade,  qui  vit  dans  les  eaux  chargées 
de  matières  animales  en  putréfaction,  est  fixée  aux  corps 
étrangers  par  les  doux  longs  tlagellums  qui  naissent  dos 
côtés  do  son  eorps  pour  so  diriger  en  arrière.  Elle  mesure 
un  quatre-millième  do  millimètre. 

Dallington  (Robert),  voyageur  anglais,  morten  1637. 
n  visita  la  Frani^e  et  l'Italie,  et  publia  doux  ouvrages  cu- 
rieux :  a  Aletftod  for  travel,  shewed  bij  taking  the  view  of 
France  as  il  stodc  in  f59£  (I7iï8),  ot  Survey  of  the  grand" 
duke  of  Tmcany  (1685). 

Dalloz  (Vicior-Aloxis-Désiré),  avocat  ot  homme  poll- 
tiqu4-  Ii-an<;ais,  né  à.  Septmon(;el  (Jura)  en  I79.i,  mort  à 
paris  en  18C9.  Il  so  fit  remarquer  en  plaidant  dans  l'affaire 
àsS^  quatre  sifrgtfntBil^  La  RocliDilW.  AvtTG^t'  à  la  to'MX  tlo 


496 

cassation  en  1826,  élu  en  1837  député  de  Saint-Ciaude 
(Jura),  il  siégea  sur  les  bancs  de  la  majorité  jusqu'en  1848. 
11  entreprit,  avec  son  frère  Armand,  la  publication  du 
hépertoire  de  législation,  de  doctrine  et  de  jurisprudence, 
qui  est,  pour  le  droit  moderne,  ce  que  furent,  pour  le  droit 
ancien,  le  recueil  de  Guyot  et,  pour  le  droit  intermédiaire, 
le  recueil  de  Merlin.  —  Armand  Dalloz,  dit  Dalloz  Jeune, 
frère  du  précédent,  avocat  français,  né  en  1797,  mort  en 
1867.  Outre  sa  participation  aux  ouvrages  de  sou  frère,  il 
publia  un  Dictionnaire  général  et  raisonné  de  jurisprudence. 

Dalloz  (Victor-Edouard),  jurisconsulte  et  homme  po- 
litique Irançais,  fils  de  Viclor-AIexis-Déb.iré  Dalloz,  né  et 
mon  à  Paris  (1826-1886).  Avocat  à  Paris,  il  lut  élu,  en  1852, 
député  du  Jura  et  réélu  à  chatjue  renouvellement  du 
Corps  législatif,  dont  il  fut,  pendant  sept  ans,  l'un  des 
secrétaires.  Il  publia  divers  ouvrages  de  jurisprudence. 

Dalloz  (Paul),  publiciste  français,  frère  du  précédent, 
né  et  mort  à  Paris  (1829-1887).  Il  collabora,  dès  1851,  au 
"  Moniteur  universel  i>,sous  les  auspices  de  son  oncle, 
Panckoucke,  et  devint  propriétaire  et  directeur  de  ce 
journal,  qui  fut,  jusqu'en  1868,  l'organe  officiel  du  gouver- 
nement. (V.  Moniteur  umvërsel.j  II  créa  le  Petit  Moni- 
teur et  la  Petite  Presse. 

Dally  (Eugène),  médecin  et  physiologiste  français, 
né  à  Bruxelles  en  1833,  mort  à  l'Etang-la-Ville  en  1887. 
Il  fut  professeur  à  l'Ecole  d'anthropologie  et  publia,  entre 
autres  ouvrages  :  De  l'état  présent  des  doctr-ines  médicales 
dans  leurs  rapports  avec  la  philosophie  et  les  sciences  {1860); 
Sur  les  races  indigènes  et  sur  l'archéologie  du  Mexique 
(1862)  ;  liecherches  sur  les  mariages  crmsanguiîis  et  les  races 
pures  (1864);  l'Ordre  des  primates  et  le  transformisme  {1S69); 
Dp  la  chevelure  comme  caractéristique  des  races  humaines 
(1876)  ;  Influence  précise  de  la  gymnastique  sur  le  développe- 
ment de  la  poitrine,  des  muscles,  et  de  la  force  de  l  homme 
(1881),  avec  Chassagne. 

Dalmace  (saint),  nommé  aussi  Dalmat  par  les  Grecs, 
né  vers  350,  mort  vers  432.  En  383,  il  prit  l'habit  mona- 
stique avec  son  fils  Fauslus  et  fut  nommé  archimandrite, 
c'est-à-dire  sijpérieur  de  tous  les  monastères  de  Constan- 
tinople.  Défenseur  zélé  de  la  foi  catholique  contre  le  pa- 
triarche hérétique  Nestorius,  il  prit  auprès  de  l'empereur 
Théodose  la  défense  de  saint  Cyrille  d'Alexandrie,  qu'il 
fit  rétablir  sur  son  siège.  —  Fête  le  3  août. 

Dalmace,  prince  romain.  V.  Delmack. 

DALMANIE  (ni)  ou  DALMANIA  n.  f.  Paléont.  Genre  de 
trilobites,  famille  des  calyniénidés,  remarquables  parleur 
région  céphalique  élargie,  à  plèvres  tronquées,  leur  région 
postérieure  comptant  plus  de  onze  segments,  et  à  bords 
entiers.  (On  connaît  plus  de  cent  espèces  de  dalmanles, 
réparties  dans  les  diverses  couches  siluriennes  de  l'hémi- 
splière  boréal,  et  atteignant  leur  maximum  de  développe- 
ment dans  les  supérieures.) 

DALMANNIE  (ma-ni)  ou  DALMANNIA  (ma-ni)  a.  f.  Genre 
d'insectes  diptères  brachycères,  famille  des  conopidés, 
comprenant  des  formes  à  abdomen  aplati,  terminé  par  une 
pointe  cornée.  'Les  dalmannies,  dont  on  connaît  une  di- 
zaine d'espèces  propres  à  l'Europe,  sont  très  voisines  des 
conops.) 

Dalmat  (saint),  v.  Dalmacb. 

Dalmate,  personne  née  en  Dalmatie  ou  qui  habite  ce 
pays.  —  Les  Dalmatks. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habi- 
tants :  Les  mœurs  dalm.\ti;s. 

Dalmatie  (si),  province  austro-hongroise,  relevant 

fiuls  particulièrement  de  la  Cisleithanie.  Elle  forme,  le 
ong  do  l'Adriatique,  une  étroite  bande  de  terre,  bornée 
au  N.  par  la  Croatie,  à  l'E.  par  la  Bosnie,  l'Herzégovine 
et  le  Moiiténé^'ro,  au  S.  et  à  lO,  par  la  mer,  et  se  trouve, 
en  deux  endroits,  percée  d'enclaves  de  l'Herzégovine  tou- 
chant à  la  côte. 

Les  côtes,  d'un  développement  de  560  kilomètres,  offrent 
de  profondes  déchirures  et  devant  elles  s'échelonnent  une 
soixantaine  d'îles.  Les  cours  d'eau  les  plus  importants  sont 
la  KerUa.  laCettina,  la  Narenia;  en  général,  ils  sortent  de 
goufiVes  profonds  ou  de  lits  souterrains  jiour  se  jeter  dans 
la  mer  à  peu  de  distance  de  leur  source  ;  malgré  la  brièveté 
du  parcours,  ils  sont  navigables,  presque  dans  toute  leur 
longueur. 

La  rareté  de  la  végétation  dans  les  montagnes  est  le 
résultat  d'incendies,  conséquences  des  guerres.  Le  reboi- 
sement n'a  pu  se  produire  parce  que  les  jeunes  plants 
d'arbres  sont  constamment  détruits  j)ar  les  troupeaux  affa- 
més. Il  y  a  rarement  de  la  neige.  Les  vents  ordinaires 
sont  le  sirocco  (S.-E.),  le  mistral^N.-O),  et  le  bora(N.-E.)  ; 
les  orages  sont  fréquents. 

Les  Dalmales,  au  nombre  de  527.426,  sont  d'allure  vigou- 
reuse, sèche,  de  taille  élevée.  Ils  fournissent  à  l'Autrichc- 
Hongrie  ses  meilleurs  marins  et  ont  conservé  leurs  mœurs 
et  leurs  costumes  historiques. 

—  Politique.  Les  circonscriptions  politiques  sont  :  Ben- 
kovacz,  Cattaro,  Curzola,  Imoski,  Knin.  Lésina,  Macarsca, 
Metkovicz,  Kaguse,  Sobenico,  Sinj,  Spalato  et  Zara.  La 
capitale  est  Zara. 

La  Diète  dalmate  se  compose  des  archevêque  catholi- 
que et  évêque  orthodoxe  do  Zara,  et  de  41  députés  élus; 
le  pays  envoie  9  députés  au  Parlemont  de  Vienne  ;  un 
article  de  la  loi  constitutionnelle  stipule  son  incorporation 
â  la  Hongrie  et  son  annexion  à  rAiiiricho,  seulement 
après  une  consultation  nationale,  qui  n'a  jamais  eu  lieu. 

La  terre  labourable  ne  représenio  que  lO  p.  100  do  la 
surface;  l'agriculture  et  l'élevage  sont  insuffisants.  Mais 
la  Dalmatie  exporte  du  bon  vin.  de  l'huile  d'olive  et,  en 
grande  quantité,  dos  chrysanihemes,  pour  la  fabrication 
do  poudre  insecticide.  Les  richesses  minières  sont  nulles. 
Le  transit  avec  la  Bosnie  fait  le  principal  objet  du  com- 
merce. Poche  du  thon  et  des  éponges. 

—  Histoire.  Une  ville  nommée  Dalmium  (200  av.  J.-C.) 
laissa  sou  nom  ù  toute  cotte  région,  que  les  Romains  con- 
quirent de  108  à  78  avant  notre  ère.  Au  vit"  siècle,  elle  fut 
envahie  par  les  Slaves;  au  xi",  conquise  par  Venise,  et 
de  1102  à  U05,  par  la  Hongrie,  qui  reste  en  guerre  avec 
Venise  pour  cet  objet  jusqu'en  1120,  où  la  république  est  de 
nouveau  maitrosso  en  Dalmatie.  La  Turquie,  au  xv!"  siècle, 
lui  arrache  quelques  lambeaux,  qu'elle  restitue  en  1699  et 
on  1718.  En  1797,  la  Dalmatie  est  jointe  à  l'Autriche,  en 
1805  à  l'Italie,  en  1809  aux  piovinces  illyrionnes  françaises, 
on  1814  do  nouveau  à  l'Autriche. 

La  tib'miiïa'non  v<3m"titfunB  est  celle  q^ii  a  laissé  lo  plus 


497 

do  traces  dans  l'architecturo,  dans  los  mœurs  et  les  cos- 
tumes, comme  dans  l'âmo  populaire.  I/Autriche  n'a  nu  se 
ci'por  dos  sympathies  parmi  oos  Slaves,  mélangés  a'ôlô- 
monts  italious  et  grecs.  Un  premier  mouvement  national - 
on  faveur  du  rëtablissemont  du  royaume  triunilaire  : 
(Croatie,  Serbie,  Dalmatio,  so  lit  eu  i8-t8  et  recommença 
en  1860.  Kn  18G7,  la  Dalmatio  lut  adjointe  à  l'Autricho. 
L'orage  éclata  on  1869,  lors  do  la  promulgation  do  la  loi 
sur  le  service  militaire  obligatoire  et  prit  les  proportions 
d'une  révolution  à  main  arnToe.  L'Autnolio  dut  proclamtT 
l'oxemplion  et  l'amnistie (1870).  Il  y  eut  un  nouveau  soulè- 
vement en  l88l.Onavudevioiilos  lamilles  dalmatos  commo 
los  Pozza  (^Puzicli)  s'éteindre  par  voie  malthusienne  alin 
do  no  pas  tournir  des  soldats  à  l'Autriche. 

DaLMATIE  (duc  DIv).  V.  SOULT. 

DALMATIQUE  Uik'  —  lat.  dalmattcn  ;  de  Dalmatia,  Dal- 
maiic)  a.  1.  Antin.  Tunique  blanche,  bordée  de  pourpre  et 
à  longues  manches,  importée  do  la  Dalmatie  à  liomo  :  Les 
tmpfrani's  romaiiis  portaie7it  la  dalmatique. 

—  Liturg.  Ornement  d'église,  sorto  de  chasuble  à 
manches,  que  revêtent  les  diacres,  les  sons-diacres  et  les 
év^ipies  lorsqu'ils  officient  à  l'autel  :  Le  pape  Sylvt!stre 
introiini.til  dans  l'Eglise  l'itsar/e  de  la  DAi-MATiyt'K. 

—  Encycl.  Liturg.  Les  Romains  avaient  emprunté  la 
dalmatif/ne  aux  Dalmates,  ainsi  que  son  nom  l'indique,  et 
l'avaient  adoptée,  commo  vètemoni  de  luxe,  ik'-s  le  w  siècle. 


DALMATIE 


DALTON 


Dalmatique  laïque  (Espagne  [époque  de  Charles-Quint]). 

C'est  vers  le  temps  de  saint  Cyprien  qu'elle  devint  un  orne- 
ment liturgique.  Très  ample,  elle  descendait  alors  jusqu'aux 
talons  et  avait  do  courtes  manches,  qui  s'arrêtaient  au 
coude.  Elle  fut  d'abord  réservée  au  souverain  pontifo,  pour 
les  offices  pontificaux.  Mais,  de  bonne  heure,  les  papes  la 
décernèrent  aux  évêques,  comme  une  distinction  et  une 
récompense.  Saint  Sylvestre  en  fit  l'insigno  spécial  des 
diacres  de  l'Eglise  romaine.  Peu  à  peu,  elle  fut  permise 
aux  diacres  et  aux  sous-diacres  dans  toute  la  chrétienté. 
Blanches  d'abord,  les  dalmatiques  sont  maintenant  de  dille- 
rentes  couleurs,  selon  la  liturgie  du  jour.  Celles  que  les 
évêques  revêtent  sous  la  chasuîjle,  pour  célébrer  la  messe 
pontificale,  ont  à  peu  près  conservé  la  forme  antique.  Le 
temps  a  un  peu  modifié  celles  des  diacres  et  dos  sous- 
diacres  :  elles  sont  fendues  do  chaque  côté,  les  manches 
ont  été  ouvertes  et  se  sont  transformées  en  deux  pans 
d'étofi"©,  qui  recouvrent  les  épaules. 

La  dalmatique  est  également  en  usage  dans  l'Eglise 
grecque  :  les  évêques  et  les  diacres  la  portent  comme 
dans  l'Eglise  romaine;  mais,  chez  eux,  elle  se  rapproche 
davantage  de  la  forme  primitive. 

Au  xiv^  siècle,  les  hommes  d'armes  portèrent  souvent 
des  cottes  d'armes  aisées  en  fo.me  de  dalmatiques,  et 
cette  modo  persista  jusque  sous  le  règne  de  I^ouis  XII, 
surtout  on  Italie  et  en  Espagne. 

Dalmatov,  ville  [de  la  Russie  orientale  (  gouv.  do 
Perm),  sur  l'Icet,  affluent  du  Tobol  ;  2.150  hab.  Foires  im- 
portantes. Couvent  fondé  en  iG-l-t. 

Dalmellington,  bourg  d'Ecosse  (comté  d'Ayr),  près 
dul>oon,qui  se  jette  dans  le  golfe  do 
la  Clydo  ;  6.350  hab.  Industrie  coton- 
nièro.  Mines  do  fer  et  de  houille. 

DALOÏDE  (du  gr.  dalos,  tison, 
torche,  et  e((/o5,  aspect)  adj.  Miner. 
Qui  ressemVde  à  un  tison  éteint. 

—  Géol.  Houille  daloide.  Variété 
do  houille  qui  ressemble  à  du  char- 
bon en  partie  brûlé. 

DALOT  [h  —  rad.  dalle)  n.  m. 
Mar.  Trou  à  section  circulaire  ou 
ovale,  destiné  à.  recevoir  un  tuyau 
permettant  l'écoulement  des  eaux. 
(Los  dalots  partent  dos  ponts  et  dô- 
bouchont  à  la  ilottaison  :  le  tuyau 
est  intérieur.)  ii  Dalots  de  rner. 
Grandes  ouvertures  munies  do 
portes,  pratiquées  dans  la  muraille 
du  navire,  à  hauteur  du  pont,  pour 
faciliter  l'écoulement  dos  eaux 
provenant,  à  la  mer,  dos  lames  qui 
embarquent  à  bord,  ii  Ùalot  s'em- 
ploie parfois  dans  le  mémo  sons 
que  dalle  :  Dalot  à  feu,  ou  dallo  dos 
brûlots.  Il  Dans  les  galères  du  xvi" 
au  xvii"  siècle,  los  dalots  s'appe- 
laient ROUJOLKS. 

—  Ponts  et  cliauss.  Petit  canal 
dallé,  servant  à  l'écoulement  dos 
eaux.  (C'est  une  sorte  de  petit  aque- 
duc en  maçonnerie  do  moellons 
pour  les  pieds-droits  et  qui,  au  lieu 
d'avoir  une  voûte,  est  simplomont 
recouvert  d'une  dallo  qui  rei>ose 
sur  ces  pieds-droits.  —  Le  dalot 
est  aussi  muni  d'un  radier;  il  sert 
&  faciliter  l'écoulement  des  eaux  ù  travers  les  remblais 
dos  voios  ferrées  ou  dos  routes.) 

DaloU  (.Iules),  sculpteur  français,  né  à  Paris  on  18;î8. 
relève  d'Abel  de  Pujol,  de  Durot  et  de  Carpeaux,  il  entra 
a  l'Ecolo  dos  beaux-arts  on  18r»:(.  11  débuta  par  uno  Dame 
romaine  jouant  aux  osselets,   statuette   on   pliltro  ^18ÛI). 


Dalot  de  DUT. 


Dalot  (mar.). 

'A.'V'-'Â.'.' *•-?''.!''• 


Dalot  {ponta  et  chauBs.). 


En  1870,  une  Brodeuse,  statue  en  plAtro,  fut  romarquéo. 
Survint  la  Commune.  Dalou,  sous-délégué  ju  Louvre, 
contribua,  do  concert  avec  Barbet  do  Jouy,  à  la  garde 
des  collections.  Obligé,  néanmoins,  do  fuir  lors  de  l'ontréo 
dos  troupes  régulières,  il  essuya  â  Londres  uu  pénible 
exil.  Il  reparut  aux  Salons 
dès  1873.  Ses  principales 
œuvres  sont,  depuis  1873  :  la 
Gardeuse  d'enfants;  Mira- 
beau ri^pondant  à  M.  de  Dreux- 
lirézé.  haut  relief  (  Palais - 
Fiourbon);  le  Triomphe  de 
la  /{''publique,  haut;  reliof; 
le  Triomphe  de  Silène,  ^rand 
groupe  en  plâtre,  évidem- 
ment fait  pour  le  marbre,  et 
qui  a  perdu  à  être  coulé  en 
bronze  (1897)  [au  jarJiu  du 
Luxembourg]  ;  Victor  JXoir, 
au  Père- Lachaise,  bronze 
impressionnant  de  réalité  ; 
Dlanqui ,  au  même  cime- 
tière ;  le  monument  d'Eugène 
Delan-oix  (jardin  du  Luxem- 
bourg); le  monument  de  la 
place  de   la  Nation;  le  bas-  Dalou. 

relief  de  la  statue  de  la  Ré- 
publique (place  de  la  République);  le  Triomphe  de  la  Répu- 
blique (groupe,  place  de  la  Nation,  1899).  La  série  de  ses 
bustes  est  considérable. 

Dalou  est  un  observateur  pittoresque.  D  se  rattache 
directement  à  Carpeaux,  par  certains  côtés  do  son  talent; 
mais  il  relève  des  gracieux  maîtres  du  xviii"  siècle  par  son 
esprit,  son  imprévu  et  le  calcul  de  certains  eflets.  Il  sait, 
d'ailleurs,  concilier  la  puissance  avec  la  fantaisie  ;  dans  le 
bas-relief,  il  montre  une  adresse  savante. 

Dalou,  fut  un  des  promoteurs  du  Salon  des  dissidents, 
ouvert  au  Cliamp-de-Mars,  en  1890. 

DALPADE  ou  DALPADA  n.  m.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptères bétéroptères,  famille  des  pentatomidés,  compre- 
nant des  punaises  à  coloration  vivo,  le  plus  souvent  verte, 
et  dont  on  connaît  près  do  quarante  espèces,  habitant 
ITnde,  la  Malaisie  et  Madagascar.  (Les  dalpades  sont  de 
taille  moyenne  et  se  caractérisent  par  leur  bec  long,  leur 
abdomen  sillonné  en  dessous,  leurs  tibias  dilatés.} 

Dalry,  ville  d'Ecosse  (comté  d'Ayr)  ;  2.700  hab. 
Population  exclusivement  ouvrière,  occupée  surtout  à 
l'exploitation  houillère  et  au  tissage  de  la  laine. 

DALRYMPHÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  turpinie. 

Dalrymple  (sir  James,  vicomte  de  Stair},  homme 
d'Etat  écossais,  né  en  1619,  mort  à  Edimbourg  en  1695. 
Régent  à  l'université  do  Glasgow  (16U-1646),  magistrat 
(1657),  puis  président  de  la  Cour  de  session  (1670),  il  passa 
en  Hollande,  après  l'adoption  du  Test  Ac((1681),  ne  voulant 
pas  répudier  le  covenant  écossais.  Il  occupa  ses  loisirs  à 
la  publication  do  l'ouvrage  qui  a  établi  sa  réputation  de 
juriste  :  Institutioiis  of  the  law  of  Scotland  (1693),  et  qui 
est  un  véritable  code  du  droit  privé  écossais.  Il  donna 
encore  ;  Physioîogia  nova  experimentalis  (1686),  traité  de 
doctrine  aristotélicienne,  et  revint  eu  Angleterre  avec 
Guillaume  d'Orange.  II  redevint  président  do  la  Cour  de 
session  et  fut  créé  vicomte  de  Stair.  Sa  tille,  morto  préma- 
turément en  1669,  est  rhéroïne  du  roman  de  Walter  Scott, 
Lucie  de  Lamermoor,  dans  lequel  Dalrymplo  figure  lui- 
même  sous  le  nom  de  sir  W.  Ashton. 

Dalrymple  (sir  John,  comte  DK  Stair),  avocat  et 
homme  d'Etat  écossais,  fils  du  précédent,  no  en  1018, 
mort  en  1707.  Il  fut  persécuté  après  la  fuite  de  son  pèro 
en  Hollande  (1682),  et,  dénoncé  comme  puritain  parGranam 
do  Claverhouse,  il  fut  emprisonné.  Il  consentit  pourtant 
à  servir  .Jacques  II;  mais,  partisan  zélé  de  Guillaume 
d'Orange,  il  fit  pour  lui,  en  sous  main,  une  propagande  ac- 
tive. Secrétaire  d'Etat  on  1691,  il  conseilla  à  Guillaume  les 
mesures  les  plus  rigoureuses  pour  réduire  l'insurrection 
des  Highlands.  L'abominable  massacre  de  (iloncoe.  où  tout 
le  clan  jacobito  des  Mac  donalds  fut  exterminé,  est  uno  do 
ces  mesures  (1692).  A  l'avènement  de  la  reine  .\nno  (1702), 
il  entra  au  conseil  privé,  fut  créé  comte  do  Stair  en  1703, 
et  demeura  le  principal  conseillt-r  du  gouvernement  dans 
les  affaires  d'Ecosse.  L'acte  d'union  est  en  grande  partie 
son  œuvre.  Stair,  universoUoment  détesté,  a  été  sur- 
nommé \y.ir  Lookhart  u  le  Judas  do  l'Ecosso  ». 

Dalrymple  (John,  second  comte  de  Stair),  général 
et  diplomate  anglais,  né  et  mort  à  Edimbourg  (1673-1747), 
lils  du  précédent.  Odieux  à  ses  parents  parce  qu'il  avait 
accidontollement  tué  son  frère  aîné,  il  fut  envoyé  en  Hol- 
lande auprès  do  son  grand -pèro  Jamos.  A  l'université  do 
Leyde,  il  connut  lo  princo  d'Orange,  ([ui  se  prit  d'amitié 
[lour  lui,  et,  devenu  roi  d'Angleterre,  lo  protégea  active- 
ment. Dalrymplo  fit  la  campagne  do  1692,  servit  dans  les 
guerres  de  Guillaume  IH  en  Flandre,  et,  do  1703  ù  1700, 
so  distingua  sous  Marlborough.  11  se  conduisit  brillam- 
ment ù  Ouiienardo  (170S),  puis  à  Malplaquot,  et  proposa 
alors,  dit  Voltaire,  de  pousser  sur  Paris  avec  sa  cava- 
lerie. Ambassadeur  en 
Pologne  (1709).  il  repre- 
nait ia  campagne  dès 
1710  ot  figurait  aux  siè- 
ges do  Douai  otdo  Bou- 
chain.L'avônementdos 
tories  lo  rendit  à  la 
vi(^  privée.  Il  so  relira 
ù  Edimbourg,  où  il  or- 
ganisa fortement  le 
parti  wliiç.  Il  épousa, 
on  1714,  Kleanor  Prim- 
roso  dans  des  condi- 
tions romancsquos,  qui 
ont  fourni  àwaltor 
Scott  les  éléments  do 
sa  nouvelle  Mj/  aiint 
Marqarct's  mirror, 
George  I",  dès  son  cou- 
rnunoment,  confia  à 
lord  Stair  los  plus  hau- 
tes fonctions.  Ambas- 
sadeur ù  Paris  (i7ir>),  il  éblouit  la  capitale  par  son  faste. 
C'est  lui  qui  révéla  au  Régent  la  conspiration  do  Cellamaro, 
moyonnant  l'expulsion  >iu  IM'étemlant  ;  il  signa  la  triple 
ot  la  quadruple  alliance.   Mais  il  se  compromit  dans  los 


John  Dnlrymphv 


spéculations  de  Law,  et  fut  rappelé  (1720).  La  chute  do 
Walpolo,  contre  lequel  il  avait  mené  une  campagne  dos 
plus  habiles,  le  ramena  aux  affaires.  Il  fut  nommé  feld- 
marcchal  et  gouverneur  de  Minorquo  (1742),  puis  chargé 
du  commandement  on  chef  de  l'armée  envoyée  en  Bavière 
au  début  de  la  guerre  de  la  succession  d'Autriche.  Il  ga- 
gna la  bataille  de  Dottingen,  ot,  blessé  quo  George  II 
n'élit  pas  voulu  accepter  ses  plans  pour  la  suite  do  la  cam- 
pagno,  il  démissionna  et  ne  reprit  plus  de  service  actif. 
Dalrymple  (sir  David,  lord  Hailks),  écrivain  anglais, 
né  à  Edimbourg  on  1726,  mort  en  1792.  Il  entra  dans  la  ma- 
gistrature ot  devint,  eu  1766,  jugo  ù  la  Cour  do  session, 
ot,  on  1770,  jugo  à  la  Cour  criminollo.  Il  fut  un  magistrat 
consciencieux,  mais  il  est  bien  plus  connu  par  ses  rela- 
tions avec  les  principaux  littérateurs  du  temps,  par  ses 
contributions  aux  revues  et  par  ses  ouvrages. 

Dalrymple  (Hamilton  Maggill,  sir  John),  écrivain 
anglais,  né  en  1726,  mort  en  1810.  Il  fut  nommé,  en  1776, 
baron  de  l'Echiquier.  11  a  laissé  un  assez  grand  nombre 
d'ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  Essat/  towards 
a  gênerai  historij  of  feudal  property  in  Great  lirilnin  (1757); 
J/emoirs  of  Great  Britain  and  Ireland  from  the  dissolution 
of  the  last  Parliament  of  Charles  II  until  the  sea  battle  of 
La  Hogue  (1771),  tirés  des  archives  d'Etat  do  Versailles  et 
de  Londres,  dont  la  publication  fit  grand  bruit,  à  cause  des 
révélations  qu'ils  contenaient  sur  la  vénalité  do  quelques 
hommes  d'Etat  anglais  ;  Querics  concerning  the  conduct 
which  Englnnd  should  folloiv  in  foreign  politîcs  in  the  pré- 
sent State  of  Europe  {il  S9)  \  Plan  of  internai  defence  (1794); 
Conséquences  of  tlie  french  invasion  (1798);  etc. 

Dalrymple  (sir  James),  archéologue  anglais,  fils  du 
précédent,  mort  après  1714.  Avocat,  il  devint  un  des 
principaux  clercs  do  la  Cour  de  session  et  fut  créé  baron- 
net en  1698.  Il  a  laissé,  entre  autres  ouvrages  :  Apology 
for  myself  {\S25)  ;  Collections  concerriing  fhe  scottish  his- 
torg  preceding  the  deatk  of  king  David  the  First  (1705). 

Dalrymple  (Alexandre),  hydrographe  anglais,  né  à 
New-Hailes  (Ecosse)  en  1737,  mort  eu  1808.  Au  service 
do  la  Compagnie  des  Indes,  il  parcourut  les  mers  orien- 
tales. Il  croyait  à  l'existence  d'un  continent  austral,  mais 
ses  idées  furent  combattues  par  Cook,  qu'il  ne  cessa  d'atta- 
quer dans  ses  écrits.  Ceux-ci  sont  très  nombreux  et  traitent 
d'une  grande  variété  de  sujets,  mais  surtout  de  questions 
relatives  aux  mers  orientales;  les  principaux  sont  ;  the 
Discove.ries  made  in  the  South  Pacific  Océan  (1768)  ;  an  Histo- 
rical  Collection  of  the  several  voyages  and  aiscoveries  in  the 
South  Pacific  Océan  (1770),  traduit  en  français  par  de  Fré- 
ville  (1774);  a  Collecfion  of  voyages  chiefly  in  the  Southern 
Atlantic  Océan  (1775);  IJernoir  conceniing  the  passages  ta 
and  from  China  (1782);  etc. 

DALRYMPLE(sir  Hew  Whiteford),  général  anglais,  né 
en  1750,  mort  à  Londres  en  1830.  Il  servit  en  Flandre  sous 
le  duc  d'York  (1793), devint  g:ouverneur de  Guernesey  (1796), 
commanda  la  garnison  de  Gibraltar  (1S06)  et  fut  mis,  en  1808, 
à  la  tête  do  l'armée  de  renfort  envoyée  en  Portugal.  Il 
signa  avec  Junot  la  convention  de  Cintra.  Cette  convention 
fut  formellement  désapprouvée  par  lo  gouvernement.  Dal- 
rymple fut  rappelé,  traduit  devant  une  commission  d'en- 
quête qui  le  disculpa.  Mais  il  no  put,  par  la  suite,  obtenir  un 
service  actif.  Il  fut  promu  général,  à  l'ancienneté»  en  1812. 

Dalserf,  bourg  d'Ecosse  (comté  de  Lanark),  sur  la 
Clydo  et  l'Avon  ;  3.000  hab.  Houillère,  sablières. 

DALSIRE  ou  DALSIRA  n.  f.  Genre  d'insectes  hémiptères 
bétéroptères,  famille  des  pentatomidés,  tribu  des  phyllo- 
céphalinés,  comprenant  des  punaises  propres  aux  régions 
chaudes  de  l'ancien  monde,  et  dont  on  connaît  dix  espèces. 
(Les  dalsires  sont  de  taille  moyenne  ;  elles  ont  la  tête 
courte,  carrée,  les  antennes  longues,  le  rostre  court,  le 
corselet  arrondi  sur  ses  bords.) 

Dalston,  ville  d'Angleterre  (Cumberland),  sur  lo 
Caldew  ;  2.000  hab.  Filatures  de  coton,  forges,  et  surtout 
manufactures  d'armes  blanches. 

DaltON  in  Furness,  ville  d'Anglotorro  (Lancashire), 
au  fond  d'un  petit  golfe  de  la  mer  d'Irlande;  13.300  bab. 
Mines  et  exploitations  métallurgiques.  A  6  kilom.,  ruines 
du  prieuré  de  Furness. 

Dalton  (Jean),  physicien  et  chimiste  anglais,  né  à 
Eaglesfield  (Cumberland)  en  1766,  mort  à  Manchester  en 
134 1.  Dès  17S7,  il  commença  ses  travaux  météorologiques, 
qu'il  poursuivit  pendant  sa  vie  entière,  ot  qui  comprennent 
plus  do  200.000  observations.  En  1793,  Dalton  fut  nommé 
professeur  d'histoire  naturelle  au  collège  de  Manchester. 
Il  y  demeura  jusqu'en  1801,  et,  (h^puis  cette  époque,  il  par- 
courut les  principales  villes  do  r,\nglclorre,  enseignant  la 
chimie  et  vulgarisant  partout  les  bellos  recherches  aux- 
quelles il  so  livrait.  En  1817,  il  fut  élu  président  de  la 
Société  philosophique  et  littéraire  de  Manchester.  Bientôt, 
la  Société  royale  do  Londres,  et  plus  lard  l'Institut  do 
France  le  comptèrent  parmi  leurs  membres.  En  1833,  lo 
gouvernement  anglais  lui  allouait  uno  pension. 

Comme  physicien,  il  a  surtout  fait  porter  ses  éludes  sur 
les  fluides  élastiques;  il  détermina  les  tensions  de  la  va- 
peur d'eau  aux  diverses  températures.  Il  publia  uno  excel- 
lente tablo  dos  chaleurs  spécifiques  des  gaz.  On  lui  doit, 
en  outre,  un  niémoiro  sur  les  faits  relatifs  ii  la  vision  des 
couleurs,  et  il  a  fort  bien  décrit  la  maladie  connue  aujour- 
d'hui sous  le  nom  do  dyschrotnatopsie  ou  daltonisme,  ma- 
ladie dont  il  était  atteint.  Commo  cliimisto,  Dalton  api^>orta 
do  nombreux  perfectionnemonis  ù  la  théorie  atomique. 
Selon  lui,  les  corps  composés  seraient  formés  par  l'agglo- 
mération do  parcelles  indivisibles;  mais  il  n'affinno  rien 
sur  les  rapports  do  leurs  poids  et  do  leurs  dimensions. 

Dalton  s'occupa  aussi  de  linguistique;  on  possède  do  lui 
uno  grammaire  anglaise,  citée  commo  un  des  moilleurs 
ouvrages  en  ce  gonro. 

Dalton  fut  un  dos  premiers  ù  aider  Fulton  do  sa  protec- 
tion ot  do  ses  conseils. 

Outre  do  nombreux  mémoires,  Dalton  a  laissé  trois 
traités  importants  :  Mctcoroloqical  observations  aud  essays 
(1793)  ;  Acw  System  ofchemica)  philosophy  (1808-1810). 

Dalton  (loi  dk).  V.  ciiimir. 

Dalton  (Alexandre,  comto),  général  français,  né  A 
Rrives  (Corrèzo)  en  1776,  mort  ù  Vorsaillos  on  ISM».  H 
.servit  successivement  sous  los  ordres  do  Ilocho  dans 
l'expédition  d'Irlande,  do  Murât  en  Italie,  où  il  so  distin- 
gua ù  Marengo,  de  Loclorc  A  Saint-Domingue,  fut  nommé 
colonel  après  la  butaillo  d'Austerlitz,  général  do  brifcrado 

03 


DALTONGANDJ   —  DAMAS 

en  1808,  reçut  une  grave  blessure  à  Smolensk.  Enfermé 
dans  Erfurt  en  1S14,  il  défendit  cette  place  pendant  six 
mois,  et  ramena  sa  garnison  en  France.  Le  gouvernement 
de  la  Restauration  lui  conféra  le  titre  do  «  comte  »  et  le 
grade  de  lieutenant  général. 

DALTONGANDJ.  ville  de  l'Inde  anglaise  (Bengale  [prov. 
de  Tchota-Nagpour]),  sur  le  Koël,  sous-affluent  du  Gange 
par  le  Sône;  7.440  hab. 

DALTONIE  {ni)  n.  f.  Genre  de  mousses,  famille  des 
daltoniées  hookériées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui 
croit  au  bord  des  ruisseaux,  dans  le  nord  de  l'Europe. 

DALTONIEN,  ENNE  (rit-m,  en')  adj.  Qui  est  affecté  du 
daltonisme  :  L'historien  Sismonai  était  daltonien. 

—  Substantiv.  :  Un  daltonien.  Une  daltonienne. 

DALTONISME  (nissm')  n.  m.  Imperfection  de  la  vue,  qui 
consiste  à  confondre  plusieurs  couleurs  entre  elles,  ou 
même  à  n'avoir  aucune  notion  de  certaines  couleurs. 
Il  Daltonisme  dichromatigue.  Affection  des  personnes  qui 
ne  distinguent  que  deux  couleurs,  il  Daltonisme  polychro- 
matigue,  "Affection  de  ceux  q^ui  distinguent  plus  de  deux 
couleurs,  mais  qui  ne  les  distmguent  pas  toutes. 

—  Encycl.  Pathol.  Le  daltonisme  est  uu  trouble  qui 
consiste  à  confondre  entre  elles  certaines  couleurs,  ou 
même  parfois  en  uoe  véritable  cécité  pour  des  couleurs 
déterminées.  Le  pliysicien  anglais  Dalton  a,  le  premier, 
bien  décrit  cette  affection,  dont  il  était  lui-même  atteint. 
Généralement,  le  daltonisme  est  congénital,  parfois  même 
héréditaire  et,  dans  ce  cas,  permanent.  Mais  on  a  cité,  à 
la  suite  de  blessure  de  la  tcie,  de  coups  violents  sur  l'œil, 
de  fatigue  visuelle,  des  cas  de  daltonisme  acquis,  qui, 
eux,  guérissent  facilement.  Les  daltoniens  ne  perçoivent, 
dans  les  cas  les  plus  fréquents,  ni  une  certaine  couleur, 
ni  la  couleur  complémentaire,  le  plus  fréquemment  le 
rouge  et  le  vert.  Aussi  a-t-on  dû  renoncer,  sur  les  chemins 
de  fer,  pour  les  signaux  de  sens  contraire  {par  exemple 
l'Oie  libre  ou  barrée),  à  l'emploi  de  couleurs  complémen- 
taires. Une  circonstance  fortuite  vient  seule  avertir  du 
daltonisme  :  tel  le  cas  de  ce  clergyman,  qui  avait  choisi  un 
drap  écarlate  pour  son  vêtement.  Les  meilleurs  procédés 
pour  reconnaître  le  daltonisme  consistent  à  faire  exami- 
ner des  tableaux  contenant  des  carrés  diversement  colorés, 
ou,  mieux  encore,  à  faire  trier  et  réunir  par  couleur  et  par 
nuance  des  pains  à  cacheter  ou  des  écheveaux  de  laine. 
Le  daltonisme  est  plus  fréquent  chez  l'homme  que  chez  la 
femme.  Suivant  la  couleur  non  perçue,  on  décrit  diverses 
variétés  de  daltonisme  :  l"  achromatopsie,  cécité  complète 
pour  toutes  les  couleurs  ;  2*'  anérythropsie ,  cécité  pour  le 
rouge;  Z*  achloropsie,  cécité  pour  le  vert;  et  4»  acyanop- 
aie,  cécité  pour  le  bleu.  Le  daltonisme  ne  présente  aucune 
gravité  :  il  empêche  l'exercice  de  certaines  professions, 
où  la  distinction  des  couleurs  est  indispensable. 

—  Milit.  Cette  infirmité  n'est  pas  un  cas  de  réforme;  mais 
elle  empêche  ceux  qui  en  sont  atteints  d'être  classés  dans 
le  régiment  des  chemins  de  fer,  ou  comme  pontonniers 
et  télégraphistes,  à  cause  de  la  nécessité  de  distinguer, 
dans  ces  services,  les  signaux  rouges  des  signaux  verts. 

SalT,  fleuve  côticr  de  l'Australie  (Australie  septentr.), 
se  jetant  dans  la  mer  do  Timor  ^baie  d'Anson),  après  un 
cours  de  760  kilom. 

DalT  (César-Denis),  architecte  et  publiciste  français, 
né  à  Verdun  (Meuse)  en  iSli,  mort  à  Paris  en  1894. 
Comme  architecte,  on  lui  doit  la  belle  restauration  de  la 
cathédrale  d'Albi,  mais  il  est  surtout  connu  comme  ar- 
chéologue. Dans  une  suite  de  voyages  à  travers  les  deux 
mondes,  il  recueillit  des  documents  architecturaux  pré- 
cieux, qu'il  a  publiés  soit  dans  la  Revue  de  l'architecture  et 
des  tracaux  publics,  fondée  par  lui  en  1810,  soit  dans 
d'autres  publications,  notamment  :  Motifs  historiques  d'ar- 
chitecture et  de  sculpture  d'ornement,  pour  la  composition 
et  la  décoration  extérieure  des  édifices  (1864-1869);  Motifs 
historiques  d'architecture  et  de  scuïp'ture.  Décorations  ifité- 
rieures  {1S1A-IS15);  Architecture  funéraire  (1873);  Choix  de 
tombeaux  modernes (ISI 9);  Motifs  divers  deserru7'erie{lSS2); 
Des  Iiautes  études  d'architecture  (1SS9).  César  Daly  avait 
été  tm  ardent  phalanstérien. 

Dalyell  ou  DalzelL  (Thomas),  général  écossais, 
né  en  1599,  mort  en  1685.  Il  prit  part,  en  1C28,  à  l'expédi- 
tion de  La  Rochelle,  et,  en  1650,  à  la  bataille  de  Worcester, 
où  il  commandait  l'infanterie  royaliste.  Fait  prisonnier,  il 
s'échappa  et  alla  servir  dans  l'armée  russe  contre  les 
Tatars  et  les  Turcs.  En  1665,  Charles  II  le  rappela  et  le 
mit  à  la  tête  des  troupes  écossaises  :  il  traita  les  Covc- 
nantaires  avec  la  plus  grande  cruauté.  Depuis  la  mort  de 
Charles  I",  il  laissa  constamment  croître  sa  barbe  en  signe 
de  deuil. 

Dalzell  (Andrew),  philologue  écossais,  né  en  1742, 
mort  en  lbû6,  professeur  de  grec  à  l'université  d'Edim- 
boorg.  Eo  1783,  il  contribua  à.  la  fondation  de  la  Hoyal 
Society  of  Edinburyh.  Il  a  laissé  de  nombreux  ouvrages 
pédagogiques. 

DAM  (dan  —  du  lat.  damnum,  punition  qui  entraîne  perte, 
amende,  dommage)  n.  m.  Préjudice,  dommage  :  Faire 
queU/iie  chose  à  son  dam.  (Vieux.) 

—  Théol.  Peine  du  dam,  Châtiment  des  damnés,  ot  qui 
consiste  dans  la  privation  éternelle  du  la  vue  do  Dieu. 

—  Encvcl.  Théol.  V.  esfee. 

DAM  (dam'  —  corrupt.  du  lat.  dominas,  maître)  n.  m. 
Vieux  mot  qui  signifiait  «  soigneur  ■ ,  et  qui  est  entré,  avec 
ce  sens,  dans  un  certain  nombre  de  mots  et  particulière- 
ment de  noms  do  lieux  dépendant  d'une  seigneurie,  ou 
constituant  eux-mêmes  une  seigneurie;  tels  sont  :  viDAMt-, 
DAMmartin,  h\iipi€rre,ctc.  li  On  dit  aussi  dan,  dans,  dkmp, 
Di^NT,  DOM,  DON  ct  D0M8  (cD  bas  latin  domnus), 

VAM'dam')  n.  m.  Vieux  mot  hollandais  qui  signifie  Digue 
pour  retenir  les  eaux,  ct  qui  entre  dans  la  composition 
d'un  grand  nombre  de  noms  do  villes  possédant  des  digues 
de  ce  genre,  comme  .Ama/erDAM,  hottvriihm,  Saaru\:^i, 
SchieDAU,  MonickenuKii. 

DAM  interj.  V.  damb. 

Dam  ou  Damme,  ville  de  Belgique  fprov.  de  la  Flandre 
occi'l.j,  arr.  admin.  et  judic.  de  Bruges,  sur  le  canal  do 
Bruges  à  l'Ecluse;  I.0H5  liab.  Commerce  rlo  bestiaux,  de 
céréales.  Dam  fut  roridéc  au  xii*  sièrio  par  Philippe  d'Al- 
sace, et  re»;ut  une  charte  communalo  comme  les  grandes 
villes  flamandes.  En  1213.  une  flotte  français©  fut  anéantie 
dans  le  port  de  Dam.  Philippe  Auguste  se  vengea  en  brû- 


lant  la  ville,  qui  fut  reconstruite  peu  après.  Dam  a  perdu 
de  son  importance  depuis  que  la  mer  s  est  retirée  ;  tout  le 
coramerce  de  cette  partie  de  la  côte  se  fait  maintenant 
au  port  de  l'Ecluse.  Hôtel  do  ville  (xiv'.s.);  église  Sainte- 
Marie  (XII"  s.).  —  Patrie  du  poëte  flamand  Jacques  van 
Meerlaut  (1235-1300). 

Dam  (Hermann  George),  violoniste  et  compositeur,  né 
et  mort  à  Berlin  (1815-1858),  musicien  de  chambre  à  la 
chapelle  royale  de  Prusse.  Outre  plusieurs  ouvertures,  des 
cantates  et  des  lieder,  on  lui  doit  quatre  opéras  :  la  Fille  du 
pécheur  (1831);  Cola  Rienzi;  la  lionde  du  sabbat  (1842);  et 
les  Marchandises  anglaises  (1S44).  Il  a  écrit  aussi  deux  ora- 
torios :  l'Alléluia  de  la  Création  (1847),  et  die  Gùndflerth. 

DamaGHOS.  Myth.  gr.  Sorte  de  loup-garou.  Changé 
en  loup  pour  avoir  mangé  un  petit  enfant  sacrifié  à  Zeus 
Lycien,  il  reprit  sa  forme  humaine  au  bout  de  dix  ans,  et 
gagna  lo  prix  de  la  lutte  aux  jeux  Olympiques. 

damage  {maj')  n.  m.  Action  de  damer  les  terres  au 
moyeu  de  la  dame  ou  demoiselle. 

DamaGÈTE,  roi  d'Ialysos,  dans  l'île  de  Rhodes,  nui 
vivait  au  vu'  siècle  avant  notre  ère.  Il  épousa  la  fille 
d'Aristomène,  le  héros  mcssénion.  De  cette  union  naquit 
DiaiiToras,  célèbre  par  ses  victoires  aux  jeux  Olympiques, 
et  p^ère  de  Damagète,  autre  vainqueur  aux  jeu.Y. 

DaMAGÈTE  d'Héraclée,  poète  grec  d'époque  in- 
certaine, mais  postérieur  au  ii''  siècle  avant  notre  ère. 
Il  célébra  dans  ses  vers  les  Acliéens  Machatas  et  Chéro- 
nides,  qui  avaient  péri  en  combattant  pour  leur  patrie. 
On  lui  attribue  une  douzaine  d'épigra.Times  de  VAntholoyie. 
Ses  œuvres,  dont  le  grammairien  Démosthène  le  Thrace 
avait  composé  un  choix,  paraissent  avoir  été  souvent 
confondues  avec  celles  de  Méléagre. 

Damahour.  Géûgr.  V.  Damanhour. 

DamALA,  ville  de  Grèce  (Morée  [nomarchie  d'Argollde- 
et-Corinthie,  près  du  golfe  d'Atliènes]  )  ;  450  hab.  Rési- 
dence d'un  évêque  grec;  ruines  et  inscriptions  dans  les 
environs.  Là  s'élevait  l'ancienne  Trézène. 

DAMALIS  {liss)  a.  ni.  Genre  d'insectes  diptères  bracliy- 
cères,  famille  des  asilî- 
dés,  tribu  des  asilinés, 
comprenant  des  mou- 
ches carnassières  à 
tête  large  et  courte,  à 
trompe  saillante  ,  ù 
norvulation  des  ailes 
simple.  (Les  damalis 
forment  le  passage  en- 
tre les  asilidés  et  les 
h_vbotidés;  les  espèces, 
peu  nombreuses,  habi- 
tent la  région  indienne.) 

DAMALISCUS  (skuss) 
n.  m.  Genre  d'antilopes 
voisines  des  bubales, 
dont  elles  différent  par 
la  courbure  de  leurs 
cornes  dirigée  en 
arrière. 

—  Encycl.  Les  da- 
maliscus,  anciennement  appelés  damalis  (ce  mot  s'applique 
à  un  genre  d'insectes),  sont  de  grande  taille  et  se  caracté- 
risent par  leur  robe  brun  chocolat,  varié  de  blanc  ou  de 
noir;  tous  sont  de  grande  taille  ot  habitent  les  régions 
chaudes  de  l'Afrique.  On  en  connaît  cinq  espèces. 

DAMALURATE  n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  de  l'acide  da- 
maluriijue. 

DAMALURIQUE  (W/c'  —  du  gr.  damalos,  veaa,  et  owroï(, 
urine)  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  acide  qui  a  été  retiré  de  l'urine 
de  vache. 

DAMAN  n.  m.  Genre  de  mammifères  proboscidiens, 
famille  des  lamnunguiés,  comprenant  de  petites  formes 
courtes,  ressemblant  à  des  marmottes,  ayant  trois  doigts 
aux  pieds  de  derrière, 
quatre  à  ceux  de  devant, 
tous  garnis  de  petits  sa- 
bots. 

—  E.NCYCL.  La  denti- 
tion des  dajuans  les  rap- 
proche à  la  fois  des 
rongeurs  et  des  pachy- 
dermes. Ces  singuliers 
animaux,  de  la  taille  d'un 
petit  lapin,  habitent 
l'Asie  Mineure  et  l'Afrique.  On  en  connaît  douze  espèces. 
Leur  nom  scientifique  de  hyrax  a  été  remplacé  définiti- 
vement par  celui  de  procaria,  qui  était,  du  reste,  le  plus 
ancien  (1781).  Les  damaus  vivent  par  petites  sociétés  dans 
les  terrains  rocheux  et  accidentés;  ce  sont  des  animaux 
inoffensifs,  herbivores,  qui,  par  leur  genre  de  vie,  présen- 
tent de  grandes  analogies  avec  les  mWmottes. 

Daman,  l'un  des  débris  de  l'empire  portugais  dans 
l'Inde.  Ce  territoire  est  situé  sur  la  cote  de  la  mer  d'Oman, 
à  l'entrée  du  golfe  do  Cambaye,  au  N.  de  Bombay  ;  il  me- 
sure 80  kilom.  carrés,  et  compte  57.000  hab.  Forêts,  cul- 
ture du  riz,  du  froment  et  du  tabac.  —  ]^a  ville  de  Daman, 
ijui  lui  lionne  son  nom,  est  située  à  l'embouchure  d'un 
petit  fleuve,  le  Damànganga  ;  elle  a  été  prise  par  les  Por- 
tugais une  première  fois  en  1531,  puis  définitivement  on 
1558.  Politiquement,  elle  relève  du  gouverneur  de  Goa. 

Daman,  ancienne  désignation  do  la  longue  plaine  qui 
borde,  dans  l'Inde  occidentale,  le  Pendjab  à  TO.,  entre  les 
monts  Soleiman  et  l'Indus.  Le  Daman  mesurait  480  kil.  du 
N.  au  S.,  et  100  kii  d'O.  en  E.  ;  il  s'étendait  au  S.,  jusqu'au 
Sind.  Conquis  en  1819  par  lo  roi  de  Lahoro,  en  1849  p:ir 
les  Anglais,  avec  io  Pendjab,  il  avait  pour  ville  principale 
Dera-IsmaiH-Khan,  sur  l'Indus.  Aujourd'hui,  il  forme  la 
presque  totalité  do  la  province  de  Deradjat. 

Damanhour,  ville  du  Delta  d'Egypte,  chef-lieu  do  la 
province  do  Béhérah ,  avec  une  population  d'environ 
30.000  habitants,  sur  le  chemin  de  fer  uAloxandrie  au  Caire, 
avec  embranchement  sur  Rahmanîyèh  et  Dessouk,  dans 
la  rlirertion  du  N.-E.  Elle  possède  quelques  manufactures 
de  coton;  on  y  célèbre  trois  fols  l'an  une  foire  religieuse, 
sous  l'invocation  du  cheikh  Abou-Klsli.  Elle  s'élève  .sur 
l'emplacement  d'une  très  ancienne  petite  ville  consacrée 
an  dieu  Thot,  ct  appelée  en  conséquence  par  les  indigènes 


Damaliscus. 


( 


498 

Pa-Tehoufî,  par  les  géographes  d'époque  gréco-romaine 
Nennopolis  avec  l'épithète  la  Petite,  pour  la  distinguer 
de  la  célèbre  Hermopolis  au  Saïd.  Elle  devint,  aux  temps 
byzantins,  le  siège  d'un  évéché,  encore  existant  aujourd'hui 
dans  l'Eglise  copte.  Bonaparte  faillit  y  être  pris  en  1798, 
et  il  y  prononf;a  le  mot  fameux  :  "  Il  n'est  pas  écrit  là- 
haut  que  je  doive  être  jamais  le  prisonnier  des  Mame- 
louks ;  prisonnier  des  Anglais,  à  la  bonne  heure  !  » 

DAMAR  n.  m.  Variété  d'arbre  résineux,  provenant  de 
l'archipel  indien  et  qui  donne  une  gomme  estimée,  que 
l'on  appelle  yomme  damar  ou  damarine. 

Damar,  ville  de  l'Arabie  (Yémen  [prov.  do  Sana]), 
prés  dune  petite  rivière;  5.000  hab.  Château  fort;  uni- 
versité pour  la  secte  des  zéites. 

DAMARA  n.  m.  Comm.  Taffetas  à  fleurs  du  genre  des 
armoisins,  qui  se  fabrique  dans  l'Inde.  11  On  écrit  aussi 

DAMARAS. 

DAMARALAND.  V.  SUD-OUEST  AFRICAIN-ALLEMAND. 

DamARAS,  population  du  sud-est  de  l'Afrique,  qui 
occupe  le  territoire  situé  entre  le  lac  M'gami  et  la  mer. 
—  Un  Damara. 

—  Encycl,  Ces  nègres  se  donnent  à  eux-mêmes  le  nom 
d'fjra-ffei'eros.  Ce  sont  des  individus  de  grande  taille,  à 
traits  réguliers,  qui,  d'après  Andcrsson,  -c  pourraient  ser- 
vir de  parfaits  modèles  u.  Ils  forment  une  peuplade  mêlée, 
divisée  en  Da7naras  rouges  et  en  Dumaras  notrs.  La  plu- 
part se  rapprochent  physiquement  des  Zoulous.  Ils  se 
rasent  la  tête  ct  ne  conservent  qu'une  mèche  de  cheveux 
au  sommet  et  une  couronne  au-dessus  des  oreilles.  Leur 
vêtement  se  compose  d'une  courte  cotte  et  d'une  peau  jetée 
sur  une  épaule.  Ils  ne  cultivent  qu'un  peu  de  tabac  et  se 
nourrissent  des  produits  de  leur  chasse  et  de  racines  sau- 
vages. Toute  idée  religieuse  paraît  leur  faire  défaut. 

DAMARCHUS  (kuss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéides 
tétra-pneumones,  famille  des  avicularidés,  comprenant 
des  mygales  malaises,  caractérisées  parla  région  sternale 
à  impressions  nettement  séparées.  (Les  damarchus  ont  les 
mœurs  des  mygales.  L'espèce  type,  le  damarchus  Work- 
mani,  habite  Sumatra.) 

DAMARÈTE  OU  DAMARETION  [ré-ti  —  n.  pr.  de  femme) 
n.  f.  Numism.  Monnaie  frappée  en  Sicile,  vers  480  av.  J.-C. 

—  E>'CYcL.  Les  historiens  rapportent  que  les  damarètes 
furent  frappées  en  l'honneur  de  Damarète,  femme  de 
Gélon,  tyran  de  Syracuse,  avec  le  produit  d'une  couronne 
valant  lOO  talents  d'or,  que  les  Carthaginois  avaient 
oflerte  à  cette  princesse  pour  la  remercier  de  ce  qu'elle 
avait  décidé  son  mari,  leur  vaiiK|ueur,  à  ne  pas  leur 
imposer  des  conditions  trop  onéreuses.  Aucun  exem- 
Iilaire  de  cette  monnaie  n'a  encore  été  trouvé. 

DAMARINE  n.  f.  Gomnie  ou  résine  que  produit  lo  damar. 

DAMARITE  n.  m.  Genre  de  végétaux  fossiles,  de  la 
famille  des  conifères,  qui  présente  quelque  analogie  avec 
les  dammaras.  11  On  écrirait  mieux  dammaritk. 

DAMARU  n.  m.  Tambourin  d'origine  fort  ancienne,  qui 
ressemble  à  un  sablier.  (Les  Chinois 
et  les  Japonais  possèdent  un   instru- 
ment de  forme  analogue.) 

Damas,  ville  de  l'empire  ottoman 
(Turquie  d'.\sie  [Syrie]),  au  pied  du 
versant  oriental  de  l'Anti-Liban,  au 
milieu  d'une  large  vallée  (El-Goutah), 
qui  s'ouvre,  à  1  E.,  sur  le  désert  de 
Syrie.  Le  Nahr-Barada(Crysorrhoas), 
qui  naît  dans  l'Anti-Liban  et  va  se 
jierdro  dans  le  Bahr-el-Atèbe,  lac  salé 
de  la  lisière  du  désert,  traverse  la 
ville,  dont  la  population  est  estimée 
à  plus  de   210.000  hab.   {Damasqnins,  Damaru 

ines.)  L'aspect  de  Damas  est,  de  loin, 

des  plus  agréables,  avec  les  coupoles  et  les  minarets,  les 
jardins,  la  lumière  éclatante;  mais  les  rues,  obscures,  tor- 
tueuses et  sales,  sont  pour  le  voyageur  une  déception.  On 
V  trouve,  cependant,  de  beaux  monuments  :  la  Grande 
^losquée  fia  mosquée  des  Ommiades),  dont  un  minaret, 
Médinct'Ysa,  le  minaret  do  Jésus,  a  80  mètres  de  hauteur, 
et  la  mosquée  de  Senan-Paclia,  richement  décorée.  La  ci- 
tadelle est  de  1219;  deux  portos,  Bab-el-Charki  et  Bab-es- 
Saghir,  sont  do  construction  romaine.  Mais  ce  sont  surtout 
l'industrie  et  le  commerce  qui  donnent  k  Damas  sa  grande 
importance.  Si  les  produits  de  la  célèbre  fabrique  d'armes 
blanches  de  cette  ville  ont  perdu  leur  antique  renommée, 
la  fabrication  des  soieries  et  l'industrie  do  la  sellerie  (néces- 
saire pour  les  caravanes)  sont  encore  florissantes;  Damas, 
de  plus,  fabrique  des  cotonnades,  des  manteaux  en  poils 
de  chèvre,  des  parfums,  des  tapis.  Plus  important  encore 
est  son  commerce.  Tête  de  ligne  des  caravanes  de  Bagdad, 
reliée  avec  le  port  de  Beyrouth  par  un  chemin  de  fer  (de- 
puis 1895)  [146  kil.],  Damas  centralise  tout  le  trafic  entre 
les  ports  de  la  Syrie,  la  Mésopotamie  et  la  Perse. 

Damas  est  une  des  plus  vieilles  cités  de  l'Asie.  Déjà 
florissante  au  temps  de  David,  qui  lutta  victorieusement 
contre  elle,  vantée  par  l'Ecriture,  elle  passa  des  mains 
des  Héljreux  dans  celles  des  Assyriens,  des  successeurs 
d'Alexandre,  puis  des  Romains.  Prise  par  Pompée  en 
G4  avant  J.-C-,  elle  ne  fut  réunie  définitivement  à  1  empire 
que  sous  Trajan,  en  105  après  J.-C.  Les  Arabes  s'en  empa- 
rèrent dès  C35,  et  le  calife  Omar  résida  alternativement  à 
Damas  et  à  La  Mecque.  Siège  du  califat  do  GGO  à  753,  sous 
les  premiers  Abbassides,  elle  fut,  à  l'époque  des  croisades, 
le  théâtre  de  luttes  acharnées;  en  1148,  les  croisés,  com- 
mandés par  Louis  VII  de  France  et  l'empereur  allemand 
Conrad,  l'assiègent  en  vain.  En  1401,  ce  sont  les  Mongols 
do  Timour-Leok  qui  la  saccagent.  En  1561,  Sélim  I"  1  en- 
leva aux  mamelucks  d'P'gypte  ;  et,  depuis,  Damas  est  de- 
meurée —  .sauf  durant  l'éphémère  domination  égyptientie 
do  1832  à  1840,  sous  Méhémet-AH  —  le  siège  d'un  gouver- 
nement ottoman.  Le  dernier  événement  dont  cette  ville 
fut  le  témoin  fut  le  terrible  massacre  des  chrétiens  du 
9  juillet  1860. 

—  Allds.  LiTTBR.  :  Chemin  de  Damas.  V.  Paul  (saint). 
Damas  (provin'ck  dk)  ou  Syrie  propre,  province  de 

la  Turquie  d'Asie,  sur  la  lisière  occidentale  du  désert  do 
Syrie.  Elleestdiviséecn  trois  districts  qui  sont,  du  N.auS-, 
ceux  de  Ilama,  do  Damas  et  do  l'Haouran,  et  peuplée  d'en- 
viron 1.200.000  hab.  Trois  fleuves  l'arrosent  :  lo  Nahr-el- 
Assy  (Oronto),  le  Nahr-Hasbany  (Jourdain  supérieur)  et  lo 
Nalir-Barada  (lo  fleuve  de  Damas).  Capit.  Damas. 


499 

DAMAS  (ma)  n.  m.  Tiss.  Etoffe  de  soie,  de  laine,  ornéo 
de  dessins,  que  l'on  tirait  do  Damas  (î^yrio),  avant  ([u'on 
sût  la  l'ahru|uor  on  Enropo.  ii  Lin^o  ouvré  pressentant  des 
dessins  analogues  à  ceux  des  ototTos  de  damas  :  Nappe  de 

DAMAS. 

—  Armur.  Lame  de  sabro  forg(^e  avec  un  acier  sp<^cial, 
ot  qu'on  tirait  autrefois  de  Damas  et  du  Lovant,  mais  que, 
depuis  le  conmiouoement  du  xix"  siècle,  on  sait  également 
I"al)ri(juer  en  Kurope. 

—  Bot.  Variété  de  prune  cstim(5e.  n  Variété  de  raisin, 
appelée  aussi  raisin  de  Damas,  il  Nom  vulgaire  do  la  ju- 
lienne dosjardins. 

—  Comm.  Petit  cigare  très  doux  de  La  Havane. 

—  Encycl.  Armur.  Le  damas  était  un  acier  d"uun  nature 
particulière,  qui  vonait  cxclusivomont  de  l'Orient;  on 
rappollo  aussi  acier  damassé,  acier  indien  et  acier  W'ooi;. 

Autrefois,  on  lo  fabriquait  avec  des  morceaux  do  fer 
aftinos  au  bas  foyer,  ipio  l'on  chauffait  dans  dos  creusets 
jusqu'à  demi-fusion,  on  ajoutant  dans  les  creusets  dos 
copeaux  do  bois  et  des  feuilles.  L'acier  obtenu  était  lo 
damas  indien.  Aujourd'hui,  ou  lo  fabrique  au  moyen  do 
tiges  d'acier  do  dureté  différente,  que  l'on  tord  ensemble 
très  inégalement  ;  puis  on  les  soude  eu  augmentant  leur 
torsion  et  on  les  forgo  en  repliant  toutes  ces  tiges  sur 
ollcs-mémes.  Il  ne  reste  plus  qu'à  polir  la  barre  obtenue. 

On  fabrique  souvent  de  faux  damas,  dont  l'apparence  est 
tellement  diffcronto  do  celle  du  vrai,  qu'elle  no  saurait 
tromper  que  des  yeux  tout  à  fait  inexpérimentés.  Ou  l'ob- 
tient on  traçant  à  la  surface  d'objets  d'acier,  avec  un 
corps  gras  et  un  pinceau  ou  un  chiffon,  des  figures  qui 
rappellent  plus  ou  moins  les  moires.  Los  lames  d'acier 
sont  ensuite  trempées  dans  un  acide  qui  n'attacjue  que  les 
points  non  recouverts  par  lo  corps  gras,  puis  lavées  à 
l'eau  ot  enfin  nettoyées  ;  elles  portent  alors  des  traces 
creuses  ot  en  relief  qui  représentent  les  fibres  cristallines 
du  moiré  véritable. 

L'origino  du  damas  semble  être  persane  ;  aujourd'liui, 
c'est  encore  à  Ispahan  que  l'on  fabrique  les  plus  beaux. 
Suivant  la  couleur,  la  tonour  dos  divers  métaux  en  car- 
bures, on  distingue  les  damas  noirs,  fjris,  bilieux,  }-on- 
ceux,  etc.  Un  des  plus  estimés  est  lo  damas  noir  des  an- 
ciennes fabriques  do  Constantinople. 

—  Archéol.  D'une  manière  générale,  on  entendit,  au 
moyen  âge  et  jusqu'au  xvii"  siècle,  par  ouvraffP  de  Damas, 
toute  pièce  de  métal,  de  tissu  ou  de  cuir,  dont  le  champ 
était  couvert  d'ornements  en  relief  uniforme,  valant  par 
l'abaissement  de  ce  champ;  telle  est  la  vraie  signification 

du  mot  DAMASQUINE. 

En  tant  que  tissu,  lo  damas  était  un  drap  de  soie,  à  ra- 
mages, dont  les  dessins,  ton  sur  ton,  sont  satioés,  tandis 
que  le  fond  est  travaillé  à  la  façon  des  taffetas  et  a  un 
léger  relief.  Ou  doit  faire  rentrer  les  damas  multicolores 
dans  la  catégorie  des  lampas  ou  damasquins,  et  les  damas 
veloutés  ou  de  Samarkandc  dans  colle  des  velours  ciselés. 
Los  damas  primitifs  étaient  tout  soie,  et  on  appelait 
ca/fards  les  tissus  de  fil,  ou  tramés  de  coton,  de  laine,  etc., 
qui  reproduisaient  les  ornements  des  damas.  Les  motifs 
do  décoration  des  vrais  damas  étaient  des  figures  hu- 
maines ou  des  animaux.  Les  fabriques  do  Lncciues  et 
autres  villes  d'Italie  ne  tardèrent  pas,  après  les  dernières 
croisades,  à  imiter  ces  précieuses  étofi'es  qui,  dès  le 
xii"  siècle,  passaient  couramment  pour  surpasser  les  jdus 
belles  soieries  de  la  Perse  et  de  l'Inde.  Quant  au  linge 
damassé,  le  plus  fameux  vint  longtemps  de  Venise  qui  en 
garda  la  réputation  jusqu'à  la  fin  du  xvi»  siècle.  On  com- 
mença alors  d'en  fabriquer  en  France,  notamment  on 
Champagne,  etc. 

—  Tiss.  Le  damas  de  soie  est  un  façonné  à  chaîne  et 
trame  de  mémo  couleur,  mais  dont  renchevétromeut  en 
armures  différentes  consiituc  le  dessin. 

Le  damas  de  laine  a  une  chaîne  et  une  trame  en  laino 
simple.  On  tisse  cette  étoffe  en  écru,  en  fils  rectilignes, 
ot  on  ne  lui  fait  subir  l'opération  do  la  teinture  (|u'après 
tissage.  Les  dessins  du  damas  de  laine  sont,  ie  jjIus  sou- 
vent, des  ramages  de  grandes  dimensions.  Le  damas  <lo 
soie  et  le  damas  do  laino  trouvent  principalement  leur 
emploi  dans  l'ameublement;  cependant,  le  premier  est  aussi 
employé  dans  les  ornements  d'église. 

Damas,  uno  des  plus  anciennes  et  illustres  familles  du 
Forez,  remontant  à  Fiziran  Damas,  ou  do  Damas,  cheva- 
lier, soigneur  de  Gousan  on  Forez,  qui  apparaît  dans  des 
textes  de  la  seconde  moitié  du  xi*  siècle.  La  branche  aînée 
s'éteignit  en  la  personne  de  Gdy  Damas,  cinquième  du 
nom,  qui  mourut  sans  postérité,  en  142:î.  8a  sicur,  Alix 
Damas-C'ousan,  mariée  à  Eustacho  do  Lévis,  devint  son 
héritière,  après  un  procès  contre  Antoinette  Damas  do 
Couzan,  dame  do  Chauvigny,  sa  tante.  Do  la  brancho  aînée 
sortirent  les  branches  de  Coulanges,d'Aubière,  de  Marcilly. 

Damas  d*Antigny  (.Josoph-François-Louis-Cliarles- 
César,  duc  dic),  né  et  mort  à  Paris  (1758-1829).  II  était 
sous-lieutenant  au  régiment  du  roi -infanterie  en  1771, 
capitaine  eu  1778.  Aido  de  camp  do  Rochambeau  en  1780, 
il  fit  avec  lui  les  campagnes  d'Amérique.  Chargé  par  le 
marfjuis  do  Houille  do  favoriser,  à  la  tète  de  ses  dragons, 
la  fuito  do  Louis  XVI,  il  fut  arrêté  à  Varennes,  avec  le 
roi,  lo  21  juin  1791.  Il  émigra.  A  la  Restauration,  il  fut 
nommé  eommandant  do  la  garde  nationale  à  cheval  de 
Paris.  En  1x25,  il  fut  nommé  duc  et  pair. 

Damas  d'Antigny  (Joseph-Elisaboth-Rogcr.  comte 
Diî),  frère  du  précédent,  né  à  Paris  on  17G5,  mort  à  Cirey 
(Côte-d'Or)  en  1823.  Il  outra  en  I77ît,  comme  sous-lioute- 
nant,  dans  lo  régiment  du  roi.  En  1787,  il  partit  pour  la 
Tartarie  où,  sous  les  ordres  du  prince  PotcmUin,  puis  du 
prince  de  Nassau-Siegen,  il  comoatlit  les  Turcs  sur  terre 
et  sur  mer,  jusqu'en  1789.  Catherine  lui  offrit  uno  épéo 
incrustée  d'or  et  lo  commandement  d'une  colonne  do  gre- 
nadiers. Il  reçut,  par  la  suite,  le  grade  do  général  dans  les 
armées  russes.  Il  servit  ensuite  dans  l'armée  do  Condé. 
A  la  Restauration,  il  fut  élu  député  do  la  Ilauto-Marno 
et  do  la  Côte-d'Or,  et  reçut,  en  181C,  le  commandement  do 
la  l'J"  division  militaire. 

Damas  (Anno-IIyacinthe-Maxonco,  baron  Diîl,  né  à  Paris 
on  178.'),  mort  en  1862.  Appartenait  à  uno  famille  bourgui- 

F nonne,  Emmoné  par  ses  parents  émigrés,  il  fut  élevé  à 
Ecolo  d'artillorio  do  Saint-Pétersbourg.  Il  assista  comme 
lieutenant  de  la  garde  impériale  russe  à  la  bataille  d'Aus- 
torlitz,  et  fut  blessé  à  la  Moskova.  Il  se  distingua  à  Leip- 
zig, &  Brirtnne,  sous  les  murs  de  Paris.  A  la  Restauration, 
il  fut  nommé  lieutenant  général;  de  1810  à  1822,  il  com- 
manda la  H"  division  miliiairo.  Ministre  de  la  guerre  (iii  I82;i, 
il  devint  unnistro  dos  affaires  étrangères  on  182-1.  En  182H, 


il  devint  gouverneur  du  jeune  duc  do  Bordeaux  et,  on  1830, 
ie  suivit  dans  son  exil.  Il  lut  alors  mis  à  la  retraite.  Il 
revint  en  France  quand  l'éducation  du  prince  fut  terminée, 
et  vi'cut  éloigné  dos  affaires. 

Damas  (François-Etienne),  général  français,  né  à 
Pans  en  1761,  mort  en  1828.  Général  do  brigade  en  1793, 
il  se  distingua  au  siège  de  Mayence,  força  le  passage  du 
Kliin  à  Neuwiod  en  1796,  et  suivit  Klébor  en  Egypte  (1798). 
Damas  prit  une  large  ot  glorieuse  part  à  tous  les  succès 
do  cette  expédition.  Après  la  mort  do  Klébor  et  la  défaite 
do  Menou  à  Aboukir  (1801),  Damas  et  Reynier  furent  ac- 
cusés par  Menou  d'avoir  causé  co  désastre.  Damas  fut 
laissé  cinq  ans  on  non-activité,  puis  enfermé  à  l'Abbaye 
lors  do  l'arrestation  de  Moreau.  Délivré  par  Murât,  gou- 
verneur de  Paris,  il  fut  nommé  commaudaut  militaire  du 
grand-duché  de  Berg,  dont  il  commanda  les  troupes  pen- 
dant la  campagne  do  Russie,  où  il  soutint  larriôre-gardo 
de  l'armée  française.  La  Restauration  lui  confia  des  em- 
plois de  son  grade. 

DamascÈNE  {mass-sèn').  Géogr.  anc.  Personne  néo  à 
Damas,  ou  qui  habitait  cette  ville.  —  /^5  Damascknes.  . 

—  adj.  Mythol,  gr.  Epithète  do  Jupiter,  honoré  à  Damas  : 
Jupiter  Damascènk. 

DamascÈNE  ou  de  Damas  (saint  Jean)  ou  saint  Jean 
Chrysorrhoas.  V.  Jkan. 

DamascÈNE  (Nicolas).  V.  Nicolas  de  Damas. 

DamascÈNE,  ancienne  division  do  la  Cœlésyrie,  qui 
tirait  son  nom  do  Damascus,  sa  capitale. 

Damaschino  (François),  médecin  français,  né  à  Paris 
en  1840,  mort  en  1887.  Il  fut  professeur  do  pathologie  in- 
terne à  la  faculté  de  médecine  do  Paris,  médecin  do  l'hô- 
pital Laënnec  et  membre  de  l'Académie  de  médecine. 
Outre  de  nombreuses  publications  sur  la  pleurésie  puru- 
lente, les  maladies  des  voies  digestives,  il  fit,  en  1884,  avec 
Clado,  la  description  d'un  microbe  en  bâtonnets,  spéci- 
fique de  la  diarrhée  infantile. 

Damascius,  philosophe  grec,  né  à  Damas  vers  l'an 
480  de  J.-C.  Il  étudia  d'abord  à  Alexandrie  sous  Théou  et 
Ammonius,  fils  d'Hormias;  puis  il  se  rendit  à  Athènes,  où 
Zénodote  et  Marinus  lui  apprirent  les  mathématiques  et 
la  philosophie,  et  où  il  fut  formé  à  la  dialectique  par  les 
entretiens  d'Isidore,  auquel  il  succéda.  Justinien  ayant  dé- 
fendu l'enseignement  de  la  philosophie  païenne  (529),  Da- 
mascius se  réfugia,  avec  Simplicius  et  les  derniers  débris 
de  l'école  de  Plotin,  auprès  de  Chosroès,  roi  de  Perse,  qui 
obtint  leur  retour  dans  leur  patrie  en  533  ;  mais  les  écoles 
restèrent  fermées  et  Damascius  est  le  dernier  qui  ait  pro- 
fessé publiquement  la  théologie  païenne.  Comme  philo- 
sophe, il  reste  indépendant  de  Proclus  qui,  pour  les  der- 
niers néo-platoniciens,  était  l'autorité  sui>rème,  et  il  se 
rattache  plutôt  à  Plotin.  Il  est  un  partisan  fanatique  de 
la  théurgie  de  Jamblique.  Les  principaux  ouvrages  de 
Damascius  sont  :  des  Commentaires  sur  divers  dialogues  de 
Platon;  une  Histoire  des  principaux  éclectiques. 

DaMASCOS.  Myth.  gr.  Fils  d'Hermès  et  d'Halimède, 
héros  éponyme  de  la  ville  de  Damascos  ou  Damas,  on  Syrie. 
^Un  autre  personnage  du  même  nom  osa  couper  les  vi- 
gui^s  plantées  par  Dionysos,  qui  l'écorcha  vif. 

DamaSE  I*""  (saint),  pape,  du  commencement  d'oc- 
tobre 36G  au  10  ou  au  14  décembre  384.  Né  en  Portugal, 
il  vint  à  Rome  et  jouit  do  la  confiance  dos  papes  Félix  II 
et  Libère  ;  il  fut  élu  à  la  mort  do  ce  dernier.  Riais  un  parti 
de  mécontents  lui  opposa  l'antipape  Ursicinus  ou  Ursinus. 
Damaso  dut  avoir  recours  à  la  torco  pour  se  maintenir 
contre  son  rival,  qui,  après  avoir  suscité  doux  énioutes 
sanglantes,  fut  exilé  par  l'empereur  Valentinien.  Aussitôt 
affermi  dans  son  pouvoir,  lo  pape  réunît  plusieurs  con- 
ciles. L'un  d'eux,  tenu  en  381,  compta  parmi  ses  membres 
saint  Ambroise,  saint  Epijihano  et  saint  Jérôme.  Damaso 
chargea  "o  dernier  de  réviser  l'ancienno  version  latine  de 
l'Ecriture  sainte  connue  sous  lo  nom  iVIlalique,  et  c'est 
des  travaux  du  saint  docteur  qu'est  sortie  la  Vulgate.  Da- 
maso eut  encore  une  grande  part  dans  la  rédaction  du  ca- 
non des  Ecritures,  publié  plus  tard  par  le  pape  Gôlaso.  La 
pureté  de  ses  mœurs,  attaquée  par  ses  ennemis,  fut  solen- 
nellement proclamée  par  lo  concile  do  381.  L'énergie  do 
ses  convictions  lui  valut  lo  surnom  do  <■  diamant  de  la 
foi  n,  qui  lui  fut  décerné  par  lo  sixième  concile  œcumé- 
nique (381-382),  deuxième  do  Constantinople. 

Très  dévoué  au  culte  des  martyrs,  il  entreprit  d'inté- 
ressants travaux  dans  les  catacombes  et  découvrit  un 
grand  nombre  do  tombeaux  pour  lesquels  il  composa  lui- 
même,  en  vers  latins.de  nombreuses  épitaphos.  Il  avait 
écrit  un  poème  Sur  la  virginité,  qui  est  perdu.  Lo  Liber 
pontificalis  (Livre  des  papes),  qui  lui  avait  été  attribué  au 
moyen  âge,  n'est  pas  de  lui.  (V.  Duchesuo,  Etude  sur  le 
I.ilier  ponlificalis  [1877].)  Plusieurs  do  ses  lettres  ont  été 
conservées.  —  Féto  le  11  décembre. 

Damase  II,  pai)e  du  17  juillet  au  8  aoftt  1048.  Evoque 
do  Brixon,  en  Tyrol,  et  candidat  de  l'empereur  Henri  III,  il 
fut  accueilli  pai*  lo  peuple  romain  :  mais  il  mourut  presque 
aussitôt,  à  Palestrina,  peut-être  empoisonné,  après  un  pou- 
tilicat  de  vingt-trois  jours. 

DamasiCHTHON.  Myth.  gr.  Un  dos  fils  do  Niobé,  qui 
périront  sous  les  Jlèches  d'Apollon. 

Damasiennes  (Inscriptions).  Lorsque  le  pape  Da- 
maso fit  restaurer,  dans  les  catacombes,  les  loinbos  des 
saints  ot  des  martyrs,  il 
composa,  pour  honorer 
leur  mémoire,  dos  épita- 
l)lios  en  vers  latins  qu'il  fit 
graver  sur  des  plaques  do 
marhn^  parmi  habile  calli- 
graphe,  Fiirius  Dionysius 
Philocalus.  Les  caractères 
do  ces  inscriptions,  dils 
damasiens ,  sont  remar- 
(luablcs  par  la  netteté  et 
1  élégance  do  leurs  contours.  Rossi,  dans  les  fouilles  exé- 
cutées au  cimotière  do  Callixte,  u  retrouvé  dos  inscrip- 
tions damasiennes  dans  los  cryptes  dos  papos,  do  suint 
('orneiHe,  do  saint  lùisèbe,  etc. 

Damasippos.  Myth.  gr.  Fils  d'Icarios  et  do  Péribéo, 

et  Irèro  de  Poiiélopo. 

Damasippus  (Licinius),  Romain  du  premier  siècle, 
grand  umulour  d'ohjots  d'art.  Il  se  ruina  ot  allait  se  donner 


BEAnSSIMOMARTYRI 
lANVARlO 

DAMASVSHPISCOP 
FECIT 


Inscription  «InmnKlcniio 
(cryptu  ilo  saint  JuDvler). 


Travail  de  damasqiiinage. 


DAMAS   —   DAMASSERIE 

la  mort  quand  lo  stoïcien  Stortinius  le  convertit  ot  on  fit 
un  adepte  fervent.  Horace  [Sat.  II,  III)  lo  mot  en  scèno 
d'une  manière  assez  ridicule,  on  lui  faisant  exposer  avec 
la  vervo  d'un  hâbleur  la  philosophie  de  son  maître,  qu'il 
comprend  à  peine.  11  cherche  à  prouver  par  beaucoup 
d'exemples  que  tous  les  hommes  sont  fous,  excepté  los  stoï* 
cieus.  Boileau  s'est  inspiré  do  co  modèle  dans  la  Satire  IV, 

DamaSISTRATE,  roi  de  Platées,  aux  temps  héroïques. 
(U  rendit  les  derniers  devoirs  à  Laïos,  tué  par  Œdipe.) 

DAMASONIE(nOn.  f.  Genre  de  plantes  aquatiques, do  la 
famille  des  alismacées,  tribu  dos  ahsmées,  et  comprenant 
environ  six  espèces  d'Europe  et  d'Afrique. 

Damasos.  Myth.  gr.  Troyen  qui  fut  tué  par  Poly- 
pète,  au  siège  de  Troie. 

DAMASQUETTE  {skèt')  n.  f.  Etoffe  de  soie  vénitienne, 
richement  ornementée  et  renommée  au  xvm»  siècle. 

DAMASQUIN  [s/cin)  n.  m.  Poids  en  usage  en  Orient,  et 
appelé  aussi  rottolo.  il  Tissu  de  soie  multicolore,  de  la 
nature  des  lampas   ou   brocatelles,  qui    s'appelait  aussi 

DAMASQUINE  et  CATALODFFIÎ,  et  quï   fut  en   USagO  aux  XVI" 

et  XVII*  siècles. 

DamasQUIN  [skin],  INE,  personne  néo  à  Damas  ou  qui 
liabite  cotte  ville.  —  Les  Damasquins. 

—  Adjectiv.  Qui  se  rapporte  à  cette  ville  ou  à  ses  habi- 
tants. 11  Se  disait  d'une  arme  faite  en  acier  de  Damas  : 
Glaive  damasqdin. 

DAMASQUINAGE  (ski-naf)  n.  m.  Art  ou  action  de  da- 
masquiner, c'est-à-dire  d'incruster  dans  un  objet  de  métal 
des  filets  d'un  autre  métal  qui  suivent  les  contours  do 
dessins  préalablement  gravés  dans  l'objet  à  décorer.  (Le 
damasquinage  est  fréquemment  employé  pour  l'ornemen- 
talion  des  arm_es,  sabres,  fusils,  etc.,  et  aussi  pour  celle  do 
nombreux  objets  d'art.)  il  Résultat  de  cette  opération. 

—  Par  ext.  Ensemble  d'ornements  variés  sur  un  objet 
quelconque. 

—  Damasquinage  héliographique.  Procédé  imaginé  par 
Niepce  au  moj'cn  duquel  on  produit  sur  un  métal  des 
dessins  d'un  autre  métal,  à  l'aide  de  l'action  de  la  lumière 
et  de  la  pile. 

—  Encycl.  Le  damasquinaqe  proprement  dit,  ou  tau- 
chie.  n'a  aucun  rapport  avec  \a.  damasquine  ;  il  consiste  à 
enchâsser  un  fil  de  cui%Te,  d'or  ou  d'argent,  sur  une  surface 
de  fer  ou  d'acier.  Le  dessin,  uno 
fois  arrêté  à  la  pointe  ou  à  l'eau- 
forte,  est  creusé  à  bords  vifs,  de 
telle  façon  que  la  cavité  aille  tou- 
jours en  s'élargissant  vers  lo  fond. 
Le  fil  carré  ou  la  torsade  do  fili- 
grane est  enfoncé  au  moyen  d'un 
ciselot  dans  cette  rigole,  puis 
battu  au  marteau  de  telle  manière 
que  les  bords  s'en  rabaissent  sur 
lui  et  l'enchâssent.  La  pièce  est 
ensuite  terminée  avec  une  lime 
douce  et  polie  à  l'émeri.  On  varie 
cette  méthode  à  l'infini  en  faisant 
les  cavités  d'incrustation  plus  ou  moins  larges.  Les  Arabes, 
les  Persans,  les  Indiens  en  ont  fait  ot  en  font  encore  la 
meilleure  application  à  la  décoration  des  armes.  En  Espa- 
j  1  e.  ou  fabrique  couramment  do  beaux  objets  ainsi  damas- 
quinés. Il  no  faut  pas  confondre  lo  damasquinage  avec 
lazziminia.  V.  ce  mot. 

DAMASQUINE  {skiîi'  —  rad.  Damas)  n.  f.  Archéol.  Modo 
d'ornementation  sur  cuir  ou  métal,  consistant  â  abaisser  lo 
fond  autour  d'ornements  qui  doivent  s'y  détacher  on  relief. 

—  Encycl.  U  ne  faut  pas  confondro  la  damasquinurc 
ou  damasquinage,  qui  est  un  travail  d'incrustation,  avec  la 
damasquine.  Les  travaux  à  la  da- 
masquine sur  métal  s'obtenaient      \\^^ 
on   abaissant   le   fond   a  l'acide,     yj([^ 
puis  en   le  retouchant  au  burin, 
ainsi  qu'en   régularisant   et  avi- 
vant les  contours  des  ornements 
réservés  on  relief.  Un  exemple 
de  travail  à  la  damasquine  est 
fourni  par  le  joli  cor,  en  or,  do 
François  I",  conservé  au  muséo 
du  Louvre. 

DAMASQUINER  (ski-}ié)  v.  a. 
Faire  du  damasquinage  :  Da- 
MASQUiNF.R  uHC  avme.  C'est  sous 
Henri  IV  que  l'art  de  damasqoinkr  fut  importé  en  France. 

DAMASQUINERIB  n.  f.  Syn.  de  damasquinagi-:. 

DAMASQUINEUR  (.'f/k'i)  n.  m.  Celui  qui  damasquine. 

DAMASQUINURE  U.  f.  Syn.  do  DAMASQUINAGli. 

DAMASSADE  [ma-sad')  n.  f.  Etofl"o  damassée,  soie  ot  lU. 

DAMASSÉ  (ma-sè)  n.  m.  Tiss.  Linge  damassé,  c'est-à- 
dire  linge  do  table  agrémenté  do  dessins  comme  les  damas, 
ot  représentant  le  plus  souvent  tlf-:  :'vir'-.  ^  ■  •' -m-  'fs 
personnages  ou  des 
scènes  do  dilTéronts 
genres  qui  se  rappro-  |flî^'ï-£ll 

client  do  la  nature.  Ip'rî\^"<| 

—  Métall.  Syn.  de 

DAMAS. 

—  Encycl. Colingo 
se  fabriquait  exclusi- 
vement jadis  avec 
des  fils  de  lin  ;  mais, 
aujourd'hui,  on  mè- 
hingo  fréqnemmeni 
le  Ini  et  le  coton.  Lo'^ 
Flandres    françaises 

et  belges  produisent  lo  damassé  en  grande  quauiiU!.  Oi 
donne  encore  lo  nom  do  damassé  à  la  toile  ù  malola! 
fabriquée  avec  des  fils  do  lin  et  dont  los  dessins  sont  faits 
avec  des  fils  do  coton.  Lo  juto  ost  aussi  fréqueramout 
employé  pour  ce  genro  do  fabrication. 

DAMASSER  [ina-sè]  V.  a.  Fabriquer  en  donnant  uno 
façon  de  damas,  en  parlant  du  linge  :  Damasskh  une  foile. 
Il  Donner  au  fer,  à  1  acier,  la  façon  du  duinas  :  Damassku 
de  l'acier.  (Y.  PAMAslarmnr.  ].)  il  Façonner,  tresser  des  orne, 
ments  de  vannerie,  semhlables  il  ceux  du  liu^e  damassé. 

Se  damasser,  v.  pr.  Etre  damassé,  être  fait  à  la  façon 
du  damas  :  L'acier  su  damassk  par  l'action  des  acides. 

DAMASSERIE  {ma-te-rt)  a.  f.  Fabrique  do  linge  damass6. 


Travail  de  damasquine. 


On 


DAMASSEUR 


DAME 


DAHASSEUR  {jna-seur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  tra- 
vaille à  la  fabrication  du  damassé. 

DAMASSIN  (ma-sin)  n.  m.  Etoffe  plus  légère  et  moins 
forte  que  le  damas  ordinaire. 

DAMASSDRE  (ma-5ur')  n.  f.  Dessin  du  linge  damassé. 
Il  Travail  subi  par  la  toile  pendant  l'opération  du  tissage, 
pour  obtenir  le  damassé. 

DABIASTER  {ma-stèr')  u.  m.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res pentamères,  famille  des  carabidés,  comprenant  des 
caraoes  de  grande  taille,  très  allongés  et  atténués  eu 
avant,  à  longues  pattes,  et  dont  les  élytres  sont  souvent 
terminés  en^pointes  divergentes. 

—  Encycl.  On  connaît  cinq  ou  six  espèces  de  damasters  ; 
toutes  sont  propres  au  Japon,  vivent  dans  les  forêts,  au 
pied  des  arores,  dans  la  mousse,  et  se  nourrissent  de 
mollusques.  Les  damasters  sont  noirs,  violet  sombre  ou 
métallique  terne;  ils  varient  beaucoup. 

DamaSTÈS  de  Sigée,  historien  grec  (V  s.  av.  J.-C). 
Contemporain  d'Hérodote,  il  fut,  au  rapport  de  Suidas, 
disciple  d'Hellanicos  de  Losbos.  Il  écrivit  une  histoire 
grecque,  des  généaloeies  des  héros  de  la  guerre  de  Troie, 
im  catalogue  ethnographique,  un  traité  Sur  tes  poètes  ci 
les  sophistes.  11  reste  do  lui  quelques  fragments,  réunis 
dans  les  Historicorum  grxcorum  fragmenta  de  C.  Mùlier. 

DamASTÈS.  Myth.  gr.  Nom  du  brigand  surnommé 
Procroiistès  ou  Procuste. 

Damastob.  Myth.  gr.  Un  des  Titans  qui  escaladèrent 
le  ciel.  (,So  trouvant  sans  armes,  il  saisit  un  des  géants 
qu'Athéna  venait  de  pétritier  avec  la  tête  de  Méduse,  et 
le  lança  contre  les  dieux.)  —  Un  des  Troyens  qui  périreut 
sous  les  coups  de  Patrocle. 

DamatrION,  femme  do  Sparte,  célèbre  par  son  pa- 
triotisme. iSon  rils  ayant  pris  la  faite  dans  une  bataille 
li%Tée  par  les  Lacédéiuoniens  aux  Messéniens,  elle  le  tua 
de  ses  propres  mains.) 

DAMATRIS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  haplocarphe. 

DAMAYANTIA  {ina-yan-si  —  de  Damayanti,  n.  raythol.  de 
rindei  n.  f.  lienro  de  mollusques  gastéropodes  pulmoués 
stylomniatophores,  famille  des  limacidés,  comprenant  des 
limaces  malaises,  dont  le  manteau  est  converti  en  sac 
viscéral  placé  eu  avant.  (Les  damayantia  sont  voisines 
des  parmarion  et  des  vitrinoidea;  l'espèce  type,  damayan- 
tia  dilecta,  habite  Bornéo.) 

SaMAZAN,  ch.-l.  de  cant.  de  Lot-et-Garonne,  arrond. 
et  à  22  kilom.  de  Nérac,  sur  le  canal  latéral  à  la  Garonne, 
et  non  loin  du  fleuve;  l.hZZ  hab.  Bastide  ou  ville  régulière 
fondée  en  1265  sous  le  nom  de  Castel-Comtal.  —  Le  canton 
a  11  comm.  et  7.779  hab. 

Dambagh,  petite  ville  d'Alsace-Lorraine,  cercle  de 
Schlestadt,  située  au  pied  des  Vosges;  2.820  hab.  La  plus 
importante  région  viticole  de  la  Basse-Alsace.  Dambach 
fut  conquise  et  annexée  à  ses  possessions  par  l'évéque  de 
Strasbourg,  Berthold  de  Teck,  en  1227.  En  1444,  les  Arma- 
gnacs, sous  la  conduite  du  Dauphin  (Louis  XI),  l'assiégè- 
rent, et  le  Dauphin  y  fut  blessé  au  genou  par  une  flèche. 
En  1870,  elle  faisait  jpartie  du  département  du  Bas-Rhin, 
arr.  de  Schlestadt.  Dambach  est  très  curieuse  au  point 
de  vue  archéologique,  ayant  gardé  intacts,  depuis  le 
moyen  âge,  ses  remparts,  ses  fossés,  ses  tours  et  de  très 
nombreuses  maisons  en  bois  sculpté,  à  encorbellements  et 
à  larges  galeries  de  bois. 

DAMBONITE  U.  f.  Chim.  V.  inosite. 

Damborszitz  ou  DAMBORSCHUTZ,  bourg  d'Aus- 
tro-Hongrie  (Moravie);  2.000  hab.  Fabrique  de  potasse. 

DAMBOSE  n.  f.  Chim.  V.  inosite. 

Dahbournet  (Louis-Auguste),  chimiste  et  naturaliste 
français,  néet  mortàRouen(1722-179ô).Il  se  livra,  sur  la  bo- 
tanique et  la  chimie,  à  des  expériences  et  à  des  travaux  aux- 
(|uels  ces  deux  sciences  durent  de  précieuses  découvertes. 
J.e  premier,  en  1748,  il  songea  à  acclimater  la  garance  dans 
son  pays,  et  la  cultiva  en  grand  dans  les  plaines  d'Oissel. 
Il  eut  aussi  l'idée  d'employer  les  racines  fraîches  pour  la 
teinture;  il  parvint  à  tixer  solidement  sur  le  fil  de  lin  la 
teinture  rouge  des  Indes.  Mais,  ce  qui  a  surtout  rendu  son 
nom  célèbre,  co  sont  ses  persistantes  reclierches  sur  les 
couleurs  qu'on  peut  tirer  des  végétaux  indigènes  de  France  : 
en  moins  de  six  ans,  il  on  obtint  plus  de  douze  cents  nuan- 
ces solides  sur  laine.  Ces  résultats  sont  consignés  dans  un 
ouvrage  imprimé  aux  frais  de  l'Etat  (1783).  Une  pension  de 
l.OOO  livres  fut  accordée  en  1783  à  Dambourney,  qui  était 
devenu,  en  1761,  secrétaire  do  l'académie  de  Rouen.  C'est  à 
Oissel,  où  il  avait  créé  un  laboratoire,  que  Dambourney  fit 
toutes  SCS  expériences  de  teinture,  aidé  des  conseils  de 
son  ami  Delafollie.  Ses  principaux  écrits  sont  :  lé  Coup  d'œil 
purin,  poème  burlesque  en  patois  normand  (Rouen,  1774)  ; 
Becueil  de  procédés  et  d'expériences  sur  les  teintures  solides 
que  nos  végétaux  indigènes  communiqué!} t  aux  laines  et 
lainages  fl786);  Instruction  sur  la  culture  de  la  garance 
(1788);  Histoire  des  plantes  qui  servent  à  la  teinture  (1792). 

DaMBRAY  (Charles-Henri,  vicomte),  magistrat  et 
homme  politique  français,  né  à  Rouen  en  1760,  mort  à 
Dieppe  en  1829,  devint  avocat  général  d'abord  à  la  Cour 
dos  aides  (i779),  puis  au  parlement  de  Paris  (1788).  Quand 
la  Révolution  survint,  il  se  retira  dans  ses  terres,  n'y  fut 
pas  in(|uiété,  et  vécut  dans  uno  retraite  dont  il  ne  sortit 
qu'un  instant  en  1797,  pour  être  député  do  la  Seine  au 
conseil  des  Cinq-Cents,  Sa  fortune  politique  commença  à 
la  Restauration.  Nommé  par  Louis  XVÏII  chancelier  de 
Franco,  président  do  la  Chambre  des  pairs  et  garde  des 
sceaux,  il  perdit  cette  dernière  charge  après  les  Cent- 
Jours.  mais  conserva  les  deux  premières  jusqu'à  sa  mort. 
Comme  président  de  la  Chambre  des  pairs,  il  dirigea  les 
débats  relatifs  au  procès  du  maréchal  rs'ey.  Il  se  fit  remar- 
(lucr.  sinon  par  sa  supériorité  intellectuelle,  du  moins  par 
1  honn'"-icté  Je  son  caractère  et  la  modération  de  son  esprit. 

Dambrowski  (Samuel),  théologien  luthérien  polonais, 
né  en  Liihuanir;  en  1577,  mort  en  JG25.  Il  étudia  la  théo- 
logie dans  diverses  universités  d'Allemagne,  et  fut  nommé, 
00  1601,  pasteur  do  la  commune  réformée  de  Posen.  Kn 
161S,  \i:n  difficultés  suscitées  dans  cette  ville  aux  dissi- 
doaus  le  forcèrent  à  se  retirer  à  Wilna.  Les  écrivains 
luthériens  du  temps  louent  le  savoir  et  l'éloquonco  de 
Dambrowski.  Son  ïiecueil  de  sermons  (Thorn,  1621)  est  une 
mino  dans  laquelle  ont  longtemps  puisé  les  théologiens 
proieitanis  polonais. 


DAMCKE(Berthold\  musicien  allemand,  né  à  Hanovre 
en  1812,  mort  à  Paris  en  1875.  Il  se  fixa  à  Paris  et  fut 
l'exécuteur  testameniaire  de  Berlioz.  On  connaît  de  cet 
artiste  :  Catherine  de  Heilbronn,  opéra,  représentée  K6- 
nigsberg  en  1845;  Deborah,  oratorio  exécuté  à  Kreuze- 
nach  ;  des  chœurs  pour  le  Faust  de  Gœthe  ;  uue  ouverture 
pour  un  drame  de  Shakspeare  ;  un  oratorio  de  Noël  ;  le 
32*  Psaume;  des  lieder;  des  chœurs  à  quatre  voix  d  hom- 
mes, et  de  nombreuses  compositions  pour  le  piano. 

DAME  (du  lat.  domina,  souveraine  et  maîtresse  de  mai- 
son; d'où  sont  encore  sortis  l'ital.  dojina  et  l'espagn. 
doua)  n.  f.Autref. Femme  d'un  seigneurou  d'un  chevalier; 
femme  noble  possédant  uu  fief:  Ba!  dame,  dit  le  roy  à  la 
royne.  j'aimasse  trop  mieux  que  vous  fussiez  autre  part  qve 
ry.  (Froissart.)  il  Femme  noble  à  laquelle  un  chevalier  con- 
sacrait des  soins  et  faisait  hommage  de  ses  exploits  :  Com- 
battre, Mourir  pour  sa  damk.  Porter  les  couleurs  de  sa  dame. 

—  Par  anal.  Femme  à  laquelle  on  offre  ses  hommages 
et  son  amour  :  Jurer  fidélité  à  sa  dame,  ii  Femme  mariée 
de  certaines  villes  ou  certains  Etats  anciens  :  D'ne  dame 
romaine.  Une  dame  carthaginoise,  il  Titre  honorifique  donné 
aux  femmes  de  distinction  :    Grande  dame.  Haute  dame 

Il  Titre  que  portent  aujourd'hui  toutes  les  femmes  ma- 
riées :  Les  jeunes  filles  n'aspirent  qu'à  devenir  des  damics. 
(Rem.  Ccst  une  incorrection  de  dire  sa  dame  pour  sa  femme. 
On  doit  dire  :  Il  part,  il  vient,  etc.,  avec  sa  femme  et  non 
avec  sa  dame.)  Il  Maîtresse  de  la  maison  :  Les  domestiques 
sont  seuls,  la  dame  est  sortie,  il  Nom  sous  lequel  on  dési- 
gne toutes  les  personnes  du  sexe  féminin  : 

Rien  ne  pèse  tant   qu'un  secret; 
Le  porter  loin  est  difficile  aux  dames.  La  Fontaine. 

—  Fam.  Espèce  do  titre  qu'on  joint  au  nom  de  baptême 
des  femmes  de  la  campagne.  (S'est  dit  à  une  époque  mémo 
où  le  titre  de  ■<  dame  »  était  réserve  aux  femmes  nobles  : 
Dame  Nicole.  Dame  Françoise.) 

—  Par  plaisant.  Femelle  d'un  animal  ;  animal  ou  objet 
inanimé  dont  le  nom  est  du  genre  féminin  ;  personnifica- 
tion, sous  un  nom  féminin,  d'un  être  métaphysique  :  Dame 
fourmi.  Dame  inargot  (la  pie).  Dame  justice. 

—  Agric.  Mettre  en  petites  dames.  Dans  le  département 
de  l'Isère,  Dresser  debout  les  gerbes  qu'on  a  attachées 
avec  un  lien  de  paille,  près  des  têtes,  en  ayant  soin  de 
les  laisser  écartées  du  pied. 

—  Bot.    V.    belle-dame,    bonne-dame,    dame    d'onze 

HEURES,  DAME-HONTEUSE,  DAME-NUE,   CtC. 

—  Entom.  V.  belle-dame. 

—  Fortif.  Nom  donné  à  une  sorte  de  massif  en  maçon- 
Dorie,  légèrement  tronconique,  construit  sur  la  crête  des 
I)atardeaux  établis  dans  les  fossés  d'un  ouvrage,  pour  em- 
pêcher de  pénétrer  dans  celui-ci  en  marchant  sur  cette 
crête.  (La  dame  doit  avoir  un  diamètre  égal  à  l'épaisseur 
du  batardcau  et  d'au  moins  i  mètre  à  1°,50  pour  qu'on 
ne  puisse  pas  la  franchir  en  l'entourant  des  deux  bras.  Sa 
hauteur  est  de  2  mètres  à  2"", 50).  w  Dame  de  mine.  Monceau 
de  terre  resté  debout  au  milieu  de  plusieurs  fourneaux 
qui  ont  sauté  d'un  même  coup. 

—  Hist.  Dames  de  France,  Filles  du  roi  de  France. 
Il  Dames  d'honneur.  Dames  de  la  cour  ou  du  palais.  Pre- 
mières dames  de  la  suite  des  souverainesetdes  princesses 
de  la  cour,  il  Dame  d'atours.  Celle  qui  préside  au  choix  des 
parures  et  des  toilettes  des  princesses.  Ii  Dame  du  lit, 
Celle  qui  assistait  au  coucher  et   au  lever  de  la  reine. 

Il  Dame  de  lingerie.  Celle  qui  préside  à  la  lingerie  dans 
une  maison  royale  ou  priocière.  n  Dame  à  carreau.  Celle 
qui  avait  a  l'église  un  carreau  de  velours. 

—  Hist.  monast.  Titre  que  portaient  les  religieuses  d'ab- 
bayes, et  particulièrement  les  chanoiuesses  :  Les  dames  de 
Chellcs.  Les  DAMES  de  Fonlevrault.  \\  Aujourd'hui,  ce  titre  se 
donne  aux  religieuses  engéncral  : /.es  dames  rf"  Sacré-Cœur. 

Il  Darnes  de  c/urur.  Nom  donné  aux  religieuses  qui  ont  place 
dans  le  chœur,  par  opposition  aux  novices  et  aux  sœurs 
converses,  qui  siègent  dans  les  bas  côtés,  ii  Pauvre  dame, 
Nom  donné  aux  clarîsses  ou  religieuses  de  Sainte-Claire. 

—  Ichtyol.  Nom  vulgaire  de  la  sciène  ombre. 

—  Jeux.  Nom  de  la  seconde  figure  des  cartes  françaises, 
qui  représente  une  femme  :  Brelan  de  dames.  La  dame  de 
cœur  se  nomme  Judith,  la  dame  de  carreau  Itachel,  la  dame 
de  pique  Pal- 
las,  et  la  dame 
de  trèfle  Ar- 
gine.  (On  dît 
aussi,  quelquo- 

fois,     REINE, 


i  quatre  t 


parce  que  tou- 
tes ces  figures 
portent  uno 
couronne.)  — 
Fam.  Cultiver, 
Courtiser,  Taquiner  la  dame  de  pique.  Aimer  les  cartes,  le 
jeu.  Il  Aux  échecs.  Seconde  grande  pièce  du  jeu.  (On  l'ap- 
pelle aussi  reine,  parce  qu'elle  représentait  primitivement 
une  reine  :  Fou  de  la  dame,  Cavalier  de  la  dame.  Tour  de 
la  dame.)  Il  Chacune  des  cases  alternativement  blanches  et 
noires  qui  forment  la  première  rangée  du  côté  de  chaque 
joueur.  —  Mener  tai  pion  à  dame.  Se  dit  du  joueur  qui  con- 
duit un  de  ses  pions  sur  une  de  ces  cases,  dans  le  jeu  de  son 
adversaire,  il  Au  trictrac.  Nom  des  disques  dont  on  se  sert 
pour  jouer,  et  que  l'on  appelle  aussi  tables.  —  Dame  décou- 
verte, Dame  placée  seule  sur  uno  flèche.  —  Dame  couverte, 
Dame  qui  en  porte  une  seconde.  —  Dames  accouplées,  Dames 
placées  l'une  sur  l'autre.  —Dame  aventurée.  Dame  qu'on 
avance  toute  seule,  et  qu'on  ne  pense  pas  pouvoir  couvrir 
promptement.  —  Dame  passée,  Dame  qui  ne  peut  plus  ser- 
vir à  faire  le  plein,  parce  qu'elle  so  trouve  au  dcUi  des 
flèches  vides,  et  aussi ,  au  jan  de  retour  et  au  petit  jau,  Dame 
qui  pont  passer  dans  les  tables  do  l'adversaire.  —  Dame 
.^wnuinéraire.  Se  dit  de  la  troisième  dame  placée  sur  une 
case  déjà  faite.  —  iJamc  touchée,  darne  jouée.  Règle  d'après 
lacjuelle  le  joueur  qui  a  mis  la  main  sur  une  dame  est 
obligé  de  la  jouer,  si,  en  la  touchant,  il  n'a  dit  :  <■  J'adoube.  » 
—  Sortir  les  darnes,  Au  jan  de  retour.  Les  tirer  liors  du 
trictrac.  —  Lever  les  dajnes,  S'en  aller,  remettre  les  dames 
en  piles.  Il  Z^dm*'.?  rabattues,  Sorte  de  jeu  difl'érent  du 
trictrac,  et  qu'on  joue  avec  les  mêmes  pièces,  n  Au  jeu 
dit  jeu  de  dames.  Nom  de  disques  semblables  à  ceux  du 
trictrac,  et  que  l'on  appelle  aussi  pions,  n  Pion  qui  est  ar- 
rivé à  la  dernière  ligne  du  damier,  c'est-à-diro  à  la  pre- 
mière do  l'adversaire.  i|  Anjou  de  ligues,  Coiirse  pour  lus 
^/anjc5.  Première  course,  qui  necon«ourt  pas  au  prix.  — Se 
dit  de  même,  à  phi.sieurs  autres  jeux,  pour  exprimer  un 
premier  coup  qui  ne  compte  pas  dans  la  partie. 


500 

—  Mar.  Appareil  ou  instrument  destiné  à  servir  do  point 
d'appui  à  l'aviron  pendant  la  nage  et  consistant,  soit  en 
un  évidement  du  bordage,  ordinairement  garni  de  cuivre, 
soit  en  la  réunion  de 
doux  tolets  entre  les- 
quels se  place  l'aviron  ; 
soit  en  un  seul  tolet  por- 
tant une  estrope  dans 
lequel  passe  1  aviron; 
soit  en  unesorte  de  four- 
che faisant  corps  avec 
un  tolet  qui  lui  sert  de 
litige,  et  dans  laf|uelle 
repose  l'aviron,  n  Nom 
donné  aussi  à  un  tam- 


Dames  (mar.). 


pon  de  bois  qui  sert  à  boucher  la  dame  quand  celle-ci  ccn- 
siste  en  un  évidement  du  bordage,  et  lorsque  l'aviron  en 
est  retiré,  il  La  principale  des  bittes  latérales  du  guindeau, 
appelée  aussi  petite-bitte,  ii  Nom  de  deux  chevilles  de  fer 
plantées  sur  1  arrière  d'une  embarcation,  de  chaque  côté 
d'un  grelin,  pour  le  fixer. 

—  Métall.  Petit  mur  incliné  et  ordinairement  recouvert 
d'une  plaque  de  foute  qui  forme  la  partie  antérieure  du 
creuset  d'un  fourneau,  et  par-dessus  lequel  les  laitiers 
s'écoulent  :  La  face  opposée  à  la  dame  se  nomme  rustine 
(Debette.)  n  Plaque  de  fonte  sur  laquelle  s'écoulent  les 
laitiers. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  oiseaux,  tels  que 
l'efl'raio,  la  mésange  à  longue  queue,  le  grèbe  huppé,  la 
pie,  la  hulotte,  le  couroucou,  etc. 

—  P.  et  chauss.  Nom  donné  à  de  petits  cônes  qu'on 
laisse  intacts  dans  les  fouilles,  pour  servir  de  point  de 
repère  dans  le  métrage  des  travaux,  u  Nom  donné  à  des 
digues  pratiquées  de  distance  en  distance  dans  les  canaux 
que  l'on  creuse,  pour  se  réserver  de  l'eau  et  protéger  les 
ouvriers  contre  les  submersions. 

—  Relig.  Notre-Dame,  Titre  de  la  Vierge  Marie  :  Fêtes 
de  Notre-Dame.  Office  de  Notre-Dame.  Notee-Dame  de 
Don-Secows.  Il  Nom  dos  églises  qui  lui  sont  dédiées  : 
Notre-Dame  de  Pa7'is.  Notri>Damb  de  Lorette. 

—  Superst.  Dames  blanches.  Nom  d'êtres  surnaturels 
que  les  Allemands  et  les  Ecossais  croyaient  attachés  à.  la 
destinée  de  certaines  familles. 

—  Techn.  Espèce  de  pilon.  V.  demoiselle,  hie. 

—  Loc.  div.  :  Dame  de  compagnie,  Femme  qu'une  dame 
ou  un  homme  âgé  prennent  chez  eux,  moyennant  rétri- 
bution, pour  se  créer  une  société,  ou  pour  faire  les  hon- 
neurs de  leur  maison,  il  Dame  de  comptoir,  Personne  char- 
gée de  la  caisse  et  de  la  vente  dans  certaines  maisons  de 
commerce.  Il  Dame  de  lettres.  Femme  écrivain.  (On  dit  plue, 
ordinairement  ficmme  de  lettres.)  ii  Dame  de  charité. 
Femme  faisant  partie  d'une  association  de  bienfaisance 
et  désignée  pour  recueillir  les  aumônes  destinées  aux 
familles  nécessiteuses.  (On  disait  autrefois  Dame  de  pa- 
roisse.) Il  Lkime  patronnesse,  Femme  qui  soutient  de  son 
nom,  de  son  action  et  parfois  aussi  de  ses  deniers  une 
œuvre  de  bienfaisance  :  Les  dames  patronnesses  de  la 
crèche,  il  Dames  de  la  halle.  Nom  sous  lequel  on  désigne 
la  corporation  des  marchandes  de  la  halle,  il  Dame  ga- 
lante. Femme  légère,  de  mœurs  équivoques,  ii  Faire  la 
dame,  la  grande  dame,  So  donner  des  airs  d'importance; 
affecter  des  manières  de  femme  de  haut  rang.  (On  dit 
dans  le  même  sens,  en  parlant  des  petites  filles  :  Jouer  à 
la  dame,  à  la  grande  darne.) 

—  Prov.  anc.  :  Vides  chambres  font  dames  folles,  Le  be- 
soin, la  gêne  au  logis  font  commettre  aux  femmes  ries 
folies,  des  fautes. 

—  Adjectiv.  Astrol.  Se  disait  de  chacune  des  planètes 
dominantes  dont  le  nom  est  féminin. 

—  Encycl.  Mœurs  et  coût.  Au  xvr  siècle,  le  titre  do 
dame  était  donné  aux  femmes  de  haut  rang,  et  à  celles 
de  la  plus  basse  condition,  tandis  que  celles  de  la  classe 
moyenne  étaient  appelées  demoiselles.  Nous  voyons  ainsi 
(juc  la  femme  de  P.  Corneille  s'appelait  encore  «^  made- 
moiselle Corneille  ". 

Depuis  le  règne  d'Anne  do  Bretagne,  les  reines  de 
France  eurent,  spécialement  attachées  à  leur  personne, 
un  certain  nombre  de  femmes  nobles  qui  reçurent  les 
noms  de  dames  de  la  maison  de  la  reine,  dames  d'honneur, 
dames  du  palais,  dames  d'atour.  Elles  recevaient  des  pen- 
sions et  émoluments  sur  le  trésor  du  roi.  Leur  influence 
dans  les  affaires  de  la  cour  et  même  de  l'Etat  et  du  gou- 
vernement fut  souvent  importante,  et  trop  souvent  fu- 
neste. Leurs  fonctions  et  prérogatives  étaient  réglées  do 
la  manière  la  plus  minutieuse  et  donnaient  lieu  à  bien 
des  rivalités  et  jalousies  entre  femmes  des  plus  illustres 
familles. 

Sous  l'ancien  régime,  les  abbesses  étaient  également 
appelées  "  dames  ",  avec  le  titre  de  leur  abbaye.  Ainsi, 
Mario  de  Rochechouart,  abbesse  de  Fontevrauît,  était  la 
"  dame  de  Fontevrauît  ».  Le  même  litre  était  donné  aux 
religieuses  professes  d'une  abbaye.  On  disait  les  Dames  de 
Longchamp  et  on  appelait  le  For  aux  Dames  une  juridic- 
tion dont  le  siège  était  près  du  grand  Châlelet  et  qui  dé- 
pendait des  religieuses  de  Montmartre. 

Dans  un  tout  autre  ordre  d'idées,  le  titre  de  "  dame  des 
filles  de  joye  »  était  donné,  au  xvi"  siècle,  à  la  surinten- 
dante des  courtisanes  qui  suivaient  la  cour. 

—  Jeux.  Le  jeu  de  dames,  le  seul  usitjé  eu  France,  se 
joue  à  deux,  sur  un  damier  composé  de  cent  cases  blanchet: 
et  noires.  {V.  damier.)  Chaque  joueur  a  vingt  pions,  de  cou- 
leur blanche  pour  l'un,  et  de  couleur  noiro  pour  l'autre.  Il 
est  d'usage  de  placer  les  pions  sur  les  cases  noires.  Quand 
les  pions  sont  en  place,  il  reste  entre  chaque  joueur  deux 
rangs  de  cases  vides  sur  lesquels  se  jouent  les  premiers 
coups. 

Le  jeu  consiste  à  s'emparer  de  tous  les  pions  de  son  ad- 
versaire. Pour  obtenir  ce  résultat,  les  joueurs  poussent 
tour  à  tour  un  de  leurs  pions  en  avant  et  diagoualemeni, 
soit  à  droite,  soit  k  gauche.  Tant  qu'il  n'y  a  rien  à  prendre, 
le  pion  joué  ne  peut  faire  qu'un  pas  à  la  fois,  c'est-à-dire 
passer  d'une  case  noire  sur  la  case  noire  vide  contiguë  à 
la  sienne.  Si,  au  contraire,  il  doit  prendre,  il  peut  faire 
deux,  trois  pas  et  davantage,  toujours  d'une  case  noire 
sur  uno  case  do  même  Couleur;  il  peut  aussi  marcher  en 
arrière.  Or,  pour  qu'un  pion  puisse  prendre,  il  faut  qu'il 
ait  devant  lui  un  pion  ennemi,  et  que  derrière  ce  pion 
eniioini  se  trouve  une  case  noire  vide.  Si,  au  lieu  d'uu 
seul  pion  ennemi  isolé,  il  y  en  a  plusieurs  à  la  file  et 
séparés  entre  eux  par  une  case  vide,  le  pion  preneur  passe 
successivement  sur  chacun  d'eux,  et  va  s'arrêter  sur  la 
dernière  case  vide.  Dans  tous  les  cas,  quand  le  pion  pro- 


501 

nour  il  terminé  sa  course,  lo  joueur  à  (|ui  il  appartient 
rainasse  tous  los  pions  par-dessus  lei>(|Uols  il  a  passé,  co 
iju'il  no  pont  fairo  qu'alors.  En  oxéoutant  sos  voyages,  il 
arrivo  souvent  qu'au  pion  travorso  tout  lo  daniior,  ot  va  so 
fixer  sur  uno  dos  cases  do  la  première  ligue  horizontale  du 
iou  de  l'adversaire  ;  c'est  co  qu'on  appelle  »  aller  à  dame  " . 
Tout  pion  qui  s'arrête  sur  uno  do  ces  cases  se  nomme 
«  damo  a  ;  ou  le  couvro  d'un  second  pion  do  mAme  couleur. 
Los  dames  procurent  do  grands  avantages  à  celui  qui  les 
possède;  elles  marchent,  mais  toujours diagonalemont,  en 
arriére  aussi  bien  qu'on  avant,  à  droite  comme  à  gaucho, 
et,  on  faisant  dos  prises,  oUes  s'omparont  do  tous  les  pions 
ot  do  toutes  los  danios  qui  sont  sur  leur  passage,  H  quelque 
distance  qu' ils  se  trouvent,  Irauchissaiit  ainsi  plusieurs 
cases  à  la  fois,  pourvvi  qu'elles  soient  vides. 

La  partie  est  gagnoo  par  celui  dos  doux  joueurs  qui 
réussit  lo  iiromier  à  s'emparor  do  tous  les  pions  et  de  toutes 
les  dames  do  son  adversaire. 

DAMEt  intorj.  Sorte  d'exclamation  aflirmative,  dont  on 
so  sort  aussi  pour  exprimer  rôtonuemcnt,  ot  que  quelques 
auteurs  écrivent  dam. 

Dame  aux  camélias  (la),  roman  d'Alexandre  Dumas 
fils  (1848).  —  Marguerite  Gautier,  surnommée  la  Dame  aux 
cnmiHins,  vit  dans  lo  tourbillon  des  bals,  dos  soupers  et 
dos  plaisirs.  Mais,  si  elle  a  eu  bien  des  amants,  elle  n'a 
jamais  connu  l'amour.  Elle  rencontro  un  jeune  homme 
"l)on,  loyal  et  candide,  Armand  Duval.  Co  qu'elle  lui  de- 
mande, ce  n'est  ni  lo  plaisir,  ni  la  fortune,  c'est  sou  cœur 
même.  Il  lo  lui  donne.  Les  deux  amants  so  retirent  donc 
dans  un  frais  cottage,  où  ils  oublient  le  passé.  Leur  bonheur 
est  troublé  par  l'arrivée  du  père  d'Armand,  lionnèto  pro- 
viucial,  grand  faiseur  de  sermons,  qui  conjure  Marguerite 
do  lui  rendre  son  fils.  Elle  résiste  d'abord,  puis,  devant 
l'insistance  du  vieillard,  l'ancienne  courtisane  rachôtesou 

Fasse  par  le  plus  douloureux  des  sacrifices.  Elle  annonce  à 
aimé,  dans  un  billet,  qu'elle  vient  d'accueillir  favorable- 
ment les  propositions  d'un  certain  marquis  qu'elle  repous- 
sait jadis.  Armand  s'éloigne,  le  cœur  gonflé  d'iudignation, 
de  mépris,  et  Marguerite  languit  dans  la  solitude,  pleurant 
sou  bonheur  perdu.  Peu  à  pou  ses  joues  se  creusent; 
bientôt  elle  ne  peut  plus  se  lover.  Par  surcroit,  la  misère 
vient  s'asseoir  à  son  chevet...  Le  père  d'Armand,  touché 
de  tant  de  douleurs,  écrit  à  son  fils  une  lettre  de  pardon. 
Armand  revient  en  toute  hâte.  Mais  il  est  trop  tard  ;  il 
n'arrive  que  pour  recevoir,  dans  un  baiser  suprême,  l'âme 
de  celle  qu'il  a  tant  aimée. 

Ce  roman,  a-t-on  dit,  est  une  histoire  vraie.  Quoi  qui!  en 
soit,  il  attache  par  la  vraisemblance  de  la  fable,  il  séduit 
par  le  rapide  enchaiueraeut  des  épisodes,  rendus  en  un 
stylo  sobre  et  ardent.  Ou  a  fait  à  l'auteur  le  reproche  de 
soutenir  une  théorie  fausse,  dangereuse  pour  lotion  ordre 
do  la  société  :  celle  de  la  régénération  des  femmes  perdues 
par  l'amour  des  honnêtes  gens.  Mais  l'invention  ne  lui  en 
revient  pas,  la  thèse  étant  déjà  bien  ancienne.  En  la  repre- 
nant, il  a  su  émouvoir  jusqu  aux  larmes  ;  il  ne  se  proposa 
vraisemblablement  pas  d'autre  but  :  il  semble,  dès  lors, 
qu'on  n'ait  plus  qu'à  le  féliciter.  —  De  son  roman,  Dumas 
fils  tira  plus  tard  un  drame  en  cinq  actes  (Vaudeville,  1852), 
qui  obtint  un  succès  immense. 

En  résumé,  la  Dame  aiu;  camélias  n'est  pas,  il  s'en  faut, 
la  meilleure  des  œuvres  de  Dumas  fils  ;  mais  c'est  do  beau- 
coup la  plus  populaire,  c'est  elle  qui  lui  ouvrit  le  chemin 
de  la  gloire. 

Dame  avant  tout  (ma)  [en  espagn.  Antes  que  todo  es 
mi  dama],  comédie  de  Calderon,  pleme  de  ces  imbroglios 
galants  de  l'ancien  théâtre  espagnol.  —  Un  jeune  cavalier, 
fraîchement  débarqué  à  Madrid,  tombe  éperdumont  amou- 
reux d'une  dame  dont  le  père  est  amené  à  penser  que  ce 
jeune  homme  est  un  prétendant  déjà  annoncé  pour  la  main 
do  sa  fille,  et  qu'il  attendait  de  jour  en  jour.  Ce  prétendant 
est  lui-même  engagé  dans  une  autre  intrigue;  do  là  dos 
méprises,  des  confusions  sur  les(|uelles  roule  toute  la 
pièce.  Celle-ci  doit  son  titre  à  cette  idée  chevaloresquo, 
que,  toutes  les  fois  qu'il  y  a  eu  jeu  l'honneur  d'une  femme 
ou  la  sécurité  d'un  ami,  l'ami  doit  être  abandonné  pour 
sauver  la  femme  ;  la  dame  avant  tout. 

Dame  blaiiclie(LA}.  Une  légende  populaire  qui  a  cours 
en  pavs  allemand,  à  Berlin,  Anspach,  Bayreutn,  Clèves, 
jusqu  en  Bohême,  prétend  qu'une  femme,  habillée  do  blanc 
{die  uieisse  Fraii),  mascjnée  et  gantée  de  noir,  apparaît  à 
minuit  ot  parfois  à  midi.  Cette  apparition  annonce,  dit-on, 
à  ceux  qui  on  ont  été  témoins,  la  mort  du  chef  de  la 
famille  ou  d'un  grand  personnage.  Elle  eut  lieu  pour  la 
première  fois,  en  1  i8G,  à  Plassenbourg,  près  de  Bayreuth  ; 
ou  1677,  à  Bayreuth  mémo;  on  ifii2,  dans  le  même  lieu, 
on  lu'ésenco  de  Napoléon  à  son  départ  pour  la  campagne 
do  Russie,  et,  plus  tard,  en  18io  et  1850.  L'apparition 
aurait  annoncé,  on  1888,  la  mort  do  l'empereur  d'Allema- 
gne (Tuillaunio  I".  Cotte  légondo  so  retrouve  avec  dos 
variantes  dans  d'autres  pays;  par  exemple,  dans  los  pays 
Scandinaves,  en  Ecosse  et  au  Monténégro. 

Dame  blanche  (l.a),  opéra-comique  on  trois  actes, 

Faroles  do  Scribe,   musique  de  Boieldieu,   représenté   à 
Opéra-Comique  lo  10  décembre  i825.C'ostrun  des  ouvrages 
los  plus  justement  célèbres  du  réportoiro  do  ce  théâtre. 

Scribe  en  a  puisé  lo  sujet  légonaaire  ot  semi-fantastique 
dans  deux  romans  do  Walter  Scott,  te  Monastère  et  ôuy 
Mannerimi.  Un  jeune  oflîcior,  George  Brown,  arrive  chez 
le  fermier  Dickson  au  moment  où  celui-ci  et  sa  femme 
s'occupent  du  baptême  de  leur  enfant.  George  remplace  lo 
parrain  absent.  Entre  temps  on  lui  apprend  quo  le  château 
d'Avenol,  domaine  des  comtes  dont  lo  dernier  héritier  a 
disparu  sans  ([uo  l'on  sache  comment,  va  être  mis  en  vente 
par  l'intendant  Gaveston,  qui  compte,  avec  co  qu'il  a  volé 
à  sos  maîtres,  le  racheter  et  devenir  ainsi  lo  soigneur  du 
village.  Mais  tous  les  paysans  veulent  so  cotiser  pour 
faire  tête  à  GavoBton,  qu'ils  détestent,  et  acquérir  le  châ- 
teau, aliu  do  le  rendre  jilns  tard  à  son  véritable  proprié- 
taire, qu'ils  espèrent  revoir  un  jour.  D'ailleurs,  do  graves 
événements  se  préparent,  car  on  a  vu  la  Damo  blanche 
so  promener  sur  los  tourelles.  La  Damo  blanche,  c'est  la 
protectrice  de  la  famille  d'Avenol,  qui  no  so  montre  que 
dans  dos  circonstances  exceptionnelles. 

George  veut  faire  connaissance  avec  la  Damo  blanche. 
Il  va  demander  à  Gaveston  la  permission  do  passer  la  unit 
nw  «diâtiîau,  qui  sera  vendu  lo  lendemain.  Au  milieu  de  la 
nuit,  la  Dame  blanche  apparaît  âGeorgo;  elle  lui  ordonne 
d'assister  à  la  vente,  d'y  prendre  part,  et  d'enchérir  sur 
Gaveston  jusqu'à  ciw|ue  celui-ci  abandoniuOu  p;irtie.  A  la 
vente,  les  paysans  font  tous  leurs  ofi'orts  pour  arracher  su 
proie  &  QavostoD,  mais  ODtlo  ils  sont  obligés  do  reculer. 


C'est  alors  que  George  entre  en  scène,  enchérit  à  son  tour 
jus(|u'à  co  ([ue  Gaveston  s'avoue  vaincu. 

Lo  troisième  acte  amène  lo  dénouement.  La  Dame  blan- 
clio  n'est  autre  que  la  jeune  Anna,  pupille  do  la  dernière 
duchesse  d'Avenol,  qui  savait  qu'un  trésor  était  caclié  dans 
le  château  sans  connaître  l'endroit,  ot  qui  a  fini  par  le  dé- 
couvrir. Et  l'on  apprend,  d'autre  part,  quo  George,  qui  ne 
se  connaissait  pas  do  famillo,  n'est  autre  queJuUon  d'Ave- 
nol, légitime  propriétaire  du  domaine,  enlevé  dés  ses  plus 
jeunes  années  mystérieusement,  et  (|ui  rentre  dans  ses 
biens  ot  dans  son  titre.  Tout  finit  par  l'uniion  de  George 
ot  do  colle  qui  lui  a  rendu  sa  fortune  et  son  nom. 

Sur  co  livret  Boieldieu  a  écrit  un  chef-d'œuvre,  une 
musique  pleine  de  grâce,  de  couleur,  de  poésie.  11  fau- 
drait tout  citer  dans  cotte  partition  :  au  premier  acte, 
lo  chœur  des  montagnards  :  Sonnez,  cors  et  musettes  !  l'air 
d'entrée  de  George  :  Ah!  quel  plaisir  d'être  soldat  !  la  bal- 
lade de  la  Dame  nlanche,  lo  duo  do  la  pour  et  la  scène  de 
l'orage  ;  au  second,  los  couplets  de  la  vieille  Marguerite, 
la  cavaline  de  George  :  Viens,  gentille  daine,  son  duo  avec 
Anna  et  la  scène  épique  de  la  vente,  (j^ui  à  elle  seule  con- 
stitue uu  chef-d'œuvre  ;  enfin,  au  troisième,  le  chœur  : 
Chantez,  joi/enx  ménestrel,  et  toute  la  scène  des  souvenirs 
d'enfance  do  George  et  de  sa  recoimaissanco. 

Dame-Blancbe  (ordre  de  la\  véritable  ordre  de  che- 
valerie, où  l'on  s'efi'orça  de  faire  revivre  les  traditions  de 
l'âge  héroïque  et  chevaleresque,  fondé  â  la  fin  du  xiV  siècle 
par  le  maréchal  de  Boucicaut,  pour  la  défense  des  dames 
et  damoiselles  «  qui  estoyent  oppressées  et  travaillées 
d'aucuns  puissants  hommes,  qui  par  leur  force  et  puis- 
sance les  vouloient  déshériter  de  leurs  terres,  de  leurs 
avoirs  et  de  leurs  honneurs,  et  avoient  aucunes  déshé- 
ritées de  faict  «.Il  y  avait  treize  chevaliers,  qui,  pour 
signe  de  reconnaissance,  devaient  porter  au  bras  une 
"  targe  d'or  esmaillée  de  vert,  à  tout  une  damo  blanche 
dedans  >'.  Les  intentions  généreuses  des  fondateurs  no 
purent  malheureusement  être  réalisées  d'une  manière 
effective.  Le  temps  de  la  chevalerie  était  pjissé. 

Dame  de  Bourbon  (la).  Littér.  Y.  Flamenca. 

Dame  de  Montsoreau  (la).  V.  montsoreau  [dajne  de). 

Dame  de  pique  la),  opêra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  i^ciibe,  musique  d'Halévy,  représenté  à l'Opéra- 
Comique  le  2S  décembre  1850.  Lo  sujet  est  emprunté  à 
uno  curieuse  nouvelle  du  célèbre  poète  russe  PouschUine  ; 
la  partition,  si  elle  ne  compte  pas  parmi  les  meilleures 
d'Halévy,  est  loin  pourtant  d'être  sans  valeur,  et  l'on  y 
rencontre  nombre  do  jolis  morceaux,  entre  autres  un 
finale  très  dramatique,  un  bel  air  de  basse,  de  charmants 
couplets  de  soprano  et  des  chœurs  caractéristiques.  La 
Dame  de  pique  n'obtint  pourtant  qu'un  demi-succès. 

Dame  de  pique  (la),  opéra  russe  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Modes Tschaïkowsky,  musique  de  son  frère  Pierre 
Tschaïkowsky,  représenté  au  théâtre  Marie,  de  Saint- 
Pétersbourg,  en  novembre  ISi'O.  L'action  est  empruntée, 
comme  celle  du  précé*ient,  à  la  nouvelle  do  Pouschkine  ; 
elle  est  un  peu  poussée  au  noir,  et  la  musique  s'en  ressent. 
Elle  n'en  est  pas  moins  fort  remar(|uable,  et  se  distingue 
par  la  fertilité  et  l'originalité  do  l'inspiration,  aussi  bien 
quo  par  la  rare  élégance  de  la  forme. 

Dam.6  du  lac  (la),  nom  d'un  roman  ot  d'un  person- 
nage appartenantau  cycle  de  la  Table  ronde.  —  La  Dame  du 
lac,  appelée  aussi  Viviane,  est  uno  fée  (pio  los  conteurs 
firent  intervenir  dans  l'histoire  de  Merlin  ot  do  Lancelot. 
Aimée  du  premier,  elle  sut,  par  ses  artifices,  lui  arra- 
cher un  à  un  les  secrets  de  ses  enchantemenls  et  se 
servit  do  ces  armes  pour  l'enfermer  â  tout  jamais  dans 
une  grotte  de  la  périlleuse  forêt  de  Damantes,  selon  les 
uns,  dans  sa  demeure,  palais  superbe  entouré  d'une  haie 
magique  et  infranchissable,  selon  los  autres.  C'est  là  quo 
Merlin  resta  ignoré  des  hommes  jusqu'au  jour  où  Arthur 
envo^'a  à  sa  recherche  un  chevalier  dont  la  qnête  n'eut 
d'autre  succès  «(ue  d'obtenir  du  fameux  enchanteur  l'aveu 
du  sort  quo  lui  faisait  Viviane. 

La  Dame  du  lac  joue  également  un  rôle  dans  lo  roman 
do  Lancelot.  Elle  emporto  ce  dernier  tout  jeune  encore, 
après  la  mort  du  roi  Ban,  son  père,  dans  le  lac  où  so 
trouve  sa  demeure,  et  qui  n'a,  d'ailleurs,  d'un  lac  que  les 
apparences.  C'est  une  vasto  forêt  remplie  do  belles  mai- 
sons, où  elle  élève  Lancelot  avec  lo  plus  grand  soin,  jus- 
qu'à ce  qu'il  ait  atteint  l'âge  de  dix-nuit  ans.  Alors,  il  se 
rend  à  la  cour  d'Arthur,  ot  accomplit  les  prouesses  qui 
ont  rendu  son  nom  célèbre. 

Dame  du  lac  (la),  poème  do  Walter  Scott  (isio).  —  La 
scène  se  passe  dans  le  voisinage  du  lac  Katrine,  eu 
Iilcosso.  Cotte  pastorale  a  jfour  sujet  uno  irruption  de 
montagnards  écossais  dans  los  basses  terres,  où  les 
nueiirs  présentent  lo  contraste  le  plus  saillant,  où  lo 
paysage  oJfro  ses  plus  belles  lignes  à  la  description, 
où  le  clan  sauvage  est  si  voisin  do  ta  résidence  de  la 
{^our,  que  sos  déprédations  peuvent  être  rattachées  sans 
invraisemblance  aux  aventures  romanesques  d'un  roi  dé- 
guisé, d'un  lord  exilé,  d'une  belle  damo  de  haute  nais- 
sance. La  narration  est  très  belle.  Co  poème  ost  supérieur 
aux  autres  œuvres  poétiques  de  W.  Scott  par  l'orit^inalité 
do  la  conception,  la  régularité  et  l'intérêt  de  la  fable,  et 
par  la  richesse  du  pittores<iuo.  Il  pèche  par  l'indécision 
de  la  couleur  et  par  la  fausseté  do  la  peinture  morale  dos 
personnages  :  leurs  sentiments  et  leurs  actions  sont  d'une 
date  moderne.  Le  grand  succès  du  poèmo  détermina,  on 
fiuolque  sorte,  la  carrière  do  W.  S<:ott.  On  donna  le'nom 
do  la  Dame  du  lac  à  dos  robes,  à  dos  coiffures,  etc.  Dos 
milliers  do  touristes  visitèrent  le  lieu  de  la  scène  ;  on 
montra  aux  curieux  l'endroit  où  le  cheval  gris  pommelé 
lie  Jacques  succomba  de  fatigue,  l'arbre  derrière  lequel 
In  prince  so  cacha  pour  observer  la  dame  du  lac,  et  la 
partie  du  rivage  où  la  nacelle  aborda  pour  la  recevoir. 

Dame  du  lac  (la),  opéra  on  quatre  actes,  représenté 
à  rodéon  le  31  octobre  1825.  C'était  une  adaptation  fran- 
çaise de  la  Donna  dcl  Lago  do  Rossini,  faite  par  Lomière 
de  Corvev  sur  des  paroles  d'Epagny  ot  Auguste  Rous- 
seau. V.  DO.NNA  DEL  LAGO  (LA). 

Dame-Revenant  (la)  [on  osnagn.  la  Dama  duende], 
remédie  do  Calderon,  imitée  en  français  par  Douvillo  et 
Mauterorhe,  au  xvir  siècle,  sous  le  titre  do  t'/Csprit  follet. 
—  Den^  frères,  don  Luis  ot  don  Kenuuid,  séquestrent  dans 
son  appartement  leur  sa>ur  doua  Angida,  uno  jeune  ot 
cliarmante  vouve.  Elle  trompe  leur  surveillance  pour  aller 
voir  uno  fête,  est  rencontrée  par  don  l,uis,  rpii,  ne  la  re- 
connaissant pas  sous  se»  voiles  épais,  tombe  amoureux 
d'elle,  pour  routror  chez  elle,  elle  supplie  uu  iucouuu, 


DAME 

qu'elle  rencontre,  de  barrer  la  route  à  l'importun  qui  la 
suit.  Le  galant  homme  s'exécute,  est  obligé  de  tirer  l'épco 
contre  don  Luis  ot  y  gagne  uno  balafre,  mais  l'inconnuo 
a  pu  rentrer  chez  elle.  Or  ce  gentilhomme  étranger,  don 
Manuel,  venait  précisément  loger  chez  les  deux  frères, 
étant  l'ami  d'onlanco  do  Fornand.  Il  est  reçu  à  bras  ou- 
verts, on  le  logo  avec  honneur,  sans  toutefois  lui  laisser 
voir  la  belle  vouve  qui,  malgré  tout,  vient  à  apprendre 
son  séjour  dans  la  maison  ot  pénètre  dans  sa  cuambre 
par  uno  porte  secrète  :  elle  dépose  sur  sa  table  des  billets 
doux,  se  laisse  uno  l'ois  apercevoir  par  lui,  puis  disparaît 
comme  une  ombre,  et  rond  son  valet  fou  de  terreur  en  lui 
jouant  dans  l'obscurité  mille  mauvais  tours.  C'est  ce  qui 
explique  le  titre  de  la  Dame- Devenant.  L'intrigue  finit  par 
un  mariage,  dont  los  doux  frères  sont  les  témoins. 

Dame  voilée  (la),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
do  Ségur  jeune,  musique  do  Bernardo  M<mgozzi,  repré- 
senté à  rOpéra-Comiquo  (théâtre  Favart)  le  23  novem- 
bre 1799.  La  pièce,  sans  grande  consistance,  est  aimable 
cependant  ;  la  musique  est  charmante. 

Dames  (Chastoiement  di:s),  petit  poème  didactique 
composé  au  xiii*  siècle  par  Robert  de  Blois  (qui  l'inséra 
plus  tard  dans  son  roman  de  Deaudous). —  C'est  une  sorte 
de  «civilité»,  fortcurieuse  pour  la  connaissauce  des  mœurs 
de  l'époque,  où  l'auteur  enseigne  aux  femmes,  spéciale- 
ment à  celles  de  la  haute  société,  la  manière  dont  elles 
doivent  so  conduire  pour  éviter  la  censure  et  observer  en 
toutes  choses  les  règles  de  la  «  courtoisie  ». 

Dames  (paix  dks).  V.  Cambrai  {paix  de). 

Dames  chevalières  de  la  Cordelière  (ordre  des). 
La  veuve  de  Charles  VIII,  Anno  de  Bretagne,  institua  cet 
ordre  à  l'usage  des  dames  nobles,  en  li9S,  en  mémoire, 
dit-on,  de  son  affranchissement  des  lois  et  des  devoirs  du 
mariage.  Sur  un  collier  d'argent  on  lisait  :  Xai  le  corps 

délié.  V.   CORDELIÈRE. 

Dames-de-la-Hache  (ordre  des).  En  ii49,  Raymond 
Bérenger,  comte  de  Barcelone,  institua  cet  ordre  en  l'hon- 
neur des  femmes  de  Tortose,  qui  s'étaient  distinguées 
durant  le  siège  do  cette  ville  par  les  Maures.  La  marque 
distinctive  de  cet  ordre  était  une  hache  rouge  qui  se  bro- 
dait sur  le  manteau. 

Dames-de-PEcharpe  (ordre  des),  ordre  institué  par 
Jean  1",  roi  de  Castille  et  de  Léon,  en  mémoire  de  la  con- 
duite des  femmes  de  Placentia  (Castille)  durant  le  siège 
de  la  ville  (13S0)  par  les  Anglais.  C'était  une  écharpe  en 
or,  que  l'on  portait  sur  ses  vêtements. 

Dames  du  Refuge  de  Saint-Michel,  congrég:ation 
religieuse,  supprimée  en  1792,  rétablie  sous  l'Empire,  et 
autorisée  par  décret  du  30  septembre  1807,  qui  dirige  des 
établissements  créés  dans  le  but  de  ramener  aux  bonnes 
mœurs  les  filles  qui  s'en  sont  écartées. 

Dames  esclaves  de  la  'Vertu  (ordre  des).  L'impé- 
ratrice Eléonore  de  Gouzague,  veuve  de  Ferdinand  III, 
empereur  d'Allemagne,  institua  cet  ordre  en  1662,  pour 
récompenser  les  dames  de  sa  cour  qui  so  recommandaient 
par  leurs  sentiments  de  piété  et  ae  sagesse.  L'impéra- 
trice était  grande  maîtresse  de  l'ordre,  et  le  nombre  des 
membres  était  fixé  à  trente.  Pour  êtro  admise,  il  fallait 
faire  prouve  de  noblesse.  La  décoration,  qui  se  jiortait  à 
une  cnaine  d'or,  consistait  en  un  médaillon  d'or  avec  un 
soleil  entouré  do  deux  branches  de  laurier. 

Dames  françaises  {association  des).  Fondée  en  1S79, 
reconnue  d'utilité  publique 
par  décret  du  16  novem- 
bre 1S86,  cette  association, 
dont  le  siège  est  à  Paris,  a 
pour  objet  do  fournir  des 
secours  aux  militaires  bles- 
sés ou  malades  on  cas  do 
fuorre  ot  des  secours  â  tous 
ans  les  calamités  publi- 
que». Elle  est  complètement 
autonome,  et  reçoit  direc- 
tement des  instructions  des 
ministres  de  la  guerre  ot 
do  la  marine,  auprès  des- 
quels elle  est  ropréscntéo 
par  des  membres  do  son 
Conseil  supérieur;  los  ministres  de  leur  côté  désignent 
pour  los  représenter  auprès  d'elle  des  médecins  militaires. 

Dames  illustres  (Vikdks),  par  Pierre  do  Bourdeilles, 
abbé  do  Brantôme.  Co  recueil,  dont  il  n'existe  aucun  ma- 
nuscrit original,  est  annoncé  ainsi  dans  l'épîtro  dédicatoiro 
placée  par  l'autour  eu  tète  de  l'ensemble  de  ses  œuvres. 

"  Pour  lo  Recueil  dfs  Dames,  il  est  rédigé  en  deux  grands 
volumes.  Lo  premier...  contient  plusieurs  longs  ot  grands 
discours  :  lo  premier  parle  et  traite  do  la  royno  Anne  do 
Franco,  duchosse  de  Brotaigno  {la  femme  de  Charles  VIII 
et  de  Louis  XII)  ;  le  ilouxiosmo  de  la  reyne  mèro  de  nos  der- 
niers roys(Cai/(en/)crfc  Médicis);  le  troisiesm0,delareyuo 
d'Ecosse  et  royno  douairière  do  France  {Marie  Stuart)  ; 
le  quatriosmo,  do  la  royno  d'Espagne,  Madame  Elisabeth 
do  Franco  {la  detixiètne  femme  de  Pt>ilii>pe  II);  lo  cin- 
quiosme,  de  la  royno  de  Franco  et  de  Navarre,  Madame 
Marguerite  de  France  {Marguerite  de  Valois,  première 
femme  de  Henri  IV) ;  lo  sixicsmo,  de  Mesdames  les  filles 
de  France  {Yolande,  fille  de  Chartes  VJl,  fcmtnc  d'Ami'- 
déc  IX,  duc  de  Savoie  ;  Jeanne,  tiltc  de  Louis  XI,  première 
femme  de  Louis  XII;  Anne,  fille  de  Louis  XI,  femme  de 
Pierre  II,  sire  de  Beaujeu,  puis  duc  de  Bourbon  ;  Claude, 
fille  de  Louis  XII,  première  femme  de  François  D'  :  licnt'e, 
fiile  de  Louis  XII.  femme  d'Hercules  II  d'Est,  duc  de  Ferrure; 
Marguerite  d'Anyoutême,  sœur  de  François  D'  ;  Marguerite, 
fille  de  François  I",  femme  d'Fmmamicl  Philihert,  duc  de 
Savoie;  Claude,  fille  de  Henri  II.  femme  de  Chartes  II,  duc 
de  Lorraine;  Diane,  fille  naturelle  de  Henri  If,  femme  de 
François,  duc  de  Montmorency,  maréchal  de  France:  Isa- 
belle, fille  de  Charles  IX);  lo  sontiesme,  des  deux  reynes 
Johanncs  de  Naplos  {Jeanne  h,  1320-1387;  Jeanne  II, 
137I-U34),  extraites  du  sang  noble  de  France. 

n  Le  second...  «  (V,  l'article  suivant  :  Dames  qalantbs.) 

Le  titre  que  porto  ce  premier  livre  a  été  imaginé  au 
XVII*  siècle  :   Vit*  des  Dames  illustres  (lOlîrj). 

La  valeur  historique  do  co  traité  est  variable  selon  quo 
l'auteur  copie  dos  sources  antérieures,  ou  recourt  soit  à 
ses  prt)pres  souvenirs,  soit  â  ceux  do  sos  parents  qui, 
avant  lui.  avaient  eu  des  charges  â  la  cour  de  Franco. 
Sous  ce  rapport,  mémo  dans  ses  meilleures  parties,  il  est 
d'un  intérêt  très  inférieur  aux  tirands  Capitaines  fmneuis 
et  étrangers  du  mômo  autour.  11  u'a  ui  los  lUÔmos  qualités 


DAME  D'ONZE  HEURES  —   DAMIRON 


de  verve  grivoise,  ni  les  côtés  instructifs  au  point  de  vue 
épisodique  et  physiologique  qui  distinguent  le  «  livre 
deuxième  =  (  Vie  des  Dames  galantes). 

Dames  galantes  {Vie  des),  par  Pierre  de  Bourdeil- 
les.  abbé  do  Brantôme.  — Comme  pour  les  Dames  illust7'es 
(t.  l'art,  précéd.),  le  manuscrit  original  est  perdu,  et  le 
titre  classique  de  ce  traité  ne  remonte  qu'au  xvii"  siècle 
(Vie  des  Dames  galantes  [Leyde,  1665] i.  Dans  l'épître  dédi- 
catoire  de  l'ensemble  de  ses  œuvres, IBraatôme  en  résume 
par  avance  le  contenu  en  ces  termes  : 

a  Le  second  volume  du  Hecuetl  des  Dames  contient  aussi 
plusieurs  beaux  discours  :  le  premier  traite  de  l'araour  de 
plusieurs  femmes  mariées  et  qu'elles  n'en  sont  si  blâmables 
comme  l'on  disoit  ;  le  tout  sans  rien  nommer  et  à  mots 
couverts  :  le  deuxiesme,  savoir  qui  est  la  plus  belle  chose 
en  amour,  la  plus  plaisante  et  qui  contente  le  plus,  ou  la 
vue,  ou  la  parole,  ou  le  touchemeui  ;  le  troisiesnie  traite 
de  la  beauté  d'une  belle  jambe  et  comment  elle  est  fort 
propre  et  a  grand  vertu  pour  attirer  à  lamour  ;  le  qua- 
triesme,  quel  amour  est  plus  grand,  plus  ardent  et  J>lus 
aisé,  ou  celui  de  la  fille,  ou  de  la  femme  mariée,  ou  de  la 
veuve,  et  quelle  des  trois  se  laisse  plus  aisément  vaincre 
et  abattre  ;  le  cinquiesmo  parle  de  lamour  daucunes 
femmes  vieilles,  comment  aucunes  y  sont  autant  ou  plus 
sujettes  que  les  jeunes,  comme  se  peut  paraître  par  plu- 
sieurs exemples,  sans  rien  nommer  ni  scandaliser;  le 
sixiesme  traite  qu'il  n'est  bienséant  de  parler  mal  des 

honnestes  dames,   bien   qu'elles   fassent  l'amour ;  lo 

septicsme  est  un  recueil  d'aucunes  ruses  et  astuces  d'a- 
mour qu'ont  inventé  et  use  aucunes  femmes,  mariées, 
veuves  ou  tilles,  à  l'endroit  de  leurs  maris,  amans  et  au- 
tres ;  le  huitiesme  traite  comment  les  belles,  honnestes  et 
généreuses  dames  ayment  coutumièrement  les  braves, 
vatllans  et  généreux  lîommes;  aussi  tels  ayment  les  dames 
telles  et  courageuses.  » 

Ces  huit  parties  ont  été,  plus  tard,  réparties  à  nouveau 
par  l'autour  on  cinq  discours,  sans  que  rien,  d'ailleurs,  se 
perdît  de  ses  promesses  originaires.  Comme  donnée  de 
caractère,  rien  de  plus  sin":ulier  que  rimmoralité  naïve, 
la  force  de  cj'nisme  avec  laquelle  il  se  complaît  à  re- 
tracer les  anecdotes  les  plus  étranges  dans  leurs  plus 
intimes  détails.  Ce  n'est  pas  simplement  la  personnalité 
de  Brantôme,  ce  sont  les  passions  des  acteurs  qu'il  met 
en  scène,  c'est  la  physionomie  de  la  cour  de  France,  déjà 
la  plus  brillante  do  l'Europe,  que  ces  récits  scabreux 
illuminent  d'étranges  clartés.  Longtemps,  leur  valeur  do- 
cumentaire a  été  diminuée  par  la  discrétion  dont  l'écri- 
vain, on  l'a  vu,  se  fait  gloire  à  l'endroit  des  noms  pro- 
pres. On  ne  savait  à  qui  appliquer  telle  ou  telle  historiette 
qui,  dès  lors,  ne  gardait  plus  que  son  intérêt  do  couleur 
locale.  Cette  lacune  est  aujourd'hui  comblée.  Ludovic 
Lalanne  {Œuvres  de  Brantôme)  a  levé  l'incognito  de  la 
plupart  des  personnages,  dans  les  notes  dont  il  a  accom- 
pagné cette  piquante  narration,  qui  forme  le  tome  IX  de 
son  édition  de  Brantôme. 

DAME  D'ONZE  HEURES  D.  f.  Nom  vulgaire  d'une  lilia- 
cée,  l'ornithogale  à  ombelles,  dont  la  fleur  s'ouvre  vers 
onze  heures  du  matin. 

DamÉAS,  sculpteur  grec,  né  à  Crotone.  Il  exécuta  en 
bronze  la  statue  du  célèbre  athlète  Milon.  —  Un  autre 
DamëaS,  né  à  Kleitor,  en  Arcadio,  fit,  entre  autres  statues, 
celles  de  Neptune,  de  Minerve  et  de  Lysandre,  toutes  de 
bronze.  Ces  deux 
artistes  appar- 
tiennent à  l'épo- 
que de  l'archaïs- 
me avancé,  vers 
le  début  du  V*  siè- 
cle av.  J.-C. 

DAHE-AU- 

BERT((î-6*}r')n.f. 
Variété  de  prune 
de  couleur  jaune 
de  médiocre  qua- 
lité et  pou  ju- 
teuse. Il   PI.  Des 

HAME-ALBIvUT. 

DAME-BLANCHE  n.  f.  Nom  donné  à  une  diligence   à 
deux  compartiments,  do  couleur  blanchâ- 
tre, en   usage  dans  plusieurs  provinces 
de  France,  vers  1830.  a  PI.  Des  damks- 

ELANCIIK-S. 

DAME-HONTEUSE  n.  f.  Nom  vulgaire 
de  l'aucolic  des  jardins,  ri  PI.  Des  dames- 

HONTEUSKS. 

DAME-JEANNE  (jan'  —  du  pro- 
vonc.  damnjano,  mémo  sens)  n.  f.  Grosse 
bouteille  do  grès  ou  do  verre,  le  plus 
souvent  cli.ssée,  et  servant  à  contenir 
des  liquides,  ii   PI.   Des   damks-jkannks- 

DAMEL  {mèV)  n.  m.  Titre  du  prince  qui  gouvernait  la  pro- 
vince de  Cayor  (Sénégambic). 

DAMELOPRE  n .  f.  Hàiîmcnt  hollandais,  à  fond  plat  et  d'un 
fort  tonnage,  qui  servait  à 
la  navlgatron  mtéricuro. 

DAMELOT  (lo)  n.  m.  Va- 
riété de  pommo  douce  â 
cidre. 

DAME-NUE  ou  DAME- 
SANS-CHEMISE  n.  f.  Nom 

vult-'airc  du  colchique  d'au- 
tomne.'! PI.  Des  I>AMKK-NUKS 
OU  liAMKS'fJANH-CHKMISB. 

DAMER  V.  a.  Fam.  Amo- 
ncr  â  l'état  do  dame  :  Da- 
mée une  fille. 

—  Accorder  le  brevet,  lo 
litre  de  «  dame  *  k:  Leroi  k 
h KMK  mademoiselle  une  telle. 
(Vieux  en  ce  sfiiis.) 

~  Ariill.  Fouler  égale- 
ment, en  parlant  de  la 
charge  d'un  mortier. 

—  Jeux.  Damer  un  pion. 
An  jeu  do  dames,  l'Undro 
un  pion  "  dame  »  en  lo  couvrant  d'un  autre  pion  de  môme 
couleur,  quand  le  pion  est  parvenu  à  traverser  le  damier 
et  &  se  flxer  sur  une  des  casos  do  la  première  ligne  du  jeu 


Dame- blanc  Uc. 


Dame-jeanno. 


Darocloprc. 


do  l'adversaire.  |[  Fam.  Damer  le  pion  à  quelqu'un.  L'em- 
porter sur  lui,  le  surpasser  dans  un  genre  quelconque,  le 
supplanter. 

—  Techn.  Battre,  tasser,  enfoncer  uniformément  avec 
la  dame  :  Damer  une  allée.  Damrr  des  pavés,  ii  Donner  une 
certaine  pente  à  quelque  chose  :  Damer  tme  terrasse. 

Se  damer,  v.  pr.  Techn.  Etre  damé,  battu  avec  la 
dame  :  Tout  pavar/c  tiom-eau  doit  se  damer. 

—  Jeux.  Devenir  double,  en  parlant  d'un  pion. 

Damer  (Anna  Setmour,  mistress),  femme  sculpteur 
anglaise,  née  et  morte  à  Londres  (1748-1828).  On  cite  de 
cet  artiste  la  statue  en  marbre  de  George  JII,  à  Edim- 
bourg; le  buste  de  Nelson,  à.  l'hôtel  de  ville  de  Londres; 
les  bustes  de  la  comtesse  d'Alesbui'i/,  sa  mère,  de  Joseph 
Ban/c!,  do  sir  Ilumphrij  Davy,  de  la  duchesse  de  Dcmnshire, 
de  \a.vicomtesse  Melbourne, aeux  tètes  colossales  qui  ornent 
le  pont  do  Henloy,  etc. 

DAMERET  [rè  —  rad.  dame)  n.  m.  Linguist.  Homme  qui 
donne  à  sa  toilette,  à  ses  manières,  des  soins  qui  convien- 
draient mieux  aux  dames,  n  Adjectiv.  :  Un  vieillard  dameret. 

—  Caross.  Chariot  damerel,  Nom  que  l'on  donna  aux 
premiers  carrosses  suspendus. 

—  Vitic.  Variéié  de  cépage  cultivé  dans  le  Limousin. 

—  Syn.  Dameret,  damoiseau.  [Lo  damoiseau  est  un  jeune 
homme  ;  le  damerel  lait  le  jeune  homme.) 

DAMERETTE  {rèt')  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  variété  de 
papillons  do  nuit. 

DaMERGOU,  contrée  d'Afrique,  dans  la  partie  mcri- 
dionalo  da  Sahara,  au  N.-O.  du  Bornou  et  au  N.-E.  du 
Sokoto,  au  S.  de  l'Air,  c'est-à-dire  dans  la  zone  de  tran- 
sition entre  le  Sahara  et  le  Soudan.  Le  Damergou  est  un 
pays  de  collines  très  fertile.  Le  centre  do  population  le  plus 
important  est  Taghelel,  qui  fut  visité  par  Bark,  Overweg 
et  Richardson  en  1851.  —  Capit.  Taghelel. 

DAMERIE  (W}  n.  f.  Fam.  Qualité,  titre  de  dame  ;  cette 
même  qualité  personnifiée  ;  C'est  pour  complaire  à  votre 
DAMERIE,  ma  femme,  que  je  fais  cette  sottise.  (Balz.)  Il  En- 
semble des  dames  :  Il  y  avait  à  cette  cérémonie  toutes  tes 
autorités  et  toute  la  damerie  de  la  ville.  (Grimm.) 

—  En  T.  do  bot.,  Syn.  de  embéue. 

DamEROW  (Iloinrich  Philipp  August),  médecin  alié- 
nisi.n  allemand,  né  à  Stettin  en  1798,  mort  à  Halle  en  ISf.c. 
11  se  lit  d'abord  connaître  comme  «  privât  docent  »  à  Berlin 
en  1822,  mais  fut  surtout  célèbre  comme  directeur  de 
l'Institut  provisoire  dos  aliénés  do  Halle  ;  c'est  là  qu'il 
appliqua  son  système  de  classification  et  d'isolement  des 
aliénés  encore  usité  aujourd'hui  dans  la  plus  grande  partie 
de  l'Europe.  Il  faut  surtout  citer  do  lui  :  Etude  sur  l'alié- 
nation mentale  (18.53);  Questions  du  crélinisme  et  de  l'idiotie 
(1858);  Lois  et  oi-donnances  sur  les  maladies  mentales  en 
Prusse  (1863).  Il  a  fondé  en  18U  le  Journal  général  de  psy- 
chiatrie, qui  se  publie  encore. 

Damery,  comm.  de  la  Marne,  arrond.  et  à  7  kilom. 
d'Kpernay,  sur  une  colline  qui  domine  la  Marne  ;  1.775  hab. 
Ch.  de  f.'Ést.  Vignobles;  pierre  meuUère. 

Damery  semble  être  d'une  origine  très  ancienne.  Ves- 
tiges romains  ;  cimetière  gallo-romain.  Eglise  du  xii*  s.  — 
Patrie  do  la  tragédienne  Adrienne  Lecouvreur  (1692-1730). 

DAMETTE  {met')  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  bergeronnette 
à  collier. 

Damfa,  cli-l.  du  Danifari,  qui  fait  partie  du  Kanianga, 
et  dépend  du  commandant  do  la  région  nord  du  Soudan 
français.  Lo  pays,  habité  par  des  Bambaras,  est  traversé 
par  les  caravanes  maures,  qui  font  le  commerce  du  sel 
dos  niinos  do  Tischitt. 

Damga,  subdivision  du  Fouta-Toro,  dans  la  colonie 
fianeaiso  du  Sénégal.  Cli.-l.  Matam. 

Damgan,  comm.  du  Morl)ihan,  arrond.  et  à  19  kilom. 
de  Vannes,  sur  le  golfe  do  la  Vilaine;  1.323  hab. 

Damghan,  ville  do  la  Perse  septentrionale  (prov.  do 
Tabaristan),  sur  lo  versant  sud  de  l'Elbourz  ;  13.000  hab. 
à  peine.  Ch.-l.  do  district.  Célèbre  par  une  victoire  do 
Nadir-Schah  sur  les  Afghans.  C'est  aujourd'hui  une  ville 
décliuo. 

Damia.  Myth.  çr.  Déesse  adorée  à  Epidauro  et  à 
Kgiue.  avec  Àuxesia.  (V.  Auxhsia.)  Leur  légende  parait 
avoir  été  imaginée  pour  expliquer  une  cérémonie  singu- 
lière de  ce  culte,  la  lilhobolie,  ou  lapidation. 

DAMIANE,  DAMIANISTE  OU  DAMIÉNISTE  {nissl' —  un 
nom  de  saint  Damïen)  n.  f.  Nom  sous  lequel  on  désignait, 
dans  l'origine,  les  clarisses,  parce  que  sainte  Claire  vivait 
dans  le  monastère  de  Saint-Damien. 

—  n.  m.  Membre  dune  secte  chrétienne  fondée  par 
Damien,  évéque  d'Alexandrie.  Il  On  disait  aussi  damianite. 

DamiAO  de  Goez.  Biogr.  V.  GoEZ. 

DAMIATRIX  {trikss  —  rad.  Dantia,  nom  mvthol.)  n.  f. 
Mythol.  Prêtresse  de  la  déesse  Damia  (Cybèle),  qui  offrait 
chez  les  Romains  lo  sacrifice  nommé  daniium. 

Damiatte,  comm.  du  Tarn,  arr.  et  à  16  kil.  de  Lavaur, 
sur  la  rive  droite  do  l'Aiiout,  en  face  de  Saint-Paul-Cap- 
dc-Joiix;  i.i:i-i  haï).  Fours  à.  chaux;  filature  do  laine. 
Bastide  r()n<léo  ii  la  fin  du  xiir  siècle. 

DAMICORNE  (du  lat.  duma.  daim,  et  C07^nu,  corne)  adj. 
lui  T.  d  iiisi.  nat.,  Qui  a  la  forme  d'une  corno  do  daim. 

Damien  (saint).  V.  Côme. 

Damien,  patriarche  d'Alexandrie,  mort  en  r.oi.  Il  pro- 
fessait cette  «loctrino  que  la  divinité  do  la  Trinité  no 
procède  que  do  la  réunion  des  trois  personnes,  et  que 
rhacnne  d'elles  n'csi  point  Dieu.  Il  fonda  ainsi  la  secte 
«les  daminnites  ou  damianistes. 

Damien  (saint  Pierre),  cardinal-évôque  d'Ostie,  l'un 
des  plus  ardents  promoteurs  do  la  réforme  du  clergé  au 
xr  siècle,  né  en  988,  mort  on  1072.  Il  passa  sa  première 
enfance  dans  la  misère  et  garda  môme  les  pourceaux. 
Son  frère  Damianus,  frappé  do  son  intelligenec.  lui  pro- 
cura les  moyens  do  fréquenter  les  écoles  de  Facnza  et  de 
Parme.  Pierre,  on  reconnaissance,  ajouta  ù  son  nom  celui 
de  son  bienfaiteur.  Après  de  brillantes  étufles,  il  enseigna 
à  son  tour  les  belles-lettres  avec  succès.  Mais,  renonçant 
ensuite  au  monde,  il  so  retira  parmi  les  ermites  de  Fonte 
Avollano,  qu'il  ramona  par  ses  exemples  à  l'observauco 
rigoureuse  de  leur  règle.  C'est  alors  qu'il  entroprit  la 


502 

réforme  du  clergé.  H  écrivît  d'abord,  sur  la  demande  do 
l'empereur  Henri  IH,  aux  papes  Grégoire  VI  et  Clément  II, 
pour  les  presser  de  prendre  des  mesures  rigoureuses 
contre  les  progrès  de  la  simonie  et  de  l'incontinence  des 
clercs.  En  1019.  il  publia,  dans  son  livre  intitulé  Gomor- 
rhianus  (le  Gomorrnéenj,  une  vive  peinture  des  vices  qui 
déshonoraient  lo  clergé.  Nommé  par  le  pape  Etienne  IX, 
malgré  sa  résistance,  cardinal-évêque  d'Ostie  (1057),  il  se 
lia  avec  le  moine  Hildebrand,  pape  plus  tard  sous  le  nom 
de  Grégoire  VII.  Dès  ce  moment,  animés  de  la  même  pen- 
sée, ces  deux  hommes,  énergiques  et  courageux,  unirent 
leurs  efl'orts  pour  arriver  au  même  but.  En  1058,  Damien 
résista  à  l'antipape  Benoit  X  et  parvint,  avec  Hildebraud, 
à  Caire  reconnaître  Nicolas  II.  En  1059,  il  exposa  sa  vie 
pour  rétablir  la  paix  dans  l'Eglise  de  Milan,  qu'il  empê- 
cha de  se  séparer  du  saint-siège.  A  la  mort  de  Nicolas  II, 
Damien  entreprit  une  lutte  vigoureuse  contre  Cadalous, 
antipape  sous  le  nom  d'Honoriun  II.  Il  obligea,  en  1069, 
l'empereur  Henri  IV  à  roprondre  son  épouse,  l'impéra- 
trice Bcrthe.  Il  avait  alors  quatre-vingt-un  ans.  Il  mourut 
huit  ans  après,  accablé  d'infirmités.  —  Fête,  le  23  février. 
Les  principaux  ouvrages  de  saint  Pierre  Damien  .sont, 
outre  ses  lettres  et  le  livre  cité  plus  haut,  les  Vies  de  saint 
Odilo»,  de  saint  liofnuald,  de  saint  Dominique  le  Cuii-assé 
et  de  saint  Itodolphe. 

DAMIÉNISTE  n.  f.  Hist.  eccî.  V.  damiane. 

Damiens(  Robert-François),  né  à  Tieulloy,  près  d'Arras, 
en  1715,  écartelé  à  Paris  en  1757.  Issu  d'une  famille  do 
fermiers  déchus,  ayant  servi  chez  les  jésuites,  chez  quel- 
ques grands,  chez  des  gens  de  parlement  et  une  femme 
galante,  il  se  crut  désigné  pour  avertir  Louis  XV  par  une 
légère  blessure.  Mais,  avant  de  toucher  le  roi,  il  vola 
130  louis  à  un  Russe  et  tenta  do  se  suicider  à  plusieurs 
reprises.  Lo  5  janvier  1757,  il  porta  un  coup  de  canif  au 
côté  droit  du  roi,  dont  la  blessure  fut  insignifiante.  EmjH'i- 
sonné,  Damicns  fut  soumis  pendant  deux  mois  aux  plus 
affreuses  tortures.  On  lui  brûla  le  gras  des  jambes,  on  lui 
appliqua  la  question  des  brodequins.  Quand  on  le  tira  de 
la  Conciergerie,  où  on  l'avait  enfermé  dans  la  chambre 
occupée  par  Ravaillac,  il  était  méconnaissable.  La  torture 
no  lui  arracha  aucun  aveu.  Il  supporta  avec  résignation 
lo  supplice  qu'on  lui  infligea.  On  lui  brûla  la  main  qui 
avait  tenu  le  couteau.  On  lui  versa  du  ])!onib  fondu,  do 
l'Iiiiile  bouillante,  do  la  résine  sur  ses  plaies.  Puis  on 
procéda  à  l'écarlèlement.  Les 
quatre  chevaux  n'y  suffisant 
pas,  le  bourreau  dut,  à  la  nuit, 
donner  «  un  coup  do  tranchoir 
aux  jointures  ».  Le  patient  ne 
rendit  l'âme  qu'à  l'arrachement 
de  son  dernier  membre(28mars). 

DAMIER  (mi-é  —  rad.  dame) 
n.  m.  Jeux.  Table  do  bois,  divi- 
sée en  cent  ou  en  soixante- 
quatre  cases,  alternativement 
blanches  et  noires,  et  servant 
pour  jouer  aux  dames,  dites 
dames  polonaises  dans  le  pre- 
mier cas,  et  daîiies  fî'ançaises 
dans    le    second,  il  Espèce    de  uauiier. 

boite  double  en  forme  de  carré 

long,  avec  laquelle  on  joue  au  trictrac  et  aux  jeux  dérivés 
du  trictrac. 

—  Archit.  Ornement  composé  de  moulures  en  carrés  ou 
rectangles  alternativement  saillants  et  creux. 

—  Min.  Exploitation  des  mines  par  piliers  et  galeries. 

—  Tiss.  Surface  divisée,  comme  un  damier,  en  carrés 
coiitii^'iiv,  en  parlant  d'uno  étofie,  d'un  tissu. 

DAMIER  (mi-é)  n.  m.  Zool.  Nom  vulgaire  du  pétrel  du  Cap, 
on  pétrel  tacheté,  il  Nom  vulgaire  (le  plusieurs  papillons 
diurnes  du  genre  argynne  nommés  aussi  ÉCH1QUI15RS.  n  Nom 
vulgaire  du  cône  marbré  et  de  ses  variétés,  quo  les  auteurs 
anciens  appelaient  cornet  à  damii-r. 

—  Bot.  Nom  spécifique  de  la  fritillairo  méléagro  ou  pin- 
tade, dite  aussi  fritillaire  damier. 

Damiette  (en  arabe  Doumiàt),  ville  d'Egypte,  sur  la 
rive  droite  du  grand  bras  oriental  du  Nil,  à  15  kilomètres 
environ  de  l'embouchure  ;  34.000  hab.  environ.  Elle  était 
située  d'abord  sur  la  mer  même  :  elle  s'appelait  Thamiatis 
à  l'époque  gréco-romaine  et  elle  n'étaitqu'un  bourg  obscur. 
Elle  ne  prit  de  l'importance  qu'au  xi*  siècle  de  notre  ère, 
sous  les  califes  fatimitcs  ;  au  temps  des  croisades,  ello 
était  le  port  principal  du  Delta,  et  les  rois  latins  de  Jéru- 
salem l'attaquèrent  à  plusieurs  reprises  ;  elle  resta  entre 
leurs  mains  de  1218  à  1221.  Enlevée  par  saint  Louis  do 
France  en  1219,  elle  fut  restituée  aux  Sarrasins  l'année 
suivante,  détruite  par  eux  comme  étant  trop  exposée  aux 
coups  des  chrétiens,  et  reconstruite  en  1251  sur  son  empla- 
cement actuel.  Son  port,  assez  difficile  d'accès,  est  aujour- 
d'hui déchu  ot  il  n'entretient  pins  (pi'un  commerce  insigni- 
fiant avec  la  Syrie  et  l'Asie  Mineure  ;  ou  y  fabrique  encore 
des  étoft'es  do  coton  et  de  soie.  La  ville  a  conservé  sa 
jdiysionomie  médiévale,  et  est  curieuse  à  visiter. 

Damigni,  comm.  de  l'Orne,  arrond.  et  à  2  kilom. 
d'Alençon,  sur  la  Brianto,  affluent  de  la  Sarthe;  986  hah. 
Ch.  do  f.  Ouest.  Kaolin,  carrière  do  granit. 

DA  MIHI  NESCIRI!  (mots  lat.  signif.  :  Mon  Dieu!  faites 
//iir  je  suis  ii/i'oré  ! ...),  vœu  de  l'auteur  de  l'Imitation 
(liv.  IIl),  (pii  n'a  été  quo  trop  exaucé.  L'érudition  est  resté  ^ 
impuissante  à  déterminer  quel  fut  lo  véritable  auteur  de 
eet  important  monument  de  la  foi  mystique  du  moven  âge. 
(On  emploie  en  littérature  ces  mots  :  Da  mihi  7tesciri, 
pour  exprimer  la  vérité  impersonnelle,  lo  désir  désinté- 
ressé d'être  utile,  l'abnégation  de  soi,  le  renoncement  à 
la  vanité  d'autour,  etc.) 

Damila VILLE  (Etienne-Noël),  littérateur  français,  né 
à  Bordeaux-Saint-Clair  vers  1721,  mort  en  1768.  Ses  fonc- 
tions dn  commis  au  bureau  des  Vingtièmes  lui  permi- 
rent d'envoyer  en  franchise  à  Voltaire,  dont  il  devint  l'ami, 
des  ouvrages  proliibés.  Il  se  lia  aussi  avec  les  encyclo- 
pédistes et  devint  un  ardent  ennemi  du  christianisme.  Il 
passa  pour  l'auteur  du  Christianisme  dévoilé  (\~hG),  d\i 
pamphlet  l'Honnêteté  théologique  (1767),  qui  parurent  sous 
le  nom  do  Bonlaiigcr,  etc.  :  le  premier  de  ces  ouvrages 
est  du  baron  d'Holbach,  lo  second  fut  au  moins  arrangé 
par  Voltaire. 

Damiron  (Nicolas),  médecin  militaire  français,  né  à 
BolleviUo  (Rhône)  on  1785,  mort  en  1833.  Connu  par  ses 


503 

travaux  sur  la  variole  ot  par  sa  tliôso  :  Dissertation  sur 
la  sriisibilitt-  (Puris,  28  prairial  au  XllI). 

Damiron  (JoanPhilibort),  philusoj.ho  français,  n6  ;1 
lîiUU'villiMKliôno)  on  1794,  mort  à  Pans  on  1802,  frèro  du 
pré»"('(iont.  11  fut  rt^IùvedoCousiu  A  I"Kcolo  noniialo  ou  1813, 
et  fut  noniniô,  on  1821,  profosseur  ilo  pliilosojthio  i  Paris. 
Dès  1824,  il  avait  concouru  avec  Joutfroy  à  la  fondation  du 
«  Cilolio  ».  Ku  182S,  la  réunion  dos  arliclos  publiés  par  lui 
dans  00  journal  on  un  voUiuio  intitulé  :  Essttï  sur  l'histoirc 
de  la  philosophie  en  France  au  xix"  siè<:le,  acliova  tlo  le 
nuMtro  on  évidenco.  Ce  n'est  pas  une  œuvre  orij^inalo  ; 
l'antoiu"  se  borno  ù  analyser  les  doctrines  d'autrui  avec 
iiit<-lli!j:once,  mais  sans  6clat.  ('o  livre  est  un  do  conx  f|ui 
oui  II'  pUisajfi  sur  laji'unessodu  temps.  Après  la  révolution 
de  Juillet,  Damiron  devint  maitro  «le  contôrenccs  à  l'Ecole 
normale,  puis  prolesscur  à  la  îSorbonno.  On  venait  de  dé- 
cider que  désormais  la  philosophie  serait  onseignoo  en 
français;  Damiron  se  oharjjea  d'écrire  un  précis,  appelé 
Cours  complet  de  philosophe,  qui  obtint  l'assentiniont  du 
conseil  supérieur  de  l'Univorsité.  Damiron  fut  nommé 
nienil)re  do  l'Académie  dos  sciences  morales  en  1S36. 
En  1812,  il  publia  les  Nouveaux  mëlani/es  philusophiqiies  de 
JourtVoy.  Kn  1848,  le  généra!  Cavaignac  ayant  demandé 
l'Académie  des  sciences  morales  une  série  de  petits  traites 
sur  les  questions  sociales,  Damiron  assuma  une  partie  de 
la  tâche,  et  publia,  en  1849,  un  Traité  de  la  Providence,  et, 
un  an  plus  tard,  un  Appendice  au  Traité  de  la  Providence. 
Depuis,  il  a  édité  encore  divers  travaux,  parmi  lesquels  il 
importe  de  distinguer  ses  Mémoires  poui'  servir  à  l'histoire 
de  la  philosophie  au  xviii*  siècle  (1858-1864),  et  ses  Souve- 
nirs de  vingt  ans  d'enseignement  à  la  faculté  des  lettres  de 
Paris  (1859):  cntin.  Conseils  adressés  à  des  enfants  d'ou- 
vriers et  à  leurs  familles  (1861). 

DamIS,  liistorien  grec  d'.\ssyrie  (i"'  s.  de  notre  ère). 
Il  lialtiiait  la  nouvelle  Niuive  lorsque  Apollonius  de  Tyane 
se  rendit  dans  cette  ville.  Il  entra  en  relations  avec  le 
célèbre  thaumaturge,  le  suivit  dans  ses  voyages  pendant 
de  longues  années,  et  laissa  sur  la  vie,  la  "doctrine  et  les 
prodiges  do  son  maître,  des  mémoires  dont  Philostrate 
sest  servi  pour  écrire  Ihisioire  d'Apollonius. 

DAMITB  n.  f.  Comm.  Sorte  de  toile  de  coton. 

DamithALÈS.  Mytli.  gr.  Grec  qui  donna  l'hospitalité 
à  Démeter,  lorsqu'elle  était  à  la  recherche  de  sa  fille. 

DAMIUM  {mi-otn  —  de  Damia,  nom.  myth.)  n.  m.  Myth. 
Sacntice  que  l'on  faisait,  à  Rome,  à  la  déesse  Damia 
(Cybèle). 

DaMJANICS  (Janos)  [pron.  Dayn-ïa-nitch'),  général 
hongrois  de  la  révolution  de  I8t8-1849,  né  à  Sidsa  en  ISOl, 
mort  en  1819  à  Arad.  D'origine  hongro-serbe,  Il  servit 
d'abord  dans  un  régiment  des  confins  militaires,  se  tourna 
vers  la  politique  et  entra  en  relations  avec  Kossuth,  qui 
le  ht  nommer,  par  le  gouvernement  révolutionnaire,  com- 
mandant de  deux  bataillons  de  honveds,  dont  il  fit  une 
troupe  d'élito.  Nonmié  colonel,  très  porté  au  fanatisme 
politique,  il  guerroya  dans  le  Sud  contre  les  Serbes 
hongrois,  se  distingua  ensuite  aux  batailles  de  Hatvan, 
Aszod,  GôdoHô,  Waitzen,  Comoru,  où  il  perdit  une  jambe 
par  accident;  prit,  mal  guéri,  le  commandement  do  la 
place  d'Arad,  laquelle,  après  la  capitulation  do  Vilâgos 
(i:i  aoii»,  1849),  il  céda  aux  Russes.  Ceux-ci  le  remirent 
entre  les  mains  do  l'Autriche.  Il  fut  pendu,  après  avoir 
assisté  au  supplice  de  onze  autres  ofhciers,  ses  compa- 
gnons d'armes. 

Damm  ou  Alt-DAMM,  ville  d'Allemagne  (Prusse 
[prov.  de  Poméranie]),  à  l'embouchure  de  la  Pldne  dans  le 
lac  de  Danun,  épanouissement  do  l'Oder,  un  peu  en  amont 
de  son  embouchure  :  3.000  hab.  Pèche. 

Damm.  Géogr.  V.  Neudamm. 

Damm,  homg  d'Allemagne  (Bavière  [Franconie]),  sur 
l'Asciiali,  affinent  du  Main;  3.100  hab.  Huilerie,  faïen- 
cerie, paiielerie. 

DAMMAR  n.  m.  Sorte  do  résine,  que  donne  un  arbre 
originaire  de  Tarchipel  malais,  le  dammara  orientalis. 

DAMMARA  (de  dammar,  nom  malais  de  la  plante)  n.  m. 
Genre  de  conifères,  du  groupe  des  araucariéos. 

—  Encycl.  Bot.  Los  dammara  sont  de  grands  arbres  à 
feuilles  opposées  ou  subopposées,  coriaces  et  ordinaire- 
ment obtuses  au  sommet.  On  en  connaît  sept  ou  huit 
espèces,  originaires  des  Moluques  et  do  la  Nouvelle- 
Zélande.  La  plus  connue  est  lo  Icauri  ou  dammara  Austra- 
lis,  dont  le  bois,  blanc  et  résineux,  peut  ôtre,  bien  que 
peu  durable,  employé  aux  constructions.  Les  dammara 
fournissent  d'importantes  résines,  dites  «  résines  dammar  », 
employées  surtout  pour  les  vernis  :  le  dammar  piitî  ou  battu 
vient  au  dammara  Orientalis  ;  lo  dammar  austral  ou  kauri. 
du  dammara  Australis ;  lo  dammar  aromatique,  importé 
d'Amboine,  ost  le  plus  recherché  à  cause  de  sa  parfaite 
solubilité  dans  l'alcool.  Il  convient  de  remarquer  que  la 
plus  commune  des  .»  résines  dammar  u  vient,  non  pas  d  un 
dammara,  mais  d'un  anona  sclanica. 

—  Chim.  La  résine  de  dammara  ost  formée  d'un  mélange 
de  produits  résineux,  do  torpèno,  C""!!'*,  ot  do  ses  hydra- 
tes. En  épuisant  cotte  résine  par  l'alcool,  on  obtient  une 
solution  renfermant  l'acido  dammar ijU que,  CMI^'O*,  et  lo 
dainmari/le,  G"'II'".  ï^a  résine  do  kauri  (variété  australienne 
de  dammara],  ])ar  distillation  sèche,  donne  nu  li(|uido, 
C-IP  O',  bouillant  à  156". 

DAMMARANE  n.  f.  Chim.  Rôsino  neutre,  extraite  de  la 
résine  de  duimnnra. 

Dammaric,  comm.  d'Eure-et-Loir,  arrond.  ot  à.  12  kil. 
i\r  Cliartres  :   1.209  hal».  Carrières  do  pierres. 

Dammarie-LES-LYS,  comm.  do  Soino-ot-Marno,  ar- 
rond. ot  â  4  kilom.  do  Molun,  sur  un  coteau  do  la  rivo 
gaucho  do  la  Seine,  ù.  l'extrémité  nord  do  la  forôt  de  l'on- 
tainebleau  ;  1.683  hab.  — ■  Ahliaye  du  Lys,  fondée  par 
Blanche  do  Castille,  en  ruine,  sauf  lo  chœur  do  l'église, 
qui  renferme  un  beau  tableau  do  Van  Schuppor  (xvm'  s.  i, 
représentant  la  Nativité. 

Dammartin  (comte  Diî).  V.  Ciiadannbs. 

DAMMARTIN-EN-GOËLE(Iat.  Dominium  Afartini),  ch.-l. 
do  cant.  d<t  S(iin(^-et-Marne,  arr.  et  à.  20  kilom.  do  Meaux  ; 
1.082  hab.  Ch.  diî  f.  Nord.  Carrières  de  plâtre.  Berceau  do 
la  famille  comtalo  iio  Hammartin,  dont  les  principaux 
membres  sont  :  Antoine  de  Chabannes,  un  des  courtisans 
le»  plus  iniluents  do  Charles  VII  ;  Anne  de  Montmorency, 


DAMIRON 


DAMOCRITE 


connétable  do  François  I",  ot  ses  descendants  jusqu'à 
Henri  do  Montmorency,  gouverneur  rebelle  du  Langue- 
doc, sur  lequel  Louis  \lll  confisqua  le  comté  flG32).  Le 
chàtean  fut  alors  rase;  sur  ses  ruines,  on  a  planté  une 
nronicnado.  La  chanelle  (xv"  s.)  contient  le  tombeau  ot 
la  statue  d'Antoine  uo  Chabannes.  Kgliso  paroissiale  dos 
xiir  et  xv"  siècles.  —  Lo  canton  a  23  comm.  et  9.881  hab. 

DAMMARYLE  n.  m.  Chim.  V.  DAMMARA. 

DAMMARYLIQUE  adj.   Chim.    V.  DAMMARA. 

DammE,  ville  de  Belgique.  V.  Dam. 

DAMNABLE  [da-nabV —  lat.  damnabilis  ;  de  damnare. 
cuiidaiiitier)  .-idj.  Qui  est  capable  d'attirer  la  damnation 
éternelle  :  La  simonie  est  honteuse  et  damnablk.  (Pasc.; 
Il  Qni  mérite  d'être  damné  :  Un  homme  damnablk. 

—  Fig.  Qui  mérite   réprobation  :  Passion  damnabliî. 

DAMNABLEMENT  (da-na)  adv.  D'une  façon  damnable. 

DAMNACANTHE  {dain)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  épi- 
neux, do  la  famille  des  rubiacées,  tribu  des  canthiëes, 
renfermant  deu.x  espèces,  qui  croissent  dans  l'Inde. 

DAMNATION  ((/a-Ha-5i  — lat.  <i«)»ïia/io, même  sens)  n.  f. 
Châtiment  éternel  des  damnés  :  Echapper  à  la  damnation. 
Il  .\ction  do  se  damner. 

—  Par  exagér.  Peine,  tourment,  torture  :  Toutes  les 
chutes  et  toutes  les  damnations  de  notre  espèce  ont  pour 
cause  le  serpent.  (Toussenel.) 

—  Interjectiv.  Juron  inspiré  par  la  colère,  le  désespoir 
ou  l'indignation  :  Damnation  !  je  suis  découvert  ! 

—  Jurer  sur  sa  damnation,  Jurer  en  acceptant  sa  dam- 
nation comme  châtiment  du  parjure,  si  parjure  il  y  avait. 

—  n.  f.  pi.  Nom  donné  par  le  Code  pénal  (art.  416,  texte 
primitif)  à  toute  "  proscription  ",  c'est-à-dire  à  toute  mise 
en  quarantaine  prononcée  par  les  ouvriers  soit  contre 
l'un  d'eux,  soit  contre  le  patron. 

—  Encycl.  Relig,  D'après  la  foi  catholique,  la  vie  ac- 
tuelle est  un  temps  d'épreuve,  au  sortir  duquel  tout  homme 
doit  être  jugé  par  Dieu.  Une  récompense  sans  "fin  attend  les 
justes,  nui  peuvent  être  toutefois  soumis  temporairement 
aux  douleurs  purificatrices  du  purgatoire;  un  châtiment 
éternel  ost  le  partage  des  méchants,  qui  commencent  à  le 
subirdès  l'instant  qui  suit  leur  mort.  Toutefois,  le  bonheur 
des  uns  et  le  malheur  des  autres  ne  seront  complets  qu'après 
la  résurroetion  des  morts  et  le  jugement  général,  lorsque 
Dieu  rendra  leurs  corps  aux  justes  et  aux  damnés,  afin  que 
tous  soient  ou  récompensés  ou  punis  tout  entiers,  dans  leur 
chair  aussi  bien  que  dans  leur  âme.  Il  y  a  donc  pour  les 
réprouvés  une  damnation  éternelle,  de  même  qu'il  y  a  un 
salut  éternel  pour  les  élus.  L'Eglise  appuie  ce  dogme  sur 
de  nombreux  textes  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament. 
Elle  ajoute,  au  point  do  vue  de  la  raison,  qu'entre  le  bien 
et  le  mal  il  doit  y  avoir  une  difi'érence  essentielle  qui 
n'existerait  pas  si,  l'éternité  des  peines  étant  supprimée, 
ils  arrivaient  finalement  au  même  but.  Cette  nécessiié 
dune  distinction  radicale  et  éternelle  a  été  sentie,  dans 
tous  les  temps,  par  l'instinct  de  la  conscience  humaine. 
On  n'a  guère  qu'à  consulter  les  mythologies  antiques  des 
Egyptiens,  dos  Chaldéens,  des  Grecs,  des  Romains  et  des 

fieuplcs  Scandinaves  :  elles  se  plaisent  toutes  à  dépeindre 
es  supplices  éternels  des  grands  coupables. 

On  sest  souvent  demandé,  parmi  les  chrétiens,  si  le 
nombre  des  damnés  devait  être  considérable.  Ni  l'Ecriture 
ni  la  Foi  no  font  de  réponse  concluante  à  cette  question. 
Cependant,  si  des  moralistes,  attristés  par  les  scandales 
do  leur  temps,  ou  cédant  à  un  penchant  pessimiste,  ont 
affirmé,  comme  Massillon,  le  petit  nombre  des  élus,  la  ma- 
jorité des  théologiens  incline  vers  une  solution  plus  ('on-' 
solante.  Ces  docteurs  moins  chagrins  font  valoir,  d'une 
part  l'infirmité  de  nos  jugements,  do  l'autre  les  richesses 
insondables  des  mérites  do  Jêsus-Clirist  ot  les  ressources 
infinies  do  la  miséricorde  de  Dieu.  La  tradition  tout  entière 
ne  nous  enseigne-t-elle  pa.-;  que  les  effets  do  la  rédemption 
divine  se  font  sentir  même  aux  païens  et  que,  s'ils  obser- 
vent la  loi  naturelle,  ils  peuvent  être  sauvés  par  la  foi 
impli('ite  on  un  dieu  sauveur  ot  rémunérateur?  Il  est  dune 
permis  au  penseur  chrétien  d'espérer  que,  parmi  les  sur- 
prises que  nous  réserve  la  vio  future,  1  uno  des  plus  con- 
solantes sera  la  révélation  dos  miracles  d'indulgence,  nés 
do  la  miséricorde  infinie  do  Dieu. 
—  Anton.  Salut,  sainteté. 

Damnation  de  Faust  (la).  légende  dramatique  en 
nnatro   parties,   musique  d'Hoclor   Berlioz,    exécutée    à 

I  Ooêra- Comique  lo  6  décorabro  1S16.  L'œuvre  e.xéculéo 
à  1  Opéra-Comiquo  était  d'une  conception  ot  duno  forme 
SI  nouvelles,  (ju'ello  no  fut  pas  comprise  ot  dérouta  le 
public  ot  la  critique.  Il  fallut  son  trionipho  à  l'étranger, 
il  fallut  la  mort  do  Berlioz,  qui  avait  su  accumuler  contre 
lui  tant  do  haines  et  de  rancunes,  pour  qu'une  réaction  se 
produisit  CD  sa  faveur  et  f|u"ello  ootînt  à  Paris  lo  grand 
succès  avec  lequel  elle  est  accueillie  depuis  vingt-cinq 
ans.  A  partir  de  1877,  où  l'œuvre,  dans  son  intégralité,  fut 
exécutée  simultanément,  aux  concerts  populaires  do 
Pasdelûup  ot  à  ceux  du  Chàielet,  elle  commença  à  pro- 
duire sur  le  piblic  une  impression  profonde.  Los  concerts 
Lamoureux  s'en  emparèrent  à  leur  tour. 

La  passion,  la  grandeur,  la  poésie,  lo  sentiment  do  la 
nature  et  du  pittoresque,  tout,  jusqu'à  la  note  comique  et 
burlesfiue,  tout  a  sa  place  dans  cette  étonnante  partition 
do  la  Damnation  de  Faust,  si  prodigieuse  par  sa  varirié 
même  ot  par  la  puissance  do  l'émotion  quelle  cxi;ite.  Il 
en  faudrait  citer  toutes  les  pages  :  la  marche  hongroise, 
le  chœur  do  la  fête  do  Pâques,  la  chanson  du  rat  ot  celle 
de  la  puce,  la  scène  exquise  dos  bords  do  l'Elbe,  avec  le 
délicieux  ballot  des  sylphes,  la  chanson  latine  des  étu- 
diants, la  ballade  si  curieuse  du  roi  do  Thulé.  la  romance 
de  Marguerite:  D'amour  l'ardente  flamme;  lo  duo  :  Ange 
adoré,  la  sérénade  do  Méphistophélès,  l'admirable  invo- 
caiion  à  'a  nature,  ot  cotte  gigantesque  course  à  l'abîme, 
qui  semble  reculer  les  bornes  do  la  puissance  musicale... 

II  faudrait  analyser  tout  cela  pour  se  rendre  compte  do  la 
couleur  quo  Berlioz  a  su  imprimer  ù  son  œuvre,  pour  en 
faire  ressortir  toutes  les  beautés,  pour  voir  lo  parii  qu'il 
a  tiré  do  l'orchostre,  les  efi'ets  nouveaux  qu'il  on  a  obtenus  ; 
pour  caractériser  enfin  la  puissance  d'une  œuvre  si 
originale,  si  neuve  ot  si  prodigieusomont  porsonnoUo. 

Damné  par  manque  de  fol  (le)  [on  ospagn.  el  Con- 

dcnado  por  desconfiado]  (xvii"  s.),  drame  espagnol,  en 
vers,  do  Tirso  do  Molina,  uno  do  ses  conceptions  les  plus 
étranges  ot  los  tilus  puissantes.  Lo  caractère  particulier 
dos  drames  do    l'irso,  c'est  l'iutorvontiou  du  surnaturel 


dans  les  choses  de  la  vie,  et  il  en  tire  clés  effets  extraordi- 
naires. —  Un  ermite,  tenté  par  le  diable,  jette  lo  froc  aux 
orties  et  se  fait  le  compagnon  d'un  voleur  do  grands  che- 
mins, Knrico,  lionimo  do  sac  et  do  corde,  bretteur,  cou- 
reur do  femmes,  amant  d'une  fillo  Colia,  dont  il  exploite 
la  beauté  vénale.  L'ermite  partage  tous  ses  crimes  et 
toutes  ses  débauches,  mais  Enrico  est  sauvé,  car  il  n'a 
jamais  douté  do  Dieu  ot  s'est  saintement  confessé  à  sa 
dernière  heure,  tandis  quo  l'ermite,  qui  a  refusé  les  sa- 
crements, doutant  que  Dieu  pût  lui  panlonner  de  si  grandes 
fautes,  est  précipité  dans  l'enfer,  ('e  drame  a  été  traduit 
par  A.  Royer  dans  sou  Théâtre  de  Tirso  ite  Molina  (18G2). 

DAMNEMENT  {da-ne-mari)  a.  m.  Etat  do  ceux  qui  sont 
daiiHK-s.  (Vieux.) 

DAMNER  {da-né  —  du  lat.  damnare,  condamner)  v.  a. 
Condamner  aux  supplices  éternels  des  damnés  :  Dieu 
DAMNI-:  les  mauvais  i^iches.  Il  Etre  la  cause  de  la  damnation 
do  :  Les  plaisirs  innocents  ont  damné  le  inauvais  riche 
pour  avoir  été  trop  goûtés.  (Boss.)  n  Déclarer  damné  :  Le 
mojide  DAMNi'.  sur  des  faits  ;  Dieu  absout  sur  les  sentiments. 
(M""  C.  Bachi.) 

—  Fam.  Faire  damner.  Torturer,  tourmenter  extrême- 
ment :  Enfant  qui  fait  damner  les  domestiques. 

—  Dieu  me  damne!  Juron  qui  n'a  de  signification  pré- 
cise que  par  les  circonstances  dans  lesquelles  on  l'emploie. 

Damne  {da-nè),  ée  part.  pass.  du  v.  Damner. 

-—  Fam.  Qui  tourmente  comme  un  démon  :  Ces  damni:es 
femelles  ne  savent  ce  qu'elles  veulent.  (Balz.)  il  Funeste, 
fatal  :  Une  damnke  curiosité,  n  Qui  a  la  finesse,  la  ruse  d'un 
démon  :  Ces  damnés  maixha)ids.  il  Personne  détestable, 
abominable  :  Un  damné  fournisseur. 

—  Loc.  fam.  :  Etre  damné  comme  la  poule  à  Simon.  Se 
disait  des  personnes  que  leur  mauvaise  conduite  devait 
conduire  à  la  damnation-  (Vieux.)  ii  i'/re  l'âme  daynnée  de 
quelqu'un.  Etre  pour  lui  d'un  dévouement  aveugle,  sans 
bornes;  être  toujours  et  partout  à  ses  ordres. 

—  Substantiv.  Personne  (-ondamnée  aux  supplices  do 
l'enfer:  Un  dx^isk.  f/jje  damnke.  Il  Sou  ffrir  comme  un  damné, 
Eprouver  des  douleurs  horribles. 

—  Anton.  Bienheureux,  élu,  juste,  saint. 

—  Encycl.  V.  damnation,  et  enfer. 

Se  damner,  v.  pr.  Attirer  sur  soi  les  peines  éternelles. 

—  Fig.  S'impatienter. 

—  Anton.  Sauver. 

DaMNIANOVITCH  (Raïa),  homme  politique  serbe,  né 
en  1811,  mort  en  1858.  Il  seconda  Voutchitch  dans  la  ré- 
bellion de  1842.11  fut  plusieurs  fois  ministre,  de  1S47  à  1855. 
En  1857,  il  conspira  contre  Je  prince  Alexandre  Karageor- 
gévitch.  Arrêté,  il  mourut  dans  sa  prison. 

Damno.  Myth.  gr.  Fille  do  Bélos  et  épouse  d'Agénor  ; 
mère  de  Phénix,  d'isée  et  de  Mélie. 

DAMNOSPORION  (spo)  n.  m.  Genre  de  champignons,  de 
la  famille  des  coryuéacés  à  bandes  simples,  avec  des  spores 
acro£;ènes. 

DAMNUM  INFECTUM  n.  m.  Dr.  rom.  Chez  les  Romains, 
Dommage  possible,  imminent,  par  opposition  au  dommage 
réalisé  {datunum  factutn). 

—  Encycl.  11  y  avait  damjium  infectmn,  par  exemple, 
si  le  mauvais  état  d'un  immeuble  voisin  menaçait  do  causer 
un  dommage.  Ce  dommage  venant  à  se  réaliser,  on  no 
pouvait,  dans  la  rigueur  au  droit  civil,  réclamer  d  indem- 
nité du  voisin,  car  il  n'avait  commis  aucun  délit.  Le  droit 
civil  paraît  avoir  lui-mômo  organisé  uno  legis  actio  pour 
parer  à  cet  inconvénient;  mais  le  moyen  le  plus  usité  a 
été  la  cautio  damni  iufecti  du  droit  protorien,  qui  permet- 
tait de  recourir  en  indemnité  contre  le  voisin  si  le  préju- 
dice se  réalisait.  Si  le  propriétaire  voisin  refusait  de  faire 
la  promesse  exigée  par  le  magistrat,  celui-ci  envoyait  par 
un  premier  décret  le  demandeur  en  possession  à  titre  con- 
servatoire et,  si  la  résistance  persistait,  il  l'envoyait  par 
un  second  décret  en  possession  définitive. 

DaMO,  fillo  de  Pylhagoie.Dés  son  enfance,  elle  cultiva, 
sous  la  direction  do  son  père,  les  sciences  et  la  philoso- 
phie, ot  y  fit  do  tels  progrés  quo  sa  renommée  s'étendil 
au  loin  et  qu'elle  put  ouvrir  uno  école,  à  laquelle  accou- 
rurent do  toutes  parts  un  grand  nombre  de  jeuues  filles. 
Elle  leur  faisait  promettre  lo  célibat.  Quanil  Pythapore 
mourut,  co  fut  à  sa  fillo  Damo  qu'il  confia  tous  ses  écrits, 
mais  avec  défense  de  les  publier.  Pauvre,  sans  ressources, 
ot  pouvant  tirer  une  grande  fortune  des  manuscrits  do 
son  père,  elle  aima  mieux  rester  dans  l'indigence  quo  do 
violer  la  derniéro  volonté  du  philosophe. 

DaMOCLÈS,  courtisan  qui  vivait  sous  Donys  TAncion, 
tvrau  de  Svracuse,  vers  lan  too  av.  J.-C.  II  fatiguait  lo 
tyran  par  la  continuité  et  la  bassesse  de  ses  adulations; 
il  ne  cessait  d'exalter  devant  lui  lo  bonheur  de  la  royauté. 
licnys  résolut  d'initier  ee  llatieur  impudent  aux  jouissances 
do  la  grandeur.  Un  jour  que  Damoclès  ressassait  son 
.  thème  banal  sur  la  vie  heureuse  des  princes:  «  Je  veux 
t'en  faire  juge,  »  lui  dit  le  tyran.  Il  l'invito  alors  ù  prendre 
sa  place  pendant  un  jour.'  et  donne  des  ordres  pour  quo 
Damoclés  soit  traité  en  roi.  Revêtu  d'habits  magniliques, 
lo  courtisan.  le  front  ceint  du  diadème,  nage  dans  les 
délices;  mais,  au  milieu  du  banquet,  Denys  l'invite  à  porter 
les  yeux  à  la  voûte  do  la  salle;  il  y  voit  suspendue,  au- 
dessus  de  sa  tôte,  uno  épée  nue,  que  retenait  seulement 
un  crin  do  cheval.  Se  lovant  tout  éperdu,  il  conjure  Denys 
de  mettre  un  terme  à  sa  royauté  ;  il  avait  compris  co  quo 
c'est  quo  le  bonheur  d'un  tyran. 

IIora<-o  fait  allusion  A  colto  histoire  dans  son  ode  I"  du 
livre  III  (vers  17  el  .suiv.).Cicéron  a  fait  aussi,  avec  beau- 
coup do  charme  et  d'esprit,  lo  récit  de  cette  aventure  dans 
les  Tusculanes.  L'épée  de  Damoclès  est  fréuuomment  rap- 
pelée par  les  écrivains  et  los  orateurs.  Ccst  lo  dançor 
craint  ou  prévu  qui  jiout  frapper  un  homme  au  milieu 
d'une  apparente  prospérité. 

Damocrates  ou  Démocrates  (Sorvilius),  médecin 

'■roc  {i"  s.  de  notre  èrei.  Il  vivait  ;\  Rome  au  temps  do 
Néron;  il  était  client  do  la  gens  Sovilia,  à  laquelle  il 
emprunta  son  nom  do  Sorvilius.  Au  dire  do  Gabon  et  do 
Pline,  il  était  un  des  médecins  les  plus  remarquables  do 
son  temps.  Il  composa  sur  son  art,  en  vorsïambiquos.  plu- 
sieurs ouvrages,  dont  il  nous  reste  quelques  fragments. 
Galion  lui  a  fait  beaucoup  d'emprunts. 

DaMOCRITE.  historien  grec,  d'une  épomio  inconnue.  Il 
était  l'auteur  do  deux  ouvragos  nrrdus  :  l'Art  de  mnger 
une  armée  en  bataille,  et  les  Jutfs.  Dans  co  dernier  ouvl•:l^e. 
Damoerile  rapportait  quo  los  Juifs  adoraiont  la  t^(o  duo 
ttno.  On  lui  a  attribué  aussi  uuo  Histoire  de  l'Ethiopie. 


il 


DAMOCRITE    —    DAMPIERRE 

DaMOCRITE.  général  grec,  né  à  CalyJon  (Etolie).  Il 
vivait  au  commencement  du  W  siècle  avant  notre  ère.  Im- 
placable adversaire  des  Romains,  il  s'elTor'^a  par  tous  les 
moyens  d'empêcher  ses  compatriotes 
do  subir  leur  domination.  Elu  stratège 
des  Etoliens  en  l'an  200,  il  fit  partie, 
l'année  suivante,  d'une  ambassade  à 
Rome  :  de  retour  en  Grèce,  il  négocia 
avec  Nabis,  tyran  de  Sparte,  une  al- 
liance contre  les  ennemis  do  l'indépen- 
dance hellénique.  Enfin ,  la  guerre 
éclata;  les  Etoliens  furent  vaincus  à  la 
bataille  d'Héraclée  (19U,  et  Damoorito 
tomba  au  pouvoir  des  Romains.  Con- 
duit à  Rome  et  jeté  dans  le  Tullianum, 
il  parvint  un  jour  à  s'échapper;  mais, 
se  Tovant  sur  le  point  d'être  repris,  il 
se  perça  de  son  épée. 

DAMŒUS  (m**-u5s)  n.  m.  Genre  d'aca- 
riens, famille  des  oribatidés.  compre- 
nant de  petites  formes  globuleuse  ou 
bombées   en   cloche,  avec  des  pattes 

frêles, souvent  très  longues,  ayant  leurs 
ivisions  renflées  en  massue. 

—  Encycl.  On  connaît  quelques  espô-  Damœus. 
ces  de  damœus,  répandues  surtout  dans 

la  région  méditerranéenne;  toutes  sont  très  petites,  et 
vivent  sur  les  feuilles  de  divers  arbres. 

DaMOH  ou  DUMOH,  ville  de  l'Inde  anglaise  (prov.  de 
Pjabalpour  :  S.200  hab.  Vestiges  d'anciens  temples  hin- 
dous. Cb.-l.  d'un  district  peuplé  de  326.000  hab. 

DAMOISEAU  iîno-a-:o  — du  lat.rfoï)i/?iice//»s. [Les  formes 
donzel,  daiizet/daudet.  dans  ie  Midi;  rfoHien^ei-,  dans  le 
Béarn,  en  sont  l'équivalent])  n.  m.  Nom  que  1  on  donnait, 
dans  la  première  période  du  moyen  âge,  aux  fils  des  rois 
et  des  seigneurs.  [Ce  mot  en  vint  ensuite  à  désigner  1  as- 
pirant chevalier,  et  bientôt  le  noble  qui  n'avait  pas  été 
armé  chevalier.] 

—  Encycl.  Les  damoiseaux  remplissaient  les  tonctions 
domestiques  auprès  des  seigneurs.  Comme  il  coûtait  fort 
cher  d'être  nommé  chevalier,  certains  nobles  restaient 
damoiseaux  toute  leur  vie.  Le  titre  de  «  damoiseau  ->  fui 
attaché  à  certaine  seigneurie,  comme  celle  de  Commcrcy. 
Après  la  Renaissance,  le  mot  "  damoiseau  »  qualitia  les 
jeunes  gens  élégants  et  empressés  auprès  des  dames. 
Molière  donne  à  ce  mot  le  sens  qu'il  a  encore  :  il  1  emploi 
avec  une  nuance  de  dénigrement  et  de  raillerie. 

Damoiseau  (Marie-Charles-Théodore,  baron  de),  astro- 
nome français,  né  à  Besançon  en  1768,  mort  en  1846.  Il 
devint  lieutenant-colonel  d'artillerie,  s'adonna  à  1  astrono- 
mie et  fut  nommé  membre  de  l'Académie  dos  sciences 
(1S25),  directeur  de  l'observatoire  de  'l'Ecole  militaire  et 
membredu  bureaudeslongiludes.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Théorie  et  tables  de  la  litne{\$2A); 
Tables  écliptiques  des  satellites  de  Jupi- 
ter {m&). 

DAMOISEL  n.  m.  Féod.  Syn.  de  d.\- 

MOISE.\U. 

DAMOISELLE  {mo-a-zèV  —  du  bas 
lat.  dominicella)  n.  f.  Fcod.  Titre  donné, 
au  moyen  âge,  aux  filles  des  rois  et  des 
seigneurs  avant  le  mariage,  puis  aux 
femmes  des  damoiseaux,  ensuite,  vu 
l'analogie  avec  les  attributions  de  ces 
derniers,  aux  filles  qui  remplissaient 
les  fonctions  domestiques  auprès  des 
dames  et  même  des  bourgeoises.  (Enfin, 
le  mot  «  damoiselle  o,  transformé  en 
demoiselle,  en  vint  à  désigner  toute  fille 
non  mariée.  On  disait  jadis  :  «  damoi- 
selle d'une  aulne  de  velours  ",  pour  dé- 
signer une  fille  du  commun  faisant  la 
demoiselle.)  V.  dame,  et  demoiselle. 

— Archéol.  Damoiselle  à  atourner,  Au 
moyen  âge.  Meuble  de  toilette  consistant  en  une  plate- 
forme tournante,  avec  des  bras  formant  portemanteaux, 
un  miroir  monté  sur  axe  mobile,  et  une  lêto  de  bois  ou 
de  carton  destinée  aux  coiffures. 

DAMOLIQUE  {lilc')  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  a  été  retiré 
avec  ratifie  damalurique  de  l'urine  de  vache. 

DamoN  d*Atbènes,  musicien  et  philosophe  grec 
(v*  s.  av.  J.-C.).  Disciple  de  Pythoclidc,  a'Agathocle  et  de 
Lampros,  il  fut  maître  et  ami  de  Socrate  et  de  Périclès. 
Suivant  Platon,  il  avait  écrit  sur  la  rythmique  et  la  mé- 
trique, et  défendait  les  anciennes  traditions  musicales. 
Dans  sa  vieillesse,  il  fut  exilé  d'Athènes  par  l'ostracisme, 
on  ne  sait  pourquoi. 

DaMON  et  Pythias  (ou  Phinthias),  philosophes 
grecs  do  l'école  pythagoricienne,  qui  vivaient  à  Syra- 
cuse, sous  Denys  le  Jeune,  vers  l'an  400  av.  J.-C.  Ils  se  sont 
rendus  célèbres  par  la  vive  amitié  qui  les  unissait.  Sur 
la  déposition  do  ((uelquos  témoins  subornés,  Pythias  fut 
condamné  à  mort.  Il  demanda  à  Denys  un  court  délai 
pour  régler  ses  affaires,  et  offrit  comme  otage,  pendant 
son  absence,  Damon,  qui  consentait  à  mourir  dans  le  cas 
oà  son  ami  ne  serait  point  de  retour  au  moment  fixé. 
L'instant  fatal  était  arrive,  et  ceux  qui  avaient  ourdi  la 
trame  qui  devait  perdre  Pythias  et  Damon  raillaient  déjà 
ce  dernier  sur  la  folle  confiance  dont  il  avait  fait  preuve, 
lorsque  Pythias  se  présenta  pour  subir  son  arrêt.  Plein 
d'admiratTon  pour  une  tcllo  conduite,  Denys  lit  grâce  au 
condamné ,  et  demanda 
aax  deux  philosophes  do 
Tadmettre  en  tiers  dans 
leur  amitié  ;  mais  il  no 
put  obtenir  cette  faveur. 


Damoiselle  .'i 
atourner. 


DAMOPBILA  n.  m. 

Sou.s-gcnrc  d'hylocba  (oi- 
seaux-mouches trochili- 
dés  ) ,  comprenant  une 
seule  espèce  do  l'Equa- 
teur et  de  la  Nouvelle- 
Grenade,  le  damophila  Damophih. 
amahilin.  (C'est  un  colibri 

long  de  8  centimètres,  vcrl  doré,  avec  la  gorge  d'un  bleu 
éclatant.  les  joues  avec  une  raie  noire,  la  nucuc  noire  et 
roux  doré  au  milieu.  La  femelle  est  blanchâtre,  piquetéo 
do  vert  ot  do  bleu  en  dessous.) 


DaMOPRILE.  poétesse  grecque  (vi<  s.  av.  J.-C).  Elle 
paraît  avoir  été  oriijinaire  de  Parapbylie,  mais  vivait  à 
Lcsbos,  et  appartenait  au  cercle  poétique  et  musical  de 
Sapho.  Elle  avait  composé,  en  rythme  éolien,  des  poésies 
erotiques  [et  des  hymnes  en  l'honneur  d'Ar- 
témis.   On  ne  possède  rien  d'elle. 

Damophile.  philosophe  ct  écrivain  grec, 
dépoquc  inoenaine,  peut-être  du  u*  siècle  de 
notre  ère.  On  possède  de  lui  un  recueil  de 
sentences  morales. 

DaMOPHON,  sculpteur  grec,  né  en  Mes- 
sénie,  et  qui,  selon  les  dernières  conjectures 
des  archéologues,  vivait  vers  le  début  du 
II*  siècle  avant  notre  ère;  il  est  le  seul  sta- 
tuaire de  son  pavs  qui  ait  acquis  de  la  célé- 
brité. Damophon  produisit  un  grand  nombre 
d'œuvres,  dont  les  plus  remarquables,  d'après 
Pausanias,  étaient  les  statues  de  Lucine.  a 
/Egium;  do  Cyb>'le  ot  do  Diane  Laphria.  a 
Messène;  d'JJermès  et  d'Aphrodite,  à.  Méga- 
lopolis  ;  d'Hyqia  et  'X'Asch'puts,  dans  le  tempii^ 
dllithye;  dcCévèsiiidcJunùn,enkTCSiiiie>,  etc. 
Damophon  tailla  plusieurs  de  ces  statues  dans 
le  marbre;  les  autres,  à  l'exception  de  la  tête, 
des  mains  et  dos  pieds,  étaient  faites  de  bois. 
La  réputation  de  ce  sculpteur  le  fit  choisir 
pour  réparer  la  statue  colossale  de  Jupiter 
Olympien,  de  Phidias. 

DamoREAU    (Laure-Cinthie   Montalant, 
épouseï,  cantatrice  française,  née  et  morte  à 
Paris  (1801-1863).  Elle  fut  appelée  à  l'Opéra,  puis  à  l'Opéra- 
Comique,  et  elle  créa  des  rôles  nombreux.  Elle  conserva, 
jusqu'en  18.56,  sa  classe  au  Conservatoire,  où  elle  avait  été 
nommée  professeur  en  1834.  M""^  Damoreau  a  consigné  ses 
principes  de  l'art  du  chant  dans  une  excellente  Méthode 
de  chant,  qui  a  été  adoptée  par  le  Conservatoire.  On  lui 
doit  aussi  un  fort  agréable  recueil  de  romances. 
DamOT,  prov.de  l'Ethiopie (Godjam).  Ch.-l.  Dembetcha. 

DamOUR  (Augustin-AIexis'i,  minéralogiste  français,  né 
en  1808.  Il  était  sous-directeur  au  ministère  des  affaires 
étrangères,  lorsqu'il  donna  sa  démission,  en  1854,  pour  se 
livrer  exclusivement  aux  études  minéralogiques.  Il  s'est 
fait  remarquer  par  de  nombreuses  analyses  de  minéraux 
rares  ou  peu  connus.  lia  été  élu  correspondant  de  l'Aca- 
démie des  sciences  en  1862  et  membre  libre  en  1878. 

Damour  (Charles),  peintre  et  graveur  français,  né  à 
Paris  en  1813.  Elève  d'Ingres,  il  s'est  principalement 
adonne  à  la  gravure  et  a  apporté  des  perfectionnements 
importants  à  la  gravure  dite  »  au  vernis  mou  »,  Parmi  les 
nombreuses  estampes  qu'on  doit  à  cet  artiste,  rappelons; 
Souvenit'S  de  voyage  en  Orient;  les  Jiives  du  Tibre,  près  de 
Home;  Danse  daiis  la  cour  d'une  jnaison  de  Grenade;  Sou- 
venirs de  voyage  en  Espagne;  etc. 

DAM0URITE  (do  Damour.  n.  pr.)  n.  f.  Silicate  hydraté 
naturel  d'alumine  et  de  potasse;  espèce  de  mica  appar- 
tenant au  genre  muscovite.  (La  damourite  se  présente  en 
agrégations  d'écaillés  très  fines  blanc  jaunâtre,  d'un  éclat 
nacré.  Elle  accompagne  les  cristaux  de  disthène  blanc  et 
bleu,  qu'on  trouve  dans  les  schistes  de  Ponlivy  [Morbihan]). 

DamOXÈNE,  auteurcomiqueathénien  (iii'.s.  av.  J.-C), 
l'un  des  représentants  do  la  comédie  nouvelle.  Il  avait 
composé  un  grand  nombre  do  comédies,  dont  il  no  nous 
reste  qu'un  fragment, 

DamOYE  (Pierre-Emmanuel-AlphoDse),  peintre  fran- 
çais, né  à  Paris  en  1847.  Entré  à  l'Ecole  des  beaux-arts 
en  1871,  il  la  quitta  bientôt  pour  se  livrer  à  son  goîitpour 
le  paysage,  qu'il  avait  étudié  avec  Corot  et  Daubigny. 
Rappelons  de  cet  artiste  :  le  Moulin  de  Merlimont  ;  un 
Etang  en  Sologne;  Chemin  des  Dunes  et  le  Marais  d'Ar- 
leux  ;  Soleil  couchant  à  Sainte-Marguerite  ;  etc. 

DAMPFNUDELN  [da  mfnou-dèln  —  de  l'ail,  dampf,  va- 
peur, ct  nudeln.  nouilles)  n.  f.  Sorte  de  pâtisserie  alle- 
mande, qui  est  faite  avec  une  pâte  de  farine,  des  œufs,  de 
la  levure  de  bière,  du  sucre  et  du  lait,  et  que  l'on  many^o 
toute  chaude,  avec  une  sauce  à  la  vanille,  ou  en  la  sau- 
poudrant de  sucre  et  de  cannelle. 

Dampier,  détroit  ouvert  entre  la  grande  presqu'île 
nord-oupst  de  la  Nouvelle-Guinée  (au  S.)  et  l'île  de  Vaï- 
gliéou  (au  N.),  presque  exactement  sous  l'équateur.  Il  a 
120  kilomètres  de  long  sur  50  à  75  de  large. 

Dampier  (William),  navigateur  anglais,  né  à  East- 
Coker  (comté  de  Somerset)  vers  165'.;,  mort  à  Londres 
en  1715.  Il  débuta  par  une  place  de  contremaître  dans  une 
plantation  de  la  Jamaïque.  Rentré  en  Angleterre  en  1678, 
il  y  publie  une  bonne  description  des  parages  qu'il  vient 
de  fréùuenter,  puis  retourne  à  la  Jamaïque  et  s'engage 
parmi  tes  flibustiers  qui  font  à  cette  époque  tant  de  mal 
aux  Espagnols.  Il  passe  ensuite  dans  l'océan  Pacifique, 
puis  il  gagne  les  Indes  orientales,  visite  ct  pille 
certains  points  du  littoral  chinois,  les  Moluqucs,  la  Nou- 
velle-IIollando  et  les  Nicobar,  parcourt  tout  le  sud  de 
l'Asie,  et  finit  par  rentrer,  en  1691,  en  Angleterre,  où  il 
publie  son  Voyage  autour  dumonde. 

Quelques  années  plus  tard,  Dampier  explora  les  eûtes 
occidentales  de  la  Nouvelle-Hollande,  et  septentrionales 
do  la  Nouvelle-Guinée,  et  accomplit  dans  ces  parages 
différentes  découvertes  importantes  (celle  du  di'troit  de 
Dampier,  Y>SiV  exemple),  puis  regagna  l'Angleterre  en  1701. 
En  1708,  il  accompagna,  comme  premier  pilote,  le  capi- 
taine Wood-Rodgers  dans  une  nouvelle  croisière  à  travers 
la  mer  du  Sud.  Cette  expédition,  très  féconde  en  résul- 
tats matériels,  est  la  dernière  à  laquelle  on  voit  Dampier 
I)rendro  part.  Ce  voyageur  a  laissé  des  relations  très  in- 
téressantes, aux  descriptions  vives  et  animées. 

DAMPIÈRE  (rfrtn)n.f.  Genre  déplantes  herbacées,  de  la 
famille  des  goodéniéos,  comprenant  une  vingtaine  d'es- 
pèces à  fleurs  blanches,  bleues  ou  pourprées,  qui  croissent 
en  Australie. 

DampieRRE,  ch.-l.  de  canton  du  Jura,  arr.  ot  à2l  kil. 
de  Dôlc,  sur  le  Doubs  ;  940  hab.  Minerai  de  for,  forges.  — 
Le  canton  a  15  comm.  ot  7.738  hab. 

Dampierre,  comm.  de  Soino-et-Oise,  arrond.  ot  à 
17  kilom.  de  Rambouillet,  près  do  l'Yvette;  G7(l  liai)., 
célèbre  par  .son  cliiteau  que  le  cardinal  de  Lorraine  fonda 
en  1550  ct  qui  fut  remanié  par  Hardouin  Mansard,    au 


504 

xvu*  siècle.  Acquis  en  1664  par  la  maison  de  Luynes,  le 
château  fut  restauré,  au  milieu  du  xix' siècle,  sur  les 
plans  de  larcbitecte  Duban,  par  le  duc  Honoré  de  Luynes, 
ijui  orna  sa  demeure  de  nombreux  objets  d'art  :  statue  de 


Château  de  Dampierre. 

Pénélope  par  Cavelier,  Minerve  Cbrysélépbantine  do 
Simart  (restitution  au  quart  de  la  Minerve  du  Parthénonl, 
statue  en  argent  de  Louis  XIII  par  Rude.  Parc  superl)e, 
étang,  canaux.  Dans  l'église  (xvi'  s.\  au  clocher  roman, 
chapelle  funéraire  de  la  famille  do  Luynes. 

Dampierre,  comm.  de  l'Aube,  arrond.  et  à  21  kilom. 
d'Arcis-sur-Aube,  sur  le  Puis,  affluent  de  l'Aube  :  524  hab. 
Berceau  de  la  famille  de  Dampierre,  qui  a  fourni  une 
dynastie  des  comtes  do  Flandre. 

Dampierre  (Gui  de),  comte  de  Flandre,  né  en  1225. 
morten  1305  à  Compiègne.  Fils  de  Guillaume  de  Dampierre 
et  de  Marguerite  de  Flandre,  il  fut  a.ssocié  au  gouverne- 
ment par  sa  mère  en  1251,  et  n'entra  en  possession  inté- 
grale du  pouvoir  comtal  qu'en  1278.  Il  s'était  marié  deux 
fois,  et  avait  seize  enfants.  Ces  charges  de  famille  expli- 
quent son  avidité  et  son  ambition.  Son  énergie  n'était  pas, 
d'ailleurs,  à  la  hauteur  de  ses  appétits.  Ses  entreprises 
contre  les  échevinages,  et  surtout  l'amende  énorme  dont 
sa  cour  frappa  leséchevins  de  Gand,  lui  aliéncrentl'aris- 
tocratie  bourgeoise.  Les  fiançailles  de  sa  fille  Philippine 
avec  le  fils  aîné  du  roi  d'Angleterre  (1294)  lui  aliénèrent 
Pliilippo  lo  Bel,  qui  prononça  la  confiscation  du  comté  et 
le  fit  occuper  par  une  armée  (1297).  Gui  abandonné  par  sa 
noblesse  et  par  Edouard  I"  lui-môme,  vint  se  constituer 
prisonnier  en  1300.  Il  resta  jusqu'à  sa  mort  à  Compiègne, 
dans  une  captivité  d'ailleurs  fort  douce. 

Dampierre  (Hugues  de  Chastillon,  comte  de),  grand 
maître  des  arbalétriers  do  France,  mort  en  I3î>0.  Il  servit 
avec  distinction  dans  le  Nivernais  et  en  Languedoc,  fut 
nommé,  en  1363,  grand  maître  des  albalétriers,  battit  les 
Anglais  à  Abbeville(1369),  et  tomba,  la  même  année,  entre 
leurs  mains.  Charles  V  paya  sa  rançon.  Après  son  retour, 
il  occupa  quelque  temps  "la  charrie  de  capitaine  général 
dans  la  Picardie,  l'Artois  et  le  Boulonnais,  puis  il  prit 
part  au  siège  de  Gand  (1381),  à  la  bataille  de  Rosebecquo 
(1382),  et  remplit  de  nouveau,  jusqu'en  1388,  les  fonctions 
do  grand  maître  des  arbalétriers. 

Dampierre  {Jacques  de  Chastillon.  sire  de),  amiral 
de  Franco, né  en  1363,  morten  14i5.  Nommé  par  Cliarles  VI 
conseiller  et  chambellan,  il  mérita  ces  titres  par  de  nom- 
breux services,  etfutélevé,  en  1408.  à  la  dignité  d'amiral, 
qui  venait  d'être  enlevée  à  Louis  de  Brébant.  Le  sire  de 
Dampierre  prit  part  à  l'expédition  faite  contre  les  Liégeois 
par  le  duc  de  Bourgogne,  au  parti  duquel  il  était  attaché, 
reçut  la  mission  de  signer  une  trêve  avec  l'Angleterre 
en  1410,  puis  perdit  sa  charge  d'amiral,  rendue  à  Brébant 
par  les  Armagnacs  vainqueurs.  Il  vivait  depuis  quelque 
temps  dansla  retraite,  lorsque, la  guerreavec  les  Anglais 
ayant  recommencé,  il  rejoignit  l'armée  royale  et  com- 
battit à  Azincourt,  où  il  trouva  la  mort. 

Dampierre  (marquis  de),  fut  capitaine  des  chasses  et 
plaisirs  de  Louis  XV  et  premier  écuycr  de  la  reine.  Il  est 
l'auteur  d'un  certain  nombre  de  fanfares  de  cor.  Les  plus 
connues  dansla  vénerie  sont  :  la  Royale,  \a.  Dampierre,  etc. 


ï,a  D.impicrre  (sonnerie  de  trompe). 

Dampierre  (Auguste-Henri-Marie  Picot,  marquis 
DK},  général  français,  né  à  Paris  en  1756,  mort  à  Valen- 
ciennes  en  1703.  Il  entra  au  service  en  1772,  le  quitta 
on  1788,  ct  y  rentraen  1791  comme  lieutenant-colonel.  Son 
attachement  aux  idées  révolutionnaires  et  sa  belle  conduite 
au  combat  do  Quiévrain  (av.  17'.)2)  lui  valurent  le  grade 
de  maréchal  do  camp  (août)  ot  le  commandement  d'une 
division  qu'il  conduisit  au  fou  à  Valmy  et  à  Jemappes. 
L'année  suivante  (1793),  il  se  distingua  pendant  la  cam- 
patrno  de  Hollande  ot  à  la  bataille  do  Ncrvinde,  reçut  le 
commandement  do  l'armée  do  Belgique,  après  la  désertion 
de  Dumouriez,  et  fut  blessé  à  mort  au  cours  d'un  combat 
qu'il  avait  engagé  pour  débloquer  la  place  de  Condé  (8  mai). 
—  Son  petit-fils,  commandant  des  mobiles  do  l'Aude,  fut 
lue  au  combat  de  Bagneux(l3  oct.  1870). 

Dampierre  (Elie,  comto  de),  homme  politique  et 
agriculteur  français,  né  eu  1813.  mort  ù  Paris  on  1896.  Fils 
du  marquis  Elie-Louis  A3'mard,  créé  pair  par  Charles  X 
en  1827,  et  qui  donna  en  1831  asile  à  la  duchesse  do 
Borry,  Elie  de  Dampierre  fut  élu  député  des  Landes  en 


SOS 

l«t8,  combattit  lo  coup  d'Etat,  ot  no  roiitra  «lans  la  vio 
putilinuo  (juVii  1871,  011  il  (lôfuiKlit  à  l'Assomblt^e  natio- 
italo  la  polilU|UO  conservatrico.  Non  rc'olu  on  1S70,  il  so 
consacra  à  l'ag^riculluro,  snr  laquollo  il  a  pnbliô  (luoiqiics 
ôtiuios,  ot  fut  noniniô  président  do  la  Sociotô  dos  aj^-^ri- 
cultoiirs  do  Franco. 

Dampierre  (Du  Val  du).  V.  Du  Val  de  Dampierre. 
Dampierre-les-BOIS,  comm.  du  Doubs,  arr.  ot  à  lO  k. 
d(^  iMoiilholiard.prùsdo  la  b'ôcbotto  ;  1.579  liah.  Port  sur  lo 
canal  du  Uliôno  au  Uhin  ;  rabritjue  do  vis,  sorrurorio. 

Dampierre-SUR-BOUHY,  comm.  de  la  Niovro,  air. 
et  à  21  kiiom.  do  Cosuo,  sur  un  al'fluont  do  la  Vrille; 
1.355  hab.  Ej^lise  du  wi"  siôclo. 

DAMPIERRE-SUR-BOUTONNE,cûm!n.do  la  Cliaronte- 
Tnlonouro,  arruiid.  oiâiskil.do  Saint-Joan-d'Angôly,  sur 
la  liuuluinie  :  liSi  Uab.  8<;iories  mccaiiiquos  alimenti'tcs  jiar 
la  forôt  d'Auluay.  Curieux  château  du  temps  do  Henri  [I, 
possédé,  dit-on,  par  Diane  do  Poitiers.  —  La  buronnio  (h- 
Dampierre  était  un  lief  de  la  maison  de  Retz. 

DAMPIERRE-SUR-SALON,ch.-l.  do  canton  do  la  Haute- 
Saôuo,  airund.  et  à  1j  kil.  di?  (îray,  sur  lo  Salon,  aflluojit 
do  la  Saôuo  ;  92S  bab.  Carrioresdepiorro;  minorai  do  fer. 
Kuines  d'un  ancien  château  fort:  église  du  xvni"  siècle. 
—  Le  canton  a  31  comm.  et  8.G74  hab. 

DamPMARTIN  (Aune-Henri  Cahot,  vicomte  de),  litté- 
raiour  français,  né  à  Uzês  en  1755,  mort  eu  1S25  à  Paris. 
11  ômigi'a  eu  1792,  revint  on  France  après  le  18-Brumaire, 
puis  fut  momliro  du  Corps  législatif,  censeur  des  journaux 
on  1815  ot  bibliothécaire  au  dépôt  de  la  guorro.  On  lui  doit 
do  nombreux  ouvrages,  notamment  ;  Hisloircde  la  rivnULé 
de  Home  et  de  Carthage  (1789)  ;  Evénements  qui  se  soiti  passés 
sous  mes  yeux  pendant  la  Jiévoluiion  française  (1792);  la 
France  sous  ses  vois  (1810)  ;  etc. 

DaMPNIAT,  comm.  de  la  Corrêzo,arrond.  ot  à  lOkilom. 
de  Hrivo,  oniro  la  Corrôze  et  son  affluent  la  Rouanne; 
909  hab.  Moules  de  moulin. 

DAMPOSCOPE  {dan,  skop'  —  do  l'angl.  damp,  vapeur, 
ot  du  gr.  skopein,  voir)  n.  m.  Listrumcnt  inventé  par  l'An 
glais  Forbes  et  servant  à  déterminer  la  proportion  de 
grisou  que  contient  l'atmosphère  dos  mines  de  nouillo. 

—  Encycl.  Lo  damposcope  est  basé  sur  les  lois  de  la  pro- 
pagation dos  vibrations  sonores  ot  a  pour  principal  organe 
un  diapason  vibrant  devant  un  tuyau  télcscopique.  Lin- 
lonsité  de  la  vibration  dépend  do  la  quantité  de  grisou 
existant  dans  l'atmosphère  delà  galerie. 

Dampremy,  bourg  do  Belgique  (Hainaut),  arrond. 
admin.  et  jndic.  de  Charleroi,  près  do  laSambre  ;  8.941  bah. 
Mines  de  bouille.  C'est,  en  réalité,  un  faubourg  de  Charleroi. 
Damprichard,  comm.  du  Doubs,  arr.  et  à  48  kilom.  do 
Montbôliard,  sur  un  plateau  du  Jura;  1.186  hab.  Fabriques 
d'articles  d'horlogerie,  clouteries,  tanneries. 

Damps(Les),  comm.  de  l'Euro,  arrond.  et  à  12  kilom. 
de  Louviers,au  confluent  de  l'Eure  et  de  la  Seine,  à  l'entrée 
do  la  forêt  do  Pont-de-rArche  ;  261  Iiab.  Ancienne  station 
romaine.  Le  duc  Rollon  y  remporta  une  victoire  qui  faci- 
lita l'occupation  de  la  Normandie  par  les  Normands. 

Dampt  (Jean-Auguste),  sculpteur  français,  né  à  Ve- 
narey  (Côte-d'Or)  en  1858.  Elève  do  l'Ecolo  des  beaux- 
arts  do  Dijon,  puis  de  Jouifroy  et  de  Dubois  à  Paris,  il 
débuta  au  Salon  do  1879  avec  un  Ismaù'l.  Sou  Saint  Jean 
(1881)  fut  acheté  par  le  musée  du  Luxembourg.  Durant 
un  séjour  qu'il  rît  on  Italie  (1882-1883),  J.-A.  Dampt  avait 
étudié  les  procédés  dos  bronzes  à  ciro  perdue.  A  son  re- 
tour, il  exposa  un  Buste,  cire  perdue  (1883),  puis,  l'année 
suivante,  un  marbre.  Mignon  chantant  la  patrie,  et  uno 
statuette,  Jeune  Julie,  dans  le  gotit  archaïque  des  sta- 
tuettes do  Pompéi.  Ses  statues  en  pied  .sont  relativement 
rares  {Coquette,  Diane  pleurant  Actéon,  Faunette).  Plus 
nombreux  sont  ses  bustes,  ses  cires  perdues  ou  ses  motifs 
do  demi-caractère  ;  le  Baiser  de  l'aieule  ot  Cavalier  arabe 
(Luxembourg);  buste  de  Dagnan- Douveret ,  on  argent,  etc. 
Dampt  a  prêté  son  souple  talent  aux  intéressantes  tenta- 
tives qui  ont  renouvelé  la  décoration  et  rameubleniont 
d'art.  Lo  Salon  do  1896  (Champ-de-Mars)  exposait  de  lui, 
notamment,  un  lit  en  bois  sculpté  dont  les  motifs  étaiont 
d'un  caprice  ingénieux  et  charmant.  En  1898,  il  donna  un 
bas-rcliol'  on  marbre  :  Le  Temps  passe  emportant  l'Amour. 
DamrÉMONTou  DanRÉMONT (Charles-Marie- Denis, 
comte  de),  général  français,  né  à  Cliaumoiit  en  17S3,  tué 
(lovant  Constantin©  en  1837.  H  était  colonel  en  1813,  ma- 
réchal decamp  en  1821,  lieutenant  général  en  1830  ot  pair 
do  Franco  on  1835.  Après  un  échec  du  maréchal  ("lauscl 
devant  Constantinc,  il  reçut  lo  cominandomoui  d'uno  se 
condo  expédition,  qu'il  conduisit  devant  la  ville.  H  fut  tué 
d'un  coup  do  canon  {12  cet.  1837),  au  moment  où  ses  troupes 
allaient  tenter  l'assaut  do  Constantine. 

Damrosch  {Léopoid),  violoniste,  conipositour  né  â 
Poson  l'ii  1S32,  mort  à  Now-York  en  1885.  U  s'ert'orça  de 
propager  les  tlioorics  do  Richard  Wagner,  et,  |)our  cola, 
il  fonda  à  New-York  un  théâtre  d'opéra  alU-mand.  Connne 
compositeur  Damroscb  a  écrit  dos  ouvorturos,  des  séré- 
nades, des  licder  et  plusieurs  concertos  do  violon. 

Damse  (Joseph),  chanteur  et  compositeur  russe,  né 
vers  la  Hn  du  xviii' siècle, mort  à  Rnduo  on  1852.  Il  écrivit 
mi  grand  nombrodo  mazurkas,  do  oracowiaks  et  de  polo- 
naises, puis,  ayant  composé  la  musique  d'un  ballotqni  ont 
du  succès,  il  songea  au  théâtre  ot  donna  comme  opéras  : 
Ordre,  Spis  wû/a/c (I84l),  la  Sœur  de  lait,  Anncltc,  le  Contre- 
bandier, etc.  il  écrivit  une  vingtaine  de  vaudevilles  ot  uno 
trentaiiKs  do  mélodrames. On  lui  doit  oncorodes  messes,  des 
motets,  dos  morceaux  pour  orchestre  ot  pour  musique 
militaire. 

"DAMVlLLEiDomini  villa), c\\.-\.  docant.  do  l'Euro, arr. 
ot  à  19  kilom.  d'Evreux,  sur  l'Iton;  1.350  hab.  Etliso,  tour 
do  la  R-'naissancn  et  fragments  do  vitraux (xv^  s.).  Ricbuni 
Cœur  do  Lion  construisit  â  Damvillo  un  château  fort.  La 
baronnio  do  Damvillo  donnait  droit  doséance  ù.  l'échiquier 
do  Normanilie  ;  elle  fut  conférée  par  Philippe  le  Bol  a  la 
maison  do  Montmorency  (1285)  ot  érigée  on  duché  |i;iiiir> 
sous  Louis  XI H  (1610).  La  branche  cadot(o(l(«l:i  maison  do 
Montmorency  avait  pris  lo  nom  do  Damvillo.  Son  dernier 
représentant  fut  Henri  do  Montmorency,  gouverneur  du 
Languedoc,  décapité  â  Toulouse  (1032).  —  Lo  canton  a 
22  comm.  et  5.780  hab. 

DamvilLERS,  cli.-l.  do  cant.  de  la  Meuse,  arrond.  et  â 
25 kilom,  do  Montmédy,  sur  la  ïiuto,  sous-afUuout  do  la 


Ul. 


DAMPIERRE-LES-BOIS    —    DANAIDE 


Chiors;  830  hab.  Commerce  do  bois.  Villo  autrefois  forti- 
liéo  :  Il  reste  dos  vestiges  dos  anciens  remparts,  agrandis 
par  Charles-Quint.  Patrie  du  maréchalUérard.  —  Lo  canton 
a  23  comm.  et  6.893  hab. 

Damvix,  comm  do  la  Vendée,  arr.  ot  à  22  kilom.  do 
Kontenay  (dans  lo  marais  Poitevin),  sur  la  Sèvro  Nior- 
laise  ;  1 .468  hab. 

Damyse.  Myth.  gr.  Géant  que  l'on  regardait  comme  lo 
plus  agile  de  tous  les  coureurs.  Suivant  une  singulière  lé- 
gende, Achille, aussitôt  après  sa  naissance,  fut  jeté  au  feu 
par  sa  mère  Thétis,  et  sauvé  par  .son  père,  mais  il  avait 
ou  le  talon  droit  consumé.  Pelée  porta  l'enfant  à  Chiron, 
qui  déterra  le  cadavre  de  Damyse,  lui  enleva  lo  talon 
droit  et  l'adapta  au  pied  d'Achillo.  Co  talon  emprunté 
communiqua  au  héros  la  légèreté  do  Damyso.  Plus  tard, 
lorsque  Achille  fuyait  devant  Apollon,  le  talon  se  détacha 
et  arrêta  la  marche  du  héros,  qui  fut  tué  par  le  dieu. 

Dan  (en  hébreu,  celui  qui  juge  [thcocrilos],  d'après  la 
traduction  de  l'historien  Josèphe),  un  des  douze  fils  du 
patriarche  Jacob.  t>a  mère  était  Bala,  servante  do  Rachel. 
Il  n'eut  lui-même  qu'un  fils,  nommé  Husim,  et  n'en  fut- pas 
moins  la  tige  d'une  des  plus  nombreuses  tribus  d'Israël. 
Les  commentateurs  de  la  Bible,  expliquant  la  prophétie 
de  Jacob  •>  Dan  jugera  son  peuple  »  {(!cn.  XLIX,  i6),  en 
voient  la  réalisation  dans  la  personne  du  Danite  Samson. 

Dan  (tribu  de),  l'une  des  tribus  d'Israël.  Au  mo- 
ment de  la  sortie  d'Egypte,  lors  du  partage  de  la  terre  do 
Chanaan,  elle  rerai  en  lot  une  bauao  de  territoire  située 
le  long  de  la  Méditerranée,  à  10.  des  tribus  do  Juda,  de  Ben- 
jamin et  d'Ephraïm,  et  occupée  par  les  Philistins.  Mais 
los  Danitos,  no  pouvant  parvenir  à  chasser  les  Pbilis* 
tins,  se  réunirent  à  la  tribu  do  Juda,  sauf  un  groupe  de 
700  hommes,  qui  alla  s'établir  au  nord  de  la  Palestine  dans 
la  ville  de  Laïs,  et  lui  donna  le  nom  do  Dan.  Après  le 
retour  de  la  captivité,  il  n'est  plus  question  de  la  tribu  do 
Dan.  Saint  Jean  ne  la  mentionne  pas  dans  l'énumération 
qu'il  fait  do  toutes  los  autres  tribus  d'Israël. 

Dan,  ancienne  ville  de  la  Palestine,  près  des  sources 
du  Jourdain.  Appelée  d'abord  Lais  ou  Laschis,  cette  villo 
fut  prise  par  uno  colonie  do  Danitos,  qui  s'y  établirent  et 
lui  donnèrent  le  nom  do  leur  tribu.  Jéroboam  y  construisit 
un  temple  et  en  fit  l'un  des  centres  du  culte  schismatique. 
I^a  ville  do  Dan  occupait  l'extrémité  septentrionale  de  la 
Palestine,  et  Bcrsal^ée  en  occupait  l'extrémité  méridio- 
nale ;  de  là,  l'expression  «  de  Dan  à  Bersabée  i>,  employée 
dans  la  Bible  pour  désigner  toute  la  terre  d'Israël. 

Dan,  nom  de  plusieurs  rois  légendaires  de  Danemark, 
dont  le  plus  célèbre,  Dan  le  Magnifique,  fils  do  Dag, 
prince  de  Scanie  et  gendre  d'Olaf,  roi  de  Leire,  régna  sur 
le  Danemark  entier  et  donna  son  nom  au  pays;  la  h'- 
gende  lui  attribue  à  tort  la  construction  du  Danevirko, 
muraille  destinée  à  protés;er  le  Danemark  contre  les  in- 
vasions. Rompant  avec  l  usage  do  la  crémation,  il  se  fit 

10  premier  enterrer  avec  ses  armes  sous  un  tumulus. 
Dan  I",  Bassarab,  prince  de  Valachio(i385-l386),  fils 

aîné  du  prince  Radou  Bassarab  (1372-1382).  Son  frèro 
cadet,  Mirtschea,  lui  ayant  disputé  le  trône,  il  s'en 
empara  à  l'aide  des  Turcs  ot  chassa  son  frère,  qui  se  ré- 
fugia chez  les  Bulgares.  Ajirès  un  règne  d'un  an,  il  fut 
tue  par  Chichman,  tsar  des  Bulgares  de  TIrnova,  et  rem- 
place par  son  frèro  Mirtschea.  —  Dan  II,  fils  du  précé- 
dent, régna  en  Valachie  de  1420  à  1425  et  de  1427  à  1430, 

11  parvint  au  trône  après  avoir  chassé,  à  l'aide  des  Turcs, 
le  princo  Michel,  fils  de  Mirtschea.  Mais,  après  un  règne 
do  cinq  ans,  il  fut  renversé  par  Radou  Praznaglava.  U 
se  réfugia  chez  les  Hongrois,  qui  l'aidèrent  à  chasser 
Radou.  Deux  ans  plus  tanl,  ayant  pris  part  à  la 'guerre  de 
Sigismond,  roi  de  Hongrie,  contre  la  Porte,  il  fut  tué  par 
les  Turcs  victorieux.  —  Dan  HI,  fils  de  Dan  II,  régna 
en  Valachie  à  deux  reprises  (1439-1442  ot  1446-1452),  s'em- 
para du  trône  à  la  mort  do  Viad  lo  Diable,  avec  lo  con- 
cours des  Hongrois.  Il  combattit  contre  les  Turcs  à  la 
bataille  do  Merlea,  à  côté  do  Jean  Hunyadi;  mais,  au 
plus  fort  de  la  lutte.  Il  fut  abandonné  par  ses  troupes, 
(pii  passèrent  du  côté  des  Turcs,  et  massacré  par  ceux-ci. 

Dana  (Richard  Henry),  pocto  ot  critique  américain, 
né  à  Cambridge  (Massachusetts)  on  1787,  mort  à  Boston 
en  1879.  Il  publia  dans  diverses  revues  des  essais  litté- 
raires, des  nouvelles,  des  poésies,  où  l'on  trouve  l'influence 
do  Wordsworth,  et  qui  sont  remarquables  par  la  beauté  du 
style  et  l'élévation  de  la  pensée.  La  plus  populaire  do  ses 
œuvres  est  son  poème  le  Boucanier  (1827).  Sos  Œuvres 
choisies  ont  été  plusieurs  fois  rééditées. 

Dana  (Richard  Henry),  fils  du  précédent,  juriscon- 
sulte et  écrivain  améru^aln,  no  A  Cambridge  (Massachu- 
setts) en  1815,  mort  à  Romo  en  1882.  Il  publia,  en  1840,  le 
récit  d'un  voyage  en  Californie,  sous  le  titre  do  Deux  années 
devant  le  grand  inât,  dont  lo  succès  fut  aussi  grand  que 
celui  do  ilobinson  ('rusoiL  Dana,  avocat  distingué,  se  fit 
remarquer  par  son  opposition  aux  principes  esclavagistes. 
Il  prit  une  part  active  au  mouvement  républicain  do  1856, 
contribua  à  l'élection  dos  présidents  Lincoln  (1860  et  1864) 
et  Grant  (1868  et  1872),  et  roprésonta  lo  gouvernement 
contre  JotFerson  Davis,  accuse  de  haute  trahison  (1867  à 
1868).  Sa  nomination  d'ambassadeur  A  Londres  par  le 
président  Grant  no  fut  pas  ratifiée  par  le  Sénat.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  lo  Manuel  de  l'homme  de  mer:  un 
Voyage  à  Cnha;  Flthnents  de  droit  internatitmat,  ((u'il  ro- 
vi.sa.  il  collabora  àditrérontes  feuilles  périodiques. 

Dana  (Jacques  Dwigmt),  naturaliste  et  professeur 
américain,  né  on  1813  à  Utica  (Etat  do  Ne\v-\ork),  mort 
à  Nowhaven  (Connocticut)  en  1895.  Nommé,  on  1834,  pro- 
fesseur do  mathématiques  des  gardes-marine  de  la  flotte 
américaine,  Il  fut  adjoint,  en  1838,  comme  géologue  et 
minéralogiste,  ù  la  mission  chargée  par  les  Etats-Unis, 
sous  la  direction  île  Wilkes,  d'oxploror  le  grand  Océan.  A 
son  retour,  sos  travaux  furent  publiés  aux  fi-ais  des  Etats- 
Unis,  et  consliluont  la  partie  la  i>lus  précieuse  de  la  rela- 
tion du  voyage  do  Wilkes.  ICn  voici  los  titres  :  Eludes 
snr  les  zoophgtes  (1846);  Etudes  sur  la  géologie  de  l'océan 
Pacifique  (1849),  et  Etudes  sur  les  crustacés  (1858-1854).  On 
doit  encore  à.  Dana  des  traités  do  miiuM-alogio  ot  do  géo- 
logie, un  intéressant  travail  sur  los  coraux,  etc.  — -  Son  fils, 
EnouAHD  Salisuury  Dana,  né  on  1849,  a  fait  dos  travaux 
intéressants  do  cristallographio. 

Dana  iChurlos  Andorson),  écrivain  et  journaliste  amé- 
ricain, no  ù.  Hinsdalo  (Now-Hampsliiro)  ou  1819,  mort  en 
1897.  lldirigoa  pluslours  journaux  ot  l'ut  aocrétairo  adjoint 


au  ministère  de  la  guerre.  On  lui  doit  la  publication  de  la 
A'ew  American  Ci/clopœdia,  ot,  entre  autres  ouvrages  :  the 
Household  hook  of  Poelnj  (1868);  thc  /Jousehold  book  of 
Songs  (1872)  ;  Fifly  perfect  pocms  ^1882). 

DANAA  n.  m.  Bot.  Section  du  gonro  séneçon,  réuni  au 
genre  livècho,  et  comprenant  uno  soulo 
ospoco,  la  livècho  à  feuilles  d'ancolio. 
Syn.  do  physospermb. 

DANACÉE  ou  DANACAA  (sé)  n.  f. 
Genre  d'insoctos  coléoptôros  maloco- 
dormos,  famille  dos  cantnaridiens,  tribu 
des  dasytinés,  comprenant  de  petites 
formes  allongées,  pubescontos,  à  tète 
prolongée  en  museau,  à  téguments  as- 
sez durs. 

—  Encycl.  On  connaît  uno  trentaine 
d'espèces  do   danacées,  réparties  dans 
l'Europe  et  ses  régions  limitrophes  de  la     Danacée  {gr.  il  f.). 
Médirerranée  et  de  l'Asie  Mineure  ;  tou- 
tes sont  pubescentes,  ternes,  plus  ou  moins  verdâtres,  va- 
riées de  jaune  et  do  roux.  Leurs  mœurs  sont  celles  des 
dasytes. 

DanaÉ.  Myth.  Fille  d'Acrisius,  roi  d'Argos,  ot  d'Eury- 
dice. Un  oracle  ayant  prédit  à  son  père  f)u'iT  serait  tué  par 
lenfant  qui  naîtrait  do  Danaé,  Acrisius  enferma  celle-ci 
dans  une  tour.  Mais  Danaô  plut  à  Zens,  qui  s'introduisit 
près  d'elle  sous  la  forme  do  pluie  d'or  ;  et  elle  mit  au 
monde  un  fils,  qui  reçut  lo  nom  de  l'erséo.  Acrisius, 
irrité,  livra  à  la  merci  dos  flots  la  uicrc  et  rcnfant,  après 


Daiiao,  par  le  Titieo. 

les  avoir  fait  enfermer  dans  un  colfre,  qui  fut  porté  pat 
les  courants  jusqu'à  l'île  de  Sériplie  :  des  péclieurs  les 
sauvèrent  et  les  conduisirent  au  roi  Polydecte,  qui  les 
accueillit  avec  bonté.  Plus  tard,  Danaô  fut  ramonée  dans 
Argos  par  Perséo,  qui,  ainsi  que  l'avait  annoncé  l'oracle, 
tua,  sans  lo  vouloir.  Acrisius.  D'après  une  autre  tradi- 
dltion,  Danaé  fut  séduite  par  Prœtos,  frère  d'Acrisius. 
Dans  le  Latium,  on  racontait  que  Danaé  avait  abordé  sur 
la  côte  d'Italie,  épousé  PUumnus,  et  fondé  la  ville  d'Ardée, 
capitale  des  Rotules.  La  légende  de  Danaé  a  été  contôo 
par  bien  des  poètes,  Hésiode,  Simonide,  Piudare,  Horace, 
Ovide,  etc.  Elle  avait  fourni  lo  sujet  do  nombreuses 
pièces  :  tragédies  d'Eschyle,  Sophocle,  Euripide,  Livius 
Andronicus,  Nœvius.  V.  Acuisids. 

—  Iconogr.  La  fable  do  Danaé  a  inspiré  do  nombreux 
artistes.  Nous  nous  bornerons  à  en  rappeler  quelques-uns. 
Corrège  a  peint  uno  Danaé  qui  est  dans  la  galerie  Hor- 
ghôse",  à  Rome.  Uno  répétition  qui  passait  pour  original© 
se  trouvait,  en  1786,  à  Livourne,  dans  la  collection  du 
consul  d'Angleterre,  M.  J.  Udny.  La  Danaé  a  été  gravée, 
notamment  par  Desrochers  et  Louis  Cuuogo.  Van  Dyck  a 
représenté  Ifanaé  recevant  la  pluie  d'or  (galerie  do  Dresde). 
Ce  tableau  a  été  lithographie  par  Ilanfsl&ngl.  Le  Titien 
a  aussi  composé  un  chef-d'œuvre  sur  le  mémo  sujet.  On  voit 
une  esquisse  de  François  Boucher  au  musée  d'Angers,  re- 
présentant Danaé  qui  reçoit  la  pluie  dor. 

—  Littér.  Toutes  les  allusions  à  la  fablo  de  Danaé  so 
rapportontàla  métamorphose  au  moyen  de  laquelle  Jupiter 
s'introduisit  auprès  d'elle.  Elles  signifient  (|ue  l'or  est  le 
séducteur  annuel  rien  no  résiste;  c'est  la  clôt  magique  qui 
ouvre  loutes  les  portes. 

Danaé  n.  f.  Planète  tôloscopiquo,  n"  61,  découverte 
par  Goldschmidt,  on  1860. 

DANAÉAGÉ,  ÉE  (sé)  adj.  Bot.  Qui  rossemblo  A  uno 
danaée. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  fougères  ù  tige  courte,  à  sporanges 
soudés, a\'ant  pour  type  lo  genre  dnnaéc.  —  Une  itANAKAcÉii. 

DANAÉE  ou  DANA:a  (de  Danaé.  n.  mylhol.)  n.  f.  Genro 
do  foutïères,  de  la  famille  des  niarattiacées,  comprenant 
une  douzaine  d'espèces  dos  régions  humides  do  l'Amérique 
tropicale. 

DANAIIDES  (dèss)  OU  DAN«ITE3  {têss)  n.  m.  Gonro  do 
fougères  fossiles,  ayant  de  lanalogio  avec  los  danaécs. 

DAN>EOPSIS  {psiss)  n.  f.  Genre  do  fougères  actuelles, 
voisines  dos  danaées.  (Lo  mômo  nom  a  été  donné  ù  uu 
genre  fossile  du  trias.) 

Danaens  (nn-in  —  gr.  Dnnaoi,  lat.  />(THni).  Myth.  cr. 
Descendants  do  Danaos,  fondateur  et  roi  légendaire  d  Ar- 
rros.  —  Nom  donné  souvent  aux  Argiens  par  les  poètes. 
—  Nom  générique  ({g  toutes  los  populations  grecques,  au 
temps  do  la  guerre  ao  Troie. 
(Sirig.   l'n  DaNAKN.) 

Danag,  ville  de  la  Malai- 
sio  (archipel  des  Philippines 
!îlo  ioCébuj);  13.465  hab. 

DANAÏDE  n.  f.  ou  DAN  Aïs 
(jirt-iss)  n.  m.  Kntom.  Genre 

d'insectes  lépidoptères,  tribu  D.iini.io  ^i.  .1.  .:■   -    ' 

dos  danainés,  comprenant  des 

papillons  élégants,  do  couleurs  vives  ou  harmoniousomont 
tondues,  dont  on  connaît  uno  trentaine  d'espèces. 

04 


DANAÏDE    —   DANDELIN 

—  Bot-  Genre  de  rubiacées-cinchonées,  à  fleurs  poly- 
games, pentamères.  (Les  daDaïdes  sont  des  arbustes  grim- 
pants, des  îles  orientales  de  l'Afrique.  La  dariais  fragrans 
a  des  racines  tinctoriales.) 

—  Enctcl.  Entom.  Deux  seulement  de  ces  papillons  ha- 
bitent le  nouveau  monde  {danois  erippusetdanais  gilippus)  ; 
les  autres  sontdes  régions  chaudes  de  l'ancien.  Une  seule» 
répandue  du  Cap  à  la  Méditerranée  et  jusqu'en  Malaisie, 
se  trouve  en  Europe  :  c'est  le  danais  chrysippus,  d'un  jaune 
vif,  avec  bordure  noire  et  lâches  blanches,  qui  se  trouve 
en  Grèce  et  apparaît  parfois  dans  le  midi  de  fa  France.  Sa 
chenille,  blanc  verdàtre,  vit  sur  les  asclépiadées. 

DANAÏDE  n.  f.  Hydraul.  Machine  analogue  aux  tur- 
bines, imaginée  en  ïS13  par  le  marquis  Manoury  d'Ectot. 
(C'était  une  roue  à  axe  vertical,  munie  d'un  certain  nombre 
de  canaux  hélicoïdaux  dans  lesquels  pénétrait  l'eau  qui 
agissait  par  réaction  et  imprimait  un  mouvement  de  rota- 
tion au  support  de  ces  canaux.) 

DaNAÏDBS,  nom  sous  lequel  on  désignait  les  cinquante 
filles  de  Danaos.  roi  légendaire  d'Argos.  —  Une  DASAÏDii. 

—  Enctcl.  Mvth.  gr.  Danaos,  qui  avait  fui  l'Egypte  à 
la  suite  de  querelles  avec  son  frère  .^gyptos,  feignit  de  se 
prêter  à  une  réconciliation  et  de  consentir  au  mariage  de 
sescinquante  filles 
avec  les  cinquante 
filsd'.Egyptos.Les 
mariages  furent 
conclus  :  Apol- 
lodore  nous  a  con- 
servé les  noms  tra- 
ditionnels des  cin- 
quante Danaïdes 
et  de  leurs  fiancés. 
La  nuit  des  noces, 
sur  l'ordre  formel 
de  Danaos,  cha- 
cune des  Danaïdes 
égorgea  son  mari.  Danaïdes. 

Seule,  Hypermnes- 

tre  refusa  d'obéir,  et  épargna  Lyncée.  D'après  quelques 
auteurs,  les  Danaïdes,  après  ces  meurtres,  furent  purifiées 
par  Hermès  et  Athéné  ;  puis  elles  se  remarièrent  à  des  Pc- 
lasges,  et  donnèrent  naissance  à  la  race  des  Danaens.  Plus 
tard,  elles  furent  tuées,  comme  leur  père,  par  Lyncée  et  con- 
damnées, aux  enfers,  à  verser  éternellement  cle  l'eau  dans 
un  vase  ou  un  tonneau  sans  fond.  Une  vieille  épopée,  inti- 
tulée Banals,  a  inspiré  la  plupart  des  poètes  postérieurs  : 
Archiloque,  Phrynichos,  Eschyle  dans  les  Suppliantes,  et 
dans  deux  pièces  perdues  {Danaïdes  et  Amymone),  etc. 

[On  trouve  la  fable  des  Danaïdes  dans  la  mytholog:ie 
aryenne.  Quoi  qu'il  en  soit  de  l'origine  grecque  ou  m- 
diênae  de  ce  mythe,  le  tonneau  des  Danaïdes  symbolise  un 
travail  inutile,  une  mémoire  où  rien  né  laisse  de  trace, 
nn  cœur  dont  rien  ne  remplit  les  désirs,  un  prodigue  qui 
dissipe  à  mesure  qu'il  reçoit.] 

—  Iconogr.  Le  supplice  des  filles  de  Danaos  a  inspiré  les 
artistes  de  tous  les  temps.  Ovide  et  Properce  parlent  des 
statues  des  Danaïdes  qui  décoraient  le  temple  d'Apollon 
Palatin.  Les  peintres  do  la  Renaissance  ont  traité  ce  sujet 
et,  de  nos  jours,  Hector  Leroux  et  Tony  Robert-Fleury 
ont  peint  avec  talent  \es  Danaïdes  aux  enfers. 

Danaïdes  (les),  opéra  en  cinq  actes,  paroles  du  bailli 
du  RouUet  et  du  baron  de  Tschudy,  musique  de  Salieri, 
représenté  à  l'Opéra  le  26  avril  1784.  C'est  une  œuvre 
maie  et  puissante,  qui  obtint  un  grand  succès,  en  dépit 
du  caractère  atrocement  lugubre  que  les  auteurs  avaient 
donné  à  leur  sujet. 

DANAIDIA  {na-i)  n.  m.  Genre  de  smilacées,  voisin  des 
houx,  dont  il  n'est  peut-être  qu'une  section.  [Une  espèce 
de  danaidia  (danaiaia  racemosa)  est 
souvent  cultivée  dans  les  parcs  et 
les  jardins  pour  ses  fleurs  odorantes, 
jaune  orangé,  groupées  en  cymes; 
elle  vient  à  l'ombre.] 

DANAlDINE  n.  f.  Chim.  Composé, 
ayant  pour  formule  C"H*°0*,  obtenu 
par  hydrolyse  de  la  danaïne. 

DANAÏNE  n.  f.  Chim.  Substance 
extraite  de  la  racine  de  danais  fra- 
gans.  Elle  a  pour  formule  C'*H'*0*. 

DANAÏNÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'in- 
socies  lépidoptères  rhopalocères, 
famille  des  nymphalidés,  compre- 
nant des  papillons  de  taille  moyenne 
ou  grande,  à  ailes  arrondies  et  en- 
tières, habitant  les  régions  chaudes 
du  globe.  —  Un  danaÏné. 

—  E.scTCL.  Les  danainés  compre- 
nnent les  genres  hestia^  ideop^is, 
danais,  amauris ,  euplœa  et  liama- 
dryas,  propres  k  l'ancien  monde,  et  hjcorea,  athesîs,  itnna, 
thyridia,  otyras,  cutresia,  aprotropos,  dircenna,  callitkomia, 
ceratinia,  sais,  et  autres  nombreux  genres  américains. 

DanaIS.  Myth.  gr.  Nymphe,  mère  de  Chrysippe, 
qu'elle  eut  de  Pélops.  —  tille  de  Danaos,  roi  d'Argos  ; 
Danaïdc,  —En  générai,  une  Argîonne. 

DANAJis  n.  f.  Bot.  Syn.  de  DAîfViDB. 

DANAÏTC  n.  f.  Arséniosulfure  naturel  de  for  et  de  co- 
balt. Variété  cobaltifôre  de  mispickel.  (C'est  une  substance 
d'un  gris  métallique  très  brillant,  dont  les  cristaux  ont 
l'éclat  et  la  forme  do  la  cobaltinc.) 

DANAKÉ  n.  m.  Antiq.  Petite  monnaie  d'argent  perse,  du 
temps  dos  Achéméniacs.  (Elle  équivalait  à  peu  près  à 
l'obole  grecque.  Aussi  ce  nom  servait  souvent  à  désigner 
l'obolo  qu'on  mettait  dans  la  bouche  des  morts,  pour  payer 
à  Caion  le  passage  do  l'Achéron.) 

DanÂKIL  (plur.  du  mot  arabe  Dankali).  Les  Arabes 
ont  donné  co  nom  à  une  population  qui  vit  en  face  le  dé- 
troit de  Bab-ol-Mandeb,  entre  les  montagnes  de  l'Ethiopie, 
la  mer  Kougc  et  la  rivière  Aoiiach.  Les  Danâkit  s'appellent 
enx-mfimr.'i  /*/ar  ou  A/er  (les  Nomades);  les  Abyssins  et  les 
Oalla.%  les  désignent  sons  lo  nom  de  Aaaliocfte{ii'inp.  Adat). 

—  Encvcl.  -Malgré  leur  loint  foncé,  souvent  d'un  noir 
de  suie,  b's  Afar  ont  les  traits  fins  ot  no  présentent  pas 
de  prognathisme.  Loiirs  lèvres  sont  un  peu  fortes,  leurs 
cheveux  un  peu  frisés,  mai^i,  malgré  ces  caractères,  un 
00  saurait  los  regarder  comme  dos  nègres.  Ils  appartien- 


Danaidia  : 


Dankah. 


nent  au  groupe  éthiopien.  On  trouve  parmi  eux  des  in- 
dividus d'une  véritable  beauté.  Leurs  habitations  sont 
des  huttes  hémisphériques  de  petites  dimensions,  ou  même 
de  simples  abris  sous  roche.  C'est 
que  la  plupart  des  Danâkil  sont 
pasteurs  et,  par  suite,  essentiel- 
lement nomades.  En  dehors  do 
nattes,  de  paniers,  d'outrés  et  de 
sandales,  ils  ne  fabriquent  guère 
que  des  armes  et  des  boucliers.  Ce 
sont  des  pillards  toujours  armés, 
qui  ont  fait  preuve  d'une  grande  bra- 
voure dans  leurs  luttes  contre  les 
Arabes  ot  les  Egyptiens,  d'où  ils 
sont  sortis  victorieux. 

Cliaque  tribu  dankali  a,  à  sa  tête, 
un  suliau  ou  dardar  et  des  chefs 
secondaires  ou  ras  (tètes).  Ces  chefs 
n'ont  qu'une  autorité  très  limitée, 
car  toutes  les  décisions  sont  prises 
dans  les  (kalam  ou  assemblées  gé- 
nérales), à  la  majorité  des  voix. 
Quand  lo  sultan  meurt,  c'est  le  vi- 
zir {boideita)  ou  un  membre  de  sa 
famille  qui  lui  succède;  le  fils  aîné 
du  défunt  a  droit  à  la  dignité  de 
vizir. 

DANALITEn.  f.  Silicate  sulfuri- 
fèrc  naturel  de  fer,  de  zinc,  de 
glucinium,  de  manganèse,  appartenant  au  genre  grenat. 
(C'est  une  fiubstance  rose  ou  grise,  cristallisant  dans  le  sys- 
tème cubique,  et  qui  a  été  trouvée  dans  le  Massachusetts.) 

Danaos,  fils  de  Bélos  et  d'Anchirhoé,  petit-fils  de 
Poséidon,  frère  d'.^gyptoset  père  des  Danaïdes.  Il  régna 
d'abord  eu  Egypte,  avec  son  frère  ..Egyptos.  Puis  il  se 
brouilla  avec  lui,  et  partit  avec  ses  cinquante  filles.  Il 
débarqua  on  Argolide,  y  détrôna  le  roi  Gélanor,  régna 
cinquante  ans  sur  la  contrée,  et  donna  son  nom  aux 
Ioniens  du  Péloponèse,  qui  s'appelèrent  les  Danaens. 
Suivant  la  légende,  il  i'eignit  de  se  réconcilier  avec  .^Egyp- 
tos,  dont  il  proposa  de  marier  les  cinquante  fils  avec  .ses 
cinquante  filles.  (V.  Danaïdes.)  Plus  tard,  Danaos  périt 
sous  les  coups  de  l^yncée.  —  Ce  héros  parait  symboliser, 
chez  les  Grecs,  l'influence  de  l'Egypte  sur  la  civilisation 
primitive  des  peuples  helléniques. 

Danaou  ou  DanaoUNA,  peuple  de  la  côte  méridio- 
nale d'Asie  Mineure,  allié  aux  Lyciens,  aux  Shagalasses 
ot  à  d'autres  tribus  moins  connues.  On  les  trouve  en  rap- 
port avec  les  Egyptiens  pendant  deux  siècles,  du  temps 
d'Aménothôs  III  à  coiui  de  Rhamsès  III  :  ils  prirent  part 
à  la  grande  invasion  qui  ravagea  la  Syrie  sous  ce  dernier 
prince,  et  qu'il  repoussa  victorieusement.  On  les  ideutilio 
avec  les  Danaoi(Danaens)dela  légende  grecque  archaïque. 

DANBURITE  n.  f.  SiUcoborate  naturel  de  chaux,  dont  la 
formule  est  CaB'Si*0%  le  poids  spécifique  2,98  à  3,02,  et 
la  dureté  7  à  7,5.  Elle  accompagne  les  feldspaths  orthose 
et  oligoclase,  en  petites  masses  cristallines,  dans  une  do- 
lomie  saccharoïde. 

DanbuRY,  ville  des  Etats-Unis  (Connecticut),  sur  le 
Srill  Hiver,  affluent  du  Hausatonic:  ie.600  hab.  Industrie 
développée,  consistant  principalement  dans  la  fabrication 
des  chapeaux.  Brûlée  par  les  Anglais  en  1777.  Ch.-l.  du 
comté  de  Fairfield. 

Danby  (Thomas  Osborne,  comte  de).  V.  Osborne. 

Daney  (Francis),  peintre  anglais,  né  près  de  Wexford 
(Irlande)  en  1793,  mort  à  Londres  en  1861.  II  a  traité  princi- 
palement le  paysage  historique.  II  fut  reçu  membre  asso- 
cié de  l'Académie  royale  en  1825,  et  jouit,  dans  son  pays, 
d'une  réputation  méritée.  Ses  efl'ets  de  lumière,  la  poésie 
de  ses  sites  sont  remarquables.  Rappelons,  parmi  ses 
meilleures  pages  :  un  Rayon  de  soleil  après  l'orage;  le 
Christ  marchant  sur  les  eaux;  le  Déluge;  l'Age  d'or;  une 
Matinée  à  Bhodes;  le  Débat  de  la  Lyre  et  du  Chalumeau; 
les  Derniers  feux  du  soleil,  etc.  On  doit  également  à  Danby 
de  nombreuses  marines,  parmi  lesquelles  un  chef-d'œuvre': 
le  Canon  du  soir,  qui  parut  en  1855. 

DANCHÉ,  ÉE  adj.  Blas.  Se  dit  des  pièces  telles  quo  lo 
pat,  le  chef,  la  fasce.  lorsqu'elles  sont  terminées  par  des 
pointes  en  forme  de  dents. 

DanCHET  (Antoine),  poète  dramatique  français,  né  à 
Riom  (Puy-de-Dôme)  en  1G71,  mort  à  Paris  en  1748.  Il 
s'adonna  d'abord  à  l'enseignement,  puis  il  écrivit  i)our  le 
ihéâtre  des  pièces,  dont  quelques-unes  eurent  un  certain 
succès,  fut  nommé,  en  1712,  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise, et  dut  à  quelques  dissertations  archéologiques 
d'être  élu  associé  do  l'Académie  des  inscriptions.  On  lui 
doit  quatre  tragédies  médiocres,  des  ballets  et  d'^s  opéras, 
dont  Campra  écrivit  la  musique,  notamment  j/ésionc 
(1700),  son  chef-d'œuvre  ;  Tnncrcde,  Alcine,  Idoménée,  etc. 

DanckelmanN  ou  Dankelmann  (Eberhardt-Chris- 
tophe-Balthasar,  baron),  homme  d'Etat  prussien,  né  à  Lin- 
gen  on  1643,  mort  à  Berlin  on  1722.  Il  devint  précepteur  du 
futur  roi  Frédéric  I"  do  Prusse,  put  gagner  la  confiance  du 
père  du  jeune  prince,  le  grand  électeur,  et  fut  nommé,  en 
1G95,  premier  ministre.  Dur  pour  ses  administrés,  il  se  fit 
beaucoup  d'ennemis.  Il  plaça  ses  six  frères  dans  l'administra- 
tion, et,  dès  lors,  on  parla  des  Danckelmann  comme  d'une 
dynastie  d'oppresseurs;  peu  favorable  aux  Hanovriens,  il 
s'aliéna  l'éloctrico  Sophie-Charlotte.  Devenu  ainsi  l'objet 
do  l'animosité  générale,  il  fut,  en  1697,  emprisonné  et 
injustement  condamné  à  la  prison  perpétuelle.  En  1702, 
il  fut  relâché.  Frédéric-Guillaume  P'  lo  rappela  même  à 
la  cour  ot  lo  consulta,  mais  son  procès  no  fut  jamais 
revi.sé.  —  Bkrnard  de  Danckelmann,  de  la  famille  du 
précédent,  forestier  allemand,  né  à  Obereimer  en  1831.  Il 
organisa  la  station  et  l'académie  forestière  d'Eberswalde, 
et  publia  le  Journal  de  sylviculture  et  de  chasse,  et  quelques 
ouvrages  techniques  fort  estimés  sur  les  mêmes  sujets. 

Danckelmann  (Henri-Guillaume-Auguste- Alexan- 
dre, comte  dk),  homme  d'Etat  prussien,  de  la  famille  des 
précédents,  né  à  Clèves  en  1768,  mort  on  1830.  Il  devint 
membre  des  états  provinciaux  do  la  Silésie,  président  do 
la  régence  do  la  Ilauto-.Silôsie  en  1800,  des  régences  de 
Varsovie  (1805)  et  do  Glogau  (181C).  En  1807  et  on  1816, 
Danckelmann  fut  un  dos  commissaires  chargés  do  régler, 
avec  la  Franco  et  ta  Russie,  les  frontières  de  la  Pru-sse. 
Pourvu,  en  1825,  du  portefeuille  de  la  justice,  il  reçut  la 
mission  de  réviser  les  lois  du  royaume. 


506 

DanCKERTS  (les),  famille  de 'graveurs  hollandais.  Les 
plus  connus  sont  :  Cornelis  Danckerts,  né  à  Am- 
sterdam en  1561,  mort  à  Anvers  en  1617,  artiste  d'une  fé- 
condité prodigieuse.  [Il  se  forma  sans  maître.  Citons,  parmi 
ses  meilleures  planches,  les  quatre  portraits  équestres  de 
Cyrus,  Alexandre,  Ninus  et  César;  le  Gustave-Adolphe,  le 
Corneille  de  'SVitt,  la  Famille  du  Satyre,  d'après  Holstein  ; 
les  Vues  hollandaises,  etc.];  ~  Pierre  Danckerts,  dit 
aussi  Dankerts  le  Jeutie,  son  tils  et  son  élève,  né  et  mort  à 
Anvers  (1600-1660).  [Ses  dessins  d'après  Léonard  de  Vinci, 
à  Dresde  et  à  Vienne,  attestent  une  rare  habileté  dans  le 
maniement  du  crayon.  Ses  gravures  d'après  Berghcm  sont 
d'une  vigueur  qui  traduit  excellemment  les  paysages  do  son 
modèle];  —  HiiNRi  DanckertS,  fils  aîné  de  Pierre,  né  à 
Anvers  en  1624,  mort  à  Londres  vers  1687.  [On  lui  doit 
lo  Portrait  de  Schreiielius  (1658)  ;  les  Cinq  musiciens  {IGGI)  ; 
Vue  d'Amsterdai7i{l&&3);  \g  Portrait  de  Charles  II,  d'après 
Hannemaun  (1665).  Il  a  également  publié  Antiqua  monu- 
menta  in  insula  Vt'alcheren,  ouvrage  archéologique];  — 
Jean  Danckerts,  second  lils  de  Pierre,  né  à  Anvers 
vers  1627,  mort  à  Londres  vers  1692,  surtout  connu  comme 
dessinateur  d'ornements.  [Les  frontispices,  les  vignettes, 
les  bordures  qu'il  a  dessinés  et  gravés  pour  la  traduction 
anglaise  do  Juvènal,  entreprise  par  Hollar,  forment  son 
plus  important  travail]  ;  —  JusTt;  Danckerts,  no  à  Am- 
sterdam vers  1630,  mort  dans  !a  mémo  ville  entre  1690 
et  1695.  [Les  rares  gravures  qu'il  a  laissées  dénotent  un 
mérite  véritable.  Rappelons,  entre  autres:  Guillaume  III 
d'Orange;  Casimir,  roi  de  Pologne,  et  Vénus  et  Cupidon 
surpris  par  wn  satyre.] 

DANÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  danaék. 

Dancla  (Jean-Charles ) ,  violoniste  et  compositeur 
franrais.néà  Bagnèros-de-Bigorre  en  1818.  Elève  du  Con- 
servatoire, il  remporta  lo  premier  prix  de  violon  en  1833, 
fut  nommé  professeur  dans  cet  .établissement  en  1857. 
Comme  compositeur,  Dancla  a  montré  une  rare  fécon- 
dité. Elles  comprennent,  entre  autres,  une  Grande  mé- 
thode de  violon,  des  études,  des  sonates,  des  solos,  des 
fantaisies  et  des  airs  variés  pour  cet  instrument,  des  sym- 
phonies concertantes,  des  trios  et  des  quatuors  pour  instru- 
ments à  cordes,  une  ouverture  dramatique  :  Christophe 
Colomb,  scène  dramatique  pour  orchestre;  un  volume  de 
Noies  et  souvenirs  (1893),  et  deux  brochures  :  Miscellanées 
et  les  Compositeurs  chefs  d'orchestre.  —  Son  frère  puîné, 
Arnaud  Dancla,  né  et  mort  à  Bagnères-de-Bigorre 
(1820-1862),  fut  un  violoncelliste  distingué.  [Elève  du  Con- 
servatoire, il  a  publié  une  Méthode  de  violoncelle,  des 
études,  des  fantaisies  et  des  mélodies  pour  le  même  instru- 
ment, ainsi  que  deux  livres  de  duos.]  —  Léopold  Dancla, 
violoniste,  frère  des  précédents,  né  à  Bagnères-de-Bigorre 
en  1822,  mort  à  Paris  en  1895,  tit,  comme  eux.  ses  études 
au  Conservatoire.  C'est  surtout  comme  violoniste  fort  ha- 
bile qu'il  se  fit  connaître.  [  Il  a  publié  des  airs  variés  et 
des  études  pour  le   violon,  et  des  quatuors.] 

DANCOURADE  n.  f.  Littér.  Nom  qu'en  donnait  aux 
petites  comédies  de  Dancourt. 

DancouRT  (Florent  Carton,  sieur  d'Ancourt,  dit),  ac- 
teur et  auteur  dramatique,  né  à  Fontainebleau  en  1661,  mort 
en  1725.  Il  était  d'origine  noble.  Il  fut  l'élève  du  P.  La  Rue, 
qui  chercha  vainement  à  le  faire  entrer  dans  l'ordre  des 
jésuites.  Il  fit  son  droit  et  obtint  le  diplôme  d'avocat.  Mais, 
ayant  enlevé  et  épousé  la 
tille  du  comédien  LaThoril- 
lière,  il  embrassa  la  carrière 
du  théâtre,  où  le  portaient 
tous  ses  ^oûts.  Il  demeura 
trente-trois  ans  à  la  Comé- 
die-Française (1685-1718), 
et  s'y  fit  applaudir  dans  les 
rôles  comiques  ;  il  devint 
l'orateur  de  la  troupe  et  fut 
tout  spécialement  honoré 
de  la  faveur  royale.  Il  fut, 
en  mémo  temps,  un  auteur 
très  fécond  ,  et  fournit  le 
théâtre  d'une  quantité  de 
petites  pièces  en  prose,  qui 
sont,  encore  aujourd'hui, 
d'une  très  agréable  lecture  : 
l'auteur  n'a  point  cherché  à 
rivaliser  avec  Molière  dans 
la  comédie  de  caractère , 
mais  il  a  excellé  à  repré- 
senter les  hommes  de  son  temps,  avec  leurs  vices,  leurs 
ridicules,  leurs  modes  et  leurs  manies  :  des  financiers  peu 
scrupuleux,  des  seigneurs  besogneux,  des  valets  enrichis, 
des  coquettes  intrigantes,  etc..  11  a  peint  aussi  avec  naï- 
veté des  scènes  villageoises.  Il  a  fait,  en  somme,  avec 
beaucoup  d'esprit  la  chronique  satirique  des  mœurs  de 
l'époque.  Des  soixante  comédies  qu'il  a  composées,  les 
plus  jolies  sont  :  le  Chevalier  à  la  mode  (1687);  la  Maison 
de  campagne  (1688)  ;  les  Vendanges  de  Suresnes  et  la  Foire 
de  lîezons  (1695);  les  Bourgeoises  de  qualité  (1700);  etc. 
Dancourt  se  retira  dans  une  terre  en  Berry  pour  y  ache- 
ver ses  jours  dans  l'édification.  —  Sa  femme  et  ses  deux 
filles  :  Manon  Dancourt  (1684-1745)  et  Mimi  Dancourt 
(1685-1779)  entrèrent  aussi  au  théâtre  et  s'y  tirent  un  nom 
par  leur  beauté  et  par  leur  talent. 

Dancourt  (Thérèse  Lenoir  de  La  Thorillikre,  dame 
Carton-),  actrice  française,  femme  du  précédent,  née  à 
Paris  en  1663,  morto  en  1725.  Elle  était  fille  d'un  comédien. 
Dancourt  l'enleva,  l'épousa,  et  ils  débutèrent  ensemble  à 
la  Comédie-Française,  en  1685.  Elle  joua  avec  un  vif  suc- 
cès les  rôles  d'amoureuses  jusqu'à  1720,  époque  où  elle 
quitta  le  théâtre. 

Dancourt  (L.-H.),  auteur  dramatique  et  acteur  fran- 
çais, né  eu  1725,  mort  à  Paris  en  1801.  Il  joua  longtemps 
cil  ]irovinfo  et  à  l'étranger  et  composa  un  grand  nombre 
de  petites  pièces,  dont  plusieurs  eurent  du  succès:  les 
Deux  Aynis  (1762)  ;  Esope  à  Cythère;  Diogène  fabuliste;  etc. 
Son  meilleur  ouvrage  est  son  apologie  de  la  comédie  et 
lies  comédiens,  intitulée  :  L.-H.  Dancourt,  Arlequin  de 
Berlin,  à  J.-J.  fiousseau,  citoyen  de  Genève  (1759). 

Dandelin  (Germinal-Pierre),  ingénieur  français,  né 
:ni  Huiirgci  (Ml  I79i,  mort  à  Briixelle^s  en  1817.  Elève  de 
ri']ruli>  polytcT]iiii(]UP.  il  se  fixa  en  Belgique,  où  il  se  fit 
iiaturaliser"(l8l6),  et  devint  professeur  à  l'Ecole  dos  mines 
do  Liège  et  colonel  du  génie.  On  lui  doit  un  théorème  (|ui 
porte  son  nom,  (V.  shctions  coniques).  Parmi  les  mémoires 


Dancourt. 


507 

qu'il  a  publiôs,  citons  :  Mémoire  sur  quelques  propriétés 
remarquables  de  tu  focale  paraholi</ue  ,^182.;);  Mémoire  sur 
l'hypcrboloide  de  révolution  et  sur  les  lif.rmjones  de  Pascal 
et  lirianchon  (182-0:  Mémoire  sur  l'emploi  des  projections 
stériométriques  en  f/éométrie  \\S2^).  On  lui  doit,  on  outre, 
lo  Guide  du  mineur  {I821)t  ot  Leçons  sur  la  mécanique  et  sur 
les  jn<te/tines  (1827). 

DANDI  n.  m.  Mombro  d'un  ordro  do  religieux  hindous, 
voués  i\  1  ascôtismo,  qui  vivont  isolés  dans  lo  voisinage 
dos  villes  ot  dos  villui^os,  où  ils  vionnont,  uno  soulo  fois 
par  jour,  mendier  des  aliments  qu'ils  roroivent  dans  un 
vase  de  torro  (piltra),  passant  leur  vio  à  méditer  ot  à  étu- 
dier les  doctrines  védàntistes,  sans  pratiquer  aucun  rit 
cultuol  spécial. 

—  Encycl.  Ces  rolif»ioux  ont  les  <  lieveux  et  la  barbe  ra- 
sés, no  sont  vêtus  que  d'un  lambeau  d  ('■toile  attaclié  autour 
des  roins,  et  portent  un  bâton  i^danda)  épinoux,  orné  d'un 
morceau  de  cotonnade  rouge,  dans  lequel  est  enveloppé 
leur  cordon  sacré.  On  leur  reconnaît  lo  privilège  do  prendre 
part,  sans  y  être  invités,  à  toutes  les  fètos  reli^'ieuses 
publiciues  où  privées  ot  de  recevoir  une 
portion  des  victimes  consacrées. 

DANDIN  (onomatopée)  n.  m.  Grelot, 
ot  aussi  somiaillo  on  sonnette  qu'on 
attacliait  au  cou  dos  chevaux,  dos  bes- 
tiaux. (Vieux.) 

DANDIN,  INE  (subst.  verbal  de  dan- 
diner) n.  Sot,  niais;  homme  aux  ma-  JHfl(*af, 
uières  gauchos,  empruntées.  V^^ 

—  n.  pr.  m.  I*errin  Dandin,  Nom  sous  Dandin  (xvr  s.}. 
lequel  on  porsounifio  lo  jugo  à  la  fois 

ridicule  et  rapace.  Co  nom  fut  créé  dans  le  Pantagruel 
par  Rabelais,  qui  fait  do  co  personnage  un  bon  bourgeois 
du  pays  do  Lusignan,  lequel,  pris  pour  arbitre,  termine 
tous  les  procès  do  la  manière  la  plus  expéditivo.  Racine 
en  a  fait  dans  ses  Plaideurs  le  type  du  juge  fanatique  de 
sa  profession,  qui  passerait  volontiers  sa  vie  à  l'au- 
dience. La  Fontaine  lui  fait  décider  lo  débat  dans  sa  fable 
l'Huître  et  les  Plaideurs  do  la  manière  suivante  : 
Perrin  Dandin  arrive  :  ils  le  prennent  pourju^e. 
Perrin,  fort  gravement,  ouvre  l'hiiUre  et  la  gruge, 

Nos  deux  messieurs  le  regardant. 
Ce  repas  fait,  il  dit  d'un  tou  de  président: 
Tenez,  la  cour  voua  donne  à  chacun  une  écaille 
Sans  dépens;  et  qu'en  paix  cliacun  cliez  soi  s'en  aille. 

—  Syn.  Dandin,  dadais.  V.  dadais. 

Dandin,  personnage  de  Molière.  V.  George  Dandin. 

DANDINAGE  [naf]  n.  m.  Action  de  se  dandiner. 

DANDINANT  [nan],  ANTE  adj.  Qui  dandine. 

DANDINEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  dandiner  ou  de 
se  dandiner;  balancement  do  celui  qui  se  dandine. 

DANDINER  \j\\i  vx  fr.  dandin,  grelot)  v.  n.  Donner  à  son 
corps   un   mouvement    gauche   et    non- 
chalant. 

—  V.  a.  Biilancer,  donner  un  mouvement 
de  va-et-vient  à  :  Dandiner  une  jambe, 
un  bras. 

—  Péch.  Pfîchcr  à  la  dandinette. 

Se  dtindiner,  v.  pr.  Se  balancer,  pen- 
cher sou  corps  nonchalamment  à  droite 
et  à  gauche. 

DANDINETTE  (nèf)  n.  f.  Sorte  de  pê- 
che à  la  ligne, qui  s'exécute  à  l'aide  d'un 
poisson  d'étain  muni  do  deux  hameçons 
jumoaux.  (Un  coup  do  poignet  fait  remonter  vivement  à  la 
surface  le  poisson  d'étain,  après  qu'on  l'a  laissé  plonger 
dans  l'eau.  Attirés  parce  mouvement  de  va-et-vient  conti- 
nuel, les  poissons  voraces  :  brochet,  perche,  truito,  etc.,  se 
précipitent  gloutonnement  sur  l'appât.) 

Dandit,  ville  d'Egypto  (Basse-Egypte  [prov.  de  Da- 
khaliehi);  5.000  hab. 

DANDOLINER  (fréquent,  do  dandiner)  v.  a.  Fam.  Se- 
couer, agiter,  mouvoir,  dandiner:  Dandolinhr  la  tête  de 
haut  en  bus.  (Inus.)  il  On  dit  plutôt  dodeliner. 

Dandolo,  l'une  dos  plus  illustres  familles  de  Venise, 
et  qui  a  donné  plusieurs  doges  à  cette  république. 

Dandolo  (Henri),. doge  de  Venise,  mort  en  1205,  l'âge 
de  cent  ans.  Il  a  joué  un  rôle  capital  dans  l'un  des  événe- 
ments les  plus  considi'-rablos  du  moyeu  âge.  Chargé,  en 
1171,  par  la  république  de  réclamer  des  sujets  vénitiens 
détenus  par  l'empereur  d'Orient,  Manuel  Comnène,  il 
excita  la  colère  de  Manuel,  qui  se  vengea  en  lui  plaçant 
devant  les  yeux  des  bassins  enflammés,  qui  compromirent 
gravement  sa  vue.  Do  là  la  haine  implacable  vouée  aux 
Grecs  par  Dandolo.  Elu  dogo  on  1192,  il  venait  do  re- 
prendre Pola  d'Istrio  aux  Pisans,  lorsque  des  députés  des 
chevaliers  français  croisés  vinrent  deuiaudor  uno  flotte 
aux  Vénitiens  pour  reconquérir  la  Terre  sainte.  Dandolo 
exigea  une  somme  do  1.500.000  francs,  que  les  croises  pro- 
mirent sans  m^mo  on  apprécier  l'énormité,  ot  qu'ils  no  pu- 
rent payer.  Alors,  Dandolo  obligea  les  croisés,  malgré 
les  protostations  du  pape  Inno<;ent  III,  à  détruiro  Zara, 
révoltée  contre  Venise;  puis  il  les  conduisit  à  Constan- 
tinoplo,  où  Alexis  l'Ango  les  appelait  contre  son  oncle 
Alexis  III.  La  ville  fut  prise,  Alexis  IV  installé  sur  le  trône 
et  le  schisme  grec  aboli.  Mais  les  Grecs  se  soulevèrent 
bientôtau  nom  du  schisme,  massacrèrent  Alexis  IV  et  éta- 
blirent Alexis  Murziipldo.  Constantinople,  ]>rise  d'assaut, 
fut  saccagée  de  fond  en  comble  ot  presque  entièrement  dé- 
truite. Dandolo  refusa  la  couronne  impériale,  mais  obtint, 
dans  le  démembrement  do  l'empiro  d'Orient,  Candie,  les 
ïlos  do  l'Archipel  et  les  ports  do  la  Morée.  Kn  signo  de 
victoire,  il  chaussa  les  brodequins  <lo  pourpre  ot  s'intitula 
«seigneur  du  quart  et  demi  do  l'empire  romain  n.  Il  mourut 
l'année  suivante.  ^ 

Dandolo  {.Jean),  dogo  do  Venise,  mort  en  1289.  Il  fut 
élu  en  I2S0,  après  l'abdication  de  Jacques  Contarini.  La 
républi([uo  soutint,  sous  co  dogo,  uno  lutto  do  six  ans 
contre  le  pape  Martin  IV,  qui  mit  Venise  en  intordit,  parce 
qu'elle  refusait  do  seconder  Charles  d'Anjou  contre  les 
Aragonais.  Le  pape  ilonorô  IV  leva  l'interdit  en  1286.  Co 
fut  sons  co  règno  que  furent  frappés  les  premiers  sequins. 

Dandolo  (François),  doge  do  Voniso,  surnommé  le 
Chien,  mort  on  i339.  Elu  dogo  on  1328,  il  soutint  uno 
cuorro  heureuse  contre  Martin  dolla  Scala,  podostat  do 
Vérone,  ot  lui  enleva  Tréviso  ot  liassaiio. 

Dandolo  (Anriréab  dogo  de  Venise,  mort  en  1354.  Elu 
dugo  en    I3t2,  il  bigna,  iiw  KllO,  un  traité  glorieux  avoc 


Dandinette. 


les  Turcs,  et  reprit  Zara  après  un  siège  célèbm,  qui  cofita 
à  la  république  plus  de  18  millions  do  fraEics.  Il  eut  à  sou- 
tenir contre  les  Génois  une  guerre  cruelle,  où  Venise  ne 
triompha  qu'à  grand'peino  par  ralliaiico  do  l'empereur 
(l  Orient  et  du  roi  d'Aragon.  Il  a  écrit  doux  chroniques  la- 
tines sur  Voniso  :  licrum  italicarum  scriptores. 

Dandolo  (Vinconzo,  comte),  'avant  ot  homme  pnli- 
liquo  italien,  né  à  Venise  on  175S,  mort  à  Varose  en  1819.  11 
prit  part  au  mouvement  révolutionnaire  dans  sa  ville  na- 
tale, so  réfugia  à  Milan  après  le  traité  do  Campe-Formio, 
et  so  fixa  A  Vareso,  où  il  se  livra  à  d'utiles  travaux  sur 
l'agrirnlCnre  et  ré(!onomie  rurale.  Do  1804  à  1809,  il  exerça, 
avec  le  titre  do  provéditeiir,  les  fonctions  de  gouverneur 
de  la  Dalmatie.  En  1809,  il  revint  à  Venise  avec  le  titre  do 
comte  et  do  sénateur.  En  1811,  il  retourna  dans  sa  propriété 
de  Varese,  où  il  étudia  l'art  d'élevor  les  vers  ù  soie.  —  Sou 
lils,  Tdi.i.io,  né  à  Varese  en  1801,  mort  à  Urbin  en  1870,  a 
publié  des  récits  do  voyage  avec  uno  intéressante  His- 
toire de  la  pensée  dans  les  temps  modernes  (1864-1871). 

Dandolo  (Jérôme),  littérateur  italien,  né  en  1797, 
mort  en  18G7,  directeur  dos  grandes  archives  des. /"ran 
à  Venise.  Son  principal  ouvrage  est  une  intéressante  his- 
toire des  cinquante  dernières  années  de  la  république  de 
Venise  :  la  Chute  de  la  république  de  Venise  (l855). 

Dandrea  ou  D'Andrea  (Jérôme),  cardinal-évôque  de 
Sabine,  né  à  Naples  en  1812,  mort  à  Rome  en  1868.  Arche- 
vêque de  Mitylèno  in  partibus,  il  gouverna,  en  1849,  la  pro- 
vince de  Viterbe  en  qualité  de  commissaire  extraordinaire, 
ot  fut  nomme,  en  1852,  cardinal-évéquo  de  Sabine  et  pré- 
fet do  la  congrégation  de  l'Index.  En  1861,  après  l'in- 
vasion dos  Etats  romains,  il  déclara  accepter  le  fait 
accompli  et  entra  en  relations  avec  le  nouveau  roi  d'Italie, 
Victor-Emmanuel.  Ayant  refusé  de  sanctionner,  comme 
préfet  de  l'Index,  la  condamnation  du  livre  du  protono- 
taire apostolique  Liverani  sur  la  Papauté,  il  encourut  la 
disgrâce  do  Pie  IX,  et  se  retira  à  Naples.  Le  pape  lui 
interdit  l'administration  de  son  diocèse  (i866)  et  saisit  ses 
revenus.  En  1868,  D'Andrea.  rentré  à  Rome,  demanda  et 
obtint  lo  pardon  de  Pie  IX.  Il  mourut  subitement;  ce  qui 
donna  lieu  à  do  nombreux  commentaires. 

DandrÉ-BARDON  (Miche! -François),  écrivain  et 
peintre  français,  né  à  Aix  en  Provence  en  1700,  mort  à 
Paris  en  1753,  élève  de  J.-B.  Vanloo.  Il  fut  reçu  académi- 
cien en  1735.  En  1748,  il  obtint  la  charge  de  peintre  des 
galères  du  roi  à  Marseille;  il  fonda  une  académie  dans 
cette  ville  et  en  fut  nommé  directeur  (1753)  sans  cesser  ce- 
pendant de  séjourner  à  Paris.  L'œuvre  capitale  de  Dandré- 
Bardon  est  le  Christ  du  musée  de  Marseille.  On  cite  encore 
son  morceau  de  réception  à  l'Académie  en  1735  :  Tullie  fai- 
sant passer  son  char  sur  le  corps  de  son  père,  au  musée  de 
Montpellier;  Auguste  faisant  précipiter  dans  le  Tibre  les 
pei-sonjies  accusées  de  péculat,  et  Vhnfance  et  la  Naissance, 
que  Balechou  a  popularisée  par  la  gravure.  On  a  de  ce 
peintre  les  ouvrages  suivants  :  Livre  des  principes  à  rfcs- 
sj>((?7'{1754);  Vie  de  Carie  V''an/oo(l765};  Tj^aité  de  peinture, 
suivi  d'un  Essai  sur  la  sculpture  et  d'un  Catalogue  raison7ié 
des  plus  fameux  peintres^  sculpteurs  et  graveurs  de  l'école 
française,  etc.  (1765);  Histoire  universelle,  traitée  relative- 
ment auj^  arts  dépeindre  et  de  sculpter  {1169).  Le  Louvre  a 
de  lui  vingt-neuf  dessins,  la  plupart  d'un  grand  caractère. 
Le  musée  de  Montpellier  en  compte  deux  :  les  Nymphes  au 
bain  et  Dmwis  à  la  recherche  de  Benaud.  Le  peintreet  le  des- 
sinateur, chez  Dandré-Bardon,  sont  supérieurs  à  la  répu- 
tation dont  il  jouit  dans  l'histoire  do  l'art.  Ses  ouvrages 
didactiques  ont  nui  à  ses  pointures. 

DANDRELIN  n.  m.  Agric.  Espèce  de  hotte  en  osier,  gou- 
dronnée â  l'intérieur,  qui  ne  laisse  pas  échapper  les 
liquides  et  sert  au  transport  de  la  vendange. 

Dandrieu  (Jean-François),  organiste  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1684-1740).  Il  a  publié,  comme  compositeur, 
trois  pièces  do  clavecin,  parmi  lesquelles  il  en  est  de  char 
mantes,  un  livre  de  pièces  d'orgue,  une  suite  de  nocis,  deux 
recueils  do  sonates  pour  deux  violons  et  basse,  des  pièces 
pour  violon  et  un  Traité  de  l'accompagnement  du  clavecin. 

DANDY  (mot  angl.)  n.  m.  Elégant  d'une  ospôce  parti- 
culière. [V.  l'encycl.]  Il  PI.  angl,  dandiks;  pi.  fr.  dandys. 

—  Encycl.  On  appela  dandys,  pendant  lo  premier  tiers 
du  XIX'  siècle,  un  groupe  do  jeunes  gens  appartenant  à  la 
plus  haute  société  anglaise,  et  formant  une  sorte  d'asso- 
ciation tacite,  qui  s'attribua  le  droit  exclusif  do  donner  le  ton 
et  do  régler  la  mode  on  toutes  choses.  Lo  dandysme  est  fait 
do  flegme,  de  caixt,  d'impertinence  polie,  et  rAngletorro 
seule  pouvait  lo  produire;  la  Franco  est  aussi  incapable 
d'engendrer  son  équivalent,  que  sa  voisine  l'est  d  offrir 
l'équivalent  des  élégances  françaises.  Ceu.x-ci  désirent 
plaire  et  jouir  do  leur  triomphe  ;  tandis  que  le  principe  du 
dandysme  a  été  formulé  en  ces  termes  par  son  chef,  sir 
George  Brummol  :  "  Dans  lo  mondo.  tout  lo  temps  quo  vous 
n'avez  pas  produit  d'elfet,  restez  ;  si  l'elfet  est  produit,  allez- 
vous-on.  -'  En  matière  de  co.stume,  Brummel  créa  encore  cet 
axiome  :  »  Pour  étro  bien  mis,  il  no  faut  pas  Ôtro  remarqué.  » 
Contemporain  do  lord  Byron,  Brummol  exerça  évidemment 
une  influence  sur  l'esprit  et  sur  l'œuvre  du  célèbre  poète, 
dandy  lui-même,  dans  son  Don  Juan  et  jusque  dans  sa  vio. 
Do  nos  jours,  Alfred  de  Musset,  surnommé  Mademoiselle 
Ihjron  par  Auguste  Préault,  est  peut-être  lo  seul  Français 


a  attribué  par  erreur  cotte  qualité  à  d'Orsav.  Ce  dernier, 
nature  essentiollement  française  et  sympathique,  loin  de 
viser  à  étro  froid,  parfait,  impassible,  plaisait  naturelle- 
ment ot  passionnément  atout  lo  monde,  mémo  aux  hommes, 
tandis  que  les  dandys 
no  plaiseut  qu  on  dé-  Cotre  dandy 
plaisant. 

Barbey  d'Aurevilly 
a  écrit  sur  co  sujet  :  Du 
dandysme  et  de  George 
ftrummel  (1845),  sorte 
do  physiologie  ploiuo 
(le  détails  piquants  et 
humoristiques  et  au- 
jourd'hui introuvable. 

DANDY  n.  m.  Varié- 
té do  cotre  qui  porto 
un    tnpeini.    V.  cotiîk. 

dandy-dymant  '    •     ■— -7^-^  ' 

[man]  n.  m.  Chien  de  la 

rai-e  des  terriers,  que  l'on  omploio  ii  la  chasse  du  bhi 
reau  pour  lu  rolaucur  jusque  dann  son  terrier. 


DANDI  —  DANEMARK 

DANDYQUE  {dik')  adj.  Qui  a  rapport  au  dandysme,  aux 
manières,  aux  coutumes  dos  dandys.  (Inus.) 

DANDYSME  {dissm')  n.  m.  Caractère  du  dandy,  manièro 
d'être,  façons  de  dandy. 

—  Fig.  Bon  ton  allecté  ;  Dandysme  littéraire  qui  fait 
perdre  beaucoup  de  temps.  (Champfloury.) 

—  Encyci,  V.  dandy. 

DANÉAGÉ  (.îf/),  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  à  une  danéo. 

—  n.  f.  pi.  Syn.  do  danaéacéks.  —  Une  danéacée. 

DANEAU  [no  —  rad.  daim)  n.  m.  Jeune  daim.  (Peu  us.) 

Daneau  (Lambert),  théologien  de  l'Eglise  réformée  de 
France,  né  à  Beaugency  vers  1530,  d'uneancienne  famille 
anohlio  par  Charles  VII,  mort  à  Castres  en  1593.  Il  étudia 
d'abord  le  droit  sous  Anne  Dubourg,  dont  le  supplice  lo  re- 
mua si  profondément,  qu'il  embrassa  la  Réforme.  Il  fut 
nommé  pasteur  de  l'église  de  Gion  (1562).  Retiré  en 
Suisse  après  la  Saint -Barthélémy,  il  devint  pasteur 
de  l'église  do  Vandœuvres,  et  fut  nommé  professeur  de 
théologie  à  Genève.  Après  avoir  été  professeur  dans 
d'autres  villes,  il  s'établit,  eu  1593,  à  Castres,  où  il  remplit 
jusqu'à  sa  mort  la  double  charge  de  minis- 
tre et  de  professeur.  Parmi  ses  nombreux 
ouvrages,  nous  citerons  :  les  Sorciers,  dia- 
logue très  utile  et  très  Jiécessaire  pour  ce  tctnps 
(1574)  ;  Traité  des  danses,  auquel  est  amplement 
résolue  la  question  à  savoir  s'il  est  permis  aux 
chrétiens  de  danser  (1579). 

Danebrog  (ordri-:  du),  ordre  de  cheva- 
lerie, fondé,  dit-on,  par  Valdemar  II,  en  sou- 
venir d'un  événement  miraculeux  :  l'armée 
danoise,  sur  lo  point  d'être  battue  par  les 
Livoniens  (1219),  aurait  repris  courage  en 
voyant  tomber  du  ciel  lo  danebrog  {force  des 
Danois),  étendard  rouge  à  croix  blanche,  et 
remporta  la  victoire. 

L'ordre  du  Danebrog  actuel,  définitivement 
institué  par  Christian  V  en  1671,  réformé  par 
Frédéric  VI  en  1808,  est  destiné  à  récompenser  le  mérite 
civil  et  militaire,  et  compte  quatre  classes  :  grands  com- 
mandeurs, grands-croÊx,  commandeurs,  chevaliers.  La  croix 
de  l'ordre,  suspendue  à  un  ruban  blanc  à  liséré  rouge,  est 
en  or,  émailléo  do  blanc,  et  porte  l'inscription  Gudo'g 
Kougen  (Dieu  et  le  roi).  Une  croix  d'argent  est  accordée 
aux  danebrogs  mœnd  (ou  hommes  du  Danebrog),  qui  n'ont 
point  de  titres  suffisants  pour  être  chevaliers. 

DANÉE  {né)  n.  f.  Fougère  de  la  tribu  des  danéacées, 
appelée  aussi  danaée.  Il  Un  des  noms  vulgaires  do  la  ta- 
naisie. 

DANEGELD  ighèld')  n.  m.  Impôt  perçu  en  Angleterre  à 
l'époque  des  incursions  danoises,  et  dont  le  produit  était 
employé,  selon  les  circonstances,  à  entretenir  des  milices 
contre  les  envahisseurs  ou  à  acheter  la  retraite  de  ceux-ci. 
(Les  chroniqueurs  attribuent  sa  création  au  roi  Ethelred.) 

—  Enctcl.  Cet  impôt  continua  à  être  levé  longtemps 
après  que  les  incursions  danoises  eurent  cessé  :  Edouard 
le  Confesseur  le  supprima  ;  Guillaume  le  Conquérant  le 
rétablit,  et  le  danegeld  figure  parmi  les  ^ura  regalia  men- 
tionnés dans  les  lois  de  Henri  I""  :  lors  de  son  couronnement, 
Etienne  l'abolit  définitivement:  cet  impôt  était  alors  de  deux 
sous  par  hide,  ou  mesure  de  40  arpeuts  de  terre. 

Danemark  (en  danois  Danmark),  pays  de  l'Europe 
septentrionale,  l'un  des  Etats  Scandinaves,  entre  54»  33'  et 
57*45'  de  lat.  N.,  5»45'  et  lO^n'  de  longit.  E.  {12«4S' 
avec  Bornholm,  île  fort  éloignée  du  groupe  des  Îles  da- 
noises). Il  se  divise  en  continent  et  en  îles. 

La  partie  continentale  est  la  Chersonèse  Cimbrique  des 
anciens,  la  presqu'île  du  Judland,  notre  Jutland  ;  ou  plutôt 
c'en  est  seulement  la  portion  septentrionale,  ua  peu  plus 
grande  que  la  méridionale,  qui  est  justement  le  Slesvig- 
Holstein.  cédé  en  1864. 

Le  Judland,  contrée  de  craies  et  de  terrains  miocènes, 
développe  dans  la  mer  du  Nord  375  kilomètres  de  rivages 
assez  pareils  à  ceux  des  landes  françaises  par  leurs  dunes, 
leurs  brandes,  leurs  lagunes;  de  longues  flèches  de  sable 
y  séparent  du  flot  de  vastes  «  fjords  »  aux  bords  plats  : 
l'un  d'eux,  le  Liim  Fjord,  long  de  157  kilomètres,  large  de 
1.500  ù  12.000  mètres,  profond  do  3  ù  4  mètres  seulement, 
traverse  entièrement  la  presqu'île  et,  parti  do  la  mordu 
Nord,  s'achève  dans  lo  Kattégat.  Sur  le  versant  de  la 
Baltique,  il  y  a  plus  do  variété,  plus  de  golfes,  plus  do 
bois  et  forêts,  plus  de  vallées,  plus  de  collines,  et  notam- 
ment le  mont  Ejors-BavnhOj  (172  m.),  géant  du  Danemark. 

Les  îles,  en  tout  13.098  kilom.  carr.,  s'assemblent  entre 
le  Kattégat  au  N.  et  la  Baltique  au  S.,  entre  le  Judland 
et  lo  Slesvig-IIolslein  à  l'O.,  ot  la  Suède  à.  l'E. 

La  plus  vaste  <lo  ces  lies,  Sjadiand  (7.029  kil.  carr.),  dé- 
passe assez  notablement  les  0.165  qui  sont  la  moyenne  dos 
départements  français;  Fyen,  notre  Fionio,  est  plus  quo 
deux  fois  moindre,  avec  3.406  {toutes  îles  annexes  compri- 
ses!; Laalandena  l.ll9.Falster520,Moon  233.  .\voc  la  loin- 
taine Bornholm,  ù  150  kilom.  à  l'E.,  on  arrive  ù  13.098  kil. 
carr.,  peuplés  de  1.300.000  habitants,  soit  lo  tiers  du 
royaumo,  avec  plus  de  la  moitié  do  ses  habitants. 

liO  climat  du  Danemark  est  conforme  ù  la  situation  in- 
sulaire du  pays  :  jumi  de  glaces,  peu  de  froids  violents, 
mais  des  neiges,  des  pluies  froides,  des  vapeurs,  d'impé- 
nétrables brouillards.  11  est  rare  quo  lo  thermomètre 
s'abaisse  au-dessous  do  —  15",  ot  la  température  do  l'hiver 
varie  presque  toujours  outre  +  3  et  —  40,  tandis  quo  coUo 
do  l'été  so  déroule  entre  -t-  15*  ot  -\-  22*. 

Los  Danois  ont  fait  de  leur  patrie  un  pays  riche  et  bien 
ordonné.  L'agriculture  y  est  en  grand  honneur. 

Dans  les  champs  de  culture,  l'avoine  tient  la  première 
place  ;  nuis,  i\  peu  près  au  même  rang,  l'orge  ot  le  seigle; 
le  blé,  la  pomme  do  terre,  la  betterave,  lo  sarrasin,  etc., 
sont  relativement  peu  cultivés.  I*o  Danemark  est  loin  do 
produire  les  grains  nécessaires  A  .sa  consommation,  il  ou 
importe  pour  uno  cinquantaine  de  millions  de  francs  par 
an,  moins  pour  la  nourriture  de  ses  hommes  quo  pour  collo 
de  son  bétail  incessamment  accru. 

D'année  en  année,  les  Danois  passent  de  la  culture  pro- 
prement dite  au  pastoral,  devenu  bien  autrement  avan- 
tageux, ot  ils  exportent  maintenant,  eu  quantités  consi- 
dérables, du  bourre  faisant  primo  en  Auglotorro  et  en 
Allemagno,  du  fromage,  dos  œufs,  do  la  graisse,  du  lanl, 
de  la  viande  do  porc.  De  ce  chef,  lo  Danemark  ononisse  do 
50  i\  60  millions  do  francs  par  an. 

Comme  sol  utilisé  restent  les  forêts,  quo  l'on  no  cos^f 
d'aocroUro  dos  lorrains  vagues  et  stériles  ;  le  hêtroy  compio 


DANEMARK 

pour  les  7/10",  et  c'est  surtout  les  résineux,  principale- 
meut  les  pins,  que  l'on  consacre  à  la  culture  forestière. 

Le  Danemark  est  un  pays  de  petite  et  de  moyenne  pro- 
priété, sagement  aménagé,  mis  en  œuvre  par  des  paysans 
relativement  très  instruits,  qui  forment  la  majorité  de  la 
nation.  Plus  des  deux  cinquièmes  des  Danois  vivent  do 
lagriculturo,  tandis  que  le  quart  seulement  se  voue  à 
Tindustrie,  moins  du  douzième  au  commerce. 

L'industrie  est  surtout  agricole,  par  ses  distilleries,  ses 
sucreries,  ses  brasseries,  etc. 

—  Go»rerHemen(etarfm)nis(r«(ioH.  Comme  gouvernement 
et  administration  :  un  roi  ayant  droit  de  veto  et  de  disso- 
lution des  CUambres.  un  Lùndsthinfj  ou  Sénat  de  tîG  mem- 
bres, élus  par  un  suffrage  à  deux  degrés,  et  un  Fotksthing 
ou  Chambre  dos  députés  de  114  membres,  élus  au  suffrage 
direct  :  l'ensemble  de  ces  deux  Chambres  se  nomme  le 
Btgsdag;  8  ministres  responsables;  18  districts,  divisés  en 
herred  ou  centaines,  partagées  à  leur  tour  en  communes 
au  nombre  de  1.070. 

Comme  instruction  publique,  le  Danemark  est  très 
avancé,  et  il  n'est  personne  qui  ne  sache  lire,  écrire  et 
compter. 

Le  Danemark  n'avait  pas  1  million  d'habitants  en  1800  ; 
aujourd'hui,  sa  population  dépasse  2.300.000,  sans  les  co- 
lonies, qui  sont  les  îles  Féroé,  l'Islande,  le  Groenland  et 
quelques  Antilles;  en  tout  130.000  habitants.  Les  villes  y 
erandissent  très  vite,  la  population  des  champs  est  presque 
staiionnaire.  Copenhague,  la  capitale  (380.500  hab.),  ren- 
ferme environ  le  sixième  des  habitants  du  royaume. 

—  Beligions.  Le  culte  luthérien,  introduit  eu  Danemark 
en  Ï536,  est  religion  d'Etat:  mais  tous  les  autres  cultes 
jouissent  de  la  liberté  la  plus  complète.  L'Eglise  luthé- 
rienne nationale  compte  2.150.000  adhérents,  répartis  en 
7  diocèses  (Seeland,  Fionie,  Laaland-Falster,  Aalborg, 
Viborg,  Aarhus,  Ribe).  Les  autres  cultes  ne  possèdent  que 
fort  peu  d'adeptes. 

—  Armée.  Le  service  militaire  est  obligatoire  pour 
tous  les  citoyens  pendant  seize  ans,  dont  huit  dans  la  ligne 
ou  premier  ban,  et  huit  dans  le   second  ban  ou  renfort. 

La  durée  du  service  actif,  en  temps  de  paix,  varie  suivant 
les  armes  :  6  mois  dans  l'infanterie,  12  mois  dans  l'artillerie 
de  campagne,  9  mois  dans  la  cavalerie,  5  mois  seulement 
dans  l'artulerie  de  forteresse  et  le  génie,  etc.  De  plus,  dans 
l'infanterie  et  l'artillerie,  les  hommes  destinés  à  former  les 
cadres  subalternes  sont  maintenus  sous  les  drapeaux  pen- 
dant une  deuxième  période  de  8  mois  ou  de  3  mois.  Enlin, 
les  soldats  en  congé  sont  convoqués  à  des  manœuvres 
pendant  deux  périodes  de  25  jours  chacune. 

L'armée  est  répartie  entre  2  commandements  généraux 
et  comprend  :  5  brigades  d'infanterie  à  2  régiments,  plus 
]a  garde.  5  régiments  de  cavalerie  (dragons  et  hussards)  ; 
2  régiments  d'artillerie  de  campagne  et  i  régiment  d'ar- 
tillerie de  forteresse;  1  régiment  du  génie.  A  cet  ensem- 
ble il  faut  ajouter  :  le  corps  de  réserve  de  Copenhague, 
formé  de  2  bataillons  d'infanterie  et  de  2  compagnies  d'ar- 
lilierie,  et  le  corps  de  réserve  de  l'ile  do  Bornholra,  qui 
comporte  1  bataillon  d'infanterie,  1  escadron  do  cavalerie 
et  2  compagnies  d'artillerie. 

L'effectif  du  temps  de  paix  n'atteint  pas  tout  à  fait 
850  officiers  et  13.000  hommes  de  troupe,  dont  les  deux 
tiers  d'infanterie,  près  de  1.400  cavaliers,  un  pou  moins 
de  3.000  artilleurs  et  600  hommes  du  génie. 

En  temps  de  guerre,  les  forces  du  pays  se  subdivisent  : 

1*  En  troupes  de  campagne  ou  de  ligne,  dont  l'effectif 
atteindrait  près  de  50.000  hommes  et  plus  de  1.200  ofli- 
ciers,  sur  lesquels  :  37.000  d'infanterie,  2.800  do  cavalerie, 
nn  peu  plus  do  9.000  d'artillerie,  près  de  1.800  du  génie, 
avec  9C  pièces  attelées  {la  batterie  danoise  est  à  8  pièces) 
et  5.000  chevaux  ; 

2*  En  troupes  de  réserve  comptant  près  de  16.000  hommes 
avec  260  officiers,  32  pièces  attelées  et  1.000  chevaux. 

—  Marine.  Le  Danemark  possède  une  flotte  relativement 
considérable.  Au  commencement  de  1890,  elle  comptait 
87  bâtiments,  dont  :  5  cuirassés  (le  plus  grand  est  Hdgo- 
tand,  qui  date  de  1880),  3  batteries  blindées,  5  croiseurs 
de  1",  2*  et  3*  classe,  8  canonnières,  33  torpilleurs  de  di- 
verses espèces,  3  navires-écoles,  30  bâtiments  divers(trans- 
ports,  remorqueurs,  canots  porte-torpilles,  etc.),  5  hulks 
(machines  à  mater  flottantes).  Lo  port  de  guerre  et  l'ar- 
senal sont  â  Copenhague.  A  la  même  époque,  le  personnel 
de  la  marine  se  composait  comme  suit  :  1  vice-amiral, 
2  contre-amiraux,  15  capitaines  de  vaisseau,  36  capitai- 
nes de  frégate,  60  lieutenants  de  vaisseau,  15  sous-lieute- 
nants de  vaisseau,  136  lieutenants  de  réserve.  Au  total,  la 
marine  danoise  compte  285  officiers  et  1.337  hommes, 
comprenant  des  matelots,  des  mécaniciens,  ouvriers  tech- 
niques, etc. 

—  Histoire.  On  distinsTie.  en  Danemark,  trois  phases  de 
civilisation  primitive  :  l'âge  do  pierre,  l'âge  de  bronze,  et 
l'âge  de  fer,  ce  dernier  coïncidant  avec  l'immigration  do 
peuplades  d'origine  germanique  venues  du  Sud  ;  cette 
immigration,  commencée  sans  doute  de  bonne  heu-'c, 
achevée  dans  le  courant  du  ii"  siècle  après  J.-C,  amena 
dans  la  péninsule  Cimbriquo  les  Saxons,  les  Angles,  les 
Jules  ;  dans  les  Ucs,  les  Dancs  ;  en  Scanie,  les  Goths.  La 
découverte  do  nombreuses  monnaies  et  objets  d'art  ro- 
mains prouve  que  l'influence  romaine  se  lit  alors  sentir 
dans  tout  le  pays;  mais,  sauf  quelques  obscures  mentions 
des  géographes  anciens  et  quelques  inscriptions  en  carac- 
tères runiqucs,  nous  no  posséuon.s  aucun  document  écrit 
sur  cotte  époque.  Les  relations  avec  lo  monde  romain  su- 
bissent ensuite,  à  cause  du  grand  bouloversomcnt  do 
l'Europe  centrale,  un  arrêt  jusqu'au  vi*  siècle  ;  les  Da- 
nois prennent  part  aux  expéditions  de  Nortlimen  et  des 
Vikings,  recrutés  dans  toute  la  Scandinavie.  Sur  les  i)C- 
tiis  royaumes  qui  se  divisaient  alors  le  pays,  nous  ne  con- 
naissons que  les  légendes  recueillies  dans  les  sagas  islan- 
daises des  XI*  et  XII*  siècles,  et  les  chroniques  du  Danois 
Saxo,  qui  vivait  vers  la  fin  du  xi*  siècle. 

Du  v«  au  x*  siècle,  la  civilisation  Scandinave  se  modifie 
beaucoup ,  par  suite  des  relations  guerrières  ou  pacifi- 
ques avec  l'Europe  méridionale  et  orientale  :  les  tombes  des 
IX*  et  X*  siècles  renferment  quantité  de  bijoux  et  do  mon- 
naies byzantines  et  asiatiques  ;  la  religion  d'Odin,  com- 
mune â  tous  les  peuples  du  Nord,  se  transforme,  en  Da- 
nemark, sous  la  double  influence  dos  légendes  finnoises 
et  du  christianisme,  apporté  par  des  Vikings  convertis. 
Los  premiers  rensei^^nemonts  vraiment  historiques  sont 
contemporain»  do  l'apparition  du  christianifime  et  dos 
premières  lattes  contre  los  Francs:  ceux-ci  imposèrent 
dns  tributs  à  des  chefs  danois  alliés  de  Witikind.  J^otiis 
lu  Pieux  envoya  en  Danemark  plusieurs  missions  chré- 


tiennes, et  enfin,  les  moines  Autbert  et  Anskar  (saint 
AnschaireJ  qui  furent  los  apôtres  do  la  Scandinavie.  — •  La 
grandeur  du  Danemark  unifie  commence  avec  Suônon  I'^ 
(à  la  barbe  fourchue)  qui  impose  le  danegeJd  au  roi  anglo- 
saxon  Etheired.et  son  neveu  Canut,  qui  soumet  l'Angleterre, 
achève  la  conversion  de  son  peuple  et  domine  la  Suède 
et  la  Norvège  ;  à  la  m.  't  de  Canut  (1035),  son  empire  so 
disloque;  en  1042,  l'Angleterre  s'affranchit,  et,  avec  le 
petit-rils  de  Canut.  Ma^uus  de  Norvège,  s'éteint  (1047) 
l'antique  dynastie  des  sTcioldungs.  La  dynastie  des  Esthri- 
tides,  d'abord  occupée  à  réprimer  dos  guerres  civiles  et 
à  lutter  contre  los  pirates  vendes,  attelait  un  haut  degré 
de  puissance  avec  Valdemar  lo  Grand  (1147-1182),  Canut  VI 
(iiS2-J202),  et  Valdemar  lo  Victorieux  (1202-1241),  qui  sou- 
mirent les  Vendes  et  conquirent  tout  le  rivage  oriental 
de  la  Baltique  jusqu'au  golfe  de  Finlande  ;  mais  Valdemar 
le  Victorieux  perdit  toutes  ses  conquêtes  avant  sa  mort  : 
ses  successeurs  demeurèrent  impuissants,  absorbés  par 
des  luttes  contre  le  clergé  et  la  noblesse,  et  l'ordre  no 
reparut  qu'avec  Valdemar  Attordag  (nouveau  jour) 
[1348-3375].  La  fille  de  ce  dernier,  Marguerite,  veuve  do 
Hakon,  roi  de  Norvège,  réunit  les  couronnes  de  Norvège 
et  de  Danemark,  et  bientôt  celle  do  Suède  (Union  de 
Kalmar,  1397).  Cette  union  fut  très  instable  :  les  Suédois 
se  soulèvent  avec  Engelbrokt  contre  Erik  (1412-14:19)  et 
élisent  un  président,  Charles  Knutsson.  L'union  refaite 
par  Cristoplie  do  Bavière,  rompue  en  1448  par  l'élection 
do  Charles  Knutsson  au  trône  de  Suède,  rétablie  par 
Christian  I"' (1448-1481),  est  de  nouveau  brisée  par  la  vic- 
toire do  Ston  Sture,  élu  président  à  la  mort  de  Knutsson. 
Après  des  succès  alternés  des  Danois  et  des  Suédois,  l'u- 
nion fut  enfin  définitivement  compromise  par  les  cruautés 
de  Christian  II,  et  abolie  en  1523,  date  de  l'élection  de 
Gustave  Vasa  au  trône  de  Suède.  Sous  Frederfk  I"  (1523- 
1533)  et  Christian  III  (1536-1559),  le  luthéranisme  pénètre 
en  Danemark,  et  devient  la  religion  d'Etal  (1536).  La  no- 
blesse, victorieuse  dans  la  Guerre  du  comte,  exerce  désor- 
mais une  grande  influence  sur  les  affaires,  et  s'emploie 
dans  de  longues  guerres  contre  la  Suède  sous  Frederik  II 
(1559-1588),  et  Christian  IV  (1588-1648).  Christian  IV  prend 
une  part  malheureuse  à  la  guerre  de  Trente  ans  (paix  de 
Lubeck,  1629),  et,  vaincu  par  les  Suédois,  signe  lo  désas- 
treux traité  de  Brœmsebro  (1645).  Frederik  III  (1048-1670) 
perd  encore  les  provinces  scaniennes  (traités  de  Rœskilde 
[1658],  Copenhague  [1660]).  La  noblesse,  rendue  respon- 
sable des  désastres,  se  voit  enlever  sou  pouvoir  par  la 
diète  de  Copenhague,  où  les  bourgeois  unis  au  clergé  font 
proclamer  l'hérédité  du  pouvoir  royal  reconnu  absolu  ;  la 
Loi  7^o>jale  rédigée  en  1665,  promulguée  en  1709,  devait 
demeurer  près  de  deux  siècles  on  vigueur.  Christian  V 
(1670-1699)  dans  la  guerre  de  Scanie  (1675-1679)  et  Fre- 
derik IV  (1699-1730)  dans  la  guerre  contre  Charles  XII 
de  Suède  essayent  inutilement  de  reconquérir  les  pro- 
vinces scaniennes  ;  mais  Fredcri':  IV  s'empare  du  duché 
de  Slesvig  (1713).  Pendant  le  reste  du  xvin'  siècle,  le 
Danemark  no  prend  part  à  aucuno  guerre  :  sa  politique 
extérieure  est  habilement  conduite  par  les  deux  Bernstorff. 
Sous  les  règnes  de  Christian  VI  (1730-1746),  Frederik  V 
(1746-1766),  Christian  VII  (1766-1808),  la  vie  économique 
de  la  nation  se  développe  à  la  faveur  des  réformes  dues  à 
des  hommes  tels  que  Struonsée,  et  le  xv!!!' siècle  s'achève 
dans  la  prospérité.  Pendant  les  guerres  du  début  du 
XIX*  siècle,  lo  Danemark  entre  dans  la  ligue  dos  neutres 
contre  l'Angleterre,  dont  la  flotte  attaque  Copenhague  le 
2  avril  1801,  puis  bombarde  et  prend  la  capitale  danoise 
lo  7  septembre  1807.  Désormais,  fidèle  allié  de  la  France, 
le  Danemark  doit,  en  1814.  signer  la  paix  de  Kiel,  oui  lui 
enlève  la  Norvège.  Les  années  qui  suivent  sont  employées 
à  refaire  les  forces  du  pays,  ruiné  par  les  guerres;  elles 
sont  marquées  par  un  riche  développement  littéraire  et 
un  rapide  progrès  des  idées  libérales,  qui  aboutit  à  la 
création  des  états  provinciaux  consultatifs  (I831-183i), 
première  concession  du  gouvernement  absolu. 

L'avènement  de  Christian  VIII  (1839),  qui  avait  défendu, 
en  1814,  la  nationalité  norvégienne  contre  la  Suède,  en- 
couragea les  libéraux,  mais  Christian,  devenu  roi,  fut  abso- 
lutiste, ne  fit  aucune  réforme,  et  se  consacra  tout  entier 
à  la  lutte  contre  ses  sujets  allemands  du  Holstein.  Le 
parti  libéral,  qui  était  en  môme  temps  un  parti  national, 
et  réclamait  l'unification  des  duchés  de  Slesvig  ot  de 
Holstein,  obtint  enfin  de  Frederik  VII  (1848-1863)  une  con- 
stitution (1849),  modifiée  on  1854  et  en  1855,  et  contre  la- 
quelle protestèrent  les  duchés.  Frederik  VII  soumet  les 
duchés  révoltés  (1848-1850),  et  la  succession  du  Danemark 
et  des  duchés  est  attribuée  par  les  puissances  européennes 
à  Christian  de  Gliiksbourg  (conférence  de  Londres,  1852). 
Le  conflit  persiste  cependant  :  l'avènement  do  Cliristian  IX 
de  Gliiksbourg  (1863)  et  la  promulgation  de  la  constitution 
de  1863  provoquent  un  soulèvement  des  duchés,  et  bientôt, 
une  guerre  avec  la  Prusse  et  l'Autriche  (1864),  qui  enlè- 
vent les  duchés  au  Danemark.  Aussitôt  après  la  paix,  lo 
gouvernement  prépare  et  fait  enfin  voter  (1866)  la  con- 
stitution définitive  du  Danemark,  qui  instituait  deux  Cham- 
bres :  le  FolkeUdngy  élu  par  un  système  de  suffrage  très 
étendu,  et  le  Landthing,  élu  au  suffrage  restreint.  L'oppo- 
sition do  la  gauche,  et  surtout  de  la  gauche  démocratique 
(Amis  des  paysans),  qui  demandait  une  réduction  des  dé- 
penses, grandit  rapidement  dans  lo  Folkething,  et  abou- 
tit à  un  conflit  constitutionnel,  le  roi  soutenant  ses  mi- 
nistres en  s'appuyant  sur  lo  Landthing.  Lo  ministère  de 
combat  Estrup(i875-1894),  après  avoir  dissous  plusieurs  fois 
(1876,1878,  mai  1881,  juin.  1881)  inutilement  le  Folkething, 
gouverné  à  l'aide  de  lois  provisoires  do  finances  décrétées 
par  le  roi,  et  imposé  à  la  nation  un  régime  d'exception 
analogue  à  un  étal  de  siège,  découraj^ca  enfin  la  résistance, 
obtint  la  majorité  en  1894  et  so  retira  avec  les  remercie- 
ments du  roi.  L'année  suivante,  la  gaucho  reconquit  la 
majorité,  mais  elle  cessa  do  s'intéresser  aux  luttes  con- 
stitutionnelles pour  faire  triompher  un  programme  de 
réformes  sociales.  Un  autre  conflit  entre  le  gouvernement 
danois  et  la  Chambre  islandaise  (Alihing)  élue  en  vertu  do 
la  constitution  spéciale  do  1874  s'est  terminé  en  1893; 
lAlthing  comprend  désormais  deux  Chambres  ;  l'Islande 
a  reçu  une  administration  autonome,  et  no  participe  plus 
aux  dépenses  du  Danemark. 

—  DinMOGR.  V.  une  abondante  bibliographie  en  \M.o 
do  V I/istoire  de  Danemark,  d'Allen  (traduct.  Bauveois 
(('operihague,  1878])  ;  Dahlmann,  Geschicfite  von  Danemark 
[Ilanibuurg,  1840-1843  ;  3  vol.  jusq.  1523);  Diotrich  Schafor, 
(icscitichti'.  von  /Mnemark  {(iothUy  1893),  qui  fait  suite  à  la 
précédente;  Thorsaé.  den  Danake  Statspoîitiske  Historié 
(CopfMihayue,  1872-1878)  ;  OooselHansen,  Staatsrecht  Uànc- 


508 

marks  {1889,  coll.  Marquardsen)  ;  Bricka,  Dansk  biografisk 
Lexikon  (en  cours  de  publical.)  ;  Weitemeyer,  le  Dane- 
mark :  histoire,  géographie...  (Copenhague,  1889)  ;  Maxime 
petit,  les  Pays  Scandinaves  (Pans,  1885). 

—  Langue,  y.  danois.  (Linguist.) 

—  Littérature.  La  littérature  du  Danemark  fut  jusqu'au 
xvii"  siècle  à  peu  près  exclusivement  composée  do  chants 
populaires.  Toute  son  histoire  tenait  dans  les  sagas  islan- 
daises, toute  sa  mythologie  dans  i'Edda.  V.  Euha,  saga. 

—  Poésie.  Bomans.  Histoire.  Dans  le  xix*  siècle,  les 
poètes  danois  sont  nombreux,  ainsi  que  les  romanciers. 
Certains  écrivains  ont  cultivé  simultanément  les  deux 
genres;  tel  Andersen,  le  plus  connu  peut-être,  auteur 
de  l'Enfant  mourant ,  Fantaisies  et  esquisses ,  recueils 
poétiques  ;  de  l'Improvisateur,  les  Deux  Baronnes,  et  sur- 
tout de  Contes,  estimés  dans  tous  les  pays.  Beaucoup  ont 
fait  vibrer  la  note  patriotique  :  Grundtvig  dans  Chants  de 
guerre,  HansPeter  Holst  dans  le  Petit  Trompette,  Johannes 
Boye  dans  Chants  patriotiques,  Juhannes  Hanson  dans 
le  Patriotisme,  dont  les  titres  même  sont  significatifs 
Notons  encore  Tidlig  S/cilmisse  de  Aarestrup,  lo  Heine  du 
Danemark;  les  recueils  lyriques  :  la  Danseuse,  l'Amour  el 
Psyché,  2'ruchécs  et  ïambes,  Vénus,  Adam  homo,  l'Amour  a 
la  cour,  de  Paludan  Mîiller,  à  ses  heures  romancier  socia- 
liste, célèbre  par  l'Histoire  d'Yvar  Likke.  La  politi(iue  a 
inspiré  quelques  poètes  :  Parmo  Cari  Ploug,  rédacteur  du 
Il  Faeùreland  »,  a  donné  des  chants  devenus  populaires; 
.Sophus  Schandorph,  Unge  Uage,  satire  du  parti  national 
libéral;  Meyer  Aron  Goldschmidt,  romancier  juif,  traite 
de  la  vie  sociale  des  Israélites  dans  le  Corbeau,  Maseï',  un 
Juif.  Wilhelm  Bergsaee  préside  au  roman  naturaliste  avec 
la  Fiancée  de  Boerwig,  Borne  sous  Pie  IX;  M""  GvHem- 
bourg-Ehronswaerd  s'illustre  par  la  Famille  l'uïonius , 
le  Béve  et  la  Béalité,  Deux  époques;  Cari  Bernhard  par 
Anciens  souvenirs.  Deux.  Amies  et  la  série  do  ses  ro- 
mans historiques  m03'euageux.  Une  pléiade  de  poètes 
et  de  romanciers  do  second  ordre  suit  ces  chefs  de 
file.  Pour  les  uns,  Richard,  Kaalung,  Arentzen,  Schmidt, 
Rosing;  pour  les  autres,  Nielsen,  Thyregod,  Ilonningscn, 
Brosbooll. 

—  Histoire.  Pour  l'histoire,  Erslev  est,  en  Danemark,  le 
premier  écrivain  national,  et  on  lit  ses  puissantes  œuvres  : 
Boi  et  vassal  au  xvi"  siècle,  Becherches  sur  les  fiefs,  le  Da- 
nemark situs  la  reine  Marguerite.  Nielsen,  lo  romancier, 
donne  V Histoire  de  Copenhague  ;  Jocrgensen,  une  Histoire 
de  l'Eglise  du  Nord;  Steenstrup,  des  Etudes  sur  les  Nor- 
mands; Vedel,  le  Ministère  du  comte  de  Bernstorff,  essai  de 
critique  documentaire.  Sund  fouille  la  Renaissance  ;  Birket 
Smith  écrit  les  Mémoires  de  Léonore  Christine.  Citons  en- 
core les  noms  de  Schirn,  Fridericia,  Hervey,  Mollerup. 

—  Philosophie.  Disciple  de  Hegel,  Nielsen  a  laissé  de 
nombreux  ouvrages  de  métaphysique,  et  notamment  ses 
Principes  généraux  de  la  science  ;  Wilkens  fonde  la  socio- 
logie dans  la  littérature  danoise  en  ses  Principes  de  la 
communauté  sociale;  Hoeffding,  qui  relève  de  Stuart  Mill 
et  do  Spencer,  fait,  en  ses  Principes  de  psychologie  basée 
sur  l'expérience,  une  science  naturelle  de  la  science  de 
l'âme  humaine  ;  et  c'est  à  la  mode  de  Kant  que  Kromann, 
dans  la  Connaissance  de  la  nature,  analyse  ces  mêmes 
sciences  naturelles. 

—  Sciences.  Physiologie.  Pédaqogie.  Deux  écoles  scien- 
tifiques sont  en  présence,  dont  les  chefs  rivaux  se  nom- 
ment Streentrup  et  Schiaedte.  La  physiologie  est  repré- 
sentée par  Panum  et  par  Lange  ;  la  pédagogie  s'illustre 
de  Heegard,  auteur  de  l'Education,  et  de  Feilberg  qui  suit 
les  traces  de  J.-J.  Rousseau  dans  son  œuvre  remarquable 
sur  le  plus  grand  rapport  des  facultés  intellectuelles. 

—  Théologie.  Archéologie.  Droit.  Philologie.  Toutes  les 
connaissances  humaines  ont  trouvé,  en  Danemark,  des 
hommes  de  mérite  pour  les  cultiver.  Nommons  A<iolf 
Thistcd,  le  romancier,  qui  a  traité  puissamment  des  ques- 
tions théologiques;  Worsaae,  l'archéologue,  exposant  lo 
résnliat  de  ses  intéressantes  recherches  dans  son  Histoire 
primitive  du  iVoï'rf ;  Goos,  célèbre  jurisconsulte;  Soplius 
Schandorph,  que  la  poésie  n'a  pas  éloigné  de  la  linguistique, 
et  Thomson  Winuaer,  grammairien  de  haute  valeur. 

—  Théâtre.  Tout  ce  mouvement  littéraire,  si  important 
eu  égard  au  petit  pays  qui  la  produit,  n'est  rien  en  com- 
paraison de  ce  que  vaut  la  littérature  dramatique  danoise. 
Les  plus  anciennes  œuvres  de  théâtre  remontent  à  la 
première  moitié  du  xvi"  siècle.  Holberg,  un  Norvégien, 
après  qu'en  1722  Frédéric  IV  eut  fondé  un  théâtre  danois, 
y  donna  son  Potier  d'étain,  qui  eut  le  plus  grand  succès. 
En  trois  ans,  il  composa  quinze  pièces,  parmi  lesquelles 
l'Homme  affairé,  Ulysse  d'Hhaque  et  Erasmus  Monlanus 
sont  les  meilleures.  Holberg  est  le  Molière  du  Danemark, 
et  certains  types  de  son  théâtre  sont  de  véritables  créa- 
tions. Wessel  parodia  on  son  Amour  sans  bas  la  dignité 
pompeuse  de  notre  xvii=  siècle,  tandis  que  Brùnn  l'imi- 
tait dans  sa  Zanirc.  Ewald,  imitateur  de  TAllemagne,  lié 
avec  KIopstock, . donnait /fo//AV((//f;e.  la  première  tragédie 
nationale.  Citons  encore,  au  xviii"  siècle,  Samsoe  avec 
Dyveke  ;  Rein,  avec  A.Tel  et  Valborg  ;  Baggesen,  avec 
son  opéra  Ogier  le  Danois.  Au  xix*  siècle,  Œhlensehlae- 
ger,  après  un  voyage  en  France,  fonda  une  écolo  pa- 
reille à  celle  que  créa,  en  Franco,  Victor  Hugo.  Ses  prin- 
cipales œuvres  sont  :  Hagbarlh  et  Signe,  Palnatoke,  Hakon 
Jarl,  Hugo  de  Bheinberg';  et  ses  meilleurs  disciples  Inge- 
mann,  Brédahl,  Hauch,  Hertz,  auteurs  de  tragédies,  do 
comédies,  de  vaudevilles,  dont  quelques-uns  célèbres. 
Ileiberg,  imitateur  de  Scribe,  directeur  du  Théâtre-Boyal 
de  Copenhague,  a  do  la  facilité  et  de  l'entente  scénique  ; 
Mooller  traduit  le  Village  do  Feuillet  et  l'Invitation  à  la 
valse  de  Dumas  ;  Holst  adapte  des  pièces  allemandes  ; 
Boye  fait  des  drames  historiques.  De  nos  jours,  en  quinze 
ans,  on  applaudit  Erik  Bogls,  censeur  du  Théâtre-Boyal, 
vaudevilliste  estimé;  Henning  Jonsen,  le  romancier,  Gjel- 
lerup,  romantique,  avec  quelques  accents  naluralistes,  qui 
donnent  Poissons  ttavril.  Paroles  et  Actes,  Poison  et  Con- 
trepoison, pour  ne  citer  do  chacun  d'eux  que  leur  chef- 
d'œuvre.  Etmann  entasse  vaudevilles  et  comédies  :  lesVieux 
garçons.  Cette  chère  famille,  la  Grande  Mascarade,  En  pro- 
vince ;  Edouard  Brandos  donne  Asgerd,  Amour,  Bemèdes, 
Sahles  mouvants,  une  Visite,  Fiançailles.  Il  convient  de 
signaler  Schandorph,  le  romancier  (A  l'hôtel,  les  Filles  de 
.Sircrtsrji);  Von  dcr  Recke,  le  poète  [Bertrand  de  Born,  la 
Heine  Eigra)  ;  Larsen,  le  romancier,  peintre  dos  existences 
dévoyées  [Femmes,  Honneur),  ot  Ben/on,  le  plus  ^lopulaire 
do  tous  (im  Scandale,  Sportsmen,  Anna  Dryae).  N'oublions 
point  Wied,Hoger,  auteur  de*  la  Famille  Jensen  ;  H"'"  ^n'^^'^^ 
(lad,  Einar  Christiansen,  Rosonberg,  Holst;  et  mêlions 
surtout  en  lumière  le   plus  grand   poète  vivant,   Holgor 


DANEMARK 


Nni/VEAd    I.ARonRSE    II.l.l'STKlî. 


1    VMborg\       \.Tiast 

IN&KJQBINC 

55  ^'"ak/obinà 


Blok  husene, 
ge      B^ deJamrr,erj    A 
^e  Vigso 


B?deTannis 
Hir&hals 


P'iSîyeo  xT^SWagens  Odde 
rùkagen 


i  Stavnina  fj'or^S^ 


BlaavandsHuÇ/     °\ 


Skallingerb 

bNarc/bj'.} 
Fanb 


£J_ 


Hirtsholm 
'rederikshavn 


t^  Bjrùm 
•ohmngJmii 


Amrun 


^ 


!*3^;i* 


OLDENBtMJF. 


^  BuschSaiit(fe;|*^ 


0    ChJica  de  dépsrtemfnt 
-.=  Chenu n  de  /hr 
.Canaux 


échelle 


0        10       ro      ji'      ^<~> 


H am m eren    c,j,^„^ 
"'juge 

Has.ihh 


Roune 


Svnu'kt 


BORNHOLM     TûoOd 


DANEMARK    (  aiuies,   drapeaux,    ahméf.) 


NoDVEAD  Larousse  iLi.nsTp.é. 


I.  'Imiibour  de  la  ï;iir> 


L'  il«-  1.1  ti-"*'^    pet.it  II  au 


PAVILLON    DE   COMMERCE 


PAVILLON   DE   GUERRE 


^w^A/^/^y^^"-^^-'  "iïl^tJLr 


.  i-it:iiiti.  ~   12,  i/raifiiu.  —  iJ.  (jumiaruii:.  —   J»,  lliisaurd.  —  1l>.  OtlicnT  tie  tiiissuril»  ((iclue  icmio;. 

JO.  Inflnnler.  —  21.  M<î(Iccin-maJor. 


n.  luleii.laiit.  —   m.  Aiuliluur.  —    i'J.  ArtilU-ur. 


509 

Prachmann,  lo  ShaUspoaro  danois.  Il  ost  oncoro  assoz  ppii 
connu  on  Franco,  mais  liitlo  avantagousemont,  dans  lo 
Nord,  avec  Ibson  ot  BjOrnson.  Sos  œuvrns  abondent,  lo 
phis  souvent  "  nu^lodramatiqncs  »,  c'cst-à-diro  dostioi^os 
à  ^tro  dôrlamccs  avoc  acconipa|:;noincnt  do  niusi<|UO. 
Draclimann  s'est  attaquù  à  l'histoire  ancienno  dans  Alci- 
biatli:  ou  les  (h'ccs  en  décadence ;ù.\'\uslo'\ve  étrangère  dans 
le  Huiihrur  à  Arenzano; il  rancionnc  mythologie  Scandinave 
dans  Volitnd  le  forycrou;  au  ci>nrt>  liM-riquo,  dans  //  i-dul 
une  fois...  Ici,  il  trace  dos  (aldoauv  de  genre  :  les  liens  de 
Strandh;/ ;  lu,  do  grandes  ci  piciurales  t'resqucs  :  Jtrmiis- 
mmce,  où  it  décrit  l'Italie  do  ce  tcnijis  ot  la  rt'uovation 
morale  d'un  artiste  par  l'amour  vrai  ;  là  encoi'o,  il  s'atta- 
que à  la  question  sociale  :  Jlrav-Iûirl  (Hravo  homme),  eu 
une  action  iiôroïc|uo  ot  moyenâgeuse,  qui  a  pour  but  de 
prêcher  aux  seigneurs  lo  partage  do  leurs  biens  entre 
tous  leurs  sorfs  aflVanchis.  En  toute  cette  pousséo  drama- 
tique, recelé  romantique  du  commencement  du  xix"  s. 
a  laissé  sa  trace,  mais  les  détails  historiques  sont  plus 
précis  ot  l'observation  psychologique  plus  Une.  Les  idées 
modernes,  en  effet,  se  sont  fait  jour  on  ce  pays  d'une  in- 
toUiLïciico  avancée,  et  Draclimann  n'a  pas  manqué  de  traiter 
les  droits  du  i'éminismo  dans  Chnjsalidc  et  l'apithn. 

Si  l'on  ajoute  à  ce  que  nous  venons  do  dire  (|u'uno  écolo 
do  critique  s'est  l'ondéo,  avoc  Georges  iîrandes,  le  frère 
du  dramaturge,  pour  clief  écouté,  on  verra  que  la  littéra- 
ture danoise  peut  lutter  victoricus(^mcnt  contre  celles  des 
autres  nations.  Lo  Tluhllre-Rofjal,  lo  Théâtre  du  Peuph; 
lo  Casino,  le  Tivoli  do  Copenhague,  VAlhambra,  sortes  do 
spectaolos-conccrts,  retentissent  dos  œuvres  multiples  do 
dramaturges  et  do  compositeurs,  (|ui  n'ont  pas  encore  dit 
leur  dernier  mot.  Le  mouvement  littéraire  se  poursuit  en 
cette  vaillante  petite  contrée,  et,  si  elle  est  restée  long- 
temps on  arriére,  elle  tend  à  occuper  une  place  importante 
en  Europe  dans  un  avenir  très  prochain. 

—  B.-arts.  Architecture.  Peinture.  Sculpture.  Gravure. 
C'est  en  Danemark,  dans  les  dolmens  du  Jutland  et  des  îles, 
que  l'on  a  recueilli  les  objets  les  plus  nombreux  elles  plus 
remarquables  des  époques  antéhistoriques.  Les  beaux- 
arts  ne  se  développèrent  qu'assez  tard  en  Danemark. 
L'architecture,  toutefois,  y  produisit,  dès  le  moyen  âge, 
queli|uos  œuvres  remarquables;  entre  autres,  la  cathé- 
drale, de  stylo  byzantin,  do  R(iskildo,  le  Saint-Denis  des 
rois  de  Danemark.  Mais  les  principaux  éditices  datent  do 
la  fin  du  XVI*  ot  du  commencement  du  xvii*  siècle.  Le  règne 
de  Christian  IV  (158S-164S)  est  le  point  de  départ  d'une 
sorte  do  renaissance.  C'est  à  cette  époque  que  fut  élevé 
le  château  de  Frederiksborg.  Comme  la  plupart  des  mo- 
numents danois,  il  est  construit  on  brique  et  en  pierre  ;  les 
stylos  les  plus  divers  s'y  combinent  et  la  fantaisie  Scan- 
dinave s'est  donné  carrière  dans  rornementation.  Chris- 
tian IV  lit  venir  do  Hollande  le  peintre  Karel  van  Mander 
lo  jeune,  à  qui  il  confia  le  soin  de  dessiner  les  tapisseries 
de  Frederiksborg.  Van  Mander  reçut  le  titre  de  premier 
peintre  du  roi. 

Ce  no  fut  guère  qu'au  xvin"  siècle  que  lo  Danemark 
commença  à  compter  quelques  peintres  de  talent  ;  encore 
plusieurs  de  ces  peintres  travaillèrent-ils  hors  do  leur 
pays  natal.  Ismacl  Mengs.pèro  du  célèbre  Raphaël  Mengs, 
né  à  Copenhague  en  1690,  étudia  sous  le  peintre  anglais 
Cooper,  acquit  une  grande  habileté  dans  la  peinture  au 
pastel  et  en  émail,  fut  nommé  peintre  du  roi  do  Pologne 
et  devînt  directeur  de  l'Académie  de  Dresde.  Henri  Krock 
(1G71-173S)  se  forma  à  Rome  sous  la  direction  do  Carlo 
Maratte  et  revint  plus  tard  se  lixer  à  Copenhague.  Lo 
Norvégien  Magnus  Borg  {1066-1730),  qui  cultiva  Ta  pein- 
ture et  la  sculpture  en  ivoire  et  qui  travailla  pour  Chris- 
tian V,  eut  pour  élèvo  le  Danois  Pierre  Andersen.  Celui-ci 
fut  peintre  de  la  cour;  il  a  laissé  plusieurs  tableaux  esti- 
més. Un  dos  peintres  les  plus  remarquables  du  xvm"  siècle 
est  Jens  Juel  (1745-1S02),  (\n\,  après  avoir  travaillé  en 
Italie  et  en  Franco,  vint  se  hxer  dans  son  pays  natal,  où 
il  exécuta  un  grand' nombre  do  portraits,  dès  paysages, 
dos  tableaux  do  Ileurs  et  do  fruits.  Son  contemporain  Ni- 
colas Abildgaard  (1711-1809)  so  distingua  comme  pointro 
d'histoiro.  La  famille  Lund  a  produit  plusieurs  bons  pein- 
tres :  Jean-Louis  Lund,  peintre  d'histoiro,  qui  florissait 
vers  la  fin  du  xviu"  siècle  et  qui  travailla  principalement 
à  Kie!  ;  J.-C.  Lund,  qui  séjourna  à  Rome  en  1810;  F.-C. 
Luncl  ;  Troels  Lund,  peintre  do  décors. 

Parmi  les  peintres  danois  du  xix*  siècle,  nous  rappelle- 
rons :  Chrétien-Albert  Jenson,  portraitiste;  Jean-Laurent 
Jcnson  (1800-1856),  élèvo  de  Fritzsch,  peintre  de  (leurs,  do 
fruits  ot  do  nature  morte  ;  C.  Dalgas  {1821-1851),  peintre 
d'animaux  ;  Ditlef  Blunk  (1800-1853),  peintre  d'histoire  et 
de  genre;  Christophe-Guillaume  Eckorbcrg  (1783-1853), 
peintre  d'histoiro,  de  portraits  et  de  marine  ;  C.  Baalsgaard 
ot  M""  Neergaard,  peintres  do  fleurs  ot  do  fruits,  etc. 

La  plus  gran'ie  illustration  artistique  du  Danemark  est 
lo  sculpteur  Tliorwaldsen  {1779-Ull),  qui,  après  avoir 
étudié  sous  la  direction  du  peintre  Aljildgaard,  partit  pour 
l'Italie  et  travailla  i  Romo  un  assez  long  temps.  Tlior- 
waldsen ne  so  rattar-lie  par  aucun  lien  aux  autres  artistes 
do  son  pays  :  il  n'a  ni  leur  simplicité,  ni  leur  naïveté,  ni 
leur  amour  du  réel.  C'est  un  maîtro  classique.  Il  a  ou  pour 
élèves,  dans  son  pays,  Fround  et  II. -V.  liisscn.  Ce  dernier 
s'est  fait  connaîtn' en  Franco  par  plusieurs  ouvrages  do 
mérite.  A  l'Exposition  universolîo  do  1807  ont  paru  quatre 
reuvres  remarquables  do  Jerichau.  En  1878,  c'est  oncoro 
Jérichau  qui,  avec  Saal)yo,  Smith,  Poters  ot  Hassolriis 
attira  l'attention  do  la  critique. 

L'écolo  danoise  a  ou,  au  xviii»  siècle,  un  graveur  de 
talent,  J.-F.  Clomens  (1757-1831),  élèvo  do  Preissler  ot  de 
Wille,  qui  travailla  ù  Berlin,  ù  Genève,  ot  finit  par  so  fixer 
à  Copenhague.  Il  a  gravé  d'après  Juel,  Abildga;ird,  Lo- 
renzen,  «te.  Do  nos  jours,  on  peut  citer  :  L.  Frœlich  ot 
John  Ballin. 

Musique.  En  Danemark,  la  musique  était  fort  en  honneur 
dès  !o  xvi"  ot  le  xvri"  siècle,  et  un  écrivain  danois,  Angul 
llummorich,  a  pu,  il  y  a  quelques  années,  publier  un  livre 
assez  important  sous  ce  titre  :  la  Musique  sous  le  roi 
Christian  IV  do  Danemark:  f5SS-l04S.  Dès  cotte  époque, 
on  effet,  lo  Danemark,  qui  s'est  montré  toujours  très  hospi- 
talier envers  les  artistes  étrangers,  en  recevait  plusieurs, 
tels  que  l'Anglais  John  Dowland,  qui  fut  luthiste  de  Chris- 
tian IV,  et  l'Allemand  Henri  Schiitz.  qui  eut  ù  deux  reprises 
la  direction  de  la  musique  particulière  do  co  prince.  Dans 
la  suite,  d'autres  musiciens  étrangers  visitèrent  le  Dane- 
mark, et  quel(|ues-uns  s'y  fixeront  définitivement.  C'est 
Jean  Hartmann,  qui  fut  A  Cnponhaguo  maîtro  de  concert 
du  duc  de  Ploen,  et  ù  qui  l'on  doit  la  musique  du  chnnt 
national  ot  populaire.  Cohii-lft  fltsonche  doi-ompositeurs  : 


DANEMORA 


DANGEAU 


son  potit-flls,  Jean-Piorre-Emilo,  ot  son  arriôro-petit-fils 
Emile  furent  des  musiciens  distingués.  C'est  Joan-Abra- 
ham-Piorro  Schulz  (1747-1800),  qui  fut  maître  do  chapelle 
de  la  cour.  C'est  Frédéric-Louis-Kmilo  Kunzon  (1701-1819^, 
qui  succéda  A  Schulz  dans  ses  fonctions.  C'est  Frédéric 
Kuhlau  (17SG-1832),  fameux  comme  fiùtisto  et  comme  com- 
positeur,  qui  ost   considéré  comme    lo  restaurateur  do 


Go- thens  HJelm  og    Hjer-ne  brast.da  sankhveVfjendtlig 


Speil  og  Masl  i    Rog      og   Damp  Fl^e.skreg  de.hversom 


staaer     oiod     Oan-marks    Chris -ti-an 
Air  national   danois. 


Kamp  ? 


Trailuction  :  Le  Roi  Christiati  est  debout  A  côté  du  grand  intH. 
au  milieu  de  la  fumée  et  du  brouitlurd.  —  Ses  armes  frappent  si 
fort  qu'idles  brisi-tU  le  casque  et  b>'oiunt  la  cervelle  des  Goths.  — 
Alors  s'abattent  les  nidls  et  les  voiles  des  navires,  ai(  milieu  de  la 
fumée  et  du  brouillard.  —  «  Fuyez,  crie-t-il,  vous  tous  qui  pouvez 
fuir,  qui  résistez  à  Christian  de  Danemark  dans  le  combat.  - 

l'opéra  national  danois.  C'est  l'Italien  Giuseppe  Siboni 
(1782-1839),  qui  fut  un  des  chanteurs  les  plus  applaudis 
du  Théâtre-Hoyal,  ot  dont  le  fils,  Erik,  devint  compositeur 
dramatique.  C'est  Frolich,  qui  fut,  vers  1830,  directeur  de 
co  mémo  théâtre. 

Mais  le  Danemark  a  eu  ses  musiciens  nationaux.  Au 
xvn»  siècle,  on  y  trouve  un  savant  artiste.  Melchior 
Borchgrevinck,  organiste  do  la  cour  du  roi  de  Danemark. 
Plus  tard,  c'est  un  théoricien  nommé  Niels  Haosen;  puis 
P.  Groenland,  et  surtout  Christophe-Ernest-Frédéric 
Weyse.  En  même  temps  que  celui-ci,  vivait  Georges-Ni- 
colas do  Nissen,  second  époux  do  la  veuve  de  Mozart, 
qui  donna  la  première  biographie  importante  de  l'autour 
do  Don  Juan. 

Au  xix"  siècle,  on  se  trouve  tout  d'abord  en  présence 
do  quatre  artistes  d'un  ordre  exceptionnel  :  André-Pîerro 
Borggreon;  Jean-Pierre-Emile  Hartmann  ;  Jean-Christian 
Lumbye,  et  Niels-Guillaume  Gade.  Berggreen,  maître  de 
Niels  Gade  et  do  Heise,  maîtro  de  chapelle  de  l'église 
métropolitaine  do  Copenhague,  auteur  d  opéras,  do  can- 
tates, do  romances,  a  occupé  dans  son  pays  uno  très 
haute  situation.  Son  confrère,  J.-P.-E.  Hartniann,  maîtro 
de  chapelle  particulier  du  roi,  directeur  du  Conservatoire 
do  Copenhague,  a  montré,  comme  compositeur,  uno  grande 
puissance  et  uno  rare  fécondité.  Niels  Gade,  chef  d'or- 
chestro  du  Théàtro-Royal  de  Copenhague,  s'est  produit 
comme  compositeur  dans  tous  les  genres.  Quant  à  Lum- 
bye, qu'on  a  surnommé  «  le  Strauss  du  Nord  »,  il  s'é- 
tait fait  une  spécialité  unique  de  la  musique  de  danse. 
Siegfried  Saloman  appartient  aussi  à  cette  génération  ; 
époux  de  la  célèbre  cantatrice  M*»*  Nisson-Saloman,  il  a 
obtenu  do  brillants  succès  avec  plusieurs  opéras  repré- 
sentés à  Copenhague. 

plus  près  de  nous,  il  faut  signaler  Emilo  Hartmann 
et  Erik  Siboni. 

Parmi  les  musiciens  danois  contemporains,  Edouard 
Lasson  vient  en  première  ligne.  Mais  Lassen,  qui  a  fait 
son  éducation  musicale  A  Bruxelles,  s'est,  dopuis,  fixé  en 
Allemagne,  où  il  a  fourni  toute  sa  carrière.  Asgor  Ila- 
merik,  connu  par  deux  opéras  et  diverses  compositions 
symphoniques,  est  depuis  longtemps  (léjà  établi  à  Balti- 
more. Plusieurs  noms  sont  encore  à  citer  :  Emile-Chris- 
tian Horneman,  qui  s'est  fait  applaudir  comme  composi- 
teur dramatique  ;  Pierre-Arnold  Heise  ;  lo  violoniste  et 
chef  d'orchestro  Henri-Ernost  Kayser  ;  le  pianiste  Antoine 
Héo  ;  Cornélius  Gurlitt,  autour  do  sonates  et  do  licder; 
Henri  BÔie,  ii  nui  l'on  doit  dos  opéras-comi(|ues,  des  ou- 
vertures,  des  licder.  ot  uno  musique  pour  ta  Cloche  de 
Scliiller;  Jules  Beehgard;  Victor-Emmanuel  Bondix,  qui 
s'est  fait  connaître  par  des  symphonies,  dos  suites  d'or- 
chestro, dos  trios,  des  compositions  vocales;  enfin,  E.  Rung 
Andersen,  fliîtisto  ;  Ludwig  Schyte,  pianiste,  tous  deux 
compositeurs;  Fritz  Berdix,  vioIoncoUisto  distingué,  et 
Alfred  Giessing,  son  élève,  etc.  Mais  l'artiste  sur  lequel 
surtout  l'attention  de  ses  compatriotes  est  fixée  on  co  mo- 
ment est  lo  plus  jeune  do  tons,  Augusto  Enna,  qui  a  fait 
représenter  trois  opéras:  la  Sorcirre,  Ctéupâtre,  Aucassin 
et  Nicolette,  dont  les  deux  premiers,  particulièrement,  ont 
obtenu  un  éclatant  succès. 

DanEMORA,  ville  de  Suèdo  (prov.  d'Unsal)  ;  2.500  hab. 
Mines  do  fer  exploitées  sur  plus  do  3  kilom.  do  long,  et 
M)  ;i  350  mètres  do  largo.  Certaines  fosses  y  ont  au  delà 
do  150  mètres  de  profondeur.  Production  annuelle  :  350.000 
îl  750.000   quintaux    d'un   fer  réputé    lo  meilleur   do   la 

Suède. 

DANEMORITE  n.  f.  Miner.  Syn.  de  danniîmobitk. 

DaNÈS  (Piorro),  on  latin  Dane.iius,  helléniste  français, 
n.'«  <'t  mort  à.  Paris  {1197-1577).  Elève  do  Budé  et  do  Jean 
L.israris,  il  fut  professeur  de  grec  au  Collège  royal  (1530), 
où  il  eut  Amyot  pour  élève.  En  1537,  il  condamna  Rumtis. 
au  sujet  d'Aristoto  ;  en  1515,  il  fut  envoyé  par  François  I" 
un  concile  de  Trente,  puis  il  devint  àvôqno  do  Lavaur 
(^1557).  On  lui  doit  des  éditions  classiques:  l'^lorua,  Plirie, 
des  Eloqcs  et  Opu.tcules,  publiés  en  1737. 

Danet  (Pierre),  latiniste  ot  lexicographe,  né  ù  Paris 
vers  li'.io,  mort  on  1709.  Il  fut  un  dos  érudits  chargés  par 
le  duc  tie  Montausior  de  faire  dos  éditions  ad  usum  Del- 
phini.  Il  est,  en  outre,  l'auteur  do  deux  dictionnaires  :  l'un 
CrancniH-latin  (ir.85),  l'autre  latin  frnticiiis(ltiitl),  composés 
pour  l'usage  du  Dauphin,  et  (pii  furent  longtemps  en  usage 


dans  les  écoles.  On  lui  doit,  en  outre,  un  Dictionnaire  latin 
des  atitiquités  grecques  et  romaines  (1798). 

Danewerk  ou  Dannevirke  (c'est-à-dire  ouvrage 
dus  Danois),  nom  donné  à  un  n-nijart  élevé  par  les  Danois, 
sous  plusieurs  do  leurs  rois  et  surtout,  do  936  à  950,  sous 

10  règne  de  leur  reiuo  Thyra  Danobod,  près  de  la  fron- 
tière sud  du  Jutland  méridional  ou  Slesvig,  parallèlement 
à  l'Eider,  pour  arrêter  les  invasions  des  Saxons.  Construit 
en  terre,  en  pierre  et  bois,  il  avait  10  à  15  mètres  d'épais- 
seur, sur  autant  do  hauteur.  Co  long  rempart,  incendié  et 
détruit  en  partie  on  974  par  Othon  H,  fut  réparé,  en  1080, 
parValdomar  le  Grand,  puis  par  Canut  VI  et  la  reine  Mar- 
guerite. Ces  fortifications  jouèrent  un  rôle  considérable 
dans  les  guerres  du  moyen  âge.  Lors  do  la  guerre  entre 
lAllemagne  ot  lo  Danemark  pour  la  question  des  duchés 
{1861),  ou  avait  d'abord  pensé  que  la  ligne  du  Danewerk, 
réparée  et  complétée  en  1861.  pourrait  servir,  mais  elle 
dut  ôtro  évacuée,  parce  que  l'armée  danoise  courait  lo 
risque  d'être  tournée. 

DangÉ,  ch.-l.  do  canton  do  la  Vienne,  arrond.  et  à 
15  kilum.  do  Chàteilerault,  sur  la  Vienne;  790  hab.  Ch. 
de  f.  Orléans.  Agglomération  exclusivement  agricole. 
Foires  importantes  pour  lo  bétail  et  la  châtaigne.  —  Lo 
canton  a  8  comm.  et  5.y9i  hab. 

Dangeau,  comm.  d'Eure-et-Loir,  arr.  et  à  18  kilom. 
de  Chàtcaudun,  sur  lOzanne,  affluent  du  Loir  ;  1.307  hab. 
{Ihniiieautins,  ines.)  Jadis  siègo  d'un  marquisat  dont  le 
courtisan  Dangeau  fut  le  titulaire  sous  Louis  XIV. 

Dangeau  (Philippe  dk  Courcillon,  marquis  de),  his- 
torien français,  né  en  1G38,  mort  en  1720.  Il  élait  par  sa 
mère  arrière-petit-fiis  de  Duplessis-Mornay.  Il  se  conver- 
tit do  bonne  heure  au  catholicisme,  et  il  Ut  ses  premières 
armes  en  Flandre  sous  Turenne.  Après  la  paix  des  Pyré- 
nées, il  alla  servir  en  Espagne.  En  1663,  Dangeau  o6tint 
le  commandement  du  régiment  du  Roi.  Il  résigna  ses 
fonctions  pour  être  attaché  à  la  personne  mémo  do 
Louis  XIV,  qu'il  suivit  dans  toutes  ses  campagnes.  Mais, 
en  mémo  temps  qu'il  servait  comme  aide  de  camp,  lo 
marquis,  par  ses  talents  de  courtisan,  son  habileté  et  son 
honnêteté  au  jeu,  avait  réussi  à  se  rendre  agréable  à 
Versailles.  Les  deux  reines,  Anne  d'Autriche  et  Marie- 
Thérèse,  l'estimaient,  parce  qu'il  leur  parlait  de  leur  na- 
tion dans  leur  langue.  Enfin,  à  tous  ces  talents  il  joi- 
gnait celui  do  tourner  des  vers  avec  facilité.  Au  plus  fort 
de  la  passion  du  roi  et  do  M"'"  de  Montespan,  Dangeau 
fut  lo  confident  do  leur  correspondance.  Il  protégea  les 
débuts  de  Boiloau,  qui  lui  adressa  sa  satire  sur'la  no- 
blesse. En  1608,  Dangeau  remplaça  Scudcri  à  l'Académie. 
Déjà,  il  avait  été  nommé  gouverneur  de  Touraine.  L'Aca- 
démie des  sciences  lui  oîl'rit  le  fauteuil  du  marquis  do 
L'Hôpital (1704).  Ilacceptaunemission  auprès  derélecteur 
de  Trêves.  Après  la  mort 
de  sa  première  femme,  Fran- 
çoise Morin,  fille  du  seigneur 
de  Chàteauneuf,  il  épousa 
en  secondes  noces,  en  16S6, 
la  comtesse  do  Lœvenstein. 
d'une  branche  mésalliée  ^•' 
la  maison  palatine,  et  lîl! 
d'honneur  de  la  Dauphino.  l.i 
marquis  en  eut  un  fils,  qui  eu 
une  jambe  emportée  à  la  b;i 
taille  de  Malplaquet.  En  i6ss. 
Dangeau  fut  décoré  do  l'ordi  i 
du  Saint-Esprit.  H  était  aus^i 
grand  maître  do  Notre-Dani<' 
du-Mont-Carmol  et  do  Saiui- 
Lazare  de  Jérusalem.  En  ou 
tre,  on  lui  conféra  le  titre 
do  «conseiller d'Etat  1).  M™" do 
Maintenon  l'envoya  au-de- 
vant de  la  jeune  princesse  do  ^ 
Savoie,  qui  venait  d'épou-  1 
ser  le  duc  de  Bourgogne.  Sa 
femme  était  devenue  l'amie  intime  do  M' 
Quand  retentit,  en  1707,  l'appel  patriotique  de  Louis  XIV 
à  la  France,  Dangeau  ofiVit  son  bien  sans  arrière-pensée. 
Après  la  mort  du  roi.  lo  maripiis  so  rôtira  des  afi'aires  et 
no  so  mêla  à  la  politique  (|uo  pour  i>rêter  son  ajipui  au 
duc  du  Maine,  en  opposition  avoc  le  Régent.  Lo  meil- 
leur portrait  (pie  nous  ayons  de  cet  historien  ost  celui 
qui  a  été  exécuté  par  Rigaud  (aujourd'hui  au  musée  de 
Versailles). 

Dangeau  (Mkmoirks  du  marquis  dk)  ou  Jounml  de  la 
cour  de  Louis  XI  V.  —  Ces  Mémoires  vont  do  1684  à  1720. 
Dangeau  no  s'occupe  guère  des  événements  militaires  et 
politiques,  ni  des  îictions  curieuses  ou  éclatantes,  si  elles 
no  so  passent  pointa  la  cour.  En  revanche.  Louis  XIV  est 
montré  dans  son  cabinet,  dans  sa  vie  privée,  au  milieu 
do  sa  famille  ot  de  ses  domestiques  ;  souvent,  aussi,  dans 
toute  la  pompo  des  fète.s  do  Versailles,  dans  tout  l'agré- 
ment de  ses  voyages  à  Marly.  Lo  cérémonial  ot  réti(|Uotto 
tiennent  uno  très  grando  place.  Dangeau  enregistrait  les 
événements  au  jour  lo  jour,  sans  i>arri  pris  ni  commen- 
taires. Lors  mémo  qu'il  fait  mention  do  quoique  person- 
nage digne  d'cxcitor  rintérét,  il  en  parle  avec  lo  laconisme 
d'un  annotateur.  «  Lo  bonhomme  Cornoillo  est  mort,  dit 
Dangeau;  il  était  fameux  par  ses  comédies  :  il  laisse  uno 
place  vacante  dans  l'Académio.  n  II  rapporte  avoc  la 
mémo  froideur  la  mort  do  M**  do  Sévigné.  Par  ces  défauts 
même,  le  Journal  de  Dangeau  fornio  la  contre-partie,  lo 
correctif  des  Mémoires  de  Saint-Simon.  En  dépit  des  atia- 

3 nos  de  Saint-Simon  lui-mémo  ou  do  Voltaire,  les  Mémoires 
0  Dangeau  ont  do  l'intérêt,  car  ils  présentent  les  hommes 
ot  les  choses,  sans  passion,  sous  leur  véritable  jour.  La 

Sremiôro  édition  complète  des  Mémoires  do  Dangeau  a  été 
onnée,  eu  1854.  par  Soulié  et  Dussieux,  qui  ont  joint  à 
cette  <»Mivro  les  notes  inédites  écrites  par  Saint-Simon  sur 
la  copie  qu'il  possédait  do  co  Journal. 

Dangeau  (Louis  nu  Courcu-lon.  abbé  dk),  littérateur 
français,  frèro  du  précédent,  né  à  Paris  en  1643,  mort 
en  17Ï3.  H  so  convertit  au  catholicisme  par  la  lecture  do 
V/C.cposition  de  la  doctrine  catholique  do  Dossuet.  H  alla, 
conmie  envoyé  extraordinaire,  en  Pologne,  ot  connut  à 
Varsovie  Laurent  Altieri,  dopuis  pape  sous  lo  nom  do 
Clément  X.  A  sou  retour,  il  aoliotii  lu  charge  de  lecteur  du 
roi.  C'était  lui  qui  devait  présenter  ù  Louis  XIV  le  journal 
des  grftces  annuelles  accordées  aux  gens  île  lettres.  Ses 
conIVères,  sauf  Lu  Fonluiiio,  n'eurent  qu'à  se  louer  de  lui. 

11  défendit  los  hommes  do  lettres  accusés  do  jansénisme. 


'  de  Maintenon. 


DANGER  —  DANIEL 

En  1687,  il  vendit  sa  charge.  Il  reçut,  vers  1680,  l'abbaye  de 
Fontaine-Daniel  et,  en  mo,  celle  de  Clermont.  Déjàî  pré- 
cédemment, en  1683,  il  avait  obtenu  le  prieuré  de  Gournay- 
sur-Marne,  et  le  cardinal  de  Bouillon  lui  avait  donné  celui 
de  Crespy-en-Valois.  A  la  mort  de  Cotin  (1682),  il  entra  à 
l'Acadéniie,  française.  Indépendamment  de  ses  disser- 
tations de  grammaire,  il  avait  imaginé  un  tableau  do  la 
chronologie,  monté  sur  une  sorte  do  dévidoir  perpétuel 
fait  de  deux  rouleaux  à  la  façon  de  certains  essuie-mains  ; 
de  plus,  il  avait  mis  sous  forme  de  jeu  de  l'oie  toute  la  série 
des  rois  de  France.  Il  écrivit  aussi  sur  le  blason.  D'accord 
avec  son  frère,  à  qui  Ion  venait  d'accorder  la  grande 
maîtrise  deSaint-Lazare.il  consacra  les  revenus  do  cette 
place  à  l'établissement  d'une  maison  d'éducation.  Duclos  y 
fut  pensionnaire.  Attristé  de  se  voir  préférer  Fénelon 
comme  précepteur  du  duc  de  Bourgogne,  Dangeau  se  re- 
jeta dans  ses  études  favorites,  à  un  tel  point  qu'il  répliqua 
un  jour  à  un  homme  qui  lui  annonçait  une  nouvelle  poli- 
tique fâcheuse  :  «  Il  arrivera  ce  qui  pourra  ;  mais  j'ai  là, 
dans  mon  portefeuille,  deux  mille  verbes  bien  conjugués.  " 
Il  laissa,  outre  ses  ouvrages  imprimés,  une  quantité  consi- 
dérable de  manuscrits. 

DANGER  {je  —  du  lat.  pop.  dominiarium,  seigneurie  ; 
de  domimis,  seigneur)  n.  ni.  Seigneurie,  puissance.  (Vx.) 
D  Situation  où  l'on  est  à  la  merci  de  quelqu'un.  (Vx.)  il  Auj. 
Risque,  péril;  possibilité,  probabilité  d'un  malheur,  d'une 
perte,  d'un  mal  quelconque  : 
C'est  dans  les  grands  dangers  qu'on  voit  les  grands  coiiragî^s. 

Rbonard. 
Le  trop  de  confiance  attire  le  danger. 

Corneille. 

I)  Inconvénient  :  Il  n'y  a  point  de  danger  d'entrer^  vous 
ne  dérangez  persoiine.  (Acad.)  ii  Ecuoil  :  En  littérature, 
faire  trop  est  un  dangkr.  (Ste-Beuve.) 

—  Fam.  //  n'y  a  pas  de  danger.  Cela  n'est  pas  à  crain- 
dre, ou  Je  me  garderai  bien  de  cela. 

—  Loc.  adv.  :  En  danger.  Dans  une  situation  périlleuse. 

—  Dr.  féod.  Droit  de  dixième  payé  au  seigneur  pour  la 
vente  d'une  terre  qui  relevait  de  lui.  ii  Tiers  de  danger. 
Droit  du  tiers  et  un  dixième,  que  prélevait  le  roi  sur  les 
coupes  de  bois,  particulièrement  en  Normandie,  li  Eief  de 
danger.  Fief  dont  le  vassal  ne  pouvait,  sous   peine  de 

-  commise,  prendre  possession  avant  d'avoir  prêté  foi  et 
hommage. 

—  Gramm.  Le  mot  danger  peut  être  suivi  des  préposi- 
tions à,  de,  et  de  la  conjonction  que,  suivant  les  cas  : 
Quel  DANGER  y  a-t-il  À  l'avertir?  (Acad.)  Ils  ne  songent  à 
sauver  leur  âme  que  hi'squ'ils  sont  en  danger  de  perdre 
leur  corps.  (Boss.)  Il  n'y  a  pas  de  danger  (iVii  j'agisse  par 
haine  ou  par  vengeance.  (Pasc.) 

L'attention  donnée  à  ces  trois  exemples  guidera  faci- 
lement dans  l'emploi  de  à,  de  et  que  construits  avec  le 
mot  danger. 

—  Mar.  Epave,  écueil  qui  peuvent  rendre  la  navigation 
dangereuse,  ii  Dangers  civils.  Nom  donné  autrefois  aux  rè- 
glements douaniers  et  droits  de  toute  nature,  qui,  sur  cer- 
taines côtes,  entravaient  la  navigation. 

—  Allus.  littér.  : 

Hé!  mon  ami,  tire-moi  du  danger; 
Tu  feras  après  ta  harangue, 

Vers  de  la  fable  de  La  Fontaine  intitulée  l'Enfant  et  le 
Maître  d'école.  Un  maître  d'école  semonce  lonpiemont 
un  enfant  qui  se  noie,  et  ne  le  remet  au  bord  que  lorsqu'il 
a  tout  dit.  Les  écrivains  font  souvent  allusion  à  la  ré- 
flexion si  naturelle  du  fabuliste,  qui  se  passe  do  com- 
mentaires. 

—  Syn.  Danger,  hasard,  péril,  risque.  Danger  se  dit  de 
toutes  les  situations  où  il  y  a  lieu  de  craindre  un  mal 
quelconque.  Le  périt  est  un  danger  pressant,  immédiat, 
où  l'on  est  exposé  à  périr.  Le  hasard  et  le  j-isque  présentent 
un  mal  possible,  mais  plus  éloigné  et  toujours  avec  la 
possibilité  d'une  heureuse  issue;  les  chances  sont  plus 
défavorables  dans  le  risque,  elles  iont  presque  égales 
pour  le  bien  ou  pour  le  mal  dans  un  simple  hasard, 

—  Anton.  Sécurité,  sûreté. 

Danger 'E.-Prosper),  chimiste  français,  né  au  Mans 
en  1S02,  mort  en  1853,  essayeur  à  la  Monnaie.  On  lui  doit 
des  expériences  médico-légales  sur  l'arsenic,  l'antimoine 
et  le  mercure;  l'invention  d'un  thermomètre  à  déversoir 
et  à  ampoule,  etc.  Il  a  publié  :  l'Art  du  souffleur  à  la  lampe 
(1829);  De  l'arsenic  (1841),  avec  Flandin. 

DANGEREUSEMENT  adv.  D'une  façon  dangereuse,  pé- 
rilleuse :  Etre  DANtiERECSEMENT  malade. 

—  Fig.  D'une  fa-^on  grave,  qui  a  de  fâcheuses  suites  : 
L'ironie  blesse  dangebedsembnt. 

DANGEREUX  {je-reû),  EUSE  adj.  Au  prop.  et  au  fig. 
Nuisible,  pernicieux,  qui  expose  à  un  danger,  à  un  mal  : 
Maladie  dangereuse.  Lecture  dangerkdse.  h  Capable  de 
faire  du  mal,  redoutable,  on  parlant  d'une  personne  :  Tous 
les  méchants  sont  dangereux,  (Pasc.) 

—  Dr.  anc.  Sergent  dunqereux,,fierç^ent  qui  veillait  aux 
propriétés  sur  lesquelles  le  roi  avait  droit  do  danger. 

—  Fauconn.  Oiseau  dangereux  à  dérober  les  sonnettes, 
Oiseau  sujet  à.  s'écarter. 

—  Gramm.  Malgré  l'autorité  do  quelques  écrivains,  on 
dit  dangereux  pour.  Dangereux  à  no  s'emploie  que  suivi 
d'un  intînttif  :  Livre  dangereux,  pour  ta  jeunesse.  Ci-t 
ouvrage  n'est  ni  mauvais  ni  dangereux  A  piihlier,  (Pasr.) 

—  Anton.  Assuré,  sain  (eu  parlant  d'une  côte,  d'un  pa- 
rages sûr. 

Dangereux  (archipel).  V.  Pomotou. 

DANGERVILLE  n.  f.  Eot.  Syn.  de  galipêe. 

DangevillE  (Claude-Charles  Botot,  dit),  acteur,  né 
et  mort  à  Paris  (iccr»-i713j.  Il  fut  attaché,  de  IG97  à  l7-io, 
  la  Comédic-Franvaiso,  où  il  se  montra  un  comique  ex- 
cellent et  d'un  naturel  parfait.  Ses  moiltcurs  rôles  étaiont 
Chicaneau,  des  Plaideurs,  et  le  maître  do  philosophie,  du 
Bourgeois  gentilhomme.  —  Sa  femme,  Marie-lfortense 
Ragot  de  Gbandval,  née  en  1682,  morte  à  Paris  en  1769, 
joua  à  la  Comédie-Franijaiso  do  1700  à  1739. 

Dangevtlle  (Charles-Etienne  Botot.  dit),  acteur 
français,  né  et  mon  à  Paris  (1707-1787).  It  joua  à  la  Co- 
médie-Française de  1730  à  1763,  el  fut,  comme  comique, 
un  des  artistes  les  plus  aimés  do  co  théâtre. 

Dangevilxx  (Mario-Anne  Botot,  dite),  comédienne 
francaÎM;,  «f/;ur  du  préccdunt,  dito  M""  Antoine,  née  et 
morte  i  Pari»  (l7i4-l79C).  En  1730,  elle  débuta  à  la  Co- 
médie-Française, et  prit  sa  retraite  en  17C3.  Elle  joua  les 


soubrettes,  les  servantes,  et  aussi  les  grandes  coquettes, 
ainsi  que  des  rôles  travestis. 

Dangier,  personnage  allégorique  du  Roman  de  la 
liose,  qui  a  passé  dans  un  grand  nombre  d'anciennes 
poésies  françaises.  Dans  le  poème  de  Guillaume  de  Lor- 
ris,  il  est  l'uu  des  principaux  ennemis  de  l'amant,  que 
tous  ses  ef- 


personnages. 
(Le  mot  Dan- 
gier signifie, 
du  reste,  en  ancien  français,  «  refus 


Dangier  prié  par  Franchise  et  Pitié  d'avoir 
merci  de  l'amant  (manuscrit  du  xiv«  s.). 


i):iugile. 


ou  «  résistance  ».) 
DANGILE  ou  DANGILA  {ji)  n.  m.  Genre  de  poissons  pliy- 
sostonies,  famille  des  cjpriaidés,  comprenant  des  formes  à 
nageoire  dorsale 
très  longue  et 
dépourvue  de 
rayon  antérieur 
osseux. 

—  En'cvcl.  On 
connaît  quelques 
espèces  de  dan- 
giles,  qui  habi- 
tuent les  eaux 
douces  de  l'Inde 
et  do  ses  archi- 
pels; ce  sont  des  poissons  de  taille  médiocre,  atteignant 
rarement  O^iSO,  ordinairement  verdâtres. 

Dangolsheim  village  d'Alsace-Lorraine  (cercle  de 
Molshcim  [cant.  deWasselonne]);  548  hab.  Pays  de  vigno- 
bles et  de  cultures.  A  la  famille  noble  de  Dangolsheim  ou 
Dankrotzhoim  appartenait  Conrad  de  Dankrotzheim,  l'au- 
teur du  célèbre  calendrier  sacré  [das  Heilige  Namenhuch)., 
recueil  des  plus  curieux  pour  l'histoire  des  mœurs  et 
coutumes  d'Alsace  au  moyen  âge.  Avant  1871,  Dangols- 
heim appartenait  au  département  du  Bas-Rhin,  arr.  do 
Strasbourg. 

Dangu,  comm.  de  l'Eure,  arr.  et  à  22  kil.  des  Andelys, 
sur  l'Epte  ;  450  hab.  Usine  à  cuivre  et  à  zinc,  fabrique  de 
dés  et  de  dominos.  Dangu  fut  illustré,  du  xi"  au  xvi'  siècle, 
par  son  château  fort,  sous  les  murs  duquel  combattirent 
les  rois  Louis  le  Gros,  Philippe  Auguste,  Richard  Cœur 
de  Lion.  Le  moderne  château  do  Dangu  était  naguère  cé- 
lèbre par  les  écuries  do  courses  du  comte  de  Lagrange. 

DaNGUIN  (Jean-Baptiste),  peintre  et  graveur  français, 
né  à  Frontenas  (Rhône)  en  1823,  mort  à  Paris  en  1894.  11 
fut  nommé,  en  18C0,  professeur  de  gravure  à  TEcole  des 
beaux-arts  de  Lyou  et,  en  1874,  correspondant  de  l'Institut. 
On  cite  de  lui  :  Marie-Antoinette,  Louis  XVII,  Heni-i  /",  de 
Condé,y Impératrice  Eugénie,  SaithazarCastiglioncà-'aiivès 
le  Raphaël  du  Louvre  ;  Portrait  de  femme,  d'après  Rem- 
brandt; Jeu7ie  hom7ne  au  bord  de  la  mer,  d'après  Flandrin 
(pour  la  chalcographie  du  Louvre);  etc. 

DanhauseR  (Joseph),  peintre  allemand,  né  à  Vienne 
en  isoô,  niuit  en  1845.  Il  s'adonna  d'abord  à  la  peinture 
historique,  donna  des  scènes  extraites  du  Rodolphe  de 
hHabsborgde  Pyrker,  et  s'attira  ainsi  la  faveur  de  ce  prince 
de  l'EgHse,  qui  lui  fournit  les  moyens  de  faire  un  séjour 
assez  long  à  "Venise,  Cédant  à  la  puissante  influence  des 
chefs-d'œuvre  de  Titien  et  de  Véronèse,  il  renonça  à  la 
direction  qu'il  avait  d'abord  suivie,  pour  se  livrer  à  l'a  pein- 
ture religieuse  {Etienne  le  Bienheureux  offrant  la  couronne 
de  Hongrie  à  la  inère  de  Dieu  [1832]},  qu'il  abandonna  égale- 
ment plus  tard  pour  la  peinture  de  genre,  qui  convenait  le 
mieux  à  son  talent  naturel.  Il  a  laissé  quelques  toiles  his- 
toriques et  le  retable  du  maître-autel  de  la  cathédrale 
d'Erlau,  représentant  le  Martyre  de  saint  Jean.  Mais  on  a 
surtout  de  lui  des  scènes  humoristiques,  où  sou  esprit 
observateur  fait  revivre  les  mœurs  de  la  vie  autrichienne. 
Le  musée  impérial  do  Vienne  en  posscdo  un  bon  nombre, 
notamment  des  scènes  d'atelier.  D  autres  tableaux  ont  été 
popularisés  par  la  gravure  :  (hiéri  sans  le  savoir;  l'Ocu- 
liste; le  Prodigue;  l'Ouverture  du  testament;  la  Soupe  du 
couvent;  Vin,  femme  et  chanson;  Juge  et  avocat  et  «n  Soir 
de  fête,  son  dernier  ouvrage. 

Danhauser  ou  Dannhauser  (.Adolphe-Léopold), 
musicien  français,  né  et  mort  à  Paris  (1835-1898).  Il  fit  ses 
études  au  Conservatoire.  Après  avoir  obtenu  les  premiers 
prix  d'Iiarmonie,  il  obtint,  en  1862,  le  second  grand  prix  de 
Knme.  Devenu  professeur  de  solfège  au  Conservatoire, 
puis  inspecteur  de  renseignement  du  chant  dans  les  écoles 
do  la  ville  de  Paris,  il  se  consacra  à  l'enseignement,  tout 
on  pratiquant  la  composition,  mais,  malgré  ses  efforts, 
ne  put  jamais  se  produire  au  théâtre.  Il  a  publié,  outre 
d'assez  nombreuses  romances,  un  ouvrage  intitulé  Théorie 
de  la  musique,  et,  sous  le  titre  de  Soirées  orphéoniques,  un 
recueil  do  cliœurs  à  trois  voix  sans  accompagnement.  Il 
est  aussi  l'auteur  d'un  drame  musical,  le  Proscrit,  qu'il  fit 
jouer  par  les  élèves  do  l'institution  do  Notre-Damo-jes- 
Arts  ù.  Autcuil. 

DANIC  ou  DANIKn.  m.  Métrol.  Poids  pour  l'or  et  l'ar- 
gent, usité  chez  les  Arabes  et  valant  0er,5092. 

Danican  f  Auguste),  général  français,  né  en  1763,  mort 
en  1848.  Simple  soldat  en  1789,  il  devint  en  moins  do  trois 
ans  colonel  do  hussards  et  général  de  brigade.  Détaché, 
en  1793,  contre  les  Vendéens,  il  se  fit  battre  par  eux  près 
de  Martigné-Briaud,  et  par  les  chouans  près  de  Laval, 
mais  il  défendit  vigoureusement  Angers.  Destitué  en  1794 
comme  suspect  d'antirépublicanisme,  il  fut  réintégré, 
l'année  suivante,  dans  l'armée  avec  l'appui  de  Dubois- 
Crancé,  et  envoyé  à  Rouen.  Il  en  revînt  pour  diriger  les 
sections  de  Paris  révoltées  contre  la  Convention  au  13  von 


510 

démiaire.  Battu  par  Bonaparte,  Danican  s'enfuit.  Il  fut 
condamné  à  mort  par  contumace.  Réfugié  en  Angleterre, 
il  y  mena  une  vie  toute  d'intrigues  en  faveur  du  parti 
royaliste,  se  mit  à  la  solde  de  l'Angleterre,  ot  se  fit  le  pro- 
pagateur de  pamphlets  antifrançais.  Il  fit  la  campagne 
de  1799  en  Suisse  dans  un  corps  d'émigrés.  Le  gouverne- 
ment de  la  Restauration  refusa,  cependant,  de  reconnaître 
les  services  de  cet  aventurier,  qui  alla  finir  ses  jours  dans 
le  Holstein. 

Danican,  dit  Pliilidor,  nom  d'une  famille  de  musi- 
ciens français.  V.  Puilidor. 

Danicheff  (les),  comédie  en  quatre  actes,  en  prose, 
de  P.  Newski,  pseudonyme  collectif,  en  cette  occasion, 
d'Alex.  Dumas  fils  et  de  Pierre  de  Corvin-Kroukowski, 
mort  à  Paris  en  1899  (Odéon,  1876). 

La  vieille  famille  russe  des  Danicheff  n'est  plus  repré- 
sentée que  par  un  descendant  mâle,  Wladimir,  et  par  sa 
mère,  la  comtesse,  dame  hautaine,  nui  entend  marier  son 
fils  à  une  fille  de  sang  noble.  Or  Wlaaimir  aime  passionné- 
ment une  jeune  serve,  Anna.  11  fait  à  sa  mère  l'aveu  de 
son  amour.  La  grande  dame  commence  par  froncer  le 
sourcil,  puis  paraît  se  raviser  et  promet  à  ÂVIadimir  d'ac- 
céder à  sa  projiosition,  s'il  veut  bien,  d'abord,  aller  passer 
une  année  à  Moscou  ;  au  bout  d'un  an  de  distractions, 
d'amours  passagères  et  de  plaisirs  de  toute  sorte,  s'il  pense 
encore  à  la  jeune  serve,  celle-ci  deviendra  sa  femme. 
Wladimir  consent,  et  part.  Il  n'a  pas  tourné  le  dos,  que  la 
comtesse  fait  venir  un  de  ses  serfs,  Osip,  qui  aime  aussi 
Anna;  elle  le  sait  et  la  lui  donne  en  mariage.  Wladimir 
n'apitrend  la  chose  que  plusieurs  mois  après,  par  hasard, 
et  alors  qu'il  semble  absorbé  par  un  tendre  penchant  pour 
la  princesse  Lydia  Labanoff.  Sa  mère  accourt  et  veut  le 
marier  avec  Lydia;  il  se  révolte  et  reprend  aussitôt  le 
chemin  du  château  patrimonial,  hanté  par  une  idée  fixe  : 
tuer  Osip  et  la  serve  infidèle.  Osip,  cependant,  en  esclave 
respectueux,  ne  s'est  marié  que  pour  obéir  à  la  comtesse 
et  conserver  Anna  à  celui  qu'elle  aime;  il  l'aimait  aussi, 
mais  il  a  fait  le  sacrifice  do  son  amour,  et  il  est  prêt  à  de- 
mander le  divorce,  pour  rendre  libre  celle  qui  n'est  sa 
femme  que  de  nom.  La  mère  de  Wladimir  et  la  comtesse 
Lydia  font  refuser  l'arrêt  de  divorce  sollicité.  Osip  serait 
prêt  à  recourir  au  suicide.  Mais  un  autre  moyen  reste  au 
serf,  d'après  la  loi  russe,  de  rendre  la  liberté  à  Anna  :  il 
se  fait  prêtre,  et  c'est  lui-même  qui  bénit  l'union  des  deux 
nouveaux  époux.  —  La  pièce,  fort  bien  faite,  et  semée  de 
mots  élincelants,  obtint  uu  très  grand  succès. 

Daniel,  le  quatrième  des  grands  prophètes,  qui  vécut 
au  vu"  siècle  avant  Jésus-Christ.  11  ajjpartenait  à  la  race 
royale.  Voici  ce  que  nous  lisons  dans  la  Biblo  sur  son 
histoire.  Emmené  captif  à  Babylone,  la  troisième  année 
du  règne  de  Joakim  (606),  il  fut,  par  ordre  du  roi  Nabu- 
chodonosor,  élevé  avec  trois  de  ses  compagnons  à  l'école 
du  palais.  Fidèle  observateur  de  la  loi  de  Moïse,  il  gagna 
cependant  la  confiance  de  ses  maîtres,  fit  de  rapides  pro- 
grès et,  au  bout  de  trois  ans,  éclairé  par  Dieu,  expliqua  un 
premier  songe  de  Nabuchodonosor  et  démontra  l'innocence 
de  la  sainte  veuve  Suzanne,  injustement  accusée.  Le  roi 
le  nomma  "  gouverneur  de  toutes  les  provinces  de  Baby- 
lone »  (Daniel  II,  48).  Plus  tard,  il  interpréta  un  deuxième 
songe  de  Nabuchodonosor,  et,  quoiqu'il  eût  été  privé  de 
sa  haute  position,  fut  cependant  rappelé  au  palais  pour 
expliquer  la  fameuse  inscription  du  festin  de  Baltliazar. 
Après  la  conquête  de  Babylone  par  les  Perses  et  les  Mèdes, 
il  devint  le  premier  des  trois  ministres  de  l'empire.  Ses 
ennemis  le  firent  jeter  deux  fois  dans  une  fosse  aux  lions,  et 
il  en  sortit  deux  fois  sain  et  sauf.  Darius  le  Mède  et  Cyrus 
lui  accordèrent  leurs  bonnes  grâces.  Il  eut  sa  dernière 
vision  en  534,  sur  les  bords  du  Tigre.  La  fin  do  sa  vio  nous 
est  inconnue.  Il  mourut  probablement  à  Suse  :  son  tom- 
beau y  attire  chaque  année  un  grand  nombre  de  pèlerins. 

—  Iconogr.  L'épisode  que  les  artistes  de  l'antiquité 
chrétienne  semblent  avoir  représenté  de  préférence  est 
celui  où  Daniel  empoisonne  le  dragon  des  Babyloniens, 
qui  était  adoré  comme  une  divinité.  Bottari  nous  a  con- 
servé un  dessin  de  la  peinture  qui  ornait  un  sarcophage 
du  cimetière  du  Vatican  (ni*  s.).  Un  sarcophage  de  Vérone 
retrace,  à  peu  près,  le  même  épisode.  Sur  un  sarcophage 
gaulois,  appartenant  à  l'église  d'Arles,  Daniel  est  figuré 
se  préparant  à  la  lutte  par  la  prière.  Un  autre  sujet  sou- 
vent traité  est  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions.  On  le  trouve 
reproduit  sur  les  murs  des  catacombes.  On  se  plaisait  à 
voir  dans  cet  épisode  une  image  terrestre  de  la  résurrec- 
tion éternelle.  Dans  toutes  les  œuvres  traitant  ce  sujet, 
on  retrouve  la  figure  du  propliôte  Habacuc,  qui  avait 
apporté  des  aliments  à  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions. 
Le  sarcophage  le  plus  curieux  entre  tous  ceux  qui  repré- 
sentent Daniel  est  évidemment  celui  qui  est  connu  sous  le 
nom  de  Junius  Rassus,  et  dont  Bottari  a  donné  une  re- 
production. Daniel  se  trouve  aussi  figuré  sur  des  monu- 
ments mérovingiens  et  des  fibules  de  la  même  époque. 
Parmi  les  œuvres  d'art  modernes  représentant  Daniel 
dans  la  fosse  aux  lions,  nous  citerons  deux  vitraux  suisses 
du  musée  de  Cluny  :  l'un  de  l'année  1587,  l'autre  de  l'an- 
née 1610;  une  gravure  de  Nicolas  de  Bruyn(i645);  une 
gravure  d'Is.  Briot  ;  un  tableau  du  Cortone  (Venise);  un 
tableau  de  François  Snyders  (Vienne).  Le  Jugement  de 
Daniel  ou  Daniel  jugeant  If^s  vieillards  (qui  avaient  cherché 
à  séduire  Suzanne),  est  une  scène  fréquemment  reproduite 
par  les  artistes  modernes.  On  en  peut  voir  au  Louvre  deux 
représentations  curieuses  :  l'une  exécutée  par  un  peintre 
de  l'école  du  Pérugin,  l'autre  qui  fait  partie  d'une  suite  de 
sujets  tirés  de  l'hisioire  de  Suzanne,  et  qui  date  du  xv  s. 
Quant  aux  figures  de  Daniel  représentées  isolément  ou  dans 
la  série  des  Prophètes,  il  en  existe  un  très  grand  nombre. 
Une  des  plus  connues  est  celle  que  Rapliaid  a  pointe  à 
fresque,  dans  l'église  Sainte-Marie-do-la-Paix. 

Daniel  (livrb  pe),  un  des  livres  do  l'Ancien  Testa- 
ment. —  Le  canon  des  Juifs  le  place  parmi  les  kethoubi7n{o\i 
haijiiigraphcs);  le  canon  de  l'Eglise  catholique  le  compte 
au  nomlire  des  ouvrages  projihétiques.  Il  est  écrit  en  deux 
dialectes  ditférents  :  l'introduction  (I-II,  4)  et  les  cha- 
pitres VIll-XIlI  sont  en  hébreu;  le  reste  est  en  araméen, 
sauf  les  chapitres  III,  XIII  et  XIV,  qui  sont  appelés 
deitférocnnoniqucs .  Le  texte  original  de  ces  trois  derniers 
chapitres  a  été  perdu;  il  n'en  reste  que  la  traduction 
grecque.  Les  théologiens  clirètiens  distinguent  dans  le 
livre  de  Daniel  une  partie  historique  (cli.  I  à  VI);  et 
une  partie  prophétique.  C'est  dans  cette  dernière  que  se 
trouve  la  prophétie  des  soixante-dix  semaines  d'années. 
Celle   vision  célèbre  établit  que,   depuis  Tédit  qui  doit 


^ 


811 

mottro  fin  à  la  captivité  jus(]u'à  la  complote  rAdomption 
d'Israol  par  lo  saiut  des  saints,  il  y  aura  à  peu  pri>s 
soixante-dix  semaines  d'années.  Los  commoulatours  font 
remarquer  que  la  mort  sanglante  du  Messie  est  clai- 
rement indiquée  dans  lo  texte,  (^ui  la  place  au  cours  do  la 
dernière  semaine.  Le  livre  so  ti^rmino  par  quatre  appen- 
dices qui  racontent  riiistoire  de  Suzanne,  l'imposturo  des 
prêtres  de  Bel,  la  mort  du  serpent  sacré  et  l'iniervontion 
miraculeuse  du  propliéto  Ilabacuc  envoyé  par  Dieu  pour 
sauver  Daniel. 

L'authenticité  du  livre  de  Daniel  est  proclamée  par  la 
tradition  juive  et  l'autorité  do  TK^cliso  catholique.  Les 
rationalistes  la  nient  Kénéraicmont  ;  leur  principal  m'^in- 
ment  est  tiré  do  la  clarté  dos  prophéties  de  Daniel,  qui 
leur  paraissent  trop  précises  pour  avoir  été  composées 
avant  les  ôvénoments. 

Daniel  (saint),  surnommé  le  Stylite,  no  près  de  Sa- 
mosato,  à  Marutha,  ou\  110,  mort  en  4yi>,  prcs  de  Constan- 
linople.  Ordonné  prêtre  par  lo  jtatriarclio  Gonnadius,  il 
resta  par  mortilication  plus  de  trente  trois  ans  sur  une  co- 
lonne, dont  il  no  descendit  qu'une  fois  pour  aller  défendre, 
au  péril  do  sa  vie,  la  doctrine  de  l'K^dise  devant  l'usur- 
pateur Basilisque,  partisan  do  l'hcrésie  monothélite.  — 
Fête  le  U  décembre. 

Daniel,  archevêque  do  Narbonne  au  vin*  siècle.  Il 
succéda  à  Aribert  en  76î>,  ti".  le  pèlerinage  do  Jérusalem, 
et,  à  son  retour  (791),  sur  l'ordre  du  pape  Adrien  I",  pré- 
sida à  Narbonno  un  concile  provincial,  où  furent  exami- 
nées et  condamnées  les  erreurs  do  l'évêque  Félix  d'Urgel, 
qui  renouvelait  l'hérésio  de  Nestorius. 

Daniel,  évêque  de  'Winchester  au  vni*  siècle.  Con- 
temporain de  Bède,  il  est  un  des  premiers  historiens  de 
l'Angleterre.  Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  De  rebiis 
gestis  Auslralium  Saxomtm  (Gestes  des  Saxons  du  Sud). 
Daniel  (saint),  mort  en  1221.  Il  appartenait  à  l'ordre 
des  frères  mineurs.  Ayant  pénétré  dans  lo  Maroc  pour  y 
prêcher  la  foi  catholique,  j1  fut  emprisonné  par  les  mu- 
sulmans et  décapité.  Le  papo  Léon  X  lo  canonisa  en  I5i(i 
et  le  mit  au  nombre  dos  martyrs.  —  Fête  lo  15  octobre. 

Daniel,  évêque  serbo,  né  vers  1290,  mort  en  1302. 
Higouraèno  du  monastère  de  Kbilandar,  au  mont  Athos, 
il  écrivit  l'histoire  do  la  nation  serbe  sous  les  règnes 
d'Ouroch ,  do  Dragoutin  et  d'Etienne  Detchanski.  Son 
manuscrit,  conservé  au  mont  Athos,  est  uno  des  sources 
de  l'histoire  de  la  Serbie. 

Daniel  (Samuel) ,  poète  et  hi.storien  anglais,  né 
en  1562,  mort  en  1G19.  Il  fut  nommé  poèto-Iauréat  par 
Elisabeth,  et  vécut  tantôt  à  ia  cour  et  tantôt  daus  une 
maison  de  campagne,  près  de  Londres,  où  il  composa  la 
plupart  de  ses  ouvrages.  Les  principaux  sont  :  la  Com- 
plainte de  Rosamo7ide  (1594);  Cléopàtre  (1594);  Epitro^ 
fl601);  Histoire  des  guerres  civiles  (1004);  Phdotas  (1611); 
Défense  de  la  ï'/me  (1611).  Il  est  encore  l'auteur  des  fameux 
Sonnets  à  Délia,  qui  restem;  son  œuvre  la  plus  remar- 
quable. Ses  tragédies,  Cléopàtre  et  Philotas,  sont  des 
imitations  do  Jodelle  et  de  Garnier,  et  renferment  des 
chœurs  d'un  beau  lyrisme. 

Daniel,  navigateur  français  du  xvri*  siècle,  né  à 
Dieppe.  La  relation  du  voyage  qu'il  lit  au  Canada,  en  1G29, 
accompagne  colle  des  Voyages  de  la  Nouvelle-France  oc- 
cidentale dicte  Canada,  do  Champlain  (1632). 

Daniel,  portier  de  Cromwell,  qui  adopta  non  seule- 
ment les  opinions  de  Cromwell,  mais  encore  son  lan- 
gage, son  attitude  et  ses  gestes.  Il  en  arriva  à  haranguer 
les  passants  dans  lo  style  mystique  familier  au  Protec- 
teur, et  à  faire  mille  excentricités  qui  le  conduisirent  à 
Bedlam,  le  Charenton  do  l'Angloterro.  Il  avait  cependant 
réussi  à  faire  quelques  prosélytes,  qui  lo  regardaient 
comme  un  saint  et  un  prophète. 

Daniel  (Gabriel,  le  P),  historien  français,  né  à  Rouen 
en  1649,  mort  en  1728.  Ce  savant  jésuite  est  connu  sur- 
tout par  son  Histoire  de  J'Yance ,  publiée  en  1713.  Vol- 
taire lui  a  reproché  d'omettre  les  faits  les  plus  intéres- 
sants, de  ne  point  s'occuper  des  institutions  et  des  mœurs. 
Bien  que  cetto  critique  ait  quelque  fondement,  l'Histoire 
de  France  du  Père  Daniel  peut  encore  être  consultée  avec 
protît,  et  bien  des  historiens  moduTues  lui  ont  rendu  un 
silencieux  hommage  en  la  pillant  sans  l'avoiior.  La  pro- 
fonde érudition  du  Pèro  Daniel  s'est  montrée  plus  à  1  aise 
dans  son  Histoire  de  ia  milice  française  (1721).  Pliilosophe 
et  théologien,  il  a  attaqué  les  doctrines  physiques  et  mé- 
taphysiques de  Descartes,  et  tenté  une  réfutation  dos 
Provinciales  de  Pascal  dans  ses  Entretiens  de  Ctéandre 
et  d  Eudoxe  (l69-i).  Lo  P.  Griffct,  qui  a  donné,  on  1750- 
1760,  uno  bonne  édition  do  l'Histoire  de  France,  a  dressé 
dans  cion  Avertissement  la  liste  des  écrits  théologiquos  du 
P.  Daniel. 

Daniel  (Samutd),  écrivain,  dessinateur  et  voyageur 
anglais,  né  en  1777,  mort  à  Coylan  en  1811.  Il  lU  des 
voyages  d'exploration  d'abord  au  delà  du  cap  do  Hunno- 
Espérance,  puis  à  Coylan.  On  a  de  lui  :  Scènes  africaines^ 
magnitiquo  ouvrage  uont  il  avait  fait  les  dessins,  et  Des- 
cription de  Ceijlan  (1803),  dont  un  seul  volume  a  paru. 

Daniel  (don  Salvador),  musicien  espagnol.  Il  était  capi- 
taine dans  1  armée  de  don  Carlos,  lors  de  la  guerre  civile 
qui.  après  1830,  éclata  on  Espagne.  Oblige  do  so  réfugier 
en  Franco,  il  se  tixa  à  Bourges,  oil  il  devint  organiste  do 
la  cathédrale  et  professeur  do  musique  au  collège  royal 
et  à  l'Ecole  normale.  Il  y  publia  :  Grammaire  jiliilliarmo- 
nique  (1836);  Alphabet  musical  (1838)  ;  Cours  de plam-chnnt 
]184r>};  Commentaires  de  l'Alphabet  musical  et  de  la  (iram- 
maiie  philharmonique  (1839). 

Daniel  (Salvador),  musicien,  fils  du  précédent,  né 
vers  1830,  mort  à  Paris  on  1871.  U  devint  professeur  de 
musique  à  l'écolo  arabe  d"Algor.  C'est  alors  qu'il  publia  : 
la  Musique  arabe,  ses  rapports  avec  la  musique  grecque  et 
le  chant  f/réqoricn,  suivi  d  un  Essai  sur  ioriginr  des  instrn- 
mcnls  (1863),  qu'il  Ht  suivre,  à  son  retour  on  Franco,  d'un 
Album  de  chansons  arabes,  mauresques  et  kabiilf^,  trans- 
crites pour  piano.  Salvador  publia  les  doux  premières  par- 
ties d'un  ouvrage  intitulé  :  A  propos  de  chansons  ou  Lettres 
à  j/""  Thérésa.de  l'Alcazar.  Salvador  prit  part  au  mou- 
vement insurrectionnel  do  1870,  et  so  mêla  au  mouvement 
cominunalisto  nui  suivit  la  guerre;  c'est  dans  ces  cir- 
constances qu'il  eut  un  instant  le  titre  do  direcienr  du 
Conservirtoire.  Quand  les  troupes  régulières  entrèrent  à 
Paris,  il  fut  pris  les  armes  à  lu  main  dans  sa  propre  mai- 
son, voisine  d'une  barricade,  et  fusillé. 


DANIEL 


DANKOVSKI 


Daniel  (Honri-Josoph  Du  Commun  du  Loclk,  dit), 
sculpteur  français.  V.  Du  Commun. 

DWINIEL,  priuco  do  Mont(inégro.  V.  Danilo. 

Daniel  de  Folîeville  (Louis-André),  jurisconsulte, 
no  à  Follovitle  (Seine-lnférieuro)  en  1842.  Il  fut  successi- 
vement professeur  suppléant  de  Code  civil  à.  Caen,  pro- 
fesseur en  titre  à  la  faculté  do  Douai  et  doyen  do  la 
faculté  de  droit  do  Lille  do  1879  à  1887.  U  protesta  si  vive- 
ment contre  le  transfort  à  Lille  de  l'académie  de  Douai, 
que  sa  révocation  s'ensuivit.  On  lui  doit  un  certain  nombre 
u'ouvragus  de  droit. 

Daniel  de  Voltereia.  V.  Ricciarelli. 

Daniel  PhilippidE,  littérateur  grec,  né  vers  lo 
milieu  du  xviii"  siècle,  à  Mêlée  (bourgade  de  l'Attiquc), 
mort  vers  1830.  Il  commença  ses  études  en  Valachie  et 
les  termina  en  France.  Il  retourna  on  Valachie  au  moment 
do  la  guerre  entre  la  Russie  et  la  Porte,  et  dédia  à  Po- 
temkin  une  Géographie  de  la  Grèce  (1788),  qu'il  avait  com- 
posée avec  son  compatriote  Grégoire  Constandas.  Apr<!S 
le  rétablissement  do  la  paix  eu  Orient,  il  professa  ciuel- 
qiie  temps  dans  sa  patrie,  puis  revint  en  Franco.  Il  est 
1  un  des  écrivains  qui  ont  lo  plus  contribué  au  développe- 
ment do  l'instruction  sciontilique  et  philosophique  de  '■es 
compatriotes.  Il  traduisit  du  frauf.'ais  en  g:rec  moderne  la 
Logique  do  Condillac,  la  Physique  de  Brisson,  la  Chimie 
de  Fourcroy,  V Astronomie  de  Dolalande,  et  plusieurs  autres 
traités  sciontiliqucs.  Le  plus  remarquable,  parmi  ses  ou- 
vrages originaux,  est  une  Histoire  des  nations  moldave, 
valaque  et  bessarabicnne  (1816),  qu'il  dédia  à  Alexandre  I", 
empereur  de  Russie. 

Daniele  (Francesco),  antiquaire  napolitain,  né  à  Ca- 
serte  en  1740,  mort  en  1812.  Il  fut  nommé  historiographe 
royal  en  1778,  prit  part  aux  fouilles  d'Herculanum,  et  de- 
vint, sous  Joseph  Bonaparte,  directeur  de  l'Imprimerie 
royale.  Les  plus  estimés  do  ses  ouvrages  sont:  le  Forche 
Càudine  illustrate  (1778);  Alonete  antiche  di  Capua  {IS02). 

DanIELL  (Jean-Frédéric),  physicien  et  chimiste  an- 
glais, né  à  Londres  en  1790,  mort  en  1S45.  Il  devint  on  1814 
membre  de  la  Société  royale  de  Londres,  et  fonda  en  1816, 
avec  le  concours  de  Brando,  la  «  Revuo  trimcstriello  de 
la  science  et  de  l'art»  {Quarterlij  Journal  of  science  and 
art),  dont  les  vingt  premiers  volumes  furent  publiés  sous 
leur  direction  commune.  Daniell  devint  successivement 
directeur  de  la  Compagnie  continentale  du  gaz,  profes- 
seur de  chimie  au  Èi/ig's  Collège  (collège  du  Roi),  lors 
do  la  création  de  cet  établissement  (1831).  A  sa  mort,  une 
souscription  fut  ouverte  au  King's  Collège  pour  lui  ériger 
uno  statue  dans  cet  établissement.  On  a  de  lui  :  Essais 
météorologiques  (1823),  ouvrage  remarquable,  le  premier 
dans  lequel  on  ait  essayé  d'expliquer  les  phénomènes 
f^énéraux  de  la  météorologie  par  les  lois  qui  régissent  la 
température  et  la  composition  dos  gaz  et  des  vapeurs  ; 
Essai  sur  le  climat  arli^ciel  (1824),  traité  qui  a  opéré  une 
révolution  complète  dans  les  métliodes  d'horticulture  ;  In- 
tioduction  à  la  philosophie  chimique  (1839),  traité  remar- 
quable sur  l'action  des  forces  moléculaires  en  général, 
quoique  l'auteur,  dans  sa  préface,  déclare  modestement 
nue  son  livre  n'est  qu'une  introduction  aux  découvertes 
de  Faraday  et  à  leur  application  à  la  chimie.  Il  a  laissé  en 
outre  un  grand  nombre  de  Mémoires.  On  lui  doit  l'inven- 
tion d'un  pyromètro;  colle,  beaucoup  plus  importante,  de 
la  première  pile  à  courant  constant,  ou  à  deux  liquides; 
cnttn  celle  de  l'hygromètre  à  condensation. 

DANIELLA  [ni-éV)  n.  m.  Gonro  do  légumineusos-cœsal- 
piniécs,  série  des  amhorstiées,  habitant  les  régions 
chaudes  de  l'Afrique.  (Les  daniellas  sont  des  arbres  rési- 
neux, dont  une  espèce,  lo  daniella  thitrifcra,  produit  une 
sorte  d'encens.) 

Danielli  (Stefano),  médecin  italien,  né  A  Butrio 
(Etats  do  Bologne)  en  1656.  Professeur  ù  l'université  de 
Bolugnt).  il  acquit  par  son  enseignement  uno  gloire  im- 
mense; mais  il  eut  le  tort  de  combattre  par  des  moyens 
surtout  oratoires  les  idées  de  Malpighi,  plus  solidement 
fondées  sur  l'observation  des  faits.  Il  a  laissé,  entre  autres 
ouvrages:  Animadvcrsio  hodierni  status  medieinx  p>-actic.r 
(1709).  —  Sa  lillo,  Lauub,  fut  célèbre  par  son  érudition. 

DANIEN  {ni-in)  n.  m.  Nom  par  lequel  on  désigne  la  partie 
supérieure  de  la  série  supracrétacée  ou  crétacé  supérieur. 
(C  est  l'un  dos  cinq  étapes  do  cette  série.  Le  danien  est 
caractérisé  par  lo  nautitus  danicus.  11  ost  représenté  aux 
ciivirniis  do  Paris  parle  calcaire  pisolilhique  do  Moudon.) 

DaniLEVSKI  (Grigori  Potrovitcb),  romancier  russe,  né 
àDaiiilovka(gouv.deKharkov)on  l829,mortàSaInt-Péters- 
bourgon  1891.  Il  entra  dans  l'administration  do  l'instruction 
publique  et  fut  envoyé  (  1850)  comme  inspecteur  do  l'instruc- 
tion primaire  en  Finlande,  en  Crimée,  dans  la  Petite-Russio, 
en  vue  de  recherches  liistoriques  ot  littéraires.  Après  ces 
voyages  d'études,  il  vécut  dans  la  retraite  plusieurs  années, 
pour  achever  la  plupart  do  ses  romans.  En  1881,  il  alhi  à 
Saint-Pétersbourg,  oi"!  il  fut  chargé  de  la  rédaction  du  «  Mo- 
niteur do  l'Empire  ».  Ses  débuts  littéraires  datent  do  IS47. 
Mais  ce  n'est  qu'après  1870  que  ses  œuvres,  et  notamment 
SOS  romans  de  mœurs,  lo  mirent  au  rang  des  premiers 
historiographes  et  romanciers  russes.  Ses  œuvres  les  plus 
remarquables  sont  :  l'Ukraine  antique,  tnatériaux pour  ser- 
vir à  l  histoire  de  la  littérature  et  de  ta  civilisation  dons 
l'Ukraine  (1866),  ouvrage  couronné  par  l'Académie  <hs 
sciences  do  Saint-Pétersbourg  ;  les  Pionniers  de  l'Est 
11863)  ;  la  Liberté  (1809)  ;  les  Pai/s  neufs  (1861)  ;  les  Cou- 
vcnls  de  nonnes  en  /tussic ;  l'Impérial  prisonnier  ou  Ivan  \'I 
1877);  Potcmkin  sur  le  Danube  (1878);  Mirowitch;  etc. 

Danilo  (Pétrovitch  Niégoch),  prince-évêque  [vtadika) 
do  Monténégro,  né  ù.  Niégoch  vers  1677,  mort  à  Cettigné 
on  1735.  Il  tut  élu  évêquo  en  1697.  En  1702,  il  lit  massa- 
crer tous  les  Monténégrins  passés  A  l'islamisme  ou  par- 
tisans do  la  Porto.  Eu  1711,  il  sollicita  ot  obtint  l'appui 
de  la  Russie,  et  noua  avec  cetto  puissance  des  relations 
amicales.  Durant  son  administration,  lo  Monténégro  sou- 
tint des  luttes  continuelles  contre  les  Turcs. 

Danilo  I"  (Pétrovitch  Niégoch),  princo  do  Monténé- 
gro, né  dans  le  voisinage  do  Cattaro  en  1826,  mort  i\ 
Cattaro  on  1860.  Il  appartenait  à  la  famille  des  Pétrovitch 
qui,  depuis  1697,  avait  fourni  dus  princes- évAques  au 
Monténégro.  Eu  18">l.  avec  l'appui  do  l.i  Kussio  et  mal- 
gré les  intriffuos  du  parti  austro-otlouian.  il  succéda  a  seii 
ouclo  lo  vladika  Pierre,  mais  sans  prendre  l'Imbu  rtdi- 


Danilo  1»^. 


gieux  comme  ses  prédécesseurs.  Il  substitua  ainsi  ua 
gouvornemont  civil  à  la  théocratie,  trois  fois  séculaire, 
de  la  Principauté.  Il  se  rendit  d'abord  en  Russie  pour  y 
recevoir  l'investiture  politique  ot  montrer  qu'il  reconnais- 
sait la  suzeraineté  du  tsar.  A  son  retour,  il  introduisit 
d'importantes  réformes  dans  l'administration  du  pays  et 
s'applit|ua  à  consulider  lo  pouvoir  central,  ainsi  qu'à  ré- 
duire les  attributions  du  Sé- 
nat. En  1853,  il  soutint  uno 
guerre  contro  les  Tur<'.s . 
En  1855,  il  promulgua  uno  loi, 
dite  C'orfe  Danilo,  (juieut  pour 
principal  résultat  do  faire 
disparaître  les  institutions 
coutumières  du  vol  et  de  la 
vendetta.  La  même  année,  il 
épousa  la  lillo  d'un  banquier 
do  Trieste,  la  princesse  Da- 
rinUa  Kuikitch.  Durant  la 
guerre  d'Orient,  il  dut  res- 
ter neutre,  par  suite  des  me- 
naces d'intervention  de  l'Au- 
triche. En  1856  ot  1857,  il  sol- 
licita vainement,  auprès  des 
puissances  occidentales,  uno 
rectification  do  frontière  avec 
la  Porte  ot  la  cession  d'un 
port  (Antivari)  sur  l'Adria- 
tique. En  1858,  après  une 
nouvelle  guerre  contre  les 
Turcs,  qui  furent  défaits  à  Grahovo,  il  obtint  la  nomination 
d'une  commission  européenne,  cliargéo  do  marquer  les 
limites  entre  la  Turquie  ot  la  Principauté.  En  1860,  il  fut 
assassiné  à  Cattaro,  par  un  Monténégrin  e.xilé.  Il  eut  pour 
successeur  son  neveu,  Nicolas  I". 

DaniLOV,  ville  de  la  Russie  d'Europe  fgouv.  d'Iaros- 
lav),  sur  la  Pelenda,  affluent  de  la  Lounna;  3.650  hab. 
Fabriques  de  couleurs  et  de  bougies;  blanchisseries.  Au 
début  du  xvir  siècle,  victoire  des  troupes  impériales  sur 
les  partisans  du  faux  Dimitri  aux  environs.  —  Danilov 
est  le  chef-lieu  d'un  district  peuplé  de  75.000  hab. 

DaniLOW  (Kirylo),  surnommé  Kirtschy,  littérateur 
russe  et  poète  cosaque  du  xvii°  siècle,  no  dans  l'Ukraine. 
Sa  vie  est  peu  connue.  Sans  instruction,  mais  doué  d'un 
réel  talent  poétique  et  d'une  mémoire  extraordinaire,  il 
recueillit  les  poésies  populaires  conservées  par  la  tradition 
et  s'en  fit  lo  rapsode,  surtout  dans  la  Russie  orientale. 
Ses  chants  et  légendes  furent  imprimés  sous  le  titre  de 
Poésies  champêtres  russes,  recueillies  par  Kirtschy  Daniloio. 

Danilow  (Maxime),  littérateur  russe,  né  en  1722, 
mort  vers  1785.  Il  servit  dans  l'artillerie,  puis  écrivit, 
entre  autres  ouvrages,  de  très  curieux  ilTf/moiVes,  qui  s'ar- 
rêtent au  régne  de  Catherine  II,  et  qui  ont  été  publiés  à 
Moscou  en  1842. 

DanilowiGZ  (Ignace),  jurisconsulte  polonais,  né  en 
Podlachie  en  1789,  mort  on  1843.  11  occupa  la  chaire  de 
droit  administratif  aux  universités  do  Charlcow,  de  Kiew  et 
do  Moscou.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  on  peut  citer  : 
liecherches  historiques  sur  les  Tsifjanes  (1824);  Coup  d'œil 
historique  sur  le  droit  lithuanien  (1837);  Becueil  de  chartes, 
documents,  etc.,  concernant  l'histoire  de  la  Lithuanie,  de  la 
Bussie  lithuanienne  et  des  pays  limitrophes  (1860). 

DANISCHMEND  n.  m.  Mot  persan  signifiant  «  savant, 
lettré  w .  (En  Turquie,  on  donne  ce  nom  aux  plus  avancés 
des  softas  étudiants  qui  veulent  devenir  uléinas.  Ils  sont 
souvent  appelés  comme  assesseurs  dans  les  tribunaux.) 

DaNISCHMEND,  nom  de  deux  dynasties  orientales.  La 
plus  importante  fut  fondée  par  un  maître  d'écolo  turko- 
man,  un  danischmend,  auquel  le  sultan  AIp  Arslan  le  Seld- 
joukido  conféra  l'émirat  en  10G3;  sos  successeurs  régnè- 
rent en  Cappadoce  à  l'époque  des  croisades;  la  seconde 
régna  à  Boukhara  vers  le  milieu  du  xiv*  siècle,  après  les 
descendants  de  Djagataï. 

DANlTCHITCH((;eorges  — de  son  véritable  nom  <7eor<;ea 
PoroviTcii),  philologue  et  professeur  serbe,  né  à  Neusatz 
(llonj^'rie)  on  1825,  mort  ù  Agram  on  1832.  U  devint  biblio- 
tbécaire  do  la  Bibliothèquo  nationale  do  Belgrade,  puis 
professeur  ù  la  haute  écolo  de  cette  ville.  U  passa  les  der- 
nières années  do  sa  vie  à  Agram,  où  il  commença,  on  1878, 
la  rédaction  du  Dictionnaire  de  la  langue  serbo-croate,  qu'il 
mena  jusqu'à  la  lettre  D.  L'académie  d'Agram  a  fait  con- 
tinuer ce  dictionnaire.  Danitchilch  n'a  pas  écrit  moins  do 
soixunti'  cinq  ouvrages  (philologie,  grammaire,  histoire). 

DaniteS,  membres  do  la  tribu  de  Dan.  V.  Dan. 

Danjou  (Jean-Louis-Félix),  musicien  et  écrivain  fran- 
çais, né  ù  Paris  en  1S12.  mort  ù,  Montpellier  en  1866,  orga- 
niste de  Notre-Dame,  à  Paris  (1840).  U  fut  attaché  à  la 
bibliolbôque  de  l'Arsenal,  et  publia,  avec  Cimber,  les 
Archives  curieuses  de  l'histoire  de  France...  ou  Collection 
de  pièces  rares,  etc.  U  s'associa  à  la  maison  do  facture 
d'orgues  Daublaine  et  Callinot,  dirigeant  ces  facteurs  dans 
tes  voies  du  perfectionnement.  On  lui  doit,  outre  do  nom- 
breux articles  :  Chants  saci-és  de  l'office  divin,  recueil  de 
tous  les  plai7is~chants  du  rit  parisien  (1835);  liépertoire  de 
jnnsiqitc  religieuse  (1835);  De  l'état  et  de  l'avenir  du  chant 
ecclésiastique  en  FraJtce  (1814).  Comme  compositeur,  il  a 
publié  deux  messes  ù.  quatre  voix  et  orgue,  uno  mosso 
brève  à  trois  voix  ot  nu  Tantum  crgo. 

DaNJOUTIN,  comm.  du  Territoire  do  Belfort,  arrond. 
et  ;\  2  kiloni.  de  Belfort,  sur  la  Savoureuse,  affluent  do 
l'Ai  lai  ne;  1.963  hab.  Carderies  mécaniques,  câbles.  Forts  dos 
Basses  Perchoset  des  IlautosPerchos, redoute  do  Bosmont. 

DankalI  (rAYs).  C'est  la  région  orientale  do  l'Ethio- 
pie, habiiéo  par  les  Ihmàkil  ou  Afar.  Elle  s'étend  le  long 
de  la  mer  Rouge  et  du  golfe  d'Aden  ,  depuis  la  baio 
d'IIaouakil  au  N.,  jusqu'au  fond  du  golfe  doTadjourah  nuS. 
À  l'O.,  elle  s'arrête  au  versant  des  liautes  terres  de  l'Ethio- 
pie. C'est  une  région  aride,  où  les  cours  d'eau  sodossà- 
client  avant  d'arriver  A  la  mer.  V.  Danàkil. 

Dankovski  (Grégoire),  philologue  allemand,  né  A 
Teltscli  Moravie)  eu  1781,  mort  on  1855.  Il  professa  le 
grec  A  I*resbnurg,  puis  les  langues  slaves  A  Pest.  Oulro 
un  Dictionnaire  elumologique  vl  criti(fue  de  la  longue  »in- 
gynre  (1Kh:i,  en  allemand),  on  lui  doit  dos  ouvrages  d'une 
haute  importance  pour  l'étude  dos  idiomos  de  l'Europe 
scpteutrionalo  :  /h^monslration  historique  et  phitologii^ue 
de  la  parenté  d'oriyineet  de  hnnuo  des  Grecs  et  des  peuples 


DAiMvROTZHEIM  —  DANSE 

s/ares  (1S28)  ;  Bomerus  slavicis  diakclis  cognatii  lingua  scri- 
psiC  (1829-1831);  ilatris  slavicx  filia  erudila  vutyo  hni/ua 
grxca  (1836). 

DanRROTZHEIM  (Conrad  de),  poèto  alsacien  du 
XV'  siècle,  né  à  Dangolsheim  (près  Hasuenau)  à  la  fin  du 
xiV  siècle.  Il  est  l'auteur  d'un  calendrier  en  vers  (dus 
Heilige  Aamenàuch),  qui  est  un  précieux  document  pour 
l'histoire  des  mœurs  et  coutumes  d'Alsace. 

Danloux  (Pierre),  peintre  français,  né  à  Paris  en 
l'JSS,  mort  en  1809.  Après  avoir  fait  en  Italie  des  études 
sérieuses,  il  travailla  à  Paris,  puis  en  Angleterre  et  exé- 
cuta un  grand  nombre  de  portraits,  notamment  ceux  du 
général  Gordon,  de  l'amiral  Keithe,  etc. 

Dannecker  (Johann  Heinrich  von),  sculpteur  alle- 
mand, né  et  mortàWaldenbuch,près  Stuttprard  (1758-1841). 
Il  fut  élève,  en  1771,  de  l'école  militaire  de  la  Solitude,  près 
Stuttgard.  En  17S0,  il  devint  sculpteur  do  la  cour;  il  visita 
Paris,  en  1783.  Là,  il  travailla  dans  l'atelier  de  Pajou, 
et  exécuta  une  statue  de  Mars  assis.  En  1785,  il  alla  à 
Rome,  où  il  fit  ses  premières  statues  en  marbre,  un  Bnc- 
chus  et  une  Cérès  (aujourd'hui  au  château  de  Stultgard). 
En  1790,  il  revint  dans  son  pays,  fut  professeur  de  sculp- 
ture à  la  Karlsacademie  (académie  Charles),  et  fut  em- 
loyé  par  le  duc  Charles  à  la  décoration  do  ses  châteaux. 
_>afmi  les  œuvres  de  cette  époque,  mentionnons  :  Psyché 
retirée  des  eaux,  Hector  gourmandant  l'tiris,  une  Saplio 
couchée,  doux  bustes  de  Schiller  (à  Stuttgard  et  à  Wci- 
mar),  la  fameuse  Ariane  à  la  panthère,  commencée  en 
1806  et  achevée  en  1811  ;  un  Christ  colossal,  dont  il  lit  deux 
exemplaires  :  l'un  pour  une  église  de  Moscou,  l'autre  pour 
lo  mausolée  de  la  famille  Tour-et-Taxis,  à  Ralisbonne  ; 
plusieurs  Usures  tombales,  etc.,  les  bustes  de  Gœthc  et  do 
Schiller.  Le  monument  de  Danneker,  par  Curfess  (1888), 
se  trouve  à  Stottgard. 

SanneMARIE  (en  allem.  DammerkiRCH),  ch.-l.  de 
cant.  de  la  Haute-Alsace,  cercle  <l'Altkirch  (autrof.  cli.-l. 
de  cant.  du  Haut-Rhin,  arrond.  do  Belfort)  ;  1.200  liab. 
Culture,  fabriques,  tuileries  et  tannerie,  sur  la  ligne  de 
Mulhouse  à  Belfort.  —  Le  canton  a  32  comm.  (Il  appar- 
tenait jadis  aux  comtes  de  Ferrette,  puis  aux  Habsbourg, 
avant  164S.) 

DanNEMOINE,  comm.  de  l'Yonne,  arr.  et  à  5  kil.  de 
Tonnerre,  sur  l'Ecole,  affluent  de  la  Seine;  510  hab.  Vieille 
éMise  surmontée  d'une  tour  romane  carrée.  Le  territoire  de 
cette  commune  produit  des  vins  rouges,  classés  on  pre- 
mière ligne  parmi  ceux  du  Tonnerrois.  Ces  vins,  fournis 
par  la  côte  dite  des  Olivoltes,  sont  pourvus  d'une  belle  cou- 
leur, de  beaucoup  de  corps  et  de  spiritueux;  ils  sont,  on 
même  temps,  lins  et  délicats. 

DaNNEMORA.  Géogr.  V.  Danemoiîa. 
DANNEMORITE  (de  Dannemora,  n.  de  lieu)  n.  f.  Sub- 
stance minérale,  appartenant  au  genre  amphibole.  Variété 
d'actinote.  il  On  écrit  aussi  dane.morite. 
'  Danner  (Louise-Christine  R.\smussen,  comtesse  de), 
épouse  morganatique  du  roi  de  Danemark  Frédéric  VII,  née 
à  Copenhague  en  1815,  morte  à  Gênes  on  1874.  Issue  d'une 
famille  pauvre,  successivement  institutrice  en  Norvège, 
comédienne  à  Paris,  modiste  à  Copenhague,  elle  inspira 
une  vive  passion  au  prince  royal  qui,  à  son  avènement,  en 
1848,  la  nomma  baronne,  puis  comtesse,  et,  deux  ans  plus 
tard  l'épousa.  Elle  sut  acquérir  une  grande  popularité  on 
Danemark  et,  après  la  mort  de  Frédéric  VU  (1863),  se  re- 
tira à  Cannes. 

Danneskjold-SAMSOE,  nom  d'une  famille  noble  de 
Danemark,  qui  descend  des  flls  légitimés  de  Christian  V 
et  de  Sophie-Amélie  Motli,  fille  de  l'ancien  précepteur  et 
médecin  du  roi,  élevée  au  rang  de  comtesse  de  Samsoo  : 
l'ainé,  Christia.s'  GOLdknloevk  (1674-1703),  fut  feld-maré- 
chal  et  vice-roi  de  Norvège.  —  Son  fils  Fréiiéric,  comte 
de  Danneskjold-Samsoe  (1703-1770),  étudia  les  sciences  en 
Angleterre,  en  Franco  et  en  Hollande,  et  devint  chef  de  la 
marine,  qu'il  transforma,  et  ministre  d'Etat.  —  Plusieurs 
autres  membres  de  cette  famille  ont  occupé  de  hautes 
fonctions  en  Danemark. 

DannbaueR  (Jean-Conrad),  philologue  et  théologien 
protestant,  né  à  Kcndriog  en  Brisgau  en  1603,  mort  en 
1666.  Il  vint  s'établir  à  Strasbourg,  où  il  fut  professeur  do 
théologie  et  de  philosophie.  Sa  réputation  s'étendit  au  loin; 
plusieurs  universités  lui  olfrircnt  des  postes  brillants  qu'il 
refusa.  C'est  de  l'école  de  Dannhauer  qu'est  sorti  Spener. 
Danois,  OISE  {no-a,  az'),  personne  née  en  Danemark 
on  qui  habite  ce  pays.  —  Les  Danois. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  au  Danemark  ou  à  ses  habi- 
tants :  /-a  littérature  danoise. 

—  Hist.  Impôt  danois.  Expression  par  laquelle  on  a  tra- 
duit le  mot  n  vnkgkld. 

—  Zool.  Chien  danois  ou  substant  Danois.  V.  la  partie 
cncycl. 

—  n.  m.  Langue  danoise  ;  FAudier  te  danois. 

—  D.  f.  Art  milit.  Sorte  de  hache  d'armes,  pareille  à  celle 
doDl  se  servaient  les  Danois. 

—  Art  culin.  Sorte  de  bonbon  croquant. 

—  Encycl.  Linçuist.  i/3  danois  forme,  avec  le  suédois, 
le  norvégien  et  1  islandais,  îe  rameau  septentrional  ou 
Scandinave  des  langues  germaniques.  II  se  parle  dans  lo 
royaume  do  Danemark,  la  partie  nord  du  SIesvig,  l'ile 
Bôrnholra,  la  Norvège,  o<x  il  est  la  langue  des  lettrés,  à 
l'exclusion  du  norvégien,  resté  un  idiome  populaire,  et  sur 
quelques  points  do  la  Suède  méridionale.  Le  danois  du 
Jydiand  et  du  Slesvig  ditfôro  sensiblement  du  danois  in- 
sulaire et  du  dialecte  de  Bornholm.  Le  danois  littéraire 
est  celui  des  îles  :  c'est  une  langue  douce,  moins  harmo- 
nieuse cependant  que  le  suédois.  Son  vocabulaire  contient 
une  forte  proportion  d'éléments  étrangers  :  les  mots  alle- 
mands y  entrent  pour  un  tiers.  L'histoiro  scientifique  do  la 
langue  danoise  n  est  pas  encore  faito. 

—  BiBLioGR.  :  Broberg,  Manuel  de  la  langue  danoise  à 
l'usage  des  étrangers  [Copenhague,  1883);  Borrinç,  Gram- 
maire danoise  et  norvégienne  à  l'usage  des  Français  (Paris, 
1883;:  Norcon,  ^»  Ijingues  nordiques  (Upsal,  1887);  Dic- 
tionnaire danois-français  et  français-danois  (Leipzig,  1886). 

—  Zool.  I^s  chiens  danois  appartiennent  à  deux  races 
amoz  différentes  et  qui  dérivent  de  croisements  dont  l'ori- 
gine exacte  est  douteuse,  car  on  ne  sait  rien  de  précis  sur 
ce»  animaux,  et  on  n'en  a  pour  ainsi  dire  jamais  parlé,  au 
moins  «ou»  co  nom,  avant  Bulfon.  On  considère  également 
lo  grand  danois  comme  un  métis  du  lévrier  et  (Tu  m&lin. 


Cliîen  danois 


qui  se  reproduit  sous  une  forme  persistante.  Sans  doute, 
les  anciens  dogues  alains  ou  nlltms  des  veneurs  du  moyen 
âge  étaient-ils  des  grands  danois  purs  à  nez  rose,  à  œil 
blanc  ou  vairon,  à  robe  ardoisée,  comme  on  en  voit  encore 
aujourd'hui.  Les  danois  se  caractérisent  par  leurs  formes 
élancées  et  robustes, 
les  oreilles  étroites  et 
courtes, un  peu  pendan- 
tes, le  museau  assez 
pointu,  larobegrisd'ar- 
doise  ou  blanc  bleuâ- 
tre, mouchetée  plus  ou 
moins  régulièrement. 
Le  grand  danois  est  lo 
dIus  haut  des  chiens, 
avec  le  mâtin  et  le  do- 
gue; son  pelage  est 
tauve,  à  bandes  trans- 
versales brunes  {hrin-- 
gé),  ou  ardoise  foncé 
(bleu).  Le  petit  danois, 
de  la  taille  d'un  petit 
braciue,  est  blanc  taché 
de  noir.  Ces  chiens  sont 
les  compagnons  fidèles  des  chevaux;  ils  sont  peu  intelli- 
gents et  peureux,  ce  qui  les  rend  dangereux.  On  en  a  vu 
étrangler  leurs  maîtres,  ([ui  étaient  tombés  à  terre.  Les  da- 
nois sont  des  chiens  du  nord  de  l'Europe,  que  l'on  confond 
sanscesseavec  lesnlâtinset  lesgrandes  races  de  Dalmatie. 
DANOT  (jio)  n.  m.  Nom  vulgaire  du  galeopsis  grandi ftora. 
DaNOU,  déesse  védique,  épouse  du  Kaçyapa  et  mère 
dos  démons  Dânams.  Sa  nature  est  mal  définie,  et  elle  pa- 
rait se  confondre  avec  Diti. 

DANRÉE  {ré)  n.  f.  Métrol.  Ancienne  mesure  agraire  de 
la  Champagne,  valant  environ  5  ares  6. 
DanréMONT.  Biogr.  V.  Damrémont. 
DANS  (flan  —  dolaprcp.  de,  etdol'anc.  franc,  e^tî,  dérivé 
du  lat  intus,  dedans)  prép.  Co  mot,  n'ayant  pas  do  syno- 
nyme dans  sa  signification  propre,  n'est  pas  susceptible 
d'une  véritable  définition.  Il  marque  le  rapport  d'une  per- 
sonne ou  d'une  chose  à  ce  qui  la  contient  ou  la  reçoit  : 
Ftre  DANS  sa  chambre.  Inscrire  un  angle  dans  un  cercle. 
Les  fruits  coniienncnl  les  graines  dans  leur  pulpe.  Il  Marque 
le  même  rapport  entre  des  choses  morales  ou  mctapliv- 
siques  :  La  philosophie  est  dans  la  conduite,  non  dans  les 
disiours.  (Bonvin.)  Le  doute  na'U  DANS  l'esprit,  la  foi  dans 
le  cœur.  (Beauchêne.) 

—  Au  milieu  de,  avec  un  nom  de  chose  ;  Faire  périr 
queli/iiun  dans  les  flammes,  il  Parmi,  au  milieu  de,  avec  un 
nom  collectif  do  personnes  :  Dans  l'assemblée.  Dans  le 
peuple.  Dans  l'armée.  Il  Chez;  dans  la  nature,  ou  l'état,  ou 
la  classe  de  :  La  témérité,  qui  est  une  qualité  dans  un 
soldat,  devient  un  défaut  DANS  un  général.  (La  Rochef.- 
Doud.)  Il  Indique,  dans  un  sons  analogue,  une  idée  de  sub- 
stitution d'un  objet  a  un  autre  objet,  de  représentation  d'un 
objet  par  un  autre  :  .\dorer  Dieu  dans  se-f  créations,  il  Avec  : 
Vivre  dans  la  joie,  dans  la  douleur.  Il  Selon,  au  point  de  vue 
do  :  Dans  la  pensée  d'un  despote,  les  peuples  sont  faits  pour 
les  rois.  ii  Quant  à,  eu  égard  à  :  Quiconque  se  possède  dans 
son  âme  et  DANS  son  corps,  celui-là  est  libre.  (Lacordaire.) 
Il  Pendant,  durant  :  Les  vieillards  vivent  dans  le  passé,  les 
jeunes  qens  dans  l'avenir,  l'homme  mûr  et  sage  dans  le  pré- 
sent. (M"'  de  Maint.)  il  Au  bout  de,  après  :  HAtez-vous  de 
vous  acquitter;  demain,  dans  une  heure  peut-être,  il  ne  sera 
plus  temps.  (Balz.)  il  En  cas  de  ;  7'oiis  les  chiens  de  ses  basses- 
cours  composaient  une  meute  dans  le  besoin.  (Volt.)  il  On  dit 
aujourd'hui  au  desoin. 

—  /(  est  dans.  11  appartient,  il  convient  à  :  Il  est  dans 
lajalousiede  iambitwn de dètruire'.pour posséder.{Rayaa\.) 

—  Gramm.  Dans  s'emploie  devant  les  mots  qui  dési- 
gnent quelque  chose  de  précis  ;  en  se  place  devant  les 
mots  pris  dans  un  sens  vague,  non  déterminé  :  Conduire 
EN  prison,  renfermer  dans  la  prison  de  la  hoquette.  Danger 
les  troupes  EN  bataille,  avoir  un  cheval  tité  dans  la  bataille. 
On  peut  faire  ce  voyage  en  deux  heures;  je  partirai  dans 
deuxheures,  c'est-à-dire  dans  le  temps  marqué  par  les  deux 
heures  qui  vont  suivre  l'instant  présent. 

A  cause  du  sens  précis  de  dans  et  du  sens  vague  do  en, 
on  emploie  de  préférence  dans  avant  un  nom  de  ville,  en 
avant  un  nom  de  contrée  ou  de  région  :  Dans  Paris,  dans 
Madrid,  en  France,  en  Espagne.  Pour  la  môme  raison, 
l'usage  a  voulu  ([u'on  mît  toujours  en  avant  les  noms  de 
royaume  et  de  province,  quand  on  les  emploie  sans  arti- 
cle :  En  France,  en  Espagne,  en  Picardie,  en  Gascogne  ; 
et  dans  lorsqu'  on  les  emploie  avec  l'article  :  Dans  la 
France,  dans  l'Espagne,  dans  la  Picardie,  dans  la  Gasco- 
gne. Pour  le  même  motif  encore,  suivant  les  cas,,  on  dit 
sans  article  :  En  paix,  en  guerre,  en  colère,  UN  songe  ; 
et  avec  l'article  ;  Dans  la  paix,  dans  la  guerre,  dans  la 
colère,  DANS  un  songe,  dans  les  songes.  I!  Cependant,  il  faut 
remarquer  que,  lorsque  l'article  est  élidé,  on  peut  employer 
en  au  lieu  de  dans,  qui,  toutefois,  est  préférable  :  En  l'état 
où  Je  suis  ;  dans  l'état  où  je  suis. 

Par  tout  ce  qui  précède,  on  voit  que  en  semble  répugner 
à  l'article,  et  que  dans  s'en  accommode  très  bien.  Toute- 
fois, il  faut  faire  une  remarque  importante  :  c'est  que  en 
s'accommode,  aussi  bien  que  dans,  de  tous  les  pronoms  et 
de  tous  les  équivalents  do  l'article,  tels  que  ce,  cet,  celui, 
soi,  nous,  etc.,  son,  sa,  ses,  nos,  votre,  quel,  quelque,  tel,  etc. 
Quoiqu'il  y  ait  des  cas  où  l'un  paraisse  préférable  à  l'au- 
tre, ce  serait  une  vaine  délicatesse  que  d'en  vouloir  gêner 
lo  choix  :  l'oreillo  et  l'usage  peuvent  seuls  apprendre  ces 
distinctions.  Ajoutons,  en  terminant,  que  beaucoup  de  bons 
écrivains  contemporains  semblent  s  être  donné  à  tâche 
d'employer  en  partout  ou  jusqu'ici  on  employait  dans. 

DANSABLE  adj.  Qui  peut  être  dansé;  qui  peut  servir  à 
faire  danser  :  Iteaucoup  de  valses  ne  sont  pas  dansables. 
DANSAILLER  (sa-ill  \ll  mil.)  —  péjorat.  de  danser)  v.  n. 
Fam.  Danser  maladroitement. 

DANSANT  Isan),  ANTE  adj.  Dans  lequel  on  danse  : 
Une  soirée  dansante.  Il  Propre  à  faire  danser,  qui  anime 
à  la  danse  :  Un  air  dansant.  Il  Porté  à  la  danse  :  .lamais 
je  n'ai  vu  une  petite  fille  si  dansante  naturellement.  (M"'"  do 
Sév.)  [Peu  usité.]  ii  Qui  danse  :  Des  Grâces  dansantes. 

DANSE  (subst.  verbal  do  danser)  a.  f.  Suito  do  mouve- 
ments cadencés  du  corps,  faits  comme  oxorcico  ou  amu- 
sement, et  lo  plus  souvent  réglés  par  la  music|uo;  art  do 
danser  :  La  danse  peut  se  compter  parmi  les  arts,  parce 
qu'elle  est  asseruie  à  des  règles.  (Volt.)  il  Ensemble  de  pas 

«  —  01 


512 

portant  ordinairement  un  nom  particulier,  comme  le  me- 
nuet, la  gavotte,  la  polka,  la  mazurka,  etc.  :  Une  nouvelle 
DANSE.  Il  Manière  do  danser  :  Avoir  une  danse  rive  et 
légère,  u  Action  do  plusieurs  personnes  qui  dansent  en- 
semble :  Danse  interrompue,  il  Lieu  où  l'on  danso  :  Aller 
à  la  DANSE.  (Inus.)  Il  On  dit  plutôt  bal,  salle  de  bal. 

—  Danse  basse  ou  Danse  noble  ou  terre  à  terre.  Danse 
tranquille,  grave,  dans  laquelle  on  ne  quitte  pas  terre  ; 
Le  menuet  est  une  danse  basse,  il  Danse  par  haut.  Danse 
vive,  légère,  dans  laquelle  on  s'enlève  do  terre  :  La 
gavotte  était  une  danse  par  haut,  il  Danse  de  caractère. 
V.  CARACTÈRE  et  la  partie  encycl.  n  Danse  d'expression. 
Sorte  de  pantomime,  il  Danse  d'imitation.  Imitation  gro- 
tesque de  la  manière,  du  maintien  ou  du  langage  de  cer- 
taines personnes.  Il  Danse  sur  la  corde.  Exercices  sur  une 
corde  tendue.  Il  Danse  de  l'épie.  Sorte  de  danse  pyrrhique, 
qui  était  autrefois  en  usage  chez  les  Suisses. 

—  Fig.  Amusements,  plaisirs  :  Cette  longue  chaîne  de 
DANSE  qui  traverse  le  monde  d'un  abime  à  l'autre.  (Saint- 
Marc-Gir.)  [Inus.]  ,        .  . 

—  Pop.  Correction  manuelle,  bourrade  ;  quelquefois. 
Réprimande  :  Donner,  Heceroir  une  danse. 

—  Loc.  div.  :  Mener  la  danse.  En  diriger  l'exécution. 
Il  Ouvrir,  Commencer  la  danse,  Danser  le  premier  ;  et  fig.. 

Entrer  le  premier  en  action,  ou  souffrir  le  premier  quelque 
chose  de  fâcheux,  il  Entrer  en  danse.  Commencer  à  danser; 
et  fig.,  Commencer  à  agir,  il  Avoir  l'air  à  la  danse,  Etre 
bien  disposé  pour  danser,  et  fig.,  Etre  bien  disposé  pour 
agir:  être  gai.  Il  Avoir  le  cirur  à  la  danse.  Etre  porté  à  la 
gaieté. 

—  Loc.  PEOV.  :  Cela  vient  comme  tambourin  en  danse, 
Celavient  fort  à  propos.  (Le  tambourin  était  un  instrument 
do  danse.)  Il  Après  la  panse,  la  danse,  Apres  avoir  fc-itiiio, 
on  songe  ordinairement  à  danser,  ou  à  se  divertir  de  quel- 
que autre  manière. 

—  Mus.  Air  rfcrfansf  ou  simplement /Jnnse,  Air  compose 
pour  faire  danser  ;  Ecrire,  Jouer  une  danse,  un  AIR  de 
danse.  Il  Danse  d'ours,  Composition  musicale  dans  laquelle 
un  violon  exécute  un  air  villageois,  tandis  que  les  basses 
ronflent  on  pédale,  ce  qui  imite  le  son  de  la  musette. 

—  Pathol.  Danse  de  Saint-Guy,  Syu.  de  chorée. 

—  Encycl.  Hist.  La  rfansc est  aussi  vieille  que  le  monde. 
Comme  son  rythme  est  essentiellement  lié  à  celui  do  la 
musique,  c'est  en  chantant,  sans  doute,  que  les  premiers 
hommes  accompagnèrent  leurs  danses  primitives,  parfois 
aussi  avec  les  battements  de  leurs  mains;  et,  plus  tard, 
c'est  au  son  du  chalumeau  qu'ils  réglèrent  leurs  mouve- 
ments, en  attendant  qu'ils  aient  trouvé  dans  la  lyre  et  la 
harpe  des  instruments  plus  harmonieux. 

De  tout  temps,  dans  l'antiquité,  la  danso  s'est  produite 
sous  deux  formes  :  danse  sacrée  ou  hiératique,  participant 
aux  cérémonies  religieuses,  et  danse  profane,  destinée 
aux  divertissements  publics  et  populaires.  Et,  précisément, 
les  peuples  sauvages  conservent  ces  deux  caractères  do 
la  danse  :  ils  ont  des  danses  religieuses  et  parfois  funè- 
bres, et  des  danses  joyeuses. 

La  Bible  nous  apprend  que  la  danse  était  d'un  usage 
fréquent  chez  les  Hébreux.  On  sait  que  David  dansa  de- 
vant l'arche.  Dès  sa  sortie  d'Egypte,  le  peuple  do  Moise 
avait  des  danses  sacrées  et  régulières,  danses  mystérieuses 
qui  faisaient  partie  du  culte,  ce  que  prouve  d'ailleurs,  par 
corruption,  celle  à  laquelle  il  se  livrait  dans  le  désert  au- 
tour du  Veau  d'or.  Les  Hébreux  avaient  aussi  des  danses 
nobles,  que  les  vierges  d'Israël  exécutaient  dans  les  céré- 
monies publiques  pour  célébrer  d'heureux  événements, 
tels  que  les  victoires  remportées  sur  les  ennemis,  et  pour 
exalter  la  gloire  des  héros  de  la  patrie. 

Chez  les  Egyptiens  aussi,  la  danse  fut  profondément  en 
honneur.  Mais  c'est  chez  les  Grecs,  peuple  essentiellement 
artiste,  où  elle  entrait  dans  l'éducation  nationale,  qu'elle 
atteignit  son  plus  haut  point  de  splendeur.  Elle  taisait 
partie  non  seulement  do  toutes  les  cérémonies  solennelles, 
religieuses  ou  civiles,  mais  de  toutes  les  réjouissances, 
do  tous  les  jeux  publics,  prenant  toutes  les  formes  et  se 
prêtant  à  tous  les  sujets.  Tous  les  monuments  nous  rap- 
pellent l'extrême  variété  et  l'étonnante  multiplicité  dos 
danses  grecques.  Il  y  avait  les  danses  militaires,  telles 
que  la  Pyrrhique  (pratiquée  surtout  en  Thraco  et  dans  la 
Tliessalie),  la  Prylide,  1  Opoplocia,  la  Memphitique,  dont 
on  attribuait  l'invention  à  Minerve,  et  qui  se  dansait  avec 
l'épée,  le  javelot  et  le  bouclier,  la  Castoréenne  :  les  danses 
modestes,  comme  la  Caryatis,  familière  aux  vierges  do 
Laconie:  les  danses  joyeuses,  comme  l'Anagogie;  les  vo- 
luptueuses, comme  l'Ionienne;  les  bacliiqiios,  comme  la 
la  Gymnopédice;  les  obscènes,  comme  la  Phallique,  aussi 
en  1  honneur  de  Bacchus.  _  . 

Il  y  avait  encore  la  Cordace,  l'Emmcleia  et  la  Sicinnis, 
qui  étaient  des  danses  théâtrales,  la  Pourprée,  consacréo 
à  Diane,  la  Bibasis,  danso  lacédémonienne,  lo  Choréion, 
l'Hormus,  la  Kallvniquo,  l'Eclatèsma,  puis  les  danses 
Nuptiales,  de  l'Hymen,  de  l'Innocence,  etc. 

Des  Grecs  la  danse  passa  chez  les  Romains,  mais  elle 
n'y  parut  que  tard,  et  combien  dégénérée  !  Elle  perdit, 
ch"ez  ce  peuple  lourd  et  sans  grâce,  tout  son  charme  et 
la  fleur  de  sa  poésie.  Les  Romains  dédaignèrent  la  danse 
pour  eux  mêmes  ;  ils  n'admirent  la  danse  que  comme  spec- 
tacle. Cello-ci  n'eut  donc,  chez  eux,  aucun  caractèro  par- 
ticulier, et  fut  surtout  mêlée  à  la  pantomime.  S'ils  s'en 
montrèrent  friands  au  théâtre,  s'ils  couvraient  d'or  et 
d'applaudissements  un  Bathyblc  ou  un  Pylade,  pourtant 
ils  la  méprisaient  à  ce  point  qu'un  chevalier  était  â  jamais 
privé  de  sa  noblesse  lorsqu'il  avait  commis  la  faute  de  s'y 
livrer. 

Avec  l'invasion  des  Barbares,  la  danse  disparut  dans 
l'eft'royable  tourmente,  puis  dans  la  nuit  sombre  du  moyen 
âge.  Il  faut  attendre  la  Renaissance  pour  la  voir  repa- 
raître. Alors,  en  Italie  d'abord,  en  France  ensuite,  elle 
retrouve  tout  à  coup,  sous  des  formes  diverses,  la  splen- 
deur que  tant  de  siècles  lui  avaient  fait  perdre.  C'est  à  la 
cour  magnifique  des  Modicis,  à  Florence,  qu'elle  reparut, 
parée  de  grâces  nouvelles,  et  bientôt  la  cour  de  Franco, 
si  élégante,  s'empressa  de  la  recueillir  à  son  tour. 

C'étaient,  dans  le  genre  noble  et  pompeux  :  la  Sarabande, 
la  Pavane,  la  Courante,  puis  la  Passacaille,  la  Gavotte, 
le  Menuet  ;  dans  le  genre  vif  et  gai,  la  Gaillarde,  la  Mariée, 
les  Canaries,  le  Passe-pied,  le'Rigaudon,  le  Tambourin, 
les  Tricotets,  le  Trihori,  la  Volte  ;  puis  encore  la  Chaconno, 
la  Bocane,  la  Louro,  le  Branle,  la  Guimbarde,  la  Roma- 
nesque, la  Musette,  les  Manches  vertes,  la  Babette,  la 
Ducliessc,  lo  Tordion,  la  Trèche.  Eu  regard  des  danses  do 
ville,  il  faut  citer  les  danses  villageoises.  Il  y  avait  de  co 
côté,  selon  les  pays,  la  Poitevine,  la  Bourrée  d'Auvergne, 


513 

la  Péricrourdino,  la  VJUanelle,  la  Provençale,  les  Oli- 
vettes, Ta  Karanilole,  et  les  danses  lîuraott^risliiines  do 
rortainos  ff^tes,  tolU's  que  la  Saiul-.loaii,  la  daiiso  dos 
Brandons,  etc. 

Les  mœurs  dansantes  se  sont  depuis  longtemps  modi- 
û(^es.  La  Contredanse,  d'abord,  est  devenue  universelle; 
la  Contredanse,  qui  a  change)  son  nom  on  eolui  do  Qua- 
drille, et  dent  les  cinq  iigures  s'appelaient  Pantalon  (ou 
Chaîne  anglaise}.  Eté  (ou  Avant-doux),  Poulo,  Pastou- 
relle (ou  Tronitz)  et  Boulangère  (ou  Finale).  Mais  la  Con- 
tredanse a  subi  bien  dos  transformations  :  c'est  ainsi 
qu'on  a  eu  la  Créole,  l'Aurore,  la  Folfltro,  les  Petits  iJou- 
i|uets,  la  Financière,  le  Calife,  les  Bacchantes,  la  Mos- 
fovito,  la  Gibraltar,  los  Poussettes,  le  Bon  Ménage,  la 
Changez-moi  ces  têtes,  la  Dugazon,  la  Triomphante,  le 
Petit-Maître,  la  Vivandière,  la  Jalousa,  la  Virginie,  la 
Prussienne,  la  Jolie  Meunière,  les  Plaisirs  d'Epernay,  la 
Belle  Esclave,  la  Voisine,  le  Tambourin  de  Châtonay, 
l'Inconnue,  la  Julie,  la  Fillette,  la  Prude,  la  VeiUéo  villa- 
geoise, la  Sophie,  l'Air  inflammable,  la  Montgoltier,  la 
Suédoise,  la  Sans-Souci,  la  Doliva,  la  Saint-Leu,  d'autres 
encore.  On  n'en  finirait  pas. 

Avec  la  Contredanse,  devenue  le  Quadrille,  c'est  la  Valse 
qui  depuis  longtemps,  en  France,  règne  en  souveraine.  La 
ValsL"  [que  naguère  on  écrivait  Walse)  passe  généralement 
pour  être  d'origine  allemande;  d'aucuns  affirment  pour- 
tant qu'elle  est  bien  française  et  qu'elle  dérive  exactement 
de  notre  ancienne  Volte,  danse  tournante,  comme  elle,  à 
trois  temps  musicaux.  Quoi  qu'il  en  soit,  elle  est,  avec  le 
Quadrille,  la  danse  la  plus  en  faveur  dans  les  bals,  dont 
le  répertoire  se  complète  avec  la  Polka,  la  Mazurka,  la 
Redowa,  qui  nous  vieunent  de  Pologne,  la  Scottish  ou 
Schotisch,  qui,  comme  son  nom  l'indique,  nous  vient 
d'Ecosse,  et  deux  variétés  de  Quadrille  :  le  Quadrille  des 
Lanciers,  qui  est  d'importation  anglaise,  le  Quadrille 
américain.  Quant  au  Galop,  qui  est  simplement  une  sorte 
de  Sauteuse,  il  sert  de  finale  facultatif  au  Quadrille  ou 
au  Cotillon.  Ajoutons  à  ces  danses  le  Pas  do  quatre, 
la  Berline,  etc.  Nous  ne  parlerons  pas  du  Cancan,  qui, 
comme  le  Chahut,  n'est  qu'une  basse  déformation  du 
Quadrille. 

Chaque  peuple  a  ses  danses  particulières,  d'un  caractère 
national  bien  déterminé.  En  Espagne,  les  danses  sont  nom- 
breuses et  essentiellement  originales,  généralement  accom- 
pagnées par  la  guitare,  les  castaç:nettes  et  le  tambour  do 
basque,  souvent  même  avec  des  battements  de  mains  et 
des  frappements  de  pieds,  sur  une  musique  qui  est  géné- 
ralement à  trois  temps  plus  ou  moins  vifs,  parfois  à  six- 
huit.  Tantôt  morbides  et  languissantes,  tantôt  impétueuses 
et  effrénées,  ces  danses  sont  souvent  voluptueuses  jusqu'à 
la  lasciveté  :  c'est  le  Fandango,  le  Boléro,  la  Cachueha, 
le  Jaleo,  la  Jota,  le  Tango,  la  Gallegada,  la  Séguedille, 
le  Zapateado,  le  Zorongo,  dont  beaucoup  sont  des  sou- 
venirs des  anciens  Maures  envahisseurs.  En  Italie,  la 
danse,  aussi  très  caractéristique,  est  seulement  joyeuse 
et  d'un  entrain  endiablé.  C'est  la  Tarentelle  napolitaine, 
la  Sicilienne,  la  Saltarelle  des  environs  de  Rome,  la  For- 
lane  des  gondoliers  de  Venise,  la  Trévisane  du  Frioul. 
Chez  les  Allemands,  et  surtout  en  Autriche,  c'est  la  Valse 
qui  règne  en  souveraine,  entourée,  comme  chez  nous,  de 
la  Polka  et  de  la  Mazurke.  A  part  l'Allemande,  dont  on  ne 
parle  plus  guère,  on  ne  voit  pas  de  ce  côté  de  danses  ori- 
ginales. C'est  la  Pologne  surtout  qui  nous  offre  dos  danses 
caractéristiques,  avec  la  chevalere.sque  Polonaise,  au 
rythme  plein  de  noblesse  et  d'élégance  ;  avec  la  sémillante 
Cfracoviak,  avec  la  Mazurke,  illustrée  par  tant  de  musi- 
ciens, en  tète  desquels  il  faut  surtout  citer  Chopin,  avec  la 
Polka,  qui  depuis  un  demi-siècle  s'est  répandue  par  toute 
l'Europe.  L'Angleterre  ne  brille  pas  sous  ce  rapport,  et,  si 
la  Giguo  est  bien  un  fruit  du  terroir,  celte  danso  ridicule 
et  grotesque  n'a  assurément  avec  «  l'art  de  Terpsychoro  » 
qu'une  parenté  bien  lointaine.  Il  en  est  autrement  do  la 
Hongrie,  qui  se  présente  à  nous,  d'une  part  avec  la  Hon- 
groise, danse  élégante  et  fière,  qui  n'est  pas  sans  une  sorte 
d'analogie  avec  la  Polonaise,  de  l'autre  avec  l'eutrahiaute 
Csarda,  que  tant  de  musiciens  ont  popularisée. 

La  Russie  a  certainement,  dans  les  diverses  parties  do 
son  immense  territoire,  des  danses  originales  d'une  sa- 
veur particulière,  mais  les  noms  en  sont  peu  connus  en 
Occident;  quand  nous  aurons  mentionné  la  Canaïca  et  la 
Cosaque,  il  nous  restera  à  dire  que  les  danses  petites-rus- 
siennes,  les  danses  circassiennos  et  celles  do  l'Ukraine, 
entre  autres  la  Kastachok,  sont  surtout  réputées.  Les 
Grecs  modernes  ont  la  Candiote,  l'Ionienne,  l'Angrismèno, 
quelques  autres  encore,  dans  lesquelles  se  retrouvent  do 
nombreux  vestiges  des  antiques  traditions.  Pour  terminer 
cette  énumération,  nous  signalerons  encore  la  Valaque, 
la  Matelote,  danso  burlesque  qui  est,  en  Hollande,  colle 
des  cens  de  mer,  puis,  pour  la  Turquie,  la  danse  dns 
Derviches,  pointe  dune  façon  si  saisissante  par  Boetlio- 
ven  dans  ses  linines  d'Athènes,  et  la  danso  dos  Aimées; 
mais  ces  dernières  sont  dos  danses  prof(!ssionnollos,  do 
même  que  dans  l'Inde  la  danse  des  Rayadèros  et,  on 
Eçypte,  la  danse  du  ventre.  Cela  sort  à  prouver,  toute- 
fois, que  la  danse  est  chose  universelle,  puisqu'on  la  ro- 
trouvo  encore  en  Afrique  avec  la  Chica,  à  Java  et  à  Cey- 
lan  avec  le  Tautac,  chez  les  Indiens  sauvages  do  l'Amé- 
rique avec  la  danso  du  Feu,  la  danse  du  Scalp,  la  danse 
des  Funérailles. 

—  Iconogr.  Los  Grecs  avaient  personnifié  la  danse  en 
Terpsichore,  l'une  des  neuf  Muses  (v.  TiiiirsictioRii);  mais 
elle  n'était  pas  la  soûle  divinité  antique  amie  de  cet  art. 
Los  autres  Muses,  los  Grâces,  les  Bacchantes,  les  Nym- 
phes des  bois,  des  prairies  et  des  eaux,  et  quelques  dieux 
rustiques,  tels  que  les  Faunes  ot  los  Satyres,  ont  été  sou- 
vent représentés  par  les  poètes  et  les  artistes  comme  for- 
mant des  chœurs,  en  compagnie  des  Kis  et  des  Amours, 
enfants  mutins  et  folâtres.  De  somblablos  scènes  figurent 
dans  les  monuments  do  l'antiquité. 

On  a  donné  le  nom  do  bacchanales  aux  danses  formées 
par  les  bacchantes  ot  les  faunes.  Cette  désignation  a  été 
appliquée  quelquefois  aussi  aux  danses  d'Amours.  (V.  dac- 
THANALiis.)  Raphaël  excellait  à  mettre  en  scôno  de  petits 
Amours  se  livrant  aux  plus  gracieuses  farandoles.  Le  musée 
dos  Offices,  à  Florence,  possède  dos  bas-roliofs  de  Doua- 
telle,  où  sont  figurés  des  sujets  analogues.  Mantcgna  ot  le 
Poussin  ont  représenté  la  Danse  dos  Saisons;  Jules  Ko- 
main  îi  peint  la  Danse  des  Muses. 

Après  les  danses  mythologiques  et  allégoriques,  l'art 
s'est  appliqué  à  représenter  les  danses,  plus  ou  moins  élé- 
gantes, do  notre  monde.  Breughel  In  vieux, Ostado.Toniors, 
P.  Ooysols,  Jean  Miel,  P.  van  Mol,  Gérard  do  Lairesso 


III. 


La  Daase,  par  Carpeaux. 


et  beaucoup  d'autres  artistes  néerlandais  ont  point  avec 
plus  ou  moins  de  réalisme  des  Danses  de  paysans,  do 
joyeuses  Kt:r>ui-ss,'s.  Le  Louvre  a  de  Rubons  un  tableau 
sur  ce  sujet,  point  avec  une  verve  extraordinaire.  Wat- 
toau,  Lancrot,  Pater,  ont  iioint  aussi  dos  Danses  villa- 
f/eoises  :  mais  leurs  bergers  ot  leurs  bergères  enrubannés 
ont  une  coquetterie 
qu'on  ne  trouve 
que  dans  les  pas- 
torales de  l'opéra- 
comique.  Lo  Bas  a 
gravé,  d'après 
Ch.-Parrocol,  une 
Danse  à  l'italienne; 
J.-  B.  Le  Prince 
nous  a  montré  la 
Danse  russe;  dans 
ce  siècle.  Ad.  Le- 
leux,  la  Danse  bre- 
tonne; Ch.  Giraud, 
la  Danse  dans  une 
posada  espagnole; 
Gérome,  la  Danse 
de  l'année;  enfin, 
presque  tous  les 
théâtres  à  musique 
possèdent  des  re- 
présentations allé- 
goriques de  la  i>a»- 
se  (Opéra,  Opéra- 
Comique,  etc.),  sans 
parler  do  la  Salle 
des  fêtes  de  l'Hô- 
tel do  Ville  (pla- 
fond). La  Danse, 
groupe  allégori- 
c^ue,  par  Carpeaux,  qui  décore  la  façade  du  théâtre  do 
1  Opéra,  à  Paris,  est  une  des  œuvres  les  plus  fougueuses 
de  la  statuaire  contemporaine  (IS69).  Lo  Louvre  possède 
deux  maquettes  du  groupe  de  Carpeaux,  dont  une  à  demi- 
grandeur.  Une  statue  de  la  Danse,  par  Delaplanche,  a  été 
très  remarquée  au  Salon  de  1888. 

Danse  macabre  ou  Danse  des  morts.  On  appelle 
ainsi  une  représentation  allégorique  où  toutes  les  condi- 
tions humaines,  depuis  le  pape,  l'empereur  et  la  grande 
dame  jusqu'au  dernier  mendiant,  entraient  tour  à  tour, 
dans  une  danse  fantastique  dont  la  Mort  était  le  coryphée. 
Ces  sortes  de  com- 
positions ne  re- 
montent q  u''au 
XIV*  siècle,  et  elles 
sont  encore  en  hon- 
neur au  xvin«.  La 
danso  macabre  s'é- 
talait  générale- 
ment dans  les  cha- 
pelles, les  églises 
et  les  cimetières. 
Langlois,  du 
Pont -de- l'Arche, 
cite  parordrechro- 
nologique  les  villes 
qui  possédèrent 
nxiQa-inscmacabre  : 
les  Danses  maca- 
bres de  Klingen- 
thal,  Minden, 
Vienne  (en  Dau- 
phiné),  ne  sont 
connues  que  par 
des  textes.  Celle  de 
Londres,  dite  (/anse 
de  Alachabray  ou 
danse  de  Paul , 
et  peinte  sous  Henri  VI,  a  disparu.  A  Dijon,  une  œuvre 
de  cette  naturo,  exécutée  par  Masoncolle,  dans  lo  cloître 
de  la  sainte  Chapelle,  a  été  détruite.  On  cite  encore  la 
fresque  de  Strasbourg,  sur  lo  mur  septentrional  do  la 
cathédrale.  On  a  pensé  que  lo  célèbre  Martin  Schoon  y 
avait  travaillé.  Dans  la  chapelle  baptismale  do  Sainte- 
Mario,  de  Lubeck,  une  rondo  macabre  fut  peinte,  en  1463. 
Dans  l'église  delà  Chaise-Dieu  (Hanto-Loiro),  vers  la  fin 
du  XV'  siècle,  on  peignit  une  danse  macabre,  maintenant 
presque  entièrement  détruite.  Une  procession  des  morts, 
sculptée  en  pierre  calcaire,  dans  1  église  do  Cherbourg, 
remonte  à  lahn  du 
xv"  siècle.  Berne 
possède  une  danso 
macabre  due  au 
peintre  Nicolas 
Manuel.  Il  l'exé- 
cuta do  1515  à  1520. 
Les  trente  et  une 
colonnes  du  cloître 
Saiiit-Maclou,  à 
Rouon ,  portent 
chacune,  à  leur 
chapiteau,  doux 
figures  sculptées, 
représentant  un 
personnage  vivant 
entraîné  dans  la 
tombe  par  un  ca- 
davre (ir>25). 

Les  danses  dos 
morts  ont  été  d'a- 
bord exécutées  par 
dos  personnages 
vivants,  nuis  pein- 
tes,  sculptées,  et 
enfin  gravées  ot 
imprimées.  Les 
dansos  dos  morts  imprimées  et  gravées  se  réduisent  ù 
trois  types  :  1"  la  Danse  macabre,  imprimée  ù  la  flu  du 
xv«  siècle,  dont  la  première  édition  connue  est  do  118.''.; 
2"  la  Danse  des  7norts  de  UAle  ;  3"  les  figures  do  la  Mort, 
gravées  d'après  Joan  Ilolbein. 

A  l'époquo  du  concile  do  Râle,  et  lor.s((Uo  la  posto  vouait 
do  ravager  cette  ville,  les  pères  du  concile  firent  poindre 
à  fresque,  sur  un  mur  de  l'églisn  Saint-Jean,  une  danse 
dos  morts.  Les  B&loiu  attribuèrent  longtemps  ces  fresques 


Danse  macabre  (la  Mort  et  le  Couple). 


Danse  macabro  (la  Mort  et  lo  Laboureur). 


DANSER   —   DANSEUR 

à  Holboin.  Le  nom  du  véritable  auteur  ne  nous  est  point 
parvenu,  mais  on  connaît  celui  do  l'artiste  qui  restaura  ce 
curieux  travail  on  15(!8,  Hugues  Klaubor.  Au  conmionce- 
ment  du  xix*  siècle,  le  mur  sur  lequel  elles  étaient  appli- 
quées fut  abattu,  et  on  en  détacha  un  petit  nombre  do  pan- 
neaux assez  bien  conservés,  que  Ion  voit  aujourd'hui  à  la 
bibliothèque  de  Bàlo.  Jadis,  ctîtto  ronde  des  morts  se  com- 
posait de  quarante-deux  tableaux,  en  y  comi)renant  trois 
tableaux  ajoutés  par  Klauber.  Ces  quarante-deux  tableaux 
avaient  été  gravés,  au  milieu  du  xvii"  siècle,  par  Mathieu 
Mézian.  Ce  sont  ces  planches  qui  ont  .servi  ;V  faire  une 
édition  publiée  à  Baio  vers  183G. 

DANSER  (do  l'ann.  haut  allom.  dansôn,  tirer)  v.  n.  Exé- 
cuter des  danses  :  David  uanse,  avec  le  reste  de  son  peuple, 
autour  de  l'arche.  (Mass.) 

—  Par  anal.  Exécuter  des  mouvements  rapides  :  Les 
chèvres  dansent  sur  les  rochers.  Faire  danskr  son  cheval. 

Il  Etre  ballotté  :  Objets  qui  dansent  dans  uuemalle.  \\  S'agi- 
ter, trembloter  :  Les  courants  d'air  font  DANSi-:R  les  flammes 
des  bougies. 

—  Fig.  Etre  très  joyeux  :  Cœur  gui  dansk  dans  la  joie. 

—  Maître  à  danser,  Professeur  do  danse,  ii  Nom  donné 
par  certains  ouvriers  à  un  compas  de  forme  particulière. 

V.  COMPAS. 

—  Loc.  div.  :  Danser  sur  la  corrfc.  Exécuter  des  pas  ca- 
dencés sur  un  câble  tendu,  au  Fig.,  Se  livrer  à  une  entre- 
prise difficile  ou  dangereuse,  ii  Danser  sur  rien.  Danser  en 
l'air,  Etre  pendu,  ii  Faire  danser,  Faire  danser  sans  violons, 
Battre,  malmener,  conduire  rudement,  pousser  vivement  à 
ses  fins.  (A  signifié  aussi  intriguer,  se  jouer.)  —  Signifie 
encore  :  i"  Dissiper,  dévorer,  gaspiller:  Faire  danser  les 
écus  de  son  père  ;  2"  Escamoter,  faire  disparaître  sous  main: 
Faire  danser  tout  ce  qui  tombe  snus  la  ynain.  wFaire  danser 
l'anse  du  panier.  Exagérer  le  prix  des  achats  que  l'on  fait 
pour  un  maître  ou  un  patron,  et  se  ménager  ainsi  des  pro- 
fits illégitimes.  (On  disait  autrefois  gouverner  l'aiise  du  pa- 
nier.) Il  Payer  les  violons  pour  faire  danser  les  autres,  Faire 
des  dépenses,  se  donner  du  mal  pour  que  d'autres  en  pro- 
fitent seuls.  Il  Vin  à  faire  danser  des  chèvres.  Vin  très  vert, 
très  dur,  âpre,  il  A'e  savoir  sur  quel  pied  danser,  Etre  dans 
l'embarras,  ne  savoir  que  faire. 

—  Arg.  Exhaler  une  odeur  puante  :  Danser  du  bec. 
Puer  de  la  bouche.  Danser  des  arpions.  Puer  des  pieds. 

—  Véner.  Danser  sur  ou  dans  la  voie,  S'égarer  alterna- 
tivement à  droite  et  a  gaucho  de  la  voie. 

—  Prov.  :  Toujours  va  qui  danse.  Il  n'est  pas  nécessaire 
de  bien  danser,  il  suffit  de  danser  pour  s'amuser. 

—  AxLUS.  HiST.  :  Nous  dansons  sur  un  volcan.  Phrase 
prononcée  par  Henri  Salvandv  dans  un  bal  donné  par  le 
duc  d'Orléans  au  roi  de  Naples,  peu  de  temps  avant  la 
révolution  de  juillet  1830.  (Cette  phrase  est  restée  célèbre 
et  sert  principalement  à  caractériser  les  circonstances 
où  l'on  se  livre  follement  à  la  joie  à  la  veille  d'une  cata- 
strophe.) 

—  Allus.  littér.  : 

Vous  chantiez!  J'en  suis  fort  aise. 
Eh  bien!  (Uuuez  maintenant, 

VersdeLaFontainedans/a  Cigale  et  la  /*burmi.V.  chanter. 

—  V.  a.  Exécuter  en  dansant  :  Danser  une  polka,  ii  Danser 
un  air.  Danser  en  réglant  ses  pas  sur  cet  air. 

—  Pop.  La  danser,  Etre  battu,  châtié,  il  Etre  obligé  de 
payer,  il  Faire  danser  un  branle  de  sortie,  Chasser,  ex- 
pulser. (Vieux.) 

—  Techn.  Danser  la  pâte  à  biscuit,  La  travailler  pour  la 
rendre  forme. 

Se  danser,  v.  pr.  Etre  dansé,  exécuté  en  dansant  : 
Pas  qui  ne  se  danse  plus,  il  Régler  la  danse,  être  propre 
à  la  régler,  en  parlant  d'un  air  :  .4.jV  qui  se  danse. 

DANSEUR,  EUSE  n.  Chorégr.  Personne  qui  se  livre  à 
la  danse,  il  Particulièrem.  Celui,  celle 
qui  fait  profession  de  danser  :  ûon 
danseur.  Célèbre  danseuse,  ii  Danseur 
de  corde.  Nom  donné  aux  anciens  fu- 
nambules. 

—  Véner.  Chien  qui,  au  Heu  de  suivre 
le  nez  à  la  voie  de  la  b6te  do  meute, 
va  à  droite  et  à  gaucho. 

—  Adjectiv.  :  Chien  d.\iasevk.  Chienne 

DANSKDSE. 

—  Prov.  ;  Jamais  danseur  ne  fut  bon 
clerc,  Celui  qui  se  livre  à  dos  amuse- 
ments frivoles  n'avance  pas  dansl'étude. 

—  Encycl.  Acrob.  L'art  du  danseur 
de  corde,  lo  plus  ancien  do  l'acrobatie, 
ost  à  peu  près  perdu.  On  lui  a  vu 
jeter  son  dernier  éclat  sous  l'Empire, 
en  la  personne  du  père  Ravel,  do 
^Imt  Saqui  ot  surtout  do  Forioso,  le- 
quel, en  1808,  jour  do  la  Saint-Napoléon, 
parcourut  au-dessus  de  la  Seino,  et 
sur  une  corde  tendue,  tout  l'espace  com- 
pris entre  lo  pont  de  la  Concorde  et  le 
Ponl-Royal. 

Les  Romains,  qui  affectionnaient  ce 
genre  do  spectacle,  en  répandirent  le  g,oût  on  Italie  ot  en 
France.  Un  Génois,  lors  do  l'entrée  d'isabollo  de  Bavièro, 
fenmio  de  Charles  VI,  était  descendu 
le  long  d'une  corde  du  haut  des  tours 
do  Notre-Dame,  ot  avait  déposé  uuo 
couronne  sur  la  téio  de  la  reine  au 
moment  où  ello  traversait  un  des 
ponls  de  la  Cité.  Ce  trait  d'audace  fut 
accompli  à.  la  nuit  tombante:  pour 
ôtro  aperçu  au  loin  de  la  foule,  l'acro- 
bate portait  un  fiamboau  do  chaque 
main.  Archange  Tuccaro,  ù  la  lin  du 
xvi»  siècle,  fut  lo  saltarin  attitré  do 
Maximilion  II,  et  ensuite  des  rois 
do  Franco  Charles  IX,  Henri  III  et 
Henri  IV.  C'est  à  ce  dernier  souve- 
rain qu'il  dédia  un  ouvrage  ayant 
pour  titre:  Trois  dialogues  ac  l'exer- 
cice de  sauter  et  voltiger  en  l'air,  avec 
les  fiffures  qui  servent  à  la  parfaite 
intelligence  et  démonstration  audtt  art 
(Paris.  I-MU»).  Parmi  los  plus  célè- 
bres danseurs  de  corde,  citons  en- 
core la  Kestior,  Colin,  Gandon,  les  Bienfait,  Gillot,  Pré- 
vôt, Nicolet  (chef  de  In  troupe  dos  danseurs  du  roi  sous 
Louis  XV),  oulin  Blondin,  mort  on  1807,  et  qui  a  traverse 
lo  Niagara. 

65 


Danseuse 
d'IIcrculanum. 


lK?Jf^3îSw5^îî?P?3ffi 


DANSOMANE  —   DANTE 

™.    Parmi  les  représentations  artistiques  les 
r,i;^    nTrêfsan^Sde'dLsXrs  ou  de  danseuses,  >1  cou- 
rent de  mentionner,  dans  lant.quue,  ^.^ 
rir'irstatues  de  bronze  trouvées  a 
HercSanum,  et  qui  comptent  par,m  es 
ServeiUes   du  musée  de  Naples.  Elles 
"présentent    la    danse  .e^/;^''^''^"^,: 
t^thmée,  d'une  époque  sévère,  fcn  par 
îfcStla  solidué  et  la  proportion  des 
figures  paraissent  se  rattacher  à  1  école 
du  Péloponèse.  Dun  tout  autre  carac- 
tère sont  les  très  belles  peintures  de- 
«uvertes  en  18U,  à  Pompé.,  dans  une 
Xlon  qu'on  a  appelée  pour  cela  la 
Maison  3«  danseuses.  Les  personnages 
TontZ  nombre  de  treize.  L  habileté  et 
la  souplesse  du  pinceau  égalent  le  bon- 
tnrt  l'inspirltion.  Ces  fresques  ont 
été  transportées  au  musée  de  Mapies. 
Dms  les  temps  modernes,  nous  nous 
Tor'^Sons  à  silnaler   d'une  façon  ^^s 
«néciale  ■  les  trois  danseuses  de  mar- 
bre de  6anova  (.8121,  figures  nu.   se 
dUtinguent  par  la  hardiesse  eHaé- 
uèreté  du  mouvement  ;  —  le  vanseur 
fapolitaiu,  statue  en  bronze  de  Du_ret^^        ,^,,        Tout 
S'neSe,  ne7;èt?obustsse  dans  cette  charmante  figure, 

une  des  meilleures  de  la  sta-  

tuaire  française  du  xix'  slè- 
clel-   —  la  Danseuse  arabe, 
statue    de    Saint- Marceaux 
(1886),  saillant  en  ronde  bosse 
sur   une    porte    mauresque, 
figure    originale.    [La    belle 
fiUe  arabe'se  montre  aux  re- 
eards  dans  la  dernière  phase 
S'une  danse,  pendant  laquelle 
eUe   s'est   dévêtue    pièce    à 
pièce.  Le  corps  se  replie  en 
arrière,  dans  un  mouvement 
d'une  merveilleuse  sou- 
plesse] ;  -  la  Da:,seuse  égyp- 
tienne, statue  de  marbre,  par 
Faleuière.    [Cette    danseuse 
tourne  sur  elle-même  en  s  ac- 
compagnant d'une  espèce  de 
cithare  dont  sa  main  frôle  les 
cordes.  La  jupe,  que  le  mou- 
vement circulaire  fait  yolti- 
eer    s'ouvre  sur  le  cote,  et, 
par  celte  ouverture,  on  en- 
trevoit des  iambes  souples  et 
nerveuses  (1873).]  ^^  Danseuse  arabe, 

Danseur    du    Koi    (le),  aapris  Saint-Marceaus. 

ballet-pantomime,    mêle    de  j-Aihoize  musique  do 

chant  et  de  paroles,  en  ""'^^^'^^^.^.^/i^^Je  iV  22  o^ctobre 

wsmmm. 

^rmtiianYeu?.tomr  crég^a'phe,"'comme  composi- 
teur  et  comme  violoniste. 

DANSOBIANE  (de  rfa.ise,  et  mar,ie)  n.  Personne  qui  a 
,a  p^slon  de  ladanse.  11  Adjectiv.  :  Un  jeune  /lomme  I.A^- 
SOMJNE.  (Peu  usité.) 

DANSOMANIE  (ni  -  rad.  dansomane)  d.  f.  Passion  de  la 
danse,  i Peu  usité.) 

DANSOTTEB  'so-lé  -  péjorat.  de'  danser)  v.  n.  Fam. 
Danser  lourdement.  Il  Danser  un  peu. 

DANSOYER  Iso-n-ié  -  péjorat.  de  danser)  v.  n.  Danser 
sans  Kuiit.  (Peu  usue.) 

Dansse  de  VilLOISON  (Jean-Baptiste),  hellemsle 
français.  V.  Villoison. 

DaNTAN  (Antoine-Laurent),  statuaire  français,  né  et 
mort^  S^nt-Cloud  (1798-1878).  Elève  de  Bos.o,.I^rem- 

5^^l^t''dïïa^^^^o"  tt?fe"r'^rcett;^rent^^ 

mit'p'ÏÏ^Ll^chô''sede  lui-même  1--  ^on /eu.e    ai^e.r 

'sr^is^j^Se^^fh^p^^-'^^BSB 

Ursin,.  figure  monumentale  commandée  pour  la  façade 
de  l'Hôtel  de  Ville  de  Paris.  Un  peu  plus  tar^,  en  1844  i 
exécu^  pour  Dieppe  un  Duquesne;  en  f,  6.  «Ji  *>  "' 
rhristonlU!  figure  de  pierre,  appartenant  à  1  église  de  La 
vïlVet7  Le  buste  i^^baron  liounier  (palais  du  Luxem- 
h^nri)  est  aussi  de  la  même  époque.  Le  Malherbe  de 
Caên^e!t  do  I8I7  Le  buste  de  î/.-X  GrandMle,  expose 
en  1848  eut  un  succès  véritable.  D'autres  bustes  ceux 
de  il"  hflaroche  (1855),  de  M"'  Dapeyrat  (  ««0.  de 
MacZl  etc.,  se  recommandent  par  les  qualités  ordi- 
n^res  do  Dan^n,  qui  sont  surtout  l'habileté  du  fmre  et 
le  charme 


Dantan  jeune 


Dantan  (Jean-Pierre),  dit  Dantan  jeune,  statuaire, 
frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  l«<">;. n;»«,^„ '^''"1°  «," 
1869  Cet  artiste,  comme  son  frère,  eut  d'abord  Bosio  pour 
maure  II  s'est  fait  une  renommée  très  grande  en  don- 
?an  à  a  car  clture  française  une  forme  nouvelle.  Il 
donnait  au  plaire  les  formes  les  plus  divertissantes.  Après 
unéiourVn  Itllie!  il  apporta  âVaris  ses  deux  premières 
charges  dans  les  salons  de  Cicém  :  le  succès  fut  prodi- 
Bieuf  De  là  le  musée  Dantan,  au  coin  du  passage  des 
Panorama»,  où  l'on  voyait  Paganini,  forme  Je  squelette, 
vfs^eancileux  et  doigts  cr^hus;  Rossini,  lourd  com- 
meTn  pachyderme-,  '^.clor  Hugo,  au  f«"", ''^'"f  "^  ' 
Frédéric  Souiié,  grosse  téie  et  longues  moustaches  dans 
un  soûl  cr-  Ba  zac,  avec  sa  chevelure  et  son  chapeau 
?anl^t  ques  fÂlexandre  Duma*,  orné  de  cheveux  crépus 
ayant  la  tête  comme  un  chien  do  chasse  en  quête  d"  «'•''"  ■ 
CMUl-Blaze.  perché  sur  les  épaules  <1«  R»';^;"':  «'•  ^^tîo 
cette  posture,  épluchant  la  tète  do  infortuné  maestro 
Pr  en  tirer  quelques  ariicles  do  critique  musicale ,  1  in- 


génieur Lebas,  celui  qui  a  dj-^^  l-bf  sque  de  la  Place 

Se  la  Concorde,  qui  dan^5,f  ,î„^™;d  Te  D'Véron;  le 
monolithe  sous  le  bras  ;  Du  Sonmierar    .  ^^  ^^^^^^ 

;^rrâ^b^„?^rM^.  Poct-^^cS^sàrnson^  Bouffé,  Ar- 
nal,  le  vaudevilliste  Duvert, 
enfin  Dantan  lui-même,  qui 
ne  s'est  pas  épargné,  se  mon- 
trant à  nous  aussi  laid  quo 

"""La  popularité   de   Dantan 

ieune,  comme  caricaturiste, 

nuisit  à  sa  réputation  comme 

artiste  sérieux.  Il  existe  de 

lui  nombre  douvrages  dun 

style  châtié,  et  parfois  assez 

ll^U  tels  que:  les  statues 

de  Boieldiett  (Rouen),  et  de 

Philibert  Delonne  (Louvre); 

les  bustes  d'Arf««îrfe /"!'«'''«. 

de  Base  Chéri,  de  Canrobert, 

Jean  Bart,  Pfe.ve' ■«»;»"". 
Xelpeau,  SponUm,  Thalberq 
lord  Bentinck,  etc.  En  Anglo- 
terre,  il  exécuta  les  ngurines, 
ou  les  charges,  des  pcrson- 

est  un  vrai  chef-d'œuvre.  .      „i   j, 

Dantan  (Joseph-Edouard),  peintre  français,  ne  à 
oT^^^n  1848  tué  à  ViUerviUe  en  1897  dans  un  accident 
L  voiture  D'une  famille  d'artistes,  il  entra  tout  jeune 
de  voiture,  u  ujo  1  occupé  d  abord  de  peinture 

%^^l:il\i"él%llnr:  recense,  puis  s'est  abonné  à 
fateiXe  de  .Jnre.  Sa  première  œiivre  .mportanle^est 
une  grande  penture  l 'f^^^  „„'£., ^rf,  rf,,  ,„  destruction 
Sf  PÔ™?;  (18°  )  runl/of.e  sculpH^nt  un  Christ  en  bo,s: 
%fcuùàui  pieds  dOmphale  (1874);  la  XynphçSalmacs 
ftleJeunTHef-maphroditensie)  ;  Vocation  des  apotres  Pio  t 
^AndH\S-l)-  le  Coin  iateUer  (1880),  œuvre  hno  et  dch- 

\i:i!:zTa;Te^^vA^n':tt^^^^^^^^^ 

oute  simple,  bien  vue  et  bien  peinte.  En  188d,  1  artiste 
Xorda  moins  heureusement   une  note  sentimentale  :  le 

W  V  °ux  mann  qui  promène  tristement  par  la  main  ses 
L,,v  nelitos-fiUes  k  Enterrement  dun  enfant  a  \  llerville 
deux  petites  mies,  li  r^„(r'ac(e  d'une  pre- 

(musee  du  »»^  Jf '„_'j4™"  ;;,.  Le  .l/o,<(ar,e  d'après  nature 
reu-ouva    e^nîss"   le^sScc^s  franc  et  complet  du  Corn 

'   Dante    nom  de  plusieurs  personnages  italiens,  plus 
connus  sous  celui  de  Danti.  V.  ce  nom. 
Dante  (Durante  Aligbieki,  dit),  le  plus  grand  poète 

Sri^n?b^s  g^i^i^i^ri^x^^r^t  ^ci^i 

au  céKo  Brunetto  Latini,  renommé  comme  savant  et 
homme  d'Etat  II  dut  achever  son  instruction  dans  quelque 

n?v?rsité  à  Bologne  sans  doute,  car  aucune  branche  du 
savoir  himaln  ne  iSi  fut  étrangère,  et  il  semble  avoir  étudie 
à  fond  au  moins  la  jurisprudence 
et  la  théologie.  Un  épisode  de  sa 
jeunesse  doit  être  mentionne, 
car  il  eut  une  énorme  mfluenco 
sur  sa  vie  entière  et  sur  son  gé- 
nie •  c'est  sa  rencontre  avec 

Béatrix,  fille  do  Folco  Portina- 

ri  II  voua  aussitôt  à  cette  jeune 

fille  un  amour  à  la  fois  idéal  et 

passionné,  qui,  après  la  mon  de 

Béatrix  en  1290,  se  transforma 

en  une  vénération  mystique  et 

religieuse,  d'une  nature  toute 

particulière  ;  Dante  lit.  dès  lors, 

de  Béatrix  son  guide  et  1  inspi- 
ratrice de  toutes  ses  pensées  et 

de  toutes  ses  actions.  Il  s  était 

déjà  essayé  dans  la  poésie  en 

composant  de  premiers  essais, 

qu'il  soumettait  à  son  ami  Guido 

Cavalcanti,  sonnets  amoureux  „.„„  „,,';i  avait 

-^^rsk^îsricrT»--^^-- 

en  proïe  aux  plus  violentes  dissensions.  Outre  les  deux 
grands  partis  âes  guelfes  et  des  gibelins,  .l^'f  divisaient 
fomme  toute  l'Italie,  elle  souffrait  des  r'^'al'tésde  deux 
fac^i"ns  du  parti  guelfe  :  les  noirs,  qui  se  ^f^^"/f '™*  ^e 
'aristocratie,  et  les  blancs,  qui  s'appuyaient  surlesc  asses 
popu  aires.  Par  sa  famille,  que  les  gibelins  avaient  pro- 
scrite deux  fois  au  courant  du  siècle,  D^nte  eiait  guelle 
et  c'est  comme  guelfe  qu'il  prit,  «" '^f  :  TXent 'ns  aux 
au  comb.-it  do  Campaldioo  livre  par  '"^„  * '«.'^^^""t  „„_ 
gibelins  d'Arezzo;  mais  ses  l'^isons  personnelles    et  pro 
feablement  aussi  un  sentiment  dequ.té,  1  umssaien^aux 
blancs,  qui   semblent  s'être  montres,  au  début,  moins 
Tranniques  et  moins  violents  que  les  noirs  et  q'"  f"«°J' 
do  fait,  \e  parti  opprimé.  Appelé  au  pnorat  en  mai  1300 
il  s'appliuua  à  pac  lier  Florence  et  bannit  les  .pl"f  coni 
promis7parmi  tes  chefs  des  noirs  e?mme  parmi  ceux  de^ 
felancs    c'est-à-dire  ses  propres  amis;  ^^  J^'  ''"^^^s 
dérée  no  le  sauva  pas  de  la  proscription  lorsque  Charles 
do  Valois,  frère  de  Philippe  le  BC.appelo  on  ItaJ'e  P^.^  .'^ 
pape  Boniface,  fut  entré  par  trahison   dans  Florence 
'eut  ouvert  les  portes  do  la  ville  aux  "<;  ";  <!"  '  „dvei,-ii- 
rent  du  pouvoi^r  et  chassèrent  do  la  ville  leurs  ^dvus»; 

run;^"a=riSi!'^:ii^??Sf^3?^; 

t"nVcrn4°;l™Un^U;r<iéc?et'le'roSdl'",^n^ 
Ir^^î^ee^élan  marié  en  ^92   dei^  ans^..s  la 


514 

d'habiter  Florence  et  -  f^'JÎ^^^'^rmltè^eTpotSul 
^■^"a^r'ures^^^rgnnatio*  rà  tre"s™'ItaUe..  |éfugi 
'r  WH  àVérone'^où  A  boïno  délia  Scala  lui  offrit    hospi- 
?aî!'t"'oè;e^;?ou\ee„su.eàPad^ue    ch^z    es    laj^^^^^ 

»EHiï=îi^-^^'^^ënuS 

iifS£b&nos^ -"-■=- fî 

5i^SÎSeiS^^œ»&= 

été  les  F,^°"é7^';="„ret  àGu^lWo    En  "319  il  vint  à  la 
le  Tyrol,  dans  le  Frioul  et  a  t»""»  »•  ,^  Ravenne,  oui  le 


Dante 


^/rr'BéS:è;T;^.u  :s^  ^^i  ^i^^^)  cjuunua 


'•'^Te'cS  d\  pXentt'se^g  eTrdrRa;enne:qui   le 
cour  de  Guido  «a  t-oienw,       ë  ^.^  ^^^^^i  a 

avant  sa  mort  ;  ses  autre^s  ouvrag     ,        ^^^,^.       ^-^r 

COMÉDIE  (la). 

£"■   .  PrL^   I  Florence    U  fut  effacé  lors  de  la  restaura- 

^on  ïe  «met  p^g"  Vàsari.  La  cathédrale  de  Florence 

renferme   une    fresque   oil 

Dante    est   représente   de- 
bout, la  tête  ceinte  dune 

couronne    de     laurier,    la 

main  gauche  tenant  le  livre 

de  (a  Dii'ineComi'rfie.Cetto 

peinture,  qui  a  longtemps 

passé  pour  être  d'Orcagna, 

a  été    reconnue    comme 

étant  de  Domenico  di  Fran- 

cesco,  dit    Michehno,    nui 

l'exécuta  en  1465.  Parmi  les 

portraits  anciens  que  Ion 

a  de  Dante,  nous  encrons 

encore  les  médailles  pu- 
bliées par  Morziichelli; 
celle  du  Putinatti  ;  celle  du 
cabinet  impérial  devienne  ; 
une  statue  provenant  de 
l'ancienne  façade  de  la  ca- 
thédrale de  Florence,  et 
qui  a  été  transportée  dans 
lavilladu  Poggio  ;  une  pein- 
ture sur  bois  du  xv  siècle 
fPise);  un  tableau  italien 

du  XVI»  siècle,  appartenant  c.„k.(t„ 

à    rancien    musée    Napo-  Dante  et  Béatrix.  par  AiyScheffer. 

croit  avoir  été  exécuté  par  un  artiste  flamand  du  x%su.cje. 
Un  ableau  de  Vasari,  appartenant  a"  collège  d  Oricl,  à 
Oxford,  représente  Dante,  en  <;5mpagnie  de  Pétrarque, 

2:S"/x'^Ç'^"^r<  Dant^etrirgile^l^l^-g^re^ 
L°  V  nif/t^ibleau  tl  lloL  ^''^^^('^J^Z^!^j^^:!:^ 

sEiri^.?^d'cb-rî"Ç.|S«S 
:ît.r';;i7^°  ic!ê^^^^^^ti^$S£S^ 

^;^  <^^)' BS^uJrSlistïsouï/lî^^^sï^ 

Mass,n?et  sa  grande  fres'que  de  "a  Ludw.gk.rche   à  Mu- 
nich. Enfin,  les  préraphaélites  anglais  ont  lait  rovivi 
mainte  scène  du  poète. 

d'iSifd  bI!:^:  musl^Sde  f^iSod^  vSf 

seiiicQt  doué* 


DANTE 


DANUBE 


Dante,  poftto  italien  du  XIV»  siècle,  né  à.  Majano 
(Ti)si-aiu'').  Il  iHait  coiitomporain  do  l'illustro  Danto  Ali- 
gliiori  et  j'juissait  d'imo  grande  rùputatioii.  Ses  œuvres 
Wriquos  ont  été  publiées  dans  le  recueil  intitulé  ;  Sonetti  e 
Canzoni  di  dive>:si  antichi  autori  toscimi  (n27). 

DantÈS  (Cliarles-Victor-Alfrod  Langue,  dit),  ôorivain 
fran<;ais,  né  et  mort  A  Passoiians  (Jura)  [1S31)-1891J.  11 
s'adonna  d'abord  à  l'aj^n'iculture,  puis 
se  rendit  à  Paris,  où  il  se  tourna  vers 
les  lettres.  Nous  (-itérons,  parmi  ses 
ouvrages  :  Tables  hiofjrapkiaues  et  biblio- 
graphiques des  sciences,  des  lettres  et 
des  arts  (18â5-lS66),  et  Dictionnaire  bio- 
graphique et  bibliographique,  alphabé- 
tique et  méthodique  des  hommes  les  plus 
7'eniarqttables  dans  les  lettres,  les  scietices 
et  tes  arts  (1875-ÏS76J. 

DANTESQUE  {tèssk')  adj.  Qui  est 
particulier  ù.  Dante,  qui  est  dans  la 
manière  de  Danto,  qui  a  la  mâle  éner- 
gie do  son  stylo,  sa  puissance  d'imagi- 
nation :  Le  grandiose  dantesque  de 
Liszt.  (Balz.) 

—  n.  m.  Le  dantesque,  Lo  genre  de 
Dante. 

DANTHONIE  {»i)  OU  DANTHONIA 
n.  m.  Genre  d'herbes  cespiteuses,  à 
feuilles  pianos,  do  la  famille  des  gra- 
minées, tribu  des  avénées,  renfermant 
f)lus  de  deux  cents  espèces  répandues  dans  presque  toutes 
es  régions  du  globe.  {Le  danthonia  decumbens  se  rencontre 
aux  environs  de  Paris.) 

Danti  ou  Dante  (Pietro  Vincenzo  Rainaldi,  connu 
sous  lo  nom  de),  mathématicien  et  poète  italien,  mort  en 
1512.  Très  versé  dans  l'architecture  et  dans  les  mathéma- 
tiques, il  a  laissé  un  commentaire  italien  sur  la  Sphrre 
de  Sacrofjosco,  imprimé  à  Pérouse  en  1544.  —  Son  tils, 
Jules  Danti,  natif  de  Pérouse  et  mort  en  1575,  architecte 
distingué,  construisit,  avec  A.  Alessi,  la  belle  église  de 
Sainto-Marie-des-Anges,  près  d'Assise.  —  Sa  tille,  Teo- 
DORA  Danti,  élève  au  Pérugin  en  même  temps  que  Ra- 
phaël, a  laissé  quelques  tableaux  estimés. 

Danti  ou  Dante  (Ignace),  mathématicien  et  do- 
minicain italien,  né  à  Pérouse  en  1536,  mort  en  158G.  Il 
professa  les  sciences  à  Florence,  puis  fut  appelé  à  Rome 
par  Grégoire  XIII,  qui  le  chargea  de  réformer  le  calen- 
drier, de  lever  des  cartes  et  des  plans  et  le  nomma  évoque 
d'Alatri  (1583).  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  :  Traifé 
de  l'astrolabe  (1569);  le  Sienze  matematiche  redoite  in  ta- 
vole  (1577),  oiTrant  45  curieux  tableaux  synoptiques;  etc. 

DantieR  (Henri-Alphonse),  littérateur  français,  né  à 
Noyon  en  1810.  S'étant  distingué  par  un  ouvrage  intitulé  : 
Coup  d'œil  sur  l'art  chrétien,  suivi  de  la  description  do 
Notre-Dame  de  Noyon  (1844),  Dantior  fut  chargé  parle 
gouvernement  de  recueillir,  en  France  et  à  l'étranger,  la 
correspondance  inédite  des  bénédictins  do  Saint-Maur. 
Cet  érudit  a  publié  ;  Histoire  du  moyen  âge  (1852);  Etudes 
sur  les  bénédictins  (1854);  Elisabeth  Seton  (1870);  les  Mo- 
nastères bénédictins  d'Italie.  Souvenirs  d'un  voyage  litté- 
raire ail  delàdes  Alpes  (1866)  ;  Italie, étude  historique  (1874)  ; 
les  Femmes  dans  la  société  chrétienne  (1878). 

Dantine  (dom  Maur-François),  érudit  et  bénédictin 
belge,  né  à  Gourieux  en  1688,  mort  à  Paris  en  1746.  Il 
s'adonna  à  l'enseignement  à  Reims,  puis  à  Paris.  Il  tra- 
vailla à  la  Collection  des  décrétâtes,  puis  à  la  2«  édition  du 
Glossaire  de  Du  Cange,  dont  il  publia  cinq  volumes  (1733- 
1734).  On  lui  doit  encore  une  traduction  à.es  Psaumes  (1738) 
et  l  Art  devéri  fier  les  dates,  terminé  par  dom  Clément  (1750). 

DantiSCUS  (en  polon.  Dantiszek)  [Jean],  poète  latin 
polonais,  né  à  Dantzig  (d'où  son  surnom)  en  1485,  mort 
à  Fraoenbourg  en  1548.  Il  appartenait  à  une  famille 
allemande  nommée  FLAciisniNUER,  depuis  longtemps  éta- 
blie en  Pologne.  Il  fît  ses  études  à  Cracovie,  où  ses 
poésies  latines  lui  valurent  une  grande  célébrité.  Après 
un  voyage  en  Orient,  il  prit  part  à  quelques  campagnes 
comme  militaire  ;  vers  1509,  il  devint  secrétaire  de  Sigis- 
mond  le  Vieux,  avec  qui,  en   1515,  il   se  trouva  au  con- 

frès  do  Vienne.  Il  fut  chargé  do  nombreuses  missions 
iplomatiquos  auprès  du  pape  Clément  VII,  des  empe- 
reurs Maximilien  et  Charles-Quint  ;  il  décida  ce  dernier  à 
signer  la  paix  avec  les  Vénitiens.  Il  entra  dans  les  ordres 
et  fut  nommé  évoque  do  Hulm,  puis  princo-évf^quo  d'Kr- 
meland,  en  1537.  Ses  œuvres  ont  été  recueillies  et  publiées 

far  Bœhm  (1764).  Elles  so  distinguent  par  la  pureté  do 
expression,  plus  que  parle  sentiment  poétique. 

Danton  (Georges-Jacques),  homme  politique 
çais,  né  à  Arcis-sur-Aube  en 
1759,  mort  à  Paris  on  1794, 
B'ils  d'un  procureur  au  bail- 
liage d'Arcis,  il  vint  à  Paris 
en  1780,  et  s'y  (it  recevoir 
avocat  au  conseil  du  roi  en 
1785;  il  garda  cctto  charge 
jusfiu'en  1791.  Dès  lo  début 
de  la  Révolution,  il  so  lança 
dans  la  politique,  devintélec- 
tcurdii  département  do  Paris, 
et  fonda,  on  1790,  lo  club  des 
Cordeliers.  Mais  son  impor- 
tance no  commença  qu'en 
1791,  à  la  suite  do  l'évasion 
du  roi,  dont  il  provoqua  la 
déchéance  par  une  pétition 
qui  lo  ftt  poursuivre  judiciai- 
rement. Il  alla  passer  six 
semaines  on  Angleterre  et 
revint  on  Franco  pour  so 
l'aire  élire  substitut  du  procureur  do  la  Commune  (nov.  1791)- 
Il  usa  de  l'iniluonco  que  lui  donnait  ce  poste  pour  organi- 
ser, au  10  août,  l'attaque  des  Tuileries,  et  fut  récompensé 
do  son  rôle  dans  cotte  journée  par  lo  ministère  do  la  justice. 
Lo  2  septembre,  il  prononçait  à  la  Législative  la  harangrio 
énergique  où  se  trouve  la  phrase  fameuse  :  »  Pour  les  vain- 
cre (los  ennemis),  il  nous  faut  de  l'audace,  oiicoro  do  l'au 
daco,  toujours  de  l'audace,  et  la  Franco  est  sauvée  I  »  Il 
prÔchait  au  poufjlo  la  résistance  à  l'onneuii  ;  mais  on  lui 
reprocha  sa  connivonce,  ou  au  moins  son  inertie,  dans 
loi  massacros  de  Soptombro.  Le  8  soptembro,  jour  do  sou 


fran- 


Statue  de  Danton,  par  Paris. 


élection  à  la  Convention,  commonco  sa  vlo  parlementaii'e. 
Jusque-là,  il  avait  exercé  une  induonce  souveraine  sur  les 
masses  par  sa  voix  forte,  son  geste  impétuiuix,  son  élo- 
quence hardie  ;  il  en  imposa  à  rassombléo  par  l'audace 
de  ses  conceptions  et  la  fougue  do  sa  volonté.  Il  siégea  à 
la  Montagne,  pressa  lo  jugement  et  la  mort  de  Louis  XVI, 
puis  so  consacra  presque  exclusivement  aux  aft'airoa  exté- 
rieures et  àladéfeuso 
contre  l'Europe.  Il 
était  partisan  d'une 
politique  do  propa- 
gande révolution- 
naire, qu'il  essaya  vai- 
n  ornent  d'appliquer 
dans  une  mission  on 
Helgifjue.  Quand  les 
armées  de  la  Coalition 
devinrent  menaçan- 
tes, il  détermina  par 
son  éloquence  l'adop- 
tion de  toutes  les  me- 
sures propres  à  faire 
triompher  la  résis- 
tance :  levée  de 
300.000  hommes  (avr. 
1793  ),  institution  du 
tribunal  révolution- 
naire ,  dictature  du 
comité  de  Salut  pu- 
blic (sept  1793).  L  in- 
fluence même  qu'il 
acquit  devait  lui  de- 
venir funeste  ;  après 
avoir  contribué  à  l'écrasement  des  girondins,  il  vît  se  for- 
mer contre  lui,  à  partir  de  novembre  1793,  une  coalition 
des  hébertistes  et  des  robespierristes.  Arrêté  sur  l'ordre 
de  Robespierre,  le  31  mars  1794,  il  fut  traduit  devant  le 
tribunal  révolutionnaire,  sous  l'inculpation  de  conspiration 
contre  la  République  et  condamné  à  mort.  Au  moment  de 
mettre  sa  tête  sous  le  couperet,  il  se  tourna  vers  le  bour- 
reau et  lui  dit  :  n  Tu  montreras  ma  tête  au  peuple  :  elle 
en  vaut  bien  la  peine  !  "  —  Une  statue  de  Danton,  œuvre  du 
sculpteur  Paris,  a  été  inaugurée  à  Paris,  sur  le  boulevard 
Saint-Germain,  en  1891  ;  une  autre,  œuvre  de  Longepied, 
lui  avait  été  élevée,  en  1S8S,  à  Arcis-sur-Aube. 

DANTONISME  [nissm')  n.  m.  Doctrines  politiques  de 
Danton. 

DANTONISTE  [nisst')  n,  et  adj.  Se  dit  des  partisans  de 
Danton,  de  ses  doctrines  politiques. 

Dantumadeel.  comm.  des  Pays-Bas  (Frise  [arr.  de 
Leeuwarden])  ;  10.700  hab. 

Dantz  ou  Danz  (Jean-André),  orientaliste  et  théolo- 
gien allemand,  né  à  Sandhausen  en  1654,  mort  en  1727. 
il  voyagea  à  l'étranger,  puis  se  fixa  à  léna,  où  il  s'adonna 
à  l'enseignement.  Ses  principaux  ouvrages,  souvent  réé- 
dités, sont  :  Aditus  Syriêe  reclusus,  etc.  (1689);  Compen- 
dium  grammatices  hebraicx  et  chaldaîcx  (1706);  Rabbi- 
nismus  enucleatus  (1761)  ;  etc. 

Dantzell  (Joseph),  graveur  en  médailles  français,  né 
à  Lyon  en  1805,  mort  à  Paris  en  1877.  Le  premier  ou- 
vrage qu'il  exécuta  fut  la  médaille  frappée  en  1826  par  la 
ville  de  Lyon  au  profit  des  Hellènes.  En  1839,  il  y  exécuta 
do  nombreux  travaux,  soit  pour  ses  compatriotes  (médaille 
de  Montalembert),  soit  pour  la  commission  dos  monnaies. 
Parmi  ces  derniers,  signalons  :  les  médailles  de  Pascal, 
do  Warin,  de  la  princesse  de  Bade,  d'Achille  Leclère 
(d'après  un  médaillon,  dernier  ouvrage  de  David  d'Angers)  ; 
la  médaille  de  l'expédition  de  Rome  (1849);  celle  de  la 
visite  de  l'empereur  et  de  l'impératrice  à  la  Monnaie  en 
1854,  celle  des  Halles  centrales.  Dantzell  était  un  talent 
sérieux,  sobre,  harmonieux. 

Dantzig  ou  Danzig  (en  polon.  Gdansk),  ch.-l.  de 

la  Prusse-Occidentale  et  du  cercle  de  Dantziq,  sur  la  rive 
gauche  du  bras  occidental  de  la  Vistule.  Centre  do  com- 
merce très  important,  forteresse  de  douxièmo  rang,  jadis 
grande  ville  hanséatique;  120.338  hab.  Port  de  mer  à  6  kilom. 
(le  la  Baltique.  Dantzig,  qu'on  a  appelée  la  «  Nuremberg  du 
Nord  »  à  cause  de  ses  maisons  gotniques  ot  do  son  aspect 
archaïque,  se  compose  de  six  quartiers,  enserrés  dans  une 
enceinte  fortifiée  garnie  do  vingt  bastions  et  protégée  par 
une  série  d'ouvrages  détachés.  EUo  renferme  plusieurs 
édifices  remarquables  :  \e  Artushof  on  Junkerhof,  servant 
aujourd'hui  do  Bourse,  l'hôtel  de  ville  dans  la  Rechtstadt 
fxv«  s.),  l'hôtel  de  ville  do  l'Alfstadt 
(1587),  un  célèbre  et  vieux  moulin, 
la  cathédrale  de  Sainte-Mario  com- 
mencée on  1313,  lo  Stocktunn ,  lo 
couvent  des  franciscains.  Commerce 
très  considérable  en  cuivre.  Clian- 
tiers  do  construction  pour  la  marine 
de  guerre,  ateliers  d'artillerie,  fabri- 
cation de  la  célèbre  liqueur  eau  doréo 
do  Dantzig:  {Oantsiger  Goldwasser), 
métallurgie. 

—  Histoire.  Lesoriginesdo  Dant-zig 
sont  obscures;  aux' siècle,  elle  appa- 
raît comme  lo  plus  grand  contre  do 
la  Pomérauio  supérieure;  Adalbort, 
évoque  de  Prague,  y  proche  le  christianisme  vers  997  ;  do 
ll8r>à  1358,  elle  appartient  tour  à  tour  au  roi  do  Danemark, 
au  duc  do  Poméranio,  à  la  couronne  do  Pologne  et  à 
l'ordre  Teutoniquo.  En  1358,  elle  devient  ville  hanséatique; 
vers  1454,  lors  do  la  décadence  do  l'ordre  Teutoniquo, 
elle  s'en  émancipa  et  élut  protecteur  lo  roi  Casimir  IV 
de  Pologne,  sous  l'autorité  duquel  oUo  devint  presque 
une  ville  libre.  Elle  prit  la  Réforme  on  1523.  Assiégée, 
disputée  (1577,  par  Etienne  Bathory  ;  1656,  par  les  Sué- 
dois ;  1734,  par  los  Russes  ot  los  Saxons  [v.  art.  suiv.]), 
Dantzig  est  la  natrie  du  physicien  Fahrenheit,  de  l'histo- 
rien Arclionholz.  du  célèbre  philosophe  Schopenhauor, 
ainsi  que  de  sa  môro,  la  romancière  Jeanno  Schopenhauor, 
iiéo  Torosina. 

Dantzig  (sii^oes  dk).  Dantzig  a  soutenu  quatre  siègost 
dans  l'espace  d'un  siècle. 

1.  Sif^ge  de  1734.  Pondant  la  euerro  do  la  succession  do 
Pologne,  Stanislas  Loczinski,  noau-pèro  do  Louis  XV,  y 
fut  bloqué  par  lO.ooo  Russes  aux  ordres  du  comto  de  Mu- 
nirh.  Lo  cardinal  Floury  lui  envoya  1.600  hommes,  sous 
lo  comto  La  Poyrouso,  auquel  ao  joignit  le  comto  de  Plélo, 


Armes  de  Dantzig. 


ambassadeur  do  Franco  à  Copenhague.  Ils  débarquèrent  lo 
24  mai  1734.  Mais  Plélo  périt  glorieusement  troisjours  plus 
tard,  et  La  Poyrouso,  cerné  dans  l'ilo  Fahwrasser,  dut 
capituler  lo  25  juin.  Dantzig  so  rendit  le  9  juillet.  Stanislas 
réussit  à  quitter  la  ville,  déguisé  en  matelot. 

II.  Siège  de  1793,  Après  la  campagne  de  1792  contre  la 
France,  la  Prusse  se  fit  donner  Dantzig  comme  prix  do 
son  concours  dans  la  coalition.  La  ville,  assiégée  par  le 
général  prussien  do  Blomer  et  menacée  d'un  bombarde- 
ment se  rendit  presque  aussitôt  (9  juill.  1793). 

III.  Siège  de  i807.  C'est  le  plus  mémorable  de  tous  les 
sièges  qu'a  subis  Dantzig.  La  place,  défendue  par  le  vieux 
maréchal  Kalkreuth,  avait  pour  garnison  14.000  Prussiens 
et  4.000  Russes.  Los  troupes  françaises  de  siège  étaient 
fortes  do  18.000  hommes,aux  ordres  du  maréchal  Lofebvre. 
Les  travaux  étaient  dirigés  par  le  général  d'artillerie  Lari- 
boisière  et  le  général  du  génie  Chasseloup-Laubat.  Le 
19  mars,  lo  général  Scbramm  occupa  le  Nehrung,  banc 
de  sable  loug  de  100  kilomètres,  qui  fait  communiquer 
Dantzig  avec  Kdnigsberg.  Le  i"  ou  le  2  avril  1807,  la 
tranchée  fut  ouverte  contre  le  Hagelsberg,  qui  protège 
Dantzig  à  l'O.  Lo  24  avril,  eut  lieu  un  premier  bombarde- 
ment do  la  ville.  Un  coup  de  main  tenté  par  le  général  Gar- 
danne,  dans  la  nuit  du  5  au  6  mai,  livra  aux  Français  l'île 
de  Holm,  à  l'embouchure  de  la  Vistule.  Le  8  mai,  le  che- 
min couvert  fut  pris  d'assaut.  Le  15,  dix  mille  Russes  vin- 
rent de  Kônigsberg  au  secours  do  la  place;  mais,  après 
un  combat  meurtrier,  où  le  régiment  des  gardes  de  Paris 
se  couvrit  de  gloire,  ils  furent  repoussés  par  Lannes, 
Schramm  et  Oudinot.  En  même  temps,  le  général  Beau- 
mont  culbutait  4.000  Prussiens,  débarqués  avec  Bulow  au 
Nehrung.  L'assaut  devait  avoir  lieu  le  21  mai  :  Kalkreuth 
préféra  se  rendre  ;  la  capitulation  fut  signée  le  26.  Le- 
febvre  fut  créé  «  duc  de  Dantzig  ». 

IV.  Siège  de  i8î3.  Cette  fois,  c'étaient  les  Français 
(35.000  hommes)  qui  étaient  assiégés.  Le  chef  de  la  dé- 
fense était  le  général  Rapp,  assisté  des  généraux  Lopin 
et  Campredon,  pour  l'artillerie  et  le  génie.  Les  Russes 
assiégeants  étaient  au  nombre  de  près  de  50.000  hommes. 
Ils  investirent  la  ville  le  1*' janvier  1813;  après  trois  mois 
d'escarmouches,  ils  tentèrent,  le  5  mars,  un  assaut  géné- 
ral, qui  fut  repoussé.  Dès  lors,  le  duc  de  Wurtemberg, 
qui  avait  remplacé  le  comte  Platow,  se  borna  à  resser- 
rer lo   blocus,  que  Rapp   essaya   de    rompre,  le   9  juin, 

fiar  une  vigoureuse  sortie.  Le  4  septembre,  commença 
e  bombardement  :  une  partie  de  Dantzig  devint  la  proie 
des  flammes.  A  ce  désastre  la  famine  vint  ajouter  ses 
horreurs.  Enfin,  le  27  novembre,  Rapp  se  résigna  à  traiter 
avec  l'i-nnemi. 

Dantzig  (RéGENCE  de),  circonscription  administrative 
du  royaume  de  Prusse,  qui,  avec  la  régence  de  Marien- 
werder,  compose  la  province  de  Prusse  -  Occidentale. 
Superf.  :  7.952  kilom.  carr,  :  pop.;  618-000  hab.  Ch.-l. 
Dantzig;  villos  principales  :  ElDing  et  Marienbourg.  Sol 
plat  et  marécageux,  arrosé  par  la  basse  Vistule;  climat 
humide  et  froid  ;  cultures  industrielles;  tabac  pommes  de 
terre,  chanvre.  Industries  textiles  assez  actives.  Commerce 
considérable,  principalement  par  mer,  avec  la  Russie. 

Dantzig  (duc  dk),  maréchal  de  France.  V.  Lefebvre. 

Danube  (en  lat.  Danubius,  ou  Ister  pour  le  bas  Danube  ; 
on  aliem.  Donau),  après  le  Volga,  le  plus  long  et  le  plus 
puissant  fleuve  do  l'Europe, 

—  Géocr.  Le  Danube  prend  sa  source  au  pied  de  la 
forêt  Noire,  dans  le  grand-duché  de  Bade,  à  42  kil.  des 
bords  du  Rhin,  et  se  jette  dans  la  mer  Noire,  après  un 
parcours,  généralement  orienté  de  10.  àl'E.,  de  2.860  kil. 
On  divise  son  cours  en  trois  sections  :  Danube  supérieur, 
ou  allemand;  Danube  moyen,  ou  austro-hongrois,  et  bas 
Danube,  ou  Danube  serbe,  bulgare,  roumain  et  russe. 

Danube  allemand  ou  cours  supérieur.  Deux  ruisseaux 
de  30  à  40  kil.  de  long  se  réunissent,  en  aval  de  Donause- 
cbingen,  à  une  source  du  nom  de  Donau,  jaillissant  du 
jardin  du  château  de  cette  ville,  et  c'est  à  partir  do  là 
que  le  cours  d'eau  prend  le  nom  do  «  Danube  ».  A  Gnei- 
singen,  il  passe  à  24  kil.  au  N.  du  lac  de  Constance,  et 
par  des  fissures  souterraines  y  perd  une  partie  de  ses  eaux 
nui,  par  une  petite  rivière,  vont  rejoindre  le  lac,  c'est-à- 
aire  le  Rhin;  le  Danube  jiasse  à  Ulm,  où  il  devient  na- 
vigable et  quitte  lo  territoire  allemand  à  Passau,  où  finit 


son  cours  supérit'ur.  dont  los  principaux  affluents  sont  : 
l'Altmùhl,  le  Kegen  à  ga 
à  droite. 


i  gauche;  l'iller,  le  Lech,  l'isar,  l'inn 


Danube  austro-hongrois  ou  cours  moyen.  De  Passau,  en 
passant  par  Linz,  Krems  et  Vienne,  lo  Danube  forme  une 
série  de  défilés,  alternant  avec  des  plaines.  C'est  en  aval 
de  Linz  que  so  trouvent  les  cataractes  et  hauts-fonds  :  lo 
Strudel,  le  Schwall,  loWirhel.  Il  atteint  la  frontière  hon- 
groise à  Theben  (Dévény).  Ses  principaux  affluents  autri- 
chiens sont,  à.  gaucho:  la  March;  à  droite:  lo  Traun, 
lEnns,  l'Ybbs,  l'Érlaf,  la  Piolach ,  le  Traisen ,  le  Wien  ;  sa 
largeur  est  do  200  à  400  métros.  Lo  Danube  atteint  ensuite 
la  petite  Plaine  hongroise,  qu'il  traverse  N.-0,-S.-E.  par 
Prosbourg,  en  formant  de  grandes  iles  (Schûtt  ou  Csatlo- 
Hoz,  87  kil.  do  long).  Après  Gran,  il  s'incline  au  S.,  passe 
devant  Budapest  ot  traverse  la  Plaine  centrale  hongroise. 
A  Bazias,  il  s'engouffre  entre  les  montagnes  formant  lo 
défilé  do  Kozan,  long  d'environ  loo  kil.,  ot  où,  après  avoir 
ou  1.000  ot  2.000  mètres  de  largeur,  il  so  rétrécit  jusqu'à 
170  mètres.  Los  rapides,  dits  Portes  de  Fer,  par  lesquels 
so  termine  le  défilé,  terminent  lo  parcours  austro-lion- 
grois  ot,  en  m/^mo  temps,  lo  cours  moyen.  Los  principaux 
alfluonts  magyars  sont  :  à  droite,  la  Kaab,  la  Dravo,  la 
Save  ;  ù  gauclio,  la  Vag.  U  Gran,  la  Tisza,  la  Temps.  A  par- 
tir de  Belgrade  jusqu'aux  Portos  do  For,  la  rive  gauchtt 
seulement  est  hongroise,  la  rive  droite  est  serbe. 

Das  Danube.  II  constitue  la  frontière  entre  ta  Serbie  à 
droito  et  la  Roumanie  à  gaucho  jus{)u*à  lemhouchuro  du 
Tiinok.  ot  ensuite  entre  la  Roumanie  ot  la  Bulgarie;  on 
aval  do  Widdin,  il  so  relève  vers  l'E.,  passe  devant  Nico- 
poli,  Sisiova,  Roustchouk,  où  sa  largeur  passe  do  1.300 
à  2.G00  mètres.  A  Czornavoda,  ù  60  kil.  à  peine  do  lu  mrr 
Noire,  lo  Danubo  so  recourbe  vers  lo  N.  ot  atteint  Bralla 
et  Galatz.  Pou  après  commence  son  delta,  marécages  do 
2.55S  kil.  carr.,  habiles  par  des  buffles,  des  loups  et  dos 
oiseaux  aquatiques.  II  a  trois  embouchures  disianlos  duno 
quarantaine  do  kilomètres  i'uno  de  l'autre  :  au  N.,  lo 
bras  do  Kilia;  au  milieu,  le  bras  do  Sulina;  au  S.,  lo 
bras  do  Suiut-Ooorges.  Los  principaux  affluents  du  bas 
Danubo  sont:  sur  la  rivo  gaucho,  l'Aluta,  rArpes.  lo 
Sereth,  lo  Pruth ;  sur  la  rivo  droite,  lo  Timok,  llskeri 
lOsma, lo  Lom. 


DANUBE   —  DAPËCHE 

Hist.  Les  invasions  prékisloriques.  La  vallée  du  Danube. 

Les  sources  du  Danube  furent  découvertes  sous  Jules  César 
(100-44  av.  J.-C).  Dès  le  i"  siècle  apr.  J.-C,  ce  fleuve  est 
la  frontière  septentrionale  de  l'empire  romain.  Comme  le 
RUn,  il  fut  garni  de  forts  et  formait  une  ligne  de  défense 
contre  les  Germains  appelée  limes  Danubianus,  s'étendant 
jusqu'au  delà  de  Vienne.  Le  limes  Danubianus  fut  renversé 
par  les  invasions  germaniques:  néanmoins,  les  anciennes 
forteresses  romaines  servirent  de  noyaux  aux  nouvelles 
villes  danubiennes  lorsque,  annexées  aux  royaumes  mé- 
rovingiens, ces  contrées,  oïl  les  germes  romains  et  le 
christianisme  n'avaient  jamais  été  complètement  détruits. 
furent  évangélisées  et  réorganisées  par  les  agents  des  rois 
francs.  Vers"620,  Eustaze.  abbé  de  Luxeuil,  prêche  en  Rbé- 
tie  et  en  Norique  ;  vers  650,  Emmeran,  évêque  de  Poitiers, 
fonde  l'évêché  de  Ratisbonne;  vers  690,  Rudpert  de 
■«'orms, celui  de  Salzbourg;  versTlS,  Corbinien.  natif  d'Ar- 
pajon,  celui  de  Freising-Munich,  etc.  Sous  l'effet  de  ces 
etlorts.  la  Bavière  et  l'Autriche  s'organisent  et  reçoivent 
le  souffle  d'une  première  vie  politique. 

Sur  le  bas  Danube,  la  vie  romaine  disparait,  submergée 
par  des  invasions  asiatiques  et  slaves.  'Vers  679,  le  peuple 
oural-altaïque  des  Bulgares  se  fixe  au  milieu  des  Slaves 
du  bas  Danube,  se  slavise,  fonde  le  royaume  bulgare  sur 
la  rive  droite  ;  sur  la  rive  gauche,  des  éléments  slaves, 
oural-altaïques  et  romains  se  fondent  en  la  nationalité  rou- 
maine qui,  au  XIV*  siècle,  commence  à  former  la  Valachie 
et  la  Moldavie.  Vers  S96,  le  bassin  carpathien,  envahi  dès 
le  IV»  siècle  par  les  Huns  et  les  Avares,  est  conquis  par 
leurs  congénères  les  Magyars  qui,  en  1000,  y  fondent  le 
royaume  de  Saint-Etienne'Oa  Hongrie).  Dès  le  xur  siècle, 
tous  ces  Etats  sont  menacés  ou  détruits  par  l'invasion 
ottomane,  laquelle  n'est  refoulée  qu'à  partir  do  la  lin  du 
xvH'  siècle,  et  ce  n'est  qu'au  courant  du  xix*  qu'a  pu  se 
terminer  la  reconstitution  des  Etats  qu'elle  avait  jadis 
anéantis  :  Hongrie,  Serbie,  Bulgarie,  Roumanie. 

—  Xavigalion.  Trafic.  Navigabilité.  Commissions  euro- 
péenne, mixte,  riveraine.  Question  du  Danube.  Le  Danube, 
seule  voie  de  communication  naturelle  entre  l'Europe  cen- 
trale et  l'Orient,  n'a  pris  de  l'importance  commerciale  que 
depuis  la  navigation  à  vapeur  et  la  déclaration  de  la 
liberté  de  la  navigation  sur  ce  fleuve.  A  la  suite  des  empié- 
tements de  la  Russie  sur  les  bouches  du  Danube  naquit, 
dans  la  première  moitié  du  xix"  siècle,  la  question  du 
Danube.  La  liberté  de  la  navigation  fut  stipulée  par  le  traité 
de  Paris  (1856),  instituant  une  commission  européenne. 
composée  de  délégués  de  la  France,  de  l'Angleterre,  de 
la  Russie,  de  la  Turquie,  de  la  Prusse  et  de  la  Sardaigne, 
pour  exécuter  les  travaux  et  exercer  le  contrôle  à  l'em- 
bouchure, et  une  commission  riveraine  (Autriche,  Bavière, 
Turquie,  'Wurtemberg,  principautés  danubiennes),  pour 
la  police  et  l'exécution  des  travaux  au  cours  du  fleuve. 
Ces  stipulations  furent  ensuite  ampMées,  modiflées  ou 
confirmées,  à  diff'érentes  époques. 

Les  principaux  obstacles  à  la  navigation  sont  dans  le  par- 
cours allemand  :  en  Bavière,  des  sections  marécageuses 
ont  été  depuis  1838  rectifiées  par  des  dragages  sur  un 
long  parcours.  La  navigabilité  commence  à  Uim  pour  des 
embarcations  à  rames,  à  Donauwerth  pour  des  vapeurs  de 
50  chevaux,  à  Passau  pour  des  vapeurs  de  120  chevaux. 
Les  rapides  et  les  hauts  fonds  de  Grein,  entre  Passau  et 
Vienne,  ont  été  améliorés  depuis  le  xviii'  siècle,  et  surtout 
depuis  1845-1853.  De  grands  travaux  de  rectification  et  d'en- 
diguement  ont  été  terminés  à  Vienne,  en  ISSl,  sur  30kil. 
de  parcours,  et,  plus  récemment,  entre  Presbourg  et  Gonyô 
et  à  Budapest.  Les  principaux  travaux  dont  fut  chargée  la 
Hongrie,  consistent  en  la  rectification  et  le  dérochement 
du  défilé  de  Kazan,  et  l'établissement  d'un  chenal  dans 
les  rapides  des  Portes  de  Fer.  Sur  le  parcours  austro-hon- 
grois, circulent  des  vapeurs  de  600  chevaux  et  au-dessus. 
Dans  le  bas  Danube,  les  travaux  consistent  en  dragages 
et  en  endiguements,  particulièrement  aux  embouchures. 
Le  trafic  du  moyen  et  bas  Danube  est,  sauf  quelques 
petites  sociétés,  presque  entièrement  entre  les  mains  de 
la  Œst.-ung.  Donaudampfschiffahrts-Gesellschaft  (Soc. 
austr.-hong.  de  navig.  à  vap.  s.  le  Danube).  Le  Danube  est 
relié,  en  Bavière,  au  Rhin  par  le  Main-Donau-Ludwigs- 
Kanal;  on  projette  de  le  relier,  en  Autriche,  par  l'Oder,  à 
la  mer  Baltique.  Le  Danube,  dans  les  plaines,  est  fort 
sujet  aux  ensablements.  A  partir  de  Vienne,  vu  la  largeur 
du  fleuve,  les  ponts  deviennent  rares.  La  plupart  servent 
aux  chemins  de  fer  et  sont  des  constructions  récentes  en 
fer;  ils  atteignent  souvent  de  800  à  1.200  mètres. 

—  ÀLLtJS.  LITTÉR.  :  Paysaa  du  Danube,  Allusion  à  un  apo- 
logue célèbre  de  La  Fontaine,  dans  lequel  le  u  bonhomme  » 
sortant  du  ton  ordinaire  de  la  fable,  flétrit  éloquemment 
la  corruption  romaine,  devant  le  sénat  assemblé,  par  l'or- 
gane d'un  paysan  venu  des  bords  du  Danube.  Depuis  lors, 
on  appelle  «  paysan  du  Danube  »  un  homme  d'un  extérieur 
grossier,  qui  fait  entendre  des  vérités  avec  une  franchise 
brutale.  Quelquefois,  aussi,  dans  les  allusions  que  l'on  fait 
aupaysandu  Danube,  il  ne  s'agit  plusqued'une  grossièreté 
apparente,  à  laquelle  se  mêlent  de  la  finesse,  du  calcul. 

Danube  (cercle  du),  division  administrative  du  Wur- 
temberg, au  S.-E.,  entre  le  cercle  de  la  Jagst,  la  Bavière, 
le  Boden-See  (ou  lac  de  Constance)  et  la  principauté  de 
Hobcnzollern  ;  6.300  kilom.  carr.  ;  ch.-l.  Ulm.  Essentielle- 
ment alpestre,  traversée  par  le  Danube  et  la  Lauter,  cette 
région  est  un  pays  d'élevage,  de  filatures  de  laine,  d'in- 
dustrie du  bois,  d'horlogerie. 

DANUBIEN,  ENNE  (bi-in,  en')  adj.  Qui  se  rapporte  au 
Danube,  qui  est  situé  non  loin  de  ses  bords  ;  Les  princi- 
pautés  DANUBIENNES. 

DANUGUE  [nugli)  n.  m.  Cépage  provençal,  à  grandes 
feuilles  glabres  "et  lisses  et  à  maturité  tardive.  { Les 
fruits,  ellipsoïdes,  ont  une  cbair  ferme,  juteuse  et  su- 
crée ,  enfermée  dans  une  peau  très  épaisse.  )  D'après 
V.  Pulliat,  syn.  do  espagnol  noir,  bablantin,  gkos- 
guillaume,  etc. 

DanvERS,  bourg  des  Etats-Unis  (Eut  do  Massachu- 
setts [comté  dEssex]);  7..i00  hab.  Cordonnerie,  forge. 

DanveRS  'Henri),  comte  de  Danby,  général  anglais, 
né  en  1573.  mort  en  1644.  H  s'attacha  d'abord  à  Maurice 
de  Nassau,  puis  à  Henri  IV,  et  les  servit  tons  deux  brillam 
ment.  De  retour  en  Angleterre,  il  fut  envoyé  on  Irlande 
avec  le  titre  de  lieutenant  général  de  cavalerie  et  do  ma- 
jor général  de  l'arméo,  sous  le  commmandement  du  comte 
d'Essex.  puis  du  baron  de  Monljoy.  Daiivors  fut  créé  comte 
de  Damby  par  Jacques  l*^  qui  le  nomma  gouverneur  à 
vie  de  Gucruesey. 


DaN'VILU;,  villes  des  Etats-Unis  :  1"  Dans  1  Etat  de 
Pensylvanio,  ch.-l.  du  comté  de  Montour  ;  8.000  hab.  Centre 
manufacturier  actif,  surtout  grâce  aux  mines  de  fer  et 
d'anthracite  des  environs.  Fonderies,  hauts  fourneaux.  La 
spécialité  de  ses  forges  est  la  fabrication  des  rails  de  che- 
mins de  fer.  —  2"  Dans  l'Etat  de  Vermont,  ch.-l.  de  comte  ; 
2.200  hab.  Fabrication  de  lainages.  —  3»  Dans  l'Etat  de  Vir- 
srinie;  14.100  hab.  (avec  North-DanviUe).  Commerce  con- 
sidérable de  tabac,  grains,  farine,  coton,  etc. 
Danville  (J.-B.  Bourguignon).  V.  Anville  (d'). 
Danyau  (Antoine-Constant),  médecin  français,  né  à 
Paris  en  1S03,  mort  en  1871.  11  conquit  rapidement  les 
grades  de  docteur  (1829),  de  chirurgien  de  la  Maternité, 
de  professeur  agrégé  à  la  Faculté,  et  devint  membre  de 
l'Académie  de  médecine,  section  d'accouchements,  en  1850. 
11  pratiqua  l'obstétrique  avec  habileté  et  dévouement,  et 
se  fit  remarquer  par  l'éclat  de  ses  leçons  à  la  Maternité. 
Il  a  laissé,  outre  plusieurs  mémoires  publiés  dans  le  »  Bul- 
letin de  l'Académie  »  :  Essai  sur  la  ynétrite  gangreneuse 
(thèse  de  doctorat,  1829);  Des  abcès  de  la  marge  de  l'anus 
(thèse  d'agrégation,  1832),  et  une  traduction  des  Vices  de 
conformation  du  bassin,  de  Naegelé. 

DanycAN  (  Noël),  sieur  DE  L'EsPiNE,  armateur  et  marin 
français,  né  à  Saint-Malo  vers  1650,  mort  après  1731.  Après 
avoir  armé  quelques  corsaires  qui  se  firent  remarquer  no- 
tamment sur  les  côtes  de  Terre-Neuve,  Danycan  obtint  du 
ministre  Pontchartrain  l'autorisation  d'envoyer  deux  vais- 
seaux dans  la  mer  du  Sud.  Cette  expédition,  qui  eut  lieu 
de  1701  à  1703,  réussit  admirablement,  ->t  l'amena  à  consti- 
tuer, avec  les  intéressés  en  ses  armements,  une  sorte  de 
compagnie  privée,  encouragée  en  sous  main  par  la  cour  de 
Versaifles,  et  qui  fut  très  prospère  pendant  la  guerre  de 
la  succession  d  Espagne.  Il  fut  aussi  un  des  principaux  di- 
recteurs de  la  Compagnie  de  Chine,  et  acquit  ainsi  une 
grande  fortune.  En  nu,  Danycan  fait  une  partie  des  frais 
de  l'expédition  de  Duguav-Trouin  à  Rio-Janeiro.  En  1730, 
Louis  XV  lui  concède  les  fermes  de  Bretagne,  et  la  con- 
cession des  mines  de  Bretagne  et  du  Boulonais.  Danycan 
fut  ensuite  nommé  conseiller,  secrétaire  du  roi,  conseiller 
maitre  de  la  chambre  des  comptes.  Il  acquit  plusieurs 
marquisats  et  comtés  de  la  Bretagne,  de  la  Normandie  et 
de  l'Ile-de-France,  notamment  le  comté  d'Aligre,  et  em- 
ploya une  partie  de  ses  richesses  en  institutions  utiles 
(fondation  do  l'hospice  de  Saint-Malo  en  1714,  etc.). 

DANYMÈNE  n.  f.  Genre  d'annélides  errantes,  famille 
des  euuicidés,  tribu  dos  lysarétinés,  comprenant  des  eu- 
nices  à  lobe  céplialique  libre,  muni  de  trois  tentacules 
courts,  et  do  quatre  yeux.  (L'espèce  type  du  genre  est  la 
damjmene  Fouensis,  lies  mers  boréales.) 

Danz  (Jean  Traugott-Lebrecht),  théologien  allemand, 
né  à  'Weimar  en  1769,  mort  en  1851.  Il  devint  recteur 
de  l'école  secondaire  d'Iéna  et,  plus  tard,  professeur  de 
théologie  à  l'université  de  Weimar;  il  appartenait  au 
parti  rationaliste  avancé.  Parmi  ses  ouvrages,  il  faut 
citer  :  Manuel  d'histoire  ecclésiastique  (1818-1822);  En- 
C'iclopédie  théologique  (1832);  Dictionnaire  universel  de 
littérature  théologique,  ecilésiastique,  religieuse  et  /n's/o- 
rif/ue  (1837-1843)  avec  Supplément;  Bistoire  du  concile  de 
Trente  (1846)  ;  il  s'était  aussi  occupé  d'études  philologiques, 
ainsi  que  le  prouvent  certains  de  ses  ouvrages,  notamment 
son  Antilexilogus  (1842). 

DANZÉ  n.  m.  Masse  do  fer,  sur  laquelle  le  glacier  appuie 
le  manclie  de  l'outil  qui  lui  sert  à  puiser  dans  le  creuset 
le  verre  fondu. 

Danzé,  comm.  de  Loir-et-Cher,  arr.  et  à  15  kilom.  de 
Vendôme,  près  du  Boulon,  affluent  du  Loir;  1.077  hab. 
Minerai  de  fer.  Goufl'ro  où  se  perd  le  Boulon. 

SanzeL  (Théodore-Guillaume),  philosophe  allemand, 
né  à  Hambourg  en  1818,  mort  en  1850.  Il  devint  l'un  des 
plus  fervents  adeptes  de  la  philosophie  hégélienne.  On  a 
de  lui  plusieurs  ouvrages,  tous  écrits  en  allemand  ;  ce  sont 
les  suivants  :  Dn  spinozisme  de  Gœthe[\i\'i);  Esthétique  de 
la  philosophie  d'Hegel  (1844);  Etudes  sur  l'état  de  la  philo- 
sophie de  l'art  à  notre  époque  et  sur  sa  mission  à  venir,  pu- 
bliées dans  la  »  Revue  »  de  Fichte,  tome  XII,  XIV  et  XV; 
Gotisched  et  son  époque  (1848);  Gotthold  Ephralm  Lessing, 
sa  vie  et  ses  œuvres  (1850-1853). 

Danzer  (Jean-Melchior),  théologien  catholique  et  sa- 
vant allemand,  né  à  Ober-Aybach  (Bavière)  en  1739,  mort 
en  1800.  Il  entra  dans  les  ordres,  mais  consacra  tous  ses 
loisirs  à  l'étude  des  sciences  physiques  et  mathématiques, 
qu'il  professa.  Devenu  membre  de  la  direction  des  études 
et  conseiller  ecclésiastique,  il  s'appliqua  d'une  façon  par- 
ticulière à  réformer  l'instruction  dans  son  pays.  Il  inventa 
d-es  fourneaux  économiques  qui  portent  son  nom.  Nous 
citerons,  parmi  ses  écrits  :  Essai  sur  la  théologie  morale  et 
pratique  (1777);  Preiniers  principes  de  droit  naturel  (1778), 
et   Traité  élémentaire  sur  les  mathématiques  (1781). 

Danzer  (Jacques),  théologien  catholique  allemand, 
né  à  Langesfeld  (Souabe)  en  1743,  mort  à  Burgau  en  1796. 
Il  devint,  en  1784,  professeur  de  théologie  à  Salzbourg, 
fut  accusé  d'adhérer  aux  idées  de  Pelage,  et,  malgré  la 
protection  de  l'archevêque  de  Salzbourg,  se  vit  en  butte  à 
de  telles  tracasseries  qu'il  dut  quitter  cette  ville,  en  1792, 
et  se  retirer  à  Burgau,  où  il  possédait  un  canonicat.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Influence  de  la  morale  sur  le 
bonheur  (1789)  ;  Idées  sur  la  réforme  de  la  théologie  (1793)  ; 
Esprit  de  Jésus-Christ  et  de  sa  doctrine  (1793). 

Danzi  (François),  musicien  allemand,  né  à  Manheim 
en  17C3,  mort  à  Carlsruho  en  1826.  Il  a  fait  représenter 
plusieurs  opéras  :  Cléopdtre,  Azakia,  le  Triomphe  de  la 
vérité,  le  Sylphe,  Minuit,  le  Baiser,  Iphigénie  en  Aulide, 
le  Bondokam,  etc.,  et  fait  exécuter  deux  grandes  cantates. 
Il  a  écrit  aussi  trois  messes,  un  Te  Deum,  quatre  sympho- 
nies, des  concertos  et  sonates,  etc. 

Dao,  bourg  de  la  Malaisie  (archi- 
pel des  Pliilippines,  île  Panay  [prov. 
d'Antique))  ;  6.810  hab.  —  Autre  boury 
do  la  même  île  Panay  (prov.  deCapiz), 
sur  lo  rio  côtier  de  Panay  ;  5.260  hab. 
Riz,  sables  aurifères. 

uaoneue. 

DAONELLE  ou    DAONELLA  (néV) 
n.  f.  Paléont.  Sous-genre  do  monotis  (mollusques  lamel- 
libranches, famille  des  avîculidés),  comprenant  des  co- 
quilles inégales,  asymétriques,  arrondies  en  avant,  tron- 
quées en  arrière,  couvertes  do  stries  rayonnantes.  (Les 


516 

daonelles  abondent  dans  le  trias,  où  elles  forment  par- 
fois des  couches  entières.  Exemple  :  daonella  Lonimeh 
[^keuper  ligniteux  du  ïyrolj,  coquille  de  4  à  5  centimètres 
de  long.) 

DAOS  {da-oss)  n.  f.  Nom  que  l'on  donne,  dans  les  îles 
d"Anjouan,  de  Mayotte  et  de  Comore,  à  des  embarcations 
d'une  chétive  construction,  d'une  grande  larpeiir  pour  leur 
longueur  (15  à  18  m.),  pontées,  et  avant  pour  gréement 
un  seul  màt  ponant  une  voile  à  antenne. 

DaOSSA  ou  DoSSA,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Radjpou- 
tana  [pnncipauté  de  Djeïpour]),  sur  un  sous-tributaire  de 
de  ia  Djemma  par  le  Banas  et  le  Morel  ;  7.385  hab.  Temples 
hindous  et  anciens  édirices. 

!DaoUD,  nom  que  les  historiens  musulmans  donnent  au 
roi  David,  qu'ils  vénèrent  comme  un  prophète.  D'après  les 
théologiens  de  l'islam,  Allah  révéla  les  psaumes  à  David. 
Dans  la  seconde  sourate  du  Coran,  il  est  dit  que  ■<  Daoud 
tua  Djalout  (Goliath),  Allah  lui  donna  un  royaume  et  la 
sagesse,  et  lui  apprit  ce  qu'il  voulut  savoir  ».  Ils  disent 
qu'il  entendait  le  langage  des  oiseaux  et  que  le  fer  deve- 
nait entre  ses  mains  comme  une  cire  molle. 

Daoud,  surnommé  Kilidj  Arslan,  second  sultan 
spidjoukide  du  pays  do  Roum,  né  dans  la  première  moitié 
du  xr  siècle  do  notre  ère,  mort  en  1107.  11  monta  sur  le 
trûne  en  1092,  après  avoir  été  retenu  prisonnier  pendant 
sept  ans  en  Perse,  et  il  employa  les  premières  années  de 
son  règne  à  conquérir  des  provinces  sur  les  Grecs.  La 
première  croisade  interrompit  ces  faciles  succès;  il  fut 
d'abord  vainqueur  des  bandes  sans  cohésion  de  Pierre 
l'Ermite  et  de  Gautier  sans  Avoir,  mais  Godefroy  de 
Bouillon  lui  infligea  une  série  de  défaites  à  la  suite  des- 
quelles il  perdit  sa  capitale,  Nicée  (1097);  l'empereur  grec 
Alexis  Comnène  envahit  l'empire  de  Roum,  mais  il  fut 
obligé  de  se  replier  devant  l'atabek  de  Mossoul;  en  iiOl, 
Kilidj  Arslan  anéantit  trois  armées  chrétiennes.  Ce  prince, 
qui  fut  l'un  des  plus  terribles  ennemis  des  croisés,  périt 
en  luttant  contre  le  souverain  d'Edesse,  qu'il  voulait  dé 
pouiller  de  ses  Etats. 

Daoud  el-Antaki,  médecin  arabe,  mort  à  La  Mecque 
en  1105  de  l'hégire  (1716  de  J.-C).  Il  habitait  l'Egypte, 
mais  il  demeura  principalement  à  Antioche,  d'où  son 
nom  de  "  el-Antaki  »  ;  on  l'appelle  également  el-Basir 
(l'Aveugle).  Il  a  composé  plusieurs  ouvrages  médicaux, 
dont  le  plus  important:  Tezkivet  aoula  el-elbab  wa  djami 
liladjeb  TUadjah,  a  été  traduit  en  persan  et  en  arahe. 

Daoud-PACHA,  grand  vizir  de  l'empire  turc,  né  en 
Bosnie  vers  le  milieu  du  xvi"  siècle,  mort  à  Constanti- 
nople  en  !C23.  Il  devint  successivement  beylerbey  de 
Roumélie,  capitan-pacha,  et  épousa  la  sœur  du  sialtan 
Mustapha.  Ce  prince  ayant  été  renversé  par  Osman, 
Daoud-pacha  fît  assassiner  le  nouveau  sultan  et  réta- 
blit sur  le  trône  son  beau-frère,  qui  l'en  récompensa 
par  la  cliarge  de  grand  vizir;  mais  les  janissaires  ne  lui 
avaient  pas  pardonné  l'assassinat  d'Osman  et  ils  forcèrent 
Mustapha  à  abandonner  Daoud-pacha  à  leur  vengeance. 
Ce  dernier  fut  conduit  à  la  forteresse  des  Sept-Tours  et 
étranglé  dans  la  prison  même  où  avait  péri  le  sultan 
Osman. 

Daoud-pacha,  homme  d'Etat  ottoman,  né  à  CoD- 
stantinople  en  1816,  mort  à  Biarrits  en  1873.  Il  reçut  son 
instruction  dans  un  établissement  français  de  Constan- 
tinople,  puis  à  l'université  de  Berlin.  D'abord  attaché 
d'ambassade  à  Berlin,  puis  consul  à  Vienne,  il  rentra  en 
Turquie  et  fut  adjoint  à  diverses  administrations  in- 
térieures, en  particulier  aux  finances  et  à  la  censure. 
Daoud-pacha  est  surtout  connu  comme  gouverneur  du 
Liban,  fonctions  qu'il  exerça  après  1860,  quand  l'expé- 
dition française  eut  mis  un  terme  à  la  lutte  des  Druses  et 
des  Maronites.  Nommé,  à  l'instigation  de  l'Angleterre, 
président  de  la  commission  internationale  chargée  d'or- 
ganiser le  gouvernement  du  Liban,  il  s'acquitta  avec  mé- 
rite de  cette  tâche,  et  rendit  quelque  prospérité  à  cette 
province  troublée.  En  1868,  relevé,  sur  sa  demande,  de 
ses  fonctions,  il  devint  ministre  du  commerce,  puis  des 
travaux  publics.  Le  mauvais  état  de  sa  sauté  l'ayant  forcé 
à  la  retraite,  il  alla  se  fi.\er  à  Biarrits. 

DaOULAS,  ch.-l.  de  cant.  du  Finistère,  arrond.  et  à 
20  kd.  de  Brest,  sur  la  rade  de  Brest;  760  hab.  Ch.  de  f. 
Orléans.  Fabrique  de  porcelaine.  Ruines  d'une  abbaye 
dont  les  chroniques  bretonnes  placent  la  fondation  au 
W  siècle.  Cloître  du  xii"  siècle,  spécimen  le  plus  re- 
marquable de  l'art  roman  dans  le  Finistère.  —  Le  canton 
a  10  comm.  et  20.364  hab. 

DaoulatabaD  (la  Déoghiràes  Indous),  ville  de  l'Inde 
anglaise  (Nizam  [prov.  d'Aurangabadj).  Ville  forte,  très 
tiorissante  au  temps  de  la  domination  mongole ,  au- 
jourd'hui déchue.  Citadelle  bâtie  sur  un  rocher,  haut 
de  180  mètres. 

Daoulatabad,  ville  de  Perse  (Tabaristan),  au  pied  du 
col  Tang-i-Asuab;  4.5U0  hab.  Vergers. 

Daouna,  lac  du  Soudan  français,  situé  à  l'O.  de  Tom- 
bouctou,  entre  le  Niger  et  le  grand  lac  Faguihine,  avec 
lequel  il  communique  pendant  les  hautes  eaux. 

DaourI£,  région  de  la  Sibérie  (Asie  russe),  à  10.  du 
lac  Balkal,  dans  la  partie  orientale  de  la  Transbalkalio. 
C'est  le  bassin  des  rivières  Ingoda  et  Onon,  qui  forment 
par  leur  réunion  la  Chilka,  une  des  branches  du  fleuve 
Amour.  Cftte  région,  encore  peu  connue,  s'étend  des 
monts  lablonnoï  au  N.  à  la  frontière  chinoise  (Mongolie) 
au  S.  Elle  est  montagneuse  et  renferme  des  sources  mi- 
nérales ;  pâturages  et  forêts.  La  ville  principale  est  Ner- 
tchinfik,  sur  la  Chilka.  La  Daourie  fut  enlevée  à  la  Chine 
par  les  Russes,  vers  le  milieu  du  xvii*  siècle.  Les  Daours, 
(|ui  lui  ont  donné  son  nom,  une  des  tribus  des  Toungouses 
méridionaux,  se  rencontrent,  en  Mongolie,  jusqu'au  con- 
lluont  de  la  Noni  et  de  la  Soungarie. 

DAOURITE  (de  Daourie,  n.  de  pays)  n.  f.  Borosilicate 
naturel  dalumine.  Syn.  de  tourmaline. 

DaovA,  rivière  du  pays  des  Gallas  (Afrique  orient.), 
arilucnt  du  Djouba,  étudiée  par  les  explorateurs  italiens 
Kuspoli,  Bottego  et  Grixoni. 

DAPÊCHE  n.  m.  Substance  bitumineuse,  molle  et  élas- 
tique, qu'on  trouve  près  de  Castlcton  en  Angleterre,  â 
Montreiais  on  France,  et  à  Woodburg  aux  Etats-Unis. 
Syn,  do  élatkritb. 


517 

DAPEDIUS  ipé-di-uss)  n.  m.  Pal6ont.  Genre  de  poissons 

eanoïiios  ouji^anoidos,  famille  des  16piilotiiiiis,  coinpreuaiit 
des  turmos  ^^randus  ou  nioyonnos,  ovales  ou  losaiigiquos 
latôralemout  i-oiiipriméos,  à  écailles  eu  losanj^o. 

DAPÉDOGLOSSE  ou  DAPEDOGLOSSUS  {pt',  glo-snss) 
n.  m.  PalêoiU.  Genre  do  poissons  physostoinos,  i'atnillo  des 
ostôoglossidtis,  caractérisé  par  do  fortes  douts  uoDi(|ues, 
pointues  a  tous  les  os  do  la  bouche,  celle-ci  pou  l'euduo, 
dénuée  de  barbillons. 

—  Kncycl.  Les  dapédog lusses  sont  fossiles  dans  l'ôocôno 
inférieur  do  l'AmérKjuo  du  Nord  {dapedog lassas  acutus, 
dapedoglossus  envaustus).  C'étaient  do  L'raiuls  poissons 
d'eau  douce,  dont  les  représentants  actuels  sont  les  ostéo- 
glosses  ot  aï-apaima  des  Amazones,  et  les  keterotis  des 
neuves  de  TAfriquo  tropicale. 

DAPHNACÉ  (se),  ÉEadj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  aux  daphnés.  il  Ou  dit  aussi  DAPHNoiot:,  kk. 

—  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes,  ayant  pour  type  le  genre 
dnphné,  et  plus  connue  sous  le  nom  de  thymélàcées.  —  Une 

DArnNAOÉE. 

Daphn.£  (auj.  Tall-Défeunèh).  à  15  kilom.  au  N.  de 
la  station  d'EI-Kantarah  sur  le  caual  do  Suez,  sur  l'an- 
cienne route  dos  caravanes  et  des  armées  entre  la  Syrie 
et  l'Egypte.  On  ignore  la  forme  exacte  du  nom  <|u'olle  por- 
tait soiis  les  pharaons  ;  les  Hébreux  l'ont  transcrit  Talt- 
panhes  {Jérémie,  xxiii,9)  et  les  Grecs  Daphnx.  Kilo  ne  prit 
de  l'importanco  qu'au  début  do  la  xxvi"  dynastie,  lorsque 
Psammétique  !*"■  y  installa  ses  mercenaires  ioniens  ot 
carions  pour  défendre  le  Delta  contre  l'Assyrie,  vers  650  ; 
une  partie  dos  Juifs  s'y  réfugia  vers  587,  après  la  prise  de 
Jérusalem  par  Nabuchodonosor.Ahmasis  supprima  le  camp 
des  mercenaires  vers  565,  ot  il  en  transporta  la  population 
à  Meraphis.  Le  site  est  complètement  inhabité  aujourd'hui. 
Flinders  Patrie  y  a  fait  des  fouilles, au  cours  desquelles  il 
a  découvert  l'ancien  palais  du  gouverneur  et  le  camp  des 
Ioniens  :  les  débris  très  curieux  de  poterie  grecque  ar- 
chaïque qu'il  y  ramassa  sont  conservés  aujourd  hui  au 
musée  de  Gizèli  et  au  musée  Britannique. 

DAPHNÉ  {du  gr.  daphnê,  laurier)  n.  m.  Bot.  Genre  de 
plantes,  de  la  famille  des  thyméléacées. 

—  Comm.  Nom  donné  aux  fibres  d'un  arbre  originaire 
du  Brésil  et  de  la  Jamaïque,  le  lagetta,  appelé  également 
bois  dentelle,  et  dont  le  liber  est  employé  à  la  fabrication 
de  câbles  très  solides  et  d'une  sorte  de  papier. 

—  Encycl.  Bot.  Les  daphnés  sont  des  arbustes  ou  arbris- 
seaux ornementaux,  à  feuilles  ordinairement  entières  et 
coriaces,  à  fleurs  précoces, 
blanches,  jaunes  ou  roses, 
régulières  et  tétramères  ; 
leur  ovaire,  uniloculaire  et 
uniovulé,  fournit  un  fruit  bac- 
ciforme  ou  coriace,  rouge  ou 
noir.  Ce  sont  des  plantes  acres, 
souvent  dangereuses,  qui  con- 
tiennent une  essence  verte 
unie  à  la  daphuine.  On  en  con- 
naît plus  do  trente  espèces, 
parmi  lesquelles  :  le  6015 
gentil  {daphne  mezereum),  ha- 
bitant les  forêts  des  hautes 
montagnes  d'Europe,  à  baies 
très  vénéneuses  et  dont  l'é- 
corce  a  des  propriétés  vési- 
cantes  ;  le  garou  { daphne  fr^î 
f/nidium),  de  la  région  médi-  f^ 
terranéonne.dont  récorce,qui 
est  d'ailleurs  un  dangereux 
eraménagogue,  entre  dans  la 
composition  de  la  pommade  Dapbné. 
épispastique  au  garou;   la 

lauréole  [daphne  iaureola)  ;  la  camélée  (daphne  crieorum), etc. 
Les  tiges  du  bois  gentil  et  de  la  lauréole  sont  employées, 
en  Allemagne  et  en  Suisse,  pour  faire  des  chapeaux  do 
paille  blanche. 

DaphnÉ.  Mylh.  gT.  Nymphe,  personnification  du  lau- 
rier d'Apollon.  Elle  était  fille  du  dieu-fleuve  Pénée,  suivant 
Ovide  ;  du  Ladon  d'Arcadie  et  do  la  Terre, 
suivant  Pausanias  :  d'AmycIas,  suivant 
Diodore.  Elle  voulut  fuir  Apollon,  qui  la 
poursuivait  de  son  amour  ;  dans  sa  détresse, 
ollo  invoqua  la  Terre  sa  mère,  et  fut  chan- 
gée en  laurier.  D'après  une  autre  tradition, 
Daphne  est  aimée  de  Loucippe,  fils  d'Œno- 
maos,  roi  de  Piso,  qui  se  déguise  on  jeune 
fille  pour  l'accompagner.  Sur  le  conseil 
d'Apollon,  Daphne  et  ses  compagnes  pren- 
nent un  bain  :  I^oucippe  est  découvert,  ot  tué 
par  elles.  —  Nymplie  qui  rendait  les  oracles 
de  la  Torre  ù,  Delphes,  avant  qu'Apollon  oùt 
pris  possession  du  sanctuaire.  —  Fille  du 
devin  Tirésias. 

DaphnÉ  (nom  mythol.)  n.  f.  Planète 
téleseopiijuo,  n"  41,  découverte  on  185G,  par 
Goldsclimidt. 

DaphnÉ,  ancien  village  do  la  Turquie  Daplim^. 
d'Asie  f.Syrio),  sur  l'Oronto,  au  S.  d'Antioche, 
regardé  comme  un  faubourg  de  cette  ville.  On  célébrait 
tous  les  ans,  dans  un  bois  do  lauriers,  les  fôtes  d'Apollon 
daphnéen.  Séjour  favori  dos  Séloucidos,  Daphne  était  con- 
sidéré comme  un  lieu  do  plaisir  et  m/^mo  de  débauche.  — 
Ville  do  l'Egypte  inférieure,  près  do  la  boucho  uélusiaiiuo 
ilu  Nil,  auj.  Safnat. 

Daphnéen,  ENNE  (fné-in,  en'  —  du  gr.  daphnê,  lau- 
rier I  adj.  Mythol.  Surnom  d'Apollon  et  d'Artémis.  (Les 
di'ux  divinités  avai*mt,  un  temple  on  commun,  au  milieu  do 
bois  do  lauriers,  à  Daphne,  i)rès  Antioclio,  on  Syrie.) 

DAPHNÉINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  daphnink. 

DAPHNÉLÉON  (du  gr.  daphnâ,  laurier,  ot  f^laion,  huile'i 
n.  f.  Huilo  do  laurior,  en  usago  chez  les  anciens  Grocs. 

DAPHNÉPHORE(gr.  (i(T/j/m(?/>/i07VM;dorfrt/)/m^.  laurier,  et 
pht,nis.  (|ui  porte)  n.  m.  Antiq.  gr.  Pr/^tre  qui  présidait  aux 
da|plinéiiliori(^s,  nt  qui  portait  sur  la  tAto  une  couronne  do 
laurior.  11  Spncialom.  Prêtre  d'Apollon  Ismonios,  ù  Thèbos. 

DAPHNÉPHORIES  (rî~Ta.à.  daphnéphorc)  n.f.  pi.  Antiq. 
gr.  FAie  ini'on  n-lébrait  tous  les  neuf  ans  A  Thèbos,  on 
I  lioniKMir  d'A|iolion  Ismonios.  Il  Fôtos  analogues,  célébrées 
ii.  Dolphos  ot  ù.  Tompô. 


—  Encycl.  En  tAtedo  la  procession,  on  portait  le  kôpô, 
branche  do  laurior  chargée  de  feuilles  et  de  fleurs  ot  à 
laquelle  étaient  attachées  trois  cent  soixante-cinq  bande- 
lottes  figurant  les  jours  do  l'année,  et  des  globes  do  difl'é- 
rentos  dimensions  figurant  le  soleil,  la  lune  et  les  étoiles. 
Derrière  le  kôpâ  marciiait  lo  duphiu'phorus,  un  jeune 
Bootiea  de  grande  famille,  qui  représentait  lo  dieu,  cou- 
vert de  vêtements  magnifiques,  avec  une  couronne  d'or 
sur  sa  chevelure  flottante.  Autour  do  lui,  un  chœur  do 
jeunes  filles  chantait  des  hymnes  on  rhonnour  du  diuu. 

DAPHNÉTINE  n.  f.  Chim.  Composé  résultant  du  dédou- 
blement de  la  daphnino. 

~  Encycl.  La  daphnétiyie,  C'H^O'  -\-  IPO,ost  un  isomère 
do  l'osculétioe.  Pour  préparer  la  daphnétine,  on  fait  passer 
un  courant  d'acide  cnlorhydrique  dans  l'extrait  alcoolique 
de  dapkne  mezereum,  qui  contient  de  la  daphnino  impure. 
Un  grand  excès  d'acide  chlorhydriquo  détruirait  à  cnaud 
la  daphnétine  formée. 

La  daphnétine  fond  à  ass^-sse".  Elle  se  dissout  dans 
les  acides  sulfuriquo  et  chlorhydriquo,  en  les  colorant  en 
rouge  ;  elle  peut  en  être  précipitée  par  l'eau.  Elle  réduit 
les  sels  d'argent,  les  solutions  cupro-alcalines,  et  préci- 
pite les  sels  de  plomb.  Les  oxydants  et  les  réducteurs  no 
l'attaquent  pas,  sauf  l'amalgame  do  sodium,  qui  la  trans- 
forme en  une  résine.  La  distillation  sèche  la  transforme 
partiellement  en  ombelliférone.  Eu  faisant  agir  l'acide 
sulfurique  sur  un  mélange  de  pyrogallol  et  d'acide  malique, 
on  a  obtenu  une  coumarine,  C'H^O',  ou  daphnétine  artifi- 
cielle, identique  à  la  daphnétine  naturelle. 

DAPHNÉTIQUE  itik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  inconnu  à 
l'état  libre,  et  qui  n  est  autre  que  l'anhydride  do  la  daphné- 
tine. Syn.  DioxYCOUMARiQUE  (acide),  trioxycinnamique 
(acide). 

DAPHNICON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  hippocratée. 

DAPHNIDIE  (di)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
laurinées,  série  des  tétrauthérées,  compr-enant  dix-sept 
espèces,  qui  croissent  aux  Indes  orientales,  il  On  dit  aussi 

DAFHNIDION  n.  m. 

DAPHNIDIE,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte au  genre  daphnidie. 

DAPHNIE  ifnî)  ou  DAPHNIA  n.  f.  Genre  de  crustacés, 
type  de  la  triou  des  daphniinés,  comprenant  de  minuscules 
formes  d'eau  douce  à  carapace 
gaufrée,  terminée  en  arrière 
par  deux  épines.  (On  connaît  un 
assez  grand  nombre  de  daph- 
nies ;  certaines,  comme  la  daph- 
nia  pulex,  ou  puce  d'eau,  appa- 
raissent parfois  en  masses  et 
donnent  aux  mares, par  endroits, 
une  coloration  rougeâtre.) 

DAPHNIlDÉSn. m.  pi.  Famille 
de  crustacés  entomostracés  phyllopodes  cladocères,  carac- 
térisée par  la  tête  libre,  abaissée  eu  toit,  par  la  carapace 
bivalve  entourant  le  corps,  par  les  pattes  antérieures  pré- 
hensiles, les  postérieures  lamelleuses. —  Un  daphmidê. 

—  Encycl.  Les  daphniidés,  toujours  do  petite  taille,  sont 
aquatiques  et  se  trouvent  surtout  dans  les  eaux  douces  ;  ils 
nagent  rapidement,  par  saccades,  ou  se  fixent  par  une 
glande  cervicale  aux  corps  étrangers  ;  ils  agitent  alors  leurs 
pattes  pour  amener  à  leur  boucho  les  micro-organismes 
dont  ils  se  nourrissent.  Les  daphniidés  se  subdivisent  en 
deux  tribus  ;  dapkniinés,  et  bosmininês. 

DAPHNHNÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  crustacés,  famille  des 
daphniidés,  caractérisée  par  la  grandeur  de  l'œil  composé, 
la  réduction  des  antennes  antérieures.  (Los  genres  prin- 
cipaux des  daphniinés  sont  :  daphnia,  siviocephalus,  moina.) 

—    Un   DAPHNIINÉ. 

DAPHNINE  n.  f.  Principe  actif  découvert  par  Vamiuelin 
dans  la  racine  du  daphne.  11  On   dit  aussi   uai^unéim:, 

ot  DAPHNÈTE. 

—  Encycl.  La  daphnine.  qui  se  trouve  dans  tous  los 
daphnés,  particulièrement  dans  l'ôcorce  du  garou,  se  pré- 
sente sous  la  forme  de  petits  cristaux  transparents.  Elle 
est  d'une  couleur  grise,  modore,  très  amère,  soluble  dans 
l'eau  froide  et  plus  soluble  encore  dans  l'eau  chaude.  Elle 
a  pour  formule  C'ir'O' -j- 2II'0;  c'est  lo  glucosido  de  la 
daphnétine.  Les  acides  et  los  formoats  dédoublent  la 
daphnino  on  daphnétine  et  glucose  : 

C"H'*0'  -}-  H^O  =  C'H'O*  -h  C'IP'O'. 
(laiihiàne.  daphiitS-        glutonc- 

Udc. 

DAPHNIPHYLLE  n.  m.  Genre  d'arbres,  rapporté  avec 
doute  à  la  famille  des  rahmnéos,  ot  comprenant  douze 
espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tropicales. 

DaPHNIS.  Myth.  gr.  Héros  des  bergers  do  Sicile  et  do 
la  p<lrsn^  bti(olii|ue.  D'après  Diodore,  il  était  fils  d'Hermès 
et  d'um-  nyinplio  sicilienne,  et  fut  élevé  par  des  nymphes. 
Il  possédaU  (lo  grands  troupeaux  de  biuufs,  qu'il  menait 

Îiaîtro  sur  les  pentes  do  l'Etna,  ou  sur  les  bords  du  Ûouvo 
limora,  ou  près  de  Syracuse.  Pour  charmer  sos  loisirs, 
il  jouait  de  la  tlûto.  et  il  inventa  los  citants  bucoliques. 
Il  mourut  jeune,  et  fut  pleuré  par  les  dieux  comme  par 
los  bergers  ;  il  était  surtout  aimo  des  nymphes,  des  muses, 
do  Pan,  d'Artémis,  d'Apollon.  D'après  fetésichoro  ol  Elien, 
Daphnis  était  aimé  d'une  nymphe,  à  qui  il  avait  juré  fidé- 
lité ;  étant  ivre,  il  manqua  à  sa  parole,  ot  devint  aveugle. 
Il  se  consola  par  des  chants,  et,  d'ailleurs,  nmurut  bientôt. 
Théocrito  conte  les  amours  do  Daphnis  avec  la  nymphe 
Nais,  sa  passion  nialhoureuso  pour  Aonea,  ses  souirfances, 
sa  victoire  sur  Ménalque,  la  douleur  do  toute  la  nature  à 
sa  mort.  Ovide  prétond  (juo  Daphnis  fut  changé  en  pierre. 
Mal'M'é  toutes  les  divorgeiicos  des  traditions,  la  figure  do 
Dajinnis  n'a  guère  varié;  il  a  touiours  été  considéré  comme 
lo  nergor  idéal,  inventeur  dos  chants  bucoliques. 

Daphnis,  idyllo  do  Salomon  Gossnor,  inspirée  par  le 
roman  de  Lougus.  Au  moment  où  l'œuvre  parut,  les  censeurs 
de  Zurich  se  récrieront  contre  la  liberté  do  certains  pas- 
sages ;  il  fallut  couper  ot  faire  paraître  l'œuvre  sous  forme 
anonyme  (1754).  Ce  poùnio  commença  la  réputation  do 
Gossnor.  La  fraîcheur,  la  délicatesse  (pii  y  régnent  firent 
Kurnoinmor  son  autour,  surtout  ù  l'apparition  dos  itivltos 
suivantes.  «  lo  séduisant  ot  tendre  Oossner  ».  La  donnée  on 
est  insigniliante,  mais  l'ouvrage  vaut  par  lo  charme  dos 
détails.  La  traduction  française  suivit  do  près  la  publi- 
cation do  l'original. 


DAPEDIUS   —  DAPHŒNOS 

Daphnis  ot  Chloé,  roman  grec,  on  quatre  livres,  du 
genre  pastoral,  attribué  à  Longus,  ot  d'époquo  incertaine, 
sans  doute  du  temps  do  rem[)iro  romain.  —  Daphnis  ot  Chloé, 
doux  enfants  trouvés  par  des  bergers,  grandissent  en- 
semble. Un  jour,  Daphnis  voit  Chloéso  baigner,  et  devient 
amoureux  d  elle,  sans  s'en  douter.  Un  autre  l)orger,Dorcon, 
s'éprend  do  Chloé  ;  et  une  lutto  do  beauté  et  do  chants  a 
lieu  entre  lui  et  Daphnis,  à  qui  la  bergère  donne  la  victoire 
en  l'embrassant.  Survient  un  corsaire,  qui  enlève  Daphnis  ; 
mais  une  ruse  do  Chloé  lo  délivre.  A  la  suite  d'une  dis- 
cussion avec  les  Mothymniens,  Chloé  ost  enlevée  à  son 
tour.  Daphnis  la  délivre,  et  ils  font  éclater  leur  joie  en 
s'embrassant  d'une  façon  à  la  fois  hbre  et  innocente.  Une 
femme  mariée,  Lyoénion,  fait  alors  l'éducation  amoureuse 
de  Daphnis,  qui  met  à  profit,  auprès  doson  amie, sa  science 
si  nouvelle.  Les  deux  jeunes  gens  sont  retrouvés  par  leurs 
parents,  qui  les  marient.  On  voit  que  le  sujet  est  en  lui- 
même  assez  banal.  Le  roman  vaut  surtout  par  la  mise  en 
œuvre,  par  la  grâce  du  récit,  par  léléganco  de  la  forme, 
très  ratfinée  avec  des  airs  de  naïveté.  Il  a  été  imité  par 
plusieurs  auteurs  de  romans  grecs.  Dans  les  temps  mo- 
dernes, il  a  toujours  été  très  goûté  des  lettrés,  surtout  en 
France,  où  il  a  été  popularisé  d'abord  par  la  traduction 
d'Amyot,  puis  par  celle  de  Courier,  qui  avait  découvert  à 
Florence  un  nouveau  fragment  de  l'ouvrage. 

Daphnis  et  Chloé,  tableau  de  Gérard,  au  musée  du 
Louvre.  —  A  gauche,  au  bord  d'un  ruisseau  qui  tombe 


D.ipliiiU  l't  Chlo^*, 
U  apriïs  Cortot. 


Dapliiiis  et  CliloO,    d  après  Gârard. 

en  cascade  d'une  grotte,  dans  laquelle  on  voit  les  statues 
des  Grâces,  Daphnis,  assis  sur  un  tronc  d'arbre,  tresse 
une  couronne  de  fleurs.  Chloé  dort, 
la  tête  appuyée  sur  les  genoux  du 
jeune  berger.  Ce  tableau,  peint  en 
1824,  est  un  pendant  à  la  Psyché. 
que  Gérard  avait  exposée  trente  ans 
auparavant.  Il  se  recommande  de  l:i 
même  qualité  :  une  grâce  un  peu 
molle  et  fado.  Avant  Gérard,  Hersoni. 
avait  peint  Daphnis  retirant  unr 
épine  du  pied  de  Chloé  ;  cette  compo- 
sition a  été  exposée  au  Salon  de  1817. 
La  pastorale  de  Longus  a  d'ailleurs 
inspiré,  depuis  l'époque  de  David, 
nombre  do  tableaux  et  de  statues  ; 
ces  œuvres  n'offrent  guère  qu'un  in- 
térêt historique.  Citons,  cependant  : 
Albrier  (Salon  de  1822)  ;IIamon(  1847); 
Bonnegrâce  (18  5  7);  Emile  Lévy 
(1S64  et  1869);  etc.  La  meilleure  poin- 
ture en  ce  genre  est,  à  coup  sûr, 
celle  de  Français,  Daphnis  et  Chiné 
1878).  —  En  sculpture,  citons  :  Cortot 

(au  Louvre):  Brian  (1859);  Paul  Gayrard  (1S33  et  1S47); 
Jules  Dalou  (1869);  etc. 
DAPHNITE  n.  f.  Chim.  Syn.  do  dapbninr. 

—  En  T.  do  joaiil..  Nom  donné  à  une  pierre  dans  la  masse 
de  laquelle  se  trouvent  figurées  naiurellomcnt  des  feuilles 
do  laurier. 

DAPHNOÏDÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syn.  de  daphnack,  éb. 
DAPHNOMANCIE  {si  -—  du  çr.  daphne,  laurier,  et  maii- 
it'ia,  divination)  n.  f.  Divination  par  le   laurior.  Elle  se 

Sratiquait  soit  on  observant  la  combustion  d'une  branche 
0  laurier,  soit  en  mâchant  dos  feuilles  do  cet  arbuste 
pour  exciter  en  soi  ros]ïrit  prophétique. 

DAPH  NOM  ANCIEN,  ENNE  {si~in,  en')  U.  Celui,  colle  qui 
pr.'iti(|uo  la  dajihnomancie. 

DaphnopatËS    (Théodore),    écrivain    byzantin    du 

X*  siècle.  Patrice,  premier  secrétaire,  plus  tard  préfet  de 
la  ville,  il  appartenait  ù  l'entourage  do  Constantin  VII  et 
collabora  aux  grands  travaux  encyclopédi(|ues  entrepris 
par  ordre  de  romporeur.  Il  composa,  sous  le  titre  d'v4pnn- 
thisinata,  uno  collection  d'extraits  des  homélies  do  saint 
Jean  Chrysostome,  et  une  chronique  historique,  que  Ton 
croit  reconnaître  dans  lo  VI"  livre  do  la  Confirmation  do 
Théophano.  11  reste  do  lui,  on  outre,  une  homélie  sur  la 
translation  d'une  main  de  saint  Jean-Baptiste  d'Antioche 
ù  Constantiiioplo  (957)  et  des  lettres  intéressantes  écrites 
au  nom  de  l'empereur  romain  Lécapèno  (9SI-944). 

DAPHNOPHYLLUM  (/oHt)  n.  m.  Genre  do  lauracëos. 
fossiles  dans  lo  terrain  crétacé,  établi  sur  dos  feuilles  qui 
peuvent  so  rapporter  aussi  bien  ù,  dus  lauriers  qu'à  dos 
figuiers. 

DAPHNOPSIDE  n.  f.  Gonro  de  plantes,  do  la  famille  des 
tliyiiu'léacéos,  voisin  des  daphnés. 

DAPHNOT(/'/{o)n.m.Bot.  Nom  vulgaire  du  gouro  buulio, 
do  ta  famille  des  sélaginées. 

DAPHŒNOS  (fé-noss)  n.  m.  Gonro  do  mammifères  carnas- 
siers, t'amillo  des  canidés,  comprenant  des  chious  fossiles 
dans  lo  miocène  do  l'Améritiuo  du  Nord. 

—  I'Incycl.  Los  dnnhn-nos  (daphtvnos  vctus,  grarilis,  etc.l, 
étaient  iio  la  luillo  d'un  renard.  Il  ne  faut  pas  confondre 
ces  canidés  avec  d'aulros  chiens  fossiles,  les  amphicyons, 
typo  dus  ouiphicyouiués,  du  mtucùuo  moyou  d  Kuropu. 


DAPIFER   —   DARBOY 

DAPIFER  (/"èr'  —  ànlat.  dapes,  mets,  et  ferre,  porter)  n.m. 
A  l'origine.  Celui  des  ofticiers  de  la  maison  royale  qui  ser- 
vait le  souverain  à  table. 

—  Encycl.  Le  dapifer  devint^  le  premier  dignitaire  du 
royaume.  Il  avait  la  direction  de  la  maison  du  roi  et 
suppléait  la  royauté  dans  toute  l'étendue  de  ses  fonc- 
tions. Il  commandait  l'ai'mée  en  l'absence  du  souverain, 
F  résidait  en  son  absence  la  cour  de  justice.  II  devint,  à 
époque  capétienne,  le  sénéchal.  Dans  les  textes  latins,  le 
sénéchal  est,  alors  encore,  souvent  appelé  «  dapifer  ».  A 
la  mort  de  Thibaut  V,  comte  de  Blois  (1191),  le  roi  ne  lui 
donna  pas  de  successeur  dans  sa  charge,  ayant  considéré 
que  celle-ci  était  devenue  trop  importante. 

DAPIFÉRAT  {ra)  n.  m.  Dignité  de  dapifer. 

DapitaN,  ville  de  la  Malaisie  (archipel  des  Philip- 
pines [île  Mindanao])  ;  4.000  hab.  Port  de  commerce  ;  ré- 
colte et  trafic  de  riz,  cacao,  sucre,  légumes  et  fruits.  La- 
vage d'or. 

DapnjeOS,  général  syracusain,  de  la  fin  du  v»  siècle 
avant  notre  ère.  Il  fut  mis  avec  Démarque  à  la  tête  des 
troupes  envoyées  par  Syracuse  au  secours  de  la  ville 
d'Agrigente.  qu'assiégeaient  les  Carthaginois  ;  mais,  mal- 
gré^ses  efforts,  Himifcon  s'empara  de  la  ville  (406).  De  re- 
tour dans  sa  patrie,  Dapnreos  fut  accusé  par  Denys  et 
condamné  à  mort  par  le  peuple. 

Da  Ponte  (Lorenzo),  aventurier  et  littérateur  italien, 
né  en  1749  à  Ceneda  (Vénétie),  mort  â  New- York  en  1838- 
Sorti  du  grand  séminaire  de  Trévise,  où  il  professa 
après  avoir  été  élève,  il  se  rendit  d'abord  à  Venise,  d'où 
le  firent  bannir  quelques  intrigues  galantes  et  des  satires 
contre  le  gouvernement.  De  Gœrz,  où  il  s'était  réfugié,  il 

fiassa  à  Dresde,  puis  à  Vienne,  où  il  écrivit  plusieurs 
ivrets  d'opéras  pour  Salieri,  pour  Martini,  et,  pour  Mo- 
zart, le  Mariage  de  Figaro  et  Don  Juan,  qui  établirent  sa 
réputation.  A  la  mort  de  Joseph  II,  il  se  rendit  à  Trieste.s  y 
maria  avec  la  fille  d'un  négociant  anglais.  Ayant  fondé  une 
librairie  à  Londres,  ilfit  faillite,  et  s'embarqua  pour  lAmé- 
rique.  Après  bien  des  spéculations  hasardeuses,  il  finit  par 
obtenir,  à  l'âge  de  quatre-vingts  ans,  une  place  de  profes- 
seur d'italien^au  Colombia-CoUege  de  New- York.  Il  a  ra- 
conté les  vicissitudes  de  cette  carrière  aussi  longue  qu'agi- 
tée dans  des  Mémoires  (1S23-1827).  — Son  fils,  Lobicnzo 
Da  Ponte,  né  en  1805  à  Londres,  mort  en  1841  à  New- York, 
s'est  fait  connaître  par  une  Histoire  de  la  république  floren- 
tine (1833  [en  anglais]). 

Dapper  (Olfert  ou  Olivier),  médecin  et  géographe 
hollandais,  mort  en  1690.  auteur  de  nombreux  ouvrages 
géographiques,  contenant  des  descriptions  intéressantes 
et  des  planches  exactes.  Ses  ouvrages,  écrits  en  hollan- 
dais, ont  été  pour  la  plupart  traduits  en  français.  Les 
principaux  sont  :  Description  d'Amsterdam  (1663)  ;  Nonrelle 
description  des  pays  africaitis  (1668)  ;  Expédition  mémorable 
des  iSéerlandais  sur  les  cales  et  dans  l'empire  de  Taismg  ou 
de  Chine  { 1610)  ;  Description  de  l'Amérique  et  de  la  terre 
rfu,5»rf(1673);  Xouvelle  descriptioti  des  lies  d'Afrique  {1616); 
Nouvelle  description  de  l'Asie  (1680)  ;  etc. 

Dappes  (vallée  des),  pauvre  vallée  du  Jura,  qui  fut, 
du  début  du  xix*  siècle  à  Tannée  1862,  l'objet  de  longues 
discussions  entre  la  France  et  la  Suisse.  A  cette  époque, 
la  Suisse  abandonna  à  la  France  le  mont  des  TuJfes  et  ses 
versants,  jusques  et  y  compris  la  route  des  Rousses  à  la 
Faucille  ;  la  Suisse  reçut  en  retour  les  pentes  du  Noirmont 
jusqu'à  la  limite  de  la  vallée  de  Joux. 
D'APRÈS,  loC.  adv.  V.  APEfes. 

Dapsang,  montagne  de  l'Asie  centrale,  point  culmi- 
nant des  monts  Karakoroum  ;  8.568  mètres. 

DAPSE  ou  DAPSA  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes,  type  de  la  tribu  des  dapsinés,  comprenant  des 
formes  petites,  oblongues,  pubescentes,  convexes,  (pii  vi- 
vent daiis  les  champignons.  (On  en  connaît  une  douzaine 
d'espèces,  habitant  le  sud  de  l'Europe 
et  ses  régions  limitrophes  asiatiques  et 
méditerranéennes  ;  leur  couleur  est 
brune  ou  roussàtre.) 

DAPSILOPHYTE  (du  gr.  dapsilês, 
abondant,  et  phuton,  plante)  adj.  Se  dit 
des  plantes  pourvues  d'étamines  nom- 
breuses. 

DAPSINES  n.  m.  pi.  Tribu  d'insec- 
tes coléoptères  clavicornes,  famille  des 
endomycnidés,  comprenant  les  genres 
dapxe  Jiylaia,  hjcoperdine,'mycétine,  etc. 

—   Un  DAPSINÊ. 

DAPTE  ou  DAPTUS  ((«ss)n.  m.Genre        Dapte  (t.  2f.) 
d'insectes  coléoptères  carnassiers,  fa-  "^ 

mille  des  carabidés,  tribu  des  harpalinés,  comprenant  des 
formes  courtes  et  épaisses,  à  corselet  cordiforme,  rousses 
ou  jaun&trcs,  variées  parfois  de  brun,  et  qui  paraissent  se 
rapporter  à  une  seule  et  m/Jme  espèce,  le  daptus  villaliis, 
répandu  depuis  le  midi  de  la  France  jusqu'en  Chine.  (Le 
daptus  vittatus  habite  les  sables  salés.) 

DAPTINDS  (nuss)  D.  m.  Genre  de  poissons  physostomos. 
famille  des  saurocéphalidés,  comprenant  des  forriics  fossiles 
dans  le  terrain  crétacé,  et  remarquables  par  leurs  dents 
tranchantes  et  aplaties,  leur  vaste  opercule  et  leur  pré- 
opercule  reaforcé.  (Les  daptinus  étaient  de  grande  taille.) 

DAPTION  ipti)  n.  m.  Sous-gonro  de  pétrels,  dont  l'es- 
pèce type  est  le  daption  Capensis,  ou  pétrel  du  Cap,  bel 
oiseau  blanc  échiqueté  de  noir,  long  de  plus  do  0™.30,  et 
mesurant  près  de  I  mètre  d'envergure.  (Très  commun  dans 
les  mers  australes,  le  daption  se  montre  parfois  sur  les 
côtes  d'Europe.)  V.  pétrbl,  et  fulmar. 

DAPTRIUS  (/ri-tus)  n.  m.  Sous-genre  d'ibycter  (oiseaux 
rapaces),  dont  le  type  est  le  caracara  noir  [daptrius  ater), 
de  l'Amérique  du  Nord.  V.  ibvctkr. 

DaPYX,  chef  gète,  mort  vers  l'an  30  av.  J.-C.  Assiégé 
par  Licinius  Crassus,  il  se  défondit  vaillamment  et  se 
donna  la  mort  avec  tous  ses  compagnons  d'armes,  pour  ne 
pas  tomber  vivant  aux  mains  do  l'ennemi. 

Daquin  (Louis-Claude),  organiste  français,  né  et  mort 
à  Paris  (I6i<4-1772).  Il  n'avait  que  six  ans  lorsqu'il  joua  du 
clavecin  devant  Louis  XIV,  et  à  huit  ans.  il  composa  un 
Beatut  vir  \toar  chœur  et  orchestre.  A  douze  ans,  il  de- 
vint organiste  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Antoine. 
Il  obtint  aussi  le  titre  d'*  organiste  du  roi  >.  On  connaît  de 
lui  des  pièces  d'orgue,  un  recueil  de  pièces  de  clavocic, 


de  noëls.  un  Te  beurn,  des  motets,  des  leçons  de  ténèbres 
et  la  musique  de  plusieurs  cantates  de  Joan-Baptiste  Rous- 
seau. —  Son  fils.  Pii;RRK-Loi.is  Daquin,  né  et  mort  (1797) 
à  Paris,  a  publié  un  livre  intitulé  :  Lettres  sur  les  hommes 
célèbres  dans  les  sciences,  la  littérature  et  les  arts,  sous  le 
règne  de  Louis  XV  (1752).  Cet  ouvrage,  dont  une  seconde 
édition  a  été  faite,  en  1754,  sous  le  titre  de  Siècle  littéraire 
de  Loins  X  V,  contient  huit  chapitres  sur  la  musique,  avec 
des  renseignements  utiles  sur  les  musiciens  de  ce  temps. 

DAR,  terme  géographique  employé  principalement  dans 
l'Afrique  septentrionale,  et  qui  veut 
dire  pays.  Exemples  :  Dar-Fàr,  Dar~ 
Nouba,  pays  de  For  (Darfour),  pays 
de  Nouba. 


DARA  n.  m.  Instrument  indien  qui 
rappelle  le  tambour  de  basque.  (Les 
mendiants  se  servent  de  ce  tambour 
pour    accompagner   leurs  chants.)  uara. 

Dara  ou  Darab,  nom  que  les  historiens  musulmans 
donnent  aux  deux  derniers  souverains  de  la  dynastie  des 
Kéanides.  (Ce  nom  fut  porté  par  trois  souverains  aché- 
ménides  [v.  DaridsJ,  que  les  musulmans  ont  réduit  à  deux.) 

!DaRA  ou  Darra,  ville  du  Soudan  oriental  (Darfourl, 
près  de  l'Ouadi-Amour,  affluent  du  Bahr-el-Arab  ;  7.000 
à  8.000  hab.  Centre  important  de  commerce  et  station  de 
caravanes  entre  El-Obéid  et  Dem-Souleïman.  Victoire 
des  Egyptiens  sur  le  sullaa  du  Darfour,  Braliim,  en  1874. 

Darabani,  oomm.  de  Roumanie  (Moldavie  [dép.  de 
Dorohouij)  ;  5.700  hab. 

DaRABJERD  ouDÉRABGERD,  ville  de  la  Perse  méridio- 
nale, située  dans  la  province  du  Farsistan,  â  200  kilom. 
environ  au  S.-E.  de  Cliiraz.  Peuplée  de  15.000  à  20.000  hab., 
elle  fabrique  dos  toiles,  des  tapis,  des  poteries.  Les  hau- 
teurs voisines  renferment  des  mines  de  sel  gemme.  On 
attribue  la  fondation  de  cette  ville  à  Darab  (Darius  Nothus), 
huitième  roi  de  Perse,  de  la  dynastie  des  Kaïanides. 

DARÂBOUKKEH  n.  m.  Instrument  de  musique  des  Egyp- 
liL-us  modernes.  |i  On  dit  aussi  derbouka. 

—  Encycl.  Le  darâboukkeh  est  un  tambourin  de  terre 
cuite,  qui  a  la  forme  d'un  vase  rond,  â  long  col,  renversé. 
Le  col  se  place  sous  le  bras  gauche  de  l'exécutant,  l'ins- 
trument étant  attaché  sur  l'épaule  à  l'aide  d'une  bandou- 
hêre.  La  main  ^'auche.  placée  au  bord  de 
la  membrane,  tait  l'accompagnement,  qui 
consiste  en  une  sorte  de  roulement,  tandis 
que  la  main  droite  frappe  le  centre  même 
de  la  membrane  et  fait  la  partie  principale. 
Avec  le  rebâh,  la  kouitara  et  la  kemângeh, 
le  darâboukkeh  fait  partie  essentielle  des 
orchestres  arabes  de  l'Algérie,  de  la  Tuni- 
sie et  du  Maroc. 

Dara-CHEKOUH  ou  ShekoUH  (Mo- 
hammed Ilanefi  Kadiri),  prince  indien,  fils 
de  l'empereur  Shah  Djihân,  né  en  1616,  mort  Darâboukkeh 
eii  1643.  Shâh-Djîhan  avait  réparti  le  com- 
mandement des  diverses  provinces  de  son  empire  entre 
ses  fils,  et  il  avait  choisi  Dara  pour  lui  succéder.  L'empe- 
reur étant  tombé  gravement  malade,  Dara  prit  la  régence 
et.  comme  il  connaissait  l'hostilité  de  ses  frères  et  surtout 
d'Aurangzeb  contre  lui.  il  les  fit  étroitement  surveiller 
dans  leurs  gouvernements  respectifs.  Aurangzeb  et  son 
frère  Murad  levèrent  immédiatement  l'étendard  de  la  ré- 
volte et,  bien  que  Shâh-Djihân  eût  repris  les  rênes  de 
l'empire,  une  guerre  terrible  éclata  entre  Dara  et  Aureng- 
zeb;  battu  par  deux  fois,  Dara  fut  livré  par  un  gouver- 
neur nommé  Djihân-khan,  qu'il  avait  sauvé  deux  fois  de 
lamort.  Aurant^zeb.  victorieux,  fit  assassiner  Dara-Chekouh 
dans  la  prison  de  Dehii,  où  il  avait  été  enfermé.  Ce  prince, 
qui  était  très  instruit,  a  traduit  du  sanscrit  en  persan  les 
oupanishads  des  quatre  Védas,  sous  le  titre  de  Sirr-el- 
esrar;  il  composa  une  vie  des  saints,  intitulée  Sefinet  el 
aoulia,  et  un  ouvrage,  le  Medjnîa  el  bahrein,  pour  conci- 
lier ''islamisme  et  lo  brahmanisme. 

DABADE  n.  f.  Bot.  L'un  des  noms  de  l'alaterne,  dans  lo 
miiii  de  la  France,  ii  Ou  dit  aussi  dakadel  n.  m. 

Daraga,  ville  de  la  Malaisie  (Philippines),  dans  Mie 
Lucon,  prov.  d'Albay;  20.000  hab.  Distilleries  d'essences 
de  fleurs  et  d'alcool.  Son  nom  officiel  est  Cagsana. 

Daragandj,  ville  do  l'Inde  anglaise  (provinces  du 
Nord-Ouest  [prov.  d'Allahabadj),  surleGangu;  lô.OoO  hab. 
Ville  située  en  face  d'Allahabad. 

DaraI,  nom  donné  par  les  auteurs  arabes  au  palais  des 
cihfes  abbassides  de  Bagdad,  bâti  par  le  second  souve- 
rain de  cette  dynastie,  Abou-Djaafar-el-Mansour,  avec 
une  magnificence  et  une  splendeur  dont  rien  n'avait  donné 
exemple  jusqu'alors. 

DARAISE  (î'è;')  n.  f.  Déversoir  ou  dôchargeoîr  d'un  étang. 

DARALIPTON.  Logiq.  V.  DARAl-TI. 

Daran  (Jacques),  médecin  français,  né  à  Saint-Fra- 
jou  (Haute-Garonne)  en  1701,  mort  à  Paris  en  1784.  Il 
mena  à  travers  l'Europe  une  vie  fort  agitée.  Il  donna  tan- 
tôt l'exemple  d'un  médecin  dévoué,  comme  dans  la  peste 
de  Messine,  tantôt  celui  d'un  charlatan  impudent.  Son 
traitement  des  rétrécissements  urétraux  par  la  dilatation 
au  moyen  do  bougies  l'a  surtout  fait  connaître.  Jean- 
Jacques  Rousseau,  dit-on. y  eut  recours.  Il  a  laissé,  entre 
autres  ouvrages  :  Hecueil  d'observations  chii'urgicales  sur 
les  maladies  de  l'urètre  (1768). 

Darandasia  ou  DarantasIA,  ancienne  ville  de  la 
Gaule,  capitale  des  Centrons  {au}.  Moutiers  en  Tarentaise). 

Barang  ou  Darrang.  district  do  l'Inde  anglaise 
(.\ssaiii!.  entre  l'Himalaya  et  le  Brahmapoutre  ;  307.000  h., 
sur  une  superficie  de  8.853  kilom.  carr.  —  Ch.-l.  Tedzpour. 

Darangdra,  ville  do  l'Inde  anglaise  (Goudjerât), 
sur  un  afiluont  du  Petit  Rann  de  Katch;  12.300  hab, 
—  Ch.-I.  do  la  principauté  du  même  nom,  peuplée  de 
90.700  hab. 

DarapoROUM  ou  DaRAPOURAM,  ville  do  l'Inde 
anglaise  (pré>.id.  do  Madras),  sur  un  sous-affluent  do  la 
Cavôri;  7.500  hab.  Ville,  autrefois  très  importante,  bien 
déchue  depuis  les  guerres  do  Tippoo-Sahib. 

DARAPTI,  mot  scolastique  qui  servait  à  désigner  un 
sylloiri*"!/».  Hf»  la  troisième  figure,  dont  la  majeur©  et  la 


•518 

mineure  sont  générales  affirmatives  (A,  A),  la  conclusion 
particulière  affirmative  (I).  D  indique  que  ce  mode,  pour 
être  prouvé,  doit  être  ramené  à  Darii  de  la  première  figure. 
DARALIPTON  cst  l'équivalcnt  de  darapti. 

DARAZIENS  {zi-in)  n.  m.  pi.  Nom  donné  aux  premiers 
Druses,  du  nom  de  Noushtikin  Darazi.  —  Un  darazikn. 

—  Encycl.  Le  calife  fatimite  Hakem,  voulant  se  faire 
passer  pour  dieu,  chargea  un  nommé  Hamza  do  répandre 
sa  doctrine  en  Egypte;  parmi  ses  fidèles  se  trouvait  un 
Persan,  nommé  Darazi,  missionnaire  de  la  secte  des 
ismaïliens;  cet  individu  chercha  à  supplanter  Hamza.  qui 
voulait  ne  s'avancer  qu'à  coup  sur;  il  composa  un  livre 
dans  lequel  il  exposait  les  dogmes  qui  furent  plus  tard 
codifiés  par  Hamza,  et  dont  le  principal  était  la  divinité 
de  Hakem.  Il  poussa  l'audace  jusqu'à  venir  lire  cet  opus- 
cule un  vendredi,  dans  une  des  grandes  mosquées  du 
Caire;  les  assistants,  exaspérés,  se  précipitèrent  sur  ses 
jjartisans  et  les  massacrèrent.  Quant  à  lui,  il  ne  dut  son 
salut  qu'à  une  prompte  fuite.  Hakem  lui  fournit  de  l'ar- 
gent, avec  lequel  il  se  rendit  en  Syrie,  près  de  Banias  ;  il 
y  gagna  beaucoup  de  gens  à  sa  doctrine.  V.  Druses. 

Dar-BANDA,  région  du  haut  Congo  français,  située 
à  l'extrême  limite  de  cette  colonie,  du  côté  du  bassin  du 
Nil.  Elle  est  séparée  du  Dar-Fertit.  au  N.,  par  les  monts 
Mangayat,  et  du  Bahr-el-Ghazal,  à  10.,  par  la  ligne  de 
partag^e  des  eaux  entre  les  bassins  du  Congo  et  du  Nil. 
I^es  rivières  qui  l'arrosent  coulent  vers  le  S.-O.,  et  vont 
se  déverser  dans  le  M'Bomou,  affluent  de  l'Oubangui. 

Darbhangah,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Bôhar  [prov. 
de  Patna]!,  sur  la  Petite  Baghmatî.  affluent  de  la  Gougri  ; 
73.560  hab.  Exportation  de  graines  oléagineuses,  bois; 
importation  de  céréales,  sel,  chaux,  fer,  etc.  — Le  district 
du  môme  nom  est  peuplé  de  2.802.000  hab. 

DARBISME  n.  m.  Hist.  rel.  V.  darbysme. 

Darblay  (Aimé-Stanislas),  dit  Darblay  jeune,  in- 
dustriel français,  né  à  Anvers  (Seine-et-Oise)  en  1794, 
mort  en  1878.  Il  fut  quelque  temps  maître  de  poste  comme 
son  père  (1816);  mais,  ayant  été  révoqué  à  cause  de  ses 
opi  nions  bonapartistes,  ils'adonna  au  commerce  des  grains, 
en  association  avec  son  frère,  jusqu'en  1840-  Darblay  per- 
fectionna la  fabrication  des  farines.  Il  importa  dans  la 
Brie  la  culture  des  plantes  oléagineuses  et  la  favorisa  en 
établissant  à  Corbeil  une  des  premières  usines  à  fabriquer 
les  huiles  de  graines.  Il  entreprit  aussi  de  relever,  dans 
la  vallée  d'Essonnes.  l'industrie  de  la  papeterie,  si  rude- 
ment éprouvée  depuis  dix  ans;  enfin,  non  content  d'avoir 
fondé  des  établissements  prospères  en  France,  à  Corbeil, 
à  Essonnes,  à  Saint-Maur,  à  Etampes,  à  Rouen,  etc., 
il  en  créa  encore  à  Salonique  (Turquie),  à  Alexandrie,  au 
Caire,  etc. 

DAR60  n.  m.  Récipient  où  les  cloutiers  jettent  les  clous 
qui  sont  terminés. 

DARBONNAGE  {bo-nnf)  n.  m.  Opération  pratiquée  dans 
certaines  régions  vignobles,  à  terre  de  nature  schisteuse, 
et  qui  consiste  à  accumuler  en  petits  monticules,  disposés 
entre  les  vignes,  la  couche  superficielle  du  sol,  de  façon 
que  la  plus  grande  surface  possible  en  soit  exposée  à  l'air, 
ce  qui  favorise  le  délitement  de  la  terre  et  la  nitriflcation. 
Il  On  dit  aussi  fossuragk. 

DarboïJX  (Jean-Gaston),  géomètre  français,  né  à  Nî- 
mes en  1842.  Ancien  élève  de  1  Ecole  normale,  il  fut  maître 
de  conférences  à  l'Ecole  normale  supérieure  (1873-1881), 
professeur  de  géométrie  supérieure  à  la  faculté  des  scien- 
ces en  1881,  doyen  de  la  faculté  des  sciences  en  1889. 
En  dehors  d'un  grand  nom- 
bre de  travaux  insérés  dans 
les  recueils  spéciaux,  il  a 
publié  différents  ouvrages, 
parmi  lesquels  nous  cite* 
rons  :  Sur  les  théorèmes 
d'Yvory,  relatifs  aux  surfa- 
ces du  second  degré  (18721  ; 
Mémoire  sur  une  classe  re- 
marquable  de  courbes  et  de 
surfaces  algébriques  (1873)  ; 
Mémoire  sur  Véquilihre  as- 
iatique (1S77);  Sur  le  pro- 
blème de  Pfaffi  1 882)  ;  Leçons 
sur  la  théorie  générale  des 
surfaces  et  les  applications 
qéométriques  du  calcul  infi- 
nitésimal (18S7).  En  1876, 
l'Académie  des  sciences  lui 
décerna  le  grand  prix  de 
mathématiques  pour  son 
remarquable  Mémoire  sur 
les  solutions  singulières  des  équations  aux  dérivées  partiel- 
les. Darboux,  avec  la  collaboration  de  Houël  et  Tannery,  a 
fondé,  en  1870,  le  Bulletin  des  sciences  mathématiques 
et  asti'onomiqucs,  destiné  en  grande  partie  à  faire  con- 
naître en  France  les  travaux  publiés  sur  ces  matières  à 
l'étranger,  et  auquel  il  a  donné  un  grand  nombre  d'ar- 
ticles. On  doit  encore  au  même  auteur  des  éditions  de 
la  Géométrie  analytique  de  Bourdon  (1S80);  du  Cours 
de  mécanique  de  Despeyrous  (iSï'S);  des  CEuvres  scieîi- 
tifiques  de  Fourier  (1888-1890).  Darboux  a  été  élu,  en  1884, 
membre  de  l'Académie  des  sciences,  en  remplacement  de 
Puiseux. 

Darboy  (Georges),  archevêque  de  Paris,  né  en  1813 
à  Kayl-Billot  (Haute-Marne),  fusillé  en  1871,  à  Paris. 
Evêque  do  Nancy  en  1859.  il  devint  archevêque  de  Paris 
en  1863.  L'empereur  Napoléon  HI  le  nomma  sénateur, 
grand  aumônier,  membre  du  conseil  privé  et  grand  offi- 
cier de  la  Légion  d'honneur.  Le  pape  Pie  IX  refusa  de  lui 
donner  le  chapeau  de  cardinal  et  lui  adressa  môme,  dans 
une  lettre  qui  n'était  pas  destinée  à  la  publicité,  des  criti- 
ques sur  les  tendances  libérales  qui  lui  étaient  reprochées. 
Il  siégea  au  concile  du  Vatican  (1S69-1870)  et  se  prononça 
ouvertement  contre  l'opportunité  de  la  définition  de  l'in- 
faillibilité pontificale,  mais  se  soumit  avec  respect  à  la 
décision  du  concile.  Pendant  le  siège  de  Paris,  û  se  con- 
sacra tout  entier  à  la  visite  dos  hôpitaux  et  à  l'assistance 
des  blessés.  Quand  l'insurrection  de  la  Commune  éclata,  il 
fut  incarcéré  comme  otage  dans  la  prison  de  Mazas.  Une 
négociation  fut  inutilement  entamée  pour  obtenir  sa  li- 
berté, en  échange  de  Blanqui,  détenu  par  le  gouvern  aient 
légal.  Le  24  mai,  au  matin,  il  fut  transféré  à  la  Ro(  lelte, 
et  fusillé  le  soir  du  même  jour.  Après  la  défaite  do  U  Corn- 


Darboux. 


DARBY 


DARDER 


muno,  SOS  rostos  furent  exhumés,  et  des  funAraiUos  solen- 
nelles eurent  Hou  on  son  honneur  aux  frais  do  l'Klat. 

Ce  priilat  avait  coniposô  phisiours  ouvrages,  dont  les 
plus  importants  sont  la  traduction  dos  Œuvres  de  saint 
DeJiijs  t'Aréopai/ite  (I8i5),  ot  cullo  de  ['Imitation  de  Jésus- 
C/inst  (18521;  les  l'emines  de  la  Bible  (1816-1819);  Saint 
Thomas  Beclcet  (1860).  —  Son  huste,  par  Guillaume,  est  au 
muséo  du  [.uxeinhour^.  Sa  statue  on  niarhro,  par  Bonas- 
sioux,  liguro  sur  sou  tombeau,  à  Notro-Dame  do  Paris. 

DarBY  (John  Nelson),  théologien  anglais,  ne  on  1800 
à  AVostniinster  (Anglotorro),  mort  en  1882.  D'une  famille 
irlandaise,  il  t^ludia  lo  droit  ot  devint  avocat.  Malgré  l'op- 
position de  son  pôro,  il  outra  dans  le  clorgé  anglican  ;  mais 
il  no  larda  pas  à  s'en  séparer,  pour  se  joindre,  en  1832, 
à  des  sectaires  de  Dublin,  qui  professaient  une  opinion 
ecclésiastique  schismatique,  ù.  laquelle  sou  adhésion  lit 
donner  le  nom  do  «  darbysnie  ».  Il  voyagea  beaucoup  en 
Europe,  et  il  réussit  à  provoquer,  dans  ([uelques  Eglises 
protestantes,  des  discussions  et  môme  des  schismes.  Il  a 
publié  une  grande  quantité  d'ouvrages,  ayant  tous  rap- 
port à  l'interprétation  do  la  Bible,  et  on  particulier  des 
prophéties,  ou  à  son  système  ecclésiastique. 

DARBYSME  {Oissin')  ïï.  m.  Secte  protestante,  il  On  écrit 
aussi  UARUisMt:. 

—  Encycl.  Malgré  son  nom,  lo  darbysme  a  eu  pour  fon- 
dateur, non  pas  Darby,  mais  A.-N.  Groves,  qui,  en  IS29, 
avait  commencé  à  réunir  autour  de  lui,  à  Dublin,  des  per- 
sonnes pieuses,  lesquelles,  sans  sortir  do  l'Eglise  angli- 
cane, s'occupaient  de  mission  intérieure.  Peu  à  peu,  des 
préoccupations  ecclésiastiques  pénétrèrent  dans  ces  con- 
venticules.  L'idée  du  sacerdoce  universel  y  prit  une  telle 
importance  qu'on  en  vint  à  se  demander  si  la  succession 
apostolique,  sur  laquelle  repose  l'Eglise  anglicane,  n'avait 

fas  subi  des  interruptions.  On  ne  tarda  pas  à  déclarer  que 
Eglise  avait  apostasie  et  que  nul  homme  n'avait  le  droit 
de  se  dire  mintstre  à  l'exclusion  d'autres.  Le  mouvement 
prit  une  grande  importance,  dès  que  Darby  lui  donna  son 
adhésion,  en  1832.  Il  eut  son  centre  principal  à  Plvmoutli. 
où,  vers  1835,  il  comptait  près  de  quinze  cents  adhérents, 
Quelques  communautés  darbystos  se  sont  fondées  à  Ge- 
nève, à  Lausanne  et  dans  le  midi  de  la  France.  Les  dar- 
bystes  professent  que  l'Eglise  a  apostasie,  qu'il  faut  répu- 
dier les  formes,  usages  et  règlements  de  toute  Eglise, 
contester  la  validité  de  tout  ministère  ecclésiastique, 
proclamer  le  sacerdoce  universel  avec  toutes  ses  consé- 
quences. Dans  les  assemblées,  chacun  prend  la  parole 
quand  l'inspiration  du  Saint-Esprit  l'y  pousse.  La  secte  a 
cessé  do  progresser. 

DARBYSTE  n.  Celui,  colle  qui  professe  le  darbysme. 

Darc  (Jeanne).  V.  Arc  (Jeanne  D*). 

DARCE  n.  f.  Mar.  V.  darse. 

Darcel  (Alfred),  archéologue  français,  no  à  Rouen 
en  1818,  mort  à  Paris  en  1893.  Attaché  au  musée  du  Louvre, 
il  devint,  en  1871,  administrateur  de  la  manufacture  des 
Gobelins,  et  succéda,  en  1885,  à  Du  Sommerard  dans  la  di- 
rection du  musée  de  Cluny,  qu'il  classa  méthodiquement. 
On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  estimés  :  les  Ajts  indus- 
triels du  mo7/en  âge  et  de  la  lienaissance  (1858);  les  Arts 
industriels  du  moyen  âge  en  Allemagne  (1863);  Guide  de 
l'amateur  de  faïences  et  de  porcelaines  (1864);  Notice  des 
faïences  pi^intes  italiennes,  hispano-maurcstjues  et  fran- 
çaises, et  des  terres  cuites  émaillées  du  musée  de  la  ReJiais- 
saiice  (1864)  :  Hecueil  de  faïences  italiennes  (1869),  avec 
100  planches;  les  Tapisseries  décoratives  du  Garde-Meuble. 
avec  planches  (1878-1881);  Catalogue  de  l'exposition  ré- 
trospective de  l'art  français  au  Trocadéro  (1889);  d'impor- 
tantes monographies;  etc. 

Darcet  (Jean),  médecin  et  chimiste  français,  né  à 
Doazit  (Landesl  en  1725,  mort  à  Paris  en  1801.  Montes- 
quieu se  l'attacnU  comme  précepteur  de  son  hls,  et  l'em- 
mena à  Paris,  en  1742.  En  1762,  il  fut  reçu  docteur  régent 
de  la  faculté  de  médecine  de  Paris;  en  1774,  professeur 
au  Collège  de  France,  et  fut  le  premier  qui  fit  ses  cours 
en  français.  Directeur  do  la  manufacture  de  Sèvres,  in- 
specteur général  des  essais  dos  monnaies  et  de  la  manu- 
facture des  Gobolins,  U  perfectionna  les  méthodes  suivies 
dans  ces  établissements.  Tous  les  travaux  de  Darcet  ont 
eu  pour  but  l'application  de  la  chimie  aux  arts  et  à  l'in- 
dustrie :  extraction  de  la  gélatine  dos  os,  do  la  soude  du 
sel  marin,  fabri<-ation  des  savons,  invention  d'un  alliage 
métallique  fusible,  démonstration  avant  Lavoisior  de  l'en- 
tière combustibilité  du  diamant.  Lorsque  la  Révolution 
éclata,  Darcet  on  adopta  chaleureusement  les  principes. 
Plus  tard,  il  lit  partie  du  Sénat.  Les  principaux  ouvrages 
publiés  par  Darcet  sont  :  Sur  l'action  d'un  feu  égal,  vioh;nt 
et  continué  pendant  plusieurs  jours,  sur  un  grand  nombre  de 
terres,  de  pierres  eî  de  chaux  mélalligues  {ilG(i-mi);  Mé- 
moire sur  le  diamant  et  sur  (jucli/ites  autres  pierres  précieuses 
traitées  par  le  feu  (1771);  Expériences  sur  plusieurs  dia- 
mants et  pie7'res précieuses  {IITZ);  Dissertation  sur  l'état  ac- 
tuel des  Pyrénées,  et  sur  les  causes  de  leur  dégradation  (me)  ; 
Rapport  sur  l'électricité  dans  les  maladies  nerveuses  (1783). 

Darcet  (Joan-Piorre-Josoph),  fils  du  précédent,  né 
en  1777,  mort  on  1844.  Comme  son  père,  il  fut  un  chimiste 
éminont  et  autour  do  nombreuses  découvertes  industrielles 
et  d'ouvrages  scientifiques.  On  lui  doit  l'art  de  tromper 
l'alliage  de  cuivre  et  d'ôtain  pour  la  fabrication  dos  cym- 
bales; l'invention  des  pastilles  de  Vichy;  la  fabrication  do 
1  écaille  artificielle;  dos  perfeotionnements  à  la  fabrica- 
tion industrielle  de  l'acide  sulfuriqiie;  dos  améliorations 
dans  les  divers  systèmes  do  chauttage  ;  la  fabrication  de 
la  colio  forte  obtenue  par  le  traitement  des  poaux,  etc. 
En  1823,  il  avait  été  nommé  mombro  do  l'Académie  dos 
sciences. 

DaRCIER  (Joseph  Lkmairk,  dit),  chanteur  et  compo- 
siteur lran<:ais,  né  vers  1820,  mort  en  1883.  Il  commença 
nar  jounr  la  comédie  dans  les  petits  théfltres,  puis  il  pu- 
nlia  quelques  chansons.  Los  événements  do  1848  virent 
tommoncor  sa  réputation.  Darcior  se  faisait  applaudir 
alors  dans  les  concerts  populaires  et  les  cafés  chantants 
en  faisant  entendre  soit  des  chansons  politiques,  soit  des 
chant  rustiques,  tels  quo  le  Bataillon  de  la  Moselle,  dont 
il  avait  écrit  la  musique,  ot  le  J*ain,  do  Piorro  Dupont. 
Quelquos-unos  de  ses  chansons  étaient  empreintes  d'un 
grana  sentiment  dramatique,  comme  la  S-J'  Demi-brigade  ; 
d'autres  étaient  pleines  do  couleur  ot  do  crftce,  comme  les 
Doublons  de  ma  rcinture,  Madeleine,  le  Chemin  du  moulin. 
Toutes  les  femmes   c'est  dos  troîupeuses,    l'Ami  Soloil,   le 


Chevalier  Printemps,  la  Mère  Providence,  etc.  Darcier 
voulut  reparaître  ensuite  au  théâtre,  où  il  eut  du  succès 
tians  le  \  loloiiru.r,  les  Compagnons  du  tour  de  France,  les 
l'oétes  de  la  TreiÙe,  le  Hoi  de  la  Gaudriole,  otc, 

DARCINE  n.  f.  Mar.  V.  darsine. 

DARD  {dar' —  du  celtique  dared,  lance)  n.  m.  Arme  do  jet 
ancienne,  formée  d'une  hampe  de  bois  dur  et  d'une  pointe 
de   fer.  V.  darde.  __ 

—  Poétiq.  Lan- 
gue du  serpent,  qui 
est  tout  à  fait  inof-  Dard  fraac 
fonsivo,  mais  dans 

laquelle  l'imagination  des  poètes  anciens  avait  vu  un  or- 
gane fort  redoutable.  (Les  vibrations  rapides  que  l'animal 
lui  imprime  l'avaient  multipliée  à.  leurs  yeux,  et  ils  prê- 
tent fréquemment  trois  dards  à  la  gueule  du  serpent.) 
Il  Aiguillon  d'un  insecte  :  Le  dard  d'une  guêpe,  n  Action 
pliysique  vive,  rapide,  pénétrante  :  Les  dards  d'un  soleil 
orulaîit. 

—  Fig.  Effet  profond,  vive  impression  :  L'éloquence  doit 
laisser  le  dard  dans  le  cœur.  (Nicole.)  11  Trait  acéré-:  Les 
DARDS  de  la  satire,  de  la  rnédisajice. 

~  Pop.  Elancement,  douleur  lancinante  :  Dent  gâtée  (fui 
fait  souffrir  par  dards.  H  Filer  comme  un  dard,  Fuir,  s  en 
aller  rapidement. 

—  Fig.  A  triple  dard,  Très  piquant,  d'une  malignité  pé- 
nétrante :  Plaisanteries  k  triple  dard.  (Balz.)  Il  Langue  à 
triple  dard.  Méchante  langue. 

—  Arachn.  Nom  donné  à  l'extrémité  de  la  queue  des 
scorpions. 

—  Arboric.  Ramification  fruitière  du  poirier  ou  du  pom- 
mier, longue  de  quelques  centimètres,  et  terminée  par  un 
œil  ou  bourgeon.  (L'œil  terminal 
produit  fleurs  et  fruits  quelque- 
fois au  bout  d'une  année,  plus 
habituellement  après  deux  et 
trois  ans.  Les  dards  sont  toujours 
épargnés  au  moment  de  la  taille.) 

—  Archit.  Membre  ornemental 
taillé  en  flèche,  qui  sépare  les 
oves. 

—  Arqueb.  Mandrin  d'acier, 
poli,  tourné  et  parfaitement  dres- 
sé, au  moyen  duquel,  dans  les 
manufactures  d'armes,  on  s'as- 
sure que  l'intérieur  des  canons 
de  fusil  est  bien  uni  et  cylindrique,  il  Nom  donné  au  cou- 
vercle des  poires  à  poudre,  qui  sert  à  mesurer  la  poudre 
nécessaire  pour  une  charge  ordinaire. 

—  Art  milit.  Pièce  métallique,  que  l'on  adapte  au  bout 
d'un  fourreau  de  sabre,  pour  lo  renforcer,  il  Bâii  qui  porte 
une  pièce  d'artifice  incendiaire  ou  destinée  à  éclairer  les 
travaux  de  l'ennemi. 

—  Blas.  Dard  futé,  Dard  dont  la  hampe  est  d'un  émail 
difi'érent  de  celui  de  la  pomte.  ii  Dard  empenné.  Dard  dont 
les  barbes  sont  d'un  émail  difl'éroDt  do 
celui  de  la  hampe. 

—  Bot.  Pisiil  des  fleurs. 

—  Entom.  Pièce  principale  de  l'aiguil- 
lon des  hyménoptères,  tels  que  l'abeille, 
la  guêpe,  l'ichneumon,  etc. 

—  Erpét.  Nom  vulgaire  d'une  espèce 
de  couleuvre  qui  habite  la  Guyane. 

—  Géod.  Petite  pointe  servant  à  fixer 
le  trou  oculaire  de  la  visière  dans  la  di- 
rection de  l'objet. 

—  Hortic.  Nom  quo  les  jardiniers  don- 
nent quelquefois  aux  poils  piquants  de    paT?t7apoUrte.h- 
1  ortie,  aux  tiges  des  œillets,  au  pistil    rigée  vers  le  chef- 
des    fleurs    des    arbres    à    fruits,    etc. 

—  Mar.  Nom  que  l'on  donne  à  un  genre  particulier  de 
foène  ou  harpou.  n  Dard  à  feu  ou 
Lance  à  feu.  Baguette  armée  à  son 
extrémité  antérieure  d'une  pointe 
barbelée,  et  munie  d'artifices  ù.  sa 
partie  postérieure. 

—  Techn.  Langue  do  feu  pointue 
et  allongée,  qui  s'étend  suivant  la 
direction  du  bec,  dans  les  opérations 
au   chalumeau,   n    Eu    cordonnerie 


Dard  (archit.). 


D'azur  a  un  dard 
d'argent    po8<5 


Dard  (marine). 


Petit  instrument  on  fer  avec  manche,  à  l'aide  duquel  les 
cordonniers  lissent  la  semelle   du  soulier  à  sa 
jonction  avec  l'empoigne. 

DARD  [dar]  a.  m.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  du 
genre  cbevesne,  la  vandoiso  {squalius  leuciscus). 
[Dard  est  un  vieux  nom  lorrain,  reproduit  par 
Hcndelet  au  xvi"  siècle,  ot  qui  existe  encore  au- 

jourd'iiui.]   V.  CHKVAINE. 


Dard  n.  m.  Nom  donné  quelquefois  à  la  con- 
stellation du  Javelot. 


Dnrd 

(de  cor- 
donner-}. 


Dard  (Jean),  historien  français,  né  à  Vondômo 
on  1585,  mort  à  Paris  on  1641.  Il  entra  dans  l'ordre  des 
jésuites  en  1613.  II  publia  une  Histoire  du  royaume  de 
Japon  (1627). 

Dard  (IIcnri-Joan-Baptisto), jurisconsulte  français  né 
à  Vienne  (Dauphiné)  on  1779,  mort  en  1810.  Avocat  à  la 
Cour  do  cassation,  il  acquit  uno  certaine  notoriété  pen- 
dant la  première  Restauration  par  un  écrit  intitulé  :  De  la 
restitution  des  biens  des  émigrés  conaidérée  sous  le  rapport 
du  droit  public,  du  droit  civil  et  de  la  politique,  etc.  (1814). 
U  contribua  à  faire  adopter  la  loi  d'indemnité  du  27  avril 
1825,  par  ses  Réflexions  sur  les  moyens  de  faire  cesser  la 
différence,  qui  existe  dans  l'opiiùon,  entre  la  valeur  des 
biens  patrimoniaux  et  des  biens  dits  «  nationaux  «.  Co  juris- 
consulte a  publié  do  nombreux  ouvrages. 

DARDANAIRE  (nér'  —  do  Dardanus,  sorcier  phénicien 
qui  détruisait  les  récoltes)  n.  m.  Nom  quo  les  Romains 
donnaient  aux  spéculateurs  qui  accaparaient  les  denrées 
pour  faire  hausser  les  prix. 

Dardanelles  (détroit  dks),  bras  do  mer  étroit,  sé- 
parant l'Europe  de  l'Asie,  l'Europe  étant  à  la  rivo  droite 
dans  le  sons  du  courant,  l'Asie  &  la  rive  gaucho  ;  car  cet 
antique  I/ellespont  des  Grecs,  co  Bari  se/id  Boghazi,  co 
Il  détroit  do  la  mer  Blanche  «  des  Osraanlis.  co  passage 
qu'on  nommo  égaU-mont  lo  détroit  de  Gallipoli,  on  un 
mot  cet  étranglomt'iit  du  fiot  marin  entre  deux  continents, 
doit  fttre  considéré  comme  uno  sorte  do  fleuve  coulant 
réoUomoDt  d'uu  amout,  qui  est  la  mer  do  Murmura,  ù  uu 


aval,  qui  est  l'Archipel  ou  mer  Egée.  C'est  par  lui  qu'ar- 
rive à  la  Méditerranée  l'excès  d'eau  s'échappant  de  la 
mor  Noiro  par  le  Bosphore  do  Constantinople,  puis  s'a- 
mortissant  dans  la  mor  de  Marmara,  qui  fut  la  Propoutide. 

Lon^  d'un  peu  moins  do  70  kiloni.,  c'est  en  amont  et 
non  loin  do  Gallipoli  qu'il  commence,  là.  où  la  mer  do 
Marmara,  déjà  fort  rétrécio,  s'atténue  décidément  en  un 
fleuve  salé,  de  courant  violent.  A  droite,  la  rive  euro- 
péenne est  commandée  par  l'ancienne  Chersonèse  de 
Tlirace,  aujourd'hui  presqu'île  do  Gallipoli,  péninsule  de 
90  kilom.  do  longueur,  dressant  des  monts  nus  entre  la 
mer  do  Marmara,  les  Dardanelles  ot  le  golfe  de  Saros  ; 
ce  pédoncule  est  la  clef  des  Dardanelles,  par  conséquent 
de  la  mer  de  Marmara,  du  Bosphore  et  de  Constantinople 
en  venant  de  la  Méditerranée;  do  vieilles  redoutes,  des 
forts  restaurés,  des  ouvrages  récents,  des  batteries,  des 
torpilles  immergées  défendent  le  passage,  et  nombre  do 
forteresses  nouvelles  sont  projetées  sur  l'une  et  l'autre 
côte.  Actuellement,  sur  soizo  fortifications  principales, 
il  n'y  en  a  que  six  sur  lo  rivage  d'Asie. 

Celui-ci  est  plus  animé,  plus  varié  que  lo  rivage  d'Eu- 
rope: ses  collines  se  relèvent  en  arrière  jusqu'à  i.~70  mè- 
tres d'altitude  au  mont  Ida.  Le  Mendereh  se  verse  dans  la 
mer  Egée,  à  l'embouchure  même  des  Dardanelles. 

Le  détroit  a  pour  villes  principales  :  à  droite,  Gallipoli 
et  Kilid-Bahr;  à  gauche,  Kaleh-Soultanieh  (ces  deux 
dernières  cités  portent  ensemble  le  nom  de  Châteaux  des 
Dardanelles).  Large  de  1.200  à  3.000  mètres  et  plus,  il  est 
profond  de  48  à  130  mètres.  V.  la  carte  de  la  presqu'île  des 
Balkans. 

Dardanelles  (Châteaux  des),  nom  qu'on  donne 
communément  à  deux  villes  situées  à  1.800  mètres  l'une 
de  l'autre,  au  plus  resserré  du  détroit  des  Dardanelles. 
Ainsi  appelées  de  deux  châteaux  ou  forts  défendant  lo 
passage,  Kaleh-Soultanieh  (ou  Tchanak-Kalessi),  en  Asie, 
a  7.500  habitants,  et  Kilid-Bahr,  en  Europe,  à  peu  près 
autant. 

Dardanie  (lat.  Dardania),  contrée  de  l'Europe,  au 
S.  de  la  Mœsie  supérieure  (capit.  Scupi,  auj.  Skopia  ou 
Uskub),  district  de  la  Serbie.  Réunie  de  nom  à  l'empire 
d'Alexandre,  elle  forma,  sous  Constantin,  une  prélature 
du  diocèse  de  llUyrie  orientale.  —  Contrée  située  au  N.-O. 
de  l'Asie  Mineure.  Elle  tirait  son  nom  de  Dardanus,  fils 
de  Jupiter,  qui,  parti  du  Péloponèse,  vint  s'y  établir  et  y 
fonder  une  cité,  Dardane.  Son  petit-fils  Tros,  S.  son  tour, 
bâtit  Troie,  et  la  région  prit  ce  nom  de  «■  Troade  »,  que 
VIliade  d'Homère  a  rendu  immortel.  —  On  appelait  aussi 
Dardanie  une  île  de  la  mer  Egée  où  avait  séjourné  Dar- 
danus avant  de  se  lixer  en  Asie  Mineure  ;  cette  île  prit  en- 
suite le  nom  de  Samothrace  et  de  Leucosia;  c'est  aujour- 
d'hui l'île  turque  de  Semenderek,  auS.-O,  du  golfe  de  Saros. 

DARDANIQUE  {nik')  adj.  Géol.  Il  Système  dardanique. 
Terrain  placé  entre  la  période  tertiaire  moyenne  et  la 
période  tertiaire  supérieure. 

DARDANT ((/(ï»i)iANTE  adj. Qui  darde,  qui  est  émis  avot 
force  :  Des  rayons  dardants. 

—  n.  m.  Arg.  Amour. 

Dardanus,  héros  éponyme  des  Dardaniens  de  Troade 
et  de  la  ville  de  Dardanos,  sur  l'Hellespont.  Il  était  fils 
de  Zeus  et  d'Electre,  fille  d'Atlas.  D'après  la  légende  la 
plus  accréditée,  il  était  originaire  d'Arcadio.  Il  y  avait 
épousé  Chrysé.  qui  lui  apporta  en  dot  le  Palladioiî.  Il  tua 
son  frère  Jasos  ou  Jasion,  et  quitta  le  pays.  Il  séjourna  à 
Samothrace,  où  il  aurait  institué  et  popularisé  les  célèbres 
mystères.  Il  passa  ensuite  en  Troade,  où  il  fut  bien  ac- 
cueilli par  Teucros,  dont  il  épousa  la  fille.  Il  régna  plus 
tard  sur  la  contrée,  et  donna  son  nom  à  la  dynastie  royale 
de  Troie,  même  à  tout  le  peuple  des  Troyens  [Dardanidcs). 
La  légende  de  Dardanus  présente,  d'ailleurs,  de  nom- 
breuses variantes.  Par  exemple,  les  Romains  le  faisaient 
naître  en  Etrurie. 

Dardanus,  opéra  en  cinq  actes  et  un  prologue,  paroles 
do  Labruère,  musique  do  Hameau,  représenté  à  l'Opéra 
lo  19  novembre  1739.  C'est  l'un  des  plus  beaux  ouvrages 
de  Rameau.  Parmi  les  morceaux  les  plus  renommés  do 
la  partition,  i!  faut  surtout  signaler  l'ouverture,  le  duo  : 
Mânes  plaintifs,  le  bel  air  d'Ipliiso  :  Arrache  de  mon  cœur 
le  trait  qui  le  déchire;  la  scène  des  songes  et  le  rigodon 
qui  est  resté  fameux  jusqu'à  nos  jours. 

Dardanus,  opéra  en  quatre  actes,  livret  do  Labruère, 
arrangé  ot  réduit  par  Guillard,  musique  do  Sacchini,  re- 
présenté à  l'Opéra  lo  30  novembre  1784.  Dardanus  no  put 
être  joué  que  six  fois.  On  le  réduisit  alors  on  trois  actes, 
et  il  fut  repris  ainsi  en  1786.  La  partition  est  l'une  des 
belles  œuvres  do  Sacchini,  qui  fut  surtout  inspiré  dans 
l'air  d'Iphise  :  Cesse,  cruel  amour,  de  régner  sur  mon  d»ie; 
dans  celui  do  Dardanus  :  Jours  heureux,  espoir  enchanteur, 
et  dans  la  scène  d'Iphise  :  Il  me  fuit,  il  ne  7n'écoute  plus. 

DARDE  n.  f.  Art  milit.  Armo  de  jet,  sorte  do  javelot  en 
usage  au  moyen  âge,  dont  la  hampe  était  courte  et  lo  for 
en  ^rme  de  t'euille\>t  à  deux  traucliants.  (A  la  longueur  du 
manche  près,  il  n'y  a 
pas  grande  différence 
entre    la   darde  et    la 
demi-pique.  La  darde, 
comme  javelot,  appar- 
tient   au    XIV»    siècle.  Darde  (xvi*»). 
Au  xvi*,  on  entendait 

sous  ce  nom  autant  un  javelot  qu'une  demi-pique,  et  c'est 
cette  dernière  acception  qui  prévalut  au  xvii'  siècle.) 

—  Mar.  Instrument  servant  à  darder  une  pièce  do  bois. 
DARDEL.  ELLE  {diH')  adj.  Qui  se  lance  comme  uu  dard. 
DARDELLE  {dèl')  n.  f.  Polit  dard  qu'on  lançait  avec  l'ar- 

bulète. 
DARDEMENT  [mati)  D.  m.  Action  do  dardor, 
DaRDENNE,  localité  dos  Etats-Unis  (Etat  do  Missouri 
[comto  do  Saint-Charles]);  4.200  hab. 

DARDER  v.  a.  Lancer  comme  un  dard  :  Dardkr  un 
javel'it.  Il  Lancer  en  ijénéral,  en  parlant  d'une  arme  do 
trait,  it  Frapper  d'un  dard,  ou  d'uno  nrmo  lancée  ù  In  ma- 
nière des  dards  :  Daroku  uno  ôd/einr,  il  Krapnor,  piquer 
avec,  en  parlant  des  animaux  pourvus  de  dards. 

—  Par  ext.  Diriger  vivement  et  en  ligne  droite  ;  Le  soleil 
DAUDiî  des  flèches  de  feu.  il  Elancer,  porter  raido  ot  t\xo  : 
L'acacia  daui>k  ses  épines  acért*es.  tl  Faire  vibrer  :  Le  ser- 
pent DAUDU  sa  langue. 


DARDIERE    —  DARII 

—  Pop.  Faire  éprouver  une  douleur  vive  et  aiguë  :  Avoir 
une  dent  qui  vous  darde. 

—  Fig.  Emettre,  lancer  avec  vigueur:  Darder  des  sar- 
casmes acérés. 

—  Mar.  Darder  une  pièce  de  bois,  La  creuser  dans  le 
sens  de  sa  longueur,  de  ses  fibres. 

Se  darderf  v.  pr.  Lancer,  pousser  vivement  l'un  contre 
l'autre. 

—  Syn.  Darder,  lancer.  Darder  ajoute  à  l'idée  de  lancer 
celle  de  percer,  de  pénétrer  dans  un  corps  et  d"y  produire 
une  impression  pénible  ou  funeste.  Lancer  exprime  sim- 
plement l'action  do  jeter  en  avant  avec  force. 

DARDIERE  n.  f.  Piège  Qu'agencent  les  braconniers  dans 
les  taillis  fréquentés  par  les  chevreuils.  (Il  est  formé  par 
un  jeune  soliveau  plié  en  arc  et  portant  un  nœud  coulant.) 

DARDILLE  [U  mil.  —  rad.  dard)  a.  f.  Arqueb.  Petit  dard 
pour  l'arbalète,  il  On  disait  aussi  dardelle. 

—  Hortic.  Queue  d'œillet. 

DARDILLER  {H  mil.  —  rad.  darder)  v.  n.  Piquer  comme 
avec  un  aiguillon. 

—  Fig.  Piquer,  oflfenser,  attaquer  :  La  langue  d'une 
femme  acariâtre  dardille com7«e  ce^le  de  la  vipi^re.  (Boiste.) 

—  Hortic.  Pousser  ses  dardilles,  en  parlant  des  fleurs 
et  particulièrement  de  l'œillet,  ii  Syn.  ue  fleurir. 

DARDILLON  (//mil.)  n.  m.  Petit  dard. 

—  En  ï.  de  pêch.,  Languette  pointue  de  l'hameçon. 

DARDILLONNER  {dill-o-né  [Il  mil.]  —  rad.  dard)  v.  a. 
Piqiifr  par  des  paroles  malignes. 

JDaRDILLT,  comm.  du  Rhône,  arrond.  et  à  S  kilora.  do 
Lyon,  sur  un  contrefort  du  Mont  d'Or;  1.108  bab.  Carrières 
de  pierres.  —  Patrie  de  J.-B.  Vianney,  le  curé  d'Ars. 

Dardistan,  pays  des  Dardis  ou  Dardons,  dans  les 
immenses  montagnes,  les  sauvages  vallées  au  N.-O.  do 
l'Inde,  au  versant  S.  du  Pamir,  sur  de  torrentueux  affluents 
de  rindus  et  du  Caboul.  C'est  une  expression  ethnogra- 
phique, plutôt  que  politique.  Les  Dardis  sont  inconiesta- 
blement  aryens,  par  leur  origine  comme  par  leur  langue. 

Dardjiling.  Géogr.  V.  DarjieliiNG. 

dare-dare  ou  DARE  DARE  (onomat.)  interj.  Imita- 
tion du  bruit  que  fait  un  objet  qui  roule  ;  Dare,  dark, 
DARR,  t'oi7à  un  homme  çhî  vient  en  cabriolet.  (Dider.) 

—  Adverbial.  Promptement,  en  toute  hâte  :  Ecrire,  Par- 
tir DARE  DARE. 

DARÉE  {ré)  n.  f.  Genre  de  fougères  de  l'Australie,  réuni 
au  genre  asplénîe. 

Dar-EX-ALEM  (expression  arabe  qui  signifie  maison 
de  la  science,  dar-el-ilm),  nom  de  l'université  du  Maroc, 
dont  le  siège  est  à  Fez.  (Cette  université,  qui  fut  autrefois 
très  florissante,  et  qui  comptait  de  nombreux  étudiants, 
est  aujourd'hui  bien  déchue  de  son  ancienne  splendeur; 
c'est  à  la  Dar-el-Alem  de  Fez  qu'Averrhoès  commenta 
Aristote  et  que  Ibn-Khaldoun  écrivit  sa  Chronique.) 

DaR-EL-BEÏDA  ou  Casa-BLANCA,  ville  et  port  du 
Maroc  (sur  l'océan  Atlantique);  environ  1.500  hab.  Par 
ce  port  surtout  se  fait  l'exportation  de  maïs,  de  dourah 
et  de  laines. 

Dar-EL-BEY.  Géogr..  V.  Enfidaville. 

Dar-EL-MAHZEN  fde  l'arabe  dâr-el-maklisen,  maison 
du  gouvernement  ;  palais),  palais  du  sultan  du  Maroc. 

Daremberg  (Charles-Victor),  médecin  et  érudit  fran- 
çais, né  à  Dijon  en  1817,  mort  au  Mesnil-le-Roi  (Seine-et- 
Oise)  en  1872.  Attaché  d  abord  aux  laboratoires  du  Mu- 
séum, il  devint  ensuite  biblioihécaire  de  l'Académie  de 
médecine  {1846).  puis  de  la  Mazarine  (1849).  Il  fut  chargé, 
en  1864,  de  professer,  au  Collège  de  France,  un  cours  sur 
la  littérature  et  l'histoire  des  sciences  médicales  ;  et  il  fut 
nommé,  en  1871,  professeur  d'histoire  de  la  médecine  à 
la  Faculté  de  Paris.  Dans  ce  domaine,  il  a  laissé  de  nom- 
breux ouvrages  originaux ,  mémoires  ou  traductions  : 
Œuvres  choisies  d'Hippocrate.  traduites  en  français  (1843- 
1855)  ;  Œuvres  d'Oribase,  texte  grec,  traduction  française 
et  notes  (1853-1862)  ;  Œuvres  anatomiques,  physiologiques  et 
médicales  de  Galien  (1854  et  suiv.);  Traité  sur  la  qymnaS' 
tique,  de  Philostrate,  texte  grec  et  traduction  française 
(1858);  Œuvres  médicales,  de  Rufusd'Ephèse  (1865);  la  Mé- 
decine, histoire  et  doctrine  (1865);  la  Médecine  dans  Homère 
(1865)  ;  Recherches  sur  l'état  de  la  médecine  durant  la  pé- 
riode primitive  de  l'histoire  des  Indous  (1867);  Etat  de  la 
médecine  entre  Homère  et  Hippocrate  (1869);  Histoire  des 
sciences  médicales  (1870)  ;  Cours  sur  l'histoire  de  la  médecine 
et  de  la  chirurgie  {IS12).  Dans  les  dernières  années  de  sa  vie, 
Daremberg  s'était  occupé  do  composer  un  dictionnaire  des 
antiquités;  il  fit  appel  aux  hommes  les  plus  compétents 
et  s'adjoignit  pour  collaborateur  Saglio.  C'est  à  ce  mo- 
ment qu'il  fut  enlevé  à  la  science  et  à  ses  amis.  Saglio  a 
continué  le  Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et  romaines, 
d'après  les  textes  et  les  monuments. 

DarÈS  le  Phrygien,  Troyen  auquel  on  attribua  plus 
tard  une  chronique  do  la  guerre  do  Troie.  Dans  VIliade, 
Darès  est  un  prêtre  d'Hcphaistos,  qui  fut  tué  par  Dio- 
médc.  D'après  les  Alexandrins,  c'était  un  Phrygien  qui 
trahit  Hector  et  fut  tué  par  Ulysse.  Enfin,  un  Darès 
figure  parmi  les  compagnons  d'Enée,  qu'il  suivit  en  Sicile 
et  en  Italie,  Il  se  distingua  aux  funérailles  d'Hector,  fut 
battu  en  Sicile  dans  le  combat  du  costo  par  lo  vieil  En  telle, 
qu'il  avait  délié,  et  périt  en  Italie  sous  les  coups  de  Turnus. 
D'après  Antipatros  d'Acanthe,  Ptolémée  Chentios,  vers  la 
fin  du  I"  siècle  de  notre  ère,  attribuait  à  Darès  le  Phry- 
gien une  épopée  sur  la  guerre  do  Troie,  antérieure  à  Ho- 
mëro.  Vers  la  fin  du  v*  siècle,  un  auteur  latin  inconnu 
composa  une  Historia  de  excidio  Trojs^,  donnée  pour  une 
adaptation  latine  de  l'œuvre  de  Darès,  et  précédée  d'une 
lettre  apocryphe  de  Cornélius  Nepos  à  Salluste.  C'est  une 
sorte  de  roman  historique,  dont  on  ne  peut  dire  s'il  est  la 
traduction  d'un  original  grec.  Cet  ouvrage  eut  beaucoup 
de  vogue  au  moyen  âge,  et  a  été  utilisé  par  Benoît  de 
Sainte-More  pour  son  poème  do  Troie. 

DAR-ES-8AZ.AM,  capitale  do  l'Afrique  orientale  alle- 
mande,  i  l'emhouchuro  du  fleuve  côtier  de  Dar-esSalani  ; 
10.000  bab.  Ville  cédée  par  le  sultan  do  Zanzibar  à  la 
Société  allemande  de  l'Afrique  orientale,  en  1885.  Un  des 
meilleors  ports  du  littoral  do  l'Afrique  orientale. 

Dareste  i  Gabriel  -  Madeleine  -  Camille  ),  naturali  ste 
français,  né  et  mort  &  Paris  (1822-1899).  Docteur  en  méde- 


cine fl847),  il  professa  l'histoire  natnrelle  en  province, 
puis  devint  directeur  du  laboratoire  à  l'Ecole  des  hautes 
études  à  Paris  et  président  de  la  Sociéré  d'anthropologie. 
Son  principal  ouvrage,  Becherches  sur  la  p^'oduction  artifi- 
cielle des  jnonstruosités  ou  Essais  de  tératogénie  expéri- 
mentale {ïsn),  lui  valut  le  grand  prix  de  physiologie  à 
l'Académie  des  sciences. 

Dareste  de  La  Chavanne  (Antoine-Elisabeth- 
Cléophas).  historien  français,  né  à  Paris  en  1820,  mort  à 
Lucenay-lès-Aix  (Nièvre)  en  1882.  Après  avoir  enseigné 
l'histoire  dans  les  lycées,  il  fat  appelé  à  une  chaire  de  la 
ifaculté  des  lettres  ae  Grenoble,  puis  fut  nommé  recteur 
d'académie  à  Nancy,  et,  en  1873,  à  Lyon.  Son  œuvre  prin- 
cipale est  son  Histoire  de  France  depuis  ses  origines  jus- 
qu'à nos /our5  (1865-1873),  qui  a  reçu  deux  fois  le  grand  prix 
Gobert  de  l'Académie  française. 

Dareste  de  La  Chavanne  (Rodolphe-Madeleine- 

Cléophas),  jurisconsulte  et  érudit,  né  à  Paris  on  1824, 
frère  du  précédent.  Il  devint  conseiller  à  la  Cour  de  cas- 
sation en  1877,  et  fut  élu  membre  de  l'Académie  des 
sciences  morales  en  1878.  Nous  citerons,  parmi  ses  écrits  : 
Essai  sur  François  Uotman  (1850)  ;  De  la  propriété  en  Al- 
gérie (1852),  et  Etudes  sur  les  origines  du  contentieux  ad- 
ministratif en  France  (ïS'âb);  la  Justice  administrative  en 
France  ou  Traité  du  contentieux  de  l'administration  (1862 
et  1898);  Du  prêt  à  la  grosse  chez  les  Athéniens  (1867);  le 
Traité  des  lois  de  Théophraste  (1870)  ;  traduction  des  Plai- 
doyers civils  de  Démosthène  (1875),  et  des  Plaidoyers  poli- 
tiques é.Q  Démosthône  (1879);  les  Anciennes  lois  de  l'Islande 
(1881);  rOrganisafio7i  judiciaire  (\Sè3)  ;  Testament  d'Epic- 
tète  (1883)  ;  la  Transcription  des  ventes  en  droit  hellénique 
(1884);  Code  rabbtnigue  Eben  /^uerer  (1884);  Inscriptions 
hypothécaires  en  Grèce  (1885);  Mémoire  sur  les  anciens  mo- 
numents du  droit  de  la  Hojiqrie  (1885);  la  Loi  de  Gortyne 
(1886)  ;  Hecherches  sur  quelques  problèmes  d'histoire  (1887)  ; 
Recued  des  inscriptions  juridiques  grecques  (1891-18'J8)  ; 
les  Plaidoyers  d'Isée  (1898). 

Daret  (Pierre),  dessinateur  et  graveur,  né  et  mort  à 
Paris  (1604-1678).  Daret  est  un  styliste  appliqué.  Il  prélude 
à  cette  belle  régularité  des  grands  burinistes  du x vu*  siècle, 
mais  il  est  loin  d'avoir  leur  souplesse  et  leur  couleur.  Ses 
tailles  sont  sèches  et  dures.  U  a  comme  un  archaïsme  aca- 
démique. Daret  a  beaucoup  gravé  d'après  Vouet,  Jacques 
Blancnard,  Le  Sueur,  Sarrasin,  Stella,  et  aussi  d'après  le 
Guide,  Titien,  Van  Dyck,  Caravage,  etc.  La  partie  la  plus 
précieuse  de  son  œuvre  est  l'iconographie  :  portraits  de 
Louis  XIII,  de  Charles  I",  de  Gaston  d  Orléans,  de  Cinq- 
Mars,  des  poètes  Adam  Blllaut,  Théophile  de  Viaud  ;  Fran- 
çois Maynard  ^t  Scarron,  de  Françoise  do  Chantai,  du 
prince  et  de  la  princesse  de  Condé,  do  Tristan  l'Her- 
mite,  etc.  Il  a  aussi  illustré  plusieurs  ouvrages,  notam- 
ment le  livre  si  curieux  la  Doctrine  des  mœurs,  composé 
par  MalleviUe  pour  l'éducation  de  Louis  XIV,  et  qui  con- 
tient du  roi  enfant,  ainsi  que  de  divers  personnages,  des 
portraits  fort  intéressants. 

Dar-FERTTT,  contrée  du  Soudan  central,  au  S-  du 
Darfour,  dans  la  langue  duquel  elle  porte  le  nom  de  Djé- 
nakhêra.  Elle  s'étend  au  N.  du  8"  degré  de  latitude  N., 
entre  le  22*  et  le  24'  de^ré  de  longitude  E.,  un  peu  dans  la 
zone  d'influence  française  et  beaucoup  dans  la  zone  d'in- 
fluence anglaise;  elle  occupe  le  faîte  entre  les  bassins 
du  Nil  par  le  Bahr-el-GhazaI  au  N.,  du  Congo  par  l'Ou- 
bangui  au  S.,  du  Tchad,  par  le  Chari  à  10.  Pays  de 
cultures,  de  savanes,  de  500  à  800  mètres  d'altitude,  habité 
par  des  nègres  de  la  nation  des  Sandé  ou  Niam-Niam. 

DarfieLD,  ville  d'Angleterre  {comté  d'York  [West- 
Ridingjl,  sur  la  Dearne  ;  25.000  hab. 

DaRFO,  bourg  d'Italie  (Lombardio  [prov.  de  Brescia]), 
sur  rOglio.  dans  le  val  Camonica  ;  2.300  hab.  Fonderie, 
fabrique  d'instruments  aratoires,  filature  de  soie. 

Darfour,  ancienne  province  du  Soudan  égyptien,  li- 
mitée au  N.  par  le  désert  libyque,  àl'O.  parle  Oùadaï  et  le 
Dar-Hounga,au  S.  parle  Dar-Fertit,à  l'E.  parle  Kordofan. 
Capit.  El-Fàcber. 

ha.  superficie  du  Darfour  est  approximativement  de 
220.000  kilom.carr.  C'est  un  pays  saharien,  dominé  par  le 
massif  des  monts  Marrali,  qui  séparent  le  bassin  du  Nil  de 
celui  du  Tchad.  Il  est  sablonneux,  et  les  pluies  y  sont  ra- 
res. D'après  Nachtigal,  en  dehors  du  voisinage  des  cours 
d'eau,  le  paysage  a  le  caractère  des  steppes.  Ce  voya- 
geur estime,  néanmoins,  à  environ  4  millions  d'habitants  la 
population  du  Darfour,  composée  de  Fors  de  race  noire, 
de  Berbères  et  d'Arabes.  L  agriculture,  l'industrie  et  le 
commerce  sont  des  plus  rudimentaires.  Le  marchand 
d'esclaves  Ziber  commença  la  conquête  du  Darfour,  qui 
fut  accomplie  par  le  gouvernement  égyptien  en  1874. 
Gordon  eut  à  y  réprimer,  en  1877,  une  révolte  de  Soliman, 
fils  de  Ziber.  Le  mahdi  s'en  empara  en  1883,  et  cette  pro- 
vince n'a  pas  encore  fait  retour  à  l'Egypte.  Néanmoins, 
par  la  convention  franco-anglaise  du  14  juin  1898,  complé- 
tée par  la  déclaration  additionnelle  du  21  mars  1899,  »  ce 
qui  était,  en  1882,  la  province  du  Darfour  »,  est  reconnu 
appartenir  à  la  zone  d'influence  britannique  dans  le  bassin 
du  Nil. 

Dargaud  (Jean-Marie),  littérateur  et  historien  fran- 
çais, né  en  1800  à  Paray-le-Monial  (SaÔne-et-Loiro),  mort 
à  Paris  en  1866.  On  lui  doit  des  ouvrages,  écrits  en  un 
style  qui  rappelle  la  manière  de  Lamartine,  dont  il  était 
Tami.  Les  principaux  sont  :  Histoire  de  Marie  Sinart 
(1850V.  la  /' amille  (\s^3);  Histoire  de  la  liberté  religieuse 
en  France  et  de  ses  fondateurs  (1859),  son  ouvrage  capital; 
Histoire  de  Jane  Gray  (1862)  ;  etc. 

Dargent  (Yan,  en  français  Jean),  dessinateur  et 
peintre  français,  né  à  Saint-Servais,  près  de  Landerncau 
(Finistère)  en  1824,  mort  à  Paris  en  1899.  Artiste  fer- 
tile et  d'une  imagination  très  souple,  Yan  Darg;ent  se 
plaît  aux  évocations  fantastiques.  Parmi  les  publications 

?|ui  ont  dû  leur  vogue  à  ses  poétiques  créations,  rappelons 
a  Vie  des  fleurs,  d'Eugène  Noël;  les  Contes  bleus,  de  La- 
boulayo  ;  le  Pierrot,  d'Alfred  Assolant  ;  le  Robinson  suisse  : 
les  Vrais  Robinsons,  do  V.  Chauvin  ;  l'Espace  céleste,  de 
Liais;  l'Histoire  d'une  bâche,  do  Fabre  ;  l'Arithmétique  du 
grand-papa,  l'Esprit  des  oiseaux,  les  Chasses  de  l'Amérique 
du  Nord,  l'Air,  le  Désert,  de  Magnin  ;  la  Révolution,  i\c 
Thiers,  et  ces  savantes  récréations  de  Henri  Berthoud  ;  le 
Monde,  des  insectes,  les  Hôtes  du  logis,  l'Homme  drpuis  cinq 
mille  ans.  Yan  Dargent  a  décoré  de  peiniurcs  murales  la 
cathédrale  de  Quimper,  l'église  de  Ploudalmezeau,  etc. 


520 

Dargenville  (Antoine-Joseph  Dézallier),  natura- 
liste français.  V.  Dézallïer. 

DargilaN,  belle  grotte  du  département  de  la  Lozère, 
ainsi  nommée  du  hameau  de  Dargilan,  s'ouvrant  sur  le 
Causse-Noir,  à  5  kilom.  de  Meyrueis.  Découverte  en  1880, 
elle  fut  explorée  par  Martel,  en  1888. 

DargnIES,  comm.  de  la  Somme,  arrond.  et  à  27  kilom. 
d'Abbcville,  sur  le  plateau  du  Vimeu,  non  loin  de  la  Bresle  ; 
1.258  hab.  Fonderie  de  cuivre;  briqueteries, 

DargomijSKY  (Alexandre  SERGuiÉvncH), compositeur 
russe,  né  en  1813  dans  un  village  du  gouvernement  de 
Toula,  mort  à  Saint-Pétersbourg  en  1869.  Il  mit  eu  musique 
sur  texte  français,  qu'il  fit  ensuite  traduire  en  russe,  le 
livret  de  la  Esmeralaa,  que  Victor  Hugo  avait  écrit  pour 
M"'  Louise  Bertin.  Dargomijsky  avait  écrit  une  sorte  de 
cantate-ballet  intitulée  le  Triomphe  de  Bacchus,  et  composa 
une  centaine  de  romances.  Il  voulut  reparaître  au  théâtre 
avec  un  sujet  national.  Il  puisa  dans  le  vaste  répertoire 
de  Pouschkine,  y  trouva  la  Roussalka  (lOndine)  et  la  mit 
en  musique.  Cette  légende  inspira  le  compositeur  de  la 
façon  la  plus  heureuse,  et  /a  floi/ssa/A-fl,  représentée  en  1856 
à  Saint-Pétersbourg,  rendit  aussitôt  son  nom  populaire. 
C'est  alors  que,  circonvenu  par  quelques  jeunes  musiciens 
tels  que  Moussorgsky ,  Balakirew  et  César  Cui,  qui  rêvaient 
une  réforme  de  l'opéra,  Dargomijsky  eut  la  malencontreuse 
idée  de  se  poser  en  une  sorte  de  chef  d'école.  11  écrivit  un 
nouvel  ouvrage,  le  Convive  de  Pierre,  qu'il  conçut  dans  une 
forme  sèche  et  sans  grâce,  à  l'aide  d'un  récitatif  continu 
et  obstiné,  qui  enlevait  à  la  musique  toute  sa  saveur  et 
tout  son  élan.  Il  mourut  avant  d'avoir  terminé  sa  parti- 
tion, qui  fut  achevée  par  César  Cui  et  Rimsky-Korsakow, 
mais  n'obtint  qu'un  succès  d'estime.  Le  nom  de  Dargo- 
mijsky n'en  reste  pas  moins  cher  au  public  russe,  grâce 
ix  sa. Roussalka,  qui  est  un  des  modèles  de  l'opéra  national. 

DARI  n.  m.  Nom  vulgaire  du  grand  millet,  dit  aussi 
sorgho  des  Indes. 

DARIABADIT  {di)  n.  m.  Sorte  de  coton  provenant  des 
Indes. 

DARIANGE  (ayij')  n.m.  Arbre  indéterminé  des  îles  Philip- 
pines, dont  le  suc,  utilisé  comme  parfum,  a  une  odeur 
ambre. 

DARIB  {rib')n.  m.  Ancienne  mesure  de  capacité  usitée  en 
Egypte,  et  valant  un  peu  plus  de  221  ou  321  litres,  selon  les 
localités. 

Dariel  (défilé  de)  [autref.  Caucasise  pylx],  défilé  de 
la  cliaîoe  du  Caucase,  situé  à  l'E.  du  mont'Kazbek,  près 
de  la  source  du  Tereck,  faisant  communiquer  l'Europe 
avec  l'Asie,  Vladicaucase  avec  Tiflis. 

Darœn  ou  Uraba  (golfe  de),  golfe  de  la  mer 
des  Antilles,  sur  la  côte  septentrionale  de  la  Nouvelle- 
Grenade.  L'isthme  de  Panama  est  quelquefois  appelé 
isthme  de  Darien. 

Darien,  région  orientale  de  l'isthme  de  Panama, 
pédoncule  par  lequel  l'Amérique  centrale  s'ajuste  â  l'Amé- 
rique du  Sud,  sous  le  9*  degré  de  latitude  N.  Le  Darien 
lève  ses  monts  boisés  entre  l'Atlantique  au  N.  et  à  l'E., 
le  Pacifique  au  S.  et  à  l'O.,  et  spécialement  entre  le  golfe 
de  Darien,  continué  par  le  golfe  d'Uraba  au  S.  (Atlan- 
tique) et  le  golfe  de  Panama  (Pacifique).  Grandes  forêts, 
montagnes  moyennes,  fort  peu  d'habitants,  climat  très 
pluvieux,  très  humide,  température  lourde;  ce  sont  les 
caractéristiques  de  ce  pays  péninsulaire,  l'un  de  ceux  où 
l'on  a  projeté  de  faire  passer  le  canal  d'entre  deux  océans 
à  travers  l'Amérique  isthmique.  Les  habitants  sont  des 
aborigènes  caraïbes,  avec  quelques  Européens.  Lieu 
principal  Yavisa,  bourg  de  l.ooo  habitants. 

Darien  (colonie  dk),  fondée  par  un  Ecossais  nommé 
Paterson,  qui,  vers  1680,  visitant  le  nouveau  monde,  s'en- 
flamma aux  récits  que  des  flibustiers  lui  firent  du  pays  de 
Darien.  Après  avoir  visité  l'isthme  de  Panama  et  contrôlé 
une  partie  de  leurs  dires,  Paterson  conçut  le  projet  d'y 
fonder  une  puissante  colonie,  et  proposa  son  plan  sans 
succès  à  différents  gouvernements.  Enfin,  en  juin  1695,  le 
parlement  écossais  accorda  et  le  roi  ratifia  une  charte 
autorisant  une  compagnie  commerciale  à  établir  des  co- 
lonies et  à  construire  des  forts,  en  Afrique  et  dans  le 
nouveau  monde,  avec  le  consentement  des  indigènes,  et 
dans  des  lieux  non  occupés  par  d'autres  nations  euro- 
péennes. Cette  compagnie,  malgré  la  Jalousie  de  la  com- 
pagnie des  Indes  orientales,  fit  partir,  le  26  juillet  1698,  du 
port  deLeith,une  expédition  très  bien  organisée,  qui  fonda, 
à  environ  80  kilom.  au  N.  du  golfe  de  Darien,  dans  la 
A''o?"'e//e-(.'o/*/rfon/e  (ils  appelèrent  ainsi  le  pays)  le  Nouveau- 
Saint- André.  Mais, malgré  leur  énergie,  les  colons,  jalousés 
par  les  compagnies  anglaise  et  hollandaise  des  Indes,  et 
abandonnés  aux  seules  ressources  du  pays,  décimés  par 
la  maladie  et  les  misères,  ne  purent  se  maintenir  long- 
temps ;  au  bout  de  six  semaines  il  leur  fallut  capituler  et 
abandonner  le  territoire  qu'ils  avaient  voulu  coloniser. 
Quelques-uns  d'entre  eux,  seuls,  par  suite  du  mauvais  état 
de  leurs  navires,  purent  rentrer  en  Ecosse. 

Paterson  essaya  alors  de  fonder  une  nouvelle  compa- 
gnie, à  la  constitution  de  laquelle  aurait  contribué  l'An- 
gleterre ;  mais  il  échoua,  malgré  l'appui  du  roi  Guillaume  I". 

Darien,  ville  des  Etats-Unis  (Géorgie),  sur  le  fleuve 
côtier  Altamaha  ;  4.500  bab.  Port  de  commerce. 

DariÈS  (Louis  de  La  Motte,  seigneur  de),  agitateur, 
mort  en  1585.  Il  était  consul  de  Marseille,  et  en  profita 
pour  soulever  le  peuple  en  faveur  de  la  Ligue,  dont  il 
était  partisan.  Le  duc  d'Angouiême  (^Henri,  bâtard  do 
Henri  II),  gouverneur  de  Provence,  le  fit  saisir  et  pendre, 
ainsi  que  ses  complices  de  rébellion. 

DariÈS  (Joach. -George),  philosophe  allem.  V.  Darjès. 

DarIGRAND  (Jean-Baptiste),  jurisconsulte  français, 
mort  en  1771.  Avocat  au  parlement  de  Paris,  il  dirigea 
une  série  do  pamphlets  contre  les  traitants  et  los  abus 
du  système  des  fermes.  Le  plus  intéressant  de  ces  écrits 
est  son  Anti financier  ou  Relevé  de  quelques-unes  des  malver- 
sations dont  se  rendent  généralement  coupatdes  les  fermiers 
généraux  (1763).  Ce  pamphlet  le  fit  jeter  à  la  Bastille. 

DARII,  mot  scolastique  qui,  dans  des  vers  mnémotech- 
niques, désignait  un  syllogisme  de  la  première  figure  dont 
la  majeure  est  générale  afiirmativc  (AJ,  la  mineure  et  la 
conclusion  particulières  affirmatives  (1,1)* 


521 

'  DarimON  (Louis-Alfred),  pnbliciste  et  homme  politiauo 
français,  né  à  Lille  en  1819.  Il  dobuta  par  qiiolques  i''tvia<'s 
arcliooloyifiues,  puis,  en  1848,  devint  secrétaire  do  Pron- 
dhoû.  Kédactour  en  chef  du  «  Peuple»  en  1850,  rédacteur 
de  n  la  Presse  u,  où  il  traitait  les  ijuestions  écononiiiiues 
et  budgétaires  dès  1853,  il  fut,  on  1857,  élu  député  do  la 
1'  circonscription  do  la  Seine.  Réélu  en  1863,  il  devint  le 
chef  du  tiers-parti.accopta  les  avances  de  l'Empire,  auquel 
il  avait  fait  naguère  une  vivo  opposition,  et  parut  à  la 
cour  vêtu  des  culottes  courtes  de  cérémonie,  qui  défrayè- 
rent longtemps  la  presse  satirique.  Il  ne  so  représenta 
pas  en  1869.  Il  a  consacré  ses  loisirs  à  publier  une  série 
do  volumes  anecdotiques  sur  lo  second  Empire. 

DARIN  n.  m.  Toilo  de  chanvre  commune,  fabriquée  au- 
trefois en  Champagne. 

DARINIPHYTE  a.  m.  Groupe  de  plantes,  dont  les  fruits 
secs  s'ouvrent  spontanément. 

DARIOLE  n.  f.  Sorte  do  flan  fait  de  farine,  de  beurre, 
d'œufs  et  de  lait  :  Dariole  an  café,  au  rhtwi.  n  Nom  gé- 
nérique dos  pâtisseries  que  l'on  prépare  et  que  l'on  vend 
sur  la  voie  publique  à  Paris  ;  L'industrie  modeste  de  la 
DAKiOLE  est  la  source  de  petites  fortunes.  (P.  Vincard.) 

DARIOLET.  ETTE  {le,  lèi'  —  de  Darîolette,  confidente  de 
l'infante  Elisenne,  dans  VAmadis  de  Gaule  [le  masc.  est 
peu  usité])  n.  Entremetteur,  entremetteuse  ; 

Donc,  la  mf'me  vertu.  le  dressant  au  poulet, 
De  vertueux  qu'il  fut,  le  rend  dariotel. 

Reonier._ 

OARIOLEUR,  EUSE  n.  et  adj.  Celui,  celle  qui  fait  et 
vend  des  darioles  :  Les  pâtissiers  darioleurs  étaient, 
en  i856,  au  nombre  de  f38  à  Paris.  (P.  Vinçard.) 

DARIQUE  {rik'  —  gr.  dareikos,  du  nom  de  Darius)  n.  f. 
Métro!.  Monnaie  perse,  frappée  par  l'un  des  Darius. 

—  Enctcl.  Les  dariques  étaient  d'or  pur.  Elles  avaient 
pour  type  :  au  droit,  un  homme  barbu,  la  tête  ornée  d'une 
couronne  ra- 
diale, un  car- 
âuois  plein  de 
èches  sur  le 
dos,  un  genou 
en  terre,  te- 
nan t  d'une 
main  un  arc, 
et  de  l'autre 
un  javelot  ou 
un  poignard. 
Le  revers  de 
la  pièce   est 


DARIMON 


DARMESTETER 


Double  darique  d'or. 


occupé  par  une  aire  rectangulaire  creuse.  Il  y  a  quel- 
ques demi-dariques  et  des  doubles  dariques;  ces  der- 
nières portent  au  revers  une  aire  elliptique,  garnie 
de  stries  parallèles  ondulées.  Le  poids  de  la  darique  est 
de  8P-,  42. 

Les  pièces  d'argent  qui  portent  le  même  type,  et  que 
certains  numismates  modernes  appellent  également  dari- 
ques, étaient  désignées  dans  l'antiquité  sous  le  nom  de 
sicle  ou  sicle  méaique.  Le  monnayage  de  l'or  était  ré- 
servé au  roi  ;  les  dynastes  locaux  àevaient  se  borner  à  la 
monnaie  d'argent  ou  de  bronze. 

Darius  (gr.  Dareios;  du  perse  Darayavus.  «  celui  qui 
maintient  "  ),  nom  de  plusieurs  rois  et  de  nombreux  princes 
perses. 

Darius  le  Mède,  roi  de  Babylone,  d'après  le  livre 
de  Daniel,  qui  fait  de  lui  un  roi  de  Perse,  de  Médie  et 
de  Chaldée,  successeur  de  Balthazar  (et  prédécesseur  de 
Cyrus.  Ce  passage  de  Daniel  a  suscité  de  nombreuses  hypo- 
tlièses.  Tour  à  tour  on  a  voulu  identifier  Darius  le  Mède 
avec  Darius  P^  avec  Darius  II,  avec  un  Darius  qui,  sous 
Darius  II,  se  révolta  en  Médie,  même  avec  d'autres  per- 
sonnages comme  Cyaxare  IL 

Darius  P^  roi  de  Perse,  fils  d'Hystaspe,de  la  race  des 
Achéménides,  né  vers  550  av.  J.-C,  mort  en  485.  Il  fut  l'un 
des  sept  nobles  qui  détrônèrent,  après  que  sa  fraude  eut 
été  reconnue,  l'usurpateur  Smerdis  lo  Mage  (52i).  Monté 
sur  le  trône  en  521,  grâce,  dit  la  tradition,  à  un  strata- 
gème de  son  écuyer  (v.  Œbabès),  il  songea  d'abord  à 
s'atfermir  par  des  alliances.  Il  épousa  deux  filles  et  une 
petite-fille  de  Cyrus.  Atossa,  ArtTStone  et  Garmys,  ainsi 

aue  Phédime,  fille  d'Otanès.  Pendant  les  premières  années 
e  son  règne,  il  eut  à  combattre  de  tous  côtés  pour  établir 


Tomhpau  de  Darius. 

son  autorité.  Il  so  tourna  d'abord  contre  la  Chaldée,  qui 
était  en  pleine  révolte.  Les  Clialdéens,  battus  en  doux 
rencontres,  s'enfermèrent  dans  Habylonn.  La  ville  résista 
vingt  mois,  et  fut  prise  par  trahison,  suivant  la  tradition 
grecque.  Tous  les  habitants  furent  tués  ou  réduits  on  escla- 
vage, et  les  muraillotf  détruites  (510).  Darius  réprima  en- 

m 


core  d'autres  révoltes,  en  Médie,  en  Susiane,  en  Parthio, 
même  en  Perse,  à  Babylone,  eti;.  (518-5 13).  En  môme  temps, 
il  s'occupait  d'organiser  son  empire.  Il  lo  divisait  eu  vingt 
satrapies,  indépendantes  de  la  nationalité,  soumises  à  dos 
régimes  différents  et  administrées  par  des  satrapes.  Pour 
fortifier  lo  pouvoir  central,  il  organisait  un  véritable  ser- 
vice des  po.stes,  même  une  correspondance  télégraphique 
par  signaux.  Il  développait  partout  l'agriculture  et  l'éle- 
vage. Il  entreprit  aussi  des  conquêtes,  soumit  les  tribus 
arabes  du  désert  de  Syrie,  la  côte  de  Libye,  peut-être  mémo 
Carthage  (sans  doute  la  Karka  des  inscriptions). 

Vers  513,  il  déclara  la  guerre  aux  Scythes  et  s'avanna 
dans  leur  pays.  Les  Scythes, toujours  fuyant  et  ravageant 
tout  autour  de  lui,  le  forcèrent  par  la  famine  à  battre  eu 
retraite  et  lui  tuèrent  presque  toute  son  armée.  La  con- 

âuôte  d'une  partie  des  Indes,  celle  de  la  Thrace,  celle 
e  rionie,  qu  il  soumit  par  ses  généraux,  le  consolèrent  de 
cet  échec.  Les  Grecs  ayant  soutenu  contre  lui  l'ionie  ré- 
voltée (501),  Darius  résolut  do  conquérir  la  Grèce,  et  alors 
commenr;a  la  première  guerre  méuique.  En  495,  une  pre- 
mière e.vpédition,  commandée  par  Mardonius,  échoua  com- 
plètement; l'armée  fut  arrêtée  par  l'hostilité  des  Thraces 
et  la  flotte  détruite  par  une  tempête  à  l'Athos.  Cinq  ans 
plus  tard,  une  nouvelle  expédition,  commandée  par  Datis 
et  Artapherne,  réussit  d'abord  :  les  généraux  perses 
soumirent  les  Cyclades  et  une  partie  de  l'Eubée,  mais 
ils  rencontrèrent  Miltiade  à  Marathon,  où  ils  éprouvèrent 
une  sanglante  défaite  (490  av.  J.-C).  Darius  faisait  de 
nouveaux  préparatifs  contre  la  Grèce,  et  s'occupait  en 
même  temps  de  réduire  l'Egypte,  qui  s'était  soulevée, 
quand  il  mourut,  après  trente-six  ans  de  règne.  II  laissait 
de  nombreux  enfants,  dont  Xerxès.  Il  fut  enterré  dans  la 
nécropole  des  rois  perses,  aujourd'hui  Nakch-i-Roustam, 
près  de  Persépolis.  U  avait  construit  les  grands  palais  de 
Suse  et  de  Persépolis. 

Darius  II,  surnommé  Nothus  (Bâtard),  fils  naturel 
d'Artaxerxès  Longue-Main,  roi  de  Perse  de  424  à  406  av.  J.-C. 
En  réalité,  il  s'appelait  Ochcs  et  ne  prit  le  nom  de  Darius 
qu'après  son  avènement.  Il  arriva  au  pouvoir  en  détrônant 
son  frère  Secydianus,  qui  lui-même  avait  tué  leur  frère 
commun  Xerxès  II,  fils  légitime  et  successeur  d'Artaxerxès. 
Il  se  laissa  gouverner  par  des  eunuques  et  par  sa  femme 
Parysatis.  Il  prit  une  part  indirecte  à  la  guerre  du  Pélo- 
ponèse,  eu  autorisant  les  satrapes  Pharnabaze  et  Tissa- 
pherne  à  soutenir  alternativement  les  deux  partis.  Sous 
son  règne,  se  produisirent  de  nombreuses  révoltes  :  celle 
de  son  frère  Acytès,  celle  des  Mèdes  (en  408),  celle  de  Pis- 
sutbnès,  satrape  de  Lydie,  enfin,  celle  de  l'Egypte,  qui,  en 
413,  réussit  à  reprendre  sa  vie  indépendante,  sous  des 
pharaons  indigènes.  Darius  II  mourut  à  Babylone  en  40(3, 
laissant  plusieurs  fils,  dont  deux  qui  allaient  se  disputer 
l'empire  :  Artaxerxès  II  Mnéraon  et  Cyrus  le  Jeune. 

Darius  m,  Codoman,  roi  de  Perse  de  336  à  330  av.  J.-C. 

Il  fut  porté  au  trône  par  l'eunuque  Bagoas,  qui  venait 
d'empoisonner  avec  toute  sa  famille  le  roi  Arsès.  Codo- 
man, qui  prit  alors  le  nom  de  Darius,  avait  une  réputation 
de  vaillance  et  s'était  distingué  dans  une  expédition  contre 
les  Cadurciens.  U  fit  exécuter  Bagoas,  qui  complotait  déjà 
contre  lui.  Puis  il  chercha  à  défendre  son  empire  contre 
les  attaques  d'Alexandre.  Son  heutenant 
Mitbridate  fut  d'abord  vaincu  au  Granique 
(334).  Darius  lui-même  fut  battu  à  Issus  (332), 
puis  à  Gaugamèles  ou  Arbèles  (331).  Pour- 
suivi par  Alexandre,  il  s'enfuit  à  Ecbatane, 
puis  dans  les  provinces  du  nord.  Trahi  et 
blessé  mortellement  par  le  satrape  Bossus, 
il  fut  pris  par  la  cavalerie  macédonienne,  et 
mourut  un  peu  avant  l'arrivée  d'Alexandre. 
U  fut  enseveli  solennellement  dans  le  tom- 
beau des  rois  de  Perse.  Avec  lui  finit  la 
race  des  Achéménides  et  l'histoire  do  la 
Perse  indépendante. 

Darius,  fils  aîné  d'Artaxerxès  Mnémon, 
roi  de  Perse,  né  vers  415  avant  notre  ère. 
Son  pore  le  désigna  pour  hériter  de  la  cou- 
ronne ;  mais  il  entra  dans  un  complot  contre 
Artaxerxès  et  fut  mis  à  mort  vers  365. 

Darius  ^la  Famillh  ou  la  Tknte  de),  ta- 
bleau de  Lebrun,  au  musée  du  I^ouvro. — 
Cette  peinture, exécutée  en  1660  A  Fontaine- 
bleau, sous  les  yeux  de  Louis  XIV,  décida 
de  la  fortune  do  l'artiste.  Alexandre,  maître 
du  camp  des  Persee  après  la  sanglante  vic- 
toire d'Issus,  fit  prévenir  ta  famille  de  Da- 
rius, demeurée  prisonnière,  qu'il  viendrait 
la  visiter  en  personne.  Laissant  derrière  lui 
son  escorte,  il  so  présenta  à  la  tente  dos 
princesses,  accompagné  seulement  d'Ephestion.  Celui-ci 
avait  le  même  âge  qu  Alexandre,  mais  sa  taillo  était  beau- 
coup plus  haute.  Les  princesses,  le  prenant  pour  lo  vain- 
queur, l'honorèrent  à  la  façon  dos  Perses.  Mais,  ayant 
reconnu  son  erreur,  Sisygambis,  mère  de  Darius,  se  jeta 
aux  pieds  d'Alexandre  en  la  priant  d'excuser  sa  méprise. 
Alexandre  lui  tendit  la  main  pour  la  relever.  On  rattache 
ce  tableau  à  la  série  des  Batailles  d'Alexandre. 

DARTVETTE  ('*(*/')  n.  f.  Porche  (jui  sert  à  construire  les 
trains  de  bois  flottants  et  à  réunir  leurs  diverses  parties 
pour  eu  faire  un  tout  résistant.  Il  On  dit  aussi  darivottk. 

DarjÈS  ou  DaRIÈS  (Joachim-Gcorges),  philosophe 
allemand,  né  à  GUstrow  (Mocklembourg)  on  1714,  uiort  ù. 
KratH-fort-sur-lOder  en  1791.  Egalement  versé  danslacon- 
nai^sanl'e  de  la  philosophie,  do  la  théologie,  du  droit  et  do 
l'économie  politique,  Darjès  professa  nendani  vingt-cinq 
ans  la  philosophii-  à  léna.  En  1763,  Frétiéric  le  Grand  l'ap- 
pela à  occuper  une  chaire  de  droit  à  Francfort-sur-l'Odor, 
et  lo  nomma  conseiller  intime.  Ses  théories  sont  voisines 
de  colles  de  Wolf.  Parmi  ses  ouvrages,  nous  citerons  : 
Elementa  mctaphi/sica  (1743-1744);  Institutiones  juris- 
prudentix  univer salis  {\l\h)\  Loisirs  philosophiques  (1749- 
1752)  ;  Premiers  fondements  de  la  philosophie  morale  (1755)  ; 
Premiers  principes  des  finances  (1756)  ;  Biàliothàtjtie  phi- 
losophique (1750-nOO)  ;  Améliorations  dan$  l'économie  rurale 
(1754);  etc. 

DarjiELING,  ville  do  l'Inde  anglaise  (Bengale,  nrov, 
de  Koutch.  Béhar).  Située  sur  les  flancs  de  1  Ilimalava, 
ù  une  hauteur  de  2.185  mètres,  cette  ville  jouit  d\in 
climat  si  agréable,  malgré  son  humidité,  et  possède  des 
atontours  si  pittoresques  (vue  du  Kintcbinjinga.  8.483  m., 
distant  de  70  kilom.},  quollo  est,  d'avril  A  octobre,  lo 


sanatorium  lo  plus  frétjuenté  par  les  Indo-Anglais.  Le 
chemin  do  fer  la  relie  directement  à  Calcutta.  Sa  popula- 
tion .sédentaire  est  do  7.000  hab.  Marché  actif  entre  le 
Thihet  et  l'Inde;  casernes  sanitaires.  Darjieling  a  été 
acheté,  en  1835,  au  rajah  de  Sikkim.  —  Le  district,  que 
traver.se  la  Tista,  affluent  de  gauche  du  Brahmapoutre, 
est  peuplé  de  224.000  hab.  Forêts,  charbon,  fer,  cuivre. 

DarkEHMEN,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  la 
Prusso-Orientale]|,  sur  l'Angerapp,  affluent  du  Pregel  ; 
3.450  hab.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  34.000  hab. 

DARK-HORSE  (mots  angl.  signifiant  cheval  ténébreux) 
n.  m.  Turf.  Cheval  inconnu. 

Darlaston,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Stafî'ord)^ 
près  du  canal  Bentley,  qui  joint  le  Trent,  l'Humber  et 
d'autres  cours  d'eau  ;  14.500  hab.  Houille,  carrières,  in- 
dustrie métallurgique. 

DaRLEY,  bourg  d'Angleterre  (comté  de  Derby),  sur  le 
Derwent,  affl.  du  "Trent;  2.900  hab.  Manufacture  de  bas  et 
de  cotonnade,  filature  de  lin. 

Darling,  rivière  d'Australie,  qui  prend  naissance  dans 
lo  New-England  Range,  et  débute  par  porter  diflorents 
noms  avant  de  s'appeler  Darling  (Mac  Intyre,  Barwan). 
Après  avoir  débouché  sur  le  plateau  intérieur,  elle  décrit 
une  vaste  coqrbe  vers  le  S.-O.,  pour  rejoindre  le  Murray, 
en  s'étalant  par  de  nombreux  faux  bras  et  en  recueillaîit 
le  tribut  incertain  des  lacs  de  la  dépression  centrale  (lac 
Pope lloe, etc.).  Ses  affluents (Conrfamine  Warr^jyo, adroite; 
Macquarie,  à  gauche,  etc.)  sont  plus  nombreux;  son  cours 
(2.900  kil.)  et  son  domaine  sont  plus  étendus  que  ceux  du 
fleuve  principal.  Mais,  traversant  des  régions  plus  sèches, 
il  a  encore  moins  d'eau  et  n'est  navigable  qu'au  temps 
des  pluies,  sur  moins  de  1.300  kilomètres,  jusqu'à  Bourke 
seulement. 

DAEILINGIE  (jt)  on  DARLINGIA  (ji)  n.  f.  Genre  d'arbres 
de  la  famille  des  protéacées-embothriées,  dont  la  seule 
espèce  connue  habite  l'Australie. 

Darlington,  ville  des  Etats-Unis  (Caroline  du  Sud)  ; 
4.200  hab.  Manufactures  diverses,  tanneries.  —  Le  comté 
est  compris  dans  la  région  alluviale  bornée  par  lo  Grand 
Pedee  au  N.,  par  Lvnch's  Creek  au  S.,  et  par  Cedar  Creek 
au  N.-O.  Le  soln'j'est  fertile  que  sur  le  bord  des  rivières; 
les  hauteurs  sont  sablonneuses  et  couvertes  de  bois.  Ré- 
coltes de  coton,  de  maïs  et  d'avoine.  Sa  population  est  de 
30.000  habitants. 

Darlington,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Durham), 
sur  le  Skerne;  38.000  hab.  Jolie  ville,  avec  une  vieille 
église  datant  de  1160,  surmontée  d'une  flèche  très  élevée. 
Filatures  de  lin,  de  laine,  de  coton  ;  brasseries,  corderies, 
briqueteries  ;  grande  usine  sidérurgique  ;  fabrique  de  verres 
d'optique.  C'est  entre  Darlington  et  Stockton  que,  dès  1825, 
George  Stephenson  fit  ses  premières  expériences  pour 
l'établissement  d'un  chemin  de  fer. 

DARLINGTONIE  (ni)  n.  f.  Plante  de  la  famille  des  nym- 
phéacées,  tribu  des  sarracénées,  placée  au  nombre  des 
plantes  insectivores,  qui  croît  en  Californie. 

DarluC  (Michel),  médecin  et  naturaliste  français,  né 
à  Gnmaud  en  1717,  mort  à  Aix  (Provence)  en  17S3.  Il  pro 


La  FamilUi  ou  l 


-,  d'après  Lebrun. 


fessa  la  botanique  à  l'université  d'Aix,  où  il  fonda  un 
jardin  botanique.  Son  principal  ouvrage  est  :  Histoire  ?ui- 
turelle  de  la  Provence  (^1782-1786). 

Darmanesci,  comm.  do  Roumanie  (district  do  Bacau) 

4.000  hab. 

Darmapatam,  ville  do  l'Inde  anglais©  fprov.  do  Ma- 
dras [district  de  Malabar)),  dans  uno  île  do  1  embouchure 
du  fleuve  oôiier  Darmapatam  dans  le  golfo  d'Oman  ;  5.000  h. 

DarmÈS  (Marius-Ennomond),  né  ;\  Marseille  on  1797. 
mort  à  Paris  en  1841.  U  fut  tour  à  tour  domestique,  con- 
cierge, frotteur.  Ses  opinions  politiques  étaient  fort  avan- 
cées. Partisan  do  la  théorie  de  la  souveraineté  du  peuple, 
il  voulait  exterminer  les  tyrans.  Le  15  octobre  1840,  comnio 
Louis-Philippe  revenait  do  Saint-CIoud,  Darmès  l'attendit 
près  des  Tuileries,  et  déchargea  sa  carabine  sur  la  voiture 
rovalo.  Il  so  blessa  au  bras  et  n'atteignit  pas  le  roi.  Arrêté, 
il  \\xt  accusé  do  faire  partie  d'une  société  secrète  de  com- 
munistes. On  trouva  chez  lui  plusieurs  manuscrits,  dans 
lesquels  on  crut  reconnaître  la  preuve  do  sou  affiliation 
ù  une  société  secrète.  Malgré  ses  protostations,  on  pro- 
céda ù  diverses  arrestations.  Ceux  qui  furent  arrêtés  on 
mémo  temps  que  Darmès  furent  acquittés.  Darmès  fut 
condamné  ù  mort  ot  exécuté,  lo  31  mai  1811. 

DaRMESTETER  (Arsène),  philologue  français,  né  à 
Chilteau-Salius  on  1846,  mort  à  Paris  en  isss,  A  l'âgo  do 
vingt-trois  ans,  il  entra  A  l  Ecolo  dos  hautes  études  et  y 
fut  nommé,  on  1872,  répétiteur  pour  !os  langues  romanes. 
Il  passa  ensuite  A  la  Faculté  de  Paris  comme  professeur 
de  langue  ot  de  littérature  françaises  du  moyen  Age.  11 
;i  publié  :  Truitt'  de  la  formation  des  mots  composés  (ians 
.'<!  langue  française  (1873);  De  la  création  actuelle  de  mots 

66 


DARMESTETEfî"—  DARTRE 

nouveaux  dans  la  langue  française  et  des  lois  qui  la  régis- 
tent;  De  floovante  et  de  merovingo  cyclo  i,l877),  thèses  de 
doctorat;  Gloses  et  glossaires  hébreux-français  (1878J;  le 
XV7*  Siècle  en  France  (1878),  avec  Hatzfeld;  un  Alphabet 
hébreu-anglais  au  xiv«  siècle  (1888);  IVote  sur  l'histoire 
des  prépositions  françaises  en,  enz,  dedans,  dans  (1835); 
la  ne  aes  mots  étudiée  dans  leurs  significations  (1887),  etc. 
Il  a  commencé  avec  Hatzfeld  un  Dictionnaire  général  de 
la  langue  française,  continué  après  sa  mort  par  Hatzfeld 
et  Antoine  Thomas,  et  un  Cours  de  grammaire  historique 
de  la  langue  française,  également  publié  après  sa  mort 
(1891),  etc.  Ses  Mémoires  ont  été  réunis  par  son  frère, 
dans  louvrage  intitulé  :  Arsène  Darmesteter.  Heliques 
scientifiques  (1890). 

Darmesteter  (James),  orientaliste  français,  frère 
du  précédent,  né  à  Château-Salins  en  1849,  mort  à  Mai- 
sons-Lafîitte  en  1894.  U  sadonna  aux  études  orientales  sous 
la  direction  de  Bréal.  et  particulièrement  de  la  linguis- 
tique de  l'ancien  Iran.  Il  fut  successivement  répétiteur  à 
l'Ecole  des  hautes  études,  professeur  au  Collège  de  France, 
et,  après  la  mort  de  Renan,  il  devint  secrétaire  de  la  so- 
ciété asiatique.  Ce  savant  a  publié  un  grand  nombre  de 
travaux  linguistiques  et  historiques  de  la  plus  grande  im- 

?ortance  :  Baurvatat  et  Anieretat,  essai  sur  la  mythologie  de 
Avesta  ^1875);  Onnazd  et  Ahriman,  leurs  origines  et  leur 
histoire  (1877).  Les  deux  principaux  sont  ses  Etudes  ira- 
niennes 1883),  et  sa  traduction  française  du  Zend-Avesta 
dans  les  o  Annales  du  musée  Guimet  i>. 
,  Darmstadt  (grand-duché  de  Hesse-).  V.  Hesse. 

Darmstadt,  ville  de  l'empire  d'Allemagne,  capitale 
du  grand-duché  de  Hesse,  dit  «  Hosse-Darmstadt  »,  chef- 
lieu  de  la  province  de  Starkenbourg,  de  ce  grand-duché 
et  du  cercle  de  Darmstadt,  sur  la  Darm,  petit  affluent  du 
Rhin:  56.500  hab.  Subdivisée  en  deux  q^uartiers  :  Altsîadt 
(vieille  ville)  aux  rues  tortueuses,  et  I\eustadt  (ville  mo- 
derne) aux  rues  rectilignes  plantées,  aux  places  et  avenues 
spacieuses,  elle  renferme  plusieurs  édifices  curieux.  Le 
château  ducal,  un  composé  de  plusieurs  époques,  dont  cer- 
taines parties  du  xv  siècle,  d'autres  du  xvi%  la  plus  ré- 
cente du  xviii*,  appelée  château  neuf,  contientles  grandes 
collections  scientifiques  et  artisti- 
ques :  la  bibliothèque,  le  cabinet  des 
estampes,  le  musée  des  antiquités 
égyptiennes  ,  romaines  ,  germani- 
ques, la  galerie  des  tableaux,  etc., 
et  les  archives  de  l'Etat.  Ensuite,  le 
nouveau  palais  du  grand-duc  en 
style  Renaissance  italienne.  L'hôtel 
de  ville  (Renaissance  de  1568). 

Le  commerce  et  l'industrie  sont 
médiocrement  développés. 

Darmstadt  est  mentionnée  pour  la 
première  fois  dans  des  textes  du 
xni*  au  XI'  siècle,  sous  le  nom  de 
Darmundstadt .  Au  commencement 
du  xiv  siècle,  c'était  encore  un  village,  pour  lequel  son 
seigneur,  le  comte  de  Katzenelnbogen  obtint  de  l'empe- 
reur une  chartede  municipalité  et  Te  droit  d'y  établir  un 
château.  Darmstadt  vint  à  la  Hesse  par  mariage,  en  1479. 
Pendant  les  guerres  de  Smalkalde,  elle  fut  prise  par  les 
Espagnols  impériaux.  Après  la  mort  de  Philippe  le  Magni- 
fique (1567),  eue  échut  en  partage  à  son  fils  cadet  Georges, 
fondateur  de  la  lignée  de  Hesse-Darmsladt,  qui  en  fit  sa 
résidence.  V.  aussi  :  Hesse  (gr.-duché  de);  Hesse-Nassâu 
(prov.  de  la  Prusse-Rhénane);  Hesse  électorale,  dite 
Hesse-Casself  supprimée  en  1866;  Hesse-Homboubg,  land- 
gravial  supprimé  en  1866. 

Darmstadt  est  la  patrie  du  philologue  Christian  Bahr 
(1798-1872J  ;  de  rhistorion  Georges  Godcfroy  Gervinus 
(1805-1871),  et  du  chimiste  baron  Justus  de  Liebig. 

Darmstadt  (cercle  de),  dans  la  province  de  Star- 
kenbourg (grand-duché  de  Hesse).  Le  cercle  compte,  sur 
298  kil.  carrés,  91.184  hab. 

Darnag,  comm.  de  la  Haute-Vienne,  arr.  et  à  16  kil. 
de  Bellac,  près  de  la  Gartempe  ;  1.482  hab.  Ruines  du  châ- 
teau de  la  Côte-au-Cbapt. 

DARNAGASSE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  la  pie-griôche 
grise. 

DaRNALT  (Jean),  historien  français.  Avocat  à  Bor- 
deaux au  commencement  du  xvii^  siècle,  il  a  écrit  la  con- 
tinuation de  la  Chronique  bordelaise  de  Gabriel  Lurbeo  de 
1594  à  i6i9  (1619-1620),  et  quelques  autres  ouvrages. 

DARNAMAS  {ma)  n.  m.  Coton  provenant  de  Smyrne. 

Darnaud  (Jacques,  baron),  général  français,  né  à 
Bricy  (Loiret)  en  1768,  mort  à  Paris  en  1830.  D'abord 
simple  soldat,  il  se  distingua  aux  armées  du  Nord  et  de 
Sambre-ct-Meuse,  puis  à  la  retraite  de  Nervinde  (1795), 
en  qualité  d'adiuda!nt  général.  Envoyé  en  Italie,  Darnaud 
devint  général  de  brigade  (1799),  se  signala  à  Novi  par 
un  brillant  fait  d'armes  contre  les  Autrichiens.  Blessé  à 
la  Castegna  et  amputé  de  la  jambe  gauche,  il  dut  re- 
noncer à.  l'activité.  Napoléon  le  nomma  gouverneur  de 
Gênes,  général  de  division,  baron 
et  gouverneur  des  Invalides  (1811). 

DARNE  (du  klmri  et  bas  breton 
darn,  morceau,  tranche)  n.  f.  Tran- 
che de  poisson  :  Une  dabne  de  thon, 
de  «ouTTton. 


Armes  de  Darmstadt. 


DabnÉTAL,  ch.-I.  de  cant.  de 
la  Seine-Inférieure,  arr.  et  à  4  kil. 
de  Rouen,  sur  l'Aubette  et  le  Ro- 
bec;  6.743  hab.  Ch.  do  f.  Ouest  et 
Nord.  Fabriques  de  drap  et  de  lai- 
nages, filatures  de  coton,  impres- 
sions sur  calicot,  manufactures  de  Armes  de  Darnétal. 
machines  à  filer  et  à  tisser.  Eglise 

de  LoDg-Paon  (xv«  s.).  Clocher  do  Carville  (1514),  utilisé 
par  Henri  IV  dans  ses  guerres  contre  la  Ligue.  —  Le 
canton  a  21  comm.  et  20.860  hab. 

DARNETTE  fnét')  D.  f.  Nom  vulgaire,  dans  le  nord-est 
de  la  France,  de  l'ivraie  ou  folle-avoine. 

Darney,  ch.-l.  de  canton  des  Vosges,  arrond.  et  à 
31  kilom.  de  Mirecourt,  près  do  la  Saône;  1.430  hab.  Ch. 
de  f.  Est.  Patrie  do  l'abbé  Bergier.  —  Le  canton  a  20  comm. 
et  8.928  bab. 

DARNINÉ8  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hémiptères  homo- 
ptères,  famille  dos  mofflbracidés,  comprenant  les  genres 


dajmis,  tragopa,  et  quelques  autres,  caractérisés  par  leur 
tête  large,  en  bandeau,  et  leur  corps  qui  va  toujours  en 
s'atténuant  en  arrière  pour  se  terminer  en  pointe.  (Les 
darninés  habitent  l'Amérique  du  Sud,  à  l'exception  du 
genre  gargara,  d'Europe.)  —  Un  dakniné. 

DARNIS  (niss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères,  type 
de  la  tribu  des  darninés,  comprenant  deux  ou  trois  espèces 
de  l'Amérique  du  Sud.  (C'est  un  petit  insecte  brun,  taché 
de  jaune  vif.) 

Darnlet  (Henri  Stuart,  lord),  cousin  et  époux  de 
Marie  Stuart,  reine  d'Ecosse,  né  en  1541,  mort  en  1567. 
Il  descendait  des  Tudors  par  sa  mère  Marguerite  Dou- 
glas, nièce  de  Henri  VIII.  Son  mariage  avec  Marie  Stuart, 
qui  réunissait  on  un  seul  faisceau  tous  les  droits  aux 
couronnes  d"Ecosse  et  d'Angleterre,  eut  lieu  le  29  juillet 
1565.  Mais  les  protestants  écossais  ne  pardonnèrent  pas 
au  mari  de  la  reine  d'être  catholique.  D'autre  part,  le 
caractère  violent  et  les  habitudes  d'intempérance  de 
Darnley  ne  tardèrent  pas  à  lui  aliéner  le  cœur  de  sa 
femmei  qui  sembla,  dès  lors,  manifester  des  préférences 

ftour  son  secrétaire  intime,  l'Italien  Rizzio.  Darnle;>',  ja- 
oux,  fit  tuer  son  rival,  sous  les  yeux  mêmes  de  la  jeune 
reine.  Atteint  quelque  temps  après  de  la  petite  vérole,  il 
fut  transporté  aans  une  maison  de  campagne  près  d'Edim- 
bourg, à  Kirk-of-Field.  Dans  la  nuit  du  8  au  9  février  1567, 
pendant  que  tout  le  monde  reposait,  la  maison  sauta;  le 
cadavre  de  Darnley  et  celui  de  son  écuyer  furent  re- 
trouvés, le  lendemain,  dans  le  jardin.  On  soupçonna  un 
crime,  ot  la  voix  publique  l'imputa  à  un  nouveau  favori 
de  Marie  Stuart,  le  comte  de  Bothwell;  mais,  traduit  en 
justice,  celui-ci  fut  acquitté.  V.  Botbwell. 

Daroca,  ville  d'Espagne  (Aragon  [prov.  doSaragosse]), 
sur  le  Jiloca,  affluent  du  Jalon  ;  4.000  hab.  Hôpitaux, 
moulins.  Anciennes  murailles  mauresques.  Ville  prise  sur 
les  Maures,  par  Alphonse  I",  en  ii2l. 

Darocz,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat  de 
Szatmar]),  sur  la  Kraszna,  affluent  du  Szaraos;  2.600  hab. 
Céréales;  élève  de  bétail. 

DARON  (origine  inconnue)  n.  m.  Maître  de  la  maison. 
Il  Maître  homme;  vieux  rusé.  (Vieux.) 

—  Arg.  Père,  n  Daron  de  la  rousse  ou  rfe  la  raille.  Préfet 
de  police. 

DaRONDEAU  (Henri-Benoît-François),  musicien  fran- 
çais, né  à  Strasbourg  en  1779,  mort  à  Paris  en  1865.  A 
peine  sorti  du  Conservatoire,  il  faisait  représenter  à  l'Am- 
bigu doux  opéras-comiques  en  un  acte  :  Adèle  et  Fulbert 
(1800)  et  la  Surveillance  en  défaut;  puis  il  écrivit  la  mu- 
sique de  plusieurs  ballets-pantomimes  :  les  Deux  Créoles; 
Jenny  ou  le  Mariage  secret;  la  Chatte  meiTeilleïtse ;  etc., 
et  avec  Gianella.  celle  d'^c;s  et  Galathée,  représenté  à 
l'Opéra  en  1805.  Son  dernier  ouvrage  en  ce  genre  fut  le 
ballet  de  Faublas  (1835),  et  dont  u  fit  la  musique  avec 
Alexandre  Piccinni.  C'est  à  lui  qu'on  doit  encore  la  mu- 
sique de  nombreux  mélodrames  joués  à  ce  dernier  théâtre  : 
Malvina  ou  la  Grotte  des  Cyprès  (avec  Gérardin-Lacour), 
Adélaïde  de  Bavière;  Philippe  d'Alsace,  etc.  Il  publia 
encore  des  romances,  des  sonates  pour  le  piano,  des  fan- 
taisies et  variations  sur  des  opéras  en  vogue  :  Jean  de 
Paris:  la  Neige;  la  Journée  aux  aventui-es;  Boger  de  Si- 
cile. En  1822,  il  fut  engagé  comme  compositeur  aux  Va- 
riétés, et  c'est  alors  qu'il  écrivit  pour  les  pièces  repré- 
sentées à  ce  théâtre  une  foule  de  petits  airs  charmants, 
tels  que  ceux  de  Colalto,  Préville  et  fdconnet,  Fn  aynour 
comme  en  amitié,  qu'on  trouve  dans  la  Clef  du  caveau. 

Darondeau  (Benoît-Henri),  dit  Benoni,  ingénieur- 
hydrographe,  né  et  mort  à  Paris  (1805-1869).  Il  sortit  en 
1826  de  l'Ecole  polytechnique,  en  qualité  d'élève  hvdro- 

fraphe,  prit  part,  en  1828  et  1829,  au  travail  des  sondes 
'atterrage  des  côtes  occidentales  de  la  France,  puis,  de 
1831  à  1835,  à  la  reconnaissance  hydrographique  des  côtes 
septentrionales.  Il  a  fait  paraître  un  très  grand  nombre 
d'importants  ouvrages,  parmi  lesquels  :  Azotes  sur  les 
Fsquerquis  ;  Notes  sur  les  erreurs  de  compas  dues  aux 
attractions  locales,  à  bord  des  bâtiments  de  bois  et  de  fer; 
CoHi'S  de  régulation  des  compas;  Mémoires  relatifs  à  l'hy- 
drographie et  au  magnétisme  terrestre;  Description  des  côtes 
de  Chine  ;  Instructions  sur  les  mers  de  l'Inde;  etc. 

DARONNE  n.  f.  Arg.  Mère,  il  Baronne  du  Mec  des  Mecs 
ou  du  Grand  Havre,  La  mère  de  Dieu,  la  Vierge.  Il  Daronne 
ou  Dardant,  La  mère  de  l'amour,  Vénus. 

Darodar.  Géogr.  V.  Darwar. 

DAROUDJ  n.  m.  Nom  des  mauvais  génies  dans  le  maz- 
déisme. V.  AMSCHASPANDS. 

Darquier  DE  PeixEPOIX  (Augustin),  astronome 
français,  né  à  Toulouse  en  1718,  mort  en  1802.  Il  fit  con- 
struire un  observatoire  dans  sa  maison  et  devint  membre 
associé  de  l'Institut.  On  a  de  lui  :  Uranoyraphie  (Paris, 
1771)  ;  Lettres  sur  l'astronomie  pratique  (1786)  ;  etc. 

Darrigol  (Jean-Pierre),  linguiste  français,  né  en  1790 
à  Labonce,  près  do  Bayonne.  Il  mourut  en  1829  dans  cette 
dernière  ville,  où  il  était  devenu  supérieur  du  grand  sé- 
minaire. On  lui  doit  une  remarquable  Dissertation  critique 
sur  la  langue  basque  (Bayonne). 

Darriule  (Jean,  baron),  général  français,  né  à  Arudy 
(Basses-Pyrénées)  en  1774,  mort  en  1850.  11  fit  les  campa- 
gnes de  la  République  et  de  l'Empire,  se  distingua  à  la 
bataille  de  Tudela,  au  siège  de  Saragosse  (1808),  pendant 
la  campagne  de  Franco  (1813),  et  fut  nommé  à  cette 
époque  général  de  brigade  et  baron.  Mis  en  non-activité 
sous  la  seconde  Restauration,  Darriule  reçut,  eu  1831,  le 
commandement  de  Paris,  en  1832  le  grade  de  lieutenant 
général,  et  en  183";  un  siège  à  la  Chambre  des  pairs. 

Darror,  fleuve  du  pays  des  Somalis.  Sa  source  et 
celles  do  ses  affluents  se  trouvent  sur  les  pentes  méridio- 
nales des  monts  Sangeli.  Il  coule  de  l'O.  à  TE.  sur  un 
parcours  d'environ  400  kilom.,  et  se  jette  dans  l'océan 
Indien  —  non  dans  la  baie  du  Nord,  comme  l'indique  à 
tort  Georges  Révoil  dans  sa  carte  de  1881  —  mais  â  en- 
viron 80  kilom.  plus  au  N.,  au  S,  du  ras  Ali-Bischkail. 

DARSE  ou  DARCE  (do  l'ospagn.  darscna,  qui  se  rap- 
porte lui-même  à  l'arabe  ddr  çanah,  maison  de  travail, 
atelier)  u.  f.  Mot  servant,  surtout  dans  la  Méditerranée, 
à  nommer  les  bassins  des  ports. 

—  Encycl.  Co  nom  est  encore  très  usité,  surtout  à 
Toulon,  où  il  sort  à  désigner  tous  les  bassins  de  l'arsenal 


522 

et  l'ancien  port,  appelé  virille  darse.  La  Méditerranée 
n'ayant  pas  de  marées,  les  darses  sont  en  communication 
constante  avec  l'extérieur  et  sont  fermées  le  soir  au 
moyen  de  chaînes.  A  Marseille,  lancien  port  s'appelle 
indistinctement  vietix  port  ou  vieille  darse,  mais  le  nom 
de  bassin  a  prévalu  pour  toutes  les  constructions  nou- 
velles du  port  de  commerce. 

DaRSICH  (Georges),  prêtre  et  écrivain  serbe,  né  à 
Raguse  vers  1470.  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  11  fut 
l'initiateur  de  l'école  poétique  ragusaine.  Ses  ouvrages 
se  distinguent  par  l'élégance  du  style. 

DARSINE  ou  DARCINE  n.  f.  Mar.  Petite  darse. 

DART  {dar')  n.  m.  S'est  dit  autrefois  pour  dard. 

—  Comm.  Variété  de  papier  à  pâte  gnse. 

DARTE  n.  m.  Arbrisseau  de  l'Inde,  rapporté  avec  doute 
à  la  famille  des  solanées.aécorce  rougeâtre  et  aromatique. 

Dartford,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Kent),  sur  le 
Darent;  12.000  hab.  Papeteries  importantes.  Patrie  de 
^Vat-TyIer,  le  forgeron  qui  déchaîna,  en  1381,  la  formi- 
dable insurrection  religieuse  et  sociale  des  loUards,  et 
de  John  Spielman,  qui  introduisit  en  Angleterre  la  fabri- 
cation du  papier,  sous  le  règne  d'Elisabeth. 

DarthÉ  (Augustin-Alexandre),  révolutionnaire  fran- 
çais, né  à  Saint-Pol  (Pas-de-Calais)  en  1769,  mort  à  Ven- 
dôme en  1797.  Il  étudiait  le  droit  à  Paris  à  l'époque  de 
la  Révolution  ;  il  prit  part  à  tous  les  mouvements  révo- 
lutionnaires, notamment  à  la  prise  de  la  Bastille.  En  1792, 
il  fut  nommé  administrateur  du  Pas-de-Calais.  En  1793, 
il  devint  accusateur  public.  Arrêté  pendant  la  Terreur,  il 
bénéficia  de  l'amnistie  du  4  brumaire.  Il  fut  impliqué,  en 
1793,  dans  la  conspiration  de  Babeuf.  Condamné  à  mort, 
il  essaya  de  se  suicider,  n'y  réussit  pas,  et  fut  guillotiné 
le  8  prairial  an  V  (25  mai  1797). 

DartmOOR  (Angleterre),  région  du  massif  de  Cor- 
nouailles,  dans  le  Devonshire.  Plateau  granitique,  hérissé 
de  croupes  d'une  forme  spéciale,  appelées  tors,  qui  se 
dressent  à  500  ou  600  mètres  d'altitude,  le  Dartmoor,  sem- 
blable aux  landes  bretonnes,  est  froid,  humide  et  stérile. 
L'extraction  des  granits  et  des  kaolins,  un  maigre  éle- 
vage y  occupent  seuls  une  population  clairsemée. 

DaRTMOUTH  ,  ville  d'Angleterre  (Devonshire),  sur 
une  vaste  rade  naturelle  de  Vestunire  au  Dart;  6.000  hab. 
Port  de  pèche  avec  toutes  les  industries  qui  s'y  rattachent. 
Arme  surtout  pour  Terre-Neuve  et  le  Labrador.  Dartmouth 
fut  pris  deux  fois  par  les  Français,  pendant  la  guerre  de 
Cent  ans. 

Dartmouth,  ville  des  Etats-Unis  I  Massachusetts), 
sur  la  haie  Buzzard  ;  3.100  hab.  Port  de  pêche. 

DARTOÏQUE  (to-ik')  adj.  Qui  est  en  rapport  avec  le 
dartos;  qui  dépend  du  dartos  :  Fibres  dartoÏques.  Il  Quel- 
quefois synonyme  d'ÉLASTiQDE  :  Couche  daktoïqde  d'une 
artère.  (On  dit  aussi  dartoïde.) 

DARTOIS  (to-a)  n.  m.  Gâteau  appelé  aussi  gâteau  à  la 
Manon.  (On  lui  donne  ordinairement  la  forme  d'un  parallé- 
logramme de  deux  doigts  de  largeur  sur  cinq  ou  six  de 
longueur.) 

DaRTOIS  (Louis-Armand-Théodore  d'Artois  de  Bour- 
NEViLLK,  dit),  littérateur  français,  né  à  Beaurains  en  1786, 
mort  à  Paris  en  1845.  On  lui  doit  des  poèmes,  des  chansons, 
le  Père  tuteur,  comédie  (l.**22),  et  des  pièces  en  collabora- 
tion avec  ses  frères  et  d'autres  écrivains.  —  Un  de  ses 
frères,  François-Victor-Armand  Dartois,  né  à  Beaurains 
en  178S,  mort  à  Paris  en  1867,  fut  un  des  vaudevillistes  les 
plus  féconds  et  les  plus  spirituels  de  son  temps  et  un  ardent 
royaliste.  On  lui  doit  plus  de  deux  cents  pièces,  écrites, 
pour  la  plupart,  en  collaboration  avec  ses  frères,  avec 
Théaulon,  Brazier,  Dumersan.etc,  et  dont  beaucoup  eurent 
un  vif  succès.  Nous  citerons,  entre  autres  :  les  Femmes 
soldats  (1809);  la  Partie  carrée  (l811);  le  Perruquier  et  le 
Coi'y^cur  (1824)  ;  Monsieur  Pique-assiette  (1824);  Paris  et 
Londres  (1827);  le  Château  de  mon  oncle  (1827);  la  Grisette 
mariée  (1829);  le  Curé  de  Champaubert  (1835);  le  Flagrant 
délit  (1841);  la  Gardeuse  de  dindons  (1845);  Un  domestique 
pour  tout  faire  (1846);  Beculer  pour  7nieux  sauter  (1854); 
Ma'me  Gibou  et  ma'me  Pochet,  etc.  —  Son  autre  frère, 
Charlf.s-Achille  Dartois,  né  en  1791,  mort  en  1868  à 
Versailles,  écrivit  pour  le  théâtre,  le  plus  souvent  en  col- 
laboration avec  ses  deux  frères.  Nous  nous  bornerons  à 
citer  de  lui  une  tragédie  en  cinq  actes  :  Caïus  Gracchus  ou 
le  Peuple  et  le  Sénat,  donnée  au  Théâtre-Français  eu  1833. 

Dartois  (Jules-François-Armand  d'Artois  de  Bour- 
NONViLLE,  dit),  poète  et  auteur  dramatique  français,  petit- 
fils  de  Victor-Armand,  né  à  Paris  en  1845,  est  devenu 
conservateur  à  la  bibliothèque  Mazarine.  Outre  des  poé- 
sies, ou  lui  doit  un  assez  grand  nombre  de  pièces  de 
théâtre,  la  plupart  en  collaboration.  Nous  citerons  notam- 
ment :  le  Capitaine  Bipaille  (1867)  ;  le  Petit  jnarquis  (1877)  ; 
la  Fausse  belle-mère  {l&^^)■,  le  Nid  des  autres  (1878);  le 
Bourgeois  de  Lille  (1883);  l'Affaire  Clemenceau  (1890);  la 
Fermière  (1890);  une  Idylle  tragique  (1896);  les  Antibel 
(1899):  etc.  On  lui  doit  aussi  des  romans. 

Darton,  bourg  d'Angleterre  (comté  d'York  [West- 
Riding]),  sur  un  canal;  7.000  hab.  Houillères. 

DARTOS  {tôss  —  du  gr.  dartos,  écorché)  n.  m.  Anat.  Mem- 
brane immédiatement  sous-jacente  à  la  peau  du  scrotum. 

—  Encycl.  Le  dartos  est  constitué  par  des  bbres  élasti- 
ques et  aussi  par  de  nombreuses  fibres  musculaires  lisses. 
Il  forme,  dans  le  scrotum,  un  sac  divisé  en  deux  compar- 
timents par  la  cloison  dartoïque.  Les  bords  du  sac  s'in- 
sèrent sur  le  pubis  et  au  pourtour  des  orifices  inguinaux. 
Les  fibres  musculaires  lisses  du  dartos  se  contractent  sous 
l'influence  du  froid.  Le  scrotum,  alors,  se  ride,  se  fronce  et 
se  rétracte  (corrugation). 

Chez  la  femme,  les  deux  sacs  dartoÏques  se  retrouvent 
doublant  la  peau  des  grandes  lèvres. 

DARTRE  (probablera.  d'origine  celtique)  n.  f.  Pathol. 
Nom  ([ui  désignait  autrefois  presque  toutes  les  maladies 
de  peau,  et  que  quelques  auteurs  considèrent  comme  syno- 
nyme de  dermatose.  (Ce  mot  n'est  plus  guère  aujourd'hui 
ehiployé  que  pour  dénommer  les  maladies  émanées  à 
marche  chronique  qui  produisent  des  croûtes,  des  exfolia- 
tions, etc.)  V.  ECZÉMA,  impétigo,  pityriasis,  psoriasis,  etc. 
—  Pour  dartre  tonsurante,  v.  teigne. 

—  Art  vétérin.  Dans  la  médecine  des  animaux,  Sert  t 


Daru. 


523 

désigner  les  maladies  do  pdaii  duos  à  une  disposition  con- 
stitutionnello  jmrtioulière. 

—  Kncycl.  An  voter.  Los  dartres  sont  dos  alTections 
chroniques,  qui  so  nianifostont  par  poussées  aux  chango- 
monts  de  saison.  On  les  désigne  ])lutôt  sous  le  nom  d'eczéma 
ot  d'herpàs;  elles  dill'ùront  des  gales  on  co  quo  celles-ci  sont 
toujours  dues  à  des  acariens.  Chez  le  cheval,  Veczéma 
c/irunique  est  la  principale  alfoction  dartreuse  ;  elle  peut 
être  confondue  avec  la  gale  sarooptiquo  ;  lo  mioroscopo 
seul  permet  de  la  distinguer.  Chez  lo  cheval  encore  et 
chez  le  bœuf,  on  appelle  dartre  tûiisurante  une  maladie 
qui  ost  causée  par  un  champignon  parasitaire,  et  qui  est 
une  vraie  trichophytio.  Lo  chien  ost  l'animal  qui  est  lo 
plus  souvent  atteint  d'aiVections  dartreuses  :  co  sont  des 
eczémas,  des  psoriasis,  etc.,  que  l'on  confond  générale- 
mont,  sous  le  nom  do  rouge,  avec  une  gale  très  grave,  la 
gale  folliculaire,  heurousoment  plus  rare. 

Le  traitement  de  la  dartro  exige  des  dépuratifs  internes 
arsenicaux  ou  iodurés  et  dos  moditicateurs  locaux  pyro- 
génés  ou  sulfureux. 

DARTREUX  [fveû),  EUSE  adj.  Qui  est  de  la  nature  des 
dartres  :  A//'i-ction  dartreusk.  il  t^ui  a  des  dartres  :  Per- 
sonne DARTRBOSI£. 

—  Substaotiv.  Personne  qui  a  des  dartres. 
DARTRIER  (ïnV)  n.  m.  Nom  vulp:aire  du  casstn  alata. 

(Les  graines  de  cet  arbre  sont  omiiloyêes.  dans  l'Inde  et 
les  Antilles,  à  faire  une  pommade  qui,  dit-on,  guérit  les 
dartres.) 

Daru  (Pierre-Antoine-Noël-Mathieu  Brdno,  comte), 
homme  d'Etat  et  littérateur  français,  né  à  Montpellier 
en  1767,  mort  près  de  Meulan  en  1829.  Sous-lieutenant  en 
1783,  il  devint  ensuite  commissaire  des  guerres,  et,  après 
un  emprisounement  d'un  an  sous  la  Terreur,  fat  nommé 
successivement  chef  de  di- 
vision au  ministère  de  la 
guerre  (1797)  et  commissaire 
ordonnateur  de  l'armée  du 
Rhin(1799).  Après  le  18-Bru- 
maire,  il  s  attacha  à  la  for- 
tune de  Napoléon,  qui  le  fit 
secrétaire  général  au  mini- 
stère de  la  guerre  (18001, 
membre  du  Tribunat  (1802), 
conseiller  d'Etat  et  mten- 
dant  général  de  la  Grande 
Armée  dans  les  pays  con- 
quis en  Autriche  (1805-1809) 
et  en  Prusse  (1806-1807).  Mi- 
nistre secrétaire  d'Etat  en 
1811,  il  prépara  les  approvi- 
sionnements nécessaires  à 
la  campagne  d e  Hus  s ie. 
Froidement  accueilli  par 
Louis  XVIIl,  il  reprit  du 
service  pendant  les  Cent- 
Jours,  et  en  fut  puni  par  une  disgrâce  qui  ne  prit  tin  ({u'en 
1819;  il  entra  alors  à  la  Chambre  des  pairs.  Quelques 
épîtres  et  quelques  traductions  en  vers  (notamment  celle 
d  Horace,  1798)  lui  valurent  d'abord  un  siège  à  l'Institut 
(1805),  puis  à  l'Académie  française.  Pendant  sa  retraite, 
il  composa  l'ouvrage  qui  fonda  sa  réputation  comme  écri- 
vain :  l'Histoire  de  la  république  de  Venise  (1819). 

Daru  (Martial -Noël -Pierre,  baron),  administrateur 
français,  frère  du  précédent,  né  à  Montpellier  en  1774, 
mort  à  Paris  en  1827.  Il  devint  commissaire  des  guerres 
(1793),  inspecteur  général  de  la  cavalerie  et  de  I  artille- 
rie (1805),  et  intendant  de  la  couronne  à  Rome  (18U). 

Daru  (Napoléon,  comte),  homme  politique  français, 
né  ot  mort  à  Paris  (1807-1890),  fils  du  précédent.  Il  fit 
partie  de  la  Chambre  des  pairs  de  1832  à  1848.  Représen- 
tant de  la  Manche  à  l'Assemblée  constituante  (1848),  puis  i 
l'Assemblée  législative  (1849),  il  fut  arrêté  au  Deux-Dé- 
cembre. Il  vécut  dès  lors  dans  la  retraite  et  so  consacra  à 
des  travaux  historiques,  qui  lui  valurent,  en  1860,  un  siège 
à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  I!  rentra 
dans  la  vie  publique  on  1869  comme  député  de  la  Manche 
et,  presque  aussitôt  après,  comme  ministre  des  afl'aires 
étrangères  dans  le  cabinet  Ollivier  (1870).  Les  difficultés 
que  rencontra  sa  diplomatie  au  concile  du  Vatican  et  son 
opposition  au  plébiscite  le  déterminèrent  à  donner  pres- 
que aussitôt  sa  démission.  Après  la  guerre  do  1870,  il  fut 
envoyé  par  le  département  de  la  Manche  à  l'Assemblée 
nationale  (1871-1873),  puis  au  Sénat  (1876-1879). 

Daruvar,  village  d'Austro- Hongrie  (Hongrie  [Sla- 
vonie]),  près  de  la  Toplitza,  affinent  do  l'Illova;  1.670  hab. 
Sources  thermales.  Cn.-l.  do  district.  —  Bourg  de  Hongrie 
(Croatie  [comitat  do  Pozsega]);  5.640  hab. 

DARVAND  n.  m,  Mythol.  V.  DEV. 

DaRVAR.  Géogr.  V.  Dharvar. 

DaRVAZ  ou  DbRVAZ,  pays  de  lO.ooo  kilom.  carrés, 
très  élevé,  très  héri.ssé,  très  t'roid.  qui  fait  partie  des  pla- 
teaux du  Pamir;  ses  torrents,  violents,  tombent  ù  la  l'ivo 
droite  de  l'Amou-Daria.  Sept  à  huit  mois  d'hiver,  des 
herbages,  pas  do  forêts;  40.000  hab.,  grands  et  beaux,  re- 
]irésontant  les  plus  purs  dos  anciens  Iraniens;  tributaire 
du  kan  de  liouUhara. 

DARVYRA  n.  m.  Instrument  à  vent  en  usage  on  Turquie. 
(C'est  un  simple  tuyau  en  ro,soau.  porcô  latéralement  do 
six  ou  sept  trous,  ot  (pii  donne  une  succession  chromatique. 
Il  y  en  a  de  ditrérontcs  grandeurs.) 

DarWEN,  villo  d'Angleterre  (Lancashire)  ;  34.000  hab. 
Cett«  ville,  (pii  a  iiris  en  (|uelqiu's  années  un  dévoloppc- 
nicnt  exceptioniioi  dû  A  la  présence  do  la  houille,  oxploiio 
l'ardoise  et  tisso  lo  coton. 

Darwin  (Erasme),  médecin  'ot  poète  anglais,  né  en 
1731  àElston-IIall,  mort  à  Dorby  on  1802,  Il  exerça  son  art 
en  dernier  Hou  dans  cotte  villo,  ot  acquit  une  grande  répu- 
tation do  physiologiste  et  de  poète.  Comme  savant,  sa  bril- 
lante imagination  l'entraîna  dans  dos  théories  hasardées, 
auxquelles  so  joignent  dos  observations  ingi-nicusos,  des 
vues  profondes  et  neuves.  Ses  principaux  ouvragos  sont: 
le  Jardin  botaniqnr,  poème  qui  produisit  une  vivo  s('nsation 
(1791)  ;  la  Xooriomif  ou  Luis  de  la  vie  orqaniquc  (  1794-1796)  ; 
Plan  de  conduite  nour  l'éducation  dtt.i  filles  (1797)  ;  le  Temple 
de  la  Nature  ou  iOri<jinc  de  la  société,  poème  (l80l), 

Darwin  (Charles-Robert),  illustro  naturaliste  anglais, 
peut-lits  du  poète  Erasmo  Darwin,  né  à  Shrewsbury  ou  1809, 


mort  on  1882.  T!  fut  étudiant  à  Edimbourg,  puis  à  Cam- 
bridge, et,  en  1831,  année  môme  où  il  prit  ses  grades 
universitaires,  il  partit  comme  naturaliste  dans  l'expédi- 
tion du  capitaine  Fitzroy.  Do  co  voyage  de  cinq  ans, 
pondant  lequel  il  visita  l'Améritiuo  du  Sud  ot  los  îlos  du 
Pacilic^uo,  il  rapporta  une 
quantité  do  documents  et 
d'observations,  qui  furent  la 
base  de  son  œuvre  gigantes- 
que. De  1840  à  1843,  il  publia 
ses  notes  de  voyage  [Zoology 
of  the  voyage  of  tne  Beagle), 
Kn  1851,  ii  fit  paraître  une 
remarquable  monographie 
des  ciii'ipèdes.  Rien,  jusque- 
là,  ne  faisait  prévoir  le  rôle 
prépondérant  qu'il  allait 
jouer  dans  les  sciences  biolo- 
giques. C'est  en  1859  qu'il  pu- 
blia son  livre  célèbre  :  De 
l'origine  des  espèces  par  voie 
de  sélection  naturelle,  et  fit 
revivre  le  transformisme  en 
l'étayant  sur  des  bases  nou- 
velles. Jusqu'à  sa  mort  (1882), 
il  publia  une  série  d'ouvrages 
qui  contenaient  le  développe- 
ment do  son  idée  maîtresse,  Darwin. 
et  dont  les  principaux  sont  : 

De  la  fécondât  ion  des  orchidées  par  les  insectes  et  des  bons 
effets  du  croisement  (1862);  De  la  variation  des  animaux  et 
des  vlantes  sous  l'action  de  la  domestication  (1860);  la  Des- 
cendance de  l'homme  et  la  Sélection  sexuelle  (1871);  l'Ex- 
pression des  émotions  chez  l'homme  et  les  animaiix  (1873); 
les  Mouvements  et  les  habitudes  des  plantes  grimpantes 
(1875):  les  Plantes  insectivores  (1815);  tes  Effets  de  la  fé- 
condation directe  et  de  la  fécondation  croisée  dans  le  règne 
végétal  (1877).  Tous  les  ouvrages  de  Darwin  sont  em- 
preints d'une  vraie  bonne  foi  scientifique;  il  a  toujours 
été  le  premier  à  mettre  en  lumière  les  objections  qui  se 
dressaient  contre  son  système,  et  il  n'a  jamais  rien  avancé 
qu'il  ne  crût  appuyé  sur  des  faits  impartialement  obser- 
vés. (V.  DARWINISME.)  Dafwiu  a  été  très  discuté  et  long- 
temps mal  compris;  sa  candidature  à  l'Académie  des 
sciences  de  Paris  a  été  l'objet  de  polémiques  acrimo- 
nieuses ;  il  a,  cependant,  été  enfin  élu  correspondant  de 
la  section  de  botanique,  en  1878. 

Darwin  (George  Howard),  naturaliste  anglais,  fils  du 
précédent,  né  on  1845.  Il  s'est  adonné  à  des  recherches 
sur  la  force  balistique  du  sable  comprimé,  sur  les  trem- 
blements de  terre,  les  marées,  etc.,  et  il  est  devenu  pro- 
fesseur d'astronomie  et  de  philosophie  expérimentale  à 
Cambridge  (1883),  membre  du  conseil  du  Bureau  de  météo- 
rologie (18S5).  Parmi  ses  travaux,  nous  citerons  :  De 
l'influence  des  transformations  géologiques  sur  le  mouvement 
de  l'axe  de  la  terre  (1876);  De  l'histoire  primitive  de  la 
terre  {l^l&);  Théories  et  prévisions  des  marées  (1882);  etc. 

DARWINELLA  {rou-i-nèV  —  de  Darwin,  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  d'épongés  cornées  ((îéraosçongiés),  famille  des  aply- 
sinidés,  comprenant  des  jolies  termes  de  la  mer  Adria- 
tioue,  rameuses,  dont  l'espèce  type  est  la  darwinella  aurea. 
(chez  les  darwinella,  les  spicules  siliceuses  sont  des  étoiles 
à  trois  ou  quatre  pointes,  et  les  fibres  ne  sont  pas  entre- 
lacées en  réseaux.) 

DARWINIA  (rou-i  —  de  Darwin,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de 
crustacés  amphipodes,  famille  des  gammaridés,  compre- 
nant dos  crevettes  voisines  des  gammarus,  avec  la  tête  se 
continuant  en  rostre,  les  antennes  supérieures  plus  grandes 
que  les  inférieures,  et  l'extrémité  ae  la  nageoire  caudale 
lancéolée.  (L'espèce  tvpo  du  genre,  darwinia  compressa, 
liabito  les  côtes  d'Angleterre.) 

DARWINŒ  {rou-i-nî  —  de  Darwin,  a.  pr.)  n.  f.  Genre 
d'arbrisseaux,  de  la  famille  des  myrtacées,  comprenant 
vingt  espèces,  qui  croissent  dans  l'est  de  l'Australie.  (Plu- 
sieurs sont  cultivées  dans  les  serres  pour  leur  élégance.) 

DARWINIEN,  ENNE  {vou-i-ni-in,  èîi')  adj.  Qui  a  rapport 
au  darwinisme  ;  Doctrine  darwiniennk. 

DARWINISME  (rou- i-nissm')  n.  m.  Système  philoso- 
phii|ue,  dL'sliné  à  expliquer  la  formation  (les  espèces  par 
les  tliéories  évolutionnistos  quo  Darwin  a  misos  en  fa- 
veur. 

—  Enctcl.  Les  théories  évolutiunnistes  sont  anté- 
rieures à  Darwin;  Lamarck ,  Geolfroy  Saint-Hilaire  et 
liien  d'autres  avaient  déjà  entrepris  cl'expliquer  la  for- 
mation des  espèces.  Mais  leurs  explications  étaient  in- 
complètes, ot  les  adversaires  de  l'évolutionnismo  avaient 
beau  jeu  contre  elles.  L'apparition  du  livre  do  Darwin  fut 
l'aurore  d'une  époque  nouvelle  pour  la  biologie.  Sa  con- 
tribution à  l'étude  de  l'évolution  ost  si  importante  quo 
»  darwinisme  u  est.  aujourd'hui,  presque  synonyme  do 
"  ('■vohitionnismo  u.  V.  ce  mot. 

Darwin  ne  s'est  pas  préoccupé  de  l'origine  môme  des 
variations,  question  ({ui  avait  passionné  Lamarck.  Il  s'est 
contenté  de  constater  que  ces  variations  so  produisent 
normalement  dans  la  nature,  ot,  par  son  principe  de  la 
sélection  naturelle,  d'offrir  aux  évolutionnistos  lo  moyen 
d'expliquer  comment,  do  la  production  mémo  de  ces  varia- 
tions, résulte  fatalement  une  adaptation  progressive  dos 
espèces.  Lo  principe  de  Darwin  a  été  mal  compris  d'abord 
par  beaucoup  dogens(Flourons  l'accusaitde  téléologismo). 
Aujourd'hui,  il  a  conquis  la  faveur;  mais  on  discute  sur 
l'ctendiie  à  accorder  au  domaine  des  variations  quo  Qua- 
irefagos,  par  exemple,  a  voulu  limiter  à  l'intérieur  même 
de  l'espôco  considérée  comme  fixe.  Voici  la  théorie  darwi- 
nienne : 

En  vertu  do  la  reproduction,  caractère  essentiel  do  la 
vie,  lo  nombre  des  individus  vivants  tend  à  s'accroitro 
sans  cesse;  or  lo  milieu  terrestre  ost  limité,  la  quantité 
d'aliments  est  limitée  ;  il  est  donc  impossible  quo  le  nombre 
dos  êtres  croisse  sans  limite  ;  il  faut  (pie  beau<"oup  meu- 
rent, restituant  ainsi  au  milieu  les  matières  alimentaires 
employées  à  leur  consirjiction;  d'où  la  nécessité  dû  la 
lutte  pour  l'existence  (strTigglo  for  lifo).  Los  êtres  vivants 
luttent  sans  cosso,  soit  contrôles  êtres  vivants,  soit  contre 
les  conditions  destructives  du  milieu  ambiant.  Beaucoup 
succombent  dans  la  lutte;  quolquos-uns  subsistent;  il  est 
évident  (luo  ces  derniers  étaient  les  mieux  armés  pour  lo 
conil)at,  les  plus  parfaitement  adaptés  aux  conditions  de 
milieu.  Donc,  étant  donnée  la  variabilité  normale  dos 
êtres,  il  ost  certain  quo  tes  individus  d'uno   génératloo 


DARTREUX  —  DASCILLE 

qui  persisteront  seront  naturellement  ceux  qui  étaient 
le  plus  antcs  à.  persister  dans  los  conditions  considérées. 
C'est  la  loi  évidente  de  la  persistance  du  plus  apte. 

Tout  ac  passe  do7ic  comme  si,  entre  les  produits  variés 
d'une  génération,  la  nature  i/i^e/^e/i^ectfoctuait  un  choix, 
ou,  comme  on  dit  en  anglais,  une  sélection.  D'où  l'expres- 
sion do  sélection  naturelle  qui  a  prévalu,  quoique  sa  forme 
tôléologiquo  ait  prêté  le  flanc  à  dos  interprétations  illé- 
gitimos  comme  colle  de  Flourons. 

L'observation  quotidienne  nous  montre,  dans  la  nature, 
une  tendance  à  la  variation;  c'est  vrai,  et  c'est  ce  qui 
permet  à  la  sélection  naturelle  do  s'exercer,  mais  cette 
variabilité  des  produits  d'uno  génération  n'exclut  pas 
l'hérédité,  qui  fait  que  los  enfants  ressemblent  plus  à  leurs 
parents  qu  à  des  étrangers.  Sans  l'hérédité,  qui  flxe  les 
variations  conservées  par  la  sélection,  le  principe  de 
Darwin  serait  insignifiant. 

Voici  un  caractère  A,  utile  dans  les  conditions  consi- 
dérées, qui  apparaît  fortuitement  dans  quelques-uns  des 
produits  d'une  génération  de  l'espèce  B.  Les  individus 
pourvus  do  ce  caractère  seront  lavorisés  d'autant  dans 
la  lutte  pour  l'existence;  ils  persisteront  au  détriment  de 
ceux  de  leurs  frères  qui  n'ont  pas  le  caractère  A,  et,  quand 
ils  so  reproduiront,  il  y  aura  bien  des  chances  pour  que, 
malgré  leur  variabilité  incontestée,  la  plupart  de  leurs 
enfants  soient  pourvus  du  caractère  A.  La  sélection  natu- 
relle, intervenant  dans  cette  nouvelle  génération,  tendra 
encore,  si  les  conditions  de  milieu  sont  les  mêmes,  à  faire 
disparaître  les  individus  dépourvus  du  caractère  A,  et 
ainsi  de  suite,  de  sorte  qu'au  bout  de  quelques  généra- 
tions, le  caractère  A  sera  ûxé  dans  l'espèce  B,  acquis  par 
l'espèce  B.  Autrement  dit,  la  sélection  naturelle  guide  la 
variation  dans  la  voie  du  progrès,  de  l'adaptation  pro- 
gressive. 

Le  même  raisonnement  explique  la  disparition  des 
formes  intermédiaires,  dont  l'absence,  rendant  discontinue 
la  série  des  êtres,  a  été  l'un  des  arguments  invoqués 
contre  la  théorie  évolutionniste. 

Darwin  attribuait  au  hasard  l'apparition  de  la  plupart 
des  caractères  utiles,  mais  il  ne  niait  pas  la  possibilité  de 
la  fixation,  dans  une  espèce,  de  caractères  acquis  par  les 
individus  sous  l'influence  directe  des  conditions  do  mi- 
lieu. (V.  LAMARCKiSME.)  Los  néo-darwinicns,  plus  intransi- 
geants, nient  l'hérédité  possible  des  caractères  autres  quo 
les  caractères  congénitaux,  et  en  cela  ils  semblent  avoir 
tort  contre  les  néo-lamarckiens. 

La  question  de  l'hérédité  des  caractères  acquis  est  l'une 
des  plus  discutées  aujourd'hui  ;  mais,  quelle  que  soit  l'ori- 
gine des  variations  qui  apparaissent  cnez  les  jeunes  indi- 
vidus d'une  génération,  le  principe  de  la  sélection  naturelle 
ne  s'y  applique  pas  moins  dans  toute  son  intégrité. 

Darwin  a  aussi  introduit  dans  la  science  le  principe 
secondaire  de  la  sélection  sexuelle,  bien  moins  important 
et  bien  i>lus  discutable  que  celui  de  la  sélection  natu- 
relle. Enfin,  sa  théorie  des  geyjimules  en  fait  un  des  plus 
considérables  partisans  de  l'explication  de  l'hérédité  par 
les  particules  représentatives.  —  Quelle  que  soit  l'étendue 
que  l'on  doive  attribuer  au  domaine  des  variations  (en 
dedans  ou  en  dehors  de  l'espèce),  le  principe  de  la  sé- 
lection naturelle,  dans  sa  large  simplicité,  est  l'une  des 
plus  vastes  conceptions  de  la  biologie. 

—  BiBLioGR.  :  Edm.  Perrier,  la  Philosophie  zoologique 
avant  Darwin  (Paris,  1888);  de  Quatrefages,  Darwin  et  ses 
précurseurs  fraiiçais  (Paris,  1889);  les  È7nules  de  Darwin 
(Paris,  1895). 

DARWINISTE  [rou-i-nisst')  n.  m.  Partisan  du  système 
physiologique  de  Darwin. 

DARWINITE  (rou-i)  n.  f.  Arséniure  naturel  de  cuivre  ; 
variété  do  wlutneyite. 

DASANTHÈRE  U.  f.  Bot.  Syn.  de  pentstémon. 

DÂSAS,  peuples  de  l'Inde  ancienne,  ennemis  des  Aryas, 
que  l'on  suppose  être  la  race  drâvidienne  autochtone, 
contre  laquelle  les  conquérants  aryens  eurent  ù  lutter, 
pied  à  pied,  pendant  des  siècles.  —  (Tn,  une  Dâsa. 

—  Encycl.  Dans  la  littérature  post-védique,  le  nom- de 
ddsa  devient  synonyme  d'  «esclave  »,  et  paraît  s'appliquer 
aux  Coudras  et  hors-castes.  Quelques  indianistes  croient 
pouvoir  los  identifier  avec  los  Dasyous,  être  malfaisants  et 
redoutables,  que  lo  Rig-Véda  dépoint  comme  des  athées, 
ennemis  dos  dieux,  perturbateurs  du  sacrifice,  mangeurs 
de  chair  humaine. 

OASCH  n.  m.  Comm.  Nom  que  l'on  donne,  sur  les  cêtes 
ouest  de  l'.Vfrique,  aux  objets  ajoutés  comme  cadeaux 
aux  pacotilles  vendues, 

Daschkov  (^Catherine  Romanovna),  née  comtesse 
DK  VoKONZo,  écrivain  russe,  née  à  Pétersbour^  en  1743, 
morte  près  de  Moscou  en  1810.  Attachée  toute  leuno  à  la 
personne  de  la  grande -duchesso  Catherine,  elle  devint, 
\  dix-huit  ans,  l'Ame  do  la  conspiration  contre  lo  tsar 
Pierre  III.  Après  l'assassinat  de  celui-ci  ot  l'avènement 
au  trône  de  Catherine  II,  elle  quitta  la  cour,  par  suite  des 
dissentiments  survenus  entre  elle  et  la  nouvelle  tsarine, 
ot  so  mit  à  parcourir  l'Europe  occidentale,  où  cllo  so  lia 
avec  los  célébrités  littéraires  de  l'époque;  notamment 
avec  Voltaire,  qu'elle  vit  ù  Ferney,  en  1771.  De  retour  à 
Saint-Pétersbourg,  où  elle  fut  bien  reçue  par  Catherine  II, 
cllo  y  fonda  une  Académie  des  sciences  sur  lo  modèle  do 
l'Académie  française.  Elle  fut  nommée  par  Catherine  pré- 
sidente de  la  nouvelle  compagnie,  ot  prit  une  largo  part 
à  l'élaboration  de  l'Enci/ciopédie  russe.  Après  la  mort 
de  Catherine,  elle  fut  exilée  par  lo  Isur  Paul.;Ayant  re- 
couvré sa  liberté,  elle  se  retira  dans  sa  propriété,  près  de 
Moscou,  où  elle  mourut  eu  ISIO.  —  En  dehors  de  travaux 
historiques  ot  littéraires  publiés  dans  les  périodioues, 
M°"  Daschkov  a  écrit  plusieurs  pièces  dramatiques.  Mais 
l'œuvre  capitale,  ost  ses -l/<'/»oire«,  publiés  après  sa  mort 
par  M""»  Bradford  on  langue  anglaise,  sous  lo  titre  de: 
Alemoirs,  edited  frotn  the  oriyinals  by  Mrs.  \V.  JSradford 
(1840). 

DASCILLE  ou  DASCILLUS  (sil-luss)  n.  m.  Ichtyol.  Genre. 
do  poi.ssons  acanlhoptères,  famille  dos  poniacentridés 
comprenant  dos  formes  très  comprimées  et  courtes,  A 
prooporcule  dentolé.  ù  dents  on  velours,  habitant  los  mers 
chamlcs  du  globe.  \0n  connaît  trois  ou  quatre  espèces  do 
dascitlts.  dont  la  plus  commune,  argentée,  ravéo  de  noir, 
est  répandue  depuis  la  côte  oritMitale  do  l'Afriqtio  jus- 
qu'en Polynésie;  c'est  le  Jésuite  des  vieux  autours.) 

—  Kniom.  Goure  d'insectes  coléoptères,  type  de  la 
tribu  dos  dascillinéSt  comprenant  des  formes  do  taille 
moyenne,  assoi  convexes,  oblonguos,  dont  on   counatt 


Dascillc  (entom.) 
[gr.  1  fois]. 


Dash  (comtesse). 


DASCILLIDES   —  DASYPODE 

une  douzaine  d'espèces  répandues  dans  les  rég:ions  tem- 
pérées du  globe,  mais  faisant  défaut  en  Afrique.  {Trois 
espèces  de  dascilles  se  trouvent  en  Europe;  la  seule 
française  est  grisâtre,  très  pubescente; 
ses  larves  rongent  les  racines  de  di- 
verses graminées ,  dans  les  régions 
montagneuses.) 

DASCILLIDES  {sil')  n.  m.  pi.  Famille 
d'insectes  coléoptères  malacodermes, 
dite  aussi  des  atopidës,  comprenant  les 
dascilles  et  autres  formes  dont  les 
téguments  sont  plus  consistants  que 
ceux  des  autres  malacodermes.  et  qui 
comptent  des  représentants  sur  toute 
la  surface  du  globe,  répartis  dans  les 
six  tribus  :  artémalopionés,  dascilUnés, 
ptilodacti/Hnés ,  euctnétmés .  eubrimés, 
cypkoniriés.  —  Un  dascillidk. 

DASCILLINÉS  {sW)  n.  m.  pi.  Tribu 
d'insectes  coléoptères  malacodermes.  famille  des  dascil- 
lidés,  caractérisée  par  la  languette  et  les  lobes  des  mâ- 
choires refendus  en  lanières,  le  labre  et  lépistome  dis- 
tincts, la  saillie  prosteroum  étroite,  et  comprenant  comme 
genres  principaux  :  dascille,  pseudodactyle,  lic/ias,  steno- 
coUis,  anchytarsus.  odontonyx,  thei'ius. 

DAS£  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dasye. 

Dash  (Gabrielle-Anne  de  Cisterne  de  CotJRTiRAS, 
vicomtesse  de  Poilo-w  de  Saixt-Mars,  connue  sous  le  pseu- 
donyme de  comtesse), 
femme  de  lettres,  née  à 
Poitiers  en  1804,  morte  à 
Paris  en  1872.  Mariée  très 
jeune  à  un  officier  qui  de- 
vint général,  elle  eut  des 
revers  do  fortune ,  et  se 
procura  alors  des  ressour- 
ces en  écrivant,  sous  le 
pseudonjTne  de  comtesse 
Dasb,  un  nombre  considé- 
rable de  romans  au  style 
agréable  et  facile  ,  dans 
lesquels  elle  s'est  attachée 
à  peindre  les  mœurs  aris- 
tocratiques. Outre  ces  ro- 
mans, pour  la  plupart  ou- 
bliés, ou  lui  dnit  :  les  Ga- 
lanteries de  la  cour  de 
Jtouis  XV :  la  Régence,  la 
Jeunesse  de  Louis  XV,  les 
Maîtresses  du  roi,  le  Parc 
aux  cerfs  (1861);  Monsieur 
Napoléon  et  sa  cour  (1871),  etc.,  et  dos  souvenirs  anec- 
dotiques  intéressants,  qui  ont  paru  sous  le  titre  de  Mé- 
moires des  autres  (1896-1897). 

DASH-POT  {de  Tangl.  dash,  jeter,  et  pot,  vase)  n.  m. 
piston  à  air,  employé  dans  les  machines  à  vapeur  pour 
absorber  la  force  vive  d'un  organe  déclenché,  et  que  l'on 
interpose  sur  la  tige  du  tiroir.  (Ce  piston  s'oppose  à  la 
fermeture  trop  brusque  des  orifices  de  distribution  en 
formant  ressort.) 

DASH-WEEEL  {de  i'angl.  dash,  jeter,  et  wheel,  roue) 
n.  f.  Sorte  de  machine  à  laver,  (jue  l'on  emploie  dans  la 
teinture  et  l'impression  des  étofies. 

—  Encycl.  Cette  machine  a  été  imaginée  par  l'Anglais 
Betham,  dont  elle  porte  aussi  le  nom,  et  introduite  dans 
l'industrie  française  de  la  teinture  et  impression  sur 
étoffes,  en  1810.  On  l'appelle  souvent,  dans  l'industrie, 
roue  tout  court.  Elle  est  constituée  par  une  sorte  de  tam- 
bour cylindrique  de  bois,  divisé  en  quatre  compartiments. 
qui  communiquent  entre  eux  au  moyen  de  trous  percés 
dans  les  cloisons.  La  roue  est  mise 'en  mouvement  dans 
l'eau.  Au  fur  et  à  mesure  (qu'elle  tourne,  les  étotil'es  placées 
dans  les  compartiments  s  élèvent  et  retombent  successi- 
vement, et  le  lavage  s'opère  rapidement. 

DASIE  {:î)  ou  DASIA  n.  m.  Genre  de  reptiles  sauriens 
brévilingues,  famille  des  scincoïdés,  comprenant  des 
scinaues  de  Malaisie,  à  doigts  médians  égaux  et  longs,  à 
oreilles  cachées  sous  des  écailles.  (L'espèce  type  du  genre, 
dasia  olivacea,  de  Poulo-Penane,  de  petite  taille,  est  oli- 
vâtre, avec  le  dos  foncé  varié  de  noir.) 

DASMIE  (sjnî)  ou  DASMIA  {smi)  n.  m.  Genre  de  zoan- 
thaires,  type  de  la  famille  des  dasmiidés,  comprenant  des 
polypiers  turbines,  pédicellés,  à  muraille  côtelée  et  sillon- 
née, fossiles  dans  le  crétacé  et  l'éocène. 

DASBOIDÉS  {ami)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  d'antho- 
zoaircs  zoanthaires,  comprenant  des  polypiers  simples,  à 
loges  intercioisonnaires  sans  endothèque;  la  famille  est 
représentée  par  le  seul  genre  dasmia.  —  Un  dasmudé. 

Dass  'Peder),  poète  norvégien,  né  en  1C47  à  Nord- 
Her:e  :  Nordlandj,  mort  en  1708.  Il  devint,  en  1689,  pasteur 
de  la  paroisse  d'Alstahaug  et  s'enrichit  par  le  commerce 
et  la  poche.  Son  chef-d'œuvre  est  un  poème  descriptif  :  le 
Trompette  du  Nordland  (1739).  Il  a  écrit  encore  :  Chants 
biblique»  (1711);  Petit  catéchisme  en  vers  (1714);  liutk, 
Estfter,  Judith  (1723);  etc.  Ses  poésies  firent  une  grande 
impression  sur  les  pécheurs  et  les  gens  du  peuple,  qui  le 
regardaient  comme  un  magicien. 

Dassance( l'abbé  Néréc),  prêtre  et  écrivain  catholii)ue, 
né  à  Ustaritz  (Basses- Pyrénées)  en  1805,  mort  à  Bayonne 
en  1850.  Successivement  aumônier  du  lycée  Saint-Louis  et 
du  lycée  Louis-le-Grand,  à  Paris,  il  fit,  à  la  Sorbonne,  le 
cours  de  littérature  sacrée.  11  mourut  chanoine  titulaire 
du  chapitre  de  Bayonne.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Nouvelle  bibliotliùi^ue  des  prédicateurs  (1837-J838)  ;  Cours 
de  littérature  ancienne  et  moderne  (1839-1844);  traduc- 
tion de  l'Imitation  de  Jésus-Christ  (i836);  traduction  des 
Actes  du  Concile  de  Trente  (1842-1850),  et  du  Nouveau  Tes- 
tament [\^:>\). 

DaSSAYA,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Pendjab  fprov,  de 
Djalandarj),  dans  la  vallée  du  Bias  (sous-affluonl  do  l'In- 
dus  par  le  Satlcdjj;  6.250  liab.  Commerce  de  grains  ot  do 
tabac.  Antique  capitale  de  Virata,  selon  la  légende. 


Il  est  l'auteur  do  nombreux  mémoires  sur  la  physiologie, 
les  ùorfs  vaso-moteurs,  etc. 


DASUMIEN  [mi-in)  [sénatus-constjlte]  adj.  Dr.  rom.  Le 
senatus-consultum  aasiimianuvi  était  relatif  à  l'héritier 
chargé  par  fidéicommis  d'affranchir  un  esclave.  (Si  cet  hé- 
ritier était  absent  pour  cause  légitime,  le  préteur  fidéicom- 
missaire  affranchissait  l'esclave,  sous  réserve  des  droits 
de  patronage  pour  l'héritier.) 

DASYA  ou  DASYE  [zî)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  marines, 
de  la  famille  des  rhodospermées,  tribu  dos  rhodomélées, 
comprenant  une  vingtaine  d'espèces,  qui  croissent  pour  la 
plupart  dans  les  mers  de  TEurope  :  La  dasye  écarlate.  ti  On 
dit  aussi  dase. 

DASYACTIDE  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues,  de  la  famille 
des  nvulariacêes,  tribu  des  trichophorées. 

DASYANTHE  (du  gr.  dasus,  velu,  et  anthos,  fleur)  adj. 
En  T.  de  bot.,  Qui  a  ses  fleurs  garnies  de  poils. 

DASYANTHÈRE  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
bixacées,  tribu  des  flacourtiées,  comprenant  une  seule 
espèce  peu  connue,  qui  croît  à  l'ile  Luçon. 

DASYBRANCHE  OU  DASYBRANCHUS  {kuss)  n.  m.  Genre 
d'annélides  polychètes  tubicoles,  famille  des  capitellidés, 
comprenant  des  vers  marins  à  segments  formés  chacun 
de  doux  anneaux,  à  soies  en  crochets,  à  branchies  placées 
sur  le  ventre.  (Les  dasybranches  habitent  les  mers  d'Eu- 
rope ;  l'espèce  type  est  le  dasybranchus  caducus  de  la 
Méditerranée.) 

DASYCAMPE  {kanp')  ou  DASYCAMPA  [kan)  n.  f.  Genre 
d'insectes  lépidoptères  noctuélines,  famille  des  orthosidés, 
comprenant  des  noctuelles  à  antennes  épaisses,  pubes- 
centes,  à  thorax  plat  et  carré,  roussâtre  et  jaune.  (Les 
dasycampes  ont  le  port  et  les  mœurs  des  cérastis,  mais 
leurs  chenilles  sont  munies  de  faisceaux  de  poils;  elles 
vivent  sur  les  plantes  basses.) 

DASYCARPE  (du  gr.  dasus,  velu,  et  karpos,  fruit)  adj. 
En  T.  de  bot-.  Qui  a  les  fruits  velus  :  L'alysse  dasycarpe. 

DASYCARYE  [ri)  n.  f.  Bot.  Genre  de  térébiuthacées- 
bursérées,  originaire  du  Me.xique. 

DASYCAULE  (du  gr.  dasus,  velu,  et  kaulos,  tige)  adj. 
En  T.  de  bot.,  Qui  a  une  tige  velue,  hérissée  de  poils. 

DASYCÉPHALE  (du  gr.  dasus,  velu,  etképhalè,  tête)  adj. 
Eu  T.  de  zoul.,  Qui  a  la  tête  velue. 

DASYCEPS  [sèpss)  n.  m.  Genre  d'araphibiens  urodèles, 
famille  des  microsauridés,  comprenant  des  formes  à  crâne 
triangulaire,  muni  de  fossettes  et  de  saillies,  avec  un 
grand  espace  béant  entre  les  os  nasaux. 

DASYCÈRE  ou  DASYCERA  (sè)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépi- 
doptères microlépidoptères,  famille  des  tinéidés,  tribu  des 
géléchinés,  comprenant  de  petites  teignes  dont  les  che- 
nilles vivent  dans  le  bois  pourri.  (On  connaît  cinq  espèces 
de  dasycères,  qui  habitent  l'Europe.) 

DASYGERUS(5^-î'uss)n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
clavicornes,  famille  des  lathridiidés,  comprenant  de  pe- 
tites formes  ovales,  courtes,  assez  larges,  bombées,  sillon- 
nées, avec  les  antennes  très  longues  et  les  pattes  courtes. 
(On  connaît  cinq  espèces  de  dasycerus,  qui  habitent  l'Eu- 
rope; elles  sont  grises,  dépourvues  d'ailes,  et  vivent  dans 
le  bois  pourri,  les  champignons,  etc.) 

DASYCHIRE  (/.//•')  ou  DASYCHIRA  {ki)  n .  f.  Genre  d'insec- 
tes lépidoptères  bombycines, famille  des  bombycidés,  tribu 
des  liparinés ,  comprenant  des 
orgyies  à  antennes  assez  courtes, 
à  trompe  rudimentaire,  à  abdo- 
men terminé  par  une  brosse  chez 
le  mâle,  par  une  bourse  soyeuse 
chez  la  femelle. 

—  Encycl.  hes  dasychires  sont 
de  taille  moyenne,  lourdes  ;  leurs  _ 
chenilles,  couvertes  de  poils  ser-  casychirc  (rêd.  de  moitié), 
res  et  ras,  vivent  sur  les  ar- 
bustes et  se  chrysalident  dans  de  légers  cocons  soyeux. 
Oii  connaît  une  cinquantaine  d'espèces  de  ce  genre,  ré- 
pandues dans  toutes  les  régions  de  l'ancien  monde.  La 
seule  européenne,  commune  on  France,  est  le  bombyx  palle, 
gris  blanchâtre,  varié  de  gris  brun  ;  la  chenille  vit  sur  les 
arbres  fruitiers,  le  charme .  le  peuplier,  etc.,  et  se  rend 
parfois  très  nuisible  en  dévorant  les  feuilles. 

DASYCHONE  (toi')  n.  f.  Genre  d'annélides  polvchètes 
tubicoles,  famihe  des  serpulidés,  tribu  des  sab-ellinés, 
comprenant  des  vers  marins  à  lamelles  branchiales  dor- 
sales, à  soies  en  crochets  courtes,  et  ayant  souvent  des 
yeu.v  sur  les  branchies.  (Les  dasychones  habitent  les  mers 
d'Europe,  comme  [edasi/chone  Imullana,  répandu  de  la  mer 
du  Nord  à  la  Méditerranée.) 

DASYCLAOE  n.  m.  Genre  d'algues  marines,  de  la  fa- 
mille des  vauchériacées,  tribu  des  dasucladées,  qui  croit 
dans  la  Méditerranée. 

DASYCLADÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Tribu  do  vauchériacées, 
comprenant  des  algues  à  tube  continu,  dont  le  dernier  ar- 
ticle contient  la  spore.  —  Une  dasycladée. 

DASYCOLEUM  (lé-om)  n.  m.  Genre  de  méliacées-trichi- 
liécs,  à  fleurs  rappelant  celles  des  guarea  et  habitant  la 
Malaisie.  (Les  dasycoli-um  sont  des  arbres  à  feuilles  pen- 
nées, à  tiours  en  grandes  grappes  composées.) 

DASYCROTAPHA  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  famille  des  œgithinidés,  tribu  des  œgithini- 
nés,  voisins  des  mixornis. 

—  Encycl.  L'espèce  type, 
lo  dasycvotapha  specinaa  y 
est  un  joli  oiseau  dos  Phi- 
lippines, de  la  taille  d'un 
pinson,  vert  jaune,  avec  la 
têto  orangée,  le  cou  et  les 
joues  noiros,  la  gorge  pi- 
quetée do  noir. 

DASYE  ou  OASYUS  (îî- 
«■•..v)  n.  m.  Genre  d'insoctes 
coli!Oj,ières  lamollicornos , 
famille  dos  scarabéidés, 
tribu  do  milolontliinés,  comprenant  une  espèce  brési- 
lienne, toujours  rare,  d'un  noir  brillant,  avec  ios  élytres 
parfois  rouges. 

OASYGASTRE  {gatslr'  —  du  gr.  dams,  velu,  et  (rasiéi; 
Iroa,  ventre)  adj.  En  T.  de  zool.,  (Jui  a  lo  ventre  velu. 


Dasycrotapha. 


524 

DASYGNATHE  ou  DASYGNATHUS  (tuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  lamellicornes,  famille  des  scara- 
béidés, tribu  des  dynastinés,  comprenant  des  scarabées  de 
taille  petite  ou  moyenne,  dont  on  connaît  trois  ou  quatre 
espèces  qui  habitent  l'Australie. 
(Les  dasygnathes  sont  d'un  brun 
luisant.) 

DASYLIRION  n.  m.  Genre  de 
plantes,  de  la  famille  des  bromé- 
liacées, comprenant  une  espèce  : 
On  ne  connaît  pas  les  fleurs  fe- 
melles du  DASYLIRION. 

DASYLOME  n.  m.    Genre   de 

plantes,  de  la  famille  des  ombel- 
lifères,  tribu  des  peucédanées, 
comprenant  trois  ou  quatre  es- 
pèces, qui  croissent  dans  l'Inde. 
Syn.  de  œnanthë. 

DASYLOPHE  ou  DASYLOPHUS 

{fuss)n.m.  Genre  d'oiseaux  grim- 
peurs, famille  des  cucuiidés,  tribu 
des  pbœnicophainés,  comprenant  Dasylophe. 

des  coucous  propres  aux  îles  Phi- 
lippines, et  dont  on  connaît  deux  espèces.  (Le  dasylophus 
superciliosus,   noir  bleuâtre   en  dessus,  noir  de  suie   en 
dessous,  est  long  de  30  centimètres.) 

DASYMALLE  (du  gr.  dasus,  épais,  et  mallos,  toison)  adj. 
En  ï.  de  zool.,  Qui  est  couvert  d'une  toison  longue  et  lai- 
neuse. 

DASYMÈTRE  (du  gr.  dasus,  épais,  et  métron,  mesure) 
n.  m.  Nom  donné  par  Fouchy,  en  1780,  à  un  instrument 
propre  à  mesurer  les  variations  de  la  densité  de  l'air, 
dans  les  différentes  couches  de  l'atmosphère. 

DASYMÉTRIE  [tri  —  rad.  dasymètre)  n.  f.  Détermination 
de  la  variation  de  la  densité  de  l'air,  dans  les  différentes 
couches  atmosphériques. 

DASYMÉTRIQUE  [trik')  adj.  Physiq.  Qui  a  rapport  à  la 
dasymétrie  ;  Expériences  dasymétriquks. 

DASYNÈME  n.  m.  Bot.  Syn.  de  SLoanée. 

DASYOPHTHALME  ou  DASYOPHTHALMA  n.  m.  Genre 
d'insectes  lépidoptères  rhopalocères,  famille  des  nympha- 
lidés,  tribu  des  brassoliués,  comprenant  de  beaux  papil- 
lons voisins  des  morphos,  à  ailes  entières,  largement  om- 
brées de  brun,  veloutées.  (On  connaît  trois  espèces  de  da- 
syophthalmes,  toutes  de  l'Amérique  du  Sud.) 

DASYOPSIDE  n.  f.  Bot.  Genre  non  adopté  d'algues  ma- 
rines, formé  aux  dépens  des  dasye^. 

DASYPE  ou  DASYPUS  {puss  —  du  gr.  dasus,  velu,  et 
pous,  podos,  pied)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  les  pieds 
velus. 

DASYPE  ou  DASYPUS  ipuss)  n.  m.  Genre  de  mammi- 
fères édentés,  type  de  la  tribu  des  dastjpodinés,  comprenant 
des  tatous  dont  la  carapace  est  composée  de  six,  sept  ou 
huitbandeszo-  ,,. 

nales  mobiles,  -  -  ..^  ^- .  ---   _       ,^^_     '"^ 

le  corps  large  .,-s^SBK^^Ȕte::'    ^'.7 

et  plat,  le  mu- 
seau pointu, 
les  oreilles  pe- 
tites, la  queue 
moyenne. 

—  Encycl. 
On    c  onnaît 
cinq  ou  six  es-  Dasype. 
pèces    de    da- 

sypes;  tous  sont  de  l'Amérique  du  Sud  ;  un  des  plus  com- 
muns est  Vencoubert  à  carapace  de  six  bandes;  il  est  long 
de  45  centimètres  sans  la  queue,  et  habite  le  Brésil  et  le 
Para^'uay. 

DASYPELTIS(/)è/'-/m)n.m.Genre  de  reptiles  ophidiens 
colubriformes,  famille  des  rhachiodontidés,  comprenant 
des  couleuvres  africaines  remarquables  par  leurs  dents 
pharyngiennes  formées  par  les  saillies  des  apophyses  épi- 
neuses des  vertèbres  cervicales.  Syn.  rhachiodon. 

—  Encycl.  Les  dasypellis  se  nourrissent  exclusivement 
d'œufs  d'oiseaux,  que  leurs  dents  pharyngiennes  brisent  au 
moment  do  la  déglutition.  On  en  connaît  trois  ou  quatre 
espèces  du  Cap, 

d'^byssinio  et  de  """^^^^^II^êêsbb^^^^^^       A.- 

Cafrerie.  Ces  cou- 
leuvres no  sont 
pas  venimeuses  ; 
jaunes  ou  rous- 
ses, marbrées  de 

brun,  elles  attei-  Dasypeltia. 

gnent  1  mètre  de 

long.  Ce  sont  les  eiye7*t're/er  (ou  mangeurs  d'œufs  des  Boërs). 

DASYPHLŒA  (Jlé)  n.  m.  Genre  de  mousses,  de  la  famille 
des  hypnéacées,  tribu  des  hypnées,  représenté  par  une 
seule  espèce. 

DASYPHORE  OU  DASYPHORA  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères  brachvcères,  famille  des  muscidés,  comprenant 
des  mouches  bleues  ou  vertes,  métalliques,  de  taille  mé- 
diocre, voisines  des  pollénies,  et,  comme  elles,  vivant  sur 
les  fleurs.  (On  connaît  cinq  ou  six  espèces  de  dasyphores, 
habitant  lEuropo  centrale,  d'un  vert  ou  bleu  métallique.) 

DASYPHYLLE(dugr.  f/rt5us,velu,  etphullon,  feuille)  adj. 
En  T.  de  bot.,  Qui  a  des  feuilles  épaisses  ;  Orpin  dasvphylle. 
Il  Qui  a  des  feuilles  velues. 

—  n.  m.  Genre  d'algues  marines,  non  adopté,  et  dont  les 
espèces    rentrent    dans  .  les 
genres    laurencie    et    lomen- 
taire. 

DAS-YPHYLLIA  n.  m.  Zool. 
Genn-  de  polypes  zoanthaires 
madréporaires ,  à  système 
cloisonnai ro  lamelleux  très 
développé. 

DASYPODE  OU  DASYPODA 

n.  m.  tîenre  d'insectes  hymé- 
noptères porte-aiguillon,  fa- 
mille dos  apidés,  comj)renant 


D.isypodc  (gr.  nat. 
les   abeilles   so!it.iires,  à 


longues  jambes  postérieures  très  velues.  (On  connaît  uno 


525 

Hizaiuo  d'esuôces  de  dasypodos,  dontcinq  habitent  la 
Franco  ;  la  plus  cuimuuuo  ost  gris»  ot  blanclio,  butine  sur 
les  composous  et-  rocutto  lu  pollen  dos  genêts.) 

DASYPODIDÉS  n.  m.  pi.  Famillo  de  mammifères  6den- 
t6s,  comprenant  toutes  lus  lornies  munies  d'une  carapace 
écailleuse  disposée  par  arceaux  qui  pormotteut  de  se 
rouler  on  boule,  d'un  revôtoment  paredlemeut  ôcaillou.\ 
sur  la  tôto.  (Los  dasypodidés  sont  tous  cos  animaux  amé- 
rii'ains  vulgairement  connus  sous  les  noms  do  tatous,  ar- 
juadilleSf  cachicamos,  otc.  —  Un  dasypouidé. 

DASYPODINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  mammifères  édentés, 
famillo  dos  dasypodidés,  comprenant  los  tatous  propre- 
mont  dits,  rcipartis  dans  los  j^onres  actuels  :  dasijpe,  tysiu- 
rus,  priudoT}te,  tohjpeute,  tatusia,  et  les  eonres  éteints  : 
euryodon,   hvtcrodon,  prvdasypus,  etc.  —  l/n  dasypodiné. 

DasypodiuS  (Potrus),  humaniste  et  loxicograpiio,  né  à 
Frauenfeld.  en  Suisse,  mort  à  Strasbourg  en  1559.  Il  ouitta 
la  Suisse  après  la  bataille  do  Kappel  (1531),  et  se  lia,  à 
Strasbourg^,  avec  les  réformateurs  Bucer,  Hédion,  Capi- 
ton ot  l'historien  Sloidan.  On  ado  lui:  un  Dictionnaire 
ialin-allemand  (1535-1537);  un  Lexique  grec-latin  (1539),  et 
le  Dr  srfiola  urbis  Argentinensis  (1556).  —  Son  fils,  Conrad 
Dasypodius,  né  à  Frauenfeld  on  1529  ou  1530,  mort  à 
Strasbourg  en  1600,  fut  professeur  de  mathématiques  a 
l'université  do  Strasbourg.  Parmi  ses  ouvrages,  il  faut 
citer  particulièrement  sou  Dicîtonarium  inathematicum 
(Strasbourg,  1573),  et  surtout  son  ouvrage  de  mécauitjuo  : 
Héron  meclumicus  (1580),  contenant  la  description  de  1  hor- 
loge astronomique  de  la  cathédrale  de  Strasbourg ,  qui 
avait  été  construite  vers  1570  d'après  ses  plans,  et  qui  a 
été  remplacée,  de  1838  à  1842,  par  celle  à  pou  près  ana- 
logue de  Schwilguô. 

DASYPOGON  n.  m.  Entom.  Genre  d'insectes  diptères 
brauliycères,  type  de  la  tribu  des  dasypoijoninés ,  com- 
prenant des  formes  longues 
et  robustes,  dont  l'article 
terminal  des  antennes,  long 
et  grôle,  est  muni  d'un 
stylet  articulé.  {Les  dasy- 
pogons.dont  on  connaît  une 
soixantaine  d'espèces  ré  - 
parties  sur  le  globe,  sont 
de  grandes  mouches  car- 
nassières à  livrée  ordinaire- 
ment noire,  variée  de  jaune, 
de  roux  ou  de  blanc.) 

Bot.  Sous -arbrisseau 


Dasypogon  (rêd.  de  1/3). 


de  la  famillo  des  joncacées,  tribu  des  xérotées,  qui  croît 
en  Australie  et  dont  les  feuilles  sont  couvertes  de  poils 
rudes. 

DASYPOGONINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insoctes  diptères 
brachycères  tanystomes,  famille  des  asilidés,  caractérisée 
par  là  troisième  nervure  longitudinale  des  ailes  aboutis- 
sant au  bord  externe  (Les  dasypogoninés  ont  l'aspect  et 
les  mœurs  des  asilidés,  et  comprennent  comme  genres 
principaux  :  leptogaster,  dasypogon,  diociria,  etc.)  —  Un 

DASYPOGONINÉ. 

DASYPROGTA  n.  m.  Nom  scientifique  des  rougeurs  du 
genre  agouti. 

DASYPROCTE  OU  DASYPROCTUS  {ktuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  hyménoptères  porte-aiguillon,  famille  des  cra- 
bronidés,  comprenant  des  crabrous  fouisseurs,  à  abdomen 
plus  long  que  le  corselet.  (Les  dasyproctes  habitent  les 
régions  chaudes  et  arides  do  l'ancien  monde.) 

DASYPROCTIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mammifères 
rongeurs,  comprenant  les  agoutis  et  les  pacas,  et  ordinai- 
rement rangée  avec  celle  des  subongulés.  —  Un  dasy- 
pRocTiDÉ.  Il  On  écrit  aussi  dasyproctinés,  en  considérant 
que  c'est  une  simple  tribu  des  subongulés. 

DASYPTERA  [pté)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  nômo- 
cèros,  famille  des  tipuiidés, 
comprenant    des   formes   do 
taille  médiocre,  grises,  très 

frôles,  dont  on  connaît  une 
ouzaine  d'espèces,  habitant 
le  nord  de  l'Europe.  (La  da- 
syptcra  nodulosa,  gris  rous- 
sâtre,  avec  l'abdomen  noirâ- 
tre et  les  ailes  obscures,  qui 
se  trouve  en  France,  peut 
être  prise  comme  type  du 
gonro.) 

DASYPTILE  ou  DASYPTI- 

LUS  [lass)  n.  m.  (ioiire  d'oi- 
seaux grimpeurs,  famille  des  Dasyptile. 
psittacidés,    comprenant    un 

grand  perroquet  gris  ot  noir,  onde  de  rouge,  ù  tf*to  jjresque 
nue,  ressemblant  à.  un  rapace,  et  qui  habite  les  monta- 
gnes do  la  Nouvolle-Guinee. 

DASYPUS  ( /*u.s.ç)  n.m.  Nom 

sciontiHqno  dns  mammifôros 
du  genre  tatou. 

DASYRHAMPHE  OU  DASY- 
RAMPHU3  (fn.s.s)  n.  m.  Sous- 
genro  do  gorfous  [oiseaux 
palmipèdes  du  genre  e>t- 
dyptes],  comprenant  deux  es- 
pèces des  mors  antarctiques, 
qui  sont  los  dusyramphns 
Ade'.is  et  HercuUs.  (Ce  der- 
nier est  blanc  on  dessous, 
noir  bleuâtre  on  dessus,  avec 
les  pattos  jaunes  et  le  bec 
roug«;  il  est  long  do  55  con- 
timètres.) 


DaByrliaiiqilio. 


DASY3CYPHUS    (si- fuss) 
11.  ni.  Genre  clo  champignons  pozizos,  vivant  on  parasites 
sur  les  arbres. 

DASYSTACHIÉ  ÉE  (sla,-lci  —  du  gr.  dasus,  velu,  et  stn- 
lilnis.  ('qii)  adj.  Ii^n  T.  de  bot.,  Dont  los  tlours  sont  eu  épis 
et  V(dii(*.s. 

DA3YSTÉMON   n.  m.  Bot.  Syn.  do  cRAssuLK. 

DA8YSTÉMONE  (.î/'f  —  dugr.  dasus,  vo\u,ot  s tânuln.  flla- 
meni  ,  étanniii;)  adj.  lOn  T.  du  bot.,  Qui  a  les  étamines 
velues. 


Dasyure. 


DASYSTOME  ou  DASYSTOMA  (sto)  n.  f.  Genre  d'in- 
soctes lépidoptères  microlépidoptêres,  famille  des  tinéidés, 
tribu  dt'S  rhiniabaccliinés,  comprenant  une  petite  espèce 
d'Kurope,  la  dasystoma  salicella,  dont  la  cheniUo  vit  sur  les 
saules,  les  aunes,  le  prunollïer,  etc. 

DASYSTYLE  {stil'  —  du  gr.  dasus,  velu,  et  do  style)  adj. 
En  T.  (U)  Liot.,  Qm  a  le  style  velu. 

DASYTE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type  do  la 
tribu  des  dasytinés,  renfermant  do  petites 
formes  allongées,  à  téguments  mous,  velus, 
de  couleurs  variées,  ordinairement  métal- 
liques ou  veloutées. 

—  ENCYCL.On  connaît  plus  décent  vingt 
espèces  de  dasytes,  réparties  daus  les  ré- 
gions tempérées  du  globe,  surtout  dans 
1  hémisphère  boréal  ;  toutes  vivent  sur  les 
fleurs  ;  leurs  larves  se  développent  dans  lo 
bois  pourri. 

DASYTIDÉS  n.  m.  pi.  Groupe  d'insectes 
coléoptères,  de  la  tribu  des  mélyrides,  à 
corps  ovalaire,  généralement  velu,  ayant 
pour  type  le  genre  dasyte.  —  Un  dasytidé. 

DASYTINÉS  n.m. pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  mala- 
codermos,  famille  des  téléphoridês  (cantharidinés),  com- 
prenant les  genres  henicopns,  dasyte,  aeanthocnemus,  psilo- 
thrix ,  dolichûsoma ,  lohonyx ,  haplocnemus ,  trichoceble , 
amauronie,  danacêea,  aphyctus,  dasytiscus,  ceralius,  vticro- 
fulistus,  lïstrus,  phenace,  allonyx,  eschatocrepis  et  hapla- 
maurus.  (Les  dasystinés  habitent  surtout  les  régions  tem- 
pérées et  froides;  quelques-uns  sont  propres  ù.  l'Afrique 
centrale  [pheriace],  ou  à  FAmérique  du  Sud  [allonyx].  —  Un 

DASYTINÈ. 

DASYTISCUS  (sktiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
malacodermes,  tribu  des  dasytinés,  comprenant  des  petites 
formes  allongées,  verdâtres,  pubescentes  ou  hérissées, 
et  dont  les  moeurs  sont  celles  des  dasytes.- (On  connaît 
une  trentaine  d'espèces  de  dasytiscus  qui  habitent  la  ré- 
gion méditerranéenne  européenne  et  asiatique,  la  Crimée 
et  le  Turkestan.) 
DASYTRICHIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cladostêphe. 
DASYURE  (du  gr.  dasus,  velu,  et  oura,  queue)  adj.  Se  dit 
de  quelques  plantes  dont  les  épis  velus  imitent  une  queue 
de  mammifère. 

DASYURE  ou  DASYURUS  (niss)  n.  m.  Zool.  Genre  de 
mammifères  marsupiaux,  type  de  la  tribu  des  dasytiririés, 
comprenant  des 
animaux  élancés,  ^  \  I  ^\ 
de  taille  moyenne,  ,  '  \  '.r-î 
ressemblant  à  des 
genettes,à  oreilles 
et  nez  pointus, 
plantigrades.  (Les 
dasyures  sont  noc- 
turnes  et  vivent 
dans  les  arbres,  où 
ils  fout  la  chasse 
aux  oiseaux  et  à  leurs  œufs.  Leur  pelage  est  brun  ou 
roux,  souvent  marqué  de  blanc.  Ou  connaît  cinq  espèces  de 
dasyures.) 

DASYURIDÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  mammifères 
marsupiaux ,  sous-ordre  dos  rapaces ,  comprenant  des 
formes  carnivores  et  insectivores,  avec  pieds  antérieurs  à 
cinq  doigts,  les  postérieurs  à  quatre  ou  cinq  doigts  tou- 
jours séparés,  avec  queue  longue  et  poilue  non  préhensile. 
(Les  dasyuridés  se  subdivisent  en  deux  tribus  :  dasyui'i- 
nés  et  myrmécobiinés  ;  ils  habitent  la  région  australienne 
et  néo-guinéenno,  et  comptent  des  rejïrésentants  tertiaires 
[pleistocène  du  Queensland].)  —  Un  UASYURiDt:. 

DASYUEUNÉ5  n.  m.  pi.  Zool.  Tribu  do  mammifères  mar- 
supiaux, famillo  des  dasyuridés,  caractérisés  par  la  langue 
courte  ot  non  extensilo  et  les  lèvres  égales,  et  comprenant 
des  formes  carnivores.  (Los  genres  de  dasyurinôs  sont  : 
thylarine,  sarcophihis,  dasyure,  dasyuroïde,  phascologale, 
sniiuthopsis,  antvcUnwmys.)  —  Un  dasyurink. 

DASYUROÏDES  n.  m.  pi.  Genre  de  mammifères  marsu- 
jiiaux,  famille  des  dasyuridés,  comprenant  dos  formes 
voisines  des  dasyures.  (lyospéce  type  habite  les  régions 
désertiques  du  centre  do  l'.-Vustralîo  :  c'est  lo  dasyuruidts 
Hijnifi.}  —  Un  DASYUROÏDE. 

Daszkov.  Biogr.  V.  Dascukov. 

DAT  VENIAM  CORVIS,  VEXAT  CENSURA  COLUMBAS 

(La  censure  pardonne  <tu.c  corhcaur  cl  poursuit  Irs  cdloiultrs), 
vers  de  Juvénal  (sat.  II,  v.  03).  Lo  poèto  met  cette  r<''- 
Hoxion  dans  la  bouclio  de  Lauronio,  qui  on  fait  la  conclu- 
sion d'un  énergique  plaidoyer  on  faveur  de  son  sexe, 
atta'iuô  par  les  stoïciens.  Danssa  fable  des  Animaux  ma- 
lades de  la  peste,  La  Foutaiue  a  exprimé  ou  d'autres  termes 
la  mémo  vérité  : 

Selon  que  voua  serez  puissant  ou  misérable, 

Les  juguincuts  de  cnur  vous  rendront  bluDc  ou  noir. 

DATA  (mot  lat.  qui  signif.  choses  données)  n.  m.  pi.  Don- 
nées, objets  connus  ot  servant  do  base  aux  rochorches  : 
i'artir  des  data  pour  aJTÎver  aux  desidkrata. 

DATAIRE  {ter'  —  du  lat.  occlés.  datarius,  môme  sons) 
n.  m.  Oftlcior  do  la  cour  pontilicalo  q^ui  préside  ù.  la  dale- 
rio  :  La  date  du  pape  ne  se  met  jamais  que  de  la  main  du 
DATAiitK  ou  du  .sous-DATAiRE.  (Pélissou.)  Il  Dataire  per  obt- 
tum.  Oflicier  dépendant  du  datairo,  qui  a  la  partio  des 
vacances  par  mort  on  pays  d'obédience,  il  Dataire  de  matri- 
moniales. Officier  dépendant  du  datairo,  chargé  do  revoir 
los  suppliiiuos  des  dispenses  matrimoniales,  avant  et  après 
(|u'elles  ont  été  signées,  d'en  examiner  los  clauses,  ot  d'y 
ajouter  les  augmentations  et  restrictions  au'il  juge  convo- 
iiabh's.  Il  Suus-dataire,  Oflicier  oui  est  établi  par  com- 
mission de  la  datorio  pour  aider  le  datairo  ou  prodatairo, 
sans  cepondanl  dépendre  do  celui-ci,  étant  lui-mômo  prélat 
do  la  cour  do  Rome. 

—  .'\djoctiv.  :  Cardinal  patairk. 

DataME,  général  perse  du  iv"  siècle  avant  notre  ère. 
Il  accompagna  son  père,  satrape  do  Cappadoce,  dans  une 
expédition  contre  les  Cadusiens;  et,  .sou  pèro  ayant  été 
tué,  il  hérita  de  la  satrapie.  U  fut  chargé  par  le  foi  Ariu- 
xorxès  II  do  réprimer  une  révoUo  de  son  parent  Thyos, 
satrape  de  l*apld;igonio,  tiu'il  Ht  prisonnier.  Puis  il  coni- 
nian<ia  une  ox['é.htioii  on  Egypte,  où  il  échoua.  Calomnié 
auprès  du  roi  ut  menacé  do  mort,  il  so  déclara  indépcmlan' 


Datâmes  (grossi  2  fois). 


DASYPODIDES  —  DATE 

en  Cappadoce,  étendit  son  autorité  sur  une  grande  partie 
do  l'Asie  Minouro,  et  s'y  maintint  malgré  los  forces  cou- 
sidéraljlosfiu'Artaxerxès  envoya  contre  lui.  Toujours  victo- 
rieux, Datamo  finit  toutefois  par  succomber,  mais  grâce  à 
uno  lâche  trahison.  Un  satrape,  nommé  Mitliridate,  feignit 
do  vouloir  faire  cause  commune  avec  lui,  l'appela  à  uno 
L'utrevuo,  et  le  fit  assassiner,  vers  362. 

DATAMES  [mèss]  n.  m.  Genre  d'arachnides  solifuges, 
famillo  des  galéodidés,  com- 
prenant des  formes  à  chélicères 
dont  lo  crochet  ïixe  est  inerme, 
droit,  muni  d'un  fort  faisceau 
do  crins,  ot  dont  l'abdomon  n'a 
pas  d'épines.  (On  connaît  uno 
dizaine  d'espèces  de  data7}ies, 
habitant  l'Amérique;  tous  sont 
de  taille  moyenne.  Leurs  mœurs 
sont  celles  des  galéodes.) 

DATE  (du  bas  lat.  rfaïa, donnée 
[s. -ont.  littera,  lettre],  premier 
mot  d'une  expression  qui  servait  à  indiquer  la  date  sur  les 
actes)  n.  f.  Chronol.  Indication  du  temps  et  du  lieu  où  un 
acte  a  été  dressé,  un  écrit  rédigé  :  La  date  d'un  contrat, 
d'une  lettre,  u  Temps  précis  où  un  fait  a  eu  lieu,  époque 
précisée  au  moyen  d'une  autre  ou  par  un  événement  ; 
cet  événement  lui-même  :  La  chronologie  est  la  science  des 
iiATics.  La  prise  de  la  Bastille  est  une  grande  date  de  la 
Révolution. 

—  Comm.  Délai  pour  payer  :  Lettre  de  change  à  trente 
jours  de  date. 

—  Chaucell.  rom.  Inscription  qui  se  fait  sur  un  re- 
gistre lors  de  l'arrivée  d'une  procuration  de  résignation 
ou  d'une  demande  de  bénéfice.  (On  dit  ordinairement  pk- 
TITE  datk  pour  la  distinguer  de  celles  qui  s'apposent  au 
bas  des  bulles  et  des  signatures,  et  qu'on  appelle  grandes 
dates.) 

—  Loc.  div.  :  Date  authentique.  Date  constatée  par  voie 
légale,  par  un  officier  public,  ii  Sans  date,  au  fig.,  Qui  re- 
monte à  une  époque  fort  reculée,  inconnue,  n  De  vieille 
date,  Ancien,  ii  De  fraîche  date,  Récent.  ,i  De  longue  date. 
Depuis  longtemps,  ii  Faire  date.  Faire  époque;  marquer 
une  époque  importante,  il  Prendre  date  :  P  Déterminer 
l'époque  où  l'action  doit  être  accomplie  ;  2"  Etre  noté 
comme  important,  comme  méritant  d  être  retenu;  3**  En 
terme  de  matière  bènéficiale.  Faire  enregistrer  sa  suppli- 
que. Il  Etre  le  premier  en  date.  Avoir  l'antériorité. 

—  Encycl.  Chronol.  On  appelle  date  d'un  acte  ou  d'un 
document,  non  seulement  l'énoncé  du  temps,  mais  l'énoncé 
du  temps  et  du  lieu  où  le  document  a  été  rédigé.  D'après 
la  législation  romaine,  tout  acte,  pour  avoir  une  valeur, 
devait  être  daté  de  l'année  et  du  jour.  Cette  prescription 
passa  dans  les  lois  barbares.  Elle  est  venue  jusqu'à  nous. 
Aussi,  en  matière  historique,  l'étude  des  dates  a-t-elle  une 
grande  importance,  non  seulement  pour  fixer  l'époque 
exacte  où  les  documents  ont  été  rédigés,  mais  pour  en  fixer 
l'authenticité.  La  date  est  généralement  indiquée  en  une 
formule  d'une  seule  teneur  où  l'on  trouve,  dans  les  textes 
relatifs  à  l'histoire  de  l'Europe  occidentale,  le  mot  datum 
ou  data  (donné),  d'où  le  mot  «  date  «.  D'autres  fois,  c'est 
le  mot  actum,  plus  rarement  ^actum  ou  scriptum.  La  date 
est  généralement  placée  à  la  fin  des  documents,  avant  les 
souscriptions  ou  signatures.  Lorsque  les  documents  dé- 
butent par  l'indication  de  la  date,  on  dit  qu'ils  sont  rédigés 
en  forme  de  procès-verbaux.  La  date  des  documents  est  le 
meilleur  élément  de  contrôle  pour  leur  authenticité;  encore 
l'étude  en  exige-t-elle  beaucoup  de  prudence  ot  d'atten- 
tion. Ainsi,  il  arrive  souvent  que  les  actes  des  rois  de 
France  sont  datés  d'un  lieu  où  ils  ne  se  trouvaient  pas  : 
ils  ont  été  expédiés  par  le  conseil  (auquel  le  roi  était  censé 
assister)  après  lo  départ  du  souverain. 

—  Dr.  Date  certaine.  Dans  les  actes  juridiques,  la  date 
s'exprime  régulièrement  par  l'indication  du  millésime  de 
l'année  ot  du  quantième  du  mois  où  ils  ont  été  passés. 
Une  indication  plus  précise  du  moment  n'est  exigée  quo 
d'une  manière  exceptionnelle  ;  par  exemple,  pour  les  con- 
trats d'assurances  maritimes  (C.  comm.,  art.  332). 

Au  point  de  vue  do  la  date,  les  actes  authentiques  sont 
assujettis  à  quelques  règles  particulières.  Ils  font  natu- 
rellement foi  de  leur  date,  dont  l'exactitude  est  garantie 
par  l'officier  public  qui  reçoit  l'acte.  V.  acte. 

Il  non  est  pas  ainsi  pour  los  actes  sous  seing  privé, 
môme  reconnus.  Entre  parties,  ils  font  foi  des  énoncia- 
tions  qu'ils  renferment,  y  compris  la  date.  Mais  ceux  qui 
s'en  servent  doivent  établir  la  sincérité  de  la  date  à  l'égard 
des  tiers  :  ou  entend  ici  par  tiers  les  ayants  cause  à  titra 
particulier. 

La  fixation  do  la  date  est  d'un  intérêt  capital  à  divers 
points  de  vue,  notamment  pour  apprécier  la  capacité  dos 
contractants,  ou  pour  ré^der  le  conflit  des  compétitions 
entre  acquéreurs  successifs  d'un  môme  objet. 

«  Les  actes  sous  seing  privé  n'ont  do  dato  contre  les 
tiers  que  du  jour  où  ils  ont  été  enregistrés,  du  jour  de  la 
mort  de  celui  ou  do  l'un  do  ceux  qui  les  ont  souscrits, 
ou  du  jour  où  leur  substance  est  conslaléo  dans  des  actes 
drossés  par  les  officiers  publics,  tels  quo  procès-vorbaux 
de  scollés  ou  d'inventaires.  »  (C.  civ.,  art.  1328.) 

La  jurisprudence,  guidée  par  des  considérations  pra- 
tiques, a  mis,  assez  arY)itrairement,  eu  dehors  do  la  sjdiôre 
d'application  do  l'article  1328  du  Code  civil,  les  quittancrs 
sous  seing  privé.  Elle  décide  quo,  par  elles-mêmes,  elles 
font  preuve  de  leur  dato  ii  l'onconlro  des  tiers. 

Kilo  admet,  pareillement,  que  los  actes  commerciaux 
écliappent  aux  règles  quo  nous  venons  d'oxposor. 

Dates  (Art  du  vkhifier  lks),  ouvrage  publié  au 
XYiii'  siècle  ot  qui  est  demeuré,  jusqu'il  nos  jours,  l'auxi- 
liaire le  plus  jtrécieux  des  recherches  historiques.  Il  est 
lun  des  principaux  titres  de  gloire  de  hi  congrégation  des 
bénédictins  do  .Saint-Maur.  Le  premier  rédacteur  en  fut 
dom  Maur  d'Anline  ;  dom  Charles  Clémonctn  et  dom  Ursîn 
Durand  continueront  son  anivro  ot  firent  paraître  lu  pre- 
mière édition  en  1750  (Paris).  Dom  François  Clément,  on 
présence  du  grand  succès  de  l'ouvrago,  on  prépara  uno 
édition  nouvelle,  remaniée  ot  corrigée,  qui  narut  on  1770 
(Paris).  Une  troisième  édition,  par  lo  môme  dom  Clément, 
avec  des  additions  importantes,  vit  lo  jour  en  1783-1787. 
C'est  lédiiioudont  on  so  sert  encore  aujourd'hui  lo  plus 
souvent.  Uno  quatrième  édition  par  Saiut-Aliais  fut  im- 
primée de  1818  ù  1841.  Deux  formes  do  l'édition,  l'une  en 
44  voluuu^s  in-8",  l'autre  on  il  volumes  in^»,  furent  livrées 
au  public.  Tables  chronologiques,  calendriers  perpétuels, 
glossaires  des  dates»  catalogue  dos  lôlos  dos  saiuis,  !Û 


DATE  —  DATLTRA 

importants  pour  l'étude  des  actes  du  moyen  âge,  enfin, 
chronologies  historiques  des  papes,  des  empereurs,  des 
rois,  des  principales  maisons  seigeeuriales,  le  tout  avec 
une  précision  et  une  sûreté  de  détails  vraiment  éton- 
nantes,tel  est  l'incomparable  instrument  que  les  bénédictins 
mettaient  entre  les  mains  des  travailleurs.  L'édition  de 
Saint-AUais  contient,  en  plus  des  précédentes,  la  chrono- 
logie antérieure  à  l'ère  chrétienne  et  des  suites  chrono- 
logiques de  1783  à  1844. 

DATE  OBOLUM  BelISARIO  {donnez  une  obole  à  Bëli- 
saire),  c'est-à-dire  Faites  l'aumône  à  Bélisaire,  Tendez  la 
main  à  l'homme  éminent  qu'a  foudroyé  la  fortune.  (C'est 
dans  ce  sens  qu'on  applique  la  locution  latine,  née  d'ail- 
leurs d'une  tradition  fausse.) 

DATER  V.  a.  Inscrire  la  date,  le  lieu  et  l'époque  de  :  Da- 
ter une  lettre,  un  contrat,  il  Assigner  un  commencement 
à:  On  se  trompe  en  datant  de  il  89  seulement  les  protesta- 
tions contre  l'ancien  régime. 

—  T.  n.  Faire  époque  :  Evénement  gui  date  dans  l'histoire. 
II  En  parlant  d'un  objet  de  toilette,  d'ameublement,  etc.. 

Attirer  l'attention  et  faire  remarquer  son  ancienneté  :  Les 
étoffes  de  couleur  claire  ont  l'inconvénient  de  dater. 

—  Dater  de.  Remonter  à,  commencer  à  :  La  première 
idée  des  ballons  date  dd  xyii'  siècle.  Il  Commencer  à 
compter  depuis  :  Vous  effacerez  tout  le  passé,  et  je  ne  daterai 
plus  que  lyv  jour  que  je  vous  aurai  connu.  (M"""  du  Deffand.) 

—  Fam.  Cet  homme,  cette  chose  ne  date  pas  d'hier.  Cet 
homme  n'est  pas  jeune,  cela  n'est  pas  récent. 

Se  dater,  v.  pr.  Etre  daté  :  Les  testaments  se  datent 
en  toutes  lettres. 

DATERIE  {ri)  n.  f.  Tribunal  de  la  chancellerie  de  la 
cour  de  Rome,  il  Charge  et  dignité  de  dataire  :  La  daterie 
5e  donne  souvent  à  un  cardinal. 

—  Enctcl.  La  daterie,  créée  pendant  le  séjour  des  papes 
à  Avignon,  organisée  et  constituée  définitivement  par 
Innocent  VIII  (i484-1492)  et  Paul  V  (1605-1621),  expédie 
toutes  les  affaires  qui  sont  réglées  par  le  pape  en  dehors 
du  consistoire,  en  particulier  les  grâces,  comme  la  collation 
des  bénélices  réservés  au  saint-siège  et  les  dispenses  qui 
relèvent  du  for  extérieur.  Ses  principaux  officiers  sont  le 
dataire,  le  sous^ataire,  les  préfets  des  trois  bureaux,  les 
reviseurs  des  suppliques  et  les  théologiens  examinateurs. 
On  nomme  componendes  les  taxes  que  Tes  parties  intéres- 
sées doivent  acquitter. 

DaTHAN,  l'un  des  principaux  Hébreux  qui  se  révoltè- 
rent contre  Moïse  pendant  la  marche  du  peuple  d'Israël  à 
travers  le  désert.  V.  Core. 

Dàthâvamça,  poème  épique  célébrant  les  aventures 
miraculeuses  de  la  Daladà  (ou  Relique  de  la  dent  du 
bouddha  Çâkya-mounî),  composé  en  ^/ou  (langue  primitive 
des  Cingaiais)  par  un  auteur  inconnu,  vers  l'an  310  de 
notre  ère,  puis  traduit  en  pâli  au  xin*  Siècle  par  Dhamma- 
kitti  Théro.  li  existe  do  ce  document  une  version  anglaise 
de  sir  Mutu  Coomârâ-Swâmy,  et  une  traduction  française 
publiée  en  1884.  V.  Çâkya-mouni,  et  Daladâ. 

DATHOUTE  n.  f.  Zéolithe  calcifère.  V.  datolite. 
Dati  (Goro,  dimin.  de  Gregorio),  historien,  mathémati- 
cien et  poète  italien,  né  à  Florence  en  1363,  mort  en  1436. 
Il  fut  prieur,  puis  gonfalonier  (1428)  àe  sa  ville  natale.  Il  a 
composé  une  Histoire  du  duc  de  Milan  Galéas  Visconti 
(1735|,  et  un  poème  italien  en  octaves  :  la  Spera  ou  Sfera 
(1478),  contenant  de  nombreux  détails  sur  l'astronomie, 
la  géographie,  la  navigation. 

Dati  (Augustin),  historien,  né  à  Sienne  en  1420,  mort 
de  la  peste  en  1478.  Elève  de  Philelphe,  il  professa  avec 
éclat  les  belles-lettres  à  Urbin  de  1442  à  1444,  puis  à 
Sienne.  Corrigé  du  bégayement  comme  Démosthène,  et 
orateur  admiré,  il  devint  secrétaire  de  la  République  en 
1457  et  fut  chargé  d'en  écrire  l'histoire.  —  Nicolas  Dati, 
son  fils  et  successeur  (1457-1498),  n'osa  publier  que  des 
fragments  de  cettehistoire.  Les  œuvres  complètes  du  père, 
Augustini  Dati  Senensis  opéra,  avec  des  opuscules  du  fils, 
ont  été  publiées,  pour  la  première  fois,  en  1516. 

DÂTI  (Charles),  philologue  et  savant  italien,  né  et  mort 
à  Florence  (1619-1675).  Elève  de  Galilée,  il  devint,  dès 
1648,  professeur  de  belles-lettres  grecques  et  latines,  et 
acquit  une  grande  réputation.  II  fut  un  des  plus  actifs 
collaborateurs  du  dictionnaire  de  laCrusca  et  publia,  entre 
autres  ouvrages  :  Discorso  intomo  alla  nécessita  di  ben 
parlar  ta  sua  propria  lingua  (1657);  Lettera  di  Timauro 
Antiate  a  Filaleti  (1663);  Vite  de  pittori  antichi  (1667). 

DATIF  (lat.  dativus;  de  dare,  donner)  n.  m.  Gramm.  Dans 
les  langues  qui  ont  des  déclinaisons,  Cas  qui  marque  en 
général  l'attribution,  la  destination,  c'est-à-dire  ce  rapport 
qui  se  traduit  en  français  le  plus  communément  par  la 
préposition  a  :  Mettre  un  nom  au  datif.  Verbe  qui  gou- 
verne le  DATIF. 

—  Encxcl.  Svnt.  Le  datif  est,  en  général,  le  cas  de  l'at- 
tribution ou  de  fa  destination  ;  mais  cette  définition  n'exclut 
point  d'autres  emplois.  Le  datif  sert  de  complément  indi- 
rect aux  verbes  transitifs  et  de  complément  unique  à  cer- 
tains verbes  intransitifs  marquant  l'égalité,  la  ressem- 
blance, la  communauté  —  ou  leurs  contraires.  Il  sert  encore 
à  désigner  l'utilité,  le  dommage,  la  relation,  la  possession, 
l'instrument,  l'accompagnement,  la  cause,  la  manière,  les 
circonstances,  le  lieu,  etc. 

—  Morphol.  Dans  la  déclinaison  parisyllabique,  la  dési- 
nence ai/  ou  ey  qui  marquait  le  datif  en  indo-européen  a 
pour  effet  d'allonger  le  radical  au  datif  singulier  en  grec 
et  en  latin  :  Ir.r.u,  equo  {pour  equoi);  y.wp«,  terrx  (pour 
terrai).  Le  datif  pluriel  se  forme  en  ajoutant  s  au  datif  sin- 
gulier :  îseoiç  (pour  ït:t:mi;);  equis  (pour  eguois);  vifat;, 
terri»  (pour  terrais).  Dans  la  déclinaison  imparisyllabique, 
le  datir  singulier  est  généralement  marqué  par  la  dési- 
nence I  du  locatif  indo-européen  :  r.iXti  (ruri).  Le  datif  plu- 
riel est  indiqué  en  grec  par  ta  désinenco  «n  d'un  locatif 
pluriel  priuiitif,  et,  en  latin,  par  la  désinenco  bus,  qui  cor- 
respond à  un  instrumental  indo-européen. 

DATIF.  IVE  fiât,  c/a/if u<; de  (/are,  donner)  adj. Dr.  Déféré 
parle  conseil  de  famille  :  Tutelle  dative.  Un  tuteur  datif. 

—  Gramm.  Qui  est  de  la  nature  du  datif,  qui  a  le  sons 
du  datif  :  La  préposition  à  est  une  préposition  dativb. 

Datif  (saint;,  martyr,  mort  à  Carthage  vers  303.  Il 
était  sénateur  d'Abitinn,  sa  ville  natale,  et  remplissait 
dans  l'église  les  fonctions  do  lecteur.  Ayant  refusé  do 
livrer  les  naintes  Ecritures,  il  fui  conduit  à  Carthafife  et 
soumis  à  la  torture;  il  mourut  de  faim  dans  sa  prinon, 
avc^  quarauie-six  autres  martyrs.  —  Fôte  le  U  ràvrior. 


DATILLE  (Il  mil.)  n.  f.  Nom  donné  à  une  variété  de 
prune  rouge  un  peu  longue,  très  juteuse  et  sucrée. 

Datin  (Henri),  littérateur,  né  à  Saint-Hilaire-du- 
Harcouét  (Manche),  en  1830.  Notaire  pendant  plusieurs 
années,  il  s'est  tourné  vers  les  lettres  et  a  publié  des 
nouvelles  et  des  romans.  Psous  citerons  de  lui  :  le  Pilori 
(1887);  les  Contes  du  réveillon  (ISSS);  le  Mariage  d'inclina- 
tion (1889);  le  Caravansérail  (1890);  Fatale  passion  (1891); 
l  Enfant  abandonné  (1895);  Yvonne  Tasquin  (1898);  le 
Hachât  (1899);  etc. 

DATION  {si-on  —  du  lat.  daiio,  action  de  donner)  n.  f. 
Action  de  confier  judiciairement  :  La  dation  d'une  tutelle. 
Il  Action  de  donner  comme  payement  :  La  dation  se  dis- 
tingue de  la  DONATION  eji  ce  que  celle-ci  est  essentiellement 
gratuite. 

—  Enctcl.  Dr.  rom.  Une  dation  était  toute  translation 
d'un  droit  réel  quelconque,  civil  ou  prétorien,  et  parti- 
culièrement toute  aliénation  de  la  propriété  quiritaire 
ou  bonitaire  réalisée  par  les  modes  habituels  :  manci- 
pation,  tradition,  in  jwe  cessio,  etc.,  selon  les  cas.  Lors- 

3u"une  obligation  avait  pour  objet  de  dare,  le  payement 
evait  consister  en  une  datio.  La  donation  pouvait  se 
réaliser  aussi  par  une  dation.  La  dotis  datio  était  l'un 
des  modes  de  constituer  une  dot.  A  la  suite  d'une  dation, 
Yaccipiens  avait  une  action  réelle  civile  ou  prétorienne, 
selon  la  nature  du  droit  et  le  mode  employé  pour  le  con- 
férer. 

—  Dr.  fr.  La  dation  en  payement  {datio  in  solutuyn) 
est  l'opération  par  laquelle  le  débiteur  peut,  avec  le  con- 
sentement du  créancier,  se  libérer  en  donnant  en  paye- 
ment une  chose  autre  que  la  chose  due.  En  principe, 
c'est  la  chose  due  qui  doit  être  payée  :  le  débiteur  ne  peut 
contraindre  le  créancier  à  recevoir  une  chose  autre,  même 
lorsqu'elle  est  d'une  valeur  supérieure  à  celle  stipulée  ; 
mais,  lorsque  le  créancier  a  consenti,  il  y  a  dation  en 
payement,  et  l'obligation  est  éteinte.  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre la  dation  avec  la  vente  ;  car,  malgré  ses  analogies 
avec  celle-ci,  elle  s'en  distingue  par  des  conséquences 
inverses  ;  i°  En  cas  de  répétition  ae  l'indu,  c'est  la  chose 
elle-même  donnée  en  payement  qui  doit  être  réclamée;  le 
débiteur  en  supportera  les  détériorations  et  bénéficiera 
des  améliorations;  2°  Le  doute  s'interprète  en  faveur  du 
débiteur;  3"  Celui  qui  a  reçu  en  payement  un  droit  liti- 
gieux ne  peut  pas  être  évincé  lorsqu'il  est  établi  qu'il  ne 
pouvait  faire  autrement  que  d'accepter  cette  dation  en 
payement  ;  4<*  L'article  446  du  Code  de  commerce  annule 
les"  dations  en  payement  faites  à  une  certaine  époque  avant 
la  déclaration  de  faillite  (cette  nullité  ne  s'applique  pas 
de  la  même  manière  à  la  vente)  ;  5°  L'éviction  a  pour  effet 
de  faire  revivre  la  créance  primitive  avec  les  garanties 
accessoires  de  la  créance,  sauf  en  ce  qui  touche  les  obliga- 
tions de  la  caution,  qui  reste  libérée  (C.  comm.,  art.  2038)  ; 
6<*  Enfin,  les  ventes  sont  prohibées  entre  époux:  mais  l'ar- 
ticle 1595  permet  la  dation  en  payement  dans  trois  cas  : 
a)  celui  ou  l'un  des  époux  cède  des  biens  à  l'autre,  séparé 
judiciairement  d'avec  lui  en  payement  de  ses  droits; 
6)  celui  où  la  cession  que  le  mari  fait  à  sa  femme,  même 
non  séparée,  a  une  cause  légitime,  telle  que  le  remploi 
par  exemple;  c)  celui  où  la  femme  cède  des  biens  à  son 
mari,  en  payement  d'une  somme  qu'elle  lui  a  promise  eu 
dot,  et  lorsqu'il  y  a  exclusion  de  communauté. 

Datis,  général  perse.  Avec  Artapherne,  il  fut  chargé 
par  Darius  I"  de  commander  une  grande  expédition  con- 
tre la  Grèce  ;  battu  par  Miltiado,  à  Marathon,  l'an  490  av. 
J.-C,  U  fut  peu  après,  mis  à  mort  par  les  Spartiates. 

DATISCA  n.  f.   Bot.  V.  DATISQUE. 

DATISCACÉES  (tiss,  se)  ou  DATISCÉES  (tis-sê)  n.  f.  pi. 
Famille  de  plantes  dicotylédones  apétales  inférovariées. 

—    Une  DATISCACÉE  ou  DATISCÉE. 

—  Enctcl.  Les  datiscacées  (4  genres  et  5  espèces)  sont 
des  herbes  à  port  de  chanvre  (datisque)  ou  de  grands 
arbres  à  feuilles  entières  (tétramèle).  Leurs  fleurs  sont 
dioiques  ou  polygames;  l'ovaire,  infère  et  uniloculaire,  à 
placentas  pariétaux  et  pluriovulés,  fournit  une  capsule  à 
graines  nombreuses  et  exalbuminées.  Les  datiscacées  se 
rapprochent  des  bégoniées  et  des  aristolochiées. 

DATISCÉTINE  [tis-sê)  n.  f.  Chim.  Produit  du  dédouble- 
ment de  la  datiscine  par  l'acide  sulfuriquo  étendu. 

DATISCINE  {tiss-sin)  n.  f.  Chim.  Principe  analogue  à 
l'inuline  et  extrait  de  la  datisque. 

DATISI  (sî),  mot  scolastique  qui,  dans  certains  vers  mné- 
motechniques, désignait  un  syllogisme  de  la  troisième 
figure  dont  la  majeure  est  générale  affirmative  (A),  la 
mineure  et  la  conclusion  particulières  affirmatives  (I,  I). 

DATISME  {tissm' —  du  nom  de  Datis,  satrape  de  Perse, 
qu'Aristophane  fait  figurer  dans  une  de  ses  pièces.  [Vou- 
lant paraître  instruit  dans  la  langue  grecque,  il  accu- 
mule les  synonymes  en  s'exprimant  dans  cette  languej) 
n.m.  Emploi  oiseux,  dans 
le  discours,  de  synony- 
mes multipliés,  comme 
dans  l'exemple  suivant  : 
Je  viendrai,  je  serai  là,  je 
m'y  trouverai,  comptez  sur 
moi ,  je  n'y  manquerai  pas. 
il  Par  ext.  Vice  de  pro- 
nonciation ou  de  langage. 

DATISQUE  {tissk') 
n.  m.  ou  DATISCA  {ska) 
n.  f.  Genre  de  plantes, 
type  do  la  famille  dos  da- 
tiscacées. 

—  Enctcl.  On  connaît 
trois  ou  quatre  espèces 
de  dutisques,  originaires 
do  l'Asio  centrale,  du  Né- 
paul  ou  de  Java.  Le  da- 
tisque du  Levant  ou  chan- 
vre do  Crète  [datisca  can- 
nahina)  rappeljo  un  peu 
l'aspect  du  chanvre;  la 
décoction  de  ses  feuilles 
donne  une  belle  couleur  jaune;  sa  tigo,  qui  peut  être 
rouie,  fournit  une  assez  bonne  filasse.  C'est  une  espèce 
très  rustique,  qui  supporte  bien  les  hivers  d'Europe. 

DATNIA  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptôres,  famille 
des  porcidés,  comprenant  des  perches  voisines  des  théra- 


Dall»QUc:  a,  a\  plante  et  (leur  niàles  ; 
b,  y,  plante  et  fleur  femelles. 


526 

pons,  à  corps  latéralement  comprimé ,  à  épines  du  dos 
nombreuses  et  fortes,  à  nageoire  dorsale  peu  échancrée. 

—  Enctcl.  Les  datniasoox  des  poissons  d'eau  douce 
asiatiques  et  malais;  on  en  connaît  quelques  espèces, 
dont  la  plus  com- 
mune est  le  datnia 
argentata,  qui  est  un 
des  poissons  les  plus 
abondants  dans  le 
Gang  5;  il  atteint 
0'",33  de  long. 

DATOLITE  n.  f. 
Borosilicate  hydraté 
naturel  de  chaux  ; 
chaux  boratée  sili- 
ceuse de  Haiiy. 

—  Enctcl.  La  da-  ^    Datnia. 
tolite,  uout  la  formule 

est  H^Ca'B'Si^O'",  le  poids  spécifique  2,8  à  3  et  la  dureté 
5,5,  appartient  à  la  famille  zéolithique.  Elle  cristallise 
dans  le  système  monoclinique,  est  soluble  dans  l'acide 
azotique,  et  fusible  au  chalumeau,  dont  elle  colore  la 
flamme  en  vert.  Son  nom  lui  vient  de  la  structure  granu- 
laire de  la  variété  massive. 

DATORA  n.  f.  Bot.  Section  du  genre  scopolie. 

DatSCHITZ,  ville  d'Austro-Hongrie  (Moravie),  sur  la 
Thaya  morave,  une  des  sources  de  la  Thaj'a  ;  2.630  hab. 
Gise'ments  de  sel.  Château  des  barons  de  Dalberg.  —  Pop. 
du  district  de  Datschilz  :  66.000  hab. 

DATTE  (du  lat.  dactylus  ;  gr.  dactylos,  doigt)  n.  f.  Bot. 
Fruit  du  dattier,  il  Vin  de  dattes.  Boisson  alcoolique  obtenue 
par  fermentation  du  suc  des  dattes  mélangé  avec  de  l'eau. 
Il  Farine  de  dattes.  Farine  obtenue  en  écrasant  les  dattes 
desséchées,  il  Noix  de  datte.  Noyau  de  la  datte,  n  Datte  de 
mer,  Nom  donné  quelquefois  aux  vésicules  renflées  des 
varechs. 

—  Arboric.  Variété  de  prune. 

—  MoU.  Nom  vulgaire  de  coquilles  bivalves  ou  uni- 
valves,  dont  la  forme  rappelle  celle  des  dattes,  comme 
olives,  moules,  cardites,  etc.  n  Datte  de  mer.  Nom  de  la 
modiole  h  .hophage.  n  Datte  arborisée.  Coquille  du  genre 
moule. 

—  Ornith.  Moineau  des  dattes.  V.  dattier. 

—  Encycl.  Bot.  Ce  fruit,  un  des  meilleurs  des  régions 
chaudes,  croît  en  longues  grappes  ou  régimes  sur  les  dat- 
tiers. La  récolte  a  lieu  à  l'automne.  Chaque  arbre  donne 
de  dix  à  vingt  régimes.  La  datte  fraîche  ou  sèche  forme, 
avec  le  riz,  la  base  de  la  nourriture  chez  plusieurs  peuples 
de  l'Orient.  On  exporte  beaucoup  de  dattes  en  Europe;  on 
les  distingue  dans  le  commerce  en  dattes  de  Tunis,  les 
plus  estimées  ;  dattes  de  Salé,  et  dattes  de  Provence  ou  du 
Levant,  qui  se  conservent  moins  bien.  On  fait,  avec  les 
dattes  écrasées  dans  l'eau,  une  boisson  fermentée  agréa- 
ble. Desséchées  et  moulues,  elles  donnent  la  farine  de 
dattes.  —  Les  dattes  étaient  employées  en  médecine 
comme  béchigues.  —  Les  noyaux,  réduits  en  charbon,  en- 
trent dans  la  composition  de  l'encre  de  Chine. 

Datteln,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  West- 
phaiiej);  3.550  hab. 

DaTTENFELD,  bourg  d'Allemagne  (Prusse-Rhénane), 

sur  ie  Sieg,  affluent  du  Rhin  ;  2.350  hab. 

DaTTIAH  ou  Datia,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Bandel- 
kand);  27.5G0  hab.  Ch.-l.  d'une  principauté  du  même  nom, 
peuplée  de  186.440  hab. 

DATTIER  (da-ti'é)  n.  m.  Genre  de  palmiers,  dont  le  fruit 
est  la  datte. 

—  Encycl.  Les  dattiers  (genre  phœnix,  avec  une  di- 
zaine d'espèces)  portent  au  sommet  de  leur  stipe  un 
bouquet  de  grandes  feuilles  pinnatiséquées  (palmes);  ce 
sont  les  plus  employés  des  palmiers  pour  l'ornement  des 
serres  et  des  appartements. 

Le  dattier  ordinaire  {pha-nix 
dactylifera)^  qui  habite  l'Afri- 
que boréale  et  l'Asie  méri- 
dionale et  occidentale  (entre 
15"  et  30°  de  latitude),  vit  «le 
pied  dans  l'eau  et  la  tête  au 
feu  >>  ;  c'est  un  bel  arbre,  qui 
peut  atteindre  de  15  à  30  mè- 
tres de  haut;  ses  fleurs  fe- 
melles, groupées  en  régime, 
renferment  trois  carpelles 
indépendants;  chacun  deux 
fournit,  vers  le  mois  d'octo- 
bre ou  de  novembre  qui  suit 
la  floraison,  une  datte,  fruit 
charnu,  sucré,  très  alimen- 
taire, qui  contient  une  graine 
à  albumen  très  dur,  creusée 
d'un  profond  sillon  ventral. 
Un  dattier  de  semis  fructifie 
après  12  à  15  ans  de  planta- 
tion, un  drageon  après  5  ans 
environ,  jusque  vers  60  ou 
80  ans.  Ou  cultive  par  hec- 
tare environ  200  arbres,  dont 
chacun  fournit  par  an ,  en 
moyenne,  40  kilogrammes  de 
dattes  se  vendant  12  francs 
les  100  kilogrammes;  il  est  bon  d'avoir  un  pied  mâle  pour 
25  pieds  femelles  et  de  pratiquer  la  fécondation  artificielle. 
Le  bois  du  dattier  peut  être  employé  pour  la  construction 
ou  le  chauffage  :  les  jeunes  tiges  fournissent  une  sève 
sucrée,  dont  la  fermentation  donne  le  o  vin  de  palme  n  ; 
on  consomme  aussi  les  jeunes  bourgeons,  sous  le  nom  de 
n  choux-palmistes  »,  et  la  moelle  féculente  des  jeunes 
arbres;  enfin,  les  feuilles  et  les  spathes,  qu'on  peut  em- 
ployer pour  faire  des  nattes,  des  corbeilles,  etc.,  donnent 
aussi  une  filasse  textile. 

DATTIER  ida-ti-é)  n.  m.  Nom  donné  par  Buffon  à  un 
petit  passereau  d'Ethiopie,  dont  on  ne  connaît  plus  exacte- 
ment l'espèce,  et  qui  srmble  être  une  espèce  do  pyrrhu-* 
lauda  ou  de  cryxagra  {fringilla  capsadoGmelia).  Syn.  moi- 
neau DES  dattks. 

DATURA  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
solanéos. 

—  Encycl.  Los  dntnra  sont  des  herbes  ou  dos  arbris- 
seaux à  fouilles  alternes,   dont  les    fleurs,  grandes  et 


Dattier:  a.  fruit;  6.  fruit  coupé 
moDtraut  la  graine. 


527 

solitairos,  ont  uno  coroUo  blanche,  violotto  ou  purpurine, 
en  fornio  d'entonnoir;  lus  deux  lopes  do  l'ovaire  sont  dê- 
douhloes  par  de  fausses  cloisons,  et  le  fruit,  ordinairement 
hérissé  d aiguillons,  s'ouvro  on  quatro  valves.  On  en  con- 
naît plus  de  vingt  osptNoos  dos  régions  chaudes  ou  tempo- 
rises dos  deux  mondes,  que  l'on  cultive  pour  l'ornonicnt, 
et  dont  presque  tontofi  dé- 
gagent une  odeur  vireuse, 
indice  do  leurs  propriétés 
délétères  ;  la  plus  coniiuo 
est  Iastramoino,dont  le  fruit 
est  la  n  pomme  épineuse  ». 

DATURATE  n.  m.  Chim. 
Sel  dérivant  do  l'acide  datu- 
rique. 

DATURÉ.  ÉE  adj.  Qui  ros- 
seuililo  au  datura. 

DATURINE  n.  f.  Chira. 
Composé  extrait  do  la  stra- 
moine  ou.  datura  stramoniuin. 

—  Encycl.    La   daturinc 
est  un  mélange  d'atropine  et 
d'hyoscyamiuo.  On  peut  sé- 
parer ces    deux    alcaloïdes 
en  transformant  lo  mélange 
en  chlorauratos.  Après  cris- 
tallisation   du     chloraurato 
d'hyoscyamino,  qui  se  pré-        Datura:  a,  fruit;  h,  graine 
sente  on  tables  brillantes  fu- 
sibles à  159°  et  160°,  on  trouvera  dans  les  eaux  mères  lo 
sel  d'atropino,  sans  éclat,   fondant  à  135°- 139".  Les  sols 
ainsi  séparés,  traités  par  l'hydrogène  sulfuré,  donneront 
les  doux  bases  pures. 

DATURïQUE  (n'A:')  adj.  Se  dit  d'un  acide  extrait  de  l'huilo 
des  semences  du  datura  stramonium. 

—  Enctcl.  Cot  acide,  C^H'^O*,  est  le  premier  isomèro 
de  l'acide  margarique  trouvé  dans  la  nature  ;  on  l'a  trouvé 
dans  l'huile  de  palme;  il  serait,  d'après  quelques  auteurs, 
un  mélange  d'acides  gras  et  principalement  d'acides  sti'-a- 
riquo  et  palmitique.  Par  distillation  du  sel  de  calcium  do 
cet  acide  avec  de  la  chaux,  on  a  obtenu  la  daturone. 

DATURONE  n.  f.  Chim.  V.  datdrique. 

DAÙ  (huile  de).  Chira.  V.  gurgo. 

Saub  (Charles),  philosophe  allemand,  né  à  Cassel 
en  1765,  mort  en  1836.  Il  fut  successivement  professeur  à 
Magdebourg  et  à  Heidelberg,  et  conseiller  ecclésiastique 
à  Bade.  Ses  principaux  ouvrages,  dans  lesquels  le  pan- 
théisme se  môle  au  mysticisme,  sont  :  Cours  de  catéchv- 
tique  (1801);  Ther}logumena{\%QQ);  Judas  Jscanote  ou  Con- 
sidérations sur  le  mal  dans  ses  rapports  avec  le  bien  (1816)  ; 
Théologie  dogmatique  de  notre  temps  ou  l'Egoïsme  dans  In 
science  de  la  foi  et  de  ses  articles  (  1 833)  ;  Leçons  de  théologie 
et  de  philosophie  {Berlin,  183S-1843). 

Dauban  (Charles-Aimé),  littérateur,  né  à  Paris  en  1820, 
mort  en  1876.  Il  fut  professeur  d'histoire,  puis  conserva- 
teur sous-directeur  des  estampes  à  la  Bibliothè(|ue  impé- 
riale. On  lui  doit  de  nombreux  ouvrages,  parmi  lesquels 
Dous  citerons  :  la  République  et  les  d'Orléans  (1851);  Étude 
sur  M'^'  Roland  et  son  /em/)s  (1864)  ;  Histoire  contempo- 
raine (1864);  la  Démagogie  en  1793,  à  Paris  (1867);  Paris 
en  i794  et  en  1795  (1869)  ;  les  Prisons  de  Paris  sous  la  Révo- 
lution (1870);  et  un  Cours  d'histoire  à  l'usage  des  établis- 
sements scolaires. 

Dauban  (Jules-Joseph),  peintre  français,  né  à  Paris 
en  1822.  Il  devint,  en  1849,  directeur  du  musée  et  de  l'KcoIo 
des  beaux-arts  d'Angers.  Parmi  les  toiles  qu'il  a  exposées, 
nous  rappellerons  :  Réception  d'un  étranger  chez  les  trap- 
pistes ;  frappistes  se  doitnant  le  baiser  de  paix  avant  ta  com- 
munion; la  Mort  du  trappiste;  M^'  Roland  se  rendant  au 
tribunal  révolutionnaire  (1873);  etc.  Dauban  a  exécuté  des 
travaux  dans  la  chapelle  de  l'hospice  général  d'Angers. 

Daubasse  (Armand),  poète  français,  né  à  Moissar 
en  1601,  mort  en  1727.  Fabricant  de  peignes  à  Villoneuvo 
sur-Lot,  il  composa  des  sonnets,  des  madrigaux,  dos  nocls, 
des  ôpigrammes  et  des  poèmes,  où  l'on  trouve  de  l'esprit 
et  du  naturel. 

DAUBE  {dôb'  —  de  l'ital.  dobba,  môme  sons;  du  verbe 
dobbare,  accommoder)  n.  f.  Assaisonnement  de  certaines 
viandes  :  Viande  en  daubk  {ou  à  la  daube).  Il  Plat  assai- 
sonné à  la  daube  :  Manger  une  dadbe. 

—  Encycl.  Dauber  lec  viandes,  équivaut  à  les  braiser. 
(V.  ce  mot.)  On  met  en  daube  principalement  les  oies,  les 
dindes,  le  gigot  de  mouton,  les  meilleures  parties  du  bœuf, 
le  carré  de  porc  frais  et  la  longe  do  veau. 

Daube  (Jean-Frédéric),  musicien  allemand,  né  ii 
Hesso-Cassel  on  1730,  mort  à  Vienne  en  1797.  On  connnii 
do  lui  un   recueil  de  sonates  pour  lo  luth  et  doux  sym- 

fihonios.  Mais  cot  artiste  mérite  surtout  l'attention  pour 
es  ouvrages  théoriques  qu'il  a  publiés  sur  la  musitiue  : 
1°  l'Harmonie  en  trois  accords,  d  après  les  règles  des  au- 
teurs anciens  et  modernes  (1756);  2°  l'Amateur  de  musiqur, 
dissertation  sur  la  composition  (1773);  3°  Méthode  pour  ap- 
prendre soi-même  la  composition  de  la  musique  instrumeu- 
taie  et  uoca/e (1798). 

Daubenton  (Guillaume),  jésuite  français,  né  à  Auxorre 

en  1648,  mort  à  Madrid  on  1723.  Il  était  devenu  provincial 
de  Cliampagno.  quand  laDauphino  lo  choisit  pour  confes- 
seur. Il  dirigea  ensuite  lo  collège  do  Strasbourg.  En  1700, 
Louis  XIV  le  nomma  confessour  du  jeune  roi  d'Espagne, 
Philippe  V,  sur  qui  il  no  tarda  pas  à  conquérir  un  ç;rand 
ascendant.  Ecarté  par  les  intrigues  do  M™"  des  Ursins,  il 
revint  on  France  on  1705  ;  l'année  suivante,  il  se  rendit  à 
Rome,  où  il  fut  nommé  assistant  du  général  dos  jésuites, 
pour  la  nation  française.  Philippe  V  le  rappela  auprès  do 
lui  en  1716,  et  lui  r(Midit  toute  sa  conllanco.  Il  mourut  au 
motnnnt  où  lo  cardinal  Dubois  songeait  à  le  fairo  venir  eu 
France  pour  le  nommer  confesseur  du  roi  Louis  XV. 

Daubenton  (fjouis-Jean-Mario  D'AnnKN-roN,  dit),  na- 
turaliste français,  né  i  Monthard  on  1716,  mort  4  Paris  on 
1799.  D'une  famille  noblo  do  Bourgogne,  il  fut  destiné 
d'abord  aux  ordres;  mais  il  lit  ses  études  médicales,  puis 
fut  appelé  par  son  compatriote  Buffon  A  Paris,  ot  nommé 
démonstrateur  au  Jardin  du  Uoi.  Collaborafour  du  grand 
naturaliste  pour  la  partie  anatomiquo  <ie  l'Histoire  des 
animaux,  il  no  tarda  i)as  à  abandonner  cotto  tâ.che  ot  se. 


DATURATE 


DAUCUS 


Daubenton. 


consacra  à  renseignement  pratique  do  l'agriculture  et  do 
l'aci-limatation.  Démonstrateur  au  Jardin  du  Roi  en  1742, 
titulaire  de  la  chaire  do  zoologie  générale  au  Collège  do 
France  en  1778,  de  celle  d'économie  rurale  à  Alfort  on  1783, 
professeur  do  minéralogio  au  Muséum  en  1793,  d'histoire 
naturelle  à  l'Ecole  normale  en 
1795,  il  fut  nommé  sénateur 
en  1799,  et  ne  siégea  qu'une 
fuis  au  Sénat,  où  il  mourut 
d'apoplexie,  en  pleine  séance, 
ù  quatre-vingt-quatre  ans.  En 
1864,  la  Société  d'acclimata- 
tion lui  érigea  solennellement 
uno  statuo  due  à.  Godin.  Dau- 
benton s'occupa  surtout  d'ac- 
climatation, d'élevage  théo- 
riijuo,  des  prairies  artiricielles 
<'t  de  l'élève  des  chevaux  et 
des  moutons  mérinos.  Les 
mémoires  sur  ce  dernier  su- 
jet comptent  pour  ce  qu'il  a 
fait  de  plus  complet,  avec 
les  instructions  pour  les  ber- 
gers. 

DAUBENTONIE  (ban,  nî) 
n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  légumineuses, 
tribu  des  galégées,  compre- 
nant trois  ou  quatre  espèces,  qui  croissent  dans  l'Ame- 
riquo  du  Sud. 

Daubent  (Charles  Gilles  Bridle),  botaniste  et  chi- 
miste anglais  (1795-1867).  Sou  principal  ouvrage  est  un 
Essai  sur  les  arbres  et  arbustes  des  ancie7is. 

DAUBENYE  (be-ni)  n.  f.  Genre  d'herbes  bulbeuses,  delà 
famille  des  lihacées-hyacinthées,   originaire  du  Cap. 

DAUBER  (dô-bé)  v.  a.  Battre,  rouer  de  coups  :  Daober 
quelqu'un  d'importance. 

—  Fig.  Attaquer  en  paroles,  injurier,  railler  :  Je  les 
DAUBERAI  tant,  qu'à  la  fin  ils  se  rendront  sages.  (Mol.) 

—  Art  culin.  Mettre  en  daube  :  Dauber  une  oie. 

—  v.  n.  Dauber  sur,  Battre,  frapper,  il  Fig.  Attaquer  en 
(/arolos,  railler  :  Quel  plaisir  de  dauber  sur  ce  troupeau 
Y>efurreurs  illustres  et  vénérés  l  (L.  Veuillot.) 

Se  clàuber,  v.  pr.  Se  battre,  n  S'attaquer  en  paroles, 
s'injurier. 

—  Art  culiu.  Etre  mis  en  daube. 

DAUBÉRITE  {dô)  n.  f.  Sulfate  hydraté  naturel  d'ura- 
nium. Syn.  de  zippéite. 

DaubermesnIL  (François- Antoine),  homme  politique 
français,  né  à  Salles  (Tarn)  en  1748,  mort  à  Perpignan  en 
1802.  Il  fut  élu  à  la  Convention.  Attaché  au  parti  de  la 
Gironde,  Daubermesnil  donna  sa  démission  en  1793,  reprit 
sa  place  en  1795,  tit  partie  du  conseil  des  Cinq-Cents,  fut 
un  des  opposants  au  coup  d'Etat  du  18  brumaire,  et  dut 
quitter  Paris.  Il  avait  été,  sous  le  Directoire,  un  des  prin- 
cipaux promoteurs  du  culte  des  théophilanthropes.  On  a 
de  lui,  sur  cette  secte,  un  écrit  fort  curieux  :  Extrait  d'un 
mnnuscrU  intitulé  :  Le  culte  des  adorateurs  de  Dieu  (1796). 

DauberVAL  (Louis  Bebcher,  dit),  acteur  français,  né 
en  1728,  mort  en  1803.  Il  fit  partie  de  la  Comédie-Fran- 
caise  de  1760  à  1780,  et  y  tint  l'emploi  des  grands  confidents 
et  des  raisonneurs. 

DaubervAL  (Jean  Bercher,  dit),  danseur  et  choré- 
graphe français,  né  à  Montpellier  on  1742,  mort  en  1806. 
Il  débuta  en  1761  à  l'Opéra,  et  fut  surnommé  le  PrèviUe 
de  la  danse,  parce  qu'il  excellait  dans  la  pantomime 
gaie  et  la  danse  comique.  Il  fut,  en  1776,  nommé  compo- 
siteur et  maître  des  ballets.  En  1778,  il  quitta  l'Opéra  et  se 
rendit  à  Bordeaux,  où  il  fut  maître  des  ballets.  On  lui 
doit  des  ballots  :  la  Fille  mal  gardée,  le  Déserteur,  l'Epreuve 
villageoise,  Télémaque  ot  le  Page  inconstant. 

DAUBEUR,  EUSE  fdô)  n.  et  adj.  Se  dit  d'une  personne 
qui  aime  à  dauber,  ù.  médire  : 

Les  ilaubeurs  ont  leur  tour,  d'une  ou  d'autre  nianièrp, 

La  Fontaine. 

DAUBEUR  n.  m.  Métall.  Celui  qui  bat  le  fer  que  lui  pré- 
sente le  forgeur.  ii  On  écrit  aussi  dobkor. 

DaubiÉ  (Julie-Victoire),  femme  de  lettres  française, 
née  aux  Bains  (Vosges)  on  1824,  morto  d  Fontenoy-le- 
("hâteau  en  1874.  Elle  fut  la  première  nui  obtint  en  France 
les  grades  de  bachelier  et  de  licencie  es  lettres,  et  s'a- 
donna ensuite  à  l'enseignement.  On  lui  doit  :  Du  progrès 
dans  l'enseignement  primaire  (1862);  la  Femme  pauvi'e  au 
xi.x"  siècle  {IS60);  l'Émancipation  de  la  femme  (1872). 

DAUBIÈRE  (dâ)  n.  f.  Ustensile  dans  lequel  on  prépare 
les  daubes.  (C'est  généralement  un 
vase  muni  d'un   couvercle,  sur  le- 
(|U('I  on  peut  mettre  des  charbons 

allunn-s.) 

DaubignY    f  Jean-Louis-Mario 

ViLi.AiN  d'Aubigny  ou),  révolution- 
naire, né  à  Saint-Just,  mort  déporté 
à  rayonne  on  1801.  Procureur  au 
parlement  do  Paris,  il  fut  nommé 
électeur  et  membre  do  la  Commune  en  1789.  Il  joua  un 
rfi\e  important  au  10  août  et  siégea  au  tribunal  extraor- 
dinaire du  17  août.  Robespierre  le  défendit  contre  uno  ac- 
cusation do  vol.  Secrétaire  du  ministère  do  la  guerre  en 
1793,  il  fut  arrêté  après  lo  9-Thermidor.  Bourdon  lo  tlt 
emprisonner  do  nouveau  on  1795,  mais  le  tribunal  d'Eure- 
ot-Loir  lo  renvoya  absous.  Remis  on  liberté  en  brumaire 
an  IV,  Dauliigny  f'it  arrêté  après  l'explosion  de  la  ma- 
cliine  infernale,"  et  fut  déporté  sans  preuve  à  la  Guyane. 

Daubigny  (Ednie),  dit  Daubigny  Paloé,  paysagiste 
français,  né  i  Paris  vers  1793,  mort  vers  1842.  Il  débuta, 
.au  Salon  do  1819,  par  uno  Vue  de  Ménilmontant.yGrs  1833, 
il  so  pondit  en  Italie,  la  terre  classique  du  paysage  «  his- 
torique »,  alors  seul  apprécié,  ot,  à.  son  retour,  il  exposa 
diverses  vues  d'Italie,  exécutées  dans  lo  style  du  temps.— 
Son  frère  cadet,  Pierre  Daubigny,  miniaturiste,  né  vers 
1703,  mort  ou  1858,  fut  le  père  du  paysagiste  Charles- 
François  Daubigny. 

Daubigny  (Charles -François),  paysagiste  français, 
né  A  Paris  on  1817,  mort  on  1878.  fils  du  précédent.  II  tra- 
vailla quoique  temps  dans  l'atolior  de  Puul  Dolarocho; 


DaiiUu 


Daubigny. 


mais  il  étudia  surtout  d'après  nature.  Très  jeune  encore, 
il  fit  le  voyage  d'Italie.  Il  n'en  rapporta  d'ailleurs  que 
des  impressions  fugitives.  Il  fit  quehiuo  temps  des  dessms 
pour  des  publications  illustrées.  Son  premier  envoi  au 
Salon  date  do  1838  (  Vue  de  Notre-Dame  de  Patis).  De  1843 
à  1848,  il  exposait  huit  im- 
portants paysages,  em- 
Iiruntés  à  Choisy-lo-Roi,  à 
•"ontainebloau ,  au  Mor- 
van,  etc.  Les  années  sui- 
vantes, Daubigny  menait 
de  front  le  paysage  et 
l'eau -forte,  ot  donnait  un 
Soleil  couché  {1M9)  ;  les  lies 
vierges  de  Èezons  et  les 
Rords  de  la  rivière  d'Oui- 
lins  (1851);  des  Vues  de  la 
vallée  d'Optcvoz,  l'Entrée 
d'un  village  (  1852  )  ;  une 
Ecluse  dans  la  vallée  d'Op- 
tcvoz, une  Mare  aux  bords 
de  la  mer,  un  Pré  à  Valmon- 
dois,  les  Rords  du  ru  à  Or- 
qivauT  (1855)  ;  le  Printemps, 
lia  Vallée  d'Optevoz,  le  So- 
leil couché,  uno  Futaie  de 
peupliers  (1857);  les  Graves 
au  bord  de  la  mer  à  Villej^ville,  un  Soleil  couchant,  les 
Charnps  au  printemps,  un  Lever  de  lune  et  les  Rords  de 
l'Oise  (1859).  Après  1860,  il  prit  insensiblement  uno  fac- 
ture plus  puissante,  plus  large,  mais  aussi  trop  souvent 
ébauchée.  Il  brusqua  ses  eflets  :  Rords  de  l'Oise,  Lever 
de  lu7ie  (1868)  ;  Mare  da7}s  le  Morvan,  Verger  (1869)  ;  Moulin 
à  Hordrecht {IZ12)-,  Maison  de  la  mèi'e  Razot  (1874);  Lever 
de  lune.  Vue  de  Dieppe  fl877);  Verger  au  printemps  (1878). 
Prise  dans  son  ensemble,  l'œuvre  de  Daubigny  offre  une 
unité  et  une  originalité  rares.  Il  est  resté  un  délicat  et  un 
passionné,  insinuant  et  fin  par  son  interprétation  péné- 
trante d'une  nature  dont  il  a  surtout  senti  et  traduit  lo 
cliarme  printanier.  —  Ses  eaux-fortes  n'ont  cessé  d'être 
très  recherchées.  Il  convient  de  mentionner  encore  des 
'«  paysages  décoratifs  »  exécutés  par  Daubigny,  en  1862, 
pour  la  décoration  du  ministère  d  Etat,  au  Louvre. 

Daubigny  (Karl-Pierre),  fils  du  précédent,  né  à  Paris 
en  1846,  mort  à  Auvers-sur-Oise  en  1886.  Elève  de  son 
père,  il  avait  exposé  pour  son  début,  au  SJalon  de  1863, 
deux  paysages  :  l'Ile  de  Vaux  sur  l'Oise  et  un  Seritier.  Il 
exfiosa  depuis  de  nombreux  paysages,  empruntés  presque 
tous  à  la  Normandie  ou  à  la  forêt  de  Fontainebleau  : 
l'Oise  à  Auvers,  Pré  des  Graves  à  Villerville,  Retour  de 
pêche  à  Trouville,  le  Tréport,  les  Sables  d'Ar bonne- Fon- 
tainebleau, etc.  Cet  artiste  a  été  prématurément  emporté, 
au  moment  où  il  affirmait  un  tempérament  personnel. 

Daubray  (Michel-René  Thibault,  dit),  acteur  fran- 
çais, né  à  Nantes  en  1837,  mort  à  Paris  en  1892.  Une  obé- 
sité précoce  et  un  enrouement  obstiné  le  forcèrent  à  aban- 
donner l'emploi  des  amoureux  et  à  jouer  les  rôles  comiques 
dans  lesquels  il  excella.  II  créa  avec  un  grand  succès  un 
grand  nombre  de  pièces  à  Déjazet,  à,  l'Athénée,  à  la  Re- 
naissance, à  la  Gaîté,  aux  Boufl'es,  et  enfin  au  Palais- 
Royal,  dont  il  fut  un  des  comiques  les  plus  applaudis,  de 
1879  jusqu'à  sa  mort.  On  cite,  parmi  ses  meilleurs  rôles: 
Des  Prunelles,  de  Divorçons  ;  Théodule,  du  Parfum  ;  Cadet- 
Bitard,  du  Cojuniandant  Larîpète  (1892);  etc.  On  lui  doit 
une  opérette  :  la  Maison  du  mandarin  (1885),  et  une  co- 
médie, Chez  Philémon  (1886),  où  l'on  retrouve  sa  verve  et 
son  inaltérable  joyeuse  humeur. 

DaubRÉE  (Gabriel-Auguste),  géologue  et  minéralo- 
giste français,  né  à  Metz  en  1814,  mort  à  Paris  en  1S96. 
Sorti  de  l'EcoIo  polytechnique,  dans  le  corps  des  mines, 
en  1834,  il  fut  chargé  de  missions  en  Algérie,  en  Grande- 
Bretagne  et  en  Scandinavie;  il  rapporta  de  ces  pays  des 
observations  extrêmement  intéressantes,  qu'il  a  consignées 
dans  des  mémoires.  Après  d'importantes  études  dans  la 
région  du  Rhin,  il  fut  appelé  à  la  Faculté  do  Strasbourg, 
en  1839,  pour  y  occuper  la  chaire  de  minéralogie  et  géo- 
logie, ot  s'y  livra  à  des  expériences  curieuses  sur  la  repro- 
duction des  minéraux.  Doyen  do  la  Faculté  en  1852,  ingé- 
nieur en  chef  en  1855,  il  publia, en  1860,  un  remarquaule 
travail  sur  le  métamorphisme,  et  fut  appelé,  on  1861.  à 
occuper  le  fauteuil  do  Cordier  à  l'Académie  des  sciences. 
Plus  tard,  il  fut  nommé  successivement  professeur  de 
géologie  au  Muséum, er  professeurde  miuéralogieà  l'Ecole 
des  mines.  Inspecteur  général  des  mines  en  1867,  direc- 
teur de  l'Ecole  des  mines  en  1872,  il  fut  admis  à  la  retraite 
en  1884  avec  lo  titre  de  directeur  honoraire  do  l'Ecole  des 
mines.  Frappé  par  la  limite  d'Age,  lo  savant  professeur 
quittait  lo  Muséum  en  1891.  De  ses  nombreux  ouvrapes  et 
mémoires  citons  les  principaux  :  Description  géologique  et 
mméralogiquc  du  département  du  Ras-Rhin  (1852);  Obser- 
vations sur  le  métajnorphisjne  (1858)  ;  Recherches  expérimen- 
tales sur  le  striage  des  roches,  rfiî  aux  phénomènes  erratiques 
(1858);  Substances  minérales  (1866);  Etudes  syjithétigues  de 
géologie  expérimentale  (1879);  les  Météorites  et  la  Consti- 
tution du  globe  (1886);  les  Eaux  souterraines  aux  époques 
nncicnnes  (1887);  les  Eaux  souterraines  à  l'époque  actuelle 
(1887);  la    Génération  des  minéraux  métalliques  (1890). 

DAUBRÉELITE  {dé-àré-lit'  —  do  Dauhrée,  péologue)  n.  f. 
.Sulfure  de  fer  et  de  chrome  trouvé  dans  lo  (or  météorique 
sous  furnie  do  petites  ocaillos  noires  ot  brillantes  t  struc- 
turi'  cristalline. 

DAUBRÉITE  [dô)  q.   f.  Oxychloruro  hydraté  naturel  do 

bismuth  et  de  fer. 

DAUCIFORMB  {d6-si  —  du  lat.  daucus,  carotto,  ot  do 
forme)  adj.  En  T.  do  bot..  Qui  a  la  forme  d'une  racine  do 
carotto  :  Racine  daucifobmk. 

DAUCINÉ,  ÉE  {dô-si  —  du  lat.  daucxis,  carotto)  adj.  En 
T.  de  bot.,  Qui  ressemble  û.  une  carotto.  ii  On  dit  aussi 

UAUCOÏDK. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  dos  ombollifèros,  a,yant  pour  type  lo 
genre  daucus  o\x  carotte.  —  i-^nd  DAfciNiiK. 

DAUCIPÈDE  [dà-si  —  du  lat.  daucus,  carotte,  ot  pes, 
pedis.  pied)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  un  piod  en  Ùiseau,  en 
forme  de  carotte. 

DAUCOÏDE  adj.  Bot.V.  DADCINÉ.  KB. 

DAUCUS  ((M-A'»w)  n.  m.  Nom  latin  d'un  genre  d'ombol- 
Ufùrus  auquol  appartient  la  carotto  {daueus  carota).  il  Nom 


DAUDÉ  DE   PRADAS  —  DAUMIER 


que  les  anciens  donnaient  à  plusieurs  ombellifères.  notam- 
ment à  une  espèce  de  panais,  il  Daucus  de  Candie,  Daucus  de 
Crète,  Nom  de  lathamaDte  de  Crète,  dans  les  pharmacies. 
Enctcl.  Quelques  botanistes  (Bâillon)  rattachent  à  ce 

?:enre  beaucoup  d'autres  formes,  telles  que  les  torylis  {tory- 
is  anthriscus),  caucalis  {caucalis  latifoUa),  etc.,  et  le  genre 
daucus  contient  alors,  outre  la  carotte,  nombre  d'espèces 
utiles  :  daucus  grandiflorus ,  aromatique  et  diurétique; 
daucus  maritima,  à  feuilles  comestibles  ;  daucus  gumnufer, 
fournissant  une  sorte  de  gomme-résino  ;  etc. 

DaUDÉ  de  Pradas,  troubadour  du  xiu"  siècle.  Né  à 
Prades  (Aveyron,  arr.  de  Rodez),  il  fut  chanoine  de  Ma- 
gueloone.  Il  est  l'auteur  de  deux  poèmes  didactiques  :  l'un, 
dédié  à  Estève  de  Chalençon  (évêque  du  Puy  de  1220  à 
1231)  sur  les  Quatre  vertus  cardinales  (sagesse,  courtoisie, 
mesure,  droiture):  l'autre,  tout  plein  de  détails  techniques, 
sur  les  Oiseaux  de  chasse.  Il  reste,  en  outre, 
de  lui  une  vingtaine  de  poésies  lyriques. 

DAUDBBARDIA  (dô-dé)  n.  f.  Genre  de 
mollusques  gastéropodes  stylommatopho- 
res,  famille  des  testacellidés,  comprenant 
des  animaux  limaoiformes,  à  coquille  très 
réduite,  à  dos  sillonné,  à  tentacules  courts. 

—  Enctcl.  On  connaît  une  dizaine  d'es- 
pèces de  daudefiardia,  répandues  dans  la 
région  circaméditerranéenne,  l'Asie  orien-  n  ^  h  a- 
taie  et  la  Nouvelle-Zélande.  Toutes  sont  ^audebardia. 
carnassières  et  attaquent  les  petits  mollusques  terrestres. 
Ce  sont  des  êtres  de  taille  médiocre,  visqueux,  vivant  sous 
les  pierres  et  les  feuilles. 

DAUDENT  {dô-dan)  n.  m.  Variété  de  pomme. 

Daudet  (Louis-Pierre),  ingénieur  et  polygraphe  fran- 
çais, né  à  Nîmes  vers  le  commencement  du  xviii'  siècle. 
11  a  écrit  sur  le  cérémonial  de  la  cour  et  rédigé  un  Xou- 
veau  guide  des  chemins  du  royaume  de  T^raHce  (1724). 

Daudet  (Louis-Marie-Ernest),  polygraphe  français, 
né  à  Nîmes  en  1837. 11  donna  des  articles  à  un  grand  nombre 
de  journaux,  et  fut.  en  1874,  directeur  et  rédacteur  en  chef 
du  n  Journal  officiel  d  ;  en  1876,  rédacteur  en  chef  de  «  l'Es- 
tafette n  ;  en  1887,  du  o  Petit  Moniteur».  Ses  opinions  le 
rangent  dans  le  parti  conservateur  libéral.  Comme  roman- 
cier, il  a  écrit  vingt  ou  trente  volumes,  dont  le  meilleur  est 
Madame  Jîobernier  {1S':9}.  Ses  travaux  historiques  se  rap- 
portent, pour  la  plupart,  à  l'Emigration  et  à  la  Restau- 
ration. Citons,  entre  autres  :  la  Terreur  blanche  (1878)  ; 
Histoire  des  conspirations  royalistes  du  Midi  sous  la  Uévo- 
/u/i'on  (1881);  Histoire  de  la  Restauration  (1882);  Histoire 
de  V Emigration  (1886)  ;  les  Bourbons  et  la  Russie  pendant 
ta  Révolution  française  (1888)  ;  les  Emigrés  et  la  seconde 
coalition,  Coblentz  (1890).  Il  faut  y  louer  la  diligence  des 
recherches  et  la  netteté  de  l'exposition.  Un  de  ses  plus 
intéressants  ouvrages  est  celui  qu'il  lit  paraître  sous 
ce  titre  :  Mon  frère  et  moi,  souvenirs  d'enfance  et  de  jeu- 
nesse (1882). 

Daudet  (Alphonse),  romancier  français,  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Nîmes  en  1840,  mort  à  Paris  en  1897.  Après 
avoir  été  maître  d'études  au  collège  d'Alais,  il  vint  à  Paris 
en  1857.  L'année  suivante,  il  publia  les  Amoureuses,  recueil 
de  vers,  un  peu  mièvres  parfois,  mais  des  plus  gracieux. 
Pendant  une  dizaine  d'années,  il  écrivit  dans  les  journaux 
et  pour  le  théâtre.  Les  Lettres  de  mon  moulin  datent  de 
1866.  Ses  principales  œuvres  de  conteur  et  de  romancier 
sont  :  le  Petit  Chose  (1868),  Tartarin  de  Tarascon  (1872J, 
Contes  du  lundi  {\S1Z),  Fromont  jeune  et  Risler  aîné  (1874), 
/acit  (1876),  le  Nabab  (iSll),  les  Rois  en  exil  {IS19\  Numa 
Roumestan  (1881),  l'Evangéliste  {ïSiZ),  Sapho  (1884),  Tai-- 
tarin  sur  les  Alpes  (1885),  l'Immortel  (1888).  Port-Tarascon 
(1890),  la  Petite  Paroisse  (1895),  Soutien  de  famille  (1898). 
On  peut  encore  citer  de  lui  :  Souvenirs  d'un  homme  de 
lettres  (1888),  Trente  ans  de  Paris;  A  trar^ers  ma  vie  et  mes 
ctuxres  (1888).  Quant  à  ses  pièces  de  théâtre,  il  faut  signa- 
ler surtout  V  Artésienne  (1872),  qui  n'est  peut-être  pas  ce 
qu'on  appelle  une  pièce 
bien  faite,  mais  qui  n'en  est 
pas  moins  un  chef-d'œuvre. 
Alphonse  Daudet  appar- 
tient à  l'école  réaliste.  Ses 
contes  eux-mêmes  ne  sont, 
pour  la  plupart,  que  de  la 
réalité  vue  et  sentie  par 
un  poète.  Le  nom  qui  lui 
convient  le  mieux  est  ce- 
lui d'impressionniste.  L'im- 
pressionnisme comporte 
certains  défauts  :  d'abord, 
une  sensibilité  parfois  in- 
discrète ;  puis,  pour  la  com- 
position, trop  peu  de  suite, 
un  assemblage  de  scènes 
qui  n'ont  pas  toujours  en- 
tre elles  une  liaison  assez 
étroite  ;  enfin,  pour  le  style, 

3uclque  clioso  d'inquiet  et 
e  liévrcux,  on  ne  sait  quel 
manque  d'équilibre,  de  plé- 
nitude, ou  môme  de  régularité  grammaticale.  Ces  défauts, 
Daudet  n'en  est  pas  toujours  exempt.  Mais  sont-co  chez 
lui  des  défauts?  Jamais  il  n'a  mieux  réussi  que  dans 
l'expression  des  choses  auî  avaient  ému  son  âme. 

Quant  â  l'ordonnance  de  ses  romans,  quelques-uns  sont 
solidement  construits;  la  plupart  ont  peu  de  cohésion, 
mais  ce  que  l'unité  générale  y  laisoC  de  souple  et  de  libre 
leur  donne  plus  de  ressemblance  avec  la  nature.  Et,  si 
800  style  accuse,  par  maints  accidents,  la  nervosité  fré- 
missante do  l'écrivain,  il  n'en  concilie  pas  moins  le  go(it 
de  la  mesure  et  le  sens  d'une  juste  discipline  avec  cette  vie 
do  l'expression  qui  en  est  la  marque  caractéristique.  Au- 
cun autre  des  romanciers  français  modernes  n'égîuo  peut- 
être  Alphonse  Daudet  pour  la  vérité  des  tableaux  et  des 
portraits,  pour  le  talent  de  rendre  les  altitudes,  les  phy- 
sionomies, les  coutumes,  tout  le  pittoresque  et  le  drama- 
tique des  mœurs.  Et  cela  ne  veut  pas  dire  que  co  peintre 
merveilleux  soit  un  médiocre  psychologue.  Sa  psycho- 
logie, comme  ses  descriptions,  est  vivante.  Il  ne  l'étalé 
pas  en  fastidieux  commentaires;  elle  fait  corps  avec  les 
personnages,  elle  se  traduit  par  leurs  actes  et  leurs  pa- 
roles. Non  seulement  Daudet  a  créé  maintes  figures  qui 
sont  pajisécH  â  l'état  de  type  ;  Tartarin,  par  exemple  ou 
Delobello,  mais,  pour  ce  qui  est  proprement  analyse  psy- 


Alphonse  Daudet- 


chologique,  la  littérature  romanesque  de  notre  temps  n'a 
rien  produit  de  supérieur  à  VËvangéliste  et  à  Sapho. —  Son 
fils,  LÉON  Daudet,  né  à  Paris  en  1868,  commença  ses 
études  médicales,  qu'il  abandonna  poiïr  se  tourner  vers 
les  lettres.  Doué  dune  imagination  vigoureuse,  joignant 
à  un  esprit  satirique  une  verve  amère  sans  émotion  et 
sans  grâce,  moins  romancier  que  critique,  il  a  écrit  des 
livres  généralement  touffus,  enchevêtrés,  où  l'air  manque, 
mais  où  l'on  trouve  un  réel  talent.  Outre  des  articles  dans 
n  le  Figaro  »,  la  n  Nouvelle  Revue  »,  etc.,  on  lui  doit  : 
Germe  et  poussière  (1891),  causeries  scientifiques  et  philo- 
sophiques; Hxres  (1892),  roman  sur  l'hérédité;  l'Astre  noir 
(1893),  sur  le  monstrueux  égoïsme  du  ^énie;  les  Morii- 
coles  (1894),  roman  à  clef,  ardente  satire  de  médecins; 
les  Idées  en  marche  (1895);  les  Kamtchatka  (1895),  satire  de 
mœurs  contemporaines;  le  Voyage  de  Shakspeare  (1896); 
la  Flamme  et  l'Ombre  (l&Sl):  Suzan/ie  (1897);  Alphonse 
Daudet  (1898);  Sébastien  donnés  (1899).  En  1891,  il  avait 
épousé  Jeanne  Hugo,  petitc-lille  de  1  illustre  poète;  leur 
divorce  a  été  prononcé  en  1895. 

Daudet  (Julia  Allard),  femme  d'Alphonse  Daudet, 
née  à  Paris  en  1847.  Elle  fut  souvent  la  collaboratrice  de 
son  mari,  et  écrivit  différents  ouvrages.  Dans  ses  Impres- 
sions de  nature  et  d'art  (1879),  M°"  A.  Daudet  a  recueilli 
des  souvenirs  d'enfance,  quelques  poésies,  et  des  articles 
de  critique  littéraire;  dans  V  Enfance  d'une  Parisienne 
(1883),  des  petits  tableaux  de  vie  intime,  qui  ont  beau- 
coup de  finesse  et  de  grâce.  Dans  Fragments  d'un  livre 
inédit  (1884).  elle  a  noté  au  jour  le  jour  ses  sensations 
avec  une  curiosité  subtile.  Enfin,  les  Enfants  et  les 
Mères  (1888)  sont  une  œuvre  des  plus  délicates  et  des  plus 
tendres. 

DauOIN  (François-Marie),  naturaliste,  né  à  Paris  en 
1774,  mort  en  1804.  Il  a  publié,  outre  des  mémoires  et  des 
articles,  des  ouvrages  ornés  do  planches  dont  sa  femme 
exécuta  les  dessins,  notamment  :  l'Histoii-e  naturelle  des 
reptiles  {1802  et  1803),  et  l'Histoire  naturelle  des  rainettes, 
des  grenouilles  et  des  crapauds  (1803). 

DaudnaGAR,  ville  do  l'Asie  anglaise  (Inde  septentr. 
[prés,  do  Calcutta]),  au  S.-E.  de  Bénarès  ;  10.000  hab. 
Bâtie  sur  la  rive  droite  du  Son,  affluent  de  droite  du  Gange, 
Draps  et  opium. 

DauendORF,  comm.  de  la  Basse-Alsace,  cercle  et  cant. 
de  Haguenau;  1.343  hab.  (autref.  comm.  du  Bas-Rhin, 
arrond.  de  Strasbourg). 

Daugier  (François-Marie-Eugène,  comte),  vice-amiral 
français,  né  à  Courthézon  (Vaucluse)  en  1764,  mort  en  1834. 
Il  entra  dans  la  marine  en  1782,  combattit,  en  juin  1795, 
contre  les  Anglais  comme  capitaine  de  vaisseau  et  assista 
au  combat  de  Groix.  Quelque  temps  après,  il  escortait  un 
convoi,  lorsqu'à  l'entrée  de  la  baie  d'Audierne  il  rencontra 
les  navires  anglais,  qu'il  força  à  la  retraite.  En  1802,  il 
devint  membre  du  Tnbunat.  Daugier  seconda  Bonaparte 
dans  son  projet  d'une  descente  en  Angleterre,  en  repous- 
sant les  attaques  incessantes  de  l'ennemi.  En  1807,  il 
contribua  à  la  capitulation  de  Dantzig,  fut  envoyé  en 
Espagne  (  1808), oùil  combattit  àBaylen,  et  revint  en  France 
en  1809.  Sous  la  Restauration,  il  devint  contre-amiral, 
comte,  et  vice-amiral.  Il  fut  députe  de  1815  à  1830. 

DAUGREBOT  OU  DOGREBOT  (rfo,  bott  —  do  l'angl. 
dogger,  dogro,  et  bnat,  bateau)  n.  m.  Mar.  Syn.  de  dogre. 

Dauin  ou  Davin,  bourg  do  la  Malaisie  (Philippines 
[île  de  Negros]);  7.600  hab. 

Dauis  ou  Davis,  bourg  de  Malaisie  (Philippines  [île 
de  Panglao]),  sur  le  détroit  de  Tagbilaran,  en  face  de 
l'île  Bohol;  7.130  hab. 

DaULE,  ville  de  la  république  de  l'Equateur  (prov.  de 
Guayaquil),  sur  la  rivière  de  son  nom,  affluent  du  no 
Guayaquil  ;  7.000  hab.  Port.  Commerce  considérable  de 
fruits  et  de  légumes. 

DAULIN  {dô)  n.  m.  Nom  vulgaire  de  la  grosse  bécassine 
ou  bécassine  double. 

Daulis.  Myth.  gr.  Nymphe,  fille  du  Céphise.  (Elle 
donna  son  nom  à  la  ville  de  Daulis,  en  Phocide.)  il  L'oiseau 
de  Daulis,  l'hirondelle  ou  Procné. 

Daulis  ou  Daulium,  ville  de  l'ancienne  Grèce  (Pho- 
cide). Située  à  l'O.  de  Chéronéo  et  au  S.-E.  do  Delphes, 
elle  s'appela  d'abord  Anacria;  c'est  dans  cette  cité  que 
l'antiquité  plaçait  les  légendaires  aventures  de  Pbilomèle 
et  de  Procné.  Auj.  le  village  de  Dalia. 

DaullÉ  (Jean),  graveur  français,  né  à  Abbeville  en 
1709,  mort  à  Paris  en  1763,  l'un  des  plus  habiles  graveurs 
de  son  temps.  Daullé  fut  reçu  membre  de  l'Académie.  Ses 
planches  les  plus  remarquables  sont  ;  la  Madeleine  au 
désert,  d'après  le  Corrègo  ;  Quos  ego  et  les  Deux  filles  de 
Rubens,  d'après  ce  peintre;  le  Triomphe  de  Vénus  et  les 
(:(tia(re  5aiso«5,  d'après  Boucher.  On  lui  doit  aussi  de  nom- 
breux portraits  :  celui  de  la  comtesse  de  Feuquières,  d'après 
Mignard,  peut-être  le  plus  beau  de  son  œuvre;  celui 
d'Auguste  III  de  Pologne,  d'après  Rigaud.  Il  a  encore 
gravé  d'après  Teniers,  Metsu,  etc. 

Daumas  (Melchior-Josepli-Eugène),  général  et  écri- 
vain français,  né  en  1803,  mort  à  Camblanes  (Gironde)  en 
1871.  Engagé  volontaire  en  1822,  sous-lieutenant  en  1827, 
il  partit  en  1835  pour  l'Algérie.  Consul,  en  1837,  auprès 
d'Abd-cl-Kader,  à  Mascara,  il  se  distingua  dans  ces 
fonctions  difficiles.  Le  général  Lamoricière  le  chargea  de 
la  province  do  Constantme,  et,  en  1841,  le  général  Bugeaud 
lui  confia  tout  le  territoire  algérien  occupé  par  les  troupes 
françaises.  Le  colonel  Daumas  accompagna  l'émir  Abd- 
el-Kadcr  en  France  (1847),  après  qu'il  eut  été  vaincu.  Il 
revint  bientôt  après  et  prit  part,  comme  général,  aux 
expéditions  dirigées  contre  les  tribus  insoumises;  en  1850, 
il  fut  appelé  à  la  direction  des  affaires  d'Algérie  au  minis- 
tère de  la  guerre.  Général  de  division  (18.>3),  puis  con- 
seillor  d'Etat,  et,  en  1857,  sénateur.  Il  fut  appelé  à  cette 
époque  au  commandement  de  la  division  militaire  de  Bor- 
deaux. Le  général  Daumas  a  beaucoup  écrit  sur  l'Algérie. 
Deux  livres  surtout  sont  à  citer  :  Mœurs  et  coututnes  de 
l'Algérie  (1857);  les  Chevaux  du  Sahara  (1858). 

Daumazan,  comm.  de  l'Arièce,  arrond.  et  à  27  Uilom. 
do  Pamiors,  au  confluent  de  1  Arizo  et  du  Montbrun; 
988  hab.  pèches  renommées. 

Daumer  (Georges-Frédéric),  philosophe  et  poète  alle- 
mand, ué  en  1800  à  Nuremberg,  mort  a  Wurtzbourg  eu 


statue  de  Daumesnil 

à   Vineennes ,    d'après 

Louis  Rochet. 


528 

1875.  Elève  de  Schelling,  il  renonça  à  l'enseignement  pour 
raison  de  santé  et  s'adonna  â  l'étude  de  la  philosophie. 
Il  publia,  entre  autres  ouvrages  :  Histoire  primordiale  de 
l'esprit  humain  (1827);  Philosophie,  religion  et  antiquité 
11833);  Esquisse  d'une  nouvelle  philosophie  (1835);  la  ïteli- 
(/ion  du  feu  et  de  Moloch  des  Hébreux  (1842);  les  Mystères 
de  l'antiquité  chrétienne  (1847).  Ces  deux  derniers,  dans 
lesquels  il  attaquait  vivement  les  idées  chrétiennes,  sou- 
levèrent d'ardentes  polémiques.  Il 
tenta  ensuite  de  fonder  une  religion 
qu'il  disait  être  une  religion  d'amour 
et  de  paix;  il  l'exposa  dans  un  livre 
intitulé  Religion  de  l'ère  nouvelle  du 
monde  (1850).  En  1858,  Daumer  ab- 
jura le  protestantisme,  se  fit  catho- 
lique et  défendit  avec  ardeur  ses 
idées  nouvelles  dans  plusieurs  ouvra- 
ç:es,  notamment  :  Ma  conversion  [18^9)  ; 
le  Christianis7ne  et  son  fondateur 
(1864);  le  Miracle  (1874);  etc.  On  lui 
doit  encore  des  poésies,  des  poèmes. 
Il  s'était  beaucoup  occupé  de  Gas- 
pard Hauser,  sur  lequel  il  a  publié 
deux  ouvrages. 

Daumeray,  comm.  de  Maine-et- 
Loire,  arrond.  et  à  28  kilom.  de 
Baugé;  1.502  hab.  Commerce  d'œufs; 
fruits. 

Daumesnil  (Yrieix-Pierre),  gé- 
néral français,  né  à  Périgueux  en 
1776,  mort  â  Vineennes  en  1832.  Il 
entra  très  jeune  dans  l'armée  d'Ita- 
lie, fit  l'expédition  d'Egypte,  et  fut 
nommé  clief  d'escadron  en  1806.  La 
porte  d'une  jambe  à  Wagram  le  fit  général  de  brigade, 
commandeur  de  la  Lésion  d'honneur,  et  gouverneur  de 
Vineennes,  où  il  se  distingua  d'abord,  en  1814,  contre  les 
coalisés  et  où  il  eut  ce  mot  fameux  :  n  Je  rendrai  Vineennes 
quand  on  me  rendra  ma  jambe  »  ;  puis  lors  de  la  deuxième 
Restauration,  par  safière  réponse  à  Blùcher,  qui  lui  pro- 
posait, par  écrit,  3  millions  de  francs  s'il  voulait  rendre 
cette  place.  Mis  à  la  retraite  par  le  gouvernement  do  la 
Restauration,  malgré  ses  vingt-trois  blessures,  il  fut  de 
nouveau  nommé  gouverneur  de  Vineennes,  après  la  révo- 
lution de  Juillet,  et,  on  1831,  il  devint  lieutenant  général. 
Il  mourut  du  choléra,  l'année  suivante.  Deux  statues  lui 
ont  été  érigées:  l'une  à  Vineennes,  l'autre  à  Périgueux. 

Daumet  (Pierre- Jérôme -Honoré),  architecte  fran- 
çais, né  à  Paris  en  1826.  Il  obtint  le  prix  de  Rome,  en 
1855.  A  la  fin  do  ses  études,  il  fut  chargé,  avec  Léon 
Heuzey,  d'une  mission  en  Macédoine.  A  l'Exposition  uni- 
verselle de  1867 ,  il  envoya  sa  Restauration  de  la  villa 
Tiburtine,  et,  à  l'Exposition  universelle  de  1878,  le  Théâtre 
d'Orarge,  état  actuel,  et  le  Palais  de  justice  de  Paris, 
en  collaboration  avec  Duc.  On  lui  doit  encore  :  Acropole 
d'Athènes,  vue  du  théâtre  d'Hérode-Atticus  {1880);  Propy- 
lées de  l'Acropole  d'Athènes,  perspective  fissi).  Daumet  fut 
nommé,  en  1875,  architecte  ordinaire  du  Palais  de  justice 
de  Paris,  à  la  restauration  duquel  il  prit  une  grande  part. 
Vers  la  même  époque,  il  fut  chargé  par  le  duc  d'Aumale 
de  la  réfection  du  château  de  Chantilly.  Daumet  construisit 
un  chef-d'œuvre  d'architecture  Renaissance;  les  travaux 
durèrent  jusqu'à  la  fin  de  1887.  Daumet  devint,  en  1884, 
architecte  de  l'élgise  du  Sacré-Cœur  de  Montmartre.  Mais 
une  scission  se  produisit  entre  lui  et  l'autorité  épiscopale, 
et,  à  la  suite  d  incidents  fort  vifs,  il  fut  remplacé.  Dau- 
met a  été  élu,  en  1885,  membre  de  l'Académie  des  beaux- 
arts,  en  remplacement  de  Ballu. 

DaumiER  (Honoré),  caricaturiste  français,  né  à  Mar- 
seille en  1808,  mort  en  1879  à  Valmondois  (Seine-et-Oise). 
En  1832,  il  était  collaborateur  â  "  la  Caricature  »,  et  son 
Gargantua,  qui  représentait  un  roi  avalant  de  gros  budgets, 
lui  valait  six  mois  de  prison.  Daumier  reproduisit  les  traits 
de  quelques-uns  des  i/mmot'iô/es.  Les  ministres,  les  dépu- 
tés, tous  sont  marqués  d'é- 
pithètes  violentes  :  centrier, 
gras,  membre  de  la  Chambre 
prostituée,  etc.  Tous  ces  por- 
traits sont  signés  Rogelin, 
pseudonyme  d"e  Daumier.  De 
1832  à  1852,  le  crayon  de  Dau- 
mier harcèle  Tbiers  sans  mer- 
ci: derrière  le  dessinateur,  il 
est  vrai,  se  montre  toujours 
Philipon,  qui  souligne  le  des- 
sin par  une  spirituelle  lé- 
gende. 

Des  masques,  Daumier 
passe  aux  portraits  en  buste. 
Le  <i  Charivari  »  de  l833encon- 
tient  plusieurs.  Enfin,  le  ca- 
ricaturiste reprend  en  pied, 
dansleurallure  habituelle, les 
familiers  de  la  cour  citoyenne. 
Tout  releva  désormais  de  sa 
satire  :   les   Assassins  de   la  Daumier. 

me  de   Vaugirard,   les  Juges 

des  accusés  d'avril,  la  Lecture  du  Constitutionnel  au  Palais- 
Royal,  la  Pêche  aux  actionnaires,  etc.  ;  puis  les  Divorceuses, 
les  Femmes  socialistes,  les  Philanthropes  du  jour,  les  Grecs- 
les  Bons  Bourgeois,  les  Bals  de  la  cour,  les  Pastorales,  Lo, 
cataires  et  propriétaires,  les  Papas,  les  Beaux  Jours  de 
la  rie. 

Daumier  a  aussi  on  lui  un  paysagiste  de  premier  ordre; 
témoin  son  Convoi  funèbre  au  Père- Lachaise.  Après  la 
révolution  de  1848,  il  songea  à  déserter  la  caricature.  A  uu 
concours  public  pour  une  figure  symbolique  de  la  Répu- 
blique, Daumier  présenta  une  toile  sérieuse,  traduction  de 
la  devise  :  La  République  nourrit  ses  enfants  et  les  iyistruit. 
Au  Salon  de  1849,  il  exposa  une  libre  interprétation  de 
La  Fontaine  :  le  Meunier,  son  fils  et  l'àne.  Malgré  ce  suc- 
cès, il  revint  à  son  crayon.  On  a  de  cette  époque  deux  de 
ses  albums  les  plus  remarquables;  Idijlles  parlementaires 
et  les  Représentants  représentés. 

Daumier  s'était  plu  aussi  à  bafouer,  à  vouer  au  ridicule 
l'antiquité  classique. 

En  quinze  ans,  Daumier  a  composé,  sous  le  nom  d'ac- 
tualités,  une  sorte  de  journal  personnel  ;  toutes  les  nou- 
velles, tous  les  faits  du  jour  y  sont  relatés  avec  une  fidélité 
historique.  En  1860,  ses  peintures  de  la  vie  contemporaine 


L.  Daun. 


329 

rcdoublrai  do  vio  et  do  relief,  et,  jusqu'en  1875,  il  a  eon- 
tmuo  à  lairo  grouiller  ses  masques.  En  1875,  il  devint 
aveugle,  et  dut  demander  une  pension  à  l'Ktat. 

Le  musée  du  Luxembourg  possède  de  Uaumier  un  groupe 
plom  d  esprit  et  de  lorco  :  les  Voteun  vt  l'Ane. 

Daumont  (Arnulpho),  savant  médecin  français,  né  à 
t.ronoblo  en  1780,  mort  en  1800,  professeur  à  la  faculté  de 
médecine  de  Valence.  Il  a  rédigé  un  grand  nombre  d'ar- 
ticles pour  la  grande  i'ncjc/ojjt'rfie  do  d^Alombert  et  publié 
divers  écrits.  "^ 

Daumont  (iTTRLAOE  À.  la).  V.  AUMONT. 

Daun,  bourg  d'Allemagne,  nrov.  du  Rhin  (Prusse  occi- 

dçiita  oi,  au  pied  sud  do  l'Eilel,  sur  le  Liesor;  820  hab. 
Cliol-lieu  do  cercle  et  do  dis- 
trict. Sur  un  roc  do  basalte, 
ruines  d'un  château,  berceau 
de   la  famiUo  dos  Daun. 

Daun  ou  Dhaun,  vieille 

famille  noble  allemande,  émi- 
grée  en  Autriche  au  .vvii'  siè- 
cle, originaire  d'un  château 
près  du  bourg  do  Daun.  Sou- 
che :  HtcH.vRD  de  Daun  (uoi- 
1136):  elle  se  divisa  un 
xvi»  siècle  en  trois  branches, 
dont  deux  s'éteignirent.  Doux 
membres  de  la  troisième  pri- 
rent du  service  en  Autriche  ; 
élevés  au  rang  de  conite(1655) 
par  Ferdinand  III.  —  De  l'un 
deux,  Philip  Ernst,  descen- 
dent :  WucRicH  Philip  Lo- 
KENZ,  comte  DE  Daun,  prince 
do  Thiano,  marquis  de  Rivoli, 
né  en  1668,  mort  en  1741  à 
Vienne,  général  autrichien  devenu  célèbre  dans  les  gu*rres 
de  succession  d'Espagne(1701-l714).  Il  chassa  Viilars  d'Ita- 
lie, conquit  le  royaume  de  Naples  dont  il  fut  deux  fois 
vice-roi  (1708  et  17I3);  devenu  feld-maréohal  et  grand 
d  Espagne,  il  envahit  le  Dauphiné,  fut  gouverneur  des 
Pays-Bas  (1728)  et  de  Milan  (1733)  qu'il  dut  céder  aux  Fran- 
çais. —  Son  fils,  Joseph-M.irie-Leofolu  Daun,  héritier 
de  tous  ses  titres,  né  en  1705,  mort  en  1766,  d'abord  lieu- 
tenant dans  le  régiment  de  son  père,  fit  les  campagnes 
contre  les  Turcs  et  la  guerre  de  succession  de  Pologne 
(1733-1738),  et  arriva  à  la  renommée,  dans  la  guerre  de 
succession  d'Autriche  (174117.18),  od  il  chassa  les  Fran- 
çais de  Bohême.  [Auteur,  en  1749,  d'un  règlement  pour  la 
réorganisation  de  l'armée,  fondateur  et  dii^ecteur  de  l'aca- 
démie militaire  de  Wiener-Neustadt,  feld-maréchal  (1754) 
il  fut  surnommé  le  Fabius  Cunctator  autrichien.' 
à  la  suite  de  ses  victoires  pendant  la  guerre  de  .'^cpt  ans- 
à  Kolin  (1757),  il  chassa  de  Bohème  Frédéric  II,  qui  recon- 
nut en  lui  son  plus  dangereux  adversaire  ;  il  ga"na  la 
bataille  de  Hochkirch  en  1758,  celle  do  Maxen  en  1759 
commanda  l'armée  do  Silésie  eu  1762  et  fut  nommé  pré-^ 
sident  du  conseil  supérieur  de  guerre.  Général  de  talent, 
mais  trop  circonspect  et  trop  prudent,  il  excellait  surtout 
à  découvrir  les  hommes  nécessaires  aux  postes  dans  l'ar- 
mée. Le  56»  régiment  d'infanterie  de  ligne  austro-hon- 
groise porte  son  nom,  depuis  1888.] 

Daunie  (lat.  Apulia  Daunia  ou  Dmniorum).  ancienne 
contrée  de  l'Italie,  au  N.  de  l'Apulie,  limitéo  au  N.  et  à 
TE.  par  l'Adriatique,  à  l'O.  par  le  Biferno,  le  pays  des 
Samnites  et  des  Hirpins,  au  S.  par  le  Corvaro  et  la  Peu- 
cétie.  Les  villes  principales  en  étaient  :  Argos  Hippium, 
Cannes  et  Venusia.  Elle  devait  son  nom  à  Daunus,  chef 
lUyrien  qui  s'empara  du  pays.  Il  donna  au  Grec  Diomède 
sa  fille  et  un  vaste  terrain  appelé  de  là  Champs  de  Dio- 
mède. C'est  aujourd'hui  la  province  napolitaine  de  Terra 
di  Bari,  avec  partie  do  la  Capitanate. 

Daunou  (Pierre-Claude-François),  érudit  et  homme 
politique  français,  né  à  Boulognc-sur-Mer  en  1701,  mort  à 
Paris  en  1840.  Il  entra  chez  les  oratoriens,  quoique  sans 
vocation  religieuse,  et  professa  dans  les  collèges  do  son 
ordre.  Dégagé  de  ses  vœux  par  la  Révolution,  qui  avait 
supprimé  les  ordres  religieux,  il  accepta  néanmoins  un 
poste  dans  le  diocèse  de  Paris  ;  il  avait  approuvé  la  consti- 
tution civile  du  clergé.  Elu  à  laConveution  en  1792,  il  siégea 
parmi  les  modérés  et  ne  vota  _ 

pas  la  mort  do  Louis  XVI. 
Ayant  protesté  contre  le  pro- 
cès des  girondins,  il  fut  em- 
prisonné. Délivré  après  le 
9-Thermidor,  il  rentra  à  la 
Convention  et  y  joua  un  rôle 
actif.  Organisateur  de  l'Insti- 
tut, il  en  fit  partie  en  1705. 
Il  collabora  à  la  constitution 
do  l'an  III,  et,  nommé  au  con- 
seil des  Cinq -Cents,  il  fut 
chargé  d'orgauLsor  la  répu- 
blique Romaine.  Bien  qu'il 
eût,  disait-il,  la  passion  de  la 
liberté,  il  accepta,  sur  la 
demande  de  Bonaparte,  do 
rédiger  la  constitution  do 
lan  VIII,  et  se  contenta  do 
blâmer  tacitement  les  abus  do 
pouvoir  du  Premier  Consul.  Daunou 

INonimé  membre  du  Tribunal, 

il  en  fut  exclu  en  1802,  mais  devint  plus  tard  nrchivisto  do 
1  Empire  II  avait  refusé  d'être  censeur  impérial.  DcMitné 
on  18lD,  Il  obtint  une  chaire  d'histoire  et  do  morale  au  Col- 
lège de  Franco  (1819),  mais,  en  1830,  il  quitta  ce  poste  pour 
celui  d  archiviste  du  royaume.  Quoique  sans  ambition  po- 
litique il  lut  élu  député  do  1818  à  1834,  ot  pair  de  France  on 
1839.  Membre  do  1  Académie  des  sciences  morales  et  noliti- 
qiios,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  inscriptions  et 
belles-lettres,  il  mourut  en  pleine  activité  intolleotuelle 
Peu  lait  pour  1  action,  modéré  en  tout,  d'un  caractère  aus- 
tère, Daunou  était  un  travailleur  infatigable.  Il  a  publié  • 
lie  l  influence  de  Uuileau  sur  la  lUU'rnlun-  française  (llil)  '■ 
hsaui  sur  VinstrurAion  puljli(jue  (nm)  ;  Essai  sur  les  na- 
ranlics  individuelles  que  réclame  Vital  actuel  de  la  so- 
cu'lé  (1819). 

Il  collabora  à  la  publication  des  Historiens  de  la  France 
ot  écrivit,  pour  Vffistoire  litli'rairc  de  la  France,  un  grand 
nombre  do  notices  sur  les  xii- ot  xiif  siècles  ot  un  rêmar- 
q  uable  Discours  sur  l'Etat  des  lettres  en  France  au  nui' siècle. 

III. 


DAUMONT 


Daunus,  nom  do  plusieurs  personnages  dos  temps 
liLToiijtiiîs.  Daunls,  t'iU  do  PUumnus  et  do  Danaé,  fut  lo 
pùri)  ou  l'aïeul  de  Turnus,  roi  des  Rutules.  —  Daunus, 
lils  lie  Ijycaon,  quitta  lArcadio,  sa  patrie,  et  vint,  avec  ses 
doux  frères  lapyx  et  Peucétios,  s'établir  dans  l'Italie 
orientale,  d'où  ils  expulsèroul  les  Ausonos.  —  Daunus, 
Illyrieu  cliassé  de  son  pays,  alla  s'établir  dans  l'ApuIio  ot 
devint  roi  d'une  partie  de  cette  contrée,  oui,  de  son  nom, 
s'api)ela  Daunie.  (On  raconte  que  Diomèae,  jeté  par  une 
toinpt"-to  en  Apulie,  y  fut  très  bien  accueilli  de  Daunus, 
qui  lui  donna  en  mariage  sa  tille  Erippé.  Ce  Daunus  est 
souvent  confondu  avec  le  précédent.) 

DAUPHIN  (rfd  — du  lat.  delphimis,  m6me  sensln.m.  Zool. 
Genre  do  mammifères  cétacés  carnivoresdenticètes,  famille 
des  delphinidés ,  tribu  des  deipUinincs ,  comprenant  des 
formes  allongées  et  fines,  de  taille 
moyenne,  à  bec  très  long,  séparé  du 
front  par  un  sillon  en  forme  de  V,  et 
ayant  deux  vertèbres  cervicales  sou- 
dées. Il  Nom  vulgaire  des  poissons 
du  genre  corypbène.  ii  Insecte  peu 
connu,  qui  liabite  Saint-Domingue. 
Il  Syn.  de  dauphinule,  genre  de 
coquille  marine. 

—  Aniici.  Masse  de  plomb,  en 
forme  de  dauphin,  que  les  anciens 
suspendaient  aux  antennes  de  leurs 
çr.ilères ,    pour    les    laisser    tomber 

ur  les  navires  ennemis  durant  le 
'  "inbat.  Il  Image  de   poisson  qu'on 
plaçait   sur  la  spina  du  cirque,  à        r...  «i  ■     /     .■    , 
Rome,  à  cbaque"^  nouvelle   course         ^^"P'""^  (^ntiq.). 

—  Artili.  anc.  Nom  donné,  jusque  vers  la  fin  du  xv!!!»  s 
aux  anses  des  canons,  qui  figuraient  souvent  l'animal  de 
même  nom. 

—  Blas.  Pièce  héraldique  représentant  un  dauphin  II 
est  pâme,  quand  sa  gueule  est  béante;  couché  ou  verse 
quand  sa  queue  et  sa 

tète  sont  tournées  vers 
la  pointe  de  l'écu; 
allumé,  lorsque  son  œil 
est  d'un  émail  particu- 
lier; loré,  lorsque  sesna- 
geoires  sont  d'un  émail 
particulier.  Sa  tête 
s'appelle  hure.  Il  peut- 
être  encore  contournt^. 

—  Chass.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  cor- 
moran commun. 

—  Comm.  Sorte  d'é- 
toff"e  en  iaine.  ii  Variété  de  fromage  fabriqué  dans  les  envi- 
rons d'Avesnes  et  remartjuable  par  la  finesse  do  son  goût. 

—  Constr.  Partie  inférieure  d'un  tuyau  de  descente  re- 
courbé, qui  sert  â  rejeter  les  eaux  dans  un  caniveau.  (On 
donne  également  ce  nom  à  la 

pierre  que  l'on  place  au  pied 
d'un  tuyau  de 
descente,  creu- 
sé d'une  sorte 
de  caniveau 
pour  diriger  et 
retenir  les 
eaux.  Cette  dé- 
nomination, 
qui  date  de 
longtemps, 
s'applique  en 
général  à  tous 
les  coudes  des 
tuyaux  de  des- 
cente.) 

—  Hist.  Ti- 
tre féodal,  qui 
provient  peut- 
être  du  symbole  que  quelques  seigneurs  avaient  adopté 
et  qu  Ils  portaient  dans  leurs  armes.  V.  art.  suiv. 

—  Iconogr.  Image  de  dauphiu  qui  dans  les  monuments 
chrétiens,  est  lo  sym- 
bole de  la  migration 
des  âmes,  la  figure  de 
Jésus,  l'attribut  de 
saint  Lucien. 

—  Mar.  Pièces  symé- 
triques placées  dccha- 
(|ue  coté  de  la  guibre  et 
en  reliant  les  différen- 
tes   parties.    Syn.    do 

JOTTERKAU. 

—  Panet.  Variété  de 
papier  blanc,  portant 
dans  son  filigrane  la  fi- 
guration d'un  dauphin. 

~  Pyroiochn.  Pièce  d'artifice  qui  s'enfonce  dans  l'eau 
et  en  ressort. 

—  Kncvcl.  Zool.  Les  dauphins,  dont  on  connaît  plus  de 
douze  espèces  rénarties  dans  toutes  les  mers,  no  dépassent 
guère  3  mètres  do  long;  ils  vivent  pur  troupes  comme  les 
marsouins  ot  fréquentent  surtout  dans  les  régions  tempé- 
rées ot  tropicales  ;  ils  sont  ordinairement  bruns  ou  gris 


DAUPHIN 


D'.irt:eDt 
au  dauphiu  d'azur. 


D'argent  au  ,1hm- 
ptiÎQ  pâme  d'azur. 


Pauphins 
(motif  de  fontaine  du  xvi»  8.). 


A,  dauphin. 


Daiipiiiu. 

foncé  en  dessus,  blancs  en  dessous,  parfois  ontièromont 
d'un  pris  sale  {delphinus  Malayanus  [océan  Indien]).  I,'os- 
pèco  qui  remonte  lo  plus  au  nord,  jusqu'en  Ecosse,  est  lo 
delphinus delphis,  dauphin  dos  anciens.  La  plus  petite  est 
lo  delphinus  roseircntris,  des  parages  uéo-guinéens.  qui 
no  dépasse  guéro  l'",r,0  do  long.  On  détruit  ces  animaux 
par  quantités  énormes  pour  en  tirer  do  l'huile,  comme 
de  tons  les  cétacés  grands  et  petits.  Leurs  mœurs  sont 
celles  dos  marsouins. 

—  Symbol.  Dans  l'antiquité  païenne,  lo  dauphin  était 
regardé  comme  l'ami  dos  liommos  ;  on  rapportait  mémo 


qu  il  en  avait  sauvé  plusieurs  dos  flots.  C'était  sur  des  dau- 
phins que  les  artistes  anciens  représentaient  les  âmes 
bienheureuses  voguant  vers  les  iles  fortunées.  Cette  idée 
do  salut  attachée  à  cet  animal,  cette  affection  supposée 
qu  il  témoignait  aux  mortels,  cette  fonction  qu  on  lui 
attribuait  de  mener  les  âmes  au  bonheur  éternel  tout 
cola  explique  que  les  premiers  chrétiens  aient  fait  du  dau- 
phin, dans  leur  .symbolique,  l'imago  du  Sauveur,  Jésus- 
Christ.  D  autant  que  lo  dauphin  était  considéré  comme  un 
poisson,  et  que  les  chrétiens  primitifs  voyaient  dans  le 
mot  l/.«0;  (on  grec  poisson),  l'anagramme  do  la  phrase 
grecque  lésons  Christos.  Theirn  Uios,  .Saler,  c'est-à-dire 
Jesus-Christ,  fils  de  Dieu,  Sauveur.  Depuis  les  cata- 
combes jusqu'à  nos  jours,  le  dauphin  a  servi  à  l'orne- 
mentation des  monuments  chrétiens. 

DAUPHIN,  INE  (rfd)  adj.  Bibliogr.  Qui  a  travaillé  aux 
orf  usum  DelphuH  :  les  critiques  dauphins.  Il  Qui  appar- 
tient, qui  est  relatif  aux  ad  usum  :  Une  édition  dauphine. 

—  Hist.  Gendarmes  dauphins.  Nom  donné  à  un  corps  de 
la  maison  militaire  du  Dauphin,  fils  de  Louis  XIV  créé 
en  1686. 

—  n.  m.  Ouvrage  imprimé  pour  l'usage  du  grand  Dau- 
phin :  L'édition  des  dicphins,  qui  contient  64  volumes 
m-4',  coula  400.000  livres.  V.  ad  usum  Delpuini. 

Dauphin  (rfd),  titre  que  prit,  vers  le  milieu  du  ix"  siè- 
cle, le  seigneur  suzerain  de  la  province  du  Dauphiné  et 
qui,  depuis  1349,  fut  donné  aux  fils  aînés  des  rois  de 
ïrance,  puis,  par  extension,  aux  fils  aines  des  vrais  Dau- 
phins, quand  ceux-ci  venaient  â  mourir  avant  de  ceindre 
la  couronne  royale.  (C'était  originairement  un  surnom, 
qui  devint  un  titre  comme  celui  de  comte  ou  do  marquis. 
Les  comtes  de  Viennois  le  portèrent  depuis  Guigue  H' 
[mort  en  U42],  et  les  comtes  d'Auvergne  depuis  Guil- 
laume VII,  qui  prit  ce  titre  en  1152.) 

—  D.  et  adj.  m.  :  Guigue,  dauphin  rfii  Viennois.  Louis  X  V, 
encore  dauphin. 

—  Encycl.  Le  Dauphin  occupait  dans  le  royaume  le 
premier  rang  après  le  roi,  et  les  honneurs  les  plus  grands 
lui  étaient  décernés.  A  l'époque  de  Louis  XIV,  le  Dauphiu 
était  communément  appelé  ,■  Monsei- 
gneur »,  sans  autre  qualification,  de 
mémo  que  le  frère  du  roi  était  ap- 
pelé •  Monsieur  • .  La  femme  du  Dau- 
phin était  la  Dauphiné.  Voici  la  suc- 
cession des  princes  qui  ont  porté  le 
titre  de  Dauphin  : 

Dauphins  du  Viennois.  —  Le  premier 
qui  porta  ce  titre  fut  Guigue  IV,  lequel 
épousa  Marguerite,  fille  d'Etienne, 
comte  de  Bourgogne.  [Il  combattit, 
comme  beaucoup  de  princes  de  sa  race,  le  comte  de  Savoie, 
et  mourut  en  1 142  à  La  Bussiore,  d'une  blessure  reçue  sous 
les  murs  de  Montmélian.]  Son  fils,  Guigue  V,  lui  succéda 
sous  la  tutelle  de  sa  mère  Marguerite.  [Guigue  V  reprit  la 
guerre  contre  la  Savoie,  mais  un  traité  de  paix  intervint. 
Il  mourut,  jeune  encore,  en  1162,  au  château  de  Vizille,  ne 
laissant  qu'une  fille  de  sa  femme,  Béatrix  de  Montferrat. 
Cette  fille,  Béatrix,  épousa,  en  secondes  noces,  Hugues  III 
duc  do  Bourgogne,  dont  elle  eut  André,  qui  fonda  là 
deu.xièmo  race  des  dauphins  du  Viennois.]  Hugues  III  mou- 
rut en  1192.  André  épousa  Béatrix,  fille  du  comte  de  For- 
calquier,  dont  il  se  sépara.  De  Béatrix  do  Montferrat,  il  eut 
Guigue  VI.  Celui-ci  épousa  Béatrix,  fille  de  Pierre  do 
.Savoie,  qui  lui  donna  Jean  I".  Il  est  à  noter  que  Guigue  VI 
est  le  premier  qui  mit 
l'emblèmo  du  Dauphin 
dans  ses  armes.  Jean  mou- 
rut, âgé  de  moins  do  vingt 
ans,  en  1283.  Lo  Dauphiné 

Sassa  entre  les  mains 
'Anne,  sœur  do  Jean  l". 
Celle-ci  épousa  Humbort 
do  La  Tour,  qui  fonda  la 
troisième  race  des  Dau- 

Chins  du  Viennois.  Hum- 
ert  mourut,  en  1307,  lais- 
sant le  trône  au  lils  qu'il 
avait  eu  de  sa  femme 
Anne,  à  Jean  II.  Celui-ci 
fut  un  des  meilleurs  sou- 
verains du  pays.  Son  fils, 
Guigue  VU,  fui  succéda 


Sceau  du  dauphin  Charles  V. 


en  1318.  Guigue  VII,  étant  mort  sans  enfant  (1333),  eut 
pour  successeur  son  frère  Humbert  II.  Ce  fut  celui-ci  qui 
céda  le  Dauphiné  à  la  Krance,  en  1319.  A  partir  do  cette 
date,  les  fils  aines  des  rois  do  France  portèrent  le  titro  do 
Dauphin. 

Dauphins  de  France.  —  Ce  furent  Charles  V  ;  Charles  VI  ; 
Charles  de  France  (mort  en  1386)  et  ses  frères  ;  Charles 
(mort  en  1400),  Louis  (mort  en  1415),  Jean  (mort  en  1416) 
et  Charles  VU;  Louis  XI,  puis  son  HlsJoachim,  mort  dans 
la  première  enfance  ;  Charles  VIII  ot  deux  de  ses  fils,  tous 
doux  nommés  Charles. 

Louis  XII  monta  sur  le  trône  sans  avoir  été  dauphin.  Il 
eut  deux  fils,  morts  en  bas  âge,  qui  portèrent  le  titre. 
Puis  le  nom  fut  donné  au  fils  de  François  I",  nommé 
François,  mort  en  1.^36.  Puis  viennent  successivement  : 
Henri  II,  François  H.  Henri  IV  no  fut  pas  dauphin.  Nous 
tiouvons  sous  son  rèçne  Louis  Xlll.  La  série  so  continuo 
par  Louis  XIV,  Louis ,  dit  le  grand  Dauphin  (mort  en 
l'711),  Louis,  duc  do  Bourgoguo'(niort  on  1712);  le  fils  do 
colui-ci,  Louis,  duc  do  Bretagne,  mort  en  1712;  le  frèro 
do  celui-ci,  qui  devint  Louis  XV  ;  Louis,  fils  de  Louis  XV, 
mort  en  176.1  :  Louis  XVI  ;  Louis-Joseph,  fils  de  Louis  XVI, 
mort  on  1789;  Louis-Charles,  duc  tie  Normandie,  connu 
sous  lo  nom  de  Louis  XVII  ;  enfin,  Louis-Antoino,  duc 
d'Angonléme,  fils  de  Charles  X. 

Les  faux  dauphins.  —  On  donne  ce  nom  aux  individus 
qui  ont  tenté  do  se  faire  passer  pour  le  fils  de  Louis  XVI, 
mort  au  Temple  en  1795  (an  HI).  Le  uombre  en  est  assez 
considérable  ;  les  principaux  sont  les  suivants  :  Jean- 
Marie  llervagault,  fils  d'un  tailleur,  qui  naunit  â  Saiut- 
I.ô  (Manchul  on  1781  et  mourut  en  1812,  â  rhospice  do 
Bicéiro.  où  la  police  do  Napoléon  l'avait  fait  entormor; 
Mnlliurin  Brunean,  un  sabotier,  né  â  Ve/ins  en  1784; 
Henri-Louis-Hoctor  Hébert,  se  disant  baron  de  KichomoDt 
ot  duc  do  Normaiulio,  né  près  do  Uoueii,  mort  vers  1855, 
l'un  de  ceux  qui  occupèrent  lo  plus  l'attention  ;  Karl  \Vil- 
helm  N;iiiiidorf,  d'une  famille  juivo  de  la  Prusse  polonaise, 
mort  â  Dolfl  eu  IS 15,  dont  les  descendants  émettent  encore 
des  prétoutious  au  trAuo  do  France;  eufin,  en  1867,  ose 

07 


DAUPHIN   —   DAUW 


mort  en  Russie  un  personnage  qui  so  donnait  le  nom  de 
Waw  de  Luxembourg,  et  se  prétendait  aussi  le  Dauphin, 
lill'  de  Louis  XVL  Des  prétentions  de  ces  divers  faux 
dauphins  est  née  une  littérature  de  brochures  et  d  articles 
de  journaux  relativement  importante,  comme  nombre  au 
moins. 

Dauphin  Ido)  n.  m.  Constellation  de  l'hémisphèro  bo- 
réal, située  eitre  le  Renard,  l'Aigle  et  le  petit  Cheval, 
composée  de  dix-huit  étoiles,  d'après  Flamsteed;  la  plus 
belle  est  de  i'  grandeur  seulement.  (Les  poètes  de  1  anti- 
quité ont  donné  cours  à  cette  fable  que  Triton,  espèce  de 
monstre  marin,  flls  de  Neptune,  ayant  servi  les  dieux  dans 
la  guerre  des  Géants,  fut  changé  en  dauphin,  et  ensuite 
placé  dans  lo  ciol.) 

Dauphin,  lac  du  Dominion  canadien  (prov.  de  Maoï- 
tobal  à  230  kil.  N.-O.  du  Winnipeg,  à  256  mètres  d  al- 
titude. Sa  surface  dépasse  un  peu  600  kil.  carr.,  de  sorte 
qu'il  est  un  peu  plus  grand  que  le  lac  de  Genève  La 
rivière  de  Mousse  [.i/ossy  River]  verse  son  surplus  dans  lo 
[ac  Winnipegosis  (bassin  de  la  baie  d'Hudson  par  le  fleuve 
Nelson). 

Dauphin  d- Auvergne,  poète  provençal  dos  xif  et 

xill-  siècles.  Ce  personuaae  est  identique  à  Robert  1  ', 
dauphin  de  1169  à  1234,  qui  joua  un  rôle  politique  impor- 
tant et  dont  les  domaines  passèrent,  en  1196,  sous  la  suze- 
raineté du  roi  de  France.  Protecteur  des  poètes,  il  est 
lui-même  auteur  dune  dizaine  de  P'èees  lyriques,  dont 
quelques-unes  sont  intéressantes  par  les  allusions  histori- 
ques qu'elles  renferment;  une,  entre  autres,  est  une  cu- 
rieuse réponse  (en  provençal)  à  un  siryente  (en  français) 
que  Richard  Cœur  de  Lion  avait  dirige  contre  lui. 

DAUPHINE  (iW)  n.  f.  Bot.  Variété  de  poire;  de  prune 
reine-Claude.ii'Variété  hâlive  do  la  laitue  pommée  du 
printemps. 

—  Chorégr.  Sorte  de  danse.  .     .     a 

-  Comm  Belle  étotTe  de  soie  à  semis  de  fleurs,  que 
l'on  fabriquait  au  dernier  siècle  pour  robes  do  cour  ou  de 
grande  toilette,  n  Droguet  de  faine  ou  de  soie  et  de 
laine,  jaspé  de  diverses  couleurs,  qu  on  fabriquait  au  me- 
tfèrà  deui  marches,  dans  les  manufactures  de  Reims  et 

"^'^'hoWI.  Chahe  à  la  dauphine.  Chaise,  quelquefois 
pUanto,  pouvue  de  deux  doubles  pieds  en  X,  et  surmontée 
d'un  petit  dossier. 

Dauphine  tdâ),  femme  du  Dauphin  de  France,  ii Femme 
d'un  Dauphin  viennois;  dame  possédant  par  héritage  la 

'"ITë'X  ? '"-SS-x,  D.tJPHiN.  du  Viennois.  Aujour- 
d'hui  DAUPBlSE,  el  demain   rien. 
(M—  Adélaïde  de  France). 
Dauphine  (place),  à  Paris, 

située  sur  l'emplacement  du  plus 
grand  des  deux  îlots  réunis  au- 
jourd'hui à  l'extrémité  ouest  de 
l'île  de  laCité.  Elle  a  été  construite 
en  1607  et  doit  son  nom  au  Dau- 

Ehin,  devenu  depuis  Louis  XIII. 
,e  caractère  primitif  de  cette 
place  a  été  tout  à  fait  altéré  par 
fa  suppression  de  la  rue  de  Har- 
lay  et  son  évasement  vis-à  vis 
du  Palais  de  Justice,  ainsi  que 
par  l'enlèvement  d'une  fontaine 
monumentale  ornée  du  buste  de 
Desaix,  qu'on  y  avait  érigée  en  1803.  Les  deux  maisons 
qui  en  forment  l'entrée  sur  le  Pont-Neiit  sont  dignes  d  at- 
tention. M»>  Roland,  enfant,  habita  dans  celle  qui  tait 
l'angle  du  quai  de  l'Horloge. 

Dauphine,  province  de  l'ancienne  France  et  l'une  des 
plus  importantes  du  royaume,  tant 

par  l'étendue  que  par  la  beauté,  la 

richesse  du  pays,  la  vigueur  et  la 

valeur  des  habitants.   Renfermant 

des  montagnes  et  des  vallées  n'ayant 

guère  de  rivales  en  Europe,  le  Dau- 
phine comprenait  assez  exactement 

20.000  kilom.  carr.,  entre  de  hautes 

Alpes,  frontière  d'Italie,  à  l'E.  ;  le 

Rhône  au  N.  et  à  l'O.;   des  Alpes 

encore  et  de  la  moyenne  Durance 

au  S.  Borné  à  l'orient  par  l'Italie,  il 

confrontait,  en  France  :  au  N.-E 


Dauphine. 


avec  la  Savoie;  au  N.  avec  le  Bugey 
et  la   Bresse  (Bourgogne),  à  TO 


Armes  du  Dauphine. 


et  ta   oresse  ^Douit^ugu,:  j,  a  .  v^. 

avec  le  Lyonnais  et  le  Forez  (Lyonnais)  et  le  \  ivarais  (Lan- 
guedoc), au  S.  avec  le  comtat  Vcnaissin  et  la  Provence. 
Plus  des  deux  tiers  de  son  territoire  se  hérissaient  en 
montagnes  élevées,  dont  beaucoup  de  neigeuses,  telles 
nue  le  PeUoux  (4.103  mètres),  sommet  le  plus  élevé  de  la 
France  avant  l'annexion  do  la  Savoie,  les  Grandes-Rousses, 
BcUedonne.  Dans  le  seul  Pelvoux  se  levaient  dos  cimes 
supérieures  à  4.000  mètres,  mais  on  ne  comptait  pas  les 
monts  de  plus  de  3.000,  encore  moins  ceux  do  plus  do  2.000, 
dans  une  foule  de  massifs  soit  cri.stalhns,  soit  schisteux, 
soit  do  l'ère  de  la  craie  ou  de  l'oolithe,  dans  l'Oisans,  le 
Briaoçonnais,  le  Chainpsaur,  lo  Dévoluy,  le  Lans,  le  Ver- 
cors  la  grande  Chartreuse,  etc.  Tons  ses  torrents,  ses 
rivières,  allaient  à  la  rive  gaucho  du  Rhône  par  le  Guiers, 
la  Bourbrc,  l'Isère,  la  Drômo.  la  Durance,  etc.  Parmi  ces 
iribuuires  du  Rhône,  deux,  l'Isère  et  la  Durance,  sont  des 
courants  de  première  grandeur. 

Cette  splendide  province,  célèbre  en  Franco  par  ses 
•  sept  merveilles  »,  beaucoup  moins  belles  que  tant  do 
curiosités  qu'on  ne  vantait  pas,  se  divisait  en  Haut-Dau- 
phiné  et  Bas-Dauphiné.  Lo  //uu(-Z>au/)/iin(!  comprenait  la 
grande  montagne,  la  montagne  moyenne  et  les  vallées 
élevées,  soit  tout  l'est  et  tout  lo  centre  du  pays,  autour 
de  Grenoble,  de  Briançon,  de  Gap,  de  Die,  et  le  Bas-Dau- 
phiné se  composait  des  collines,  des  plaines,  des  terres 
basses,  au  N.-O.  en  tirant  sur  Lyon,  à  l'O.  en  tirant  sur 
Vienne  et  Valence.  „     .   .      j    n.- 

I^  Dauphine  contenait  deux  peuples,  à  !  origine  do  1  his; 
toiro  :  les  Allobroges  et  les  Voconcos.  Les  Allobrogos,  qui 
iiaient  aussi  détenteurs  de  la  Savoie,  habitaient  au  N.  do 
risércct  leur  principale  ville  était  Vienne.  Los  Voconcos, 
an  S.  do  l'iscro,  avaient  pour  cité  Cularo,  qui  devint  sous 
le»  Romains  Gratianopolin,  cl  au  moyen  âge  Grenoble. 
A  côté  des  Voconcos,  doux  autres  et  moindres  nations, 
les  Ségalauncs  et  les  Tricastins.  Après  maintes  vicissi- 


tudes ,  le  Dauphine.  qui  avait  fini  par  s  agglomérer  autonr 
d'une  famille  comtalo,  puis  dune  seconde,  P"'sd  une  autre 
encore,  fut  cédé,  en  1349,  au  roi  de  France  Philippe  de 
Valois,  par  Humbe.t  IL  .  „„_,  .■.  i. 

Le  Dauphine  a  fourni  plus  ou  moins  exactement  a  la 
France  les  départements  de  l'Isère,  de  la  Drome  et  des 
Hautes-Alpes. 

Dauphine  d'Auvergne,  petite  principauté  de  l'an- 
cienne France,  dans  ce  qui  fut  la  province  d  Auvergne, 
sur  l'Allier  et  le  bas  de  l'Àlagnon  son  tributaire  de  gau- 
clie.  Démembrement  du  comté  d  Auvergne  qui  avait  pour 
capitale  Vic-le-Comte,  elle  eut  pour  premier  chof-lieu  \o- 
dabk,  qui  conserve  de  magnifiques  ruines  du  château  des 
Dauphins;  puis  ce  fut  Issoiro. 

DAUPHINELLE  [dô.  uèi)  n.  f.  Bot.  Genre  de  plantes, 
de  la  famille  des  renonculacécs,  tribu  des  ellcborees. 

—  Techn  Sorte  de  pincesà  mâchoires  recourbées,  courtes 
et  très  solides,  dont  les  dentistes  se  servent  quelquelois 
pour  extraire  les  dents  qu'ils  ont  de  la  peine  à  saisir  avec 
le  davier,  auquel  elles  ressemblent.  .   .     ,.  ,      ,, 

_  EncVcl    Bot.    Les   dauphmelles  ou  pieds-d  alouelle 
sont  des  herbes  à  feuilles  alternes,  palmatilobees  ou  dé- 
coupées, à  fleurs  zygomorphes  dont  le  sépale  supérieur, 
avec  les  deux  pétal'es  voisins,  so  prolonge  au-dessous  de 
la  fleur  par  un  éperon  nectarifcre;  les  carpelles,  peu  nom- 
breux (de  1  à  5)  fournissent  autant  de  follicules  polysper- 
mcs.On  en  connaît  une  soixantaine  d'espèces  des  régions 
froides  et  tempérées  do  l'hémisphère  boréal ,  dont  plu- 
sieurs sont  cultivées  pour  l'ornement  :  la  daiiplnnelle  Kes 
champs  Idelphinium  consolida),  à  laquelle  on  attribuait  jadis 
des  propriétés  vulnéraires,  diurétiques,  vermiluges;    a 
danpïinelle  des  jardins  {le  delphinimn  Amcisiea  laquel  <■ 
aurait  été  métainorphosé,  d'après  la  Fable,  Ajax,  tils  de 
Télamon  ;    la   daupfdnelle    stapliy- 
saii/re  (delphiiiium    staphi/sagria), 
dont  les  graines,  très  acres,  jouis- 
sent de  propriétés  cmétiques,  dras- 
tiques, anthelminthiques.  (C'est  un 
médicament  très  dangereux  et  à  peu 
près  abandonné.) 

DAUPHINERIE  (dà,  ri)  n.  f.  Mot 
inventé  par  Scarron ,  pour  rendre 
les  jeux  dos  dauphins  entre  eux. 

Dauphinois,  oise  idà.  nn-a, 

a:'),  personne  née  dans  le  Dauphine 
ou  qui  habite  ce  pays.  —  Les  Dau- 
phinois. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce 
pays  ou  à  ses  habitants  :   Mœurs 

DAUPHINOISES. 

—  n.  m.  Linguist.  V.  part,  encycl. 

—  Encycl.  Linguist.  On  donne  lo 
nom  de  dauphinois  à  l'ensemble  des 
dialectes  romans  parlés  dans  la 
région  nord  du  Dauphine,  corres- 
pondant à  peu  près  au  département 
de  l'Isère.  Ces  dialectes  forment  une 

transition  insensible  entre  lo  domaine  de  la  langue  àoil 
et  celui  de  la  langue  d'oc  :  d'oi  leur  intérêt  pour  le  lin- 
guiste. Il  y  a  une  littérature  dauphinoise  qui  commence 
au  milieu  du  xvi"  siècle  avec  Laurent  de  Briançon,  et 
qu'on  essaye  do  faire  revivre.  De  nos  jours,  l'influence  ou 
français  a  pour  résultat  d'éliminer  les  éléments  proven- 
çaux' des  dialectes  dauphinois  et  de  leur  enlever  leur  ori- 
ginalité. 

DAUPHINULE  (dim.  de  dauphin)  n.  f.  Genre  de  moUus- 
(Uies  gastéropodes,  à  coquille  univalve  operculée  :  Les 
DAUPHlNDLKS  sonl  des  Coquilles  marines  épaisses  et  nacrées. 
DaUPRAT  (Louis-François),  musicien  français,  né  et 
mortà  Paris(1781-1868).  Dès  la  création  du  Conservatoire, 
il  y  avait  été  reçu  et  devint  professeur  de  cor  dans  cette 
écolo  (1802).  Enfin,  il  était  nommé,  en  1811,  membre  de  a 
cliapelle  impériale,  conserva  ces  fonctions  dans  celle  de 
Louis  XVIII  et  fit  partie,  plus  tard,  de  la  musique  parti- 
culière du  roi  Louis-Philippe.  Dauprat  mérite  une  mention 
spéciale  comme  compositeur  pour  son  instrument.  Ses  com- 
positions sont  écrites  avec  un  soin,  une  pureté  et  un  stylo 
im'on  rencontre  assez  rarement  dans  ce  jenre  de  musique. 
Outre  une  grande  Méthode  de  cor,  il  a  publié  cinq  concer- 
tos avec  orchestre,  des  solos,  des  duos,  trios,  quatuors  et 
.M-xtuors  pour  cors,  des  thèmes  variés,  des  mélodies,  etc. 
DAURADE((io)n.  f.  Genre  de  poissons  acanthoptères,  fa- 
mille des  sparidés,  dont  le  nom  scientifique  est  c/ii'i/so/ipj-i/s, 
et  qu'on  appelle  aussi  daurat. 

—  Encycl.  Les  daurades,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  les  dorades  (corijphxna),  sont  des  poissons  de  mer, 
à  corps  oblong  .W/yv 

couvert  de  petites  M////^^^ 

écailles,  àtôte  ^^Mp'';' -- 

forte,  à  dents  anté-        ^sjwpm,  ..-■  — "  -  -■     v 
rieures     coniques,       J^y^W^^.'  --^^^ 

les  postérieures  en 
molaires  arrondies, 
et  qui  se  nourris- 
sent de  coquilla- 
ges. Les  nombreu- 
ses espèces  do  ce  Daurade, 
genre  sont  répan- 

dues  surtout  dans  les  mers  chaudes  ;  deux  habitent  les  mers 
d'Europe  :  la  daurade  vulgaire  [chrysnphrj/s  aurala),  à  na- 
geoire dorsale  rayée  de  brun  et  la  daurade  à  museau  renflé 
Tchri/sophrys  crassirnstri.i),  à  nageoire  dorsale  unicoloro.  La 
première,  rare  dans  l'Océan,  commune  dans  la  Méditerra- 
née, atteint  r.0  centimètres;  la  seconde,  de  mémo  taille, 
no  se  trouve  que  dans  la  Méditerranée  et  très  rarement.  La 
cliair  de  ces  mag.iifiques  poissons  bleus  et  argentés,  avec 
un  croissant  d'or  entre  les  yeux,  est  très  délicate. 

DAURADOR  {dô  —  du  lat.  deaurare,  dorer)  n.  m.  Nom 
des  orfèvres,  au  moyen  â(,'6,  dans  le  midi  do  la  France, 
Il  On  disait  aussi  daueairb. 


Daupinnelle  :  a,  coupe 
de  la  lleur  ;  b,  fruit. 


DAURAT  n.  m.  Pôch.  Syn.  de  daubaue. 

DauRIAC  (Lionol-Alex.andre),  philosophe  français,  né  à 
Brest  (Finistère)  en  1847.  Entré  à  l'Ecole  normale  eu  1867, 
puis  agrégé  do  philosophie  en  1872  et  docteur  es  lettres 
on  1878  il  a  été  successivement  maître  de  conférences  a 
la  faculté  dos  lettres  de  Lyon  (1879)  et  prolesseur  de  phi- 
losophie à  colle  do  Montpellier  (1880).  Il  so  rattache  ii 
l'école  néo-criticisto.  11  a  publié  les  ouvrages  suivants  : 
De  Ileruclilo  Jiphesio  (1879)  ;  Des  notions  de  matière  el  de 


.      S30 

force  dans  les  sciences  de  la  nature  (1878)  ;  les  Deux  morales 
1 1884'  •  Sens  commun  et  raison  pratique  {nsl)  ;  Croi/ance  cl 
,rd/i/e'(lS89);  le  fléalisme  de  Reid  {\W'i);  la  Psijcholotjie 
dans  t'opéra  français  (IS97). 

DaUSQUE  ou  DauSQUEY  (Claude)  [en  lat.  Dausquius], 
érudit  français,  né  à  Saint-Omer  en  1566,  mort  en  1644  à 
Tournav  oii  il  était  chanoine.  On  lui  doit  divers  ouvrages, 
notamnient  :  Antiqui  novique  Laid  orthographia  (1632); 
Terra  et  aqiia  sou  Terrx  /Incluantes  (1633). 

DaUSSOIGNE-MÉHUL  (Joseph),  compositeur  français, 
neveu  et  fils  adoptif  de  Méhul,  né  à  Givet  en  1790  mort 
à  I  iéee  en  1875.  Ancien  élève  du  Conservatoire,  il  obtint  a 
l'Institut  le  second  prix  de  Rome  en  1807,  et  le  premier  en 
1811')  Il  écrivit  la  musique  do  quatre  ouvrages  reçus  soit  a 
l'Opéra  soit  à  l'Opéra-Comique,  et  dont  aucun,  pourtant, 
ne  put  parvenir  à  la  scène.  Lo  jeune  artiste  put  cepen- 
dant faire  représenter  à  l'Opéra  un  acte  intitule  Aspnsie  el 
Périclês  (1S20).  L'année  suivante,  ce  théâtre  le  chargea 
décrire  des  récitatifs  pour  un  ouvrage  de  son  oncle  :  .itra- 
tonice,  et,  en  1822,  il  mit  au  point  la  partition  d  un  opéra 
posthume  de  Mchul,  Valentine  de  Milan,  qui  lut  représente 
à  rOpéra-Coiuique.  Enfin,  on  1824,  il  donna  à  1  Opéra  un 
second  ouvrage  en  un  acte,  les  Deux  Salem.  En  1827,  Daus- 
soicne  accepta  la  direction  du  conservatoire  de  Liège,  dont 
il  lit  une  école  de  premier  ordre.  Il  écrivit  en  1828,  une 
cantate  à  grand  orchestre  pour  les  fêtes  de  la  réception  â 
Liéce  du  cœur  do  Grétry,  et,  en  1834,  une  remarquable  sym- 
phonie avec  chœurs  intitulée  une  Journée  de  la  Révolution. 
Daussy  (Pierre),  savant  français,  né  à  Paris  en  1792, 
mort  en  1860. 11  fut  ingénieur-hydrographe  en  chef,  direc- 
teur du  dépôt  des  cartes  et  plans  du  ministère  de  la  marine, 
membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bureau  des  lon- 
iritudes  Outre  des  cartes  nautiques  fort  estimées,  on  a  do 
lui  des  Tahles  des  po.iitions  géographiques  des  principaux 
lieux  du  globe  (1847). 

D'AUTANT  loc.  adv.  V.  AUTANT. 

Dautova,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
do  Bacs-Bodrog]),  sur  lo  Danube  ;  3.170  hab. 

DautreSME  (Auguste-Lucien),  compositeur  et  homme 
politique  français,  né  à  Elbeuf  en  1826,  mort  à  Pans  en 
189»  11  entra  à  l'Ecole  polytechnique  en  184G.  La  révolution 
de  1 848  lui  Ht  suivre  à  Lyon,  en  qualité  de  secrétaire,  Emma- 
nuel Ara"o,  nommé  commissaire  du  gouvernement  provi- 
soire dans  lo  Rhône.  11  publia  une  sonate  pour  le  piano, 
quelques  morceaux  de  chant,  et  écrivit  un  opera-comique  en 
ïn  acte  :  Sons  les  charmilles,  qui  fut  représente  au  Theatre- 
Lvriquo,  en  1862.  Un  ouvrage  en  trois  actes,  tardillac, 
qui  devait  étro  joué  au  mémo  théâtre,  fut  la  cause,  entre 
lui  etCarvalho;  directeur  de  ce  théâtre,  de  débats  qui 
so  terminèrent  par  des  voies  de  fait  qui  valurent  â  Dau- 
tresmo  six  mois  d'emprisonnement.  Cardtllac  lut  joue  par 
autorité  do  justice  (1867),  mais,  dès  le  lendemain  auteur 
entrait  à  Sainte-Pélagie,  et,  bientôt,  son  œuvre  disparais- 
sait de  l'ariiche.  Dautresme  renonça  alors  à  la  vie  ar  is- 
tique,  et  se  lança  dans  la  politique.  Nommé  conseiller 
cénéral  du  canton  d'Elbeuf  en  1871,  puis  élu,  en  1876,  dé- 
puté do  la  deuxième  circonscription  de  Rouen,  il  devint,  en 
1885  pour  la  première  fois,  ministre  du  commerce  dans  e 
cabinet  Brisson  ;  il  donna  sa  démission  le  28  décembre  de 
la  même  année,  et  reprit  le  portefeuille  du  commerce  en 
1887,  dans  le  cabinet  liouvier,  pour  e  conserver  sous  le 
ministère  Tirard.  Le  3  avril  1888,  il  codait  la  place  à  Pierre 
Legrand,  et  était  réélu  député  l'année  suivante. 

DautzenbeRG  (Jean-Michel),  littérateur  flamand,  né 
à  Heerlen  (Limbourg)  en  1808,  mort  à  Ixe  les  en  1869.  11 
s'adonna  à  l'enseignement,  puis  devint  employé  de  banque 
à  Bruxelles.  Outre  des  Poésies  (1850),  remarquables  par 
les  qualités  du  style,  il  a  publié  en  flamand  :  Prosodie  de 
la  lannne  hollandaise  (1851);  Entretiens  sur  l  histoire  de 
Uelgiq'ue  (1858),  etc.,  et  fondé  un  journal  peaagogique.^ 

Dauvergne  (Antoine),  compositeur  français,  né  à 
CIcrmont-Ferrand  en  1713,  mort  à  Lyon  en  1797.  En  17d--, 
il  donna  à  l'Opéra  son  premier  ouvrage  :  les  Amours  île 
Tempe,  opéra-ballet  en  quatre  actes;  un  an  plus  tard  il 
donna  à  i'Opêra-Comique  de  la  Foire  un  charmant  petit 
ouvrage  intitulé  les  Troqueiirs,  qui  fut  lo  premier  essai  do 
ce  qu'on  appela  bientôt  les  •  pièces  à  ariettes  ". 

Dauvergne  était  chef  d'orchestre  à  1  Opéra,  maître  do 
la  musique  de  la  chambre  du  roi  ;  il  devenait,  en  175o,  1  un 
des  directeurs  du  Concert  spirituel,  et,  en  1769,  directeur 
do  rOoéra.  Nommé  ensuite  surintendant  de  la  musique  ou 
roi,  décoré  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  il  redevenait  direc- 
teur de  l'Opéra.  Il  a  fait  représenter  à  1  Opéra  :  E^Je  et 
Lnvinic  (175S)  ;  les  Fêles  d-Euterpe  1758)  ;  Canente  (I7b0) , 
Hercule  mourant  (1761);  Polijxène  (1763);  la  Vénitienne 
(1768)  ;  le  Prix  de  la  valeur  (1771).  Il  écrivit  aussi,  poui  le 
service  de  la  cour,  Persée  (1770)  et  Callirhoé  (1773).  On 
doit  aussi  à  Dauvergne  do  nombreux  motets  des  sonates 
do  violon,  des  trios  pour  deux  violons  et  basse  et  des 
symphonies  à  quatre  parties. 

DauveRNÉ  (François -Georges -Auguste),  musicien 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1800-1874).  En  1833,  il  lut 
choisi  pour  diriger  une  classe  de  trompette  au  Conserva- 
toire. (Jet  artiste  s'est  fait  connaître  aussi  comme  compo- 
siteur pour  son  instrument;  outre  une  Méthode  de  Irom- 
velle,  il  a  publié  une  collection  de  Six  solos  avec  accom- 
pacnement  d'orchestre.  Cent  mélodies  ou  fanfares  en 
forme  d'études.  Vingl-qiiatre  mélodies  gracieuses,  des  duos, 
des  fantaisies,  etc. 

Dauvet  (Jeani,  magistrat  français,  né  vers  1400,  mort 
en  1471.  Son  père,  d'une  famille  angevine,  avait  été  cham- 
bellan de  Charles  V.  Il  fut  successivement  procureur 
Kénéra!  au  parlement  de  Paris  (1446),  président  du  parle- 
ment do  Toulouse  (1461),  et  premier  président  du  parle- 
ment de  Paris.  Il  joua  un  rôle  important  dans  le  procès 
do  Jacques  Cœur,  puis  dans  celui  de  Jacques  V  d  Arnia- 
enac.  Chargé  do  diriger  l'exploitation  des  mines  que  Jac- 
(îiies  Cœur  possédait  dans  le  Lyonnais  et  le  Beaujolais,  il 
rédigea  â  co  sujet  des  statuts  qui  sont  un  des  documents 
les  plus  remarqua'olos  que  nous  possédions  pour  1  etudo 
des  conditions  sociales,  et  particulièrement  de  celles  des 
ouvriers,  à  la  fin  du  moyen  âge. 

DAUW  ou  DAW  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  do 
zèbre  (zèbro  do  BurchoU),  dont  le  nom  scientifique  est 
hippoliqris  Uurchelli.  j        ,,1      „      ,Vc» 

--  Encycl.  Le  daim  est  lo  plus  commun  dos  zèbres ,  c  est 
celui  qu'on  voit  le  plus  souvent  dans  les  jardins  zooloei- 
qucs.  Répandu  dans  toute  l'Afrique  orientale  et  auslialo, 


Dauw 


S31 

(Ips  pays  somalis  jusqu'au  Limpopo  ot  au  flouvo  Oranpc, 
il  so  tlistingue  par  sa  livrt>o  qui  est,  parmi  ses  congouores, 
la  moins  ravéo  après  cello  ilu  couagga.  Les  Tmos  rayures 
bruiios  s'ètomioat 
sur  la  tôto,  s'élar- 
gissontsurle  corps, 
mais  s'arrôtent  aux; 
épaules  ot  aux  cuis- 
ses ,  lo  rosio  des 
membres  élant  uni- 
l'orininneiit  Idaiio 
jaunâtre  comme  le 
Tond  du  polago. 
Mais,  outre  le  liauw 
tyi)i(|UO  (hippotiffris 
Ùurchflli)  et  la  va- 
riole M'iri^,  où  les 
zébrures,  plus  étroi- 
tes ot  plus  serrées, 
doscondont  j  us  - 
(ju'aux  sabots,  so  placent  sept  ou  huit  variétés  iutermé- 
dialres.  V.  zèbre. 

DAUZMoan-AndréJ,  orieutaliste  ei  théologien  allemand, 
né  a  Sandhausen  (Gotha),  on  1654,  mort  en  1727.  II  ]>rofossa 
à  léna  les  langues  orientales,  puis  la  théologie.  Il  acquit 
un  grand  renom  par  ses  travaux  sur  la  grammaire  hé- 
braïquo  et  surtout  par  sa  théorie  sur  le  changement  des 
voyelles  en  hébreu,  laquelle  est  connue  sous  lo  nom  do 
systt'ma  moi'um.  Dauz  a  exposé  son  système  dans  deux 
ouvrages,  intitulés  :  Litteraturhebrxochaldaicas,  etc.  (i6yG) 
et  Interpres  hebrxockaldaicas. 

DauzatS  (Adrien),  peintre  français,  né  à  Bordeaux  en 
ISOI,  mort  à  Paris  en  186S.  En  1828,  il  fut  attaché  à  la  publi- 
cation des  Voyages  pittoresques  et  romantiques  day\s  l'ancienne 
Franee f  que  dirigeait  le  baron  Taylor.  Dès  cette  époque, 
il  commençait,  à  travers  la  France,  ses  pérégrinations 
d'artiste.  Bientôt  il  passa  en  Espagne,  et  do  là  en  Portu- 
gal. Ensuite,  il  entreprit  un  voyage  en  Egypte,  et  de  là  en 
Asie  Mineure.  Il  alla  plus  tard  faire  un  assez  long  séjour 
en  Algérie,  et  ensuite  une  tournée  en  Allemagne.  Il  a  fait 
un  grand  nombre  de  tableaux,  d'aquarelles,  très  remar- 
quables par  la  finesse  de  l'exécution  et  la  vérité  de  la  cou- 
leur locale.  DauzatS  accompagna  le  duc  d'Orléans  lorsque 
ce  prince  fit,  avec  le  maréchal  Vallée,  l'expédition  du  Djur- 
jura  (Afrique),  et  franchit  avec  lui  le  défilé  des  Bibans  ou 
Portes  de  Fer.  Pendant  son  séjour  en  Algérie,  il  s'habil- 
lait souvent  en  Arabe  et  faisait  ainsi  d'aventureuses 
excursions.  A  son  retour  d'Asie  Mineure,  il  a  rapporté  le 
sujet  d'un  livre  charmant  et  pittoresque  :  Quinze  Jours  au 
Sinai,  qu'Alexandre  Dumas  a  signé  avec  lui.  Les  princi- 
paux tableaux  qu'il  a  laissés  sont  :  les  Mosquées  d'El- 
Azhar;  Saint-Sauveur  de  lii^ges;  Chœur  de  la  cathédrale 
de  Sainte-Cécile  d'Albi;  etc. 

Davainb  (Napoléon-Emmanuel),  ingénieur  français, 
né  à  .Saint-Amand  (Nord)  en  180i.  mort  à  Arras  en  1864. 
Elève  de  l'Ecole  polytechnique,  il  devint  ingénieur  en 
chef  des  ponts  et  chaussées,  et  construisit  dans  le  Nord 
et  dans  le  Pas-de-Calais  plusieurs  voies  ferrées.  On  lui 
doit  de  savants  mémoires  sur  le  frottement  des  engrenages 
coniques,  sur  la  construction  des  vis  d'Archimède,  sur  la 
résistance  des  matériaux,  sur  le  calcul  des  terrassements. 

Davaine  (Casimir-Joseph),  médecin  français,  né  à 
Saint-Amaud-les-Eaux  en  1812,  mort  à  Garches  en  1882, 
auteur  do  mémoires  remarquables  sur  la  physiologie  expé- 
rimentale. Sa  découverte,  en  1850.  de  la' bactéridie  du 
charbon,  le  fait  le  véritable  précurseur  de  Pasteur. 

DAVALLIE  (va-^î)  n.  f.  Bot.  Genre  do  fougères  polypo- 
diées,  comprenant  sept  ou  huit  espèces,  qui  croissent  dans 
les  régions  tropicales  des  deux  continents  et  delOcéanie. 

DAVALLIOIDÉ,  DE  [va-li  —  de  davallie,  et  du  gr.  eidos. 
aspect)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  ressemble  à  une  davallie. 

DAVANTAGE  (^rï/—  contract.  do  de,  et  avantaife)  adv. 
Plus,  en  plus  grand  nombre,  en  plus  grande  quantité  ;  à  un 
plus  hautdogré  :  On  a  beau  dire  au  bien  de  nous,  nous  enpen- 
sons  encore  davantage.  (Pet.-Senn.)  Il  Plus  longtemps  : 
Np  pouvoir  rester  davantage,  h  De  plus,  en  outre  ;  Je  veux 
qu'un  homme  soit  bon,  et  l'ien  davantage.  (Vx  en  ce  sens.) 

—  Gramm.  Davantage  modifie  toujours  un  verbe.  Il  ne 
j»eut  jamais  s'employer  pour  le  plus.  Ainsi,  au  lieu  de  dire  : 
//f  toutes  les  /leurs  d'un  parterre,  la  rose  est  celle  qui  me 
plait  davantage,  dites  :  est  celle  qui  me  plaît  le  plus. 
.'Vntrefois,  davantage  se  mettait  avant  un  adjectif  :  H  est 
DAVANTAGE  savant ,  DAVANTAGE  instruit.  On  disait  aussi 
davantage  devant  un  nom  :  Davantage  d'ennuis.  Enfin,  il 
pouvait  être  suivi  do  que.  Ainsi,  Molière  a  écrit  :  /l  n'y  a 
rien  assurément  qui  chatouille  davantage  que  les  applau- 
dissements. Ces  diff'ércntos  manières  d'employer  davan- 
tage no  sont  plus  autorisées,  à  moins  qu'elles  ne  servent  à 
éviter  une  répétition  de  plus,  désagréable  à  roroillo. 

—  SvN.  Davantage,  plua.  Davantage  a  moins  do  précision 
que  plus;  ce  dernier  marque  une  supériorité  reconnue 
par  une  comparaison  qu'on  s'est  proposé  d'établir  dès  lo 
commencement  do  la  plirase  et  dont  le  second  tenue  vient 
souvent  à  la  suite  ;  l'autre  no  marque  qu'une  comparaison 
venue  à  1  esprit  d'une  manière  secondaire  cl  souvent  avec 
quohiuo  ohoso  qui  a  été  exprimé  en  premier  lieu. 

—  Anton.  Moins. 

'  Davanzati  Bostichi  (Bernard),  littérateur,  né  à 
Florence  en  152U,  mort  en  1600.  Commerçant  à  Lyon  et  à 
Florence,  il  lisait  les  anciens  et  étudiait  ù  fond  la  langue 
toscane.  Membre  do  l'académie  dos  Attcrati  sous  le  nom 
'le  il  Silente  [\o  Silencieux),  il  prit  pour  devise  un  cercle 
de  tonneau  avec  ces  deux  mots  :  Strictius,  arrtius,  pour 
marquer  son  gortt  do  la  concision.  On  a  do  lui  :  Coltivazione 
toscana  délie  inti  e  d'alcuni  arbori  (ItîOO  et  1G21);  Scisnta 
d'inghilterra  (IGOO)  ;  ot  surtout  sa  traduction  do  Tacite 
1658),  où  il  lutte  (le  brièveté,  d'éuorgio  et  de  pittoresque 
avett  son  modèle. 

DavaO  ou  VergaRA,  ville  do  la  Malaisie  (Philippines), 
sur  la  côto  méiidionale  do  Mindanao,  au  fond  du  golfe  du 
mémo  nom  ot  au  pied  du  volcan  d'Apo.  Chef-lieu  d'un  des 
huitdistrictsdo  l'île,  la  ville  compte  3.500  hab.  Elle  possède 
uno  forteresse  et  fait  lo  commerce  du  riz,  du  cacao  ot  de 
la  K"niine. 

DavaulT  (Marguerite),  victime  de  la  Terreur,  née  à 
Bordeaux.  Ello  avait  éi>ousé  un  ancien  lieutenant  général 
dti  présidial  do  Kiotn,  de  beaucoup  plus  ftgé  (|u'ello.  Sus 
poct,  son  mari  fut  arrêté  ot  envoyé  à  Paris.  Belle  et  jouno 


oncoro,  ello  quitta  ses  amis,  rejoignit  la  charrette  qui 
emmenait  son  mari  et  y  monta  malgré  les  efi'orts  des 
soldats.  Ello  partagea  sa  captivité  à  la  Conciergerie,  et 
ils  moururent  ensemble  sur  léchafaud.  Dans  le  Mérite  des 
femmes,  Legouvé  a  rendu  hommage  à  l'amour  conjugal  do 
M"'"  Davault  en  lui  consacrant  une  notice. 

DaVAUX  (Jean-Baptiste),  musicien  français,  né  en 
1737  à  la  Côte-Saun-André,  mort  à  Paris  on  1822.  S'étant 
rendu  à  Paris  pour  s'y  faire  connaître,  il  eut  des  succès 
dans  lo  monde  ot  publia  des  quatuors,  des  trios,  des  sym- 
phonies concertantes,  qu'il  faisait  exécuter  chez  lui  on  y 
tenant  lui-mônie  une  jiartie  de  violon,  ot  (|ui  lui  valurent 
uno  petite  renommée.  Il  aborda  mémo  lo  théâtre  et  fit  re- 
ju-ésenter  à  la  Comédie-Italienne  deux  petits  opéras-comi- 
ques :  Théodore  (1785),  et  Cécilia  (1786).  On  doit  à  Davaux 

I  invention  d'une  sorte  do  mélronomo  dont  il  donna  la 
description  dans  le  «  Journal  encyclopédique  »  do  juin  I7sl. 

DavaYÉ,  comm.  do  Saône-et-Loire,  arrond.  et  à  G  kil. 
do  Mâcon,  sur  un  coteau  au  pied  duquel  coule  un  affluent 
de  la  Petite  Grosne  ;  526  hab.  Fontaine  minérale  do  Kon- 
zevaux  aux  environs.  Le  vignoble  de  cette  commune  fcst 
très  accidenté,  le  vin  qu'on  y  récolte  haut  en  couleur.  Les 
meilleurs  ({uartiers  du  vignoble  se  trouvent  aux  Chailloux, 
aux  Froncitys,au  Peronei,  aux  Terres-Noires.  Les  davayés 
rouges  sont  de  bons  ordinaires. 

Da'VE  (lat.  Davus},  t^'po  do  l'esclave  rusé  et  intrigant 
dans  la  comédie  latine.  Son  nom  dérive  sans  doute  du  grec 
iùoç  et  voudrait  dire  le  Dace.  Dans  le  Phormion  de  Térence, 
il  n'a  qu'un  rôle  secondaire. C'estdans  V Andrienne  du  même 
auteur  qu'il  faut  étudier  ce  personnage.  Durant  cinq 
actes,  il  se  démène,  noue  mille  intrigues.  11  inquiète 
le  père,  met  le  fils  â  deux  doigts  de  sa  perte,  sans  être 
jamais  ni  à  bout  de  ressources  ni  à  court  de  paroles.  L'intri- 
gue est  sa  vie.  On  le  retrouve  comme  type  do  l'esclave 
comique  dans  les  Satires  dHorace  et  de  Perse. 

DavEL  (Jean-Daniel-Abraham),  patriote  vaudois,  néà 
Monens,  près  Lausanne  en  1670,  exécuté  à  Vidy,  près 
Lausanne  en  1723.  D'un  tempérament  rêveur  et  exalté,  il  se 
crut  de  bonne  heure  destiné  à  de  grandes  choses.  Il  prit 
du  service  en  Piémont,  puis  passa  en  Hollande,  où  il  attira 
sur  lui  l'attention  de  Gudiaumo  III,  et  parvint  au  grade 
d'aide-major.  De  1708  à  1712,  on  le  trouve  sous  les  drapeaux 
de  la  France,  et  il  se  retira  alors  chez  lui  avec  lo  grade 
de  "  major  ».  Témoin  de  la  haine  que  provoquait  la  domi- 
nation bernoise,  il  résolut  de  délivrer  son  pays  de  cette 
oppression.  En  1723,  il  réunit  les  milices  à  Cuîly,  marcha 
sur  Lausanne  et  s'en  empara.  Arrêté  le  lendemain  par  les 
magistrats  de  la  ville,  il  fut  soumis  à  la  torture  ordinaire 
et  extraordinaire,  condamné  à  mort  et  exécuté.  Son  hé- 
ro'isme  ne  fut  pas  perdu,  car  les  Bernois  durent  cesser 
leurs  exactions.  Ses  compatriotes  ont  élevé  au  héros  un 
monument  à  Cully,  sur  les  bords  du  lac. 

Daveluy  (Amédée),  érudit  français,  né  en  1799,  mort 
à  Atliénes  en  1867.  Elève  de  l'Ecole  normale,  il  avait  été 
professeur  à  Dijon  et  au  collège  Henri-IV,  à  Paris.  Il 
occupait  une  chaire  de  rhétorique  dans  ce  dernier  collège, 
lorsqu'il  fut  nomme,  en  1846,  directeur  do  l'Ecole  d'Athè- 
nes, qui  venait  d'être  créée.  Daveluy  fut  chargé  d'orga- 
niser cette  institution,  qu'il  n'a  cessé  d'administrer  avec 
autant  de  zèle  que  d'habileté.  Il  fut  nommé,  en  1SG2,  inspec- 
teur général  honoraire  de  l'enseie^nement  supérieur.  On  a 
de  Daveluy,  qui  collabora  au  Dictionnaire  latvt-français  de 
Quicherat  (1844).  diverses  notes  ou  communications,  pu- 
bliées dans  la  »  Revue  archéologique  ». 

Daveluy  (Marie-Nicolas-.\ntoine),  prélat  français,  né 
à  Amiens  en  1818,  mis  à  mort  en  Corée  en  1866.  II  se  rendit, 
en  1844,  aux  îles  Lieou-Kieou,  puis  devint  coadjuteur  do 
l'évéque  de  Corée,  qui  le  sacra  évèque  (1857),  et  fut  exé- 
cuté à  la  suite  d'une  émeute.  On  lui  doit  :  Dictionnaire 
coréen-chinois-français  ;  ilisloire  des  martyrs  coréens  ;  etc. 

Davenant  (Joan),  théologien  de  l'Eglise  anglicane, 
né  à  Londres  en  1570,  mort  on  1641.  Il  occupa  une  chaire  do 
théologie  â  Cambridge  en  1609,  ot  devint,  en  1614,  prin- 
cipal du  collège  do  ta  Keine.  Il  fut  nommé,  on  1621,  évèque 
do  Salisbury.  Le  but  constant  de  ses  travaux  fut  d'opérer 
un  rapprochement  entre  les  chrétiens  dos  diverses  com- 
munions. Les  ouvrages  qu'il  a  laissés  sont  :  Exposition 
(latine)  de  l'épltre  de  saint  Paul  aux  Co/oss('eni  (1639)  ;  Prx~ 
lectiones  de  duobus  in  thcologia  contruversis  capitibus  :  de 
judice  controversiarum,  primo;  dejustitia  habituait  et  actuali 
aitero  (1631);  Observations  sur  un  traité  récemment  publié, 
et  itttituté  :  Dieu  manifestant  son  amour  pour  le  genre  hu- 
main en  révoquant  son  décret  absolu  de  dajnnation  {\6Al). 

Davenant  (sir  William),  dramaturge  anglais,  né  en 
ir,i)6,  mort  en  1G68.  Son  pèro  tenait  à  Oxford  un  hôtel  où 
Shaksneare  avait  l'habitude  de  s'arrêter  ;  aussi  uno  légende 
veut-ollo  que  Davenant  soit  le  lils  naturel  du  grand  poète. 

II  fut  page  do  la  duchesse  de  Kichmond,  puis  do  lord 
BrooUe,  eu  qui  il  trouva  un  protecteur  complaisant.  Dave- 
nant fit  jouer  ([uol((ues  .Masques  ù.  la  cour.  En  1638,  il  fut 
nommé  poète-lauréat.  Il  gagna  la  France  après  la  Uévo- 
lution,  et  fut  pris  par  un  navire  anglais,  au  moment  ov"!  il 
allait  passer  en  Aniérique.  II  ne  dut  son  salut  qu'à  l'in- 
torvention  de  Milton.  qu'il  sauva  à  son  tour  pendant  la 
liestauration.  Sous  Charles  II,  il  devint  directeur  du  théâ- 
tre Royal.  Son  œuvre  dramatique  n'a  aucune  valeur,  et  son 
poômo'épiauo  :  Gondibcrt  (1651),  qui  eut  un  grand  succès, 
est  tombé  uans  un  juste  oubli. 

Davenant  (Charles),  écrivain  politique  anglais,  fils 
aîné  du  précédent,  né  on  1656,  mort  on  1714.  Docteur  en 
droit  ci vd,  membre  du  parlement  en  1685,  eu  if.'.tg  ot  en  1700, 
il  fut  nommé,  en  1703,  inspecteur  général  des  importations 
et  dos  exportations,  emploi  qu'ilconserva  jusqu'à  sa  mort. 
Il  publia  un  grand  nomnro  uo  pamphlets,  dont  le  plus  re- 
marquable est  the  True  Picture  of  a  modem  whig  (l70l). 
Un  clioix  des  Œuvres  politiques  et  commerciales  do  Dave- 
nant a  été  publié  par  Charles  Withworth  (1771). 

Davenne  (Henri-Jean-Baptiste),  administrateur,  né 
à  Paris  en  178'.),  mort  à  Joinvillo-Io-Ï'ont  en  186t>.  Il  a  été, 
de  18-14  à  1859,  à  l'administration  hospitalière.  Davenne  a 
laissé  do  nombreux  travaux,  dont  le  plus  important  porte 
le  titre  :  />»•  l'organisation  et  du  régime  des  secours  publics 
rn  /-'rancc  (1S65). 

DavenpoRT,  ville  dos  Etats-Unis   Uowa),  ch.-l.  du 

comté  do  Scott,  sur  le  Mississipi;  26.870  hab.  Station  du 
Central  Pacifie.  Les  bateaux  remontent  le  lleuvo  jusqu'à 
Davonport.  Jolie  vUlo  industrielle  ot  commorçanto.  Scie- 


DAUX   —   DAVID 

ries,  fonderies,  forges,  savonneries,  fabriques  do  machines 
agricoles,  de  voitures,  de  locomotives,  etc. 

DavENPORT  (Ira  et  William),  prestidigitateurs  amé- 
ricains, nés,  le  premier  vers  1840,  lo  second  en  1842.  Ce 
dernier  est  mort  en  Australie,  en  1877.  Ayant  acquis  dans 
certains  tours  uno  habileté  extraordinaire,  ils  eurent  l'idée 
do  so  faire  passer  pour  des  médiums  en  relation  avec  les 
esprits,  ot  lis  donnèrent  avec  un  très  grand  succès  des 
séances  aux  Etats-Unis  et  en  Angleterre.  Précédés  d'une 
grande  réputation,  ils  se  rendirent  en  1865  à  Paris,  et, 
comme  ils  ignoraient  lo  français,  ils  prirent  pouv  interprète 
un  homme  de  lettres,  Derosne.  Voici  on  quoi  consistaient 
leurs  manifestations  spirites.  Les  doux  frères  se  faisaient 
attacher  avec  uno  corde  sur  un  banc  dans  une  armoire  ; 
l'armoire  était  fermée,  et,  quelques  instants  après,  ils  en 
sortaient  dégagés  do  tout  lien.  Dans  l'armoire  étaient 
suspendus  des  instruments  de  musique  ;  on  attachait  Ira  et 
William  sur  le  banc  ;  une  obscurité  complète  se  faisait 
dans  la  salle.  On  entendait  alors  les  instruments  se  livrer 
à  un  charivari  bizarre,  on  les  sentait  voltiger  dans  la  salle, 
et,  lorsque  la  lumière  réapparassait,  on  trouvait  les  instru- 
ments à  leur  place  et  les  deux  frères  toujours  attachés. 
Les  prestidigitateurs  français  Robert-Houdin  et  Robin 
dévoilèrent  les  trucs  des  prétendues  manifestations  spi- 
rites, et  les  frères  Davenport  allèrent  chercher  en  province 
ot  à  l'étranger  des  spectateurs  plus  crédules. 

Da-VENTRY  ou  Daintree,  ville  d'Angleterre  (comté 
de  Northampton)  ;  3.950  hab.  Manufactures  de  jouets  et  de 
souliers.  Restes  d'un  prieuré  que  Henri  VIII  donna  au  car- 
dinal Wolsey.  Vestiges  d'un  camp  romain.  Cette  ville,  une 
des  plus  anciennes  de  l'Angleterre,  s'élève  sur  les  ruines 
des  stations  romaines  de  Benavenna  et  ^' Isanavatia. 

DavesiÈSDE  Pontés  (Lucien),  né  àOrléansen  1806, 
mort  à  Paris  on  1S59,  officier  do  marine,  puis  sous-préfet. 
On  a  de  lui  d'assez  nombreux  ouvrages,  publiés  pour  la 
plupart  après  sa  mort  ;  entre  autres  :  Etudes  sur  l'Orient 
(1863);  Etudes  sur  l'Angleterre  (IS65);  Etudes  sur  l'histoire 
de  Paris  ancien  et  moderne  (1865)  ;  Études  sur  l'histoire  des 
(îautes  et  de  la  France  et  svr  l'époque  contemporaine  (1866)  ; 
Etudes  ai'tisliques  pendant  un  voyage  en  Italie  (1871);  etc. 

DavÉZIEUX,  comm.  do  l'Ardèchcarrond.  et  àsokilom. 
do  Tournon,  non  loin  de  la  Déôme,  affinent  de  la  Cance; 
1.220  hab.  Papeteries.  Patrie  (au  hameau  de  Vidalon-lès- 
Anuonay)  des  frères  Joseph  et  Etienne  Montgolfier. 

DAVID  {vid')  ou  DAVIS  (ri)  n.  m.  Instrument  qu'em- 
ploient les  tonneliers  pour  saisir  et  rapproolier  ensemble 
les  douves  d'un  tonneau,  et  qui  forme  bras  de  levier. 

David,  ville  de  la  Colombie  (déjiart.  do  Panama),  sur 
le  no  cûtier  du  même  nom;  9.000  hab.  Mines  d'or.  Donne 
son  nom  à  la  bahia  de  David. 

David,  deuxième  roi  des  Israélites.  On  assigne  géné- 
ralement à  son  règne  la  période  comprise  entre  les 
années  1055  et  1014  avant  J.-C.  Fils  d  Isaï  ou  Jessé,  riche 
propriétaire  de  Bethléem,  ville  de  la  tribu  de  Juda,  il  gar- 
dait les  troupeaux  de  son  père,  lisons-nous  dans  la  Bible, 
quand  le  prophète  Samuel  lui  donna  l'onction  royale  et  lui 
jjromit  la  succession  de  Saiil,  rejeté  par  Dieu.  Vainqueur 
du  géant  Goliath,  dans  un  combat  singulier  qui  détermina 
la  défaite  des  Philistins,  David  devint  un  des  chefs  do 
l'armée  d'tsraél,  l'écuyer  favori  et  le  gendre  du  roi,  dont 
il  calmait  les  accès  de  mélancolie  par  les  accords  de  sa 
harpe.  Mais  la  popularité  du  jeune  héros,  grandissant  avec 
ses  victoires,  excita  contre  lui  la  jalousie  de  Saiil.  Obligé 
de  s'enfuir  dans  le  désert,  puis  au  delà  des  frontières, 
quand  Saiil  eut  succombé  dans  la  lutte  contre  les  Philis- 
tins, il  fut  proclamé  roi  par  la  tribu  de  Juda.  Après  avoir 
régné  pendant  sept  ans  et  demi  à  Hébron,  Iphiboseth, 
fils  do  Saiil,  étant  mort,  il  fut  reconnu  par  les  autres  tribus 
d'Israël.  Il  établit  alors  sa  résidence  sur  la  montagne  de 
Sion  ot  fit  de  la  ville,  agrandie  et  fortifiée,  la  capitale  de 
son  royaume,  sous  le  nom  de  Jérusalem.  En  peu  do  temps 
il  soumit  les  Amalécites,  les  Moabitos  et  les  Ammonites, 
refoula  les  Philistins,  les  Edomites  et  les  Syriens,  et  de- 
vint le  prince  le  plus  puissant  de  l'Asie  occidentale.  La 
fin  do  son  règne  fut  attristée  par  la  peste,  envoyée  i>ar 
Dieu  pour  punir  son  orgueil,  l'adultère  qu'il  commit  avec 
Bethsabée,  dont  il  fit  périr  le  mari,  la  révolte  et  lo  succès 
éphémère  d'.'Vbsalon,  un  de  ses  fils.  Malheureux  et  cou- 
pable, David  i)arut  plus  grand  encore  par  sa  constance 
et  son  repentir  que  dans  la  prospérité.  Poète  et  prophète, 
il  nous  a  laissé  dans  ses  psaumes  l'imago  vivante  de  sou 
âme.  Il  mourut  chargé  d'années,  après  avoir  régné  qua- 
rante ans  sur  tout  Israël  et  désiguo  pour  son  successeur 
son  tils  Salomon. 

—  Ai.Lus.  ttiST.  :  David  dansant  devant  l'arche.  David, 
en  paix  avec  ses  voisins  et  devenu  tranquille  possesseur 
do  son  royaume,  résolut  de  faire  transporter  A  Jérusalem 
l'arche  sainte,  qui  était  restée  dans  la  maison  du  lévite 
Abiuadab.  Elle  fut  mise  sur  un  chariot  tout  neuf,  traîné 
par  des  bœufs.  Tout  le  peuple  sui- 
vait en  faisant  résonner  les  harpes, 
les  lyres,  les  sistres,  les  tambours 
et  les  cymbales.  David ,  revêtu 
d'un  éphod  do  lin,  dansait  devant 
l'arche  de  toute  sa  force,  au  son 
des  trompettes.  Sa  femme,  Michel, 
fille  do  Saiil,  qui  l'avait  vu  danser, 
et  qui  ne  comprenait  pas  cotte 
sainte  allégresse,  s'en  moqua  on  lui 
reprochant  d'avoir  paru  comme  un 
boulVon  devant  ses  sujets.  (En  litté- 
rature, on  fait  quelquefois  allusion 
au  saint  enthousiasme  do  David.) 

David  (  nr.i'KKSKNTATioNs  ni-;  ). 
Parmi  les  œuvres  de  l'art  chrétien. 
on  ne  peut  guère  citer  q^u'uno  belle 
peinture  de  voAte  du  cmietièro  de 
Callisto,  représentant  l'épisode  de 
David  ot  du  géant  Goliath.  Le  roi 
prophète  a  été  souvent  représent  ■ 
au  moyen  Age.  V.  ruopnfeTK. 

Les  amours  de  David  ot  de  Both 
snbép  ont  inspiré  beaucoup  de  com 
positions,  dont  quelques-unes  ont 
été  décrites  au  mot  Bktusadkk.  Ou 
peut  y  joindre  une  suite  de  tapis- 
series exécutées  en  Flandre  sous  le  règne  do  Louis  XU. 
que  possède  le  musée  de  Ctuny.  Une  peinture  do  H,-S, 
Beham,  au  Louvre,  représente  "en  «[ualro  companimcuif» 


nnvl.l. 
^l'npl•^8  Mltîlicl-Ango. 


DAVID 

les  principaux  épisodes  de  la  vie  de  David.  Le  combat  de 
David  avec  Goliath  et  David  triomphant  ont  été  repré- 
sentés par  une  foule  d'artistes.  La  plus  belle  œuvre,  dans 
ce  genre,  est  la  colossale  statue  de  marbre  de  Michel- 
Anc'e,  à  gauche  de  !a  porte  d'entrée  du  Palais-Vieux,  à 
Florence,  commencée  en  1501.  Santa  Maria  del  Fiore  pos- 
sédait depuis  longtemps  un  bloc  énorme  de  marbre  de 
Carrare,  dont  plusieurs  sculpteurs  avaient  vainement 
essayé  de  se  servir.  Michel-Ange  répondit  do  tirer  déco 
marbre  une  li- 
gure sans  au- 
cune pièce  de 
rapport.  Il 
faut  admirer, 
dans  cette 
statue,  la  no- 
blesse de  l'at- 
titude, l'éner- 
gique élé- 
Fance  de  la 
orme ,  la 
science  con- 
sommée et  le 
fini  du  travail, 

rlutôt  que 
exacte  re- 
présentation 
d'un  person- 
nage nistori- 

que.  En  1502,  Michel-Ange  fut  chargé  par  le  gonfalonier 
Soderini  d'exécuter,  pour" Florence,  une  statue'également 
de  David,  mais  en  bronze,  qui  a  disparu  depuis.  Nous 
mentionnerons  encore  une  statue  de  David  vainqueur,  par 
Donatello,  placée  au  musée  des  Offices. 

Parmi  les  peintures,  il  faut  signak-r  le  David  tuant  Go- 
liath, tableau  à  double  face,  par  Daniel  de  Volterra,  eu 
Louvre.  Da- 
niel de  Volter- 
ra ,  rapporte 
Vasari ,  mo- 
dela en  terre 
un  groupe  de 
David  combat- 
tant Goliath^ 
et  peignit  en- 
suite sur  une 
ardoise  les 
deux  faces 
opposées  de 
cette  compo- 
si  t  i  on.  Le 
jeune  David, 
vêtu  d'une 
courte  tuni- 
que ,  dont  la 
partie    supé- 


David  tuaDt  (.îoUath,  d'nprès  Daniel  de  Volterra. 
{V^  face). 


David  tuant  Goliath,  d'après  Daniel  de  Volterra. 
(2c  face). 


Heure  laisse  les  épaules  à  découvert,  lève  un  énorme 
coutelas  sur  le  géant  terrassé  entre  ses  jambes  et  qu'il 
a  saisi  aux  cheveux.  La  coloration  est  inégale.  Mais  le 
dessin  est  robuste,  profondément  étudié. 

Le  Louvre  possède  encore  :  David  vainqueur  de  Goliath, 
par  le  Guide:  un  David  sacré  roi  par  Sanuipl,  de  Cl.niide 
Lorrain  ;  David  jouant  de  la  harpe,  tableau  du  Dominiquin; 
David  accueillant  Abiqaïl.  par  Louis  Lichcric  ;  David  vain- 
queur  de  Goliath,  marbre  de  Fran- 
cheville,  etc.  Au  musée  de  Dresde, 
nous  trouvons  des  tableaux  de  D.  Feti, 
de  Piazetta,  de  G. -G.  Diamanti  et  do 
Al.  Turchi,  qui  représentent  David 
tenant  la  tête  de  Goliath.  Le  même 
sujet  a  été  traité  par  Giorgione,  par 
Caravage,  par  Homanelli,  par  Pietro 
délia  Vecchia  (Vienne),  et  par  Pous- 
sin (musée  de  Madrid). 

Le  musée  de  l'Ermitage,  à  Saint- 
Pétersbourg,  contient  le  célèbre  ta- 
bleau de  Van  der  \Verf,  David  et 
Abisàlg  (ou  Abii/aîl) ,  sujet  risqué, 
mais  peinture  achevée.  —  En  Angle- 
terre, les  préraphaélites,  notamment 
D.-G.  Rossetti  et  Rooke,  ont  consacré 
l'histoire  de  David  dans  quelques- 
unes  de  leurs  plus  belles  toiles!  —  En 
France,  les  Salons  récents  ont  vu 
maintes  représentations  originales  do 
David  :  tel  le  David  de  Gustave  Mo- 
reau  (1878),  d'une  si  mélancolique  et 
poétique  majesté;  tel  le  David  vain- 
queur^ statue,  par  Antonin  Mercié 
(!892).  Le  jeune  pâtre  remet  au  four- 
reau l'épée  recourbée  avec  laquelle  il  a  tranché  la  tôte  du 
géant  et  pose  le  pied  sur  cette  tête  monstrueuse,  gisante 
sur  le  sol.  Mercié  a  fondu  deux  choses  :  une  imitation 
libre  de  Donatello,  et  une  étude  tellement  exacte  qu  en 
certaines  parties  elle  pourrait  éveiller  l'idée  d'un  moulage 
pris  sur  le  vif. 

David  ^BOUCMER  de)  [le].  Parmi  les  amulettes  les 
plus  célèbres,  il  faut  placer  une  médaille  portant  des 
signes  cabalistiques,  que  les  cabalistes  appelaient  le  flou- 
cher  de  David,  Kircher  et  le  P.  Monlfaucon  en  ont  donné 
la  ligure  ;  elle  passait  pour  avoir  une  grande  puissance,  et 
pour  préserver  de  toutes  sortes  de  malheurs. 

David,  tragédie  do  KIopstock,  représentée  en  1772. 
Cette  œuvre  met  en  relief  les  défauts  de  l'auteur  sans  ses 
qualités.  Il  s'était  proposé,  en  l'écrivant,  de  ramener  par 
elle  ses  compatriotes  à  la  Bible  conmic  à  une  source  do 
sentiments  religieux;  mais  lapompodustylc,non  soutenue 
par  la  vigueur  des  idées,  u'ost  pas  faite  pour  servir  le  but 
do  l'autour. 

David  pénitent,  cantate  à  trois  voix  seules,  chœur  et 
orchestre,  écrite  par  Mozart  sur  paroles  italiennes  d'un 
autour  inconnu,  fut  exécutée  au  Burglheater,  de  Vienne, 
les  13  et  15  mars  1785.  C'est  une  œuvre  célèbre  du  maître. 

David,  philosophe  arménien  du  v*  siècle,  surnommé 
l'Invincible  et.  par  les  '«recs,  Philothée.  Élève  du  pa- 
triarche Lsaac  I*'  et  de  Mesrob,  il  fut  envoyé  par  ses 
maitres  à  Edessc,  Constanlinoplc,  Athènes  et  Alexandrie, 
où  il  continua  ses  études.  On  a  de  lui  des  Commentaires 
sur  Aristotc,  Porphyre,  etc.,  des  lioméliea  et  des  Lettres. 
Soa  œavre  est  peu  originale,  mais  clic  est  précieuse  pour 


David  vainqueur, 
d'après  A.  Mercié, 


avoir  servi  de  lien  entre  la  philosophie  des  Grecs  et  celle 
des  Arabes. 

David  (saint),  archevêque  de  Mén,évie  et  patron  du 
pays  de  Galles  (Angleterrel.  mort,  d'après  les  uns,  en  544, 
et 'd'après  les  autres,  en  Gui.  Fils  de  Xantus,  prince  de  la 
Cérésique  (Cardiganshire)  et  de  sainte  Nun.  il  fut  promu 
au  sacerdoce  et  se  retira  dans  Tile  de  Wight.  Il  fonda  un 
assez  grand  nombre  de  monastères,  dont  le  principal  était 
situé  dans  la  vallée  de  Ross,  près  de  Ménévie.  Ses  reli- 
gieux s'appliquaient  sans  relâche  au  travail  des  mains; 
et  même,  pour  rendre  le  travail  plus  méritoire  on  le  rendant 
plus  pénible,  ils  cultivaient  la  terre  sans  employer  d'ani- 
maux domestiques.  David  fut  appelé,  malgré  lui, au  siège  de 
Ménévie.  Cette  ville  s'appeiapius  tard,  de  son  nom,  Saint- 
David.  II  mourut  dans  un  âge  très  avancé.— -Fête le  l"mars. 

David  ou  DaVITH,  nom  de  six  rois  de  Géorgie,  de  la 
dynastie  des  Ba^ratides  :  David  I"  (  950-980)  régna  con- 
jointement avec^son  neveu  Bagrad  III  (960-1014).  —  Da- 
vid n,  le  Réparateur,  vainquit  à  plusieurs  reprises  les 
Turcs  Seldjoukides  et  les  Arabes  (1089-1125).  —  La  reine 
Thamar,  tille  de  Georges  IV,  épousa  Soslan,  qui  prit  le 
nom  de  David  m,  sous  leq^uel  il  régna  de  1193  à  i209. 
—  David  IV  et  David  V,  bis  de  Georges  IV,  régnèrent 
de  1243  à  1272  ;  ils  étaient  sous  la  domination  des  Mongols. 

David  r%  roi  d'Ecosse,  né  en  10S4,  mort  en  1153. 
Monté  sur  le  trône  en  1124,  il  défendit  les  droits  de 
Mathildc,  fille  do  Henri  !"■  Beauclerc,  à  la  couronne  d'An- 
ûleterre,  contre  son  compétiteur  Etienne  de  Blois.  Mais 
il  fut  viincu  par  ce  dernier  à  la  bf.taille  de  Coton-Moor 
ou  de  l'Etendard.  Les  chroniqueurs  Orderic  Vidal  et 
William  de  Newburg  représentent  David  I'^''  comme  le 
protecteur  du  clergé;  il  fonda  de  nombreux  monastères 
de  Tordre  de  Citeaux  et  cinq  évêchés. 

David  II,  roi  d'Ecosse.  V.  Bruce  (David  de). 

David  de  Dînant,  théologien  et  philosophe  scolas- 
tique  du  xii*  siècle.  Originaire  de  Dînant,  sur  la  Meuse, 
il  ne  paraît  pas  avoir  enseigné  publiquement.  II  vivait 

.MIS  1  intimité  du  pape  Innocent  III,  qui  goûtait  son  esprit 
iiil.  On  peut  placer  sa  mort  un  peu  avant  l'an  1209.  Son 

\  re,  intitulé  Qaa'erni  ou  Quaternuli,  n'existe  plus  ;  Albert 
le  Grand  et  saint  Thomas  d'Aquin  en  ont  conservé  quelques 
extraits.  Il  y  développait,  à  l'aide  d'Aristote,  tout  en  pré- 
tendant rester  orthodoxe,  un  système  hardi,  une  sorte  de 
panthéisme,  qui  annonce  par  certains  détails  celui  de  Mi- 
chel Servet  et,  par  d'autres,  celui  de  Spinoza.  Il  passa 
assez  inaperçu  bien  qu'Albert  le  Grand  parle  d'un  dis- 
ciple de  David,  nommé  Baudoin,  avec  lequel  il  aurait  lui- 
même  discuté,  et  que  saint  Thomas  raconte  que  plusieurs 
philosophes  de  son  temps  défendaient  encore  la  doctrine 
de  David. 

David  el-David  ou  David  el-Roï  {le  VoT/ant), 

illuminé  juif  du  xii«  siècle,  natif  d'Amaria  (Arabie).  Il 
acquit  une  grande  influence  sur  les  juifs  du  mont  Haph- 
tan,  à  qui  il  persuada  qii'il  était  le  Messie  et  qu'il  fit 
révolter  contre  le  roi  de  Perse  (1161).  Incarcéré,  il  s'évada 
et  fut  tué  par  son  beau-père. 

David,  négus  d'Abyssinie,  mort  en  1401.  Son  règne 
n'est  remarquable  que  par  les  deux  guerres  qu'il  eut  à 
soutenir  successivement  contre  les  émirs  Hakk-Edden  et 
Saad-Eddin.  Vainqueur  de  ce  dernier  à  Zcila,  il  le  fit  périr, 
annexa  ses  possessions  à  l'Abyssinie  et  y  transforma  les 
mosquées  en  églises. 

David,  négus  d'Abyssinie,  né  en  1500,  mort  vers  1540. 
II  monta  sur  le  trône  en  1507,  avec  son  a'ieule  Hélène 
comme  régente.  Celle-ci  implora  l'assistance  des  Portu- 
gais contre  les  musulmans  de  Sélim  I"""  qui,  après  avoir 
conquis  l'Egypte,  menaçaient  d  envahir  l'Abyssinie.  Le 
roi  de  Portugal  chargea,  en  1520,  Roderigo  de  Lima  de 
contracter  une  alliance  avec  les  Abyssins.  Accueilli  avec 
les  plus  grands  honneurs,  il  resta  six  mois  à  la  cour  du 
négus.  Mais  les  secours  du  Portugal  n'arrivèrent  qu'après 
que  les  musulmans  eurent  occupé  le  pays;  David  dut 
s'enfuir  dans  les  montagnes.  Il  y  mourut  de  misère  peu 
de  temps  après,  laissant  le  trône"  à  son  fils  Clodius. 

David  n  Comnène,  dernier  empereur  de  Trébi- 
zonde.  Monté  sur  le  trône  en  1458  à  la  mort  de  son  frère 
Jean  IV,  au  détriment  de  son  neveu  encore  enfant,  il  se 
montra  incapable  de  lutter  contre  Mahomet  IL  Au  lieu 
d'organiser  la  résistance,  il  se  borna  à  solliciter  l'appui 
de  l'Occident,  à  nouer  avec  les  Turcomans  blancs  une 
inutile  alliance,  et  quand,  en  1461,  les  Turcs  parurent 
devant  sa  capitale,  il  capitula  sans  presque  se  défendre. 
Pourvu  d'un  apanage  en  Thrace,  il  éveilla  bientôt  par 
ses  intrigues  les  soupçons  du  sultan  ;  appelé  à  Constan- 
tinople,  sommé  de  se  convertir  à  l'islam,  il  refusa  coura- 
geusement, et  fut  mis  à.  mort  avec  ses  sept  fils  et  son 
neveu  entre  1466  et  1472. 

David  (Gérard),  peintre  flamand,  né  à  Oudewater  (Hol- 
lande), vers  14C0,  mort  à  Bruges  en  1523.  Ce  peintre,  tombé 
en  oubli,  et  dont  les  œuvres  étaient  confondues  avec  celles 
de  Memling,  n'est  connu  que  depuis  les  travaux  de  James 
Weale,  en  1866.  Il  fut  reçu  en  1483  dans  la  corporation  de 
Saint-Luc,  et,  on  1501,  promu  à  la  dignité  de  doyen.  Il  fut 
enterré  sous  la  tour  de  l'église  Notre-Dame  dé  Bruges. 
Voici  quelques-unes  des  œuvres  qu'on  a  pu  lui  restituer 
avec  certitude  :  à  Bruges,  VHistoire  du  juge  prévarica- 
teur, en  deux  panneaux,  peintures  vigoureuses  r-t  d'un  fini 
merveilleux;  au  musée  do  Rouen,  la  Généalogie  de  la 
Vierge  (à  l'angle  supérieur  de  gauche  est  le  portrait  du 
peintre)  ;  à  la  chapelle  du  Saint-Sang,  à  Bruges,  Jésus  des- 
cendu de  la  crorx;  de  plus,  le  /îaptême  de  Jésus-Christ,  à 
Brugrcs,  et  enfin,  le  grand  triptyque  du  palais  municipal 
de  Gênes,  la  Vierge  et  l'Enfant  entre  saint  Benoit  et  saint 
Jérôme,  fes  divers  morceaux  sont  d'un  magnifique  colo- 
riste. Gérard  David  a  joué  un  grand  rôle  dans  l'histoire  des 
primitifs  fiamands.  On  connaît  aussi  de  lui  des  miniatures. 

David  de  PomiS,  médrrin  et  linguiste  juif,  né  à 
SpoleK^  en  1525.  mort  vers  1600.  Il  exerça  son  art  à  Rome 
et  à  Venise.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  De  senui» 
afft!ctihus  (Venise,  1588),  et  surtout  Germe  de  David 
(15871,  dictionnaire  hébraïque,  précieux  pour  ses  savantes 
remarques. 

David  TzÙON,  rabbin  italien,  né  à  Modône  vers  la  fin 
du  xvr  siècle.  On  a  de  lui,  sous  le  titre  de  Devar  thou  ou 
Vi'rOnm  bonum  seu  Dictîonariolum  vocabulorum  communium 
(1606),  un  dictionnaire  hébrou-italien. 


D.ivid 


iiiOini'). 


532 

David  (Jacques-Zoïas),  peintre  français,  né  en  1748  à 
Paris,  mort  à  Bruxelles  en  1825.  Il  entra  comme  élève  dans 
l'atelier  de  Boucher,  son  grand-oncle,  qui  le  confia  au 
peintre  Vien.  Ce  ne  fut  cju'au  cinquième  concours  pour  le 
prix  de  Rome,  en  i~75,  qu'il  obtint  le  premier  prix.  Vien. 
nommé  directeur  de  l'Académie  de  France  à  Rome,  em- 
mena son  élève.  David  revint  à  Paris  en  1780.  Il  peignit 
le  Bétisaire,  qui  le  fit  admettre  comme  agréé  à  l'Académie 
royale  de  peinture.  En  1783,  parut  VAndromaquc  pleurant 
la  mort  d'Hector  (son  tableau  de  réception),  vers  la  fin  de 
1783,  David  avait  reçu  du  directeur  des  bâtiments  du  roi 
la  commande  d'un  tableau  représentant  le  Seinnent  des 
Horaces.  Cet  ouvrage  fut  exposé  au  Salon  de  1785.  David 
envoya  au  Salon  suivant  (1787),  la  Mort  de  Socrate. 
En  1788,  il  exécuta  les  Amours  de  Paris  et  d'Hélène 
(Louvre).  Le  tableau  des  Licteurs  rapporimit  à  Bruius  les 
corps  de  ses  fils  mit  de  nouveau  en  relief  son  énergie 
sombre.  David  prit,  dès  l'origine,  l'intérêt  le  plus  vif  à  la 
Révolution.  II  exposa  un  dessin  à  la  plume  (1789),  lavé 
au  bistre,  représentant  le  Serment  au  Jeu  de  Paume. 
Il  ébaucha  ensuite  ce  dessin  en  peinture  sur  une  toile  de 
10  mètres  de  largeur  sur  6"", 65  de  hauteur.  Cette  ébauche, 
non  terminée ,  se  voit  au  Louvre.  Nommé  membre  de  la 
Convention,  il  se  si^ala  par  le  républicanisme  le  plus 
exalté.  Sur  sa  proposition,  la  Convention  supprima  l'Aca- 
démie de  Rome.  David  vota  la  mort  de  Louis  XV(  Tl  i.'.i. 
gnit  les  Derniers 
Mo7nents  de  Mi- 
chel Lepellelier{dQ 
Saint-Fargeau), 
morceau  admira- 
ble, mais  dont  le 
naissant  réalisme 
mettait  David  en 
contradiction  avec 
sadoctrine. Son  ad- 
miration pour  Ma- 
rat  lui  inspira  son 
chef-d'œuvre  ilans 
le  genre  réaliste  : 
Marnt  assassiné 
dans  sa  baignoire. 
David  exerça  vrai- 
ment, sous  la  Ré- 
volution, la  dicta- 
ture des  arts.  Il 
organisa  plusieurs 
fêtes  nationales , 
sur  des  program- 
mes à  la  fois  anti- 
ques et  enfantins. 
Déjà  membre  du  comité  d'instruction  publique  et  du  comité 
de  sûreté  aénerale,  David  fut  nommé  à  la  présidence  de 
la  Convention.  Il  était  complètement  dévoué  à  Robespierre. 
Arrête  après  le  9 -Thermidor,  il  fut  rendu  à  la  liberté  et 
obtint  de  rentrer  à  la  Convention.  Dès  lors,  il  s'enferma 
dans  son  atelier  pour  exécuter  son  tableau  des  Sabines 
(Louvre).  A  cette  époque,  David  commença  le  portrait  de 
Bonaparte  :  il  ne  le  termina  jamais  et  n'eut  que  le  temps 
d'ébaucher  la  tête,  fort  ressemblante.  Après  Marengo, 
David  exécuta  le  portrait  équestre  de  Bonaparte  gravissant 
le  Saijit-Bernard.  Devenu  empereur,  Napoléon  nomma 
David  son  premier  peintre,  et  lui  commanda  quatre  grands 
tableaux  destinés  à  la  décoration  de  la  salle  du  Trône  :  le 
Couronnement,  la  Distribution  des  aigles,  l'Intronisation  de 
l'empereur  à  Notre-Dame  et  l'Entrée  de  l'empereur  à  l'Hôtel 
de  Ville.  Les  deux  premiers  ont  seuls  été  peints. 

Pendant  la  première  année  de  la  Restauration,  David 
vécut  retiré,  cherchant  à  se  faire  oublier.  Il  n'hésita  pas, 
pendant  les  Cent-Jours,  à  signer  les  Actes  additionnels. 
A  la  seconde  Restauration,  il  fut  condamné  à  l'exil.  Il  se 
fixa  à  Bruxelles,  où  il  exécuta  :  l'Amour  quittant  Psyché  ; 
Télémaque  et  Eurharis;  la  Colère  d'Achille;  Mars  désarmé 
par  Vénus  et  les  Grâces;  Apelle  peignant  Campnspe  (non 
terminé)  et  divers  portraits.  David  mourut  à  Bruxelles.  Sa 
famille  voulut  ramener  son  corps  dans  la  terre  natale;  le 
gouvernement  des  Bourbons  refusa  de  laisser  passer  le 
cercueil  à  la  frontière.  Ses  restes  furent  inhumés  dans 
l'église  de  Sainte-Gudule  de  Bruxelles.  Jamais,  peut-être, 
l'influence  d'un  maître  n'a  été  plus  forte  que  celle  que 
David  exerça,  pendant  plus  de  trente  ans.  sur  l'école  fran- 
çaise. La  réaction  qu'il  a  inaugurée  contre  lartdu  xviii*  siè- 
cle était  nécessaire.  Le  talent  de  David  a  doux  faces  :  la 
face  doctrinaire,  représentée  par  les  Snbines,  la  face  vi- 
vante représentée  par  le  Maral,  le  Lepeltetier  et  le  Sacre. 
et  d'incomparables  portraits.  Ce  qu'il  y  eut  de  plus  funeste 
en  David,  ce  fut  son  école  qui  a  provoqué  la  révolution 
romantique  de  1820. 

—  Un  petit-fils  de  l'artiste,  Jacques-Louis-Jdi.es  David 
i;i829-i886),  élève  de  Cogniet  et  Picot,  peintre  assez  dis- 
tingué, a  publié,  en  1880,  un  imporiant  ouvrage  sur  sou 
grand-père  :  le  Peintre  Louis  David,  souvenirs  et  documents 
inédits,  avec  une  suite  d'eaux-fortes  d'après  ses  œuvres. 
Delécluze,  ami  et  élève  de  David,  a  publié  sur  lui  un  très 
intéressant  ouvrage  :  Louis  David,  son  école  et  so7i  temps. 

David  (Louis),  harpiste  français,  né  à  Paris  vers  1765, 
Atiaché  à  la  musique  particulière  de  Louis  XVI,  il  a  pu- 
blié un  certain  nombre  de  compositions  pour  son  instru- 
ment ;  entre  autres,  treize  sonates,  dont  quelques-unes  avec 
violon,  des  airs  variés,  etc.  On  connaît  aussi  de  lui  des 
recueils  do   romances  avec  accompagnement  de   harpe. 

Da'VID  (Pierre-Laurent-Jean-Baptiste-Etienne),  poèto 
français,  né  à  Falaise  en  1772,  mort  à  Paris  en  1846.  Il  fut 
nommé,  sous  l'Empire,  consul  général  à  Smyrne,  où,  par  sa 
lermcté,  il  empêcha  2.000  Grecs  d'être  massacrés  parles 
Turcs.  De  retour  à  Falaise,  il  y  fonda  une  Académie.  On  lui 
doit,  entre  autres  ouvrages,  deux  poèmes  :  VAlcrandréide 
ou  la  Grèce  vengée  (1827-1829);  la  Bataille  d'iéna  (1808). 

David  (Charles-Louis-Jules),  helléniste  et  administra- 
teur, fils  du  peintre  Louis  David,  né  et  mort  à  Paris 
(1783-1854).  Il  fut  nommé,  en  1810.  sous-préfet  de  l'arron- 
dissement de  Stade  (département  des  Bouches-de-l'Elbe), 
qu'il  administra  jusqu'en  1814.  En  1815,  il  accompagna  à 
Brux<dles  son  père,  exilé  comme  régicide.  En  1816,  il  se 
rendit  on  Grèce,  où  il  se  maria.  Il  professa  successive- 
ment à  Chio  ()8I6)  et  à  Smvrne  (1818-1820).  II  revint  alors 
(>n  France,  oii  il  pul)lia  un  Parallèle  synoptique  des  langues 
grecques  ancienyie  et  moderne  (1820)  et  une  Méthode  pour 
étudier  la  langue  grecque  moderne  (1821).  De  1831  à  1840, 
il  professa  la  littérature  grecque  à  la  faculté  dos  lettres 
do  Paris. 


David  d'Angers. 


533 

David  d'Angers  (Piorro-.Ican),  sculpteur  français, 
ne  ù.  Aiigorscii  I7ss,  mort  ù  Paris  ou  185G.  Klùvo  do  rKcolo 
i-ontralo  d'AiifJcrrs,  il  so  rendit  ù  Paris  ou  1808,  entra  dans 
lutidior  do  Uolaiid  ot  obtint  lo  prix  do  Romo  eu  1811, 
aveclaMort  d' h' /nim mondas.  Sos envois  do  la  villa  Mùdicis 
soutconçus  dans  un  siyloôlôgantotcorroct.  KontrôilParis, 
il  dtSbuta  par  la  statue  de  Condé  (coup  d'honneur  do  Ver- 
sailles); lo  monument  do  /ioH- 
champ,  ù.Sainl-Kloront  ;  celui 
du  général  Foy,  au  Pùro-La- 
cliaiso.  La  Jeune  (h-ecque  aa 
tombeau  de  Maixo  liotzaris, 
ù.  Athènes,  marque  le  culto 
du  sculpteur  pour  lo  nu,  dont 
il  so  séparo  à  regret.  Los 
statues  du  roi  Jii'né,  k  Aix, 
do  Fénelon,  à  Cambrai,  da- 
tent do  1822  et  182:i.  A  partir 
de  1S;10,  les  ouvrages  do  David 
se  mnUipliont  avec  une  ra 
pidito  prodigieuse.  Il  exécute 
dans  l'ospaco  de  dix-huit  an- 
nées près  do  10  statues,  75  bas- 
reliefs,  120  bustes,  38  sta- 
tuettes, 30  médaillons  de 
proportions  colossalos  et 
500  portraits  modelés  dans 
des  médaillons  do  moyenne 
grandeur.  Nous  ne  pouvons 
que  rappeler  au  hasard  les  statues  ^.'Armand  Carrel  à 
Saint-Maudé,  de  Cnvier,  de  Talma,  d\igénéi'al  Gobert,  de 
Gouvion-tSaint-Cyr  à  Paris,  {VAmbroise  Paré  à  Laval,  de 
Cheverus  à  Mayenne,  de  Biquet  à  Béziers,  de  Jean  Bart  à 
Dunkerque,  etc.  ;  \c  fronton  du  Panthéon  à  Paris,  les  bustes 
de  (Jœthe,  de  Bentham,  do  Chateaubriand,  de  Lamartine,  de 
Victor  Huffo,  œuvres  sagement  con(;ues  et  exécutées  avec 
uno  ^^rande  intensité  de  vie.  Il  fut  nommé  membre  de 
l'Institut  et  professeur  à  l'Ecole  des  beaux-arts,  en  1S26. 
Mais  c'est  peut-dtre  par  ses  médaillons  que  le  sculpteur 
trionjpbera  de  l'oubli.  Ses  cinq  cents  eftigles,  modelées  en 
cire  sur  des  pierres  d'ardoise  et  fondues  en  bronze,  con- 
stituent le  plus  curieux  musée,  où  se  trouvent  réunies  les 
illustrations  do  la  première  moitié  du  xix'  siècle  :  te  gé- 
néral Bonaparte,  Ney,  Daoid  (lo  peintre),  Gros,  Gérard, 
Girodo.t,  Carteltier,  Itossini,  Auber,  Paganini,  Gustave 
Planche,  Théophile  Gautier,  Delphine  Oay,  Alfred  de  Vigny, 
Ballanche,  Madame  Itécamier,  etc.  Entre  temps,  David 
sculptait  son  Philopœmen,  œuvre  savante  et  douloureuse, 
dans  laquelle  il  revenait  aux  traditions  do  l'art  pur. 
La  révolution  de  184S  lança  David  dans  la  politique 
active.  Il  tit  partie  de  la  commission  chargée  par  le  gou- 
vernement provisoire  des  réformes  â  apporter  à  l'organi- 
sation de  l'Académie  de  France  et  de  l'Ecole  des  beaux- 
arts,  et  il  fut  nommé  membre  de  l'Assemblée  constituante. 
Il  parut  inquiétant  au  pouvoir  issu  du  Deux-Décembre  et 
reçut  l'ordre  do  partir  pour  l'exil.  Il  se  réfugia  en  Bel- 
gique et,  après  un  court  séjour  à  Bruxelles,  se  mit  en  route 
pour  la  Grèce.  Les  fatigues  de  ce  voyage,  le  climat  et 
sans  doute  aussi  les  tristesses  de  l'exil,  altérèrent  sa  santé. 
Il  repartit  et  alla  débarquer  à  Nice.  Ses  amis  obtinrent 
sa  rentrée  en  France.  Mais  il  ne  tarda  pas  à  mourir. 

Doué  de  pensée  à  un  degré  supérieur,  David  d'Angers 
est  â  la  fois  novateur,  psychologue  et  moraliste.  C'est  à 
la  lueur  d'un  esprit  sévère  qu'il  conçoit  ses  ouvrages, 
toujours  anxieux  de  l'enseignement  élevé  qui  doit  dé- 
couler de  sa  sculpture. 

—  BiQLiOGR.  L  œuvre  de  David  d'Angers  a  été  litho- 
graphie par  Eugène  Marc,  son  élève,  en  152  planches 
(Paris,  185G).  Ses  médaillons  ont  été  photographiés  par 
son  lils,  RoBKRT  David,  et  édités  au  nombre  de  477,  avec 
une  introduction  par  Edmond  About  (Paris,  1867).  V.  Da- 
vid d'Angers,  sa  vie,  son  œm^re  et  ses  contemporains,  par 
Henry  JÙuin  (Paris,  1877),  et  David  d'Angers  et  ses  relations 
littéraires,  par  le  môme  (Paris,  1890);  Nouvelles  et  der- 
nières lettres  de  David  d'Angers,  par  le  même  (Paris,  181) i). 

David  (Giovanni),  chanteur  italien,  fils  du  ténor  italien 
Giacomo  David,  né  à  Naplcs  en  1790,  mort,  croit-on,  à 
Saint-Pétersbourg,  vers  iSôO.  Il  a  joui,  en  Italie,  d'une 
renommée  éclatante,  justiiiéo  par  un  talent  réel.  Il  dé- 
buta ù  Brcscia  eu  1810,  se  montra  ensuite  à  Venise,  puis 
à  la  Scala  do  Milan.  Rossini  faisait  grand  cas  de  son  ta- 
lent, puisqu'il  a  écrit  pour  lui  à  Naplos  Otello  (1816),  liic- 
ciardo  e  Zoraide  (1818),  Ermione  (1819),  la  Donna  del  Lagu 
(1819),  et  enfin  Zc/mim  (1822).  David  so  Ht  entendre  dans 
les  grandes  villes  do  l'Europe.  Ayant  perdu  sa  voix,  il 
accepta  les  fonctions  de  régisseur  à  l'Opéra  italien  do 
Saint-Pétersbourg. 

David  (Maxime),  peintre  miniaturiste  français,  né  à 
Chàlons-sur-Marno  en  1798,  mort  à  Paris  en  1870.  Il  avait 
d'abord  prati([ué  la  miniature  on  amateur.  Son  succès  dans 
cet  art  lui  tit  abandonner  la  magistrature  pour  aller  :ï 
Paris.  Il  fut  bientôt  A  la  mode.  Citons  parmi  ses  meilleurs 
morceaux  les  portraits  de  :  la  Heine  Amélie,  lo  lioi  Louis- 
Philippe,  lo  î}uc  de  Nemours.  Y  Amiral  Hosamel,  lo  Prince 
Nap'déon,  les  trois  portraits  iX' Abd-el-Kader,  etc.  Parmi  les 
dernières  œuvres  qu'il  a  exposées,  figure  lo  portrait  du 
général  Bosquet  (I8r»ti),  le  Miroir,  l'Ecrin  et  la  lyre  (18G7). 

David  (Jean-Baptiste),  historien  et  philologue  belge, 
né  à  Lierre  on  1801,  niort  à  Louvain  en  i8(ïC.  Clianoino  de 
Tégliso  métropolitaine  do  Malines  et  professeur  à  l'uni- 
versité do  liOuvain,  il  prit  uno  jiart  active  au  mouvement 
flamand  on  Belgique.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  VfJis- 
loirc  de  saint  Mbert,  évéquc  de  Liège  (1841)  ;  Histoire  natio- 
nale (1842-1855);  la  Maladie  des  saluants,  poèmo  en  six 
chants;  la  Bible  rimée  de  Van  Manrlant  (1858);  Œuvres 
mystiques  de  Van  Itusshruc  {ISlii);  etc. 

David  (Félicien),  compositeur  français,  né  à.  Cadenot 
(Vauclnse)on  18 10,  mort  à  Saînt-Gormain-on-Laye  on  187t). 
Orphelin,  lo  jouno  Félicien  fut  élevé  par  une  sœur  aiiiéo 
qui  lo  fit  entrer,  ù  huit  ans,  comme  onfant  de  chœur,  à  la 
maîtrise  do  l'église  Saint-Sauveur,  ù.  Aix.  Plus  tard,  ga- 
gné par  los  idées  roligiouses  dos  saiut-simonions,  David 
composa  dos  hymnes,  qui  furent  publiés  pour  l'usago  do 
la  communauté  ot  qui  renfermaient  des  pages  remar- 
quables. Après  lo  procès  dos  saint-simonions  quelques-uns 
résolurent  do  so  rendre  en  Orient  pour  y  pr(>cdier  la  nou- 
velle religion.  Parmi  eux  so  trouvait  Félicien  David.  Do 
Paris  ils  se  dirigèrenl  sur  Constantinoplo,  juiis  ils  se  ren- 
dirent on  Egypte,  où  David  seul  retira  quel(|ue  fruit  de  son 
si-jour  en  ce  pays,  par  lus  chants  orientaux  qu'il  recueillit. 


DAVID 


DAVIDSONIE 


Félicien  David. 


Do  retour  en  Franco  on  1835,  il  publia,  sous  lo  titre  do  : 
les    Brises    d'Orient,   un    recueil    des    chants    qu'il  avait 
réunis,  puis  il  écrivit  doux  symphonies  (en  fa  et  en  yni), 
uno  sério  do  vingt-quatre  pe- 
tits   ([uiutettes  pour   instru- 
ments A  corde,  deux  nonetii 
pour  instruments  do  cuivre, 
puis  toute  uno  suite  do  mé- 
lodies charmantes  ot  carac- 
téristi(|ues  :   le    Bédouin, 
r Egyptienne ,  la  Jtêverie, 
l'Ange  rebelle,  le  Chibouk,  la 
Pensée  des  morts,  et  surtout 
les  JJirundelles. 

En  1844,  il  faisait  exécuter, 
lians  la  sallo  du  Conserva- 
toire, son  odo-symplionio  le 
Désert,  et  de  ce  jour  son  nom 
devint  célèbre.  David  donna 
à  l'Opéra  un  oratorio  en  deux 
parties  :  Moise au  Sinai{\%AG)^ 
(|ui  échoua.  11  se  releva  avec 
une  nouvelle  ode-symphonio, 
Christophe  Colomb  {IS Al); 
mais  l'Edeii,  «  mystère  )>  en 
deux  parties  exécuté  à  l'Opéra 

(1S48),  fut  froidement  accueilli.  Enfin,  David  aborda  direc- 
tement la  scène  en  donnant  au  Théâtre-Lyrique  (1851 1  la 
Perte  du  Brésil,  dont  le  succès  fut  complet.  Il  ne  songea 
plus  alors  qu'au  théâtre,  et  donna  successivement  :  Jlercu- 
lanum  (1859),  Lalla-Houkh  (1862)  et  le  Saphir  (1865).  En 
réalité,  David,  musicien  exquis,  génie  contemplatif  et 
rêveur,  n'était,  doué  que  très  mcomplôtement  des  qualités 
nécessaires  au  théâtre.  Il  n'en  reste  pas  moins  un  artiste 
charmant,  essentiellement  original,  à  l'inspiration  pleine 
de  tendresse  et  de  poésie. 

Félicien  David  remplaça  Berlioz  comme  membre  de 
l'Académie  des  beaux-arts  en  1869,  et  comme  bibliothé- 
caire au  Conservatoire. 

David  (Ferdinand),  violoniste  allemand,  né  à  Hambourg 
en  1810,  mort  à  Kloster  (Suisse)  en  1873.  En  !S36,  il  fut 
nommé  concertmeister  des  fameux  concerts  du  Gewandhaus 
â  Leipzig,  et  devint  professeur  au  Conservatoire  de  Leipzig 
lors  de  sa  fondation.  On  lui  doit  de  nombreuses  composi- 
tions pour  son  instrument,  entre  autres  cinq  concertos  et 
deux  concertinos  avec  orchestre,  six  caprices  et  de  nom- 
breux airs  variés.  Il  a  écrit  aussi  deux  symphonies  et  quel- 
ques morceaux  pour  divers  instruments. 

David  (Jérôme-Frédéric-Paul,  baron),  homme  poli- 
tique français,  né  à  Rome  en  1S23,  mort  à  Langon  (Gi- 
ronde) en  1882,  petit-fils  du  peintre  Louis  David.  Officier 
d'ordonnance  du  prince  Napoléon  en  1852,  il  quitta  l'armée, 
en  1857,  avec  le  grade  de  capitaine.  Elu  député  de  La 
Réole,  il  s'occupa  à  la  Chambre  de  questions  économiques. 
Il  reçut  le  portefeuille  des  travaux  publics  dans  le  minis- 
tère Palikao.  II  rentra  dans  la  vie  politique,  en  1876, 
comme  député  de  Bazas. 

David  lErnost),  musicographe  français,  né  en  1825, 
mort  à  Paris  en  1886.  On  a  de  lui  :  la  Musique  chez  les  Juifs 
1^1873);  {esVendelssohn-BartholdyetJiobert  Schumann{lS^i:>}. 
Son  ouvrage  le  plus  important  est  celui  qu'il  a  donné  avec 
Mathis  Lussy  sous  ce  titre  :  Histoire  de  la  notation  musi- 
cale depuis  ses  origines  (1882). 

David  (l'abbé  Armand),  naturaliste  et  missionnaire 
français,  né  eu  1826.  Il  entra  dans  la  congrégation  des 
lazaristes  en  1848,  professa  quelques  années  les  sciences 
naturelles  à  Savone,  puis  se  rendit  en  Chine,  où  il  arriva 
en  1862.  Il  recueillit  dans  ce  paj^s  une  grande  quantité 
de  plantes,  do  minéraux  et  d'animaux  qu'il  adressa  au 
Muséum  de  Paris.  Kn  1866 ,  il  entreprit  une  nouvelle 
exploration,  principalement  en  Mongolie  et  dans  le  Thibet 
oriental.  Il  fit  enfin  un  troisième  voyage  de  deux  ans  on 
Cliino,  en  1872.  En  dehors  do  ses  relations  do  voyages 
parues  dans  les  n  Archives  du  Muséum  u  sous  le  titro 
do  :  Journal  de  mon  troisième  voyage  d'exploration  dans 
l'empire  chinois  (1875),  on  a  de  lui  beaucoup  do  publica- 
tions sur  l'histoire  naturelle,  parmi  lesquelles  il  faut 
citer  :  les  Oiseaux  de  la  Chine  (1877),  ot  Plantx  Davidianw 
ex  Sinorum  imperio  (1890). 

David  (Samuel),  compositeur  français,  né  ot  mort  à 
Paris  (  1836-189.'')).  Il  obtint,  en  1858,  lo  premier  grand  prix 
do  Uome.  Il  a  pul)lié  l'Art  déjouer  en  mesure,  les  réductions 
pour  piano  do  quatre  symphonies,  des  chœurs,  des  mélo- 
dies vocales,  etc.  Il  a  donné  à  la  scène  les  ouvrages  sui- 
vants :  la  Peau  de  l'ours,  opéroito  (1858);  Mademoiselle 
Si/lvia  (1868)  ;  la  Fée  d'-s  Bruyères.  Il  aïaissé  en  portefeuille 
plusieurs  autres  partitions  :  les  Chevaliers  du  poignard  ;  la 
Gageure;  une  Dragonnadc;  l'Education  d'un  prince;  etc. 

David  Copperfield,  roman  de  Charles  Dickens  (  1849). 
—  On  peut  considérer  cet  ouvrage  comme  une  sorte  d'auto- 
biographie, qui  est  lo  chef-d'œuvre  de  l'auteur.  C'est  l'his- 
toire d'un  enfant  abandonné  qui,  après  mille  cruelles  vicis- 
situdes, arrive  au  bonheur.  Les  personnages  variés  quo 
Dickens  présente  sontdovenus  populaires:  Mrs.  Trotwood, 
tante  do  David,  femme  aux  allures  raides  et  mystérieuses, 
est  lo  type  de  la  bonté  bourrue;  Poggotty  est  la  servante 
dévouée;  Agnès  Wickfield,  figure  poétique  ot  charmante, 
devient  lo  bon  auge  de  David  ;  Dora  représente  la  fragilité 
humaine  ;  Traddies  et  Ilam  restent  toujours  calmes  et  pa- 
tients au  milieu  dos  plus  dures  éprouves;  los  Micawbor 
sont  la  personnification  do  l'opiniàtro  persévérance  bri- 
tannique; Uriah  Hoop  se  montre  ù  nous  dans  tonte  sa 
repoussante  perversité,  ot  enfin  David  est  l'àmo  du  livre  ; 
autour  do  lui  so  meut  co  monde  fictif  qui  a  toute  l'appa- 
rence de  la  vie  et  de  la  réalité. 

DaVID-GEORGES,  en  hollandais  Jorls,  sectaire  ana- 
baptiste, né  A  liclft  (Hollande)  on  1501,  mort  on  1550,  ù 
lïâlo.  Sa  mère  fut  décapitée  on  1537.  comme  anabaptiste. 
Il  fut  lui-même  condamné  au  sunplico  du  fouet  ot  eut  la 
langue  percée  par  lo  bourreau.  Il  s'ofi'orça  do  réconcilier 
les  diverses  fractions  do  la  secte,  qui  s'cntre-déchiraiont. 
Suspoct  à  ceux  qu'il  voulait  rallier  ot  persécuté  par  les 
théologiens  calvinistes,  il  chercha  vainement  un  retugo  en 
Frise,  puis  so  fixa,  on  l544,ùDAlo,  sous  lo  nom  de  Jeun  do 
liruges  et  comme  membre  apparent  de  l'Eglise  réformée. 
En  1559,  son  corps  fut  déterré  ot  brûlé,  après  un  procès 
eu  règle.  (V.  DAviiU'iUi-:.)  Il  a  laisîié  do  nombreux  traités 
en  hollandais,  dont  Ir  plus  remarquable  est  intitulé  Livre 
miraculeux  (Wouderbock).  Sa  vio  a  été  écrite  par  son  gen- 


dre, Nicolas  Blosdyk,  qui  abandonna  l'anabaptisme  et  fut 
pasteur  dans  lo  Palatinat. 

DavidgORODOK,  bourg  do  la  Russie  d'Europe  (çouv. 
de  Minsk),  sur  des  îles  du  Goryn,  affinent  du  Pripet; 
3.50O  liab.  Briqueteries,  brasseries. 

DAVIDIA  n.  m.  liel  arbre  du  Thibet,  à  Heurs  réunies  en 
capitules  uuies  ou  bise.xuécs,  dont  lo  port  rappelle  celui 
des  tilleuls. 

davidique  idik')  adj.  Noblo  et  inspiré  comme  le  stylo 
du  rui  David  :  Avoir  dans  son  style  un  souffle  davidique. 

—  n.  m.  Membre  d'une  secte  anabaptiste  fondée  par 
David-Georges,  il  On  dit  aussi  davidisti:,  et  .joiustk. 

—  Encycl.  Hist.  relig.  Les  duvidiques  niaient  la  résur- 
rection, rejetaient  le  mariage  et  déclaraient  quo  Vàmc  n'est 
point  souillée  par  le  péché.  Leur  secte,  fondée  en  Hollande» 
propagée  en- Suisse  et  en  Allemagne  par  David-Georges, 
fut  étouffée  par  une  répression  vigoureuse.  Cependant,  on 
on  retrouve  des  traces  pendant  un  siècle  en  Hollande,  dans 
les  duchés  d'Oldenbourg  et  de  Holstein,  oii  ses  derniers 
vestiges  furent  détruits  en  1642. 

DavidoV  (Denis  Vasilievitch),  général  et  poète  russe, 
né  à  Moscou  en  1784,  mort  en  1S39.  Il  servit  avec  distinc- 
tion dans  l'armée  russe  pendant  les  campagnes  d'Alle- 
magne et  de  France,  ainsi  qu'au  Caucase  et  en  Perse.  Il 
obtint  le  grade  de  lieutenant  général.  On  a  de  lui  un  grand 
nombre  do  chants  militaires,  dont  lo  plus  populaire  est 
intitulé  :  le  Demi-soldat.  Il  a  également  écrit  diff"érents 
ouvrages  stratégiques,  mémoires  patriotinues  :  Souvenirs 
de  la  bataille  d'Èytau  et  son  Essai  d'une  théorie  de  l'appli- 
cation pratique  des  partisans  (1S21). 

Davidov  (Jean),  philologue  et  philosophe  russe,  né  en 
1794  dans  le  gouvernement  de  Tversk,  mort  en  1863.  Il 
s'adonna  à  l'enseignement  à  Moscou,  où  il  devint  inspec- 
teur, puis  directeur  de  l'institut  des  langues  orientales.  Il 
reçut  un  siège  au  sénat.  Il  introduisit  en  Russie  rensei- 
gnement de  la  grammaire  comparée,  et  publia  des  ouvrages 
classiques,  entre  autres  ;  De  la  critiqite  dans  la  philologie 
ancienne  (1814)  ;  De  la  philosophie  considérée  comme  science 
(1826);  Cours  sur  la  littérature  (1837-1838),  etc. 

Davidov  (Charles),  violoncelliste  russe,  né  à  Goldingen 
(Courlande)  en  ls38,  mort  à  Moscou  en  1889.  Il  fut  pro- 
fesseur au  Conservatoire  de  Leipzig,  puis  au  Conservatoire 
de  Saint-Pétersbourg.  Virtuose  remarquable,  il  s'est  dis- 
tingué aussi  comme  compositeur  pour  le  violoncelle,  pour 
lequel  il  a  écrit  plusieurs  concertos,  une  ballade,  une  ro- 
mance sans  paroles,  etc.  On  lui  doit  aussi  quelques  lieder  et 
divers  morceaux  de  piano. 

Davidson  (John),  médecin  et  voyageur  anglais,  né 
en  1797,  assassiné  dans  le  Sahara  en  1S36.  A  partir  de  18S6, 
il  fit  des  voyages  dans  l'Inde,  en  Arabie  et  en  Egypte, 
puis,  en  1835,  entreprit  de  se  rendre  à  Tombouclou.  Après 
avoir  exploré  une  partie  du  Maroc,  il  partit  du  pays  do 
rOuâd-Noùn  avec  une  caravane,  traversa  l'Ouâdi-Dra'a 
et  lo  désert  sableux  d'iguîdi,  ot  fut  tué  à  Souékêya,  par 
des  cavaliers  pillards.  Son  journal  de  voyage  a  paru  sous 
lo  titre  do  Notes  taken  duri'ng  iravels  in  Africa  by  the  late 
John  Davidson  (1839). 

Davidson  (Samuel),  écrivain  et  théologien  anglais, 
né  à  Ballymena  (Irlande)  en  1808.  Il  professa  la  littéra- 
ture biblique  et  les  langues  orientales  au  Collège  indépen- 
dant de  Manchester,  puis  dovint.'en  1862,  examinateurpour 
riiistoire  et  la  philologie  bibliques  à  l'université  de  Lon- 
dres. On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  qui  attestent  uno 
science  profonde  :  Sacred  Hermeneutics  (1843)  ;  Lectures 
on  Ecclesiastical  Polity  (1S4S);  on  Introduction  lo  the  New 
Testament  1^1848-1851). 

Davidson  (Lucretia  Maria),  laînéo  do  deux  sœurs  amé- 
ricaines célèbres  par  leurs  poésies,  toutes  deux  mortes  très 
jeunes,  née  en  1808.  Elle  fut  d'une  précocité  extraordi- 
naire; à  neuf  ans,  elle  composa  l'épitapho  d'un  rouge- 
gorge.  Elle  étudiait  avec  tant  d'ardeur  que,  d'une  santé 
très  frôlo,  elle  no  put  supporter  la  vio  scolaire.  Elle  mou- 
rut en  1825.  Morse,  do  New- York,  a  publié  les  poésies 
posthumes  do  miss  Davidson,  sous  lo  titre  de  :  Amn'-Khan 
et  autres  poèmes  (1829).  Miss  Sedgwick  a  écrit  une  Vie  iio 
la  jeune  poétesso(l843).  — M  argarktMiu.kr  Davidson, 
sœur  cadette  delà  précédente,  née  on  i823, morte  en  1838. 
Son  enfance  ressembla  beaucoup  à  celle  de  Lucretia 
Maria;  mais  son  inspiration  poétique  fut  encore  plus 
exaiuo.  Ses  Poèmes  furent  pubhés  on  1841  (Philadelphie). 
Davidson  (Thomas),  géologue  et  paléontologiste  an- 
glais, né  à  Edimbourg  eu  1S17,  mort  à  Londres  on  1885, 
il  passa  la  plus  grande  partie  de  sa  jeunesse  en  Italie  ot 
en  France,  il  se  livra  avec  une  véritable  passion  à  l'étude 
des  biachiopodes.  Son  grand  ouvrage  :  British  Eossil  Bra- 
chiopoda  (1856^  est  une  monographie  complète  et  achevée. 
En  1871,  il  fut  nommé  vice-président  de  la  Société  do 
paléontologie.  II  prit  la  part  la  plus  active  à  la  fondation 
du  musce  de  Brigliton,  dot.t  il  présida  le  comité  do  direc- 
tion. 11  fut  chargé  do  la  description  et  do  la  classification 
des  braobiopodos  provenant  do  l'expédition  du  Challenger. 
Davidson  (Thomas),  écrivain  et  philosophe  anglais, 
né  en  1811.  Il  s'adonna  à  l'enseignement  en  Ecosse  et  aux 
Etats-Unis,  puis  voyagea  on  Grèce,  et  publia  doux  beaux 
ouvrages  :  le  Groupe  de  Niobé  et  la  Frise  du  Parthénon 
(1882).  Il  publia  ensuite:  the  Phiiosophical  systvm  of  An- 
tonio Jtosmini  Serbati  (\'A»:i),  où  il  déclare  quo  Uosmini  a 
construit  définitivement  l'édifice  de  la  foi  raisonnée. 

Davidson  (William),  médecin  du  xvii"  siècle,  d'ori- 
gine écossaise.  II  alla  se  lixer  on  Franco  ot  occupa  à  la 
cour  une  situation  imporlanto,  grùco  ù  lu  procoction  do 
Henriette-Marie  de  Franco.  Il  ost  surtout  connu  par  un 
ouvrage  inspiré  des  doctrines  do  ParacoUo  :  J^httosophta 
pijrolfchnica   (103:.). 

DAVTDSONELLA  (n^r  —  do  Davidson,  n.  pr.l  n.  m.  Genre 
d.*  uiolbiscoïdes  brachiopodos  tosticardinos,  famille  dos 
térébratulidés,  comprenant  dos  coquilles  allongées  ou 
pros<iue  carrées,  à  vulvo  ventrale  convoxo,  à  valvo  dorsale 
granuleuse  sur  son  limbe. 

DAVIDSONIA  (de  Davidson,  n.  vr.)  n.  m.  Goure  do  mol- 
hiKcoïdes  brachiopodos.  famille  dos  koniuckinidès,  com- 
prenant des  coquilles  piano-convexes,  iransversulemont 
ovales,  ordinairement  lisses,  fixées  par  lu  valve  ventrale. 
DAVIDSONIE  (ni)  n.  f.  Goui'o  do  saxilVagacées.  série  des 
cunouiéos,  habiiant  l'Australie.  (Les  duvidsouios  sont  dos 
arbres  ù  feuilles  alternes,  ù  fiours  ou  grappes  ou  en  épis; 
uno  espèce  {davidsonia  pruricns)  ost  cultivée  on  sorro.J 


Davier  ancieD. 


Daviers. 


DAVIDSONITE   —   DAVOUT 

DAVIDSONITE  (de  Davidson,  n.  pr.)  n.  f.  Silicate  naturel 
ti  alumine  et  de  gluciuium.  Variété  bacillaire  de  béryl. 

SavIEL  (Jacques),  oculiste  franrais,  né  à  La  Barre, 
près  d'Evreux.  en  1G93,  mort  à  Genève  eu  1762.  11  se  dis- 
tino-ua  dans  l'épidémie  de  peste  qui  sévit  en  1720  à  Mar- 
seifle,  exerça  longtemps  ensuite  la  cliirurgie  dans  cette 
ville,  et,  à  partir  de  172S,  se  consacra  aux  maladies  des 
yeux.  Le  premier,  il  a  tracé  les  règles  exactes  de  lex- 
traction  de  la  cataracte,  et  la  majeure  partie  de  sa  gloire 
est  due  ù  son  habileté  dans  cette  opération.  Il  a  peu  écrit  ; 
il  faut  cependant  citer  de  lui  :  Lettres  sur  les  malailies  îles 
yeux  (1748)  ;  Mémoire  sur  une  nouvelle  méthode  pour  i/nérir 
la  cataracte  par  extraction.  Une  statue,  due  au  sculpteur 
A!ph.  Guilloux.  lui  a  été  érigée  à  Bernay  en  1891. 

DaVIEL  (Alfred),  magistrat  français,  né  à  Evreux  en 
ISOû,  mort  en  1S56,  petit-neveu  du  précédent.  Après  la 
révolution  de  Juillet.  Daviel  fut  appelé  au  poste  d  avocat 
général  près  la  cour  de  Rouen  ;  mais  il  se  démit  de  ses 
fonctions  au  bout  do  trois  ans,  pour  reprendre  la  place 
qu'il  occupait  au  barreau.  Nommé  procu- 
reur général  en  1850,  Daviel  eut.  pondant 
quelques  semaines,  en  1851,  le  portcfcuillo 
de  la  justice,  et  fut  élevé  à  la  di- 
gnité de  sénateur  (1S54).  Son  prin- 
cipal écrit  est  le  Traité  de  la 
législation  et  de  la  pratique  des 
cours  d'eau  (1824). 

DAVIER  [vi-é  —  de  Davî,  anc. 
forme  du  nom  pr.  Darid)  u.  m. 
Chir.  Instrument  employé  pour 
arracher  les  dents  sans  appuyer 
sur  l'os  maxillaire,  ni  sur  les 
dents  voisines. 

—  Art  vétér.  Davier  à  bascule 
de  Plasse,  Forte  tenaille  ser- 
vant à  l'extraction  des  molaires 
du  cheval. 

—  Mar.  Pièce  de  bois  servant 

autrefois  à  supporter  les  pattes  do  l'ancre.  Il  Rouleau  mo- 
bile en  bois  ou  fer,  placé  sur  uu  navire  ou  dans  une  embar- 
cation, pour  permettre  aux  cordages  de  courir  facilement, 
sans  frottement.  (Les  chaloupes  ont  un  davier  d'étrave  et 
un   davier  déiambot.) 

—  Techn.  Barre  de 
fer  munie  d'anneaux  et 
de  crampons,  qui  sert  à 
saisir  et  à  transporter 
sur  l'enclume  la  pièce 
que  l'on    veut  forger. 

li  Outil  dont  le  tonne- 
lier se  sert  pour  faire 
entrer  les  cerceaux. 
Il  Instrument  de  me- 
nuisier formé  d'une  barre  de  fer  coudée  à  l'un  des  bouts, 
Cortant  une  pièce  mobile  et  servant  à  serrer  et  à  assem- 
1er  les  pièces. 

—  En'cyci..  Chir.  Les  daviers  sont  d'un  usage  courant 
dans  la  chirurgie  dentaire,  sous  le  nom  de  «■  daviers  amé- 
ricains ».  Leurs  mors  sont  de  formes  diverses  appropriées 
aux  diverses  sortes  de  dents  de  chacune  des  mâchoires.  On 
appelle  a  davier  universel  » ,  un  davier  construit  de  manière 
à  pouvoir  servir  à  l'extraction  de  toutes  les  dents  des  deux 
mâchoires.  Les  daviers  présentent  sur  les  autres  instru- 
ments d'extraction  l'avantage  de  ne  prendre  appui  ni  sur 
les  dents  voisines  de  celle  qu'on  extrait  ni  sur  le  maxil- 
laire. La  dent  étant  bien  saisie  entre  les  mors  au-dessous 
de  la  couronne,  l'opérateur  tire  la  dent  en  lui  imprimant 
de  légers  mouvements  de  rotation  autour  de  son  axe. 
D'autres  daviers  sont  construits  en  vue  de  diverses  opé- 
rations chirurgicales  intéressant  les  os. 

DaviES.    Biogr.  V.  Rhese. 

DaviES  iJohn),  littérateur  anglais,  né  à  Londres  en 
1679,  mort  en  1732.  Il  fut  principal  du  collège  do  la  Reine, 
à  Cambridge,  et  chanoine  d'Kly.  Il  joignait  à  une  vaste 
érudition  une  remarquable  sagacité.  On  lui  doit  d'excel- 
lentes éditions  avec  notes  d'ouvrages  de  Cicéron,  des 
Dissertations  de  Maxime  de  Tyr,  etc. 

DAVIE3ELLA  (rt-s''/')  n.  f.  Genre  de  molluscoïdes  brachio- 
podes  testicardines,  famille  des  productidés,  comprenant 
de  grandes  coquilles  arrondies,  Dombées.  (Les  daviesella 
sont  fossiles  dans  le  carbonifère;  l'espèce  type,  daviesella 
Ltangollensis,  provient  de  l'Amérique  du  Nord.) 

DAVIÉSIE  {::!')  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  Jégumineuses-papilionacées,  tril)u  des  podalyriêes, 
comprenant  une  quarantaine  d'espèces,  qui  habitent 
l'Australie.  Syn.  de  boryk. 

DAVIESITE  (uij  n.  f.  Oxychloruro  naturel  de  plomb. 

DavignaC,  comm.  de  la  Corrèzo,  arrond.  et  à  25  kil. 
d'Ussel,  près  du  Pont-Rouge,  affluent  de  la  Luzège; 
1.085  hab.  Houille. 

DaVIGNON  (Hugues),  versificateur  français.  Il  exer- 
çait au  Puy,  on  1630,  la  profession  d'avocat.  On  ne  sait  de 
lui  que  ce  que  nous  en  apprend  le  titre  de  son  poème  en 
trois  chants  :  la  Veiayade  ou  Délicieuse  merveille  de  l'imaf/e 
de  Notre-Dame  du  Puy  et  du  Velay  {1&30).  Le  premier  livre 
seul  contient  la  Veiayade,  qui  expose  les  principaux  évé- 
ncmeuts  dont  le  '/elay  a  été  le  théâtre  et  l'histoire  des 
hommes  qui  l'ont  illustré. 

DavILA  (Enrico  Caterino).  historien,  né  à  PJove  di 
Sacco,  près  de  Padoue  en  1576,  mort  en  1631.  Son  père, 
chassé  de  Chypre  par  les  Turcs,  acquit  les  bonnes  grâces 
de  Catherine  de  Médicis.  Le  jeune  Enrico,  d'abord  page  de 
Henri  III,  se  distingua  ensuite  devant  Honfleur  et  Amiens 
(1597;.  Do  retour  en  Italie,  il  passa  au  service  de  Venise 
avec  trois  cents  hommes  et,  chargé  do  commandements 
importants,  il  obtint  la  restitution  de  son  titre  héréditaire 
de  •  connétable  do  Chypre  ».  H  fut  tue  dans  une  querelle 
par  un  maître  do  poste,  â  Saint-Michel,  près  de  Vérone,  et 
immédiatement  vengé  par  son  lils  Antonio.  Son  Historiu 
délie  guerre  citnli  ai  rrancia...  (1630;,  divisée  en  quinze 
livres,  est  l'ouvrage  le  plus  remarquable  sur  les  années 

1559  â  1598. 

DaviLA  fCharlcs),  médecin  et  général,  né  à  Parme  en 
1828,  mon  à  Bucarest  en  188i.  Daviia  fut  envoyé  parle 
gouvernement  français  en  mission  en  Roumanie,  sur  la 
acmaude  du  prinro  Stirboy,  pour  organiser  les  hôpitaux 
et  le  fiorvicc  sanitaire  dans  co  pays.  Lo  prince  Couza  le 


nomma  général.  Après  la  révolution  de  1866,  Davila  joua, 
comme  pacificateur,  un  rôle  considérable  dans  les  trou- 
bles séparatistes  qui  éclatèrent  en  Moldavie.  Pendant  la 
guerre  franco-allemande  de  1870,  Davïla  s'enrôla  comme 
volontaire  dans  la  Société  de  la  Croix-Rouge  et  rendit 
de  grands  services  dans  les  hôpitaux  français. 

DAVILLE  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  de  la  famille  des 
dilléniacées,  tribu  des  hibbertiées» 
comprenant  une  douzaine  d'espèces, 
qui  croissent  au  Brésil.  (Les  davilles 
sont  toutes  sarmenteuses  et  volubiles, 
à  feuilles  alternes  et  décurrentes;  les 
fleurs,  jaunes  el  odorantes,  sont  dis- 
posées en  grappes  terminales  ou 
axillaires.) 

DavillieR  (Jean-Charles,  baron), 
collectionneur  ot  historien  d'art  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1823,  mort  à  Paris 
en  1883.  II  mit  à  proht  sa  très  grande 
fortune  pour  voyager,  recueillant  e;i 
chemin  dos  objets  d'art  de  toute  sorte. 
11  constitua  ainsi,  dans  son  hôtel  de 
la  rue  Pigalle,  une  des  plus  riches 
collections  du  monde.  Membre  de  la 
Société  des  antiquaires  do  France, 
commissaire  spécial  aux  Expositions 
universelles  de  1867  et  de  1878.  il  a 
publié  :  Histoire  des  faïences  hispano- 
mauresques  à  reflets  métalliques  (1861)  ; 
Histoire  des  faïences  et  porcelaines  d^ 

Moustiers.  Marseille,   etc.  (1363);    le        ^ 

Cabinet  du  duc  d'Aumont  et  les  Ama- 
teurs de  son  le}nps{\S10)\itne  Vente  d'actrice  sous  Louis  XVI  ; 
Mademoiselle  Laguerre,  de  l'Opéra;  les  Porcelaines  de 
Sèvres  de  jW""  du  Barnj  (1870)  ;  réimpression  et  annotation 
de  l'Amateur,  comédie  en  un  acte  écrite  en  1766  par  Barthe 
(1870;  ;  l'Espagne  (1874),  superbe  volume  dont  Davillicr 
rapporta  les  documents  d'un  voyag:e  fait  dans  la  Péninsule 
en  compagnie  de  Gustave  Doré  ;  Fortuny,  sa  vie,  son  œuvre, 
sa  correspondance  (1874).  Il  préparait  une  Histoire  de  l'or- 
fèvrerie espagnole,  qu'il  a  laissée  inachevée. 

DaviOUD  (Gabriel-Jean-Antoine),  architecte,  né  à 
Paris  on  1823,  mort  en  1881.  Il  obtint  le  second  prix  de 
Rome  en  1849.  Sa  première  œuvre  fut  le  théâtre  d'Etampes. 
Il  fut  nommé,  en  1851,  conducteur  des  travaux  de  la  mai- 
rie du  Panthéon  et,  on  1871.  Inspecteur  général  des  travaux 
d'architecture  do  Paris.  Le  bois  de  Boulogne  lui  doit  les 
pavillons  des  gardes,  le  kiostiue  de  l'île,  le  Pré-Catelan, 
la  restauration  du  moulin  de  Longcbamp,  le  Jardin  d'ac- 
climatation, etc.  ;  c'est  sur  ses  pians  qu'ont  été  exécutés 
et  embellis  plusieurs  squares,  qu'on  a  construit  la  fon- 
taine Saint-Michel,  ainsi  que  plusieurs  autres  fontaines. 
Il  a  restauré  colle  du  Châtelet,  construit  le  pont  du  parc 
Monceaux,  le  Théâtre-Lyrique  et  le  théâtre  du  Châtelet; 
il  a  donné  le  plan  du  monument  colossal  érigé  en  l'hon- 
neur de  dom  Pedro  sur  la  Grande-Place  de  Lisbonne. 
Enfin,  on  lui  doit,  ainsi  qu'à  son  collaborateur  Bourdais, 
le  palais  du  Trocadéro,  construit  pour  l'Exposition  do  1878. 
Davioud  a  publié  :  le  Bots  de  Boulogne  architectural,  avec 
Vacquer  (1860). 
DAVIS  n.  m.  Tonnell.  V.  david. 

Davis  (dktroit  ou  canal  de),  large  détroit  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  séparant  le  Groenland  à  l'E.  de  la  Terre 
de  Baflin  à  10.,  et  faisant  communiquer  l'océan  Atlan- 
tique avec  la  mer  de  Baffin.  Dans  sa  partie  la  plus  res- 
serrée, il  a  320  kilomètres  de  large.  Il  fut  découvert  en 
1585  par  le  navigateur  Davis.  Les  deux  côtes  du  détroit 
sont  occupées  par  de  hautes  montagnes  et  presque  entière- 
ment dépourvues  de  végétation. 

Davis  (John),  navigateur  anglais,  né  â  Sandridgo 
(comté  do  Devon)  vers  1550,  mort  dans  le  détroit  de  Ma- 
lacca  en  1605.  Il  exécuta,  entre  1585  et  1587,  trois  voyages 
dans  le  but  de  chercher  un  passage  au  nord-ouest.  Dans 
le  premier  (1585),  il  traversa  le  détroit  qui  porte  son  nom, 
et,  en  poursuivant  sa  navigation  vers  le  sud,  découvrit 
un  largo  détroit  qui  lui  sembla  être  l'amorce  d'un  passage 
vers  l'Asie.  Arrêté  par  d'épais  brouillards  et  par  des  vents 
contraires,  il  revint  en  Angleterre  et  en  repartit,  en  1586, 
pour  poursuive  sa  découverte  ;  mais,  ne  trouvant  pas 
le  passage  cherché,  il  redescendit  vers  le  sud  en  langeant 
la  côte  américaine,  constatant  seulement  l'existence  d'in- 
nombrables bras  de  mer.  Au  cours  d'un  troisième  vovage 
(1587),  il  longea  les  côtes  occidentales  du  Groenland  jus 
que  par  72"  12'  lat.  N.,  puis  traversa  toute  l'étendue  de  mer 
qui  sépare  cette  grande  terre  de  l'archipel  arctique  améri- 
cain, li  parvint  jusqu'à  l'entrée  du  détroit  d'Hudson,  puis 
regagna  l'Ançlêterre.  Après  avoir  accompagné  le  capi- 
taine Cavendish  dans  son  désastreux  voyage  dans  les 
mers  du  sud,  il  fit  cinq  voyages  aux  Indes  orientales,  et  y 
fut  tué  par  des  pirates  japonais.  Davis  avait  inventé  un 
octant  dont  on  se  servit  pour  prendre  la  hauteur  du  soleil 
en  mer  jusqu'à  l'invention  du  sextant  par  Hadley.  Il  avait 
aussi  publié  une  Description  hydrographique  de  l'uJiivei's 
1^1595).  et  les  Secrets  du  marin  (1595).  On  doit  à  ce  navi- 
gateur la  reconnaissance  de  la  moitié  de  la  baie  de  Baflin, 
et  des  notions  précises  sur  les  rivages  et  les  habitants 
de  cette  baie. 

Davis  (Edward),  aventurier  et  navigateur  anglais  de 
la  lin  du  xvii"  siècle,  nui  succéda  au  capitaine  John  Cook 
comme  commandant  d'une  expédition  de  flibustiers  dans 
la  mer  du  Sud  (1684-1688),  fit  pendant  quelque  temps  des 
îles  Galapagos  son  point  de  ravitaillement,  puis,  après 
avoir  été  battu  par  une  flotte  espagnole  envoyée  contre 
lui.  regagna  l'Angleterre  on  découvrant  une  île  basse  que 
l'on  suppose  être  l'île  de  Pâques. 

Davis  (sir  John  Francis),  administrateur  et  sinologue 
anglais,  né  à  Londres  en  1795,  mort  en  1890.  Il  entra  dans 
l'administration  des  colonies,  devint  inspecteur  général 
du  commerce  en  Chine,  puis  gouverneur  de  l'établisse- 
ment de  Hong-Kong.  Sa  bonne  administration  lui  valut, 
en  1845.1e  titre  de  «baronnet".  Davis  a  publié  :  Sun-yii-hv 
or  tlie  Three  dedicated  Booms  (1815)  ;  Chinese  ï?oi'c/s  (182^)  ; 
Chineae  moral  maœims  (l»2i);  On  the  poetry  of  thc  Chinese 
l]Hi'J);  the  Fortunate  Union  (1829);  etc.  Son  ouvrage  the 
Chinese  (1836)  eut  un  très  grand  succès. 

Davis  (Charles-llenri),  hydrographe  américain,  né  à 
Boston  on  1807.  mort  en  1877.  Il  a  étudié  los  ports  du  lit- 
toral des  Etats-Unis,  dirgié,  do  1849  â  1856,  la  publication 
de  VAynerican  Ephemeris  and  nautical  Almanach,  donné 


534 

une  traduction  de  la  Théorie  des  mouvements  des  corps 
célestes,  de  Gauss  (1856),  et  publié  d'intéressantes  Observa- 
tions sur  les  lois  des  marées. 

Davis  (Jeff'erson),  homme  d'Etat  américain,  né  dacs 
le  Kentucky  en  1808,  mort  à  la  Nouvelle-Orléans  en  1889. 
Il  devint,  en  1845,  membre  de  la  Chambre  des  représen- 
tants de  Washington,  et  s'y  fit  remarquer  par  ses  théories 
esclavagistes.  Il  Ht  la  campagne  du  Mexique  (1847)  avec 
le  grade  de  colonel,  et  se 
distingua  en  diverses  ren- 
contres, notamment  à  Mon- 
terey.  Elu  sénateur,  il  com- 
battit le  fédéralisme.  En  1853, 
il  acceptait  les  fonctions  de 
ministre  de  la  guerre  et  il 
fit  prouve,  en  ce  poste,  d'une 
extraordinaireactivité.  Réélu 
sénateur  par  le  Mississipi,  en 
1857,  il  fut  l'un  des  membres 
les  plus  violents  du  parti  qui, 
après  l'élection  du  président 
Abraham  Lincoln  ,  soutint 
qu'aucune  conciliation  n'était 
possible  entre  les  Etats  du 
Sud  et  ceux  du  Nord  et  qui 
poussaàla  sécession. En  1860- 
1861,  la  Caroline  du  Sud,  le 
Mississipi,  la  Floride,  l'AIa- 
bama.  la  Louisiane,  la  Géor- 
gie se  séparaient  de  l'Union,  Jefferson  Davis. 
ot  Jefl'erson   Davis  était  élu 

président  de  la  Coafédération  aussitôt  formée  par  ces 
Etats  sous  le  nom  de  <i  Confédération  sudiste  " .  Energique, 
habile,  infatigable,  il  crée  des  armées,  les  équipe,  les 
anime.  Peu  s'en  faut  qu'il  ne  triomphe,  et,  lorsque  sa 
cause  est  perdue,  il  résiste  encore  pendant  deux  ans.  Après 
la  chute  de  Richmond  (1865),  il  s'enfuit.  Fait  prisonnier. 
Il  est  détenu  au  fort  Monroë  pendant  deux  ans.  Remis  en 
liberté,  il  se  tint  depuis  dans  la  vie  privée.  11  était  presque 
oublié,  lorsqu'on  1887  l'avènement  des  démocrates  au 
pouvoir  lui  donna  l'occasion  de  parcourir  l'Alabama  et  la 
Géorgie  en  prononçant  des  discours  où  il  retraçait,  avec 
un  enthousiasme  communicatif,  les  grands  épisodes  de 
l'histoire  de  la  Confédération.  Cette  histoire  il  l'a  écrite, 
avec  une  inévitable  partialité,  dans  son  ouvrage  t/ui  Bise 
and  Fall  of  confédérale  goveniment  (1881). 

DavisON  (Jame^  "William),  critique  musical  anglais,  né 
et  mort  à  Londres  (1813-1885).  Il  publia  un  certain  nombre 
de  compositions,  et  devint  critique  musical  du  «Times  », 
où,  pendant  plus  de  trente  ans,  ses  jugements  étaient  con- 
sidérés comme  des  oracles,  en  même  temps  qu H  dirigeait 
une  feuille  spéciale,  «  the  Musical  World  ".  Davison  prit 
une  part  fort  importante  à  la  création  des  célèbres  Afon- 
day  popular  Concerts  de  Londres,  dont  il  rédigea  jusqu'à 
sa  mort  les  programmes  analytiques. 

DAVlTEn.  f.  Sulfate  hydraté  naturel  d'alumine.  Variété 
dalunogène. 

Davitt  (Michael),  homme  politique  irlandais,  né  à 
Stralde  (Mayo)  en  1846.  Il  est,  comme  le  fut  Parnell,  un 
dos  principaux  champions  du  home  ni/e.  Condamné,  en  1870, 
à  quinze  ans  de  prison,  comme  un  des  chefs  du  fénianisme, 
et  gracié  en  1879,  il  recommença  à  faire  de  l'agitation, 
s'appliquant  surtout  à  créer  la  Ligue  irlandaise,  principal 
moyen  d'action  des  partisans  du  home  imle  contre  l'An- 
glolerre.  Condamné  de  nouveau  à  la  prison,  en  1881,  quand 
fut  Inauguré  le  régime  de  coercition,  il  en  sortit  en  1882. 
De  nouveau  en  liberté,  il  recommença,  s'appuyant  sur 
Parnell,  son  agitation  contre  l'Angleterre,  et  publia,  en 
1885,  son  ouvrage  intitulé  Leaves  from  a  prison  diary. 
En  1892,  il  fut  élu  député  aux  Communes  par  la  circonscrip- 
tion de  Meath  (nord),  mais  sou  élection  fut  annulée  comme 
viciée  par  des  menées  cléricales  ;  puis  il  fut  élu  à  Cork 
(nord-est),  mais  donna  peu  après  sa  démission;  enfin,  aux 
élections  do  1895,  Il  fut  élu  à  Kerry  (est). 

Davou,  bourg  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Catanzaro]); 
3.000  hab.  Récolte  de  soie  et  de  cotou. 

DAVONE  n.  f.  Argot.  Prune. 

Davos,  village  de  Suisse  (canton  des  Grisons),  dans 
la  vallée  du  même  nom,  â  20  kilom.  de  Coire.  Ch.  do  f. 
reliant  Davos  à  Landquart.  La  vallée  de  Davos  est  entou- 
rée de  hautes  montagnes  qui  ont  entravé  pendant  long- 
temps les  relations  avec  les  pays  d'alentour.  Suition  d'hi- 
ver très  fréquentée  par  les  malades  de  la  poitrine. 

DavOUT  (Louis-Nicolas),  duc  o'AuERSTiEDT  et  prince 
n'EcKMOHL,  maréchal  de  France,  né  â  Annoux  (Yonue)  en 
1770,  mort  à  Paris  en  1823.  Il  entra  en  1781  â  l'Ecole  mili- 
taire de  Paris,  et  devint,  en  1788,  sous-lieutenant  au  régi- 
ment de  Champagne  (cavalerie).  En  1789.  il  embrassa  avec 
ardeur  la  cause  de  la  Révo- 
lution et  se  fit  élire  chef  d'un 
bataillon  de  volontaires  de 
l'Yonne  (1792).  Ses  brillants 
services  dans  les  armées  du 
Nord(l792),d6Belgique(l793). 
du  Rhin  (1795-1797), d'Egypte 
(1798-1799)  lui  valurent  suc- 
cessivement le  grade  de  géné- 
ral de  division  (l800).  le  com- 
mandement de  la  cavalerie 
de  l'armée  d'Italie  (1800-1801). 
le  bâton  de  maréchal  de 
France  (1804)  et  le  grand 
cordon  de  la  Légion  d'hon- 
neur (1805).  La  campagne 
d'Autriche  lui  permit  de  se 
tlistinguer  comme  comman- 
dant du  3*  corps  de  la  Grande 
.\rmée;  celle  de  Prusse  (1806) 
lui  fournit  l'occasion  de  s'illus-  Davout. 

trer  en  battant  à  Auersttedt, 

avec  des  forces  inférieures  de  moitié,  le  gros  des  troupes 
prussiennes  (14  oct.).  Sa  fortune  fut  dès  lors  rapide  :  gou- 
verneur du  grand-duché  de  Varsovie  en  1807.  duc  d'Aucr- 
stiedt  en  1808,  prince  d'Eckmùhl  en  1809  à  la  suite  de  la 
campagne  d'Autriche,  il  commanda,  en  1810,  l'armée  d'Aï- 
loniîigne  et  prit,  en  1812,  une  part  brillante  à  la  campagne 
de  Russie.  Pendant  la  campagne  de  1813,  il  commanda  la 
vilio  do  Hambourg,  qu'il  défendit  avec  une  indomptable 
lermoté  contre  les  Russes,  jusqu'à  la  chute  de  Napoléon. 


S3S 

Mal  vu  par  la  Restauration,  il  reprit  du  service  pondant 
les  Cout-Jours  et  fut  charÉfé  du  miuistùro  do  la  t;uriro 
1^20  mars-11  juill.  1815).  Il  tomba,  dus  lors,  dans  uno  dis- 
y;ràco  dont  il  uo  sortit  qu'en  ISli),  pour  entrer  à  la  Chambre 
des  pairs.  Par  ses  talents  stratégiques  et  rausiiM-iié  do  son 
(^aruct^ro,  il  a  mérité  d'fitro  roj^^ardé  connue  un  dos  meil- 
Unirs  lieutenants  do  Napoléon. 

DavOUT  (Louis-Alexandro  Edme-Franrois,  baron),  gé- 
néral français,  né  ;X  Etivoy  ou  1773,  mort,  à  Koviéros  en 

1820,  frùro  du  précédent,  il  fit  les  campagnes  de  la  Hépn 
bliquo  et  do  l'Empire,  se  distingua  ù.  Saint-Jean  d'Acre, 
aux  batailles  dos  Pyramides,  d'Austerlit^,  d"Iéna,  do  AVa- 
gram,  reçut  io  titre  de  baron  do  l'Empire  (180'J),  et  jirit  sa 
retraite  on  1813. 

Davout  (Léopold-Claude-Etienno-Jules-Charlos).  duc 
n'AuEiisT.EDT,  général  français,  né  on  182y  à  Esouiivcs 
(Yonno).  Petit-neveu  du  maréchal,  ii  prit  part  ù.  la  c.iiii- 
pagno  d'Italie,  et  sa  conduite  à  Robeclietto  lui  valut  le 
grade  de  chef  do  bataillon  (iS.'vy).  Colonel  du  93"  de  ligne, 
il  combattit  vaillamment  à  Saint-Privat,  en  roponssaiit  do 
la  fermo  de  Cliantrenuo  les  attaques  répotées  du  gôiu-ral 
do  IHlumenlhal.  Après  la  paix,  il  contribua  à  la  défaite  de  la 
Commune.  Blessé  dune  balle  à  la  tète  pendant  le  dernier 
jour  do  la  lutte,  il  fut  promu  général  de  brigade  en  187 1. 
Général  de  division  en  1877,  il  commanda  ditî'érents  curps 
d'armée  jusqu'en  1894,  époque  à  laquelle  il  fut  atteint  par 
la  limite  d'âge.  En  1885,  il  était  gouverneur  do  Lyon  pi, 
commandant  du  U*  corps.  11  fut  uommo,  en  1895,  grand 
chancelier  de  la  Légion  d'iionneur,  et,  en  1897,  il  repré- 
senta la  France  aux  fêtes  du  Jubile  de  la  reine  Victoria.  On 
lui  doll  :  Projet  de  réorganisation  militaire  (1871). 

DAVREUXITE  ^de  DavreiuT,  n.  pr.)  n.  f.  Silicate  liydraté 
naturel,  appartenant  à  la  famille  des  micas. 

DavUS  SUM,  non  ŒdipuS  {Je  suis  Daims,  et  non 
O'Sdipc) ,  pruverbo  latin,  que  l'on  rappelle  quelquefois. 
(Davus  est  le  nom  d'un  esclave  de  la  comédie  latine. 
Œdipe  est  le  héros  habile  à  déchiffrer  les  énigmes.  L'es- 
clave qui  vient  d'entendre  une  parole  énigmatiquo  et  olt- 
scure  se  refuse  à  comprendre,  en  disant  :  »  Je  suis  Davus, 
c'est-à-diro  un  pauvre  esclave,  un  homme  simple,  qui  ne 
sait  pas  deviner  les  énigmes.  Je  ne  suis  pas  un  Œdipe.  " 
Citer  ce  proverbe  équivaut  à  dire  :  Je  no  suis  qu'un  pauvre 
homme  ;  ce  n'est  pas  à  moi,  mais  à  d'autres,  plus  habiles, 
qu'il  appartient  d  éclaircir  un  cas  difricile.) 

DaVY  (sir  Humphry),  chimiste  anglais,  né  ù  Penzancc, 
bourg  du  comté  de  Cornouailles,  en  1778,  mort  à  Genève 
(Suisse)  en  1829.  Sa  mère,  restée  veuve,  le  plaça  chez  un 
pharmacien  comme  aide-apprenti.  Encouragé  par  un  des 
lils  du  célèbre  Watt,  il  adressa  au  D^  Thomas  Beddocs,pour 
le  recueil  scientifit|ue  qu'il  publiait,  un  mémoire  sur  la  cha- 
leur et  la  lumière,  où  il  essayait  de  ruiner  la  théorie  de  La- 
voisier,  et  un  autre  sur  la  respiration  des  plantes  marines 
et  leur  action  sur  l'eau  dans  laquelle  elles  vivent.  Beddoes 
s'empressa  de  l'appeler  près  de  lui  dans  son  Institution 
pneumatique,  établissement  médical  où  il  traitait  les  mala- 
dies du  poumon.  C'est  là  que  Davy  reconnut,  en  1800, 
l'action  exhilarante  du  protoxyde  d'azote,  découvert  depuis 
vingt-quatre  ans  par  Priestley,et  qu'il  lit  sur  lui-môme  une 
série  d'expériences  relatives  aux  actions  physiologiques 
de  la  vapeur  du  charbon. 

Le  comte  de  Rumford  venait  do  fonder  à,  Londres 
l'Institution  royale,  destinée  à  propager  les  découvertes 
scientidques  applicables  à  l'industrie  et  à  tous  les  arts 
utiles;  il  y  fit  venir  Davy,  qui  fut  nommé  membre  de  la 
Société  royale  en  1803,  puis  président  de  cette  Société. 

Dès  1801,  Davy  avait  construit  une  pile  puissante,  diffé- 
rente de  celle  de  Volta;  en  1802,  ii  donnait  les  premiers 
exemples  de  décompositions 
chimiques  par  la  pile;  on  1806, 
il  formulait  cotte  idée  hardie 
que  l'affinité  chimique  n'est 
autre  que  l'énerfjie  des  pou- 
voirs électriques  opposés  ;  peu 
de  temps  après,  il  décou- 
vrait le  potassium  et  le  so- 
dium. C'est  Davy  qui  pro- 
clama le  chlore  un  corps  sim- 
£le,  et  détruisit  la  théorie  de 
avoisior  sur  la  formation  des 
acides.  Los  découvertes  do 
l'iode  etdu  fluor  vinrent  bien- 
tôt après  cnnhrnier  la  théorie 
do  Davy.  Il  inventa  encore 
la  lampe  des  mineurs,  lampe 
de  sûreté  qui  porte  son  nom. 
La  santé  do  Davy  allait  en 
déclinant  depuis  1818.  Pen- 
ilant  les  hivers  de  1827  et 
do  1828,  qu'il  passa  en  Italie, 
où  il  s'occupait  dos  fouilles  d'HorcuIanum,  il  écrivit,  sous 
le  titro  de  Salm^nia.  le  récit  intéressant  do  ses  voyages 
«t  de  ses  observations  sur  Ihistoiro  naturelle,  et  les  ron.so- 
lations  en  voyage,  que  Cuvior  appelle  l'œuvre  d'un  Platon 
mourant,  et  où  l'on  retrouve  les  douces  rôvorios  et  les 
vagues  penséosqui  avaient  enchanté  sa  jeunesse.  Sa  vouve 
fonda  on  souvenir  do  lui  un  prix  de  chimie,  que  l'académie 
do  Genève  décerne  tous  les  deux  ans. 

Davy  (lampk  de).  V.  toile  métallique. 

Davy  (John),  compositeur  dramatique  anglais,  né  à 

Upton-Holion,  près  d'Exetor,  en  17G3.  mort  à  Londres  en 

1821.  Il  se  rendit  à  Londres,  où  il  publia  plusieurs  opéras. 
teh  (\no  -.What  a  /ilunder!  (1800);  Red  liog  (1803);  Spaitish 
Dollars  (1805);  Uarlrjiuins  Magnct  (1805);  the  Blind  IJog 
(1808)  ;  the  Fanner's  VV;/r;(i8l.l)  ;  Uob  Hny  Macqregor{\^\9.)  \ 
Woman's  Will;  a  Hiddle  (1820).  On  doit  aussi  à  Davy  uno 
ouverture  pour  la  Tempête  do  Shakspearo,  et  plusieurs 
mélodies,  dont  certaines  sont  devenues  populaires. 

DAVYE  [vi)  n.  f.  Genre  d'arbres,  do  la  famille  des  mélas- 
toniai^éos,  tribu  des  lavoisiéréos,  comprenant  six  espères 
qui  croissent  dans  l'Amérique  tropicale.  Syn.do  sauuauja. 

Davyl  (  Ludovic-Joseph-Gonzalvo-Amédéo  Poupaiit, 
dit  Louis),  auteur  dramatique  et  romancier,  né  à  Ancenis 
en  ift:ï5,  mort  à  Paris  en  1890.  Il  écrivit  seul  on  en  colla- 
boration des  pièces  dont  quelquos-unes  eurent  du  succès. 
Nous  citerons  notamment  :  la  Maîtresse  li^qitime  (1871), 
son  chof-d'(imvro  ;  des  drames  :  Coq-Hardy  (1870);  la 
Comtesse  de  I.érins  (1870);  les  Abandonnés  (1878);  etc.  Ou 
lui  doit  encore  des  romans  et  des  chroniques  au  stylo 


DAVOUT 


DAYAKS 


liuniphry  Davy. 


vigoureux,  publiés  dans  les  journaux  sous  le  pseudonyme 

lin    PlKKKE   QlIIROUL. 

DAVYNE  n.  f.  Nom  qui  a  été  donné  autrefois  à  la  lampe 
de  siirctM  inventée  par  sir  llumpbry  Davy. 

DAVYNE  (de  Dai^y,  chini.  angl.)  n.  f.  Silicate  nature! 
d'alumine  de  potasse  et  do  soude,  variété  hydratée  do  né- 
phéline,  contenant  un  peu  de  chaux  et  d'aciiîo  carbonique, 
(On  l'a  trouvée  dans  les  laves  du  Vésuve.) 

DAVYTE  (de  Davy,  cliim.  angl.)  n.  f.  Nom  donné  par  le 
minéralogiste  anglais  Mill  à  une  variété  de  sulfate  d'alu- 
mine trouvée  à  Bogota,  dans  l'Amériqno  du  Sud,  et  que 
l'un  range  ordinairement  parmi  les  aluns  do  plume. 

DAVYUM  [vi-om')  n.  m.  Chim.  Métal  découvert  par  Kern 
dans  un  sable  platinifère. 

~  Encycl.  Le  davf/um,  que  Kern  pense  avoir  trouvé 
dans  un  sable  platinifère  après  la  séparation  de  l'iridium  et 
du  rhodium,  s'obtient  lorsqu'on  cbaulfe  les  eaux  mères  avec 
un  excès  d'azotate  et  do  chlorure  d'ammonium  et  en  cal- 
cinant le  précipite.  Ce  serait,  après  fusion,  un  métal  blanc 
d'argent,  dur  à  froid,  malléable  â  chaud  ;  densité  9,388 
à  25»,  poids  atomique  voisin  de  150. 

DAW  n.  m.  Mamm.  V.  dauw. 

Dawant  (Albert-Alphonso-Pierre) ,  peintre  français, 

né  on  1852  à  Paris.  Il  débuta  au  Salon  de  1879  avec  un 
tableau  d'histoire,  Saint  Thomas  Beclcet,  et  donna  ensuite 
fleuri  IV  d'Allemagne  fait  amende  honorable  devant  le 
pape  Grégoire  VU  (1880);  Saint  Jean  l'Hospitalier  (1885). 
L'artiste  a  peint  encore  des  scènes  modernes  :  Embarque- 
ment d'émigrants,  le  Sauvetage  {\%^^);  En  Alsace  [Kon- 
baix,l892):  Maîtrise  d'en  fants[souvenir  d'  ltalie][\%i.^ymn&ée 
du  Luxembourg).  A  citer  encore  :  Fin  de  messe  (1890);  U7ie 
Ftépétition  (1894)  ;  le  Maréchal  Latines  au  couvent  de  Saint- 
Pollni  (1895);  le  Captif  {lSd6)\  etc. 

Dawdon,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Dnrham), 
comptant  avec  Seaham-Harbour  9.000  hab. 

Dawid  (Gouramis  Chwili},  poèto  géorgien,  né  vers 
1705  à  Lomis-Kan  (Caucase),  mort  vers  1798.  Il  servit  dans 
l'armée  russe.  Il  a  écrit,  sous  le  titre  de  Davntijanin ,  un 
poème  de  sept  ou  huit  mille  vers,  dans  lequel  il  peint 
avec  beaucoup  de  naïveté  et  de  fidélité  les  mœurs  de  son 
pays  natal  au  xvii«  siècle. 

Dawid  (AIoïsIus),  astronome  tchèque,  né  en  1757,  mort 
en  1836,  professeur  d'astronomie  à  Prague.  Il  a  écrit  en 
tchèque  un  grand  nombre  d'ouvrages  intéressants,  surtout 
pour  l'astronomie  et  la  géographie  de  sa  patrie,  et  s'est 
distingué  par  ses  recherches  sur  le  calendrier. 

Dawison  (  Bogumil),  acteur  allemand,  né  à  Varsovie 

en  1818,  mort  à  Berlin  en  1872.  Il  débuta  à.  Vilna,  puis  il 
jijua  avec  un  éclatant  succès  à  Lemberg,  Hambourg, 
Vienne,  Dresde,  Berlin  et  aux  Etats-Unis  I18Ô6J.  Il  inter- 
prétait avec  originalité  les  rôles  d'Hamlet,  d'Othello,  de 
.Méphistophélès,  de  Wallenstein,  etc. 

DawkinS  ("William  Boyd),  géologue  et  ostéologiste 
anglais,  né  en  1838  à  Buttington.  Il  devint,  en  1874,  profes- 
seur titulaire  et  président  de  la  Société  de  géologie  de  Man- 
chester. Dawkins  a  publié  de  nombreux  travaux.  En  1875, 
il  entreprit  un  voyage  scientifique  autour  du  monde,  pen- 
dant lequel  il  séjourna  assez  longtemps  en  Australie  et 
dans  la  Nouvelle-Zélande.  En  1882,  il  dirigea  les  études 
entreprises  sur  les  côtes  française  et  anglaise  en  vue  de  la 
construction  du  tunnel  sous-marin  de  la  Manche.  De  1883 
à  1885,  il  était  chargé  du  tracé  d'un  tunnel  sous  la  rivière 
Humber,  et,  en  i885,  de  recherches  anthropologiques  et  de 
fouilles  dans  l'ile  do  Man.  En  1888,  le  professeur  Dawkins 
devint  examinateur  à  l'université  de  Londres. 

Dawley,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Salop),  sur  le 
Shrewsbury-Canal;  7.000  hab.  Houillères,  mines  de  fer. 

Dawlish,  village  d'Angleterre  (comté  de  Devon),  sur  la 
Manche;  4.950  hab.  Bains  de  mer  fréquentés;  port  de  poche. 

DawSON  City,  ville  du  Dominion  canadien  (territoire 
du  Yukun',  au  confluent  -lu  Ynkon  et  du  Kloudike  ;  18.000 
à  20.000  hab.  avec  son  faubourg  Klondike  City.  C'est  une 
vjllo  nouvelle,  en  pleine  formation,  extrêmement  insa- 
lubre, dont  la  fondation  au  milieu  des  champs  aurifères 
du  Klondike  date  do  1S96.  Plusieurs  incendies  ont  anéanti 
Dawson  City  au  début  do  1899. 

Dawson  (John  William),  géologue  et  naturaliste  amé- 
rnain,  né  à  Pîctou  (Nouvelle-Ecosse)  en  1820.  Il  se  con- 
saira  ù  l'étude  do  l'histoire  naturelle  de  la  Nouvelle-Ecosse 
et  du  Nouveau-Brunswick,  où  il  accompagna  Ch.  Lyoll  en 
1842  et  en  1852.  Il  consigna  le  résultat  de  ses  recherches 
dans  un  ouvrage  intitulé  :  Acadian  Geology  (1808),  et  publia, 
deux  ans  plus  tard,  la  Flore  dfvonienne  et  carbonifère  de 
l'Amérique  nord-orientale.  Il  faut  citer  encore  :  Archaia  ou 
Etudes  sur  la  cnsmogonie  des  livres  hébreux  (1858);  His- 
toire de  la  terre  et  de  l'homme,  ouvrage  dirigé  contre  lo 
transformisme  (1872);  l'Aurore  de  la  vie  (1875);  l'Origine 
du  /nonde  (l^n);  les  Hommes  fossiles  et  leurs  représen- 
tants modernes  (1878);  les  Changements  de  la  vie  dans  les 
temps  géologiques  (1880);  Modem  science  in  /iiblc  latids 
(1888)  ;  the  Geological  History  of  plants  (1888)  ;  Modem  ideas 
of  évolution  (1890)  ;  Salieut  points  in  the  science  of  the  earth 
(1893);  the  Candian  ice  âge  (1893).  Il  est  chancelier  de  l'uni- 
versité Mac  Gill  de  Montréal.  En  1884,  il  fut  fait  baron- 
net par  la  reine  d'Angleterre.  En  1886,  il  prononça,  lors 
do  l'ouverture  de  l'Association  britannique  pour  l'avance- 
ment des  si-iences,  un  discours  romarquablo  sur  la  Foi-ma- 
ti"!i  ou  l'Histoire  géologique  de  l'océan  Atlantique. 

DAWSONIA  n.  m.  Paléont.  Genre  d'amphibiensurodèlos, 
voisins  des  microsaurldés,  basé  sur  des  crânes  rugueux, 
couverts  do  fossettes,  à  mAchoires  munies  de  fortes 
dents  simples.  (Los  dawsonia  sont  fossiles  dans  lo  grès 
rouge  pormien  [mthlicgendes]  de  Boh/^mo.  L'espèce  type, 
toujours  rare,  est  le  dawsonia  polydens.)  ii  Le  nom  de  Haw- 
sonia  a  été  aussi  donné  à  dos  corpuscules  fossiles  dans  les 
schistes  ù  grapiolithes ,  et  que  Ion  considère  comme  dos 
capsules  ovurieniios  détachées  de  méduses  hydroïdes.) 

DAW30NIE  {ni  —  de  Dawson,  sav.  angl.)  n.  f.  Genre  do 
ninnssi's,  tribu  des  polytricliées,  comprenant  une  seule 
espèce  trouvée  on  Australie  sur  les  rochers,  ii  Genre  d'al- 

frues  inipurfaitement  connu ,  et  réparti  duiis  les  genres 
lymonomo  et  suhrie. 

DAW80NIELLA(»i-*V)n.f.  Paléont.  Genre  do  mollusques 
paNi(M"a|M)d4's  prosobr.'inches  aspidobranehes,  famille  dos 
liulicinidés,  comprenant  do  petites  coquilles  ou  forme  d'hé- 


Annes  de  Dax. 

le  canton, 


lice,  à  bouche  étroite  avec  lèvre  épaisse,  avec  callosité 
do  la  columello  recouvrant  tout  ronihilic.  (Les  dmrsomella 
sont  fossiles  dans  le  carbonifère  do  l'Amérique  du  Nord.) 

DAWSONITE  ou  DAWSONIA  (do  Dawson,  n.  pr.)  n.  f. 
Carbonate  hydraté  naturel  d'alumine  et  de  soude,  que  l'on 
trouve  au  Canada  en  couches  très  minces  ou  en  aiguilles 
biréfringentes,  déposées  sur  des  foldspaths. 

Dax  (lat.  Aquse  Tarbellic;e,  Aqux  Auguslx),  ch.-lieu 
d'arrond.  dos  Landes,  à.  49  kilom.  do  Mont-do-Marsan, 
surl'Adour;  10.196  \và.h.  {Dacquois,  oises.)  Ch.  de  f.  Midi; 
tribunal  de  commerce;  chaire  d'agriculture;  quartier  ma- 
ritime du  sous-arrondisseraent  do  Bordeaux.  Station  hi- 
vernale. Mines  d'asphalte,  minerai 
de  fer,  sel  gemme;  eaux  therma- 
les  anciennement  connues;  fabri- 
que de  bouchons*;  faïenceries;  dis- 
tilleries; commerce  de  liqueurs,  de 
bois,  de  résines,  de  mulets,  de  che- 
vaux, de  miel,  de  cire,  do  jambons. 
Dax  est  l'entrepôt  de  tous  les  pro- 
duits des  Landes.  Ancien  château 
du  xiV  siècle.  Eglise  Saint-Vincent 
(x*  s.).  Patrie  du  mathématicien 
Borda,  de  Roger  Ducos,  l'un  des 
cinq  Directeurs  (1754-1816).  Saint 
Vincent  de  Paul  est  né  aux  envi- 
rons de  Dax.  —  L'arrondissement 
de  Dax  a  8  cant.  107  comm.  et  107.458  hab. 
21  comm.  et  26.291  hab. 

Dax  existait  avant  la  conquête  des  Gaules;  elle  fut  la 
capitale  de  la  Novenipopulanie.  Au  xi"  siècle,  la  vicomte 
de  Dax  appartint  d'abord  aux  comtes  de  Béarn;  elle  fut 
conquise  peu  après  par  Richard  Cœur  de  Lion. 

Dax  (Armand-Joan-Louis-Antoine,  vicomte  de),  litté- 
rateur français,  né  à  Montpellier  on  1816,  mort  en  1872. 
Après  avoir  voyagé  et  suivi  la  carrière  des  consulats,  il 
revint  en  France  (1852),  donna  à  des  journaux  illustrés  et 
autres  des  articles,  surtout  sur  le  sport,  ainsi  que  des 
dessins,  et  publia  :  Souvenirs  de  mes  chasses  et  pêches  dans 
le  midi  de  la  France  {l^5B);  Nouveaux  souvenirs  de  chasse  et 
de  pêche  {liSQ). —  Il  avait  épousé  en  1852M"''Eulalie-Louise- 
Camille  Dufour,  née  à  Paris  en  1824,  morte  en  1886.  La 
vicomtesse  dk  Dax  a  publié  des  articles  et,  entre  autres 
ouvrages  :  l'Amour  et  la  Femme  (1862);  la  Mère  (1862)  ;  etc. 

DAXATA  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longicornes, 
famille  des  cérambycidés,  tribu  des  lamiinés,  comprenant 
des  formes  trapues,  à  antennes  assez  courtes,  dont  on  con- 
naît cinq  ou  six  espèces  habitant  la  Malaisie.  (Les  daxata 
sont  de  taille  moyenne,  roux  et  gris,  variés  de  fascies  cen- 
drées et  brunes.) 

Daxenberger  (Sébastien-François).  V.  Fern'au. 

Daxlanden,  bourg  d'Allemagne  (grand-duché  de 
Bade),  sur  le  Federbach,  affluent  du  Rhin;  2.910  hab. 
Commerce  de  chevaux. 

Day  (Thomas),  littérateur  anglais,  né  à  Londres  en 
1748,  mort  en  1789.  Il  fut  un  ardent  adversaire  des  mesures 
])rises  par  l'Angleterre  contre  les  colonies  américaines. 
On  lui  doit  des  poèmes,  des  Héflexions  sur  l'état  de  l'Angle- 
terre et  l'indépendance  de  l'Amérique  (1782),  et  un  ouvrage 
d'éducation  :  History  of  Sandford  et  Merton  (1783-1789), 
qui  eut  du  succès  et  fut  traduit  en  français  par  Berquin. 

Day  (Jeremiah),  mathématicien  américain,  né  en  1773 
à  New-Preston,  mort  en  1867.  11  professa  les  mathéma- 
tiques et  la  physique  au  collège  d'Vale.  On  a  de  lui, 
outre  des  traités  estimés  sur  ces  sciences,  des  liecherches 
sur  le  pouvoir  autonomique  de  la  volonté  (1838). 

DAYA  (da-ia)  n.  f.  Dans  le  sud  do  l'Algérie  (pays  du 
M'Zab),  Légère  dépression  du  terrain  où  s'amassent,  au 
désert,  les  eaux  des  plateaux  environnants,  et  qui,  par 
suite,  est  entourée  d'une  végétation  de  graminées,  de  ju- 
jubiers et  de  betoums  ou  pistachiers  de  l'Atlas. 

Dayaks,  DayaS  ou  DyaKS,  population  qui  vit  à 
Bornéo,  principalement  dans  le  centre  et  dans  Test  do 
l'île.  —   Un  Dayak,  ou  Daya  ou  Dyak. 

—  Encycl.  Les  Dayaks  paraissent  avoir  été  refoulés  à 
l'intérieur  par  les  Malais,  qui  se  sont  établis  sur  les  côtes. 
Plus  grands  que  ceux-ci,  ils  ont  la  peau  moins  foncée, 
d'un  blanc  jaunâtre, 
les  cheveux  noirs 
et  lisses,  les  traits 
assez  réguliers, avec 
dos  yeux  horizon- 
taux, un  nez  saillant 
et  des  niAchoires  un 
peu  projetées  on 
avant.  En  général, 
ils  construisent  sur 
pilotis  do  grandes 
maisons  qui  abritent 
chacune  six  ou  sept 
familles.  Au  centre 
du  village  se  trouve 
une  immense  case, 
qui  sert  de  lieu  de 
réunion  et  do  loge- 
ment pour  les  étran- 
gers ;  on  y  voit  dos 
instruments  do  mu- 
sique et  un  grand 
nombre  de  crânes 
humains.  La  chasse 
aux  tôtos  absorbe  une  partie  du  temps  des  Dayaks.  En 
temps  do  paix,  ils  so  livrent  à  la  péciio  et  A  la  chasse; 
dans  le  contre,  ils  cultivent  la  canne  il  sucre  et  des  lé- 
gumes. Ils  sont  anthropophages. 

Ces  barbares  sont  loin, cependant, d'étro  dépourvus d'tn- 
lelligonco.  Ils  fabriquent  des  lances,  des  poignards,  dos 
boucliers  on  bois  qu'ils  sculptent  avec  soin;  ils  confoc- 
lionnont  do  nombreux  objets  de  parure  en  or  et  on  laiton  ; 
ils  préparent  l'acier;  ils  creusent  des  mines,  qu'ils  exploi- 
tent dune  façon  intelligente;  enfin,  tous  montrent  do 
grandes  aptitudes  pour  la  gravure,  la  sculpture  et  la 
musique.  La  polygamie  est  en  usago  chez  les  Dayaks, 
mais  elle  n'est  pas  générale.  Quelques-uns  ont  embrassé 
l'islamisme;  les  autres  croient  à  uno  Divinité  supérieure 
et  à  des  dieux  secondaires.  Ils  renvlont  un  culte  i\  des 
idoles.  X  des  animaux  ot  mémo  i\  certains  arbres,  qu'ils 
considérant  comme  habités  pur  dos  esprits. 


Type  a  dayaks. 


DAYÂNANDA    SARASYATÎ  —  DÉ 


DayÂNANDA  Sarasvatî,  un  des  principaux  promo- 
teurs du  déisme  hindou  contemporain.  Il  fonda  la  secte 
déiste  appelée  Arva-Samdâj .  U  mourut  à  Ahmédàbàd  (  1 8S3; . 

Dayas  ou  DaiaS  (piïs  des),  partie  du  Sahara  algé- 
rien où  règne  la  solitude,  mais  non  la  stérilité,  et  qui 
semble  cultivable.  (EUe  tire  son  nom  des  nombreux  dayas 
ou  petits  étangs  temporaires  entourés  de  bosquets  ver- 
dovants  qui  s'y  trouvent.) 

DAYÉNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  aténih. 

Dayka  [Gabriel),  poète  lyrique  hongrois,  né  en  17GS. 
mort  en  1796.  Nature  mélancolique,  mais  ardente,  il  aban- 
donna la  carrière  ecclésiastique  pour  s'adonner  à  la  poésie. 
Ses  poèmes  sont  surtout  riches  en  images  et  épithètes 
nouvelles.  Kazinczy,  qui  exerça  une  grande  influence  sur 
lui,  a  édité  ses  vers  et  écrit  sa  biographie  (1813). 

Dayixsford,  ville  d'.-Vustralie  (Victoria  tcomté  de 
Talbot]  :  ;  3.S50  hab.  Centre  minier  et  agricole. 

Dayton,  villes  des  Etats-Unis:  1°  dans  l'Etat  d'Ohio, 
ch.-l.  du  comté  de  Monigomcry,  au  confluent  du  Mad 
River  et  du  Great  Miami,  affluent  de  l'Ohio  ;  61.500  hab. 
Nœud  de  nombreuses  lignes  de  chemins  de  fer.  (C'est  une 
des  cités  les  plus  remarquables  de  la  région  centrale  des 
Etats-Unis  par  son  activité,  son  industrie  et  son  commerce. 
Manufactures  de  laine,  de  coton,  de  papier,  do  wagons, 
d'outils  agricoles  ;  moulins,  brasseries,  scieries,  fonderies. 
Le  canal  du  Miami  l'unit  au  lac  Erié.  'Ville  très  régulière, 
dont  les  rues  se  coupent  à  angle  droit.  Edifices  publics 
nombreux  et  construits  pour  la  plupart  avec  magniflcence, 
comme  l'hôtel  de  ville  en  marbre,  copié  sur  le  Parthénon)  ; 
—  2"  dans  l'Etat  de  Kentucky,  sur  l'Ohio  ;  4.500  hab.  ;  — 
3»  dans  lEtat  de  Nevada.  [Exploitation  de  mines  d'argent.] 

Daza  (Hilarion  Cikosolè),  homme  d'Etat  bolivien,  né  à 
Sucre  en  1840.  Entré  tout  jeune  dans  l'armée  libérale,  il 
prit  part  à  toutes  les  luttes  intestines  qui,  de  1S60  à  1S70. 
agitèrent  la  Bolivie,  et  son  nom  devint  populaire  parmi 
les  libéraux.  En  1867,  le  président  Melgarejos  le  nomma 
lieutenant-colonel,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  d'aider  à  ren- 
verser ce  président  en  1871.  Le  dictateur  Morales  nomma 
Daza  général  et  ministre  de  la  guerre.  En  1875,  il  se  mit 
à  la  tête  d'une  insurrection  contre  le  président  Frias. 
Puis,  en  1876,  il  s'empara  du  pouvoir,  qu'il  conserva  pen- 
dant plusieurs  années.  En  187»,  ayant  déclaré  la  guerre 
au  Chili,  il  se  nomma,  do  sa  propre  autorité,  commandant 
ea  chef  de  l'armée  bolivienne.  Mais  les  Boliviens,  ayant 
été  complètement  battus,  se  soulevèrent  contre  Daza,  qui 
s'enfuit  à  l'étranger,  et  fut  remplacé  comme  président  de 
la  République  par  Campero,  en  1880. 

Oazincourt  (Joseph-Jean-Baptiste  AiBOCT,  dit),  co- 
médien français,  né  à  Marseille  en  1747,  mort  en  1809. 
Il  se  ht  tour  à  tour  applaudir  à  Bruxelles  et  à  Pans,  où 
il  débuta  à  la  Comédie-Française,  en  1776,  dans  le  rôle  de 
Crispin  des  Folies  amoureuses,  et  fut  reçu  sociétaire  en 
1778. 11  mit  le  sceau  à  sa  réputation  en  créant  Figaro  dans 
le  Mariage  de  Figaro  (1781).  Mane-Antoinette  voulut  rece- 
voir de  lui  des  leçons  de  déclamation.  Emprisonné  sous  la 
■Terreur,  il  prit  part,  en  1799,  à  la  réorganisation  de  la 
Comédie-Française,  et  fut  nommé,  par  Napoléon  I",  di- 
recteur des  spectacles  de  la  cour.  Les  Mémoires  de  Dazin- 
eourt,  publiés  en  ISIO,  ne  sont  pas  de  lui. 

Dbous  (se  pron.  ou),  nom  de  la  province  centrale  du 
Thibet,  dont  Lliasa  est  la  capitale.  Les  Chinois  donnent 
au  Thibet  central  le  nom  d'Ouei  et  Tsang. 

DBU-BAED  (se  pron.  ou-med)  n.  m.  Ecriture  cursive  des 
Thibétains,  imitée  de  l'alphabet  indien  appelé  lantsa.  mais 
dont  les  caractères  sont  habituellement  très  déformés, 
ce  qui  rend  cette  écriture  dillicile  à  lire. 

—  Encycl.  Le  dbu-med  ne  s'emploie  que  pour  les  be- 
soins de  la  vie  courante,  ne  s'imprime  pas,  cl  son  étude 
est  négligée  en  Europe.  On  lui  donne  le  nom  de  dbu-med 
•  sans  tête  »  parce  que  ses  caractères,  liés  entre  eux, 
manquent  de  fa  barre  horizontale  supérieure  qui  caracté- 
rise ceux  de  l'alphabet  officiel  appelé  dbu-tchan. 

DBU-TCHAN  [se  pron.  outchan]  n.  m.  .\lphabet  lapidaire 
et  typographique  du  Thibet,  imité  des  caractères  indiens 
dits  dévanàgarï,  et  dont  la  tradition  attribue  l'invention 
(vers  630  de  notre  ère)  à  Thoumi  Sambhota,  ministre  du 
roi  Srong-btsan  Sgam-po,  qui  lit  deux  fois  le  voyage  de 
l'Inde  dans  le  but  de  doter  son  pays  d'un  système  d'écri- 
ture approprié  au  génie  do  sa  langue  et  propre  à  la  tran- 
scription des  vocables  religieux  sanscrits. 

ALPHABET    DBU-TCHAN 

n]      p      IJ\      -C,      25      c&      -^ 

ka  kffi  oa  nga  tclia  ich  a  ja 


3 

^ 

^ 

■î; 

^ 

^ 

«4 

nya 

:a 

tha 

da 

na 

l,a 

P'a 

q 

^ 

^ 

^ 

r 

^ 

'3 

ba 

ma 

Isa 

tt'a 

dza 

va 

dzka 

3 

Q 

^ 

^ 

ai 

-Pi 

N" 

za 

h 

Ta 

la 

ça 

sa 

■c,     &\      G\      G\J     r^     ^ 

ha  it  é  i  o  ou 

OQ  encore  dans  le  corps  des  mots  : 

à    a    ^    S> 

é  i  o  ou 

—  Enctcl.  Cet  alphabet  syllahiquo  fchaqao  consonne 
est  normalfïment  sondée  à  la  voyelle  a,  comme  en  san- 
scrit) se  compose  de  trente  caractères  :  vingt-neuf  con- 
sonnes et  une  voyelle,  a,  que  l'on  modifio  au  moyen  d'un 
sigoo  sujtérieur  ou  inférieur,  de  façon  à  représenter  les 
sons  é,  I,  o,  u  (ou);  les  m^mes  signes  adaptés  aux  con- 
sonnes en  modihent  lo  son  de  la  mAmo  manière.  Le  nom 
de  dbu-Uhnn  ■  caractère  à  tôto  »  lui  a  été  donné  parce 
qne  la  Itp^ne  horizontale  (\u\  unit  les  caractères  dévanà- 
garï a  été  transformée  en  une  sorte  do  t^:i>*  de  clou  sur- 
montant le  caractère  thibétain  et  le  faisant  ressembler  un 


peu  aux  cunéiformes  do  la  Chaldée  et  de  l'Assyrie.  Le 
même  alphabet  s'emploie  pour  écrire  les  manuscrits  re- 
ligieux, philosophiques  et  historiques,  les  documents  ofti- 
ciels  et  les  lettres  cérémonieuses. 

D.  C.  Mus.  Abréviation  des  mots  D-\  capo. 

DCHEMSHID,  nom  du  quatrième  roi  de  la  dynastie 
pishdadieune  de  Perse.  Y.  Djemshid. 

DE  (du  lat.  de,  même  signif.  —  De  se  contracte  avec  le  en 
du,  avec  les  en  des,  s'clide  en  d'  devant  une  voyelle  ou  un 
/(  muet)  prép.  De  a,  dans  certains  cas,  un  sens  qui  lai  est 
exclusivement  propre,  et  que  l'on  ne  peut  traduire  par 
aucun  équivalent.  Il  indique  alors:  1°  Un  simple  rappor- 
de  liaison  ;  L'absence  du  bonheur  conduit  a  l'absence  de 
moralité  (M°"  de  Staël);  2"  Une  idée  d'éloignement  :  Aller 
i>E  Paris  n  Orléans  ;  3«  Un  rapport  d'état  antécédent  : 
L'eau  DE  bleue  devient  verte  par  l'approche  de  la  terre 
(Th.  Gaut.)  ;  4"  Un  rapport  d'origine  :  Descendre  de  parents 
illustres;  .5»  Un  rapport  de  possession  :  Le  livre  de  Pierre. 

J)e  équivaut  à  plusieurs  prépositions  ou  locut.  pro- 
pos. ;  voici  les  principales  :  Avec  :  Chercher  des  yeux. 
Il  Par  (avec  un  part,  ou  un  verbe  passif)  ;  Mourir  regretté 
de  tous.  Il  Selon  ;  Les  dévots  de  cœur  sont  aisés  à  conna'itre. 
(Mol.)  Il  A  laide  de  :  En  Angleterre,  l'Etat  et  la  banque  ne 
vwent  que  de  papier  de  C07n;)/aisance.  (Ledru-Rollin.)  Il  De- 
puis, en  parlant  :  1»  du  temps  :  De  /*/5  à  iSSO  ;  2"  du  lieu  : 
De  Lijon  à  Paris,  li  En,  pour  exprimer  la  matière  :  Des 
figures  de  bois,  n  Pour,  avec  divers  sens  de  ce  mot  :  L'amour 
DD  prochain,  il  Sur,  touchant,  concernant  :  On  a  trop  écrit 
DE  l'autruche  et  pas  assez  do  tangou.  (Butf.)  il  Parmi  :  De 
tous  les  orateurs,  Démusthêne  tie  craignait  que  Phocion. 
(Mably.)  il  Vers,  par,  pour  exprimer  le  côté,  le  sens,  la 
direction  :  Venez  de  ce  côté,  ti  Entre.:  De  vous  à.  moi.  ii  Pen- 
dant :  Partir  de  jour  et  arriver  de  nuit. 

—  De  est  souvent  explétif  et  n'ajoute  proprement  rien 
au  sens  de  la  phrase  :  Un  diable  D'homme. 

—  Se  place  devant  la  plupart  des  noms  de  nobles,  comme 
particule  honorifique  :  Madame  de  Montespan.  Le  duc  m-: 
.Saint-Simon.  Il  Substant.  Titre  de  noblesse  :  Donner  le  de 
à  quelqu'un.  Prendre  le  de. 

—  Ofl'ro  souvent  un  sens  qui  correspond  à  plusieurs  lo- 
cutions, dont  voici  un  certain  nombre  :  Appartenant  à, 
propre  à  :  Le  cœur  D'une  mère  est  le  chef-d'œuvre  de  la  na- 
ture. (Dupaty.)  Il  Ayant  :  Un  honirne  de  cœur.  Il  Qui  soit  :  En 
tout,  il  y  a  peu  de  chose  de  démontré,  il  Qui  donne,  qui  offre  : 
La  vieillesse  est  de  bon  exemple  et  de  bon  conseil.  (J.  Ja- 
nin.)  Il  Causé  par  :  Avoir  un  malaise  D'indigestion,  il  Qui 
connaît,  qui  sait,  qui  use  de:  Les  hommes  de  théorie,  les 
hommes  d  action.  Les  hommes  D'épée,  de  cheval,  ii  Qui  par- 
tage :  Personne  7i'est  de  l'avis  de  celui  qui  est  de  l'avis  de 
tout  le  inonde.  Il  Qui  vaut  :  Une  propriété  de  200.000  francs. 

Il  Contenant  :  Un  tonneau  de  vin.  Un  sac  de  blé.  il  Qui  ha- 
bite: Mieux  vaut  être  oiseau  de  bois  que  de  cafje.  ii  Qui  a 
vécu,  existé,  duré  :  Un  jeune  homme  de  viiigt  ans.  il  Un, 
quelque,  quelqu'un,  un  nombre,  une  quantité  de  :  Le  inonde 
ne  veut  pas  croire  qu'il  y  ait  de  véritables  vertus.  (Boss.) 

—  Devant  un  verbe  à  l'intinitif,  il  peut  se  traduire  quel- 
quefois par  la  préposition  en  suivie  d'un  participe  présent  : 
L'amiral  de  Coligny  se  crut  sacrilège  de  soupçonner  un  jeune 
roi  qui  le  noinmait  son  père.  Il  II  se  traduit  d'autres  fois 
par  le  même  verbe  à  un  mode  personnel  :  Chien  D'aboyer, 
gens  D'accourir. 

—  De  par.  Au  nom,  par  l'autorité,  par  l'ordre  de  :  De 
PAK  la  loi. 

—  De  plus,  En  sus,  en  surplus,  en  outre  :  Faire  produire 
à  i»i  champ  U7ie  gerbe  de  plcs. 

—  De  rien.  Sans  relation,  sans  rapport  :  Fille  perdue  qui 
n'est  plus  DE  RIEN  pour  sa  famille,  il  Expression  consacrée, 
mais  familière,  pour  répondre  poliment  à  une  personne 
qui  s'excuse  ou  qui  remercie  :  Pardon,  Monsieur.  —  De 
RIEN,  Madame. 

—  Blas./)um(?me.(V.MÈME[rfii]).  n  Del'unàl'aut/'e.V.v^. 

—  Encycl.  Granim.  De  se  répète  généralement  avant 
chaque  complément  partiel  :  Une  longue  suite  de  yiialheurs 
et  de  souffrances.  Cependant,  on  peut  ne  l'exprimer  qu'une 
fois  devant  plusieurs  adjectifs  de  nombre  :  Faire  un  em- 
prunt DE  deux  ou  trois  mille  francs  ;  et  cela  devient  néces- 
saire quand  plusieurs  substantifs  de  suite  ne  servent  à 
désigner  qu'une  seule  chose,  parce  qu'alors  il  n"y  a  en 
réalité  qu'un  seul  complément  :  La  fable  de  l'Alouette,  ses 
Petits  et  le  Maitre  d'un  champ  est  un  chef-d'œuvre.  II  en 
est  de  même  quand  les  divers  substantifs  forment  une 
sorte  de  locution  :  Occupons-nous  des  tenants  et  aboutissants . 

De  s'emploie  souvent  comme  terme  explétif  devant  un 
intinitif,  qui  ue  joue  pas  pour  cela  le  rôle  de  complément 
indirect  :  //  vaut  mieux  tnourir  que  de  commettre  un  criine. 
u  U  s'emploie  de  môme  entre  un  adjectif  numéral,  un  nom 
collectif  ou  un  adverbe  de  quantité  et  un  participe  :  Jt  y 
eut  cent  hornynes  de  tués. 

Enlin,  de  marque  le  sens  partitif  quand  il  sert  à  res- 
treindre simplement  le  substantif  suivant  dans  son  éten- 
due, sans  exprimer  aucun  rapport  entre  ce  substantif  et 
un  mot  exprimé. 

—  Quand  deux  noms  sont  unis  par  de,  dans  quel  cas  le 
second  doit-il  être  au  singulier  ou  au  pluriel? 

Avant  tout,  il  faut  examiner  dans  quelle  acception  est 
employé  le  nojn  qui  suit  de.  1°  S'il  n'est  employé  que  dans 
un  sens  général,  indéierminé,  comme  pour  spécifier  sim- 
plement la  nature  du  premier  nom,  il  ne  prend  point  le  s. 
2°  U  prend  Vs,  au  contraire,  s'il  est  employé  dans  un  sens 
déterminé,  partitif  et  présentant  à  1  esprit  une  idée  de 
pluralité.  Un  dîner  de  femme  est  un  dîner  composé  de 
manière  à  offrir  surtout  des  mets  délicats  qui  conviennent 
à  une  femme.  Un  diner  de  kemmes  est  un  dîner  où  n'assistent 
que  des  femmes,  lies  voix  d'homme,  des  chants  de  femme, 
ce  sont  des  voix  qu'on  reconnaît  pour  appartenir  à  l'homme 
plutôt  quà  la  femme  ou  à  l'enfant;  des  chants  qui  ont  le 
caractère  féminin.  Mais  on  dira,  parce  que  le  sens  d'homme 
et  de  femme  devient  déterminé  :  On  entendait  des  voix  con- 
fuses d'hommes  et  DE  femmes  qui  s'appelaient. 

Quelquefois,  il  s'agit  d'extraction  ou  de  composition.  Dans 
cocas  :  i«>  Est-il  question  de  choses  tirées  ou  extraites  d'une 
certaine  classe  d'êtres  d'une  certaine  espèce  ;  alors  le  nom 
qui  exprime  l'espèce,  la  classe,  reste  au  singulier.  L'on  dira 
donc  :  Des  crêtes  de  coq;  du  suc  de  pomme;  les  sirops  de 
GROSEILLE.  —  2°  S'agit-il,  au  contraire,  de  choses  faites, 
composées  d'individus  de  certaines  espèces,  de  certaines 
choses  ;  alors,  le  mot  qui  désigne  les  individus  entrant  dans 
cette  composition,  dans  cotte  réunion,  se  met  au  pluriel, 

rarce  qu'il  devient  déterminé  et  qu'il  réveille  dans  l'esprit 
idée  de  pluralité.  Ainsi,  on  écrira  :  Coulis  d'écREVISSES  ; 
une  assiettée  d'olives  ;  un  bouquet  de  roses. 


53fi 

—  Philol.  La  préposition  de  appartient  à  la  langue  la- 
tine, d'où  elle  est  passée  dans  les  langues  modernes  dites 
"  néo-latines  ",  avec  les  valeurs  diverses  qu'elle  avait  dans 
le  latin,  parmi  lesquelles  domine  l'idée  du  point  de  départ 
de  l'action.  Elle  est  restée  sous  la  forme  rfe,  avec  des  pronon- 
ciations différentes,  dans  le  français, dans  l'espagnol,  dans 
le  portugais  et  dans  tous  les  dialectes  de  la  langue  romane. 
L'italien  en  a  fait  di,  et,  en  la  contractant  avec  a,  da 
pour  exprimer  le  rapport  de  provenance,  d'extraction.  Du 
reste,  à  part  "le  rapport  de  possession  qui  s'exprimait 
par  le  génitif,  de  avait  en  latin  la  plupart  des  valeurs  que 
les  langues  modernes  lui  attribuent.  Aussi  un  grand  nom- 
bre des  locutions  où  elle  entre  sont  de  purs  latinismes. 

—  Particule  nobiliaire.  Aux  premiers  siècles  du  moyen 
âge,  les  hommes  n'avaient  guère  pour  nom  que  le  prénom. 
Pour  les  distinguer,  on  dut  leur  donner  des  surnoms.  Les 
chefs  de  famille  possesseurs  de  liefs  furent  bientôt  dési- 
gnés parles  noms  do  leurs  fiefs,  c'est-à-diro  de  leurs  terres, 
précédés  de  la  préposition  de.  Plusieurs  enfants  des  mêmes 
père  et  mère  portaient  ainsi  des  noms  ditférents,  selon  la 
variété  des  terres  qui  leur  étaient  assignées  sur  l'héritage 
paternel.  Telle  est  la  seule  origine  qui  puisse  donner  à  la 
particule  une  signification  nobiliaire.  Quand  les  rois  eurent 
reconnu  l'inconvénient  des  apanages  réels,  qui  morcelaient 
le  domaine  de  la  couronne,  ils  donnèrent  en  titre  des  apa- 
nages fictifs  :  du  Maine,  de  Toulouse,  M"'  de  Blois,  ainsi 
furent  nommés  les  enfants  de  Louis  XIV.  Napoléon  1**^ 
remplaça,  pour  les  personnages  qu'il  voulait  distinguer, 
ces  apanages  fictifs  par  des  noms  de  batailles  ou  d'événe- 
ments célèbres  :  on  fut  duc  d'Auerstaedt,  prince  de  la 
Moskova,  prince  d'Elchingen.  On  en  vint  de  bonne  heure 
à  considérer  la  particule  de,  en  elle-même,  comme  aristo- 
cratique, ce  qui  est  une  grave  erreur  ;  le  plus  souvent  elle 
ne  désigne  qu'un  simple  lieu  d'origine  :  de  Metz,  de  Caen, 
de  Compiègne.  Dans  les  noms  d'origine  flamande,  le  de 
correspond  à  l'article  le  français.  De  Smet  et  Le  Fèvre, 
De  Coninc  et  Le  Roi  sont  synonymes.  Aussi,  malgré  l'usage 
d'écrire  ces  noms  en  deux  mots  "  De  Smet  »,  le  de  doit-il 
toujours  être  écrit  par  une  majuscule. 

DÉ  (du  lat.  de,  même  sens)  préfixe  qui  entre  dans  la 
composition  des  mots  français.  Il  a  une  double  origine.  Il 
représente  :  1"  le  de  latin,  qui  exprime  un  mouvement  de 
haut  en  bas  et  qui  s'est  conservé,  par  exemple,  dans  dé- 
cliner ;  2"  le  dis  latin,  qui  est  devenu  dés  ou  dé,  suivant 
qu'il  précède  une  voyelle  ou  une  consonne,  et  qui  marque 
l'éloignement,  la  privation.  Ex.:  DÉsumV^  DÈpart. 

DÉ  (du  lat.  datitm,  profit,  ce  qui  est  donné  par  le  sort) 
u.  m.  Jeux.  Petit  cube  d'os,  d'ivotre,  etc.,  portant  des  points 
sur  chacune  de  ses  six  faces,  depuis  un  jusqu'à  six,  et  ser- 
vant à  jouer.  (Pour  ce  faire,  on  emploie  deux  ou  trois  de 
ces  cubes,  que  l'on  place  dans  un  étui  cyl-ndro-conique, 
appelé  cornet.  Après  les  avoir  agités  dans 
le  cornet ,  on  les  lance  sur  le  tapis.  Celui 
des  joueurs  qui  amène  le  nombre  le  plus 
élevé  de  points,  gagne.)  il  Pièce  rectangu- 
laire, marquée  sur  lune  de  ses  faces  de 
deux  séries  de  points,  qui  sert  à  jouer  aux 
dominos.  (On  dit  plus  ordinairement  do- 
mino.) 11  Dé  pipé  ou  chargé.  Dé  qui  porte 
un  supplément  de  poids  près  d'une  de  ses 
faces,  de  façon  à  tomber  plus  souvent  sur 
cette  face.  —  Fig.  Fraude,  tromperie  :  Les  hommes  jouent 
tous  et  toujours  avec  des  dés  pipes.  (Dider.)  il  Coup  de  dé  ou 
de  dés.  Nombre  de  points  amenés  en  jetant  les  dés  :  Quel 
beau  COUP  de  dès  !  —  Fig.  Coup  de  hasard  :  Tout  est  codp 
DE  DÉ  en  ce  monde.  (Volt.)  il  Avoir,  Tenir  le  dé.  Avoir  â  jouer 
le  coup  qui  va  suivre.  —  Fig.  Diriger  la  discussion,  la  con- 
versation, y  avoir  la  principale  part  :  Tenir  le  dé  de  la  cri- 
tique. Il  Quitter  les  dés.  Abandonner  le  cornet  à  dés  pour  le 
])orter  à  un  autre  joueur,  ii  Avancer  un  dé,  Jouer  un  dé  ou 
domino,  il  Couvrir  un  dé.  Poser  un  dé  ou  domino  qui  réduit 
l'adversaire  à  bouder,  au  moins  sur  ce  côté,  il  Ouvrir  un 
dé,  Poser  un  dé  ou  domino  qui  permette  au  partenaire 
ou  à  l'adversaire  déjouer,  ii  I-am.  Dé  culotte.  Domine  qui 
est  le  seul  de  son  espèce  dans  la  main  d'un  joueur,  n  Dompre 
les  dés,  Les  arrêter  quand  ils  sortent  du  cornet  et  qu'ils 
sont  encore  en  mouvement,  pour  annuler  le  coup.  —  Fig. 
Brouiller,  empêcher  ce  qu'un  autre  veut  faire,  n  Flatter  le 
dé,  Lo  lancer  doucement,  avec  précaution,  comme  pour 
amener,  par  adresse,  des  coups  qui  ne  sont  dus  d'ordi- 
naire qu'au  hasard.  —  Fig.  Déguiser  sa  pensée,  l'adoucir 
en  ménageant  ses  termes,  li  .4  vous  le  dé,  A  vous  de  lancer 
les  dés,  et  fig.,  A  vous  de  parler.  Signifie  aussi  :  C'est  à 
vous  que  ceci  s'adresse,  ii  l-^aire  quitter  le  dé  à  quelqu'un. 
Obliger  le  joueur  qui  tient  le  cornet  â  le  céder  à  un  autre. 

—  Fig.  Ob>iger  quelqu'une  làcberpied.  n  Jeter  quelque  chose 
à  trois  dés.  N'y  attacher  aucune  impor- 
tance. (Vieuxj  II  Le  dé  en  est  jeté.  Le  dé 
est  lancé.  L'affaire  est  engagée  ou  déci- 
dée,  et  il  n'y  a  plus  moyeu  de  revenir. 
(On  dit  plusordinairement  Le  sort  en  est 
jeté,  bien  que  cette  figure  ne  soit  pas 
juste  en  français.  Elle  est  empruntée  du 
latin,  oùatea  signifie  à  lafoisrf<?et  sot^t.) 

—  Par  ext.  Jeu  :  Beaucoup  de  gens  ne 
vivent  que  des  dés, 

—  Arcliit.  Pierre  de  forme  cubique  fai- 
sant partie  d'un  piédestal,  ou  servant  à 
tout  autre  usage  ;  Vase  antique  posé  sur 
un  DÉ. 

—  Ch.  de  f.  Pierre  de  taille  cubique, 
sur  laquelle  on  fixe  des  coussinets , 
au   moyen  do  chevilles  de  fer  scellées  dans  la  pierre. 

—  Mar.  Dé  de  poulie,  Dé  de  réa,  Garnitures  logées  dans 
les  joues  de  la  poulie  ou  dans  le  trou  du 
réa  pour  supporter  l'axe  et  empêcher 
l'usure.  Il  Cylindre  de  bois  dur  encastré 
entre  deux  pièces  de  charpente,  pour 
les  empêcher  de  glisser. 

—  Pyrotechn.  Dé  de  fer,  Morceau  de 
fer  carré  dont  on  se  sert  pour  remplir 
les  cartouches. 

—  Techn.  En  T.  de  vitr.,  Chacun  des 
compartiments  dont  l'ensemble  forme  un 
panneau  do  vitrail,  li  En  T.  de  charpent. 
Tampons  do  bois  servant  aboucher  les 
trous  des  nœuds  du  bois  debout,  il  En  A,  dé  (constr.). 
T.  do  mécan.,  Morceau  de  bronze  ou  de 

métal  dit  antifriction,  rapporté  dans  une  pièce  servant  do 
support  au  tourillon  d'un  arbre,  ii  En  T.  d'orfèvr.,  Plaque 
métallique  percée  de  trous  qui  reçoivent  les  pièces  d'or- 


Dé  h  jouer. 


A,  dé  (archit.). 


537 

ft>vrcrio  à  rostreindro.  u  Ku  T.  de  constr.,  Pierre  suppor- 
tant la  partio  iiiténeure  d  un  poioau  puni"  nu'il  no  tuiiclio 
pas  la  torro. 

-  Allus.  littkr.  :  Les  dés  du  juge  de  Rabelais,  Allu- 
sion à  l'un  dos  passages  lus  plus  siunturlloinont  eriliquos 
do  Hahelais.  Lo  ju^e  Bridoio,  aïouî  du  HriduLson  do  Beau- 
marchais ot  du  Gnppemiuaud  do  La  Fontaine,  a  passé  sa 
longue  vie  à  appointer  dos  procès,  à  la  grande  satisfaction 
dos  plaideurs.  Il  se  voit,  sur  la  tin  do  sa  carrière,  appelé  à 
donner  les  motifs  d'un  arrêt  contre  lequel  on  s'est  inscrit. 
Uridûio  n'y  comprend  rien  ;  il  a,  dans  ce  cas  couimo  dans 
tous  les  autres,  appliciué  la  métliodo  dont  il  s'est  tou- 
jours si  bien  trouve;  cependant,  confosso-t-il,  peut-ôtre  se 
sera~t-il  trompé  di!  dés.  A  oo  mot,  on  se  récrie  ;  »  Des 
dés!  Qu'ost-co  à  diro?...  expliquez-vous.  «  Lo  bon  Bridoio 
s'oxpliquo  en  disant  (ju'il  a  doux  sortes  do  dés  :  dos  gros 
ot  dos  petits,  selon  1  importance  des  procès  ;  sa  longue 
expérience  lui  a  démontré  qu'il  n'y  a  pas  de  plus  sûr 
moyen  do  juger  sainement  les  causes  quo  do  les  tirer  aux 
des.  Il  penso  ([uo  tous  ses  confrères,  ot  ceux-là  mômes 
qui  lui  demandent  compte  do  sa  conduite,  n'en  usent  pas 
autrement.  Quo  si,  cette  fois,  il  y  a  ou  erreur,  cela  no 
jjrouvo  pas  contre  sa  méthode,  au  fond;  c'est  une  simple 
méprise  dans  la  forme,  une  malheureuse  confusion  de  dés, 
quo  l'on  doit  pardonner  Cl  son  grand  âge. 
Los  dés  de  Bridoio  sont,  on  le  coueoit,  l'objet  d'allusions. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  dés  à  jouer  remontent  à  la  plus 
haute  antiquité.  Ceux  du  moyen  âge  étaient  de  bois  dur, 
d'os  ou  d'ivoire,  et  fabriqués  par  dos  artisans  spéciaux, 
dits  "  doyciers  >■.  Au  xvi'^  siècle,  en  Italie,  la  matière  la  plus 
employée  était  l'ambre  jaune  do  la  Baltique. 

DÉ  (de  l'anc.  franc,  deel,  daVat.  dùjitale  ;  do  di(jitus,<Xo\Qt) 
n.  m.  Petit  étui  métallique  lé- 
gèrement conique,  générale- 
ment fermé  à  l'une  de  ses  ex- 
trémités, ouvert  à  l'autre,  ot 
servant  à.  coiffer  le  doi^t  des 
personnes  qui  cousent:Zas«r- 
face  des  dks  est  couverte  d'une 
multitude  de  petites  fossettes. 

—  Fam.  On  dit  quelquefuis 

d'un  objet  très  polît,  d'un  verre  par  exemple  :  C'est  tut 
Dt:  à   coudre. 

—  Art  milit.  Nom  donné  à  un  mandrin  de  fer  servant  à 
véridor  le  calibre  d'une  arme  à  feu,  et  à  certaines  pièces 
do  bouderie  employées  dans  le  harnachement,  il  Garniture 
métallique  qui  se  trouve  au  bas  de  la  hampe  du  drapeau. 

—  Bot.  Dé  à  coudre,  Nom  vulgaire  de  Var/aricus  campa- 
nulntus. 

—  Mar.  Dé  de  voilier.  Plaque  de  fer  dont  est  garnie  la 
paumelle  du  voilier  et  sur  laquelle  on  applique  l'aiguille 
pour  faire  elFort. 

—  Encycl.  Archéol.  Le  dé  à  coudre  est  d'une  antiquité 
très  haute.  Les  Gaulois  en  portaient  d'os  ;  dès  le  xii"  siècle, 
il  est  question  de  dés  en  laiton,  et  certains  textes  prouvent 
qu'on  les  portait  au  pouce.  Les  dés  à  coudre  les  plus  anciens 
ont  leurs  fossettes  beaucoup  plus  fortes  ot  moins  nom- 
breuses que  les  modernes. 

De  AmICIS  (Edmond),  publiciste  italien,  né  à  Oneglia 
en  1846.  Sorti  sous-lieutenant  do  l'Ecole  militaire  de  Tu- 
rin, il  fit  la  campagne  do  1866,  combattit  à  Custozza,  puis 
à  Rome  (1870),  et  donna  l'année  suivante  sa  démission  pour 
se  livrer  à  ses  goûts  littéraires.  Il  avait  déjà  publié,  sous 
le  titre  :  la  Vita  m(7(7are  (1869-1870),  un  recueil  d'excellents 
articles.  Depuis  lors,  il  se  fit  surtout  connaître  par  des 
récits  de  voyage  :  la  Spagna  (1873)  ;  la  Olanda  (1874)  ;  il 
Marocco  (187iî)  ;  Souvei'.irs  de  Paris  et  de  Londres  (Milan  ,1878 
[trad.  en  franc,  par  M"""  J.  Colomb,  1879]),  ouvrage  où  l'on 
trouve  des  pages  très  originales  sur  la  plupart  do  nos 
célébrités  contemporaines  ;C'ons(«ïi/i>iop;e  (1881),  récit  dans 
lequel  l'auteur  lutte  d'humour  ot  do  pittoresque  avec 
Théophile  Gautier;' Por/rajVs  littéraires  (1883);  les  Amis 
(1883);  Aux  portes  d'Italie  (l88-i). 

DE  AUDIT  (J,  mots  latins  qui  signifient  Par  l'ouïe,  pour 
l'avoir  entendu,  et  qui  s'emploient  fréquemment  eu  fran- 
çais :  A'e  savoir  une  chose  tjue  dk  additu. 

De  augmentis  scientiarum  {Du  progrès  dessciences), 
un  des  principaux  écrits  de  François  Bacon. —  Cet  ouvrage, 
qui  résumait  les  premiers  travaux  du  philosophe,  parut 
d'abord  en*  anglais  (1605).  Bacon  en  publia,  on  1622,  une 
traduction  latine,  considérablement  augmentée  etdovenuo 

filus  célèbre  quo  le  traité  original.  Cet  ouvrage  constitue 
a  première  [lartie  do  l'œuvre  Instauratio  scientiarum,  (pi'il 
rêva  dès  sa  jeunesse  et  ne  put  jamais  acliover,  tandis  que  le 
Noritni  orfjanum  on  est  la  seconde.  Dans  le  De  auqmrntis 
scientiarum.  Bacon  parle  de  l'excollenco  de  l'instruction,  do 
ce  qu'on  afailou  négligé  pourle  progrès  des  lumières, do  la 
division  des  sciences  en  trois  catégories  :  histoire,  poésie 
ot  philosophie,  qui  correspondent  à  la  mémoire,  à  l'ima- 
gination et  à  la  raison. 

DÉADDÉ  (Edouard),  littérateur  et  auteur  dramatique 
français,  né  en  ISll,  mort  en  1872.  Il  collabora  à  «les 
journaux  ot  revues,  et  écrivit,  lo  plus  souvent  en  collabo- 
ration sous  lo  nom  de  SAiNr-YvirS,  dos  pièces  pleines 
de  verve  ot  de  gaieté,  entr(i  autres  :  la  Jeunesse  de 
Louis  .V/V'(18;ï6);  Cocorico  (1810);  Au  vert  galant  (1812); 
le  Ftls  du  diable  {IHM);  Dclphégor  {ISTA);  l'Héritage  de 
ma  lanlc  (lnjr.)  ;  etc. 

DEAD-HEAT  [di'd'-'W  —  do  l'angl.  dead,  morte,  et  hrat, 
épreuve)  n.  m.  Turf.  Eprouve  nuTio  :  Il  y  a  dkah-hkat 
lorsque  deux  cfiemux  arrÏDcnl  tête  à  tête;  si  les  proprié- 
taires ne  consentent  pas  an  partage  du  prix,  une  JiouvcUf 
course  a  lien  entra  les  dm  .rrivaux  à  (a  fin  de  la  juurnée. 

Deageant  de  Saint-MARTIN  ((ïuiehard),  né  à 
Saint  MarcelliM  eu  Daupliino,  mort  on  liùl».  Il  jouit  d'abord 
d'un  grand  créilit  près  do  Richelieu,  puis  tomha  eu  dis- 
grâce. Exilé,  il  devint  premier  président  do  la  chambre 
des  comptes  du  Daupbiné.  Ses  Mémoires  ont  été  publiés 
à  Grenuble,  on  1068,  par  son  petit-tils. 

DÉAK  (François),  bonimo  d'Etat  hongrois,  l'inspira- 
teur do  la  constitution  ausiro-iioïigroiso  actuelle,  né  en 
1803  à  Sojtôr  (comitat  do  Zala),  mort  à  Budapest  en  1R76. 
Issu  d'une  ancienne  famille  noble,  il  fut  élu  député  en 
1832,  fit  partie  do  diverses  législatures,  ot  prit  le  porte- 
fouillodo  la  justice  dans  le  premier  cabinet  magyar  consii 
tutionnel ,  kous  la  présidonco  du  comte  Louis  Batthyanvi, 
en  IHIK.  Le  trioinplio  de  Louis  Ivossuth  otdu  parti  do  l'iu- 
dépondanco  lui  lit  quitter  lu  scène  politique  Dés  18ri2,  on 
revoit  Dôalt  dans  la  politique,  comme  chef  d'un  parti  iravail- 


111. 


lant  pacifiquement  à  la  restauration  de  la  vieille  consti- 
tution hongroise.  Elu  députe  de  Pest  en  isoo,  Déak  pro- 
posa à  la  couronne  un  arrangement  plus  on  conformité 
avec  la  charte  hongroise.  Les  propositions  furent  rejetées, 
ot  la  Dièto  hongroise  dissoute.  Déak  et  son  parti  conti- 
nuèrent la  lutte.  En  1865,  il  publia  dans  le  «  Posti  Naplo  » 
son  fameux  article  dit  de  Pâques,  qui  fut  le  point  de  dé- 
part du  compromis  austro-hongrois.  Dès  1866,  Déak,  met- 
tant à  prolît  toutes  les  circonstances  politif^ues  pour  im- 
poser ses  idées  à  la  Dièto  hongroise,  devint  lo  principal 
artisan  delà  constitution  dua- 
liste do  18G7.  Bien  qu'il  refu- 
sât de  former  le  premier  cabi- 
net do  la  nouvelle  èro,  dont 
la  présidence  fut  confiée  à 
Jules  Andrassy,  il  resta  la 
personnalité  parlementaire  la 
]dus  influente  de  son  pays.  La 
nation  liougroiso  lui  fit,  à 
Budapest,  des  funérailles 
royales.  (Sa  statue,  par  Hus- 
sàr,  est  à  Budapest.)  Ses 
qualités  maîtresses  furent 
la  modération  dans  le  libéra- 
lisme, l'amour  du  progrès, 
riionnêteté  et  la  loyauté. 

Deakovar.    Géogr. 

V.    DlAKOVAK. 

Deal,    ville  d'Angleterre 
(comté  de  Kent),  sur  la  mer  p^ak 

du  Nord;  8.900  hab.  C'est  le 

centre  délia  rade  des  Dunes,  point  présumé  du  débarque- 
ment de  César,  et  que  les  Anglais  nomment  «  Channel  of 
tlie  Dowos  ».  Dcal  fut  l'un  des  cinq  ports  par  où  se  faisait, 
jusqu'aux  temps  modernes,  tout  le  commerce  anglais 
avec  le  dehors.  Il  est  surtout  remarquable  aujourd'hui 
par  son  phare,  planté  au  milieu  des  sables,  et  par  sa  plage 
balnéaire  assez  fréquentée. 

DÉALBATION  [si-on  —  du  lat.  dealhare,  supin  dealbatum, 
blanchir)  n.  f.  Passage  à  la  couleur  blanche  :  La  privation 
de  la  haiiirre  produit  une  sorte  de  dêalbation  iur /t'S  corps 
vn-ants.  (V.  Parisot.)  V.  ai.bation. 

DÉAMBULATION  (an-bu,  si  —  rad.  déambuler)  n.  f.  Fonc- 
tion physiologique  de  la  locomotion  volontaire;  marche. 

DÉAMBULATOIRE  (an-bu,  to-ar')  adj.  Incertain  ;  errant 
çà  et  là.  (Vieux.)  11  Qui  a  rapport  à  la  promenade  :  Les 
fatigues  de  ces  tiuits  déambulatoires.  (Th.  Gaut.) 

—  n.  m.  Nef  qui  tourne  autour  du  chœur  d'une  église, 
et  qui  n'en  est  ordinairement  séparée  quo  par  une  grille. 

DÉAMBULER  {a7i'bu  —  lat.  deambulare,  même  sens)  v.  n. 
Se  promener,  marcher. 

Deamicis  (Anne),  cantatrice  italienne,  née  à  Naples 
vers  1740.  Elle  se  fit  une  grande  renommée  dans  le  genre 
boulfe,  puis  dans  le  genre  dramatique.  Engagée  àLondres, 
elle  y  obtint  un  grand  succès  dans  un  rôle  sérieux  que 
Chrétien  Bach  écrivit  expressément  pour  elle.  L'historien 
musical  anglais  Burney  rapporte  que  cette  cantatrice  fut 
la  première  qui  exécuta  les  gammes  en  staccato  dans  un 
mouvement  rapide,  en  montant  jusqu'au  contre-mi  aigu. 

Deane  (revolver),  nom  d'une  arme  qui  fut  assez  long- 
temps en  service  dans  l'armée  anglaise.  V.  revolver. 

Deani  (Marc-Antoine),  connu  sous  le  nom  de  Père 
Pacifique,  franciscain  et  prédicateur  italien,  né  à  Bres- 
cia  en  1775,  mort  en  1824.  Il  acquit  une  grande  réputa- 
tion comme  prédicateur  et  fut  consulteur  de  l'Index  et 
définitonr  général  de  son  ordre.  On  a  de  lui  deux  cent 
cinipianto-scpt  sermons  et  discours,  dont  dix-sept  seule- 
ment ont  été  publics. 

Dearborn  (Henry),  général  américain,  né  à  Hampton 
(New-IIampshire)  on  1751,  mort  à  Roxbury  en  1829.  Mé- 
decin, il  s'engagea  dès  le  début  do  la  guerre  de  l'Indépen- 
dance, fut  créé  capitaine  (1775),  particii>a  à  l'expédition 
d'Arnohl  sur  Québec  ot  fut  fait  prisonnier  à  l'assaut  de 
cette  ville.  Echangé,  il  reprit  la  campagne,  figura  à  Mou- 
moutli  (1778),  au  siège  de  Yorktown  (1781),  etc.  Comman- 
dant du  district  militaire  du  Maine  (1789),  membre 'du 
Congrès,  il  fut  ministre  do  la  guerre  sous  la  présidence 
de  Jofferson,  devint,  en  1809,  receveur  des  finances  à  Bos- 
ton. Il  reprit  les  armes,  en  1813,  lors  de  la  guerre  contre 
l'Anglotorre  ot  se  distingua  mémo  par  la  prise  d'York 
(Haut  Canada)  et  du  fortGcorge.  Dearuorn  fut  encore  com- 
mandant du  district  do  New- York  (1813-1815)  ot  ministre 
dos  Etats-Unis  on  Portugal  (1822-1824). 

Dearham,  bourg  d'Angleterre  (comté  do  Cumberland)  ; 
5.200  liati.  Mines  do   charbon,  hauts  fourneaux. 

Dearing  (James),  général  américain,  né  en  1842,  mort 
en  1864.  Dès  les  débuts  de  la  guerre  do  Sécession,  il 
s'engagea  dans  le  parti  confédéré.  Il  servit  dans  l'armée 
do  Loo.  Nommé  brigadier  général  en  1864,  il  se  distingua 
en  Virginie,  son  pays  natal ,  contre  Grant.  Il  battit  la  cava- 
lerie fédérale  à  Deam,  et  dirigea  le  mouvement  audacieux 
du  général  Wado  Hampton  contre  les  lignes  fédérales 
(13  sept.).  Il  ])érit  sur  lo  champ  de  bataille  do  IVHersbourg. 

Death  Valley.  Géogr.  v.  Vallkk  dk  la  Mout. 

DÉAURATION  {o~ra-si  —  du  lat.  deaiirarc,  supin  dean- 
ratiini.  dorer)  n.  f.  Action  do  dorer  :  La  dkauuation  des 
métaux.  Il  Art  de  dorer  :  Apprendre  la  dkai'UATion.  (Pou 
usité  ;  on  dit  plutôt  DORURii  dans  l'un  et  l'autre  sons.) 

Deauville,  comm.  du  Calvados,  arrond.  ot  à  13  kil. 
de  Pont  lEvcque,  sur  l'estuaire  do  la  Touques;  2.522  hab. 

Deauville  doit  son  développement  à  un  caprice  du  duc 
do  Morny,  sous  lo  second  Empire.  En  quelques  années 
(l858-lKi;6),  un  rivage  marécageux  a  été  protégé  contre 
la  mor  par  un  quai  do  granit  do  2  kil.  tfo  long  et  cou- 
vert de  rues  aux  villas  somptueuses.  Un  hippodrome  re- 
nommé et  lo  voisinage  immédiat  de  Trouvillo  maintien- 
nent la  prospérité  do  Deauville.  Dans  l'ancien  village 
situé  sur  une  collino,  église  romane  à  abside  circulaire, 
remuiitant  au  xi*  siècle. 

DÉAZOTISER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  azote)  v.  a.  Priver 
d'azote.  (Peu  usité.) 

DÉBA  OU  DÉPA  n.  m.  Titro  thibétain,  qui  correspond  A 
celui  <lo  gouverneur  ou  de  préfet. 

—  Encycl.  Los  débas  peuvent  être  dos  laïques,  mais 
ils  sont  choists,  lo  plus  souvent,  parmi  les  lamaH  :  lour 
nomination  appartient  au  dalat-Iama  ot  ù  ses  quatro  mi- 


DE   —   DEBACQ 

nistros;  seulement,  elle  est  soumise  à  la  ratification  du 
gouvernemont  chinois. 

DEBAB  n.  m.  Nom  arabo  du  taon. 

DébabièH,  village  do  la  Haute-Egypte,  province 
d'Esnôh,  sur  la  rive  droite  du  Nil,  on  face  de  Gôbôlein.  Il 
possède  d'importantes  carrières  de  grès  qui  furent  ex- 
ploitées dans  l'antiquité  pour  la  construction  des  monu- 
ments do  Thèbos.  On  y  a  relevé  beaucoup  d'inscriptions 
do  Séti  1"  (xix"  dynastie),  do  Sonondis  (xxi«  dynastie)  et 
des  empereurs  romains  jusqu'au  temps  d'Àloxandro  Sévère. 

DÉBÂCHAGE  (c/m/)  n.  m.  Action  do  débâcher  :  Le  dé- 
BÂCHAGii  d'une  voiture. 

DÉBÂCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  bâche)  v.  a.  Otcr 
la  I)âcho  de  :  Débâchkr  une  voiture. 

Se  débâcher,  v.  pr.  Etre  débâché. 

DÉBÂGLAGE  (klaf  —  rad.  débâcler)  n.  m.  Mar.  Démar- 
rage, en  désordre,  dos  navires  à  poste  dans  un  port  ou 
dans  un  bassin  ;  action  de  débâcler  :  Le  dêbàclage  d'un 
port,  d'une  rivière. 

DÉBÂCLE  (subst.  verb.  do  débâcler)  n.  f.  Dissociation 
des  glaces  recouvrant  la  surface  d'un  cours  d'eau,  qui  se 
brisent  et  sont  entraînées  par  lo  courant. 

—  Fig.  et  fam.  Déroute,  débandade,  confusion  :  La 
retraite  de  Jiussie  amena  la  débâcle  de  l'Empire.  Il  Explo- 
sion :  \Miiikvi.v^  d'enthousiasme  (Balz.)  [Peu  us.] 

—  Jeux.  Tas  de  cartes  qui,  au  jeu  du  nigaud,  se  trou- 
vent réunies  dans  la  main  d'un  joueur  et  le  font  perdre. 

Il  Coup  consistant  à  se.  débarrasser  do  ce  tas  de  cartes 
pour  gagner. 

—  Mar.  Syn.  de  dêbàclage. 

—  Encycl.  Géol.  La  débâcle  est  la  dissociation  et  le 
charriage  des  glaces  résultant  dos  embâcles  do  cours 
d'eau.  Le  premier  résultat  du  dégel,  en  provoquant  la 
fonte  des  glaces,  est  d'amener  la  débâcle,  puis  l'augmenta- 
tion rapide  du  débit  du  cours  d'eau  ou  crue.  Le  déplace- 
ment des  glaces  intéresse  la  géologie  parce  qu'il  donne 
lieu  à  un  transport  do  matériaux  plus  ou  moins  important, 
selon  les  lieux  et  les  conditions  dans  lesquelles  elles  se 
sont  formées  et  mises  en  mouvement.  En  effet,  tout 
d'abord,  la  glace  qui  se  forme  sur  les  rives  entre  en  con- 
tact avec  les  pierrailles  et  les  terres  qui  les  constituent, 
et  les  agglomère.  Il  en  est  de  mémo  quand  la  congéla- 
tion atteint  le  fond  sur  une  partie  du  lit  :  elle  englobe 
alors  une  certaine  quantité  d'allu viens.  Les  glaces  touchent 
encore  le  fond  lorsqu'il  se  produit  des  embâcles  entraî- 
nant l'accumulation  de  glaçons  sur  une  grande  épaisseur. 
Ces  différentes  conditions  peuvent  amener  l'agglomération 
d'éléments  assez  gros  et  leur  déplacement,  lorsque  les 
glaces  dissociées  par  le  dégel  seront  devenues  flottantes. 
Enfin,  dans  les  vallées  étroites,  les  éboulements  peuvent 
précipiter  sur  les  glaces  des  blocs  de  différentes  grosseurs 
qui  s'en  iront  aussi  à  la  dérive  lors  de  la  débâcle  ;  mais 
ces  blocs,  s'ils  sont  trop  gros  et  trop  pesants  pour  être 
entraînés  par  le  courant,  au  lieu  d'être  arrondis  et  roulés 
comme  les  graviers  et  les  cailloux,  présenteront  des  cas- 
sures nettes,  des  arêtes  vives,  qu'ils  conserveront  dans 
lo  lit  du  fleuve,  après  y  avoir  été  abandonnés  par  les 
glaces.  C'est  ainsi  qu'on  a  trouvé  dans  les  alluvions  an- 
cicimes  de  la  Seine,  à  Paris  même,  un  morceau  de  filon 
de  quartz  pesant  l'''',500,  enfoui  à  une  profondeur  de  4", 50 
dans  les  graviers  et  dont  les  cristaux  étaient  à  peine 
émoussés.  Or,  si  le  passé  de  ce  fleuve  avait  été  aussi 
«  diluvien  "  que  le  disent  les  partisans  de  la  théorie  des 
cataclysmes,  on  n'y  trouverait  pas  d'éléments  aussi  bien 
conservés.  Le  rôle  géologique  des  glaces  hivernales  con- 
siste donc  à  transporter  une  certaine  quantité  de  maté- 
riaux et  expliiiue  la  présence  des  gros  blocs  quo  le  cou- 
rant liquide  serait  incapable  de  déplacer. 

Débâcle  (la),  roman,  par  Emile  Zola  (1892).  —  C'est  le 
dix-neuvième  et  avant  dernier  volume  de  la  série  des 
Hougon-Macquart.  La  trame  en  est  par  elle-même  très 
simple.  Lo  caporal  Jean  Maeqnart,  oui  s'est  engagé  au 
moment  de  la  guerre,  a  sous  ses  oruros  un  jeune  bour- 
geois, Maurice  Levasseur.  Lacommunauté  des  souffrances 
ot  des  périls  les  lie  l'un  à  l'aulro.  Faits  prisonniers,  ils 
s'échappent  ensemble.  Maurice  rentre  dans  Paris  après 
avoir  confié  Jean  blessé  à  sa  sœur.  Une  fois  guéri,  Jean 
rejoint  l'armée  du  Nord  ;  mais  la  fièvre  le  retient  dans  un 
hôpital,  et,  quand  il  en  sort,  la  guerre  est  terminée,  il  n'en 
reprend  pas  moins  ses  galons.  Alors  éclate  la  Commune. 
Les  deux  amis  se  retrouvent  sur  une  barricade.  Aperce- 
vant do  loin  un  communard  qui  tire  à  coup  sûr,  Jean 
s'élance  vers  lui  et  lo  perce  do  sa  baïonnette  avant  d'avoir 
reconnu  Maurice.  Tout  à  la  fin,  nous  voyons  Jean  le 
paysan,  le  laboureur,  reprendre  sa  tâche  plus  vaillam- 
me'nt  que  jamais.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans 
la  Débâcle,  co  n'est  pas  tel  épisode  individuel  ot  fictif,  co 
sont  les  tableaux  d'ensemble  (défense  et  incendie  de  Ba- 
zeiUes,  journée  de  Sedan,  camp  de  la  Misère,  etc.),  où 
rautcnr  déploie  à  l'aise  sa  puissance  d'évocation ,  son 
ampleur  épique,  lo  don  qu'il  a  d'animer  ot  de  faire  mou- 
voir les  masses.  L'idée  générale  du  livre  est  dans  l'oppo- 
sition do  Maurice  ot  de  Jean,  figures  vraiment  symboli- 
ques, qui  représentent  ;  l'un,  la  France  d'hier,  lasso  ot 
corrompue,  l'autre,  celle  de  demain,  une  Franco  saino  et 
vivaco,  ({Ut  prépare  déjà  son  relèvement. 

DÉBÂCLEMENT  [man)  n.  m.  Mouvement  do  débâclo. 
(Iniis,) 

Fig.  Désordre,  confusion,  déroute  :  Souvent,  la  fail- 
lite d'un  banquier  entraîne  un  dkdAclbmknt  général. 

—  Mar.  Opération  par  laquelle  ou  débâcle  un  port. 

DÉBÂCLER  (du  préf,  priv.  dé,  ot  de  bâcler)  v.  a.  Débar- 
rasser dos  bateaux  vides,  on  parlant  d'un  port  :  Di%i)Âclku 
un  port.  Il  Faire  sortir  du  port,  ou  parlant  des  bateaux 
vides  :  DêuAclkb  des  navires. 

—  Fam.  Ouvrir  co  qui  était  bâclé  :  DébAci.er  unr  porte. 

—  v.  n.  Etre  débarrassé  do  ses  glaces  par  uno  débùcio  : 
Rivière  qui  i>i':nXcLE. 

—  Par  oxi.  Déménager  les  marchandises  qu'on  avait 
exposées  à  une  foire. 

—  Fam.  Subir  une  débâcle,  une  déroute. 
Se  débàcler,  v.  pr.  Etre  débâcle. 

DÉBÀCLEUR  n.  m.  Officier  ou  commis  chargô  de  pré- 
sider un  dchà.-lago  d'un  port. 

DebACQ  (Charles-Alexandre),  peintre,  né  ot  mort  à 
Paris  (I80i-1852),  élève  du  baron  Gros.  Il  a  point  d'abord 
des  sujets  religieux,  puis  dos  tableaux  d'histoire,  dont 
plubiours  sont  au  muséo  do  Versailles  :  la  Mort  dts  Jean 

68 


DÉBADINER  —   DEBARRASSER 


Gonjoji  (  183-i)  ;  Bernard  Palisstj  alimentant,  avec  ses  meubles, 
le  feu  de  son  fourneau  (Sèvres,  1837);  la  Mort  de  Mo- 
lière (IS39V,  ta  Reddition  de  Tripoli  [Versailles];  la  Prise 
de  Smyrne  par  les  Chevaliers  de  Rhodes  (Versailles,  1845). 

DÉBADINER  v.  n.  Au  jeu  de  cartes  appelé  Vimpériale, 
Démarquer  les  points  déjà  acquis  en  présence  de  certains 
avantages  obtenus  par  son  adversaire. 

DÉBAGOULER  (de  la  partie,  dé,  ot  de  l'anc.  franc,  bagou- 
let  iv.  bagout],  parler  inconsidérément,  peut-être  de  ba, 
partie,  pcrojative,  et  goule,  pour  gueule]  v.  a.  Pop.  et  bas. 
Vomir  :  Dkbagouler  son  diner.  ii  S'en\ploie  aussi  neutra- 
lement. 

—  Fam.  Proférer  :  Débagouler  un  torrent  d'injures. 
DÉBAGOULEUR,  EU5E  n.  m.  Personne  qui  débagoule. 
DÉBAIGNÉE  {bc-gné  [gn  mil.]  —  de  la  partie,  dé,  et  de 

baigner)  n.  f.  Nom  que  l'on  donne,  à  Barcges,  aux  bains  du 
deuxième  degré  :  Prendre  une  débaignêe. 

DÉBAIL  {bày  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  bail)  n.  m. 
Ane.  dr.  Cessation  do  bail,  ii  État  de  liberté  que  retrouve 
une  femme  par  la  mort  de  son  conjoint,  cotte  mort  l'af- 
franchissant du  bail  qu'elle  avait  contracté  en  passant 
sous  la  puissance  maritale. 

DÉBAILLER  [ba-ill-é  [Il  mU.])  V.  a.  Tirer  do  l'arbalôto 
par  une  meurtrière,  appelée  autrefois  baille. 

DÉBÂILLONNER  {hâ-ill-o-né  [Il  mil.])  V.  a.  Débarrasser 
du  bâillon  :  DiiBÀiLLONNER  un  prisonnier.  Il  Fig.  Laisser 
parler  ou  écrire  librement  :  DÊBÂlLi.oNNi-:R  la  presse. 

Se  débâillonner,  v.  pr.  Oter  son  .bâillon,  n  Otcr  le  bâillon 
l'un  à  l'autre. 

Debain  (Alexandre-François),  facteur  d'instruments 
de  musique,  né  et  mort  à  Paris  (1S09-1877).  Il  s'occupa  sur- 
tout du  perfectionnement  des  orgues  expressives  à  anches 
libres.  Il  sut  le  premier,  par  l'emploi  de  procédés  ingé- 
nieux, produire  sur  ces  instruments  quatre  registres  dis- 
tincts de  sonorité.  A  l'instrument  ainsi  perfectionné  il 
donna  le  nom  d'harmonium.  On  lui  doit  une  machine,  Va}i- 
tiphonel,  destinée  à  accompagner  le  plain-chaot  sur  l'orgue 
par  l'action  d'une  manivelle,  au  moyen  de  planches  notées 
sur  un  cylindre  comme  dans  les  orgues  dits  o  de  Barba- 
rie ».  n'imagina  encore,  d'aprt'-s  le  même  système,  un 
piano  mécanique,  puis  d'autres  instruments,  tels  que  l'har- 
monicorde,  le  piano-écran,  un  nouvel  orgue  expressif 
appelé  concertinoy  etc. 

Debaize  (Michel-Alexandre),  ecclésiastique  et  voya- 
geur français,  né  àClazay  (Deux-Sèvres)  on  1845,  mort  à 
Oudjidji  (.\frique  centrale")  en  1879.  Tout  en  exerçant  dans 
l'Orne  son  ministère,  il  étudia  les  langues  orientales  et 
les  dialectes  de  l'Afrique  centrale;  puis,  ayant  obtenu  du 
pape  le  titre  de  «  missionnaire  libre  »,  il  partit  avec  une 
subvention  du  gouvernement  frani;ais  pour  traverser 
r.\frique  d'est  en  ouest  (  1878).  De  Zanzibar,  il  gagna  Koui- 
kourou,  capitale  de  l'Ounyanembé,  et  poursuivit  sa  routo  ; 
mais,  malade,  il  dut  regagner  Oudjidji,  oc  il  mourut. 

DÉBALLAGE  {ba-laf)  n.  m.  Action  de  déballer  des  mar- 
chandises. Il  Commerce  de  marchandises  vendues  à  bas 
prix,  et  que  l'on  étale  passagèrement  dans  un  local  quel- 
conque. 

—  Pop.  Moment  où  une  femme  se  débarrasse  de  certains 
accessoires  de  sa  toilette,  comme  faux  cheveux,  cous- 
sins, etc.  Il  Etre  volé  au  déballage,  Etre  déçu,  au  déshabillé, 
sur  les  charmes  d'une  femme. 

—  Fig.  et  fam.  Aveu,  confession  ;  Voyons,  gu'as-tu,  gros 
chéri  ?  Faisons  notre  petit  déballage...  (Balz.) 

—  Encycl.  Le  déballage  est  un  commerce  qui  a  quelque 
analogie  avec  celui  du  camelot,  et  qui  échappe  aux  sta- 
tistiques officielles.  Seulement,  l'industrie  du  camelot  est 
îrrégulière  et  non  autorisée,  tandis  que  le  déballage  est 
un  commerce  aussi  régulier  qu'un  autre.  La  différence 
notable  qui  distingue  la  vente  dite  "  au  déballage  »  du 
commerce  des  camelots  ou  des  bazars,  c'est  que  la  mar- 
chandise vendue  au  déballage  n'est  pas  fabriquée  tout 
exprès  dans  le  but  d'une  vente  spéciale.  Elle  représente  ce 

Su'on  appelle  des  soldes,  comprenant  dos  marchandises 
e  natures  différentes  ou  défraîchies. 

—  Anton.  Emballage. 

DÉBALLE  n.  f.  Enlèvement,  sur  une  pièce  de  bois  équar- 
rie  à  la  hache,  de  deux  planches  diamétralement  opposées, 
rempiles  de  flaches  et  ne  comprenant  que  de  l'aubier.  (La 
déballe  est  faite  pour  obtenir  une  pièce  présentant  quatre 
faces  planes.) 

DÉBAIXER  {ba-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  balle)  v.  a. 
Tirer  de  son  emballage  :  Déballer  des  marchandises,  n 
Spécialem.  Tirer  les  marchandises  de  toute  nature  con- 
tenues dans  une  balle,  n  Etaler  sur  le  marché  les  mar- 
chandises de  la  balle,  n  Ouvrir,  en  parlant  d'un  cmballaç^c 
ou  de  quelque  chose  qui  en  tient  lieu  :  Déballer  aes 
caisses. 

—  Fam.  Faire  dos  confidences  :  Nous  avions  fini  par 
causer,  et  enfin  nous  avons  déballé  en  grand.  (A.  Ivarr.) 

—  Pop.  Faire  ses  besoins. 

Se  déballer,  v.  pr.  Etre  déballé. 

—  Pop.  Se  déshabiller. 

—  Anton.  Emballer. 

DÉBALLEUR  \ba-leiir")  n.  m.  Marchand  ambulant,  qui  va 
de  marché  on  marché  exposer  et  vendre  ses  marchandises. 

DÉBANDADE  n.  f.  Déroute,  défection,  confusion,  au 
prop.  et  au  fig.  :  La  DfïnANDADK  d'une  armée,  des  idées. 

—  A  la  débandade,  En  confusion,  on  désordre,  au  ha- 
sard :  Troupes  gui  s'enfuient  A  la  débandade,  h  Fig.  Sans 
réflexion  :  Parler  A  la  débandade. 

DÉBAMDEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  so  débander, 
de  se  mettre  à  la  débandade.  (Peu  usité.) 

DÉBANDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  bande)  v.  a.  Dé- 

EouilU.T  de  sa  bande  ou  de  son  bandeau,  au  prop.  ot  au 
g.  :  DÉBANDER  une  plaie.  Débander  les  yeux  à'juelqu'un. 

—  Mettre  en  débandade  :  Débander  un  régiment. 

—  Détendre  ce  qui  était  bandé  :  Débander  un  arc. 

—  Fig.  Reposer  en  soustrayant  â  une  tension  fatigante  : 
Les  vof/ages  débandent  l'esprit. 

Se  déhander,  v.  pr.  Etre,  devenir  débandé,  i!  So  mettre 
à  la  débandade,  ii  So  séparer  de  la  troupe,  de  la  bande  dont 
on  faisait  partie,  ii  Débander  à  soi  :  Se  débandrr  les  yen.T. 
—  Fig.  D(':ioii'lre,  reposer  à  soi  :  Se  débander  l'esprit. 
D  S'adoticir,  en  parlant  de  la  température  :  Le  temps  s'est 
bÉBANDÉ.    Vieux.) 

—  A-VTON.  Se  former,  se  rallier. 


DÉBANQUAGE  {kaj')  n.  m.  Tiss.  Roquet  peu  garni  de 
fil  de  laine,  de  coton,  de  chanvre  ou  de  lin  ;  petite  quantité 
do  fil  dévidé;  restant  do  la  chaîne;  action  de  retirer  les 
roquets  de  la  cantre. 

—  Jeux.  Perte  de  tout  l'argent  possédé  parle  banquier, 
c'est-à-dire  par  celui  qui  tenait  le  jeu. 

DÉBANQUER  [ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  banque) 
V.  a.  Jeux.  En  parlant  d'un  banquier,  de  celui  qui  tient 
le  jeu.  Lui  gagner  toute  la  banque,  tout  l'argent  qu'il  a 
devant  lui. 

DÉBANQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  banc)  v.  a. 
Dépouiller  de  ses  bancs,  en  parlant  d'une  embarcation. 

—  Pop.  Partir,  s'en  aller,  déguerpir. 

—  v.  n.  Quitter  le  banc  de  Terre-Neuve,  n  Quitter  un 
banc  sur  lequel  on  naviguait. 

Débanque,  ée  part.  pass.  du  v.  Débanquer. 

—  n.  m.  Navire  débanqué  :  Les  débancjués  soyit  attendus. 

DebaNS  (Jean-Baptiste-Camî7/e),  journaliste  et  roman- 
cier français,  né  à  Cauderan,  près  do  Bordeaux,  en  1834. 
Il  a  collaboré  à  divers  grands  journaux,  ot  publié  un  cer- 
tain nombre  do  romans,  parmi  lesquels  nous  citerons  : 
Octave  Kellner  (1866);  les  Drames  à  toute  vapeur  (1869), 
recueil  de  nouvelles;  Mademoiselle  la  Vertu  (IS'/S);  le 
Capitaine  Marche-ou-Crève  (1877);  la  Peau  du  mort  (1879); 
le  Baron  Jean  (1881)  ;  Histoire  de  di-r-huit  préterulus  {\fiSl)  ; 
la  Cabanette{\SM)\  les  Pudeurs  de  M ar t ha  {\S8^);  les  Duels 
de  Roland  (1886);  Au  coin  d'un  bois  (1886);  une  Terrible 
Femme  (1887)  ;  Scènes  de  la  vie  cévenole  :  la  Oibosse  (1888)  ; 
les  Plaisirs  et  les  Curiosités  de  Pari^  (1889)  ;  les  Coulisses 
de  l'Exposition  (1890);  Roissat  ehimisle  (1892);  Guy  de 
Sai>it  Ginj  (1803);  l'Aiguilleur  (1895). 

DÉBAPTISER  (6a-ii-5c)v.  a.  Priver  dos  effets  du  baptême. 

—  Fam.  Changer  le  nom  d'une  personne,  la  dénomina- 
tion d'une  chose  :  Les  Romains  n  avaient  pas  débaptisé 
la  Gaule;  ils  l'appelaient  la  Gaule  rojnaÎJie.  (E.  Sue.) 

—  Loc.  fam.  Se  faire  débaptiser,  Accepter  les  plus 
dures  extrémités  :  Je  me  ferais  débaptiser  plutôt  que 
de... 

Se  débaptiser,  v.  pr.  Détruire  en  soi  les  effets  du  bap- 
tême; cesser,  par  son  propre  fait,  d'être  baptisé  :  Celui 
gui  commet  un  pt^ché  mortel  se  débaptise,  autant  qu'il  est 
en  lui.  Il  Changer  son  nom  pour  un  autre  :  Il  faut  rougir 
du  nom  de  son  prre  pour  songer  à  se  débaptiser. 

DÉBA-RÂDJA  n.  m.  Souverain  temporel  du  Boutan, 
investi,  nontinalemont,  de  l'autorité  suiirême  pour  tout  ce 
qui  concerne  le  gouvernement  intérieur  du  pays  ;  mais, 
en  fait,  il  est  soumis  à  l'autorité  supérieure  du  'souverain 
spirituel,  le  darmha-râdfa,  et  ne  peut  rien  faire  sans  l'ap- 
probation de  ses  conseillers,  les  ziinpis,  et  des  trois  pilos 
ou  gouverneurs  des  provinces.  (Le  déba-râdja  est  nommé 
potir  trois  ans  seulement  ;  c'est  presque  toujours,  mais  pas 
obligatoirement,  un  religieux.) 

DÉBARAQUEMENT  {ke-man)  n.  m.  Action  d'enlever  les 
palissades  qui  protégeaient,  d'une  manière  provisoire,  le 
pied  d'uQ  édilice  quelconque. 

DÉBARBARISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  barbare)  v.  a. 
Faire  sortir  do  l'état  de  barbarie  :  Déuarbariser  un  peuple. 

—  Fig.  Tirer  de  ses  habitudes  grossières,  façonner, 
polir  :  Xos  W\'lchcs  dit  parterre,  qu'on  a  eu  tant  de  peine  à 

DÉBARBARISER. 

Se  débarbariser,  v.  pr.  Sortir  de  la  barbarie. 

DÉBARBER  fdu  préf.  privât,  dé.  et  de  barbe)  v.  a.  Dé- 
pouiller qurlqu'un  de  sa  barbe.  Il  Par  oxt.  Dépouiller  des 
racines  superficielles,  en  parlant  de  la  vigne  :  Débakber 
une  viqne. 

Se  débarber,  v.  pr.  Etre  débarbé. 

DÉBAKBiriER  idu  préf.  priv.  dé,  ot  de  barbifier)  v.  a. 

Couper  la  b^rbo  de.  (Inus.) 

DÉBARBOUILLAGE  {bouill-af  [H  mil.])  n.  m.  Lavage 
d'une  chose  :  Le  débarbouillage  d'une  vilritic.  w  Action 
do  se  laver  la  figure  ou  les  mains,  ou  de  les  laver  à  autrui  : 
Le  DÉ13ARB0DILLAGE  des  cnfauts. 

DÉBARBOUILLER  {bou-ill-é  [Il  mil.]  —  de  la  partie,  dé, 
et  de  barbouiller)  v.  a.  Laver,  nettoyer  :  Débarbouiller 
son  visage,  un  tableau. 

—  Fam.  Tirer  d'embarras. 

~  Pop.  Eclaircir,  expliquer  :  Je  n'y  comprends  rien; 

DÉ!SARBOUlI.LE-77i0/  ça. 

Se  débarbouiller,  v.  pr.  So  laver,  se  nettoyer. 

—  Fam.  Se  tirer  d'affaire,  d'embarras,  il  Se  former,  so 
déniaiser. 

—  Pop.  S'éclaircir  :  Voilà  le  temps  çwf  se  débarbouille. 

DÉBARBOUILLOIR  n.  m.  OU  DÉBARBOUILLOIRE  [bou- 
ill-o-ar')  n.  f.  Fam.  Serviette  pour  se  dobarijouiller. 

DÉBARCADÈRE  {vdA.  débarquer)  n.m.  Mar.  Terme  géné- 
riqiii-.  ser\'aiit  à  désigner  l'endroit  d'un  port  où  l'on  peut 
aiséiiH'Dt  débarquer  passagers  et  marchandises. 

—  Ch.  de  f.  Lieu  préparé  pour  opérer  le  chargement  et 
le  déchargement  des  voitures  de  chemins  do  fer.  (En  ce 
sens,  on  dit  plus  ordinairement  gare,  qui  est  un  terme 
moins  propre.)  n  Lieu  spécialement  destiné,  dans  une  gare, 
au  chargement  et  au  déchargement  des  marchandises. 

—  Encycl.  Mar.  Le  nom  de  débarcadère  s'applique  aussi 
bien  aux  appontements  qu'aiu:  échelles  permettant  le  dé- 
barf|uement.  Les  échelles,  escaliers  ou  cales,  sont  ré- 
servés aux  petits  bateaux  et  embarcations  ;  les  appon- 
tements, quais,  wharfs,  munis  de  grues  de  déchargement, 
sont  disposés  pour  les  grands  navires,  qui  commuiii<iuent 
avec  la  terre  par  un  pont  volant.  Dans  certains  ports  du 
Midi,  les  navires  n'accostent  pas  à  quai  et  le  débarcadère 
consiste,  comme  cela  arrive  souvent  en  rivière,  en  cha- 
lands amarrés  au  quai  .et  collés  contre  les  flancs  du 
navire. 

DÉBARDAGE  (daf  —  de  la  partie,  dé,  et  de  bard  ou  bar; 
proprem.  décharger  avec  un  bar)  n.  m.  Action  de  déchar- 
ger et  do  transporter,  dans  des  endroits  désignés,  les  bois 
(le  charpente  ot  autres  qui  sont  contenus  dans  un  cha- 
land. 11  Action  de  transporter  hors  d'une  forêt,  où  ne  peu- 
vent circuler  les  fardiers,  les  boi^  en  grume  ou  équarris. 
(Dans  les  deux  cas,  le  dôbardagc  s'exécute  à  bras  d'homme .) 

DÉBARDÉE  (À  LA)  loc.  adv.  S'cst  dit  autrefois  pour  A 
la  di^handade. 

DÉBARDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  barder)  v.  a.  Dé- 
charger, débarquer  &  quai,  en  parlant  des  marchandises 


538 

et  particulièrement  des  bois  amenés  par  la  rivière  :  DÉ- 
BARDEE  des  cotrets,  un  train  de  buts,  ii  Transporter  hors  du 
taillis  le  bois  qu'on  y  a  coupé,  il  Démolir,  en  parlant  des 
bateaux  hors  de  service. 

Se  débander,  v.  pr.  Etre  débardé,  ii  Fam.  Se  décharger 
d'un  fardeau. 

DÉBARDEUR  D.  m.  Ouvrier  qui  travaille  au  débardage. 

—  Adjectiv.  :  Ouvrier  débardeur.  Il  Maître  débardeur, 
Surveillant  de  débardage;  entrepreneur  do  débardage. 

—  Encycl.  Autrefois,  les  débardeurs  de  Paris  formaient 
une  corporation  sous  la  juridiction  du  prévôt  des  mar- 
chands. A  l'époque  où  chaque  classe  sociale  avait  à  peu 
près  son  uniforme,  le  débardeur  se  reconnaissait  aisé- 
ment à  sa  large  culotte  de  velours,  à  sa  veste  ronde, 
à  sa  longue  ceinture  de  laine  rouge,  à  son  chapeau  ciré 
à  haute  forme  et  à  bords  relevés. 


DÉBARDEUR,  EUSE  n.  Person- 
nage do  carnaval,  vêtu  d'un  cos- 
tume qui  rappelle  celui  des  ou- 
vriers débardeurs,  n  Costume  de 
ce  personnage  :  Acheter  un  dé- 
bardeur. 

—  Encycl.  Le  débardeur  fut 
mis  à  la  mode  après  1830  et  po- 
pularisé surtout  par  le  spirituel 
crayon  de  Gavarni.  Le  costumo 
du  débardeur  prête  à  toutes  les 
hardiesses  de  la  danse  échevelée, 
et  il  a  cet  avantage  de  n'être  pas 
grotes(iue.  Il  se  compose  d'un 
largo  pantalon  do  velours,  lais- 
sant paraître  la  cheville,  et  d'un 
bourgeron  entré  dedans ,  avec 
ceinture  ronge  flottante  et  petit 
bonnet  de  police  imHné  sur  une 

fterruquc  toulfue  tombant  au  mi- 
ieu  du  dos.  Il  est  porté  par  les 
deux  sexes. 

DébarJeur. 

DLBARONISER  ou  DEBARON- 
NISER  {ro-ni  —  du  (ircf.  ]iriv.  dr,  et  de  baron)  v.  a.  Priver 
de  la  (nialité  de  baron  ou  du  titre  de  baronnie  :  Débaroni- 
SER  un  seigneur,  une  seigneurie. 

Se  débaroniser,  v.  pr.  Etre  débaronisé  ;  être  privé  de  la 
qualité  de  baron;  y  renoncer  volontairement. 

DÉBARQUAGE  (/.(^j)  n.  m.  Action  do  tirer  d'une  barque. 

I  DÉBARQUEMENT  (ke-man)  n.  m.  Action  de  débarquer  : 
Débarquement  de  jnarchandises,  de  troupes.  Opérer  un 
débarquement.  Il  Action  d'une  personne  qui  descend  du 
navire  à  terre  :  Arrêter  quelqu'un  à  son  débarquement. 

—  Mar.  Débarquement  administratif.  Décision  discipli- 
naire du  conseil  du  bord,  ordonnant  qu'un  ofrtcier  ou  un 
matelot  quittera  le  navire  sur  lequel  il  était  embarqué. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Techn.  Chaîne  à  godets,  dont  on  sa  servait  autrefois 
pour  vider  les  chalands  qui  amènent  à  terre  les  graviers 
et  les  terres  retirées  de  l'eau  par  les  dragues,  i  On  emploie 
aujourd'hui  de  préférence  des  bennes  à  renversement,  que 
manœuvrent  des  grues  à  vapeur.) 

—  Encycl.  Mar.  Compagnies  de  débarquement.  A  bord  de 
chaque  navire  de  guerre,  une  partie  de  l'équipage,  ayant 
comme  cadre  des  marins  fusiliers,  forme  un  corps  de  dé- 
barquement, destiné  à  opérer  à  terre  pour  prêter  main- 
forte  aux  militaires  ou  agir  rapidement  sur  un  point 
donné.  On  adjoint  à  ces  compagnies  des  batteries  de  ca- 
nons de  65  millimètres,  manœuvres  à  bras  d'hommes  par 
des  canonnicrs,  et  un  détachement  de  torpilleurs  mineurs, 
chargé  de  faire  sauter  les  obstacles  ou  do  détruire  les 
œuvres  d'art.  Une  compagnie  do  débar(|uement,  par  son 
extrême  mobilité,  son  habitude  des  mouvements  en  em- 
barcation, peut  rendre  d'importants  services. 

DÉBARQUER  [ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  barque) 
V.  a.  Tirer,  faire  descendre,  mettre  hors  d'un  navire,  d'un© 
tiarquo  :  Débarquer  des  marchandises,  des  passagers. 

—  Fig.  En  politique,  Faire  sortir  d'un  cabinet,  d'une 
combinaison  ministérielle  :  Débarquer  un  collègue  gênant. 

Il  Par  ext.   Se  débarrasser  d'une  personne   quelconque  : 
DÉBARQUER  \(ne  maîtresse  compromettante. 

—  V.  n.  Descendre,  sortir  du  navire  :  Voyageur  qui  dé 
BARQUE  à  Marseille. 

—  Par  ext.  Arriver,  descendre  :  Les  îiouveaux  arrivants 
débarquent  rtrec  cet  air  ouvert,  étonné  et  bête,  qui  est  la 
Joie  de  l'auberqiste.  (V.  Hugo.) 

^  Substantiv.  n.  m.  Débarquement,   arrivée  :  Arrêter 
quelqu'un  au  débarquer. 
Débarqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Débarquer. 

—  Substantiv.  Nouveau  débarqué  ou  simplement  Débar- 
qué, Personne  nouvellement  arrivée,  et  qui,  ignorant  les 
usages,  est  embarrassée  :  Avoir  l'air  d'un  débarqué. 

—  .'Vnton.  Embarquer. 

Se  débarquer,  v.  pr.  Etre  débarqué. 

—  Fam.  Henoncor  à  une  affaire  dans  laquelle  on  s'était 
emharquê. 

DÉBARRAGE  [ba-raf)  n.  m.  Action  de  débarrer. 

—  Encycl.  Le  débarrnge  est  une  opération  do  l'in- 
dustrie drapière  et  de  l'industrie  de  la  teinture,  a;)-'ant 
pour  objet  de  faire  disparaître  les  irrégularités  qui  se 
manifostont  dans  l'étoffo  finie  ou  teinte  sous  forme  do 
barres  longitudinales  ou  transversales ,  et  qui ,  dans 
ce  cas,  prennent  le  nom  do  rayons.  Ce  travail  s'exécute 
au  moyen  do  la  plume  trempée  dans  une  encre  spéciale, 
de  la  brosse  imprégnée  de  teinture  ou  do  crayons  dits 
"  pastels  >i. 

DÉBARRAS  iba-ra)  n.  m.  Cessation,  suppression  d'un 
embarrac  :  Le  départ  d'un  sot  est  un  grand  débarras,  il 
Lieu  où  l'on  met  les  objets  dont  on  serait  embarrassé 
ailleurs  :  Cabiriet  noir  servant  de  débarras. 

—  Anton.  Embarras. 

DÉBARRASSEMENT  [ba-ra-se-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
barrasser; résultat  do. cette  action.  (Peu  usité.) 

DÉBARRASSER  (ba-ra-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad. 
do  entbar7-asser)  v.  a.  Délivrer  do  ce  qui  embarrasse  : 
DÉBARRASSER  quelqu'un  d'un  fardeau ,  ses  épaules  d'un 
jnantenu.  Il  Délivrer  de  co  qui  gênait  :  Déharrasser  quel- 
qu'un d'un  ennemi,  n  Affranchir,  soustraire  à  :  Débarrasser 
quelqu'un  d'un  soin  importun. 

—  Fig.  Dégager,  débrouiller  :  Débarrasser  une  question 
de  toute  personnalité. 


539 

—  Ironiq.  Débarrasser  quelqu'un  de  son  arqent,  Lo  lui 
OiiUnor  par  quoli|iu>  muyni  fruuduloux  ou  vioieut. 

Se  riéôan'asser,  v.  [>r.  Ktro  dtilivrô  il'uu  ombarras.  il  So 
délivrer  do  ce  qui  onibarrasso  :  coiigodior.  Il  So  soustraire 
à  ce  (lui  g6no.  ii  So  dégager,  so  débrouiller. 

—  Anton.  Embarrasser. 

DÉBARRCR \ba-r,-  —  du  prôf.  priv.  di',  et  do  barrer)  v.  a. 
Olt-r  la  barro  de  :  Dkbaukkk  une  porte. 

—  Dr.  anc.  Docidcr  entre  plusieurs  pcrsonnos  d'avis 
drlfércnt;  ôter,  en  quelque  sorte,  la  barro  qui  les  divise  : 
DiiuARUER  des  Juges. 

—  Fam.  Débarrer  quelqu'un,  So  ranger  à  l'avis  do  son 
a(ivorsaire.  ((nus.) 

—  Mus.  Oter  l'ftmo  de,  on  parlant  d'un  instrument  :  Dk- 
UARRER  un  violon. 

—  Teehn.  Dèbarrer  une  étoffe.  En  faire  lo  débarrage. 
Se  débarrer,  v.  pr.  Etre  débarré. 

DÉBARREUR  {ba-reur').  EUSEn.  et  adj.  So  dit  do  celui, 
do  colle  qui  débarro  les  élolfos. 

DÉBARRICADER  {ha-ri  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bar- 
riciuler]  v.  a.  Ouvrir;  débarrasser  de  ses  barricades  :  Dii- 

UAUKKADKR  UUC    rue. 

Se  débtirricuder,  v.  pr.  Etre  débarricadé,  ii  vSe  délivrer 
des  I)arricades,  des  obstacles  dont  on  était  entouré. 

DÉBASSAIRE  {ba-sèr')  a.  f.  Nom  vulgaire  d'une  variété 
do  mésange. 

DÉBASTILLEMENT  [stille-mnn  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv. 
<l'\  ei,  do  D'isiilie)  n.  m.  Action  de  sortir  ou  do  faire  sortir 
do  la  Bastille. 

DÉBASTILLER  {sli-llé  [Il  mll.]j  v.  a.  Fairo  sortir  de  la 
Bastille. 

DÉBAT  {ba  —  subst.  verbal  de  débattre)  n.  m.  Discus- 
sion, contestation  :  Soulever,  Apaiser,  Vider  un  dkbat.  Nos 
ru:nATS  oetiiels  paraîtront  des  luttes  puériles  aux  yeux  de 
la  postérité.  (Chateaubr.) 

—  Fam.  A  eux  ou  Entre  eux  le  débat,  Je  no  me  mêle 
pas  do  cela  ;  je  les  laisse  s'arranger  entre  eux. 

—  Féod.  Débals  de  tenure.  Contestation  entre  deux 
seigneurs  sur  la  mouvance  d'un  héritage,  il  Mandat  d'un 
juge  royal  qiii  assigne  les  seigneurs  en  contestation. 

—  Polit.  Discussion  réglée,  où  les  adversaires  prennent 
alternativement  la  parole,  dans  une  assemldée  politique 
ou  judiciaire  :  Les  débats  du  Sénat,  du  Beïchstag. 

—  n.  m.  pi.  Dr.  V.  la  partie  encycl. 

—  Comm.  et  tin.  Débats  de  compte.  Discussion  sur  un  ou 
plusieurs  articles  d'un  compte. 

—  SvN.  Altercation,  contestation,  etc.V.  altkrcation. 

—  Encycl.  Polit.  Débats  parlementaires.  Libres  dans  ïa 
société  anti<|Uo,  ayant  lieu  le  plus  souvent  sur  la  place 
publique,  avec  une  élévation  cjui  a  fait  la  gloire  do  Dé- 
mostliène  et  do  Cicéron,  les  discussions  politiques  man- 
queront d'inspiration  au  moyen  âge,  où  elles  se  poursui- 
vaient, le  plus  souvent,  dans  lo  mystère.  En  France,  dans 
les  états  généraux,  la  liberté  de  discussion  fut  si  restreinte, 
que  les  débats  se  bornèrent  à  de  timides  échanges  de  vue, 
et  il  faut  passer  en  Angleterre  pour  trouver  établi,  re- 
connu, sanctionné,  le  droit  de  discuter  en  pleine  indépen- 
dance les  intérêts  publics.  Mais  jamais,  ni  l'Angleterre, 
ni  aucune  nation  moderne  no  jetèrent,  par  leurs  débals 
parlementaires,  autant  d'éclat,  ni  ne  firent  plus  vite  autant 
de  grandes  choses  quo  la  France  moderne.  La  série  — 
réunie  dans  une  collection  qui  a  pour  titre  Archives  parle- 
mentaires de  n87  à  fSSO  —  commence  à  cette  fameuse 
séance  où  Mirabeau  aflirma  en  face  de  la  royauté  lo  droit 
des  mandataires  du  peuple. 

Après  avoir  tout  rénové,  la  parole  publique  comprit 
qu'elle  devait  se  soumettre  elle-même  à  une  certaine  dis- 
cipline. Cette  discipline,  œuvre  des  temps  apaisés,  s'est 
codifiée  en  (juelque-  sorte  dans  un  règlement  dont  nous 
résumons  brièvement  les  grands  traits. 

Et  d'abord,  la  direction  des  débats  appartient  au  pré- 
sident de  chacune  dos  deux  Chambres,  assisté  des  mem- 
bres du  bureau.  Ils  ont  lieu  en  séance  publique.  Mais 
chaque  Chambre  peut  se  former  en  comité  s<îcret,  sur 
la  demande  d'un  certain  nombre  de  ses  membres,  fixé 
par  le  règlement.  Les  représentants  ont  seuls  accès  dans 
la  salle  des  séances.  IjO  public  est  admis  dans  les  tribunes, 
que  le  président  a  lo  droit  do  faire  évacuer.  Los  représen- 
tants choisissent  la  place  où  ils  siègent  d'ordinaire.  En 
général,  ils  se  groupent  suivant  les  partis  auxouels  ils  ap- 
partiennent. L'ordre  des  débats  est  réglé  par  l'assemblée 
cUe-môme.  Aucun  représentant  ne  peut  prendre  la  parole 
sans  l'avoir  obtenue  du  président  et  à  sou  rang  d'inscrip- 
tion. C'est  à  la  tribune,  ot  non  dcî  sa  place,  (|u"il  doit  parler. 
En  Angleterre,  il  n'y  a  pas  de  tribun*?;  cha(uin  parle  de  sa 
place.  Aux  Etats-Unis,  il  n'y  a  pas  <le  tribune  non  plus, 
mais  les  orateurs  s'approclient  généralement  du  pupitre 
du  clerk. 

Au  président  appartient  l'initiative  des  mesures  ot  dos 

rénalités  contre  les  paroles  délictuisusos  ]»rononcéos  dans 
enceinte  législative  et,  partant,  le  droit  d'arrêter  un  ora- 
teur annoneant  un  développement  passible  du  règlement. 
II  ne  doit  pas  laisser  mêler  aux  débats  lo  nom  du  chef  du 
uouvoir  exécutif.  Il  peut  interdire  l'allégation  de  faits 
blessants  pour  des  tiers.  Il  doit  rappeler  les  orateurs  à  so 
renfermer  dans  la  discussion  do  la  question.  Il  no  peut 
prendre  lui-même  part  ù  un  débat  qu'on  quittant  lo  fau- 
teuil et  en  s'y  faisant  remplacer. 

I^a  publicité  des  débats  a  été  assurée  pour  chaque 
Chambre  par  la  publication  do  trois  comptes  rendus  : 
télégraphique,  analytique  ot  sténographique. 

—  Dr.  Débats  judiciaires.  On  nomme  débals,  dans  une 
instance  civile,  criminollo  ou  correctionnelle,  la  discussion 
contradictoire  qui  a  Heu  à  l'audience,  qui  précède  et  pré- 
pare le  jugement  du  litige  et  constitue  l'instruction  du 
procès  à  l'audiouce. 

Quelques-unes  des  règles  c^ui  régissent  la  matière  sont 
communes  aux  débats  des  instances  civiles  ou  débats 
cirils  et  aux  débats  des  instances  criminelles  ou  correc- 
tionnelles, dits  débats  criminels  ou  correctionnels  :  en 
principe  ot  en  règle  générale,  tous  d«''bats  doivent  avoir 
lieu  publiquement;  copondant,  les  tril)uiiaux  ont  la  faculté 
d'ordonner  lo  huis  clos,  lorsque  la  publicité  peut  faire 
scandale  ou  présente  des  dangers  pour  les  mœurs  ou  la 
sécurité  do  lEtat;  la  direction  dos  débats  appartient  au 
magistrat  ([lù  préside  l'audience. 

Dans  les  instances  civiles,  lorstjue  le  président  apprécie 
que  la  disiiussion  est  épuisée,  il  clôt  les  débats,  en  pro- 
lionrjant  cette  formule,  qui   n'est  point   sacranïonlelle,  il 


ùRt  vrai,  mais  quo  l'usago  a  consacrée  :   «  La  cause  est 
entendue.  " 

Au  criminel,  la  clôture  des  débats  est  ordonnée  suivant 
cette  formule,  écrite  dans  l'article  335  du  Code  d'instruc- 
tion criminelle  :  «  Los  débats  sont  terminés.  » 

—  Ilist.  llttér.  Le  débat  {dispute  ou  desputoison),  genre 
très  cultivé  au  moyen  àgo,  consiste  dans  îéchango  do  ré 
pliques  entre  des  personnages  généralement  allégoriques  ; 
le  débat  est  donc  une  forme  de  l'exposition  scieniifmue  et 
a  dû  sortir  do  l'école  ;  c'est  ce  qui  le  distingue  de  la  tençon 
ot  du  jeu-parti,  qui  mettent  aux  prises  des  interlocuteurs 
réels.  Il  laiit  chercher  les  origines  du  genre  dans  cotte 
manie  d'aiistraction  ot  do  porsonnilication  qui  sévit  dans 
la  littérature  latine  de  la  décadence.  La  Psi/c/iomachie  de 
Prudence,  où  nous  voyons  lutter  la  Foi  et  l'Idolâtrie,  l'Or- 
gueil et  l'Humilité,  la' Chasteté  et  la  Licence,  est  un  véri- 
table débat  sous  forme  narrative.  La  forme  dramatique 
apparaît,  vers  lo  viii"  siècle,  dans  le  débat  entre  l'Hiver  et 
le  Printemps,  et  celui  (postérieur)  entre  l'Ame  ot  le  Corps, 
où  est  discutée  la  question  de  la  responsabilité  morale. 
Les  questions  agitées  dans  le  débat  sont  souvent  puériles  : 
nous  voyons  lutter  par  oxoniplo  le  Vin  et  l'Eau  {('un/liclus 
Vini  et  Aqu.r),  le  Cœur  ot  l'Œil  {Disputatio  inter  Cor  et 
Ocidum),  un  Moine  et  un  Prêtre  séculier  (Z>e  Presbytero  et 
Lotjico);  certains  sujets  no  sont  rien  moins  qu'édifiants  : 
ainsi,  dans  Y Altercatio  l'byllidis  et  Florx,  il  s'agit  de  savoir 
si  les  hommes  d'étude  sont  supérieurs  en  amour  aux  che- 
valiers, ot  réciproquement. 

Do  la  littérature  latine,  le  débat  so  répandit  de  bonne 
heure  dans  les  littératures  en  langue  vulgaire  :  les  spéci- 
mens en  sont  nombreux  en  provençal,  en  espagnol,  cn'ita- 
lien,  en  anglais,  en  allemand,  en  néerlandais.  En  français, 
le  débat  est  parfois  dissimulé  sous  une  forme  narrative  : 
ainsi,  dans  le  Tournoiement  Antéchrist,  de  Huon  de  Méri 
(duel  entre  lo  Christ  et  l'Antéchrist),  dans  le  Mariage  des 
sept  Arts  et  des  sept  Vertus,  dans  la  Bataille  des  sept  Aj'Is, 
de  Henri  d'Andeli  (qui  contient  de  curieuses  allusions  à 
la  rivalité  des  études  dialectiques  et  des  études  littéraires 
au  xm»  s.),  la  Bataille  des  Vins,  du  mémo  auteur;  le 
Débat  du  Denier  et  de  la  Brebis,  la  Bataille  de  Carême  et  de 
Charnage  (temps  où  il  est  permis  do  manger  de  la  viande). 
D'autres  débats  atfectent  la  forme  dramatique,  comme 
celui  des  Deux  Troveors  ribauz,  où  deux  jongleurs  so 
reprochent  leur  ignorance,  et  du  Croisé  et  du  Décroisé,  où 
Rutebœuf  agite  la  question  de  l'utilité  des  croisades.  La 
vogue  du  débat  s'atténue  au  xiv*  siècle  pour  renaître 
avec  plus  d'intensité  au  xv«  :  on  ne  so  borne  point, 
alors,  à  traiter  de  nouveau  les  vieux  sujets  indiqués  plus 
haut,  ce  sont  des  questions  de  morale  qui  sont  agitées 
dans  les  débats  de  Charité  et  d'Orgueil,  des  Deux  Amants, 
de  Christine  de  Pisan;  du  Marié  et  du  Non-Marié  ;  de 
l'Homme  et  de  la  /^emnie  (par  Guillaume  Alexis)  ;  de  l'Homme 
mondain  et  du  Beligieux;  la  politique  ou  la  satire  sociale 
apparaissent  dans  le  Débat  de  félicité,  de  Charles  Soillot, 
où  dame  Eglise,  dame  Noblesse  et  dame  Labeur  (cest-à- 
dire  le  tiers  état)  se  disputent  le  prix  du  bonheur;  dans 
le  Débat  de  la  Vigne  et  du  Laboureur,  où  ce  dernier  dépeint 
sa  misérable  condition;  dans  la  Complainte  des  quatre 
Eléments  (contre  les  réformés)  ;  les  Begrets  du  pape  ;  etc. 
C'est  la  Renaissance  qui  marque  la  fin  de  ce  genre; 
mais,  dédaigné  par  les  lettrés,  Il  so  réfugie  dans  la  litté- 
rature populaire,  où  il  est  toujours  vivant  :  les  vieux 
débats  entre  l'Hiver  et  le  Printemps,  TAme  et  le  Corps, 
l'Eau  et  lo  Vin  ont  été  retrouvés  sur  ditférents  points  de 
l'Europe  :  c'est  un  curieux  exemple  de  l'extraordinairo 
vitalité  de  certaines  formes  littéraires. 

Débat  des  deux  Amants,  petit  poème  de  Christine 
do  Pisan,  où  est  agitée,  entre  un  chevalier  et  un  joune 
écuyer,  la  question  de  savoir  si  l'amour  est  un  bien  ou  un 
mal.  —  Les  deux  interlocuteurs  défendent  leur  thèse,  tantôt 
par  des  arguments  rationnels,  tantôt  par  des  exemples  em- 
pruntés à  l'histoire  ou  à  la  littérature  romanesque.  L'au- 
teur, n'osant  trancher  la  question,  en  remet  lo  jugement 
au  prince  Louis  d'Orléans,  à  qui  io  poème  est  dédié.  Cotte 
œuvre,  écrite  en  1400  et  Hi)2,  ouvre  la  série  des  Dits  ou 
Ditiés,  morceaux  que  Christine  allait  consacrer,  avec  uno 
persévérance  un  peu  fatigante,  à  l'étude  do  l'amour.  Il  a 
été  imprimé  dans  l'édition  publiée  par  Maurico  Yioy  ^Pahs, 
1891),  pour  la  Société  des  anciens  textes  français. 

Débats  (journal  dks).  Fondé,  lo  29  août  1789,  par 
Baudoin,  imprimeur  de  r.\ssemblée  nationale,  pour 
rendre  compte  de  ses  discussions,  le  n  Journal  dos  Débals  ■> 
fut  acheté,  en  1709,  par  les  frères  Bortin,  moyennant 
20.000  francs.  Cou.x-ci  en  firent  un  vrai  journal  poli- 
tique ot  litlérairo.  Napoléon  lui  donna,  en  ISO.I,  un  cen- 
seur en  la  personne  do  Fiévée,  puis,  lo  18  février  1811, 
lo  confisqua  complètement.  Il  fut  divisé  en  vingt-quatre 
actions.  Napoléon  en  donna  huit  A  sa  police.  Il  répartit 
les  soizo  autres  entre  ses  familiers.  Il  en  devint  lui- 
même  le  rédacteur,  et  plus  d'un  premier-Paris  sortit  do 
sa  plume.  Lors  de  la  première  Kestauration,  Bortin  rentra 
on  possession  de  son  journal,  qui  so  rallia  do  nouveau  à 
l'emporeur  pendant  les  Cent-Jours,  ot  ù  Louis  XVIII 
après  Waterloo.  Il  défendit  sous  Louis-Philippe  lu  poli- 
tique ministérielle  ;  ù  la  révolution  do  Février,  la  candida- 
ture du  général  Cavaignac  ;  fit  à  l'Empire  uno  guerre 
d'autant  plus  terrible  qu'elle  était  modérée  dans  la  forme, 
et,  après  la  guerre  ao  1870,  so  rallia  à  la  République  con- 
servatrice. À  la  mort  d'Edouard  Bortin,  la  direction  on 
passa  aux  mains  de  Léon  Say,  son  gendre,  puis  à  celles 
de  Bapst,  marié  ù  une  domoisello  Bortin,  comme  l'ancien 
minisiro  des  finances.  Eu  1885,  celui-ci  céda  ses  fonctions 
à  son  gendre,  Patinot.  Après  ce  dernier,  mort  en  juil- 
let 1895,  lo  «Journal  dos  Débats  »,  d'abord  dédoublé  avec 
éditions  du  matin  et  du  soir,  puis  agrandi  dans  son  format, 
ot  transformé  de  journal  du  matin  on  journal  du  soir  à 
10  centimes,  passa  sous  la  direction  de  de  Nalèche. 

Debat-PONSAN  (Edouard-Bernard),  peintre  français, 
né  a,  Toulouse  en  1817.  Elève  do  l'Ecole  des  arts  de  Tou- 
louse, puis  de  l'Ecole  dos  beaux-arts  à  Paris,  ot  do  Caba- 
nel,  second  grand  prix  do  Romo  en  1873,  Dobat-Ponsan 
donna,  en  1871,  le  Premier  Deuil.  Il  s'est  essayé  dans  des 
genres  divers  (M  Fille  de  Jephté,  A  Carcassonne  ;  la  Cou- 
ronne de  Toulouse,  ^\a{ond,  1891),  mais  il  a  surtout  réussi 
dans  lo  portrait.  Portraits  do  M.  ot  M'^*  Constans,  do 
Camescas.ie,  de  Pout/cr-Qucttier,  do  Paul  de  Cassaynac, 
du  général  /ioulanger. 

DÉBATELAGE  (/(i/)  n.  m.  Déchargement  d'un  bateau. 
DÉBATELER  (du  préf.   priv.   (/(',  et  do  bateau)  v.  a. 
Ketirer  «lu  bateau  :  Di^iiATiiLKK  des  ntareftandites. 


DÉBARRER   —   DÉBAUCHER 

DÉBÂTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  bât)  v.  a.  Oter  lo 
bât  à  :  Di'iuÂrKU  un  âîie. 
Débâté,  ée  jtart.  pass.  du  v.  Débâter. 

—  Prov.  :  Jitre  content  comme  uti  àne  débâté.  So  dit  d'un 
homme  paresseux  et  stupido,  qui  so  plait  dans  l'inaction. 

Se  débàter,  v.  pr.  Se  délivrer  de  son  bât. 

DÉBÂTIR  (lie  préf.  priv.  dé,  et  de  bâtir)  v.  a.  Défaire, 
démolir  co  f{ui  était  bâti,  n  Démonter,  découdre,  en  par- 
lant des  bâtis  d'un  corsage  ou  d'un  autre  ouvrage  do  cou- 
ture. 

—  FIg.  Défaire,  démolir,  en  parlant  des  conceptions  de 
l'esprit  :  B.vnu  et  déuâtir  des  châteaux  en  Espaque. 

Se  débàtir,  v.  pr.  Etre  débâti,  démoli,  détait,  dans  le 
sens  propre  comme  dans  lo  sens  figuré. 

DÉBATTABLE  {ba-tabl')  adj.  Qui  peut  être  débattu: 
Des  assertions  contestées  et  débattables. 

DÉBATTEMENT  {ba-te-man)  n.  m.  Action  de  se  débattre. 

DÉBATTRE  (de  la  partie,  dé,  et  de  battre)  v.  a.  Discuter, 
examiner  rontradictoirement  :  Ce  que  vous  ne  débattrkz 
pas  aigrement  vous  sera  accordé  plus  facilement,  il  Débattre 
un  compte.  Kn  discuter  les  articles. 

Se  débattre,  v.  pr.  Etre  débattu,  n  Faire  des  olForts 
pour  résister  ou  pour  so  dégager. 

—  Fig.  Faire  des  efforts  contre  un  état  pénible  :  Sk 
DÉBATTRE  Contre  la  mort. 

—  Loc.  prov.  :  Se  débattre  de  la  chape  à  l'évêque.  Se 
disputer  une  chose  (|u'on  no  peut  avoir  ni  l'un  ni  l'autre. 

—  Syn.  Débattre,  agiter,  discuter,  traiter.  V.  agiter. 

DÉBAUCHAGE  {bô-chaj')n.m.  Milit.  Nom  donné  au  crimo 
qui  consiste  il  provoquer  ou  favoriser  la  désertion  d'un 
militaire,  sans  qu'il  y  ait  embauchage.  (Le  débauchage  fait 
encourir  au  coupable,  s'il  est  lui-même  militaire,  la  peino 
dont  est  puni  lo  déserteur  et,  s'il  est  civil,  un  emprison- 
nement de  deux  mois  à  cinq  ans.) 

—  T.  d'atelier.  Action  de  débaucher  un  ouvrier,  de  lui 
faire  abandonner  son  travail  pour  une  cause  quelcomiue, 
grève  ou  fermeture  d'une  usine,  ou  encore  pour  lui  ofirir, 
dans  un  autre  atelier,  des  avantages  pécuniaires. 

DÉBAUCHE  {bôch'  —  subst.  vorbal  de  débaucher)  n.  f. 
Incontinence  outrée,  habitude  vicieuse  des  plaisirs  char- 
nels :  La  DÊBAUcuE  eut  un  abus  réfléchi  et  volontaire  du 
plaisir.  (J.  Joubert.)  [La  débauche  a  été  frétiuemmonl 
personnifiée.]  Il  Action  que  fait  commettre  ce  vice;  excès 
dans  les  plaisirs  sensuels  :  Jeuiie  homme  tué  par  ses  dé- 
bauches. 

—  Par  ext.  Excès  de  manger  ou  de  boire.  (Fam.  Con- 
sommation de  vivres  ou  de  boissons  qui  sort  des  habi- 
tudes de  ceux  qui  la  font  :  Faire  une  petite  débauche 
d'huiti^es.)  Il  Consommation  considérable,  excès,  abus, 
usage  déréglé  de  choses  quelconques  :  Faire  wne  débau- 
che de  calembours,  d'esprit,  n  Profusion  :  Une  véritable  dé- 
bauche de  balcons,  de  vérandas,  de  minarets.  (Baudelaire). 

il  Action  de  se  déranger  du  travail,  du   fonctionnement 
régulier  :  Horloge  qiii  marche  sans  débauche.  (Inus.) 

—  Dr.    crim.   Débauche  (Excitation  de  mineurs  à  la). 

V.    MINEUR. 

—  Mar.  Dérangemeut  dans  les  marées.  (Vieux.) 

—  Syn.  Débauche,  crapule.  V.  crapule. 

—  Anton.  Innocence,  sagesse,  vertu. 

Débauché  (la  Carrière  du)  ou  la  Vie  du  libertin 
[Bake's  Progrcss),  série  de  huit  compositions  peintes  ot 
gravées  par  Hogarth.  —  Voici  la  rapide  description  de  ces 
peintures  :  l"  Le  Débauché  prenant  possession  de  son  patri- 
moine. Le  père  vient  de  mourir.  Hogarth  nous  introduit 
dans  le  logis  du  défunt,  où  tout  révèle  son  avarice,  tjuant 
au  jeune  héritier,  tout  en  donnant  audience  â  son  tailleur 
et  à  son  notaire,  il  tond  des  pièces  d'or  à  une  vieille 
femme  qui,  la  mmo  irritée,  montre  du  doigt  sa  tille,  dont 
la  grossesse  révélo  lo  déshonneur.  2"  Le  Débauché  entouré 
de  ses  professeurs.  Le  libertin  a  réuni  autour  do  lui  un  spa- 
dassin, un  professeur  do  cor  do  chasse,  un  jockey,  un 
maître  do  danso,  un  ingénieur,  un  maître  d'escrime  fran- 
çais, un  professeur  de  bâiou  anglais.  S*  Le  Débauché  à  la 
taverne,  .\utour  d'une  table,  une  dizaine  do  femmes  do 
mauvaise  vie  sont  groupées.  Rakewell  (c'est-â-diro  Bonne 
Canaille,  nom  quo  Hogarth  donne  à  son  héros),  est  assis, 
un  pied  sur  la  table,  dans  l'attitude  d'un  homme  abruti 
par  l'ivresse.  Prés  de  lui,  uno  courtisane  lui  enlève  sa 
montre.  1"  Le  Débauché  arrêté  pour  dettes.  Kakewell  est 
arrêté  par  deux  sergents.  La  jeune  fillo  abandonnée  par 
son  séducteur  accourt;  elle  paye  les  dettes  du  prisonnier. 
5"  Le  Mariage  du  débauché.  Rakowoll  épouse  uno  vieille 
fille  borgnoot  bossue,  mais  très  riche.  Dans  le  fond  do 
l'église,  on  voit  la  jeune  fille  séduite  par  Kakewell,  qui» 
accompagnée  do  sa  mère  et  tenant  son  enfant  dans  sos 
bras,  est  venue  dans  l'espoir  do  toucher  lo  cœur  du 
libertin.  6*  Le  Débauché  dans  tme  maison  de  jeu.  UakowoU 
vient  do  perdre  son  dernier  écu  :  les  j)oings  crispés,  les 
yeux  hagards,  un  genou  en  terre,  il  grince  des  dents  et 
appelle  sur  lui  les  foudres  du  ciel.  7*  Le  Débauché  dans  la 
prison  pour  dettes.  Rakewell  prête  une  oreille  distraite  aux 
injures  dont  l'accable  sa  femme,  penchée  sur  lui  comme 
une  harpie.  L'artiste  a  placé  sous  les  yeux  du  misérable 
la  jouno  IlUo  qu'il  a  séduite  autrefois;  oflo  est  venue,  ame- 
nant avec  elle  sa  fillo.  En  le  voyant,  elle  s'est  évanouie. 
S"  Le  Débauché  dans  la  maison  des  fous.  Kakewell  est  ii 
Bodlam  :  étendu  ù  terro  et  presque  nu,  moitié  riant, 
moitié  hurlant,  il  se  déchire  le  visage  avec  ses  ongles;  la 
pauvre  fille  d'Oxford  n'a  pas  craint  do  lo  suivre.  Autour 
d'eux,  l'artiste  a  groupé  :  un  astronome,  uu  géométro,  un 
mélomane,  un  roi,  etc.  —  Dans  colto  série  do  compositions, 
Hogarth  a  fait  preuve  d'une  profondeur  et  d'une  finesso 
d  observation  vraiment  extraordinaires.  Il  représenta  ces 
scènes  en  huit  tableaux,  qui  sont  conservés  maïntouaiU  au 
musée  Soane,  et  qu'il  ronroduisit  un  première  fois  on  au- 
tant de  gravures.  Vers  la  tin  de  sa  vie,  eu  17G:t,  Hogarth 
donna  une  seconde  édition  dos  huit  estampes  de  la  Car' 
rii-re  du  débauché. 

DÉBAUCHÉE  {bé-ché)  n.  f.  Mar.  Ketraito  des  ouvriers 
dos  chantiers  et  arsenaux,  à  la  fin  do  leur  journée. 

DÉBAUCHEMENT  (bô-che-mati)  n.  m.  Action  do  débau- 
cher. 

DÉBAUCHER  (bô  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  d'un  ancion  mot, 
bauche,  dont  l'origine  est  inconnue,  ot  qtii  a  lo  sens  do 
n  liiMidc  travail  ".  l/>*'iuMf/(tT signifierait  donc  propromeut 
n  1)étourner  do  l'atolier  »1)  v.  a.  Jeter  dans  la  débauche  : 
L'empereur  Caligula  débaucha   toutes   ses   saurs.  i^Bran- 


DÉBALCHEUR  —   DEBIT 

tome.)  Il  Rendre  infidèle  à  son  mari  ou  à  sa  femme,  à  son 
amant  ou  à  sa  maîtresse  :  Je  n'.w  débauché  le  mari  d'aucune 
femme.  (Raynal.)  Il  Corrompre  la  lidélité  de  :  Papius  essaya, 
et  avec  succès,  de  débaucher  les  Gaulois  auxiliaires  de 
César.  (^Mérimée.)  il  Séduire,  corrompre  :  Les  mauvais 
livres  débauchent  l'esprit,  ii  Décider  un  salarié  à  rompre 
son  contrat  de  travail  ;  Les  grévistes  sont  venus  débaucher 
tous  les  ouvriers  du  chantier. 

—  Fam.  Gagner,  entraîner  :  Son  irrégularité  me  dé- 
bauche ;  je  le  condamne  et  je  l'imite.  (M"*  de  Sév.)  !i  Arra- 
cher à  ses  occupations,  à  ses  habitudes  :  On  tâche  ici  de 
me  DÉBAUCHER  pour  me  mener  en  compagnie.  (Racine.) 

—  Techn.  En  parlant  d'un  mur,  En  enlever  l'enduit 
appelé  bauche  :  Débaucher  un  mur.  (Vieux.) 

Débauc/îé,  ée  part.  pass.  du  v.  Débaucher. 

—  Substantiv.  Personne  livrée  à  la  débauche. 

—  Fam.  Personne  qui  aime  les  plaisirs  de  la  table-  (Inus.) 

—  A.NTON.  Rangé,  sage,  vertueux. 

Se  débaucher,  v.  pr.  Etre  débauché,  dans  toutes  les 
acceptions  du  verbe  actif;  devenir  débauché,  se  jeter 
dans  l'oisiveté,  les  excès  de  table,  l'incontinence. 

—  Se  débaucher  de.  Abandonner,  renoncer  à  (en  parlant 
d'un  devoir  ou  d'une  occupation  régulière)  :  Etant  jeune, 
je  ME  DÉBAUCHAI  DE  m€S  éludes.  (Segrais.) 

DÉBAUCHEDR,  EUSE  (bô)  n.  Celui,  celle  qui  excite  à  la 
débauche,  au  libertinage  :  Louis  d'Orléans,  qui  fut  tué  à  la 
porte  Barbette,  était  grand  débaucheub  des  femmes  de  la 
cour.  (Brantôme.) 

DebauVE  (Alphonse-Alexis),  ingénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaussées,  né  aux  Mureaux  (Seine-et-Oise)  en 
1845.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Manuel  de  l'ingé- 
nieur des  ponts  et  chaussées  (1879-1880),  très  estimé,  et 
Traité  des  procédés  généraux  et  des  matériaux  de  construc- 
tion (1884-1S87,  avec  atlas). 

DÉBAVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  bave)  v.  a.  Débarras- 
ser les  cocons  de  leur  bave,  c'est-à-dire  de  la  soie  folle 
qui  attache  ce  cocon  aux  branches  de  bruyère,  dans  les 
magnaneries. 

DÉBAVURE  (rad.  débaver)  n.  f.  Bave  ou  soie  folle  retirée 
des  cocons. 

Débat  (Jean -Baptiste -Joseph),  sculpteur,  né  à 
Malines  en  1779,  mort  à  Paris  en  1863.  De  1801  à  1816,  il 
exécuta  pour  la  ville  de  Nantes  de  remarquables  ouvrages  : 
dix  statues  placées  sur  les  façades  de  la  Bourse  :  l'Astro- 
nomie et  la  Prudence,  les  Quatre  parties  du  monde,  Jean 
Bart,  Duguaif-Trouin,  Duçuesne  et  Cassard  ;  le  fronton  dt; 
l'hôtel  de  ville  et  celui  du  Muséum  d'histoire  naturelle  à 
Nantes.  En  1817,  Debay  quitta  cette  ville  pour  aller  habi- 
ter Paris.  Citons,  parmi  ses  œuvres  les  plus  connues  :  la 
statue  du  chancelier  de  L'Hôpital  pour  la  ville  d'Aigue- 
perse;  Louis  XIV,  pour  la  ville  de  Montpellier;  Pêriclès, 
au  jardin  des  Tuileries;  Charles-Martel,  au  musée  de 
Versailles;  Colbert,  au  Luxembourg;  Léonidas,  sous  les 
traits  de  Talma;  trois  bas-reliefs  :  l'Afrique,  l'Amérique  et 
Mercure  protégeant  le  commerce,  à  la  Bourse  de  Paris;  un 
œil-de-bœuf  (pour  la  cour  du  Louvre),  où  sont  représen- 
tées Ut  Poésie  et  la  Musique;  la  Jeune  fille  au  coquil- 
lage, etc.  Rappelons  encore  des  statues  et  des  bas-reliefs 
pour  diverses  églises  :  un  Christ  (Nantes)  ;  saint  Pierre, 
saint  Paul  et  saint  Jean-Baptiste  (Nantes)  ;  saint  Sébastien, 
une  Vierge,  saint  Jean-Baptiste  (Paris);  saint  Matthieu 
(Arras)  ;  la  Foi,  l'Espérance  et  la  Charité,  pour  l'église  des 
Missions  étrangères.  —  Debay  est  un  sculpteur  acadé- 
mique, mais  certaines  œuvres  de  lui  ont  do  la  noblesse 
et  de  l'originalité.  Il  avait  quatre-vingt-quatre  ans  quand 
il  sculpta  son  groupe  de  Faustulus  (1863). 

Débat  (Jean-Baptiste-Joseph),  sculpteur  français,  fils 
aîné  du  précédent,  né  à  Nantes  en  18*>2,mortàParisen  1862. 
Elève  de  son  père,  il  obtint,  en  1829,  le  prix  de  Rome  ;  le 
sujet  était  la  Mort  d'Hyacinthe.  De- retour  à  Paris,  il  exé- 
cuta d'assez  nombreux  ouvrages  :  Thésée  découvrant  l'épée 
de  son  père;  Jésus-Christ  au  milieu  des  docteurs,  pour 
l'église  Saint-Sulpice  ;  le  Génie  de  la  marine;  le  Génie  de 
la  chasse;  le  Bepos  du  monde  ;  Cambronne  (Nantes);  Anne 
de  Bretagne,  au  musée  du  Luxembourg;  monument  élevé 
à  la  mémoire  du  maréchal  Oudinot;  six  statues  d'apôtres, 
pour  l'église  Saint-Eustache ;  la  Pudeur  cédant  à  l'A- 
mour; etc.  Cet  artiste  s'adonna  aux  sujets  gracieux.  La 
meilleure  de  ses  œuvres  est  sa  Jeune  esclave,  qui  se  distin- 
gue par  une  exquise  et  savante  linesse  (Mâcon). 

Débat  (Auguste-Hyacinthe),  sculpteur  et  peintre  fran- 
çais, frère  du  précédent,  né  à  Nantes  en  1804,  mort  à 
Paris  en  1865.  Elève  de  son  père,  il  obtint  le  prix  de  Rome 
dans  la  section  de  peinture  en  1823  avec  Egisthe  reconnais- 
sant le  corps  de  Clytemnestre.  Comme  peintre,  il  a  produit  : 
Lucrèce  au  Forum;  les  Enrôlés  volontaires  en  i792 ;  l'En- 
trevue du  camp  du  drap  d'or,  pour  le  musée  de  Versailles  ; 
la  Bataille  de  Dreux,  pour  celui  de  cette  dernière  ville  ;  le 
Vieillard  et  ses  enfants  ;  les  Deux  amis.  Les  tableaux  d'Au- 
guste Dobay  sont  d'un  grand  otfet  dramatique,  et  la  com- 
position est,  en  général,  très  ingénieuse.  Les  Enrôlés  vo- 
lontaires en  noi  obtinrent  beaucoup  de  succès.  Comme 
sculpteur,  nous  lui  devons:  le  mausolée  do  Me^  Affre  et 
celui  de  la  comtesse  de  fJamas  ;  les  Vingt-quatre  vieillards 
de  l'Apocalypse,  pour  la  coupole  de  l'église  Saint-Pierro  do 
Chaillot  ;  enfin,  le  ffercean  primitif  on  Eve  et  ses  deux  fils, 
qui  lui  concilia  tous  les  suffrages  à  l'Exposition  de  1855. 

Débat  (Auguste),  médecin  français,  frère  des  précé- 
dents, né  à  Clormont-Ferrand  en  1802.  mort  à  Colombes 
près  Paris,  en  1890.  D'abord  médecin  militaire,  il  s'est  fait 
connaître  par  des  ouvrages  do  vulgarisation  relatifs  à 
l'hygiène,  à  la  physiologie,  au  magnétisme,  etc. 

Débat  rCarotinG-Ix>uise-Emma  Pérignon,  dame), 
peintre  français,  belIe-sœur  des  précédents,  née  en  1809, 
morte  en  1832.  Elève  do  son  père  Alexis-Nicolas  Pérignon, 
elle  a  pris  part  avec  succès  au  Salon  de  1831,  où  elle 
exposa  :  Christine  de  Suède  chez  le  Guerchin;  la  Mariée  de 
village  ;  Jeune  fille  endormie  ;  Sujet  tiré  de  la  prison  d'Edim- 
bourg; Henri  IV  armant  chevalier  son  fils  Louis  XIII;  etc. 

DÉBECQUETER  v.  a.  ot  n.  Pop.  Vomir. 

pEBELLARE  SUPERBOS,  fin  d'un  vers  de  Virgile 
{Et,.''ui.-,  iiv.  VI,  v.  8:^3;,  qui  signifie  dompter  les  supei-hea. 

Les  Komains  voulaient  paraître  cléments  et  modérés 
après  la  victoire.  Enôe,  descendu  aux  enfers,  voit  passer 
sous  ses  yeux  les  ombres  dos  héros  et  des  générations  fu- 
tures ;  son  père  Anchise  lui  montre  l'avenir  brillant  rô- 
nervé  au  peuple  romain.  •  D'autres,  s'écric-t-il,  seront 
plus  habiles  dans  l'art  d'animer  l'airain  et  do  faire  sortir 


du  marbre  de  vivantes  figures.Toi,Romain,voîci  ton  rôle  : 
soumettre  l'univers  à  :es  lois,  épargner  ceux  qui  se  sou- 
mettent, et  dompter  les  superbes  : 

Parcere  subjccUs  et  debellarc  superbes. 

DÉBELLATOIRE  {bel',  to-ar  —  rad.  débeller)  adj.  Victo- 
rieux, triomphant,  en  parlant  des  choses  :  Argumejits  dè- 
bellatoires.  l^Vieux.) 

DÉBELLER  {bèl'-lé  —  lat.  debellare,  vaincre  complète 
ment  à  la  guerre)  v.  a.  Combattre  victorieusement  :  Dé- 
beller ses  ennemis.  (Vieux.) 

DEBEMUR  MORTI,  NOS  NOSTRAQUE  {Nous  sonunes 
voués  à  la  mort,  nous  et  foui  ce  qui  7wus  appartient),  com- 
mencement d'un  vers  d'Horace  [Art  poétique,  v.  63).  Cette 
roiîexion  mélancolique  vient  au  poète  d'une  façon  assez 
imprévue  ;  il  pense  aux  langues  dont  les  termes  se  renou- 
vellent sans  cesse  et  les  compare  d'abord  aux  arbres,  dont 
les  feuilles  tombent  annuellement  pour  faire  place  à  d'au- 
tres ;  les  feuilles  mortes  le  font  songer  aux  hommes,  qui 
meurent  aussi,  et  il  interrompt  le  cours  de  ses  préceptes 
littéraires  pour  développer  en  beaux  vers  un  de  ces  lieux 
communs  qui  lui  sont  familiers  sur  la  brièveté  de  la  vie, 
l'incertitude  de  l'avenir,  le  côté  périssable  de  tout  ce  qui 
est  l'œuvre  de  l'homme. 

DEBENTUR(rft'-6(?(-/Hr'—  mot  lat.  qui  signifie  sont  dus) 
n.  m.  Dr.  anc.  Quittance  délivrée  au  roi  par  les  officiers 
dos  cours  souveraines,  lorsqu'ils  touchaient  leurs  hono- 
raires. 

Debeble  (Alfred-Joseph),  littérateur  français,  né  à 
Compiègne  (Oise)  en  1835,  mort  à  Paris  en  1877.  Il  colla- 
bora à  des  journaux,  à  des  revues,  au  «  Grand  Dictionnaire 
universel  du  xix'  siècle  ".  Il  fut  sons-préfet -de  Corbeil  en 
1870,  puis  conseiller  municipal  de  Paris  (1874).  Il  a  publié, 
entre  autres  écrits  :  les  Jeudis  de  l'institutrice  {ISIO),  avec 
Pierre  Larousse,  et  Histoire  de  l'Amérique  du  Sud  (1876). 

DebeS  (Lucas  Jacobson),  savant  danois,  né  dans  l'ile 
de  Falï^ter  en  1623,  mort  en  1676.  Il  s'adonna  particulière- 
ment à  l'étude  de  l'histoire  naturelle  des  îles  Féroë.  Son 
principal  ouvrage  a  pour  titre  :  F^roa  reserata. 

DÉBESILLER  (//  mil.)  V.  a.  Pop.  Débiter,  gaspiller,  ren- 
dre impropre  à  servir  :  Dêbesiller  du  pain,  du  drap. 

DÉBET  {bè  —  mot  lat.  qui  signifie  il  doit)  n.  m.  Ce  qu'un 
comptable  est  reconnu  devoir  après  le  règlement  de  son 
compte  :  Etre  en  dêbf.t.  liester  en  hébet. 

—  Coût.  anc.  Payer  une  charge  en  débet.  Payer  une 
charge  en  acquittant  les  dettes  du  vendeur. 

—  Encycl.  Admin.  Le  débet  est  le  chiffre  dont  un 
comptable  public  est  jugé  débiteur,  soit  par  le  conseil  de 
préfecture,  soit  par  la  Cour  des  comptes,  tant  à  raison  des 
sommes  qu'il  était  chargé  de  recouvrer  que  de  celles  qu'il 
a  détournées  de  leur  destination  après  les  avoir  reçues, 
ou  qu'il  a  employées  à  des  payements  irréguliers. 

On  dit  aussi,  en  matière  d'impôts,  qu'une  chose  est  in- 
scrite «  en  débet  >>,  lorsque  celui  qui  doit  l'acquitter  a  un 
délai  pour  le  faire  ;  dans  ce  cas,  on  n'en  inscrit  pas  moins 
ce  qui  est  dû  pour  la  régularité  du  compte,  sauf  à  opérer 
plus  tard  le  recouvrement. 

Debidour  (Elie-Louis-Marc-Marie-Antoine, dit Anto- 
nin).  liistoricn  français,  né  à  Nontron  en  1847.  Nommé,  à 
sa  sortie  de  l'Ecole  normale,  professeur  d'histoire,  il 
devint,  après  sa  thèse  de  doctorat  :  De  Theodora  Justi- 
niani  Augusti  uxore,  suppléant  à  la  faculté  des  lettres  de 
Nancy.  Titulaire  de  la  chaire  de  géograpliie  en  1879,  il 
fonda",  la  môme  année,  la  société  de  géographie  de  l'Est, 
dont  il  devint  président.  Il  fut  nommé  à  la  chaire  d'histoire 
en  18S0,  doyen  de  la  Faculté  en  1886  et  inspecteur  général 
de  l'instruction  publique  en  1890.  Conférencier,  publiciste, 
Debidour  a  publié,  outre  ses  thèses  :  le  Gênerai  Bigarré, 
d'après  ses  mémoires  inédits  {ISSO);  Histoire  de  Du  Guesclin 
(1880);  l'Impératrice  Theodora  (18S5)  ;  Etudes  critiques  sur 
la  Révolution,  l'Empire  et  la  période  contemporaine  (1886); 
les  Chroniqueurs  :  Villehardouin-Joinville  (1888):  Histoire 
diplomatiqtie  de  l'Europe  (1891);  Histoire  des  rapports  de 
l'Eglise  et  de  l'Etat  (1898), 

DÉBIELLER  [bi-é-lé)  V.  a.  Démonter  une  bielle  d'une 
machine  à  vapeur. 

DÉBIFFER  {bi-fé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  biffer)  v.  a. 
Fam.  AfTaiblir,  détraquer:  La  débauche  débiffe  Vestomac. 
Il  Debiffer  le  visage,  L'altérer  :  Les  veilles  débiffent  le 
visage. 

Sè  déhffferf  v.  pr.  Devenir  débiifé. 

DÉBILE  (lat.  debilis,  contract.  de  dehabilis,  qui  est  im- 
propre, qui  n'est  pas  apte;  formé  de  de  priv.,  et  de  habi- 
lis,  apte)  adj.  Faible,  manquant  de  vigueur  constitutive  : 
Enfant  débile.  Membres  débiles.  Santé  débile. 

—  Fig.  Impuissant,  dépourvu  d'énergie  ou  de  capa- 
cité :  Esprit,  Jugement  débile,  u  Dessin  débile.  Dessin  qui 
manque  de  vigueur. 

—  En  T.  de  bot..  Se  dit  de  la  tige  et  des  branches  des 
végétaux,  quand  elles  sont  trop  faibles  pour  se  soutenir 
sans  appui  :  Les  branches  du  saule  pleureur  sont  débiles. 

—  Syn.  Débile,  faible,  fragile,  frêle.  Débile,  d'un  emploi 
moins  commun  que  faible,  représente  la  faiblesse  comme 
résultant  de  la  perte  des  forces;  faible  marque  simple- 
ment l'absence  de  la  force:  l'enfance  est /"aiô/c,  la  vieillesse 
est  débile.  Fragile  marque  le  peu  de  solidité,  le  danger 
d'être  brisé  ou  de  périr.  Frêle  conserve  la  signification  de 
frngile,  mais  on  se  rapprochant  de  celle  de  faible. 

—  Anton.  Fort,  robuste,  vigoureux. 
DÉBILEMENT  adv.  D'une  manière  débile. 
DÉBILITANT  {tan),  ANTE  adj.  Qui  débilite  :  Un  remède 

DÉBILITANT. 

—  n.  m.  Kemède  débilitant. 

—  Encycl.  Parmi  les  causes  qui  provoquent  la  débilité, 
les  unes  sont  inhérentes  à.  l'individu  même  :  tels  sont  l'âge, 
le  sexe,  les  chagrins,  les  excès;  d'autres,  tout  à  fait  exté- 
rieures, sont  relatives  à  l'action  des  agents  physiques  sur 
le  corps,  comme  la  chaleur,  lo  froid,  la  lumière,  etc. 
Dans  les  systèmes  vitalistes,  les  débilitants  étaient  em- 
ployés systématiquement  contre  l'excès  d'énergie  vitale; 
c'étaient  la  diète  absolue,  la  diète  lactée,  uno  alimenta- 
tion peu  abondante,  plutôt  végétale  qu'animale,  la  saignée 
générale  ou  locale,  les  bains  tièdes  ou  froids,  les  lave- 
monts,  les  purgatifs,  les  déplétifs.  La  plupart  de  ces  moyens 
thérapeutiques  ont  été  conservés,  mais  leur  action  est  au- 
trement expliquée  dans  les  hypothèses  actuelles  de  l'auto- 
intoxiration  ou  de  l'intoxication  microbienne. 

—  Anton.  Fortifiant,  réconfortant,  restaurant,  tonique. 


540 

DÉBILITATION  (si-on)  n.  f.  Pathol.  Affaiblissement,  di- 
minution de  la  vigueur  physique. 

—  Encycl.  La  débilitation  est  habituellement  la  consé- 
quence d'une  maladie  ou  d'un  état  de  malaise  prolongé, 
tsouveut,  elle  est  amenée  par  la  fatigue,  le  surmenage,  et 
réclame  avant  tout  du  repos,  un  régime  alimentaire  sub- 
stantiel, l'habitation  à  la  campagne  ou  sur  les  bords  do 
la  mer,  les  voyages,  les  distractions. 

DÉBILITÉ  (du  lat.  debilis,  faible)  n.  f.  Etat  de  débilita- 
tion,do  faiblesse  générale, d'épuisement  durable:  La  débi- 
lité de  la  santé.  La  débilité  du  corps.  La  débilité  de  l'âge. 

—  Fig.  Impuissance,  défaut  d'énergie  ou  de  capacité  : 
La  débilité  de  l'âme. 

—  Enctcl.  La  débilité  a  été  considérée  par  les  vita- 
listes comme  uno  diathèso  naturelle  ou  acquise,  consistant 
dans  lo  manque  d'énergie  vitale.  Le  mot  «  débilité  «  n'a 
plus  do  sens  précis  dans  lo  langage  médical  ;  il  est  à  peu 
près  l'équivalent  de  l'expression  «  misère  physiologique  ». 
IjU  vieillesse,  les  maladies,  les  fatigues  excessives,  une 
mauvaise  hygiène  de  l'habitation,  des  ateliers,  de  l'alimen- 
tation en  sont  les  causes  ordinaires  ;  elle  se  présente  sous 
deux  formes  :  l'une  qui  affecte  principalement  la  sensi- 
bilité, ot  qu'on  peut  appeler  ataxique,  l'autre  qui  frappe 
la  contractilité  musculaire,  et  auquel  on  donne  le  nom 
d'adynamie.  On  appelle  "  débilité  congénitale  »  l'état  de  fai- 
blesse que  présentent  à  la  naissance  les  enfants  nés  long- 
temps avant  terme,  ceux  dont  la  gestation  a  été  troublée 
par  un  accident  ou  une  maladie  de  la  mère,  dont  le  père 
ou  la  mère  ou  tous  les  deux  sont  eux-mêmes  des  malades 
ou  des  débiles. 

Les  moyens  thérapeutiques  généralement  employés 
pour  combattre  la  débilité  jiortent  le  nom  de  toniques 
quand  il  s'agit  de  l'adynamie,  et  d'antispastnodiques  quand 
il  s'agit  de  la  débilité  ataxique,  c'est-à-dire  des  troubles 
de  la  sensiliilité.  Parmi  ceux-ci,  les  uns  ont  une  action 
lente  et  progressive,  comme  les  aliments,  les  amers,  les 
ferrugineux;  les  autres  agissent  promptement  et  leurs 
effets  disparaissent  en  même  temps  que  l'usage  du  médi- 
cament :  telles  sont  les  préparations  aromatiques  et  al- 
cooliques, que  pour  cette  raison  Brown  a  qualifiées  du 
nom  de  toniques  diffusibles.  L'hygiène  doit  jouer  un  rôle 
important  dans  le  traitement  de  la  débilité  et  doit  tenir 
compte  de  l'âge,  du  sexe,  du  tempérament,  des  saisons  et 
des  circonstances.  Il  ne  faut  pas,  non  plus,  perdre  de  vue 
que,  la  plupart  du  temps,  la  débilité  n'est  que  la  consé- 
quence d'une  affection  plus  ou  moins  grave  et  que,  pour 
la  combattre,  il  faut  avant  tout  attaquer  la  maladie  prin- 
cipale. La  couveuse  artificielle  est  l'unique  moyen  de  sau- 
ver les  enfants  nés  en  état  de  débilité  congénitale. 

—  Anton.  :  Bonne  constitution,  eustbénie,  hyperdyna- 
mie,  hypersthénie,  verdeur,  vigueur. 

DÉBILITER  Hat.  dcbilitare;  de  debilis,  faible)  v.  a.  Affai- 
blir: Débiliter  ses  organes. 

—  Fig.  Rendre  impuissant,  dépouiller  de  son  énergie. 
Se  débiliter,  v.  pr.  Devenir  débile,  s'affaiblir,  il  Epuiser 

SCS  propres  forces  :  Se  débiliter  par  rrlude. 

~  Anton.  Conforter,  corroborer,  enforcir,  raffermir, 
réconforter,  renforcer,  restaurer,  vivifier. 

DÉBILLAGE  \bi-UaJ'  [Il  mil.])  n.  m.  Action  de  débiller;  le 
résultat  du  cette  action  :  Le  débillage  des  chevaux. 

DÉBILLARDEMENT  {Il  mil.,  et  jnan)  n.  m.  Action  do 
débillarJcr  :  Le  hébili.ardement  d'une  poutre. 

DÉBILLARDER  \U  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  billard) 
v.  a.  Tailler  une  pièce  de  bois,  en  abattant  les  arêtes, 
soit  pour  l'arrondir,  soit  pour  en  multiplier  les  plans. 
Il  Enlever  le  billot  ou  la  cale  qui  tient  une  caisse  élevée 
au-dessus  du  sol  :  Débillarder  utie  caisse  à  fleurs. 

DebillEMONT  (Jean-Jacques),  musicien  françai.s,  né 
à  Dijon  en  1824,  mortà  Paris  en  1879.  Il  fit  ses  études  mu- 
sicales au  Conservatoire,  et  fit  d'abord  représenter  à  Dijon 
quatre  opéras-comiques  :  le  Benégat,  le  Bandolero,  Peu 
mon  oncle  et  le  Joujou.  Plus  tard,  il  lit  représenter  un  grand 
nombre  de  pièces,  dont,  en  dernier  lieu  :  Roger  Bontemps 
(1869);  la  Revanche  de  Candaule  (1869);  le  Pantalon  de  Ca- 
simir (1813);  le  Treizième  coup  de  minuit {\%1  A);  le  Miroir 
magique  (1876);  les  Trois  sultanes.  Debillemont  a  écrit  plu- 
sieurs cantates  de  circonstance,  une  messe,  de  nombreuses 
mélodies  vocales.  La  musique  de  Debillemont,  convena- 
blement écrite,  manquait  de  couleur  et  d'originalité. 

DÉBILLER  {H  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bille)  v.  a. 
Détacher,  dételer,  en  parlant  d'un  cheval  qui  traînait  uu 
bateau  en  rivière  :  Débiller  liïi  cheval. 

Se  débiller,  v.  pr.  Etre  débillé. 

DÉBINAGE  \naj')  n.  m.  Pop.  Médisance,  dénigrement. 
DÉBINE  n.  f.  Pop.  Etat  misérable  et  piteux  :  Tomber  dans 

la  DÉBINK. 

—  Syn.  Déche,  panne,  purée. 

DÉBINER  (du  lat.  biui,  doux)  v.  a.  Agric.  Biner,  la- 
bourer uno  seconde  fois  pour  détruire  les  mauvaises 
herbes  :  Débiner  une  vigne,  w  On  dit  niicnx  bini-;r. 

—  Pop.  Dénigrer  :  Débiner  un  confrère,  n  Débiner  le  truc, 
Révéler  le  secret  de  quelque  chose. 

—  v.  n.  Pop.  Tomber  dans  la  débine,  dans  la  misèro. 
Il  Débiner  sur,  Dénigrer. 

Se  débiner,  v.  pr.  Etre  débiné. 

—  Pop.  S'enfuir,  se  sauver,  s'en  aller. 

—  Fam.  Se  dénigrer  l'un  l'autre  :  Les  femmes  se  dé- 
binent par  jalousie. 

DÉBINEUR,  EUSE  n.  et  adj.  Pop.  Se  dit  d'une  personne 
médisante.  ||  D'uno  personne  qui  dévoile  une  chose  tenue 
cachée. 

DÉBIRENTIER  {ran-ti-é  —  de  débit,  et  de  rentier)  n.  m. 
Celui  qui  doit  une  rente.  (Vieux.) 

DÉBIT  {bi  —  du  lat.  debitum.  chose  due)  n.  m.  Comni. 
Compte  do  toutes  les  sommes  ou  de  toutes  les  marchan- 
dises qui,  étant  livrées  par  lo  commerçant  à  uno  autre 
personne,  sont  considérées  comme  lui  étant  ducs  par  elle. 
Il  Vente,  et,  le  plus  souvent,  Vente  active  et  rapide  :  Avoir 
im  grand  débit,  il  Boutique  de  débitant  :  Ouvrir  un  débit 
de  vin.  un  débit  de  liqueurs.  ||  Droit  de  vendre  certaines 
marchandises  dont  le  gouvernement  a  le  monopole  :  06- 
tenir  un  débit  de  tabac. 

—  Débits  de  tabac.  V.  tabac. 

—  Eloctr.  Quantité  d'électricité  fournie  par  une  sourco 
d'électricité  dans  l'unité  de  temps. 

—  Hyilranl.  V.  la  partie  encycl. 


541 


DEBITABLE 


DEBONDANT 


ê 

^fy 

Dv 

1 

1 

.11 

J    i-    l 

\ 

Débitage  du  bois. 
(V.  BOIS.) 


—  Littôr.  Manière  do  lire,  do  réciter,  do  prononcor  un 
discours  :  Le  uiisn'  d'un  orateur,  d'un  avocat,  d'un  acteur. 

—  Mus.  Maniùro  do  chanter  tr^s  rapide,  (j^ui  litnit  le  mi- 
lieu entre  la  parole  et  le  chant  proprement  dit.  (Les  chants 
qu'on  exécute  ainsi  sont  appek^s  dos  "  récitatits  ".) 

—  Physiq.  Quantité  do  liquide  ou  do  gaz  dôbitôo  par  uno 
source,  uno  fontaine  ou  un  appareil  quelconque  :  Un  ga- 
zomètre ne  règle  pas,  mais  yncsurc  sculemcJit  le  dkuit. 

—  Techn.  Manière  de  débiter,  do  découper  les  bois  à  des 
dimensions  déterminées  selon  l'usage  qu'on  veut  en  faire. 

—  Encycl,  Techn.  Débit  des  bins.  Le  d('bit  des  bois 
s'opère  do  trois  manières  différentes  :  à  la  scie  de  lonf^r, 
au  coin  et  à  la  hache.  Le  premier  modo  s'appelle  f/rand 
di'-hit,  et  les  deux  autres  petit  débit.  Los  méthodes  do 
débit  varient  ù.  l'inlini,  suivant  le  Imt  ((ue  l'on  se  propuse 
ot  l'emidoi  quo  l'on  veut  faire  do  l'arbrcs  ou  do  la  bilh*. 

—  Comptab.  Le  débit  est  le  «  doit  »  d  un  compte,  comme 
le  crédit  en  est  1'  «  avoir  «.  Dans  un  compte  do  personne,  le 
débit  so  compose  des  sommes  que  cette  personne  doit  à 
la  personne  qui  tient  ce  compte.  Ainsi,  je  fais  une  re- 
mise d'arii:ent  ou  d'olfets,  ou  de  marchandises  à  Paul,  ot 
je  porte  cette  remise  à  son  débit,  en  môme  temps  quo  je 
porte  un  crédit  à  caisse,  effets  ou  magasin,  qui  ont 
fourni  la  valeur  remise  à  Paul.  Le  débit  se  porto  à  gaucho 
du  compte,  le  crédit  à  droite. 

—  Ilydraul.  Le  délÀt  des  rivières  est  la  quantité  d'eau 

aue  déplace  un  cours  d'eau  sur  une  section  quelconque 
o  son  parcours  durant  l'espace  d'une  seconde.  Pour  avoir 
uno  idée  ;\  peu  près  exacte  de  l'importance  d'un  fleuve  ou 
d'une  rivière  en  un  point  donné  de  son  cours,  on  prend 
une  moyenne  ([ue  l'on  calcule  entre  le  débit  minimum  ou 
étiage  et  le  débit  maxirnu/n  des  crues;  on  connaît  alurs  le 
débit  mo y €7i. 

—  LitICr.  V.   DECLAMATION. 

—  Anton.  Vente  ou  Commerce  en  gros.  —  Crédit. 

DEBITABLE  adj.  Qui  peut  être  débité,  coupé. 

DÉBITAGE  {(fif)  n.  m.  Action  de  débiter  les  bois  suivant 
l'usaiie  particulier  auquel  ils  sont 
destinés. 

DÉBITANT(Mn),ANTEn.etadj. 
Comm.  Î5e  dit  d'une  personne  qui 
vend  au  détail  :  Un  débitant.  Un 
rnarcband  débitant. 

—  n.  m.  Techn.  Sorte  de  laminoir 
de  petites  dimensions ,  employé 
par  les  fabricants  de  chaînes  pour 
aplatir  le  til  do  fer  ou  do  métal 
précieux  qui  doit  constituer  une 
maille. 

DÉBITE  frad.  débit)  n.  f.  Vente 
de  paiiiers  timbrés  :  Si  quelque  bu- 
reau présentait  une  débite  excédant  celle  des  trimestres 
précédents...  (Circulaire  ministérielle.) 

DÉBITER  (du  lat.  debifum,  chose  due)  v.  a.  Inscrire  un 
mouvement  de  valeurs  en  quantités  ou  en  francs,  ou  en 

Quantités  et  en  francs,  au  débit  ou  compte  de  personne  ou 
e  chose  qui  reçoit  cette  valeur  :  On  débite  te  négociant 
de  tout  ce  qu'il  reçoit,  on  le  crédite  de  tout  ce  qu'il  donne. 
Il  Vendre,  et  particulièrement  vendre  au  détail  :  Débiter 
du  tabac,  du  vin.  il  Se  dit  ironiquement  de  certaines  choses 
qui  ne  doivent  pas  faire  la  matière  d'un  commerce  :  Débi- 
ter de  l'esprit. 

—  Réciter,  prononcor  :  Débiter  des  vers. 

—  Enseigner,  développer,  avancer,  soutenir  :  Ce  que 
l'on  A  débité  sur  la  longue  vie  des  cerfs  n'est  appuyé  sur 
aucun  fondement.  (Buff.)  ii  Dire  en  grand  nombre  :  Débiter 
des  injures  tout  le  jour. 

—  Fig.  et  fam.  Débiter  sa  marchandise,  Parler,  pérorer  : 
Orateur  qui  débite  bien  sa  marchandise,  h  Signifie  aussi. 
Réussir,  il  Débiter  de  l'ouvrage.  En  faire  beaucoup. 

—  Mus.  Chanter^  en  parlant  d'un  récitatif. 

—  Physiq.  Fournir,  en  parlant  d'un  liquide  ou  d'un  gaz: 
Source  qui  débite  15  litres  d'eau  à  la  seconde. 

—  Techn.  Détailler,  diviser  en  partie,  on  vue  d'un  em- 
ploi ultérieur  :  Débiter  des  bois,   des  marbres,   du  drap. 

Il  Découper,  en  parlant  de  la  viande  destinée  à  ^tro 
vendue  :  Débiter  un  bœuf,  ii  Scie  à  débiter.  Scie  à  détailler. 
Se  débiter,  v.  pr.  Etre  débité,  avec  tous  les  sens  do 
l'actif.  Il  Débiter,  raconter  l'un  à  l'autre  :  Se  débiter  des 
mensonges. 

—  Anton.  Créditer. 

DÉBITEUR,  EUSE  n.  En  mauv.  part,  Personne  qui  dé- 
bite, répand  des  nouvelles,  des  racontars  :  Une  débitedse 
de  cancans. 

DÉBITEUR,  TRICE  (lat.  debitor,  trix;  de  debere,  supin 
dvhitnm,  devoir)  n.  Personne  qui  doit,  par  opposition  ù 
créancier  :  Aii/re/'ojs,  le  débiteur  insolvable  devenait  l'es- 
clave de  son  t:KÉANCiEit. 

—  Fig.  Celui  (jui  a  à,  rendre  compte;  celui  qui  a  obli- 
gation à  quelqu  un. 

—  Adjectiv.  :  Compta  débiteur,  Compte  du  débit,  par 
opposition  au  «  compte  créditeur  n . 

—  Encycl.  Comptab.  Le  débiteur  est  la  personne  ou  la 
chose  dont  le  compte  a  été  plus  débité  qu  il  n'a  été  cré 
dite.  Le  débiteur  <loit  l'excédorit  do  son  débit  sur  son 
crédit;  il  on  est  débiteur.  Dans  un  bilan,  l'ensemble  des 
comptes  débiteurs  forme  l'actif,  et  l'ensemble  des  comptes 
créditeurs  le  passif;  mais  il  faut  distinguer,  dans  les 
comptes  débiteurs,  ceux  qui  représentent  de  bons  débi- 
teurs, et  ceux  qui  représentent  do  mauvais  d(M)iteurs. 
Ainsi,  dans  les  comptes  do  choses,  ceux  de  premier  éta- 
blissement, do  frais  de  constitution,  do  frais  généraux,  etc., 
et,  dans  les  cumptes  do  personnes,  les  clients  en  faillite, 
forment  des  actifs  irréalisables. 

—  Dr.  IjO  débiteur  est  celui  qui  est  tenu  d'une  oblica- 
tion.  Lorsque  \(^  contrat  est  à  terme,  roxistonce  de  l'onli- 
gation  n'est  point  suspendue,  son  exécution  seule  est 
ri^tardéo;  la  créance  est  acquise,  mais  le  créancier  n'en 
pont  exiger  le  payement  qu'à  l'échéance.  C'est  donc  A  tort 
qu'on  dit  souvent  :  «  Qui  a  terme  no  doit  rien.  «  Le  débi- 
teur à  terme  doit  réellement;  seulement,  il  ne  pont  pas 
/lire  contraint  do  payer  tant  nue  le  terme  n'est  pas  écliu. 
Lorsque  les  règles  d  interprétation  sont  insufllsantes  pour 
faire  connaître  l'intention  des  parties,  le  doute  s'interprète 
on  faveur  du  débiteur  contre  le  créancier.  Celui-ci  n'a 
qu'un  moyen  pour  vaincre  la  résistance  et  l'inortio  do  son 
débiteur,  "et  obtenir  do  lui  le  payement  de  rn  qui  lui  est  dft, 
ou,  plus  généralement,  l'accomplissemoiit  des  obligations 
Contractées  envers  lui  ;  c'est  l'exécution  forcée  ;  mais  il  no 


S  eut  y  procéder  qu'en  vertu  d'un  titre  exécutoire,  c'ost-à- 
iro  un  jugement  de  condamnation,  ou  un  acte  notarié, 
ou  un  acie  administratif  assimilé.  Le  débiteur  malheureux 
peut  échapper  i  la  poursuite  do  ses  créanciers,  soit  par 
la  faillite,  en  maiiùro  commerciale,  soit,  en  matière  autre 
{pic  crllo  do  commerce,  par  la  cession  de  biens. 

Depuis  l'abolition  de  la  contrainte  par  corps,  le  débi- 
teur n'est  plus  exposé  à  se  voir  incarcérer  [lour  dettes, 
on  matière  civile  ou  commerciale,  mais  il  peut  encore 
être  emprisonné  pour  l'amende  et  les  frais  dont  il  est 
redevablo  (snvers  l'Etat,  en  matière  criminelle,  correc- 
tionnelle et  t\f^  police. 

—  Anti'N.  Créancier,  créditeur. 

DÉBITIF,  IVE  adj.  Comm.  Qui  doit  être  débité.  Il  Compte 
que  le  commerçant  fait  figurer  au  débit. 

DEBITIS  (DE)  [du  lat.  débitas,  dû]  loc.  adv.  Dr.  anc. 
On  appelait  lettres  de  drbitis  des  lettres  do  grande  ou  do 
petite  chancellerie,  ayant  pour  ctfet  do  rendre  un  contrat 
obligatoire  dans  un  ressort  autre  (^ue  celui  oii  il  avait  été 
formé,  ou  à.  l'égard  dune  jmidiction  autre  que  celle  qui 
l'avait  reçu. 

DÉBITTER  {hi-té  —  du  préf.  privât,  dé,  et  de  bitte)  v.  a. 
Mur.  Dérouler  de  dessus  la  bitte  :  Déhitter  le  câble. 

DÉBITUMINISATION  {si~on)  n.  f.  ActioD  do  dobitumi- 
niser  :  La  débituminisation  du  coke. 

DÉBITUMINISER  (du  préf.  jirivat.  dé,  et  du  lat.  bitumen, 
inis,  bitume)  v.  a.  Dépouiller  de  bitume  :  On  débituminise 
le  charbon  de  terre  pour  le  convertir  en  coke. 

DÉBLAI  {blé)  n.  m.  Action  de  déblayer,  il  Ouvrage  qu'on 
fait  en  déblayant,  ii  Matériaux  qu'on  extrait  en  déblayant. 

—  Fig.  Débarras,  suppression  d'un  obstacle  ou  d'un 
embarras  :  Le  déblai  des  préjugés  est  long  à  opérer, 

—  Encycl.  Le  déblai  consiste  à  pratiquer  une  excava- 
tion dans  le  sol,  à  ciel  ouvert  ou  souterrainement,  pour  la 
construction  des  routes,  des  chemins  de  fer,  des  canaux, 
des  ouvrages  d'art,  des  fondations  d'édifices,  etc.  Les  dé- 
blais s'exécutent  généralement  en  fouillant  la  terre  par 
couches  successives,  q^ue  Ton  appelle  p^U7H(*es.  Lorsque  la 
fouille  a  de  grandes  dimensions,  on  emploie  la  méthode 
dite  <i  par  abatage  »,  qui  consiste  à  attaquer  la  masse  en 
la  creusant  en  dessous,  en  opérant  des  havages ;  on  fait 
tomber  ensuite  les  terres  retenues  par  la  cohésion,  à  l'aide 
de  deux  ou  trois  pieux  que  l'on  enfonce  à  coups  de  masse 
ou  de  marteau.  V.  fouille,  et  ter R.4S sèment. 

—  .\nton.  Remblcti. 

DÉBLANCHI  U.  m.  Opération  par  laquelle  on  épuise  une 
cuve  a  iiuliL'O  de  toute  la  couleur  qu'elle  peut  fournir. 

DÉBLANCHIR  v.  a.  Métall.  Faire  disparaître  de  la  sur- 
face d'un  métal  en  fusion  la  couche  d'oxyde  qui  la  recouvre 
et  que  l'on  appelle  croûte. 

-~  Monn.  Séparer,  au  moyen  du  coupoir,  la  pièce  de 
monnaie  qui  reste  attachée  à.  la  matrice. 

—  Teint.  Epuiser  toute  la  couleur  bleue  contenue  dans 
une  cuve  d'indigo. 

Se  déblcLOChir,  v.  pr.  Etre,  devenir  déblanchi. 

DÉBLATÉRATION  {si-oii)  n.  f.  Action  de  déblatérer  ; 
paroles  vioIen>es  et  injurieuses  :  Mettre  un  terme  aux  dé- 
BLATÉRATiONS  de  quelquun. 

DÉBLATÉRER  (du  lat.  deblaterare,  bavarder.  —  Prend 
un  accent  grave  sur  l'avant-dernier  e  devant  une  syllabe 
muette  ;  Je  déblatère.  Que  tu  déblatères;  excepté  au  fut. 
do  l'ind.  et  au  prés,  du  condit.  :  Je  déblatérerai.  Nous  dé~ 
blatérerions)  v.  a.  Déclamer  violemment  :  Déblatérer 
des  sottises. 

—  V.  n.  Parler  fortement  contre  :  Déblatérer  contre 
l'or,  contre  quelqu'un. 

DÉBLAVE  n.  f.  Transport  des  produits  ruraux  des 
champs  à  la  ferme.  (N'est  plus  usité  quo  dans  l'expres- 
sion :  Chemin  de  déblave.  Chemin  d'exploitation.) 

DÉBLAYER  (du  préf.  dé,  et  du  lat.  bladum,  blé)  v.  a. 
Couper  et  enlever  les  blés  de  :  Déblaver  un  champ. 

DÉBLAYAGE  [blè-iaf]  n.  m.  En  T.  de  théâtr..  Action  de 
dcbitiT  très  vite  et  sans  soin  les  parties  peu  importantes 
d'un  rôle,  pour  en  faire  mieux  valoir  les  parties  essen- 
tielles. 

DÉBLAYEMENT  OU  DÉBLAIEMENT  {blê-man)  D.  m.  Ac- 
tion de  déblayer;  extraction  des  matériaux  enfouis  dans 
le  sol  :  Des  travaux  de  déblave.ment. 

DÉBLAYER  (blè-ié  —  du  vx  franc,  dcsbléer,  desbléïer, 
desblci/rr :  du  préf.  privât,  dé,  et  du  lat.  bladum,  blé  :  Je 
déblaye  ou  déblaie ,  tious  déblayons ,  vous  déblayez ,  ils 
déblayent  ou  déblaient.  Je  déblayais,  Jious  déblayto/is,  vous 
déblayiez.  Je  déblayai,  7ioits  déblayâmes.  Je  déblayerai  ou 
déblaierai,  nous  déblayerons,  roiis  déblayerez,  ils  déblayeront 
ou  déblaieront.  Je  déblayerais  ou  déblaierais,  nous  déblaye- 
rions, vous  déblayeriez,  ils  déblayeraient  ou  déblaieraient. 
Déblaye,  déblayons,  déblayez.  Que  je  déblaye  ou  déblaie, 
que  nous  déblayions,  que  vous  déblayiez,  qu'ils  déblayent 
ou  déblaient.  Que  je  déblayasse ,  que  tu  déblayasses.  Dé- 
blayant. Déblayé,  (-e)  v.  a.  Kcon.  rur.  Débarrasser  un  ter- 
rain du  blé  qui  le  couvre.  Moissonner.  (Vieux.)  l'extraire  des 
terres  ou  autres  matières  pour  nettoyer  la  place  :  Apres 
avoir  démoli,  il  faut  déblayer. 

—  Par  oxt.  Dégager,  débarrasser  dos  objets  encom- 
brants :  DÉBLAYER  une  salle  de  fatras.  \\  Débarrasser  de 
la  présence  de  :  Déblayer  les  prisons. 

—  Fig.  Balayer,  faire  disparaître,  supprimer  :  Dkblay'kr 
des  préjugés,  des  superstitions,  n  Déblayer  le  terraiii.  Apla- 
nir d'avance  les  difficultés  qui  pourraient  s'opposer  au 
succès  d'une  entreprise  :  Les  écrivains  qui  ont  un  but  doi- 
vent  toujours  DÉBLAYER  LE  TERRAIN.  (Balz.) 

—  Théûtr.  Négliger  entièrement  toutes  les  phrases  inci- 
dentes, Dour  produire  un  olfet;  courir  prestement  au  but. 

Se  déblayer,  v.  pr.  Etre,  dovonir  déblayé. 

—  Anton.  Remblayer. 

DÉBLÉURE  (<le  l'anc.  franc-  desbléer,  Ôtor  lo  blé)  n.  f. 
Agric.  Dlé  coupé,  mais  non  enlevé.  (Vieux  mot.) 

DÉBLOCAGE  (/m/)  n.  m.  Action  do  faire  lover  lo  blocus  : 

Le  DÉUL0CA<iE  dune  ville. 

—  Ch.  de  f.  Opération  qui,  dans  lo  bloek-sy.ttcm,  a  pour 
objet  do  faire  disparaître  les  signaux  bloquant  une  sec- 
tion. (On  indifiuo  ainsi,  on  découvrant  la  voie  en  arrière, 
quo  cette  dernière  est  libre  sur  la  section  qui  so  trouvait 
bloquée.  Cotte  opération  s'exécute  au  moyeu  d'appareils 


spéciaux,  parmi  lesquels  ceux  de  Siemens,  de  Lartigue,  do 
Tesso,  etc.,  sont  les  plus  omjdoyés.  Dans  les  compagnies 
do  chemins  do  fer  où  existent  dès  systèmes  automatiques, 
ceux  do  Gasset,  do  Hall,  do  Rousseau,  etc.,  lo  déblocage 
des  sections  est  accompli  par  le  train  lui-même.) 

—  Filât.  Opération  (pii,  dans  la  filature,  consiste  à  en- 
lever au  moyen  d'un  peigne,  des  extrémités  du  fil  de  lin 
les  pailles  ou  chônovottos  nui  y  sont  rostéos  attachées. 

—  Typogr.  Action  do  débloquer  les  lettres,  les  chiffres 
ou  les  mots,  de  remplacer  ceux  qui,  déjà  bloqués,  ne 
doivent  pas  servir  ou  se  trouvent  renversés. 

DÉBLOCUS  i/ii/5«)n.m.  Artniilit.Syn.  de  débloquement. 
DÉBLOQUEMENT  {ke-man)  n.  m.  Art  milit.  Action  do 
débloquer  une  place  ;  résultat  de  cette  action. 

DÉBLOQUER  {ke  —  du  préf.  dé,  et  do  bloquer)  v.  a.  Art 
milit.  Débarrasser  du  blocus  :  Débloquer  une  ville. 

—  Pop.  Faire  sortir  do  prison  :  Débloquer  un  ivrogne. 

—  Ch.  de  f.  Débloquer  une  section.  Faire  disparaître  les 
signaux  qui  bloquaient  cette  section. 

—  Filât.  Débloquer  le  lin.  Peigner  le  lin  pour  enlever 
les  menues  pailles  qui  restent  accrochées  aux  extrémités 
des  fils. 

—  Typogr.  Oter  et  remplacer  par  d'autres,  en  parlant 
des  lettres,  chiffres,  mots  bloqués  ou  renversés  :  Déblo- 
QiKR  des  lettres.  Débloquer  ttne  page. 

Se  débloquer,  v.  pr.  Art  milit.  Etre  débloqué,  n  Faire 
lever  le  blocus  auquel  on  était  soumis. 

—  Jeux.  Se  dit  d'une  bille  do  billard  qui  sort  de  la  blouse. 

DÉBO  (lac),  expansion  lacustre  du  Niger,  dans  le 
Soudan  frani;ais  (Massina). 

DÉBOIRADOUR  {bo-a)  n.  m.  Instrument  employé,  par- 
ticulièrement dans  le  Limousin,  pour  dépouiller  les  châ- 
taignes de  leur  écorce. 

DÉBOIRE  {bo-ar —  du  préf.  privât,  dé,  et  de  boire)  n.  m. 
Goût  désagréable  tju'une  boisson  laisse  dans  la  bouche  : 
Avoir  encore  le  déboire  d'une  médecine  qu'on  vient  de 
prendre. 

—  Fig.  Désagrément,  déplaisir,  mortification  :  Les  plai- 
sirs ont  leurs  dêboiri';s. 

—  Piscieult.  Action  de  vider  les  viviers  au  bord  de  la  mer. 
DÉBOIRE  {bo-ar    —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 

V.  n.  Pop.  et  bas.  Rendre,  vomir  une  boisson. 

DÉBOISEMENT  [bo-a-ze-man)  n.  m.  Destruction  des  bois 
ou  diminution  de  l'espace  qu'ils  occupent. 

—  E.ncycl-  Le  déboisement  présente  des  inconvénients 
graves,  au  point  de  vue  de  la  météorologie  et  de  la  crue  des 
rivières.  L'ancien  régime  avait  soumis  les  propriétaires  de 
forêts  au  système  des  aménagements  et  des  réserves  suivi 
pour  les  forêts  domaniales.  Ce  système  a  été  abandonné. 
Toute  latitude  a  été  laissée  aux"  propriétaires  forestiers. 
Mais  le  législateur  a  cherché  à  remédier  aux  inconvé- 
nients de  cette  liberté  en  favorisant  le  reboisement,  et  en 
prescrivant,  par  la  loi  du  4  avril  18S2,  diverses  mesures 
pour  la  conservation  et  la  restauration  des  terrains  en 
montagne. 

DÉBOISER  (bo-a  —  du  préf.  privât,  dé,  et  de  bois)  v.  a. 
Dépouiller  de  bois,  de  forêts  :  Déboiser  les  ynontagnes. 

Se  déboiser,  v.  pr.  Etre,  devenir  déboisé. 

DÉBOISEUSE  (bo-a)  n.  f.  Sorte  do  charrue  permettant 
de  cultiver  le  sol  d'un  bois  défriché.  (Cotte  charrue  pos- 
sède plusieurs  contres  au  lieu  d'un  seul,  chacun  d'eux  atta- 
quant le  sol  à  des  profondeurs  de  plus  eu  plus  grandes. 

DÉBOÎTAGE  {bo-a-taj')  n.  m.  Action  du  relieur  qui  re- 
tire un  livre  do  la  reliure,  il  Action  de  désunir  les  tuyaux 
d'une  conduite  d'eau  en  défaisant  leurs  joints. 

DÉBOÎTEMENT  {boa,  man)  n.  m.  Chir.  Dislocation,  dé- 
placement d'un  os  qui  sort  de  son  articulation.  Syn.  vul- 
gaire de  luxation. 

—  Art  milit.  Mouvement  de  manœuvre  qui  consiste  à 
faire  sortir  un  élément  d'une  troupe,  ou  même  un  bommo 
de  la  place  qu'il  occupe  dans  une  colonne  pour  se  porter 
sur  l'un  des  flancs  do  celle-ci.  (C'est  souvent  par  des  dé- 
boitements qu'on  passe  do  l'ordre  en  colonne  à  l'ordre  en 
bataille.) 

DÉBOÎTER  {bo-a  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  boite)  y.  a. 
Disloquer,  ôter  do  sa  place,  en  parlant  d'un  objet  qui  so 
trouvait  encastré  dans  un  autre  :  Chute  qui  a  déboîté 
l'épaule.  Les  influences  hygrométriques  déboîtent  souvent 
les  assemblages  les  mieux  faits. 

—  V.  n.  Art  milit.  Exécuter  un  déboîtement. 

—  Hvdraul.  Séparer,  en  défaisant  leurs  joints,  deux 
tuvauxcontigus  dans  uno  conduite  d'eau. 

—  -  Rel.  Retirer  lo  corps  d'un  livre  do  sa  reliure. 
Se  déboîter,  v.  pr.  Etre,  devenir  déboîté. 

—  Par  exagér.  Avoir  un  mouvement  excessif,  on  par- 
lant des  articulations  :  Hanches  qui  se  déboItent  à  chaque 
pas. 

—  Anton.  Assembler,  emboîter,  emmancher,  remboîter. 

Deboli   de   Beaulieu,  famille  polonaise,  d'origino 

fraiii;aisc,  dont  les  pnin-ipaux  meinbres  sont  :  lUniUKs 
de  Beaulieu,  qui  prit  part  à  la  troisième  croisade. 
—  Henri  de  Beaulieu,  qui,  en  ir.tG,  accompagna  en 
Pologne  Louise  de  Gonzague,  femme  de  La<iislas  IV,  et 
ensuite  do  Jean-Casimir.  (Les  do  Beaulieu  obtinreni, 
on  1602,  l'indigénat,  et  prirent  le  nom  do  Deboli,  mieux 
approprié  à  l'idiome  polonais.)  —  Lo  personnage  lo  plus 
important  de  cette  nouvelle  famille  fut  Antoink-Augustln 
Deboli.  lll  suivit  avec  distinction  la  carrière  politique, 
et  devint  ministre  do  Pologne  ù  Saint-l»éiersbourg.  Il 
rentra  à.  Varsovie  à  l'époque  do  la  diéie  eonstitutionnolle, 
dite  diète  de  quatre  ans;  il  fut  membre  du  conseil  perma- 
nent du  ministère  des  alfairos  étrangères,  et  servit  do 
médiateur  entre  Stanislas-Augusto  et  la  diète.  Plus  tard, 
il  so  dévoua  i\  la  cause  de  Kosciuslco.  et,  après  la  chute 
de  la  république  (1791},  il  so  retira  on  Galicio.J 

DÉBOMBER  (bon)  V.  a.  Aplanir  sur  une  forme  :  Dédom- 
nrii  un  chapeau. 

DÉBOMBOIR  {bon-bo-ar')  n.  m.  Forme  pour  déborabor 
les  chapeaux. 

Debon,  corsaire  do  Saint-Malo,  du  début  du  xix»  siècle. 
qui,  depuis  l'an  XII  jusqu'en  1812,  exécuta  dans  la  Manche 
et  dans  l'Atlantique  uno  série  d'intrépides  ot  fructueuses 
croisières. 

DÉBONDANT  {dau),  ANTE  adj.  Qui  laisse  débonder, 
couler  en  aboudanee. 


DEBONDER 


DEBOUCLER 


DÉBONDER  (du  préf.  privât.  </<',  et  do  bonde)  v.  a,  Oter 
la  bonde  do  :  Débonder  un  tonneau. 

—  Fig.  Ouvrir,  épancher,  soulager  :  Jl  faut,  comme  dit 
l'autre,  que  je  DÈBosini.  mon  cœur.  (Mol.) 

—  Pop.  et  triv.  Faire  évacuer  par  le  bas,  en  parlant 
d'une  personne  constipée, 

—  V.  n.  Sortir  à  flots  et  tout  à  coup,  on  parlant  d'un 
liquide  :  Lac  qui  a  dkbondé  tout  à  cou/)  et  inondé  la  vallée. 

—  Fig.  S'épancher,  éclater  subitement  : 

J"ai  le  cœur  plcia,  il  faut  que  je  débonde. 

Voltaire. 

—  Pop.  Evacuer  par  le  bas. 

Se  débonder,  v.  pr.  Etre,  devenir  débondé. 

DÉBONDONNEMENT  {do-nc-jnan)  n.  m.  Action  do  dô- 
bondoDiior. 

DÉBONDONNER  {do-né  ~  du  préf.  prïv.  de,  et  de  bondon) 
V.  a.  Otor  le  bondon  do  :  Débondonner  un  7nuid. 

Se  débondonner,  v.  pr.  Etre,  devenir  débondonné. 

DÉBONDONNOIR  {do-noar')  n.  m.  Instrument  dont  on 
fec  sert  pour  enlever  la  bonde  d'un  tonneau,  ii  On  dit  aussi 

DBnONlH>lR. 

DÉBONNAIRE  {bo-nèr  —  dérivé  de  l'expression  de.  bon 
aire.  [Aire  est  un  vieux  mot  masculin,  d'étymologie  dou- 
teuse, ([ui  signiûait  disposition])  adj.  Doux,  bon  jusqu'à 
un  point  voisin  de  la  faiblesse  :  Homme  dêuonnairu.  Esprit 

DÉBONNAIRE. 

—  Ironiq.  àfai'i  débonnaire.  Mari  qui  ferme  les  yeux  sur 
les  légèretés  de  sa  femme. 

—  Substantiv.  Personne  débonnaire  :  Les  historiens  ont 
nomyné  /e  débonnaike  celui  qu'ils  n'osaient  nonuner  le  sot. 
(G.  de  Balz.) 

—  Anton.  Cruel,  dur,  méchant,  redoutable,  terrible. 
DÉBONNAIREMENT  (nâ-re-man)  adv.   Avec  débonnai- 

reté  :  Traiter  dkbonnairement  les  vaincus,  il  Avec  une 
patience  empreinte  de  faiblesse  :  Subir  i>êbonnairement 
le  joug. 

DÉBONNAIRETÉ  {bo-nè)  n.  f.  Bonté  poussée  jusqu'à  la 
faiblesse. 

—  Syn.  Débonnaireté,  bénignité,  bienfaisance,  bienveil- 
lance, bonté,  humanité.  V.  hëmgnitk. 

DÉBONNETER  [bû-ne-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  bon- 
net) V.  a.  Crever  avec  i'ongle  le  papier  qui  couvre  l'a- 
morce d'une  fusée. 

—  V.  n.  Perdre  le  calice  desséchéquiavait  adhéré  jusque- 
là,  en  parlant  d'un  fruit  :  Les  raisins  ont  débonneté. 

Se  débonnetev,  v.  pr.  Etre,  devenir  débonneté. 

DÉBOQUETER  [ke-lé  —  do  la  partie,  dé,  et  de  bosc, 
forme  dialectale  de  bois)  v.  a.  En  parlant  d'un  pilotis,  Dé- 
clouer et  enlever  les  planches  dont  il  était  environné. 

Se  déboqiieter,  v.  pr.  Etre  déboqueté. 

DÉBORAH  (en  hébr.  abeille),  prophétesse  et  juge 
d'Israël,  qui  vivait  au  xiii=  siècle  avant  J.-C.  Elle  appar- 
tenait à  la  tribu  d'Ephraïm  ;  son  mari  se  nommait 
Lepidoth.  Après  la  mort  d'Aod,  elle  jugea  le  peuple  de 
Dieu  pendant  quarante  ans.  <>  Elle  siégeait  soub  un  pal- 
mier qui  portait  son  nom,  entre  Rama  et  Béthol,  dans 
la  montagne  d'Ephraïm,  et  les  fils  d'Israël  montaient 
vers  elle  dans  tous  leurs  procès.  »  {Jutjes,  IV,  V.)  Par 
son  ordre,  le  Nephtalien  Barac  fit  appel  aux  honmies  de 
bonne  volonté  de  toutes  les  tribus,  et,  à  la  ti-te  de 
dix  raillo  soldats,  marcha  contre  Sisara,  général  de  Jabin, 
roi  des  Cananéens.  Les  ennemis  furent  taillés  en  pièces 
et  Sisara  périt,  tué  par  une  femme  nommée  Jahel,  auprès 
de  qui  il  s'était  réfugié.  Déborah  avait  assisté  à  la  victoire 
d'Israël  :  elle  la  célébra  elle-même  dans  un  cantique 
fameux.  La  beauté  littéraire  de  ce  poème  est  universelle- 
ment admirée,  li  débute  par  la  peinture  do  l'oppression 
d'Israël.  Déborah  chante  ensuite  le  réveil  do  la  nation,  le 
combat  et  la  victoire.  Le  tableau  de  la  part  de  chaque 
tribu  dans  le  mouvement  national  forme  la  conclusion. 

Déborah,  drame  allemand,  do  Samuel  Mosenthal,  paru 
en  1850.  —  L'héroïne,  qui  est  une  figure  allégorique  du 
judaïsme,  est  abandonnée  par  son  amant,  qui  l'a  délaissée 
pour  une  chrétienne.  Elle  assiste  avec  sérénité  au  bonheur 
de  cette  nouvelle  union,  et  elle  finit  par  se  retirer  au  mi- 
lieu des  siens.  Déborah  incarne  le  judaïsme  comme  une 
noble  doctrine  méconnue.  Mais  la  trame  n'est  pas  finie  et 
le  dénouement  n'en  est  pas  un.  L'œuvre  est  plutôt  uno 
série  de  tableaux  poétiques  que  do  scènes  dramatiques.  La 
représentation  en  est  froide,  mais  la  lecture  attachante. 

Déborah,  oratorio,  paroles  de  Humphreys,  musique 
de  Hœndel,  exécuté  à  Londres,  au  Théâtre  royal  de  Hay- 
markot,  le  I7  mars  1733.  C'est  l'un  des  chefs-d'œuvre  du 
compositeur. 

DÉBORD  [bor'  —  subst.  verbal  de  déborder)  n.  m.  Pathol. 
Ecoulement  considérable  :  Le  rhume  de  cerveau  donne  lieu 
à  un  néiiORD  pénible. 

—  Fig.  Débordement  :  Les  députés  se  laissent  invincible- 
ment t-n traîner  au  dkbord  */*;  l'esprit  local.  fCormen.)  [Inus.] 

—  Monn.  Partie  de  la  pièce  qui  se  trouve  en  dehors  du 
cordon  de  la  légende. 

—  Techn.  Doublure  qui  dépasse  l'étoffe  et  forme  passe- 
poil.  Il  Partie  d'une  route  longée  par  un  pavage,  n  Eléva- 
tion du  niveau  des  eaux  d'une  rivière,  par  suite  d'une  crue 
subite. 

DÉBORDANT  {dan),  ANTE  adj.  Qui  déborde,  plein  à 
l'excès  :  Oes  vases  nÉBORDANTS. 

—  t'ig.  Qui  no  peut  plus  contenir  son  activité  ou  l'ox- 
prossiun  do  s*:*s  sentiments  :  Ileconnaissance  déhordante. 

DÉBORDEMENT  {tnnn)  n.  m.  Action  de  priver  de  son 
bord  ou  do  sa  bordure  ;  Le  DÉBORnEMi;NT  d'une  robe. 
Il  Saillio  des  bords  ou  de  l'extrémité  d'une  chose  sur  les 
bords  ou  l'extrémité  d'une  autre  chose.  (Pou  usité.) 

—  Déversement  dos  eaux  d'un  fleuve  par-dessus  ses 
bords  :  La  Loire  est  sujette  aux  déborokmknts. 

—  Par  oxt.  Invasion,  irruption  :  Le  débordement  des 
barbare*  emporta  l'empire  romain. 

—  Fig.  Expansion,  invasion  subito  :  Le  nfinoRDEMENT 
des  idées  nouvelles.  (Ijamart.)  n  Libertin^o  excessif,  dé- 
bauche éhontéo.  Il  Profusion,  explosion  :  Un  débordement 
de  paroles,  d'injures,  de  louanges. 

—  Pathol.  Dans  lo  langage  vulgaire.  Evacuation  sou- 
daine et  abondante  :  Un  débordement  t/e  ii7e. 

DÉBORDEMENT  adv.  Sans  retenue,  sans  frein  :  Se 
conduire  i-tKiîoiujÉ-MKNT.  (Inus.) 

DÉBORDER  fdu  préf.  nriv.  dé,  et  do  bord)  v.  a.  Otor  lo 
bord,  la  bordure,  ce  qui  borde  :  Déboruuu  un  chapeau. 


—  Dépasser  lo  bord  de  :  Pierre  qui  déborde  le  mur. 
Il  Avoir  son  front  plus  étendu  que  celui  des  ennemis,  en 

parlant  d'une  troupe  de  soldats  ou  d'une  escadre. 

—  Fig.  Envahir  complètement  :  La  politique  nous  dé- 
borde, on  la  trouve  partout.  (Balz.)  il  Dépasser,  surpasser, 
être  plus  grand  que  :  La  réalité  déborde  toujours  nos 
conceptions.  (B.  Scherer.) 

—  Mar.  Déborder  un  navire.  Enlever  les  bordages.  n  Dé- 
border une  embarcation.  Empêcher  qu'elle  frotte  contre  la 
carène  d'un  navire  ou  la  pousser  au  large,  il  Déborder  une 
voile,  Empêcher  la  toile  de  se  prendre  quelque  part  pen- 
dant qu'on  hisse  la  voile.  Syn.  do  choqukr  les  ëcodti:?. 
(Peu  usité.)  Il  Déborder  les  avirons  :  Les  rentrer  complète- 
ment eu  dedans.  Syn.  de  désarmer. 

—  Techn.  Ecarter  des  bois  do  flottage  du  bord  de  la 
rivière,  ii  Faire  subir  à  des  peaux  l'opération  du  palisson- 
nage,  consistant  à  les  ouvrir  et  à  les  étaler,  ii  Couper  avec 
le  débordoir  les  bords  irréguliors  d'une  table  de  plomb. 

—  V.  n.  Etre  plein,  au  point  que  le  liquide  se  déverse 
par-dessus  les  bords  :  Verre  qui  déborde,  ii  Couler,  .=;e  répan- 
dre par-dessus  les  bords  :  Fleuve  qui  dêbûrdr.  ii  ^'écouler 
en  grande  quantité  :  Bile  qui  nÊBOBDii.  it  Dépasser  les 
objets  environnants  :  Bourrelet  de  chair  qni  déborde. 

—  Par  oxt.  S'étendre  au  dehors  :  On  a  beau  reculer  les 
enceintes,  Paris  déborde  toujours,  w  Faire  irruption,  n  Sé- 
carter  du  bord.  En  parlant  des  bois  de  flottage. 

—  Fig.  S'échapper;  ne  pouvoir  contenir  l'expression  de 
ses  sentiments  :  Un  ctrur  plein  d'un  sentiment  qui  dé- 
borde aime  à  s'épancher.  (J.-J.  Rouss.)  il  Faire  déborder  le 
vase.  Combler  la  mesure,  pousser  la  patience  à  bout. 

—  Pop.  et  triv.  Vomir. 

—  Mar.  Se  détacher  d'un  navire  qu'on  avait  abordé,  il 
S'en  aller,  s'éloigner  :  L'embarcation  a  déhouue  du  quai 
à  deux  hcu7-es.  il  Débordez  !  Ordre  à  uno  embarcation  de 
pousser  au  large. 

—  Pnov.  :  Une  goutte  d'eau  suffit  pour  faire  déborder 
UQ  vase  plein,  Quand  la  patience  a  été  mise  à  une  longue 
épreuve,  un  rieu  suffit  pour  qu'elle  échappe  tout  à  coup. 

Débordé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déborder,  ii  Rogné,  en 
parlant  dune  monnaie  :  Un  louis  débordé. 

—  Fig.  Déchaîné  :  Toutes  les  passions  débordées,  h  Dis- 
solu, débauché,  qui  a  dépassé  les  bornes  do  l'honnêteté, 
de  la  décence  ;  Une  vie  débordée. 

—  Sulistani.iv.  Personne  débordée,  dissolue. 

Se  déborder,  v.  pr.  Etre  débordé,  dans  tous  les  sens 
de  l'actif.  Il  Se  répandre  hors  de  ses  bords  :  Le  Nil  se  dé- 
borde et  son  débordement  rend  la  terre  fertile.  (D'Ablanc.) 
II  S'emporter,  s'échapper  :  Se  déborder  en  injures. 

—  Encycl.  Milit.  Déborder,  c'est  exécuter  une  manœuvre 
tactique  ayant  pour  olyet  d'étendre  son  front  au  delà  d'une 
des  ailes  du  front  <le  son  adversaire,  afin  de  menacer  le 
flanc  et  même  la  ligne  de  retraite  éventuelle  de  celui-ci. 
Cette  maud'uvre  est  généralement  d'un  ort'et  très  puis- 
sant, mais  on  ne  pont  guère  l'exécuter  que  si  l'on  dispose 
de  forces  numériquement  supérieures  ù  celles  do  l'en- 
nemi. Car,  en  s'étendant  pour  déborder  la  ligne  opposée, 
on  risque  d'affaiblir  sa  propre  ligne,  qu'un  adversaire 
entreprenant  et  hardi  pourrait  alors  couper  en  deux. 
Pour  empêcher  l'effet  de  ce  genre  de  manœuvre,  quand 
on  la  prévoit,  on  cclielonno  dos  réserves  en  arrière  do 
l'aile  quo  l'ennemi  semble  vouloir  essayer  de  déborder. 

DÉEORDEUR,  EUSE  n.  et  adj. 
Celui,  celle  qui  coupe  la  laine 
dos  peaux  d'agneaux. 

DÉBORDOIR  ((/o-ar)n.m.Outil  __  

du  tonnelier  et  du  plombier  for-  ^-«.-..^v.... 

mant  une  sorte  do  plane  courbée,  munie  d'un  manche 
a  chacune  des  extrémités,  il  Bassin  d'opticien,  servant  à 
façonner  les  verres  de  lunettes. 

DÉBOSQUAGE  {skaj')  n.  m.  Transport  hors  d'uno  forêt 
du  bois  coupé. 

DÉBOSSELER  [bo-.ie-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bosse. 
—  Double  la  lettre  /  devant  un  e  muet  :  Je  débosselle.  Tu 
débosselleras)  v.  a.  Faire  disparaître  les  bosses  de  :  Dé- 
bosseler un  bassi7i  de  cuivre. 

—  Fani.  Oter  la  bosse  à  :  Génie  bienfaisant  qui  débos- 
SEi.Li-;  un  pauvre  homme. 

Se  débosseler,  v.  pr.  Etre  débosselé. 

—  Fam.  S'uter  la  bosse. 

DÉBOSSER  {bo-sé  —  du  préf.  privât,  dé,  et  do  bosse)  v.  a. 
Mar.  Démarrer,  larguer  les  bosses  frappées  sur  :  Débos- 
ser un  râble. 

Se  débosser,  v.  pr.  Etre  débossé. 

DÉBOSSEUR  (lio-sour)  ou  DÉBOSSOIR  {bo-so-ar')  [du  préf. 
privât,  dé.  et  de  bosse]  n.  m.  Cliir.  Coin  dont  on  se  servait 
comme  moyen  de  redressement  du  rachis,  chez  les  bossus. 

DÉBÔT  ou  DÉBOD.  village  do  Nubie,  sur  la  rive  gauche 
du  Nil,  à  17  kil.  au  S.  de  Phike,  avec  un  grand  temple,  fondé 
au  milieu  du  m"  siècle  av.  J.-C.  par  lo  pharaon  ôtliiopien 
Azekhamon,  agrandi  par  Ptolémée  Philométor,  achevé  par 
les  empereurs  Auguste  et  Tibère.  A  l'époque  romaine,  un 
camp  y  était  établi  pour  la  défense  de  l'Egypte  :  il  est 
mentionné  dans  le  nom  do  Parambolé,  dans  les  documents 
du  temps. 

DÉBOTTÉ  n.  m.  Syn.  de  débottrr  n.  m. 

DÉBOTTER  {ho-té  ~  du  préf.  priv.  dé,  et  de  botte)  v.  a. 
Oter  les  bottes  à  :  Débotter  un  cavalier. 

—  V.  n.  Quitter  ses  bottes  :  Se  hâter  de  débotter. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  d'ôter  ses  bottes;  moment 
où  on  les  ôte.  ii  Moment  de  l'arrivée  :  Arrêter  quelqu'un 
à  son  débotter. 

—  Fig.  et  fam.  An  débotter,  A  l'improviste,  d'uno  ma- 
nière impromptu,  sans  préparatifs  aucuns. 

Se  débotter,  v.  pr.  Quitter  ses  bottes. 

Debou,  nom  égyptien  d'EnFou  V.  ce  nom. 

DÉBOUCHAGE  {chaf}  n.  m.  Action  do  déboucher  des 
bouteilles,  des  flacons  fermés  avec  des  bouchons  en  liège 
ou  en  verre. 

—  Artill.  Action  de  déboucher  l'évent  d'uno  fusée. 

DÉBOUCHÉ  n.  m.  Issue,  extrémité  soudainement  élar- 
gie d'un  lieu  resserré  :  Le  déboucué  d'un  défilé,  d'une  rue. 

—  Fig.  Perspective  de  position  dans  le  monde,  moyen 
d'arriver  :  /.c  barreau  est  un  riÉBoucnÉ  considérable  pour 
les  jeunes  f/ens  qui  ont  fait  des  éludes  secondaires.  |i  Expé- 
dient :  Chercher  hh  débouché  pour  se  tirer  d'affaire.  (Acad.) 

—  Comm.  Lieu,  place  ou  moyen  d'écoulement  do  mar- 
chandises ou  do  services. 


542 

—  Milit.  Point  où  doit  so  présenter  la  tête  d'une  troupe 
venant  prendre  part  à  une  action,  n  Débouché  de  sape. 
Opération  qui  consiste  à  faire  passer  une  sujte  à  travers  lo 
parapet  d'uno  trancliée  déjà  établie. 

—  P.  et  chauss.  Débouché  d'un  pont,  Distance  entre  ses 
culées.  (Le  mot  débouché  sert  encore  à  désigner  la  capa- 
cité d'écoulement  que  possèdent  certains  travaux  exécutés 
sur  un  cours  d'eau  et  dont  la  présence  contrarie  plus  ou 
moins  le  courant;  tels  sont  les  ponts,  les  barrages,  etc.) 

—  Encycl.  p.  et  chauss.  La  détermination  du  débouche 
d'un  pont  est  de  la  plus  haute  importance.  11  doit  être  de 
dimension  suffisante  pour  permettre  l'écoulement  des 
grands  volumes  d'eau  qui  peuvent  se  présenter;  lorsque 
cotte  dimension  est  trop  petite,  les  eaux,  atteignant  la 
limite  de  vitesse  à  laquelle  elles  attaquent  le  fond,  pro- 
duisent des  afi'ouillements,  déracinent  les  points  d'appui  et 
renversent  l'ouvrage  ;  si  cotte  dimension  est  trop  grande, 
les  oaux  n'ayant  plus  une  vitesse  suffisante,  il  se  forme  des 
atterrissemcnts  (lui  peuvent  faire  prendre  au  courant  une 
direction  oblique,  dangereuse  à  l'époque  des  grandes  crues. 

—  Econ.  polit.  Toutes  les  fois  qu'un  besoin  de  produits, 
de  capitaux,  de  travail,  de  services  est  né  ou  va  naitro 
chez  des  individus  qui,  ])ar  l'échange,  peuvent  ou  pourront 
y  satisfaire,  on  dit  qu'un  débouché  est  ouvert  ou  va  s'ou- 
vrir. Les  besoins  créent  donc  les  débouchés. 

Chaque  perfectionnement  apporté  à  la  production  :  les 
inventions,  l'emploi  des  machines,  les  progrès  de  la  divi- 
sion du  travail,  les  améliorations  des  moyens  do  transport, 
bref,  tout  ce  f|ui  abaisse  lo  prix  des  objets,  jjIus  particu- 
lièrement des  objets  de  première  nécessité,  permet  aux 
individus  do  satisfaire  à  des  besoins  auxquels  ils  n'avaient 
pu  songer,  et  ainsi  s'ouvrent  de  nouveaux  débouchés.  Il  y 
a  donc  des  débouchés  à  l'état  latent,  toujours  prêts  à  ab- 
sorber une  quantité  idus  considérable  des  produits  d'uno 
industrie  déterminée,  lo  jour  où  le  prix  do  ces  produits 
s'abaissera.  Toutefois,  s'il  est  vrai  qu'en  principe,  l'offre 
avec  réduction  do  prix  d'un  produit  tend  à  augmenter  les 
débouchés  de  ce  produit,  cet  accroissement  n'est  pas  né- 
cessairement jiroportionnel  à  une  production  illimitée  :  en 
ne  tenant  pas  compte  do  ce  fait,  on  provoque  des  crises 
do  surproduction  et  l'engorgement  des  débouchés. 

DÉBOUCHEMENT  hnan)  n.  m.  Action  de  déboucher  :  Le 
débouchemknt  d'un  flacon,  d'un  tuyau,  d'an   canal,   il  On 

dit  aussi  DÉBOUCUAGE. 

—  Débouché,  issue  d'un  lieu  serré  :  Le  débouchement 
d'une  vallée.  (Inusité.) 

—  Fig.  Débouché,  placement,  moyen  d'écouler:  Trouver 
un  débouchement  pour  des  billets.  (Inus.)  [Dans  l'un  et 
l'autre  cas,  on  dira  mieux  débouché.] 

DÉBOUCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  boucher)  v.  a.  Oter 
le  bouchon  do  :  Déboucher  une  bouteille,  un  tunneau.  \\  Ou- 
vrir, en  parlant  d'un  objet  précédemment  condamné,  ob- 
strué :  DÉBOUCHER  une  rue,  une  porte,  une  fenêtre. 

—  Fig.  et  fam.  Eclairer,  rendre  apte  à  saisir,  à  com- 
prendre; ouvrir  l'esprit  de  :  Débûucuer  un  enfant,  l'intelli- 
gence d'un  enfant. 

—  Fam.  Faire  cesser  la  constipation  de  :  Déboucher  un 
malade. 

—  Artill.  Déboucher  l'évent  d'une  fusée.  Percer  la  fusée 
d'un  obus  à  un  endroit  déterminé  suivant  la  distance  ou 
la  hauteur  où  doit  éclater  l'obus.  (Autref.,  cette  opération 
consistait  à  enlever  lo  bouchon  qui 
fermait  Vévejit.) 

-^  V.  n.  Passer  d'un  lieu  relative- 
ment étroit  dans  un  plus  large  :  Di':- 
BOvcREB.  d'un  bois,  n  Avoir  son  embou- 
chure, son  issue  :  Le  lihône  DÉBoncuii 
dans  la  MéditeiTanée. 

—  Substantiv.  n.  m.  Syn.  de  dé- 
bouché. 

Se  déboucher,  v.  pr.  Etre,  deve- 
nir débouclié. 

DÉBOUCHEUR  n.  m.  Individu  qui 
débouche  :  Jly  a  des  déboucheurs  de 
pertuis  dans  les  rivières. 

DÉBOUCHOIR (cAo-«7'') n. m.  Techn. 
Instrument  qui  sert  à  déboucher. 
Il  Instrument  do  lapidaire,  servant  à 
repousser  une  queue  do  coquille  cas- 
sée, il  Bâton  en  pointe  pour  dégager  le  soc  do  la  charrue, 
quand  il  est  chargé  de  terre. 

—  Artill.  Pointe,  pince  on  appareil  servant  à  pratiquer 
une  ouverture   dans    le    canal 
porte-feu  do  la  fusée  à  double 
effet. 

—  Encycl.  Artill.  Le  débon- 
e/io/r  était  jadis  une  simple  lanu' 
d'acier,  fixée  dans  un  manclie 
en  bois.  C'est  devenu,  en  1S81, 
une  pince-débouchoir,  dont  les 
deux  branches  étaient  réunies 
à.  charnière  comme  celles  d'un 
compas  :  l'une  portant  une  en- 
taille où  s'emboîtait  la  fusée, 
l'autre  une  courte  lamo  d'acier 
susceptible  d'entamer  le  cha- 
peau de  cette  fusée  et  de  per- 
cer ensuite  le  tube  en  plomb  con- 
tenant la  composition  fusante. 

Ce  débouchoir  a  été  lui-même 
remplacé  par  nu  instrument 
automatique,  qui,  outre  l'avan- 
tage do  mieux  assurer  l'opé- 
ration du  débouchago  eu  la 
rendant  plus  rapide,  a  celui 
d'empêcher,  de  la  part  du  ca- 
nonnier  qui  l'exécute,  toute 
crreu 
doit 


Débouchoir. 


Débouchoir  automatique   : 

A,    manchons  dans  lostjupls 

on     place     les     projcoliles  ; 

II.  correcteur,  pour  niodiller 

l'évent;  C,  cadran  gradué  des 

distances;  D.  leviers  servani 

eur  sur  lo  point  précis  où     f^'*"^  manœuvrer  le  porte 

.  ,.        ]  ..        'i  •     I   ^.      .       T         lames;    L,    porte  lames,  qui 

t  etro  débouchée  la  (usée.  Le  percent  les  fusées. 


débouchoir  peut,  en  effet,  être 
réglé  par  le  chef  de  pièce,  et  on  est  certain  qu'après  ce  ré- 
glage, la  fusée  sera  toujours  débouchée  au  point  voulu. 
DÉBOUCHURE  n.  f.  Ce  qu'on  retire  en  débouchant. 

—  En  T.  de  métall.,  Petit  disque  enlevé  par  le  poinçon 
d'une  machine-outil. 

DÉBOUCLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  boucle)  v.  a.  Déta- 
cher la  boucle  :  Déboucler  son  ceinturon,  il  Fig.  Déboucler 
sa  ceinture,  Se  disposer  ù  donner  de  l'argent. 

—  Déranger  les  boucles  do  :   Di;nni;cLiîR  ses  cheveux. 

—  Pop.  Faire  sortir  de  prison  :  Déboucler  un  détenu. 


543 

—  Econ.  rur.  Déboucler  une  femelle  d'animal,  Lui  ôtor 
la  boucle  (|ui  l'ompi'Hrliait  d'otro  saillie. 

—  Mar.  Ih'bottcln-  un  port,  une  rade.  En  d6p:apor  l'on- 
troo.  (Vieux.)  il  Débontler  la  barre  du  /uslicc,  Dùlior  lus 
hoinim>.s  qui   y  sont  attachés  par  punition. 

Se  déboucler,  v.  pr.  Etre,  devenir  dôbouclô.  il  Dôbou- 
clei-  su  tuMutiiro,  sos  souliers,  ses  chovoux. 

DÉBOUILLAGE  n.  m.  Teclin.  Syn.  do  uiiuouiLLissAGE. 

DÉBOUILLIR  {bon-itl  [H  mil.])  V.  a.  Soumettre  à  l'oau 
liuuillanto  une  tHorte  ou  dos  ôchcvoaux  qu'on  veut  éprouver 
au  point  do  vue  do  la  solidité  do  la  couleur. 

Débouilli,  ie  part.  pass.  du  v.  Dt^bouillir. 

—  Substantiv.  n.  m.  SvQ.  do  dkbooillissagiî. 

—  Par  oxt.  Action  analogue  par  ses  etîols  au  débouil- 
li ssago. 

Se  débouiltir,  v.  pr.  Etre  débouilli. 

DÉBOUILLISSAGE  {bou-ill-i-saf  [Il  mil.])  n.  m.  Action 
do  déliouillir,  do  soumettre  à  l'ottet  do  l'eau  bouillante. 
Il  Nom  donné  quelquefois  au  décromago  ou  dé^umma^o 
do  la  suie.  (On  dit  aussi  débouilli,  et  quelquefois  dk- 

UOUILI.AGK.) 

DÉBOULER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  bouler)  v.  n.  Partir  à 

l'iinprovisto  devant  le  chasseur,  eu  parlant  du  lièvre,  du 
lapin. 

—  Eam.  Avoir  lieu  d'un©  manière  inopinée  :  Le  Journal 
plaît  à  l'enfant,  et  l'abonnement  di'iboulk.  (Balz.)  Il  Partir 
suliitomont,  ]>romptoment  :  Allons,  il  faut  DicnooLiiR. 

—  Pop.  Tomber,  s'écrouler,  dégringoler  :  Prenez  tjarde, 
ce  j/M(ri'aDKcoiiLi-:R.  ii  Accoucher,  et  cesser  par  conséquent 
d'être  rondo  comme  uno  boule. 

Déboulé,  ée  part.  pass.  du  v.  Débouler. 

—  Substantiv.  n.  m.  Chass.  Action  du  lièvre  (jui  part 
à  l'improvisto  devant  le  chasseur  :  Tirer  un  lièvre  au 
DiinouLK.  Il  On  dit  aussi  DriBOULioR. 

—  Sport.  Course  à  courte  distance  exécutée  par  dos 
chevaux  qui  sont  forcés  de  courir  à  toute  vitesse  dés  leur 
départ. 

DÉBOULER  n.  m.  Chass.  Syn.  do  déboulé. 
DÉBOULONNAGE  {lo-naj')  n.  m.  Action  de  déboulonner; 
résultat  do  cette  action. 

DÉBOULONNEMENT  n.  m.  Techn.  Syn.  de  déboulon- 

DÉBOULONNER  (lo-né  —  du  préf.  priv.  d'',  ot  de  boulo?t) 
V.  a.  Déniontorou  démolir  ce  tjui  était  boulonné. 

DÉBOULONNEUR  {lo-neur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui 
déboulonne  ou  qui  donne  Tordre  do  déboulonner. 

DÉBOUQUEMENT  {ke-man)  n.  m.  Action  de  débouqucr. 
de  sortir  d'un  chenal  étroit,  ii  Chenal,  passage  étroit  entre 
deux  terres. 

DÉBOUQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bouque, 
anoiunuo  forme  du  mot  bouche)  v.  n.  Sortir  d'une  passe, 
d'un  chenal. 

DÉBOURBAGE  [baf)  n.  m.  Action  de  débourber,  de  tirer 
de  la  bourbe. 

—  Fig.  Action  de  retirer  d'un  état  de  bassesse. 

—  Min.  Lavage  en  eau  courante,  que  l'on  fait  subir  au 
minerai  au  sortir  do  la  mine  pour  le  dégager  des  matières 
argileuses  qui  l'enveloppent  naturellement,  ou  pour  le 
débarrasser  de  la  boue  qui  le  souille  ou  de  la  pellicule 
noirâtre  que  la  fumée  de  la  poudre  a  formée  sur  sa  sur- 
face :  DÉBOURBAGE  à  bras.  Débourbage  mt^canique. 

—  Œnol.  Opération  par  laquelle  le  moût  destiné  à  de- 
venir vin  de  Champagne  laisse  tomber  les  enveloppes  du 
grain,  les  pépins,  les  rafles,  les  parcelles  ligneuses,  etc., 
lorsque,  en  sortant  du  pressoir,  il  a  été  versé  dans  des 
pipes  de  5  à  6  hectolitres,  il  On  dit  aussi  déboukrage. 

—  Pôch.  Moyens  employés  pour  faire  perdre  au  poisson 
le  goût  de  bourbe,  ce  qui  se  fait  ordinairement  en  le  lais- 
sant quelque  temps  vivre  dans  l'eau  claire  :  Le  débour- 
BAGI-:  des  anguilles,  des  cat'pcs. 

DÉBOURBER  (du  préf.  i»riv.  dé.  et  de  bourbe)  v.  a.  Otor 
la  bourbe  do  :  Débourber  un  bassin,  un  fossé,  un  étany. 
Il  Tirer  de  la  bourbe  :  Débourser  une  voiture. 

—  Kig.  Tirer  de  la  fange  du  vice  et  des  passions. 

—  Art  cuiin.  Dépouiller  du  goût  do  la  bourbe,  eu  parlant 
du  poisson  :  Débourber  des  carpes. 

—  Econ.  rur.  Soutirer,  décanter,  après  la  fermentation, 
en  parlant  du  vin  :  Débourber  du  vin.  n  On  dit  aussi  dé- 
bourrer. 

—  Métall.  Séparer  de  la  boue,  en  parlant  d'un  minerai  : 
Débourser  du  minerai,  n  Crible  ou  Caisse  à  débourber, 
Appareil  servant  à  exécuter  cette  opération. 

Se  débourbepf  v.  pr.  Etre,  devenir  débourbé. 

—  Eig.  Se  tirer  dune  position  embarrassante. 

—  Anton.  Embourber. 

DÉBOURBEUR  n.  m.  Ouvrier  qui  dôbourbo  des  minerais. 

—  Adjectiv.  :  Ouvrier  débodrduur. 
DÉBOURGEOISER  [jo-a-sé  —  du  nréf.  priv.  dé,  ot  do 

biinri/rttis)  v.  a.  (.'hangcr  les  façons  bourgeoises  do  :  DÉ- 
nmiU(.Enisi-:R  un  nrtistc. 

Se  débouvgeoisev,  v.  pr.  Se  dépouiller  de  ses  façons 
bonr^^ooiscs.  il  Pour  une  personne  appartenant  à  la  bour- 
geoisie. Contracter  une  alliance  au-dessus  de  la  classe 
uourgooiso. 

DEBOURBAGE  (hou-raf)  n.  m.  Techn.  Opération  qui  con- 
siste à  débarrasser  les  dents  dos  cardes  do  la  bourro  do 
laine  ot  des  ordures  qui  s'y  ramassent  pendant  le  cardage. 
Il  Ituiirro  et  déchets  de  toute  nature,  résultant  du  travail 
do  la  laine  principalement,  n  Opération  qui  a  pour  but 
d'amcMier  la  chute  des  poils  d'une  ])oad  (|u'on  veut  tann<'r, 
ce  qui  s'obtient  par  une  immersion  de  la  peau  dans  un  lait 
de  chaux  étendu,  dans  de  l'acide  sulfurique  dilué  ou  dans 
un  bain  d'eau  aigrie  par  do  la  farine  d'orge.  V.  tannage. 

—  Arquob.  Action  a  enlever  la  bourro  tiui,  dans  un  lusil 
à  baguette,  ou  dans  la  cartouche  d'un  tusil  à  bro<lie,  à 
percussion  centrale,  maintenait  la  charge  de  iioudro  ou 
do  plomb  en  place. 

—  Art  milit.  Débourraqe  de  mines,  Enlèvement,  après 
l'explosion,  des  matériaux  qui  ont  servi  à  bourrer  les  gale- 
ries d'un  fourneau  de  mines. 

—  Œnol.  Syn.  do  débourbaoe. 
DÉBOURREMENT  (bou-re-man)  n.  m.  Epanouissement 

des  bourgeons  ou  bourres  de  la  vigne,  quand  ils  vont  don- 
ner naissance  aux  jeunes  sarments.  (Ij'épofpio  du  débonr- 
rc-nioiit  ost  assez  variable,  suivant  les  cépages.  Dans  les 
Hituations  où  les  gelées  tardives  sont  ù  rtidoutor,  on  doit 
planter  dos  cépages  à  débourromout  tardif.) 


DEBOUILLAGE 


DEBRAY 


Débourroir. 


DÉBOURRER  (fiou-r^—  du  préf.  priv.  dé,  et  do  bouri'e)  v.  a. 
Olci-  la  Itourre  de  ;  !)éboukhi-;r  un  fusil,  un  fauteuil.  \\  Vider 
di>  labac,  eu  parlant  d'une  pipe  :   DÉnoujau-;u  sa  pipe. 

—  Pt)p.  Débourrer  sa  pipe ,  Se  débourrer.  Faire  ses 
besoins. 

—  Fig.  Déniaiser,  former,  façonner  :  Débourrer  un 
Jeune  homme. 

—  Manég.  Assouplir  les  mouvements  de  ;  faire  perdre 
un  embonpoint  factice  ou  excessif:  DÉBOOURiiR  unpoulain. 

—  Œnol.  Syn.  de  débourber. 

—  Techn.  Enlever  la  bourre  qui  encrasse  les  dents  dos 
cardes ,  dans  les  manufactures.  Il  Faire  disparaître,  par 
l'opération  du  débourrage,  le  poil  recouvrant  les  peaux 
destinées  à  être  tannées. 

—  V.  n.  Vitic.  Sortir  une  sorte  de  bourro,  on  parlant  des 
bourgeons  de  la  vigne. 

Se  débourrer,  v.  pr.  Etre,  devenir  débourré,  n  Débourrer 
sa  pipe. 

—  Fig.  Etre  déniaisé.  ||  Se  façonner  soi-même,  ii  Se  dé- 
bouiTer  le  cœur,  Exjirimer  les  sentiments  qui  vous  oppres- 
saient. 

—  En  T.  de  bot.,  Sortir  de  la  bourro,  en  parlant  des 
bourgeons. 

DÉBOURREUR  (boti-reur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dé- 
bijurrr  une  carde,  il  Mécanisme  adapté  à.  une  carde,  pour 
en  faire  le  débourrage.  (On  le  nomme  aussi  débourreux.) 

—  Adjectiv.  :  Ouvrier  dèbovrreur. Cylindre 

DÉBOURREUR. 

DÉBOURRIN  (bou-rin)  n.  m.  Pop.  Cendre, 
résidu  de  tabac  qu'on  retire  du  fond  de  la  pipe 
en  la  débourrant, 

DÉBOURROIR  {bou-ro-ar')  n.  m.  Outil  de 
liourrclier,  en  forme  de  crochet  et  servant  à 
sortir  la  vieille  bourro  d'un  collier  pour  le 
remplacer  par  de  la  bourro  nouvelle. 

DÉBOURRURE  {bou-rur"j  n.  f.  Résidu  ou 
déchet  de  laine,  qui  provient  du  débourrage 
dos  cardes. 

DÉBOURS  {bour  —  subst.  verbal  do  débour- 
ser) n.  m.  Argent  que  l'on  a  avancé  pour  le 
compte  de  quelqu'un.  (S'emploie  surtout  au 
plur.):  Rentrer  dans  sesDÈBOVp.ii.  w  Onditaussi 
nÉBOURSÉ;  mais  débours  appartient  surtout 
au  langage   do  la  pratique,  déboursé  au  langage  usuel. 

—  Enctcl.  Les  débours  sont  d'urdinairo  des  petits  frais 
accessoires  do  correspondance,  de  transport,  de  voitu- 
res, etc.,  ([ue  l'on  ajoute  au  principal  sur  la  lettre  do  voi- 
ture, le  mémoire,  le  compte  de  retour,  etc.,  dans  la  pra- 
tique commerciale. 

DÉBOURSÉ  n.  m.  Comm.  V.  débours. 
DÉBOURSEMENT  (man)  n.  m.  Action  do  débourser  ;  ré- 
sultat do  cette  a'.tion. 

—  Anton.  Remboursement. 

DÉBOURSER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  bourse)  v.  a. 
Tirer  de  sa  bourse,  de  sa  caisse,  dépenser  :  On  débourse 
beaucoup  d'argent  en  voi/ai/e. 

—  Anton.  Empocher,  rempocher. 

DÉBOUSCAILLER  {ska-ill-é  [Il  rall.J)  V.  a.  Arg.  Décrot- 
ter la  chaussure. 

DÉBOUSCAILLEUR  {ska-Hl  [U  mil.])  D.  m.  Arg.  Dé- 
crutieur. 

DÉBOUSIGUER  (zi-ghé)  v.  a.  Se  dit  pour  Défricher,  dans 
le  sud-ouest  do  la  France. 

DEBOUT  (bon  —  du  préf.  de,  et  de  bout)  adv.  Sur  un 
de  ses  bouts  :  Mettre  un  tonneau  debout.  Il  Sur  ses  pieds 
ou  ses  pattes  de  derrière,  en  parlant  de  l'homme  ou  dos 
animaux  :  La  marmotte  mange  debout  comme  l'écureuil. 

—  Par  cxt.  Hors  du  lit,  levé,  il  Se  dit  particulièrement 
en  parlant  d'un  malade  :  Il  se  porte  mieux,  il  est  debout. 
(Acad.)  Il   Vivant   :    Dieu  merci.  Je  suis  encore   debout! 

Il  Existant,  non  encore  détruit  :  Certains  monuments  ro- 
mains  sont  encore  debout,  il  Eu  vigueur,  non  encore  ren- 
versé :  Vieil  empire  encore  debout. 

—  Fig.  Dans  l'attitude  du  travail;  dans  une  attitude 
ferme  et  digne  :  La  vie  est  une  montagne  qu'il  faut  gravir 
DEBOUT  e(  descendre  assis.  {M""'  Nocher.) 

—  Blas.  Se  dit  d'un  animal  posé  sur  ses  pieds  do  der- 
rière, mais  le  terme  consacré  ost  levé  ou  en  pied. 

—  Coût.  anc.  Debouts  à  éteinte  de  chandelle.  Vente  qui 
se  faisait  à  l'aide  do  bougies  ou  à.  extinction  do  feu. 

—  Douan.  Passer  debout.  Se  dit  des  marchandises  qui. 
ayant  leur  destination  déclarée  au  delà  d'une  ville,  la  tra- 
versent sans  pouvoir  y  être  vendues  ni  mômes  déchar- 
gées. V.  passe-debout. 

—  Mar.  Mâts  debout.  Mâts  verticaux,  il  Vent  debout. 
Vent  contraire  à  la  direction  du  navire.  —  Fam.  Avoir  une 
figure  de  vent  debout,  Faire  uno  mine  de  mauvaise  humour. 

II  Mer  debout.  Mer  que  le  vent  chasse  contre  l'avant  du 
navire,  il  Se  tenir  debout  à  la  lame.  Lui  présenter  l'avant. 

Il  Debout  au  plein,  Accostage  ou  abordage  perpendiculai- 
rement au  rivage,  ii  Debout  les  avirons!.  Ancien  couiman 
dément  remplacé  par  :  "  Matez  !  »  il  Debout  au  quart  !  ("ri 
i)Oussé  par  les  hommes  do  service ,  pour  réveiller  les 
nommes  appelés  à  prendre  le  (piart. 

—  Techn.  Poutre  placée  debout.  Poutre  placée  de  façon 
à  supporter  tout  l'etfort  dans  le  sens  même  dos  libres  du 
bois.  Il  liois  debout,  Dois  travaillé  perpendiculairement  au 
sens  do  ses  libres. 

—  Véner.  Mettre  une  bête  debout,  La  lancer. 

—  Intorj.  Lève-toi,  lovez-vous.  //  faut  partir:  debout! 

—  Loc.  div.  :  Laisser  quelqu'un  debout,  Ne  pas  ie  faire 
asseoir,  il  Dormir  debout.  Eprouver  le  besoin  do  sommeil 
au  point  do  s'assoupir,  même  sans  6tre  couché  ou  assis. 

\l  Conte  à  dormir  debout,  Uécit  ennuyeux,  ou  absolument 
invraisemblable,  ou  qui  no  mérite  aucune  attention,  il  7'ohi- 
ber  debout,  Se  tirer  heureusement  d'une  circonstance  cri- 
li(pio.  Il  Mourir  debout,  Montrer  do  l'activité,  de  la  vigilance 
jusqu'à  la  mort,  ot  faire  preuve,  on  ce  moment  même,  d'une 
grande  force  d'ûine.  il  'Jenir  ou  Se  tenir  deMout,  Avoir  une 
valeur,  uno  éneri^ie  propre,  en  parlant  d'une  phrase,  d'un 
vers,  d'une  œuvre  d'art,  etc.  :  Que  de  pièces,  que  de  romans 
dont  l'intrique  »<■  tient /w*  debout  !  Il  Mettre  debout,  Faire, 
établir,  mener  i  bien,  on  parlant  d'une  œuvre  d'art,  d'une 
rouvre  intollectuoUo  :  //  faut  longtemps  pour  meitue  de- 
uoUT  une  encyclopédie, 

—  Allus.  littéu.  : 

Mlifux  vuut  Rotijat  dclioul  quVmporour  cnlfirr<l, 
vers  do  La  Fontaine,  dans  lo  conte  iutitultS  ta  Matrone 


d'Ephèsc,  et  que  l'on  cite  pour  donner  à  entendre  que  lo 
premier  do  tous  les  avantages,  c'est  d'étro  vivant. 

—  Anton.  Assis,  couché. 

DÉBOUTANCE  [tayiss)  n.  f.  Action  de  débouter.  Il  Expul- 
sion. (Vieux.)  [On  disait  aussi  déroutement  n.  m.] 

DÉBOUTÉ  n.  m.  Jugement  qui  déboute  ;  acte  par 
lequel  on  est  déclaré  decliu  d'une  demande  en  justice  : 
Un  débouté  d'opposition,  il  Plaideur  dont  la  demande  est 
rejetée. 

DÉBOUTEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  débouter. 

DÉBOUTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  bouter)  v.  a.  Dr. 
Déclarer,  par  jugement,  par  arrêt,  déchu  d'une  demande 
on  justice  :  Débouter  le  demandeur  de  ses  prétentions. 

—  Par  anal.  Repousser,  rejeter  la  demande  de  :  Débou- 
ter quelqu'un  de  sa  demande  en  mariage. 

—  Fig.  Faire  cesser,  anéantir  i  Le  fief  naquit  à  l'époque 
oit  le  servage  germanique  débouta  la  servitude  romaine. 
(Chateaubr.)  [ïnus.] 

—  En  T.  de  manuf.,  Arracher  ou  fairo  disparaître  sur 
une  carde  une  partie  des  dents,  afin  de  faciliter  l'enrou- 
lement des  rubans  de  carde  sur  les  cylindres  ou  tambours 
(pli  doivent  être  garnis  de  ces  rubans.  {Cette  opération 
d'enlèvement  des  dents  so  fait  principalement  à  chaque 
e.vtrémité  du  ruban.) 

DÉBOUTONNER  {to-né  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  bouton) 
V.  a.  Ouvrir,  eu  parlant  d'un  olijet  boutonné  ;  Déboutonner 
son  gilel.  w  Oter  des  boutonnières  les  boutons  des  habits 
de  :  Déboutonner  un  enfant. 

—  Fam.  Déboutonner  sa  conscience,  son  cœur.  Dire  ce 
qu'on  a  sur  la  conscience,  sur  le  cœur. 

^  Escrim.  Déboutonner  un  fleuret,  En  ôtor  le  bouton. 
Il  On  dit  aussi  DÊMoucnETER. 

~  Mar.  Déboutonner  «ne  bonnette.  Détacher  la  bonnette 
basse  fixée  à  la  voile  au  moyeu  de  petits  cabillots. 
(Expression  conservée  longtemps  après  que  les  bonnettes 
furent  lacées.) 

Déboutonne,  ée  part.  pass.  du  v.  Déboutonner. 

—  Fam.  A  ventre  déboutonné.  Avec  excès,  à  satiété  : 
Rire,  Manger  k  ventre  déboutonné.  Il  A  cœur  déboutonné, 
A  cœur  ouvert,  sans  contrainte. 

Se  déboutonner,  v.  pr.  Défaire  ses  boutons,  ii  Se  défaire, 
en  parlant  de  ce  qui  était  boutonné  :  Faux  col  qui  se  dé- 
boutonne sa}is  cesse. 

—  Fam.  Parler  librement,  ouvrir  son  cœur. 
DeBRA-AILET,    village   d'Ethiopie  (Tigré),    sur   un 

amba  abrupt.  Victoire  du  général  italien  Baratiori  sur  le 
raz  Mangascia,  en  1S34. 

Debraïa,  Débraie  ou  Braia  (Nicolas),  poète  fran- 
çais du  xiii'  siècle,  a  composé,  sous  le  titre  do  Gesta 
Ludovici  VIII,  un  poème  latin  de  di,x-huit  cents  vers,  sur 
Louis  Vm.  Il  a  été  publié  dans  les  Scriptores  historix 
Francorum  cosetanei  de  Duchesne. 

débrailler  {bra-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et 
de  lanc.  franc,  brail.  ceinture,  dérivé  de  braie)  v.  a.  Ouvrir, 
écarter,  déranger  les  vêtements. 

Débraillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Débrailler. 

—  Substantiv.  Personne  dont  les  vêtements  sont  en 
désordre  :  Danton  était  un  supei'be  débraillé.  Il  Manière 
d'être  de  quelqu'un  qui  est  vêtu  négligemment  ou  d'une 
façon  très  libre  :  Un  débraillé  artistique,  ii  Fig.  Sans  fa- 
çon, grande  liberté  de  langage  :  Le  débraillé  de  M'"*  de 
Sévigné  et  ses  conunérages  allaient  bien  à  une  femme.  (Le 
prince  de  Ligne.) 

Se  débrailler,  v.  pr.  Se  découvrir,  déboutonner,  déta- 
cher ses  vêtements. 

—  Fig.  Prendre  une  allure  libre,  abandonnée. 
DÉBRAISAGE  {bre-zaj')  n.  m.  Opération  consistant  à 

ôter  la  braise  qui  encombre  les  alandiers  d'un  four  et  con- 
trario le  tirage,  en  s'opposant  au  passage  do  l'air,  il  Action 
d'enlever  la  braise  du  four,  après  quo  celui-ci  a  été  chaulTé 
pour  la  cuisson  du  pain.  (On  dit  aussi  débraisement.) 

DÉBRAISER  {brè-zé  —  du  nréf.  priv.  dé,  et  do  braise) 
v.  a.  Oier  la  braise  qui  encoml)ro  les  alandiers,  faire  l'opé- 
ration du  débraisago  :   Dèbbaiser  un  four,  le  foyer. 

Se  débraiser,  v.  pr.  Etre  débarrassé  do  sa  braise. 

DÉBRANCHER  (,du  préf.  priv.  dé,  et  do  branche)  v.  a. 
En  parlant  du  faucon,  Le  faire  descendre  de  la  branche 
sur  laquelle  il  est  perché,  n  Obliger  lo  faisan  à  quitter  la 
branche  sur  laquelle  il  s'est  réfugié. 

Se  débrancher,  v.  pr.  Se  dit  surtout  du  faisan  qui 
descend,  pour  manger,  de  la  branche  sur  laquelle  il  ost 
perché. 

DÉBRAQUER  (ké  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  braquer)  V.  a. 
Déranger  ce  qui  était  braqué  :  Débraquer  un  canon,  ime 
lunelir.  ses  yeux. 

Se  débraquer,  v.  pr.  Etre,  pouvoir  être  débraqué. 

Debra-TABOR  (mot  à  mot  :  Mont  Thabor),  ville  de 
l'Ethiopie  (prov.  de  Beghemoder).  dans  le  bassin  du  lac 
Tzana.  ancienne  capitale  de  l'Ethiopie,  sous  le  règno  do 
Théodoros,  aujourd'nui  complètement  déchue  ot  ruinéo. 

DebraUX  (Paul-Emile),  chansonnier  français,  né  à 
Ancervillo  iMeuso)  en  Hîtiî.  mort  à  Paris  en  18itl.  Dans 
ses  premières  cliansons.  il  reprit  la  plupart  des  sujets 
traités  par  Bérangor,  mais  il  les  présenta  sous  uno  forme 
moins  élégante.  Debraux  fut  le  poète  du  peuple,  comme 
Bérangor  celui  de  la  bourgeoisie  instruite.  Comme  son 
modèle,  il  attaqua  violemment  la  Restauration  ;  il  tourna 
contre  elle  les  souvenirs  do  l'Empire.  Il  donna  :  la  Colonne, 
le  Prince  Eugène,  la  Veuve  du  soldat,  Marengo,  le  Mont 
Saint-Jean,  Fanfan  la  Tulipe,  Soldat,  t'en  souviens-tu? 
Debraux  écrivit  des  chansons  A  la  louange  do  l'amour  ot 
du  vin  ;  il  célébra  les  charmes  do  la  campagne.  Il  composa 
des  pots  pourris,  à  la  façon  do  Désangiers,  moitié  vers  ot 
moitié  prose,  dont  lo  plus  romaripiablo  ost  le  Cheval  de 
Caligula,  et  dos  tableaux  empruntés  aux  mœurs  contem- 
poraines, dont  le  Carabin  est  lo  mieux  réussi.  Enfin,  il  eut 
quelques  inspirations  plus  élevées,  telles  quo  Lutéce,  éloiro 
de  I*aris,  et  //  est  un  /Heu,  expression  du  déisme  républi- 
c;iiii  de  .L-J.  Koussoau. 

On  a  également  do  lui  nu  roman  intitulé;  le  Passage  de 
la  flérésina,  petit  épisode  d'une  grande  histoire  (18li5). 

DEBRAY(IIonri), chimiste  français, né  A  Amiens  on  1827, 
ninrt  ù  Paris  on  1888.  Elève  do  l'Ecolo  normale,  il  devint 
préparateur  do  H.  Suinto-Clairo-Doville,  dont  il  resta  lo 
coUaboralour  assidu  et  fut  lo  continuateur.  U  fut  élu  i\ 
l'Académie  dos  sciences  en  1877.  A  ta  mort  do  Devillo,  en 
1881,  il  lo  remplaça  ù  lu  fois  ot  comme  professeur  A  la 


DEBRAYAGE 


DEBROUSSAÎLLEUR 


faculté  des  sciences  de  Paris,  et  comme  maître  de  confé- 
reoces  à  l'Ecole  normale  supérieure.  II  fut,  en  outre,  es- 
sayeur à  la  garantie  de  l'hôtel  des  Monnaies  et  oxamina- 
teùrà  l'Ecole  polytechnique.  Dobray  n'a  publié  en  volume 
que  deux  ouvrages  :  son  Cours  élémentaire  de  chimie  (1S62- 
1863,  4«  édit-,  1888,  en  collaboration  avec  Joly),  et  un 
Abrégé  de  chimie.  Il  a,  cependant,  laissé  une  œuvre  consi- 
dérable, tant  par  le  nombre  des  sujets  étudiés  que  par  la 
précision,  l'exactitude,  la  vigueur  de  la  métliode  qui 
caractérisent  les  savants  de  la  bonne  école.  Il  a  été 
d'abord  un  précieux  collaborateur  pour  Deville  dans  ses 
travaux  sur  l'aluminium,  puis  il  a  étudié  seul  le  gluciniura 
et  ses  combinaisons,  le  molybdène,  le  platine  et  les  mé- 
taux du  groupe  du  platine.  Enfin,  il  a  continué  les  travaux 
de  Deville  sur  la  dissociation,  et  ramené  par  l'expérience 
restée  célèbre  du  carbonate  de  chaux  les  lois  de  la  décom- 
position physique  aux  conditions  de  l'évaporation. 

DÉBRAYAGE  {brè-iaf)  n.  m.  Action  de  débrayer,  c'est-à- 
dire  d  interrompre  momentanément  le  mouvement  de  ro- 
tation dun  arbre 
de  transmission 
au  moyen  d'un 
dispositif  spé- 
cial, en  faisant, 
par  exem pie, 
passer  la  cour- 
roie sur  une  pou- 
lie folle,  soit  à  la 
main,  soit  méca 
niqucracnt.  (S\'n. 

DlisKMBRAYAGË .  )  Débrayage. 

Il  Débrayage  mé- 
canique ou  automatique,  Celui  qui  se  produit  seul,  grâce 
à  un  dispositif  spécial. 

DÉBRAYAGE  (brè-iaf)  n.  m.  Action  de  faire  disparaître 
un  enduit  de  brai  qui  recouvre  un  objet. 

DÉBRAYER  {brè-ié  —  du  préf  priv.  dé,  et  du  rad.  de  em- 
brnijer)  v.  a.  Retirer  la  communication  oui  unissait  l'arbre 
moteur  à  un  arbre  secondaire,  à  une  poulie,  à  un  outil,  à  un 
train  d'outils.  Il  On  dit  aussi  dêskmbrayer. 

DÉBRAYER  Ibrè-ié  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  brai)  v.  a. 
Enlever  un  enduit  de  brai  recouvrant  un  objet. 

DÉBRAYEUR  {brè-ieur)  n.  m.  Mécanisme  servant  à  opé- 
rer le  débrayage,  à  retirer  la  courroie  d'embrayage. 

Debreczin,  Debretzin  (en  hongr.  Debreczen 
[prouonc.  dê-brè-tsén\),  ville  d'Austro-Hongrie.  ch.-l.  du 
comitat  de  Hajdu,  dans  l'angle  N.-E.  de  l'Alfôld  (grande 
plaine  centrale  de  Hongrie),  dans  une  région  essentielle- 
ment magyare;  56.9-10  iiab.  Debreczin,  centre  des  calvi- 
nistes hongrois,  a  été  surnommée  la  Rome  calviniste 
hongroise  et  est  siège  d'un  évéché  réformé.  Comme 
toutes  les  grandes  villes  magyares,  à  part  Budapest  et 
quelques  centres  de  l'Ouest  hongrois,  Debreczin  présente 
un  caractère  agricole  et  rustique  très  prononcé.  L'agricu- 
lture, l'élevage,  sont  la  principale  industrie  des  habitants. 
On  y  remarque  la  grande  église  réformée,  le  collège  ré- 
formé, foyer  de  la  vie  intellectuelle  au  delà  de  la  Theiss, 
possédant  une  faculté  théologique,  une  académie  de  droit, 
une  école  normale  de  professeurs  et  un  a  gymnase  », 
l'école  de  vétérinaires,  l'école  supérieure  d'agriculture,  le 
palais  de  justice.  Fabrication  de  savon,  de  saucissons,  de 
Drosses,  etc.  Debreczin  eut  beaucoup  à  souffrir  pendant 
les  guerres  turques;  en  1567,  y  siégea  le  concile  réformé  où 
la  majeure  partie  des  Hongrois  se  tit  calviniste  par  esprit 
aniiautrichien  ;  en  18-19,  du  9  janvier  au  30  mai,  elle  fut  le 
siège  du  gouvernement  hongrois  indépendant  et  de  la 
Diète.  Louis  Kossuth  y  proclama,  le  19  avril  1849,  dans  la 
grande  église  réformée,  l'indépendance  de  la  Hongrie. 

Debreczin  (plaine  ou  puszta  de)  [en  hongr.  Horta- 
bàgyi  puszta  (hortobadyi  poussta)],  vaste  étendue  de 
2.9u0  kil.  carr.,  à  l'O.  de  Debreczin,  consacrée  à  l'élevage 
{chevaux,  moutons,  bêtes  à  cornes);  immenses  pâturages 
arrosés  par  la  petite  rivière  Hortobagy.  Important  marché 
aux  bestiaux.  On  y  rencontre  une  série  de  lacs,  dits  <■  lacs 
blancs  »,  se  desséchant  périodiquement  en  été,  en  laissant 
des  efflorescences  de  carbonate  de  soude  sous  forme  de 
croûte  de  1  à  2  centimètres  d  épaisseur,  qui  se  renouvelle 
tous  les  trois  ou  quatre  jours.  On  l'emploie  à  la  fabrication 
du  savon  dit  «  de  Debreczin  ». 

DÉBREDOUILLER  {dou-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv. 
dé.  et  de  bredouille)  v.  a.  Au  jeu  de  trictrac.  Interrompre 
l'adversaire  dans  les  points  qu'il  a  gagnés  :  Si  l'adversaire 
a  marqué  deux  jetons,  on  le  dêbredouille  en  lui  faisant 
ôter  un  jeton. 

—  Fam.  Débredouiller  quelqu'un.  Améliorer  sa  position, 
le  tirer  d'embarras. 

—  v.  n.  Etre  débredouillé  :  Je  crois  que  je  vais  débre- 
douiller. 

Se  débredouiller,  v.  pr.  Etre  débredouillé. 

—  Fam.  Commencer  à  être  heureux,  sortir  d'embarras. 
DÉBRÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  érisme. 
DEBREGEASIA  {j^-si)  n.  m.  Genre  d'urticacées,  série 

des  bœhménées,  habitant  la  Malaislc,  l'Inde,  l'Abvssinie. 
(Les  debreyeasia  sont  des  arbustes  à  feuilles  alternes, 
souvent  rugueuses  et  duveteuses,  à  fleurs  monoïques  ou 
dioïqucs.) 

Debret  (.Jean-Baptiste),  peintre  d'histoire,  correspon- 
dant de  lAcadéraio  des  beaux-arts,  élève  de  David,  né  à 
Pans  en  1768,  mort  en  1848.  Il  remporta  le  second  prix 
do  Rome  en  1791,  travailla  plusieurs  années  à  Kome,  et 
obtint  une  mention  hoaorable  aux  prix  décennaux  pour 
son  beau  tableau  de  S'apoléon  saluant  un  convoi  de  blessés 
autrichiens,  exposé  en  1806.  Il  fut,  en  1815,  au  nombre  des 
artistes  choisis  pour  former  l'Académie  dos  beaux-arts  de 
Rio  de  Janeiro,  devint  premier  peintre  de  dom  I^edro,  (it 
les  portraits  des  principaux  personnages  de  la  cour,  et 
reproduisit  les  événements  dont  le  Brésil  fut  lo  tliéàtro 
jusqu'en  18^0.  Do  retour  à  Paris,  il  a  publié  :  Voyage  pitto- 
resquK  et  historique  au  Brésil  (1834-1837). 

Debret  f  François),  architecte  français,  élôvo  do 
Pcrcicr,  né  à  Paris  en  1777,  mort  à  Saint-CIoud  on  1850. 
Cet  artiste  a  construit  la  salle  Louvois,  qui  fut  démolie 
après  l'attentat  de  Louve),  l'ancien  Opéra  (rue  Le  Pcletier) 
et  l'ancien  théâtre  des  Nouveautés  (place  de  la  Bourse). 
Il  a  jeté  les  fondations  du  palais  do  l'PJcolo  dos  beaux-arts 
(rue  Bonaparte),  qui  fut  élevé  par  Duban.  Debret  était 
membre  de  l'Institut  depuis  182S. 


Debreyne  (Pierre-Jean-Corneille),  médecin  français, 
né  en  17S6  à  Quaédypre,  près  de  Dunkerque,  mon  à  la 
Trappe  en  lSiî7.  Après  avoir  été  quelque  temps  médecin 
du  célèbre  monastère  de  la  Trappe,  près  Mortagne  (Orne), 
il  se  fit  lui-même  trappiste,  vers  1840;  il  s'est  surtout  con- 
sacré à  l'étude  de  la  vie  génitale  dans  ses  rapports  avec 
le  dogme  catholique.  Il  faut  citer  de  lui  :  Traité  de  physio- 
logie orthodoxe  (1842)  ;  Mœchialogie  (1856). 

DÉBRIGOLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  bricole)  v.  a.  En- 
lever du  dos  d'un  cheval  de  trait  le  harnais  léger  qui  porte 
le  nom  de  «  bricole  ".  ii  Se  débarrasser  do  la  bricole  que 
les  ouvriers  emploient  pour  traîner  une  voiture  à  bras  et 
qui  consiste  en  une  sorte  de  bretelle  en  cuir. 

—  En  T.  do  véner..  Démonter  les  filets  tendus  pour 
prendre  des  cerfs,  des  daims  ou  des  chevreuils. 

DÉBRIDÉE  {df?  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bride)  n.  f. 
Courte  halte  dans  une  auberge  où  l'on  ne  fait  que  débrider 
son  cheval,  il  Ce  qu'on  paye  dans  une  auberge  où  l'on  dé- 
bride son  cheval  pour  le  faire  manger.  Il  Troupe  de  gens 
qui  font  halte,  qui  débride. 

DÉBRIDEMENT  {maîi)  n.  m.  Action  de  débrider,  d'ôter 
la  bride  à  une  bête  de  somme. 

—  En  T.  do  chir.,  Opération  qui  consiste  à  inciser  les 
brides  ou  les  portions  de  tissus  qui  empêchent  le  pus  de 
sortir  d'une  plaie  ou  étranglent  un  organe,  ii  Débriaement 
des  hcrjiies,  Opération  qui  consiste  à  agrandir  l'anneau 
qui  étreiot  le  collet  d'une  hernie. 

DÉBRIDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  brider)  v.  a.  Oter  la 
bride  à  :  Dkbridkr  un  cheval. 

—  Fam.  Faire,  dire  avec  précipitation  :  Débrider  sa 
leçon.  Il  Manger  avidement  :  Débridiîr  son  dîner. 

—  Fig.  Couper,  élaguer  :  Encore  une  fois,  débridez, 
avalez  des  détails,  afin  de  n'être  pas  unifnnne.  (Volt.) 

—  Pop.  Ouvrir,  il  Défiorer  :  Débrider  une  fille. 

—  Cliir.  Opérer  le  débridement  de  :  Débrider  une  hernie. 

—  Techn.  Détacher  le  câble  de  la  pierre  lorsqu'elle  est 
arrivée  au  haut  de  la  carrière. 

—  Loc.  div.  Sans  débrider.  De  suite,  sans  interruption: 
Travailler  dix  heures  sans  débrider,  il  Débrider  les  yeux 
à  quelqu'un.  Les  lui  dessiller,  lui  faire  voir  la  vérité. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  de  débrider  :  Procéder  au 
débrider  des  bêtes  de  somme,  il  Lieu  où  l'on  débride  :  A7*n- 
ver  au  débrider. 

Se  débrider,  v.  pr.  Etre,  devenir  débridé. 

DÉBRIDEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  débride  un  cheval. 

—  En  T.  de  techn.,  Ouvrier  qui  détache  les  câbles  dans 
une  carrière. 

—  Fam.  Individu  qui  expédie  lestement  :  Un  débridedr 
de  grand'messes. 

—  Pop.  Débridew  de  filles,  Libertin,  séducteur. 

DÉBRIDOIR  (do-ar')  n.  m.  Arg.  Clef. 

DÉBRILLANTER  [Il  rail.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  brillan- 
ter)  v.  a.  Oter  le  brillant  de  :  Débrillanter  une  dorure. 
Se  débrillanter,  v.  pr.  Etre,  devenir  débrillanté. 

DÉBRIS  (bri  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  bris)  n.  m.  Frag- 
ment d'une  chose  brisée,  écroulée;  ce  qui  reste  après  un 
cataclysme  :  Les  débris  d'un  meuble,  d'un  vase.  Les  débris 
d'ini  naufrage,  w  Reste  d'un  ou  de  plusieurs  êtres  organisés 
qui  ont  péri  ;  Des  débris /"ossj/e-s.  ii  Restes  d'un  homme  ou 
d'un  animal  mutilé  :  Ces  débris  humains  que  les  conqué- 
rants sèment  sur  leur  passage.  (Th.  Gant.) 

—  Ce  qui  reste  d'un  repas  ou  d'un  plat  déjà  servi  :  Dé- 
jeuner avec  des  débris.  Manger  les  débris  d'un  pâté. 

—  Poétiq.  Restes  de  ce  qui  a  été  détruit  ou  désorganisé  : 
Les  DÉBRIS  d'un  empire,  d'une  fortune,  n  Personne  qui  survit 
à  une  institution,  à  une  organisation,  à  une  catégorie  dé- 
truite :  Le  DÉBRIS  d'une  illustre  famille.  (Boss.) 

■ —  Fig.  Ce  qui  subsiste  d'une  chose  ruinée  ou  perdue  : 
Les  débris  d'une  gloire  éteinte,  d'une  vertu  vaincue. 

—  Autrefois,  Dégât  fait  en  brisant,  surtout  dans  une 
hôtellerie,  dans  un  lieu  public  :  On  fit  donner  tant  à  l'hôte 
pour  /e  DÉBRIS.  (Acad.)  ii  On  dit  aujourd'hui  casse. 

—  Action  do  briser;  ruine,  destruction  : 

...  Il  lui  fallait  si  peu. 

Si  peu,  nue  la  moindre  chose 

De  son  débris  serait  cause. 

La  Fontaine. 

—  AlLUS  LITTÉR.  : 

Et  ces  deux  grands  débris  se  consolaient  entre  eux, 
vers  de  Delille,  dans  son  poème  des  Jardins,  chant  IV. 
Le  poète  y  fait  allusion  à  Marins  assis  sur  les  ruines  do 
Canhage;  mais  les  applications  de  son  alexandrin  sont 
toujours  plaisantes. 

—  Syn.  Débris,  décombres,  ruines.  Débris  et  ruines  s'em- 
ploient fort  bien  au  figuré,  mais  en  conservant  la  distinc- 
tion qui  leur  est  propre;  les  débris  sont  des  parties  déta- 
chées dont  on  peut  se  servir  pour  faire  une  œuvre  nouvelle  ; 
les  ruines  restent  où  elles  étaient  d'abord;  elles  peuvent 
même  donner  encore  quelque  idée  de  l'objet  qui  a  été  dé- 
truit. Décombres  est  un  terme  plus  vulgaire;  il  désigne 
proprement  des  matériaux  de  démolition  qui  encombrent 
et  qu'il  faut  faire  enlever. 

DÉBRISER  (rad.  débris)  v.  a.  En  T.  de  mar.,  So  dit  de 
la  mer  qui  bat  avec  violence  un  navire  à  la  côte  et  en 
disperse  les  débris. 

DÉBROCHAGE  {chaj')  n.  m.  Action  de  débrocher  un  livre. 

DÉBROCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  br-oche)  v.  a.  Re- 
mettre en  feuilles,  en  parlant  d'un  livre  broché  :  Débrocher 
»n  t'o/i/me.  Il  Enlever  les  chandelles  de  dessus  la  broche. 
Il  Retirer  de  la  broche  des  viandes  embrochées. 

Debrosse  (Salomonj,  architecte  français,  né  à  Yer- 
neuil,dans  l'Oise,  mort  à  Paris  on  1627.  Il  était  le  neveu 
do  Jacques  Androuet  Du  Cerceau.  A  défaut  do  détails  bio- 
graphiques, celles  do  ses  œuvres  que  lo  temps  a  respec- 
tées attestent  l'élévation  do  son  génie.  Il  s'était  déjà  illustré 
par  beaucoup  de  travaux  lorsqu'il  fut  chargé  d'entre- 
prendre le  Luxembourg,  somptueuse  demeure  que  Marie 
de  Médicis  se  destinait.  Il  l'acheva  en  cinq  ans,  de  1GI5 
à  1620,  tout  en  exécutant  d'autres  ouvrages,  tels  que  le  por- 
tail do  l'église  Saint-Gcrvais  (1616),  qui  fut  lo  type  des 
portails  d'église  pendant  près  de  deux  siècles.  La  grande 
salle  du  Palais  do  Justice,  dite  salle  des  Pas  perdus,  ayant 
été  détruite  par  un  incendie  le  7  mars  I6is,  Jacques'Do- 
brosse  fut  chargé  do  la  reconstruire,  et  ceMe  reconstruc- 
tion fut  terminée  en  1622.  Lo  temple  de  Charenton,  que 
Henri  IV  avait  permis  do  bitir  en  1606,  était  l'œuvro  do 


De  Brosses. 


544 

Debrosse.  Il  fut  détruit  après  la  révocation  de  l'édit  do 
Nantes  (I68ô).  Cet  édifice  était  un  grand  ((uadrilatère, 
imité  des  basiliques  de  l'antiquité,  de  celle  de  Fano.  dé- 
crite par  Vitruve.  On  doit  encore  à  Debrosse  la  reconstruc- 
tion de  l'aqueduc  d'Arcueil,  ouvrage  antique  ruiné  depuis 
plusieurs  siècles  et  que  ses  belles  proportions  ont  fait 
regarder  comme  digne  des  Romains;  il  fut  achevé  en 
1624.  Debrosse  a,  en  outre,  construit  le  château  de  Mon- 
i-.eaux  (Seine-et-Marne  )  pour  Gabrielle  d'Estrées,  et  on  lui 
doit  le  plan  du  château  de  Coulommiers.  Si  Debrosse  man- 
quait souvent  de  correction  et  de  sévérité  dans  les  détails, 
il  mettait,  en  revanche,  une  grandeur  véritable  dans  ses 
conceptions. 

Debrosse  (Jean  PO»  seigneur  de  Saint-Sevère  et  de 
Boussac,géuéralementappelé  le  maréchal  de  Boussac, 
né  vers  1375,  mort  en  1433.  Il  devint  maréchal  de  France  en 
1426.  L'an  d'après,  il  fut  l'instrument  de  Hichemont  contre 
Le  Camus  de  Beaulieu,  favori  de  Charles  VIL  II  fit  assas- 
siner Beaulieu  sur  les  rives  du  Clain,  non  loin  du  château 
de  Poitiers.  Le  maréchal  de  Boussac  prit  part  aux  prin- 
cipales campagnes  du  règne  de  Charles  VII  contre  les 
Anglais  et  les  Bourguignons.  Il  se  signala  au  siège  d'Or- 
léans, à  la  bataille  de  Patay  (1429),  fit  lever  aux  Anglais 
etaux  Bourguignons  les  sièges  de  Compiègne  et  de  La":ny. 
On  a  de  luï  une  charte,  datée  de  1427,  par  laquefieil 
art'ranchit  les  habitants  de  Boussac. 

De  Brosses  (Charles),  premier  président  au  parle- 
ment de  Dijon,  sa  ville  natale,  jurisconsulte  cminent  et 
écrivain  estimé,  né  en  1709,  d'une  famille  originaire  de  la 
Savoie,  mort  à  Paris  en  1777.  Son  père  était  conseiller  au 
parlement  de  Bourgogne,  et  lui-même,  après  de  brillantes 
études,  fut  pourvu  de  cette  charge,  à  l'âge  de  vingt  et  un 
ans.  Ami  de  Bulfon,  connu  de  Diderot,  qui  a  noté  "  sa 
petite  tète  gaie,  ironique  et  satyresquo  n,  il  fut  très  lié 
avec  Sainte-Palaye  et  entreprit'avec  lui  ce  voyage  par 
de  là  les  Alpes  d'où  il  rapporta  les  Lettres  sur  l'Italie.  Cet 
ouvrage  remarquable,  y  griffonné  sur  une  table  d'auberge  " , 
donne  ici  de  justes  appré- 
ciations sur  l'art  et  la  lit- 
térature (^Michel  -  Ange, 
Raphaël ,  Machiavel  )  ;  là 
de  fortes  descriptions  de  la 
campagne  romaine.  En 
1740  il  fut  nommé  président 
à  Dijon,  s'y  maria,  et  par- 
tagea sa  vie  entre  les  de- 
voirs de  sa  charge,  ses  af- 
fections familiales,  ses  tra- 
vaux. Il  donna,  en  1756. 
l'Histoire  des  navigations 
aux  terres  australes  ;  en 
1760,  Du  culte  des  dieux 
fétiches;  en  17G5,  le  Traité 
de  la  formation  mécanique 
des  langues,  dont  les  re- 
marques sont  souvent  pi- 
quantes. A  cette  période  se 
rattache  sa  querelle  d'inté- 
rêt avec  Voltaire,  auquel  il 
avait   vendu    sa   terre   de 

Tournay.  De  là,  longues  discussions  où  la  bonne  foi  ne 
fut  pas  du  côté  du  patriarche  de  Femey  qui,  par  dépit, 
fit  échouer  la  candidature  do  son  ennemi  à  l'Académie 
française.  Exilé  au  temps  du  parlement  Maupeou  pour 
son  indépendance,  De  Brosses  fut  rappelé  sous  Louis  XVI 
et  nommé,  en  1775,  premier  président.  L'année  même  de 
sa  mort,  il  publia  son  œuvre  la  plus  considérable,  l'His- 
toire du  VII'  siècle  de  la  république  romaine,  par  Sallusto, 
formée  de  tous  les  fragments  recueillis  dans  les  grammai- 
riens de  l'antiquité.  De  Brosses  fut,  comme  magistrat,  un 
digne  successeur  des  Harlay,  des  de  Thou,  des  Talon,  des 
Mole,  et,  comme  homme,  un  des  plus  éclairés,  des  plus 
indépendants  et  des  plus  spirituels  de  sa  province. 

—  BiBLiOGR.  :  Colomb,  éd.  des  Lettres  sur  l'Italie  (Paris, 
1836);  Foisset,  Vie  du  président  De  Brosses)  (Paris,  1842); 
Sainte-Beuve,  Causeries  du  Lundi  (t.  VII);  Desnoirelerres, 
Voltaii'e  et  la  société  française  au  xvjii''  siècle. 

DÉBROUILLABLE  (  6j'ou-ï7/  [//  mil.])  adj.  Qui  peut  être 
débrouillé,  éclairci  :  Affaire  débrodillable. 

—  Anton.  Indébrouillable. 

DÉBROUILLARD  (  brou-iU-or') ,  ARDE  n.  et  adj.  Fam. 
Se  dit  de  quelqu'un  qui  sait  se  débrouiller,  se  tirer  rapi- 
dement d'embarras  ;  Le  Parisien  est  généralement  dé- 
BRoriLLARD.  Lcs  DÉDROUiLLARDS  sc  tirait  d'araire. 

DÉBROUILLEMENT  {brou-ille-man  [Il  mil.])  n.  m.  Action 
de  deniélor,  de  débrouiller  une  chose  embrouillée  :  Le  dé- 
BROUILLEMENT  d'u7i  écheveau  de  fil,  de  paperasses. 

—  Fig.  Action  d'élucider,  d'éclaircir  :  Le  dêbrouille- 
MENT  d'une  affaire. 

DÉBROUILLER  (bron-ill  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et 
de  brouiller)  v.  a.  Démêler  :  DÉBRoriLLKK  du  fil.  i\  Par  ext. 
Remolire  en  ordre  les  choses  qui  étaient  en  confusion  : 
Dkbrodiller  des  papiers.  Les  poètes  disent  que  l'Amour 
DÉBROUILLA  le  cliaos.  (Acad.) 

—  Fig.  Eclaircir,  élucider  :  Débrouit,ler  une  intrigue, 
un  sujet.  (Acad.)  ii  Distinguer,  discerner  :  Ne  pouvoir  rien 
v>Èm(o\Mi.i.v.K  aux  ratures  d'une  /e/^re.ii  Deviner,  expliquer  ; 
Débrouiller  une  énigme. 

—  Débrouiller  les  cordages.  Mar.  Parer  les  cordages 
qui  gisent  sur  le  pont  après  une  manœuvre,  les  lover  à 
leur  poste  ou  dans  les  bailles. 

Se  débrouiller,  v.'  pr.  Etre  débrouillé,  il  So  démêler,  se 
mettre  en  ordre,  il  S'éclaircir,  en  parlant  du  temps. 

—  Fig.  Etre  éclairci,  élucidé,  devenir  plus  intclligib  e. 
1!  S'instruire,  se  tirer  de  l'embarras  d'esprit  :  Enfant  qui 

commence  à  se  débrouiller,  h  Fam.  Se  tirer  d'affaire  :  Avec 
des  cordes  et  du  fjois,  un  ynarin  se  débrouille  toujours. 

—  Anton.  Embrouiller. 

DÉBROUILLEUR,  EUSE  ' brouMl  fil  mil.])  u.  Personne, 
cho.->c  qui  débruuiile,  qui  aide  adébrouiller  :  Dêbrolilleur 
d.r  manuscrits.  Les  érmcments,  grands  débrouilleurs  de 
lu  politique.  (Cliateaubr.) 

DÉBROUSSAILLEMENT  [brou-sa-ille-man  [Il  mll.j)  n.  m. 
Âi'tidn  ile  débroussailler. 

DÉBROUSSAILLER  {brou-sa-ill  [Il  mll.l  —  du  préf.  priv. 
'lé,  et  <io  br()uss<iille)  v.  a.  Arracher  des  broussailles,  dos 
bois  niurls. 

DEBROUSSAILLEUR  (i;-ûu-5a-i7i  L^'nill.])  n.  m.  Ouvrier 
qui  débrous-saille. 


545 

DÉBRÛLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  brûler)  v.  a.  Faire 
l'oporafion  inverse  do  la  combustion  ;  dôsoxvRt^nor  :  On 
peut  ilire  ipieii  gihu'ral  la  lumière  deurûle  les  corps  briUi's. 
(Fouroroy.) 

DÉBRUTALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  brutaliser)  v.  a. 
CoiTitror  do  sa  brutalité  :  Débrdtalisek  quelqu'un.  Débrc- 
rAMSER  son  caractère. 

Se  débrutaliser,  v.  pr.  Cesser  d'Atro  brutal. 

DÉBRUTIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  hrul)  v.  a.  Dépouiller 
co  ijui  ost  rudo  et  brut  ;  DÉaKDTm  une  glace,  un  diamant, 
du  niurlire. 

DÉBRUTISSEMENT  {man)  a.  m.  Action  de  débrutir; 
résultat  do  cotto  action  :  Le  débrutissement  des  glaces. 

Debry  ou  De   Bry  (Jean-Antoino).  V.  Bry  (de). 

DÉBUCHÉ  u.  m.  Véuer.  .Syn.  de  débdcuer. 

DÉBUCHER  (de  la  partie,  dé,  et  de  bâche,  au  sens  de 
liois)  V.  n.  Véner.  Sortir  du  bois,  eu  parlant  des  bêtes 
l'auves,  des  bêtes  carnassières,  ou  des  bêtes  noires. 

—  Fig.  Sortir  des  lieux  obscurs  où  l'oo  vit  d'ordinaire 
pour  se  montrer  dans  un  milieu  plus  brillant. 

—  V.  a.  Faire  débucher  :  Dèbdcher  un  cerf. 

—  .Substantiv.  n.  m.  Véner.  Sortie  de  la  bête  de  son  fort 
pour  entrer  en  plaine.  (On  sonne  alors  le  débucher.)  ii  Fau- 


DEBRULER 


DECADENCE 


Le  Débucher  (sonnerie  de  trompe). 

fare  particulière  que  l'on  sonne  lorsque  la  bête  débuche 
Se  débiichei;  v.  pr.  Etre  débuché,  être  chassé  hors  du 
bois,  en  parlant  de  bêtes  fauves,  carnassières  ou  noires. 
Debucourt  (Philibert-Louis),  peintre  et  graveur  fran- 
çais, né  à  Paris  en  1755,  mort  à  Belleville  en  1832.  11  se 
nt  connaître  par  des  tableaux  de  genre  :  les  Bouquets  ou 
la  fête  de  la  r/rand'maman.  Annette  et  Lubin.  la  Cruche 
cassée,  la  Promenade  au  Palais-Hoi/al,  le  Retour  de  la 
chasse,  etc.  Il  fut  reçu  membre  de  l'Académie  de  pein- 
ture en  1782  et  nommé  peintre  du  roi  peu  de  temps  après. 
Vers  1785,  il  cessa  de  peindre  pour  se  livrer  à  des  essais 
de  gravure  à  la  manière  noire.  Ses  gravures  les  plus  es- 
timées en  ce  genre  sont  :  le  Menuet  de  la  mariée,  la  Noce 
de  village,  la  Fête  du  grand-papa  et  le  Cheval  effrayé  par 
des  lions.  Il  cultiva  aussi  l'aqua-tinta,  et  on  possède  au 
cabinet  de  la  Bibliothèque  nationale  deux  grands  cartons 
pleins  de  ses  œuvres  ;  nous  mentionnerons  seulement  l'In- 
térieur d'une  sacristie,  d'après  David  Lecamus,  et  une 
suite  d'estampes  d'après  Carie  Vernet. 

DebUIRE  (Louis),  chansonnier  français,  connu  sous  le 
pseudonyme  de  Du  Bue,  né  à  Lille  en  1814,  mort  en  1897. 
11  a  composé  un  grand  nombre  de  chansons  en  patois  de 
Lille.  Il  a  écrit  aussi  des  chansons  en  français,  dont  la 
facture  est  hardie,  correcte  et  bien  soutenue.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  les  Lilloises,  chansons  (1857);  Notice 
historique  sur  les  sociétés  chorales  de  Lille  (1858);  les  Pan- 
tins de  province,  satire  (1861);  Chansons  lilloises  (1862); 
Chansons  en  français  (1862)  ;  la  Seconde  Epreuve,  comédie 
(1865)  ;  Nouveau  glossaire  lillois,  pour  faire  suite  aux  Chan- 
sons en  patois  de  Lille  (1867);  Buveurs  de  bière,  chant  du 
Nord  (1871)  ;  Français,  gardons  le  drapeau  tricolore  (1874)  ; 
ffenri  IV  et  le  comte  de  Chambord,  dialogue  rimé  (1874); 
Epltre  en  vers  aux  vieux  Lillois  sur  le  progrès  (1876);  Bou- 
tades humoristiques  et  philosophiques  en  vers  macaroniques 

(1886)  ;  les  Chansons  du  Nord  :  les  Lilloises,  la  Cigarière 

(1887)  ;  Elles  et  yious,  scènes  familières  (1888)  ;  etc. 

Beburau  (Jean-Baptiste-Gaspard),  mime  français,  né 
à  Weukolin  (Bohème)  en  1796,  mort  eu  1840.  Il  eut  une 
onlance  misérable  et,  pendant  plusieur.s  années,  tit  des 
tours  d  acrobatie  dans  des  baraques  de  saltimbanques, 
S  étant  rendu  à  Pans,  il  entra  au  petit  théâtre  des  Funam- 
bules, joua  la  pantomime  et  révéla  bientôt,  dans  les  réles 
de  Pierrots  enfarinés,  un  grand  talent  do  mime.  Nodier, 
Janin,  Gautier,  George  Sand  vinrent  assistera  ses  repré- 
sentations, le  proclamèrent  .  le  plus  grand  artislo  du 
temps  »,  et  tout  Paris  courut  aux  Funambules,  pour  voir 
I  illustre  Pierrot,  à  la  physionomie  spirituelle,  traduisant 
les  sentiments  les  plus  divers  par  un  clignement  d'yeux, 
par  un  pli  de  la  bouche,  par  un  IVouceinent  de  sourcil,  par 
un  geste  furiif.  Un  jour,  Deburau  fit  une  chute  sur  la 
scène,  et  il  en  mourut.  Jules  Janin  a  écrit  sur  lui  un  livre 
curieux  :  Deburau,  histoire  du  théâtre  à  quatre  sous  (1881). 
—  Son  fils,  Ch,vrles  Deburau,  né  à  Paris  en  1829,  mort 
à  Bordeaux  en  1873,  tenta  de  le  remplacer  comme  mime 
dans  les  rûlos  de  Pierrot,  mais  il  lut  loin  de  l'égaler.  Kii 
1855,  il  quitta  les  Funambules,  essaya  sans  succès  déjouer 
aux  Délassements-Comiques,  puis  se  rendit  on  province 
et  mourut  directeur  de  l'Alcazar  de  Bordeaux. 

Debure  (Guillaume-François),  libraire  et  bibliographe, 
né  à  Paris  en  1731,  mort  en  17S2.  Il  ]>iil,lia  :  Bibliographie 
instructtvr  uu  Traité  de  la  connan.'iance  des  livres  rares  et 
singuliers  (1763-1768),  ouvrage  très  estimé.  —Son  cousin, 
Guir.i.AOME  Debure,  né  ù  Paris  en  1734,  mort  on  1820, 
rédigea  les  catalogues  de  ventes  célèbres. 

DÉBUSCABLE  Iskabl')  adj.  Qui  peut  Être  débusqué  :  En- 
nemi 1U:1HJ.SCAULE. 

DÉBUSQUEMENT  (.îA-c-maiO  "■  m.  Action  do  débusquer, 
résullal  de  cette  action. 

DÉBUSQUER  Islté  —  autre  forme  de  débucher)  v.  a.  Chas- 
ser d'un  |iuste  avantageux  :  VimusaviiR  une  armée  à  coups 
de  cuituu. 

—  Par  oxt.  Arracher  à  une  situation,  à  une  condition 
avantageuse  ;  supplanter  :  DÉBiisguKR  un  favori,  n  Fig. 
C;ha.ssor,  délogl^r  :  DÉUUSQnE-(.oa  la  vanité  d'une  position  '/ 
Elle  s'installe  dans  une  autre.  (Balz.) 

.-  Véner.  Faire  sortir  du  bois,  du  tirrrier  eu  du  gîte  : 
DÉuu.sguER  le  cerf,  un  lièvre. 

—  v.  n.  Pa.sser  d'un  endroit  dans  un  autre  :  DiiiiusyuF.n 
de  l'Océan  dans  la  Méditerranée. 

—  Véner.  Quitter  le  bois,  son  gîie,  son  lerner. 


ni. 


DÉBUSQUER  [ské  —  du  préf.  priv.  rf.',  et  de  busquer) 
V.  a.  Teolin.  lliminuer  ou  supprimer  le  buscago  do  :  Debds- 
QUER  une  jupe. 

DÉBUT  (bu  —  subst.  verbal  de  débuter)  n.  m.  Jeux.  Au 
jeu  do  boule,  Action  d'écarter  du  but.  n  Premier  coup,  à 
certains  jeux,  comme  au  billard,  à  la  boule,  au  mail,  etc.  ; 
Faire  un  beau  début,  ii  Etre  en  beau  début,  En  parlant 
d'une  boule,  être  bien  placée  pour  le  joueur  qui  cherche 
à  l'écarter  du  but. 

—  Par  ext.  Commencement  d'une  chose  ;  Le  débdt  d'une 
maladie,  d'un  discours,  ii  Entrée  dans  une  carrière  :  Faire 
son  débet  dans  les  lettres,  dans  la  magistrature.  Il  Pre- 
mier ouvrage  ;  Hernani  a  été  le  début  de  Victor  Huqo  au 
théâtre. 

—  Thôâtr.  Premiers  essais  d'un  acteur  engagé  par  l'ad- 
ministration d'un  théâtre,  et  jouant  devant  le  public  pour 
être  agrée  ou  rejeté  par  lui. 

—  Anton.  Clôture,  conclusion,  consommation,  dénoue- 
ment, tin,  retraite,  terme. 

DÉBUTANT  (tmi),  ANTEn.  Celui,  celle  qui  débute  dans 
le  monde,  dans  une  carrière,  particulièrement  au  théâtre': 
On  applaudit  parfois  les  débutants  par  jalousie  contre  les 
premiers  sujets. 

—  Fam.  Homme  sans  expérience,  novice. 
DÉBUTER  (de  la  partie,  dé,  marquant  l'éloignement,  le 

point  de  départ,  et  de  but)  v.  u.  Jeux.  Jouer  le  premier 
coup  au  mail,  à  la  boule,  au  billard  ou  à  tout  autre  jeu. 

—  Par  ext.  Commencer  ;  Le  poème  de  Lucrèce  débute 
par  une  invocation  à  Vénus.  (Acad.)  il  F'aire  ses  premiers 
pas  dans  une  carrière  :  Débuter  au  barreau,  ii  Faire  sa 
première  apparition,  sa  première  entrée  :  Débuter  dans 
le  monde,  ii  Faire  paraître  son  premier  ouvrage  ;  Virgile 
A  DÉBUTÉ  comme  tes  autres  finissent.  (Boissonade.) 

—  Théâtr.  Faire  ses  débuts  :  M"'  Mars  débuta  à  la 
Comédie-Fi-ançaise  au  commencement  de  1773. 

—  v.  a.  Jeux.  Eloigner  du  but  :  Débuter  une  boule. 

Se  débuter,  v.  pr.  Etre  éloigné  ,  chassé  du  tut  :  Boule 
qui  ne  SE  débute  pas  facilement. 

DEÇA  (gr.  déica,  dix),  prélixe  qui  indique  le  nombre  dix, 
la  multiplication  par  dix,  particulièrement  dans  les  unités 
du  système  décimal  :  Un  DEC\lilre  vaut  dix  litres. 

DEÇÀ  (de  de,  et  çà)  prép.  De  ce  côté-ci,  par  opposi- 
tion à  delà,  de  ce  côté-là  :  Deçà  et  delA  de  la  rivière,  les 
habitudes  et  le  langage  diffèrent  beaucoup.  (Acad.) 

•^  Loc.  adv.  Deçà,  par  deçà,  en  deçà.  En  avant  d'un 
objet,  d'un  point  déterminé  :  Les  Gascons  vont  toujours  au 
DELkde  la  vérité,  les  Normands  restent  toujours  en  deçà. 

—  Deçà  et  delà  ou  Deçà,  delà.  D'un  côté  '  et  de  l'autre  : 
La  navette  du  tisserand  va  deçX  et  delà.  (Acad.)  Il  De  côté 
et  d'autre  :  Aller  deçà  et  delà,  sans  savoir  que  devenir. 
(Acad.)  —  Fig.  D'un  objet  à  un  autre  :  L'esprit  se  plaît  à 
voltiger  deçà  et  delà.  (D'Ablanc.)  ll  Jambe  deçà,  jambe  delà. 
Une  jambe  d'un  côté,  une  jambe  de  l'autre  ;  à  califourchon. 

—  Loc.  prép.  :  En  deçà  de.  De  ce  côté-ci  de  :  En  deçà  de 
la  rivière,  ll  Fig.  En  dehors  de,  pas  jusqu'à  :  Accoutumes 
votre  fille  à  se  réjouir  en  deçà  du  péché.  (Fén.) 

DÉCABÉLONE  n.  m.  Bot.  Genre  d'asclépiadacées,  tribu 
des  stapéliées,  habitant  l'Afrique.  (Les  décabélones  sont 
des  plantes  grasses  à  fleurs  solitaires  ou  géminées.) 

DÉCABILLOTTER  {Il  mil.,  et  0-té)  v.  a.  Mar.  Enlever  le 
cabillot  qui  réunit  deux  cordages  :  Décauillotter  (a  bran- 
che de  bouline. 

OÉCABOCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  caboche)  v.  a.  Pop. 
Désabuser;  détacher  de  son  opinion,  de  sa  pensée,  de  ses 
illusions  :  Decabocher  quelqu  un  de  ses  préjugés. 

DÉCABRACHISE  (de  déca,  et  du  gr.  brachiôn,  bras)  adj. 
En  T.  de  zool.,  Se  dit  des  céphalopodes  ayant  sur  la  tête 
dix  appendices  en  forme  de  bras. 

DÉCACANTRE  (de  déca.  et  du  gr.  acanlha,  épine)  adj. 
En  T.  de  bot..  Qui  porte  dix  épines. 

DËCACÉRE  (de  déca,  et  du  gr.  kéras,  coroe)  adj.  En  T. 
de  zool..  Qui  a  dix  cornes  ou  tentacules. 

DÉCACHETABLE  adj.  Qui  peut  être  décacheté  :  Paquet 

DÉCACHETABLE. 

DÉCACHETAGE  [taj')  n.  m.  Action  do  décacheter,  ii  On 
dit  aussi  décachètement. 

DÉCACHETÉ  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  synanthéracées,  tribu  des  adénostyléos,  qui  croît  au 
Mexique. 

DÉCACHÈTEMENT  n.  m.  Tecbn.  Syn.  de  décachetage. 

DÉCACHETER  (double  le  t  devant  une  syllabe  muette  : 
Je  décachette.  Tu  décachetteras)  v.  a.  Rompre  le  cachet  de  : 
Décacheter  une  lettre,  un  paquet. 

—  Fig.  Scruter,  sonder  :  Décacheter  un  diplomate. 

Se  décacheter,  v.  pr.  Perdre  son  cachet  ;  s'ouvrir,  on 
parlant  d'un  objet  cacheté,  ll  Etre  décacheté  :  Une  lettre 
i/ui  ne  vous  est  point  adressée  ne  peut  honnêtement  se  déca- 
cheter. 

DÉCACHORDE  (kord')  ou  DÉCACORDE  [gr.  décakhor- 
dun  ;  de  déca,  dix,  et  khordê,  cordej  u.  m.  Instrument  ancien 
do  l'espèce  des  harpes  simples  ou  trigones,  et  qui  était 
monté  de  dix  cordes. 

—  Encycl.  On  appelait  aussi  cet  instrument  •  harpe 
de  David  ».  Au  xviil'  siècle,  Caron,  luthier  de  la  reine,  à 
Versailles,  construisit  une  sorte  de  théorbe  à  cinq  rangs  do 
doubles  cordes,  au(^uel  il  donna  le  nom  de  décacorde  fran- 
çais. En  1828,  le  guitariste  Carulli  lit  construire  une  gui- 
tare à  dix  cordes,  qu'il  appela  aussi  décacorde. 

DÉCACRYLATE  U.  m.  Cliim.  Sel  dérivant  do  l'acido  dé- 

cacrylique. 

OÉCACRYLIQUE  (lik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  gras  qui  se 
trouve  <lans  l'extrait  alcoolique  du  liège. 

DÉCADACTYLE  {dak'  —  de  déca.  dix,  et  du  gr.  daktulos, 
doigta  adj.  En  T.  de  zoo!..  Qui  a  dix  doigts.  (Se  dit  du  test 
d'un  oursin  divisé  en  dix  digitatious.) 

DÉCADAIRE  ((/('r'i  adj.  Qui  se  rapporte  aux  décades  du 
calendrier  républicain  ;  Fêtes  décadaires. 

DËCADAIREMENT  {dé-re-man)  adv.  A  chaque  décade. 

(Inus.) 

OÉCADARQUE  {dark'  —  de  déea,  et  du  gr.  arkhos,  chef) 
n.m.  Hist.gr.  Commandant  de  dix  hommes,  dans  tes  armées 
grecques.  II  Membre  du  gouvernement  des  Dix,  à  Athènes. 
Il  Décomvir,  ù  Rome. 


DÉCADE  (du  gr.  dékas,  ados,  dizaine  ;  de  déka,  dix)  n.  f. 
Aniiq.  gr.  Nombre  de  dix  objets,  n  Groupe  de  dix  hommes, 
dans  l'armée  grecque  :  La  décade  des  Grecs  répondait  à  la 
DÉCURIE  des  Latins. 

—  Aritlim.  Dizaine.  (Vieux.) 

—  Bibliogr.  Sous  la  Révolution,  Nom  de  quelques  jour- 
naux qui  paraissaient  tous  les  dix  jours. 

—  Clironol.  Période  de  dix  jours  :  Les  mois  grecs  étaient 
dansés  «n  trois  décades,  ii  Se  dit  particulièrement  de  la 
période  de  dix  jours  adoptée  par  la  République  française 
(1792),  pour  remplacer  la  semaine. 

—  Littér.  Groupe  de  dix  vers  :  Poème  composé  de  dé- 
cades. Il  Réunion  de  dix  livres,  de  dix  chapitres,  etc. 

—  Encycl.  Phil.  gr.  Décade  pythagoricienne.  Pour  les 
pythagoriciens,  le  nombre  est  ce  qui  rend  les  choses  in- 
telligibles, et  les  éléments  des  nombres  sont  aussi  les  élé- 
ments des  choses.  Les  êtres  viennent  des  nombres,  et  les 
nombres  sortent  de  l'unité.  Si  nous  partons  de  l'unité,  le 
nombre  nous  paraît  infini,  car  l'unité  peut  indéfiniment 
s'ajouter.  Deux  représente  à  son  tour  l'infini  comme  étant 
le  premier  signe  (jui  se  présente  à  nous  de  la  multiplicité  ; 
c'est  une  sorte  d  unité  secondaire.  Trois  est  la  somme 
de  un  et  de  deux,  du  premier  impair  et  du  premier  pair; 
il  ne  peut  se  partager  et  il  exprime  la  limite  (avec  trois 
points  on  a  une  figure  limitée,  le  triangle)  ;  il  peut  donc 
être  considéré  comme  une  nouvelle  unité.  De  mémo  que 
le  premier  pair  et  le  premier  impair  composent  la  triade, 
de  même  les  deux  premiers  impairs,  un  et  trois,  composent 
le  quaternaire  et  le  premier  carré.  Enfin,  la  somme  des 
quatre  premiers  nombres  forme  la  décade,  qui  est  la  grande 
et  décisive  unité  de  la  nature. 

Décade  de  Tite-Live  (Discours  sur  la  première),  par 
N.  Machiavel.  —  Cette  étude,  divisée  en  trois  livres,  est 
une  des  plus  appréciées  de  l'illustre  homme  d'Etat  ita- 
lien ;  elle  a  servi  de  modèle  à  Montesquieu  pour  son  livre 
intitulé  :  Grandeur  et  Décadence  des  Ilomains.  Le  sujet  est 
le  même,  le  talent  remarquable  des  deux  côtés.  Mais  Ma- 
chiavel l'emporte  de  beaucoup  par  la  profondeur  et  la  jus- 
tesse de  ses  aperçus.  C'était  un  homme  d'action  et  d'un 
savoir  pratique,  tandis  que  Montesquieu  était  un  spécu- 
latif. Pour  Machiavel,  le  récit  de  Tive-Live  qu'il  commente 
n'est  qu'un  prétexte  qui  lui  sert,  soit  à  étudier  les  faits  et 
à  en  tirer  des  rétte.xions  judicieuses,  soit  à  les  rapprocher 
de  tel  ou  tel  épisode  de  l'histoire  contemporaine.  Il  s'arrête 
sur  tout  ce  qui  peut  lui  fournir  un  enseignement,  une 
application  ou  un  principe.  Les  objets  de  comparaison, 
tant  anciens  que  modernes,  jaillissent  pour  ainsi  dire  à 
chaque  instant  ;  des  résultats  lumineux  en  sortent  natu- 
rellement, et  une  variété  inépuisable  d'exemples  appuie 
sans  cesse  l'évidence  des  raisonnements  et  la  solidité  des 
maximes.  On  reconnaît  partout  un  esprit  habitué  à  des 
méditations  profondes  et  une  fermeté  d'âme  exercée  par 
les  orages  de  la  liberté.  Ainsi  que  le  constate  H.  Taine, 
Machiavel  n'a  étudié  l'histoire  romaine  qu'en  vue  d'en 
tirer  des  maximes  de  gouvernement. 

Décade  philosophique,  littéraire  et  politique 

(la),  revue  qui  paraissait  trois-fois  par  mois.  Fondée  par 
Ginguené,  elle  parut  du  10  floréal  an  II  au  21  septembre 
1807.  En  l'an  XIII,  elle  prit  le  titre  de  Bévue  philosophique, 
et  finit  par  se  fondre  avec  le  Mercure.  On  trouve  dans  ce 
recueil,  rédigé  dans  un  esprit  républicain  et  philosophique, 
de  très  bons  articles  de  Say,  Amaury  Duval,  Andrieux,  etc. 
Décades  (les)  de  Tite-Live.  Histoire  de  Rome  depuis 
sa  fondationjusqu'à  la  mort  de  Drusus,  petit-fils  d'Auguste 
en  743.  Trente-cinq  livres  seulement  sur  cent  quarante- 
deux  sont  arrivés  jusqu'à  nous  avec  des  fragments.  Les 
dix  premiers  livres  renferment  les  quatre  cent  soixante 
premières  années  de  Rome.  Du  vingt  et  unième  au  qua- 
rante-cinquième, sont  rapportés  les  événements  de  534 
à  585,  depuis  la  seconde  guerre  punique  jusqu'à  la  sou- 
mission de  la  Macédoine.  On  possède,  en  outre,  les  som- 
maires des  différentes  parties  de  l'ouvrage,  rédigés  par 
Flores.  L'ouvrage  parut  par  séries  ;  giien-es  samuites, 
guerres  puniques,  etc.  La  division  par  décades  est  posté- 
rieure à  Tite-Live.  Par  l'ampleur  des  narrations,  par  l'é- 
loquence des  discours,  par  le  coloris  des  récits  de  batailles, 
par  la  dignité  soutenue  du  stylo  et  des  pensées,  surtout 
par  la  puissance  du  sentiment  romain  qui  les  anime,  les 
Décades  sont  le  plus  magnifique  monument  qui  ait  été 
élevé  à  la  gloire  de  Rome.  Le  moment  où  Tite-Live  écri- 
vit était  d'ailleurs  particulièrement  favorable,  puisque 
l'histoire  antérieure  de  Rome  trouvait  son  dénouement 
naturel  et  son  achèvement  dans  la  pacification  du  monde 
et  l'unité  du  pouvoir  entre  les  mains  d'Auguste.  Tite- 
Live  a  puisé  à  toutes  les  sources  anciennes  et  aussi  beau- 
coup emprunté  à  Polybe,  le  plus  sûr  des  historiens.  Son 
œuvre  est  donc  une  sorte  de  bibliothèque,  où  l'on  retrouve 
tout  co  qui  avait  été  écrit  sur  Rome  jusqu'alors.  Ou  peut 
justement  reprocher  à  Tite-Live  trop  de  (larti  pris  romain 
et  des  tendances  trop  oxclusivenicnt  aristocratiques,  mais 
sa  grande  faiblesse  est  d'ignorer  la  philosophie  do  l'his- 
toire. En  un  mot,  il  n'explique  pas  le  pourquoi  de  la  puis- 
sance romaine.  Sa  conception  de  Romain  ost  fière,  mais 
abstraite,  et  ses  Romains  ne  sont  pas  assez  hommes. 
Enfin,  Tite-Live  manque  d'expérience  pratique  :  il  raconte 
les  batailles  en  artiste  et  les  négociations  on  homme  da 
lettres.  Il  est  orateur  et  rhéteur  plus  qu'historien.  Beau- 
fort,  Niehbur,  Machiavel,  Montesquieu,  ont  bien  senti  co 
nui  manouait  à  Tite-Live,  et  leurs  ouvrages  complotent 

I  œuvre  (le  l'admirable  écrivain  latin. 

DÉCADENASSER  (iin-si')  v.  a.  Enlever  lo  cadenas  do  : 

Dix  AnENASsKK  une  parte,  une  malle. 
Se  décadenasser,  v.  pr.  Etre  decadonassé. 

DÉCADENCE  (danss  —  du  bas  lat.  deeadentia,  do  deca- 
dere,  déchoir  ;  rad.  cadere,  tomber!  n.  f.  Commencemciu  do 
dégradation,  de  ruine,  de  destruction  ;  état  de  co  qui  tond 
à  sa  ruine  :  Aller,  7'omlier  en  décadence. 

—  Fig.  Perte  progressive  de  pouvoir,  d'énergie,  do 
prospérité  :  La  décadence  d'un  empire,  de  la  santé. 

—  Absol.  Décadence  des  lettres  :  La  décadence  est  ta 
faute  des  lecteurs,  autant  et  plus  que  celle  des  écrivains. 

II  Epoque  littéraire  qui  correspond  aux  derniers  siècles 
de  l'empire  romain  :  Les  poètes  de  la  décadence. 

—  Systènio,  théorie,  école  des  décadents. 

—  Encycl.  L'état  normal  d'un  peuple  qui  progresse 
est  caractérisé  par  l'union  hnrnionieuso  et  proportion- 
née d'éléments  d'ordre  distinct  :  conditions  physiques, 
éfoiioiniques,  intellectuelles  et  morales.  L'un  de  ces  élé- 
ments vient-il  à  manquer,  se  déveloiipe-t-il  au  ceniraire 
d  une  façon  excessive,  il  y  a  alors  décadence,  décadence 

119 


DÉCADENT  —  DECAMÉRON 

grossière  ou  raffinée,  mais,  en  tout  cas,  adaptation  im- 
parfaite d'une  nation  (ou  d'un  individu)  à  son  milieu,  arrêt 
dans  son  progrès,  infériorité  dans  la  lutte  pour  l'existence, 
obstacle  à  sa  conservation. 

Les  théories  sur  les  causes  de  décadence  ont  été  dic- 
tées souvent  par  l'esprit  de  propagande,  par  la  passion 
politique,  quelquefois  par  une  observation  insuffisante 
de  la  complexité  fuyante  des  phénomènes  sociaux.  Pour 
Bossuet,  la  décadence  d'un  peuple  lient  à  l'affaiblissement, 
chezlui,  de  la  relig;ion  ;  pour  Montesquieu,  à  la  défec- 
tuosité des  institutions  politiques;  pour  d'autres,  à  une 
question  de  race  et  de  climat  ;  pour  d'autres,  enfin,  tel  que 
Vico,  tout  peuple  est  un  être  vivant,  qui  naît,  grandit  et 
meurt.  Il  paraît  aussi  faux  de  vouloir  assigner  une  cause 
unique  à  la  civilisation  qu'à  la  décadence;  ni  l'une  ni  l'autre 
ne  se  produit  au  hasard  :  les  influences  qui  s'exercent  dans 
les  deux  sens  sont  infiniment  variées  et  multiples. 

—  Syn.  Décadence,  déclin,  décours.  La  dt'cadence  est 
l'état  d'une  chose  qui  tombe  ou  qui,  par  la  rapidité  avec 
laquelle  elle  descend,  semble  menacée  d'une  chute  pro- 
chaine. Le  déclin  est  simplement  l'état  d'une  chose  qui 
s'abaisse,  qui  suit  une  pente,  qui  s'affaiblit  à  vue  d'ceiJ. 
Décours  est  un  terme  astronomique. 

—  Décadence,  chute,  renversement,  etc.  V.  chute. 

—  Anton.  Progrés. 

Décadence  et  chute  de  Pempire  romain,  par 

Gibbon.  —  L'idée  de  raconter  la  décadence  de  l'empire 
romain  vint  à  Gibbon  en  1764,  à  Rome,  tandis  qu'il  rêvait, 
assis  au  milieu  des  ruines  du  Capitole,  en  entendant  des 
moines  déchaussés  chanter  vêpres  dans  l'église  de  l'Ara 
Cœli,  sur  l'emplacement  du  temple  de  Jupiter.  Le  tome  I" 
parut  en  1776.  En  1787,  l'auteur  donnait  la  fin  do  cet 
immense  ouvrage  qui  commence  aux  Antonins  et  ne  se  ter- 
mine qu'au  XïV"  siècle  avec  la  période  tribunitienne  et  la 
tentative  classique  de  Rienzi. 

Une  foule  d'études  épisodiques  sont  rattachées  à  ce 
sujet  déjà  si  vaste.  L'idéal  politique  de  Gibbon  est  l'empiro 
romain.  Tout  ce  qui  porte  atteinte  à  l'unité  et  à  la  puis- 
sance de  l'empire  lui  est  antipathique  ;  aussi  parle-t-il  du 
christianisme,  que,  d'ailleurs,  il  détestait  et  comprenait 
mal,  avec  la  plus  injuste  rigueur.  La  composition  laisse 
parfois  à  désirer,  dans  cet  ensemble  toufi'u.  Le  style  est 
souvent  plus  oratoire  qu'historique.  Mais  l'admiraolo  fé- 
condité des  vues,  l'immense  accumulation  de  faits  au  mi- 
lieu desquels  l'auteur  se  joue^  font  de  son  œuvre  le  plus 
bel  ouvrage  historique  de  l'Angleterre.  Le  succès  en  fut 
éclatant.  "Traduit  aussitôt  en  plusieurs  langues,  il  l'a  été 
en  français  d'abord  par  Leclercq  de  Sept-Chênes,  qui, 
dit-on,  prêta  son  nom  à  Louis  XVI  au  moins  pour  les  qua- 
torze premiers  chapitres  (1777-1795),  puis  par  M""  Guizot, 
avec  des  notes  sur  le  christianisme  par  Guizot  (1828-1829J. 

DÉCADENT  {datt),  ENTE  adj.  Qui' est  en  décadence. 

DÉCADENTS  {dan)  n.  m.  pi.  Artistes  ou  littérateurs  qui 
se  complaisent  dans  les  raffinements  plus  ou  moins  mor- 
bides de  la  sensibilité  et  du  style,  et  qui  tirent  leur  gloire 
de  sa  n  perversion  n.  —  Un  décadent. 

—  Encycl.  Ce  qui  agrée  par-dessus  tout  au  décadent, 
ce  sont  les  produits  des  civilisations  déclinantes,  que  plu- 
sieurs siècles  de  culture  ont  corrompues,  les  œuvres  fai- 
sandées et  viciées,  qui  présagent  la  dissolution  finale  d'une 
société  tombée  en  décrépitude.  Il  a  en  horreur  le  simple, 
le  naturel,  le  sain.  Il  n'aime  que  le  factice  et  le  compliqué. 
On  peut  donner  le  nom  de  «  décadents  »  â  tous  ceux  qui,  do 
parti  pris,  font  de  l'art  une  virtuosité  subtile.  Le  premier 
théoricien  de  la  décadence  fut  Baudelaire.  La  plupart  de 
nos  écrivains,  en  cette  fin  de  siècle,  ont  plus  ou  moins 
subi  la  contagion  du  a  décadisme  u.  Il  faut  citer,  entre 
autres,  les  Concourt  et  Maurice  Barrés. 

Le  mot  sert  encore  à  désigner  particulièrement  une 
école  poétique  dont  les  deux  principaux  maîtres  furent 
Stéphane  Mallarmé  et  Verlaine.  -Cette  école  a  parmi  ses 
représentants  quelques  mystificateurs  et  maints  «jeunes  ■> 
d'âme  naive,  mais  aussi  plusieurs  poètes  de  talent,  qui 
ont  réagi,  non  sans  succès,  contre  la  raideur  mécanique 
et  la  sèche  rectitude  du  Parnasse.  On  les  nomma  d'abord 
décadents,  et  même,  par  ironie,  on  affubla  les  plus  avancés 
d'entre  eux  de  Tépithète  de  déliquescents.  Le  nom  de  sym- 
bolistes, qu'on  leur  applique  maintenant  de  préférence, 
convient  beaucoup  mieux,  si  vague  qu'il  soit,  à  caracté- 
riser leur  manière.  V.  symboliste. 

DÉCADENTISME  (rfan-ïessm')  n.  m.  Qualité  de  décadent; 
caractère,  manière  d'être  de  ce  qui  se  rapporte  aux  déca- 
dents. 

DÉCADÈRE  {dèr')  adj.  Qui  se  rapporte  aux  décades  du 
calendrier  républicain  :  Fêtes  décadaires. 

DÉCADI  (de  déca,  et  du  !at.  dics,  jour)  n.  m.  Jour  cliômé, 
qui  était  le  dixième  et  le  dernier  jour  de  la  décade,  dans  le 
calendrier  républicain. 

DÉCADISER  V.  n.  Fêter  le  décadi.  (S'est  dit  pondant 
la  Révolution.) 

Se  décadiser,  y.  pr.  Pendant  la  Révolution,  S'endiman- 
cher. 

DÉCADISME  n.  m.  Littér.  V.  décadent,  ot  dêcadestisme. 

DÉCAÈDRE  (de  déca,  et  du  gr.  édra,  face)  adj.  Géom.  Qui 
a  dix  faces  :  Solide  décaèdrk. 

—  n.  m.  Solide  qui  a  dix  faces. 

DCCAEN  (Charles-Mathieu-Isidore,  comte),  général 
français,  né  à  CrcuUy,  près  do  Caon,  en  1769,  mort  à  Ermont 
près  do  Montmorency  on  1832.  Engagé  en  1787,  dans 
l'artillerie  de  marine,  adjudant-major  on  1792,  chef  de 
bataillon  (1795),  et  général  de  brigade  à  l'armée  du  Rliin. 
général  de  division  (1800),  il  se  distingua,  de  1804  à  181 1, 
comme  gouverneur  général  des  établissements  fran(;ais 
dans  rinde.  A  son  retour,  Decaen  commanda  l'armée  do 
Catalogne.  Ayant  fait  sa  soumission  au  roi,  il  fut  fait  che- 
valier de  Saint-Louis  et  grand  cordon  do  la  Légion  d'hon- 
neur. Au  retour  do  l'île  d'Elbe,  il  renouvela  ses  protesta- 
tions de  fidélité  à  la  duchesse  d'Angoulémo,  mais  il  re^ut 
ensuite  le  général  Clausel.  Après  les  Cont-Jours,  il  fut 
emprisonné  pendant  quinze  mois,  puis  relâché,  mais  mis 
en  disponibilité  jusqu'à  la  révolution  de  Juillet. 

DÉCAFIDE  fdo  (Z^ca,  et  du  lat. /ï««m,  fendu)  adj.  En  T.  do 
bot..  Qui  est  divisé  on  dix  lanières  égalant  au  moins  la 
moitié  de  la  longueur  totale  de  l'orgaati  divisé  :  Calice,  Co- 
rolle IttCAt'iDH. 

DÉGAGÉ  (je),  ÉE  adj.  Mis  hors  do  cago  :  Oiseau  dûcaoû. 

—  Pop.  Sorti  do  prison. 


Décagone. 


DÉCAGONAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  Se  rapporte  au  déca- 
gone, qui  tient  du  décagone;  qui  a  dix  angles  :  Figure 
DÉCAGONALE.  it  Qui  a  pouT  base,  UH  décagone  ;  Prisme  dé- 

CAGONAL. 

DÉCAGONE  (de  déca,  %i  du  gr.  gônia,  angle)  n.  m.  Géom. 
Polygone  qui  a  dix  angles  et,  par  conséquent,  dix  côtés  : 
L'n  DÉCAGONE  régulier  est  un  déca- 
gone qui  a  ses  anijlcs  éijaux  et  ses 
côtés  égaux,  il  Adjectiv.  Qui  a  dix 
angles  :  Uji  bassin  décagone. 

—  Fortif.  Ouvrage  composé  do 
dix  bastions. 

—  Encycl.  On  peut  inscrire, 
avec  la  règle  et  le  compas,  un  dé- 
cagone  régulier  dans  un  cercle 
donné.  Soit  AB  le  côté  cherché 
du  décagone  régulier  inscriptible 
dans  le  cercle  de  rayon  OA  :  l'an- 
glo  AOB  sera  de  36";  la  somme 
des  angles  OAB,  OBA  sera  donc 
180"  — 360  ou  144";  ces  angles  étant  égaux  chacun  d'eux 
vaudra  72".  Ainsi  les  angles  OAB,  OBA  seront  doubles 
de  AOB.  Si  l'on  mène  la  bissectrice  BC  de  l'angle  OBA, 
les  triangles  OCB,  CBA  seront  visiblement  isocèles,  c'est- 
à-dire  que  OC,  CB  et  BA 
seront  trois  lignes  égales. 
La  bissectrice  BC  parta- 
geant le  côté  OA  du  trian- 
gle OBA  en  parties  propor- 
tionnelles aux  côtés  adja- 
cents OB,  BA,  on  aura  donc 
AB_CA  AB_R  — AB 
OB'CO^^rT"  AB  • 
Ainsi,  le  côté  du  décagone 
régulier  est  la  plus  grande 
partie  du  rayon  divisé  en 
mo\'enne  et  extrême  raison. 

On  construira  ce  côté  en 
menant  un  rayon  OD  per- 
pendiculaire à  OA,  décri- 
vant une  circonférence  sur 
OD  comme  diamètre,  joignant  AO'  et  rabattant  la  dis- 
tance AE  en  AB. 

La  construction  donne  aisément  la  valeur  algébrique 
du  côté  ;  on  trouve  : 

AB  =  5  (/g  -  1). 
L'apothème  du  décagone  régulier  est  : 
01  =  —  4/10  -I-  2/5  ' 


Décagone. 


et,  par  suite,  sa  surface 
S 


V 


5R>     / 


2  y/s* 


DÉCAGONE  n.  m.  Nom  d'un  poisson  du  genre  aspido- 
phore. 

DÉCAGRAMME  (de  déca,  et  gramme)  n.  m.  Métrol.  Me- 
sure do  poids  qui  vaut  10  grammes. V.  métrique  [système). 

DÉCAGYNE  {Jin'  —  de  déca,  et  du  gr.  guné,  femelle)  adj. 
En  T.  de  bot..  Qui  a  dix  pistils  ou  organes  femelles  :  Les 
fleurs,  les  plantes  décagynes. 

DÉCAGYNIE  (ji-ni  —  rad.  décngyne)  n.  f.  Bot.  Ordre  d.i 
la  dixième  classe  du  système  do  Linné,  comprenant  les 
genres  dont  les  fleurs  ont  dix  pistils  ou  organes  femelles. 

DÉCAGYNIQUE  iji-nik')  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  appar- 
tient à  la  décagynie. 

DÉCAILLER  [ka-ill-é  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  caillé)  v.  a. 
Ramener  à  l'état  liquide,  en  parlant  d'un  objet  caillé  ;  DÉ- 
CAILLER  du  lait. 

Se  décailler,  v.  pr.  Etre  ramené  à  l'état  liquide. 

DecaiSNE  (Henri),  peintre  belge,  né  à  Bruxelles  en 
1799,  mort  en  1852.  Il  re^ut  à  Paris  les  leçons  de  Girodet 
et  de  Gros.  Cet  artiste  a  d'abord  exécuté  un  grand  nombre 
de  tableaux  d'histoire  et  de  genre,  qui  se  recommandent 
par  la  correction  du  dessin  et  par  la  vérité  du  coloris, 
plutôt  que  par  l'originalité  {Milton  aveugle  dictant  le  Pa- 
radis perdu  tt  ses  filles  ;  Adieux  d'Anne  de  Bolen  à  sa  fille 
Elisabeth,  etc.).  Mais,  une  fois  ressaisi  dans  son  pays  par 
les  influences  nationales,  il  no  suivit  plus  que  la  voie  de  ce 
qu'on  peut  appeler  le  romantisme  flamand.  Sa  page  capi- 
tale, dans  ce  genre,  est  la  grande  toile  des  Belges  illustres 
(musée  de  Bruxelles). 

DeCAISNE  (Joseph),  botaniste,  frère  du  précédent,  né 
à  Bruxelles  en  1807,  mort  à  Paris  en  1882.  Attaché  au 
Jardin  des  plantes  de  Paris  en  1824,  aide-naturaliste  huit 
ans  plus  tard,  il  fut  nommé  professeur  de  statistique  agri- 
cole au  Collège  do  France,  eu  1833,  et  enfin,  en  1850,  pro- 
fesseur de  culture  au  Muséum.  Decaisne  a  publié  un 
grand  nombre  de  mémoires  et  d'articles  ;  en  particulier,  son 
Jardin  fruitier  du  Jiluséu7n  donne  la  description  de  toutes 
les  espèces  cultivées  dans  cet  établissement.  II  était 
membre  de  l'Académie  des  sciences,  depuis  1847. 

DECAISNÉE  (ké-sjié  —  do  Decaisne,  bot.)  n.  f.  Arbris- 
seau à  feuilles  alternes,  à  fleurs  en  grappes  terminales, 
de  la  famille  des  berbéridacées,  tribu  des  lardizabalées, 
originaire  de  l'Himalaya.  Syn.  de  cnémidie  et  de  I'Res- 

COTTlE. 

DÉCAISSAGE  (/lè-saf)  n.  m.  Action  de  décaisser  des 
plantes,  des  arbustes,  etc.,  pour  les  planter  en  pleine  terre. 

DÉCAISSEMENT  n.  m.  Hortic.  Syn.  do  décaissage. 

DÉCAISSER  [kè-sé)  v.  a.  Comm.  Tirer  d'une  caisse  : 
l'ÉcAissuR  des  marchandises,  n  Tirer  de  la  caisse  où  se 
niettfiit  les  valeurs. 

~  Hortic.  Enlever  de  sa  caisse,  en  parlant  d'une  plante, 
d'un  arbuste  qu'on  veut  transplanter  en  pleine  terro. 

Se  décaisser,  v.  pr.  Etre  décaissé. 

—  Anton.  Encaisser. 

DÉCALÂBRER  v.  n.  Détacher  do  la  muraille  des  ardoi- 
sières, avec  uno  barre  de  fer,  les  blocs  qui  n'ont  pas  une 
solidité  suffisante  et  menacent  do  tomber. 

DÉCALAGE  {laf)  n.  m.  Action  de  décaler,  d'ôtcr  les 
cales  qui  étaient  placées  sous  un  palier,  entre  les  joues 
d'un  coussinet.  11  Enlèvement,  au  moyen  d'une  presse  hy- 
draulique ou  d'un  chauffage  partiel,  d'une  roue  calée  sur 


546 

un  arbre.  11  Jeu  d'un  collier  d'excentrique  ou  d'un  autre 
organe  calé  sur  un  arbre  ou  un  axe. 

DÉCALCAGE  ou  DÉCALQUAGE  n.  m.  Syn.  de  di-:calque. 

DÉCALCOMANIE  {nî  —  de  décalquer,  et  manie)  n.  f. 
Procédé  qui  permet  do  transporter  sur  des  matières  di- 
verses des  images  peintes,  dont  les  empreintes  restent 
adhérentes  sur  ces  matières  ou  objets. 

—  Encycl.  Pour  la  préparation  des  dessins  destinés  à 
la  décalcomanie,  on  enduit  une  feuille  de  papier  d'un  mé- 
lange d'alun,  d'alumine  et  de  gomme  adragante,  puis,  sur 
cette  couverture,  on  dessine,  peint  ou  imprime  les  figures 
à  transporter.  En  applifjuant  la  partie  préparée  sur  1  objet 
qui  doit  retenir  le  sujet  à  reproduire,  on  humecte  avec  un 
peu  d'eau  le  papier  sur  la  face  opposée  au  dessin.  En 
linéiques  instants,  l'image  se  détache  et  se  fixe  sur  l'objet, 
et  on  enlève  le  papier. 

DÉCALENGÉ  [lan-gé],  ÉE  [du  vx  mot  calenge,  demande 
en  justice,  accusation,  prise  de  corps]  adj.  Dr.  anc.  Qui 
n'est  point  accusé  ni  arrêté.  11  Qui  n'est  point  saisi  :  Biens 

DÈCALENGÉS. 

DÉCALÉPIDE  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  volubiles,  de  la 
famille  des  asclépiadées,  tribu  des  péri])locées,  compre- 
nant plusieurs  espèces  qui  croissent  dans  l'Inde. 

DÉCALER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  caler)  v.  a.  Oter,  en- 
lever les  cales  de  :  Dkcaler  un  meuble,  une  table. 
Se  décaler,  v.  pr.  Etre,  devenir  décalé. 

DÉCALITRE  (de  déca.  et  litre)  n.  m.  Mesure  de  capa- 
cité qui  vaut  10  litres.  V.  métrique  {systèjne). 

DÉCALOBÉ,  ÉE  (de  déca,  et  lobe)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui 
a  le  limbe  partagé  en  dix  lobes  ou  divisions  arrondies. 

DÉCALOGUE  {logh'  —  du  gr.  déka,  dix,  et  logos,  dis- 
cours, parole)  n.  m.  Théol.  Code  sacré  renfermant  les  dix 
commandements  de  Dieu  donnés  à  Moïse  sur  le  Sinaï  :  Les 
tables,  les  préceptes  du  dkcai.ogue. 

—  Encycl.  V.  commandement. 

DECALOTTER  {lo-té)  v.  a.  Oter  la  calotte  de  :  Décalot- 
ter un  enfant  de  chœur.  Il  Oter  le  dessus  de  :  Décalotter 
un  dôme. 

Se  décalotter,  v.  pr.  Etre  décalotté.  11  Oter  sa  calotte. 

DÉCALQUE  [kalk'  —  subst.  verbal  de  décalquer)  n.  m. 
Action  de  décalquer  ;  opération  par  laquelle  on  retrace 
sur  la  planche  le  calque  d'un  dessin  que  l'on  veut  graver. 
Il  On  dit  aussi  décalcage,  et  décalquage. 

—  Encycl.  Le  décalque  a  pour  but  de  reproduire  sur 
une  feuille  de  papier,  sur  une  toile,  sur  un  panneau,  un 
dessin  quelconque.  Il  suffit  d'interposer,  entre  le  dessin 
original  et  la  feuille,  la  toile  ou  le  panneau,  un  papier 
spécial  appelé  papier  à  décalquer,  obtenu  en  imprégnant 
uno  feuille  de  papier  ordinaire  d'un  mélange  de  graisse  de 
porc,  de  plomuagine  et  do  térébenthine.  Il  ne  reste  plus 
qu'à  repasser  les  traits  du  dessin  avec  une  pointe  à  tracer. 
La  substance  onctueuse  dont  est  recouverte  la  feuille  do 
papier  à  décalquer  se  dépose  alors  sur  la  planche  desti- 
née à  recevoir  la  reproduction  du  dessin. 

DÉCALQUER  (ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  calque)  v.  a. 
Reporter  le  calque  d'un  dessin  sur  du  papier,  sur  une 
toile  ou  sur  un  panneau. 

DÉCALVANT  {van),  AMTE  [du  lat.  dccalvare,  tondre, 
rendre  chauve]  adj.   En  T.  de  méd.,  Qui  rend  chauve. 

V.   TEIGNE. 

DÉCALVATION  {si-on  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat. 
calcus,  chauve)  n.  f.  Anc.  dr.  peu.  Peme  qui  consistait  à 
raser  la  chevelure  des  condamnés. 

—  Encycl.  Les  peuples  d'origine  germanique  portaient 
les  cheveux  longs  comme  un  signe  de  noblesse.  De  là  est 
venue  l'idée  d'infamie  attachée  à  l'ablation  de  la  chevelure. 
La  décalvatioîi  est  consignée  comme  peine  dans  le  code 
des  Wisigoths.  Elle  existait  aussi  chez  les  Francs,  et  on 
la  retrouve  chez  les  Arabes,  du  moins  en  Espagne,  chez 
les  Grecs  du  Bas-Empire,  chez  les  Indiens,  chez  les  Juifs. 

Les  cheveux  ras  furent,  au  moyen  âge,  la  marque  des 
races  dégradées.  En  Catalogne,  les  Maures  durent  avoir 
la  tête  rasée.  En  Franco,  des  ordonnances  de  Louis  XU 
en  1499,  de  Charles  IX  en  1560,  puis  une  déclaration  de 
Louis  XIV  en  1682,  rendues  contre  les  Bohémiens,  leur 
ordonnaient  de  quitter  le  royaume;  en  cas  de  résistance, 
les  hommes  étaient  envoyés  aux  galères,  la  barbe  et  les 
cheveux  rasés,  et,  quant  aux  femmes,  on  leur  coupait  la 
chevelure.  Au  moyen  âge,  on  a  aussi  coupé  la  chevelure 
aux  femmes  convaincues  d'adultère.  Depuis,  la  peine  de 
la  décalvation  a  été  appliquée  dans  les  bagnes. 

DÉCAMÈRE  ou  DECAMERUS  {dé,  mé-7'uss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  clavicornes,  famille  des  dermesti- 
dés,  comprenant  des  formes  voisines  des  attagènes,  à  an- 
tennes de  dix  articles  terminées  eu  épaisse  massue.  (On  ne 
connaît  qu'une  espèce,  le  decamerus  hœmorrhoidalis,  du 
Chili,  noir  verditre,  avec  le  pourtour  et  la  suture  des 
élytres  rougeâtres.) 

DÉCAMÉRIDE  (de  déca,  et  méride)  adj.  Il  Acoustique  déca- 
7nértde,  Nom  dun  des  éléments  de  1  ingénieux  système 
de  tempérament  découvert  par  Sauveur  et  présenté  par 
lui,  en  1701,  dans  l'un  dos  remarquables  mémoires  qu'il  lit 
parvenir  à  l'Académie  des  sciences. 

—  Encycl.  Dans  ce  système,  et  pour  pouvoir  exprimer 
en  nombres  entiers  jusqu'aux  moindres  intervalles  musi- 
caux. Sauveur  commence  par  diviser  l'octave  en  quarante- 
trois  parties  égales,  auxquelles  il  donne  le  nom  de  mé- 
rides;  chacune  do  ces  mérides  est  elle-même  divisée  en 
sept  autres  parties,  qu'il  appelle  heptamérides;  et  enfin, 
chaque  lieptaméride  est  encore  divisée  en  dix  parties  nom- 
mées décamérides,  lesquelles  se  trouvent  donc  égales  à 
la  3.010'^  partie  d'une  octave.  On  peut  donc,  par  celte  sério 
do  divisions,  exprimer  sans  erreur  sensible,  à  l'aide  dos 
décamérides,  les  rapports  de  tous  les  intervalles  ot  trouver 
la  tlu-urlo  raiiuniifllo  du  tempérament. 

DECAMÉRIDER  (rad.  décaméride)  v.  a.  Diviser  eu  dix 

I)ari.iL>s.  (Pou  us.) 

DECAMÉRON  (du  gr.  déka,  dix,  et  hêméra,  jour)  n.  m. 
Ouvrage  contenant  le  récit  des  événements  de  dix  jours, 
ou  une  suite  de  récits  faits  en  dix  jours  :  Le  Décaméron 
de  lioccace. 

Décaméron  (le),  recueil  do  contes  dû  à  Boccaco 
(1352).  —  Il  est  divisé  on  dix  journées,  et  chaque  journée 
se  compose  de  dix  récits,  ce  qui  porto  ces  récits  au 
nombre   do   cent.   Ces  contes  sont  oxtrfimcraent  variés, 


547 

proupôs  avec  art,  d'après  les  similitudes  des  aventures, 
tantôt  plaisantes,  tantôt  tragi(|U0Sj  tantôt  satiriques,  tantôt 
sentimentales.  Le  cadre  en  est  ingônieux.  C'est  durant 
la  fameuse  poste  do  1348  qu'un  groupe  do  jounos  soi- 
gneurs et  de  jounos  femmes  se  rotu'ont  dans  une  villa  dos 
environs  de  l'Ioronco,  pour  éviter  la  contagion,  et  clior- 
chont  à  se  distraire  en  racontant  i\  tour  do  rôlo  dos  his- 
toires omprunlôos  à  tous  los  temps  et  à.  tous  les  pays. 

La  description  des  délicieuses  campagnes  do  Florence 
où  se  sont  rassemblés  los  interlocuteurs,  les  préambules 
placés  on  tôte  do  chaque  journée  ot  les  chansons  qui  los 
terminent,  ont  donné  l'occasion  au  contour  do  déployer 
les  richesses  du  stylo  le  plus  pur  ot  lo  plus  gracieux  ;  la 
description  do  la  peste  cIo  Florence,  qui  sort  d'introduc- 
tion, a  été  mise  au  rang  des  plus  beaux  tableaux  histo- 
riques. Parmi  los  plus  célèbres  récits  dont  se  compose  lo 
Decaméron,  il  faut  citer  :  les  Trois  anneaux.  Maître  Cha- 
pelet, le  Juif  Abraham  {V  journée)  ;  André  de  Pérouse,  la 
Fiancée  du  roi  de  Garbe  \^2' journée);  Mazet  de  Lampo- 
recchio,  le  Afari  confesseur,  le  Diable  en  en  fer  {V  journào)  ; 
Tancrède  de  Salernc,  Guillaume  de  lioussillon,  histoires 
horriblement  trafiques,  l'Ange  Gabriel  {A"  journée); 
Annstagio  dcgli  Honesti  {5"  journée).  La  G'  journée  est 
consacrée  à  dos  bons  mots,  à  des  réparties  heureuses. 
Dans  la  7"  et  la  8',  Boccace  aborde  lo  sujet  favori  dos  con- 
teurs :  los  tromperies  des  femmes;  La  Fontaine  y  a  puisé 
le  Cuvier,  le  Cocu  battu  et  content,  A  femme  avare  galant 
escroc,  et  Molière,  son  George  Dandin;  dans  la  9'  se  trou- 
vent le  Psautier,  le  Berceau,  la  Jument  du  compère  Pierre. 
La  10"  n'olfro  que  des  modèles  de  désintéressement  ot  do 
vertu  ;  c'est  là  que  so  trouvent  les  histoires  touchantes 
de  Pierre  d'Aragon  (dont  Alfred  de  Musset  a  tiré  sa  co- 
médie de  Carmosine),  et  de  Grisélidis. 

Décaméron  (lk),  tableau  de  Winterhalter.  —  Les  con- 
tours du  Décaméron  sont  groupés  sur  lo  gazon,  dans  un 
parc.  Assise  au  milieu,  Fiammetta,  couronnée  do  laurier, 
une  main  nonchalamment  posée  sur  ses  genoux,  l'autre 


DÉCAMÈTRE   —   DÉCAPITALISER 


Le  Décaméron,  d'après  Wiaterhalter. 

levée,  raconte  quelque  historiette  qu'écoutent  les  belles 
jeunes  femmes  et  les  élégants  damoiseaux  qui  l'entou- 
rent. Le  cadre  (fontaines,  bois  et  horizons  riants)  rap- 
pelle, d'aussi  près  que  possible,  les  descriptions  de  Boc- 
cace. Ce  tableau,  exposé  au  Salon  de  1837,  a  été  popula- 
risé par  la  gravure  de  F.  Girard. 

DÉCAMÈTRE  (de  déca,  et  mètre)  n.  m.  Métrol.  Mesure 
do  longueur  qui  vaut  10  mètres. 

—  Ârpont.  Ruban  ou  chaîne  de  10  mètres  de  longueur, 
que  Ton  emploie  pour  mesurer  le  terrain.  (Lo  décamètre 
est  un  ruban  d'acier  avec  indication  des  divisions  métri- 
ques ;  ou  il  est  formé  par  une  chaîne  en  fer  formée  de  cin- 
quante maillons,  ayant  chacun  20  centimètres  de  longueur. 
Les  deux  extrêmes,  plus  courts  que  les  autres,  ont  leurs 
dimensions  complétées  par  les  deux  poignées.) 

DÉCAMÉTRIQUEffrf^-')  adj.Qui  a  rapport  au  décamètre. 

DÉGAMPEMENT  {kan-pe-man)  n.  m.  Milit.  Opération 
oui  consiste  à  lever  un  camp.  (Ce  mot  est  inusité  aujour- 
a'hui,  la  chose  ayant  beaucoup  perdu  do  l'importance  qu'elle 
avait  autrefois.)  V.  campiïment. 

DÉCAMPER  [kan-pé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  camper) 
V.  n.  Lever  lo  camp  :  Armée  obligée  de  décamper,  ti  Par 
ext.  Partir,  et  surtout  se  retirer  précipitamment,  s'enfuir  : 
Décamper  devant  la  police. 

DÉCAMPILLER  {/can,  et  II  mil.)  v.  n.  Pop.  S'en  aller, 
dôcamjH'r. 

DecampS  (A^e.ranrfre-Gabriel),  peintre  français,  né  à 
Paris  on  1803,  mort  à  Fontainebleau  en  1860.  II  entra  en 
apprentissage  chez  Bouchot,  puis  il  passa  chez  Aboi  do 
Pujol;  mais  il  quitta  bientôt  1  atelier  ot  travailla  d'après 
nature  dans  la  oanlieuo  do  Pa- 
ris, et  découvrit  la  vie  pittores- 
que. Entre  temps,  il  so  formait 
dans  los  musées  on  copiant 
Murillo,  Rembrandt,  Poussin. 
Malgré  l'ardente  lutte  ongagéo 

Sarmi  les  artistes  aux  environs 
0  1825,  il  demeura  un  îndé- 
f tondant.  Des  caricatures,  des 
ithographies  satiriques,  plei- 
nes de  mordant  ot  d'observa- 
tion, lo  tirent  d'abord  connaître. 
Mais  lo  vrai  Docamps  date  des 
voyages  que  l'artiste  accomplit 
en  Orient,  dans  les  dernières 
années  do  la  Restauration. 

Sa  passion  do  la  lumière,  do 
la  couleur,  du  clair-obscur  trou- 
vait amplo  matière  dans  ces 
moMirs  exotiques,  qu'il  décou- 
vrait lo  promior.  La  fougue 
avnc  laquelle  il  brossa  ses  ar- 
chitocturos  mauresques  ou  ses  simples  murailloa,  ros  ter- 
rains socs  et  colorés,  ses  ciels  llamoants  d'azur,  lo  rangea 
d'ombléo  parmi  los  romantiques  avancés.  Il  donna  coup 
Burcoup  :  lo  Solda/ de  la  garde  d'un  vizir  (1827)  :  la  Afaisnn 
turifue ,  la  Patrouille  turque  (1831),  ot  une  série  do  toiles 
do  mœurs,  où  les  écoles,  los  bazars,  los  marchés  du  Lo- 
vant  grouillaient  on   harmonioa   multicolores.   C'était   la 


Dccampu. 


part  do  l'observateur.  Celle  de  l'humoriste  so  retrouvait 
dans  ces  études  où  Docamps,  comme  par  gageure,  nous 
intéressait  A  dos  objets  peu  intéressants,  en  relevant  son 
exactitude  d'une  imperceptible  [teinte  do  raillerio.  Telles 
sont  :  la  Halte  d'animaux  savants,  t'J/ôpital  des  galeux, 
et  la  sério  fantaisiste  do  sos  singeries  :  Singes  experts 
(1839),  Singe  peintre.  Singe  musicien,  etc. 

Dès  1833,  sa  Chasse  au  héron  et  son  Paysage  turc  révè- 
lent un  maître  du  paysage.  La  page  du  P'dtre  est  une  des 
plus  grandes  de  l'école  française.  L'œuvre  do  Docamps 
abonde  ainsi  en  études  de  nature  :  chasses,  paysages,  quo 
l'artiste  traitait,  avec  une  égale  facilité,  à  raquaretlo,  au 
fusain,  à  l'huile  ou  au  pastel.  Do  ce  chef,  il  a  montré  lo 
promior  la  route  à  suivre  aux  paysagistes  purs. 

Il  voulut  prouver  do  quoi  il  était  capable  dans  la  grande 
pointure,  en  essayant  ses  forces  dans  la  pointure  his- 
toriciue  ou  religieuse.  C'est  ainsi  qu'on  lui  doit  la  Défaite 
des  timbres,  et  dos  dessins  ou  tableaux  sur  l'Histoire  de 
Samson  (1845),  Joseph,  Eliézer  et  Hébecca,  Moïse,  le  Christ 
au  prétoire,  Josué,  l'Anesse  de  Balaam,  etc.  Dans  ces  com- 
positions, pleines  d'énergie  et  d'accent,  le  côté  mœurs, 
costumes,  est  possédé  à  fond;  l'esprit  pastoral  ot  familier 
do  la  Bible  est  traduit  avec  aisance.  Lt  pourtant,  les  la- 
cunes de  Decamps  apparaissent  :  le  goût  lui  manque;  son 
dessin  n'est  pas  sans  reproche,  et  son  style  n'est  pas  tou- 
jours approprié  à  l'objet.  Mais  c'est  à  son  inspiration 
orientale  qu  il  faut  rapporter  ses  toiles  les  plus  célèbres  ; 
le  Boucher  turc,  le  Supplice  des  crochets,  la  Lecture  du  fir- 
man)  aquarelle),  le  Village  turc,  le  Corps  de  garde  sur  la 
route  de  Smyyme  à  Magnésie,  etc. 

Un  peu  découragé  do  se  voir  réduit  par  l'opinion  à  ses 
sujets  d'Orient,  Decamps  apprit  avec  joie  qu'une  des  trois 
grandes  médailles  d'honneur  lui  avait  été  décernée  à  l'Kx- 
position  universelle  de  1855.  Réconforté,  Decamps  reprit 
le  pinceau  et  entama  deux  grandes  compositions  de  style  : 
les  Moissoîineurs  et  la  Fuite  de  Loih,  qu'il  n'eut  pas  le  temps 
d'achever.  Il  mourut  subitement  d'un  accident.de  cheval. 

DÉCAN  (lat.  rfecaHHs;  du  çr.  déka,A\\)n.  m.  Antiq.  rom. 
Bas  officier  qui  commandait  dix  soldats  :  H  y  avait  dix 
DÉCANS  dans  une  centurie.  ]|  Chef  des  hommes  employés 
dans  les  funérailles. 

—  Astron.  Nom  donné  par  les  anciens  astronomes  à 
chaque  dizaine  de  degrés  de  chacun  des  signes  du  zodiaque. 

Il  Groupe  d'étoiles  composant  le  tiers  de  chaque  signe,  ii 
Nom  des  régions  du  ciel,  dans  l'astronomie  égyptienne. 

—  Hist.  ecclés.  Chef  de  dix  religieux  dans  les  monas- 
tères ;  doyen. 

—  Enctcl.  Antiq.  rom.  Les  décans  ou  dizainiers,  appe- 
lés aussi  décurions  ou  capita  contubemii  (têtes  de  cham- 
brée), étaient  les  plus  bas  officiers  de  l'infanterie  légion- 
naire. Ils  n'avaient  autorité  que  sur  les  dix  soldats 
composant  une  chambrée.  Immédiatement  au  -  dessus 
d'eux,  venaient  les  optiones  et  les  centuriones.  Il  devait 
y  avoir  quatre  cent  vingt  dizainiers  par  légion. 

—  Astron.  Les  régions  célestes  désignées  sous  le  nom 
de  décans  chez  les  Egyptiens  étaient  au  nombre  de  trente- 
six,  auxquelles  étaient  préposés  autant  de  génies,  qui 
avaient  aussi  le  nom  général  de  décans.  Ce  nom  a  une  cer- 
taine importance  dans  la  littérature  de  l'antiauité  et  du 
moyen  âge,  parce  que,  pendant  ces  périodes,  l'astrologie 
ne  se  distinguait  pas  de  l'astronomie,  et  les  décans  jouaient 
un  rôle  important  dans  l'établissement  des  horoscopes. 

DÉCANAILLER  {7ia-ill  [Il  mil.])  v.  a.  Tirer  de  la  canaille  : 
Les  héritages  seuls  décanaillknt  bien  des  gens. 

DÉCANAL,  ALE,  AUX  adj.  Hist.  eccl.  Qui  appartient  à 
un  décan  ou  doyen,  à  un  décanat  :  Juridiction  décanale. 
Religieux  dkcanaux. 

DÉCANAT  {na)  n.  m.  Dignité  de  décan,  do  doyen  :  Le 
DÉCANAT  du  sacré  collège.  Le  décanat  de  la  faculté  des 
lettres.  |i  Exercice  des  fonctions  de  doyen  :  Pendant  le  dé- 
canat de... 

—  A  Haïti,  Présidence  d'un  tribunal. 

DÉCANDRE  (de  déca,  et  du  gr.  anér,  nndros,  mâle)  adj. 
En  T.  de  bot..  Qui  a  dix  étamines  ou  organes  mâles  :  Les 
fleurs,  les  plantes  décandres. 

DÉCANDRIE  {drl  —  rad.  décandre)  n.  f.  Dixième  classe  du 
système  de  Linné,  comprenant  les  genres  à  fleurs  herma- 
ptiroditcs  et  munies  de  dix  étamines  libres,  comme  l'œillet. 

DÉCANDRIQUE  {drik')  adj.  En  T.  do  bot.,  Qui  apartiont 
à  la  décandrie  :  Classe  décandrique. 

DÉCANE  n.  m.  Chim.  Hydrocarbure  saturé,  do  formule 
C'"H". 

—  Encyci,.  On  a  préparé  jusqu'ici  siKdécanes;  le  décane 
normal  peut  s'obtenir  do  plusieurs  façons;  entre  autres, 
on  traite  lo  chlorure  do  décylo  normal  par  la  potasse  alcoo- 
lique :  on  obtient  un  carbure  éthyléniquo  nu'on  transforme 
en  carbure  saturé  à  l'aide  do  l'acido  ioahydriquo  ot  du 
phosphore  rouge. 

DÉCANÈME  n.  m.  Genre  d'arbrisseau  grimpant,  do  la 
famille  dos  asclépiadées,  tribu  des  cynanchées,  compre- 
nant une  souUî  espèce,  qui  croît  à  Madagascar. 

DÉCANBURON  n.  m.  Genre  d'herbes  ou  sous-arbris- 
seaux, do  la  famille  dos  synanthérées, tribu  des  vernoniées, 
comprenant  environ  quinze  espèces,  croissant  dans  l'Inde. 

Decani.  comm.  d'Austro-Hongrio  (Istrie  [district  do 
Capo  distrial);  5.950  bab. 

DÉCANILLER  [Il  mil.)  v.  n.  Arg.  S'en  aller,  décamper. 

DÉCANISER  frad.  décan)  v.  n.  Dr.  anc.  Occuper  la 
place,  remplir  les  fonctions  de  doyen. 

DÉCANONISER  (du  préf.  priv.  dé,  ct  do  canoniser)  v.  a. 
Rayer  do  la  liste  dos  saints,  retrancher  du  canon  dos 
saints  :  Dix'anoniser  un  saint. 

DÉCANTAGE  {taf)  n.  m.  Action  do  décanter  un  liquide. 

Il  On  iill    mieux  DÉCANTATION. 

DÉCANTATION  [si-on)  n.  f.  Opération  qui  consiste  à 
séparer  les  liquides  qui  surnagent  dos  parties  qui  s'en 
sont  précipitées  et  forment  dépôt  au  fond  du  vase,  n  On 
dit  aussi  di'.cantaog. 

—  Encyci..  La  décantation  a  sur  la  flltration  l'avantage 
énorme  de  la  rapidité  ;  en  revanche,  elle  no  conduit  sou- 
vent qu'à  dos  séparations  beaucoup  moins  parfaites.  Pour 
décanter,  il  faut  d'abord  laisser  so  déposer  au  fond  du  vase 
los  matières  soIi<los  (pii  so  trouvent  en  suspension  dans  lo 
liquide.  On  déverse  ensuite  la  partie  qui  s'est  éclaipcie. 
Dans  l'industrie,  quand  on  opère  sur  des  masKos  oonsidé- 
rul)les.  on  so  sort  do  vases  percés  latéralement  d'ouver- 
luroa  do  plus  on  plus  éloignées  du   fond  ot  munios  do 


robinets.  Le  liquide  à  décanter  e.st  introduit  dans  ces 
vases,  et,  à  mesure  qu'une  couche  supérieure  s'éclaircit, 
on  l'enlève  au  moyen  du  robinet  qui  y  correspond.  Lo 
plus  souvent,  on  se  contente  d'incliner  les  récipients  dans 
lesquels  le  mélange  a  déposé,  do  manière  à  transvaser  le 
liquide  surnageant,  on  prenant  soin  seulement  d'agiter  lo 
m.oins  possible.  Il  arrive,  avec  des  précipités  mobiles,  que 
le  moindre  mouvement  du  vase  on  mélange  de  nouveau 
une  portion  avec  le  liquide  ;  on  a  alors  recours  aux  siphons 
ot  aux  pipettes,  mais  ces  dernières  no  peuvent  être  usitées 
que  pour  do  petites  masses.  Quand  on  emploie  un  siphon» 
il  est  bon  que  la  branche  la  plus  courte,  celle  qui  ptongo 
dans  le  liquide,  soit  formée  à  son  extrémité  et  ouverte  laté- 
ralement, afin  que  le  courant  produit  par  l'aspiration  soit 
horizontal  et  non  dirigé  de  bas  on  haut,  ce  qui  tendrait 
à  soulever  le  dépôt.  La  décantation  peut  servir  aussi  à  sé- 
parer deux  liquides  qui  no  se  dissolvent  pas  l'un  l'autre, 
et  dont  les  poids  spécifiques 
difi'èrent  assez  pour  qu'ils  so 
séparent  en  deux  couches. 

DÉCANTER  (du  lat.  de, 
hors,  et  canthus,  goulot  d'un 
vase)  V.  a.  Transvaser  dou- 
cement une  liqueur  au  fond 
de  laquelle  il  s'est  fait  un 
dépôt  :  DÉCANTER  du  vin. 

Se  décanter,  v.  pr.  Etre 
décanté. 


DÉCANTEUR  n.  m.  Appa- 
reil qui  sert  à  opérer  la  dé- 
cantation. 

DÉCANTHÈRE  (de  déca , 
et  anthère) ad].  EnT.de  bot., 
Qui  a  dix  anthères. 

DÉCANTRER  (  du  préf. 
priv.  dé,  et  de  cantre)  v.  a. 
Retirer  de  la  cantre,  en  par- 
lant des  roquets  :  Décan- 
TRKR  les  roquets. 

DÉCAPAGE    {paf)    n.    m.  Di'c-intciir. 

Action  de  décaper;  opéra- 
tion consistant  à  mettre  un  métal  à  nu,  c'est-à-dire  à  le 
débarrasser  des  oxydes,  des  impuretés  accumulés  à  sa 
surface. 

—  Encycl.  Le  décapage  est  l'opération  qui  a  pour  but 
de  nettoyer  parfaitement  la  surface  de  pièces  métalliques 
en  faisant  usage  de  produits  spéciaux,  qui  dissolvent 
les  oxydes  ou  les  matières  maculant  cette  surface.  II 
existe  deux  modes  de  décapage  des  métaux  :  le  décapage 
mécanique  ou  ponçage,  et  le  décapage  chimique.  Le  pre- 
mier mode  consiste  à  frotter  fortement  avec  do  la  pierre 
ponce  humectée  d'eau  et  réduite  en  poudre  grossière.  On 
emploie  généralement,  pour  cette  opération,  des  brosses 
de  formes  diverses,  suivant  celles  des  objets  à  décaper. 
Dans  lo  décapage  chimique,  on  a  recours  à  l'action  des 
acides  sur  les  métaux.  Après  des  lavages  successifs  dans 
des  bains  alcalins,  puis  dans  des  bains  acidulés,  on  plonge 
la  pièce  à  décaper,  ainsi  nettoyée,  dans  un  autre  bain  ait 
n  de  blanchiment  i',dont  la  composition  est  variable;  la 
pièce  y  séjourne  et,  finalement,  est  rincée  à  l'eau  claire. 
Ce  sont  surtout  les  doreurs,  argenteurs,  brumsseurs,etc.» 
qui  pratiquent  le  décapage. 

DÉCAPARTI,  lE  ou  DÉCAPARTIT,  ITE  (de  déca,  et  du 
lat.  partitiis,  partagé)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  est  divisé 
jusqu'à  sa  base  en  dix  parties.  (Se  dit  surtout  des  calices 
et  des  corolles.) 

DÉCAPELAGE  (/«/)  OU  DÉCAPÈLEMENT  {maJi)  n.  m. 
Action  de  décapeler. 

DÉCAPELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  capeler.  —  Double 
la  consonne  /  devant  un  e  muet  :  Je  décapelle.  Tu  décapel- 
leras")  v.  a.  Oter  un  capelage  :  DÉCArELKR  les  haubans. 
Il  Faire  dépasser  une  amarre  de  l'endroit  où  elle  est  cape- 
léo  ;  DÉCAPELER  l'aussière  du  pieu,  ti  Fig.  Enlever  un  vête- 
ment :  En  été,  les  matelots  décapèlent  leurs  vareuses  pour 
nager  en  embarcation. 

DÉGAPEMENT  (man)  n,  m.  Action  do  décaper  une 
chaussée  empierrée  en  en  repiquant  la  surface,  c'est-à- 
dire  en  enlevant  la  croiito  supérieure  dans  lo  but  do  fa- 
ciliter la  prise  des  pierres  cassées  quo  l'on  répand  afin 
de  recharger  cette  chaussée. 

DÉCAPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cape)  v.  a.  Nettoyer 
superficiellement ,  en  parlant  d'un  métal ,  en  lui  faisant 
subir  l'opération  du  décapage,  il  Décroûtor,  enlever  la 
croûte  formée  sur  la  surface  d'un  gîte  de  guano.  (Peu  us.) 
Il  Décaper  une  chaussée.  V.  décapement.  il  Décaper  tôt  ac- 
costement,  Mettre  los  contre-allées  do  niveau  avec  la 
chaussée,  qui  était  plus  basse. 

DÉCAPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cap'^  v.  n.  Mar.  Dépas- 
ser un  cap  pour  gagner  la  haute  mer  :  Aaojre^H)  A  DÉCAPS. 

DÉCAPÉTALE  (de  déca,  et  de  pétale)  adj.  Eu  T.  do  bot.. 
So  dit  d'uno  corolle  composée  de  dix  pétales  :  Corolle 

DÉCAPl'.TALH.  Il  Ou  dit  aUSSl  DÉCAPÉTALE,  EK. 

DÉCAPEUR  n.  ra.  Ouvroir  qui  décape  los  métaux. 

DÉCAPHYLLE  (do  déca,  ot  du  gr.  phullon,  fouille) 
adj.  En  T.  do  bot.,  Qui  est  composé  do  dix  sépales,  do 
dix  feuilles. 

DÉCAPIDE  (de  déca.  et  du  lat.  pcs,  pedis,  pied)  adj. 
En  T.  de  zool-.  Qui  a  dix  bras,  en  parlant  d'un  mollusque 
céphalopode.  (Les  seiches  ot  los  calmars  sont  dos  mol- 
lusques décapides.) 

DÉCAPITALISATION  (si-oti)  n.  f.  Action  do  décapitaliser 
uno  ville.  ,  ■    ,«  j, 

—  Encycl.  En  1871,  l'Assemblée  nationale  avait  m  dé- 
capitalisor  Paris,  à  raison  do  l'invasion  d'uno  partie  du 
territoire.  Pendant  cinq  mois  environ,  elle  siégea  d'abord 
à  Bordeaux,  puis  à  Vorsailles.  Uno  loi  du  22  juillet  187» 
rendit  à  Pans  son  titre  do  capitale  parlementaire,  mais 
décida  que  l'Assemblée  nationale  siégerait  A  Vorsaillos, 
toutes  les  fois  qu'elle  aurait  à.  so  réunir,  soit  pour  éliro  un 
président,  soit  pour  réviser  la  constitution. 

U»  autre  exemple  do  décapitalisatiou  est  fourni  par 
l'histoire  dos  Etats-Unis.  Lo  Congrès  ayant  été  insulté  j\ 
Pliiladelpbie,  le  siège  du  gouvornomout  fut  transféré  à 
Annapolis,  puis  à  Washington. 

DÉCAPITALISER  (du  préf.  prtv,  dé,  ot  de  capitale)  v,  a. 
Priver  do  son  tiiro  do  capital©  :  Décapitaliskr  une  viile. 


DÉCAPITATION    —    DÉCASYLLABE 


—  Faire  perdre  sa  valeur  de  capital  à  :  Décapitaliser 
Us  intérêts  composés. 

DÉCAPITATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  décapiter,  de 
trancher  la  tête. 

—  EscvcL.  Ane.  dr.  La  décapitation  semble  avoir  été 
usitée  chez  presque  tous  les  peuples  de  l'antiquité,  con- 
curremment avec  d'autres  modes  de  supplice,  pour  l'exé- 
cution  des  sentences  de  mort.  En  France,  jusqu'en  1792, 
la  coutume  a  conservé  toute  une  hiérarchie  de  supplices 
pour  les  condamnés  à  la  peine  capitale.  La  décapitation, 
considérée  comme  moins  infamante  que  les  autres,  était 
le  supplice  des  gentilshommes.  Les  exécutions  étaient  pu- 
bliques. Sur  un  échafaud  élevé,  le  condamné,  eu  che- 
mise, le  cou  découvert,  était  agenouillé.  Le  bourreau  lui 
tranchait  la  tète  avec  son  glaive  :  il  l'achevait,  au  besoin. 
avec  la  hache.  Les  corps  des  suppliciés  étaient  jetés  à  la 
voirie  :  en  divers  lieux,  des  associations  charitables  leur 
donnaient  la  sépulture.  - 

—  Dr.  mod.  L'article  12  du  code  pénal  édicté  que  «  tout 
condamné  à  mort  aura  la  tète  tranchée  ".  Toutefois,  les 
militaires  et  marins  condamnés  par  leurs  tribunaux  spé- 
ciaux sont  fusillés.  Depuis  1S32,  aucune  mutilation  n'ac- 
compagne la  décapitation. 

L'exécution  est  publique.  Elle  n'a  jamais  lieu  sans  que 
le  président  de  la  République  ait  examiné  si  le  condamné 
est  digne  d'une  mesure  gracieuse.  L'instrument  du  supplice 
est  la  guillotine.  Le  service  des  «  hautes  œuvres  u  est  ré- 
glementé par  le  décret  du  25  novembre  1870.  Les  corps  des 
suppliciés  sont  délivrés  à  leurs  familles,  si  elles  les  récla- 
ment, à  la  charge  par  elles  de  les  faire  inhumer  sans 
aucun  apparat  (C.  pén.,  art.  14). 

—  Phvsiol.  La  décapitation  est  la  mort  par  section  de 
la  moelîe,  au  niveau,  ou  un  peu  plus  bas,  de  la  région 
bulbaire  ;  on  l'emploie  aujourd'hui,  en  France  et  dans  un 
certain  nombre  de  pays,  comme  pénalité  suprême.  D'après 
l'observation  des  criminels  et  les  expériences  sur  les 
chiens  décapités,  la  mort  ne  survient  pas,  dans  tous  les 
cas,  de  la  même  manière.  Chez  les  chiens,  la  section  de  la 
moelle  épinière  et  l'irritation  des  centres  nerveux  sont 
moins  efficaces  que  l'hémorragie  et  l'asphyxie  consécu- 
tive pour  déterminer  la  mort,  tandis  que,  chez  l'homme, 
rinhinition,  qui  résulte  de  l'impression  morale,  est  plus 
rapidement  mortelle  que  les  effets  de  la  section  des  vais- 
seaux. C'est  pourquoi  Loye  dit  avec  raison  que  la  dou- 
leur produite  par  la  section  du  cou  n'a  pas  le  temps  d'être 
perçue.  C'est  pourquoi,  aussi,  les  masques  de  l'homme  et 
du  chien  décapités  sont  si  différents  :  la  figure  du  premier 
étant  le  plus  souvent  dépressive  et  impassible,  tandis  que 
celle  du  second  exprime  la  douleur  et  l'angoisse.  Mais  on 

F  eut  obtenir  chez  le  chien  le  même  masque  que  chez 
homme  en  conduisant  la  décollation  au  niveau  du  bulbe 
et  du  nœud  vital.  Quant  aux  divers  mouvements  que  les 
décapités  exécutent,  postérieurement  à  la  décollation,  ils 
sont  dus  à  des  réflexes  ayant  leur  origine  dans  les  centres 
bulbo-protubéranciels,  et  n'impliquent  peint  une  persis- 
tance de  la  sensibilité. 

DÉCAPITER  {du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  capxit,  itis,  tête) 
v.  a.  Décoller,  trancher  la  tête  à.  {Ne  se  dit  guère  qu'en 
parlant  d'une  personne  mise  à  mort  par  autorité  de  jus- 
tice) :  Décapiter  un  criminel,  il  Par  ext.  Oter  l'extrémité, 
la  tête  de  :  Tarquin  décapita  les  plus  hauts  pavots  de  son 
jardin. 

—  Fam.  Déboucher,  décoiffer,  en  parlant  d'une  bou- 
teille. 

—  Fie.  Priver  ce  qu'il  y  a  de  principal  :  Décapiter  une 
classe  de  ses  meilleurs  élèves, 

—  En  T.  de  lechn.,  Décapiter  des  rivets,  Faire  sauter  à 
la  tranche  la  tète  de  ces  rivets. 

Décapité,  ée  part.  pass.  du  v.  Décapiter. 

Se  décapiter,  v.  pr.  Bltre  décapité.  |[  Se  trancher  à  soi- 
même  la  tète,  se  priver  de,  dans  les  sens  ci-dessus. 

Décapité  parlant,  truc  célèbre  qui  est  la  base  d'une 
qoantite  d'illusions  fondées  sur  l'emploi  des  glaces  éta- 
mées.  Ce  truc  montre  une  tête  vivante  posée  sur  une 
table  ;  la  tête 


Dt-capitû  parlant  (B,  table  et 
dispositioa  des  giace»). 


Décapité  parlant. 

droit,  rejoignant  les  pieds  de  la  table  et  reflétant  les  côtés 
de  la  salle  qui,  dans  les  glaces,  semblent  être  le  fond.  Ce 

troc  fut  présenté  parTalrich,  

le  moolcur  de  l'Ecole  de  mé-  /  \ 

decine,  au  salon  de  cire  qu'il 

ouvrit  en  1865,  boulevard  des 

Capucines   (local   actuel    du 

théâtre    des    Capucines).    11 

avait  acheté  au  D'  Lynn,  et 

non   pas,  comme  on   l'a  dit 

souvent,  à  Toltin,  secrétaire 

de  la  Pùlytechnic  Institution  de  Londres,  lo  principe  du 

truc  ;  mais  c'est  Talrich  qui  a  eu  l'idée  de  sa  présentation 

ïensatioDoello  et  artistique  qui  a  fait  son  succès. 

DÉCAPODE  de  déea,  et  du  gT.  pous,  podos,  pied)  adj. 
Qui  a  cinq  paires  de  pattes.  (No  se  dit  que  des  crustacési  : 
/-e  homard  est  un  cruslacé  décapode.  Il  Pour  les  mollusques 
qui  ont  dix  bras,  on  dit  decapidb. 

DÉCAPODES  fmême  étymol.  qu'àl'art.  précéd.)  n.  m.  pi. 
Sous-ordre  de  crustacés  thoracostracés  podophtalmaires, 
comprenant  ceux  qui,  comme  les  crabes,  les  écrevisses  et 
les  crangons,  possèdent  cinq  paires  de  pattes  ambulatoires, 
dont  certaines  sont  armées  de  pinces.  —  L'n  olcapode. 

~~  Knctcl.  Les  décapodes  ont  ordinairement  la  tête  et 
la  ré(/ion  thoraciquc  soudés  en  une  masse  commune  ou  cé- 
phalothorax, rcv/'iue  dune  carapace  solide;  l'abdomen  est 
très  long  comrnc  .liez  los  homards,  ou  très  court,  comme 
chftz  IcH  tourteaux  ;  ses  anneaux  portent  des  pattes  nata- 
toir«s  plus  ou  moins  développées,  et  qui,  chez  les  femelles. 


servent  à  porter  les  œufs.  Par  leur  conformation  géné- 
rale, leur  taille  souvent  considérable,  leur  organisation 
interne,  les  décapodes  apparaissent  comme  les  plus  par- 
faits des  crustacés  ;  aquatiques  pour  la  plupart,  il  en  est, 
cependant,  de  terrestres,  mais  la  grande  majorité  habite 
la  mer.  Les  plus  grands  homards,  géants  du  groupe,  se 
trouvent  dansles  régions  boréales, et  comptent, avec  beau- 
coup d'autres  espèces,  parmi  les  ressources  précieuses  ali- 
mentaires que  l'homme  tire  de  la  pêche.  Ces  crustacés  sont 
carnassiers,  audacieux  et  alertes,  et  comptent  peu  d'enne- 
mis, sauf,  toutefois,  les  poulpes,  qui  les  capturent  adroi- 
tement et  les  dévorent,  et  en  détruisent  des  quantités  con- 
sidérables. L'ancienneté  des  crustacés  décapodes  est  assez 
haute  ;  ils  apparaissent  dans  les  formations  paléozoïques 
les  plus  récentes  et  se  continuent  dans  la  période  carbo- 


DÉcAPODES  :  1.  Homard;  2.  Crabe;  3.  Langouste;  4.  Penœus  ; 

B.  Nauplius  de  ppuœus;  6.  Metanaiipiius  de  penœuBj  7.  Larve 

de  penœus;  8.  Larve  de  homard. 

nifère  et  crétacée  pour  atteindre  tout  leur  développement 
à  l'époque  éocéne.  Les  singulières  formes  des  larves  des 
décapodes  les  ont  souvent  fait  ranger  dans  les  familles  les 
plus  éloignées;  telles  les  phases  de  7iaupUus,  de  zoé,  où 
elles  affectent  la  forme  de  certains  genres  inférieurs,  et 
celle  de  phijUosome,  etc.  Les  décapodes  se  divisent  d'après 
la  forme  de  leur  abdomen  en  deux  grands  groupes  :  ora- 
chyures  et  7i7ac7'oures.  On  consultera  pour  leur  histoire  gé- 
nérale :  Milne-Edwards,  les  Crustacés  (1837),  et,  pour  leur 
organisation,  Huxley,  l'Eci'evisse  {1880). 

IDÉCAPOLE,  nom  ancien  de  deux  contrées  de  l'Asie 
comprenant  chacune  dix  villes  :  Tune  en  Palestine,  autour 
du  lac  de  Génésareth  ou  de  Tibériade,  l'autre  en  Asie 
Mineure.  Au  viu*  siècle,  la  pentapole  de  Ravenne  devint 
une  décapole. 

DÉCAPTÉRYGIEN,  ENNE  (Ji-in,  en'  —  de  déca,  et  du  gr. 
pténix,  ngos,  aile)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  dix  nageoires. 

DÉCAPTIVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  captiver)  v.  a. 
Mettre  en  liberté.  (Vieux.) 

DÉCAPUCHONNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  capuchon) 
V.  a.  Oter,  enlever  le  capuchon  de  :  Décapuchonnee  un 
doynino.  it  Rendre  à  la  vie  séculière,  en  parlant  d'un  reli- 
gieux ou  d'une  religieuse  :  Décapuchonner  des  moines. 

—  Fn  T.  de  fauconn.,  Décoiffer,  en  parlant  du  faucon. 
Se  décapuchonner,  v.  pr.  Oter  son  capuchon. 
DÉCARACTÉRISER  (du  préf-  priv.  dé,  et  de  caractériser) 

v.  a.  Altérer  le  caractère.  (Peu  us.) 

Se  décaractériser,  v.  pr.  Perdre  son  caractère.  (Peu  us.) 

DÉCARBONATER  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  carbonate)  v,  a. 
Chim.  Enlever  à  une  substance  l'acide  carbonique  avec 
lequel  elle  est  combinée  et  qui  en  fait  un  carbonate. 

Se  décarbonater,  v.  pr.  Etre  décarbonaté. 

DÉCARBONISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cavboniser)v.  a. 
Chim.  Oter  d'une  substance  le  carbone  qu'elle  contient. 

Se  décarboniser,  v.  pr.  Etre  décarbonisé,  perdre  son 
carbone  :  Le  sang  se  décarbonise  dans  son  oarcours. 

DÉCARBURANT  (rnii),  ANTE  [  rad.  décarburaiîon]  adj. 
Cliim.  Qui  a  la  propriété  d'enlever  le  carbone  uni  dans  un 
corps  à  d'autres  substances  et  qui  en  fait  un  carbure  : 
Le  manganèse  rend  les  scories  très  guides  et  sert  à  ralentir 
leur  action  décarburante  sur  la  fonte. 

DÉCARBURATEUR,  TRICE  adj.  Chim.  Qui  produit  la 
décarburation  :  Arrêter  les  courants  dÉcarburatel'rs 
d' oxygène. 

DÉCARBURATION  {si-on  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  car- 
buration) n.  f.  Chim.  Destruction  de  l'état  de  carburation 
d'une  substance. 

—  Encycl.  Métall.  On  désigne  sous  lo  nom  de  décarbu- 
ration l'opération  à  l'aide  de  laquelle  on  obtient  par  Vaffi- 
nage  la  disparition  de  l'excès  de  carbone  qui  se  trouve 
dans  le  fer.  Ce  résultat  se  produit  à  l'aide  d'une  action 
o.xydante,  transformant  en  acide  carbonique  ou  en  oxyde 
de  carbone  cet  excès  de  carbone. 

L'oxydation  du  carbone  s'obtient  de  diverses  manières  : 
en  premier  lieu,  en  faisant  agir  sur  de  la  fonte  de  fer 
en  fusion,  dans  un  foyer  de  forme  spéciale,  en  présence 
do  charbon  de  bois  enflammé,  un  courant  d'air,  en  même 
temps  qu'on  ajoute  à  la  masse  des  scories  peroxvdées  de 
fer.  (On  a  ainsi  ce  qu'en  métallurgie  on  appelle  l'affinage 
au  bas  foyer.)  —  Le  second  procédé  consiste  à  faire  agir 
sur  do  la  ïfonto  de  fer,  à  l'état  liquide,  dans  un  four  Martin- 
Siemens,  du  minerai  de  fer  riche.  —  Le  troisième  mode  de 
décarburation  se  produit  dans  le  convertisseur  Bessemer, 
où  l'on  soumet  la  fonte  liquide  à  l'action  d'un  courant  d'air 
it  haute  pression.  —  Une  quatrième  méthode  de  décarbu- 
ration s'obtient  en  chauffant  en  vase  clos  de  la  fonte  dite 
malléable  avec  de  l'oxyde  de  fer,  de  manière  à  obtenir  de 
proche  en  proche  l'oxydation  du  carbone  de  celte  fonte. 
—  Kntîn,  on  emploie  encore  fréquemment  un  autre  pro- 
cédé de  décarburation.  Sur  do  la  fonte  en  fusion  contenue 
dans  un  four  à  réverbère,  on  fait  passer  un  courant  d'air, 
en  ajoutant  à  la  fonto  liquéHée  des  scories  de  silicate  do 
fer,  et  on  brassant  vigoureusement  la  masse.  Cette  der- 


S48 

nière  opération  constitue  ce  que,  dans  l'industrie  métallur- 
gique, on  appelle  à  proprement  parler  le  puddlage. 

DÉCARBURER  (rad.  décarburation)  v.  a.  Enlever  l'excès 
de  carbone  contenu  dans  la  fonte  de  fer  par  l'opération  de 
l'allina^e. 

Se  decarburer,  v.  pr.  Etre,  devenir  décarburé. 

DÉCARBUSNIQUE  adj.  Chim.  V.  USSIQUE. 

DÉCARCASSER  [ka-sé]  [SE]  v.  pr.  Pop.  Se  démener, 
s'agiter  en  criant,  se  donner  beaucoup  de  peine. 

DÉCARCHIE  (chî  —  gr.  dékarchia;  de  déka,  dix,  et  ar- 
chos,  chef;  n.  f.  Antiq.  gr.  Commandement  d'une  section  de 
dix  hommes,  dans  les  armées  grecques.  (On  dit  aussi  dé- 
CADARCHIE.)  Il  Gouvemcment  des  Dix,  institué  par  les 
Spartiates  en  beaucoup  de  villes,  après  la  prise  d'Athènes. 
Il  Gouvernement  des  Dix,  en  Thessalie,  sous  l'autorité  de 
Philippe  de  Macédoine,  il  Décemvirat,  à  Rome. 

DÉCARDINALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cardinal) 
v.  a.  Rayer  de  la  liste  des  cardinaux  :  DÊCAai>iNAi.iSER  un 
prélat. 

DÉCARÊMER  (SE)  [du  préf.  priv.  dé,  et  de  carême]  v.pr. 
Se  dédommager,  en  mangeant  de  la  viande,  de  l'absti- 
nence du  carême,  il  Par  ext.  Se  dédommager  dune  priva- 
tion quelconque  en  s'accordant  largement  ce  qu'on  s'était 
refusé  jusqu'alors. 

DÉCARGYRE  (de  déca.  dix,  et  du  gr.  arguros,  argent)  n.  m. 
Antiq.  Monnaie  appelée  aussi  majorine.  en  usage  dans 
l'empire  grec,  et  qui  valait  10  argyres,  environ  1  fr.  80  c. 

DÉCABHAPHE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  miconie. 

DÉCARQUE  {kark'  —  gr.  dékarkhos  ;  de  déka,  dix,  et  ar- 
khos,  chef;  n.  m.  Antiq.  gr.  Commandant  d'une  section  de 
dix  hommes,  dans  les  armées  grecques.  (On  dit  aussi  déca- 
DABQUE.I  H  Décemvir,  à  Rome. 

DÉCARRADE  {ka-rad'  —  rad.  décarrer)  n.  f.  Fuite,  éva- 
sion ;  sortie. 

DÉCARRELAGE  {ka-re-laj')  n.  m.  Action  de  décarreler; 
résultat  de  cette  action. 

DÉCARRELER  [ka-re  —  du  préf.  priv.  rf^,  et  de  carrenu. 
Double  la  lettre  /  devant  une  syllabe  muette  :  Je  décaiTelle. 
Tu  décarrelleras)  v.  a.  Oter  les  carreaux  d'un  lieu  carrelé  : 
DÉCARRELER  Une  cuisîne. 

DÉCARRER  (ka-ré)  v.  n.  Arg.  S'enfuir,  s'évader;  sortir. 
Il  Décarrer  de  belle.  Sortir  de  prison  sans  être  mis  en 
jugement. 

DÉCARTONNER  {to-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  car- 
tonner) V.  a.  Enlever  le  carton  de  :  Décartonner  un  livre. 

Se  décartonner,  v.  pr.  Etre,  devenir  décartonné. 

—  Arg.  S'approcher  du  moment  de  la  mort,  perdre  ses 
forces. 

DÉCARVER  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  écart]  v.  a.  Mar. 
Maintenir  l'écart  de  deux  pièces  de  charpente  au  moyen 
d'une  troisième,  qui  est  chevillée  tranaversalement  aVcc 
chacune  des  deux  premières. 

DÉCASCHISTIE  {ka-chi-stl)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  in- 
diens, de  la  famille  des  malvacées,  tribu  des  ketmies. 

DÉCASEMENT  man  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  case)  n.  m. 
Action  d'ûter  de  sa  case  ou  des  cases. 

DÉCASER  (,rad.  décasement)  v.  a.  Oter  de  sa  case,  de  son 
casier  :  Décaser  des  papiers,  il  Par  ext.  Faire  sortir  de  son 
logement  :  Décaser  wn  locataire. 

—  Fig.  Déplacer,  priver  d'une  position  acquise  ;  Décaser 
un  fonctionnaire. 

—  Jeux.  Faire  partir  d'une  case,  en  parlant  d'une  pièce 
du  jeu  d'échecs  ou  d'uu  autre  jeu. 

Se  décaser,  v.  pr.  Etre  décasé,  il  Se  déplacer,  se  déloger 
soi-même. 

DÉCASERNEMENT  {man  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  ca- 
serne^nent)  n.  m.  Suppression  du  casernement,  et,  par 
ext.,  do  l'internat. 

DÉCASERNER  (rad.  décasernement)  v.  a.  Modifier  le  ré- 
gime intérieur  d'un  établissement  en  ce  qui  le  faisait  res- 
sembler à  celui  des  casernes  :  Décaserner  les  lycées. 

DÉCASPERME  {spèt'ni'  —  de  déca,  et  du  gr.  spenna,  se- 
mence) adj.  En  T.  de  bot..  Qui  renferme  dix  semences. 

—  n.  m.  Genre  d'arbustes  de  la  famille  des  myrtacées, 
originaire  de  l'Asie  tropicale. 

DÉCASPORE  {spor')  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  fa- 
mille des  épacridées,  comprenant  six  espèces,  qui  crois- 
sent en  Australie  et  en  Tasmanie.  Syn.  de  trochocabpe. 

DÉCASQUER  {ské  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  casque)  v.  a. 
Oter  le  casque  à  :  Décasquer  un  soldat. 

Se  décasquer,  v.  pr.  Oter  son  casque. 

DÉCASTER  isté  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  caste)  v.  a. 
Exclure  d'une  caste. 

Se  décaster,  v.  pr.  Sortir  volontairement  d'une  caste. 

DÉCASTÈRE  (stèr'  —  de  déca,  et  slèi'e)  n.  m.  Métrol. 
Mesure  pour  les  solides,  égale  à  10  stères  ou  10  mètres 
cubes.  ^'.  métrique  (système). 

DÉCASTYLE  {stil'—  de  rfeca,  et  du  gr.  *^»Zos,  colonne)  adj. 
En  T.  darchit..  Dont  le  front  est  orné  de  dix  colonnes  . 
Le  temjdt  de  Jupiter  Olympien,  à  Athènes,  était  DÉCASTTLE 

—  n.  m.  Edifice  décastyle  :  Un  décastyle. 
DÉCASYLLABE  (de  déca,  et  syllabe)  adj.  Qui  a  dix  syl- 
labes :  L'n  mot  décasyllabe.  Un  vers  décasyllabe.  H  On 

dit  aussi   DÊCASYLLAB1QUE. 

—  n.  m.  Vers  composé  de  dix  syllabes. 

—  Encycl.  Le  décasyllabe  est  île  beaucoup  le  plus  an- 
cien do  tous  les  vers  épiques  français.  Il  a  été  employé 
dans  les  plus  vieilles  chansons  de  geste.  On  lo  rencontre 
pour  la  première  fois,  en  français,  dans  la  Chanson  de  saint 
Alexis.  Il  a  été  employé  dans  la  Chanson  de  Roland,  ce 
type  des  épopées  françaises.  Il  est  même,  le  plus  souvent, 
une  preuve  de  l'ancienneté  d'une  pièce.  Sur  environ  quatre- 
vingts  chansons  de  geste  qui  nous  sont  parvenues,  une 
bonne  moitié  est  dans  ce  rythme.  Le  décasyllabe  épique 
comporte  deux  accents  toniques  ;  l'un  sur  la  4'  syllabe, 
l'autre  sur  la  10".  Il  on  est  de  même  si  la  4"  ou  la  10"  syl- 
labe sont  suivies  d'une  atone  :  celle-ci  ne  compte  pas  dans 
la  mesure.  Lo  vers  peut  donc  avoir  dix,  onze  ou  douze 
syllabes.  La  césure  médiane  vient  après  la  4*  syllabe  non 
suivie  d'une  atone  ou  après  la  5'  syllabe  atone.* Ex.  : 

Carie  li  reis.  —  nostre  emperère  majîne. 
De  nos  oetages  —  ferat  trancher  les  testes. 

Dans  le   décasyllabe  moderne,  il  faut  que  l'atone  qui 


349 

suit  la  4"  syllabe  accentuée  s'élide;  sinoiit  le  vers  serait 
faux  : 

Dans  certain  cont(e)  —  en  rimes  barbouillé. 

Voltaire. 
Des  poètes  contemporains  ont  employé  le  déoasyllahc 
coupé  en  deux  hémistiches  égaux  do  cinq  pieds  : 

En  me  promenant  —  ce  soir  au  rivage 
Où  pondant  une  heure  —  k  vous  j'ai  rÊvé, 
J'ai  laisat^  tomber  —  mon  cœur  sur  la  plage  : 
Vous  veniez  après  —  et  l'avez  trouva. 

A.  Dumas  fils. 

Dans  quelques  chansons  de  goste  {Aïol,  Audiaier^  Girard 
de  RoH.ssillon),  la  césuro  vient  après  la  tî"  syllaho  accen- 
tuée {ou  après  la  7"  atone).  Dante,  dans  la  Divine  ('onukiie, 
emploie  un  vers  décasylhibo  qui  possède  les  doux  sortes 
de  coupes,  après  la  4'  ou  la  (■.">  syllabe  accentuée. 

Vheroic  verse  (ou  décasyllabe  anglais),  qu'emploie  Shak- 
spoare,  rappelle  également  le  décasyllabe  épique  français. 
Quelle  est  l'origine  du  décasyllabe?  Dos  niétriciens  l'ont 
fait  dériver  do  l'hexamètre  latin,  en  se  fondant  sur  la  res- 
semblance de  ce  dernier  vers,  au  point  de  vue  do  l'accen- 
tuation rythmique,  avec  le  décasyllabe  qui  contient  deux 
atonos,  lequel  a,  en  réalité,  douze  syllabes. 

DÉCASYLLABIQUE  {bik'  —  rad.  décasyllabe)  adj.  Qui  a 
dix  syllabes  :  Un  mot.  Un  vers  décasyllabique. 

DÉCATHOLICISER  (si-r^—  du  préf.  priv.  dé,  et  de  catho- 
lique) V.  a.  Faire  cesser  d'être  catholique  :  Changez  la  »m- 
tière  de  l'enseignement,  et  vous  décatholicisez  le  royaume. 
(Proudh.) 

Se  décatholiciser,  v.  pr.  Etre  décatholicisé. 

DÉCATIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  calir)  v.  a.  Oter  le  cati, 
l'apprêt  que  le  fabricant  a  donné  à  une  étoile  de  laine  : 
Décatir  du  drap,  il  Démêler  le  poil  d'une  peau  destinée  à 
la  fabrication  des  chapeaux,  ii  Séparer  les  brins  d'un  éche- 
veau  que  l'humidité  a  collés  ensemble. 

—  Fam.  Priver  de  sa  fraîcheur,  do  sa  beauté  :  Rien  ne 
DÉCATIT  les  femmes  comme  l'emploi  des  fards. 

—  Fiç.  Priver  de  sa  candeur,  de  sa  naïveté. 
Se  décatir,  v.  pr.  Etre,  devenir  décati. 
DÉCATISSAGE  (ti-saf)  n.  m.  Opération  qui  consiste  à 

soumettre  le  drap  à  l'action  de  la  vapeur,  alin  de  lui  enlever 
le  lustre  et  le  brillant  produits  par  le  pressage  à  chaud,  et 
lui  faire  perdre  l'excès  de  largeur  factice  qu'il  a  pu  gagner 
par  le  ramage,  ii  On  dit  aussi  délustrage. 

—  Encycl.  On  décatit  les  draps  en  les  exposant  à  la 
vapeur  d'eau  dans  des  machines  spéciales  appelées  hoite 
à  vapeur,  table  à  décatir  et  machine  à  décatir  sans  plis.  Par 
ces  procédés,  on  fait  renfler  la  laine  écrasée  par  le  pre- 
mier apprêt.  On  laisse  ensuite  les  draps  empilés  pendant 
quelques  heures  pour  permettre  au  poil  de  se  redresser 
complètement,  puis  on  les  place,  recouverts  de  toiles, 
entre  des  feuilles  de  zinc,  sous  une  presse  qui  en  extrait 
l'humidité  et  égalise  le  décatissage,  sans  pourtant  rendre 
à  l'étotfo  le  brillant  qu'elle  avait  précédemment;  on  les 
brosse  vigoureusement,  afin  d'en  relever  le  poil  ot  do  leur 
donner  un  aspect  velouté.  Les  draps  sont  livrés  au  com- 
merce non  décatis.  On  décatit  aussi  les  toiles  de  chanvre, 
de  lin  ou  de  coton,  en  les  passant  â  l'eau  de  savon  ot  en 
les  étirant  en  tous  sens  avant  qu'elles  ne  soient  sèches, 
pour  éviter  un  trop  grand  rétrécissement. 

DÉCATISSEUR  {ti-seur\  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dé- 
catit, qui  fait  le  décatissage  chez  les  apprêteurs. 

DÉCATOME  n.  ra.  Genre  de  coléoptères  tétramères  vési- 
cants,  ayant  pour  type  le  décatome  marqué  d'un  croissant 
de  la  région  du  Cap. 

DECATROPIS  [dé,  piss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  rutacées- 
zanthoxylées,  originaire  du  Mexique. 

DecaTUR,  villes  des  Etats-Unis:  i"  dans  l'Illinois; 
18.700  hab.  Point  de  convergence  d'une  quantité  do  lignes 
de  chemin  de  fer;  aussi  l'a-t-on  comparée  au  centre  d  une 
roue.  Importance  considérable  comme  entrepôt  des  pro- 
duits agricoles  des  territoires  environnants.  Sa  popula- 
tion s'accroît  avec  la  plus  grande  rapidité.  —  2"  Dans  l'Etat 
de  Géorgie;  2.500  hab.  ViUo  réputée  par  la  salubrité  de 
son  climat  et  la  beauté  de  ses  environs.  —  3"  Dans  l'Etat 
d'Indiana;  3.140  hab.  —  4^  Dans  les  Etats  de  Wisconsin, 
Mississipi,  lowa,  Tennessee,  Alabama. 

Degauville  (Paul),  industriel  et  homme  politique,  né 
à  Petit-Bourg  (Seine-et-Oise)  en  1846.  Il  s'occupa  (faborri 
d'agriculture,  puis  créa  à  Petit-Bourg  une  usine  où  il 
construisit  le  matériel  de  petits  chemins  de  fer  portatifs, 
à  voie  étroite, 
destinés  sur- 
tout aux  gran- 
des exploita- 
tions a!gnco- 
1  os .  Depuis 
1891,  Paul  De- 
cau  vi  lie  est 
sénateur  do 
Seine-ot-Oiso. 

DecauvUle 

(  C  H  B  M  I  N     D  K 

fer)   ou  sub- 
stantiv.   De- 

v^,/»  f«t-,i«  H^  Chemin  de  fer  Decauvilm  :  I.  Voie  droit*»; 

voie  lorree  ae     j.  Voie  courbe;  3.  Aiguillage  &  deux  voies 
faiblo  largeur,  symétrique» 

rivée  sur  tra- 
verses môtalliquos,  et  qui  rend  de  grands  services  à  do 
nombreuses  inaustries,  par  suite  do  la  facilité  qu'elle  offre 
dans  son  ajustement  et  son  démontage.  Lo  petit  decauvillo 
qui  desservit  l'Exposition  universelle  de  1889  à  Paris  trans- 
porta plus  de  6  millions  de  voyageurs. 

DegaUX  (Gilles),   littérateur  et  poète  français,   né  à 

Lignerib  (Calvados)  vers  1082,  mort  ou  173J.  Descendant  <le 
Cornoillo  par  sa  mère,  il  composa  uno  tragédie,  Marius, 
représentée  en  1745,  et  où  l'on  remarqua  quelques  bons 
vers.  Il  devint  ensuite  directeur  dos  formes  en  Francho- 
Comté,  puis  on  basse  Normandie.  On  a  de  lui  quelques 
pièces  (lo  vers  qui  ne  manquent  pas  de  mérite;  entre 
autres,  l'Horloge  de  sable,  figure  de  la  vie  humaine  (1714). 
Decaux  (Louis-Victor  Blacqdtîtot,  vicomte),  général 
français,  né  à  Douai  on  1775,  mort  on  iKlTi.  Il  se  Ut  re- 
marquer aux  armées  dos  Ardonnes,  du  Hliiu,  de  Rhin-rt- 
Moselle,  remplit  les  fonctions  do  chof  d'état-major  il  la 
Grande  Armée  en  1806,  ot  contribua  à  faire  échouer  l'ex- 
pédition de  lord  Chatham  à  Walchoron  on  armant  les  côtes 
do  l'Escaut  (1800).  Il  devint  conseiller  d'Etat  on  1817  ot 


DECASYLLABIQUE   —  DÉCEMBRE 


Duc  Decazea. 


Hetitenant  général  en   1823;  il  etit  lo  portefeuille  do  la 
guerre  dans  lo  cabinet  Martignac. 

DÉCAVAGE  (in/)  n.  m.  Etat  d'une  personne  décavée. 

DÉCAVAILLONNER  [va-iU-o-né  [H  mil.]  —  du  préf.  priv. 
dé,  ot  de  cavaillon)  v.  a.  Déchausser,  onlovor,  on  parlant 
de  la  vigne,  les 

petits    cavaliers  DécavaiUonnouae, 

ou  cavaillons  que 
la  rechavsseuse  a 
laissés  le  long 
des  cops. 

DÉCAVAIL- 
LONNEUSE   {va- 

ill'0-neuz'[Um\\.] 

—  rad.  décavaiûonner)  n.  f.  Charrue  do  forme  spéciale, 

qui  sert  à  décavaillonnor. 

DÉCAVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cave)  v.  a.  Gagner 
toute  la  cave  â  un  autre  joueur. 

—  Fam.  Ruiner,  faire  perdre  sa  fortune  ou  sa  position. 
Décavé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décaver. 

—  Substantiv.  Joueur,  joueuse  qui  a  perdu  toute  sa 
cave. 

Se  décaver,  v.  pr.  Etre  décavé,  perdre  sa  cave. 

DecazeS  (Elie,  duc),  homme  d'Etat  français,  né  à 
Saint-Martin-de-Laye  (Gironde)  en  1780,  mort  à  Decaze- 
ville  en  1860.  Il  fut  d'abord  avocat  à  Libourne,  juge  au 
tribunal  de  la  Seine  (1806),  conseiller  de  cabinet doLouis 
Bonaparte,  roi  de  Hollande  (1807),  puis  conseiller  à  la 
Cour  d'appel  de  Paris  (I8il);  mais  sa  fortune  politique  ne 
commença  qu'avec  la  Restauration.  Son  empressement  à 
se  rallier  aux  Bourbons,  en  1814,  et  son  refus  do  servir 
Napoléon  pendant  les  Cent-Jours  lui  valurent  successive- 
ment, avec  la  contiance  de 
Louis  XVIII,  le  poste  de 
préfet  de  police  (juill.  1815), 
un  siège  à  la  Chambre  (août) 
et  le  ministère  de  la  police 
générale  (septembre).  Il  ne 
cessa  de  soutenir,  dans  les 
conseils  du  pouvoir,  une 
politique  de  modération , 
tendant,  comme  il  le  disait. 
!■  à  royaliser  la  nation  et  à 
nationaliser  le  royalisme  », 
afin  d'affermir  la  monarchie 
des  Bourbons.  La  faveur 
croissante  de  Louis  XVHI 
lui  permit  bientôt  de  l'ap- 
pliquer par  lui-même. 
Après  le  départ  du  duc  de 
Richelieu,  il  reçut  le  mi- 
nistère de  l'intérieur  (janv. 
1819),  et,  peu  après,  la  pré- 
sidence du  conseil  (novem- 
bre). Il  donna  une  vigou- 
reuse impulsion  aux  travaux  publics  et  fit  voter  une  loi 
libérale  sur  la  presse.  Mais  les  inimitiés  que  sa  modéra- 
tion avait  soulevées  dans  le  camp  dos  ultras  furent  ré- 
veillées par  l'assassinat  du  duc  de  Berry  (févr.  1820),  et 
amenèrent  sa  chute.  Louis  XVIII,  qui  l'avait  déjà  nommé 
duc  et  pair,  dut  le  sacrifier,  malgré  ses  répugnances  per- 
sonnelles, et  lui  donna  comme  compensation  l'ambassade 
de  Londres.  Il  n'y  resta  que  deux  ans  et  revint  siéger  à 
la  Chambre  des  pairs,  dont  il  devait  être  grand  référen- 
daire, de  1834  à  1848.  Après  la  révolution  du  24  février, 
il  rentra  dans  la  vie  privée  et  se  consacra  à  des  entre- 
prises industrielles,  dont  la  plus  importante  fut  la  création 
des  forges  de  Decazeville  (Aveyron). 

DEGAZES^Louis-Charles-Amanieu,ducDEGLOcKSBERG), 
homme  politique  français,  fils  du  précédent,  né  à  Paris 
en  1819,  mort  au  château  de  Graves  (Gironde)  en  1886. 
Il  entra  d'abord  dans  la  diplomatie  et  fut  successivement 
secrétaire  d'ambassade  à  Londres,  puis  ministre  plénipo- 
tentiaire à  Madrid  et  à  Lisbonne.  Il  rentra  dans  la  vie 
privée  en  1848  et  n'en  sortit  qu'en  1871,  nour  aller  siéger 
comme  député  de  la  Gironde  à  l'Assombléo  nationaloT  II 
y  prit  place  au  centre  droit.  Après  la  chute  de  Thiors, 
do  Broglio  l'appela  d'abord  ù  l'ambassade  de  Londres 
(nov.  1873),  puis  au  ministère  des  affaires  étrangère».  Il 
devait  garder  ce  poste  pendant  quatre  ans,  ot  s'en  servir 
pour  faire  prévaloir  au  dehors  uno  politique  de  réserve  ot 
do  prudence.  Le  tsar  lui  témoigna  uno  confiance  sympa- 
thique. Elu  député  de  Paris  en  1876,  il  se  présenta  1  année 
suivante  à  Puget-Théniers,  mais  vit  son  élection  invalidée 
par  la  Chambre.  Il  avait  dû  quitter  son  portefeuille  lors  de 
la  formation  du  ministère  Rochobouët  (nov.  1877). 

DECAZESIA  {dé,  zé)  n.  f.  Bot.  Genre  do  composées 
d'Australie. 

Decazeville,  ch.-l.  de  canton  de  l'Aveyron,  arr.  ot  à 
39  kil.  do  Villefranche,  sur  lo  Rieumort,  affluent  gaucho 
et  à  3  kilom.  du  Lot,  à  225  mètres  d'altitudo;  12.000  hab. 
[OecazeviUiens,  €nnes.)C\\.  do  f.  Orléans.  C'était  un  simple 
hameau  appelé  Lasalle,  quand,  en  1830,  on  y  fonda  des 
forges,  sous  lo  patronage  au  duc  Decazes  (d'où  le  nom  do  la 
ville).  Industrie  métallurgiiiuo  ;  hauts-fourneaux  ;  aciérie  ; 
laminoirs  ;  ateliers  do  construction  ;  fonderie.  Houillères  çil 
et  là,  enflammées  depuis  des  centaines  d'années,  qu'il  faut 
isoler  de  la  masse  compacte  par  dos  murailles  opaissos. 
Ces  houillères  produisent  do  très  bon  charbon.  Los  sociétés 
exploitantes  sont  ;  la  Société  Commontry-Kourchambault- 
Dccazevillo  ot  la  Société  des  Houillères  do  Bouquiôs.  — 
Lo  canton  a  7  comm.  et  15.452  hab. 

Degcan  ou  Dbkhan,  vaste  région  do  l'Inde  anglaise. 
Le  DaUrhani  (ou  pays  du  Sud),  na  pas  toujours  ou  les 
mémos  limites.  Les  anciens  livres  sanscrits  appellent  de 
ce  nom  tout  lo  pays  au  S.  dos  monts  Vindliyas  jusqu'au 
cap  Comorin.  Depuis,  on  n'a  généralement  désigné  ainsi 
quo  lo  vaste  plateau  (pfensorrent  la  Norliuddah  au  N.,  la 
KrichnaauS.,lesGhàtosàrO.(2.00ûm.).otàrE.(l.200m.). 
Ce  plateau  s'élève  doucement  du  N.  au  S.,  ot  do  l'E.  à  l'O.; 
aussi  ses  cours  d'eau  sont-ils  tributaires  du  golfe  du  Beu- 
palo  :  ce  sont  le  Godavéry,  qui  arrose  Yanaon  (à  la  France), 
et  lo  Kistna  ou  Krichnu.  Le  climat  y  est  tempéré  et  plus 
sain  que  sur  les  côtes;  le  sol  produit  surtout  du  riz,  du 
coton,  de  la  canno  à  sucre  ot  du  café.  Politiquement,  cotte 
région  comprend  aujourd'hui:  nu  nord,  lo  ïiérar,  au  nord- 
est,  la  province  do  Nagpour  {haut  commissariat  des  pro- 
vinces centrales);  au  contre,  l'Etat  do  Nizam;  à  l'ouest,  la 


province  du  Deccan  (présid.  do  Bombay).  —  Pour  les  dé- 
tails géographiques  et  historiques,  v.  Indu. 

DècE,  empereur  romain.  V.  Decius. 

DÉCÉBALE,  roi  des  Daces.  Il  est  probable  quo  ce  nom 
n'est  pas  un  nom  propre,  mais  l'appellation  par  laquelle, 
on  langue  daciquo,  on  désignait  lo 
roi  ou  le  chef.  Il  opposa  aux  pré- 
tentions romaines  uno  énergie  fa- 
rouche. Il  tua  le  gouverneur  do 
Mœsie,  Appius  Sabinus,  battit  Cor- 
nélius Fuscus,  et  contraignit  Domi- 
tien  non  à  lui  payer  tribut,  comme 
on  l'a  dit  souvent,  mais  à  conclure 
avec  lui  un  arrangement.  Trajan 
le  vainquit  en  103  ot  lui  laissa  la 
couronne,  mais  Décébale  se  sou- 
leva bientôt,  et  vaincu  de  nouveau, 
se  donna  la  mort  (105).  La  colonne 
Trajane  fut  élevée  en  mémoire  do 
cette  lutte.  V.  Dacib. 

Décébale. 

DECEDER  [se  —  du  lat.  decedere, 
s'en  aller)  v.  n.  Mourir  de  mort  naturelle.  (On  ne  le  dit 
que  des  personnes.) 

—  Gramm.  Ce  verbe  ne  se  conjugue  qu'avec  l'auxi- 
liaire être. 

—  Anton.  Naître,  ressusciter. 
Décédé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décéder. 

—  Substantiv.  Personne  décédée:  .S'onnerpownm  décédé. 
DÉCEINDRE  {sindr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  ceindre. 

Se  conjugua  comme  ceindre)  v.  a.  Oter  la  ceinture  à: 
DÉCEINDRE  un  enfant.  (Peu  usité.)  Il  Oter,  détacher  de  sa 
ceinture  :  Déceindre  son  épée. 

Se  déceindre,  v.  pr.  Etre,  devenir  déceint,  n  Oter  sa 
ceinture. 

DÉCÈLEMENT  (S(?-Ze-m(i?i)  n.  m.  Action  de  déceler;  ré- 
sultat do  cette  action  :  Le  décèlement  d'un  complot. 

DÉCELER  {se-lé  ~  de  la  partie,  dé,  et  de  celer.  Change 
l'avant-dernier  e  en  è  ouvert  devant  une  syllabe  muette  : 
Je  décèle.  Je  décèlerai.  Je  décèlerais)  v.  a.  Dénoncer,  dé- 
voiler, faire  connaître  la  retraite  de  :  Déceler  un  voleur, 
un  crime,  ii  Faire  connaître  l'existence  ou  la  présence  de  : 
La  vue  des  plantes  marines  décèle  au  pilote  le  voisinage  de 
la  terre. 

—  Fig.  Faire  connaître  la  nature,  1©  caractère  de  :  Il  y 
a  toujours  dans  nos  manières,  dans  notre  maintien,  quelque 
chose  qui  rious  décèle.  ^Balz.)  it  Prouver,  démontrer;  être 
l'indice  de  :  L'envie  décelé  la  médiocrité.  (Lévis.) 

Se  déceler,  v.  pr.  Etre  décelé;  se  faire  connaître,  se 
trahir,  il  Se  découvrir,  se  dévoiler  mutuellement. 

—  EnT.devéner.,Quitter  sa  retraite,  en  parlant  du  cerf. 

—  Syn.  Déceler,  découvrir,  dévoiler,  révéler.  Déceler^ 
c'est  faire  deviner,  amener  indirectement  à  connaître  ce 
qu'une  personne  mettait  tous  ses  soins  à  tenir  caché.  Dé- 
couvrir, c'est  ôter  ce  qui  empêchait  de  voir,  rendre  visible 
ce  qui  échappait  aux  regards.  Dévoiler,  c'est  écarter  le 
voile  qui  cachait  quelque  chose,  rendre  tout  à  fait  appa- 
rent ce  qui  n'était  aperçu  que  d'une  manière  confuse  et 
souvent  erronée.  Enfin,  j'évéler  se  dit  des  choses  secrètes  : 
on  révèle  une  conspiration;  ou  de  celles  qui  échappent  à 
la  raison  humaine  par  leur  nature  môme. 

DÉCELEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  décèle  :  Le  prix 
d'argent  promis  au  déceleur.  (Amyot.) 

DÉGÉLIE  (lat.  Decelium),  ville  de  la  Grèce  ancienne  (At- 
tique),  près  des  sources  du  Céphise.  C'était  l'une  des  douze 
cités  de  la  confédération  ionienne.  Les  Spartiates  s'y  éta- 
blirent en  413,  sur  le  conseil  d'Alcibiado,  et  purent  de  là 
ravager  sans  relâche  les  meilleures  terres  de  l'Attique. 
Aussi  la  dernière  partie  de  la  guerre  du  Péloponèse  est- 
elle  appelée  souvent  guerre  de  Dêcêlie,  Le  tombeau  do 
Sophocle  se  trouvait  dans  cette  localité. 

DÉCEM  {sèni  —  mot  lat.  qui  signiflo  dix)^  préfixe  qui 
indique  un  nombre  de  dix. 

DÉGEMBRAJLLARDS  {aan-bra-ill-ar)  ou  DÉCEMBRI- 
SEURS  [san),  ou  RATAPOILS  n.  m.  pi.  Noms  donnés,  do 
1849  à  1851,  aux  membres  de  la  société  bonapartiste  du 
Dix-Décembre.  —  Un  deckmbraiiaard  ou  décembriseur, 

ou  R^VTAPOIL. 

—  Enctcl.  Un  grand  nombre  de  décembraillards  s'étaient 
donné  pour  tâche  d'accueillir  le  prince-président,  à  sa 
sortie  de  l'Elysée,  par  do  bruyantes  acclamations.  Par 
extension,  cette  appellation  s'étendit  aux  auteurs  ot  exécu- 
teurs du  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851. 

DÉCEMBRE  {sanbr  —  lat.  december;  de  decem,  dix)  n.  m. 
Dernier  mois  de  l'année  moderne,  ainsi  nommé  parce  qu'il 
était  le  dixième  do  l'année  romaine. 

—  Poétiq.  Saison  d'hiver. 

—  FjNcycl.  Chronol.  Dans  le  premier  calendrier  romain, 
qui  commençait  au  mois  de  mars,  le  dixième  mois  s'appelait 
n'aturolloment  

décembre,  ot  il 
conservacenom 
depuis  que  l'édit 
do  Charles  IX 
(1564)  a  fait  com- 
mencer l'année 
au  mois  do  jan- 
vier. Comme  on 
avait  donné  à 
deux  mois  les 
noms  do  Jules 
César  et  d'Au- 
guste (juillet, 
août^,  l'empe- 
reur Commode 
fit  donner  colui 
d'Amazone  au 
mois  de  décem- 
bre ,  on  l'hon- 
neur d'une  dame 
romaine  dont  il 
possédait,  dans 
un  anneau,  lo  portrait  représenté  on  amazone.  Mais  cotto 
galante  dénomination  no  survécut  point  à  celui  qui  l'avait 
imposée. 

Vnrs  lo  21  ou  lo  22  décembre,  le  soleil  entre  dans  lo  signe 
du  Capricorne,  ot  l'hivor  commence.  C'est  lo  jour  le  plus 
court  de  1  auuéo. 

—  Econ.  rur.  Pendant  le  mois  do  décembre,  les  travaux 


DtJcembro,  dmnll  do  Pl<^rro  Rcymood 

(Louvro). 


DECEMBRIO   —  DÉCENTRALISATION 


de  la  culture  proprement  dite  sont  interrompus;  le  cul- 
tivateur doit  proliter  de  co  chômage  pour  s'appliquer 
spécialement  aux  choses  de  l'intérieur. 

On  peut  profiter,  en  décembre,  des  gelées  qui  durcis- 
sent la  terre  pour  conduire  dans  les  champs  des  fumiers, 
des  marnes,  des  composts.  C'est  aussi  le  moment  de  ré- 
pandre sur  les  prés  tourbeux  et  humides  du  noir  animal 
et  des  phosphates  fossiles.  Lorsque  le  temps  le  permet, 
on  exécute  des  labours  d'hiver  dans  les  terres  argileuses 


Décembre  il  Etude),  par  Cibati-:>I  [anc.  Hôtel  de  ville  de  Paris]. 

OU  arcilo-calcaires.  On  sait  que  ces  labours  n'exigent  pas 
les  mêmes  soins  que  ceux  de  printemps.  On  peut  les  exé- 
cuter en  tout  temps,  pourvu  que  la  terre  ne  soit  ni  gelée 
ni  excessivement  humide.  On  doit  encore  proliter  de  ce 
temps  pour  curer  les  fossés  et  les  rigoles  d'écoulement. 
afin  d'éviter  le  séjour  trop  prolongé  de  l'eau  dans  les 
terres  ensemencées. 

Le  travail  des  plantations  d'arbres  ou  d'arbustes  forme 
aussi  une  des  plus  importantes  occupations  de  l'agricul- 
teur et  du  jardmier,  pendant  le  mois  de  décembre. 

En  décembre,  les  travaux  de  jardinage  chôment  moins 
que  ceux  de  la  grande  culture.  Dans  les  potagers,  on  fait 
des  défoncements.  Les  couches  demandent  beaucoup  de 
soins.  On  en  fait  successivement  pour  faire  de  nouveaux 
semis  et  pour  repiquer  le  plant  de  ceux  qui  ont  été  faits  en 
novembre.  On  sème  en  pots  les  premiers  melons,  que  l'on 
met  en  place,  le  mois  suivant,  sur  des  couclics  minces. 
Si  le  froid  suspend  la  végétation  des  fraisiers  des  quatre 
saisons  sous  châssis,  on  les  entoure  d'uue  couche  do 
fumier  neuf. 

Les  travaux  de  la  pépinière  ne  consistent  guère  que 
dans  la  levée  des  arbres,  lorsqu'il  ne  gèle  pas,  dans  la 
fumure  et  le  défoncement  des  carrés- qu'on  se  propose  de 
planter.  Dans  les  jardins  d'agrément,  on  arrange  les  mas- 
sifs, on  dispose  des  points  de  vue,  enfin  on  commence  à 
préparer  toutes  choses  pour  le  retour  du  printemps. 

Décembre  1851  (coup  d'Etat  de).  Nom  donné  cou- 
ramment au  coup  d'Etat  exécuté,  le  2  décembre  1851,  par 
Louis-Napoléon.alorsprésidentde  la  République  française. 

—  Encycl.  Hanté  par  le  rêve  d'une  restauration  napo- 
léonienne, qu'il  avait  tenté  de  réaliser  déjà  à  Boulogne  et 
à  Strasbourg,  le  prince  Louis-Napoléon  se  voyait,  une  fois 
président  de  la  République,  à  portée  de  sa  suprême  am- 
bition :  l'Empire,  avec  son  gouvernement  personnel.  L'As- 
semblée était  divisée,  impopulaire;  elle  avait  voté  la  mu- 
tilation du  suffrage  universel;  elle  n'avait  pour  elle  ni  le 
peuple  ni  l'armée.  Le  prince  fit  déposer,  pour  séduire  le 
premier,  un  projet  de  loi  rétablissant  le  suffrage  universel  ; 
pour  être  le  maître  de  la  seconde,  il  destitua  Changarnier, 
commandant  de  la  garnison  de  Paris,  s'entoura  de  géné- 
raux, donna  le  ministère  de  la  guerre  à  Saint-Arnaud,  la 
Eréfecture  de  police  à  Maupas,  qui  lui  étaient  dévoués. 
,e  général  Magnan  fut  mis  à  la  tête  des  troupes  ;  Morny 
dirigeait  toute  la  conspiration.  Dans  la  nuit  du  i"  au 
2  décembre,  elle  éclata."  Des  décrets  et  proclamations  furent 
imprimés  en  grand  secret  et  affichés  dès  le  matin.  Par  l'un 
de  ces  décrets,  l'Assemblée  était  dissoute,  le  suffrage  uni- 
versel rétabli,  le  peuple  convoqué  dans  ses  comices,  l'état 
de  siège  institué.  Dans  une  proclamation,  Louis-Napoléon 
dénonçait  les  «  complots  »  de  l'Assemblée  et  promettait 
de  soumettre  à  la  nation  une  constitution  inspirée  des 
institutions  du  Consulat.  Cette  même  nuit,  seize  représen- 
tants, entre  autres  Bedeau,  Changarnier,  Lamoricière, 
Cavaignac,  Le  Flô,  Charras,  Thiers,  etc.,  étaient  arrêtés  et 
enfermés  à  Mazas,  et  Magnan  mettait  sur  pied  toute  la 
garnison.  Dès  le  matin,  les  députés  de  la  majorité  essayè- 
rent, mais  en  vain,  de  pénétrer  dans  le  Palais-Bourbon, 
occupé  par  les  troupes.  Deux  cent  vingt  d'entre  eux  se 
réunirent  sous  la  présidence  de  Berryer,  à  la  mairie  du 
X»  arrondissement  ;  ils  venaient  de  proclamer  la  dé- 
chéance de  Louis-Napoléon,  lorsque  le  général  Porey  fit 
évacaer  le  local  et  conduire  les  représentants  â  la  ca- 
serne du  quai  d'Orsay,  d'où  ils  furent  dirigés  sur  Vin- 
cennos  ou  sur  le  Mont-Valérien.  La  résistance  légale 
était  vaincue.  Restait  l'insurrection  :  Victor  Hugo,  Michel 
de  Boui^es,  Carnet,  Jules  Favre,  Madier  do  Montjau,  de 
Flotte.  Schœlcher  tentèrent  de  l'organiser.  Le  3,  ils  es- 
sayèrent do  soulever  les  faubourgs.  Des  barricades  s'éle- 
vèrent. Sur  celle  du  faubourg  Saint-Antoine,  le  repré- 
sentant Baudin  fut  frappé  mortellement.  Ces  barricades 
lurent  enlevées.  Dans  la  nuit  du  ■!,  elle  se  relevèrent  et 
se  multiplièrent.  Des  combats  acharnés  curent  lieu  au- 
tour de  chacune  d'elles.  Finalement,  les  insurgés  furent 
vaincus.  Une  fusillade  et  une  canonnade  meurtrières,  ba- 
layant sur  les  boulevards  la  foule  des  prom*^nnurs  inof- 
fensifs,  mit  fin  à  la  lutte.  Dans  la  Nièvre,  l'Hérault,  la 
Drôme,  le  Var,  les  Hasses-Alpes.  etc.,  la  résistance  au 
coup  d'I'Jtat  fut  violente,  mais  éjjalement  écrasée.  Alors, 
commença  la  répression.  Ayant  tait  approuver  ses  actes 
par  le  suffrage  universel  (7439.2 16  ouij,  Louis-Napoléon 
mit  en  état  de  siège  trenlo-doux  départements,  fit  empri- 
sonner plus  do  cent  mille  citoyens,  et  institua  des  com- 
missions mixtes  qui  renvoyaient  aux  conseils  de  guerre, 
déffortaient  ou  expulsaient  de  France  tous  les  suspects. 
En  même  temps,  les  biens  do  la  maison  d'Orléans  étaient 
eai-sis  cl  réunis  au  domaine  public.  La  nouvelle  consti- 
tution fut  nromulguée  le  U  janvier  1852.  Elle  conservait 
lenom  do  la  République,  et  confiait  le  f^ouvornemont  pour 
dix  ans  à  Louis-Napoléon,  qui  n'allait  pas  tarder  À  se 
proclamer  empereur. 

Plus  do  vingt  mille  familles  avaient  eu  à  souffrir  du  coup 
d'Etat  dans  leurs  personnes,  tours  biens  ou  leur  situation. 


La  loi  du  30  juillet  1881,  complétée  par  celle  du  mois  d'août 
1882,  accorda  aux  victimes  du  2-Décembre  une  somme 
annuelle  de  8.310.000  francs,  répartie  en  rentes  et  pen- 
sions, ainsi  qu'un  certain  nombre  d'emplois. 

DCCEMBRIO  (Pierre-Candide),  littérateur  italien,  né  à 
Pavie  en  1399,  mort  à  Milan  en  H77.  Il  était  fils  d'un 
érudit,  Uberto  Decembrio,  auquel  il  succéda  comme  se- 
crétaire du  duc  de  Milan.  Après  la  mort  du  duc  Philippe- 
Marie  (1447),  les  Milanais,  ayant  proclamé  la  républi- 
blique,  éliront  pour  chef  Decembrio,  qui  se  rendit  en 
France  pour  demander  l'appui  de  Louis  XI  contre  Fran- 
çois Sforza.  Celui-ci  s'étant  rendu  maître  de  Milan,  De- 
cembrio alla  se  fixer  à  Rome,  où  Nicolas  Vie  nomma  se- 
crétaire apostolique.  On  a  de  lui.  en  latin  :  une  Vie  de 
Philippe-Marie  (1625)  ;  une  Vie  de  François  Sforza  ;nne 
traduction  d'Appien  (1472),  etc.  —  Son  frère,  Angelo  De- 
cembrio, né  âVigevano,  mort  vers  1470,  fut  ambassa- 
deur de  Jules  II  auprès  du  duc  de  Milan,  et  acquit  une 
grande  réputation  à  la  fois  comme  homme  d'Etat  et  comme 
écrivain.  Son  ouvrage  principal  a  pour  titre  ;  Libri  scptcm 
de  Policia  litteraria  (Augsbourg,  1540). 

DÉCEMBRISADC  [san)  n.  f.  Se  dit  des  violences  exer- 
cées â  Paris  contre  les  ennemis  du  coup  d'Etat  de  dé- 
cembre 1851. 

DÉCEMBRISEURS  n.  m.  pi.  Hist.  V.  DBCEMBRAILLARDS. 

DÉCEMDENTÉ,  ÉE  {^èm'-dan  —  de  décem,  et  denté)  adj. 
En  T.  de  bot.,  Qui  est  terminé  par  dix  dents  :  Corolle 

DÉCEMDENTËE. 

DÉCEMDIURNE  {sèm'  —  de  décem,  et  diurne)  adj.  Qui  a 
lieu  tous  les  dix  jours. 

DÉCEMFIDE  adj.  Bot.  Syn.  de  décafide. 

DÉCÉMIUM  n.  m.  Bot.  Syn.  de  hydrophylle. 

DECEMJUGIS  {dé-sèm\jiss  —  du  lat.  decem,  dix,  et  jur/is, 
qui  se  rapporte  à  l'attelage)  n.  m.  Char  à  dix  chevaux  at- 
telés de  front,  dont  les  Romains  faisaient  quelquefois 
usage  dans  les  triomphes  ou  dans  les  jeux.  (Néron  condui- 
sait un  do  ces  attelages,  quand 
il  fut  vainqueur  aux  jeux  Olym- 
piques.) 

DÉCEMLOCULAIRE  (s^m',  l^r' 
—  de  décem,  et  du  lat.  loculus, 
logette)  adj.  Qui  est  divisé  en 
dix  loges. 

DÉCEMMENT  (sa-man)  adv. 
D'une  manière  décente  :  Etre 
vêtu   DÉCEMMKNT.  Decemjugis. 

—  Par  est.  Convenablement; 

selon  les  règles,  soit  de  la  politesse,  soit  d'une  sage  con- 
duite ou  d'une  saine  appréciation  :  Déce.mment,  on  ne  peut 
sortir  par  un  pareil  temps. 

—  Anton,  indécemment,  impudemment. 

DÉCEMNOVAL,  ALE,  AUX  (sèm'  —  de  décem,  et  du  lat. 
jiovcm,  neuf)  adj.  Chronol.  Qui  dure  dix-neuf  ans  :  Cycle 

DlicEMNOVAL. 

DÉCEMPARTI,  lE  [sèm'  —  do  décem,  et  du  lat.  partïtus, 
divisé)  adj.  Qui  est  divisé  jusqu'à  la  base  en  dix  parties. 

DÉCEMPÉDATEUR  (sèm' —  lat.  decempedator;  formé  de 
dccempeda)  n.  m.  Antiq.  rom.  Arpenteur  qui  prenait  ses 
mesures  avec  une  mesure  de  10  pieds  appelée  decempeda. 

DECEMPRIMI  [dé-sèm')  n.  m.  pi.  Dr.  rom.  A  Rome  et 
dans  beaucoup  de  colonies  et  do  municipes.  Les  dix  pre- 
miers sénateurs  dont  le  rang  était  le  plus  élevé,  il  Sous  le 
Bas-Empire,  Officiers  de  la  maison  de  l'empereur,  qui  ve- 
naient après  le  primicerius.  ii  Sing.  decemprimus  {muss.) 

DÉCEMRÈME  {sèm'  —  de  décem,  et  du  lat.  remus,  rame) 
n.  m.  Navire  de  guerre  à  dix  rangs  de  rames. 

—  Encycl.  Ces  rangs  n'étaient  évidemment  pas  verti- 
caux. En  effet,  si  les  mots  birèmes,  trirèmes,  désignaient 
les  vaisseaux    à 

deux,    à    trois  XXXXXXXXXX 

rangs  de   rames  xXXXXXXXXX 

superposés,  il  ^  ^  ^ 

était  pratique-  XXXXXXXXXX 

ment  impossible  XXKXXXXXXX 

de  Repasser  cinq     wv->^Sïyvyy>^X 
rangs     superpo-      XXXXXX>;xxp( 

ses.   On   a   donc  Décemrème. 

supposé  qu'au 

delà  de  cinq  rangs  de  rames,  les  rangs  sont  comptés  de 
l'avant  à  l'arrière,  sur  une  hauteur  de  cinq  rangs,  disposés 
en  diagonale.  Ainsi,  la. décejurème  serait  une  galère  ayant 
de  l'avant  à  l'arrière  dix  rangs  de  rames  â  cinq  rames  su- 
perposées, suivant  la  disposition  ci-jointe. 

Ce  n'est  là  qu'une  hypothèse,  que  les  textes  anciens  ne 
fournissent  pas.  Elle  "a,  du  moins,  pour  elle  le  bon  sens. 
Comment  expliquer  autrement  le  fait  que  Ptolémée  con- 
struisit un  navire  à  quarante  rangs  de  rames? 

DÉCEMVIR  {séin'  —  du  préf.  décem,  et  du  lat.  riV,  homme) 
n.  m.  Hist.  Nom  donné  à  dix  magistrats  qui  furent  créés 
à  Rome,  d'une  far^on  exceptionnelle,  pour  rédiger  un  code 
de  lois  :  Les  premiers  décemvirs  fire7it  les  lois  des  Douze 
Tables,  il  Décemvirs  litibus  judicaridis,  Juges  de- la  plus 
ancienne  époque  qui,  depuis  Auguste,  firent  partie  du 
tribunal  des  ccntumvirs.  il  Décemvirs  sacerdotaux  {dtce/nviri 
sacris  faciu/idis).  Collège  d'interprètes  des  livres  sibyllins. 
11  Décemvirs  militaires,  Bas  officiers  qui  commandaient 
dix  soldats,  nommés  aussi  dêcans. 

—  Par  ext.  Membre  de  toute  espèce  de  commission 
composée  de  dix  personnes  nommées  légalement. 

—  Encycl.  Hist.  Les  décemvirs  étaient  des  magistrats 
exceptionnellement  chargés  à  Rome,  au  v'  siècle  av.  J.-C, 
do  la  rédaction  des  lois.  En  462  av.  J.-C.  le  tribun  "Teren- 
tilius  Arsa  fit  adopter  un  plébiscite  portant  que  cinq 
citoyens  seraient  chargés  de  codifier  les  coutumes.  Le 
sénat  résista.  Mais,  pendant  huit  ans,  la  plèbe  renomma 
les  rnêmes  tribuns,  et,  en  l'an  300  de  Rome,  le  sénat  con- 
sentit à  une  transaction.  Une  commission  de  dix  membres 
fut  élue  pour  un  an  dans  les  centuries,  les  dccemviri 
Icffibus  scribendis,  qui  furent  investis  de  Vimnerimn  et 
furent  les  seuls  magistrats  do  la  cité;  toutes  les  autres 
magistratures,  le  tribunal  lui-mômo,  furent  suspendues 
pendant  ce  temps.  Une  commission  do  cinq  mr-mbrcs 
avait  été  chargée,  dit-on,  avant  leur  élection,  d'aller  étu- 
dier en  Grèce  les  lois  helléniques.  Los  décemvirs,  au 
nombro  desquels  était  Âppius  Claudius,  rédigèrent  dix  lois. 


S50 

Mais,  le  code  ayant  paru  incomplet,  de  nouveaux  décem- 
virs furent  nommés  l'année  suivante,  et,  parmi  eux,  des 
plébéiens  ;  on  fit  deux  autres  lois  qui,  jointes  aux  dix  pre- 
mières, formèrent  la  loi  des  Douze  Tables.  Mais  les 
décemvirs  cherchèrent  à  se  maintenir  abusivement  au 
pouvoir  et  tyrannisèrent  la  cité.  A  la  suite  de  l'attentat 
commis  par  Appius  Claudius  sur  la  fille  du  tribun  Virgi- 
nius,  la  sécession  de  la  plèbe  sur  le  mont  Sacré  obligea 
les  décemvirs  à  abdiquer. 

DÉCEMVIRAL,  ALE,  AUX  {sèm')  adj.  Hist.  rom.  Qui 
appartient  aux  décemvirs  :  Collège  décemviral.  Autorité 
MX'ENmRALE.  Il  Lois  déccmvirales,  Lois  des  Douze  Tables, 
portées  par  les  décemvirs. 

DÉCEMVIRAT  {sèm',  ra)  n.  m.  Dignité  de  décemvir, 
magistrature  décemvirale  :  Le  peuple  romain  se  constitua 
lui-même  en  établissant  le  décemvirat.  Il  Epoque  des  décem- 
virs :  Pendant  le  premier  décemvirat. 

DÉCENCE  {sanss  —  du  lat.  decentia,  même  sens)  n.  f. 
Honnêteté  extérieure;  bienséance  qu'on  doit  observer 
quant  aux  lieux,  aux  temps  et  aux  personnes  :  La  décence, 
à  l'égard  du  monde,  est  la  conformité  d'action  et  de  langage 
avec  les  usages  reçus.  (^larmont.)  il  Bienséance  en  ce  qui 
concerne  la  pudeur  :  La  décknce  est  la  grâce  de  la  vertu 
et  le  fard  du  vice.  {M"""  de  Lambert.)  Il  Bienséance  dans  le 
langage,  les  manières  :  Mettre  de  la  décence  dans  ses  ex- 
pressions. (Acad.) 

—  Décence  oratoire.  En  T.  de  rhét.,  Harmonie  parfaite 
qui  doit  régner  entre  la  contenance,  les  gestes,  l'accent 
d'un  orateur  et  le  sujet  du  discours  qu'il  prononce. 

—  Syn.  Décence,  modestie,  pudeur,  pudicité.  La  décence, 
en  tant  qu'elle  est  synonyme  de  pudeur  et  de  pudicité, 
regarde  la  tenue,  le  maintien,  l'habillement;  la  inodestie 
se  rapporte  aux  actions  et  aux  paroles  ;  la  pudeur,  aux  sen- 
timents mêmes,  mais  aux  sentiments  qui  se  manilestent 
par  des  actes  ;  c'est  une  extrême  délicatesse  qui  fait  que 
l'âme  est  vivement  blessée  de  tout  ce  qui  pourrait  altérer 
sa  pureté;  enfin,  la  pudicité  tient  à  la  nature  même  do 
l'âme;  elle  a  quelque  chose  d'intime  et  produit  nécessai- 
rement la  pudeur,  la  modestie  et  la  décence. 

—  Anton.  Immodestie,  incongruité,  indécence,  inconve- 
nance et  disconvenance,  licence,  messéance,  obscénité. 

DÉCÈNE  II.  m.  Chim.  Syn.  de  décylène. 

DÉCENNAIRE  {sèn-nèr  —  du  lat.  decem,  dix)  adj.  Qui 
procède  par  dix  :  Numération  décennaire. 

DÉCENNAL,  ALE,  AUX  {sèn  ~  du  lat.  decennalis,  même 
sens;  de  decem,  dix,  et  munis,  année)  adj.  Chronol.  Qui  dure 
dix  ans,  ou  qui  revient  tous  les  dix  ans  :   Magistrature 

DÉCENNALE.   FétCS  DÉCENNALES.  Prix    DÉCENNAUX- 

—  Hist.  Tribunal  décennal  ou  Tribunal,  Conseil  des  Dix, 
Celui  qui,  à  Venise,  connaissait  des  affaires  criminelles. 

DÉCENNALES  (sèn*  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  f.  pi.  Antiq.  rom.  Fêtes  instituées  par  Auguste. 

—  Encycl.  Antiq-  rom.  Les  décennales  furent  instituées 
par  Auguste,  l'an  726  de  Rome,  lors- 
que le  sénat  lui  renouvela  pour  dix 
ans  les  pouvoirs  dont  il  était  investi. 
Les  mêmes  fêtes  eurent  lieu  aux  pro- 
rogations suivantes;  les  consuls  pro- 
clamaient, au  nom  du  peuple,  la  con- 
tinuation de  l'empire  et  les  féies  dé- 
cennales. Les  successeurs  d'Auguste 
célébrèrent  aussi  les  décennales  au 
commencement  de  chaque  decennium, 
comme  si  c'eût  été  l'époque  de  la  pro- 
rogation de  leur  autorité;  mais  les 
jeux  et  les  sacrifices  seuls  furent  con- 
servés :  la  proclamation  fut  suppri- 
mée. Les  fêtes  décennales  étaient  encore  célébrées  sous 
Constantin. 

DÉCENNIE  {sén'-nî  —  de  décem,  et  du  lat.  annus,  année) 
n.  f.  Période  de  dix  ans,  nombre  d'années  que  l'on  compte 
pour  exploiter  un  bois  ou  une  partie  de  forêt. 

DÉCENT  {san),  ENTE  [du  lat.  decens,  même  sens]  adj .  Qui 
est  selon  les  règles  de  la  décence,  de  l'honnêteté  exté- 
rieure :  Habit  décent.  Il  Qui  est  conforme  à  la  pudeur  : 
Maintien  décent,  ii  Qui  a  de  la  décence  dans  ses  manières, 
dans  ses  discours  :  Orateur  décent. 

—  Par  e.vt.  Raisonnable,  conforme  aux  règles  d'une  sage 
conduite,  aux  appréciations  d'un  jugement  sain  :  Bisquer 
sa  fortune  à  la  Bourse,  est-ce  décent? 

—  n.  m.  Ce  qui  est  décent  :  La  différence  du  décent  et 
de  /'indécent. 

—  Anton.  Déshonnête,  immodeste,  incongru,  inconve- 
nant et  disconvenant,  indécent,  licencieux,  malséant  et 
messéant,  obscène. 

DeceNTIUS  Magnus,  César  romain,  qui  reçut  ce  titre 
à  Milan,  en  351,  de  son  frère  Magnence,  que  l'assassinat 
de  Constant  I"  avait  fait  empereur.  H  vint  s'établir  dans 
les  Gaules  pour  les  défendre  contre  les  incursions  des 
Germains,  et  se  fit  battre  par  les  Alemauni.  A  la  nouvelle 
de  la  défaite  et  de  la  mort 
son  frère,  il  s'étrangla  à 
Sens  (353). 

DÉCENTOIR  (  San  -  to  -ar'  i 
n.  m.  Outil  de  carreleur,  qui 
sert  à  préparer  l'aire  desti- 
née à  recevoir  des  carreaux, 
des  dalles,  n  On  dit  aussi  t'i 

CINTROIR. 

DÉCENTRAGE  {san-traj  ' 
n.    m.    Action  de  décentrer. 

(Se  dit  en  parlant  d'un  instrument  d'optique.)  ii  Syn.  de  dé- 
centration. 

DÉCENTRALISABLE  (srtn)  adj.  Qui  peut  être  décentra- 
lisé :  Administratwn  déCENTRALISABLE. 

DÉCENTRALISANT  {san,  lï-zan)^  ANTE  adj.  Qui  opère 
la  décentralisation. 

DÉCENTRALISATEUR,  TRICE  (.mn)  adj.  Qui  tend  à  la 
décentralisation,  (jui  la  demande  ou  qui  la  fait  :  Mesures 
décentralisatrices. 

—  n.  m.  Partisan  de  la  décentralisation. 
DÉCENTRALISATION  {san,  si-on  -  du  préf.  priv.  dé.  et 

de  cenlrali.'iation)  n.  f.  Action  de  détruire  la  centralisa- 
tion administrative,  littéraire,  etc.;  sysièmo  politique  ou 
autre,  qui  tend  à  ce  résultat  ;  On  a  fait  plusieurs  fois  des 
essais  ae  décentralisation  théâtrale. 


Monnaie  annonçant 
les  premières  décenna- 
les d'Antonin  le  Pieux. 


851 

—  Encycl.  Comme  pour  la  centralisation^  il  faut  distin- 
guer entre  ta  déceTitralisation politique  et  gouvernementale 
et  la  ilr'ceittralisation  administralwe.  Kn  Kraiico,  coux-l;\ 
seulement  pouvont  so  lUro  partisans  do  lu  preuiièro,  ([Ui 
rèvont  lo  fédéralisme  do  1793  ou  lo  vaguo  fodëralisme 
intercommunal  proposé  par  les  hommes  do  la  Commune 
do  1871.  Mais  la  décentralisation  administrative  peut  ôtro 
ardemment  poursuivie  par  dos  partisans  convaincus  do 
l'unité  nationale.  Les  abus  d'une  centralisation  excessive 
frapperont  nn>mo  lo  gouvernement  du  second  Empire, 
qui  olierclia  ù.  y  rcmodior  on  remettant  aux  préfets,  et 
ouqueliiuescas  aux  sous-préfets,  la  décision  d'un  certain 
nombre  d'affaires,  oui,  auparavant,  exigeaient  l'examen  et 
l'autorisation  du  chef  do  l'Ktat  ou  des  ministres,  d'où 
résultaient  dos  retards  fort  préjudiciables.  Toi  fut  le  but 
des  décrets  du  25  mars  1852,  sur  la  décentralisation  admi- 
nistrative, et  celui  du  13  mai  1861,  rjui  moditia  le  pré- 
cédent. Les  lois  des  18  juillet  1866  et  24  juillet  1867  élarj,'i- 
rent  les  attributions  des  conseils  généraux  ot  dos  conseils 
municipaux.  La  loi  du  10  août  1871  et  celle  du  5  avril  1884 
sur  l'organisation  municipale  ont  été  plus  loin  :  eu  res- 
treignant les  pouvoirs  de  l'autorité  préfectorale,  elles  ont 
voulu  donner  aux  membres  des  conseils  généraux  et  mu- 
nicipaux l'expérience  des  affaires  et  les  initier  à  la  pra- 
tique dos  fonctions  publiques. 

Mais  ces  quelques  libertés  départementales  ou  commu- 
nales de  France  ne  sont  rien  auprès  de  celles  dont  la  pro- 
vince et  la  commune  jouissent,  dans  la  plupart  des  pays 
d'Europe.  En  Angleterre,  le  pouvoir  central,  sauf  pour  la 
porcoption  de  certains  impôts,  n'intervient  en  aucune 
façon  dans  l'administration  des  bourgs,  des  villes  ou  des 
comtés,  et  nulle  part  n'existent  de  tribunaux  do  justice 
administrative.  Il  en  est  de  même  dans  les  Etats  de  l'em- 
pire allemand,  surtout  on  Bavière,  en  Wurtemberg  et  en 
Prusse.  La  Prusse  possède,  dans  la  loi  du  13  décembre  1872, 
un  code  complet,  qui  organise  pour  la  province,  le  cercle 
et  la  commune,  une  assemblée  élective  et  un  conseil  per- 
manent, en  même  temps  qu'elle  leur  accorde  une  grande 
indépendance  dans  la  gestion  de  leurs  intérêts.  L'Au- 
triche-Hongrie a  réorganisé  sur  les  mêmes  bases  son 
régime  provincial.  L'Espagne  a  su  conserver  au  milieu  de 
ses  vicissitudes  politiques  une  organisation  municipale  et 
provinciale  qui  assure  aux  provinces  et  aux  communes 
une  véritable  indépendance.  L'Italie  a  conservé  do  larges 
libertés  municipales  et  provinciales.  Il  en  est  de  même 
en  Suisse,  en  Hollande  et  dans  les  trois  Etats  Scandina- 
ves. En  Belgique,  les  délibérations  des  conseils  provin- 
ciaux et  communaux,  depuis  plus  de  soixante  ans,  sont 
souveraines  et  écliappent,  dans  les  limites  de  la  loi,  au 
contrôle  de  l'autorité  royale.  Aux  Etats-Unis,  la  décentra- 
lisation administrative  est  complète. 

DÉCENTRALISER  {san)  V.  a.  Opérer  la  décentralisation 
de  :  DÉcKNTRALisER  les  pouvoirs. 

Se  décentraliser,  v.  pr.  Etre  décentralisé. 

DÉCENTRALISME  (srt/i.  Ussm')  n.  m.  Système  de  décen- 
tralisation ;  Les  idées  de  la  Gironde  étaient  un  décentra- 
LiSME  politique. 

DÉCENTRALISTE  [san,  lisst')  adj.  Qui  professe  lo  dé- 
centralisme :  Les  girondins  étaient  décentralistes. 

—  Substantiv.  ;  Un  décentralistk. 

DÉCENTRATION  {san,  si-on)  n.  f.  Techn.  Action  de  dé- 
centrer. 

—  Physiq.  Défaut  de  concours  dans  les  centres  des  len- 
tilles ;  action  qui  produit  ce  défaut. 

DÉCENTRER  (san)  v.  a.  Techn.  Déplacer  parallèlement 
les  deux  bouts  d'un  tube,  après  que  celui-ci  a  été  ramolli 
par  son  milieu. 

—  Physiq.  Opérer  la  décentration  des  lentilles. 
Se  décentrer,  v.  pr.  Devenir  décentré. 

DÉCÉNYLËNE  {se)  n.  m.  Chim.  Nom  donné  à  chacun  des 
carbures  tétratomiques  de  formule  C"H".  Syn.  décink. 

—  E.NX'YCL.  Un  décénylène,  C"H",  a  été  préparé  en  chauf- 
fant pondant  six  heures,  en  vase  clos,  le  dôcylèno  brome, 
C"  H"  Br,  avec  trois  fois  son  volume  de  potasse  alcoolique. 
Il  se  forme,  en  même  temps,  un  éther  mixte  qu'on  peut 
recueillir.  Ce  composé  a  pour  densité  0,784  à  4-  10  ;  il  bout 
à  165*»,  sous  la  pression  de  0'",74i. 

On   a  préparé  d'autres   décénylènes;  entre  autres,  lo 

fropql  4~neptadiéne  f.4,  que  Ton  obtient  en  chauffant  l'al- 
yldipropylcarbinol  avec  de  l'acide  sulfurique  additionné 
de  son  poids  d'eau.  On  obtient  encore  un  décénylène  en 
chauffant  à  200"  pendant  six  heures  du  camphre  avec  une 
solution  d'acido  lodhydrîque  concentrée;  eufin,  ou  on  a 
trouvé  un  autre  en  distillant  l'essence  de  résine  prove- 
nant de  la  cûlupliane. 

DÉCEPTEUR,  TRICE  [sèp')  n.  Personne  qui  déçoit.  (Vx.) 

DÉCEPTIF  («'V')  adj.  Propre  à  décevoir  :  Ce  présent  dé- 
CEPTII-.  (Curn.)  [Vieux.) 

DÉCEPTION  {si^-psi  —  ra.d.  décevoir)  n.  f.  Tromperie, 
action  do  drcovoir  :  La  déception  est  ce  que  les  hommes 
pardonnent  le  moins  aisément.  (H,  Castillo.)  ii  Action  d'Ctre 
déçu.  Il  Kvétiomont  contraire  à  ce  que  l'on  espérait,  désil- 
lusion :  /Ji:  crut'Ues  I)I-:ckptions  attendent  la  femme  qui  a 
placé  tout  son  bonheur  dans  l'amour.  (M"*  Romiou.) 

DÉCEPTIVEMENT  [sép')a,dv.  D'une  manière  déceptivo, 
frauduleuse. 

DE  CE  QUE  loc.  conj.  Parce  que.  (Sort  à  désigner  la 
cause,  lo  principe)  :  Dk  ci-:  que  vous  avez  réussi,  ne  con- 
cluez pas  que  vous  êtes  habile. 

DÉCERCLER  {sér'-kté)  v.  a.  Otor  los  cercles,  les  cerceaux 
de  :  Dkci-:k(:ler  des  tonneaux. 
Se  décercler,  v.  pr.  Devenir  décerclé. 

DÉCÈRE  n.  f.  Antiq.  rora.  V.  DKCBMRfeME. 

DÉCERNEMENT  {sèr%  man)  n.  m.  Action  do  décerner  : 
Le  i)i-:ci;iîNi;MiiNT  des  récompenses.  (Pou  us.) 

DÉCERNER  {aèr'-né  —  lat.  deccrnerc,  même  sons)  v.  a. 
AiTordor,  donner,  on  parlant  de  récompenses,  d'honuours; 
Dkcehnkr  un  prix,  la  courojine. 

—  Kig.  Décerner  la  palme  à  quelqu'un,  Lo  déclarer 
supérieur  ù  tous  ses  concurrents,  a  tous  ses  rivaux. 

—  Décréter,  jjrononcer,  on  parlant  d'une  peine,  d'uno 
loi,  d'un  ordre  juridique  :  Décerner  nn  mandat  d'arrêt. 

Sedécernei*,v.  pr.  Etre  décerné,  ll  Décerner  ù  soi-ml^mo. 

DÉCÈS  (.?'*  — du  Int.  dcceasus,  départ)  n.  m.  Mort  d'uno  per- 

Bonno  :  Il  y  a  en  France  moins  de  naissances  que  deaùcks. 


DÉCENTRALISER  —  DÉCHANT 


~  Acte  de  décès,  Acto  destiné  à  constater  légalement  le 
décès  d'uno  personne. 

—  Encycl.  Dr.  L'acte  de  décès  est  l'écrit  rédigé  par  l'of- 
fuMcr  de  l'état  civil  sur  des  registres  destinés,  dans  chaque 
commune,  à  recevoir  la  constatation  légalo  do  la  mort 
d'une  personne. 

Les  actes  de  décès  (art.  34  et  suiv.  du  Code  civ.)  doivent 
énoncer  «  l'aunôo,  lo  jour  et  l'heure  où  ils  seront  reçus, 
les  prénoms,  nom,  âge,  profession  et  domicilo  do  tous 
ceux  qui  y  seront  dénommés  ».  Us  doivent,  en  outre, 
comme  tout  autre  acte  de  l'état  civil,  être  consignés  sur 
un  registre  tenu  en  double  (art,  40).  La  rédaction  do  l'acte 
do  décès  sur  une  feuille  volante  priverait  cet  acto  do  tout 
caractère  d'authenticité.  L'ofticier  de  l'état  civil  qui  aurait 
rédigé  l'acte  sur  une  feuille  volante  se  rendrait  passible 
dos  peines  prononcées  par  l'article  192  du  Code  pénal. 

Los  énonciations  que  doit  contenir  l'acte  de  décès  sont 
énumérées  par  l'article  79  du  Code  civil  :  «  L'acte  do  décès 
contiendra  les  prénoms,  nom,  âge,  profession  et  domicile 
do  la  personne  décédée;  les  prénoms  et  nom  de  l'autre 
époux,  si  la  personne  décédée  était  mariée  ou  veuve;  les 
prénoms,  nom,  âge,  profession  et  domicile  des  déclarants, 
et,  s'ils  sont  parents,  leur  degré  de  parenté.  Le  même  acto 
contiendra  do  plus  autant  qu'on  pourra  le  savoir,  les  pré- 
noms, nom,  profession  et  domicile  des  père  et  mère  du 
décédé  et  le  lieu  de  sa  naissance.  » 

L'article  79  du  Code  civil  ne  prescrit  pas  renonciation 
dans  l'acte  du  jour  et  de  l'heure  précise  du  décès,  comme 
l'a  prescrit  l'article  57  relatif  aux  actes  de  naissance.  Ce 
point  demeure  donc  réservé.  L'acte  ne  fait  foi  que  de  sa 
propre  date,  et,  quant  au  moment  exact  du  décès,  c'est 
aux  tribunaux  qu'il  doit  appartenir  de  le  fixer  s'il  s'élève 
des  contestations  à  cet  égard. 

La  vérification  des  décès  est  régie  par  les  articles  77, 
7S,  81  du  Code  civil.  Elle  est  faite,  d'après  la  loi,  par  l'of- 
ficier de  l'état  civil  ;  mais  elle  est  confiée,  en  fait,  à  des 
médecins.  Lorsque  le  médecin  a  lieu  de  croire  que  la 
mort  n'a  pas  été  naturelle,  il  doit  en  faire  la  déclaration. 
—  Pour  les  signes  qui  permettent  d'affirmer  le  décès,  v.  ca- 
davre, MORT. 

Les  décès  au  cours  d'un  voyage  de  mer  sont  constatés 
au  moyen  d'un  acte  consigné  au  rôle  de  l'équipage  et 
ré(Jigé,  sur  les  bâtiments  de  l'Etat,  par  l'officier  d'admi- 
nistration de  la  marine,  et,  sur  les  bâtiments  de  commerce, 
par  le  capitaine,  maître  ou  patron  du  navire  (C.  civ.,  art.  86). 
Quant  aux  actes  de  décès  des  Français  morts  à  l'étranger, 
ils  sont  régulièrement  rédigés  dans  la  forme  usitée  et 
devant  les  officiers  compétents  dans  le  pays. 

En  cas  de  perte  ou  de  destruction,  ou  en  cas  d'absence 
des  registres  de  l'état  civil,  les  décès,  aussi  bien  que  les 
naissances  et  les  mariages,  peuvent  être  constatés,  tant 
par  titres  que  par  témoins,  par  tous  les  modes  de  preu- 
ves, en  un  mot,  de  nature  à  produire  la  certitude  juridi- 
que (C.  civ.,  art.  46). 

—  Syn.  Décès,  fin,  mort,  trépas. 

—  Anton.  Naissance,  résurrection. 

DÉCESSER  [sè-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cesser)  v.  a. 
et  n.  Barbarisme  populaire  pour  cesser  :  Enfant  qui  ne 
DÉCESSE  pas  de  crier. 

DECET  IMPERATOREM  STANTEM  MORI  (  Un  empereur 
doit  ïHourir  debout),  mot  de  Vespasien.  V.  mourir. 

Decetia,  ville  ancienne  de  la  Gaule  Lyonnaise  I", 
chez  les  Eduens,  sur  la  Loire  {Decize).  César  y  réunit  le 
sénat  des  Eduens. 

DÉCEVABLE(rad.^eceuorr)adj.  Que  l'on  peut  tromper,  qui 
est  sujet  à  être  trompé,  il  A  signifié  Trompeur,  décevant. 

DÉCEVANCE  {vanss)  n.  f.  Autref.  Action  de  décevoir. 

DÉCEVANT  {van),  ANTE  adj.  Qui  abuse,  qui  trompe, 
qui  dtM.'oit  :  Espoir  déckvant.  Apparences  décevantes. 

DÉCEVOIR  {vo-ar  —  du  lat.  decipere;  de  capere,  saisir  : 
Je  déçois,  tu  déçois,  il  déçoit,  nous  décevons,  vous  décevez, 
ils  déçoivent.  Je  décevais,  nous  décevions.  Je  déçus,  nous 
déçùtnes.  Je  décevrai,  nous  décevrons.  Je  décevrais,  nous 
décevrions.  Déçois,  décevons,  décevez.  Que  je  déçoive,  que 
nous  décevions.  Que  je  déçusse,  que  nous  déçussions.  Décevant. 
Déçu,  ue)  V.  a.  Séduire,  abuser,  tromper  par  quelque  chose 
d'apparent,  de  spécieux,  d'engageant  : 

Jugeons  âulvaut  l'âsprit;  la  lettre  nous  di^çoit. 

A.  Maquet.  J.  Lacroix. 

Se  décevoir,  v.  pr.  Se  tromper  soi-même,  ii  Se  tromper 
réciproquement. 

—  Syn.  Décevoir,  abuser,  amuser,  attraper,  donner  le 
change,  duper,  embabouiner,  enjôler,  en  imposer,  leurrer, 
surprendre,  tromper.  V.  abuser. 

DÉCHAGRINER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  chagriner)  v.  a. 
Egayer,  dissiper  lo  chagrin  :  Décuaobiner  un'joueur  rnal- 
heiireiLT. 

Se  déchagriner,  v.  pr.  Etre  déchagriné,  ii  S'enlover  lo 
chagrin  l'un  à  l'autre. 

DÉCHAÎNEMENT  {ché,  man)  n.  m.  Action  do  déchaîner  ; 
état  do  co  qui  est  décbaînô  :  Le  déchaînement  des  chiens 
de  garde  pendant  la  nuit,  il  Action  do  co  qui  sévit  avec 
fureur  :  Le  déchaÎnemknt  des  vents,  de  la  tempête.  —  Fig. 
Emportement,  furour,  transport  :  Le  déchaînement  des 
passions,  de  l'envie  contre  le  mérite. 

DÉCHAÎNER  {chê  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  chaÎ7ie)  v.  a. 
Otor  la  chaîne,  les  chaînes  do  :  Déchaîner  des  captifs,  un 
chien. 

—  Fig.  Livrer  à  sa  furour,  on  parlant  des  éléments  : 
OÉcHAiNKR  les  vents,  les  flots,  la  tempête,  n  Exciter,  animer, 
soulever  :  Deciiaînkk  la  haine. 

Déchaîné,  ée  part.  pass.  du  v.  Déchaîner. 

—  Fam.  Diable  déchaîné.  Méchant  hommo,  qui  se  por- 
m<rt  tout,  qui  ne  gardo  aucune  mesure,  et  aussi.  Enfant 
mutin  et  volontaire,  il  Le  diable  est  déchaîné,  Tout  va  mal, 
lotit  est  en  desordre. 

Se  déchaîner,  v.  pr.  Rompre  sa  chaîne,  so  dégager  de 
ses  liens. 

—  Fig.  S'élancer  impétueusement,  faire  rage  :  Tempête 
qui  s'était  déchaînée  et  qui  s'apaise,  u  S'omportor  avoc 
violouco  : 

ZoÛQ  contre  llomdro  eu  valu  se  déchaîna. 

l'inoN. 

—  Anton.  Enohatnor. 

DÉCHALANDER  (du  préf.  priv.  dé,  Ot  do  chaland)  V.  a. 
Faire  perdre  los  cliulanas  ù  ;  DÉcnAi.ANOKii  un  magasin. 

—  Rem.  Ce  mot  était  dans  le  Dictionnaire  de  l'Académie 
do  niH;  il  a  été  délaissé  pour  DÉSAcnALANDUR,  qui  osC 
moins  régulior. 


DÉCHALASSER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  échalas)  v.  a. 
Otor  los  éobalas  :  Déchalasser  une  vigne.  II  On  dit  aussi 

DÉSKCHALASSiCU. 

DÉCHALEMENT  {man  —  rad.  déchaler)  n.  m.  Action  de 
la  mor  qui,  par  l'efiot  du  jusant,  so  retire  ot  laisse  à  dé- 
couvert une  plage,  un  banc,  un  espace  quelconque,  il  Etat 
do  la  plage  à  marée  basse.  II  Position  d'un  navire  que  la 
mer  laisse  à  découvert. 

DÉCHALER  V.  n.  Baisser,  descendre,  en  parlant  de  la 
mer  :  La  mer  déchalk.  n  Etro  ù  découvert,  on  parlant  do 
la  carène  d'un  bâtiment  échoué  :  Carène  qui  déchale. 

DechÂLES  (Claudo-François  Mit.liet),  mathématicien 
italien,  né  à  Chambéry  on  iGll,  mort  on  uns,  professeur 
à  Clcrmont-Fèrrand,  Marseille  ot  Turin.  Outro  une  édi- 
tion d'Euclide,  longtemps  classique  on  France,  on  a,  sous 
le  titre  de  :  Mundus  mathematicus  (1690),  un  recueil  de  ses 
nombreux  écrits. 

Dechambre  (Amédée),  médecin  français,  né  à  Sons 
en  1812,  mort  à  Paris  en  1885.  Docteur  on  1844,  il  fut  ré- 
dacteur principal  de  la  «  Gazette  médicale  «  de  1844  à  1853, 
fondateur  de  la  Gazette  hebdomadaire,  et  consacra  la  plus 
grande  partie  de  sa  vie  à  la  direction  du  n  Dictionnaire 
encyclopédique  des  sciences  médicales  «,  où  il  eut  pour 
collaborateurs  toutes  les  célébrités  médicales  françaises. 

Dechamps  (Adolphe),  homme  d'Etat  belge,  né  à  Mello 
en  1807,  mort  en  1875.  Partisan  des  idées  de  Lamennais, 
il  devint  un  des  chefs  du  parti  catholique  belge  et  fut, 
pour  le  parti  libéral,  un  redoutable  adversaire.  Elu  mem- 
bre de  la  Chambre  en  1834,  il  prit  une  part  brillante  à 
toutes  les  discussions;  il  fut  nommé,  en  1843,  ministre 
des  travaux  publics  et,  en  1845,  ministre  des  affaires 
étrangères.  On  lui  doit  plusieurs  ouvrages  :  le  Second 
Empire,  dialogues  politiques  (1859);  l'Empire  et  l'Angle- 
terre (1860);  Jules  César  (1865);  l'Etnpire  jugé  par  l'em- 
pereur (1865);  la  France  et  l  Allemagne,  Situation  de  la 
Belgique  (1865);  la  Convention  de  Gastein  (1865);  l'Ecole 
dans  ses  rapports  avec  l'Eglise,  l'Etat  et  la  liberté  (1868)  ;  le 
Prince  de  Bismarck  et  l'Enti-evue  des  trots  einpereurs  (1873). 

Dechamps  (Victor-Auguste),  prélat  belge,  né  en  1810 
à  Melle,  mort  en  1883  à  Malines,  frère  du  précédent.  Il  se 
livra  d'abord  à  la  prédication  et  obtint  de  grands  succès, 
surtout  dans  les  conférences  de  Liège,  en  1854.  D'abord 
évéque  de  Namur  en  1865,  il  fut  ensuite  nommé  arche- 
vêque de  Malines  en  1867,  et  devint  ainsi  primat  de  Bel- 
gique. En  1869,  dans  une  controverse  retentissante,  il 
soutint,  contre  Me^  Dupanloup,  évêque  d'Orléans,  et  le 
P.  Gratry,  l'opportunité  de  la  définition  de  l'infaillibilité 
pontificale.  Au  concile  du  Vatican  (1869-1870),  il  fut  l'un 
des  plus  éloquents  orateurs  de  la  majorité.  Cardinal  de- 
puis 1874,  il  lutta  contre  la  loi  scolaire  he\^e  de  1879,  et 
prononça  l'excommunication  contre  les  iusliluteurs  fonc- 
tionnaires de  l'Etat.  Ses  ouvrages  les  plus  remarquables 
sout  :  la  Divinité  de  Jésus-Christ  (1860);  la  Question  reli- 
gieuse résolue  par  les  faits  (1860). 

DÉCHANGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  changer)  v.  n. 
Revenir  sur  un  changement  qu'on  a  fait.  (luus.) 

DÉCHANOINISER  {no-a  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cha- 
noine) v.  a.  Faire  sortir  do  l'ordre  des  chauoinosses. 

DÉCHANT  {chan  —  du  lat.  du  moyen  âge  discanlus,  dou- 
ble chant)  n.  m.  Dans  le  plain-chant,  Sorte  de  contre-point 
mesuré,  primitivement  à  deux  parties,  il  Partie  d'ornement 
ajoutée  au  plain-chant  par  les  chantres  ou  les  fidèles. 

—  Encycl.  Le  déchant  était  une  harmonie  primitive  et 
en  quelque  sorte  barbare,  écrite  ou  improvisée,  qu'on  em- 
ployait au  moyen  âge,  alors  que  l'art  musical  ne  connais- 
sait aucune  règle  précise  et  réfléchie. 

Tout  d'abord,  et  exclusivement  dans  le  plain-chant,  on 
employait  la  diaphonie  ou  organum,  qui  était  un  semblant 
d'harmonie  à  deux  parties,  note  contre  note,  à  intervalles 
presque  toujours  semblables  et  rarement  mélangés.  Co 


•-J  -=r-n 


Exemples  do  déchanta  h.  2  voix  (notation  modorne). 

qui  fit  la  différence  du  déchant  [discantus)  avec  la  di.ipho- 
nio,  c'est  qu'il  était  mesuré,  tandis  que  rharmonie  diapho- 
nique était  sans  mesure. 

On  possède  dos  déchants  du  xii*  et  du  xm"  siècle,  qui 
nous  renseignent  sur  los  procédés  très  primitifs  du  dé- 
chant.  On  s'omi>arait  d'un  chant  liturgique  quelconque  qui 
servait  do  thème  principal  ot  auquel  on  adaptait  quolquo 
autre  chant,  profane  ou  religioux,  dont  la  contexturo  mé- 
lodique  paraissait  pouvoir  s'harmoniser  avec  co  thème. 

Quand  on  eut  pris  l'habitudo  du  déchant  ù  doux  voix, 
on  en  fit  à  trois  voix  {triplum)  et  à  quatre  voix  (quadru- 
plum),  on  omplovant  toujours  lo  mémo  procédé,  ces 
déchanls  offrant  ainsi  jusqu'à  trois  ou  quatre  mélodies 
différentes  qui  so  combinaient  ensemble  comme  elles 
pouvaient.  Les  divers  exécutants  no  chantaient  point  les 
mAmes  paroles;  ils  conservaient  colles  do  chacun  dos 
chants  employés  par  oux.  La  partie  d'accompagnement 
pouvait  se  chanter  sans  paroles  ;  mais,qiiand  olle  on  avait, 
elles  étaient  généralement  toutes  différontes  do  celles 
du  chant  principal,  avoc  Icauol  elles  faisaient  souvent  lo 
oonlrastû  lo  plus  bizarre.  Il  arrivait  auo,  sous  un  texto 
liturgique  on  paroles  latines,  on  ontenuait  cellos  do  chan- 
sons populaires  qui  cadraient  assez  mal  avoc  eoUos-ci, 
telles  que  :  Daines  sont  en  grand  esmoi  ou  Lorre  le  rien 
de  la  fontaine,  ou  Dieus,  je  ne  puis  la  nuit  dormir...  Dans 
son  Ifiirmonie  au  moucn  tige,  Coussemnkor  a  donné  on  co 
goniv  dos  exemples  do  dédiants  qui  sont  dos  plus  curieux. 

Néanmoins,  lo  déchaut  était  déjà  une  sorte  de  progrès 
sur  la  diaphonie,  et  son  emploi  peut  Mro  considéré 
,:oniino  une  dos  étapes  de  In  formation  ot  do  ronfaittcmout 
si  laborioux  do  l'harmuiiÉU. 


DECHANTER 


DECHATONNER 


Mus.  anc.  Chanter  en 


DÉCHANTER  {rad.  déchant)  v. 
partie  ;  exécuter  le  déchant. 

DÉCHANTER  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  chanter)  v.  n. 
Cesser  de  chanter  :  Grisette  qui  ne  déchante  pas  de  la 
journée.  (Fam.) 

_  Fig.  Changer  de  ton,  d'avis,  rabattre  de  ses  préten- 
tions, de  ses  espérances,  de  sa  vanité  ;  perdre  de  sa  gaieté, 
faire  triste  contenance  :  //  espérait  en  tirer  de  grands  avan- 
tages, mais  il  y  aura  bien  à  déchanter.  (Acad.) 

DÉCHANTEUR  (rad.  déchant)  n.  m.  Mus.  anc.  Chan- 
teur qui  exécutait  des  accords  sur  le  chant  principal. 

DÉCHAPELLEMENT  {pè-le-man)  n.  m.  Action  d'enlever 
avec  une  pince  la  couronne  d'une  dent  cariée  dont  on  veut 
conserver  la  racine. 

DÉCHAFEMENT  [man)  n.  m.  Action  de  déchaper. 

DÉCHAPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  chape)  v.  a.  Techn. 
Retirer  la  chape  ou  chemise  du  modèle  qui  a  servi  à  fondre. 

DÉCHAPERONNER  (ro-né  — dupréf.  priv.'ié,  et  à^i chape- 
ron) V.  a.  Fauconn.  Dépouiller  de  .son  chaperon,  en  parlant 
de  l'oiseau  de  proie  qui  a  la  tête  couverte  d'un  chaperon. 

—  CoDstr.  Déchaperonner  un  mur.  En  enlever  le  chaperon. 

DÉCHARGE  [charf  —  subst.  verb.  de  décharger)  n.  f.  Ac- 
tion d'ôter,  de  descendre,  en  parlant  d'un  objet  qui  sert 
de  charge,  il  Action  de  débarrasser  de  sa  charge,  en  par- 
lant d'une  personne  ou  dun  objet  chargé.  (Dans ces  deux 
sens,  on  dit  plus  ordinairement  déchargement.) 

—  Action  de  diminuer  une  charge  :  La  décharge  d'un 
plancher^  d'un  navire  trop  chargé. 

—  Payer  tant  à  la  décharge  de  quelqu'un,  à  la  décharge 
d'un  compte,  Payer  tant  en  déduction  de  ce  que  doit  quel- 
qu'un, de  ce  qui  est  porté  sur  un  compte,  il  Porter  une 
somme  en  décharge.  Indiquer  sur  les  livres,  sur  un  compte, 
que  cette  somme  a  été  acquittée. 

—  Par  est.  Lieu  d'une  maison  où  l'on  serre  ce  qui  n'est 
pas  d'un  usage  journalier,  ii  Lieu  destiné  à  décharger  les 
décombres,  il  Déblais  encombrants. 

—  Fam.  Série  de  coups  frappés  vivement  :  Une  décharge 
de  coups  de  bâton. 

—  Fig.  Soulagement,  allégement  :  Il  faut  craindre  de 
faire  de  la  confession  une  décharge  au  cœur  sans  se 
corriger.  (Fén.)  [Peu  usité.] 

—  Admin.  Acte  par  lequel  on  dispense  un  contribuable 
d'acquitter  des  droits  hndûment  imposés. 

—  Archit.  Mode  de  construction  ayant  pour  but  de  sou- 
lager une  partie  d'éditice  au-dessus"  d'un  vide  ou  de  par- 
ties faibles,  et  de  reporter  la  charge  des  maçonneries  sur 
des  points  d'appui  solides.  {On  donne  généralement  le  nom 
d'arc  de  décharge  à  ce  genre  de  construction.) 

—  Art  milit.  Action  de  tirer.  (S'emploie  plutôt  quand  il 
s'agit  du  tir  simultané  de  plusieurs  armes:  i'^e  décharge 
d'artillerie.  Même  dans  ce  cas,  on  dit  également  une  salve.) 

—  Dr.  Acte,  quittance,  main-levée,  etc.  constatant  la 
libération  d'un  engagement,  d'une  dette,  dune  convention, 
d'une  gestion,  d'une  chose  contiée  temporairement,  etc. 

I!  Justification,  avantage  qui  résulte,  pour  l'accusé,  des 
circonstances  ou  des  dispostions  favorables  :  Témoins  à 
DÉCHARGE.  II  Par  anal.  A  la  décharge,  Comme  justification  ; 
Jl  faut  dire,  À  la  décharge  des  jeunes  gens  de  notre  époque, 
qu'ils  ont  sous  les  yeux  des  exemples  déplorables. 

—  Electr.  phénomène  qui  se  produit  quand  un  corps 
électrisé  perd  en  tout  ou  en  partie  sa  charge  d'électricité. 

11  Décharge  électrique.  Phénomène  étudié  pour  la  pre- 
mière fois  par  Dufay,  et  qui  provient  de  l'égalisation  de 
potentiel  de  deux  points  par  l'établissement  dune  commu- 
nication conductrice  entre  ces  deux  points,  n  Décharge 
conductive.  V.  !a  partie  encycl.  Il  Décharge  obscure»  Phé- 
nomène qui  se  produit  dans  une  décharge  à  travers  les  gaz 
raréfiés.  (V.  raréfié.)  Il  Décharge  oscillante.  Se  dit  lorsque 
la  durée  de  la  décharge  augmente  et  que  la  résistance  di- 
minue. (Dans  ces  conditions,  les  étincelles  oscillent  d'une 
armature  à  l'autre,  avec  une  intensité  graduellement  crois- 
sante. Sir  William  Thomson  avait  prévu  ce  résultat  à  la 
suite  de  considérations  purement  théoriques.)  il  Décharge 
convective,  Décharge  par  transport  au  moyen  du  plan 
dépreuve,  ii  Décharge  intermittente.  Décharge  dans  laquelle 
l'électricité  s'échappe  par  étincelles  isolées,  lorsqu'on  dis- 
pose une  colonne  d'eau  sur  le  trajet  du  conducteur  de  ma- 
nière à  introduire  des  résistances  considérables,  il  Décharge 
successive.  V,  bouteille  de  Leyde.  li  Décharge  latérale, 
Décharge  secondaire  qui  se  produit  sur  les  côtés  de  l'ex- 
citateur d'une  bouteille  de  Leyde  et  par  un  fil  latéral  en 
même  temps  qu'une  décharge  a  lieu  dans  le  circuit  de 
l'excitateur,  ii  Décharge  froide.  S'est  dit  pour  choc  en  retour. 
Il  Décharge  en  aigrettes.  Forme  de  décharge  électrique  lu- 
mineuse. II  Décharge  disruplive.  V,  la  partie  encycl. 

—  Fauconn.  Action  d'un  héron  qui,  pour  voler  plus  rapi- 
dement, vomit  la  nourriture  qu'il  a  dans  l'estomac. 

—  Hortlc.  Trou  dans  lequel  on  met  les  débris  variés 
résultant  du  ratissage  des  allées,  de  la  tonte  des  arbres,  etc. 

—  Hydraul.  Appareil  servant  à  faire  écouler  les  eaux 

3ui  se  sont  accumulées  dans  un  étang,  un  bassin,  ii  Tuyau 
e  décharge,  l"  Conduit  par  lequel  s'écoulent  les  eaux; 
2'  Réservoir  dans  lequel  se  déverse  le  trop-plein  d'un 
canal,  duno  rivière. 

—  Mécan.  Dans  une  machine  à.  va.i)Rur, Tuyau  de  décharge: 
1"  Conduit  qui  mène  dans  la  biiclie  d'alimentation  les  eaux 
de  condensation  refoulées  par  la  pompe  à  air;  2"  Diminu- 
tion de  poids  que  l'on  applique  sur  le  levier  do  la  soupape 
do  sûreté  ou  de  la  tension  du  ressort  de  la  balance,  ii  Dé- 
charge accidentelle,  Tuyau  qui,  dans  le  condenseur  à  sur- 
face, laissf!  écouler  le  trop-plein  de  la  bâche  à  l'extérieur, 
soit  par  suite  de  fuites  proaui  tes,  soit  pour  toute  autre  cause. 

—  Monn.  Poinçon  appliqué  sur  des  pièces  d'argenterie, 
pour  indiquer  auo  les  droits  dus  au  lise  ont  été  acquittés. 

—  Physiol.  Expulsion,  déjection. 

—  Scrrur.  Barre  do  fer  ajusiéo  obliquement  en  travers 
d'une  grille,  ou  carrément  dans  un  châssis,  pour  on  conso- 
lider les  parties. 

—  Turr.  Diminution  du  poids  que  régulièrement  devrait 
porter  un  cheval  do  course. 

—  Typogr.  Feuille  de  papier  placée  sur  une  forme  encrée, 
afin  d'enlever  l'excédent  d  encre  qui  recouvre  les  caractères 
d  imprimerie,  ii  On  dit  mieux  I'apibr  de  dkchahoe. 

—  Voirie.  Excavation  dans  laquelle  le  propriétaire  du 
soi  permet  de  déverser  les  bouos,  les  débris  déplâtras,  les 

'    déblais,  etc.  :l)kcuAR<>K  payante.  ])P.CHAR(iK  publique. 

—  u.  f.  pi.  Charpent.  Pièces  do  bois  inclinées  à  GO",  qui 
sont  destinées,  dans  les  pan:^  de  bois  ou  dans  les  cintres, 
  reporter  sur  les  poteaux  d'huisserie  ou  sur  les  apj>uis  le 
poids  dos  trumeaux  ou  des  cintres  qui  so  trouvent  au-dessus 


d'un  grand  vide,  de  manière  à  soulager  les  poitrails  ou 
les  entraits  qui  couronnent  cette  ouverture,  n  On  appelle 
encore  ces  pièces  de  bois  écharpes. 

—  Encvcl.  Electr.  La  décharge  d'un  corps  électrisé  peut 
se  produire  de  plusieurs  manières  avec  des  efi"ets  différents. 
On  peut  les  ramener  à  trois  types  :  la  décharge  conductive, 
la  décharge  disi-uptive,  et  la  décharge  par  les  poiyites. 

La  décharge  conductive  se  produit  quand  une  source 
d'électricité  est  mise  en  communication  par  un  conduc- 
teur avec  un  autre  corps  dont  le  potentiel  électrique  est 
moins  élevé.  Ainsi,  lorsque  les  conducteurs  d'une  machine 
électrique  sont  en  communication  avec  le  sol  par  une 
chaîne  métallique,  il  y  a  une  décharge  conductive  qui  se 
continue  tant  que  la  machine  est  en  activité. 

La  décharge  disruptive  se  produit  brusquement  entre 
deux  corps  électrisés  ayant  des  potentiels  différents,  mais 
non  réunis  par  un  conducteur;  elle  est  accompagnée  habi- 
tuellement de  bruit  et  de  lumière.  La  décnarge  d'une 
machine  électrique  dont  on  approhe  le  doigt,  celle  d'un 
condensateur  dont  on  réunit  les  deux  armatures  â  l'aide 
d'un  excitateur  (décharge  instantanée)  ou  à  l'aide  d'un 
pendule  isolé  {carillon  électrique,  araignée  électrique),  la 
foudre  qui  éclate  soit  entre  deux  nuages,  soit  entre  un 
nuage  et  la  terre,  sont  des  décharges  disruptives. 

La  déchart/e  par  les  pointes  est  intermédiaire  entre  les 
deux  précédentes  :  elle  tient  de  la  première  espèce  parce 
qu'elle  consiste  en  un  écoulement  continu  d'électricité  ; 
de  la  seconde,  parce  qu'elle  est  accompagnée  de  phéno- 
mènes lumineux  et  quelquefois  de  phénomènes  sonores. 
Une  décharge  d'électricité  négative  par  une  pointe  pro- 
duit une  éto^ile  pâle  à  l'extrémité  de  la  pointe  ;  c'est  ce 
qu'on  observe  aux  peignes  d'une  machine  électrique  de 
Kamsden.  Une  décharge  d'électricité  négative  produit  une 
aigrette.  Le  feu  Saint -Elme,  qui  brille  par  les  temps 
d'orage  au  sommet  des  paratonnerres  et  des  mâts,  affecte 
l'une  ou  l'autre  de  ces  formes,  suivant  les  cas. 

Il  faut  rapprocher  de  la  décharge  par  les  pointes  celle 
qui  se  produit  par  les  flammes,  par  les  fumées  ou  les 
vapeurs,  par  1  écoulement  d'un  liquide  goutte  à  goutte. 
Dans  le  cas  des  pointes,  en  effet,  la  décharge  est  produite 
par  un  véritable  écoulement  d'air  successivement  élec- 
trisé par  le  contact  de  la  pointe,  puis  chassé  immédiate- 
ment après. 

DÉCHARGEMENT  (je-man)  n.  m.  Action  de  décharger. 
(Se  dit  principalement  en  parlant  des  navires,  des  bateaux 
et  des  voitures  de  transport.) 

~  Artill.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mar.  Opération  consistant  à  changer  de  bord  le  char- 
gement, et  même  à  couper  la  mâture  d'un  navire  engagé, 
afin  de  le  relever,  il  Allégement  d'un  navire  engagé  sous 
l'effet  du  vent,  ou  débarquement  des  marchandises. 

—  Encycl.  Mar.  Le  déchargement  comporte  l'enlève- 
ment des  marchandises  de  la  cale  d'un  navire.  Ce  mot 
n'est  plus  généralisé  et  s'applique  à  la  totalité  ou  à  une 
partie  des  marchandises  qu'on  extrait  des  cales;  les  na- 
vires de  commerce  se  vident,  par  déchargements  succes- 
sifs, dans  leurs  diverses  escales. 

Pour  relever  un  navire  engagé  sous  l'effet  du  vent  ou 
do  la  mer,  on  manœuvre  les  voiles,  on  déplace,  si  Ton  peut, 
les  pièces  de  canon  ou  les  poids  mobiles,  chargement,  etc. 
Si  l'on  y  est  obligé,  on  doit  se  résigner  à  couper  la  mâture. 
C'est  le  déchargement,  ou,  mieux, c'estdéchargerlenavirc. 

—  Art  milit.  Déchargement  d'un  projectile  creux.  C'est 
l'enlèvement  de  la  poudre,  des  balles,  etc.,  qui  consti- 
tuent le  chargement  des  projectiles  creux.  Cette  opéra- 
tion peut  s'exécuter  dans  les  arsenaux  pour  tirer  parti 
des  matériaux  qui  ont  servi  à  préparer  des  projectiles 
devenus  inutiles  par  suite  de  réforme,  changement  de 
modèle,  etc.  Mais  on  ne  doit  jamais  décharger  un  projec- 
tile gui  a  été  tiré  et  n'a  pas  éclaté.  On  eu  trouve  assez 
fréquemment,  soit  sur  les  champs  de  tir,  soit  sur  les 
champs  de  bataille.  Sous  aucun  prétexte,  on  ne  doit  les 
décharger,  si  anciens  qu'ils  soient;  il  ne  faut  même  pas 
les  ramasser,  mais  les  signaler  à  l'autorité  militaire  qui 
prend  ses  mesures  pour  les  détruire,  en  les  faisant  écla- 
ter sur  place  ;  car  toute  tentative  de  déchargement,  par- 
fois même  le  simple  transport,  peut  faire  éclater  le  pro- 
jectile et  causer  les  plus  graves  accidents. 

Déchargement  d'une  arme.  C'est  l'opération  qui  consiste 
à  enlever  la  charge  d'un  canon  ou  d'un  fusil,  au  lieu  de 
faire  feu.  Avec  les  armes  à  chargement  par  la  culasse, 
elle  permet  de  retirer  les  munitions  intactes.  Après  un 
raté,  on  ne  doit  décharger  une  arme,  surtout  un  canon, 
qu'avec  les  plus  grandes  précautions,  le  coup  pouvant 
partir  pendant  qu'on  effectue  l'opération. 

DÉCHARGEOZR  {jo-ar')  n.  m.  Hydraul.  Endroit  où  l'eau 
de  décharge,  n  Tuyau  par  lequel  s'écoule  le  trop-plein 
d'un  bassin,  d'une  fontaine,  d'un  réservoir  quelconque. 
11  Vannes  d'écluse  servant  à  vider  un  bief. 

—  Mécan.  Nom  que  l'on  donne  quelquefois  au  tuyau  de 
décharge  des  machines  à  vapeur,  et  que  l'on  nomme  le 
plus  souvent  décharge. 

—  Techn.  Rouleau  qui,  dans  le  métier  à  tisser,  sert  à 
enrouler  l'étoffe  à  mesure  qu'elle  est  fabriquée. 

DÉCHARGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  charge. 
Prend  un  e  après  le  g  devant  les  voyelles  o  et  a:  Il  déchar- 
gea. Nous  déchargeons)  v.  a.  Oter,  "descendre,  en  parlant 
d'une  charge  :  Décharger  des  pierres,  du  blé.  \\  Débarras- 
ser de  sa  charge  (en  parlant  d'un  homme,  d'un  animal, 
d'un  objet  chargé)  :  Décharger  un  crocheteur.  Décharger 
un  cheval,  un  bateau. 

—  Par  ext.  Diminuer  la  charge  de  :  Décharger  une 
poutre  qui  commence  û  fléchir.  (Acad.) 

—  Faire  partir  le  coup  d'une  arme  à  feu  :  Décharger  son 
fiml  sur  quelqu'un.  (Acad.)  n  Asséner  violemment  :  Dé- 
charger un  coup  sur  la  tête  de  quelqu'un. 

—  Fig.  Soulager  d'une  charge  :  Décharger  un  peuple 
de  tout  impôt.  Il  "l'enir,  déclarer  quitte  d'une  obligation  : 
DÉCHARGER  quelqu'un  d'un  dépôt.  (Acad.)  n  Dispenser,  dé- 
barrasser :  .S"e  faire  décharger  de  la  tutelle  d'un  mirieur. 

Il  Témoigner  en  faveur  de  quelqu'un,  dire  des  choses  qui 
tendent  à  le  justifier  :  Témoins  qui  déchargent  l'accusé. 

—  '■  Loc.  div.  :  Décharger  son  estomac,  son  ventre,  Se  sou- 
hiL^er  par  quelque  évacuation,  n  Décharger  le  cerveau.  Le 
d('gagcr,  le  soulager,  ii  Décharger  sa  conscience.  Faire 
une  chose  que  l'on  se  croit  en  conscience  obligé  de  faire, 
mettre  à  couvert  .sa  responsabilité  morale;  faire  un  aveu. 

Il  Décharger  sa  mémoire,  So  soustraire,  par  un  aveu  méri- 
toire, ù.  un  remords,  à  un  souvenir  poignant,  il  Décharger 
êon  cœur.  Découvrir,  déclarer  avec  iranchiso  les  sujets  de 
douleur,  d'inquiétude  ou  do  plainte  que  l'on  avait  conte- 


552 

nus  en  soi-même,  li  Décharger  sa  bile,  sa  rate,  sa  colère. 
Donner  libre  carrière  à  sa  mauvaise  humeur,  à  sa  co- 
lère. Il  Fam.  Décharger  le  plancher,  Sortir  de  la  maison, 
se  retirer  de  la  chambre,  de  l'appartement. 

—  Arboric.  Couper  et  enlever  les  branches  qui  fatiguent 
un  arbre  et  aussi  les  fruits  malingres  qui  pourraient  nuire 
au  développement  des  autres. 

—  Comm,  Décharger  un  registre,  un  contrat,  une  minute, 
Y  inscrire  la  quittance  de  ce  qu'on  a  reçu,  n  Décharger  un 
compte.  Décharger  son  livre.  Rayer  d'un  compte,  de  son 
livre,  les  articles  qui  ont  été  pa>és.  ii  Décharger  la  feuille 
d'un  messager,  Y  inscrire  le  récépissé  des  marchandises 
ou  autres  objets  qu'on  a  reçus. 

—  Dr.  Décharger  quelqu'un  d'accusation,  d'une  accusa- 
tion, Prononcer,  reconnaître  que  quelqu'un  est  innocent 
do  ce  qu'on  lui  avait  imputé. 

—  Electr.  Egaliser  le  potentiel  électrique  entre  deux 
points.  Il  Action  d'effectuer  la  décharge  ;  Décharger  un 
condensateur. 

—  Mar.  Décharger  i/n  navii-e  engagé.  Enlever  tous  les 
poids  qui  le  tiennent  couché  sur  le  flanc  et  l'empêchent 
de  se  relever.  H  Décharger  tine  voile,  Orienter  une  voile 
masquée  de  manière  qu'elle  ait  le  vent  dedans,  n  Déchar- 
ger ta  mâture.  Dépasser  les  mâts  de  perroquet,  de  caca- 
tois, au  besoin  même  les  mâts  de  hune,  quand  le  vent 
devient  trop  fort. 

—  Typogr.  Décharger  une  foivne,  un  rouleau,  A  l'aide  d'une 
feuille  de  papier  dite  papier  de  décharge,  faire  disparaître 
l'encre  en  excès  humectant  les  caractères  d'imprimerie. 

—  v.n.  Maculer,  faire  tache  '.Encre,  Couleur  qui  décharge 
beaucoup. 

—  Techn.  Déteindre,  en  parlant  d'une  étoffe. 
Déchargé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décharger. 

—  Manèg.  Cheval  déchargé  d'encolure  ou  simplement 
déchargé,  Cheval  qui  a  l'encolure  fine. 

—  Véner.  Déchargé  d'épaules,  Qui  a  peu  d'épaules,  en 
parlant  d'un  chien  courant. 

Se  décharger,  v.  pr.  Etre  ou  devenir  déchargé,  n  En 
parlant  des  eaux,  S'écouler,  se  dégorger  :  Le  trop -plein 
des  eaux  du  lac  Erié  se  décharge  dans  le  lac  Ontario. 
H  Déposer  sa  charge  :  Se  décharger  d'un  paquet. 

—  Fig.  Se  débarrasser,  se  soulager,  n  Epancher  sa  co- 
lère, sa  mauvaise  humeur. 

—  Se  décharger  sur  quelqu'un  de.  Lui  abandonner  le  soin 
de.  Il  Se  décharger  d'une  faute  sur  quelqu'un,  Rejeter  sur 
lui  une  faute  qu'on  a  commise,  la  lui  imputer. 

DÉCHARGEUR  {jeur')  n.  m.  Celui  qui  décharge  les  mar- 
chandises, les  voitures  :  Les  déchargeuhs  du  port,  de  la 
halle. 

—  Admin.  milit.  anc.  Officier  préposé  au  soin  de  faire 
décharger  les  poudres  et  autres  munitions  de  guerre. 

—  Comm.  Déchargeur  de  vin,  Tonnelier  qui,  avec  de  la 
craie,  marque  les  tonneaux  de  vin  choisis  par  un  acheteur 
et  qui  en  fait  faire  la  décharge, 

—  Techn.  Nom  que  l'on  donne,  dans  les  manufactures, 
au  cylindre  sur  lequel  sont  ajustés  les  hérissons  d'une 
carde.  (Ce  cylindre  livre  au  tambour  la  matière  textile, 
qu'elle  reçoit  d'un  autre  appareil  appelé  le  ti'availleur.) 

DechaRME  (Paul),  helléniste  français,  né  à  Beaune  en 
1839.  Il  fut  élève  de  l'Ecole  normale,  membre  de  l'Ecole 
d'Athènes,  professeur  au  lycée  de  Montpellier,  professeur 
de  littérature  grecque  â  Ta  Faculté  de  Nancy,  doyen  de 
cette  Faculté,  professeur  de  poésie  grecque  à  la  Sofbonne. 
Il  a  publié  :  Recueil  d'inscriptions  iyiédites  de  Béotie  ;  les 
Muses  et  De  Thebanis  artificibus,  thèses  de  doctorat  (1869)  ; 
Mythologie  de  la  Grèce  antique  (1879),  le  meilleur  ouvrage 
do  ce  genre  qui  ait  paru  en  France  ;  Euripide  et  l'esprit 
de  son  théâtre  (1894). 

DÉCHARMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  charmer)  v.  a. 
Délivrer  d'un  charme,  désensorceler,  il  Fig.  Désenchanter, 
désillusionner.  (Vieux.) 

—  Anton.  Charmer. 

DÉCHARNEMENT  [man)  n.  m.  Etat  de  ce  qui  est  dé- 
charné :  Une  tête  spi ritualisée  jusqu'au  décharnement. 

DÉCHARNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  chaj-n.  autre  forme 
de  chair)  v.  a.  Dépouiller  de  chair:  Décharner  un  cadavre. 
(Acad.)  il  Par  exagér.  Amaigrir,  ôter  l'embonpoint  de  :  La 
maladie  nous  décharné. 

—  Fig.  Rendre  stérile,  monotone  ; 

...Mourant  d'une  faim  qui  n'est  point  assouvie, 
L'homme  a  jauni  sa  face  et  décharné  sa.  vie. 

A.  Barbibr. 
Il  Rendre  sec,  aride,  en  parlant  du  langage,  le  dépouiller 
d'agréments,  d'ornements  :  Il  décharné  son  style  et  croit 
le  rendre  simple.  (Acad.) 

—  Fauconn.  Décharner  un  leurre.  En  enlever  la  viande. 
Décharné,  ée  part.  pass.  du  v.  Décharner. 

—  Agric.  Arbre  décharné,  Arbre  taillé  trop  court,  au- 
quel on  a  ôté  trop  de  bois. 

Se  décharner,  v.  pr.  Devenir  décharné. 

DÉCHARPIR  (du  lat.  discerpere,  même  sens)  v.  a.  Sé- 
parer avec  effort,  déchirer,  mettre  en  charpie  :  Dêcharpir 
des  chiffons.  (Vieux.) 

—  Fig.  Séparer  de  force  des  gens  qui  so  battent  avec 
acharnement  :  Dêcharpir  des  combattants.  (Vieux.) 

DÉCHASSÉ  [cha-sé]  n.  m.  Pas  de  danse  qui  se  fait  vers 
la  gauche,  par  opposition  au  chassé,  qui  se  fait  vers  la 
droite  :  Faire  des  chassés  et  des  déchassés. 

DÉCHASSEMENT  (cha-se-man)  n.m.  Action  de  chasser, 
de  faire  sortir,  en  parlant  d'une  cheville. 

DÉCHASSER  (cha-sé  —  de  la  partie,  dé,  et  de  chasser)  v.  a. 
Chasser,  renvoyer,  éloigner  :  Ils  vinrent  se  saisir  de  la 
Gaule  et  en  déchasser  les  premiers  habitants.  (Montai- 
gne.) [Vieux]. 

—  Techn.  Faire  sortir  de  force,  en  parlant  d'une  cheville, 
la  chasser  en  sens  contraire. 

—  V.  n.  Faire  un  chassé  vers  la  gauche,  après  en  avoir 
fait  un  vers  la  droite  ; 

Sur  le  pont  d'Avignon. 
L'on  y  cliasse  et  l'on  déchasse; 
Sur  le  pont  d'Avignon. 
L'on  y  danse  tous  en  rond. 

(Bonde  populaire.) 

DECHATONNER  {to-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  chaton) 
V,  a.  Art  vélér.  So  dit  du  placenta  des  lemelles  de  ruminants 
qui  viennent  de  mettre  bas,  quand  on  introduit  la  main 
dans  l'utérus  pour  dctacht'r  ce  placenta  des  chatons  ou 
colyh'dons,  dans  l'opération  de  la  délivrance  à  la  main. 


5S3 

DÉGMAULAGE  (chô-laf  —  du  prof.  priv.  dé^  ot  do  chaiix) 
n.  m.  lK'ciMii|")sitioii,  [lar  un  aoiiio,  du  picrate  do  chaux 
tornié  l'tMidaiii  la  dolécution. 

DÉCHAUMAGE  {châ-7naj')  n.  m.  Action  do  dôchaumcr 
uno  torro  :  //  fiufftt,  pour  le  okchaumage,  que  la  terre  soit 
ameublie  et  rrmitèe  à  0"',05  de  profondeur. 

—  Encycl.  Lo  déchaumage  consiste  halutuellomont  on 
un  labour  trùs  superlioiel,  opèrti  au  scarificateur.  On  lo 
pratique  après  la  moisson,  ot  il  est  suivi  d'un  horsaj^o 
ou  rAtclago.  Lo  labour  do  dôchaumago  arrache  ou  ro- 
tourno  les  mauvaises  horbos  ot  provûi|uo  uno  (jermina- 
tion  liAtivo  de  knirs  foraines,  do  sorte  (|u'au  premier  labour 
véritable  les  plantes  issues  do  ces  graines  seront  dé- 
truites à  leur  tour.  Lo  horsago  ou  ràtelago  permet  do  ra- 
masser on  las  la  plus  grande  partie  des  herbes  arrachées 
ou  retournées.  Ou  les  brûlo  ou  ou  les  laisso  sécher  sur 
place. 

DÉCHAUMCR  {chô  —  du  préf.  prîv.  dé,  et  do  chaume) 
V.  a.  P^ritorror,  avec  la  bêche  ou  la  charrue,  ce  qui  reste 
do  chaume  aprùs  la  moisson.  Il  Donner  un  premier  labour 
à  uno  terre,  on  commencer  lo  défrichement. 

DÉCHAUMEUR  {cho)  n.  m.  ou  DÉCHAUMEUSE  [cliô)  n.  f. 


DECHAULAGE   —   DÉCHIFFRER 


Déchaumeuse.  {V.  Tableau  d'agriculture,  1er  vol.,  p.  128.) 

Instrument  qui  sert  à  enlever  les  chaumes,  et,  au  besoin,  à 
défricher  ou  à  labourer  ;  charrue  légère,  binot,  oxtirpa- 
teur,  scarilicateur,  etc. 

DÉCHAUSSAGE  {chô-saf)  n.  m.  Mise  à  nu  du  collet  des 
plantes  ot  des  parties  les  plus  élevées  de  leurs  racines 
par  l'action  combinée  des  gels  et  des  dégels  sur  la  couche 
superficielle  d'un  sol  cultivé. 

—  Encycl.  L'eau  se  dilate  quand  elle  se  solidifie.  En 
conséquence,  le  gel  tend  à  déterminer  un  exhaussement  de 
la  couche  superficielle  d'un  sol  cultivé,  surtout  quand 
celui-ci  est  trop  humide  à  l'automne.  Les  plantes  sont 
soulevées  en  même  temps  que  le  sol;  mais,  au  dégel,  la 
terre  s'atfaissant,  le  collet  de  la  plante  et  une  partie  des 
racines  sont  mises  à  nu.  Quelquefois,  les  racines  se  rom- 
pent, et  il  arrive  mémo  que  la  tige  est  coupée  comme  par 
des  cisailles. 

Le  déchaussage  est  surtout  fréquent  chez  les  céréales 
cultivées.  On  y  remédie  par  un  roulage  exécuté  au  prin- 
temps avec  un  rouleau  Crosskill  ou  un  rouleau  ordinaire, 
quand  la  terre  s'est  asséchée. 

DÉCHAUSSANT  {cli6'Sa7i),  ANTE  adj.  Qui  est  sujet  au 
déchaussement,  en  parlant  de  terres  arables  peu  produc- 
tives. 

DÉCHAUSSEMENT  (châ-se-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
chausser, doter  les  souliers. 

—  Etat  d'une  dent  déchaussée  ;  action  de  déchausser 
un©  dent  avant  de  l'arracher. 

—  Agric.  Façon  qu'on  donne  aux  arbres  et  aux  vignes, 
lorsqu'on  les  laboure  au  pied  en  faisant  usage  de  la  charrue 
appelée  «  déchausseuso  n,  pour  les  recouvrir  avec  du  ter- 
reau ou  du  fumier.  Il  Action  d'une  cause  accidentelle  qui 
dénude  en  partie  les  racines  des  végétaux;  état  d'une 
plante  ainsi  dénudée. 

—  Constr.  Etat  d'une  construction  qui  est  déchaussée; 
action  de  la  déchausser,  de  mettre  ses  fondations  à  nu  en 
tout  ou  en  partie. 

—  Vitic.  Action  do  déchausser  la  vigne,  d'enlever  la 
terre  qui  avoisine  immédiatement  la  partie  supérieure  du 
pivot  de  la  racine. 

—  Encycl.  Vitic.  On  déchausse  la  vigne  on  creusant 
a.vec  la  houe,  au  pied  de  chaque  cep,  un  godet  profond  do 
15  à  20  centimètres,  ou  bien  en  exécutant  entre  les  lignes 
des  ceps,  au  moyen  d'une  cliarrue  spéciale  (v.  bottoirI, 
uno  double  raie  de  labour  dont  la  terre  est  adossée  au 
milieu  de  l'intervalle  des  lignes.  Les  pieds  des  ceps  restent 
alors  enchâssés  dans  une  bande  étroite  de  terre  qu'on 
pioche  à  la  houe. 

Le  déchaussement,  qui  est  opéré  au  printemps,  nettoie 
le  sol  du  vignoble  des  mauvaises  herbes  qui  l'ont  envahi. 
Il  facilite  la  destruction  dos  drageons,  l'onfouissomont 
des  engrais,  etc. 

DÉCHAUSSER  (châ-tté  —  du  bas  lat.  discalciare;  do  la 
partie,  dis,  et  de  calceus,  chaussure)  v.  a.  Oter,  retirer  la 
chaussure  de  :  Dkcua,us3Er  non  maître.  Il  Oter,  en  parlant 
des  éperons. 

—  Fig.  JVétre  pas  digne  de  déchausser  quelqu'un,  Lui 
6tro  fort  inférieur  «mi  talents,  en  mérite. 

—  Par  ext.  Dépouiller  par  lo  pied  ou  la  base  :  Di*:- 
CHAUssER  un  mur.  n  l)écharnor  jusqu'à  la  racine,  en  par- 
lant des  dents  ot  des  ongles,  il  Montrer  jusqu'à  la  racine. 
on  parlant  dos  dents  :  ICh  I  eh  !  s'écria-t-il  avec  un  rire  qui 
DKCUAUSSAIT  ses  dents.  (V.  Hugo.) 

—  Agric.  Dénuder  jusqu'à  la  racine,  on  parlant  des 
plantes  :  Un  des  plus  sûrs  moyens  de  tuer  un  arbre  est  de 
le  DÉcHAussF.R.  (J.  Jouliort.) 

Déchaussé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déchausser. 

—  Hist.  rolig.  Moines,  Carmes  déchaussés  ou  déchau.r. 
Carmes  de  la  réforme  de  Sainte-Thérèse,  qui  no  portent 
point  de  bas  et  qui  n'ont  que  des  sandales. 

Se  déchausse!',  v.  \>r.  Etre  déchaussé,  dénouillé  de  sa 
chaussure,  n  Oter  sa  chaussure.  H  Etro  dénudé  jusqu'à  la 
racine. 

—  Véncr.  ÎNO  ilit  du  iliicn  et  du  li)Up.  quand  ils  rojcttonl 
la  terre  avec  les  piods  sur  leurs  excrénu-nts, 

—  Pnov.  :  Il  ne  faut  pas  se  déchausser  pour  manger  cola, 
Exclamation  d'un  gaillard  'le  lion  appétit,  à  la  vue  d'un 
mets  qu'il  so  (latlo  d'avaler  promptomcnt.  sans  crainte 
d'indigestion,  (L'ablié  lluot  pense  que  cotte  locution  popu- 
laire est  fondéo  sur  l'iiabitudo  qu  avaient  les  anciens  de 
quitter  lours  chaussures  avant  de  se  placer  sur  les  lits 
autour  de  la  table.) 


DÉGHAUSSCUSC  {chô-seus'  —  rad.  déchausser)  n.  f.  Char- 
rue spéciale,  servant  à  labourer  la  bande  de  terre  com- 
nriso  entre  les  rangs  do  pieds  do  vignes,  à  opérer  le 
déchaussement,  aliu  do  réchauffor  los  ceps  avec  du  fumier 
ot  do  recouvrir 
celui-ci     avec    ^'^^Bh* 

los     cavaillons  C=S==*^  Déchausseuse. 

que  la  charrue 
laisse  après 
son    passage. 

OÉCHAUS- 

SIÈRE    n.     f. 

Vôner.  Syn.de 

Dl'XHAUSSURK. 

DÉCHAUS- 

SOIR  {chà~so-ar'  —  rad.  déchausser)  n.  m.  Chir.  anc.  In- 
strument qui  servait  à  détacher  los  gencives  d'autour  des 
donts  qu'on  voulait  arracher. 

^  DÉCHAUSSURE  {chô-sur  —  rad.  déchausser)  n.  f.  Véner. 

E^-^ratignures  que  le  loup  et  la  louve  font  sur  le  sol  quand 

ils  ont  déposé  ou  jeté  leurs  laissées,  c'est-à-dire  quand  ilâ 

ont  fiente.  (S'emploie  mieux  au  plur.) 

DÉGHAUX(c/iCÎ-rad.  déchausser)  a.d}.  m.  Déchaussé.  (Vx.) 

—  Fam.  Pied  déchaux.  Homme  sans  naissance  ou  sans 
fortune,  qui  se  donne  des  airs  de  grand  seigneur.  (Vieux.) 

—  Carmes  déchaux.  V.  déchaussé. 
Dechazelles  (Pierre-Toussaint),   écrivain  français, 

né  à  Lyon  en  1751,  mort  en  1833.  11  composa  des  dessins 
pour  étoffes,  puis  écrivit  rni  intéressant  ouvrage  intitulé: 
Etudes  sur  l'histoire  des  arts  (1824). 

DÈCHE  (rad.  déchoir)  n.  f.  Pop.  Gêne  excessive,  misère  : 
Etre  en  dèche.  Tomber  dans  la  DÎicHE. 

DÉCHÉANCE  {ché-ajiss)  n.  f.  Action  de  déchoir:  On  ne 
connaît  le  défaut  que  comme  une  déchéance  de  la  perfec- 
tion. (Boss.) 

—  Par  ext.  Chute,  disgrâce  :  La  déchéance  des  fils 
d'Adam,  il  Perte  de  la  couronne,  du  trône  :  Quarante- 
sf'pt  secliotis  sur  quarante-huit  votèrent  la  déchéance:  de 
Louis  XV J. 

—  Par  ext.  Perte  d'une  autorité,  d'un  pouvoir  quel- 
conque :  La  déchéance  des  dieux. 

—  Dr.  Perte  d'un  droit;  résultat  de  l'inaccomplisse- 
ment  d'une  obligation  ou  d'une  formalité  :  Sous  le  droit 
féndal,  la  DÉCHÉANCE  était  une  des  quatre  manières  de 
perdre  la  noblesse. 

—  Encycl.  Polit.  La  déchéance  atteint  tantôt  un  sou- 
verain ou  un  chef  de  pouvoir  exécutif,  tantôt  ceux  qui 
exercent  un  mandat  électif.  —  La  théorie  de  la  déchéance 
royale,  exposée  par  les  écrivains  do  la  Ligue  qui  ten- 
tèrent de  l'appliquer  pour  cause  d'hérésie  au  roi  de  Na- 
varre, fut  mise  en  pratique  en  Angleterre  au  xvii'  siècle, 
au  regard  de  Charles  I*""  et  de  Jacques  II.  Elle  n'est  entrée 
dans  la  loi  et  les  faits  en  France  que  depuis  la  Révolu- 
tion. Les  cas  où  le  souverain  serait  »  censé  avoir  abdiqué  » 
furent  énuraérés  dans  un  texte  du  6  juillet  IIQI,  repro- 
duit par  la  constitution  du  3  septembre  1791.  Le  21  sep- 
tembre 1792,  en  déclarant  la  royauté  abolie,  la  Conven- 
tion prononça  virtuellement  la  déchéance  de  Louis  XVI. 
De  lui-même.  Napoléon  prononça  la  déchéance  des  Bour- 
bons d'Espagne  et  do  Naples.  Le  3  avril  1814,  le  Sénat 
conservateur  le  déclara  déchu  à  son  tour.  Vinrent  ensuite 
les  déchéances  de  Charles  X  (7  août  1830),  de  Louis-Phi- 
lippe (25  févr.  1848),  de  Napoléon  III  (1"  mars  1871). 

Celui  qui  a,  au  cours  de  l'exercice  d'un  mandat  électif, 
encouru  une  condamnation  entraînant  la  perte  de  sa  ca- 
pacité politique,  ne  saurait  continuer  à  représenter  lo 
collège  électoral  qui  l'a  nommé.  S'il  est  sénateur,  député, 
ou  conseiller  général,  sa  déchéance  est  prononcée  par 
l'assemblée  dont  il  fait  partie,  sur  le  vu  des  pièces  justi- 
ficatives. S'il  est  conseiller  municipal,  il  est  "  immédiate- 
ment déclaré  démissionnaire  par  le  préfet,  dit  l'article  36  de 
la  loi  du  5  avril  1884,  sauf  réclamation  au  Conseil.de  pré- 
fecture dans  les  dix  jours  de  la  notification,  ot  sauf  recours 
au  Conseil  d'Etat». 

—  Admin.  tin.  Il  est  des  créances  qui,  n'avant  pas  été 
exigées  dans  un  certain  délai,  tombent  en  déchéance.  Do 
ce  nombre  sont  les  créances  sur  l'Etat  qui,  dit  l'article  9 
de  la  loi  du  29  janvier  1831,  n  n'ayant  pas  été  acquittées 
avant  la  clôture  des  crédits  de  l'exercico  auquel  elles 
appartiennent,  n'auraient  pu,  à  défaut  de  justifications  suf- 
lisantes,  être  liquidées,  ordonnancées  ot  payées  dans  un 
délai  do  cinq  années,  à  partir  de  l'ouverture  de  l'exercico, 
pour  los  créanciers  domiciliés  en  Europe,  et  de  six  années 
pour  les  créanciers  résidant  hors  du  territoire  européen  u . 
Les  sommes  versées  aux  agents  des  postes,  les  valeurs 
déposées  aux  bureaux  ou  enfermées  dans  des  lettres  que 
l'administration  n'a  pu  remettre  à  destination  et  non  ré- 
clamées par  les  expéditeurs,  sont  acquises  à  l'Etat  au 
bout  do  huit  ans.  Les  arrérages  des  pensions,  rayées  après 
trois  années,  puis  rétablies  sur  réclamation  des  titulaires, 
sont  déchus.  Les  trop  perçus  de  l'enregistrement  et  des 
contributions  directes  ne  peuvent  plus  être  revendiqués 
après  doux  ans,  et  les  sommes  duos,  à  ces  deux  titres,  à 
l'Etat,  so  prescrivent  par  un  an.  Enfin  les  sociétés  par 
actions  ont  été  autorisées  à  inscrire  dans  leurs  statuts  uno 
clause  qui  les  libère  au  bout  de  cinq  ans  do  tout  dividende 
ou  intérêt  échu  depuis  plus  do  cinq  ans  ot  non  encaissé. 

—  Dr.  féod.  Il  y  eut,  sous  le  régimo  féodal,  quatre  fa- 
çons de  perdre  la  noblesse  :  la  déchéance,  la  dégradation, 
la  déropoance  et  la  bâtardise.  La  peine  de  la  déchéanco 
nobiliaire  était  prononcée  contre  les  nobles  qui  prenaient 
des  biens  à  ferme  ou  qui  jouissiiient  dos  revenus  do  béné- 
fices ;  contre  ceux  qui  ne  ^)ronaient  point  los  armos,  sui- 
vant l'obligation  do  leurs  nefs;  enfin,  elle  était  encourue  à 
défaut  do  payement  de  diverses  taxes  royales. 

Dechen  (Ernest-IIenri-Charlos  dk),  minéralogiste  al- 
lomand,  né  à  Berlin  en  1800.  mort  à  Bonn  en  1889.  Atta- 
ché à  l'administration  des  mines  à  Bocbuni  et  à  Esson,  il 
fut  nommé  professeur  extraordinaire  à  l'université  do  Ber- 
lin (1834),  ot  directeur  de  l'administration  dos  mines  à 
Bonn  (1841).  Nommé  inpéniour  en  chef,  il  prit  part  à  la 
réorganis.'ilion  do  l'administration  dos  mines  en  Prusse 
(loi  du  10  juill.  18G1).  et  prit  sa  retraite  en  I8ti4.  Il  so  llxa 
ulors  à  Bonn.  Outre  do  nombreux  articles  dans  les  revues, 
on  lui  doit  d'importants  travaux  sur  l'Allemagno,  ainsi 
qu'une  Carte  (féulogigne  de  l'Allemagne  (18GU). 

DÉCHÉNITE  n.  f.  Vanadato  naturel  do  plomb  un  pou 
zincifèro,  dont  la  formule  est  I*bV'0*.  lo  poids  spéci- 
fique .'.,8  et  la  dureté  3,5.  (Cotte  substance  minérale  so  pré- 


sonte  on  masses  botryoïdes  jaunes  ot  rouges  ou  en  enduits, 
dans  certains  grès  do  la  Baviôre-Khéuano.) 

Dechepare  (Bernard),  i.rétro  et  poète  basque  du 
xvi"  siècle.  Ou  a  de  lui  un  reçue  fi  de  vers  eu  langue 
basque,  publié  à  Bordeaux  en  1545  et  réimprimé  en  1847, 
avec  une  traduction  française  par  Archu.  Dochopare  est 
lo  plus  ancien   autour  dont  on  ait  des  écrits  en  basquo 

déchet  {chh  —  subst.  vorb.  de  déchoir)  a.  m.  Diminu- 
tion do  la  valeur  d'uno  marchandise,  soit  en  qualité,  soit 
on  quantité,  par  suite  d'avarie,  d'évaporation,  do  fuite,  de 
perto  à  la  manipulation  :  chutes,  débris,  ou  de  coulages 
([uelconques. 

—  Fig.  Discrédit,  altération,  diminution. 

—  Loc.  fam.  :  Il  y  a  du  déchet.  Il  y  a  du  mécompte.  (Se 
dit  surtout  on  parlant  des  espérances  ou  des  prétentions 


do  quckm'un.)  w  II  g  a  bien  du  déchet  sur  la  filasse.  So  dit  à 
propos  d'une  personne  qui  a  éprouvé  de  grands  revers  do 
fortune,  d'un  bénéfice  ou  d'une  succession  qui  u'ost  pas 


aussi  considérable  qu'on  s'y  était  attendu. 

—  Mar.  Quantité  dont  un  navire  a  dévié  de  sa  route, 
par  suite   du  vent  ou   des  courants.  (Vieux  en  ce  sens.| 

Il  Allocation  supplémentaire  faite  au  commis  aux  vivres, 
pour  compenser  la  réduction,  par  suite  d'avaries,  des 
approvisionoomonts  d'un  navire. 

—  Encycl.  Techn.  Dans  toutes  les  branches  de  l'indus- 
trie moderne,  les  déchets,  c'est-à-dire  les  parties  éliminées 
dans  la  transformation  des  matières  premières,  sont  re- 
cueillis ot  reçoivent  par  un  traitement  approprié  une  va- 
leur nouvelle.  C'est  dans  l'industrie  textile  que  la  récupé- 
ration des  déchets  est  le  plus  importante;  le  coton,  par 
exemple,  perdant  dans  ses  diverses  transformations  10  ou 
11  p.  100  de  son  poids.  Le  travail  de  la  laine,  du  lin,  du  chan- 
vre, du  jute,  de  la  soie,  etc.,  laisse  également  des  déchets 
notables,  qui  reçoivent  diverses  applications  industrielles, 
lorsque  le  défaut  de  longueur  de  leurs  fibres  ne  permet  pas 
de  les  utiliser  directement  pour  la  production  des  tissus. 

Les  déchets  résultant  du  travail  des  peaux  et  des  cuirs, 
et  que  l'on  appelle  n  déchets  animaux»,  servent  à  la  fabri- 
cation des  colles  fortes,  des  engrais, du  noir  animal,  etc.; 
à  l'aide  de  traitements  chimiques,  on  en  tire  des  couleurs 
qui  prennent  les  noms  de  cyanures,  deprussiates  de  fer,  etc. 

Les  déchets  métalliques  ont  aussi  leur  valeur,  soit  qu'on 
les  soumette  à  uno  fusion  nouvelle  pour  les  régénérer,  soit 
qu'on  sépare,  sans  trop  de  frais,  les  divers  métaux  qui  y 
sont  contenus. 

Enfin,  dans  toutes  les  branches  industrielles  qui  ont  la 
chimie  pour  principal  auxiliaire,  le  traitement  des  rési- 
dus, des  eaux  mères,  des  lessives,  etc.,  permet  de  rendre 
à  la  fortune  sociale  des  richesses  naturelles  qui  avaient 
été  longtemps  négligées. 

DÉCHETEUX  {teù),  EUSE  adj.  Qui  offre  du  déchet,  en 
parlant  de  certaines  matières  textiles  ;  la  soie,  notamment. 

DÉCHEUX  (c/(e)}),  EUSE  adj.  Pop.  Qui  est  dans  la  dôche. 

DÉCHEVELER  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  cheveu.  —  Dou- 
ble la  lettre  l  devant  un  e  muet  :  Je  déchevelie.  Tu  déche- 
velleras)  v.  a.  Mettre  en  désordre  la  chevelure  de  :  DÉ- 
CHEVELKR  Une  femme. 

Déchevelé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déchoveler. 
Le  vent  mugît  et  secoue  avec  rage 
Des  noirs  sapins  les  fronts  àéchevclés. 

Tu.  Gautier. 

—  Substantiv.  au  fém.  Faire  la  deckevelée,  Affecter  uno 
profonde  douleur. 

Se  décheveler,  v.  pr.  Mettre  sa  chevelure  en  désordre. 

—  Syn.  Décheveler,  écheveler.  Ces  deux  mots  marquent 
le  désordre  de  la  chevelure;  mais  le  premier  annonce  un 
désordre  plus  grand  et  suppose  une  cause  plus  violente. 

DÉCHEVÊTRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  chevétre)  v.  a. 
Agric.  Enlever  lo  licou  maintenant  un  cheval,  un  bœuf, 
un  âne,  un  mulet,  au  râtelier  ou  à  la  mangeoire. 

—  Constr.  Démolir  un  parquet  en  ôtant  les  chevêtros 
qui  soutiennent  les  soliveaux  de  ce  parquet. 

Se  déchevètrer,  v.  pr.  Oter  son  chevétre. 

—  Fam.  Se  débarrasser  d'une  entrave  quelconque. 
DÉCHEVILLER  (//  mil.  -  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cheville) 

V.  a.  Kiilovcr  bs  chevilles  de  :  Dkcukviller  un  meuble. 

Se  décheviller,  v.  pr.  Etre,  devenir  déchovillé. 

DeCHEZ  (Louis-Aloxandre-Hippolyte).  auteur  et  litté- 
rateur français,  dit  Jenneval,  né  à  Lyon  en  isOl,  mort  à 
Lierro  en  1830.  Il  so  fit  acteur  et  joua  en  province,  à 
Paris,  à  Bruxelles.  Lorsque  éclata  la  révolution  belge,  en 
1830,  il  se  lança  dans  lo  mouvement,  composa  la  Brabati- 
çonnc,  qui  devint  le  chant  national  des  Belges,  et  fut  tué, 
en  combattant,  par  un  boulet  hollandais.  Après  sa  mort, 
on  publia  un  volume  de  ses  Poésies.  Un  monument  lui  a 
été  érigée  à  Bruxelles,  en  1897. 

DechezeauX  de  La  Flotte  (Georges),  homme  poli- 
tique français,  né  on  1700  à  La  Flotte,  mort  à  Hochcfort 
en  179-1.  Nommé  député  à  l'Assemblée  législative,  puisa  la 
Convention,  par  le  département  de  ta  Charento-Iniérieuro, 
il  se  prononça,  dans  lo  procès  do  Louis  XVI,  pour  la  ré- 
clusion ot  le  bannissement  ;  après  la  paix,  il  vota  avec  les 
girondins,  protesta  contre  lo  décret  qui  frappait  ces  der- 
niers ot  donna  sa  démission  do  député.  Mis  liors  la  loi,  il 
t^it  arrêté,  traduit  devant  lo  tribunal  révolutionnaire  do 
La  Hocholle,  et  exécuté. 

DÉCHIFFONNER  [cki-fo-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do 
chiffonner)  v.  a.  Arranger,  redrosser,  on  parlant  d'un  objet 
chilfonné  :  DiicuiKKONNiav  une  Jupe, 

Se  déchiffonner,  v.  pr.  Etro,  devenir  déchiffonnô. 

DÉCHIFFRABLE  {cht-frabl')  adj.  Qui  pont  ôtro  déchif- 
fré :  Inscription  dont  il  ne  reste  que  quelques  lettres  décuif- 

F1UHLKS. 

—  Anton.  Indéchiffrable. 

DÉCHIFFREMENT  (chi-fre-man)  n.  m.  Action  de  déchif- 
frer :  Officier  chargé  du  in;i'iiiPii'iii'.MK:iT  des  dépèches.  \\  Par 
ext.  Ecrit  décliitrré  :  M.  de  Pomponne,  oui  ne  reçut  les  dÉ- 
cuiFi-KioïKNrs  que  le  vendredi  au  soir.  (M»*  do  Sév.) 

DÉCHIFFRER  {chi-fré  —  do  la  partie,  dé,  ot  do  chi^-e) 
V.  a.  Expliquer,  on  parlant,  ce  qui  est  écrit  en  chifiVos  :  Ln 
rhi/fre  malaisé  à  nECiuKFiUvU.  (Acad.)  //  faut  une  grande 
habileté  pour  déchiffueu  des  correspondances  secrètes. 

—  Par  ext.  Lire  ce  qui  est  mal  écrit  ou  difficile  à  lire  .- 
DÉcmri'KKR  un  manuscrit,  de  vieux  litres,  de  vieux  parche- 
mins. (Acad.) 

—  Fig.  Démêler  ce  qn'uno  chose  a  de  compliqué;  péné- 
trer, découvrir  ce  iprcllo  a  d'obscur  et  do  secret  ;  Dk- 
ciiii'TRiCK  une  intrigue,  tes  intentions  de  quelqu'un,  il  Fam. 


DÉCHIFFREUR 


DECIMAL 


Déchiffrer  quelqu'un,  Le  comprendre,  devioer  son  carac- 
tère ou  ses  intentions. 

—  En  T.  de  mus..  Lire  à  première  vue,  à  livre  ouvert, 
un  morceau  qu'on  ne  connaît  pas. 

Se  déchiffrer^v.  pr.  Etre  déchiffré,  il  Déchiffrer  sa  propre 
écriture. 

DÉCHIFFREUR  {chi-freur'),  EUSE  n.  Personne  q^ui  dé- 
chiffre, qui  sait  déchiffrer,  qui  est  chargée  de  déchiffrer  : 
Une  bonne  déchiffbeush  de  musique.  Un  déchikfreur  de 
dépêches  diplomatiques. 

DÉCHIQUETER  {ke-té  —  de  la  partie,  dé,  et  de  chiqueter. 
Double  le  (  devant  une  syllabe  muette  :  Je  déchiquette. 
Tu  déchiquetteras)  v.  a.  Ta'iller  menu,  découper  en  faisant 
diverses  taillades  :  Déchiqukter  la  chair,  une  étoffe. 

—  Par  est.  Déchirer,  mettre  en  lambeaux  :  La  grêle 
DÉCHIQUETTE  les  fleurs. 

—  Fig.  Maltraiter  en  paroles,  déchirer  par  la  calomnie 
ou  la  médisance  :  J/*"*  de  Sévigné  déchiquetait  à  coups 
de  plume  ses  amis  et  ses  ennemis.  (De  St-Georges.)  H  Tor- 
turer :  Idée  fixe  qui  déchiquette  le  cerveau. 

—  Techn.  Faire  des  trous  à  une  pièce  de  poterie  dans 
l'endroit  où  l'on  veut  appliquer  im  manche,  une  oreille, 
une  anse  ou  autre  partie  accessoire,  ii  Déchiqueter  un  ba- 
teau, une  voiture.  En  désassembler  toutes  les  parties. 

Déchiqueté,  ée  part.  pass.  du  v.  Déchiqueter. 

—  Par  ext.  Court  et  assemblé  sans  transitions  :  Petites 
phrases  isolées,  décousues,  déchiquetées.  (D'Olivet.) 

—  Bot.  Se  dit  :  1*  Des  organes  foliacés  divisés  en  lanières 
nombreuses  et  étroites  (on  dit  mieux  lacinié);  2»  Des  feuilles 
dont  le  bord  présente  des  découpures  inégales. 

—  Géogr.  Qui  a  de  nombreuses  découpures  naturelles 
ou  accidelitelles  :  côte  déchiquetée. 

Se  déchiqueter,  v.  pr.  Etre,  devenir  déchiqueté,  ii  Tail- 
lader sa  propre  peau. 

pÉCHIQUETEUR  [ke-teur'),  EUSE  n.  Personne  qui  dé- 
chiquette, qui  aime  à  déchiqueter  :  Les  petites  filles  sont 
de  grandes  déchiqueteuses  de  chiffons. 

DÉGHIQUETURE  {ke-tur)  n.  f.  Coutur.  ettaill.  Taillade 
mala'lroitement  faite  avec  les  ciseaux  dans  un  tissu.  Il  Par 
anal.  Découpure  accidentelle  ou  naturelle  :  Les  déchique- 
TURES  des  montagnes. 

—  Tissag.  Trou  que  la  navette  produit  accidentellement 
dans  une  pièce  d"étoffe  au  moment  de  son  tissage. 

DÉCHIRAGE  {raj')  n.  m.  Action  de  détaire  un  train  do 
bois  flotté,  ou  de  désassembler  les  planches  qui  compo- 
sent un  bateau,  il  Bois  provenant  du  déchirage  des  ba- 
teaux :  Brûler  du  déchirage. 

DÉCHIRANT  {ran),  ANTE  adj.  Qui  cause  des  déchire- 
ments, une  grande  douleur  morale  :  Des  remords  déchi- 
rants. (Acad.)  Il  Aigre,  q^ui  déchire  l'oreille  ;  Certains  oi- 
sea'.ix  poussent  des  cris  déchirants. 

DÉCHIREMENT  (man)n.  m.  Action  de  déchirer  ;  résultat 
de  cette  action  :  Le  déchirement  des  habits,  des  muscles. 

—  Par  exagér.  Grande  douleur:  i*"  physique  :  La  coli- 
que cau5e  (fes  DÉCHIREMENTS  d'entrailles  (Acad.)  ;  2^  morale  : 
Le  départ  d'un  être  cher  cause  un  DÉcHUtEMENT. 

—  Fig.  Destruction  résultant  d'une  division,  d'une  sé- 
paration violente  :  Quand  Danton  fut  sacrifié  par  Bobes- 
pierre,  les  républicains  frémirent  de  ce  grand  déchirement 
de  la  Convention.  (Laraavt.) 

—  En  T.  de  chir.,  Effet  produit  par  une  violence  qui 
agrandit  uue  ouverture  normale  ou  accidentelle. 

—  n.  m.  pi.  Troubles,  discordes,  guerres  provoquées  par 
les  factions  :  L'Italie  fut  en  proie  à  de  longs  déchirements. 

—  Encycl.  Chir.  V.  déchirure. 

DÉCHIRER  (de  la  partie,  dé,  et  de  l'anc.  haut  allem. 
skerrân,  déchirer)  v.  a.  Diviser  en  morceaux,  mettre  en 
pièces  sans  se  servir  d'instrument  tranchant  ;  Coup  qui  dé- 
chire les  chairs.  Souvent,  le  battoir  déchibk  le  linge.  \\  Faire 
une  déchirure  à  :  Déchirer  sa  robe,  n  Déchirer  les  vête- 
ments de  :  Enfant  qui,  en  jouant i  déchire  son  camarade. 

—  Par  exagér.  Causer  une  sensation  vive  et  désagréable  : 
Des  douleurs  gui  déchirent  la  poitrine,  il  Affecter  désa- 
gréablement :  Cris  qui  déchirent  les  oreilles. 

—  Poétiq.  Fendre,  ouvrir,  traverser  :  La  foudre  déchire 
la  nue.  La  terre  ne  produit  que  sous  le  soc  qui  la  déchire. 

—  Fig.  Emouvoir  cruellement,  affliger  profondément  : 
La  jalousie  est  une  chose  terrible  qui  dèihiee  les  cœurs. 
(A.  lloussaye.)  »  Causer  une  douleur  salutaire,  inspirer 
une  vive  contrition  du  péché  :  Le  P.  Honoré  écorche  les 
oreilles  et  déchire  les  cœurs;  à  ses  sermons,  on  rend  les 
bourses  qu'on  a  coupées  aux  miens.  (Bourd.)  n  Diffamer, 
outrager  par  des  paroles  offensantes  .  Mes  ennemis,  pour 
m  avoir  déchiré,  m'ont-ils  accablé?  (Beaumarch.)  il  Trou- 
bler par  des  dissensions  intestines. 

—  Loc.  div.  :  Déchirer  une  blessure,  La  rouvrir  ou  l'a- 
crandir.  (Fîç.  Renouveler  ou  accroître  une  cause  de  dou- 
leur.) 1!  Déchirer  un  bateau,  un  train  de  bois.  Le  démolir, 
en  désassembler  les  parties,  ir  Fig.  Déchirer  un  acte,  Re- 
noncer au  bénéfice  de  son  exécution,  il  Fig.  Déchirer  le 
voile  de,  Mettre  à  nu,  faire  voir  ou  connaître  :  Le  premier 
chagrin  un  peu  lourd  déchire  le  voile  des  illusions.  (M""*  de 
Blessiugton.)  li  Fig.  Déchirer  quelqu'un  à  belles  dents.  Mé- 
dire outrageusement   de  lui;  le  calomnier  cruellement. 

II  Fig.  A'e  pas  se  déchirer.  Parler  avantageusement  de  soi. 

n  Fig.  Ne  pas  se  faire  déchirer  son  manteau.  Ne  pas  se 
faire  prier,  accéder  de  bon  cœur,  par  allusion  à,  la  légende 
de  Joseph  et  de  la  femme  de  Putiphar. 

—  Arg.  Déchirer  son  tablier,  Mourir. 

—  Art  milit.i'éc/iirer/acaWoi/c/ic.Autrof.  Ouvrir  avec  les 
dents  l'extrémité  de  la  cartouche,  pour  introduire  la  charge 
dans  le  fusil,  n  Déchirer  de  la  toile,  Exécuter  sans  ensemblo 
des  feux  d'infanterie,  ce  qui  produit  un  bruit  ressemblant 
nn  pou  à  celui  d'une  toile  quon  déchire. —  Pop.  Péter. 

—  V.  n.  Etre,  devenir  déchiré  :  Etoffe  qui  déchire  faci- 
lement. 

Déchiréf  ée  part.  pass.  ll  Coneeptiona  déchirées.  Idées 
sans  suite,  décousues. 

—  Fam.  N'être  pas  trop  déchiré,  Nêtre  pas  si  déchiré. 
N'être  pas  laid,  Être  assez  bien.  (Se  dit  surtout  d'une  femme 
d'un  certain  âge,  qui  garde  des  restes  de  beauté.) 

—  Anat.  Trou  déchiré.  Nom  doDoé  à  l'hiatus  temporal, 
à  cause  de  l'irrégularité  de  son  pourtour. 

—  Hist.  nat.  Déchiqueté  sur  les  bords,  en  parlant  soit 
des  diverses  parties  d'une  plante,  soit  des  ailes  des  insectes. 

—  P&ov.:  Cblen  hargneux  a  toujours  l'oreille  déchirée, 
D  arrive  toujours  quelque  accident  aux  gens  querelleurs. 

Se  déchirer,  v.  pr.  Etre,  devenir  déchiré,  ii  Se  diviser 
régulièrement  sous  un  effort  do  traction,  en  parlant  d'une 
étoffe  :  Le  calicot  be  décui&e  très  bien,  ii  Décniror  quoique 


partie  do  son  corps  ;  Les  juives  d'Afrique,  pour  témoigner 
de  leur  douleur,  se  déchirent  le  sein  et  te  visage,  ii  Déchirer 
le  corps  l'un  de  l'autre  :  Deiar  chiens  gui  se  déchirent. 
Il  Se  battre.  —  Fig.  Médire  les  uns  des  autres. 

—  Hydraul.  Se  séparer  avant  de  tomber  dans  le  bassin 
inférieur,  en  parlant  d'une  nappe  d'eau. 

DÉCHIREUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  déchire. 

—  n.  m.  Celui  qui  achète  les  bateaux  hors  de  service 

Eour  les  dépecer;  ouvrier  qui  fait  métier  de  dépecer  ces 
ateaux  ou  les  trains  de  bois. 

DÉCHIRURE  n.  f.  Rupture  faite  en  déchirant  ;  Faire 
une  DÉCHIRURE  à  soJi  habit. 

—  Par  anal.  Fente,  crevasse  :  D'immetises  déchirures 
ont  éventré  l'écorce  solide  de  tjotre  globe.  (Figuier.) 

—  Pathol.  Division  des  tissus,  à  bords  irréguliers,  pro- 
duite par  une  violence  extérieure. 

—  Encycl.  Pathol.  Les  déchirures  produisent  toujours 
une  plaie  plus  ou  moins  profonde,  à  bords  irréguliers,  fran- 
gés, et  le  plus  souvent  fortement  contus.  Les  principales 
plaies  de  ce  genre  sont  les  plaies  par  morsure  et  les  dé- 
chirures qui  compliquent  le  travail  de  l'accouchement  : 
déchirure  de  l'utérus,  déchirure  du  périnée.  La  déchirure 
de  l'utérus  peut  porter  sur  le  corps  ou  sur  le  col  de  cet 
organe;  quand  elle  porte  sur  le  col,  elle  présente  une 
série  de  degrés,  dont  le  plus  faible,  qu'on  peut  presque 
considérer  comme  normal,  est  une  simple  fissure  du  mu- 
seau de  tanche.  La  déchirure  du  corps  de  l'utérus  s'ob- 
serve soit  dans  les  cas  de  rétrécissement  spasmodique  ou 
oriranique  du  col  utérin,  soit  dans  le  cas  de  rétrécissement 
du  bassin.  La  déchirure  du  périnée  peut  se  produire  à 
trois  degrés  différents;  elle  peut:  l"  n'atteindre  que  la 
fourchette  (cas  ordinaire);  2°  entamer  le  périnée  plus  ou 
moins  loin;  3°  s'étendre  jusqu'à  ï'anus.  Les  déchirures  du 
périnée  exigent  des  sutures  immédiates,  quand  elles  sont 
un  peu  étendues  (colporaphie,  périnéoraphie),  et,  dans 
tous  les  cas,  une  bonne  antisepsie  (lavages  à  l'eau  phé- 
niquée  faible,  à  la  liqueur  de  Van  Swiaten,  compresses 
de  gaze  iodoformée  ou  phéniquée).  Avec  ce  traitement, 
elles  guérissent  rapidement  sans  laisser  d'infirmité.  On 
observe  encore  la  aéchirure  centrale,  qui  consiste  en  une 
ouverture  intermédiaire  à  l'anus  et  à  la  vulve,  quelquefois 
assez  large  pour  livrer  passage  au  fœtus. 

DÉCHOIR  {cho-ar  —  de  la  partie,  dé,  et  de  choir  :  Je  dé- 
chois, tu  déchois,  il  déchoit,  nous  déchoyons,  vous  déchoyez, 
ils  déchoient.  Je  déchoyais,  ?ïous  déchoyions,  vous  déchoyiez. 
Je  déchus,  nous  déchûmes.  Je  décherrai,  nous  décherrojis.  Je 
décherrais,  7ious  déckerrions.  Déchois,  déchoyons,  déchoyez. 
Que  je  déchoie,  que  nous  déchoyions,  que  vous  déchoyiez. 
Que  je  déchrtsse,  que  nous  déchussions.  Déchu,  ue)  v.  n. 
Tomber  dans  un  état  moins  brillant,  moins  avantageux 
que  celui  où  l'on  était  :  Déchoir  de  soji  rang.  Mirabeau 
DÉrHDT  de  sa  popularité  dans  l'année  i790.  (Chateaubr.) 
II  Etre  affaibli  par  l'âge,  perdre  ses  avantages  physiques  : 
Le  corps  de  l'homme  n'est  pas  plus  tôt  amvé  à  soji  point 
de  perfection  qu'il  commeyice  à  déchoir.  (Buff.) 

—  Fig.  Diminuer,  s'affaiblir,  en  parlant  des  choses  : 
Dans  la  décadence  de  l'empire  romain,  l'éloquence  elle- 
même  commença  bientôt  à  déchoir.  (Acad.)  il  Dégénérer  : 
DÉCHOIR  de  son  ancien  courage. 

—  Mar.  Dévier  de  sa  route,  tomber  sous  le  vent.  (Se 
dit  d'un  navire  qui  ne  peut  pas  garder  son  poste  en  ligno 
de  bataille,  qui  perd  ses  distances.) 

—  Anton.  :  Monter,  progresser. 
Déchu,  ue  part.  pass.  du  v.  Déchoir. 

—  Théol.  Qui  a  perdu,  par  le  péché,  la  grâce  et  les  fa- 
veurs divines  qui  y  sont  attachées,  li  Les  anges  déchus, 
Les  démons. 

—  Substantiv.  : 

L'ange  du  blasphème 

Est,  de  tous  les  déchus,  le  plus  audacieux. 

A    DE  MUSSBT. 

DÉCHOUEMENT  (choû-man)  n.  m.  Mar.  Action  de  dé- 
chouer.  i\  On  dit  aussi  déséchodement. 

DÉCHOUER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  échouer)  v.  a.  En 
T.  de  mar.,  Relever,  remettre  à  flot,  en  parlant  d'un  bâti- 
ment qui  était  échoué,  ii  On  dit  aussi  déséchouer. 

DÉCHRISTIANISATION  {kri-sti,  si-on)  n.  f.  Action  de 
déchristianiser,  de  se  déchristianiser. 

DÉCHRISTIANISER  {kri-sti  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
christianiser)  v.  a.  Faire  cesser  d'être  chrétien;  faire  renon- 
cer à  la  foi  chrétienne  :  Déchristianiser  «npewp/i,*,  rui  pays. 

Se  déchristianiser,  v.  pr.  Renoncer  à  son  titre  de  chré- 
tien. Il  Par  ext.  Devenir  indigne  d'être  appelé  chrétien. 

Dechy,  comm.  du  départ,  du  Nord,  arr.  et  à  4  kilom. 
de  Douai;  2.394  hab.  Houille,  fours  à  coke.  Brasseries, 
ateliers  de  constructions  mécaniques. 

DÉCI  (abréviat.  du  lat.  décima  pars,  le  dixième)  préf. 
Dans  le  système  métrique,  sert  à  désigner  une  unité  dix 
fois  plus  petite  que  l'unité  principale:  HKCilitre  ;  oÈcimètre  ; 
DÊcigramme  ;  etc. 

IDecia  (gens),  maison  distinguée  de  la  classe'  plé- 
béienne do  l'ancienne  Rome.  La  branche  de  cette  maison, 
qui  portait  le  nom  de  Mus,  parvint  au  consulat  en  414. 
Elle  s'est  illustrée  par  l'héroïsme  de  deux  ou  trois  de  ses 
membres,  qui  sacrifièrent  leur  vie  pour  le  salut  de  la 
patrie.  (V.  Decitts  Mds.)  Depuis  475,  on  ne  trouve  plus  de 
dignitaires  de  ce  nom. 

Decianus  (C.  Plautius),  général  romain,  consul  en  329 
et  328  avant  notre  ère,  et  censeur  en  312.  Pendant  son 
premier  consulat,  il  prit  la  ville  de  Privernum,  et  obtint 
les  honneurs  du  triomphe. 

DÉCIARE  (du  préf.  déci,  et  de  are)  n.  m.  Mesure  de  su- 
perficie, qui  vaut  le  dixième  de  l'are  ou  10  mètres  carrés. 
V.  are,  métrique  {systt7ne). 

DÉCIATES  ou  DÉCÉATES,  ancien  peuple  de  la  Gaule 
(I"  iNarbounaise),  entre  le  Var  et  Antipolis  (Antibes),  lo 
long  do  la  Méditerranée,  dans  la  partie  sud-ouest  du  dé- 
l)arteinent  du  "Var.  —  Un,  une  Déciate  ou  Décéate. 

DÉCIATINE  (si-a)  n.  f.  Nom  d'une  unité  de  mesure 
agraire  usitée  en  Russie,  et  dont  la  valeur  est  de  240  sa- 
genes  carrées  ou  1  hect.,  0925. 

DÉCIDÉMENT  {si)  adv.  D'une  manière  décidée  :  Prendre 
VKdiiKidiiTiT  son  parti.  \\  Certainement,  positivement,  après 
examen  :  Décidément,  cet  homme  est  fou.  (Acad.) 

DÉCIDENCE  {si-danss  —  du  )at.  decidere,  tomber)  n.  f. 
Pattiol.  Afiaissemont  :  La  DiiciDKUCB  du  ventre. 

DÉCIDENT,  ENTE  adj.   Bot.  Syn.   de  décïdu.  ue. 


554 

DÉCIDER  {si  —  du  lat.  decidere,  proprem.  «  retrancher  »  ; 
du  préf.  dé.  et  de  cxdere,  couper)  v.  a.  Résoudre,  porter  un 
ju^^cment  définitif  sur  une  chose  douteuse  ou  contestée  : 
Décider  un  point  de  droit,  ii  Prononcer,  arrêter  :  Décider 
que  les  impôts  seront  augmentés,  il  Vider,  terminer:  Décider 
un  différend,  une  querelle,  par  ïin  combat.  (Acad.)  ii  Fixer, 
régler  :  C'est  par  son  vouloir  que  l'homme  décide  sa  desti- 
née. (Le  p.  Félix.)  Il  Etre  cause  de  :  L'éducation  décide  le 
progrès  des  peuples.  (Id.)  il  Déterminer,  en  parlant  d'une 
personne  en  suspens:  Souvent  l'homme  se  cache  à  lui-même 
la  raison  qui  le  décide  à  agir.  —  Absol.  :  La  sagesse  hésite, 
quafid  la  sottise  décide.  (La  Rochef.-Doud.) 

—  V.  n.  Disposer  :  Les  juges  décident  de  la  vie  et  de  la 
fortune  des  hommes,  il  Résoudre,  arrêter,  régler  :  Chacun 
DÉCIDE  des  questions  suivant  ses  intérêts  pai^ticuliers.  il  Dé- 
terminer la  nature  ou  l'existence  :  Les  exemples  des  grands 
décident  presque  toujours  des  mœurs  publiques.  (Mass.) 

—  En  décider.  Résoudre  la  chose  dont  il  est  question  : 
Le  sort  en  décidera. 

—  Syn.  Décider,  juger,  prononcer.  Décider  ma.r que  une 
action  prompte  et  souvent  peu  réfléchie.  Juger  suppose  un 
examen  préalable;  on  juge  d'après  la  loi,  d'après  la  logique, 
d'après  les  œuvres,  etc.  Prononcer,  c'est  exprimer  avec  une 
sorte  de  solennité  la  décision  ou  le  jugement.  Décider  dif- 
fère toujours  de  proyioncer  en  ce  qu'il  ne  suppose  rien  de 
solennel,  mais  bien  plutôt  quelque  chose  de  bref. 

—  Décider,  déterminer,  résoudre.  Décider  signifie  ame- 
ner à  une  volonté  bien  fixée,  et  cela  par  la  force  des  rai- 
sons, des  motifs  qu'on  a  mis  en  avant.  Déterminer  exprime 
quelque  chose  do  moins  absolu  :  il  fait  entendre  seulement 
qu'où  met  fin  à  l'indécision,  qu'on  incline  à  prendre  un 
certain  parti.  Bésoudre  exprime,  comme  décider,  une  vo- 
lonté bien  fixée,  mais  il  suppose  la  force  de  l'infl-uence, 
de  l'autorité,  de  la  nécessité,  plutôt  que  celle  des  motifs. 

Décidé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décider. 

—  Résolu,  ferme  -.^Un  homme  décidé.  Avoir  vn  air,  un 
ton  très  décidé,  il  Net,  déterminé,  qui  n'a  rien  de  vague, 
d'incertain  :  Il  est  bien  dangereux,  pour  qui  n'a  nulle  for- 
tune, de  n'avoir  aucun  talent  décidé,  aucun  but  réel.  (Volt.) 

II  Tranché,  marqué,  signalé  :  Avoir  une  supériorité  déci- 
dée sur  quelqu'un. 

—  Anton.  Chancelant,  flottant,  incertain,  indécis,  indé- 
terminé, irrésolu,  perplexe,  vacillant. 

Se  décider,  V.  pr.  Etre  décidé,  terminé,  conclu.  II  Pren- 
dre un  parti,  une  résolution  :  Bien  de  plus  difficile,  et  pour- 
tant de  plus  précieux  que  de  savoir  se  décider.  (Nap.  P^) 

—  Se  déciaer  pour  quelqu'un,  pour  quelque  chose,  Se  pro- 
noncer, se  déclarer  pour  quelqu'un,  pour  quelque  chose, 
lui  donner  la  préférence. 

—  Gramm.  L'infinitif  placé  après  décider  prend  la  pré- 
position de  :  Nous  décidons  de  partir.  Après  se  décider, 
on  emploie  la  préposition  A  :  Nous  nous  décidons  k  rester. 

DÉCIDEUR  {si)  n.  m.  Celui  qui  décide,  qui  tranche  les 
questions  :  Décideur  impitoyable,  pédagoque  à  phrases, 
raisonneur  foun'é,  tu  ciierches  les  bornes  de  ton  esprit?... 
Elles  sont  au  bout  de  ton  nez  !  (Volt.) 

DÉCIDU,  UE  {si  —  du  lat.  deciduus,  qui  tombe)  adj.  En  T. 
de  bot-,  Qui  se  détache  et  tombe  de  bonne  lieure  :  Feuilles 
DÉciDuES.  Il  Se  dit  par  opposition  à  persistant,  ante.  (On 
dit  aussi  décident,  ente.) 

DÉCIDUATES  (51)  n.  m.  pi.  Groupe  de  mammifères,  com- 
prenant ceux  qui,  comme  les  éléphants,  ont  une  membrane 
caduque  qui  est  éliminée  avec  le  petit  qui  vient  au  monde. 
(Les  mammifères  déciduates  comprennent  les  probosci- 
diens,  les  rongeurs,  les  insectivores,  les  pinnipèdes,  les  car- 
nivores, les  chiroptères,  les  jyrosimiens  (ou  létJturiens)  et  les 
priinates.)  —  Uji  déciddate. 

DÉCIDUODÉCIMAL,  ALE,  aux  {si  —  de  déci,  et  duodé- 
cimal) adj.  Se  dit,  en  minéralogie,  d'un  cristal  Â  dix  pans, 
terminé  par  un  sommet  â  douze  faces. 

DÉCIER  ou  DEICIER  {dé-si-é)  n.  m.  Fabricant  de  dés  à 
jouer,  de  jeux  d'échecs,  de  dames  et  de  trictrac. 

—  Encycl.  L'exercice  de  ce  métier,  au  moyen  âge,  était 
libre,  pourvu  que  Ton  se  conformât  aux  <>  coutumes  >i,  que 
le  prévôt  Boileau  rappelle  dans  son  célèbre  Livre  des 
mestiers  (art.  10).  Nul  décier  De  pouvait  fabriquer  ni  vendre 
des  dés  plombés  (dés  pipés).  II  leur  était  défendu  de  fabri- 
quer des  dés  per  ou  nonper,  c'est-à-dire  où  il  n'y  avait  que 
des  as  et  des  deux.  Le  jeu  en  était  interdit. 

DÉCIGRAMME  {si  —  de  déci,  et  gramme)  n.  m.  Mesure 
de  poids  qui  vaut  la  dixième  partie  du  gramme.  V.  gramme, 
métrique  {système.) 

DÉCIL  (sil'  —  du  lat.  decem,  dix)  n.  m.  Astrol.  Position 
de  deux  planètes,  éloignées  l'une  de  l'autre  de  la  dixième 
partie  du  zodiaque  (36  degrés).  11  On  dit  aussi  dextil. 

DÉCILITRE  {si  —  de  déci,  et  litre)  n.  m.  Mesure  do  ca- 
pacité qui  est  la  dixième  partie  du  litre  :  Un  décilitre  de 
Vin,  d't'uu-de-vie.  V.  métrique  {système.) 

DÉCILLER  v.  a.  Linguist.  Y.  DEssiLLt..4. 

Décima,  l'une  des  Parques,  chez  les  Romains.  Elle  était 
ainsi  nommée  parce  qu'elle  présidait  à  la  vie  de  l'entant 
pendant  la  grossesse  aes  femmes. 

DÉCIMABLE  {si)  adj.  Sujet  à  la  dîme  :  Terre  DÉaMABLS. 

DÉCIMAIRE  (s(-wicr')  adj.  Qui  procède  par  dix:  Numé- 
ration DÉci.MAïKK.  Il  On  dit  mieux  décimal. 

décimal,  ALE,  AUX  {si  ~  lat.  decimalis ;  de  decem, 
dix)  adj.  Arithm.  Qui  procède  par  dix  ou  par  puissances 
de  dix  :  Unités  i>écimales.  Calcul  décimal.  La  division 
décimale  forme  la  base  de  l'arithmétique. 

—  Numération  décimale.  Numération  dans  laquelle  la 
base  est  dix.  n  Fraction  décimale,  Fraction  simple  dont  le 
dénominateur  est  une  puissance  de  dix.  11  Nombre  décimal. 
Nombre  composé  d'une  partie  entière  et  d  une  partie  déci- 
male: 4"',2S.\\Calcul  décimal,  C2lc\x\  des  nombres  décimaux. 

—  Féod.  Qui  appartient  à  la  dîme,  qui  regarde  la  dinie. 

—  Métrol.  Système  décimal,  Système  de  poids  et  mesures 
dans  lequel  les  multiples  et  les  sous-multiples  des  unités 
principales  sont  des  puissances  décimales  do  ces  unités. 

—  n.  f.  :  Uîie  décimale.  Evaluer  en  décimales  les  par- 
ties plus  petites  que  l'unité.  (Acad.)  II  Chacun  des  cliilfres 
qui  concourent  à  exprimer  une  fraction  décimale  :  Calcu- 
ler le  rapport  du  diamètre  à  la  circonférence  jusqu'à  ta  tren- 
tième DECIMALE. 

—  Encycl.  Système  décunal.  V.  métrique  [système). 

—  Numération  décimale.  V.  arithmétique. 

—  Fractions  décimales.  V.  fraction. 


5S5 

DÉCIMALITÉ  (si)  n.  f.  Caractère  do  co  qui  ost  décimal. 

DÉCIMANE  [.ù  —  du  lat.  dccitmts,  dixi6mo)  adj.  f.  So 
dit  d"uiio  liùvro  intormittonto  qui  rovïont  touslos  dix  jours. 

DÉGIMATEUR  {si  —  du  Ut.  décima,  dîmo)  n.  m.  Celui  qui 
avait  lo  droit  do  lovor  la  dimo  dans  une  paroisse  :  Princi- 
pal Di^.ciMATKiJU,  Gros  DiïciMATiiUK.  (Ou  disait  aussi  Diioi- 
MKUR.}  Il  Par  anal.  Celui  qui  prolùvo  une  partie  d'un  pro- 
duit quolconquo  ;  Des  divCIMAtl;urs  d'avunii:  (Kourior.) 

—  Encyc!,.  a  Romo,  on  nommait  dccimani  ou  decumani 
des  entrepreneurs  qui  achetaient  la  ferme  et  la  perception 
des  dîmes  publiques,  sorte  do  taxo  territoriale  lov6o  sur 
les  habitants  des  pays  devenus  propriétés  do  l'Etat,  soit 
par  conquête,  soit  par  soumission  volontaire  ;  elles  consis- 
taient dans  la  dixième  partie  du  produit,  décima  pars,  d'où 
le  terme  do  dëcimateur. 

On  appelait  aussi  de  co  nom  les  agents  chargés  do  per- 
cevoir, en  Sicile,  la  dîme  des  récoltes  en  blé  pour  l'annono 
de  Rome. 

Dans  l'ancienne  France,  le  décimateur  était  celui  qui 
avait  droit  à  la  «  dîme  ".  Le  décimateur  do  droit,  dans  la 
paroisse,  était  lo  curé;  il  n'avait  aucun  titre  à  produire. 
Tout  autre  décimateur,  sans  excepter  l'évéquo.  no  pou- 
vait réclamer  la  dîme  dans  une  paroisse  sans  fournir  un 
titre  ou  prouver  une  possession  do  quarante  ans. 

DÉCIMATION  {si-ma-si)  n.  f.  Action  de  décimer,  do  faire 
périr  un  homme  sur  dix  ou  sur  un  nombre  déterminé  : 
DÉCIMATION  de  prisonniers,  il  Par  anal.  Diminution  opérée 
dans  une  classe  do  personnes,  proportionnoUomcnt  i.  leur 
nombre  total. 

—  Encycl.  Antiq.  Chez  les  anciens,  lorsqu'on  ne  voulait 
pas  mettre  à  mort  tous  les  captifs  faits  dans  une  ^-uorro 
ou  tous  les  soldats  d'un  corps  coupable  de  révolte  ou  do 
lâcho  conduite,  on  tirait  au  sort,  ot  lo  dixième,  lo  vingtième 
ou  le  centième  nom  qui  sortait  était  désigné  pour  lo  sup- 
plice. Comme  c'était  ordinairement  le  dixième,  co  cliâti- 
ment  était  appelé  £^t/cima(io;j.  Cet  usage  atroce  remonte  à 
une  haute  antiquité.  Les  exemples  de  décimation  sont  fort 
nombreux  dans  l'histoire  romame.  La  décimation  fut  long- 
temps maintenue  dans  les  Gaules.  Après  avoir  vaincu  les 
Saxons,  Pépin  inventa  une  nouvelle  manière  de  décimer 
les  captifs  :  tous  ceux  dont  la  tête  n'atteignait  pas  la 
garde  de  son  épée  furent  mis  à  mort.  Dans  la  milice  do 
Charlomagne,  la  décimation  était  pratiquée  comme  peine 
de  la  lâcheté  ou  de  l'indiscipline. 

Aux  xvi"  et  XVII*  siècles,  dans  les  guerres  de  religion, 
l'usage  de  la  décimation  subsistait  encore.  Menschikotf, 
le  favori  de  Pierre  le  Grand,  opérait  sur  ses  soldats  la 
décimation.  Au  commencement  du  combat,  il  leur  disait  : 
«  Si  vous  êtes  vaincus,  je  vous  décime  :  »  et  il  leur  tenait 

fiarolo.  La  décimation  a  disparu  du  code  des  nations  civi- 
isées. 

DÉCIME  {sim'  —  du  lat.  décima  [pars],  dixième  partie) 
n.  m.  Dixième  partie  du  franc  :  Un  décime  vaut  à  peu  prés 
deux  sous  tournois.  (Acad.) 

—  Fin.  Décime  pour  franc,  Impôt  supplémentaire  d'un 
dixième  par  franc  ou  principal  do  certains  droits. 

—  Adjectiv.  :  Liqueur  décimiî,  Solution  de  sel  marin  dont 
il  faut  un  litre  pour  précipiter  1  gramme  d'argent,  ii  Li- 
queur DÉCIME  d'argent.  Solution  do  sel  marin  qui  renferme 
1  gramme  d'argent  dans  un  litre. 

—  n.  f.  Dr.  ecclés.  Taxe  perçue  sous  l'ancien  régime 
par  ordre  du  roi  sur  le  clergé,  lequel,  percevait  la  dîme 
sur  les  biens  do  la  terre. 

—  Encvcl.  Métrol.  Le  terme  décime  n'a  point  été  adopté 
par  l'usage  pour  la  dénomination  de  la  monnaie  de  billon, 
à  cause  de  la  difflculté  qu'aurait  entraînée  le  calcul  par 
demi-décime.  On  a  préféré  dire  "  quinze  centimes  >>  qu'  »  un 
décime  et  demi  i-.  Le  décime  est  une  monnaie  do  bronze 
du  poids  de  10  grammes.  Il  représente  la  dixième  partie  du 
franc,  unité  monétairç  de  tous  les  Etats  composant  V Union 
latine.  V,  ce  mot. 

—  Dr.  ecclés.  On  nommait  décime  les  contributions  que 
le  clergé  accordait,  dans  l'ancienne  France,  plus  ou  moins 
volontairement  au  roi.  Le  mot  a  la  mémo  étymologie  que 
dime;  mais,  entre  dîme  et  décime,  il  y  a  cette  différence  :  la 
dîme  était  prélevée  par  le  clergé  sur  la  société  civile,  los 
décimes  étaient  payées  par  le  clergé  au  roi.  La  décime 
était,  en  règle  générale,  une  contribution  accordée  au  roi 
par  le  papo  sur  les  biens  du  clergé  do  France.  Elle  consis- 
tait dans  le  dixième,  non  des  biens,  comme  on  l'a  dit  par 
erreur,  maisdesrei.-eHus  ecclésiastiques.  La  dîme  satadnte, 
levée  en  1188  pour  faire  face  aux  dépenses  de  la  troisième 
croisade,  bien  qu'elle  ait  été  applicable  aux  laïques  aussi 
bien  qu'aux  clercs,  est  lo  précédent  qui  donna  naissance 
à  l'institution  do  la  décime  ecclésiastique.  Los  décimes 
rapportaient  au  trésor  royal  des  sommes  considérables. 
Au  XVI"  siècle,  les  décimes  sur  los  revenus  du  clergé  fu- 
rent remplacées  par  des  sommes  fixes,  dont  le  clergé  fixait 
lo  montant  selon  los  besoins  ou  les  exigences  de  la  cou- 
ronne, ot  devinrent  los  fameux  dons  gratuits.  Les  déci- 
mes disparurent,  on  1789,  avec  la  suppression  des  bénéfices 
ecclésiastiques  et  la  confiscation  dos  biens  du  clergé. 

DÉCIMER  (si  —  du  lat.  drrimarc,  môme  sens)  v.  a.  Mettre 
à  mort,  ou  fraiiper  do  quelque  autre  peine,  un  sur  dix  do  : 
DÊciMKR  un  réf/iment. 

—  Fig.  Faire  périr  un  certain  nombre  de  personnes,  sur 
un  nombre  plus  grand  :  Fléau  qui  décimh  une  population. 

DÉCIMÈTRE  {si  —  do  dëci,_et  nirtre)  n.  m.  Mesure  do 
longueur,  qui  vaut  la  dixième' partie  du  mètre.  V.  métri- 
QUii  {si/stéme). 

—  hNCYcr,.  On  donne  le  nom  de  décimètre  à  un  instru- 
ment en  forme  de  règle  divisée,  que  les  dessinateurs  om- 
ploionl  pour  construire  des  dessins  d'après  une  échelle 
rapportée  au  mètre.  On  !o  fait  généralement  double,  ot  on 
lui  donne  le  nom  de  double  décimètre. 

DÉCIMÉTRIQUE  [Irik')  adj.  Qui  a  rapport  au  décimètre. 

DÉCIMEUR  II.  m.  Fin.  V.  décimatru». 

Decimius  fNumorius),  général  samuito.  Il  amena  à 
Q.  Fabius  Maximus  un  cerj^s  do  troupes  do  8.500  hommes. 
avec  lequel  il  contribua  puissamment  à  la  victoire  quo  ce 
dictateur  remporta  sur  Annibal,  on  217  av.  J.-C. 

DEGIMO  (dé-tchi  —  mot  ital.  qui  sif^nif.  proprement 
dixiénif)  n.m.  Mosuro  de  longueur  autrefois  usitéo  à  Homo, 
dixième  do  l'oncia,  qui  vaut  0™.18G. 

DECIMO  (dé-si  —  mot.  hit-^adv.  Dixièmement.  On  l'in- 
dique ordinairoment  par  ce  signe  :  lO"  dans  une  série  quo 
l'on  note  :  l'on  primo;  2"  ou  secundo;  3"  ou  tertio,  otr.  On 
dit  uubsi  :  13"  ou  rfcci'»io-ft'r(i'o^  pour  treizièmement  ;  H"  ou 


decîmo-quarto,  pour  quatorzièmement  ;  15»  ou  dccimo-quinlo, 
pour  quiuzièmonient;  lô"  ou  decimo-sexto,  pour  seizième- 
ment;  17»  ou  dccimo-scptimo,  pour  dix-soptièmomont  ; 
is**  ou  decimo-octavo,  pour  dix-huitièmomont  ;  10"  ou  (/t*- 
cimo-nono,  pour  dix-nouviômoment. 

DÉCINE  n.  m.  Chim.  V.  dkcénylène. 

DéCINES-CHARPIEU,  comm.  de  l'Isère,  arrond.  ot  à 
32  kilom.  do  Vienne,  sur  un  bras  du  Rhôno  ;  1.220  hab. 
Ch.  do  f.  P.-L.-M.  Chamoiserie. 

DÉCINIQUE  {si-nik')  adj.  Chim.  Se  dit  d'une  série  do 
composés  on  C'*  :  Cotnposés  nÉciNiQDES. 

—  Encycl.  Parmi  los  composés  décinigues,  los  plus  inté- 
ressants sont  :  l'aldéhyde  C'*H"'0  connue  sous  lo  nom  do 
cilral  ou  géranial,  extraite  dos  essences  de  citron  ot  de 
citronnelle,  et  servant  à  la  préparation  do  l'essence  arti- 
ficielle de  violette;  des  alcools  en  C'*H'"0,  parmi  lesquels, 
lo  géraniûl  : 

[^(ChO^=  C  =  ch  -  (CH*)'-  C  (CH')  =  CH-CH'0h1  . 

liquide  bouillant  à  232",  de  densité  0,883,  insoluble  dans 
l'eau,  constituant  des  essences  de  géranium,  de  roses  ;  le 
linalol,  contenu  dans  les  essences  de  linaloé,  coriandre, 
lavande,  néroli. 

pÉCINTRAGE  (sin-trai')  n.  m.  Action  de  décintrer  :  Le 

DÉciNTRAGK  d'uiie  voûtc,  d'un€porte.  Syn.  do  décintkement. 

DÉCINTREMENT  {sin,  may\)  n.  m.  Action  de  décintrer  ; 

Le   DECINTRKMKNT  d'UHC  ai'Ckc. 

DÉCINTRER  {sin  —  du  prof.  priv.  dé,  et  de  cintre)  v.  a. 
Archit.  Otor  les  cintres 
qu'on  avait  placés  pour 
construire  une  voûte,  une 
arcado  :  On  7ïe  doit  dé- 
cintrer les  voûtes  que 
quand  elles  sont  bien  sè- 
ches. (Acad.) 

Se  déc/n(rer,  V.  pr. 
Etre,  devenir  décintré. 

DÉCINTROIR  {sin-tro- 
ar')  n.  m.  Sorte  de  marteau 
de  maçon  à  deux  laillants, 
tournés  en  sens  inverse, 
et  qui  sert  à  écarter  les 

joints  dans  les  démolitions.  Dt^ciotrûir8:l.Demaçon;2.A  talus, 
ou   encore   A    régulariser 

les  parois  d'un  trou  percé  dans  une  maçonnerie,  afin  do 
les  équarrir.  il  Sorte  de  pioche  ayant  une  partie  plate  et 
une  en  pointe,  destinée  à  dresser  les  terres  dans  les  tra- 
vaux de  terrassement,  talus,  fossés,  etc. 

DÉCIOCTONAL,  ALE,  AUX  {si  —  do  dé  ci ,  et  du  lat.  octo, 
huit)  adj.  So  dit,  en  minéralogie,  d'un  cristal  qui  présente 
dix-huit  faces. 

DECIPIMUR  SPECIE  RECTI  (Nous  sommes  trompés  par 
l'apparence  du  bien),  Réflexion  d'Horace  [Art  poétique, 
v.  25].  Horace  n'applique  cette  réflexion  qu'aux  poètes, 
aux  écrivains  qui  peuvent  être  trompés  par  les  apparences 
et  prendre  l'emphase  pour  l'éloquence,  le  mensonge  pour 
la  vérité  ;  mais  on  en  fait  l'application  à  bien  d'autres. 

DÉCIPINE  {si  —  rad.  déclpiiim)  n.  f.  Oxyde  naturel  de 
décipium,  qui  so  présente  sous  forme  d'une  poudre  blanche 
répondant  à  la  formule  DpO. 

DÉCIPIUM  {si-pi-om')  n.  m.  Nom  donné  à  un  métal  spec- 
troscopiquo,  qui  semble  être  un  mélange  de  samarium  et 
de  didyme. 

DÉCIQUATUORDÉCIMAL,  ALE  {si-koua,  dé-si  —  de  déci, 
et  du  lat.  quatuordecim ,  quatorze)  adj.  Se  dit,  en  miné- 
ralogie, d'un  cristal  dont  une  partie  est  à.  dix  faces,  et 
l'autre  à  quatorze. 

DÉCIRCONCIRE  [sir'-kon-sir'  -—  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
circoncire)  v.  a.  Fam.  Faire  renoncer  au  judaïsme  ou  à  l'is- 
lamisme, religions  dans  lesquelles  on  pratique  la  circon- 
cision. 

DécirconcfS  (si)»  'se  part.  pass.  du  v.  Décirconciro. 

—  Substantiv.  :  Un  décirconcis. 

Se  décirconcire,  v.  pr.  Renoncer  à  une  religion  qui  con- 
sacre la  circoncision. 

DÉCIRCONCISION  {sii''-kon-si  —  rad.  décirconcire)  n.  f. 
Action  do  renoncer  au  judaïsme  ou  à  l'islamisme. 

DÉCIRER  {si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cire)  v.  a.  Enle- 
ver la  cire  ou  le  cirage  do  :  Décirer  un  meuble,  un  par 
qitet,  sa  chaussuî'e. 

—  En  T.  de  grav..  Faire  disparaître  la  ciro  qui  recou- 
vrait uno  planche  de  cuivre,  après  quo  le  graveur  a  fait 
mordre  l'acide  sur  le  dessin  ira«;é  par  lui.  * 

Se  décirer,  v.  pr.  Etre  dociré  ;  perdre  sa  cire. 

DÉCISIF,  IVE  [si)  adj.  Qui  décide,  qui  fait  cesser  toute 
indécision  :  La  pièce  décisive  d'un  procès.  Une  bataille 
DÉCISIVE,  tl  En  parlant  dos  personnes,  Qui  décide  hardi- 
ment, avec  une  sorte  d'autorité  et  en  prenant  un  ton  avan- 
tageux :  Les  jeunes  gens  sotit  ordinairement  plus  décisifs 
nu  il  ne  faudrait.  (Acad.)  h  Qui  annonce  la  décision,  qui  est 
délibéré,  déterminé,  tranchant  :  /,'air  décisif  impose  aux 
personnes  peu  éclairées.  (Nicole.) 

—  Syn.  Décisif,  dogmatique,  péremptoire,  tranchant. 
Un  raisonnement  (/t'cisi/ entraîne  nécessairement  la  con- 
viction ;  l'homme  décisif,  plein  do  confiance  en  son  opi- 
nion, prend  promptemont  sa  détermination  ot  s'v  tient 
formomont.  L'hommo  dogmatique,  décisif  en  matière  de 
doctrines  ou  do  dogmes,  exprimé  ses  croyances  avec  un 
ton  d'autorité  qui  est  souvent  du  pédantisme.  Uno  raison 
péremptoire  résout  la  question  sans  appel,  ne  laisse  rien 
ù.  répliquer.  Co  qui  est  tranchant  a  ta  prétention  d'impo- 
ser silence  et  produit  son  oflet  d'un  coup,  ost  soc,  impé- 
rieux, despotique, 

DÉCISION  {si-zi  —  lat,  decisio;  de  decidere,  décider)  n.  f. 
Acte  par  lequel,  après  exanïon,  sur  dos  questions  dou- 
teuses ou  litigieuses,  on  so  déclare,  on  prend  un  parti  : 
DEciaioti  judiciaire,  administrative.  \\  Résultat  final,  parti 
pris  déflnilivoinent  :  Attendre  la  nÉcisioN  d'une  affaire. 

—  Facilité  ù  prondro  dos  résolutions énorgiquos  :  Acoi'r 
de  la  DÉCISION  dans  le  caractère.  Il  lisprit  de  décision.  Habi- 
tude do  décider  promptemont. 

—  Art  milit.  Dans  la  cavalerie  ot  l'artillorie,  Note  quo 
lo  chef  do  corps  fait  rédiger  à,  la  suite  du  rmiporl  jour- 
nalier pour  porter  à  lu  counaissauco  do  sos  olficiors  tout 


DECIMALITE   —  DECIUS 

ce  qui  ost  relatif  au  service.  (Dans  los  autres  armes,  cette 
note  s'appelle  la  «  réponse  au  rapport  ».) 

—  Encycl.  Admin.  Dans  son  acception  la  plus  large,  la 
décision  ost  la  solution  à  laquelle  s'est  arrêté  un  agent  do 
l'administration.  Dans  son  suns  spécial,  elle  désigne  les 
actes  ministériels  accomplis  pour  l'exécution  des  lois, 
décrets.  Les  décisions  raiuistérioUos  sont  spéciales  ot  de 
doux  sortes  :  los  unes  sont  dos  actes  de  pure  administra- 
tion ;  les  autres  sont  rendues  en  matière  contentiouso  et 
ont  lo  caractère  de  jugements.  Coiles-ci  doivent  être  noti- 
fiées aux  parties,  qui  peuvent  los  déférer  au  conseil  d'Etat. 

—  Anton.  Hésitation,  incertitude,  indécision,  Irrésolu- 
tion, perplexité,  tatillonnage,  tergiversation,  vacillation. 

—  Syn.  Décisions,  canons,  décrets.  V.  canons. 
Décisions  de  Justinien  ou  Cinquante  décisions  (los), 

Série  do  constitutions  do  Justinien  ayant  eu  spécialement 
pour  but  de  trancher  d'anciennes  controverses.  (Rendues 
la  plupart  en  529  et  530,  elles  ont  été  réunies  d'abord  en 
recueil  ot  ont  exercé  une  grande  influence  sur  la  compo- 
sition du  Digoste  et  des  Institutcs  ;  elles  ont  été  incor- 
porées dans  Ta  seconde  édition  du  code.  Leur  nombre  a  dû 
excéder  cinquante.) 

DÉCISIONNAIRE  (si-zi-n-nèr')  n.  m.  Celui  qui  décide 
rapidement  ot  avec  assurance  :  Un  décisionnaire  uni- 
versel. (Inus.) 

■  DÉCISIVEMENT  (si-zi)  adv.  D'une  manière  décisive  : 
Parler  avec  autorité  et  décisivement.  Il  Décidément  :  DÉ- 
cisiVEMENT,  ce  Sera  la  dernière  fois  que  je  répondrai.  (Inus.) 

DÉGISOIRE  (si-;o-ar'  —  du  bas  lat.  decisorius;  de  deci- 
dere, supin  decisum,  décider)  adj.  Dr.  Décisif,  quia  la  vertu 
de  décider.  ^Usité  dans  cette  locution  :  Serment  décisoire. 
Serment  qu  une  partie  défère  à  l'autre  pour  en  faire  dé- 
pendre lo  jugement  de  la  cause.] 

—  Encycl.  Dr.  Le  serment  décisoire,  ou  litis-décisoire, 
intervient  au  cours  d'une  instance  et  a  pour  00*01  de  tran- 
cher un  différend  ;  aussi  se  rapproche-t-il  à  certains  égards 
de  la  transaction,  malgré  des  différences  essentielles.  Il 
constitue  une  offre  de  renonciation  conditionnelle  à  la 
demande  ou  à  la  défense.  La  partie  à  laquelle  le  serment 
est  déféré  est  obligée,  sous  peine  de  succomber  dans  sa 
demande  ou  dans  son  exception,  de  le  prêter  ou  de  le  ré- 
férer, c'es^à-dire  de  sommer  la  personne  qui  le  réclame 
de  le  prêter  elle-même.  Il  ne  faut  pas  lo  confondre  avec 
le  serment  supplétif  ou  supplétoire,  déféré  par  le  juge.  — 
Pour  les  conditions  et  les  effets  du  serment  décisoire, 

V.   SERMIiNT. 

DÉCISTÈRE  {si-stèr'  —  de  déci,  et  stère)  n.  m.  Mesure 
de  volume,  qui  est  la  dixième  partie  du  stère.  V.  métrique 
[système.) 

Decius  ou  DèCE  (Cneius  Messius  Quintus  Trajanus), 
empereur  romain  de  249  à  251,  né  en  201  dans  la  Pannonie 
inférieure,  mort  sur  les  bords  du  Danube  en  251.  Gouver- 
neur de  Mœsie  sous  l'empereur 
Philippe,  ses  soldats  le  procla- 
mèrent empereur.  Il  vainquit, 
près  do  Vérone,  Philippe,  qui  fut 
tué  peu  après.  11  commença  aus- 
sitôt, contre  les  chrétiens,  la  sep- 
tième persécution,  l'une  des  plus 
terribles.  Les  Goths  ayant  passé 
le  Danuboi.  il  envoya  son  fils 
pour  les  combattre,  puis  se  ren- 
dit lui-même  sur  le  théâtre  de  la 
guerre  et  les  chassa  du  territoire 
romain.  De  retour  à  Rome,  il  ré- 
tablit la  censure  qui  avait  été 
exercé©  par  l'empereur  depuis  la 
dixième  année  du  principat  d'/Vu- 
guste.  Les  Goths  ayant  fait  uno 
nouvelle  invasion,  il  marcha  con- 
tre eux,  et  fut  tué  avec  son  lils. 

Decius  Jubellius,  tribun 

des  soldats  romains,  fut  envoyé 

à  Rbégium,  on  282  av.  J.-C,  pour  Decius  (statue  du  Capitule). 
défendre  cette  ville  contre  Pyr- 
rhus. Il  remplit  d'abord  fidèlement  sa  mission.  Mais,  tenté 
par  les  richesses  dos  habitants,  il  résolut,  de  connivence 
avec  ses  principaux  officiers,  do  so  rendre  maître  do  la 
ville.  Une  foule  do  citoyens  furent  massacrés,  les  Ro- 
mains s'emparèrent  do  leurs  biens  et  contraignirent  leurs 
femmes  et  leurs  filles  à  los  épouser.  Un  médecin,  origi- 
naire do  Rhégium,  mais  établi  à  Messine,  vengea  sur  De- 
cius le  meurtre  de  ses  concitoyens.  Decius,  étant  passé 
dans  cette  ville,  y  souff'rit  d'un  mal  d'yeux.  Lo  médecin 
l'aveugla,  sous  prétexte  de  le  guérir.  Dix  ans  phis  tard, 

10  sénat  romain  envoya  uno  arméo  contre  Rhégium,  qui 
fut  prise.  Les  soldats  assassins  furent  mis  à  mort,  ot  De- 
cius so  tua  lui-mémo  (270). 

Decius  Magius,  citoyen  de  Capoue,  défenseur  do 
cette  villo  contre  Annibal.  Celui-ci,  après  la  prise  do 
Capoue,  embarqua  Decius  pour  l'Afrique.  Mais  une  tempête 
jeta  le  naviro  sur  la  côte  a'Eg}  pte,  et  Decius  s'échappa. 

Decius  Mus  (Publius) ,  Romain  do  la  famille  plé- 
lu-icime.  Il  fui  l'un  des  cinq  commissaires  chargés,  en  349, 
do  régh>r  la  tiuostion  des  dettes.  Quelques  années  après, 
étant  tribun  dos  soldats,  il  sauva  l'armée  compromiso 
dans  uno  attaque  contre  les  Saninitos  par  Cornélius  Cossus- 

11  reçut  los  plus  grandes  récompousos.ot  devint  consul.  En 
cette  qualité,  il  commanda  avec  ManliusTorquatus  con- 
tre los  Samnites.  Sur  la  foi  d'uno  vision  qui  promettait  la 
victoire  ù  l'ar- 
mé o  dont  lo 
chef  sacrifto- 
rait  sa  vie,  il 
se  V  0  u  a  aux 
dieux  in  f  e  r- 
naux  oi  tomba 
dans  la  mêlée, 
percé  do  coups 
(310).  Sos  ttls 
ot  ses  potits- 

fils  suivirent  Monnnto  iVnrftont  do  Dcdus  Mm. 

co  noblo  oxom-  « 

plo  :  lo  premier  eu  295,  dans  uno  guorro  contre  los  Gau- 
lois du  1  Ombrio  ;  lo  second  on  279,  dans  la  guorro  coutro 
Pyrrhus. 

Decius  (Josse-Louis),  historien  allemand  du  xti*  siè- 
cle, n  fut  socrôtairo  do  Sigismond,  roi  do  Polotno    II  a 


DÉCIVILISABLE   -  DÉCLARATION 


publié  :  De  vetustatibus  Polonorum  et  De  régis  Sigismundi 
temporibus  ^1521). 

DÉCIVnaSABLB  (si)  adj.  Susceptible  d'être  décivilisé. 

DÉCIVILISANT  {si,  zan),  ANTE  [rad.  déciviliser]  adj. 
Qui  détruit  la  civilisation  ou  ses  effets  :  Doctrines  decivi- 

LISANTES. 

DÉaviLISATEOR,  TRICE  {si  —  rad.  déciviliser)  adj. 
Qui  porte  atteinte  à  la  civilisation  :  Théories  decivilisa- 

TBICES. 

DÉCIVIUSATION  {si-vi,  si-on)  n.  f.  Action  de  déciviliser. 

OÉCIVILISER  [Si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  civiliser)  v.  a. 
Détruire  la  civilisation  do  :  On  chercherait  en  vain  a  deci- 
VILISBB  ta  France.  _  , 

Se  déciviliser,  v.  pr.  Perdre  sa  civilisation,  il  Détruire 
sa  propre  civilisatioo  :  Travailler  à  se  décitiliseb. 

DÉaZE  (sis')  a.  f.  Sorte  de  bateau  plat,  en  usage  sur  la 
Loire  II  Sur  les  bords  du  Rhône,  Action  de  descendre  ce 
fleuve  à  la  nage,  il  Dans  les  mêmes  pays,  Débâcle  des 
glaçons. 

DecizE  nat.  Decelia).  ch.-l.  de  cant.  de  la  Nièvre,  arr.  et 
à  34  kilom.  S.-E.  de  Nevers,  dans  une 
île  formée  par  la  Loire,  au  confluent 
de  l'Aron,  à  la  naissance  du  canal 
du  Nivernais;  5.134  hab.  IDecizois, 
otses.)  Verreries,  poterie,  tanneries, 
forges.  Commerce  de  bois,  houille. 


pierres,  gvpse,  fer,  bestiaux. 

L'île  est  un  rocher  dont  un  des 
flancs  est  taille  à  pic  ;  elle  se  relie 
aux  rives  du  fleuve  par  deux  ponts: 
l'un  en  pierre,  l'autre  suspendu.  Cité 
romaine  du  pavs  des  Eduons.  Pillée 

en  1530  par  des  Italiens  et  presque  Armes  de  Dccize. 
détruite  en  1554  par  un  incendie. 
Ruines  d'un  château  du  xi'  siècle,  au  sommet  du  rocher. 
Eflise  Saint-Aré  (xr  et  xii«  s.),  avec  nef  moderne.  An- 
ciens couvents  des  minimes  (xvii-  s.)  et  de  Sainte-Claire 
(XV"  s  )  Statue  de  Guy  Coquille.  Patrie  de  Guy  Coquille, 
de  l'abbé  de  Radonvilliers,  de  Saint-Just.  —  Le  canton  a 
14  comm.  et  18.506  hab. 

DÉCIZELER  si-:e)  v.  a.  Tirer  d'une  rivière,  en  les  empi- 
lant les  uns  sur  les  autres,  des  bois  flottés  qui  étaient  en- 
foncés dans  l'eau. 

DecK  (Joseph-Théodore),  artiste  céramiste  et  indus- 
triel français,  né  à  Guebwiller  (Haut-Rhin)  en  1823,  mort 
à  Sèvres  "en  1891.  Il  reproduisait  avec  une  exactitude  sin- 
gulière les  plus  belles  pièces  de  la  Renaissance,  et  créait 
un  genre  nouveau  qui  n'est  pas  sans  analogie  avec  les 
faïences  chinoises  et  persanes.  C'est  vers  1866  qu  il  par- 
vint à  produire  des  pièces  qui  se  recommandent  autant 
par  l'élégance  des  formes  que  par  la  pureté  du  coloris  et 
fa  variété  des  reflets.  Il  a  créé  des  nuances,  comme  le 
bleu  turquoise,  dit  bleu  de  Deck,  et  d'autres  couleurs  lim- 
pides qui  ont  influé  sur  la  régénération  de  l'art  céramique 
en  France.  Le  problème  de  la  transparence  des  émaux  lut 
par  lui  définitivement  résolu.  On  admire  surtout  ses  petits 
vases  rouées  flammés  en  porcelaine ,  dont  les  Chinois 
seuls  avafent  eu  jusque-là  le  secret.  Deck  fut  nommé 
membre  du  comité  de  perfectionnement  de  la  manufac- 
ture de  Sèvres,  et,  dix  ans  après,  il  fut  mis  à  la  tète  de 
celte  manufacture.  Il  a  publié  un  ouvrage  :  la  Faïence 
(1887),  où  il  dévoile  et  explique  non  seulement  ses  propres 
procédés,  mais  encore  ceux  de  ses  devanciers.  Son  mé- 
daillon, de  grandes  proportions,  sculpté  par  LeviUain,  dé- 
core son  tombeau  au  cimetière  Montparnasse. 

Secken  (Karl  Klaus,  baron  de),  voyageur  allemand, 
né  en  1833,  mort  en  1865.  Il  préluda  par  plusieurs  voyages, 
entre  autres  dans  l'Algérie  et  le  Sahara,  à  ses  explorations 
dans  les  contrées  équatoriales  de  l'Afrique  orientale,  de- 
meurées jusqu'alors  inexplorées.  Après  une  première  ten- 
tative de  pénétration  en  1860,  il  se  dirigea,  en  1861,  de 
Monbaz  vers  le  Kilimandjaro,  qu'il  étudia  ainsi  que  le  lac 
Jipé  et  son  émissaire,  le  Daffeta,  lequel  constitue  le  cours 
supérieur  du  Pangani.  En  1862  et  en  1863,  le  baron  de 
Decken  exécuta  encore,  le  long  de  la  côte  orientale  d  Afri- 
que, d'intéressants  et  fructueux  voyages.  En  1864,  il  orga- 
nisa une  grande  expédition,  dans  le  but  de  visiter  les  con- 
trées arrosées  par  les  fleuves  Sabaki  et  Djouba,  et  com-- 
mença,  en  1865,  à  remonter  le  dernier  de  ces  fleuves.  Il 
dépassa  la  ville  de  Bordera,  mais  dut  bientôt  regagner 
cet  endroit  où  il  fut  tué,  sur  les  ordres  du  cheik  du  pays. 
la  plupart  de  ses  compasnons  purent  regagner  Zanzibar, 
malgré  l'hostilité  des  indigènes,  et  y  rapportèrent  les 
premiers  résultats  scientifiques  d'un  voyage  qui  s  était 
annoncé  comme  devant  compter  parmi  les  plus  impor- 
tantes explorations  africaines. 

DeCKENDORF.  Géogr.  V.  Deggendobp. 
Decker  (Thomas),  auteur  dramatique  anglais,  qui  écri- 
vait sous  le  règne  de  Jacques  I".  11  eut  une  vive  querelle 
avec  Ben  Johnson,  qui  le  ridiculisa  dans  son  Poetasler,  et 
qn'il  maltraita  à  son  tour  dans  son  Satiromastix.  Decker 
a.  écrit,  le  plus  souvent  en  collaboration  des  comédies,  no- 
tamment Ihe  Honesl  Wlm-e,  nn  de  ses  ouvrages  humoris- 
tiques ;  Ihe  GulVs  Uumbonk  (1609),  amusante  peinture  do 
la  vie  fashionablc  à  Londres. 

Decker  (Adolphe),  navigateur  du  xvn'  siècle,  né  à 
StKsbuurg.  U  se  distingua,  de  1624  4  1627,  dans  des  expé- 
ditions dirigées  par  les  Hollandais  contre  les  Espagnols 
au  Pérou  et  dans  les  lies  malaises.  De  retour  en  Euro|io 
en  1028,  il  publia  à  Strasbourg,  en  allemand,  un  curieux  et 
intéressant  Journal  de  son  voyage,  dont  on  trouve  une 
traduction  latine  dans  les  Petits  voyages  des  frères  de 
Bry,  et  une  traduction  française  dans  les  \oyages  de  ta 
Compagnie  des  Indes  orientales  (1705). 

Decker  ou  DekKER  (Jérémias  de),  poète  hollandais, 
né  à  Dordrecht  vers  1010,  mort  en  1066.  On  lui  doit  des 
épigrammos  et  des  poèmes,  dont  le  plus  célèbre,  1  Apo- 
logie de  Vavarice  (U.Jder  Geld:iu-ht),  a  été  placé  au  même 


rang  que  le  Morix  Éncomium  d'Erasme.  La  première  édi- 
tion de  jcs  œuvres  parut  sous  le  titre  de  Poésies  (1656). 

Decker  (Cornclis  Gerrits),  peintre  et  graveur  hollan- 
dais, né  à  Harlem  ver»  1040,  mort  ver»  1709.  11  n  a  point 
laissé  do  traces  dans  les  écrits  do  son  époque,  bien  que  ses 
œavrcs  lui  assignent  une  place  distinguée  dans  1  histoire 
de  l'art.  En  1667,  il  exécuta  à  Dolft,  d'après  ses  propres 


dessins,  une  série  d'eaux-fortes,  q^ui  devaient  servir  à  1  il- 
lustration de  la  Description  de  la  ville  de  Delft  par  le  bourg- 
mestre Bleyswyck.  Sa  manière  large  et  hardie  de  fouiller 
les  terrains  semés  de  verdure  et  de  fleurs,  de  de^chcr  le 
squelette  et  la  feuille  des  arbres,  est  admirable  ;  bien  que 
dans  les  ombres  il  soit  un  peu  dur  et  un  peu  noir.  Les  ta- 
bleaux de  Decker  ne  sont  pas  inférieurs  à  ses  eaux-fortes. 
Il  s'y  montre  pavsa^iste  plein  de  conscience  et  d  habileté. 
Van"  de  Velde  et' Va"n  Ostade  ont  peint  les  figures  de  plu- 
sieurs de  ses  tableaux.  Un  paysage  de  Decker,  au  Lcivre, 
renferme  des  personnages  attribues  à  Van  Ostade.  ba  ma- 
nière le  rapproche  de  Ruysdaël.  ,  „.„. 
—  L'histoire  mentionne  encore  trois  peintres  du  même 
nom.  Houbraken  signale  un  Jacnues  Decker.  Van  Gool  cite 
un  François  Deckee,  né  à  Harlem  en  1684,  mort  en  1757. 
Il  était  élève  de  Romeryn  de  Hoogh.  11  peignait  le  por- 
trait, l'histoire,  les  sujets  grotesques,  les  caricatures. 
Enfin,  le  troisième,  Cornelis  Deckeb,  est  bien  connu  par 
ses  intérieurs  dans  le  genre  de  Van  Ostade.  U  atteint  par- 
fois la  grâce  et  la  poésie  d'Hobbema. 

Decker  (Paul),  architecte  et  peintre  allemand,  né  à 
Nuremberg  en  1677,  mort  à  Bayreuth  en  1713  II  devint 
directeur  des  bâtiments  de  la  cour  de  Bayreuth.  H  a  dé- 
coré plusieurs  palais  de  Berlin,  gravé  des  estampes,  et 
publié  un  bon  Traité  darchitecture  (1711).  On  a  egaleinent 
de  lui  un  ouvrage  intitulé  :  Architectiira  theorico-practtca. 
nui  a  paru  à  Leipzig  en  1720.  Decker  avait  un  frère,  qui 
lui  succéda  dans  les  fonctions  qu'il  occupait  à  Bayreuth 
et  qui  fut  peintre  distingué.  Ses  portraits  et  ses  tableaux, 
représentant  des  scènes  de  genre,  ont  été  graves. 

Decker  (Charles  de),  écrivain  militaire  allemand,  né 
à  Berlin  on  1780,  mort  en  1844.  Il  fit  de  nombreuses  cam- 
iiacnes  comme  officier  d'artillerie  et  devint,  en  1841, 
Général  major.  Il  a  écrit  en  allemand  :  Coup  d  ceil  sur  la 
'tncliaue,  au  point  de  vue  de  notre  époque  (Berlin,  1817); 
la  Petite  Guerre  (Berlin,  1822);  VAlqérie  et  la  tactique 
Quon  V  emploie  (Berlin,  1844)  ;  Tactique  des  trois  armes 
(Berlin  1854)  ;  etc.  On  lui  doit  aussi,  sous  le  pseudonyme 
d'ADALBERT  voM  Thale,  quelques  ouvrages  littéraires  et 
des  pièces  de  théâtre. 

Decker  (Pierre-Jacques-François  de),  homme  d'Etat 
et  publicisto  belge,  né  à  Zèle  (Flandre  orientale)  en  1812, 
mort  à  Bruxelles  en  1891.  Elève  des  jésuites  de  Saiiit- 
Acheul  et  de  Fribourg,  de  Decker  étudia  à  Pans  la  philo- 
sophie et  le  droit,  puis  revint  à  Gand,  où  il  débuta  par  la 
presse  dans  la  carrière  politique.  Il  défendit  le  parti  catho- 
liaue,  entra  à  la  Chambre  des  représentants  en  1839  et  s  y 
fit  remarquer  par  sa  modération.  En  1855,  il  fut  appelé  a 
former  un  ministère,  dans  lequel  il  prit  le  portefeuille  de 
l'intérieur,  et  qui  tomba  en  1857.  De  Decker  se  retira  de 
la  politique  en  1866.  Depuis  cette  époque,  il  prit  une  part 
active  à  l'administration  des  sociétés  financières  Lan- 
crand-Dumonceau  et  fut  atteint  par  leur  banqueroute  for- 
midable. Il  avait  été  nommé  gouverneur  du  Limbourg  en 
1871  et  fut  obligé  de  donner  sa  démission,  devant  1  im- 
prob'atiou  générale.  On  a  de  lui  :  Religion  et  amour  (1835); 
Becueil  de  poésies  :  Du  pétitionnement  en  faveur  de  la  langue 
namande  (1840)  ;  De  Vinfluence  du  clergé  en  Belgique  {ms): 
Quinze  ans.  de  tSSO  à  ISiS  (1845);  De  l  influence  du  libre 
arbitre  de  l'homme  sur  les  faits  sociaux  (1848)  ;  Etudes  histo- 
riques et  critiques  sur  le  Mont-de-Piété  (1846). 
DECKÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  picride. 
DÉCLAMATEUR,  TRICE  n.  Celui,  celle  qui  déclame  :  Vn 
excellent  declamati;cb.  Il  Rhéteur  qui  faisait  des  exercices 
d'éloquence  dans  une  école.  (Vieux.)  Il  Orateur,  écrivain 
emphatique,  outré  dans  ses  expressions  :  L  orateur  est 
occupé  de  son  sujet,  et  le  déclamateue  rfe  son  rôle.  (Joub.) 

—  Adiectiv.  Qui  déclame  avec  recherche,  avec  emphase  : 
Tribun  déclamateur.  Il  Qui  convient  aux  déclanaateurs,  qui 
les  caractérise  :  Ton  déclamatedb.  Il  Ampoule,  boursoutle  : 
[fn  stijle  DECLAMATEDR  arrête  l'action.  (La  Bruy.) 

DÉCLAMATIF,  IVE  adj.  Qui  produit,  qui  caractérise  la 
déclamation.  (Peu  us.) 

DÉCLAMATION  (si-on)  n.  f.  Action,  manière,  art  de  dé- 
clamer :  DECLAMATION  oratoire.  Déclamation  théâtrale. 
Pro/es.wiir  rfe  DÉCLAMATION.  . 

—  Morceau  d'éloquence,  que  l'on  composait  à  Rome 
pour  s'exercer  :  Les  déclamations  de  Quintihen,  de  Séneque 
le  père.  (Acad.)  . 

—  Par  ext.  Emploi  vicieux  d  expressions  et  de  phrases 
pompeuses.il  Discours,  écrit  rempli  de  recherche  et  d'alTec- 
tation  :  Une  déclamation  de  collège,  il  Discours  banal  et 
violent  :  Les  déclamations  d'un  meneur. 

—  Mus.  Art  de  rendre,  par  les  inflexions  et  le  nombre 
de  la  mélodie,  l'accent  grammatical  et  l'accent  oratoire 
qui  conviennent  aux  paroles. 

_  Enctcl.  Littér.  anc.  Les  déclamations  ne  furent  long- 
temps, à  Athènes  et  à  Rome,  que  des  exercices  prépara- 
toires enseignés  et  pratiqués  par  les  rhéteurs.  Elles  se 
divisaient  en  deux  classes  :  les  suasorix,  traitant  de  points 
de  philosophie  ou  de  morale  incontestés  ;  les  controver-ii^, 
qui  appartiennent  au  genre  judiciaire.  Ces  exercices  ora- 
toires passèrent  d'Athènes  à  Rome  où,  jusqu  à  la  fin  do  la 
république,  ils  constituèrent  une  gymnastique  permanente 
de  l'esprit.  Les  Controverses  de  Sénèque  nous  en  donnent 
une  idée  complète.  Ces  exercices  étaient  le  fond  môme  de 
l'enseignement  des  rhéteurs.  Ils  ont  eu  une  influence  fâ- 
cheuse sur  la  littérature  do  l'empire,  parce  que,  sous  un 
régime  où  lesgrandes  causes  politiques  et  mémo  judiciaires 
no  donnaient  plus  lieu  à  de  libres  débats,  les  r  léteiirs 
furent  entraînés  à  user  d'une  invraisemblable  subtilité.  De 
plus,  comme  il  s'agissait  moins  de  convaincre  que  de  bril- 
ler, l'esprit  remplaça  les  accents  d'une  conviction  sincère. 
—  Théâtr.  La  déclamation  consista  longtemps,  pour  les 
comédiens,  à  débiter  leur  rôle  avec  une  emphase,  une 
pompe,  qui  dénaturaient  le  plus  souvent  le  sens  de  leurs 
paroles.  Lokain,  la  Clairon,  Talrna  furent  parmi  les  pre- 
miers à  réagir  contre  ce  genre  solennel  et  ampoulé,  et  ce 
furent  eux  qui  introduisirent  à  la  scène  l'art  d  être  vrai 
sans  cesser  d'être  tragique.  Le  mot  «  déclamation  n  tut 
dès  lors  pris  on  mauvaise  part,  et  appliqué  au  genre  su- 
ranné dos  artistes  de  l'ancienne  école.  Aujourdhu;,  ce 
mot,  faute  d'un  autre  plus  juste,  désigne  1  acte  du  débit 
scénique,  quelles  que  soient  d'ailleurs  les  inflexions,  les 
nuances  quo  comportent  le  rôle,  et  que  1  acteur  seflorce 
de  rendre  aussi  vraies  et  humaines  que  possible. 

Il  existe  au  Conservatoire  deux  classes  de  déclamation  : 
la  classe  de  déclamation  lyrique  reçoit  les  élèves  qui  se 
destinent  &  l'opéra  et  à  l'opéra-comique  ;  ceux  qui  so  dos- 


556 

tinent  à  la  comédie  font  partie  des  classes  de  déclamation 

spéciale. 

Déclamations,  ouvrage  attribué  tantôt  au  père  de 
Quintilien,  tantôt  à  Posthumius  ou  à  Florus,  tantôt  à 
Quintilien  lui-même.  C'est  un  recueil  do  causes  fictives, 
d'exercices  d'école  destinés  à  habituer  les  jeunes  gens  à  la 
plaidoirie.  On  trouve  dans  les  Déclamations  des  débats 
tels  que  celui-ci  :  2'oii<  individu  convaincu  d'injures  envers 
un  tiers  est  noté  d'infamie,  et  cette  tache  le  rend  inliabile  à 
intenter  un  procès.  Deux  hommes  s'étant  insultés  mutuel- 
lement tirent  au  sort  lequel  accusera  l'autre  le  premier. 
Le  premier  accusé  est  noté  d'infamie  et  ne  peut  appeler 
l'autre  en  justice.  11  réclame.  Le  recueil  contenait  trois  cent 
quatre-vingt-huit  déclamations.  II  en  subsiste  cent  soixante- 
trois  :  dix-huit  grandes  et  cent  quarante-cinq  petites. 

DÉCLAMATOIRE  (to-ar)  adj.  Qui  appartient  à  la  décla- 
mation :  Art  déclamatoire.  (Acad.)  il  Eu  mauv.  part.  Qui 
ne  renferme  que  de  vaines  déclamations  :  //  est  facile  de 
reconnaître  tout  ce  qu'il  y  a  de  faux  et  de  déclamatoire 
dajis  la  Nouvelle  Héloïse.  (J.  Sandeau.) 

—  Fam.  Discours,  écrit  déclamatoire  :  Le  déclamatoire 
de  Lefranc  de  Ponipiqnan.  (Volt.) 

DÉCLAMATOIREMENT  (to-o)  adv.  D'une  manière  décla- 
matoire. 

DÉCLAMER  (lat.  declamare;  de  clamor,  cri)  v.  a.  Ré- 
citer à  haute  voix,  avec  le  ton  et  les  gestes  convenables  : 
Déclamer  des  vers,  une  tirade.  11  Prononcer  avec  emphase  ; 
DÉCLAMER  en  parlant.  , 

—  y.  n.  Invectiver,  parler  avec  chaleur  contre  quelqu  un, 
contre  quelque  chose  :  DÉCLAMER  contre  (e  (uxe. 

Se  déc/amer,  v.  pr.  Etre  déclamé  ;  pouvoir  être  déclamé. 

DÉCLANCHE  {clancK  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  clanche 
ou  clenche)  n.  f.  Appareil  destiné  à  séparer  deux  pièces 
d'une  machine,  ii  Syn.  déclenche  et  déclenchement. 

—  Encycl.  On  emploie  principalement  la  déclanche  pour 
rendre  facultative  la  liaison  de  la  tige  du  tiroir  avec  celle 
de  la  bielle  d'excentrique,  et  pour  rendre  indépendant  le 
mouvement  du  tiroir  de  celui  de  la  bielle  motrice.  Pour 
obtenir  ce  résultat,  on  fait  mouvoir  un  organe  appelé  cou- 
teau de  déclanche  :  c'est  une  languette  métallique,  manœu- 
vrée  par  une  poignée  à  ressort.  Un  butoir  sert  à  maintenir 
le  couteau  dans  la  position  qu'on  lui  a  donnée,  jusqu  au 
moment  où  l'on  veut  enclancher  do  nouveau. 

DÉCLANCHEMENT  {man)  n.  m.  Techn.  Action  de  dé- 
clanchor  ;  résultat  de  cette  action  :  Le  déclanchement 
d'une  porte.  .       , 

—  Mécan.  Mécanisme  qui  produit  1  efi^et  contraire  de 
l'enclanchement. 

—  Syn.  DECLANCHE,  DÉCLENCHE,  DECLENCHEMENT. 

DÉCLANCHER  v.  a.  Manœuvier  la  déclanche  pour  sépa- 
rer doux  iiièces  qui  étaient  liées. 

Se  dec/anc/ier,  v.  pr.  Mécan.  Se  séparer  par  accident, 
en  parlant  de  deux  pièces  qui  travaillaient  ensemble.    ^ 

—  Pop.  Se  déclancher  l'épaule,  le  b'-as.  Se  démettre  lé- 
paule,  le  bras. 

DÉCLAQUER (Jtf')v.  n.  Pop.  Dire  ce  qu'on  a  sur  le  cœur. 

DÉCLARABLE  adj.  Qui  peut  ou  doit  être  déclaré  :  Mar- 
chandises DECLARABLES. 

DÉCLARATEUR,  TRICE  n.  Celui,  celle  qui  déclare,  qui 
proclame  :  Loin  que  le  tribunal  censorial  soit  l'arbitre  de 
l'opinion  du  peuple,  il  n'en  est  que  le  déclabateur.  (J--J. 
Rousseau.) 

DÉCLARATIF,  IVE  adj.  Dr.  Se  dit  d'un  acte  par  lequel 
on  déclare,  on  constate  l'existence  d'un  droit  ;  Partage 
DECLARATIF  de  propriété.  ,      ,     .    .  .  ja   i 

—  Encycl.  Le  partage,  dans  le  droit  français,  est  décla- 
ratif ào  mo-çiT'\été,  c'est-à-dire  qu'il  est  considéré  comme 
déclarant  les  objets  dont  chaque  cohéritier  on  copartageant 
sera  censé  avoir  été  toujours  propriétaire  exclusif  (C.  civ., 
art  883).  En  droit  romain  et  dans  l'ancien  droit  français, 
il  était  translatif  ou  attributif  de  propriété.  V.  partage. 

DÉCLARATION  {si-on]  n.  f.  Action  de  déclarer;  acte, 
écrit  par  lequel  on  déclare  :  Déclaration  publique,  au- 
thentiiiue,  solennelle,  il  Aveu,  confession  :  La  i.eclabation 
rfe  nos  fautes  au  tribunal  de  la  pénitence.  Il  Enonciation, 
énumération,  dénombrement,  état  détaillé  :  Donner  une  de- 
CLABATioN  rfe  son  bien. 

—  Déclaration  d'amour  ou  simplement  Déclaration, 
Aveu  de  son  amour  fait  à  la  personne  aimée  :  /(  n'appar- 
tient qu'à  un  homme  de  peu  d'expérience  de  faire  une  dé- 
claration «1  foi-me.  (Ninon  de  Lenclos.) 

—  Dr.  anc.  Ordonnance  royale  en  interprétation,  révo- 
cation ou  réformation  d'un  édit.  Il  Déclaration  de  décime. 
Bulle  pontificale  déterminant  les  bases  de  1  assiette  de  la 
décime  ecclésiastique,  il  Déclaration  seigneuriale.  Acte  ré- 
cocnitif  qu'un  seigneur  était  en  droit  d  exiger  et  qui  com- 
prenait raveu,  le  dénombrement  et  la  reconnaissance 
censuelle,  mainmortable  et  en  franche  aumône. 

—  Dr  etproccd.  Acte  par  lequel  on  informe  1  autorité 
qu'un  animal  est  atteint  de  maladie  contagieuse,  il  Enoncé 
que  fait  un  débitant  de  sa  vente  à  l'administration  des 
contributions  indirectes.  Il  Déclaration  de  naissance,  de 
décès  Celle  par  laquelle  on  fait  connaître  à  l'officier  de 
l'état'  civil  une  naissance  ou  un  décès,  il  Déclaration  de 
douane  ou  en  douane.  Celle  qu'on  doit  faire  aux  bureaux 
des  douanes  et  de  l'octroi  pour  la  libre  circulation  des 
marchandises  soumises  aux  droits.  Il  Déclaration  de  valeurs 
contenues  dans  les  correspondances ,  Celle  qui  est  exigée 
par  l'administration  des  postes  pour  le  transport  de  ces 
valeurs.  Il  Témoicnage  porté  devant  un  officier  de  police 
ou  un  juge  d'instruction,  il  Déclaration  d'absence.  Jugement 
rendu  un  certain  temps  après  qu'un  individu  a  disparu  do 
son  domicile,  pour  constater  son  absence.  Il  Déclaration 
dhi/pothéque,  Celle  qui  fait  connaître  l'afl"ectation  hypo- 
thécaire d'un  bien  à  la  sûrelé  d'une  créance.  Il  Demande 
en  déclaration  d'hi/pothèque.  Demande  qui  a  pour  objet  de 
faire  déclarer  un  héritage  hypothéqué  pour  sûreté  d'une 
créance,  n  Déclaration  de  commnnd.  V.  command.  il  Décla- 
ration d'ittilité  publique.'V.  utilité  publuiue.  n  Péclaralion 
affirmative.  Déclaration  faite  par  un  tiers  des  sommes  par 
lui  dues  au  débiteur  saisi. 

—  Dr.  intcrn..  Accord  intervenu  entre  deux  ou  plusieurs 
Etats,  par  lequel  les  parties  constatent  qu'elles  se  sont 
entendues  sur  certains  faits.  (Une  déclaration  est  un 
traité,  un  acte  international  liant  les  signataires.)  il  Dé- 
claration de  naturalité.  Lettre  patente  délivrée  à  un  étran- 
ger pour  lui  conférer  le  titre  de  citoyen  français.  i\  Décla- 
ration de  guerre.  Acte  par  lequel  une  puissance  déclare 
la  guerre  à  une  autro. 


SS7 

—  Hyg.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Mar.  Factui'L'.t^tat  dùtailli')  Jos  ohjots  d'une  cargaison. 

—  Trausp.  Ih^claratiun  d'cj-pthiition,  Imprimé  remis  aux 
expéditeurs  par  les  compagnies  ou  les  commissionnairos 
de  transports  ot  contenant  toutes  les  indications  relatives 
à  V  «  envoi  »  à  remplir  par  l'expéditeur.  (La  déclaratioa 
d'expédition  sort  ;^  établir  la  lettre  de  voiture.) 

—  Kncvcl.  Admin.  La  déclaration  est  l'acto  par  lequel  on 
porte  un  fait  à  la  connaissance  do  l'administration.  L'état 
civil  (v.  lîTAT  civil),  ronrogistromont(v.  knkugistkhment^, 
la  douane,  lo  tribunal  de  commerce,  la  police  sont  en  droit 
d'oxigor  des  déclarations. 

—  L'acto  do  mariaije  énonce  la  déclaration  des  contrac- 
tants do  se  prendre  pour  époux,  la  déclaration  qu'il  a  été 
fait,  ou  non,  un  contrat  do  mariage.  On  note  encore  les 
déclarations  d'absence,  de  domicile,  d'adoption,  do  succes- 
sion, du  testateur  qu'il  ne  sait  signer,  de  renonciation  à  la 
communauté,  do  remploi,  d'hypothéqué,  la  déclaration  du 
jury,  otc.  h'cnregistrcn^ent  perçoit  dos  droits  sur  toute 
mutation  do  propriété,  par  vente  ou  par  succession  ;  il  en 
résulte  que  l'acquéreur  ou  l'héritier  doit,  dans  les  six  mois, 
faire  une  déclaration  à  cet  effet. 

En  principe,  toute  marchandise  importée  ou  exportée 
par  mer  ou  par  terre  doit  être  déclarée  à  la  douane,  d  après 
une  formule  fournie  par  l'administration.  Faute  de  décla- 
ration, les  marchandises  sont  retenues  dans  les  magasins 
de  la  douane.  Si  les  employés  de  la  douane  contestent  la 
déclaration,  ils  ont  le  droit  de  procéder  à  une  vérification 
et,  on  cas  do  désaccord,  la  partie  peut  demander  l'exper- 
tise. Tout  porteur  ou  conducteur  d  objets  assujettis  à  Voc- 
troi  est  tenu  d'en  faire  la  déclaration  au  préposé. 

L'article  2  de  la  loi  du  17  juillet  1880,  sur  la  libre  ouver- 
ture des  débits  de  boisso-ns,  exige  de  leurs  tenanciers  une 
déclaration  écrite  faite  au  moins  quinze  jours  à  l'avance 
à  la  mairie. 

Avant  la  publication  de  tout  journal  ou  écrit  périodique, 
il  doit  en  être  fait  déclaration,  sous  peine  d'une  amende  de 
50  à  500  francs,  au  parquet  du  procureur  de  la  République. 

Toute  réunion  pHbli(nœ  doit  être  précédée,  vingt-quatre 
heures  à  l'avance,  d'une  déclaration  faite  :  à  Pans,  au 
préfet  de  police;  dans  les  départements,  au  préfet,  au 
sous-préfet  ou  au  maire.  Ce  délai  est  réduit  à  deux  heures 
pour  les  réunions  électorales  tenues  dans  les  vingt  jours 
qui  précèdent  l'élection. 

Enrîn,  la  loi  du  17  juillet  1889  oblige  tout  candidat  aux 
élections  législatives  k  faire  connaître,  cinq  jours  au  moins 
avant  lo  scrutin,  par  une  déclaration  faite  à  la  préfecture, 
la  circonscription  dans  laquelle  il  entend  se  présenter. 

En  matière  commerciale,  tout  négociant  qui  est  dans 
l'impossibilité  de  satisfaire  à  ses  engagements  doit  faire 
au  f^reffe  du  tribunal  de  commerce  une  déclaration  de 

faillite.    V.  FAILLITE. 

Comme  mesure  <io  police  sanitaire,  les  propriétaires  et 
détenteurs  d'animaux  atteints  d'une  maladie  contagieuse, 
doivent  en  faire  la  déclaration  à  l'autorité  (loi  du  21  juill. 
1881,  règlement  d'administration  publique  du  22  juin  1882). 

Une  déclaration  est  exigée  dos  étrangers,  par  le  décret 
du  2  octobre  1888,  lorsqu  ils  arrivent  en  Franco  pour  s'y 
fixer,  et  à  chaque  changement  do  résidence. 

—  Hist.  Déclaration  royale.  Ces  déclarations  servaient 
de  commentaires  aux  édits  et  aux  ordonnances.  Ce  fut 
surtout  à  partir  de  B'rançois  I**"  qu'on  les  distingua  des 
édits  et  des  ordonnances.  Le  mot  édit  s'appliqua  à  des 
matières  particulières;  lo  mot  ordonnance  était  réservé 
pour  les  matières  générales,  et  surtout  pour  les  règle- 
ments qui  embrassaient  toute  l'administration  de  la  jus- 
tice. EnJin,  on  appela  déclaration  royale  l'interprétation 
des  ordonnances.  L'édit  do  Crémieu,  donné  par  François  I*"^ 
pour  régler  la  juridiction  des  baillis,  sénéchaux,  pré- 
vôts, etc.,  fut  expliqué  par  une  déclaration.  Plusieurs  des 

fraudes  ordonnances  do  Louis  XIV  furent  commentées 
ans  une  série  de  déclarations. 

Déclaration  du  clergé  de  France.  On  nomme  ainsi  quatre 
articles  rédigés  par  Bossuet  et  acceptés,  lo  12  mars  1682, 
par  une  assemblée  composée  do  35  évoques  ot  35  prêtres, 
au  plus  fort  dos  démêlés  que  l'affaire  de  la  régale  suscita 
entre  Louis  XIV  et  le  pape  Innocent  XI.  (V.  rkcalk.)  Ils 
affirmaient  l'indépendance  absolue  du  roi  au  point  do  vue 
temporel  ;  la  supériorité  des  conciles  œcuméniques  sur  lo 
pape,  et  les  libertés  do  l'Eglise  gallicane.  Après  la  conclu- 
sion du  Concordat  de  1801,  le  Premier  Consul  fit  insérer 
dans  les  articles  organiques  une  clause  ordonnant  aux 
professeurs  des  séminaires  do  souscrire  la  Déclaration 
de  1682.  Depuis  la  proclamation  du  dogme  de  l'infaillibilité 
pontificale  par  le  concile  du  Vatican  en  1870,  cette  adhésion 
serait  hérétique. 

Déclaration  des  droits  de  l'homme.  A  différentes  reprises, 
on  a  cru  nécessaire  de  rappeler  en  tête  des  constitutions 
certains  principes  fondamentaux  de  droit  naturel  public. 
C'est  ainsi  qu'en  1088  le  parlement  d'Angleterre,  qui  ve- 
nait de  prononcer  la  déchéance  de  Jacques  II,  votait  une 
déclaration  des  droits,  à  laquelle  Guillaume  III  dut  sou- 
scrire, qui  substituait  la  royauté  consentie  à  la  royauté 
de  droit  divin,  et  stipulait  ù  pou  près  toutes  les  libertés  ot 
garanties  que  les  Anglais  réclamaient  depuis  des  siècles  : 
la  réunion  périodique  du  Parlement,  lo  voto  do  l'impôt 
et  des  lois,  le  droit  do  pétition,  l'institution  du  jury.  Lo 
4  juillet  1776,  c'étaient  les  représentants  des  Etats-Unis 
d'Amérique,  assemblés  en  congrès,  ipii  adoptaient  à  l'una- 
nimité uno  déclaration  de  droits,  qui  se  terminait  par  cotto 
affirmation  que  "  lesColonios-Uniossont  et  ont  droit  d'ôtro 
des  Etats  libres  ot  indépendants  ». 

«'inspirant  do  ces  précédents,  des  idées  de  Montesquieu, 
do  celles  des  philosophes  du  xvni"  siècle.  L'Assemblée 
constituante  vota,  on  aoôt  n»y,  après  de  forts  longs  débats 
auxquels  prit  part  Mirabeau,  la  Déclaration  des  droits  de 
l'homme  et  du  citoyen,  qui  fut  miso  on  tûto  de  la  constitution 
do  171)1,  et  dont  voici  les  dispositions  principales  : 

Articlk  1"'.  Les  hommes  naissent  et  demeurent  libres  et 
égaux  en  droits.  Los  distinctions  sociales  no  peuvent  être 
fondées  que  sur  l'utilité  commune. 

Art.  2.  Le  but  de  toute  association  politique  ost  la  con- 
servation dos  droits  naturels  et  imprescriptibles  de 
riiunimo.  Ces  droits  sont  la  liberté,  la  propriété,  la  sùroié 
et  la  résistance. à  l'oppression. 

AuT.  ^^.  Lo  principe  do  toute  souveraineté  réside  osscn- 
tiollement  dans  la  nation.  Nul  corps,  nul  individu,  ne  peut 
exercer  d'autorité  qui  n'en  émane  expressément. 

Aiir.  4.  La  liberté  consiste  à  pouvoir  faire  tout  ce  qui 
no  nuit  pas  à  autrui.  Ainsi  l'oxercice  dos  droits  naturels 
do  chaquo  hommn  n'a  do  bornes  que  colins  qui  assurent 
aux  autres  membres  do  la  société  la  jouiasanco  do  cos 


DÉCLARATOIRE  —   DÉCLIMATER 


mômes  droits.  Ces  bornes  no  peuvent  ôtro  déterminées 
que  par  la  loi. 

Aht.  5.  La  loi  n'a  le  droit  de  défendre  que  les  actions 
nuisibles  à  la  société.  Tout  co  qui  n'est  pas  défendu  par 
la  loi  no  pont  être  empoché,  et  nul  no  peut  être  contraint 
à  faire  ce  qu'elle  n'ordonne  pas. 

Art.  c.  La  loi  est  l'expression  do  la  volonté  générale. 
Tous  los  citoyens  ont  droit  do  concourir  porsonnoUomont 
ou  par  leurs  représentants  à  sa  formation.  Elle  doit  ôtro 
la  môme  pour  tous,  soit  qu'oUe  protège,  soit  qu'elle  pu- 
nisse. Tous  los  citoyens,  étant  égaux  ;\  .ses  yeux,  sont  éga- 
lement admissibles  à  toutes  dignités,  places  ot  emplois 
publics,  selon  lour  capacité  et  sans  autre  distinction  que 
celle  do  leurs  vertus  et  de  leurs  talents. 

Art.  7.  Nul  homme  ne  peut  être  accusé,  arrêté  ni  dé- 
tenu que  dans  les  cas  déterminés  par  la  loi  et  selon  los 
formes  qu'elle  a  proscrites.  Ceux  qui  sollicitent,  expédient, 
exécutent  ou  font  exécuter  des  actes  arbitraires  doivent 
être  punis  ;  mais  tout  citoyen  appelé  ou  saisi  eu  vertu 
de  la  loi  doit  obéir  à  l'instant  :  il  se  rond  coupable  par  la 
résistance. 

Art.  8.  La  loi  ne  doit  établir  que  des  peines  stricteraeot 
et  évidemment  nécessaires.  Nul  no  peut  être  puni  qu'en 
vertu  d'une  loi  établie  et  promulguée  antérieurement  au 
délit,  et  légalement  appliquée. 

Art.  9.  Tout  homme  étant  présumé  innocent  jusqu'à  co 
qu'il  ait  été  déclaré  coupable,  s'il  est  jugé  indispensable 
de  l'arrêter,  toute  rigueur  qui  ne  serait  pas  nécessaire  pour 
s'assurer  do  sa  personne  doit  être  sévèremeut  réprimée 
par  la  loi. 

Art.  10.  Nul  ne  doit  être  inquiété  pour  ses  opinions, 
même  religieuses,  pourvu  quo  leur  manifestation  ne  trouble 
pas  l'ordre  public  établi  par  la  loi. 

Art.  11.  La  libre  communication  des  pensées  et  des 
opinions  est  un  des  droits  les  plus  précieux  de  l'homme  : 
tout  citoyen  peut  donc  parler,  écrire,  imprimer  librement, 
sauf  à  repondre  de  l'abus  do  cette  liberté  dans  les  cas 
déterminés  par  la  loi. 

Art.  12.  La  garantie  des  droits  de  l'homme  et  du  citoyen 
nécessite  uno  force  publique  ;  cette  force  est  donc  instituée 
pour  l'avantage  de  tous  et  non  pour  l'utilité  partlcuUèro 
de  ceux  auxquels  elle  est  confiée. 

Art.  13.  Pour  l'entretien  de  la  force  publique  et  pour 
les  dépenses  d'administration,  une  contribution  commune 
est  indispensable  ;  elle  doit  être  également  répartie  entre 
tous  les  citoyens,  en  raison  de  leurs  facultés. 

Art.  14.  Tous  les  citoyens  ont  le  droit  de  constater  par 
eux-mêmes  ou  par  leurs  représentants  la  nécessité  de  la 
contribution  publique,  de  la  consentir  librement,  d'en 
suivre  l'emploi  et  d  en  déterminer  la  quotité,  l'assiette,  lo 
recouvrement  et  la  durée. 

Art.  15.  La  société  a  le  droit  de  demander  compte  à 
tout  agent  public  de  son  administration. 

Art.  16.  Toute  société  dans  laquelle  la  garantie  dos 
droits  n'est  pas  assurée,  ni  la  séparation  des  pouvoirs  dé- 
terminée, n  a  point  de  constitution. 

Art.  17.  La  propriété  étant  un  droit  inviolable  et  sacré, 
nul  ne  peut  en  être  privé,  si  ce  n'est  lorsque  la  nécessité 
publique,  lég:alement  constatée,  l'exige  évidemment,  et 
sous  la  condition  d'une  juste  et  préalable  indemnité. 

—  Hyg.  Déclaration  des  maladies  contagieuses.  Tout  doc- 
teur, officier  de  santé,  sage-femme,  est  tenu,  sous  peino 
d'amende,  de  faire  à  l'autorité  publique,  sou  diagnostic 
établi,  la  déclaration  des  maladies  épidémiques  tombées 
sous  son  observation. 

Los  maladies  soumises  à  la  déclaration  sont  :  La  fièvre 
typhoïde,  le  typhus  exanthématique,  la  variole  et  la  vario- 
loïde,  la  scarlatine,  la  diphtérie  (croup  et  angine  couen- 
neuse),  la  suetto  miliaire,  le  choléra  et  les  maladies  cholc- 
riformes,  la  peste,  la  fièvre  jaune,  la  dysenterie,  les  infec- 
tions puerpérales  (lorsque  lo  secret  au  sujet  de  la  grossesse 
n'aura  pas  été  réclamé),  l'ophtalmie  des  nouveaux-nés. 

—  Polit.  Déclaration  du  gouvprwment  ou  ministéiûelle. 
C'est  une  communication  par  laquelle  un  ministère  fait 
connaître  aux  Chambres  :  à  sa  naissance,  son  programme  ; 
au  cours  do  son  existence,  la  manière  dont  il  envisage 
certaines  affaires  pendantes. 

—  Dr.  intern.  Déclaration  de  guerre.  L'Etat  qui  veut 
sortir  do  la  paix  doit  prévenir  les  autres  de  son  intention. 
La  plupart  acs  publicistes  exigent  un  avertissement  préa- 
lable aux  hostilités;  quelques-uns,  principalement  des 
Anglais,  estiment  cependant  quo  la  guerre  commence  ipso 
facPo,  au  premier  acte  d'hostilité.  Dans  la  pratique,  dans 
les  temps  modernes,  la  plupart  des  guerres  ont  été  pré- 
cédées d'une  déclaration. 

Aujourd'hui,  on  adresse  la  déclaration  au  gouvernement 
ennemi,  soit  dans  la  forme  pure  ot  simple,  soit  sous  la 
forme  d'un  ultimatum. 

La  déclaration  de  guerre  entraîne  nécessairement  la 
rupture  dos  relations  diplomatiques  :  les  ambassadeurs  et 
ministres  reçoivent  leurs  passeports,  Vexequatur  est  retiré 
aux  consuls.  Los  traités  no  sont  pas  tous  rompus  ou  sus- 
pendus par  une  déclaration  de  guerre  :  les  traités  ayant 
un  caractère  politique,  comme  les  traités  d'alliance  ou  de 
subside,  ot  les  traités  ayant  pour  objet  ou  pour  but  lo 
maintien  ou  la  consolidation  des  relations  pacifiques,  sont 
rompus  ou  résolus;  les  traités  so  référant  au  droit  privé 
ou  au  droit  public  dans  sos  rapports  avec  les  intérêts  pri- 
vés sont  maintenus.  La  déclaration  do  guerre  produit  en- 
core dos  ofi'ots  à  l'égard  des  Etats  unis  avec  un  des  Etats 
belligérants  par  un  traité  d'alliance  :  elle  les  met  en  mesure 
de  déclarer  leurs  intentions.  Quant  aux  Etats  qui  ne  sont 
point  liés  aux  belligérants,  elle  donne  oaissanco  à  la  situa- 
tion do  neutralité. 

DÉCLARATOIRE  Ito-ar')  adj.  Dr.  Qui  porto  déclaration 

jiiridi(|uo  :  Aclc  nKCLARAToiRii.  Sentence  déclaratoiuk. 

DÉCLARER  (lat.  dcclarare;  do  clarus,  clair,  évident) 
V.  a.  Manifester,  faire  connaître,  avouer  :  Dkclarkr  son 
amour,  sa  volonté.  Il  Hondro  public  :  Dkclarkr  un  mariage 
après  l'avoir  longtemps  tenu  secret.  (Aead.) 

—  Fig.  Révéler,  dévoiler,  être  un  indice  do  :  Choix  qui 
ni^:cLARK  les  penchants  de  quelqu'un,  w  Dénoncer  comme, 
faire  connaître  pour  :  La  loi  physique  de  la  nature  DiicLARii 
homicide  quiconque  a  tin  esclave.  {A.  Martin.) 

—  Déclarer  que,  Fairo  savoir,  faire  connaître  quo,  pro- 
noncer (lue:  (ialiléc  iii:i-L\u.\nvi:  la  terre  tournait. {ù  .aimon.) 

—  Déclarer  quelqu'un,  Fairo  connaître  son  nom,  sos 
actes  ou  son  existence  :  Dkclarkr  un  prétendant  au  trône. 

—  Dénoncer  :  Di':clarhr  un  conspirateur,  des  complices. 
Il  Reconnaître,  proclamer  :  Les  Athéniens  DÉCLARfcRKNT 

Jupiter  le  seul  roi  du  peuple  d'Athènes.  (Doss.) 


—  Déclarer  la  guerre.  Déclarer  qu'on  va  prendre  les 
armos  et  commencer  les  hostilités,  ii  Fig.  Entroprondro 
une  lutte  :  Di^icLARiiR  la  gderrk  aux  préjugés,  au.c  abus. 

—  Admin.  Déclarer  des  marchandises.  En  fairo  connaître 
la  quantité  ot  la  nature,  afin  de  déterminer  los  droits  aux- 
quels elles  peuvent  être  soumises. 

Déclaré,  ée  part.  pass.  du  v.  Déclarer. 

—  Hist.  Maîtresse  déclarée.  Nom  qu'on  donnait  autre- 
fois à  la  maîtresse  on  titre  du  roi. 

Se  déclarer,  v.  pr.  So  révéler,  manifester  son  existence. 
Il  .S'expliquer,  fairo  connaître  sa  pensée,  ses  sentiments. 
Il  So  manifester,  so  faire  connaître  pour,  ii  Prendre  parti 
publiquement,  so  prononcer. 

—  Sy.n.  Annoncer,  découvrir,  manifester.  V.  annoncer. 
DÉCLASSEMENT  [Ida-se-man)  n.  m.  Action  do  déclasser, 

de  défaire  un  classemorit  :  Procéder  au  dkclassbment  d'une 
partie  de  sa  bibliothèque.  Il  Etat  dos  personnes  ou  dos  choses 
([ui  sont  déclassées. 

—  Comm.  Accident  qui  fait  revenir  sur  le  marché  des 
effets  de  commerce  qui  avaient  été  d'abord  classés,  c'est-à- 
diro  placés  entre  les  mains  de  détenteurs  sérieux. 

—  Mar.  Radiation  définitive  des  rôles  de  l'inscription 
maritime,  ii  Suppression  d'un  navire  de  la  cote  du  "Veri- 
tas n.  Il  Suppression  d'un  navire  de  la  liste  de  la  flotte. 

—  Encycl.  Milit.  Ce  mot  s'applique  à  certaines  sortes 
de  matériels  qui  comportent  plusieurs  catégories,  comme, 
par  exemple,  les  effets  d'habillement,  qui  passent  du  clas- 
sement «  neuf  i>  au  classement  «  bon  »  etc.,  quand  ils  ont 
été  mis  en  service.  Pour  d'autres  objets,  le  déclassement 
est  autorisé  par  les  fonctionnaires  de  l'intendance,  en 
attendant  la  "  réforme  »,  quo  peuvent  seuls  prononcer  les 
inspecteurs  généraux. 

Le  déclassement  des  bouches  à /"eu,  après  visite  et  épreuves, 
fait  passer  celles  qui  en  sont  l'objet  du  matériel  de  mobi- 
lisation au  matériel  d'exercice,  comme  pouvant  encore 
servir  à  l'instruction  ou  aux  tirs  d'écolo  à  feu,  mais  n'ayant 
plus  les  qualités  nécessaires  pour  la  guerre. 

Le  déclassement  des  places  fortes,  qui  no  peut  être  décidé 
que  par  une   loi,  après  avis  du  conseil  supérieur  de  la 

fuerre,  a  pour  effet  de  déclarer  une  place  inutile  à  la 
éfense,  d'abroger  les  servitudes  imposées  par  ses  fortifi- 
cations, pour  l'entretien  desquelles  il  n'est  plus  alloué  de 
crédits. 

DÉCLASSER  [kla-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  classer) 
V.  a.  Déranger,  en  parlant  d'objets  classés;  les  retirer  de 
la  place  qu'ils  occupaient  dans  le  classement  :  Déclasskr 
les  médailles  d'une  collection,  n  Déplacer,  arracher  à  son 
milieu  naturel  :  L'ambition  est  la  cause  qui  déclasse  le  plus 
fréquemment  les  hommes,  ii  Effacer,  fairo  disparaître  le  clas- 
sement qui  existait  :  La  centralisation  déclassé  la  société 
en  la  nivelant. 

—  Mar.  Rayer  du  rôle  de  l'inscription  maritime  {en  par- 
lant d'un  marin)  :  Déclasser  des  matelots.  ii  Supprimer  un 
navire  do  la  cote  du  «  Veritas  »  ou  de  la  liste  de  lafiotte. 

Déclassé,  éepart.  pass.  It  Valeurs  déclassées.  Valeurs  qui, 
n'étant  pas  gardées  par  les  acheteurs,  reviennent  sur  lo 
marché,  n  Ville  déclassée,  Fort  déclasse,  Dont  los  fortifi- 
cations ne  sont  pas  entretenues. 

—  Substantiv.  Personne  qui  n'occupe  pas  dans  la  société 
sa  place  naturelle,  ou  qui  n'y  occupe  pas  une  place 
avouable  :  Les  DÉci.\ssr:s  deviennent  plus  nombreux. 

Se  déclasser,  v.  pr.  Sortir  de  sa  position,  de  sa  condi- 
tion naturelle. 

—  Ch .  do  1".  Prendre,  dans  un  train  de  chemin  do  fer,  une 
autre  classe  que  celle  à  laquelle  on  a  droit  par  son  billet  : 
Le  voyageur  qui  se  déclasse  s'expose  à  l'atncnde. 

DÉCLASSIFIER  [kla-si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  clas- 
sifier)  V.  a.  Défaire  une  classification. 

Se  déclassifier,  v.  pr.  Sortir  dos  classifications. 

DéCLAT  (Gilbert),  médecin  français,  né  àSaint-Martîn- 
d'Estréaux  (Loire)  on  1827,  mort  à  Nice  en  I89G.  Il  s'est 
surtout  fait  connaître  en  préconisant,  dés  1861,  l'emploi  de 
l'acido  phéniquo  comme  antiseptique  dans  lo  traitement 
des  plaies  ot  d'un  grand  nombre  do  maladies.  Sa  méthode 
était  inspirée  par  les  découvertes  do  Pasteur  sur  les  fer- 
mentations. Il  admettait,  avant  mémo  que  la  démonstra- 
tion scientifique  on  eût  été  donnée,  que  la  plupart  des 
maladies  ont  pour  agents  des  micro-organismos  analoyaos 
à  ceux  dos  fermentations. 

DÉCLENCHE  n.  f.  Mécan.  Svn.  de  déclancue,  do  dbclan- 
cheme.nt  et  de  déclenchement. 

do 


DECLENCHEMENT  n.  m. 

DÉCLANCHE  Ot  de  DÉCLENCHE 

DÉCLENCHER     v.    .1 

Toclin.    Syn.  do    déclan- 
cue r. 

DÉCLÉRICALISER  (  du 
préf.  priv.  dé,  et  de  clérica- 
liser)  v.  a.  Rendre  moins 
clérical,  fairo  qu'on  no  soit 
plus  clérical. 

DÉCLIC  {klik'  —  subst 
verbal  do  décliqiier)  n.  m 
Mécanisme  disposé  pour 
fairo  cesser,  A  un  mo- 
ment donné,  la  solidarité 
qui  existe  outre  deux  pié 
ces  d'une  même  machine 

—  Encycl.  Les  déclics 
s'emploient  principalement 
pour  accroclior  un  mouton 
dans  le  battage  des  pieux 


DÉCLANCHUMBNT,    do 

WfiW 


afin  do  le  laisser  retomber 


brusquement  Forsqu'il  est  parvenu  ù  uno  hauteur  déter- 
minée. Le  plus  souvent,  un  crochet  s'ongugo  dans  l'œil 
quo  le  mouton  porto  ù  sa  partie  supériouro.  Co  crochet 
ost  mil  par  un  levier  qui  lo  lait  basculer.  Los  déclics  sont 
ii  simple  ou  à  double  crochet. 

DÉCUEUXIE  (eu-kst)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la' 
i'amille  des  rubiaréos.  tribu  des  uragogées.  (Il  comprend 
vin|.,'t  osjtéces,  croissant  sur  les  bords  do  l'Orénoquo.) 

DÉCLIMATER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  climat)  v.  a.  Chan- 
ger do  climat;  dépouiller  dos  habitudes,  do  la  nature  qui 
proviennent  du  climat  :  Déclimater  un  animal,  une  planta. 
Il  V\i^.  Déclimater  quelqu'un.  Lui  faire  perdre  les  habitudes 
qu'il  tenait  du  milieu  dans  lequel  il  avait  vécu.  (Ou  dit  aussi 

DKSACCMMATER.) 

Se  déclimater,  v.  pr.  Etre,  devenir  déclimaté. 
—  ANroN.  Acclimater. 


DECLIN 


DECLINER 


DÉCLIN  (du  lat.  decUnare,  décliner)  n.  m.  Etat  de  tout 
ce  qui  s'approche  de  son  terme  :  VieiUard  à  son  déclin. 
Le  DÉCLIN  au  jour,  de  la  vie. 

Par  est.  Etat  d'un  objet  qui  dépérit,  qui  perd  de  sa 

force  ou  de  son  éclat  :  Aussitôt  que  la  superstition  est  en 
DÉCLIN,  l'autorité  est  en  décadence.  [E.  de  Gir.) 

—  Astron.  Déclin  de  la  lune.  Période  de  décroissenaent 
du  disque,  éclairé  depuis  la  pleine  jusqu'à  la  nouvelle  lune. 

—  Horiic.  Déclin  de  la  sève.  Ralentissement  dans  lo 
mouvement  de  la  sève,  aux  approches  de  l'hiver. 

—  Syn.  Déclin,  décadence,  déclinement,  décours.  V.  dé- 
cadence, et  DKCLÎNEMENT. 

—  Anton.  Croissance,  progrès. 

DÉCLIN  (pour  décline,  autre  forme  de  déclic)  n.  m.  Armur. 
anc.  Ressort  qui  fait  abattre  le  chien  sur  le  bassinet  ou 
sur  la  capsule,  dans  les  armes  à  feu.  (Vieux). 

DÉCLINABIUTÉ  n.  f.  Qualité  d'un  mot  déclinable  :  La 
DÉcLiNABiLiTÉ  dcs  noms. 

DÉCLINABLE  adj.  Qui  se  décline,  qui  peut  être  décliné  : 
Les  mots  DECLINABLES  sont  :  le  jwm,  l  adjectif  et  le  pronom, 
H  Qui  varie  pour  s'accorder  avec  un  autre  mot. 

—  Anton.  Indéclinable. 

DÉCLINAISON  <nê-zon  —  rad.  décliner)  n.  f.  Astron.  Dis- 
tance d'un  astre  ou  d'un  point  quelconque  du  ciel  à  l'équa- 
teur,  mesurée  par  un  arc  de  grand  cercle  perpendiculaire 
à  l'équateur.  il  Déclinaison  boréale  ou  négative,  Celle  qui 
marque  la  distance  à  l'équateur  d'un  astre,  d'un  point  situé 
dans  l'hémisphère  boréal,  w  Déclinaison  australe  ou  positive. 
Celle  qui  marque  la  distance  à  l'équateur  d'un  astre  ou 
d'un  point  situé  dans  l'hémisphère  austral,  ii  DécUijaisoii 
paparente.  Celle  qui  mesure  la  distance  du  lieu  apparent 
d'un  astre  à  l'équateur.  n  Déclinaison  réelle.  Celle  qui  me- 
sure la  distance  du  lieu  réel  d'un  astre  à  l'équateur.  il  Cer- 
cles de  déclinaison.  V.  la  partie  encycl. 

—  Electr.  Déclinaison  magnétique.  V.  la  partie  encycl. 

—  Gnomon.  Déclinaison  d'un  cadran  vertical,  Angle  du 
plan  du  cadran  avec  celui  du  méridien. 

—  Gramm.  Modification  désinentielle  des  thèmes  nomi- 
naux suivant  les  genres,  les  nombres  ou  les  cas.  n  Chacune 
des  classes  de  mots  qui  se  déclinent  de  la  même  manière  ; 
La  première,  la  deuxième  déclinaison,  il  Déclinaison  pari- 
syllabique, Celle  où  la  désinence  s'ajoute  au  thème  sans 
le  modifier,  il  Déclinaison  imparisyllabique.  Celle  où  l'ad- 
jonction do  la  désinence  modifie  le  thème. 

—  Philos.  Déclinaison  des  atomes,  Mouvement  oblique 
des  atomes  qui,  d'après  Epicure,  leur  permet  de  se  ren- 
contrer et  de  s'agréger  pour  former  des  corps. 

—  Phvsiq.  D'eclinaison  de  l'aiguille  aimantée.  Angle 
formé  par  le  méridien  magnétique  et  le  méridien  astro- 
nomique. II  Boussole  de  déclinaison.  Boussole  qui  sert  à  éva- 
luer cet  angle. 

—  Enctcl.  Gramm.  Dans  les  langues  à  flexion  la  déclinai- 
son distinguo  toujours  le  cas,  et,  le  plus  souvent,  le  genre 
et  le  nombre.  On  sait  que  quelques-unes  de  ces  langues 
possèdent  trois  genres  :  le  masculin,  le  féminin  et  le  neu- 
tre; et  trois  nombres  :  le  singulier,  le  duel  et  le  pluriel. 
Quant  aux  cas,  leur  nombre  varie  suivant  les  idiomes. 

Le  sanscrit,  que  l'on  considère  comme  le  type  des  lan- 
gues indo-européennes,  présente  dans  sa  déclinaison  les 
trois  genres,  les  trois  nombres  et  huit  cas,  y  compris  le 
vocatif.  Le  duel  n'a  que  trois  cas. 

La  grammaire  sanscrite  otï're  deux  déclinaisons  :  1"  celle 
des  thèmes  terminés  par  une  voyelle  ;  2"  celle  des  thèmes 
terminés  par  une  consonne. 

Le  grec  a  trois  déclinaisons  pour  les  noms  ;  il  a  les  trois 
genres,  les  trois  nombres  et  ne  possède  que  cinq  cas.  Il  a 
un  article,  qui  se  décline  en  même  temps  que  le  nom.  La 
langue  latine  n'a  que  deux  nombres,  mais  elle  a  les  trois 
genres;  elle  compte  cinq  déclinaisons,  et  elle  possède  un 
cas  de  plus  que  le  grec  (l'ablatif).  La  déclinaison  allemande 
présente  les  mêmes  cas  que  la  déclinaison  latine,  moins, 
toutefois,  le  vocatif  et  l'ablatif;  mais,  de  plus  qu'en  latin, 
l'article  y  accompagne  le  substantif  et  se  décline  comme 
lui.  L'allemand  a  aussi  les  trois  genres  et  deux  nombres. 
La  déclinaison  tend  à  disparaître  de  nos  idiomes  modernes. 
Elle  n'existe  plus  en  français,  en  italien  et  en  espagnol, 
langues  dans  lesquelles  les  rapports  des  noms,  au  lieu 
d'être  marqués  par  des  désinences,  sont  exprimés  par  des 

Prépositions  et  des  adverbes.  11  importe,  néanmoins,  de 
ire  un  mot  sur  les  vestiges  de  la  déclinaison,  que  l'on 
rencontre  dans  le  français  du  moyen  âge  et  même  dans 
le  français  moderne. 

La  langue  d'oil  posséda,  dès  sa  naissance,  une  déclinai- 
son parfaitement  régulière,  à  deux  cas  :  cas  sujet  jnurs 
[muras],  cas  régime  mur  {murum)  qui  représentait  l'accu- 
satif et  les  autres  cas  obliques  (génitif,  datif,  ablatif)  du 
latin.  Cette  déclinaison  à  deux  cas  disparut  au  xiv»  siècle, 
laissant  dans  la  langue  moderne  maints  débris  qui  nous 
apparaissent  comme  autant  d'expressions  anomales,  mais 
qui  trouvent  dans  l'ancienne  langue  leur  raison  historique. 
Cette  déclinaison  a  trois  paradigmes,  correspondant  aux 
trois  premières  déclinaisons  latines  : 


EmODLIER 

Kéitime.  .  H'>sam        \    '^°*^- 

2»  Sujet. .  .  .  Murus       —  murs. 

Régime.  .  Murum    —  mur, 

3»  Sujet.  .  .  .  Patior      —  pâtre. 

Régime.  .  Pattorem  —  pasteur. 


Mûri        ~~  mur. 
Muros      —  murs. 
PaaloTCS  —  pasteurs. 
Pastores  —  pasteurs. 


On  disait  au  sujet  :  la  rose  est  belle,  li  murs  est  haut,  li  pâtre 
est  venu;  au  régime  :  j'ai  vu  la  rose,  le  mur,  le  pasteur  {H 
est  le  nominattt  singulier  do  l'aniclo,  et  le  l'accusatif). 

Cette  déclinaison  française  reposait  sur  les  lois  natu- 
relles de  la  dérivation.  Klle  formait  un  état  intermédiaire 
entre  le  latin,  qui  est  synthétique,  et  le  français  moderne, 
qui  est  analytique  ;  mais  co  système  était  encore  trop 
compliqué  pour  les  esprits  du  xiii'  siècle,  et  l'analogie  ht 
réduire  à  une  seule  ces  trois  déclinaisons  françaises.  On 
prit  comme  type  la  deuxième  déclinaison,  et  on  appliqua 
aux  doux  autres  les  règles  de  celle-ci.  Or  la  caractéristique 
de  cette  déclinaison  était  un  s  au  cas  sujet  du  singulier  : 
mur*  (muru4).  On  dit  alors  :  li  pastrea  comme  on  disait 
li  murs.  Désormais,  on  effet,  notre  déclinaison  reposait 
sur  un  fait  purement  artificiel  et  arbitraire  :  l'adjonction 
d'an  »,  au  lieu  de  reposer,  comme  auparavant,  sur  les  lois 
naturelles  do  la  dérivation.  Ramonée  à  un  tvpc  unique  au 
XIII'  siècle,  constamment  violée  à  la  même  époque  par  les 
lettrés,  la  déclinaison  française  disparaît  au  xiv"  siècle, 
et  la  distinction  d'un  cas  sujet  et  d'un  cas  régime  est  aban- 
doimée.  Le  cas  régime  étant  ordinairement  plus  allongé  ot 


plus  consistant  que  le  sujet,  ce  fut  lui  qui  l'emporta  lorsque 
cessa  la  distinction  dos  cas.  Cette  adoption  du  cas  régime 
eut  une  conséquence  curieuse  pour  la  formation  des 
nombres  :  l's  du  cas  régime  [muros)  devint,  pour  la  langue 
française,  la  marque  du  pluriel,  et  l'absence  de  Vs  la  mar- 
que du  singulier.  Si  l'on  avait  adopté  le  cas  sujet  comme 
type,  1*5,  qui  est  aujourd'hui  la  marque  du  pluriel,  fût  do- 
venu  la  marque  du  singulier.  . 

La  déclinaison  à  deux  cas  étant  le  caractère  distinctif 
de  l'ancien  français,  cette  perte  des  cas  est  ce  qui  a  le 
plus  rapidement  vieilli  la  langue  antérieure  au  xiv«  siècle 
et  établi  entre  les  deux  ères  de  notre  idiome,  le  vieux 
franrais  et  le  français  moderne,  une  démarcation  profonde. 
Il  resta,  cependant,  quelques  vestiges  importants  de  l'an- 
cienne déclinaison  française.  Ainsi,  il  nous  est  demeure 
quelques  débris  du  cas  sujet  dans  :  fils  (fihus),/'onrfsffundus), 
lacs  (laqueus),  legs  (legatus),  lez  (iatus),  puits  (putcus), 
sœur  (soror),  aiitecessor  (ancêtre),  traditor  (traître).  Dans 
beaucoup  d'autres  mots,  les  deux  formes,  sujet  et  régime, 
ont  subsisté  parallèlement  ;  mais,  au  lieu  de  rester  les 
deux  cas  d'un  même  mot,  elles  devinrent  des  mots  diffé- 
rents ;  tels  sont  :  chantre  (cantor),  chanteur  (cantorem), 
pâtre  (pastor),  pasteur  (pastorem),  siVe  (senior),  seigneur 
(seniorem),  etc. 

—  Astron.  On  appelle  cercle  de  déclinaison  ou  méridien 
d'un  astre  le  grand  cercle  qui  passe  par  cet  astre  et  par 
les  pôles  de  la  sphère  céleste,  et  simplement  déclinaison, 
la  distance  de  l'astre  à  l'équateur  céleste,  comptée  sur  le 
cercle  de  déclinaison.  La  déclinaison  se  compte  de  0"  à  90° 
à  partir  de  l'équateur  :  elle  est  positive  pour  l'hémisphère 
nord,  négative  pour  l'hémisphère  sud.  La  déclinaison  et 
l'ascension  droite  sont  les  deux  coordonnées  au  moyen 
desquelles  on  détermine  et  on  reconnaît  la  position  d'un 
astre  dans  le  ciel.  Tous  les  points  situés  sur  un  même  pa- 
rallèle de  la  sphère  céleste  ont  même  déclinaison. 

Pour  obtenir  la  déclinaison  d'un  astre,  on  se  sert  de 
l'équatorial,  si  l'astre  n'est  pas  dans  le  plan  du  méridien  ; 
mais,  comme  on  peut  presque  tou- 
jours attendre  qu'il  passe  dans  ce 
plan,  on  se  borne  à  évaluer  sa  dis- 
tance angulaire  au  pôle  au  moyen 
du  cercle  mural.  La  distance  du 
pôle  à  l'équateur  est  de  90»  ;  si  la 
distance  polaire  de  l'astre  consi- 
déré est  égale  à  H,  et  moindre  que 
90",  la  déclinaison  est  évidemment 
boréale  et  égale  à  90»  —  H.  Si,  au 
contraire,  la  distance  polaire  de 
l'astre  est  supérieure  à  90".  la  dé- 
cHnaison  est  australe   et    égale  à  péclinaison  : 

H  —  on»    Ain-îi   la  recherche  de  la  ^^  '  hgne  despotes  ;EE'. 
V- ~      •  '  -^'P.^''  ^^  recnercne  UL  la  ^       ^eur;   PMP'.    cercle 
déclinaison  d  un  astre  est  ramenée  de  déclinaison;  AM.décli- 
à  celle  de  sa  distance  au  polo  vi-      naison  de  l'astre  M. 
sible  pour  l'observateur.  Au  reste, 

dans  le  calcul  de  la  déclinaison,  on  doit  avoir  égard  à  la 
réfraction,  à  l'aberration,  à  la  nutation  et,  de  plus,  à  la 
parallaxe,  s'il  s'agit  du  soleil  ou  de  quelques  planètes. 

—  Magnét.  On  a  longtemps  cru  que  l'axe  d  une  aiguille 
aimantée,  librement  suspendue,  coïncidait  avec  le  méri- 
dien géographique  du  lieu  occupé  par  l'aiguille.  Cependant, 
quelques  navigateurs  du  xv*  siècle,  notamment  S.  Cabot 
et  Christophe  Colomb,  reconnurent  nettement  que  l'axe 
de  l'aiguille  et  le  méridien  du  lieu  forment  un  angle  ;  et 
c'est  à  cet  angle  qu'on  a  donné  le  nom  de  déclinaison  ma- 
gnétique, ou  simplement  déclinaison.  Alors,  le  plan  vertical 


Déclinaison  :  lignes  dVsale  déclinaison  au  lorjanvier  J896. 
(Ann.  du  But.  des  long.  [1899]. )i 

qui  passe  par  les  pôles  de  l'aiguille  s'appelle  méridien  ma- 
gnétique. On  peut  donc  encore  dire  que  la  déclinaison  est 
l'angle  que  le  méridien  magnétique  fait  avec  le  méridien 
géographique. 

La  déclinaison  magnétique  se  mesure  à  l'aide  des  bous- 
soles de  déclinaison.  (V.  boussole.)  Les  lignes  joignant 
les  points  do  la  terre  ayant  la  même  déclinaison  magné- 
tique sont  appelées  lignes  isogones.  Elles  ont  été  figurées 
pour  la  première  fois  sur  des  cartes  dressées  par  Barlow 
et  Duporrey,  vers  1825.  Les  lignes  isogones  aboutissent  à 
deux  points  que  l'on  appelle  pôles  magnétiques  ;  en  ces 
points,  l'inclinaison  est  de  90*>.  Parmi  les  lignes  isogones, 
il  en  existe  une  de  déclinaison  nulle  :  elle  traverse  lo  Bré- 
sil dans  sa  partie  orientale,  puis  l'Amérique  du  Nord  et 
coupe  l'ancien  continent  du  cap  Nord  au  golfe  Persique  ; 
cotte  ligne  passait  par  Paris  en  16G3.  Elle  divise  le  globe 
en  deux  parties  :  dans  l'une  la  déclinaison  est  occiden- 
tale; dans  l'autre  elle  est  orientale.  Toutes  ces  lignes  iso- 
gones sont  essentiellement  variables.  D'ailleurs,  Ta  décli- 
naison présente  encore  des  variations,  tantôt  périodiques, 
tantôt  irrégulières.  Les  variations  régulières  sont  diur- 
nes, anyxueïlea  et  séculaires.  Les  variations  séculaires  sont 
les  moyennes  des  variations  annuelles,  et  celles-ci  les 
moyennes  dos  variations  diurnes. 

Variations  diurnes  de  la  déclinaison,  découvertes   par 


558 

Graham  en  1722.  Ces  variations,  qui  sont  très  faibles,  ne 
peuvent  s'observer  que  sur  de  longues  aiguilles,  et  avec 
des  instruments  très  sensibles. 

Variations  ajviuelles  de  la  déclinaison,  découvertes  en 
1786,  par  Cassini.  De  l'équinoxe  du  printemps  au  solstice 
d'été,  c'est-à-dire  pendant  les  mois  d'avril,  do  mai.  de  juin 
et  de  juillet,  l'extrémité  nord  de  l'aiguille  aimantée  mar- 
che vers  l'est  ;  pendant  le  reste  de  l'année,  elle  marche 
vers  l'ouest.  L'amplitude  ne  dépasse  pas  15'  à  18'. 

.Voici  les  lois  énoncées  par  le  P.  Secchi  (t.  XLIV  des 
«  .\nnales  de  chimie  et  de  physique  n,  3*  série),  auxquelles 
paraissent  soumises  les  variations  de  la  déclinaison  : 

l"  Les  variations  diurnes  de  la  déclinaison  sont,  en  cha- 
que lieu,  en  rapport  avec  la  position  du  soleil  ;  2°  le  pôle 
de  l'aiguille  qui  est  tourné  du  côté  du  parallèle  que  décrit 
le  soleil  fait  chaque  jour  une  double  excursion  :  quatre  à 
cinq  heures  avant  midi,  ce  pôle  occupe  sa  position  extrême 
vers  l'ouest  ;  de  là,  il  marche  vers  l'est  avec  une  vitesse 
croissante,  qui  atteint  son  maximum  à  peu  près  au  momen- 
où  le  soleil  traverse  le  méridien  magnétique.  Il  retourne 
alors  vers  l'ouest  pendant  une  heure  ou  doux,  s'arrête,  et 
revient  à  l'est  jusqu'au  coucher  du  soleil  ;  3"  pendant  la 
nuit,  quand  lo  soleil  passe  au  méridien  inférieur,  la  même 
oscillation  se  répète,  mais  beaucoup  moins  prononcée  ; 
■i*»  les  heures  correspondant  aux  amplitudes  limites  avan- 
cent généralement  en  été  et  retardent  en  hiver  ;  .S»  les 
amplitudes  sont  à  peu  près  proportionnelles  aux  arcs  par- 
courus par  le  soleil.  En  dehors  de  ses  variations  réguliè- 
res et  prévues,  l'aiguille  de  déclinaison  subit  fréquem- 
ment des  déviations  accidentelles,  dont  certaines  se  lient 
évidemment  à  des  phénomènes  d'aurores  boréales,  de  trem- 
blements de  terre  et  d'éruptions  volcaniques.  Dans  tous  les 
cas,  l'amplitude  de  la  variation  est  moindre  que  1°,  et  l'ai- 
guille revient  spontanément  à  sa  position  quand  cesse  la 
cause  qui  l'a  agitée. 

—  BiBLiOGB.  :  Annuaii'e  de  l'observatoire  de  Montsouris. 
(Tableau  des  variations  annuelles  [18831.) 

DÉCLINANT  {nan),  ANTE  adj.  Qui  décline,  qui  s'affai- 
blit :  Jly  a  trois  sortes  d'époques  :  les  époques  ascendantes, 
les  époques  d'apogée,  les  époques  déclinantiîS.  (Ch.  Dolffus.) 
Il  Incliné,  en  parlant  d'un  terrain.  (Vieux.) 

—  Gnomon.  Cadran  déclinant.  Cadran  qui  ne  regarde 
point  directement  un  des  points  cardinaux,  ou  dont  le 
plan  coupe  obliquement  le  plan  du  méridien,  i)  Plan  décli- 
nant, Tout  plan,  vertical  ou  non,  qui  fait  un  angle  avec  le 
premier  plan  vertical  ou  méridien. 

DÉCLINATEUR  (rad.  décliner)  n.  m.  Gnomon.  Instru- 
ment de  gnomonique,  par  le  moyen  dunuel  on  détermine 
la  déclinaison,  l'inclinaison  et  même  la  réclinaison  du 
plan  d'un  cadran. 

—  Géod.  Syn.  de  déclinatoire. 

DÉCLINATIF,  IVE  adj.  Qui  se  décline,  qui  appartient  à 
la  partie  ûéclinable  des  mots  :  Les  syllabes  déclinatives. 

DÉCLINATION  (si-on  —  lat.  déclinât io  ;  de  declinare, 
décliner)  n.  f.  Pente.  (Vieux.) 

—  Fig.  Déclin,  décadence,  il  Détour. 
DÉGLINATOIRE  (/o-ar')  adj.  Procéd.  Qui  a  pour  but  de 

décliner  une  juridiction  ;  Exceptions  déclinatoires. 

--  d.  m.  Contestation  sur  la  compétence  d'un  tribunal. 
Il  Par  ext.  Détour  pris  pour  éviter  quelque  chose  :  Des 
gens  féconds  en  déclinatoibes. 

—  Géod.  Boussole  de  forme  particulière,  dont  on  se  sert 
pour  orienter  les  pians. 

—  Encycl.  Procéd.  On  entend  spécialement  par  rf(fc/rna- 
(oi're  l'acte  par  lequel  l'autorité  administrative  conteste  la 
compétence  des  tribunaux  ordinaires.  Il  est  le  préliminaire 
du  conflit,  et  tend  à  assurer  l'observation  du  principe  et  la 
séparation  des  pouvoirs.  (V.  conflit.)  C'est  au  préfet  qu'il 
appartient  d'introduire  le  déclinatoire,  en  envoyant  au 
procureur  de  la  République  un  mémoire  que  ce  magis- 
trat doit  communiquer  au  tribunal  de  son  siège.  Le  minis- 
tère public  conserve,  d'ailleurs,  toute  liberté  pour  conclure 
soit  pour,  soit  contre  la  compétence  du  tribunal.  Aucun 
délai  n'est  imposé  aux  juges  pour  statuer  sur  la  question 
soulevée.  Dans  la  pratique,  ils  prennent  d'urgence  leur 
décision.  Le  procureur  de  la  République  a  cinq  jours  pour 
envover  au  préfet  l'expédition  du  jugement  et  ses  propres 
conclusions.  Si  le  déclinatoire  est  rejeté,  dans  la  quinzaine 
de  cet  envoi  pour  tout  délai,  le  préfet  du  département, 
s'il  estime  qu'il  y  ait  lieu,  peut  élever  le  conflit  (ordonn. 
du  1"  juin  1828). 

—  Géod.  Le  déclinatoire  est  un  instrument  qui  sert  à 
orienter  un  angle  ou  un  plan  et  à  déterminer  l'inclinaison 
ou  la  déclinaison  des  plans 
sur  lesquels  on  veut  tracer 
des  cadrans  solaires;  il  se 
compose  d'une  aiguilleaiman- 
tée  placée  dans  une  boîte 
rectangulaire  un  peu  longue, 
dont  les  grands  côtés,  pa- 
rallèles à  la  direction  00  du 

limbe,  servent  de  règles  pour  DécUnatoire  (géod.). 

tracer  l'orientation  de  1  angle 

ou  du  plan.  A  chaque  extrémité  de  la  boîte  se  trouve  un 
limbe  qui  porte  la  même  division  de  0°  à  35^  à  droite  et 
à  gauche  du  diamètre  00. 

Le  déclinatoire  est  placé  sur  une  planchette  en  station, 
de  façon  qu'on  puisse  lui  donner  une  position  parallèle  à 
celle  qu'il  occupait  à  la  station  précédente.  Pour  tracer 
la  direction  du  méridien  magnétique,  on  fait  tourner  le 
déclinatoire  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  vienne  coïncider  avec 
lo  diamètre  00  du  limbe;  on  trace  alors  une  droite  avec 
l'un  des  grands  côtés  de  la  boîte  comme  règle,  et  cette 
ligne  est  la  direction  cherchée;  en  une  autre  station,  on 
placera  le  déclinatoire  contre  la  ligne  tracée  et  on  fera 
tourner  la  planchette  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  reprenne 
la  direction  00;  la  planchette  est  alors  orientée.  Le  dé- 
clinatoire joint  à  la  planchette  permet  d'opérer  plus  vite  ; 
d'autre  part,  les  erreurs  commises  ne  se  transmettent  pas 
do  prociie  en  proche,  comme  avec  la  planchette  seule; 
car,  dans  ce  dernier  cas,  on  est  forcé  de  se  décliner  en 
s'appuyant  sur  les  tracés  obtenus  précédemment. 

DÉCLINEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  décliner. 

—  Syn.  Déclin,  déclinement.  Déclin  exprime  la  déca- 
dence; déclinement,  l'acheminement  vers  la  décadence. 

DÉCLINER  (du  lat.  declinare,  même  sens)  v.  n.  S'écar- 
ter, dans  un  sens  ou  dans  un  autre,  d'un  point  fixe,  d'une 
direction  déterminée  :  Plusieurs  causes  peuvent  faire  décm- 
NEK  vers  le  sud  ou  vers  l'est  un  courant  d'air.  (Raynal.) 


559 

11  Ponchor,  ôtro  incliné  :  D'un  côté,  la  Savoie  dkct.ine  d'une 
Simule  pente  rtijiuie  sur  les  l'iches  plaines  du  Piémont,  vers 
Turin.  (Lamari.)  ii  Tondre  vers  sa  lin,  vers  lo  but  do  sa 
course,  ôtre  sur  son  dôclin  :  Vieillard  qui  déclink.  Le  jour 

DKCLINK. 

—  Fig.  S'alTaiblir  :  Les  foixes  déclinent  avec  l'âge.  Il  So 
transfonnor,  dt^<<6nôror  ;  Economie  (^ui  déclink  en  aimrice. 

—  Astron.  S'approcher  do  l'horizon,  après  avoir  dA- 
passô  lo  méridien,  ou  parlant  dos  astres,  il  S'éloigner  do 
i'équatour,  avoir  sa  déclinaison  au  nord  ou  au  suii  de 
ré((uateur  :  Le  soleil  décline,  entre  les  tropiques,  tantôt 
au  nord,  tantôt  an  sud. 

—  Géod.  Décliner  la  planchette.  Disposer  la  planchotto 
de  telle  fai;on  que  les  lignes  tracées  sur  le  i)apior  soient 
parallèles  aux  projections  liorizontalos  dos  lignes  corres- 
pondantes du  terrain,  il  Décliner  la  planchette  sur  une  di- 
rection, La  disposer  de  telle  fa(.*on  que  la  ligne  do  la  minute 
correspondant  à  la  direction  soit  parallèle  ùcotto  direction. 

—  Physiq.  S'écarter  du  nord  vrai,  ou  parlant  de  l'ai- 
guille aimantée  :  La  boussole  décline  de  quelques  degrés 
variables  vers  l'ouest. 

—  V.  a.  Enoncer  tous  les  cas  de  :  Décliner  un  «u6fi(art(i/ 
latin. 

—  Par  ext.  Décliner  son  nom,  sa  qualité.  Dire  son  nom, 
faire  connaître  qui  l'on  est. 

—  Dr.  Refuser  d'admettre,  de  reconnaître  ;  repousser: 
DÉCLINER  wie  juridiction,  la  compétence  d'un  tribunal.  Il  Se 
dit  aussi  dans  le  langage  ordinaire  :  Dkclinicr  toute  res- 
ponsabilité. Il  Décliner  toute  compétence,  So  déclarer  iucom- 
l>étent,  incapable. 

—  Gramra.  Faire  varier  dans  sa  désinence,  pour  marquer 
l'accord  avec  un  autre  mot,  un  nom,  un  prouom,  un  adjectif. 

Décliné,  ée  part.  pass.  du  v.  Décliner. 

—  Hist.  nat.  Se  dit,  par  opposition  à  ascc7idant,  des 
organes  qui  se  dirigent  en  bas  et  en  dehors,  et  parti- 
culièrement dos  étamines  et  des  pistils,  comme  dans  la 
capucine,  la  fraxinelle,  le  marronnier  d'Inde,  etc.  :  Or- 
ganes DKCLiNKS.  Fleurs  DÉCLINÉES.   Nageoircs  déclinées. 

Se  décliner,  v.  pr.  Etre  décliné  ou  déclinable,  en  parlant 
d'un  mot.  Il  Etre    repoussé,  évité,  refusé  :  Charge  qui  ne 

peut  SE  DÉCLINER. 

—  Anton.  Monter,  progresser,  se  relever. 
DÉCLXNOMÉTRE  (de  déclinaison,  et  mètre)  n.  m.  Phys. 

Boussulo  destinée  à  la  mesure  de  la  déclinaison  magnétique. 

—  Encycl.  Le  déclinomètre,  imaginé  par  Gauss  pour  la 
mesure  de  la  déclinaison  absolue,  se  compose  d'un  aimant 
suspendu,  sans  torsion  et  dans  des  conditions  exception- 
nelles de  sensibilité.  Au  moyen  d'une  lunette,  on  observe 
la  projection  d'une  échelle  dans  un  miroir  qui  est  disposé 
perpendiculairement  à  l'aimant.  On  procède  ensuite  à 
dos  opérations  de  moyennes  pour  obtenir  la  direction 
vraie  de  l'aimant,  qui  n'est  jamais  en  repos. 

DÉCLINQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  clin)  v.  a. 
Mar.  Dépouiller  de  son  bordage,  en  parlant  d'une  embar- 
cation à  clin  :  Déclinquer  uu  canot.  Syn.  de  disloquer. 

Déclinqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Déclinquer. 

—  Pop.  Dont  les  membres  sont  comme  disloqués  :  Che- 
val déclinqué. 

DÉCLIQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de  cliquet) 
v.  a.  Mécan.  Faire  partir  subitement  lo  déclic  soutenant 
un  mouton  pour  le  battage  des  pieux. 

—  Artiil.  Au  moyen  âge.  Faire  jouer  une  machine  de 
guerre,  en  agissant  sur  le  déclic  dont  elle  était  pourvue. 

Il  Après  l'invention  de  l'artillerie  à  poudre.  Décharger  un 
canon  :  Ceux  du  (>"esnoï/ décliquèrent  canons  et  bombar- 
des, qui  jetaient  grands  carreaux.  (Froissart.) 

DÉCLIQUETAGE  {ke-taj)  n.  m.  Mécan.  Action  do  décli- 
queter :  Une  roue  à  rochet  est  le  type  des  organes  de  dkcli- 

QUETAGE. 

DÉCUQUETER  {ke-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cliquet) 
V.  a.  Dégager  lo  cliquet  d'une  montre,  d'une  pendule,  des 
dents  do  la  roue  appelée  rocket. 

—  Anton.  Encliqueter. 

DÉCLIQUETIS  (ti  —  rad.  décliqueter)  n.  m.  Mécanisme 
au  moyen  duquel  on  interrompt  à  volonté  la  solidarité  exis- 
tant entre  deux  organes.  Syn.  de  déclic. 

DÉCLIVE  (lat.  decUds,  môme  sens)  adj.  Qui  va  en  pente, 
incliné  :  La  partie  déclive  d'une  toiture. 

—  n.  f.  Tecbn.  Ponte,  inclinaison  :  Des  chaussées  en 
déclive. 

—  Clur.  Partie  basse  d'une  plaie  ou  d'un  foyer  purulent. 
DÉCLIVER  (rad.  déclive)  V.  n.  Etre  incliné;  s'incliner. 
DÉCLIVITÉ  (du  lat.  declivis,  incltné)  n.  f.  Inclinaison, 

état  d'un  objet  incliné,  penché  :  La  déclivité  d'un  terrain. 

—  Par  ext.  Terrain  incliné  :  Grimper  les  déclivités 
abruptes  d'une  montagne.  (Th.  Gaut.) 

—  Encycl.  Trav.  publ.  et  ch.  de  f.  On  appelle  déclivité 
l'inclinaison  que  lo  profil  en  long  dune  route,  d'une  ligne 
de  chemin  do  for,  présente  dans  uu  sons  ou  dans  l'antre. 
Lorsque  la  déclivité  permet  de  gagner  un  point  plus  élevé 

3ue  celui  marquant  l'origine  du  départ,  ello  prend  lo  nom 
e  rampe.  Si,  au  contraire,  elle  so  dirige  en  sens  inverse, 
c'est-à-dire  d'un  point  élevé  vers  un  autre  point  situé  en 
contre-bas  du  premier,  on  l'appelle  pente. 

On  calcule  le  maximum  do  déclivité  à  donner  à  une 
route,  pour  la  rendre  carrossable,  au  moyen  do  la  for- 
mule algébrique  :  P  =  ~ ;  quand  il  s'agit  d'une  rampe, 

P  représente  lo  poids  que  l'on  peut  traîner  sur  un  palier, 
c'ost-à-diro  un  espace  Horizontal;  Iv  est  le  coeniciont  do 
frottement;  x  est  la  déclivité  que  l'on  doi.t  donner  à  la 
route  pour  traîner  lo  poids  P.  Il  est  facile  de  déterminer 
cette  inconnue.  S'il  s'agit  do  calculer  la  ponte  à  donner  ù 

K  4-x 
la  route,  la  formule  ci-dessus  devient  :  P  =      "T    . 

K 
S'il  s'agit  d'un  chemin  de  for,  la  formule  pratique  pour 
la  détermination  de  la  déclivité  (rampe)  à.  donner  à  la  voie 

ost  :— =  ^^— r'.   Dans  cotte   formule, -j- représente  la 

déclivité  à  donner  à,  la  voie  ;  c,  lo  travail  disponible  dans 
l'unité  de  temps;  P,  lo  poids  do  la  locomotivii  ;  V,  la  vî- 
tosso  uniforme  que  doit  posséder  lo  train  sur  la  déclivité, 
et  onfln,  r',  lo  coefflciont  do  résistance  qui  correspondu 
cotte  vitesse. 

DÉCLOCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  cloche)  v.  a.  Enlever 
les  cloches  q-ii  couvraient  et  abritaient  dos  plantes  ;  DÈ- 
OLocMER  des  melons. 


DÉCLINOMÈTRE  —   DÉCOLLEMENT 


DÉCLOÎTRCR  (du  préf.  priv.  rf(?,  otde  cloître)  v.  a.  Re- 
tirer du  <loitro  :  La  Jtévulution  décloîtra  les  religieuses. 

Se  décioîtrer,  v.  pr.  Sortir  du  cloître,  renoncer  à  la  vio 
religieuse. 

DÉCLORE  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  clore.  —  So  conjugue 
comme  clore,  et  est  usité  aux  mômes  temps)  v.  a.  Oter 
la  clôture  do  :  Déclore  un  chantier,  un  parc. 

—  Par  oxt.  Ouvrir  :  Fleur  qui  déclôt  son  calice. 

—  Pôch.  Déclore  une  bnurdiguc,  Oter  les  roseaux  qui 
huui'liaiont  l'entréo  dos  filets. 

—  -  .\nton.  Clore. 

DÉCLÔTURE  n.  f.  Action  do  décloro  :  La  déclôtdre 
d'un  jtirdin.  il  Clôture  ouverte,  brisée. 

—  Anton.  Clôture. 

DÉCLOUER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  clou)  v.  a.  Retirer,  dé- 
semparer les  clous  de  :  Déclouer  une  planche,  une  tapis- 
serie, une  serrure, 

—  Pop.  Dégager  du  mont-de-piété  :  Déclouer  son  ma- 
telas. II  Rendre  la  liberté  à  quelqu'un. 

Se  déclouer,  v.  pr.  Etre  décloué,  ii  Se  désemparer,  so 
disjoindre,  en  parlant  d'un  objet  assemblé  avec  des  clous  : 
Malle  qui  s'est  oÉCLonÉE. 

—  Anton.  Clouer. 

DÉCOAGULATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  dôcoagulor  ou 
de  se  décoagulor;  résultat  do  cette  action  :  Un  peu  moins, 
un  peu  plus  de  chaleur  produisent  la  coagulation  ou  la 
dêcoagulation  des  substances  oléagineuses. 

—  Anton.  Coagulation. 

DÉCOAGULER  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  coaguler)  v.  a. 
Ramener  à  l'état  liquide,  en  parlant  d'un  corps  coagulé. 

Se  décoaguler,  v.  pr.  Revenir  à  l'état  liquide,  en  par- 
lant d'un  corps  coagulé. 

—  Anton.  Coaguler. 

DÉCOCHEMENT  (ma»)  n.  m.  Action  de  décocher  :  Le 
DKCocHEMENT  d'u7ie  (lèche.  11  Fig.  Emission  malicieuse  :  Le 
DÉCOCHEMENT  d'un  trait  satirique. 

DÉCOCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  coche,  entaille)  v.  a. 
Tissag.  Gradation  suivant  laquelle  la  levée  successive  des 
fils  de  chaîne  s'opère  alternativement  â  droite  et  à  gauche 
pour  chaque  insertion  de  duite,  dans  le  but  de  produire 
exactement  les  contours  du  dessin,  n  On  donne  le  môme 
nom  aux  petits  gradins  qui  déterminent  ces  contours  sur 
la  mise  eu  carte. 

—  Arqueb.  Lancer  avec  uu  arc  ou  un  appareil  analogue  : 
Décocher  une  flèche.  H  Fig.  Lancer,  émettre,  dire,  avec 
quelque  intention  maligne  ou  sournoise  ;  Décocher  des 
épigrammes.  Décocher  une  œillade,  un  sourire.  Il  Fig.  fam. 
Décocher  un  compliment.  Lancer  un  compliment  à  l'impro- 
viste,  d'une  façon  inattendue  ou  hors  de  propos. 

—  V.  n.  Fauconn.  Fondre  comme  un  trait  sur  le  gibier, 
en  parlant  de  l'oiseau  de  proie. 

Se  décocher,  v.  pr.  Etre  décoché,  ii  Lancer  l'un  contre 
l'autre. 

DecOCK  (Nicolas-Joseph),  ecclésiastique  belge,  né  à 
Tubise  (Brabant)  en  1800,  mort  en  1851.  Nommé  curé 
primaire  de  Houtain,  il  fut,  en  1830,  élu  par  le  district  do 
Nivelles  membre  suppléant  du  congrès  national.  Lors  de 
la  création  do  l'université  catholique,  en  1835,  Decock  y 
devint  professeur  de  philosophie  et  vice-recteur;  mais, 
en  1848,  l'autorité  ecclésiastique  le  retira  de  l'université 
catholique  et  lui  confia  l'administration  du  doyenné  de 
Wawre.  Parmi  les  divers  ouvrages  qu'il  a  publiés,  tant 
on  latin  qu'en  français,  figure  un  Jraité  de  philosophie 
morale  très  estimé. 

DÉCOCONNAGE  {ko-naj')  n.  m.  Action  de  décoconner. 

DÉCOCONNER  {ko-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cocoji) 
V.  n.  Détacher  les  cocons  des  bruyères  ou  autres  objets 
sur  lesquels  le  ver  à  soie  les  avait  filés  :  Il  faut  savoir 
DÉCOCONNER  en  temps  utile. 

Se  décoconner,  v.  pr.  Etre  décoconné. 

DÉCOCTÉ  (du  lat.  decoetus,  cuit)  n.  m.  Pharm.  Produit 
d'une  décoction, 

—  Encycl.  Les  décodés  ont  perdu  beaucoup  do  leur 
importance  en  pharmacie  depuis  les  progrès  delà  chimie, 
qui  permettent  do  préparer  dos  produits  mieux  définis. 
Citons  pour  mémoire  le  célèbre  décodé  blanc  de  SydeJi- 
ham,  appelé  aussi  apozème  de  mie  de  pain  composé,  apo- 
zème  blanc,  hydrulé  de  gonvjie  et  de  cortie  de  cerf  calcinée, 
qui  figure  au  Codex,  et  le  décocté  d'écorces  de  racines  de 
grenadier  (60  gr.  pour  un  demi-litre  de  décocté  réduit),  em- 
ployé comme  ténifuge. 

DÉCOCTION  {ksi-on  —  lat.  decoctio;  do  decoouere,  supin 
deroctum,  faire  cuire)  n.  f.  Action  de  faire  bouillir  une 
sul)stance  dans  un  liquide  :  Une  tisane  préparée  par  dé- 
coction, n  Liquide  obtenu  par  cette  opération  :  i/we  décoc- 
tion de  pavot.  (Dans  ce  dernier  sens,  on  dit  aussi  décocté, 

DÉCOCTUM.) 

—  Encycl.  La  décoction  consiste  à  soumettre  les  corps, 
pendant  un  certain  temps,  à  l'action  d'un  liquide  bouillant. 
Elle  s'opère,  par  conséquent,  à  dos  températures  varia- 
bles avec  la  nature  du  liquide:  à  1 00"  avec  l'eau,  à  78° 
avec  l'alcool,  à  3G'>  avec  l'éthor,  etc.  Ello  a  pour  objet  do 
dissoudre  les  substances  insolubles  à  froid  et  qui  no  so 
dissolvent  ou  ne  s'hydratent  que  par  un  contact  prolongé 
avec  le  liquide  bouillant,  et  no  sont  pas  altérées  par  la 
chaleur  (mucilages,  gélatine).  Si  ces  substances  sont  vola- 
tiles, la  décoction  doit  être  opérée  en  vase 
clos.  La  décoction  s'emploie  quand  lo  prin- 
cipe utile  no  peut  être  extrait  ni  par  ma- 
cération, ni  par  simple  infusion.  En  vase 
clos,  elle  devient  le  prélude  de  la  distil- 
lation. 

DÉCOCTUM  n.  m.  Pharm.  V,  décoction. 

DÉCOGNOIR  {gno-ar'  [gn  mil.])  n.  m. 
Typogr.  Coin  do  buis,  qui  sert  ù.  serrer  ot 
ù"dessorrer  les  formes. 

—  Pop.  Nez. 

DÉCOIFFEMENT  (ko-a-fe-man)  n.  m. 
Action  do  décoirtor. 

DÉCOIFFER  [ko-a-fé  —  du  nréf.  pHv. 
dé,  ot  do  coiffci)  v.  a.  Oter  ou  défaire  la  coiffure  do  :  Db- 
coiKEEU  une  mariée,  il  Déranger  la  coilfuro  do  :  /''cmmeque 
le  vent  a  diîcoipfék. 

—  Par  anal.  Enlever  ce  qui  surmonte,  ce  qui  est  appelé 
coiffe  :  DiîcoM-FKU  une  fusée,  il  Oior  l'onvoloppo  oui  entoure 
un  bouohon  ;  déboucher  :  Décoiffer  une  bouteille. 


Dâcognolr  :  i.  En 
bolB  ;  a.  En  for. 


—  Fig.  Débarrasser  d'une  idée  fixe  ou  d'une  passion. 

—  Mar.  Décoiffer  un  navire,  Le  faire  tourner  do  manière 
à  mettre  lo  vont  dans  les  voiles. 

Se  décoiffer,  V.  pr.  Otor,  défaire  ou  déranger  sa  coiffure. 
il  Oter  ou  déranger  la  coiffure  l'un  de  l'autre. 

pÉCOINCEMENT  {kou-in-se-man)  n.  m.  Action  do  dé- 
coincer ou  de  so  décoincer;  résultat  do  cotte  action  :  Le 
décoincement  des  rails. 

DÉCOINCER  {kûu-in-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  coin. 
Lo  c  prend  une  cédille  devant  a  et  o  :  ^e  décoinçai.  Nous 
décoinçâmes)  v.  a.  Enlever  les  coins  de  :  Décoincer  des 
rails,  une  pièce  calée. 

Se  décoincer,  v.  pr.  Etre,  ou  devenir  décoincé,  perdre 
ses  coins. 

DÉCOLÉRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  colère.  —  Prend 
un  accent  grave  sur  l'avant-dernier  e  devant  une  syllabe 
muette  :  Il  décolère;  excepté  au  fut.  de  l'ind.  et  au  condit. 
prés.,  où  l'on  dit  :  Je  décolérerai.  Tu  décolérerais)  v.  n.  Cal- 
mer sa  propre  colère,  cesser  d'être  en  colère  :  Il  y  a  des 
gens  qui  ne  décolèrent  pas. 

DÉCOLLAGE  {ko-laf)  n.  m.  Action  do  décoller;  résultat 
de  cette  action  :  Le  décollage  des  papiers  de  tenture  pro- 
vient presque  toujours  de  l'humidité. 

DÉCOLLATION  {ko-la-si)  n.  f.  Action  de  trancher  le  cou  : 
La  décollation  de  saiyit  Denis. 

—  Chir.  Séparation  de  la  tête  du  fœtus  d'avec  le  tronc, 
dans  un  accouchement  artificiel.  V.  détroncation. 

—  Hortic.  Séparation  spontanée  ou  accidentelle  dos 
greffes  ou  des  jeunes  bourgeons. 

■ — Litnrg.  Décollation  de  saint  Jean- Baptiste,  Fôto  que 
l'Eglise  catholique  célèbre  eu  souvenir  du  martyre  de  ce 
saint. 

—  Peint.  La  Décollation,  Tableau  représentant  le  mar- 
t;yre  de  saint  Jean-Baptiste,  il  Décollation  de  sainte  Cathe- 
rine, de  saint  Christophe,  de  saint  Paul,  de  saint  Placide,  etc. 
On  désigne  quelquefois  ainsi  les  tableaux  représentant 
lo  martyre  des  saints  qui  viennent  d'être  nommés.  (Nous 
donnons,  au  nom  même  des  martyrs,  la  description  de 
celles  de  ces  peintures  qui  ont  le  plus  do  valeur^ 

—  Encycl.  Iconogr.  Décollation  de  saint  Jean-Baptiste. 
Cotte  scène  a  été  souvent  retracée  par  les  artistes.  Elle 
figure  dans  les  diverses  suites  de  tableaux,  de  bas-reliefs 
et  d'estampes,  relatifs  à  la  vie  du  Précurseur.  (V.  Jean- 
Baptiste  [saint].)  La  scène  de  la  décollation  a  été  représen- 
tée isolément  par  Taddeo  Gaddi  (Louvre)  ;  par  Daniel  de 
Volterra  (Turin);  par  Andréa  del  Sarto  (galerie  antique  et 
moderne  à  Florence)  :  par  Vasari  (San-Giovann  i,  à  Florence)  ; 
par  Cosimo  Gamberucci  (Sainte-Marie-dos-Anges,  à  Flo- 
rence) ;  par  Piètre  Dandini  (San-Giovannino  dei  Cavalieri, 
à  Florence)  ;  par  le  chevalier  Massimo  Stanzioni  (Madrid); 
par  Luca  Cambiaso  (Sainte-Marie-des-Angos,  à  Gênes)  ; 
par  .\lbert  Diirer  (gravure  sur  bois  qui  a  été  copiée  par 
Jacob  Binck);  par  Erasme  Quellyn  ;  par  Jérôme  Franck 
(Dresde);  par  J.-B.  Franck  (Bruxelles);  par  Rubens  ;  par 
G.  Dov ;  par  G.  Lallemand;  par  F.  Krause  (Dijon);  par 
J.-B. -M.  Pierre  (Louvre);  par  A.  Glaize  (i868),  etc. 

Dans  la  plupart  de  ces  compositions,  la  scène  se  passe, 
conformément  au  texte  évangélique,  dans  l'intérieur  même 
de  la  prison,  et  c'est  Salomé  elle-même  qui  reçoit  la  tête 
dans  le  bassin.  C'est  à  tort  que  queh|ues  iconographes, 


Décollation  de  saint  Jeau,  li'aprês  Ai 


l'iorence). 


décrivant  les  tableaux  consacrés  à  se  sujet,  désignent 
Hèrodiado  comme  recevant  des  mains  mémos  du  bourreau 
lo  chef  de  saint  Jean  ;  lorsque  le  bourreau  figure  dans  la 
composition,  la  femme  à  (|ui  il  remet  cette  tête  no  peut 
être  que  Salomé.  Un  chef-d'œuvre  do  Bernardine  Luiui, 
que  possède  le  Louvre  ot  qui  a  été  attribué  à  L.  do  Vmci, 
nous  montre  la  fille  d'Horodiade,  richement  vêtue,  tenant 
le  bassin  où  le  bourreau,  dom  ou  no  voit  que  le  bras,  dé- 
pose la  tête  du  Précurseur.  Ch.  Amberger,  dans  un  ta- 
bleau du  musée  du  Belvédère  où  il  se  rapproche  du  stylo 
de  Léonard,  a  donné  une  expression  tlo  douce  tristesse  à 
la  jeune  princesse,  par  opposition  à  l'énergie  brutale  du 
bourreau.  —  Plusieurs  artistes  modernes,  notamment  Hen- 
ner  et  Gustave  Moreau,  so  sont  attachés  à  la  représenta- 
tion spéciale  d'Hérodiado  ou  do  Salomé.  —  Citons  encore 
les  tableaux  du  Guorchin  (Louvre);  do  P.  Maroscalco,  do 
Carlo  Dolci,  de  Rubens  (Dresde):  de  B.  Luini  (Madrid). 

DecollatURA,  comm.  d'Italio  (Calabro  [prov.  do  Ca- 
tanzaro' I  ;  5.240  hab. 

DÉCOLLEMENT(Ao-/e-m«n)n.m.  Action  do  décoller, état 
qui  en  résulte  :  Le  décollement  du  papier. 

—  Chir.  Séparation  anormale  de  tissus  naturellement 
adhérents. 

—  Mar.  Raccourcissement  du  tenon  d'un  mût. 

—  Techn.  Entaille  pratiquée  par  le  charpentier,  du  cfttô 
de  l'épauloment,  pour  déguiser  la  mortaise. 

—  Encycl.  Chir.  Le  terme  décollement  s'appHquo  â  un 
certain  nombre  do  lésions  chirurgicales  différentes.  Los 
décollements  primitifs  do  la  peau  s'observent  dans  les 
plaies  par  arrachement,  notamment  du  cuir  chevelu.  Los 
décollomonts  primitifs  du  squelette  no  portent  que  sur 
dos  points  non  ossifiés,  et  sur  les  cartilages  épiphysairos  ; 
ils  constituent,  dans  lo  premier  ûgo,  une  classe  très  fré- 
quente do  fractures. 

Lo  décollomont  périoste  s'obsorvo  primitivement  dans 
les  points  oii  l'os  est  sous-cutané;  la  face  interne  du  tibia 
ot  la  Vûi\te  crânienne  eu  sont  lo  lieu  d'élection.  Du  sang 
est  interposé  entre  l'os  ot  lo  périoste,  et,  si  lu  résorption 
ne  s'opère  pas.  Il  survient  uu  abcès,  dont  la  guérisou  oat 
d'autant  plus  lente  quo  l'os  subjaoent  est  nécrosé.  Il  no  so 
termine  qu'après  l'élimination  du  séquestre  osseux. 


DÉCOLLER   —  DÉCOMPRESSION 


Les  décollemeots  consécutifs  résultent  le  plus  souvent 
de  la  formation  d'un  abcès.  Quand  ils  succèdent  à  un 
phlegmon  diffus,  la  ffuérison  en  est  relativement  assez 
rapide.  Quand,  au  contraire,  on  les  voit  survenir  dans  des 
plaies  virulentes,  telles  que  celles  qui  succèdent  à  ladé- 
DÎte  inguinale  accompagnant  un  chaocre  mou,  leur  guén- 
son  est  lenie  et  exige  une  sérieuse  antiscptie  et  1  appli- 
cation de  modifiants  énergiques  ;  iodoforme,  iode,  nitrate 
d'artrent. 

— ^Pathol.  Décollement  de  la  rétine.  V.  betine. 

DÉCOLLER  [ho-lé  —  du  prèf.  priv.  dé,  et  de  colle?-)  v.  a. 
Détacher  ce  qui  était  collé  ;  Décollek  tiu  meuble,  du  papier. 

—  Par  ext.  Séparer,  faire  cesser  ladhérence  ou  le  con* 
tact  de  :  Décoller  deux  maiJts  joi7ïtes. 

—  Jeux.  Au  billard,  Ecarter  de  la  bando  une  billo  qui  la 
touchait. 

—  V.  n.  Pop.  S'en  aller  :  jYe  pas  décoller  d  kh  endroit. 
Il  Se  séparer,  divorcer. 

—  Arboric.  Se  dit  des  greffes  qui  se  détachent  du  sujet 
par  uoe  cause  quelconque. 

Décollé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décoller. 

—  Moll.  Se  dit  des  coquilles  dont  l'extrémité  se  détache 
par  suite  des  progrès  de  l'âge  :  le  btdime  décollé. 

Se  décoller,  v.  pr.  Cesser  d'être  collé  :  Meuble  gui  sk 
DECOLLE.  Il  Au  billard,  Ecarter  sa  billo  de  la  bande  qu'elle 
touchait.  , 

DÉCOLLER  {ko-lé  —  du  lat.  decollare,  même  sens  ;  de 
collum,  coui  V.  a.  Décapiter.  (Vieux.) 

—  En  T.  de  pêch..  Couper  la  tête  de  la  morue. 
Décollé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décoller. 

—  Substantiv.  Personne  à  qui  l'on  a  coupé  le  cou.  (Peu  us.) 
DÉCOIXETAGE  iko-le-taf  —  rad.  décolleter)  n.  m.  Agric. 

V.  la  partie  Encycl. 

—  En  T.  de  tourneur  en  métaux,  Mode  de  fabrication  de 
tire-fond,  de  vis,  de  boulons  au  moyen  d'un  tour  spécial 
appelé  tour  à  décolleter,  et  dont  on  fait  principalement 
usage  pour  la  production  des  petites  pièces  mécaniques. 

—  Mod.  Action  de  couper  un  vêtement  de  manière  qu  il 
découvre  le  cou  ;  état  de  ce  qui  est  décolleté.  Il  Action,  pour 
une  femme,  de  se  découvrir  plus  ou  moins  le  cou,  les  épau- 
les, la  gorge  et  les  bras  :  Des  décolletages  inconvenants. 

—  Monn.  Opération  qui  a  pour  but  de  limiter  la  profon- 
deur de  pénétration  des  deux  coins  dans  la  virole  qui  en- 
serre le  flan,  et  qui  porte  l'empreinle  de  la  gravure  devant 
être  reproduite  sur  la  tranche  de  la  pièce. 

—  Encycl.  Agric.  Le  décolletaye  est  l'action  de  couper 
la  partie  supérieure  de  certaines  racines  cultivées  ^bette- 
raves, carottes,  etcl,  au  moment  de  la  récolte  ou  peu 
après.  Le  décolletage  prévient  le  développement  ultérieur 
du  bourgeon,  lequel  appauvrirait  la  racine,  quand  on  la 
conserve  en  silo.  Quand  il  sagit  de  betteraves  sucriôres. 
il  les  débarrasse  d'une  portion  végétative,  très  pauvre  en 
sucre,  et  riche  en  sels  divers. 

DÉCOLLETER  [ko-le-té  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  collet. 
—  Dans  un  seul  exemple,  que  nous  croyons  fautif,  l'Aca- 
démie écrit  :  (7  décolleté,  alors  qu'elle  ve'ut  il  collette.  Nous 
pensons  donc  que  dans  décolleté?',  le  t  so  douhle  quand  la 
syllabe  qui  suit  est  muette  :  Je  décollette.  Je  décolletterai) 
v.  a.  Découvrir  plus  ou  moins  le  cou,  les  épaules,  la  gorgo 
et  les  bras  d'une  femme  :  Mère  qui  se  plaît  à  décolleter 
sa  fille.  Il  Rabattre  ou  couper  le  collet  d'un  vêtement  : 
DÉCOLLETER  tine  robe. 

—  Agric.  Faire  le  décolletage. 

—  En  T.  de  tourneur,  Fabriquer  des  vis,  des  boulons, 
des  tire-fond  à  l'aide  du  tour  à  décolleter.  • 

—  Monn.  Décolleter  un  coin,  En  dégager  la  partie  supé- 
rieure et  lui  donner  les  dimensions  qu'il  doit  avoir. 

—  V.  n.  Etre  bas  de  collet,  ne  pas  couvrir  le  cou,  en 
parlant  d'un  habit  :   Bobe  gui  décollette   un  peu  trop. 

Décolleté,  ée  part.  pass.  du  v.  Décolleter. 

—  Fig. Libre,  licencieux,  égrillard:  Propos  décolletés. 

—  Substantiv,  au  raasc.  Syn.  de  décolletage  (modes). 
Se  décolleter,  v.  pr.  Se  découvrir  plus  ou  moins  lo  cou, 

la  gorge,  les  épaules,  les  bras,  en  parlant  d'une   femme. 

—  Fig.  Devenir  très  libre  ;  Les  co7iversations  se  décol- 
lettent déplus  en  plus. 

DÉCOLLEUR  [ko-leur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  décolle  : 
Un  habile  décolleur. 

—  n.  m.  Couteau  à  décoller. 

DÉCOLLEDR  \ko-Uur')  n.  m.  Pêcheur  chargé  de  couper 
la  lang^ue  et  la  tête  des  morues  et  de  vider  ces  poissons. 

DÉCOLORANT  [ran),  ANTE  adj.  Qui  décolore  :  La  pro- 
priété DÉCOLORANTE  rfu  charbon. 

—  n.  m.  Substance  chimique,  jouissant  de  la  propriété 
de  faire  disparaître  les  colorations  que  possèdent  certains 
corps,  ce  qui,  fréquemment,  est  une  nécessité  industrielle  : 

Un  DHCOLORANT. 

—  Encycl.  Techn.  V.  décoloration. 
DÉCOLORATION  isi-on  —  rad.  décolorer)  n.  f.  Destruction 

ou  perte  de  la  couleur  naturelle. 

—  Par  exagér.  Atfaiblissement  de  la  couleur  :  L'obscurité 
amène  la  décoloration  des  végétaux. 

—  Fig.  Absence  de  couleur,  do  relief  dans  le  stylo  ;  La 
froideur  de  V  âme  produit  la  décoloration  du  style. 

—  Encvcl.  Chim.  et  techn.  Les  agents  de  décoloration 
sont  utilisés  dans  l'industrie,  soit  pour  blancliir  les  tissus, 
soit  pour  purifier  les  solutions  organiques  incolores  par 
elles-mêmes,  mais  souillées  par  des  colorants  étrangers; 
soit,  pour  produire  des  dessins  par  enlevago.  Au  mot  blan- 
chiment, on  trouvera  le  mode  d'action  des  principaux  ré- 
actifs employés  :  chlore,  anhydride  sulfureux,  etc.,  selon 
la  nature  de  la  substance  à  traiter.  Pour  lo  cas  particulier 
des  jus  sucrés,  raftinago  des  sucres,  etc..  la  décoloration 
s'effectue  avec  du  noir  animal;  lo  noir  d'os  poreux,  pré- 
conisé dès  1811  par  Figuier,  absorbe  rapidement  les  ma- 
tières colorantes  organiques  :  il  suffît  delillror  les  liquides 
sur  une  colonne  de  noir  en  poudre  ou  on  grain;  ce  mémo 
noir,  lavé  aux  acides  k  l'eau,  puis  calciné  en  vase  clos,  est 
revivifié  et  prêt  à  servir  à  nouveau.  V.  noir  animal, 

BAKFINKBIH. 

Dans  l'impression  dos  indiennes,  certains  dessins  s'ob- 
tiennent par  décoloration.  Soit,  par  exemple,  une  étoffe 
tointo  uniformément  à  l'aide  d'un  mordant;  si  un  dessin 
est  imprimé  avec  une  solution  dite  rongeant,  susceptible 
do  détruire  le  mordant,  la  couleur,  n'étant  plus  retenue, 
est  enlevée  au  lavage  et  le  dessin  apparaU  blanc  sur  le  fond 
teint;  le  chlorure  acide  d'étain  est  ordinairement  employé 
dans  ce  but.  Celte  méthode  s'applique  avec  tous  les  ron- 
geants capables  de  détruire  une  couleur  ou  son  niurdani, 


soit  par  réduction  (chlorure  d'étain),  soit  par  oxydation 
(acide  chromique,  eau  oxygénée,  etc.). 

La  lumière  agit  aussi  comme  décolorant,  surtout  sur  les 
teintes  fournies  par  les  colorants  d'aniline;  l'action  est 
d'autant  plus  intense  que  le  colorant  so  trouve  en  pré- 
sence de  matières  organiques  :  papier,  étoffe,  gélatine,  etc., 
plus  ou  moins  altérables. 

DÉCOLORER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  colorer)  v.  a.  Dé- 
truire la  couleur  naturelle  de  ;  L'ombre  décolore  les  végé- 
taux. Il  Par  exagér.  Affaiblir  la  couleur  de  :  Le  vinaigre  dé- 
colore les  lêi'7'es. 

—  Fig.  Rendre  terne,  ôter  l'éclat  de  :  Trop  de  sagesse 
et  (l'exactitude  décolore  le  style.  Il  Affadir  ou  faire  paraître 
fade,  ôter  la  saveur,  le  piquant  de  :  Le  bonheur  qu  on  ima- 
gine décolore  celui  qu'on  a. 

Se  décolorer,  v.  pr.  Perdre  totalement  ou  en  partie  sa 
couleur  naturelle,  ii  Fig.  Perdre  son  charme. 

DÉCOLORIMÈTRE  (de  décolorer,  et  du  gr.  métron,  me- 
sure) n.  m.  Physiq.  Instrument  servant  à  mesurer  soit  la 
force  décolorante  do  certaines  substances,  soit  le  degré 
do  décoloration  éprouvé  par  les  substances  soumises  à 
l'expérience. 

DÉCOLORIS  (ri  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  coloris)  n.  m. 
Perte  du  coloris. 

DÉGOMBANT  {ban),  ANTE  [du  lat.  decumbens ,  qui 
penche]  adj.  So  dit  des  parties  des  végétaux,  et  particu- 
lièrement des  tiges,  qui  se  dirigent  en  bas  et  en  dehors, 
en  so  couchant,  à  cause  de  leur  faiblesse  et  de  leur 
flexibilité,  comme  dans  la  pervenche  :  L'arctotide  décom- 

BANTE. 

DecombE  (Ferdinand-Albert,  dit  Albert),  danseur 
français,  né  en  1789  à  Bordeaux,  mort  à  Fontainebleau  en 
18G5.'  En  180S,  il  débuta  brillamment  à  l'Opéra,  où  il  obtint 
d'éclatants  succès,  jusqu'à  sa  retraite  en  1836.  Il  créa  des 
rôles  importants  dans  les  ballets  :  Cendrillon,  le  Carnaval 
de  Venise,  Mars  et  Véttus,  la  Belle  au  bois  donnant,  etc.  11 
donna  à  l'Opéra  trois  ballets  :  le  Séducteur  au  village {iSlS)  ; 
Cendrillon  (1823)  et  la  Jolie  Fille  de  Gand  (I8i2)  ;  ce  dernier 
en  société  avec  Saint-Georges.  —  Sa  femme.  M""  Louise 
Ilimm,  connue  d'abord  sous  ce  nom,  puis  sous  celui  de 
M""  Albert-Himm,  née  à  Paris  en  1791,  fut  élève  du  Con- 
servatoire, obtint  lo  premier  prix  de  chant,  débuta  à  l'Opéra 
en  180G,  dans  Œdipe  à  Colone;  elle  était  jeune  encore  quand 
elle  dut  prendre  sa  retraite. 

DÉCOMBINAISON  {kon,  nè-zon  —  du  préf.  priv.  dé,  et 
de  combinaison)  n.  f.  Chim.  Action  par  laquelle  ce  qui  était 
combiné  se  sépare.  (Peu  us.)  il  On  dit  plutôt  décomposition. 

DÉCOMBLEMENT  {kon-ble-man)  n.  m.  Action  de  décom- 
ble r. 

DÉCOMBLER  {kon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  combler) 
V.  a.  Débarrasser  de  ce  qui  comble  :  Décomuler  un  puits. 

DÉCOMBREMENT  {kon-bre-man)  n.  m.  Action  de  décom- 
brer  :  Le  dbcombrement  d'une  rue. 

DÉCOMBRER  {kon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  bas  lat. 
cnmlirus,  ijarrage}  V.  a.  Débarrasser  de  décombres  :  Dkcom- 
i)Ri:r  nu  terrain,  unesalle.  il  Fig.  :  Il  faut  decombrer  la  route 
du  progrès. 

DÉCOMBRES  {konbr  ~  subst.  verbal  de  decombrer) 
n.  m.  pi.  Débris  provenant  d'un  édifice  démoli  :  Les  dè- 
coMBRiiS  forment  un  excellent  engrais.  (Morog.) 

—  Fig.  Restes  d'un  ordre  de  choses  détruit  :  Nous  sommes 
encore  encombrés  des  décombres  de  l'ancien  régime. 

—  Min.  Terres  et  graviers  qu'on  tire  de  la  partie  supé- 
rieure d'une  carrière  pour  aller  jusqu'à  la  bonne  coucne. 

—  Syn.  Décombres,  débris,  ruines.  V.  débris. 
DÉCOMBUSTION  n.  f.  Chim.  Syn.  de  désoxygénation. 

(Peu  usité.) 

DÉCOMMANDER  {ko-man  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
commander)  v.  a.  Contremander  :  Décommander  un  repas, 
une  toilette,  une  voiture,  il  Décommander  quelqu'un ,  Lui  re- 
tirer un  ordre  d'agir  qu'on  lui  avait  donné  :  Décommander 
des  déménageurs. 

DÉCOMMETTAGE  [ko-mê-taj)  n.  m.  Mar.  Action  de  dé- 
commettre. 

DÉCOMMETTRE  {ko-mètr  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do 
commettre)  y.  a.  Mar.  Détordre  un  cordage. 

DE  COMMODO  ET  INCOMMODO.  V.  COMMODO. 

DÉCOMPLÉTER  {kon  —  du  préf-  priv.  dé,  et  do  com- 
pléter. PrtMid  un  accent  grave  sur  l'avant-dernier  e.  devant 
une  syllabe  muette  :  Je  décomplète.  Ils  décomplètent  ;  ex- 
cepté au  futur  de  l'ind.  et  au  cond.  prés.:  Je  décompléterai. 
Tu  décompléterais)  v.  a.  Rendre  incomplet  :  Décompleter 
un  ouvrage,  une  collection. 

—  Fig.  Priver  d'une  chose  essentielle  :  Toute  doctrine 
qui  DÉcoMPLÊTE  l'komme  est  fausse.  (A.  Martin.) 

DÉCOMPLIQUER  {^kon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  com- 
pliquer) v.  a.  Simplilier  :  Est-il  possible  de  décompliquer 
tout  ce  qui  complique  l'exercice  du  droit  électoral? 

DÉCOMPOSABLE  (kon)  adj.  Qui  peut  être  décomposé  ; 
qui  est  composé  :  Mot  décomposable.  Les  alchimistes 
croyaient  l'or  décomposable. 

—  Anton.  Indécomposable. 

DÉCOMPOSANT  {kon,  zan),  ANTE  adj.  Qui  décompose, 
qui  produit  la  décomposition  :  Des  agents  décomposants. 

DECOMPOSER  {kon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  compose?') 
V.  a.  Séparer  en  ses  éléments  :  Décomposer  l'eau,  l'air. 
Analyser,  c'est  décomposkr. 

—  Altérer  profondément  :  La  chaleur  décompose  les  ma- 
tières animales,  il  Troubler  l'harmonie  de  :  La  douleur  dé- 
compose le  visage. 

—  Par  oxt.  Diviser  en  parties  :  On  a  décomposé  les 
grandes  propriétés,  il  Remplacer  un  oi>jet  unique  par  plu- 
sieurs objets  :  On  décomposa  le  consulat  et  on  en  forma 
plusieurs  7nagistratures.  (Montesijuiou.) 

—  Fig.  Analyser,  étudier  séparément  et  par  parties  : 
Décomi'osi-,r  un  discours,  xrne  phrase. 

—  Sciences.  Décomposer  un  pohjno7nc,  Le  mettre  sous 
forme  do  produit  de  plusieurs  facteurs,  il  Décomposer  im. 
produit  en  facteurs  pre7niers.  Mettre  en  évidence  tous  les 
facteurs  premiers  do  ce  produit,  ii  Décomjioscr  un  mouve- 
ment,  une  force,  Les  ramoner  aux  mouvements  élémen- 
taires, aux  forces  élùmonlaircs.  \\  Déco7nposer  la  lumièi'c. 
Faire  apparaître,  à  l'aide  du  prisme,  les  couleurs  simples 
qui  la  composent. 

—  Tochn.  Décomposer  une  étoffe,  La  dôtissor,  afin  d'en 


560 

faire   l'analyse,  (i  Reproduire  au  moyen  de  la  mise  en 
carte,  le  croisement  dont  elle  est  formée. 
Décomposé,  ée  part.  pass.  du  v.  Décomposer. 

—  Bot.  Se  dit  des  tiges  qui  se  ramifient  beaucoup  dès 
leur  base,  comme  celles  de  l'ajonc  ou  de  la  bruyère,  ii  Se 
dit  des  feuilles  partagées  en  nombreuses  divisions  ou 
folioles  portées  par  les  nervures  secondaires,  comme 
celles  des  mimosées.  It  Se  dit  de  tout  organe  composé  au 
deuxième  degré  ou  découpé  d'une  manière  diffuse  ou  irré- 
gulière. 

Se  décomposer,  v.  pr.  Etre,  devenir  décomposé. 

DÉCOMPOSITION  {kon,  si-on)  n.  f.  Action  de  décom- 
pos'i  ,  j-.siili;it  de  cette  action  :  La  décomposition  de  l'eau. 
Il  Dc^ai^rcj^aiiun  ;  altération,  dérangement  survenu  dans  la 
combinaison  des  éléments  qui  composent  un  corps  :  Viande 
en  état  de  décomposition.  Il  Dérangement  de  l'état,  de  l'as- 
pect habituel  :  La  décomposition  du  visage,  des  traits. 

—  Fig.  Désorganisation  d'un  tout  intellectuel  ou  moral  : 
L'arabe  vulijaire  n'est  pas  le  7^ésultat  de  la  décomposition 
de  l'arabe  littéral.  (Renan.)  li  Analyse,  réduction  à  des 
parties  plus  simples  :  Décomposition  d'une  phrase. 

—  Arith.  Déco/nposition  d'un  nombre  en  un  produit  de 
facteurs  p}'ei7iiers.  V.  premier. 

~  Chim.  Décomposition  double,  Décomposition  de  deux 
sels  qui  échangent  mutuellement  leurs  bases. 

—  Mécan.  Déco7nposition  des  forces.  V.  force. 

—  Phys.  Décomposition  de  la  lumiéi'e.  V.  spectre. 

—  Techn.  Décomposition  d'une  étoffe.  Opération  ayant 
pour  objet  d'analyser  cette  étoffe,  c'est-à-dire  d'examiner 
l'ordre  dans  lequel  les  fils  qui  la  constituent  sont  croisés 
entre  eux,  et  de  reproduire  cet  ordre  sur  le  papier,  au 
moyen  de  signes  conventionnels. 

—  Syn.  Décomposition,  analyse.  Ces  doux  mots  diffèrent 
comme  tous  les  synonymes  qui  sont  tirés  du  grec  et  du 
latin.  Décompositio7i,  venant  du  latin,  appartient  à  la  langue 
vulgaire  et  a  un  sens  plus  général  et  moins  précis;  ana- 
lyse, mot  grec,  appartient  davantage  à  la  langue  scienti- 
fique ;  il  a  un  sens  plus  précis,  plus  rigoureusement  scien- 
tifique. Toute  analyse  est  réellement  une  décomposition; 
mais  toute  décomposition  n'est  pas  une  véritable  analyse, 
une  analyse  scientifique,  c'est-à-dire  un  procédé  de  l'es- 
prit qui  suit  une  méthode  rigoureuse. 

—  Anton.  Combinaison,  composition. 

—  Encycl.  Physiol.  On  donne  le  nom  de  décomposition 
au  travail  moléculaire  qui  modifie  la  constitution  dos  sub- 
stances organiques  placées  en  dehors  des  conditions  de 
la  vie.  Les  progrès  de  la  chimie  biologique  permettent 
maintenant  de  préciser  quelques-unes  des  réactions  multi- 
ples comprises  sous  la  dénomination  très  générale  et  très 
vague  de  «  décomposition  i»,  appliquée  aux  cadavres  ou 
aux  parties  nécrosées  du  corps  des  êtres  vivants. 

Le  début  de  la  décomposition  est,  aux  yeux  de  beaucoup 
de  médecins,  la  seule  preuve  irréfragable  du  décès,  et 
leur  couiitatation  évidente  chasse  tout©  crainte  possible 
d'inhumation  précipitée. 

La  décomposition  incomplète,  connue  sous  le  nom  de  né- 
crobiose,  ditil'ère  de  la  précédente  en  ce  que  le  tissu  atteint 
ne  s'élimine  pas  d'abord  :  il  est  altéré,  envahi  par  la  graisse 
ou  d'autres  substances,  mais  elle  s'en  rapproche  en  ce 
que,  tôt  ou  tard,  l'élimination  doit  survenir.  C'est  ce  qui 
se  produit,  notamment,  pour  les  tubercules  du  poumon. 

Décomposition  de  la  pensée  (De  la),  par  Maine  de 
Biran  {Œuvres,  publiées  par  Cousin,  18-U).  —  Cet  ouvrage 
fut  écrit  à  l'occasion  de  la  question  mise  au  concours  en 
l'an  XI,  par  la  classe  des  sciences  morales  et  politiques  de 
l'Institut  :  Co7/iment  doit-on  décomposer  la  faculté  de  penser, 
et  quelles  S07it  les  facultés  élémentaires  qu'il  faut  y  l'econ- 
7iaître?  Lo  mémoire  de  Maine  de  Biran  fut  couronné  lo 
8  mars  1805  et  retiré  en  1807  pendant  l'impression.  La  lec- 
ture de  ce  mémoire,  qui  a  tout  le  caractère  d'un  cahier 
d'étude,  est  fort  laborieuse  ;  mais  elle  révèle  le  travail  de 
la  pensée  du  philosophe,  au  moment  de  sa  crise  décisive. 
Dans  cet  ouvrage,  Maine  de  Biran  rompt  ouvertement 
avec  l'école  de  Condillac.  Tout  en  reconnaissant  la  réalité 
des  faits  d'un  ordre  purement  sensitif,  il  établit  avec  uno 
grande  nouveauté  d'analyse  les  fonctions  de  la  volonté  et 
place  dans  le  fait  de  la  libre  activité  du  «  moi  »  le  fonde- 
ment de  toutes  les  notions  suprasensibles. 

DÉCOMPÔT  {kon-pô  —  rad.  décompoter)  n.  m.  Action  de 
changer  l'ordre  des  soles  d'une  terre. 

DÉCOMPOTER  {kon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  co^npôt) 
V.  a.  Changer  lo  mode  des  semences  et  le  temps  des  en- 
grais. 

DÉCOMPRESSION.</j:on-;)j'i}-s{-on)  n.  f.  Action  do  décom- 
primer, ou  diminution  de  la  compression. 

—  Hydraul.  Diminution  do  pression  qui  s'opère  fortuite- 
ment à  l'intérieur  du  caisson  immergé,  dans  les  travaux 
hydrauliques. 

—  Méd.  Phénomène  qui  so  produit  quand  on  passe  d'un 
milieu  à  pression  élevée  dans  un  milieu  à  pression  nor- 
male, ou  d'un  milieu  à  pression  normale  dans  un  milieu  à 
pression  basse. 

—  Encycl.  Méd.  La  décompression  brusque  est  presque 
toujourssuivie,  pour  tous  les  êtres  vivants,  d  accidents  mor- 
tels, dus  au  dégagement  des  gaz  dissous  dans  le  sang; 
d'où  des  embolies  gazeuses  plus  ou  moins  étendues.  Les 
phénomènes  qui  accompagnent  le  passage  de  la  pression 
normale  à  une  pression  plus  faible  'ascension  en  mon- 
tagne, en  ballon)  s'expliquent  de  la  mémo  manière  (v,  mal 
de  montagne),  bien  qu'il  faille  ici  faire  intervenir  plutôt  la 
diminution  de  tension  de  l'oxygène  que  la  diminution  de 
la  pression  atmosphérique  (P'.  Bert)  et  concurremment, 
quand  il  s'agit  d'ascension  en  montag:ne,  la  dépense  d'éner- 
gie (Gavarrot).  Toutefois,  les  organismes  peuvent  s'adap- 
ter facilement  à  de  faibles  tensions  d'oxygène  quand  la 
décompression  est  suffisamment  lente  (novices  du  Saint- 
Bernard,  populations  des  hautes  vallées  do  l'Himalaya, 
du  Pérou,  do  l'Anahuac).  Bien  que  la  décompression  par 
altitude  puisse  amener  des  hémorragies  nasales,  des  mou- 
vements convulsifs,  un  ralentissement  du  rythmo  car- 
diaque et  respiratoire,  peut-être  aussi  uno  diminutioD 
d'adhérence  des  surfaces  articulaires  (Weber),  elle  est  ce- 
pendant usitée  coinnio  un  moyen  thérapeuti(]ue.  La  cure 
d'altitude  paraît  favoriser  l'hématose  et  la  nutrition  géné- 
rale :  mais,  dans  la  préparation  de  ce  résultat,  la  grande 
pureté  do  l'air,  la  tonipératurc,  le  genre  de  vio  intervien- 
nent nécessairement.  Kniin,  on  emploie  la  décompression 
au  moyen  de  l'expiniiion  dans  l'air  raréfié,  sucr-édant  à 
l'inspiration  dans  l'air  comprimé  (appareils  de  Walden- 
bourg.  do  Schuitzlcr,  de  Dupont),  pour  le  traitomenl  do 


561 


DECOMPRIMER  —   DECORATION 


romphys^me  pulmonaire,  du  catarrhe,  do  la  broncliito  et 
do  la  pTi-iirosic  cliroiiuiuos. 

—  lîiin.UHiH.  :  Joiirtiaiioi,  lu/Infucv  de  la  Pression  de  l'air 
sur  la  tic  lie  ihotuiite  (Paris,  1875);  P.  Hort,  /((  Pression 
liarom>'lnque  (Paris,  18*7). 

DÉCOMPRIMER  {kon)  v.  a.  Kairo  cesser  ou  diiniiiuor  la 
culn|ln•^Ml^ll  i|ui  |u'so  sur. 
Se  décomfjrimerf  v.  pr.  Kprouvor  une  dùcomprossion. 

DÉCOMPTE  {konf  —  rad.  décompter)  n.  m.  Soustrac- 
liuii.  .Ii'tliuiioii  laite  sur  une  somme  à  payer. 

—  Ailiiuii.  niilit.  Opération  par  laquoHo  on  calcule,  soit 
les  droits  acquis  par  les  militaires,  soit  les  sommes  dues 
ù  eux  ou  par  eux,  dans  diirérentes  circunstances. 

—  Arg.  Blessure  niorLelle,  dans  le  lanj^ajjo  des  soldats. 

—  Mar.  Solde  accumulée,  que  les  marins  du  conimorco 
ont  ù  recevoir  au  retour  duno  campagne,  après  déduc- 
tion des  avances  qui  leur  ont  été  laites  au  départ  et  on 
cours  do  voyage.  (I^es  marins  du  couinierce  reçoivent,  au 
départ,  deux  mois  d'avance,  s'ils  ne  vioivent  pas  aller  au 
delà  du  cap  Horn  ou  du  cap  de  Houue-lispérance  ;  trois 
mois  dans  le  cas  contraire,  mais,  on  cours  do  route,  ils  ne 
'ouclient  rion,  ou  du  moins  ne  devraient  rien  toucher  : 
d'où  l'existence  du  décompte.) 

—  Loc.  div.  :  Faire  le  décompte.  Décompter,  retrancher 
uno  somme  d'une  somme  plus  forte  à  payer,  ii  Supputer 
la  somme  à  déduire,  il  Payer  le  décompte.  Payer  aprcs 
avoir  tait  le  décompte  des  sommes  à  retranclior  de  la 
dftto  hruto.  —  Kig.  Tenir  compte  des  inconvénients,  en 
calculant  les  avantages  :  H  faut  savoir  lonjours  fajre  à 
tout  propos  LE  DÉCOMPTE  (/e  c/(rtO((e  événement,  quelque  for- 
tuné qu'il  puisse  èlre.  {Ba.[z.}  il  Trouver  du  décompte,  Décou- 
vrir des  inconvénients  imprévus,  ne  pas  retirer  d'une 
affaire  les  avantaç:es  attendus. 

"  Encvcl.  Le  ai^comp/e  est  un  calcul  qui  a  pour  but 
do  retrancher  par  soustraction  certains  frais  d'agios,  de 
commissions,  d'intérêt,  de  retenues  qiielconciues,  en  vue 
d'obtenir  le  net  restant  à  payer  à  la  jjersunne  qui  pré- 
sente un  compte.  Le  décompte  est  aussi  ce  qui  est  à  payer 
par  le  débiteur,  à  recevoir  par  le  créancier,  toutes  déduc- 
tions faites. 

DÉCOMPTER  (kon-té  —  du  préf.  prîv.  dé,  et  de  compte) 
V.  a.  Faire  le  décompte  :  Décomptkr  les  sommes  avancées. 

—  Jeux.  Démarquer  ses  points. 

—  Absol.  et  fig.  Rabattre  de  ses  espérances,  de  ses 
prétentions  :  -4  tout  instant,  il  nous  faut  ihïcomhtkr. 

—  V.  n.  Mus.  Faire  passer  la  voix  par  tous  les  degrés 
d'un  intervalle,  pour  le  saisir  plus  sûrement. 

DÉCONCERT  (sèi-'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  concerter) 
n.  m.  Défaut  de  concert,  d'entente,  mésintelligence  :  Dans 
beaucoup  de  ménafjes,  le  déconcert  succède  vite  à  l'entente. 
Il  Action  de  se  déconcerter:  Hésolufion  de  jouer  sam  dé- 
CùNCUKT  son  rôle  jnsqu'au  bout. 

DÉCONCERTANT  {ser'-tan),  ANTE  adj.  Qui  déconcerte  : 
/m  DKcoNci:RrANTi':  impassibilité  que  donne  l'habitude  delà 
critique,  i  lialz.  i 

DÉCONCERTEMENT  (sèr',  man)  n.  m.  Action  de  décon- 
certer; son  résultat.  Il  Dérangement  de  mesures  concer- 
tées :  Le  DÉCONCERTEMENT  de  nos  projets,  il  ICtat  d'une 
personne  déconcertée  :  Visage  qui  marque  le  déconceiî- 
Th:.Mi:NT. 

DÉCONCERTER  [sèr'-té  —  rad.  déconcert)  v.  a.  Troubler 
un  concert  musical  :  Une  note  fausse  peut  tout  DÉcoNciiR- 
TER.  (Peu  us.)  Il  Déranger,  disjoindre,  décomposer.  (Vx.) 

—  Fig.  Déjouer,  rompre,  en  parlant  d'un  ijrojot,  d'une 
pensée,  d'une  intention  quelconque  :  Souvent  le  hasard 
DÉcoNci;nTE  le  projet  le  mieux  conçu,  il  Troubler,  inter- 
dire :  Juqe  qui  déconcerte  l'accusé. 

—  Syn.  Confondu,  consterné,  etc.  V.  confondo. 
Se  déconceviev,  v.  pr.  Etre  déconcerté,  désuni, 

—  Fig.  Se  troubler,  perdre  contenance,  ii  Se  détraquer  : 
A  la  7nort,  la  machine  se  déconcerte.  (Fén.)  [Peu  us.] 

DÉCONCLURE  idu  préf.  priv.  dé.  et  de  conclure.  —  Se 
conjugue  comme  conclure)  v.  a.  Kompro,  en  parlant  d'une 
convention  arrêtée,  d'une  chose  conclue.  (Peu  usité.) 

Se  déconclure,  v.  pr.  Etre  déconclu.  (I»eu  usité.) 

DÉCONE  n.  m.  Hydrocarbure,  C'"}!'*,  isomère  du  téré- 
hentbéno. 

■  -  Encycl.  On  connaît  aujourd'hui  trois  décones  ou  iso- 
mères du  térébenthcne.  L'un  a  été  obtenu  en  faisant  a<îir 
la  potasse  alcoolique  sur  le  bromure  de  rutylèm- ;  les  deux 
autres  ont  été  extraits  de  l'huile  animale,  ('es  corps  se 
différencient  du  térébenthène  en  ce  qu'ils  ne  donnent  pas 
avec  loau  et  l'acide  chlorhydriquo  les  composés  corres- 
pondants du  térébenthène  et  on  ce  qu'ils  fourtiissent  par 
oxydation  di-  l'aride,  isophtaliquo,  et  non  de  l'acido  té- 
rephlaliqiic 

DÉCONFÈS,  ESSE  [fé,  fèss  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
confè.%)  adj.  Qui  ne  s'est  point  confessé  :  Mourir  DÉcoNriiS. 
Il  Par  oxt.  Se  disait  aussi  autrefois  :  1"  Do  ceux  qui  mou- 
raient sans  avoir  fait  de  testament;  2"  De  ceux  oui,  dans 
leur  testament,  ne  faisaient  aucun  legs  charitanlo  pour 
le  repos  de  leur  àme. 

—  Substantiv.  :  Les  DÉcONFics  ou  intestats,  ceux  qui  mou- 
raient sans  confession  ou  sans  faire  de  testament,  avaient 
leui's  biens  envahis  par  le  seif/neur.  (Cbateaubr.) 

DÉCONFIRE  (du  lat.  pop.  disconfecere.  consumer.  —  So 
ruii|utj:u<-  lutiiiue  confire)  v.  a.  Battre,  défaire  complèto- 
nient  dans  une  bataille  ;  Diîconi-ire  l'armée  ennemie. 
--■  Fam.  Décontenancer,  déconcerter  :  Décgnfirk  quel- 
qu'un par  son  sang-froid.  (Ne  s'emploie  plus  guère  que  par 
plaisanterie.) 

Déconfit  ifi),  ite  part.  pass.  du  v.  Dêconfire. 

—  Dr.   l'ombé  en  décontiture. 

DÉCONFITURE  (rad.  déconfire)  n.  f.  Déroute  complète: 
Funt-  ilf  t'iinuée  ennemie  une  horrible  dkconkituuiî.  h  Par 
ext.  Carnage,  destruction  : 

Un  clinl  nominil'  Rodilanlim 

Kiilsiilt  de  rata  tcUo  d^ron/iturt. 

Que  l'on  n'en  voyait  presque  plim. 

La   KONTAINK. 

—  Dr.  civ.  Etat  d'une  personne  non  commerçante  qui 
cosse  ses  payements  et  dont  l'actif  est  inférieur  au  passif  : 
La  DÉCONFITURE  cs(  la  faillite  du  non-cotnmcrçan 1. 1\  Par  oxt. 
Uuino,  cliuie,  en  général. 

—  Anton.  Triomphe,  victoire,  bataille  goonëe,  BuccéB, 

—  Kncycl.  I)r.  CIV.  i,a  déconfiture  est  la  siluation  «le 
fait  do  tout  débiteur  non  cummer(;uut,  qui  se  trouve,  pur 

JII. 


l'accumulation  dos  condamnations  ou  des  poursuites  diri- 
gées contre  lui,  hurs  d'état  do  payer  ce  qu'il  doit.  La 
d'-conliture.  contrairement  à  l'état  de  faillite,  n'est  pas 
réglementée  d'une  manière  spéciale  par  le  législat<'ur,  il 
en  est  .seulement  question  dans  queh|Uos  artidos  êpars 
du  Code  civil,  qui  peuvent  s,o  résumer  ainsi  :  la  décontiture 
ne  dessaisit  point  le  débiteur  do  l'administration  do  ses 
biens,  et  ne  frappe  d'aucune  présomption  légale  de  nul- 
liti'>  dos  emprunts,  ventes,  hypothèques  et  autres  dispo- 
sitions qu'il  a  faits  à  quol(|uè  époque  que  ce  soit  ;  mais 
elle  doiuie  aux  associés  du  débiteur  déconlit  le  droit  de 
provot|ucr  la  dissolution  do  la  société  ;  elle  met  lin  au 
mandat  ;  elle  enlève  au  débiteur  le  bénélico  du  terme  ; 
elle  jirive  l'acheteur  du  droit  d'exiger  la  délivrance  de  ce 
t|ui  lui  a  été  vendu,  s'il  ne  donne  caution  ;  elle  rend  exigi- 
bles les  créances  de  la  femme  coinnmne,  etc.  Elle  ne 
moditio  en  rien  les  autres  principes  du  droit  et  n'im))ose 
aucune  formalité.  Chaque  créancier  exeri:cra  donc  ses 
droits  d'après  les  obligations  souscrites  à  son  protit,  et 
ceux  qui,  vigilants  et  actifs,  auront  pu  rentrer  dans  l'inté- 
gralité de  leur  créance,  n'auront  rieu  ù  restituer  aux 
autres.  Lorsque  tous  ceux-ci  seront  j)ayés  ou  auront 
accordé  une  remise  totale  ou  partielle,  le  débiteur  ces- 
sera d'être  en  état  de  décontiture  ;  cet  état  n'entraîne  au 
surplus  aucune  incapacité  légale,  aucune  privation-  de 
droits  civiques  et  politiques. 

DÉCONFORT  ifnr'  —  rad.  déconforter)  n.  m.  Ce  qui  en- 
lève ia  lurrc  ou  le  courage.  (Vieux.) 

DÉCONFORTER  i  du  préf.  priv.  dé,  et  de  confort)  v.  a. 
Dcruura-.-r.  ailltgei-. 
Se  dGConforîer,\.  pr.  Se  décourager,  s'afftiger.  {Viou.x.) 
DÉCONJUGUER  [f/hé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  conju- 
guer] v.  a,   :\Iar.  Désunir,  en  parlant  de  deux   pièces  de 
cliarpt-riie. 

DÉCO  N  NAISSANCE  {nè-sanss)  a.  (.  Action  de  décon- 
iiaitrc.  I  \'ieu\.) 

DÉCONNAÎTRE  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  connaître)  v.  a. 
Ne  jias  connaître,  ne  pas  reconnaître,  (Vieux.) 

DÉCONSACRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  consacrer)  v.  a. 
Dctruire.  etfaccr  la  consécration  de  :  Déconsacrer  un 
vase,  inte  ri/h.'ii\  nue  religieuse. 

DÉCONSEILLER  {sé-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé.  et 
de  cûiisrillrr)  v.  a.  Conseiller  île  ne  |ias  faire  :  .1/.  de  T"l- 
leyrand  si'  vantu't  -/'avoir  déconseillé  n  Aupoléou  la  fa- 
tale invasion  de  l'Espagne,  iLamart.)  n  Détourner,  dissua- 
der :  DKCnNv|.;n,ij.:R  qnriqu'uu  d'une  entreprise. 

—  .\nton.  Conseiller. 

DÉCONSIDÉRATION  <  si-on  —  rad.  déconsidérer)  n.  f. 
Défaut  de  consi-l'^ralion,  mésestime  :  Tâchez  de  ne  dinmer 
prise  ni  au  ridicule  ni  a  lu  déconsidération.  (Balz.) 

—  Anton.  Considération. 

DÉCONSIDÉRER  du  préf.  priv.  dé,  et  de  considérer.  — 
Prend  un  ac<ent  grave  sur  l'avant-dernier  e,  devant  une 
syllabe  muette  :  Je  déconsidère.  Qu'ils  déconsidèrent; 
excepté  au  fut.  de  l'indic.  et  au  cond.  prés.  :  Je  déconsidé- 
ro-ai.  Tu  déconsidéreras)  v.  a.  Faire  perdre  la  considé- 
ration à  ;  Les  dernières  années  de  Louis  X  V  'Reconsidé- 
rèrent la  monarchie,  il  Avilir  ;  faire  dédaigner  :  On  a  tant 
abusé  du  regard,  dans  les  romayis,  qu'on  a  fini  par  le  dé- 
considérer. (V.  Hugo.) 

Se  déconsidévep,  v.  pr.  Perdre  la  considération  dont 
011  jouissait. 

DÉCONSIGNER  [qn  m.\.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  con- 
sii/iirrj  V.  a.  Affranchir  de  la  consignation  :  Déconsioni-^r 
des  troupes,  ii  Retirer  de  la  consigne  :  Déconsigner  un 
colis. 

DÉCONSOLÉ,  ÉE  ùlu  préf.  priv.  dé,  et  de  consoler)  adj. 

Qui  n'a  pas  de  runsolatlon. 

DÉCONSOLIDER  (du  nréf.  priv.  (/*'.  et  do  consolider) 
V.  a.  lain-  ]Midre  la  soliaité  à  :  Déconsolidf.r  un  mur. 

DÉCONSTIPER  (  f//  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  constiper) 
V.  a.  l'aire  ces-ser  d-'-tie  constipé.  (Fam.) 

DÉCONSTITUTIONNALISER  [sti-tu-si-O-Jia  —  du  préf. 
priv.  (/*',  et  de  coustiiiiHunnei)  v.  a.  Soustraire  au  régime 
constitutionnel  :  Dèi  onstiti'tionnai.iskr  une  nation. 

Se  déconstitutionnaliser,  v.  pr.  Etre  déconsiituiionna- 
lisé.  Il  Abandunner  les  opmions  constituiionnelles  ou  un 
régime  constituiionnel. 

DÉCONSTITUTIONNALISME  [sfitusi-O-na-lissm'  —  du 
prcH'.  priv.  dr.  et  de  coiialifutionitolisine)  n.  m.  Doctrine 
politique  ()p|i.is<-o  an  constiluiieniialisme  ;  absolutisme. 

DÉCONSTRUCTION  (stru-ksi)  n.  f.  Action  de  décon- 
struire, 'le  desusseniblor  :  Déxonstruction  d'un  meuble, 
d'une  machine. 

—  (iramni.  Action  de  dé])lacer  les  mots  d'une  phrase 
écrite  dans  une  langue,  pour  les  disposer  dans  l'ordre 
usité  dans  une  autre,  afin  d'en  expliquer  plus  facilement 
le  sens.  Ex.  Cette  phrase  latine  :  Tuas  eqo  hndie  accepi 
litteras.  se  dispose  ainsi  par  iléconstruction  :  Ff/o  accepi 
hndie  tuas  litteras,  et  se  traduit  dans  le  même  ordre  en 
français  :  J'ai  reçu  aujourd'hui  votre  lettre.  i,On  dit  plus 
souvent  construction.) 

DÉCONSTRUIRE  (.WrK  fV  —  du  préf.  priv.  dé.  et  do  rnn- 
s/niirc.  Se  conjugue  comme  construire^  v.  a.  Désassem- 
bler,  liéfaire  ce  qui  était  construit  ;  Déconstruire  une 
maison,  une  machine. 

—  (iramm.  Faire  la  déconstruction  do  ;  Déconstrdirh 
une  phra.Ke. 

—  Littér.  Déconstruirc  des  vers.  En  rompre  la  mosuro 
et  en  supprimer  la  rime  pour  on  faire  do  la  proso. 

Se  déconstruire,  v.  pr.  Etro  déconsirult. 

DÉCONTENANCE  innnss   —   rad.  décontenancer)  n.    f. 

Manque  d  assurance,  embarras  :   Parler  avec   volubilité, 
pour  nicher  su  ih'icdnii-.NANCi:. 

DÉCONTENANCEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  so  dé- 
coiitcnaiH-er,  éiat  d'une  personne  décontenancée. 

DÉCONTENANCER  {.té  —  du  nréf.  priv.  dé,  et  do  CO)i/c- 
naure.  Prend  une  cédille  sous  le  c  devant  A  et  o  :  Nous 
décontenançons.  Vous  décontenançâtes)  v.  a.  Faire  perdre 
contenanr'e  ii  :  Je  n'aurais  jamais  cru  qu'un  petit-nmltix' 
fût  si  aisé  à  DÉci>N'n:NANCKR.  (.L-.I.  Rouss.) 

Se  décontenancer,  v.  pr.  Perdre  contonanco. 

—  Anton.  RuBBurer,  enhardir. 


DÉCONVENANCE  {nanss  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  con- 
venance) D.  f.  Défaut  do  convenance  :  La  déconvenance 
d'une  parole,  d'une  conduite.  Il  Parole  ou  action  inconve- 
nante :  Commettre  une  déconvenance.  (Peu  usité.) 

DÉCONVENIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  convenir)  v.  n. 
Fam.  Se  dédire  do  co  qui  était  convenu.  (Ne  s'emploie  quo 
par  opposition  avec  convenir)  :  On  convient  aujourdhui. 
on  déconvient  demain. 

DÉCONVENUE  {nù  —du  préf.  prîv.  dé,  et  do  convenir) 
n.  f.  Insuciès  liumiliant.  ou  inattendu. 

—  Syn.  Déconvenue,  malencontre,  mésaventuro.  La  rff^- 
convenue  suppose  une  espérance  trompée.  Lixmaleuconfre 
est  quelque  chose  d'embarrassant,  qui  arrive  au  moment 
oU  on  ne  l'attendait  pas.  La  ynésaventure  est  une  mauvaise 
aventure,  qui  a  presque  toujours  quelque  chose  de  co- 
mique; c'est  plus  qu'un  simple  fait,  c'est  uno  chose  qui 
peut  être  l'objet  d'un  récit  détaillé. 

DÉCONVERTIR  (irr'—  du  préL  priv.  dé,  et  do  convertit^ 
v.  a.  Faire  retomber  dans  l'irréligion,  dans  uno  autre  reli- 
gion ou  dans  une  erreur  quelconque  d'opinions  :  Décon- 
vertir  des  co>ivertis. 

Se  déconvertir,  v.  pr.  Retournera  l'erreur;  renoncera 
la  religion  qu'on  avait  embrassée. 

DÉCOORDINATION  'si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  coordi- 
nation) n.  f.  Méd.  Destruction  de  la  coordination  des  or- 
ganes ou  des  éléments  organiques. 

Decoppet  (.\nguste-Louis),  ministre  protestant,  né  à 
Paris  en  1836.  D'abord  professeur  d'histoire  et  de  littéra- 
ture au  Collège  royal  de  Noorthey,  en  Hollande,  il  alla,  en 
1861,  étudierla  théologie  protestan te  à  Montauban.  Nommé 
pasteur  à  Alais  en  1864,  il  s'y  lit  remarquer  par  son  talent 
oratoire  et  fut  appelé,  en  1869,  à  Paris.  Il  a  publié  :  His- 
toire 5fl»j/e  (1860),  avec  Bonnefon  ;  Catéchisme  élémentaire 
(ISTS);  Paris  protestant,  ses  églises,  ses  pasteurs  (1876); 
Serinons  (1876);  Poésies  de  la  Bible,  mises  en  vers  (1880); 
Sermons  pour  les  enfants  [IS^^O-lSSl);  Méditations  prati- 
ques, à  l'usage  du  culte  d"mestique  ou  des  églises  sans  pas- 
teur {\&S\);  les  Grandes  scènes  de  l'Apocahjpse  (1884);  les 
Grandes  voix  (1885).  —  M""  Decoppet,  née  Puaux,  a 
publié  plusieurs  romans  moraux  [lour  le  jeune  âge  ;  Ce 
que  disent  tes  /leurs,  le  Petit  Château,  Marguerite. 

DÉCOR  (subst.  verbal  de  déco7-er)  n.  m.  Ensemble,  dis- 
position de  certains  objets  destinés  à  l'ornement  :  Cer- 
tains architectes  nr  s'occupent  que  du  décor  et  né</tiqent  la 
commodité.  Il  Par  ext.  Disposition  de  eertains  oi)jets,  qui 
produit  un  effet  ornemental  :  Les  .'italactttes  et  les  stalag- 
mites forment  de  pittoresques  décors. 

—  Franc-maçonn.  Nom  donné  aux  bijoux,  cordons, 
tabliers  qui  forment  les  insignes  de  ciiaque  grade,  et  aux 
ornements  qui  décorent  la  loge. 

—  Théâtr.  Ensemble  des  toiles  peintes,  des  portants, 
des  praticables  qui  décorent  la  scène  d'un  théâtre  :  Les 
DÉCORS,  autrefois  secondaires,  tiennent  aujourd hui  une 
place  considérable  dans  le  succès  d'une  œuvre. 

DÉCORABLE  adj.  Qui  peut  6tre  décoré  :  Salle  aisément 
DÉcoKABLR.  Il  A  qui  l'ou  pout  douncr  la  décoration  :  l'ont 
ami  du  i/ouvernement  est  décoré  ou  décorable. 

Decoeiah,  ville  des  Etats-Unis  (lowa),  sur  la  Canoë, 
affluent  du  Mississlpl;  4.120  hab.  Ch.-l.  du  comté  de  W'in- 
nes/tiek. 

DÉCORATEUR,  TRICE  n.  Peintre,  artiste,  ouvrier  ou 
ouvrière  oui  fait  des  décorations,  des  décors  :  Les  déco 
RATEURS  ae  l'Opéra. 

—  Adjectlv.  :  Peintre  décorateur. 

—  Fig.  Celui,  celle  qui  i»are,  orne,  embellit  :  La  nature 
est  le  qrund  prêtre,  le  grand  décorateur.  (Lamart.) 

DÉCORATIF,  IVE  adj.  Qui  forme  décoration  :  lias-reliefs 
décoratifs.  Il  Propre  à  la  décoration  :  Jean  Goujon  possé- 
dait à  un  haut  point  le  qénie  DÉCORATIF. 

—  Qui  a  l'air  d'une  décoration,  (|ui  produit  l'etVet  d'une 
décoration  ;  Les  moiiuments  de  la  décadence  ont,  en  général, 
des  allures  décoratives,  ii  Se  dit  famillèreinent  et  par  plai- 
santerie d'une  pereonnequl  aime  belle  i)restance,  uu  liril- 
lant  uniforme  :  Un  cuirassier  très  décoratif. 

—  Musique  décorative.  Musique  uniquement  orches- 
trale, qui  se  fait  entendre  sans  ciîant,  dans  certaines  par- 
lies  du  drame  musical. 

—  Arts  décotatifs,  .-Vrts  qui  ont  pour  but  la  décoration, 
comme  la  sculpture  d'ornement,  la  tapisserie,  etc. 

DÉCORATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  décorer,  do  dispo- 
ser des  objets  pour  l'ornement  :  La  décoration  d'une 
ville,  d'un  jardin.  \\  Art  de  décorer  :  Entendre  bien  la  déco- 
ration. Il  Objets  servant  k  décorer,  ornements  :  Les  dkco- 
RATH»NS  d'nn^salon. 

—  Fig.  Ornement,  parure. 

—  Particullèrem.  Marque  d'honneur,  signe  distinetif 
d'un  ordre  de  chevalerie  :  Porter  une  décoration  en  dia- 
mants. Il  Titre  cMil  donne  le  droit  de  porter  uno  décoration  : 
.Accordera  quelqu'un  la  décoratio.n  de  la  Légion  d'honneur. 

Il  Absolum.  La  Légion  d'honneur  :  ICtre  proposé  pour  la 

DÉCORATION. 

—  Théàtr.  Toiles  peintes  et  autres  objets  servant  & 
décorer  le  théâtre  et  à  représenter  le  lieu  de  la  scène. 

Il  Fig.  Ornements  plus  brillants  ([ue  solides  :  Le  monde  est 
une  pièce  misémhlr,  qui  se  sojitienl  un  peu  par  les  machines 
et  les  décorations.  (Chamfort.) 

—  Rncvci..  Ameubl.  Les  tentures  mobiles  formaient  le 
principal  élément  de  la  décoration  des  salles,  au  moyeu 
âge.  Quand  on  se  transportait  dans  un  chfitcau.  on  emme- 
nait avec  sol  le  mobilier,  composé  surtout  de  coll'res  ù. 
Iiahui  qui  contenaient  tout  l'ameublement  et  toute  la  ta- 
pisserie. Et,  quand  on  changeait  de  résidence,  on  emballait 
et  emportait  tout  à  nouveau.  Les  grandes  lenlures  peintes 
ou  brodées  s'accrochaient,  le  long  des  murs  ou  au  tra- 
vers des  pièces,  par  des  tringles  do  fer  reposant  sur  des 
crampons.  Dans  les  palais,  les  abbayes,  souvent  des  pein- 
tures murales,  fresques  à  la  détrempé,  décoraient  les  salles. 
Ou  bien  c'étaient  dos  lambris,  souvent  peints,  revêtant 
les  parois,  et  où  étaient  semées  des  appliques  do  métal, 
étaln  et  plomb,  ou  bronze,  argentées  ou  dorées,  ropréson- 
tunt  des  lleurs  de  Ils,  dos  bètes  héraldiques,  etc.  A  par- 
tir du  XV'  siècle,  les  cuirs  gaufrés,  dorés,  liistorlés  com- 
mencent à  devenir  fréuuonts;  ceux  d'Espagne,  dits  «  de 
Cordoue  .,  et  ceux  de  Hollande  furent  les  plus  fameux  ;puis, 
uu  xvii'  siècle.  les  ouvrages  de  cuir  doré  d'Avignon,  de 
i.iyon  et  de  l'aris  eurent  une  grande  vogue  (pli  le  dispute 
aux  tapisseries  luirml  lesquelles  les  verdures  des  Flandres 
tenaient  la  première  place.  Le  style  Louis  XIV  multiplia 

71 


NocvEAU  Larousse  illustré. 


DÉCORATIONS 


FRANCE 


Voir  à  leur  ordre  ïlpbattùtitjuc  lu  Notice  coosacrée  à  cbacuûe  des  priucipales  décorations. 


DECORATIONS 


NotJVRAU  LAROIfSSR  ir.r.i'RTRé. 


0,1.  S' r.  ,,!,>, ,„d  ^  (Espagne!     S'Ferd.nandlEspagncI  lEsp) 


0  des  Guelfes 
(Hanovre) 


3-    ■ 


0  du  Mèrile 

M.lilaire 

IHessel 


Tin; 

0  des  'Cj> 


-> 


OdePh.hppeI«  jpa  '    _\  "'.^    \^       ^^  ,/«    ^^^"«        .-,  0  du  L.on  Néerlandais  od.i  Annnnci.dG        S'*  Maunc'e  el  Uzare 

iHessel  0  deUuisiHessel     o  de  Hoheniollern  (Hollande) 


iltaliel 


0  du  Lion  à  OrlH^^se) 


0  Civil  de  Savoie 
OdcS'LouisduMèrilaCivil  Q  deS'Georqes&du  MêriteM'^  iHalie) 

0  Mililaire  de  Savoiedtaliel  l  Italie!  (  Italie) 


0  de  la  Rédemption  Arnc"* 

I  Libéria)  Mente  M"lNlccklembî; 


Médaille  d'honneur 
(ilaliei 


0  de  Constantin  François  l"illaliel 

1  Italie! 


SoleilLevant  (Japon) 


f 


0  tquestre  de  • 

S'  Charles  (  Monaco)         '\*'"  '  "'"  . 
et  du  Soleil 


i Perse» 

I  Arts  et  Science»! 


ri 


OduMérile  0  de  lEloile  Noire  „.-^      .,„    ,       ,, 

I  Porto  Novo  I  O"""  '='«•'»>  I  P-x-'ug»" 


0  d  Auit  lPorlu9al) 


7fi 


C.deNDdola 


0  duS"'KiibcIle 
ou  de  SV'^LIisabelh 


0  de  la  Tour  et  d«  l'Epéa  Conception  d« 

OHeS^JflcquesiPortugal)  (Portugali  V.llaviçoBalPorI  )  iPortugal! 


O.du  Cjgne  (Prusse) 


0  do  lA.gle  Rouge  0  de  rAigIo  Non 

,„'       ,     ^  (Prusse» 


Voir  &  tour  ordre  al(ilkab<}U<(Ui'  la  Notice  coriKacrCo  &  vbucuiic  ites  priuclpul«s  JùcoratloQS. 


Uravgor  friras,  Itiip.»  I\iri)i. 


DECORATlVEMEiNT 


DE   COSTER 


les  surfaces  nues  travaillées  en  pâtisserie  d'appliques, 
avec  mou!ures,corniches,  bossages,  trumeaux,  qui  luttèrent 
coDtre  les  lambris  blancs  et  dorés  du  règne  de  Louis  XV. 
Lesliabîtations  modestes  se  contentaient  depuis  longtemps 
déjà  de  papier  peint  ou  de  tentures  de  cretonne,  din- 
dieunc  ou  de  toute  autre  toile.  Les  tentures  prirent  l'avan- 
tage sous  Louis  XVI  ;  la  décoration  appartint  alors  com- 
plètement aux  tapissiers,  toutes  les  pièces  furent  tendues 
ainsi  que  leurs  plafonds.  Celte  habitude  lutta  pendant  la 
R(?volution  contre  les  modes  nues,  les  peintures  marbrées, 
les  stucs  de  Tart  gréco-romain,  qui  prévalurent  sous  le 
premier  Empire  avec  les  peintures  blanches  à  encadre- 
ments dorés,  avec  pilastres  cannelés,  frises  et  trophées, 
grandes  glaces.  Et  ce  style  froid  et  pauvre  dura  longtemps. 
Les  papiers  peints  furent  ensuite  emplo^'és  d'une  façon 
courante  et.  aujourd'hui,  on  se  préoccupe  d'en  faire  des 
panneauK  décoratifs  dont  chacun  suffit  ù.  garnir  un  pan  de 
mur;  les  notes  prédominantes  sont  les  luiances  claires 
s'éclairant  suivant  la  théorie  des  coulouis  complémen- 
taires, avec  des  lilas,  des  jaunes  et  des  roses,  etc. 

—  Archit.  La  décoration  proprement  dite  est  soumise  à 
certaines  règles  :  l*  l'indication  du  but  de  l'éditice  par 
des  signes  extérieurs,  par  des  accessoires  caractéristi- 
(lues:  2**  la  mise  en  évidence  du  système  de  la  construc- 
tion: 3**  l'imitation  des  matériaux  les  plus  perfectionnés; 
■i"  enfin,  l'ornementation,  pour  laquelle  il  faut  choisir  des 
formes,  des  nombres  et  des  couleurs  qui  aient  une  signi- 
îi<:ation  caractéristique  et  des  proj)ortions  en  harmonie 
avec  le  but  de  l'ouvrage,  avec  l'ensemble  de  la  construc- 
tion. On  peut  classer  les  ornements  décoratifs  en  quatre 
genres  distincts  :  1°  les  ornements  architecfoniques,  em- 
pruntés aux  données  mêmes  de  la  construction,  tels  que 
les  refends,  les  bossages,  les  moulures,  les  corniches,  les 
damiers,  les  denticules,  les  dents  de  scie,  les  modillons, 
les  bases,  les  chapiteaux,  etc.  :  2"  les  ornements  imitatifs, 
tels  que  les  feuilles  d'acanthe,  les  feuilles  d'eau,  les 
fleurs,  les  oves.  les  tiges  et  les  enroulements,  lus  calices, 
les  fleurons,  les  têtes,  les  pattes.  les  ailes,  les  griffes,  etc.  ; 
3*  les  ornements  fféom-tnqties.  tels  que  les  mosaïques,  les 
entrelacs,  les  grecques,  les  zigzags,  les  panneaux  décou- 
pés, les  ajours,  les  trilobés,  les  quintefeuilles,  etc.  ;  4'  les 
ornements  sjmfiot'ques  ou  historigues,  tels  que  les  armoi- 
ries, les  blasons,  les  statues,  les  bas-reliefs,  les  dates, 
les  initiales,  les  couronnes,  les  inscriptions  mystiques, 
poétiques,  philosophiques,  morales,  religîeuses'ou  com- 
mémoratives.  etc. 

La  décoration,  dans  le  style  égyptien,  comporte  les 
sphinx,  les  obélisques,  les  cofonnadês  et  les  pylônes  cou- 
verts d'emblèmes  et  d'hiéroglyphes  ;  dans  le  stylo  liindou, 
des  éléments  fantastiques  et  irréguliers;  dans  le  style 
cliinois,  elle  se  fait  remarquer  par  une  grande  unité  et  une 
grande  harmonie  de  formes  et  de  couleurs:  elle  est  com- 
posée de  peintures  et  de  sculptures  symboliques,  d'ovales, 
de  courbes  rompues  et  de  lignes  brisées.  La  décoration, 
dans  les  styles  hébreu  et  phénicien,  se  composait  d'un  mé- 
lange de  porphyre,  d'ivoire,  d'or  et  de  cèdre  :  dans  le  style 
assyrien,  elle  était  formée  de  sculptures  et  d'inscriptions. 

Le  style  ^rec  se  fait  remarquer  par  une  décoration  bien 
entendue;  les  magnitiques  matériaux  de  l'ile  de  Paros, 
du  Pentélique  et  de  tout  le  Péloponè^e  permirent  aux 
Grecs  d'établir  des  constructions  en  rapport  avec  leurs 
usages;  les  statues,  les  colonnades,  les  frontons,  les  bas- 
reliefs  entrent  dans  l'ordonnance  des  édifices:  des  règles 
immuables  sont  établies;  des  rapports  sont  calculés  pour 
chaque  espèce  de  construction.  Le  style  étrusque  sait 
allier  dans  sa  décoration  une  grande  vigueur  de  masse 
à  une  grande  pureté  dans  la  forme  et  dans  le  détail  ;  c'est 
de  lui  que  sont  sorties  la  voûte  et  l'arcade.  La  décora- 
tion, dans  le  style  romain,  se  distingue  par  la  pureté  do 
ses  formes  et  est  caractérisée  par  la  force  et  la  richesse  : 
on  y  rencontre  les  arcades  superposées  et  les  colonnes 
accolées.  Dans  le  style  de  la  décadence,  la  décoration  se 
compose  de  colonnades  intérieures,,  de  plafonds  plats,  de 
charpentes  apparentes,  de  fenêtres  cintrées,  de  grandes 
peintures  murales  à  l'intérieur  et  de  mosaïques  de  ditfé- 
rentes  couleurs  à  l'extérieur.  Tout,  dans  ce  style,  a  quel- 
que chose  de  maigre  et  de  sec.  La  décoration,  dans  le 
style  byzantin,  se  fait  remarquer  par  les  assises  de 
pierres  à  couleurs  alternes,  disposées  en  bandeaux  ou  en 
damiers  ;  les  riches  mosaïques  d'or  et  de  pierreries  et  les 
grandes  figures  assises  ou  debout  se  détachent  sur  dos  fonds 
d'or  mat  ou  guilloché;  les  enroulements,  les  tresses,  les 
torsades,  les  rangs  de  perles  y  abondent.  Le  style  arabe 
produisit  des  ouvrages  d'une  décoration  encore  plus  fine 
et  plus  élégante  que  celle  du  style  byzantin,  dont  il  dérive 
naturellement.  Les  ornements  sont  variés  à  l'infini  et  se 
font  remarquer  par  l'absence  de  formes  empruntées  à  la 
nature  orgauique.  Dans  le  style  roman  (looo  à  1180),  on 
remarque  remjiloi  exclusif  du  plein  cintre  pour  toutes  les 
ouvertures;  la  richesse  et  la  variété  des  chapiteaux,  très 
rétrécis  à  la  base  et  très  évasés  à  leur  partie  supérieure; 
la  richesse  des  portes,  formées  par  plusieurs  cintres  suc- 
cessifs en  ffttrait  les  uns  sur  les  autres;  l'emploi  très  fré- 
quent de  colonnettcs  de  marbre,  de  porphyre  ou  d'autres 
pierres  d'un  grand  prix.  I,a  décoration,  à  l'époiiuc  gothique 
ou  ogivale  (1160  à  HiiOj,  a  pour  caractères  l  élancement 
des  voûtes  et  des  colonnades,  la  prédominance  de  la  ligne 
verticale  sur  l'horizontale,  la  hardiesse  des  formes,  l;i 
richesse  des  ornements  et  des  sculptures  symboliques; 
les  peintures,  les  mosaïques,  les  verrières  jouent  un  grand 
r*ile  dans  la  décoration  extérieure  et  intérieure;  les  pina- 
cle», les  gables,  les  rosaces  allègent  et  fortifient  icdi- 
fice.  I«a  décoration.  Â  l'époque  do  la  Renaissance  (1434  à 
IfllO),  est  un  mélange  toujours  élégant,  des  idées  anti- 
ques avec  celles  du  moyen  âge;  elle  se  fait  remarquer 
par  la  richesse  des  détails  et  la  finesse  des  ornements. 
Sous  X..ouis  XIII,  la  décoration  est  simple,  ferme  et  sé- 
vère: sous  I-ouis  XIV.  elle  est  opulente  et  majestueuse; 
sons  Louis  XV,  elle  est  coquette  et  gracieuse  :  enlin,  sous 
Louis  XVI,  elle  est  sobre  et  sans  prétention,  mais  un  peu 
roidie;  les  réminiscences  de  Home  et  de  Pompéi  envahis- 
sent le  goût  français  de  1789  à  1830.  De  nos  jours,  la  dé- 
coration des  édifices  est  un  mélange  de  tous  les  styles, 
sans  prédominance  bien  marquée  d'un  ensemble  de  formes 
qui  permettent  de  caractériser  le  décor  tel  qu'on  Icntcnd 
ùi  la  fin  du  xix'  siècle.  V,  art. 

—  Blas.  et  hist.  On  comprend  sous  le  nom  de  décora- 
tion une  grande  variété  d'insignes  :  croix  et  rubans,  col- 
liers, médailles,  plaques,  etc.,  décernés  à  litre  de  distinc- 
tion ou  de  récomjiense.  dans  l'ordre  civil  et  militaire. 
L'antiquité  y  avait  vu  un  encouragement  ù.  la  bravoure 
des   soldats.   Le»  Orec»   dunnaient  des  couronnes;    les 


Romains  desarmes, des  objets  dilTérents,  suivant  la  nature 
des  actions  d'éclat.  Nos  rois  suivirent  cette  tradition  et 
créèrent  une  série  d'ordres  que  la  Convention  supprima. 
On  cite  :  la  Couronne  royale  (Cliarlemagne),  la  Cosse  du 
genêt  (saint  Louis',  rEioiletJean  .Saint-Michel  (Louis  XI), 
iSaint-Esprit  i  Henri  111 1,  rétabli  par  Louis  XVIII  et  sup- 
primé définitivement  en  1830;  Saint-Louis  (Louis  XI\  j. 
Mérite  militaire  (Louis  XV  i.pour  les  protestants.  Le  gou- 
vernement consulaire  réagit  contre  le  radicalisme  de  la 
Convention.  Bonaparte,  devenu  premier  consul,  créa,  en 
1802,  l'ordre  de  la  Lrqion  d'honnexr.  (V.  ce  mot.)  Un  décret 
du  22  janvier  1852  créa  la  médaille  militaire.  Indépendam- 
ment de  cette  métiaille  militaire,  il  y  a  les  médailles 
commémoratives  de  certaines  guerres  ou  expéditions  : 
médaille  de  Sainte-Hélène  (campagnes  de  1792  à  1815),  de 
Crimée  {IS36}  ei  de  li  lîaltitpie  (ls57).  d'Italie  (1859),  de 
C/iiHe  (1861),  du  Mexique  (1863),  de  Mentana  (1867),  du 
Tonk'in  (188.ï},  de  Madaf/ascar  (188tî  cl  1895J,  du  Dahomey 
(1892),  et  enfin  la  médaille  co^o)im/e  (1894).  Le  décret  de 
1808  a  créé  les  décorations  nnirersîtaires ;  le  décret  du 
7  juillet  1883  le  Mérite  ar/ricule.  En  1830,  furent  instituées 
la  croix  et  la  médaille  de  Juillet.  On  doit  ajouter  à  cotte 
nomenclamre  les  médailles  d'honneur  et  de  .sauvetage, 
ainsi  que  celles  des  instituteurs,  forestière,  douanière,  etc. 
(V.  MÉDAiLLiiS.)  On  trouvera  une  notice  spéciale  au  rang 
alphabétique  de  chacune  de  ces  décorations. 

—  Dr.  et  admin.  Afin  d'empêcher  toute  confusion  entre 
la  Légion  d'honneur  et  les  ordres  étrangers  dont  le  ruban 
est  rouge  ou  contient  du  ronge  en  quantité  notable,  le 
port  de  ces  décorations  à  la  boutonnière  n'est  autorisé 
t|u'à  la  condition  qu'on  suspende  au  ruban  ou  à  la  rosette 
la  croix  de  l'ordre  d'un  diamètre  au  moins  égal  à  celui  de 
la  rosette  ou  à  la  largeur  du  ruban. 

Tout  titulaire  d'tmc  décoration  ou  médaille  relève  du 
grand  chancelier  de  la  Légion  d'honneur  comme  les  mem- 
bres de  coile-ci,  et  il  est  soumis  à  la  méinc  discipline. 

Les  décorations  étrangères  (médailles  ou  ordres/  |v.  à 
ces  mots  le  nom  et  les  insignes  des  principaux]  ne  peu- 
vent être  portées  qu'après  autorisation  du  président  de  la 
Républi([ue,  donnée  sur  avis  contornie  du  grand  clian- 
celier  de  la  Légion  d'honneur,  en  observant  certaines 
règles  (v.  port  et  insignes),  et  après  avoir  acquitté  les 
droits  de  chancellerie. 

L'article  259  du  Code  pénal  punit  le  port  illégal  des  dé- 
corations d'un  eniprisonnem<'nt  de  six  mois  à  deux  ans. 

Il  est  perçu,  tant  pour  la  Légion  d'hunneur  que  pour  les 
décorations  étrangères,  des  droits  de  chancellerie. 

Les  décorations  doivent  être  portées  sur  la  poitrine,  à 
gauche  et  dans  l'ordre  suivant,  à  partir  du  milieu  :  Lé- 
gion d'iionneur,  m -daille  militaire,  médailles  commémo- 
ratives. ])almes  universitaires,  mérite  agricole,  médailles 
d'honneur  et  de  sauvetage.  Les  décorations  étrangères  ne 
doivent  venir  qu'après  toutes  les  décorations  françaises. 

—  TrafiQ  et  procès  des  décorations.  C'est  en  1822  que, 
pour  la  première  fois,  le  trafic  des  décorations  fut  judi- 
ciairement constaté.  Il  était  l'œuvre  d'une  agence  abouchée 
avec  un  employé  du  ministère  de  la  guerre  qui  fai)riquait 
de  faux  diplômes.  Six  condamnations  furent  prononcées. 
Au  mois  de  novembre  1887,  un  scandale  analogue  écla- 
tait. Le  général  Calfarel,  sous-chef  d'état-major  général, 
Lorentz  Bayle  et  les  femmes  Limouzin,  Ratazzi  et  Cour- 
teuil-Véron  étaient  poursuivis  pour  le  même  délit.  Au 
cours  des  perquisitions  chez  la  femme  Limouzin,  on  saisit 
des  lettres  compromettantes  de  Wilson,  député  d'Indre- 
et-Loire  et  gendre  du  président  de  la  République,  Jules 
(rrévy.  La  Chambre,  saisie  d'une  demande  en  autorisa- 
tion de  poursuites  contre  Wilson ,  dut  l'accorder.  Le 
président  de  la  Kèpubliciue,  accuse  de  faiblesse,  fut  con- 
traint de  résigner  ses  fonctions,  le  2  décembre  1887.  Pour- 
suivi avec  ses  coaccusés,  Wilson  fut  condamné  en  pre- 
mière instance,  mais  accpiitté  en  appel  ;  quant  au  général 
Catfarel.  il  fut  condamné  à  3.000  francs  d'amende  et  la 
femme  Limouzin  à  si.\:  mois  de  prison.  Pour  empêcher  le 
retour  de  pareils  scandales,  le  Parlement  ajouta  à  l'ar- 
ticle 177  du  Code  pénal,  par  une  loi  du  4  juillet  1889,  une 
disposition  puiiis.'iant  de  la  dégradation  civique  et  d'une 
amende  toute  personne  investie  d'un  mandat  éle(;rif  qui 
aurait  reçu  de  l'argent  pour  faire  obtenir  des  décorations, 
récompenses,  places,  marchés  accordés  par  l'autorité  pu- 
blique. 

DÉCORATIVEMENT  adv.  D'une  façon  décorative. 

DÉCORDER  vdn  préf.  priv.  dé.  et  de  co}'df)  v.  a.  Détor- 
tiller.  défaire,  séparer  les  brins  d'une  corde  ;  Dkcordkr 
un  caille.  Il  Débarrasser  d'une  corde,  détacher  :  Decordkr 
des  htriifs. 

Se  décorder,  v.  pr.  Etre  décordé  ;  se  débarrasser  de  sa 
corde. 

DÉCORDONNAGE  {do-naf)  n.  m.  Action  de  décordonner 
les  piloiiN  d'un  moulin  à  poudre. 

DÉCORDONNER  {tln-né  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  cor- 
dunnrr)  v-  :i.  Kiilcvrc  à  coups  de  maillet  en  bois  la  croûte 
(|ui  saila'|iie  aux  pilons  d'un  moulin  à  pondre. 

Se  décordotmer,  v.  pr.  Etre  décordonné  :  Les  pilons 
doivent  si-:  dccorhd.nner  fréquemment. 

Décoré,  comédie  en  trois  actes,  par  IL  Meilhac  (Va- 
riétés, 1S88).  —  M"**  Henriette  Colineau  est  encore  une 
'  honnête  femme,  mais  à  la  veille  de  cesser  de  l'être,  tant 
la  cour  que  lui  fait  Edouard  Dandrésy,  l'ami  intime  du 
mari,  est  |iressanic.  Elle  expose  loyalement  son  état  d  âme 
à  Colineau.  qui  ne  fait  qu'en  rire."  Pis  que  cela!...  il  ren- 
gage, pour  se  distraire,  à  aller  voir  une  parente  qui  habite 
du  côté  d'Harfleur.  Harfleur!....  c'est  précisément  là  (pie 
voulait  l'entraîner  Dandrésy.  Elle  part,  Edouard  la  suit. 
L<"  mari,  de  son  colc.  tilo  sur  Màcon,  en  compagnie  dune 
comtesse  italienne.  Aventures  do  voyage  :  Dandrésy  re- 
pêche un  pêcheur  qui  se  noyait  et  sauve  la  vie  à  un  prince 
africain,  ami  de  la  France, *qui  a  pensé  être  dévoré  par  le 
lion  d'une  ménagerie.  Le  sous-préfet  d'Harfleur  téléphone 
au  ministre  qui,  sur  sa  demande,  décerne  la  croix  d'hon- 
neur au  héros.  Mais  le  héros  a  été  inscrit  sur  les  registres 
de  l'hôtel  sous  le  nom  de  Colineau,  parce  qu'un  domestiouo 
qui  connaît  M""  Colineau,  voyant  un  monsieur  avec  elle, 
a  pensé  qu'il  était  .son  mari. 'C'est  donc  Colineau  qui  est 
décoré  1...  On  juge  de  .sa  stupéfaction,  lorsque,  de  retour 
à  Paris,  il  Ht  la  chose  dans  «  rOf.iciel  ->  et  dans  diff'érents 
journaux.  Henriette,  (pii  s'était  crue  perdue,  se  tire  de  ce 
pas  délicat  en  lui  faisant  une  scène  parce  (|u'il  est  allé  se 
promener  à  Harfleur  avec  une  femme.  Tout  finit  pour  le 
mieux.  -  -  La  pièce  est  claire,  bien  faite  et  gaie.  L  auteur 
a  résolu  le  difficile  problème  dy  mêler  à  doses  heureuses 


564 

une  analyse  psychologique  soutenue  et  des  scènes  d'une 
bourtunn'erie  extravagante,  en  semant  i)ar  surcroit  son 
iliaiogue  de  mots  drôles  et  parfois  d'un  comique  jirofond. 

DÉCOREMENT  {man]  n.  m.  Action  de  décorer;  élat  de 
ce  qiii  est  décoré. 

DÉCORER  (lat.  decorare.  même  sens)  v.  a.  Orner  de  dé- 
cors ou  de  décorations  :  Dkcurer  un  temple,  une  éf/lise,  un 
thééitre.  un  salon,  un  jardin.  \\  Servir  d'ornement  à  ;  Tapis- 
series qui  DÉCORENT  une  salle. 

—  Fig.  Honorer  :  Les  règnes  oisifs,  loin  de  décorkr  nos 
histoires,  ne  font  que  les  obscurcir.  (Mass.)  il  Rendre  jilus 
beau  ou  plus  éclatant  ;  La  modestie  décore  la  vertu.  (De 
Gérando.)  il  Parer  ambitieusement  :  Décorer  du  nom  de 
poé.sies  queli/ues  bouts  de  prose  rimée.  w  Conférer  des  hon- 
neurs, des  titres,  des  dignités  :  Décorkr  un  parvenu  du  titre 
de  comte.  11  Conférer  une  décoration  à  :  Décorer  t»i  soldat. 

Décoré,  ée  part.  pass.  du  V.  Décorer. 

—  Fam.  et  par  plaisant.  Etre  décoré  d'une  croix  de 
bois.  Etre  mort,  par  allusion  à  la  croix  qui  surmonte  gé- 
néralement les  fosses. 

—  Araclin.  Se  dit  de  quelques  araignées  du  genre 
épéire,  dont  l'abdomen  est,  sur  sa  partie  supérieure,  tra- 
versé par  des  bandes  de  diverses  couleurs,  ou  orné  de 
grosses  taches  vivement  colorées. 

—  n.  m.  :  Les  t)ÉcoRÊs  de  Juillet. 

—  n.  f.  jd.  Croupe  d'aranéides  présentant  le  caractère 
indi(|ué  ci-dessus.  (Araclin.)  —  Lhie  dkcorke. 

Se  décorer,  v.  pr.  Etre  décoré. 

—  Fig.  Se  parer,  s'honorer  soi  même. 

—  SvN.  Décorer,  embellir,  orner,  parer.  Décorer  fait 
penser  ù  quehpie  chose  de  grand,  d'éclatant,  de  précieux; 
parer  comporte  une  idée  de  grâce  apprêtée,  d'élégance, 
de  fête,  de  cérémonie.  Orner,  c'est  aussi  ajouter  à  un 
objet  des  choses  qui  plaisent  à  la  vue  ;  mais  ces  choses 
ne  sont  pas  de  purs  accessoires,  elles  sont  utiles,  elles 
augmentent  la  valeur  ou  la  force  de  l'objet.  Enfin,  eni- 
I elîir  signifie  proprement  rendre  beau  ;  il  exprime  comme 
une  chose  positive  ce  que  les  trois  autres  verbes  ne  font 
qu'indiquer  sous  différentes  nuances. 

—  Anton.  Dégrader,  déparer,  désorner,  gâter. 
DÉCORNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  corne)  v.  a,  Arra- 

clier  les  cornes  de  ;  DÉi  orner  U7i  bœuf.  11  Vent,  Bise  à  dé- 
corner les  hfnnfs,  Vent  très  violent. 

—  Faire  disparaître  les  cornes,  les  plis  aux  ang^les  de  : 
DÉcoRNER  une  feuille  de  papier,  un  livre,  il  A  certains  jeux, 
Effacer  la  marque  faite  au  moyen  d'un  pli  à  l'angle  d'une 
carte  :  Décornkr  une  carte. 

Se  décorner,  v.  pr.  Etre  décorné;  arracher,  briser  ses 
propres  cornes. 

DÉCOROMANIE  {ni  —  de  décor,  et  de  manie)  n.  f.  Art 
ou  manie  de  décorer  des  objets.  i)articulièrement  des 
vases,  de  manière  à  imiter  des  peintures.  11  Abus  qui  fait 
prodiguer  les  décorations,  ou  (|ui  porte  à  les  demander 
sans  les  avoir  méritées. 

DÉCORPORATION  [si-on  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cor- 
porat'uuj  n.  1'.  Dissolution  d'un  corps  de  troupe  :  La  dk- 
corporation  des  gardes  nationales. 

De  Cort  (François-Joseph),  poète  et  écrivain  flamand, 
né  à  Anvers  en  1834,  mort  à  Bruxelles  en  1878.  11  colla- 
bora à  des  journaux  et  à  des  revues,  et  devint,  en  !86l, 
secrétaire  de  l'auditeur  général  près  la  cour  militaire  à 
Bruxelles.  De  Cort  a  publié  des  recueils  de  poésies  :  Lie- 
deren  (1857-1859,  et  1868);  Zing-Zang  {\8&G\  où  l'on  trouve 
une  note  émue  et  une  forme  élégante. 

DÉCORTICAGE  n.  m.  Syn.  de  décorticatiox. 

DÉCORTICANT  \kan],  ANTE  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Quî 
prodiur  la  d-'ortication. 

DÉCORTICATION  {si-on)  n.  f.  Techn.  Action  de  décor- 
tiquer; résultat  de  cette  action  :  La  décortication  des 
arbres,  des  noix. 

—  Bot.  Chute  on  ab'ation  de  l'écorce.  (Elle  peut  être  na- 
turelle ou  artilicielle.) 

—  Chir.  Opération  qui  consiste  à  isoler  une  tumeur  ou 
une  production  morbide  des  tissus  qui  l'entourent. 

—  Encycl.  Bot.  L'écorce  du  platane,  du  pin  sîlvestre. 
de  l'if,  etc.,  se  détache  naturellement  par  plaques  ;  celle 
rie  l'arbousier,  du  bouleau,  du  merisier,  de  la  vigne,  par 
lambeaux.  On  pratique  artificiellement  la  décortication  de 
certains  arbres  comme  l'orme,  pour  enlever  les  parasites 
qu'abrite  l'écorce  et  faciliter  la  respiration  des  parties  pro- 
fondes, en  prenant  la  précaution  de  respecter  le  liber.  C'est 
en  décortiquant  périodiquement  le  tronc  qu'on  exploite  le 
chêne  liège.  La  décortication  annulaire  consiste  à  enlever 
un  anneau  de  l'écorce  pour  modifier  la  marche  de  la  sève 
et,  par  conséciuent,  la  production  végét;ile.  V.  séve. 

On  appelle  décortication  des  graines  l'opération  qui  con- 
siste à  en  enlever  le  tégument. 

DÉCORTIQUER  {ké  —  lat.  decorticare ;  du  préf.  priv.  dé. 
et   du    lat.   cortex,   icis,  écorce)   v.  a.    Dépouiller  de  son 
écorce,  en  pariant  du  bois;  de  sa  première  enveloppe,  en 
parlantd'un  fruit,  d'une 
graine  ;    DixoitTiQLER 
un  chêne,  des  amandes. 

Se  décortiquer,  v.]yr. 
Se  dépouiller  de  son 
écorce,  de  sa  première 
enveloppe. 

DÉCORTIQUEUR 
ikeur'),  EUSE  n.  Celui, 
celle  qui  décortique. 

—  Adjectiv.  ;  Ou- 
rriers    DÈcoRTiQHKnRs. 

—  n.  m.  Appareil  à 
décor  tiiiuer  certaines 
graines. 

DÉCORUM    {rom'  Décortiqneur.   , 

—  mot  lat.,  neutre  de 

decorus.  ce  qui  orne,  ce  qui  sied)  n.  m.  Bienséance  rigide  : 
Garder.  Obsen-er  le  decorcm. 

—  Syn.   Décorum,  convenance,   bienséance,  décence. 

V.  BIENSÉANCE. 

DECOSTÉE  (-î/c)  n.  f.  (îenre  d'arbrisseaux  volubiles,  de 
la  famille  dos  cornées,  comprenant  huit  espèces,  qui 
croissent  dans  l'Amérique  du  Sud. 

De  CoSTER(Charîes-Tbéodore-Henri),  écrivain  belge, 
né  à  Munich  on  1S*27,  mort  ù.  Ixelles  en  1879.  11  lut  pro- 
fesseur de  littérature  à  l'Ecole  de  guerre  de  Bruxelles. 


f 


Nouveau  Laroisse  illustr*. 


DÉCORATIONS 


0  d  Olgs  laussi  p'  les  Dames) 
(  Wurtemberg  ) 


III. 


Voir  U  leur  orJro  alphabétique  la  NoUce  comacri'a  a  chacune  Uc«  prlnclpalea  ilicorallou». 


DÉCOSTUMER   -   DÉCOUVERTE 


De  Cûster  avait  fait  uno  étude  approfondie  du  français  du 
moyen  âge  et  du  xvi»  siècle,  qu'il  écrivait  avec  infini- 
ment d'art  et  de  souplesse.  Nous  citerons  de  cet  écrivain  : 
Légendes  flamandes  (IS57),  en  vieux  français  ;  Contes  bra- 
bançons {1861),  on  français  moderne;  la  Légende  de  Ttil 
EnienspiegeU  son  chef-d'œuvre  ;  le  Voyage  de  noces,  roman  ; 
Voyage  en  Zélande. 

DÉCOSTUMER  {sUi  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  costumer) 
V.  a.  Ocer  le  costume. 

Se  décosUimery  v.  pr.  Retirer  le  costume  qu  on  avait 
revêtu. 

DÉGOTER  v.  n.  Pop.  Cesser  :  Ce  maudit  gars  ne  décota 
pas  d'être  en  malice.  (G.  Sand.) 

DÉCOTTAGE  [ko-taf)  n.  m.  Fonder.  Opération  qui  con- 
siste à  séparer  le  moule  du  modèle  eu  imprimant  au  moule 
uu  mouvement  de  va-et-vient. 

DÉCOUCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  coucher)  v.  n. 
Coucher  hors  de  chez  soi.  il  Découcher  de,  Coucher  par 
exception  hors  de  :  Découchkr  de  sa  maison.  \\  D'-coucher 
d'avec.  Cesser  de  coucher  avec  :  Louis  XIV,  rnalgré  ses 
galanteries  et  ses  infidélités,  ne  gÉcovcbk  jamais  d'avec  la 
reine.  (Volt.)  ..      ^. 

—  V.  a.  Faire  coucher  hors  de  son  lit  :  Découcher  guel- 
qu'un.  (Peu  usité.) 

—  Substantiv.  n.  m.  La  nuit  passée  hors  de  chez  soi. 
Il  Frais  de  découcher,  Allocation  que  certaines  administra- 
tions payent  â  leurs  agents  quand  les  besoins  du  service 
les  obligent  à  découcher. 

Se  découcher,  v.  pr.  Se  lever,  quitter  le  lit.  (Inus.) 
DÉCOUDRE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  coudre.  —  Se  con- 
jugue comme  coudre)  v.  a.  Défaire  la  couture  de  :  Décou- 
dre une  robe. 

—  Par  est.  Retirer  ce  qui  était  enfermé  au  mo3'en  d  une 
couture  :  Découdre  une  lettre  cachée  dans  la  doublure  d'un 
habit. 

—  Par  anal.  Ouvrir,  desserrer  :  Ae  pas  oser  découdre  les 
lèvres,  w  Déchirer,  ouvrir  par  une  blessure  :  Le  sangliei-,  le 
cer/"  DÉcoDSKNT  leurs  adversaires. 

—  Fig.  Détacher  progressivement  :  Déchirer  est  plus  dan- 
gereux que  DÉCOUDRE.  (Caton.) 

Fam.  En  découdre.  En  venir  aux  mains,  particulière- 
ment l'épée  au  poing,  ii  Fig.  Engager  une  discussion,  uno 
dispute,  entrer  en  contestation  :  S'il  veut  plaider,  il  faut 
bien  en  découdre,  il  S'attaquer  au  jeu  :  En  découdre  aux 
échecs,  aux  cartes,  aux  domiyws.  Il  Pop.  Se  sauver. 

—  Mar.  Détacher,  en   parlant  d'une  pièce  du  bordage. 
Décousu,  ue  part.  pass.  du  v.  Découdre. 

—  Fig.  Manquant  de  liaison,  de  suite,  de  logique  :  Idées 
DÉCOUSUES.  Ora/e»?' décousu,  il  Vie  rf^cottsue,  Vie  manquant 
d'ordre,  de  suite,  de  lixitc. 

—  Cheval  décousu.  En  T.  de  manèg;,  Cheval  dont  les 
membres  sont  mal  proportionnés  ou  mal  attachés,  et 
aussi,  Cheval  chez  qui  l'attache  de  la  tète  et  de  l'encolure 
est  marquée  d'un  sillon  trop  profond. 

—  Anton.  Cousu,  conséquent,  lié,  suivi. 

Le  décousu  n.  m.  Défaut  d'ordre,  do  suite,  de  liaison  : 
On  passe  le  décousu  à  Montaigne,  parce  que  tout  lui  va 
bien.  (Le  prince  de  Ligne.) 

Se  découdre,  v.  pr.  Se  défaire,  en  parlant  de  ce  qui 
était  décousu. 

—  Fig.  Se  défaire,  se  dénouer,  cesser  progressivement  : 
Amitié  qui  SB  découd. 

DÉCOUENNAGE  (kou-a-naf)  n.  m.  Action  de  découen- 
ner;  résultat  de  cette  action  :  Le  découknnage  d'un  porc, 

DÉCOUENNER  [kou-a-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
eouenne]  v.  a.  Dépouiller  de  sa  couenne. 

Se  découenner,  v.  pr.  Etre  découenné. 

DÉCOULANT  {lan),  ANTE  adj.  Qui  découle,  qui  suinte  : 
La  terre  promise  était  découlantk  de  lait  et  de  miel.  (Inus.) 

DÉCOULEMENT  {man)  n.  m.  .\ction,  mouvement  de  ce 
qui  découle  :  Le  découleme.nt  des  humeurs.  (Vieux.) 

DÉCOULER  idu  préf.  priv.  dé,  et  de  couler)  v.  n.  Couler 
lentement  et  d'une  façon  continue  :  Visage,  Blessure  dont 
la  sueur,  le  sang  découle. 

—  Fig.  Emaner,  provenir,  être  issu  de,  résulter  :  De 
rignorance  de  soi-même  découlent  tous  les  vices.  (Nicole.) 

—  Syn.  Découler,  dériver,  émaner,  procéder,  provenir. 
Découler,  c'est  venir  directement  et  naturellement  d'une 
chose,  comme  l'eau  coule  naturellement  d'un  point  élevé 
à  un  point  plus  bas.  Dériver  suppose  un  écart,  un  détour  : 
ce  qui  dérive  ne  suit  pas  la  direction  du  courant  priuciual, 
mais  s'en  éloigne  comme  les  saignées  qu'on  dérive  d'un 
fleuve.  Emaner  diffère  de  découler  en  ce  qu'il  exprime 
une  émission  faite  avec  force  et  dans  tous  les  sens.  Pro- 
céder et  provenir  ditfèrent  d'abord  des  trois  précédents  en 
ce  qu'ils  expriment  l'idée  de  provenance  sans  figure,  sans 
comparaison  avec  un  liquide  coulant  d'un  point  vers  un 
aatre  ;  mais  «  procéder»  se  rapporte  à  l'idée,  et  "  provenir" 
â.  la  réalité  :  c'est  l'intelligence  qui  décide  qu'une  chose 
procède  d'une  autre  comme  l'effet  do  sa  cause  ;  d'une  façon 
générale,  ce  sont  les  yeux  qui  constatent  la  provenance. 

DÉCOUPAGE  [paf)  n.  m.  Techn.  Action,  manière,  art  de 
découper  des  bois,  des  métaux,  etc.,  en  suivant  les  con- 
tours d'un  dessin  et  en  éliminant  toutes  les  parties  étran- 
gères à  ce  dessin,  ii  Opération  qui  suit  le  tissage  de  cer- 
taines étoffes  brochées  et  qui  consiste  ù  <;ouper  les  brides 
des  trames  trop  saillantes  à  l'envers  du  tissu,  ii  Découpage 
à  l'emporle-pièce,  Moyen  mécanique  de  débiter  dos  objets 
de  coutellerie,  i-  Action  de  découper,  d'après  un  patron, 
les  globes  soufflés  par  lo  verrier. 

—  Typogr.  Opération  qui  a  pour  but,  lorsqu'un  ouvrage 
contient  des  illustrations  ou  gravures,  de  faire  ressortir  les 
blancs  ou  parties  éclairées  do  ces  gravures  en  chargeant 
les  noirs  de  feuilles  de  papier  découpées  et  superposées. 

DÉCOUPE  n.  f.  Entaille,  découpure  faite  à  une  étoffe, 
en  uuï^f:  d'ornement,  l:  Action  do  couper  lo  bois  d'une  cer- 
taine manière,  suivant  les  divers  usages  auxquels  ce  bois 

est  de.stiné. 

DÉCOUPER  (du  préf.  priv.  dé,  oc  do  couper)  v.  a.  Divi- 
ser on  parties  :  Dkcooi'kr  un  poulet,  il  Par  c,xt.  Partager  : 
Aiiftohon  résolut  de  découper  l'L'urope  à  ses  frères. 
Il  Former  des  coupures  ou  dos  lignes  dans  :  Collines  qui 
Dï'X'.i  1  I  .  :  „..,•  plaine,  y  Tailler  :  Découper  du  papier,  du 
ea-  '  .-  en  suivant  les  contours  d'un  dessin  : 

Df  'tgc'S.  11  Pro/ilcr,  dessiner  :  j^une  dkcodpant 

un  c,w, ■>-..,,  .1  v/-  êur  l'azur. 


—  Fig.  Produire  avec  certains  ornements  minutieux 
et  recherchés  :  Découper  des  fioritures,  des  concetti. 

—  Découper  la  frisquette.  Typogr.  En  piettre  à  jour  les 
parties  qui  correspondent  aux  points  de  la  forme  destinés 
à  fournir  l'impression. 

—  Substantiv.  n.m.  Moment  où  l'on  découpe  les  viandes: 
Buvez  un  verre  de  madt'7'e  après  la  soupe  et  recommencez  au 
découper  du  ï*d/î.  (De  Cussv.) 

Découpé,  ée  part.  pass.  au  v.  Découper. 

—  Blas.  Se  dit  de  divers  meubles  dont  les  bords  sont 
munis  de  dentelures  irrégulières,  ii  S'emploie  au^si  quel- 
quefois, en  parlant  des  branches  et  des  tiges  des  plantes, 
dans  le  sens  de  tronqué  et  de  coupé. 

—  Bot.  Se  dit  des  parties  minces  et  foliacées  des  plantes, 
quand  leur  bord  semble  avoir  été  rogné  en  divers  sens. 

—  Peint.  Tranchant   durement    sur  le  fond  :  Figures 

DÉCOUPÉES. 

—  n.  m.  Hortic.  Parterre  divisé  en  pièces  de  diverses 
formes  :  Desfiiner,  Planter  îm  découpé. 

Se  découper,  v.  pr.  Elro  découpé,  n  Par  exagér.  Se  tail- 
lader, se.  dt'L'lnfjueter  :  Deux  cerits  gladiateurs  se  décou- 
paient à  (jrai/ds  coups  d'épée.  (L.-J.  de  Balz.) 

DÉCOUPEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  travaille  en  dé- 
coupure. Il  Personne  (|Ut  découpe  des  viandes. 

—  Adjoctiv.  :  Ouvrier  décûupeur. 

DÉCOUPEUSE  {peuz'  —  rad.  découper)  n.  f.  Techn.  Ma- 
chine employée,  dans  les  ateliers  de  filature,  pour  diviser 
les  rubans  de  laine 
peignée  en  frag- 
ments propres  à  su- 
bir l'opérationdu  tor- 
tiIlonnago.il  Machine 
employée  à  faire  le 
découpage  des  châ- 
les et  autres  tissus 
brochés,  il  Machine  à 
l'aide  de  laquelle  on 
découpe  le  bois,  la 
corne,  les  métaux. 

DÉCOUPLE    n.   f. 

En  T.  de  véner.,  Ac- 
tion de  découpler,  de 
détacher,  au  moment 
du  lancer,  les  chiens  _ 
courants  accouplés  =_-5 
deux  à  doux  jusqu'a- 
lors. Il  On  dit  aussi 
DÉcouPi-KR  n.  m. 

Découpeuse  à.  métaux- 
DECOUPLER     iplé 

—  du  priv.  lié,  et  de  coupler)  v.  a.  Détacher  des  chiens  cou- 
rants couplés  :  Le  cerf  lancé,  le  veneur  découple  les  chiens. 

—  Fig.  Lancer  à  la  poursuite,  mettre  aux  trousses  :  Dé- 
couplée une  troupe  d'huissiers  â  un  débiteur. 

—  Substantiv.  n.  m.  Syn.  de  découple. 
Découplé,  ée  part.  pass.  du  v.  Découpler. 

—  Fig.  Leste  et  Inen  pris  :  D'Aubigné  était  un  beau  grand 
drôle,  très  tien  fait,  très  découplé  de  corps  et  desprit. 
(St-Sim.) 

—  Blas.  Chevron  découplé,  Chevron  dont  on  a  été  la 
pointe,  et  dont  les  branches  ne  tiennent  plus  ou  presque 
plus  l'une  à  l'autre. 

DÉCOUPOIR  ipo-ar')  n.  m.  Instrument  qui  sert  à  faire 
des  découpures,  n  Ciseau  à  découper,  il  Chacun  des  deux 
disques  de  l'er  qui  forment  les  taillants  d'un  appareil  de 
fonderie,  n  Machine  à  balancier,  qui  travaille  comme  à 
l'emporte-piêce.  (On  dit  dans  les  mêmes  sens  :  décou- 
peuse. —  Il  existe,  du  reste,  un  grand  nombre  do  systèmes 
de  décotipoirs  qui  no  varient  que  par  des  détails.) 

DÉCOUPURE  n.  f.  Action  ou  art  de  découper  ;  Apprendre 
la  découpure.  11  Découpage  du  bois,  d'une  étoffe  brochée, 
d'un  métal,  etc.  il  Objet  découpé  :  Découpures  de  papier. 

—  Accident  brusque  dans  le  contour  :  Ile  avec  des  dé- 
coupures de  baies,  de  caps,  n  Objet  détaché  d'un  autre  :  Les 
îles  sont  des  découpures  des  continents,  il  Section,  divi- 
sion :  Les  chapitres  sont  des  découpures  d'un  ouvrage. 

—  Bot.  Division  des  bonis  d'un  organe  foliacé. 

—  Tcchn.  Fentes  transversales,  qui  sont  considérées 
comme  des  défauts  dans  les  barres  de  fer. 

DÉCOURAGEABLE  ijabl')  adj.  Que  l'on  peut  décourager; 
qui  se  laisse  décourager. 

DÉCOURAGEANT  {jan  ) ,  ANTE  [rad .  décourager']  adj .  Qui 
rebute,  (|ui  été  la  confiance  ;  Des  paroles  décourageantes. 

DÉCOURAGEMENT  {tnan  —  rad.  décourager)  n.  m.  Perte 
du  courage,  de  l'énergie,  abattement  moral  :  Le  découra- 
gement est  la  mort  rnorale,  (La  Rochef.-Doud.) 

Opposez  la  constance  aux  coups  de  la  fortune; 

Le  di'couragemcnt  est  d'une  âme  commune. 

—  Syn.  Découragement,  désespoir.  Le  découragement, 
qui  abat  toute  énergie,  se  manifeste  par  la  tristesse  et 
par  l'inaction.  Lo  désespoir  est  la  perte  de  toute  espé- 
rance :  il  a  souvent  commencé  par  lo  découragement,  et  il 
se  manifeste  (pielqnefois  par  une  espèce  de  fureur. 

DÉCOURAGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  courage. 
Prend  un  t-  après  le  g,  devant  \&Xo  :  Il  découragea.  Nous 
décourageons)  v.  a.  Otcr  soit  le  courage,  soit  l'énergie  :  On 
ne  in:co\}R.s.c,]i  pas  l'ennemi  avec  des  retraites.  (Bugeaud.) 
Il  Détourner  :  L'injustice  décourage  les  bonnes  volontés. 
li  Détruire  ou  diminuer  l'essor  do  :  Décourager  l'indus- 
trie, les  beiuix-arts. 
Se  décourn^er,  v.  pr.  Perdre  le   courage,  l'énergie. 

—  Ani'on.  Encourager,  animer,  électriser,  raffermir,  ra- 
nimer, rassurer. 

DÉCOURANT  [ra,i),  ANTE  [du  lat.  decurrens.  courant  le 
long  tloj  adj.  Kn  T.  de  bol.,  Se  dit  des  feuilles  dont  les 
bords  se  prolongent  sur  la  tige,  il  On  dit  mieux  décurrent. 

DÉCOURBER  'du  préf.  priv.  dé,  et  de  courber)  v.  a.  Ko- 
dresser  ce  qui  est  courbé  :  Décodrbkr  une  planche. 
Se  décourber,  v.  pr.  Etre  décourbé. 

DCCOURCELLE  (Maurice-Henri),  pianiste  et  composi- 
teur français,  né  et  mort  à  Paris  (1815-1888).  Tout  en  se 
livrant  à  r(!nsuignement,il  a  publié  une  centaine  d'œuvres, 
consistant  on  éludes  (deux  recueils),  exercices  (trois  re- 
cueilsV  nor-tiirnes,  fantaisies,  morceaux  de  gonre  et  trans- 
positions diverses. 

Decourcelle  (Plerro-Honri-ArfncH),  auteur  drama- 
tique  fraisais,  nô  à  Paris  en   1821,  mort  à  Etrctat  en 


866 

1892.  Il  abandonna  le  barreau  pour  la  littérature  drama- 
tique, et  débuta,  en  1845,  par  une  comédie  en  vers  :  une 
Soirée  à  la  Bastille,  jouée  à  la  Comédie-Française.  Depuis 
lors,  cet  écrivain,  qui  joignait  la  finesse  et  l'élégance  à 
beaucoup  de  verve  et  d'esprit,  a  écrit  seul,  ou  le  plus  sou- 
vent en  collaboration  avec  Deslandes,  Labiche,  Barrière, 
Thiboust,  d'Ennery,  dont  il  avait  épousé  la  nièce,  un 
grand  nombre  de  vaudevilles,  comédies,  drames,  opéras- 
comiques.  Parmi  ceux  qui  ont  eu  le  plus  do  succès,  nous 
citerons  :  Don  Gusinan  (IS46);  les  Portraits  (184S);  le  Bal 
du  prisonnier  {\SA9);  Diviser  pour  régner  (i850);  Un  mon- 
sieur qui  suit  les  fonmes  (i850);  Jenny  l'ouvrière  (1850), 
drame  qui  eut  un  énorme  succès;  Tambour  battant  1853); 
la  Béte  du  bon  Dieu,  drame  (1854)  ;  Je  dîne  chez  ma  mère 
(1855)  ;  la  Joie  de  la  maison  (1855)  ;  Fais  ce  que  dois  (1856)  ; 
les  Mariages  d'aujourd'hui  (1861);  le  Père  (1877);  etc. 
Adrien  Decourcelle  avait  collaboré  à  divers  journaux,  no- 
tamment au  -'  Figaro  "  sous  le  pseudonyme  de  docteur 
Grégoire.  Il  a  publié  en  volumes  :  les  rormules  du  doc- 
trur  Grégoire  (1868j;  un  Homme  d'argent  (1874);  Strophes 
ci  r/ian.sons  (1891);  etc. 

Decourcelle  (Pierre),  auteur  dramatique  et  roman- 
cier, fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1856.  Il  a  collaboré 
à  divers  journaux,  écrit  des  nouvelles,  des  romans,  et 
fait  jouer  depuis  1880,  le  plus  souvent  en  collaboration, 
un  grand  nombre  de  pièces,  parmi  lesquelles  :  Grain  de 
beauté  (1880);  le  Fond  du  sac  (1883);  l'Abbé  Constantin, 
d'après  le  roman  d'Halévy,  avec  H.  Crémieux  (1887)  ;  des 
opérettes  :  Mndame  Cartouche  (1886);  înès  Mendo  (1897J; 
des  drames:  /'As  de  trèfle  (1883);  la  Charbonnière  (1884); 
les  Cinq  doigts  de  Birouclc  (1885)  ;  Gigolelte  {lS9A)  ;  les  Deux 
gosses  (189G)  ;  Papa  la  Vertu  (1898)  ;  etc. 

DeCOURCY,  auteur  dramatique.  V.  Courcv. 

DecOURDEMANCHE  (Alphonse),  jurisconsulte,  né  et 
mort  à  Pans  ni>7-i87i).  Il  étudia  le  droit,  se  fit  recevoir 
licencié  et  exerça  la  profession  d'avocat.  Outre  des  arti- 
cles publiés  dans  divers  recueils,  on  lui  doit  :  Lettres  sur 
la  législation  dans  ses  rapports  avec  l'iiidusirie  et  la  pro- 
priété {\SAl);  Pi'oposition  relative  aux  rentes  sur  l'Etat 
(1850);  Acles  du  saint-siège  dans  l'ordre  temporel  pendant 
les  années  l868-tS69  {li69);  etc. 

DÉCOURONNEMENT  {ro-j>e-rna7ï)  n.  m.  Action  de  dé- 
couronnor  :  Le  découronnement  d'un  roi. 

DÉCOORONNER  [ro-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cou- 
ronner) V.  a.  Priver,  dépouiller  de  sa  couronne  ;   DÉcou- 
RONNKR  nn  roi.  Il  Par  anal.  Priver  de  ce  qui  parait  comme 
une  couronne  ;   L'âge  découronne  le  front.  La  tempête' 
découronne  les  arbres. 

—  Fig.  Effacer  le  prestige  de  :  Dêcoubonner  un  héros. 

—  En  T.  d'art  milit..  Balayer,  en  parlant  d'une  hauteur. 

—  Anton.  Couronner. 

DÉGOURS  {/cour'  —  lat.  decursus;  de  cnrrere,  snpin  cur- 
snm.  courir]  n.  m.  Période  décroissante  :  Le  décours  de 
l'âge.  (Peu  us.) 

—  Astron.  Temps  de  décroissement  continu,  qui  s'é- 
coule depuis  la  pleine  lune  jusqu'à  la  nouvelle. 

—  Méd.  Période  décroissante  d'une  maladie  :  Fièvre  à 

son    DÉCOURS. 

—  SvN.  Décours,  décadence,  déclin.  V.  décadence. 

DÉCOUSURE  n.  f.  Techn.  Partie  décousue  :  La  décou- 
SURE  d'un  soulier. 

—  Véner.  Plaie  faite  à  un  chien  par  un  coup  d'andouil- 
1er  de  t^erf  ou  de  défense  de  sanglier. 

DÉCOUVERT  {ver  —  subst.  part,  de  découvrir)  n.  m. 
Avancp  de  fonds  ou  crédit  que  fait  un  banquier  à  un  com- 
merçant, en  compte  courant,  et  à  des  conditions  d'inté- 
rêts et  de  commissions  préalablement  convenues,  toutes 
garanties  ayant  été  fournies  au  banquier  par  son  client 
pour  le  couvrir  de  l'avance  faite,  il  En  T.  d'assurance,  La 
partie  non  assurée  d'une  chose. 

—  Loc.  adv.  A  découvert  :  1°  Sans  être  couvert  :  Pau- 
pière coupée  qui  laisse  l'cril  À  découvert  ;  2"  A  ciel  ouvert  : 
Se  promener  k  découvert.  (Peu  us.);  3°  Sans  défense  : 
Bester  À  découvert,  exposé  aux  coups  de  renne7ni.  il  Fig. 
Sans  rien  qui  cache  ou  déguise  :  Parler  k  découvert. 

—  Bours.  Ve7idre  à  découvert,  Vendre  des  valeurs 
qu'on  ne  possède  pas  au  moment  môme  de  la  vente  et 
dont  on  espère  se  couvrir,  c'est-à-dire  se  rendre  acqué- 
reur pour  le  moment  où  on  devra  les  livrer,  il  Achats  à 
découvei't,  Achats  faits  sans  argent. 

—  Comm.  C/'édit  à  découvert,  Avances  faites  par  accep- 
tations ou  débours  de  caisse,  sans  être  garanties  par  des 
connaissements,  des  marchandises  consignées  ou  autres 
contre-valeurs. 

—  Fin.  Dépenses  soldées  à  l'aide  de  ressources  autres 
que  les  revenus  votés  et  perçus,  il  Déficit  :  Combler  un  dé- 
couvert. 

DÉCOUVERTE  {vè7-t')  D.  f.  Action  de  découvrir,  de  con- 
naître ce  qui  était  inconnu,  caché  ou  secret  ;  résultat  de 
cotte  action  :  La  découverte  d'un  complot,  du  nouveau 
monde,  il  Voyage  de  découverte.  Voyage  fait  dans  le  but 
de  découvrir  des  terres  inconnues."  —  Fig.  Exploration, 
examen  attentif. 

—  Ce  qui  a  été  trouvé,  inventé  :  Les  découvertes  de  la 
science,  il  Fig.  Aperçu  nouveau. 

—  Art  milit.  Mouvement  d'une  troupe  que  l'on  détache 
pour  examiner  l'état  du  pays  ou  tes  dispositions  de  l'en- 
nemi. Il  Patrouille  qui  précède  des  troupes  en  campagne, 
pour  éclairer  leur  marche  :  Découverte  qui  se  replie  pré- 
cipitamment sur  l'avant-gai-de. 

—  Escr.  Action  de  se  découvrir. 

—  Mar.  Découve7'te  ou  Navire  en  découverte.  Nom  que  l'on 
donnait  aux  bâtiments  légers  qui  précédent  une  flotte 
pour  éclairer  la  marche  et  signaler  l'ennemi.  (Auj.  on  dit 
un  i;clairivUR.;  tl  Vigie  de  veille  rlaiis  la  mâture. 

—  Tccliii.  Changement  qu'éprouve  l'acier  i)endant  la 
trempe,  nt  qui  consiste  en  ce  que  les  parties  oxydées  par 
le  fou  quittent  le  iiiétal.  lequel  prend  alors  une  couleur 
gris  blanc  :  On  reconnaît  que  la  Unne  est  bie7i  tre7npée,  si 
la  DÉCOUVERT!':  est  bien  faite,  si  le  blanc  est  égal.  (P.  De- 
sormeaux.)  ii  On  dit  aussi  dépouille. 

—  Tliécitr.  CliA.ssis  de  décor,  qui  se  place  derrière  une 
fenêtre  ou  toute  autre  ouverture  par  laquelle  le  public 
pourrait  voir  dans  les  coulisses. 

—  A  la  découverte,  loc.  adv.  Pour  découvrir,  pour  étu- 
dier, jtour  cniHiaitro. 

—  Syn.  Découverte,  invention.  V.  découvrir. 

—  Kncycl.  Si,  avant  les  Grecs,  des  portions  plus   ou 


507 

moins  considérables  du  gloire  avaient  étô  reconnues,  no- 
tammont  par  les  PluMucious  tU  par  les  Carthaginois  (Haii- 
uon),  par  les  Groos  soûls  a  été  orôéo  la  giiograpliie. 

On  trouve  dans  los  poùnios  homériques  lo  premier  in- 
ventai rtj  do  leurs  connaissances  sur  la  terre,  connaissances 
ue  s'étondant  qu'aux  contrées  immédiatement  voisines  de 
la  leur.  Grâce  à  leurs  expéditions  coloniales,  commerciales 
et  militaires,  ils  no  tarderont  pas  à  los  accroître;  Héro- 
dote, Pytluas,  Xonophon,  Alexandre  le  Grand,  par  leurs 
voyages  ontroi»ris  dans  dos  buts  très  différents,  reculèrent 
l'horizon  géographique  grec,  de  telle  sorte  qu'Kratosthène 
put,  dès  lo  m"  siècle  av.  J.-C,  étendre  TŒcuméne  ou 
torro  habitée  do  l'Ihério  ù  l'Indo,  do  Thulé  à  la  côte  cin- 
uamouiféro  do  l'Afrique. 

Les  Romains  ont  plus  précisé  qu'accru  la  connaissance 
do  la  terre  ;  ils  ont,  cependant,  commencé  à  connaître  lo 
monde  celtique  et  germanique,  sosont  avancés  en  Afrique 
jusqu'à  l'Aïr  et  au  Fezzan,  ont  cherché  les  sources  du 
Nil  et  ont  longé  les  côtes  do  l'océan  Indien  en  Afrique  au- 
delà  de  Zanzibar,  en  Asie  jusqu'à  l'Indo-Chine  [Cattigai'a), 
tandis  quo  leurs  caravanes  atteignaient  le  pays  des  Sères 
à  travers  i'Asio  intérieure.  Mais  celui  qui  a  résumé  los 
connaissances  des  Romains  au  ii"  siècle  après  J.-C, 
Ptolémée,  a  commis  dans  son  Instruction  géographique  de 
singulières  erreurs,  dont  la  plus  grossière  est  de  repré- 
senter l'océan  Indien  comme  une  mer  fermée. 

Au  cours  du  moyen  âge,  l'Europe  septentrionale  et 
orientale,  l'extrême  Asie  et  l'Afrique  moyenne  deviennent 
dos  contrées  connues,  grâce  à  Cnarlomagne  et  aux  Nor- 
mands d'une  part,  aux  Arabes  et  aux  croisés  de  l'autre. 
Les  pèlerinages  arabes  vers  La  Mecque,  les  voyages  de 
Du  Plan-Carpin,  de  Rubruquis,  de  Marco  Polo,  précisent 
déjà  les  notions  sur  l'Afrique  septentrionale  et  l'Asie  cen- 
trale et  orientale.  Le  dernier  de  ces  voyageurs  donne  les 
pays  producteurs  des  épices  comme  objectifs  aux  peuples 
navigateurs  du  xv"  siècle,  et  c'est  pour  y  parvenir  que 
les  Portugais  découvrent  tout  le  littoral  atlantique  de 
l'Afrique,  doublent  le  cap  de  Bonne-Espérance  et  gagnent 
les  Indes  (Vasco  de  Gama,  1498),  tandis  que  les  Espagnols 
trouvent  le  nouveau  monde  en  se  lançant  vers  l'ouest 
(Christophe  Colomb,  M92).  V.  Colomb,  et  Amérique. 

Pendant  que  les  conquistadores,  à  la  suite  do  Colomb, 
soumettent  les  empires  civilisés  de  l'Amérique  (Cortez, 
Pizarrel,  Magellan  exécute  le  premier  voyage  autour  du 
monde  (1519-1522).  Les  contours  des  quatre  masses  conti- 
nentales du  globe  sont  bientôt  après  approximativement 
fixés,  sauf  du  côté  du  pôle  arctique,  vers  lequ-el  se  tour- 
nent alors  certains  navigateurs,  à  la  recherche  de  passages 
entre  l'Europe  et  l'extrême  Orient,  tandis  que  d'autres 
parcourent  la  mer  du  Sud  à  la  recherche  au  continent 
a'ustral  qu'ils  pensent  faire  contrepoids  aux  terres  de 
l'hémisphère  boréal.  D'aucun  de  ces  deux  côtés  le  résultat 
obtenu  n'a  été  celui  qu'on  cherchait.  Dans  les  régions 
arctiques,  ce  n'est  qu'au  xix*  siècle  qu'on  découvre  un  pas- 
sage nord-ouest  impraticable  aux  navires,  et  un  passage 
nord-est  qui  n'est  guère  plus  accessible  (No'denskioïd. 
1878-1879)  ;  quant  à  l'exploration  de  l'océan  Pacitique  mé- 
ridional, elle  a  fait  disparaître  la  chimère  du  continent 
austral  (Cook)  et  a  révélé  l'existence  des  innombrables 
îles  et  archipels  de  l'Océanie. 

Ainsi  ont  achevé  de  se  dessiner,  aux  xv!!!*  et  xix"  siè- 
cles, les  contours  extérieurs  de  tous  les  continents  :  la 
détermination  des  grands  traits  intérieurs  do  la  plupart 
d'entre  eux,  commencée  dès  l'antiquité,  a  étô  également 
terminée  au  cours  du  xix«  siècle.  Alors  l'Asie,  l'Afrique, 
l'Australie,  les  deux  Amériques  ont  été  traversées  de  part 
en  part  ;  leur  relief,  leurs  cours  d'eau,  leurs  déserts  ont 
été  exactement  tracés  sur  les  cartes,  en  même  temps  que 
de  nouvelles  terres  étaient  découvertes  dans  le  Pacifique 
et  que  l'exploration  des  régions  arctiques  se  poursuivait 
(Nansen),  sans  cependant  aboutir  encore  à  la  conquête  du 
pôle.  C'est  à  l'achôvement  de  cette  conquête,  à  la  décou- 
verte des  solitudes  glacées  de  l'hémisphère  austral,  à 
l'étude  bathométrique  des  mers  du  globe  que  devront  se 
consacrer  les  explorateurs  du  xx»  siècle  ;  là  seulement  il 
reste  encore  à  la  géographie  de  véritables  conquêtes  à 
effectuer;  partout  ailleurs,  l'œuvre  ne  peut  plus  être 
qu'une  œuvre  do  détail. 

Découverte  du  nouveau  monde  (la)  ou  el  Nuevo 
Mundo  descubierto,  comédie  en  vers  de  Lope  do  Vega,  oui 
tient  à  la  fois  de  la  comédie  d'intrigue,  do  l'épopée  et  aes 
autos.  —  Au  premier  acte,  Coloml),  après  avoir  sollicité 
en  vain  le  roi  de  Portugal,  se  rend  sous  les  murs  do  Gre- 
nade, alors  assiégée  par  les  rois  catholiques,  qui  lui  pro- 
mettent leur  concours.  La  Providence,  l'Imagination,  etc., 
entrevues  dans  une  vision,  lui  avaient  déjà  fait  pressentir 
ce  résultat.  Le  deuxième  acte  se  déroule  d'abord  en  mer 
et  se  termine  sur  le  sol  des  premières  îles  découvertes  où 
la  croix  est  plantée.  Le  troisième  est  consacré  au  retour 
de  Colomb  en  Europe  et  au  baptême  dos  Indiens.  Cette 
pièce  qui  tlattait  l'orgueil  espagnol  par  lo  récit  de  la  prise 
de  Grenade  et  do  la  conquête  du  nouveau  monde,  n'a 
d'autre  unité  quo  le  sentiment  religieux  qui  la  domino  tout 
entière.  Elle  a  été  traduite  par  t)amas-Hinard  dans  le 
Théâtre  de  Lope  de  Vega  (Pans). 

DÉCOUVERTURE  {rrr')  n.  f.  Action  de  découvrir  un  édi- 
fice quelconque,  don  enlever  la  toiture. 

DÉCOUVRANT  iyran),  ANTE  adj.  Qui  découvre.  (Pou  us.) 

DÉCOUVREMENT  {man)  n.  m.  Quantité  dont  la  bar- 
rette du  tiroir  découvre  les  ouvertures  ou  orilicos  permet- 
tant l'accès  do  la  vapour  au  cylindpo  :  Le  dkcouvuemknt 
est  d'autant  plus  petit  que  la  détente  est  plus  considérable. 
(On  dit  aussi  (luo  plus  lo  découvromont  est  considérable, 
plus  l'avance  du  tiroir  est  accentuée.) 

DÉCOUVREUR,  EUSE  n.  Personne  qui  découvre,  qui  a 
fait  une  découverte. 

DÉCOUVRIR  (du  préi'.  priv.  dé.  et  do  couvrir.  ~  Se  con- 
jugue comme  couvrir)  v.  a.  Dépouiller,  débarrasser  do  co 
qui  couvrait  :  Diicouvitm  un  plat,  une  maison,  une  statue. 
H  Laisser  à  découvert,  cesser  do  couvrir  :  La  mer  à  marée 
basse  DKConvniî  des  rochers,  il  Dégarnir  ce  ijui  protégeait  : 
Général  qui  diîcduvkk  son  aile  gauche. 

—  Par  ext.  Apercevoir  à  distance  ;  commencer  à  voir  : 
DÉcouvitin  un  village  du  haut  d'une  montagne,  ii  Constater 
l'oxistonco  do,  trouver,  mettre  au  jour  :  Dkcoovrir  tin  tré- 
sor. Il  Voir,  reconnaître  et  faire  connaître  lo  premier  ; 
Découvrir  une  ile. 

—  Impropr.  Inventer  :  Di'iCouvRiR  la  boussole. 

—  Fig.  Dévoiler,  révéler,  fairo  connaître  ;  laisser  voir, 


111. 


DECOUVERTURE    —   DECREPITUDE 


manifester  :  Dieu  nous  di^couvre  sa  volonté,  par  les  événe- 
ments. (Pasc.)  Il  Arriver  à  savoir;  constater:  Découvrir 
La  vérité,  un  secret,  une  conspiration. 

—  Grav.  /)écou}}rir  la  planche,  La  dépouiller  du  vernis, 
après  que  l'oau-forto  a  mordu. 

—  Joux.  Aux  échecs,  Découvrir  une  pièce.  L'isoler  des 
pièces  qui  la  défendaient,  il  Découvrir  une  dame.  Au  tric- 
trac, La  laisser  seule  dans  une  case.  Il  Aux  cartes,  Décou- 
vrir son  jeu,  Lo  laisser  voir  ou  le  faire  connaître  à  son  adver- 
saire. —  Fig.  Laisser  pénétrer  ses  desseins  ou  ses  moyens. 

—  Techn.  Découvrir  un  outil.  Enlever,  après  la  trompe,  la 
croûte  (|ui  recouvre  sa  surface,  on  l'onfoûi^ant  ù.  diverses 
reprises  dans  de  la  pierre  ponce. 

—  Loc.  div.  Découvrir  quelqu'un  :  1°  Lo  trouver,  en  par- 
lant d'une  personne  qui  se  cache  ou  qui  se  tient  dans  un 
lieu  qu'on  ignore  :  Découvrir  un  voleur;  2°  Cesser  de 
protéger,  de  garantir  :  Minisire  qui  découvrk  ses  subur 
doïuiés.  Il  Fani.  Découvrir  le  pot  aux  roses,  Découvrir  l'in 
trigue,  le  manège  de  quelqu'un. 

—  Syn.  Découvrir,  inventer,  trouver.  Découvrir  se  dit 
des  choses  qui  étaient  cachées,  secrètes,  inconnues;  îh- 
venter  se  dit  des  choses  qui  n'existaient  pas  :  on  découvre' 
une  île,  on  ne  l'invente  pas;  Gutenberg  n'a  pas  découvert 
l'imprimerie,  il  l'a  inveiitée.  Trouver  signifie  simplement 
mettre  la  main  sur  quelque  chose,  arriver  à  le  connaître, 
sans  indiquer  si  la  chose  est  nouvelle  ou  si  elle  était  seu- 
lement cachée  ou  égarée,  et  même  s'il  y  a  eu  recherche, 
car  beaucoup  de  trouvailles  sont  le  pur  effet  du  hasard. 

—  Découvrir,  annoncer,  déclarer,  maniiester.  V.  an 
nonckr. 

—  Découvrir,  apercevoir,  percevoir,  etc.  V  apercevoir. 

—  Découvrir,  déceler,  dévoiler,  révéler.  V.  décller. 

—  V.  n.  Mar.  Etre  découvert  par  le  retrait  de  la  mer  : 
Hocher  qui  découvre  à  la  basse  mer. 

—  Techn.  Se  dit  de  l'acier  lorsque,  dans  la  trempe,  il  se 
débarrasse  de  la  pellicule  noirâtre  dont  il  est  enveloppé. 

Découvert  {vèr'),  erte  part.  pass.  du  v.  Découvrir. 

—  Peu  boisé  ou  non  couvert  de  constructions  :  Paijs. 
Terrain  découvert. 

—  A  visage  découvert.  Sans  masque  ni  voile.  Il  Fig.  Sans 
déguisement,  sans  détour. 

—  Bot.  Se  dit  des  fruits  entièrement  nus,  comme  la  cerise. 

—  Dr.  A  deniers  découverts,  Argent  comptant. 

—  Entom.  Se  dii,  des  ailes  des  insectes  quand  elles  dé- 
passent les  élytres,  comme  dans  les  forficules  ou  perce- 
oreilles.  Il  Se  dit  des  élytres,  quand  ils  ne  sont  pas  cou- 
verts par  un  mésothoron  en  forme  d'écusson  ou  de  scutelle, 
comme  chez  plusieurs  hémiptères. 

—  Hortic.  Allée  découverte.  Allée  dont  les  branches 
d'arbres  ne  se  joignent  pas  au-dessus  de  la  tête  des  pro- 
meneurs. 

—  Mar.  Bateau  découvert.  Bateau  non  ponté,  n  Batterie 
découverte,  Syn.  de  barbette,  il  Boche  découvei-te,  Roche 
laissée  à  sec  à  marée  basse. 

—  Allus.  littér.  : 

Croire  tout  dccouvert  est  une  erreur  profonde, 
C'est  prendre  l'horizon  pour  les  bornes  du  monde. 
Premiers  vers  d'un  petit  poème  de  Lemierre,  intitulé  : 
l'Utilité  des  découvertes  faites  dayis  les  sciences  et  dans  les 
arts  sous  le  règne  de  Louis  XV.  (Dans  l'application,  ces 
deux  vers,  bien  frappés,  expriment  cette  vérité,  qu'il  est 
impossible  d'assigner  des  bornes  aux  investigations  de  la 
science.) 

—  n.  m.  Terrain  découvert  ;  De  grands  découverts. 
Se  découvrir,  v.   pr.   Etre,  devenir  découvert,  n  S'é- 

claircir,  en  parlant  du  temps,  n  Etre  aperçu,  être  visible. 
Il  Etre  découvert,  inventé,  imaginé.  ii  Etre  reconnu,  re- 
marqué. Il  Enlever  ce  qui  couvrait  tout  ou  partie  de  son 
corps.  Il  Oter  de  dessus  sa  tête  ce  qui  la  couvrait  :  Boer- 
haave  ss  découvrait  en  parlant  de  Dieu.  (Sali.)  il  S'expo- 
ser aux  coups  de  l'ennemi  ou  de  son  adversaire,  il  Prêter 
le  flanc,  se  rendre  vulnérable,  ii  Se  faire  connaître  : 

J'aime  un  esprit  aisé  qui  se  montre  et  qui  s'ouvre. 
Et  qui  plaît  d'autant  plus  que  pLus  il  se  découvre. 

Boil-EAC. 

iiFaire  connaître  ses  sentiments. ii Découvrir  à  soi  ou  en  soi. 

Decrais  {Pierre-Louis-Alborl),  administrateur  et  di 
plomate  français,  né  à  Paris  en  1838.  Il  était  avocat  à  la 
cour  d'appel  do  Paris  quand  il  fut  attaché  (sept.  1870)  à 
la  mission  diplomatique  do  Tachard,  à  Bruxelles.  Préfet 
d'Iudre-et-Loire  (l87l),  des  Alpes-Maritimes  (1870  et  do  la 
Gironde  (1876],  il  fut  nommé,  en  1879,  conseiller  d'Etat 
et  envoyé,  on  1880,  comme  ministre  plénipotentiaire,  à 
Bruxelles.  En  1882.  il  fut,  pendant  huit  mois,  directeur  des 
affaires  politiques  au  ministère  des  affaires  étrangères. 
Successivement  ambassadeur  à  Komo-Quirinal  (1882),  à 
Vienne  (1886)  et  à  Londres  (1893),  il  rentra  dans  la  vie 
privée  on  1894.  Député  do  Bordeaux  depuis  1897,  il  entra, 
en  1899,  comme  ministre  des  colonies,  dans  lo  cabinet 
Waldock-Housseau. 

DECRAMPILLER  {kran,  et  II  mil.)  V.  a.  Démêler,  en  par- 
lant do  la  soie  qui  vient  d'être  teinte  :  Décrampilleb  de 
la  soie. 

DÉCRAMPONNER  {kran-po-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
cramponner)  v.  a.  Enlever  les  crampons  de  :  Décrampon- 
ner une  poutre. 

—  Par  oxt.  Fairo  lâcher  priso  à  :  Décramponner  un  pri- 
sonnier  des  barreaux  de  sa  fenêtre. 

—  V.  n.  Fam.  Lâcher  prise,  s'en  aller  :  Importun  qui  rjc 

veut  plus   ni'xRAMPONNKR. 

Se  décratnponner,  v.  pr.  Etre  dôcramponné.  ii  Par  ext. 
Lâcher  priso. 
DÉCRASSAGE  (kra-saf)  n.  m.  Action  do  décrasser. 

—  Techn.  Opération  qui  a  pour  objet  do  débarrasser  la 

frillo  d'un  foyor  dos  scories  otdos  cendres  qui  s'opposent 
l'accès  do  l'air  nécessaire  à  la  combustion,  ii  Action 
d'agiter  un  métal  en  fusion,  afin  do  séparer  de  sa  masse 
les  crasses  qui  s'y  trouvent. 

DÉCRASSEMENT  [kra-sc-man)  n.  m.  Action  de  décras- 
ser :  /.e  DÉCRASSEMENT  d'un  fusil. 

—  Fig.  Action  do  tirer  d'un  état  misérable,  ou  inférieur  : 
Le  dèchaSsement  d'une  intelligence  inculte.  Il  Action  do  dé- 
barrasser l'esprit  ou  los  manières  do  rudesses  ou  d'habi- 
tudes grossières  :  Le  dkcrassement  d'un  parvenu. 

—  Techn.  Syn.  do  di-xbassagr. 

.  DÉCRASSER  (kra-sé  —  du  préf.  priv.  (/(',  et  do  crasse 
V,  a.  Nettoyer,  ôter  ta  crasse  de  :  Décrasser  des  cheveux, 
un  peigne,  il  Otor,  par  un  premier  lavage,  les  saletés  los 
plus  apparentes  <iu  linge,  il  Nettoyer  un  fusiL 

—  Fig.  Tiror  d'un  état  miséruljle  :  Que  ces  hommes  nou- 


veaux qu'on  vient  de  décrasser  soient  enivrés  de  titres 
peu  faits  pour  eux,  ils  sont  ea-ci(i'aft/f.î  /  (I)uclos.)  il  Polir, 
dégrossir  :  Il  faut  prendre  garde  d'effacer  les  caractères, 
quand  on  ne  veut  que  les  décrasser.  Il  Orner  dos  connais- 
sances les  plus  indispensables  :  Décrasser  un  élève.  — 
Pop.  Débaucher,  par  ext.  du  sens  précédent. 

—  Fam.  Décrasser  ses  écus,  Fairo  oublier  l'origine  trop 
vulgaire  do  sa  fortune. 

—  Peint.  On  dit  qu'on  décrasse  un  tableau,  lorsqu'on  lui 
fait  subir  uno  restauration  complète. 

—  Techn.  Procéder  au  décrassage. 

Se  décrasser,  v.  pr.  Etre  décrassé,  ii  Se  nettoyer,  enle- 
ver la  crasse  qu'on  a  sur  son  corps  ou  sur  ses  vêtements. 

—  Fig.  Sortir  d'un  étal  d'abjection,  do  misère,  de  gros- 
sièreté, d'ignorance. 

DÉGRASSOIR  (kj'a-so-ar)  n.  m.  Sorte  do  peigne  un  peu 
plus  long  que  large,  à  dents  fines  et  r-ii-jT'Hl!/-.-:^  -ni  «^i-rt, 
on  lo  passant  dans  la  chevelure,  à  dé- 
crasser les  cheveux. 

DÉCRAVATER  (du  préf.  priv.  (/.■',  et 
Je  cravater)  v.  a.  Oter  ou  déranger  la 
cravate  de  quelqu'un. 

Se  décravater,  v.  pr.  Oter  sa  cra- 
vate. 

Décrassoir. 

DÉCRAYONNAGE  {krè-io-naj'  —  du 
préf.  priv.  (/''',  et  de  crayon,  signifiant  «  mélange  d'argile 
et  do  sablo  «)  n.  m.  Action  :  i"  d'ôter  co  qui  encrasse  une 
grille  de  fourneau;  2*  d'enlever  à  l'aide  de  brosses,  do 
hérissons,  etc.,  les  suies  et  autres  crasses  qui  obstruenî 
un  tuyau  servant  au  dégagement  de  la  fumée. 

DÉCRÉDITEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  décréditer. 

DÉCRÉDITER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  créditer)  v.  a. 
Ruiner  le  crédit  de  :  On  dècrédite  un  homme  d'affaires  en 
publiant  qu'il  est  ruiné.  (Lav.) 

—  Fig.  Ruiner  l'influence,  l'autorité  do  :  Décréditer 
un  honnête  homme.  \\  Déprécier  :  L'abus  des  récompenses  est 
un  moyeiî  de  les  dêcréditkr  promptement. 

Se  décréditer,  v.  pr.  Ruiner  son  crédit,  et  au  fig.,  son 
influence,  son  autorité. 

—  Syn.  Décréditer,  décrier,  dénigrer,  déshonorer,  dif- 
famer, discréditer,  noircir.  Décréditer  et  discréditer  ne 
peuvent  se  dire  que  de  ce  qui  était  accrédité;  le  second 
marque  seulement  un  affaiolissement  du  crédit;  le  pre- 
mier signifie  sa  perte  complète.  Décrier,  c'est  crier  contre 
quelque  chose  ou  contre  quelqu'un,  l'attaquer  comme  mau- 
vais et  méprisable.  Dénigrer,  par  son  étymologie,  signifie 
noircir,  mais  il  ne  s'emploie  guère  que  pour  exprimer  les 
attaques  contre  le  talent,  l'habileté,  le  mérite,  tandis  que 
noircir  porte  sur  la  conduite  et  sur  les  mœurs  :  on  dénigre 
un  auteur  en  critiquant  avec  acharnement  toutes  ses  pro- 
ductions; on  noircit  un  homme  en  présentant  sa  vie  sous 
les  plus  mauvaises  couleurs.  Déshonorer  marque  comme 
un  fait  la  perte  de  l'honneur,  qui  est  le  résultat  ordinaire 
des  attaques  exprimées  par  les  autres  verbes.  Enfin  dif- 
famer signifie  perdre  de  réputation  en  décriant  partout. 

—  Anton.  Accréditer. 

DÉCRÉMAGE  \maj')  n.  m.  Action  de  décrémerie  lait.  (On 
dit  mieux  écrémage.)  h  Opération  qu'on  fait  subir  à  la  soie 
en  la  passant  au  bain  de  soude,  d'huile  de  palme  et  do 
résine  pour  la  débarrasser  de  ses  impuretés. 

DÉCRÉMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  crème.  —  Change  IV 
fermé  en  é  ouvert  devant  une  syllabe  muette  :  Il  décrème; 
sauf  au  fut.  et  aucondit.  :  Il  décrémera.  Je  déci^émerais)v.a. 
Retirer  la  crème  qui  s'est  formée  sur  le  lait.  (On  dit  mieux 
ÉCRÉMER.)  Il  Procéder  au  décrémage. 

DeCREMPS  (Henri),  mathématicien  français,  né  à  Bé- 
duer  (Lot)  en  1746,  mort  en  1826.  Il  eut  l'idée  de  recueillir 
et  de  publier  tous  les  tours  de  cartes,  d'escamotage, 
ainsi  que  les  jeux  dits  «  d'esprit  u  connus.  Cette  publica- 
tion eut  lieu  en  cinq  volumes  :  la  Magie  blanche  dévoilée. 
Supplément  à  la  magie  blanche,  Testament  de  Jérôme  Sharp, 
Codicille  de  J.  Sharp,  les  Petites  Aventures  de  J.  Sharp. 
Les  explications  de  Decromps,  souvent  erronées,  ne  sont 
plus  consultées  que  par  curiosité;  mais  son  texte  est  tou- 
jours copié  el  recopié  par  les  petites  brochures  dites  de 
colportage. 

DÉCRÉPIR  (du  préf.  priv.  dé.  et  do  crépir)  v.  a.  Oter  le 
crépissage  ou  l'enduit  le  plus  superficiel,  en  parlant  d'un 
mur  :  DÊcKi;rm  un  mur. 

—  Pop.  Endommager  :  Décrépir  la  figure  à  quelqu'un. 
Décrépi,  le  part.  pass.  du  v.  Décrépir. 

Se  décrépir,  v.  pr.  Devenir  décrépi,  perdre  son  lustre, 
au  prop.  ot  au  fig.  :  Avec  l'âge,  l'esprit  se  di-:cképit. 

DÉCRÉPISSAGE  {pi-saj')  n.  m.  Action  de  décrépir  ou  de 
so  décrépir. 

DÉCRÉPIT  (pi),  ITE  [du  lat.  decrepitus;  tlo  decrepere, 
décrépiter, et,  par  oxt.,  Jeter  son  dernier  éclat]  adj.  Amai- 
gri, affaibli,  cassé  par  l'âge  ou  par  des  causes  produisant 
los  mêmes  effets,  ii  Af;e  décrépit.  Age  do  la  décrépitude, 
extrême  vieillesse,  n  Qui  a  pris,  par  l'effet  du  temps,  une 
apparence  chétivo  :  Chêne  décrépit. 

—  Fig.  AtVaibli,  on  parlant  d'une  force  morale. 
DÉCRÉPITANT  {tan),  ANTE  adj.  Qui  décrépite  :  Le  sel 

de  cuisine  int  If  plus  m;tiu*:i'iT,\NT  de  tous  les  sels  connus. 
DÉCRÉPITATION  {si-on  —  rad.  décrépiter)  n.  f.  Chim. 
Pétillement  que  font  entendre  certains  sels,  quand  on  los 
projette  sur  dos  charbons  incandescents,  ii  Opération  qui 
consiste  à  fairo  décrépitor  des  sols  :  Le  but  de  la  décrépi- 
tation  du  sel  marin  est  de  lui  faire  perdre  l'eau  de  sa  cris- 
tallisation. (Venel.) 

—  Encycl.  La  décrépitation  provient  quelquefois,  comme 
pour  lo  sol  do  cuisine,  delà  vaporisation  brusque  do  l'oau 
interposée  entre  los  lamelles  cristallines;  quelquefois, 
aussi,  comme  pour  la  sulfate  de  protoxydo  do  potassium, 
il  résulte  do  la  rupture  dos  cristaux,  dont  los  partio.s  so 
dilatent  inégalement,  par  suite  de  leur  pou  de  conductibi- 
lité pour  la  chaleur. 

DÉCRÉPITER  (lat.  decrepitare,  frénuontat.  do  decrepere, 
produire  un  bruit)  v.  n.  Produire  do  la  décrépitation,  pé- 
tiller au  feu  :  L'anthracite  nÉCRÉPiTiî  lorsqu'on  le  chauff'e. 

—  V.  a.  Décrépiter  du  .'tel.  Calciner  lo  sel  jusqu'à  ce  qu'il 
no  crépite  plus  dans  lo  fou. 

DÉCRÉPITUDE  n.  f.  Etat  d'uno  personne  décrépite. 
II  Dernier  tornio  do  la  vicillosso,  période  do  la  vie  hu- 
maine caractérisée  par  un  excessif  amaigrissement  ot 
par  la  porto  presque  totale  dos  forces  vitales  :  La  itKCinii- 
riTUDE,  qui  succède  à  la  caducité,  commence  en  générai  ù 

71  "• 


DEGRÉS 


DECRUSER 


quatre-vingts  ans.  Il  Parext.  Extrême  vieillesse,  cd  parlant 
des  animaux  et  des  plantes. 

—  Fig.  Extrême  alfaiblissement  des  forces  morales. 

—  Sys.  Décrépitude,  caducité.  V.  cadlcite. 
Degrés  (Denis,  duc),  marin  français,  né  à  Château- 

viUain  (Haute-Marne)  en  1762,  mort  en  1820.  Il  servit  pen- 
dant la  guerre  d'Amérique,  sous  les  ordres  du  comte  de 
Grasse,  puis  fut  chargé  de  ditférentes  missions.  Promu 
capitaine  de  vaisseau  en  1791,  il  fut,  bientôt  après,  destitué 
comme  noble,  et  arrêté  à  son  retour  en  France,  où  il  avait 
été  envoyé  pour  rendre  compte  au  gouvernement  de  la 
situation  de  l'île  de  France  et  demander  des  secours.  Re- 
lâché bientôt  après,  il  fut  réintégré  dans  son  grade,  et  de- 
vint, en  1798,  contre-amiral.  11  prit  part  au  débarquement 
des  troupes  françaises  à  Malte  et  à  la  bataille  d'Aboukir. 
En  1800,  il  essaya  de  forcer  le  blocus  de  la  flotte  anglaise 
autour  de  l'île  de  Malle,  et  de  gagner  Toulon,  mais  il  dut 
se  rendre  après  une  défense  héroïque.  A  son  retour  d'An- 
gleterre, l'amiral  Decrès  fut  appelé  par  Bonaparte  à  la 
préfecture  maritime  de  Lorient,au  commandement  do  l'es- 
cadre de  Rochefort.  et  enfin,  au  ministère  de  la  marine. 
Il  demeuraàce  poste  jusqu'à  la  tin  de  l'Empire,  et  déploya 
une  grande  activité  et  tous  les  talents  d'un  administrateur 
remarquable.  On  lui  doit  l'exécution  des  travaux  des  ports 
de  Cherbourg  et  de  Flessingue,  la  création  do  l'arsenal  et 
des  chantiers  d'Anvers,  l'amélioration  des  établissements 
maritimes  depuis  l'Adriatique  jusqu'à  la  Baltique,  l'expé- 
dition de  Saint-Domingue,  la  construction  et  la  réunion 
des  bâtiments  de  la  flottille  de  Boulogne,  etc.  Rappelé  au 
ministère  de  la  marine  pendant  les  Cent-Jours,  Decrès  fut 
mis  à  la  retraite,  à  la  seconde  Restauration.  Il  mourut,  cinq 
ans  après,  des  suites  d'une  tentative  d'assassinat. 

DECRESCENDO  [dé-kré-chén'-do]  adv.  Mot  italien  qui 
signifie  en  décroissant,  et  qui,  dans  la  langue  musicale,  est 
l'opposé  de  crescendo. 

—  Encycl.  Venant  presque  toujours  à  la  suite  d'un 
forte,  il  indique  que  le  son  doit  subir  une  décroissance 
progressive  pour  arriver  insensiblement  jusqu'au  piano. 

On  16  marque  souvent  ainsi,  par  abré- 

viation:   aecresc;  parfois,  aussi,  on    ~  — 

lui  substitue  la  figure  ci-contre,  dont  Decrescendo. 

la  forme  est  expressive.  Il  arrive  en- 
core que,  pour  obtenir  le  même  résultat,  on  emploie  des 
expressions  similaires,  telles  que  diminuendo  (en  dimi- 
nuant), smorzando  (en  éteignant),  ou  calando  (en  tombant). 

DÉCRESCENT  (krèss-san),  ENTE  [du  lai.  decrescere,  dé- 
croître] adj.  En  T.  de  bot..  Qui  décroît  insensiblement. 
Il  Feuille  décrescente  pennée.  Feuille  composée  dont  les 
folioles  décroissent  de  grandeur  de  la  base  au  sommet. 

DÉCRET  {krè  —  lat.  decretum,  supin  de  decernere,  déci- 
der, décréter)  n.  m.  D'une  façon  générale,  Décision  souve- 
raine sur  un  objet  particulier. 

—  Par  ext.  volonté,  intention  :  Dieu  nous  tient  ses  dé- 
crets cachés.  (Boss.) 

—  Dr.  anc.  Jugement  rendu.  (V.  la  partie  encycl.)  ii  En 
décret.  Saisi,  mis  en  vente  par  un  décret  forcé  : 

La  femme  d'un  joueur  peut  voir,  eu  moins  d'un  an, 
Ses  terres  en  décret  et  son  Ut  k  l'encan, 

—  Dr.  rom.  V.  la  partie  encycl. 

—  Dr.  ecclés.  Décision  de  l'autorité  ecclésiastique  :  Les 
DÉCRETS  de  l  Eglise,  des  papes,  des  conciles.  Il  Décision  do 
l'ancienne  Sorbonne  :  Un  décret  de  Sorbonne,  Il  Recueil 
d'anciens  canons  :  Le  décret  de  Gratien. 

—  EscYCL.  Dr.  rom.  A  Romo  le  décret  était  une  décision 
prise  après  examen  par  un  magistrat.  C'est  par  un  décret 
que  le  préteur  envoyait  une  personne  en  possession  d'un 
bien  déterminé  ou  d'un  ensemble  de  biens,  dans  les  cas  de 
bonorum  venditio,  de  damnum  infectum,  de  bonorum  pos- 
sessio  decretalis.  Ceux  des  interdits  par  lesquels  un  ma- 
gistrat prescrivait  des  actes  positifs  étaient  aussi  appelés 
décrets,  par  opposition  à  ceux  prescrivant  des  abstentions, 
qui  étaient  des  interdicta  au  sens  strict.  On  a  appelé  plus 
tard  décréta  les  jugements  rendus  par  l'empereur  en  vertu 
de  son  droit  d'évocation. 

—  Législ.  Dans  l'ancien  droit  français,  on  appelait  dé- 
crets les  jugements  rendus  contre  un  accusé,  soit  pour 
1  obliger  à  subir  son  interrogatoire,  soit  pour  ordonner  ou 
ajourner  sa  prise  de  corps,  la  vente  de  ses  biens.  Les  assem- 
blées de  la  Révolution  et  de  l'Empire  s'en  servirent  pour 
qualifier  leurs  décisions.  Après  avoir  été  remplacé  par  lo 
mot  ordonannce,  de  1814  à  1848,  il  fut  repris  par  le  gou- 
vernement provisoire,  la  Constituante,  la  Législative,  lo 
second  Empire.  Il  s'applique  exclusivement,  aujourd'hui, 
aux  actes  du  pouvoir  exécutif.  Les  décrets  sont  :  l"  géné- 
raux, portant  règlement  d'administration  publique  et  déli- 
bérés en  conseil  d'Etat,  ou  réglementaires  proprement  dits 
sur  le  rapport  des  ministres  ;  2*  spéciaux,  et  dits  «  gou- 
vernementaux B  lorsqu'ils  se  rattachent  au  droit  constitu- 
tionnel, ou  •  administratifs  »  lorsqu'ils  se  réfèrent  à  des 
matières  administratives  (nominations  de  fonctionnaires, 
autorisations  départementales  ou  communales,  etc.).  Aux 
termes  de  l'article  3  de  la  loi  du  25  février  i875,  tout  dé- 
cret du  président  de  la  Républiijue  doit  être  contresigné 
par  le  ministre  au  département  duquel  ressortit  l'affaire 
sur  laquelle  il  statue. 

DÉCRÉTALE  (du  lat,  decretalis  [epislola],  lettre  portant 
décret;  n.  f.  Dr.  can.  Décision  papale  sur  une  consulta- 
tion donnée  sous  forme  de  lettre  :  Les  DÉcRÉTALiiS.  Le 
recueil  des  décrétales. 

—  Emcycl.  Le  mot  dérrétaU  est  employé  pour  la  pre- 
mière fois  dans  le  décret  du  pape  Gélase  I"",  vers  500,  sur  lo 
canon  des  livres  .saints.  Il  désigne,  d'après  les  canonistes, 
une  réponse  donnée  par  lo  pape,  sous  forme  do  lettre,  à 
une  consultation  particulière,  qui  sert  do  règle  générale 
pour  tous  les  cas  semblables.  La  décrétalo  peut  émaner 
soit  du  pape  agissant  de  son  propre  mouvement,  soit  du 
pape  assisté  de  son  conseil  ou  du  concile  romain,  c'est-à- 
dire  do  l'assemblée  des  évèqucs  suburbicaires.  La  plus 
ancienne  décrétale  qui  nous  soit  parvenue  dans  son  texte 
original  et  authentique  est  une  lettre  écrite  en  38r>  par  lo 
papOHaint  Sirice  à  un  évéquo  espagnol  nommé  Himère. 
Donys  lo  Petit,  au  vi*  siècle,  Anselme  de  Milan,  Yves  do 
Chartres,  Bourcart  et  plusieurs  autres  canonistes,  au 
XI*  siècle,  publièrent  des  collections  de  décrétales,  dont 
aucune  n'était  complète.  C'est  Gratien  qui,  en  1159,  fit  pa- 
raître sous  lo  titre  de  Décret,  lo  premier  recueil  vraiment 
complet  et  dans  lequel  les  documents  étaient  disposés  par 
ordre  de  matières.  Au  décret  do  Gratien  vinrent  s'ajouter, 
dans  la  suite,  les  Décrétale»  àe  Grégoire  IX  et  do  Boni- 
Caco  VIII,  les  Clémentine»  ou  Extravagante»  do  Clément  V, 


les  C/^meïi/mes  commune  d'Urbain  IV  à  Sixte  IV.  V.  CANON. 

Fausses  décrétales.  On  nomme  amsi  un  recueil  qui  parut 
en  Espagne  au  ix"  siècle,  sous  lo  nom  d'Isidore  Mercator. 
il  contient  un  grand  nombre  de  lettres  attribuées  aux 
papes  des  six  premiers  siècles,  depuis  saint  Clément  jus- 
quà  saint  Grégoire  le  Grand.  Ces  documents,  acceptés 
sans  conteste  au  moyen  âge,  firent  longtemps  autorité 
dans  les  écoles.  Les  papes  même,  à  partir  de  Nicolas  I", 
les  citèrent  dans  leurs  actes  officiels.  Depuis  les  travaux 
des  critiques  du  xvii"  et  du  xviii*  siècle,  les  catholiques 
aussi  bien  que  les  protestants  no  les  regardent  plus  comme 
authentiques.  Mais,  si  leur  forme  est  supposée,  leur  doc- 
trine est  exacte  :  c'est  pour  cette  raison  qu'ils  ont  été 
admis  si  facilement  au  moment  de  leur  publication. 

DÉCRÉTALISTE  [lisst')  n.  m.  Jurisconsulte  expert  dans 
la  coEinaissance  des  décrétales. 

DÉCRÉTER  (rad.  décret.  —  Prend  un  accent  grave  sur 
lavant-dernier  e  devant  une  syllabe  finale  muette  :  Je  dé- 
crète; excepté  au  fut.  de  l'indic.  et  au  condit.  prés.  :  Je 
décréterai.  Tu  décréterais)  v.  a.  Décider  par  décret  :  La 
Convention  décréta  les  mesures  les  plus  énergiques. 

—  Par  ext.  Régler,  ordonner,  décider  :  On  décrète  ai- 
sément qu'uji  adversaire  est  un  sot. 

—  Fig.  Déterminer,  rendre  inévitable. 

—  Dr.  Décréter  quelqu'un.  Rendre  un  décret  contre  lui  : 
Décréter  quelqu'un  d  accusation,  de  prise  de  corps.  Il  Signi- 
fie aussi  Rendre  un  décret  pour  faire  vendre  les  biens  do 
quelqu'un,  i!  Décréter  une  coutume,  L'autoriser  par  des  let- 
tres patentes,  pour  lui  donner  force  de  loi.  n  Décréter  U7ïe 
terre,  une  maison.  En  poursuivre  la  vente  par  décret,  pour 
payer  des  créanciers  et  pour  la  sûreté  des  acquéreurs. 

Se  décréterf  v.  pr.  Etre  décrété. 

DÉCRÉTISTB(fm^')  n.  m.ThéoI.  Docteuren  droit  canon, 
chargé  d'expliquer  dans  une  école  publique  le  décret  de 
Gratien  :  A  bas  les  viédecins,  les  décrétistes  et  les  pi-o- 
cureurs!{y.  Hugo.)  n  Se  dit  aussi  pour  décrétaliste. 
Il  Officier  qui  poursuivait  la  vente  par  décret  d'un  bien 
saisi  réellement. 

DÉCRÉTOIRE  ((o-ar'  — lat.  decretorius,  décisif;  de  decer- 
nere, décider)  adj.  Méd.  Critique,  de  crise  :  Les  Jours  dè- 
CKÉtoires.  La  période  décrétoise.  (Vieux.) 

DÉCREUSAGE  n.  m.  Techn.  V.  décrusage. 

DÉCREUSEMENT  n.  m.  Techn.  V.  décrdsement. 

DÉCREUSER  v.  a.  ïechn.  V.  décruser. 

DÉCRI  (rad.  décrier)  n.  m.  Acte  public  par  lequel  on 
annonce  la  dépréciation  de  quelque  chose,  particulière- 
ment d'une  monnaie,  ou  par  lequel  on  intime  une  défense 
ou  prohibition. 

—  Par  ext.  Discrédit,  perte  de  valeur  ou  d'estime  dans 
l'appréciation  générale  :  Les  patois,  dans  l'opinion  vul- 
gaire,  sont  en  décri.  (E.  Littré.) 

—  Fig.  Porte  d'estime  ou  d'influence. 

DÉCRIER  (rad.  cri.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux 
prem.  pers.  du  plur.  de  l'imparf.  de  l'indic.  et  du  subj .  prés.  : 
Nous  décriions.  Que  vous  décHiez)  v.  a  Notifier  publique- 
ment une  prohibition  ou  une  dépréciation  officielle. 

—  Par  ext.  Déprécier  ;  faire  perdre  la  réputation  ou 
l'autorité  de  :  Décrier  un  auteur. 

Décrié,  ée  part.  pass.  du  v.  Décrier. 

—  Fam.  Décrié  comme  la  fausse  monnaie.  Plus  décrié  que 
la  fausse  monnaie,  Perdu  de  réputation ,  complètement 
privé  de  l'estime  publique. 

Se  décrier,  v.  pr.  Etre  décrié,  ii  Ruiner  sa  propre  répu- 
tation. Il  Dire  du  mal  de  soi  :  Les  Français  07it  la  manie 

de  SE  DÉCRIER. 

—  Syn.  Décréditer,  dénigrer,  etc.  V.  décbêditer. 

—  Anton.  Célébrer,  exalter,  préconiser,  prôner,  vanter. 

DÉCRIRE  (lat.  describere  ;  de  scribere,  écrire.  —  Se  con- 
jugue comme  écrire)  v.  a.  Représenter,  exposer,  faire 
connaître  en  détail  par  l'écriture  ou  par  la  parole  :  Décrire 
au  site,  une  ville,  un  aniynal,  i/n  combat.  Il  Tracer  :  Décrire 
un  cercle,  une  ellipse,  il  Suivre  dans  sa  marche,  dans  son 
mouvement  :  Le  cercle  que  Saturne  décrit. 

Se  décrire,  v.  pr.  Etre  décrit.  Il  Faire  son  propre  por- 
iraii. 

DÉCRIVANT  {van),  ANTE  adj.  Géom.  Qui  décrit  dans 
son  mouvement  :  Liqne,  Surface  décrivante.  ||  On  dit  plutôt 
générateur,  trice. 

DÉCROCHEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  décrocher;  ré- 
sultat de  cette  action. 

DÉCROCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  croc)  v.  a.  Oter  du 
croc,  enlever,  en  parlant  d'un  objet  accroché  ;  Décrocher 
une  enseigne. 

—  Fam.  Renverser,  en  parlant  d'une  personne  en  place  : 
fictz  sentitqu'il  ne  pourrait  jamais  décrocher  le  Mazarin. 
^Ste-B6uve.)  Il  Décrocher  la  timbale.  Avoir  un  succès, 
réussir. 

—  Pop.  Retirer  du  mont-de-piété  :  Décrocher  sa  montre. 
Il  Abattre,  renverser,  tuer.  —  Se  faire  décrocher.  Se  faire 

fusiller,  ii  Décrocher  un  enfant.  Le  mettre  au  monde,  et, 
parext.,Avorteroufaireavorter.  ii  DÈcRocnER ses  tableaux, 
Fouiller  dans  son  nez  avec  ses  doigts. 

Se  décrocher,  v.  pr.  Sortir  du  crochet  ou  do  la  place 
où  l'on  était  accroclié. 

—  Loc.  fam.  :  Itire,  Bâiller  à  se  décrocher  la  mâchoire.  Se 
livrer  à  do  grands  éclats  de  rire,  à  de  grands  bâillements. 

—  Anton.  Accrocher. 

DÉCROCHEZ-MOI-ÇA  [ché-mo-a]  n.  m.  Pop.  Vêtements 
d'occasion,  ii  Boutique  de  fripier  :  Acheter  un  complet  au 

DÉCB0CHEZ-M01-ÇA. 

DÉCROCHOIR  {cho-ar')  n.  m.  Outil,  instrument  dont  on 
se  sert  ]iour  décrocher. 

DÉCROIRE  [kio-ai'')  V.  a.  Fam.  Ne  pas  croire  :  Elle  ne 
croit  ce  quelle  croit  que  pour  n'avoir  pas  le  courage  de  le 
DÉcRoiRii.  (Montaigne.)  [luus.] 

—  v.  n.  No  pas  ajouter  foi  :  Je  n'y  crois  ni  décrois. 
(Diderot.)  [Inus.] 

—  n.  m.  Comm.  V.  ducroire. 

DÉCROISEMENT  [kro-a-sc-man)  n.  m.  Action  do  décroi- 
ser ;  résultat  do  cette  action  :  Le  décroiskment  des  fils. 

—  Eu  T.  do  chapoll..  Action  de  changer,  dans  la  fabri- 
cation des  chapeaux,  le  pli  que  possède  une  capade. 

DÉCROISER  {kro-a-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  croiser) 
V.  a.  Déplacer,  en  parlant  d'objots  croisés  :  Décroiskr  deux 
bâtons.  Décroiser  ses  jambes. 

—  Art  milit.  Décroiser  les  échelons,  Rodrossor  les  ôche- 


568 

Ions  obliques  de  l'infanterie,  pour  les  remettre  perpendi- 
culairement en  bataille. 

—  Mar.  Décroiser  des  chaînes,  des  câbles,  Les  mettre 
clairs  quand   ils  ont  des  tours   les  uns  avec  les  autres. 

Il  Décroiser  les  vergues  hautes,  Les  apiquer  pour  les  ame- 
ner sur  le  pont,  il  Décroiser  tes  perroquets,  les  cacatois, 
Descendre  ces  vergues  sur  lo  pont. 

—  Techn.  Changer  le  pli  des  capades  destinées  à  la 
confection  d'un  cliapeau. 

Se  décroiser,  v.  pr.  Quitter  sa  position,  en  parlant 
d'objets  en  croix,  ii  Décroiser  à  soi. 

DÉCROISSANCE  (kro-a-sanss)  n.  f.  Mouvement  de  ce  qui 
décroît  :  La  décroissance  des  marées,  des  intérêts. 

—  Syn.  Décroissance,  décroissement.  La  décroissance 
est  le  contraire  de  la  croissance  ;  par  conséquent  ce  mot 
s'applique  particulièrement  aux  êtres  organisés  ou  à  ce 
qui  leur  est  comparé.  Décroissement  a  un  sens  plus  étendu, 
et  s'applique  à  tout  ce  qui  diminue. 

DÉCROISSANT  [kro-a-san],  ANTE  adj.  Qui  décroît  :  Une 
vitesse  décroissante. 

DÉCROISSEMENT  {kro~a-se-man  —  rad.  décroître)  n.  m. 
Mouvement,  évolution  d'une  chose  qui  décroit  :  Le  dé- 
croissement des  jours,  de  la  lune,  des  forces. 

—  Miner.  V.  la  partie  encycl. 

—  Syn.  Décroissement,  décroissance.  V.  décroissance. 

—  Anton.  Accroissement,  accroît,  augmentation,  crois- 
sance, croît,  crue,  progrés,  redoublement,  surcroissance, 
surcroît. 

—  Encycl.  Miner.  Théorie  des  décroissemetits.  C'est  une 
théorie  imaginée  par  Haxiy,  pour  résoudre  le  problème 
général  suivant:  Etant  donné  un  cristal,  détermiyier  la  forme 
précise  de  ses  molécules  constituantes,  leur  arrangement 
respectif  et  les  lois  qui  suivent  les  variations  des  larries  dont 
il  est  composé.  Un  minéral  n'est,  en  effet,  qu'un  assemblage 
de  molécules  similaires;  son  accroissement  se  fait  par  la 
juxtaposition  de  nouvelles  molécules  qui  s'appliquent  à  sa 
surface;  sa  configuration  ne  dépend  uniquement  que  de 
l'arrangement  de  ces  molécules,  et  peut  varier  suivant 
les  conditions  de  formation.  Pour  le  principe  de  la  théorie 
des  décroissoments,  v.  cristallographie. 

DÉCROÎT  {k7-0'a)  n.m.  Astron.  Décroissement,  en  parlant 
de  la  lune  dont  la  partie  éclairée  diminue  pour  nous  ;  La 
lune  est  dans  son  décroît. 

—  Dr.  Diminution  du  capital  en  bestiaux,  dans  les 
baux  à  cheptel. 

DÉCROÎTRE  {krO'âtr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  croître. 
Se  conjugue  comme  croître)  v.  n.  Diminuer,  s'amoindrir: 
Les  jours  décroissent.  La  rivière  décroît. 

—  Par  ext.  S'affaiblir  :  Lumière,  Son  qui  décroît. 

—  Fig.  S'affaiblir,  diminuer  en  intensité,  en  parlant  des 
choses  morales  :  La  réputation,  comme  l'amour,  décroît 
dès  qu'elle  cesse  de  croître.  fChateaubr.)  ii  Baisser,  perdre 
de  ses  qualités,  de  ses  facultés. 

—  Anton.  S'accroître,  augmenter,  croître,  grandir, 
grossir,  proiiter,  progresser,  surcroître. 

DÉCROTTAGE  {kro-taj')  n.  m.  Action  de  décrotter:  Le 
décrottage  de  la  chaussure. 

DÉCROTTER  (Ato-/^  — du  préf.  priv.  dé,  et  de  crotte)  v.  a. 
Nettoyer,  ôter  la  crotte  de  ;  Décrotter  des  habits.  \i  Net- 
toyer et  cirer  la  chaussure,  n  Décrotter  quelqu'un,  Décrot- 
ter sa  chaussure  ou  ses  habits. 

—  Fig.  et  fam.  Dépouiller  de  sa  rusticité,  de  son  igno- 
rance, de  sa  timidité,  de  sa  bêtise  :  Décrotter  un  rustre. 

—  Dépouiller  jusqu'à  l'os,  en  parlant  des  viandes  que 
l'on  man^e  ;  Décrotter  un  gigot. 

~  Teclm.  Nettoyer  avec  la  truelle,  en  parlant  des 
vieux  carreaux  que  l'on  dépouille  du  mortier  ou  du  plâtre 
dont  ils  sont  souillés,  n  Détacher  des  cuirs  ce  qui  reste 
des  chairs. 

Se  décrotter,  v.  pr.  Etre  décrotté,  n  Oter  la  crotte  que 
l'on  a  sur  soi.  —  Fig.  Se  polir,  perdre  de  sa  grossièreté, 

DÉCROTTEUR   (kro-teur),  EUSE  n.  Personne  qui  dé- 
crotte et  cire  des  chaussures  pour 
de  l'argent. 

—  Fam.  Individu  qui  retouche 
pourdel'argeot  les  écrits  d'un  autre. 

—  n.  f.  Sorte  de  brosse  minérale 
pour  décrotter,  appelée  aussi  dé- 

CROTTOIRE. 

DÉCROTTOIR  {kro-to-ar')  n.  ra. 
Lame  de  fer  placée  horizontale- 
ment, on  Boîte  garnie  de  brosses, 
qu'on  place  à  côté  de  la  porto 
d'entrée  d'une  maison,  d'un  appartement,  à  l'usage  des  per- 
sonnes qui  arrivent  du  dehors,  pourqu'elles  fassent  tomber 
la  crotte  de  leurs  chaussures. 

DÉCROTTOIRE  [kro-to-ar')  n.  f.  Sorte  de  brosse  pour 
nettoyer  les  chaussures.  Il  On  l'appelle  aussi  décrotteuse. 

Decrousaz  (Jean-Pierre),  philosoplie.V.  Crodsaz  (de). 

DÉCROÛTAGE  [taj')  n.  m.  Opération  pratiquée  sur  le 
diamant  brut,  et  qui  fait  partie  du  brutage. 

DÉCROÛTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  croûte)  v.  a.  Véner. 
Oter  ce  qui  encroûtait. 

—  Tecnn.  Enlever  la  croûte  terreuse  qui  recouvre  le 
diamant  brut. 

Se  décroûter,  v.  pr.  Véner.  En  parlant  du  cerf,  du  daim 
ou  du  chevreuil.  Se  nettoyer  la  tête  contre  les  arbres, 
après  la  chute  du  bois. 

DÉCRUAGE  n.  m.  Techn.  Syn.  de  décrusage. 

DÉCRUE  {krû  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  cru)  n.  f.  Action 
d<^  décroître  :  La  décrue  d'vn  fleuve.  Il  Quantité  dont  une 
chose  décroit  :  Une  décrue  d'un  mètre. 

DÉCRUER  V.  a.  Techn.  Syn.  de  décruser. 

DÉCRUEUR  n.  m.  Techn.  Syn.  de  décruseur. 

DÉCRÛMENT  n.  m.  Techn.  Syn.  de  décrusage. 

DÉCRUSAGE  (zaj')  n.  m.  Action  de  décruser lasoie  écruo, 
c'c--i  a  liiir  lie  la  passer  dans  un  bain  alcalin  pour  la  dé- 
barra>is(  T  de  la  gomme  dont  elle  est  naturellement  impré- 
gnée. Il  Syn.  DÉCRUAGE  et  décrusement,  décreusage  et 

DÉCREUSEMENT. 

DÉCRUSEMENT  n.  m.   Techn.  Syn.  de  décrusage. 

DÉCRUSER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  crusta,  croiite) 
V  a.  Procéder  au  décrusago.  il  On  dit  aussi  décreuser,  et 
decrurr. 

Se  décruser,  v.  pr.  Etre  décrusé  :  Les  cocons  su  décro- 
SENT  a  ieau  bouillante. 


Di^crùttoir. 


Doctiqiu^  (riiiî.  de  moitié), 


569 

DÉCRUSEUR  n.  m.  Celui  qui  fait  lo  dc^crusago.  ii  On  dit 
aussi  niauuHDR. 

Decsi  (Samuel),  un  des  fondateurs  du  journalisme 
hon^TOis,  uô  en  nts,  mort  en  181G.  Il  a  tkrit  do  nombreux 
livres  do  grammairo  et  d"liistoire,  et  a  rddigiS  à  Vienne  lo 
«  Magyar  Kurir  »  et  son  supplément  littéraire  n  Magyar 
Musa».  Son  ouvrage  principal  est  VOsmajwijfapliia  {n^iS- 
178i»),  description  géograpliiquo  et  historinuode  la  Turquie. 

DEGTIQUE  {tfé-ktik')  ou  .DECTICU3  {di^-kti-kuss)  n.  m. 
Genre  d'iusoetes  orthoptùros  «autours,  l'aniille  dos  locus- 
tidés,  conipronant 
des  sauterelles  ro- 
bustes, assez  tra- 
pues, à  tôte  forte, 
à  pattes  postérieu- 
res longues,  à  ai- 
les tantôt  bien  dé- 
veloppées ,  tantôt 
courtes.  (Ou  con- 
naît plusieurs  es- 
pèces de  ce  genre, 
répandues  dans  les  régions  tempérées  du  globe.  On  croyait 
que  la  morsure  de  cet  insecte  pouvait  faire  tomber  les 
verruos,  grâce  à  la  liqueur  bruno  qu'il  dégorge.) 

DÉÇU  n.  m.  Linguist.  Y.  dessu. 

DÉCUBITUS  {tiiss  —  mot  lat-,  même  sens)  n.  m.  Méd.  et 
art  vôtér.  Attitude  du  corps  de  l'homme  ou  de  l'animal, 
lorsqu'il  repose  sur  un  plan  horizontal. 

—  Encycl.  Méd.  Le  décubitus  ost  pour  l'homme  une 
attitude  de  repos,  de  détente  musculaire.  On  admet  qua- 
tre variétés  principales  de  décubitus  :  1"  le  décuhilus  dorsal 
ou  en  supination  ;  2"  le  décubitus  ventral  ou  en  pronation  ; 
3"  le  décubitus  latéral  gauche  ;  -i"  le  décubitus  latéral  droit, 
le  plus  naturel  et  celui  qu'on  observe  lo  plus  souvent  à 
l'état  de  santé.  Il  ne  gêne  pas  le  mouvement  du  cœur,  no 
comprime  pas  les  gros  vaisseaux  et  place  lo  foie  dans 
la  partie  la  plus  déclive  du  corps,  en  sorte  qu'il  ne  pèse 
pas  sur  los  autres  organes. 

Ceux  qui  soutfrent  de  la  tôt©  se  tiennent  sur  un  côté, 
los  membres  serres  contre  le  corps  (décubitus  en  chien 
de  fusil),  la  tête  renvorsée  en  arrière  (opisthotonos)  ;  cela 
se  remarque  surtout  chez  les  enfants  affectés  de  ménin- 
gite. Les  nydrecéphales  aiment  à  avoir  la  tête  plus  basse 
que  le  corps,  ou  bien  soutenue  de  tous  côtés. 

Dans  les  atfections  de  poitrine,  oii  la  douleur  joue  le 
premier  rôle,  le  décubitus  sur  le  côté  où  celle-ci  existe  est 
impossible  {pleurodijnie,  pleurésie, pneumonie).  Dans  ceMes 
où  l'asphyxie  est  imminente  (asthme,  épanchement  dou- 
ble, bronchite  capillaire,  cardiopathies  avancées,  etc.), 
les  malades  gardent  le  plus  souvent  la  position  assise  ; 
ils  se  placent  sur  le  bord  do  leur  lit,  les  jambes  pendan- 
tes ;  s  ils  sont  couchés,  le  tronc  a  besoin  d'être  soutenu 
par  plusieurs  oreillers,  la  tête  élevée,  etc.  Quand  il  s'agit 
d'une  affection  où  l'un  des  deux  côtés  de  la  poitrine  est 
surtout  affecté,  mais  do  manière  que  la  respiration  y  soit 
suspendue  à  peu  près  complètement,  on  remarque  que  lo 
malade  se  couche  constamment  sur  lo  côté  malade,  afin 
de  laisser  au  côté  sain  toute  liberté  d'action.  Les  pthi- 
siques  au  troisième  degré  ne  se  couchent  que  sur  lo  côté 
sain  et  ne  peuvent  se  tenir,  longtemps  du  moins,  sur  le 
côté  où  existent  lus  cavernes. 

Dans  les  coliques  de  plomb  le  décubitus  est  aussi  spé- 
cial, los  malados  se  couchent  volontiers  sur  l'abdomen 
ftour  comprimer  l'intestin.  Il  en  est  de  même  dans  les  co- 
iques  néphrétiques  et,  en  général,  dans  la  plupart  dos 
affections  abdominales. 

—  Art  vétér.  Quelques  animaux  domestiques  peuvent 
dormir  debout.  Los  vieux  chevaux  dorment  très  bien  ainsi, 
ot  on  en  voit  cjui  ne  se  couchent  jamais  ;  certains  oiseaux 
dorment  aussi  debout,  la  tête  cachée  sous  l'aile.  On  dis- 
lingue plusieurs  sortes  de  décubitus  :  le  décuhilus  sur  le  côté 
est  le  plus  commun  chez  les  animaux,  ainsi  que  lo  décubilu.i 
sur  le  ventre  ou  en  sphipix,  ou  en  chien  ;  ce  sont  les  décu- 
bitus physiologiques.  D'autres  décubitus  indiquent  un  état 
très  grave  ot  no  se  montrent  guère  que  pendant  certaines 
coliques,  comme  le  décubitus  dorsal,  qui  est  généralenieut 
le  signe  du  volvulus  intestinal.  Le  décubitus  court,  alter- 
nant avec  des  relevers  brusques,  des  piétinements,  dos 
chutes  sur  le  sol,  s'accompagnant  d'une  face  grippée  ot 
anxieuse,  est  un  symptôme  grave,  chez  le  cheval. 

DÉCUIRASSEMENT  {ra-se-nian)  n.  m.  Action  d'ôter  la 
cuirasse  qui  garnissait  un  naviro. 

DÉCUIRASSER  (j-a-sé  —  du  prôf.  priv.  dé,  et  de  cuirasser) 
V.  a.  Otor  la  cuirasse  à  :  Décuibassicr  un  soldat. 

DÉCUIRE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cuire)  v.  a.  Corriger 
l'excès  de  la  cuisson  do  sirops,  de  conlitures,  on  y  ajou- 
tant do  l'eau,  :ihn  do  rendre  los  uns  ou  los  autres  plus 
fluides.  Il  Décuire  le  sucre,  Romoitro  lo  sucre  dans  son  état 
naturol,  tel  qu'il  était  avant  d'avoir  été  cuit. 

Décuit  (ku-i),  ite  part.  pass.  du  v.  Décuiro. 

—  Substantiv.  au  masc.  Ktat  d'une  substance  décuito  : 
Le  DiîcuiT  d'un  sirop. 

Se  àécuive,  v.  pr.  Perdre  les  qualités  que  donne  la 
cuisson  ;  se  liquôtior  après  avoir  été  épaissi  par  la  cuisson, 
on  parlant  des  .sirops,  dos  conlitures. 

DE  CUJUS  n.  Premiers  mots  do  la  locution  juridique 
latino  :  De  cujus  successione  afjilur  (Celui  ou  celle  do  la 
succession  do  qui  il  s'agit),  qu'on  emploie  par  abréviation  : 
Les  héritiers  laissés  par  le  de  cujus. 

DÉCULASSEMENT  (la-se-man)  n.  m.  Tochn.  Action  do 
déculasser  :  Le  iu-:ciilassi;mknt  des  fusils. 

—  Artill.  Accident  qui  survient  quelquefois,  au  moment 
du  tir,  dans  les  canons,  ot  qui  consiste  dans  le  lancement  en 
arrière  do  toute  la  culasse. 

—  Encycl.  Artill.  Lo  déculassement  a  pour  cause,  soit 
uno  rupture  do  la  bouche  à  fou,  soit  une  dégradation  ou 
un  mauvais  fonctionnement,  tel  que  lo  dérivage  du  méca- 
nismo  do  fermeture.  Mais  il  peut  provenir  aussi  do  la 
négligence  d'un  canonnier  qui  n'aura  pas  refermé  com- 
plètement la  culasse  après  le  chargomont.  Aussi  dos 
dispositifs,  dits  «  de  sûreté  »,  ont  ils  été  imaginés  pour 
enlever  aux  hommi-s  la  possibilité  matérielle  do  mettre 
lo  feu  4  la  charge,  tant  que  la  culasse  n'est  pas  rcforniéo 
&  fond. 

DÉCULASSER  ila-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  culasse) 
V.  il.  ()ti-i-  la  '-iilasso  do  :  Di'xulasskr  une  carabine. 
Se  déculasser,  v.  pr.  Etro  déculaasô. 


DÉCULOTTER  {lo-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  culotte) 
V.  a.  Dépouiller  de  sa  culotte  ou  do  son  pantalon  :  DÉcu- 
i.nrriai  un  enfant. 

—  v.  n.  Pop.  Faire  faillite. 

Déculotté,  ee  part.  pass.  ii  Ilomyne  déculotté.  Homme  qui, 
pour  su  soustraire  aux  poursuites  de  ses  créanciers,  a  placé 
Sun  liiun  suus  le  nom  tfo  sa  fonmie. 

Se  déculotter»  v.  pr.  Déposer  ou  déboutonner  sa  cu- 
lotte. 

DÉCUMAIRE  (mdr)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  grimpants, 
do  la  laniillo  des  saxifragacêes,  tribu  des  philadolphées, 
comprenant  trois  ospôcos,  qui  croissent  dans  l'Amérique 
boréale. 

DÉCUMAN,  ANE  OU  DÉCUMATE  (du  lat.  decumus,  jiour 
décimas,  di-^iièmo,  et  manus,  troupe)  adj.  Nom  donué  à  dos 
terres  appartenant  à.  l'Kiat  romain  ot  dont  los  colons 
payaient  une  taxo  égale  au  dixième  du  revenu. 

—  Porte  décumane.  Porte  d'un  camp  romain  s'ouvrant  du 
côté  opposé  à  l'oiinemi.  (C'est  à  la  porte  décumane  qu'a- 
vaient lieu  los  uxùcutions  des  soldats  condamnés  à  mort.) 

—  E.NCYCii.  Vers  la  tin  du  i*""  siècle  do  notre  ère,  on  donnq, 

10  nom  do  champs  décumnîis  à  un  territoire  d  une  étendue 
do  près  de  trois  cents  milles,  placé  entre  la  rive  droite  du 
Hhin  ot  lo  Danube.  Il  fut  colonisé  moyennant  une  rede- 
vance. On  le  protégea  par  des  travaux  de  défense,  dus 
surtout  à  Tibère  et  à  Trajan,  ot  dont  il  reste  des  ruines; 
entre  autres,  les  vestiges  do  la  longue  muraille  appelée 
depuis  Mur  du  Diable  (Teufelsmauor  ou  Pfahlgraben). 

DÉCUPLE  (lat.  decuplus;  de  decem,  dix,  et  du  suftixe 
pUun,  qui  indique  la  multiplication)  adj.  Qui  a  dix  fois  une 
grandeur,  dix  fois  une  valeur  déterminée  :  Vingt  est  dé- 
cuple de  deux.  Cent  est  décuple  de  dix. 

—  n.  m.  Grandeur,  valeur  dix  fois  aussi  grande:  Soixante 
est  le  décuple  de  six. 

—  Monn.  Décuple  de  Naples,  Pièce  d'or  valant  10  on- 
cettes,  ou  I2i)  fr.  ui  c. 

DÉCUPLEMENT  [man)  n.  m.  Action  de  décupler,  multipli- 
catiuii  par  di\. 

DÉCUPLER  (rad.  décuple)  v.  a.  Rendre  dix  fois  aussi 
grand,  multiplier  par  dix. 

—  Fig.  Augmenter  considérablement. 

—  V.  n.  Etro  décuplé  :  Fortune  qui  décuple. 
Se  décuplerf  v.  pr.  Etre,  devenir  décuplé. 

—  Fig.  S'augmenter  considérablement,  n  Se  multiplier 
par  Sun  activité  :  Se  décupler  pour  faire  face  à  tout. 

DÉCURIE  (/'i— lat. rf(.'c«rirt;  de  decem,  dix)  n.  f.  Hist.  rem. 
Troupe  do  soldats  romains,  composée  de  dix  hommes  :  La 
cavalerie  romame  était  rangée  par  décuries,  il  Chacune 
des  divisions  du  peuple  romain,  au  nombre  de  dix  par  cen- 
turie. Il  Classe  composée,  au  moins  originairement,  de  dix 
personnes. 

—  Art  milit.  anc.  Chacune  des  divisions  de  la  bande,  au 
moyen  âge. 

—  Encycl.  Antiq.  rom.  A  l'origine,  chaque  centurie 
était  divisée  en  dix  décuries,  ayant  chacune  à  sa  tète  un 
décurion.  La  décurie  était,  d'ailleurs,  tout  groupe  politi- 
que de  dix  personnes  :  dix  chevaliers,  dix  sénateurs.  Les 
collèges  se  partageaient  aussi  en  décuries;  il  y  eut  ainsi 
les  décuries  des  appariteurs,  celles  des  judices. 

_  DÉCURION  n.  m.  Antiq.  rom.  Chef  d'une  décurie  :  l"  A 
l'origine  do  Rome,  chaque  gens  ou  décurie  était  représentée 
au  sénat  par  son  chet,  qui  portait  le  titre  de  décurion. 
I  Quand  la  cité  comprit  trois  tribus  divisées  en  trente  curies 
et  trois  cents  décuries,  il  y  eut  au  sénat  trois  cents  décu- 
rions.J  II  2°  On  appelait  aussi  décurion  le  chef  des  dix  cava- 
liers fournis  par  chaque  tribu.  (Le  nom  resta  à  l'ofricier, 
quel  que  fût  le  nombre  de  cavaliers  placés  sous  ses  or- 
dres.) Il  3»  Les  colleijes  ou  corporations  étaient  d'ordinaire 
partagés  en  décuries.  (Le  chef  de  ces  subdivisions  s'appela 
décurion,  désignation  qui  s'appliqua  également,  sous 
l'empire,  à  dos  employés,  chefs  d'une  monado  de  servi- 
teurs du  palais  impérial,  des  arsenaux,  etc.)  il  4"  On  nom- 
mait décurion,  dans  la  cité  romaine,  les  membres  do  l'as- 
semblée municipale  divisée  on  décuries.  (C'est  pourquoi  ils 
prennent  souvent  aussi  lo  titre  de  sénateurs.  Leur  nombru 
n'était  pas  limité.  Ils  étaient  héréditaires,  moyennant  cer- 
taines conditions  du  cens,  ou  élus  quand  les  décurions 
héréditaires  n'étaient  pas  assez  nombreux.  Los  premiers 
devaient  avoir  vingt-cinq  ans,  les  seconds  trente.  La 
chargo  de  décurion  était  obligatoire,  sauf  pour  los  comtes 
militaires,  les  serviteurs  du  prince,  les  clercs  et  les  rab- 
bins. Ces  fonctions  embrassaient  l'édilité,  la  police,  la 
justice,  les  linancos,  l'administration  du  municipo  et  de 
son  territoire,  souvent  fort  étendu.  Les  décurions  répar- 
tissaient  ot  levaient  les  impôts  de  l'Etat.  Ils  servaient 
d'intermédiaires  entre  les  populations  ot  le  pouvoir  cen- 
tral. C'est  encore  à  eux  qu'incombaient  l'entretien  des 
routes,  l'approvisionnement  des  armées,  l'entretien  des 
édifices  publics,  etc.  Toutes  ces  obligations  entraînaient 
do  lourdes  responsabilités,  sanctionnées  par  dos  peines 
graves.  Il  était  intordit  au  décurion  do  s'absenter,  do 
prendre  à  ferme  un  domaine  public  ou  privé,  do  vendre  ses 
biens,  otc.  Lo  décurion  devait  offrir  au  prince  on  voyage 
l'or  coronaire.  Après  quinze  ans  d'exercice,  il  pouvait  être 
nommé  sénateur  ot  prendre  les  titres  do  clarissime,  illus- 
tre, etc.  Il  ne  recevait  de  salaire  qu'eu  de  rares  circon- 
stances ot  dépensait  beaucoup.  Quand  los  provinces  se 
furent  appauvries,  la  chargo  de  décurion  devint  si  lourde 
que  les  ayants  droit  avaient  recours  ù,  tous  les  subtcr- 
luges  pour  s'y  soustraire,  notamment  ù.  la  cléricature.  Los 
décrets  des  empereurs  n'arrêteront  pas  lo  mal  et  les 
curies  linirent  par  êtrecompo-séesdu  rebut  dos  municipos.) 

11  5"  Decurio  cuhiculariorum.  Sous  l'empire.  Officier  attaché 
au  palais,  et  dont  les  fonctions  ressemblaient  à  celles 
d'un  cl)amt)ollan. 

DÉCURIONAL,  ALE,  AUX  (lat.  decurionalis  ;  do  decurit). 
onis,  dérurion,  adj.  Hist.  rom.  Relatif  au  décurion  ou  au 
décurionat  :  Lrs  /onctions  décorionales. 

DÉCURIONAT  (na)  n.  m.  Hist.  rora.  Dignité  et  fonctions 
du  décuriuu  :  1)écdkiona,t  civil.  DÉcuRiONAT  militaire. 

DÉCURRENCE  (ranss)  n.  f.  Etat  d'un  organe  décurrent. 

DÉCURRENT  ()■<(»)),  ENTE  [du  lat.  decurrere.  so  prolon- 
ger] adj.  Kn  T,  de  but.,  Se  dit  d'une  feuille  ou  simplement 
d'un  pétiole  do  feuille  <|ui  se  continue  le  long  do  la  tige  en 
y  adhérant  (certains  chardons). 

DÉCURSIF,  IVE.  Bot.  Syn.  de  dâcurrunt,  bntb. 


Décursion. 


Décusais  (réduit  au 


DÉCRUSEUR   —   DÉCYLIQUE 

DÉCURSION  (lat.  decursin,  mémo  sons)  n.  f.  Antiq.  rom. 
Marche  d'ontrainenient.   (Ces   exercices  eurent   de   tout 
temps  une  grande  importance  dans  l'armée  romaine.  On 
faisait  marcher  les  soldats  tout 
armés  par  los  chemins  les  plus 
difficiles.)  ii  Défilé  dos  troupes, 
aux  funérailles  d'un  général. 

DÉCURSIVE-PENNÉE  (pén'- 
ne)  adj.  f.  Se  dit  des  feuilles 
pennées  dont  los  folioles  se  pro- 
longent par  la  baso  sur  lo  pé- 
tiole qui  los  porte. 

DÉCURTATION  {si-on  —  du 
lat.  dccurtatio,  action  do  rac- 
courcir) n.  f.  Suppression  natu- 
relle ou  artificielle  d'une  partie 
d'un  végétal,  qui  a  pour  effet 
de  lui  conserver  uno  tige  courte  ot  do  favoriser  le  dêvo- 
loppoment  dos  rameaux  latéraux  :  On  j)rati(/ue  la  discuu- 
TATioN  aux  ormes,  aux  tilleuls,  etc.,  pour  en  former  des 
abris  impénétrables  aux  rayons  du  soleil, 

DÉCURTÉ  (du  lat.  decurtalus,  raccourci  ;  de  de  priv.,  et 
do  curtns,  court)  adj.  et  n.  m.  Fam.  Circoncis.  (Mot  em- 
ployé par  Diderot.) 

DÉGUSSATIF,  IVE  adj.  Bot.  Syn.  do  déçusse,  ée. 

DÉCUSSATION  {ku-sa-si  —  lat.  dccussatio,  croisement; 
de  dccussare,  croiser)  n.  f.  Croise- 
ment on  forme  de  \  :  La  décus- 
SATION  des  nerfs  optiques. 

—  Pliysiq.  Point  de  décussa- 
tion.  Se  disait  pour  Foyor,  dans 
l'ancienne  optique. 

DÉÇUSSE,  ÉE  (ku-sê  —  du  lat. 
decussatus,  croise)  adj.  En  T.  do 
bot..  Se  dit  des  feuilles  opposées 
dont  les  paires  successives  se 
croisent  à  angle  droit,  commo 
los  feuilles  des  labrées,  des  ca- 
ryophyllées,  du  buis,  etc. 

DÉCUS5IS  {ku'Siss  —  du  lat. 
decem,  dix,  et  as,  assis,  as)  n.  m. 
Antiq.  rom.  Pièce  de  cuivre  qui 
valait  10  as.  (EUo  portait  au  re- 
vers et  au  droit  le  chiffre  X.)  il 
Centre  géométrique  du  temple 
augurai. 

DÉCUSSOIRE  {ku-so-ar  —  du 
lat.  decutire,  supin  decussit7n , 
abattre)  n.  m.  Instrument  dont 
on  se  servait  en  chirurgie,  après  l'opération  du  trépan, 
pour  rabattre  la  dure-mère,  faire  sortir  le  pus  et  introduire 
la  charpie. 

DÉCUVAGE  {va/  —  rad.  décuver)  n.  m.  Opération  qui 
consiste  à,  retirer  lo  vin  de  la  cuve  où  Ton  a  mis  la  ven- 
dange à  fermenter,  il  On  dit  aussi  décuvaison. 

—  Encycl.  L'époque  du  décuvage  n'a  pas  do  règles  fixes  ; 
c'est  le  viticulteur  seul  qui  la  détermine  d'après  ses  desi- 
derata, et  qui  l'avance  ou  la  recule  suivant  qu'il  veut  ob- 
tenir un  vin  fin,  un  vin  moelleux  ou  un  vin  alcoolique  et 
fortement  coloré.  Cette  opération  varie,  du  reste,  suivant 
les  régions  ;  mais  la  manière  la  plus  ordinaire  d'y  procéder 
est  la  suivante  :  lorsque  lo  viticulteur  a  acquis  la  certi- 
tude que  sa  cuvée  est  à  point,  il  commence  à  extraire  (en 
se  servant  d'un  siphon  ou  d'un  robinet  fixé  à  la  partie 
inférieure  do  la  cuve  et  muni  d'un  tamis  en  fil  de  fer  pour 
arrêter  les  pépins  et  les  grains  non  écrasés)  tout  lo  liquide 
clair  que  contient  la  cuve;  il  obtient  alors  le  vin  de 
goutte  ;  le  second  vin  est  le  produit  de  la  même  opération 
dans  les  deuxièmes  cuvées;  enfin,  tous  les  fonds  de  cuves 
sont  réunis  et  portés  au  pressoir,  à  l'action  duquel  on  les 
soumet  pour  avoir  le  vin  de  presse,  bien  inférieur  aux 
précédents.  Le  résidu  de  ce  pressurage  est  encore  utilisé 
do  diverses  manières,  soit  qu'on  l'additionne  d'eau  pour 
obtenir  une  boisson  acidulée  dite  «  piquette  i» ,  soit  qu'on  le 
distille  pour  avoir  \'eau-de-vie  de  marc,  soit  enfin  qu'on  lo 
fasse  servir  ;\  l'engraissement  dos  volailles. 

DÉCUVAISON  n.  f.  Œnol.  Syn.  do  dêcdvage. 

DÉCUVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  cuve)  v.  a.  Retirer  de 
la  ciivu  :  DËcuvLiR  la  vendange,  il  Transvaser  d'un  tonneau 
dans  nn  autre,  en  parlant  du  vin.  (Ou  dit  plutôt  soutirer.) 

Se  décavée,  v.  pr.  Etre  décuvé  :  Le  vin  ne  se  dêcuve  pas 
partout  de  la  même  façon. 

DÉCYLATE  {si)  n.  lU.  Sel  dérivant  do  l'acide  décyliquo. 
Syn.  cAi'it.xTH. 

DÉCYLÈNE  {si)  U.  m.  Chim.  Nom  générique  des  car- 
bures, C'"!!",  incomplets  fixant  doux  atomes  do  bromô. 
Syn.  DÉciîNE. 

—  Encycl.  Trois  déci/lènes  répondent  à  uno  constitu- 
tion connue:  1"  le  décyléne  jwrmal,  ClP  =  CIi-(CH*)'-CII', 
liquide  huileux  bouillant  à  US»,  préparé  par  la  réaction  do 
l'alcool  sodé  sur  lo  sol  do  baryum  do  l'acide  undécyliquo, 
acide  obtenu  on  distillant  l'huilo  do  ricin;  2"  Vhexylbuty- 
lène  ;  3"  lo  diamulène,  correspondant  ù.  une  polymérisation 
do  l'amylèno  obtenue  en  traitant  ce  carbure  ou  l'alcool 
amylique  par  l'acide  sulfuriquo.  D'autres  carbures  on 
C'"!!'"  ont  été  préparés  par  distillation  do  la  paraffino 
sous  pression,  par  déshydratation  du  camphre. 

DÉCYLÉNIQUE  {si,  nik')  adj.  Chim.  Se  dit  d'uno  sôrio 
de  dérivés  du  décylôno,  parmi  lesquels  ou  cito  :  des  atdé- 
hi/des  C"'H"'0,  produits  de  condensation  de  l'aldéhyde  valô- 
rlquo,  soit  sous  l'influonce  de  la  chalour,  soit  par  ac- 
tion du  zinc  ou  du  sodium:  des  acides  C"'H"0*,  formés 
dans  l'attaque  do  l'amylato  de  sodium  par  l'o.xydo  do 
carbone. 

DÉCYLIQUE  Isi-lik')  adj.  Chim.  So  dit  dos  dérives  du  dé- 
cane,  C-tP'.  Svn.  CAPRIQUK. 

—  Encycl.  Les  plus  importants  do  ces  dérivés  sont  : 
l'acide  décyliqnc  ou  capriaue,  C'MP'^O',  extrait  du  bourre 
do  coco,  dos  queues  do  distillation  do  l'alcool  amyliquft 
brut,  do  l'essenco  do  rue  :  c'est  un  solide  fusible  à  17",  so- 
lnl)le  dans  l'eau.  L'éthor  éthylique  entre  dans  la  composi- 
tion du  cognac  artificiel  ;  l'alHéhyde  décyliquo  ou  décanal, 
produite  par  la  distillation  d'un  mélange  do  cnprat«  et  do 
formiate  do  baryum,  bout  ù.  lOô»  ;  par  réduction,  elle  formo 
l'alcool  décyliquo,  C"H'»0. 


DÉDAIGNABLE 


DEDICACE 


DÉDAIGNABLE  {dè-gnabV  [gn  mil.])  adj.  Qui  mérite 
d'être  ou  qui  peut  être  dédaigné  :  La  vie  n  est  pas  dédai- 
GNABLE,  tant  que  l'on  peut  faire  du  bien.  (Montaigne.) 

DÉDAIGNER  (dè-gné  [gn  mll.j  —  lat.  dedignari;  de  rfe 
priv.,  et  dignus,  digne)  v.  a.  Mépriser,  regarder  avec  dé- 
dain :  DÉDAIGNER  les  sots.  Aucune  vérité  n'est  à  dédaigner. 
(B.  CoDSt.)  Il  Repousser,  rejeter  avec  dédain  :  Dédaigner 
les  avances  de  quelqu'un. 

—  Dédaigner  de,  Ne  pas  daigner  :  Dédaigner  de  ré- 
pondre. 

Se  dédaigner,  v.  pr.  Etre  à  dédaigner,  ii  Avoir  du  dédain 
lun  pour  l'autre. 

—  Anton.  Admirer.  —  Apprécier,  estimer,  considérer, 
respecter,  vénérer. 

DÉDAIGNEOR  {dè-gneur')  n.  m.  Personne  qui  dédai- 
gne. {\'x.) 

—  Anat.  Syn.  de  dédaigneux. 

DÉDAIGNEUSEMENT  (dè-gneu  [gn  mil.])  adj.  D'une  fa- 
çon dédaigneuse,  avec  dédain. 

-DÉDAIGNEUX  [dè-gnei^  [gn  mil.]),  EUSE  adj.  Qui  a  du 
dédain,  qui  montre  du  dédain  :  L'ignorance  est  dédai- 
GXECSE.  Il  Par  ext.  Qui  exprime  le  dédain,  qui  le  traduit 
au  dehors  :  Un  air,  Un  ton  dédaigneux. 

—  Dédaigneux  de.  Qui  méprise,  qui  dédaigne  :  Etre 
DÉDAIGNECS  DES  honneurs.  Il  Qui  ne  daigne  pas,  qui  dé- 
daigne de  :  DÉDAIGNEUX  DE  s'instruire. 

—  Anat.  anc.  Muscle  dédaigneux  ou  dédaigneur.  Muscle 
abducteur  de  l'œil. 

—  n.  Personne  dédaigneuse,  il  Faire  le  dédaigneux,  Af- 
fecter du  dédain. 

—  Syn.  Dédaigneux,  allier,  fier,  haut,  hautain,  impérieux. 

V.  ALTIER. 

—  Anton.  Respectueux,  révérencieux.  —  Humble. 

DÉDAIN  (din  —  subst.  verbal  de  dédaigner)  n.  m.  Mé- 
pris orgueilleux  :  Le  dédain,  excepté  pour  le  vice,  indique 
toujours  une  borne  dans  l'esprit.  (M"*  de  Staël.)  il  Marques 
extérieures  de  mépris  :  Des  dédains  affectés.  ^ 

—  Prendre  en  dédain.  Prendre  du  dédain,  du  mépris 
pour. 

Syn.   Dédain,   mépris.   Le  mépris  suppose  quon  a 

jugé  l'objet  en  lui-même  et  qu'on  l'a  trouvé  indigne  d'es- 
time; ainsi,  il  résulte  ou  il  est  censé  résulter  des  défauts 
mêmes  de  l'objet.  Le  dédain  vient  de  la  haute  idée  qu'une 
personne  a  d'elle-même;  il  ne  suppose  pas  (\ne  l'objet 
dédaigné  soit  mauvais  en  soi,  mais  seulement  qu  on  le  juge 
indigne  de  son  attention. 

—  Anton.  Admiration.  —  Considération,  estime,  respect, 
vénération,  déférence. 

Dédain  pour  dédain  (en  espa^n.  el  Desden  con  el 
desden),  comédie  de  Moreto,  tirée  de /os  Milagros  del  des- 
precio  de  Lope  de  Vega.  —  L'héroinè  de  la  pièce,  Diane, 
fille  du  comte  de  Barcelone,  est  courtisée  à  la  fois  par  les 
comtes  d'Urgel  et  de  Foix  et  le  prince  de  Béarn.  Les  deux 
derniers  se  ruinent  en  fêtes  pour  plaire  à  Diane,  qui  se 
montre  également  rebelle  à  tous  trois  ;  le  premier,  Carlos, 
plus  avisé,  oppose  dédain  à  dédain;  Diane  veut  vaincre 
fa  froideur  du  comte  et  se  prend  à  son  propre  piège.  Cette 
œuvre  remarquable,  comme  la  plupart  de  celles  de  l'au- 
teur, par  la  délicatesse  de  l'analyse  psychologique,  a  été 
imitée  par  Molière  dans  la  Princesse  d'Elide. 

DÉDALE.  Myth.  gT.  Héros  nui  personnifiait  les  origines 
de  l'architecture  et  de  la  sculpture,  chez  les  Grecs.  Son 
nom  vient  de  daidalleïn  (travailler  artistement).  Il  était 
considéré  comme  le  plus  ancien  architecte,  statuaire  et 
mécanicien  de  la  Grèce,  comme  le  chef  de  la  race  des 
Dédalides.  Il  passait 
pour  l'inventeur  de  la 
scie,  de  la  hache  et  de 
divers  instruments,  des 
voiles  et  des  mâts.  En 
Afrique,  on  faisait  de 
lui  un  artiste  athénien. 
Il  vivait  à  Athènes,  lors- 
qu'il tua  parjalousie  son 
neveu,  qui  excellait  dans 
son  art;  il  fut  exilé  par 
l'Aréopage.  Il  se  rendit 
en  Crète,  auprès  de  Mi- 
nos,  pour  lequel  il  con- 
struisit le  fameux  Laby- 
rinthe ;  mais  il  ne  tarda 
pas  à  s'attirer  la  colère 
du  roi  en  fabriquant  un 
taureau  de  bois  pour 
Pasiphaé.  Enfermé  dans 
le  Labyrinthe,  par  ordre 
de  Minos,  avec  son  fils 
Icare,  il  se  fabriqua  des 
ailes  avec  des  plumes 
et  do  la  cire,  et  s  envola 
avec  son  fils.  Celui-ci 
s'étant  trop  approché 
du  soleil,  la  cire  de  ses  ailes  se  fondit,  et  il  tomba  dans 
la  mer  Egée.  (V.  Icaee.)  Qumt  à  Dédale,  il  arriva  en  Italie, 
près  de  Cumes,  puis  en  Sicile,  chez  le  roi  Cocalos.  Il  con- 
struisit pour  ce  prince  une  forteresse  imprenable,  destinée 
àrenfermer  ses  trésors,  et  mourut,  selon  les  uns  en  Italie, 
tué  par  ordre  de  Cocalos,  selon  d'autres  en  Egypte.  Les 
anciens  lui  ont  attribué  de  nombreux  ouvrages  :  outre 
ceux  dont  nous  avons  parlé,  des  statues  de  bois,  des  tem- 
ples à  Capoue,  à  Cumes,  sur  le  mont  Eryx,  à  Mem- 
phis,  etc.  Tous  les  soixante  ans,  les  Béotiens  célébraient 
en  son  honneur  des  fêtes  appelées  dédalies,  et  un  dcme 
d'Athènes  portait  le  nom  do  Ùédalide.  Toutes  les  légendes 
relatives  à  Dédale  correspondent  aux  progrès  de  l'an  dans 
le  monde  grec  :  partout  on  lui  attrinuait  les  primitives 
idoles  de  oois  et  les  plus  vieux  monuments.  Aussi  l'on 
finit  par  lui  prêter  une  réalité  historique  ;  on  se  représenta 
Dédale  comme  un  sculpteur  crétois,  qui  avait  été  le  maître 
des  grands  sculpteurs  du  vi'  siècle. 

DÉDALE  Me  Dédale,  n.  pr.)  n.  m.  Labyrinthe,  lieu  où 
il  est  difficile  de  se  reconnaître  à  cause  de  la  complica- 
tion et  de  la  multiplicité  des  détours  :  Le  dédai,e  des  rues. 

—  Par  ext.  Objet  composé  de  parties  nombreuses  et 
compliquées  :  L  hirondelle  tourne,  fait  cent  cercles,  un 
DÉDAIN  de  figures  incertaines.  (Mîcholet.) 

—  Fig.  Complication,  confusion  causée  par  la  multipli- 
cité :  Le  casur  humain  e»t  un  dédale.  (La  Rochef.) 


Dédale  fabriquant  les  ailes. 


—  Antiq.  gr.  Nom  que  les  Grecs  donnaient  atix  statues 
qu'ils  brûlaient  pendant  les  grandes  dédalies.  V.  dédalies. 

—  Bot.  Syn.  de  dédalée. 

—  Enctcl.  Ce  mot  était  anciennement  synonyme  de 
labyrinthe,  soit  comme  tracé  de  jardin,  soit  comme  figu- 
ration symbolique  sur  les  murs  des  églises.  (On  entendait 
par  là  les  pièges  et  les  pompes  du  monde  au  milieu  des- 
quels lame  circule  en  cnerchant  son  salut  au  moyen  de 
la  grâce.)  On  appelait  dédale,  au  xv*  siècle,  un  jeu  à  ta- 
bleau qui  se  jouait  avec  des  dés  et  ressemblait  à  notre 
jeu  d'oie,  mais  était  beaucoup  plus  compliqué,  avec  des 
constructions,  des  figures  mouvantes,  etc.  V.  labyrinthe. 

—  Syn.  Dédale,  labyrinthe.  De  ces  deux  mots,  laby- 
rinthe  s'emploie  seul  au  propre  pour  désigner  un  édifice, 
un  lieu  plein  de  détours,  où  il  est  presque  impossible  de 
se  reconnaître  :  on  dit  toujours  que  le  Minolaure  fut  en- 
fermé dans  un  labyrinthe,  et  non  dans  un  dédale.  Au 
figuré,  dédale  est  plus  poétique  que  labyrinthe  ;  mais  il 
s'emploie  aussi  dans  la  prose  quand  on  veut  appeler  l'at- 
tention sur  l'art  avec  lequel  a  été  créé  l'enchevêtrement 
dont  on  parle,  tandis  que  labyrinthe  concentre  l'attention 
sur  la  nature  entortillée  de  la  chose  :  le  labyrinthe  est 
inextricable  ;  le  dédale  est  ingénieux,  habile. 

DËDALÉE  n.  f.  Genre  de  champignons  basidiomycètes, 
voisin  des  polypores.  (Les  dédalées  ont  un  chapeau  coriace 
ou  subéreux,  hxé  à  l'écorce  des  arbres  et  dont  la  face  infé- 
rieure porte  des  feuillets  sinueux  et  anastomosés.) 

DÉDALÉEN,  ENNE(îe-in,  en)  adj.  Construit  par  Dédale: 
Diodore  de  Sicile  donne  à  quelques  grands  ouvrages  de  la 
Sardaigne  le  nom  de  dédaléens. 

—  Par  ext.  Compliqué,  embarrassé  :  Les  dessous  de 
Paris  sont  dédaléens.  (On  aditDÉDALiEN  dans  ce  sens.) 

DÉDALIEN,  ENNE  adj.  Myth.  V.  DÉDALÉEN,  ENNE. 
DÉDALIES  (lî)  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fêtes  qu'on  célébrait 
en  Béotie. 

—  Encycl.  Il  y  avait  deux  sortes  de  dédalies  :  les 
petites,  qui  avaient  lieu  tous  les  ans  à  Platée  ;  et  les 
grandes,  que  célébraient,  de  soixante  en  soixante  ans, 
toutes  les  villes  de  la  Béotie,  en  mémoire  du  retour  des 
Platéens,  qui  avaient  été  exilés  de  leur  patrie  pendant  ce 
laps  de  temps.  Pausanias  et  Eusèbe  ont  donné  la  descrip- 
tion de  ces  fêtes.  C'est  alors  qu'on  brûlait  sur  le  Cithéron 
les  statues  dites  dédales.  Lorsque  le  temps  de  célébrer  la 
fête  approchait,  quatorze  des  principales  villes  de  Béotie 
préparaient  chacune  une  statue  de  bois,  qu'on  habillait 
en  femme,  en  la  parant  des  plus  riches  atours.  Au  jour 
marqué,  une  dame  de  chacune  de  ces  villes,  vêtue  dune 
robe  longue  et  traînante,  prenait  cette  statue,  et,  suivie 
des  députés  et  des  pèlerins  de  sa  ville,  la  portait  sur  le 
mont  Cithéron,  où  l'on  avait  préparé  un  bûcher  d'une 
dimension  prodigieuse.  Les  quatorze  processions  étant 
arrivées  en  face  du  bûcher,  les  quatorze  dédales  y  étaient 
placées  avec  quatorze  taureaux,  en  l'honneur  de  Zeus, 
et  quatorze  génisses  en  l'honneur  de  Hêra.  Après  quoi, 
le  feu  était  mis  au  bûcher, 

DÉDALION.  Myth.gr.  Frère  de  Céyx,  et  père  de  Chioné. 
Désespéré  de  la  mort  de  sa  fille,  il  se"^précipita  du  sommet 
du  Parnasse,  et  fut  changé  en  épervier  par  Apollon. 

DÉDALIQUE  {lik' —  de  Dédale,  n.  pr.)  adj.  Ingénieux. 
Peu  usité.) 

DÉDALLER  (da-lé  —  du  préf.  priv,  dé,  et  de  daller)y.  a. 
Oter  les  dalles  de  :  Dédaller  une  cour,  un  trottoir. 

Se  dédaller,  v.  pr.  Etre  dédallé. 

DÉDAMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  dame)  v.  a.  Au  jeu  de 
dames.  Faire  mouvoir  une  dame  placée  sur  le  rang  le  plus 
proche  du  joueur  auquel  appartient  la  dame.  Il  Enlever  lo 
pion  dont  ou  recouvre  une  dame,  par  suite  d'un  damago 
fait  à  tort. 

DÉDAMNER  {da-7îé  —  àn  préf.  priv.  dé,  et  do  damner)v.t.. 
Faire  cesser  la  damnation. 

DEDANS  (dan)  adv.  Dans  l'intérieur:  Tous  les  maux 
sont  depuis  longtemps  hors  de  la  boîte  de  Pandore,  mais 
l'espérance  est  encore  dedans.  (Marmontel.) 

—  Mar.  Avoir  vent  dedans.  Se  dit  en  parlant  d'une 
voile  qui  reçoit  le  vent  dans  sa  partie  postérieure,  de 
manière  à  imprimer  au  navire  une  impulsion  en  avant. 

Il  Donner  dedans.  Parvenir  à  entrer  dans  un  port,  dans  un 
fleuve. 

—  Loc.  adv.  :  Là  dedans,  Dans  ce  lieu-ci.  il  Fig.  En  cela  : 
Il  y  a  hk  dedans  quelque  chose  que  je  ne  comprends  pas. 
(Mariv.)  Il  Je  n'entre  pas  là  dedans.  Je  ne  prends  aucune 
part  à  cela,  cette  considération  me  laisse  indifi'érent. 

—  Loc.  div.  :  Mettre  dedans,  1°  Fauconn.  Appliquer  à 
la  chasse,  en  parlant  d'un  oiseau  de  proie;  2"  Jeux.  Au 
trictrac,  en  parlant  d'une  dame,  La  placer  sur  une  flèche 
qui  reste  à  remplir;  3"  Pop.  Mettre  en  prison.  —  Tromper, 
attraper,  et  aussi  Vaincre,  battre  dans  une  discussion  ou  un 
assaut  quelconque,  il  Donner  dedans.  Donner  dans  un  piège, 
se  laisser  tromper,  il  Etre  dedans.  Etre  pris  de  vin.  il  i\e 
savoir  si  l'on  est  dedans  ou  dehors,  Etre  dans  l'incertitude, 
entre  deux  alternatives  possibles,  il  N'ét7'e  ni  dedans  ni 
dehors.  Etre  dans  une  position  douteuse,  incertaine. 

—  En  dedans,  par  dedans,  A  l'intérieur,  du  côté  inté- 
rieur :  Tube  noirci  en  dedans,  il  Du  côté  du  corps  ou  d'un 
objet  principal,  ou  dans  une  direction  principale  :  Mar- 
cher les  pieds  en  dedans.  Tourner  la  main  en  dkdans. 
—  Fig.  Dans  l'âme  :  Les  gens  flegmatiques  et  froids,  si  doux, 
si  patients,  si  modérés  à  l'extérieur,  en  dedans  sont 
haineux,  vindicatifs,  implacables.  (J.-J.  Rouss.)  Il  Etre  en 
dedans,  Etre  concentré  en  soi-même,  peu  communicatif. 

Il  Esprit,  caractère  en  dedans.  Esprit,  caractère  timide, 
ou  sournois,  n  Chorégr.  Etre  en  dedans.  Avoir  les  hanches 
et  les  genoux  mal  posés. 

—  Fauconn.  Mettre  le  faucon  dedans.  Commencer  à  le 
faire  chasser. 

—  Jeu.  Au  jeu  de  trictrac,  Mettre  dedans,  C'est  placer 
une  dame  sur  une  flèche  inoccupée. 

—  Manèg.  Mettre  dedans  la  tète  ou  l'épaule  d'un  cheval, 
Diriger  la  tête  ou  l'épaule  du  cheval  du  côté  où  le  cava- 
lier veut  le  faire  tourner.  Il  Mettre  le  cheval  dedans.  Le 
maintenir  correctement  de  la  main  et  des  jambes. 

--  Vôner.  Les  chiens  de  meute  sont  bien  dedans,  lors- 
qu'ils suivent  la  voie  do  la  bête  sans  s'en  écarter.  ^On  dit 
aussi  que  l'on  met  les  chiens  dedans,  lorsqu'on  les  fait 
chasser  souvent  et  qu'on  leur  donne  curée.)  il  Là  dedans! . 
Cri  du  piqueur  pour  engager  les  chiens  courants  à  péné- 
trer dans  un  fourré. 

—  prép.  Dans,  à  l'intérieur  de.  "V.  pi.  loin.  (Rem.) 


570 

—  Loc.  prép.  Au  dedans  de,  A  l'intérieur  de,  dans  le 
soin  de  :  C'est  av  dedans  de  nous-mêmes  que  sont  nos  plus 
redoutables  ennemis.  (J.-J.  Rouss.) 

—  En  dedans  de,  A  l'intérieur  de,  du  côté  intérieur  de  : 
Marcher  en  dedans  du  mur.  ii  Etre  en  dedans  d'un  cap. 
Etre  plus  rapproché  de  ce  cap  que  de  la  haute  mer. 

—  Rem.  Dedans  n'est  plus  guère  usité  aujourd'hui 
comme  préposition,  c'est-à-dire  suivi  d'un  complément; 
on  le  remplace  généralement  par  dans.  Cependant,  on  peut 
lui  donner  ce  rôle  quand  on  veut  exprimer  une  opposi- 
tion :  Il  y  a  des  aninwicx  dessus  et  dedans  ta  terre. 

—  Substantiv.  n.  m.  Partie  intérieure  :  Le  dhdans  d'une 
maison,  d'un  fruit.  Il  Partie  intérieure  d'un  Etat,  Etat  lui- 
même,  par  opposition  au  dehors  ou  aux  Etats  étrangers  : 
Les  intérêts  du  dedans  et  ceux  du  dehors,  n  Intérieur  du 
ménage  :  La  femme  est  réservée  pour  les  affaires  du  dedans. 
iRollm.)ii  Partie  située  du  côté  du  corps  ou  d'un  objet 
principal  :  Le  dedans  du  pied.  Le  dedans  du  bras. 

—  Fig.  Ame,  esprit  :  Buminer  un  projet  en  son  dedans. 

—  Jeux.  A  la  paume.  Petite  galerie  ouverte,  située  à 
l'un  des  deux  bouts  du  j  u  :  Un  jeu  de  paume  à  dedans. 

Il  Aux  bagues.  Bague  enfilée,  emportée,  dans  laquelle  on 
a  mis  la  baguette  :  J'ai  trois  dedans. 

—  Manèg.  Côté  sur  lequel  le  cheval  tourne  :  La  rêne  du 
DEDANS.  La  jambe  du  dedans. 

—  Mar.  Dedans  d'une  voile.  Partie  qui  regarde  l'arrière, 
et  que  le  vent  doit  frapper  pour  produire  un  effet  utile. 

—  Véner.  Faire  le  dedans  d'une  quête,  En  battre,  par 
l'intérieur,  les  routes  et  les  taillis. 

—  Loc.  adv.  Au  dedans.  Dans  la  partie  intérieure  :  Le 
nid  des  moineaux  est  composé  de  foin  au  dehors  et  de  plu- 
mes au  dedans.  (Buif.)  Il  Dans  l'Etat  :  On  est  bien  prés  de 
former  des  vœux  pour  l'ennemi  du  dehors,  quand  on  désire 
que  les  choses  aillent  très  mal  au  dedans.  (Ste-Beuve.) 
—  Fig.  Dans  l'âme  :  Le  génie  ne  peint  pas  comme  il  voit 
AU  DEHORS,  ilexprime  comme  il  voit  au  dedans.  (A.  Martin.) 

—  Anton.  Dehors,  extérieur. 

DÉDÉ  AgaTCH  ou  DÉDÉAGH,  localité  de  la  Turquie 
d'Europe  (Roumclie  [vilayet  d'Andrinople]),  sur  le  golfe 
d'Enos  (mer  Egée;,  à  quelque  distance  de  l'embouchure  de 
îa  Maritza;  1.700  hab.  Point  terminus  des  chemins  de  fer 
austro-serbes,  bulgares  et  turcs.  Ch.-I.  d'un  district  peuplé 
de  150.000  hab. 

DÉDÉIFIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  déifier)  v.  a.  Priver 
du  titre  de  Dieu. 

Dedekind  (Frédéric),  poète  allemand,  né  à  Neustadt- 
sur-la-Leioe  aux  environs  de  1525,  mort  en  I59S  à  Lune- 
bourg,  où  il  était  pasteur.  Il  écrivit  des  drames.  Mais 
l'ouvrage  qui  lui  a  valu  le  plus  de  réputation  est  une  satire 
en  vers  latins  :  Grobianus  (1549),  où  il  flagelle  les  travers 
et  les  vices  en  les  poussant  â  l'extrême  par  des  éloges. 

Dedekind  (Jules-Levin-Ulrich),  jurisconsulte  alle- 
mand, né  à  Holzminden  (Brunswick)  en  1795,  mort  à 
Brunswick  en  1872.  Professeur  de  droit  au  Vollegium  Ca- 
rolinum,  à  Brunswick,  il  a  publié,  entre  autres  ouvrages  ; 
le  Droit  de  succession  des  cognats  dans  V  Allemagne  ancienne 
et  médiévale  {\%\^)\  les  Districts  entre  l'Elbe,  la  Saale, 
l'Unstrutt,  la  Vi'erra  et  le  V^'eser  au  X*  et  au  xi'  siècle  (1821); 
Histoire  de  l'agriculture  allemande  (1871). 

DedelAY  D'Agier  (Claude -Pierre),  publiciste  et 
homme  politique  français,  né  à  Romans  (Drôme)  en  1750, 
mort  en  1827.  Ses  opinions  libérales  lui  valurent,  sous  la 
monarchie,  une  détention  de  plusieurs  niois.  Député  sup- 
pléant aux  états  généraux,  il  y  siégea  à  partir  de  1790. 
Député  de  la  Drôme  au  conseil  des  Cinq-(,'ents,  membre 
du  Corps  législatif  après  le  18-Brumaire,  il  fut  nommé  sé- 
nateur, puis  comte  sous  l'Empire,  et  pair  de  France  (1814) 
sous  la  Restauration.  Il  fonda  au  Bourg-du-Péage  un 
certain  nombre  d'établissements  de  bienfaisance.  Il  publia 
divers  opuscules  d'économie  politique  et  linancière. 

De  Deo  et  homine,  par  Spinoza.  Ouvrage  qui  resta 
longtemps  inconnu  du  public,  bien  qu'il  ait  été  certaine- 
ment révélé  par  l'auteur  à  ses  intimes.  —  L'original  latin  a 
été  perdu;  les  deux  manuscrits  qui  en  ont  été  conservés 
en  donnent  une  traduction  en  hollandais.  P.  Janet  a  tra- 
duit l'ouvrage  en  français  sous  ce  titre  :  Dieu,  l'homme  et 
la  béatitude  (Paris,  18~S).  Il  se  compose  du  traité  lui-même, 
de  dialogues,  d'un  appendice.  Les  dialogues  ne  font  pas 
corps  avec  l'ouvrage;  ils  s'en  distinguent,  dit  Janet,  par 
un  certain  caractère  mystique  et  oriental.  L'influence  de 
Descartes  y  est  évidente;  c'est  ce  que  nous  avons  de 
plus  ancien  dans  les  écrits  de  Spinoza.  L'appendice  est, 
au  contraire,  plus  ancien  que  le  traité,  car  il  renferme 
une  première  esquisse  de  VEthique  sous  forme  géomé- 
trique. Le  traité  a  dû  être  écrit  entre  1656  et  1661.  Il 
n'est  pas  sous  forme  géométrique,  et  il  ne  commence  pas 
comme  VEthique  par  la  théorie  de  la  substance  ;  ce  qui 
tend  à  prouver  que  le  spinozisme  n'est  déterminé  ni  par 
cette  théorie  ni  par  la  méthode  géométrique.  Il  se  divise 
en  deux  parties.  La  première  traite  de  Dieu,  de  son 
existence,  de  son  essence,  de  ses  rapports  avec  le  monde  : 
c'est  déjà  le  panthéisme,  maïs  exprimé  en  termes  très 
cartésiens.  Spinoza  y  emploie  encore  la  langue  commune; 
il  se  sert  des  mots  pî'ODiaence,  prédestination,  etc.,  mais 
il  leur  donne  un  sens  nouveau.  La  seconde  partie  est 
moins  détaillée  que  la  première  ;  pourtant  les  théories, 
que  l'on  retrouvera  dans  VEthique,  sur  l'âme  humaine, 
sur  les  passions  et  leur  esclavage,  sur  la  liberté,  y  sont 
déjà  arrêtées. 

Dedham,  ville  des  Etats-Unis  (Massachusetts),  à 
16  kilom.  N.  do  Boston,  sur  le  Charle's  River;  7.400  hab. 
Nonibreuses  usines;  commerce  actif  de  coton  et  de  tabac. 

Dedham,  village  d'Angleterre  (comté  d'Essex),  à  9  kil. 
N.-E.  de  Colchester;  1.680  hab.,  avec  la  commune.  An- 
cienne petite  ville  déchue. 

DÉDICACE  (du  lat.  dedicatio;  de  dedicare,  dédier)  n.  t. 
Consécration  d'un  édifice  destiné  au  culte  :  La  dédicace 
d'une  église,  w  Fête  annuelle  en  mémoire  de  la  consécra- 
tion d'une  église  :  La  dédicace  de  Saint-Pierre  de  Rom£. 
Il  Fête  patronale,  dans  les  Ardennes.  ii  Fête  des  dédicaces. 
Fête  instituée,  chez  les  Juifs,  en  mémoire  de  la  nouvelle 
dédicace  du  temple  par  Judas  Macchabée. 

—  Antiq.  Consécration  solennelle  d'un  éditice  quelconque. 

—  Par  ext.  Hommage  que  l'auteur  d'un  livre  ou  d'un 
objet  d'art  en  fait  à  quelqu'un. 

—  Encycl.  Littér.  La  dédicace  consiste  généralemnnt 
à  inscrire  simplement  en  tête  du  livre  le  nom  de  celui  â 
qui  il  est  dédié.  Plus  souvent  elle  a  la  forme  d'une  épître» 


S71 

en  prose  ou  en  vers,  djins  laquelle  sont  exprimés  eoit  dos  ] 
sontimoius  do  roconnaissanco ,  soit  dos  principos  litii^- 
rairos.  Les  livres  dos  anciens  nous  ollVeiit  plus  d'une  dé- 
dicace qui  honore  son  autour,  en  môme  temps  que  colui  i 
qui  elle  est  adressée  ;  telles  sont  les  dédicaces  do  Lucrèce 
à  Mommius,  de  Virgile  à  Mécène,  d'IIoi-aco  aux  Pisons, 
do  Cicoron  d  son  frùre,  à  Brutus,  à  Varron,  etc.  Mais  nous 
trouvons  déjA,  chez  les  Romains,  des  autours  qui  ne  rou- 
cissont  pas  do  s'avilir  par  de  honteuses  Ilattorios.  Stace, 
dans  ses  Sitves,  on  donne  un  triste  exemple.  Martial  a 
ridiculisé  ces  (écrivains  sans  vergogne.  Feu  cultivtie  on 
Angleterre  et  en  Allemagne,  la  dédicace  fleurit  on  Italie  et 
en  Franco.  C'est  surtout  au  xvi'otauxvii"  siècle  que  fut  eu 
honneur  ce  genre,  à  l'époquo  oii  les  écrivains  vivaient  moins 
du  produit  de  leurs  œuvres  quo  de  la  générosité  de  quelques 
grands  seigneurs.  Corneille  peut  6tro  considéré  comme  lo 
pore  de  la  dédicace  en  France,  pour  on  avoir  usé  et  abusé. 
Ses  louanges  sont  lourdes  et  ses  compliments  embarrassés. 
Il  lit  hommage  de  Cinita  au   président  de  Montauron,  et 

10  compara  à  l'empereur  Auguste,  ce  qui  lui  valut  i  .000  pis- 
toles  de  gratification.  Depuis,  on  a  souvent  donné  aux 
dédicaces  le  nom  d'épUi-es  à  la  Montauron.  Racine  apporta 
dans  ses  louanges  plus  do  délicatesse  et  plus  de  uosin- 
téressement  que  Corneille.  Molière  n"a  fait  que  de  rares 
dédicaces.  Il  avait  pou  de  protecteurs  à  la  cour.  Le  roi  seul 
le  soutenait  contre  tous  ;  et  lo  poète,  au  lieu  de  l'en  remer- 
cier dans  des  épîlres,  introduisait  son  éloge  au  milieu  do 
ses  comédies,  comme  dans  Tartufe,  Avec  le  xviii"  siècle 
et  Voltaire,  le  caractère  de  la  dédicace  semble  changer. 
Elle  n'a  plus  pour  objet  de  solliciter  la  générosité  des 
grands.  Voltaire,  qui  a  tant  d'ennemis,  s'efl"orce  d'aug- 
menter le  nombre  de  ses  amis.  Il  s'acquitte  avec  beau- 
coup de  grâce  des  éloges  les  plus  difficiles.  Il  joint  d'or- 
dinaire à  ses  hommages  d'assez  longues  réflexions  sur 
son  œuvre,  et  sa  verve  satirique  s'y  déploie.  Citons  la 
dédicace  des  Guèhres,  qu'il  suppose  adressée  à  lui-môme 
par  l'auteur  imaginaire  de  cette  pièce,  dont  il  reniait  la 
paternité.  Mais  le  chef-d'œuvre  du  genre  fut  la  dédicace 
de  Mahomet,  tragédie  qu'on  accusait  d'impiété,  et  qu'il 
dédia  au  pape  lui-même,  à  Benoît  XIV.  Aujourd'hui,  les 
dédicaces  sont  presque  toujours  des  témoignages  d'ad- 
miration, de  reconnaissance  ou  d'atfection. 

—  Liturg.  L'usage  de  consacrer,  par  une  cérémonie 
spéciale,  les  temples  et  les  lieux  destinés  au  culte,  était 
pratiqué  chez  les  Grecs  et  les  Romains.  Les  Juifs  l'ob- 
servaient. L'Eglise  chrétienne  adopta  cet  usage,  proba- 
blement dès  les  temjîs  apostoliques,  mais  certainement, 
au  plus  tard,  dès  la  fan  des  persécutions.  Eusèbe  nous  a 
conservé  la  description  de  la  dédicace  des  églises  de  Tjr 
et  de  Jérusalem,  sous  le  règne  de  Constantin.  A  par- 
tir du  iv  siècle,  il  fut  défendu  de  célébrer  les  offices 
dans  une  église  qui  n'avait  pas  été  consacrée  par  un  rit 
spécial.  Les  cérémonies  de  la  dédicace,  telles  que  l'Eglise 
latine  les  pratique  encore  aujourd'hui  d'après  le  pontifical 
romain,  datent  de  cette  époque.  La  dédicace  des  églises 
est  réservée  aux  évoques.  Le  prélat  consécrateur,  assisté 
d'un  nombreux  clergé,  fait  trois  fois  le  tour  de  l'église, 
dont  il  asperge  les  murailles  d'eau  bénite.  Après  avoir 
heurté  trois  fois  la  porte,  il  entre  et  marque  le  seuil  d'un 
signe  de  croix.  Pendant  le  chant  du  Veni  creator  et  des  lita- 
nies, il  trace  sur  le  sol  parsemé  de  cendres,  en  forme  de 
croix  de  Saint-André,  un  alphabet  grec  et  un  alphabet  latin, 
symbole  de  l'union  de  l'Eglise  latine  et  de  l'Eglise  grecque. 

11  procède  ensuite  à  la  consécration  de  l'autel  principal,  au 
centre  duquel  il  dépose  des  reliques.  Enfin  il  marque,  avec 
l'huile  des  catéchumènes,  les  douze  croix  figurées  sur  les 
murailles  de  l'église  et  surmontées  de  cierges  allumés.  La 
cérémonie  se  termine  par  la  messe  que  l'évêque  célèbre 
sur  l'autel  qu'il  vient  de  consacrer. 

Pour  qu'une  église  puisse  être  livrée  au  culte,  il  n'est 
pas  nécessaire  qu'elle  ait  été  dédiée,  il  suffit  qu'elle  ait 
été  bénite  par  un  prêtre  délégué  à  cet  effet.  On  ne  fait 
guère  aujourd'hui  la  cérémonie  solennelle  de  la  dédicace 
ou  consécration  que  jiour  les  églises  très  importantes. 

D'après  l'ancienne  liturgie,  une  fôte  particulière  devait 
être  célébrée  dans  chaque  église,  le  jour  anniversaire  de 
sa  dédicace.  En  France,  depuis  le  Concordat  de  1801,  la 
fête  anniversaire  de  la  dédicace  de  toutes  les  églises  a 
été  fixée  au  même  jour,  le  dimanche  après  l'octave  de  la 
Toussaint;  cette  solennité  rappelle  en  même  temps  la 
réouverture  et  commelaconsécratiou  nouvelle  des  églises. 

DÉDICACER  {se)  V.  n.  Faire  des  dédicaces  de  livres.  (Inus.) 

DÉDICATEUR,  TRICE  n.  Personne  qui  aime  à  faire, 
qui  fait  beaucoup  de  dédicaces.  (Pou  usité.) 

DÉDICATION  isi-on  —  lat.  dediratio,  même  sens)  n.  f. 
Dr.  rom.  On  appelait  dodication  {dedicatio,  consecratio) 
l'acte  par  lequel  on  conférait  à  uno  chose  le  caractère  de 
res  sacra,  en  rafl*ectant  aux  dieux. 

—  Encycl.  La  concession  du  bien  à  un  dieu  devait  être 
autorisée  par  une  loi,  et  elle  était  faite  solennellement  par 
un  ma-^istrat  supérieur  ou  par  dos  magistrats  élus  à  cet 
effet  iduumviri  a;ki  dedicandx).  Le  magistrat  prononçait  une 
formule  sacramentelle  [Icx  dedicationis).  La  désalfectation 
résultait  d'une  cérémonie  religieuse  inverse  {profanatio). 

DÉDIGATOIRE  [to-ar')  adj.  Qui  contient  la  dédicace  d'un 
livre,  d'un  objet  d'art  r/nscW/jfion  dkdicatoire.  Il  Qui  appar- 
tient à  la  dédicace,  qui  la  caractérise  :  Le  style ntmcK'Toiwv.. 

DÉDIER  (lat.  dcdicare;  de  dicare,  consacrer.  —  Prend 
deux  i  aux  deux  prem.  pers.  pi.  do  l'imp.  de  l'ind.  et  du 
prés,  du  subj-  :  Nous  dédiions.  Que  vous  dédiiez)  v.  a.  Con- 
sacrer au  culte,  sous  une  invocation  spéciale  :  Dédikb  un 
autel  à  la  Vierge,  ii  Par  anal.  Consacrer  au  service  reli- 
gieux :  Dédibr  un  enfant  à  Dieu.  —  Fig.  Attacher,  vouer 
par  certaines  cérémonies  :  Le  peuple  a  été  amené  à  penser 
qu'un  rit  pieux  ne  dédiait  personne  au  trône.  (Chateaubr.) 
Il  Livrer,  employer  ;  Dédier  sa  vie  au  plaisir.  (On  dit  plutôt 
coNSACRKR,  au  pr.  et  au  fig.) 

—  Par  ext.  Adresser,  offrir  par  une  dédicace,  on  par- 
lant d'un  livre  ou  d'une  œuvre  d'art. 

Se  dédier,  v.  pr.  Etre  dédié. 

—  Fig.  Se  consacrer,  se  vouer  :  Se  dédier  aux  lettres. 

—  Syn.  Dédier,  consacrer,  dévouer,  etc.  V.  consacukr. 

DÉDIEUR  n.  m.  Autour  ou  artiste  qui  dédie  un  livre, 
un  objet  d'art. 

Dedioukhin,  village  do  Russie  oriontale  (gouv.  de 
Permi,  sur  la  Kama;  4.850  hab.  Gisements  de  sel. 

DÉDIRE  (du  prôf.  priv.  dé,  et  de  dire:  Je  dédis,  nous  dédi- 
sons. Je  dédisais,  nous  dédisions.  Je  dédis,  nous  dédîmes.  Je 


dédirai,  nous  dédirons.  Je  dédirais,  nnus  dédirions.  Dédis, 
dédisons,  diUlisez.  Que  je  dédise,  que  noua  dédisions.  Que  je 
dédisse,  qui'  nous  dédissions.  Dédisant.  Dédit,  ite)  v.  a.  Dé- 
mentir, désavouer  :  DÉniUK  un  mandataire. 

—  pRov.  :  Il  vaut  mieux  se  dédire  que  se  détruire,  Il 
vaut  mieux  roconnaître  qu'on  s'est  trompé  en  s'ongageant 
dans  une  afl'aire  quo  d'y  persévérer  et  d'y  trouver  sa  ruine. 

Se  dédire,  v.  pr.  Se  désavouer,  rétracter  ce  qu'on  avait 
dit  ou  promis,  dire  lo  contraire  :  Se  dédire  d'un  engage- 
ment. Il  Revenir  sur  uno  chose  qu'on  faisait,  faire  lo  con- 
traire :  Continue,  Diogène,  à  coucher  dans  la  rue;  crève 
plutôt  que  de  T'en  dédire.  (P.-L.  Courier.) 

—  Fam.  Normand  qui  s'en  dédit,  Sorte  de  formule  par 
laquelle  on  s'engage  à  no  pas  se  dédire,  et  qui  est  nm: 
allusion  à  l'ancienne  coutume  do  Normandie,  d'après  la- 
quelle on  avait  vingt-quatre  heures  pour  se  dédire,  il  Un 
bon  Picard  ne  se  dédit  pas,  il  se  ravise. 

—  Syn.  Dédire,  contredire.  V.  contredire. 

—  Se  dédire,  se  rétracter.  Se  dédire,  c'est  dire  qu'on  a 
changé  d'opinion  et  que  les  choses  sont  autrement  qu'on 
ne  l'avait  dit;  c'est  aussi  revenir  sur  une  promesse  faite, 
pour  dire  qu'on  ne  l'exécutera  pas.  5e  rétracter  est  faij-c 
l'aveu  d'une  fausseté,  d'un  mensonge,  ou  bien  déclarer 
qu'on  ne  tiendra  pas  un  engagement  important,  une  pro- 
messe plus  ou  moins  solennelle. 

—  Anton.  Appuyer,  confirmer,  maintenir,  ratifier,  sanc- 
tionner. 

DÉDIT  {di  —  rad.  dédire)  n.  m.  Rétractation,  révoca- 
tion d'un  engagement  ou  d'une  parole,  ii  Refus  d'exécuter 
les  clauses  d'une  convention,  ii  Somme  à  payer  ou  peine 
à  encourir  par  la  personne  qui  so  dédira,  t^ui  refusera 
d'exécuter  les  clauses  d'un  contrat,  li  Acte  dans  lequel  lo 
dédit  est  stipulé  :  Sigiier  un  dédit. 

—  Fam.  At'oir  son  dit  et  son  dédit.  Avoir  le  droit  ou 
l'habitude  de  se  dédire. 

—  Prov.  :  Le  Normand  a  son  dit  et  son  dédit,  Le  Nor- 
mand est  sujet  à  manquer  à  sa  parole. 

—  Syn.  Dédit,  arrhes,  clause  pénale,  denier  à  Dieu. 

—  Encycl.  V.  arrhes.  (Dr.  niod.) 

DÉDITE  (rad.  dédire)  n.  f.  Renonciation  à  un  engage- 
ment ;  déclaration  qu'on  ne  fera  plus  ce  qu'on  était  con- 
venu de  faire. 

DÉDmCES(.'(55  —  lat.  deditici)  n.m.  pi.  Dr.  rom.  Peuples 
qui,  après  avoir  été  vaincus  par  les  Romains,  s'étaient 
rendus  à  discrétion.  —  Un  déditice. 

—  Encycl.  Quoique  libres,  les  dédilices  n'avaient  ni  la 
cité  romaine,  ni  aucun  statut  local;  il  en  résultait  qu'ils 
ne  pouvaient  invoquer  d'autres  institutions  que  celles  du 
jus  gentium.  Les  Bruttiens,  après  la  guerre  d'Annibal;  les 
Juifs,  après  la  prise  de  Jérusalem,  fournissent  des  exem- 
ples de  cette  situation.  Ce  même  régime  a  été  aussi  appli- 
qué à  quelques  autres  catégories  de  personnes,  et  notam- 
ment, par  la  loi  ^-Elix  Sentia,  aux  affranchis  qui,  avant 
leur  affranchissement,  avaient  subi  des  peines  considé- 
rées comme  les  rendant  indignes  d'arriver  à  la  cité. 

DÉDO  (en  ital.  dedo)  n.  m.  Ancienne  mesure  de  longueur 
qui  valait  :  en  Italie,  0"',01;  en  Espagne,  0^,017;  en  Por- 
tugal, 0"',01S. 

DÉ-DOC  n.  m.  Chef  militaire  des  troupes  d'une  pro- 
vince, au  Tonkin. 

DÉDOLATION  {si  —  rad.  dédoler)  n.  f.  Chir.  Entaille  pro- 
duite par  un  instrument  tranchant  portant  obliquement, 
à  la  façon  d'une  doloire. 

DÉDOLER  (lat.  dedolare,  couper  avec  la  doloîre)  v.  a. 
Chir.  Entailler  avec  un  instrument  tranchant  tenu  obli- 
quement, pour  détacher  une  mince  portion  do  la  surface. 

DÉDOMMAGEMENT  [do-ma-je-man)  n.  m.  Action  de 
dédommager,  d'indemniser  d'un  dommage  :  Recevoir  une 
somme  en  dédommagement  d'un  accident. 

—  Fig.  Compensation  :  L'homme  de  bien  trouve  dans  sa 
conscience  un  ineffable  dédommagement.  (Lacord.) 

—  Syn.  Dédommagement,  indemnité.  Dédommagement 
est  du  langage  usuel,  et  il  n'imnlique  que  l'idée  d'une 
compensation  approximative.  Indemnité  est  un  terme  de 
droit  et  d'administration;  il  marque  le  payement  d'une 
somme  égale  au  montant  de  la  perte. 

DÉDOMMAGER  [do-nia-jé  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  de  dom- 
mage. Prend  un  e  muet  après  g,  devant  a  et  o  :  Nous 
dédommageons.  Je  dédommageai)  v.  a.  Indemniser  d'un 
dommage  :  Dédommager  quclqu  un  de  ses  pertes,  ii  Etre 
un  dédommagement  pour,  ii  Fie.  Donner,  procurer  une 
compensation  à  :  tes  victoires  d'un  maître  ne  dédomma- 
gent pas  le  peuple  de  sa  tyrannie.  (Sismondi.) 

Se  dédommager,  v.  pr.  Prendre  des  dédommagements, 
s'indemniser,  ii  Se  procurer  uno  compensation. 

Dedon-DUCLAUXou  Du  Clos  (François-Louis),  gé- 
néral français,  né  à  Toul  en  1762,  mort  à  Vannes  en  1830. 
Il  lit  avec  distinction  les  campagnes  de  la  Révolution,  et 
fut  nommé  général  do  brigade,  en  1805,  à  l'armée  du  Nord. 
Puis  il  passa  en  !S06,  avec  le  grade  de  général  de  division, 
à  l'armée  du  roi  de  Naples,  Joseph,  frère  de  Napoléon. 
C'est  pendant  cette  période  qu'il  eut  avec  Paul-Louis 
Courier,  alors  chef  d'escadron  au  l"  régiment  d'artillerie, 
des  difficultés  de  service,  auxquelles  il  doit  en  grande 
partie  d'être  connu.  Le  général  Dcdon  passa  avec  Joseph 
en  Espagne  ot  rentra  en  Franco  en  1813,  après  la  chute 
du  roi.  Il  fit  toute  la  campagne  de  Russie  comme  com- 
mandant do  l'artillerie  d'un  corps;  il  rentra  en  1814  en 
Franco  ot  s'empressa  de  se  rallier  à  Louis  XVIII.  On  doit 
au  général  Dedon  plusieurs  publications  ;  Mémoires  mili- 
taires sur  Kehl.  an  7(1797)  ;  Campagnes  de  l'armée  de  Âkin- 
et-Mosclle  (1799);  Passage  de  la  Limmat  (ISOl);  etc. 

DÉDORAGE(ra;")  n.m.  Action  de  dédorer;  état  d'un  objet 
qu'on  a  dédoré  :  Le  dédorage  d'un  cadre,  d'une  porcelaine. 

—  Encycl.  L'industrie  cherche  à  récupérer  l'or  recou- 
vrant des  objets  métalliques,  en  bois  ou  en  porcelaine,  qui 
sont  devenus  inutilisables  par  suite  do  bris  ou  do  vétusté. 

Lorsqu'il  s'iigit  de  dédorer  un  métal  commun,  même  du 
cuivre  ou  du  bronze,  il  suffit  do  plonger  l'objet  dans  do 
l'acide  azotique  concentré,  qui  ronge  et  dissout  le  métal, 
tandis  que  l'or  inattaqué  so  dépose  au  fond  du  récipient, 
d'où  il  est  facile  do  l'extraire.  Pour  dédoror  du  for  ou  de 
l'acier,  on  suspend  les  objets  au  pôle  positif  d'une  pile  et 
on  les  plonge  dans  un  bain  do  cyanure  de  potassium  tra 
versé  par  lo  courant.  On  dédoro  les  objets  en  argent  en 
les  chauffant  à  la  température  du  rouge  cerise,  puis.en 
les  immergeant  brusquement  dans  un  bain  d'acide  sulfu- 


DEDICACER   —  DÉnHOGUER 

riquo  tenant  en  dissolution  du  chlorure  de  sodium  et  du 
salpêtre;  la  pellicule    d'or    no   tarde  pas  à  so  détacher. 

On  plonge  les  bois  plus  ou  moins  longtemps  dans  do 
l'eau  bouillante.  Quant  aux  porcelaines,  on  les  traite  par 
l'eau   régale,  qui  dissout  lo  métal  précieux. 

DÉDORER  (du  préf.  pciv.  dé.  et  de  dorer)  v.  a.  Dépouiller 
de  sa  dorure  :  Dédorer  u/i  cadre,  U7i  luise. 

Se  dédorer,  v.  pr.  Perdro  sa  dorure. 

DÉDOREUR,  EUSE  n.  et  adj.  Celui,  celle  qui  enlève  la 
doninv 

DÉDORMIR  (du  préf.  priv.  dé,  otde  dormir)  v.  n.  Cesser 
do  dormir  ;  Malade  qui  ne  uédort  pas.  (Peu  usité.) 

DÉDORURE  n.  f.  ïechn.  Syn.  de  dédorage. 

DÉDOSSEMENT  (do-sc-man)  n.  m.  Action  de  dédossor, 
de  tailler  à  vivo  arôte  une  pièce  de  bois  :  Le  dédosse- 
\IENT  des  bois.  Il  Action  <ie  partager  nn  plusieurs  autres 
toulles  une  grosso  toulfo  de  racines  vivaces. 

DÉDOSSER  (rfo-.ç^  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  dos)  v.  a. 
Dédosser  uno  pièce  de  bois,  la  mettre  à  vive  arôte  en  fai- 
sant usage  de  lascie  :  Dédosser  une  pièce  de  bois,  i!  Diviser 
une  grosse  touffe  de  racines  vivacos  on  plusieurs  petites 
toiilîVs. 

DÉDOTAUSATION  (si  —  rad.  dédotaliser)  n.  f.  Action 
d(?  dédotaliser  :  La  dédotalisation  d'un  bien. 

DÉDOTALISER  idu  préf.  priv.  dé.  et  de  dot)v  a.  Dé- 
pouiller de  son  caraotèro  de  dot  :    Dédotaliser  (m  bien 

DÉDOUANAGE  (du  préf.  dé,  et  de  douane)  n.m.  Action 
de  dédouaner;  résultat  do  cette  action,  n  On  dit  aussi  dé- 
douanemhnt. 

DÉDOUANEMENT  iman)  n.  m.  V.  dédouanage. 
DÉDOUANER  ;  du  préf.  priv.  dé,  et  de  douane)v.  a.  Faire 
sortir  de  liMurepôr,  do  la  douane  en  acquittant  les  droits; 
enlever  lo  plomb  dont  l'administration  des  douanesamar- 
qué  un  ballot  :  Dédouaner  un  colis  venant  de  l'étranger. 

DËDOUDLABLE  adj.  Qui  peut  se  dédoubler  ou  être  dé- 
doublé. 

DÉDOUBLAGE  {bl'ij')  n.  m.  Mar.  Action  de  dédoubler  la 
carène  d'un  navire,  d'enlever  lo  doublage,  li  Résultat  do 
cette  action  :  Le  dédoublage  d'un  Jiavire. 

—  Comm.  Dédoublagp  de  l'alcool.  Action  de  couper  l'al- 
cool, d'en  abaisser  le  degré  en  l'additionnant  d'eau. 

DÉD0UBLANT(6/arf),  ANTE  adj.  Chim.  Il  Catalyse  dédou- 
blante. Celle  qui,  dans  les  fermentations,  sépare  une  sub- 
stance composées  en  deux  substances  plus  simples. 

DÉDOUBLEMENT  (man)  n.  m.  Action  do  dédoubler,  de 
diviser  en  deux  :  Le  dédoublement  d'un  bataillon,  ii  Par 
ext.  Objet  simple  provenant  d'un  objet  composé  qu'on  a 
dédoublé  :  Planche  qui  e^t  un  dédoublement  d'une  planche 
plus  épaisse. 

—  Fig.  Action  de  considérer  sous  deux  aspects  une 
seule  et  même  personne,  une  seule  et  même  chose  :  Au 
fond,  Ajax  et  Achille  sont  comme  deux  dédoublements 
d'uJie  même  vertu,  la  vaillance.  (V.  Parisot.) 

—  Bot.  Augmentation  des  pièces  qui  composent  la  co- 
rolle ou  le  périanthe  des  fleurs  doubles  ou  pleines,  laquelle 
semble  produite,  en  quelque  sorte,  par  la  séparation  d'un 
organe  en  deux. 

—  Encycl.  Art  milit.  he  dédoublement  est  une  opération 
qui  a  pour  objet  de  former  des  unités  nouvelles  au  moyen 
de  celles  déjà  e.xistantes  et  des  ressources  fournies  par  la 
réserve.  C'est  généralement  en  vue  de  la  mobilisatiori 
que  cette  opération  est  préparée.  Les  unités  existant  en 
temps  de  paix  abandonnent  une  partie  de  leurs  cadres  et 
de  leurs  hommes,  qui  sont  remplacés  par  des  réservistes, 
et  qui,  encadrant  eux-mêmes  des  éléments  pris  dans  la  ré- 
serve, vont  former  des  unités  nouvelles,  que  l'on  considère 
comme  plus  solides. 

DÉDOUBLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  double)  v.  a.  Dé- 
faire, déplier,  on  parlant  de  ce  qui  était  plié  en  double  : 
DÉDOUBLER  une  feuille  de  papier.  \\  Se purcr  deux  choses 
unies,  et  dont  l'une  sort  de  doublure  à  l'autre  :  Dédoubler 
un  habit,  il  Partager,  diviser  en  deux  :  Dédoubler  un  ré- 
giment, u7ie  pierre. 

—  Fig.  Considérer  à  part  les  deux  parties  réelles  ou 
imaginaires  d'un  tout  :  Pélisson  est  laid,  mais  qu'on  le  dé- 
double, on  lui  verra  une  belle  âme.  (M""*  de  Sév.) 

—  Chim.  Dédoubler  une  substaiice,  La  réduire  en  deux 
par  la  catalyse. 

—  Mar.  Dédoubler  un  navire.  En  enlever  le  doublage. 
Il  Dédoubler  les  rahans.  Défaire  plusieurs   tours  des  ra- 

bans  qui  tiennent  les  voiles  ferlées. 

—  Phys.  Distinguer,  à  l'aide  d'un  instrument,  les  par- 
ties d'un  objet  qui  paraît  simple  sans  ce  secours  :  Dédod- 
bler  une  étoile. 

—  Techn.  Séparer  en  couches  distinctes,  en  parlant 
des  pierres  fines,  il  Couper  d'eau,  en  parlant  des  vins  qui 
ont  été  préalablement  vinés. 

Dédoublé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dédoubler. 

—  Substaniiv.  au  masc.  Eau-de-vio  obtenue  en  dédou- 
blant de  l'alcool,  il  On  dit  aussi  RKCourK. 

Se  dédoubler,  v.  pr.  Etre,  devenir  dédoublé,  n  Etre  di- 
visé en  deux  moitiés. 

—  Fig.  Dédoubler  son  ôtro. 

DedREUX  (Alfred)  et  non  DE  DreuX,  peintre  do 
genre  français,  né  ot  mort  ù.  Paris  (isos-iSOO).  De  1835, 
date  de  sa  véritable  notoriété,  jusqu'à  sa  mort,  il  a  été  le 
peintre  du  cheval.  Son  tvpo  fut  lochovalanglaisauxjambes 
d'acier,  au  long  col.  Il  fréquenta  l'atelier  de  Coignet.  Deux 
toiles  intéressantes  :  l'Intérieur  d'écurie  et  un  Jeune  poulain 
sautant  un  fossé,  furent  ses  débuts  (1831).  Ce  succès  lo  lança 
dans  le  monde  du  sport.  Une  grande  vogue  accuoilht  ses 
moindres  toiles.  En  ISIS,  durant  son  séjour  à  Londres,  il 
étudia  diverses  variétés  do  races  de  chevaux  et  de  chiens 
anglais.  A  son  retour  en  Franco,  il  obtint  quelques  com- 
mandos officielles  ;  notamment,  le  portrait  équestre  du 
souverain.  Co  portrait  passe  pour  avoir  fait  naître  une 
altercation  à  la  suite  de  laquelle  Alfred  Dodroux  aurait 
été  tué  en  duel,  on  1S60. 

La  gravure  ot  la  lithographie  ont  rondu  populaires  les 
meilleures  créations  do  Dedroux.  On  on  trouve  les  origi- 
naux dans  les  galeries  particulières  les  plus  connues. 

DÉDROGAGE  n.  m.  Syn.  de  désargenturk  ot  do  dkdo- 

KAUE. 

DÉDROGUE  {drogh'  —  vulgo  drogde)  n.  f.  Liquide  em- 
ployé à  la  désargonture  et  au  dédorago. 
DÉDROOUER  v.  a.  Syn.  do  DÈSAsaiiNTKR,  et  de  dêdoubr- 


DÉDUCTIF 


DEFARDER 


DEDUCTIF,  IVE  (rad.  déduire)  adj.  Philos.  Qui  tient  de 
la  déduction,  par  opposition  à  inductif  :  Système  dèductif. 

DÉDUCTION  {ksi-on  —  lat.  deduclio;iie  deducere,  supin 
deductum,  extraire)  n.  f.  Diminution,  soustraction  mo- 
tivée :  Faire  déduction  des  sommes  payées  d'avance  et  de 
leurs  intérêts. 

—  Exposé,  détaillé  et  coordonné  :  Faire  la  déduction 
de  ses  preuves. 

—  Dr.  rom.  V.  la  parti©  encycl. 

—  Log.  Opération  de  l'esprit  qui  reconnaît  qu'une  affir- 
mation est  contenue  dans  une  autre,  au  moyen  d'une 
troisième  :  La  déduction  est  un  moyen  d'analyse.  (Géruzez.) 

—  Mus.  anc.  Relation  ascendante  des  notes  d  un  même 
tétracorde,  dans  la  musique  grecque. 

—  Encycl.  Logiq.  La  déduction  est  l'opération  par  la- 
quelle l'esprit  conclut  du  général  au  particulier,  en  vertu 
des  lois  mêmes  qui  le  dirigent.  Elle  repose  sur  le  principe 
d'identité  et  de  contradiction.  Quand  je  dis  :  Tous  tes 
hommes  sont  mortels,  —  or,  je  suis  homme,  —  donc  Je  suis 
mortel,  je  ne  fais  que  répéter  pour  chaque  cas  particulier 
ce  que  j'ai  affirmé  pour  tous  les  cas  ;  refuser  la  consé- 
quence, quand  on  a  accordé  les  prémisses,  ce  serait  se 
contredire,  donc  violer  un  principe  de  la  raison, 

La  déduction  immédiate  est  celle  qui  réduit  au  minimum, 
c'est-à-dire  à  deux,  le  nombre  des  termes  et  des  proposi- 
tions réclamés  par  le  raisonnement.  Elle  a  deux  formes  : 
l'opposition  et  la  conversion.  La  déduction  médiate  ou  dé- 
duction proprement  dite  se  fait  à  l'aide  d'intermédiaires; 
nous  recourons  à  ce  procédé  toutes  les  fois  que,  deux  idées 
étant  données,  nous  cherchons  le  rapport  ignoré  qui  les 
unit  :  nous  cherchons  ce  rapport  à  l'aide  d'un  ou  de  plu- 
sieurs termes  dont  le  rapport  avec  les  précédents  soit 
connu.  Ces  rapports  connus  constituent  des  propositions 
données,  les  prémisses,  d'où  l'on  doit  tirer  le  rapport  cher- 
ché, c'ost-à-dire  la  conclusion.  La  forme  la  plus  brève  de 
la  déduction  médiate  est  le  syllogisme. 

La  déduction  est  un  des  procédés  les  plus  familiers  à 
l'esprit,  comme  le  prouve  l'emploi  si  fréquent,  dans  le 
langage,  des  mots  or,  donc,  par  conséquent,  etc.  Elle  est 
l'instrument  essentiel  des  mathématiques.  Le  moyen  âge 
a  usé  complètement  de  cette  méthode,  souvent  même 
jtisqu'à  l'abus  ;  de  là,  une  réaction  qui  a  été  parfois  ex- 
cessive. Il  est  bien  exact  que  les  sciences  de  la  nature  sont 
essentiellement  expérimentales  et  inductives;  mais  elles 
trouvent  leur  utilité  à  employer  la  déduction  :  1"  comme 
méthode  de  vérification  des  hypothèses  :  une  loi  est  confir- 
mée si  tous  les  faits  connus  peuvent  s'en  déduire  et  si  les 
conséquences  que  l'on  peut  déduire  de  cette  loi  se  trouvent 
réalisées  comme  faits  dans  la  nature;  —  2»  coinme  méthode 
d'explication:  un  fait  est  expliqué  quand  on  peut  le  déduire 
d'une  loi  ;  il  en  est  de  même  d'une  loi  quand  elle  peut  être 
ramenée  à  une  loi  supérieure;  —  3"  comme  méthode  de 
découverte  :  parmi  les  conséquences,  déduites  d'une  loi 
peuvent  se  trouver  des  faits  dont  l'expérience  établit  en- 
suite la  réalité. 

—  Dr.  rom.  La  déduction  (deductio)  était  une  sorte  de 
compensation  que  faisait  le  bonorum  emptor,  c'est-à-dire 
l'adjudicataire  des  biens  d'un  insolvable,  lorsqu'il  pour- 
suivait les  débiteurs  de  ce  patrimoine.  II  n'obtenait 
condamnation  contre  eux  que  déduction  faite  de  leurs 
créances  contre  la  masse.  A  la  difl'érence  de  la  compen- 
satio  de  Yargentarius,  qui  devait  être  faite  par  lui  dans 
Vintentio,  la  deductio  était  une  clause  mise  dans  la  coji- 
demnatio  pour  prescrire  au  juge  de  condamner  seule- 
ment à  la  différence.  Cette  deductio  pouvait  avoir  pour 
objet  des  dettes  non  échues,  et  se  produire  mémo  ex 
dispari  causa;  elle  pouvait  s'opérer,  que  laction  fût  de 
bonne  foi  ou  de  droit  strict. 

—  Mus.  J.-J.  Rousseau  définit  ainsi  la  déduction  : 
«  Suite  de  notes  montant  diatoniquement  ou  par  degrés 
conjoints.  Ce  terme  n'est  guère  eu  usage  que  dans  le  plain- 
chant.  »  Or,  cela  manque  à  la  fois  d'exactitude  et  de  pré- 
cision. Ce  n'est  pas  au  plain- chant,  c'est  à  l'ancienne 
musique  grecque  que  s'applique  ce  mot.  On  sait  que  le 
trétacorde  était  la  base  du  système  musical  des  Grecs, 
conune  la  gamme  est  la  base  du  système  musical  moderne, 
et  l'on  sait  aussi  que  les  tétracordes  étaient  de  doux  sortes  : 
le  tétracorde  conjoint,  dont  la  première  note  était  à  l'u- 
nisson de  la  dernière  du  précédent,  et  le  tétracorde  dis- 
joint, qui  avait  sa  première  note  un  degré  au-dessus  de 
la  dernière  du  précédent.  Chaque  tétracorde  avait  donc  sa 
nature  particulière  par  rapport  à  celui  auquel  il  succédait  ; 
et  il  en  résulte,  dans  le  système  grec  de  solmisation ,  qu'on 
ne  pouvait  passer  de  l'un  à  l'autre  sans  opérer  une  modi- 
fication et  sans  changer  la  formule.  Et  c'est  pour  constater 
en  quelque  sorte  cette  modification  qu'on  attribuait  à  l'en- 
semole  des  quatre  degrés  d'un  tétracorde  le  mot  de  rfe- 
duction,  parce  que  ces  quatre  notes,  formant  une  série 
particulière  et  n'étant  entre  elles  l'objet  d'aucun  change- 
ment, se  déduisaient  pour  ainsi  dire  les  unes  des  autres. 
•  C'est  aussi,  dit  d'Ortigue  dans  son  Dictionnaire  de  plain- 
ehant,  de  cette  manière  qu'il  faut  entendre  le  mot  neume, 
lorsque  Guido  recommande  de  ne  jamais  joindre  le  fa  au 
»ï  dans  la  même  neume  :  Utrumquc  \f  enh  in  eadem  neuma 
ne  jungas.  Neuma  (  neume)  est  un  synonyme  do  déduc- 
tion. •  Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  ce  dernier  mot  ne 
s'emploie  pas  dans  le  plain-chant. 

DÉDUCnONNISTE  {ksi-o-nisst')  n.  Personne  qui  fait  des 
déductions  ;  Un  dédcctionnistk  subtil.  (Peu  us.) 

DÉDUCTIVEMENTadv.  Au  moyen  de  la  déduction. 

DLDUIRE  I  lat.  deducere  ;  de  la  partie,  priv.  de,  de,  et 
duxere,  tirer)  v.  a.  Soustraire,  retrancher  :  Déduire  d'wie 
dette  les  acomptes  payés. 

—  Exposer  en  détail  :  Gibbon  excelle  à  analyser  et  à 
DÉDDiRB  les  parties  compliquées  de  son  sujet.  fSte-Beuve.) 

—  Conclure,  inférer  :  Démontrer,  c'est  déduire  une  pro- 
position inconnue  d'une  proposition  connue.  (Le  P.  Ventura.) 

—  Amuser.  (Vieux  en  ce  sens.) 

--  Fam.  En  déduire,  En  rabattre  :  Voilà  ce  qu'il  dit, 
mais  il  faut  en  déduirr.  (Inus.) 

Se  déduire,  v.  pr.  Etre  déduit,  retranché,  ii  Etre  conclu. 
résulter  comme  conséquence,  il  S'amuser.  (V.  en  ce  sens.) 

DÉDUIT  (du-i)  n.  m.  Divertissement,  distraction,  amu- 
sement. Il  Plaisirs  amoureux.  (Vieux.) 

--  Véner.  Equipage  de  chasse  complet»  avec  veneurs, 
chiens,  oiseaux,  etc. 

DÉDUPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  duper)  v.  a.  Détrom- 
per. (Vieux.) 

DÉDUPLICATION  (si-on  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  dn- 
plicatton^  d,  f.  En  T.  do  bol.,  Se  dit  du  mode  de  multipli- 


cation par  dédoublement  qu'on  observe  cliez  les  desmi- 
diées  et  les  diatomées. 

DÉDURAILLER  {ra-ill-é  [Il  mil.])  v.  a.  Arg.  Délivrer  un 
condamné  de  ses  fers. 

DÉDURCIR  (du  préf,  priv.  dé,  et  de  durcir)  v.  a.  Ramollir 
un  corps  dur. 

Se  dédurcir,  v.  pr.  Etre  dédurci. 

Dee,  rivière  d'Angleterre,  originaire  du  pays  de  Galles, 
où  elle  naît  dans  les  monts  Cambrieus  et  coule  E.-O.,  puis 
S.-O.-N.-E.,  par  une  vallée  profondément  ravinée  qui 
l'amène  dans  le  Chestershire.  Elle  y  baigne  la  ville  de 
Chester  et  se  jette  dans  la  mer  d'Irlande,  après  129  kilom. 
de  cours.  Son  estuaire,  d'ailleurs  encombré  d'alluvions,  est 
un  des  plus  pénétrants  de  cette  côte  (longueur  :  25  kilom. ^. 
—  Autre  rivière  britannique,  issue  des  Grampians  (Ecosse), 
qui  se  jeté  dans  la  mer  à  Aberdeen,  après  140  kilomètres 
a'un  trajet  torrentueux. 

Dee  (Jean)  mathématicien  et  astrologue  anglais,  né  à 
Londres  en  1527,  mort  on  1607.  Astrologue  de  la  reine 
Elisabeth,  puis  de  l'empereur  Rodolphe  II  et  d'Etienne, 
roi  de  Hongrie,  il  s'égara  dans  les  aberrations  de  l'astro- 
logie judiciaire  et  connut  la  misère  après  l'opulence. 
Rappelé  par  Elisabeth,  il  mourut  à  Londres,  laissant  une 
bibliothèque  magnifique  et  un  remarquable  cabinet  do 
curiosités.  U  a  écrit  sur  la  chimie,  la  navigation,  l'astro- 
logie, divers  ouvrages  qui  furent  publiés  pour  la  plupart 
par  Méric  Casaubou  (1S59). 

Dee  (Arthur),  alchimiste  et  médecin  anglais,  fils  du 
précédent,  né  à  Mortlac  (Surrey)  en  1579,  mort  en  1651. 
Premier  médecin  du  tsar,  puis  de  Charles  I",  il  suivit  les 
aberrations  de  son  père  et  mourut,  dans  l'indigence.  On  a 
do  lui  :  Fasciculus  chij7iicus,  obstrusx  hermctics  scientix 
inr/ressum,  pvogressum,  coronidem  expUcans  (1629). 

DEERINGIE  [dé,  jî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  fa- 
mille des  amarantacées,  tribu  des  célosiées,  comprenant 
quatre  espèces  qui  croissent  dans  l'Indo  et  eu  Australie. 

DeerlyK,  comm.  de  Belgique  (prov.  de  la  Flandre 
occid.),  arrond.  adniin.  et  judic.  de  Courtrai  ;  5.244  hab. 
Elève  do  bestiaux  aux  environs. 

Dees  ou  Dej,  ville  d'Austro-Hongrie  (Transylvanie), 
près  du  confluent  du  Grand  et  du  Petit  Szamos  ;  7.250  hab. 
fiymnase  calviniste;  mines  do  sel.  Ch.-l.  d'un  district  du 
même  nom,  peuplé  de  38.000  hab. 

DEERUSKA  {dé,  ska)  n.  f.  Genre  de  mollusques  lamelli- 
branches fossiles  dans  le  silurien  de  l'Europe  orientale, 
comprenant  des  coquilles  ovales,  oblongues,  plates,  ù 
stries  concentriques.  (L'espèce  type,  decruska  primula,  a 
été  trouvée  en  Bohème.) 

Deesakna  ou  DÉSAKNA,  bourg  d'Austro-HoDgrie 
(Transylvanie  [comitat  de  Belso-Szolnok])  ;  2.200  h.  Saline. 

DÉÉSITE  (de  Deesa,  nom  d'une  sierra  chilienne)  n.  f. 
Num  donné  à  un  type  de  roche  météoritique  pierreuse 
[syssidère],  de  structure  fragmentaire  et  consistant  en 
tadjérite.  (On  trouve  ce  type  dans  les  matériaux  de  deux 
chutes  difl"érentes.) 

DÉESSE  (du  lat.  dea,  fém.  de  deus,  dieu)  n.  f.  Mythol. 
Divinité  du  sexe  leminin  :  Bijqie  était  la  déivSSE  de  la  santé. 
(Raspail.)  ii  (iraudes  déesses.  Celles  qui  étaient  classées 
parmi  les  dieux  d'un  ordre  supérieur,  à  savoir  :  Junon, 
Vosta,  Minerve,  Cérès,  Diane  et  Vénus,  ii  Déesses  mères. 
Nom  collectif  donné  par  les  mytho^raphes  et  les  archéo- 
logues à  certaines  déesses  qui  présidaient  à  la  génération 
et  à  la  fécondité,  comme  Cybèle,  Rhea,  Démèter-Cérès, 
Isis,  etc.  Il  Déesse  aux  cent  voix,  Renommée,  u  Déesse  du 
matin.  Aurore.  Il  Donne  Déesse,  Cybèle.  V.  Bona  Dea. 

—  Etre  féminin,  abstrait,  que  l'on  personnifie  et  à  qui 
l'on  prête  quelque  influence  analogue  à  celle  que  Ton 
attribuait  aux  divinités  du  paganisme  :  La  déesse  de  la 

Vérité.  Il  Femme   d'un   port  très  noble   et  d'une  grande 
beauté.  Il  Femme  dont  on  est  épris. 

—  Hist.  Déesse  de  la  Daison.  V.  Raison. 

DÉFÂCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fâcher)  v.  a.  Apai- 
ser, remettre  en  bonne  humeur. 

—  V.  n.  Cesser  d'être  fâché  ;  Bourru  gui  rie  TyÈpkcuE pas. 
Se  détacher,  v.  pr.  S'apaiser,  cesser  d'être  fâché, 

DÉFAÇONNER  (so-?ié  — du  préf.  priv.dé,  et  defaçon)v.3.. 
Détruire  la  façon  de  :  Défaçonner  une  maquette.  \\  Défor- 
mer, défigurer,  il  Fig.  Faire  perdre  les  bonnes  façons,  la 
bonne  tournure  de  :  Défaçonner  un  jeune  homme. 

Se  défciçonner,  v.  pr.  Devenir  défaçonné. 

Defacqz  (Eugène),  homme  politique  et  jurisconsulte 
belge,  né  à  Ath  en  1797,  mort  en  1S72.  Avocat  au  moment 
où  éclata  en  Belgique  la  révolution  (1830),  il  fut  nommé 
député  au  congrès  national,  et  vota  contre  l'élection  du 
roi  Léopold.  Il  devint  président  de  la  Cour  de  cassation. 
Jurisconsulte  éminent,  Defacqz  a  publié,  entre  autres 
écrits:  Ancien  droit  belge  ou  Précis  des  lois  et  coutumes 
observées  en  Belgique  avant  le  Code  civil  (ls46). 

DE  FACTO  {Sur  le  fait  ou  De  fait),  formule  diploma- 
tique, usitée  pour  la  reconnaissance  d'un  fait  politique 
par  l'existence  du  fait  même.  Ainsi,  les  gouvernements  qui 
ont  admis  l'annexion  de  l'Italie  au  royaume  do  Sardai^ne 
ont  reconnu  de  facto  le  titre  de  roi  d'Italie  conféré  à  Victor- 
Emmanuel  par  le  parlement  italien.  —  Dans  le  langage 
courant,  de  facto  s'oppose  à  de  Jure  (de  droit)  :  Pour  les 
légitîjni.'ites.  Louis-Philippe  était  le  roi  de  facto,  et  Henri  V 

le  roi  DE  JL'IÎE. 

DÉFAILLANCE  (fa-ill-anss  [Il  mil.]  —  rad.  défaillir)  n.  f. 
Défaut,  mantiuc,  suppression  :  Si  la  défaillance  de  la  racf 
masculine  d' A aron  eût  du  arriver,  Dieu  l'aurait  prévue.  {Fén.) 
Il  Par  ext.  Alfaiblissement,  perte  des  forces  physiques  : 
La  vieillesse  cherche  des  appuis  pour  soutenir  «a"  défail- 
lance. (Boss.)  Il  Evanouissement  incomplet,  commence- 
ment de  pâmoison  :  Le  chevalier  Bacon  tombait  en  défail- 
lance toutes   les  fois   qu'il  y  avait   une  éclipse   de  lune. 

—  Fig.  Faiblesse,  défaut  d'énergie  morale  ;  Chacun  a  ses 
hîoments  de  défaillance. 

—  Autrefois,  en  astronomie.  Eclipse;  en  chimie,  Déli- 
quescence. 

—  Dr.  Non-exécution,  au  terme  fixé,  d'une  clause,  d'une 
condition. 

—  Encycl.  Méd.  "V.  syncope. 

DÉFAILLANT  (fa-itl-an  [Il  mil.'),  ANTE  adj.  Qui  man- 
que, qui  a  cessé  :  A  la  plare  de  la  branche  aînée  défail- 
lante, la  branc/ie  cadette  occupa  le  trône,  u  Par  ext.  Qui 


S72 

'  perd  ses  forces,  qui  s'affaiblit  :  Main  défaillante,  ii  Qui 
décline,  qui  va  en  dépérissant  :  Vieillard  défaillant,  ii 
Qui  manque  d  énergie,  de  force  morale  :  C/ie/' défaillant. 

—  Dr.  Qui  fait  défaut  :  La  partie  défaillante. 

—  Substantiv.  Personne  qui  fait  défaut. 

—  Anton.  Dr.  Comparant,  ante. 

DÉFAILLEMENT  (fa-ill'e'man  [Il  mil.])  n.  m.  Manqtie, 
défaut,  cessation.  (Vieux.) 

DÉFAILLIBLE  {fa-ill-ibl'  [Il  mil.])  adj.  Qui  peut  défail- 
lir.   ^"leux.';l 

DÉFAILLIR  ifa-ill  [Il  mil.].  —  L'Académie  dit  que  ce  verbe 
n'est  guère  usité  qu'au  plur.  du  prés,  de  l'iudic.  :  Nous 
défaillons,  vous  défaillez,  ils  défaillent  ;  à  l'imparf.  :  Je  dé- 
faillais ;  au  prétérit  :  Je  défaillis,  j'ai  défailli,  et  à  linfiu.  : 
Défaillir.  Il  faut  y  ajouter  le  slng.  du  prés,  de  l'indic.  :  Je 
défaux,  tu  défaux,  il  défaut,  qu'on  trouve  dans  quelques 
auteurs  ;  le  fut.  :  Je  défaudrai,  et  le  condit.  :  Je  défau- 
drais.  Quelques  écrivains  ont  dît  :  Je  défaille;  mais  c'est  là 
un  barbarisme)  v.  n.  Faire  défaut,  manquer.  (Vx  en  ce 
sens.)  Il  Soustraire,  être  infidèle  à  :  Défaillir  à  son  rfevoir. 
11  S'éteindre,  cesser  :  Certaines  espèces  de  poissons  ont 
défailli  pour  toujours.  (Michelet.)  n  Par  ext.  Perdre  ses 
forces,  s'affaiblir  :  Je  m'aperçois  que  ta  vie  mortelle  défaut. 
(Chateaubr.)  ii  Dépérir,  se  détériorer  :  Je  rends  grâce  à  Dieu 
de  voir  DÉh'MLLiB.  mon  corps  avant  mon  esprit.  {Boss.)  il  Tom- 
ber en  défaillance,  s'évanouir. 

—  Fig.  Perdre  ses  forces  morales  ou  intellectuelles  : 
Errez,  défaillez,  péchez,  7nais  soyez  des  justes.  (V.  Hugo.) 

Se  défaillir,  v.  pr.  Se  manquer,  faire  défaut  à  soi-même  : 
Je  ne  veux  pas  me  défaillir  à  moi-même.  (Desc.)  [Inus.] 

DÉFAIRE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  faire.  —  Se  conjugue 
comme  ce  dernier)  v.  a.  Changer  l'état  d'une  chose  de  ma- 
nière qu'elle  no  soit  plus  ce  qu  elle  était  :  Défaire  un  habit, 
un  mur,  un  nœud,  sa  malle,  ii  Détruire,  renverser  :  Ce  sont 
les  passions  qui  font  et  défont  tout  en  ce  rnonde.  (Fonten.) 
Il  Rompre  un  engagement  contracté  :  Défaire  un  mariage, 
un  marché,  it  Abattre,  exténuer  ;  La  maladie  dèfmt  promp- 
tement  Vhov\me  le  plus  robuste,  w  Décomposer  les  traits  de  : 
La  peur  défait  le  visage.  [|  Vaincre,  mettre  en  déroute  : 
Défaire  l'armée  ennemie,  u  Vaincre  dans  une  discussion  : 
Défaire  son  contradicteur,  il  Surpasser  en  beauté,  en  mé- 
rite :  Défaire  ses  rivaux  par  la  supéinorité  de  son  esprit. 
(Acad.)  [Vx  en  ce  sens.] 

—  Par  ext.  Déranger  :  Défaire  un  lit.  ii  Faire  mourir  : 
Cette  malheureuse  a  défait  son  fruit,  son  enfant.  (Acad.) 
[Inus.]  Il  Délivrer,  débarrasser,  en  parlant  soit  d'une  per- 

.  sonne  gênante,  soit  d'un  objet  qui  embarrasse  :  Défaire 
quelqu'un  d'un  importun,  d'n/i  paquet. 

—  Mar.  Défaire  de  la  toile,  Oter  de  la  voile  auvent. 

—  Véner.  Découper  les  parties  du  corps  d'un  cerf,  d'un 
daim  ou  d'un  chevreuil,  n  Défaire  la  nuit  d'un  animal.  Pas- 
ser avec  le  limier  sur  la  voie  qu'il  a  suivie  la  nuit. 

Défait  [fè],  aite  part.  pass.  du  v.  Défaire. 

—  Blas.  Se  dit  quelquefois  des  têtes  d'animaux  qui  sont 
coupées  net,  sans  présenter  ni  lambeau.^,  ni  filaments  de 
chair,  il  On  dit  ordinairement  coupé  ou  décapité. 

Se  défaire,  v.  pr.  Etre  défait,  dérangé,  en  parlant  d'une 
chose  disposée  d'une  certaine  façon,  ii  Se  débarrasser,  se 
délivrer,  se  défaire  d'un  importun,  d'un  préjugé,  d'une 
habitude.  Il  Se  rompre,  en  parlant  d'une  chose  convenue. 
Il  Etre  détruit,  disparaître,  ii  Perdre  ses  forces,  ii  Se  dé- 
composer, en  parlant  des  traits,  il  Se  gâter,  se  détériorer, 
perdre  de  sa  qualité,  il  Se  guérir,  n  Se  corriger,  il  Se  déta- 
cher, se  dépouiller,  se  priver,  n  Se  suicider  :  Da?is  son  dé- 
sespoir, 2/ .SE  DÉFIT  lui-même.  (Acad.)  [Inus.] 

—  Syn.  Défaire,  battre,  vaincre.  V.  battre. 

DÉFAISEUR  ife-seu}-'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  défait  : 
DÉFAiSECR  de  jninisteres.  W'ai-wick,  le  faiseur  et  défai- 
SEUR  de  7-ois. 

DÉFAITE  {fèt'  —  rad.  défaire)  n.  f.  Déroute,  perte  d'une 
bataille  :  Essuyer  une  défaite.  Les  défaites  sont  de  bons 
instituteurs.  (B.  Const.)  n  Soumission  :  La  défaite  d'un 
cœur. 

—  Fig.  Excuse  sans  valeur,  prétexte  :  Une  défaite  in- 
génieuse. Il  Facilité  de  se  débarrasser  ;  Marchandises  d'une 
défaite  facile.  11  De  défaite,  Dont  on  se  défait  aisément, 
dont  le  débit  est  facile  :  Marchandises  de  défaite.  (Le 
Sage.) —  Fam.  Fille  de  défaite.  Fille  pour  laquelle  on  peut 
aisément  trouver  un  parti,  fille  qu'il  est  facile  de  marier. 

—  Anton.  Triomphe,  victoire. 

—  Syn.  Défaite,  déroute.  La  défaite  est  la  perte  d'une 
bataille  après  une  lutte  régulière;  elle  est  plus  ou  moins 
sanglante,  plus  ou  moins  prompte,  etc.  La  déroute,  c'est 
la  mite  en  désordre  dune  armée  ;  elle  suit  ordinairement 
une  défaite  complète  ou  une  terreur  panique. 

DÉFAIX  {fè)  a.  m.  Dr.  anc.  Lieu  interdit  comme  appar- 
tenant au  seigneur  :  Les  garennes,  les  étangs  étaient  des 
défaix. 

DÉFALCATION  n.  f.  Syn.  de  déduction,  soustraction, 
retranchement,  diminution,  décompte. 

DÉFALQUER  {ké  —  du  lat.  du  moyen  âge  defalcare,  tiré 
de  faix,  cis,  faux;  mot  à  mot  :  retrancher  avec  la  faux) 
V.  a.  Retrancher,  rabattre,  déduire  :  Dans  le  commerce, 
l'usage  s'est  introduit  de  défalquer  les  centimes  sur  les 
factures  dépassant  iOO  francs. 

—  Fonder.  Défalquer  un  moule,  En  faire  disparaître 
l'humidité  par  un  chauffage  lent  et  progressif  du  sable  à 
mouler  nui  le  constitue. 

Se  défalquer,  v.  pr.  Etre  défalqué. 

DÉFANATISABLE  adj.  Qui  peut  être  défanatisé  :  Les 

fanatiques  ne  sont  guère  défanatisables. 

DÉFANATISANT  {zan),  ANTE  adj.  Qui  est  propre  à  défa- 
natiser :  L'instruction  est  essentiellement  défanatisante. 

DÉFANATISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fanatiser)  r.  a. 
Corriger,  détruire  le  fanatisme  de  ■.Ï)éf.\s\tiser  les  peuples. 

Se  défanatiser,  v.  pr.  Etre  défanatisé,  se  dépouiller  du 
fanatisme. 

DÉFARDE  D.  f.  Pieds,  ventre,  foie  et  entrailles  du  veau. 

DÉFARDELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fardeau)  v.  a. 
Comm.  Défaire,  ouvrir  un  ballot  :  Défardeler  un  ballot  de 
marchandises. 

DÉFARDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  farder)  v.  a.  Oter 
le  fard  do  :  Défardeb  son  visage. 

—  Fig.  Dépouiller  de  ce  qui  est  affecté  :  Défarder  son 
style. 

Se  défarder,  v.  pr.  Oter  son  fard. 


573 

DÉFATIGUER  {ijhé  —  du  prôf.  priv.  rf*',  ot  do  fatiguer) 
V.  a.  lJi>las^(>i'  :  Le  bain  dfdc  oékatigui':. 
Se  àéfaiigoev,  v.  pr.  So  dùlasyor. 

Defauconpret  (Auguste-Joan-Baptisto),  littérateur 
fraïK'ii-i'^i  "«^  '^  \À\\<d  on  1767,  mort  m\  18-13.  11  l'ut  notaire  -X 
Paris,  puis  alla  so  lixor  à  LiOudros.  Outro  dos  romaus  his- 
toriques ot  dos  ouvrages  :  mie  Année  à  Londres  (1811)); 
Londres  en  i  Si  9y  fS:^0,  iS2l,  iS'2)>,i823e.t  /Jt'-f  (1822-1825),  etc., 
ou  lui  doit  dos  traductions  françaises,  génôralonunit 
exactes,  de  Waltor  Scott,  do  Fonimoro  Coopor,  do  Wasli- 
ington  Irving,  do  Marryat,  etc.  —  Son  uls,  Chaulds- 
Adguste  Defauconpret,  uù  à  Saint-Donis  (Soino)  on 
1797,  mort  eu  IStir»,  devint  directeur  du  collège  UoUin,  L't 
a  pris  part  à  un  grand  nombre  do  traductions  do  son  p6ro. 
11  tut  un  dos  autours  du  Dictionnaire  français-grec,  entre- 
pris avec  Aloxaudro  et  Planche. 

DÉFAUFILAGE  [fô-fi-laf  —  rad.  défaufiler)  n.m.  Action 
de  dônionter  une  rautilurè  :  Dêfaufil*\.ge  d'un  habit,  d'une 
rotjc. 

DÉFAUFILER  {fô—  du  préf.  priv.  dé,  ci  do  faufiler)  v.  a. 
Défaire,  on  parlant  d'un  objet  fauiilè  ;  Défaufiliîr  une  robe. 

Se  défaufUer,  v.  pr.  Se  délairo,  être  défait,  en  parlant 
d'unn  lautilure. 

DÉFAUSSER  {fô-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  fausser)  v.  a. 
Rodrosser  ce  qui  a  été  faussé  :  Défausser  une  tringle. 

—  Jeux.  Débarrasser  dos  cartes  fausses,  c'est-à-dire  de 
cellos  qu'on  jugo  inutiles  ou  nuisibles  au  gain  :  Défaus- 
SEU  Sun  Jeu.  , 

Se  défausser,  v.  pr.  Etre  défaussé,  ii  Défausser  son  jeu. 

DÉFAUT  [f6  —  subst.  verbal  de  défaillir)  n.  m.  Pénu- 
rie, absence,  privation,  manque  :  Défaut  de  jugement,  de 
courage.  Le  défaut  rf'exerc(ce  est  nuisible. 

—  Par  ext.  Fin,  endroit  où  un  objot  se  termine  ;  Glisser 
au  DÉFAUT  d'un  trottoir.  Etre  frappé  au  défaut  des  côtes. 

—  Défectuosité,  irrégularité,  absence  d'une  qualité  ma- 
térielle :  Drap,  Diamant  qui  a  un  léger  défaut.  Il  Imperfec- 
tion dans  la  forme  ou  la  constitution  de  l'homme  ou  d'un 
animal  :  C'est  un  défaut  dans  un  cheval  que  d'avoir  le 
ventre  gros.  \\  Manquement  aux  règles  de  l'art  ou  du  goût  : 
Critiquer  les  défauts  d'un  poème,  d'un  tableau. 

—  Fig.  Imperfection  morale,  habitude  fâcheuse  ou  vi- 
cieuse :  On  est  aveugle  sur  ses  défauts,  clairvoyant  sur 
ceux  des  autres.  (La  Rochef.)  ii  Penchant,  vice  déterminé  : 
Homme  qui  a  le  défaut  de  boire. 

—  Défaut  de  la  cuirasse,  de  l'armure,  Intervalle  entre 
deux  pièces  contiguës  d'une  cuirasse,  d'une  armure,  ii  Fig. 
Côté  faible  :  Toute  passion  est  un  défaut  de  i.a  cuirasse. 

—  Bot.  Anomalies  ou  Monstruosités  par  défaut,  Celles 
qui  sont  caractérisées  par  l'absence  d'une  ou  de  plusieurs 
parties,  ou  par  diminution  de  nombre. 

—  Dr.  Défaut  faute  de  eoînparoir.  Jugement  rendu  contre 
la  partie  assignée  qui  ne  constituait  point  de  procureur. 

Il  Défaut  faute  de  plaider,  Jugement  qui  s'accordait  à 
l'audience  sur  la  plaidoirie  de  l'une  des  parties,  lorsque 
l'autre  partie,  sommée  de  s'y  trouver,  ne  s'y  était  pas  fait 
défendre  par  une  autre  plaidoirie,  il  Défaut  faute  de  dé- 
fendre, affubler  ou  reprendre,  Jugement  qui  s'accordait 
contre  le  défendeur,  lorsque,  après  avoir  constitué  pro- 
cureur, il  ne  faisait  pas  signilier  ses  défenses,  afrirma- 
tions  ou  reprises,  ii  Profit  du  défaut,  Avantage  résultant, 

Four  la  partie  qui  comparait,  de  la  non-comparution  do 
autre  partie,  il  Défaut  profit  joint.  Défaut  d'un  des  défen- 
deurs, les  autres  comparaissant,  auquel  cas  le  profit  du 
défaut  est  joint  au  procès,  c'est-à-dire  résorvo  jusqu'à 
la  sentence  à  intervenir  au  sujet  du  non-comparant.  ii  Dé- 
faut contre  partie.  Jugement  faute  de  comparution  d'une 
partie,  il  Défaut  contre  avoué.  Jugement  faute  par  l'avoué 
d'avoir  déposé  les  conclusions  de  sa  partie,  il  bé faut-congé, 
Non-comparution  du  demandeur,  il  Par  défaut,  Quoique 
n'ayant  pas  comparu  ;  Etre  condamné  par  défaut,  il  Don- 
ner défaut,  Donner' acte  de  non-comparution,  ii  Rabattre 
un  défaut.  Rapporter  un  jugement  de  défaut  prononcé 
contre  une  partie  qui  conclut  à  l'audience  môme  où  avait 
été  pris  te  défaut.  V.  jogicment. 

—  Véner.  En  défaut,  Se  dit  quand  les  chiens  ont  perdu 
la  voie  :  Cerf  qui  a  rnis  les  chiens  en  défaut.  (Quand  los 
chiens  retrouvent  la  voie,  ils  relèvent  le  défaut;  lorsque, 
au  contraire,  ils  ne  retrouvent  pas  cette  voie,  ils  demeurent 
en  défaut.  On  dit  que  les  veneurs  relèvent  le  défaut,  quand 
ils  aper<;oivent  la  bête.) 

—  Loc.  div.  Faire  défaut,  1"  Manquer  :  Triste  situation 
quand  le  travail  fait  défaut!  2"  Faillir  :  Faire  défaut  à 
ses  engagements  ;  Z"  Ne  pas  comparaître  quaud  on  est  ré- 
gulièromeut  cité  en  justice,  il  Etre  en  défaut,  Commettre 
soit  une  erreur,  soit  une  -nfraction  à  une  règle,  à  un  ordre, 
à  une  convention  :  Surveillants  en  défaut.  Il  Mettre  en  dé- 
faut,  Tromper,  surprendre,  faire  commettre  une  erreur  : 
Les  fautes  des  sots  sont  quelquefois  si  difficiles  à  prévoir 
quelles  mettent  les  sages  en  défaut.  (La  Bruy.)  ii  A  di'faut 
de,  au  défaut  de,  A  la  place  do,  faute  do  :  A  défaut  de 
compère,  on  fait  ses  affaires  soi-tnêmc.  (Vionnet.) 

—  Loc.  PRov.  :  C'est  là  son  moindre  défaut.  Se  dit  pour 
signaler  un  défaut  d'une  personne  qui  en  a  d'autres  et  do 
plus  grands. 

—  SvN.  Défaut,  faute,  manque,  privation.  Manque  ex- 
prime simplement  l'absence  d'une  chose;  défaut  mii.rc[UO 
aussi  cette  absence  on  y  ajoutant  l'idée  que  c'est  un  mal, 
une  imperfection;  privation  fait  entendre  que  celui  à  qui 
la  chose  manque  eu  souffre,  en  est  affecté,  ou  qu'on  la  lui 
a  ôtéo.  Quant  à  faute,  il  n'est  synonyme  des  autres  mots 
(juo  dans  certaines  locutions  elliptiques  où  l'on  peut  le 
supposer  précédé  de  la  préposition  par,  comme  lorsqu'on 
dit  :  Si  je  ne  vous  ai  pas  répondu,  c'est  faute  de  loisir. 

—  Défaut,  défectuosité,  Imperfection,  vice.  Défaut  dési- 
gne ce  qui  est  mauvais  dans  le  caractère  dos  persuniies 
ou  dans  la  manière  d'être  dos  choses,  et  il  le  désigne  pu- 
rement et  simplement,  sans  adoucissement  comme  sans 
aggravation.  La  défectuosité  n'est  qu'un  petit  défaut, 
qutjhiuo  chose  qui  est  une  sorte  do  défaut  ;  ou  bien  c'est 
1  état  do  la  clioso  qui  a  des  défauts,  qui  n'esi  pas  parfaite. 
\J imperfection  n'est  (|u'un  défaut  relatif;  elle  ne  rend  pas 
mauvais,  mais  elle  empôcho  d'ôtro  parfait.  Le  vice  est 
un  défaut  grave  ot  intime,  qui  gâte  la  nature^  tnômo. 

—  Anton.  Comparution.  —  Perfection,  qualité,  vertu. 
—  Excôe,  trop-plein. 

—  Kncycl.  Constr.  On  donne  le  nom  do  défauts  aux  par- 
ties vicieuses  quo  l'on  roncontro  dans  los  matériaux  de 
construction  ot  qui  iniluont  sur  la  solidité  de  la  construc- 
tion. Ces  défauts,  suivant  leur  gravité,  peuvent  entraîner 
lo  rojot  des  matériaux.  Los  défauts  dos  piorros  sont  lo  plus 


souvent  les  fils  ot  les  moyes.  Do  plus,  elles  peuvent  6tro 
gélives,  moulinées  ou  ferrées. 

Dans  los  métaux,  ces  défauts  sont  los  condruros,  grains 
durs,  cruiues,  doublures,  pailles,  picjùros,  etc.  Les  bois 
présentent  los  défauts  suivants  :  los  abreuvoirs  ou  vides 
provenant  do  la  porte  dos  branches,  l'aubier,  la  pourri- 
ture, los  chancres  ou  ulcères,  los  goryures,  los  gout- 
tières, les  excroissances,  les  Haches,  los  gélivures,  les 
cadranures,  les  vermoulures,  les  nœuds,  les  rebours,  los 
retours,  los  rouUuros,  los  tranchées,  etc. 

~  Milit.  Los  défauts  des  bouches  à  feu  provenant  dos 
imperfections  de  la  fabrication  re(;oivent  dans  la  technique 
une  foule  do  noms,  tels  que  :  souf/liu'es,  piqûres,  chambres, 
taches  d'é tain,  etc.,  dans  los  bouches  â  fou  do  bronze; 
pailles,  ccndrures,  fissures,  dans  coUos  en  acier. 

DÉFAUTE  ifôt'  —  rad.  défaillir)  n.  f.  il  Dr.  féod.  Défaulc 
de  droit.  Déni  de  justice. 

—  Enuvcl.  Il  y  avait  défaulc  de  droit  lorsqu'un  sei- 
gneur ou  le  bailli  qui  le  roiiré.sentait  refusait  de  rendre 
la  justice  aux  parties,  bien  (|u'il  fût  compétent.  Le  plai- 
deur oconduit  pouvait  saisir  le  seigneur  immédiatement 
supérieur,  et.  en  cas  de  nouveau  relus,  il  pouvait  remon- 
ter do  degré  en  degré  jusqu'au  souverain.  Cet  appel  était 
ouvert  sans  qu'il  y  eût  à  provoquer  le  seigneur  ou  le  juge 
au  duel  judiciaire.  Si  l'appel  réussissait,  lo  seigneur  per- 
dait sa  suzeraineté,  et  le  vassal  tenait  désormais  son  fief 
du  seigneur  supérieur.  Si  le  déni  de  justice  avait  atteint 
un  roturier,  le  seigneur  perdait  en  lui  un  justiciable. 

DÉFAUX  [(ô)  n.  m.  Dr.  coût.  Amende  due  au  seigneur 
par  celui  qui  avait  refusé  de  payer  le  cens. 

DÉFAVEUR  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  faveur)  n.  f.  Perte 
de  la  faveur  ;  Sait-on  combien  une  défaveur  imméi'itée 
accable  les  gens  tinïides  I  (Balz.)  Il  Discrédit  ;  Actions  tom- 
bées en  DÉFAVEUR  à  la  Bourse. 

—  Syn.  Défaveur,  disgrâce.  La  défaveur  est  l'affaiblisse- 
ment ou  la  cessation  do  la  faveur.  La  disgrâce  est  le  chan- 
gement de  la  faveur  en  une  disposition  touttj  contraire. 

DÉFAVORABLE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  favorable)  adj. 
Qui  n'est  pas  favorable  :  Opinion  défavorable,  il  Nuisible, 
opposé  :  Mesure  défavorable  aux  intérêts  de  quelqu'un. 
Il  Hostile,  en  parlant  des  personnes  :  Académiciens  défa- 
vorables à  un  candidat. 

DÉFAVORABLEMENT  adv.  D'une  manière  défavorable. 

DÉFAVORISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  favoriser)  v.  a. 
Priver  de  sa  faveur  :  Un  roi  injuste  favorise  et  défavo- 
rise ses  courtisans  au  gré  de  ses  caprices.  (Peu  usité.) 

DÉFÉCATEUR  (rad.  déféquer)  n.  m.  Chim.  Appareil  ser- 
vant à  opérer  la  défécation. 

DÉFÉCATION  (si-on  —  \a.t.  de fecatio  ;  du  préf.  priv.  de. 
ot  de  fiEX,  féecis,  lie)  n.  f.  Physiol.  Série  d'opérations  vita- 
les qui  tendent  à  séparer  les  matières  excrémentielles  des 
substances  propres  à  la  nutrition,  il  E.vpulsion  naturelle 
dos  matières  fécales  par  le  rectum. 

—  Chim.  Séparation  du  sédiment  suspendu  dans  un  li- 
quide, par  le  simple  effet  du  repos. 

—  "Techn.  Opération  qui  a  pour  but  de  précipiter  ou 
d'éliminer  les  matières  solides  eu  suspension  dans  les 
sirops  do  sucre. 

--  Encycl.  Physiol.  et  art  vétér.  V.  kxcrément. 

—  Techn.  Dans  les  sucreries,  la  défécation  a  pour  objet 
do  commencer  l'épuration  des  jus  sucrés  qui  s'est  faite 
longtemps  à  l'aide  de  l'acide  sulfurique,  seul  ou  mélangé 
avec  de  la  chaux  ou  de  l'alun;  elle  s'opère  aujourd'hui  à 
l'aide  de  la  chaux  hydratée  pure.  On  amène  les  jus  dans 
des  chaudières  cylindriques  de  cuivre  rouge  appelées 
chaudières  à  défécation  ou  défécateurs,  qui  sont  munies 
d'un  double  fond  chauffé  à  la  vapeur;  un  robinet  permet 
de  ne  soutirer  du  défécateur  que  le  jus  éclairci. 

I.,e  procédé  dit  défécation  simple  consiste  à  chauffer  lo  jus 
et  à  y  introduire,  avant  que  celui-ci  ait  atteint  la  tempé- 
rature de  l'ébuUition,  la  quantité  de  lait  de  chaux  néces- 
saire pour  précipiter  toutes  les  matières  étrangères. 

Le  second  procédé  est  appelé  :  défécation  trouble.  Dans 
ce  cas,  on  ajoute  au  jus  une  quantité  de  lait  de  chaux 
plus  considérable  qu'il  ne  faut  pour  obtenir  la  précipita- 
tion des  matières  albumineuses  ot  autres.  Le  jus  est 
troublé  par  cet  excédent  de  chaux  ;  mais,  en  portant  le  tout 
à  l'ébulliiion,  il  ne  tarde  pas  à  se  former  un  précipité, 
tandis  quo  le  jus  s'éclaircit. 

Il  existe  d'autres  méthodes  de  défécation  :  la  défécation 
au  tanin  et  à  la  chaux  combinés  ;  les  procédés  Jellinck 
et  Fuy,  ceux  de  Perrier  et  Passez;  etc. 

DÉFEGTIBILITÉ  {fék')  n.  f.  Caractère  do  ce  qui  est  dé- 
feclible  :  La  défectibilité  de  la  nature  humaine. 

DÉFECTIBLE  {fék'  —  du  lat.  defîcere,  supin  dcfectum, 
manquer)  adj.  Imparfait,    incomplot  :  IhuCe  créature  est 

DKFFCTIBLE. 

DÉFECTIBLEMENT  {fèk')  adv.  D'une  manière  défectible. 

DÉFEGTIF,  IVE{/V7f*  —  du  lat.  deficere,  sujim  defectum, 
maiu|Uor)  adj.  Clramm.  Qui  n'a  pas  tous  ses  temps,  tous  sos 
modes  ou  toutes  ses  personnes,  on  parlant  d'un  verbe  : 
Clore  est  un  verbe  DÊFiicriF.  (On  dit  aussi  défkctukux.) 
Il  Qui  n'a  pas  tous  sos  cas,  ses  genres  ou  ses  nombres,  on 
parlant  d'un  mot  déclinable. 

—  Géom.  Hijperbole  défective,  Courbe  hyperbolique  du 
;i"  degré,  qui  n'a  qu'une  seule  asymptote  foctiligno.  Il  On 
dit  aussi  déficikntk. 

—  Miner.  Se  dit  d'un  cristal  dans  lequel  quatre  angles 
solides  du  cube  primitif  sont  remplacés  par  autant  do 
facettes. 

—  Encycl.  Gramm.  Les  verbes  défectifs  sont  ceux  aux- 

3uels  l'usage  refuse  quelques-unes  ou  mf'nie  la  plupart 
es  formes  régulières  de  la  conjugaison.  Quelqueiois,  ce 
sont  des  verbes  aj>partenant  au  vieux  langiigo,  tlont  on  a 
conservé  l'emploi  dans  un  très  petit  nombre  do  cas, 
commo  :  accroire,  quérir,  choir,  férir,  bruire,  sourdre, 
gésir,  seoir.  D'autres  fois,  c'est  la  signillcation  mémo  do 
certains  vorbos  qui  no  pormof  pas  do  les  employer  dans 
toutes  les  circonstances  qu'ombrasse  lo  paradigme  ordi- 
naire :  pouvoir,  valoir  ot  vouloir,  par  exemple,  sont  privés 
d'impératif.  Tout  verbo  impersonnel  est  nécessairement 
défoctif  commo  tel,  parce  qu'il  ne  peut,  dans  aucun  do 
sos  temps,  être  employé  à  la  promièro  ni  à  la  seconde 
personne.  D'autres  verbes  manquent  do  certaines  formes 
pour  des  raisons  d'ouplionio  ;  d'autres  parce  quo  toi  ou  toi 
temps  a  été  remplacé  par  le  temps  correspondant  d'un 
verbe  do  mémo  signitication  ;  d'autres,  sans  qu'on  on  puisse 
donner  d'autre  raison  quo  l'usage.  Los  vorbos  composés 


DEFATIGUER    —    DEFENDRE 

sont  ordinairement  défoctifs,  commo  leurs  simples.  Cepen- 
dant, lo  simple  naîlre  a  pour  participe  passé  ïit',  alors  quo 
renaître  est  privé  do  ce  participe. 

DÉFECTION  [fè-ksi-on  —  lat.  defectio;de  deficere,  supin 
dffixtum,  manquer)  n.  f.  Action  d'abandonner  le  parti 
qu'on  servait:  Les  alliances  politiques  sont  le  champ  de  la 
DÉFiicTiON  et  de  l'ingratitude.  (Proudh.)  il  Par  ext.  Action 
do  quitter,  do  se  retirer  en  général  :  Défections  parmi  des 
invités.  Il  Abandon,  par  dos  individus  ou  par  des  troupes, 
au  cours  d'une  campagne,  ou  môme  d'une  bataille,  de 
l'armée  dont  ils  faisaient  partie.  {Lea  dérecllons  do  corps 
entiers  ne  peuvent  guère  se  produire  quo  dans  los  armées 
comprenant  dos  troupes  de  plusieurs  nationalités.) 

—  Astrol.  Eclipse  :  Défixtion  de  la  lune. 

—  Encycl.  llist.  Parmi  los  défections  modernes  les  plus 
connues,  on  peut  citer  colle  du  corps  prussien  qui  faisait 
partie  de  la  Grande  Arméo  peuciant  la  campagne  de 
Russie,  celle  des  Bavarois  eu  1813,  ot  surtout  celle  des 
Saxons  et  Wurtemborgoois,  accomplie  à  Leipzig,  en  plein 
champ  de  bataille. 

DÉFECTIONNAIRE  {fé-ksi-0-nèr')  n.  Personne  qui  fait 
ou  a  fait  défection  :  Les  nouveaux  gouvernements  s'appuient 
sur  les  DÉFECTiONNAiRES  du  gouvernement  renversé. 

—  Adjectiv.  :  Les  ^-ojïyjes  défectionnaires. 
DÉFECTIONNER  ( fè-ksi-o-7ié)  V.  n.  Faire  défection  :  DÉ- 

flctionner  au  moment  du  combat. 

DtTECTJVlTt  {fèk')  n.  f.  Gramm.  Caractère  d'un  mot  dé- 
foctif :  La  DÊFECTivnÉ provient  presque  toujours  d'un  défaut 
d'emploi,  quelquefois  de  la  barbarie  de  la  forme. 

DÉFECTUEUSEMENT  {fék')  adv.  D'une  manière  défec- 
tueuse :  Des  phrases  défectueusement  construites. 

DÉFECTUEUX  {fèk'-tu-eù),  EUSE  [du  lat.  defectus,  man- 
que ;  do  deficere,  manquer]  adj.  Qui  manque  de  certaines 
qualités,  qui  a  certains  défauts,  certaines  imperfections  : 
Travail  défectueux.  Organisation  défectueuse.  Loi  dé- 
fectueuse. 

—  Dr.  Qui  manque  des  qualités  exigées  par  la  loi  :  Un 
acte  défectueux. 

—  Gramm.  V.  défectif. 

—  Anton.  Correct,  exact,  parfait. 

DÉFECTUOSITÉ  (fèk')  n.  f.  Etat  défectueux  :  La  dé- 
fectuosité de  la  taille.  Etoffe  pleine  de  défectuosités. 

—  Syn.  Défectuosité,  défaut,  imperfection,  vice.  V.  dé- 
faut. 

DÉFÉMINISER  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  féminiser)  v.  a. 
Dépouiller  de  la  nature,  des  allures,  des  habitudes  fémi- 
nines :  Les  mœurs  actuelles  tendent  à  déféminisur  les 
femmes. 

Se  déféminiser,  v.  pr.  Perdre  sa  nature,  ses  allures, 
ses  habitudes  de  femme. 

DÉFEND  n.  m.  Eaux  et  for.  "V.  dépens. 

DÉFENDABLE  {fan)  adj.  Qui  peut  être  défendu  ;  Cause, 
Partie  DÉFENDALfUi;.  Pusfe  défendable. 

—  Anton.  Indéfendable. 

DEFENDERS  {défenseurs)  n.  m.  pi.  Association  politique 
secrète  formée  en  Irlande  (après  la  victoire  de  Guillaume  IlE 
sur  Jacques  II)  près  des  bords  de  la  Boyne  (liiSO),  entre 
catholiques  et  presbytériens,  afin  de  défendre  leur  pays 
et  d'obtenir  des  réformes  civiles  et  religieuses,  il  Sing.  de- 
fender. 

—  Encycl.  Les  defenders  jouèrent  un  grand  rôle  dans 
le  soulèvement  de  17y7-1798,  quand  la  Révolution  fran- 
çaise leur  permit  d'espérer  l'affranchissement  de  l'Irlande. 
Un  traître,  Reynold,  dénonça  les  conjurés,  et  ils  échouè- 
rent. Les  lils  et  petits-fils  des  defenders  formèrent  la  ligue 
de  justice,  qui  soutint  Daniel  O'Counell. 

DÉFENDEUR,  ERESSE  {/■«?()  n.  Personne  contre  laquelle 
est  intentée  une  action  en  justice  pour  s'y  défendre,  par 
opposition  au  demandeur. 

—  Encycl.  En  appel,  le  défendeur  prend  le  nom  d'intimé. 
L'ajournement  doit  énoncer  les  noms  et  la  demeure  du 
défendeur,  à  peine  de  nullité,  mais  on  n'exige  pas  la  pro- 
fession En  règle  générale,  le  défendeur  doit  être  assigné 
devant  le  tribunal  de  son  domicile  :  actor  sequitur  forum 
rei  ;  mais  il  y  a  des  exceptions  nombreuses.  {\.  compé- 
tence.) Lorsqu'il  y  a  plus  de  deux  défendeurs,  1  aflaire  est 
dispensée  du  préliminaire  de  conciliation. 

—  Anton.  Demandeur. 

DÉFENDRE  {fandr'  —  lat.  defendere,  même  sens)  v.  a. 
Protéger  contre  une  agression,  une  attaque  :  Défkndrb 
un  enfant,  un  défilé,  il  Mettre  k  l'abri  ;  La  fourrure  des  ani- 
jnaux  les  défend  contre  le  froid.  Il  Etre  une  sauvegarde 
pour  :  La  liberté  de  la  presse  défend  les  peuples  et  avertit 
les  rois.  (Dupin.) 

—  Plaider  en  faveur  de  :  Cicéron  fut  tué  par  un  homme 
qu'il  AVAIT  jadis  défendu.  (Nisard.)  ii  Travailler  ù  sauve- 
garder les  droits  do  :  Défendre  le  peuple,  n  Soutenir  par  la 
parole  :  Défendre  un  projet  de  loi,  un  amendement. 

—  Prohiber,  interdire  :  La  loi  défend  les  cris  séditieux, 

—  Dr.  Absol.  Fournir  des  défenses  contre  les  préten- 
tions do  la  partie  adverse  :  Etre  condamné  faute  de  DÉ- 
FENDRiC.  Il  Etro  défendeur  :  Défendre  dans  une  affaire. 

—  Mar.  Interdire  l'entrée  do  quohiue  chose  :  Les  vents 
;    DÉFENDENT  le  caual.  (Bougainvillo.)  u  Déborder  une  em- 
barcation accostée   contre  un  navire,  il  Défendre  à   l'ar- 
rivée. Défendre  à  l'aulofée,  Expressions  anciennes  rempla- 
cées par  Veille  à  l'arrivée  on  Défie  l'arrivée. 

—  Loc.  div.  Défendre  de  ou  aue,  Commamler  do  no 
pas  :  DÉFENDRE  DE  Sortir.  Il  Défendre  de.  Garantir,  préser- 
ver de,  sauvegarder  contre  :  Montagne  qui 
DÉFEND  une  maison  du  vent  du  nora.  il  Dé- 
fendre sa  porte,  son  seuil,  Donuer  dos  or- 
dres pour  qu'on  ne  laisse  entrer  personne. 

Défendant  {dan)  part,  prés,  du  v.  Dé- 
fendre. Il  A  son  corps  défendant.  En  se 
défendant  contre  une  attaqua  à  main  ar- 
mée :  Tuer  son  antagoniste  \  son  corps 
DÉFENDANT.  —  Fig.  À  coutro ■  C(wur,  mal- 
gré soi  :  Le  peuple  le  plus  spirituel  du 
monde  ne  proip'esse  qu'k  son  cours  dé- 
fendant. {E.  About,) 


^ 


D'nrtîi'iil,  h  lins 
hviro  ilo  8«ltlt«  iM- 


Défendu,  ue  part.  pass.  du  v.  Défendre.  fouUuo  du  champ. 

—  Blas.  Se  ait  des  animaux  armés  de 

défenses,  lorsque  celles-ci  sont  d'un  émail  autre  que  colui 
du  corps. 

—  Impers.  Il  est  défendu  de,  Il  y  a  défense,  interdic- 
tion de. 

—  Fruit  défendu,  Fruit  dont  Adam  ot  Eve  mangeront 


DÉFENDS   —    DÉFENSE 

malgré  la  défense  de  Dieu,  ii  Fig.  Objet  qui  tente  violem- 
ment, qui  excite  de  vifs  désirs,  surtout  parce  que  certains 
obstacles  empêchent  de  l'atteindre. 

—  SyiN.  Défendu,  prohibé.  Ces  deux  mots  diffèrent  en  ce 
que  prohibé  ne  se  dit  guère  que  des  choses  qui  sont  pro- 
scrites par  une  loi  humaine  :  la  mendicité  n'est  point  dé- 
fendue par  la  morale,  mais  elle  prohibée  par  la  police. 

—  Anton.  Licite,  permis,  toléré. 

Se  défendre,  v.  pr.  Etre  défendu  contre  des  attaques. 
Il  Résister  à  une  agression,  à  une  attaque.  Il  Se  garantir. 
se  préserver,  s©  prémunir,  i'  Se  mettre  en  garde,  chercher 
à  écarter  de  soi.  ii  Résister  par  vertu,  par  pudeur,  en 
parlant  d'une  femme,  il  Plaider  ou  faire  plaider  sa  cause 
devant  des  juges,  ii  Chercher  à  se  justifier,  repousser  des 
accusations,  des  reproches,  des  critii^ues.  il  Nier  :  Se  dé- 
fendre d'avoir  fait  quelque  chose,  i!  S  empêcher,  refuser  : 
j-Ve  pouvoir  se  défendre  de  pleurer.  \\  Défendre,  interdire 
à  sol-même  :  Se  défendre  tes  excès. 

—  Manèg.  Se  refuser  à  exécuter  les  mouvements  de- 
mandés. Il  Jouer  des  dents  ou  des  pieds,  u  Se  défendre  des 
lèvres.  Résister  au  mors. 

—  Mar.  Se  défendre  à  la  lame,  en  parlant  d'une  embar- 
cation, S'élever  bien  à  la  vague,  et  embarquer  peu  de 
paquets  de  mer. 

—  Rem.  Quoique  défendre  ait  de  l'analogie  avec  e?»- 
pêcher,  il  n'appelle  pas  ne  devant  le  verbe  de  la  pro- 
position complétive  qui  lui  est  jointe  par  que  :  Jl  défendit 
Qu'aucwn  étranger  entrât  dans  la  ville.  (Volt.) 

Quand  ce  verbe  est  actif,  il  ne  doit  jamais  s'employer 
sans  un  régime  direct;  Corneille  a  donc  fait  une  faute 
lorsqu'il  a  dit  dans  Sertorius  : 

Et  qu'au  lieu  d'attaquer,  il  a  peine  à  défendre. 
De    bons    écrivains    l'ont    commise    après  lui;    ainsi, 
Legouvé  a  écrit  dans  son  poème  du  Mérite  des  femmes  : 
Chacun  savait  mourir,  nul  ne  savait  défendre. 

—  Syn.  Défendre,  soutenir,  protéger.  On  défend  ce  qui 
est  attaqué:  on  soutient  ce  qui  ne  se  tient  pas  debout  par 
sol-même  ;  on  protège  ce  qui  a  besoin  d'être  encouragé, 
couvert,  garanti.  On  défend  une  cause;  on  soutient  une 
entreprise  ;  on  protège  les  arts,  le  commerce. 

DÉFENDS  n.  m.  Eaux  et  for.V.  défens. 

DÉFENDUDE  {fan  —  provenç.  defendudo,  même  sens) 
n.  f.  Dr.  anc.  Mot  qui  désignait,  dans  la  coutume  de  Pro- 
vence, des  terrains  où  le  pacage  était  défendu,  quoiqu'ils 
fussent  situés  au  milieu  de  fonds  qui  y  étaient  sujets. 

DÉFENDURE  {fan  —  rad.  défendre)  n.  f.  Morceau  de 
bois  garni  de  paille,  ou  Petite  branche  qu'on  place  dans 
les  champs,  pour  indiquer  que  les  bestiaux  ne  doivent  pas 
y  aller  paître. 

DÉFENESTRATION  [nèss,  si-an  —  du  préf.  priv.  rfe,  et 
de  fenêtre,  qui  s'est  écrit  fenestre)  n..  f.  Fam.  Action  de 
jeter  des  personnes  par  les  fenêtres. 

Défenestrations  de  Prague.  La  première  eut  lieu 
en  1418,  au  commencement  de  la  guerre  des  Hussites  :  le 
peuple  jeta  par  les  fenêtres  du  château  de  Prague  les 
conseillers  de  Wenceslas.  —  La  seconde  fut  le  signal  de 
la  guerre  de  Trente  ans.  Elle  fut  commise  par  les  protes- 
tants de  Bohême,  irrités  de  la  violation,  par  Matthias,  des 
lettres  de  majesté  par  lesquelles  il  avait  reconnu  leurs 
droits  religieux.  Conduits  par  le  comte  do  Thurn,  ils 
envahirent  le  château  de  Prague  et  jetèrent  par  la  fenêtre 
deux  des  quatre  gouverneurs.  Martinitz  et  Siavata  et  leur 
secrétaire  Fabricius.  Us  tombèrent  sur  un  tas  de  fumier 
et  ne  se  lireut  aucun  mal. 

DÉFENÊTRER  {du  préf.  priv.  rfe,  et  de  fenêtre)  v.  a. 
Oter  les  fenêtres.  ^Vx.) 

DÉFENS  {fan),  DÉFENSE  (fanss),  DÉFENDS  OU  DÉFEND 
(fan)  [du  lat.  defenmim,  chose  défendue]  n.  m.  Eaux  et  for. 
iiterdiction  faite  au  propriétaire  de  bestiaux  d'introduire 
ses  animaux  dans  un  bois  ou  un  taillis  pour  le  pacage  ; 
Bois  qui  est  en  défens. 

DÉFENSABHJTÉ  {fan)  n.  t  Eaux  et  for.  Qualité  de  ce 

qui  est  défensable  :  La  dékensabilité  des  bois  est  motivée 
sur  l'âge  des  arbres. 

—  E.sxYCL.  L'âge  que  doivent  présenter  les  arbres  pour 

2ue  la  défensabilité  soit  déclarée  varie  suivant  la  nature 
a  sol  et  l'essence  des  plantations,  et  longtemps  on  s'en 
est  rapporté  à  cet  égard  aux  coutumes.  Une  ordonnance 
de  1669  chargea  les  grands  maîtres  des  eaux  et  forêts  de 
celte  déclaration.  L'article  67  du  Code  forestier  porte  que 
les  usagers  ne  pourront  exercer  leurs  droits  de  pâturage 
et  de  pacage  que  dans  les  cantons  déclarés  défensables 
par  l'administration  forestière,  sauf  recours  au  conseil  de 
préfecture.  Chaque  année,  en  vertu  de  l'ordonnance  du 
l«  avril  1827,  les  agents  forestiers  dressent  des  procès- 
verbaux  constatant  l'état  des  cantons  qui  peuvent  être 
livrés  au  pâturage. 

DÉFENSABLE  {fan  ^  rad.  défense)  adj.  Eaux  et  for.  Se 
dit  de  bois  suffisamment  forts  pour  être  à  l'abri  des  ra- 
vages des  bestiaux,  et  où  l'on  peut  par  conséquent  les 
mener  paître  :  Les  bois  sont  toujours  en  défens,  tant  qu'ils 
n'ont  pas  été  déclarés  défensables.  (Baudrillart.) 

DÉFENSE  (fanss  —  du  bas  lat.  defensa  ;  lat.  defensio  [de 
defendere,  défendre])  n.  f.  Action  de  défendre  ou  de  se  dé- 
fendre :  Combattre  pour  ta  défense  de  son  pays,  w  Action 
de  défendre  une  position  militaire  :  iielfort  a  fait  en  iS70 
une  glorieuse  défense,  u  Résistance  à  une  attaque  quel- 
conque :  Les  Journaux  sont  plus  propres  à  l'attaque  qu'à 
la  DÉFENSE.  (De  Bonald.) 

—  Par  ext.  Moyens  qu'on  a  de  se  défendre,  au  prop.  et 
au  fig.  :  La  conscience  est  la  défensk  de  l'âme,  comme  les 
armes  sont  la  défbnse  du  corps.  <i  Interdiction,  prohibi- 
tion :  Défense  de  fumer,  d'afficher. 

—  Loc.  div.  :  Se  mettre  en  défense,  en  état  de  défense,  Se 
préparer  â  résister,  â  se  défnndre;  s'apprêter  à  repousser 
une  atta(|ue  quelconque,  il  Prendre,  Embrasser  la  défense 
de.  Protéger,  prendre  parti  pour... 

—  An  milit.  Place  de  défense.  Place  susceptible  de  sou- 
tenir un  siège,  ii  Ligne  de  défense.  Position  prolongée  dans 
laquello  une  armée  peut  résister  aux  attaques  de  1  ennemi. 

fl  PI.  Fortifications,  travaux  qui  servent  â  protéger  unf 
place  de  guerre,  à  couvrir  les  soldats  qui  la  défondent  : 
Huiner  le$  défensf.s  d'une  ville,  il  Défenses  accessoires, 
Obstacles  artificiels  fjuo  l'on  ajoute  à  une  fortification 
pour  arrêter  l'ennemi,  no  fût-ce  même  que  pendant  un 
temps  très  court,  sous  les  feux  nourris,  plus  rapprochés, 
et  par  conséquent  plus  meurtriers  du  parapet. 


—  Blas.  Dent  du  sanglier  saillante  hors  de  la  hure,  n 
Hérisson  en  défense.  Hérisson  roulé  et  qui  présente  ses 
aiguillons  dressés,  ii  Licorne  e;i  défense.  Licorne  qui  baisse 
la  tête  et  présente  sa  corne.  (Les  animaux  munis  de  dé- 
fenses figurés  ordinairement  sur  les  blasons  sont  les  san- 
gliers et  les  éléphants,  et,  quand  ces  défenses  sont  d'un 

émail  différent  de  celui  du  corps,  ils  sont  dits  défendus 

de  sable,  d'azur,  etc.) 

—  Bot.  Epines,  aiguillons  qui  couvrent  et  protègent  cer- 
taines plantes.  (Peu  us.) 

—  Chass.  Personnes  qui  forment  un  cordon  pour  em- 
pêcher les  loups  de  passer  alors  qu'on  les  traque,  et  les 
forcer  à  se  jeter  dans  les  filets  ou  du  côté  des  tireurs. 

—  Dr.  Exposition  et  développement  des  faits  que  l'avo- 
cat présente  en  faveur  de  l'accusé  ou  du  défendeur,  ii  En- 
semble des  moyens  de  l'accusé  ou  du  défendeur,  il  Ce 
qu'on  répond  par  écrit  et  par  ministère  d'avoué  à  la 
demande  de  sa  partie,  ii  Conclusions  :  Les  exceptions  dif- 
fèrent des  défenses  en  ce  que  les  premières  sont  sur  la 
forme  et  que  les  auti'es  concernent  le  fond.  (Panckoucke.) 

Il  Jugement  qui  défend  de  passer  outre  à  l'exécution  : 
Signifier  défenses  et  arrêt,  il  Défenses  générales,  Lettres 
de  chancellerie  ou  jugement  qu'obtenait  un  débiteur 
contre  ses  créanciers  pour  faire  homologuer  le  contrat 
qu'il  avait  fait  avec  la  plus  grande  partie  d'entre  eux,  ou 
pour  faire  entériner  les  lettres  de  répit  qui  lui  avaient 
été  accordées,  il  Défenses  au  contraire.  Clause  que  l'on 
insérait  dans  un  jugement  pour  dire  qu'on  laissait  la 
liberté  à  l'une  des  parties  de  répondre  par  écrit  à  ce  qui 
avait  pu  être  dit  à  son  préjudice.  Il  Défenses  par  atténua- 
tion. Exceptions  que  pouvait  autrefois  proposer  un  accusé 
pour  détruire  les  preuves  et  moyens  que  l'accusateur  em- 
ployait contre  lui. 

—  Dr.  crim.  Violence  autorisée,  dans  certains  cas,  pour 
repousser  une  agression  injuste.  (Se  dit,  dans  le  langage 
vulgaire,  pour  signifier  Emploi  de  moyens  extrêmes  ou 
violents  justifiés  par  une  injuste  agression.)  il  Légitime  dé- 
fense. V.  la  partie  encycl. 

—  Hort.  Appareil  quelconque  dont  on  entoure  les  jeunes 
arbres  nouvellement  plantés  pour  les  mettre  à  l'abri  de 
toute  injure. 

—  Mamm.  Nom  donné  aux  longues  canines  qui  sortent 


Défenses  (mar.). 


Défenstrs  :  1.  Uéitrpbaiit  ;   2.   De  dinotherîujn  ;  3.  De  morse; 
4.  De  babirousa. 

de  la  bouche  de  certains  animaux,  tels  que  l'éléphant,  le 
sanglier,  le  morse,  etc. 

—  Manèg.  Action  du  cheval  qui  se  défend. 

—  Mar.  Morceaux  de  bois,  tampons  de  cordages,  cein- 
tures des  embarcations  ayant  pour  but  de  préserver  des 
chocs  deux  bateaux  qui' sont  accostés,  n  Bout-dehors 
poussé  à  l'extérieur 
pour  déborder  un  na- 
vire qui  tombe  sur  un 
autre,  ii  Défenses  sous- 
jnariyies,  Service  orga- 
nise dans  chaque  port 
de  guerre,  et  chargé  de 
tout  ce  qui  regarde  les 
torpilles. 

—  Techn.  Corde  do 
sûreté  â  laquelle  s'at- 
tache le  couvreur,  ii 
Latte  croisée  suspen- 
due par  une  cordeàune 
maison  à  laquelle  on  travaille,  pour  indiquer  qu'il  est  dé- 
fendu de  passer  auprès,  il  Feuille  de  papier  collée  à  l'in- 
térieur d'une  reliure. 

—  Zool.  Dent  d'un  mammifère  qui  prend  une  très  grande 
extension ,  comme  chez  l'élépliant ,  ou  une  moyenne , 
comme  chez  le  sanglier  ou  certains  cerfs.  (Les  défenses 
sont  ordinairement  les  canines  de  l'une  ou  l'autre  mâ- 
choire. D'une  façon  générale,  les  défenses  sont  toujours 
plus  développées  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles.) 

—  Syn.  Défense,  inhibition,  prohibition.  Défense  appar- 
tient au  langage  ordinaire  et  exprime  la  volonté  formelle, 
l'ordre  qu'une  chose  ne  soit  pas  faite.  Prohibition  et  inhi- 
bition sont  des  termes  de  législation,  de  palais,  d'admi- 
nistration; ils  diffèrent  en  ce  que  \b.  prohibition  s'applique 
uniquement  aux  actes  futurs,  tandis  que  l'inhibition  a  pour 
objet  d'empêcher  la  continuation  ou  le  renouvellement 
d'une  chose  qui  ne  doit  pas  être  faite,  mais  ce  dernier 
mot  n'est  plus  guère  usité  qu'en  physiologie. 

—  Défense,  apologie,  justification.  V,  apologie. 

—  Anton.  Agression,  attaque,  offense,  provocation. 
—  Permission,  tolérance,  permis,  licence. 

—  Encycl.  Dr.  La  défense  devant  les  tribunaux  est  l'en- 
semble des  moyens  que  le  défendeur  oppose  à  la  demande 
formée  contre  lui,  pour  la  faire  déclarer  mal  fondée. 

Au  civil,  la  défense  peut  être  présentée  par  la  partie 
elle-même,  ou  son  avocat,  mais  toujours  avec  l'assistance 
d'un  avoué.  Devant  les  cours  d'assises  et  devant  les  con- 
seils de  f»Tiorre.  l'assistance  d'un  défenseur  est  obligatoire. 
En  matière  correctionnelle,  cette  assistance  n'est  que 
facultative.  Mais,  pour  le  cas  où  une  poursuite  de  nature 
à  entraîner  la  relégation  est  enga^rée  devant  un  tribunal 
correctionnel,  l'article  11  de  la  loi  du  27  mai  1885  édicté  : 
«  Un  défenseur  sera  nommé  d'office  au  prévenu,  à  peine 
de  nullité.  »  Au  cours  do  l'instruction  préalable  en  ma- 
tière de  crimi^s  ou  délits,  la  défense  do  l'inculpé  a  été 
organisée  par  la  loi  du  8  décembre  1897  :  cette  loi  a,  dans 
nue  larg^  mesure,  permis  à  l'inculpé  de  participer,  avec 
lo  concours  do  son  conseil,  aux  actes  de  rinstruction. 

La  défense  se  trouve  protégée  par  une  immunité  spé- 
ciale, que  consacre  en  ces  termes  l'article  41,  §  3,  do  la 


574 

loi  du  29  juillet  1881  :  "  Ne  donneront  Heu  à  aucune 
action  en  diffamation,  injure  ou  outrages...  les  discours 
prononcés  ou  les  écrits  produits  devant  les  tribunaux.  >• 
Toutefois,  cette  règle  de  l'immunité  de  la  défense  com- 
porte quelques  restrictions,  que  déterminent  les  derniers 
paragraphes  de  ce  même  article  41. 

Légitime  défense.  L'article  328  du  Code  pénal  est  ainsi 
conçu  :  "  Il  n'y  a  ni  crime  ni  délit  lorsque  l'hûmicide,  les 
blessures  et  les  coups  étaient  commandés  par  la  néces- 
sité actuelle  de  la  légitime  défense  de  soi-même  ou  d' au- 
trui. I)  L'homme,  placé  en  face  d'un  péril  imminent  et 
considérable,  est  affranchi  du  respect  qu'il  doit  à  la  per- 
sonne de  son  agresseur,  et  la  loi  lui  permet  d'user  des 
moyens  dont  il  dispose  pour  la  sauvegarde  de  sa  propre 
personne.  L'homicide,  les  blessures,  les  coups,  sont  les 
procédés  ordinairement  employés  pour  repousser  une  at- 
taque ;  mais  on  en  peut  concevoir  d'autres,  comme  la  sé- 
questration de  l'agresseur  :  ils  seront  pareillement  jus- 
tifiés. 

En  établissajit  la  légitime  défense,  l'auteur  d'un  acte 
réprimé  par  la  loi  pénale  anéantit  l'un  des  éléments  né- 
cessaires de  toute  iniraction  —  l'élément  injuste.  Selon 
l'état  des  poursuites,  le  juge  d'instruction  doit  rendre  â 
son  profit  une  ordonnance  de  non-lieu,  le  tribunal  doit 
l'acquitter,  le  jury  doit  le  déclarer  non  coupable.  Il  ne 
peut  être  davantage  condamné  à  des  réparations  civiles. 
La  légitime  défense  doit  être  soigneusement  distinguée 
des  excuses,  soit  absolutoires,  soit  atténuantes.  V.  excuse. 

—  Art  milit.  Le  mot  défense  s'applique  tant  à  la  défense 
d'un  pays  au  moyen  de  places  fortes  ou  d'ouvrages  forti- 
fiés quelconques,  qu'à  la  défense  do  ces  places  ou  de  ces 
ouvrages  eux-mêmes,  lorsqu'ils  sont  attaqués  par  l'en- 
nemi; ou  encore  à  la  défense,  au  cours  dune  campagne, 
des  positions  qu'une  armée  peut  occuper,  des  points  sur 
lesquels  un  corps  de  troupes  peut  s'établir  pour  essayer 
d'arrêter  ou  de  retarder  la  marche  de  l'ennemi. 

Le  système  général  de  défense  d'un  pays  a  subi,  selon 
les  époques,  de  nombreuses  variations.  Celui  qui  prévaut 
aujourd  hui  consiste  dans  la  disposition  en  une  ligne  de 
quelques  grandes  places  très  puissantes,  qui,  sans  former 
un  cordon  continu,  ni  barrer  entièrement  la  frontière,  lais- 
sent entre  elles  des  intervalles  qui  seront  en  quelque  sorte 
les  points  de  pénétration  obligés  des  armées  d'invasion, 
ce  qui  permettra  de  diriger,  sans  hésitation,  sur  ces  points 
les  armées  de  la  défense.  De  plus,  les  principales  voies 
ferrées  ou  autres,  qui  donnent  accès  dans  le  pays,  sont 
barrées  par  des  forts  d'arrêt,  qui,  sans  pouvoir  aosolument 
arrêter  les  armées  ennemies,  sont  en  mesure  de  retarder 
au  moins  leur  mouvement. 

Quant  à  la  défense  des  places  elles-mêmes,  lorsqu'elles 
seront  l'objet  d'un  siège,  elle  différera  de  ce  quelle  était 
autrefois  en  ce  sens  que  la  défense  éloignée  en  sera  la 
partie  la  plus  importante,  la  défense  rapprochée  devenant 

£resque  impossible  sous  les  coups  de  l'artillerie  moderne, 
es  places  sont  toutes  pourvues  d'un  gouverneur  et  elles 
sont  réunies  par  groupes,  sous  la  haute  direction  du  gou- 
verneur de  la  place  pi'incipale,  ou  chef-lieu  du  groupe, 
qui,  outre  son  titre  de  gouverneur,  porte  celui  de  comman- 
dant supérieur  de  la  défense. 

Défenses  accessoires.  On  comprend  sous  ce  terme  une 
série  de  dispositifs  employés  pour  augmenter  la  valeur  des 
fortifications  de  campagne,  en  rendant  leur  accès  plus 
difficile,  et  en  obligeant  l'ennemi  à  rester  plus  longtemps 
sous  le  feu  des  défenseurs  :  les  abalis,  trous-de-loup,  che- 
vaux de  frise,  chausse-lrapes,  fougasses,  torpilles,  etc. 

—  Mar.  La  direction  des  défenses  sous-marines  dans 
chaque  port  de  guerre  s'occupe  de  tout  ce  qui  a  trait  aux 
torpilles  de  fond,  torpilles  portées,  torpilles  automobiles 
et  torpilleurs  ordinaires.  Elle  se  subdivise  en  défense  fixe, 
chargée  spécialement  des  torpilles  fixes,  et  défense  mo- 
bile, ayant  sous  sa  surveillance  les  torpilleurs  et  leurs 
engins.  Un  atelier  s'occupe  des  réparations  à  faire  aux 
torpilles,  et  à  la  tête  de  l'ensemble  se  trouve  un  capitaine 
de  vaisseau  directeur. 

Défense  nationale  (gouvernement  de  la),  gouver- 
nement qui  se  constitua  le  4  septembre  1870,  à  l'Hôtel  de 
ville  de  Paris,  dans  la  vacance  de  tous  les  pouvoirs.  —  Il 
fut  composé  du  général  Trocliu,  président,  chargé  des 
pleins  pouvoirs  militaires  pour  la  défense  nationale  ; 
Jules  Favre,  vice-président  ;  Jules  Ferry,  secrétaire  ;  Pel- 
letan,  Garnier-Pagès,  Rochefort.  Crémieux,  Glais-Bizoin» 
Emmanuel  Arago,  Gambetta,  Jules  Simon,  Picard.  Les 
portefeuilles  furent  ainsi  répartis  :  affaires  étrangères. 
Jules  Favre  ;  intérieur.  Gambetta  :  guerre,  général  Le  Flô  ; 
marine,  amiral  Fourichon  ;  justice,  Crémieux;  finances, 
Picard;  instruction  publique  et  cultes,  Jules  Simon  ;  tra- 
vaux publics,  Dorian  ;  agriculture  et  commerce,  Magnin. 
Etienne  Arago  fut  désigné  comme  maire  de  Paris,  avec 
Brisson,  Clamageran,  Floquet  et  Hérisson  comme  ad- 
joints; de  Kératry,  comme  préfet  de  police. 

Accepté  par  la  province ,  le  gouvernement  décréta 
diverses  mesures  libérales  intérieures.  Au  dehors,  il  char- 
gea Thiers,  qui,  quoique  député  de  Paris,  était  resté  en 
dehors  du  gouvernement,  de  conférer  avec  les  chancelle- 
ries; Thiers  alla  à  Londres.  Saint-Pétersbourg,  Vienne 
et  Florence,  pendant  que,  de  sa  propre  initiative,  Jules 
Favre  s'entretenait,  à  Meaux  et  à  Ferrières,  avec  Bismarck, 
mais  sans  succès,  des  conditions  d'une  armistice. 

Entre  temps,  l'imminence  de  l'investissement  de  Paris, 
effectué  le  17  septembre,  déterminait  le  gouvernement  à 
envoyer  à  Tours  une  délégation  composée  de  Crémieux, 
Glais-Bizoin,  l'amiral  Fourichon,  et  que  Gambetta  alla 
rejoindre  après  avoir  quitté  Paris,  le  7  octobre,  à  bord 
du  ballon  Y Armaïul- Barbes. 

A  Paris,  le  gouvernement,  après  l'échec  de  l'entrevue 
de  Ferrières,  ajourne  les  élections,  et  s'efforce  do  contenir 
les  chefs  du  parti  avancé  qui,  sous  couleur  d'élections 
municipales  et  de  franchises  communales,  rêvaient  de  se 
substituer  au  gouvernement  lui-même  (affaires  des  26  sept., 
5  oct-,  8  oct..  31  oct.).  Les  chefs  de  la  Commune  envahi- 
rent l'Hôtel  de  Ville,  y  tinrent  prisonniers  les  membres 
du  gouvernement  et  tentèrent  de  s'emparer  du  pouvoir. 
Par  suite  de  circonstances  diverses,  l'Hôtel  de  Ville  fut 
évacué,  et  les  membres  du  gouvernement  délivrés.  Pour 
couper  court  au  reproche  de  n'avoir  point  fait  confirmer 
ses  pouvoirs  par  le  suffrage  universel,  le  gouvernement  se 
décida  à  se  faire  plébisciter  et  à  soumettre  les  municipa- 
lités à  l'élection.  Le  3  novembre.  557.000  électeurs  contre 
62.000  confirmèrent  les  membres  du  gouvernement  dans 
leurs  fonctions.  Les  5,  6,  7.  l'élection  des  maires  et  ad- 
joints eut  lieu.  Jules  Ferry   fut  simplement  délégué  â 


575 

IHotol  do  Ville,  pour  remplacer  lo  maire  do  Paris  et  lo 
pi'ofot  do  la  Seine. 

Cependant,  après  l'insurreotiondu  31  octobre,  Bismarck, 
(jui,  dans  des  négociations  avec  Tliiors,  avait  aceopté  un 
armistice  avec  ravitaillement  en  vuo  dos  élections  géné- 
rales, no  voulut  plus  souscrire  au  ravi taillomont.il  exigeait, 
de  plus,  comme  sûreté  contre  Paris,  la  roniiso  d'un  fort. 

A  l'unanimité,  le  gouvernomout  repoussa  cet  armistice, 
et  la  lutte  reprit,  soméo  d'escarmouches,  do  rencontres, 
do  sorties,  do  balaillos  {Champigny,  Epinay,  l'Hay,  Bu- 
zenval),  à  la  suite  dosquolles  le  commandomènt  de  1  armée 
fut  retiré  à  Trochu  et  confié  au  général  Vinoy.  Paris  bom- 
bardé, affamé,  au  fait  dos  insuccès  dos  armées  do  province, 
se  résigna,  après  trois  mois  do  résistance,  à  capituler.  Un 
armistice  fut  signé,  lo  28  janvier. 

Pondant  tout  ce  temps,  on  province,  au  milieu  de  l'agi- 
tation de  certains  départements,  Gambetta,  à.  la  fois  mi- 
nistre do  l'intérieur  ot  do  la  guerre,  où  il  avait  délégué  de 
Freycinet,  imprimait  à  la  résistance  uno  impulsion  vigou- 
reuse. Doux  concentrations  do  troupes  s'opéraient  :  dans 
les  Vosges,  sous  lo  général  Cambriels  ;  près  d'Orléans,  sous 
lo  nom  d'armée  do  la  Loire,  commandée  par  lo  général 
d'Aurello  de  Paladines,  avec  la  marclie  sur  Pans  pour 
objectif,  ot  la  victoire  de  Coulmiors  pour  début.  Mais  la 
jonction  de  l'armée  de  Von  dorTannetdos  forces  du  prince 
Frédéric-Charles  venant  de  Metz  ht  échouer  le  [dan.  Il 
fallut  se  replier  sur  Orléans,  puis  l'évacuer  ot  se  reformer 
derrière  la  Loire,  pendant  que  le  général  Chanzy  consti- 
tuait uno  armée  sur  Le  Mans  et  la  Sarthe,  que  Faidherbe 
tenait  tête  dans  le  Nord  à  l'euvahissour,  et  que,  dans  l'Est, 
Garibaidi,  les  généraux  Cremer,  Bourbakî  et  Clinchant 
faisaient  successivement  d'heureuses  diversions. 

Menacée  par  l'onnemi,  la  délégation  quitta  Tours,  le 
9  décembre,  pour  aller  s'installer  à  Bordeaux.  Mais  la  dé- 
sorganisation de  l'armée  et  de  l'administration  intérieure 
neutralisèrent  ses  efforts.  L'armistice  du  28  janvier  ne  mit 
pas  fin  à  ces  difficultés  intérieures.  Gambetta,  se  trouvant 
en  opposition  avec  le  gouvernement  de  Paris,  donna  sa 
démission  et  fut  remplacé  à  Tlntériour  par  Arago.  Lo 
19  février,  l'Assemblée  élue  le  8  se  réunissait  à  Bordeaux, 
et,  dès  l'ouverture  de  la  séance,  Jules  Favre  déposait  les 
pouvoirs  du  gouvernement  de  la  Défense  nationale  entre 
les  mains  dos  représentants  du  pays. 

—  Blbliogr.  ;  Enquête  parlementaire  sur  les  actes  du 
gouvernement  de  la  Défense  nationale  ;  Jules  Favre,  Oouver- 
nement  de  la  Défense  nationale  (Paris,  1876)  ;  Jules  Simon, 
Souvenirs  du  4-Septembre,  le  gouvernement  de  la  Défense 
nationale  (Tours);  Crémieux,  le  Gouvernemeul  de  la  Défense 
nationale  (Tours)  ;  Glais-Bizoin,  Dictature  de  cinq  mois 
{Paris,  1873);  de  Freycinet,  ta  Guerre  en  province  pendant 
le  siège  de  Paris  (Paris,  1872);  Clamagcran,  Cinq  mois  à 
l'Hôtel  de  Ville;  Etienne  Arago,  l'Hôtel  de  Ville  au  4-Sep- 
tembre  et  pendant  le  siège  (Paris);  Steenackers  et  Le 
Goff,  Histoire  du  gouvernement  de  la  Défense  natioiiale 
^Paris,  1884). 

Défense  et  illustration  de  la  langue  française, 

ouvrage  en  deux  livres,  de  Joachim  Du  Bellay  (Paris,  1549), 
(jui  est  le  manifeste  de  l'école  de  Ronsard  ou  de  la  Pléiade, 
réagissant  contre  l'école  de  Marot.  —  Cette  réforme  se 
résume  en  deux  points  principaux  :  enrichir  la  poésie  par 
l'introduction  des  genres  usités  chez  les  anciens,  enrichir 
la  langue  par  l'infusion  des  mots  ot  des  imagos  empruntés 
à  langue  grecque  ot  à  la  langue  latine.  L'Italie  moderne 
était  admise,  avec  rantiiiuité,aux  honneurs  de  l'imitation. 

Le  héraut  de  la  Pléiade  commence  par  dire  comment  il 
entend  l'imitation  des  anciens.  Il  faut  prendre  exemple 
sur  les  Romains  qui,  dit-il,  imitaient  les  meilleurs  auteurs 
grecs,  non  pas  en  grec,  mais  en  latin,  les  dévorant  et  les 
convertissant  "  en  sang  et  en  nourriture  ».  Ce  serait  mal 
imiter  les  Latins  que  de  les  imiter  dans  leur  langue; 
transcrire,  compiler,  recueillir  un  nom,  un  vers,  une  sen- 
tence, c'est  édifier 'sur  des  ruines.  Du  Bellay  proclame 
ensuite  la  nécessité  du  travail  ot  de  l'art.  Il  conseille 
l'abandon  des  poèmes  à  forme  fixe  de  l'ancienne  littérature 
française.  Il  les  remplace  par  les  genres  antiques  :  épopée, 
comédie,  tragédie,  ode,  satire,  élégie,  épigramme,  odes, 
églogues...  Pour  la  versification.  Du  Bellay  no  faisait  que 
reprendre  les  préceptes  suivis  par  ses  devanciers. 

Par  quels  procédés  veutdl  enrichir  la  langue?  L'usage 
de  mots  nouveaux  est  permis,  mais  avec  mesure  :  on  em- 
pruntera avec  prudence  des  mots  aux  Grecs  et  aux  La- 
tins, et  on  formera  des  mots  composés  et  des  mots  dé- 
rivés a  par  provignement  •> .  Du  Bellay  veut  qu'on  revienne 
au.x  vieux  mots  de  la  langue  française  ;  il  propose,  en 
outre,  de  puiser  dans  le  vocabulaire  technique  ot  dans  les 
dialectes  provinciaux.  Eu  résumé,  il  propose  do  s'appro- 
prier la  substance  et  les  formes  des  littératures  antiques; 
les  classiques  du  xvii*  siècle  justifieront  cette  imitation 
par  la  rossoinblance  des  œuvres  antiques  avec  la  nature. 

DÉFENSEUR  {fan  —  lat.  defensor  ;  do  defendere,  défen- 
dre) n.  m.  Celui  qui  défond,  protège,  soutient,  par  ses 
actes  ou  par  ses  discours,  des  personnes,  des  choses, 
des  doctrines  :  Le  dkfknskur  d'un  enfant,  d'une  ville, 
d'une  cause. 

—  Dr.  Avocat  chargé  do  défendre  un  accusé.  Il  En  Al- 
gérie, Officier  ministériel  qui  joue  lo  rôle  d'avoué  et  d'a- 
vocat. Il  Défenseur  officieu.r,  Num  que  l'on  donnait  aux 
avocats  pondant  la  Révolution  et  (ju'on  donne  aujourd'hui 
au  défenseur  d'un  accusé  devant  un  conseil  do  guerre. 

Il  Défenseur  d'office,  Avocat  nommé  d'oflico  pour  défendre 
un  accusé  qui  n'a  pas  choisi  do  défenseur. 

—  Hist.  onicier  de  l'Eglise  et  do  l'ompiro,  qui  était 
chargé  de  veiller  au  bien  public,  do  protéger  les  pauvres 
et  les  malheureux  et  do  défendre  les  intérêts  des  églises 
ot  des  monastères,  il  Défenseurs  de  la  cité  (drfensores  civi- 
tatis),  Magistrats  créés  en  3G1  par  Valentinien,  pour  proté- 
ger les  habitants  do  la  cité  contre  les  vexations  dos  gou- 
verneurs, des  notables  et  dos  percepteurs  d'impôts  ot,  au 
besoin,  on  référer  à  romporcur.  (Il  était  élu  par  les  habi- 
tants do  la  cité  ot  clioisi,  non  parmi  les  curialos,  mais 
parmi  les  autres  notables,  pour  cinq  ans  d'abord,  plus 
tard  pour  deux.  Là  où  il  n'y  avait  pas  do  magistrats  mu- 
nicipaux, lo  defensor  avait  la  juridii-tion  civile  jusqu'au 
taux  do  ôO  sous  d'or,  ot  d(5puis  Justinien  de  300.  Au  V  ou 
au  vr  siècle,  on  lui  attribua  aussi  la  juridiction  criminello 
inférieure  dos  duumriri.)  \\  Défenseur  de  la  foi,  Titro  ac- 
cordé par  la  cour  do  Homo  à  Henri  VIII,  au  sujet  d'un 
livre  qu  il  publia,  dans  les  premiers  temps  de  son  régne, 
pour  la  défenso  de  la  foi  catholique.  (On  a  donne  lo 
même  titre  aux  membres  d'uno  société  religieuse  ot  po- 
litique cspagnolo,  qui   était   sortie,  on   1825,  dos   rangs 


DEFENSE 


DEFERRER 


des  conceptionnistes  ot  so  proposait  ù  peu  près  lo  même 
but,  c'est-à-dire  ([ue,  sous  prétexte  do  défendre  les  inté- 
rêts du  roi,  les  défenseurs  do  la  foi  tendaient,  en  réalité, 
à  s'emparer  de  la  direction  des  alfairos  ot  à  rétablir  lo  tri- 
I)unal  do  l'inquisition.) 

—  Ri:m.  On  omi>loie  ni':FKNSiairî  en  parlant  d'uno  femme 
comme  en  parlant  d'un  homme. 

—  Anton.  Agresseur,  assaillant,  oflenseur,  provoca- 
teur. —  Adversaire,  antagoniste,  ennemi,  opposant. 

DÉFENSIBLE  Ifan  —  du  lat.  defensibilis,  même  sens)  adj. 
Dércudablo.  (Vieux.) 

DÉFENSIF,  IVE  {fan  —  du  lat.  defensus,  part.  pass.  du 
V.  defendere,  défendre)  adj.  Qui  concerne  la  défense  ;  qui 
est  propre  à  la  défense  :  Ligue  défensive.  La  position 
iniKKNSivE  est  antipathique  au  caractère  français.  (Cha- 
teaubr.) 

—  Fig.  Qui  so  borne  à  repousser  dos  attaques  :  La  ri- 
chesse égoistt'-  et  stationnaire  est  l'armée  défensive  des  in- 
stitutions. (Lamart.) 

—  Aj7»e(^e/en5ûe,  Arme  ex'lusivement  propre  à  protéger 
les  combattants  contre  les  coups  de  l'ennemi.  (Se  dit  pai; 
opposition  à  arme  offensive.)  [Fig.  Moyen  de  protection, 
do  sûreté  personnelle  :  La  bouderie  est  Tarme  offensive  et 
DÉFKNSivR  des  dmes  faibles  et  timides.  (M""  d'Arconville.)] 

Il  Art  défensif.  Art  de  la  défense  des  places  de  guerre. 

—  n.  m.  ot  adj.  Chir.  Se  dit  de  certains  topiques  desti- 
nés à  garantir  la  partie  sur  laquelle  on  les  appique  :  Ap- 
paroil,  Bandage  dèfensif.  Un  défensif. 

—  Anion.  Offensif. 

DÉFENSIVE  ifan)  n.  f.  Attitude  de  celui  qui  se  borne  à  so 
défendre,  au  pr.  et  au  fig.  :  Etre,  Se  tenir  sur  la  défensive. 

—  Abusiv.  Défense  :  0«  a  proportionné  les  moyeiis  de 
défensive  aux  ar77ies  de  ceux  qui  attaquent.  (Fén.) 

—  Encycl.  En  guerre,  la  défensive  est  un  mode  do  con- 
duite des  opérations  militaires,  qui  consiste  à  attendre  et 
à  repousser  les  attaques  de  l'ennemi,  plutôt  qu'à  l'atta- 
quer soi-même.  La  défensive  ne  peut  par  elle-même  ame- 
ner do  résultats  décisifs,  et  il  faut  nécessairement  qu'à  un 
moment  donné  l'offensive  lui  succède. 

On  distingue  la  défensive  tactique  et  la  défensive  straté- 
gique, qui  peuvent  être  respectivement  combinées  avec 
une  offensive  stratégique  et  une  offensive  tactique.  Celui 
de  deux  adversaires  dont  la  mobilisation  est  la  moins 
prompte  pourra  se  trouver  réduit,  au  début  de  la  cam- 
pagne, à  la  défensive  stratégique,  c'est-à-dire  à  reculer 
devant  les  forces  envahissant  son  territoire  :  ce  qui  no 
l'empochera  pas,  en  prenant  l'initiative  de  l'attaque, 
quand  ces  forces  seront  en  vue  des  siennes,  de  faire  de 
l'ofifensive  tactique.  Inversement,  l'envaiiisseur.  après 
avoir  fait  de  l'offensive  stratégique,  pourra,  volontairement 
ou  non,  être  amené  à  se  tenir  sur  la  défensive  tactique 
devant  les  attaques  dirigées  contre  lui. 

La  défensive  ne  doit  jamais  être  ptwsf're,  c'est-à-dire  limi- 
tée à  une  pure  et  simple  résistance  aux  attaques  de  l'en- 
nemi ;  elle  doit  être  active,  c'est-à-dire  consister  à  préparer 
soigneusement  des  positions  très  fortes  et  amener  l'en- 
nemi à  les  assaillir,  en  cédant  tout  d'abord  à  ses  premières 
attaques  et  en  reculant  peu  à  peu  devant  lui,  jusqu'à  ce 
qu'il  vienne  se  heurter  aux  obstacles  contre  lesquels  son 
effort  se  brisera. 

—  Anton.  Offensive. 

DÉFENSIVEMENT  {fan)  adv.  D'une  manière  défensive, 
sur  la  défensive  :  Opérer  DÉFiiNSlvEMENT- 

Defensor,  titre  sous  lequel  Hercule  était  honoré  à 
Rome,  principalement  par  les  soldats  et  les  gladiateurs 
libérés. 

DÉFÉQUER  {ké  —  du  lat.  defwcare  ;  du  préf .  priv.  de,  et  de 
fa'x,  frcis,  lie.  Change  le  second  é  du  radical  en  è  ouvert, 
seulement  devant  une  syllabe  muette  :  Je  défèque.  Qu'ils 
défèquent;  il  conserve  lé  formé  au  fut.  et  au  cond.  prés.  : 
Je  déféquerai.  Tu  déféquerais)  v.  a.  Purger  de  lie,  clarifier, 
purifier  :  Déféqder  un  liquide,  un  suc.  ii  Procéder  à  la 
défécation  des  jus  sucrés,  dans  uno  fabrique  de  sucro  de 
betteraves  ou  do  cannes  à  sucre. 

Se  déféquer,  v.  pr.  Etre  déféqué. 

DÉFÉRANT  [ran),  ANTE  ou  DÉFÉRENT  (rrtJl),  ENTE 
adj.  Qiii  a  de  la  déférence,  de  la  condescendance  :  Humeur 
douce  et  déférante.  (Peu  us.) 

DÉFÉRENCE  {ranss  —  rad.  déférer)  n.  f.  Coi.descondanco 
respectueuse  :  La  déférence  mutuelle  rend  les  hommes 
sociables.  (Boss.)  :i  Acte  de  déférence,  acte  de  respect  et  do 
condescendance  :  Toutes  les  déférences  extérieures  sont 
odieuses  aux  quakers.  (Raynal.) 

—  Syn.  Déférence,  égard,  considération,  complaisance. 
V.  coNSinÉUArioN. 

—  Déférence,  condescendance,  complaisance.  V.  com- 
plaisance. 

—  Anton.  Dédain,  arrogance,  insolence. 

DÉFÉRENT  {ran),  ENTE  [lat.  drfcrcns,  qui  porte  do  haut 
en  basj  adj.  Qui  conduit,  qui  porte  dehors. 

—  Anat.  Canal  ou  Conduit  déférent.  Canal  excréteur  des 
testicules. 

—  Astron.  Cercle  déférent  ou  substantiv.  Déférent,  Cercle 
imaginé  par  les  anciens  astronomes  pour  e.xpliquer  l'ox- 
cnntricité,  le  périgée  ot  l'apogéo  dos  planètes  :  Képlef  a 
changé  les  cercles  déférents  en  ellipses  dont  le  foyer 
occupe  te  foqer  commun.  (Do  Lalande.) 

—  Bot.  Canal  déférent,  Principal  organe  de  la  circula- 
tion de  la  sève. 

—  n.  m.  Monn.  Appellation  dos  diverses  indications  ad- 
ministratives portées  sur  les  monnaies;  nom  ou  marque 
do  l'atelier  monétaire  ;  nom  ou  marque  du  directeur,  du 
graveur,  du  graveur  général,  etc. 

—  n.  f.  ou  adj.  Géom.  :  Courbe  déférente.  Une  défé- 
rente. V.  ANALLACMATKitTK. 

—  Encvcl.  Anat.  Canal  déférent.  Ce  canal  amène  les 
spermalozoïdes  du  toiiticulo  au  canal  de  l'urètre.  Il  naît 
do  la  queue  do  l'épididymo,  remonte  lo  long  do  la  partie 
postérieure  du  cordon  spermatique,  s'en  sépare  au  delà 
de  l'annoau  inguinal  dans  l'abdomon,  descend,  en  arriére 
et  on  dedans,  sur  les  côtés  do  la  vessie,  ot  so  rapproche 
de  la  région  postérieure  infôriouro  do  cet  organe.  Los 
doux  canaux  déférents,  après  avoir  reçu  chacun  ïo  conduit 
excréteur  de  la  vésicule  séminale  du  mOmc  côté,  so  réu- 
nissent pour  former  lo  canal  éjaculateur. 

—  Astron.  Lo  déférent  d'un  astre  est  lo  cercle  quo  les 
anciens  donnaient  pour  trajectoire  au  contre  du  cercle 
nommé  "  épicyclo  »  quo  l'astre  était  censé  décrire  eu  réa- 


lité. La  combinaison  de  deux  mouvements  uniformes,  de 
vitesses  convenables,  sur  l'épicycle  ot  le  déférent  pouvait 
reproduire  à  peu  près  les  circonstances  du  mouvement 
:i[qiaront  du  soleil,  quo  l'on  aurait  expliqué  plus  simple- 
mont,  quoique  d'une  manière  au  fond  équivalente,  en  lui 
supposant  pour  orbito  un  cercle  excentrique  à  la  terre, 
(!t  dont  le  centre  en  eût  été  distant  précisément  d'uno 
longueur  égale  à  celui  do  l'épicycle,  dans  l'autre  hypo- 
thèse. 

DÉFÉRENTIEL,  ELLE  {ran-si-èl' —  rad.  déférent)  adj. 
Anat.  Artrn^  déféronticlle.  Une  des  artères  accompagnant 
lo  canal  déférent  dans  lo  cordon  spermatique.  (Elle  nait 
do  l'artère  vésicalo  supérieure.) 

DÉFÉRER  (du  lat.  déferre;  de  de,  hors,  vers,  et  do  ferre, 
porter.  —  Change  le  second  é  du  rad.  en  è  ouvert,  devant 
uno  syllabe  muette  :  Je  défère.  Qu'ils  défèrent  ;  excepté 
au  fut",  do  Tindic.  et  au  cond.  prés.  :  Je  déférerai.  Tu  défé- 
rerais) v.  a.  Donner,  décorner,  attribuer  :  Déférer  le 
coînmandement,  une  dignité,  il  Accorder  par  condesccn- 
danco  :  Jl  faut  savoir  déférer  quelque  chose  à  l'impa- 
tience des  enfants. 

—  Livrer,  dénoncer,  accuser  :  Déférer  jm  coupable  à  la 
justice. 

—  Dr.  Attribuer  à  une  juridiction  :  Déférer  une  cause  à 
telle  cour,  ii  Dénoncer  à  une  autorité  :  Déférer  im  livre  à 
la  cour  de  Rome,  n  Déférer  le  serment  à  quelqu'un,  Lui 
imposer  le  serment,  dans  le  cas  où  ce  serment  doit  suffire 
pour  le  faire  acquitter. 

—  v.  n.  Avoir  égard,  condescendre  :  La  bienséance  notiS 
oblige  à  déférer  aux  usages  du  monde. 

Se  déférer,  v.  pr.  Etre  déféré. 

—  Syn.  Déférer,  conférer.  V.  conférer. 

DÉFERLAGE  [fèr'-laj')  Q.  m.  Action  de  défcrlci'.  n  Etat 
d'uno  voile  déferlée. 

DÉFERLANT  {fèr-lan),  ANTE  adj .  Qui  dcfcrlc  :  Des  va- 
gues DÉFERLANTES. 

DÉFERLER  {fèr-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  ferler)  v.  a. 
Mar.  Larguer  un  pavillon 
ferlé  ou  des  voiles  ferlées 
au  moyen  de  rabans. 

—  V.  n.  Se  développer 
avec  impétuosité  et  so 
briser  en  écume,  en  par- 
lant des  vagues  ou  de  la 
mer  :  Les  flots  déferlent 
avec  furie  à  Bian'its.  _  t-tv-...».*^       ^ 

—  Substantiv.  n.  m.  :     ""S^v^^*^^^^^"'"'^'^'^"^^^^? 
Le  DÈvE-RhER  des  vagues.        ''...v.'  \v*^^^HfflÉ^fif^>î^> 

Se  c/éfeWer^v.pr.'Etre  '  •"^^niiiiM  «î-ti ,  -^^ 

déferlé,   en    parlant  des     Voile  dêferlée.  —  Lame  déferlante, 
voiles  :  Les  voiles  se  dé- 
ferlent au  moment  de  faire  route,  il  Déferler,  en  parlant 
des  vagues.  {Inus.  en  ce  dernier  sens.) 

—  Anton.  Carguer  (en  parlant  des  voiles). 
DEFERMER  {fer')  V.  a.  Ouvrir  :  Défermkr  une  porte, 

1!  Ouvrir  la  porte  à  :  Défermer  un  chien,  il  Détacher  : 
Défekmer  un  bateau.  (Peu  usité.) 
Défernié,  ée  part.  pass.  du  v.  Défermer. 

—  Techn.  Bloc  défermé.  Bloc  isolé  latéralement  do  la 
niasse,  au  moyen  de  deux  tranchées  verticales  pratiquées 
dans  celle-ci  :"  l'une  à  droite,  et  l'autre  à  gauche. 

Se  défermer,  v.  pr.  S'ouvrir.  (Peu  usité.) 
Defermon  DES  ChapeliÈRES  (Joseph,  comte), 
homme  politique  français,  né  à  Maumusson  en  1:52,  mort 
à  Paris  en  1831.  Avocat,  puis  procureur  au  parlement  de 
Rennes,  il  fut  nommé  député  aux  états  généraux  do  1789. 
Député  à  la  Convention  en  1792,  il  vota  contre  la  mort 
de  Louis  XVI,  prit  parti  pour  les  girondins,  fut  condamné 
à  mort,  mais  parvint  à  s'échapper.  Il  rentra  à  l'Assemblée 
après  thermidor  et  fut  ensuite  membre  du  conseil  dos 
Cinq-Cents  (1797),  membre  du  Tribunal  et  conseiller 
d'Etat  après  le  i8-Brumairo;  directeur  do  la  dette  pubh- 
(jue,  ministre  d'Etat,  directeur  des  finances.  Il  soutint 
Napoléon,  et  fut  exilé  en  1816.  Il  ne  rentra  en  Franco 
tpi'on  1822. 

DÉFERRAGE  {fé-raj')  n.  m.  Tochn.  et  méiall.  Opération 
ayant  pour  objet  d'enlever  les  barres  de  fer  qui  entourent 
et  consolident  un  objet  ferré.  Il  Opération  à  l'aide  do  la- 
quelle on  précipite  lo  for  à  l'état  do  sulfure,  en  faisant 
usage  de  la  charrée  de  soude.  (Cette  charrée  employée  en 
excès  accélère  la  précipitation  du  sulfure  de  fer,  tout  on 
l'entourant  d'uno  sorte  de  gaine  qui  l'empêche  d'être  en- 
traîné lorsqu'on  fait  écouler  la  liqueur.  Celle-ci  no  con- 
tient plus  dés  lors  qu'une  faible  quantité  do  chloruré  doublo 
do  fer  et  de  manganèse,  ce  dernier  corps  prédominant 
dans  la  liqueur.) 

—  Econ.  rur.  V.  déferrement. 

De  Ferrari  (Serafino],  compositeur  italien,  né  ot 
mort  à  Gènes  (1821-1885).  Il  a  fait  représenter  en  Italie, 
plusieurs  ouvrages  qui  se  distinguent  pard»  lavcrvoetdo 
lu  grâce.  Ces  ouvrages  sont  :  Don  Carlo  (1853J  [rcmamô 
et  reproduit  plus  tard  sous  lo  titre  do  Filippo  //];  Pipelè  : 
il  Matrimonio  per  concorso  (1858);  il  Menestrelh  (18«l);  tl 
Cadetto  di  Cuascogria  (186-i).  On  connaît  aussi  de  cet  artiste 
quohiucs  jolies  mélodies  vocales. 

DÉFERRE  {fèr')  n.  f.  Fers  provenant  d'un  cheval  dé- 
ferré ;  vieux  fors  do  cheval  :  On  fait  des  fers  jteufs  avro  la 
DÉFERRE.  Il  Vêtements  qu'on  a  quittés.  (Vieux.)  !!  Pillage  : 
Courir  à  la  nÉFKRRF.  il  S'est  dit  tigurémcnt  pour  Vieux 
restes  ;  De  vieilles  défeures  d'amours.  (C.  d'Orléans.) 

DÉFERREMENT  (fè-re-man)  n.  m.  Action  do  démonter, 
d'onlovi-r  les  ferrures  qui  consolidaient  un  objet  quel- 
con(iue.  iOn  dit  aussi  nÉFKiïRAGE.'i  il  Action  d'enlever  los 
vieux  fers  des  pieds  d'un  cheval.  (On  avait,  au  moyen  àç^o, 
riiabitude  de  déferrer  les  chevaux  quand  Us  avaient  lait 
une  longue  marche,  alin  qu'ils  pussent  rafraîchir  tour 
corne  sur  lo  sol  humide  ot  garni  do  paille  do  lécurio.) 

DÉFERRER  [fè-ré]  V.  a.  Otor  le  fer  do  :  DÉFiiRRKU  une 
malle,  une  roue,  un  lacet.  Il  Otcr  un  for,  le^  fors,  dos  pioda 
d'une  béte  de  sommo  :  Déferricr  nh  cheval,  un  âne.  ii  Dans 
los  prisons  ot  les  bagnes,  Otor  les  fers  aux  prisonniers, 
aux  forçais.  ,.        ,  ,    ,        ■    a. 

—  Fig.  ot  fam.  Déconcerter  :  H  se  fit  une  huée  qui  PIV 
FERRA  Te  témoin,  (DAblanc.)  Il  Priver  do  :  Déferrer  ^Ht'- 
qu'un  d'un  œil. 

—  Déferrer  un  navire,  Apparoillor  par  gros  temps,  ou 

72 


DÉFERRURE   -    DÉFIGER 


576 


abandonnant  les   ancres   au  fond  et  filant  les   chaines 

ir,  tirer  le  fer.  (Vieux.) 

pr.  Perdre  son  fer  ou  ses  fers  (en  par- 


par  le  bout.  .       ,    ,       ,„■ 

_  V.  n.  Dégainer,  tirer  le  fer.  (Vieux 


Se  déferrer, 

laat  d'un  cheval) 

—  Fig.  et  fam.  Se  déconcerter. 

DÉFERRORE  [fé-rur)  n.  f.  Action  de  déferrer  ou  de  se 
déferrer  :  La  défekkure  est  la  cause  la  plus  fréquenle  des 
ttfections  de  la  sole  du  cheval. 

DÉFERTIUSANT,  ANTE  {fèr,  :an)  adj.  Qui  défertilise, 
qui  détruit  la  fertilité  :  Des  eaux  crues  et  dèfertu-isanths. 

DÉFERTIUSATION  {fer.  si-on)  n.  f.  Action  de  déferti- 
liser;  résultat  de  cette  action  :  Le  déboisement  d'un  pays 
est  là  cause  prochaine  de  sa  uEFiiRTinsATiON. 

DÉFERTTUSER  (fir)  V.  a.  Rendre  stérile,  détruire  la 
fertilité  do  :  Le  déboisement  inconsidà-é  des  7nontagnes 
DSFERTiLisE  les  plaincs.  . 

Se  défertiliser,  v.  pr.  Perdre  sa  fertilité. 

DÉFERVESCENCE  [fèr'-vi:ss-sanss  —  A\i  préf.  priv.  de,  et 
de  effervescence)  n.  f,  Chini.  Absence  ou  diminution  d'efler- 
vescence.  (Peu  us.). 

DÉFET  (/e  —  du  lat.  defectus.  manque)  n.  m.  Feuilles 
dépareillées  d'un  ouvrage  qui  servent  à  compléter  un  livre. 

DÉFEDIUAGE  (feu-ill-af  [Il  mil.])  n.  m.  Action  d  oter 
les  feuilles  des  vignes  ou  d'autres  plantes,  pour  faciliter 
la  maturation  du  fruit. 

DÉFEOILLAISON  {feu-ill-é-:on  [Il  mil.])  n.  f.  Chute  dos 
feuilles  ;  époque  à  laquelle  ce  phénomène  a  lieu,  il  On  dit 

aussi  DEFOLIATION. 

DÉFEOILLER  {feu-ill-é  [Il  mil.])  V.  a.  Enlever  les  feuilles 
da  :  DÉFEOiLLEE  les  jnûriers,  la  vigne. 

—  V.  n.  Devenir  défeuillé. 

Défeu(//é,  ée  part.  pass.  du  V.  Défeuiller. 

—  Bot  Qui  perd  de  bonne  heure  ses  feuilles  radicales. 
Se  défeuiller,  v.  pr.  Perdre  ses  feuilles. 
DÉFEUTRAGE  {traf  —  rad.  défeutrer)  n.  m.  Opération 

eue  l'on  fait  subir  à  la  laine  peignée,  et  qui  a  pour  objet  de 
la  disposer  à  l'étirage,  en  détruisant  sa  tendance  a  feutrer. 
DÉFEUTRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  feutre)  v.  a.  Sou- 
mettre la  laine  peignée  au  défeutreur. 
E.ZFEUTREUR  n.  m-  Machine  à  défeutrer  la  laine. 
Deffand  (Marie  de  Vicht-Chasiroxd,  marquise  dd), 
née  au  château  de  Cliamrond  en  1697,  d'une  famille  noble 
do  Bourgogne,  morte  à  Paris  en  1780.  Elle  fut  élevée  au 
couvent  mondain  de  la  Madeleine  de  Troisnel  (ou  Tresnel), 
à  Paris.  Déjà,  le  doute  la  tourmente  ;  on  lui  envoie,  pour 
lî  convertir,  MassUlon,  qu'elle  éblouit  par  les  charmes  de 
son  esprit,  et  qui  ordonne  de  lui  faire  lire  un  ..  catecliisme 
da  cinq  sous  ...  A  vingt-deux  ans,  elle  épousa  le  marquis  du 
Deffand  plus  âgé  qu'elle;  leur  union  fut  de  peu  do  durée. 
Belle  instruito,  spirituelle,  mais  sceptique  et  matérialiste, 
M°"  du  Deffand  se  trouva  lancée  sans  guide  dans  une  vie  de 
plaisirs,  devint  la  maîtresse 
du  Régent,  de  Delrieu  de 
Fargis.  Son  mari  la  chassa. 
Un  peu  plus  tard,  nous  la  re- 
trouvons à  lacour  de  Sceaux. 
Dans  cette  brillante  société 
de  la  duchesse  du  Maine. 
M"'  du  Deffand  rencontre  Vol- 
taire. Fontenelle.  La  Motte. 
M"«  de  Lambert,  M"'  de  Lau- 
nay,  Formant,  le  président 
Uéiiault  enfin,  avec  qui  elle 
contracte  une  liaisonpublique 
qui  durera  jusqu'à  la  mort 
du  président.  En  1747,  elle 
se  relire  aucouventde.Saint- 
Joseph,  mais  en  entraînant 
avec  elle  la  meilleure  compa- 
gttie  d'alors,  savants,  beaux 
espirits,  femmes  charmantes  ; 
M»'  <iu  Chktelet,  la  duchesse 
de  Grammont,  la  duchesse  de 
Boufflors,  Diderot,  Voltaire,  Hume,  Montesquieu,  d'Alem- 
bert.  En  1750,  la  mort  de  du  Deffand  avait  doré  un  peu 
la  médiocrité  de  la  recluse  de  Saint-Joseph,  qui,  dès  lors, 
fut  riche  d'un  revenu  de  33.000  livres.  En  1753,  elle  perd 
la  vue.  Grâce  à  son  esprit,  M"'  du  Deffand  conserva  sa 
royauté  devant  laquelle  tout  le  monde  se  courbait,  excepté 
J.-J.  Rousseau.  Elle  prend  pour  dame  de  compagnie  M"«  de 
l..espinasse,  qui  la  quitte  en  lui  enlevant  une  partie  des 
habitués  do  son  salon;  entre  antres,  d'Alembert.  Malgré 
tout  son  esprit,  elle  est  dévorée  par  l'ennui.  M"*  du  Deffand 
avait  soixante-huit  ans,  et  il  y  en  avait  douze  qu'elle  avait 

ficrdu  la  vue,  lorsque  Horace  Walpole  vint  à  Paris  en  1765: 
a  vieille  marquise  devint  tout  à  coup  amoureuse,  et  les 
lettres  qu'elle  écrit  à  son  amant,  plus  jeune  qu'elle  de  vingt 
ans,  sont  pleines  de  délicatesse,  de  charme,  de  docilité 
à  la  fois  et  de  passion.  D'abord,  par  crainte  du  ridicule, 
Walpolc  se  montra  soc  et  dur  envers  elle,  mais  il  finit 
par  concevoir  pour  elle  une  amitié  sincère  et  durable. 

Il  est  donc  facile  de  deviner  (jnello  fut  sa  vieillesse, 
vieillesse  ennuyée,  désolée,  profondément  triste,  et  elle 
ia  traîna  jusqu  à  l'âge  do  quatre-vingt-trois  ans. 

La  Correspondance  complète  de  la  marquise  du  Deffand 
avec  ses  amis  a  été  classée  et  annotée  par  do  Loscure 
(1865).  Il  faut  y  joindre  la  Correspondance  inédite  de 
M"  du  Deffand,  publiée  par  le  mariiuis  de  Saint-Aulaire 
(1859).  Devenue  aveugle,  la  marquise  dictait  à  son  secré- 
taire Wiart  d'intéressantes  lettres  adressées  à  Voltaire, 
t  Horace  Walpole,  à  M»"  de  Clioisenl.  L'esprit  abonde, 
les  traits  piquants  se  montrent  en  maints  endroits,  mais 
avec  OUÏ  aussi  la  sécheresse  et  l'égoisme.  Voltaire  était 
la  K'oiro  de  son  salon.  Aussi  adressait-elle  au  glorieux 
vieillard  toutes  ses  cajoleries  de  femme  :  mais,  dès  qu'il 
meurt,  ollo  ne  trouve  ni  un  regret  ni  une  larme.  L'ennui 
qui  la  rongeait,  et  lo  mal  qu'elle  se  donnait  pour  s'en  dé- 
barrasser, £0  trahissent  dans  sa  Correspondance.  Ses 
lettres  sont  pleines  de  curieux  portraits  et  de  fines  appré- 
ciations .sur  SOS  contemporains,  qu'elle  juge  avec  liberté. 

DeffÉS  (Pierre-Louis),  compositeur  français,  né  à 
Toulouse  on  1819,  mort  à  Toulouse  en  1900.  H  fut  élève 
au  Con.servatoire  do  Pans,  et  obtint  le  premier  grand  prix 
do  Homo  en  1817.  Iioffes  fit  ses  débuts  de  compositeur 
en  dt>DDanl  â  l'Opéra-Cumiqne.  en  1850,  un  petit  acte, 
t'Anneou  d'argent,  et,  deux  ans  après,  la  Clef  des  champs. 


Mme  du  Deffand. 


Entre  les  deux,  il  avait  fait  exécuter,  en  1857,  à  l^ghse 
Notre-Dame,  une  messe  solennelle,  d'un  grand  ellet.  Deffès 
fit  représenter  toute  une  série  d'ouvrages,  de  lacture  dis- 
tinguée, dont  voici  les  principaux  :  Broskovano  (1858); 
les  Petits  Violons  du  roi  ',1859);  le  Café  du  i-oi  (1861);  les 
Bourguii/nonnes  (1862);  Passé  minuit  (1864);  la  Boite  a 
surprise  (1865);  les  Croqueuses  de  pommes  {ItHi)  ;  Petit 
bonhomme  vit  encore  (1868);  'es  iVoces  de  Fernande  (1878). 
Deffès  a  aussi  composé  plusieurs  chœurs  sur  des  paroles 
languedociennes,  dont  l'un,  la  Toulousaine,  est  devenu  po- 
pulaire. Nommé,  en  1S83,  directeur  du  conservatoire  de 
Toulouse,  où  il  a  su  renouveler  l'enseignement,  il  a  fait 
représenter  au  théâtre  du  Capitole  de  cette  ville,  en  189S, 
un  drame  lyrique  en  quatre  actes  :  Jessica,  dont  le  sujet 
était  tiré  du  Marchand  de  Venise,  de  Shakspcare. 

DEFFIANCE  idé-fi-anss)  a.  f.  Dr.  féod.  Défi,  provocation  : 
Faire  DEFFIANCE  ;)nr  lettre  ou  message,  il  Pillage  exerce 
après  un  défi. 

DEFFORGIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  forgésie. 

DÉFI  (lat.  diffidalio:  de  diffidere.  se  défier)  n.  m.  Pro- 
vocation au  combat  :  Envoyer  un  DEFI  par  un  héraut.  Il  En 
chevalerie,  on  disait  Défi  d'armes. 

Par  ext.  Provocation  en  général  t  Porter  à  quelqu  im 

un  DÉFI  aux  échecs.  Il  Mettre  quelqu'un  au  défi,  de.  Lui  dé- 
clarer qu'on  regarde  comme  impossible  qu'il  fasse  la 
chose  dont  il  est  question  :  Mettre  ad  défi  de  soulever  un 
poids,  de  prouver  une  assertion. 

—  Se  porter  défi  ou  un  défi.  Se  valoir  à  pou  près  :  \  os 
raisons  SE  portent  défi;  elles  sont  aussi  mauvaises  les 
unes  que  les  autres. 

—  Encïci,.  Dr.  féod.  Le  droit  de  guerre  était,  au  moyen 
âge,  un  privilège  des  nobles  ;  mais,  pour  qu'une  guerre 
privée  s'ouvrît  légalement,  il  fallait  que  les  actes  d  hos- 
tilité fussent  précédés  d'un  défi,  déclaré  par  lettres  ou 
par  un  héraut.  Le  défi  ne  pouvait  avoir  lieu,  entre  suze- 
rain et  vassal,  qu'après  que  le  suzerain  avait  sommé  son 
feudataire  do  comparaître  devant  sa  cour,  et  l'avait  lait 
condamner,  soit  présent,  soit  par  défaut.  La  coutume 
voulait  qu'un  certain  temps  s'écoulât  entre  le  défi  et  l'ou- 
verture des  voies  de  fait.  Dans  le  cérémonial  régulier,  le 
roi  d'armes  du  souverain  devait  se  présenter  devant 
l'autre  souverain,  sa  dalmatique  armoriée,  ou  drap  rf'or,  pliée 
sur  lo  bras,  et  il  no  la  mettait  que  quand  le  royal  auditeur  lui 
en  avait  donné  la  licence.  Alors,  seulement,  le  roi  d'armes 
parlait  officiellemeut.  Les  défis  et  les  sommations,  quand  il 
s'açissait  de  moindres  personnages,  étaient  portés  par  des 
hérauts  d'armes  ou  des  trompettes.  Dans  le  dort  personnel, 
lo  provocateur  faisait  jeter  un  gant  d'armes,  ou  un  gantelet 
devant  le  provoqué,  et  celui-ci  faisait  relever  lo  gant  par 
ses  commettants,  s'il  acceptait  l'ajournement.  Les  cheva- 
liers errants,  quand  ils  ouvraient  un  pas  d'armes,  envoyaient 
porter  leur  défi  par  un  écuyer,  ordinairement  accompagné 
de  ménestrels  et  autres  musiciens  ou  meneurs  de  bruits. 
Mais,  pour  que  le  défi  fût  valable,  il  fallait  que  le  messager 
fiit  admis  à  parler,  que  la  partie  défiée  répondît,  et  qu'au- 
cune opposition  ne  fût  présentée  dans  les  délais  prévus. 
L'esprit  procédurier  et  méticuleux  des  xiv  et  xv  siècles 
multiplia  ces  formalités,  dont  on  ressuscita  les  pratiques 
jusqu  au  milieu  du  xvi*  siècle.  L'usage  des  défis  subsista, 
en  Europe,  longtemps  après  la  chute  de  la  chevalerie. 
François  I",  attaqué  dans  son  honneur  par  Charles-Quint, 
l'appela  publiquement  en  champ  clos.  Ce  défi  était  imité 
de  celui  que  Richard  Cœur  de  Lion  avait  porté  à  Philippe 
Auguste,  et  de  celui  qu'Edouard  111,  disputant  la  couronne 
de  France  à  Philippe  de  Valois,  avait  adressé  à  son  adver- 
saire. Ces  trois  provocations  n'eurent  pas  do  suite.  Un 
autre  défi,  plus  récent  et  peut-être  plus  sincère,  est  celui 
que  Henri  IV  adressa  au  duc  de  Mayenne  et  qui  fut  aussi 
sans  résultat.  Enfin,  le  dernier  défi  public  qu'on  eût  auto- 
risé en  France  a  été  celui  de  Chabot  de  Jarnac  contre  La 
Châtcigneraie.  Les  défis  disparaissent  pratiquement  avec 
le  XVI'  siècle,  car,  depuis  des  années,  on  ne  prenait  plus 
la  peine  de  s'assigner  pour  livrer  bataille. 

DÉFIANCE  (fi-anss  —  lat.  diffidentia;  de  diffidere,  se 
défier)  n.  f.  Défaut  habituel  de  confiance,  crainte  d'être 
t.'ompé  :  La  defianxe  est  fille  du  malheur,  ii  Action  de  se 
défier  :  Ecarte:  d'injustes  défiances.  (J.-J.  Ronss.) 

—  Défiance  de  soi.  Manque  de  confiance  en  ses  propres 
forces,  en  sa  vertu,  en  son  mérite.  (Se  dit  en  bonne  et  en 
mauvaise  part)  :  La  défiance  de  soi-même  est  une  espèce 
de  sagesse.  (Christine  do  Suède.)  La  défiance  de  soi 
paralt/sa  Louis  XllI. 

—  pROV.  :  Défiance  est  mère  de  sûreté,  Il  ne  faut  pas 
être  trop  confiant,  si  l'on  ne  veut  pas  être  trompé,  il  On  dit 
plutôt  MÉFIANCE,  dans  ce  cas. 

—  Syn.  Défiance,  méfiance.  Quand  on  a  de  la  méfiance, 
on  ne  se  fie  pas  du  tout  ;  quand  on  a  de  la  défiance,  oa  ne 
se  Me  qu'avec  précaution.  L'homme  méfiant  croit  qu'il  sera 
trompé;  l'homme  défiant  craint  de  l'être. 

—  Anton.  Assurance,  confiance,  sécurité. 
DÉFIANCE,  ville  des  Etats-Unis  (Ohio),  sur  le  Maumee, 

près  de  son  confluent  avec  la  rivière  Blanchard  ;  8.600  hab. 
Ch.-I.  du  comté  de  son  nom.  Fort  bâti  par  le  général  Voyne, 
en  1794. 

DÉFIANCER  {an-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  fiancer. 
Le  c  prend  une  cédille  devant  les  voyelles  A  et  o  :  Nous 
définnçâmes.  Nous  défiançons)  v.  a.  Rompre  les  fiançailles 
de  :  DÉFIANCER  des  jeunes  qcns. 

Se  défiancer,  v.  pr.  Rompre  ses  fiançailles,  ii  Etre 
déliancé. 

DÉFIANT  [fi-an),  ANTE  adj.  Soupçonneux,  qui  craint 
continuellement  d'être  trompé  :  L'Iiomme  qui  a  beaucoup 
souffert  a  d'ordinaire  l'esprit  défiant.  11  Inspiré  par  la 
défiance  :  Des  paroles  défiantes.  Des  regards  défiants. 

—  Anton.  Communicatit,  confiant,  crédule,  expansif, 
sûr  et  assuré,  tranquille. 

DÉFIBRAGE  {bi-aj')  a.  t.  Action  de  défibrer. 

—  Techn.  Opération  qui  consiste  à  transformer  le  bois 
en  pite  à  papier,  c'est-à-dire  à  séparer  les  fibres  indivi- 
duelles du  bois,  tout  on  leur  laissant  une  longueur  suffi- 
sante pour  permettre  lo  feutrage,  n  Dans  les  sucreries  co- 
loniales, Action  de  défibrer  la  canne  à  sucre,  afin  do  faci- 
liter la  sortie  tlil  jus. 

DÉFIBRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  fibre)  v.  a.  Procéder 
au  fiétibrage. 

DÉFIBREUR  n.  m.  ou  DÉFIBREUSE  n.  f.  Papet.  Machine 
destinée  à  produire  lo  défibrage  du  bois. 

—  Encycl.  Lo  défibreur  so  compose  généralement  d  une 


<^: 


Déûbreur. 


meule  en  grès,  calée  sur  un  arbre  horizontal  faisant  près 
do  deux  cents  tours  à  la  minute.  Un  bâti  en  fonte  supporte 
l'ensemble,  en 
même  temps 
qu'il  entoure 
en  partie  la 
meule. Dans  ce 
bâti  sont  mé- 
nagés circu- 
lairement  des 
compartiments 
en  fonte,  dans 
lesquels  se 
placent  les  bû- 
ches de  bois  à 
défibrer.  Ces 
bûches  sont 
pressées  sur 
la  meule  au 
moyen  de  pis- 
tous dont  les 
tiges,  enferme 
de  crémaillè- 
res, engrènent 

avec  des  roues  dentées  mues  par  une  chaîne  sans  lin.  Le 
défibreur  le  plus  employé,  et  dont  le  dispositif  est  celui 
énoncé  ci-dessus,  est  dû  à  l'Allemand  Vœlter. 

DÉFIBREUR  n.  m.  Dans  les  papeteries,  Ouvrier  chargé 
do  la  conduite  des  machines  à  défibrer  le  bois. 

DÉFIBRINATION  (si-'.)i)  n.  f.  Action  de  défibrinor;  état 
do  ce  qui  est  privé  de  fibrine. 

DÉFIBRINERi;du  préf.  priv.  rft',  et  de/î6n'ne)v.  a.  Priver  de 
fibrine  :  l'ne  nourriture  peu  substantielle  déhbrinb  le  sang. 

Se  défîbriner,  v.  pr.  Etre  privé  de  fibrine. 

DÉFICELER  [se-lé  —  du  préf  priv.  *■",  et  de  ficelle. 
Double  la  lettre  (  devant  une  syllabe  muette  :  Je  déficelle. 
Je  déficellerai]  v.  a.  Oter  la  ficelle  de  :  Déficeler  un  paquet. 

Se  déficeler,  v.  pr.  Etre,  devenir  déficelé. 

DÉFICHAGE  [ehaj')  a.  m.  Action  do  déficher.  Il  On  dit 

aussi  DÉCHALASSEMENT. 

DÉFICHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fiche)  v.  a.  Enlever, 
arracher  une  fiche.  Il  Enlever  les  échalas  de  :  Déficher  les 
v/qnes. 

Se  déficher,  v.  pr.  Etre  défiche. 

DÉFICIENT  isi-aii),  ENTE  [du  lat.  deficiens.  part.  prés, 
duv  deficere.  manquer]  adj.  Arithm.  Se  dit  d'un  nombre 
dont  les  parties  aliquotes,  ajoutées  ensemble,  font  uno 
somme  moindre  que  le  nombre  lui-même  :  S  est  un  nombre 
DÉFICIENT,  SOS  parties  aliquotes  I .  S  et  4  ne  faisant  que  7. 
0  n'est  pas  DÉFICIENT,  car  I,  S  et  3  font  6.  (Peu  usité.) 

—  Géom.  Hyperbole  déficiente.  V.  défectif. 

—  n.  m.  :  lin  déficient. 

DÉFICIT  (sif  —  mot  lat.  qui  signifie  il  manque)  n.  m. 
Ce  qui  manque  pour  balancer  un  compte,  pour  faire  face 
a  une  dépense  engagée,  il  PI.  Des  déficits. 

—  Admin.  Manquant  constaté  par  l'administration  des 
douanes  dans  le  nombre  des  objets  déclarés. 

—  Comm.  Objet  qui  manque  dans  un  inventaire,  il  Déficit 
de  caisse.  Somme  qui  ne  se  trouve  pas  dans  la  caisse,  bien 
que  le  livre  des  recettes  et  des  dépenses  en  fasse  res- 
sortir la  réalité. 

—  Fin.  Excédent  des  dépenses  .sur  les  recettes  publiques. 

—  Hist.  Monsieur  et  madame  Déficit,  Surnom  donné, 
sous  la  Révolution,  à  Louis  XVI  et  à  Marie-Antoinette. 

DÉFIER  (rad.  défi.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux 
prem  pers  du  pi.  de  l'imparf  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  : 
Nous  défiions.  Que  vous  défiiez)  v.  a.  Provoquer  au  conibat  : 
Autrefois,  un  prince  qui  déclarait  la  guerre  envoyait  défier 
son  ennemi  par  un  héraut,  il  Provoquer  à  une  lutte  quel- 
conque ■  DÉFIER  quelqu'un  à  la  marche,  au  billard.  Il  Dé- 
clarer incapable,  mettre  au  défi  :  Défier  quelqu'un  défaire 
quelque  chose.  . 

_.  Fig.  Soutenir  la  eomparaison  ou  I  épreuve  de  :  La 
vérité  DÉFIE  l'investigation.  (E.  Scberer.)  Il  Braver,  affron- 
ter :  L'homme  en  place  doit  défier  la  médisance,  braver  la 
calomnie.  (De  Bonald.)  a.  ■..• 

—  Mar.  Se  prémunir  contre  quelt|ue  chose,  altainlu 
l'effet:  Défiez  l'embardée!  Défiez  l'aulofée!  Il  Défier  la 
terre.  En  embarcation.  Ne  pas  s'en  approcher  en  tirant 
des  bordées  â  la  voile,  il  Défier  du  vent.  Veiller  à  ne  pas 
ralinguer.  ,.     ,  ■ 

iPROv.  :  Il  ne  faut  jamais  défier  un  fou.  Il  ne  laut  ja- 
mais mettre  au  défi  do  faire  une  chose  extravagante 
quelqu'un  qu'on  sait  assez  téméraire  pour  l'entreprendre. 

Se  défier,  v.  pr.  Avoir  de  la  défiance,  soupçonner  qu  on 
sera  trompé,  il  Douter,  avoir  peu  de  confiance  ou  peu  d'es- 
time :  Le  silence  est  le  parti  le  plus  sûr  pour  celui  qui  se 
défie  de  lui-même.  (La  Rochef.)  il  Se  douter  :  Je  ne  me 
SERAIS  jamais  défié  que  vous  dussiez  m'abandonner  ainsi. 
(Peu  usité.)  n  Se  provoquer  l'un  l'autre,  se  porter  un  défi 
l'un  à  l'autre. 

—  Rem.  Défier,  danslo  sens  de  provoquer,  faire  un  défi, 
veut  la  préposition  k  :  Défier  quelqu'un  À  boire,  n  Dans  le 
sens  do  déclarer  impossible,  il  faut  dire  :  Je  le  défie  de 
faire  cela. 

—  Se  défier,  dans  le  sens  de  se  provoquer,  veut  a  avec 
un  nom  :  ils  SE  sont  défiés  au  combat,  n  Dans  le  sens  do 
avoir  peu  de  confiance  dans,  il  prend  de  avec  un  nom  :  Je 
ME  DÉFIE  de  cet  homme.  —  Il  prend  encore  de  dans  le  sens 
de  se  douter  :  Ilconimence  à  se  défier  du  contraire.  (Pasc.j 
—  En  ce  sens,  il  se  construit  avec  que  devant  un  verbe  : 
(Ju'il  est  difficile,  quand  on  peut  tout,  de  se  défier  Qu'on 
peut  aussi  tout  entreprendre!  {Uass.)  Il  Em'p\oyé  dans  lo 
sens  de  mettre  au  défi,  co  verbe  veut  que  la  personne 
défiée  figure  en  complément  direct.  Ne  dites  donc  pas  : 
Je  LEOR  DÉFIE  ;    mais  :   Je   les    défie  d'en  faire  autant. 

11  Quand  se  défier  que  signifie  craindre  que,  il  prend  ne 
avant  lo  verbe  régi  :  On  doit  se  défier  Qu'ils  ne  i.ieiiiien(. 
Au  contraire,  quand  se  défier  que  est  employé  avec  la 
négative,  ne  so  supprime  devant  le  verbe  régi  :  Je  ne  me 
serais  jamais  défié  que  vous  dussiez  me  manquer. 

DÉFIEUR  n.  m.  Celui  qui  défie.  (Vieux.) 

DÉFIGER  (  je  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  figer.  Prend  un  e 
après  le  g  devant  a  et  o  :  //  défigea.  Nous  défigeons)  v.&. 
Ramener  à  l'état  liquide,  en  parlant  do  co  qui  est  figé  : 
DÉFIGER  de  l'huile.  . 

—  Fig.  et  fam.  Rendre  moins  froid,  moins  emprunt*  : 
DÉFIGER  un  quaker. 

Se  défiger,  v.  pr.  Etre,  devenir  défigé. 


577 

DÉFIGURANT  {ran),  ANTE  adj.  Qui  dofiguro  :  Cicali'ice 

Dlh'l'.lKANli:. 

DÉFIGURATION  {si-on)  n.  f.  Action  do  dOtigurcr;  état 
do  co  »nii  osi  (tt'liyurô. 

DÉFIGUREMENT  (man)  n.  m.  Klat  de  co  qui  ost  doli- 
gui'ô.  (l*ou  usito.) 

DÉFIGURER  {du  prôf.  priv.  tlé,  ot  do  figurer)  v.  a.  Alté- 
rer la  tiguro  do  :  [/ne  nouvelle  coupe  de  barbe  suffit  à  uiïki- 
GORiiR  un  homme. 

—  Par  ext.  Rondro  laid,  difforme  :  Les  qualilés  qui  font 
ia  beauté  d'un  sccc  DibFiGORERAiiiNT  l'auti'e.  (Roussol.) 

—  Fig.  Altéror,  dénaturer  :  Défigurkr  le  lanijarje  par 
la  tnanic  du  iiéolotjisme.  (Aead.)  ii  Donner  uno  idée  fausso 
do  :  Souvent  une  traduction  DKFiGDRii  l'idée  première. 

Se  défigurer,  v.  pr.  So  gâtor  le  visage,  so  rendre  laid. 
Il  Devenir  laid. 

DÉFILADE  n.  f.  Mar.  Action  do  défiler  :  la  dki'ILAdiî 
de  la  flutte.  il  Feu  de  défiladf.  Feu  de  vaisseaux  qui  tirent 
ù.  mesure  qu'ils  délilonr. 

—  Fam.  Série  de  morts  successives  ot  fréquentes  : 
Chaque  hiver  amène  une  uèviuave. 

DÉFILAGE  {hf  —  rad.  défiler)  n.  m.  Tcchu.  Action  d'ôtt-r 
les  lils. 

—  Papot.  Opération  qui  a  pour  but  do  diviser  le  chitlon, 
préalablement  trié,  délissé,  lessivé  et  rincé,  on  tibrilU^s, 
comme  do  la  charpie,  sans  les  briser,  il  Quantité  de  chitl'ons 
soumise  à  l'action  de  la  pile  défileuse. 

—  Encycl.  Papet.  L'opération  du  défilage  s'exécute  à 
l'aide  d'un  appareil  appelé  pile  défileusc  ou  simplement 
défilcuse,  et  qui  se  compose  d'un  cylindre  portant  sur  sa 
périphérie  des  lames  métallifiues  qui,  dans  le  mouvement 
de  rotation  imprimé  au  cylindre,  passent  devant  d'autres 
lames  fixes  garnissant  le  fond  dune  cuve.  Les  chiffons 
s'écrasent  entre  les  lames,  et  les  fibres  individuelles  se 
séparent  pour  no  plus  former  qu'une  pàto  filamenteuse. 

DÉFILATEUR  u.  m.  Art  milit.  Instrument  dout  les  offi- 
ciers du  génie  se  servent  pour  défiler  exactement  sur  le 
terrain  les  boyaux  de  tranchée. 

—  Encycl.  V.  défilement. 

DÉFILÉ  frad.  défiler)  n.  m.  Passage  étroit  entre  deux 
hauteurs  :  Les  Thei'inopyles  étaient  un  défilé  ou  passade  du 
mont  Œta,  entre  la  Thessalie  et  la  Phocide,  qui  n'avait  que 
vingt-ci7iq  pieds  de  lai-yeur.  (RoUin.)  il  Par  ext.  Passa^'e 
étroit  quelconque.  Il  Fig.  i"  Situation  embarrassante  :  On 
les  fait  passer  par  un  défilé  bien  étroit,  Je  veux  dire  entre 
la  vie  et  leur  arqent.  (Montesq.)  Il  2"  Série  d'objets  qui  se 
succèdent  :  Le  raout,  cette  froide  revue  du  luxe,  ce  défile 
d'amours -propres  en  grand  costume.  {B3i\z.) 

—  Milit.  Passage  étroit  quelconque  qui  oblige  une  armée 
ou  une  colonne  de  troupes  à  restreindre  son  front  ;  par  consé- 
quent, à  s'allonger  et  à  ralentir  sa  marche.  (Les  rues  d'un 
village,  un  pont,  etc.,  constituent  des  défilés.  Aussi  leur 
existence  doit-elle  être  constatée  à.  l'avance  par  la  cava- 
lerie chargée  de  l'exploration,  afin  qu'on  puisse  prendre 
en  temps  opportun  les  dispositions  de  marche  qui  sont 
nécessaires).  Il  Défilé  de  troupes.  Manœuvre  qui  consiste  à 
faire  passer,  dans  un  certain  ordre,  tous  les  éléments  d'une 
troupe  devant  une  autorité  militaire  quelconf|ue. 

—  Techn.  Pâte  à  papier  telle  qu'elle  sort  des  piles  défi- 
louses,  et  qu'on  appelle  aussi  effilochée  ou  demi-pàte. 

—  Syn.  Défilé,  col,  détroit,  etc.  V.  coL. 

—  Encycl.  Milit.  Lo  défilé,  qui  s'exécute  généralement 
à  la  suite  d'une  revue  ou  inspection,  a  pour  but  de  per- 
mettre à  celui  qui  l'a  passée  de  jeter  un  coup  d'œil  d'en- 
semble sur  les  éléments  qu'il  vient  d'examiner  en  détail 
et  de  les  voir  en  mouvement  après  les  avoir  étudiés  dans 
l'état  d'immobilité. 

Le  défilé  est  souvent  exécuté  pour  rendre  les  honneurs 
à  certains  personnages  :  il  diffère  suivant  leur  rang.  Dans 
certains  cas,  tous  les  officiers  saluent  de  Tépée  ;  dans 
d'autres,  les  officiers  supérieurs  seuls  saluent,  les  autres 
devant  se  contenter  de  fi.xer  les  yeux  sur  la  personne  devant 
laquelle  on  défile. 

Les  troupes  défilent  aussi  devant  un  condamné  dans  des 
conditions  particulières.  V.  exixution. 

11  existait  jadis  un  défilé  dit  administratif,  qui  consistait 
à  faire  passer  tous  les  hommes  d'un  corps  de  troupes  un  ù 
un  devant  lo  fonctionnaire  de  lintendauco  qui  passait  uno 
revuo  d'effectif,  afin  do  lui  permettre  de  les  compter. 

DÉFILEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  défiler,  en  parlant 
d'un  corps  de  troupes,  il  Opération  qui  a  pour  but  de  donner 
aux  crêtes  d'un  ouvrage  fortifié  uno  hauteur  et  un  tracé 
tels  que  l'intérieur  de  l'ouvrage  se  trouve  soustrait,  soit 
auxvues  seulement,  soit  aux  vues  et  aux  coups  de  l'ennemi. 

—  Encycl.  Fortif.  Ce  problème  ne  peut  être  résolu  que 
jusqu'à  concurrence  d'une  hauteur  déterminée  au-dessus 
du  sol  ou  terre-plein  de  l'ouvrage.  Ou  adopte  générale- 
ment 2  mètres  comme  la  hauteur  à  partir  do  laquelle  on 
cesserait  d'être  déiilé.  Elle  suffit  pour  que  les  hommes  et 
les  chevaux  soient  invisibles  à  l'ennemi.  D'autre  part,  on 
admet  gônéraloment  I^.TjO,  comme  hauteur  à  laquelle  peu- 
vent s'élever,  au-dessus  du  terrain  environnant  l'ouvrage 
et  occupé  par  l'ennemi,  l'œil  do  celui-ci  ou  lo  point  de 
départ  do  ses  coups.  Il  faut  donc,  pour  assurer  le  défile- 
ment, imaginer  un  plan  passant  à  2  mètres  au-dessus  <lu 
terro-ploin  et  à  1"»,50  au-dessus  des  points  les  plus  élevés 
du  terrain  environnant,  puis  élever  partout  les  crétrs 
couvrantes,  do  l'ouvrage  jusqu'au  contact  do  co  plan. 
Souvent,  on  ost  amené,  pour  résoudre  ce  problème,  à.  inul- 
tiplior  les  crêtes  ot  à  disposer  sur  certains  terro-picins  des 
traverses,  parados,  cavaliers,  ot  autres  masses  couvrantes. 

Il  arrive  aussi  qu'on  obtient  par  le  tracé,  c'est-à-dire 
par  la  direction  donnée  aux  crêtes,  co  qu'on  no  pouvait 
réaliser  que  bien  plus  difficilement  par  la  hauteur  do  la. 
masse  couvrante.  C'est  à  ce  procédé  qu'on  a  surtout  re- 
cours dans  lo  cas  des  travaux  d'approcho,  boyaux  do  tran- 
chées, sapes,  etc.,  établis  au  cours  d'un  siège,  et  dout  lo 
profil  no  peut  être  modifié  à  volonté.  C'est  par  lo  truc, 
c'est-à-diro  par  lo  dispositif  en  zig-zag  bien  connu,  (ju'un 
parvient  à  défiler  l'intérieur  de  ces  tranchées. 

Dans  les  ouvrages  do  fortification  passagère,  il  faut 
recourir  à  des  procédés  rapides  pour  on  assurer  lo  délilc- 
ment  et  déterminer  sur  lo  terrain  mémo  ce  qu'on  appelle 
le  plan  do  site,  c'ost-à-diro  un  plan  parallèle  au  plan  de 
défilement,  mais  situé  à  l"',.'')0  au-dessous  do  lui,  et,  par 
conséquont,  rasant  lo  terrain  dangereux.  On  détermine  C(5 
plan  an  moyen  d'instruments  nommés  défilateurs,  qui  per- 
mettent do  marquer  l'intorsoction  du  pian  do  site  avec 


DKFIGURAM  —    DEFLECTEUR 


dos  porches  ou  jalons  plantés  sur  le  tracé  des  futures 
crêtes  de  l'ouvrage.  En  relovant  ces  points  do  1"',50,  ou 
a  lo  plan  do  délileinont,  ainsi  quo  la  hauteur  jusqu'à  la- 
quelle on  doit  élever  les  crêtes  pour  assurer  lo  défilement 
de  l'ouvrage. 

Il  est  bien  entendu  que  lo  défilement  no  mot  à  l'abri 
(|ue  des  coups  do  plein  fouet,  et  non  pas  à  l'abri  du  tir 
plongeant. 

DÉFILER  {du  préf.  priv.  dé,  ot  do  fil)v.  a.  Otor  lo  fil  qui 
(Milile  :  Defilku  un  collier,  des  perles,  il  Défiler  son  chape- 
Irf,  Faire  glisser  les  grains  entre  les  doigts,  en  récitant 
<les  prières. 

—  Fig.  et  fam.  Dire  sans  s'arrêter  tout  co  qu'on  a  à  cœur 
de  dire. 

—  Fort,  et  art  milit.  Défiler  un  ouvrage  de  fortification. 
V.  DÉFILEMENT.  Il  Défiler  des  troupes.  Les  établir  dans  uno 
situation  qui  les  mette  à  l'abri  dos  coups  d'enfilade  do 
l'ennemi. 

— -  'ïcchn.  Défiler  les  chandelles.  Les  enlever  des  broches, 
lorsqu'elles  sont  finies,  n  Défiler  les  chiff'ons,  Les  diviser, 
pour  en  faire  de  la  pâte  à  paiùer. 

Se  défiler,  v.  pr.  Etre,  devenir  défilé. 

—  Fam.  :  Le  chapelet  se  défile,  Toutes  ces  personnes 
meurent  successivement. 

—  Art  milit.  Se  mettre  à  l'abri  do  l'onfilado  :  Se  défiler 
des  batteries  ennemies.  \\  Pop.  S'enfuir. 

DÉFILER  (du  préf.  dé.  et  de  file)  v.  n.  Marclier,  se  pré- 
senter à  la  suite  les  uns  des  autres  :  l^émoijis  qui  défilent. 
liegarder  défiler  un  cortège. 

—  Art  milit.  Marcher  en  colonnes,  par  rangs,  par  files, 
en  parlant  des  soldats  ;  Armée  qui  défile,  il  Défiler  la  pa- 
rade. Défiler  après  la  parade.  —  Pop.  Mourir. 

—  Par  anal.  Quitter,  abandonner  la  place  les  uns  après 
les  autres,  n  Fig.  Disparaître,  n  Fam.  Mourir  l'un  après 
l'autre  :  Notre  Académie  défile  ;  j'attends  mon  heure.  (Volt.) 

—  Faire  défiler  les  embarcations,  Les  faire  passer  à  poupe 
do  l'amiral. 

—  n.  m.  Action  do  défiler,  eu  parlant  dès  troupes  : 
Assister  au  défiler,  il  On  écrit  plutôt  défilé. 

DÉFILEUR  n.  m.  Péch.  Nom  quo  l'on  donne  aux  bâti- 
monts  de  pêche  pour  la  morue,  qui  sont  pres(|ue  conti- 
nuellement sous  voiles  et  préparent  leur  pèche  à  bord. 

—  Papet.  Syn.  de  défileuse  et  de  pile  dêfileuse. 

DÉFILEUSE  n.  f.  Première  pile  d'une  fabrique  de  papier 
dans  laquelle  on  jette  les  chiffons  destinés  à  faire  du  papier 
pour  les  défiler.  V.  défilage. 

—  Adjectiv.  :  Pile  dêfileuse. 

DÉFILOCHAGE  {rhaf)  n.  m.  Parties  qui  se  détachent 
de  la  laine  ou  de  la  soie  en  forme  de  tiloches  lors  des  pré- 
parations qu'on  leur  fait  subir  pour  la  filature  :  Déchets  de 
Uiine  et  defilochages.  "V".  filocues, 

DÉFILOCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  filocke)  v.  a.  Dé- 
tacher k'S  filoches. 

De  finibus  bonoriim  et  malorum,  ouvrage  philo- 
sophique de  Cicéron.  V.  fins  des  riens  et  des  maux. 

DÉFINIR  (lat.  defînire;  de  finis,  fin,  terme)  v.  a.  Donner 
la  définition  de  :  On  définit  le  triangle  une  figure  qui  a 
trois  côtés  et  trois  angles.  Il  Fixer,  déterminer,  préciser, 
indiquer  :  Définir  le  temps  oit  telle  chose  se  fera,  le  lieu 
dans  lequel  telle  chose  est  arrivée,  Définir  un  mot,  En  dé- 
terminer la  signification.  Il  Définir  une  personne,  Détermi- 
ner quel  est  son  caractère,  quelles  sont  ses  qualités. 

—  Dr.  can.  Décider  d'une  manière  ofrioioUo  dans  les 
questions  de  doctrine  ;  Les  conciles  définissent  les  dogines. 

Défini,  ie  part.  pass.  du  v.  Définir. 

—  Gramm.  Se  dit  d'un  mot  employé  dans  un  sens  parti- 
culier et  déterminé,  ii  Article  dé  fini, 'Cchii  (|ui  ne  s'emploie 
qu'avec  un  nom  qui  désigne  un  objet  individuellement  dé- 
terminé :  Le,  la,  les  sont  des  articles  définis;  un,  une,  des 
sont  des  articles  indéfinis.  Il  Passé  défini.  Temps  qui 
exprime  une  action  faite  dans  un  temps  déterminé  et  com- 
plètement écoulé,  comme  :  Je  le  vis  hier,  ii  Mode  défini. 
Modo  dans  lequel  sont  déterminées  les  circonstances  de 
temps,  de  personne  et  do  nomlire  :  L'indicatif  est  un  mode 
DÉFINI,  l'infinitif  un  mode  indéfini. 

—  Bot.  Se  dit  d'un  œil  dont  la  végétation  s'arrête  défi- 
nitivement à  partir  d'un  certain  moment,  il  Se  dit  aussi 
des  étamincs  quand  leur  nombre  no  dépasse  pas  douze 
et  se  montre  constant  dans  uno  espèce  donnée,  w  Inflo- 
rexcence  définie.  Celle  qui  a  lieu  lorsque  la  tige  so  termine 
par  une  fleur  qui  porto  à  la  base  do  son  pédicello  deux 
bractées  opposées. 

—  Miner.  Proportions  définies.  Celles  qui,  dans  les  sub- 
stances naturelles,  offrent  di-s  rapports  simples,  d'un 
atonio  à  un,  à  doux,  à  trois,  etc. 

—  Substantiv.  au  masc.  Objet  défini,  déterminé  par  uno 
tlofinition  :  Vous  vouiez  que  je  substitue  la  définition  à  la 
place  (lu  défini.  (Pasc.)  il  Co  qui  est  défini,  précisé,  déter- 
miné :  Le  DÉFINI  et  /'indéfini. 

"  Anton.  Indéfini,  vague,  indistinct. 

Se  définir,  v.  pr.  Etre  défini,  il  Expliquer  sa  propre  na- 
ture, son  propre  caractère. 

DÉFINISSABLE  {ni-sabV)  adj.  Qui  est  susceptible  d'être 
défini. 

—  Anton,  indéfinissable. 

DÉFINISSEUR  [ni-seur)  n.  m.  Celui  qui  définit,  qui  aime 
à  donner  des  définitions  :  I^cke  est  un  grand  définisseer 
et  un  mauvais  logicien.  (Napol.  1".) 

DÉFINITEUR  (bas  lat.  definilor;  do  definitus,  part.  pass. 
du  V.  drfinire,  définir)  n.  m.  Celui  qui,  dans  quelques  ordres 
religieux,  a  reçu  mission  do  participer  d'une  certaine 
manière  à  l'administration  des  afi'airos  do  l'ordre. 

—  Encycl.  La  plupart  des  constitutions  monastiques 
ordonnent  la  tenue  régulière,  à  des  époques  fixes,  do  cha- 
pitres ou  assemblées  chari^'éos  de  pourvoir  aux  besoins 
ot  aux  intérêts  do  l'ordre.  Les  délégués,  que  chaque  cou- 
vent élit  pour  lo  représenter  à  ces  assomblôcs,  sont  appe- 
lés, chez  les  franciscains  et  dans  d'autres  ordres,  défini- 
leurs.  Uy  a  deux  sortes  do  cliapitros  :  les  chapitres  géné- 
raux et  los  chapitres  particuliers.  Il  y  a  do  mémo  dos  dé- 
fiuitcurs  généraux  ot  dos  définiteurs  particuliers.  Pondant 
la  tenue  des  chapitres,  rautorité  ost  remise  entre  les  mains 
des  définiteurs;  dans  plusieurs  ordres  même,  co  sont  eux 
qui  choisissent  los  supérieurs  des  différents  couvents. 

DÉFINITIF,  IVE  (lat.  dcfinitivus;  du  priv.  de,  ot  de 
finis,  lin)  adj.  Qui  tormiuo  uno  chose,  qui  no  permet  plus 


de  modification  ultérieure  :  y?(?(j'/''/nc?i( définitif.  liicnn'cst 
définitif  sur  la  terre.  (B.  Const.) 

—  Dr.  Jugement  (/('/('"/(/,  Ju|^einent  qui  statue  sur  le  fond, 

—  n.  m.  Ce  qui  est  délinitit  :  Le  DÊFiNiriF  ne  se  laisse 
voir  qu'aux  morts.  (V.  Hugo.) 

—  Anton.  Provisoire,  provisionnel. 

DÉFINITION  (.9î-on  —  lat.  definitio;  de  defmirc,  définir) 
u.  f.  Enonciation  dos  qualités  propres  d'un  objet,  qui  lo 
font  connaître  on  lo  distinguant  de  tout  autro  objet  :  La 
définition  est  souvent  utie  opération  fort  difficile. 

—  Dr.  can.  Décision  officielle  en  matière  do  doctrine  : 
Les  DÉFINITIONS  dos  conciles  font  autorité  dans  l'i'Jglise. 

—  Log.  Définition  nominale,  ou  de  nom,  ou  de  mot,  Colle 
qui  explique  la  signification  propre  d'un  mot.  n  Définition 
de  chose,  ou  définition  réelle,  Enuméralion  qu'on  fait  des 
attributs  distinctifs  d'une  chose  pour  faire  connaître  sa 
nature,  n  Définition  universelle,  ou  adéquate,  Collo  qui  con- 
vient à  tout  ce  qui  est  contenu  dans  l'cspèco  définie.  Il  Dé- 
finition particulière.  Définition  dont  lo  caractère  ost  do  no 
convenir  qu'à  la  chose  définie. 

—  Khétor.  Lieu  commun  par  lequel  les  rhéteurs  od- 
tendent  l'explication  courte  et  claire  d'une  chose. 

—  Hist.  ecclés.  Syn.  do  DÉFiNiroinK. 

—  Encycl.  Log.  La  définition  est  l'explication  de  la  nature 
d'uno  chose  parVénonciation  de  ses  principaux  attributs. 
Les  scolastiques  disaient  :  c'est  une  proposition  dont 
l'attribut  développe  toute  la  compréhension  du  sujet.  Uno 
définition  doit  être  courte,  sous  peine  do  so  confondre 
avec  une  description  ou  une  démonstration  et  de  perdre 
les  trois  quarts  do  son  utilité.  Elle  doit  être  claire,  ce  qui 
ne  signifie  pas  qu'elle  puisse  toujours  êtro  comprise  à  pre- 
mière vue  par  ceux  qui  n'ont  pas  les  premiers  éléments 
d'une  science,  car  la  brièveté  exige  l'emploi  des  termes 
techniques.  Surtout,  elle  doit  êtro  réciproque  :  uno  propo- 
sition est  réciproque,  quand  l'attribut  ot  le  sujet  peuvent 
être  intervertis  sans  qu'elle  cesse  d'être  vraie.  Par  exem- 
ple :  l'homme  est  un  animal  raisonnable.  Réciproquement, 
tout  animal  raisonnable  est  homme.  Enfin,  la  définition 
doit  être  adéquate,  c'est-à-dire  qu'elle  doit  convenir  à  tout 
le  défini  et  rien  qu'au  défini. 

La  définition  se  fait  par  le  genre  prochain  et  la  différence 
spécifique.  En  effet,  définir,  c'est  classer  une  chose  in- 
connue dans  un  genre  connu,  et  c'est,  en  même  temps, 
distinguer  cette  chose  de  toutes  les  autres  contenues  dans 
le  même  genre  ;  on  appelle  différence  spécifique  celle  qui 
sert  à  distinguer  l'espèce  du  genre  ou  des  autres  espèces 
du  genre,  et  genre  prochain  celui  dans  lequel  rentre  immé- 
diatement l'espèce. 

La  Logique  de  Port-Royal  distinguait  los  définitions  de 
choses,  ayant  les  caractères  que  nous  venons  d'indiquer,  et 
los  définitions  de  mots,  <]ui  expriment  ce  qu'on  entend  par 
un  mot  et  qui  sont  arbitraires  et  exemptes  d'erreur  (car  on 
])eut  donner  à  un  mot  un  sens  quelconque).  Cette  distinc- 
tion n'a  pas  de  valeur;  ce  qu'on  appelle  définition  de  mot 
est  une  simple  dénoinination  et  non  pas  une  vraie  définition. 

Il  faut  distinguer  les  définitions  mathématiquest  qui  sont 
construites  à  priori  par  l'esprit,  et  les  définitions  empi- 
riques, qui  sont  formées  à  l'aide  do  l'expérience.  Dans  les 
sciences  mathématiques,  les  définitions  sont  au  début,  et 
l'on  en  tire  tout  le  contenu  par  déduction.  Dans  les  scienoes 
de  la  nature,  elles  sont  à  la  fin,  car  elles  résument  les  ré- 
sultats des  recherches. 

DÉFINITIVE  n.  f.  Situation  définitive,  dernier  état. 
(N'est  usité  que  dans  la  locut.  adv.  En  définitive,  Après 
tout,  décidément  :  En  définitive,  un  peu  vaut  mieux  que 
rien.)  Il  En  T.  de  procéd..  Par  jugement  définitif  :  Gagner 
son  procès  en  définitive.  [On  a  dit  aussi  en  définitif.] 

DÉFINITIVEMENT  adv.  D'une  maniôro  définitive  :  Juger 
DÉFINITIVEMENT,  il  Eu  définitive:  On  ne  sait  jamais  dêFINI- 
TivKMHNT  à  quoi  s'en  tenir. 

—  Anton.  Provisoirement,  provisionnellement. 

DÉFINITOIRE  {to-ar')  n.  m.  Lieu  oii  s'assemblent  les 
définiteurs,  où  so  règlent  les  afi'airos  d'un  ordre  religieux 
ou  d'une  province  du  mémo  ordre.  ,i  Assemblée  do  ces  of.i- 
ciers.  (On  dit  aussi  définition.! 

DÉFLAGRANT  {gran),AîiTi:  adj.  Qui  a  la  proprié'.é  do 
dcfi;igrer  :  Des  matières  défl.\.gr.\ntes. 

DÉFLAGRATEUR  [rad.  déflagrer)  n.  m.  Pliysiq.  Appa- 
r.'U  (•lectru-ina;jiutique,   propre  à  mettre  lo  fou  à  des 

niaticres  explu:!>n'os. 

DÉFLAGRATION  [si-on  —  rad.  déflagrer)  n.  f.  Combus- 
tion très  active  d'un  corps,  avec  tlammo  ou  étincelles  :  La 
DÉFi..\GRATioN  du  Salpêtre,  du  phosphore. 

—  Ensemble  des  phénomènes  ignés  qui  précèdent  rérup- 
tion  d'un  volcan. 

—  Fig.  Action  violente,  qui  se  propage  avec  rapidité  : 
La  DÉFLAGRATION  dcs  passîons. 

—  Encycl.  Chim.  La  combustion  so  produit  do  diffé- 
rentes manières  :  lentement,  sans  grande  production  de 
chaleur  ni  è^o  lumière,  ou  bien  simplement  avec  chaleur, 
ou  bien,  comme  dans  l'infiammation,  en  produisant  do  la 
clialour  et  de  la  lumière.  Lorsque  lo  dégagement  de  cha- 
leur ost  tellement  vif  quo  des  parcelles  de  la  matière  en 
combustion  sont  lancées  do  tous  les  cêtés  avec  accompa- 
gnement de  petites  détonations  et  do  lumière,  comme  dans 
fa  réaction  qui  so  produit  lorsque  l'on  jette  du  sodium  ou 
du  potassium  dans  do  l'eau,  il  y  a  déflagration. 

DÉFLAGEŒR  (lat.  deflaqrarc,  brûler  en  jetant  beaucoup 
d'éclat)  v.  n.  S'onllamnicr  avec  explosion  ot  fracas  :  Cne 
étincelle  suffit  à  faire  déflagrer  une  poudrière. 

DÉFLÉCHIR  (du  lat.  defleclerc,  même  sons)  v.  n.  Changer 
de  direction:  s  écarter  de  sa  direction  naturelle  :  Hai/ons 

qui  DÉFLÉCHISSENT. 

_  V.  a.  Changer  la  direction  do  :  Defléciiir  une  verge. 

—  Fig.  Détourner,  dévier  :  Ils  .^e  laissent  défléchir  ;)ar 
mille  obstacles  qui  les  détournent  du  vrai  but.  (J.-J.  Rouss..' 

—  En  T.  d'obstétr..  Opérer  la  détlcxion. 
Défléchi,  ie  part.  pass.  du  v.  Défiéclur. 

—  Bot.  Syn.  do  recourue,  ée.  (So  dit  des  tigos  qui, 
uprès  s'être  élevées  à  uno  certaine  liauteur,  décrivent  un 
arc  ot  retombent  vers  la  terre.) 

Se  défléchir,  v.  pr.  So  redrosser,  en  parlant  de  la  têio 
du  fœtus  lléchie  sur  la  poitrine. 

DÉFLECTEUR  {flèk'  —  du  lat.  deftcctcre,  suniu  deflectum, 
(lêllécliir)  n.  m.  Mar.  Appareil  servant  ù  détonninor  la 
déviation  dos  compas  dos  navires  pour  régler  leur  com- 
pensation. 


DÉFLEGMATION   —  DEFRAYER 


DÉFLEGMATION  OU  DÉPHLEGMATION  {flèg'-ina-si)  n.  f. 
Distill.  Action  de  détleûmer  :  La  déflegmation  de  l'alcool. 

—  Encycl.  La  dé/legniation  est  une  nouvelle  distillation 
à  laquelle  on  soumet  l'alcool  de  premier  jet,  dans  le  but 
d'en  séparer  les  parties  les  plus  aqueuses,  parties  qui 
distillent  en  premier.  Ou  donne  à  ce  produit  secondaire  le 
nom  de  fleg7ne  [ou  phlegme).  La  déflegraation  diffère  de  la 
rectification  en  ce  qu  elle  fournit  deux  produits  ;  le  liquide 
resté  dans  la  cucurbite  de  l'alambic,  qui  est  le  produit 
principal,  la  cause  de  la  défiegmation,  et  le  liquide 
distillé  (flegme). 

DÉriXGMER  ou  DÉPHIXGMER  [fl'h/ —  du  préf.  priv.  dé, 
et  de  flegme)  v.  a.  Dêpouilier  l'alcool  de  premier  jet  do  sa 
partie  aqueuse. 

DÉFLEURAISON  n.  f.  Bot.  Syn.  de  défloraison. 

DÉFLEURIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fieuriv)  v.  a.  Dé- 
truire ou  enlever  les  fleurs  de  :  La  gelée  et  le  vent  dë- 
FLBORissENT  les  arbres  fruitiers. 

—  Par  ext.  Otcr  le  velouté  ou  la  fleur  de  certains  fruits  : 
On  DKFLKURiT  Ics  pntncs  en  les  louchant  trop. 

—  Fig.  Enlever  le  charme,  la  fraîcheur,  la  candeur  : 
Ce  fun'este  positif  qui  défleurit  l'imagination  et  tue  le 
génie.  (Ch.  Nod.) 

—  V.  n.  Perdre  ses  fleurs  :  Certaines  plantes  fleurissent 
et  DÉFLECRissENT  rapidement. 

Se  défleurir,  v.  pr.  Perdre  ses  fleurs. 

—  Fig.  Perdre  son  charme,  son  attrait. 

DÉFLEXION  [flè-ksi  —  lat.  deflexio;  de  deflectere,  dé- 
flôchir)  n.  f.  Physiq.  anc-  Action  par  laquelle  un  corps  se 
détourne  de  son  chemin,  par  l'efl'et  d'une  cause  étrangère 
et  accidentelle  :  La  déflexion  de  la  lumièi^e. 

—  Obstétr.  Temps  de  l'accouchement  où  la  tète  du  fœtus, 
d'abord  fléchie  sur  la  poitrine,  se  redresse,  puis  se  fléchit 
en  arrière  pour  se  dégager. 

DÉFLORAISON  {rc-zon  —  \a.i.  defloratio:  du  priv.  de. 
et  do  /7os,  fïoris,  fleur)  n.  f.  Chute  ou  flétrissure  uaturollo 
des  fleurs,  li  Epoque  à  laquelle  ce  phénomène  a  lieu. 

DÉFLORANT  (rav),  ANTE  adj.  Qui  déflore,  qui  ôte  le 
ckarme  do  la  candeur  :  Il  y  a  des  hommes  dont  les  éloges 
viémessont  déflorants.  (M""*  E.  de  Gir.) 

DÉFLORATEUR  n.  m.  Celui  qui  déflore  une  fille. 

—  adj.  Fig.  Qui  déflore,  qui  détruit  les  charmes  :  L'esprit 
DKFLORATiiUR  de  Louis  XVIJI.  (Balz.) 

DÉFLORATION  (si-on)  n.  f.  Physiol.  Action  de  déflorer 
imo  fille. 

—  Fig.  Perte  de  la  candeur  pudique  :  Toute  situation 
honteuse,  tout  état  indécent  dont  une  fille  est  obligée  de 
rougir  intérieurement,  est  une  vraie  défloration.  (Butf.) 

—  Encycl.  Physiol.  Normalement,  la  défloration  est, 
chez  la  femme,  le"  fait  du  premier  rapprochement  sexuel. 
Elle  consiste  essentiellement  dans  la  rupture,  ordinaire- 
ment sanglante,  de  la  membrane  hymen,  ou  au  moins  dans 
la  dilatation  de  son  orifice.  Ce  signe  n'est  pourtant  pas, 
loin  de  là,  un  témoin  Irrécusable  de  la  perte  de  la  virginité 
proprement  dite.  D'une  part,  l'hymen  i>eut  avoir  résisté 
au  rapprochement  viril,  et  on  a  vu  des  femmes  enceintes 
chez  qui  cette  membrane  subsistait  dans  son  intégrité. 
D'autre  part,  l'hymen  peut  être  rompu  autrement  que  par 
l'organe  viril.  Les  signes  accessoires  de  la  défloration  i 
flétrissure  des  grandes  lèvres,  leur  bâillement  laissant 
apercevoir  les  petites  lèvres,  etc.,  ont  encore  moins  de 
valeur.  V.  viol,  virginité. 

DÉFLOREMENT(ni(ïn)n.  m.  Action  de  déflorer;  résultat 
de  cett«  action. 

—  Féod.  Droit  de  déflorement.  Droit  qu'avait  le  seigneur, 
d'après  certains  auteurs  que  d'autres  combattent,  de  dé- 
florer les  nouvelles  mariées  roturières,  et  qui  fut  converti 
en  prestation  pécuniaire,  au  xiv*  siècle. 

—  BiBLiOGR.  :  Louis  Veuillot,  Le' droit  du  seigneur. 

DÉFLORER  [du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  flos,  floris,  fleur) 
v.  a.  Faire  perdre  la  virginité  de  :  Déflorer  une  fille. 
t  Par  exagér.  Faire  perdre  la  candeur  pudique. 

—  Fig.  Enlever  la  fraîcheur,  la  candeur,  le  charme  pri- 
mitif à  :  La  publicité  DÉfLORE  ^e*  choses  du  cteur.  (Lamart.) 

Sedéflorer.v.pr.Détruire  sa  virginité,  il  Perdre  safleur: 
L'anthère  se  déflore  en  émettant  son  pollen. 

—  Fig.  Perdre  sa  fraîcheur,  sa  pureté. 

DÉFLUER  (lat.  defluerc;  de  de,  marquant  origine,  et  de 
f?'Aere,  couler)  v.  n.  Couler  en  bas,  découler.  (luus.) 

—  En  T.  d'astron.,  Se  dit  d'une  planète  qui,  après  avoir 
passé  en  conjonction  d'une  autre  planète,  commence  à 
s'en  éloigner. 

DÉFLUXION  {ksi-on)  n.  f.  Action  de  déflucr,  de  couler 
de  haut  en  bas.  (Inus.) 

—  Pathol.  anc.  Catarrhe.  It  On  dit  aujourd'hui  fluxion, 
dans  le  langage  ordinaire. 

DÉFOLIATION  {si)  n.  f.  Bot.  Chute  des  feuilles.  V.  dé- 

FECILLAISON. 

DÉFONÇAGE  (saf)  n.  m.  Agric.  Action  do  défoncer  un 
terrain  au  moyen  do  la  charrue  défonceuse,  dans  le  but 
de  ramener  à  la  surface  du  sol  les  parties  non  fatiguées 
encore  par  la  culture;  résultat  de  cette  action,  il  On  dit 
aussi  défonck,  et  dkfoncemknt. 

—  Tcchn.  Opération  qui,  dans  le  corroyage,  consiste  à 
ramollir  le  cuir  dans  l'eau,  puis  à  lo  frapper  fortement, 
soit  avec  lo  talon  d'un  gros  soulier  appelé  <i  escarpin  d(! 
boutique ';,soitavec  une  masse  de  bois  nommée  «  bigorne  ». 

—  ïonncil.  Action  d'enlever  des  fonds  d'une  futaille, 
d'un  tonneau. 

—  EscYCL.  Agric.  Le  défonçage  ou  défoncement  n'est  sou- 
vent opéré  que  par  exception,  pour  préparer  le  sol  à  rece- 
voir des  plantes  dont  les  racines  ont  oesoin  de  pénétrer  pro- 
fondément, dans  le  cas  de  culturesarbustives(vignes,arbrt's 
fruitiers,  pépinières)  ou  do  cultures  de  plantes  herbacées 
à  racine  très  pivotante  :  luzerne,  chicorée  à  café,  etc. 
D'autres  fois,  il  consiste  simplement  en  un  laljour  un  peu 
\AvA  profond  qu'à  l'ordinaire,  qu'on  renouvelle  chaque 
anoée,  jusqu'à  augmenter  suffisamment  l'épaisseur  de  la 
couche  arable.  Il  a  toujours  pour  conséquence  un  assai- 
nissement et  une  amélioration  notable  des  propriétés 
physiques  do  la  terre,  parce  que  lo  sous-sol  divisé  est 
rendu,  en  mfimo  temps  que  plus  pénétrable  aux  racines, 
plus  perméable  à  l'eau. 

Lo  défonrjagc  est  exécuté  tantôt  &  bras,  avec  la  bêche 
ou  la  pioche  et  la  pelle,  tantôt  au  moyen  d'uno  seule 


charrue  appelée  défonceuse.  (V.  ce  mot.)  Le  défoncement  à 
bras  est  plus  parfait,  mais  plus  coûteux  ;  il  s'impose  quand 
l'opération  présente  dos  difficultés  particulières  (terres  trop 
caillouteuses,  trop  dures,  trop  humides,  etc.). Quelquefois, 
on  combine  les  deux  méthodes;  une  charrue  retourne  le  sol, 
et  des  ouvriers  suivent  derrière,  ameublissant  le  fond  de  la 
raie  de  labour. Il  y  a  intérêt  à  mélanger  la  terre  du  sol  à 
celle  du  sous-sol,  quand  celle-ci  peut  apporter  à  l'autre 
des  éléments  chimiques  qui  lui  font  défaut.  Il  arrive  même 
qu'on  substitue  la  seconde  à  la  première;  très  fréquem- 
ment, lo  sous-sol  doit  être  simplement  ameuDli  et  laisse 
en  place.  Dans  les  premiers  cas,  une  forte  fumure,  parfois 
un  chaulage,  sont  indispensables- 

La  profondeur  du  labour  de  défonçage  varie  de  0'",'10  à 
1  mètre,  suivant  les  circonstances  et  l'objet  qu'on  se  pro- 
pose. L'époque  la  plus  favorable  pour  l'exécuter  est  à  la 
fin  de  l'automne,  un  peu  avant  l'hiver. 

DÉFONCE  n.  f.  Agric.  V.  défonçage. 

DÉFONCEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  défoncer;  état 
de  ce  qui  est  défoncé  :  Le  défoncement  d'un  tonneau. 

—  En  T.  d'agric,  Syn.  do  défonçage. 

DÉFONCER  {se  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  fond.  Le  c 
prend  une  cédille  devant  un  a  ou  un  o  :  Aous  défonçons, 
il  défonça)  v.  a.  Oter  le  fond  do  :  Défoncer  un  baril,  »» 
chapeau,  il  Dégrader,  ctfondrer  :  Les  phdes  défoncent  les 
chemins,  il  Briser,  enfoncer  :  Poids  qui  défonce  un  par- 
quet. Il  Par  ext.  Culbuter,  en  parlant  d'une  troupe. 

—  Agric.  Fouiller  à  deux  ou  trois  pieds  de  profondeur, 
ôter  les  pierres,  les  gravois,  et  mettre  du  fumier  ou  de  la 
terre  nouvollo  :  Défoncer  un  champ,  un  pré.  ii  Faire  un 
labour  profond. 

—  Mar.  Défoncer  une  voile,  La  déchirer  au  fond,  vers 
le  centre,  en  parlant  du  vent. 

—  Techn.  Défoncer  un  cuir,  Lo  ramollir  avec  de  l'eau, 
puis  le  frapper  fortement  avec  le  talon  d'un  gros  soulier 
ou  avec  une  masse  de  bois,  n  On  dit  aussi  fouler. 

Se  défoncer,  v.  pr.  Etre  défoncé;  perdre  son  fond. 
il  Se  crever,  en  parlant  d'un  navire.  Il  Se  dégrader,  s'ef- 
fondrer. 

DÉFONCEUSE  {seuz')  n.  f.  Agric.  Charrue  de  forme 
spéciale,  qu'on  emploie  pour  opérer  les  défoncements.  il  On 
dit  aussi  charrue  fodilledse,  charrue  sous-soleuse. 

—  Teclin.  Machine  pour  exécuter  mécaniquement,  dans 
le  bois,  dos  évidements  à  bords  verticaux  ou  moulurés. 


(Elle  agit  au  moyen  d'une  mèche  à  cuiller,  que  des  méca- 
nismes spéciaux  permettent  de  promener  à  la  surface  de 
la  pièce  de  bois.) 

—  Encycl.  Agric.  Il  existe  deux  types  principaux  de 
défonceusos  :  P  les  machines  avec  lesquelles  l'opération 
est  exécutée  d'un  seul  coup.  [Elles  se  composent,  en  géné- 
ral, do  deux  charrues  (coutre,  soc,  versoir),  placées  l'une 
à  la  suite  de  l'autre.  La  première  retourne  le  sol  et  la  se- 
conde fouille,  ameublit  ou  retourne  le  sous-sol];  2°  les 
machines  moins  puissantes,  avec  lesquelles  on  divise  ou 
retourne  simplement  la  terre  du  sous-sol,  tandis  qu'une 
charrue  ordinaire,  qui  les  précède  pendant  le  travail,  re- 
tourne la  couche  arable.  [Ces  dernières  sont  ou  bien  des 
charrues  ordinaires  pourvues  de  versoirs  spéciaux,  soit 
des  fouiUeuses  dont  les  dents  divisent  et  ameublissent  le 
sous-sol  sans  le  retourner.] 

DÉFORESTATION  {rè-sta-si)  n.  f.  Action  de  détruire  les 

forêts. 

DeforgeS  (Philippe-Auguste  Pittaud,  dit),  autour 
dramatique  français,  né  à  Paris  en  1805,  mort  à  Saint- 
Gratien  en  1881.  Il  a  écrit,  le  plus  souvent  en  collabora- 
tion, un  grand  nombre  de  vaudevilles  pleins  de  verve  et 
de  gaieté,  des  livrets  d'opéras-comiques  et  des  drames. 
Nous  citerons,  entre  autres  :  Henri  iV  en  famille  (1828); 
Vert-Vert  (1832);  Sophie  Arnould  (1832);  le  Père  LathuUle 
(1836);  Frascati  (1838);  Lekain  à  Draguignan  (1839);  le 
Forgeron  de  Saint-Patrick  (IS^O)  ;  une  Nuit  au  sérail  {\SA\); 
une  Aventure  de  Scaramouche  (1841);  Jean  Bart  (1850);  la 
Balte  des  Moulins  (1852)  ;  le  Bijou  perdu  (1855)  ;  etc. 

DÉFORIS  (Jean-Pierre,  dom),  moine  bénédictin  de  la 
con^^régation  de  Saint-RIaur,  né  à  Montbrison  en  1732, 
guillotiné  par  ordre  du  tribunal  révolutionnaire  en  1794. 
Il  publia  plusieurs  ouvrages  pour  la  défense  de  la  religion 
et  do  l'état  monastique;  mais  il  est  surtout  connu  par 
l'édition  des  Œuvres  de  Bossrœt  (1772-1790),  qu'il  fit  paraître 
;ivcc  la  collaboration  du  libraire  Lamy. 

DÉFORMABLE  adj.  Qui  peut  so  déformer  ou  être  mo- 
difié dans  sa  lorme. 

DÉFORMATEUR,  TRICE  adj.  Qui  déforme  ou  corrompt. 

—  Sulistaniiv.  :  Que  de  prétendus  RÉFORMATEURS  qui  ne 
sont  que  des  déformateurs! 

DÉFORMATION  [si  —  rad.  déformer)  n.  f.  Altération 
do  la  forme  normale  :  Déformation  de  la  taille. 

—  (léom.    V.  DÉFOttMER    (Slî). 

—  Encycl.  Môd.  Plusieurs  causos  peuvent  amener  la 
déformation  d'un  organe  ou  d'uno  partie  du  corps  :  l'atro- 
phie ou  l'hypertrophie  des  muscles,  des  os.  lo  rachitisme 
et  l'ostéonialacio,  les  tumeurs,  les  contractures,  les  ré- 
tractions cicatricielles,  les  luxations  et  les  fractures.  L(>s 
déformations  delà  colonne  vertébrale  prennent  le  nom  do 
déviations. 

DÉFORMEMENT  [man]  n.  m.  Action  do  déformer  ;  état 
do  ce  qui  est  déformé. 


578 

DÉFORMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  former)  v.  a.  Alté- 
rer la  forme  de  :  Le  corset  déforme  la  taille  des  femmes. 

—  Fig.  Changer  en  mal,  en  laid  ;  Déformer  le  goût. 
Se  déformer}  v.  pr.  Perdre  sa  forme  naturelle  ou  habi- 
tuelle. 

—  Gcom.  On  dit  qu'une  figure  géométrique  se  déforme 
lorsqu'elle  se  moditie  d'une  façon  continue,  ce  qu'on  ex- 
prime analytiquement  en  supposant  que  les  paramètres 
des  équations  de  la  courbe  ou  do  la  surface  dépendent 
d'une  variable. 

DÉFORMEUR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  forme)  n.  m.  Ou- 
vrier cordonnier  qui  retire  les  chaussures  de  la  forme 
et  leur  donne  la  dernière  façon  avant  de  les  livrer  au 
commerce. 

DÈFORMITÉ  n.  f.  Syn.  anc  de  difformité. 

DÉFORTIFIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fortifier)  v.  a. 
Déniulir  les  lurtiilcations  de  :  Défortifier  u«e /jfact'. 

Se  défortifier,  v.  pr.  Etre  déforlifié. 

DÉFORTUNE  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  fortune)  n.  f.  Mau- 
vaise fortune  succédant  à  un  état  de  prospérité.  (Ce  vieux 
mot  ne  forme  pas  double  emploi  avec  infortune,  car  on 
peut  naître  dans  l'infortune.) 

DÉFORTUNÉ,  ÉE  adj.  Qui  est  tombé  dans  la  défortune. 
(Vieux.) 

DÉFOUETTER  (fou-è-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  fouet) 
V.  a.  Oter  la  ticelle  dont  on  se  sert,  dans  la  reliure,  pour 
serrer  un  livre  et  en  marquer  les  nerfs. 

DÉFOUIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  enfoui}-)  v.  a.  Tirer 
de  terre,  en  parlant  d'un  objet  enfoui  :  Défouir  un  trésor. 

DÉFOUL  ifoul')  n.  m.  Dans  le  pays  d'Avranches,  Verger 
planté  de  pommiers. 
DÉFOURNAGE  n.  m.  Techn.  Syn.  de  défournement. 

DÉFOURNE  n  m.  Diminution  que  produit  l'équarrissage 
sur  une  l'ièct-  de  boib  eu  grume,  un  tronc  d'arbre. 

DÉFOURNEMENT  {maji)  n.  m.  Action  de  retirer  du 
four  :  Le  DKiouKNiiMEiNT  rfu  pain,  des  briques,  du  coke. 

DÉFOURNER(du  préf.  priv.  dé,  et  de  fonrn,  anc.  forme 
de  FuuKl  V.  a.  Teclin.  Tirer  hors  du  four  :  Défourner  de  la 
chaux,  des  porcelaines. 

—  Jeu.  A  l'ancien  jeu  de  billard,  Faire  revenir  la  bille 
dans  la  passe  par  l'endroit  opposé  à  celui  où  elle  avait 
d'abord  passé. 

—  Anton.  Enfourner. 

DÉFOURNEUR  (rad.  défourner)  n.  m.  Ouvrier  qui,  après 
la  cuisson  parfaite,  fait  tomber  le  coke  hors  du  four. 
Il  Appareil  à  l'aide  duquel  on  opère  le  défournage  ou  dé- 
fournement du  coke,  en  renversant  et  faisant  basculer  la 
grille  du  four. 

DÉFOURNIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fourjiir)  v.  a.  Dé- 
garnir. (Peu  usité.) 

Défourni,  te  part.  pass.  du  v.  Défournir. 

—  n.  m.  Mar.  Vide,  défaut  de  matière  qui  altère  les 
dimensions  voulues  dune  pièce  de  construction. 

—  Techn.  Ce  qui  reste  aux  angles  des  bois  qui  ne  sont 
pas  équarris  à  vive  arête. 

DÉFOURRER  (fou-ré  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  fourrer) 
V.  a.  Oter  la  fourrure  de  :  Défodrrer  un  manteau. 

—  Agric.  Faire  sortir  le  grain  de  l'épi  en  battant  les 
gerbes  au  fléau. 

—  Mar.  Enlever  la  garniture  d'un  cordage  appelée 
'1  fourrure  «. 

—  Techn.  Dans  les  ateliers  de  batteurs  d'or.  Enlever 
les  fourreaux  qui  enveloppent  les  cauchers,  pendant 
l'opération  du  battage. 

DÉFOURRURE  (/bu-ntr'  —  rad.  défourrer)  n.  f.  Nom 
donné  aux  gerbes  qui,  après  avoir  été  battues  au  fléau, 
ont  été  livrées  aux  moutons,  afin  qu'ils  recherchent  les 
épis  dans  lesquels  il  peut  être  resté  quelques  grains. 

DÉFRAI  [frè)  n.  m.  Action  de  défrayer,  de  payer  les 
frais  occasionnés  :  Le  défrai  de  Pierre  le  Grand  coûtait 
iJUO  cens  par  Jour.  (St-Sim.) 

DÉFRAÎCHIR  {frc~  du  priv.  dé.  et  de  frais)  v. a.  Faire 
perdre  la  fraîcheur  de  :  Déi^raÎchir  une  robe,  un  chapeau, 

—  Fig.  Faire  perdre  la  candeur  à  :  Défraîchir  une  jeune 
âme. 

Se  défraîchir,  v.  pr.  Perdre  sa  fraîcheur. 

—  Fig.  Perdre  sa  candeur. 

DEFRANCIA(rf^,  si  —  de  Defranc,  n.  pr.)  n.  m.  Genre  de 
liryuzoaires  cyclostomates,  famille  des  fascigéridés, com- 
prenant des  polypiers  simples,  fossiles  dans  les  terrains 
jurassiques,  il  En  tant  que  genre  de  mollusques,  defrancia 
est  synonyme  de  clathrurella  (pleurotomidés). 

DÉFRANCISATION  {si-za-si)  n.  f.  Action  de  défranciscr 
ou  do  se  défranciscr  ;  résultat  de  cette  action. 

DÉFRANCISER  (5i-ct'  — du  préf.  priv.  dé,  eiàe  franciser) 
V.  a.  Faire  j)erdrc  le  titro  de  citoyen  français  à  :  La  natu- 
ralisation à  rétra7n/er  DÉVRA'^cisk  nos  coinpatrioies.  wlié- 
pouiller  des  liabitudes  ou  des  sentiments  de  Français  :  Le 
séjoïir  à  l'étranger  défrancise. 

Se  défrcinciser,  v.  pr.  Devenir  défrancisé. 

DÉFRAUDATION  [frô-da-si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du 
lat.  fnnis,  fuidis,  fraude)  n.  f.  Action  de  dépouiller  par 
lYaudo.  (Mot  employé  par  Frédéric  II,  roi  de  Prusse.) 

DÉFRAYEMENT  ( /"ré- 7>mH )  Action  de  défrayer.  (Vx.) 
Il  On  dit  mieux  défrai. 

DÉFRAYER  {frè-ié  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  frais,  dé- 
pense :  Je  défraye  ou  défraie,  tu  défrayes  ou  défraies,  il 
défraye  ou  défraie,  nous  défrayons,  vous  défrayez,  ils  dé- 
frayent ou  défilaient.  Je  défrayais.  7wus  défrayions.  Je  dé- 
frayai, nous  défrayâmes.  Je  défrayerai  ou  défraierai,  7ious 
défrayerons  ou  défraierons.  Je  défrayerais  ou  défraierais, 
nous  défrayerions  ou  défraierions.  Défraye  ou  défraie,  dé- 
frayons, défrayez.  Que  je  défraye,  que  nous  défrayions. 
Que  je  défrayasse,  que  7wus  défi-ayassioiis.  Défrayant.  Dé- 
frayé, ée)  V.  a.  Payer  la  dépense  de  :  Le  roi  de  Pologne 
avait  sept  cent  mille  écus  par  aîi,  et  la  Lithuanie  le  dé- 
frayait. (V.  Hugo.) 

—  Fig.  Fournir  le  repas,  l'entretien  : 

Je  veux  qii'îi  mon  souper  celle-ci  (la  tortue)  me  défraye. 

La  Fontaine- 

ï'ne  deyni- douzaine  de  lieux  communs  défrayent  le  monde 
depuis  la  création.  (Th.  Gant.)  il  Défrayer  la  compagnie,  Lui 
donner  matière  à  rire.  \\  Défrayer  la  conversation,  ^  i^VQuéiVo 


579 

la  principale  part,  ot  aussi,  En  faire  lo  sujet,  il  Défrayer 
la  chroni'iue,  Faire  parler  do  soi. 

Se  défrayer,  v.  nr.  Payer  ses  frais  :  N'avoir  pas  de  quoi 
SR  DKhitAYi-R  à  /vjfj/f-'/.  Il  S'indoinuisor  do  sus  frais  :  Kk 
i)t:i-'RAYi-:K  de  ses  proj)res  mains. 

DÉrRAYEUR(/V<*-ftN(r'),EUSEn.  Celui,  coUo  qui  tlôfrayo, 
qui  paye  la  dopciiso  d'un  autre.  (Pou  usité.) 

Defrcgger  (Kran(;ois  dk),  pointro  autrichien,  nd  en 
1835  à  Stronaoli,  dans  lo  Tyrol  oriental.  Aprùs  avoir  gardé 
los  troupeaux,  il  ôtmlia  la  pointure  à  Innsbruck,  puis  ù  Pa- 
ris, outra  dans  l'atolier  do  Piloty,  ù  Munich,  ot  so  consa- 
cra ù  la  pointure  dos  scènes  populaires  tyroliennes.  11  a 
6f;aU)mont  OXC0II6  dans  la  peinture  d'histoiro;  son  beau 
tableau  :  t'Arrirre-Oan,  i^pisodo  du  soulôvoment  tyroheii 
do  18i)'.>  contre  Naj)oIéon  ot  la  Havidro  (1874),  en  co  mo- 
ment ù  la  Kalorio  impériale  do  Vienne,  est  connu  par  un<' 
multitude  de  reproductions.  Maigre  l'éclat  do  son  colons 
ot  une  remarquable  mise  eu  scène,  ses  sujets  bistoriiiues 
sontconsidorôs  comme  manquant  un  peu  de  force  ;  lo  genre 
populaire  est  son  véritable  terrain.  Dcfregger  fut  anobli 
on  1ss:î,  et  nommé  professeur  à  l'académie  do  Munich. 

DEFRÉMERY  (Cliarlos),  oriontalisto  français,  né  à  Cam- 
brai (Nord)  on  1822,  mort  à  Saint-Valery-en-Caux  on  ISS'j. 
IL  était  membre  do  l'Académie  des  inscriptions  ot  bcHos- 
lettrcs,  membre  du  conseil  do  la  Société  asiatique  ot  pro- 
fesseur de  langue  ot  do  littérature  arabes  au  Collège  de 
France.  Outre  de  nombreux  articles,  qui  ont  été  réunis 
sous  lo  titre  do  Mémoires  d'histoire  orientale  (1854-1802', 
on  lui  doit  dos  traductions  d'ouvrages  persans  ot  arabes  . 
Histoire  des  sultans  fihourides,  de  Mirkhond  (1844)  ;  histoire 
des  Samaiiides,  du  mémo  (1845);  Histoire  des  khans  mofjols 
du  l'urkestan  et  de  la  Transoxiane,  de  Khondémir  (1852); 
Gulistan  ou  le  Parterre  des  roses,  do  Sadi  (1858);  etc.  Il  a 
publié  le  texte  persan  de  l'Histoire  des  sitltaJïs  du  Kha- 
rezm,  do  Mirkhond  (1843),  ot  J'ragments  de  géographes  et 
d'historiens  arabes  et  persans  inMits  (1849). 

DÉFRICHABLE  adj.  Qui  peut  être  défriché  :  Terre  hû- 

FRICHABLE. 

—  Anton.  Indéfrichable. 

DÉFRICHAGE  n.  m.  Agric.  Syu.  do  défrichement. 

DÉFRICHE  n.  f.  OU  DÉFRICHÉ  n.  m.  Terrain  défrich.-. 

DÉFRICHEMENT  [man)  n.  m.  Action  de  défricher;  ré- 
sultat de  cette  action  :  Le  défrichement  des  landes.  \\  Ter- 
rain défriché  :  Défrichement  qui  est  en  plein  rapport. 

—  Fig.  Premier  travail,  débrouillement  :  2'oute  civilisa- 
tion commence  par  un  pénible  défrichement. 

—  Encycl.  Eaux  et  for.  Le  défrichement  des  terrains 
boisés  est  toujours  aléatoire,  car  la  forêt  est  le  modo 
d'exploitation  tout  indiiiué  dos  terres  trop  pauvres,  forte- 
ment sableuses  ou  calcaires,  éloignées  des  habitations,  et, 
d'autre  part,  les  terres  boisées  profondes  et  fertiles,  à 
proximité  des  exploitations  agricoles,  ont  été  mises  en 
culture  depuis  longtemps.  D'ailleurs,  l'autorisation  do  dé- 
frichement ne  peut  être  accordée  par  l'administration  que 
pour  les  bois  dont  le  maintien  n'est  pas  d'intérêt  public. 

Le  défrichement  de  landes  suflîsamment  profondes  et 
saines,  qui  dépondent  d'une  exploitation  déjà  existante, 
est  une  opération  avantageuse,  quand  on  l'exécute  dans 
de  bonnes  conditions.  Les  meilleures  landes  à  défricher, 
lorsqu'elles  sont  de  nature  granitique,  sont  celles  où  crois- 
sent simultanément  la  fougère,  l'ajonc  et  la  bruyère. 
Quand  on  ne  rencontre  que  des  bruyères,  c'est  l'indice  d'un 
sol  peu  profond  et  d'un  sous-sol  à  peu  près  imperméable  : 
il  n'y  a  rien  à  tenter,  sinon  le  boisement  ou  lo  reboisement. 

Généralement,  on  défriche  une  lando  en  deux  labours 
successifs,  exécutés  de  l'automne  au  printemps.  Au  pre- 
mier labour,  on  retourne  sur  une  épaisseur  do  quelques 
centimètres  la  couche  superticielle  et  la  végétation  qu  elle 
supporte.  Cette  couche  étant  séchée,  on  la  divise  à  la 
herse,  puis  on  laboiiro  profondément. 

Les  landes  granititjues  sont  pauvres  en  acide  phospho- 
riquo  et  en  chaux,  mais  elles  sont  riches  do  débris  végé- 
taux et  elles  renferment,  par  conséquent,  beaucoup  d'azoto 
organique  inassimilable.  Aussi,  un  peu  avant  l'oxécution 
du  premier  labour,  est-il  excellent  d'épandro  des  phosphates 
(non  pas  des  superphosphates  qui  augmenteraiont  l'acidité 
naturelle  du  sol).  Postérieurement,  on  pratique  un  chau- 
lago  ;  la  chaux  neutraUse  cotto  acidité  et  détermino  la 
nitrification  de  l'azote  organique.  V.  cuaulage,  nitrifi- 

CATION,   PHOSPHATE. 

On  Sème,  au  début,  des  céréales  ou  du  sarrasin,  avant  la 
mise  détinitivo  en  assolement. 

Les  terrains  marécageux  sont  défrichés  d'une  manière 
analogue;  mais,  auparavant,  on  les  assainit  eu  los  assé- 
chant.  V.  aussi   ÉCOBOACE. 

—  Dr.  La  nécessité  do  conserver  les  bois  et  forêts  pour 
assurer  l'équilibre  des  agents  atmosphériques,  entretenir 
les  sources  et  cours  d'eau,  opposer  un  obstacle  aux  inon- 
dations torrentielles,  a  amené  lo  législateur  ù  restreindre 
les  droits  dos  propriétaires,  communes  ot  particuliers.  La 
Hévolution  avait  méconnu  cette  nécessité  eu  lovant  toutes 
los  prohibitions  formulées  à  cet  égard  par  l'ancien  régime. 
Le  Code  forestier  a  dû  los  rétablir  on  partie.  Aucun  parti- 
culier ne  peut  arracluT  ou  défricher  ses  bois  qu'après  en 
avoir  fait  la  déclaration  à  la  sous-préfecture,  au  moins 
quatre  mois  à  l'avance,  et  si  l'administration  n'y  fait  point 
opposition.  Cette  opposition  no  peut  être  formée  que  pour 
los  bois  dont  la  conservation  ost  roconnuo  nécessaire 
au  maintien  d-os  terres  sur  les  montagnes  ou  sur  les  pen- 
tes ;  à  la  défense  du  sol  contre  los  érosions  et  les  envahis- 
sements dos  tleuves,  rivières  ou  torrents  ;  à  l'existence 
des  sources  et  cours  d'eau,  la  protection  dos  dunes  et  des 
eûtes,  à  la  défense  du  territoire  ot  à.  la  salubrité  publique. 
Kn  cas  do  contravention,  le  propriétaire  est  passmlo  d'une 
amendo  calculée  à  raison  do  500  francs  au  moins  ot  do 
1.500  francs  au  plus  par  hectare  de  bois  défriché.  L'auto- 
risation oxprosso  du  gouvernement  ost  nécessaire  pour  le 
défrichement  des  bois  appartenant  aux  communes  ou  aux 
établissomonts  publics  (C.  forost.,  art.  91). 

DÉFRICHER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  friche)  v.  a.  Détruire 
les  arbres,  les  broussailles,  los  épines,  etc.,  (pli  couvrent 
une  terre  inculte,  lo  plus  souvent  pour  la  mettre  ensuite 
on  culture. 

—  Fig.  Eclaircir,  démêler,  dél)rouilIer  pour  la  première 
fois  :  Amyot  est  un  des  premiers  écrivains  qui  dkfuicuèbiînt 
notre  lant/ne. 

Se  défricher,  v.  jir.  Etre  défriché. 

DÉFRICHEUR,  EUSEn.  Personne  qui  défriche:  Les  drfri- 
Clliiuns  on!  joui  longtemps  des  terres  qu'ils  avaient  défrichées. 


DEFRAYEUR 


DEGALLIR 


—  Fig.  Celui,  colle  qui  débrouille,  qui  éclaircit  pour  la 
première  fois  une  ([uestion,  un  fait  (piolconque. 

—  n.  m.  ou  f.  Sorio  do  charrue  à  soc  plat,  mais  très 
tranchant,  et  d'un  vorsoir,  qui  agit,  tout  on  renversant  la 
bande,  de  manière  à  exposer  les  racines  do  l'herbe  à  l'air 
pour  los  dessécher  ot  los  faire  périr. 

DÉFRIMOUSSER  (du  préf.  dé,  et  do  frimousse)  v.  a. 
Ptqi.  Dévisager. 


t  repasser  une 


DÉFRIPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fi-iper)  v.  a.  Faire 
(juuno  clioso  no  soit  plus  fripée  :  Mouiller  et 

ffojfc  pour    la  DÉFKU'ER. 

Se  défriper,  v.  pr.  Etre,  devenir  défripé.  11  Défripor 
ses  vêtements. 

DÉFRISEMENT  (ze-jnan)  n.  ni.  Action  do  défriser  ;  état 
de  co  qui  est  défrisé  ;  Le  dêfuisement  d'une  chevelure. 

—  Pop.  Désappointement. 

DÉFRISER  {se  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  de  friser)  v.  a. 
Défaire  la  frisure  do  :  Défriser  des  cheveux. 

—  Roi.  Défriser  les  feuilles  d'un  livre.  Défaire  les  cornes 
aux  feuilles  d'un  livre  que  l'on  relie. 

—  Pop.  Désappointer. 

Se  défriser,  v.  pr.  Etre  défrisé,  devenir  défrisé.  11  Défri- 
ser ses  propres  cheveux. 

DÉFRONCEMENT  (se-man)  n.  m.  Action  de  défroncer; 
état  do  ce  qui  est  défroncé  :  Le  défkoncement  d'une  robe. 
Le  défroncement  des  sourcils. 

DÉFRONCER  (se.  —  Le  c  prend  une  cédille  devant  un  a 
ou  un  o  :  IVvus  défronçons.  Il  dèfronça)  v.  a.  Oter,  défaire 
1rs  fronces  do  :  Defronier  un  manteau.  11  Défroncer  le 
Sourcil,   Reprendre  un  air  de  bonne  humeur. 

Se  déîroncer,  v.  pr.  Devenir  défroncé. 

DÉFROQUE  {fruk'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  froc)  n.  f. 
Ce  que  laisse  un  moine  en  mourant  :  La  défroque  d'un 
moine  appartenait  à  l'abbé.  11  Par  ext.  Meubles,  et  surtout 
vêtements  que  quoiqu'un  abandonne  ou  laisse  en  mourant  : 
On  ne  donne  pas  la  défroque  de  sa  défunte  à  une  étrangère. 
((.V.  Sand.)  Il  Vêtements  qu'une  certaine  personne  ne  porte 
plus  :  Domestique  habillé  de  la  défroque  de  son  inaître. 

DÉFROQUER  {ké  —  môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
v.  a.  Faii'o  quitter  lo  froc,  l'habit  et  l'état  ecclésiastique 
à  :  Defroqukr  un  moine,  un  prêtre. 

Défroqué,  ée  pari.  pass.  du  v.  Défroquer. 

—  Substantiv.  Religieux,  religieuse  qui  a  quitté  le  froc  ; 
ecclésiastique  qui  a  renoncé  à  son  état.  (Ne  se  dit  qu'avec 
une  nuance  ironique  ou  méprisante.) 

Se  défroquer,  v.  pr.  Quitter  le  froc,  l'état  monastique 
ou  l'état  ecclésiastique.  11  A  signifié  Changer  de  religion  : 
Jl  y  eut  des  huguenots  qui  se  défroquêrent.  (Lauoue.) 

—  Anton.  Enf roquer. 

DÉFRUCTU  (soit  de  l'express.  lat.  curare  de  fructu,  s'oc- 
cuper du  fruit,  soit  des  premiers  mots  d'une  antienne  [v.  la 
partie  encycl.])  n.  m.  S'est  dit  :  P  D'un  repas  fait  la  veille 
de  Noël;  2°  De  la  menue  dépense  que  faisait  celui  qui 
prêtait  sa  table  pour  un  pique-nique;  3'*  Des  débris  d'un 
bon  repas  :  Un  copieux  défructu. 

—  Encycl.  Le  défructu  était  autrefois  un  repas  oifert, 
la  veille  de  Noël,  par  un  notable  séculier,  au  clergé  de  la 
paroisse,  et  qui  était  ainsi  appelé  à  cause  de  l'antienne 
De  fructu  ventris  lui,  etc.,  chantée,  ce  jour-là,  aux  secondes 
vêpres.  Cet  usage  existait  encore  au  xvii*  siècle. 

DÉFRUITEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  défruiter,  d'en- 
lever les  fruits. 

DÉFRUITER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  fruit)  v.  a.  Dé- 
pouiller do  ses  fruits,  cueillir  les  fruits  do  :  Défruiter  kh 
aibre.  Il  Se  dit  aussi  pour  Enlever  lo  goût,  le  parfum  du 
fruit  :  DÉFRLiTER  de  L  huile  d'olive. 

DÉFRUSQUINER  (sA-t  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  frusque) 
v.  a.  Pop.  Déshabiller,  dépouiller  de  ses  vêtements,  n  Ou 

dit  aussi   DÉFRUSQDER. 

DEFRUTUM  [dé,  tom'  —  mot  lat.)  n.  m.  Antiq.  Vin  nou- 
veau que  les  vignerons  romains  cuisaient,jusqu"à  le  réduire 
à  moitié  de  son  volume,  en  présence  de  poix  ou  d'essence 
do  térebonthine  et  do  différents  aromates.  (Le  defrutum 
servait  à  renforcer  les  vins  faibles.) 

DEFTERDAR  (du  persan  defterdàr,  secrétaire)  n.  m. 
Daus  l'ancienne  administration  turque,  co  mot  désignait 
los  officiers  qui  tenaient  les  registres  dos  recottes  et  des 
dépenses.  (Il  y  avait  trois  grands  ofOciors  do  ce  nom  :  le 
bouyouk  defterdàr,  qui  était  le  ministre  des  finances  ;  le 
second  defterdàr,  qui  était  chargé  de  l'impôt  établi  par 
lo  sultan  Sélim  III  sous  lo  nom  do  nizami  djedid,  et  le 
troisième  defterdàr,  qui  avait  la  charge  do  l'administra- 
tion do  Constantinoplo.) 

Deftinge,  comm.  do  Belgique  (prov.  de  la  Flandre 
orient,  [arrond.  admiu.  et  judic.  d'AudenardoJ)  ;  1.547  hab. 

DÉFUBLER  v.  a.  Se  dit  quelquefois  pour  désaffubler, 
qui  est  plus  régulier.  11  On  disait  aussi  défuler. 

DÉFUNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  funis,  corde) 
v.  a.  Mar.  Dégarnir  do  ses  cordages,  on  parlant  d'un  màt  : 
DÉFUNER  un  màt.  11  Défuner  une  tente.  L'amener  sur  ses 
funos  pour  la  serrer  ou  la  ranger  en  soute. 

DÉFUNT  {fun),  UNTE  [du  lat.  defunctus;  do  defunyi, 
achever  sa  tâche]  ailj.  Mort,  décédé  ;  Le  roi  défunt. 

—  Qui  a  cessé  d'ôtrc,  on  parlant  des  choses  :  Hoyauté 

DÉFUNTK. 

—  Substantiv.  Personne  défunte  :  Les  défunts  ont  toutes 
les  vertus. 

—  Anton.  Viï,  vivant,  survivant. 

DÉGAERIE  [yà-ri)  n.  f.  Dans  certaines  coutumes.  Pa- 
roisse régie  par  un  dégan.  n  Charge  du  dégan. 

DÉGAGEMENT  (;'t'-7nari  )  n.  m.  Action  do  retirer  co  qui 
était  on  g.-ïgo  ;  état  do  ce  qui  est  dégagé  :  Au  mont-de-piété,  la 
somme  des  engagements  est  très  supérieure  à  celle  des  déga- 
gements. Il  Anéantissoniont  d'une  obligation  résultant,  soit 
de  son  accomplissemont,  soit  do  la  remise  qui  en  est  faite  : 
Le  dégagement  d'une  parole,  d'une  pr'omessc. 

—  Emanation  ;  production  ot  dilfusion  ;  D'n  DÊaAGB- 
MiiNT  d'acide  carbonique. 

—  Fig.  Détachement,  état  d'une  ftmo  qui  no  tient  plus 
aux  choses  de  la  terre  :  Ohl  que  Dieu  demande  de  deoa- 
OEMENT,  de  pureté,  d'abandon!  (Boss.)  Il  Liberté  d'un  esprit 
qui  a  brisé  les  liens  qui  l'attachaient  :  La  plaisanterie 
est  la  plus  sâre  marque  du  dégagement  de  mon  cœur. 
(Bussy-Kab.) 

—  Archit.  Communication  soit  d'uno  pièce  à  uuo  autre, 


soit  do  rintôricur  à  l'extérieur  :  Les  théâtres  n'ont  pas  assez 

de  DÉGAGEMENTS. 

—  Chorégr.  Action  de  retirer  un  pied  engagé  derrière 
l'autre,  ot  do  lo  faire  passer  devant  ou  à  côté. 

—  lOscr.  V.  la  partie  encycl. 

—  Grav.  Action  de  repasser  la  pointe  autour  dos  traits 
gravés,  pour  enlever  le  métal  ou  lo  bois  dos  vides. 

—  Méd.  Action  de  faciliter  les  fonctions  dos  organes  : 
Le  DÉGAGEMENT  de  la  tête,  de  la  poitrine.  Il  Temps  de  déga- 
gement eu  de  déflexion,  Temps  de  l'accouchement,  com- 
prenant los  évolutions  à  l'aide  desquelles  la  tête  du  fœtus, 
ûrôalablemont  engagée  dans  la  cavité  pelvienne,  franchit 
le  détroit  inférieur  et  les  commissures  do  la  vulve. 

—  Techn.  Moulure,  formée  do  grains  d'orge  détachés. 

—  Encycl.  Escr.  Le  dégagement  consiste  à  faire,  à 
l'aido  d'un  doigté,  passer  la  pointe  do  son  épée  du  côté 
opposé  à  celui  où  elle  est  engagée.  Le  dégagement  se 
fait  en  dessous  du  fer.  Le  double  dégagé  ou  une-doux, 
ainsi  que  son  nom  l'indique,  consiste  en  deux  dégagés 
successifs;  le  uno-doux-trois  se  compose  do  trois  dégagés; 
mais  ces  deux  derniers  coups,  très  hrillants  dans  la  sallo 
d'armes,  sont  peu  usuels  sur  le  terrain.  Les  dégagés  se 
parent  lo  plus  communément  par  une  simple  opposition 
de  la  main  et  du  fer;  les  une-deux  et  une-deux-trois  ré- 
clament plus  souvent  des  contres  de  quarto  ou  de  tierce. 

DÉGAGER  [je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  A  et  0  : 
Nous  dégageons.  Il  dégagea)  v.  a.  Retirer,  en  parlant  de  ce 
qui  avait  été  donné  comme  gage,  comme  nantissement  : 
DÉGAGER  sa  vaisselle,  ses  bijoux.  11  Débarrasser,  délivrer, 
retirer  :  Dégager  sa  jnain  prise  dans  U7i  engrenage,  ii  Faire 
sortir  d'une  position  critique  :  Dégager  un  régiment  cerné 
par  l'ennemi.  11  Tirer  de  prison,  délivrer  des  fers  :  Déga- 
ger des  prisonniers.  11  Déuarrasser  de  ce  qui  encombrait  : 
DÉGAGER  un  passage,  la  voie  publique. 

—  Faire  ressortir,  donner  un  air  dégagé  à  :  Habit  qui 
i>ÉGAGK  bien  la  taille.  \\  Prendre,  donner  de  l'aisance,  do 
la  facilité,  de  la  légèreté  :  Dégager  son  style. 

—  Particulièrem.  Produire  une  émanation,  un  dégage- 
ment de  :  Fleurs  qui  dégagent  un  parfum  délicieux.  Toute 
fermentation  dégage  de  l'acide  carbonique. 

—  Fig.  Produire  une  émanation  morale  ou  intellec- 
tuelle :  Orateur  qui  dégage  de  l'eJilhousiasmc. 

—  Soustraire  à  une  obligation,  à  un  lien  moral  quelcon- 
que ;  rompre,  en  parlant  du  lien  lui-même  :  Dégager  quel- 
qu'u7i  d'uîic  promesse.  Dégager  sa  parole.  11  Exempter,  dé- 
pouiller, délivrer  :  La  solitude  dégage  des  préjugés  du 
monde.  11  Isoler,  séparer,  distinguer,  extraire,  mettre  en 
évidence  :  Dégager  la  vérité  de  l'erreur. 

—  Archit.  Pratiquer  un  dégagement  dans  :  Dégager 
une  chambre  à  coucher  par  un  escalier  dérobé. 

—  Chim.  Séparer  d'une  combinaison  :  Dégager  l'hydro- 
gène de  l'eau. 

—  Escr.  Faire  un  dégagement. 

—  Grav.  Repasser  la  pointe  autour  des  traits  gravés, 
pour  enlever  lo  métal  ou  lo  bois  des  vides. 

—  Mar.  Mettre  de  l'ordre  :  Dégager  un  coin  de  batterie. 
11  Faire  évacuer  une  partie  quelconque  du  navire  :  Dé- 
gager le  gaillard  d'avant.  \\  Dégager  un  cordage,  Lo  faire 
parer  quand  il  est  engagé.  11  Dégager  un  navire.  Le  faire 
redresser  quand  il  a  engagé. 

—  Math.  Dégager  l'i}jconnue,  L'isoler  dans  un  des  mem- 
bres de  l'équation. 

—  Méd.  Délivrer  d'une  congestion,  d'une  oppression  : 
Dégager  le  cen'eau,  la  poitrine. 

—  Techn.  Dégager  une  pierre,  La  dépouiller  de  la  ma- 
tière superflue.  11  Dégager  une  moulure,  La  détacher  de 
son  champ. 

—  v.  n.  Chorégr.  Faire  un  pas,  en  détachant  vivement 
un  pied  ou  une  jambe  de  l'autre. 

Dé^a£é,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégager. 

—  Substantiv.  au  masc.  Manière  dégagée,  laisser-aller  : 
A^«n«  de  Sévigné  a  du  dégagé  dans  le  style. 

—  Escr.  Syn.  de  dégagement. 

—  Anton.  Engagé,  embarrassé,  engoncé,  gêné,  gauche. 
Se  dé^a^er,  v.  pr.  Se  rentlre  libre  d'uno  étreinte,  écliap- 

per  à  co  qui  retient  ou  entraîne.  11  Sortir,  so  montrer  hors  : 
Astre  qui  se  dégage  des  nuages.  Il  Devenir  libre,  cesser 
d'être  encombré  :  La  rue  s'est  dégagée,  il  Sortir  d'une 
situation  périlleuse,  n  S'exhaler. 

—  Fig.  Se  libérer,  so  délivrer.  11  Apparaître,  s'isolor,  so 
manifester  :  Enfin,  la  vérité  se  dégage. 

—  Se  dégager  de  quelqu'un,  Lui  échapper,  se  délivrer  de 
lui,  ou  Se  débarrasser  d'une  obligation  qu'on  avait  envers  lui. 

—  Méd.  Etre  délivré  d'une  congestion,  d'un  embarras, 
en  parlant  des  organes. 

—  Anton.  Engager. 

DÉGAGEUR  {jeur')  n.  m.  Escr.  Celui  qui  aime  à  faire  des 
dégagements,  (pii  les  fait  avec  adresse. 

DÉGAGNAC,  comm.  du  Lot,  arrond.  ot  à  11  Uilom.  de 
Gourdon,  sur  le  Palayat,  sous-aftluont  du  Céou,  par  l'Ou- 
rajoux;  1.510  hab.  Cli.  do  f.  Orléans.  Truffes. 

DÉGAINE (f/At'jr  —  rad.  dégainer)  n.  f.  Action  de  dégainer, 
fa<.'on  dont  on  dégaine.  [Vieux.]  !t  Fain.  Démarche,  attitude 
(dans  un  sens  désavantageux)  :  Voyez  donc  cette  dégaine! 

—  Fig.  fam.  Façon,  manière  :  Oui,  tu  m'aimes  d'une  belle 
dégaine!  (Mol.)  11  Conduite  :  Vous  savez  la  vie  qu'il  mène 
et  vous  voyez  sa  belle  dégaine.  (M"»»  do  Créquy.)  [Vieux.] 

DÉGAINEMENT  {ghè-ne-man)  n.  m.  Action  de  dégainer; 
sortie  de  la  gaine. 

DÉGAINER  if/hè-né)  v.  a.  Tirer  de  sa  gaine,  de  son 
fourreau,  on  parlant  d'uno  arme  :  Dégainer  50/1  sabre. 

—  Par  ext.  Tirer,  exhiber  ;  Dégainer  ses  écns. 

—  Loc.  PROV.  :  II  ne  frappe  point  comme  il  dégaine,  Il 
est  plus  violent  on  paroles  qu'on  actions.  (Pou  usité.) 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  do  dégainer.  11  fClre  brave 
jusqu'au  dé(/ainer.  So  dit  :  1°  D'un  homme  plein  do  jac- 
tance, qui  baisse  le  ton  au  moment  où  il  s'agit  do  50 
battre;  2"  D'un  homme  qui  promet  beaucoup,  mais  qui  uo 
tient  pas  parole  au  moment  d'agir. 

Se  <7éA*amer,  v.  pr.  So  dépouiller  do  sa  gaine,  do  son 
enveloppe. 

DÉGAINEUR  {qhè)  n.  m.  Ferrailleur,  brottour,  duelliste. 

DÉCALAGE  [laj')  n.  m.  Techn.  Action  do  dégalor  les 
peaux,  do  los  nettoyer,  d'enlever  tout  co  qui  ost  inutile 
ou  nuisible. 

DÉGALER  (du  préf.  priv.  (/('.  et  do  gale,  dans  lo  sons  do 
saleté)  V.  a.  Débarrasser  les  peaux  do  ce  qu'elles  peuvent 
avoir  d'inutilo  ou  do  nuisible, 

DÉOALLIR  v.  a.  Syu.  pop.  de  gauler,  dans  lo  Poilou. 


DÉGALONNER    —  L EGENEUESCENCE 


du  prcf.  priv.  dé,  et  de  galon] 
:   DÉGALONNEB  UH  habit. 


DÉGALONNER  {lo-né  - 
V.  a.  Oter  les  gaioDS  de 

DÉGAN  n.  m.  Au  moyen  âge,  Officier  qui,  dans  nombre 
de  paroisses,  était  chargé  de  TadmiDistration  temporelle. 
(Sa  charge  s'appelait  dégaerîe.) 

DÉGANTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gani)  v.  a.  Retirer 
les  gants  de  :  Déganter  »h  enfant. 

Se  déganter,  v.  pr.  Oter  ses  gants. 

DÉGARDER  (SE)  [du  préf.  priv.  dé,  et  de  garde]  v.  pr. 
En  T.  de  jeux,  Jeter  une  carte  dont  l'absence  fait  qu'on 
n'est  plus  maître  dans  une  couleur. 

DÉGARNIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  garnir)  v.  a.  Dé- 
pouiller de  ce  qui  garnit  :  Dkgabmr  un  salon,  une  chemi- 
née, lia  chapeau. 

—  Arbor.  Dégarnir  im  arbre,  En  supprimer  des  bran- 
ches par  la  taille. 

—  Art  milit.  Retirer  les  troupes.  Tartillerie,  les  muni- 
tions :  DÉGARNIR  une  place,  une  frontière,  tme  côte. 

—  Mar.  Enlever  les  garnitures  dune  vergue,  d'une 
voile.  Il  Dégarnir  le  cabestan.  Enlever  les  barres  et  dé- 
garnir la  chaîne,  li  Dégarnir  la  chaîne.  Faire  sortir  les 
mailles  de  la  chaîne  du  barbotin  de  cabestan,  ii  Dégarnir 
ies  perroquets,  Défrapper  les  cargues  et  les  mettre  prêts  à 
être  apiijués.  il  Dégarnir  les  avirons  d'une  chaloupe.  Ren- 
trer ces  avirons  en  dedans,  il  Dégarnir  un  navire,  Le  dé- 
sarmer en  lui  enlevant  toutes  les  pièces  mobiles. 

Déè^rni,  ie  part-  pass.  du  v.  Dégarnir. 

—  Blas.  Se  dit  des  épées  et  des  poignards  qui  n'ont  ni 
garde  ni  poiçnée. 

Se  dégcLPruPt  v.  pr.  Se  vêtir  plus  légèrement.  (Vieux.) 
11  Perdre  ce  qui  garnissait,  ii  Perdre  ses  feuilles,  ii  Perdre 
ses  cheveux,  ii  Se  vider  de  spectateurs  :  Salle  qui  se  dk- 
GAKNiT.  Il  Se  démunir  de  son  argent. 

DÉGARNISSAGE  [ni-saf  —  rad.  dégarnir)  n.  m.  Action 
de  défaire  le  joinloiemeut  d'une  muraille. 

DÉGARNISSEMENT(Hi-se-ma»}n.  m.  Action  de  dégarnir, 
état  qui  en  résulte. 

Degas  (Hilaire-Germain-Edgard),  peintre  et  graveur 
français,  né  à  Paris  en  1834.  Il  montra  aux  expositions  des 
impressionnistes  des  intérieurs  de  théâtre,  de  cafés-con- 
certs, des  foyers  d'opéra,  des  vues  de  cirque,  des  blan- 
chisseries d'une  vérité  scrupuleuse,  des  éludes  de  dan- 
seuses, de  ballerines,  d'un  dessin  souple  et  vraiment  ma- 
gistral. Cet  artiste  original  est  un  des  plus  intéressants 
qu'ait  produits  l'école  impressionniste.  Son  talent  a  paru 
sous  des  formes  variées  :  pastel,  eau-forte,  pointe  sèche, 
lithographie-  On  lui  doit  plusieurs  portraits  do  Manet. 

DÉGASCONNER  [sA'o-Hé  — du  préf.  priv.  dé,  ei  de  Gascon) 
V.  a.  Faire  perdre  ses  qualités  ou  ses  défauts  de  Gascon  à  ; 
faire  perdre  les  locutions  gasconnes  ou  racccnt  gascon  à  : 
Montaigne  et  Montluc  ont  rempli  leurs  écrits  de  gasconis- 
ines;  on  ne  saurait  dégasconner  leurs  ouvrages. 

Se  dégasconner,  v.  pr.  Etre  dégascohné,  perdre  les  habi- 
tudes ou  le  langage  des  Gascons. 

DÉGÂT  {gà —  subst.  verbal  de  l'anc.  verbe  dégasler,  dé- 
vaster; de  même  origine  que  gâter)  n.  m.  Dommage  causé 
par  la  destruction  d'objets  utiles  ou  par  leur  détérioration  ; 
La  chasse,  avant  la  rentrée  des  jnoissons,  cause  de  grands 
DÉGÂTS  dans  les  champs,  il  Par  ext.  Consommation  exa- 

férée,  faite  sans  économie  :  Faire  un  grand  dég.\t  de  bois, 
e  vin.  Il  Faire  le  dégât  ou  du  dégât,  Ravager,  dévaster  :  Les 
ennemis  ont  fait  le  dég.\t  dans  cette  province.  (Vieux.) 

—  Encycl.  Admin.  milit.  Quand  des  troupes  logées  ou 
cantonnées  chez  l'habitant  commettent  des  déijàls  dans 
les  maisons,  elles  sont  tenues  d'en  indemniser  les  pro- 
priétaires» qui  doivent  faire  constater  les  dégâts  par 
le  maire,  lequel  en  fait  dresser  procès-verbal  contradic- 
toirement  avec  Tofficier  laissé  en  arrière  par  le  chef  de 
corps.  Les  intéressés  doivent  donc  s'adresser,  par  l'or- 
gane de  la  municipalité,  soit  au  chef  du  corps  de  troupes, 
soit,  après  le  départ  de  celui-ci,  mais  dans  un  délai  maxi- 
mum de  trois  heures,  à  l'oflicier  resté  en  arrière,  on,  en 
l'absence  de  celui-ci,  au  juge  de  paix. 

Les  dégâts  causés,  au  cours  des  manœuvres,  dans  les 
champs,  aux  récoltes,  etc.,  sont  à  la  charge  do  l'Etat. 
Une  commission  ad  hoc,  présidée  par  un  fonctionnaire  do 
l'intendance,  et  composée  d'un  officier  du  génie,  d'un  offi- 
cier de  gendarmerie  et  d'un  membre  civil  nommé  par  le 
préfet,  reçoit  les  réclamations,  qui  doivent  être  formulées, 
au  plus  tard,  dans  les  trois  jours.  La  commission  évalue 
les  dégâts  et  olfre  une  indemnité  qui,  en  cas  d'accepta- 
tion, est  pavée  sur-le-champ.  En  cas  de  refus  pour  insuf- 
fisance, la  réclamation  est  transmise  par  le  maire  au  juge 
de  paix  du  canton,  avec  indication  de  la  somme  deman- 
dée. Ce  juge  prononce,  en  dernier  ressort,  jusqu'à  con- 
currence d'une  somme  montant  à  200  francs.  Entre  200  et 
1.500  francs,  il  prononce  également,  mais  sauf  appel  au 
tribunal  de  première  instance.  Au-dessus  de  1.500  francs, 
la  réclamation  est  portée  directement  devant  ce  tribunal. 

—  Anton.  Réparation,  restauration. 

DÉGAUCHIR  {gô-chir  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gauchir) 
V.  a.  Dresst-'r,  en 
parlant  «le  ce  qui 
était  gauche  :  DÉ- 
GA.VCHiBune  tringle, 
un  morceau  de  bois. 
1)  Donner  à  une  pou- 
tre, à  une  pièce  do 
bois,  la  forme  ap- 
proximative qu'elle 
doit  posséder. 

—  Fam.  Corriger 
do  sa  gauchoric  : 
DÉGAUCuia  un  en- 
fant. 

Se  dégauchir, 
V.  pr.  Perdre  sa 
gau''hcrie. 

DÉGAUCHIS- 
SAGE  >j"-'-l"  '^V') 
ou  DÉGAUCHISSEÏ- 
MENT  {(jô-chi-se- 
jnan)  n.  m.  Action 
de  dérrauchir. 

DÉGAUCHIS- 
SE USE    '  (fj-rJii- 
seuz'}  n.  f.  Xïachino 
.servant  à  d'-gauchir.  fC'cst  une  sorte  de  raboteuse,  mais 
qui  diil'cro  de   cette  dernière  en  co  qu'elle  exécute   un 


Dégauchisftcusc. 


parement  parfaitement  plan,  quelle  que  soit  la  forme  pri- 
mitive, plus  ou  moins  régulière,  du  bois  ou  du  métal.) 

!DegauLLE  (Jean-Baptiste),  ingénieur  de  la  marine,  né 
à  Aiitgny  (Champagne)  en  1732,  niort  en  1810.  Il  se  fixa  au 
Havre,  où  il  professa  l'hydrographie.  Il  inventa  divers  in- 
struments nautiques,  publia  de  bonnes  cartes  marines, 
construisit  des  phares  sur  les  jetées  du  Havre  et  de  Hon- 
rtcur.  On  a  de  lui  divers  écrits,  entre  autres  :  Usage  d'un 
nouveau  calendrier  perpétuel  ascronomique  et  7naritime{n6S}; 
Construction  et  usage  du  sitlomètre  (1782);  etc. 

DÉGAZER  (du  prcf.  priv.  dé,  et  de  gaz)  v,  a.  Expulser 
les  gaz  de  :  Dégazkr  un  liquide. 

DÉGAZER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gaze)  v.  a.  Oter  la 
gaze  de  :  Dégazijr  un  lustre. 

—  Fig.  et  fam.  Rendre  plus  libre,  moins  décent  :  DÊ- 
GAZER  son  s/tj/r. 

DÉGAZONNEMENT  {  zo-ne-man)  n.  m.  Action  de  dcga- 
zonner,  d  enlever  le  gazon  :  Le  dèg.\20nne- 
MiîNr  d'un  pré. 

DÉGAZONNER  [zo-né  —  du  préf.  priv.  dé, 
et  de  gazon)  v.  a.  Enlever  le  gazon  de  ;  DÉ- 
GAZONNiiR  un  terrain. 

Se  dégazonner,  v.  pr.  Perdre  son  gazon. 
u  Pop.  Perdre  ses  cheveux. 

DEGÉERIE  ijé-ri  —  de  Degéer,  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  d'insectes  orthoptères  thysanoures, 
famille  des  poduridés,  comprenant  de  petites 
formes  cylindriques,  à  segments  égaux,  à 
antcnnesde  quatre  articles. 

—  Encycl.  Les  degéeries  ont  les  mœurs 
des  podures  ;  leurs  nombreuses  espèces  sont 
répandues  surtout  dans  l'hémisphère  boréal 
et  au  Chili;  telle  est  la  degeeria  ynuscorum,  de 
France,  commune  sous  les  mousses.  La  de- 
geeria nivalis,  ou  puce  des  glaciers,  jaune  va- 
rié do  brun,  vit  dans  les  Âlpcs,  à  la  hauteur 
des  neiges  éternelles.  Des.'erie 

„    fgr.  30  fois). 

DEGEL  [jèl  —  du  pref.  priv.  de,  et  de  gel) 

n.  m.  Liquéfaction,  fonte  des  neiges,  dos  glaces,  par  suite 

'le  l'élévation  de  la  température  :  Le  dégel,  au  printemps, 

cause  souvent  des  inondations,  tl  Pop.  Mortalité,  hécatombe. 

—  Encycl.  Le  dégel  est,  le  plus  souvent,  occasionné 
par  l'arrivée  subite  d'un  vent  chaud  succédant  aux  vents 
Iroids  qui  amènent  la  neige  et  les  frimas.  Quelquefois, 
mais  plus  rarement,  il  se  produit  insensiblement  à  la 
fin  de  l'hiver,  par  suite  de  l'élévation  du  soleil  sur  l'iio- 
rizon.  D'ordinaire,  quelques  jours  avant  le  dégel,  la  viva- 
cité du  froid  augmente,  les  vents  du  nord  ou  de  l'est  souf- 
flent avec  plus  do  violence,  le  ciel  est  plus  pur,  les  étoiles 
brillent  d'un  plus  vif  éclat,  et  chaque  soir,  au  coucher  du 
soleil,  la  partie  méridionale  du  ciel  est  teinte  d'un  rouge 
brun  assez  intense.  Le  vent  du  sud  gagne  peu  à  peu  la 
partie  supérieure  de  l'atmosphère,  rabaisse  les  vents 
froids  vers  la  terre  et  augmente  leur  action  par  l'évapo- 
ration  qu'il  occasionne. 

—  Anton.  Congélation. 

DÉGELÉ,  ÉE  (rad.  dégel)  a.  Pop.  Par  antithèse,  Refroidi, 
diMunt,  cadavre. 

DÉGELÉE  (j'^-lé)  n.  f.  Pop.  'X'olce  de  coups. 

DÉGÈLEMENT(j'è,  Vian)  n.  m.  Action  de  dégeler  ou  de 

sr  dégeler. 

DÉGELER  {Je  —  rad.  dégel.  Le  second  e  se  change  en  è 
ouvert  toutes  les  fois  que  la  terminaison  commence  par  un 
e  muet  :  Il  dégèle.  Il  dégèlera)  v.  a.  Faire  cesser  la  congéla- 
tion de  :  DÉGELER  de  l'huile,  de  l'eau,  en  l'approchant  du 
feu. 

—  Par  exagér.  Réchauffer  :  Dégeler  un  voyageur. 

—  Fig.  Tirer  do  son  indiiférence,  ranimer,  réchauffer  : 
Un  peu  d'amour  suffit  pour  dégeler  un  cœur, 

—  Pop.  Par  antithèse,  Refroidir,  tuer. 

—  v.  n.  Cesser  d'être  gelé  :  lîiviére  qui  DÉoiiLE. 

—  Fig.  Perdre  son  flegme,  sa  froideur,  n  Pop.  Mourir. 

—  Impers.  Il  dégèle,  Les  glaces,  les  neiges  fondent. 
Se  dégeler,  v.  pr.  Cesser  d'être  gelé,  ii  Fi<^.  Commencer 

à  s'animer,  sortir  de  sa  froideur,  de  son  indifférence. 

—  Anton.  Congeler,  geler. 

Degen  (Charles-Ferdinand),  mathématicien  danois,  né 
à  Brunswick  en  1766,  mort  en  1825.  Il  fut  précepteur  du 
prince  Christian,  depuis  Christian  VIII,  puis  devint  pro- 
fesseur de  mathématiques  à  Copenhague.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Ap/iorismes  pédagogiques  {1199)',  De  ana- 
logia  motus  compositi progressivi  et  gijratoriî,  etc.{lSlDi. 

DÉGÉNÉRANT  {je,  ran),  ANTE  adj.  Qui  dégénère  :  La  ci- 
rilisaliun  dlgénkrante.  il  Qui  n'a  i)as  la  nature  de  l'être 
dont  il  s'agit  :  l'uule  comparaïso}},  lorsqu'il  s'agit  de  Dieu, 
est  d'une  nature  imparfaite  et  dégénérante.  (Boss.) 

DÉGÉNÉRATEUR,  TRICE  (Je)  adj.  Qui  produit  la  dégé- 
nération  :  Doctrines  dégenératrices. 

DÉGÉNÉRATIF,  IVE  {Je)  adj.  Qui  a  le  caractère  de  la 
dégéiicration. 

DÉGÉNÉRATION  {Je,  si-on)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  dégénère  ; 
détérioration,  passage  d'un  état  naturel  donné  à  un  état 
inférieur  :  La  dégénér.\tion  de  l'espèce  humaine  est-elle 
aussi  réelle  qu'on  le  dit  ?  il  Abâtardissement,  perte  dos 
qualités  qui  se  transmettaient  dans  une  famille. 

—  Par  ext.  Etre  dégénéré  :  Le  porc  domestique  est  la 
dégénération  du  sanglier.  (Maquei  ) 

—  Biol.  Destruction  des  substances  plastiques  d'un 
idastiJe  ou  di.sparition  de  certains  caractères  de  compli- 
cation d'un  organisme  pluricellulaire. 

—  Pathol.  Transformation  d'un  tissu  en  matière  essen- 
tiellement morbide  :  Dégénération  ca)(cere»«(?. 

—  Encycl.  Biol.  Quand  il  s'agit  d'un  être  simple  Ou"  uni- 
cellulaire,  la  dégénération  doit  être  considérée  comme  le 
contraire  de  l'assimilation  ;  c'est  le  résultat  dos  réactions 
qui  se  passent  entre  le  protoplasma  et  le  milieu,  quand  le 
milieu  no  réalise  pas,  pour  l'espèce  considérée,  les  condi- 
tions physico-chimiques  de  la  vie  élcmenlairo  manifestée. 
Si  ces  conditions  défavorables  se  prolongent,  la  dégcné- 
ration  conduit  seulement  à  une  variation  quantitative, 
uno  variation  de  race  dans  l'élément  étudié.  Tels  sont, 
par  exemple,  les  cas  d'atténuation  de  virulence  des  bac- 
tr-ries  sous  l'iniluonco  de  l'action  ménagée  des  antisepti- 
ques ou  do  touto  autro  condition  défavorable. 


580 

Dans  d'autres  cas,  la  dégénération  est  due,  non  pas  au 
milieu  défavorable,  mais  au  plastide  lui-même,  quel  que 
soit  le  milieu  ;  c'est  encore  bien  dans  ce  cas  le  contraire 
de  l'assimilation;  mais,  parmi  les  conditions  qui  permet- 
tent l'assimilation,  les  unes  sont  inhérentes  au  milieu,  les 
autres  au  plastide.  Parmi  ces  dernières  se  trouve  la  né- 
cessité de  la  présence  dans  le  plastide  de  toutes  les  sub- 
stances plastiques  caractéristiques  de  son  espèce.  Quand 
une  de  ces  substances  man([ue,  le  plastide  incomplet  est 
condamné  à  la  dégénération,  à  moms  qu'un  phénomène 
particulier  ne  le  complète.  Par  exemple,  si  l'on  coupe  un 
jdastide  en  deux  parues  inégales  (v.  mérotomie),  la  par- 
tic  dépourvue  de  noyau  est  le  siège  d'une  dégénération 
fatale.  Dans  les  animaux  supérieurs,  beaucoup  d'éléments 
histologiques  sont  des  plastides  incomplets  pendant  le 
repos  et  se  trouvent  complétés  seulement  pondant  le 
fonctionnement;  c'est  la  loi  d'assimilation  fonctionnelle. 
Les  deux  cas  que  nous  venons  d'étudier  pour  les  plastides 
isolés  :  dégénération  par  le  milieu,  dégénération  par  la 
nature  incomplète  du  plastide,  expliquent  la  dégénération 
au  second  sens  du  mot,  c'est-à-dire  la  disparition  de  cer- 
tains caractères  de  complication  chez  les  organismes  plu- 
riccllulaires. 

Dans  un  tel  organisme,  en  effet,  il  peut  arriver  :  1*  que 
le  renouvellement  du  milieu  intérieur  se  fasse  mal  dans 
un  organe  donné,  et  alors  tous  les  éléments  de  cet  or- 
gane, qu'ils  soient  complets  ou  incomplets,  sont  le  siège 
d'une  dégénération  fatale,  dégénération  par  le  milieu  ; 
2"  que  les  conditions  de  vie  d'un  animal  condamnent  un 
organe  de  cet  animal  au  repos  absolu,  et  alors,  tous  les 
idastidcs  incomplets  de  cet  organe  sont  sans  cesse  détruits 
et  jamais  renouvelés  par  l'assimilation  fonctionnelle;  la 
coordination  disparaît  donc  et  l'organe  aussi  (loi  de 
Lamarck).  Un  excellent  exemple  de  cette  dégénération  se 
Irouvedans  les  cas  de  dégradation  parasitaire  d'animaux 
primitivement  agiles  et  doués  d'une  organisation  com- 
plexe ;  ce  ne  sont  bientôt  plus  que  des  sacs  pleins  d'œufs 
et  de  graisse.  V.  dégénérescence. 

—  BiBLioGR.  :  Le  Dantec,  l'héorie  nouvelle  de  la  vie 
(Paris,  189G). 

—  Syn.  Dégénération,  dégénérescence.  La  dégénération 
est  l'action  d  un  ol>jct  ipii  dégénère,  qui  passe  actuelle- 
mont  d'une  nature  meilleure  à  une  nature  pire,  lia  dégé- 
nérescence est  l'état  d'un  objet  qui  a  déjà  commencé  dé- 
puis longtemps  à  dégénérer  et  qui  continue  de  le  faire. 

DÉGÉNÉRER  {Je  —  lat-  degenerare  :  du  préf.  priv.  de,  et 
de  genus,  eris,  race.  Change  le  troisième  é  fermé  en  è  ou- 
vert seulement  devant  les  terminaisons  e,  es,  ent  :  Je 
dégénère,  tu  dégénères.  Us  dégénèrent,  sauf  au  fut.  et  au 
condit.  :  Je  dégénérerai.  Il  dégénérerait)  v.  n.  S'abâtardir, 
passer  à  un  état  inférieur:  Les  plantes,  comme  les  aniinaux, 
dégénèrent. 

—  Fig.  Perdre  do  l'éclat  de  sa  naissance,  de  sa  no- 
blesse, de  son  mérite  :  Tout  se  tait,  tout  s'affaisse,  tout  dé- 
génère, tout  se  dégrade  chez  U7ie  nation  dont  la  pensée  est 
rsclave.  (B.  Constant.)  ii  Déchoir,  s'éloigner  de  :  Tout  ce  qui 
n'est  pas  parfait  dégénère  de  la  perfection.  (Boss.)ll,Se 
i.hanger  (en  mauv.  part)  :  Trop  de  bonté  dégénère  en  hétise. 

—  Méd.  Se  changer  en  une  maladie  plus  grave  :  Rhume 
qui  A  DÉGÉNÉRÉ  en  cfirarW/e.  11  Se  transformer  (en  mauv. 
part)  :  Sang  gui  dégénère  en  humeurs. 

—  Syn.  Dégénérer,  s'abâtardir.  V.  abâtardir. 
Dégénéré,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégénérer. 

—  Substantiv.  Personne  chez  laquelle  on  constate  une 
dégénérescence  physique,  intellectuelle  ou  morale  :  Les 
dégénérés. 

DÉGÉNÉRESCENCE  [Je,  rèss-sanss)  n.  f.  Etat  d'un  objet 
qui  a  déjà  commencé  à  dégénérer  et  qui  continue  de  le 
faire.  (V.  dégénération. j  ii  Evolution  d  un  être  ou  d'une 
espèce  dans  le  sens  do  la  dégénération. 

—  Dégénérescence  amgloide  (ou  mieux  dégénération  amy- 
loide,  quoique  le  mot  n  dégénérescence  "  soit  actuellement 
]jIus  usité).  Dégénération  spéciale  des  tissus,  du  muscle 
en  particulier,  dans  laquelle  la  destruction  des  substances 
plastiques  donne  naissance  à  une  substance  blanche,  qui 
ressemble  à  de  la  cire.  [La  composition  chimique  de  cette 
substance  ne  serait  pas  très  éloignée  de  celle  de  l'amidon.] 

—  Dégénérescence  graisseuse,  Phénomène  par  lequel  les 
tissus  se  chargent,  s'infiltrent  de  graisse. 

—  Dégénérescence  icallérienne.  Phénomène  découvert  par 
"Waller,  et  dans  lequel  on  constate  la  destruction  de  cer- 
taines parties  des  nerfs  après  leur  section. 

—  Enctcl.  Biol.  Cliez  les  êtres  unicellulaires,  lorsque 
le  milieu  est  convenable,  il  peut  y  avoir  multiplication  indé- 
finie sans  dégénérescence;  cela  a  lieu,  par  exemple,  pour 
les  bactéries.  Chez  les  iutusoires  ciliés,  Maupas  a  constaté 
(|ue  la  dégénérescence  est  fatale  au  bout  d'un  nombre 
donné  de  bipartitions.  V.  sénescence. 

Tous  les  êtres  pluricellulaires  meurent,  et  la  mort  est 
le  résultat  ultime  d'une  dégénérescence  prolongée  due  à 
l'accumulation,  dans  l'organisme,  des  produits  squeletti- 
ques  de  diverses  natures. 

La  dégénérescence  peut  atteindre  certains  organes  ou 
certains  tissus  à  l'exclusion  des  autres  ;  elle  peut  se  mani- 
fester de  plusieurs  manières  dans  chaque  organe  et  dans 
chaque  tissu.  V.,  par  exemple,  dégénérescence  graisseuse. 

Des  modifications  dans  le  genre  de  vie  peuvent  amener 
la  dégénérescence  d'une  espèce  ;  certains  parasites  dé- 
gradés proviennent  d'ancêtres  agiles  et  bien  coordonnés  ; 
on  le  constate  d'ailleurs  dans  le  déveloi)pementembryogé- 
nique  de  ces  êtres  ;  les  larves  sont  munies  d'organes  de 
locomotion  qui  entrent  en  dégénérescence  de  manière  à 
laisser  un  adulte  fixé  et  immobile.  On  appelle  alors  sou- 
vent cette  dégénéresnenco  'i  évolution  régressive  i>. 

Toujours  sous  l'influence  des  variations  du  milieu,  il 
peut  arriver  qu'un  organe,  devenu  inutile  à  une  espèce, 
entre  en  dégénérescence  ;  mais  il  en  reste  généralement 
une  trace  dans  l'organisation  de  l'animal  (organes  rudi- 
mentaires  de  Lamarck). 

—  BiBLioGR.  :  Demoor,  Massart  et  Vandervelde,  l'Evolu- 
tion régressive  (Paris,  1891);  Le  Dantec,  Evolution  indivi- 
duelle et  héi'édité  (Paris,  1898). 

—  Pathol.  Dégénérescence  graisseuse.  Ce  phénomène  est 
extrêmement  répandu.  Le  plus  souvent,  la  destruction  plas- 
titiue  résultant  du  repos  prolongé  des  muscles  ou  des  au- 
tres tissus  se  traduit  par  une  abondante  formation  de  grais- 
ses; aussi  arrive-t-il  ordinairement  que  les  gens  peu 
actifs  engraissent.  On  a  souvent  commis  l'erreur  de  con- 
sidérer ce  résultat  comme  une  construction  plastique.alors 
que  c'est,  en  réalité,  une  destruction,  et  cola  a  contribué  à 
accréditer  la  théorie  fausse  de  la  destruction  fonctionnelle. 


581 

Il  est  vrai  quo  cctio  graisse,  souvont  nuisible  à  l'org'a- 
nisiiu>,  peut,  dans  ceriains  cas,  ùti'o  oiisiiite  cmplovoe 
comnio  aliment  par  l'organisme  lui-mi'mc.  V.  uii.si:KVi:s. 

Dans  les  nerfs,  la  niyëlino  et  les  cylindraxes  peuvent 
subir  la  dôgénéroscouce  graisseuse. 

Cette  dogi^néreseouce  ne  résulte  pas  seulement  d'ail- 
leurs du  repos  prolongé  ;  elle  peut  aussi  provenir  do  cer- 
taines intoxications. 

Entin,  la  destruction  normale  dos  tissus  apr6s  la  mort 
donne  naissance  à  dos  graisses  spéciales  (adipocire  des 
cadavres  qui  commencent  à  se  décomposer). 

DÉGÉNÉRESCENT  {je,  rèss-san),  ENTE  adj.  Qui  subit 
nno  lii'^'éuL'iaiiou  ou  uuo  dégénércscouco  :  Tissu  hùgèsk 
RESti:Nr. 

Degenfeld,  famille  allemande,  originaire  d'.Vrgovio, 
dont  les  pnnoipaux  membres  sont  :  Christoi'HE-Martin. 
baron,  né  en  1599  A  Eybach,  mort  ù.  Durnau  on  ICroi,  qui 
combattit  sous  ^VaUe"nstein  et  Tilly,  passa  au  service  de 
Gustave-Adelpbe,  fut  vaimiueur  à  Dillmgon,  puis  passa 
à  la  Franco  (1G35','.  [Louis  XIII  le  nomma  colonel  géuéfal 
do  sa  cavalerie  étrangère.  En  1642,  nous  le  trouvons  chez 
les  Vénitiens:  il  combat  les  Turcs  et  le  pape,  et,  en  IGic, 
il  est  gouverneur  de  Dalnialie.  Il  eut  six  tils,  dont  l'un  Han- 
NiuAL ,  eut  une  carrière  tout  aussi  aventureuse  {1G18- 
16911,  et  une  lillo,  Marie-Suzanne-Louise  {v.  art.  suiv.)]  : 
—  Chbistophu-Martin,  comte  de  Degenfeld— Sc/io»)- 
bei'!/  ou  Schomùttrij  (16S9-1762),  lequel  servit  l'emporeur. 
le  Palatinat  et  là  Prusse,  où  il  devint  ministre  de  la 
guerre;  —  Auguste,  comte  dk  HegerdeXd-Sckombtirg, 
générai  autrichien,  né  à  Nagy-Kanisza  en  1798,  mort  à 
Altniunster  en  1876.  [Il  prit  part  à  la  campagne  de  1815. 
en  1818  à  la  bataille  do  Novare.  Feld-maréchal-iieutenant 
en  1819,  il  était  chef  du  8*  corps  en  1859,  et,  après  Ma- 
genta, il  obtint  le  commandement  du  littoral  vénitien. 
Enlin,  il  devint  feld-zeugmeistor  et  ministre  de  la  guerre 
de  1S60  a  1864J  :  —  Un  autre,  Alfred  Ludwig  Degenfeld, 
né  à  (lernsheim  (Bade)  en  1816,  et  qui  commandait  une 
brigade  allemande  en  1870-1871.  [Il  prit  part  au  siè^;©  de 
Strasbourg,  aux  affaires  de  Nompatelizc,  Dijon,  Nuits  et 
Villersexel.j 

Degenfeld  (Marie-Suzanne-Louise,  baronne  de),  fille 
du  premier  baron  Christophe-Martin,  née  en  1G36,  morte  en 
1677,  célèbre  par  sa  grande  beauté  et  ses  rares  qualités 
de  cœur  et  d'esprit.  Dame  d'honneur,  en  1050,  do  la  prin- 
cesse palatine  Charlotte  qui,  elle,  était  tout  son  opposé, 
elle  fut  bientôt  distinguée  par  l'électeur  Charles-Louis, 
qui  lui  voua  une  atlection  passionnée  jusqu'à  sa  mort. 
Lassé  du  caractère  acariâtre  de  sa  femme,  et  à  la  suite 
d'une  scène  violente,  qui  eut  lieu  en  présence  de  toute  la 
cour  de  Heidelberg,  l'électeur  chassa  Charlotte  et  épousa, 
morganatiquement,  la  baronne  de  Degenfeld.  avant  même 
que  le  divorce  fût  prononcé.  Il  en  eut  quatorze  enfants, 
qui  tous  portèrent  le  titre  de  raugraf. 

Degeorge  (Charles-Jean-Marie\  graveur  en  médailles 
et  statuaire  français,  né  à  Lyon  en"  1837,  mort  à  Paris 
en  1888.  Il  obtint,  en  1866,  le  prix  de  Rome  pour  la  gravure 
en  médailles  avec  la  France  prott-t/cant  l'Alf/^rie.  En 
1870,  il  envoya  un  buste  ;  Bernardino Cenci  (Luxembourg), 
et  donna,  deux  ans  plus  tard,  le  Jeune  Florentin,  le  Jeune 
Vénitien  du  xv«  siècle  (bustes  en  bronze);  enfin,  en  1875,  /<( 
Jeunesse  d'Aristote,  œuvre  remarquable  qui  prit  place  au 
musée  du  Luxembourg.  Citons  encore,  parmi  ses  œuvres 
importantes  :  le  buste  en  bronze  de  Henri  Begnault.p^ncé 
sur  le  monument  du  peintre  à  l'Ecole  des  beaux-arts  :  le 
modèle  de  la  statue  de  Hippolyte  Flandrin,  pour  la  ville  de 
Lyon  (1883).  Degeorge  a  aussi  exécuté  le  fi^onton  dans  ta 
cour  d'honneur  de  ta  Bibliothpque  nationale,  et  quatre  sta- 
tues do  marbre  pour  la  fontaine  de  la  jilace  des  Jacobins, 
à  Lyon  {Philibert  ûelonne,  Coustou,  Gérard  Audran  et 
Hippobjte  Flandrin).  Citons  aussi  une  médaiiln  pour  la 
chambre  do  commerce  de  Bordeaux;  une  autre  médaille 
représentant  la  France  éclairant  ses  enfants,  etc.  Le  buste 
de  Degeorge,  par  de  Saint-Marceaux,  décore  son  monu- 
ment, au  cimetière  du  Père-Lachaise. 

DegER  I Ernest),  peintre  allemand,  né  à  lionkenem 
(Hanovre)  en  1809,  mort  à  Dusseldorf  en  188:>.  Il  quitta 
l'académie  de  Berlin  pour  se  mettre  sous  la  direction  de 
Schadow,  à  Dusseldorf.  Il  a  peint  à  l'huîlo  et  ù  fresqun. 
Ses  grands  travaux  sont  à  fresque  et  commandent  l'atten- 
tion par  leur  vigueur  et  leur  fini.  Deger  est  un  des  pein- 
tres les  plus  distingués  de  l'école  dite  u  nazaréenne  ».  Il  a 
longtemps  professée  l'Ecole  des  beaux-arts  de  Dusseldorf. 

DÉGERMER  {jèr'  —  du  préf.  priv.  di',  et  do  f/ennc)  v.  a. 
Se  dit  en  parlant  do  lorgo  dent  on  ôto  le  germe,  dans 
les  brasseries  :  Fn  sortant  de  la  touraille,  le  malt  doit  être 

DlitiEKMÊ. 

DÉGERMBUR  n.  m.  OU  DÉGERMEUSE  (Jèr'  —  rad.  dé' 
f/enner)  n.  f.  Instrument  employé,  dans  les  brasseries,  pour 
enlever  lo  germe  de  lorgo  préalablement  passée  à  latou- 
raillo  et  ayant  pour  organes  principaux  des  cylindres  can- 
nelés, qui  ouvrent  le  grain  et  permettent  ainsi  de  chasser 
la  pous-sièro  par  le  vannage. 

DÉGÉROÏTEi'./V  — de  Z>e(7e/',  minéralog.)  n.  f.  Silicate  hy- 
draté naturel  de  fer  et  de  magnésie,  variété  d'hisingérite. 

Degersheim,  comra.  do  Suisse  (cant.  do  Saint-Gall'. 
près  dn  la  (ilatt.  sous-affiuent  du  Rhin  par  la  Thur  ; 
3.8r.O  liab.  Ch.  1.  du  district  de  Bas-Toggenbourg. 

De  Geyter  (Jules),  écrivain  belge,  né  en  1830  à  Lede 
(Flandre  orient.).  C'est  un  des  rejirésontants  distingués  de 
la  littérature  flamande.  Son  Poème  sur  l'indépendance  nnlio- 
nnle  fut  couronné  en  1855.  Parmi  ses  principaux  ouvrages, 
nous  citerons  :  Fleurs  sur  une  tombe,  poésies  (1857)  ;  7i'oi« 
hommes  du  berceau  à  la  lombe,  épopfyo  contemporaine  (1861); 
Henri  et  Hase  (18<">8)  ;  l'Empereur  Charles  et  les  l'ays-Das, 
poc'nie  en  duuze  chants  (1888),  son  œuvre  capitale. 

DeggendORP  ou  Deckendorf,  ville  d'Allemagne 
(Bavière),  sur  lo  Danube,  au  pied  du  Droitannen  Riegel  ; 
6.250  hab.  Pont  de  371  mètres  sur  le  fleuve  ;  sur  lo  Goiers- 
borg,  Goierskirche  (vieille  église),  but  d'un  pèlerinage  des 
plus  fréquentés.  Ch.-l.  d'un  district  du  cercle  do  la  Basso- 
Baviôro. 

DEGGUT  idé-r/n)  n.  m.  Goudron  provenant  do  la  distilla- 
tion des  pétroles  bruts. 

DÉOINGANDAOE   {jin,    daf)    OU    DÉGINGANDEMENT 

{jin,  vutn)  n.  m.  Etat,  aspect  d'une  personne  dégingandée. 
—  Fig.  Désunion,  défaut  d'accoru. 


DÉGÉNÉRESCENT   —   DÉGORGER 


DÉGINGANDER  {Jin  —  forme  plus  anc.  dehinqander, 
d'origine  douteuse!  v.  a.  Donner  un  air  comme  disloqué  à 
la  taille,  à  l'attitude,  a  la  marclie  :  Di';t;iNGANni:ii  sa  taille. 

—  Fig.  Faire,  iiroduire  sans  soin,  négligemment,  d'une 
façon  mal  assurée  :  DÊGiNGANitEU  son  stijlc. 

Dégingandé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégingander. 

—  Subitautiv.  Personne  dégingandée  :  Un  grand  uÈam- 

GANDÈ. 

Se  déginga.nder,  v.  pr.  N'avoir  ni  contcnanco  ni  dé- 
maiclie  assurée  ;  se  rendre  dégingandé. 

DegiRMENLIK.  Géogr.  V.  Santouin. 

DÉGÎTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gîte)  v.  a.  Chass.  Faire 
junior  son  gîte  à  un  lièvre. 

Se  dégfter,  v.  pr.  Quitter  sou  gîte. 

DÉGITUL  {Ji-tul  )  n.  m.  Métrol.  Ancienne  mesure  de  lon- 
gueur valaque  équivalant  à  0'°,025. 

DÉGLAÇAGE  (««/)  OU  DÉGLACEMENT  {se-man)  n.  m. 
Aciiun  de  déglacer  :  t'n  jour  vinuilra  où  l'homnte  opérera  le 
[tixiLACEMENT  des  pôlcs.  (Tousseiiel.)  Il  Enlèvement  de  la 
glace  ou  de  la  neige  sur  les  voies  publiques,  en  transfor- 
mant, par  l'adjonction  de  sel  marin,  cette  glace  ou  la  neige 
récemment  tombée  en  un  mélange  liquiile,  que  l'on  peut 
balayer  aisément. 

DÉGLACER  {se  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  glacer.  Prend 
une  cédille  sous  le  c  devant  a  et  o  :  Je  déglaçai.  Xous 
déglaçons)  v.  a.  Détruire  l'état  de  glace  de  ;  bEGL.\CER  un 
bassin.  Il  Par  exagér.  Réchauffer  :  Faire  un  bon  feu  pour 
DÊGLACiîR  mi  voyageur. 

Se  déglacer,  v.  pr.  Revenir  de  l'état  de  glaco  à  l'état 
liquide,  u  Par  exagér.  Se  réchauffer,  se  ranimer. 

DÉGLANDER  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  glande)  v.  a-  Art 
vétér.  Faire  l'opération  (qui  ne  se  oratique  plus)  consistant 
dans  l'extirpation  des  ganglions  lymphatiques  dont  l'indu- 
ration constitue  les  glandes  de  la  morve  :  Déglander  une 
jument.  Il  On  dit  aussi  églander. 

Se  déglander,  v.  pr.  Etre  déglandé. 

DÉGLOBULISATION  {si)  n.  m.  Diminution  progressive 
des  p  lobules  rouges  dans  le  sang  des  anémiques. 

DÉGLOUTERONNER  [ro-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
glouteronj  v.  a.  Débarrasser  des  gloulerons,  en  parlant  de 
la  laine. 

DÉGLUBER  (iat.  deglubare  :  du  préf.  de,  et  de  glubare, 
écorceri  v.a.  Ecercer,ôteri'écorce  de:  Dégluber  un  arbre, 
un  fruit. 

DÉGLUEMENT  {glà-man)  n.  m.  Action  do  dégluer;  son 
résultat  :  Le  dêgluement  doit  se  faire  avec  précaution, 
pour  ne  pas  arracher  les  ailes  de  l'oiseau  ni  les  poisser. 

DÉGLUER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  glu)  v.  a.  Débarrasser 
de  la  glu  :  Diîgluer  un  bâton,  il  Par  ext.  Dégluer  les  yeux, 
Oter  la  cliassie  qui  colle  les  paupières. 

Se  dégluer,  v.  pr.  Se  débarrasser  de  la  glu. 

DÉGLUTINER  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  v.  a. 
Faire  disparaître^  avec  de  la  cendre  ou  autrement,  la  glu 
attachée  au  plumage  d'un  oiseau. 

DÉGLUTIR  flat.  deglutire,  même  sens)  v.a.  Avaler,  ingur- 
giter :  Di^:glctir  le  bol  alimentaire. 

Se  déglutir,  v.  pr.  Etre  dégluti,  avalé. 

DÉGLUTITION  (si-on)  n.  f.  Action  de  déglutir,  d'avaler; 
action  par  laquelle  un  animal  fait  passer  les  aliments  de  la 
bouche  dans  l  estomac  .Mécanisme  de  la  déglutition.  Votes 

de  la  DÉGLUTITION. 

—  Encycl.  La  déglutition  comprend  la  série  d'actes 
organiques,  de  mouvements  réflexes  et  associés,  dont  le 
résultat  est  de  transporter  jusque  dans  l'estomac  les  ali- 
ments contenus  dans  la  cavité  buccale.  Ces  actes  peuvent 
être  rapportés  à  trois  temps  différents.  Dans  le  premier 
temps,  la  masse  alimentaire  traverse  l'isthme  du  gosier; 
dans  lo  second,  elle  parcourt  lo  pharynx;  enlin.  dans  lo 
troisième,  elle  traverse  l'œsophage.  Le  premier  temps  de 
la  déglutition  dépend  seul  de  la  volonté. 

Quand  les  aliments  ont  été  suffisamment  broyés  par  les 
dents  et  mélangés  à  la  salive,  la  langue  presse  la  masse 
alimentaire  contre  la  voûte  palatine.  Cette  masse  est 
poussée,  par  les  mouvements  de  la  langue,  jusqu'à  l'isthme 
du  gosier  et  le  franchit  grûce  à  une  contrartion  énergique 
dos  muscles  mylo-hyoïdiens.  Les  aliments  traversent 
ensuite  rapidement  ie'pharynx,  déterminant  quatre  séries 
de  phénomènes  simultanés  :  l*  mouvements  du  pharynx,  qui 
s'élève  ù  la  rencontre  du  bol  alimentaire  et  se  contracte 
pour  le  faire  progresser;  2"  occlusion  des  fosses  nasales, 
par  rapprochement  des  piliers  postérieurs  et  soulèvement 
du  voile  du  palais;  3"  occlusion  des  voies  respiratoires,  par 
l'abaissement  do  l'épigiotte;  i"  occlusion  de  l'isthme  du 
gosier,  par  la  langue. 

Le  bol  alimentaire,  arrivé  dans  la  partie  supérieure  do 
l'œsophage,  progresse  sous  l'influence  des  mouvements 
péristaltiques  et  est  projeté  avec  force  dans  l'estomac. 

DegO,  ville  d'Italie  (Ligurie  Tprov.  de  Gènes]),  sur  la 
Bormida;  2.150  bah.  Le  13  avril  1796,  victoire  de  Bonaparte 
sur  les  Autrichiens,  déjà  battus  la  veille  à  Montenotte. 

DÉGOBILI«AGE  {bi-llaj' [Il  mil.])  n.  m.  Action  de  dégo- 
biller,  de  vomir.  (On  dit  aussi  dégodillade  n.  f.)  Il  Par  ext. 
Matières  vomies  :  L'infect  dégodillage  d'un  ivrogne. 

—  Fig.  Paroles,  discours,  écrits  haineux  et  ignobles. 
i;  Verbiage  insignifiant.  (Bas  et  trivial.) 

DÉGOBILLER  {bi-llé  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do 
gobiller.  diminut.  de  gober)  v.  a.  Bas.  vomir. 

—  Fig.  Débiter  avec  volubilité  ;  dégoiser,  déblatérer. 
Se  dégobiller,  v.  pr.  Etre  dégobillé.  I!  Fig.  Etre  dégo- 

billé,  dé'goisé,  débité  avec  volubilité. 

DÉGOBXLUS  [bi-lll  \ll  mil.]  —  rad.  dégobiller)  n.  m.  Bas. 
MaiuMTs  vomies,  dégobillées. 

—  Pop.  Injures,  paroles  ordurières. 
DÉGOGNADE  (gn  mil.)  n.  f.  Action  de  se  dégogner. 
DÉGOGNER  {gn  mil.)  [SE;  v.  pr.  Se  dégingander,  parti- 

culièrenieiil  en  dansant. 

DÉGOISEMENT  [go-a-ze-man)  n.  m.  Action  do  dégoiser  : 
Le  nÈiioisKMKsr  des  commères,  n  Par  ext.  CTazouillement  :  f.e 
nt^ujoiSKMUNT  des  oisillons,  il  Babillage,  bavardage  :  le  dé- 
odisKMENT  des  petits  enfants  ressemble  ù  celui  des  oiseaux. 
(B.  Marbé.)  [Vx  en  ces  doux  derniers  sens.] 

DÉGOiaBR  Igo-a-zé  -  du  préf.  priv.  dé,  et  do  «osier)  v.  a. 
Diro  avec  volubilité  ou  d'uno  façon  étourdio  :  Dbqoisbr  ae» 
tnjurvs.  Dkuoisuk  tout  ce  qu'on  sait. 


—  Par  ext.  Gazouiller,  clianter,  en  parlant  des  oiseaux  : 
Les  oiseaux  déguisent  leurs  chansonnettes.  (Nicot.)  [Vx.J 

Il  Pop.  Chanter  :  Dégoisi^r  une  chanson. 

—  V.  n.  Jaser,  bavarder  :  Peste,  madame  la  nourrice, 
Comme  vous  dkgoisez  !  (Mol.) 

Se  dégoiser,  v.  pr.  Etre  dcgoisé.  il  S'égosiller,  chanter  à 
plein  gosier,  n  Dégorger.  (Vx  on  ces  deux  sens.) 

Degola  (André-Louis),  musicien  italien,  né  à  Génos 
en  1778.  Il  tit  représenter  à  Livourne  un  opéra  bouflTe  il 
Medico  per  forza  (n8'j),  fut  maître  de  chapelle  à  Chia- 
vari,  puis  se  rendit  en  Franco  et  fut  organiste  de  l'église 
principale  de  Versailles.  On  connaît  do  lui  des  messes, 
des  vêpres,  des  hymnes,  ainsi  que  des  symphonies,  des 
quintettes,  sextuors  et  sérénades.  II  a  publié  ;ï  Paris  une 
Méthode  de  chant,  une  Méthode  d'accompagnement  et  des 
romances.  —  Degola  (Giocondo),  musicien  italien,  né  et 
mort  à  Gênes  (1803-1845),  flls  du  précédent.  U  est  l'auteur 
de  plusieurs  opéras  :  Adelina  (1837);  la  Donna  capriciosa 
(1839J;  Don  Papirio  Sindaco (ISM):  un  Duello  alla  pistola 
(1842).  On  connaît  aussi  de  ce  compositeur  une  grande 
cantate  :  il  Trionfo  di  Davide,  une  messe  à  doux  clioeurs, 
des  ariettes,  des  nocturnes  à  deux  voix,  etc. 

Dégolfer  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  golfe)  v.  n.  Mar. 

Sortir  d'un  yulfc. 

DÉGOMMADE  (/?o-7>!rtrf*  —  rad.  dégommer)  n.  f.  Pop.  Ex- 
trême vieillesse,  décrépitude,  ii  Etat  d'une  personne  usée 
par  les  excès,  i;  Congé,  destitution. 

DÉGOMMAGE  [go-maj'  —  rad.  dégommer)  n.  f.  Manuf. 
Action  de  dêcruser  la  soie.  V.  di-;crusage. 

—  Pop.  :Syn.  de  dégommade. 

—  Tecbn."  Syn.  de  décrusage. 

dégommer  [go-mé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gommer) 
V.  a.  Techn.  Syn.  de  décrdser. 

—  Pop.  User,  décatir,  ii  Décevoir,  il  Destituer. 
Se  dégommer,  v.  pr.  Etre  dégommé. 

—  Pop.  Enlaidir,  se  décatir. 

DÉGONDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gond)  v.  a.  Tirer  de 
ses  gunds  :  DEGONDt:R  une  porte. 

DÉGONDOLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gondoler)  v.  a. 
Ramener  à  la  forme  plane  ;  Dégondoler  des  planches. 
Se  dégondoler,  v.  pr.  Reprendre  sa  forme  plane. 

—  Anton.  Gondoler. 

DÉGONFLEMENT  [majt)  n.  m.  Action  de  dégonfler  ou 
de  se  dt'gonfler;  résultat  de  cette  action  :  Dégonfle.ment 
d'un  ballon,  d'une  tumeur. 

—  Fig.  Soulagement  d'une  sorte  d'oppression  morale  : 
Dans  ta  joie  comme  dans  la  tristesse,  les  larmes  opèrent  le 

DEGONFLEMENT  rfil   CŒUr. 

DÉGONFLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gonfler)  v.  a.  Faire 
cesser  le  gonflement  :  Degonflkr  un  balton,  une  vessie. 
Il  Faire  cesser  l'enflure  de  :  L'ne  application  de  sangsues 
dégonfle  un  point  malade. 

—  Fig.  Soulager  dune  oppression  morale  :  Les  la)'n}es 
DirGONFLENT  le  ^CŒur.  {^iira.h.)  \i  Dégon/ler  la  rate.  Faire 
passer  la  colère. 

Se  dégonfler,  v.  pr.  Etre  dégonflé. 

—  Fig.  Se  procurer  un  soulagement  moral. 

DEGOR  (subst.  verbal  de  dégorger)  n.  m.  Tuyau  à 
l'intérieur  duquel  s'écoule  lo  liquide  que  l'ou  vie'nt  de 
distiller. 

DÉGORGEAGE  {jaj'  —  rad.  dégorger)  n.  m.  Techn.  Dans 
les  opérations  relatives  au  traitement  du  coton,  Syn.  de 
LAVAGE.  Il  Dans  la  teinture  de  la  laine.  Opération  au  moyen 
de  laquelle  on  nettoie  et  on  débarrasse  le  tissu  de  l'excé- 
dent de  mordant  qui  ne  s'est  pas  coml)ino  et  pourrait, 
par  sa  présence  dans  lo  bain,  nuire  à  la  teinture  régu- 
lière. 

—  Œnol.  Opération  qui  fait  disparaître  lo  dépôt  qui 
macule  le  vin  mousseux;  le  Champagne,  par  e.xemplo. 

DÉGORGEMENT  [je-man]  n.  m.  Action  do  dégorger,  do 
rendre  ce  qui  avait  été  absorbé-  Il  Action  do  vomir  ce  que 
l'un  avait  niante  ou  bu. 

—  Par  ext.  Dégorgement  d'une  foule,  Ecoulement  do 
celte  foule. 

—  Fig.  Emission  subite  et  abondante  ;  Dégorgement 
d'injures,  de  fausse  rhétorique. 

—  Méd.  Ecoulement  do  matières  qui  distendaient  les 
vaisseaux,  les  organes  :  DÉGOKGiiMKNï  de  bile. 

—  Techn.  Tuyau  servant  do  décharge  à  un  réservoir 
quelconque.il  Ecoulement  d'eau  chargée  d'immondices; 
endroit  oà  se  produit  cet  écoulement.  H  En  T.  de  teint., 
Syn.  de  uégorgeage. 

DÉGORGEOIR  {jo-ar'  —  rad.  dégorger)  n.  m.  En  géné- 
ral, Issue  par  où  s'écoulent  des  liquides. 

—  Artill.  Instrument  formé  d'une  tige  en  fer  poinluo  et 
d'une  poignée,  oui  sert  à  déboucher  la  lumière  des  canons. 

—  Comm.  Enaroit  couvert,  où  en  laisse  les  amandes  du 
cacaoyer  se  débarrasser  do  la  matière  gluante  et  visqueuse 
qui  les  recouvre. 

—  Mar.  Dégorgeoir  de  voile.  Fausse  carguo  secondant 
la  cargue-bouline. 

—  Péch.  Ustensile  de  p^cho  formé  par  une  tringlette 
de  fer.  fendue  en  forme  do  fourche  A  l'une  do  ses  extrémi- 
tés, et  que  l'on  emploie  pour  sortir 

l'hameçon   do  la  bouche   ou  de  la     O  * 

gorgo  du  poisson,  sans  le  blesser.        D.^^oigcoir  (pi^ch.). 

—  Techn.   Extrémité  d'un  tuyau 

par  lequel  se  déverso  au  dehors  l'eau  d'un  réservoir  ou 
d'une  pompe,  il  Instrument  de  forgeron,  on  forme  do  gouge, 
pour  couper  lo  fer  ù  chaud,  il  Instrument  do  forgeron  qui 
sert  à  obtenir  dos  concés  dans  les  pièces  forgées,  il  Ap- 
pareil employé  pour  ïondre  la  laine  pendant  son  net- 
toyage. Il  Outîl  do  forgeron  A  l'aide  duquel  ou  étire  lo  ter. 
DÉGORGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé.  et  do  gorge.  Prend 
un  e  après  le  second  g,  toutes  les  fois  que  la  syllabe  sui- 
vante commence  par  un  a  ou  un  o  :  Nous  dégorgeons.  H 
dégorgea)  v.  a.  Rendre  par  la  gorge,  vomir  :  Les  serins 
dkgobgknt  la  nourriture  à  leurs  iwlits.  ainsi  que  les  c/in»*- 
donnerets  et  les  linots.  (Bosc.)  Il  Vider  par  la  gorge,  fairo 
rendre  la  nourriture  à  :  Dégoiïoeu  des  sam/sues.  n  En  par- 
lant du  poisson.  Le  tenir  dans  l'eau  claire  et  courante, 
pour  ôter  à  sa  chair  le  goilt  do  vase  qu'elle  contracte 
dans  les  eaux  marécageuses  :  Dkg!>rokr  une  carpe. 

—  Par  ext.  Déveraor,  écouler  des  liquides  :  (iouttiére  qut 
itÉGouGK  un  flot  fangeux.  Il  Jeter  A  (lots,  écouler  avec  abon- 
dance :  ïVniH  qui  dbgorok  de  nombreux  voyageurs. 


DÉGOTAGE 


DÉGRAISSAGE 


l'argent 


—  Fam.  Rendre,  restituer  :  Faire  dégorger  de 
à  un  usurier. 

—  Artill.  Dégorger  une  pièce,  Eu  dégager  la  lumière 
avec  le  dégorgeoir. 

—  Art  vétér.  Dissiper  un  engorgement  en  faisant  pro- 
mener ranimai. 

—  Teclin.  Pratiquer  à  laide  du  dégorgeoir  des  congés 
sur  des  pièces  forgées,  en  les  étirant,  il  Dégorger  la  laine, 
La  nettoyer  en  la  débarrassant  de  l'excédent  de  mordant 
non  oomoiné.  il  Tondre  la  laine  lors  de  ropéralion  du  net- 
toyage. Il />'fff07'^er  le  fer.  Couper  le  fera  chaud,  il  Net- 
toyer, dépouiller  des  matières  étrangères. 

—  V.  D.  Etre  dégorgé,  dans  tous  les  sens  de  l'actif. 

—  Art  cultn.  Faire  dégorger  les  viandes,  Les  faire  trem- 
per dans  leau  froide  pour  les  débarrasser  du  sang  et  do 
certaines  impuretés  solubles. 

—  Mar.  Tirer  dans  le  fond  d'une  voile  carguéo  le  plus 
possible  de  toile,  pour  en  faciliter  le  ferlage,  atin  quelle 
soit  bien  roulée. 

—  Pop.  Avouer,  il  Vomir. 

Se  dégorger,  v.  pr.  Etre  dégorgé,  rendu  par  la  gorge  : 
Il  Se  vider  par  la  gorge,  ii  Se  débarrasser  d"un  goût  de 
bourbe,  il  Avoir  issue  :  Tuyau  gui  va  se  dégorger  dans  un 
bassin,  il  Cesser  d'être  engorgé  :  Des  veines  qui  se  dégor- 
gent. Il  Se  vider,  se  désobstruer. 

—  Techn.  Se  nettoyer  en  séjournant  dans  un  liquide  : 
Des  laines  qui  se  dégorgent. 

—  Anton.  Engorger,  obstruer. 

DÉGOTAGE  OU  DÉGOTTAGE  {go-taf  —  rad.  dégoter) 
D.  m.  Pop.  Supériorité  marquée. 

DÉGOTER  ou  DÉGOTTER  (fjo-té)  v.  a.  Supplanter,  priver 
de  son  poste  :  J'ai  peur  que  M.  le  duc  de  Praslin  n'aime 
pas  mon  impératrice  de  lîussie  ;  j'ai  peur  qu'on  ne  la  décote. 
(Volt.)  11  Surpasser  :  Quel  style!  ça  dégotte  j1/°"'  de  Sévi- 
gnè.  (Labiche.) 

—  Pop.  Abattre  avec  un  projectile  :  Dégoter  une  cruche 
d'un  coup  de  pierre.  \\  Apercevoir,  découvrir. 

DÉGOU  n.  m.  Nom  indigène  des  rongeurs  du  genre  oo- 
todon  dans  l'Amérique  du  Sud.  V.  octodon. 

DÉGOUDRONNAGE  [dro-naf)  ou  DÉGOUDRONNEMENT 
{dro-ne-man)  n.  m.  Action  de  dégoudrunuer  ;  résultat  de 
cette  action  :  Le  dégoudronnement  d'un  cordage. 

DÉGOUDRONNER  idro-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
goudron)  v.  a.  Oter  le  goudron  de  :  Dégoudronner  une 
'toile,  un  navire.  Il  Faire  perdre  le  goût  du  goudron  à  :  De- 
GOUDRONNER  un  liquide,  ujw  boisson. 

Se  dégoudronner,  v.  pr.  Etre,  devenir  dégoudronné. 

DÉGOUDRONNEUR  {dro-neur')  n.  m.  Appareil  destiné  à 
dégoudronner,  il  Ouvrier  chargé  de  l'opération  du  dégou- 
dronnage. 

DÉGOUDRONNOIR  [dro-no-ar)  n.  m.  Techn.  Espèce  de 
tenaille  à  mâchoires  de  mi -circulaire  s  et  qui 
sert  à  enlever  le  goudron  ou  la  cire  qui  en- 
toure le  goulot  d'une  bouteille. 

DÉGOULINAGEi>i(ïJ')  n.  m.  Ecoulement  lent. 

DÉGOULINER  (corrupt.  de  découler)  v.  n. 
Pop.  Couler  goutte  à  goutte  :  Larmes  qui  dé- 
goulinent sur  la  figure. 

DÉGOUPZLLER  (//  mil.)  V.  a.  Enlever  une 
goupille  pour  la  remplacer  par  une  neuve. 
Il  Opérer  le  démontage  d'une  pièce  mécanique 
que  maintient  la  goupille. 

DÉGOURDIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gourd) 
V.  a.  Faire  revenir  de  son  engourdissement  : 
Dégourdir  ses  membres. 

—  Chauffer  légèrement  :  Dégourdir  de 
l'eau. 

—  Fig.  Rendre,  donner  de  l'activité  à  :  Dé- 
gourdir dans  son  intelligence  des  pensées  jus- 
qu'alors inertes.  (Baiz.)  n  Faire  perdre  sa  gaucherie,  sa 
timidité. 

Le  mariage  forme  et  dôgourdU  les  gens. 

Voltaire. 

—  Céram.  Cuire  au  dégourdi. 
Dégourdi,  ie  part.  pass.  du  v.  Dégourdir. 

—  Substantiv.  Personne  dégourdie  ;  Un  dégourdi  qui 
fera  son  cliemin. 

Se  dégourdir,  v.  pr.  Revenir  de  son  engourdissement. 

—  Se  chauffer  légèrement  :  Eau  qui  commence  à  se  dé- 
gourdir. 

—  Par  ext.  S'animer,  se  donner  du  mouvement. 

—  Fig.  Perdre  sa  timidité,  sa  gaucherie. 

—  Anton.  Engourdir. 

DÉGOURDI  (rad.  dégourdir)  n.  m.  Céram.  Noui  que  l'on 
donne  â  la  première  cuisson  d'une  pièce  de  faïence  ou  de 
porcelaine  avant  qu'on  l'ait  recouverte  du  vernis  appelé 
couverte  ou  glaçurc.  ii  Nom  que  porte  la  portion  du  four 
à  céramique,  dans  laquelle  s'opère  cette  première  cuis- 
son. Il  Pièces  do  céramique  soumises  à  cette  première 
cuisson. 

DÉGODRDISSEMENT  (di-se-man)  n.  m.  Action  par  la- 

3uelle  les  membres  engourdis  reprennent  de  la  chaleur, 
u  mouvement  :  Le  dégouhdissevent  se  fait  sentir  par  un 
picotement  dans  les  nerfs,  il  Action  de  dégourdir  un  liquide  ; 
Le  dégourdissement  de  l'eau. 

DÉGOURMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gourmer)  v.  a. 
Oter  la  gourmette  :  Dégourmer  un  che^ml. 

—  Fig,  Faire  perdre  l'air  prave  et  empesé  à  :  L'hahi- 
tu/fe  du  monde  dégourme  un  jeune  homme. 

Se  dégourmer,  v.  pr.  Etre,  devenir  dégourmé,  au  pr. 
et  au  (ig. 

DegousÉC  (Josoph-Marie-Anne),  ingénieur  et  homme 
politique,  né  à  Rennes  en  17Û5,  mort  en  J8G2.  Il  prit  une 
part  active  aux  luttes  du  libéralisme  sous  la  Restaura- 
tion, lors  de  la  révolution  de  Juillet  et  sous  Louis-Philippe. 
Elu,  après  la  révolution  de  1848,  représentant  de  la  Sartho 
à  la  Constituante,  il  fut  questeur  de  l'Assemblée,  et  ne  fut 
f)as  réélu  à  la  Léf^islativc.  Ingénieur  distingué,  Degouséo 
s'occupa  particulièrement  du  forage  des  puits  artésiens 
cl  du  perfectionnement  de  l'outillage  do  forage.  On  lui 
doit  :  Guide  du  sondeur  ou  Traité  théorique  et  pratique  des 
sondages  (1817). 

J>^GO\JT  [gou  —  subst.  verbal  de  dégoutter)  n.  m.  Autrof. 
Ecoulement,  chute  do  liquide  : 

L'eau  du  haut  des  maisons  tombait  d'un  tel  dégoût 
Qu«  les  chieofl  attirés  pouvaient  boire  debout. 

Matiiuei.m  Réokibr. 


Dê^oudron- 

uoîr. 


—  Art  culin.  Jus  qui  dégoutte  des  viandes  pendant 
qu'elles  rôtissent.  (Peu  usité.) 

DÉGOÛT  {goû  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  goût)  n.  m. 
Patliol.  Répugnance  à  prendre  des  aliments,  défaut  dap- 
péiit,  de  goût  :  Combattre  le  dégoijt  par  la  diète  et  les 
amers. 

—  Par  ext.  Aversion  ;  répugnance  qui  suit  la  satiété  : 
L'entière  satisfaction  et  le  dégoût  se  tiennent  la  main. 
(La  Font.)  il  Amertumes,  déplaisirs,  mortifications  -.Abreu- 
ver quelqu'un  de  dégoûts.  Chaque  condition  a  ses  dégoûts. 
Il  Mépris,  dédain  :  Vos  dégoûts  pour  lui  n'ont  été  que  trop 
marqués.  (Mariv.)  [Peu  usité.] 

—  Jeux.  Au  jeu  dhombre,  Payement. 

—  Syn.  Dégoût,  répugnance.  Le  dégoût  suppose  qu'on  a 
goûté  de  quelque  chose,  qu'on  en  a  fait  usage  plus  ou 
moins  longtemps,  et  que  la  satiété  est  venue.  La  y'épu- 
gnance  se  rapporte  aux  choses  dont  on  n'a  pas  fait  usage, 
mais  qui  inspirent  une  répulsion  plus  ou  moins  instinctive. 
On  quitte  un  emploi  par  dégoût,  on  en  refuse  nu  par  ré- 
pugnance. 

DÉGOUTAMMENT(/a-?«(ï»)  adv.  D'une  façon  dégoûtante. 

DÉGOÛTANT  {tan),  ANTE  adj.  Qui  inspire  le  dégoût, 
l'aversion  :  Uup  malpropreté  dégoûtante. 

—  Fam.  Ennuyeux,  insupportable  :  Bien  n'est  plus  dé- 
goûtant que  le  respect  que  l'on  est  tenu  de  feindre  pour  des 
coquins. 

—  Syn.  Dégoûtant,  fastidieux.  Dégoûtant  peut  seul  ex- 
primer une  sensation  physique,  et  alors,  il  n'est  pas 
synonyme  de  fastidieux.  Quand  il  marque  un  sentiment  de 
l'âme,  il  a  beaucoup  plus  de  force  que  fastidieux  et  il  s'ap- 
plique surtout  aux  choses  immorales  ou  grossières.  Fas- 
tidieux s'applique  plutôt  à  ce  qui  choque  le  goût,  à  ce  qui 
manque  de  mesure,  à  ce  qui  fatigue,  à  ce  qui  ennuie. 

—  Anton.  Ragoûtant,  ante. 

—  n.  m.  Vitic.  Dans  la  Charente-Inférieure,  Raisin  noir 
connu  ailleurs  sous  les  noms  do  morillon  et  de  i'ineau. 

DÉGOUTATION  {si)  n.  f.  Pop.  Personne  ou  chose  répu- 
gnante. 

DÉGOÛTER  V.  a.  Provoquer  du  dégoût  :  L'usage  habituel 
du  pain  ne  nous  en  dégoûte  pas. 

—  Fig.  Donner  de  l'aversion,  de  l'éloignoment  à  :  Dé- 
goûter de  la  vie,  ce  n'est  pas  fortifier  le  courage.  (M"*  de 
Staél.)  Il  Dissuader,  détourner  :  On  avait  de  la  peine  à  dé- 
goûter les  gentilshommes  de  voler  sur  les  grands  cheynins. 
(Raynal.)  ii  Ennuyer,  fatiguer  ;  La  prolixité  dégoûte  le 
lecteur.  (Volt.) 

Dégoûté,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégoûter. 

—  Fam.  et  ironiq.  N'être  pas  dégoûté,  Montrer  du  pen- 
chant pour  des  choses  d'un  grand  prix. 

—  Substantiv.  Personne  dégoûtée,  difricile  :  Faire  le 
dégoûté. 

—  Pkov.  :  Au  dégoûté  le  miel  est  amer,  Les  personnes 
accoutumées  â  la  bonne  chère  trouvent  mauvais  les  meil- 
leurs plats. 

Se  dégoûter,  v.  pr.  Prendre  en  dégoût  certains  aliments, 
certaines  boissons, 

—  Fig.  Prendre  de  l'aversion,  concevoir  de  l'éloigne- 
ment  pour  certaines    personnes,  pour  certaines  choses. 

—  Anton.  Ragoûter. 

DÉGOUTTANT  {gou-tan),  ANTE  adj.  Qui  laisse  couler 
goutte  à  goutte  :  Murs  tout  dégouttants  d'eau. 

—  Blas.  Se  dit  du  pélican,  quand  les  gouttes  de  sang 
qu'il  fait  tomber  avec  sou  bec  sont  d'un  autre  émail  que 
le  corps. 

DÉGOUTTEMENT  (grOH-Ze-ma»)  n.  m.  Action,  état  d'une 
chose  qui  dégoutte,  qui  laisse  tomber  un  liquide  goutte  à 
goutte  :  Dans  les  forêts  de  l'Amérique  tropicale,  le  dégout- 
tement  de  la  sève  produit  comme  une  sorte  de  pluie,  il  Ce 
qui  dégoutte  d'un  objet  ;  Le  dégoutte  ment  du  frêne  passe 
pour  endommager  tous  les  végétaux  qu'il  atteint. 

DÉGOUTTER  {gou-té  —  du  préf.  dé,  et  de  goutte)  v.  n. 
Couler  goutte  à  goutte  :  L'eau  qui  dégoutte  d'un  parapluie. 
Il  Etre  dégouttant,  laisser  coulerun  liquide  goutte  à  goutte: 
À/on  glaive  dégouttait  d'un  sajig  immonde.  (Éallanche.) 

—  Prov.  :  A  la  cour,  s'il  n'y  pleut,  il  y  dégoutte.  Il  y  a 
toujours  quelque  chose  à  espérer  de  la  faveur  des  grands. 

11  Quand  il  pleut  sur  le  curé,  il  dégoutte  sur  le  vicaire.  Il  no 
nous  arrive  rien  de  bien  ou  de  mal,  dont  n'aient  leur  part 
ceux  qui  nous  entourent.  (Vieillis.) 

—  Activ.  Verser  goutte  à  goutte  :  Voûte  qui  dégoutte 
de  l'eau  salpètrée. 

—  Fig.  Laisser  échapper,  manifester  au  dehors  :  Tordez- 
les  ;    ils   dégouttent    l'orgueil.    (La 
Bruy.)  [Vieux.] 

DÉGOUTTURE  {gou-tur')  n.  f.  Li- 
quide qui  dégoutte  :  Les  dégodttures 
du  toit. 

DÉGRADANT  {dan),  ANTE  adj.  Avi- 
lissant, qui  dégrade,  qui  déshonore  : 
Une  conduite  dégradante. 

DÉGRADATEUR  (rad.  dégrader) 
n.  m.  Photogr.  Sorte  de  cache  dont 
les  bords  sont  estompés  ou  dentelés, 
et  qu'on  place  au-dessus  du  photo- 
type, lors  du  tirage  des  pliotocopies, 
pour  obtenir  des  images  dégradées. 


Dégradateur 
photographique. 


DEGRADATIF,  IVE  adj.  Gramm.  Qui  indique  une  dé- 
gradation, péjoratif  :  La  terminaison  âtro  est  dégraua- 
TIVI-:  dans  la  plupart  des  cas. 

DÉGRADATION  {si-on  —  rad.  dégrader)  n.  f.  Destitution 
infamante,  expulsion  d'un  grade,  d'une  dignité.  V.  la  par- 
tie encycl. 

—  Par  ext.  Action  d'endommager;  résultat  de  cette  ac- 
tion :  L'humidité  amène  la  dégradation  des  murs.  \\  Perte 
ou  affaiblissement  progressif  de  certaines  qualités  physi- 
ques, morales  ou  intellectuelles  :  La  dégradation  wiora/e 
produit  quelquefois  la  dégradation  physique. 

—  Toint.  Diminution  do  l'intensité  d'une  couleur.  ]|  On 
dit  également  démontage  dk  la  couleur. 

—  Peint.  Nom  sous  Icfjuel  on  désigne,  dans  une  pein- 
ture, certains  alfaiblissements  graduels,  en  passant  du 
noir  au  blanc,  on  ce  qui  concerne  les  fonds  d'un  tableau. 

—  Kncycl.  Moyen  âge.  Dégradation  de  chevalier.  Cette 
pénalité  accessoire,  qui  intervenait  toujours  après  une 
conilamnation  capitale,  avait  pour  but  d'clfacer  chez  le 
condamné,  avant  qu'il  uo  fût  livré  au  bourreau,  la  dignité 


de  la  noblesse  que  lui  avait'  conférée  la  cliovalerie.  Pour 
exécuter  cette  lugubre  cérémonie,  deux  estrades  étaient 
élevées.  Dans  l'une,  le  chevalier  condamné  était  entouré 
de  prêtres  chantant  les  vigiles  des  morts;  dans  l'autre, 
vingt  ou  trente  chevaliers  faisant  les  fonctions  de  juges. 
Un  roi  d'armes,  après  avoir  reproché  au  condamné  sa  fé- 
lonie et  sa  foi  mentie,  lui  enlevait,  à  la  fiu  de  chaque 
psaume,  une  pièce  de  son  armure  et  terminait  en  brisant 
son  écu  à  coups  de  marteau  et  en  lui  inondant  la  tète 
d'eau  chaude  pour  effacer  toute  trace  de  chevalerie.  Puis 
ou  se  rendait  à  l'église,  où  l'oftice  des  morts  était  psal- 
modié sur  le  condamné  couvert  d'un  drap  mortuaire;  il 
était  ensuite  exécuté. 

Dégradation  civique.  La  dégradation  civique  est  une 
peine  infamante,  qui  constitue  un  ensemble  de  déchéances. 
C'est,  selon  l'article  34  du  Code  pénal,  la  privation,  à  titre 
de  peine  :  1"  de  tous  droits  politiques,  c'est-à-dire  des 
droits  en  vertu  desquels  chaque  citoyen  contribue  au  gou- 
vernement du  pays;  2«  d'un  certain  nombre  de  droits  pu- 
blics, droits  qui  sont  •  soit  des  facultés  assurées  à  tous, 
comme  le  droit  de  port  d'armes  ;  soit  des  distinctions 
accordées  ou  autorisées  par  le  chef  de  l'Etat,  comme  le 
droit  de  porter  des  décorations;  soit  une  participalion  à 
la  puissance  publique,  comme  le  droit  d'occuper  une  fonc- 
tion, un  emploi  ou  un  office  publics,  le  droit  de  servir 
dans  les  armées,  d'être  expert,  juré,  témoin,  professeur 
ou  surveillant  dans  une  maison  d'enseignement;  3°  de  cer- 
tains droits  do  famille. 

La  peine  de  la  dégradation  civique  est  tantôt  prin- 
ci])ale,  tantôt  accessoire. 

Dégradation  militaire.  La  dégradation  a  pour  effet  de 
priver  le  militaire  de  son  grade  et  du  droit  de  porter  au- 
cun insigne  ou  décoration;  elle  supprime  tous  ses  droits 
à  la  pension  pour  les  services  jiassés.  et  lui  interdît  de 
servir  à  aucun  titre  dans  l'armée.  Elle  entraîne  de  plus 
les  mêmes  incapacités  que  la  dégradation  civique. 

Le  condamné  qui  doit  subir  la  dégradation  est  conduit 
en  grande  tenue  devant  la  troupe  commandée  pour  la 
parade  d'exécution.  Après  lecture  du  jugement,  le  com- 
mandant de  la  troupe  prononce  la  formule  :  «  X...,  vous 
êtes  indigne  de  porter  les  armes;  au  nom  du  peuple  fran- 
çais, nous  vous  dégradons  !  •>  Puis,  tous  les  insignes  de 
grade  et  décorations  du  condamné  lui  sont  arrachés;  si 
c'est  un  ofticier,  son  sabre  est  brisé  et  jeté  à  terre.  On 
le  fait  ensuite  passer  devant  le  front  des  troupes. 

DÉGRADEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  dégrader,  dé- 
gradation. (Ce  dernier  mot  est  presque  seul  usité.) 

DÉGRADER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  gradus,  degré) 
V.  a.  Dépouiller  de  son  grade,  de  sa  dignité,  de  son  rang  : 
Dégrader  un  officier,  un  cftevalier  de  la  Légion  d'honneur. 
Il  Endommager,  détériorer  :  Jl  est  défendu  de  dégrader 
les  monuments  publics. 

—  Fig.  Avilir,  faire  tomber  dans  un  état  de  dégrada- 
tion morale  ou  intellectuelle  ;  Le  propre  du  despotisme 
est  d'avilir  et  de  dégrader  les  âmes.  (Helvét.)  Il  Rabaisser, 
déprécier  :  Il  ne  faut  souvent  qu'un  imposteur  adroit  pour 
dégrader  les  idées  les  plus  sublimes.  (Ferrand.) 

—  Mar.  Dépouiller  de  ses  agrès,  en  parlant  d'un  navire. 
(Peu  us.) 

—  Peint,  et  grav.  Affaiblir  insensiblement  et  méthodi- 
quement :  Dégrader  les  teintes,  les  lumières. 

—  Techn.  Saper  par  le  pied,  en  parlant  d'une  con- 
struction :  DÉGRADER  un  mur. 

—  V.  n.  Mar.  Perdre  son  rang  dans  une  ligne  de  bataille  ; 
ne  pouvoir  conserver  ses  distances. 

Dégrci.dé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégrader. 

—  Mar.  .Se  dit  :  1"  D'un  matelot  ayant  échappé  à  un 
naufrage.  (Vieux);  2"  D'un  navire  qui  a  perdu  son  rang 
dans  la^  ligne  de  bataille.  (Vieux.)  [Syn.  sous-venté,  ée.] 

Se  dégrader,  v.  pr.  Déchoir  de  sa  "dignité,  de  son  rang; 
se  détériorer. 

—  Fig.  Déchoir,  s'avilir,  tomber  dans  un  état  de  dégra- 
dation morale  ou  intellectuelle. 

—  Peint,  et  grav.  Diminuer  insensiblement. 

—  Syn.  Dégrader,  déprimer,  dépriser.  Dégrader,  c'est 
faire  descendre  d'une  hauteur;  ainsi,  on  ne  dégrade  (\\ie 
ce  qui  occupait  un  rang  élevé  dans  l'estime  des  hommes. 
Déprimer,  c'est  abaisser  en  pesant  de  toutes  ses  forces 
surquelque  chose;  ce  mot  marque  l'intention  d'amoindrir, 
de  faire  occuper  la  plus  petite  place  possible.  Entin,  dépri- 
spr,  c'est  chercher  àdiminuer  le  prix,  montrer  qu'une  chose 
est  sans  valeur  ou  n'a  qu'une  valeur  insignifiante. 

DÉGRAFÉE  {fé  —  rad.  dégrafer)  n.  f.  Fam.  Femme  ga- 
lante. 

DÉGRAFER  fdu  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  agrafe)  v.  a. 
Déiaclier  l'agrafe,  ou  les  agrafes  de  :  Dégrafer  une  robe, 
son  ceinturon. 

—  Dégrafer  un  navire.  Mar.  Enlever  les  grappins  d'abor- 
dage, pour  s'éloigner  de  l'ennemi. 

Se  dégrafer,  v.  pr.  Etre,  devenir  dégrafé,  ii  Défaire  soi- 
même  les  agrafes  de  ses  habits. 

—  Anton.  Agrafer. 

DÉGRAISSAGE  {grè-saj')  n.  m.  Action  de  dégraisser . 
d'enlever  les  taches  d'une  étoffe  ou  les  impuretés  d'une 
matière  textile,  ii  Lieux  où  Ton  dégraisse,  où  l'on  fait  le 
dégraissage,  il  Opération  du  raffinage  du  sucre,  qui  con- 
siste à  faire  arriver  un  jet  de  vapeur  sur  le  sucre,  après  le 
dépotage,  afin  de  dissoudre  les  parcelles  de  sucre  adhé- 
rentes aux  parois,  il  Lieu  où  se  fait  cette  opération,  ii  Opé- 
ration du  verrier,  consistant  à  frotter  un  objet  avec  de 
lémeri  en  poudre,  afin  de  le  préparer  à  une  manipulation, 
celle  du  polissage,  ii  Action  d'ajouter,  en  céramique,  une 
quantité  déterminée  de  sable  "siliceux  à  l'argile,  afin  de 
la  dégraisser,  ii  En  T.  de  miroitier.  Donner  â  la  feuille 
détain  un  dernier  polissage  avant  d'ajouter  le  mercure. 
Il  Chez  les  plombiers.  Action  de  faire  disparaître  l'excé- 
dent do  soudure  qui  reste  adhérente  au  plomb,  n  En  œno- 
logie. Opération  qui  consiste  à  faire  disparaître  le  défaut 
des  vins  appelé  gi-aisse  n  Opération  exécutée  par  les  do- 
reurs, et  qui  consiste  à  nettoyer  les  blancs  qui  doivent 
recevoir  la  dorure.  Il  Chez  les  peintres  en  bâtiment,  Action 
de  nettoyer  et  laver  les  fonds  que  l'on  doit  peindre,  il  En  T. 
di^  graveur.  Action  do  frotter  la  itlanche  de  cuivre  avec  du 
Idanc  d'Espagne  pulvérisé,  il  En  T.  dccharp.,  Action  d'abat- 
tre les  angles  d'une  pièce  de  bois. 

—  Encycl.  Le  dégraissage  consiste  à  débarrasser  les 
laines  des  matières  grasses  insuffisamment  enlevées  par 
le  dossuintago,  ou  à  éliminer  dos  tissus  les  huiles  ou 
graisses  introduites  pour  faciliter  la  fabrication.  Les  pro- 
cédés usuels  sont  basés  soit  sur  dos  actions  mécaniques  : 


583 

traitomoiit  à  l'argilo,  ou  à  l'action  combinée  do  l'iiumiditô, 
ito  la  chaleur  i)t  de  la  pression  ;  soit  sur  dos  actions  clii- 
niii|ues  :  traitouieut  aux  alcalis,  potasso,  soudo,  auuno- 
niaquo  caustiquo,  sols  do  soude,  savou,  etc.;  soit  sur  dos 
actions  physiques  :  dissolvants  divers,  tels  que  la  benzine, 
le  suUuro  do  carbone,  etc. 

Le  dcgrraissaj^o  à  l'arf^^ilo  est  le  plus  ancien,  puisqut- 
la  ifrre  à  foulon,  oniployoo  gt'^noraloment  dans  cotto  opé- 
ration, était  dôj;\  counuo  des  Romains.  Copondaiit,  l'action 
do  rar{;ilo,  iiiw  est  purement  mécanique  ot  ne  consiste 
(|uo  dans  l'aDsorption  dos  graisses,  n'est  ot'llcaro  ([u'au- 
luiit  quo  eollos-ci  n'ont  subi  aucune  altération  ii  l'air.  Le 
traitement  se  fait  au  foulon. 

Lo  dégraissage  chimique  consiste  à.  faire  passer  les 
laines  ou  les  tissus  do  laine  dans  un  bain  alcalin  d'une 
température  de  50  degrés.  Après  une  domi-houro  do  lissage 
dans  lo  bain,  on  lavo  ot  on  sèche. 

Lo  traitement  aux  dissolvants  se  fait  généralement  on 
vaso  clos,  quanti  l'agent  employé  est  la  benzine.  Avec  lo 
sulfuro  do  carbone,  on  procède  à  froid;  car,  â  chaud,  il 
cède  du  soufre  A  la  laine  et  la  jaunit. 

Lo  dégraissage  des  déchets  de  coton,  do  lia  ou  de 
chanvre,  qui  ont  déjù  servi  au  nettoyage  des  machines  ou 
de  leurs  organes,  a  pour  but  de  récupérer  la  majeure  partie 
de  l'huile  qu'ils  contiennent.  On  emploie  fréquemment  lo 
sulfuro  de  carbone  pour  cette  opération.  Souvent,  aussi,  on 
les  soumet  à  l'action  de  lessives  alcalines. 

DÉGRAISSANT  {ffrê-aaJi),  ANTE  adj.  Qui  a  la  propriété 
do  dégraisser  :  Substances  oÉCRAissANTics. 

—  u.  m.  Substance  qui  a  la  propriété  de  dégraisser  : 
Les  alcalis  sont  des  dégkaissants. 

DÉGRAISSE  {grèss)  n.  f.  Mar.  Etat  d'une  pièce  de  bois 
dégraissée. 

DÉG  RAIS  SEMENT  [f/rè-se-man)  n.  m.  Action  do  dégrais- 
ser ;  rè-suUat  de  cette  action,  il  On  dit  mieu.Y  dégraissagI':. 

DÉGRAISSER  {g)'è-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  graisse) 
V.  a.  Otor,  enlever  la  graisse  de  ;  DÉGKAissiiR  la  viande,  le 
bouillon.  Il  Dépouiller  de  la  matière  grasse  qui  couvre  ou 
pénètre  la  substance  à  dégraisser:  La  poudre  dégraisse 
les  cheveux,  u  Nettoyer  des  taches  de  graisse  et  autres  : 
DÉGRAISSER  un  habit,  une  robe. 

—  Kam.  Rendre  moins  gras,  en  parlant  d'une  personne  : 
L'exercice  dégraisse  les  obèses. 

—  Fig.  Appauvrir,  épuiser,  diminuer  la  fortune  de  :  Ce 
fîna/icier  avait  fait  des  bénéfices  énormes,  inais  on  l'\  bien 
DÉGRAISSÉ.  (Acad.)  Il  A  signifié  Rançonner:  Bois-le-Comte, 
neveu  de  Villegagnon,  qui,  passant  au  cap  de  Saint-Vin- 
cent, DÉGRAISSA  plusieurs  navires  espagnols  et  portugais. 
(D'Aubigné.)  il  Purger,  embellir,  perfectionner  par  des 
suppressions  :  Dégraisser  une  proposition.  {Ca.rd.  de  Rotz.) 

—  Œnol.  Dégraisser  le  vin.  Remédier  à  la  maladie  qu'on 
appelle  graisse  en  fournissant  au  vin  le  tanin  qui  lui  man- 
que.  V.  GRAISSE. 

~  Techn.  Faire  l'opération  du  dégraissante  dans  le  raf- 
finage du  sucre,  il  Faire  subir  au  verre  l'opération  du 
dégraissage,  il  Séparer  les  parties  de  soudure  qui  adhè- 
rent au  plomb,  ii  Nettoyer  les  surfaces  blanches  qui  doi- 
vent être  dorées,  n  Laver  les  fonds  à  repeindre,  ii  Donner 
le  dernier  poli  à  la  feuille  d'étain  que  le  miroitier  doit  re- 
couvrir de  mercure,  n  Dégraisser  les  laines.  Les  débar- 
rasser du  suint.  Il  Dégraisser  les  draps.  Les  nettoyer  parle 
foulage  ou  par  d'autres  procédés-  Il  Dégraisser  une  lime. 
En  décrasser  les  dents,  il  Dégraisser  l'argile,  Lui  ajouter 
du  sable  ou  delà  silice,  il  Dégraisser  une  pièce  de  bois,  En- 
lever, en  la  travaillant,  les  dernières  parties  superflues, 
pour  amener  les  faces  aux  dimensions  voulues,  u  Dégrais- 
ser les  terres.  Leur  enlever  leurs  qualités  fécondantes, 
leurs  principes  fertilisants.  (Se  dit  particulièrement  des 
torrents  et  des  ravines  d'eau  pluviale  qui  bouleversent 
des  terres  labourables.)  Il  En  terme  de  graveur.  Dégraisser 
la  planche,  La  frotter  avec  du  blanc  d'Espagne  pulvérisé. 

Se  dégraisser,  v.'pr.  Etre,  devenir  dégraissé  ;-Z,e5in'anrfe« 
SE  DÉGRAISSENT  par  la  cuisson. 

—  Fam.  Devenir  moins  gras,  en  parlant  d'une  personne. 

—  Fig.  Se  dépouiller,  perdre  sa  fortune. 
DÉGRAISSEUR  (grè-seur'),  EUSE  n.  Celui,  colle  qui  dé- 

■.'lais^f,  i|iii  fait  profession  d'enlever  les  taches  dos  ètolfes  : 
Parler  un  habit  au  dégraisseur. 

—  Fig.  Celui,  celle  qui  appauvrit,  qui  rançonne,  qui 
ruine  ;  Les  contrôleurs  généraux  étaient  d'habiles  et  hardis 
dégraissecrs. 

—  Pop.  Gar<;on  do  recette. 

DÉGRAISSEUR  (grè-seur')  n.  m.  Espèce  do  moulin  avec 
lequel  un  tord  la  laine  imprégnée  d'eau  do  savon,  avant 
de  la  mettre  sous  le  peigne. 

DÉGRAISSI3  {grè-sî)  U.  m.  Ce  que  l'on  enlève  parl'opé- 
rauon  du  dégraissage. 

DÉGRAISSOIR  {grè-so-ar')  n.  m.  Instrument  dont  \o 
teinturier  se  sort  pour  tordre  la  laine  savonnée.  (Syn.  de 
iiEGUAissEUR.)  Il  Instrument  dont  se  sert  lo  boyaudier  pour 
enlever  la  graisse  dos  boyaux,  il  Morceau  do  serge  qui 
siMt  au  miroitier  pour  dégraisser  l'étain  d'une  glaco  avant 
d'ajouter  lo  vif-argent  ou  mercure. 

DÉGRAMER  (du  priv.  dé,  ot  du  lat.  gramen,  inis,  gazon) 
v.  a.  Après  lo  labour  d'un  champ.  Enlever  lo  chiendent  au 
moyen  d'une  fourche,  pour  le  mettre  en  tas  ot  lo  brûler. 

Se  (légramer,  v.  pr.  Etre  dégramé  :  Les  termes  doivent 
SIC  ni':(iUAMi;it  avec  soin. 

Degranges  ou  Desgranges  (Michel),  prédicateur 
de  l'ordre  do  Saint-François,  né  ot  mort  ù  Lyon  (1734-1822). 
Il  émigra  pendant  la  Révolution.  A  son  "retour,  <lovonu 
capucm  sous  le  nom  do  frère  Archange,  il  acquit  de  la 
réputation  comme  orateur  populaire.  Il  composa  aussi  plu- 
sieurs ouvrages  do  polémique. 

DÉGRAPPAGE  Igra-paj')  n.  m.  Action  de  dégrappor.  Il  On 
dit  mieux  nciUAi'i'AOE.  V.  ce  mot. 

DÉGRAPPER  [nra-pé  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  grappe} 
V.  a.  Détacher  les  grains  de,  en  jiarlant  do  fruits  en 
grappes,    particulièrement    du     raisin.  11  On     dit    mieux 

lîGKAI'l'KR. 

DÉGRAPPINER  [gra-pi—àn  préf.  priv.  dé,  ot  do  grappin) 
V.  :i.  Mar.  Otrr  les  grappins  do  dessus  un  bîltimcnt,  l'en 
dégager.  Il  Relever  un  grappin  mouillé.  Il  Retirer  un  navire 
du  milieu  «les  glaces,  à  l'aide  de  grappins. 

DÉGRAPPOIR  n.  m.  Vitic.  V.   égraitoir. 

DÉORAS  f'/ïvi  ~  subst.  vorb.  de  dégraisser)  n.  m.  Mé- 
lange d  IiujIo  de  poisson  ot  d'acide  nitri([uo,  dont  se  sor- 


III. 


DEGRAISSANT  —   DÉGRÈVEMENT 


vent  les  chamoiseurs  et  tanneurs  pour  préparer  les  peaux 
ot  les  cuirs,  et  les  rondro  souples  et  imperméables.  Il  Ré- 
sidus graisseux  qu'eu  exprime  des  peaux. 

DÉGRAT  {gra  —  du  provenç.  degrat,  degré)  n.  m.  Départ 
d'un  liaioau  qui  se  rend  à  la  pôcne  do  la  moruo.  ii  Etre  en 
dégrat.  Se  dit  d'un  bateau  qui  a  quitté  le  port  pour  aller 
à  la  pôcho  do  la  morue,  il  Par  oxt.  Syn.  de  déuarcadère. 
—  Par  oxt.  Dans  certaines  colonies  françaises.  Lieu  oli 
les  Iciteaux  débarquent  leur  chargement  :  A  Caijenne,  le  ] 
marché  s'appt'lle  le  dégraï. 

Degrave  (Charles-Josopli),  jurisconsulte  et  écrivain 
belge,  né  on  1736  à  Ursel,  mort  en  1805.  11  fut  nommé, 
on  1797,  par  lo  département  do  l'Escaut,  membre  du  con 
soil  des  Anciens,  où  il  siégea  jusqu'au  l8-Brumairo.^  On  lui 
doit  un  ouvrage  considérable  :  la  République  des  Champs- 
Elysées  ou  le  Monde  ancien  (1806),  dans  lequel  il  chorclie 
à  expliquer  les  mythes  antiques  d'une  façon  paradoxale, 
ot  où  il  soutient  quo  r.\tlantide  était  située  on  Flandre, 
contrée  (jui  est,  pour  lui,  lo  berceau  de  l'humanité, 

DÉGRA VELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gravier.  —  Double 
la  lettre  l  devant  un  e  muot  :  Je  dégravelle.  Tu  dégravcl- 
Icras)  V.  a.  Débarrasser  de  gravier  :  I^égravkler  un  tuyau. 

DÉGRA VELLEMENT  {vè-le-man  —  vaà..  dégraveler)n.  m. 
Action  de  retirer  le  gravier. 

DÉGRAVER  v.  a.  Tcchu.  Syn.  de  OÉGRAVELKR. 

DÉGRAVOIEMENT  ou  DÉGRAVOÎMENT  {vo-a-man  — 
rad.  dégravoyer)  n.  m.  Effet  d'une  eau  courante  qui  dégra- 
voie,  qui  déchausse  des  murs,  des  pilotis. 

DÉGRAVOYER  {vo-a-ié  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gravoi, 
anc.  sing.  de  gravois)  v.  a.  Dégrader  au  pied,  déchausser, 
en  parlant  des  murs,  des  pilotis,  il  Enlever  le  gravier,  en 
accroissant  le  courant  de  l'eau  et  en  la  dirigeant  sur  le 
point  où  l'on  veut  opérer  cet  enlèvement  :  Dègravoykb 
un  bras  de  rivière. 

DEGRÉ  (du  lat.  pop.  dégradas,  pour  gradus,  même  sens) 
n.  m.  Chacune  des  marches  d'un  escalier  :  Monter,  Des- 
cendre les  degrés.  Des  degrés  de  marbre,  de  pierre,  de 
bois.  Il  Chacune  des  marches  qui  conduisent  à  l'entrée  d'un 
édifice  ;  Les  degrés  de  l'Hôtel  de  Ville,  a  Par  ext.  Perron, 
Escalier  composé  de  plusieurs  marches  ou  degrés  :  Le 
DEGRÉ  d'honneur  d'un  palais.  (Vieu.x.) 

—  Fig.  Situation  relative,  considérée  par  rapport  à 
une  série  qui  en  contient  d'autres  progressivement  supé- 
rieures ou  inférieures  :  L'histoire  des  peuples  est  une 
échelle  de  misère  dont  les  révolutions  forment  les  différents 
DEGRÉS.  (Chateaubr.)  il  Position,  emploi  considéré  comme 
moyen  de  transition  à  des  positions,  des  emplois  supé- 
rieurs ou  inférieurs  :  Dieu  fait  quelquefois  du  plus  haut 
point  de  notre  élévation  le  premier  degré  de  notre  déca- 
dence. (Mass.)  Il  Transition,  acheminement  :  Dans  l'hon- 
neur, il  n'y  a  point  de  degrés,  h  Intensité  relative  :  1'  Dans 
les  qualités  sensibles  :  Degré  de  chaleur,  de  froid,  de 
force;  2"  Dans  les  impressions,  les  qualités  morales  ou 
intellectuelles  :  Degré  d'affliction,  de  sainteté. 

—  Algèbr.  Degré  d'une  équation.  Puissance  la  plus 
haute  de  l'inconnue  dans  cette  équation,  il  Equation  du 
premier,  du  second,  du  troisième,  du  quatrième  degré.  Celle 
dans  laquelle  l'inconnue  est  à  la  première,  à  la  seconde, 
à  la  troisième,  à  la  quatrième  puissance. 

—  Dr.  i^t'^rt*  rfe/urit^ic^'on,  Chacun  des  tribunaux  devant 
lesquels  une  affaire  peut  être  successivement  appelée. 

—  Enseignem.  Grade  conféré  aux  étudiants,  dans  une 
université  :  Prendre  ses  degrés.  Le  degré  de  bachelier^  de 
licencié,  de  docteur.  \\  On  dit  aussi  grade. 

—  Fauconn.  Point  de  l'espace  où  le  faucon,  lors  de  sa 
montée  dans  les  airs,  change  brusquement  de  direction. 
(On  a  ainsi  le  second,  le  troisième  ou  lo  quatrième  degré 
de  l'oiseau.) 

—  Généai.  Distance  suivant  laquelle  des  parents  con- 
sanguins, ou  des  parents  par  alliance,  s'éloif^nent  les  uns 
des  autres.  (Dans  la  jurisprudence  ecclésiastique,  on 
compte  par  générations  depuis  la  souche  commune;  dans 
la  jurisprudence  civile  actuelle,  on  compte  par  individus. 
Ainsi,  deux  cousins  germains  sont  dits  parents  au  second 
degré  dans  la  première,  et  au  quatrième  degré  dans  la 
seconde.)  n  Degré  de  noblesse.  Chacune  des  générations  que 
l'on  compte  entre  la  personne  dont  on  parle  et  le  premier 
individu  anobli  dans  sa  famille. 

—  Géogr.  Degré  de  longitude.  Chaque  domi-cerclo  méri- 
dien, considéré  relativement  au  premier  méridien,  ii  Degré 
de  latitude.  Chaque  parallèle  considéré  relativement  ù 
l'équateur. 

—  Géom.  Chacune  dos  divisions  do  la  circonférence  : 
Le  cercle  a  été  divisé  en  (rois  cent  soixante  degrés. 

—  Gramm.  Degrés  de  comparaison  ou  de  signification, 
Les  trois  formes  do  l'adjectif,  nommées  positif,  compa- 
ralif,  superlatif. 

—  Mus.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Pathol.  Degré  d'une  maladie.  Chacune  des  périodes 
(|ue  parcourt  ordinairement  cotto  maladie  :  Phtisie  au  se- 
cond iïi;nuÉ. 

—  Philos.  Degrés  métaphysiques.  Différentes  propriétés 
d'un  objet,  en  commençant  par  la  propriété  la  plus  gé- 
nérale et  en  finissant  par  la  plus  particulière  :  On  trouve 
dans  le  terme  homme  cinq  degrés  métaphysiques  :  l'ani- 
malité, l'être,  la  substance,  la  vie,  la  rntionalifé. 

—  Phys.  Chacune  des  divisions  d'une  échelle  adaptée 
à  un  appareil  :  Les  degrés  du  thermomètre,  du  baromètre. 

—  Techn.  Chez  les  lapidaires,  Facotto  do  forme  carrée, 
allongée  on  biseau,  taillée  dans  une  piorro  précieuse. 

—  Loc.  adv.  Par  degrés,  ou,  moins  régulièrement.  Par 
degré,  Graduellomont  :  Le  son  s'affaiblit  par  degrés. 

—  AlLUS.   LITTÉR.  : 

Ai  nul  que  la  vortu,  le  crimo  a  ses  dcgvi^s. 
Vers  do  Uacino  qui  ost  devenu  proverbial.  V.  crime. 

—  SvN.  Degré,  marche.  Lo  premier  do  ces  mots  appar- 
tient au  stylo  poétique  et  oratoire;  l'autre,  au  langage 
usuel.  Quand  on  emploie  degré  dans  lo  stylo  ordinaire, 
c'est  toujours  en  y  attachant  l'idée  do  hauteur  ou  d'as- 
cension ;  marche  est  le  seul  tormo  qui  convienne  euand  on 
veut  indiquer  la  place  sur  la((uellolos  pieds  se  posent,  ou 
sur  Inquollo  on  s  arrête  un  instant. 

—  Encvcl.  Algèbr.  On  nomme  degré  d'un  tormo  mo- 
nAme,  on  algèbre,  l'exposant  do  la  puissance  d'une  lettre  k 
pur  loipiel  cû  terme  se  trouverait  multiplié  si  l'on  rem- 
plaçait dans  lo  monèmo  chacune  dos  lettres  par  cotto 
mémo  lettre  multipliée  par  k. 

Si  le   terme  ost  entier,  son  ilogrâ  est  exprima  par  ta 


somme  des  exposants  des  lettres  qui  y  entrent,  celles  qui 
n'entrent  qu'à  la  première  puissance  étant  considérées 
comme  affectées  de  l'exposant  1. 

Si  lo  terme  est  fractionnaire,  son  degré  est  la  différonco 
dos  degrés  du  numérateur  ot  du  dénominateur. 

Si  le  terme  est  irrationnel,  lo  degré  du  facteur  radical 
ost  lo  quotient  du  degré  do  l'expression  placée  sous  le 
radical  divise  par  l'indice  de  ce  radical. 

Le  degré  d'une  expression  entière  homogène  est  lo  degré 
commun  de  tous  ses  termes. 

Le  degré  d'une  fraction  dont  les  termes  sont  séparément 
homogènes  est  la  diH'éroncc  dos  degrés  du  numérateur  et 
du  dénominateur. 

Degré  d'une  équation.  On  juge  du  degré  d'une  équation 
lorsqu'on  l'a  ramenée  à  la  forme  entière,  c'est-à-dire  lors- 
qu'on en  a  fait  disparaître  les  radicaux  ot  les  dénomina- 
teurs. Ce  degré  est  alors  la  somme  des  exposants  des 
inconnues  dans  lo  terme  où  cette  somme  est  la  plus  forte. 

—  Géod.  Degrés  du  7néridien  terrestre.  Un  degré  d'un 
méridien  terrestre  est  lo  chemin  qu'il  faut  parcourir  sur 
ce  méridien  pour  voir  monter  le  pôle  d'un  degré  au- 
dessus  de  l'horizon.  Les  degrés  du  méridien  seraient  tous 
égaux  entre  eux  si  la  terre  était  exactement  sphérique, 
mais  comme  elle  est  aplatie  aux  pèles,  les  degrés  vont  en 
augmentant  à  mesure  qu'on  s'éloigne  de  l'équateur.  Plus 
en  eflet  une  courbe  est  aplatie,  plus  il  faut  donner  d'éten- 
due à  un  arc  de  cette  courbe,  pour  que  les  normales  me- 
nées à  ses  extrémités  fassent  entre  elles  un  angle  donné. 

La  longueur  d'un  degré  d'un  méridien  s'obtient  en  me- 
surant un  certain  arc  de  ce  méridien,  et  divisant  la  lon- 
gueur obtenue  par  la  différence  des  latitudes  des  points 
extrêmes,  évaluées  en  degrés  angulaires;  mais,  pour  que 
le  résultat  ait  une  valeur  scientifique,  il  faut  y  joinaro 
l'indication  de  la  latitude  moyenne  de  l'arc  mesuré.  Ainsi  : 

A  l'équateur,  un  degré  de  méridien  mesure  110.608  mètres. 

Eu  France,  —  —  —       111.212  mètres. 

Ea  Laponie,  —  —  —       111.918  mélrea. 

Degré  d'un  parallèle  terrestre.  Le  degré  d'un  parallèle 
terrestre  est  le  chemin  qu'il  faut  parcourir  sur  ce  paral- 
lèle pour  trouver  dans  le  temps  sidéral,  rapporté  à  une 
même  étoile,  une  difierence  d'un  trois-cent-soixantième 
de  vingt-quatre  heures,  ou  une  différence  de  quatre  mi- 
nutes sidérales.  Les  degrés  d'un  même  parallèle  ne  se- 
raient égaux  entre  eux  qu'autant  que  la  terre  serait  exac- 
tement un  sphéroïde  de  révolution. 

—  Gramm.  Degrés  de  signification.  V.  signification. 

—  Mus.  Chaque  note  d'une  gamme  constitue  un  degré 
dans  cette  gamme,  et  chaque  degré  a  un  nom  particulier. 
Prenant  pour  type  la  gamme  la  plus  simple,  celle  de  do 
majeur,  nous  avons  : 

Do,  premier  degré,  est  appelé  .....     tonique  ; 

Ré,  second    de^rré, sus-tonique ; 

Mi,  troisième  degré, jnédiante; 

Fa,  quatrième  degré sotts-iiominante ; 

Sol,  cinquième  degré, domtJiante  ; 

La,  sixième  degré, sus-dominante; 

Si,    septième  degré  , note  sensible  ; 

Do,   huitième  degré, octave   ou  tonique. 

Le  mot  degré  reçoit  aussi  une  acception  un  peu  diffé- 
rente, lorsqu'il  s'agit  d'établir  les  relations  des  notes  entre 
elles.  C'est  ainsi  qu'on  recon- 
naît deux  espèces  de  degrés  : 
le  degré  conjoint  et  le  degré 
disjoint.  Le  degré  conjoint  ou 
diatonique  est  celui  qui  sépare 
deux  notes  se  suivant  immédia- 
tement dans  la  gamme,  soit  eu 
montant,  soit  en  descendant; 
ainsi,  de  do  à  ré  et  de  si  à  la, 
il  y  a  un  degré  conjoint  :  les 
intervalles  de  seconde  sont  des 
degrés  conjoints.  Le  degré  dis- 
joint est  toujours  composé  de 
plusieurs  degrés  conjoints  et, 
par  conséquent,  embrasse  un 
intervalle  supérieur  à  la  se- 
conde :  les  intervalles  de  tierce, 
de  quarte,  de  sixte,  etc.,  for- 
ment des  degrés  disjoints. 

Enfin,  on  distingue  aussi  lo 
degré  diatonique  et  le  degré  chro- 
matique. Le  degré  diatonique, 
qui  ost  toujours  conjoint,  est 
celui  qui  passe  d'une  note  na- 
turelle à  une  autre;  il  est  donc  tantôt  d'un  demi-ton,  tan- 
tôt d'un  ton.  Le  degré  chromatique  est  celui  qui  sépare 
une  note  altérée  d'une  note  naturelle,  ot  inversement;  lo 
degré  chromatique  est  toujours  d'un  demi-ton. i 

Degrç  (Alajos),  romancier  hongrois,  descendant  d'une 
famille  française,  né  on  1820,  mort  en  189G.  Il  prit  part  à 
la  révolution  hongroise  ot  devint  député.  Degré  s'essaya 
d'abord  dans  la  comédie;  mais  on  lit  surtout  ses  nouvoUos, 
où  il  imite  lo  ton  de  la  conversation  et  dos  salons.  Parmi 
SOS  ouvrages  :  les  Mémoires  du  diable,  la  fille  de  l'exilé, 
le  Sang  bleu,  Deux  ans  de  la  vie  d'un  avocat,  le  Héros  du 
jour  sont  les  plus  réussis.  Il  publia  ses  Mémoires  (1883). 

DÉGRÉAGE  [gré-aj')  ou  DÉGRÉEMENT  (gré-man)  n.  m. 
Action  do  dégréer  un  vaisseau;  résultat  do  cette  action. 
DÉGRÉER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gréer  :  Je  dégrée,  tu 
dégrées,  il  dégrée,  ?i0us  dégréons,  vous  dégréez,  ils  dégréent. 
Je  dégréais,  nous  dégréions.  Je  dégréai,  nous  déyrédmes. 
Je  dégréerai,  nous  d'égréerons.  Je  dégréerais,  nous  déyrée- 
rions.  Dégrée,  dégréons,  dégréez.  Que  je  dégrée,  que  nous 
dégréions.  Que  je  dégréasse,  que  nous  dégréassions.  Dé- 
qréant.  Dégréé,  ée)  v.  a.  Mar.  Oler  les  agrès  do  :  DÉ- 
GRÉER  un  navire.  Il  Dégréer  les  perroquets,  tes  cacatois. 
Mettre  en  bas  les  vergues  do  perroquet,  do  cacatois,  dans 
un  mauvais  temps. 
DéÂf'éé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dégrt^or. 

—  Fig.  et  fam.  Docontonanoé,  ahuri. 
DÉGRÉNAGE  {naj')  U.  m.  Action  do  dégrénor. 
DÉGRÉNER  (du  préf.  priv.  (/<'.  ot  do  grain)  v.  a.  Retirer 

du  broyour-malaxour  les  matières  destinées  ù  produiro 
les  pàlôs  céramiques. 

DÉGRÈVEMENT  {man  —  rad.  dégrever)  n.  m.  Diminu- 
tion d'impôt  ou  do  taxo  :  Les  impôts  sont  du  présent,  et 
les  DKGRicvKMKNTS  Sont  de  l'avenir  et  toujoura  de  l'avenir, 
(VIonnet.)  ,    ,     .  ..     ,- 

—  Enoycl.  Lo  dégrèvement  ost  ou  général  ou  narticutn^r. 
S'il  profile  à  un  seul  contribuable,  il  est  accordé  par  voie 
admmistralivo,  à  la  suite  d'une  réclamation  basée  sur  une 

73 


Degrés  chromatiques. 


DÉGREVER   —   DEHAIT 

erreur  matérielle  (disparition  de  la  matière  imposable  par  ' 
exemple),  ou  sur  une  erreur  d'appréciation  des  répartiteurs 
ou  du  contrôleur.  Il  prend  alors  le  nom  de  décharge  ou 
réduction.  Le  dégrèvement  général,  qui  profite  à  la  masse 
des  contribuables,  est  Tœuvre  du  Parlement.  On  peut  citer, 
parmi  les  dégrèvements  consacrés  depuis  la  guerre  de 
1870-1871  :  la  suppression  de  la  surtaxe  du  sel,  de  l'impôt 
sur  les  savons,  sur  les  transports;  le  dégrèvement  de  la 
contribution  foncière  non  bâtie,  l'abaissement  du  prix  du 
port  des  lettres  et  des  télégrammes,  la  réduction  des  droits 
sur  les  boissons  hygiéniques,  sur  le  pétrole,  la  suppression 
de  l'impôt  sur  le  papier,  etc. 

DÉGREVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  grever.  —  Change  le 
second  é  en  è  devant  une  syllabe  muette  :  Je  dégrève.  Que 
tu  dégrèves;  excepté  au  fut.  et  au  cond.  prés.  :  Je  dégrè- 
verai. Tu  dégrèverais)  v.  a.  Supprimer  ou  diminuer  l'impôt, 
la  taxe  de  :  Dégrever  une  marchandise,  il  Lever,  purger 
des  hypothèques  qui  grèvent  une  propriété  :  Dégrever 
un  immeuble. 

—  Fig.  Décharger,  soulager,  affranchir,  débarrasser, 
délivrer. 

Se  dégrever,  v.  pr.  Etre  dégrevé. 

—  Fig.  Se  délivrer,  se  décharger. 

De  Grey,  fleuve  cûtier  de  l'Australie  occidentale, 
tributaire  de  l'océan  Indien,  parcourant  le  district  auri- 
fère de  Pilbarra-Nullagine.  Cours  :  435  kil.  environ. 

DÉGRILLER  {Il  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  grille) 
T.  a.  Retirer  des  grilles,  faire  sortir  du  couvent  :  La  mort 
du  comte  de  Verne  dégrilla  sa  femme.  (St-Simon.) 

DÉGRINGOLADE  n.  f.  Fam.  Action  de  dégringoler;  ré- 
sultat de  cette  action. 

—  Fig.  Décadence,  changement  progressif  de  bien  en 
mal  et  de  mal  en  pis  ;  La  dégrlngolade  d'un  financier. 

DÉGRINGOLÉE  (lé)  n.  f.  Fam.  Dégringolade;  objets  qui 
dégringolent  :  Une  dégringolée  de  chèvres.  (H.  Taine.) 

DÉGRINGOLER  {origine  inconnue)  v.  n.  Rouler  précipi- 
tamment de  haut  en  bas  :  Dégrlngoler  de  l'escalier. 

—  Fig.  Déchoir  rapidement. 

—  Activ.  :  DÉGRINGOLER  l'escalter. 

—  Argot.  Tuer  :  Dégringoler  un  pante. 
DÉGRISEMENT  (man)  n.  m.   Fam.  Action  de  dégriser. 

—  Fig.  Calme  qui  succède  à  un  état  d'exaltation  :  Le 
DÉGRISEMENT  des  passîoHS,  de  l'en(hoitsias7ne. 

DÉGRISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gris)  v.  a.  Faire  passer 
Tivresse  de  ;  Le  sommeil  dégrise  un  homme. 

—  Fig.  Détruire  l'illusion,  le  charme,  l'exaltation  :  Les 
turpitudes  humaities  doivent  dégriser  de  l'orgueil.  (Boiste.) 

Se  dégriser,  v.  pr.  Sortir  de  l'état  d'ivresse. 

—  Fig.  Se  désillusionner,  sortir  d'un  état  d'exaltation. 
DÉGRONDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  gronder)  v.  n.  Fam. 

Cesser  de  gronder. 

DÉGROSSAGE  (s/ro-Srt/)  n.  m.  Action  de  dégrosser  un 
lingot  d'or  ou  d'argent  qu  on  veut  faire  passer  â  la  filière  ; 
résultat  de  cette  action. 

DÉGROSSER  {gro-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gros)  v.  a. 
Amincir  les  lingots  d'or  ou  d'argent  avant  de  les  faire 
passer  à  la  filière. 

Se  dégrosser,  v.  pr.  Etre  dégrossé. 

DÉGROSSIR  igro-sir'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gros)  v.  a. 
Oter  le  plus  gros  de  la  matière,  pour  la  préparer  à  rece- 
voir la  forme  que  l'on  doit  lui  donner:  Dégrossir  wi  bloc 
de  marbre. 

—  Fig.  Faire  une  première  ébauche  de  :  Dégrossir  un 
cLCte  de  arame,  un  discours,  il  Rendre  moins  grossier,  moins 
sauvage,  moins  ignorant  :  Dégrossir  un  écolier,  ii  Com- 
mencer à  débrouiller,  à  éclaircir  :  Dégrossir  une  affaire. 

—  Fr.-maçonn.   Dégrossir    les   viandes,  Les  découper. 

—  Techn.  Dégrossir  une  épreuve.  Lire  la  première 
épreuve  d'une  feuille  d'impression  pour  en  corriger  les 
plus  grosses  fautes  :  On  dégrossit  les  épreuves  avant 
de  les  envoyer  à  l'auteur.  [Peu  usité  ;  on  dit  :  lire  en  pre- 
mière.] Il  Dégrossir  les  lames.  Les  faire  passer  une  première 
fois  sous  les  cylindres  du  laminoir,  après  la  fonte. 

Dégrossi,  /e'part.  pass.  du  v.  Dégrossir. 

—  n.  m.  Techn.  Première  partie  do  l'opération  appe- 
lée douci,  ayant  pour  objet,  dans  les  fabriques  de  glaces 
coulées,  de  rendre  les  deux  faces  d'une  glace  parfaite- 
ment planes  et  parallèles,  en  faisant  disparaître  les 
aspérités  avec  du  sable  quartzeux  imbibé  constamment 
d'eau,  et  en  imprimant  à  la  glace  un  mouvement  de  va-et- 
vient  au  moyen  d'un  outil  spécial  que  l'on  appelle  fer- 
rasse. Il  Presse  dont  on  se  servait  jadis  pour  rendre  les 
monnaies  plus  unies. 

Se  dégrossir,  v.  pr.  Etre,  devenir  dégrossi. 

—  Fig.  Se  polir,  se  façonner. 
DÉGROSSISSAGE  {gro-si-saf)  ou  DÉGROSSISSEMENT 

{f/ro-si-se-man}  n.  m.  Action  de  dégrossir,  do  donner  la  pre- 
mière façon  à  un  ouvrage,  à  une  pièce  de  bois,  à  un  bloc  de 
pierre  ou  de  marbre,  ii  Commencement  d'étirage  au  lami- 
noir, qui,  succédant  au  cinglage,  donne  une  forme  plus 
régulière  aux  pains  ou  blooms  qui  proviennent  de  la  loupe. 
Il  Première  opéraiîon  faite  pour  réduire  en  plaques  les 
barres  de  fer  destinées  à  la  fabrication  de  la  tôle  mince,  et 

aui  s'opère  à  l'aide  d'un  laminoir  à  cannelures  en  forme 
'ogives,  u  Premier  passage  des  lames  de  métaux  précieux 
sous  les  cylindres  du  laminoir,  dans  l'orfèvrerie  ou  la 
fabrication  des  monnaies  d'or  et  d'argent,  au  sortir  de 
ta  liagotière.  ti  Opération  par  laquelle  on  dégrossit  à  la 
lime  la  pièce  destinée  à  fournir  une  lame  de  couteau. 

DÉGROSSISSEUR  [gro-si-seur),  EUSE  n.  Ouvrier,  ou- 
vrière qui  dégrossit  un  objet. 

DÉGROSSISSEUR  [gro-si-seur'  —  rad.  dégrossir)  n.  m. 
Cylindre  de  fonte  à  cannelures  ogivales,  dont  on  se  sert 
pour  réduire  les  pains  ou  blooms  provenant  de  la  loupe 
on  grosses  barres,  il  Sorte  de  filtre  ou  appareil  formé  de 
plusieurs  cases  où  l'eau  que  l'on  filtre  se  débarrasse  des 
saletés  les  plus  grossières. 

Degtiarew  (Etienne),  musicien  russe,  né  en  1766, 
mort  en  1813,  Il  se  fit  connaître  comme  compositeur  par 
des  chants  religieux  d'une  réelle  valeur,  entre  lesquels 
on  distingne  surtout  un  Pater  noater,  un  Gloria  in  excelsis, 
uo  Vere  aignum  et  justum.  est  et  son  Chant  des  chérubins. 
On  lui  doit  aussi  sous  ce  titre  :  la  Délivrance  de  la  Russie 
en  iGlî,*xia  grand  oratorio  dont  il  écrivit  la  musique  sur 
UD  poèœo  du  prince  E.-D.  Gortschakow  et  dont  ie  sujet 
était  la  guerre  coniro  l'invasion  des  Polonais.  La  plupart 
des  compositions  do  Degtiarew  sont  restées  en  manuscrit. 


DEGUÉLIE  ighé'li)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  sarmenteux, 
de  la  famille  des  légumineuses-papUioûacées,  tribu  des 
dalbergiées,  comprenant  une  espèce,  qui  croît  â  la  Guyane. 

DÉGUENILLER  {ghe-ni-llé  [Il  mil.])  v.  a.  Déchirer,  mettre 
en  guenilles  :  Degueniller  ses  habits,  il  Par  ext.  Ruiner, 
réduire  â  la  misère  :  Degueniller  un  banquier. 

—  Pop.  Maltraiter  de  paroles. 
Déguenillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Degueniller. 

—  îSubstantiv.  Personne  déguenillée  :  Je  veux  qu'on  soit 
nu  ou  vêtu  :  je  Ji'aime  pas  les  déguenillés.  (H.  Taine.) 

Se  degueniller,  v.  pr.  Se  mettre  en  guenilles. 

DeguerlE  (Jean-Marie-Nicolas),  littérateur  français, 
né  à  Issoudun  en  1766,  mort  à  Paris  en  1824.  Il  fut  censeur 
Ju  lycée  Louis -le-Grand.  Outre  des  poésies  gracieuses, 
on  lui  doit  une  ingénieuse  satire  :  Yhloge  des  perruques, 
sous  le  pseudonyme  d'ÂKERLio  (1799);  la  Guerre  civile, 
poème  librement  imité  do  Pétrone  (1799);  etc. 

DÉGUERPIR  {ghèr-pir  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  l'anc. 
franc,  guerpir,  d  origine  germanique,  que  l'on  trouve  dans 
les  vieux  auteurs,  où  il  signifie  Abandonner,  céder  quelque 
chose  à  quelqu'un,  et  dans  le  sens  neutre,  Quitter,  laisser, 
délaisser)  v.  a.  Dr.  Sortir  de,  abandonner  la  possession 
de  :  DÉGDERPiR  une  maison,  une  rente.  Héritage  dégderpi. 
Il  Par  ext.  Faire  sortir  :  Déguerpir  u?»  lapin  de  son  ter- 
rier. (Inus.) 

—  v.  n.  Sortir,  se  retirer  précipitamment,  et  souvent 
contraint  et  forcé  ;  Mieux  vaut  déguerpir  de  ta  vie  quand 
on  est  jeune,  que  d'en  être  chassé  par  le  temps.  (Chateaubr.) 

DÉGUERPISSEMENT  {ghèr'-pi-se-man)  n.  m.  Dr.  Abandon 
de  la  possession  d'un  bien  :  Le  déguerpissement  d'un  héri- 
tage, w  Action  de  déguerpir,  de  se  retirer. 

—  Dr.  anc.  Déguerpissement  volontaire,  Celui  qui,  étant 
accepté  par  le  vendeur,  ne  se  trouvait  soumis  à  aucune 
formalité  particulière,  n  Déguerpissement  forcé,  Celui  qui 
n'était  point  accepté  et  qui  se  faisait  par  acte  au  gretfe 
du  tribunal,  avec  notification  et  assignation  au  bailleur. 

—  Dr.  féod.  Abandon  d'un  fief  par  un  vassal  à  son  sei- 
gneur suzerain,  n  Action  d'un  serf  qui,  ne  pouvant  sup- 
porter les  charges  qui  lui  étaient  imposées,  abandonnait 
sa  métairie. 

—  Encycl.  Dr.  Le  déguerpissement  est  l'acte  par  lequel 
le  détenteur  d'un  immeuble  grevé  d'une  rente  ou  d'une 
charge  foncière  déclare,  pour  s'exonérer  de  ses  obliga- 
tions, se  désister  de  la  propriété  et  de  la  possession  de 
cet  immeuble. 

Dans  l'ancien  droit,  le  déguerpissement  était  souvent 
confondu  avec  le  délaissement.  Il  existe,  cependant,  entre 
ces  deux  actes,  des  ditférences  notables.  L'objet  du  déguer- 
pissement était  de  se  dégager  de  la  rente  ou  redevance 
foncière  assise  sur  le  fonds.  Le  délaissement  n'a  lieu, 
comme  autrefois,  que  pour  les  hypothèques.  Le  déguerpis- 
sement se  faisait  à  celui  qui  avait  été  autrefois  proprié- 
taire de  l'immeuble  et  ne  I  avait  cédé  qu'à  la  charge  de  la 
rente  foncière:  on  remettait  les  choses  dans  l'état  où  elles 
étaient  avant  le  contrat  ;  au  contraire,  le  délaissement  se 
fait  au  simple  créancier.  Celui  qui  faisait  le  déguerpisse- 
ment abandonnait  la  propriété  ;  celui  qui  fait  le  délaisse- 
mont  n'abandonne  que  la  possession  ;  ce  n'est  que  par 
l'adjudication  qu'il  perd  la  propriété.  Enfin,  par  le  déguer- 
pissement, le  propriétaire  rentrait  dans  sa  chose  et  la  gar- 
dait; au  contraire,  le  délaissement  ne  donne  au  créancier 
en  faveur  de  qui  il  est  fait  que  le  droit  de  vendre  l'héritage  ; 
il  lui  est  défendu  de  le  garder. 

Le  déguerpissement  constituant  une  véritable  aliéna- 
tion, il  faut  pour  déguerpir  être  capable  d'aliéner.  Le  dé- 
guerpissement n'est  donc  permis  qu'aux  personnes  ma- 
jeures et  maîtresses  de  leurs  droits.  Ainsi  :  !*•  les  gens 
de  mainmorte  ne  peuvent  pas  être  admis  au  déguerpisse- 
ment, s'ils  n'ont  rempli  toutes  les  formalités  sans  les- 
quelles toute  aliénation  leur  est  interdite  ;  2"  ni  le  mineur 
ni  son  tuteur  ne  peuvent  déguerpir  qu'en  vertu  de  l'auto- 
risation du  conseil  de  famille,  homologuée  en  justice  ; 
3"  une  femme  mariée  ne  peut  déguerpir  sans  le  consente- 
ment de  son  mari.  Le  preneur  doit,  en  outre,  avant  de  dé- 
guerpir, remplir  tous  ses  engagements  envers  le  bailleur; 
sinon,  son  déguerpissement  est  considéré  comme  nul. 

La  loi  ni  les  coutumes  n'ayant  point  indiqué  de  règles 
à  suivre  pour  le  déguerpissement,  il  peut  avoir  lieu  soit 
en  justice,  soit  par  acte  notarié,  soit  par  un  simple  acte 
sous  seing  privé. 

DÉGUERPISSEUR  {ghèr'-pi-seur')  n.  m.  Dr.  Celui  qui  fait 
abandon  d'un  bien. 

DegUERRY  (l'abbé  Gaspard),  prêtre  et  prédicateur 
français,  né  à  Lyon  en  1797,  fusillé  comme  otage  de  la 
Commune  en  1871.  Il  fut  professeur  en  divers  séminaires 
et  aumônier  dans  la  garde  royale  (1827).  Il  se  livra  ensuite 
à  la  prédication  et  obtint  de  grands  succès  à  Lyon  et  à 
Paris.  Il  fut  curé  de  Saint-Eustache  (1845)  et  de  la  Made- 
leine (1849).  En  1861,  il  refusa  l'évêché  de  Marseille,  et,  en 
186S,  prépara  le  Prince  impérial  à  sa  première  commu- 
nion. Un  monument,  dû  au  statuaire  Oliva,  lui  a  été  élevé 
dans  les  sous-sols  de  l'église  de  la  Madeleine.  L'abbé 
Deguerry  a  laissé  plusieurs  recueils  de  Sermons  (1867-1870) 
et  l'Histoire  de  l'Aytcien  et  du  JS'ouveau  Testament  (1846). 

DEGUET  {ghè)  n.  m.  Boisson  que  les  nègres  fout  avec 
le  riz  fermenté  dans  l'eau. 

DÉGUEULADE  (gheu)  ou  DÉGUEULETTE  {gheu-lèf)  n.  f. 
Pop.  et  tnv.  Action  de  vomir,  il  Choses  vomies. 

DÉGUEULAS  (qheu-lass)  adj.Triv.  Dégoûtant,  répugnant. 

DÉGUEULÉE  (gheu-lé)  n.  f.  Triv.  Ce  qui  est  rendu  à 
chaque  etfort  pour  dégueuler  :  Rendre  tout  son  dîner  en 
trois  dégueulees. 

—  Fig.  Injures,  invectives. 

DÉGUEULEMENT  {gheu,  man)  n.  m.  Triv.  Action  de 
dégueuler. 

—  Techn.  Barbe  qu'on  fait  de  chaque  côté  des  arêtiers 
et  des  contre-fiches,  pour  qu'ils  tiennent  dans  l'arête  du 
poinçon. 

DÉGUEULER  {gheu  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  gueule)  v.  a. 
Tnv.  Vomir  :  Dkgueuler  son  dîner. 

—  Fig.  Vomir  des  injures. 

—  Charpent.  Pratiquer  sur  un  poinçon  l'opération  du 
JéL'ueulement. 

DÉGUEULEUX  {gheu-leû  —  rad.  dégueuler)  n.  m.  Archit. 
Gros  masques  de  pierre  ou  de  plomb  dont  on  orne  les 
cascades,  et  qui  vomissent  l'eau  dans  uu  bassin.  (Vieux.) 

DÉGUEULIS  {gheu-U)  D.  m.  Triv.  Matières  dégueulees, 
vomies. 


884 

DÉGUIGNONNER  {ghi-gno-né  [gn  mil,]  —  du  préf.  priv. 
dé,  et  de  guignon)  v.  a.  Fam.  Faire  cesser  le  guignon  de  : 
//  suffit  dune  pièce  pour  dégcignonner  un  théâtre.  (Se  dit 
lirincipalement  au  jeu.) 

Se  aéguignonner,  v.  pr.  Cesser  d'avoir  du  guignon  ;  se 
soustraire  au  guignon. 

DÉGUISABLE  {ghi)  adj.  Qui  peut  être  déguisé  :  Le  setiti- 
ment  de  l'amour  n'est  pas  deguis.\ble. 

DÉGUISEMENT  {ghi-ze-man)  n.  m.  Ce  qui  sert  à  se  dé- 
guiser :  Déguisement  qui  rend  méconnaissable,  n  Etat  d'une 
personne  déguisée. 

—  Fig.  Fausse  apparence  ;  dissimulation  ;  artifice  auquel 
on  a  recours  pour  cacher  la  vérité  :  Les  hommes  droits  et 
simples  agissent  sans  déguisement.  (Fén.) 

DÉGUISER  (ghi-zé  —  du  préf.  dé,  et  de  gttise)  v.  a.  Tra- 
vestir de  façon  à  rendre  méconnaissable  :  Déguiser  un 
homme  en  femme.  Une  fausse  barbe  déguise  bien  un  homme. 

—  Changer  pour  cacher  :  Déguiser  son  nom,  son  état. 
Il  Dénaturer  pour  se  rendre  méconnaissable  :  Déguiser 

sa  voix,  sa  démarche. 

—  Fig.  Cacher  sous  des  apparences  trompeuses  :  Dé- 
guiser l'orgueil  sous  des  dehors  modestes,  ii  Dénaturer  par 
des  changements  ou  des  réticences  :  Le  mal  ne  vient  pas 
des  vérités  qu'on  publie,  mais  des  vérités  qu'on  déguise.  (De 
Custine.)  n  Déguiser  son  jeu.  Donner  le  change  sur  ses 
projets,  sur  ses  intentions,  n  Déguiser  sa  cocarde,  Atfecter 
des  opinions  politiques  différentes  de  celles  qu'on  a. 

—  Déguiser  les  mets,  les  viandes.  Les  assaisonner,  les 
apprêter  de  telle  sorte  qu'on  les  reconnaisse  difficilement. 

Déguisé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déguiser. 

—  Subslantiv.  Masque  de  carnaval  :  Au  mardi  gras,  il 
y  a  plus  de  curieux  que  de  déguisés. 

—  Allus.  hist.  :  La  parole  a  été  donnée  à  l'homme  pour 
déguiser  sa  pensée.  V.  parole. 

Se  déguiser,  v.  pr.  Etre  caché,  déguisé,  n  Prendre  un 
tléguisement,  se  travestir,  cherchera  se  rendre  méconnais- 
sable. ;i  Se  montrer  autre  que  l'on  n'est  réellement,  ti  Cher- 
cher à  n'être  pas  connu  ou  pénétré,  ii  Cacher,  déguiser  à 
soi-même. 

—  SvN.  Déguiser,  travestir.  On  se  déguise  dès  qu'on  se 
montre  aux  autres  sous  une  apparence  qui  empêche  qu'on 
soit  reconnu  ;  un  masque  sur  la  figure,  une  barbe  postiche, 
suffisent  pour  opérer  le  déguisement.  Travestir  suppose 
nécessairement  que  l'on  met  d'autres  vêtements  que  ceux 
que  l'on  porte  d  ordinaire,  vêtements  qui  trompent  non 
seulement  sur  la  personne,  mais  encore  sur  sa  condition  : 
uu  bourgeois  se  t7'avestit  en  soldat,  une  femme  de  qualité 
se  travestit  en  paysanne.  Au  figuré,  un  plagiaire  déguise 
ses  emprunts,  c'est-à-dire  qu'il  donne  comme  siens  des 
passages  empruntés  à  d'autres  :  Scarron  a.  travesti  l'Enéide, 
c'est-à-dire  qu'il  l'a  imitée  en  la  rendant  ridicule. 

—  Déguiser,  cacher,  celer,  etc.  V.  cacher. 

DÉGUISEUR  {ijhi-zeur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  déguise, 
au  propre  et  au  figuré.  (Vieux.) 

DÉGUSTATEUR,  TRICE  {sta)  n.  Personne  qui  vérifie  et 
constate  par  la  dégustation  la  qualité  des  boissons  :  Des 
dégustateurs  experts. 

—  Fig.  Appréciateur  :  Le  Français  est  le  dégustateur 
intellectuel  de  toutes  les  productions  de  la  pensée  dans  le 
monde.  (Lamart.) 

—  Adjectiv.  Qui  déguste  :  Un  commissaire  dégustateur. 
DÉGUSTATION  {sta-si)  n.  f.  Action  d'apprécier  par  le 

sens  du  goût  les  qualités  sapides  d'une  substance  quel- 
conque :  La  langue  joue  ttn  grand  rôle  daris  le  mécanisme 
de  la  dégustation.  (Brill.-Sav.j 

—  Fig.  Appréciation  :  La  dégustation  d'un  auteur. 
(Ste-Beuve.)  il  Action  de  savourer  avec  une  sorte  de  sen- 
sualité morale  :  La  dégustation  d'im  mystère!  cela  res- 
semble à  la  primeur  d'un  esclandre.  (V.  Hugo.) 

DEGUSTER  {sté  —  lat.  degustare  ;  de  gustus,  goût)  v.  a. 
Goûter  avec  attention,  en  parlant  des  liquides  dont  on  veut 
apprécier  la  qualité  :  Déguster  du  vin,  de  l'eau-de-vie. 
tl  Savourer  :  Déguster  son  café,  une  liqueur. 

—  Fig.  Apprécier  :  Déguster  une  œuvre  d'art,  n  Savourer 
avec  une  sorte  de  sensualité  morale  ;  Déguster  tous  les 
chaiines  d'une  existence  indépendante. 

Se  déguster,  v.  pr.  Etre  dégusté. 

DE  GUSTIBUS  ET  COLORIBUS  NON  EST  DISPUTAN- 

DUM  Des  goûts  et  des  couleui's  il  ne  faut  pas  dtsputer)^  pro- 
verbe latin  qui  doit  son  origine  aux  scoliastes  du  moyen 
ùge,  et  qui  s'est  ensuite  popularisé  sous  saforme  française. 
(On  le  cite  pour  donner  â  entendre  aue  chacun  est  libre  de 
penser,  d'agir,  etc.,  comme  il  lui  plaît.) 

DÉGUT  {gu)  n.  m.  Huile  empvreumatique  d'odeur  agréa- 
ble, que  l'on  fait  en  distillant  î'écorce  du  bouleau,  et  avec 
laquelle  on  prépare  les  cuirs  de  Russie.  (Cette  huile  les 
rend  absolument  imperméables.) 

DÉGUTTÉ,  ÉE  (gu-té  —  du  lat.  gutfa,  goutte)  adj.  Cou- 
vert de  gouttes,  il  Taché  comme  par  des  gouttes  d'eau. 

DeHA,  peuple  cité  par  la  Bible  comme  soumis  à  la 
suzeraineté  de  la  Perse.  (Ce  sont  probablement  les  Dai, 
Dabi  ou  Dahœ,  nation  nomade  de  Perse,  dont  parlent  plu- 
sieurs historiens  et  géographes  de  l'antiquité.) 

DEHAASIE  {de-a-zî)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  lauracées,  tribu  des  persées,  comprenant  un  petit  nom- 
bre d'espèces  qui  croissent  dans  l'Inde  et  les  iles  voisines. 

Syn.  HAASIE. 

DÉHACHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  hacher^  v.  a.  Déchi- 
rer, mettre  en  pièces.  (Vx.) 

DehaisneS  fChrétien-César-Augustei,  historien  et  ar- 
chéologue français,  né  à  Estaires  (Nord)  en  1825,  mort  à 
Lille  en  18?7.  Il  reçut  la  prêtrise,  s'adonna  à  l'enseigne- 
ment, devint  archiviste  du  département  du  Nord  (1871), 
et  vice-recteur  de  la  faculté  catholique  de  Lille  (1882- 
1888).  On  doit  à  cet  érudit,  qui  s'est  surtout  occupé  de  l'art 
flamand:  De  l'art  chrétien  en  Flandre  (1860);  Des  docu- 
ments et  extraits  divers  concernaîit  l'histoire  de  l'art  dans 
In  Flandre,  l'Artois  et  le  Hainaut,  et  Histoire  de  l'art  dans 
la  Flandre,  l  Artois  et  le  Hainaut  avant  le  xv"  siècle  (1886), 
monument  d'érudition,  qui  lui  valut  un  prix  Gobert  ;  le 
JVord  artistique  et  monumental  (1897). 

DEHAIT  (hè  —  du  préf.  de,  et  de  l'anc.  franc,  hait,  dis- 
position morale)  n.  m.  Fauconn.  Maladie  spéciale  qui 
atteint  les  oiseaux  de  proie  dressés  pour  la  cliasse.  (C'est 
une  sorte  de  paralysie  de  l'aileron,  qui  les  empêche  de 
voler  carrément,  où,  comme  l'on  dit,  de  bon  gré.) 


585 

DEHAITER  (ft^-M  —  rad.  dehait)  v.  a.  Rendre  malade  ; 
afrtigor,  doroutor.  (Vx.) 

Dehaité,  ée  part.  pass.  :  Faucon  deuaitk,  Crécerelle 
DEHAiTKK,  K^ucon,  Crécoi'ollo  qui  no  volo  pas  de  bon  gré, 
par  suito  d'iino  attointo  do  ilùliait. 

DÉHALER  (du  préf.  priv.  di',  et  do  halcr)  v.  a.  Mar. 
Halor  hors  du  port,  rtdovor  au  vont  à  I  aido  d'ombarca- 
tions,  do  romorquos  ou  d'amarres,  oa  parlant  d'un  naviro 
tombé  on  diirive  ou  ({ui  a  lito  ali'alé  sous  quclquo  côto  : 
DliHALEiî  un  bâtiment. 

—  V.  n.  p]tro  déliait^  :  Un  bâtiment  qui  déhalk. 

Se  déha.ler,  v.  pr.  En  parlant  d'un  naviro,  Se  relever  eu 
faisant  de  la  voilo  ou  par  ses  propres  moyens. 

—  Fam.  Marcher  en  traînant  son  corps  avec  plus  ou 
moins  de  difficulté  :  à'n  relevant  de  maladie,  on  a  peine  à 
SE  DiÎHALER.  ii  Sortir  d'embarras,  se  retirer  d'une  mauvaise 
position  :  Mauvaise  affaire  dont  on  aura  de  la  pcme  à  sE 

DÉHALKlt. 

DÉHÂLER  (du  préf.  priv.  de  dé,  et  de  hâler)  v.  a.  Faire 
disparaître  lo  halo  do  :  Pommade  qui  déhâle  le  teint. 

Se  déhàler,  v.  pr.  Corriger  sur  soi  l'effet  du  hâle. 

DÉHANCHEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  se  déhancher  ; 
résultat  de  cette  action,  il  Manière  de  marcher  molle  et 
abandonnée,  ou  manière  voluptueuse  do  danser  :  Certains 
DÉiiANCiïEMENTS,  qui  soTit  flus  d'uue  courtisa7ie  que  d'une 
femme  du  inonde (E.  Littré.) 

DÉHANCHER  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  hanche)  v.  a.  Dé- 
mettre, rompre  les  hanches  à  :  Faute  de  précautions,  on 
DÉHANCHE  quelquefois  les  très  jeunes  enfants. 

—  Fig,  Disloquer,  détruire  la  liaison  de  : 

Chacun  peut  à  son  gré,  sans  crainte  d'un  revers, 
Dégingander  sa  prose  et  déhancher  ses  vers. 

ViENNET- 

Déhanché,  ée  part.  pass.  du  v.  Déhancher. 

—  Art  vétér.  Cheval  déhanché.  Cheval  chez  lequel  les 
hanches  sont  accidentellement  effacées,  totalement  ou  en 
partie. 

—  Substantiv.  Personne  déhanchée. 

—  Syn.  Déhanché,  éhanché.  Ces  doux  mots  devraient 
différer  entre  eux  en  ce  que  le  premier  seul  exprimerait 
la  rupture  ou  la  dislocation  réelle  de  la  hanche,  tandis  que 
l'autre  n'en  exprimerait  que  l'apparence  résultant  d'une 
démarche  mal  assurée.  Mais,  en  fait,  déhanché  se  prend 
dans  les  deux  sons,  et  éhanché  est  d'un  emploi  fort  rare. 

Se  déhancher,  v.  pr.  Se  démettre,  se  rompre  les  han- 
ches. Il  Par  ext.  Etre  peu  ferme  sur  ses  hanches,  se  dandi- 
ner avec  mollesse  et  affectation,  il  Remuer  les  hanches 
d'une  certaine  façon  :  Datiseitsc  habile  à  se  déhancher. 

—  Fiç.  et  fam.  Affecter  do  se  donner  beaucoup  de  mal 
pour  faire  quelque  chose,  il  //  h'i/  a  pas  de  quoi  se  déhan- 
cher. Cela  no  demande  que  peu  de  travail. 

DÉHARDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  harde,  corde)  v.  a. 
Véner.  Détacher,  en  parlant  des  chiens  qu'on  veut  lancer 
et  qui  étaient  liés  quatre  à  quatre  ou  six  à  six,  il  Débarras- 
ser, en  parlant  des  chiens  pris  dans  leur  couple. 

Se  deharder,  v.  pr.  Etre  déhardé.  ii  Se  délier,  en  parlant 
des  chiens  qui  étaient  couplés. 

DÉHARNACHEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  déharnacher  ; 
état  qui  en  résulte  :  Le  déharnacuement  des  chevaux. 

DÉHARNACHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  harnacher)  v.  a. 
Oter  le  harnais  de  :  Déharnacher  des  chevaux. 

—  Fam.  Débarrasser  d'un  vêtement  lourd,  d'un  accoutre- 
ment incommode,  il  Mettre  en  désordre  les  vôtemenis  de. 

Se  déharnacher,  v.  pr.  Etre  déharnaché. 

—  Fam.  So  débarrasser  d'un  accoutrement  qui  gêne. 
DehÈQUE  (Félix-Désiré),  helléniste,  né  à  Paris  en  1794, 

mort  en  1870,  fut  membre  libre  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions (1859).  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  un  Dictionnaire 
grec-français  moderne  (1825);  les  Poésies  cupriques  d'An- 
dréadis  (1837);  le  texte  et  la  traduction  dos  Poésies  de 
Christopoulos  (1831);  etc. 

DehÉRAIN  (Pierre-Paul),  agronome  français,  né  à 
Paris  en  1830,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Muséum 
d'histoiro  naturelle  et  à  l'Ecole  d'agriculture  de  Grignon, 
auteur  de  :  Chimie  et  physique  horticoles  (1854);  Recher- 
ches sur  l'emploi  agricole  des  phosphates  {\S60)  ;  Annuaire 
scientifique,  en  collaboration  avec  Duméril,  GuiUemin,  etc. 
(1861-1870);  EUments  de  chimie  (1867-1870),  on  collabora- 
lion  avec  Tissandier  ;  Culture  du  champ  d'expériences  de 
la  station  agronomique  de  Grignon:  f87.'}-fS7S{l^l9);  Tra- 
vaux de  la  station  agronomique  de  l'Ecole  d'agriculture  de 
Gj-igtum  (1889)  ;  les  Engrais,  les  ferments  de  la  terre  (1895); 
les  Piaules  de  grande  culture  (1897);  etc. 

DÉHÉRITE  n.  m.  Nom  donné  à  des  philosophes  arabes 

?|ui  croient  lo  mondo  éternel  :  Avicenne  et  Averrhoès  sunt 
es  plus  illnsti-es  rfes  déhérites. 

DÉHERNESCHIER  {èr'-uèss-chi-é  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
harnais)  v.  a.  Mar.  anc.  Déferler  :  Déhernescuier  la  voile. 
DÉHISCENCE  [hiss-sanss  —  du  lat.  dchiscere,  s'ouvrir) 
n.  f.  Bot.  Action  par  laquelle  un  organe  clos  (antliùro, 
fruit,  sporange,  etc.)  s'ouvre  naturellement  et  régulière- 
ment, suivant  une  loi  détorminéo  par  sa  structure. 

—  Encycl.  La  déhiscence  do  l'anthère  so  fait  ordinaire- 
ment par  des  fentes  longitudinales  {déhiscence  longitudi- 
nale) ,  quoique - 
fois  parues  poros 
terminaux  {dé- 
hiscenceporicide: 
solanum),  par  un 
couvercle  termi- 
nal (pyxidan- 
thera),  par  do 
petits  clapets  la- 
téraux  (épinc- 
vinotto),  etc.  — 
La  nature  de  la 
déhiscence  est 
détorminéo  dans 
chaque  cas  par 
la  disposition 
spéciale  d'une 
assise,  dite  méca- 
nique, dont  cha-  .  -   -  - 

que  COllulo  épais-  JJ'^'an.im  ;  a  DVpInc-vinfltto.-f  rui(5  :  i.  D'IrU  ; 
Bit  ot  liL'nlfîo  sa  "■  ^*  colchlqu.-;  fl.  De  pavot;  7.  Do  labnc  ; 
Bit  et  iignino  sa  ^   p^  mouron  reuire. 

membrane  sui- 
vant certaines  bandes  inégalement  réparties  sur  les  di- 
verses faces.  La  déhiscence  est  provoquée  par  la  sôcho- 


Dôhtsconco.    —  Hlamui: 


resse  de  l'air,  qui  contracte  moins  fortement  les  partio" 
lifïniUôes  de  la  membrane  que  les  parties  restées  à  l'état 
do  cellulose  pure  (Loclerc  du  Sablon). 

La  déhiscence  du  fruit  peut  so  faire  par  dos  fentes  lon- 
gitudinales (follicule,  gousse,  sHique);  cos  fentus,  t[ui  so 
forment  do  haut  en  bas,  découpent  dans  lo  péricarpe  des 
valves  ou  dos  dents  (œillet),  suivant  i[u'ellos  s'étendent 
plus  ou  moins  loin  ;  quand  lo  fruit  est  pluriloculaire,  la 
déhiscence  longitudinale  est  dite  loculicuie  (lis,  iris,  tulipe), 
septicide  (colchi(|ue,  tabac),  suivant  quo  les  fontes  sont 
situées  sur  la  liyno  médiane  et  dorsale  des  loges,  au  niveau 
des  cloisons  de  séparation  des  loges,  sans  ou  avec  rupture 
de  celles-ci  contre  la  paroi  du  péricarpe.  La  déhiscence 
peut  encore  se  faire  par  une  fente  transversale  Ipyxidc)  : 
mouron  rouge,  jusquiamo,  ou  par  des  trous  {déhiscence 
poricide)  :  pavot. 

DÉHISCENT  (/i(ss-5an),  ENTE  adj.  Se  dit,  en  botanique, 
des  organes  qui  s'ouvrent  naturellement  le  long  d'une  su- 
ture préexistante. 

Dehn  (Siegfried  "Wilhelm),  théoricien  et  musicographo 
allemand,  né  à  Altona  en  1799,  mort  à  Berlin  en  1858. 
Il  publia  nombre  de  manuscrits  de  compositions  impor- 
tantes; entre  autres,  beaucoup  d'œuvres  encore  inédites 
do  Jean-Sébastien  Bach,  ainsi  que  toute  une  collection  de 
corapositious  à  quatre,  à  dix  voix  de  maîtres  des  xvi»  et 
xvii»  siècles,  sous  ce  titre  :  Sammlung  von  Musikstiicken 
ans  dem  xvi'""  wid  xvii'"»  Jahrhundert.  On  lui  doit  doux 
traités  :  Science  théorique  et  pratique  de  l'harmonie  {\^\(\)  ; 
Science  du  contrepoint,  du  canon  et  de  la  fugue.  Le  second 
ne  vit  le  jour  qu'après  la  mort  do  son  auteur.  Il  était  suivi 
d'analyses  de  duos,  trios,  etc.,  de  Marcello,  de  Pales- 
trina,  etc.,  et  d'exemples  de  canons  et  de  fugues  des  meil- 
leurs maîtres(l858).  Dehn  adonné  aussi  une  traduction  alle- 
mande de  la  notice  de  Delmotte  sur  Roland  de  Lattre. 

DehODENCQ  (Edme-Alfred-Alexis),  peintre  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1822-1882).  Il  suivit,  à  l'Ecole  des  beaux- 
arts,  l'atelier  do  Léon  Cogniet  et  débuta  par  des  tableaux 
religieux  :  sainte  Cécile^ en  adoration  (^1844);  le  Doute 
(1845);  saint  Etienne  traîné  au  supplice  (1846).  Il  lit  ensuite 
plusieurs  voyages  en  Espagne  et  en  Afrique,  dont  les  sou- 
venirs eurent  une  grande  influence  sur  la  suite  de  son 
œuvre.  Désormais,  ce  furent  les  scènes  de  genre  qu'il 
affectionna.  Citons  :  Course  de  taureaux  en  Espagne  (1851): 
Rohémiens  et  Bohémiennes  au  retour  d'une  fête  en  Anda- 
lousie (1853);  Concert  juif  chez  un  caid  marocain  (1855); 
Exécution  d'une  juive  au  Maroc;  Mariée  juive  à  Tanger 
(1861);  Christophe  Colomb  arrivant  au  couvent  de  la  ha- 
bida,  Espagne  (1861);  une  Fête  juive  au  Maroc  (1865);  la 
Justice  du  pacha  (1866);  Arrestation  de  Charlotte  Corda)/ 
(1868)  ;  portrait  de  Théodore  de  Banville  (1868);  l'Adieu  du 
roi  Boaodilà  Grenade;  la  Sortie  du  pacha  (1869)  ;  Fête  juive 
à  rang-er  (1870);  une  Matinée  d'octobre  au  Luxembourg 
(1872);  le  Conteur  marocain,  souveiiir  de  Tanger,  qui  figura 
au  Salon  de  1877  et  à  l'Exposition  universelle  de  1878  ;  etc. 
Dehodencq  compte  parmi  les  plus  originaux  orientalistes. 
Un  curieux  livre  a  été  écrit  sur  lui  par  Gabriel  Séailles. 

—  Son  fils  Edmond,  peintre,  né  à  Cadix  (Espagne)  en  1862, 
mort  en  1887.  Il  avait  exposé  pour  la  première  fois  à  l'âge 
de  onze  ans.  Il  a  exposé  aux  Salons  suivants  :  Italienne 
(1876);  Deux  portraits  (1879);  Départ  pour  le  /rt6our(1882); 
portrait  de  M'^'  D.  R.  ;  Guignol  (1887).  Il  a  laissé,  en  outre, 
un  buste  fort  remarquable  de  son  père. 

DÉHONTER  (du  préf.  dé,  et  de  'honte)  v.  a.  Déshonorer  : 

Comment!  dans  un   chAtean  dont  l'antiquité  brille. 
Venir  de  guet-apens  iléhonter  une  fille! 

Tu-  Corneille. 
Déhonté,  ée  part.  pass.  Ehonté,  sans  honte,  sans  pudeur  : 
C'est  un  homme  déhonté,  une  femme  tout  à  fait  déhonték. 

—  Substantiv.  :  Uti  déhonté.  Une  dehontek. 
DEHORS  {de-or   —  de  de,  et  hors)  adv.  Hors  du  lieu. 

ti  Mettre,  Jeter  quelqu'un  deho7-s.  Le  chasser,  lui  donner 
son  congé,  le  mettre  à  la  porto. 

—  Fam.  iVe  savoir  si  l'on  est  dedans  ou  dehors.  A'e  pas 
sai'ojV  si  quelqu'un  est  dedans  ou  dehors.  N'être  ni  dedans 
ni  dehors.  V.  dedans. 

—  Mar.  En  pleine  mer,  au  large,  par  opposition  à  la 
situation  des  rades,  des  ports,  des  côtes  ou  du  naviro  lui- 
même.  Il  Mettre  les  perroquets  dehors,  Les  établir,  ii  Toutes 
les  voiles.  Toutes  voiles  dehors.  Toutes  les  voiles  déplovérs. 

—  Fig.  Partir,  filer  avec  toute  la  rapidité  possible.  luUe/^T 
toutes  voiles  dehors.  Bannir  tout  scrupule,  toute  crainte, 
toute  réserve;  ne  garder  aucun  ménagement. 

—  Comm.  Mettre  dehors  un  billet.  Le  mettre  en  circula- 
tion on  le  passant  à  l'ordre  do  ouelqu'un. 

—  Loc.  adv.  :  Au  dehors,  A  l  extérieur. 

—  De  dehors.  De  l'extérieur  :    Venir  dk  dehors. 

—  En  dehors,  A  l'extérieur,  par  l'extérieur  :  Porte  qui 
s'ouvre  en  dehors,  ii  Marcher  les  pieds  en  dehors.  Mar- 
cher les  talons  rapprochés  et  les  pointes  éloignées  l'uno 
de  l'autre,  n  Chorégr.  :  Etre  kn  dehors.  Avoir  les  hanches 
ouvertes,  les  genoux  et  les  pieds  tournés  on  dehors.  —  Fig. 
Etre  en  dehoiis,  tout  en  dehors,  Etre  d'une  extrême  fran- 
chise ou  d'une  grande  exubérance,  il  Mettre  en  dehors. 
Manifester  :  Pur  stylo,  j'entends  la  passion,  le  naturel,  l'âme 
Misiî  kn  dehors  par  la  parole.  (ViUom.)  ii  Mar.  Les  bancs 
d'en  dehors,  ou  du  large,  par  opposition  à  en  dedans,  ii  Etre 
en  dehors.  Etre  au  dolA  :  Etre  en  dehors  des  jetées. 

—  Par  dehors,  Par  l'extérieur  :  Maison  belle  par  dehors. 

—  Loc.  prépos.  :  Au  dehors  de,  A  l'extérieur  (prop.  ot 
fig.)  :  An  DiiiHous  DE  la  ville.  Au  dehors  de  t'égoïsme. 

—  En  dehors  de.  Hors  do,  à  l'extérieur  do  :  En  dehors 
D'une  ligne.  En  dehors  do  bien,  tout  est  mal.  (Lacord.) 

—  l'ar  dehors.  Par  l'extérieur  :  Passer  i'ar  dehors. 

—  Gramm.  On  ne  peut  placer  un  substantif  après 
dehors,  sans  préposition  intermédiaire,  quo  lorsqu'il  est 
joint  ù.  dedans,  pour  marquer  une  opjiosition,  ou  lorsque 
dehors  est  précédé  do  la  préposition  par  :  Dedans  et  dehors 
la  maison;  par  dehors  la  ville.  Ce  serait  une  faute  do 
do  dire  :  Cherchez  dehors  la  maison;  il  faut  dire  hors  de 
la  maison.  Il  peut  être  suivi  de  la  préposition  de  et  d'un 
substantif,  quand  il  est  employé  substantivement  ou  qu'il 
est  précédé  do  au,  kn  :  Les  dehors  du  camp,  au  dehors 
de  la  chambre,  en  dehors  de  ses  limites. 

—  Anton.  Dedans. 

"  n.  m.  Partie  extérieure  d'une  chose  :  Le  dedans  et  le 
DEHORS  d'une  maison,  il  L'extérieur  :  Les  bruits  du  dehors. 

il  Paysétrangers:  Travailleurs  venus  du  itmions.  il  Avenues, 
avant-cour,  parc  ot  autres  dépendances  extérieures  d'un 
chltoau,  d'une  maison  ;  Château  qui  a  de  beaux  dehors. 

Il  FortiÛcatioD3  oxtériouros,  ouvrages  détachés  do  la  place. 


DEHAITER   —  DEICOLE 

_—  Ensemble  dos  relations,  des  nfl"airps  extérieures 
d'une  maison,  d'un  ménage,  d'une  famille  :  L'hoinme  prend 
soin  des  affaires  du  dehors,  la  femme  de  celles  du  dedans. 

—  Fig,  Apparence,  extérieur  :  Apprends  à  te  défier  des 
faux  DEHORS  d'amitié.  \\  Bienséance,  décorum  :  Garder  les 
dehors.  Observer  les  convenances,  Sauver  les  apparences. 

-;-  Ascét.  Le  monde,  les  art'airos  temporelles,  par  oppo- 
sition àl'àmo,  à  la  conscience  :  Les  objets  du  imuoiis  nous 
tentent.  (Pase.) 

—  Gymn.  Côté  sur  lequel  tourne  lo  patineur  en  ayant 
son  corps  hors  do  l'aplomb,  il  Exorcico  quo  le  patineur 
fait  lorsque,  sur  un  patin,  il  glisso,  le  corps  poncho  du 
côté  opposé  à  la  jambe  qu'il  lève. 

—  Manèg.  Côté  opposé  à  celui  sur  lequel  lo  cheval 
tourne,  n  Jambe  du  dehors,  Rêne  du  dehors,  Jambe,  Rêne 
qui  sont  du  côté  du  mur,  par  opposition  à  lajambc,  i  la 
rêne  qui  sont  du  côté  de  l'intérieur  du  manège. 

—  Syn.  Dehors,  apparence,  extérieur,  V.  apparence. 

—  Anton.  Dedans,  intérieur. 

—  Encycl.  Fortif.  On  appelle  les  dehors,  en  terme  de 
fortification,  les  dilférents  ouvrages  qui  ne  font  point  par- 
tie du  co7'ps  de  place  et  sont  établis  en  dehors,  c'est-à-diro 
en  avant,  pour  le  couvrir  et  retarder  les  attaques  de  l'en- 
nemi qui  veut  s'en  rendre  maître.  Ainsi,  la  demi-lune,  la 
tenaille,  les  places  d'armes,  la  contre-garde  sont  des  rfe//ors. 

Les  dehors  qui  couvrent  le  corps  de  place  sont,  à  leur 
tour,  flanqués  par  lui,  ou  se  flanquent  mutuellement.  L'en- 
semble doit  eu  être  disposé  de  telle  façon  que,  tout  en 
étant  reliés  suffisamment  entre  eux  et  au  corps  do  place 
pour  en  faciliter  la  défense,  ils  soient,  cependant,  assez 
distincts  de  lui  et  les  uns  des  autres  pour  que  la  prise 
de  l'un  n'entraîne  point  la  chute  de  ceux  plus  en  arrière. 
Pour  la  même  raison,  chacun  de  ces  ouvrages  doit  avoir 
un  certain  commandement  sur  ceux  en  avant  de  lui  et  ôtro 
commandé  par  ceux  en  arrière.  L'importance  de  toutes  ces 
dispositions  n'est  plus  la  mémo  aujourd'hui  qu'autrefois, 
l'artillerie  moderne  permettant  souvent  d'atteindre  direc- 
tement, et  de  très  loin,  le  corps  de  place  lui-même. 

DÉHORTATION  {or-ta-si  —  du  lat.  dehortari,  détourner, 
dissuader  de)  n.  f.  Discours  par  lequel  on  exhorte  à  ne  pas 
faire  une  chose.  (C'est  un  latinisme  qui  a  été  surtout  em- 
ployé par  Amyot.) 

DÉHORTATOIRE  {or-ta-to-ar")  a.ù'}.  Diplom.  Qui  exhorte, 
qui  engage  à  ne  pas  faire  une  chose  :  Instructions  déhor- 

TATOIRi:S. 

DÉHOUILLEMENT  (o»-:;;e-maw  [/;  mil.)  —  rad.  déhouil- 
ler)  n.  m.  Action  d'enlever  toute  la  houille  d'une  couche 
exploitée,  en  reculant  progressivement  au  fur  et  à  mesure 
de  cet  enlèvement,  ii  On  dît  aussi  dépilage. 

DÉHOUILLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  houille)  v.  a.  Min. 
Attaquer  et  enlever  toute  la  houille,  faire  le  déhouille- 
ment  d'une  couche,  tout  en  reculant  peu  à  peu. 

DÉHOURDER(du  préf.  priv.  dé,  et  de  hourdis)v .  a.  Constr. 
Oter  le  hourdisde  :  DÈaovRiyBR  les  lambourdes  d'un  plancher. 

DÉHOUSER  (^t^  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  houseau)  v.  a. 
Oter  les  houseaux,  les  bottes  :  Dehodser  u'i  chasseur. 

—  Dépuceler  :  Déhodser  une  fille.  (Vieux.) 

DSHRA,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Provinces  du  Nord- 
Ouest  [prov.  de  Mirai]),  sur  l'Assân  oriental,  affluent  du 
Gange,  au  pied  des  monts  de  Massourî  (Himalaya); 
25.685  hab.  Cn.-l.  du  service  trigonométri(]ue  de  l'Inde  et 
du  district  do  Dehra-Donn,  peuplé  de  16S.000  hab. 

DEHWAR  idé-ouar')  n.  m.  Dialecte  persan.  V.  Perse. 

DÉHYDRACÉTATE  (se)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide 
déhydracétiquo. 

DÉHYDRAGÉTIQUE  {sé-tik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'on 
obtient  en  faisant  agir  la  pyridine  sur  le  chlorure  d'acétyle. 

—  Encycl.  Cet  acide,  (j"U'0*,chauft"é  avec  l'acide  iodny- 
drique  vers  200  degrés  on  tube  scellé  donne  de  la  diméthyl- 
pyrone;  en  faisant  agir  le  brome  sur  une  solution  chlorofor- 
miquo  de  l'acide,  on  obtient  i'acide  bromodéhydracétique  ; 
ce  dernier  acide,  chaufi'é  avec  de  la  potasse  à  40°  pendant 
quinze  jours,  douEio  l'acide  oxtjdéhijaracétique  C'H'O*. 

DÉHYDROCHOLÉINATE  {ko-lé)  n.  m.  Sel  dérivant  de 
l'acide  déliydroclioléinique. 

DÉHYDROCHOLÉINIQUE  {ko-lé-i-nik')  adj.  Chim.  Se  dit 
d'un  acide  ouo  l'on  obtient  en  enlevant  quatre  atomes  d'hy- 
drogène à  l'acide  choliqiie.  (L'acide  déhydrocholéinique, 
fixant  trois  atomes  d'oxygène,  se  transforme  on  acide  cho- 
laniquo.) 

DÉHYDROCHOLALATE  {ko'la)  n.  m.  Sel  dérivant  do 
l'acide  déhydrocholalique. 

DÉHYDROCHOLALIQUE  [ko-la-Uk')  adj.  Se  dit  d'un  acide 
qu'on  obtient  on  traitant  l'acide  cholalique  par  uno  solution 
acétique  d'acide  chromique,  et  précipitant  par  un  excès 
d'eau. 

DÉHYDROCHOLÉIQUE  adj.  Chim.  V.  CHOLÈIQUE. 

DÉHYDROCINCHÈNE  n.  m.  Chim.  V.  ClNCHlÏNE. 

DÉHYDROMORPHINE  n.  f.  Chim.  V.  MORPHINE. 

DÉHYDROMUCIQUE  adj.  Chim.  V.  MUCIQUE. 

DEHYDROQUININE  n.  m.  V.  QUININE. 

DEii  n.  m.Clironol.  Mois  do  l'année  porsano,  répondant 
ù  déceuibro. 

DEIGRATIA,  formule  très  usitée  autrefois  dans  le  lan- 
gage religieux,  et  qui  a  passé  dans  la  politique  et  mémo 
dans  le  langage  vulgaire  sous  la  forme  française  :  Par  la 
grâce  de  Dieu. 

DÉICIDE  [sid'  —  du  lat.  Deus,  Dei,  Dieu,  otcrdcrc,  tuer) 
adj.  Qui  est  meurtrier  do  Dieu.  (Se  dit  en  parlant  des  Juifs, 
A  cause  do  la  mort  de  Jésus-Christ.)  n  Qui  a  servi  ou  con- 
couru à  la  mort  do  Jésus-Christ  :  La  lance  déicide. 

—  Ascét.  Qui  a  profané  lo  sacromont  do  l'oucharistio  : 
Des  chrétiens  diïicides. 

—  n.  m.  Meurtrier  de  Dieu  :  Judas  est  le  plus  coupable 
des  DKiciDKS.  Il  Meurtre  do  Dieu.  (So  dit  du  meurtre  do 
Jésus-Clirist  par  les  Juifs)  :  Coupable  de  déicide. 

DÉICOLE  (du  lat.  deus,  dei,  dieu,  ot  colère,  honorer) 
adj.  Qui  rend  un  culte  à  uno  divinité. 

—  Substantiv.  :  Les  déicolbs  ou  théistes. 
DÉICOLE  (saint),  abbé  do  Lure,  né  on  TrlnmV  vorsWO, 

mort  eu  625.  Moiao  du  monaslôro  do  Baugor,  ii  ftit  l'ua 


DEICOON 


DÉIVIRIT 


des  douze  religieux  qui  accompagnèrent  saint  Colomban 
en  France  (5S5).  Le  roi  Clotaire  II  lui  confia  la  direction 
du  couvent  de  Lure,  qu'il  gouverna  pendant  dix  ans.  Sen- 
tant sa  fin  approcher,  il  se  démit  de  sa  charge  en  faveur 
de  son  filleul,  saint  Colomban,  et  se  retira  dans  ua  ermi- 
tage solitaire  où  il  mourut.  — Fôte  le  18  janvier. 

DÉICOON.  Mvth.  gr.  Fils  d'Hêraklès  et  de  Mégare, 
fille  de  Créon.  —  Prince  troyen,  ami  d'Enée.  (Il  fut  tué  par 
Agamemnon.) 

DÉIDAMIE.  Myth.  V.  HiPPODAMIE. 

SÊIDAMIE.  Myth.  igr.  Fille  de  Lvcomède,  roi  de  Sc}*- 
ros,  inspira  la  plus  vive  passion  à  Achille,  que  sa  mère 
Tbétis  venait  d'envoyer  dans  cette  île  sous  des  habits  de 
femme.  Déidamie.  séduite  par  lui,  mit  au  monde  un  fils, 
Pyrrhos  ou  Néoptolème.  Plus  tard,  ces  secrètes  amours 
furent  découvertes,  et  Lycomède  consentit  au  mariage. 
Le  jour  même  des  noces,  Achille  q^uittait  l'île,  qu'il  ne 
devait  jamais  revoir.  C'est  sur  ce  sujet  que  Stace  a  com- 
posé son  poème  latin  intitulé  Achille  à  Sci/ros. —  Sœur  de 
Bellérophon.  Elle  épousa  Evandre,  roi  de  Lycie,  et  fut  la 
mère  de  Sarpédon.  —  Femme  de  Thestos,  roi  d'Ktolie. 

DÉIDAMIE  {mî  —  n.  mythol.)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux 
grimpants,  de  la  famille  des  passifloracées,  comprenant 
cinq  espèces  qui  croissent  à  Madagascar. 

Deidesheim,  petite  ville  d'Allemagne  {Bavière-Rhé- 
nane [Palatinat]);  2.800  hab.  Fabrique  d'armes.  Vins  ré- 
putés. Aux  environs,  ruines  do  la  chapelle  Saint-Michel. 

Deidxer  (Antoine),  médecin  français,  mort  à  Mar- 
seille en  1746.  Il  se  fit  remarquer  par  son  dévouement  et 
son  habileté  lors  de  l'épidémie  de  peste  qui  sévit,  en  1720, 
à  Marseille,  et  fut  professeur  à  Montpellier,  où  il  écrivit 
une  foule  d'ouvrages,  curieux  mélanges  de  bonnes  obser- 
vations et  d'idées  à  priori  les  plus  bizarres. 

DeidieR  (l'abbé),  mathématicien  français,  né  à  Mar- 
seillo  en  1696,  mort  à  Paris  vers  l~46.  Il  publia  sur  les 
mathématiques  plusieurs  ouvrages,  notamment  :  l'Arith- 
métique des  géomètres  {1139)  ;  la  Science  des  géomètres  {1139); 
Du  calcul  différentiel  et  intégral  (1740);  Du  parfait  ingé- 
nieur français  (1742);  etc.,  qui  lui  valurent  une  chaire  à 
ï'école  d'artillerie  de  La  Fère. 

DÉIFICATION  {si-07{  —  lat.  dei/îcntio,  même  sens)  n.  f. 
Apothéose,  action  par  laquelle  on  déifie,  on  divinise  :  La 
i)EiFiCA.TioN  d'Hercule,  ii  Par  exagér..  Action  d'exalter, 
d'élever  très  haut  :  La  déification  de  la  richesse. 

—  ENCTCL.  V.  APOTHÉOSE. 

DÉIFIER  (du  lat.  deus,  dei,  dieu,  et  facere,  faire.  —  Prend 
deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  du  pi.  de  l'imparf. 
de  l'indic.  et  du  prés,  du  subj.  ;  Nous  déifiions.  Que  vous 
déifiiez)  V.  a.  Placer  au,  nombre  des  dieux,  diviniser  ;  Les 
Romains  DÉiFiiiRENT  la  plupart  de  leurs  empereurs,  tl  Par 
exagér.,  Vénérer  à  l'égal  des  dieux,  honorer  d'un  respect 
qui  tient  du  culte,  de  l'adoration  :  L'esprit  de  parti  déifie 
la  cause  qu'il  adopte.  (M"'  de  Staël.)  Il  Rendre  heureux 
comme  un  dieu  :  Le  sourired'uJie  femme 
suffit  pour  DÉIFIER  un  jeune  homme. 

Se  déifier,  v.  pr.  Se  ifaire  dieu,  s'éle- 
ver au  rang  des  dieux. 

DÉIFIQUE  ifik'  —  lat.  dei  ficus;  de 
àeus,  dei.  dieu,  et  facere,  faire)  adj. 
Qui  élève  à  la  dignité  de  dieu  :  Vertus 

DÉIFIQUES. 

DÉIFORME  (dulat.rfeus,  rfei,  dieu,  et 
de  forme)  adj.  Qui  a  une  forme  divine. 

DÉII.E  ou  DILUS  {luss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  longicornes,  fa- 
mille des  cérambycides,  tribu  des  cé- 
rambycinés,  comprenant  une  seule  es- 
pèce circaméditerranéenne.  (Lo  dilus 
fugax  est  d'un  vert  obscur  bronzé,  avec  la  base  des  anten- 
nes et  des  cuisses  rouges;  il  vit  sur  les  genêts,  et  ne  re- 
monte pas  au  nord  au  delà  de  Lyon.) 

DÉILÉON.  Myth.  gr.  Fils  de  Déimachos,  et  frère  de 
Phlogios  et  d'Autolycos.  Il  accompagna  Hêraklès  dans  son 
expédition  contre  les  Amazones,  puis  se  joignit  aux  Ar- 
gonautes. 

DÉILÉPHILE  ou  DEILEPHILA  (dé-i-lé)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères,  typo 
de  la  famille  des  déilépnt- 
lidés,  comprenant  des 
sphinx  à  antennes  longues, 
dentelées,  terminées»  par 
un  petit  crochet,  à  gros 
yeux  saillants,  à  corselet 
vaste  et  bombé,  à.  ailes  in- 
férieures ordinairement  ro- 
ses variées  de  noir.  (On 
connaît  vingt-trois  espèces 
de  déiléphiles,  réparties  sur 
le  globe.  Les  déiléphiles  sont  les  plus  beaux  et  les  plus 
légers  des  sphinx;  leurs  couleurs  sont  riches  et  variées.) 

DÉILÉPHILIDÉ5  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  lépido- 
ptères sphingines,  comprenant  des  sphinx  à  antennes  droi- 
tes, à  trompe  rarement  plus  longue  que  le  corps,  et  dont 
les  chenilles  lisses,  à  tête  globuleuse,  ordinairement  mar- 
quées de  teintes  vives,  portent  une  corne  sur  le  onzième 
segment.  —  Un  déiléphilidé. 

—  Enxycl.  Les  chrysalides  des  déiléphilidcs  sont  cylin- 
dro-coniques,  avec  une  pointe  anale  assez  prononcée  (Gi- 
rard). Les  déiléphilidés  comptent  près  de  deux  cents  es- 
pèces, représentées  dans  presque  toutes  les  régions  du 
globe  avec  les  genres  déilephile,  c/utrocampe,  etc. 

DÉILOCHOS.  Biogr.  V.  Déiochos. 

DEILOSMA  n.  m.  Bot.  Syn.  de  julienne. 

DEILOTHERIUH  {dé-i,  ié-ri-om")  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
mammifères  artiodactyles  pachydermes,  famille  des  ano- 
plothéridés,  tribu  des  dichobuninés,  comprenant  des  formes 
très  voisines  des  dicbobunes,  dont  elles  diffèrent  par  les 
saillies  intermédiaires  des  molaires  plus  fortes  nue  les 
sailhes  postérieures.  (Les  espèces  connues  sont  lossiles 
dans  le»  phosphorites  du  Quercy  (tertiaire  éocène].) 

DÉIUACBOS.  Myth.  pr.  Père  d'Autolycos,  de  Dôîléon 
et  de  Phlogios.  Il  quitta  la  ïhcssalie  avec  Hêraklès,  qu'il 
suivit  dans  son  expédition  contre  les  Amazones.  Il  eut  un 
fils  et  troU  tilles  de  Glaucia,  illle  du  Scamandre. 


Déile  (gr.  nat.). 


Déilephile  (réd.  de  moitié). 


DeimOS  (dé-i-moss  —  du  gr.  deimos,  crainte)  n.  m.  Sa- 
tellite de  Mars,  découvert  par  Asaph-Hall,  en  1877. 

—  Encycl.  Ce  satellite  ell'ectue  sa  révolution  sidérale 
en  1  j.  6  h.  17'52",9.  Le  demi-grand  axe  de  son  orbite,  ex- 
primé en  unités  du  demi-diamètre  équatorial  de  la  planète 
est  6,92. 

DEINBOLLIE  (dïn-bo-lî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  sapindacées,  comprenant  cinq  espèces  à  feuilles 
alternes,  imparipennées,  à  grappes  axillaires,  originaires 
de  la  Guinée. 

DÉINGLINANT  (  nan  —  du  préf.  dé,  et  de  inclinant)  adj. 
Il  Cadran  déinclinant.  Gnomon.  Cadran  solaire  qui  incline 
et  décline  à  la  fois,  il  On  dit  aussi  déincliné. 

DÉIOCHOS  ou  DÉILOCHOS,  historien  grec,  natif  de 
l'île  de  Proconèse.  Il  vivait  antérieurement  à  Hérodote, 
au  VI*  siècle  avant  notre  ère.  Il  avait  écrit  une  histoire  de 
Cyziquc. 

DéION  ou  DÉIONÉE.  Myth.  gr.  Roi  légendaire  de 
Phocide.  II  était  fils  d'Eole.  11  eut  de  sa  femme  Diomédé 
plusieurs  enfants;  entre  autres,  Céphale  et  Dia.  Il  fut  tué 
par  Ixion,  mari  de   Dia,  qui  le  jeta  dans  une  fournaise. 

—  Fils  d'Eurytos,  roi  d'CEchalie.  II  épousa  Pérîgone,  lillo 
du  brigand  Sinnis,  qui  avait  été  d'abord  mariée  à  Thésée. 

—  Un  des  fils  d'Hêraklès  et  de  Mégare. 

DéIONÉ.  Myth.gr.  Mère  deMiletos, qu'elle  eutd'ApoUon. 

DÉIOPÉE.  Myth.  gr.  Nymphe  du  cortège  de  Junon.  Elle 
fut,  dapres  Virgile,  promise  à  Eole  par  la  déesse,  à  con- 
dition qu'il  soulèverait  une  tempête  contre  la  flotte  d'Enée. 

DÉIOPÉE  (n.  mythol.)  n.  f.  Planète  télescopique,  n»  1S4, 
découverte  en  1878,  par  Palisa. 

DÉIOPITÈS.  Myth.  gr.  Un  des  fils  de  Priam.  Il  fut  tué 
par  Ulysse. 

DÉIPHOBE.  Myth.  gr.  Fils  de  Priam  et  d'Hécube.  Il 
se  distingua  par  sa  valeur  pendant  le  siège  de  Troie,  et 
il  aida  Paris  à  tuer  Achille.  Après  la  mort  de  Paris,  il 
épousa  Hélène.  Celle-ci  le  trahit,  la  nuit  où  Troie  fut 
prise;  elle  le  livra  à  Ménélas  et  à  Ulysse,  qui  lui  firent 
subir  une  horrible  mutilation  et  jetèrent  son  cadavre  sur 
le  bord  de  la  mer.  L'histoire  de  Déiphobe  a  fourni  à 
Virgile  une  scène  curieuse  du  voyage  d'Enée  aux  enfers. 

—  Fils  d'Hippolyte  d'Amyclée.  H  purifia  Hêraklès  du 
meurtre  d'Ipnitos. 

DÉIPHOBE  (ou  la  SibyUe  de  Cumes),  fille  deGlaukos 
et  d'Hécate.  Elle  avait  été  aimée  d'Apollon  qui,  sur  sa 
demande,  lui  accorda  do  vivre  mille  ans.  Elle  avait  sept 
cents  ans,  quand  Enée  arriva  en  Italie.  Le  sixième  livre 
de  l'Enéide  débute  par  la  visite  du  chef  troyen  à  la  si- 
bylle, qui  habite  un  antre  effrayant.  Le  délire  prophéti- 
que la  saisit,  et,  sous  l'empire  d'Apollon,  elle  prédit  à 
Enée  les  destinées  qui  l'attendent.  Puis  elle  lui  enseigne 
le  moyen  de  parvenir  aux  enfers.  Cet  épisode,  l'un  des  plus 
beaux  et  des  plus  mouvementés  du 
poème,  appartient  en  propre  à  Vir- 
gile, qui  n'imite  pas  ici  un  modèle 
grec.  Il  s'inspire  plutôt  des  tradi- 
tions romaines.  On  a  souvent  rappro- 
ché la  prophétie  do  Joad,  dans  Atha- 
lie,  de  celle  de  Déiphobe,  au  sixième 
livre  de  l'Enéide. 

DÉIPHON  n.  m.  Genre  de  trilobî- 
tes,  famille  des  chéiruridés,  compre- 
nant des  formes  à  région  céphali- 
que  émettant  de  chaque  côté  une 
longue  corne  arquée,  dirigée  en 
arrière,  et  dont  la  base  porte  un 
œil.  (Chez  les  déiphons,  la  région 
postérieure  du  corps  émet  deux  longues  cornes  divergen- 
tes, qui  contribuent,  avec  les  appendices  antérieurs,  à 
donner  à  ces  trilobites  un  aspect  singulier.) 

DÉIPHONTÈS  ou  DÉIPHON.  Myth.  gr.  Roi  légendaire 
d'Argolide.  Il  était  fils  de  l'Hérâclide  Antimachos.  Il 
épousa  Hyrnetho,  fille  de  Temenos,  qui  devint  maître 
d  Argos  après  la  conquête  dorienno.  Temenos  fut  tué  par 
ses  fils,  qui  l'accusaient  de  trop  favoriser  son  gendre. 
Les  meurtriers  furent  expulsés,  et  Déîphontès  devint  roi 
d'Argos.  Suivant  Pausanias,  Keisos,  le  fils  aîné  de 
Temenos,  resta  maître  d'Argos,  et  Déiphontès  s'empara 
d'Epidaure,  où  il  fut  bientôt  attaqué  par  ses  beaux-frères. 
Au  milieu  de  la  lutte,  Hyrnetho  fut  tuée  par  son  frère 
Phalkès.  Déiphontès  rapporta  son  corps  à  Epidaure,  où 
il  lui  éleva  un  hêroon.  Mais  on  montrait  aussi  le  tombeau 
d'Hyrnetho  dans  un  bois  sacré  nommé  Hymethion,  et  à 
Argos,  où  une  tribu,  comme  à  Epidaure,  portait  le  nom 
d'ayrnethia.  A  ces  légendes  se  rapportait  sans  doute  la 
tragédie  d'Euripide,  intitulée  Te7nenos. 

DÉIPNOPHORES  (gr.  deipnophoros ;  de  deipnon,  souper, 
ot  pkoroSf  porteur)  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Femmes  qui,  pen- 
dant les  déipnophories,  portaient  des  provisions  de  bouche. 
Il  Jeunes  filles  chargées  de  servir  le  repas  sacré  à  la  fête 
des  oschoporics,  à  Athènes.  {Une  déipnophore.) 

DÉIPNOPHORIES  (n  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fêtes  athéniennes,  instituées  par  Thé- 
sée à  son  retour  de  Crète,  et  pendant  lesquelles  on  célé- 
brait des  festins.  Il  Procession  qu'on  organisait  à  Athènes 
pour  aller  olfrir  un  repas  à  Hersé,  Pandrosos  et  Agiauros. 

DÉIPNOSOPHISTE  {fisst'  —  du  gr.  deipnon.  repas,  et 
sophistes,  sage)  n.  m.  Antiq.  Nom  donné  aux  philosophes 
ou  savants  qui  dissertaient  à  table  sur  des  questions  de 
philosophie,  de  littérature,  de  science  ou  d'art. 

Déipnosophistes  (les),  ouvrage  d'Athénée.  V.  ban- 
quet Dt:S  SOPHISTES. 

DÉIPYLÉ  ou  DéIPHILÉ.  Myth.  gr.  Fille  d'Adraste,  roi 
d'Argos  et  d'Amphitôe.  Elle  épousa  Tydée,  et  fut  la  mère 
de  Diomède. 

DÉIPYLOS  ou  DÉIPHILÉ.  Myth.  gr.  Fils  de  Jason  et 
d'Hypsipyle.  —  Compagnon  de  Diomède  au  siège  de  Troie. 

—  Fils  do  Polymnestor,  roi  de  Thrace  et  d'Ilione.  Il  fut 
égorgé  par  son  père,  qui  croyait  faire  périr  Polydore,  le 
plus  jeune  des  fils  de  Priam. 

DÉIPYROS.  Mytli.  gr.  Héros  grec  qui  fui  tué  devant 
par  Héléuos,  fils  do  Priam. 

DÉÎR  ou  DÊR,  mot  arabe  qui  signifie  counent,  et  qui 
entre  dans  la  composition  d'un  grand  nombre  de  noms 
géographiques.  Parmi  les  noms  de  ce  genre  qu'on  ren- 
contre en  Egypte,  les  principaiu  sont  ; 


Diiiplion. 


Troif 


586 

DÉÎR-EL-ABYAD  (le  Couvent  blanc),  appelé  du  nom  do 
son  fondateur,  le  saint  copte  Shenoudi,  Déir-Amba-She- 
noudah.  Il  est  situé  dans  la  province  de  Sohag,  à  TO.  do 
la  ville  de  Sohag,  et  il  est  occupé  encore  par  une  commu- 
nauté de  moines  jacobites.  Belle  basilique  à  trois  nefs,  qui 
date  du  v"  ou  du  vi"  siècle  après  Jésus-Christ.  Il  s'élève 
sur  l'emplacement  d'une  petite  ville  d'Atrîpé,  l'Athribis  de 
la  Haute-Egypte,  mentionnée  souvent  dans  l'histoire  du 
christianisme  égyptien, 

DeÎR-EL-AHMAR  (le  Couvent  rouge),  appelé  aussi 
Di'îr-Amba-Bishai,  d'après  le  nom  du  saint  copte  Bishal, 
sous  linvocation  duquel  il  est  placé.  Il  est  situé  à  6  kil, 
au  N.-O.  du  précédent  ;  la  tradition  locale  attribue  la 
fondation  de  sa  basilique  à  sainte  Hélène,  mère  de  l'em- 
pereur Constantin,  mais  l'édifice  date  au  plus  tôt  du  v«  ou 
du  vi'  siècle. 

DÉÎR-EL-BAHARÎ  (le  Couvent  septentrional),  qui  s'éle- 
vait sur  les  ruines  du  temple  à  demi  souterrain,  construit 
au  commencement  de  la  xviii^  dynastie,  par  les  trois  pre- 
miers Thoutmôsis  et  par  la  reine  Hâtshopsîtou,  dans  fan- 
gle  nord-ouest  de  la  nécropole  de  Thèbos.  II  fut  aban- 
donné au  XVI'  siècle,  et  les  derniers  débris  en  ont  été  en- 
levés par  Naville,  de  1893  à  1895,  lors  des  grandes  fouilles 
qui  ont  dégagé  les  restes  des  édifices  antiques. 

DÉÎR-EL-BAKARAH  (le  Courent  de  la  poulie),  aussi 
nommé  Déir-Sittèh-Manjam-el-Hadrâ  {le  Couvent  de  M'"* 
la  Vierge  Marie),  sur  la  rive  droite  du  Nil,  en  face  de 
Samallûùt  (prov.  de  Minièh). 

DeîR-EL-KAMAR  ou  EL-GAMAR,  ville  de  la  Turquie 
d'Asie  (Syrie),  sur  le  versant  occidental  du  Liban,  ancienne 
capitale  du  Liban  ;  8.000  hab.  (Druses,  Maronites  et  Turcs). 
Soieries,  lainages.  Ch.-l.  de  la  province  privilégiée  du  Li- 
ban et  capitale  des  Druses. 

DÉÎR-EL-MÉDINÈH  (le  Couvent  de  la  ville),  ainsi  nommé 
d'après  la  ville  des  Memnonia,  de  laquelle  il  dépendait. 
C'est  l'un  des  couvents  qui  s'élevèrent,  à  partir  du  v"  siècle, 
sur  les  ruines  des  temples  de  la  nécropole  thébaine.  Il  fut 
détruit  par  les  Turcs  dans  la  première  moitié  du  xvi*  siècle, 
en  même  temps  que  la  ville  des  Memnonia. 

DEIRA  n.  m.  Linguist.  Syn.  de  DonAR. 

Deira  ou  DeiRIE,  petit  royaume  fondé  par  les 
Angles  dans  la  Grande-Bretagne,  et  qui  contribua  à  former 
le  royaume  de  Northumberïand. 

DeirouTouDÉROUT,  bourg  d'Egypte  (Hte-Egypte), 
près  du  Nil,  sur  le  bras  occidental  du  Nil,  sur  le  canal  de 
Hahr-Yousscf  ;  6.300  hab.  On  y  a  construit,  en  1801,  un  ca- 
nal de  dessèchement  qui  s'étend  de  ce  bourg  jusqu'à  lamer, 
près  d'Aboukir. 

DÉI S  IDE  MO  NIE  (ni—  du  gr.  rfeirfem,  craindre,  et  dai- 
môn,  démon)  n.  1'.  Crainte  superstitieuse  des  puissances 

invisibles. 

DÉISME  (dé-issm'  —  du  lat.  Deus,  Dieu)  n.  m.  Système 
de  ceux  qui,  rejetant  toute  révélation,  croient  seulement  à 
l'existence  de  Dieu  et  à  la  religion  naturelle.  Il  Croyance 
en  Dieu. 

—  Enctcl.  Le  mot  déisme  est  un  des  plus  vagues  de  la 
langue  philosophique.  Clarke,  contemporain  de  la  période 
violente  du  déisme  en  Angleterre,  réunit  quatre  idées  sous 
ce  mot  :  1°  idée  d'un  Dieu  créateur  une  fois  pour  toutes, 
sans  gouvernement  providentiel;  2"  idée  d'un  Dieu  sans 
attributs  moraux;  3"  idée  d'un  Dieu  et  d'une  providence 
sans  immortalité  de  l'âme  humaine  ;  4'  idée  d'un  Dieu 
créateur,  providence  dans  la  vie  présente  et  justicier  dans 
la  vie  future,  mais  sans  révélation  ni  surnaturel.  Cette 
quatrième  doctrine  prend  souvent  le  nom  de  «  théisme  ». 
Il  ne  faut  pas  confondre  le  déisme  historique  avec  le  soci- 
nianisme  et  les  écoles  théologiques  congénères;  les  uni- 
taires anglais  lont,  en  eff'et,  combattu  avec  une  ardeur 
égale  à  celle  des  orthodoxes. 

-Dès  le  temps  de  la  Réforme,  le  déisme,  conception  plus 
ou  moins  antiévangélique  de  la  religion  naturelle,  opposée 
au  christianisme  traditionnel  de  toutes  les  Eglises,  s'était 
annoncé  dans  les  écrits  des  humanistes,  dans  l'Utopie  de 
Thomas  Morus,  etc.  C'est  en  Angleterre  qu'il  se  déve- 
loppa au  xviii'  siècle,  pour  se  répandre,  de  là,  dans  le  con* 
tinent.  Son  père  fut  Edouard  Herbert,  lord  Cbcrbury  (mon 
en  1648).  On  peut  résumer  ainsi  les  idées  qu'il  défendit  : 
Il  y  a  un  Dieu;  nous  devons  l'honorer;  le  meilleur  culte  est 
la  vertu;  après  cette  vie,  il  y  a  des  sanctions.  Le  comte  de 
Shaftesbury  (mort  en  1713)  accentua  l'hostilité  contre  le 
cliristianisme  en  lui  reprochant  de  recourir  à  des  rému- 
nérations dans  la  vie  future.  Toland  (mort  en  1722)  fut 
encore  plus  violent  contre  la  Révélation,  et  so-n  déisme  res- 
sembla fort  à  la  fois  au  panthéisme  et  à  l'athéisme.  Tindal 
(mort  en  1733)  fut  surnommé  «  le  grand  apôtre  du  déisme  »  : 
la  vraie  religion,  dit-il,  est  l'exercice  de  la  moralité  consi- 
dérée comme  obéissance  à  Dieu.  Les  autres  principaux 
représentants  du  déisme,  chacun  avec  sa  nuance  particu- 
lière, mais  tous  avec  la  même  ardeur  contre  le  chris- 
tianisme révélé,  furent  :  Collius,  Woolston,  Mandeville, 
Morgan,  Chubb,  Bolingbroke.  L'école  perdit  sa  vogue 
lors  "du  "  réveil  wosleyen  u.  En  Franco,  le  déisme  a  été 
défendu  surtout  par  Voltaire.  En  Allemagne,  il  trouva  le 
plus  grand  nombre  do  ses  adeptes  dans  l'école  wolfionne. 
Actuellement,  lo  déisme  proprement  dit,  tel  qu'il  a  été 
développé  au  xviii=  siècle,  n'existe  plus  guère  comme  doc- 
trine vivante  parmi  les  philosophes.  Il  apparaît  comme 
superficiel  ;  les  uns  le  trouvent  trop  religieux,  et  les  autres 
trop  étranger  au  vrai  sentiment  religieux. 

—  Anton.  Athéisme. 

DÉISTE  (dé-issf)  n.  Personne  qui  professe  lo  déisme. 

—  Adjectiv.  :  Les  philosophes  déistes. 

DÉITÉ(lat.  deitas  ;  de  deus.  dei, dieu)  n.  f.  Divinité,  dieu 
ou  déesse  :  Les  deités  terrestres.  Les  dêités  infernales. 

—  Par  ext.  Personne  ou  chose  à  laquelle  on  rend  une 
espèce  de  culte  ; 

Et  l'argent  et  l'amour,  aveugles  déités. 

A.   CaÉNlER. 

DeiTERS  (Otto  Friedrich  Karl),  médecin  allemand,  né 
à  Bonn  en  1834,  mort  en  1863,  à  vingt-neuf  ans,  sans  avoir 
pu  achever  son  ouvrage  sur  le  système  nerveux  de  l'homme 
et  des  mammifères.  Il  fut  complété  par  Max  Schultze,  et 
parut  sous  ce  litre  :  Untersuchungen  ûber  Gehim  und  Riic- 
Iccnmark  der  Me.nschen  und  der  èàugetiere  (1865). 

DÉIVIRIT  {ri),  TE  [du  lat.  deus,  dei,  dieu,  etvirilis,  hu- 
main] adj.  Théol.  Qui  est  à  la  fois  divin  et  humain.  Il  On  dit 

aussi  TUEANDKigUE. 


587 

DÉJÀ  (do  dès,  ot  jà  ;  rad.  lat.  jàm,  mômo  signif.)  adj. 
Dos  ihouro  prôsonto,  dès  li  présent  : 

Lo  moment  où  je  parle  est  déjà  loin  de  mol. 

lioil.EAU. 

—  Dès  lors,  dès  cçi  tomps,  dès  co  momont-Ià  :  Le  bj-uit 
Que  fait  un  inalheur  gui  nous  arrive  nous  en  console  déjà. 
(Bougeart.^  Il  Auparavant  :  Je  vous  ai  gkjK  dit  ce  que  je 
pensais,  n  Môme  comme  cola  :  Gagner  du  pain  en  se  tuant 
au  travail,  c'est  nÉj\  beaucoup. 

—  Gramm.  Relativement  il  la  place  qu'occupe  co  mot 
dans  la  phrase,  il  faut  remarquer  qu'avec  les  tomps  simples 
d^Jà  se  place  après  le  verbe  :  Ilrevient  dkjâ..  //  finit  déjà  ; 
avec  les  temps  composes,  i!  so  met  entre  rauxillairo  ot  le 
participe  :ll  estuÉjk  revenu.  Il  a  déjà  /îni.  Quelquefois,  il  so 
place  au  commencement  de  la  phrase,  surtout  dans  le  style 
soutenu  :  \)kj\  frémissait  dans  son  camp  l'ennemi  confus  et 
déconcerté.  (Fléch.) 

DÉJALER  (du  pH'f.  priv.  dé,  et  de^aj)  v.  a.  Mar.  Enlever 
le  jas  d'une  ancre  ou  Kabattro  le  jas  mobile  d'une  ancre 
en  1er  contro  la  verge. 

DÉJANIRE.  Myth.  gr.  Fille  d'Œnée,  roi  de  Calydon. 
Recherchée,  à  cause  do  sa  beauté,  par  un  grand  nombre 
de  prétendants,  elle  déclara  qu'elle  épouserait  le  plus  l'ort 
d'entre  eux,  et  se  donna  à  Hercule,  après  sa  victoire  sur 
Achéloiîs.  Les  deux  époux  so  rendaient  à  Traclune,  lors- 
qu'ils furent  arrêtés  par  le  fleuve  Evenus.  Le  centaure 
Nessus  porta  Déjaniro  sur  l'autre  rive;  mais  alors,  tenté 
par  sa  beauté,  il  voulut  lui  faire  violence  :  Héraklès  le 
blessa  d'une  flèche  empoisonnée.  Frappé  à  mort,  le  cen- 
taure dépouilla  sa  tunique  teinte  de  son  sang,  et  en  fit 
firésent  à  Déjanire,  comme  d'un  charme  qui  lui  rendrait 
e  cœur  de  son  époux,  si  jamais  celui-ci  lui  devenait  inli- 
dôle.  Délaissée  plus  tard  pour  lole,  lille  d'Euryte,  Déjanire 
envoya  à  Hérakiês  la  tunique  de  Nessus.  Le  héros  la 
revêtit  et  so  sentit  aussitôt  dévoré  do  douleurs  tellement 
atroces  que,  pour  s'y  soustraire,  il  se  brûla  sur  le  mont 
Œta.  Déjanire  se  tua  de  désespoir.  Le  (ils  qu'elle  avait  eu 
de  lui,  Hyllos,  fut  l'ancêtre  des  Héraclides.  Les  aventures 
de  Déjanire  ont  inspiré  à  Sophocle  ses  Trachiniennes  ;  à 
Sénèque,  son  Hercule  au  mont  Œta. 

—  Iconogr.  U Enlèvement  de  Dé jaJiiren.  été  représenté  par 
le  Guide,  dans 
un  tableau 
quiestauLou- 
vre.  Le  cen- 
taure emporte 
sur  ses  épau- 
les l'épouse 
d'Hercule,  et 
va  prendre 
pied  sur  la 
rivedutleuve. 
Sur  l'autre 
bord,  Hercule 
lui  décoche 
une  flèche. 
Les  figures 
formelit  un 
groupe  élé- 
gant et  hardi, 
la  couleur  est 
forte  et  har- 
monieuse. Lo 
même  sujet  a 
été  traité  par 
R  u  b  e  n  s ,  a 
trois  reprises 
différentes; 
parLucaGior- 

dano    (OfJices     D'/janire  et  l'-  -cii' hm-'    :-■    ■■:      .  ■■  inie. 

[Florence  ])  ; 

Far  P.  Véronèse,  par  Gabbiani,  RegnauU,  Lagrenée 
aîné,  etc. 

Déjanire.  drame  en  quatre  actes,  en  prose  rythmée, 
de  Louis  Gallet,  avec  musique  de  Saint-Saëns,  représenté 
anx  Arènes  de  Béziers  le  28  août  1898,  et  à  Paris  sur  lo 
théâtre  de  l'Odéon  le  il  novembre  suivant.  La  pièce, 
inspirée  des  Trachniiennes  do  Sophocle  et  qui  montre  les 
amours  de  Déjanire  et  d'Hercule  et  la  mort  de  celui-ci,  a 
été  faite  pour  un  immense  théâtre  à  ciel  ouvert,  ot  en 
vue  d'un  colossal  déploiement  de  mise  en  scène,  avec 
adjonction  de  ballets  et  de  chœurs.  La  représentation  de 
Béziers  fut  un  spectacle  grandiose,  mais  à  l'Odéon  il  a 
fallu  ramener  l'ouvrage  à  des  proportions  plus  modestes. 

Déjanire  n.  f.  Planète  tèloscopique,  Q"  157,  décou- 
verte en  1815,  par  BorroUy. 

DÉJANIRE  (n.  mylliol.)  n.  f.  Genre  de  gentianées-chiro- 
niées.  (Ce  sont  des  herbes  à  cymes  terminales  ou  axil- 
lairos,  originaires  du  Brésil.) 

DÉJANIRE  ou  DEJANIRA  {dé—n. mythol.)  n.  f.  Paléont. 
Genre  do  mollusques  gastéropodes  cténubrancbos,  famille 
des  néritidés,  comprenant  dos  coquilles  subglobuleusos,  i 
spires  peu  nombreuses,  à  dernier  tour  très  grand.  (L'espèce 
type  du  genre  est  dans  lo  crétacé  lacustre  d'Kuropo.) 

DÉJARRER  ija-re  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  jarre)  v.  a. 
Débarrasser  une  polleterie  dos  poils  longs  6t  durs  ou 
jarres  pour  no  laisser  ^uo  le  duvet. 

DÉJAUGEMENT  {j6-je-man  —  rad. dêjaugcr)  n.  m.  Mar. 
DimiiMiiiun  (lu  tirant  d'eau. 

DÉJAUOER  (jà'jt'  —  du  nréf.  priv.  dé,  ot  de  jauger. 
PrtMiil  un  e  muet  après  le  g  aevant  un  a  ou  un  o  :  Nous  dé- 
jaufjt'uus.  Je  déjaugeai)  v.  n.  Mar.  N'être  plus  dans  ses 
lignes  d'eau,  soit  par  suite  de  l'ealèvemeat  du  poids,  soit 
après  un  échouago. 

DejaURC  (Jcan-Elio  Bkdenc),  auteur  dramatique,  né 
à  Paris  en  1761,  mort  en  1709.  U  a  donné  un  certain  nom- 
bre dopéras-comiquos,  qui  durent  surtout  leur  succès  aux 
compositeurs.  Nous  citerons  :  Lodoiska  (1791),  do  Kreut- 
zer ;  la  Dot  de  Suzette  (1708),  do  Boioldieu  ;  Montano  et 
Stéphanie  (1799),  de  Berton  ;  etc. 

Déjazet  (Pauline-Virginie),  actrice  française,  née  et 
morte  i  Paris  (1797-1875).  Elle  débutai  cinq  ans  au  théâtre 
dos  Capucines,  puis  joua  au  théâtre  dos  Jeunes-Elèves, 
aux  Variétés,  en  province  (I8l7-l«2l),  au  Gymnase,  où 
oUft  prit  lo  goût  du  travestissement  masculin,  et  conti- 
nua la  série  de  ses  brillantes  créations.  On  la  vit  ensuite 
aux  Nouveautés,  au  Pnlais-Uoyal,  aux  Variétés,  â  la 
Oalté,  au  théâtro  Déjazot,  dont  son  flls  Eugène  eut  la 


Virginie  Déjazet. 


direction.  Déjazet,  toujours  applaudie,  toujours  fêtée,  cl 
qui  n'avait  pas  connu  une  éclipse  dans  sa  longue  carrière. 
cessa  de  jouer  pendant  quelques  années,  puis  reparut 
dans  une  roprt'sentation  or- 
ganisée à  son  bonôtice  (1874), 
et  joua  encore  quelquefois  au 
Vaudeville.  Déjazet  fut  une 
grande  comédit'iine  dans  un 
petit  genre.  Kilo  était  un  mé- 
lange de  finesse  et  d'entrain, 
de  grâce  etde  bonne  humeur, 
de  malice  et  d'esprit,  de  fran- 
chise et  d'ironie,  le  tout  lar- 
gement relové  du  vieux  sel 
gaulois.  Elle  avait  créé  un 
genre  bien  à  elle,  absolu- 
ment original  ;  et,  longtemps, 
on  a  joué  les  Déjazet,  comme 
on  joue  les  Dugazon  et  les 
Falcon.  Parmi  les  innombra- 
bles pièces  qu'elle  a  créées, 
nous  nous  bornerons  à  citer  : 
les  Ecoliers  en  vacances,  la 
Petite  Lampe  merveilleuse,  la 
Lof/e  du  portier,  Bonaparte  à 
Brienne ,  Vert-Vert.  Sophie 
Arnould,  Frétillon,  les  Pre- 
mières armes  de  Riclielieu,  Gentil  Bernard,  le  Marquis  de 
Lauzun,  la  Marquise  de  Prétintaille,  la  Comtesse  du  Ton- 
neau, la  Douairière  de  Brionne,  Monsieur  Garât,  les  Prés 
Saint-Gervais,  etc. 

DÉJAZET  (Eugène),  compositeur  français,  fils  de  la  pré- 
cédente, né  en  1820,  mort  à  Paris  en  1880.  Il  commença 
à  se  faire  connaître  par  des  airs  qu'il  écrivait  pour  des 
vaudevilles  que  jouait  sa  mère.  En  1852,  il  donna  un  opéra- 
comique,  intitulé  :  un  Mariage  en  l'air.  En  1859,  il  prit  la 
direction  du  petit  théâtre  des  Folies-Nouvelles,  dont  il 
changea  le  nom  pour  lui  donner  celui  de  «  théâtre  Dé- 
jazet »,  et  c'est  là  qu'il  fit  représenter  les  opérettes  : 
Fanchette  (1860);  Doubledeux  {\%&ï)  :  la  Rosière  de  qua- 
rante ans  (1862)  ;  l'Argent  et  l'Amour  (1863)  ;  la  Nuit  de  la 
mi-careme  (1864)  ;  Monsieur  de  Belle-Isle  (iSGô)  ;  la  Te7i- 
tation  d'Antoine  {IS65)  ;  les  Sept  baisers  de  Buckingham 
(1866).  —  Une  sœur  de  cet  artiste,  Hekminie  Déjazet,  a 
fait  jouer  aussi  sur  ce  théâtre,  en  1859,  une  opérette  en 
un  acte,  intitulée  :  le  Diable  rose. 

Déjazet  (théâtre).  Ce  théâtre,  situé  à  Paris  boulevard 
du  Temple,  s'ouvrit  en  1859,  sous  la  direction  d'Eugène 
Déjazet,  qui,  malgré  quelques  bonnes  pièces  où  jouait  sa 
mère,  dut  abandonner,  en  1869,  une  entreprise  ruineuse. 
Ses  successeurs  ne  furent  pas  plus  heureux  ;  de  1876  à 
1880,  Ballaude  dirigea  ce  théâtre,  qu'il  appela  Troisième 
Théâtre-Français.  Il  reprit  ensuite  le  nom  de  a  théâtre 
Déjazet  »,  fut  refait  et  agrandi  en  1882.  et,  depuis,  sous 
les  directions  Campisiano,  Boscher,  Calvin,  Lemonnieret 
Koll,  on  y  a  joué  le  vaudeville,  la  comédie  et  le  drame. 

Dejean  (Jean-François-Aimé,  comte),  général  fran- 
çais, ingénieur  ordinaire  du  roi,  né  à  Casteinaudary  en 
1749,  mort  à  Paris  en  1824.  Dès  les  premières  guerres 
de  la  Révolution,  il  servit  sous  Duraouriez.  ensuite  sous 
Pichegru,  en  1793  ;  par  sa  conduite  et  son  habileté,  il  passa 
général  de  brigade,  puis  général  de  division.  Après  le 
18-Brumaire,  il  fut  charge  d'organiser  la  république  Ligu- 
rienne. Il  fut  ministre  de  la  guerre  de  1802  à  1809.  Sous 
la  première  Restauration,  il  fut  nommé  pair  de  France. 
Pendant  les  Cent-Jours,  il  fut  grand  chancelier  de  la  Lé- 
gion d'honneur.  Sous  le  ministère  Gouvion-Saint-Cyr.  il 
fut  rétabli  dans  les  emplois  dont  la  deuxième  Restauration 
l'avait  dépouillé,  chargé  de  la  direction  générale  des  sub- 
sistances et  rappelé  â  la  Chambre  des  pairs  en  1819. 

Dejean  (Pierre -François -Marie -Auguste,  comte ^. 
général  français,  né  â  Amiens  en  1780,  mort  en  1845,  fils 
du  précédent.  Général  do  brigade  à  trente  ans,  général  de 
division  en  1813,  il  fut  exilé  par  les  Bourbons  do  1815  à 
1819,  puis  rentra  en  France  et  fut  élevé  à  la  pairie,  â  la 
mort  de  son  père.  Dejean  fit  l'expédition  d'Anvers.  On  a 
de  lui  plusieurs  ouvrages  d'histoire  naturelle. 

DÉJECTEUR  ijèk')  n.  m.  Appareil  créé  pour  empêcher 
les  incrustations  dans  les  chaudières  â  vapeur  par  la  con- 
centration des  matières  calcaires  on  suspension  dans  l'eau 
de  la  chaudière.  (Théoriquement,  cet  appareil  est  parfait; 
mais,  en  pratique,  les  résultats  sont  â  peu  près  nuls.  On  a 
presque  renoncé  à  son  emploi,  en  procédant  chimiquement 
â  l'épuration  des  eaux  d'alimentation  des  chaudières.) 

DÉJECTION  {jè-ksi  —  lat.  dejectio  ;  de  de,  hors,  etjacere, 
jeter)  n.  f.  Pathol.  Evacuation  des  matières  fécales  : 
Faciliter  la  déjbction,  les  déjections,  ii  Déjections  ahincs. 
Les  matières  elles-mêmes. 

—  Fig.  Chose  que  l'on  rejette  comme  nuisible  :  Les 
crimes  sont  la  maladie  endémique  de  tout  corps  social;  les 
pnsomiiera  en  sont  les  déjections;  les  prisons  en  sont 
l'exutoire.  (Mer.  Christophe.) 

—  Astrol.  Déjection  ou  Chute  d'une  planète.  Signe  du 
zodiaque  opposé  â  celui  où  la  planète  avait  le  plus  d'in- 
fluence. 

—  Géol.  Cône  de  déjection.  V.  cône, 

DÉJETER  (du  préf.  dé,  et  do  jeter.  —  So  conjugue  comme 
jeter)  v.  a.  Déformer  une  chose  de  manière  qu'elle  se  porte 
plus  d'un  côté  que  do  l'autre  :  L'humidité  dkjktte  les  bois. 

Déjeté,  ée  part.  pass.  Contourné,  dévié,  en  parlant  do 
certaines  parties  du  corps  :  Taille  déjetée. 

—  Fig.  Corrompu,  dénaturé. 

—  Pop.  Laid,  mal  fait,  en  parlant  d'une  personne,  w  N'être 
pas  déjelé.  Etre  bien  fait,  avoir  bonne  tournure. 

Se  aéjeter,  v.  pr.  Se  courber,  so  gauchir,  u  So  dévelop- 
per irrégulièrement,  en  parlant  des  arbres,  il  En  parlant 
do  certames  parties  du  corps,  So  contourner,  s'écarter  do 
sa  direction  naturelle. 

DÉJETTEMENT  (j-V-Ze-man)  n.  m.  Action  do  co  qui  se 
déjetie  ;  résultat  de  cette  action  :  Le  dicjkttiîment  du  bois. 

DÉJEUNER  (du  préf.  prîv.  dé,  et  de  jcilHer;  proprom. 
cesser  déjeuner)  v.  n.  Prendre  le  repas  du  matin  ;  Déjeu- 
ner de  bon  appétit. 

—  Fig.  Le  Désordre  déjeune  avec  l'AbondancCt  dîne 
avec  la  Pauvreté,  soupe  avec  la  Misère  et  va  se  coucher  avec 
la  Mort.  (Franklin.) 

—  Déjeuner  de,  Manger  pour  son  déjounor  :  Dbjkuni:» 
n'un  pâté.  Il  Déjeuner  avec,  Déjeuner  en  compagnie  de  ; 
DAjbumbr  avbc  un  ami. 


DÉJÀ  —   DE,IOTARUS 

DÉJEUNER  [né]  ou  DÉJEUNÉ  (ce  dernier  de  moins  en 
moins  usité)  [même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.]  n.  m.  Nom 
qui  désigne  :  l"  Le  promier  repas  que  Von  prend  le  matin 
au  lever  :  BéJRuny.n  composé  de  chocolat  et  de  pain  beurré; 
2"  Le  repas  du  milieu  du  jour  :  Manger  trois  plats  à  son 
DÉJKONER  ;  2"  Les  mets  que  l'on  mango  en  déjeunant  :  Un 
DEJEDNivR  froid.  Servir  le  di':ji;unkr.  h  Déjeuner  à  la  four- 
chette. Repas  du  matin  où  l'on  mange  de  la  viande  et  où 
l'on  boit  du  vin,  par  opposition  aux  déjeuners  où  l'on 
no  nrend  que  du  café,  du  thé  ou  du  chocolat.  —  Pop. 
Duel.  Il  Déjeuner-dîner  on  Déjeuner  dlnatoire.  Grand  déjeu- 
ner qui  se  fait  plus  tard  dans  la  journée  que  les  déjeu- 
ners ordinaires,  et  qui  tient  lieu  de  dîner. 

—  Fam.  Se  dit  pour  désigner  un  objet  sans  portée, 
sans  importance,  sans  durée  ;  le  déjeuner  étant,  en  géné- 
ral, le  moindre  des  repas  de  la  journée,  ii  C'est  un  déjeu- 
ner de  soleil.  Se  dit  soit  d'une  étoffe  dont  la  couleur  est  peu 
solide,  et  que  le  soleil  fanera  en  très  peu  de  tomps,  soit 
d'un  visage  dont  la  grâce  passera  vite,  soit  d'un  objet 
quelconque  ayant  peu  de  durée,  n  //  n'y  en  a  pas  pour  un 
déjeuner.  Se  dit  en  parlant  d'un  bien  qui  peut  être  aisé- 
ment dissipé  en  peu  de  temps,  d'un  objet  qui  no  saurait 
ofirir  une  longue  durée  ou  une  longue  résistance,  u  Déjeu- 
ner de  perroquet,  Biscuit  trempé  dans  du  vin. 

—  Chass.  Sonnerie  de  trompe  pour  annoncer  le  déjeuner. 


Le  Déjeuner  (sonnerie  de  trompe). 

—  Mobil.  Petit  plateau  garni  de  tasses,  d'un  sucrier,  etc.  : 
Un  DÊJEtjNER  de  vermeil.  (On  appelle  aussi  déjeuner  une 
tasse  seule  munie  de  sa  soucoupe  et  dans  laquelle  on  sort 
le  déjeuner  du  matin  :  Un  déjeuner  de  porcelaine.) 

Déjeuner  de  jambon  (le),  un  des  chefs-d'œuvre  de 
David  Teniers.  —  Dans  l'intérieur  d'un  cabaret  flamand, 
des  personnages  sont  réunis.  Les  uns  boivent,  les  autres 
fument  et  causent;  d'autres,  enfin,  servent,  dansent.  Le 
clair-obscur  a  beaucoup  de  transparence:  le  coloris  est 
léger,  harmonieux.  Les  accessoires  sont  bien  exécutés. 

Déjeuner  (le),  tableau  de  Manet  (1869). —  Le  déjeuner 
est  sur  sa  fin  :  on  est  au  moment  de  prendre  le  café,  qu'une 
servante  apporte  dans  une  cafetière.  Ce  tableau  est  un 
des  plus  importants  qui  soient  sortis  du  pinceau  impres- 
sionniste de  Manet.  Les  figures  manquent  de  distinction 
et  de  style,  mais  l'exécution  a  une  certaine  puissance. 

Déjeuner  du  modèle  (le\  tableau  d'Edouard  Dantan 
(18S1).  —  Pendant  que  l'artiste  nettoie  ses  pinceaux,  le 
modèle  déjeune  ;  une  belle  fille  vêtue  à  l'antique,  c'est- 
à-dire  peu  vêtue.  Son  couvert  est  mis  sur  une  table  de 
style.  A  regarder  la  lèvre  moqueuse  de  la  jeune  femme, 
on  voit  qu'elle  se  soucie  moins  de  sa  faim  que  de  l'histoire 
racontée  dans  le  journal  qu'elle  tient  à  la  main.  Autour 
d'eux,  c'est  le  piquant  désordre  d'un  intérieur  d'artiste. 

DÉJEUNEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  déjeune. 

DÉJOCÈS,  roi  des  Mèdes  (environ  710  à  657  av.  J.-C.V 
Il  n'est  guère  connu  que  par  le  récit  d'Hérodote.  Il  fonda 
la  puissance  des  Mèdes  et  la  dynastie  à  laquelle  appar- 
tenaient Cyaxare  et  Astyage.  Les  Modes  avaient  secoué 
le  joug  des  Assyriens,  sans  constituer  un  véritable  Etat; 
chaque  tribu  vivait  à  part,  ce  qui  entretenait  le  désordre. 
Déjocès  se  rendit  populaire  en  gouvernant  bien  sa  tribu  : 
il  finit  par  réunir  tous  les  Mèdes  sous  son  autorité.  Il 
bâtit  Ecbatane,  fit  de  sages  lois,  civilisa  un  peuple  pres- 
que sauvage;  et,  après  environ  cinquante-trois  ans  d'un 
règne  heureux,  laissa  l'empire  à  son  fils  Phraorte.  — 
Ctésicas  do  Cnide  et  d'autres  historiens  ne  connaissent 
pas  Déjocès.  Ils  disent  que  l'empire  mède  fut  fondé  par 
Arbace,  vainqueur  de  Ninive  et  de  Babylone.  Cependant 
lo  nom  do  Déjocès  figure  sur  des  textes  contemporains  do 
Sargon.  Ce  nom  était  peut-être  celui  d'un  successeur 
d' Arbace. 

DÉJOINDRE  (jou-indr  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  joindre. 
Se  conjugue  comme  ce  dernier)  v.  a.  Séparer,  isoler,  en 
parlant  d'objets  qui  étaient  joints  :  Déjoindre  les  mains. 
Le  .loleil  déjoint  les  planches. 

Déioint  (jou-in),  ointe  part.  pass.  du  v.  Déjoindro. 

—  Fig.  Déjoint  de  ou  d*avec,  Séparé  de  :  Saint  Augustin 
ne  souff^re  pas  d'être  déjoikt  d'avec  les  autres  docteurs  an- 
ciens. (Calvin.)  [Vieux.] 

Se  aéjoindre,  v.  pr.  Etre,  devenir  déjoint. 

—  SvN.  Déjolndre,  disjoindre.  Déjoindre  marque  une 
séparation  plus  complète  ;  disjoindre  no  marque  qu'un 
commencement  do  séparation. 

DejOTARUS,  roi  de  Galatie,  né  vers  115,  mort  vers 
40  av.  J.-C.  Il  fut  forcé  do  prendre  parti  dans  les  troubles 
qui  marquèrent,  à  Rome,  la  fin  do  la  république.  Il  avait 
secondé  Lucullus,  puis  Pompée,  dans 
la  guerre  contre  Mithridate,  ot  reçu  du 
sénat  le  titre  d'oallié  ot  ami  du  peuple 
romain  ».  C'est  alors  que,  de  simple 
tétrarque,  il  fut  créé  roi  par  le  sénat. 
Dans  la  guerre  civile,  il  avait  soutenu 
Pompée.  Pour  l'on  punir,  César  lui 
enleva  l'Arménie  ;  mais  ils  so  récon- 
cilièrent. Accusé  parson  petit-fils  Cas- 
tor, et  Pliilippe,  son  médecin,  d'avoir  MonnuiudcDejotarua. 
voulu  faire  périr  César,  il  fut  défendu 
par  Cicéron,  qui  prononça  son  beau  discours  Pro  regc 
Dejotaro.  Après  le  meurtre  de  César,  il  donna  dos  secours 
à  Brutus  et  mourut  pou  après  la  bataille  do  Philippos. 

Dejotarus  (pour)  \Pro  rege  Dejotaro],  discours  pro- 
noncé par  Cicéron  on  108  do  Rome.  —  Après  avoir  fait  du 
roi  un  éloijo  mérité,  il  rappelle  à  César  sa  clémence,  puis 
démontre  l'absurdité  de  1  accusation,  enfin  assure  César 
de  la  reconnaissance  et  do  la  lidélilé  de  Dejotarus.  Le 
dictateur,  s'il  ne  rendit  pas  entièromeni  sa  faveur  uu  roi, 
lui  laissa,  du  moins,  la  liberié  ot  sos  Euits. 

Dejotarus  ii,  fils  du  précédent.  Son  père,  d'après 
Plularqno,  aurait  fait  Périr  tous  sos  autres  enfants  pour 
permettre  à  co  fils  de  un  succéder.  Mais  lo  fait  est  invrai- 
semblable. On  ne  sait  rien  do  Dejotarus  II,  sinon  que  lo 
sénat  lui  donna  le  titre  do  <>  roi  o. 


DÉJOUER   —   DELAFORGE 

DÉJOUER  (du  prof.  priv.  dé,  et  de  jouer.  —  Se  conjugue 
comme  jouer)  v.  a.  Faire  manquer  le  jeu  de  quelqu'un,  et, 
par  ext.,  Faire  échouer  un  projet,  un  dessin,  une  intrio;ue  : 
Dbjouer  des  complots,  des  calcids.  Il  y  a  beaucoup  de  choses 
qu'il  faut  déjouer  en  ne  les  remni-quaiit  pas.  (Prince  do 
Ligne. )  Il  Déjouer  quelqu'un.  Empêcher  l'effet  nuisible,  pré- 
juaiciable,  qu'il  se  propose  de  produire  par  ses  discours, 
par  ses  actions,  par  ses  démarches  ;  le  dépister  :  Dkjoder 
un  espion,  la  police.  (M""  de  Staël  a  employé  ce  mot  au 
sens  de  Railler,   tourner  en   ridicule.) 

—  V.  n.  Jeu.  Aux  échecs  et  aux  dames,      m  i 
Retirer  une  pièce  qu'on  vient  d'avancer,      |]]j  | 
pour  jouer  autrement,  il  N'être  pas  à  son 
jeu,  jouermal  :  Le  joueur  distrait  déjoue. 

—  Mar.  En  parlant  d'un  pavillon. 
Flotter  au  gré  du  vent. 

Se  déjouer,  v.  pr.  Etre  déjoué,  ii  Dé- 
jouer les  complots  les  uns  dos  autres. 

DÉJOUB  {du  préf.  dé,  et  de  jour)  n.  m. 
Vide  qui  existe  entre  les  jantes  d'une 
roue  de  voiture. 

DÉJOUTEMENT  {mati  —  du  prof,  dé,  Déjoutement. 

et  de  ajouter)  n.  m.  En  T.  de  charpent.. 
Coupe  niaise  que  l'on  exécute  sur  les  faces  de  deux  pièces 
de  bois  qui  se  contre-butent  et  forment  un  angle  aigu,  en 
s'assemblant  dans  une  même  mortaise. 

DejOUX  (Claude),  sculpteur  français,  né  à  Vadans 
(Jura)  en  1732,  mort  à  Paris  en  1S16.  Sou  Saiul  Sébastien 
mourant  {lll 9),  le  Ht  admettre  à  l'Académie  et  lui  valut 
la  commande  de  la  statue  de  Catinat  {11S3).  Dejoux  exposa, 
quatre  ans  après,  son  groupe  d'Ajax  enlevmit  Cassandre. 
La  République  le  chargea,  plus  "tard,  d'une  ïieno7n7née, 
qui  devait  couronner  le  dôme  du  Panthéon.  Le  modèle  de 
cette  figure  n'a  jamais  été  coulé  en  bronze.  Quelques  an- 
nées après,  il  reçut  la  commande  d'une  statue  équestre 
du  général  Desaix.  Dejoux  lit  un  modèle  remarquable, 
mais  une  injustice  dont  l'artiste  fut  victime  entrava  l'exé- 
cution du  projet.  Son  modèle  ayant  été  fondu  à  son  insu, 
il  blâma  vivement  cet  étrange  procédé,  puis  se  retira 
dans  son  village,  au  milieu  des  siens;  il  y  fonda  plusieurs 
institutions  de  bienfaisance.  Dejoux  était  membre  de 
l'Institut. 

DÉJUC  ijuk'  —  subst.  verbal  de  la  forme  dialectale  rf(*- 
juquer  pour  déjucher)  n.  m.  Nom,  dans  les  campagnes,  de 
l'heure  matinale  à  laquelle,  chaque  jour,  les  poules  quit- 
tent les  juchoirs  ou  perchoirs  des  poulaillers. 

DÉJUCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  jucher)  v.  n.  En 
parlant  des  poules.  Quitter  le  juchoir  :  Les  poules  ont 
DÉJDCHB.    II  Fam.  Se  lever,  quitter  le  lit. 

—  V.  a.  Faire  quitter  le  juchoir  à  :  Déjucher  des  poules. 
Il  Fam.  Déjucher,  Faire  déjucher  quelqu'un.  Lui  faire  aban- 
donner une  retraite,  lo  chasser  d  un  poste. 

DÉJUDAÏSER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  judaïsme)  v.  a. 
Faire  cesser  d'appartenir  au  culte  juif. 

DÉJUGER  (je  —  du  préf.  dé,  et  de  juger.  Prend  un  c 
après  le  g  devant  a  et  o  :  JVous  déjugeons.  Je  déjugeai)  v.  a. 
Revenir  sur  ce  qui  avait  été  jugé,  prendre  une  décision 
opposée  à  celle  que  l'on  avait  déjà  prise  :  Déjuger  son 
propre  arrêt. 

Se  déjuger,  v.  pr.  Annuler  par  un  jugement,  par  une 
décision  contraire,  ce  que  l'on  avait  soi-même  jugé,  décidé 
antérieurement. 

DE  JURE.  Diplora.  V.  DE   FACTO. 

Dekalb,  bourg  des  Etats-Unis  (Illinois);  3.500  hab.  — 
Etat  du  Mississipi  ;  3.400  hab.  —  Etat  de  la  Caroline  du 
Sud  ;  8.650  hab.  —  Etat  de  Virginie  ;  3.000  hab. 

Deken  (Agathe),  femme  de  lettres  hollandaise,  née 
près  d'Amsterdam  en  1741,  morte  à  La  Haye  en  1804.  Elle 
entra,  en  1777.  comme  demoiselle  de  compagnie,  chez 
Elisabeth  Wolff,  née  Bekker.  Elles  se  lièrent  d'une  étroite 
amitié  et,  depui-;  lors,  elles  vécurent  et  travaillèrent  en- 
semble. Parmi  les  productions  de  ces  deux  femmes,  qu'on 
regarde  comme  les  créatrices  du  roman  hollandais,  nous 
citerons  :  Sara  Burgerhart  (1782),  et  Histoire  de  Guillaume 
Levend  (1784),  où  l'on  trouve  d'excellents  tableaux  de 
mœurs;  Lettres  d'Abraham  Blankaert  (1767);  Chansons 
populaires  (1781)  ;  Fables  (1784)  ;  etc. 

Derhan  ou  Dekkan.  Géogr.  V.  Dkccax. 

Dekkan-CHABAZPOUR.  île  de  l'Inde  anglaise,  dans 
le  golfe  de  Bengale,  vis-à-vis  de  l'embouchure  du  Gange  ; 
plus  de  200.000  hab. 

DEKKELÉ  n.  m.  Plante  indienne,  graminée,  désignée 
aussi  sous  le  nom  de  maïs  noir. 

Dekker  (Edouard  Douwes\  écrivain  hollandais,  né  à 
Amsterdam  en  ï820,  mort  à  Niederingelheira  en  1887. 
Après  avoir  occupé  un  emploi  à  Java,  il  revint  en  Hol- 
lande (1858),  et  écrivit  alors  des  romans  :  Max  Havelaar 
J1860),  sous  le  pseudonyme  de  Multatcli;  Minnebrieven 
(1861),  etc.,  ainsi  que  des  pièces  do  théâtre,  dont  l'une, 
l'Ecole  des  princes  (1878),  eut  un  grand  succès. 

DELÀ  prép.  Plus  loin  que,  de  l'autre  coté  de  :  Delà  la 
rivière.  Delà  les  monts.  (Vieilli.) 

—  Loc.  adv.  Au  delà,  par  delii,  en  delà.  Plus  loin,  immé- 
diatement après,  pour  lo  lieu  ou  le  temps  :  L'homme  atteint 
queiquefuin  cent  ans,  mais  ne  va  guère  au  delà,  n  Plus  en- 
core ;  Cela  vaut  cent  francs  et  au  dei.X. 

—  Deçà  et  delà,  ou  deçà,  delà.  V.  dkçX.  w  Jambe  derà, 
jambe  delà.  V.  deçX. 

—  Loc.  prépos.  l'ar  delà,  de  delà,  au  delà  de.  Plus  loin 
oue,  au  prop.  et  au   fig.  :  Habiter  par  delà   les  monts. 

Venir  i>b  delà  les  monts.  Aller  au  delà   des  monts.  Au 
DELÀ  DES  intentions,  des  espérances. 

L'au-deik  n.  m.  L'autre  monde,  la  vie  future  :  La  crainte 
de  lad-delà. 

—  Anton.  Deçà. 

DELA,  chef  d'une  colonie  grecque  qui  serait  venu  occu- 
per l'Irlande,  d'après  la  légende. 

DeLABARRE  (Christophe-François),  médecin  français, 
né  à  Lisieux  en  1787,  mort  en  1862,  connu  par  son  habi- 
leté dans  l'art  dentaire.  Il  a  laissé  :  Dissertation  sur  l'his- 
toire des  dents  (  1806)  ;  Traité  de  la  partie  mécanique  de 
l'art  du  chirurgien  dentiste  (1820).  —  Son  fils,  Antoink- 
François  -  Adolimïe  ,  parait  s'être  servi  lo  premier  do 
l'aBosibésie  par  l'étber  on  odontologie. 


Henri  Delaborda 


De  La  Bêche  (sir  Henry  Thomas),  géologue  anglais, 
né  près  do  Londres  en  1796,  mort  en  lSô5.  11  fut  directeur 
général  de  la  description  géologique  du  Royaume-Uni,  di- 
recteur du  musée  de  géologie  pratique  et  do  l'Ecole  royale 
des  mines  et  fut  anobli  en  1848.  Il  a  publié  de  nombreux 
ouvrages  et  mémoires  sur  la  science  géologique.  On  cite 
son  Manuel  de  géologie  et  sa  Méthode  d'observation  géolo- 
gique, qui  est  son  meilleur  ouvrage. 

DelabORDE  (Louis-Jules,  comte ),  jurisconsulte  et 
écrivain  français,  né  à  Paris  en  1806,  mort  près  de  Lau- 
sanne (Suisse)  en  1889.  Avocat  au  conseil  d'Etat,  puis  con- 
seiller à  la  Gourde  cassation,  il  appartenait  à  une  famille 
catholique  et  passa  au  protestantisme.  Il  s'occupa  beau- 
coup d'œuvres  de  propagande,  et  publia  des  études  sur 
les  grandes  ligures  de  la  Réforme.  On  peut  citer,  entre 
autres  :  Gaspard  de  CoUgmj,  amiral  de  France  (1879-1882)  ; 
Charlotte  de  Bourbon,  princesse  d'Orange  (1887);  Henri  de 
Coligny,  seigneur  de  Chastillon  (1887);  puis,  en  fait  d'ou- 
vrages do  jurisprudence  :  Traité  des  avaries  sur  marchan- 
dises (1838),  et  Liberté  religieuse  (1840). 

DeLABORDE  (vicomte,  puis  comte  Henri),  peintre  et 
critique  d'art,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
beaux-arts,  né  à  Rennes  en  1811,  mort  à  Paris  en  18v>9. 
Elève  de  Delaroche,  on  cite  de  lui  quelques  toiles  à  Dijon, 
à  Raismes,  à  Amiens  et  à  Versailles.  Il  a  aussi  peint  la 
chapelle  des  fonts  à  Sainte- 
Clotilde  à  Paris.  Entré  dans 
l'administration  de  la  Biblio- 
thèque nationale  en  1855,  il 
y  remplit  les  fonctions  de 
conservateur  du  cabinet  des 
estampes,  de  1855  à  1885. 
Outre  les  notices  et  discours 
qu'il  a  composés  comme  se- 
crétaire perpétuel,  le  comte 
Delaborde  a  donné  de  nom- 
breux et  remarqués  articles 
à  la  "  Revue  des  Deux  Mon- 
des ».  Il  a  publié  en  volumes  : 
Ingres,  sa  vie,  ses  travaux, 
sa  doctrine  (IS70);  Lettres  et 
pensées  d'Hippolyte  Flandrin 
(1865);  Etudes  sur  les  beaur- 
arts  (1864);  l' Académie  des 
beaux-arts  (1891);  etc.  — 
Son  (ils,  H. -François  Dela- 
borde, né  à  Versailles  en 
1854,  archiviste  aux  Archives  nationales,  a  écrit  plusieurs 
études  archéologiques  :  Chartes  de  Terre  sainte  pi'ovenant 
de  l'abbaye  de  Notre-Dame-de-Josaphat  (1880);  Etude  sur 
la  chronique  en  prose  de  Guillaume  le  Breton  (1881);  un 
Episode  des  rapports  d'Alexandre  VI  avec  Charles  VIII 
(1887).  Delaborde  a  entrepris  l'édition  des  œuvres  de 
Rigord  et  de  Guillaume  Le  Breton,  historiens  de  Philippe 
Auguste  (lS8e-lSS6). 

DÉLABREMENT  [man)  n.  m.  Etat  d'une  chose  délabrée  : 
Le  délabrement  d'une  maison,  il  Etat  de  dépérissement, 
et.  fig.,  Atfaiblissement  des  forces  morales  ou  intellec- 
tuelles ;  Le  DÉLABREMKNT  de  l'esprit  accompagne  en  géné- 
ral le  DELABREMENT  du  COrpS. 

DÉLABRER  (de  prcf.  dé,  et  du  lat.  Jainherare,  mettre  en 
lambeaux)  v.  a.  Déchirer,  mettre  en  lambeaux  :  A  force  de 
tendre  et  de  détendre  cette  tapisserie,  on  /'a  toute  délabrée. 
Il  Détériorer,  mettre  en  mauvais  état  :  Délabrer  une  ma- 
chine, des  meubles.  \\  Par  ext.  Affaiblir,  ruiner:  Les  veilles 
délabrent  la  santé.  Le  jeu  délabre  les  plus  belles  fortunes. 

—  Fig.  Ruiner  les  forces  morales  ou  intellectuelles  de  : 
Les  excès  délabrent  l'esprit  et  le  cœur,  ii  Réduire  en  pi- 
teux état  par  des  attaques  :  Délabrer  une  réputation. 

Se  délROrer,  v.  pr.  Devenir,  être  délabré. 

DÉLACER  [sé.  —  Le  c  prend  une  cédille  devant  a  et  o  : 
T^ous  délaçons.  Je  délaçai)  v.  a.  Relâcher  ou  retirer  le 
lacet  de  :  Délacer  un  corset,  des  bottines,  ii  Par  ext.  Déla- 
cer le  vêtement  de  :  Délacer  une  femme  évanouie. 

—  Délacer  une  voile.  Mar.  Retirer  le  petit  cordage  qui 
servait  à  lacer  momentanément  une  portion  de  voile  sup- 
plémentaire et  à  l'attacher  à  une  voile  basse. 

Se  délacer,  v.  pr.  Etre,  devenir  délacé,  il  Défaire  le 
lacet,  les  lacets  de  son  vêtement. 

DelacouR  (Aifred-Charlemagne  Lartigue,  dit),  mé- 
decin et  vaudevilliste  français,  né  à  Bordeaux  en  1815, 
mort  à  Paris  en  1883.  Il  abandonna  l'exercice  de  la  méde- 
cine, pour  écrire,  le  plus  souvent  en  collaboration  avec 
Labiche,  Siraudin,  Thiboust,  etc.,  de  joyeux  vaudevilles, 
des  comédies  et  des  livrets  d'opéras-comiques,  et  des 
drames.  Parmi  ses  pièces  qui  ont  eu  le  plus  de  succès, 
nous  citerons:  l'Hospitalité  d'une  grisette{l%-il)  ;  uneBiviêre 
datts  le  dos  (1853)  ;  Célimare  le  bien-aimé  (1853)  ;  et  la  Ca- 
gnotte, avec  Labiche;  le  Procès  Veawadieux  (iZTô);  les 
Dominos  roses  (1876);  le  Phoque  (1878),  avec  Hennequin; 
le  Courrier  de  Lyon,  drame,  avec  Siraudin  ;  la  Veuve  du 
Malabar  (lS72);  Jeanne,  Jeannette  et  Jeanneton  (1877)  ;  Fa- 
tniitza  (1879),  opéras-comiques,  etc. 

Delacroix  de  Contact  (Charles),  homme  politique 

français,  né  à  Givry  (Marne)  on  1741 ,  mort  à  Bordeaux  en 
1805.  Il  fut  élu,  en  1793,  député  de  la  Marne  à  la  Convention, 
siégea  à  la  Montagne  et  vota  la  mort  de  Louis  XVI.  Devenu 
ministre  des  relations  extérieures  sous  le  Directoire  (1795), 
il  fut  nommé,  en  1797,  ministre  de  la  République  à  la  Hâve. 
Le  Consulat  en  fit  un  préfet,  d'abord  à  Marseille  (1800), 
puis  à  Bordeaux.  H  fut  le  père  d'Eugène  Delacroix. 

Delacroix  (Jacques-Vincent),  avocat  et  publiciste, 
né  à  Paris  en  1743,  mort  à  Versailles  en  1832.  Avocat,  il 
plaida  avec  éclat  des  causes  retentissantes;  il  combattit 
par  la  parole  et  la  plume  la  torture  et  la  procédure  se- 
crète. Lorsque  la  Révolution  éclata.  DelacroLx  fit  un  cours 
de  droit  ;public  ;  mais,  accusé  de  royalisme,  il  quitta  sa 
chaire.  Lors  du  procès  de  Louis  XVI,* il  se  prononça,  dans 
les  journaux,  contre  la  compétence  de  la  Convention  pour 
juçer  lo  roi,  et  fut  traduit  devant  le  tribunal  révolution- 
naire, qui  l'acquitta.  Delacroix  entra  dans  la  magistrature. 
Parmi  ses  écrits,  on  cite  :  Mémoires  d'un  Américain  (1770)  ; 
Béjlexiuns  philosophiques  sur  l'origine  de  la  civilisation  et 
sur  les  moyens  de  remédier  à  quelques-uns  des  abus  qu'elle 
entraîne  (1781-1783);  Jiéflcxions  morales  sur  les  délits  pu- 
blics et  privés  (1807);  l'Instituteur  français  (1809). 

Delacroix  (Ferdinand-Victor-i?ui7^ne),  peintre  fran- 
çais, né  à.  Saint-Maurice  (Seine)  en  1799,  mort  à  Pans  on 
1863.  A  dix-huit  ans,  il  entra  à  latelier  de  Guérin,  mais 


Eugène  Delacroix. 


S88 

il  était  rebelle  à  l'enseignement  académique.  Géricault 
exerça  sur  lui  une  profonde  influence.  Le  premier  tableau 
do  Delacroix  :  Dante  et  Virgile  traversant  le  lac  qid  entoure 
la  ville  infernale  de  Dite  (1822),  fit  scandale.  (V.  barque  du 
Dante.)  Le  Massacre  de  Scio  (1824),  le  Christ  au  jardin 
des  Oliviers,  Marino  Faliero,  Milton  aveugle  dictant  le 
«  Paradis  perdu  »,  V Apparition  de  Méphistophélès  à  Faust, 
Justinien  composant  ses  lois,  la  Mort  de  Sardanapale  ;  le 
firent  acclamer  chef  de  l'école  coloriste. 

Il  prit  part  au  mouvement  romantique  avec  la  Liberté  sur 
les  barricades  ;  l'Assassinat  de  l'évêque  de  Liège,  le  Cardi- 
nal de  Richelieu  dans  sa  chapelle  du  Palais-lîoyal  (détruit 
en  1848),  Cromwell  daris  le  château  de  Windsor,  Baphaël 
dans  son  atelier.  Delacroix  partit  pour  le  Maroc  d'où  il 
rapporta,  en  1834  :  les  Femmes  d'Alger  (houvre),  la  Rue  de 
Méquinez;  etc.  Nouveaux  succès  au  Salon  de  1835,  avec  un 
Christ  eti  croix,  le  Piisonnier  de  Chillon,  Ir.s  NatcJiez,  etc. 
Delacroixfutcliargé,  en  1836,  de  peindre  le  salon  du  roi  à 
la  Chambre  des  députés. 

Delacroix  peignit  pour  l'exposition  de  1837  la  Bataille  de 
rrii7/e6our^  (Versailles).  Au  Salon  de  1838  parurent  la  iWi^rfife 
(Lille),  les  Convulsionnaires  de  Tanger,  la  Dernière  Scène 
de  Don  Juan;  au  Salon  de  1839,  Cléopdtre,  Hamlet  et  les 
fossoyeurs;  au  .Salon  de  1840,  la  Justice  de  Trajan  (Rouen); 
au  Salon  de  1841,  la  Prise  de  Constantinople  par  les  croisés 
(Louvre)  ;  la  Noce  juive  dans  le  Maroc  (Louvre)  ;  etc. 

En  1845,  il  commença  les  peintures  de  la  bibliothèque  du 
palais  du  Luxembourg,  représentant  les  héros,  les  poètes 
et  les  philosophes  les  plus  célèbres  de  l'antiquité,  saas 
cesser  de  tenir  une  grande  place  aux  Salons  de  1845,  1846, 
1847.  A  la  bibliothèque  de  la 
Chambre  des  députés,  il  peignit 
l'origine  et  la  chute  de  la  civi- 
lisation antique  :  Orphée  ensei- 
gnant aux  Grers  1rs  arts  de  la 
paix,  et  Attila  foulant  aux  pieds 
de  son  cheval  l'Italie  conquise  et 
ses  monuments.  Le  gouverne- 
ment de  1848lechargeade  pein- 
dre lo  plafond  de  la  galerie 
d'Apollon,  au  Louvre.  Delacroix 
y  représenta  Apollon  vainqueur 
du  serpent  Python.  Jusqu'en 
1853  il  continua  à  produire  de 
nombreuses  toiles.  A  cette  der- 
nière date,  Delacroix  peignit 
dans  le  Salon  de  la  Paix,  à 
l'Hôtel  do  ville  de  Paris,  un 
grand  plafond  circulaire  repré- 
sentant la  Paix  venant  consoler 
les  hommes;  huitcaissons  repré- 
sentant Vénus,  Bacchus,  Ma/-s, 
Mercure,  la  Muse,  Neptune,  Minerve.  Cérès,  et  onze  dessus 
de  porte  et  de  fenêtre  représentant  les  Travaux  d'Hercule. 

A  l'Exposition  universelle  de  1855,  il  donna  comme 
œuvres  nouvelles  une  Chasse  aux  lions  et  les  Deux  Foscari. 
L'Académie  l'élut  enfin  à  la  place  de  Delaroche.  Il  exposa 
encore  Ovide  chez  les  Scythes,  saint  Sébastie7i,  le  Christ  au 
tombeau  (1859).  Deux  ans  après,  il  terminait  à  Saint-Sulpico 
les  peintures  murales  de  la  chapelle  des  Saints-Anges,  re- 
présentant Héliodore  chassé  du  temple,  la  Lutte  de  Jacob 
et  de  l'ange,  et  Saint  Michel  terrassant  le  démon  (plafond). 
Musicien  dilettante,  Delacroix  savait  être  écrivain  à  ses 
heures;  causeur  étincelant,  tantôt  mélancolique,  tantôt 
sardonique,  il  était  à  volonté  profond  ou  spirituel. 

Dessin  fier  et  accusé,  modelé  souple  et  puissant,  pein- 
ture grasse,  ferme  et  solide,  telles  sont  les  qualités  qui 
caractérisent  l'exécution  du  peintre  ;  mais  celles  qui  pri- 
ment et  qui  font  de  Delacroix  un  maître  égal  aux  plus 
illustres  sont  la  vie,  la  passion,  la  puissance  dramatique. 

Son  œuvre  a  été  décrit  par  Alfred  Robaut  et  Ches- 
neau  ;  sa  correspondance  a  été  publiée  par  Ph.  Burty; 
sa  biographie  écrite  par  Moreau,  Véron,  Rosenberg, 
Ch.  Blanc,  etc.;  sa  bibliographie  par  Maurice  Tourneux; 
enHn,  son  Journal  a  paru  par  les  soins  de  Paul  Fiat.  Un 
monument,  dû  au  ciseau  de  Dalou,  lui  a  été  érigé  dans  le 
jardin  du  Luxembourg. 

Delacroix  (Hugues-Charles-Alphonse),  architecte  et 
archéologue  français,  né  à  Dôle  (Jura)  en  1807,  mort  à 
Besançon  en  1878.  C'est  à  lui  qu'on  doit  la  découverte  des 
mines  de  sel  gemme  du  Doubs.  Il  a  publié  plusieurs  écrits, 
notamment:  Alesia  (1856);  Note  incomplète  sur  Alaise 
(1861);  la  Question  d'Alaise  et  d'Alise  (1S63);  etc. 

Delacroix  (Auguste),  peintre  et  aquarelliste  français, 
né  et  mort  à  Boulogne-sur-Mer  (1809-1868).  On  lui  doit  : 
Plage  et  port  de  Boulogne,  le  Port  de  Saint-  Valéry,  la  Ma- 
rée basse  au  Portel,  le  Lendemain  du  naufrage,  la  Maison 
du  pécheur,  la  Prière,  la  Tempête,  le  Départ  pour  la  pèche, 
et  le  Retour,  tableaux  d'un  sentiment  très  juste. 

DelacuisiNE  (Elisabeth -François),  magistrat  et 
érudit  français,  né  à  Chalon-sur-Saône  en  1795,  mortàDijoa 
en  1874.  Il  entra  dans  la  magistrature  en  1818,  et  prit  sa 
retraite  comme  président  de  Chambre  honoraire  en  1865. 
Delacuisine  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages,  parmi 
lesquels  :  De  V  administration  de  la  justice  criminelle  en 
France  depuis  la  réforme  de  la  législation  (1841)  ;  Traité  du 
pouvoir  judiciaire  dans  la  direction  des  débats  criminels  (1843). 
Coniino  historien,  il  a  écrit  :  le  Parlement  de  Bourgogne, 
depuis  son  origine  jusqu'à  sa  c/tu^e  (1857),  et  plusieurs  autres 
travaux  d'histoire  locale. 

Delafond  (Mamert-Onésime),  médecin  vétérinaire 
français,  né  à  Saint-.Vmand  (Nièvre)  en  1805,  mort  en  1861. 
Il  fut  professeur,  puis  directeur  de  l'école  d'Alfort  (1860), 
et  membre  de  l'Académie  de  médecine.  On  a  de  lui  des  ou- 
vrages remar(]uables,  notamment  :  De  la  morve  chez  les 
solipèdes  (1837);  Traité  de  thérapeutique  générale  vétéri- 
naire {X^Zi-MW),  avec  Andral;  Traité  sur  la  police  sani- 
taire des  animaux  domestiques  (1838);  Traité  sur  les 
maladies  du  sang  des  bêtes  bovines  (1848);  etc. 

Delaforge  (Louis),  médecin  et  philosophe  français 
du  xvii"  siècle.  Il  fut  l'ami  de  Descartes  et  un  do  ses  plus 
chauds  partisans.  On  lui  doit  un  commentaire  sur  le  traité 
de  Descartes  :  De  homine.  Mais  son  ouvrage  le  plus  estimé 
est  intitulé  :  Traité  de  l'âme  humaine,  de  ses  facultés,  de 
ses  fonctions  et  de  son  union  avec  le  corps,  d'après  les  prin- 
cipes de  Descartes  (1664).  Delaforge  a  expliqué  les  rapports 
de  l'âme  et  du  corps,  sur  lesquels  Descartes  ne  se  prononce 
point.  Delaforge  réduit  à  deux  causes  celles  qui  prési- 
dent à  l'union  de  l'âme  et  du  corps  :  la  volonté  divine  et 
la  volonté  humaine. 


689 

DelafoSSE  (Gabriel),  minéralogiste  français,  né  ù. 
S&ini-Quonun  en  1796,  mort  à  Paris  on  1878.  11  occupa uno 
chairo  do  minéralogie  à  la  faculté  dos  sciences  do  Paris 
et  ù.  l'Kcole  normale,  ot  fut  nommé,  eu  18f»7,  membre  do 
l'Acudôniio  dos  sciences.  Dolafosse  s'est  attaché  d'une 
façon  toute  particulière  à,  l'étude  do  la  cristallograpliio. 
11  a  montré,  lo  promior,  los  relations  qui  existent  eutro  le 
sous  du  pouvoir  rotatoiro  dos  substances  minérales  et  lo 
sens  de  1  orientation  des  facettes  liémiédriquos  (|ui  los  nio- 
ditient.  Ou  a  do  lui,  sur  cette  partie  do  la  science,  plu- 
sioiirs  miMUOirc'S. 

DELAFOSSITE  (de  Delafosse,  n.  pr.)  n.  f.  AUiminato  na- 
turel do  may;nésie  ;  variété  cuprifère  de  spincUo. 

Delage  (Marie-Yves),  zoologiste  français,  né  à  Avi- 
gnon (Vaucluso)  on  1854.  Il  fut  nommé,  en  1883,  professeur 
à  la  faculté  dos  sciences  de  Caon,  et,  on  1886,  remplaça 
Milno-Kdwards  à  la  Faculté  do  Paris.  Outre  uno  série  de 
monographies,  dans  les  archives  de  zoologie  oxpérimen- 
talo  et  générale,  on  doit  à  Delage  :  De  l'uri(/ine  des  élé- 
ments fifjurés  du  sang)  thèse  do  médecine);  l'Evolution  de 
la  sacculine  (1884);  l  Anatomie  des  cyntkiadées  (1889);  etc. 

DelagOA  (baib),  baie  do  l'Afritiuo  orientale,  sur  l'océan 
Indien.  V.  Loukenço-Marques  {baie  de). 

DÉLAI  {le  —  subst.  verbal  de  délayer,  pour  dihu/ei')  n.  m- 
Temps  accordé  pour  faire  une  chose,  ou  à  l'expiration  du" 
quel  on  sera  tenu  de  faire  cotte  chose  :  Demander,  Obtenir 
un  DÉLAI,  un  DÉLAI  de  huit  Jours,  il  Retardement,  remise  : 
Le  DÉLAI,  même  fondé,  dans  le  commencement  des  grandes 
araires,  est  toujours  dangereux.  (Gard,  de  Retz.) 

—  Dr.  Temps  reconnu  nécessaire  et  accordé  par  la  loi, 
le  juge  ou  les  parties,  pour  accomplir  une  obligation,  pro- 
duire un  acte,  comparaître  devant  le  juge  :  Dklai  d'appel. 
Bref  DÉLAI.  Il  Délai  de  grâce,  Délai  que  le  juge  accorde  au 
débiteur,  n  Délai  de  repentir,  Espace  légal  de  temps  laissé 
entre  la  disparition  d'un  soldat  absent  et  le  terme  de  ri- 
gueur fixé  par  la  loi. 

—  Encycl.  Dr.  L'inobservation  des  délais  a  pour  sanc- 
tion la  déchéance  ou  la  nullité,  quelquefois  même  des 
dommages-intérêts  ou  le  rejet  de  la  taxe,  lorsqu'il  s"agit 
d'un  acte  tardivement  signifié.  Les  délais  se  comptent 
quelquefois  d'heure  à  heure,  ot  ordinairement  par  jours, 
par  mois  et  par  années.  Le  point  de  départ  [dies  a  quo) 
n'est  pas  compris  dans  lo  délai,  à  moins  que  le  législateur 
n'en  ait  disposé  autrement.  Il  est  franc  lorsqu'il  ne  com- 
prend aucun  des  jours  termes;  si  le  dernier  jour  est  un 
jour  férié,  le  délai  est  prorogé  au  lendemain.  Aux  termes 
du  §  2  de  l'article  1033  du  Code  de  procédure  civile,  mo- 
difié par  la  loi  des  3  mai-3  juin  1862,  le  délai  général  fixé 
pour  les  ajournements,  citations,  sommations  et  autres 
actes  à  personne  ou  domicile  est  augmenté  d'un  jour  à 
raison  de  cinq  myriamètres  de  distance.  Dans  les  cas  qui 
requièrent  célérité,  le  président  du  tribunal  peut  autoriser 
le  demandeur,  par  ordonnance  sur  requête,  à  assigner  à 
bref  délai. 

Délai  de  grâce.  C'est  celui  que  le  juge,  en  considération 
de  la  position  du  débiteur,  peut,  dans  certains  cas,  accor- 
der pour  l'exécution  de  l'obligation,  ou  pour  le  payement. 
Il  doit  être  prononcé  par  le  jugement  môme  qui  statue  sur 
la  contestation.  L'article  124  du  Code  de  procédure  civile 
refuse  ce  bénéfice  au  débiteur  dont  les  biens  sont  vendus 
par  un  autre  créancier,  s'il  est  en  état  de  faillite,  de  contu- 
mace, ou  s'il  s'est  constitué  prisonnier,  ou  enfin  lor.squ'il 
a,  par  son  lait,  diminué  les  sûretés  de  son  créancier. 

Délais  de  la  justice  divine  (Des),  dialogue  de  Plu- 
tarque.  —  On  cause  d'Epicure  et  de  ses  objections  contre 
la  Providence.  Puis  l'on  discute  l'objection  principale  de 
ce  philosophe,  tirée  de  la  lenteur  que  met  souvent  la  jus- 
tice divine  à  frapper  les  coupables.  Plutarquo  démontre 
que  cette  lenteur  est  conforme  à  la  raison.  11  conclut  que 
1  homme  doit  imiter  la  sagesse  divine. 

DÉLAIEMENT  a.  m.  Linguist.  V.  délatkmi-:nt. 

DÉLAINAGE  {lè-naj')  n.  m.  Opération  ayant  pour  but 
d'enlever  la  laine  des  peaux  do  mouton  après  l'écorcha^o 
do  ranimai  tué,  afin  d'utiliser  sé}>arèmeut  la  laine  et  lo 
cuir, 

—  Encycl.  Le  délainage  s'opère  lo  plus  souvent  méca- 
niquement, au  moyen  d'un  appareil  composé  de  deux  cylin- 
dres, dont  l'un,  recouvert  de  caoutchouc,  reçoit  la  peau  à 
délainer  ;  ce  cylindre  tourne  à  proximité  d'un  second 
cylindre  dont  la  surface  est  munie  de  lames  liélicoïdales 
qui  coupent  au  ras  du  cuir  la  toison  ot  l'étaient. 

DELAINE  n.  m.  Variété  de  mousseline  de  laine. 

DÉLAINER  {lé-7ié  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  laine)  v.  a. 
Arboric.  Enlever  la  laine  qui  a  servi  à  fixer  une  grelfo 
en  écusson  sur  lo  sujet. 

—  Tochn.  Procéder  au  délainago. 

Se  délainer,  v.  pr.  Etre  délainé,  perdre  sa  laine. 

DELAIR(Paul),  littérateur,  poète  et  auteur  dramatique 
français,  né  à  Montereau-faut-Vonno  (Seine-et-Marne)  en 
1842,  mort  à  Paris  en  1894.  D'abord  comptable,  il  entra  à 
l'administration  des  beaux-arts,  fut  commissaire  dos  expo- 
sitions, ot  enfin  conservateur  du  musée  de  sculpture  duTro- 
cadôro.  Comme  poète,  on  cite  de  lui  :  les  Nuits  et  Ifs  Réveils 
(1870);  les  Contes  d'à  présent  (1881);  laVtc  cliiméri(fue(ïS9l)\ 
Chansons  épiques  (1897).  Comme  autour  dramatique,  on  lui 
doit,  outre  dos  à-propos,  des  pièces  en  vers  ou  en  prose  : 
Oarin,  drame  envers,  joué  à  la  Comédie-Française  on  1880; 
l'Aîné  {iSiZ);  les  Itois  en  exi7(l884);  //etène  (isn);  la  Mé- 
gère apprivoisée  1^1891).  Il  a  publié  aussi  quelques  romans. 

DELAIRÉE  (lè-ré)  n.  f.  Genre  do  plantes,  famillo  des 
composées  hélianthées-séuôcionées ,  dont  l'espèce  type 
habite  le  Mexique;  on  l'appollo  vulgairement  heuuk  d'ltii. 

DÉLAIS  n.  m.  Dr.  anc.  Syn.  do  délaissement. 

DÉLAISSEMENT  {lè-se-man)  n.  m.  Action  do  délaisser, 
d'abandonner  ;  résultat  do  cette  action. 

—  Kig.  Abandon,  renoncement  :  Le  délaissement  des 
vieux  préjugés  est  un  pas  vers  les  idées  sames.  (Salvandy.) 

Il  Manque  d'appui,  de  secours,  d'assistanco  :  Partout  le 
DELAISSEMENT  ues  femmes  tient  à  l'état  de  la  société  et  non 
aux  institutions.  (St-Marc  Gif.) 

—  Dr.  et  comm.  Abandon  que  l'on  fait  d'un  bien  ou  d'un 
droit.  Il  Délaissement  par  hypothèque.  Abandon  que  fait  un 
tiers  détenteur  d'un  immeuble  hypothéqué,  pour  so  libérer 
des  poursuites  d'un  créancier  envers  lequel  il  n'est  pas 
porsonnellemont  obligé. 

—  Dr.  marit.  Acte  d'un  assuré  qui  abandonne  à  l'assu- 
reur la  chose  assurée,  en  réclamant  do  colui-ci,  ot  par 
uvanco,  lo  payement  do  ses  droits. 


—  Encycl.  Dr.  Lorsque  l'acquéreur  d'un  immeuble  veut 
s'affranchir  des  dettes  hypothécaires  ou  privilégiées  qui 
affectent  cet  immeuble,  deux  voies  lui  sont  ouvertes  :  il 
peut  ou  purger,  ou  délaisser  sans  réserve.  S'il  se  refuse 
à.  payer,  à  purgor  ou  à  délaisser,  chaque  créancier  hyjio- 
thécuire  iiout  faire  vendre  l'immeuble  après  commande- 
mont  au  débiteur  originaire  et  sommation  au  tiers  déten- 
teur. Lo  tiers  détenteur  peut  s'opposer  à  la  vonto  s'il 
existe  d'autres  immeubles  hypothéqués  à  la  mémo  dette 
dont  il  puisse  requérir  la  discussioji.  Ce  privilège  cesse  si 
le  créancier  a  un  privilège  ou  une  hypothèque  spéciale 
sur  l'imnieuljlo. 

Tout  tiers  détenteur  qui  n'est  pas  personnellement  obligé, 
comme  celui  qui  s'est  porté  caution  par  exemple,  peut 
faire  le  délaissetnent. 

Le  délaissement  n'est  qu'un  simple  abandon  de  la  dé- 
tention matérielle  de  l'immeuble.  Après  adjudication  do 
l'immeuble  et  i)ayement  des  créanciers,  l'excédent  libre 
du  prix  devra  profiter  à  l'acquéreur  qui  a  délaissé  l'im- 
meuble. 

—  Dr.  marit.  En  droit  maritime,  le  délaisseinent  no  peut, 
avoir  lieu  que  quand  les  risques  de  mer  ont  été  connus.  Il 
a  pour  effet  de  transporter  à  l'assureur,  qu'il  l'accepte, ou 
non,  la  propriété  des  objets  assurés  ou  de  ce  qu'il  en 
reste,  de  lo  subroger  entièrement  aux  droits  do  l'assuré, 
ot,  en  même  temps,  de  l'obliger  à  payer  à  co  dernier  le 
montant  intégral  do  son  assurance. 

Ce  principe  est  restreint  aux  conditions  énumérées  par 
la  loi  :  1"  prise  du  navire;  2»  naufrage,  c'est-à-dire  perte 
totale  du  navire  par  submersion  ;  3°  bris  du  navire  ;  i°  inna- 
vigabilité par  fortune  de  mer,  c'est-à-dire  l'impossibilité  où 
so  trouvent  le  navire  de  continuer  sa  route  et  le  capi- 
taine d'en  affréter  un  autre  pour  continuer  le  trajet  ;  5*»  ar- 
rêt de  puissance  (embargo)  ;  6"  perte  ou  détérioration  des 
ij^ois  quarts  des  objets  assurés;  7"  cas  où  il  s'est  écoulé  un 
temps  déterminé  sans  que  l'assui'é  ait  l'eça  des  nouvelles  du 
navire  (C.  comm.,  art.  373  et  374). 

DÉLAISSER  (lè'Sé  —  du  préf.  dé,  et  de  laisser)  v.  a. 
Abandonner,  quitter  :  Délaisser  un  travail,  n  Abandonner, 
laisser  sans  aucun  secours  :  Vous  rne  délaissez,  mon  Dieu, 
mais  Je  ne  vous  délaisserai  poijit.  (Bourdal.) 

—  En  T.  de  dr.,  Renoncer  à  une  chose  dont  on  était  en 
possession  :  Délaisser  un  héritage,  il  Ne  pas  continuer, 
renoncer  à  :  Délaisser  des  poursuites. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  de  délaisser,  it  Abandon,  état 
de  délaissement  :  La  saison  des  chaleurs  augmente  le  dé- 
laisser de  lu  cité.  (Chateaubr.) 

Délaissé,  ée  part.  pass.  du  v.  Délaisser. 

—  Substantiv.  Personne  délaissée  par  les  hommes  ou 
par  le  sort  :  La  nature  refuse  à  ces  délaissés  Jusqu'aux 
facultés  les  plus  vulgaires.  (Passy.) 

Se  délaisser,  v.  pr.  Etre  délaissé,  abandonné  :  Unea-uvre 
e}i  bonne  voie  ne  doit  pas  se  délaisser,  il  S'abandonner,  se 
laisser  les  uns  les  autres  sans  assistance  :  Les  hommes, 
même  par  intérêt,  ne  devraient  Jamais  se  délaisser. 

—  Syn.  Délaisser,  laisser.  Laisser  marque  une  sépara- 
lion  pure  et  simple  ;  délaisser  ajoute  à  cette  idée  celle  d'un 
abandon  total  qui  ne  permet  plus  à  la  personne  d'attendre 
des  secours  ou  des  consolations  d'aucun  côté. 

—  Abandonner,  quitter,  renoncer.  V.  abandonner. 

Delaistre  (François-Nicolas),  sculpteur  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1746-1832).  Prix  de  Rome  en  1772, 
il  fut  agréé  à  l'Académie,  mais  ne  devint  pas  académi- 
cien. Ses  œuvres  les  plus  importantes  sont  :  Phocion,  au 
musée  do  Bordeaux;  uno  Vierge,  à  l'église  Saint-Nicolas- 
dos-Champs;  te  Roi  Joseph,  à  Versailles;  des  bas-reliefs 
au  Panthéon  ;  etc. 

^Delaistre  (Louis-Jean-Désirô),  graveur  français,  né 
et  mort  à  Paris  (1800-1871).  On  cite  de  lui  :  Hercule  combat- 
tant  le  fleuve  Achêloùs,  d'après  le  groupe  célèbre  de  Bosio  ; 
le  Naufrage  de  la  Méduse,  d'après  Géncault;  Raphaël  et  la 
Fornarina,  d'après  A   Devéria;  etc. 

DÉLAITAGE  {lè-taj')  ou  DÉLAITEMENT  {lè~tt'-man) 
irad.  délaiter]  n.  m.  Opération  ayant  pour  objet  d'extrairo 
du  beurre  les  parties  fluides  qui  sont  restées  dans  la 
masse.  Il  Résultat  de  cotte  opération. 

DÉLAITER  {le  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  tait)  v.  a.  Dé- 
barrasser du  petit-lait  :  Délaiter  le  beurre. 
Se  délaiter,  v.  pr.  Etre,  devenir  délaité. 

DÉLAITEUSE  {It'-teuz')  n.  f.  Machine  employée,  dans  la 
méthode  danoise,  pour  éliminer  lo  peiit-Iail  i-otenu  entre 
les  globules  do  beurre.  (La  dêlaiteusr.  importée  du  Dane- 
mark par  Piltor,  permet  d'épurer  le  beurre*  LM-auuIé  pur  la 
haratte,  et  do  lo  mettre  en 
mottes  sans  recourir  au  ma- 
laxage à  la  main.) 

DelALAIN,  famille  d'im- 
primeurs et  libraires  pari- 
siens :   NïCOLAS-AUfiUSTIN,    lo 

premier  de  la  famillo  fut  reçu 
libraire  en  1764.  —  Son  fils, 
Jacquios-Adgdstk  (1774-1832), 
acquit,  en  1808,  le  fonds  d'im- 
primerio  et  de  librairie  des 
Harbou.  —  Il  eut  pour  succes- 
seur son  fils  Augustk-Hknri- 
JuLES  (1810-1877),  qui  fut  un 
des  promoteurs  du  Cercle  do 
la  librairie  ot  do  l'imprimerie, 
et   président  do   la   Chambre  DL-laiuusc. 

dos  imprimeurs.  On  lui  doit, 

ontro  autres  écrits  ;  Législation  de  la  propriété  littéraire 
et  artistique  (1858);  Législation  française  et  belge  de  la 
propriété  artistique  et  littéraire  (1854);  Recueil  des  con- 
ventions conclues  par  ta  France  pour  la  reconnaissance  des 
droits  de  propriété  littéraire  et  artistique  (1866);  Histo- 
rique de  la  propriété  des  brevets  d'imprimeur  (1869);  etc. 
—  A  sa  mort,  la  maison  passa  ontro  les  mains  do  ses  (Ils  : 
Henri-Marie,  né  on  18J8,  et  Paul-Adolphe,  né  on  1840. 
Ils  entreprirent  l'improssion  du  Churtularium  wtiversitatis 
Parisiensis,  dont  l'édition  est  duo  au  P.  Deniûo  ot  à 
K.  Châtelain.  On  doit  encore  ù  Paul  Dolalain  :  VDwentaire 
des  marques  d'iniprimeui'.i  et  de  libraires  composant  la  col- 
lection du  Cercle  de  la  librairie  (1888),  et,  en  collaboration 
avec  Lyon-Caon,  les  Lois  françaises  et  étrangères  sur  Iti 
propriété  littéraire  et  artistique  (l8y0). 

DelaLANDE  (Piorro-Antoino),  naturaliste  et  explora- 
teur lian<;nis.  uAh  Vorsûi!los  ou   1787,  mort  en   1823.  Do 


DELAFOSSE  —   DELANDINÊ 

ces  voyages,  surtout  du  dernier,  pendant  lequel  il  visita 
le  pays  des  Hottontots,  la  Cafrorio  ;  il  rapporta  une  ira- 
monsÔ  quantité  de  minéraux.  On  a  de  lui  :  Précis  d'un 
voyage  cntî'epris  au  Cap  do  Ronne-Fspérarice  (1822). 

DelamaLLE  (Gaspard-Gilbert),  avocat  au  parlement, 
né  à  Paris  en  1752,  mort  on  1834.  Ruiné  sous  la  Révolu- 
tion, la  réorganisation  dos  tribunaux  lui  permit  de  rétablir 
sa  fortune,  lldnvint  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats  (1806), 
conseiller  de  l'Université  on  1808,  conseiller  d'Etat  en 
1811,  et,  sous  Charles  X,  inspecteur  général  des  écoles  de 
droit.  On  a  de  lui  :  Plaidoyers  choisis  et  a-uvres  diverses 
(1827);  un  Essai  d'institutions  oratoires  (1816  et  1822). 

Delamarche  (Charles-François),  géographe  français, 
né  à  Paris  en  1740,  mort  en  1S17.  Il  améliora  los  ouvrages 
destinés  à  l'enseignement  de  la  géographie  et  composa 
différents  ouvrages,  dont  le  meilleur  est  un  Traité  de  la 
sphère  et  de  l'usage  des  gltibcs  célestes  et  terrestres  (1790). 
—  Son  fils,  FÉLIX  Delamarche,  a  fait  paraître  un  Atlas 
de  la  géographie  aricieiine,  du  moyen  âge  et  moderne  (1829). 

Delamare  (Nicolas),  jurisconsulte  français,  né  en 
1639,  mort  à  Paris  en  1723.  11  joua  un  rôle  important  dans 
les  affaires  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  puis 
comme  inspecteur  général  de  la  librairie.  A  la  demande  du 
président  de  Lamoignon,  il  entreprit  son  grand  ouvrage 
sur  la  police  de  Paris  :  Traité  de  la  police,  où  l'oji  trouve 
l'histoire  de  son  établisseyîient,  les  fonctions  et  les  préi'O- 
gatives  de  ses  magistrats,  toutes  les  lois  et  tous  les  règle- 
ments qui  ta  concernent,  œuvre  magistrale.  Delamare  se 
ruina  à  cette  publication.  Elle  fut  continuée  par  Leclerc 
du  Brillet.  En  1788,  la  bibliothèque  du  roi  acquit  les  docu- 
ments que  Delamare  avait  réunis  pour  la  composition  de 
son  ouvrage. 

Delamarre  (Louis-Gervais),  agronome  français,  né 
à  Mello  (Oise)  en  1766,  mort  à  Paris  en  1827.  D'abord  pro- 
cureur au  Châtelet,  il  se  livra  à  l'agronomie.  Il  a  publié  : 
Traité  de  la  ci'lture  des  pins  (1826),  et  Historique  de  la  créa- 
lion  d'une  richesse  millionnaire  par  la  culture  des  pins  (1826). 

DeuvMARRE  (Théodore-Casimir),  journaliste  et  député 
français,  né  à  Dancourt  (Seine-Inférieure)  en  1797,  mort  à 
Paris  en  1870.  Devenu  banquier,  il  fut  nommé  régent 
de  la  Banque  de  France  en  1821.  En  1844,  Delamarre 
acheta  «  la  Patrie  »,  journal  qui  se  vendit  près  de  deux 
millions,  vingt  ans  après.  En  1848,  Delamarre  rendit,  au 
moyen  de  «  Ta  Patrie  u,  d'importants  services  au  prince- 
président.  11  fut,  en  1852,  député  de  la  Somme. 

DelambRE  (Jean-Baptiste-Joseph),  astronome,  né  à 
Amiens  en  1749,  mort  à  Paris  en  1822.  Il  n'avait  pas  moins 
de  trente-six  ans  lorsqu'il  commença  à  étudier  l'astro- 
nomie sous  Lalande,  qui  se  plaisait  à  dire,  plus  tard,  que 
Delambre  était  son  meilleur  ouvrage.  Ses  taoles  d'Uranus 
lui  valurent,  en  1790,  le  prix  de  l'Académie.  En  1792,  il 
fut  élu  à  l'unanimité  membre  de  l'Académie,  après  avoir 
présenté  ses  tables  des  satellites 
de  Jupiter  et  celles  do  Saturne.  Il 
fut  chargé  avec  Méchain,  par  l'As- 
semblée constituante,  de  mesurer 
l'arc  du  méridien  compris  entre 
Dunkerquo  et  Barcelone;  cette 
opération  ne  put  être  terminée 
qu'en  1799.  Membre  de  l'Institut 
dès  sa  première  organisation,  en 
1795,  il  en  devint  secrétaire  perpé- 
tuel en  1803.  Nommé,  sous  le  gou- 
vernement consulaire,  inspecteur 
général  dos  études,  en  1807,  il  ob- 
tint, au  Collègede  France,  la  chaire 
d'astronomie,  laissée  vacante  par 
la  mort  do  Lalande.  En  1815,  admis 
à  la  retraite,  Delambre  employa  ses 
dernières  années  à  écrire  l'hîstoire 
de  la  science. 

Delambre    possédait    une    vaste  Delambre. 

érudition,  lisant  toutes  los  langues. 

Sa  probité  scientifique,  selon  la  belle  expression  de  Cu- 
vior,  n'avait  d'égale  que  sa  modestie.  Parmi  ses  ouvrages, 
citons  :  Tables  de  Jupiter  et  de  Saturne  (1789);  Rase  du 
système  métrique  décimal  ou  Mesure  de  iarc  du  méridien 
compris  entre  Dunkerque  et  Barcelone ,  exécutée  en  1792  et 
années  suivantes,  par  Méchain  et  Delambre,  rédigée  par 
Delambre  (1806,  1807  et  ISIO).  [Cet  ouvrage  fait  partie  des 
"  Mémoires  «  de  l'Institut];  7'ables  astronomiques,  publiées 
par  le  Bureau  des  longitudes  de  France  ;  Tables  du  Soleil; 
Tables  de  Jupiter  et  de  Satunte;  7'ables  elliptiques  des  satel- 
lites de  Jupiter  (1806-1807);  Rapport  historique  sur  les  pro- 
qrès  des  sciences  mathématiques,  depuis  l'an  i7S9,  lu  au 
conseil  d'Etat  on  1808  (1810).  [Cet  ouvrage  fait  partie  des 
<•  Mémoires  >•  de  l'Institut.  Il  a  été  fait  du  rapport  de  De- 
lambre uno  édition  usuelle];  Abrégé  d'astronomir  ou  Leçons 
élémentaires  d'astronomie  théorique  et  pratique  (ï>i\i):  Traité 
complet  d'astronomie  théorique  et  pratique  (1814);  Histoire 
de  l'astronomie  ;  Astronomie  ancienne  (1817)  ;  Astronomie  du 
moyen  âge  (1819);  Astronomie  moderne  (1821).  [Delambre 
mourut  avant  d'avoir  pu  terminer  à  son  gré  la  publication 
do  ce  dernier  ouvrage,  laissant  le  manuscrit  complet  de 
deux  autres  volumes  comprenant  l'Astronomie  du  xviu"  siè- 
cle et  la  Figure  de  la  terre.] 

DÉLAMPOURDAGE  {lan,  daj'  —  rad.  délampourder)  n.  m. 
Artioii  d'utor  les  iampourdos  dos  laines. 

DÉLAMPOURDER  [lan  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  lam- 
pourde)  v.  a.  Enlever  les  lampourdes,  sortes  do  graines 
i|ui  s'accrochent  ù  la  laine  on  suint. 

DelandinE  (Antoine-François),  littérateur  français, 
né  à  Lyon  en  1756,  mort  en  1820.  Avocat  au  parlement,  il 
publia  de  savantes  dissertations  qui  lui  valurent  lo  titre  de 
«  membre  correspondant  do  l'Académie  des  inscriptions  ». 
Kn  1788,  parut  son  Histoire  des  assemblées  nationales  en 
France,  qui  lo  (it  nommer  membre  do  la  Constituante. 
Dolandine  y  défendit  les  idées  monarchiques.  Emprisonné 
pendant  la"Torrour,  il  fut  délivré  par  le  9-ïhermidor,  ot 
nommé  alors  professeur  de  législation  ù  l'Ecole  centrale 
(1795),  puis.  00  1803,  bibliothécaire  à  Lyon,  Outre  uuo 
foule  d'articles,  Dolandine  a  écrit  :  Uibliothèque  historique 
et  raisonnée  des  historiens  de  Lyon  (  1787  )  ;  Tableau  des 
prisons  de  Lyon  (1797);  Mélanges  bibliographiques  et  litté- 
raires (1816),  ot  1  édition  qu'il  donna  (1804-1805)  du  Diction- 
naire historigue  de  Chaudon.  —  Son  flls  aîné,  François- 
ELfioNORB-MADKLBiNB-RoMANET  Dolandlne,  entra  dans 
la  magistrature  et  publia,  en  isî4.  un  volume  du  Cata- 


.4;^î 


DELANGLE   —   DELAULNE 

logue  de  la  bibliothèque  de  Lyon.  —  Uu  autre  de  ses  fils, 
JÉROMK  Delandine,  né  à  Lyon  en  1787,  fut  nommé  par 
Louis  XVIII  commissaire  du  roi  dans  les  départements 
du  Midi  (1815),  combattit  auprès  du  duc  d'Angoulême,  et 
reçut,  par  ordonnance  royale,  le  nom  de  Saint-Esprit,  en 
récompense  des  services  rendus  par  lui  à  ce  prince,  fait 

Î)risonnier  au  Pont-Saint-Esprit.  On  lui  doit  :  les  Fastes  de 
a  France,  le  Cycle  des  jours  chrétiens;  etc. 

DeLANGLE  (Claude-Alphonse),  magistrat  et  ministre 
français,  né  à  Varzy  (Nièvre)  en  1797,  mort  à  Paris  en 
1869.  Avocat  général  près  la  Cour  de  cassation,  il  fut  ap- 
pelé, en  IS47,  au  siège  de  procureur  général  près  la  cour 
royale  de  Paris.  Il  était  aussi  député  de  l'arrondissement 
de  Cosne.  En  1850,  il  rentra  à  la  Cour  de  cassation.  Au 
coup  d'Etat  du  2  décembre,  il  fut  un  dos  premiers  dans  la 
commission  consultative  qui  entoura  le  prince-président.  Il 
fut  nommé  premier  président  de  la  cour  d"appel  de  Paris, 
et  sénateur.  En  iSôS,  nommé  ministre  de  l'intérieur,  eu 
remplacement  du  général  Espinasse,  il  changea,  l'année 
suivante,  son  portefeuille  coutre  celui  de  la  justice.  En 
1863,  il  était  nommé  premier  vice-président  du  Sénat,  puis, 
en  1865,  il  remplaça  Dupin  aine  au  parquet  de  la  Cour  de 
cassation. 

Delannoy  (Edmond-Léopold-Emile),  acteur  français, 
né  à  Arras  en  1817,  mort  à  Paris  en  1888.  Il  entra,  en  1848, 
au  Vaudeville,  à  Paris,  où  il  resta  attaché  presque  sans 
interruption  jusqu'en  1882,  et  où  il  créa  avec  verve  et 
finesse  un  grand  nombre  de  rôles  comiques.  Il  fut  ensuite 
attaché  à  la  Gaîié  et  à  la  Renaissance.  On  lui  doit  des 
vaudevilles  et  de  nombreuses  chansonnettes. 

]3eI*AN0  (Amasa),  voyageur  américain,  né  à  Duxburg 
(Massachusetts)  en  1763,  mort  en  1817.  11  partit  en  1790 
pour  la  Chine,  puis  il  suivit  le  capitaine  Mac  Luer  dans 
fa  Papouasie  et  la  Malaisie,  et  explora  les  côtes  de  l'Inde. 
11  exécuta  ensuite,  d'abord  de  1799  à  1802,  puis  de  1805  à 
1807,  deux  importants  voyages  autour  du  monde  et  en 
publia  le  récit  sous  le  titre  de  Relation  de  voyages  autour 
du  monde  dans  les  deux  hémisphères,  etc.  (1817). 

DELANOUITE  (de  Delanoue,  n.  pr.)  n.  f.  Substance  miné- 
rale, appartenant  au  genre  argile;  variété  de  smectite. 

ÎDelapALME  (Emile),  magistrat  et  écrivain  français, 
né  à  Paris  en  1793,  mort  en  iStiS.  Il  débuta  en  1815,  comme 
substitut  à  Chartres,  et  devint  conseiller  a  la  Cour  de 
cassation  en  1S47.  Il  s'occupa  beaucoup  d'instruction  po- 
pulaire et  publia,  pour  l'enseignement  primaire,  un  certain 
nombre  de  livres  qui  ont  paru  sous  le  titre  général  de 
Bibliothèque  de  l'instituteur  et  des  écoles  primaires  (1829- 
1831).  11  a  laissé  aussi  un  Dictionnaire  de  l'agriculture. 
Pendant  quinze  ans,  il  a  dirigé  l'asile  Fénelou,  consacré 
à  l'éducation  des  enfants  abaudonnés. 

DelaplaNCHE  (Eugène),  sculpteur  français,  né  à  Bel- 
leville,  près  Paris,  en  1836,  mort  à  Paris' en  1891.  11  débuta 
auSaloudelseï  et  remporta  le 
grand  pris  de  Rome  en  1864. 
Delaplanche,  d'Italie,  envoya 
l'Enfant  monté  sur  une  tortue 
et  Pecoraro.  De  retour  à  Pa- 
ris, il  exécuta  son  Eve  avant 
le  péché.  Ses  qualités  de  grâce, 
de  noblesse  et  de  style,  se 
manifestèrent  avec  un  suc- 
cès croissant  dans  sa  Sainte 
Agnès  (1873),  son  Education 
maternelle  (1875),  son  Harmo- 
nie (1877J,  etc.  A  l'Exposition 
universelle  de  1878  et  au  Salon 
de  la  même  année,  il  donnait 
l'Afrique,  en  bronze  doré  ;  la 
Musique,  marbre  (qui  valait  à 
l'auteur  la  médaille  d'honneur 
du  Salon);  enfin,  la  Xttnje  au 
lys,  pure  et  fière  création 
(Luxembourg).  En  1884,  pa- 
raissait le  marbre  de  l'Aurore 
(Luxembourg)  ;  dans  les  an- 
nées suivantes,  une  Circé,  une  Danse,  une  statue  d'Auôer, 
pour  le  foyer  de  l'Opéra;  etc. 

Delaporte  (Michel),  vaudevilliste,  né  et  mort  à  Pa- 
ris (1802-1872).  D'abord  peintre  et  caricaturiste,  il  fit  jouer, 
seul  ou  en  collaboration,  un  grand  nombre  do  pièces  lé- 
gères; entre  autres  :  le  Masque  de  t'é^/ours  (1859);  le  Pied 
de  mouton  (1860);  tes  Trois  fils  de  Cadet  Èoussel  (1860J: 
Monsieur  et  Madame  Denis  (1862)  ;  Une  femme  qui  bat  son 
gendre  (1864);  etc. 

Delaporte  (Louis-Marie-Joseph),  marin  et  explora- 
teur français,  né  en  1842.  Il  participa,  de  1866  à  1868,  à 
l'expédition  du  Mékong,  dirigée  successivement  par  Dou- 
dart  de  Lagrée  et  par  Francis  Garnier.  Delaporte  fut 
chargé  d'explorer  le  Cambodge  et  d'en  étudier  les  monu- 
ments. 11  rapporta  de  ce  voyage  une  série  de  pièces  et  de 
moulages  qui  ont  été  déposés  au  château  de  Compiègne, 
où  ils  forment  le  Musée  khmer  ou  cambodgien,  et  il  en 
a  publié  le  commentaire  dans  son  Voyage  au  Cambodge 
(1880).  Depuis,  Delaporte  est  retourné  dans  le  môme  pays 
et  y  a  complété  les  résultats  de  sa  première  mission. 

DelaRBRE  (Antoine),  naturaliste  français,  né  à  Cler- 
moni  en  1724.  mort  en  1807,  11  fonda  dans  sa  ville  natale 
un  jardin  botanique  et  fit  des  cours  publics.  Il  parcourut 
l'Auvergne  pour  en  étudier  les  plantes  et  les  terrains,  et 
publia  notamment  :  Essais  zooujgiques  ou  Histoire  natu- 
relle des  animaux  sauvages  quadrupèdes  et  des  oiseaux  indi- 
ghtes  (1797);  Flore  d'Auvergne  (1797). 

DELARBRÉE  n.  m.  Genre  d'ombellifères,  tribu  des  ara- 
ïiêes,  voisines  des  myodocarpus,  habitant  la  Nouvelle-Ca- 
lédonie. (Les  delarbréessontd'éléf^ants  arbustes  à  feuilles 
alternes,  à  fleurs  en  grappes  ramifiées;  les  fruits  renfer- 
ment une  olco-résino  aromatique.) 

DÉLARDEMENT  [man  —  rad.  délarder)  n.  m.  Enlève- 
ment du  lard  qui  recouvre  la  viande  de  porc,  il  Opération 
qui  consiste  à  enlever  une  des  arôtes  d'une  pièce  de  bois 
équarrie.  ii  Coupage  oblique  du  dessous  d'une  marche  d'es- 
calier en  pierre,  n  AmincisiiemcDt  oblique  d'une  pierre  au 
aïoycD  de  la  bouchardo. 

DÉLARDER  ^du  préf.  priv.  dé,  et  de  lard)  v.  a.  Dépouiller 
de  son  lard,  de  sa  graisse,  eu  parlant  d'un  cochon. 
—  Ârchit.  Diminuer  d'une  partie  du  lit,  en  parlant  d'une 


Delaplanche. 


Paul  Delaroche. 


pierre,  il  Couper  obliquement  par-dessous,  en  parlant 
d'une  marche  d'escalier,  il  Amincir  en  piquant  avec  le 
marteau,  en  parlant  d'une  pierre. 

—  Art  culiu.  Oter  le  lard,  les  lardons  de  :  Délarder  des 
mauviettes,  un  fricandeau. 

—  Charpent.  Equarrir,  amener  à  la  forme  d'un  prisme 
rectangulaire  :  Délarder  wte  pièce  de  l/ois. 

Delaroche  (Hippolyte-Pau^),  peintre  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1797-1856).  Il  travailla  d'abord  sous  la  direc- 
tion de  Wattelel.  11  entra  ensuite  dans  l'atelier  de  Gros 
et  débuta  au  Salon  de  1822  avec  Joas  sauvé  par  Josabeth  et 
un  Christ  descendu  de  la  croix.  Flatté  des  éloges  accordés 
au  Joas  par  Géricault,  Delaroche  lui  demanda  des  leçons. 
L'Exposition  de  1827  consacra  sa  réputation  naissante. 
11  y  envoya  une  toile  à  sensation  :  la  Mort  d'Elisabeth. 
Un  autre  tableau  exposé  par  Delaroche  à  ce  même  Salon 
de  1827,  la  Mort  du  pi-ésident  Duranti,  est,  en  revanche, 
un  de  ses  plus  solides  morceaux.  Survint  la  révolution 
de  1830,  et  avec  elle  le  triomphe 
de  la  bourgeoisie  et  de  ses  théo- 
ries esthétiques.  Personne  plus 
que  Delaroche  ne  devait  réussir 
dans  ce  milieu.  Il  exposa  au  Salon 
de  1831  :  Cromwell  ouvrant  le  cer- 
cueil de  Charles  /"  (Nîmes);  les 
Enfants  d'Edouard  (Louvre)  ;  Ma- 
zarin  mourayit  et  -liichelieu  remon- 
tant le  Bhône  (Louvre);  plusieurs 
portraits  et  dessins  au  pastel. 
Cette  année  même,  il  entrait  à 
l'Académie. 

En  1834,  il  exposa  sa  Mort  de 
Jane  Gray,  un  de  ses  meilleurs 
tableaux  pour  la  disposition  des 
personnages,  une  Sainte  Amélie 
et  un  Galilée.  Invité  par  le  gou- 
vernement à  se  charger  de  la  dé- 
coration de  l'église  de  la  Made- 
leine, il  alla  en  Italie  faire  les 
études  nécessaires.  De  retour  à 
Paris,  Delaroche  se  vit  déposséder  par  l'administration 
des  beaux-arts  d'une  partie  du  grand  travail  qui  lui  avait 
été  commandé;  cette  part  fut  confiée  à  Ziegler.  Pro- 
fondément blessé,  il  renonça  à  toute  l'entreprise.  Il  avait 
déjà  exécuté  six  esquisses  en  1835,  relatives  à  la  vie  de  la 
Madeleine.  Au  Salon  de  1835,  parut  son  chef-d'œuvre  :  l'As- 
sassi7ïat  du  duc  de  Guise  (Chantilly).  Le  Strafford  conduit 
au  supplice  et  le  Charles  /"  insulté  par  les  soldats  de  Crom- 
well, qui  parurent  au  .Salon  de  1837,  obtinrent  un  moindre 
succès.  La  Sainte  Cécile,  exposée  à  ce  même  Salon  de  1837, 
fut  critiquée.  Paul  Delaroche  cessa,  dès  lors,  de  paraître 
aux  Salons  et  ne  prit  aucune  part  à  l'Exposition  univer- 
selle de  1855.  11  se  consacra,  de  1837  à  1841,  à  Y  Hémicycle 
du  Palais  des  beaux-arts,  représentant  VAsseinblée  des  ai'- 
tistes  les  plus  célèbres  du  moyen  âge  et  des  temps  modernes. 

Les  portraits  que  Delaroche  peignit  sont  peut-être  ses 
meilleurs  titres  à  la  maîtrise;  il  saisit  le  trait  qui  doit 
fixer  leur  ressemblance  morale. 

Pendant  la  dernière  partie  de  sa  carrière,  Delaroche 
montra  une  véritable  prédilection  pour  les  sujets  reli- 
gieux. Ses  principaux  ouvrages,  en  ce  genre,  sont  :  la 
Fille  d'Hérodiade,  le  Repas  de  la  Sainte  Famille  ou  la 
Vierge  au  lézard;  le  Christ  en  Gethsémanie,  le  Christ  en 
croix,  la  Vierge  au  pied  de  la  croix  (1853);  Moïse  exposé 
sur  le  Nil;  une  Martyre  du  temps  de  Dioctétien,  œuvre  très 
poétique  ;  etc.  11  faut  enrîu  citer,  parmi  ses  dernières 
compositions,  les  Girondins,  petit  tableau  que  quelques 
critiques  regardent  comme  la  perle  de  Delaroche. 

La  postérité  devait  rabattre  beaucoup  de  sa  réputation 
de  peintre.  La  conception  éclectique  de  l'art,  telle  que  se 
l'était  formée  Delaroche,  devait  produire  un  de  ces  succès 
momentanés,  dont  le  lendemain  n'était  pas  assuré.  Des  ob- 
jections surgirent,  aussitôt  que  Delaroche  fut  mort.  Elles 
subsistent,  non  seulement  contre  lui,  mais  contre  Dela- 
vigne,  contre  Scribe,  contre  Cousin,  contre  tous  les  repré- 
sentants de  l'époque  du  juste  milieu.  Delaroche  n'en  est  pas 
moins  une  des  incarnations  les  plus  vivantes  de  l'art  com- 
patible avec  les  goûts  du  grand  public  fram^ais,  à  une 
certaine  date  de  notre  histoire;  il  n'en  laisse  pas  moins 
une  œuvre  documentaire,  intéressante,  dans  l'histoire  du 
XIX'  siècle  français,  et  éminemment  représentative. 

Delarue  (Jacques-Etienne),  industriel  français,  né  en 
Normandie,  dans  la  première  moitié  du  xviii*  siècle.  Il  fit 
venir  du  coton  des  colonies  et  fut  le  créateur  de  la  fabri- 
cation des  toiles  de  coton,  tant  à  Rouen  que  dans  le 
pays  de  Caux.  Il  fut  maire  do  Rouen,  de  1728  à  1731. 

Delarue  (l'abbé  Gervais),  ecclésiastique  et  érudit 
français,  né  à  Caen  en  1751,  mort  on  1835.  Professeur  à 
luniversité  de  Caen  au  moment  de  la  Révolution,  il  émi- 
gra  en  1793,  et  se  rendit  à  Londres,  où  il  put  avoir  com- 
munication des  archives  do  la  Tour  et  se  livrer  à  des 
recherches  sur  l'histoire  et  la  littérature  du  moyen  âge 
français.  Son  principal  ouvrage  :  Essais  historiques  sur 
les  bardes,  les  jongleurs  et  les  trouvères  normaiids  et  anglo- 
normands  (1834)  est  une  revendication  des  titres  de  la 
poésie  du  nord  delà  France,  que  Raynouard  se  refusait  à 
reconnaître. 

De  la  Hue  (Warren),  industriel  et  savant  anglais, 
né  à  Gucrnesey  en  1815,  mort  à  Londres  en  1889.  Fabri- 
cant de  papier,  il  inventa  des  machines  pour  l'impression 
en  couleurs,  et  pour  le  pliage  des  enveloppes.  11  s'occupa 
aussi  d'astronomie  et  de  photographie  céleste,  et  publia  : 
Recherches  sur  la  physique  solaire.  On  lui  doit  une  pile 
qui  porte  son  nom. 

DÉLASSANT  {la-san),  ANTE  adj.  Qui  délasse  :  Rien  de 
plut  DÉLASSANT  qu'un  bain  tiède  après  une  longue  marche. 

DÉLASSEMENT  {la-se-man)  n.  m.  Ce  qui  délasse  le  corps 
ou  l'esprit  :  Le  travail  ne  peut  être  un  délassement  que 
pour  les  personnes  qui  peuvent  se  dispenser  de  travailler 
pour  vivre.  (L.  Pinol.) 

Délassements-Comiques  (théâtre  dks).  théâtre  de 
Paris.  —  La  première  salle  (pii  porta  co  nom  fut  construite 
boulevard  du  Temple  en  1785.  et  brûlée  en  1787.  On  la 
reconstruisit  peu  après  et  on  y  joua  d'abord  la  pantomime, 
puis  la  comédie  et  l'opéra-comique.  Sous  dos  directions 
diverses,  elle  prit  successivement  le  nom  do  Théâtre 
lyri-comiquo  (1800),  de  Variétés-Amusantes  (1803),  de  Dé- 
lassements-Comiques (180-1),  de  Nouveaux-Troubadours 
(1805),  ferma  ses  portes  en  1807,  et  fut  démolie  peu  après. 


590 

Un  nouveau  théâtre  des  Délassements-Comiques,  construit 
en  1841  sur  le  même  boulevard,  eut  pour  principaux  direc- 
teurs Laloue,  qui  donna  surtout  des  féeries,  et  Sari,  qui 
donna  des  revues  et  des  pièces  à  femmes.  Après  la  démo- 
lition du  boulevard  du  Temple,  la  troupe  des  Délassements 
s  installa  dans  une  salle  de  la  rue  de  Provence,  puis  Fau- 
bourg-Saint-Martin, et  se  dispersa.  Un  troisième  théâtre 
des  Délassements-Comiques,  construit  en  1866,  boulevard 
du  Prince-Eugène  (aujourd'hui  boulevard  Voltaire),  joua 
le  vaudeville  et  l'opérette,  et  fut  incendié  en  1871.  L'année 
suivante,  le  théâtre  des  Nouveautés  du  Faubourg-Saint- 
Martiu  reçut  le  nom  de  Délassements-Comiques;  il  cessa 
d'exister  vers  la  lin  de  1877. 

DÉLASSER  ila-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  lus)  v.  a. 
Oter  la  lassitude  à  ;  Le  repos  délasse  le  corps,  ii  Fi";.  Dé- 
tendre, en  parlant  de  l'esprit,  de  l'âme  :  Les  simplicités 
nous  délassent  des  grandes  spéculations.  (Vauven.) 

Se  délciSSer,  v.  pr.  Prendre  du  relâche,  se  reposer  de 
ses  fatigues  :  L'esprit  SE  délasse /jnr  ^a  variété.  (Diderot.) 

—  Anton.  Fatiguer,  lasser. 

DELASTRIA  [dé,  stri)  n.  m.  Genre  de  champignons  de  la 
famille  des  lycoperdacées.  (Le  delastria  rosea  est  abon- 
dant dans  le  Poitou,  d'octobre  â  février;  on  le  rencontre 
dans  les  bois  sableux.) 

DÉLATEUR,  TRICE  (lat.  delator,  trtx;  de  déferre,  supin 
delalum,  rapporter)  n.  Personne  qui  dénonce,  qui  iait 
métier  de  dénoncer  ;  Un  délateur  secret  est  plus  dange- 
reux qu'un  délateur  pi(6/ic. 

—  adj.  Qui  dénonce,  qui  trahit  le  coupable  :Sanp' déla- 
teur. 

—  Stn.  Accusateur,  dénonciateur.  V.  accusateur. 

—  Encycl.  Hist.  V.  délation. 

DÉLATEUR  (môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m. 
Pièce  adaptée  à  certaines  serrures  de  sûreté  pour  indi- 
quer si  l'on  a  fait  quelque  tentative  pour  les  ouvrir  avec 
des  fausses  clefs  ou  pour  les  forcer  :  Serrure  à  délateur. 

DÉLATION  [si-on  —  rad.  délateur)  n.  f.  Dénonciation 
intéressée,  accusation  qui  a  quelque  chose  de  honteux: 
Les  tyrans  ont  toujours  encouragé  la  délation. 

—  En  T.  de  dr.,  Action  de  déférer  :  La  délation  du 
serment. 

—  Encycx,.  La  délation  s'entend  spécialement  de  la  dé- 
nonciation secrète  s'appliquant  aux  crimes  politiques. 

A  Rome,  les  délateurs  étaient  encouragés  ;  la  loi  vou- 
lait que  l'on  donnât  au  délateur  le  quart  des  biens  du  con- 
damné. Plus  tard,  Théodore  fit  une  loi  par  laquelle  il  con- 
damnait à  mort  tout  délateur  qui  l'était  pour  la  troisième 
iois,quoiquesesdélatiûns  n'eussent  pas  été  jugées  fausses. 

Le  Code  pénal  de  1810  consacra  la  délation,  on  fit  une 
obligation  légale,  mais  en  en  changeant  le  nom.  Les  dispo- 
sitions qui  y  avaient  trait  (art.  103  à  i07)  étaient  inscrites 
sous  la  rubrique  :  w  De  la  révélation  et  do  la  non-révélation 
des  crimes  qui  compromettent  la  sûreté  intérieure  ou 
extérieure  de  l'Etat.  »  Des  peines,  variables  selon  la  gra- 
vité des  cas  (réclusion  ou-t)ien  emprisonnement  et  amende), 
étaient  édictées,  «pour  le  seul  fait  de  la  non-révélation  », 
contre  «  toutes  personnes  qui,  ayant  eu  connaissance  de 
complots  formés  ou  de  crimes  projetés  contre  la  sûreté 
intérieure  ou  extérieure  do  l'Etat,  n'auraient  pas  fait  la 
déclaration  de  ces  complots  ou  crimes,  ou  n'auraient  pas 
révélé  au  gouvernement  ou  aux  autorités  administratives 
ou  de  police  judiciaire  les  circonstances  qui  en  seraient 
venues  à  leur  connaissance,  le  tout  dans  les  vingt-quatra 
heures  ayant  suivi  ladite  connaissance  •>. 

Les  articles  103  â  107  du  Code  pénal  ont  été  abrogés  par 
la  loi  du  18  avril  1832.  On  lit  dans  le  rapport  fait  à  cette 
occasion  par  Dumon  â  la  Chambre  des  députés  ;  «  Nous 
avons  écarté  les  peines  de  la  non-révélation,  qui  don- 
naient à  un  devoir  de  patriotisme  le  caractère  d'une  obli- 
gation de  police.  » 

Delatite,  comté  agricole  et  minier  d'Australie  (Victo- 
ria), peuplé  de  20.000  hab.  Ch.-l.  Benalla. 

DÉLATTER  [la-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  lutter)  v.  a. 
Oter  les  lattes  d'un  toit,  d'un  plafond. 

Se  délatter,  v.  pr.  Etre  délatté,   perdre  ses  lattes. 

Delattre  (le  P.  Alfred-Louis),  archéologue  français, 
né  à  Déville-lès-Rouen  (Seine-Inférieure)  en  1850.  Prê- 
tre de  la  Société  des  missionnaires  d'Alger,  il  devint 
chapelain  de  Saint-Louis  à  Carthage  et  conservateur  du 
musée  d'archéologie,  qu'il  y  a  fondé.  Ses  fouilles  dans 
l'enceinte  et  les  nécropoles  de  cette  ville  ont  donné  des 
résultats  du  plus  haut  intérêt  pour  l'archéologie  puni- 
que. Parmi  ses  nombreux  écrits,  nous  citerons  :  Carthage 
et  la  Tunisie  au  point  de  vue  archéoldgique  (1883)  ;  Inscrip- 
tions de  Carthage  (1884-1885);  Souvenirs  de  la  croisade  de 
samt  Louis  trouvés  à  Carthage  (1888);  les  Tombeaux  puni- 
ques de  Carthage  (i890);  Souvenirs  de  l'ancienne  église 
d'Afrique  (1893)\;  le  Mur  à  amphores  de  la  colline  Saint- 
Louis,  à  Carthage  (1895);  Carthage;  la  Nécropole  punique 
de  la  colline  de  Saiiit-Louis  (1896);  etc. 

DelatYN,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie),  au  pied 
des  Karpathes,  au  confluent  de  la  Baliska  et  du  Pruth; 
'-'.900  hab.  Salines,  sources  minérales.  Ch.-l.  du  district 
du  même  nom,  peuplé  de  39.500  hab. 

Delaudun  (Pierre),  sieur  d'Aigaliers,  poète  et  criti- 
que français,  né  â  Uzès  en  1575,  mort  en  1629,  au  château 
d'Aigaliers.  Après  un  séjour  à  Paris,  il  devint,  vers  1605, 
juge  temporel  de  l'évêque  d'Uzès.  Il  a  publié,  dans  un 
recueil  intitulé  :  la  Diane,  poème,  mélanges,  etc.  (1596); 
des  petites  pièces  de  vers  composées  d'un  quatrain  et 
d'un  tercet,  auxquelles  il  donna  le  nom  de  demi-sonnets. 
On  lui  doit  aussi  deux  tragédies  :  le  Martyre  de  saint  5e- 
liastie7i  et  Hûï'ace  {Id96),  et  l'Art  poétique  français  {\.b9S);  etc. 

Delaulne  (Etienne),  dessinateur  et  graveur  français, 
né  à  Orléans  vers  1518  ou  1519.  Il  habitait  Strasbourg,  et 
vivait  encore  en  1585.  Il  dessina  et  grava,  sous  Henri  II, 
pour  la  Monnaie  de  Paris,  d'où  l'on  peut  conclure  qu'il 
fut  également  orfèvre.  Il  a  produit  un  nombre  considéra- 
ble de  pièces,  la  plupart  de  petites  dimensions  et  exécu- 
tées d'après  ses  propres  dessins.  Elles  se  distinguent  par 
la  facilité  d'invention,  l'élégance,  l'extrême  légèreté  du 
burin.  11  a  gravé,  cependant,  plusieurs  pièces  de  grandes 
dimensions,  parmi  lesquelles  :  le  Serpent  d'airain,  d'après 
Jean  Cousin;  ta  Léda,  d'après  Michel-Ange;  l'Enlève- 
ment d'Hippodamie,  d'après  le  Rosso.  On  lui  doit  aussi  des 
planches  gravées  d'après  ses  dessins  :  l'Histoire  de  ('.An- 
cien Testament,  eu  soixante  petites  feuilles  ;  les  Douze  mois 


I 


Delaunay  (Louis-Arsène). 


591 

(/(■  l'année;  etc.  Sos  estampes  sont  ordinairement  sipnéos 
:Stephanus  F.  ;  d'aulros  porieat  uu  S  uu  los  leltros  S.  V. 

Delaunay  (Charles-Kugèno),  mathnmaticion  français, 
v\6  à  Liisi^'iiy  (Aulto)  on  181(3,  mort  ù.  Cliorl>uiirg  on  1872. 
l'Uovo  do  l'Keolo  polytOL'huiiiuo,  puis  ini^ùniour  dos  niinos, 
il  occupa  une  chaire  do  mécaniqno  à  !  Kcolr  polytiu-liiii- 
qno  ot  à  la  facultû  dos  scioncos  do  Paris,  pnis  l'ut  iioumiù 
nionibro  de  l'Institut  (1855),  et  du  Uuroau  dos  lon^itudns. 
Kn  1870,  Il  succéda  à  Lovorrier  coramo  diroctour  do  l'Ob- 
sorvatoiro.  11  so  noya  à  Cherbourg,  dans  uuo  jjronionado 
en  mer,  la  barque  qui  lo  portait  ayant  chaviri^.  Il  a  i)ubliô 
un  certain  nombre  de  mémoires,  entre  autres  :  Sur  une  nou- 
velle théorie  analytique  du  mouvement  de  la  lune  (IS-IG);  un 
Mémoire  sur  le  calcul  des  variations  ;  une  Théorie  des  ma- 
rées, ot  d'excellents  ouvrages  élémentaires.  Dans  les  der- 
nières années  do  sa  vie,  il  s'était  occupé  do  la  théorie  de  la 
lune.  Los  derniers  écrits  qu'il  rit  paraître  sont  :  lialentis- 
spmont  de  la  rotation  de  la  terre  (1866);  les  Saisons  (18G8); 
Rapport  sar  les  progrès  de  l'astronomie  (1867). 

Delaunay  d* Angers  (Joseph) ,  homme  politique 
fram.-ais.  né  ù.  Angers  en  1752,  mort  à  Paris  en  1794. 
Avocat  à  Angers,  il  lut  élu  suppléant  aux  états  généraux, 
et  n'accepta  pas.  Commissaire  du  roi  prés  le  tribunal  du 
district  d  Angers,  il  représenta  le  département  do  Maine- 
ot-Loire  à  la  Législative  et  à  la  Convention.  Il  demanda 
la  translation  des  cendres  de  Beaurepaire  au  Panthéon.  Il 
siégea  à  la  Montagne,  vota  la  mort  de  Louis  XVI,  demanda 
le  mariage  des  prêtres,  et  combattit  les  girondins.  Accusé 
do  favoriser  les  agiotages  de  la  Compagnie  des  Indes,  il 
fut  traduit  au  tribunal  révolutionnaire  avec  Danton,  Kabre 
d'Eglantine,  etc.,  avec  lesquels  il  fut  guillotiné. 

Delaunay  (Louis-Arsène),  acteur  français,  né  à  Paris 
en  1826.  Elève  de  Prévost  au  Conservatoire,  il  débuta  à 
rOdéon  en  1816,  fut  engagé  à  la 
Comédie-Française  en  1848,  et 
devint  sociétaire  en  1850.  Joi- 
gnant à  beaucoup  de  grâce,  de 
naturel  et  do  chaleur  une  impec- 
cable diction,  Delaunay  se  mon- 
tra le  jeune  premier  lo  plus  ac- 
compli de  Paris,  et  excella  dans 
lancion  comme  dans  le  nouveau 
répertoire.  Il  créa  à  ce  (liéâtre  un 
grand  nombre  de  rôles  jusqu'en 
1887,  époque  où  il  prit  sa  retraite. 
11  fut  nommé,  en  1877,  professeur 
do  déclamation  dramatique  au 
Conservatoire.  —  Son  flls,  Louis 
Delaunay,  abandonna  la  pein- 
ture pour  le  théâtre,  débuta  à 
rOdéon  en  1890,  joua  au  Théâtre- 
Français  de  Bordeaux,  puis  au 
Gymnase  à  Paris,  et  entra,  en 
1896,  comme  pensionnaire,  à  la 
Comédie-Française.  —  Sa  femme,  qui  est  en  m^me  temps 
sa  cousine,  KoSe  Delaunay,  née  en  1857,  a  obtenu  en 
1881  un  premier  prix  au  Conservatoire.  Elle  débuta  en  1882 
à  rOpéra-Comique,  et  obtint  de  vifs  succès,  comme  chan- 
teuse légère,  à  Paris,  en  province  et  à  l'étranger. 

Delaunay  (Jules-£'/ie),  peintre  français,  né  à  Nantes 
en  1828,  mort  à  Paris  en  1891,  élève  do  Lamothe  ot  de 
H.  Flandrin.  Il  remporta  le  prix  do  Kome  en  1856.  De  re- 
tour en  Franco,  il  a  exposé  des  œuvres  remarquables  par 
l'élévation  du  stylo  et  la  science  du  dessin.  Rappelons  ; 
le  Serment  de  Brutus,  Mort  de  la  nymphe  Hespérie,  la 
Communion  des  apôtres,  Vt'/îus,  et  deux  aquarelles  repré- 
sentant un   Spahi  et  la  Tempête,  la  Peste  à  Rome,  son 

œuvre  capitalo,  elle  Secret  de  . 

l'amour;  Mort  de  Nessus,  le 
Calvaire,  Diane,  David  triom- 
phant, belle  figure  d'un  mo- 
delé savant  ;  Ixion  précipité 
dans  les  Enfers,  morceau 
d'une  grande  vigueur  ;  etc. 
Citons  encore  les  peintures 
qu'il  a  exécutées  dans  la  cha- 
poUo  des  Dames  de  la  Visita- 
tion Sainte-Marie,  à  Nantes; 
douze  tiç;ures  personnifiant 
les  ministères,  au  conseil 
d'Etat  ;  les  quatre  grands  pro- 
phètes, à  l'église  Saiiit-Fran- 
çois-Xavior  ;  etc.  Quatre  ta- 
bleaux do  Dolaunay  sont  au 
musée  du  Luxoml)ourg  :  la 
Peste  à  Rome,  la  Com.munion 
des  apôtres,  Diane,  et  la  Mère 
de  l'artisto.  En  1879,  l'Institut 
l'appelait  à  remplacer  Alexandre  Ilesso.  Vors  lo  mômt 
temps,  il  exposait  dos  illustrations  à  l'aouarollo  dos  Faldes 
de  La  Fontaine.  Artiste  d'inspiration  aélicato  ot  élevée, 
original  ot  subtil  dans  sos  formes,  exquis  dans  lo  portrait, 
précis  ot  gras  à  la  fuis  dans  sa  touche,  il  eût  peut-être 
donné  toute  sa  mesure  dans  son  Attila  et  sainte  Geneviève 
du  Panthéon,  si  la  mort  ne  l'eût  arrêté.  [Ce  tableau  à  été 
achevé  par  Coursolle-Dumont.]  On  lui  doit  encore,  comme 
travaux  décoratifs,  la  peinture  du  Parnasse,  au  foyer  du 
nouvel  Opéra,  les  voussures  do  la  salle  des  assemblées 
générales  au  conseil  d'Etat,  une  Assomption,  haie  ot 
Kzéchiel,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  à  l'égliso  do  la 
Trinité,  et  la  décoration  do  l'oscalior  du  nouvel  Hôtel  do 
ville  do  Paris. 

Delaunay  (Fordînand-Hippolyto\  littérateur  fran- 
çais, né  ù  Funtcna^  (Calvadus)  on  1838,  mort  â  Paris  on 
1890.  11  a  collabore  à  divers  journaux  ot  a  publié  dos  ou- 
vrages qui  attestent  une  remarquable  érudition,  notam- 
ment :  Du  panthéisme  et  du  spiritualisme  danv  leurs  rapports 
avec  les  sciences  phi/sir/ucs  et  naturelles  (1859);  Tempéra- 
ment phifsique  et  moral  de  la  femme  (1862);  Philon  d'A- 
lexandrie (1867),  ouvrage  couronné  par  l'Académie  fran- 
çaise; Sur  les  origines  du  christianisjnc  (1872);  Mornes  el 
aibi/lles  dans  l'antiquité  judéo-grecque  (^1871),  également 
couronné  par  l'Académie  ;  Antiquités  de  Sanxay  (i883)otc.  ; 

DelaUNAY-DESLANDES  (Pierre),  né  A  Vorgoncoy 
(Mainlin)  on  1721'',  mort  on  IK03.  Diroclour  de  Sainl-Oobain, 
il  apjiorta  drs  améliorations  et  dus  siniplillcalions  ù.  ta 
faljni-ation  des  glacos  on  accommodant  los  fourneaux  au 
cdiaulfago  par  la  houille,  on  supprimant  lo  suufllago  ot  on 
étrondant  lo  procédé  du  coulage. 


III. 


DELAYAGE  (vaf)  n.  m.  Action  do  délaver  une  couleur  on 
y  ajoutant  do  l'eau  pour  l'atténuer. 

DÉLAVER  (du  préf.  dé,  et  do  laver)  v.  a.  Enlever  ou 
atl'aiblir  avec  do  l  eau  une  couleur  olonduo  sur  du  papier  : 
DiÔLAVKU  une   aquarelle,  il  Mouiller,   détremper  :   Terrain 


ic   aquar 
UKUAVi":  par  la  pluie. 


Certaines  lectures  okl.wknt  le  cœur. 


Elle  Delaunay. 


C.   Delavignc. 


Fig.  Amollir 
(Laniart.) 

—  Agric.  Délaver  le  foin,  L'exposer,  pondant  la  fenai- 
son, à  la  pluie  ou  ù  de  fortes  rosées. 

Délavé,  ée  part.  pass.  du  v.  Délaver. 

—  Pierre  délavée.  Techn.  Pierre  dont  la  couleur  est  fai- 
ble, pâle. 

Se  délaver,  v.  pr.  Etre  délavé,  devenir  plus  pâle,  en 
pariant  d'une  couleur,  il  Etre  exposé  à  la  pluio  et  mouillé, 
di'lroEupo. 

Delavigne  [Germain),  auteur  dramatique  français, 
frère  de  Casimir,  né  à  tiiverny  (Euroi  en  17yO,  mort  à 
Montmorency  eu  1868.  Il  fut  garde  au  mobilier  do  la 
couronne  sous  Louis-Philippo.  Il  a  écrit,  seul  ou  eu  col- 
laboration, des  vaudevilles,  des  comédies  ot  des  livrets 
d'opéras.  Nous  citerons:  le  Bachelier  de  Salamanque  {iSi5)  ; 
te  Diplomate  (1827);  le  Baron  de  2'rt'Hc/c  (1828)  ;  et  ses 
livrets  :  la  Neige  (1823),  le  Maçon  (1825),  la  Muette  de 
Porlici  (1828),  et  Robert  le  Diable  (1831),  avec  Scribe; 
Charles  17  (1843),  avec  son  frère  Casimir;  la  Norme  san- 
glante (1854),  avec  Scribe;  etc. 

Delavigne  (Casimir),  poète  et  auteur  dramatique  fran- 
çais, né  au  Havre  en  1793,  mort  à  Lyon  en  1843.  l^ils  d'un 
armateur,  il  fit,  avec  son  frère  Germain,  de  brillantes  études 
au  lycée  Napoléon,  où  il  connut  Scribe.  Encouragé  par 
Andrieux,  il  s  essaya  d'abord  avec  succès  dans  les  concours 
académiques.  La  gloire  lui  vint  subitement,  quand  il  publia, 
à  la  fin  de  1815,  ses  trois  premières  Messértiennes  {Waterloo, 
Sur  la  dévastatio7t  du  Musée,  Sur  le  besoin  de  s'unir  après 
le  départ  des  étrangers).  Cette  poésie  libérale  et  patriotique 
fut  saluée  par  des  transports  d'enthousiasme.  Delavigne 
fut  pour  un  temps,  avec  Béranger,  le  poète  national.  Plus 
tard,  parurent  d'autres  Messéniennes  sur  Jeanne  d'Arc,  sur 
la  révolte  des  Napolitains,  sur  l'att'ranchissement  de  la 
Grèce,  etc.  Toutes  ces  pièces,  d'un  tour  trop  classique,  ont 
considérablement  vieilli.  On 
apprécie  davantage  aujour- 
d'hui certains  petits  poèmes 
posthumes,  écrits  en  Italie; 
notamment  :  Memmo,  l'Ame 
du  Purgatoire,  et  surtout  les 
charmantes  strophes  desX(»i- 
bes.  La  production  dramatique 
de  Casimir  Delavigne  est  bien 
plus  importante.  Dès  1818,  il 
avait  abordé  le  théâtre  avec 
les  Vépi'es  siciliennes,  qui  eu- 
rent un  immense  succès  ;  puis 
vinrent  les  Comédiens  (1819), 
comédie  en  vers;  le  Paria 
(1821),  tragédie  (avec  des 
chœurs  presque  raciniens); 
l'Ecole  des  vieillards  (1823), 
comédie  en  vers,  œuvre 
agréable  et  ingénieuse,  qui 
s'estmaintenue  au  répertoire; 
la  Princesse  Aurélie{lS2S),i:o- 
médiô  d'imagination  trop  peu  connue.  C'était  l'épociue  des 
bruyantes  revendications  du  drame  romantique.  Dans  cette 
circonstance,  Casimir  Delavigne  se  montra  libéral  en  art, 
comme  il  l'était  en  politique  :  sans  rompre  avec  la  tradi- 
tion classique,  il  n  hésita  pas  à  accepter  beaucoup  des 
nouveautés  à  la  mode  :  son  Maritw  Faliero,  tragédie  imi- 
tée de  Byron,  fut  joué  en  1829,  avant  Othello  do  Vigny 
et  Hernani  de  V.  Hugo.  Louis  XI  (1832)  et  les  Enfants 
d'Edouard  {1833)  sont  des  œuvres  très  étudiées  et  vraiment 
hardies,  auxquelles  a  manqué  seulement  la  séduction  du 
lyrisme.  Delavigne  donna  encore  uuo  spirituelle  comédie 
historique  en  prose;  Don  Juan  d'Autriche  (1835);  un 
sombre  drame  en  un  acte  et  en  prose  :  une  Famille  au 
temps  de  Luther  (1836);  puis  la  Popularité  (\$3S),  comédie; 
la  Fille  du  Cid  (1839),  tragédie;  le  Conseiller  rapporteur 
(1841),  comédie  eo  prose;  entin,  avec  son  frèro  Germain, 
lo  livret  do  Charles  V7,  opéra  d'Halévy  (1843).  Il  était 
entré  à  l'Académie  dès  1825.  Esprit  sincèrement  libéral, 
auteur  dramatique  ingonioux  et  fécond,  Casimir  Delavigne 
joua  dans  les  luttes  romantiques  lo  rôle  ingrat  de  média- 
tour  ;  sa  réputation,  trop  éclipsée  par  celle  do  ses  illustres 
rivaux,  sest  dojâ  uu  i)ou  raffermie  avec  le  temps. 

DELAWARE  n.  m.  Vitic.  Cépago  américain  à  tronc 
grôlo,  à  grappo  peu  volumineuse,  à  grains  serrés  d'un 
rose  tirant  sur  le  violet.  (Ce  céjjage,  dont  lo  fruit  possède 
un  goût  foxé,  donne,  ou  Amérniue,  un  vin  blanc  estimé; 
mais  sa  culture,  en  Franco,  est  restée  sans  importance.) 

DelaWARE,  fleuve  côtier  des  Etats-Unis,  formé  do  deux 
petites  rivières  (pii  prennent  naissance  sur  lo  flanc  dos 
monts  Catskill,  dans  l'Etat  do  New- York.  La  Delawaro  est 
barrée  par  dos  rapides  ù  Trenton.  C'est  jusqu'à  cette  ville 
que  se  fait  sentir  iintluence  do  la  marée  ot  que  los  vapeurs 
peuvent  s'avancer.  Le  principal  port  est  Philadelphie, 
devant  lequel  le  fleuve  a  une  largeur  de  i.6uû  mètres.  La 
Dolaware  est  unie  par  un  canal  à  la  baie  de  Chosapeako. 

DeLAWARE  (uAiK  dk),  baie  dos  Etats-Unis,  largo  es- 
tuaire prolongeant  lo  cours  do  la  rivière  Dolaware  dans 
l'océan  Atlantique.  Forme  triangulaire;  longueur  :  86  kilom.; 
largeur  :  do  8  à  40  kilom.  S'ouvre  entre  les  caps  llonlopen 
ot  Nlay.  Reçoit  les  plus  gros  navires  par  uu  chenal  assez 
difticileet  sinueux. 

Delaware,  l'un  dos  Etats  orifrinaires  de  l'Union  amo- 
ricaino,  lo  plus  potitaprès  celui  do  fthode-Island.  Il  s'étond 
i)resque  exclusivement  dans  la  péninsulo  ({ui  s'allonge  à 
i'E.  de  la  baie  de  Chosapeako.  La  partie  septentrionale, 
fertile,  présente  dos  collines  pittoresques  ;  au  contre  ot  au 
sud  s'étalent  dos  terres  basses  et  sablonneuses,  parsemées 
do  lacs  et  de  marécages.  Los  principales  rivières  sont  lo 
Brandy wine  et  la  Christiania;  le  cours  de  lu  Dolaware 
limite  l'Etat  uu  N.-K.  Celui-ci  subit  plus  pleinement  l'in- 
liuenco  marine  que  los  autres  régions  voisines;  aussi 
a-t-il  un  (diuiat  beaucoup  plus  égal;  108.493  hab.  ;  mais 
la  population  no  se  presse  guère  qu'au  voisinage  du  fleuve 
diiN.  Elle  s'occupe  principalement  d'agriculture:  céréales 
do  tout  genre,  pommes  do  torro,  légumes,  houblon.  L'Etat 
do  Delawaro  est  célèbre  par  sos  arbres  fruiliors '^surtout 
les  péchors)  qui,  daus  certains  endroits,  furmuut  du  vraies 


DELAUNAY   —  DELBREL 

forAts;  dos  flottilles  et  des  trains  spéciaux  en  partent, 
oxclusiveniont  chargés  de  fruits.  Elevage  important  de 
buiufs  et  de  chevaux.  L'industrie  est  concentrée  dans  le  N., 
sHrtout  à  Wilmington  :  industrie  sidérurgique,  construc- 
tions navales,  carrosserie,  fabrication  do  wagons,  minote- 
ries, coton  et  cotonnades.  —  Plusieurs  comtés  dos  Etats- 
Unis  portent  ce  nom;  dans  l'Etat  d'Iudiana  (30.200  hab. K 
ch.-l.  Muncic;  dans  l'Etat  d'iowa  (17.500  hab.),  ch.-l. 
iiyaîic/tesie/*;  dans  l'Etat  de  New- York  (45.500  hab.),  ch.-L 
Delhi;  dans  l'Etat  d'Ohio  (27.200  hab.),  ch.-l.  Delaware; 
dans  l'Etat  de  Pensylvanio  (75.000  hab.),  ch.-l.  Chester. 

Delaware,  ville  des  Etats-Unis  (Ohio),  chof-licu  du 
comté  du  mémo  nom;  9.400  hab.  tcrrams  miniers,  centre 
industriel  et  commorcial. 

Delawares,  tribu  indienne  de  l'Amérique  du  Nord  qui, 
suivant  la  tradition,  se  serait  étendno  jadis  de  la  baie  d© 
Chosapeako  jusqu'à  celle  d'Hudson.  —  Un  Dklawaue. 

—  EiNCYCL.  L'mflucnco  des  Delawares  diminua  au  fur  et 
à  mesure  que  celle  des  Iroquois,  appartenant  comme  eux 
à  la  famille  pensylvauienne,  alla  en  augmentant.  A  la  suite 
de  démêlés  avec  les  Anglais,  ils  durent  oraigrer  vers  l'ouest, 
et,  aujourd'hui,  ils  vivent  dans  l'Etat  de  Kansas.  Comme 
tous  les  Peaux-Rouges,  ils  ont  le  teint  cuivré,  les  che- 
veux noirs  et  gros,  les  yeux  foncés.  Leur  face  est  large, 
leur  nez  souvent  aquilin  et  leur  mâchoire  supérieure  un 
pou  prognathe.  Beaucoup  déforment  le  crâne  de  leurs  en- 
fants, de  façon  à  lui  imprimer  une  forme  pyramidale.  De 
tout  temps,  les  Delawares  ont  été  renommés  pour  leur 
courage  et  leur  sagesse.  Bien  que  se  livrant  volontiers  à  la 
chasse,  ils  cultivent  lo  sol  avec  soin  et  élèvent  de  nom- 
breux bestiaux.  Ils  ont  des  écoles  bien  tenues. 

DELAWARITE  n.  f.  Silicate  naturel  d'alumine  et  de  po- 
tasse. Variété  de  feldspath  orthose. 

DÉLAYABLE(Zè-m6r)adj.Qui  peut  être  délayé  -.Substan- 
ces DÉLAYABLES  dans  l'cuu,  da7is  l'alcool. 

DÉLAYAGE  {lè-iaj')  n.  m.  Action  de  délayer,  de  détremper 
dans  un  liquide,  il  Résultat  de  cette  action. 

—  Fig.  Action  d'exprimer  d'une  manière  diffuse  ;  diffu- 
sion :  Le  DÉLAYAGE  gâte  tout. 

—  En  T.  de  boulang.,  Première  opération  du  pétrissage, 
qui  consiste  à  malaxer  le  levain  avec  l'eau  nécessaire  à 
la  préparation  do  toute  la  pâte,  de  manière  à  obtenir  une 
masse  fluide  parfaitement  fondue  et  exempte  de  grumeaux. 

DÉLAYANT  {lè-ian),  ANTE  adj.  Qui  délaye,  qui  est 
propre  à  délaver  :  Liquides  délayants. 

—  n.  m.  Substance  délayante  :  Le  délayant  de  l'or  en 
coquille  est  souvent  de  l'eau  miellée  ou  de  la  gomme. 

—  n.  et  adj.  Méd.  Se  dit  de  tous  les  médicaments  qui 
ont  la  propriété  d'augmenter  la  fluidité  du  sang  et  des 
humeurs  :  On  emploie  surtout  les  délayants  {les  j'emèdes 
délayants)  dayis  les  ynaladies  inflammatoires. 

—  Enctcl.  Thérap.  On  désignait  sous  le  nom  de  dé- 
layants certains  agents  médicinaux,  auxquels  on  attribuait 
la  propriété  d'augmpnter  la  fluidité  du  sang  et  des  hu- 
meurs. L'histoire  des  délayants  se  rattache  à  une  époque 
où  la  médecine  voyait  dans  la  plupart  des  affections  mor- 
bides un  épaississement  du  sang. 

On  accordait  la  propriété  délayante  à  toutes  les  boissons 
faites  avec  de  l'eau  tenant  en  dissolution  des  principes 
gélatineux  ou  mucilagineux;  tels  sont  les  bouillons  de 
veau,  de  poulet,  de  grenouilles,  le  petit-lait,  les  décoctions 
de  racine  de  mauve,  de  guimauve  ;  les  émulsions  ;  les  sucs 
d'oranges,  de  groseilles,  etc.,  étendus  d'eau.  Toutes  ces 
boissons  ne  devaient  être  chargées  que  d'une  petite  quan- 
tité de  principes  médicinaux  ot  être  administrées  à  une 
température  peu  élevée. Les  fomentations,  les  lavements, 
les  bains  étaient  encore  rangés  parmi  les  délayants.  Mais 
l'action  do  tous  ces  agents,  quelque  claire  qu'elle  paraisse 
d'après  la  théorie  des  anciens,  est  loin  d'être  réelle. 

DÉLAYEMENT  {lè-ma7i)  n.  m.  Action  de  délayer. 

DÉLAYER  [lé-ié  —  orig.  inconnue:  Je  délaye,  tu  délayes, 
il  délaye  ou  délaie,  nous  délayons,  vous  délayez,  ils  délayent 
ou  délaient.  Je  délayais,  ïious  délayions,  vous  délayiez.  Je 
délayai,  nous  délayâmes.  Je  délayerai  ou  délaierai.  Je  délave- 
rais ou  délaierais,  nous  délayerions.  Délaye  ou  délaie,  dé- 
layons, délayez.  (Juc  je  délaye  ou  délaie,  que  nous  délayions. 
Que  je  délayasse,  que  twus  délayassions.  Délayant.  Délayé, 
éc)  v.  a.  Détremper  dans  un  liquide  :  Délavek  de  la  farine, 
des  jaunes  d'œufs,  une  couleur. 

—  Fig.  E.\primer  trop  longuement,  d'une  maniùro  dif- 
fuse :  Dklaylir  sa  pensée. 

Se  délayer,  v.  pr.  So  détremper, 

DÉLAYER  {lè-ié  —  rad.  délai)  v.  a.  Retarder,  différer: 
DiXAYER  wie  audience.  (Vieux.) 

DÉLAYITRE  {lè-iur')  n.  f.  Bûulang.  Syn.  de  délayage. 

DelbÈNE  (Alphonse),  prélat  et  historien  français,  né 
ù  Lyon  en  1540.  mort  à  AlLi  en  1608.  Il  appartenait  à  une 
noble  famille  florentine.  Il  fut  successivement  abbé  do 
Ilauto-Combo  on  Savoie,  de  Mézières  en  Bourgogne,  el 
évéquo  d'Albi  en  1588.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
De  gcntc  ac  familix  Hugonis  Capeti  origine  (1596)  ;  I)e  regno 
Burgundix  Transjuranx  et  Arelatis  {\ùfi2). 

Delbœuf  {Joseph'Remy-Léopold).  philosopho  et  ma- 
thématicien belge,  né  ù  Liège  en  1831,  mort  ù  Bonn  on 
lS9t».Il  fut  successivement  professeur  de  langue  grecque 
A  l'université  do  Liège,  et  do  philosophie  ù  celles  do  Gand 
et  do  Liège.  Outre  des  travaux  insérés  dans  des  pério- 
diques, on  lui  doit  :  Prolégomènes  philosophiques  de  ta  géo- 
métrie (18G0)  ;  De  la  moralité  en  littérature  {ISGI)  ;  Essai  de 
logique  scientifique  (1865)  ;  De  la  psychologie  comme  tcienee 
naturelle  ;  son  présent  et  son  avenir  (1876);  Logique  algo- 
rithmique ;  essai  d'un  système  désignes  appliqués  à  ta  logique 
(18771;  Chrestomathie  latine,  à  l'u.uige  des  commençants 
(18821  ;  Eléments  de  psycliophysique  générale  et  spéciale 
(1883);  Questions  de  philosophie  et  de  science  (1883);  ie 
Sommeil  et  les  rêves  (1885)  ;  la  Matière  brute  et  la  matière 
vivante,  étude  sur  la  nature  do  la  vie  ot  do  la  mort  (1887). 

DelBREL  (Pierre),  conventionnel,  né  à  Moissac  on 
1761,  mort  en  1846.  Procureur  do  sa  commune,  il  démis- 
sionna on  1791  ot  s'enrôla  comme  volontaire.  Elu  A  la 
Convention,  il  vota  la  mort  avec  sursis,  dans  lo  procès  do 
Louis  XVI.  Envoyé  «n  mission  aux  armées,  il  so  battit  A 
Iloiulsohoote  et  sauva  Cambrai  assiégé.  Envoyé  à  l'armée 
dos  Pyrénées  occidentales,  il  dirigea  los  troupes  jusqu'à 
la  paix  (1795).  Elu  au  conseil  des  Cinq-Cents,  il  (it  «no 
vivo  opposition  au  is-Uruniaiiv.  Do  isO»  i\  I8H,  il  présida 
le  (ribuiiul  do  1"  (nstanco  k\o  Moissac.  Exilé  commo  ré- 
gicide (1816),  il  put  rentrer  en  France  on  1818. 

7i 


DELBRUCK 


DELEGUE 


É 


Selbruck  (MartÎQ-Frédéric-Rodolphe),  homme  d'Etat 
ailemand,  né  à  Berlin  en  1S17.  11  joua  un  rôle  important 
dans  l'unification  de  l'AUemague,  surtout  au  point  de  vue 
de  la  politique  douanière.  Placé,  en  1859,  à  la  tète  de  la 
division  commerciale  et  industrielle  du  ministère  du  com- 
merce, il  travailla  à  créer  le  Zollverein.  Après  la  création 
de  la  Confédération  de  l'Allemagne  du  Nord,  Delbriick  fut 
nommé  président  de  l'oflice  de  la  chancellerie  fédérale. 
Avant  la  guerre  franco-allemande,  il  avait  contribué  pour 
beaucoup  à  entraîner  les  Etats  du  Sud  du  côté  do  la  Prusse, 
et,  pendant  la  guerre,  à  les  faire  adhérer  au  nouvel  empire. 
Collaborateur  précieux  de  Bismarck,  il  s'éloigna  cependant 
de  lui  quand  la  chancellerie  eut  abandonné  le  libre-échange 
pour  le  protectionnisme.  Il  donna  sa  démission  en  1876,  et, 
plus  tard,  comme  député  d'Iëna,  il  combattit  au  Reichstag 
a  nouvelle  politique  douanière. 

DelcassÉ  (Théophile),  né  en  1852  à  Pamiers.  Il  entra 
dans  la  vie  politique  et  collabora  plusieurs  années  à  la  ré- 
daction du  journal  n  la  République  française  ».  Conseiller 
général  de  l'Ariège,  puis  député  de  Foix  en  1889,  il  fut 
réélu  en  1893  et  en  1S9S.  Au  cours  de  ces  trois  législa- 
tures, il  prononça  des  discours 
sur  les  questions  maritimes, 
diplomatiques  et  coloniales.  U 
fut  sous-secrétaire  d'Etat  des 
colonies  et  devint  ministre  des 
colonies  en  1894.  Il  quitta  le 
pouvoir  en  1895,  et,  pendant  la 
période  où.  il  eut  la  responsabi- 
Uté  des  affaires  coloniales  fran- 
çaises, il  agrandit  notablement, 
surtout  en  Afrique ,  l'empire 
colonial  français,  et  s'attacha 
tout  spécialement  à  diriger  son 
expansion  économique. 

Lorsque  Brisson  constitua  le 
ministère  en  1898,  Delcassé  y 
accepta  le  portefeuille  des 
affaires  étrangères,  qu'il  con- 
serva dans  les  cabinets  Dupuy 
et  Waldeck-Rousseau.  Au 
cours  de  cette  période,  il  eut 
à  régler  avec  l'Angleterre  les 
différends  résultant  de  l'occupation  de  Faclioda  par  l'expé- 
dition Marchand,  et,  après  de  longs  pourparlers,  aboutit 
à  donner  une  frontière  orientale  aux  possessions  de  la 
France  en  Afrique  (1S99).  Il  conclut  également  avec  les 
Etats-Unis  une  convention  commerciale. 

DelcrOIX  (Désiré),  romancier  et  auteur  dramatique 
belge,  né  àDeynze  (Flandre)  en  1823,  mort  à  Bruxelles  en 
1887.  11  a  publié  en  flamand  des  romans  :  Geld  of  hiefde 
[Argent  ou  Amour]  (1855);  Morgen,  Middag  en  Avond 
[Matin,  midi  et  soir]  (1858);  et  des  drames  estimés  :  Phi- 
lippine de  Flandre,  Lena  et  Elisa. 

Del-DEN,  ville  des  Pays-Bas  (Ovoryssel)  ;  3.000  hab. 
Autrefois  active  factorerie  hanséatique  ou  entrepôt  du 
commerce  avec  l'Allemagne;  aujourd  huî  déchue. 

Deij>EVEZ  (Edouard-Marie-Ernest),  violoniste  et  com- 
positeur français,  né  et  mort  à  Paris  (1817-1897).  Elève 
du  Conservatoire,  il  obtint  le  premier  prix  de  violon  en 
1833,  le  premier  prix  de  fugue  en  1838,  et,  dans  la  même 
année,  il  remportait  à  l'Institut  le  second  grand  prix  de 
Rome.  11  devmt  premier  chef  d'orchestre  de  l'Opéra,  en 
1872,  en  même  temps  que  premier  chef  d'orchestre  de  la 
Société  des  concerts  du  Conservatoire.  Parmi  ses  com- 
positions, il  faut  citer,  outre  un  acte  du  ballet  de  Lady 
Henriette  {\%\\).,  trois  autres  ballets  :  Eucharis  (1845),  Pa- 
quita  (184b)  et  Vert-Verl  (1851);  une  messe  de  Requiem, 
exécutée  à  la  mémoire  d'Habeneck;  divers  ouvrages  pour 

fiano  et  instruments  à  corde  ;  Velleda,  la  Vendetta,  scènes 
yriques;  une  cantate  exécutée  à  l'Opéra  en  1853;  etc. 
Deidevez  s'est  fait  connaître  aussi  comme  littérateur  mu- 
sical par  les  ouvrages  :  l'Art  du  chef  d'oj'cheslre  (1878)  ;  la 
Société  des  concerts  du  Consenmtoire  (18S7);  de  l'Exécu- 
tion d'ensemble  (1888);  la  Notation  de  la  musique  classique 
comparée  û  la  notation  de  la  musique  moderne  ;  etc. 

DeLDON,  Deldoun  ou  Deldoul,  ksar  du  Sahara 
français  (Touat  [Gourara]),  près  de  la  graude  Sebkha  ; 
2.700  hab.  Palmiers,  dattiers,  dont  les  fruits  sont  renommés. 
DeleanoS  (Pierre),  chef  de  la  révolte  qui,  sous  le 
règne  de  Michel  IV,  souleva,  en  1040,  la  Bulgarie  soumise 
par  Basile  II.  Se  donnant  comme  le  pelii-Iils  du  grand 
tsar  Samuel,  il  remporta  d'abord  des  succès  éclatants,  et 
poussa  ses  armes  jusqu'à  Dyrrachion  et  à  Thèbes.  De 
toute  part,  les  Bulgares  se  rallièrent  au  nouveau  tsar, 
en  paniculier  le  prince  Alonsianos,  également  descendant 
de  l'ancienne  famille  royale,  et  qui  était  alors  au  service 
de  Byzance.  Mais  l'énergique  résistance 
de  Tliessalonique  brisa  1  élan  des  insur- 
gés ;  bientôt,  les  compétitions  qui  écla- 
tèrent entre  Alonsianos  et  Deleanos  ame- 
nèrent la  chute  de  ce  dernier.  Aveugle  par 
ordre  de  son  rival  (1041),  il  tomba  aux 
mains  des  Impériaux.  A  la  lin  de  1041,  l'in- 
surrection bulgare  était  dompiéo. 

DELEASTER  {dé-lé-a-stèr)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  brachélytres,  fa- 
mille des  oxytélidés,  tribu  des  coprophi- 
linés.  compreuantdessiaphy lins  élégants, 
do  petite  taille,  aplatis,  à  tête  rétrécio  à 
sa  base,  à  élytres  assez  longs. 

—  E.NCYCL.'  I>es  deleaster,  dont  on  con- 
Dalt  quatre  espèces  habitant  l'hémisphère 
boréal,  ne  comptent  en  Europe  qu'un  re- 
présentant, roux  brillant,  avec  l'iibdomen 
et  la  tfite  noirs.  Il  vit  sous  les  pierres  au 
bord  des  eaux,  et  se  rencontre  assez  communément  dans 
le  midi  et  l'est  do  la  Franco. 

HEX.'ZKT'iJB.idé-U-a-tur'  —  mot\2iX.%\Smî.  qu'il  soit  effacé) 
n.  m.  Signe  qui  indique,  dans  la  correction  des 


Delécluze. 


cquit  une  gi 
dans  le  traitement  des  affections  do  l'oroillo,     i>eleaiur. 
particulièrement  do  la  surdi-mutité.  Parmi  ses 
nombreux  ouvrages  et  mémoires,  il  faut  citer  :  Mémoire 
9ur  ta  perforation  de  la  memOrane  du  tympan,  avec  de»  ob- 


servations sur  les  sourds-muets  (1823)  ;  Traité  du  cathétê- 
risme  de  la  trompe  d'Eustache  (1833)  ;  Traité  pratique  sur 
les  înaladies  de  l'orcillt  moyenne  (1838). 

DelebecQUE  (Alphonse-Joseph),  jurisconsulte  belge, 
né  à  Mons  en  1801,  mort  à  Bruxelles  en  1857.  Conseiller  à 
la  Cour  de  cassation,  ancien  avocat  général  près  le  même 
siège,  Delebecque  a  écrit  des  traités  de  droit  et  publié  des 
commentaires  fort  estimés.  Son  Traité  sur  la  législation 
des  mines  }omt  d'une  grande  faveur. 

Delebecque  (Alphonse-Charles),  général  français,  né 
à  Douai  en  1S24.  Sorti  de  Saint-Cyr,  il  servit  d'abord  dans 
la  légion  étrangère  et  devint  capitaine  en  1854.  Il  fut  blessé 
en  Crimée  et  en  Italie.  Au  Mexique,  il  se  distingua  par  sa 
bravoure  lors  do  la  prise  de  Nocnitzlan.  Colonel  au  début 
de  la  guerre  franco-allemande,  il  fut  envoyé  à  l'armée 
du  Rhin,  fut  de  nouveau  blessé  et  fait  prisonnier  lors  do 
la  reddition  de  Metz,  Revenu  d'Allemagne  en  1871,  le 
colonel  Delebecque  lit  partie  de  l'armée  de  Versailles  et, 
le  24  mai,  s'empara  de  la  Butte-Montmartre,  défendue  par 
les  fédérés.  Promu  général  de  division  en  1879,  il  dirigea 
l'expédition  de  Tunisie  en  1881.  Il  fut  ensuite  commandant 
des  17',  5'  et  19"  corps  d'armée. 

DÉLÉBILE  (lat.  delebilis;  de  delere,  effacer)  adj.  Qui 
peut  être  effacé,  qui  s'efface  aisément  :  Encre  dêlébile. 
Caractère  dêlébile. 

—  Anton,  indélébile,  ineffaçable. 

Delécluze  (Etienne-Jean),  peintre,  littérateur  et  cri- 
tique français,  né  à  Paris  en  1781.  mort  à  Versailles  en  1863. 
Ses  débuts  dans  la  peinture,  au  sortir  le  l'atelier  de  David, 
ne  furent  pas  sans  queltiue  éclat;  mais,  dès  1816,  il  cessa  do 
peindre  pour  se  livrer  à  la  critique.  C'est  alors  que  les  frères 
Bertin  l'admirent  au  nombre  de  leurs  rédacteurs.  Lié  avec 
toute  la  jeunesse  littéraire  de  la  Restauration,  admis  dans 
un  grand  nombre  de  salons 
de  l'époque,  il  a  dépeint  plu-  ~ 

sieurs  d  entre  eux  dans  ses 
Souvenirs  de  soixante  années. 
Il  publia,  depuis  1828  jusqu'à 
sa  mort,  outre  ses  comptes 
rendus  du  Salon  dans  le 
11  Journal  des  Débats  »,  un 
grand  nombre  douvraçes  : 
Précis  d'une  histoire  de  la 
peinture  (1828)  ;  Mademoiselle 
Justine  de Liron  {i$32)  ;  Notice 
sur  la  vie  et  les  ouvrages  de 
Léopold  Robert  (1838);"  Dona 
Olympia,  la  belle -sœur  du 
pape  Innocent  X  (1842)  ;  Gré- 
goire Vil,  saint  François  d'As- 
sise et  saint  Thomas  d'Aquin 
(1844);  Louis  David,  son  école 
et  son  temps  (1855)  ;  les  Beaux- 
arts  daJis  les  deitœ  mondes 
en  1855  (1856);  Souvenirs  de  soixante  années  (1862).  Il  a 
collaboré  à  "  l'Artiste  »,  au  Plufarque  français,  au  Diction- 
naire de  la  Conversation  et  au  Dictionnaire  des  principales 
villes  de  France,  au  "  Siècle  »,  à  la  «  Revue  française  »  et 
à  la  «  Revue  des  Deux  Mondes  ».  Comme  critique  d'art, 
Delécluze  a  occupé  un  rang  distingué,  et,  comme  écrivain, 
il  s'est  fait  remarquer  par  son  st3'le  net  et  clair. 

DÉLECTABILITÉ  {lèk')  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  délec- 
table. 

DÉLECTABLE  {lèk'  —  lat.  delectabilis  ;  de  delectare,  dé- 
lecter) adj.  Qui  plaît  beaucoup;  très  agréable  :  Viii  délec- 
table.  Séjour  DÉLECTABLE. 

Le  délectable  n.  m.  Ce  qui  est  délectable  : 
Ils  auront  joint  l'utile  avec  le  délectable- 

RÉGNIER. 

—  Syn.  Délectable,  délicat,  délicieux,  exquis.  Délectable 
est  moins  fort  que  les  autres  mots;  sa  terminaison  même 
indique  qu'il  signifie  plutôt  ce  qui  est  propre  à  délecter 
que  ce  qui  délecte  réellement.  Ce  qui  est  délicat  est  fin, 
n'a  rien  de  commun  et  plaît  aux  personnes  dont  le  goût 
est  exercé.  Ce  qui  est  délicieux  est  très  agréable  au  goût 
et  cause  un  véritable  plaisir  atout  le  monde.  Exquis  ren- 
chérit encore  sur  délicieux;  il  désigne  ce  qu'il  y  a  de 
meilleur,  de  plus  choisi  parmi  les  objets  délicieux. 

DÉLECTABLEMENT  [lék')  adv.  D'une  façon  délectable. 

DÉLECTATION  (lèk',  si-on  —  rad.  délecter)  n.  f.  Plaisir 
qu'on  savoure,  qu'on  goûte  avec  une  sorte  de  sensualité 
réfléchie  :  Boire,  Manger  avec  délectation. 

DÉLECTER  [lèk'  —  du  lat.  delectare,  même  sens)  v.  a. 
Charmer,  réjouir  :  Quand  on  veut  se  înorlifier,  il  faut  éviter 
tout  ce  qui  delkcte  les  sens. 

Se  c/é/ecter,  v.  pr.  Prendre  beaucoup  de  plaisir  à  quelque 
chose  :  Se  délecter  à  l'étude,  à  peindre, 

DÉLÉGANT  [ghaii),  ANTE  n.  Personne  qui  délègue  ;  Le 

DÉLÉiJANT  et   le  DÉLÉGDE. 

DÉLÉGATAIRE  [ter')  n.  Dr.  Celui,  celle  à  qui  l'on  délègue 
une  chuse,  qui  est  porteur  d'une  délégation. 

DÉLÉGATEUR,  TRICE  n.  Personne  qui  fait  une  délé- 
gation. 

DÉLÉGATION  (si-on—  rad.  ri*?/f'y(/e?')  n.  f.  Commission 
en  vertu  do  laquelle  on  agit  pour  un  autre,  dans  une  affaire 
déterminée  :  Agir  en  vertu  d'u7ie  délégation,  il  Délégation 
de  pouvoir,  de  fonctions.  Mission  donnée  à  un  tiers  d'exer- 
cer ce  pouvoir,  ces  fonctions  :  Eii  France,  te  pouvoir  sou- 
veraiyi,  exercé  par  délégation,  n'est  que  la  première  des 
fonctions  publiques.  (Lamart.) 

—  Dr.  Acte  par  lequel  on  transporte  une  créance  à  quel- 
qu'un, par  lequel  un  débiteur  indique  son  propre  débiteur 
pour  effectuer  le  payement. 

—  Admin.  Acte  par  lequel  le  dépositaire  direct  d'un  pou- 
voir public  transmet  l'exercice  de  tout  ou  partie  de  ce 
pouvoir  à  un  autre  fonctionnaire.  [Un  juge  d'instruction 
peut  déléguer  un  autre  juge  pour  recueillir  certains  té- 
moignages ou  rensoignemonts.  Le  maire  peut  déléguer  -par 
arrêté  une  partie  do  ses  fonctions  à  un  ou  plusieurs  de 
ses  adjoints,  et,  à  défaut  do  ceux-ci,  à  des  membres  du 
conseil  municipal.] 

—  Ensoign.  Délégation  cantonale,  Réunion  des  délégués 
cantonaux.  V.  dklégck. 

—  Contrib.  Délégation  de  contribiittons,  Acte  par  lequel 
un  propriétaire  délègue  à  son  fermier  les  cotes  foncières 
des  biens  qu'il  possède  dans  une  même  commune. 

—  Fin.  Mandat  do  virement,  donné  par  un  client  ù  un 


592 

agent  de  change  sur  un  autre  agent  lorsqu'il  a  à  payer 
chez  le  premier  et  à  recevoir  chez  le  second,  pour  la  même 
liquidation,  il  Titres  auxquels  certains  droits  ont  été  con- 
férés ou  délégués.  (Exemple  :  les  délégations  de  Suez,  litres 
créés  en  représentation  des  coupons  à  toucher,  de  1870 
à  1894,  sur  les  176.602  actions  souscrites  par  le  vice-roi 
d'Egypte.)  [|  Bons  do  500  francs,  à  5  «■/(,,  délivrés  sous  l'Em- 
pire, par  la  préfecture  de  la  Seine,  et  par  délégation  sur 
les  revenus  de  la  ville  de  Paris,  pour  payer  les  entrepre- 
neurs qui  les  faisaient  escompter  par  le  Crédit  foncier. 

—  Hist.  Nom  donné  à  des  divisions  administratives  de 
l'ancien  royaume  lombard-vénitien  et  des  anciens  Etats 
de  l'Eglise,  il  Nom  donné  à  la  représentation  locale,  en 
Alsace-Lorraine. 

—  Encycl.  Admin.  milit.  Délégation  de  solde.  Tout  officier, 
sous-officier  ou  assimilé,  faisant  partie  d'une  armée  mobi- 
lisée ou  d'un  corps  expéditionnaire,  peut  déléguer  sa  solde 
jusqu'à  concurrence  de  moitié  en  faveur  de  sa  femme,  de 
ses  descendants  et  ascendants,  et  jusqu'à  concurrence  du 
quart  en  faveur  de  tout  autre  parent  ou  personne  étran- 
gère. Tout  sous-officier  rengagé  ou  commissionné  peut 
déléguer  en  faveur  de  sa  femme,  de  ses  ascendants  ou 
descendants,  l'intérêt  de  sa  prime,  sa  gratification  et  sa 
haute  paye  de  rengagement,  ainsi  que  son  indemnité  de 
logement.  S'il  sert  dans  un  corps  d'outre-mer,  il  peut  en- 
core déléguer  la  moitié  de  sa  solde  en  faveur  des  mêmes 
personnes,  mais  non  en  faveur  de  tiers. 

—  Comm.  La  délégation  (invitation  à  payer,  comme  la 
lettre  de  crédit)  est  l'acte  par  lequel  une  personne  trans- 
porte à  une  autre  personne  ses  droits  et  actions  contre 
un  tiers.  Les  banquiers  délivrent,  par  exemple,  moyennant 
commission,  des  délégations  sur  la  caisse  de  leurs  cor- 
respondants. 

—  Mar.  Les  officiers  mariniers  et  marins  (sauf  les  mate- 
lots embarqués  à  titre  correctionnel,  les  apprentis  marins 
et  novices)  peuvent  faire  délégation  à  une  personne  quel- 
conque d'une  fraction  de  leur  solde,  qui  varie  d'après  le 
montant  de  cette  solde.  Les  hautes  payes  d'ancienneté, 
indemnité  de  logement,  primes  de  réadmission  ou  de  ren- 
gagement, peuvent  être  déléguées.  Des  délégations  dont 
le  taux  est  variable  peuvent  être  imposées,  après  en- 
quête faite  par  l'autorité  maritime,  aux  mêmes  personnes, 
en  faveur  de  parents  nécessiteux.  En  cas  de  présomption 
do  perte  du  bâtiment,  les  délégations  cessent  d'être  ser- 
vies un  an  après  la  date  fixée,  par  décision  ministérielle, 
comme  étant  celle  des  dernières  nouvelles. 

—  Polit.  Délégation  austro-hongroise.  On  appelle  ainsi 
la  commission  parlementaire  qui  se  réunit  tous  les  ans, 
i-antôt  à  Vienne,  tantôt  à  Budapest,  pour  discuter  le  budget 
des  deux  ministères  communs  de  la  monarchie  :  celui  des 
affaires  étrangères  et  celui  de  la  guerre,  ainsi  que  le  bud- 
get de  la  Bosnie  et  de  l'Herzégovine.  Chaque  parlement 
envoie  60  délégués.  Les  deux  délégations  délibèrent  iso- 
lément; elles  ne  se  réunissent  quo  si  l'accord  ne  peut 
s'établir  sur  un  point  quelconque.  Lorsque  les  deux  délé- 
gations sont  réunies,  toute  discussion  est  interdite;  on 
vote  seulement  par  oui  ou  non. 

DÉLÉGATOIRE  [to-ar')  adj.  Dr.  Qui  contient  une  délé- 
gation ;  Rescrit  delégatoire.  Commission  délêgatoire. 

Il  Se  dit  particulièrement  des  rescrits  ou  commissions  par 
lesquels  le  pape  commet  des  juges. 

DÉLÉGUER  ighé  —  lat.  delegare,  même  sens.  Change  le 
second  t?  en  é  devant  les  syllabes  muettes  :  Je  délègue,  tu 
délègues,  il  délègue  :  excepté  au  fut.  et  au  condit.  prés.  : 
Je  déléguerai.  Nous  déléguerions)  v.  a.  Députer,  com- 
mettre, envoyer  avec  pouvoir  d'agir,  d'examiner,  de  ju- 
ger :  DÉLÉGUÉE  quelqu'un  pour  connaître  de  quelque  chose. 

Il  Transmettre  par  délégation  :  Déléguer  son  autorité, 
ses  pouvoirs,  il  Par  ext..  Confier,  remettre  le  soin  de  :  Les 
peuples  délèguent  les  choses  difficiles  aux  hommes  supé- 
rieurs. (Mignet.) 

—  Dr.  Assigner  des  fonds  pour  un  payement,  pour  l'ac- 
quittement d'une  dette  :  Déléguer  une  somme.  Déléguer 
un  fonds  pour  le  payement  d'un  créancier,  il  Déléguer  une 
dette,  Charger  quelqu'un  de  la  payer,  ii  Déléguer  un  fer- 
mier, un  débiteur,  Donner  une  délégation  sur  un  fermier, 
sur  un  débiteur.  (Vieux  en  ce  sens.) 

Délégué  ighé),  ée  part.  pass.  du  v.  Déléguer. 

—  Dr.  Débiteur  délégué.  Personne  chargée  par  déléga- 
tion de  payer  la  dette  d'une  autre  porsonue. 

Se  déléguer,  v.  pr.  Etre  délégué.  H  Se  donner  un  délégué. 

DÉLÉGUÉ  (ghé),  ÉE  n.  Personne  qui  a  reçu  une  déléga- 
tion, qui  a  commission  de  quelqu'un,  n  Nom  donné,  sous  la 
Commune,  à  ceux  de  ses  membres  improvisés  ministres. 

—  Hist.  Cour  des  délégués,  Cour  anglaise  devant  laquelle 
étaient  portés  les  appels  des  causes  ecclésiastiques  et 
des  arrêts  rendus  par  la  cour  de  l'amirauté. 

—  Encycl.  Enseign.  Délégués  cantonaux.  On  nomme  ainsi 
les  personnes  désignées  dans  chaque  canton,  pour  trois 
ans,  par  le  conseil  départemental  de  l'instruction  publi- 
que, et  se  réunissant  au  moins  uno  fois  par  trimestre  au 
chef-lieu  de  canton,  pour  surveiller  les  écoles  primaires 
publiques  et  privées  du  canton  au  point  de  vue  de  Tétat 
des  locaux  et  du  matériel,  de  l'hygiène  et  de  la  tenue  des 
élèves.  Leur  inspection  ne  peut,  à  aucun  titre,  porter  sur 
l'enseignement.  Leurs  fonctions  sont  gratuites. 

—  Admin.  Délégués  des  colonies.  On  appelle  ainsi  les 
représentants,  auprès  du  gouvernement  métropolitain,  des 
colonies  qui  n'élisent  pas  de  députés. 

Délégués  miiîeurs.  Ce  sont  des  délégués  créés  par  la  loi 
du  8  juillet  1890  pour  assurer  la  sécurité  des  ouvriers  em- 
ployés dans  les  travaux  souterrains  des  mines.  Ils  sont 
élus  par  les  ouvriers  français  travaillant  au  fond.  Ils  doi- 
vent, deux  fois  par  mois  au  moins,  visiter  toutes  les  gale- 
ries de  leur  circonscription,  s'assurer  que  la  sécurité  des 
mineurs  est  garantie  et  dresser  dans  les  vingt-quatre 
heures  un  rapport,  quo  les  compagnies  peuvent  contredire, 
mis  à  la  disposition  des  ouvriers  et  dont  une  expédition 
est  transmise  aux  préfet  et  ingénieurs.  Leurs  visites  sont 
payées  par  le  Trésor  comme  journées  de  travail. 

—  Polit.  Délégués  sénatoriaux.  On  nomme  ainsi  des  dé- 
légués nommés  sans  débat  par  les  conseils  municipaux 
pour  former,  avec  les  électeurs  do  droit  (députés,  con- 
seillers généraux  et  d'arrondissements),  le  collège  élec- 
toral sénatorial.  Le  nombre  en  est,  avec  celui  des  sup- 
pléants, déterminé  par  le  nombre  des  membres  du  conseil 
municipal.  Ils  sont  tenus  de  prendre  part  à  tous  les  scru- 
tins, sous  peine  d'une  amende  de  50  francs,  sauf  excuse 
légitime  ;  auquel  cas,  ils  sont  remplacés  par  un  sup^déant. 
Ils  reçoivent,  à  titre  d'indemnité  de  déplacement,  2  tr.  50  c. 
par  myriamètre  parcouru,  tant  à  l'aller  qu'au  retour. 


593 

DeLEHELLE  (Jean-Charles-Alfred),  compositeur  fran- 
çais, ne  Pt  inurt  à  Paris  (1826-1893).  Il  obtint,  en  IS.'M,  lo 
proniier  f;rraud  prix  de  Rome.  Il  a  fait  roprésoutor,  on 
185'.',  aux  Boutfos-Parisiens,  une  opérette  intitulée  :  l'Ile 
d'amour, ouoQ  1873,  à  l'Athénée,  un  charmant  opéra-comi- 
que :  Monsieur  PolicfiineUe.  Mal|^ré  ses  otlurts,  Uolohello  ne 
put  dès  lors  jamais  so  produire  à  la  scène,  en  France,  et 
c'est  à  La  Haye  qu'il  dut  faire  représenter,  on  1883,  un 
opéra  qui  avait  pour  litro  Don  Spavento.  Dolohollo,  décou- 
ragé, s'était  consacré  ù.  l'enseignement. 

DelémONT  (on  allom.  Delsberg) ,  ville  de  Suisse, 
cant.  de  Berne,  sur  la  Sorne,  près  do  son  conlluoiit  avec  la 
Hirs;  3.638  hab.  Ch.-l.  do  bailliage.  Collège.  Fabrication 
d'horlogerie.  Ancien  château. 

DELENDA  CARTHAGO  (mots  lat.  signif.  :  //  faut  dé- 
truire Carthat/e),  paroles  par  lesquelles  Caton  l'Ancien 
terminait  tous  ses  aiscours,  quel  qu'on  fut  lo  sujet,  et  qui 
s'emploient  pour  faire  allusion  à  une  idée  dont  on  poursuit 
avec  acharaoment  la  réalisation,  â  laquelle  ou  revient 
toujours  :  La  chute  de  l'empire  français  était  le  delenda 
CARTHAGO  de  loits  les  discours  de  William  Pitt. 

DÉLÈNE  ou  DELENA  {dé-lé)  n.  f.  Genre  d'arachnides 
aranéides  dipneumones  tubitélaires,  famille  des  clubioui- 
dos,  tribu  des  sparassinés,  comprenant  des  araignées  à 
céphalothorax  très  plat,  toujours  de  grande  taille,  et  dont 
les  quelques  espèces  connues  habitent  l'Australie  et  Ma- 
dagascar. (L'espèce  type  est  la  delena  cancerides,  grosse 
araignée  brune,  très  commune  en  Australie.) 

DelenS  (Adrien-Jacques),  médecin  français,  né  à 
Paris  en  1786,  mort  en  18-46.  Il  devint  membre  de  l'Aca- 
démie do  médecine  et  inspecteur  général  de  l'Université. 
On  lui  doit  :  une  traduction  de  la  Médecine  pratique  de 
Cullon,  et  un  Dictionnaire  universel  de  thérapeutique  et  de 
matière  médicale  (1838-1846),  en  collaboration  avec  Mérat. 

DÉLENTER  {lan  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  lente)  v.  a. 
Débarrasser  des  lentes  ou  œufs  de  pou  :  Dêlenter  une 

chevelure. 

DÉLENTOIR  {lan-to-ai-')  n.  m.  Peigne  à  déicater. 

DelepierRE  (Octave),  littérateur  belge,  né  à  Bruges 
en  1804,  mort  à  Londres  en  1875.  Consul  général  à  Lon- 
dres, il  publia,  outre  des  traductions  et  des  rééditions  de 
livres  rares,  de  nombreux  ouvrages,  parmi  lesquels  nous 
citerons  :  les  Traditions  et  légendes  des  Flandres  (1834)  ;  la 
Belgique  illustrée  par  les  sciences,  les  arts  et  les  lettres 
(1840);  Histoire  littéraire  des  fous  (1860)  ;  la  Parodie  {ïSll); 
Supercheries  littéraires,  pastiches ,  suppositiuïis  d'auteur 
(1872)  :  Essai  historique  et  bibliographique  sur  les  rébus 
(1874)  ;  Tableau  de  la  littérature  du  centon  chez  les  anciens 
et  chez  les  modernes  (1875)  ;  etc. 

DelesCLUZE  (Louis-Charles),  publiciste  et  homme  poli- 
tique français,  né  à  Dreux  en  1809,  mort  à  Paris  en  1871. 
Il  prit  une  part  active  à  la  révolution  de  1830,  dut  quitter 
la  France  de  1836  à  1840,  et  fut  nommé,  en  1848,  commis- 
saire do  la  République  pour  le  Nord  et  le  Pas-de-Calais. 
La  violence  de  sa  politique  antinapoléonienne  le  tit  con- 
damner à  la  déportation.  Il  se  réfugia  à  Londres.  Sétant 
rendu  secrètement  à  Paris,  il  y  futarrêté  en  1853  et  envoyé 
àCayenne.  Gracié  en  1859,  il  fonda,  en  1868,  le  Héveil,  qui 
fut  presque  aussitôt  supprimé,  et  dut  s'enfuir  en  Belgique. 
Revenu  après  le  4  septembre  1870,  arrêté  à  la  suite  de 
l'insurrectioa  parisienne  du  31  octobre,  il  fut  élu  repré- 
sentant de  la  Seine  à  l'Assemblée  nationale  et  membre  de 
la  Commune  (1871).  Délégué  civil  à  la  guerre,  il  dirigea  la 
lutte  contre  l'armée  régulière  et  se  fit  tuer  sur  les  barri- 
cades (25  mai),  quand  la  résistance  parut  désespérée. 

DeLESPINE  (Pierre-Jules),  architecte,  né  à  Paris  on 
1756,  mort  en  1825.  d'une  famille  d'architectes,  qui  compte 
Mansard  parmi  ses  ancêtres.  De  retour  à  Paris,  après 
avoir  voyagé  en  Italie,  il  fut  chargé  de  la  construction 
du  marché  des  Blancs -Manteaux,  d'une  restauration 
de  l'église  Saint-Roch,  et  devint  membre  de  l'Institut, 
en  1824. 

DelessE  (  Achille-Ernest-Oscar-Joseph  ) ,  ingénieur 
français,  né  à  Metz  en  1817,  mort  à  Paris  en  1881.  Il  devint 
membre  de  l'Académie  des  sciences  (1879).  On  lui  doit, 
entre  autres  ouvrages  :  De  l'azote  et  des  ynatières  organi- 
ques dans  l'écorce  terrestre  (1861)  ;  Revue  de  géologie j\S(32- 
1875);  Recherches  sur  l'origine  des  roches  (1865);  Études 
sur  le  7nétamorphisme  des  roclies  (1858)  ;  Lithologie  des  mers 
de  France  et  des  mers  principales  du  globe  (1872);  etc. 

DELESSÉRIE  (Jé-sé-rt)  D.  f.  Genre  d'algues,  de  la  famille 
des  floridées. 

—  Encvcl.  Le  genre  delessérie  comprend  une  douzaine 
d'espèces,  dont  la  fronde  cyhndritjuo  se  divise  en  rameaux 
d'aspect  foliacé,  d'une  belle  couleur  rose,  parcourus  par 
une  nervure  médiane  qui,  le  plus  souvent,  émet  latéra- 
lement d'autres  nervures  obliques  et  parallèles  entre  elles. 

DELESSÉRIE  (lésé),  É£  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporto  à  la  delessérie. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  d'algues,  ayant  pour  type  lo  genre 
delessérie.  —  Une  delksserike. 

Delessert  (Etienne),  banquier  français,  né  à  Lyon 
on  1735,  mort  à  Paris  on  1816.  Il  fonda,  en  1782,  la  pre- 
mière compagnie  d'assurance  contre  l'incendie,  et  créa  la 
première  banque  d'escompte.  Après  avoir  été  emprison[>é 
sous  la  Terreur,  il  s'occupa  d'agronomie,  introauisit  en 
France  S.ooo  mérinos,  ainsi  que  des  machines  agricoles. 
Il  avait  fondé  doux  écoles  gratuites  pour  les  enfants. 

Delessert  (Benjamin),  industriel,  financier  et  phi- 
français,  fils  du  précédent,  né  à  Lyon  on  1773, 
•is  en  1847.  Il  fonaa  à  Passy  la  preniièro  filature 


lanthrupo  français,  fils  du  précédent,  né  à  Lyon  on  1773, 
mort  ù.  Paris  en  1847.  Il  fonaa  à  Passy  la  preniièro  filature 
de  coton  (1801),  et  créa  une  usine  pour  la  faljrication  du 


sucre  do  betterave,  ce  qui  lui  fit  donner  par  Napoléon  lo 
titro  de  u  baron  ".  Régent  de  la  Banque  do  Franro,  il  fut 
député  de  Paris.  Philantrophe  éclairé,  il  fonda  des  institu- 
tions utiles  ;  entre  autres,  la  Société  d'encouragement  pour 
l'industrie  et  la  Caisse  d'épargne.  Passionné  pour  la  bota- 
nique, il  réunit  200  herbiers  contenant  80.000  plantes  et  une 
ricno  hililiothèque  botanique.  11  avait  aussi  formé  un  très 
beau  musée  conchyiiologique.  On  lui  doit  divers  écrits, 
entre  antres  :  Des  avantages  de  la  Caisse  d'épargne  (1835); 
Guide  du  bonheur  (1830);  Fondations  qu'il  serait  utile  de 
faire  {\%i^).  Il  avait  publié  à  ses  frais  deux  beaux  ouvrages 
sur  ses  collections  :  Icônes  selectx  plantarum  (1820-1846), 
ût  Recueil  de  coquilles  inédites  (1842).  —  Son  frère,  Fran- 


çois-Marie Delessert,  né  à  Paris  en  1780,  mort  en  1868, 
devint  son  associe  â  la  maison  de  banque.  Régent  do 
la  Banque  do  France,  député  do  la  Soino,  puis  du  Pas- 
de-Calais,  il  s'occupa  dos  caisses  d'épargne,  do  salles 
d'asile,  etc.,  et  devint  membre  libre  do  1  Académie  dos 
sciences.  —  GABnitiL-ABRAUAM-MARGOERiTR  Delessert, 
frère  des  précédents,  né  et  mort  à  Paris  (1786-1858),  entra, 
en  1834,  dans  l'administration,  et  passa  bientôt  dos  pré- 
fectures do  l'Aude  et  d'Eure-et-Loir  à  la  préfecture  de 
police  (1836).  Il  occupa  ce  poste  jusqu'en  1848,  et  y  laissa 
la  réputation  d'un  fonctionnaire  zélé  et  d'un  politique  mo- 
déré. Consoiller  d'Etat  en  1836  et  pair  do  Franco  en  1844, 
il  rentra  dans  la  vie  privée  en  1848.  Il  a  fait  publier  pen- 
dant son  passage  au  pouvoir  une  Collection  officielle  des  or- 
donnances de  police  de  fSSOà  /^-f-i(Paris,  1844).— Edouakd- 
Alexandre-Uenri  Delessert,  fils  du  précédent,  né  et 
mort  à  Paris  (1828-1898),  devint  administrateur  de  diverses 
sociétés,  mais  s'occupa  surtout  de  travaux  littéraires.  Il 
fonda  r  n  Athenœum  français  u  (1851)  et  publia  divers  ou- 
vrages :  Voyage  aux  villes  maudites  (1853);  Six  semaines 
dans  l'ile  de  Sardaigne  (1855)  ;  les  Indiens  de  la  baie  d'Hud- 
son  (1861);  etc.  —  Benjamin  Delessert,  fils  de  François- 
Marie,  né  et  mort  à  Paris  (1817-1868),  fut  député  de  la 
Seine  à  l'Assemblée  législative  (1849),  et  s'occupa  d'art, 
de  sciences,  de  questions  financières.  On  lui  doit  une  belle 
publication  photographique  des  œuvres  de  Marc-Antoine 
Raimondt  {1853-1855). 

DELESSITE  [lé-sif  —  Aq  Delesse,  n.  pr.)  n.  f.  Silicate 
hydraté  naturel  d'alumine,  de  fer  et  de  magnésie,  on 
écailles  vertes,  appartenant  au  genre  chlorile.  (C'est  la 
terre  verte  de  certains  porphyres.) 

DÉLESTAGE  [lè-staf)  n.  m.  En  T.  de  mar..  Action  de 
délester;  déchargement  du  lest  d'un  bâtiment. 

DÉLESTER  [lé-sté  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  lest)  v.  a. 
Oter  le  lest  de  :  Délester  un  navire. 

—  Fam.  Alléger  de  son  poids  :  Délester  quelqu'un  d'un 
fardeau,  il  Dévaliser,  ruiner  :  Il  n'est  peisonne  comme  une 
habile  courtisane  pour  délester  un  homme. 

Se  délester,  v.  pr.  Etre,  devenir  délesté. 

DÉLESTEUR  (lè-stetiJ-)  n.  m.  Celui  qui  déleste  ;  celui 
qui,  dans  un  port,  est  chargé  de  faire  délester  les  bâti- 
ments et  de  veiller  à  l'exécution  des  règlements  concer- 
nant lo  délestage,  ii  Bateau  employé  au  délestage. 

—  Adjectiv.  :  Bateau  délesteuR. 

Delestre  (Jean-Baptiste),  peintre,  esthéticien,  phy- 
siognomoniste,  homme  politique  français,  né  à  Lyon 
en  ISûO,  mort  à  Paris  en  I87i.  Il  fut  élève  de  Gros,  doiit  il 
devint  plus  tard  le  biographe.  Il  a  peint  un  certain  nombre 
de  compositions,  qui  furent  remarquées  :  la  Carmélite,  le 
Meurtre  des  enfants  de  Clodomir,  Jésus  faisant  appel  aux 
surchargés  de  travail,  le  Repentir  de  Pierre,  la  Justice, 
Sapho  a  Leucade,  etc.  ;  mais  Delestre  est  principalement 
connu  par  ses  écrits.  Dès  1829.  il  publiait  le  Tableau  sy- 
noptique d'un  cours  sur  la  philosophie  de  la  peinture,  sorte 
de  théorie  des  passions,  à  l'usage  du  peintre.  Un  second 
ouvrage  :  Etudes  des  passions  appliquées  aux  beaux-arts 
(1833),  complète  le  premier  et  constitue  un  cours  de  psy- 
chologie artistique.  En  1866.  il  donna  son  œuvre  capi- 
tale :  la  Physiognomonie,  texte,  dessins,  gravures  (1866). 
Elu,  en  1847,  membre  du  conseil  municipal  de  Paris  et 
du  conseil  générai  de  la  Seine,  Delestre  prit  une  part 
active  à  la  révolution  de  1848.  11  so  retira  do  la  vie  pu- 
blique en  1851. 

Delestre-POIRSON  (Charles-Gaspard  Poirson,  dit), 
vaudevilliste  et  directeur  de  théâtre,  né  et  mort  à  Paris 
(1790-1859).  Fils  du  géographe  Poirson,  il  écrivit  des  vau- 
devilles avec  Scribe,  Mélesville,  etc.  Devenu,  en  1820,  ad- 
ministrateur, puis  directeur  du  Gymnase,  il  dirigea  cette 
scène  jusqu'en  1844.  Nous  citerons  parmi  ses  pièces  lo 
livret  du  Comte  Ory,  avec  Scribe. 

DÉLÉTÈRE  (du  lat.  delere,  supin  deletum,  détruire)  adj. 
Qui  attaque  la  santé,  la  vie  dans  leurs  principes  :  Plantes 
DÉLÉTÈRES.  Sucs  DÉLÉTÈRES.  Emanations  délétères. 

—  Fig.  Qui  cause  la  corruption,  le  mal  moral  ;  Il  faut 
fuir  avec  soin  les  exemples  délétères  des  méchants. 

—  Chim.  So  dit  plus  particulièrement  d'un  gaz  ou  mé- 
lange do  gaz  susceptible  de  produire  une  intoxication. 

—  Anton.  Resplrable,  vital,  salubre. 

Delettes,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arrond.  et  à  n  kil. 
de  Saint-Omer,  sur  la  Lys  ;  946  hab.  Vieux  château  d'Upen. 

Deleuze  (Jean-Philippe-François),  naturaliste  fran- 
çais, adepte  du  magnétisme  animal,  né  à  Sisteron  en  1753, 
mort  en  1835.  Aide-naturaliste  au  Muséum,  dont  il  devint 
bibliothécaire  en  1828,  il  s'adonna  â  l'étiido  du  magné- 
tisme animai,  et  publia  divers  ouvrages  sur  ce  sujet.  Dans 
un  autre  ordre  d'idées,  nous  citerons  do  lui  .  Eudoxe,  En- 
tretiens sur  l'étude  des  sciences,  des  lettres  et  de  la  philo- 
sophie (1810);  Histoire  et  description  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  (1823);  etc. 

DeleyrE  (Alexandre),  littérateur  français,  né  près  do 
Bordeaux,  on  1726,  mort  en  1797.  D'abord  jésuite,  il  adopta 
ensuite  les  idées  les  plus  hardies  des  philosophes,  et  colla- 
bora à  V  Encyclopédie.  I*artisan  enthousiaste  do  la  Révo- 
lution, il  fut  député  de  la  Gironde  â  la  Convention,  où 
il  vota  la  mort  du  roi,  puis  devint  membre  du  conseil 
des  Anciens  (1795)  et  de  1  Institut.  Ses  principaux  ouvra- 
ges sont  :  Analyse  de  la  philosophie  de  Bacon  (1755);  le 
Génie  de  Montesquieu  (1758)  ;  Esprit  de  Saint-Evremond 
(1761);  etc. 

DeLFICO  (Molchior),  historien  et  homme  d'Etat  italien, 
né  à  Ter.muj  en  1744,  mort  à  Naples  en  1835.  Il  s'adonna  à 
l  étude  do  l'économie  politique.  Emprisonné  on  1798  pour 
ses  idées  libérales,  il  recouvra  la  liberté,  lors  de  l'invasion 
des  Français.  En  1806,  lo  roi  Joseph  Napoléon  lo  fil  mi- 
nistre do  l'intérieur.  La  Restauration  lui  donna  en  échange 
la  présidenro  do  la  Commission  générale  dos  archives. 

Delfino,  famille  vénitienne  qui  remonte  au  ix»  siècle: 
PiKRHic  Delfino,  doge  de  Venise  en  1356,  mort  on  1361, 
eut  a  soutenir  contre  Louis  do  Hongrie  uno  guerre  ter- 
rible, que  la  révolte  des  villes  d'illyrie  et  do  Dalmatie  ren- 
dit désastreuse.  Il  dut  si^nor  le  traité  de  Zara  (1358),  qui 
enlevait  ù  la  répiiblique  1  Illyrie  ot  la  Dalmatio,  et  mourut 
do  douleur.  —  Pierre  Delnno,  camaldulo,  né  â  Venise 
on  1444,  mort  en  1525.  Elu  général  do  son  ordre  en  1480, 
il  lutta  contre  un  projet  d'union  ot  de  réforme  qui  l'obli- 
geait à  so  démettre  de  ses  dignités.  Condanmé  par  Léon  X 


Faïence  de  Delft. 


DELEHELLE   —   DELHI 

on  1513,  il  ne  so  soumît  qu'on  1515  et  conserva  jusqu'à  sa 
mort  le  titre  honorifique  do  général.  —  Joseph  Delfino, 
capitaine  général  de  la  République  en  1654,  se  distingua 
au  combat  des  Dardanelles  contre  les  Turcs.  —  Jérôme 
Delfino,  provéditeur  général  do  la  République.  Conqué- 
rant do  l'Albanie  et  do  la  Bosnie  sur  les  Turcs,  de  1654 
à  1659,  il  assista,  en  1714,  à  la  ruine  complète  do  la  puis- 
sance vénitienne  en  Grèce.  —  Jean  Delfino,  poète,  né 
àVeuise  en  1617,  mort  à  Udino  en  1699.  Il  fut  patriarche 
d'Aquilée  et  cardinal  en  1667.  On  a  de  lui  quatre  tragé- 
dies :  Cléopdlre,  Lucrèce,  Crésus  et  Médor,  publiées  délini- 
livoment  on  1733,  à  Padoue,  par  Comino,  sous  le  titre  :  le 
Tragédie  di  Giovanni  Delfino ,  senatore  vcneziaJio. 

Delfino  (Frédéric),  médecin  et  astronome  italien,  né 
à  Padoue  en  1477,  mort  en  1547.  Il  exerça  son  art  à  Ve- 
nise, puis  à  Padoue,  où  1  professa  l'anatomie.  On  a  do  lui 
des  traités,  dont  deux  :  De  fluxu  et  refluxu  agux  maris  et 
De  motu  octave  spherx,  ont  été  publiés  à  Venise  (1559). 

Delft,  ville  du  royaume  des  Pays-Bas  (Hollande 
mérid.),  arr.  de  Rotterdam,  à  9  kil.  seulement  de  La  Haye, 
dans  une   campa-  -. 

gne  où  les  moulins  ^}i^ 

à  vent  tournent 

Ëartout;  28.385  h. 
Icole   polytechni- 
que (200  étudiants); 
école  de  fonction- 
naires    coloniaux. 
Nombreuses  indus- 
tries,  parmi    les- 
quelles celle  de  la 
faïence,  redevenue 
prospère    après 
avoir  presque  dis- 
paru. Superbe  hô- 
tel de  ville,  restau- 
ré en  1838.  Vieille 
église,    avec    les 
tombeaux  de  l'amiral  Tromp  et  du  savant  Leuwenhoek 
église  neuve  avec  beau  monument  de  Guillaume  le  Taci- 
turne et  tom- 
beau du  philo-  T,. 
sophe  Giotius, 
né  à  Delft. 

Delft  (vue 
de),  tableau  de 
Van  der  Meer 
(musée  de  La 
Haye).  —  La 
vue  est  prise 
des  bords  du 
canal  qui  met 
Delft  en  com- 
m  U  n  ication 
avec  La  Haye; 
surl'eau,  d'une 
transparence 
merveilleuse, 
se  balancent 
quelques  em- 
barcations. Au 
fond,  se  dres- 
sent des  habi- 
tations domi- 
nées par  deux 
ou  trois  clo- 
chers pointus.  Cette  peinture  est  un  des  chefs-d'œuvre 
de  Jean  Van  der  Meer  ou  Vermeer.  de  Delft.  —  Le  mémo 
peintre  a  exécuté  d'autres  Vues  de  Delft,  représentant 
lîour  la  plupart  un  intérieur  de  béguinage,  une  ruelle  ou 
simplement  la  façade  d'une  maison. 

Delftshaven,  bourg  des  Pays-Bas  (prov.  de  la  Hol- 
lande mérid.),  près  de  Rotterdam  [dont  il  fait  partie  en 
réalité],  sur  la  Meuse  ;  10.000  hab.  Comme  son  nom  le  dit, 
c'est  le  n  port  de  Delft  ». 

Delfzijl,  ville  des  Pays-Bas  (prov.  de  Gronîngue),  sur 
l'estuaire  de  l'Ems  (golfe  de  DoUart);  6.700  hab. 

DelgADO  (cap),  probablement  le  Prasitm.  promonto- 
rium  des  anciens,  cap  portugais  de  la  cote  orientale 
d'Afrique,  à  l'entrée  nord-ouest  du  canal  do  Mozambique. 

DelhasSE  (Félix-Joseph),  littérateur  belgo,  né  à  Spa 
en  1809,  mort  à  Bruxelles  on  1898.  11  joua  un  rôle  impor- 
tant dans  lo  parti  libéral,  fonda  des  journaux  avancés, 
devint  la  providence  des  proscrits,  et  publia  notamment  : 
l'Annuaire  dramatique  (1839-1847);  les  Bords  de  l'Amblève 
(^1853),  avec  Thoré;  les  Ecrivains,  hommes  politiques  de  la 
Belgique  (1857);  l'Opéra,  de  Bruxelles  (1877)  ;  etc. 

Delhemeh,  roman  d'aventures  arabe,  plus  connu  sous 
le  nom  do  Siret-el-Modjahidin  (Vie  des  héros).  —  Ce  roman 
épique,  qui  jouit  d'une  immense  voguo  chez  les  musul- 
mans de  Syrie  ot  d'Egypte,  no  comprend  pas  moins  do 
cinqnante-cinq  volumes,  c'est-à-diro  qu'il  a  ù  peu  près  la 
même  otouduo  que  le  Roman  d'Antar.  C'est  le  récit  des 
aventures  d'une  princesse  nommée  Doulhimma  (par  abré- 
viation Delhemeh),  et  dont  lo  véritable  nom  est  Fatime; 
elle  était  la  sœur  de  l'émir  Mazloum  Ibn-el-Sahsah;  après 
uno  guerre  malheureuse,  elle  devint  l'esclave  d'un  cheik 
arabe,  Haris.  Ses  deux  fils,  Abd-el-Wahhab  et  Abou- 
Mohammed-el-Battal  no  tardent  pas  à  devenir  les  prin- 
cipaux personnages  du  roman,  dont  l'action  so  passe  à 
l'époque    du   calife   Haroun-al-Kaschid;  autour  du  récit 

Srincipal  viennent  se  groffor  une  série  d'épisodes  secon- 
airos  et  de  digressions,  qui  on  rendent  la  lecture  aussi 
pénible  que  colle  des  Mille  et  une  J\uits. 

Delhi,  ville  do  l'Indo  anglaise  (Territoires  du  Nord- 
Ouost  [vico-gouvernomont  du  Pendjab]),  sur  la  Jumna; 

103. ùoo  hab.  Ses  maisons,  pour  la  plupart  en  briques, 
s'étagent  sur  des  collines  escarpées,  lo  long  de  rues  étroi- 
tes; des  murailles  bastionnéos  los  entourent.  Delhi,  reliée 
par  lo  chemin  do  for  ù  Calcutta,  à  Bombay  <'t  ù  Lahoro, 
est  un  entrepôt  commercial  de  preniior  ordre.  Kilo  importo 
des  céréales, do  la  soie,  du  coton,  do  l'indigo;  ollo  exporte 
du  tabac,  du  sucro  ;  ollo  fabrique  des  orfèvreries  renom- 
m,^,os.  —  La  province  a  uno  population  do  4.500.000  hah. 
La  ville  actuoMe  de  Delhi  no  date  que  do  1631  ;  ollo  fut 
élevée  par  Schah-Diohan,  au  N.  des  ruines  do  l'ancienne 
ville.  Celle-ci,  dont  l'origine  est  inconnue,  fUt  très  tloris- 
santo  ot  très  populeuse  ;  siège  do  l'empire  hindou  jus- 


Hétel  de  y'ûle  de  Delft. 


DELHOMME 


DÉLICATESSE 


^^^^^^^H- 

^^^^8 

^ 

r^^jÉÉ^^SIftHBHj^^^H^H 

ip^^SEHHHJHIniMlHlH 

Wjf^"^''     1     ^;-  ipi-— •|f,-''r_:d-JH^B^^^^^B 

Palais  impérial,  à  Delhi. 


qu'en  1193,  elle  fut  prise  et  pillée  par  Tamerlan  en  1393  ; 
elle  fut  ensuite  abandonnée  pour  Agra.  11  reste  de  celte 
période  de  nombreux  monuments  :  le  palais  impérial 
(XIV*  s,);  des  mosquées,  le  Koutab  (xiii*  s.).  Les  Anglais 
s'emparèrent 
de  Delhi  en 
1806,  et  as- 
s  i  gnèr ent 
cette  ville 
comme  rési- 
dence  au 
Grand  Mo- 
gol.  En  1837, 
elle  tomba 
aux  mains 
des  cipayes, 
qui  procla- 
mèrent roi 
un  vieillard 
de  quatre- 
vingt  -  douze 
ans,  Timou- 
ride,  le  der- 
nier  des- 
cendant des 
Grands   Mo- 

fjols  ;  mais 
es  Anglais 
reprirent  la 
ville  et  s'em- 
parèrent du 
vieux  Timou- 

ride,  dont  les  trois  lils  furent  tués  sur-le-champ.  Cette 
victoire  des  Anglais  coûta  la  vie  â  leur  général  Nicholson. 
Delhomme  (Léon-AIexandre\  sculpteur  français,  né 
à  Tcurnon  (Ardèche)  en  1S41,  mort  à  Paris  en  1895,  élève 
de  Dumont.  On  cite  de  lui  un  Gaulois  blessé,  DiUnocrite, 
statue  en  bronze;  Martyre  de  Jeanne  d'Arc ^  statue  en 
plâtre;  le  Défi,  statue  en  bronze;  Jeune  Gaulois  préparant 
son  arme,  bronze;  Louis  Blanc,  statue  en  bronze  érigée 
sur  la  place  Monge  à  Paris,  en  1886.  Depuis  18S4,  Del- 
homme a  fait  partie  du  conseil  municipal  de  Paris.  Son 
médaillon,  par  Léon  Deschamps,  décore  son  monument, 
au  cimetière  Montparnasse. 

DELI  (turc  deli,  brave,  téméraire)  n.  m.  Nom  des  gardes 
du  corps  du  grand  vizir,  qui  étaient  au  nombre  de  cin- 
quante et  se  recrutaient  parmi  les  Bosniac[ues  ou  les 
Albanais.  Leur  chef  se  nommait  Deliber  bashi. 

Deli,  division  hollandaise  de  l'île  de  Sumatra  {résidence 
de  la  Côte  orientale),  dans  l'archipel  asiatique;  ch.-l. 
Medan.  Elle  a  succédé  à  l'ancien  royaume  du  même  nom. 

Délia,  comm.  du  roy.  d'Italie  (Sicile  fprov.  de  Calta- 
nisetta]),  dans  le  val  Mazzara;  3.920  hab.  Poterie. 

DÉLIA,  navire  sacré  qui  transportait  les  députés  athé- 
niens (déliastes)  aux  fêtes  de  Délos. 

DÉLIADÈS.  Myth.  gr.  Fils  de  Glaucos  et  frère  de 
Bellérophon,  qui  le  tua  par  mégarde. 

DÉLIAGE  {li-af)  n.  m.  Action  de  délier  ;  résultat  de 
cette  action  :  Le  liage  et  le  deliagl:  des  paquets. 

—  Dr.  anc.  Droit  prélevé  par  le  seigneur  sur  les  voi- 
tures et  sur  diverses  marchandises  ou  denrées. 

pÉLIAISON  ili-è-zon  —  rad.  délier)  n.  f.  Jeu  qui  se  pro- 
duit accidentellement  entre  des  pièces  assemblées.  Il  Ar- 
rangement des  pierres  d'un  mur,  auxquelles  on  donne 
moins  de  six  pouces  de  recouvrement,  tant  au  dedans  du 
mur  qu'au  parement. 

Delianuova,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Reg- 
gio  di  Calabria]),  4.700  hab. 

DÉLIAQUE  {li-ak'),  personne  née  à  Délos  ou  qui  habitait 
cette  ville.  —  Les  Déliaqdes. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Délos  ou  à  ses  habitants  : 
L'airain  déliaque  était  fort  estimé  des  anciens. 

—  Géom.  Problème  déliaque,  Problème  de  la  duplication 
du  cube,  qui  fut  proposé  par  un  oracle  aux  habitants  de 
Délos. 

—  n.  m.  Par  antonom..  Nom  que  l'on  donnait  aux  mar- 
chands d'œufs  et  de  volailles,  et  à  ceux  qui  chaponnaient 
les  coqs  :  Les  dèliaquks  furent  ainsi  appelés  parce  que  les 
habitants  de  Délos  pratiquèrent  les  premiers  le  chaponnage. 

DÉLIASTE  {li-asst'  —  du  gr.  Délias,  surnom  d'Apollon) 
n.  m.  Antiq.  gr.  Nom  donné  aux  théores  ou  ambassadeurs 
sacrés  que  les  Athéniens  envoyaient  tous  les  cinq  ans  à 
Délos  pour  la  célébration  des  délies  ou  fêtes  d'Apollon 
Délios.  Il  Nom  donné  quelquefois  aux  autres  théores  en- 
voyés à  Délos  par  les  autres  villes  de  l'amphictyonie. 

—  Adjectiv.  :  Les  députés  déliastes. 

—  Encycl.  Les  déliastes  étaient  choisis  à  Athènes  dans 
les  deux  familles  des  Eumolpides  et  des  Céryces.  Ils 
avaient  pour  chef  un  archithéore.  Avant  le  départ  pour 
Délos,  ils  séjournaiont  un  an  dans  le  Délion  de  Marathon. 
Ils  étaient  chargés  do  surveiller  les  préparatifs  de  l'am- 
bassade sacrée,  qui,  outre  les  théores,  comprenait  des 
chœurs  et  des  hiéropes  ou  inspecteurs  des  sacrilices.  Ils 
étaient  transportés  a  Délos  par  la  /)élia  ou  Théoris,  vieux 
navire  qui,  suivant  la  tradition,  datait  du  temps  de  Thésée. 
Ils  ropré-sentaiont  Athènes  dans  les  cért'-monies  officielles, 
offraient  en  son  nom  les  sacrilîcos,  la  courouao  d'or  à 
Apollon,  Ole. 

DÉLIBATION  {si-on  —  du  lat.  delîbare,  supin  deliba- 
tum,  coûter)  n.  f.  Action  de  goûter.  (Peu  usité.) 

—  Dr.  anc.  Détail  article  par  article  :  lîendre  un  compte 
par  Di'iLiDATioN.  Il  Démembrement,  partie  :  /.e  legs  est  une 
DRLitiATiON  de  lhérita{/e.  Une  servitude  est  une  délibation 
de  la  propriété,  ii  Prélèvement  :  Le  préciput  se  prend  par 
DKLiBATiûN  sur  ta  mosse  des  biens. 

DÉLIBÉRANT  (ran),  ANTE  adj.  Qui  délibère.  (Se  dit 
surtout  des  assemblées  politiques)  :  La  tribune  d'une  as- 
semblée DÉLiBËBANïii  ressemble  à  un  puits  :  quand  un  seau 
—  sot  —  descend,  l'autre  monte.  (Dupin  atné.) 

—  Substaniiv.  Personno  qui  délibère  ou  qui  a  voix  déli- 
bérative, 

DÉLIBÉRATIF,  IVE  flat.  délibérât ivus  ;  de  deliberare, 
délibérer)  adj.  Qui  touche  ou  se  rapporte  à  la  délibéra- 
tion :  Le  suffrage  universel  est  délibkbatif,  non  consultatif. 

—  Voix  délibérative  (par  opposition  à  Voix  consultative). 


Droit  de  suffrage  dans  les  délibérations  d'une  assemblée, 
dun  tribunal  :  Avoir  voix  délibkrative.  il  En  général. 
Droit  d'exprimer  et  de  défendre  son  opinion  :  Les  connais- 
seurs, ou  ceux  gui  se  croient  tels,  se  donnent  voix  délibé- 
rative et  décisive  sur  le  spectacle.  (La  Bruy.) 

~  Rhét.  Genre  délibératif.  Genre  de  discours  par  lequel 
l'orateur  conseille  ou  dissuade,  se  propose  de  faire 
adopter  ou  rejeter  une  résolution  dans  une  affaire  publi- 
que mise  en  délibération  :  Au  genre  délibératif  appar- 
tiennent les  sujets  qui  sont  du  ressort  de  l'éloquence  politi- 
que. Il  Substantiv.  :  n.  m.  ;  Le  délibératif  et  le  judiciaire. 

—  Enctcl.  Rhét.  Le  genre  dé  libéral  if  est  employé  dans 
les  grandes  assemblées,  lorsqu'il  s'agit  de  discuter  les  in- 
térêts do  tous  :  la  paix,  la  guerre,  l'administration,  la  lé- 
gislation, etc.  C'est  dans  le  genre  délibératif  que  l'élo- 
quence so  montre  tout  entière,  avec  sa  fougue,  sa  passion 
et  ses  effets  irrésistibles.  C'est  en  présence  des  luttes, 
des  résistances  et  des  interruptions,  que  l'orateur  trouve 
les  élans  qui  entraînent  un  peuple.  Toutefois,  il  faut  noter 
une  différence  entre  l'éloquence  politique  des  anciens  et 
celle  des  modernes  :  l'orateur  du  forum  ou  de  l'agora 
s'adressait  à  une  foule  hostile  quelquefois,  mais  impres- 
sionnable, mobile,  facile  à  se  laisser  entraîner.  De  là 
l'importance  si  grande  de  l'art  de  la  parole,  qui  était  la 
principale  étude  de  ceux  qui  se  destinaient  aux  affaires 
publiques  :  il  n'en  est  pas  de  même  de  l'orateur  moderne, 
qui  s'adresse  non  pas  au  peuple,  mais  à  des  représentants 
choisis  par  lui,  qui  sont  toujours  les  gens  d'un  parti  quel- 
conque, et  dont  la  résolution  est  souvent  arrêtée  avant  que 
la  discussion  ait  commencé. 

DÉLIBÉRATION  (si-on)  n.  f.  Discussion  orale  entre  plu- 
sieurs personnes,  sur  une  résolution  à  prendre,  sur  une 
question  à.  résoudre  :  Mettre  une  affaire  en  délibération. 
La  délibération  du  jury,  ii  Résolution,  décision  prise 
après  avoir  délibéré  :  Exécuter  une  délibération. 

—  Libération,  délivrance.  (Vx  en  ce  sens.) 

—  Fig.  Réflexion,  examen  que  l'on  fait  en  soi-même  : 
Un   homme   prudent   n'agit   qu'après  jnûre  délibération. 

—  Salle  des  délibérations,  Salle  où  les  jurés,  les  juges 
se  retirent  pour  délibérer  sur  la  décision  qu'ils  doivent 
prendre  après  les  débats. 

—  Encycl.  Philos.  On  distingue,  dans  tout  acte  volon- 
taire, trois  moments  :  la  conception,  la  délibération  et  la 
résolution,  et  l'on  ajoute  souvent  que  l'essentiel  de  la  vo- 
lonté est  dans  le  phénomène  de  la  résolution,  qui  n'est 
que  préparé  par  les  deux  premiers.  On  se  représente  alors 
1  âme  comme  un  juge  devant  lequel  chaque  partie  vient 
tour  à  tour  exposer  ses  raisons;  elle  les  écoute  et  ensuite 
prononce.  Le  fait  de  la  délibération  n'est  pas  douteux,  et 
chacun  sait,  par  expérience,  combien  certaines  délibéra- 
tions sont  douloureuses.  Victor  Hugo,  dans  les  Misérables, 
a  admirablement  analysé  un  de  ces'drames  intérieurs  {une 
Tempête  sous  un  crâjïe).  Mais  l'image  que  nous  avons  rap- 
pelée montre  la  volonté  séparée,  comme  puissance  ae 
décision,  des  motifs  et  des  mobiles  ;  c'est  la  thèse  de  la 
liberté  d'indiffért^nce.  Les  déterministes  combattent  cette 
thèse  en  faisant  de  la  résolution  le  résultat  nécessaire  du 
conflit  des  motifs,  dont  le  plus  fort  l'emporte  :  la  délibé- 
ration n'est  que  ce  conflit,  auquel  la  conscience  assiste. 
Une  autre  solution  du  problème  est  celle  de  Renouvier  : 
"La  volonté,  dit-il,  est  présente  à  la  délibération  ;  les  motifs 
ne  se  présentent  pas  à  nous,  c'est  nous  qui  les  évoquons, 
retenons,  écartons.  Délibérer,  ce  n'est  pas  contempler  les 
motifs  et  attendre  que  le  plus  fort  nous  entraîne;  c'est 
donner  aux  motifs,  par  l'attention,  une  puissance  que  l'on 
ne  saurait  prévoir.  Laliberté  etla  responsabilité  sont  donc, 
d'après  cette  solution,  dans  la  délibération  elle-même.  » 

DÉLIBÉRATIVEMENT  adv.  D'une  façon  délibérative. 

DÉLIBÉRATOIRE  {to-ar')  adj.  Dr.  Qui  a  rapport  à  la 

dolibcratiuu  :  Forme  délibératoike. 

DÉLIBÉRÉ,  ÉE  (du  lat.  deliber  a  t  US  ;  de  deliberare,  déli- 
vrer; rad.  liber,  libre)  adj.  Résolu,  libre,  déterminé,  en 
parlant  des  choses  et  des  personnes  :  Jeune  homme  déli- 
béré. Avoir  l'air  délibéré.  Marcher  d'un  pas  délibébé. 

—  Substantiv.  Personne  délibérée,  résolue, déterminée  : 

Je  sais  des  officiers  de  justice  altérés. 

Qui  stiiit,  pour  de  tels  coups,  de  vrais  délibérés. 

Molière.  - 

DÉLIBÉRÉMENT  adv.  D'une  manière  délibérée,  hardi- 
ment, avec  résolution. 

DÉLIBÉRER  (lat.  deliberare,  même  sens.  —  Change  le 
deuxième  é  en  é  devant  une  syllabe  muette  :  Je  délibère, 
tu  délibères;  excepté  au  fut.  et  au  cond.  prés.  :  Je  délibé- 
rerai. Nous  délibérerions)  v.  n.  Examiner,  consulter  ensem- 
ble :  Jury  qui  délibère  longtemps.  Il  Réfléchir  en  soi-même 
sur  une  décision  à  prendre  :  L'animal,  en  bien  des  occa- 
sions,  pense,  raisonne  et  ïiÈiABiùRE  avec  lui-jnême.  {h.  Figuier.) 

—  Délibérer  de,  Prendre  le  parti  de,  se  déterminera  : 
Quand  saint  Pierre  et  les  apôtres  délibérèrent  n'abolir 
la  circoncision...  (Pasc.)  [Vx.]  |i  A  signirté  Délibérer  au  su- 
jet de:  C'est  une  chose  déplorable  de  voir  tous  les  hommes 
ne  délibérer  que  des  moyens,  jamais  de  la  fin.  (Pasc.) 

—  V.  a.  Décider,  résoudre  :  Et  le  hasard  a  fait  ce  que 
la  prudence  des  pères  avait  délibéré.  (Mol.)  il  Les  Chambres 
délibèrent  librement  les  lois,  la  magistrature  les  applique. 

—  Manég.  Accoutumer  à  certaines  allures  :  Délibérer 
un  cheval  à  cabrioler. 

Délibéré,  ée  part.  pass.  du  v.  Délibérer. 

—  De  propos  délibéré,  A  dessein,  exprès,  en  vertu  d'une 
décision  volontaire  :  /tendre  un  mauvais  office  de  propos 
délibéré. 

—  n.  m.  Dr.  Délibération  entre  les  juges  d'un  tribunal, 
avant  l'arrêt:  Affaire  en  délibéré.  Il  Mode  d'instruction 
dans  lequel  les  pièces  ayant  été  déposées  et  soumises  à 
rexamon  d'un  juge,  celui-ci  fait  un  rapport  public  le  jour 
de  l'audience  :  La  mise  en  délibéré  ôte  aux  parties  le  droit 
de  modifier  leurs  conclusions  et  d'en  présenter  de  nouvelles. 

Il  Vider  un  délibéré.  Statuer  sur  l'objet  d'un  délibéré. 

—  Anton.  Indélibéré,  irréfléchi. 

Se  délibérer,  v.  pr.  Etre  délibéré,  être  mis  en  déli- 
bération. Il  A  signifié  So  résoudre,  se  décider  :  Le  roy  se 
DÉLIBÉRA  de  se  venir  mettre  dedans  Paris.  (Comines.) 

DelibES  (I>éo),  compositeur  français,  né  à  Saint- 
Germ;iin-du-Val  (Sarthe)  on  1830,  mort  à  Paris  en  1891.  Il 
fit  son  éducation  musicale  au  Conservatoire,  où  il  fut  élève 
de  Le  Couppey,  de  Bazin  et  d'Adolphe  Adam.  Son  début 
de  compositeur  fut  une  opérette  en  un  acte  :  Deu.r  sous  de 
charbon  (1855).  Musicien  instruit  et  doué  d'une  imagina- 
tion fertile,  esprit  délicat,  Dolibos  ne  pouvait  manquer 


594 

de  réussir  à  la  scène.  Dans  i  espace  de  quelques  années 
il  fit  représenter  successivement  :  Deux  Vieilles  Gardes 
(1855);  ^ix  Demoiselles  a  marier  (1S56)  ;  Maître  Griffard 
(1857);  l'Omelette  à  la  Follembuche  (1859);  Monsieur  de 
Donne-Etoile  {IUGO);  les  Musiciens  de  l'orchestre  (encolla- 
boration,  1801);  le  Jardinier  et  son  seigneur  (1863);  la 
Tradition  (1864)  ;  le  Serpent  à  plumes  (1864)  ;  le  Bœuf  Apu 
(1865),  puis  deux  autres  opérettes  écrites  pour  le  Kursaal 
d'Ems  :  Mo7i  ami  Pierrot  (1862),  et  les  Eaux  d'Ems. 

Devenu  chef  des  chœurs  à  l'Opéra,  il  écrivit  d'abord  pour 
ce  théâtre  une  cantate  officielle  :  A/g-er  (1865),  et  l'année 
suivante,  en  société  avec  un 
jeune  compositeur,  Minkous,  la 
"musique  d'un  ballet  la  Source. 
Puis  il  retourna  pour  un  instant 
au  genre  de  l'opérette,  et  donna 
encore  :  Malbrough  s'en  va-t-en 
guerre  (en  collaboration,  1867)  ; 
l'Ecossais  de  Chatou  (18G9),  et 
la  Cour  du  roi  Pétaud  (1869).  En- 
fin, il  donna  à  l'Opéra  la  mu- 
sique do  Coppélia  ou  la  Fille 
aux  yeux  d'émail,  ballet  (1870). 

Dès  lors,  Delibes  fut  l'un  des 
compositeurs  favoris  du  public. 
Il  donna  successivement,  avec 
un  succès  retentissant  :  Le  roi 
l'a  dit  (1873)  ;  Sylvia  ou  la  Nym- 
phe de  Diane  (1876);  Jean  de 
Nivelle  (1880)  ;  Lafcmé  (1883),  et 
enfin  Kassga,  qui  ne  fut  repré- 
senté qu'après  sa  mort,  en  1893. 

On  doit  encore  à  Delibes 
d'autres  compositions.  Il  a  écrit  de  la  musique  de  scène 
et  plusieurs  airs  de  danse  pour  la  reprise  de  Le  roi  s'amuse 
à  la  Comédie-Française  ;  il  a  publié  deux  recueils  do  mé- 
lodies vocales,  une  scène  lyrique  intitulée  :  la  Mort  d'Or- 
phée, une  messe  pour  voix  d'enfants  et  quelques  morceaux 
de  musique  religieuse,  ainsi  que  toute  une  série  de  jolis 
chœurs  pour  voix  de  femmes  avec  accompagnement  d'or- 
chestre. Enfin,  on  lui  doit  encore  un  assez  grand  nombre 
de  chœurs  orphéoniques  d'un  caractère  remarquable  :  Au 


Léo  Delibes. 


printemps.  V Écheveau  de  fil.  les  Lansquenets,  Avril,  Marche 
)ldats.   C'est  Dieu!   les  Pifferari,  Trianon,   Pasto- 


des 


raie,  etc.  Delibes,  qui  avait  été  nommé  professeur  de  com- 
position au  Conservatoire,  fut  élu  membre  de  l'Académie 
des  beaux-arts  en  1884. 

Deliblat,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
do  Temes');  4.060  hab, 

DÉLICAT  {ka),  ATE  [lat.  delicatiis]  adj.  Tendre,  doux, 
faible,  frêle  :  Peau  délicate.  Teim  délicat.  Avoir  la  vue 
DELICATE.  Il  Qui  a  uno  santé  délicate  :  Enfant  délicat. 
Il  Par  anal.  Qui  passe,  qui  se  détériore,  qui  se  détruit  aisé- 
ment :  Couleurs,  Fleurs  très  délicates,  ii  Par  ext.  Doux, 
léger,  produisant  sur  un  de  nos  sens  une  impression  faible 
et  agréable  :  L'oiseau  entoure  son  nid  d'un  duvet  délicat. 
Il  Agréable  au  goût,  en  parlant  d'aliments  ;  choisi,  re- 
cherché :  Mets  DÉLICAT.  Faire  une  chère.  Tenir  une  table 
très  DÉLICATE.  Il  Léger,  ténu,  délié  ;  Dentelle  très  délicate. 
Il  Travaillé,  façonné  avec  adresse  et  légèreté,  avec  un 
soin  extrême  et  une  attention  minutieuse  :  Sculpture,  Cise- 
lure, Gravuj'e,  Miniature  délicate,  n  Se  dit  aussi  des  choses 
à  l'aide  desquelles  on  exécute  des  ouvrages  délicats  :  Ar- 
tiste qui  a  le  ciseau,  le  pinceau  délicat. 

—  Fig.  Qui  exige  une  certaine  finesse,  une  certaine 
distinction  d'appréciation,  qui  exclut  le  banal,  le  vulgaire  : 
Plaisir  délicat.  Sentiments  très  délicats,  il  Sensible,  qui 
juge  finement  de  ce  qui  regarde  les  sens  ou  l'esprit  :  Goût 
délicat.  Oreille  délicate.  Esprit  délicat-  il  Fait  ou  ex- 
primé d'une  manière  ingénieuse  et  agréable  :  Louange 
délicate.  Attentions  délicates,  il  Subtil,  difficile  à  appré- 
rier  :  Différence  si  délicate  qu'elle  échappe  à  beaucoup 
d'esprits.  \\  Embarrassant,  dangereux,  périlleux,  scabreux  : 
Question  délicate.  Se  tirer  d'un  pas  bien  délicat. 

—  Particulièrem.  Difficile  à  contenter  :  Etre  fort  délicat 
.T)(;-  le  manger,  peu  délicat  dans  ses  plaisirs,  w  Susceptible, 
facile  à  choquer,  à  ofi'enser  :  L'amour  n'est  pas  si  délicat 
que  l'amour-propre.  (Vauven.)  il  Scrupuleux  sur  ce  qui  con- 
cerne la  probité,  la  morale,  la  bienséance  :  Avoir  une 
conscience  frés  délicate,  n  Conforme  à  la  probité,  à  lanrio- 
rale,  aux  bienséances  :  Procédé  peu  délicat,  il  Qui  exige 
de  grands  ménagements  :  Le  bonheur  est  une  plante  déli- 
cate. (J.  Janin.) 

—  At'oir  le  sommeil  délicat.  Etre  facilement  réveillé. 

—  Substantiv.  Personne  qui  est  ou  qui  affecte  d'être 
délicate,  au  propr.  ou  au  fig.  : 

Les  délicats  sont  malheureux, 
Rien  ne  saurait  les  satisfaire. 

La  Fontaine. 

Le  délicat  n.  m.  Ce  qui  est  délicat,  genre  délicat  :  Le  dé- 
licat tourne  vite  au  didactique  et  à  l'alambiqué.  (Ste-Beuve.) 

—  Syn.  Délectable,  délicieux,  etc.  V.  délectable. 

—  Délicat,  délié,  fin,  subtil.  Ce  qui  est  délicat  plaît,  tou- 
che, esi  plein  de  grâce.  Un  esprit  délié  est  souple,  pro- 
pre aux  anaires  épineuses,  fertile  en  expédients;  il  passe 
au  travers  des  liens  les  plus  serrés,  des  obstacles  les 
plus  difficiles.  L'homme  fi7i  démêle  Immédiatement  et 
sans  effort  le  sens  des  mots  et  des  choses;  l'homme  d'es- 
prit a  le  don  des  réparties,  la  plaisanterie  spirituelle,  le 
don  des  allusions  parfois  piquantes.  La  subtilité  se  montre 
surtout  en  matière  de  raisonnement;  il  ne  faut  qu'un  rien 
à  rhonimo  subtil  pour  qu'il  en  fasse  la  base  d'une  argu- 
mentation diflirile  à  cûnibatlre. 

—  Anton.  Indélicat.— Grossier,  lourd,  matériel,  vulgaire. 
—  Fort,  gros,  membru,   musculeux,  robuste,  vigoureux. 

DÉLICATEMENT  adv.  Avec  délicatesse,  dans  tous  les 
sons  de  ce  mot. 

DÉLICATER  V.  a.  Traiter  avec  trop  de  délicatesse,  ac- 
coutumer à  la  mollesse  ;  On  gâte  les  enfants  à  force  de  les 

DÉLICATEH. 

Se  délicater,  v.  pr.  Etre  traité  délicatement.  Il  Se  choyer 
trop,  prendre  un  soin  excessif  de  sa  personne. 

DÉLICATESSE  (tèss)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  délicat, 
tendre,  doux  :  La  délicatesse  de  la  peau,  des  traits,  il  Faci- 
lité à  être  endommagé  :  Délicatesse  de  santé,  de  consli- 
tufion.  Il  Finesse,  ténuité  :  Les  fils  des  toiles  d'araignée 
sont   d'une  prodigieuse  délicatesse. 

—  Par  ext..  Impression  douce  et  agréable,  produite  sur 
les  sens  :  Des  sons  d'une  grande  délicatesse.  Parfum 
d'une  délicatesse  rore. Il  Objet  qui  produit  une  impression 


S95 

do  ce  genre  :  Les  délicatesses  de  la  table,  il  Sensibilité 
physiiHie  ou  morale,  aptitude  à  jngor  linomont  do  co  qui 
rogaruo  los  sens  et  l'esprit  :  Délicatessm  de  yoùt,  de  tact, 
de  jugement,  d'esprit.  Dklicatessr  rf'oj'ei/^e.  ii  Adresse, 
légôreté,  soin,  élégance  :  La  délicatkssk  de  l'exéciUion. 
Une  grande  délicatkssl:  de  pinceau.  Il  Qualité  do  co  qui 
est  propre  à  plaire  aux  gous  délicats  :  Les  uÊLicATESSiis 
du  langage,  du  style,  il  Mollosse,  soin  rocliorché  ou  délicat  ; 
Enfant  élevé  avec  trop  de  DÉLiCATiissE. 

—  Fig.  Attention  délicate,  prôveuanco  aimable  et  gra- 
cieuse :  La  DiÎLicATisssB  donne  à  tous  les  procédés  un 
charme  inexprimable.  (M'"*  do  Gonlis.)  il  Ménat^ouumt,  cir- 
conspection :  Affaire  qui  veut  être  limitée  avec  beaucoup  de 
DÉLICATESSE.  Il  Susceptibilité,  facilité  à  être  impressionné 
on  bien  ou  on  mal  :  Avoir  une  extréyne  délicatkssb.  Fausse 
DKLiCATKSSE.  ||  Attoution  scrupulouso  à  <•(?  ([ui  touche  à  la 
morale,  aux  bienséances,  et  surtout  à.  la  probité  :  Pour 
faire  fortune,  la  délicatesse  est  nuisible. 

—  Etre  en  délicatesse  avec  quelqu'un,  Etre  on  froidour 
avec  lui,  au  point  do  se  blesser  de  peu  à  son  égard. 

—  Anton.  Indélicatesse. —  Grossièreté.—  Force,  vigueur. 
DÉLICATISSIME  (du    lat.   <lelicalissiynus,    suporlat.    do 

delicatus,  délicat)  adj.  Fam.  On  ne  peut  plus  délicat,  ex- 
quis :  Des  huîtres  délicatissimes. 

DÉLICB  {liss  —  lat.  dcUcium  et  deliciœ  ;  de  deliccre,  at- 
tirer) n.  m.  Plaisir  extrême,  volupté,  au  propr.  et  au  fig.  : 
C'est  u?i  grand  délice  que  de  boire  frais. 

—  n.  f.  pi.  Plaisir  extrême,  volupté,  au  propr.  et  au  fig.  : 
Les  gratidesDÊL.iCESde  l'esprit.  Les  belles  délices  duparadis. 

—  Comm.  Bouquet  de  délices.  Nom  d'un  mélange  de  par- 
fums qui  a  eu  son  heure  de  vogue,  et,  qui  était  composé 
d'un  mélange  d'extrait  do  rose,  de  violette,  do  tubéreuse, 
d'iris,  de  bergamote,  de  citron,  ot  d'ambre  gris. 

—  Hist.  sainte.  Jardin  des  délices.  Paradis  terrestre. 
Il  Par  ext.  Endroit  délicieux  :  La  Côte  d'azur  est  un  jar- 
din Dfis  délices. 

—  Hist.  rom.  Délices  de  Baies,  Nom  donné  par  les  an- 
ciens poètes  aux  environs  de  Baies  en  Campanie.  il  Délices 
de  Capoue.  V  .  Capoue. 

—  Éncycl.  Gramm.  Ménage  et  Vaugolas  pf  usaient  que 
ce  mot  ne  devait  pas  s'employer  au  singulier  ;  l'Académie, 
Richelet,  Trévoux,  Wailly,  Domergue,  Lévizac  et  Lemare, 
et  avec  eux  tous  les  bons  écrivains,  ont  été  d'un  avis  con- 
traire. Mais  pourquoi  ce  mot  est-il  masculin  au  singulier 
et  féminin  au  pluriel  ?  La  langue  française  doit  cette  bizar- 
rerie au  latin.  Les  Latins  avaient  deux  mots  :  l'un,  qui 
était  neutre,  servait  pour  le  singulier  et  n'était  que  rare- 
ment usité  ;  l'autre,  qui  était  du  féminin  pluriel,  pouvait, 
néanmoins,  servir  quelquefois  à  désigner  une  seule  per- 
sonne ou  une  seule  chose  :  Delicïx  inex,  mes  délices,  mon 
chéri,  ma  chérie.  En  français,  délice  est  toujours  masculin 
au  singulier,  mais  il  est  féminin  au  pluriel.  Si,  pourtant, 
ce  mot  était  employé  dans  la  môme  phrase  aux  deux  nom- 
bres, le  pluriel  devrait  être  au  masculin  comme  lo  singu- 
lier. C'est  ainsi  que  J.-J.  Rousseau  a  dit  :  J'ai  sous  ma 
fenêtre  une  très  belle  fontaine  dont  le  bruit  fait  un  de  mes 
plus  GRANDS  délices.  Quelquos  poètes  ont  fait  délices  du 
masculin  au  pluriel. 

DeliCETO,  bourg  d'Italie  (Apulie,  Pouille  [prov.  de 
Foggia])  ;  7.500  hab.  Château.  Belle  église. 

DELICHON  n.  m.  Sous-genre  d'hirondelles  du  genre 
chélidon,  caractérisé  par  le  bec  court  et  vigoureux,  la 
queue  courte  et  plate.  (L'es- 
pèce type  est  lo  delichon  Ne- 
'palensis,&M  Népaul,  hirondelle 
bleu  foncé,  avec  le  croupion 
et  le  ventre  blancs.) 

DÉLICIEUSEMENT  {si)  adv. 
Avec  délices,  dans  les  délices, 
d'une  manière  délicieuse  :  On 
boit  DÉLiCEEUSEMiiNT  tt  la  glace 
dans  les  pays  chauds. 

DÉLICIEUX  [si-eù],  EUSE 
[du  lat.  deliciosus,  même  sens]  Delichon. 

adj.    Extrêmement   agréable. 

(Se  dit  des  choses  physiques,  intellectuelles  et  morales)  ; 
Vie  DÉLICIEUSE.  Il  Qui  flatte  extrêmement  los  sens  :  Un 
goût.  Un  parfum.  Un  son  délicieux,  h  Très  agréable  à 
voir,  à  entendre,  à  fréquenter,  en  parlant  d'une  personne  : 
Quel  /tomme  délicieux  !  Une  délicikusk  maltresse  de  jJiai- 
son.  Il  Très  amusant,  très  drôle,  très  extraordinaire  :  Il  a 
dit  cela  sans  rire?...  oh!  c'est  délicieux!  Il  Plongé  dans 
los  délices  :  0  croix...  notre  siècle  délicieux  ne  peut  souf- 
frir votre  dureté.  (Boss.)  [Inus.j 

—  Syn.  Délectable,  délicat,  etc.  V.  délectable. 

—  Anton.  Amer,  exécrable,  fade,  insipide. 
DÉLICIEUX  {Bernard  Bi;liciosi,  on  franc.),  religieux 

franciscain,  né  à  Montpellier  vers  1260,  mort  on  1320. 
Entré  on  1284  dans  l'ordre  do  Saint-François,  il  se  dé- 
clara, en  1300,  l'adversaire  dos  inquisiteurs  envoyés  par 
le  pape,  pour  informer  contre  les  albigeois.  Il  prit  part  ù. 
une  conspiration  contre  l'autorité  du  roi  do  France,  Phi- 
lippe lo  Bol,  t[ui  le  fit  emprisonner.  Il  obtint  sa  gràco  en 
1307.  Arrêté  do  nouveau,  en  1315,  ot  reconnu  eoui).'ible  de 
Il  magie  ot  do  révolte  contre  rincjuisition  n,  il  fut  dégradé 
(1318)  ot  condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

DÉLICOQUENTIEUSEMENT  {Ican-si  —  allongement  fan- 
taisiste du  mot  délicieusement)  adv.  D'une  façon  merveil- 
leuse, parfaite:  Chanter  délicoquentieoskment  un  cou- 
plet. (Peu  usité.) 

DÉLICOTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  licou)  v.  a.  Oler  lo 
licou  do  :  BiiLicoTËR  un  cheval. 

Se  délicoter,  v.  pr.  Détacher  son  licou;  s'on  débarras- 
ser. Il  Fig.  8e  débarrasser  :  Se  délicoteu  d'un  dangereux 
penchant.  (X.  Saintino.)  [Inus.] 

DELICTA  JUVENTUTI3  MEjE  (mots  lat.  signif.  les  fautes 
de  ma  jeunesse).  Les  fautes  do  la  jeunesse  peuvent  se  ra- 
cheter par  los  vertus  de  l'âge  mûr,  parce  que,  si  la  jeu- 
nosso  ne  los  justifie  pas,  elle  los  explique  quelquefois. 
Pardonnez-moi  les  fautes  de  ma  jeunesse  {delicla  juventutis 
mese),  c'est  le  cri  que  lo  roi  David  môle  sans  cesse  à.  sos 
priôros  ot  à  ses  gémissements. 

DËLICTIF.  IVE  (du  lat.  delictum,  délit)  adj.  Qui  tient  du 
délit,  qui  constitue  un  délit  :  Sujet  uvaacïw  de  contrefaçon. 
Il  On  dit  plus  ordinairement  délictueux. 

DÉLICTUEUX  {ktu-eù),  EUSE  [du  lat.  delictum,  délit] 
adj.  Qui  tiiMit  du  délit,  qui  est  le  fait,  lo  résultat  d'un 
délit  :  Fait  délictueux.  Intention  délictueuse. 


DÉLICATISSIME  —  DELINIERS 


DÉLIDÈS  (dèss)  n.  m.  Bot.  Nom  vulgaire  do  la  gom- 
phrèno  globuleuse,  ou  amarantoïde  violette. 

DÉLIE,  damo  romaine  qui  fut  aimée  de  Tibnllo.  Le 
poéto  eut  d'autres  raaîtros.ses,  mais  c'est  Délie  qu'il  parait 
avoir  lo  plus  sincèrement  aimée,  ("est  pour  elle  qu'il 
cumi)osa  la  promiôro  élégie  de  son  livre,  la  plus  harmo- 
niouso  et  la  plus  touchante  do  tout  lo  recueil.  Némésis 
fut,  après  Délie,  la  plus  aimée,  et  Ovide  nous  peint  los 
doux  amantes  se  disputant  les  derniers  baisers  du  poète, 
qui,  no  pouvant  plus  parler,  leur  presse  encore  la  main. 

DÉLIÉ,  ÉE  (du  lat.  delicatus,  délicat)  adj.  Menu,  grélo, 
minco  :  Trait  de  plume  fort  délié.  Taille  ijéi.iée.  Fil  dé- 
lié. Il  Léger  :  Cette  coiffe  est  un  peu  déliée  ;  j'en  vais  quérir 
une  autre  plus  épaisse.  (Molière.) 

—  Très  mobile,  très  propre  à  filtrer,  à  s'insinuer,  en 
parlant  d'un  liquide  :  Des  humeurs  déliées,  il  Clair  ot  ténu, 
on  parlant  d'un  son  :  Un  son  délié.  Une  voix  déliée. 

—  Fig.  Subtil  :  Argumentation  déliée.  Il  Net,  facile  et 
délicat  :  ils  avaient  dans  leur  langage  je  ne  sais  quoi  de 
plus  fin  et  de  plus  délié.  (Volt.)  Il  Souple,  pénétrant, 
adroit  :  Somme  fin  et  délié. 

—  n.  m.  Calligr.  Partie  fine  et  déliée  d'une  lettre,  par 
opposition  à  plein  :  La  lettre  o  a  deux  pleins  et  deux  dé- 
liés. 

—  n.  f.  pi.  Véner.  Fumées  du  cerf,  lorsqu'elles  sont 
bien  moulées. 

—  Syn.  Délié,  fin,  grôle,  menu,  mince,  ténu.  Délié  se  dit 
de  tout  ce  qui  est  effilé,  c'est-à-diro  long,  menu  et  souple, 
comme  un  fil.  Fin  est  opposé  à  grossier;  il  ajoute  à  l'idée 
de  menu  celle  du  fini,  de  la  perfection,  de  la  délicatesse. 
Grêle  se  dit,  en  histoire  naturelle  ou  en  anatomie,  des 
parties  qui  sont  en  môme  temps  inenues  et  faibles.  Â/cnu 
est  opposé  à  gros;  il  désigne  co  (jui  a  un  très  petit  volume, 
ce  qui  occupe  peu  de  place  en  tous  sens,  comme  un  grain 
de  sable  ou  de  poussière.  Mince  est  opposé  à  épais;  il  ne 
limite  l'étendue  que  dans  une  seule  dimension  sans  rien 
déterminer  quant  à  la  longueur  ou  à.  la  larg^eur.  Ténu  est 
un  terme  savant,  qui  ne  s'emploie  guère  qu'en  parlant 
des  liquides  ou  des  fluides  considérés  comme  étant  com- 
posés de  parties  plus  ou  moins  subtiles. 

—  Délié,  délicat,  fin,  etc.  V.  délicat. 

—  Anton.  Epais,  gros,  lourd. 

DÉLIEMENT  {li-man)  n.  m.  Action  de  déléier,  tat  de  ce 
qui  est  délié. 

DÉLIEN,  ENNE.  HÎSt.  V.  DÉLIAQUB. 

—  Myth.  Surnom  d'Apollon  et  de  Diane,  nés  à  Délos. 

—  A(ijectiv.  V.  Déliaque. 

DÉLIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  lier.  —  Prend  deux  i  de 
suite  aux  deux  prem.  pers.  plur.  de  l'imparf.  de  l'indic. 
et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  déliions.  Que  vous  déliiez)  v.  a. 
Détacher,  défaire  ce  qui  était  lié  :  Délier  ujie  gerbe,  un 
fagot.  DÉLIER  un  prisonnier.  Il  Dénouer,  défaire  les  nœuds 
de  :  Délier  des  cordons,  des  rubans.  Il  Faire  que  certaines 
choses  ne  soient  plus  liées,  no  forment  plus  une  suite  : 
Délier  les  scènes  dune  pièce. 

—  Fig.  Dégager,  rendre  exempt  :  Délier  un  médecin 
du  secret  professionnel. 

—  Loc.  div.  Délier  la  langue,  l"  Permettre  do  parler  ; 
Délier  la  langue  à  un  témoin;  2"  Faire  parler  :  Le  vin 
délie  la  langue.  L'or  délie  bien  des  la>igues.  h  iV^'^v; 
pas  digne  de  délier  les  cordons  des  souliers  de  quelqu'un. 
V.  cordon.  Il  Fam.  Sans  bourse  délier.  Sans  qu'il  on  coûte. 

—  Théo!.  Absoudre,  il  Absol.  ;  C'est  aux  évêques,  aux 
pasteurs,  à  lier  et  à  délier. 

Délié,  ée  part.  pass.  du  v.  Délier. 

—  Littér.  ital.  Vers  déliés,  Vers  non  rimes,  ot  dans  les- 
quels le  poète  n'observe  d'autres  régies  que  la  cadence 
ot  la  mesure. 

—  Mar.  Navire  délié,  Navire  dont  la  coque  est  fatiguée, 
plus  ou  moins  désemparée  par  suite  d'un  gros  temps  ou 
d'un  échouement. 

Se  délier,  v.  pr.  Etre,  devenir  délié,  il  Détacher  ses  pro- 
pres liens.  Il  Délier,  détacher  ;\  soi  ;  Se  délier  les  mains. 

—  Fig.  S'alfrauchir  d'une  obliiration. 

—  Mar.  Se  désemparer,  être  ébranlé. 

DÉLIES  (lî)  n.  f.  pi.  Antiq.  :  1°  Fétos  que  l'on  célébrait 
à  Délos  en  l'honneur  d'Apollon;  2"  Fêtes  nue  l'on  célébrait 
ù  Dolion  (Béotio),  où  existait  un  temple  u'ApolIon  Délios. 
[Cotte  féto  fut  instituée  par  los  Béotiens  après  leur  victoire 
de  Dolion  sur  les  Athéniens,  en  -IS-l  av.  J.-C] 

—  Kncycl.  Les  fêtes  de  Délos  .se  célébraient  chaque 
cinquième  année,  en  l'honneur  d'Apollon  Délies,  d'.'Vrtémis 
nt<le  Latone.  D'après  la  tradition  athénienne,  elles  avaient 
été  fondées  par  Thésée.  Elles  étaient  célébrées  en  com- 
mun par  toutes  les  cités  ioniennes  qui  enlouraiont  la  mor 
Egéo.  Chaque  Etat  envoyait  à  Délos  une  théorie  ou  am- 
bassade sacrée,  composée  do  hiôropos,  do  théores,  do 
prôtros  et  de  chœurs;  la  fête  comprenait  dos  sacrifices, 
des  danses,  des  courses  de  chevaux  et  de  chars,  des  con- 
cours de  gymnastique,  de  musique,  ot,  plus  tard,  do  tra- 
gédie et  de  comédie;  elle  était  l'occasion  d'une  foire.  Vers 
le  milieu  du  v"  siècle,  les  délies  étaient  tombées  peu  à  peu 
en  désuétude.  En  426,  elles  furent  restaurées  avec  éclat 
par  Athènes;  los  petites  délios  avaient  lieu  annuellement; 
les  grandes  délios  tous  les  cinq  ans.  ,\pr6s  dos  interrup- 
tions et  dos  restaurations  successives,  les  délios  disparu- 
rent, lors  de  l'invasion  de  Mithridato,  on  8G. 

DÉLÉGATION  {si-on  —  du  lat.  deligare,  lier)  n.  f.  Chir. 
Application  dos  bandages,  dos  appuroils  ot  des  médica- 
ments oxtornos. 

DÉUGATOIRE  {to-ar')  adj.  Qui  appartient  à  la  dôliga- 
tion. 

DeligEORGIS  (Epaminondas),  homme  pofitique  grec, 
né  iX  Tripolis  (Péloponôse)  on  1829,  mort  à  Athènes  en 
1879.  Avocat  ù  Athènes,  il  fut  élu  député  à  la  Chambre  M859), 
où  il  devint  un  dos  chefs  du  parti  qui  renversa  le  rui 
Otbon  en  18t32,  Ot  il  obtint  le  portofouillo  do  l'instruction 
puldiquo  dans  le  gouvornomont  provisoire,  puis  la  prési- 
donre  do  l'Assemblée  nationale  on  186-1.  Sous  lo  règne  du 
roi  (îeorgos,  il  fut  à  diverses  reprises  ministre  et  prosidenl 
du  ronsoil,  notamment  on  18*Î5,  en  l«Otl  et  on  1873;  prési- 
dent du  conseil  ot  ministre  dos  aft'aires  étrangères  (1870, 
IK77),  ministrodes  finances  dans  lo  cabinet  Canaris  (1877), 
puis  dans  le  cabinet  Coumoundouros  (1878).  Il  s'etror(;a 
d'oinpécher  «ou  pays  de  prendre  part  A  la  guerre  russo- 
turque.  Après  le  congrès  do  Horlin,  Deligoorgis  quitta 
déllnitivonont  lo  pouvoir  (1378).  Ses  Discours  politiques 
ont  été  publiés  H  Alhéues  (1880). 


Abbé  Delille. 


DelignY  (Edouard-Jean-Etionne),  général  français, 
né  ù.  Ballan  (Indre),  en  1815.  Il  se  distingua  en  Algérie, 
notamment  pendant  l'expédition  du  Maroc  et  l'insurrec- 
tion des  Flittas.  Général  do  division  en  1859,  il  commanda 

10  camp  do  Châlous  en  18(39,  fut  mis,  on  1870,  à  la  tête 
d'une  division  do  la  garde,  et,  après  la  capitulation  de 
Metz,  envoyé  prisonnier  on  Allemagne.  Rentré  en  France, 
il  devint  commandant  du  A"  corps  d'arniéo  (1873-1870), 
inspecteur  do  corps  d'armée,  et  prit  sa  retraite  on  1881. 

11  a  publié  :  l'Ai-mée  de  l'Est  (1871). 

Dbligny  (Eugène),  autour  dramatique  et  romancier, 
né  et  mort  à  Pans  (1816-1881).  Il  écrivit  pour  lo  théâtre 
des  comédies,  des  vaudevilles,  dos  ballets,  ot  fut  secré- 
taire général  de  l'Opéra,  do  1846  à  1854.  Nous  citerons, 
parmi  ses  pièces  :  Hermann  l'ivrogne,  avec  Bouchardy 
(1836);  flî(/oôe7'i(i83î));  une  Fille  ^errii/e  (1817),  qui  eut  un 
vif  succès;  etc.  On  lui  doit  aussi  un  certain  nombre  do 
romans  :  les  Enfants  sans  souci  (1843);  Mémoires  d'un  dis- 
sipateur (1868);  ii«e  Famille  d'arlequiîis  (1877);  etc. 

Delille  (l'abbé  Jacques),  poète  français,  né  en  1738  à 
Aigueperse  en  Auvergne,  mort  à  Paris  en  1813.  Enfant 
naturel,  élevé  par  charité  au  collège  de  LiSieux,  Delille 
était  professeur  au  collège  de  La  Marche,  quand  sa  Ira-» 
duction  en  vers  des  Géorgiques  de  Virgile  (1769)  lui  valut 
une  prodigieuse  réputation.  Voltaire  le  sacra  grand  poôtet 
et  l'Académie  l'appela  dans 
son  sein  à  trente-quatre  ans. 
11  publia  successivement  plu- 
sieurs poèmes  :  les  Jardins, 
l'Imagination ,  l'Homme  des 
champs (AZOO),  les  Trois  règnes 
de  la  Nature,  et  des  traduc- 
tions de  VEnéide  et  du  Para- 
dis perdu.  Il  fut  inquiété 
penclant  la  Révolution,  mais 
le  Consulat  lui  rendit  sa 
chaire  de  poésie  au  Collège 
de  France.  A  quelque  temps 
de  là,  il  devint  aveugle.  Le 
titre  d'abbé  qu'il  portait  lui 
venait  de  l'abbaye  de  Saint- 
Séverin,  dont  il  avait  été 
pourvu  avant  la  Révolution. 
Mais  il  ne  fut  jamais  engagé 
dans  les  ordres  ;  il  était  même 
marié.  Il  mourut  au  comble 
de  la  gloire  littéraire  et  eut 
des  funérailles  triomphales.  Aujourd'hui,  il  est  bien  déchu 
d'un  pareil  rang,  et  no  s'est  pas  encore  relevé  des  violentes 
attaques  que  lui  prodigua  l'école  romantique.  Il  n'est  plus 
célèbre  que  par  ses  fausses  élégances,  ses  périphrases,  sa 
versification  froide  et  compassée.  Il  reste  pourtant  un 
poète  de  véritable  talent.  Par  son  goût  très  vif  de  la  des- 
cription précise  et  technique,  par  son  ambition  de  vou- 
loir tout  dire  en  vers  et  tout  exprimer,  par  sa  science 
consommée  du  style  poétique,  il  peut  être  considéré,  du 
moins  en  un  sens,  comme  un  précurseur  de  ces  romanti- 
ques qui  l'ont  tant  honni.  Chez  Lamartine,  chez  Vigny,  chez 
Hugo  même,  on  retrouve  beaucoup  du  bon  abbé  Delille. 

DELIME  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  grimpants,  de  la  fa- 
mille des  dilléniacées,  type  de  la  tribu  des  delimées. 

—  Encycl.  Les  delimes  ont  dos  feuilles  alternes,  très 
rudes,  crénelées  ou  dentées,  des  fleurs  ordinairement 
jaunes,  terminales,  disposées  on  paniculos.  Elles  habitent 
l'Asie  tropicale  et  les  îles  voisines,  et  croissent  générale- 
ment dans  les  bois,  où  elles  s'enlacent  autour  des  arbres. 
On  en  connaît  une  dizaine  d'espèces. 

DELIMÉ,  ÉE  (rad.  delime)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  au  ^enre  delime.  il  On  dit  aussi  dklimack,  eb. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  plantes,  de  la  famille  des  dillénia- 
cées, ayant  pour  type  lo  genre  delime.  —  Une  delimée. 

DÉLIMITATEUR,  TRIOE  {ra.(\.  délimiter)  a.  Celui,  celle 
qui  pose  des  limites,  dos  bornes  :  Délimitateuk  d'un 
champ. 

DÉLIMITATION  (si-on)  n.  f.  Action  do  délimiter;  résul- 
tat  de  cette  action  :  La  délimitation  des  frontières. 

—  F'ig.  Détermination,  distinction  précise,  classement 
par  catégories  :  La  délimitation  des  espèces  végétales. 

DÉLIMITER  (du  lat.  delimitare,  même  sons)  v.  a.  Mar- 
quer, fixer,  tracer  les  limites  do  :  Dèli^itur  des  frontières. 

—  Fig.  Distinguer  d'une  façon  précise,  caractériser  spé- 
cifiquement :  La  psychologie  délimite  les  diverses  fonctions 
du  moi  humain.  (E.  ï*ollolan.) 

DelI-MOHAMMED  (c'est-à-diro  Mohammed  te  Fou). 
D'abord  agha  des  spahis,  puis  dey  do  Tunis,  il  conclut 
avec  la  France  le  traité  de  commerce  et  d'amnistie  du 
28  juin  ï()09.  Il  trouva  la  mort,  comme  il  avait  trouvé  lo 
pouvoir,  dans  uno  révolution  do  palais. 

DÉLIMONER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  limoti)  v.  a.  Faire 
disparaître  par  des  lavages  à  l'eau  do  mer  ou  à  l'oau 
douce,  suivant  la  nature  du  poisson,  lo  limon  et  los  nmco- 
sités  qui  recouvrent  la  surface  de  sa  peau  ou  ses  écailles. 

DÉLINÉAMENT  {man  —  du  préf.  dé,  ot  du  lat.  linea, 
ligne)  n.  m.  Ti-ait  propre  A  marquer  la  forme,  les  contours. 

DÉUNÉATEUR  (rad.  délinéer)  n.  m.  En  T.  d'arts.  Ar- 
tiste qui  exécute  des  dessins  au  trait,  d'une  manière  o.x- 
clusive. 

DÉUNÉATION  (*i-on  —  lat.  de l ineatio  ;  do  linea^  ligne) 
n.  f.  Action  do  tracer  le  contour  d'un  obiet  au  simple 
trait  :  Améric  Vespuce  fit  la  dklinkation  des  côtes  de  la 
Gui/ane.  de  la  Terre-Ferme  et  du  Brésil.  (Chateaubr.)  it  Fi- 
gure qui  résulte  de  co  tracé  :  La  délinkation  d'un  plan. 

DÉLINÉER  (lat.  delineare;  do  linea,  ligne)  v.  a.  Tracer 
au  simple  trait  le  contour  do  :  Délinkku  un  plan. 

Dehniers  (Jac(|uos-Antomo-Mario),  vice-roi  de  Buo- 
nos-Avros,  né  à  Niort  en  1756,  mort  à  Buonos-Ayros  on 
ISIO.  ïl  avait  pris  du  service  dans  la  marine  ospagnolo,  et 
lut  envoyé  ou  mission  dans  rAiuéri(|ue  du  Sud,  pondant 
la  guorro  contre  rAnglolorro.  A  Buenos-Ayres,  il  rendit 
do  grands  services  à  Ta  cause  ospognolo  on  battant  los 
.\nglais,  qui  aviuent  débarnué  .sons  le  commandomont  du 
général  Borosford.  La  iiupulation  do  lîuonos-Ayres  exigea 
qu'il  fût  nommé  vico-roi.  Dans  celte  qualité,  il  batiii  do 
nouveau  les  Anglais  ou  180S.  (_*o|>ondanl  dos  tendances 
séparatistes  so  niauifcstaieut   dans  toutes  los   colouio:> 


DÉLINQUANT  —  DELISLE   DE   SALES 


espagnoles  de  l'Amérique.  Deliniers,  bien  qu'il  eût  été 
temporairement  remplacé  par  un  nouveau  vice-roi,  don 
Baltliasar  de  Cisneros,  était  resté  fidèle  à  la  cause  du  roi 
d'Espagne,  et  il  se  trouva  en  conflit  avec  la  population  de 
sa  province.  Avant  été  battu,  à  la  této  d'une  petite  armée 
rovaliste,  par  l'armée  nationale,  il  fut  fait  prisonnier  et 
pa'ssé  par  les  armes,  par  ordre  do  la  junte  révolutionnaire. 

DÉLINQUANT  {kan),  ANTE  n.  Personne  qui  a  commis 
un  délit  :  Pimir  un  délinquant,  des  délinquants. 

DÉLINQUER  (ké  —  lat.  delinquere,  dolinquer;  proprem. 
laisser,  négliger)  v.  n.  Faillir,  contrevenir  à  la  loi  :  On 
punira  ceux  qui  ONT  dklinqué.  (Vieux.) 
.DÉLIOS  adj.  Surnom  d'Apollon  qui  était  adoré  à  Délos. 

DÉLIOT  n.  m.  Techn.  Syn.  de  délot. 

DELIPHRUM  (dé,  from')  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  brachélytres,  fa- 
mille des  omalidés,  comprenant  de  petits 
staphylins  oblongs,  aplatis,  à  této  trian- 
gulaire, munie  d'ocelles,  à  corselet  pres- 
que carré,  à  élytres  assez  longs.  (Les 
deliphrum.  dont  on  connaît  quatre  espèces, 
toutes  européennes,  vivent  dans  les  cham- 
pignons, sous  les  écorces.  Le  deliphrum 
cronatum,  de  France,  est  d'un  brun  roux 
brillant.) 

DÉLIQUESCENCE  [kèss-sanss)  n.  f.  Pro- 
priété qu'ont  certains  corps  d'attirer  l'hu- 
midité de  l'air,  de  s'en  imprégner  et  de  se  résoudre^  en 
liquides  ;  état  des  corps  ainsi  résolus  en  liquides  :  Sous 
une  atmosphère  un  peu  humide,  le  sucre  tombe  en  déli- 
quescence. (Raspail.) 

—  Encycl.  La  déliquescence  se  remarque  dans  un  cer- 
tain nombre  de  corps  solides,  qui,  lorsqu'on  les  laisse 
soumis  à  l'action  de  l'air  humide,  absorbent  peu  à  peu  la 
vapeur  d'eau  que  cet  air  renferme,  et  finissent  par  devenir 
liquides.  On  disait  autrefois  d'un  corps  en  déliquescence 
qu'il  était  «  en  défaillance  »  ;  ainsi,  les  anciens  chimistes 
nommaient  huile  de  tartre  par  défaillance  du  carbonate  de 
potasse  qui  avait  absorbé  l'humidité  de  l'air  au  point  de 
devenir  liquide.  On  dit  quelquefois,  aujourd'hui,  d'un  corps 
en  cet  état  qu'il  est  on  deliquium.  La  déliquescence  peut 
se  produire  de  doux  façons  :  certains  corps  forment  une 
dissolution  dans  l'eau,  d'autres  forment  avec  l'eau  de  vé- 
ritables combinaisons.  La  propriété  du  chlorure  de  calcium 
d'être  déliquescent  fait  qu'on  l'emploie  pour  dessécher  les 
gaz  dans  les  laboratoires.  La  potasse  ot  la  soude  caus- 
tiques, emplovées  en  médecine  pour  établir  des  cautères, 
n'agissent  qu'en  désorganisant  les  tissus  vivants  par  l'ab- 
sorption de  l'eau  qu'ils  renferment. 

DÉLIQUESCENT  (kèss-san),  ENTE  [lat.  deliquescens,  qui 
se  fond  en  eau;  de  liquere,  être  liquide]  adj.  Chim.  Qui 
tombe  ou  peut  tomber  en  déliquescence  ;  La  potasse  est 

DÉLIQUESCENTE.  V.  DISSOCIATION. 

—  Bot.  Se  dit  des  végétaux  ou  de  leurs  organes,  quand 
leur  tissu  mou  se  résout  promptement  en  nue  eau  gélati- 
neuse, comme  dans  les  champignons  appelés  »  coprins  ». 

Il  Se  dit  aussi  de  la  tige  d'un  arbre  qui  no  peut  se 
distinguer  des    branches,   par   opposition    à  excurrente, 

3uand  cette  tige  reste  distincte  jusqu'au  sommet,  comme 
ans  les  pins. 

DÉLIQUESCENTS  (késs-san)  n.  m.  pi.  Nom  donné  à  des 
poètes  décadents,  dans  un  petit  opuscule  satirique,  les 
Déliquescences,  par  Adoré  Floupette,  pseudonyme  pris 
par  Gabriel  'Vicaire  ot  Henri  Beauclair  (1885).  —  Un  dé- 
liquescent. 

DELIQUIUM  (dé,  kui-om'  —  mot  lat.)  n.  m.  Chim.  Etat  de 
déliquescence  :  Tomber  en  deliquium.  Il  Substance  tombée 
en  déliquescence  :  Recueillir  et  analyser  le  deliquium. 

—  Fig.  Milieu  corrompu,  souillé  ;  La  société,  les  mœurs, 
l'art  lui-même,  n'ont  rien  à  voir  dans  ce  deliquium  infect 
des  abjections  humaines.  (G.  de  Cassagnac.) 

DÉLIRANT  (ran),  ANTE  adj.  Pathol.  Qui  est  en  délire  ; 
Malade  délirant,  il  Qui  fait  délirer  :  Fièvre  délirante. 

—  Fig."  Extravagant,  désordonné  :  Imagination  DÉLI- 
BANTK.  Il  Fam.  Enivrant,  délicieux,  étourdissant  :  Partie  de 
plaisir  DÉLIRANTE.  Femme  délirante. 

—  Substantiv.  Personne  en  délire  :  Les  délirants  doi- 
vent être  surveillés  avec  le  plus  grand  sain. 

—  n.  m.  Médicament  qui  cause  lo  délire  :  Tous  les  déli- 
rants sont  des  narcotiques. 

—  Encycl.  Pharm.  On  désignait  par  le  nom  de  délirants 
toute  une  classe  de  médicaments  narcotiques,  qui,  pris  a 
une  dose  même  très  faible,  obscurcissent  la  vision,  dila- 
tent la  pupille,  occasionnent  de  la  dysphagie,  de  l'aphonie 
et  du  délire.  On  utilise  leurs  très  actives  propriétés  dans 
un  grand  nombre  d'affections,  contre  l'angine  de  poitrine, 
la  dyspnée,  etc.  Les  plus  usités  sont  :  la  belladone,  la 
jusquiame,  la  stramoine,  la  morelle  et  le  métel,  ainsi  que 
leurs  préparations  et  les  alcaloïdes  qu'ils  renferment  : 
atropine,  nyoscyarainc,  solanine,  daturino,  etc.  Les  autres 
classes  de  médicaments  narcotiques  étaient  les  narcoti- 
ques stupéfiants  et  les  narcotiques  nauséeux.  Ces  divi- 
sions ne  sont  plus  généralement  admises. 

DÉLIRE  (du  lat.  delirium,  mémo  sens)  n.  m.  Pathol.  Etat 
morbide,  caractérisé  par  des  hallucinations  et  une  alté- 
ration des  facultés  intellectuelles. 

—  Fig.  Agitation  extrême,  trouble,  exaltation  qu'exci- 
tent dans  l'âme  les  passions,  les  sensations  violentes;  in- 
spiration :  Le  DÉLIRE  sacré  du  poète. 

—  Délire  des  sens.  Surexcitation  des  organes,  ii  E.xalta- 
tion  de  l'esprit  qui  trouble  les  fonctions  des  sens. 

—  Syn.  DéUre,  égarement,  Irénéele.  Le  délire  est  pro- 
prement l'état  d'un  malade  à  qui  l'ardeur  de  la  fièvre  fait 
battre  la  campagne  ;  c'est  un  état  d'exaltation  où  l'imagi- 
nation crée  do»  fantômes  qu'on  prend  pour  des  réalités. 
h'égaremcnt  est  la  suite  du  délire,  c'est  un  état  plus  du- 
rable dont  le  trouble  se  manifeste  surtout  dans  le  regard 
et  quelquefois  par  des  actions  bizarres  ou  qui  révoltent  la 
nature.  La  frénésie  est  un  égarement  qui  tient  do  la  fu- 
reur ;  au  trouble  de  la  raison  se  joint  une  violence  que 
rien  n'arrête  ot  qui  s'enivre  de  ses  propres  excès. 

—  Anton.  Bon  sens,  saine  raison,  saag-irofd. 

—  Encycl.  Pathol.  Lo  délire  a  pour  origine  une  lésion 
cérébrale.  Cotte  lésion  peut  se  trouver  dans  les  cellules 
cérébrales,  mais,  le  plus  souvent,  elle  intéresse  les  fibres 
d'association  entre  ces  cellules  ;  la  congestion,  l'anémie, 
les  troubles  circulatoires,  les  altérations  dans  la  qualité 


du  sang,  les  cxsudats  tuberculeux  ou  syphilitiques  sont 
autant  de  causes  pouvant  entraîner  le  délire. 

On  en  distingue  deux  sortes  :  le  délire  aigu,  et  le  délire 
chronique  ou  vésanique. 

Le  délire  aigu  est  tantôt  une  maladie  autonome,  tantôt 
un  symptôme';  il  peut  se  montrer,  d'une  façon  primitive 
ou  secondairement,  chez  les  aliénés  et  névropathes  débi- 
lités. Le  délire  aigu  primitif  est  annoncé  par  une  période 
de  tristesse,  de  céphalalgies  ;  la  conscience  est  obnubilée  ; 
l'agitation  motrice  suit  l'incohérence  des  idées.  Ce  qui  est 
caractéristique,  ce  sont  les  intervalles  de  lucidité,  et  ces 
accalmies  sont  suivies  d'une  plus  grande  agitation.  La 
rtèvre  atteint  39°  ^O"  et  41°.  Le  malade  est  en  proie  à  des 
hallucinations  de  tous  les  sens  ;  il  refuse  les  aliments  et 
lait  des  tentatives  de  suicide  ;  il  tombe  enfin  dans  une 
période  de  stupeur,  et,  si  son  existence  n'est  pas  compro- 
mise, presque  toujours,  il  reste  plus  ou  moins  dément. 

Le  délire  aigu  secondaire  apparaît  au  cours  des  délires 
chroniques  ou  do  la  paralysie  générale  ;  il  survient  aussi 
chez  les  syphilitiques  et  les  alcooliques  (rfe/î'rmm  treynens)  ; 
son  pronostic  est  souvent  fatal.  Le  délire  aigu,  sous  une 
forme  très  atténuée,  se  rencontre  au  cours  des  grandes 
maladies  ;  ce  sont  ces  délires  fébriles  qui  accompagnent 
les  affections  cardiaques,  les  fièvres  éruptives  ou  ty- 
phoïdes et  les  lésions  cérébrales,  et  qui  n'impliquent  pas 
nécessairement  un  pronostic  grave.  Pour  lutter  contre  ces 
divers  délires,  il  faudra  soutenir  le  malade  par  une  ali- 
mentation appropriée,  leur  appliquer  les  révulsifs  les  plus 
efficaces  :  bains,  glace  et  les  purgatifs  à  l'occasion. 

Le  délire  chronique  ou  vésanique  pert  envahir  tous  les 
domaines  des  facultés  psychiques  :  sensibilité,  entende- 
ment, volonté,  et  aboutir  à  la  folie.  Si,  au  contraire,  le 
trouble  cérébral  atteint  certaines  parties  des  fonctions 
psychiques,  le  délire  chronique  sera  partiel  et  on  pourra 
voir,  alors,  se  former  une  conception  délirante,  que  l'on 
désignera  selon  la  nature  des  idées  :  idées  de  grandeur, 
idées  de  ruine ,  idées  do  persécution ,  idées  hypocon- 
driaques, idées  religieuses,  idées  erotiques,  idées  de  trans- 
formation corporelle,  agoraphobie,  topophobie,  folio  du 
doute  avec  délire  du  toucher  ;  et  pour  les  actes,  la  ma- 
nie de  destruction,  de  collection,  du  vol,  du  suicide,  de 
l'incendie,  etc.  Tous  les  malades  atteints  do  délire  vésa- 
nique partiel,  et  à  plus  forte  raison  généralisé,  devront 
être  traités  dans  un  établissement  spécial,  où  l'isolement 
dahord,  l'hydrothérapie  ensuite,  seront,  avec  quelques 
nouveaux  médicaments  d'une  efficacité  vérifiée,  les  meil- 
leurs adjuvants  pour  leur  guérison. 

Délire  (le)  ou  les  .Suites  d'une  erreur,  opéra-comique 
pn  un  acte,  paroles  do  Rovoroni-Saint-Cyr,  musique  de 
Berton,  représenté  à  l'Opcra-Comique  (théâtre  Favartl, 
le  7  décembre  n90.  Cet  ouvrage  était  comme  une  sorte  de 
petit  drame  psychologique,  dans  lequel  on  avait  rnis  en 
scène  les  tortures  d'un  joueur  que  sa  passion  conduit  à  la 
folie.  L'étrangeté  du  sujet,  lo  génie  déployé  par  le  com- 
positeur, qui  avait  su  donner  à  son  œuvre  un  accent  éton- 
namment pathétique  et  plein  d'une  expression  douloureuse, 
procurèrent  à  cet  ouvrage  un  succès  d'enthousiasme. 

DÉLIRER  (lat.  delirart,  s'écarter  du  sillon;  de  de.  hors 
do,  et  do  lira,  sillon)  v.  n.  Avoir  le  délire,  être  en  délire  : 
Malade  qui  commence  à  délirer. 

—  Fig.  Etre  en  proie  à  quelque  passion  exaltée  ;  Déli- 
rer rf'nmour,  de  joie,  de  colère.  Il  Déraisonner  :  L'esprit  de 
parti  fait  délirer. 

DELIRIUM  TREMENS  (dé-li-ri-om'-tré-minss  —  mots 
lat.)  n.  m.  Délire  aigu,  caractérisé  par  le  tremblement  do 
la  face  et  des  membres,  survenant  au  cours  de  l'alcoolisme 
chronique. 

—  Encycl.  Les  causes  d'afi'aiblissement  du  cerveau  : 
excès  alcooliques  ou  privation  d'alcool  devenu  stimulant 
habituel,  manque  de  nourriture,  violente  émotion,  maladies 
graves  et  surtout  la  pneumonie,  les  suppurations  et  les 
traumatismes  provoqueront  une  attaque  de  delirium  tre- 
mens.  Après  quelques  jours  d'incubation,  pendant  lesquels 
le  malade  a  des  insomnies,  de  l'angoisse  précordiale,  des 
hyporesthésies  et  un  léger  tremblement  de  la  langue  et  des 
mains,  les  fonctions  psychiques  s'altèrent  profondément; 
des  hallucinations  terr'ifiantes  :  animaux  agressifs,  voix 
obscènes,  font  de  l'alcoolique  un  véritable  persécuté;  il 
devient  dangereux  pour  lui-même  et  pour  autrui;  il  refuse 
même  de  manger.  Les  troubles  moteurs  s'accentuent  à 
leur  tour:  le  tremblement  devient  général,  la  sensibilité 
disparait  quelquefois,  l'excitabilité  réflexe  s'exagère  jus- 
qu'à provoquer  des  spasmes  cloniques,  et  le  delirium  de- 
vient alors  convulsif.  La  fièvre,  peu  élevée,  peut  monter 
jusqu'à  42»,  et  cette  forme  fébrile  est  souvent  mortelle.  La 
durée  du  delirium  tremens  est,  en  moyenne,  de  trois  à  huit 
jours:  mais  il  peut  y  avoir  des  rechutes  qui  prolongent 
la  maladie.  La  mort  peut  survenir  par  épuisement  ou  par 
des  complications.  Enfin,  le  passage  à  l'état  chronique  de- 
vient une  psychose,  pendant  laquelle  on  distingue  la  per- 
sistance des  "hallucinations  apparues  à  la  période  aiguë. 

On  trouve  chez  les  malades  morts  dans  une  attaque  de 
delirium  tremens  une  vive  congestion  des  méninges,  sura- 
joutée aux  altérations  de  l'alcoolisme  chronique;  les  ven- 
tricules cérébraux  sont  distendus  par  le  liquide  cavitaire, 
très  augmenté  de  volume.  Le  traitement  prophylactitiue 
consiste  dans  les  précautions  à  prendre  en  soignant  un 
alcoolique,  c'est-à-dire  ne  pas  le  priver  d'alcool.  Quand 
l'attaque  a  éclaté,  on  aura  recours  à  l'hydrate  de  chloral 
et  à  la  morphine  en  doses  faibles,  mais  souvent  répétées, 
ou  bien  aux  injections  sous-cutanées  d'extrait  aqueux 
d'opium.  On  soutiendra  le  malade  par  des  vins  médica- 
menteux et  le  iait,  le  musc  et  le  camphre  chez  les  adynami- 
ques.  On  devra  le  maintenir  au  lit  et,  s'il  est  nécessaire, 
lui  mettre  la  camisole  de  force. 

DELISÉE  n.  f.  Genra  d'algues  marines,  formé  aux  dépens 
des  delesséries,  et  comprenant  un  petit  nombre  d'espèces 
propres  à  l'Australie. 

deliselle  n.  f.  Bot.  Syn.  de  sphacélaire. 

DelislE  (Claude),  historien  et  géographe  français,  né 
à  Vaucouleurs  on  1614,  mort  en  1720.  D'abord  avocat,  puis 
professeur  d'histoire  à  Paris,  il  finit  par  obtenir  du  duc 
d'Orléans  une  place  de  censeur.  Il  a  laissé  plusieurs  ou- 
vrages d'histoire  et  de  géographie,  dont  les  principaux 
sont  une  Jlelation  historique  du  royaume  de  Siom(1684); 
et  un  Atlas  historique  et  généalogique  (1718).  Ses  quatre 
fils  ont  laissé  un  nom  dans  l'histoiro  des  sciences. 

DeliSLE  (Guillaume),  géographe,  fils  aine  du  précédent, 
né  ot  mort  à  Paris  (1675-1726).  Dès  1700,  après  avoir  été 


596 

l'élève  de  son  père  et  de  Cassini,  il  publia  des  cartes 
iiiioressantes  dKurope,  d'Asie  et  d'Afrique,  un  globo  cé- 
leslo  ot  un  globe  terrestre.  Jusqu'alors,  les  géographes 
s'en  étaient  rapportés  aux  longitudes  données  par  Ptolé- 
niée,  sans  tenir  compte  des  observations  astronomiques 
ultérieures.  Delisle,  à  l'instigation  de  Cassini,  entreprît 
d'assigner  sur  les  cartes  aux  diverses  régions  du  çlobo 
leur  véritable  place,  en  s'aidant  de  tous  les  renseigne- 
ments dignes  ûe  confiance.  Aussi  fut-il  admis  dès  1702  à 
l'Académie  des  sciences.  Louis  XV  lo  nomma  premier 
géographe  du  roi  (1718).  Outre  134  cartes,  on  a  de  Guil- 
laume Delisle  un  Traité  du  cours  des  fleuves,  et  divers  tra- 
vaux insérés  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  scieyices. 
Ce  géographe  de  valeur  a  été  copié  par  Nolin,  géographe 
du  roi,  qui  l'a  injustement  accusé  de  plagiat. 

Delisle  (Slmon-Claude),  historien  français,  frère  du 
précédent,  né  à  Paris  en  décembre  1675,  mort  en  1708.  11 
suppléa  son  père  dans  sa  chaire  d'histoire.  Il  a  publié  la 
traduction  française  des  Tables  chronologiques  du  F.  Petau 
(1708)  et  a  collaboré  à  la  Défense  de  l'antiquité  de  la  ville  et 
du  siège  épiscopal  de  Toul  (1702). 

Delisle  {Louis],  également  connu  sous  lo  nom  de  De- 
lisle de  La  Croyere,  astronome,  mort  en  174i,  frère  dos 
deux  précédents.  Il  entra  à  l'Académie  des  sciences  (1725), 
accompagna  en  Russie  son  frère  Joseph-Nicolas,  voyagea 
en  Laponie  et  en  Sibérie,  et  mourut  do  fatigue  au  port 
d'Avatcha  (Kamtschatka).  Il  a  laissé  des  il/(?Hio)res  insérés 
dans  lo  "Recueil  de  T  Académie  des  sciences»,  notamment  : 
liecherches  du  mouvement  propre  des  étoiles  fixes. 

Delisle  (Joseph-Nicolas),  astronome,  frère  dos  pré- 
cédents, né  et  mort  à  Paris  (1688-1768).  11  entra  à  l'Aca- 
démie en  1714,  et  fut  nommé,  peu  de  temps  après,  profes- 
seur au  Collège  de  France.  Appelé  en  Russie  en  1727  par 
l'impératrice  Catherine,  pour  y  fonder  une  école  d'astro- 
nomie, il  y  demeura  jusqu'en  1747.  C'est  là  qu'il  publia  ses 
ouvrages  les  plus  importants;  entre  autres  :  Mémoires 
pour  seiTir  à  l  histoire  et  au  progrès  de  l'astronomie,  de  la 
f/éographie  et  de  la  physique  {Il Zè).  On  y  trouve  l'exposition 
de  la  première  méthode  exacte  pour  déterminer  les  coor- 
données héliocentriques  des  tacnes  du  soleil,  et  pour  ob- 
tenir le  pôle  do  rotation  de  l'astre.  C'est  aussi  de  Russie 
qu'il  adressa  à  D.  Cassini  ses  premières  vues  sur  l'utilité 
de  l'observation  des  passages  de  Mercure  pour  déterminer 
plus  exactement  la  parallaxe  du  soleil.  A  son  retour,  il 
reçut  lo  titre  d'  «  astronome  de  la  marine  ».  On  a  de  lai  : 
Eclipses  circumjovialium  sive  Immersiones  et  emersiones 
quatuor  satellitum  Jovis  ad  annos  n34,  1138  et  mcnses 
priores  iT39  (1734);  Avertissement  aux  astronomes  sur  l'é- 
clipse  annulaiî'e  du  soleil  que  l'on  attend  le  25  juin  (1748). 

Delisle  (Georges-Constant,  Le  Bodrguignon  Du- 
I'ERRk),  jurisconsulte  français,  né  à  Caen  en  1781,  mort 
près  de  la  môme  ville  en  1853.  Professeur  suppléant  de 
droit  romain  à  la  faculté  de  Caen  (1805),  il  obtint  au  con- 
cours, en  1820,  une  chaire  de  droit  civil,  qu'il  échangea 
contre  une  de  droit  romain,  et  fut  nommé,  en  1833,  doyen 
do  la  même  faculté.  On  lui  doit,  outre  un  grand  nombre 
de  mémoires,  un  ouvrage  considérable,  intitulé  :  Traité  de 
l'interprétation  juridique,  en  d'autres  termes,  des  questions 
auxquelles  donne  naissance  l'application  des  lois  (1847). 

Delisle  {Léopold-V ictor),  érudit  et  historien  français, 
né  à  Valognes  (Manche)  en  1826.  La  conception  des  œuvres 
principales  de  Delisle,  à  l'époquo  où  elles  parurent,  eut 
la  fécondité  d'une  méthode  scientifique  et  ouvrit  A  l'éru- 
dition et  à  l'histoire  des  voies  nouvelles.  Dans  ses  Etudes 
sur  la  condition  de  la  classe  agricole  et  l'état  de  l'agricul- 
ture en  Normandie  au  moyeyi  âge  (1851),  il  enseigna,  par 
l'exemple,  des  méthodes  d'in- 
vestigation inconnues  avant 
lui,  et  dont  les  conséquences 
se  sont  étendues  jusque  dans 
lo  domaine  des  sciences  pu- 
rement économiques  et  so- 
ciales. Mêmes  oDservations 
à  propos  de  son  Catalogue 
des  actes  de  Philippe  Auguste 
(1856).  En  créant  la  première 
œuvre  de  ce  genre,  il  le  fai- 
sait avec  une  telle  perfection 
que  tous  ses  successeurs  ré- 
digeant les  catalogues  des 
actes  les  plus  divers  n'ont  pu 
que  l'imiter.  L'œuvre  scienti- 
hque  de  Léopold  Delisle  est 
aussi  variée  qu'étendue.  Son 
activité  s'est  encore  exercée 
dans  la  collaboration  active, 
aux  travaux  de  l'Académie 
des  inscriptions,  du  Comité 
des  travaux  historiques,  dans 
la  création  et  la  direction  de  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des 
cha7'tes,  enfin,  dans  la  campagne,  commencée  en  1883.  au 
sujet  des  manuscrits  des  fonds  Libri  et  Barrois  ac([uiseu 
1847-1849  par  le  collectionneur  anglais  lord  Ashburnam. 
Grâce  aux  offerts  de  Léopold  Delisle,  les  négociations  se 
sont  terminées  à  l'honneur  de  la  France,  (jui  est  rentrée 
en  possession  dos  manuscrits.  C'est  sous  l'administration 
do  Delisle  qu'a  été  rédigé  le  catalogue  général  des  impri- 
més de  la  Bibliothèque  nationale  et  que  l'impression  en  a 
été  commencée  (1897). 

Delisle  de  La  DrÉVETIÈRE  (Louis-François),  au- 
teur dramatique  français,  né  à  Suzo-la-Rousse  (Drôme), 
mort  en  1756.  S'étant  rendu  à  Paris,  il  écrivit  plusieurs 
comédies,  dont  quelques-unes  eurent  du  succès,  et  il  mou- 
rut dans  un  état  voisin  do  la  misère.  Parmi  ses  comédies, 
nous  citerons  :  Arlequin  sauvage  {l~ 21);  Timon  le  Misaii- 
thrope  (1722);  Arlequin  au  banquet  des  sept  sages  (1723)  ; 
les  Caprices  du  cœur  et  de  l'esprit  (1739);  Arlequin  astro- 
logue, etc.,  où  l'on  trouve  un  dialogue  facile,  naturel,  et 
parfois  des  idées  philosophiques.  Citons  encore  de  lui  un 
poème  :  Essai  sur  l' amour-propre  {Il 3S). 

Delisle  DE  Sales  (Jean-Claude  Izouard,  dit),  litté- 
rateur, né  à  Lyonon  i74i,mortà  Parisen  1816.  II  quitta 
la  congrégation  de  l'Oratoire  pour  vivre  dans  lo  monde, 
se  lia  avec  les  philosophes  et  devint  membre  de  l'Acadé- 
mie dos  inscriptions.  Parmi  les  très  nombreux  ouvrages 
de  cet  écrivain  au  caractère  bizarre,  qui  eut  do  l'érudi- 
tion ot  des  idées  originales,  mais  dont  le  stylo  est  diffus 
ot  emphatique,  nous  mentionnerons  :  Philosophie  de  la 
nature  (1769),  qui  eut  un  très  grand  snccès  ;  Paradoxes  par 


Léopold  Delisle. 


S97 

un  citoyen  {\1TÏ)  ;  Histoire  philosophique  du  monde  primitif 
(ma);  Histoire  des  hommes  (nsi);  Ma  Itépublique  1791); 
Mémoire  en  faveur  de  Dieu  (1802);  otc. 

DÉLISSAGE  [li-saj'  —  rad.  diUisser)  u.  m.  Papot.  Opéra- 
tion i-onsistaiit  à  diScoiulro  ot  ù.  couper  les  ohitl'ous  on 
jiotits  morceaux,  on  les  classant  suivant  leur  qualité.  (On 
rappollo  aussi  DBROMrAGK.)  Il  Opération  qui  consiste  à 
Irior  les  feuilles  do  papier  ot  à  les  classer  suivant  leurs 
défauts  ou  leurs  qualités. 

DÉLISSÉE  [li-si')  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux  lactescents, 
à  feuilles  entières,  à  rieurs  on  grappes  axiUaires,  de  la 
famille  dos  campanulacéos-lobéîiéos,  type  de  la  tribu  dos 
délissées,  comprenant  sept  espèces  qui  croissent  aux  îles 
Sandwich. 

DÉUSSÉES  (li-sé)  n.  f.  pi.  Tribu  de  campanulacées- 
loboliécs.  —  Une  délissée. 

DÉLISSER  {li-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  lisser)  v.  a. 
Défaire,  déranger  ce  qui  était  lissé. 

—  l*apet.  Pro<'édor  au  délissaj^o. 
Délissé,  ée  part.  pass.  du  v.  Délisser. 

—  liot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte  au  genre  dé- 
lissée. 

Se  délisser,  v.  pr.  Etre  délissé  :  Pour  faire  le  papier, 
les  ehiffons  SK  délissent  tout  d'abord. 

OÉLISSEUR  (li-seur),  EUSE  n.  Ouvrier,  ouvrière  qui 
fait  le  délissage  dos  chiffons,  ii  On  dit  aussi  trieor,  euse, 

et  GUILI.OTIER,  1ÈRE. 

DÉLISSOIR  {li-so-ar')  n.  m.  Atelier  oà  se  fait  le  délis- 
sage dos  chitTons.  Il  Endroit  d'une  papeterie  où  l'on  classe 
les  fouilles  de  papier. 

DÉLIT  ((!  — du  lat.  delictum;  de  delinquere,  délaisser) 
n.  m.  Dr.  Violation  do  la  loi,  passible  d'une  peine  correc- 
tionnelle :  Commettre  un  délit,  ii  Acte  répréhensible  quel- 
conque :  DÉLIT  professionnel.  Délit  politique. 

—  Délits  extraordinaires,  Dans  l'ancienne  jurisprudence. 
Délits  soustraits  par  la  loi  à  la  juridiction  ordinaire,  pour 
être  portés  devant  des  tribunaux  exceptionnels,  ii  Délit 
de  grand  criminel,  Crime,  méfait  qui  entraîne  une  peine 
afflictive  ou  infamante,  il  Délit  rural.  Action,  entreprise, 
voie  de  fait  nuisible  aux  propriétés  de  campagne  ou  aux 
récoltes.  Il  Délit  forestier.  Dégât  commis  dans  les  bois 
et  forêts.  Il  Bois,  Arbres  de  délit.  Bois,  Arbres  coupés  en 
fraude  :  Quiconque  enlève  des  chablis  et  bois  de  délit  est 
passible  des  mêmes  amendes  que  s'il  les  avait  abattus,  n  Délit 
à  garde  faite.  Délit  volontaire  commis  dans  un  bois  par  un 
pâtre  gardant  les  bestiaux,  il  Délit  civil.  Fait  qui  cause 
un  dommage  intentionnel  à  un  particulier  et  qui  ne  peut 
donner  lieu  qu'à  une  action  civile,  n  Quasi-délit.  V.  ce 
mot  à  son  ordre,  il  Corps  du  délit  ou  de  délit.  Ce  qui  forme 
l'essence  de  l'acte  délictueux  :  Avant  de  condamner  un 
accusé,  il  faut  que  le  corps  du  délit  soit  constant,  il  Fla- 
grant délit.  Délit  ou  crime  constaté  directement  et  au 
moment  môme  où  il  est  commis  :  Le  flagrant  délit  dis- 
pense du  mandat  d'amener.  —  Se  dit,  dans  le  langage  ordi- 
naire, souvent  par  plaisanterie,  pour  exprimer  une  faute 
dont  on  a  surpris  l'e.xécution  :  L'école  critique  attend  encore 
qu'on  la  prenne  en  flagrant  délit  de  faiblesse.  (Renan.) 

—  Fig.  Manquement,  erreur  :  Les  écrivains  puissants 
commettent  parfois  des  délits  contre  le  goût. 

—  Fam.  Délit  de  l'épine  du  dos.  Nom  que  l'on  donnait 
anciennement  au  crime  do  sodomie  :  Quelques-uns  furent 
brûlés  à  la  Grève  pour  avoir  commis  le  délit  de  l  épine 
DU  DOS.(Monstrelet.) 

—  Dr.  can.  Délit  commun  ou  Délit  ecclésiastique,  Crime 
commis  par  un  ecclésiastique,  dont  la  connaissance  appar- 
tenait au  juge  ecclésiastique. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  Un  délit  était  un  acte  illicite  frappé 
d'une  peine.  Les  délits  publics,  lésant  l'intérêt  général, 
entraînaient  des  peines  corporelles  ou  pécuniaires.  Los 
délits  privés  no  lésaient  que  des  intérêts  privés.  La  peine, 
anciennement  corporelle,  plus  tard  pécuniaire,  était  due 
à  la  victime  qui  en  poursuivait  lo  recouvrement,  comme 
pour  une  créance  quelconque.  Les  Institutos  citent  quatre 
délits  privés  :  1"  le  furtum  (vol)  ;  2»  la  rapina,  ou  vol 
avec  violence  ;  3°  l'injuria  ;  i'  le  daninum  Icgis  Aquilùv. 
(■y.  Aquilia.)  Pour  les  obligations  quasi  ex  delicto.  V.  goAsi- 
délit. 

—  Dr.  anc.  Dans  l'ancien  droit  français,  les  délits  se 
distinguaient  des  crimes  par  les  peines  prononcées  et  par 
les  juridictions  qui  les  poursuivaient.  En  matière  civile, 
on  distinguait  le  délit  et  lo  quasi-délit,  comme  de  nos 
jours. 

—  Dr.  act.  Dans  le  sens  lo  plus  étendu,  le  mot  délit  dé- 
signe toute  violation  quelconque  du  droit. 

Dans  le  droit  civil,  on  appollo  .  délit  »  tout  fait  illicite 
portant  préjudice  à  auirui.  Si  ce  fait  dommageable  a  été 
commis  par  dol  ou  ni.ihgnité,  il  garde  le  nom  do  délit  ; 
s'il  implique  une  faute  non  intentionnelle,  il  prend  le  norn 
do  quasi-délit.  Lo  délit  ou  lo  quasi-délit  de  droit  civil 
n'existant  que  par  le  préjudice  causé,  la  loi  n'intervient 
quo  pour  Hxer  une  réparation  au  profit  do  la  personne  lé- 
sée [C.  civ.,art.  1382  et  suiv.). 

En  droit  pénal,  lo  mot  •  délit  »  a  les  significations  sui- 
vantes :  Dans  un  sens  général,  il  désigne  toute  infraction 
quelconque  â  la  loi  pénale,  tout  acte  punissable.  C'est 
avec  cette  signification  étendu  a  quo  le  mot  «  délit  n  figure 
dans  plusieurs  dispositions  du  Code  pénal  français. 

Dans  un  sons  plus  étroit,  lo  mot  «  délit  » ,  pris  par  opposi- 
tion au  mot  contravention,  signifie  lo  fait  qui  implique  l'in- 
tention d'enfreindre  la  loi  pénale  ot  qui  est  puni  on  raison 
de  cetio  intention,—  la  contravention  désignant  lo  fait 
puni  même  pour  une  faute  non  intentionnelle.  C'est  en  ce 
sens  qu'on  dit  :  les  délits  et  les  contraventions  de  presse, 
les  délits  et  les  contraventions  on  matière  forestière. 

Dans  un  sens  plus  restreint  encore,  déterminé  par  l'ar- 
ticle 1"  du  Code  pénal,  l'expression  »  délit  •  s'applique  à 
toute  infraction  qui  est  réprimée  par  des  peines  corrcction- 
nollos.  Dans  ce  sons,  on  oppose  le  délit  ou  délit  do  police 
corroctionnoUe  soit  au  «  crimo  n ,  c'est-à-dire  à  l'infraction 
punio  do  peines  afflictivos  ou  simplement  infamantes,  soit 
à  la  «  contravention  < ,  c'est-à-diro  à  l'infraction  punio  do 
peines  do  simplo  police. 

Délits  ot  des  peines  (Traité  des),  ouvrage  do  César 
Beccaria,  publié  en  IIM,  traduit  on  frjinçais  par  l'abbé 
Morcllot,  sur  les  instances  de  Muloshorbos  ;  il  eut  dans 
l'Europe  entière  un  retentissant  succès.  —  Boccaria  con- 
damne la  détention  préventive,  la  procédure  secrète,  de- 
manda la  suppression  de  la  peine  do  mort,  l'abolition  des 
confiscations.  La  détention  porpétuoUo  ou  tomporairo,  lo 


bannissement  lui  paraissent  seuls  répondre  au  but  de  tout 
châtiment  qui  est  la  répression.  Beccaria  pose  (luatre 
règles  en  c<'  qui  concerne  l'application  ilos  peines  ;  il  pré- 
conise l'égalité  dans  les  châtiments,  la  modération  dans 
la  distribution  des  peines,  leur  certitude,  et  la  proportion 
dos  délits  ot  des  peines,  la  gravité  dos  premiers  s'éta- 
blissant  par  le  dommage  tiu'ils  causent  à  la  société  et  non 
par  ■  l'intention  du  coupable  »,  ou  par  «  la  dignité  do  la 
liersonno  lésée  >■,  ou  par  «  l'offense  faite  à  la  divinité  ». 

DÉLIT  ((i  —  subst.  verbal  de  déliter)  n.  m.  Coté  d'une 
pierre  opposé  au  lit  qu'elle  avait  dans  la  carrière.  Il  Joint 
ou  veine  quo  présente  un  bloc  d'ardoiso  ou  d'autre  roche. 
Il  Poser  une  pierre  en  délit,  La  poser  verticalement  ou 
obliquement  à  son  lit  de  carrière. 

DÉLITAGE  (taj")  ou  DÉLITEMENT  (rnan)  n.  m.  Action 
de  déliter  dos  vers  à  soie,  do  les  enlever  de  la  litière  sur 
laiiuelle  ils  vivent  pour  la  remplacer. 

DÉLITATION  {si-on  —  rad.  déliter)  a.  f.  Action  de  diviser 
des  pierres,  suivant  le  sens  des  couches  dont  elles  sont 
formées,  il  On  dit  aussi  délitement. 

DÉLITÉ,  ÉE  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  lit)  adj.  Qui  est  sorti 
de  son  lit  :  Malade  délité. 

DÉLITEMENT  Iman  —  rad.  déliter)  n.  m.  Techn.  Opéra- 
tion qui  consiste  à  diviser  des  pierres  suivant  lo  sons  des 
couches  qui  les  constituent. 

—  Magnan.  Syn.  de  déi.itage. 

DÉLITER  (du  préf.  dé,  et  do  lit)  v.  a.  Techn.  Placer  une 
pierre  do  taille  dans  le  bloc  de  maçonnerie  dans  un  sens  qui 
n'est  pas  celui  do  son  lit  de  carrière,  n  Couper  une  pierre  de 
taille  parallèlement  à  la  face  de  son  lit  de  carrière,  il  Enle- 
ver l'ardoiso  ou  les  moellons  par  blocs,  hors  de  la  carrière. 
Il  Déliter  la  chaux  vive.  Humecter  d'eau  la  pierre  à  chaux 
afin  de  l'éteindre. 

—  Magnan.  Enlever  les  vers  â  soie  de  leur  litière,  dans 
le  but  de  remplacer  celle-ci  par  une  litière  nouvelle. 

Se  déliter,  y.  pr.  On  dit  que  des  pierres  se  délilenl, 
lorsque,  sous  l'action  successive  de  la  gelée  et  du  dégel, 
elles  s'écaillent  ou  se  fendent. 

DÉUTESCENCE  {tè-sanss  —  rad.  se  déliter)  n.  f.  Cliim. 
Phénomène  en  vertu  duquel  un  cristal  perd  son  eau  de 
cristallisation  ot  se  détache  en  parcelles.  Il  Action  d'un 
corps  qui  se  désagrège  en  absorbant  l'eau. 

—  Pathol.  Disparition  subite  d'une  tumeur,  ou,  plus  gé- 
néralement, des  phénomènes  inflammatoires  :  La  délites- 
cence diffère  de  la  métastase  en  ce  que,  dans  ce  dernier  cas, 
la  maladie  qui  se  supprime  subitement  est  remplacée  par  une 
autre,  dans  un  endroit  plus  ou  moins  éloigné.  (Focillon.) 

—  Encycl.  Chim.  La  délitescence  est  un  phénomène 
d  ordre  physico-chimique,  qui  se  produit  dans  les  cristal- 
lisations régulières.  On  sait  qu'une  cristallisation  ne  con- 
serve sa  forme  nette  et  bien  accusée  que  grâce  à  la  pré- 
sence d'une  certaine  quantité  d'eau,  appelée  <■  eau  de  cris- 
tallisation ".  Quand,  sous  l'influence  do  causes  diverses, 
et  surtout  do  l'état  hygrométrique  de  l'atmosphère,  cette 
eau  disparaît,  le  cristal  pord  sa  forme  première  et  prend 
l'aspect  d'une  poudre  fine  et  amorphe  ;  le  passage  de  la 
forme  cristalline  définie  à  l'état  pulvérulent  a  reçu  le  nom 
de  n  déliloscence  ». 

DÉLITESCENT  {tè-san),  ENTE  adj.  Qui  est  soumis  à  la 

délitescence. 

DÉUTEUR,  EUSE  n.  Celui  ou  celle  qui  délite  les  vers  à 
soie. 

DÉLITOIR  {to-ar')  n.  m.  Châssis  dont  on  se  sert  pour 
placer  les  vers  à  soie  que  l'on  vient  de  déliter. 

DelITZSCH,  ville  d'Allemagne  (Saxe  [régence  de  Mer- 
scbourg]),  sur  la  Lober;  9.000  hab.  ;  ancienne  cité  fortifiée  ; 
aujourd'hui  médiocre  centre  d'industrie  lainière.  —  Le 
cercle  du  même  nom  a  une  population  de  63.000  hab. 

DeliTZSCH  (François),  théologien  et  philologue  alle- 
mand, né  et  mort  à  Leipzig  (1813-1,S90).  Il  devint  pro- 
fesseur do  théologie  à  Rostock  (1846J  ot  à  Erlangen  (1850), 
et  fut  un  des  représentants  les  plus  remarquables  de 
cette  dernière  école.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages  sur 
la  littérature,  l'exégèse,  la  théologie  bibli(iuo,  nous  cite- 
rons :  Histoire  de  la  poésie  judaïque  (1S3G);  Documents 
pour  servir  à  l'élude  de  la  scolastique  des  juifs  et  des 
7nahométans  au  moyen  âge  (1841)  ;  Sacrement  du  vrai  corps 
et  du  sang  de  Jésus-Christ,  écrit  ascétique  qui  eut  un 
grand  succès  (1814)  ;  Etudes  de  théologie  biblique  et  de  cri- 
tique apologétique,  avec  Caspari  (1845-1848);  Nouvelles  re- 
cherches sur  l'origine  des  évangiles  canoniques  (1853);  Sys- 
tème de  psychologie  biblique  (1855);  Vie  des  artisans  juifs 
au  temps  de  Jésus  (1808)  ;  etc.  —  Son  fils,  Frédéric 
Delitzsch,  né  on  1850,  a  obtenu  à  Leipzig  la  première 
chaire  d'assyriologie  qui  ait  été  fondée  en  Allemagne.  On 
lui  doit  :  litudes  assyriennes  (1871);  Oii  était  situé  Te  para- 
dis ?  (1881);  Dictionnaire  assyrien  (1890);  etc. 

DeliuM,  bourg  do  la  Grèce  ancienne  (Béotio).  Com- 
bat entre  les  Thébains  et  les  Athéniens,  où  Socrate  sauva 
la  vie  à  Xénophon  (414  av.  J.-C). 

DÉLIVRANCE  (vranss)  n.  f.  Action  par  laquelle  on  dé- 
livre ;  état  do  ce  <|ui  est  délivré  :  La  délivrance  d'tm  pri- 
sonnier. Toute  guerre  de  délivrance  est  sacrée;  toute  guerre 
d'oppression  est  maudite.  (Lacord.)  Il  Action  do  débarrasser 
do  ce  qui  nuit;  résultat  de  cette  action  :  Qui  nous  apportera 
la  DÉLIVRANCK  de  toutes  nos  peines  ? 

—  Livraison,  action  par  laquelle  on  livre,  on  remet 
quelque  chose  entre  les  mains  d'une  personne  ;  DÉLiviiANCii 
de  titres,  de  pièces,  de  fonds. 

—  Chir.  Evacuation  do  l'arrièro-faix,  complément  do 
l'accouchoniont  :  La  délivrance  s'opère  par  le  même  méca- 
nisme nue  la  sortie  du  fœtus.  Il  Accouchement  lui-même  : 
Une  DÉLIVRANCE  douloureuse. 

—  Eaux  et  for.  l^ormission  spéciale  do  l'autorité  néces- 
saire à  l'usager  pour  exercer  son  droit  dans  les  bois  et 
forêts.  Il  Livraison  des  bois  adjugés,  ii  Action  do  livrer  les 
arbres  ou  les  coupes,  il  .Vartelage  en  délivrance.  Signe 
particulier  dont  on  marque  les  arbres  A  abattre,  par  op- 
position au  martelage  on  réserve  dont  on  mar([UO  les  ar- 
bres à  conserver,  ii  Action  d'indiquer  aux  riverains  d'une 
forêt  les  cantons  où  ils  peuvent  mener  leurs  bestiaux 
pâturer  et  leurs  porcs  recueillir  la  glandéo. 

—  Monn.  Autorisation  do  donner  cours  aux  monnaies 
préalablement  vérifiées. 

—  Anton.  Arrottatloo,  détention,  omprUoncement, 
luoaroératlon,  captivité, 


DÉLISSAGE   —   DÉLIVRER 

—  .Encvcl.  Chir.  Comme  l'accouchement,  la  délivrance 
est  l'œuvre  de  la  nature;  mais,  dans  lo  plus  grand  nombre 
des  cas,  l'accoucheur  intervient  pour  la  faciliter;  quelque- 
fois mémo,  l'intervention  est  absolument  nécessaire.  On 
doit  donc  admettre  :  i»  une  dolivranco  naturelle:  2»  une 
délivrance  artificielle. 

Le  mécanisme  do  la  délivrance  présente  trois  temps  : 
décollement  du  placenta,  passage  du  placenta  avec  les 
membranes  do  l'œuf  dans  lo  vagin,  expulsion  au  dehors. 

Lo  décollement,  qui  est  le  résultat  des  contractions  dou- 
loureuses do  l'utérus,  s'accompagne  d'une  hémorragie  plus 
ou  moins  abondante;  le  passage  dans  le  vagin  est  produit 
par  do  nouvelles  contractions.  C'est  le  jeu  du  diaphragme 
et  des  muscles  abdominaux  qui  achève  l'expulsion. 

Lo  plus  souvent,' pour  abréger,  l'accoucheur  intervient 
au  troisième  temps  ou  mémo  au  deuxième,  quand  l'utérus 
est  bien  rétracté,  en  tirant  avec  précaution  sur  le  cordon 
(extraction  simple),  ou  en  combinant  la  traction  sur  lo 
cordon  avec  la  pression  sur  le  fond  de  l'utérus  (extraction 
bimanuelle).  Quand  le  décollement,  qui  se  produit  quel- 
quefois avant  l'expulsion  du  fœtus,  se  fait  attendre  plus 
do  deux  heures  après,  l'accoucheur  l'opère  avec  la  main 
introduite  dans  l'utérus  en  prenant  toutes  les  précautions 
pour  assurer  l'asepsie.  Il  arrive  quelquefois  que  le  déli- 
vre s'enchatonne,  c'est-à-diro  est  retenu  dans  lo  fond  de 
l'utérus  par  la  contracture  des  fibres  de  la  partie 
moyenne  de  cet  organe,  qui  constituent  l'anneau  de 
Bandl.  On  combat  cette  contracture  par  les  lavements  et 
des  injections  narcotiques.  L'ergot  de  seigle  ou  ses  déri- 
vés, ergotine,  ergotinine,  no  doivent  jamais  être  employés 
contre  les  hémorragies  de  la  délivrance  avant  l'évacua- 
tion totale  de  l'utérus. 

—  Dr.  La  délivrance  est  une  autorisation  donnée  pour 
la  prise  de  possession  des  produits  d'une  forêt.  Aucun 
droit  d'usage  en  bois,  de  pâturage  ou  de  passage,  ne  peut 
être  exercé  dans  une  forêt  sans  une  autorisation  préalable 
dite  «  délivrance  »,  donnée  par  les  agents  forestiers  si  la 
forêt  appartient  à  l'Etat,  par  le  propriétaire  si  elle  appar- 
tient à  un  particulier. 

—  Art  vétér.  Chez  les  femelles  des  animaux  domestiques, 
dont  le  placenta  est  uni  (jument,  truie,  chienne),  la  déli- 
vrance s'effectue,  soit  en  même  temps  que  le  part,  soit 
immédiatement  après.  Mais,  chez  les  femelles  des  rumi- 
nants, grands  ou  petits,  le  placenta  étant  multiple  ou  à 
cotylédons,  la  délivrance  est  toujours  plus  retardée  et 
nécessite  souvent  l'intervention  de  la  main.  Pour  opérer 
cette  délivrance  artificielle,  il  faut  introduire  la  main 
dans  la  matrice  do  la  femelle  et  décoiffer  successivement 
tous  les  cotylédons  des  renflements  placentaires  qui  les 
coitfent. 

Lorsqu'une  partie  du  délivre  pend  hors  de  la  vulve,  il 
suffit  souvent  d'y  attacher  un  petit  sac  de  sable  formant 
poids,  pour  que  la  délivrance  s'opère  naturellement. 

Délivrance  (ordre  de  la),  ordre  national  corse,  éta- 
bli par  un  aventurier  allemand,  le  baron  Théodore  de  N'eu- 
hoff.  A  Florence,  de  Neuhofl' se  lia  avec  des  Corses  qu'avait 
chassés  de  leur  patrie  la  mauvaise  issue  de  la  révolte  con- 
tre la  tyrannie  des  Génois.  A  leur  tête  il  souleva  l'île,  se  fit 
nommer  roi  sous  le  nom  de  Théodore  P^  battit  monnaie  ot 
créa  l'ordre  de  chevalerie  auquel  il  donna  ce  nom  signifi- 
catif. L'ordre  de  la  Délivrance  fut  institué  par  édit  du 
16  septembre  1736  et  dura  seulement  deux  mois;  car,  en 
novembre,  lo  roi  fut  renversé  et  obligé  de  quitter  la  Corse. 
L'insigne  de  la  décoration  était  une  étoile  à  quatorze  poin- 
tes, portant  en  son  milieu  une  figure  de  la  Justice. 

DÉLIVRANDE  (La),  hameau  de  la  comm.  do  Douvres, 
dép.  du  Calvados  (arrond.  de  Caen)  ;  540  hab.  Ch.  de  f.  de 
Caen  à  la  mer.  Ancien  et  célèbre  pèlerinage  de  la 'Vierge, 
dont  la  chapelle,  détruite  par  les  Normands  vers  830,  avait 
été  rebâtie  en  1050.  La  chapelle  actuelle,  qui  unifie  des 
constructions  antérieures,  date  de  1854  à  1880,  Elle  est 
surmontée  de  deux  flèches,  hautes  de  53  mètres. 

DÉLIVRE  (subst.  verbal  de  délivrer)  a.  m.  Chir.  Arrièro- 
faix,  enveloppes  du  fœtus,  que  les  femelles  expulsent  peu 
do  temps  après  l'accouchement.  Syn.  de  placenta. 

—  Techn.  Nom  donné,  dans  certains  marais  salants  de 
l'Ouest,  aux  canaux  d'alimentation  qui  font  communiquer 
les  bassins  supérieurs  avec  les  bassins  inférieurs,  afin  do 
maintenir  un  niveau  à  peu  près  constant  dans  ceux-ci. 

DÉLIVRE  i.adj.  verbal  de  délivrer)  adj.  Dégagé  [vieux]. 
Il  A  délivre,  À  l'aise,  it  Etre  fort  à  délivre.  Eu  T.  de  fauconn.. 
Se  dit  d'un  oiseau  do  chasse,  commo  le  faucon,  qui  est 
maigre  ot  qui  n'a  pas  de  corsage. 

DÉLIVRER  (lat.  delibcrare;  rad.  liber,  libre)  v.  a.  Mettre 
en  liberté,  tirer  do  la  captivité  :  1)élivkf.r  un  prisonnier. 

—  Livrer,  romettro  :  Délivrer  de  la  marchandise,  de 
l'argent,  des  papiers,  un  médicament .  II  Fam.  Appliquer, 
donner  :  Délivrer  des  coups  de  bâton. 

—  Kig.  Afi'ranchir,  débarrasser,  dispenser  :  Délivrkr 
d'un  danger,  d'une  corvée.  Mon  Dieu,  dklivrkz-hioi  de  mes 
amis;  je  me  charge  de  mes  ennemis.  (Volt.) 

—  Cliir.  Accoucher  :  Médecin  qui  délivre  ttne  femme. 
Il  Débarrasser  du  délivre  ;  Femme  que  l'on  a  accouchée, 

mais  non  encore  délivrée. 

—  Constr.  Délivrer  des  ouvrages  à  un  entrepreneur,  à 
un  maçon,  Donnor  des  travaux,  des  coustructious  ù  faire 
à  un  entrepreneur,  à  un  maçon.  Il  Délivrer  des  ouvrages, 
Los  rendre  terminés,  confectionnés.  (Vx  on  ce  sens.) 

—  Mar.  Délivrer  un  bordage.  L'enlever  pour  le  remplacer. 
Il  Délivrer  une  voile.  En  enlever  la  toilo  usée. 

—  Allus.  littéb.  : 

Qui  nous  délivrera  des  Grecs  fît  des  Romnins? 
Vers  célèbre  qui  sert  de  début  ù  l'unique  Elégie  do  Ber- 
choux,  dans  laquelle  lo  poôto  s'élève  avec  une  verve  co- 
mique contre  la  tyrannie  quo  la  langue  ot  l'hisloiro  des 
Grecs  et  des  Latins  exerçaient  et  exercent  encore  sur  la 
littérature  française.  Ce  cri  du  cœur  n'appartient  cepen- 
dant pas  à  Herchonx.  L'autour  do  la  Gastronomie  n'a  fait 
quo  lo  po]iularisor  en  lo  reprenant  en  sous-œiivro;  il  fut 
jioussé  d'abord  par  Clément  lo  critique  {Clément  l'incté- 
ment,  comme  l'appelait  Voltaire). 
Délivré,  ée  part.  pass.  du  v.  Délivrer. 

—  Fauconn.  Se  dit  du  héron,  lorsqu'il  n'a  point  do 
corsage  et  (pi'il  est  presque  sans  chair,  ce  qui  lui  permet 
une  fuite  rapide. 

Se  délivrer,  v.  pr.  Etre  délivré,  n  S'affrauchir,  so  débar- 
rasser. —  À'tf  délivrer  de  quelqu'un,  Spécialoni.  S'on  débar- 
rasser en  satisfaisant  à  ses  réclamations,  il  Accoucher. 
(Vx  en  ce  dernier  sons.) 

—  Syn.  Délivrer,  affranchir.  V,  affranchir. 


DÉLIYREUR  —  DELORME 

—  Délivrer.  livrer.  Le  dernier  de  ces  mots  marque  la 
livraison  pure  et  simple,  c'est-à-dire  la  remise  d'une 
chose  entre  les  mains  d'une  autre  personne.  Délivrer 
exprime  la  même  chose  en  y  ajoutant  l'idée  d'une  obliga- 
tion régulière  dont  on  se  décharge,  ou  celle  d'une  action 
soumise  à  certaines  formalités  que  l'on  observe.  Un  mar- 
chand livre  sa  marchandise  par  cela  seul  qu'il  la  laisse 
enlever  ou  qu'il  l'expédie.  On  délivre  à  chaque  adjudica- 
taire les  lots  dont  il  s'est  rendu  acquéreur  :  on  délivre 
des  passeports,  des  caries  d'électeurs,  etc. 

—  Anton.  Asservir,  enchaîner,  maîtriser,  soumettre, 
subjuguer.  ^  Dniermer,  renfermer,  emprisonner. 

DÉLIVREUR,  EUSE  ^rad.  délivrer)  n.  Fam.  Libérateur, 
libératrice. 

—  n.  m.  Officier  du  roi  qui  était  chargé  de  distribuer 
les  vivres. 

—  Manèg.  Bomestique  qui  donne  l'avoine  aux  chevaux. 

—  Techn.  Chacun  des  deux  cylindres  qui,  dans  les  ma- 
chines industrielles,  les  cardes  notamment,  distribuent  la 
matière  qui  doit   être  travaillée,  n  Adjcctiv.  :   Cylindres 

DÉLrVBEURS. 

Della  CiAJA  (Azzolino  Bernardine),  musicien  ita- 
lien, né  à  Sienne  en  1671,  à  la  fois  organiste,  composi- 
teur et  facteur  d'orgues.  Il  lit  don  à  l'église  des  cheva- 
liers de  Saint-Pise  d'un  orgue  magnifique,  construit  sous 
sa  direction,  composé  de  plus  de  cent  registres,  et  qui 
fut  considéré  comme  l'un  des  plus  beaux  do  l'Europe.  On 
connaît  de  lui  de  nombreuses  compositions:  une  suite  de 
psaumes  à  cinq  voix,  avec  accompagnement  d'instruments 
à  cordes  ;  des  cantates,  des  sonates,  trois  messes,  dix- 
huit  ricercari  ;  etc. 

Della  Maria  (Domenico),  musicien  français,  dori- 
gine  italienne,  né  à  Marseille  en  1768,  mort  à  Paris  en 
1800.  Il  prit,  en  Italie,  des  leçons  de  Paisiello.  De  retour 
en  France,  il  se  rendit  à  Paris,  et,  dans  le  cours  de  la 
seule  année  1798,  il  y  fit  représenter  coup  sur  coup  cinq 
ouvrages  :  le  Prisonnier  ou  ta  Bessemblance  ;  le  Vieuj:  châ- 
teau ou  la  Rencontre;  Jacqnot  ou  l'Ecole  des  mères;  l'Opéra- 
Comique;  l'Oncle  valet.  Mais  seule  la  musique  du  Prison- 
nier,  charmante  et  mélodique,  obtint  un  grand  succès.  Il 
donna  ensuite,  au  théâtre  Favart,  un  sixième  ouvrage,  in- 
titulé la  Maison  du  Marais.  Il  mourut  subitement  et  mys- 
térieusement, la  nuit,  dans  la  rue.  Il  laissait  inachevé  son. 
dernier  ouvrage,  la  Fausse  Duègne,  que  Blangini  fut  chargé 
de  terminer,  et  qui  fut  joué  au  théâtre  Favart  (1802). 

DellE,  ch.-l.  de  cant.  du  Territoire  de  Belfort,  à  IS  kil. 
de  Belfort,  sur  l'Allaine,  à  la  frontière  suisse;  2.518  hab. 
Ch.  de  f.  Est,  et  P.-L.-M.  Donnée,  en  728,  par  le  duc  d'Al- 
sace à  l'abbaye  de  Murbach,  Délie  passa,  au  xiii'  siècle, 
aux  comtes  de  Ferrette,  puis,  au  xiv*  siècle,  à  la  maison 
d'Autriche,  qui  la  céda  à  la  France  par  le  traité  de  Muns- 
ter, en  1648.  Louis  XIV  la  donna  au  cardinal  Mazarin  et, 
jusqu'en  17S9,  elle  appartint  aux  ducs  de  Mazarin  et  de  La 
Meilleraye.  —  Le  canton  compte  27  comm.  3t  19.127  hab. 

Delle  (Claudel,  historien  français,  né  à  Paris,  mort 
en  1699.  Il  appartenait  à  l'ordre  des  dominicains.  Il  a 
écrit  :  Histoire  ou  Antiquités  de  l'état  monastique  et  reli- 
gieux (1699). 

Dellet  de  BlanCMESNIL  (Alphonse-Léon,  comte 
de),  écrivain,  né  à  Paris  en  1801,  mort  à  Versailles  en 
1874.  Officier  lors  de  la  chute  de  Charles  X,  il  donna  sa 
démission  pour  ne  pas  servir  sous  Louis-Philippe.  Parmi 
ses  écrits,  nous  citerons  :  Considérations  sur  divers  anciens 
titres,  dont  quelques-uns  se  rattachent  aux  croisades  (1863), 
ouvrage  avec  tableaux,  armoiries  et  plans. 

Delling  ou  Dogli<MG  {qui  produit  la  rosée).  Myth. 
scandin..  Troisième  mari  de  Nott  (la  Nuit),  et  le  père  de 
Dag  (le  Jour).  Delling,  qui  appartient  à  la  race  des  Ases, 
représente  le  crépuscule  du  matin  et 'du  soir. 

DelLINGSHAUSEN  (Nicolas,  baron  de),  physicien 
russe,  né  à  Kattenack  (Esthonie)  en  1827.  11  quitta  l'ar- 
mée pour  étudier  les  sciences  en  Allemagne  et,  de  retour 
en  Russie,  il  continua  ses  travaux  scientifiques.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Principes  de  la  théorie  des  vibra- 
tions dans  la  nature  (1872);  les  Formules  rationnelles  de  la 
chimie,  basées  sur  la  théorie  mécanique  de  la  chaleur  (1874)  ; 
le  Problème  de  la  gravitation  (1880);  etc. 

SelliuS  (Quintus),  historien  romain  du  i"  siècle  avant 
notre  ère.  Après  le  meurtre  de  César,  il  s'attacha  tour  à 
tour  à  Dolabella,  à  Cassius  et  à  Antoine.  Ce  fut  lui  qui 
donna  le  conseil  à  Cléopâtre  d'user  de  ses  charmes  pour 
captiver  le  dictateur.  Peu  avant  la  bataille  d'Actium,  Del- 
lius  abandonna  Antoine  pour  suivre  le  parti  d'.>Vuguste. 
Il  avait  composé,  sur  l'expédition  d'Antoine  contre  les 
Parthes,  un  ouvrage  aujourd'hui  perdu. 

DCLLON  (Gabriel),  médecin  et  voyageur  français,  né 
vers  1649.  11  se  rendit  dans  l'Inde,  en  1668,  en  touchant  à 
l'île  Bourbon  et  à  Madagascar,  puis  entreprit  do  se  rendre 
en  Chine  par  la  voie  de  terre;  mais  il  s'arr^na  à  Daman, 
où  il  exerça  la  médecine  jusqu'au  jour  où,  dénoncé  comme 
hérétique  au  tribunal  de  l'inquisition  de  Goa,  il  fut  con- 
damné  à  cinq  années  de  galères  en  Portugal.  Là,  son 
procès  fut  revisé,  et  Dollon,  remis  en  liberté,  rentra  en 
France,  où  il  fut  attaché  comme  médecin  à  la  personne 
du  prince  do  Conti,  qu'il  accompagna,  en  1685,  en  Hon- 
grie. On  ignore  l'époque  de  sa  mort.  Dellon  a  laissé  divers 
ouvrages,  dont  les  plus  intéressants  sont  sa  Jlelatian  d'un 
voyage  aux  Indes  orientales  {XG^Z).,  dédiée  à  Bossuct,  et  sa 
Relation  du  tribunal  de  l'inquisition  de  Goa  (1C94). 

Del  IjDNGO  (Isidore),  lexicographe  et  critique  ita- 
lien, né  à  Montcvarchi  (Toscane)  en  1841.  Il  a  édité  les 
Œuvres  italiennes  inédites  et  poésies  grecques  et  latines, 
de  Politien  (1867);  la  Chronique  de  Dino  Compagni  (1869), 
accompagnée  de  savants  commentaires  sur  la  vieille 
langue  italienne  ;  Œuvres  historiques  d'Enrico  Cangini 
(1876).  On  lui  doit,  en  outre  :  De  l'exil  du  Dante  (1881). 

DeLLYS  ou  DeLHYS,  ville  maritime  do  l'Algérie, 
départ.  d'Alçor,  arrond.  de  Tizi-Ouzou,  ch.-l.  d'une  com- 
muoo  de  plein  exercice  de  14.253  hab.,  et  d'une  commune 
mixte  do  24.680  hab.  Elle  occupe  l'emplacement  d'un  an- 
cien établissement  romain,  et  la  colonie  do  Russuccurru», 
aa'on  identifiait  â  tort  avec  Dellys,  corrospond  aux  ruines 
de  Tigziri  et  Taksebt,  à  26  kil.  plus  à  l'E..  Lo  maréchal 
Bugeaud  s'empara  de  Dellys  en  1844.  Dellys  comprend 
un  quartier  arabe  et  un  quartier  européen,  situés  sur  un 
plateau  iocliaé,  duquel  so  détache  le  long  promontoire  du 


cap  Bengnt,  que  protège  le  port  contre  les  vents  d'O.  Un 
chemin  de  fer  relie  Dellys  à  Camp-du-Maréchal,  sur  la 
ligne  d'Alger  à  Tizi-Ouzou. 

DelMACE  ou  DalmACE  (lat.  Delmasius  ou  Dalma- 
tius),  fils  de  Constance  Chlore  et  frère  de  Constantin  le 
Grand.  Il  reçut  de  ce  dernier  la  charge  de  censeur,  réta- 
blie pour  lui,  dirigea  l'enquête  sur  saint  Athauase,  accusé 
du  meurtre  de  l'évêque  Arsenius,  et  réprima  la  rébellion 
de  Calocerus,  dans  l'île  de  Chypre. 

DelmagE  (Flavius  Julius),  fils  du  précédent.  Il  fut  éleçé 
à  Narbonne,  devint  consul  en  333,  et  reçut  de  Constantin, 
en  335,  le  titre  de  César  avec  la  Thrace  et  la  Macédoine. 
II  fut  égorgé  par  les  soldats,  après  la  mort  de  Constantin. 

Delmas  (Jean-François),  chanteur  français,  né  à  Lyon 
en  1861.  Il  remporta,  en  1886,  le  premier  prix  do  chant  au 
Conservatoire  de  Paris,  et  débuta  cette  même  année, 
dans  le  rôle  de  Saint-Bris  des  Huguenots,  à  l'Opéra.  Il  a 
créé  des  rôles  dans  la  Dame  de  Monsoreau  (1888);  Zaïre 
(1889);  le  Mage  (1891);  Lohengrin  (1891);  Salammbô  {n^2); 
la  Walkyrie  (1893);  Thaïs  (1894);  Hellé  (1896);  les  Maîtres 
chanteurs  (IS91)  ;  la  Burgonde  {ISdi) ;  etc.  Il  excelle  dans 
l'interprétation  de  la  musique  de  Wagner,  et  le  rôle  de 
Wotan  a  été  un  de  ses  triomphes. 

DelmENHORST,  ville  d'Allemagne  (gr. -duché  d'Ol- 
denbourg), sur  la  Delme,  affluent  du  Weser;  9.400  hab. 
Forge  ;  filature  et  tissage  do  jute.  Fabriques  de  bouchons  ; 
manufactures  de  tabac;  brasseries.  Ch.-l.  d'un  bailliage 
peuplé  de  26.200  hab. 

Delmotte  (Henri-Florent),  littérateur  belge,  né  à 
Mons  en  1798,  mort  en  1836.  Il  fut  bibliothécaire,  puis  ar- 
chiviste du  Hainaut.  On  a  do  ce  littérateur  érudit,  plein 
de  goût  et  de  finesse,  un  assez  grand  nombre  d'écrits,  no- 
tamment :  Mes  pensées  ou  Petites  idées  d'un  cerveau  étroit  ; 
Règlements  pour  le  jeu  de  la  galoche,  facétie  en  patois  (1834); 
Gouvernement  du  pays  de  Hainaut  depuis  le  temps  de  l'ar- 
chiduc Albert  (1835),  avec  René  Chaton;  etc. 

Delmotte  (Henri-Philibert-Josepb),  auteur  drama- 
tique belge,  né  à  Baudour  (Belgique)  en  1822,  mort  à 
Bruxelles  en  1884.  11  a  fait  jouer  avec  succès,  dans  cette 
dernière  ville,  plusieurs  de  ses  comédies.  Parmi  ses  écrits, 
nous  citerons  :  Poésies  (1846)  et  Comédies  (1873). 

Delna  (Marie  Ledan,  dite),  cantatrice,  née  à  Paris 
en  1875.  Elle  débuta,  en  1892,  à  l'Opéra-Comique,  dans  le 
rôle  do  Didon  des  Troyens.  Sa  voix  de  contralto  généreuse 
et  enveloppante,  superbe  dans  le  grave,  sonore  dans  le 
médium,  suffisamment  éclatante  à  l'aigu,  lui  conquit  pres- 
que tous  les  sutfrages.  Elle  créa  avec  un  grand  succès, 
à  ce  théâtre  :  Vi'ertlier  (1893);  l'Attaque  du  moulin  (1893); 
Falsla([{l'&^\)\  la  Vivandière  {\%'è^)  ;  la  Jacquerie  {IS95);  etc. 
En  1897,  elle  quitta  l'Opéra-Comique,  alla  chanter  en  Italie, 
puis  entra  au  grand  Opéra,  où  elle  débuta,  eu  1898,  dans 
Fidès  du  Prophète. 

DÉLO  n.  m.  Mar.  anc.  Syn.  de  cosse. 

SelobellE,  type  de  comédien  manqué,  prétentieux, 
se  croyant  un  grand  artiste  méconnu,  qui  a  été  imaginé 
par  A.  Daudet  dans  son  roman  de  Fromorii  jeune  et  Risler 
aîné.  (Le  nom  est  passé  dans  la  langue,  comme  celui  de 
Tarlarin  :  Un  Delobelli;;.) 

DÉLOCALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  localiser)  v.  a. 
Oter  le  caractère  local. 

Deloche  (Jules-Edouard-Maximin),  administrateur  et 
érudit  français,  né  à  Tulle  (Corrèze)en  1817,  mort  à  Paris 
en  1900.  Il  occupa  diverses  fonctions  administratives  en 
Algérie.  Rappelé  ù.  Paris  en  1850,  il  fut  attaché  au  mi- 
nistère de  l'agriculture  et  du  commerce.  Il  avait  été  élu, 
en  1871,  menibre  de  l'Académie  des  inscriptions.  Parmi 
ses  travaux,  pleins  d'érudition,  nous  citerons  :  Cartulaire 
de  l'abbaye  de  Beaulieu  (1859);  Description  des  monnaies 
mérovingiennes  du  Limousin  (1863);  Etudes  sur  la  géogra- 
phie historique  de  la  Gaule  et  spécialement  sur  les  divisïoyis 
territoriales  du  Limousin  au  moyen  âge  (1861-1864),  ou- 
vrage qui  lui  a  valu  le  premier  prix  au  concours  des  anti- 
quités nationales  :  la  Trustis  et  l'antrustion  royal  sous  les 
deux  premières  races  (1873);  Des  monnaies  d'or  au  nom  du 
roi  Théodebert  ilS'èG).  etc. 

DelnigEou  DelNIGZA,  bourg  do  l'Autrichc-Hongrie 
(Croatie!,  sur  le  Karst;  2.S0ô  hab.  Ch.-l.  d'un  district  peu- 
plé de  22.000  hab. 

DÉLOGEMENT  {je-man  —  rad.  déloger)  n.  m.  Action  de 
quitter  son  logement.  Il  On  dit  auj.  dêmén.\gement. 

—  Fig.  Trépas  ;  Puisque  Dieu  nous  donne  le  loisir  de 
disposer  de  notre  délogement,  préparons-7wus-y.  (Mon- 
taigne.) 

—  En  T.  d'art  milit..  Départ  de  gens  de  guerre  logés 
par  étape;  décampement  :  Délogemknt  fait  à  la  hâte. 

DÉLOGER  {je  —  du  préf.  priv.  rfe,  et  de  loger.  Prend 
un  e  après  le  g  devant  a  et  o  :  Nous  délogeons.  Jl  délogea) 
V.  n.  Quitter  son  logement,  sortir  de  son  logement  pour 
aller  loger  ailleurs,  ii  Fam.  Sortir,  quitter  le  lieu  où  l'on 
est. 

~-  Fig.  Mourir  :  Tôt  ou  tard,  il  faut  déloger,  n  Chasser, 
dissiper  :  Faire  déloger  la  fièvre. 

—  En  T.  d'art  milit..  Quitter  une  étape  ou  un  caserne- 
ment. Il  Décamper. 

—  Fam.  Déloger  sa7is  tambour  ni  trompette.  Se  retirer 
secrètement,  sans  faire  do  bruit,  soit  pour  ne  pas  payer 
ce  qu'on  doit,  soit  pour  éviter  ce  dont  on  est  menacé. 

—  V.  a.  Oter  un  logement,  faire  quitter  un  appartement 
à  :  Déloger  un  locataire.  Il  Fam.  Chasser  de  sa  place,  de 
son  poste  :  Délogkii  un  fonctionnaire. 

—  Fig.  Dissiper,  faire  disparaître  :  On  ne  déloge  pas 
aisément  l'amour  du  merveilleux. 

—  Kn  T.  d'art  milit.,  Faire  quitter  un  poste,  une  posi- 
tion :  DÉLOGER  l'ennemi  à  coups  de  canon. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  de  déloger,  de  s'en  aller,  de 
décamper  :  Rencontrer  quelqu'un  à  son  déloger.  (Vx.) 

DÉLOGNATHE  OU  DELOGNATHA  {dé)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  hétéromèros,  famille  des  ténébrionidôs, 
tribu  dos  phrénatinés,  comprenant  des  formes  allongées, 
de  petite  taille,  d'un  noir  brillant.  (Les  cinq  ou  six  espèces 
connues  habitent  le  Brésil;  ils  ressemblent,  ù  première 
vue,  à  de  petits  lucanidos.) 

DÉLOKANIQUE  (niA-')  adj.  So  dit  d'un  composé  acide, 
constituant  une  matière  colorante  brun  cerise,  soluble  en 


598 

brun  rouge  dans  les  alcalis,  et  qu'on  prépare  en  traitant 
l'acide  lokanique  du  lokao  (vert  de  Chme)  par  la  potasse, 
chauffant  jusqu'à  lébuUition,  sursaturant  d'acide  chlor- 
hydrique,  filtrant  et  reprenant  le  résidu  par  l'alcool. 

Delolme  (Jean-Louis),  jurisconsulte  et  publicîste 
suisse,  né  à  Genève  en  1740,  mort  à  Seewen  (canton  de 
Schwitz)  en  1806.  Avocat  à  Genève,  il  fut  banni  en  1787 
pour  ses  opinions  démocratiques,  et  se  rendit  à  Londres. 
II  a  publié  ;  Constitution  de  l'Angleterre  (1771),  traduit  par 
lui  en  anglais  [1112];  Parallèle  entre  le  gouvernement  aji- 
glais  et  celui  de  Suède  (1772)  ;  Histoire  des  flagellants  (1782) 
et  Essai  sur  l'union  de  l'Ecosse  et  de  l'Angleterre  (1796). 

DELONCE  {lonss)  n.  f.  Machine  à  draguer,  analogue  à  la 
noria,  que  l'on  emploie  pour  opérer  les  dragages  à  bras 
d'hommes. 

DÉLONGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  longe.  Prend 
un  e  après  le  g  devant  a  et  o  :  Aous  délongeons.  Je  délon- 
geai) V.  a.  P^uconn.  Débarrasser  de  sa  longe  :  Délonger 
un  faucon.  Il  On  dit  aussi  délongir. 

Delonia.  Géogr.  V.  Delvino. 

DÉLOQUETÉ,  ÉE  (A'e)  adj .  Qui  est  en  loques,  en  guenilles. 

DeLORD  (Taxile),  publiciste  français,  né  à  Avignon  en 
1815,  mort  à  Paris  en  1877.  Il  débuta  comme  journaliste  à 
Marseille,  puis  se  rendit  à  Paris,  oîi  il  collabora  à  divers 
journaux,  notamment  au  "  Charivari  »  dont  il  fut  rédacteur 
on  chef  de  1848  à.  1858.  Sous  divers  pseudonymes,  il  publia 
des  articles  pleins  de  verve,  de  gaieté  et  de  raillerie.  Ce 
polémiste  redouté,  que  Sainte-Beuve  appelait  un  "  loustic 
libéral  ",  siégea  à  l'Assemblée  nationale  comme  député  de 
Vaucluse,  de  J871  à  1876.  Il  a  publié  :  Physiologie  de  la 
Parisienne  {\% Al);  les  Matinées  littéraires  (1860);  les  Troi- 
sièmes Pages  du  journal  «  le  Siècle  »,  portraits  (1861)  ;  et 
une  Histoire  du  Second  Empire  (1868-1875). 

DelORME  ou  de  L*Orivie  (Philibert),  architecte 
français,  né  à  Lyon  en  1515,  murt  à  Paris  en  1570.  Il  appar- 
tenait probablement  à  la  famille  de  Pierre  et  de  Toussaint 
de  L'Orme,  constructeurs  du 
château  de  Gaillon.  Il  passa 
les  Alpes  pour  aller  étudier, 
à  Rome,  les  monuments  de 
l'antiquité.  Le  cardinal  dt.' 
Sainte-Croix,  qui  fut  depuis  le 
pape  Marcel,  aida  à  son  in- 
struction. Appelé  à  Paris,  il 
devint  «  architecte  du  voy  » 
et  inspecteur  des  bâtiments 
royaux.  Architecte  préféré 
de  Henri  II  et  de  Diane  do 
Poitiers,  il  exécuta  des  tra- 
vaux importants,  pour  la  plu- 
part détruiis  ou  transformés. 
Il  fut  aussi  conseiller  et  au- 
mônier ordinaire  du  roi,  abbé 
commendataire  de  plusieurs 
abbayes.  Henri  II  venait  à 
peine  de  mourir  que  les 
adversaires  de  Delorme  par- 
vinrent à  le  déposséder  de 
sa  charge  de  surintendant  des  bâtiments,  au  profit  du 
Primatice;  mais,  en  1564,  la  faveur  lui  revint.  11  com- 
mença, pour  Catherine  de  Médicis,  le  palais  des  Tuile- 
ries, et  s'etforça  d'y  réaliser  l'idée,  qu'il  a  eue  le  pre- 
mier, d'un  ordre  français,  à  l'aide  de  colonnes  composées 
de  quatre  ou  cinq  tambours  superposés  et  dont  les  joints 
étaient  dissimulés  par  des  moulures.  Le  château  d'Anet, 
qu'il  commença  en  1552,  est  son  œuvre  la  plus  remarquable. 
C'est  lui  qui  a  inventé  le  genre  do  construction  en  planches 
sur  champ  pour  les  voûtes  légères  et  les  combles.  Ses  deux 
livres,  où  il  est  traité  de  lacoupe  des  pierres,  ont  répandu 
cette  science  demeurée  depuis  le  moyen  âge  le  privilège 
d'un  petit  nombre.  Ses  ouvrages  ont  été  pendant  plus  d'un 
siècle  le  meilleur  traité  de  l'art  de  la  construction.  Le 
premier  est  intitulé  :  Nouvelles  inventions  pour  bien  bastiret 
à  petits  fraiz  trouvées  naguères  par  Philibert  de  Lorme, 
Lyonnois  (1561),  et  le  second,  dont  le  premier  volume  seu- 
lement fut  terminé  :  le  Premier  tome  de  l'arcliitecture  de 
Philibert  de  Lorme  (1567).  Nous  devons  mentionner  encore  : 
le  portail  de  la  chapelle  du  parc  de  Villers-Cotterets,  une 
galerie  conduisant  du  pont  au  château  neuf  de  Saint-Ger- 
main-en-Laye ,  l'escalier  de  François  I",  à  Saint-Denis, 
dont  il  a  donné  les  plans,  etc. 

Delorme  ou  de  Lorme  (Marion),  courtisane  fran- 
çaise, née  en  1611  à  Baye  (Marne),  morte  à  Paris  en 
1650.  Une  grande  incertitude,  dissipée  par  des  recher- 
ches récentes,  a  longtemps  régné  sur  ses  origines.  Née 
au  château  de  Baye,  dont  la  baroniiie  appartenait  à  son 
père,  Marion  était  fille  de  Jean  Delon,  seigneur  de  Lorme, 
trésorier  de  Champagne,  et  de  Marie  Chastelaiu.  C'est 
dans  cette  résidence  familiale  que  s'écoula  son  enfance, 
qui  ne  faisait  guère  présager  ses  destinées  futures.  Ini- 
tiée à  l'amour  par  l'épicurien 
Desbarreaux,  qui  lui  incul- 
qua son  scepticisme,  elle  le 
quitta,  peu  après,  pour  Cinq- 
Mars,  alors  dans  tout  l'éclat 
de  la  faveur  royale.  C'est  la 
période  la  plus  brillante  de 
sa  vie  galante,  la  seule  peut- 
être  pendant  laquelle  le  salon 
de  la  femme  à  la  mode  aii 
réellement  fait  oublier  l'al- 
côve de  la  courtisane.  Unie, 
dit-on,  par  un  mariage  clan- 
destin au  grand  écuyer,  dont 
elle  prend  un  instant  le  nom 
(on  l'appelait  alors  M""*  la 
Grande),  elle  voit  détiler  chez 
elle  tout  ce  que  Paris  compte 
de  plus  élégant  et  de  plus  let- 
tré. Son  étoile  pâlît  avec  celle 
do  Cinq -Mars  qui,  en  1C42, 
paye  de  sa  tétcses  foUesvelléitésdo  conspiration.  L'incon- 
stante Marion  n'avait  pas  attendu  ce  tragique  événement 
pour  courir  à  de  nouvelles  amours.  Sur  la  liste  de  ses  favoris 
d'un  mois  ou  d'un  jour,  les  rontnmporains  ont  inscrit  les 
noms  de  Saint- Fvremont.  do  Buckingliam,  deGrammont,  do 
Coniic,  du  surintendant  Eincrv  et  nn'Mne  relui  liu  cardinal 
de  Richelieu.  Nous  leur  laissons  la  responsabilité  do  celte 
nomoDClaturo. 


Philibert  Delorme. 


ï 


Marion  Delorme. 


S99 

La  mort  do  Marion  Delormo  a  fourni  matièro  aux  plus 
iuvraisemblablos  16g:ondos.  Certains  biographes,  qui  so 
•sont  (jjueUiuo  peu  motiuôs  do  leurs  lecteurs,  Tout  fait 
vivre  jusqu'on  noi>,  et  môniô  jusqu'en  1711  (oUo  aurait  ou 
alors  cent  trouto-qii:itro  ansj,  après  l'avoir  successive- 
ment mariée  ù  un  lord  anglais,  à  un  voleur  do  grand 
cheniiu  et  à  un  procureur  liscal.  La  vôritô,  établie  par 
un  acte  do  succession  conservé  aux  Archives  natioualos, 
est  qu'elle  a  succombé,  on  1G50,  ù  uno  courte  maladie, 
ûgéo  seulement  do  trente-neuf  ans. 

Delorme  (Marion),  drame  en  cinq  actes  et  en  vers,  de 
Victor  Hugo,  représenté  sur  le  théâtre  do  la  Porto-Saint- 
Martiu,  le  il  aoilt  1S3I.  Cotte  œuvre,  qui  s'appela  d'abord 
un  Duel  sous  liichelieu,  fut  écrite  dès  juin  1829,  mais  la 
censure,  avant  cru  reconnaître  Charles  X  eu  Louis  XIII, 
avait  mis  d'abord  son  veto  sur  Marion  Delorme.  —  La  cour- 
tisane Marion,  transfigurée  par  l'amour,  est  cachée  à 
lilois,  et  no  vit  ([uo  pour  Didier,  qui  la  croit  pure  autant 
(pio  belle.  Gaspard  de  Saverny.  iouno  débauché  insoucieux, 
quia  été  l'amant  do  Marion,  la  rencontre  à  Blois,  ot  la 
regarde  d'une  façon  que  Didier  trouve  trop  galante.  Le 
lendemain,  les  deux  jeunes  gens  se  mettent  à  ferrailler 
en  pleine  rue.  Le  guet  survient.  Richelieu  a  interdit  les 
duels,  sous  peine  de  mort.  Saverny,  se  laissant  doucement 
glisser  à  terre,  fait  le  mort.  Didier,  seul,  est  emmené  par 
la  garde.  Au  troisième  acte,  la  toile  se  lève  devant  le  cnfi- 
toau  de  Nangis.  Gaspard  ne  s'est  pas  contenté  de  faire  !o 
mort.  Sous  un  déguisement,  le  jeune  fou  s'est  rais  grave- 
ment à  traîner  son  propre  cercueil  en  carrosse  jusqu'au 
château  de  Nangis,  chez  son  oncle.  Tout  est  prêt  pour  les 
funérailles;  à  ce  moment,  une  troupe  do  comédiens  de- 
mande asile  :  parmi  eux  se  dissimulent  Didier  et  Marion 
fugitifs.  Gaspard  reconnaît  Marion.  Il  s"en  va  conter  l'aven- 
ture à  un  inconnu,  qui  n'est  autre  que  le  lieutenant  crimi- 
nel Latfomas.  Didier  et  Saverny  sont  arrêtés.  Le  marquis 
de  Nangis  et  Marion  Delorme  vont  se  jeter  en  vain  aux 
pieds  de  Louis  XIII.  L'échafaud  est  prêt  :  Gaspard  est 
toujours  plein  de  gaieté  ;  Didier  est  triste  :  il  sait  à  présent 
la  vérité  sur  le  passé  de  sa  maîtresse.  Cependant,  la  cour- 
tisane implore  son  pardon  ;  il  se  souvient  que  cette  femme 
fut  aimante,  et,  avant  do  mourir,  il  lui  pardonne. 

Mettre  au  cœur  d'une  courtisane  un  peu  d'amour  pur  et 
la  laver  ainsi  de  ses  fautes;  d'un  autre  côte,  dresser  en 
face  d'un  jeune  gentilhomme  éccrvelé,  dissipé,  Saverny. 
un  inconnu  malheureux,  persécuté,  d'une  tendresse  con- 
centrée et  d'une  vertu  austère:  tel  est  le  double  contraste 
qu'a  voulu  le  poète  ;  il  est  d'une  psychologie  romantique, 
un  peu  simple  et  conventionnelle.  Louis  XIII,  et  surtout 
Richelieu,  sont  faux.  En  revanche,  le  mouvement,  les  op- 
positions dramatiques  des  scènes  et  des  personnages,  les 
vers  tragiques  et  retentissants  frappent  l'imagination. 

Delorme  (Pierro-Claude-François),  peintre  fran'7ais, 
né  et  mort  à  Paris  (1783-1859),  élève  et  imitateur  de  Giro- 
det.  Ses  principales  œuvres  furent  :  la  Mort  d'Abel  (1810), 
par  lequel  il  débuta  avec  quelque  éclat  ;  puis  Béro  et 
Léandre  {ISI^);  Jésus  ressuscitaiit  la  fille  de  Jaire  (1817), 
dans  l'église  Saint-Roch  ;  Descente  du.  Christ  dans  les 
limbes  (i819).  à  Notre-Dame  de  Paris  ;  Céphale  enlevé  par 
/'Aurore  (1822),  au  Louvre;  et  d'autres  tableaux  dans  di- 
verses églises  de  Paris. 

Delorme  (Louis-René),  littérateur  français,  plus 
connu  sous  le  pseudonyme  de  Saint-Jiiirs,  né  et  mort 
à  Paris  (1848-1890).  Il  a  collaboré  à  divers  journaux  où  il  a 
donné  des  articles  d'économie  politique,  de  critique  artis- 
tique et  dramatique.  Sous  son  nom,  il  a  publié  :  le  Must-e  de 
la  Comédie- Française ,  catalogue  raisonné  des  œuvres  d'art 
do  la  Comédie -Française  (1878);  Gustave  Doré,  peintre, 
sculpteur,  dessinateur,  graveur  {IS19),  et,  sous  son  pseudo- 
nyme do  "  Saint-Juirs  »,  plusieurs  romans,  dont  l'un,  J/a- 
dame  Bourette  (1886),  a  été  couronné  par  l'Académie.  Citons 
encore  do  lui,  avec  Blavet,  le  Bravo,  opéra,  musique  do 
Salvayre  (1877). 

DELORRHIPIS  {dé,  piss)  n.  m.  Genre  d'arachnincs  ara- 
néides  dipneumones,  famille  des  argîopidcs,  comprenant 
des  formes  très  voisines  des  dicymbium,  mais  en  différant 
par  la  disposition  des  yeux,  la  nature  des  téguments  lisses 
ou  coriaces.  Les  delorrhipis  habitent  soit  la  région  médi- 
terranéenne, soit  l'Amérique  du  Nord. 

DelORT  (Jacques-Antoioe-Adrien,  baron),  général 
français,  né  et  mort  à  Arbois  (Jura)  [1773-1846].  Volontaire 
en  1791,  et.  après  avoir  fait  les  campagnes  de  la  Révo- 
lution, fut  promu  colonel  à  Austerlifz(i805).  Nommé  géné- 
ral do  division  sur  lochamp  de  bataille  de  Montoreau(i814), 
il  so  distingua  à  Ligny  et  à  Waterloo.  Il  resta  en  non-ac- 
tivité sous  la  Restauration,  reprit  du  service  en  1830,  et 
devint  député  du  Jura  (1830)  et  pair  do  Franco  (1837). 

Delort  (Joseph),  historien  français,  né  à  Miraude 
(Gers)  en  1789,  mort  à  Paris  en  1817.  Dans  son  Histoire  de 
l'homme  au  masque  de  fer  {I82ô),  il  indiquait  que  l'homme 
au  masauo  avait  été  le  comte  Mattioli,  secrétaire  d'Etal 
du  duc  do  Mantouo.  Son  Histoire  de  la  détention  des  philo- 
sophes et  des  fjcns  de  lettres  à  la  Bastille  et  à  Vincenne.s 
(1829),  ouvrage  écrit  d'un  ton  modéré,  est  précieux  par  le 
grand  nombre  do  documents  qu'il  renferme. 

DéLOS  [au  .  Dili  ou  Sidili,  dans  l'antiquité  Lagin 
(îlo  des  lièvres),  Orti/r/ie  (ile  des  cailles),  Prijpyle  (porte 
do  feu),  C>jnth>h-et  Pélasgic.  Co  nom  do  Délos  (stable,  vi- 
sible) est  expliqué  par  là  légende  :  cette  ilo,  auparavant, 
orrait.  Zcus  l'arrêta,  pour  offrir  à  Latone  poursuivie  un  re- 
fuge où  elle  pût  mettre  au  monde  Apollon  ot  Diane.) 

Ile  grecque  do  ta  mer  Egée,  dans  les  Cyclados,  au  N. 
do  Naxos, 
entre  Rhé- 
*iia  ot  My- 
konos,80ki- 
lom.carr.de 
superficie. 
C'est  uno 
îlo  rocheu- 
se,dominée 
par  les  gra- 
nitsdtimont 
C  y  n  t  II  0  s  , 
d'un  climat 
pousalubre. 
Dos  ruines,  dan»  une  plaino  jadis  fertile,  marquent  l'om- 

Ê lacement  d'une  villo  autrefois  florissante  ot  renommée. 
élos  fut  lo  centre  religieux  des  Ioniens  (hvinnes  homén 
quos).  Apollon  surtout  y  était  honoré,  ot  lu  plus  grande 


lu. 


Ancienne  monnaie  do  Ddlog. 


partiù  de  l'île  lui  était  consacrée.  Latone,  Artémis  avaieni 
aussi  dos  temples.  A  partir  de  187-1,  l'Ecole  française  d'Athè- 
nes commence  los  fouilles.  En  1874,  Burnouf  voit  on  Délos 
un  contre  d'observations  astronomiques.  Lobôgue  trouve 
dans  une  caverne  du  Cynthos  les  débris  d'une  statue  posée 
sur  un  bétyle  ;  co  serait  un  temple  du  soleil  do  l'époque 
mycénienne.  Entre  1877  et  1887,  vingt  édifices  furent  décou- 
verts: beaucoup  purent  être  reconstitués.  Lotomplo  d'Apol- 
lon ressemblait  au  Théséion  d'Athènes,  élevé  au  iv'  siècle 
av.  J.-C.  Le  temple  d'Artémis  était  plus  petit  et  amphipro- 
style.  Un  grand  nombre  d'inscriptions  ont  été  mises  à  jour  : 
dédicaces,  décrets  do  proxénie,  inventaires,  comptes,  qui 
remontentjusqu'au  vil' siècle  av.  J.-C.  Les  droits  de  pâture, 
la  fabrique  do  la  pourpre,  les  mouvements  du  port,  des 
cadeau.x  précieux  enrichissaient  le  temple  qui,  en  outre, 
prêtait  de  l'argent  pour  cinq  ans  à  10  p.  100.  Sous  la  direc- 
tion de  Homolle,  les  recherches  ont  été  poursuivies;  le 
théâtre,  la  nécropole,  lo  port,  etc.,  ont  été  étudiés  ;  le  nombre 
dos  fragments  de  statues  et  d'inscriptions  s'est  accru. 

DÉLOSTOME  {stoni)  n.  m.  Genre  d'arbres,  do  la  famille 
des  bignoniacées,  tribu  des  técomécs,  comprenant  trois 
espèces,  qui  croissent  au  Pérou. 

DÉLOT  {lo  —  do  del,  anc.  forme  de  dé)  n.  m.  Garniture 
de  cuir  dont  les  calfats  s'enveloppent  le  petit  doigt  pour 
travailler,  il  Doigtier  de  cuir  lacé  dont  se  servent  quelques 
corps  de  métiers. 

DÉLOVER  (du  priv.  dé,  ot  de  lover)  v.  a.  Dérouler  un  câble 
qui  était  lové  ou  enroulé  en  cercle  :  Délovbr  un  cordage. 

Se  délover,  v.  pr.  Etre  délové,  n  So  dérouler,  s'allonger, 
en  parlant  d'un  serpent  :  Boa  qui  se  délove. 

Deloy  (Jean-Baptisto-Aimé),  écrivain  français,  né  à 
Plancher-Bas  (Haute-Saône)  en  1798,  mort  à  Saint-Etienne 
en  1834.  Il  so  rendit  au  Brésil  (1822),  où  il  gagna  la  faveur 
de  dom  Pedro  et  fonda  VEstrella  Bj'asileira,  qui  devint  le 
journal  ofrîciel  de  l'empire.  L'hostilité  des  Brésiliens  contre 
les  étrangers  l'ayant  forcé  à  quitter  ce  pays,  il  revint  en 
France,  fonda  une  académie  provinciale  à  Lyon,  et  créa 
plusieurs  journaux.  On  a  de  lui  deux  recueils  de  vers  :  Pré- 
ludes poétiques  (IS27)  ;  Feuilles  au  vent  (1840). 

DÉLOYAL,  ALE,  AUX (/oa-m/)adj. Qui  n'a  pas  de  loyauté  : 
César  Borgia  fut  l'homme  le  plus  déloyal  de  son  siècle. 
(L.-J.  Larcher.)  il  Qui  annonce  la  déloyauté,  le  manque  de 
bonne  foi  :  Conduite  déloyale.  Procéâé  déloyal. 

—  Substautiv.  Personne  déloyale. 

—  Stn.  Déloyal,  infidèle,  perfide,  traître.  Déloijal  ex- 
prime un  manque  de  bonne  foi,  de  probité,  une  infidélité 
qui  a  quelque  chose  de  lâche.  Infidèle  marque  l'incon- 
stance, le  changement.  Le  perfide  a  quelque  chose  d'odieux  ; 
il  est  d'une  intidélité  couverte,  dissimulée,  et  d'autant 
plus  dangereuse.  Enfin,  le  traître  est  celui  qui  commet  une 
perfidie  à  l'ég^ard  des  siens,  qui  les  livre  à  leurs  ennemis, 
souvent  en  tirant  de  sa  mauvaise  action  un  parti  avanta- 
geux pour  lui-même. 

DÉLOYALEMENT  {loa-ia)  adv.  D'une  façon  déloyale. 

DÉLOYAUTÉ  [loa-iô)  n.  f.  Manque  de  loyauté  :  La  dé- 
loyauté est  un  vice  qu'on  ne  saio^ait  trop  attaquer,  (Saint- 
Prosper.)  n  Acte  déloyal  ;  Commettre  une  déloyauté. 

DÉLOYE  (Gustave),  sculpteur  français,  né  à  Sedan  en 
1845,  mort  en  1S99.  Elève  de  Jouffroy  et  de  Dantan  jeune, 
il  remporta  le  second  prix  de  Rome,  et  so  fit  connaître 
d'abord  par  des  bustes.  Il  exécuta  aussi  des  ensembles 
assez  importants,  comme  ses  groupes  pour  le  commandant 
Hériot,  et  son  jnonument  de  Garioalai,  à  Nice.  Mais,  de 
bonne  heure,  il  inclina  vers  la  sculpture  ornementale,  la 
petite  composition  polychrome  et  les  industries  d'art.  Il  a 
aussi  exécuté  des  médailles,  des  médaillons,  marié  le  mé- 
tal au  marbre.  Déloyo  était  un  artiste  d'esprit  fertile, 
inventif,  qui  avait  l'exécution  prompte  et  spirituelle. 

DelPECH  (François-Séraphin),  dessinateur  et  critique 
d'art,  né  à  Paris  en  1778,  mort  en  1825.  Il  est  surtout  connu 
par  son  Iconographie  des  conteitiporains,  collection  de  por- 
traits lithographies,  qu'il  commença  à  faire  paraître  en  1823. 
et  dont  la  publication  fut  continuée  par  sa  veuve. 

DelpEGH  (Jacques-Mathieu),  chirurgien  français,  né  à 
Toulouse  en  1777,  mort  en  1832.  A  vingt  et  un  ans,  il  de- 
venait chirurgien  en  chef  do  l'hùpital  Saint-Jacques  de 
Toulouse.  Candidat,  en  isi2,  à  la  chaire  do  clinique  chirur- 
gicale do  Paris,  il  fut  battu  par  Dupuytreu,  mais  obtini 
fa  mémo  chaire  à  Montpellier.  Delpech  fut  surtout  un  bnl 
lant  professeur  et  un  clinicien  distingué  ;  il  était,  en  outre, 
musicien  habile,  peintre  de  talent,  causeur  attrayant.  En 
1832,  pour  des  motifs  encore  ignorés,  il  fut  frappé  d'une 
balle  au  cœur  par  un  assassin.  Delpech  a  laissé  divers  ou- 
vrages ;  citons  :  Passibilité  et  degrés  d'utilité  de  la  symphg- 
séotomie;  Précis  élétnentaire  des  ynaladies  réputées  chiruj-- 
r/)cn/cs  (181G)  ;  Chirurgie  clinique  de  Montpellier  (1823-1828). 

Delpech  (Auguste-Louis-Dominiquo),  neveu  du  pré- 
cédent, né  en  1818,  mort  en  1880.  Il  fut  un  praticien  dis- 
tingué, et  devint  membre  do  l'Académio  do  médecino.  Il 
faut  citer  de  lui  :  De  la  fièvr'û  {ISA!)  \ 
le  Scorbut  pendant  le  siège  de  Paris 
(1871);  etc. 

delphacidés  (t/t-r,  si)  n.  m.  pi. 
Famillo  d'insoctos  hémiptères,  du 
groupe  des  fulgoros,  comprenant  les 
genres  delphax,  asiraca,  hygiops,  etc., 
tous  caractérisés  par  la  longueur  dos 
antennes,  les  tibias  postérieurs  armés 
d'une  grande  épine.  —Un  delphacidé. 

DELPHAX  {dèl'-fakss)  n.  m.  Genre 
d'insocles  hémiptères,  type  do  la  fa- 
millo des  delphacidés.  dont  la  caractéristique  ost  uno  tôto 
étroite,  terminée  eo  pointe,  et  un  abdomen  oblong,  caréné 
en  toit. 

—  Encycl.  Los  dclphaœ  sont  do  petits  insectes  sauteurs 
ayant,  dans  la  mrtmo  espèce,  les  ailos  courtes  ou  longues  ; 
on  on  connaît  plus  do  quatre-vingts  ospècos  d'Europe  ot 
du  bassin  méditerranéen. 

Delphes  (anc  Delphoi,  auj.  Kastrl),  villo  do  la 
Grèce  ancienne,  dans  la  Phocido.  ù.  40  kilom.  do  l'antiquo 
Chéronéo,  non  loin  du  golfo  do  Lépanto,  sur  lo  versant 
sud-ouost  du  Parnasse,  près  du  Pleistos.  Lo  nom  do 
Delphes  {delphos,  sein,  matrlco),  postérieur  ft  celui  de 
PyUio,  aurait  sicnillé  centre  de  la  terre.  LA,  par  l'intormé- 
diaire  do  la  Pytliie,  los  dieux  entraient  on  communication 
avec  les  hommes;  cet  oracle  illustra  Delj)hes,  surtout  de- 
puis lo  vi»  siùclo  av.  J.-C.  (V.  Pytuik  )  i-es  oracles  onri- 


Dclphax(gr.  3foi»). 


DELORME   —   DELPHINE 

chirent  Delphes  et  la  rendirent  illustre.  On  venait  des  pays 
los  plus  lointains  consulter  la  Pythie.  Crésus  offrit  ainsi 
au  tomple  d'Apollon  uno  foule  d  objets  précieux.  Delphes 
fut  pillée  à  plusieurs  reprises  par  des  Argiens,  des  Pho- 
céens, des  Gaulois,  et  par  Néron.  Apollon  surtout  y  était 
honoré.  Né  à  Délos,  d  après  la  légende,  il  alla  à  Crissa, 


WWWWMm 


Le  temple  de  Delphes  :  Latone,  Artémis  et  Apollon 
(bas-relief  du  Louvre). 

tua  le  serpent  Python  qui  gardait  l'antique  oracle  de  Py- 
tho,  et  établit  son  culte  à  Delphes.  Les  jeux  «  Pythiques  » 
se  célébraient  près  de  Delphes.  On  y  voyait  aussi  un  temple 
de  Latone,  un  temple  d'Artémis  «  Selasphoros  »,  dont  la 
prêtresse  tenait  l'arc  et  le  flambeau  attrioués  à  la  déesse; 
le  tombeau  de  Pyrrhus,  ifils  d'Achille;  la  «  Lesché  u,  que 
Polygnote  avait  ornée  de  peintures.  Les  «  amphictyons  » 
s'y  réunissaient.  Esope  aurait  été  précipité  du  haut  d'un 
rocher  voisin,  près  de  la  fontaine  de  Castalie. 

Les  fouilles  Laurent,  O.  Mûller,  Le  Bas  ont  révélé 
l'antique  prospérité  de  Delphes  et  précisé  les  connais- 
sances sur  la  vie  religieuse,  économique  et  artistique  des 
Grecs.  Une  convention  franco-grecque  de  1887  autorisa 
et  facilita  les  expropriations,  et  les  fouilles,  réservées  à  la 
France,  prirent  plus  d'ampleur.  En  1891  était  mise  au  jour 
une  inscription  portant  la  notation  musicale  d'un  hymne  à 
Apollon.  Déchiffré,  établi  par  T.  Reinach,  cet  hymne  servit 
de  spécimen  pour  la  musique  grecque  dont  on  n'avait  long- 
temps connu  que  la  théorie.  En  1897,  Reinach  et  Bœlmann 
fiubfiaient  un  second  hymne  delphien  à  Apollon. dCes  deux 
ragments  sont  des  documents  précieux  pour  toute  une 
partie  de  l'art  de  l'ancienne  Grèce.  Le  monastère  de  la 
Panagia-Kimisis.  sur  un  plateau  près  de  la  fontaine  do 
Cast^ie,  indiquerait  l'emplacement  do  l'ancien  gymnase. 

DeLPHIDIUS  (Attius  Tiro),  rhéteur  gallo-romain  du 
IV"  siècle.  Son  père  était  lui-même  un  rhéteur  de  Bordeaux. 
Delphidius  acquit  très  jeune,  dans  cette  ville,  une  grande 
réputation.  En  358,  il  plaida  devant  Julien,  alors  César, 
contre  le  préfet  de  la  Narbonnaise,  accusé  de  concussion. 
Plus  tard,  Delphidius  ayant  embrassé  le  parti  de  Procope, 
révolté  contre  Valons,  n'échappa  qu'avec  peine  au  châti- 
ment. Il  renonça  alors  à  la  politique,  et  ouvrit  avec  un 
grand  succès  une  école  d'éloquence.  Il  mourut  prématuré- 
ment. Devenues  chrétiennes,  sa  veuve  et  sa  fille  tombèrent 
dans  le  priscillianisme.  Sa  fille  fut  déshonorée  parPriscille, 
et  sa  veuve  fut  décapitée  à  Cologne  comme  hérétique  (388). 

Delphien,  ENNE  {dêr-fi-în,  en'),  personne  née  à 
Delphes  ou  qui  habitait  cette  ville.  —  Les  Delphiens. 

—  Myth.  Surnom  d'Apollon,  adoré  à  Delphes. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient' à  Delphes  ou  à  ses  habi- 
tants :  L'oracle  delphien. 

DelPHIN  ou  DelphinuS,  nom  d'une  puissante  fa- 
mille gallo-romaine  établie  à  Lyon,  et  qui  donna,  dit-on, 
par  la  suite,  son  nom  à  la  province  du  Dauphiné.  — 
SiGONiusDelptiinus,  nommé  duc  do  Lyon  par  Dagobert. 
fut  lo  père  de  saint  Ennkmond,  évéquo  de  Lyon,  et  do 
DfciLPHiN,  qu'il  eut  pour  successeur  dans  le  gouvernement 
de  Lyon.  Très  aimés  de  Clovis  H,  les  deux  frères  déplurent, 
sousClotaire,  à.  Ebroïn,  qui  accusa  Dolphin  d'avoir  con- 
spiré contre  son  souverain.  Delphin  fut  condamné  à  mort, 
ot  le  peuple  de  Lyon  lo  considéra  comme  nu  martyr. 
Quant  à  saint  Ennemond,  il  fut  assassiné  quoique  temps 
après  par  l'ordre  d'Ebroïn,  près  de  Chalon-sur-Saono. 

DELPHINAL,  ALE,  aux  [diV  —  du  lat.  dclphinus,  dau- 
phin) adj.  Hist.  Qui  appartient  aux  dauphins  du  Viennois 
ou  d'Auvergne,  ou  au  Daupliin,  fils  aîné  du  roi  de  Franco. 

DELPHINAPTÈRE  ou  DELPHlNAPTBRUSl>/t'-n(Jis)n.m. 
N'om  scientifique  du  bélouga,  type  do  la  tribu  des  delphi- 
naptéyi7ié$.  V.  bei.ouga. 

DELPHINAPTÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  de  cétacés,  famillo 
des  delphinidés,  comprenant  lo  seul  goure  drtphinaptére, 
mais  a  laquollô  on  soude  souvent  les  moDodoutidés  ou 
narvals.  —  Un  DtXPHiNArTÉiiiNË. 

DELPHINE  (rfé/')  n.  f.  Chim.  Alcaloïde  retiré  par  Mar- 
(juis  des  semences  du  detphiniui7t  stapkisagj'ia.  C'est  un 
poison  très  actif  employé  on  médecine,  ot  qui  a  pour  for- 
mule C'IP'AzO'. 

Delphine  de  GlandÈVES  (sainte),  néo  on  Provonco 
en  1283.  morte  ii  Apt  en  Ui-i».  lillo  de  Sinna,  seigneur  do 
Puimichel.  Mariée  à  Elzùar  do  Sabran,  comte  d'Arian, 
dans  lo  rovaumo  do  Naples,  elle  fit  vœu,  avec  son  époux, 
do  vivro  âaus  la  coutinonco.  Devenue  veuve,  Delphine 
vendit  tous  ses  biens  pour  secourir  des  familles  pauvres. 
En  1313,  elle  retourna  en  Provence,  ot  décida  la  roiuo 
Sancio  à  prendre  l'habit  des  clarissos.  Delphine  vivait 
encore  quand  son  mari  fut  canonisé.  Lo  peuple  la  sur- 
nomma la  sainte  Comtesse.  —  FtUo  lo  2G  septembre. 

Delphine,  roman  de  M""  do  Staël,  paru  en  ÏS03,  à 
Genève.  C'est  un  roman  par  lettres,  dans  la  manière  do  la 
Nouvelle  J/éloïsc.  C'est  aussi  un  roman  à  thèse,  commo 
l'indique  l'épigraphe  :  «  Un  homme  doit  savoir  braver 
l'opinion,  uno  femme  s'y  soumettre.  •  —  Delphine  d'Albé- 
mar  ost  uno  jouno  vouvo,  fièro.  indépendante,  qui.  forto 
dosa  conscionco, croit  pouvoir  suivre  la  seule  impulsion 
(le  son  cœur  ot  dédaigner  l'opinion  du  monde  :  aussi 
accumulo-t-ello  los  légèretés  sur  los  imprudences,  naïvo- 
uKMit,  héroïquement.  L'opinion  so  venge  ot  la  fait  cruel- 
lement sourtrir  :  Delphine,  désespérée,  finit  par  se  tuer 
(dans  un  autre  dénouement  l'auteur  la  fait  mourir  de 
consomption).  Los  autres  principaux  pcrsonna^»es  sont 
le  fuiblo  Léonce  do  Mondoviilc,  estlavo  do  l'opuiiou  ;  lo 

75 


DELPHINELLE   —   DELTOUR 

sage  et  prêcheur  M.  de  Lebonsei,  l'artificieuse  M""'  de 
Vornon,  etc.  Ce  romaD,  où  M"""  de  Staël  a  rais  beaucoup 
d'elle-même,  a  tout  l'intérêt  d'une  confession  intime  :  il 
reste  une  des  œuvres  marquantes  de  l'époque. 

DELPHINELLE  OU   DELPHINETTE    D.  f.   Bot.   Syn.   de 

DAUPHINELLK. 

DELPHINIDÉS,  DELPHINÉS  ou  DELPHINIENS  {dèl', 
ni'in)  n.  m.  pi.  Famille  de  mammifères  cétacés  carnivores, 
groupe  des  denticètes,  comprenant  les  dauphins  et  formes 
voisines  réparties  dans  les  tribus  des  delphinmcs  et  des  del- 
phinaptérinés.  —  Un  delphinidê,  delpbinê  ou  delphinikn. 

DELPHINIES  {ni)  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fêtes  que  Ton  cé- 
lébrait à  Kgine,  à  Delphes,  à  Athènes  et  ailleurs,  en  l'hon- 
neur d'Apollon  Delphmios.  (Los  delphinies,  déjà  mention- 
nées par  l'hymne  homérique  à  Apollon  Pytliien,  avaient 
lieu  au  printemps,  et  étaient  surtout  en  honneur  dans  le 
monde  des  marins.) 

DELPHINIFOLIÉ,  ÉE  [dèV  —  du  lat.  delpkinhim,  dau- 
phinelle,  et  foliam,  feuille)  adj.  En  T.  de  bot..  Dont  les 
feuilles  ressemblent  à  celles  de  la  dauphinelle. 

DELPHININÉS  idéV)  n.  m.  pi.  Tribu  de  cétacés,  famille 
des  delphinidés,  comprenant  les  formes  qui,  comme  les 
marsouins  et  les  dauphins,  ont  de  nombreuses  dents  aux 
deux  mâchoires  et  les  deux  ou  trois  premières  vertèbres 
cervicales  soudées.  (Les  genres  de  delphininés  sont  :  del- 
phinus  ou  dauphin,  lagenorliynchus,  neomeris,  phocxna  ou 
înarsouin,  grampus,  globiceps,  orca,  pseudorca  et  tursiops 
ou  souffleur.)  —  Un  delphininé. 

DELPHINION  {déV,  nî-on  —  du  lat.  delphinus,  dauphin) 
n.  m.  Antiq.  gr.  "Temple  d'Apollon  De»phinios,  à  Athènes. 
Il  Nom  d'un  tribunal  athénien  qui  siégeait  près  du  temple 
d'Apollon  Delphinios.  {Devant  ce  tribunal  comparaissaient 
ceux  qui  étaient  accusés  d'un  meurtre,  mais  qui  préten- 
daient l'avoir  commis  involontairement.) 

Delphinios.  Myth.  gr.  Surnom  d'Apollon,  qui,  suivant 
la  légende,  avait  pris  la  forme  d'un  dauphin  pour  précéder 
et  diriger  vers  Delphes  le  vaisseau  qui  y  conduisait  une 
colonie  Cretoise.  Apollon  Delphinios  était  l'objet  d'un  culte 
à  Delphes,  Egine,  Athènes,  et  dans  d'autres  villes. 

DELPHINITE  {dèl'  —  de  Delphinatus,  n.  lat.  du  Dauphiné) 
n.  f.  Silicate  hydraté  naturel  d'alumine,  de  fer  et  de  chaux, 
que  l'on  rencontre  particulièrement  dans  le  Dauphiné. 
Variété  d'épidote.  (Cette  substance  se  présente  sous  des 
aspectsassezvariés  ;elle  est, selon  les  localités, aciculaire, 
bacillaire,  granulaire  ou  arénacée.  Elle  forme  des  sous- 
variétés  :  ferrifère,  manganésifère,  cérifère.  On  la  ren- 
contre aussi  dans  les  Alpes,  les  Pyrénées,  le  Tyrol,  l'Oural, 
la  Norvège.) 

DELPHINIUM  (déV,  ni-om')  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique 
du  genre  dauphinelle,  vulgairement  a-pi^elé pied-d'alouette. 
V.  dauphinelle. 

DELPHINOÏDE  (dèl'  —  du  lat-  delphis.  daunhin,  et  du 

fr.  eidos,  forme)  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  l'apparence 
un  dauphin. 

DELPHINOÏDINE  D.  f.  Alcaloïde  C"H"A2*0\  assez  sem- 
blable à  la  delphine  et  retiré  de  la  staphysaigre  {deîphi- 
nium  staphysagria). 

DELPHINORHYNQUE  {dèV,  rink')  ou  DELPHINORHYN- 
CHDS  {del,  kuss)  n.  m.  Genre  de  mammifères  cétacés  den- 
ticètes, famille  des  delphinidés,  tribu  des  delphininés, 
comprenant  des  formes  dont  les  branches  de  la  mâchoire 
inférieure  sont  soudées  sur  un  quart  de  leur  longueur,  de 
manière  à  former  un  long  bec. 

—  Encycl.  Les  delphinorhynques  sont  des  dauphins  de 
taille  moyenne  et  qui  ne  dépassent  pas  3  mètres;  on  en 
connaît  quelques  espèces  habitant  les  régions  chaudes  de 
l'Atlantique  et  l'océan  Indien.  Ils  sont  noirs  ou  pourprés 


Delphinorhynqui 


en  dessus,  blancs  en  dessous,  avec  les  flancs  souvent  ta- 
chés ou  rayés.  On  les  subdivise  en  deux  sections  :  les 
sténo  sont  marins:  les  sodaha  habitent  les  estuaires  des 
fleuves  (Rio-Janeiro,  rivière  de  Canton,  Gabon). 

DELPHINULE  OU  DELPHINULA  (dèl')  n.  f.  Genre  de 
mollusques,  type  de  la  famille  des  delpftinulidés,  compre- 
nant des  animaux  marins  à  grand  pied,  à  coi(uille  en  cône 
on  en  disque  aplati,  à  vaste  ombilic,  à  bouche  orbiculaire 
avec  opercule  circulaire  et  à 
noyau  central. 

—  Encycl.  Les  delphinules  se 
reconnaissent  à  leur  coquille  so- 
lide, nacrée  eo  dedans,  rude  et 
épineuse  au  dehors;  les  quelques 
espèces  connues  habitent  les 
mers  chaudes  de  l'ancien  monde. 


L'espèce  type  est  la  delphinula 
laciniata,  des  mers  do  Chine. 


Delphinule. 


DELPHINULIDÉS  {dèV)  n.  m.  pi. 
Famille  de  mollusques  gastéro- 
podes prosobranches  aspidobranches,  voisine  de  celle  des 
trochidos,  mais  en  différant  par  la  bouche  exactement  cir- 
culaire. (Les  genres  principaux  do  delphinulidés  sont  : 
delphinule,  straparollus,  serpularia,  cirrus,  tubina,  liotia, 
crasped'juloma,  etc.)  —  Un  delphinulidé. 

DELPHIQUE  adj.  Linguist.  Syn.  de  delphien. 

Delphos.  ville  des  Etats-Unis  (Ohio  [comté  d'Allen]); 
4.'>jij  hab.  Industrie  métallurgique. 

Delphos.  Myth.  gr.  Héros  éponymc  de  Delphos.  Il 
était  fils  d'Apollon  et  de  Céiéno,  fille  d'Hvamos.  Il  fut  le 
père  do  Pyth is,  qui  régna  sur  la  région  du  Parnasse.  —  Fils 
de  Poséidon  et  de  Slôlantho.  Il  passe  aussi  pour  avoir 
donné  son  nom  âDelphes. 

DeLPHTNÉ  ou  DelphynÈS.  Myth.  gr.  Dragon  qui 
gardait  l'oracle  de  Delplies.  (On  )o  confond  souvent  avec 
lu  serpent  Python.)  —  Monstre  à  qui  Typhon  confia  la 
garde  do  Zouâ  vaincu. 


Albert  Delpit. 


Delpit  (Albert),  littérateur  et  poète  français,  né  à 
La  Nouvelle-Orléans  (Etats-Unis),  en  1849,  mort  à  Paris 
en  1893.  Il  suivit  la  carrière 
des  lettres,  et  devint  secré- 
taire d'Alexandre  Dumas.  En 
1870,  il  s'engagea  dans  l'ar- 
mée et  fut  décoré  pour  faits 
de  guerre  en  1871.  Il  a  beau- 
coup écrit.  Parmi  ses  œuvres 
do  poète,  nous  citerons  :  l'In- 
vasion (1871);  les  Dieux  qu'on 
brise  (1881);  Poésies  (1891). 
Auteur  dramatique,  il  a  fait 
jouor,  entre  autres  pièces  : 
Robert  Pradel  n873);  les 
Chevaliers  de  la  police  (1876)  ; 
le  Fils  de  Cora/Ze  (1880);  les 
Maucroix  (1883);  le  Père  de 
Martial  (1883)  ;  Mademoiselle 
de  Bressier  (1887)  ;  Passionné- 
ment (1891).  Plusieurs  de  ces 
pièces  ont  été  tirées  de  ses 
nombreux  romans,  parmi  les- 
quels on  peut  nommer  :  la 
Sœur  de  charité  (1875);  Jeaji  Nu-pieds  (ISIG)  ;  la  Famille 
Cavalié{\%lS);  le  Fils  de  Coralie{m^)\  la  Marquise  {IS$2); 
Solaiïije  de  Sainte-Croix  (1885)  ;  À/"«  de  Bressier  {188G)  ;  les 
Fils  du  siècle  (1886);  Disparu  (1888);  un  Monde  qui  s'en 
va  (1889-1890)  ;  Belle  Madame  (1892)  ;  etc.  —  Son  frère  aîné, 
Edouard  Del-pit,  né  à  la  Nouvelle-Orléans  en  1844,  na- 
turalisé Français  en  1868,  mort  à  Québec  en  1900,  fut  jour- 
naliste, sous-préfet  (1873),  puis  se  tourna  vers  les  lettres. 
On  lui  doit  :  les  Mosa'iques,  poésies  (1871);  Constantin, 
drame  en  vers  (1877);  les  Faiseurs  de  coups  d'État  (1878), 
et  un  assez  grand  nombre  de  romans. 

Delrieu  (Etienne-Joseph-Bernardl,  littérateur  et  au- 
teur dramatique  français,  né  à  Rodez  en  1701,  mort  en  1836. 
Il  a  composé  des  tragédies,  dos  comédies,  des  drames, 
des  opéras.  Nous  citerons  notamment  doux  tragédies,  qui 
eurent  du  succès:  Artaxerce  (1808),  et  Démétrius  (1815), 
et  sa  comédie,  le  Jaloux  malgré  lui  (1797). 

DelriO  ou  Del  Rio  (Martin-Antoine),  savantjésuite 
néerlandais,  né  à  Anvers  en  1551,  mort  à  Louvain  en  1608. 
Il  remplit,  entre  autres  fonctions,  celles  de  sénateur  au 
conseil  de  Brabant;  puis  entra  dans  l'ordre  des  jésuites 
(1580).  Il  écrivit  plusieurs  ouvrages,  dont  le  plus  curieux 
est  Disquisitionum  magicaruryi  libri  sex  (1599),  traduit  en 
français  par  André  Duchesne  (1611). 

Delsarte  (Fraoçoi5-Alexandre-Nicolas-Chéri),  chan- 
teur et  professeur  français,  né  à  Solesmes  (Nord)  en  1811, 
mort  à  Paris  en  1871.  Il  débuta  à  l'Opéra-Comique,  joua 
ensuite  le  mélodrame,  puis  s'enrôla  dans  le  saint-simo- 
nisme  et  passa  à  l'Eglise  de  l'abbé  Châtel.  Il  ouvrit  des 
cours  et  donna  des  concerts  historiques,  dans  lesquels  il 
interpréta  les  chefs-d'œuvre  lyriques  du  xvii"  et  du 
xvni"  siècle.  Delsarte  s'est  fait  connaître  aussi  comme 
compositeur  par  une  messe  d'un  bon  caractère  et  des 
mélodies  vocales  d'un  grand  style,  parmi  lesquelles  il  faut 
citer  le  Jugement  dernier  et  les  Stances  à 
l'Eternité,  qui  reflètent  la  nature  mys- 
tique de  l'auteur.  Il  a  publié  encore,  sous 
le  titre  d'Archives  du  chant,  un  recueil 
des  plus  beaux  morceaux  lyriques  dos 
xvii"  et  xvm«  siècles. 

DelsbERG.  Géogr.  V.  Dêlémont. 


A^S 


Delta  :    1.  Ma- 
juscule;   2.     Mi. 
uuscule. 


DELTA  n.  m.  Quatrième  lettre  et  troi- 
sième consonne  de  l'alphabet  grec  :  Le  delta  se  prononce 
comme  le  D  français. 

—  Par  ext.  Objet  quelconque  ayant  la  forme  d'un 
triangle  régulier,  comme  le  delta  majuscule. 

—  Blas.  Figure  héraldique  représentant  un  triangle 
évidé,  et  qui  est  d'un  usage  très  restreint. 

—  Éntom.  Nom  vulgaire  d'un  papillon  de  jour,  la  va- 
nesse  gamma,  appelée  aussi  robert-le-diable. 

—  Géol.  et  géogr.  Espace  de  terre  de  forme  triangulaire, 
compris  entre  les  branches  principales  d'un  fleuve  oui  se 
divise  vers  son  embouchure  en  deux  ou  plusieurs  bran- 
ches :  Le  DELTA  du  Nil,  du  Pô,  du  Rhône,  du  Gange. 

—  Numér.  S'emploie  dans  certaines  énumérations  avec 
le  sens  de  quatrième  ou  quatrièmement.  (Dans  ce  cas,  l'énu- 
mération  a  d(i  commencer 
par  les  noms  des  lettres  grec- 
ques alpha,  bêta,  gamma.) 

—  Relig.  Triangle  entouré 
de  rayons,  dans  lequel  on 
dessine  un  œil  ou  les  lettres 
hébraïques  qui  composent  le 
nom  de  Jéhovah. 


Rem.  Quand  il  désigne 
la  quatrième  lettre  de  1  al- 
phabet grec,  le  mot  delta 
reste  invariable  au  pluriel  :  Delta  mystique. 

Des  DELTA  majuscules.  Dans 

tous  les  autres  sens,  il  prend  la  marque  du  pluriel  :  Le 
plus  grand  des  deltas  conrius  est  celui  du  Gange. 

—  Encycl.  Géol.  On  donne  le  nom  de  delta  au  dépôt 
alluvionnaire  qui  se  forme  au  point  où  un  cours  d'eau  entre 
en  contact  avec  une  eau  calme  ;  tous  les  matériaux  en- 
traînés par  l'eau  courante  s'accumulent  en  éventail  devant 
l'embouchure.  Il  y  a.  des  deltas  lacustres,  qui  sont  toujours 
torrentiels,  et  des  deltas  marins.  Les  deltas  lacustres  ont 
l'allure  des  cônes  do  déjection  ;  ils  contribuent  au  comble- 
ment progressif  des  lacs  et,  partant,  à  l'accroissement  de 
la  vallée  d'amont.  Leur  structure  est  très  régulière  :  ils 
présentent  toujours  à  la  surface  une  couche  horizontale  de 
galets  recouvrant  une  série  de  couches  très  inclinées,  al- 
ternativement formées  de  matériaux  fins  (sables,  graviers) 
et  do  matériaux  grossiers  (cailloux),  qui  correspondent  : 
les  premiers,  au  débit  des  basses  eaux,  et  les  seconds,  au 
débit  des  crues  ;  mais,  plus  le  delta  s'avance  vers  le  centre 
du  lac,  plus  l'inclinaison  des  couches  diminue.  Les  deltas 
marins  se  produisent  à  l'embouchure  des  fleuves  quand 
la  mer  n'y  est  pas  lo  siège  de  courants  longeant  la  côte  ; 
les  alluvions  se  déposent  alors,  comblant  peu  à  pou  Tes- 
tiiaire.  Ce  phénomène  est  encore  facilite  lorsqu'il  existe 
un  cordon  littoral  ;  celui-ci  exerce  le  rôle  protecteur  d'un 
brise-lames.  Mais  le  delta  marin  proprement  dit  se  forme 
on  dehors  du  cordon  littoral  et  après  le  comblement  de 
lostuairo  tout  entier.  La  progression  du  delta  est  alors 
beaucoup  plus  lento  ;  mais,  avec  le  temps,  les  fleuves  arri- 


600 

vent,  rien  que  par  l'accumulation  de  leurs  alluvions,  à 
édifier  de  nouvelles  terres  qui  font  que  lo  continent  gagne 
progressivement  sur  la  mer.  Aux  limons,  sables,  graviers 
et  galets,  il  faut  ajouter,  dans  les  deltas  marins,  1  appoint 
des  végétaux  charriés  pendant  les  crues  ;  c'est  à  la  car- 
bonisation de  dépôts  de  ce  genre  qu'il  faut  attribuer  l'ori- 
gine de  certaines  couches  do  houille  et  en  particulier  de 
celle  de  Commentry  (Allier). 

Delta  n.  m.  Constellation  boréale,  qu'on  appelle  aussi 
I'riangi.k  boréal. 

DELTAÏQUE  [ta-ik)  adj.  Qui  appartient  à  un  delta  et 
spL-cialenient  au  delta  du  Nil  :  Les  terrains  DELTAiQUEs  sont 
'/l'if-'ralement  très  fertiles. 

DELTASPIS  {dèi-ta-spiss)  a.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères longicornes,  famille  des  cérambycidés,  tribu  des 
cérambycinés,  comprenant  des  formes  mexicaines  de  taille 
moyenne  et  voisines  des  purpuricènes  européens.  (Le  del- 
taspis  est  d'un  vert  métallique  opaque,  avec  la  bordure 
des  élytres  cuivreux  brillant.) 

DELTOCARPE  {dèl'  —  de  delta,  et  du  gr.  karpos,  fruit) 
adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  des  fruits  triangulaires  ou  en 
forme  de  delta  majuscule. 

—  n.  m.  Syn.  de  myagre. 

DELTOCHILE  {dèl',  kil')  OU  DELTOCHILUS  {dèV,  ki-luss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longicornes,  famille  des 
cérambycidés,  tribu  des  prioninés,  comprenant  une  espèce 
du  Cap,  voisine  des  œgosomes.  (Le  deltochilus,  d'un  fauve 
testacé  clair,  est  allongé  et  étroit,  avec  les  élytres  minces 
et  presque  membraneux.) 

DELTOCHILE  {dèl,  kil')  ou  DELTOCHILUM  {dèV,  ki-lom') 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  lamellicornes,  famille 
des  scarabéidés,  tribu  des  coprinés,  comprenant  des  bou- 
siers de  l'Amérique  du  Sud,  voisins  des  canthons.  (Les 
deltochiles  sont  de  taille  grande  ou  moyenne,  noirs  ou 
métalliques;  on  en  connaît  vingt-trois  espèces.) 

DELTOCLlTA(rf(^/")  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéides 
(lipneumones  ,  famille  des  thomisidés  ,  comprenant  des 
formes  propres  au  Brésil  et  au  Pérou.  (Les  deltoclita 
appartiennent  à  la  tribu  des  platyarachninés;  ce  sont  des 
araignées  plates,  massives,  de  petite  taille,  blanches  ou 
jaunes,  qui  ressemblent  à  de  petits  thomisus.) 

DELTOCYATHUS  {dèV,  si-a-tuss)  n.  m.  Genre  d'antho- 
zoaires  madréporaires,  famille  des  turbinoHdés,  compre- 
nant des  polypiers  courts,  coniques  et  libres,  dont  on 
connaît  quelques  espèces  vivant  en  diverses  mers  ou  fos- 
siles dans  le  miocène. 

DELTODE  {dèi)  ou  DELTODUS  {dèV,  duss)  n.  m.  Genre 
de  poissons  plagiostomes,  famille  des  cochliodontidés, 
comprenant  des  sf^uales.  (Les  deltodes  sont  fossiles  dans 
le  calcaire  carbonitère  de  l'Amérique  du  Nord,  do  l'Angle- 
terre et  de  la  Belgique.  On  en  connaît  une  quinzaine  d  es- 
pèces, do'U  le  type  est  le  deltodus  Uevis.) 

DELTOÏDE  {dèl' —  du  gr.  delta,  et  eidos,  forme)  adj. 
Oui  a  la  forme  triangulaire  de  la  lettre  grecque  delat  [a]  : 
Figure  deltoïde. 

—  Bot.  Se  dit  des  feuilles  qui  sont  triangulaires,  ce  qui 
arrive  chez  quelques  arroches,  chinopodes,  etc. 

—  n.  m.  et  adj.  Anat.  Muscle  deltoïde  ou  simplem.  Del- 
toide,  Muscle  épais  en  forme  de 
delta  renversé,  qui  recouvre  l'ar- 
ticulation de  l'épaule. 

—  Encycl.  Anat.  Très  en  relief 
cliez  l'homme  bien  musclé,  le  del- 
toïde constitue  ce  qu'on  appelle 
le  moignon  de  l'épaule.  Par  sa 
base  supérieure  il  s'insère,  à  la 
ceinture  scapulaire  :  au  tiers  ex- 
terne de  la  clavicule  et  à  l'acro- 
mion  que  continue  l'épine  de 
l'omoplate.  Par  son  sommet  infé- 
rieur, tendineux,  il  vient  s'atta- 
cher sur  la  face  externe  de  l'hu- 
mérus en  déterminant  l'empreinte 
deltoidienne.  —  Le  deltoïde  est 
un  muscle  important;  c'est  lui  qui  élève  le  bras  et  l'écarté 
du  tronc.  Sa  paralysie  entraîne  l'impotence  du  membre. 

DELTOÏDES  {deV  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Groupe  d'insectes  lépidoptères,  comprenant  des 
formes  grêles  et  allongées,  à  grandes  ailes,  intermédiai- 
res entre  les  noctuelles  et  les  phalènes,  et  se  rattachant 
au  sous-ordre  des  noctuines.  —  Un  deltoïde. 

—  Encycl.  On  a  donné  aux  deltoïdes  leur  nom  à  cause 
de  leur  façon  de  rassembler  leurs  ailes  au  repos,  eu  fai- 
sant toucher  les  bords  inférieurs  à  l'abdomen,  de  manière 
à  former  un  triangle.  La  taille  de  ces  papillons  est  ordi- 
nairement petite,  leur  coloration  grise  ou  blanchâtre  ;  leurs 
mœurs  sont  surtout  nocturnes.  Leurs  chenilles  vivent  à 
découvert  sur  les  plantes  ou  les  arbres,  et  se  chrysalident, 
soit  entre  lés  feuilles,  soit  en  terre,  toujours  dans  un 
cocon  filé.  Répandus  dans  toutes  les  régions  du  globe, 
surtout  dans  l'hémisphère  nord,  les  deltoïdes  se  divisent 
en  quelciues  familles  :  hypénidés,  platydidés,  henninidés. 

DELTOÏDIEN,  ENNE  {dèl,  di-in,  en)  adj.  Qui  a  rapport 
au  muscle  deltoïde  :  Insertio)is  deltoïdiennes. 

DELTOMONADE  {dèl'),  ou  DELTOMONAS  {dèV,  nass) 
n.  m.  Genre  de  protozoaires  flagellâtes,  famille  des  amphi- 
monadidés,  comprenant  des  animalcules  de  forme  instable, 
ordinairement  trigones,  flxés  par  un  prolongement  très  fin 
de  leur  extrémité  postérieure,  et  possédant  deux  fiagei- 
lums  d'inégale  longueur.  (L'espèce  type,  lo  dendromonas 
ci/clopum,  est  commune  dans  les  eaux  douces  de  France, 
sur  la  carapace  des  petits  crustacés  du  genre  cyclope.) 

DELTOPTYCHIUS  {dèl',  ki-uss)  n.  m.  Genre  do  poissons 
plagiostomes,  famille  des  cochliodontidés,  comprenant  des 
squales  à  dent  postérieure  de  la  mâchoire  inférieure  en 
triangle  allongé,  arquée,  rétrécie  et  obliquement  tronquéo 
en  avant.  (Les  deltoptychius,  dont  on  connaît  en  tout  cinq 
espèces,  sont  fossiles  dans  le  calcaire  carbonifère  de 
l'Irlande  et  de  l'Amérique  du  Nord.) 

DELTOTON  {dèl'  —  rad.  delta)  n.  m.  Triangle  formé  par 
plusieurs  étoiles  auprès  de  la  constellation  d'Andromède. 

DeltoUR  (Nicolas-Félix),  professeur  et  écrivain,  né  ù. 
Paris  en  1822.  Sorti  do  l'Ecole  normale,  il  professa  la  rhé- 
torique à  Paris,  où  il  devint  inspecteur  d'académie  (1874), 
et  fut  ensuite  chef  du  cabinet  du  ministre  de  l'instruction 
publique  (1875),  enfin  inspecteur  général  (I87G-1890). 
Outre  dos  articles  et  des  éditions  de  livres  classiques,  on 


,  muscle  deltoîile. 


601 

lui  doit,  ontro  autres  ouvrages  :  tes  Ennemis  de  Hacinc  au 
xviii"  siècle  (1859);  Littérature  française,  prijicipes  de 
composition  et  de  style  (1875);  ffîsfoire  de  la  littérature 
grecque  (1881);  Histoire  de  la  littérature  romniHe  (1889);  etc. 

Deltuf  (Paul),  littôratoup  français,  n6  et  mort  à  Pa- 
ris (1825-1871).  Il  a  collaboré  à  divers  journaux  ot  rovuos. 
et  publié  des  ouvrages  qui  se  rocotamandent  par  do  bonnes 
qualités  do  stylo  :  Idylles  antiques  (1851);  Co7ites  roma- 
7iesques  (1852);  Bécits  dramatiques  (185»j  ;  les  Pigeons  de 
la  Bourse  i^XSSiy,  Aventures  parisieîines  (iS^Q)  \  les  Petits 
malheurs  d  une  jeune  /ewme  (1860)  ;  Jacqueline  Vojsen  (1861)  ; 
la  Femme  incomprise  (1863)  ;  la  Cojntesse  de  Silva  (1864)  ; 
Tragédies  du  foyer  (1857)  ;  Essai  sur  les  œuvres  et  la  doc- 
trine de  Machiavel  (  1866)  ;  Théodoric,  roi  des  Ostrogoths 
et  d'Italie  (1869);  etc. 

DELTURE  {dèl'  —  do  delta,  et  du  gr.  oura,  queue)  adj. 
En  T.  do  zool.,  qui  a  la  queue  triangulaire. 

DELUBRUM  [dé,  brotn'  —  mot  lat.  formé  du  préf.  de,  et 
de  lubrum,  bassin)  n.  m.  Antiq.  Nom  que  les  Romains  don- 
naient à  la  place  qui  entourait  l'autel  dos  sacrifices  devant 
la  façade  d  un  temple,  et  où  se  trouvaient  des  bassins  de 
différentes  grandeurs,  destinés  soit  à  se  laver  les  mains, 
soit  à  laver  les  cadavres,  il  Temple  pourvu  de  ces  derniers 
bassins;  temple  en  général. 

DeluG  (Jean-André),  physicien  et  naturaliste  suisse, 
né  îi  Genève  en  1727,  mort  à  Windsor,  près  de  Londres, 
en  1817.  Admis  à  la  Société  royale  do  Londres,  Deluc  fut 
nommé  lecteur  de  la  reioe,  emploi  qu'il  conser\'a  qua- 
rante-quatre ans.  Son  premier  travail  important,  par  ordre 
de  date,  est  intitulé  :  Hecherches  sur  les  modifications  de 
l'atmosphère  (1772).  Divers  travaux  do  lui  sur  la  météoro- 
logie se  trouvent  disséminés  dans  les  Philosophical  transac- 
tions, de  1771  à  1792.  Il  y  a  dans  ses  œuvres,  contraire- 
ment à  l'esprit  général  de  l'époque,  une  forte  empreinte 
religieuse.  Kn  1778-1780,  Deluc  publia  ses /.e^^resp/fj/siV/ues 
et  morales  sur  l'histoire  de  la  Ten'e,  qui  traitent  surtout  de 
l'origine  récente  des  continents  actuels.  Parmi  les  ou- 
vrages de  Deluc,  nous  citerons  :  Nouvelles  idées  sur  la 
météorologie  (1786)  ;  Lettres  à  Blumenbach  sur  l'histoire  phy- 
sique de  la  terre  (i798);  P/'écis  de  la  philosophie  de  Bacon 
(1803);  Introduction  à  la  physique  teiTestre  par  les  fluides 
expansibles  (1^03)  ;  Abrégé  des  principes  et  des  faits  concer- 
nant la  cosmologie  et  la  géologie  (1803);  Traité  élémentaire 
sur  le  fluide  électro-galvanique  (1804)  ;  etc. 

DELUCIE  [si]  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
composées,  tribu  des  sénécionées,  comprenant  une  seule 
espèce,  qui  croit  sur  les  montagnes  du  Mexique. 

DÉLUGE  [luf  —  du  lat.  diluvium,  même  sens;  tiré  de  di- 
luere,  laver,  noyer)  n.  m.  Inondation  générale  dont  Dieu, 
selon  la  Genèse,  couvrit  la  surface  de  la  terre,  pour  dé- 
truire le  genre  humain  :  Le  déluge  de  Noé.  il  En  ce  sens, 
on  dit  aussi  le  déluge  universkl. 

—  Par  anal.  Inondation,  cataclysme  considérable,  dont 
la  terre  a  été  le  théâtre  ■.  Le  déluge  de  Deucalion.  Les 
Américains  parlent  d'un  déluge  arrivé  autrefois  dans  leur 
pays. 

—  Par  exagér.  Pluie  abondante  et  torrentielle  :  Fleuves 
gonflés  des  déluges  de  l'hiver.  (Chateaubr.)  il  Grande  quan- 
tité de  liquide  versé  :  Un  déluge  de  pleurs, 

—  Par  ext.  Quantité,  nombre  considérable,  abondance 
extrême  :  Un  déluge  de  pierres,  de  paroles,  d'épigrammes. 

Que  le  courroux  du  ciel,  allumé  par  mes  vœux, 
Fasse  pleuvoir  sur  elle  un  dêiuge  de  feux. 

Corneille. 

—  Fam.  Epoque  très  reculée  :  Cela  date  du  déluge. 
Cela  remonte  au  déluge. 

—  Allus.  littér.  : 

Avocat,  ah  !  passons  au  déluge, 
Fragment  de  \ ers  des  Plaideurs  de  Racine  (acte  III,  se.  m). 
Dans  l'application,  ces  mots  sont  une  manière  polio 
et  ironique  on  môme  temps  de  faire  entendre  à  quel- 
uu'un  qu  il  remonte  beaucoup  trop  haut  dans  lo  récit  d'un 
événement. 

—  Après  moi  le  déluge  I  V.  après. 

—  Encycl.  1"  liécit  biblique.  Le  récit  du  déluge  est  con- 
tenu dans  la  Genèse  (chap-  VI,  il  —  IX).  En  voici,  d'après 
le  texte  hébreu,  le  résumé  et  les  traits  principaux.  Dieu 
dit  à  Noé  :  n  La  tin  de  toute  chair  est  venue  devant  moi, 
car  la  terre  est  remplie  de  violence  devant  ma  face... 
Fais-toi  une  arche  de  bois  do  cyprès;  tu  y  disposeras  des 
compartiments  et  tu  l'enduiras  de  bitume  par  dedans  et 
par  dehors...  «  Noé  obéit,  et,  sur  un  nouvel  ordre  de  Dieu, 
prit  avec  lui  sa  femme,  ses  trois  (ils  et  ses  trois  belles- 
hlles,  sept  couples  do  tous  les  animaux  purs  vivant  sur 
la  terre,  quadrupèdes,  reptiles  et  oiseaux,  et  doux  couples 
de  tous  les  animaux  impurs  ;  puis,  après  s'ôtro  muni  do 
«  toute  nourriture  qui  se  mange  »,  il  entra  dans  l'arclio, 
où  Dieu  l'enferma.  «  Toutes  les  sources  du  grand  ahîmo 
ot  les  écluses  du  ciel  furent  ouvertes.  Et  il  plut  sur  la 
terre  quarante  jours  et  quarante  nuits...  Les  eaux  mon- 
teront ot  couvriront  toutes  les  montagnes  élevées  qui 
sont  sous  le  ciel...  Et  tout  ôtro  vivant,  homme  on  ani- 
mal, fut  exterminé...  Les  eaux  dominèrent  sur  la  terre 
durant  cent  cinquante  jours...  Alors,  Dieu  se  souvint  de 
Noé  et...  lit  souftlor  un  vent  sur  la  terre.  »  Los  «aux  bais- 
sèrent pou  à  peu  pendant  une  autre  période  do  cent  cin- 
quante jours.  Enfin,  l'arche  »  se  reposa  sur  les  montagnes 
de  l'Ararat  n.  Après  avoir  attendu  quarante  jours,  Noé, 
à  la  suite  d'essais  faits  avec  un  corbeau  ot  uno  colombe, 
rït  sortir  de  l'arche  sa  famille  et  los  animaux  qui  étaient 
enfermés  avec  lui.  A  peine  établi  sur  la  terre  sèche,  lo 
patriarche  offrit  un  holocauste.  Dieu  promit  a  do  no  plus 
frapper  à  l'avenir  toute  vie  «,  bénit  Noé  et  ses  fils,  ot 
conclut  avec  eux  une  alliance  dont  il  leur  montra  lo  signe 
dans  l'arc-en-ciel. 

2»  Interprétations  diverses.  Les  rationalistes  n'acceptent 

Îias  plus  10  récit  biblique  sur  le  déluge  que  les  autres 
aits  miraculeux.  Quant  aux  autres  exogèics  ils  en  trou- 
vent la  contirmation  dans  les  traditions  des  grandes  races 
de  l'humanité,  dans  les  livres  sacrés  des  Hindous  et  dos 
Iraniens,  dans  les  légendes  grecques  d'Ogygès  et  dv  Di.-u- 
calion,  dans  les  eddas  des  Scandinaves,  k-s  sagas  des 
Lithuaniens,  les  tablettes  trouvées  à  Ninivo  ot  traduites 
par  G.  Smith,  les  fragments  do  Bérose,  etc.  Mais  ils  inter- 
prètent lo  texte  de  la  Bible  de  diverses  manières. 

Ainsi  les  anciens  commentateurs  pensaient  que  lo  dé- 
luge avait  été  universel  dans  lo  sens  le  plus  large  du  mot  ; 
mais  la  plupart  dos  commentateurs  modernes  lent  observer 
que,  aux  yeux  de  Noô  et  do  Moïse,  la   «  Icrro  outièro  » 


n'était  que  la  partie  du  monde  alors  habitée;  et  c'est  à 
quoi  ils  restreignent  l'universalité  du  déluge  mosaïque.  Lo 
géologue  allemand  Suess  localise  lo  déluge  dans  le  cours 
inférieur  du  Tigre  et  de  l'Euphrato. 

Quant  à  l'hypothèse  émise  par  Cuvier,  de  Quatrefages 
et  quelques  autres  savants,  et  (jui  tend  à  dire  que  plu- 
sieurs branches  de  l'humanité  primitive,  coninio  les  Mon- 
gols et  les  Ethiopiens,  auraient  ôchapiié  au  déluge, 
î'Egliso  ne  l'a  point  condamnée,  mais  les  théologiens  lui 
témoignent  peu  de  faveur. 

Plusieurs  ont  identifié  le  déluge  mosaïque  avec  les  inon- 
dations violentes  qui  furent  uno  des  dernières  révolutions 
physiques  do  notre  globo.  Beaucoup  d'autres  soutieunent 
(|uô  cette  identification  n'est  pas  possible,  le  déluge  s'étant 
produit,  d'après  lo  texte,  par  des  moyens  qui  n'indiquent 
aucun  grand  bouleversement  naturel. 

—  Géol.  De  grands  savants  ont  vu  jadis,  dans  certains 
faits  scientifiques,  la  confirmation  du  récit  biblique  du 
déluge.  Aujourd'hui  la  plupart  des  géologues  pensent 
([u'un  déluge  vraiment  universel  était  naturellement  im- 
possible à  l'époque  quaternaire,  le  relief  du  sol  n'ayant 
pas  été  sensiblement  modifié  depuis,  et  qu'il  n'existe 
d'ailleurs  d'un  tel  cataclysme  aucune  trace  matérielle. 

—  Bibliogr.  :  l'abbé  Vigouroux,  la  Bible  et  les  décou- 
vertes jyiodernes  en  Palestine,  en  Egypte  et  en  Assyrie 
(Paris,  1877);  Lenormant,  les  Origines  de  l'histoire  (t.  1"', 
Paris,  1880). 

Déluge  (représentations  divbrses  du).   Parmi   les 
principales,  il   faut  citer  le  Déluge,  fresque  de  Michel- 
Ange,  dans  la  chapelle  Sixtino  (Rome).  11  y  a  beaucoup  de 
mouvement    et   d  horreur    dans    cette 
composition;  mais  les  figures  sont  trop 
petites  pour  la  hauteur  où  elles   sont 
placées.  —  Le  Déluge  universel,  fresque 
de  Raphaël,  dans  les  loges  du  Vatican. 
Passavant  croit  reconnaître  dans  cetto 
composition  la  manière  de  Jules  Ro- 
main. —  Le  Déluge,  tableau  de  Poussin 
(musée   du    Louvre).    Ce   chef-d'œuvre 
fait  partie  d'une  suite  de  quatre  com- 
positions que  Poussin  peignit,  pour  lo 
duc  de   Richelieu,  et  dans    lesquelles, 
sous  prétexte  de  représenter  les  Sai- 
S071S ,  il  a  retracé  quatre   épisodes  de 
l'histoire  sainte.  Le  tableau  du  Déluge 
universel,  qu'on  intitule  encore  l'Biver, 
et  qu'il  peignit  à  soixante-dix  ans,  est  le 
plus  beau  de  cette  série.  —  Le  Déluge, 
tableau  d'Antoine  Carrache,  au  musée 
du    Louvre.   La   composition    n'a  plus 
ici  cet  air  de  grandeur  qui  distingue  la 
toile  de  Poussin.  Il  a  fait  partie  de  la 
collection  de  Mazarin.  Il  en  existe  au 
musée  de  Berlin  une  répétition,  qui  est 
attribuée  au  Dominiquin.  —  Une  scène 
du  Déluge,  tableau  de  Girodet,  au  musée 
du  Louvre  (isiû).  Ce  tableau,  longtemps 
célèbre,   fut  jugé   par  le  jury  comme 
»   une  des  plus  belles  productions  do 
l'école  française  «.  Aujourd'hui,  les  cri- 
tiques   sont   plus   sévères    pour    cette 
toile.  —  Un  épisode  du  Déluge,  tableau  de  Gustave  Doré. 
Cette  composition  est  ingénieuse  et  dramatique;  mais  les 
négligences    et  les    lourdeurs    de  l'exécution  nuisent  à 
l'effet.  —  Le  déluge  a  été  traité  encore  par  Véronèse  (Lou- 
vre), par  John  Martin  (1835),  par  Kaulbach,  dans  une  série 
de  tableaux  à  la  nouvelle  pinacothèque  de  Munich;  par 
Schnorr(raéme  musée),   par  lo  Titien,  par  Franz  Floris, 
par  Turner,  etc. 

Deluns-MONTAUO  (Pierre),  homme  politique  français, 
né  à  Allemans-du-Dropt  (Lot-et-Garonne)  en  1845.  Il  était 
avocat  à  Marmande  et  fut  élu  député  en  1881  et  1885. 
En  1888,  il  fut  nommé  ministre  des  travaux  publics  dans 
le  cabinet  présidé  par  Floquot.  Réélu  en  ISsg,  il  échoua 
en  1893,  et  fut  ministre  plénipotentiaire  ot  directeur  des 
archives  au  ministère  des  attaires  étrangères, 

DÉLURER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  leurre)  v.  a.  Déniai- 
ser, dégourdir,  dépouiller  de  sa  simplicité  :  Il  n'est  rien 
cotnine  les  filles  pour  dklureb  les  garçons. 

Se  délurer,  v.  pr.  Devenir  déluré,  se  dégourdir. 

DÉLUSOIRE  (co-ar'  — du  la.t. de lusiis,  trompé)  adj. Propre 
à  tromper,  i  induire  on  erreur  :  Argument  uelusoirk. 

De  LusôE  (Charles),  flftiisto  français,  né  à  Paris  en 
1731,  mort  eu  1780.  I!  donna,  en  1759,  un  petit  opéra- 
comique,  intitulé  l'Atnant  statue.  Il  a  publié,  outre  une  mé- 
thode dite  l'Art  de  la  flûte  traversièr'e,  six  sonates,  ainsi 
que  des  duos  et  divertissements  pour  doux  flûtes.  On  lui 
«loit  aussi  un  Becueil  de  romances  historiques,  tendres  et 
burlesques,  tant  anciennes  que  modernes  (1768).  Do  Lusse 
construisit  des  flûtes  et  hautliois  d'excellente  qualité. 

DÉLUSTRER  {stré  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  lustrer)  v.  a. 
Oter  le  lustre  et  lo  polî  do  :  Délustreh  un  drap,  une  étoffe. 
Il  Fig.  Détruire  l'éclat  de  :  Ceux  gui  ne  sentent  pas  en  eux 
la  force  de  .s'illustrer  veulent  tout  d^xustrer.  (L.  /euillot.) 

Se  déhistrer,  v.  pr.  Perdre  son  lustre,  son  éclat,  au 
propre  et  au  ligure. 

DÉLUTAGE  {taf  —  rad.  déluter)  n.  m.  Action  d'ôter  lo 
lut:  résultat  de  cette  action  :  Le  dklutagk  d'une  cornue. 
Il  Action  d'onlover  lo  coke  do  la  cornue  après  la  distillation 
de  la  houille  dans  la  fabrication  du  gaz. 

DÉLUTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  luter)  v.  a.  Oter  lo  lut 
do  :  Dkluter  un  vase,  il  Enlever  le  coko  des  cornues  à  gaz 
après  ('puisement  do  la  houille. 

Se  délutepf  v.  pr.  Perdre  son  lut. 

DÉLUTEUR  (rad.  déluter)  n.  m.  Ouvrier  chargé  do  l'opé- 
ration du  délutago. 

DelUZ,  cnmm.  du  Doubs,  arrond.  et  à  13  kilom.  do 
Baunie-les-Damos,  sur  lo  Doubs  ot  le  canal  du  Uhûne  au 
Rhin;  1.025  liab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Aux  environs,  ruines 
d'un  château  et  do  la  chapello  do  Notre-Dame  d'Aigromont. 

Delvau  (Alfred),  littérateur  français,  né  et  mort  & 
Paris  (1825-1807).  Il  collabora  ù  do  nombreux  journaux. 
Delvau  avait  fait  uno  étude  particulière  dos  mœurs  à  Paris 
ot  il  aimait  :1  on  révéler  los  existences  bizarres,  les  types 
curieux,  les  déviations  du  langage.  En  1801,  il  publia  'dans 
"  lo  Figaro  ",  avec  Alphonse  Duehosno,  sous  le  pseudo- 
uymo  collectif  do  Junius,  uno  sério  d'articles  qui  furent 


DELTUF  --   DELYANNIS 

réunis  sous  lo  titre  de  Lettres  de  Junius  (1862).  On  doit  à 
cet  écrivain  do  talent  des  ouvrages  très  divers,  notam- 
ment :  Histoire  de  la  révolution  de  Février  (1850)  ;  les  Mu- 
railles révolutionnaires  (1851);  Mémoires  d'un  vieux  sou 
(1859);  les  Dessous  de  Paris  (1860);  Histoire  anecdotigue  des 
cafés  et  cabarets  de  Paris  (1861);  les  Cythères  parisiennes 
(186-1);  Histoire  anecdotique  des  barrières  de  Paris  (1865); 
Dictionnaire  de  la  langue  verte  (1867);  etc. 

Delvaux  (Laurent),  sculpteur  flamand,  né  à  Gand  en 
1095,  mort  à  Nivelles  en  1778.  Il  séjourna  longtemps  à 
Rome  (1727-1733)  ot  fut  un  des  artistes  distingués  de  son 
temps  ;  il  jouit  de  la  faveur  de  Charles  VI,  de  Marie- 
Thorôse,  de  Benoît  Xlll,  du  duc  Charles  do  Lorraine,  etc. 
Parmi  ses  œuvres ,  nous  citerons  sa  statue  colossale  d'Her- 
cule, au  vieux  palais  de  Bruxelles,  et  ses  chaires  de  Saint- 
Bavon,  do  Gand  et  de  l'église  du  chapitre  de  Nivelles. 

DELVAUXINE  {del'-vâ)  ou  DELVAUXÈNE  (del'-vô)  n.  f. 
Phosphate  hydraté  naturel  do  fer.  Variété  de  dufrénite. 

Delvigne  (Henri-Gustave),  inventeur  français,  né  à 
Hambourg  en  1799,  mort  à  Toulon  en  1876.  Il  s'occupa  du 
perfectionnement  des  armes  à  feu.  On  lui  doit  la  carabine 
»  Delvigne  ",  à  balle  forcée  au  moyen  d'une  chambre,  des 
carabines  rayées,  des  canons  doubles  rotatifs  de  fer  forgé 
à  rubans,  des  mousquetons  de  cavalerie,  des  obusiers  do 
campagne ,  des  balles  cylindro- coniques,  des  balles- 
obus,  etc.  ;  enfin  un   canoii  porte-amarre  do  sauvetage. 

Delvin,  localité  d'Irlande  (prov.  de  Loinsler  [comté 
de  Westmeathjj;  2,450  hab. 

Delvingourt  (Claude-Etienne),  jurisconsulte  fran- 


Le  Déluge  universel,  d'après  Poussin. 

çais,  né  à  Reims  en  1762,  mort  à  Paris  en  1831.  Il  fut 
chargé  d'un  cours  de  code  civil  ù.  la  Faculté  de  Paris, 
et  devint  doyen  de  cette  faculté  en  ISIO.  A  la  révolution 
de  1830,  il  dut  quitter  l'Ecole  do  droit  et  le  conseil  de  l'in- 
struciion  publique.  Ses  ouvrages  sont  :  Distitutes  du  droit 
civil  frajiçais  (1808);  Jwis  romani  elementa  (1812);  Cours 
de  Code  civil  (1824);  Institutes  du  droit  commercial  (ISIO). 

Delvino  (en  turc  Delonia),  ville  de  la  Turquie  d'Eu- 
rope (Albanie),  à  70  kilomètres  de  Janiua,  près  de  la  mer 
Ionienne;  7.500  hab.  Elle  s'élève  au  milieu  d'une  plaine 
fertile.  Récolte  ot  commerce  d'huile  et  autres  produits 
agricoles.  —  Le  sandjack  de  Delvino  est  un  pays  monta- 
gneux, boisé.  Beaux  pâturages.  Elève  de  bétail. 

DelwardE  ou  Delewarde  (Michel),  historien 
belge,  né  et  mort  à  Moos  (1050-I72i).  Il  entra  dans  la  con- 

frégation  de  l'Oratoire  (I6fi8)  et  devint  prévôt  des  maisons 
e  1  ordre  en  pays  wallon.  Il  a  publié  uno  Histoire  géné- 
rale du  Hainaut  (Mods,  1718). 

Delwig  (Antoine  Antouowitch,  baron),  poète  lyrique 
russe,  no  à  Moscou  en  1798,  mort  à  Saint-Pétersbourg 
en  1831.  Il  composa  des  idylles,  des  chants  populaires,  des 
romances,  dos  sonnets.  Ou  a  de  lui  un  recueil  de  Poésies 
(1832)  ;  les  Fleurs  du  Nord,  qui  parurent  sous  forme  d'al- 
manach,  de  1825  à  1830,  et  des  œuvres  poétiques  pos- 
thumes publiées  par  son  ami  Pouschkine. 

DelyanniS  (Théodore  ,  homme  d'Etat  grec,  né  en  1826 
•X  Kalavryta.  Il  commença  à  jouer  un  rôle  important  ù  l'As- 
semblée constituante  qui  se  réunit  après  la  chuto  du  roi 
Othon,  en  1862.  Ministre  des 
affaires  étrangères,  ministre 
plénipotentiaire  à  Paris,  il  re- 
tourna prendre  le  portefeuiilo 
des  affaires  étrangères  dans 
lo  cabinet  Irimis.  En  1876  ot 
1877,  il  fut  ministre  do  l'inté- 
rieur dans  les  cabinets  Deli- 
georgis  et  Coumoundouros, 
puis  ministre  do  l'iiistructioa 
publique  dans  lo  cabinet  do 
l'amiral  Canaris.  Après  lo 
traité  de  San-Stefano,  Delyan- 
nis,  qui  était  redevenu  mi- 
nistre des  affaires  étrangères 
(Ï878).  fit  envahir  laThessalio 
par  l'armée  grecque,  et  no 
consentit  àévacuorcotte  pro- 
vince que  sur  la  promesse 
de  l'Angloterro  qu'elle  défen- 
drait, au  congrès  do  Berlin, 
la  cause  dos  Grecs  do  Tur- 
quie.  Les  années  suivantes  virent  la  lutto  do  Delyannis 
et  do  Tricoupis,  les  doux  rivaux  qui  se  disputaient  le  pou- 
voir. En  1SS5,  ù  la  suite  do  la  révolution  roumélioto, 
Delvannis  étant  président  du  conseil,  la  Grèce  adressa 
aux"  puissances  uno  note  dans  laquelle  elle  demandait  H 
entrer  eu  possossion  des  territoires  qui  lui  avaient  été 
promis  A  Berlin.  L'urinée  fut  mobilisée,  et  une  guerre 
entre  la  Turquie  et  la  Grèce  semblait  inévitable,  lorsque 
les    puissances,  la  Franco   exceptée,    couUaiguircnt  la 


DclyauuU. 


DELY-IBRAHIM   —   DEMANGE 

Grèce  à  s'arrêter.  Delyannis  démissionna.  La  (juestion 
gréco-turque  amena  la  chute  définitive  de  Delyannis.  C'est 
ce  ministre,  en  effet,  qui  fit  la  guerre  de  1897,  dont  l'is- 
sue malheureuse  eut  pour  conséquence  son  remplace- 
ment par  Zaïmis.  Aux  élections  de  1899,  Delyannis  fut 
élu  dans  sa  ville  natale;  mais  son  parti  fut  complète- 
ment battu. 

Dely-IBRAHIM,  comm.  d'Algérie,  arr.  et  à  il  kilom. 
d'Alger;  1.003  hab.  Contre  vinicole. 

DelzONS  (Alexis-Joseph),  général  français,  né  à  Au- 
rillac  en  1775,  tué  en  Russie  en  1812.  Volontaire  en  1791, 
il  se  distingua  en  Italie  et  rit  la  campagne  d'Egypte.  A 
vingt-trois  ans,  il  était  chef  de  la  4*  demi-briçade.  De 
1805  à  1809,  Delzons  seconda  Marmont  en  Dalmatie  ;  géné- 
ral de  division,  il  organisa  les  provinces  illyriennes  (I810- 
1811),  fit  la  campagne  de  Russie,  et  fut  frappé  d'une  balle 
dans  la  tète,  à  la  prise  de  Maloïaroslawitz  (1812). 

DÉMACADAMISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  macadamiser) 
V.  a.  Oter  le  macadam. 

Se  démacâda.miser,  v.  pr.  Se  dit  d'une  route,  d'une 
chaussée,  quand  le  macadam  qui  la  recouvrait  commence 
â  s'user. 

DemaghY  (Jacques-François),  chimiste  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1728-1803).  Il  fut  un  des  adversaires  de 
Lavoisier  et  de  la  réforme  chimique.  Outre  des  traduc- 
tions, des  poésies,  etc.,  on  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  : 
Instituts  de  chimie  (1766);  Economie  rustique  (1769):  l'Art 
du  distillateur  des  eaux-fortes  (1775);  l'Art  du  distillateur 
liquoriste  (1775);  l'Art  du  vinaigrier  (1780);  etc. 

DÉMACLAGE  {klaj')  n.  m.  Action  de  démacler;  résultat 
de  celte  action  .Le  démaclage  du  verre. 

DÉMACLER  (du  préf.  dé,  et  de  macler)  v.  a.  Remuer 
dans  le  creuset,  en  se  servant  d'une  barre  de  fer,  le  verre 
fondu  :  Démacler  le  verre. 

Se  démacler,  v.  pr.  Etre  dêmaclé. 

DÉMAÇONNAGE  {$o-naj')  n.  m.  Action  de  démaçonner; 
résultat  de  cette  action. 

DÉMAÇONNER  (so-né)  v.  a.  Défaire  la  maçonnerie  de  : 
DÈMAçoNNER  uH  pan  de  mur. 

DÉMADE,  orateur  d'Athènes,  né  vers  38-*,  mort  vers 
Tan  320  avant  notre  ère.  Il  était  fils  de  Demeas.  un  pêcheur 
ou  un  batelier,  exerça  d'abord  le  métier  de  son  père,  et 
ne  reçut  aucune  éducation.  Puis  il  se  mêla  de  politique, 
et  devint  un  des  premiers  orateurs  de  son  temps.  Il  n  ap- 
paraît dans  l'histoire  que  vers  le  temps  de  la  bataille  de 
Chéronée  (338).  Fait  prisonnier  par  Philippe,  il  sut  gagner 
ce  prince,  et  devint  son  homme  d'atfaires.  Philippe  le 
renvoya  en  Attiqus  pour  négocier  la  paix  et  le  rachat 
des  prisonniers.  Dèmade  resta  toujours  à  Athènes  l'un  des 
chef  du  parti  macédonien.  Après  le  sac  de  Thèbes  en  335, 
Alexandre  exigea  qu'on  lui  livrât  huit  des  principaux  ora- 
teurs athéniens  ;  Démade  partit  pour  la  Béotie  avec  une 
forte  rançon,  et  il  obtint  leur  grâce.  En  reconnaissance, 
les  Athéniens  lui  élevèrent  une  statue  sur  l'Agora.  Dans 
les  années  suivantes,  Démade  remplit  d'importantes  fonc- 
tions financières,  et  fut  élu  stratège.  A  la  suite  d'une 
reddition  de  comptes,  il  fut  exilé  quelque  temps.  Com- 
promis dans  l'aflaire  d'Harpale ,  il  fut  condamné  pour 
corruption.  Après  la  mort  d'Alexandre,  quand  Athènes 
fut  menacée  par  Antipatros  et  Crateros,  il  fit  voter  par 
le  peuple  la  mort  de  Démosthène  et  des  autres  orateurs 
qui  s'étaient  enfuis.  Mais,  convaincu  de  trahison  par  les 
Macédoniens,  il  fut  arrêté  et  mis  à  mort  avec  son  fils. 
Homme  d'Etat  sans  scrupules  et  vénal,  il  avait  une  élo- 
quence âpre  et  rude,  qui  abondait  en  traits  et  en  saillies. 
IJ  n'a  rien  écrit. 

DÉMAGNÉTISATION  (gn  mil.,  et  si-on)  n.  f.  Action  de  dé- 
magnétiser; résultat  de  cette  action  :Xa  démagnétisation 
d'un  somnambule. 

DÉMAGNÉTISER  (gn  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  ma- 
gnétiser) v.  a.  Débarrasser  du  fluide  magnétique,  tirer  de 
l'état  de  somnambulisme  magnétique. 

DÉMAGNÉTISEUR  (gn  mil.)  n.  m.  Celui  qui  démagné- 
tise :  Le  magnétiseur  fait  lui-même  l'office  de  démagnéti- 
seur. 

DÉMAGOGIE  (Jî —  gr.  dêmagâgia,  même  sens)  n.  f.  Polit. 
Abus,  excès  de  la  domination  populaire  :  La  démagogie  est 
l'hypocrisie  du  progrès.  (Proudn.)  Il  Excitation  des  passions 
populaires;  menées  auxquelles  on  doit  d'exercer  sur  le 
peuple  une  grande  autorité.  V.  démagogue. 

DÉBiIAGOGXQUE  {jik')  adj.  Qui  appartient  à  la  démago- 
gie :  Des  opinions,  JJes  principes  démagogiques. 

DÉBSAGOGISER  (ji)  v.  n.  Faire  de  la  démagogie. 

DÉHAGOGISME(.;mm')  n.  m.  Opinions,  conduite  de  ceux 
qui  poussent  à  la  démagogie. 

DÉMAGOGUE  (^Of/A'  —  gr.  démagôgos  ;  ûe  rfémoj,  peuple, 
et  a^ein,  conduire)  n.  m.  Chef  d'une  faction  populaire; 
homme  qui  fait  de  la  démagogie.  Il  Adjectiv.  :  Un  orateur 
démagogue. 

—  Enctcl.  Le  démagogue  est,  d'après  l'étymologie 
grecque  du  moi,  le  "  conducteur  du  peuple  ».  Parfois,  il 
arrive  que,  pour  accomplir  cette  tâche  difficile,  pour  faire 
accepter  sa  direction,  il  flatte  ceux  q^u'il  veut  conduire, 
surexcite  leurs  instincts,  au  lieu  d'éclairer  leur  raison.  De 
là  le  sens  défavorable  du  mot  démagogie.  Chez  les  Grecs, 
le  mot  démagogue  désignait  primitivement  les  chefs  du 
parti  populaire.  Mais,  déjà,  lo  mot  avait  pris  le  sens  défa- 
vorable qu'il  a  conservé  dans  les  langues  modernes,  ha 
démagogie  peut  être  cléricale  ou  socialiste,  réactionnaire 
ou  révolutionnaire;  elle  peut  avoir  tout  autre  caractère; 
elle  consiste  toujours  dans  le  déchaînement  des  passions 
bonnes  ou  mauvaises,  quelquefois  bonnes  et  mauvaises 
en  même  temps,  s'cxerçant  sans  direction,  ni  contrôle.  La 
démagogie  est  la  négation  de  la  démocratie.  Ce  n'est  pas. 
en  effet,  lo  peujile  maître  de  lui,  se  dirigeant  lui-mémo, 
mais,  au  contraire,  le  peuple  abdiquant  devant  des  impul- 
sions aveugles  et  contradictoires,  en  attendant  qu'il  de- 
mande l'ordre  et  lo  calme  à  la  tyrannie. 

DÉMAZGRIR  {mè-grir  —  du  préf.  prîv.  dé,  el  de  maigrir) 
V.  n.  Devenir  moins  maigre  ;  Il  n'est  pas  engraissé,  mais 

il  A  DÉMAIGRI.  i'  EST  DÉMAIGRI.  il  h'EST  Çue  DÉMAIGRI. 

—  V.  a.  Rondre  moins  maigre. 

Se  démâi^it,  v.  pr.  Se  rendre  moins  maigre. 

—  Anton.  :  Maigrir,  déffralBser. 


DÉMAIGRIR  [mè-grir'  —  du  préf.  dé,  et  de  maigre)  v.  a. 
Techu.  Amincir,  retrancher  une  partie  de  :  Dêmaigrir  une 
pierre,  ujie  pièce  de  bois. 

DÉMAIGRISSEMENT  (mé-pTi-se-man)  n.  m.Techn.  Action 
de  dèmaigrir;  résultat  de  cette  action  :  Le  dèmaigrisse- 
MENT  d'une  pièce  de  bois.  Il  Partie  démaigrie  dune  pierre 
ou  d'une  pièce  de  bois. 

DÉMAILLER  (ma-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
maille)  v.  a.  Défaire  les  mailles  do  :  Démailler  un  filet, 
un  bas. 

—  Mar.  Démailler  une  ckame,  La  séparer  de  l'ancre  à 
laquelle  elle  était  fixée,  en  séparer  les  bouts,  n  Démailler 
une  bonnette,  La  délacer  de  la  voile  quand  elle  est  maillée 
dessus  (vieille  marine). 

Se  démailler,  v.  pr.  Se  défaire,  en  parlant  d'un  ouvrage 
fait  de  mailles. 

DÉMAILLONNER  {ina-ill-o '7ié  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv. 
dé,  et  de  tnaillon)  v.  a.  Vitic.  Dans  l'Orléanais,  Détacher 
les  sarments  de  l'échalas  après  la  vendange. 

—  Mar.  et  techn.  Syn.  de  démailler. 
DÉMAILLOTER  Ima-ill  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et 

de  maillot)  v.  a.  Oter  du  maillot  :  Démailloter  un  enfant. 
Se   démailloter,  v.  pr.  Etre   démailloté.  ii  Défaire  son 
maillot. 

—  Anton.  Emmailloter. 

DEMAIN  (min  —  du  lat.  de,  du,  et  mane,  matin)  adv.  de 
temps.  Au  jour  qui  doit  suivre  immédiatement  celui  où 
l'on  est  : 

Aujourd'hui,  un  œuf  &,  la  main 

Vaut  mieux  que  deux  poulets  demain. 

Des  Accords. 

—  Par  ext.  Bientôt,  à  une  époque  à  venir,  très  rappro- 
chée de  celle  où  l'on  est  :  On  triomphe  des  mauvaises  habi- 
tudes plus  aisément  aujourd'hui  que  dkmain.  (Confucius.) 

—  Substantiv.  n.  m.  Jour  qui  suit  celui  où  l'on  est  : 
Hier  était  laid,  aujourd'hui  n'est  pas  beau,  mais  dkmain...  et 
ta  vie  se  passe.  (Lévis.) 

—  EUiptiq.  A  demain,  A  revoir  demain  ;  remettons  cela 
à  demain. 

—  Jusqu'à  demain,  Très  longtemps:  Ilbavarderait  jusqu'à 

DEMAIN. 

—  Fam.  Aujourd'hui  pour  demain,  Dès  à  présent  ou  d'un 
moment  à  l'autre. 

—  Allus.  hist.  :  A  demain  les  affaires  sérieuses!  V.  Ar- 

CDIAS. 

DeMAK,  ville  hollandaise  de  la  Malaisie  (île  de  Java 
[prov.  do  Samarang]),  près  de  l'embouchure  du  Tountang. 
Ch.-l.  d'une  division  (afdeeling). 

DÉMANGHEMENT(c/ie-»!fl;Oa.m.  Actionde  démancher  ; 
état  de  ce  qui  est  démanché. 

—  Fig.  Dislocation,  division. 

—  Mus.  V.  la  partie  encycl.  il  On  dit  aussi  DÉMANCHt:. 

—  Encycl.  Mus-  On  appelle  ainsi,  pour  les  instruments  à 
archet  :  violon,  alto,  violoncelle,  contrebasse,  l'acuon  de 
changer  la  position  normale  et  primitive  de  la  main  pour 
lui  faire  parcourir  le  manche  dans  des  positions  plus 
élevées.  On  démanche  aussi  sur  la  guitare  ;  mais,  ici,  la 
difficulté  est  beaucoup  moins  grande  :  d'abord  parce  que 
le  manche  de  l'instrument  est  plus  développé,  ensuite 
parce  que  les  positions  y  sont  marquées  par  des  sillets. 

DÉMANCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  manche  n.  m.)  v.  a 
Oter  le  manche  de  :  Démancher  une  cognée,  un  balai. 

—  Fig.  Disloquer,  désunir  :  Démancher  un  complot. 

—  V.  n.  Mus.  Porter  subitement  la  main  gauche  vers 
le  corps  du  violon,  de  l'alto,  de  la  basse,  du  violoncelle, 
de  la  guitare,  de  manière  à  tirer  des  sons  plus  aigus. 

Démanché,  ée  part.  pass.  du  v.  Démancher. 

—  Substantiv. Personne  démanchée:  C'est  tm démanché, 
un  grand  démanché. 

—  Substantiv.  au  masc.  Mus.  Démanchement  :  L'art  du 
démanché. 

Se  démancher,  v.  pr.  Etre  démanché,  se  séparer  de 
son  manche. 

—  Fig.  Se  désunir,  se  disloquer  :  La  yiiachiyie  n'est  pas 
encore  démanchée,  mais  elle  se  démanche  chaque  jour. 
(M"»"  de  Sév.) 

—  Pop.  Se  démener,  se  donner  beaucoup  de  mal. 

—  Anton.  Emmancher. 

DÉMANCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  manche  n.  f.)  v.  a. 
Oter  la  manche  ou  les  manches  de:  Démancher  une  c/iemise. 

—  V.  n.  Mar.  Sortir  d'une  manche  ou  bras  de  mer  :  Notre 
vaisseau  a  démanché  tel  jour  et  est  entré  dans  l'Océan. 

DEMANDABLE  adj.  Qui  peut  être  demandé  :  Faveur  gui 

îl'est  pas  DEMANDABLE. 

DEMANDANT  {dan),  ANTE  adj.  Qui  demande  :  Compa- 
gnie  demandante. 

DEMANDE  n.  f.  Action  de  demander  :  faî're  une  demande. 
II  Chose  demandée  :  Accorder  une  demande,  ii  Ecrit  qui 
contient  une  demande  :  Mettre  une  dem.ande  à  la  poste. 

—  Démarche  par  laquelle  on  demande  une  fille  en  ma- 
riage à  ses  parents  :  C'est  généralement  un  parent  du  futur 
qui  fait  la  demande. 

—  Question  :  Catéchisme  par  demandes  e^jiar  réponses. 

—  Dr.  Action  qu'on  intente  en  justice  pour  obtenir  une 
chose  à  laquelle  on  a  ou  l'on  croit  avoir  droit  :  La  demande 
s'introduit  ordinairement  par  exploit  d'huissier,  quelquefois 
par  requête  d'avoué  à  avoué,  il  Demande  en  i/itervention.  Celle 
que  forme  un  tiers  pour  prendre  part  aux  intérêts  de  la 
demande,  n  Demande  préparatoire,  Celle  qui  tend  à  faire 
prononcer  un  jugement  préparatoire,  n  Demande  principale , 
Celle  qui  sort  d'élément,  de  base  â  un  procès,  qui  intro- 
duit l'instance,  n  Demande  accessoire.  Celle  qui  se  rattache 
à  la  demande  principale,  ii  Demande  incidente.  Celle  qui 
est  formée  dans  le  cours  de  l'instance.  Il  Demande  nou- 
velle. Celle  qui  se  produit  seulement  en  appel.  Il  Demande 
préjudicielle.  Celle  qui  doit  être  jugée  avant  le  fond,  n  De- 
mande reconvcntionnelle.  Celle  qui  est  opposée  à  l'action 
judiciaire  principale.  Il  Z^enmnr/e  subsidiaire,  Celle  qui  se 
présenteàjuger  seulement  lorsque  la  demande  principale 
est  ropoussée.  n  Demande  provisoire.  Celle  qui  tend  à  faire 
prononcer  un  jugement  provisoire.  Il  Demande  sur  le  bar- 
reau. Celle  que  la  partie  ou  son  avocat  fait  au  tribunal. 
sans  l'avoir  préalablement  formulée  par  écrit. 

—  Econ.  polit.  Somme  des  produits  ou  des  services  de- 
mandés :  Loffre  et  la  demande.  La  dkmande  est  l'expres- 
sion des  besoins  des  demandeurs.  (J.-B.  Say.)  V.  offre. 

—  Mar.  Filer  un  câble,  une  chaîne,  un  cartahu  à  la  de- 
mande, Les  laisser  échapper  lentement,  au  fur  et  à  me- 


602 

sure  de  leur  tension,  en  se  tenant  prêt  à  arrêter  leur  mou- 
vement d'une  manière  presque  instantanée,  ii  Mar.  et 
techn.  Pièce  de  bois  à  la  demande,  allant  à  la  demande. 
Pièce  de  bois  travaillée  exactement  selon  la  place  quelle 
doit  occuper. 

—  Mus.  Dans  une  fugue  ou  une  symphonie.  Sujet  ou 
motif  que  l'on  propose  à  imiter  :  La  phrase  qui  correspond 
à  la  demande  se  nomme  la  réponse. 

—  Loc.  div.  :  Voilà  une  belle  demande  I  ou  simplem.  Belle 
demande!  Cela  va  sans  dire,  il  n'y  a  pas  de  doute,  n  A  la 
demande  générale,  Selon  le  désir, "en  vertu  des  sollicita- 
lions  du  public. 

—  Prov.  :  A  folle  (A  sotte)  demande,  point  de  réponse, 
On  n'a  rien  à  répondre  à  qui  fait  une  demande  inconve- 
nante ou  ridicule. 

—  Anton.  Acceptation,  admission,  concession,  obtention, 
réception,  recette.  —  Offre.  —  Réponse. 

DEMANDER  (lat.  demandare  ;  de  de,  et  mandare,  man- 
der) V.  a.  Solliciter,  faire  connaître  son  désir  ou  sa  vo- 
lonté d'avoir,  d'obtenir  :  Demander  un  emploi,  une  grâce. 
Demander  pardon,  ii  Réclamer,  exiger  :  Demander  ce  qui 
est  dû.  Il  Imposer,  attendre,  faire  une  nécessité  de  :  Ne 
DEMANDEZ  pns  trop  à  un  enfant.  \\  Chercher  la  réalisation 
de,  le  moyen  d'arriver  à  :  C'est  au  travail  qu'il  faut  ii}î,^\y.- 
DER  un  remède  contre  la  misère.  Il  Nécessiter,  avoir  comme 
condition  nécessaire  :  La  félicité  demande  deux  choses: 
pouvoir  ce  qu'on  veut,  vouloir  ce  qu'il  faut.  (Boss.)  ii  Avoir 
Desoin  de  :  La  terre  demande  de  lu  chaleur  et  de  l'eau.  )i  Or- 
donner d'amener,  de  fournir,  d'apporter  :  Demander  sa  voi- 
ture, son  déjeuner.  \\  Annoncer,  faire  connaître  le  besoin 
qu'on  a  de  :  Demander  dans  les  journaux  wn  bailleur  de 
fonds,  un  commis,  ii  Réclamer  la  présence  de  :  Enfant  qui 
DEMANDE  Sa  mère.  (On  dit  aussi  familièrement  :  Demander 
après  quelqu'un.) 

—  Se  renseigner  sur,  interroger  pour  apprendre,  pour 
connaître  :  Demander  l'heure. 

—  Loc.  div.  Demander  à  ou  de,  suivi  d'un  infinitif.  Exi- 
ger :  //  ne  faut  pas  demander  à  l'enfant  de  parler  et  v'agir 
comme  un  homme,  il  Prier  de,  solliciter  pour  :  Demander  à 
quelqu'un  de  l'accompagner.  \\  Ne  demander  qu'à,  suivi  d'un 
infinitif.  Ne  rien  souhaiter  autre  chose  que  de  :  Partout 
le  peuple  ne  demande  qu'à  ne  pas  mourir  de  faim  pour 
vivre  en  repos.  (B.  Const.)  —  Etre  tout  prêt,  tout  disposé  à  : 
La  terre  ne  demandk  qu'à  enrichir  ses  habitants.  (Fléch.) 

Il  Ne  pas  demander  mieux,  Etre  tout  disposé,  consentir  vo- 
lontiers. Il  Demander  son  pain.  Demander  l'aumône,  la  cha- 
rité ou  simplement  Demander,  Implorer  autrui  pour  en  obte- 
nirles  choses  nécessairesà  la  vie.  (On  a  dit  dans  le  même 
sens  Demander  sa  vie.)  il  Demander  en  mariage  ou  simplem. 
Demander,  Demander  pour  femme,  il  Demander  la  bourse 
ou  la  vie,  Demander  à  quelqu'un  son  argent,  en  me- 
naçant de  le  tuer  s'il  retuse  de  le  donner,  il  Demander 
le  voile.  Postuler  pour  être  reçue  religieuse,  il  Fam.  Ne 
demander  que  plaies  et  bosses.  Souhaiter  le  mal,  les  que- 
relles, les  batailles  partout  et  toujours,  par  intérêt  ou  par 
instinct,  n  Ne  demander  qu'amour  et  simplesse,  Ne  désirer 
que  d'être  laissé  en  repos  et  d'y  laisser  les  autres,  il  Ne 
pas  demander  son  reste.  Se  soustraire  aussi  rapidement 
que  possible,  par  la  fuite  ou  autrement,  aux  reproches, 
aux  injures  ou  aux  coups,  il  Demandez-moi  pourquoi.  Se 
dit  en  parlant  d'une  chose  qu'on  ne  saurait  expliquer,  il  Je 
vous  demande  im  peu...  Se  dit  pour  appeler  l'explication 
d'une  chose  qu'on  ne  saurait  comprendre,  ou  pour  faire 
entendre  qu'elle  est  absurde  ou  impossible  à  concevoir. 

—  Manèg.  Demander  à  un  cheval.  S'adresser,  au  moyen 
des  aides,  à  son  intelligence,  il  Aux  courses,  Exiger  de  lui 
un  effort. 

—  Mar.  Demander  du  câble.  Avoir  besoin  do  filer  du 
câble,  en  parlant  d'un  navire  qui  cule. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  de  demander,  (Vieux.) 

Se  demander,  v.  pr.  Etre  demandé,  ii  Faire  question: 
Cela  ne  se  demantïe  pas.  ii  Demander  à  soi,  chercher  en 
soi-même  :  se  dem.ander  comment  on  mangera.  Il  Deman- 
der l'un  à  l'autre,   consulter  ensemble. 

—  Gramm.  Quand  ce  verbe  doit  avoir  pour  complément 
direct  un  infinitif  dont  l'action  doit  être  faite  par  une 
autre  personne  que  celle  qui  demande,  on  emploie  tou- 
jours la  préposition  de  :  Je  vous  demande  de  m'écouter. 

Il  Quand  c'est  la  même  personne  qui  fait  les  deux  actions, 
on  emploie  jiresque  toujours  la  préposition  À  :  Je  demande 
k  présenter  une  observation.  Il  demandait  à  entrer. 

—  Syn.  Demander,  interroger,  questionner.  Demander 
diffère  des  deux  autres  verbes  en  ce  qu'il  a  toujours  pour 
complément  la  chose  qu'on  veut  obtenir  ou  qu'on  veut 
connaître,  tandis  que  ceux-ci  ont  pour  complément  la 
personne  à  qui  s'adresse  la  demande  ou  les  demandes. 
Entre  interroger  et  questionner,  la  difi'érence  consiste 
surtout  en  ce  que  le  premier  suppose  une  certaine  auto- 
rité, un  droit  de  faire  parler,  tandis  que  questionner  sup- 
pose plutôt  la  curiosité,  le  désir  de  connaître.  En  second 
lieu,  quand  on  questionne  quelqu'un,  c'est  toujours  en  vue 
de  savoir,  d'apprendre  quelque  chose  ;  quand  on  l'interroge, 
c'est  souvent  pour  juger  s'il  est  instruit  ou  ignorant,  in- 
nocent ou  coupable. 

—  Anton.  Accepter,  admettre,  recevoir.  —  Décomman- 
der, contremander.  —  Répondre. 

DEMANDEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  demande,  il  Per- 
sonne qui  fait  métier  de  demander,  qui  a  toujours  quelque 
demande  à  faire,  n  Questionneur,  personne  qui  fait  une 
question. 

~  Eu  T.  de  comm-.  Acheteur,  par  opposition  à  vendeur. 

DEMANDEUR,  ERESSE  (rcss)  n.  Partie  qui  formule  une 
demande  en  justice,  par  opposition  au  défendeur,  contre 
qui  la  demande  est  faite. 

—  Par  ext.  Celui,  celle  qui  revendique  un  droit  réel  ou 
supposé: 

—  Anton.  Défendeur,  eresse. 

DÉMANDIBULER  (du  préf.  priv.  rft=,  et  de  mandibule)v.  ù.. 
S'est  dit  pour  Démantibuler,  seul  employé  aujourd'hui. 

Démange  (Charles-Gabriel-Edgard),  avocat  français, 
né  à  Versailles  (Seine-et-Oise)  en  1841.  Il  se  fit  inscrire  au 
barreau  en  1862.  La  première  cause  retentissante  dans 
laquelle  il  plaida  fut  celle  du  prince  Pierre  Bonaparte, 
poursuivi  pour  le  meurtre  de  Victor  Noir  devant  la  liante 
cour  de  Tours  (1870).  Depuis  lors,  il  s'est  acquis  une  grande 
notoriété  comme  avocat  d'assises.  Nous  citerons  ses  plai- 
doyers pour  Movaux  (1876):  Gaudrv.  le  complice  de  la 
veuve  Gras  (1877);  Lebiez,  le  complice  do  Barré  (187S1; 
Fenayrou  (1882);  Pranzini  (1887);  Ribeaudeau  {procès 
Wilsôn);  le  capitaine  Dreyfus  (1894  et  1899);  etc. 


603 

DÉMANGEAISON  (jè-zon)  II.  f.  Titillation,  prurit  qui 
occasioiino  un  besoin  do  so  gratter  :  Les  boutons  tlt:  la 
petite  vérole  occasîo7i7ient  des  démangeaisons   tr'ès  vives. 

—  Fam.  Propension  marquée,  désir  violont,  onvie  insur- 
montable :  La  DÉMANGhiAiaoN  de  parler  emporte  le  fou. 

Démangeât  (Josoph-Charlos),  jurisconsulte  français, 
né  à  Nantes  on  \820,  mort  à  Paris  en  ISDiî.  Professeur  sup- 
pléant ilo  di'oit  romain  à  la  Faculté  de  Paris  on  1852,  il 
devint  professeur  titulaire  on  1S62.  Il  fut  nommé  consoiilor 
à  la  cour  do  cassation  on  1870.  11  a  publié  :  Histoire  de  ta 
condition  civile  des  étranf/ers  en  France  {1844i;  Des  obli- 
gations solidaires  en  droit  romain  (1858);  De  la  Condition 
au  fonds  dotal  en  droit  romain  (18G0)  ;  Cours  tHthnentaire  de 
droit  romam  (18G4-1876)  ;  des  éditions  annotées  du  Ti'aité 
de  droit  commercial  do  Bravard-Veyriôres,  du  Traité  du 
droit  international  privé  de  Foolix,  des  liépétitions  écrites 
sur  le  code  Napoléon  do  Mourlon  (1873-1871). 

DÉMANGER  {je  —  du  préf.  priv.  rf(',  et  de  manger.  Prend 
un  e  après  le  g  devant  a  et  o  ;  //  démangea.  Nous  démati- 
yeons)  v.  n.  Faire  éprouver  une  démangeaison  :  iilessure 

qui  DÉMANGE. 

—  Fig.  Eprouver  un  vif  désir  dont  la  nature  ou  le  siège 
est  exprimé  par  lo  sujet  du  verbe  :  La  main  me  démange 
de  le  souffleter.  Les  pieds  me  démangent  rfeyo.  de  me  mettre 
en  route.  (Damas-Hinard.) 

—  Loc.  div.  :  ta  gorge  lui  démange,  Il  fait  tout  ce  qu'il 
peut  pour  se  faire  pendre.  (Vieux.)  ii  Le  dos  lui  démange. 
Il  fait  si  bien  qu'il  arrivera  à  se  faire  battre,  ii  Gratter 
quelqu'un  oit  il  lui  démange.  Flatter  ses  goûts,  faire  et 
dire  tout  ce  qu'on  sait  devoir  lui  être  agréable. 

—  V.  a.  Causer  une  démangeaison,  une  envie  à  :  Quand 
un  bon  mot  démange  M.  Dupin,  il  faut  qu'il  se  gratte. 
(Cormen.) 

Se  démcinger,  v.  pr.  Avoir  dos  démangeaisons.  (Vieux.) 

DÉMANILLAGE  [ni-llaf  [Il  mil.])  n.  m.  Mar.  Action  de 

séparer  des  objets  unis  par  des  mauillos.  Il  On  dit  aussi 

DKMAILLAGf. 

Demante  (Antoine-Marie),  juriscousulte  et  homme  po- 
litique français,  né  et  mort  à  Paris  (1783-1856).  Avocat  à 
Pans  en  1813,  il  devint  professeur  titulaire  à  la  Faculté  de 
droit  en  1821.  En  1848,  il  fut  envoyé  par  le  département  de 
l'Eure  à  l'Assemblée  constituante,  et,  en  1849,  à  l'Assem- 
blée législative.  Il  a  publié  :  Cours  analytique  de  Code  civil 
(1848-1855),  continué  par  Colmet  de  Santerre). 

Demante  (Auguste-Gabriel),  jurisconsulte,  né  à  Paris 
en  1821,  lils  du  précédent.  Après  avoir  été  professeur  de 
droit  romain,  il  fut  nommé,  en  1864,  professeur  de  droit 
civil  à  la  Faculté  de  Paris.  On  lui  doit  :  Questions  et  exer- 
cices sur  les  examens  de  droit  (1849);  De  la  loi  et  de  la 
Jurisprudence  en  matière  de  donations  déguisées  (1855); 
Etudes  sur  la  réhabilitation  des  condamnés  (1849);  Exposi- 
tion raisonnée  des  principes  de  l'enregistrement  (1857);  Du 
calcul  de  la  quotité  disponible  au  cas  de  l'article  845  (1862)  ; 
Définition  légale  de  ta  qualité  de  citoyen  (1869). 

DÉMANTÈLEMENT  (man  —  rad.  démanteler)  n.  m.  Opé- 
ration par  laquelle  on  met  les  ouvrages  dune  place  forte 
hors  d'état  de  servir  à  la  défense. 

—  Encycl.  Le  déclassement  d'une  place  forte  n'entraîne 
pas  toujours  son  démantèlement  :  il  ne  fait  à  priori  que 
supprimer  les  servitudes  militaires  et  l'entretien  de  la  for- 
tification ;  et  la  place  peut  ultérieurement  ôtro  reclassée. 
Mais,  si  les  terrains  où  s'élèvent  les  ouvrages  fortifiés  sont 
mis  en  vente  par  l'Etat,  c'est  toujours  avec  l'obligation, 
pour  les  acquéreurs,  de  démanteler  ces  ouvrages,  c'est-à- 
dire  de  démolir  les  remparts  ;  car  ceux-ci,  laissés  debout, 
deviendraient  un  danger  en  cas  de  guerre,  à  cause  du 
parti  que  l'ennemi  en  pourrait  tirer. 

DÉMANTELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mantet,  manteau. 
—  Change  l'e  muet  du  radical  en  è  ouvert  devant  une  syl- 
labe muette  :  Je  démantèle)  v.  a.  Abattre  les  murailles,  les 
fortifications  de  :  DÉyïAyTEL^.Runp  forteresse,  une  place. 

—  Fiç.  Ruiner,  abolir  :  Démanteler  une  monarchie. 

Se  démanteler,  v.  pr.  Etre,  devenir  démantelé,  i;  Dé- 
truire ses  propres  fortifications. 

DÉMANTIBULER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  mandi- 
bula,  mâchoire)  v.  a.  Rompre  ou  démettre,  on  parlant  do 
la  mâchoire  :  Démantibuler  la  mâchoire  à  quetijuun. 

—  Par  ext.  Démonier  maladroitement,  rendre  impropre 
à  fonctionner  ou  à  servir  :  Démantibuler  un  meuble,  une 
montre. 

Se  démantibuler  y.  pr.  Etre,  devenir  démantibulé,  n  Dé- 
mantibuler à  soi  :  Bâiller  à  se  démantiuulicr  la  mâchoire. 

DEMANTOÏDE  n.  f.  Substance  minérale  appartenant  au 
genre  grenat.  Variété  vert  éclatant  do  mélanito. 

DÉMAQUER(A:f/~  du  préf.  priv.  dé,  et  do  ma«;«p  [maille, 
dans  (.'oriaines  contrées]]  v.  a.  Dégager,  retirer  le  poisson 
retenu  dans  los  mailles  d'un  filet  :  Dema(jukr  du  poisson. 

DÉMAQUILLER  (/.-il-lé  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et 
de  maquiller)  v.  a.  Enlever  lo  maquillage  do. 

—  Arg.  Défaire;  déranger,  en  parlant  d'un  engagement 
pris,  d'un  i)rojet  combiné. 

Se  démaquiller,  v.  p.  Enlever  son  maquillage. 

Demarata,  fille  d'Hiéron  II,  roi  do  Syracuse,  morto 
l'an  '^14  avuEit  notre  ère.  Elle  engagea  son  époux  Andro- 
nodoro  a  s'emparer  du  trône  après  la  mort  d'IIiéronyrae. 
IjOS  Syracusains,  redevenus  libres,  firent  mottro  à  mort 
Demarata  et  toute  la  famille  royale. 

DÉMARATE,  Corinthien  de  la  famille  des  Bacchiados 
(milieu  du  vu"  s.  av.  J.-C).  Il  quitta  Curinthc,  emportant 
avec  lui  d'inimcnsos  richesses,  so  rendit  en  Etrurio,  et 
s'établit  dans  la  ville  do  Tarquinies,  dont  bientôt  il  devint 
roi.  Démarato  avait  amené  avec  lui,  au  rapport  do  Stra- 
bon,  des  artistes  et  des  savants,  qui  introduisirent  les 
sciences  et  los  arts  dans  sa  patrie  adoptive.  Il  épousa  une 
Etrusque,  et  en  eut  doux  lils,  dont  l'un  fut  Tarquin  l'An- 
cien, roi  de  Rome. 

DÉMARATE,  roi  do  Sparte  l'commcncoment  du  v  s.  av. 
J.-C).  Il  se  montra  hostile  à  la  politique  do  son  collègue 
Cléoméne,  qui  so  vengea  do  lui  on  attaquant  la  légiti- 
mité do  sa  naissance,  et  on  lo  faisant  déposer.  Démarato 
so  relira  en  Perso,  devint  consoiilor  do  Darius,  puis  do 
Xorxôs,  et  s'efforça  de  dissuader  ce  dernier  d'entreprendre 
contre  les  Grecs  une  guerre  dont  il  prévoyait  les  résul- 
tats. XerxéH  ayant  persisté  dans  sa  résolution,  Démarate 
en  donna,  dit-on,  avis  aux  Grecs.  Il  accompagna  Xer,\ès 
dans  la  deuxième  guerre  médique.  Il  roçut  un  fief  en  Eolie. 

OÉMARCAOE   il.  m.  V.  DlvMARCjrAGE. 


DÉMANGEAISON   —   DÉMASQUER 


DÉMARCATIF,  IVE  adj.  Qui  sort  do  démarcation  :  Ligne, 
liorne  DÉMARrAïivii. 

DEMARCATION  [si-on  —  rad.  démarquer)  n.  f.  Action  d'in- 
diquer, do  tracer  des  limites  communes  :  La  démarcation 
des  frontières  de  deux  Etats.  \\  Ligne  de  démarcation  ou 
simplom.  Démarcation,  Ligne  naturelle  ou  do  ('onvontion 
nui  sert  do  limite  commune  :  Les  chaînes  de  montagnes 
forment  eyitre  les  différentes  contrées  de  grandes  lignes  de 
DÉMARCATION  naturelle.  (A.  Maury.)  —  Fig.  Distinction, 
moyen  do  ne  pas  confondre  :  La  science  terni  constamment 
a  effacer  les  démarcations  de  nation  à  nation.  (E.  do  Gir.) 

DemaRÇAY  (Marc-Jean,  baron),  général  et  homme 
[loiitique  français,  nô  en  Poitou  en  1772,  mort  à  Paris 
en  18^9.  Il  fit  plusieurs  campagnes  do  la  Révolution,  de- 
vint colonel  en  1802,  so  conduisit  brillamment  à  Auster- 
litz,  et  prit  sa  retraite  en  1810,  avec  le  grade  de  général 
de  brigade.  Député  do  la  Vienne,  il  fut  un  des  deux  cent 
vingt  et  un  signataires  de  l'adresse  qui  précipita  la  chute 
de  la  Restauration.  Après  les  jotirnéos  de  Juillet,  il  ap- 
puya le  nouveau  gouvernement,  mais  ne  tarda  pas  à  cen- 
trer dans  les  rangs  de  l'opposition. 

DÉMARCHE  (du  préf.  dé,  et  de  marche)  n.  f.  Port,  allure, 
façon  de  se  mouvoir  eu  marchant  :  Démarche  ficre.  A  la 
femme  de  Paris  le  génie  de  la  démarche  !  (Balz.) 

—  Poétiq.  Marche,  pas  : 

Allez  et  laissez-moi  quelque  Adèle  guide 
Qui  conduise  vers  vous  ma  démarche  timide- 

Racine. 

—  Fig.  Moyen  dont  on  use  pour  arriver  à  un  but  :  Que 
de  dêmarchks  il  faut  pour  obtenir  la  nioindre  chose  !  il  Acte  : 
La  foi  est  la  dernière  démarche  de  la  raison.  (Pasc.) 

—  Techn.  Endroit  d'un  drap  qui  n'a  pas  été  tondu 
d'assez  près  :  Drap  qui  est  plein  de  démarches. 

—  Syn.  Démarche,  allure.  V.  allure. 

DÉMARCHEMENT  {man  —  rad.  démarcher)  n.  m.  Techn. 
Changement  des  marches  dans  le  métier  à  tisser  ;  c'est-à- 
dire  mouvement  inverse  imprimé  aux  marches. 

DÉMARCHER  (du  préf.  dé,  et  de  marcher)  v.  a.  Mar- 
cher. (Vieux.)  Il  En  T.  de  tisseur,  Faire  fonctionner  les 
marches  dans  un  sens  inverse  au  mouvement  qu'on  leur 
imprime  d'habitude  ;  les  faire  fonctionner  par  intervertis- 
sement. 

Se  démarcher,  v.  pr.  Marcher  d'un  air  important.  (Vx.) 

DÉMARCHIE  {cht  —  du  gr.  démos,  peuple,  et  archeia, 
souveraineté)  n.  f.  Antiq.  gr.  Fonction  de  démarque,  à 
Athènes  et  dans  beaucoup  d'Etats  grecs.  Il  Juridiction  d'un 
démarque,  il  A  Rome,  Charge  de  tribun  du  peuple,  ii  Dans 
la  Grèce  moderne,  Mairie. 

DÉMARÉTION  iU-on)  n.m.  Monnaie  frappée  à  Syracuse, 
au  iv"  siècle  av.  J.-C. 

—  Encycl.  Cette  monnaie  fut  ainsi  appelée  de  Déma- 
rète,  femme  de  Gélon  I"  (491-478  av.  J.-C),  qui  donna  ses 
bijoux  à  son  mari,  atin  qu'il  put  en  faire  battre  monnaie. 
Cette  histoire 
a  été  racon- 
tée avec  des 
variantes  par 
Hésy  chius, 
PoUux  et  Dio- 
dore  de  Si- 
cile, h&déma- 
rétion  a  été 
identifié  par 
leducdoLuy- 
nos  avec  les 
décadrach- 


Démarétion. 


mes  d'argent  syracusaines,  dont  quelques  beaux  exem- 
plaires nous  ont  été  conservés. 

DÉMARGER  {je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  marger)  v.  a. 
Impr.  0(or  la  marge  ou  ce  qui  est  en  marge  :  Démargeiî 
une  feuille. 

—  Verr.  Déboucher  les  orifices  appelés  ouvreaux,  dans 
un  four  do  verrerie. 

—  V.  n.  Arg.  S'enfuir,  s'en  allor,  so  sauver,  ii  On  dit 

aussi   DÉMDRGER. 

DËMARGUER  ighé)  V.  a.  Métall.  Enlever  et  démancher 
le  marteau  ou  le  martinet,  tl  Techn.  Faire  sortir  de  l'en- 
taille dans  laquelle  il  est  pris  un  objet  quelconque. 

DÉMARIAGE  {ri-aj')  n.  m.  Action  do  démarier. 

DÉMARIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  marier.  ~  Prend 
dinix  i  do  suite  aux  doux  prom.  pers.  plur.  do  l'imp.  do 
lind.  et  du  subj.  prés.  :  Nous  démariions.  Que  vous  aéma- 
riicz)  V.  a.  Séparer  juridiquement  deux  époux. 

—  Econ.  rur.  Démarier  des  betteraves,  des  carottes.  En- 
lever un  certain  nombre  do  betteraves,  do  carottes,  aiin 
d'éclaircir  lo  plant,  il  Démarier  avec  précaution,  Eclaireir 
un  plant  en  ayant  soia  do  no  toucher  qu'aux  végétaux  que 
l'on  doit  enlever. 

Se  démarier,  v.  pr.  Divorcer. 

Demarne  (Jean-Louis),  dit  Demamette,  peintre 
français,  né  à  Bruxelles  en  1744,  mort  on  1829.  Elévo  do 
lîriard,  il  abandonna  la  pointure  d'histoire  pour  suivre 
los  traces  des  "  petits  grands  maîtres  »  flamands  et  hollan- 
dais. En  1784,  il  exposa  un  Paysage  avec  animaux,  dans 
la  manière  do  Dujardin.  Cotte  peinture  lui  valut  lo  titro 
d'  n  agréé  do  l'Académie  ",  mais  il  no  devint  pas  acadé- 
micien. Ses  Grandes  routes  eurent  du  succès.  Une  do 
ses  œuvres  les  plus  admirées  fut  son  esquisse  peinte  do 
la  fiataille  de  Aazarcth.  Mais  Demarne  no  tarda  pas  à  so 
hvror  cxclusiveroont  i  la  peinture  do  genre.  Ses  tabloaiLV 
les  plus  remarquables  sont  presque  tous  à  Saint-Pétors- 
I)ourg.  Trois  de  ses  toiles  sont  au  Louvre  :  L'ne  route.  Une 
foire  à  la  porte  d'une  aul>erge,  et  le  Départ  pour  une  noce 
de  village.  Demarno  est  un  observateur  spirituel  et  fin. 
Ses  eaux-fortes  sont  aussi  très  rochorchéos. 

DemaROON.  Mvlh.  Roi  fabuleux  de  Phénicio.  (Sui- 
vant la  légende,  il  était  lils  do  Dagon.  ot  avait  régné  sur 
lo  pays  avec  Astarté  et  Adad.  Plus  tard,  il  fut  mis  au 
rang  dos  dieux  phéniciens.) 

DÉMARQUAGE  ou  DÉMARCAGE  (kaf)  n.  m,  Action  do 
démarquer  :  /-'■  dkmahqpaok  du  linge. 

—  Fig.  Altération  huperliciello  d'une  œuvre  liitérairo, 
dans  le  but  do  s'en  attribuer  la  paternité  :  Beaucoup  de 
pièces  anglaises  ne  sont  que  dca  démarquages  d'œuvrcs 
françaises. 


DemarQUAY  (Jean-Nicolas),  chirurgien  français,  no  à 
fjongueval  (Somme)  on  1814,  mort  on  1875.  Célèbre  par 
son  habileté  opératoire  et  par  son  dévouement  dans  Ja 
guerre  do  1870-1871,  il  a  laissé  un  ^rand  nombre  d'ouvra- 
ges, dont  les  principaux  sont  ;  Traité  des  tumeurs  de  l'or- 
bite (1860)  ;  Traité  clinique  des  maladies  de  l'utérus  (1876). 

DÉMARQUE  {mark'  —  du  gr.  démos,  peuple,  et  arkhâ, 
commandement)  n.  m.  Antiq.  gr.  Chef  élu  d'un  démc  ou 
bourg,  en  Attiquo  ot  dans  beaucoup  de  pays  grecs. 
(V.  dème.)  Il  En  Egypte,  Gouverneur  d'un  district,  il  A 
Rome,  Tribun  du  peuple.  Il  Dans  la  Grèce  moderne,  Chef 
d'une  commune,  maire. 

DÉMARQUE  {inark'  —  rad.  démarquer)  n.  f.  Jeux.  Se  dit, 
à  certains  jeux,  d'une  partie  où  l'un  des  joueurs  <iiminue  lo 
nombre  de  ses  points  d'une  quantité  égale  à  celle  des 
points  pris  par  1  autre  joueur. 

—  Admin.  anc.  Commis  à  la  démarque,  Employé  de  l'ad- 
ministration des  aides  chargé  de  démarquer  les  tonneaux 
qui  avaient  payé  les  droits. 

—  Comm.  et  fam.  Action  d'enlever  les  étiquettes  do 
marchandises  défraîchies  pour  les  mettre  en  solde;  mo- 
ment où  cette  opération  se  fait. 

DÉMARQUEMENT  [ke-man  —  rad.  démarquer)  n.  m. 
Enlèvement  d'une  marque  faite  à  un  arbre  qui  doit  être 
conservé,  dans  une  coupe,  ou  un  lot,  par  l'acquéreur  de 
la  coupe  ou  du  lot,  et  cela  dans  le  but  d'abattre  fraudu- 
leusement cet  arbre. 

DÉMARQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  marquer) 
V.  a.  Enlever  la  marque  de  :  Démarquer  du  linge.  ;i  Rayer, 
effacer  le  nom  de  :  Démarquer  un  écolier  puni. 

—  Littér.  Altérer  une  œuvre  littéraire  dans  le  but  de 
s'en  dire  l'auteur. 

—  Fig.  Supprimer  le  nom,  détruire  l'autonomie  de  :  On. 
ne  démarque  pas  une  nation  comme  un  mouchoir.  (V.  Hugo.) 

'—  Eaux  et  for.  V.  démarquement. 

—  V.  n.  Manèg.  Ne  plus  avoir  de  trace  qui  serve  à  faire 
connaître  l'âge  :  Cheval  qui  démarque. 

—  Jeux.  V.    DÉMARQUE. 

Se  démarquer,  v.  pr.  Etre  démarqué. 

DÉMARQUEUR  {keur'),  EUSE  n.  m.  Celui,  celle  qui  dé- 
marque. 

DÉMARQUISER  {ki  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  marquis) 
v.  a.  Fam.  Enlever  le  titre  do  marquis  à. 

DÉMARRAGE  {ma-raj'  —  rad.  déman'er)  n.  m.  Mar.  Opé- 
ration d'un  navire  qui  rentre  ses  amarres,  soit  pour  appa- 
reiller, soit  pour  se  déplacer,  n  Rupture  accidentelle  des 
câbles. 

—  Ch.  de  f.  Action  de  se  mettre  en  mouvement,  en 
parlant  d'une  locomotive  ou  d'un  train. 

—  Pêch.  Temps  qu'un  pêcheur  reste  en  mer  sans  reve- 
nir à  terre. 

—  Vélocip.  Départ,  action  do  commencer  à  rouler  :  Sur 
une  montée  mal  pavée,  le  démarrage  est  pénible,  ii  Eti'ort 
subit  par  lequel  un  coureur  s'eflbrce  de  distancer  à  l'im- 
proviste  ses  concurrents  :  S'assurer  vingt  mètres  d'avance 
par  un  démarrage  foudroyant. 

DÉMARRER  [ma-ré  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de 
amarre)  v.  a.  Mar.  Détacher  les  amarres  de  :  Démarrer 
un  vaisseau,  un  canon. 

—  V.  n.  Mar.  Quitter  le  port,  l'amarrage,  n  Rompre  ses 
amarres  par  accident. 

—  Fam.  Partir  d'un  endroit;  se  mettre  en  route,  en  mar- 
che :  Convoi,  7'rain  qui  démarre,  ii  Ne  pas  en  démarrer^ 
Ne  pas  démordre  d'une  opinion,  ne  pas  se  désister. 

—  Vélocip.  Faire  un  démarrage. 

Se  démarrer,  \.  pr.  Mar.  Lever  l'ancre,  ii  Rompre  ses 
amarres,  ii  Syn.  de  larguer  ;  Nœud  qui  se  démarre. 

—  .\nton.  Amarrer. 

Demarteiau  (Gilles),  dessinateur  et  graveur  français, 
né  à  Liège  en  1722,  mort  à  Paris  on  177G.  Il  inventa  la 
gravure  imitant  le  crayon  et  reproduisit,  à  l'aide  de  ce 
procédé,  dos  dessins  A  la  sanguine,  à  deux  et  à  plusieurs 
crayons,  d'après  Boucher,  Cochin,  Huet,  etc.  Il  entra  â 
r.\cadémie  royale,  et  fut  nommé  pensionnaire  du  roi. 

DEMAS  (rff'-ma55)  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères  bom- 
bycines,  famille  des  liparidés,  comprenant  un  papillon  noc- 
turne, do  formes  robustes,  qui 
est  lo  demas  coryli  ou  phalène 
du  noisetier.  Syn.  colocasie. 

—  Encycl.  Les  demas  ont 
été  souvent  classés  parmi  les 
noctuelles,  mais  leurs  carac- 
tères zoologiques  les  ratta- 
chent aux  bombyx.  Assez 
communs    dans    toute    la 

France,  les  demas  sont  d'un  Demas  i^réA.  d'un  tiers), 

brun  roux,  varié  do  grisâtre  ; 

la  chenille  courte,  velue,  portant  dos  aigrettes  do  poils,  vit 
sur  le  noisetier  et  l'aubépine. 

DÉMASCLAGE  [sklaj'  —  rad.  démasclcr)  n.  m.  Opération 

2ui  consiste  i  enlever  sur  un  tronc  do  chéne-liége,  ùgô 
o  dix  â  quinze  ans,  le  premier  liège,  assez  médiocre,  dit 
liège  mâle.  (Tous  les  huit  ou  dix  ans.  on  fait  une  nou- 
veilo  tire  donnant  un  liùgc  do  qualité  supérieure,  dit  liège 
femelle.) 

DÉMASCLER  (skié  —  du  provonç.  desmascla,  proprem. 
émasculer]  v.  a.  Pratiquer  le  démasclage. 

DÉMASQUER  {ské  —  du  préf.  priv.  dé.  ot  do  masquer) 
V.  a.  Enlever  lo  masque  du  visage  :  Démasquer  une  femme 
au  bal.  Il  Par  ext.,  Découvrir,  rendre  visible  ce  qui  no  l'était 
pas  :  Démasquer  une  porte  secrète.  .   ■ 

—  Fig.  Montrer  dans  son  jour  véritable,  dévoiler  :  Dé- 
masquer le  vice,  un  traître.  La  fortu7ie  ne  change  pas  les 
mœurs,  elle  les  démasque.  (M"""  Kiccoboni.) 

—  Art  milit.  Démasquer  une  batterie,  La  découvrir,  la 
débarrasser  de  ce  qui  en  empêchait  le  tir. 

Se  démasquer,  v.  pr.  Otor  son  masque. 

—  Fig.  Etro  démasqué,  dévoilé,  so  trahir  soi-même. 

—  Encycl.  Art  milit.  Démasquer,  so  dit  de  l'opération 
(actiquo  par  laquelle  une  troupe,  en  so  repliant  par  los 
ailes  d'une  aulro  troupe  qui  est  vonuo  so  former  derrière 
elle,  permet  â  celle-ci  d  agir  contre  l'onnemi.  (Ce  mou- 
vement GSt  généralement  exécuté  par  los  corps  d'avanl- 
gardo  ou  les  avant-postes,  quand  la  force  principale  est  i\ 

Eortéo  d'entrer  on  ligne.)  —  Démasquer,  so  dit  aussi  d'uno 
attorie  do  siège  ou  établie  sur  lo  terrain,  on  arrière  d'un 


DÉMASTIQUAGE   —   DÉMEMDREUR 


masque,  c'est-à-dire  d'un  abri  quelconque,  que  l'on  abat 
ensuite  quand  la  batterie  est  prête  à  euvrir  le  feu. 

DÉMASTIQUAGE  (sti-kaf)  n.  m.  Action  de  démasti- 
quer, d'enlever  le  mastic. 

DÉMASTIQUER  {sti-ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  mas- 
tiquer) V.  a.  Enlever  le  mastic. 

Se  démastiquer,  v.  pr.  Etre,  devenir  démastiqué. 

DÉMÂTAGE  [taf  —  rad.  démâter)  n.  m.  Mar.  Perte  de 
la  mâture  d'un  vaisseau,  ii  Action  de  démâter  un  bâtiment. 

DÉMÂTEMENT  {man)  n.  m.  Démâtage;  action  de  dé- 
mâter un  vaisseau;  état  d'un  navire  démâté. 

DÉMÂTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  màler)  v.  a.  Mar. 
Enlever  la  mature  de  :  Demàtlir  un  navh-e.  il  Abattre  vio- 
lemment la  mâture  de  :  Démâter  un  navû^e  à  coups  de 


Navire  démâté. 

canon,  il  Tirer  à  démâter.  Diriger  le  pointage  des  canons 
de  manière  à  demâier  le  navire  ennemi. 

—  Fig.  et  fam.  Décontenancer,  déconcerter  :  Démâter 
l'interlocuteur. 

—  V.  n.  Perdre  sa  mâture  :  Le  vaisseau  démâta. 

Se  démâter,  v.  pr.  Etre  démâté,  perdre  sa  mâturo. 
Il  Abattre  sa  propre  mâture,  la  mâture  de  son  propre  na- 
vire. Il  Fig.  et  fara.  Se  décontenancer. 

DÉMATÉRIALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  77}atéria}i- 
ser]  V.  a.  Distinguer  de  la  matière,  n  Soustraire  aux  doc- 
trines matérialistes  :  Dematérialiser  la  philosophie. 

—  Chim.  anc.  Séparer  l'essence  des  matières  plus  gros- 
sières. 

Se  dématérialiser,  v.  pr.  Etre  dématérialisé  ;  abandonner 
les  doctrines  matérialistes".  (Peu  usité.) 

DÉMATIE  {si)  n.  f.  ou  DÉMATION  (si-oyi)  n.  m.  Genre 
de  champignons  filamenteux,  croissant  en  groupes  sur  les 
parties  sèches  des  plantes,  comme  dos  moisissures. 

DÉMATIÉ  {si-e'),  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  au  démation. 

—  n.  m.  pi.  Groupe  de  champignons  filamenteux,  ayant 
pour  type  le  genre  démation.  —  Un  dématié. 

Demautort  (Jacques-Benoît),  vaudevilliste  français, 
né  â  Abbeville  en  1745,  mort  à  Paris  en  1819.  Il  a  com- 
posé, outre  des  chansons,  plusieurs  pièces,  parmi  les- 
quelles nous  citerons  :  le  Petit  Sac/'istain  (1792);  Arlequin 
Jocrisse  (1794);  les  Marchands  de  la  halle  {n9o);  Vadé 
chez  lui  (1800);  une  Matinée  de  Madame  Geoffrin  (1805); 
Hyacinthe  Bigaud  (1809);  etc. 

DemAVEND  ou  Damavend,  nom  de  la  cime  maî- 
tresse de  la  chaîne  de  l'ElItoarz,  au  N.,  dans  le  Mazondé- 
ran  ;  altit.  6.000  mètres  environ. 

Demay,  corsaire  français,  de  l'époque  du  premier 
Empire.  Il  s'est  illustré  par  une  série  de  brillantes  et 
fructueuses  croisières  au  sortir  des  ports  de  Calais  et  de 
Boulogne,  particulièrement  en  1810  et  1811. 

SemAY  (Jean-Germain),  archéologue  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Aiguillon  (Lot-et-Garonno)  en  1819,  mort  en 
1886  â  Paris.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  estimés  : 
Inventaire  des  sceaux  de  la  Flandre  (1873);  le  Costume  de 
guerre  et  d'apparat  d'après  les  sceaux  du  moyen  âge  (1875), 
qui  a  obtenu  le  prix  Gobert  à  l'Académie;  Des  pierres 
gravées  employées  dans  les  sceaux  du  moyen  âge  ilS77); 
Inventaire  des  sceaux  de  l'Artois  et  de  la  Picardie  (1877). 

DebabarrÈRE  (Jean,  comte),  général  français,  né  à 
Tarbes  en  1747,  mort  en  1828.  Sorti  ingénieur  militaire 
de  l'école  du  génie  de  Mézières  en  1770,  commandant  du 

fénie  en  1792,  il  mérita,  à  l'armée  du  Nord  (1793),  le  grade 
e  général  de  brigade.  Envoyé  en  Vendée,  il  contribua  au 
succès  remporté  à  Doué  sur  les  Vendéens  par  Santerre, 
fut  promu  général  do  division  (1794),  et  passa  à  l'armée 
d'Italie  comme  commandant  en  chef  du  génie.  Pour  pro- 
téger la  Provence  contre  Tinvasion  des  Autrichiens,  Dem- 
barrère  fortifia  la  tête  du  pont  du  Var,  qu'il  défendit  lui- 
même  avec  héroïsme  (1805).  Sénateur  en  1805,  comte  de 
l'Empire  en  1808,  il  vota,  en  1814,  la  déchéance  de  Na- 
poléon, et  fut  appelé  par  Louis  XVIII  à  la  Chambre  des 
pairs.  On  a  de  lui  :  Coup  d'œil  sur  les  parties  diverses  de  la 
science  militaire  (1783)  ;  Projet  de  changement  à  opérer  dans 
le  système  des  places  fortes  (1819)  ;  etc. 

DembÉA,  vaste  plateau  de  l'Ethiopie,  compris  entre 
l'Ahmara  au  N.,  lo  Beghemeder  à  TE.,  le  Godjam  au  S., 
rOuara  à  10.  (C'est  dans  sa  dépression  que  se  trouve  le 
lac  Dembéa.) 

DembÉA  ou  TzanA  fLAc),  lac  du  plateau  éthiopien 
de  Dembéa,  â  une  altitude  de  1.900  mètres  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer.  Il  a  75  kilomètres  do  longueur,  sur  une 
largeur  moyenne  do  40  kilomètres.  Encaissé  dans  un 
cirque  de  montaj.'nes,  il  est  alimenté  par  l'Abaï  (cours  su- 
périeur du  Nil  Bleu),  qu'il  reçoit  à  l'O.,  et  qui  s'échappe 
ensuite  par  l'extrémité  sud  du  lac. 

Dembinski  (Henri),  général  polonais,  né  près  de  Cra- 
covie  en  1701,  mort  à  Paris  en  1864.  Il  entra  dans  les 
légions  polonaises  qui  servirent  Napoléon,  et  se  distingua 
à  Smolensk  et  &  Leipzig  (1813).  Rentré  en  Pologne  après 
la  chute  do  l'Empire,  il  so  dévoua  à  la  cause  do  son  pays 
et  joua  un  rôle  actif  lors  des  événements  de  1830.  Nommé 
général  do  division  et  gouverneur  de  Varsovie,  il  ne  réalisa 
pas  les  espérances  que  sa  bravoure  et  son  dévouement 
avaient  fait  concevoir.  Obligé  de  s'exiler.  Dembinski  passa 
en  France;  en  1833,  on  le  trouve  en  Egypte,  où  il  parti- 
cipe à  l'organisation  de  l'armée  de  Méhémet-Ali  ;  en  1849. 
il  est  à  la  tête  do  l'armée  hongroise,  et  prend  une  largo 
part  au  mouvement  dirigé  par  Kossuth,  mais  il  perd  1a 
bataille  do  Tcmesvar,  qui  décide  du  sort  de  la  révolu- 
tion. Il  so  réfugia  en  Turquie  avec  Kossuth  et  rentra  en 


Franco  (1850).  On  a  de  lui  :  Mémoires  sur  la  campagne  de 
Lithuanie  {lSi2)i  Coup  d'œil  sur  les  derniers  événements  de 
la  révolution  de  la  Pologne  (1837). 
D'EMBLÉE  loc.  adv.  V.  EMBLRE. 

Dembowska  n.  f.  Astron.  Planète  télescopique,  d«  349, 
découverte  par  Cliarlois,  en  1892. 

Dembowski  (Antoine-Sébastien),  littérateur  et  prélat 
polonais,  né  à  Zambrow  (Podlachie)  en  1682,  mort  en 
1763  à  Bentkow.  Il  fut  secrétaire  du  roi  Auguste  II,  réfé- 
rendaire de  la  couronne  et  député  à  la  diète.  Devenu  veuf, 
il  entra  dans  les  ordres,  devint  évêque  de  Plock,  puis  de 
Coujavie  (1741).  Outre  des  comédies  et  des  écrits  théolo- 
giques, on  a  do  lui  des  Mémoires  sur  le  gouvernement  de 
Pologne,  traduits  on  latin  sous  le  litre  de  :  De  univcrsx  rei 
Polonise  publicœ  statu,  et  un  traité  De  libertate  Polonorum. 

Dembowski  (Louis-Matthieu,  baron),  général  polo- 
nais, né  à  Gora  en  1769,  mort  à  Valladolid  en  1812.  II 
combattit  pour  l'indépendance  de  sa  patrie.  En  1795,  il  se 
réfugia  en  France  et  devint  colonel  de  la  légion  polonaise. 
Il  accompagna  Rochambeau  à  Saint-Domingue  et  prit 
part  aux  campagnes  de  Prusse  et  do  Pologne  (1806-1807). 
Envové  en  Espagne  en  1809,  il  se  distingua  à  Occana  et 
dans  l'affaire  d'Arroylo-Molinos  (1811).  Il  fut  promu  géné- 
ral en  1810.  II  mourut  à  la  suite  d'un  duel. 

Dembowski  (Jean),  général  polonais,  né  à  Gora  en 
1773,  mort  à  Milan  en  1823,  frère  du  précédent.  Il  se  dis- 
tingua pendant  les  insurrections  de  1792  et  do  1794  contre 
les  Russes.  En  1796,  il  entra  dans  la  légion  polonaise  au 
service  de  la  France,  fit  les  campagnes  d'Italie,  fut 
nommé  général  de  brigade  en  I810,  prit  part  à  la  guerre 
de  Russie  (1S12),  puis  revint  en  Italie,  où  il  devint  com- 
mandant, de  la  place  de  Milan,  puis  gouverneur  de  Ferrare. 
Dcmbow'ski  avait  épousé  Matliildo  Visconti,  dont  Stendhal 
parle  avec  admiration  dans  sa  correspondance  et  dans  la 
Vie  de  Henri  Brulard. 

DembrÉ,  bourg  do  la  Turquie  d'Asie  (Anatolie  [sand- 
jak  de  Satalia  ou  Adalie]).  C'est  l'antique  Myra,  capitale 
do  la  Lycie,  sous  l'empereur  Théodose  II. 

DÈME  (du  gr.  démos,  peuple)  n.  m.  Hist.  gr.  Nom  des 
cantons,  bourgs  ou  subdivisions  administratives,  en  Atti- 
quo  et  dans  beaucoup  de  pays  grecs. 

—  Hist.  mod.  Dans  la  Grèce  moderne,  Division  admi- 
nistrative, dont  plusieurs  forment  une  êparchie. 

—  Biol.  Individualité  complexe  de  quatrième  ordre. 

—  Encycl.  Hist.  gr.  Dans  tous  les  pays  grecs,  le  bourg, 
qui  portait  le  plus  souvent  le  nom  de  dème  (5ïii»,oç),  était 
la  principale  subdivision  administrative  de  la  cité.  Le  dème 
jouissait  d'une  autonomie  presque  complète,  sous  le  con- 
trôle de  la  cité  ou  état.  Les  seuls  dèmcs  qui  nous  soient 
assez  bien  connus  sont  ceux  de  i'Attique. 

^Clislhène  réorganisa,  en  509,  les  dèmes  attiques  et  en  fit 
la  base  de  l'organisation  politique.  Dès  lors,  le  dème  attiquo 
fut  à  la  fois  une  subdivision  du  territoire,  une  circonscrip- 
tion administrative  et  une  association  religieuse.  Leur 
nombre  varia  suivant  les  époques.  Ils  étaient  divisés  en 
urbains  et  ruraux. 

Le  pouvoir  appartenait  à  l'assemblée  générale  des  dé- 
motes  ou  citoyens  du  dème.  Chaque  année,  une  séance  spé- 
ciale était  consacrée  à  l'inscription  sur  le  registre  du  dème, 
qui  constituait  l'état  civil,  des  nouveaux  citoyens,  (majeurs 
de  18  ans)  et  dos  étrangers  qui  avaient  reçu  le  droit  do 
cité.  Ces  assemblées  se  tenaient  sur  l'agora  ou  au  théâtre 
municipal,  sous  la  présidence  du  chef  du  dôme  ondémarqae. 

Le  démarque,  élu  pour  un  an,  représentait  le  dème  et 
était  chargé  de  son  administration;  il  servait  d'intermé- 
diaire entre  le  bourg  et  la  cité.  Il  était  assisté  de  plusieurs 
magistrats  :  trésoriers,  contrôleur,  logiste,  euthyne,  syné- 
gores,  horistes,  dont  le  rôle  est  inconnu;  v\érarques  et  so- 
phronistes ,  chargés  des  sacrifices  et  des  fêtes. 

Le  dème  avait  ses  cultes,  dont  le  principal  était  celui 
du  héros  éponyme.  Les  prêtres,  prêtresses  et  sacrifica- 
teurs, désignés  par  le  sort  pour  un  an,  administraient  les 
revenus  du  temple.  Les  frais  des  fêtes  étaient  payés  par 
des  contributions  extraordinaires  prélevées  sur  les  dé- 
motes.  Des  liturgies  étaient  imposées  aux  riches,  surtout 
la  chorégie  dans  les  bourgs  qui  avaient  un  théâtre. 

Les  circonscriptions  des  dèmes  étant  la  base  de  l'orga- 
nisatiou  politique,  c'est  d'après  elles  qu'on  levait  les  im- 
pôts, qu'on  dressait  les  listes  de  soldats  ou  marins,  qu'on 
tirait  au  sort  les  membres  du  Sénat.  Aux  Panathénées  et 
dans  les  grandes  cérémonies,  les  citoyens  étaient  classés 
par  dèmes. 

—  BiBLioGR.  :  Haussoullier,  la  Vie  nnmicipale  en  Attique. 
Essai  sur  l'organisation  des  dèmes 
au  IV'  siècle  (Paris,  1884). 

—  Biol.  Les  êtres  vivants  dérivent 
tous  d'un  plastide  simple  (œuf  ou 
spore).  C'est  l'individualité  de  pre- 
mier ordre.  Les  plastides,  en  se  di- 
visant par  bipartitions  successives, 
donnent  des  individualités  de  se- 
cond ordre,  ou  méi-ides.  Tels  sont, 
par  exemple,  les  nauplius  (larves  do 
crustacés),  les  trochosphèrcs  (larves 
d'annélides). 

Les  mérides  peuvent  vivre  isolés, 
mais  ils  peuvent  aussi  produire  par 
bourgeonnement  des  mérides  sem- 
blables ot  donner  ainsi  une  agglo- 
mération complexe  formant  l'indi- 
vidualité de  troisième  ordre  ou  zoïde;  un  ver  de  terre  com- 
posé de  ses  segments  est  un  zoïde. 

Enfin,  dans  certains  cas,  les  zoïdes  peuvent  bourgeon- 
ner à  leur  tour  et  donner  naissance  à  une  individualité  do 
quatrième  ordre  ou  aème.  Tels  sont,  par  exemple,  les  pen- 
natules,  les  siphonophores,  etc.  Le  dème  peut  emprunter 
uno  comple.vité  particulière  à  la  différenciation  très  grande 
qui  peut  se  produire  entre  ses  diverses  individualités  con- 
stitutives. 

—  BiBLioGR.  :  Ed.  Perrier,  les  Colonies  animales  (Paris, 

1881). 

DÈME  n.  f.  Loupe  ou  tronc  d'arbre,  do  forme  aplatie, 
sur  lequel  les  forgerons  assujettissent  l'enclume. 

DémÈH,  ville  ruinée  do  l'Egypte,  située  sur  la  'rive 
nord  du  Birkèt-Kéroun,  l'ancien  lac  Mœris.  Elle  répond  â 
rile  de  Sobkou,  le  dieu  crocodile  {Soknopaiou  Nésos)  do 
l'ôponuo  impériale  romaine.  La  ville,  insignifiante  sous 
les  Pharaons,  servit  de  point  de  départ  et  d  entrepôt  pour 


t-^^'-i 


{stsjjhalia  curvna). 


604 

les  caravanes  qui  traversaient  le  désert  Libyquo  sous  les 
Ptolémées  et  les  Césars.  Une  longue  rue,  bordée  de  sta- 
tues de  lions  couchés,  la  traversait  et  menait  au  temple  do 
Sobkou  et  d'Isis.  A  8  kilomètres  au  N.,  vers  la  première 
station  de  la  route  des  caravanes,  s'élèvo  un  petit  temple 
de  la  XIl'  dynastie,  découvert  il  y  a  quelques  années  par 
Schweinfurih.  Le  site  est  abandonné  aujourd'hui, 

DÉMÊLAGE  (laf)  n.  m.  Action  de  démêler  la  laine,  de 
faire  disparaître  1  embrouillement  des  brins,  pour  la  rendre 
susceptible  d'être  filée,  ii  Dans  la  fabrication  de  la  bière, 
Opération  appelée  aussi  brassage,  et  qui  consiste  à  mé- 
langer mécaniquement  avec  de  l'eau  chaude  le  malt  que 
contient  la  cuve-matière,  afin  de  préparer  le  moût. 

DÉMÊLÉ  n.  m.  Contestation,  débat,  querelle,  altercation. 

—  Syn.  Altercation,  contestation.  V.  altercation. 

DÉMÊLÉE  n.  f.  Variété  d'ardoise. 

DÉMÊLEMENT  (maji)  n.  m.  Action  de  démêler  ;  résultat 
do  cotte  action  :  Le  démêlement  des  cheveux. 

—  Fig.  Eclaircissement  final,  dénouement  ;  Le  démêle- 
ment d'une  intrigue. 

DÉMÊLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mêler)  v.  a.  Faire  ces- 
ser l'embrouillement,  l'emmêlement  de  :  Démêler  une /)£- 
lote  de  fil. 

—  Fig.  Débrouiller,  éclaircir  :  Démêler  un  inalentendu. 
11  Mettre  de  l'ordre  dans  :  Démèi,er  ses  affaires.  Il  Dis- 
cerner, faire  la  distinction  de  ;  Démèlkr  le  bien  du  inal, 
le  beau  d'avec  le  /a^'rf.  n  Connaître,  juçer  intimement;  se 
rendre  un  compte  exact  de  :  IVous  n  acquérons  des  con- 
naissances qu'à  proportion  que  nous  démêlons  une  plus 
grande  quantité  de  choses.  (Buff.)  il  Débattre,  discuter, 
contester  :  N'ayez  rien  à  démêler  avec  un  fripon,  n  Dé- 
mêler quelqu'un.  Connaître  son  caractère,  pénétrer  ses 
vues,  ses  projets. 

—  Techn.  Démêler  une  fusée.  Débrouiller  le  fil  qui  reste 
sur  un  fuseau,  et,  au  fig..  Débrouiller  une  affaire  embar- 
rassée, une  intrigue,  ii  Démêler  la  laine,  Faire  disparaître 
l'embrouillement  des  brins,  afin  de  faciliter  sa  mise  en 
filature.  »  Démêler  le  moût,  Dans  les  brasseries.  Remuer,  au 
moyen  d'agitateurs  mécaniques,  le  mélange  de  malt  et 
d'eau  cliaudo  que  contient  la  cuve-matière,  ii  En  T.  do 
tissage.  Enlever  le  drap  qui  se  trouve  sous  la  pile  après 
son  dégraissage,  et  le  fouler  à  l'eau  chaude. 

—  Véner.  Démêler  les  voies  de  la  bête,  Distinguer  les 
traces  d'une  bête  qu'on  a  lancée  d'avec  celles  d'autres 
bêtes  de  même  espèce. 

Se  démêler,  v.  pr.  Etre,  devenir  démêlé,  ll  Démêler  ses 
cheveux. 

—  Fig.  S'éclaircir.  II  Se  distinguer,  se  reconnaître,  ll  Se 
tirer,  s'acquitter. 

—  Syn.  Démêler,  discerner,  distinguer.  On  démêle  les 
choses  entrelacées,  embrouillées,  et,  pour  cela,  il  faut  du 
temps,  de  la  patience.  On  discerne  ce  qui  est  caché  ou 
délicat,  à  force  de  finesse  ou  de  sagacité.  On  distingue  à 
des  signes  ou  à  des  caractères  visibles,  apparents,  faciles 
à  reconnaître  avec  un  degré  d'attention  ordinaire.  On 
distingue  un  objet  d'un  autre  ;  on  discerne  le  meilleur  ou  le 
pire  ;  on  démêle  uno  intrigue. 

DÉMÊLEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  est  chargé  du 
démêlage  de  la  laine,  il  Ouvrier  briquetier  ou  potier,  qui 
corroie  la  terre  pour  la  préparer  à  servir  à  la  fabrication 
des  briques  ou  des  poteries  et  céramiques. 

DÉMÊLOIR  [lo-ar')  n.  m.  Instrument  propre  au  démê- 
lage. Il  Peigne  à  dents  es-     ^_ , 

pacées,  dont  on  se  sert  pour  |T^----*---"r-^v:n.n^".  j,pm.pr.n-,:,.v.,™;;i^^ 
démêlé:  les  cheveux.  y^; .  .._ .         ..  !:,''." '. i 

—  Pop.  Ajijiortez  un  dé-      '  ii.  luiinn 
mcloirl...  Vous  faut-il  un 

démêloir?  Se  dit,  par  ironie,  à  une  personne  qui  no  peut 
jiarvenir  à  s'exprimer  clairement. 

DÉMÊLURES  n.  f.  pi.  Cheveux  qui  tombent  pendant 
qu'on  se  démêlo. 

DÉMEMBRATION  {man.  si-on)  n.  f.  Action  de  démem- 
brer; sou  résultat.  (Vieux.)  n  On  dit  auj.  démembrement. 

DÉMEMBREMENT  (rnan-bre-tyiaji  —  rad.  démembrer) 
n.  m.  Action  de  couper,  d'arracher  les  membres,  n  N'est 
usité  qu'au  figuré,  dans  le  sens  de  Séparer  en  parties  dis- 
tinctes qui  ont  ensuite  une  existence  isolée  :  Le  démem- 
brement d'un  empire. 

—  Dr.  Démembrement  de  la  propriété.  Action  do  détacher 
certains  droits  do  la  propriété  pour  les  transférer  à  d'au- 
tres qu'au  propriétaire,  ii  Droit  ainsi  séparé  :  L'usufruit  est 
un  DEMEMBREMENT  de  la  propriété. 

—  Féod.  Démejnbrement  d'un  fief.  En  T.  de  juris- 
prudence féodale.  Division  de  l'unité,  de  l'intégrité  d'un 
fief,  pour  en  faire  plusieurs  tenus  également  du  même 
seigneur  en  hommage  séparé.  (C'est  ce  qui  arrivait  lors- 
qu'on aliénait  partie  de  son  fief  avec  démission  de  foi  sur 
la  partie  aliénée  ;  il  y  avait,  dans  ce  cas,  démejnbrement, 
et  l'acquéreur  tenait  la  partie  aliénée 
du  seigneur  dominant  comme  un  fief 
sépare")  ii  Partie  démembrée,  détachée 
du  tout  :  Fief  gui  est  un  démembric- 
MENT  de  telle  terre. 

—  Allus.  hist.  :  Démembrement  de 
l'empire  d'Alexandre.  Les  capitaines 
du  conquérant  se  disputèrent  sa  suc- 
cession dans  de  sanglantes  batailles 
et  se  partagèrent  son'empire.  (On  fait 
quelquefois  allusion  à  ce  partage  vio- 
lent.) 

DÉMEMBRER  {man  —  du  préf.  priv. 
dé,  et  do  membre)  v.  a.  Enlever,  détacher  les  membres 
de  ;  Démembrer  un  poulet. 

—  Fam.  Il  se  ferait  plutôt  démembrer.  Se  dit  d'une  per- 
sonne prête  à  tout  endurer  plutôt  que  de  faire  une  chose. 

—  Fig.  Partager,  diviser,  morceler  un  tout  par  parties  : 
Démembrer  un  paijs,  une  propriété. 

—  Féod.  Démembrer  un  fief.  Le  décomposer,  lo  diviser  en 
plusieurs  fiefs. 

Démemtjré,  ée  part.  pass.  du  v.  Démembrer. 

—  Blas.  So  dit  de  tout  animal,  plus  particulièrement  des 
oiseaux,  dont  les  pattes  sont  retranchées. 

Se  démembrer,  v.  pr.  Etre  démembré. 

—  Fig.  Etre  divisé,  partagé,  morcelé. 

DÉMEMBREUR,  EUSE  {man)  n.  Personne  qui  opèro  un 
démembrement. 


D'argent  à  une  aiyle 
démembrée  d'azur. 


DÉMÉNAGEMENT  —  DÉMÈTER 


DÉMÉNAGEMENT  {je-man  —  rad.  d^mthiager)  n.  m.  Ac- 

mohilior 
est  chose 


tiou  do  traasponor  ou  do  faire  transporter  son  mobilier 
fomont  dans  un  autre  :  Un  DiÏMiiNAGUMKNT 


d'un  logen 

ennuyeuse  et  coûteuse. 

—  Par  cxt.  Départ,  fuite,  abolition  :  Le  démbnaoement 
de  la  royauté. 

—  Encycl.  Dr.  Des  dispositions  diverses  du  Code  civil 
qui  consacrent  les  garanties  du  propriétaire  envers  le 
locataire,  il  résulte  que  le  propriétaire  qui  n'a  pas  reçu  le 
payomoiit  do  sl's  loyers  pout  s'opposer  au  déménagement 
du  locataire.  Le  propriétaire  pout,  en  outre,  lorsqu'il 
existe  un  Itail,  ompécner  le  locataire  de  quitter  les  lieux 
avant  l'expiration  de  ce  bail,  à  moins  que  le  locataire  ne 
paye,  eu  partant,  le  prix  do  tous  les  loyers  à  courir. 

Lorsque  lo  locataire  veut  déménaj^er  sans  avoir  rempli 
les  obligations  qui  lui  sont  iniposoos,  In  propriétaire  peut 
demander  l'assistance  du  commissaire  de  police.  Si  le  lo- 
cataire a  opéré  furtivement  son  domôuagomont,  le  pro- 
priétaire doit,  assisté  de  deux  téraoius,  eu  faire  la  décla- 
ration au  commissaire  de  police. 

A  Paris,  ordinairement,  les  quittances  de  loyer,  rappe- 
lant aux  locataires  leurs  obligations,  énoncent  et  expli- 
quent qu'un  locataire  ne  peut  déménager  :  1**  sans  avoir, 
au  préalable,  reçu  ou  donné  congé  par  écrit,  dans  les 
délais  prescrits  ;  2"  sans  avoir  fait  les  réparations  loca- 
tives  qui  sont  à  sa  charge,  suivant  l'usage  ou  d'après 
l'état  des  lieux  ;  3"  avant  d'avoir  prouvé,  par  une  quittance 
du  receveur,  qu'il  a  acquitté  toutes  ses  contributions. 

—  Anton.  Emménagement. 

DÉMÉNAGER  {Je  —  du  préf.  prlv.  dé,  et  de  ménage. 
Prend  un  e  après  le  g  devant  k  et  o  :  Je  déménageai.  ÏVous 
déménageunsj  v.  a.  Transporter  d'une  maison  dans  une 
autre,  d'un  logement  dans  un  autre  :  Déménager  ses  jneu- 
bles,  sa  bibliothèque,  ii  Retirer  les  meubles  do  ;  Déménager 
une  maison. 

—  Pop.  Expulser,  ii  Déménager  son  diner  ou  absolum. 
Déménager,  "Vomir. 

—  V.  n.  Transporter  ses  meubles  d'un  logement  dans  un 
autre  :  On  déménage,  en  général,  à  l'époque  du  terme. 

—  Par  ext.  Partir  d'un  endroit  ;  quitter  ua  liou  pour 
aller  dans  un  autre  : 

Tremblante  pour  ses  œufa,  la  fourmi  déménage. 

La  Fontaine. 

—  Fig.  et  fam.  Perdre  l'esprit,  devenir  fou,  voir  baisser 
ses  facultés  :  En  vieillissarit,  on  déménage,  il  Sortir  de  ce 
monde,  mourir. 

—  Pop.  Déménager  par  la  cheminée.  Brûler  ses  meubles. 
Il  Déménager  à  la  ficelle  ou  à  la  cloche  de  bois.  Enlever  ses 

meubles  par  la  fenêtre  ou  de  toute  autre  manière  furtive, 
pour  en  empêcher  la  saisie  par  le  propriétaire  que  l'on 
n'a  pas  payé. 

—  Loc.  PROV.  :  On  n'est  jamais  si  riche  que  quand  on 
déménage,  On  découvre  toujours  alors  quelque  objet  qu'on 
ne  croyait  pas  posséder,  n  On  est  toujours  trop  riche  quand 
on  déménage,  On  a  toujours,  dans  ce  cas,  trop  do  meubles, 
d'ustensiles,  de  fatras  à  emporter. 

—  Anton.  Emménager. 

Se  déménager,  v.  pr.  Faire  ses  paquets,  enlever  ses 
meubles. 

DÉMÉNAGEUR  {jeur),  EUSE  n.  Personne  qui  fait  les 
déménagements  des  autres,  n  Personne  qui  fait  un  démé- 
nagement. (Le  fém.  est  peu  usité.) 

DÉMENCE  {manss  —  lat.  dementia;  du  préf.  priv.  de, 
et  de  mens,  mentis,  esprit)  n.  f.  Pathol.  Affaiblissement, 
abolition  des  facultés  mentales  :  Tomber  en  démenck. 

—  Par  exagér.  Aveuglement,  déraison,  extravagance  ; 
De  toutes  les  démences,  la  démence  la  plus  ridicule  est  de 
se  faire  esclave  quand  on  est  libre.  (Volt.) 

—  Encycl.  Pathol.  La  démence  est  caractérisée  par  un 
affaiblissement  progressif  des  facultés  intellectuelles  et 
morales,  s'accompagnant,  au  boutd'un  temps  plus  ou  moins 
long,  d'une  déchéance  physique. 

La  démence  peut  être  primitive  et  survenir  dans  le 
jeune  âge  chez  un  enfant  chargé  d'une  lourde  hérédité 
nerveuse  ;  elle  s'appelle  alors  «  démence  précoce  »,  et  elle 
présente  à  peu  près  les  mêmes  symptômes  que  la"  démence 
sénile  »,  la  plus  fréquente.  Celle-ci  survient  par  suite  des 
progrès  de  l'âge,  de  l'atrophie  cérébrale,  do  l'altération 
des  vaisseaux.  Le  malade  perd  sa  mémoire  ;  il  rabâche 
sans  cesse  ;  le  caractère  est  irritable,  égoïste,  capricieux, 
crédule.  Les  uns  sont  violents,  erotiques,  mangent  vora- 
cement; les  autres  sont  apathiques,  misanthropes,  mélan- 
coliques. Le  corps  s'affaiblit  avec  les  facultés  psychiques  : 
le  vertige,  le  tremblement  des  membres  précédent  les 
congestions,  les  attaques  apoploctiformes,  les  paralysies  ; 
et,  si  une  pneumonie  ou  autre  affection  intercurrente 
n'enlève  pas  lo  malade,  il  mourt  dans  lo  gâtisme.  La 
démence  peut  être  secondaire  ;  elle  succède  alors  à  une 
affection  mentale  chroniquo,  surtout  chez  les  maniaques 
et  les  mélancoliques. 

Eûlin,  il  y  a  une  démence  secondaire  organique,  qui 
survient  au  cours  do  la  paralysie  générale,  après  un  ra- 
mollissement cérébral,  dans  les  cas  do  tumeur  cérébrale, 
et  chez  les  épiloptiquos,  les  syphilitiques  et  les  alcoo- 
liques. 

On  placera  les  déments  dans  des  lits  spéciaux,  d'oi"»  ils 
ne  pourront  tomber  et  où  ils  n'auront  pas  lo  contact  do 
leurs  excréments,  chose  importante  pour  eux.  On  sur- 
veillera leur  repas,  car  ils  mangent  trop  et  trop  vite,  et 
on  tiendra  libre  leur  tube  digestif  par  de  fréquents  laxa- 
tifs. Enûn,  les  violents  seront  placés  dans  dos  établisse- 
ments spéciaux,  à  la  campagne  autant  que  possible. 

—  Dr.  Le  Code  civil  comme  lo  Code  pénal  fait  reposer 
toutes  les  actions  humaines  et  la  responsabilité  qui  on 
découlo  sur  l'intention  et  la  libre  volonté  :  il  on  résulte 

3U6  les  ijorsonnos  privées  do  l'usage  do  leur  raison  no 
oivont  pas  conserver  l'exercice  do  leurs  droits  et  la  li- 
berté do  leurs  actions.  Inhal)iles  aux  actes  de  la  vio  ci- 
vile, elles  compromettraient  leurs  intérêts  si  la  loi  no  les 
prenait  sous  sa  protection  et  no  les  déclarait,  après  toute 
uno  série  do  formalités,  on  état  d'interdiction.  Kilos  sont 
alors  assimilées  aux  mineurs,  pourvues  commo  eux,  d'un 
tuteur  qui  prend  soin  d'elles  et  les  roprésonlo  dans  les 
actes  de  la  vio  civile;  l'incapacité  est  même  plus  absolue 
encore,  puisqu'elles  no  peuvent,  commo  les  mineurs,  ni 
80  marier  ni  disposer  par  testament.  Dès  lors,  les  actes 
passés  parl'intordit  sont  nuls  de  droit;  quant  â  ceux  passés 
antérieurement  A  rintordiction,  ils  sont  annulables  si  l'état 
de  démence  était  notoire.  Lorsqim  l'aliéné  recouvro  la 
raison,    il  est  relevé  do  Bon  état  d'iniordiction  en  obser- 


vant la  même  procédure  que  pour  la  faire  prononcer,  et 
il  rentre  dans  la  jouissance  et  lo  plein  exercice  do  ses 
droits. 

En  matière  criminelle,  la  démence,  qui  est  e.xclusive 
d'intention  et  do  libre  volonté,  suspend  l'action  publique 
commo  l'action  pénale,  c'est-à-dire  que  l'autour  d  un 
crime  no  sera  pas  poursuivi  s'il  l'a  commis  en  état  de 
démence  ;  que  les  poursuites  s'arrêteront  si  oUo  se  déclare 
au  cours  de  l'instruction  ;  qu'enfin,  si  elle  survient  après 
la  condamnation  prononcée,  la  peine  sera  suspendue,  et 
l'aliéné  interné  dans  un  hospice  spécial. 

DÉMENÉ,  ÉE  adj.  Dr.  coût.  Réglé,  il  Démené  de  forain, 
Ké^lé  par  la  loi  foraine  :  On  ne  pouvait  arrêter  un  bour- 
geois forain  de  la  ville  de  Lille  ou  saisir  ses  biens  avant 
que  lui  et  Icsdits  biens  fussent  démenés  de  forain. 

DÉMÈNEMENT  {man  —  rad.  démené)  n.  m.  Dr.  coût. 
Moyeu  qu'on  employait  à  Lille  contre  un  bourgeois  forain 
pour  lo  soustraire  à  la  juridiction  échevinale. 

DÉMENER  {du  préf.  priv.  dé,  et  do  mener.  —  Change  l'e 
muet  en  è  ouvert  devant  une  syllabe  muette  :  Je  démène. 
iVous  démènerons)  v.  a.  Mener  avec  force,  agiter.  (Vieux.) 

Se  démener,  v.  pr.  S'agiter,  se  donner  force  mouve- 
ment :  Le  tigre  se  démène  dans  sa  cage. 

—  Fig.  Lutter,  se  débattre,  se  donner  du  mal  :  Pour  le 
moindre  résultat,  il  faut  beaucoup  se  démener. 

DémÉNÈTE.  Myth.  gr.  Arcadien  qui  fut  changé  en 
loup  pour  avoir  mangé  d'une  victime  humaine  immolée  à 
Zeus.  Plus  tard,  il  recouvra  sa  première  forme  et  fut 
vainqueur  aux  jeux  Olympiques.  —  Surnom  d'Asklépios, 
tiré  d'un  temple  qu'un  certain  Démainétos  lui  avait  élevé 
sur  les  bords  de  1  Alphée. 

DÉMENT  [man),  ENTE  [lat.  démens,  entis,  insensé]  adj. 
Tombé  en  démence. 

—  Substantiv.  :  Un  dément.  Une  démente. 

DÉMENTI  {man  —  rad.  démentir)  n.  m.  Dénégation  de 
ce  qu'un  autre  affirme  :  Donner  un  démenti.  En  politique, 
un  DÉMENTI  vaut  très  souvent  un  aveu.  (M"*  Roland.) 
it  Chose  qui  fait  ressortir  la  fausseté  d'une  autre  :  L'ac- 
croissement de  la  misère  est  u«  démenti  don7ié  uu  progî'ès. 

—  Fig.  Honte  qui  résulte  d'un  succès  promis  et  non 
réalisé  :  Je  n'en  aur>n  pas  le  démenti. 

—  Encycl.  Les  Grecs  et  les  Romains,  qui  se  faisaient 
de  l'honneur  une  autre  idée  que  nous,  acceptaient  un  dé- 
menti sans  en  être  offensés.  Ils  estimaient  que  l'homme 
est  sujet  à  erreur,  et  que  signaler  à  quelqu'un  l'erreur  dans 
laquelle  il  tombe  involontairement  n'est  pas  l'outrager. 

Au  moyen  âge,  le  démenti  ne  pouvait  se  laver  que  dans 
le  sang.  A  tout  homme  en  accusant  un  autre  d'avoir  com- 
mis telle  mauvaise  action,  celui-ci  répondait  que  son  accu- 
sateur en  avait  menti,  menti  par  la  gorge.  Le  juge,  alors, 
ordonnait  le  combat  judiciaire.  Ainsi  s'établit  la  coutume 
do  considérer  le  démenti  comme  un  affront  exigeant  uno 
réparation  immédiate. 

Lorsque  la  période  de  la  grande  féodalité  fut  passée,  on 
ne  se  battit  plus  seulement  pour  des  accusations  de  crime, 
mais  simplement  pourrelever  lo  démenti,  considéré  commo 
une  offense  sanglante.  Alciat,  dans  son  livre  De  singulari 
certamine,  propose  cette  question  :  <■  Un  démenti  auquel 
on  ajoute  sauf  son  honneur  ou  sans  l'o/fenser  cesse-t-tl 
d'être  injurieux?  n  II  décide  que  cette  réserve  n'efface 
point  l'injure.  Lorsqu'on  voulut  défendre  le  duel,  des  lois 
prohibèrent  les  démentis  qui  en  étaient  la  principale  cause 
et  les  punirent  sévèrement. 

Aujourd'hui,  le  duel  suit  do  plus  en  plus  rarement  le 
démenti. 

DÉMENTIR  {man  —  du  priv.  dé,  et  de  mentir.  Se  con- 
jugue comme  ce  dernier)  v.  a.  Opposer  une  négation  à 
laflirmation  de  quelqu'un  ;  lui  dire  qu'il  mont  :  Démentir 
un  témoin,  il  Ne  pas  croire  :  Démentir  ses  propres  yeux. 

II  Etre  en  contradiction  avec  :  Que  de  gens  dont  la  conduite 
DEMENT  les  paroles I  n  Nier  la  vérité,  l'authenticité  de; 
s'inscrire  en  faux  contre  :  Démentir  des  bruits  calomnieux. 

Il  Ne  pas  répondre  à,  être  en  opposition  avec  :  Les  stoïciens 
DÉMENTAIENT  Icur  insouciance  de  mourir  en  l'exagérant . 
(St-Marc  Gir.)  il  Ne  pas  conlirmor,  ne  pas  arriver,  no  pas 
avoir  lieu  conformément  à  :  Les  événements  démentent 
souvent  nos  prévisions,  il  No  pas  se  montrer  digne  do, 
en  rapport  de  convenance  avec  :  Démentir  son  rang,  sa 
gloire. 

Se  démentir,  v.  pr.  Etre  démenti,  ii  Donner  un  démenti 
à  soi-même,  se  contredire,  ii  No  pas  rester  égal  â  soi- 
même,  il  Manquer  de  fidélité  â  ses  principes,  subir  des 
variations,  changer. 

—  Constr.  Une  construction  se  dément,  quand  elle  perd 
de  sa  solidité. 

—  Maiièg.  On  dit  qu'un  cheval  se  dément,  lorsque  son 
ardeur  babitudlo  diminue,  rtéfliît. 

—  Anton.  Appuyer,  avérer,  confirmer,  corroborer,  rati- 
fier, sanctionner. 

Demer,  rivière  do  Belgique,  affluent  do  la  Dyle,  ot  qui 
arrose  Bilseo,  Ilasselt,  Diest,  Sichom  et  Âorschot.  Cours  : 
'Jo  kilomètres  environ. 

DeMERARA  ou  BeMERART,  fleuve  côtier  do  la 
Guy;ine  anglaise,  long  de  260  kilomètres  environ,  qui 
arrose  Georgetown  et  se  jette  dans  l'océan  Atlantique. 

DemeRARA  ou  DemerarY,  comté  de  la  Guyane  bri- 
tanni(|ue;  cli.-l.  Georgetown. 

DÉMERDER  (du  prof.  priv.  dé,  et  do  merde)  v.  a.  Pop. 
et  bas.  Tirer  de  la  morde,  débarrasser  de  la  merde  qui 
souillait  :  Dkmerder  un  enfant,  des  chaussures,  il  Fig.  Dé- 
barrasser quelqu'un  do  ses  ennuis,  lo  tirer  de  la  misère. 

Se  démerder,  v.  pr.  Se  tirer  de  la  morde  ;  so  débarrasser 
de  la  merde,  il  Fig.  So  tirer  d'ombarras. 

DÉMERDEMENT  {man)  n.  m.  Pop.  ot  bas.  Action  do  dé- 
merder, do  ho  démerder;  résultat  do  cotte  action. 

DÉMEROEMENT  {je-man  —  rad.  démerger)  n.  m.  Mar. 
Ihitiuiutiuii  du  tirant  d'eau.  (Pou  us.) 

DÉMERGER  (  je  —  du  préf.  priv.  (/('.  Ot  du  lat.  mergere, 
enl'oEi'-or  dans  l'eau)  v.  n.  Mar.  Subir  un  démergemont, 
une  diminution  dans  lo  tirant  d'eau.  (Pou  us.) 

—  V.  a.  Romeitro  à  sec  ce  qui  était  submergé  ou 
envahi  par  les  oaux  :  DÙMEHauR  une  exploitation  minière. 
(pou  us.) 

DÉMÉRITB  (rad.  démériter)  n.  m.  Ce  qui  fait  qu'on  perd 
son  mérite,  ce  qui  attire  l'iraprobation  :  Jl  faut  fonder 


votre  réputation  sur  vos  vertus,  et  non  sur  le  démérite  des 
autres. 

—  En  T.  de  thôol.,  Caractère  d'un  acte  qui  mérite  des 
châtiments  dans  l'autre  vie. 

DÉMÉRITER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  mériter)  v.  n.  So 
rendre  indigne;  se  priver,  par  ses  actes,  do  l'estime,  de 
la  confiance  :  Démériter  de  son  pays.  Démériter  de  la 
bienveillance  de  quelqu'un,  il  Se  conduire  d'une  façon  blâ- 
mable, remplir  mal  les  fonctions  dont  on  est  chargé  :  En 
quoi  Ai-je  démérité? 

—  Théol.  So  priver  de  la  grâce  divine. 
DÉMÉRITOIRE  [to^ar')  adj.  Par  qui  l'on  démérito  :  Acte 

déméritoirh. 

DEMERSUS  {dé-mèr'-suss  —  mot  lat.  signif.  submergé) 
adj.  So  dit  des  plantes  qui  vivent  recouvertes  par  les 
eaux.  Syn.  submersus. 

Demesse  (Henri),  littérateur  français,  né  à  Dijon 
en  1854.  S'étant  rendu  à  Paris,  il  a  collaboré,  depuis  1876,  à 
de  nombreux  journaux  et  revues.  Ou  lui  doit  un  assez  grand 
nombre  de  romans  populaires,  entre  autres  :  les  Décits  du 
père  Lalouette  (\S82)  ;  Oantdefer[iS'i-S);  UnynartyreH&SA); 
les  Vices  de  M.  Benoit  (1884);  la  Petite  Dufresnoy  (1885); 
la  Fiancée  du  condamné  (1886);  Monsieur  Octave  (1887):  le 
stigmate  rouge  (1887);  les  Mères  rivales  (1889);  le  Collier 
de  la  morte  (1890);  le  Testament  volé  (1S91);  l'Affaire  Lebel 
{1^92)  ;  Petit-Fi  fi  {\S9\)  ;  les  Drayiies  de  la  famille  {l'ion);  etc., 
et  quelques  drames  :  le  Drame  des  Chai'meltes  (1887);  les 
Mères  rivales  {ïSS9)  ;  le  Maréchal  ferrant  (ï$9l);  etc. 

DÉMESURE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mesure)  n.  f.  Manque 
de  mesure;  violence,  orgueil.  (Vieux.) 

DÉMESURÉ,  ÉE  (rad.  démesure)  adj.  Qui  dépasse  la  me- 
sure, les  dimensions,  les  proportions  ordinaires  :  Taille  dé- 
mesurée. 

—  Fig.  Extrêmement  grand  ;  excessif,  outré,  immodéré  : 
Ajnbition  démesurée. 

—  Substantiv.  Personne  qui  ne  sait  pas  garder  de  me- 
sure :  En  liberté  comme  en  inusique,  les  Français  7ie  seront 
jainais  que  des  démesurés.  (Fourier.)  [Peu  usité.] 

—  SvN.  Démesuré,  énorme,  excessif,  exorbitant,  immo- 
déré, outré.  Démesuré  (hors  de  la  mesure),  se  dit  de  choses 
qui  peuvent  être  bonnes  ou  indifférentes  par  elles-mêmes, 
mais  qui  dépassent  par  leur  étendue  la  proportion,  la 
mesure  ordinaire.  Enoi'me  (hors  de  la  règle),  se  dit  des 
choses  qui  ne  sont  tolérables  que  lorsqu'elles  sont  conve- 
nablement réglées  et  qui,  dans  le  cas  dent  il  s'agit,  sor- 
tent de  la  règle  et  deviennent  presque  monstrueuses. 
Excessif  s'applique  à  tout  ce  qui  est  susceptible  de  plus 
ou  de  moins,  lorsque  l'étendue  ou  le  degré  s'accroît  au 
point  de  devenir  nuisible.  Une  chose  exorbitante  est  extra- 
ordinaire ;  elle  peut  à  peine  être  crue,  tant  elle  sort  des 
conditions  ordinaires.  Immodéré ,  ne  se  dit  que  des  choses 
où  il  faut  de  la  modération  et  qui  ne  sont  pas  contenues 
dans  les  limites  nécessaires.  Outré  présente  à  peu  près 
le  même  sens,  mais  il  emporte  de  plus  l'idée  dune  cer- 
taine alfectation  venant  de  l'orgueil. 

DÉMESURÉMENT  (rad.  démesure)  adv.  Excessivement, 
sans  mesure  :  d'une  façon  démesurée. 

DÉMÉTAPHORISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  métapho- 
riser)  v.  n.  Parler  sans  métaphore,  sans  ligure.  (Mot  bur- 
lesque tout  à  fait  inusité.) 

DÉMÈTER.  Myth.  gr.  Une  des  grandes  divinités  grcc- 

aues,  personnitication  de  la  Terre,  ^■urtout  des  forces  pro- 
uctrices  de  la  nature.  D'après  la  légende  ordinaire,  Dé- 
raèter  est  tille  de  Cronos  et  de  Rhéa,  sœur  de  Zeus,  mère 
de  Perséphoné  ou  Coré.  Elle  parcourt  la  terre  à  la  re- 
cherche de  sa  fille  enlevée  par  Hadès.  Bien  accueillie  à 
Eleusis,  elle  enseigne  à  Tnptolèmo  l'art  de  cultiver  le 
sol.  Elle  est  par  excellence  la  déesse  de  l'agriculture; 
elle  préside  aussi  au  développement  de  touto  la  civili- 
sation, et  elle  protège  le  mariage.  EUo  eut  des  temples 
dans  tous  les  pays  grecs,  presque  dans  toutes  les  cités  ; 
en  une  foule  d  endroits,  on  célébrait  en  son  honneur  de 
grandes  fêtes  {démétries).  Mais  le  centre  de  son  culte  était 
Eleusis,  où  elle  avait  un  sanctuaire  fameux,  où  elle  prési- 
dait aux  mystères  avec  sa  flllo  (v.  Cora).  Le  type  figuré 
de  Démèter  n'a  guère  varié.  Les  terres  cuites  primitives, 
qui  reproduisent  sans  doute  les  vieux  xoana,  la  repré- 
sentent assise,  coiffée  du  polos,  avec  un  voile,  des  colliers 
ot  des  bijoux.  Dans  l'art  classique,  c'est  uno  femme  à  la 
physionomie  sévère,  souvent  voilée,  assise  ou  debout,  ot 
fréquemment  associée  à  Coré.  Elle  a  pour  attributs  le  po- 
los, le  flambeau,  la  gerbe  de  blé,  le  porc.  Dès  le  début  du 
v«  siècle  avant  notre  ère,  son  culto  fut  importé  à  Rome  ;  on 
l'identifia  avec  la  Cérès  italique,  qui  hérita  do  sa  légende, 
dos  rites  do  son  culte,  de  ses  attributs  et  do  sou  type 
figuré.  V.  CÉRKS. 

Démèter  (représentations  antiques  de).  Parmi  les 
grandes  déesses  de  l'Olympe,  Démèter  serait  peut-6tro 
colle  dont  on  posséderait  lo  plus  do  représentations  anti- 
ques, si  toutes  les  statues  que  l'on  a  désignées  par  lo 
nom  de  cette  déesse  ofi"raiont  bien  son  imago.  Mais  la  vé- 
rité est  (|u'il  n'y  a  pas  de  divinité  dont  les  ligures  soient 
plus  rares.  La  plus  belle  tôte  que  l'on  connaisse  do  cetia 
déesso  so  trouve  sur  uno  médaille  de  Mètaponto.  Elle  est 
couronnée  d'épis  garnis  de  longues  fouilles  ot  porto  un 
diadème  élevé,  de  la  mémo  forme  que  celui  qui  sert  d'at- 
tribut caractéristique  à  Junou.  Derrière  la  tôto  tombe  un 
voile,  eu  signe  du  deuil  quo  causa  à  la  déesse  la  perte  do 
Perséphoné.  Les  belles  médailles  de  Syracuse  nous  mon- 
trent Démèter  simplement  couronnée  dépis  ;  sur  l'une  do 
ces  médailles,  los  épis  paraissent  retenus  par  uno  ban- 
dolotte.  La  figure  do  Métaponlo  a  de  grandes  boucles 
d'oreilles  à  trois  pointes  et  les  cheveux  relevés.  Dans 
d'autres  médailles,  la  chevelure  est  ondulée  et  flotte  libre- 
ment. Parmi  les  attributs  donnés  à  la  déesse,  on  voit  en- 
core des  pavots,  symbole  de  sa  fécondité,  et  un  sceptre, 
emblème  de  sa  puissance.  La  corne  d'abondance  et  la  fau- 
cille que  l'on  voit  à  certaines  statues  do  DénuHorsont 
l'œuvre  des  restaurateurs.  Quelquefois,  parmi  les  attributs 
do  la  déesse,  on  voit  lo  modius  (boisseau),  symbole  do  la 
fertilité,  et  le  cislo  ou  van  mystique  dos  fêtes  d'Kleusis. 
Parfois,  on  la  voit  roprésentéo  sur  un  char  tiré  par  deux 
éléphants.  Il  est  plus  ordinaire  do  voir  la  déosso  accom- 
pagnée du  cheval  .\rion,  qu'elle  eut  do  ses  amours  avec 
Neptune.  Lo  bas-relief  d'un  sarcophage  antique  du  musée 
dos  Oi'ficos,  qui  a  pour  sujet  l'Enlèvement  dr  Pt<rséphoué, 
nous  fait  voir  Démèter  tenant  un  fiamboau  ot  placée  sur 
un  char  auquel  sont  attelés  dos  serpents  ailés.  Co  l'ut  sur 
un  char  aussi  traîné  par  dos  serpents  que  la  déesso  do» 


DÉMÉTRIADE   —   DÉMÉTRIOS 

moissoDs  fit  monter  Triptolème,  fils  de  Céléos._  roi  d'Eleu- 
sis, lorsqu'elle  envoya  ce  prince  enseigner  l'agriculture 
dans  tout  l'univers.  On  la  voit  encore  groupée  avec  Tripto- 


do  toute  la  Grèce,  sous  prétexte  de  mettre  fin  à  cette 
usurpation,  Antigène  envoya  son  fils  Démétrios  à  Athènes. 
Celui-ci   s'empara  de   l'Attique  et  chassa  Démétrios  de 


Représentations  antiques  de  Dêmèter  (Cérés)  :  1.  Buste  de  Démèter  voilée;  2.  Démèter  colossale  du  Vatican;  3.  Démèter  de  Cnide 
(musée  Britanuique);  4.  Statuette  du  palais  Doria  (Rome)  ;   5.  Peinture  de  vase;  6,  7.  Terres  cuites   de  Técée  ;  8.  Peinture  murale  de 
Pompéi;  9.  Dâmèler  et  le  serpent  d'Eleusis  (terre  cuite);  10.  Démèter  et  Coré  (terre  cuite  de  Préneste)- 


Jème  et  Perséphoné,  dans  le  bas-relief  d'Eleusis.  Les  plus 
belles  statues  antiques  de  Démèter  se  trouvent  au  Louvre, 
au  musée  Pio  Clementino,  au  musée  Cbiaramooti,  au  Ca- 
pitole,  au  musée  de  Naples,  à  la  collection  Borghêse. 

DÉMÉTRIADE,  ville  de  l'ancienne  Grèce  (Thessalie), 
sur  le  golfe  de  Pagases.  Elle  fut  fondée  par  Démétrios 
Poliorcète,  et  acquit  une  grande  importance  stratégique. 

DÉMÉTRIADE,  fille  d'Olibrius  et  de  Julienne,  qui  vi- 
vait au  commencement  du  \"  siècle.  L'invasion  des  Goths 
la  contraignit  de  se  réfugier  à  Carthage.  Sa  beauté  et  son 
esprit  lui  attiraient  tous  les  hommages  et  elle  se  choisit 
un  époux.  Mais  Démétriade  entendit  saint  Augustin,  dans 
un  de  ses  sermons,  faire  un  si  louchant  éloge  de  la  virgi- 
nité, qu'elle  renonça  au  mariage  et  résolut  de  se  consa- 
crer à  Dieu.  Cette  décision  eut  un  immense  retentisse- 
ment. Saint  Jérôme,  saint  Prosper,  lui  écrivirent  à  ce 
sujet,  ainsi  que  Pelage,  encore  orthodoxe,  mais  dont  les 
tendances  apparaissent  déjà  assez 
dans  cette  lettre  pour  que  saint 
Augustin  se  soit  cru  obligé  d'en 
écrire  une  autre  à  Démétriade  afin 
de  les  réfuter.  Ces  deux  lettres 
sont  donc  le  premier  épisode  de  la 
lutte  fameuse  de  l'Eglise  et  du  pé- 
lagianisme. 


DEMETRIAS  (dé-mè-tri-ass)  n.  m. 
Zool.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabîdés, 
tribu  des  dromiinés,  comprenant  des 
formes  élégantes,  allongées,  apla- 
ties, testacées  ou  jaunâtres,  variées 
de  brun,  et  qui  vivent  au  bord  des 
marécages,  parmi  les  roseaux.  (On  i^emetnas. 

connaît  une  dizaine  d'espèces  de 

demetrias;  toutes  sont  de  petite  taille  et  habitent  l'ancien 
monde;  deux  sont  communes  en  France.)  Ce  genre  a  été 
appelé  setophore  par  certains  auteurs,  mais  le  nom  deme- 
trias a  prévalu. 

—  Bot.  Nom  ancien  de  la  verveine. 

DÉMÉTRIES  (tri  —  de  Démèter)  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fêtes 
célébrées  en  l'honneur  de  Démèter,  à  Eleusis,  Athènes, 
Syracuse,  etc.  ii  Fêtes  instituées  à  Athènes  en  l'honneur 
de  Démétrios  Poliorcète. 

DÉHÉTRIÔN  n.  m.  Antiq.  gr.  Nom  donné  par  les  Athé- 
niens au  mois  do  muiiychion,  en  l'honneur  de  Démétrios 
Poliorcète. 

DÉMÉTRIOS  (saint).  On  connaît  plusieurs  saints  do  ce 
nom-  L'un,  honoré  par  l'Eglise  catholique,  est  d'une  épo- 
que indéterminée.  On  sait  seulement  qu'il  fui  officier  du 
palais  d'un  des  empereurs  de  Byzanre.  Les  autres  appar- 
tiennent à  l'Eglise  russe  orthodoxe  :  Dkmktkius  ou  Dmitri, 
surnommé  le  Thaumaturge,  est  l'un  des  patrons  de  la 
Russie.  [II  vivait  au  xiv«  siècle,  fut  le  compagnon  do 
saint  Serge  et  le  précepteurdes  enfants  du  grand  prince  Di- 
mitri  Doosko'f  (l350à  1389).]  —  Dmitri  (saint),  prélat  russe. 
évoque  do  Rostov  et  Yaroslavl,  né  en  1665,  mort  en  1709. 
[Il  écrivit  des  cantiques,  des  psaumes,  dos  ouvrages  spiri- 
luel-s  et  dos  drames  religieux.] 

DÉMÉTRIOS  I",  dit  Poliorcète  {Preneur  de  villes), 
né  en  y/Ai  av.  J.-C,  mort  en  283.  Il  était  fils  d'Antigono, 
l'un  des  généraux  successeurs  d'Alexandre.  Chargé  par 
son  pèro  de  défendre  la  Syrie  contre  Ptolémée  I",  roi 
d'Egypte,  Démétrios,  vaincu  d'abord  à  Gaza  (312),  obtint 
ensuite  quelques  succès,  mais  no  put  emp/^chor  Sôleucos 
do  8'emparor  do  la  Babylonie.  Sur  ces  entrefaites,  Anti- 
patros  étant  mort,  et  son  fils  Cassandrc  s'élanl  emparé 


Monnaie  de  Démétrios  Poliorcète. 


Phalère,  qui  y  gouvernait  au  nom  de  Cassandre.  Les  Athé- 
niens décernèrent  à  leur  prétendu  libérateur  le  titre  de 
"  roi  i>.  Avant  qu'il  eût  aclievé  de  soumettre  la  Grèce,  son 
père  le  rappela.  Poliorcète  gagna  deux  batailles  navales  : 
l'une  près  de  Salamine  sur  Méuélas,  général  de  Ptolé- 
mée, fautre  sur  Ptolémée  lui-môme  (306),  conquit  l'île  de 
Chypre,  mais  il  ne  put  réussir  à  débarquer  en  Egypte,  ni 
à  se  rendre  maître  de  Rhodes  (305).  Il  traita  avec  les  Rho- 
diens,  et  retourna  en  Grèce  pour  y  combattre  de  nouveau 
Cassandre.  Il  força  celui-ci  à.  lever  le  siège  d'Athènes,  le 
défit  en  bataille  rangée  près  des  Thermopyles,  délivra 
l'Attique  et  le  _ 

reste  de  la 
Grèce  et  fut 
proclamé  gé- 
néralissime do 
toutes  ses  for- 
ce s.  Cep en- 
dant  la  puis- 
sance de  Dé- 
métrios et 
d'Antigone  ef- 
raya  les  autres 
suc  cesseurs 

d'Alexandre.  Cassandre  s'allia  contre  eux  avec  Lysimaque. 
Ptolémée  et  Séleucos.  Démétrios  accourut  en  Asie  pour 
briser  cette  nouvelle  ligue;  mais  la  bataille  d'Ipsos  (301), 
où  périt  Auligone,  réduisit  Poliorcète  à  la  possession  d'un 
petit  nombre  de  villes  en  Asie  et  en  Grèce.  Les  Athé- 
niens lui  refusèrent  alors  l'entrée  de  leur  ville.  Après 
avoir  erré  quelque  temps  avec  sa  flotte,  Démétrios  profita 
de  la  mort  de  Cassandre  pour  s'emparer  de  la  Macédoine, 
où  il  se  maintint  de  295  à  287  contre  Lysimaque  et  Pyrrhos, 
l'un  des  fils  de  Cassandre.  Vaincu  et  obligé  de  prendre  la 
fuite,  il  alla  ravager  les  Etats  de  Séleucos;  mais  celui-ci 
parvint  à  s'emparer  de  lui  et  l'enferma  dans  une  do  ses 
forteresses,  où  il  finit  sa  vie  d'aventures. 

Démétrios  h,  roi  de  Macédoine,  né  vers  278  av.  J.-C. 
mort  en  231.  Fils  d'Antigone  Gonatas  et  petit-fils  de  Dé- 
métrios Poliorcète,  il  remit  son  père  en  possession  de  la 
Macédoine,  dont  s'était  emparé  Alexandre  II,  roi  d'Epire, 
et  devint  roi  de  Macédoine  l'an  241.  Il  mourut  après  dix 
ans  d'un  règne  agité. 

Démétrios,  roi  de  Bactriane  de  190  à  165  av.  J.-C.  Il 
était  fils  d'Euthydème,  auquel  il  succéda.  Au  rapport  do 
Strabon,  il  conquit  de  vastes  territoires  dans  l'Inde  sep- 
tentrionale. 

Démétrios  I",  dit  Soter  {le  Sauveur),  roi  de  Syrie  de 
162  à  150  av.  J.-C,  fils  de  Séleucos  IV  Philopator.  Il  fut 
envoyé  à  Rome  comme  otage.  11  y  était  encore,  quand  son 
père  vint  à  mourir.  Son  oncle,  Àntiochos  Epipbaue,  prit 
la  couronne,  et  ensuite  le  fils  de  celui-ci,  Antiochos  Eu- 
pator,lui  suc- 
céda. Démé- 
trios ,  l'héri- 
tier légitime, 
jiarvint  à  s'é- 
chapper et  à 
se  faire  recon- 
naître par  les 
Syriens,  mit  à 
mort  son  cou- 
sin, Antiochos 
Eupator,  et  se 
concilia  la  fa- 
veur de  Rome  en  lui  envoyant  des  présents  considérables. 
Devenu  maître  incontesté  du  pouvoir  (162).  il  vainquit 
les  Macchabées  en  Judéo.  dt-livra  les  Babyloniens  do  la 

y  —  oi 


Monnaie  de  Démétrios  Soter 


606 

tyrannie  de  Timarque  et  d'Héraclide,  et  détrôna  le  roi  de 
Oappadoce,  Ariarathe.  Mais  ce  dernier  se  ligua  avec  les 
rois  de  Pergame,  d'Egypte,  Jonathas,  prince  des  Juifs,  qui 
suscitèrent  au  roi  de  Syrie  un  rival  dans  la  personne 
d'Alexandre  Bala,  un  prétendu  fils  d'Antiochos  Epiphane. 
La  ligue,  soutenue  par  le  sénat,  livra  bataille  à  Démé- 
trios, qui  fut  vaincu  et  tué  (IjO). 

Démétrios  n,  dit  Nicator  [le  Vainqueur),  roi  de 
Syrie  de  146  à  125,  fils  du  précédent.  Il  parvint  à  reprendre 
possession  du  royaume  de  Syrie,  mais  une  partie  lui  en 
lut  enlevée  par  Tryphon,  un  ancien  général  d'Alexandre 
liala,  qui  y  fit  proclamer  roi  Antiochos  VI,  fils  de  Bala. 
Démétrios  entreprit  ensuite  une  expédition  malheureuse 
contre  les  Parthes,  qui  le  retinrent  prisonnier  (138j,  pen- 
dant dix  ans.  Ils  lui  rendirent  enfin  la  liberté,  dans  1  espoir 
de  susciter  un  rival  à  son  frère  Antiochos  Evergète,  qui 
avait  triomphé  de  Tryphon  et  occupé  la  Syrie.  Evergète 
ayant  été  tué  dans  une  bataille,  Démétrios  remonta  sur 
le  trône  (128),  mais  s'aliéna  ses  sujets.  Ptolémée  Physcon, 
roi  d'Egypte,  intervint.  Vaincu  près  do  Damas  par 
Alexandre  Zébina,  un  prétendu  fils  de  Bala,  Démétrios  se 
réfugia  auprès  de  sa  femme  Cléopâtre,  qui  le  fit  assassi- 
ner (125). 

DÉMÉTRIOS  m,  ii[tKuC3Bros{iffeureïLr),T0Ïàe  Syrie 
de  94  à  88  av.  J.-C.  Fils  d'Antiochos  Grypos  et  petit-fils  du 
précédent,  il  s'unit  à  son  frère  Philippe  pour  renverser 
l'usurpateur  Antiochos  Eusèbe.  Puis  il  partagea  la  Syrie 
avec  Philippe.  Mais  celui-ci  voulut  être  seul  maître,  par- 
vint à  capturer  Démétrios  et  à  lo  livrer  à  Arsace,  roi  des 
Parthes.  Il  mourut  peu  do  temps  après. 

DÉMÉTRIOS,  sculpteur  grec,  du  dème  d'Alopéké,  con- 
temporain de  Képhisodote  (fin  du  v"  s.  avant  notre  ère). 
Il  exécuta  une  statue  de  Minerve,  désignée  sous  le  nom  de 
Mystica.  On  citait  aussi  do  lui  les  statues  de  Lysimaché 
la  vieille,  prêtresse  de  Minerve,  et  de  Simon,  lo  premier 
auteur  grec  qui  ait  écrit  sur  la  cavalerie  du  stratège  Pe- 
licos.  C'était  un  réaliste,  se  plaisant  à,  reproduire  tous  les 
accidents  du  type  individuel. 

DÉMÉTRIOS,  architecte  grec,  probablement  du  milieu 
du  IV"  siècle  avant  notre  ère.  Il  termina,  avec  Pœonios 
d'Ephèse.  le  temple  de  Diane  à  Ephèse,  commencé  plus 
de  deux  siècles  auparavant  par  Chersipbron. 

DÉMÉTRIOS,  afl'rancbi  et  favori  de  Pompée,  né  à  Ga- 
dare  en  Syrie  (i"  s.  av.  J.-C).  Il  suivit  Pompée  en  Asio 
et  amassa  de  grosses  richesses,  évaluées  à  20  millions 
de  francs.  A  sa  demande,  Pompée  fit  rebâtir  la  ville  de 
Gadare,  détruite  par  les  Juifs. 

DÉMÉTRIOS,  théologien  grec,  surnommé  Cydonios, 
parce  qu'il  habita  quelque  temps  C'ydone  en  Crète,  né  à 
Thessalonique  au  xiV  siècle.  Il  remplit  des  fonctions  im- 
portantes à  la  cour  de  Jean  Cantacuzène,  se  rendit  plus 
tard  a  Milan,  puis  s'enferma  dans  un  couvent  de  l'île  de 
Crète,  où  il  mourut.  Il  a  composé  de  nombreux  ouvrages; 
quelques-uns  ont  été  insérés  dans  divers  recueils,  notam- 
ment dans  VAuctarium  jwvum  de  Combéfis. 

DÉMÉTRIOS  (Pepanus  ou  Pepano),  théologien  grec, 
né  dans  l'île  de  Chio  vers  1620.  Il  se  rendit  à  Rome  pour 
y  compléter  son  éducation,  y  professa  le  grec,  tout  en 
s'adonnant  à  l'étude  des  lettres,  do  la  médecine  et  de  la 
théologie,  obtint,  pour  des  raisons  de  santé,  d'être  relevé 
de  ses  vœux  ecclésiastiques,  et  retourna  dans  sa  patrie 
où  il  se  maria  (1649).  Zélé  catholique,  Démétrios  s'efforça 
do  ramener  par  ses  écrits  ses  compatriotes  dans  le  sein 
de  l'Eglise  romaine. 

DÉMÉTRIOS  d'Adramyttium,  grammairien  grec 
du  commencement  de  notre  ère.  Il  appartenait  à  l'école 
d'Aristarque,  et  habita  les  villes  de  Pergamo  et  d'Alexan- 
drie. Il  nous  reste  des  fragments  de  quelques-uns  de  ses 
ouvrages. 

DÉMÉTRIOS  d'Alexandrie,  rhéteur  et  philosophe 
de  l'école  péripatéticienne,  qui  vivait  au  i*""  siècle  avant 
notre  ère.  On  croit  qu'il  est  1  auteur  d'un  intéressant  ou- 
vrage sur  l'élocution,  attribué  à  tort  à  Démétrios  de  Pha- 
lère. La  meilleure  édition  de  ce  traité  est  celle  des  Rhe- 
tores  gréeci,  de  "Walz. 

DÉMÉTRIOS  de  Bithynie,  poète  grec  de  la  seconde 
moitié  du  ii"  siècle  avant  notre  ère.  Il  nous  reste  de  lui 
deux  épigrammes  sur  la  vache  de  Myrou,  qui  ont  été  insé- 
rées dans  VAnthùlofjie  grecque. 

DÉMÉTRIOS  de  Byzance,  philosophe  de  l'école  pé- 
ripatéticienne, qui  paraît  avoir  vécu  au  iv«  siècle  avant 
notre  ère.  Il  composa  un  traité  .S'»;*  les  poètes  ou  Sur  tes 
poèmes.  Selon  les  uns,  il  était  disciple  de  Criton  ;  selon 
d'autres,  il  aurait  vécu  plusieurs  siècles  plus  tard,  au 
temps  de  Caton  d'Utique. 

DÉMÉTRIOS  le  Cynique,  philosophe  ^rec.  né  dans 
l'Attique  au  i"  siècle  de  notre  ère.  Il  était  disciple  d'Apol- 
lonios  de  Tyano.  S'étant  rendu  à  Rome,  il  se  lia  avec 
Thraséas,  assista  à  ses  derniers  moments,  critiqua  pu- 
bliquement les  actes  de  Néron,  qui  l'expulsa  do  Rome,  et 
vécut  à  Athènes  jusqu'à  l'avènement  do  Vespasien.  Il  re- 
vint alors  à  Rome;  mais  la  hardiesse  d3  ses  discours, 
dans  lesquels  il  n'épargnait  pas  le  blâme  au  nouvel  em- 
pereur, lui  valut  un  nouvel  ordre  d'exil.  Il  estimait  peu 
les  connaissances  purement  spéculatives,  et  tout  son  en- 
seignement se  bornait  à  dos  préceptes  de  morale,  dont  sa 
vie  d'ailleurs  ne  s'écarta  jamais. 

DÉMÉTRIOS  PÉpicurien,  philosophe  grec,  qui  vé- 
cut au  milieu  du  n*  siècle  avant  notre  ère.  Il  succéda  à 
Protarque  dans  la  direction  de  l'école  épicurienne,  et 
eut  lui-même  pour  successeur  ApoUodoro.  Avec  lui,  la 
doctrine  conserve  encore  son  caractère  de  renonce- 
ment. C'est  le  moment  où  elle  se  répand  dans  l'empire 
romain. 

DÉMÉTRIOS  de  Magnésie,  écrivain  grec  du  1°^  siècle 
avant  notre  ère.  Il  avait  composé  entre  autres  ouvrages, 
un  livre  sur  les  vies  des  auteurs  et  des  poètes  homo- 
nymes. Cicéron  parle  do  lui  dans  sa  correspondance  avec 
Atticus. 

DÉMÉTRIOS  Moschos,  poète  grec,  du  xv*  siècle  do 
notre  ère.  né  à  Lacédémono.  Il  se  rendit  en  Italie  lorsque 
Constat)  tinople  tomba  au  pouvoir  dos  Turcs,  et  devint  pro- 
fesseur do  grec  à  Ferrare.  On  a  de  lui  un  petit  poème  : 
Dr  Jiuptiis  HelenT.  et  Paridis  (1510),  réédité  dans  les  Mis- 
cellanca  critica  (1823). 


607 

DÉMÉTRIOS  de  Phalère,  hommo  d'Etat  et  orateur 
prtnr,  lUs  do  PliaDostrate,  uô  au  port  do  Phalôro,  près 
d'Athùiios ,  vers  le  milÙMi  du  iv"  siùclo  av.  J.-C,  mort 
vers  ^83.  Elève  et  ami  do  Théophrasto,  il  débuta  dans 
la  vie  politinuo  au  temps  de  l'aU'airo  d'Harpalo,  ot  appar- 
tint au  parti  macôdomon.  Il  faillit  Ôtro,  avec  Phucion, 
victime  des  di^moeratos.  Condamu6  à  mort,  il  parvint  à 
s'échapper  (318),  ot  il  so  réfugia  auprès  do  Cassaiidro, 
qui.  dovouu  maître  d'Athènos,  le  mit  à  la  tôto  du  gouvor- 
Domont.  Démélrius  gouverna  dix  ans  {318-308)  avec  sa- 
gesse et  douceur,  remettant  les  anciennes  lois  en  vigueur, 
réprimant  le  luxe  ot  accroissant  les  revenus  publics.  Lui- 
inétne  menait  d  ailleurs  une  vie  fastueuse,  au  milieu  des 

Slaisirs  do  tout  genre.  Les  Athéniens  l'accablèrent  do 
atteries,  et  lui  élevèrent  trois  cent  soixante  statues.  Mais 
à  l'approche  de  Démétrios  Poliorcète  (307),  le  parti  démo- 
cratique reprit  le  dessus  ;  les  statues  de  Démétrios  de  Pha- 
lère furent  brisées,  et  une  sentence  do  mort  fut  prononcée 
contre  lui.  Il  s'enfuit  à  Tlièbes,  puis  auprès  de  Ptoléméo 
Lagos,  roi  d'Egypte,  qui  l'accueillit  fort  bien.  Ce  fut, 
dit-oii,  sur  ses  conseils  quo  ce  roi  fonda  la  fameuse  bi- 
blioihèquo  d'Alexandrie  et  entreprit  la  traduction  dos 
Septante.  Mais,  ù.  l'avènement  de  Ptolémée  Philadolphe 
(283),  qu'il  s'était  aliéné,  Démétrios  do  Phalère  fut  exilé 
dans  la  haute  Egypte,  où  il  mourut  pou  après.  11  avait 
écrit  sur  une  foule  de  sujets  :  des  mémoires  historiques 
sur  les  dix  ans  de  son  gouvernement  d'Athènes,  un  traité 
de  rhétorique,  plusieurs  discours,  des  lettres  et  des  dé- 
clamations, des  fables  ésopiques,  diverses  poésies,  des 
commentaires  sur  les  poèmes  homériques,  des  biogra- 
phies de  philosophes  et  d'orateurs,  des  traités  sur  la 
politique,  sur  les  citoyens  d'Athènes,  sur  la  démagogie, 
sur  les  lois,  sur  l'art  militaire,  etc.;  en  tout,  près  de 
cinquante  ouvrages.  Il  nous  reste  de  lui  quelques  frag- 
menis.  Il  passait  pour  être  un  historien  brillant,  un  habile 
orateur  et  un  styliste  qui  renouvelait  l'atticismo  en  lui 
donnant  plus  d'éclat. 

Démétrios  de  Pharos,  général  illyrien,  né  à  Pha- 
res, île  de  l'Adriatique,  mort  en  214  av.  J.-C.  Il  comman- 
dait à  Corcyre,  pour  le  compte  de  Teuta,  reine  d'illyrie. 
Il  livra  l'île  aux  Romains,  qui  étaient  en  guerre  avec  cette 
reine,  et  reçut,  en  récompense  de  sa  trahison,  une  partie 
de  rillyrie.  Plus  tard,  il  lit  alliance  avec  le  roi  de  Macé- 
doine, Antigène  Doson,  auprès  duquel  il  combattit  à  la 
bataille  de  Sellasie  (223).  Fort  de  cette  alliance,  il  résolut 
de  secouer  le  joug  des  Romains,  alors  en  guerre  avec 
Annibal.  Attaqué  par  Paul-Emile,  Démotrios  se  réfugia 
en  Macédoine  auprès  de  Philippe  III.  Il  voulut  s'empa- 
rer de  Messène  pour  le  compte  de  son  hôte,  et  fut  tué  à 
l'assaut  de  cette  place  (214). 

DÉMÉTRIOS  de  Scepsis,  grammairien  grec,  qui  flo- 
rissait  dans  la  Troade  vers  le  milieu  du  ii"  siècle  av.  J.-C- 
II  avait  composé,  sur  la  géographie  do  la  Troade,  un  traité 
en  vingt-six  livres,  intitulé  :  Revue  troyenne,  dont  Strabon 
s'est  beaucoup  servi. 

DÉMÉTRIOS,  surnommé  le  SynceUe,  métropolitain 
de  Cyzique,  qui  vivait  au  xi'  siècle.  Il  composa  en  grec 
une  Exposition  des  hérésies  des  monothélites  chaldéens,  et 
un  Traité  de  droit  canon.  Les  bibliothèques  do  Paris,  de 
Rome  et  de  Milan,  conservent  plusieurs  de  ses  manuscrits. 

DÉMÉTRIUM  {tri'Om'  —  de  Démèter,  nom  mythol.)  n.  m. 
Chim.  Un  des  noms  du  métal  appelé  plus  ordinairement 

CÉRIUM. 

DÉMETTRE  {mètr' —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  mettre)  v.  a. 
Déplacer,  mettre  hors  de  sa  position  naturelle  en  parlant 
d'un  os  :  DÉMETTRE  un  bras,  une  jambe  à  quelqu'un. 

—  Fig.  Destituer  :  Démiîttrk  un  homme  de  ses  fonc- 
tions. 

—  En  T.  de  dr.,  Débouter  :  Démettre  quelqu'un  de  son 
appel. 

Se  démettre,  v.  pr.  Démettre,  disloquer,  déplacer  à 
soi,  en  parlant  d'un  os.  Il  Etre  démis,  disloqué,  déplacé,  en 
parlant  d'un  os. 

—  Résigner,  abdiquer  une  fonction,  une  charge  :  Se 
démettre  de  son  emploi. 

—  Déroger,  manquer  à  sa  dignité  :  La  charité  s'élève 
contre  les  uns  sans  s  emporter  et  s  abaisse  devant  les  autres 
sans  SE  DÉMETTRE.  (Boss.)  [Vioux  en  ce  sens.] 

—  Allus.  hist.  :  3e  soumettre  ou  se  démettre.  V.  sou- 

METTRU. 

—  Syn.  Démettre  (se),  aîidiquer,  résigner.  V.  abdiquer. 

Demetz  (Frédéric-Auguste),  magistrat  et  philanthrope 
français,  né  ot  mort  à  Pans  (1796-1873).  Il  devint  conseiller 
à  la  cour  royale.  Mais  il  est  surtout  coimu  par  la  fonda- 
tion, en  1840,  de  la  Colonie  pénitentiaire  et  agricole  de 
Mottray,  pour  les  jeunes  détenus.  Il  so  consacra  à  l'orga- 
nisation et  à  la  direction  do  cet  établissement,  qui  servit 
de  modèle  en  Franco  et  à  l'étranger.  Outre  dos  rapports 
annuels  sur  la  colonie  de  Mettray,  on  a  do  .ni  divers  ou- 
vrages sur  les  pénitenciers  et  le  système  pénitentiaire. 

DÉMEUBLEMENT(ïHrt«)  n.m.  Action  de  démeubler;  état 
dn  i-i-  (|iii  est  démoublé  :  Le  démeudlement  d'une  chambre. 

DÉMEUBLER  l'Iu  préf.  priv.  dé,  ot  de  meubler)  v.  a.  Dé- 
garnir do  ses  iiioublus  :  Démeubler  un  appartement. 
Démeublé,  ée  part.  pass.  du  v.  Démeubler. 

—  Fain.  :  Bouche  démeoblée.  Bouche  sans  dents. 

Se  démeubler,  v.  pr.  Etre  dcmcublé;  so  dégarnir  do 
ses  meubles.  Il  Fam.  Perdre  ses  dents. 

DÉMEUNIER  ou  Desmeunier  Uean-Nicolas),  con- 
stituant, né  à  Nozoroy  iJura)  lmi  1751,  mort  à  Paris  on 
1811.  Il  lit  dos  traductions  d'ouvrages  anglais,  devint 
secrétaire  du  comte  do  Provence,  censeur  royal,  et  fut 
élu  député  aux  états  généraux  par  la  sénéchaussée  de 
Paris.  Il  se  mêla  aux  discussions  do  cette  assombléo, 
s'employa  avec  zèle  à  sauver  Louis  XVI  do  la  déchéance, 
après  l'arrestation  do  Varennos.  Membre  du  Diroctoiro,  il 
lutta  contre  lo  flot  révolutionnaire,  passa  aux  P]tats-Unis 
los  années  les  plus  critiques  do  la  Révolution,  accueillit 
à  son  retour  lo  I8-Brumaire  avec  enthousiasme,  fut  tribun 
(IHOO)  ot  sénateur  (1S02).  On  a  do  lui  des  traductions  et 
dos  ouvrages  originaux  qui  ont  trait  aux  l'jtats-Unis. 

DEMEURABLE(rad.  demeurer)  adj.  Habitable.  (Peu  us.) 
DEMEURANT  iran),  ANTE  adj.  Qui' demeure,    habite. 
Il  IiitiH.  au  fonmiiii,  exc^optô  en  stylo  do  palais  ;  La  dame 
A'...,  établie  et  demiiouante  en  la  susdite  rue. 

—  Substantiv.  Personne  qui  reste,  qui  survit  :  Qnelque- 
foia,  des  chefs  se  présentent  pour  conduire  ces  demeurants 


111. 


DEMETRIOS 


DEMIA 


d'un  autre  âge.  (Chateaubr.")  Il  Personne  qui  habito  :  La  de- 
meure influe  beaucoup  sur  le  demeurant.  (L.-J.  Larcher.) 

—  n.  m.  Co  qui  reste  : 

Le  daneurant  des  rats  tint  chapitre  en  un  coin. 

La  Fontaine. 

—  Loc.  adv.  Au  demeurant.  Après  tout,  en  somme,  tout 
bien  posé  :  Au  demeurant,  la  vie  a  de  bons  moments. 

—  Allds.  littér.  :  Au  demeurant,  le  meilleur  fils  du 
monde,  Vers  de  C.  Marot  dans  l'épîtrooCi  il  raconte  avec 
t)naucoup  do  liuosse,  à  François  I",  qu'il  a  été  volé  par 
son  valet  : 

J'avais  un  jour  un  vnlet  de  Gascogne, 
Gourmand,  ivrogne  et  assuri^  meiuinir, 
Pipetir,  larron,  jiireiir,  blasph^matt^ur, 
Sentant  la  hart  de  cent  pas  h  la  n)ntle  ; 
Au  demeurant,  le  meilleur  /ils  du  monde. 
Ce  vers,  si  plaisant  après  l'énumëration  dos  belles  qua- 
lité du  valet,  est  devenu  proverbe  et  se  rappelle  dans  des 
circonstances  analogues. 

DEMEURE  (du  lat.  dcjnorari  ;  de  mora,  retard)  n.  f.  Fait 
de  tarder,  d'être  en  retard  :  Sans  plus  longue  demeure. 
(Vieux  en  ce  sens.  Ne  s'emploie  plus  guère  que  dans  la 
locution  :  Il  y  a  péril  en  la  demeure  ou  a  de.meure,  Il  y  a 
péril  à  tarder  plus  longtemps.) 

—  Par  ext.  Obligation,  retard  dans  l'acquittement  d'une 
dette  matérielle  ou  morale,  n  Etre  en  demeure  envers  quel- 
qu'un, Se  trouver  l'obligé  de  quelqu'un  ;  être  en  reste  de 
services  ou  d'obligeances  avec  lui.  il  Etre  e»  demeure  avec 
quelque  chose.  Avoir  des  reproches  à  se  faire  au  sujet  de 
cotte  chose,  il  Mettre  en  demeure.  Sommer,  signitier  :  Mettre 
quelqu'un  en  demeure  de  payer,  de  partir,  n  5e  mettre  en 
demeure  de.  S'arranger  de  façon  à,  s'obliger  à  :  S'accoutu- 
mer à  écrire  comme  on  parle  et  comme  on  pense,  n'est-ce  pas 
déjà  se  mettre  en  demeure  de  bien  pe7tser?  (Ste-Beuvo.) 

—  Dr.  Retard  apporté  par  le  débiteur  dans  l'exécution 
de  son  obligation,  constaté  par  une  interpellation  du  créan- 
cier. (La  demeure  du  créancier  est  le  refus  par  celui-ci 
d'accepter  le  payement.)  ii  Mise  en  demeure.  Sommation  de 
remplir  une  obligation  :  On  lui  a  signifié  la  mise  en  de- 
meure de  payer  immédiatement^ 

—  Rhétor.  Syn.  peu  usité  de  commoration. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  Pour  quo  lo  débiteur  fût  in  mora 
(c'est-à-dire  en  demeure),  il  fallait  une  interpellatio,  démon- 
trant l'intention  du  créancier  d'être  payé,  et  une  résistance 
frauduleuse  du  débiteur.  La  mise  en  demeure  mettait  les 
risques  à  la  charge  du  débiteur  si  la  chose  était  un  corps 

•  certain,  et  elle  faisait  courir  les  intérêts  s'il  s'agissait  d'une 
somme  d'argent.  La  mise  en  demeure  du  créancier  avait 
pour  effet  de  permettre  au  débiteur  de  se  débarrasser  de 
la  chose  par  un  dépôt  ou  autrement,  et  de  le  décharger  des 
risques. 

—  Dr.  franc.  Le  débiteur  est  en  demeure,  d'après  l'ar- 
ticle 1139  du  Code  civil,  par  une  sommation  ou  par  un 
acte  équivalent,  comme  la  citation  en  conciliation,  le  com- 
mandement, etc.  Par  exception,  il  faut  une  demande  en 
justice,  lorsque  la  dette  a  pour  objet  une  somme  d'ar- 

fent.  Le  débiteur  est  mis  en  demeure  par  la  seule  arrivés 
u  terme,  quand  telle  a  été  la  convention  des  parties  ou 
lorsque  l'ooligation  est  telle  que  l'exécution  tardive  ne  se- 
rait d'aucune  utilité  pour  le  créancier.  Le  voleur  est  en 
demeure  par  le  seul  fait  du  vol. 

Les  effets  de  la  demeure  du  débiteur  sont  :  1"  de  mettre  à 
sa  charge  les  risques  de  la  chose  due,  en  exceptant  le  cas 
où  la  chose  fût  également  périe  chez  le  créancier  (art.  1302)  ; 
2"  de  le  rendre  comptable  des  fruits  perçus  depuis  la  mise 
en  demeure,  ou  des  intérêts  de  la  somme  due. 

La  demeure  est  purgée  quand  le  créancier  renonce  à 
s'en  prévaloir,  ou  quand  le  débiteur  fait  au  créancier  des 
offres  réelles  suivies  de  consignation. 

Le  créancier  est  en  demeure  lorsqu'il  refuse  d'accepter 
le  payement  et  que  le  débiteur  a  fait  des  offres  réelles, 
suivies  de  consignation.  La  demeure  du  créancier  a  pour 
effet  ;  l'  do  purger  la  demeure  du  débiteur,  si  celui-ci 
était  en  demeure;  2"  de  mettre  la  chose  aux  risques  du 
créancier;  3"  d'arrêter  le  cours  des  intérêts. 

DEMEURE  (rad.  demeurer)  n.  f.  Domicile,  habitation; 
lieu  où  l'on  habite,  résidence  :  Embellir  sa  demeure.  Loin 
des  personnes  qui  nous  sont  chères,  toute  dkmeork  est  uh 
désert,  il  Durée  du  séjour  que  l'on  fait  dans  un  endroit  : 
Faire  une  /oHz/ue  demeure  à  la  campagne.  (Pou  usité.) 

—  Agric.  Semer  à  demcur-e,  Jeter  la  semence  là  où  elle 
doit  rester,  sans  intention  de  transplanter,  n  Labourer  a 
demeure,  Donner  lo  dernier  labour  avant  les  semailles. 

—  Véner.  Retraite  du  cerf,  tt  Bonne  demeure.  Taillis 
fourré,  ii  Demeure  douce.  Taillis  de  cinq  à  six  ans. 

—  Loc.  div.  :  Demeure  mortelle,  La  terre,  il  Hemeure  de 
l'dme.  Corps  de  l'homme,  il  Dernière  demeure,  Demeure  des 
morts.  Demeures  souterraines,  sombres  demeures,  etc.,  Cime- 
tière, tombeaux.  Il  Demeure  céleste,  éternelle.  Ciel,  paradis. 

il  Demeure  sacrée,  divine,  Temple,  église.  Il  Eaire  sa   de- 
meure, Habiter,  demeurer. 

—  Loc.  adv.  A  demeure.  D'une  manière  fixe,  stable,  au 
prop.  et  au  fig.  :  Etablir  un  châssis  k  demeure. 

—  Syn.  Demeure,  domicile,  résidence,  séjour.  Demeure 
et  domicile  expriment  quelque  chose  do  plus  fixe  et  d'une 
moindre  étendue;  résidence  ot  srjmir  niarquent  souvent 
quelque  chose  de  passaç:or,  et  ils  so  rapportent  touiours  à 
un  lieu  plus  vaste,  moins  personnel  ;  on  outre,  demeure 
est  du  langage  ordinaire.  Domicile  est  plus  recherché  ot 
appartient  au  stylo  do  la  jurisprudence  ot  do  l'administra- 
tion. Bèsidence,  au  propre,  a  plus  do  noblesse  quo  séjour 
et  s'emploie  de  préférence  en  parlant  d'un  personnage 
élevé.  Séjour  est  plus  simple;  il  marque  aussi  quelque 
chose  do  moins  durable  encore  que  la  résidence  ;  enfin,  il 
peut  s'appliquer  figurément  aux  choses  contrairomout  ù  ré- 
.sidence  ;  on  dit  bien  que  Paris  ost  lo  séjour  dos  beaux-arts, 
on  no  dirait  pas  qu'il  en  est  la  résidence. 

DEMEURER  (lat.  demoraj'i  ;  do  inora,  retard)  V.  n. 
Habiter,  loger,  avoir  son  domicile  :  Dhmeurkr  ù  l'hôtel. 
il  Rester,  sé)ourner  dans  un  endroit,  s'y  arrêter;  no  pas 
on  sortir  :  lienri  lïl  ne  pouvait  demeurer  dans  une  cham- 
bre avec  un  chat.  yRaspail.)  Il  Prolonger  son  séjour,  rester 
momontanémont  quoique  part,  no  pas  s'en  aller  :  M.  de 
Turenne  dit  au  petit  d'Èlbeuf  :  «  Mon  7U'veu,  demkurkz  là.  « 
(M"*"  do  Sév.)  Il  Etre  arrêté,  no  pouvoir  passer  outre  : 
Où  la  gu«po  a  passil,  lo  moucheron  drmeurv. 

La  t'ONTAINB. 

—  Employer,  passer  un  certain  temps  à  uno  chose  ; 
tarder  :  I)i<MiaiUKR  une  heure  à  écrire  une  lettre. 

—  So  maintenir,  être  maintenu  dans  uno  certaine  posi- 
tion  :  Absalon    demeura  pendu  par  les  cheveux,  n  Etre 


d'une  façon  permanente,  continuer  d'exister  ou  d'être 
dans  certaines  conditions  :  Beaucoup  de  questions  demeu- 
rent indécises.  Demeurer  ferme.  DEMEnitKR  confus. 

—  Rester  en  suspens,  être  négligé,  délaissé  :  Les  soins 
publics  seî'aient  abandonnés,  les  affaires  demeureraient. 
(Mass.)  il  Ne  pas  être  employé,  re.stor  inutile  :  Jiarement 
un  festin  demeure.  (La  Fontaine.)  [Locutions  vieillies.] 

—  Loc.  div.  Demeurer  à,  Rester  on  la  possession  de  : 
Le  bien  de  la  mère  demeure  aux  enfants.  Il  Demeurer  au 
théâtre  ou  simplom.  Demeurer,  Continuer  à  être  repré- 
senté :  Certaines  pièces  demeurent,  malgré  le  mauvais 
accueil  quelles  reçoivent  au  début,  il  Demeurer  court,  tout 
court.  Rester  interloqué,  ne  pas  achever  sa  pensée,  son 
discours.  —  Ne  savoir  quo  dire,  quo  répondre,  il  Demeurer 
d'accord,  S'entendre,  êtrodu  même  avis,  après  discussion 
ou  explication.  —  S'accorder  dans  un  but  .à  poursuivre, 
une  action  à  faire.  i|  Demeurer  en  repos.  Ne  pas  travailler. 
—  Rester  tranquille,  ne  pas  se  tourmenter,  ii  Fig.  et  fam. 
Demeurer  en  beau  chemin,  No  plus  avancer,  rester  sta- 
tionnaire,  malgré  les  chances  de  succès,  il  Fig.  Demeurer 
en  reste,  en  arrière.  Rester  l'obligé,  le  débiteur  ;  ne  pas 
payer  de  retour,  ne  pas  rendre  la  pareille,  il  iVejsas  de- 
meurer. Ne  pouvoir  demeurer  en  place,  S'agiter,  se  mou- 
voir sous  l'effet  de  l'impatience,  de  l'anxiété,  il  En  demeu- 
rer là.  Ne  pas  aller  plus  avant,  s'arrêter,  discontinuer. 

Il  Demeurer  sur  la  place,  y  demeurer.  Etre  tué  ralde;  tom- 
ber mort  sur  le  lieu  du  combat,  jl  Demeurer  sur  le  cœur, 
sur  l'estomac,  No  pas  être  facilement  digéré;  causer  des 
maux  de  cœur,  des  lourdeurs  d'estomac.  —  Fig.  Rester 
gravé  dans  la  mémoire,  inspirer  de  la  rancune,  du  ressen- 
timent. Il  Demeurer  sur  la  bonne  boucfie.  Ne  pas  détruire  le 
bon  goût  qui  reste  d'un  aliment  ou  d'une  boisson,  en  en 
prenant  d'autres.  —  Fig.  S'en  tenir  à  uno  sensation 
agréable,  dans  la  crainte  d'altérer  cette  impression,  n  De- 
meurer sur  son  appétit.  Ne  pas  manger  à  satiété,  sortir 
de  table  sans  avoir  complètement  assouvi  sa  faim.  —  Fig. 
Ne  pas  se  laisser  aller  complètement  à  un  désir,  à  une 
passion,  ii  Demeurer  pour  les  gages.  Signifiait  autrefois 
Etre  tué  ou  fait  prisonnier  dans  un  engagement  dont  les 
autres  sortent  sains  et  sauf.  —  Etre  retenu  par  un  res- 
taurateur, un  marchand  de  vin,  pour  payer  des  dépenses 
faites  en  commun  avec  d'autres  qui  se  sont  échappés. 

—  Agric.  et  jard.  Semer  à  demeurer.  V.  demeure. 

—  Jeux.  Ne  pas  lancer  la  boule  assez  loin;  ne  pas  aller 
assez  loin. 

—  Manèg.  En  parlant  d'un  cheval,  Ne  pas  allonger  assez 
le  pas  :  Ce  cheval  demeure. 

—  Impersonn.  Rester  :  Jl  y  DEMEURA  quelque  cinq  cents 
hommes  sur  la  place.  (D'Ablanc.) 

—  Syn.  Demeurer,  rester.  Demeurer,  suppose  une  plus 
longue  durée  et  exprime,  sans  aucune  idée  accessoire, 
l'action  de  continuer  à  être  ou  à  se  tenir  dans  un  lieu. 
Rester  convient  mieux  quand  la  durée  est  courte,  et  de 
plus  il  éveille  une  idée  d'opposition  avec  ce  qui  change 
de  lieu  ou  de  position.  La  vérité  demeure  éternellement 
vraie;  un  enfant  reste  oisif  pendant  quelques  heures. 

—  Demeurer,  gîter,  habiter,  loger.  Demeurer,  se  dit  par 
rapport  au  lieu  où  est  située  la  maison  même  où  l'on  a 
son  logis  :  on  demeure  à  la  campagne,  dans  telle  ville, 
dans  tel  quartier,  à  tel  numéro.  Giter,  ne  se  dit  propre- 
ment que  des  animaux,  et,  quand  il  s'applique  à  l'homme, 
il  n'exprime  qu'un  séjour  de  courte  durée  avec  quelque 
idée  de  dénigrement  ou  de  plaisanterie.  Habiter  est  en- 
core plus  général  que  demeurer.  EnHn,  loger  a  seulement 
rapport  à  l'édifice,  au  lieu  abrité  où  l'on  se  retire. 

Demeuré,  ée  part.  pass.  du  v.  Demeurer. 

—  Dr.  anc.  Cause  demeurée  sur  l'heure.  Cause  dont  on  ren- 
voie la  plaidoirie  à  un  autre  jour,  vu  la  levée  de  l'audienco. 

—  Anton.  S'en  aller,  décamper,  déguerpir,  démarrer, 
désemparer,  filer,  partir,  se  retirer. 

DEMI,  lE  (lat.  dimidius,  même  sens)  adj.  Epal  à  la  moitié 
de  :  Une  DUhii-lteure.  il  Par  ext.  Incomplet,  imparfait,  qui 
n'est  pas  entier  en  son  genre  :  Un  GEHi-savant.  Un  demi- 
consentement.  il  Faible,  léger,  peu  intense  :  Datii-jour.  Dkmi- 
obscurité. 

—  Et  detni.  Et  quelque  chose  de  plus  :  A  fripon,  fripon 
ET  DEMI.  A  trompeur,  trojnpeur  et  demi.  A  menteur,  men- 
teur ET  DEMI.  Il  En  diable  et  demi,  A  l'excès,  très  forte- 
ment :  Battre  quelqu'un  en  diable  et  demi. 

— -  n.  m.  La  moitié  :  A'avoir  pas  le  demi  du  revenu  qu'il 
faudrait.  (Inxia.)  il  Arithm.  Demi-unité  :  Quatre  plus  un  demi. 

—  n.  f.  Demi-unité  :  iVe  pouvant  en  avoir  une,  j'en  ai  pris 
une  demie,  n  Demi-heure  :  La  demie  n'a  pa  sonné. 

—  Adverbial.  A  moitié,  presque  :  DEMWHo^^  Demi-cki/. 
Demi-ukVu. 

—  Loc.  adv.  A  demi,  A  moitié,  presque  :  A  demi  mort. 
A  DEMI  cuit.  A  DEMI  vétu.  Il  Imparlaitomcnt,  d'une  façon 
incomplète  :  Ce  n'est  vivre  qxi'k  demi  que  de  n'oser  penser 
qu'k  DEMI.  (Volt.) 

Le  véritable  esprit  aait  se  pUcr  h  tout  : 

Ou  oe  vit  qu'à  demi  quand  on  n'a  qu'un  seul  goOt. 

VoLTAUtE. 

Il  A  demi-mot.  V.  demi-mot  (X). 

—  Gramm.  Demi,  placé  avant  lo  nom,  auquel  il  so 
joint  par  un  trait  d'union,  est  toujours  invariable,  parce 
qu'il  concourt  à  former  un  nom  composé  où  il  joue  le  rolo 
d'adverbe  :  Une  DEMi-Aeure.  Des  DUMi-remèdes. 

Placé  après  lo  nom,  demi  ost  adjectif  et  s'accorde  eu 
genre  avec  un  nom  sous-ontondu,  qui  est  toujours  au  sin- 
gulier :  Le  soleil  tourne  sur  son  axe  en  vingt-cinq  iours  et 
DEMI  (en  vingt-cinq  jours  et  un  demi-jour).  Une  neure  et 
DEMIE.  Trots  heures  et  demie. 

/>e/ni,  employé  comme  nom,  ost  masculin  on  T- d'arithmé- 
tique ot  prend  le  signe  du  pluriel  :  Deux  oemis  font  un  en- 
tier; mais,  eu  parlaut  dos  heures,  il  ost  du  féminin  :  Pen- 
dule qui  ne  sonne  pus  les  demies. 

—  Rem.  Demi  pouvant  outrer  on  composition  avec 
presque  tous  los  noms  ot  tous  los  adjectifs,  nous  no  don- 
nerons à  leur  place  alphabôtiquo  que  les  mots  composés 
dont  ce  préfixo  modillo  lo  sons  d'une  façon  plus  ou  moins 
étrangère  à  sa  signification  propre,  ou  qui  exigent  uno 
explication  spéciale.  Nous  ferons  ainsi  uno  exception  nô- 
oossairo  à  la  règle  que  nous  nous  soninios  imposée  de  ran- 
ger ù  l'ordre  alphabétique  rigoureux  los  mots  composés 
dont  tes  parties  sont  unies  rnir  un  trait  d'union.  U  sera 
donc  inutile  do  chorcher  ci-uossous  :  dkmi-iikurk,  dkmi- 

J013RNEK,  DEMI-KEUn,Llî,  DEMI-DARDARK,  [)ICMMX)NTENT,  OlC, 

mais  on  y  trouvera  demi-heuu.,  nKMi-DiEU,  dkmi-i.onk,  etc., 
dont  lo  mol  demi  n'explique  pas  suffisamnioul  lo  sons. 

Dbmia  {Cliarlos),  prêtre  et  instituteur  français,  né  à 
Buurg  ou  Brosse,  ou  1030.  mort  on  101)5.  U  fonda  on  nliiO, 

70 


DEMI-ACCULE    —   DEMI-DISQUE 


avant  la  création  de  l'Iûslitut  des  frères  des  écoles  chré- 
tiennes, la  congrégation  des  frères  de  Saint-Charles,  pour 
l'instruction  des  enfants  pauvres.  H  créa  dans  la  suite  un 
séminaire  pour  le  recrutement  de  son  institut,  et  une  asso- 
ciation de  femmes  vouées  à  l'éducation  des  petites  filles. 
Ses  Remontrances  à  messieurs  les  prévôts  des  marchands... 
échevins...  etc.,  touchant  la  nécessité  des  écoles  pour  l'in- 
struction des  enfants  pauvres,  lui  obtinrent  de  la  muni- 
cipalité de  Lyon  un  don  annuel  de  200  livres  pour  l'entre- 
tien d'une  école  publique.  En  1686,  un  édit  de  Louis  XIV 
établit  un  comité  pour  la  surveillance  des  écoles  du  royaume 
et  en  nomma  président  l'abbé  Demia. 

DEMI-ACCULÉ,  ÉE  [a-ku]  adj.  En  T.  de  mar.,  Se  dit  des 
varangues  situées  entre  les  varangues  plates  et  les  varan- 
gues acculées. 

DEMI-ACGULEMBNT  {a-ku,  man)  n.  m.  En  T.  de  mar., 
Acculement  moyen  entre  les  varangues  plates  et  les  va- 
rangues acculées. 

DEMI-AIGRETTE  {é-orèt')  n.  f.  Sous-genre  d'aigrettes 
(hérons  du  genre  herodîas),  dont  le  nom  scientifique  est 
demi-eqretta,  et  qui  est  maintenant  loaibé  en  désuétude. 

—  Èncycl.  Les  demi-aigrettes  comptent  cinq  ou  six  es- 
pèces d'aigrettes  de  TAméricjue  centrale  et  méridionale  : 
nerodias  ou  ardetta  ru  fa  (Mexique)  ;  tricolor  (Cayenne)  ;  etc. 

DEMI-AIR  (èr)  n.  m.  En  T.  de  manèg.,  Un  des  sept 
mouvements  du  cheval. 

DEMI-AMAZONE  n.  f .  Variété  de  perroquet  de  la  Guyane. 

DEMI-ANGLAISE  {gléz')  n.  f.  Garde-robe  à  l'anglaise 
sans  robinet. 

Demianka,  rivière  de  la  Russie  d'Asie  (Sibérie),  af- 
fluent de  l'Irtych.  Longueur  du  cours  :  225  kilom.  environ, 

DEMI-ANTENNE  (^tèn)  n.  f.  En  T.  de  mar.,  Vergue  des 
voiles  à  bourcet. 

DCMI-APOLLON  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  papillon  du 
genre  parnassius  (le  parnassius  deliiis  ou  phœbus),  plus 
petit,  plus  jaune  que  lapoUon  {parnassius  apollo).  [Il  est 
moins  commun  que  celui-ci,  et  habite  Ics  Pyrénées,  la 
Savoie,  le  Mont-Dore.] 

DEMI-APONÉVROTIQUE  adj.  Physiol.  Syn.  de  demi- 

MEMBRANBCX. 

DEMI-ARCADE  n.  f.  Corde  employée  dans  l'opération  de 
l'empoDtage.  il  On  l'appelle  aussi  demi-boucle. 

DEI^HARD  {mi-ar')  n.  m.  Nom  sous  lequel  on  désigne, 
dans  l'ouest  de  la  France,  un  quart  de  litre. 

DEMI-ARPENTEU3E  {pan)  adj.  Se  dit  des  chenilles  qui 
n'ont  que  trois  paires  de  pattes  membraneuses,  ce  qui  les 
fait  marcher  en  relevant  le  milieu  de  leur  corps  en  arc, 
parce  que  ces  pattes  membraneuses  sont  placées  à  la 
région  postérieure  du  corps.  (Les  chenilles  des  noctuelles 
du  genre  catocale  sont  demi-arpenteuses.) 

DEMI-AUNE  {on')  n.  f.  Ane.  mëtrol.  Mesure  de  lon- 
gueur, égale  à  la  moitié  de  l'aune  :  Une  demi-aunk  de 
velours. 

—  Arg.  Bras,  il  Tendre  la  demi-aune.  Tendre  la  main, 
mendier. 

DEMI-AUTOUR  {mi-ô)  n.  m.  Autour  de  taille  moyenne. 

DEHI-AZYGOS  adj. 
etn.f.  Anat.  Svn.de pe- 
tite AZYGOS.  V.  AZYGOS. 

DEMI- BAIN  (bin) 
D.  m.  Bain  dans  lequel 
le  corps  ne  plonge  que 
juscjuà  la  ceinture,  n 
Baignoiredans  laquelle 
le  corps  ne  plonge  que 
jusqu'à  la  taille. 

DEMI-BANDE  ou 

DEMl-CARÉNE  n.  f.  Mar.  Position  d'un  navire  abattu  en 
carène  et  incliné  seulement  jusqu'à  la  moitié  de  la  carène. 

—  Mécan.  On  dit  qu'un  ressort  est  à  demi-bande,  lorsque 
sa  tension  n'équivaut  qu  à  la  moitié  de  l'effort  auquel  il  est 
susceptible  de  résister. 

DEMI-BAS  {bâ)  n.  m.  Bas  plus  court  de  moitié  que  les 
bas  ordinaires. 

DEBII-BASTION  {sti)  n.  m.  Art  milit.  Ouvrage  de  forti- 
fication qui  termine  les  ouvrages  à  corne  et  qui  se  com- 
pose d'un  seul  flanc  et  d'une  seule  face. 

DEMI-BÂTON  n.  m.  Mus.  Barre  tra- 
cée perpendiculairement  sur  deux  lignes 
de  la  portée,  qui  indique  un  silence  de 
deux  mesures. 

Demi-bûloa. 

DEBd-BATTERIE  [ba-te-rî]  n.  f.  Mar. 
Ensemble  des  bouches  à  feu  comprises  entre  le  pied  du 
grand  mât  et  l'avant  ou  l'arrière  du  bâtiment. 

DEMI-BATTOIR  {ba-to-ar')  n.  m.  Au  jeu  de  la  petite 
paume,  Battoir  de  dimensions  réduites  dont  on  se  sert  pour 
jouer. 

DEMI-BAU  (bo)  n.  m.  Mar.  Chacune  des  pièces  qui  com- 
posent uu  bau  d'assemblage. 

DEMI-BEC  (bèk')  n.  m.  Nom  vulgaire  des  poissons  du 
genre  hémiramphe  ou  hemiramphus. 

DEMI-BÉLANDRE  n.  f.  Bélandre  dont  les  dimensions 
ne  dépassent  guère  la  moitié  de  celles  de  la  bélandre  or- 
dinaire. 

DEMI-BOIS  (^o-a)  n.  m.  Arbre  fruitier,  qui  tient  le  milieu 
eotre  une  d(Mni-tigo  et  un  arbre 
nain,  n  Végétal  intermédiaire, 
pour  la  consistance,  entre  un 
végétal  ligneux  et  une  plante 
herbacée. 

DEMI-BOSSE  n.  f.  Sculpture 
qui  tient  le  milieu  entre  la 
ronde  bosse  ot  le  bas-relief  : 
Butte  en  dhmi-bossk. 

DEMI-BOTTE  n.  f.  Botte  qui 
DO  va  que  jusqu'à  mi-jambe. 

—   En    T.   doser.,    Mouve-  Demi-botte. 

ment  dont  l'effet  est  plus 

avancé  que  1  appel  ou  la  feinte,  et  moins  avancé  que  la 
botte. 


Leaii-bain. 


^ 


DEMI-BOUCLE   n.   f.  Techn.   Syn.  de   demi-arcade. 

DEMI-BOUTEILLE  {tèy')  n.  f.  Petite  bouteille  d'une  ca- 
pacité moitié  moins  grande  que  la  bouteille  entière,  il  Con- 
tenu do  cette  bouteille. 

DEMI-BRIGADE  n.  f.  Art  milit.  Nom  par  lequel  on 
remplaça,  dans  l'infanterie,  celui  de  régiment,  lorsq^ue  la 
Convention  décida,  en  1893,  d'amalgamer  les  bataillons 
de  l'ancienne  armée  avec  les  bataillons  de  volontaires 
nouvellement  formés.  (La  demi-brigade  fut  constituée, 
comme  le  régiment,  à  trois  bataillons,  dont  un  d'anciennes 
troupes  et  deux  de  volontaires.) 

DEMI-BRIQUE  (ôn'A,*')  n.  f.  Tissag.  Valeur  de  la  moitié 
d'un  carreau,  représentant  une  corde  ou  deux  fils,  dans 
la  mise  en  carte  des  châles. 

—  Constr.  Brique  qui  n'a  gue  la  moitié  des  dimensions 
d'une  brique  ordmaire  et  qui  s'emploie  pour  les  remplis- 
sages en  maçonnerie. 

DEMI-BROCHE  n.  f.  Techn.  Moitié  du  nombre  des 
fils  contenus  dans  une  des  dents  du  peigne  du  métier  à 
tisser. 

DEMI-CACHEMIRE  n.  f.  Pop.  Syn.  de  demi-castor. 

DEMI-CADRATIN  n.  m.  Typogr.  Cadratin  qui  a  pour 
épaisseur  la  moitié  de  sa  force  de  corps.  (On  dit  aussi  que 
le  demi-cadratin  est  la  plus  forte  des  espaces.) 

DEMI-CANON  n.  m.  Art  milit.  Pièce  d'artillerie  do 
U  pieds  de  longueur,  dont  on  se  servit  jusque  vers  le 
commencement  du  xvm*  siècle. 

DEMI-CAPONNIÈRE  {po-ni-ér')  n.  f.  Art  milit.  Capon- 
nière  qu-  n'a  de  parapet  que  d'un  seul  côté. 

DEMI-CARÈNE  n.  f.  Carénage  appliqué  seulement  à 
une  partie  de  la  carène. 

DEMI-CARRAQUE  {ka-rak')  n.  f.  Petit  navire  du 
XIV*  siècle. 

DEMI-CASE  n.  f.  Au  jeu  de  trictrac,  Flèche  siir  laquelle 
il  n'y  a  qu'une  seule  dame. 

DEMI-CASTOR  {stor')  n.  m.  Chapeau  dans  la  fabrica- 
tion duquel  il  entre  moitié  de  poil  de  castor  et  moitié  de 
laine. 

—  Pop.  Se  disait  d'une  femme  de  demi-vertu,  gardant 
des  apparences  de  femme  honnête,  n  On  disait  aussi  demi- 
cachemire. 

DEMI-GEINT  {sin)  n.  m.  Archit.  Colonne  à  moitié  encas- 
trée dans  un  mur. 

—  Mod.  Ceinture  de  femme,  ordinairement  d'orfèvrerie, 
et  qui  fut  en  usage  depuis  le  haut  moyen  âge  jusqu'au 
XVII"  siècle. 

—  Encycl.  Mod.  Le  demi-ceint  diffère  de  la  ceinture  en  ce 
que  la  partie  pleine  ou  sangle  ne  fait  que  ceindre  la  moitié 
do  la  taille,  le  reste  du  tour  étant  fait  par  une  chaînette  ou 
une   chaîne    de    modillons 

articulés,  par  des  corde- 
lières d'argent  ou  d'or,  qui 
retombaient  en  avant.  Et, 
souvent,  le  demi-ceint  tout 
entier  est  formé  de  plaques 
d'orfèvrerie  assemblées  à 
charnières,   comme  on  le 

voit  au  XIV"  siècle.  Porté  d'abord  par  les  dames  de  qua- 
lité, le  demi-ceint  devient,  au  xvi«  siècle,  l'apanage  des 
petites  bourgeoises  et  des  filles  de  service  ;  souvent,  alors, 
il  était  en  étain  argenté.  Au  xvii*  siècle,  il  n'était  plus 
porté  que  par  les  paysannes  et  les  femmes  du  peuple, 
avec  son  habituelle  garniture  formée  du  clavier,  du  porte- 
étui  avec  couteau,  ciseaux  ou  autres 
petits  ustensiles,  suspendus  à  une 
chaîne  au  côté  gauche. 


DEMI-GEINTIER  {sin-ti-é)  n.  m. 
Ouvrier  qui  faisait  des  demi-ceints 
pour  les  femmes.  Demi-cercle. 

DEMI-CERCLE  {sèrkl')n.m.Gèom. 
Moitié  d'un  cercle,  limitée  par  une  demi-circonférence  et 
un  diamètre,  ii  Se  dit  souvent,  par  abus,  pour  Demi-cir- 
conférence :  Décrire  un  demi-ckkcle  5ur  une  droite  donnée. 
II  Nom  que  l'on  donne  quelquefois  au  graphomètre. 

—  Escr.  Sorte  de  parade  que  l'on  appelle   également 

CERCLE. 

—  Fam.  Pincer,  Repincer  quelqu'un  au  demi-cercle.  Le 
surprendre,  l'arrêter  au  passage  au  moment  où  il  ne  s'y 
attend  pas,  lui  revaloir  un  mauvais  tour. 

~  Météor.  V.  cyclone. 

DEMI-CHaIne  {chèn')  n.  f.  Techn.  Fil  de  laine  qui,  ayant 
reçu  un  degré  de  torsion  de  force  moyenne,  peut  au  be- 
soin servir  pour  trame. 

—  Chorégr.  Pas  qui  n'est  que  la  moitié  de  la  chaîne  : 
Demi-chaîne  des  dames. 

DEMI-CHAMPIGNON  {gn  mil.)  n.  m.  Bot.  Nom  donné  aux 
agarics  et  bolets  ayant  un  pied  latéral. 

DEMI-CHEBEC  {Oék']  n.  m.  Petit  bâtiment  ayant  la  forme 
d'un  chcbcc,  mais  d'une  plus  faible  dimension. 

DEMI-CHEMISE  n.  f.  Techn.  Vêtement  de   toile  à  une 
seule    manche,   dont 
se  servent   les  ver- 
riers pour  leur  tra- 
vail. 

DEMI-CIEL  (si-èl') 
n.  m.   Edifice  de  ta- 
pisserie en  façon  de 
dais  qui   servait,   au 
moyeu    âge    à    sur- 
monter un  siège  de  cérémonie.  (Le 
demi-ciel  se  composait  du  couron- 
nement, dos  trois  pontes  et  du  dos- 
sier.) Il  PI.  Des  DKMI-CIELS. 

DEMI-CIRCULAIRE  {1er')  adj. 
Anal.  Se  dit  do  trois  conduits  de 
l'oreille  interne  :  Les  conduits  ou 
canaux  dkmi-circulairbs.  il  On  dit 

aussi  SlLMI-CIRCULAlRE. 

—  Encycl,  Les  canaux  demi-cir- 
culaires, découverts  par  Fallope,  font  partie  intégrante 
de  l'oreille  interne.  Ce  sont  trois  conduits  membraneux, 
épousant  la  forme  de  trois  canaux,  creusés  dans  l'épaisseur 


608 

du  rocher  (canaux  demi-circulaires  osseux).  Ils  sont  dis- 
posés dans  trois  plans  rectangulaires.  Leur  rôle  est  mal 
connu  ;  on  a  voulu  y  voir  les 
organes  du  sens  de  la  direc- 
tion. V.  orkille. 


Deiiii-ciel  (xv*  s.)- 


DEMI-CLEF  {klé)  n.  f.  Mar. 
Nœud  fait  du  bout  d'un  cor- 
dage   replié    sur    lui-même.  Demi-clef 
Il  Demi-clefs  à  capeler.  Demi- 
clefs  renversées.  Nœuds  marins  simples  et  aussi  faciles  et 
rapides  à  faire  qu'à  larguer. 

DEMI-CLOISON  {klo-a)  n.  f.  Bot.  Cloison  d'un  fruit  qui, 
n'atteignant  pas  l'axe,  laisse  un  vide  au  centre,  comme 
dans  le  pavot. 

DEMI-COLONNE  n.  f.  Archit.  Colonne  engagée  de  la 
moitié  de  son  diamètre. 

DEMI-CONCAMÉRATION  (sî-on)  n.  f.  Archit.  Forme 
d'une  voi'ue  qui  s'arrête  à  moitié  de  la  courbe. 

DEMI-CONTRE  n.  m.  En  T.  d'escr.,  Parade  d'un  déga- 

Fement  ou  d'un  coup  droit,  qui  consiste  à  décrire   avec 
épée  un  demi-cercle  au-dessous  ou  au-dessus  de  l'épée 
de  l'adversaire,  de  façon  à  se  trouver  en  opposition. 

DEMI-CORPS  (koi-')  n.  m.  En  T.  de  chir.,  Chacun  des 
deux  demi-bandages  qui,  se  réunissant  en  arrière  par  une 
courroie,  forment  un  bandage  complet  pour  double  hernie. 
DEMI-COUP  n.  m.  Escr.  Syn.  de  demi-botte. 
DEMI-COUPÉ  n.  m.  Chorégr.  Pas  de  danse. 

—  Encycl.  Les  pas  composés  se  commencent  générale- 
ment par  un  demi-coupé,  soit  du  pied  droit,  soit  du  pied 
gauche.  Supposant  que  ce  soit  du  pied  droit,  Compan  dé- 
crit ainsi  ce  pas  dans  son  Dictionnaire  de  danse  :  «  Vous 
portez  le  pied  droit  contre  le  gauche,  à  la  première  posi- 
tion, et  vous  pliez  également  les  deux  genoux,  ayant  tou- 
jours le  corps  posé  sur  le  pied  gauche,  le  droit  en  l'air, 
sans  qu'il  pose  à  terre,  les  denx  genoux  plies  également 
et  tournés  en  dehors,  la  ceinture  non  pliée,  et  la  tête  fort 
en  arrière,  n 

DEMI-COURBETTE  [bèf)  n.  f.  En  T.  de  manèg..  Cour- 
bette dans  laquelle  le  cheval  s'élève  moins  que  dans  la 
courbette  ordinaire. 

DEMI-COURONNE  n.  f.  Monnaie  d'argent  d'Angleterre, 
valant  la  moitié  d'une  couronne,  d'une  valeur  de  6  fr.  25  c, 
soit  3  fr.  12  V,. 

DEMI-COURONNÉ  {ro-né)  adj.  m.  Bot.  Se  dit  des  capi- 
tules des  composées,  quand  ils  n'ont  de  fleurs  extérieures 
que  d'un  seul  côté. 

DEMI-COURSE  n.  f.  Chorégr.  Sorte  de  course  par  la- 
quelle le  cavalier  et  la  dame  décrivent  un  demi-cercle 
seulement,  au  lieu  du  cercle  que  décrit  la  course  entière. 

DEMI-CROIX  (kro-n)  n.  m.  Nom  par  lequel  on  désignait, 
dans  l'ordre  de  Malte,  les  douats  ou  les  oblats  de  l'ordre. 

DEMI-CUIRASSE  n.  f.  Cuirasse  qui,  n'étant  composée 
que  d'un  plastron,  protégeait  seulement  le  devant  de  la 
poitrine. 

DEMI-CUISSARD  {ku-i-sar')  n.  m.  Cuissard  qui  ne  pro- 
tégeait que  le  devant  des  cuisses,  tandis  que  le  cuissard 
complet,  ou  cuissard  proprement  dit,  entourait  le  membre 
complètement  et  était  à  l'usage  des  combattants   à  pied. 

DEMI-CYLINDRIQUE  {si,  drik')  adj.  Qui  n'est  qu'à  moi- 
tié cylindrique. 

—  En  T.  de  bot.,  Se  dit  d'un  organe  allongé  ayant  partout 
la  même  largeur,  mais  présentant  une  face  arrondie,  et 
l'autre  plus  ou  moins  plane,  n  On  dit  aussi  semi-ctlih- 

DRIQUE. 

DEMI-DAME  n.  f.  Femme  d'une  classe  moyenne,  qui 
n'appartient  pas  à  la  haute  société  et  qui,  pourtant,  est 
au-dessus  de  la  classe  populaire.  (Peu  usité.) 

DEMI-DÉESSE  {dé-è$s)  n.  f.  Fille  d'un  dieu  et  d'une  mor- 
telle, ou  d'un  mortel  et  d'une  déesse,  il  On  dit  quelquefois 
HÉMiTHÉE,  forme  grecque  du  même  mot. 

DEMI-DENT  {dan)  n.  f.  Dent  du  peigne  du  métier  à 
tisser,  laquelle  n'embrasse  que  la  moitié  des  fils  contenus 
dans  les  autres  dents  du  même  peigne. 

DEMI-DEUIL  {deu-ill  [Il  mil.  ■)  n.  m.  Ethol.  Deuil  moins 
sévère  que  le  deuil  en  noir  et  qui  est  porté  en  noir  et  blanc, 
en  gris  ou  même  en  violet. 

—  Entom.  Nom  vulgaire  d'un  papillon  diurne,  Varge 
Galathea,  satyre  blanc  et  noir,  commun  en  France,  et  dont 
la  chenille  vit  sur  les  graminées. 

DEMI-DIAMÈTRE  n.  m.  Le  demi-diamètre  d'un  astre 
est  la  correction  qu'il  faut  faire  à  une  observation  d'astre 
à  diamètre  apparent  pour  ramener  au  centre,  la  hauteur 
observée  d'un  de  ses  oords. 

DÉMIDIE  (rfi)  n.  f.  Genre  d'herbes  de  la  famille  des 
composées-inuloïdées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui 
croit  à  Madagascar.  Il  Ou  dit  aussi  dêmidion  n.  m. 

DEMI-DIEU  n.  m.  Mythol.  Nom  donné  aux  héros,  fils 
d'un  dieu  et  d'une  mortelle,  ou  bien  d'un  mortel  et  d'une 
déesse,  il  Nom  donné  à  des  mortels  déifiés.  Il  Etre  immortel 
participant  de  la  nature  des  dieux,  comme  les  faunes,  les 
nymphes,  les  satyres,  etc. 

—  Par  ext.  Homme  exceptionnel  par  son  génie ,  sa 
gloire,  ses  bienfaits,  ou  par  les  honneurs  qu'on  lui  rend  : 
C'est  fort  peu  de  chose  qu'un  demi-dieu  quand  il  est  mort. 
(Voiture.) 

—  Encycl.  Mythol.  L'esprit  de  la  Grèce,  qui  répugnait 
aux  vastes  conceptions  de  l'Orient  sur  la  nature  et  i'ori- 
î^'ine  des  choses,  avait  façonné  la  plupart  des  dieux  à 
l'image  de  l'homme.  C'est  ce  qui  facilita  beaucoup  l'apo- 
théose des  grands  hommes.  D'abord,  on  honora  comme 
demi-dieux  les  héros  que  la  légende  faisait  fils  d'un  dieu 
ou  d'une  déesse.  Puis  on  rendit  les  mêmes  honneurs  à  beau- 
coup d'hommes  restés  célèbres,  ancêtres  des  principales 
tribus  ou  familles,  fondateurs  des  cités,  guerriers  ou  rois, 
bienfaiteurs  de  l'humanité.  Même  à  l'époque  historique,  un 
grand  nombre  de  personnages  furent  ainsi  divinisés,  assi- 
milés aux  demi-dieux  des  temps  héroïques.  Les  apothéoses 
do  princes  se  multiplièrent  au  temps  des  successeurs 
d'Alexandre,  puis  au  temps  de  l'empire  romain.  Les  demi- 
dieux  étaient  l'objet  d'un  culte,  analogue  à  celui  dos  dieux. 

DÊMIDION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dkmidie. 
DEMI-DISQUE  {dissk')  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  poisson 
du  genre  girolle. 


609 

DbmidOF,  ccl6hro  famillo  russo,  qui  romonto  an 
xvii»  suH'lo  ot  s'onnoliit  par  l'oxploitation  des  mines.  Kilo 
doit  son  ori^'ino  à  Nikita,  né  vors  1665,  qui  établit  en  If'.'jo 
uuo  mino  nuHallurgiquo  à.  Nôvianskii  (district  d"I6katori- 
neubourg}.  Pierre  lo  Grand  l'anoblit  et  lo  chargea  do  fon- 
dre SOS  canons.  —  Ses  potits-fils,  Procoi'k  fnio-nsi)  ot 
Nikita,  doteront  la  Russie  d'un  grand  nombre  d'institu- 
tions philanthropiques.  —  Paul  Gregorievitch  {1738-1821} 
voyagea  dans  toute  l'Europe,  constitua  un  musée  miuô- 
ralogiquo  important,  fonda  le  jardin  botanitiue  de  Moscou, 
ot,  à  laroshiv,  lo  lycée  qui  porto  son  nom. 

DemidOF  (Nicolas  Nikititch),  né  à  Saint-Pétersbourg 
en  1713,  mort  à  Florence  on  1828.  Il  entra  fort  jeune  dans 
la  carrière  militaire,  se  distingua  dans  les  guerres  contre 
les  Turcs,  ot  éfjuipa  à.  ses  frais  un  régimout  pendant  la 
campagne  do  1S12.  Il  quitta  ensuite  le  service  et  se  fixa  à 
Florence,  oii  il  s'occupa  de  questions  d'économie  politique 
et  d'agriculture.  —  Son  fils  Paul  (1798-1840)  entra  d'abord 
dans  l'administration,  qu'il  quitta  ensuite  pour  satisfaire 
ses  goûts  de  pliilanthrope  ol  de  protecteur  des  lettres.  — 
Anatole,  prince  Demidof,  duc  de  San-Donato,  tils  de 
Nicolas,  ne  à  Moscou  en  1813,  mort  à  Paris  en  1870,  fut 
d'abord  attaché  d'ambassade  à  Paris,  à  Rome  et  à  Vienne. 
Son  mariage  avec  une  catholique,  la  princesse  Mathildo, 
fille  du  roi  Jérôme  Bonaparte,  lui  attira  la  disgrâce  do 
l'emporour  Nicolas  P^  Il  divorça,  d'ailleurs,  dès  1815.  Il 
passa  le  reste  de  sa  vie,  soit  à  voyager  en  Russie,  en 
Orient  et  on  Italie,  soit  à  collectionner  des  objets  d'art 
qu'il  réunissait  dans  ses  maisons  de  Paris  et  de  San-Donato 
^prôs  Florence),  soit  à  fonder  ou  à  subventionner  des 
institutions  charitables.  Il  établit  à  San-Donato  une  fa- 
brique de  soie,  envoya,  en  1837,  une  expédition  scientifique 
en  Crimée,  et  créa  un  prix  annuel  de  5.000  roubles,  à  dis- 
tribuer par  l'académie  de  Saint-Pétersbourg;,  pour  encou- 
rager la  littérature  russo.  Il  a  publié  en  plusieurs  volumes 
le  récit  de  ses  voyages. 

Demidof  (princesse).  V.  Bonaparte  (Mathilde). 

DEMIDOFIE  n.  f.  Bot.  Syn.  :  1°  de  diceiondra  ;  2**  do 

TÊTKAGONIE. 

DEMIDOFITE  (de  Demidof,  n.  pr.)  n.  f.  Substance  mi- 
nérale, résultant  d'un  mélange  de  chrysocolle  et  de  phos- 
phate de  cuivre,  qui  recouvre  la  malachite  de  Nijnei- 
Tagilsk,  dans  la  Sioério  ouralionne. 

DEMI-DOUBLE  n.  m.  Archit.  Nom  que  l'on  donne  à  une 
sorte  do  dégagement  dans  un  appartement.  V.  sape. 

DEMI-DOUBLURE  n.  f.  Nom  donné  par  les  tisseurs  à 
tout  croisement  dont  l'effet  do  trame  ne  se  produit  qu'une 
fois  sur  trois  duites. 

DEMIDOVITE  n.  f.  Minéf.  Syn.  de  demidofite. 

DEMI-DROIT  [dro-a)  n.  m.  Amende  fixée  à  la  moitié  du 
droit  de  mutation,  infligée  à  ceux  qui  n'ont  pas  déclaré 
ces  mutations  dans  les  délais  prescrits. 

DEMIE  n.  f.  Linguist.  V.  demi. 

DÉMIELLER  {mi-é-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tniel) 
V.  a.  Knlcver  tout  le  miel  de  la  cire. 
Se  démiellep,  v.  pr.  Etre,  devenir  démiellé. 

DEMI-EMBRASSE  (an-brasé),  ÉE  adj.  En  T.  de  bot..  Se 
dit  des  feuilles  qui,  avant  leur  développement,  sont  pliées 
sur  leur  nervure  médiane  do  telle  sorte  que  la  moitié  de 
chaque  feuille  est  placée  entre  les  deux  replis  de  la  feuille 
opposée,  comme  cola  a  lieu  dans  la  saponaire. 

DEMI-ÉPINEUX  (nefî)  adj.  otn.  m.  Anat.  Se  dit  de  chacun 
des  faisceaux  du  transverse  épineux. 

DEMI-ESPADON  (è-spa)  n.  m.  Nom  donné  autrefois  à 
un  sabre  droit,  plus  étroit  ot  plus  court  que  l'espadon  pro- 

firement  dit,  et  qui  ne  coupait  que  d'un  seul  c6lé,  comme 
0  sabre  actuel.  (C'érait  une  arme  d'estoc.) 

DEMI-FEMME  i/am')  n.  f.  Fam.  Homme  efféminé. 

DEMI-FIN,  iNEadj.  Comm.  Se  dit  des  bijoux  dont  la  ma- 
tière esl  faite  d'un  alliage  où  la  quantité  de  métal  fin  est 
réduite  de  moitié  environ  :  Collier  demi-fin. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Bracelet  en  demi-fin. 

—  Calligr.  So  dit  d'une  écriture  un  peu  plus  grande  que 
l'expédiée  ordinaire  :  Ecrire  en  demi-fin. 

—  Ornith.  Dénomination  collective  donnée  aux  oiseaux 
dont  lo  bec  tient  le  milieu  entre  ceux  qui  sont  forts  et  vi- 
goureux et  ceux  qui  sont  délicats  et  fins,  tels  que  les  ma- 
nakins,  les  fauvettes,  les  pinsons,  etc.  :  Le  demi-fin  à 
huppe  blanche. 

DEMI-FLEURON  n.  m.  Nom  que  l'on  donne  aux  fleurs 
irrégulièros  dos  composées,  appelées  encore  (leurs  Uf/ult-cs. 

DEMI-FLEURONNÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Syn.  de  demi-flos- 
culeux,  euse. 

DEMI-FLORIN  n.  m.  Monnaie  d'argent,  valant  la  moitié 
d'un  tloriii  l't  variant  suivant  les  pays. 

DEMI-FLOSCULEUX  {.sku-teu),  EUSE  adj.  Se  dit  des 
fleurs,  ou  mieux  des  capitules  des  composées,  quand  ils  no 
renferment  que  des  demi-fleurons,  comme  dans  lo  pis- 
senlit, la  chicorée,  le  salsifis,  il  On  dit  aussi  semi-flos- 
CULEUX,  i>i:mi-fleuronné,  et  liguliflohe. 

DEMI-FOLLE  n.  f.  Filet  de  pioche  plus  petit  que  la  folle, 
à  mailb-s  moins  ouvertes,  que  l'on  nomme  également  nc- 
TELiEu,  JET  ol  l'ic  UT,  sur  los  côios  do  la  Manche. 

DEMI-FORTUNE  n.  f.  Autrcf.  Type  do  voiture  ù  quatre 
roues,  mais  qu'un  seul  cheval  traiuait. 

DEMI-FRÈRE  n.  m.  Frère  do  pôro  ou  do  môre  seule- 
ment, par  opposition  ù  frère  germain. 

DEMI-FUTAIE  {ti;)  n.  f.  Eaux  et  for.  Bois  dont  les  arbres 
ont  dn  qiiaranio  à  soixante  ans  d'àgo. 

DEMI-GALÈRE  u.  f.  Galioto  à.  rames. 

DEMI-GARNITURE  n.  f.  Tuyau  do  cuir  qui  conduit 
l  eau  à  la  larirr,  ilans  los  poinpos  à  incendie. 

DEMI-GLACE  n.  f.  Moitié  d'une  glaco  (sorbet). 

DEMI-GLOBE  n.  m.  Fam.  Soin  d'une  femme. 

Demigny,  romrn.  do  Saône-ot-Loiro,  arr.  ot  A  is  kilom. 
do  Cliulon-sur-Saôno,  sur  la  Dliouno;  1.507  hab.  ("h.  «le  f. 
P.-L.-M.  Vignobles  produisant  do  bons  vins  ordinaires. 
Distilleries. 


Demi-guôtre. 


DEMI-GOROE  (gorf)  n.  f.  Fortif.  Ligne  qui  va  do  Tanglo 
do  la  courtine  au  centre  du  bastion. 

DEMI-GROS  (gro)  n.  m.  Commerce  qui  a  pour  objet  los 
nn'\ciis  ot  los  petits  approvision- 
luMiioiiis  dos  débitants  on  détail. 

DEMI-GUÊTRE  {'ihêtr')  n.  f.  Guô- 
trn  courLo  qui  no  prend  pas  tout  lo 
muliot. 

DEMI-GUINÉE  {phi-né)  n.  f.  An- 
cioiino  monnaie  d  or  d'Angleterre, 
valant  la  moitié  d'une  guinée,  d'une 
valeur  de  26  fr.  47  c,  soit  13  fr.  23  c. 

DEMI-HIATUS(^i(*s)n.m.Gramm. 
Sorte  d'hiatus  permis  en  poésie,  et 
consistant  dans  la  rencontre  de  doux 
voyelles  séparées  par  un  h  aspiré  ou  par  une  élision.  Lo 
mot  lui-môme  en  offre  un  exemple.  En  voici  deux  autres  : 

Le  corbeau  /lonteux  et  confus... 
L'honneur  est  coiimie  une  ilf!  escarpée  et  sans  bords. 

DEMI-HOLLANDE  (o-land')  n.  f.  Nom  donné  autrefois 
à  des  toiles  do  lin  blanches  et  assez  rines,  qui  so  fabri- 
quaient surtout  en  Picardie,  et  notamment  à  Compiègne 
ot  à  Beauvais.  (Ce  nom  leur  vient  do  ce  qu'ils  ressem- 
blaient aux  toilos  de  Hollande.) 

DEMI-HUMEUR  n.  f.  En  T.  de  tanneur,  do  corroyeur 
et  de  chamoiseur,  Humidité  modérée,  dont  une  peau  est 
imprégnée,  il  Fouler  une  vache  à  demi-humeur,  La  battre 
avec  1  escarpin,  après  lavoir  mouillée  légèrement. 

DEMI-JEU  n.  m.  Mus.  Manière  déjouer  d'un  instrument, 
qui  consiste  à  en  affaiblir  la  sonorité,  à  retenir  en  quelque 
sorte  lo  son  en  empêchant  sa  grande  expansion.  (Cette 
expression  s'applique  surtout  à  l'exécution  d'orchestre; 
alors,  pour  jouer  à  demi-jeu,  les  instruments  à  vent 
retiendront  leur  souffle,  et  les  instruments  à  cordes  n'use- 
ront (lu'uiie  faible  étendue  de  larchet.) 

DEMI-JOUR  n.  m.  Jour  faible  comme  celui  qui  paraît 
longtemps  avant  le  lever  du  soleil. 

DEMI-LAINE  [lèn')  n.  f.  Fer  mi-plat,  dont  on  se  sert 
pour  ferrer  les  seuils  des  portes  et  les  bornes. 

DÉMILITARISER  (du  préf.  priv.  dé»  et  de  militariser) 
V.  a.  Otor  le  caractère  militaire. 

DEMI-LOGE  {lof)  n.  f.  Bot.  Intervalle  qui  existe  entre 
des  cloisons  incomplètes  ou  des  demi-cloisons,  comme 
dans  la  capsule  du  pavot. 

DEMI-LOUIS  {lou'i)  n.  m.  Pièce  de  dix  francs. 

DEMI-LUNAIRE  adj.  Astron.  Syn.  de  semi-lunaire. 

DEMI-LUNE  n.  f.  Fortif.  Ouvrage  de  fortilication  sem- 
blable à  un  grand  redau,  qui  fait  partie  des  dehors  d'une 
place,  et  que  l'on  élève  en  capitale  du  front  pour  couvrir 
la  courtine  et  les  demi-bastions  voisins,  n  Demi-lune  sirnple, 
Demi-lune  ordinaire,  il  Demi-lune  double  ou  à  lunettes. 
Celle  qui  contient  une  autre  demi-lune  dans  son  enceinte. 
II  Demi-lune  a  flancs,  Celle  dont  une  face  ou  les  deux  faces 
forment  un  petit  retour,  ii  Demi-lune  a  tenailles,  Celle  dont 
les  faces  sont  couvertes  par  des  demi -contre -gardes. 
Il  Demi-lune  détachée.  Sorte  de  bastion  peu  élevé.  Il  Demi- 
lune  accornée,  Sorte  de  demi-lune  contre-gardée  par  deux 
cornes  de  fortification  dirigées  vers  la  campagne,  et  pré- 
cédée d'une  lunette  destinée  à  couvrir  l'entre-deux  des 
cornes  et  l'angle  flanqué  de  ta  demi-lune.  Il  Demi-lune  cou- 
ronnée. Celle  qui  est  couverte  d'un  ouvrage  à  couronne. 

—  Par  ext.  Plan  demi-circulaire  auquel  aboutissent 
plusieurs  chemins,  ou  sur  lequel  on  élève  la  façade  d'un 
édifice,  les  murs  ou  les  maisons  qui  bordent  uno  place. 

—  Pop.  Fosse. 

—  Archit.  Construction  circulaire  plus  ou  moins  ornée  et 
ornementale  qui  précède  l'entrée  d'un  édifice,  il  Demi-lune 
d'eau,  Sorte  d'ampnithéàtre  ordinairement 
élevé  dans  un  jardin  et  orné  de  pilastres, 
de  jets  d'eau  ot  do  statues  hydrauliques. 

—  Mar.  Sorte  de  brise-lames. 

—  Techn,  Outil  de  maçon,  en  forme  de 
truelle  à  plaque  arrondie  et  qui  sert  à  dé- 
grader les  joints  ou  à  les  lisser. 

—  Encvcl.  Fortif.  L'un  des  dehors  les 
plus  importants  do  la  fortification  bas- 
tionnée,  la  demi-lune  est  établie  sur  la 
capitale  du  front,  et  se  compose  de  doux 
faces  plus  ou  moins  longues,  également 
inclinées  sur  cette  capitale,  où  so  trouve 
leur  point  d'intersection.  La  domi-luno  a 
ainsi  la  forme  d'un  angle  aigu,  plus  ou  Demi-luno. 
moins  ouvert,  dont  le  sommet  ret;ardo  la 

campagne.  Son  objet  est  do  couvrir  la  courtine,  mais  sur- 
tout do  battre  lo  terrain  situé  en  avant  du  saillant  des  bas- 
tions où  so  trouve  un  secteur  privé  de  feux.  Los  demi-lunes 
furent  d'abord  demi-circulaires,  d'où  leur  nom  ;  leur  dis- 
position ot  leur  tracé  actuels  furent  arrêtés  par  Pagan, 
vers  lo  milieu  du  xvii"  siècle.  Vauban  les  agrandit,  aug- 
menta leur  saillie  par  rap- 
port au  corps  do  place  ;  puis 
Cormontaigno  ot  ses  succes- 
seurs l'accrurent  encore,  afin 
do  mettre  les  saillants  des 
bastions  dans  une  sorte  do 
rentrant,  ot  d'empêcher  ainsi 
rennomi  d'attaquer  directo- 
nu'iit  un  do  coux-ci,  avant  do 
sï-iro  rendu  maître  des  demi- 
lunes  collatérales.  Los  demi- 
lunes  ainsi  disposées  gê- 
naient los  vues  et  les  feux 
des  bastions,  ot  exposaient 
de  très  longues  faces  au  tir  d'enfilade,  co  qui  conduisit 
à  les  garnir  do  nombreuses  traverses.  On  imagina  aussi 
des  demi-lunes  ii  flancs,  dont  los  faces  formaient  un  petit 
retour  sensiblement  parallèle  à  la  capitale;  puis  on  y  or- 
ganisa un  réduit  muni  do  flancs. 

La  domi-luno  est  aussi  désignée  sous  lo  nom  do  ravcUn, 
surtout  dans  lo  système  do  fortification  polygonale. 

DEMI-LUNE  n.  f.  Ichtyol.  Nom  vulgairo  d'une  ospèco 
de  sparc 

Oriiiih.  Nom  vulgairo  do  la  mouette  condréo  ot  do 
la  manne. 

DEMI-MAIN  n.  f.  Comm.  Moitié  d'une  main  do  papier. 

—  Tochn.  Cho2  les  batteurs  d'or,  Sério  do  douze  coups 


Demi-lune  :  A,  deml-luno; 
B,  réduit;  C.  tenaillo  ;  D,  glacii. 


DEMIDOF  -   DEMI-ONCIAL 

do  marteau  qui    so  frappent  sans  discontinuer  sur  les 
quartiers. 

DEMI-MAJOLIQUE  {Hk')  n.  f.  Nom  donné  aux  poteries 
vernissées  ot  diHoréos  qui  so  fabriquaient  on  Toscane  et 
dans  les  Komagnes,  avant  l'invontion  do  la  faïence  à  gla- 
çuro  stannifôro.  (Los  demi-maioliques  se  reconnaissent 
par  ce  fait  que  les  contours  dos  figures  sont  marqués 
d'un  trait  bleu  ou  noir.  Les  chairs  sont  blanches,  et  les 
vêtements  colorés.) 

DEMI-MAL  n.  m.  Fam.  Mal,  inconvénient  moins  grave 
que  celui  qu'on  aurait  pu  redouter. 

....    Fau(lra-t-il  toujours  se  fier  à  des  filles? 
Du  moins,  c'est  demi-mal  quaiiil  elles  sont  gontilles. 

Di:SMAI1IS. 

DEMI-MEMBRANEUX  {man,  neù)  n.  m.  et  adj.  Se  dit 
d'un  muscle  .situé  i  la  partie  postérieure  do  la  cuisse  et 
qui  contribue  à  former  lo  bord  interne  du  creux  poplité. 

—  Encycl.  Le  demi -membraneux  s'attache  en  haut  à 
l'ischion.  Ce  tendon  s'élargit  et  s'amincit,  donnant  nais- 
sance par  sa  face  antérieure  aux  fibres  musculaires,  s'épa- 
nouissant  en  arrière  en  une  belle  aponévrose  brillante  et 
nacrée,  qui  a  valu  au  muscle  son  nom.  Le  tendon  d'inser- 
tion inférieure,  par  son  faisceau  direct  et  son  faisceau 
réfléchi,  se  fixe  sur  lo  bord  postérieur  et  sur  le  bord  laté- 
ral do  la  tubérosité  interne  du  tibia.  11  envoie  un  faisceau 
récurrent  qui  renforce  le  ligament  postérieur  de  l'arti- 
culation du  genou.  Ce  muscle  est  fléchisseur  de  la  jambe 
sur  la  cuisse  et  extenseur  de  la  cuisse  sur  lo  bassin. 

DEMI-MESURE  n.  f.  Démarche  à  laquelle  on  ne  donne 
pas  toute  l'étendue  qu'elle  devrait  avoir  ou  qu'il  faudrait 
qu'elle  eiit  :  Les  demi-mesures  sont  presque  toujours  illu- 
soires. 

DEMI-MÉTAL  n.  m.  Nom  qu'on  donnait  autrefois  aux 
substances  métalliques  qui  sont  cassantes  et  non  ductiles 
(arsenic,  bismuth,  antimoine). 

DEMI-MÉTALLIQUE  {lik')  adj.  Qui  a  lo  caractère  des 
demi-métaiix  :  Corps  demi-mètaxliques. 

DEMI~MÉTOPE  n.  m.  Archit.  Métope  tronquée,  qui  se 
trouve  aux  angles  de  la  frise  dorique. 

DEMI-MONDAIN,  AINE  {din,dèn')  n.  et  adj.  Fam. 
Homme,  femme  du  demi-monde. 

DEMI-MONDE  n.  m.  Nom  donné  à  une  certaine  classe 
de  femmes  galantes.  (Ce  mot,  que  l'on  doit  à  Alexandre 
Dumas  fils,  a  été  ainsi  défini  par  lui  :  «  Etablissons  donc 
ici,  pour  les  dictionnaires  à  venir,  que  le  demi-monde  «e 
représente  pas,  comme  on  le  croit,  comme  on  l'imprime,  la 
cohue  des  courtisanes,  mais  la  classe  des  déclassées...  Il 
est  séparé  des  hotmêtes  femmes  par  le  scandale  public,  des 
courtisanes  par  l'argent.»  L'usage,  contrairement  au  désir 
de  l'inventeur  du  mot,  confond  les  femmes  du  demi-monde 
précisément  avec  celles  dont  Dumas  voulait  les  séparer.) 

Demi-monde  (le),  comédie  en  cinq  actes  et  en  prose, 
par  A.  Dumas  fils  (Gymnase,  1855).  —  Ce  demi-monde 
se  compose  de  femmes  qui,  nées  dans  le  vrai  monde,  en 
sont  sorties  ou  en  ont  été  exclues.  Trois  figures  lo  person- 
nifient :  M""  de  Santis,  «  veuve  »  d'un  man  encore  vivant, 
qu'elle  a  trompé  et  qui  l'a  quittée;  M""  de  Vernières.  veuve 
authentique,  avec  laquelle  habite  sa  nièce,  Marcelle,  uuo 
jeune  fille  des  plus  émancipées,  bien  qu'encore  innocente; 
et  surtout  l'héroïne  de  la  pièce,  Suzanne,  baronne  d'Ange, 
non  point  déchue,  celle-là,  comme  les  deux  autres,  mais 
partie  au  contraire  de  très  bas,  ot  pour  qui  le  demi- 
mondo  a  été  un  sommet.  Très  ambitieuse,  Suzanne  rêve 
maintenant  un  mariage,  et  elle  a  jeté  son  dévolu  sur 
M.  de  Nanjac,  un  officier  retour  d'Afrique,  très  galant 
homme,  riche,  noble,  encore  jeune.  Il  s'agit  de  savoir  si 
elle  arrivera  à  se  faire  épouser.  Elle  y  arriverait   sans 


M.  de  Jalin.  Olivier  de  Jalin  est  lo  premier  type  de  ces 

irs  qui 
été  l'amant  de  Suzanne;  mais,  devenu  l'ami  de  Nanjac, 


raisonneurs  que  Dumas  met  souvent  en  scène.  Il  a  jadis 


il  considère  comme  un  devoir  do  le  mettre  ou  garde. 
A  vrai  dire,  c'est  entre  la  baronne  ot  lui  que  la  pariio  se 
joue.  Sa  délicatesse  l'empêche  do  dire  tout  ce  qu'il 
sait;  il  en  dit  juste  assez  pour  s'attirer  un  duel  avec  le 
naïf  officier.  Finalement  Nanjac,  no  pouvant  plus  se  faire 
illusion,  rompt  avec  Suzanne.  Quant  i  Olivier,  il  épouse 
au  dénouement  Marcelle,  qui  sera,  si  nous  l'en  croyons, 
une  très  honnête  femme.  Lo  Demi-monde  passe  à  juste 
titre  pour  un  des  chefs-d'œuvre  do  l'autour.  Si  Dumas 
a  fait  des  pièces  plus  fortes  ou  d'une  plus  haute  signifi- 
cation, il  n'en  a  lait  aucune  qui  soit  plus  vivo  ot  mieux 
conduite. 

DEMI-MOULINET  (né)  n.  m.  Tormo  de  danse.  V.  mou- 
lin i-:t. 

DE  MINIMIS  NON  CURAT  PRATOR  {Le  préteur  ne 
s'occupe  pas  des  petites  choses),  locution  latine,  usitée 
I)our  faire  entendre  qu'un  homme  supérieur  ne  doit  pas 
perdre  son  temps  à  des  choses  qui  n'en  valent  pas  la 
peine;  le  préteur,  à  Rome,  ne  jugeait, 
en  ofict,  que  los  causes  iinporlantes. 

DEMI-MORT  adj.  Mort  ù.  demi  :  Des 
hommes  Di:Mi-MORTS(/e /"rtim.  Des  femmes 

DEMl-MORTES  dc  froid. 

—  A  demi  mort,  loc.  adv.  V.  demi. 
DEMI-MOT  (A)  loc.  adv.   Entendre, 

Comprendre  à  demi-mot.  Entendre,  Com- 
prendre sans  qu'il  soit  nécessaire  de 
tout  dire. 

DÉMION  D.  m.  Ancionue  mesure  do 
capacité  pour  les  liquides  contenant  à.      Démlon  (xv«  s.), 
peu    près   une  domi-chouine,  soit    un 
quart  de  litre.  Il  Par  oxt.Aaso  calibre  do  cotte  contenance; 
t'n  ih':mion  détain.  (Expression  des  xv*  ot  xvi«  s.) 

DEMI-ONCIAL,  ALE,  AUX  {si-al)  adj.  Paléogr.  Se  dit 

cjam  Mci^oMeiti  [icief  erre 

Caraotèrâa  deml-onctaux. 
d'iino  écriluro  plus  potito  que  l'oncialo  :  Caractères  DBMI- 

ONCIAUX.   V.  ONOUI.E. 

—  n.  r.  :  Manuscrit  en  dumi-oncialk.  Il  Oo  dit  aussi  sbmi- 

ONCIÀLII. 


DEMI-OPALE   —  DEMIURGE 

DEMI'-OPAXX  n.  f.  Nom  donné  par  Weroer  au  quartz 
résinite,  qui  est  terne,  et  plus  particulièrement  à  celui 
dont  la  couleur  est  d'un  blanc  laiteux. 

DEMI-ORBICULAIRE  {1er')  adi.  et  n.  m.  Anat.  Se  dit  de 
chacune  des  deux  moitiés  du  muscle  orbiculaire  des  lèvres. 

DEMI-OSTADE  (stad'  —  et  par  corrupt.  miostade)  n.  f. 
Tissu  du  genre  des  serges  dites  ostades,  mais  de  contexture 
moins  forte,  qui  se  fabriquait  dans  le  nord  de  la  France. 
(U  est  fait  mention  des  demi-ostades  à  partir  du  xvi*  s.  ;  au 
xvui*,  celles  d'Amiens  étaient  particulièrement  estimées.) 

DEMI-PAON  {pan)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  insecte 
lépidoptère,  le  smérinthe  demi-paon  ou  ocellé  {smej-irithus 
ocellatus).  V.  smékinthe. 

DEMI-PARALLÈLE  n.  f.  Bout  de  parallèle  ménagé  entre 
les  parallèles  véritables  (dites  aussi  places  d'armes),  pour 
y  mettre  les  troupes  destinées  à  soutenir  les  travailleurs. 

DEMI-PARTI  n.  m.  Résolution  insufrîsante,  qui  ne 
mène  qu'à  moitié  chemin  du  but  qu'on  veut  ou  qu'on  doit 
atteindre. 

DEHI-PASSION  (pasi)  n.  f.  Passion  sans  force  et  sans 
durée.  (Se  dit  surtout  de  l'amoïir  léger  et  éphémère  que 
l'on  a  pour  une  femme.) 

DEMI-PÂTE  n.  f.  Nom  que  l'on  donne,  dans  les  pape- 
teries, à  la  pâte  à  papier,  quand  elle  sort  de  la  machme 
à  défiler.  Syn.  de  défilé. 

DEMI-PAUME  {pôm')  n.  f.  Raquette  légère  et  de  petite 
dimension,  avec  laquelle  on  joue  au  jeu  de  la  petite  paume. 

DEMI-PAUSE  <pâz')  n.  f.  Mus.  Signe  de  durée  qui  in- 
dique un  silencede  deux  temps  :  La  demi-pause  se  place 
sur  la  troisitme  ligne. 

—  Enctcl.  Tandis  que  la  panse  représente  toujours  un 
silence  d'une  mesure  (quelle  qu'elle  soit  :  à  quatre,  à  trois 
ou  à  deux  temps),  la  demi-pause  représente  invariablement 
deux  temps,  soit  une  blanche 
ou  deux  noires,  en  même  temps 
qu'une  demi-mesure  (d'où  il 
résulte  que,  dans  la  mesure  à 
douze-huit,  elle  comporte  for-  Emploi  de  la  demi-pause, 
cément  le  point,  pour  conser- 
ver cette  valeur  inaltérable  d'une  demi-mesure).  Par  con- 
séquent, elle  ne  saurait  trouver  son  emploi  dans  la  mesure 
à  trois  temps ,  où  un  silence  de  deux  temps  doit  être 
marqué  par  deux  soupirs. 

DEMI-PÉLAGIEN,  ENNE  n.  et  adj.  Syn.,  moins  usité, 

de  SEMI-PÊLAGIEX,  ENNE. 

DEMI-PENSION  (pan)  n.  f.  Etat  de  demi-pensionnaire. 
Il  Ce  que  paye  le  demi-pensionnaire. 

DEMI-PENSIONNAIRE  {pa7i-si-o-nèr')  n.  m.  Elève  qui 
reste  tout  le  jour  à  l'école  ou  au  lycée;  y  déjeune,  y  assite 
aux  classes  et  aux  études,  mais  rentre  le  soir  dans  sa 
famille  pour  y  diner  et  y  coucher. 

DEMI-PÉTALOÏDE  adj.  Bot.  Se  dit  du  calice  dont  les 
divisions  ont  une  ténuité  ou  une  coloration  qui  rappelle 
celles  d'une  corolle,  ii  On  dit  aussi  siiMi-PÉTALOioE. 

DeMIPHON  ,  roi  légendaire  de  Phlagusa,  en  Asie 
Mineure.  La  peste  ravageant  ses  Etats,  il  consulta  l'ora- 
cle, qui  lui  ordonna  de  sacrirîer  tous  les  ans  une  jeune 
fille  noble,  désignée  par  le  sort  entre  toutes  celles  du 
pays.  Le  roi  excepta  ses  enfants  de  cette  loi  fatale;  mais 
un  grand  seigneur,  nommé  Mastusius,  dont  la  fille  avait 
été  ainsi  immolée,  résolut  de  se  venger.  Il  invita  le  roi 
et  sa  famille  à  un  repas,  égorgea  les  filles  du  prince,  et 
lui  fit  boire  leur  sang.  Demiphon  lit  ^eter  Mastusius  à  la 
mer,  et  avec  lui  la  coupe  dont  il  s  était  servi.  La  mer 
reçut  le  nom  de  Mastusique,  et  la  coupe  fut  placée  au 
rang  des  constellations. 

DEMI-PINTE  n.  f.  Ancienne  mesyre  de  capacité  usitée 
en  France  et  dans  d'autres  pays,  et  qui  valait  la  moitié 
d'une  pinte  :  46  décilitres  environ. 

DEMI-PION  n.  m.  Aux  dames  et  aux  échecs,  Avantage 
que  le  joueur  le  plus  fort  donne  au  plus  faible  pour  éga- 
liser la  partie,  en  lui  faisant  remise  d'un  pion  toutes  les 
deux  parties. 

DEMI-PIQUE  l'pik')  o.  f.  Nom  donné  d'abord  à  des  piques 
raccourcies,  dont  la  façon  même  de  combattre  des  piquiers 
obligeait  un  certain  nombre  d'entre  eux  à  se  servir. 

—  Encycl.  La  demi-pique  existait  déjà  chez  les  Grecs 
et  les  Romains,  et  elle  reparut  au  moyen  âge.  Quand 
l'adoption  générale  des  armes  à  feu  eut  fait  disparaître  les 
piques  et  les  piquiers,  la  demi-piquo  devint,  pour  les  offi- 
ciers d'infanterie  française,  une  sorte  d'insigne  de  com- 
mandement; puis,  "raccourcie  et  allégée  encore,  elle  prit 
plus  tard  le  nom  d'esponton. 

DEMI-PLACE  {plass)  n.  f.  Place  à  moitié  prix  :  Les  en- 
fants de  trois  a  sept  ans  payent  demi-place  en  chemin  de  fer. 

DEMI-PLACE  D'ARMES  n.  f.  Milit-  V.  demi-pakallèle, 
et  place  d'abmes. 

DEBO-PORCELAINE  {Itn)  n.  f.  Nom  que,  dans  les  fabri- 
ques de  faïence,  on  donne  vulgairement  et  improprement 
à  une  variété  do  faïence  fine. 

DEMI-PORTÉE  n.  f.  Allée  ou  venue  des  fils  qui  parcou- 
rent toute  la  longueur  de  la  chaîne  d'une  étoffe,  ii  Demi- 
portée  de  chaîne,  Réunion  de  quarante  fils  de  chaîne,  n  Demi- 
,portée  de  peifjne,  Réunion  de  quarante  dents  de  peigne. 

DEMI-PRÉGATON  n.  m.  Techn.  Filière  où  repasse  le 
Ûl  dor  aprcs  le  premier  étirage. 

DEMI-QUARANTE-CINQ(siHA')n.m.  I!  Donner  demi-qua- 
rantc-ctuq.  .^u  jeu  de  paume,  Donner  quarante-cinq  dans  un 
jeu,  trente  dans  l'autre,  et  ainsi  do  suite  en  alternant. 

DEMI-QUART  {kar')  n.  m.  Moitié  du  quart,  huitième. 

—  Gouverner  sur  le  demi-quart.  Mar.  Faire  route  entre 
deux  aires  de  vent. 

DEMI-QOEUE  {keû)  n.  f.  Comm.  Tonneau  d'une  capacité 
de  80  litres  environ. 

—  Chorégr.  Demi-queue  du  chat.  V.  QOEtJE. 

DEMIR  n.  m.  Mot  turc  qui  signifie  fer,  et  dont  la  forme 
ancienne,  qui  se  rencontre  dans  les  dialectes  orientaux  de 
la  famille  ouralo-altaïque,  est  timour.  V.  timodr. 

Demir  flovan  Mitrovitch),  brigand  serbe,  né  en  Her- 
zégovine vers  17Ô2.  mort  à  Drajénovitch  (Serbie)  on  1852. 
Il  joua  uo  rôle  important  dans  les  guerres  des  Serbes 
contre  les  Turcs  (I8û4-l&ld). 


DemiRDJI,  localité  de  la  Turquie  d'Asie  (Anatolie 
Tprov.  d'Aïdin  ou  de  Smyrnel),  au  pied  du  Demirdji-Da^\\, 
à  la  source  du  Demirdji-'ïcXMii,  affluent  du  Ghédiz  ; 
3.000  hab.  Fabrication  de  "  tapis  de  Smyrne  ». 

Demirdji-KEUÏ,  ville  de  la  Turquie  d'Asie  (Anatolie 
[prov.  de  Smyrnel),  près  du  Mendérèh;  5.000  hab.  Fabri- 
cation de  «  tapis  de  Smyrne  ^  aux  environs. 

DEMI-RELIURE  n.  f.  Genre  de  reliure  dans  lequel  le 
dos  seul  est  en  peau,  les  plats  étant  recouverts  de  papier 
ou  de  toile. 

DEMI-REMISE  n.  f.  Avantage  que  le  joueur  le  plus  fort 
accorde  au  plus  faible  pour  égaliser  la  partie,  et  qui  con- 
siste en  ce  que  lo  plus  faible  joueur  bénéficie  du  gain  de 
la  partie  s'il  réussit  à  faire  deux  parties  nulles  de  suite, 

DEMI-REVÊTEMENT  {man)  n.  m.  Système  de  revêtement 
imaginé  par  Vauban  pour  les  escarpes  de  certains  bas- 
tions, et  qu'on  n  élevait  pas  au  delà  du  sol  naturel,  afin  de 
le  soustraire  aux  vues  et  aux  coups  des  assiégeants. 

Demir-HISSAR  (c'est-à-dire  Château  de  fer),  ancienne 
Héraclée,  ville  de  la  Turquie  d'Europe 
(vilayet  de  Salonique),  sur  un  affluent 
de  la  Strouma;  s.ooo  hab.  Sources  ther- 
males. 

DemiR-KAPOU  (  c'est-à-dire  Portes 
de  fer),  défilé  des  Balkans.  V.  Portes 
de  Fer. 

DEMI-ROND  {ron)  n.  m.  Couteau  mi- 
circulaire,    à   l'usage    des   corroyeurs.  Demi-rond. 

DEMI-ROSINE  n.  m.  Ancienne  monnaie  d'or  de  Toscane, 
valant  environ  10  fr.  75  c. 

DEMI-RYDER  n.  m.  Ancienne  monnaie  d'or  de  Hollande, 
valant  15  francs. 

DÉMIS  {mi  —  rad.  démettre)  n.  m.  Dr.  Action  d'annuler, 
de  mettre  à  néant  :  Conclure  au  démis  de  l'appel. 

DEMI-SANG  {san)  n.  m.  Cheval  provenant  de  l'accou- 
plement d'un  pur  sang  avec  une  poulinière  d'une  autre 
race,  ou  des  produits  de  demi-sang  entre  eux.  n  Tout  che- 
val dont  un  des  ascendants  n'est  pas  inscrit  au  Stud-book 
21  dont  le  propriétaire  peut  prouver  que  le  père  ou  la  mère 
ne  sont  pas  de  pur  sang.  (Pi.  Des  demi-sang.) 

DEMI-SATIN  n.  m.  Tissu  de  soie  tramé  de  fil,  en 
usage  aux  xv*  et  xvi"  siècles,  et  qui  servait  surtout  aux 
ouvrages  de  tapisserie,  do  sellerie,  comme  rideaux,  dra- 
peries, housses  de  chevaux.  (On  distinguait  les  demi- 
satins  à  feuillages,  ondes,  etc.  ;  quand  ils  étaient  unis,  on 
les  nommait  plutôt  satins  de  Bruges,  etc.) 

DEMI-SAVANT  {van)  n.  m.  Homme  qui  n'a  qu'un  savoir 
médiocre. 
DEMI-SAVOIR ('jo-ar)n.  m. Connaissances superfîcieles. 

DÉMISE  (rad.  démettre)  n.  f.  Défroque,  vêtement  que 
l'on  ne  met  plus.  (Se  dit  dans  certaines  provinces.) 

DEMISELLAGE  {zèl-laf  —  de  de.iisel,  qui  s'est  dit  pour 
"  damoisel  "  )  n.  m.  Célibat.  [Vieux  mot.] 

—  Coût.  anc.  de  Lille.  Biens  en  demisellage,  Biens  acquis 
par  un  homme  avant  le  mariage. 

DEMI-SETIER  {ti-è)  n.  m.  Ancienne  mesure  de  capacité 
pour  les  liquides,  qui  avait  à  Paris  la  même  valeur  que  la 
demi-chopine,  avec  laquelle  elle  était  couramment  con- 
fondue, et  valait  0  lit.  233  environ.  (A  Paris,  on  dit  encore 
aujourd'hui  un  demi-setier  pour  un  quart  do  litre.) 

DEMI-SCHELLING  {che-lin)  n.  m.  Monnaie  anglaise  va- 
lant la  moitié  du  schelling. 

DEMI-SŒUR  n.  f.  Sœur  de  père  ou  de  mère  seulement, 
par  opposition  à  Sœur  germaine. 

DEMI-SOIE  {so-â)  n.  f.  Etoffe  à  trame  ou  chaîne  mi-partie 
unie,  mi-partie  laine  ou  coton. 

DEMI-SOLDE  n.  f.  Appointements  égaux  à  la  moitié  de 
la  solde  :  Officier  en  demi-solde. 

—  n.  m.  invar.  Officier  qui  ne  touche  que  ces  appointe- 
ments réduits  :  tes  demi-solde,  [t  On  dit  aussi  demi-sol- 

DIER. 

DEMI-SOLDIER  {di-é)  n.  m.  Celui  qui  touche  une  demi- 
solde. 

DEMI-SONNERIE  (so-ne-rî)  n.  f.  Montre  ou  pendule  à 
répétition,  qui  ne  sonne  que  les  quarts. 

DEMI-SOUPIR  n.  m.  Dans  l'écriture  musicale,  Signe  de 
silence,  dont  la  durée  est  la  moitié  de  celle  du  soupir  et, 
par  conséquent,  est  égale 
à  la  valeur  d'une  croche. 

—  Encycl.  Sa  figure, 
exactement  semblable  à 
celle  du  soupir,  mais  dans  un  autre  sens,  forme  un  petit 
crochet  dont  l'extrémité  supérieure  est  tournée  à  gauche, 
tandis  que,  pour  le  sou- 
pir, elle  est  tournée  à 
droite.  (V.  les  fig.)  Comme 
tous  les  signes  de  durée, 
soit  notes,  soit  silences,  lo  demi-soupir  peut  être  suivi 
d'un  point,  qui  augmente  alors  sa  valeur  de  moitié. 

DEMI-SOUVERAIN  irin)  n.m.  Monnaie  d'or  d'Angleterre 
valant  environ  12  fr.  50  c. 

DÉMISSION  {mi'Si-on  —  du  lat.  dimissio,  renvoi)  n.  f. 
Action  de  se  démettre  d'une  fonction,  d'une  charge,  d'un 
emploi;  acte  par  lequel  on  signifie  sa  volonté  de  se  dé- 
mettre :  Donner,  Envoyer  sa  démission,  h  Autref.  Desti- 
tution d'une  personne  en  place  :  Les  intérêts  de  M.  de  Pom- 
ponne ne  sont  pas  encore  réglés;  il  a  sa  démission  et  n'a  pas 
encore  d'argent.  (M""  do  Sév.) 

—  Anc.  dr.  Démission  de  biens.  Genre  de  disposition  à 
titre  gratuit,  par  laquelle  une  personne,  en  prévision  de 
sa  mort,  se  dépouillait  immédiatement  de  l'universalité  de 
ses  biens  pour  en  saisir  par  anticipation  ses  héritiers 
présomptifs. 

—  Dr.  can.  Renonciation  entre  les  mains  du  collateur  à 
un  bénéfice  ou  à  un  office. 

—  Syn.  Démisi^on,  abdication.  V.  abdication. 

—  Encycl.  Polit,  et  admin.  La  démission  du  président  do 
la  République  est  donnée  par  voie  de  message  adressé 
aux  Chambres.  Celle  des  ministres  est  reçue  par  le  prési- 


610 

dent  de  la  République  ;  celle  des  sénateurs  ou  députés  est 
remise  au  Sénat  ou  à  la  Chambre  ;  celle  des  conseillers 
généraux,  au  président  du  conseil  général  ;  celle  des  con- 
seillers d'arrondissement  ou  municipaux  et  celle  des  maires 
et  adjoints,  aux  préfets.  Lorsque,  sans  cause  légitime,  un 
conseiller  général  a  manqué  à  une  session,  ou  lorsqu'un 
conseiller  municipal  a  manqué  à  trois  convocations  suc- 
cessives, ils  peuvent  être  déclarés  démissionnaires  par  le 
préfet.  —  Les  fonctionnaires  peuvent  se  démettre  sui- 
vant leurs  convenances  ;  mais  1  article  126  du  Code  pénal 
punit  de  la  dégradation  civique  la  démission  collective  en 
vue  d'entraver  l'exécution  des  lois. 

—  Admin.  milit.  La  démission  d'un  officier  doit  être 
acceptée  par  le  chef  de  l'Etat,  et  la  loi  n'oblige  pas  le 
ministre  de  la  guerre  à  la  soumettre  à  son  acceptation. 
En  principe,  les  offres  de  démission  sont  toujours  refusées 
en  temps  de  guerre.  —  L'officier  démissionnaire  qui  se 
trouverait  encore  lié  au  service  actif  devrait  continuer  à 
servir  comme  simple  soldat.  —  Un  officier  de  réser\'e  ou 
de  territoriale  ne  peut  ofirir  sa  démission  au  moment  d'une 
convocation,  ou  après  avoir  obtenu  un  sursis.  Si  la  dé- 
mission a  été  acceptée,  il  est  replacé  comme  simple  sol- 
dat. —  Les  militaires  cojnmissionnés  peuvent  démissionner 
comme  les  officiers. 

—  Dr.  anc.  La  démission  de  biens,  usitée  dans  les  pays 
de  droit  coutumier,  participait  de  la  donation  entre  vifs, 
en  ce  qu'elle  entraînait  le  dépouillement  actuel  de  la  pro- 
priété des  biens,  et  de  la  donation  à  cause  de  mort,  en  ce 
qu'elle  était  révocable  et  subordonnée  à  la  condition  de 
survie  des  démissionnaires  au  démettant. 

DÉMISSIONNAIRE  {mi-si-o-iièr')  adj.  Qui  donne,  qui  a 
donné  sa  démission  ;  qui  se  démet,  qui  s'est  démis  d'un 
emploi,  d'une  fonction  :  Officier,  Député  démissionnaire. 
(Substantiv.  :  Un  démissionnaire.)  !I  En  faveur  de  qui  on 
faisait  la  démission  de  ses  biens  :  L'héritier  démission- 
naire. 

DÉMISSIONNER  {mi-si-o-né)  v.  n.  Donner  sa  démission. 

DÉMISSOIRE  adj.  Dr.  can.  Syn.  de  dimissoibe. 

DEMI-TASSE  n.  f.  Tasse  pour  le  café  noir,  plus  petite 
que  celle  dont  on  se  sert  pour  le  café  au  lait,  il  Contenu  de 
cette  tasse  :  Boire  une  demi-tasse. 

DEMI-TEINTE  [tint')  n.  f.  Peint,  et  grav.  Partie  qui  n'est 
ni  dans  l'ombre  ni  dans  la  lumière  ;  oralire  claire  :  Les  demi- 
teintes  harmonisent  le  passage  de  l'ombre  à  la  lumière. 

—  Fig.  Eclat  qui  n'a  rien  de  très  brillant  :  Esprit  tout 
en  demi-teinte.  (Balz.) 

DEMI-TENDINEUX  {tan,  net'i)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  d'un 
muscle  situé  à  la  partie  postérieure  de  la  cuisse  et  consti- 
tuant le  bord  interne  du  creux  poplité^ 

—  Encycl.  Arrondi  et  charnu  supérieurement,  le  demi- 
tendineux  est  formé  dans  son  tiers  inférieur  par  un  tendon 
long  et  grêle.  Son  insertion  supérieure  sur  l'ischion  se  con- 
fond avec  celle  du  biceps  crural.  En  bas,  son  tendon  mince 
et  grêle  se  joint  à  ceux  du  couturier  et  du  droit  interne 
pour  former,  à  la  partie  supérieure  de  la  face  interne  du 
tibia,  l'insertion  de  la  patte  d'oie.  Comme  les  autres  mus- 
cles ischio-jambiers,  il  fléchit  la  jambe  et  étend  la  cuisse. 

DEMI-TERME  {tèrm')  n.  m.  Moitié  d'un  terme  de  loca- 
tion :  Ne  passer  qu'un  demi -terme  dans  »n  logement. 
Il  Somme  due  pour  la  moitié  d'un  terme  :  Payer  un  demi- 
terme  d'avance.  Il  E^poque  également  éloignée  du  commen- 
cement et  do  la  fin  du  terme  :  Déménager  au  demi-terme. 

—  Méd.  Moitié  du  temps  ordinaire  de  la  grossesse  : 
Accoucher  à  demi-terme. 

—  Modes.  Ajustement  qu'ont  porté  les  femmes,  lors- 
qu'elles étaient  arrivées  à  la  moitié  de  la  durée  de  leur 
grossesse. 

DEMI-TIGE  {tij')  n.  f.  Arbre  fruitier  dont  on  a  arrêté  la 
croissance  à  une  hauteur  tenant  l'intermédiaire  entre  la 
basse  tige  et  la  haute  tige,  il  On  dit  aussi  demi-vent. 

DEMI-TOMAN  n.  m.  Ancienne  monnaie  persane  d'or, 
sous-multiple  du  toman,  et  qui  a  valu  selon  les  époques 
de  6  à  7  francs. 

DEMI-TON  n.  m.  Mus.  Valeur  de  la  moitié  d'un  ton  : 
îl  y  a  un  demi-ton  du  mi  au  fa 
naturel.   La  qaj7ime  majeure  se 
compose  de  cinq  tons  et  de  deux 
demi-tons. 

—  Encycl.  Les  demi-tons  sont 
ou  diatoniques  ou  chromati- 
ques. Le  demi-ton  diatonique  se 
trouve  entre  deux  notes  de  nom 
différent;  le  demi-ton  chroma- 
tique se  trouve  entre  deux  notes  de  même  nom,  quand 
l'une  de  ces  notes  est  altérée  par  une  diéze  ou  par  un 
bémol.  V.  TON,  gamme. 

DEMI-TOUR  n.  m.  Mar.  Croix  dans  les  chaînes. 

—  Techn.  Pêne  en  biseau  maintenu  en  place  par  un 
ressort  et  que  la  clef  chasse  en  ne  faisant  qu'un  demi-tour. 

—  Milit.  Mouvement  de  manœuvre,  que  1  on  fait  exécuter 
à  un  fantassin,  un  cavalier,  ou  à  une  voiture  (jnèce  d'artil- 
lerie), ou  à  une  troupe  plus  ou  moins  considérable,  pour 
les  placer  face  en  arrière. 

DEMI-TRANSLUCIDE  (transs.  sid')  adj.  Qui  est  quelque 
peu  translucide,  qui  se  laisse  traverser  faiblement  par 
la  lumière. 

DEMI-TRANSPARENCE  (spa-ranss)  n.  f.  Transparence 
incomiilète. 

DEMI-TRANSPARENT  {spa-ran),  ENTE  adj.  Qui  a  une 
demi-transpareuce  :  Pierre  demi-transparente. 

DEMI-TRENTE  {trant')  n.  m.  II  Donner  demi-trente.  Au 
jeu  de  paume,  Donner  30  dans  un  jeu  et  15  dans  l'autre, 
en  alternant. 

DÉMITRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mitre)  v.  a.  Oter  la 
mitre,  la  dignité  dévêque  ou  d'abbé. 

DEMI-TRIQUET  {kè)  n.  m.  Petit  battoir  dont  se  servent 
quelquefois  les  lavandières. 

DÉMIURGE  (du  gr.  dêmiourgos,  proprem.  «i  ouvrier  »  ; 
de  démos,  peuple,  et  ergon.  ouvrage)  n.  m.  Philos.  Nom 
que  les  platoniciens  donnent  au  dieu  créateur. 

—  Encycl.  C'est  dans  la  philosophie  platonicienne  qu'on 
voit  apparaître  pour  la  première  fois  le  mot  démiurge, 
qui  signifie  ouvrier,  artisan,  architecte.  Il  y  désigne  Dieu, 


Demi-tons  chromatiques. 


611 

en  tant  (ju'ordoanatour  suprême  du  monde.  Mais  il  faut 
romarquor  que  lo  Tiinée,  oui  raconte  l'œuvre  du  démiurge, 
est  une  exposition  symiioliquo  do  la  métaphysiquo  plato- 
nicienne ;  lo  Dieu  qui,  dans  co  dialogue,  sépare  la  lumiùro 
des  téuùbros,  est  Dion  le  mômo  qui,  dans  le  Parmthiid,-, 
est  le  soleil  des  iutelligoncos.  Lo  mot  do  «  domiur}^e  <> 
reparaît  dans  lo  nôo-platonismo  ;  mais  il  y  désigne  un 
prmcipo  qui  est  distinct  de  l'Un  et  du  Nous  (Intolligonee), 
et  qui,  sous  lo  nom  d'âme  laiiverselle,  organise  lo  monde 
des  créatures  sensibles.  Le  démiurge  joue  également  un 
rôle  important  dans  les  systèmes  gnostiquos.  Selon  Valon- 
tin,  il  est  la  dernière  émanation  de  l'Etre  primordial, 
Bythos  (ou  VAbime)  ;  il  n'est,  par  sa  nature,  ni  esprit  ni 
matière,  mais  il  tient  de  l'un  et  de  l'autre,  et  c'est  par  là 
qu'il  était  propre  à  la  création  du  monde  inférieur.  Tous 
les  gnostiques  regardent  la  Divinité  de  l'Ancien  Testament 
comme  le  démiurge  et  envisagent  le  judaïsme  comme  sa 
révélation  ;  mais  les  uns  considèrent  le  démiurge  comme 
UD  être  bon,  et  les  autres  comme  un  être  malfaisant  ;  do  là. 

Çarmi  eux,  doux  attitudes  contraires  à  l'égard  de  l'ÀDcien 
estamont. 

DÉMIURGIQUE  [jik')  adj.  Qui  tient,  qui  a  rapport  au 
démiurge  :  yaturv.  nÉMiURGiQUE. 

DEMI-VARANGUE  {rangh')  n.  f.  Mar.  Pièce  de  construc- 
tion moins  longue  que  la  varanguo  et  la  doublant  du  côté 
de  la  quille. 

DEMI-VARLOPE  n.  f.  Rabot  à  deux  poignées,  mais  plus 
petit  que  la  varlope  proprement  dite. 

DEMI-VENT  (van)  n.  m.  Vent  qui  frappe  de  côté.  (Vieux.) 

—  Hortio.  yyn.  de  demi-tige. 

DEMI-VERTU  n.  f.  Pop.  Femme  qui,  sans  être  mariée, 
vit  en  ménage,  et  prend  lo  nom  de  l'homme  avec  lequel 
elle  cohabite.  (Peu  usité.) 

DEMI-VIERGE  D.  f.  Jeune  personne  qui  est  encore  lille 
au  sens  rigoureusement  physiologique  du  mot,  mais  qui,  à 
tous  les  autres  points  de  vue,  a  été  déflorée  par  des  fré- 
quentations malsaines  et  des  flirts  audacieux.  (Le  mot 
a  été  lancé  par  Marcel  Prévost.)  V.  ci-après. 

Demi-vierges  (les),  par  Marcel  Prévost  (1894).  C'est 
à  peine  un  roman  ;  plutôt  un  travail  d'art  psychologique 
exquisement  fouillé.  —  Maud  de  Rouvre  est  à  la  fois  vi- 
cieuse, ambitieuse  et  fière.  Vicieuse,  elle  a  gardé  de  la 
jeune  fille  juste  ce  que  Dumas  dis  appelait  le  capital; 
tout  le  reste  elle  l'a  prodigué  sans  compter  à  Julien  de 
Suberceaux,  qui  est  tollemeut  épris  d'elle.  Ambitieuse, 
elle  veut  s'évader  du  monde  où  elle  vit,  et  aussi  de  la  mi- 
sère prochaine,  par  un  mariage  d'argent,  et  elle  conquiert 
dans  ce  but  le  cœur  de  Maxime  de  Chantel,  riche  et 
rigide  gentilliomme  campagnard.  Fière,  lorsque  Julien,  ne 
pouvant  se  résoudre  à  n  avoir  été  qu'un  «  allumeur  »,  aura 
fait  crouler  cette  union  sur  le  point  de  s'accomplir,  elle 
dédaigne  de  ressaisir  Maxime,  elle  ne  veut  point  de  par- 
don, et  au  mensonge  elle  préfère  tout,  même  la  vente  de 
son  beau  corps  au  banquier  Aaron...  Julien  se  tue...  A  côté 
de  ces  personnages  principaux,  beaucoup  d'autres  évo- 
luent, très  intéressants,  notamment  tout  un  lot  de  demi- 
vierges.  Nous  no  pouvons  citer  que  Jacqueline,  la  jeune 
sœur  do  Maud,  plus  rouée  qu'elle,  et  qui  trouve  moyen  de 
se  faire  épouser  par  Luc  Lestrange,  déflorateur  profes- 
sionnel: dans  un  autre  genre,  Etiennette  Duroy,  une  jolie 
enfant,  artiste,  pauvre,  et  qui  veut  rester  honnête  ;  enfin, 
Jeanne,  la  sœur  de  Maxime,  <-  petite  oie  blanche  "  avec  la- 
quelle se  mariera  Hector  Le  Tessier,  philosophe  mondain. 

Presque  tous  les  chapitres  traitent  un  sujet  scabreux  ; 
mais  si  fine  est  la  plume  do  l'auteur  qu'il  effleure  tout 
sans  blesser  personne.  Sa  phrase,  souvent,  par  une  magie 
d'imprécision  voulue,  demeure  impénétrable  à  quiconque 
n'est  pas  initié. 

Marcel  Prévost  a  tiré  de  son  œuvre  une  comédie  en 
trois  actes,  qui  fut  représentée  au  Gymnase  en  1895. 

DEMI-VIN  n.  m.  Boisson  fabriquée  avec  lo  marc  de 
raisin,  qui  a  fermenté  et  passé  au  pres- 
soir.  V.   l'IQCETTK. 

DEMI-VOL  n.  m.  Blas.  Pièce  héraldi- 
que ,  représentant  l'ailo  gauche  d'un 
oiseau.  (Le  demi-vol  est  exactement  une 
aile  étendue  seule,  posée  on  pal,  le  dossier 
à  dextre,  la  pointe  vers  lo  chef  de  l'écu. 
Le  vol  entier  se  compose  do  deux  ailes.) 

—  Chass.  Lo  demi-vol  est  lo  vol  d'une 

fierdrix  ou  de  tout  autre  oiseau  qui ,  étant 
evé,  va  s'abattre  à  uno  distance  moindre 
quo  ne  lo  comporte  son  habitude. 

DEMI-VOLTE    n.    f.    Manèg.  Change- 
mont  de  main  qui  s  opère  on  faisant  faire,  sur  place,  tête 
à  (jueuo  à  son  t^hoval. 

Demmin,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [  prov.  do  Pomé- 
ranie  I,  sur  la  Poono;  ll.DOO  hab.  Industrie  métallurgique, 
construction  do  machines.  Centre  commercial  important. 

Démo.  Mytb.  gr.  Uno  des  filles  do  Céléos,  roi  d'Eleusis, 
nui  salmn-crit  Dr-inêter  assise  près  du  puits  Parthénios,  à 
1  omliroil'iiii  olivier.  —  Un  des  noms  de  la  sibylle  de  Cumos. 

DÉMOBILISATION  {za-si  —  rad.  démobiliser)  n.  f.  Acte 
par  loquul  ou  fait  rentrer  dans  leurs  garnisons  respec- 
tives, ot  à  poste  iixo,  ou  dans  leurs  féycrs,  les  troupes 
qu'on  a  mobilisées. 

DÉMOBILISER  (du  prôf.  priv.  dé,  et  do  mobiliser)  v.  a.  Pro- 
céder à  la  démolulisation  do:  DÉMOBiusERim  corps  d'armée. 

DÉMOCÉDE  ou  DÉMODOCOS, médecin  grec  du  vi*  siècle 
av.  J.-C.  Il  quitia  Croione,  sa  ville  natale,  pour  aller  à 
Athènes,  puis  à  Samos,  où  l'avait  attiré  Polycrato;  il  fut 
fait  prisonnier  avec  celui-ci  par  Darius,  roi  dos  Perses, 
opéra  à  la  cour  un  grand  nombre  de  guérisons,  co  qui  lui 
valut,  non  la  liberté,  mais  la  mission  do  conduire  on  Grèce 
une  troupo  d'espions  destinés  à  préparer  l'invasion  por- 
sano.  A  Taronto,  il  s'enfuit,  gagna  Crotono,  où  il  épousa  la 
(illo  du  célèbre  athlète  Milon.  Il  mourut  à  Crotono. 

DÉMOCHARÈS.  orateur  et  liistorien  d'Athènes,  né  vers 
le  milieu  du  iv  siècle  av.  J.-C,  mort  après  280.  Neveu 
do  Démosthèno,  il  fut  l'un  des  chefs  du  parti  démocratique 
et  patriotique.  II  remplit  d'importantes  fonctions  llnan- 
cièros,  fut  chargé  do  diverses  ambassades  auprès  dos  rois 
de  Macédoine  ot  d'Egypte,  ot  joua  surtout  un  rôle  impor- 
tant au  temps  de  Démôtrios  Poliorcète.   A  doux  reprises, 


DÉMIURGIQUE   —    DÉMOCRITE 


D'argent 
au  demi-vol  d'aEur. 


Démocharès  fut  exilé  pour  avoir  reproché  aux  Athéniens 
leurs  flatteries  envers  Poliorcète.  En  28o,  il  flt  voter  une 
statue  à  Di'imostliène.  Après  ootto  date,  ou  perd  sa  trace. 
Il  avait  écrit  une  grande  Histoire  do  son  temps,  dont  nous 
avons  (luolquos  fragments,  et  rédigé  plusieurs  discours. 

DÉMOCHARÈS  (Antoine  de  MonciiY,  dit).  V.  Mouchy. 

Démoclès  de  Phigalie,  historien  grec  de  la  pé- 
riode dos  logographes  (vi»  s. -débuts  du  v'  s.  av.  J.-C).  Il 
avait  compose  une  Histoire  de  l'Ionic^  dont  il  nous  reste 
un  seul  fragment. 

DÉMOCOON.  Myth.  gr.  Fils  naturel  de  Priam.  D'Aby- 
dos,  où  il  gardait  les  haras  de  son  père,  il  vint  au  secours 
de  Troie,  ot  fut  tué  par  Ulysse. 

DÉMOCRATE,  philosophe  grec  pythagoricien,  qui  pa- 
raît avoir  vécu  vers  la  an  du  i**^  siècle  avant  notre  ère, 
sous  lo  règne  d'Auguste.  Les  fragments  qu'on  a  de  lui  se 
réduisent  à  des  maximes  morales. 

DÉMOCRATE  (du  gr.  démos,  peuple,  ot  kratos,  autorité) 
n.  ra.  Partisan  de  la  démocratie,  des  idées  démocratiques  : 
Aujourd'hui,  presque  tous  les  rois  de  l'Europe  se  disetit  dé- 
mocrates. (L.-J.  Larcher.) 

—  Aux  Etats-Unis  d'Amérique,  Partisan  de  la  décen- 
tralisation du  pouvoir  et  do  l'autonomie  des  Etats. 

—  Adjectiv.  :  Ecrivain  démocratk. 

—  Anton.  Aristocrate,  monarchiste,  royaliste  ou  légi- 
timiste. —  Républicain  (aux  Etals-Unis). 

—  EncYCL.  V.  DEMOCRATIE. 

DÉMOCRATIE  (si  —  rad.  démocrate)  n.  f.  Gouvernement 
du  peuple  par  lui-même  ;  puissance  souveraine  du  peuple  : 
Démocratie,  en  bon  langage,  a  toujours  signifié  le  peuple 
se  gouvernant  lui-même.  (Vacherot.)  ii  Parti  démocratique  : 
Puisque  la  France  n'a  pas  d'aristocratie  puissante,  qu'elle 
ait  donc  au  moins  une  démocratie  instruite.  (E.  de  Gir.) 
Il  Prédominance  du  pouvoir  populaire  dans  un  gouverne- 
ment quelconque,  même  monarchique. 

—  Anton.  Aristocratie,  royalisme,  théocratie. 

—  Encycl.  La  démocratie,  au  sens  strict  du  mot,  con- 
siste dans  l'exercice,  soit  direct,  soit  indirect,  du  pouvoir 
par  le  peuple.  Cette  organisation  politique  implique  un  état 
social  caractérisé  par  ce  fait  que  tous  sont  égaux  devant 
la  loi,  que  tous  possèdent  les  mêmes  droits.  Les  droits 
particuliers  conférés  à  quelques  citoyens  peuvent  l'être 
à  tous,  et  ils  le  sont  du  consentement  explicite  ou  impli- 
cite des  membres  do  la  société,  à  raison  d'obligations 
particulières,  de  devoirs  spéciaux.  Les  fonctions  sont  ac- 
cessibles à  tous-,  et  la  loi,  sinon  les  mœurs,  les  passions 
et  les  préjugés,  n'édicte  aucune  incapacité  radicale  origi- 
nelle, ne  constitue  aucune  classe  distincte  de  «  gouver- 
nants »  et  de  «  gouvernés  11 .  Le  régime  démocratique  en- 
traîne le  développement  nécessaire  d'un  certain  nombre 
d'institutions.  Toute  démocratie  tend  à  lutter  contre  toute 
servitude.  Les  citoyens  doivent  être  de  plus  en  plus  appe- 
lés à  la  vie  intellectuelle  et  morale  et  de  plus  en  plus  mis 
en  état  d'exercer,  d'une  façon  efficace  et  raisonnée,  la  part 
de  pouvoir  qui  leur  est  attribuée.  De  là  résulte,  pour  un 
Etat  démocratique,  l'obligation  d'instituer  ;  i*  des  œuvres 
d'instruction  et  d'éducation;  2'* des  œuvres  de  philanthro- 
pie et  de  solidarité,  destinées  à  réduire  le  nombre  des 
obstacles  que  la  nature  oppose  à  l'égalité.  De  là  résultent 
également  la  forme  républicaine  et  Te  suffrage  universel; 
de  là,  enfin,  l'obligation,  pour  l'Etat  et  pour  les  citoyens, 
do  créer  et  de  fortifier  l'esprit  démocratique,  plus  essen- 
tiel à  une  démocratie  que  sa  constitution  elle-même.  Sans 
lui,  on  n'a  fait  que  substituer  à  la  tyrannie  d'un  individu 
ou  d'une  minorité  la  tyrannie,  qui  n'est  pas  beaucoup  plus 
légitime,  d'une  majorité  changeante.  Or  le  but  d'une  dé- 
mocratie doit  être  de  remplacer  une  autorité  imposée  par 
la  force  d'un  seul  ou  par  les  passions  du  plus  grand  nombre 
par  une  autorité  acceptée,  voulue,  exercée  par  l'accord 
unanime  des  citoyens. 

Démocratie  eu  France  (la),  ouvrage  politique  pu- 
blié par  Guizot  en  1819.  —  Guizot  aime  à  la  fois  et  redoute 
la  démocratie.  Il  veut  assurer  la  paix  sociale,  et,  pour 
cela,  il  faut  que  les  différents  éléments  constitutifs  de  la 
société  s'organisent  en  tenant  le  plus  grand  compte  du 
H  flot  montant  de  la  démocratie»,  que  l'on  doit  o accueillir 
ot  contenir  »,  qu'il  serait  impossible  d'arrêter.  Ces  élé- 
ments sont,  1"  dans  l'ordre  civil  :  la  famille,  la  propriété,  le 
travail,  qui  s'appuient  suri  unité  des  lois  et  l'égalité  des 
droits  ;  2"  dans  l'ordre  poliiiiiuo  :  les  partis  qui  représentent 
dos  sympathies  et,  plus  encore,  des  gronpo-s  d'intérêts,  des 
traditions  historiques.  Ces  divers  partis  peuvent  s'affaiblir 
et  se  combattre,  non  se  détruire,  chacun  exprimant,  à 
sa  façon,  dos  intérêts  essentiels,  des  habitudes  indestruc- 
tibles. Le  salut  doit  venir  do  leur  union,  et  cette  union 
doit  êtro  garantie  par  les  institutions  politiques.  La  dé- 
centralisation permettra  aux  forces  conservatrices  d'agir 
sur  tous  les  points,  do  façon  nue  la  démocratie  s'élève 
sans  rien  renverser,  et  que  les  éléments  permanents  et  les 
éléments  mobiles  exercent  leur  action  dans  l'Etat  par  des 
pouvoirs  analogues  à  eux.  Pour  assurer  co  développement 
harmonieux,  garantie  de  la  paix  sociale,  il  faut  des  condi- 
tions morales  ot  que  la  liberté  humaine  soit  animée  de 
l'esprit  de  famille,  de  l'esprit  politique,  de  l'esprit  reli- 
gieux. La  démocratie,  ainsi  organisée  ot  contenue,  arméo 
du  suffrage  universel,  gratidéo  des  libertés  communales, 
religieuses  et  de  la  liberté  d'enseignement,  pourra,  d'une 
façon  légitime,  travailler  à  soustraire  do  plus  en  plus 
l'homme  à  l'esclavage  de  la  misèro. 

Démocratie  en  Amérique  (De  la),  par  Alexis  do 
Tocquovillo  (1835-1810).  —  L'ouvrage  comprend  uno  partie 
descriptive,  une  partie  critique  et  philosophique.  L'égalité 
civile  et  politique  est  inscrite  à  la  base  do  la  constitu- 
tion américaine;  do  là.  l'intorvontion  du  peuple  dans  la 
ffostion  dos  affaires  publiques,  lo  vote  libre  do  l'impôt, 
0  jugement  par  lo  jury,  etc.,  qui  n'ont  été  admis  quo 
plus  tard  dans  les  constitutions  européennes.  A  côté  de 
co  développement  de  la  liberté  dans  1  ordre  civil  et  poli- 
tique, la  religion  reste  prépondéranta  dans  l'ordre  moral. 
L'Union  américaine  est  composée  d'Etats  divisés  en  com- 
muoes  et  on  comtés.  Il  n'y  a  pas  de  centralisation  admi- 
nistrative; l'action  gouvornomentale  n'est  pas  pour  cela 
moins  puissante  :  elle  l'est  mémo  d'une  façon  inquiétante 
pour  l  avenir.  Tooqueville  démonte  lo  mécanisme  do  la 
constitution,  fait  voir  comment  sont  simultanément  sauve- 
gardées l'unité  politique  (l'Union),  l'unité  judiciaire  (Cour 
suprême)  et  l'indépondanco  dos  États  (Sénat).  Le  peuple 
s'admiaistre,  fait  ot  applique  la  loi  i  il  on  rcsulto  dos  chau- 


Democrinug. 


gements  trop  fréquents  dans  l'ordre  administratif  et  légis- 
latif, une  certaine  tyrannie  de  la  majorité  et  dos  dépenses 
publif^ues  considérables.  Tocquoville  montre  l'influence 
exercée  par  l'organisation  d6mocrati(iue  sur  le  développe- 
ment intellectuel  ot  moral,  civil  et  politique  de  la  société 
américaine;  il  signale  les  vices  et  les  vertus  du  régime 
démocratique.  Dôvoloppemont  de  l'individualisme,  amour 
du  biou-ôtre,  respect  profond  do  la  religion,  culte  du  tra- 
vail, prépondérance  uo  l'industrie  et  du  commerce  sur 
l'agriculture,  conception  de  la  famille  très  différente  de  la 
conception  européenne,  telles  sont,  d'après  Tocquevillo, 
les  caractéristiques  de  la  société  américaine. 

DÉMOCRATIQUE  {tik')  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport 
à  la  démocratie  :  Le  parti  démocratique. 

—  Anton.  Aristocratique,  monarchique,  théocratique. 

DÉMOCRATIQUEMENT  [ti-ke)  adv.  D'une  façon  démo- 
cratique. 

DÉMOCRATISATION  (sa-si)  n.  f.  Action  de  démocra- 
tiser ;  Démocratisation  du  crédit. 

DÉMOCEtATlSER  V.  a.  Conformer,  organiser  d'après  les 
principes  démocratiques  :  Démocratisez  la  propriété,  non 
en  l'abolissant,  mais  en  l'universalisant.  {\ .  Hugo.)  ii  Rendre 
populaire,  mettre  à  la  portée  du  peuple  :  Démocratiser 
la  science. 

—  V.  n.  Se  donner  aux  idées  démocratiques,  travailler 
à  les  propager  :  Démocratiser  avec  ardeur. 

Se  démocraf/ser,  v.  pr.  Etre  démocratisé,  n  Tendre  aux 
idées  démocratiques,  il  Devenir  popu- 
laire, être  mis  à  la  portée  du  peuple. 

DÉMOCRATISME  [tissm')  n.  m.  Pen- 
chant aux  idées  démocratiques.  (Peu 
usité.) 

DEMOCRINUS  {dé,  nuss)  n.  m.  Genre 
d'échinodermcs  crinoïdes ,  comprenant 
de  petites  formes  qui  vivent  dans  les 
grands  fonds  de  l'océan  Atlantique  et 
forment  des  colonies  semblables  à  celles 
des  méduses  hydroldes. 

—  Enctcl.  L'espèce  type  du  genre 
{democrinus  Parfaiti),  mesurant  20  mil- 
limètres de  haut,  fut  découverte  vers 
1882  par  l'expédition  du  Travailleur  p 
au  large  du  cap  Blanc,  par  1,900  mètres' de  profondeur. 
Elle  compte  parmi  les  rares  espèces  de  crinoïdes  encore 
actuellement  vivantes. 

DÉMOCRITE,  un  des  plus  grands  noms  de  la  philoso- 
phie grecque  avant  Socrate.  Ce  philosophe  était  né  à 
Abdère,  en  Thrace,  entre  520  et  460  av.  J.-C.  Il  mourut  la 
même  année  qu'Hîppocrate.  U  avait  beaucoup  voyagé. 
On  cite  comme  visitées  tour  à  tour  par  lui  l'Egypte,  la 
Perse,  la  Chaldée,  l'Inde,  l'Ethiopie,  à  plus  forte  raison 
l'Asie  Mineure  et  la  Grande-Grèce.  Parmi  les  maîtres 
grecs  qui  auraient  contribué  principalement  à  son  déve- 
loppement, il  faut  choisir  entre  Leucippe  (d' Abdère),  dont 
nous  ne  savons  presque  rien,  et  Anaxagore,  qu'il  aurait 
entendu  à  Athènes,  et  dont  les 
Uomœoméries  lui  auraient  donné  la 
première  idée  des  atotiies.  Nous  n'a- 
vons, pour  sa  biographie,  d'autres 
renseignements  que  les  légendes 
de  Diogène  Laérce,  de  Diodore  et 
de  Stobée.  Il  fut  très  lié  avec 
Hippocrate  de  Cos.  On  prétend 
qu  il  vécut  à  Athènes  sans  voir 
Socrate.  Platon  ne  le  nomme  pas, 
quoiqu'il  nomme  Leucippe.  Depuis 
son  retour  dans  sa  patrie,  la  vie  de 
Démocrite  est  tout  entière  dans  ses 
idées.  Il  vécut  dans  la  retraite, 
paisible  et  content ,  respecté  de 
tous,  semble-t-il,  même  de  l'impi- 
toyable Timon.  Une  tradition  ra- 
conte que,  pour  mieux  se  concen- 
trer eu  lui-même  et  dans  la  médi- 
tation métaphysique,  il  se  serait 
crevé  les  yeux."  C'est  peut-être  uno 
façon  do  dire  qu'il  formait  les  yeux  Dt^mocnte. 

à  toutes  les  distractions  du  dehors 

et  concentrait  toute  son  activité  dans  la  pensée.  Uno  lé- 
gende lo  représente  comme  riant  de  tout,  par  opposition 
à  Heraclite  qui  pleurait  do  tout.  Il  no  faut  voir,  dans  cette 
légende,  que  la  traduction  populaire  et  symbolique  do  doux 
philosophies  :  l'une,  colle  d'Heraclite,  qui  no  voit  dans  les 
choses  quo  le  côté  tragique,  qui  déplore  la  fuite  du  temps, 
les  vicissitudes  et  les  incertitudes  des  choses  créées; 
l'autre,  colle  do  Démocrite,  qui,  par  un  optimisme  raisonné, 
chercho  à  recueillir  dans  lo  monde  tout  co  qu'il  a  do  bou, 
sans  trop  se  plaindre  qu'il  no  soit  pas  parfait. 

Los  écrits  do  Démocrite,  très  célèbres  dans  ranti(|uité, 
no  sont  pas  parvenus  jusqu'à  nous.  Voici  les  titres  de  quel- 
ques-uns, d'après  Diogeno  Laérce  :  De  la  tranqujllité 
d'dmc.  De  la  nature  de  l'homme,  Des  enfers.  De  ta  triple 
génération ,  Des  causes  célestes  de  l'harmonie.  Des  num~ 
Ores,  etc.,  sans  compter  lo  Petit  et  lo  Grand  Diakosmos. 

Démocrite  (systèmi-:  dk).  Les  éléates,  ne  reconnais- 
sant d'être  que  l'Etro  absolu,  immuable,  éternel,  niaient 
la  divisibilité,  la  diversité,  la  mobilité  des  choses  et,  par 
suite,  lo  mouvement  ot  lo  vide,  conditions  du  devenir  uni- 
versel. Démocrite  s'attache  ù  les  rétablir  ot,  par  là  même, 
à  réhabiliter  l'ôtre  phénoménal.  Do  h\  les  doux  grandes 
thèses  :  1*  la  matière  n'a  qu'une  divisibilité  limitée;  S*  lo 
vide  existe  aussi  bien  que  lo  plein.  La  divisibilité  do  la 
matière  n'ost  pas  inflnio,  il  y  a  «es  particules  élémentaires 
et  indivisibles  au  delà  desquelles  il  est  impossible  de  re- 
monter :  c'est  co  qu'on  appelle  dos  atomes  (insécables,  in- 
divisibles). V.  ATOMK. 

A  ces  deux  principes  la  métaphysique  do  Démocrite  on 
ajoute,  comme  corollaires,  deux  autres  :  l"  liien  ne  se  fait 
de  rien,  l'être  ne  peut  donc  provenir  du  nou-ètre,  et  l'ictî 
versa.  (Donc,  aussi,  tous  les  corps  porticuliors  pouvem 
naître  ot  mourir,  mais  non  la  matière  ollo-môme);  2'  Le 
semblable  attire  et  perçoit  le  semblabt*!.  C'est  la  loi  cos- 
mique, qui  explique  tontes  los  attractions  et  toutes  les 
répulsions  des  atomes,  lesquels,  identiques  par  nature, 
produisent,  par  leurs  combinaisons,  selon  lo  mode  ot  l'in- 
tensité du  mouvement  qui  los  entraîne,  los  corps  los  plus 
divers.  Quant  A  leurs  qualités  inhérentes,  elles  sont  au 
nombre  du  trois  :  l'étendue,  ta  solidité,  la  ligure.  Démocrito 


DÉMOCRITE  —   DEMOLITION 

ne  leur  attribue  pas  la  pesanteur,  innovation  faite  plus 
tard  par  Epicure. 

En  psychologie,  il  fait  de  l'âme  un  composé  d'atomes 
subtils,  ronds,  légers,  chauds,  etc.,  qui  circulent  à  travers 
le  corps,  tantôt  en  y  entrant  du  dehors,  tantôt  en  sortant 
par  la  respiration.  A  proprement  parler,  il  n'y  a  qu'un  seul 
phénomène  dans  la  psycnologie  de  Démocrite,  savoir  :  la 
sensation.  Enfin,  partagé,  en  logique,  entre  l'éloge  du  rai- 
sonnement et  celui  des  sens,  il  est,  en  morale,  le  prédé- 
cesseur d'Epicure. 

Démocrite  {représentations  de).  Salvator  Rosa  a 
peint  un  Démocrite  et  Protagoras  qui  est  au  musée  de  l'Er- 
mitage (Saint-Pétersbourg);  dans  cette  composition,  des- 
sinée avec  esprit  et  peinte  d'une  façon  plus  vigoureuse 
que  brillante,  Démocrite,  enveloppé  d'une  grande  robe  et 
coiffé  d'une  sorte  de  turban,  est  debout  sur  un  tertre  au 
bord  duquel  Protagoras  est  occupé  à  rattacher  son  fagot. 
A  droite,  au  second  plan,  s'élèvent  de  grands  arbres. 
D'après  ce  que  nous  apprend  Baldinucci,  Salvator  Rosa  fit 
un  autre  taoleau  représentant  Démocrite  méditant  sur  la 
fragilité  humaine.  Cette  composition  a  été  reproduite  par 
le  maître  dans  une  eau-forte.  Le  sculpteur  Delhomme  a 
exposé  au  Salon  de  1868  une  statue  de  Démocrite  méditant 
sur  le  siège  de  l'âme.  Le  philosophe  a  les  yeux  fixés  sur 
un  crâne  qu'il  tient  à  la  main.  François  Etcheto  a  exposé 
une  statue  de  Démocrite  au  Salon  de  1883.  Chauve  et  barbu, 
le  torse  et  les  jambes  nus,  chaussé  de  sandales,  le  philo- 
sophe s'avance  en  ricanant,  la  tête  penchée. 

Démocrite  le  Mystagog^ue,  également  connu  sous 
le  nom  de  Pseudo-Démocnte,  écrivain  grec  dont  on 
ignore  le  véritable  nom.  Il  parait  avoir  vécu  dans  les  pre- 
miers siècles  de  notre  ère.  Il  nous  reste  de  lui  un  traité 
intitulé  Pkysica  et  mystica,  qui  se  compose  de  morceaux 
assez  différents  :  évocation  magique  de  Démocrite,  re- 
cettes pour  la  teinture  en  pourpre,  pour  la  fabrication  de 
l'or  et  de  l'argent.  Ce  traité  est  le  plus  ancien  des  nom- 
breux ouvrages  faussement  attribués  à  Démocrite,  qui 
jouent  un  rôle  si  considérable  dans  l'histoire  des  origines 
de  l'alchimie.  Déjà  Pline  l'Ancien  considérait  Démocrite 
comme  un  magicien.  En  Egypte,  vers  le  début  de  l'ère 
chrétienne,  il  existait  de  nombreux  traités  techniques  mis 
sous  le  nom  de  Démocrite;  un  rituel  magique  a  été  re- 
trouvé sur  les  papyrus  de  Leyde.  C'est  surtout  par  cotte 
littérature  que  les  sciences  occultes  et  les  recettes 
d'Egypte  et  de  Chaldée  se  sont  transmises  au  moyen  âge. 

DÉMOCRITÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  sékissâ. 

DÉMOCRITIQUE  {tik")  adj.  Qui  a  rapport,  qui  appar- 
tient à  Démocrite  :  Ecole  démocritique.  Théorie  démocbi- 

TIQUE. 

DÉMOGRITISER  {du  nom  du  philosophe  Démocrite)  v.  n. 
Rire  de  toui,  à  tout  propos.  (Mot  de  Rabelais.) 

DÉMOC-SOC  {mo-Jcsok')  n.  m.  Abréviiation  populaire  de 
Démocrate  socialiste,  il  PI.  Des  démocs-socs. 

DÉMODÉCIDÉS  n.  m.  pi.  Entom.  V.  dermatophilidés. 

DÉMODER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mode)  v.  a.  Faire 
passer  la  mode  de  :  Les  couturières  et  les  tailleurs  ont 
seuls  intérêt  à  mettre  de  nouveaux  habits  à  la  mode  et  à  les 

DÉMODER. 

Se  démodepf  v.  pr.  Etre  démodé,  passer  de  mode. 

DEMODEX  {dé,  dékss)  n.  m.  Genre  d'acariens,  type  de  la 
famille  des  démodécidés  ou  dermatophilidés,  comprenant 
des  formes  microscopiques  qui  vivent  dans  les  matières 

frasses  des  follicules  se- 
acés  des  mammifères, 
où  ils  peuvent  produire, 
par  leur  pullulement,  des 
maladies  cutanées. 
—  Encycl.  Le  demodex 


Démodes  (gr.  40  fois). 


folliculorum  est  souvent  très  commun  dans  les  follicules 
des  narines  chez  l'homme,  et  y  produit  l'acné  sébacée. 
Des  espèces  voisines  ou  des  variétés  envahissent  les 
follicules  pileux  des  chiens,  des  chats,  de  diverses  chauves- 
souris. 

DÉMODICÉ,  femme  de  Créthéus,  roi  d'iolcos.  Ayant 
conçu  une  passion  violente  pour  Phryxus,  fils  d'Athamas, 
roi  d'Orchomène,  et  do  Néphélé,  et  se  voyant  repoussée 
avec  dédain,  elle  accusa  Phryxus  auprès  du  roi  d'avoir 
voulu  attenter  à  son  honneur.  Créthéus  la  crut  et  voulut 
faire  périr  Phryxus;  mais  ce  jeune  prince  se  sauva  en 
Colchide  avec  sa  sœur  Hellé.  Cette  fable  est  une  variante 
du  mythe  de  Phryxus.  V.  Ath.\mas,  Phryxus. 

DÉMODOCOS.  aède  des  temps  héroïques,  qui  vivait  à 
la  cour  dAIcinoos,  roi  dos  Phéaciens.  A  un  banquet  donné 
parle  roi,  Ulysse  lui  entendit  chanter  sa  propre  querelle 
avec  Achille  et  l'histoire  du  cheval  de  Troie.  On  attribuait 
à  Démodocos  un  poème  sur  la  prise  de  Troie  et  un  épi- 
thalamesur  les  noces  d'Aphrodite  etd'Hephœsios.  —  Chan- 
teur qu  Agamemnon  avait  laissé  près  de  Clytemnestre  pour 
la  surveiller.  —  Compagnon  d'Enée.  Il  fut  tué  par  Ualesos. 

Demogeot  (Jacciues-Claude),  littérateur,  né  et  mort 
à  Paris  (1808-1894).  Il  s'adonna  à  l'enseignement  et  pro- 
fessa la  rhétorique  au  lycée  Saint-Louis,  puis  fut  sup- 
pléant de  Nisard  à  la  Sorbonne.  Outre  des  articles  de  re- 
vues, des  traductions,  des  rapports  sur  renseignement  à 
l'étranger,  on  lui  doit  des  ouvrages  estimés,  dont  les 
principaux  sont  :  leR  Lettres  et  l'homme  de  lettres  au 
XIX"  siècle  (1856);  histoire  de  la  littérature  française  de- 
puis 8on  origine  Jusqu'à  nos  jours  {\8hl),  devenue  classique 
et  souvent  rééditée;  ta  Critique  et  les  critiques  en  France 
au  XIX'  siècle  (1857);  Tableau  de  la  littérature  française  ou 
xvn*  siècle  (1859);  Histoire  des  littératures  étrangères,  con- 
sidérées dans  leurs  rapports  avec  le  développement  de  la  lit- 
térature française  l  ISSO)  \  Etude  sur Danieet  Silvio  Pellico; 
Francesca  de  liimmi  (1882);  etc. 

DÉMOGÉRONTE  (je  —  du  gr.  démos,  peaple,  et  gerôn, 
ontos,  vieillardj  n,  m.  Antiq.  gr.  Ancien  du  peuple;  chef, 
sénateur. 

Dbmoges  (AlphoDse-Louis-Théodore),  vice-amiral 
français,  né  en  Normandie  (1789-1850).  En  1809,  il  défondit 
contre  les  Anglais  l'entrée  do  lEscaut.  En  ï830,  il  prit 
part  k  l'expédition  contre  lo  dey  d'Alger.  Sous  Louis-Phi- 
lippe, il  administra  la  Martinique.  Il  se  préoccupa,  au 
point  de  vue  de  ses  conséquences  dans  les  guerres  na- 
vales, de  la  découverte  de  la  vapsur  et  du  prochain  dé- 
clin dft  la  marine  à  voiles. 

DÉMOOOROON (du  gr.  daimàn,  géni»  ;  gê,  terre,  et  er^on, 
ouvrage;.  Mytb.  gr.  Divinité  ou  génie  de  la  terre,  qui  était 


adoré  surtout  on  Arcadie.  On  le  représentait  sous  la  forme 
d'un  vieillard  sordide  et  couvert  de  mousse.  On  lui  at- 
tribuait un  grand  rôle  dans  la  création  du  monde.  Il  habi- 
tait au  centre  de  !a  terre,  où  il  avait  pour  compagnons 
l'Eternité  et  le  Chaos.  Sétant  élevé  en  l'air,  il  fit  le  tour 
de  la  terre  et  forma  le  ciel.  Il  jeta  dans  ce  ciel  un  peu  de 
boue  enflammée,  qui  forma  le  soleil.  Le  soleil  et  la  terre 
se  marièrent,  et  de  cette  union  naquirent  le  Tartare  et  la 
Nuit.  La  Discorde,  Pan,  l'Erèbe,  etc.,  naquirent  aussi  de 
Démogorgon. 

DÉMOGRAPHE  (du  gr.  démos,  peuple,  et  graphein,  dé- 
crire) n.  et  adj.  Se  dit  d'une  personne  qui  s'occupe  de  dé- 
mographie ;    Un  DÉMOGRAPHE.  Un  médecin  démographe. 

DÉMOGRAPHIE  [fî  —  rad.  démographe)  n.  f.  Etude  sta- 
tistique dos  collectivités  humaines. 

—  Encycl.  Le  D""  Adolphe  Bertillon  a  fait  de  la  démo- 
graphie une  science  spéciale  en  synthétisant  les  observa- 
tions des  statisticiens.  Ce  fut  en  1878,  lors  de  l'E-Yposi- 
tion  universelle,  que  la  démographie  prit  rang  parmi  les 
sciences  anthropologiques.  Auparavant,  Quételet  s'était 
bien  occupé  de  statistique  des  collectivités  ;  mais,  en  fai- 
sant de  la  physique  sociale,  comme  il  disait,  il  n'avait  en 
vue  que  de  démontrer  l'unité  de  l'espèce  humaine. 

Lorsqu'on  étudie  une  population  quelconque,  on  peut 
l'envisager  dans  sa  composition  actuelle,  rechercher  lo 
nombre  absolu  des  vivants,  les  divers  groupes  dont  elle 
est  formée  au  point  de  vue  des  races,  des  professions,  de 
l'état  civil  (célibataires,  divorcés,  veufs,  mariés)  et  l'im- 
portance de  chacun  d'eux;  on  peut  avoir  pour  but  de 
reconnaître  la  proportion  des  sexes  et  des  âges,  le 
nombre  des  citadins  et  des  villageois,  la  densité  de  la  po- 
pulation, le  degré  d'instruction,  de  bien-être,  de  mora- 
lité, etc.  On  fait  alors  de  la  démographie  statistique.  Si,  au 
contraire,  on  étudie  les  collectivités  au  point  de  vue  de 
leurs  mouvements  intestins,  journaliers  ou  périodiques, 
on  aborde  la  démographie  dynamique.  Ces  mouvements 
sont  déterminés  par  les  naissances,  les  mariages,  les  di- 
vorces, les  décès,  les  émigrations,  les  immigrations,  etc.  ; 
ils  varient  suivant  le  sexe,  l'âge,  la  profession,  l'habitat. 

DÉMOGRAPHIER  v.  a.  Faire  la  démographie  de. 

DÉMOGRAPHIQUE  (/SA'J  adj.  Qui  appartient  à  la  dé- 
mographie. 

DEMOISELLE  [mo-a-zèV  —  du  lat.  dominicella,  dimin.  de 
domina,  dame,  maîtresse)  n.  f.  A  signifié  d'abord  Fille  et 
même  femme  née  de  parents  nobles  ;  Mettre  des  bour- 
geoises là  où  le  roi  ne  veut  que  des  demoisellks,  c'est 
tromper  les  intentions  du  roi.  {M"'"  de  Maint.)  ii  Signifia  plus 
tard  Bourgeoise  mariée  :  Avant  la  Révolution,  les  femmes 
de  la  bourgeoisie  prenaient  le  titre  de  mademoiselle  au  lieu 
de  celui  de  madame,  qui  était  réservé  aux  femmes  riobles. 
Il  Auj.  Personne  du  sexe  féminin,  qui  n'a  point  encore 
été  mariée  :  Rechercher  une  demoiselle  en  mariage.  — 
Adjectiv.  :  Personne  qui  est  demoiselle. 

—  Ironiq.  Femme  de  mœurs  légères  :  Dépenser  ses  re- 
venus avec  des  demoiselles,  ii  Ces  demoiselles,  Les  «  filles  " , 
en  général. 

—  Demoiselle  d'honneur,  Jeune  fille  attachée  à  la  cour 
d'une  reine,  d'une  princesse,  il  Jeune  fille  qui  accompagne 
la  mariée  à  l'église  et  à  la  mairie,  n  Demoiselle  de  com- 
pagnie. Jeune  fille  payée  pour  tenir  compagnie  à  une  per- 
sonne, il  Demoiselle  de  comptoir,  de  magasin,  ou  simple- 
ment Demoiselle,  Personne  employée  dans  un 
magasin  à  la  vente  ou  â  la  recette. 

—  Pop.  Bouteille,  n  Casser  le  cou  à  la  demoi- 
selle, Déboucher  une  bouteille,  il  Demoiselle 
du  Pont-Neuf,  Femme  qui  accorde  très  faci- 
lement ses  faveurs.  (Ne  se  dit  plus.) 

—  Econ.  dom.  Bouteille  de  grès,  de  cuivre 
étamé  ou  de  for-blanc  qu'on  remplit  d'eau 
bouillante  et  qu'on  met  dans  les  lits  pour  les 
chauffer.  Syn.  boule. 

—  Econ.  rur.  Variété  de  poire  qui  a  une 
forme  allongée,  ii  Raisin  dont  les  grains  ont 
mûri  sans  grossir,  n  Nom  donné  à  1  ensemble  d'un  certain 
nombre  de  gerbes  de  céréales  accolées  debout  les  unes 
contre  les  autres  et  recouvertes  par  une  autre  gerbe.  (On 
dit  aussi  DizEAU.) 

—  Mar.  Cheville  enfoncée  à  l'avant  ou  à  l'arrière  d'une 
embarcation.  (Peu  us.) 

—  Techn.  Instrument  de  bois  à  deux  branches  servant 
à  élargir  les  doigts  des  gants,  ii  Lu- 
carne  qui   se  trouve,  dans  les  raffi- 
neries de  sucre,  au  toit  de  la  halle 
où    sont  contenues    les    chaudières. 

Il  Lourde  pièce  de  bois  ferrée,  dont 
se  servent  les  paveurs  pour  enfoncer  les  pavés.  (On  dit 
aussi  DAME  ou  HiE.)  Il  Nom  donné  à  des  blocs  verticaux 
de  matières  pierreuses  coilfés  d'une 
pierre,  plate  le  plus  souvent,  et  qui  se 
rencontrent  sur  les  versants  de  certaines 
montagnes,  n  Sorte  de  jambe  de  force, 
placée  sous  le  banc  d'âne  des  scieurs  de 
long,  afin  de  le  soutenir.  (On  donne  le 
même  nom  à  une  genouillère  de  cuir  que 
portent  ces  ouvriers.)  n  Tringle  de  ler, 
disposée  au-dessus  du  moule  où  l'on 
coule  les  métaux,  et  qui  s'oppose  à  la 
chute  dans  le  moule  de  charbons  enflam- 
més. Il  Sorte  de  brosse  employée  par  les 
peintres  en  bâtiment,  à  cause  de  sa  forme 
mince  et  allongée. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  du  couroucou  à 
ventre  rouge,  de  la  mésange  à  longue 
queue  et  du  troupiale  doré,  ii  Demoiselle 
de  Numidie,  Nom  vulgaire  d'une  espèce 
de  grue,  ardea  virgo.  !i  Nom  vulgaire  de  ladonzelle,  du  mar- 
teau, do  la  girelle  et  de  queloues  autres  poissons.  (Syn. 
populaire  de  libellule.) 

DEMOISELLES  {mo-a-zcl')  n.  f.  pi.  Nom  donné  aux 
paysans  de  lAriège  qui  se  soulevèrent  en  1829,  parce  que 
le  Code  forestier,  récemment  promulgué  (1887),  leur  en- 
levait la  propriété  exclusive  et  la  libre  disposition  des 
forêts  qui  formaient  leur  unique  ressource.  (c&  nom  leur 
vint  do  ce  qu'ils  portaient,  par-dessus  leurs  habits,  dos 
chemises  et  des  bonnets  do  femme,  pour  n'être  pas  recon- 
nus. L'insurrection  des  demoiselles  fut  rapidement  étouf- 
fée et  sévèrement  punie.) 


Demoiselle. 


Demoiselle  de  gantier. 


DEMOISILLON  {mo-a-zill  [Il  m\\.]  —  dimin. 
selle)  n.  f.  Fam.  Petite  demoiselle.  (Peu  us.) 


demoi- 


612 

DÉMOISIR  [mo-a  —  du  préf.  priv.  de,  et  do  moisir)  v.  a. 

Débarrasser  des  moisissures  :  Démoisir  du  papier.  (Peu  us.) 

Se  démoisir,  v.  pr.  Etre  débarrassé  de  sa  moisissure. 

De  Mol  (François -Marie),  musicien  belge,  né  à 
Bruxelles  en  1844.  Au  Conservatoire  de  cette  ville,  il 
obtint  les  premiers  prix  d'harmonie,  de  composition  et 
d'orgue.  Organiste  à  Bruxelles,  puis  à  Marseille,  où  il  de- 
vint professeur  d'harmonie  au  Conservatoire.  11  fit  en- 
tendre une  ouverture  d'Amôionx,  des  motets,  des  mor- 
ceaux d'orgue,  de  piano  et  de  chant,  puis,  en  1876,  retourna 
à  Bruxelles,  où  il  fit  représenter,  au  théâtre  de  la  Mon- 
naie, un  opéra  intitulé  ;  le  Chanteur  de  Médine  (i88I),  et 
mourut  peu  après.  —  Son  frère  puîné,  Gdillau.me  JDe  Mol, 
né  à  Bruxelles  en  1846,  mort  à  Marseille  en  1874,  avait 
obtenu,  au  Conservatoire  de  Bruxelles,  le  grand  prix  de 
Rome  en  1871.  C'est  en  se  rendant  en  Italie  qu'il  mourut. 
11  avait  écrit  deux  oratorios  flamands  :  De  Levenstydcn  et 
De  Laatiste  Zonnestraal. 

DeMÔLE  (Charles- Etienne -Emile),  homme  politique 
français,  né  à  Charolles  (Saône-et-Loire)  en  1828.  Il  fut 
élu  sénateur  de  Saône-et-Loire  en  1879,  et  son  mandat  lui 
fut  renouvelé  en  1882.  Brisson  lui  confia  le  portefeuille 
dos  travaux  publics  (1885-1886),  do  Freycinet  l'appela  au 
ministère  de  la  justice.  Il  fut  vice-président  de  la  haute 
cour  qui  jugea  le  général  Boulanger.  Il  fut  réélu  en  1891. 

DÉMOLÉON.  Myth.  gr.  Troyeo,  fils  d'Anténor  et  de 
Théano.  11  fut  tué  par  Achille.  —  Centaure  tué  par  Thésée 
aux  noces  de  Pirithoos.  —  Fils  de  Phryxas  et  de  Chalciope. 
Il  prit  part  à  l'expédition  des  Argonautes. 

DÉMOLÉOS.  Myth.  gr.  Guerrier  tué  par  Enée  sur  les 
bords  du  Simois.  (Sa  cuirasse  fut  donnée  comme  prix  par  le 
héros  troyen  dans  les  jeux  de  Sicile.) 

DEMOLEUS  [dé,  lé-uss)  n.  m.  Genre  de  crustacés  copé- 
pûdes  parasites,  famille  des  caligidés,  comprenant  des 
formes  voisines  des  dinemoura. 

—  Enctcl.  Les  demoleus,  dont  l'espèce  type  [demoleus 
paradoxus)  vit  sur  les  requins  de  la  Méditerranée,  se  ca- 
ractérisent par  leur  céphalothorax  écliancré  en  arrière,  et 
par  les  deux  anneaux  suivants  qui  sont  libres.  Les  mâles 
ont  l'aspect  des  nogagus. 

DemoliÈRE  (  Hippolyte-Jules),  littérateur  français 
connu  sous  le  pseudonyme  de  Molèri,  né  à  Nantes 
en  1802,  mort  à  Saint-Denis  en  1877.  Il  devint,  en  1848, 
un  des  secrétaires  du  gouvernement  provisoire,  puis  oc- 
cupa un  poste  au  secrétariat  du  pouvoir  exécutif  sous  le 
général  Cavaignac.  Sous  son  pseudonyme,  il  a  donné  des 
pièces  de  théâtre,  dos  romans  et  des  guides.  Parmi  ses 
pièces,  nous  citerons  :  la  Famille  Rennevillet  (1843),  avec 
L.  Laurençot  ;  Tôt  ou  tard;  le  Gendre  d\in  millionnaire  {\8i5)  ', 
la  Tante  Ursule  (1852)  ;  le  Revers  de  la  médaille  (1861)  ;  etc. 
Parmi  .ses  romans,  nous  mentionnerons  :  le  JUar'quis  de 
Montclar  (1851);  les  Petits  Drames  bourgeois  (1856);  la 
Traite  des  blanches  {ïSGd);  la  Terre  promise  (1867);  etc. 

Demolins  (Edmond),  historien  et  sociologue  français, 
né  à  Marseille  en  1852.  Attaché  dans  sa  jeunesse  à  des 
vues  conservatrices,  Demolins  est,  dans  la  suite,  devenu 
le  promoteur  d'idées  hardies.  A  sa  première  manière  se 
rattachent  :  le  Mouvement  communal  et  municipal  au  moyen 
âge  (1875),  et  une  Histoire  de  France  (1877-1880).  En  1886, 
Demolins  créa,  avec  un  groupe  dissident  de  l'école  de 
Le  Play,  la  revue  la  Science  sociale,  dans  laquelle  il  accu- 
mula des  études  sociologiques  qui  procèdent  d'une  mé- 
thode neuve  empruntant  certains  de  ses  procédés  à  Taine 
et  à  Le  Play.  Longtemps  ignoré  du  grand  public,  Demo- 
lins en  conquit  subitement  les  faveurs  en  publiant,  coup 
sur  coup,  les  trois  ouvrages  :  A  quoi  tient  la  supériorité 
des  Anglo-Saxons  (1897)  ;  les  Français  d'aujourd'hui  (1898)  ; 
l'Education  nouvelle  (1898). 

DÉMOLIR  (du  lat.  demoliri,  même  sens)  v.  a.  Abattre, 
détruire,  renverser,  en  parlant  d'un  édifice  :  Démolir  une 
maison.  \\  Par  anal.  Abattre,  détruire,  renverser,  en  par- 
lant d'un  objet  quelconque  :  Démolir  un  meuble,  un  arbre. 

—  Fig.  Détruire,  faire  disparaître  :  La  vapeur  est  le  bé- 
lier qui  bat,  qui  perce  et  qui  démolit  toutes  les  frontières. 
(L.  ■Vouillot.) 

—  Fam.  Ruiner  la  santé  de  :  Z'a/coo^  démolit  un  honwie. 
Il  Ruiner  le  crédit,  l'autorité,  l'influence  de  :  Chercher  a 

DÉMOLIR  un  écrivain,  un  ministère,  un  banquier. 

—  Pop.  Terrasser,  abattre,  jeter  à  terre  ;  tuer  :  Démolir 
un  homme  d'un  coup  de  poing. 

—  Mar.  Démonter,  défaire,  mettre  en  pièces,  en  parlant 
d'un  navire  :  Démolir  une  frégate. 

—  Fr.-maçoon.  Démolir  une  loge,  La  dissoudre  par  un 
acte  d'autorité. 

Démoli,  ie  part.  pass.  du  v.  Démolir. 

—  Substantiv.  En  langage  de  cirque,  Acrobate  ou  clown 
qui,  par  suite  d'accident,  se  trouve  dans  l'obligation  do 
renoncer,  sinon  à  tout  travail,  du  moins  aux  exercices  bril- 
lants. C'est  on  prévision  d'accident  possible  que  les  gens 
de  cirque  se  livrent  au  dressage  des  animaux  à  leurs  mo- 
ments perdus  :  La  catégorie  des  démolis. 

—  Pop.  Personne  dont  la  santé  est  ruinée,  dont  les  for- 
ces sont  abattues  :  Un  vieux  démoli. 

Se  démolir,  v.  pr.  Etre  démoli,  renversé,  ii  Fig.  Etre 
détruit,  désorganisé. 
~  Syn.  Abattre,  détruire,  renverser,  ruiner.  V.  abattre. 

—  Démolir,  démanteler,  raser. 

^  Anton.  Bâtir,  construire,  édiiier,  fonder. 

DÉMOLISSEMENT  (li-se-man)  n.  m.  Action  de  démolir. 
(Peu  usité.)  Il  On  dit  mieux  démolition. 

DÉMOLISSEUR  (li-seuî^'),  EUSE  n.  Personne  qui  démo- 
lit, détruit,  qui  renverse,  au  prop.  et  au  fig.  :  L'histoire  et 
l'archéologie  protesteront  toujours  contre  les  démolisseurs. 
(L.  Côlet.)  Les  démolisseurs  de  ministères. 

—  Adjectiv.:  Ouvriers  dèhousskvrs.  Philosophes  démo- 
lisseurs. 

DÉMOLITION  (si-an)  n.  f.  Action  de  démolir  :  La  démo- 
lition d'une  viaison.  Il  Matériaux  provenant  d'édifices  dé- 
molis :  Acheter  des  démolitions. 

—  Fig.  Destruction,  suppression,  renversement  :  La  dé- 
molition de  la  royauté. 

—  Techn.  Opération  qui  consiste  à  défaire  les  cartou- 
ches de  guerre  ou  autres.  (La  poudre  qui  provient  de  celte 
opération  s'appelle  «  poudre  de  démolition  ".) 

—  Encycl.  Démolition  des  munitions  (cartouches,  gar- 
gousses,  projectiles).  C'est  une  opération  qui  consiste  à  sé- 
parer les  éléments  des  munitions  qu'on  ne  peut  plus  em- 
ployer lorsque  ces  éléments  sont  encore  utilisables.  Les 


613 

dispositions  et  préoaiztions  à.  prendre  varient  suivant  la 
nature  des  munitions  à  démolir.  Certaines  no  peuvent  ôtro 
dômolios,  telles  les  eartouehes  à  poudro  sans  tuméo,  qu'on 
préfôro  tirer  avec  précaution,  parce  que  leur  démolition 
serait  trop  dangereuse. 

DÉMOLLUSQUER  {mo-lu-ské  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
mollusque)  v.  a.  Débarrasser  des  mollusques,  escargots  et 
limaçons,  les  arbres  fruitiers  ou  d'agrément. 

DemOLOMBE  {Jeau-Charlos- Florent),  jurisconsulte 
français,  né  à  La  Kéro  (Aisno)  on  1804,  mort  à  Caen  en 
1837.  Professeur  do  Code  civil  à  la  faculté  de  droit  do 
Caen,  il  en  devint  doyon  en  1853.  Il  fut,  en  mômo  temps, 
avocat  au  barreau  do  cotte  ville,  et  plusieurs  fois  bâton- 
nier de  l'ordre.  Nommé,  en  1864,  conseiller  à  la  Cour  de  cas- 
sation, il  refusa  ces  fonctions  pour  pouvoir  continuer  ses 
travaux  et  son  enseignement.  On  a  de  Demolombe  un 
vaste  et  remarquable  commentaire  do  législation  civile 
en  France,  sous  le  titre  de  :  Cours  de  Code  Napoléon  {iSAo- 
1882).  L'auteur  s'est  arrêté  à  l'article  1386  du  Code  civil, 
et  l'ouvrage  a  été  continué  par  Guillouard. 

DÉMON  {du  gr.  daimôn,  dieu,  génie)  n.  m.  Chez  les  an- 
ciens, Dieu,  déesse,  divinité,  it  Génie  bon  ou  mauvais,  que 
l'on  supposait  attaché  à  la  destinée  d'un  homme,  d'une 
ville,  d  un  Etat. 

—  Dans  les  auteurs  ecclésiastiques  et  chez  les  moder- 
nes, Diable,  ange  déchu  qui  habite  l'enfer  et  tente  les 
hommes  ;  Combattre  le  dkmon.  Il  Absolum.  Le  diable,  Sa- 
tan :  Etre  possédé  du  démon.  Il  Chacun  des  diables  que  l'on 
suppose  inspirer  les  actes  d'un  vice  déterminé  :  Le  démon 
de  l  envie,  de  la  curiosité. 

—  Fam.  Personne  dangereuse,  redoutable,  dont  il  faut 
repousser  les  séductions  comme  si  elles  venaient  de  l'en- 
fer :  Les  femmes  sont  des  dkmons  qui  nous  font  entrer  en 
enfer  par  la  porte  du  paradis.  (St  Cyprien.)  il  Personne 
tapageuse,  turbulente,  espiègle  :  Oh  !  le  petit  démon  ! 

—  Loc.  div.  :  Démon  familier,  Bon  génie  qui  hante  une 
personne,  it  Faire  le  dé/non.  Etre  turbulent,  tapageur  ; 
s'agiter,  tourmenter,  obséder,  ii  Faire  le  petit  démon.  Faire 
une  résistance  obstinée  et  tapageuse,  ii  Aroi'r  de  l'esprit 
comme  un  démon,  Avoir  prodigieusement  d'esprit. 

—  Enctcl.  Philos.  Le  démon  de  Socrate.  Socrate  se  pré- 
tendait inspiré  par  un  génie  particulier,  qu'il  nommait  son 
démon  et  qui  lui  suggérait  toutes  ses  résolutions,  tous  les 
principes  de  sa  philosophie  et  de  sa  conduite.  Les  uns 
ont  prétendu  que  c'était  un  esprit,  un  agent  surhumain  ; 
d'autres  ont  donné  ce  nom  à  un  sens  moral  délicat,  à  un 
tact  naturel,  exquis,  rapide  dans  les  aperçus  et  cultivé 
par  une  longue  expérience.  Suivant  eux,  le  démon  de 
Socrate  n'était  autre  chose  que  les  révélations  intérieures 
et  instantanées  de  sa  conscience  et  de  sa  raison  sur  les 
matières  les  plus  hautes  de  la  philosophie.  Consulter  son 
démon  familier,  c'était,  pour  Socrate,  consulter  sa  divi- 
nité intérieure,  son  jugement,  sa  raison,  qu'il  regardait 
non  seulement  comme  un  don,  mais  comme  une  émanation 
et  une  portion  de  la  Divinité.  Enfin,  quelques-uns  n'y  ont 
vu  qu'un  artifice  au  moyen  duquel  Socrate  espérait  réali- 
ser une  g^rande  réforme  politique. 

Mais  il  paraît  évident  que  Socrate  l'a  pris  lui-même 
pour  un  çuide  réel,  distinct  de  son  sens  intime  et  organe 
d'une  divmité  tutélaire.  Son  langage,  lorsqu'il  en  parlait, 
sa  véracité,  qui  ne  s'est  jamais  démentie,  le  prix  dont  il 
a  payé  cette  croyance,  puisqu'elle  fut  un  des  principaux 
motifs  de  sa  condamnation,  la  conviction  et  la  bonne  foi 
de  ses  disciples,  no  permettent  guère  le  doute  à  cet  égard. 

—  Myth.  gr.  Les  démons  (sa\]f.o'ii^) ,  tels  qu'ils  nous 
apparaissent  dans  la  littérature  grecque  depuis  Hésiode, 
sont  des  êtres  intermédiaires  entre  l'homme  et  la  divinité, 
personnifiant  tantôt  les  vertus  morales,  tantôt  les  forces 
de  ia  nature.  Ils  aident  les  Dieux  à  organiser  le  monde  et 
à  faire  respecter  l'ordre  moral.  Dikê.  Aïdôs,  Némésis,  les 
Parques,  Éris,  Atê,.les  Prières,  les  Nymphes,  les  Muses, 
Phaétôn,  etc.,  sont  des  daimones.  Le  mot  Daimôn,  au  sin- 
gulier, personnifie,  en  général,  la  destinée  inéluctable  et 
funeste  :  puis  il  sert  à  désigner  la  destinée  particulière,  le 
génie  spécial  à  chaque  cité,  à  chaque  famille  ou  à  chaque 
individu.  On  distingue  même  parfois  pour  chaque  homme 
un  bon  et  un  mauvais  démon.  Le  genius  des  latins  rappelle 
le  daimôn  des  Grecs. 

—  Rolig.   V.    DIABLK. 

—  Syn.  Démon,  diable.  Le  mol  démon  désigne  quelque- 
fois un  esprit,  un  génie  qui  peut  n'être  pas  essentiellement 
méchant.  Quand  démon  est  pris  en  mauvaise  part,  il  se 
distingue  toujours  de  diable  en  ce  qu'il  affaiblit  les  idées 
de  méchanceté,  de  laideur,  de  haine  pour  tout  ce  qui  est 
bon,  qui  s'attachent  toujours  à  ce  dernier  mot. 

Démon  (le),  chef-d'œuvre  du  poète  russe  Lermontof, 
traduit  en  18G0,  en  vers  français,  oar  P.  Pelan.  —  Le  héros 
du  poète  moscovite  est  assez  dilïerent  du  Méphistophélès 
de  Goethe  et  du  Lucifer  do  Byron,  qui  no  peuvent  renon- 
cer à  leur  froid  et  souverain  mépris  et  envient  l'innocente 
quiétude  d'une  ûmo  dont  la  foi  n'a  jamais  été  ébranlée  ; 
le  démon  de  Lermontof,  au  contraire,  soutfre  les  angoisses 
du  mal.  Dans  son  dédain  et  dans  sa  révolte  éclate  le  re- 

fret  de  ce  qu'il  a  perdu.  Il  s'éprend  do  Tamara,  une  fiUo 
e  prince,  qu'il  aperçoit,  la  veille  de  son  mariage,  sur  la 
terrasse  do  la  maison  de  son  père.  Mais,  comme  son  fiancé 
se  dirigeait  vers  elle  à  travers  les  montagnes  avec  une 
riche  caravane,  dos  gens  d'une  tribu  ennemie  l'attaquent, 
le  tuent.  La  nuit  suivante,  Tamara,  plongée  dans  la  dou- 
leur, entend  une  voix  qui  lui  murmure  des  paroles  d'amour, 
une  douce  voix  qui  pénètre  dans  son  cœur  et  lui  inspire 
des  sentiments  plus  forts  que  ceux  qu'elle  a  connus  jusque- 
là.  Pour  fuir  cotte  obsession,  elle  se  réfuçio  dans  un  cou- 
vent, mais  en  vain.  Le  démon  l'y  poursuit,  ta  fascine  et 
finit  par  triompher  do  son  innocence.  Elle  en  meurt  ;  mais, 
au  moment  où  Satan  compte  s'emparer  do  sa  victime,  un 
ange  descend  du  ciel,  emporte  l'Ame  de  la  jeune  fille  dans 
le  séjour  des  béatitudes  éternelles,  car  la  clémence  divine 
.s'étend  sur  les  péchés  involontaires,  et  le  démon  est  plongé 
do  nouveau  dans  la  solitude  du  mal  et  de  la  haine. 

Le  poèmo  «le  Lermontof,  qu'une  traduction  fidèle  a  fait 
passer  dans  la  langue  française,  est  une  œuvre  très  remar- 
quable, qui  ronformo  une  foulo  d'imagos  d'une  grande 
beauté. 

Démon  fi,i;),  opéra  en  trois  actes,  livret  de'Wïskowatof, 
d'après  lo  pnèmo  de  Lermontof,  musique  d'Antoine  Kubin- 
Htoin,  roprésonté  au  théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg, 
le  25  janvier  1875.—  Sur  un  sujet  éminemment  dramatique, 
Hubinstoin  a  écrit  une  œuvro  passionnée,  puissante,  pa- 
thétiquo.  pleine  do  couleur,  quo  l'on  peut  considérer  comme 


DÉMOLLUSQUER   -   DÉMOiNSTRATIF 


une  de  ses  meilleures.  Le  chœur  des  esprits  de  la  Terre  au 
premier  acte,  l'imprécation  grandiose  du  démon,  toute  la 
scène  do  la  caravane,  avec  la  surprise  du  camp  et  répisode 
du  fiancé  do  Tamara;  au  second,  les  danses  orientales,  si 
colorées,  si  originales,  qui  contrastent  avec  la  scène  puis- 
samment dramatique  de  l'annonce  do  la  mort  du  prince  ; 
eiitin,  au  troisième,  le  gigantesque  duo  do  Tamara  et  du 
démon,  dont  l'effet  pathétique  est  indescriptible,  sont  au- 
tant do  pages  dans  lesquelles  le  grand  artiste  a  déployé 
toute  la  noblesse  et  la  puissance  de  son  génie. 

DÉMONARCHISER  (du  préf.  pHv.  dé,  et  de  monarchie) 
v.  a.  Sou^straire  au  gouvernement  monarcliiquc  :  Dkmonar- 
<insKR  l'Europe. 

Se  démonarchiser,  v.  pr.  Cesser  d'être  monarchique. 

DÉMONASSA.  Myth.  gr.  Fille  d'Amphiaraos  et  d'Eri- 
phylo.  Elle  épousa  Thersandre,  et  fut  la  mère  de  Tisa- 
mène.  Elle  était  représentée  sur  le  cotfre  de  Cypselos,  à 
Olympie.  —  Femme  d'Iros  et  mère  do  l'argonaute  Eury- 
daraas.  —  Femme  d'Adraste  et  mère  d'Egialée. 

DÉMONAX,  philosophe  grec,  né  dans  l'île  de  Chypre, 
qui  vivait  à  Athènes  entre  50  et  150  apr.  J.-C.  Il  ne  semble 
pas  avoir  adopté  de  théories  particulières.  Il  se  donnait 
pour  cynique  ;  mais,  en  se  proposant  Diogène  comme  mo- 
dèle, il  aimait  mieux  se  comparer  à  Socrate.  Il  prétendait 
n'avoir  pas  eu  de  maître,  pas  même  Epictète.  L'austérité 
et  l'indulgence  qu'il  manifestait  dans  ses  paroles  et  dans 
ses  actes  le  rendirent  très  populaire  parmi  les  Athéniens. 
Lucien  a  écrit  sa  vie. 

DÉMONE  (rad.  démon)  n.  f.  Nom  qu'on  a  quelquefois 
donné  à  une  femme  pour  faire  entendre  qu'elle  est  mé- 
chante comme  un  démon,  ii  On  dit  mieux  démon. 

Demona  (Val  di),  ancienne  division  administrative 
de  la  Sicile,  dont  Messine  était  le  chef-lieu,  qui  com- 
prenait la  partie  nord-est  de  l'île.  Son  nom  lui  vient  de 
l'Etna,  qu'elle  renfermait,  et  dont  les  croyances  populaires 
faisaient  le  séjour  des  démons. 

DÉMONERIE  {rî)  n.  f.  Action,  intervention  d'un  démon; 
diablerie,  commerce  avec  les  démons  :  .Se  livrer  à  des  démo- 
NERiES  ridicules,  ii  Façon,  manière  démoniaque  :  La  duchesse 
du  Maine  s'agitait  avec  une  démonerie  infatigable.  (Ste- 
Beuve.) 

DÉMONÉTISATION  (ti-za-si)  n.  f.  Action  de  démonéti- 
ser; état  de  ce  qui  est  démonétisé  :  La  démonétisation 
des  ayiciennes  pièces. 

—  Fig.  Perte  de  réputation,  de  crédit,  d'estime  :  La  démo- 
nétisation d'un  chef  de  parti. 

—  Encycl.  Lorsque  des  monnaies  métalliques  ont  subi 

f)ar  l'usure  des  affaiblissements  qui  en  réduisent  la  valeur, 
es  gouvernements  ont  recours  à  la  refonte.  Ils  prévien- 
nent le  public  qu'à  partir  de  telle  date  les  pièces  ainsi  affai- 
blies n'auront  plus  cours.  On  dit  alors  de  ces  pièces  qu'elles 
sont  démonétisées.  Les  frais  de  la  démonétisation  incombent 
à  l'Etat,  représentant  de  la  collectivité. 

DÉMONÉTISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  lat.  moneta, 
monnaie)  v.  a.  Priver,  dépouiller  de  sa  valeur  légale,  en 
parlant  d'une  monnaie,  d'un  papier. 

—  Fig.  Déprécier,  détruire  le  crédit  de  :  Démonétiser 
un  prétendant. 

Se  démonétiser,  v.  pr.  Etre,  devenir  démonétisé,  au 
propr.  et  au  fig..  Se  déprécier,  se  rabaisser  soi-même  :  Dès 
qu'il  devient  sincère,  un  politique  se  démonétise. 

DÉMONIALITÉn.f.  Nature,  caractère  du  démon. (Peuus.) 

DEMONIAQUE  {ni-ak'  —  du  lat.  dxmotiiacus,  même  sens) 
adj.  Qui  a  rapport  aux  démons  :  Superstition  démoniaque. 
Il  Qui  est  sous  l'influence  du  démon,  qui  est  possédé  du 
malin  esprit  :  Une  femme  démoniaque. 

—  Fam.  Diabolique,  méchant,  malin  ;  qui  semble  pos- 
sédé du  démon  ou  inspiré  par  le  démon  :  Une  ruse  deaio- 

NIAQCE. 

—  n.  Personne  possédée  du  démon  :  Prendre  un  ton  de 

DÉ.MONIAQCE.  (Mol.) 

—  Fam.  Energumène,  personne  maligne  ou  turbulente, 
furieuse,  passionnée. 

DÉMONICE,  jeune  fille  d'Ephôse  qui,  d'après  la  légende, 
trahit  sa  patrie.  —  Les  Gaulois  assiégeaient  Ephèso  et 
désespéraient  de  s'en  rendre  maîtres,  lorsque  Démonice 
se  présenta  à  leur  général,  lui  ofii'rant  do  trahir  sa  patrie 
en  échange  de  toutes  les  parures  dont  les  ennemis  s'em- 
pareraient en  pillant  Ephèso.  La  nuit  venue,  et  son  offre 
ayant  été  acceptée,  Démonice  ouvrit  on  elîet  une  des  portes 
de  la  ville  aux  Gaulois.  Lorsqu'elle  réclama  le  prix  de  sa 
trahison,  lo  chef  ordonna  à  se»  soldats  de  jeter  tous  les 
joyaux  à  la  tête  de  Démonice,  qui  périt  sous  cette  étrange 
lapidation.  (La  légende  de  Démonice  présente  de  curieux 
rapports  avec  colle  de  Tarpéia,  la  jeune  fille  qui  livra  le 
Capitolo  aux  Sabins.) 

DÉMONICOLE  (du  lat.   dxmon,  onis,  démon,  et  colère, 

adorer)  n.  et  adj.  Se  dit  d'un  adorateur  de  démons. 

DÉMONICE.  Myth.  gr.  Fille  d'Agénor  et  d'Episcaste, 
et  sœur  de  Porthaon.  Elle  fut  aimée  d'Ares,  dont  elle  eut 
plusieurs  fils  :  Evenos,  Molos,  Pylos,  Thestios. 

DÉMONISME  {nissm')  n.  m.  Croyance  aux  démons. 

DÉMONISTE  {nisst')  a<ii.  Qui  croit  aux  démons  :  Philo- 
soplirs  DKMOMSTSS.   ii  Substautiv.  :  Un  démonistk. 

DÉMONOCRATIE  (sf  —  du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  et 
kralus,  puissance)  n.  f.  Théol.  Puissance  dos  démons. 

DÉMONOORAPHE  (du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  et  gra- 
phein.  décrire)  n.  m.  Auteur  d'un  traité  sur  les  démous. 

DÉMONOGRAPRIE  [fl  —  rad.  démonotjraphe)  n.  f.  Etude, 
traité  sur  les  démons  :  L'auteur  d'une  dkmonograpuib. 

DÉMONOGRAPHIQUE  (/ÎA*)  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dé- 
niiMioi^Taitliie.  au.v  <lémons  :  Iraité  démonoghai'HIQUK. 

DÉMONOLÂTRE  (du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  et  latreia, 
adoration)  n.  et  adj.  Thèol.  Se  dit  d'une  personne  qui  adoro 
les  démons  :  Les  démonolâtres. 

DÉMONOLAtrie  {trt  —  rad.  démonoUUre)  n.  f.  Adora- 
tion, culte  lies  démous  :  Se  livrer  à  la  démonoI-Atrie. 

DÉMONOLÂTRIQUE  {trik')  adj.  Qui  a  rapport,  qui  tient 
ù.  la  démoiiuliitrie. 

DÉMONOLOGIE  {jC  —  du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  ot 
lugos,  traité)  n.  t'.  Scionco,  traité  do  lu  nature  dos  démons. 

DÉMONOLOOIQUE  {Jik')  adj.  Qui  est  relatif  à  tadémo- 
lonogio  ou  ù  la  scionco  doa  démooa. 


DÉMONOLOGUE  {loqh)n.  m.  Celui  qui  s'occupe  do 
demunologio,  auteur  d'un  traité  do  démonologie  :  Les  dè- 
MONOLuiiUKS  du  moyen  âge. 

DÉMONOMANCIE  [si  —  du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  et 
mnntem,  divination)  n.  f.  Divination  exercée  sous  l'inspira- 
tion du  démon. 

DÉMONOMANCIEN,  ENNE  [si-in,  en')  adj.  Qui  concerne 
la  démonomancie  :  Divination  démonomanciknne.  il  Qui 
s  occupe  de  démonomancie  :  Devin  démonomancien. 

—  Substantiv.  :  Un  démonomancien. 
DÉMONOMANE  (du  gr.  daimôn,  onos,  démon,  et  mania, 

lureurj  n.  Pcrsonno  atteinte  de  démonomanie. 

DÉMONOMANIE  {nî  —  rad.  démonomane)  n.  f.  Se  dit,  on 
mauvaise  part,  do  la  croyance  aux  démons,  ou  d'une  étude 
ayant  pour  objet  la  nature  des  démons.  (Syn.  de  démono- 
graphie.) Il  Aliénation  mentale,  dans  laquelle  on  se  croit 
possédé  du  démon.  Syn.  dèmonopathie. 

—  Encycl.  Qu'on  se  soit  trompé  jadis,  sans  excepter  les 
savants  et  les  médecins,  qu'on  ait  vu  parfois  des  possédés 
du  démon  en  des  malheureux  qui  n'étaient  que  dos  malades, 
cela  n'est  pas  douteux.  Aujourd'hui,  même  dans  le  cas  où  lo 
sujet  se  croit  lui-même  possédé,  la  médecine  voit  une  ma- 
ladie; elle  laisse  d'ailleurs  aux  sciences  qui  s'occupent  du 
monde  moral  et  invisible  la  liberté  d'attribuer,  si  elles  le  ju- 
gent convenable,  la  cause  première  d'une  telle  maladie  à 

I  influenced'unagent  surnaturel.  Pourelle,  elle  nes'attacho 
qu'au  fait  lui-môme,  qui  est  seul  de  sa  compétence,  et  voici 
comment  elle  le  décrit.  Le  malade  qui  se  croit  possédé  du 
démon  interprète  ses  troubles  physiques  dans  un  sens  parti- 
culier :  par  exemple,  la  névralgie  intercostale  est  une  ten- 
tative du  diable  pour  lui  arracher  le  cœur  ;  ou  l'enlèvement 
du  cœur  remplacé  par  une  pierre,  les  sensations  paralgiques 
brûlantes  de  la  peau  et  du  gosier  sont  les  flammes  de  Pen- 
fer.  Des  hallucinations  (visions  du  malin,  odeur  de  soufre, 
voix  criant  :  «  Maintenant  je  veux  ton  âme  "  !  etc.),  viennent 
fortifier  l'idée  délirante.  Il  peut  se  produire  des  explosions 
de  désespoir,  des  convulsions  qui,  à  leur  tour,  sont  perçues 
:oinme  l'action  d'un  être  qui  a  pénétré  dans  leur  corps. 

Chez  les  femmes  hystéfiques,  la  fofie  démoniaque  se 
complique  de  nymphomanie,  d'érotomanie,  et  peut  prendre 
la  forme  extatique  et  somnambulique,  qui  explique  léton- 
nement  des  juges  au  moyen  âge  et  l'inutilité  de  leurs 
tortures.  Elle  peut  revêtir  une  forme  épidémique,  surtout 
dans  les  milieux  prédisposés,  comme  pour  les  cas  histo- 
riques des  possédés  de  Loudun  et  de  Morzine. 

La  démonomanie  se  termine  ordinairement  par  la  guéri- 
son,  en  passant  par  un  stade  de  mélancolie  religieuse; 
quelquefois  par  la  mort,  après  une  période  de  stupeur.  Son 
traitement  est  l'internement,  pendant  lequel  on  distraira 
le  malade  et  on  lui  administrera  des  opiacés,  des  bains  et 
une  nourriture  reconstituante. 

Démonomanie  (la),  ouvrage  de  Jean  Bodin,  conseil- 
ler en  cour  de  parlement  ^1582).  —  Ce  livre  est  un  des  plus 
curieux  qui  aient  été  écrits  sur  les  procès  de  magie  et  do 
sorcellerie.  Il  est  rempli  de  choses  étonnantes,  do  récits 
qui  passent  toute  vraisemblance. 

DÈMONOPATHIE  n.  f.  Pathol.  Syn.  de  démonomanie. 

DÉMONOROPS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  d.emonorops. 

DÉMONS  (Jean),  seigneur  d'Hédicourt,  écrivain  fran- 
çais du  xvi»  siècle,  né  à  Amiens.  Il  était,  vers  1587,  con- 
seiller au  présidial  de  cette  ville.  On  a  de  lui  deux  ou- 
vrages, aujourd'hui  fort  rares,  intitulés  :  la  Démonstration 
de  la  quatrième  partie  de  rien,  etc.  (1594),  et  la  Sextessence 
dialectique  et  potentielle,  etc.  (l595).  Ces  ouvrages  bizarres 
sont  en  vers,  avec  une  glose  latine  et  française. 

DÉHONSTRABIUTÉ  (stra)  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est 
susceptible  de  démonstration  :  La  dé.monstrabilite  d'une 
proposition  est  indépendante  de  sa  certitude. 

DÉMONSTRABLE  adj.  Linguist.  V.  DÉMONTRABLE. 

DÉMONSTRATEUR  (stra)  n.  m.  Celui  qui  fait  des  dé- 
monstrations :  in  bon  dèmonstratedr.  ii  Autref.  Titre 
des  professeurs  au  Muséum  :  Démonstkatecr  en  chimie 
au  Jardin  royal,  n  Celui  qui  donne  des  explications  sur  ce 
qu'il  fait  voir;  cicérone  :  Ces  démonstr,\teurs  gagés  gui 
disséqttent  anj-  voyageurs  le  cadavre  de  Home.  (Lamart.) 

—  Fig.  Ce  qui  démontre,  ce  qui  donne  dos  prouves  ou 
sert  de  preuve  ;  L'art  n'est  pas  un  démonstrateur  inrin- 
cible.  (G.  Sand.) 

DÉMONSTRATIF,  IVE  (stra  —  lat.  demonstrativus;  de 
demonstra7-e,  démontrer)  adj.  Qui  démontre  réellement,  qui 
est  une  véritable  prouve  :  Argument  démonstratiï-'. 

—  Fam.  Expansif,  qui  témoigne  facilement  ses  senti- 
ments :  Le  caractéi'e  français  est  le  plus  franc,  le  plus  ou- 
vert et  le  plus  démonstratif  des  caractères.  (Alex.  Dum.) 

II  S'applique  aux  signes  extérieurs  sous  lesquels  se  pro- 
duisent les  sentiments  qu'on  exprime,  qu'on  laisse  écla- 
ter :  Un  sentiment  dont  l'expression  est  accompagnée  de 
gestes  trop  démonstratifs  risque  d'être  faux  ou  exagéré. 

—  Gramm.  Se  dit  des  adjectifs,  des  pronoms  et  des 
adverbes  qui  servent  à  indiquer,  à  préciser  :  Ci,  ici,  là, 
où  sont  des  adverbes  démonstratifs,  v.  la  part,  encycl. 

—  Milit.  Combat  démonstratif.   \.  démonstration. 

—  Rhétor.  Se  dit  du  genre  d'éloquence  qui  a  pour  objet 
la  louange  ou  le  bl&mo  :  Le  genre  démonstratif  s'applique 
aux  oraisons  funèbres,  aux  discours  officiels,  etc. 

—  n.  m.  Genre  démonstratif  :   Le  démonstratif  et  le 

DÈLIBKBATIF. 

—  Anton.  Déllbératit,  judiciaire.  —  Antirrhé tique. 

—  P'ncycl.  Gramm.  Adjectifs  démonstratifs.  Los  adjec- 
tifs démonstratifs  sont  ceux  qui  déterminent  lo  nom  en  y 
ajoutant  une  idée  d'indication;  ils  servent  à  montrer  la 
personne,  l'animal  et  la  chose  dont  on  parle.  Los  adjec- 
tifs démonstratifs  sont  : 

Maac.  uing.  :  Cf.  cet. 
Ftim.  «injî-  :  Cette. 
Plur.  des  doux  gcnrei  :  Ces. 
Pronoms  démonstratifs.  Les  pronoms  démonstratifs  sont 
ceux  qui  tiennent  la  place  du  nom  en  montrant  les  per- 
sonnes, les  animaux  ou  les  choses  dont  on  parle.  Los  pro- 
noms démonstratifs  sont  : 

Mnsc.  sing.  :  Celui,  celui-cf,  celui-U\. 

Vém.  »in(r.  :  Celle,  celle-ci,  c«He-li\. 

Maso,  [dur,  :  Ceus,  ceus-ci,  ceur-ld. 

Ftim.   plur.  :  Cellc.i,  cettcs-ci,  cdltm-lâ. 

Des  doux  ponros  ot  iiivurlable»  :  Ci.  ceci,  cela. 

—  Philol.  Afln  do  marqtior  avec  plus  do  force  t'idéo 
d'indication  exprimée  parles  adjectifs  démonstratifs,  loa 
Latins  employaient  populairement  la  préposition  «cce 
(voici),  jointe  &  iV/Oj  iste,  qui  sorvaiont  à  la  fois  d'aiyoc- 


DEMONSTRATIO 


DEMOSTHENE 


Masc. 
Fém. 


Masc. 

Fém. 


tifs  démonstratifs  et  de  pronoms  personnels.  Ils  disaient  : 
ecéillum  hominem,  cet  nomme  que  voilà:  eccistum  homi- 
nem,  cet  homme  que  voici.  De  là  viennent  les  adjectifs 
démonstratifs  de  1  ancien  français. 

Le  tableau  suivant  résume  cette  dérivation,  au  moins 
pour  les  formes  qui  ont  subsisté  jusque  dans  le  français 
moderne  : 

SINGin^IER 
LATDÎ  FRANÇAIS 

Masc.    EcciLLUU-  .  ■  .  .    Jcel,  cet. 

Fém.     EcciLLAM Icetle,  celé,  ceUe. 

PLURIEL 
EcciLLos.  ....    Iceîs,  ceh,  eeus.  ceux. 

EcciLLAs Iceies,  celés,  celles- 

SINGULIER 
EccisTDM.  ....    Icest,  cest,  cet,  ce. 
EcciSTAM-  ■  .  .  .    Iccste,  ceste,  céte,  cette. 
PLURIEL 
Masc    EcciSTos.  .  .  -  .    Jcez,  cez,  ces- 
Fém.      EccisTAs Icestes,  cestes,  cez,  ces- 

Le  latin  populaire  possédait  une  autre  forme  de  régime 
masculin  que  eccilltim,  plus  allongée,  qui  était  ecdllui  ; 
de  là  est  venu  le  français  celui  qui  s'est  substitué  à  la 
forme  cel.  Enfin,  le  latin  ecce  hoc  a  donné  successivement 
iceo,  iço,  ço,  ce.  Pour  insister  sur  l'idée  démonstrative,  on 
forma  à  l'aide  de  ce  petit  nombre  de  mots  des  pronoms 
composés  à  l'aide  des  particules  ci,  pour  ici,  et  (à  :  d'où 
celui-ci,  cehd-la,  celle-ci,  celle-là,  etc.,  ceci,  cela,  contracté 
populairement  en  ça.  Autrefois,  ce/uï  et  cet  s'employaient 
aussi  bien  comme  pronoms  que  comme  adjectifs  démon- 
stratifs. Aujourd'hui,  la  langue  a  fait  de  celui  exclusive- 
ment un  pronom,  et  de  cet  un  adjectif. 

—  Rhét.  Genre  démonsli-atif.  Le  genre  démonstratif  sert 
à  blâmer  ou  à  louer.  Il  comprend  les  panégyriques,  les 
oraisons  funèbres,  les  éloges  académiques,  les  discours 
de  réception,  les  remerciements,  ou,  au  contraire,  les 
mercuriales,  invectives,  etc.  Si  le  genre  démonstratif  n'a 
pas  la  variété,  l'imprévu  du  discours  fait  à  la  tribune  ou 
ou  plaidoyer,  il  a  d'autres  avantages,  résultant  de  la  certi- 
tude qu'il  a  de  ne  pas  rencontrer  d'obstacles  sur  sa  route  ; 
l'orateur  peut  s'y  livrer  aux  longs  développements,  s'y  éten- 
dre en  longues  et  harmonieuses  périodes.  Le  christianisme 
a  donné  naissance  à  une  nouvelle  variété  du  genre 
démonstratif,  les  homélies  et  les  sermons;  et  dès  lors 
l'éloquence  de  la  chaire  s'est  placée  au  même  rang  que 
l'éloquence  de  la  tribune  et  celle  du  barreau. 

—  Allus.  littér.  :  Par  raison  démonstrative,  Allusion 
à  une  scène  du  Bourgeois  gentilhomme.  V.  raison. 

DEMONSTRATIO  {dé,  stra-si)  n.  f.  Dr.  rom.  Nom  que  l'on 
donnait  à  celle  des  parties  essentielles  de  la  formule  (v.  ce 
mot)  où  étaient  exposés  les  faits  dont  le  demandeur  pré- 
tendait faire  découler  son  droit. 

—  Encycl.  La  demonstratio  n'existait  que  dans  les  for- 
mules dont  Vintentio  était  à  la  fois  in  jus  et  incerta,  et  où, 
par  suite,  ïintentio  n'aurait  pas  suffi  à  donner  au  juge  les 
indications  nécessaires.  Aussi  n'y  avait-il  pas  de  demon- 
stratio dans  les  actions  in  factum,  et,  parmi  les  actions  in 
jus,  dans  les  actions  in  rem  et  dans  les  actions  inperso- 
7\am  certse. 

DÉMONSTRATION  (stra-si)  n.  f.  Logiq.  Raisonnement 
par  lequel  on  déduit,  d'une  idée  reconnue  vraie,  la  vérité 
d'une  autre  idée,  à  l'aide  d'une  série  de  propositions  in- 
termédiaires :  Z^  DÉMONSTRATION  est  la  déduction  partant 
de  principes  nêcessai}''es.  ii  Démonstration  à  priori,  Démon- 
stration fondée  sur  la  nature  même  des  choses,  sur  l'étude 
directe  du  sujet,  n  Démonstration  à  posteriori.  Démonstra- 
tion basée  sur  l'accord  des  conséquences  de  la  proposi- 
tion énoncée  avec  d'autres  propositions  connues,  ii  Démon- 
stration par  l'absurde.  Démonstration  fondée  sur  l'absurdité 
des  conséquences  auxquelles  conduirait  la  négation  de  la 
proposition  énoncée. 

—  Par  est.  Ce  qui  sert  de  preuve  :  L'expérience  est  la 

DÉMONSTRATION  des  DÉMONSTRATIONS.   (VauVOn.) 

—  Leçon  donnée  en  s'aidant  de  l'objet  matériel  sur  le- 
quel on  raisonne,  ou  de  sa  représentation  :  Une  démonstra- 
tion d'anatomie,  de  géométrie. 

—  n.  f.  pi.  Signes,  manifestations  extérieures  qui  témoi- 

fnent  d'un  sentiment  :  Démonstrations  de  joie,  d'amitié. 
i  vous  voulez  qu'on  vous  croie  sincère,  modérez  vos  dé- 
monstrations. (Boitard.) 

—  Art  milit.  Manœuvres,  feintes  ayant  pour  but  de 
dérouter  l'ennemi  et  de  cacher  ses  propres  desseins. 

—  Stn.  Démonstrations,  protestations,  témoignages. 
Les  démonstrations  sont  toutes  les  marques  extérieures 
qui  annoncent  les  sentiments  intérieurs.  Les  protesta- 
tions consistent  en  paroles  ;  c'est  l'expression  répétée  avec 
force  d'un  sentiment,  ou  ce  sont  des  promesses  formelles, 
mais  elles  peuvent  être  fausses  aussi  bien  que  les  dé- 
monstrations. Les  témoignages  ont  plus  do  solidité  ;  ce 
sont  presque  toujours  des  actes  qui  prouvent  réellement 
l'affection,  le  dévouement. 

—  Anton.  Réfutation  ;  antéoccupation,  anthypophore  et 
prolepse. 

—  Ênctcl.  Logig.  Aristote  définit  la  démonstration  :  le 
syllogisme  scientitique,  c'est-à-dire  celui  qui  produit  la 
science  et  le  savoir.  Il  l'appclie  encore  le  «  syllogisme  du 
nécessaire  B.  C'est  une  opération  qui  consiste  à  prouver  la 
vérité  d'une  proposition  en  montrant  qu'elle  est  la  consé- 
quence nécessaire  d'une  autre  prof)osition  ou  principe  né- 
cessaire. Elle  suppose  donc  des  iirincipes  antérieurement 
admis.  Elle  se  fait  à  l'aide  des  aé/initwns  et  des  axiomes. 
{V.  ces  mots.)  Elle  prend  doux  formes  :  l'analyse  et  la  syn- 
thèse. La  première  consiste  à  réduire  le  théorème,  ou 
proposition  à  démontrer,  à  une  autre  proposition  d'où  il 
puisse  dériver  à  titre  de  conséquence,  celle-ci  à  une  autre, 
jusqu'à  ce  qu'on  arrive  à  une  proposition  déjà  connue. 
La  synthèse  part  de  propositions  reconnues  vraies,  et  en 
déduit  d'autres,  de  celles-ci  de  nouvelles,  jusqu'à  ce 
qu'on  arrive  au  théorème.  L'analy.se  est  surtout  employée 
pour  la  recherche,  la  synthèse  pour  l'enseignement. 

La  démonstration  est  dite  descendante  lorsqu'elle  part 
d'un  principe  général  pour  aller  à  une  conséquence  par- 
ticulière; elle  est  ascendante,  dans  le  cas  contraire. 

La  démonstration  par  l'absurde  prouve  une  vérité  par 
les  absurdités  qui  s'ensuivraient  si  on  no  l'admettait  pas. 
On  no  doit  y  recourir  que  lorsqu'on  ne  peut  en  donner 
d'autre.  Elle  convainc  1  esprit  sans  l'éclairer  :  «  Ce  que 
l'esprit  a  besoin  do  savoir,  c'est  non  seulement  que  la 
chose  est,  mais  pourquoi  elle  est.  ■ 

—  Art  milit.  La  démonstration  est  une  opération  mili- 
taire,   d'ordre  stratégique  ou  tactique  ayant    pour  but 


d'attirer  sur  un  certain  point  Vattention  de  l'ennemi,  et 
lui  faire  porter  sur  ce  point  une  partie  importante  de  ses 
forces,  en  vue  de  les  y  retenir  et  de  les  immobiliser  par  la 
menace  d'une  attaque,  tout  en  n'employant  soi-même  pour 
cela  que  des  forces  moindres,  afin  de  concentrer  ses  efforts 
sur  tel  point  que  l'ennemi  aura  eu  l'imprudence  de  dé- 
garnir. La  démonstration  entraine  souvent  une  attaque  et 
un  combat  qu'on  appelle  démonstratif,  et  que  l'auteur  de  la 
démonstration  cherche  surtout  à  faire  traîner  en  longueur. 
DÉMONSTRATIVEMENT  [stra)  adv.  D'une  façon  dé- 
monstrative. 

De  Mont  (Cbarles-Polydore-Marie),  critique  et  poète 
belge,néà\Vambeck(Brabant)en  1857.  Il  se  consacra  avec 
succès  à  la  poésie  flamande.  Outre  des  articles  et  des 
livres  pédagogiques,  on  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  : 
Vie  de  jeune  homme  (1878^;  le  Premier  Homme  (1879);  Poème 
épique  en  hexamètres;  Folie  de  printemps  (1881);  Loreley 
(1882):  Henri  Conscience,  sa  vie  et  ses  œuvres  (1883);  les 
Papillo7is  (1885);  Dans  mon  village,  récits  en  prose  (1885)  ; 
Zanna  (1887),  comédie  en  vers,  etc.  C'est  un  néo-païen 
de  l'école  de  Heine  et  de  Leconte  de  Lisle. 

DemONT  (Adrien-Louis),  peintre,  né  à  Douai  en  1851, 
élève  de  Jules  Breton,  dont  il  épousa  la  fiUo  en  1880.  Il 
débuta  au  Salon  en  1875.  Ses  principales  œuvres  sont  : 
la  Nuit,  Abel  (musée  du  Luxembourg);  Août  dans  le  Nord 
(Le  Havre);  le  Moulin  (Amiens);  la  Briqueterie  (Ùo^^\)\ 
les  Landes  du  Finistère  (Dunkerque);  Marée  basse  (Or- 
léans); les  Jacinthes,  le  Jardin  du  Vieu:r  (New-York);  Fian- 
çailles (Lille);  Don  Quichotte  (Melbourne);  le  Déluge,  la 
Légende,  Eurydice,  les  Danaîdes,  la  Terre  promise,  Nudus 
tnmuda  le/Ta,  etc.  Cet  artiste  interprète  surtout  avec  talent 
la  solitude  des  sites  sauvages;  il  excelle  à  éveiller  dans 
l'âme  du  spectateur  un  sentiment  pathétique.  Son  Nudus 
in  nuda  terra  est  tragique;  sa  Nuit  [musée  du  Luxem- 
bourg), pleine  d'un  charme  mélancolique  et  doux. 

DEMONTABLE  adj.  Qui  peut  être  démonté  :  Machine 
démontable.  Canot  démontable. 

démontage  [taj')  n.  m.  Opération  consistant  à  séparer 
les  diverses  pièces  d'une  machine  ,  d'un  instrument ,  à  les 
désassembler.  (Le  démontage  nécessite  souvent  l'emploi 
d'outils  spéciaux,  tels  que  matoirs  et  masses  en  cuivre, 
pour  éviter  de  détériorer  les  pièces  qui  étaient  solidement 
assemblées.) 

DeMONT-BRETON  (Virginie),  peintre,  née  à  Courrières 
(Pas-de-Calais)  en  1859,  tille  et  élève  de  Jules  Breton, 
femme  du  peintre  Dénient.  Ses  principales  œuvres  sont  : 
les  Jumeaux,  L'homme  est  en  mer,  la  Trempée,  Stella  maris, 
la  Vague,  qui  font  partie  de  diverses  galeries  de  New- 
York;  Femme  de  pécheur  (Amsterdam)  ;  la  Famille  (Douai)  ; 
la  Plage  (musée  du  Luxembourg)  ;  les  Loups  de  mer  (Gand)  ; 
Jean  Bart  (Dunkerque);  Jeanne  à  Domrémy  [hille);  le  Co- 
lombier d'Isa,  le  Bain,  les  Premiers  pas,  Ismaêl,  etc. 
M""*  Demont-Breton  a  été  nommée  présidente  de  l'Union 
des  femmes  peintres  et  sculpteurs. 

Démonte,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Coni]), 
sur  la  Stura,  affluent  du  Pô;  7.900  hab. 

DÉMONTER  (du  préf.  priv.  dé.  et  de  7nonter)  v.  a.  Jeter 
à  bas  de  sa  monture  :  Démonter  un  cavalier,  n  Mettre  à 
pied  :  Démonter  un  escadron. 

—  Priver  du  commandement  d'un  navire  :  Démonter  un 
capitaine  de  vaisseau. 

—  Désunir,  désassembler  pièce  à  pièce  :  Démonter  un 
fusil,  un  lit.  Il  Détendre  le  ressort,  descendre  le  poids  d'un 
mécanisme  qui  est  monté  :  Démonter  une  pendule. 

—  Fig.  Donner  du  relâchement  à  ;  Démonter  son  esprit. 
(M""  de  Sév.)  n  Déconcerter,  troubler,  interloquer,  révol- 
ter, mettre  en  colère  :  Certai7is  succès  démontent  le  pen- 
seur. Il  Renverser,  détruire  :  Les  événements  démontent 
souvent  nos  espérances. 

—  Artili.  Enlever  de  dessus  son  affût  :  Démonter  un 
canon,  un  obusier.  Il  Mettre  hors  de  service  :  Boulets  gui 
ont  démonté  deux  batteries.  —  Fig.  et  fam.  :  Démonter  les 
batteries  de  quelqu'un.  Déconcerter  ses  projets. 

—  Chass.  Démonter  «n  oiseau,  Lui  casser  une  aile. 

—  Techn.  Démonter  un  cojnposteur.  En  dévisser  le  talon 
mobile  pour  en  modifier  la  justification,  li  Démonter  des 
pierret^ies,  Les  enlever  de  la  garniture  dans  laquelle  elles 
étaient  serties. 

Démor}té,  ée  part.  pass.  du  v.  Démonter. 

—  Mar.  Mer  démontée.  Mer  excessivement  houleuse. 
Se  c/é/îionter,  v.  pr.  Se  faire  mutuellement  tomber  de 

cheval,  ii  Etre  susceptible  d'être  démonté,  ii  Démonter,  dis- 
loquer à  soi  :  Se  démonter  l'épaule  en  tombant. 

—  Fig.  Se  détraquer,  arriver  à  ne  plus  fonctionner,  au 
moins  régulièrement,  n  Se  décontenancer,  se  troubler,  se 
déconcerter;  se  fâcher,  se  révolter. 

—  Fam.  Bâiller  à  se  démonter  la  mâchoire.  Faire  de 
grands  bâillements.  (On  dit  aussi  À  SE  décrocher  la  mâ- 
choire.) Il  Visage  qui  se  démonte,  Visage  très  mobile,  dont 
on  modifie  l'expression  à  son  gré. 

DÉMONTEUSE  (rad.  démonter)  n.  f.  Ouvrière  employée 
aux  filières  dans  les  tréfileries. 

DÉMONTRABILITÉ  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  démon- 
trable :  La  DÉMONTRABILITÉ  des  vérités  de  l'ordre  surnaturel. 
Il  On  dit  aussi  demonstrabilité. 

DÉMONTRABLE  adj.  Qui  peut  être  démontré  :  Ce  que 
vous  avancez  ji'est  pas  démontrable.  Il  On  dit  quelquefois 
démon.strable. 

Le  démontrable  n.  m.  Ce  qui  est  démontrable  :  Dans 
l'ordre  du  démontrable,  l'accord  peut  toujours  se  faire  par 
les  procédés  propres  à  l'esprit  humain.  (Cn.  Fauvety.) 

—  Anton.  Zadémontrable. 

DÉMONTRER  (du  lat.  demonstrare,  môme  sens]  v.  a. 
Prouver  par  une  démonstration,  d'une  manière  évidente, 
certaine  :  C'est  le  temps  qui  s'est  oliargé  de  nous  démontrer 
sans  retour  que  science  était  puissance,  n  Enseigner  par  voie 
de  démonstration  t  Démontrer  l'anatomie  sur  un  cadavre. 

—  Prouver ,  être  un  témoignage  de  :  Rougeur  gui 
DÉMONTRE  Une  faute.  Action  qui  démontre  la  bonté. 

—  Absol.  Faire  dos  démonstrations  extérieures  de  ses 
spntiments.  (Pou  usité.) 

Se  démontrer,  v.  pr.  Etre  démontré. 

DÉMONTREUR  n.  m.  Celui  qui  démontre. 

DÉMONYME  (du  gr.  démos,  peuple,  et  onuma,  nom)  n.  m. 
Genre  spécial  do  pseudonyme  général,  quo  porte  un  ou- 
vrage 4'omme  nom  d'au'.eur.  Exemple  :  Dictionnaire  par 

DNB  SOCIÉTÉ  d'auteurs  ET  DE  SAVANTS. 


614 

DÉMOPÉDIE  {dî  —  du  ^r.  démos,  peuple,  et  paideia,  édu- 
cation) n.  f.  Art  d'instruire  le  peuple. 

DÉMOPHANES,  philosophe  grec,  né  à  Mégalopoli^Il 
fut  l'élève  d'Arcésilas,  prit  une  grande  part  à  la  délivrance 
de  sa  ville  natale  opprimée  par  Aristodème,  et  à  celle  de 
Sicyone,  puis  gouverna  quelque  temps  Cyrène,  conjoin- 
tement avec  Ecdème. 

DÉMOPHILE  (du  gr.  démos,  peuple,  et  philos,  ami)  n.  m. 
Ami  du  peuple.  (Peu  usité.) 

DÉMOPHILE.  Myth.  Un  des  noms  de  la  sibylle  de 
Cumes,  appelée  aussi  Déiphobe,  Hiérophyle,  Manto,  etc. 

DÉMOPHOON  ou  DÉMOPHON.  Myth.  gr.  Roi  légen- 
daire d'Athènes.  Il  était  fils  de  Thésée  et  de  Phèdre.  Il 
se  rendit  au  siège  de  Troie,  où  il  délivra  sa  grand'mère 
.liîlthra,  devenue  l'esclave  d'Hélène.  Au  retour,  il  fut  jeté 
par  la  tempête  sur  la  côte  de  Thrace,  et  inspira  la  plus 
vive  passion  à  la  fille  d'un  roi  de  ce  pays  nommée  Pnyl- 
lis,  qui  se  pendit  de  désespoir  après  son  abandon.  Plus 
tard,  il  défendit  les  Héraclides  contre  Eurysthée,  et  ac- 
cueillit Oreste,  qui  venait  de  tuer  sa  mère.  —  Compagnon 
d'Enée.  Il  fut  tué  par  Hêraklès. 

DÉMOPTOLÈME.  Myth.  gr.  Uû  des  prétendants  de 
Pénélope.  Il  lut  tué  par  Ulysse. 

DÉMORALISANT  (zan),  ANTE  adj.  Qui  démoralise  ;  qui 
amène  la  démoralisation  :  La  presston  démorâLisantk  de 
la  7}iisère. 

DÉMORAUSATEUR,  TRICE  adj.  Qui  démoralise  :  Bo- 
jnans  démoralisatkdbs. 

—  n.  Celui  qui  démoralise,  qui  détruit  les  bonnes  mœurs  : 

Un   DÉMORALISATEUR  éhonté. 

DÉMORALISATION  (co-si)  n.  f.  Action  de  corrompre, 
de  démoraliser;  état  de  corruption,  d'immoralité  :  Tôt 
ou  tard,  on  porte  la  peine  de  sa  démoralisation. 

DÉMORALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  moraliser)  v.  a. 
Corrompre,  rendre  immoral  :  L'ivrognerie  tend  à  démora- 
liser et  à  détériorer  l'espèce. 

—  Déconcerter,  décourager  ;  jeter  dans  une  sorte  d'iner- 
tie morale  :  Si  vous  punissez  votre  enfant  injustement,  vous 
le  démoralisez.  (Boitard.) 

Se  démoraliser,  v.  pr.  Etre,  devenir  démoralisé. 

DÉMORALXSEUR  n.  m.  Celui  qui  démoralise.  (Peu  usité.) 
Il  On  dit  plutôt  démoralisateur. 

DÉMORDRE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  mordre.  —  Se  con- 
jugue comme  ce  dernier)  v.  n.  Abandonner,  en  parlant  de 
ce  qu'on  mordait  :  La  belette  mord  de  toute  sa  mâchoire, 
et,  au  lieu  de  démordre,  elle  suce  le  sang  de  l'endroit  en- 
taïué.  (Buffon.)  fPeu  usité.] 

—  Fig.  Se  désister,  se  dédire.  (S'emploie  surtout  avec 
la  négation)  :  Les  hommes  ne  veulent  point  démordre  de 
leurs  opinions.  (Raucé.) 

DÉMOSTHÈNE,  général  athénien  de  la  seconde  moitié 
du  V"  siècle  avant  notre  ère.  II  se  distingua  par  ses  talents 
et  par  son  courage,  pendant  la  guerre  de  Péloponèse.  En 
425,  il  fut  envoyé  en  Messénie,  où  il  releva  et  fortifia 
Pylos.  Après  l'arrivée  du  démagogue  Cléon,  il  fit  prison- 
niers les  Spartiates  enfermés  dans  l'île  de  Sphactérie. 
En  413,  il  fut  envoyé  au  secours  de  Nicias  en  Sicile;  mais 
tous  deux  furent  défaits,  obligés  do  se  rendre  et  mis  à 
mort  par  les  Syracusains. 

DÉMOSTHÈNE,  orateur  et  homme  d'Etat  athénien,  né 
en  384  av.  J.-C.  dans  le  dème  attique  de  Paeania,  mort  à 
Calaurie  en  322.  Il  fut  un  enfant  chétif,  mais  de  goûts 
sérieux.  Suivant  la  légende,  il  dut  entreprendre  contre 
lui-même  un  violent  et  opiniâtre  combat  pour  former  sa 
voix,  fortifier  sa  poitrine,  corriger  ses  gestes;  il  décla- 
mait de  long^s  morceaux,  la  bouche  pleine  de  petits  cail- 
loux; il  allait  sur  le  bord  de  la  mer  opposer  sa  déclama- 
tion aux  mugissements  des  flots  pour  s'accoutumer  aux 
orages  des  assemblées  populaires;  d'autres  fois,  il  se  pla- 
çait sous  la  pointe  d'une  épée  nue  pour  corriger  certains 
mouvements  déréglés  de  son 
corps;  enfin,  il  demeurait  en- 
fermé des  mois  entiers,  la  tète 
à  demi  rasée  pour  s'interdire 
l'envie  de  quitter  sa  retraite.  A 
la  vérité,  il  est  difficile  de  con- 
cilier les  traditions  contradic- 
toires relatives  à  son  éduca- 
tion ;  et  l'on  ne  peut  guère 
ajouter  foi  à  toutes  les  anec- 
dotes suspectes  qui  le  montrent 
luttant  contre  sa  timidité  et 
son  prétendu  bégaiement.  Il 
fut  élève  de  l'orateur  Isée,  ei 
reçut  du  tragédien  Satyros  des 
leçons  de  diction.  Il  parait  avoir 
eu  des  débuts  assez  pénibles. 
Dès  sa  majorité,  à  dix-huit  ans, 
il  songea  â  poursuivre  ses  tu- 
teurs, Aphobos,  Démophon  et 
Thérippide,  qui  avaient  odieu- 
sement dilapidé  sa  fortune.  En 
363  ou  362,  Démosthène  obtint 
une  restitution  partielle  de  ses 
biens.  Il  vécut  surtout  de  son  métier  de  logographe.  Parmi 
les  discours  qu'il  composa  ainsi  pour  autrui,  on  peut  citer 
les  plaidoyers  :  Pour  ta  couronne  triérarchique  (vers  359), 
Contre  Calliclès,  Contre  Spondias.  Quelques-uns  des  plai- 
doyers de  cette  première  période  louchaient  déjà  à  la 
politique  ;  par  exemple,  les  discours  Contre  Androtion  (355), 
Contre  Timocrate  (353  ou  352),  Contre  Aristocrate  (352). 
En  355  ou  354,  Démosthène  prononce  son  premier  discours 
politique  ;  Contre  la  loi  de  Leptine ;  en  354,  son  discours  Sur 
les  symmories  ;  en  353,  sa  harangue  Pour  les  Mégalopoli- 
tains.  Puis  il  se  tourne  de  plus  en  plus  vers  la  politique 
étrangère.  II  devine  l'ambition  de  Philinpe,  et  dénonce 
ses  projets  dans  la  Première  Philippique  (351);  il  excite 
contre  lui  les  Athéniens  dans  ses  trois  Olynthiennes  (351- 
349).  Du  même  temps  datent  le  discours  Pour  la  liberté  des 
Rhodiens  (350),  et  la  Midienne.  Après  la  prise  d'Olynthe 
(348),  les  Athéniens  cherchent  vainement  à  former  une 
coalition  contre  la  Macédoine.  On  dut  se  résigner  à 
traiter;  on  envoya  à  Pliilippe  plusieurs  ambassades,  dont 
Démosthène  fit  partie  avec  Eschine  ;  et  l'on  conclut  la 
])aix  dite  de  Philocrate  (34fi).  Cependant,  Philippe  avait 
occupé  la  Phocide.  On  parlait  de  rompre  avec  lui  ;  Dé- 
mosthène, qui  voyait  l'impossibilité  de  la  lutte,  s'y  opposa 


Buste  de  Démosthène. 


613 

par  son  discours  Sur  la  paix  (315).  Mais  Plulipjpo  osa 
aomandor  i-ompto  aux  Atnôuieus  dos  attacjuos  dirigôos 
contre  lui  dans  l'assombliio.  Démosthôno  lui  répondit  on 

S rononçant  devant  los  disputés  \a.  Seconde  Phibppiquc,  où 
moDaçait  Ksi-liino  ot  lo  parti  macédoiiion  (341-343).  Kn 
môme  temps,  il  accusait  hschino  d'avoir  trahi  la  causo 
de  sa  patrie  dans  los  ambassades  de  346;  il  lui  intenta 
le  procùs  dit  de  l'ambassade,  mais  Eschino  tut  absous  a 
une  majorité  do  troute  voix  (343).  Dans  los  années  sui- 
vantes, Démosthôno  s'otloroa  do  réunir  les  principaux 
Etats  grecs  dans  une  coalition  contre  Philippe.  C'est 
alors  qu'il  prononça  son  discours  Sur  les  affaires  de  Chei'- 
sonèse  (342),  puis  los  derniôres  Philippiques  (341-340).  Il 
avait  été  jusque-là  orateur  d'opposition;  il  devint  alors, 
pour  quelques  années,  le  chef  du  parti  dirigeant  (340- 
338).  A  ce  moment,  éclata  la  guerre  sacrée.  Chargé  par 
les  ampbictyons  de  punir  le  sacrilôg-e  des  habitants 
d'Amphissa  (339),  Philippe  s"empara  d'Elatéo.  Ce  fut  un 
coup  de  tliéàtro.  Domosthéne  aussitôt  lit  voter  l'alliance 
avec  Thôbos.  Les  confédérés  furent  complètement  vaincus 
à  Chéronée  (338).  Philippe  traita  cruellemout  les  Thébains, 
mais  ménagea  les  Athéniens.  Quelques  années  plus  tard. 
à  la  mort  de  Philippe,  le  parti  patriote  s'agita  de  nouveau. 
Mais  Alexandre  accourut  ot  s'empara  de  Thèbes,  qu'il  dé- 
truisit; il  somma  les  Athéniens  de  lui  livrer  Démosthôno 
et  neuf  autres  orateurs,  qui  furent  sauvés  pourtant  par 
l'intervention  de  Démado.  Désormais  Athènes  fut  con- 
damnée à  la  paix  par  son  impuissance.  Dans  ces  annéos-ld 
se  place  le  procès  de  la  Couronne.  L'affaire  dont  les  débuts 
remontent  à  337,  fut  plaidée  seulement  en  330;  Eschino 
S'exila  d'Athènes.  On  no  sait  rien  sur  le  rôle  de  Démos- 
thène  dans  les  années  qui  suivirent.  En  324,  il  fut  impli- 
qué, justement  ou  non,  dans  la  vilaine  atfaire  d'Harpale. 
Démosthène  fut  condamné  à  une  amende  de  50  talents: 
comme  il  ne  put  la  payer,  il  fut  jeté  en  prison;  il  s'évada, 
quitta  le  pays  pour  vivre  â.  Egine,  puis  à  Trézène.  L'année 
suivante,  la  mort  d'Alexandre  fut  le  signal  d'un  soulè- 
vement général.  Démosthène  montra  tant  d'activité  pa- 
triotique, qu'on  le  rappela  d'exil,  et  il  rentra  en  triomphe 
à  Athènes.  Mais,  bientôt,  Antipatros,  vainqueur  à  Crannon 
en  Thessalie,  exigea  qu'on  lui  livrât  les  principaux  ora- 
teurs. Démosthène  s'enfuit  dans  l'ile  de  Calaurie,  et  crut 
y  trouver  un  asile  dans  le  temple  de  Poséidon  ;  les  soldats 
d'Antipatros  l'y  cernèrent,  lo  sommèrent  de  partir,  et  il 
s'empoisonna.  Il  laissait  la  réputation  d'un  grand  patriote. 
Nous  possédons  sous  son  nom  soixante  discours,  sans 
compter  cinquante-six  exordes,  six  lettres  et  YEroticos. 
Mais  beaucoup  de  ces  ouvrages  sont  considérés  comme 
apocryphes. 

—  BiBLioGR.  :  édit.  de  H.  Weil,  texte  grec,  les  Barangues 
(Paris,  1873)  ;  les  Plaidoyers  politigues  (Paris,  1877-1886) 
[trad.  franc,  par  Stiévenart  (Paris,  1842);  par  Plengoulm 
(Paris,  1861-1864);  par  Dareste,  Plaidoyers  civils  Œ'an^, 
1875)]  ;  'Plaidoyers  politigues  (Paris,  1879).  —  Cf.  Schtefer, 
Demosthenes  und  seine  zeit  (Leipzig, 
1856-1858):  Blass,  die  Attiscke Bered- 
*amA:ei((Leipzig,  I877)i:  Maurice  Croi- 
set,  les  Idées  morales  dans  l'éloquence 
politique  de  Démosthène  (Paris,  1874). 

—  Iconogr.  Les  Athéniens  élevèrent 
une  statue  de  bronze  à  Démosthène, 
après  sa  mort;  elle  fut  exécutée  par 
Polyeucte,  la  première  année  de  la 
cxxV  olympiade;  elle  représentait  le 
grand  orateur  avec  l'épée  au  côté. 
Deux  petits  bustes  de  bronze,  décou- 
verts à  Herculanum,  nous  ont  con- 
servé les  traits  de  l'orateur  ;  le  plus 
petit  porte  lo  nom  de  Démosthène 
gravé  sur  lo  socle  en  lettres  grec- 
ques. On  a  découvert  depuis  plusieurs 
statues  dont  les  tètes  ont  plus  ou 
moins  de  ressemblance  avec  les  bus- 
tes d'Herculanum  :  une  dos  plus  re- 
marquables se  trouve  en  Angleterre; 
elle  est  de  marbre  ot  représente  Dé- 

mosthèae  faisant  une  harangue.  Lo         ^^  ^,  „„,Jtiiène. 
Louvre  possède  aussi  une  statue  an- 
tique de  Démosthène  haranguant  ;  le  personnage  est  assis. 
Au  musée  du  Vatican  se  voit  une  statue  de  Démosthène 
debout,  le  corps  enveloppé  d'un  manteau  roulé,  les  deux 
mains  abaissées  et  tenant  un  volumen. 

Démosthène  (lantkbnk  dk).  Antiq.  Nom  sous  lequel 
a  été  longtemps  connu,  à  Athènes,  le  monument  cliora- 
gique  de  Lysicrato,  élevé  en  335  av.  J.-C.  Suivant  une 
tradition,  d'ailleurs  absurde,  Démosthène  se  serait  parfois 
retiré  dans  ce  minuscule  monument,  pour  y  méditer. 

DÉMOSTHÈNE,  médecin  grec,  né  à  Marseille  au  i*'^s. 
de  notre  ère.  Galion  nous  a  transmis  de  lui  quelques  for- 
mules médicales  ((uo  C.-G.  Kiihu  a  recueillies  et  publiées. 

Démosthène  Philalèthe,  médecin  groc  du  i"  siècle 
do  notre  oro.  11  uvait  ou  pour  maître  Alexandre  Phila- 
lètho.  11  a  écrit,  sur  le  pouls  et  sur  les  maladies  des  yeux, 
des  ouvrages  dont  Aétius  ot  Paul  d'Egine  nous  ont  con- 
servé des  fragments. 

DÉMOSTHÉNICN,  ENNE  [sté-ni-in,  en')  adj.  Qui  appar- 
tient, qui  est  jirupro  ù,  Démosthène,  à,  son  stylo,  à  son  élo- 
quence. Il  On  dit  ;iussi  diïmosïhéniqub. 

Demotika.  Géogr.  V.  DiMETOKA. 

DÉMOTIQUE  (tilc'  —  du  gr.  dêmotikos,  populaire)  adj. 
Il  Krritnn.'  diUuutique.  Dernièi-e  lormo  connue  de  l'écrituro 
cursivn  des  amneiis  K^.'ypiions.  V.  I'^gyptk. 

Demotz  de  La  Salle,  prôtro  et  musicien,  né  à 
Humilly  (Savoie»),  mort  en  1742,  ost  l'invontour  d'une  mé- 
thode lie  notation  musicale.  Par  son  système,  qui  n'était 
pas  absolument  nouveau,  il  sui)primait  la  portée  et  ne  fai- 
sait usage  que  d'un  seul  caractère  do  note,  qui,  par  sa 
position  verticale,  horizontale  ou  obliqua,  caractérisait  le 
dogré  d'élévation  du  son.  Demotz  do  La  Salle  a  publié  : 
A/ét/iode  de  plain-chant  (1728);  Bréviaire  romain  (1728); 
MéOwdc  de  musique  (1728). 

DÉMOUCHETAGE  f/a;"  — rad.  démoucht'ter)  n.  m.  Action 
d'eidrvcr  l.i  innm  lit>  garnissant  l'extrémité  d'un  lleuret. 

DÉMOUCHETAGE  [tuf)  n,  m.  En  T.  Uo  mouiior.,  Opéra- 
tion par  Iai|uelle  lu  mounior  réunit  los  grains  avant  de  les 
porter  Hou.s  les  immlos. 

DÉMOUCHETER  (du  préf.  priv.  d^,  Ot  do  mouche  — 
PriMid  deux  /  d(*vant  une  sylhihe  nincîlto  :  Je  démouchette) 
V.  a.  Faire  uautor  la  mouche  d'un  llourot. 


m. 


DEMOSTHENE 


DENATURATION 


DÉMOUCHETER  (prend  doux  (  devant  une  syllabe 
muette  ;  je  drmouchctte)  v.  a.  Pratiquer  lo  démouchetago, 

en  parlant  du  blé. 

DÉMOULAGE  (^ffj")  n.  m.  Action  do  démouler,  d'enlever 
iliin  niuulo  :  Dkmoulage  d*«Hc' 5(afu(.'. 

DÉMOULER  (du  préf.  pnv.  dé,  ot  do  mouler)  v.  a.  Re- 
liici-  du  moule  :  Di-jmolu.kr  une  c/orAe. 

Se  démoulePf  v.  ]>r.  Etre  enlevé  du  moule. 

DemourS  (Pierre),  chirurgien  français,  né  à.  Marseille 
on  170'.;,  mort  à  Paris  en  1795.  Oculiste  distingué,  il  a 
laissé,  comme  ouvrages  :  Nouvelles  réflexions  sur  la  lame 
cartilagineuse  de  la  cornée  (1770)  ;  Traité  des  plaies  d'armes 
«/"ea  (1745).  —  Son  fils,  Antoink- Pierre,  né  à  Paris  en 
1762,  mort  on  1836,  a  laissé  un  Traité  des  maladies  des 
yeux  (1818).  C'est  lui  qui  a  fait  la  première  opération  do 
la  pupille  artiricielle. 

DemOUSTIER  (Pierre-Antoine),  ingénieur  français,  né 
à  Lassigny  en  1755,  mort  en  1803.  Elève  ot  collaborateur 
de  Perronnet,  il  construisit  à  Paris  lo  pont  Louis  XV, 
(auj.  pont  de  la  Concorde),  lo  pont  des  Arts  et  l'ancien 
pont  d'Austerlitz,  ces  doux  derniers  on  fer.  Il  était  l'onéle 
de  l'auteur  des  Lettres  à  Emilie  sur  la  mythologie. 

DemOUSTIER  (Charles-Albert),  littérateur  français,  né 
à  Villors-Cottorets  en  17G0,  mort  en  1801,  descendait,  par 
son  père,  de  Racine,  et  par  sa  mère  do  La  Fontaine.  Ses 
Lettres  à  Emilie  sur  la  mythologie  (1780-1798),  écrites  en 
prose  entremêlée  de  vers,  au  style  souvent  précieux  et 
maniéré,  mais  où  l'on  trouve  de  la  grâce  et  des  idées  in- 
génieuses, eurent  du  succès,  surtout  auprès  des  femmes. 
On  lui  doit,  en  outre,  des  poèmes,  des  livrets  d'opéras,  des 
comédies  :  le  Conciliateur  (1791);  les  Femmes  (1795);  le 
Tolérant  [1196),  etc.;  Cours  de  morale  et  opuscules  (1794). 
Ses  Œuvres  réunies  ont  été  publiées  en  1804. 

DÉMOUVOIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  motivoir)  v.  a.  Dr. 
Débouter  :  Démouvoir  le  plaignant  de  sa  demande.  (Peu 
usité  et  seulement  à  l'infinitif.) 

Se  àémouvoir,  v.  pr.  Se  désister  :  Se  démouvoir  d'une 
prétention. 

Dempster  (Thomas),  savant  écossais,  né  vers  1579, 
mort  à  Bologne  en  1625.  Il  se  fit  recevoir  docteur  à  Paris, 
ot  se  livra  à  l'enseignement;  mais  son  caractère  difficile 
et  querelleur  le  força  â  changer  constamment  de  rési- 
dence. Il  fut  quelque  temps  historiographe  de  Jacques  I*^ 
puis  passa  en  iltalie,  où  il  continua  à  enseigner.  Qji  lui 
doit  un  ^rand  nombre  d'ouvrages  qui  attestent  son  érudi- 
tion, mais  qui  manquent  d'esprit  critique  et  même  parfois 
de  véracité.  Le  principal  est  Historia  ecclesiastica  gentis 
Scotorum  (1627),  sorte  de  dictionnaire  biographique  des 
Ecossais  illustres,  où  la  vérité  et  la  fable  se  mêlent  dans 
une  proportion  à  peu  près  égale. 

Dem-SOULEÏMAN  ou  Dem-ZIBER,  ville  du  Soudan, 
dans  l'ancienne  province  égyptienne  du  Bahr-el-Ghazal, 
sur  le  Biori,  sous-affluent  du  Bahr-Diour.  Elle  fut  la  capi- 
tale de  la  province  du  Bahr-el-Ghazal,  de  1878  à  1886. 

DÉMUÉTISATION  (za-si)  n.  f.  Action  de  démuétiser  : 
La  DÉMUÉTISATION  d'une  voyelle. 

DÉMUÉTISER  (du  préf.  priv.  de,  et  de  muet)  v.  a.  Rendre 
une  lettre  sonore,  de  muette  qu'elle  était  :  Démuétiseb  une 
voyelle. 

DÉMUNIR  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  munir)  v.  a.  Enlever 
les  munitions  de  :  Démunie  une  forteresse. 

—  Par  ext.  Dépouiller  :  Démunir  un  homme  de  tout  ce 
qui  lui  restait. 

Se  démuniPf  v.  pr.  Etre  démuni  ;  se  dépouiller,  se 
priver,  se  dessaisir  de  certaines  choses  dont  on  avait  fait 
provision. 

DÉMURER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  murer)  v.  a.  Enlever  la 
maçonnerie  avec  laquelle  od  a  formé  une  ouverture  : 
Dk.murer  une  fenêtre,  une  porte. 

Se  démurerf  v.  pr.  Etre  démuré. 

DEMURET  {rè)  n.  m.  Pendeloque  d'orfèvrerie  ou  de 
joaillerie  attachée  à  l'extrémité  d'une  chaîne  (xvi'  s.). 

DÉMURGER  (je)  V.  n.  Afg.  S'oD  allor,  so  sauver,  il  On 

dit  aussi  niïMARGER. 

DÉMUSELER  (du  priv.  dé,  et  do  museler.  —  Double  la  con- 
sonne l  devant  une  syllabe  muotte  :  Je  démuselle.  Tu  dému- 
selleras) V.  a.  Enlever  la  muselière  :  Démuseler  un  chien. 

—  FiçT-  Déchaîner,  ronilro  libre  :  Démuseler  les  passions. 
Se  démuseler,  v.  pr.  Etre  démuselé,  ii  Enlever  sa  muse- 
lière. 

Denab  n.  m.  Astron.  Syn.  do  Dened. 

Denain,  ch.-l.  de  canton  du  dép.  du  Nord,  arr.  ot  ù 
12  kil.  doValenciennes,  sur  l'Escaut 
canalisé  ;  19.916  hab.  Ch.  do  f.  Nord. 
Cotto  ville  doit  son  origine  à  une 
ancienne  abbayo  fondée  au  viii*  siè- 
cle. En  1079,  Baudouin  VII,  comte  do 
ïlainaut,  y  vainquit  Robert  le  Fri- 
son, comte  de  Flandre,  et,  en  1712, 
Villars  y  remporta  sur  lo  prmce 
Eugène  une  victoire  décisive.  En 
1826  on  découvrit  les  mines  de 
houille  do  Denain,  et  la  grande 
métallurgie  fit  do  ce  bourg  un  do 
ses  foyors  los  plus  puissants.  For- 
ges ot  aciéries,  laminoirs,  sucre- 
ries, verrerie,  puits  do  la  Compagnie 
dos  Mines  d'Anziu.  V.  Anzlm.  —  Lo  canton  a  7  comm.  of 
33.726  hab. 

Denain  (uataille  de),  une  dos  plus  glorieuses  do 
l'histoiro  do  France,  ijagnée  le  2-1  juillet  171-2,  pendant  la 
guerre  do  la  succession  d'Espagno,  par  le  maréchal  do 
VilJars,  sur  los  Impériaux,  (|uo  commandait  le  prince  Eu- 
gène de  Savoie.  —  Au  début  do  la  campagne  de  1712,  la 
Franco  so  trouvait  dans  une  situation  dos  plus  critiques. 
Lo  prince  Eugène  occupait  la  Flandre.  Il  n'avait  plus, 
devant  lui  jusqu'à  Paris,  qu'une  .soûle  place  forte,  Lan- 
drecies.  Vilfars  partit  pour  fa  frontière  ot  établit  son  quar- 
tier général  ù  Cambrai.  Le  princo  Eugène  déploya  son 
armée  entre  Bouohain  et  Cateau-Cambrésis.  Ses  lignes 
formaient  un  double  retranchement,  tiui  reliait  Denain 
et  Marchiennos,  et  que  les  Inipériau.v  appelaient  insolem- 
ment le  chcrnin  de  Paris.  Villars,  après  avoir  trompé  le 
prince  Eugène  par  uno  fausse  attaque  ooniro  Landrecies, 
lit  franchir  l'Eseaut  par  lo  gros  dos  troupe.s  françaises, 
Hous  une  oUVoyablu  cauonuadu,  emportèrent  los  rotrancho- 


ments  défendus  par  17  bataillons,  lesquels  furent  presque 
anéantis.  Eugène  so  retira  après  avoir  perdu  8.000  hommes 


Armes  do  Denain. 


Plan  de  la  bataille  de  Denain  :  a,  lignes  construites  par  les  Fran- 
çais en  n09;  b.  retranchements  de  Denain;  c,  lignes  que  les  alliés 
ai>pelaieDt  «  chemin  de  Paris  ».  —  1,  Marche  des  Français  venant 
de  Cateau-Cambréais;  2.  Marche  des  alliés  venant  de  Landrecies; 

3.  Marche  de  la  garnison  française  prenant  l'ennemi  à,  revers. 

et  laissant  60  drapeaux  aux  mains  de  Villars.  La  victoire 
de  Denain  obligea  l'eanemi  à  évacuer  la  Flandre. 

Denain  (Léontine- Pauline- Elisa-Désirée  Mesnagb, 
dite  M"*  EUisa),  actrice,  née  et  morte  à  Paris  (1823-1892). 
Elle  entra  à  la  Comédie-Française,  où  elle  fut  reçue  so- 
ciétaire en  1845,  et  remplit  avec  beaucoup  do  grâce  et  de 
talent  les  rôles  de  coquettes  et  d'amoureuses.  Elle  quitta 
le  théâtre  dès  1856.  Elle  avait  formé  une  collection  do  ta- 
bleaux qui  fut  vendue  après  sa  mort  plus  de  700.000  francs. 

DÉNAIRE  {nèr' —  lat.  denarius;  de  déni,  dix)  adj.  Qui  a 
dix  chiffres  ou  caractères;  qui  a  rapport  au  nombre  dix  : 
Nombre  dênaire.  Système  dénaire. 

DÉNANTIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  nantir)  v.  a.  Enlever 
sou  nantissement  à  :  Dénantir  ses  créajîciers. 

Se  dénantir,  v.  pr.  Abandonner  son  nantissement,  ii  Par 
ext.  Se  dépouiller,  se  démunir  :  Il  ne  faut  pas  se  dénan- 
tir de  ce  qu'on  possède. 

DÉNARIAL  (du  lat.  deîiarius,  denier)  n.  m.  Nom  que  l'on 
donnait  à  certains  affranchis,  chez  les  Germains,  il  ï*\.  Des 

DÉNARIAUX. 

—  Enctcl.  II  y  avait,  chez  les  Francs,  cinq  modes  d'af- 
franchissement :  par  hantradam  (parle  serment  du  maître), 
par  cartam  (par  écrit),  par  testament,  par  l'Eglise,  et  enfin 
par  le  denier.  L'affrancuissement  par  le  denier  se  passait 
en  présence  du  roi.  Celui-ci  plaçait  un  ou  plusieurs  de- 
niers dans  la  main  de  l'esclave  et  les  faisait  sauter  en 
disant  :  «  Je  veux  que  cet  homme  soit  libre,  n  L'affranchis- 
sement par  le  denier  ne  faisait  pas  seulement  un  individu 
libre,  il  faisait  un  ingénu.  Le  wergeld  de  l'affranchi  par  le 
denier  (  «  homo  denariatus  ou  denarialis  «  )  était  de  200  sous, 
exactement  le  même  que  celui  de  l'homme  libre. 

DENARO  {dé  —  du  lat.  deJiarius,  as,  monnaie  de  cuivre; 
rad.  deîii,  dix)  n.  m.  Monnaie  de  compte  de  plusieurs 
Etats  de  l'Italie,  à  l'époque  où  l'Italie  n'était  pas  consti- 
tuée en  royaume,  n  Subdivision  de  la  livre  poids,  valant 
1/288  de  l'unité.  \\  Ancienne  monnaie  d'argent  du  Chili, 
d'une  valeur  de  54  centimes  environ. 

DÉNASALEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  dônasaler  : 
Dknasalemknt  d'une  syllabe,  d'une  voyelle. 

DÉNASALER  ou  DÉNASALISER  (du  préf.  priv.  dé.  et  de 
nasal)  V.  a.  Oter  lo  son  nasal  à  :  Les  Gascons  dénasalent 
les  nasales  finales  devant  un  mot  qui  commence  par  une  voyelle, 
et  disent  granet  gros  pour  grand  et  gros. 

DÉNATIONALISATION  (za-si)  n.  f.  Action  de  dénatio- 
naliser; résultat  de  cette  action  :  La  conquête  commande 
la  guerre;  la  guerre,  les  détronejnents  et  les  dénationali- 
sations. (Lamart.) 

DÉNATIONALISER  (si-o  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  na- 
tionaliser) V.  a.  Dépouiller  du  caractère  ou  de  l'esprit  na- 
tional :  DÉNATIONALISER  un  pays.  il  Faire  perdre  le  titre 
de  citoyen,  faire  changer  de  nationalité  à  :  Je  demande 
comtnent  un  consul  pourrait  dénationaliser  des  Français. 
(Thiers.)  n  Détruire  tictivement  la  nationalité  de  :  Déna- 
tionaliser une  marchandise. 

Se  dénationaliser,  v.  pr.  Etre  dénationalisé  ;  perdre  lo 
caractère  national. 

DÉNATTER  (na-té  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  natter)  v.  a. 
Défaire,  on  parlant  d'une  cliose  nattée  :  Dénatter  se*  cAe- 
veux,  une  mèche  de  fouet. 

Se  dénatter,  v.  pr.  Etre,  devenir  dénatté,  n  Dénatterses 
cheveux  :  Femme  qui  se  dknattk. 

De  natura  reruin  {De  la  nature  des  choses),  poèmo 
philosophique  do  Lucrèce.  V.  nature  des  choses  (De  la). 
DÉNATURALISATION   (si-ou)  n.  f.  Action  de  déoatura- 
liser  ;  perte  du  droit  de  naturalisation. 

DÉNATURALISER  (du  priv.  dé,  et  de  naturaliser)  v.  a. 
Priver  de  la  n;itur;ilisation  :  Dénaturaliser  un  individu. 

Se  dénaturaliser,  v.  pr.  Etre  dénaturalisé;  perdre  los 
droits  acL|Uis  parla  naturalisation. 
DÉNATURANT  (m/i),  ANTE   adj.  Qui  dénature. 
DÉNATURATEUR  n.  m.  Employé  do  la  régie  qui  déna- 
ture les  alcools  uu   autres   denrées,  il  Celui  oui,  sous  lo 
contrélo  du  rîsc,  livre  au  commerce  dos  alcools,  sol,  su- 
cre, etc.,  dénaturés  par  l'adjonction  do  certains  produits. 
DENATURATION  (ra-si-on)  n.   f.  Action  do  dénaturer. 
li  Si)écialeni.  pour  les  alcools,  sucres,  saindoux,  sols,  etc., 
employés  à  certains  usages  industriels  ou  agricoles.  Opé- 
ration consistant  à  leur  ajouter  uno  substance   qui  les 
rende  impropres  ù  toute  autre  destination. 

—  Encycl.  La  loi  du  8  décembre  1814  a  diminué  los 
droits  sur  les  alcools  industriels,  c'est-à-dire  destinés  uni- 
quemoDt  à  la  préparation  des  vernis,  couleurs,  produits 
ohimiquos,  oto.  La  dénaturation  do  ces  alcools  cousisto 
a  les  additionner  do  substances  {méthylène  lo  plus  sou- 
vent) rendant  impossible  leur  régénération.  Los  opérations 
de  la  dénaturation  s'exécutent  sous  la  surveillance  immé- 
diate des  agents  do  la  régie,  i\  qui  cotte  administration 
remet  los  produits  dénaturants  ù  omployor.  La  loi  du 
5  août  1890  a  réduit  do  (îO  à  24  francs  par  lôo  kilogriinunes 
les  droits  sur  los  sucros  employés,  après  dénaturation,  au 

77 


DÉNATUREMENT   —  DENDROCOMÈTE 


quantités . 

par  l'Etat  et  établis  dans  certaines  communes  ;  elle  a  tou- 
jours lieu  en  présence  des  employés  de  la  régie  et  se  fait 
en  versant  le  sucre  dans  une  quantité  de  moût  au  moins 
égal©  en  poids.  Le  sel  dénaturé,  destiné  à  la  fabrication 
des  engrais  et  à  l'amendement  direct  des  terres,  a  été 
exonéré  par  le  décret  du  s  novembre  1869.  Sa  dénaturation 
s'opère  en  l'additionnant  de  naphtalme,  de  goudron  de 
houille  ou  dô  bois,  de  chaux  éteinte,  etc.,  suivant  l'emploi 
auquel  on  le  destine.  Les  saindoux,  dénaturés  ailleurs  que 
dans  les  bureaux  d'importation,  payent  une  redevance  mo- 
dérée. Enfin,  l'administration  met  à  la  disposition  du  public, 
comme  insecticides,  des  jus  de  tabac  dénaturés,  c'est-à-dire 
mèiés  â  une  certaine  quantité  de  pétrole. 

DÉNATUREMENT  {7nan)  a.  m.  Action  de  dénaturer  :  Les 
DÉNATDRKMKNTS  du  sens  dcs  7nots  sont  fréquents.  (Inus.) 

DÉNATURER  idu  préf.  priv.  dé,  et  de  nature)  v.  a.  Trans- 
former, changer  la  nature,  le  caractère  propre  de  :  Déna- 
TURKR  un  objet  volé.  Il  Mélanger  à  certaines  substances 
(alcool,  sucre,  sel,  etc.),  pour  lesquels  l'Etat  a  consenti 
des  réductions  de  droits,  d'autres  sub.stances  qui  les  ren- 
dent impropres  à  leur  destination  ordinaire. 

—  Fig.  Donner  une  fausse  apparence  à  :  L'esprit  de 
parti  réussit  à  dénaturer  les  pUis  belles  actions.  (.M"'"  de 
Staël.)  H  Corrompre  ;  vicier,  gâter  les  sentiments  naturels  : 
L'ambition  dénature  le  cœur.  (M"'  de  Staël.) 

—  Dr.  Dénaturer  une  créance,  La  changer  en  une  créance 
dénature  différente. 

Dénaturé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dénaturer. 

—  Fig.  Qui  manque  aux  sentiments  que  la  nature  a  mis 
au  cœur  de  l'homme  -.Fib  dénaturé.  Père  dénaturé,  il  Qui 
sert  à  un  acte  méchant  et  contre  nature  :  Des  jnaïus  dé- 
naturées. Il  Contraire  aux  lois  de  nature  ;  qui  répugne  à  la 
nature  :  Goût  dénaturé.  Passioîi  dénaturée. 

--  Substantiv.  Personne  dénaturée  :  Un  dénaturé. 
Se  dénaturer,  v.  pr.    Etre  dénaturé;  perdre  sa  nature 
primitive,  it  Se  pervertir,  devenir  dénaturé. 

DenaYROUZE  (Louis),  auteur  dramatique  et  ingénieur 
français,  né  à  Espaliou  en  1848.  Sorti  de  l'Ecole  poly- 
technique, il  servit  quelques  années  dans  l'artillerie.  Il  s'est 
fait  connaître  :  comme  auteur  dramatique,  par  diverses 
pièces  :  la  Belle  Paule  (1872);  ^'"'  Duparc  (1875);  Begina 
Sarpi(1876);  comme  ingénieur,  par  l'invention  des  aéro- 
phores  qui  portent  son  nom  et  par  celle  d'un  procédé  pour 
augmenter  l'éclairage  en  combinant  du  gaz  avec  l'électri- 
cité. Denayrouze  fut  député  d'Esi)alion  de  1884  à  1885,  et 
administrateur  de  o  la  République  française  »,  où  il  rédigea 
la  revue  dramatique.  On  a  de  lui  :  la  Revanche  fantastique 
(1872);  la  Poésie  de  la  science  (ISIO);  le  Socialisme  de  la 
science:  essai  d'économie  politique  positive  {i^il)  ;  etc. 

DenBIGH,  ville  de  la  Grande-Bretagne  (pays  de  Galles), 
chef-lieu  du  comté  de  ce  nom,  dans  la  vallée  de  la  Clwyd  ; 
6.410  hab.  Tanneries,  manufacture  de  gants  et  de  souliers. 
La  ville  est  située  sur  une  colline  abrupte,  que  couronnent 
les  ruines  d'un  ancien  château  fort  du 
temps  d'Edouard  1". 

Denbigh  (comté  de),  comté  de  la 
Grande-Bretagne  (pays  de  Galles),  en 
grande  partie  montagneux.  Les  vallées, 
comme  celles  de  la  Clwyd,  sont  très 
pittoresques  et  extrêmement  fertiles. 
Culture  de  céréales.  Elevage  de  che- 
vaux, bêtes  à  cornes  et  moutons.  Mines 
de  fer,  plomb,  cuivre,  houille.  Fabrica- 
tion d'étoffes  de  laine. 

DENCHÉ,  ÉE  {dan  —  du  bas  lat.  den- 
ticatus,  garni  de  dents)  adi.  Blas.  Se  dit  dos  pièces  hono 
râbles  munies  de  dents  à  la  manière 
d'une  scie.  Syn.  de  denté,  ee. 

DENCHIK  {din-chik')  n.  m.  Domes- 
tique soldat  russe. 

DENCHURE  (dan)  n.  f.  Blas.  Filet 
denché,  qui  se  place  au  bord  supérieur 
de  l'écu.  (Son  emploi  est  très  rare.) 

DENDARUS  {din,russ)  n.  m.  Genro 
d'insectes  coléoptères  hétéromères, 
famille  des  ténébrionidés,  tribu  des 
pédininés,  comprenant  des  formes  do 
taille  moyenne,  allongées,  ovales,  à 

pattes  assez  courtes,   uniformément    Ueodarua  (gr.  2  fois). 
noires.  (Les  dendarus,  dont  on  connaît 
une  quarantaine  d'espèces,  habitent  la  région  circamédi- 
terranéenne  ;  ils  vivent  dans  les  lieux  secs  et  arides.) 
DendÉEU^H,  gros  village  de  la  Haute-Egypte  (prov.  de 


U'argeot  au  chef 
denché  de  gueules. 


Cette  localité  était  consacrée  à  Hâthor,  et  le  temple  qu'y 
possédait  1-a  déesse  était  l'un  des  plus  anciens  du  pays  :  il 
avait  été  restauré  et  agrandi  tour  à  lour  par  Khéops,  par 
Thoutmosis  111,  par  Ramsés  II.  Lo  temple  actuel  date  de 
l'époque  des  derniers  Ptolémées,  et  il  a  été  décoré  en 
grande  partie  sous  les  premiers  Césars  romains  :  sous 
Tibère,  sous  Caligula,  sous  Claude,  sous  Néron.  Il  a  été  dé- 
blayé par  Mariette  de  1860  à  1870,  et  il  est  accessible  com- 
plètement. Le  fameux  zodiaque  rond,  qui  a  soulevé  tant  de 
controverses,  a  été  transporté  à  Paris  au  début  du  xix'  siè- 
cle, et  il  est  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale.  Outre  le 
grand  temple  d'Hâthor,  on  y  voit  encore,  un  peu  auN.-E., 
le  Mammdi,  construit  sous  Auguste,  décoré  sous  Trajan  et 
sous  Adrien  ;  vers  le  S.-O.,  un  petit  temple  d'isis,  bâti  éga- 
lement sous  Auguste.  Les  ruines  de  la  nécropole,  fouillées 
en  1897-1898  par  Flinders  Pétrie,  ont  rendu  de  nombreuses 
tombes  des  premières  dynasties. 

DeNDERHAUTEM,  bourg  de  Belgique  (prov.  de  la 
Flandre  orient.},  arr.  admin.  d'Alost,  arr.  judic.  d'Aude- 
narde,  près  de  la  Ûendre,  affluent  de  l'Escaut;  4.100  hab. 

DendERLEEUW,  bourg  de  Belgique  (prov.  de  la 
Flandre  orient.),  arr.  admin.  d'Alost,  arr.  judic.  d'Aude- 
narde,  sur  la  Dtndre;  2.800  hab.  Dentelles. 

DeNDERMONDE.  Géogr.  V.  Termonde. 

DendERWINDEKE  ,  bourg  de  Belgique  (prov.  de  la 
Flandre  orient.),  arr.  admin.  d'Alost,  arr.  judic.  d'Aude- 
narde;  3.000  hab. 

DENDRACHATE  [din,  kat'  —  du  gT.  dendron,  arbre,  et 
akhatês,  agate)  n.  f.  Nom  donné  par  les  anciens  aux  agates 
mousseuses.  Il  On  a  dit  quelquefois  dendragate. 
'  DENDRAGIS  {din,  siss)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'antho- 
zoaires  zoanthaires,  famille  des  poritidés,  tribu  des  turbi- 
narinés,  comprenant  des  polypiers  dont  les  branches  se 
ramifient  dans  un  même  plan.  (Les 
dendracis  ont  concouru  pour  une 
grande  part  à  la  formation  des 
grands  récifs  éocènes  de  l'Europe 
orientale.) 


iiodia/jue  du  temple  d 


K6n6h),  sur  la  rive  ffauche  da  Nil,  bâti  à  côté  dos  ruines 
de  la  ville  de  Tantorirî,  la /"cn/vm  des  géographes  grôco- 
romaint.  lo  chef-lieu  du  nome  d'Aiti. 


DENDRAGROSTIDE     U.    f.    Bot. 
Syn.  de  chusquée. 

DENDRASTER  {din,  stër")  n.  m. 
Genre  d'oursins  clypéastroïdes,  fa- 
mille des  scutellidés,  comprenant 
des  formes  aplaties,  circulaires,  à 
étoile  ambulacraire  excentrique  en 
arrière,  à  pétales  arrondis  et  inégaux.  (Le  dendraster  excen- 
tricus,  bel  oursin  violet  de  Californie,  est  le  type  du  genre.) 

DeNDRE  ou  DendER,  rivière  de  Belgique,  affluent  de 
l'Escaut.  Elle  se  forme  à  Ath  par  la  réunion  de  deux  cours 
d'eau  qui  ont  leurs  sources  dans  les  environs  de  Leuze  et 
do  Herchies,  baigne  Lessines,  Gramraont,  Ninove,  Alost, 
et  conflue  à  Termonde.  Longueur  de  son  cours  :  105  ki- 
lomètres environ. 

DENDRERPETON  {dm-drèr')  n.  m.  Paléont.  Genre  d'am- 
phibiens  stégocéphales,  à  aspect  de  lézards,  comprenant 
des  formes  à  crâne  triangulaire  allongé,  à  museau  assez 
Un,  on  arc,  à  vomer  armé  de  grandes  dents  isolées. 

DENDRIFORMEfrfm  — du  gr.  (/pnriroM,  arbre,  et  de /"orme) 
n.  m.  Qui  est  en  forme  d'arbre,  ii  On  dit  mieux  dendroïde. 

DENDRINA  {din  —  du  gr.  dendron,  arbre)  n.  m.  Nom 
donné  à  de  minces  tubes  trouvés  dans  les  terrains  juras- 
siques, et  dont  on  attribue  l'origine  à  des  annélides. 

DENDRINE  (din)  n.  f.  Genre  de  champignons  de  la  fa- 
mille des  mucédinées,  croissant  sur  les  tiges  mortes,  où 
ils  forment  des  taches  noires. 

DENDRION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  leiophyllum. 

DENDRITB  {din  —  du  gr.  dendron.  arbre)  n.  f.  Miner. 
Nom  que  l'on  donne  à  des  produits  d'oxydation  qui  figurent 
des  végétaux,  et  qu'on  observe  fréquemment  dans  les  fis- 
sures des  roches  calcaires. 

—  Histol.  Prolongement  ramifié  du  protoplasma  d'une 
cellule  nerveuse,  émanant  d'un  pôle  de  cette  cellule. 

—  Encycl.  Miner.  Les  dendrites  sont  des  arborisations 
dues  à  l'agrégation  d'une  multitude  de  petits  cristaux  qui 
se  groupent  à  la  file,  produisant  des  ramifications  dont  l'en- 
semble offre  l'aspect  d'un  petit  arbre.  Les  cristaux  qui  se 
groupent  en  dendrites  sont  quelquefois  reconnaissal)les 
à  l'œil  nu,  ou  peuvent  se  distinguer  avec  le  secours  d'une 
loupe.  Tel  est  le  cas  des  dendrites  formées  par  les 
octaèdres  réguliers  de  l'or,  de  l'argent  et  du  cuivre  natif. 
Mais,  souvent,  les  cristaux  échappent  à  la  vue  par  leur 
extrême  petitesse  et  ne  forment  qu  une  sorte  d'enduit  qui 
s'étend  à  la  surface  de  certaines  pierres.  C'est  le  cas  des 
dendrites  formées  d'oxyde  fer  et  do  manganèse,  si  com- 
munes dans  les  cassures  des  calcaires,  dos  marnes,  des 
cailloux  du  diluvium,  de  certaines  variétés  de  meulières 
compactes,  et  même  de  roches  primitives.  Cette  espèce 
d'arborisation  est  superficielle.  (V.  acerdèse.)  Les  arbo- 
risations que  présentent  certaines  agates,  et  qui  donnent  à 
ces  pierres  la  valeur  que  leur  attribue  la  joaillerie,  appar- 
tiennent à  la  catégorie  dos  dendrites  profondes. 

DENDRITES  (rfm)  n.  m.  pi.  Hommes  que  Lucien  mot 
au  nombre  des  habitants  de  la  lune,  et  dont  il  suppose  la 
génération  semblable  à  colle  des  plantes.  —  Un  dendrite. 

DENDRITIQUE  {din,  tik')  adj.  Bot.  Se  dit  des  crypto- 
games, tels  que  les  champignons  et  les  lichens,  qui  ont  la 
forme  d'un  petit  arbre.  Syn.  de  dendroïde. 

—  Histol.  Ramifications  y  Prolongements  dendritiques, 
Syn.  do  dendrite  et  do  dendriforme. 

DendRITIS.  Myth.  gr.  Epithôte  donnée  quelquefois  à 
Hélène,  femme  de  Ménélas,  qui,  selon  certaines  tradi- 
tions, aurait  été  pendue  à  un  arbfe  (StvSpov)  par  l'ordre  de 
Polyxo,  reine  de  Rhodes. 

DENOROBATE  {din)  ou  DENDR0BATE3  [din,  ba-tèss) 
n.  m.  Genre  d'amphibiens,  f-aniillo  des  dendrcbatidés,  com- 
prenant dos  rainettes  à  aspect  de  crapaud,  à  langue  entière, 
ù  doigts  dilatés  â  leur  extrémité.  (Les  dcndrohates  sont  do 
petite  taille  et  do  couleurs  sombres  ;  on  on  connait  trois  ou 
quatre  espèces,  propres  à  l'Amérique  du  Sud.) 

DENDROBATIDÉS  {din)  n.  m.  pi.  Famillo  d'amphibiens 
anoures  discodactyles,  caractérisée  par  l'absence  do  dents 
maxillaires  et  do  parotides,  et  les  os  coracoïdiens  réunis 
par  un  cartilage.  Genres  principamc  :  dendrobate,  hyla' 
pléaie,  brachymèrCt  hylodactyle.  —  Un  denurob&tidé. 


Dendrochélidon 


616 

DENDROBIE  {din,  bî)  n.  f.  ou  DENDROBION  {din)  n.  m. 
Genro  d'orchidées. 

—  Encycl.   Les  dendrobies  sont  des  herbes  indiennes, 
épiphytes,  caulescentes  ou  à  rhizome  rampant,  pseudo-bul- 
bifère,  à  fleurs  assez  grandes,  écla- 
tantes,   quehjuclois  odorantes   et 
très  recherchées  dans  les  cultures. 

DENDROBIAS  [din,  bi-ass)  n.  m. 
Geure  d'insectes  coléoptères  Ion- 
gicornes,  lamille  des  cérambyci- 
dés,  tribu  des  trachydérinés,  com- 
prenant des  capricornes  très  voi- 
sins des  trachydôres,  et  propres 
a  l'Amérique  du  Sud.  (On  connaii 
deux  espèces  de  dendrobias;  elles 
sont  de  taille  moyenne,  rouges  cl 
noires.) 

DENDROCÈLES  [din.  sèV)  n.  m. 
pi.  Sous-ordre  de  vers  turbellariés, 
comprenant  les  planaires  et  autres 
formes  larges  et  plates,  avec  ten- 
tacules dans  la  région  céphalique, 
tube  digestif  ramifié  faisant  suite 
à  un  pharynx  musculeux  et  pro- 
tractile.  —  Un  dendrocèle. 

—  Encycl.  Les  dendrocèles  sont 
ordinairement  aquatiques,  toujours 
de  taille  médiocre  ou  petite;  ils  se  reproduisent  par  des 
œufs  pondus  dans  un  cocon  ou  réunis  en  larges  rubans. 
On  les  divise  en  deux  groupes  :  monogonopores,  digono- 
pores.  Au  premier  correspondent  les  familles  des  plana- 
riidés,  géoplanidés  ;  au  second  celles  des  stylochidés,  lepto- 
plunidés,  céphaloleptidés,  euryléptidés. 

DENDROCHÉLIDON  (din,  ké)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passe- 
reaux fissirostres,  famille 
des  cypsélidés,  compre- 
nant des  martinets  voi- 
sins des  salanganes,  avec 
queue  fourchue  émettant 
deux  longues  pennes. 

—  Encycl.  On  connaît 
cinq  espèces  de  dendro^ 
chétidons ,  réparties  do 
l'Inde  jusqu'à  laNouvelle- 
Guinée.  Citons:  dendro- 
rhelido7i  Klecho  (Malacca 
et  îles  de  la  Sonde);  den- 
drochélidon coronata  (In- 
des et  Ceyian)  ;  dendro- 
chélidon mystacea  (Molu- 
quesetNouvelle-Guinée). 

DENDROCUILE    {din. 
kil')  n.  m    Genre  d'orchidées-pleurothallées,  comprenant 
dos  plantes  épiphytes  qui  croissent  à  Java. 

DENDROCHIROTIDÉS  {din,  ki)  n.  m.  pi.  Famille  d'échi- 
nodermes  holothurioldes,  comprenant  les  holothuries,  dont 
les  tentacules  forment  un  panache  arborescent,  et  dont  le 
poumon  gauche  n'est  pas  vasculaire  (Les  principaux  gen- 
res de  la  famille  des  dendrochirotidés  sont  répartis  dans 
deux  divisions  :  sporadipodes  et  stichopodes.)  —  Un  dendro- 

CUlROTIDÉ. 

DENDROCINCLE  ou  DENDROCINCLA  {din,  sin)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  passereaux  ténuirostres,  tribu  des  den- 
drocolaptinés,  comprenant 
des  fourniers  dont  on  connaît 
une  douzaine  d'espèces  pro- 
pres à  l'Amérique  du  Sud. 

DENDROCITTE  (rf/n,  sit')  ou 
DENDROCITTA  {din,  si-ta) 
n.  f.  Genre  d'oiseaux  passe- 
reaux dentirostres,  famille 
des  corvidés,  tribu  des  garru- 
linés,  comprenant  des  formes 
de  taille  assez  grande,  à  bec 
court  et  aplati,  à  ailes  mé- 
diocres et  arrondies,  à  pattes 
moyennes,  à  queue  très  lon- 
gue. 

—  Encycl.  Les  dendroùittes 
habitent  l'Inde  ;  on  en  con- 
naît une  dizaine  d'espèces, 
qui  vivent  dans  les  lieux  dé- 
couverts. L'espèce  la  plus 
commune  est  la  pie  vaya- 
bnnde,  longue  de  44  centimè- 
tres, dont  27  pour  la  queue;  elle  est  brune,  noire,  variée 
de  gris  et  de  rougeâtre:  c'est  lo  kotri  des  Hindous. 

DENDROCŒLUM  {din,  sê-lom')  n.m.  Genre  de  planaires, 
famille  des  planariidés,  comprenant  des  formes  à  région 
céphalique  munie  d'appendices  lobés.  (Les  dendrocœlum 
habitent  les  eaux  douces  de  rhémisphère  boréal  ;  tels  sont 
les  dtndrocœhim  laclcum  et  dendrocœlum  pulclierrimum.) 

DENDROCOLAPTE  {dm)  ou  DENDROCOLAPTES  {din, 
la-ptèss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux 
passereaux,  type  de  la  tribu  des 
dendrocolaplinés,  comprenant  des 
fourniers  de  taille  petite  ou 
moyenne,  dont  on  connaît  uno 
cinquantaine  d'espèces,  répan- 
dues dans  l'Amérique  du  Sud. 

DENDROCOLAPTIDÉS  n.m.  pi. 
Oruilh.  V,   DENDROCOLAPTINÉS. 

DENDROCOLAPTINÉS  {din^ 
n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passe- 
reaux ténuirostres,  comprenant 
les  fourniers  dos  genres  dendro' 
colapte,  dendrociixcle,  xiphorhyn- 
que,  pi  colapte ,  glyphorhynquet 
pygarrhichus.  (Quelques  auteurs 
font  do  cette  iribu  la  famille  dos  dendrocolaptidés.)  —  Un 

DENDROCOLAPTINÉ. 

DENDROCOLLE  D,  m.  Bot.  Syn.  de  aéride. 

DENDROCOMETE  {din\  ou  DENDROCOMETES  {din,  mé- 
lèss)  n.  m.  Genre  d'infusoires  suceurs,  famille  des  aciué- 
lidés,  comprenant  dos  formes  discoïdes  ou  plano-convoxes, 
avec  tentacules  issus  du  bord  et  se  ramifiant  vers  la  péri- 
phérie. (Les  dendrocomètes  vivent  flxéa  sur  les  petites 
crevettes  d'oau  douce  [gammarus  pulex}.) 


Deudrocitte. 


Dendrocolapte. 


Dentlroctonc  (gr.3  f.). 


Dendrocygue. 


617 

DENDROCOPTE  (rfm)  ou  DENDROCOPTES  {din,  ko-pfèss) 
n.  m.  Sûus-gonre  do  pics  ^oiseaux  fj:rinipi'urs],  ooniprcnant 
trois  ospèeos  do  l'Europe  et  de  l'Asie  occidoiitaio,  cl  doiii 
le  type  est  le  pic  d'Europe  {dendro- 
copies  mcdiiis). 

DENDROCTONE  {din)  OU  DEN- 
DR0CT0NU3  [din,  klo-nuss)  n.  m. 
(i{Mirn  d'iiisLH'ttis  coléoptôros  rhjn- 
cliopliores ,  t'amillo  dos  scolytidt^s, 
triltu  di's  hylosininôs,  comuronaiit  des 
formes    oblonguos,    cylindriques,    un 

f)eu  rôtrôoies  en  avant,  tineraont  vo- 
uos,  à  ôlytros  trôs  déclives  à  l 'extré- 
mité. 

—  Encycl.  On  connaît  trois  espèces 
de  dendroctones,  propres  à  l'Iiémi- 
sphôro  boréal  :  deux  habitent  l'Amé- 
rique du  Nord.  C'est  le  plus  grand  des  scolytidés;  rare 
en  France,  il  abonde  en  Allemagne,  où  il  fait  beaucoup 
de  dôgàts  dans  les  arbres  forestiers. 

OENDROCYGNE  {din,sif/n'  [gn  mll.l)  ou  DENDROCYGNA 
(din,  si)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  palmipèdes  lamollirostros. 
tribu  des  anatinés,  comprenant  des  fornu's,  vuL'airomeiit 
appelées  canards  des 
arbres  et  canards-oies, 
à  cou  moyen,  à  bec 
mince,  à  ailes  courtes 
et  rondes. 

—  Encycl.  On  con- 
naît une  dizaine  d'es- 
pèces do  dcndrocijfjnest 
réparties  dans  les  ré- 
gions chaudes  du 
globe;  toutes  sont  va- 
riées de  gris,  de  noir  et  de  jaune,  ne  dépassent  pas  50  cen- 
timètres de  long,  volent  assez  lourdement,  et  fréquentent 
les  marais  ou  le  bord  des  fleuves. 

DENDRODE  (din)  ou  DENDRODUS  {din,  duss)  n.  m. 
Paléout.  Genre  de  poissons  ganoïdes,  famille  des  acantho- 
didés,  comprenant  de  grandes  formes  paléczo'iques,  à 
mâchoire  inférieure  très  grande,  munie  en  dehors  de  tu- 
bercules étoiles  en  ivoire,  et  ayant  à  son  bord  externe  des 
dents  pointues  et  coniques  serrées;  celles  placées  en  ar- 
rière étant  des  défenses  longues  de  5  centimètres.  (Les 
dents  des  dendrodes  sont  à  couche  d'ivoire,  recouverte  d'un 
mince  enduit  d'émail.  Leurs  débris  se  trouvent  dans  le  vieux 
grès  rouge  dévonien  de  la  Baltique  russe  et  do  l'Ecosse  : 
dendrodus  biporcatus,  sigmoides,  et  auires  espèces.) 

DENDROGRAPHE  {din  —  du  gr.  dendron,  arbre,  et  gra- 
phein,  décrire)  n.  m.  Auteur  de  traités,  d'études  sur  les 
arbres. 

DENDROGRAPHIE  {din,  fl  —  rad.  dendrographe)  n.  f. 
Traité,  étude  sur  les  arbres. 

DENDROGRAPHIQUE  {din,  fik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
deudrographie  :  Etudes  dendrographiques. 

DENDROGYRA  {din,  ji]  n.  m.  Genre  d'anthozoaires  ma- 
dréporaires,  famille  des  eusmilidés,  comprenant  des  poly- 
piers propres  aux  mers  chaudes,  tels  que  le  dendrogyra 
cylindrns  des  Anlilles. 

DENDROHYRAX  {dîn,  rakss)  n.  m.  Genre  do  mammifères 
proboscidiens,  famille  des  lamnungiés,  comprenant  des 
damans  arboricoles  qui 
diffèrent  des  autres  par 
leur  crâne,  leur  denti- 
tion, leur  taille  plus 
gra:nd.e,  le  poil  plus 
long,  et  l'absence  de 
mamelles  pectorales. 

—  ICncycl.  Les  den- 
drohtjrax  ou  damans 
d'arbre  habitent  t'Afri- 

âue   tropicale   et  méri- 
ionale.   Un  des  plus 
communs  est  le  dendro/u/rax  arboreus,  du  Sud,  gris,  ti- 

Ïncté  de  brun,  do  la  taille  d'un  agouti.  Le  dendrokyrax 
'mini  habite  l'Afrique  centrale. 

DENDROICA  {din,  i-ka)  n.  f.  Genre  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  famille  des 


DENDROCOPTE 


DENDRORTYX 


0^ 


mniotildidos,  compre- 
nant des  formes  voisines 
dos  bergeronnettes,  do 
taille  petite,  à  plumage 
ordinairement  gris  en 
dessus,  blanc  en  dessous. 

—  Encycl.  On  connaît 
plus  do  cinquante  es- 
pèces de  ilendroica, 
toutes  américaines,  sauf 

une   indienne  {dendroica  Dcndrolca. 

riifi//iila).     La    dendroica 

nivficcntris,  do  la  taille  d"un  chardonneret,  noire  en  des- 
sous, avec  le  ventre  blanc,  la  tôte  jaune  et  la  gorge  noire, 
habite  le  Mexique. 

DENDROÏDE  {din  —  du  gr.  dendron,  arbre,  oteidos,  formel 
a<lj.  liot.  Qui  est  divisé  on  branches.  (Se  dit  des  crypto- 
games, mousses,  algues,  des  coraux,  des  éponges,  etc.) 

DENDROYDE  {din)  ou  DENDR0IDE3  (din,  i-dùss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptèrr-s 
hotéromôros,  famille  des  py- 
rochroïdés,  comprenant  dos 
formes  propres  aux  Etats- 
Unis  d'Amérique,  et  dont  on 
connaît  six  espèces. 

—  Enctcl.  Los  dendroîdes 
sont  détaille  moyenne;  ils 
sont  caractérisés  par  leurs 
antennes  grêles,  émettant 
des  rameaux  longs,  fins  et 
vêtus,  chez  les  mâïles.  Leurs 
mœurs  sont  celles  des  pyro- 
chres.  Le  dandroides  thora- 
cicus,  do  Russie,  a  été  réuni 
par  erreur  aux  dendroîdes; 
il  appartient  au  f^onvo  pogo- 
noci'rus. 

DENDROLAGUE   (din, 
laqh)     ou     DENDROLAOUS 
{dm,    la-tiHss)   n.   ni.  Genre  de   mammifèroR   marsupiaux 
poéplmgos,   laniillo    des    macropodidés,   comprenant    les 


Dondrolagi 


kangourous  d'arbre  qui  vivent  en  Nouvello-Guinôe  et  en 
Australie. 

—  Encycl.  Les  dendrolagues  sont  de  taille  moyenne}, 
lourds  do  forme,  avec  les  membres  antérieurs  plus  longs 
et  les  postérieurs  plus  courts  que  chez  les  vrais  kangou- 
rous ;  ils  ont  la  tête  plus  petite  et  les  oreilles  plus  grandes. 
Grimpant  adroitement  dans  les  arbres,  à  terre  ils  sautent 
assez  lentomont.  Leur  chair  a  un  goût  musqué,  qui  la  rend 
immangeable.  On  en  connaît  quatre  espèces. 

DENDROLICHÉNÉ,  ÉE  {din,  li-ké)  adj.  Bot.  So  dit  des 
liclions  dendroîdes. 

DENDROLITHAIRE  {din,  ttV)  adj.  Polyp.  Qui  a  la  forme 
arborescente  et  la  consistance  pierreuse. 

—  n.  m.  pi.  Classe  de  polypiers,  comprenant  les  coral- 
lines.  —  Un  dentrouthaibk. 

DENDROLITHE  {din)  n.  m.  Paléont.  Arbre,  bois  pétrifié. 

DENDROLITHIQUE  {din,  tik')  adj.  Qui  so  rapporte  aux 
dondrolithes. 

DENDROLOGIE  {din,  jl  —  du  gr.  dendron,  arbre,  et  lo- 
f/os,  discours)  n.  i.  Partie  de  la  botanique  qui  a  pour 
objet  l'étude  des  arbres,  n  Traité  sur  les  arbres. 

DENDROLOGIQUE  {din,  jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
dendrologio. 

DENOROLYCOSA  {din)  n.  f.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides,  famille  des  pisaurîdés,  comprenant  des  araignées 
robustes,  et  qui  courent  rapidement  comme  les  lycoses. 
(On  connaît  quatre  ou  cinq  espèces  de  dendrolycosa  qui 
habitent  le  sud  de  l'Asie,!  la  Malaisio  et  l'Australie.  L'es- 
pèce type  est  la  dendrolycosa  fusca,  de  Java  et  d'Amboine.) 

DENDROMANCIE  {din,  si  ~-  du  gr.  dendron,  arbre,  et 
manteia,  divinationj  n.  f.  Sorte  de  divination  qui  se  pra- 
tiquait anciennement  en  Asie,  soit  par  l'inclinaison  et  la 
direction  des  troncs  des  arbres,  soit  par  l'inspection  des 
bois  abattus. 

DENDROME  ou  DCNDROMA  (rfm)«.  m.  Sous-genre  de 
philydors  (oiseaux  passereaux),  comprenant  deux  espèces 
du  Brésil.  V.  philydor. 

DENDROMÉCON  {din)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  califor- 
niens, de  la  famille  des  papavéracées,  tribu  des  eschscholt- 
ziées,  et  que  l'on  cultive  dans  les  jardins. 

DENDROMÈTRE{rfm  — du  gr.  dendron.  arbre,  et  métron, 
mesure)  n.  m.  Nom  donné  à  divers  instruments  imaginés 
pour  mesurer  les  dimensions  des  troncs  d'arbres  sur  pied, 
et  la  quantité  de  bois  utile  qu'ils  peuvent  fournir.  (Il  existe 
plusieurs  types  de  ces  instruments,  parmi  lesquels  l'ar- 
brométre  ou  dendroniètre  de  Mathieu  et  le  dendromètre  de 
Montrichard  sont  les  plus  précis.  Ces  appareils  ne  sont 
guère  usités  aujourd'hui.) 

DENDROMÉTRIE  {tri)  n.  f.  Emploi  du  dendromètre; 
évaluation  de  la  quantité  métrique  de  bois  que  peut  pro- 
duire un  arbre. 

DENDROMONADE  {din)  ou  DENDROMONAS  ('il»,  nass) 
n.  m.  Genre  de  protozoaires,  type  de  la  famille  des  den- 
dromonadidés,  comprenant  des  animalcules  irréguliers, 
pyriformes,  dressés  sur  un  pédicule  commun,  rigide,  avec 
deux  flagellums  inégaux.  (Les  dendromonades  habitent 
les  eaux  douces.  Les  colonies  du  dendromonas  virgaria 
mesurent  un  130"  de  millimètre  dans  un  ensemble  où 
chaque  individu  ne  dépasse  pas  un  3.250*  de  millimètre.) 

DENDROMONADIDÉS  (rfiH)  n.  m.  pi.  Famille  de  pro- 
tozoaires flagellâtes,  comprenant  des  formes  nues,  plutôt 
sédentaires,  avec  le  bord  antérieur  plus  ou  moins  net- 
tement tronqué,  menant  rarement  une  existence  solitaire, 
mais  plus  souvent  groupées  en  petites  colonies.  (Les  prin- 
cipaux genres  sont  :  phi/somonade,  cladonème,  dendromo- 
na/e,  etc.)  —  C'«  dkndromadidé. 

DENDROMYCE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  battarÊe. 

DENDROMYS  {din,  miss)  n.  m.  Genre  de  rongeurs,  fa- 
mille des  muridés,  tribu  des  gerbillinés,  comprenant  de 
petits  animaux  africains  ressemblant  à  des  souris,  mais  à 
oreilles  munies  d'un 
opercule,  et  ayant 
l'orteil  externe  op- 
posable aux  autres 
doigts. 

—  Enctcl.  On 
connaît  sept  es- 
pèces de  dendromys, 
réparties  dans  les 
régions  chaudes  de  l'Afrique;  toutes  ont  un  pelage  très 
fm,  vivent  dans  les  arbres,  mais  passent  la  nuit  dans  des 
terriers  ou  s'abritent  dans  les  vieux  nids  de  tisserins. 

DENDRONOTIDÉS  {din)  n.  m.  pi.  Famille  do  mol- 
lusques gastéropodes  opisthobranches  dermatobranches, 
caractérisés  par  les  appendices  branchiaux  du  manteau 
en  rameaux  ou  on  papilles  et  disposés  sur  une  ligne  lon- 
gitudinale do  chaque  côté.  (I-es  genres  principaux  sont  : 
doidronntns,  hcro,  lomanottts,  etc.)  —  Un  dendkonotidk. 

DENDRONOTUS  {din,  tuss)  n.  m.  Genre  do  mollusques, 
type  de  la  famille  ues  dcndrono- 
tuiés,  comprenant  des  animaux 
marins  allongés,  ressemblant  i\ 
des  limaces,  sans  tentacules  buc- 
caux, et  qui  habitent  rAtlanti<iuo 
et  le  PaoiIi(iuo  nord. 

DENDROPHAOE  {din)  ou  DEN- 
DROPHAGUS  {din,  gnss)  n.  m. 
Génie  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes,  famille  dos  cucujidés, 
tribu  dos  hyliotinés,  comprenant 
dos  formes  allongées,  très  apla- 
ties, à.  longues  antennes,  à  pattes 
renflées  et  comprimées.  (On  con- 
naît une  dizaine  d'espèces  do 
dondropbages,  répandues  dans  les  Dontlrophage. 

régions  tempérées  et  froides  du 
globe.  Los  dendropliagos  vivinit  sous  les  écorces  d'arbres.) 

DENDROPHIDE  {(lin)  ou  DENDROPHIS  {din.  fiss)  n.  m. 
Genre  do  reptiles  ophidiens  culubrifurmes,  type  de  la  famille 
des  dendrophidéH,  comprenantdos  seriponts  d'arbres  &  poti- 
les  écailles,  ù  donts  maxillaires  égales. 

—  Encycl.  Los  dendrophides,  dont  on  connaît  six  ospè- 
<:es  :  deux  des  Indes  et  do  Mataisic,  deux  d'Australie,  deux 
du  Mozambique,  ne  sont  pas  vonimeux  ;  ils  so  nourrissent 
do  petits  oiseaux,  d'coufs,  etc.  L'espèce  type,  dendrophido 


Dendromjs. 


.«^5 


Dendrophile. 


peint  {sckokari  dos  Hindous),  est  verte,  rayée  de  jaune 
et  de  noir  sur  les  flancs;  elle  est  répandue  depuis  l'Inde 
jusqu'aux  Moluques. 

DENDROPHIDES  (t/in)  n.  m.pl.  Famille  de  repliUs  ophi- 
diens colubriformes,  comprena'nt  des  serpents  longs  et 
grêles,  à  tÔte  aplatie,  allongée,  avec  museau  saillant, 
arrondi,  dépassant  la  mâchoire  inférieure,  (Répandus  dans 
toutes  les  régions  chaudes  du  globe,  les  dendrophides 
vivent  dans  les  arbres; 
aucun  d'eux  n'est  veni- 
meux. Les  principaux 
genres  sont  :  dendro- 
phide,    bucéphale,    etc.) 

—    Un  DENDROI'HIDÉ. 

DENDROPHILE  OU 
DENDROPHILA  {din) 
n.  m.  Sous-genre  de  sit- 
telles  [oiseaux  passe- 
reaux], comprenant 
trois  espèces  asiatiques, 
qui  sont  :  dendrophilus  frontalis  (îles  do  laSondo),  dendro- 
philus  coratlina  (toute  l'Inde),  dendrophilus  azurea  (Asie 
centrale). 

DENDROPHILE  {din)  ou  DENDROPHILUS  {din,  luss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  cla- 
vicornes,  famille  des  histérides,  compre- 
uant  de  petites  formes  ovales,  ramas- 
sées, bombées,  à  élytres  coupés  carré- 
ment en  arrière,  et  dont  on  connaît 
quatre  espèces  qui  habitent  l'Europe, 
et  une  l'Amérique  du  Nord.  (Le  den- 
drophilus pygmsEus,  noir  brillant,  avec 
les  pattes  rousses,  vit  en  France,  dans 
les  fourmilières  de  la  formica  ritfa.  Le 
dendi'ophihis  punctatus,  à  élytres  ponc- 
tués, vit  dans  les  plaies  des  arbres.) 

DENDROPHORE  {din  —  du  gr.  dendron,  arbre,  et  pho^ 
ros,  qui  porte)  adj.  m.  Myth.  Surnom  de  divers  dieux,  en 
particulier  de  Sylvain. 

—  n.  m.  Antiq.  gr.  Nom  donné  à  ceux  qui  portaient  les 
arbres  symboliques,  dans  les  processions  appelées  dendro- 
phories. 

—  Hist.  rom.  Nom  donné  aux  membres  de  nombreuses 
corporations  d'artisans,  au  temps  de  l'empire  romain. 

—  Enctcl.  Antiq.  En  Grèce,  les  dendrophores  étaient, 
ordinairement,  de  petites  gens  ou  des  esclaves.  Les  den- 
drophories  proprement  dites  avaient  lieu  en  l'honneur 
de  Démèteroude  Dionysos.  Au  temps  de  l'empire  romain, 
c'est  surtout  en  1  honneur  de  Cybèle  que  se  célébraient 
ces  sortes  de  cérémonies.  A  Rome,  le  22  mars,  une  pro- 
cession portait  au  Capitole,  dans  le  temple  de  la  Mère  des 
dieux,  un  pin  sacré,  entouré  de  bandelettes  de  laine,  et 
escorté  par  des  dendrophores.  Ces  dendrophores  romains, 
contrairement  à  ce  que  l'on  a  observé  en  Grèce,  étaient 
des  citoyens  de  haut  rang,  appartenant  à  la  confrérie  des 
(1  dendrophores  de  la  Grande  Mère  des  dieux  ».  Des  con- 
fréries analogues  existaient  dans  beaucoup  d'autres  villes  ; 
par  exemple,  à  Pola,  à  Lyon,  à  Cœsarea  (Cherchell),  à 
Cirta  (Constantine),  à  Rusicade  (Philippeville),  etc. 

Il  ne  faut  pas  confondre  ces  associations  religieuses 
avec  les  corporations  ouvrières  des  dejidrophores ,  qui 
s'étaient  constituées  dans  la  plupart  des  villes  de  l'em- 
pire, sous  le  patronage  d'Hercule,  et  qui  comprenaient  des 
artisans  voués  au  travail  ou  au  commerce  du  bois  (char- 
pentiers, bûcherons,  marchands  de  bois,  etc.). 

DENDROPHORIES  {din,  rt  —  rad.  dendroplwre)  n.  f.  pi. 
Aniiq.  gr.  Fêtes  où  l'on  portait  solennellement  des  arbres 
s\mliohques  ou  consacrés  à  certaines  divinités.  (Des  pro- 
cessions de  ce  genre  avaient  lieu  en  l'honneur  de  Démèter 
et  de  Dionysos.  Aux  temps  de  l'empire  romain,  les  prin- 
cipales dendrophories  étaient  celles  qu'on  célébrait  eu 
l'honneur  de  Cybèle.) 

DENDROPHYLLIE  {din,  U)  ou  DENDROPHYLLIA  {din) 
u.  m.  Genre  d'anthozoaires  madréporaires,  faniillo  des 
eupsammidés,  comprenant  des  polypiers  rameux,  à  épi- 
thèque  peu  développée.  (Les  den- 
drophyllies  vivent  en  diverses  mers, 
ou  sont  fossiles  dans  les  formations 
ôocènes  et  miocènes,  comme  la  den- 
drophyllia  elegans,  do  l'oligocène  an- 
glais.) 

DENDROPIC  {din,  pik')  ou  DEN- 
DROPICUS  [din,  kuss)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  grimpeurs,  famille  dos  pi- 
cidés,  comprenant  des  pics  africains, 
à  livrée  tachetée  comme  les  époi- 
ches  d'Europe. 

(On  en  connaît  seize  espèces,  qui 
vivent  dans  le  sud  do  l'Afrique  ; 
celle  qui  remonte  le  plus  au  Nord 
habite  l'Abyssinie.) 

DENDROPLEX  {din,  plèkss)  n.  m. 
Sous-genre  do  dendrocolaptes  [oi- 
seaux passereaux],  comprenant  quatre  espèces  propres  à 
l'Amériquo  du  Sud,  telles  que  le  dendvopU'x  ptcus  du 
Brésil. 

DENDROPOGON  {din)  n.  m.  Genre  de  mousses,  com- 
prenant une  seule  espèce  qui  croît  au  Mexique,  et  qui 
pend  le  long  dos  tiges  et  des  rameaux  des  arbres. 

DENDRORCHIS  n.  m.  Bo(.  Syu.  do  dbndrobik. 

DENDRORTYX  {din,  tikss)  a.  m.  Genre  d'oiseaux  galli- 
nacés, lamillo  dos  phasiauidés,  comprenant  dos  formes 
américaines  do  taille 
moyenne,  à  queue 
largo,  A  tarses  et  bec 
forts,  ressemblant  à  des 
faisans  et  ayant  la  li- 
vrée des  colins. 

—  Encycl.  Parmi  les 
dendrortyx,  dont  on 
connaît  trois  espèces, 
les  uns  n'ont  pas  do 
huppe,  les  autres  on 
ont  une  médiocre,  ou 
grande.  Le  dendrortyx 
macroHrus,  de  la  taille  d'un  petit  faisan,  habite  le  Mexique; 
il  est  roux,  avec  la  télo  brune,  les  joues  rayées  do  blanc, 


Dcndropic. 


Dendrortyx. 


DENDROSÉRIDE  —   DENIER 

le  bec,  les  yeux  et  les  pattes  rouges.  Les  autres  espèces 
habitent  l'Amérique  centrale. 

DENDROSÉRIDE  {din)  n.  f.  Genre  d'arbres  à  bois  dur, 
à  feuilles  alternes,  à  corolles  blanches,  de  la  famille  des 
composées,  tribu  des  chicorées,  comprenant  huit  espèces 
de  lîle  de  Juan-Fernandez. 

DENDROSOME  OU  DENDROSOMA  (din)  a.  m.  Genre  d'in- 
fusoires  suceurs,  famille  des  acinétidés,  comprenant  des 
animalcules  d'eau  douce,  formant  des  colonies  rameuses 
dressées  sur  des  tiges  qui  naissent  de  stolons  rampants; 
ils  habitent  l'Europe,  et  vivent  parmi  les  anacharis  et 
autres  plantes  aquatiques.  (Les  nombreux  tentacules  su- 
ceurs qui  terminent  les  ramuscules  de  ces  colonies  affec- 
tent une  disposition  rayonnée.) 

DENDROSPONGIE  OU  DENDR05PONGIA  {din,  spon-ji) 
n.  f.  Genre  d'éponges  fibreuses,  sous-ordre  des  cornées, 
famille  des  aplysiidés,  comprenant  des  formes  voisines 
des  aplysies,  mais  en  différant  par  leurs  libres,  rondes 
irrégulièrement  anastomosées.  (L'espèce  type  du  genre 
se  trouve  dans  les  mers  des  Etats-Unis,  et  vit  sur  les  fonds 
de  coraux.) 

DENDROSTOME  {din^  f^om')  ou  DENDROSTOMUM  [din, 
sto-mom)  n.  m.  Genre  de  vers  géphyriens  inermes.  famille 
des  sipunculidés,  comprenant  des  siponcles  des  mers  chau- 
des, à  tentacules  rameux  ouplumeux.  {Les  espèces  de  ce 
genre  habitent  surtout  les  Antilles  :  dendrostomum  pla- 
nifolium,  dendrostomum  ramosum,  etc.) 

DENDRYPHION  {din)  n.  m.  Genre  de  champignons  hy- 
phomycètes,  caractérisé  par  un  mycélium,  duquel  s'élè- 
vent des  branches  se  divisant  en  petits  rameaux  qui  por- 
tent des  spores.  (Les  sept  espèces  connues  se  trouvent  sur 
les  tiges  mortes  de  plantes  herbacées.) 

Deneb  (mot  arabe  qui  signifie  queue).  On  l'emploie 
généralement  pour  désigner  l'étoile  a  du  Cygne. 

DenEBOLA  n.  f.  Astron.  Syn.  de  Cauda  lucida. 

DenECOURT  (C.-F.),  né  à  Val-Saint-Eloi  (Haute- 
Saône)  en  ITSS,  mort  en  1S75.  Il  doit  le  renom  dont  il  jouit 
au  zèle  qu'il  a  mis  à  faire  connaître  les  beautés  de  la  forôt 
de  Fontainebleau,  à  l'embellissement  de  laquelle  il  consa- 
cra sa  petite  fortune.  II  traça  des  allées,  perça  des  che- 
mins. Après  1848,  il  fut  question  de  le  nommer  conserva- 
teur de  la  forêt  de  Fontainebleau  ;  mais  les  préoccupations 
politiques  firent  oublier  la  création  de  cet  emploi.  On 
se  borna  à  lui  rembourser  une  partie  insignifiante  des 
sommes  qu'il  avait  dépensées.  On  doit  à  cet  »  amant  de 
la  nature  »  plusieurs  ouvrages  sur  la  forêt  et  le  châ- 
teau de  Fontainebleau.  Enfin  on  a  sous  le  titre  de  Hom- 
mage à  Denecourtf  Fontainebleau,  paysages,  légendes,  etc. 
(1855),  un  recueil  de  morceaux  en  vers' et  en  prose,  com- 
posés par  des  gens  de  lettres  en  son  honneur.  En  1876,  on  a 
inauguré,  dans  le  cimetière  de  Fontainebleau,  un  monu- 
ment consacré  à  la  mémoire  de  Denecourt. 

DenÉE,  comm.  de  Maine-et-Loire,  arr.  et  à  11  kilom. 
d'Angers,  sur  l'Aubance,  afffuent  du  Louet,  branche  de 
la  Loire;  1.068  hab. 

Denefve  (Jules),  musicien  belge,  né  à  Chimay  en  1814, 
mort  à  Mons  en  1877,  fut  élève  du  Conservatoire  de 
Bruxelles.  On  connaît  de  lui,  entre  autres  œuvres,  trois 
opéras  représentés  à  Mons  :  Kettlg  ou  le  Retour  en  Suisse 
(1838)  ;  l'Èchevin  Brassart  (1845)  ;  Marie  de  Brabant  (1850); 
Orlandus  Lassus,  cantate  (1858);  des  symphonies,  des  ou- 
vertures, des  scènes  lyriques,  des  morceaux  pour  mu- 
siques d'harmonie,  des  messes,  des  chœurs  pour  voix 
d'hommes,  dont  plusieurs  sont  devenus  populaires. 

DÉNÉGATEUR,  TRIGE  (lat.  denegator,  trix;  de  denegare, 
dénier  I  u.  Celui,  celle  qui  dénie. 

DÉNÉGATION  {si-on  —  rad.  dénégateur)  n.  f.  Action  de 
nier,  particulièrement  en  justice  ;  refus  de  reconnaître 
comme  vrai  un  fait  allégué  :  Dénégation  judiciaire.  Per- 
sister dans  un  si/stème  de  dénégations  absolues,  n  Action 
de  contester  :  La  dénégation  d'un  droit,  il  Dénégation 
d'écriture.  Action  de  s'inscrire  en  faux. 

—  Syn.  Dénégation,  déni.  La  dénégation  est  l'action  do 
nier,  considérée  dans  la  manière  dont  elle  se  fait  ou  par 
rapport  au  temps,  aux  circonstances.  Le  déni  est  la  même 
action,  considérée  dans  son  essence  même. 

' —  Anton.  Aveu,  confession,  reconnaissance. 

DÉNÉGATOIRE  {to-ar  —  rad.  dénier)  adj.  n  Dr.  :  Excep- 
tion DÉNÉGATOiRE,  Dénégation. 

DÉNÉRIE  {ki)  n.  f.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des 
composées-inuloïdées,  caractérisées  par  l'ai- 
grette de    leurs    fleurs    femelles    stériles. 
(Elles  sont  originaires  del'Afrique  australe.) 

DÉNÉRAL  (rad.  denier)  n.  m.  Archéol. 
Plaque  ronde  qui  servait  de  type  pour  con- 
trôler le  poids  des  monnaies,  il  PI.  Des  dé- 

NBRADX. 

—  Encycl.  Pour  chaque  espèce  de  pièce  Dénéral  de  ._ 
existaient  trois  types  de  dénéraux:\e  pre-  gael  (gr.  nat.)^ 
mier  ayant  exactement  le  poids  droit  ou 
rigoureusement  exact;  le  second,  le  poids  fort  toléré  par 
la  loi;  le  troisième,  le  poids  faible  également  toléré  par 
loi.  Toutes  les  pièces  dont  les  poids  ne  correspondaient  pas 
à  l'un  des  dénéraux  légaux  étaient  mises  au  rebut.  11  y 
avait  le  dénéral  de  l'a^nel,  le  dénéral  du  parisis  d'or,  etc., 
toutes  pièces  qu'aujourd'hui  gardent  jalousement  les  col- 
lectionneurs. 

DenEUVRE,  comm.  de  Meurthe-et-Moselle,  arrond.  et 
à  27  kiJom.  de  Lunéville,  près  de  la  Mcurtho  ;  909  hab. 
C'est  un  faubourg  de  Baccarat. 

Deneox  (Louis-Charles),  médecin  accoucheur  français, 
né  à  Heilly  (Somme)  en  1767,  mort  à  Nogent-le-Uotrou 
en  1846.  Comblé  d'honneurs  par  la  duchesse  de  Berry, 
qu'il  avait  accouchée  de  ses  quatre  enfants,  il  eut  une 
fortune  aussi  incoastante  que  celle  de  sa  noble  cliente, 
et  finit  ses  jours  dans  la  pauvreté.  On  lui  doit  :  Essai 
tur  la  rupture  de  la  matrice  pendant  la  grossesse  et  l'ac- 
couchement (1804);  Recherches  sur  la  hernie  de  l'ovaire 
(1813);  Mémoire  sur  les  tumeurs  sanguines  de  la  vulve  et  du 
vagin  (1830). 

Denfert-ROCBEHCAU  (  Piorre-Mario-Philippc-Aris- 
tide),  officier  français,  né  à.  Saint-Maixont  (Deux-Sèvres) 
en  1823,  mort  à  Versailles  en  1878.  Sorti  de  l'Ëcolo  poly- 


Denfert-Rochereau. 


religieux 


Denguiyô  Dai-si. 


technique  (1843),  il  se  distingua  au  siège  de  Rome  (1849), 
à  l'assaut  de  Malakoff  (1855)  et  en  Algérie  (1860-1864).  En 
1864,  il  fut  nommé  commandant 
du  génie  dans  la  ville  dont  la 
défense  devait  l'illustrer,  à  Bel- 
fort.  Promu  colonel  et  gouver- 
neur de  la  place  en  1S70,  il  défen- 
dit Beifort  avec  une  indomptable 
énergie,  malgré  le  bombarde- 
ment, et  n'en  sortit  que  sur  l'ordre 
formel  du  gouvernement  de  la 
Défense  nationale  (18  févr.  1871). 
Elu,  la  même  année,  député  du 
Haut-Rhin,  puis  de  la  Charente- 
Inférieure,  à  l'Assemblée  natio- 
nale, il  siégea  dans  le  groupe  de 
l'Union  républicaine,  qu  il  présida  /fû 
un  instant.  Ayant  échoué  aux 
élections  sénatoriales  de  1876,  il 
donna  sa  démission  pour  pouvoir 
se  présenter  à  la  députation  dans 
le  VI'  arrondissement  de  Paris. 
Réélu  en  1877,  il  siégea  à  gauche, 
parmi  les  partisans  de  la  politi(juedeGambetta.On  luiaélevé 
deux  statues  :  l'une  à  Montbéliard,  l'autre  à  Saint-Maixent. 

Denguiyô  Daï-si  ou  Denkyô  Baï-si, 

bouddhiste  japonais,  appelé  Saitchô 
de  son  nom  de  famille,  qui,  à  la  fin  du 
VIII'  siècle  de  notre  ère,  fit  deux  fois 
le  voyage  de  Chine,  afin  d'approfon- 
dir le  sons  ésotérique  du  Saaaharma- 
poundarlkasoûtra  (Lotus  de  la  Bonne 
Loi),  sous  la  direction  du  moine  phi- 
losophe Dô-Soui,  du  célèbre  monas- 
tère do  Thien-Taï,  situé  sur  la  mon- 
tagne du  même  nom  dans  la  Chine 
septentrionale.  Au  retour  de  son  se- 
cond voyage,  en  805,  il  fonda  la  secte 
mystique  basée  sur  la  doctrine  se- 
crète du  Saddharma-poundarîka,  qui 
porte  le  nom  de  Tenaaî  en  souvenir 
do  sa  sœur  aînée  chinoise,  et  édifia  pour  elle  le  temple- 
monastère  d'Enriakoudji,  sur  le  sommet  du  mont  Eizan 
ou  Hiyéizan,  voisin  de  la  ville  de  Kiotô. 

DENGUE  {dangh'  —  mot  espagn.  signif.  proprem.  mn- 
nières  affectées,  à  cause  do  la  démarche  raide  des  malades) 
n.  f.  Pathol.  Fièvre  épidémique,  spéciale  aux  pays  chauds. 

—  Enctcl.  Cette  maladie,  qui  n'est  pas  sans  analogie 
avec  la  grippe,  a,  comme  elle,  une  contagiosité  extrême, 
une  période  d'incubation  très  courte  (l  à  4  jours),  un  début 
brusque,  caractérisé  par  de  la  fièvre,  de  la  courbature, 
de  l'anéantissement,  des  douleurs  musculaires  vives,  de 
violents  maux  de  tête.  La  fièvre  dure  trois  ou  quatre  jours. 
Au  cours  de  la  maladie,  qui  est  généralement  bénigne,  ap- 
paraissent successivement  deux  éruptions  ;  l'une,  au  dé- 
but, consistant  en  une  rougeur  fugace  {rash  iriitial), 
l'autre,  à  la  fin  de  la  maladie  {rash  terminal),  affectant  des 
aspects  divers  qui  rappellent  la  rougeole ,  la  scarlatine, 
l'urticaire.  Bien  que  la  contagiosité  soit  établie,  le  con- 
tact, le  microbe  pathogène,  n'a  pas  été  isolé.  Le  trai- 
tement est  uniquement  symptoraatique  :  quinine  et  atiu- 
sions  froides  contre  la  fièvre  ;  limments  chloroformés, 
belladones,  antipyrine,  chloral,  préparations  opiacées 
contre  la  douleur.  On  doit  s'attacher  surtout  à  la  prophy- 
laxie par  l'isolement  des  malades  et  la  désinfection  des 
objets  à  leur  usage. 

Denham  (sir  John),  poète  anglais,  né  à  Dublin  en  1615, 
mort  en  1669.  Il  perdit  presque  entièrement  au  jeu  la 
fortune  que  lui  laissa  son  père,  premier  baron  de  l'Echi- 
quier en  Irlande.  Il  entra  fort  jeune  dans  les  affaires  pu- 
blic^ues  ;  quand  la  guerre  civile  éclata,  on  lui  confia  de 
périlleuses  missions  ;  en  1647,  la  reine  Henriette  le  chargea 
d'un  message  pour  Charles  I"",  qui  était  entre  ies  mains  des 
soldats  de  Crom-well,  et  il  fut,  pendant  neuf  mois,  l'agent 
de  la  secrète  correspondance  des  deux  époux.  Lors  de  la 
restauration,  Denham,  riche  et  comblé  des  faveurs  du  sou- 
verain, vivait  heureux,  quand  des  malheurs  domestiques 
vinrent,  pendant  quelque  temps,  troubler  sa  raison.  II 
mourut  au  palais  de  whitehall  et  fut  enterré  à  West- 
minster, dans  le  coin  des  poètes.  Ses  œuvres  sont  peu  nom- 
breuses :  Sopky  (1641),  tragédie  turque  sans  grande  valeur  ; 
Cooper's  Bill  (la  Colline  de  Cooper),  poème  descriptif  qui 
est  son  chef-d  œuvre,  et  dont  on  admire  le  tour  classique, 
la  pureté  et  la  vigueur;  et  son  Elegy  on  Cowley  (i667). 

Denham  (Dixon),  voyageur  anglais,  né  à  Londres  en 
1786,  mort  à  Freetown  en  1828.  Il  se  joignit,  en  1822,  à 
l'expédition  qu'Oudney  et  Clapperton  allaient  diriger  dans 
l'intérieur  de  l'Afrique  jusqu'à  Tombouctou.  Par  Mourzouk, 
les  trois  voyageurs  gagnèrent  les  bords  du  lac  Tchad, 
que  n'avait  encore  vu  aucun  Européen,  puis  Kouka,  la  ca- 
pitale du  Bornou.  De  là,  à  la  suite  des  habitants  de  ce 
pays,  Denham  explora  une  partie  des  centres  situés  sur  la 
rive  occidentale  du  lac  Tchad  et  les  cours  inférieurs  du 
Chari  et  du  Logone  au  S.  du  lac.  Après  avoir  été  rejoint 
par  Clapperton  (Oudney  était  mort  au  cours  du  voyage), 
il  regagna  avec  lui  Tripoli,  puis  l'Angleterre,  où  fut  pu- 
bliée, en  1826,  la  relation  do  ce  voyage.  Peu  après  son  re- 
tour, Denham,  promu  lieutenant-colonel,  reçut  le  titre  de 
surintendant  de  la  colonie  de  nègres  libres  établie  sur  la 
côto  d'Afrique,  à  Sierra-Leone.  En  1828,  il  fut  promu  gou- 
verneur de  la  colonie  ;  il  mourut  la  même  année. 

DENHAMIE  {dé-na-jni)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  bixacées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  croît  eu 
Australie. 

DÉNI  (subst.  verbal  de  dénier)  n.  m.  Dénégation,  refus 
de  remplir  une  promesse  ;  action  de  méconnaître  une 
chose  :  A  une  allégation  sans  preuve  s'oppose  un  simple 
DÛai.  (Boss.) 

—  Dr.  Déni  de  justice,  Refus  illégal  de  rendre  la  justice. 
(Dans  le  langage  ordinaire,  Refus  d'une  chose  légalement 
due.)  Il  Oéni  de  jugement.  Refus  d'un  juge  do  statuer  dans 
une  affaire,  u  Déni  de  renvoi,  Refus  d  un  juge  de  renvoyer 
devant  la  juridiction  compétente  une  affaire  dont  il  no 
peut  connaître,  ii  Déni  d'aliments,  Refus  d'acquitter  une 
dette  alimentaire  dont  on  est  tenu. 

—  Encycl.  Dr.  Déni  de  justice.  L'ai'ticle  4  du  Code  civil 
fait  aux  juges  une  obligation  stricte  de  rendre  aux  parties 
a  justice  qu'ils  leur  doivent.  L'article  185  du  Code  pénal 
Impose  le  même  devoir  aux  administrateurs  et  autorités 
adiainistratives,  on  ce  qui  les  concerne.   L'article  50  du 


618 

Code  de  procédure  civile  énonce  qu'  «  il  y  a  déni  de  justice, 
lorsque  les  juges  refusent  de  répondre  les  requêtes,  ou 
négligent  de  juger  les  affaires  en  état  et  en  tour  d'être  ju- 
gées i> .  L'article  507  ajoute  que  v  le  déni  de  justice  sera 
constaté  par  deux  réquisitions  faites  aux  juges  en  la  per- 
sonne des  greffiers,  et  signifiées  de  trois  en  trois  jours  au 
moins  pour  les  juges  de  paix  et  de  commerce,  et  de  hui- 
taine en  huitaine  au  moins  pour  les  autres  jugâs:tout 
huissier  requis  sera  tenu  de  faire  ces  réquisitions,  à  peine 
d'interdiction  n. 

La  loi  attache  au  déni  de  justice  une  double  sanction  : 
1°  une  sanction  civile,  qui  est  la  prise  à  partie;  2»  une  sanc- 
tion pénale,  consistant  en  une  amende  de  200  à  500  francs, 
et  l'interdiction  de  l'exercice  des  fonctions  publiques,  de 
cinq  à  vingt  ans.  Ce  délit  est  du  ressort  do  la  juridiction 
correctionnelle.  L'article  185  du  Code  pénal  met  comme 
condition  à  la  poursuite  que  le  juge  ait  reçu  d'abord  un 
avertissement  ou  injonction  de  ses  supérieurs  et  n'en  ait 
pas  tenu  compte.  —  Les  faits  de  déni  de  justice  sont  très 
rares,  et  la  jurisprudence  n'en  offre  que  peu  d'exemples. 

Dénia  (autref.  Eemeroscopium,  Dianium),  ville  et  port 
d'Espagne  (Valence  [prov.  d'Alicante]),  sur  la  Méditerra- 
née ;  12.900  hab.  Tonnelleries.  Ch.-l.  de  juridiction  civile. 
Dénia  fut  une  ville  florissante  sous  les  Arabes.  Aux  en- 
virons, Méchain,  puis  Biot  et  Arago  s'installèrent  pour 
mesurer  un  arc  du  méridien  terrestre. 

DÉNIAISEMENT(ni-é-5e-man)  n.  m.  Action  de  déniai- 
ser, de  se  déniaiser  :  Le  déniâisememt  d'une  villageoise  se 
fait  vite  à  Paris. 

DÉNIAISER  {ni-è-zé  —  du  préf.  priv.  rf^,  et  de  niais)  v.  a. 
Dépouiller  de  sa  naïveté,  de  sa  niaiserie  :  L'armée  sert  à 
DENIAISER,  c'est  le  mot  reçu,  la  jeune  population  de  nos  cam- 
pagnes. (Mich.Chev.) 

Se  déniaiser,  v.  pr.  Se  dégourdir,  perdre  sa  na'iveté. 

DÉNIAISEUR,  EUSE  (ïiî'-è)  n.  m.  Fam.  Celui,  celle  qui 
déniaise  ;  Un  déniaiseur  déjeunes  filles. 

DÉNICALES  (lat.  denicates  fériée,  fêtes  du  onzième  jour) 
n.  f.  pi.  Cérémonies  que  les  Romains  accomplissaient  dix 
jours  après  la  mort  d'une  personne,  dans  la  maison  du 
défunt,  pour  purifier  les  survivants. 

DeniCÉ,  comm.  du  Rhône,  arr.  et  à  6  kil.  de  Ville- 
franche,  au-dessus  du  Nizerand,  affluent  de  la  Saône; 
1.258  hab.  Patrie  du  publiciste  Vermorel.  Vignobles  com- 

Sris  dans  ia  région  dite  «  Beaujolais  bâtard  u,  et  donnant 
o  bons  vins  rouges  ordinaires. 

DÉNICHEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  dénicher. 

DÉNICHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  ?iid)  v.  a.  Enlever  du 
nid,  prendre  dans  le  nid  :  Dénichkb  des  oiseaux. 

—  Fam.  Découvrir  dans  sa  retraite  :  Dénicheb  des  bri- 
gands dans  une  caverne.  Il  Trouver  une  chose  rare  :  Déni- 
cher un  précieux  bouquin,  une  ser^vante  fidèle,  il  Débusquer, 
chasser  :  Dénicher  les  ennemis  de  leur  position. 

—  V.  n.  Quitter  le  nid.  n  Fam.  Quitter  un  endroit,  chan- 
ger de  demeure  :  Dénicher  de  la  ville,  il  Les  oiseaux  ont 
déniché.  Se  dit  do  personnes  ou  de  choses  qu'on  ne  trouve 
plus  où  l'on  croyait  les  rencontrer. 

Se  dénicher,  v.  pr.  Etre  déniché. 

DÉNICHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  niche)  v.  a.  Enlever 
de  sa  niche  :  Dénicher  une  statue,  un  saint.  (Peu  usité.) 

DÉNICHEUR.  EUSE  n.  Personne  qui  déniche  les  oiseaux. 

—  Fam.  Personne  habile  à  trouver,  à  découvrir  :  Déni- 
cheur de  bibelots,  de  talents  iîicon7ius.  ii  Dénicheur  de  vierles^ 
Chevalier  d'industrie,  homme  qui  cherche  des  dupes.  —  Se 
dit  aussi  pour  faire  entendre  à  quelqu'un  qu'on  a  pénétré 
sa  malice  dég:uisée  et  qu'on  ne  s'y  laissera  pas  prendre  : 
A  d'autres,  dénicheur  de  merles  !  il  Dénicheur  de  fauvettes, 
Coureur  de  lîUes. 

DÉNICHEUR  n.  m.  Celui  gui  enlève  des  statues  de 
leur  niche,  ii  Dénicheur  de  saints,  proprement,  Personne 
qui  retire  les  saints  de  leurs  niches,  et,  tig..  Personne 
qui  combat  les  saints  canonisés,  qui  cherche  à  prouver 
que  certains  d'entre  eux  ne  méritaient  pas  d'être  ca- 
nonisés. 

DENIER («i-t?  —  du  lat.  denarius)n.  m.  Archéol.  Ancienne 
monnaie  romaine,  en  argent,  valant  originairement  10  as. 
Il  Monnaie  usitée  autrefois  en  France,  et  dont  la  valeur 
était  la  deux  cent  quarantième  partie  de  la  livre  d'argent. 
—  Autre  monnaie  française  ancienne,  fabriquée  en  cui- 
vre, valant  la  douzième  partie  d'un  sou.  (On  l'appelait 
aussi  denier  tournoi.) 

—  Banq.  et  comm.  Vendre  une  marchandise  au  denier 
dix,  vingt,  trente  ou  quarante,  signifie  que  la  marchandise 
est  écoulée  de  manière  que  le  bénéfice  obtenu  sur  sa  vente 
représente  le  dixième,  le  vingtième,  le  trentième  ou  le 
quarantième  du  prix  d'achat,  ii  Prêter  au  denier  cinq,  dix 
ou  vingt.  Retirer  du  capital  prêté  un  intérêt  de  vingt,  dix 
ou  cinq  pour  cent. 

—  Féod.  Deniers  d'octroi,  Droits  dont  la  perception  était 
octroyée  par  le  roi  au  profit  des  villes  et  communautés,  ii 
Deniers  patrimoniaux,  Revenus  et  intérêts  autres  que  les 
deniers  d'octroi.  \\  Deniers  royaux,  Droits  prélovés  au  profit 
du  trésor  royal. 

—  Manuf.'On  dit,  dans  les  filatures  de  soie,  que  l'on  file 
en  huit,  neuf  ou  dix  deniers,  suivant  le  poids  que  pos- 
sèdent les  fils  de  soie  que  l'on  file.  (C'est  une  évaluation, 
conventionnelle  de  ce  poids.) 

—  Monn.  On  appelle  deniers  de  monnayage  les  pièces 
de  bronze,  d'or  ou  d'argent,  prêtes  à  être  livrées  à  la  cir- 
culation et  qui  ont,  par  conséquent,  le  poids  légal.  (Le 
denier  de  loi  indique  la  quantité  d'argent  fin  ou  pur  contenue 
dans  un  lingot.  —  Le  denier  de  fin  est  la  quantité  d'argent 
pur  ou  fin  contcMiue  dans  une  partie  d'un  lingot  d'argent, 
en  supposant  ce  lingot  divisé  en  douze  parties  rigoureu- 
sement égales  en  poids.) 

—  Encycl.  Monn.  Le  denier (denarius  nujiimus)  fut  l'unité 
monétaire  de  l'argeut  chez  les  Romains  et  pendant  le 
moyen  âge.  La  première  émission  de  ces  pièces  eut  lieu 
en  "485  de  Rome  (269  ans  av.  J.-C).  Le  denier  pesait, 
à  l'origine,  4  scrupules  (4c^55l,  ou  1/72"  de  la  livre  ro- 
maino,  i:'est-à*dire  le  poids  de  la  drachme  attique.  Il 
portait  le  chiffre  X  (10  as)  et  se  subdivisait  on  deux  qui- 
naires {(juinarii)  marqués  V  (5  as),  et  en  quatre  sesterces 
{sestertii)  marqués  HS  (2  as  1/2).  Vers  216  av.  J.-C,  le 
denier  fut  réduit  de  1/72"  à  1/84%  et  ne  pesa  plus  que 
3  scrupules  3/7  (38^^0  environ).  Peu  à  peu,  la  marque  X 
fut  remplacée  par  la  marque  XVI  (16  as  d'après  le  sys- 
tème ODcial  nouvellement  adopté),  et,  vers  89  av.  J.-C, 


619 

toute  marque  numérale  disparut  lorsque  l'as  devint  somi- 
oneial.  Ce  n'est  (luà  partir  de  Jules  César  que  les  mou- 
naies  porteront  l  ofligio  de  llmperator.  Niiron  abaissa  lo 

Soids  et  la  valeur  du  denier,  qui  u'eut  plus  qu'une  valeur 
0  85  centimes 
de  la  monnaie 
acluollo.  Kn- 
suito,  lo  titre 
de  l'argent  s'al- 
téra par  l'al- 
liage avec  lo 
cuivro.En  ïi5, 
Caracalla  frap- 
pe Vargfnteu.'i 
Anioninianus  ; 
considéré  d'a- 
bord  comme 


DÉNIER 


DENIS 


i)t'nier  d'argent  cna)pain«.'ii. 


Denier  de  Louis  le  Débonnaire. 


Denier  parisis. 


un  double  denier  (binio),  il  valut,  sous  Valérien  et  Gratien, 
4  deniers  {quaternio)^  ot,  sons  Aurélicn,  20  deniers.  D'au- 
tres réformes  monétaires  furent  faites  sous  Diocléticn, 
Constantin  le  Grand,  et  le  titre  dos  monnaies  d'argent 
s'abaissa  progressivement.  Cassiodoro  évalue  le  sou  d'or 
à  6.ÙÛÛ  deniers. 

Les  deniers  d'argent  avaient  été  adoptés  par  les  peu- 
ples de  la  Gaule  et  les  Francs,  Vers  la  tin  du  vi'  siècle, 
apparaissent  \es  saïgas  ou  deniers  mérovingiens.  Pépin  le 
Bref  frappe  des  deniers  d'argent  presque  pur  du  poids  de 
le'iio  à  le^ao  environ.  Charlemagne  augmente  le  poids  et 
élargit  le  flan  :  la  livre  d'argent  valait  20  sols,  ot  le  sol 
12  deniers.  Le 
lypo  du  dénier 
carolingien  por- 
te lo  nom  de  Ca- 
rolus,  un  gros- 
sier profil,  et 
un  temple  chré- 
tien. Le  mon- 
nayage des  pre- 
miers Capétiens 
diffère  peu  do 
celui  des  Caro- 
lingiens. Les 
rois  francs  frappent  des  deniers  et  des  oboles  d'argent, 
conjointement  avec  les  seigneurs  ayant  droit  de  frapper 
monnaie,  parmi  lesquels  l'abbé  de  Saint-Martin  de  Tours, 
dont  les  produits  devaient  être  pris  comme  prototype  do 
la  monnaie  royale  tournois.  Sous  Louis  VUI,  se  montre  le 
denier  de  billon  avec  le  denier  d'argent  ;  il  n'existe  plus 
que  deux  ateliers  monétaires  royaux  :  Paris,  qui  frappe 
le  denier  et  l'obole  parisis,  et  Tours,  qui  frappe  le  denier 
et  l'obole  tournois.  Le  premier  valait  un  quart  de  plus  que 
le  second  dont  il  différait  totalement  comme  type. 

Sous  saint  Louis,  on  donna  le  nom  de  denier  à  toute 
espèce  de  monnaies,  qu'elles  fussent  d'or  ^frappées  pour  la 
première  fois 
dans  le  royau- 
me de  France), 
d'argent  ou  de 
billon.  Il  y 
avait  le  denier 
d'or  à  l'agnel, 
le  denier  d'or 
à  l'écu,  le 
gros  tournois 
ou  gros  de- 
nier d'argent, 
le  gros  denier 

blanc  [denarius  grossus).  La  monnaie  de  billon  comprenait 
le  denier  et  l'obole  pans/s,  le  denier  et  l'obole  tournois.  Sous 
Jean  le  Bon,  on  trouve  encore  le  denier  d'or  à  la  fleur  de  lis. 
A  partir  de  saint  Louis  jusqu'à  la  Révolution  française,  il 
faut  distinguer  le  denier  de  compte,  purement  fictif,  repré- 
sentant le  douzième  du  sol,  et  les  diverses  monnaies  effec- 
tives auxquelles  on  conserva  le  nom  do  "  denier  ».  La 
situation  se  complique  encore  à  partir  de  Philippe  le  Bel, 
le  royal  faux  monnayeur;  on  distinguo  alors  la  moîtnaîe 
blanche,  en  argent  presque  pur,  et  la  monnaie  noire,  dans 
laquelle  entre  beaucoup  de  cuivre  et  quelque  pou  d'ar- 
gent. Henri  III  frappe  des  deniers  tournois,  et  Henri  IV 
dos  doubles  tourriois  de  cuivre  rouge. 

—  Denier  de  fin  ou  d'aloi.  On  exprimait  ainsi,  aux  xvii" 
et  xviii"  siècles,  la  quantité  d'argent  fin  contenue  dans 
un  alliage  de  ce  métal.  Les  monnayeurs  ot  les  orfôvros 
appelaient  aussi  le  denier  de  fin  denier  de  loi  ou  d'aloi 
{ad  leyem).  Quand  la  monnaie  n'était  pas  à  10  deniers 
de  fin  {833'»B^333),  elle  était  considérée  comme  billon. 
Suivant  l'ordonnance  de  1640,  l'argent  d'orfôvrorio  devait 
être  à  11  deniers,  12  grains  de  lin  (Sôs^b^, 272);  la  tolérance 
en  dessus  et  en  dessous,  qu'on  appelait  alors  le  remède, 
était  de  2  grains  (6'"e'',i)54}.  Lorsque  l'argent  était  à  ce 
titre,  on  l'appelait  argent  de  roi  ou  argent-le-roi . 

—  Deniers  de  boîte  ou  emboîtés.  C'était  ainsi  qu'on  appe- 
lait les  pièces  que  les  jugos-gardos  des  monnaies  préle- 
vaient sur  chaque  délivrance  d'espèces,  atln  de  vérilier 
si  elles  étaient  au  taux  légal  ot  agir  eu  couséquouco  eu- 
vers  les  directeurs  des  monnaies. 

—  Relig.  cath.  Denier  de  saint  Pierre.  Le  denier  do  saint 
Pierre  fut,  dans  l'origine,  une  contribution  prclovéo  sur 
leurs  sujets  par  les  princes  chrétiens,  pour  être  envoyée 
au  pape.  Il  fut  établi  pour  la  première  fois  en  Angleterre 
par  Ina,  roi  de  Wessox,  à  l'occasion  de  la  fondation  d'une 
école  saxonne  à  Homo.  Décrété  do  nouveau  par  Otl'a,  roi 
do  Murcio,  il  fut  orcanisô  définitivement  par  Ktbolwulf 
ot  par  le  roi  saint  Alfred,  son  fils.  Un  inip6t  d'un  penny 
devait  ôtro  lové  annuellement  sur  chaquo  fou,  ot,  counne 
il  était  perr;u  le  jour  do  la  fête  do  saint  Pierre,  on  l'ap- 

Ïola  en  latin  dfnarius  sancti  Pétri  (dénier  do  saint  Pierre), 
lonri  VIII  lo  fit  supprimer  on  1532  par  un  acte  du  Parle- 
ment. Rétabli  par  la  reine  Marie,  u  fut  aboli  détinitivo- 
ment  sous  Elisabeth.  Lo  denier  do  saint  Pierre  avait  été 
aussi  établi  en  Suède  parOlaf;  il  était  également  recueilli 
on  Ecosse,  on  Danemark,  on  Bohême.  La  Réforme  l'a  sup- 
primé dans  ces  difi'érents  Etats.  En  France,  Charlemagne 
ordonna  atout  propriétaire  d'une  maison  do  payer  chaquo 
annéo  un  denier  au  trésor  pontifical.  Cet  impôt,  appelé 
romeacot  dans  lo  langage  populaire,  ne  fut  jamais  perçu 
d'une  façon  régulière,  et  finit  par  se  confondre  avec  les 
annales  ot  les  autres  contributions  levées  autrefois  par 
lo  saint-siège. 

En  181)0,  a[)rès  l'envahissoment  des  Etats  pontificaux 
par  les  Pirimontais,  la  pensée  vint  aux  catholiciuos  l)olg<is 
de  suppléer  par  dos  cotisations  volontaires  uux  revenue» 


qui  venaient  d'être  enlevés  au  papo.  Une  œuvre  fut 
fondée  dans  ce  dessoin  et  prit  lo  nom  d'Œuvre  du  denier 
de  Saint-Pierre.  Cet  exemple  fut  rapidement  imité  par  les 
catholiques  des  autres  nations  et,  en  particulier,  par  ceux 
de  Franco.  Dans  chaque  diocèse,  los  évoques  ordonnèrent 
dos  quêtes  à.  époques  fixes;  dos  comités  furent  fondés  et 
l'œuvre  définitivement  organisée.  Par  l'encyclique  -SVpe 
venerabiles  fratres,  du  5  aodt  187.^>,  le  pape  Pic  IX  lui  donna 
une  sorte  do  consécration  officielle.  Los  sommes  quo  la 
générosité  des  fidèles  verse  ainsi  spontanément  pour 
subvenir  aux  frais  du  gouvernement  central  do  l'Kglise 
s'élèvent  chaque  année  à  plusieurs  millions  do  francs. 
L'administration  pontificale  los  omploio  k  solder  los 
dépenses  courantes,  et  lo  surplus,  s'il  y  en  a  un,  forme 
un  fonds  de  réserve  destiné  à  parer  aux  nécessités  im- 
prévues. 

—  Relig.  prêt.  Deniers  de  la  libéralité.  Les  réformés 
ayant  dû  continuer,  aux  termes  de  l'édit  do  Nantes,  à 
payer  la  dîmo,  Henri  IV,  par  compensation,  leur  accorda 
une  somme  annuelle.  C'étaient  les  deniers  de  la  libéralité. 
(Ces  deniers,  divisés  en  portions,  étaient  distribués  aux 
églises,  aux  pasteurs,  aux  îicadémies.  Payés  pendan'l 
quelques  années,  quoique  toujours  mal,  ils  furent  entière- 
ment supprimés  vers  1630.) 

Deniers  communs.  On  appelait  ainsi,  chez  les  anciens 
réformés  de  France,  les  sommes  données  aux  églises,  par 
testament  ou  autrement,  sans  spécification  d'emploi,  et 
qui  étaient,  en  général,  consacrées  aux  frais  d'entretien 
ou  de  réparation  des  immeubles. 

—  MiUt.  Denier  de  solde.  Terme  employé  autrefois  et 
qui  désignait  ;  le  denier  de  poche,  devenu  aujourd'hui  les 
ceiitintes  de  poche;  le  denier  de  petit   équipement,  devenu 

\3.  prime  d'entretien  de  la  masse  individuelle,  et  le  denier 
d'ordinaire,  connu  maintenant  sous  lo  nom  do  versement 
à  l'ordinaire. 

—  Mœurs  et  coût.  Denier  à  Dieu.  V.  arrhes. 

Denier  de  César  (le).  Iconogr.  On  sait  le  trait  do  la  vie 
de  Jésus-Christ 
rapporté  par  saint 
Marc.  Des  phari- 
siens demandè- 
rent un  jour  au 
Sauveur  :  «  Est-il 
permis  de  payer 
le  tribut  à  César, 
ou  de  ne  pas  le 
payer?  »  Et  Jé- 
sus, ayant  fait  ob- 
server que  les 
pièces  de  monnaie 
étaient  à  l'effigie 
de  César,  ajouta  : 
■<  Rendez  donc  à 
César  ce  qui  ap- 
partient à  César, 
et  à  Dieu  ce  qui 
appartient  à 
Dieu,  a  Cette 
scène,  qu'on  inti- 
tuie  encore  le 
Tribut  à  César,  le 
Christ  à  la  moji- 
naie,  Jésus  et  les 

Pharisiens,  a  été  l     i        r   i    (,  d    p  ■>!    iiti 

souvent   retracée 

par  les  artistes,  notamment  par  le  Titien  {musée  do 
Dresde),  le  Caravage  (musée  de  Florence),  B.  Schidonn 
(musée  de  Naples).  Valentin  (musée  du  Louvre),  Bernard 
Strozzi  (musée  des  Offices),  le  Calabrèse  (musée  de  Naples  . 
Dom.  Campagnola  [gravé  par  Luca  Bertelli),  Rombrandi 
(estampe),  etc.  Rubens  a  représenté  plusieurs  fois  le  De- 
nier à  César:  un  tableau  de  lui  sur  ce  sujet,  qui  ornait 
autrefois  le  château  do  Loo,  résidence  de  Guillaume  III, 
prince  d'Orange,  est  regarde  comme  lo  chef-d'œuvre  de 
ce  maître.  «  U  semble  que  Strozzi  se  soit  proposé  d'imiter 
le  stylo  du  Caravage  dans  la  composition  du  Denier  dv 
César,  et  celui  de  Rembrandt  dans  l'exécution.»  Lo  mu- 
sée de  Munich  possède  une  répétition  do  ce  tableau. 

DÉNIER  (ni'é  ~~  du  lat.  denegare,  môme  sens)  v.  a.  Nier, 
ne  pas  reconnaître  :  Denikk  une  dette,  un  dépôt,  il  Refuser, 
ne  pas  accorder  :  Dénier  la  justice. 

Se  dénier,  v.  pr.  Etre  nié,  ou  refusé. 

—  Anton.  Avouer,  reconnaître,  confesser,  accorder, 
allouer,  concéder,  donner,  etc. 

DeNIÈRE  (Pierre),  industriel  français,  né  ot  mort  à 
Paris  (1775-1806).  Ouvrier  mécanicien,  il  parvint,  on  1801. 
à  créer  un  atelier  pour  la  fabrication  dos  bronzes  d'art, 
qui  prit  un  grand  dèvoloppomcnt,  ot  sos  produits  renom- 
més lui  valurent  de  nombreuses  récompenses. 

DeniFLE  (Frédéric-Honri-Suso),  historien  autrichien, 
né  ù.  Imst  (Tyrol)  on  18i4,  entra  dans  l'ordre  des  domini- 
cains. Professeur  de  théologie  à  Gratz  (1870),  il  devint  ar- 
chiviste du  Vatican  à  Rome  (1880).  C'est  un  savant  d'une 
érudition  étendue;  son  principal  ouvrage  est  le  Chartula- 
rium  fTnivei-sitalis  Parisiensis,  publié  on  collaboration  avec 
Châtelain  (1889).  Parmi  ses  autres  ouvrages,  il  faut  citer  : 
Geschichte  der  universitdten  im  niittelalter  {IS'&^).  Donifle 
est  fondateur,  avec  le  P.  Ehrle,  do  Archiv  fur  litteratur 
und  kirchengeschichte  des  jnittelalter.'i. 

DÉNIGRANT  (gran),  ANTE  adj.  Qui  dénigre;  qui  aime 
à  dénigrer  ;  La  médiocrité  est  DiiNiGKANTE. 

DÉNIGREMENT  {man)  n.  m.  Action  do  dénigrer,  de 
déprécier  la  valeur  morale  d'un  homme  ou  d'une  œuvre  ; 
Tout  éloge  mesuré  est  considéré  comme  un   niÎNiGREMiiNT. 

DÉNIGRER  (lat.  dcnigrare,  noircir;  du  préf.  dé,  ot  do 
niger,  noir)  v.  a.  Déprécier,  rabaisser  lo  talent,  le  mé- 
rite, le  caractère,  la  valeur  do  :  DiiNitiRUR  un  artiste,  les 
œutwes  d'un  auteur,  un  homme  de  bien. 

Se  dénigrer,  v.  pr.  Etre  dénigré,  ii  Se  déprécier  mutuel- 
lement, dire  du  mal  l'un  do  l'autre. 

—  Syn.  Dénigrer,  Uécrédltor,  décrier,   etc.  V.   DKcni-;- 

DITKR. 

—  Anton.  Exalter,  louer,  préconiser,  prôner,  vanter. 
DÉNIGREUR,  EUSE  U.   Personne  qui  dénigre,  qui   se 

pliiii.  il  <léuigrer  :  La  race  des  uiiNiciKKUKS  vivra  autant  que 
celli'  des  envieux. 

DENINA(Giacomo  Maria  Carlo),  hislorion,  né  ARovelIo 
(Piémont)  ou  17J1,  mort  ou  ISU.  Entré  duus  loa  ordrus 


et  professeur  à  Pignerol  et  à  Turin,  il  s'attira  l'inimitié 
dos  jésuites.  Exilé  à  Verceil  en  1777,  il  fut  pensionné  do 
nouveau,  grâce  à  son  ami  Costa  d'Arignan,  archovôquo 
de  Turin.  Recommandé  à  Frédéric  II,  il  alla,  vers  1782, 
vivre  à  Berlin,  où  il  entra  à  l'Académie  dos  sciences. 
Présenté  à  Napoléon  on  180-i,  à  Mayence,  il  fut  nommé 
bibliothécaire  impérial  à  Paris.  On  a  de  lui  :  Délie  revo- 
luzioni  d'Jtalia  libri  A'^/V  (1709-1770),  traduit  en  français 
par  Jardin  (^1770)  ;  Hevolusioni  délia  Gcrmania  (180-1)  ;  Essai 
sur  Frédéric  II  (1788);  la  Jîussiada,  éloge  de  Pierre  le 
Grand  (1790);  la  Prusse  littéraire  sous  Frédéric  II  (1791), 
où  il  a  inséré  sa  biographie;  la  Clef  des  ianj/iios  (1804), 
dédiée  à.  Napoléon;  etc. 

DENIS  {ni)  D'OR  n.  m.  Nom  d'un  instrument  do  musique, 
sorte  d'orchestriou,  inventé,  vers  le  milieu  du  xvm»  siècle, 
par  un  savant  bohémien,  nommé  Prosper  Diviss. 

—  Encycl.  Cet  instrument  se  jouait  comme  l'orgue.  Cri 
prétend  que  Georges  Lambeck,  ôvétiuo  de  Bruck,  possé- 
dait, en  1790,  le  dernier  instrument  de  ce  genre  construit 
par  l'inventeur.  On  ignore  ce  qu'est  devenu,  depuis^  lors, 
ce  dernier  dénis  d'or. 

Denis  (saint),  martyr  et  premier  évoque  de  Paris. 
Accompagné  du  prêtre  Rusticus  et  du  diacre  Eleutherius, 
saint  Denis  (en  lat.  Dionysius)  fut  envoyé  par  le  pape 
dans  la  petite  bourgade  do  Lutèco,  encore  confinée  dans 
une  îlo  de  la  Seine.  Il  y  prêcha  l'évangile  et  fut  marty- 
risé avec  ses  deux  compagnons,  non  sur  la  colline  de 
Montmartre,  mais  au  village  de  Catulliacus  (auj.  Saint-: 
Denis)  :  c'est  là  que  s'éleva  son  tombeau,  au-dessus  du- 
quel fut  construite  une  basilique.  Sous  Clotairell,  vers  625, 
Dagobert,  alors  seulement  roi  d'Austrasio,  fonda,  en  l'hon- 
neur du  saint,  non  loin  de  la  basilique,  lo  célèbre  monas- 
tère où  furent  enterrés  les  rois  de  Franco,  et,  on  626,  il  fit 
enlever  du  tombeau  les  reliques  de  saint  Denis  pour  los 
transporter  dans  l'éçlise  abbatiale. 

La  date  de  la  mission  et  do  la  mort  do  saint  Denis  a  été 
de  tout  temps  controversée  dans  l'Eglise  de  France. 
D'après  Tillemont,  Launoi  et  nombre  de  critiques,  saint 
Denis  aurait  été  envoyé  en  Gaule  au  m*  siècle  et  serait 
mort  sous  le  règne  do  l'empereur  Dèce.  Cette  opinion,  qui 
s'appuie  sur  les  témoignages  de  Grégoire  de  Tours  et 
de  Sulpice-Sèvère,  est  adoptée  par  les  boUandistes  {Acta 
sanctoruin  [Vie  des  saints],  9  octobre),  qui  la  déclarent 
"  de  beaucoup  la  plus  vraisemblable  et  presque  certaine  ». 
Une  seconde  opinion  fait  remonter  la  mission  de  saint 
Denis  jusqu'au  pontificat  du  pape  saint  Clément,  au 
i'^  siècle.  Beaucoup,  même,  sur  la  foi  de  l'abbé  Hilduin, 
qui  écrivait  au  ix«  siècle  (835),  identifient  le  premier  évè- 
quo  de  Paris  avec  saint  Denis  l'Aréopa^iLe,  qui,  après 
avoir  été  évêque  d'Athènes,  se  serait  rendu  à  Rome,  puis 
à  Paris,  où  il  aurait  subi  le  martyre.  Le  bréviaire  romain 
appuie  cette  tradition  de  son  autorité. 

Les  Actes  du  martyre  de  saint  Denis  n'ont  aucune 
valeur  historique.  La"  légende  populaire,  qui  représente 
le  martvr  se  relevant  après  sa  mort  pour  porter  sa  tête, 
tire  probablement  son  origine  de  quelque  ancienne  pierre 
tombale  où,  comme  cela  est  arrivé  fréquemment  pour  les 
martyrs  décapités,  le  saint  était  figuré  tenant  sa  tête 
entre  ses  mams.  Ses  reliques  auraient  été,  d'après  plu- 


Le  martyre  de  saint  Denis,  d'après  Boniiat  (I'l;!  : 

sieurs  auteurs  allemands,  soustraites  au  ix"  siècle  et  trans- 
portées à  Ratisbonne.  Cette  assertion  n'a  jamais  été 
admise  par  l'Kglise  do  Paris,  qui  s'est  toujours  crue  en 
possession  des  restes  do  son  apôtre.  D'après  les  boUan- 
distes, la  question  demeurerait  pendante.  Lo  Marit/re  rfe 
saint  Denis,  pointure  do  Bonnat  (1888),  figure  au  Pan- 
théon. —  Féto  lo  9  octobre. 

Denis  (basilique  et  cuapitrk  de  Saint-).  V.  Saint- 

Dkms. 

Denis,  v.  à  Dknys  los  noms  dos  divers  porsonnagos 

qui  no  se  trouvent  pas  ici. 

Denis  ou  Denys  (Nicolas),  colonisateur  flrançais  du 
xvii*  siècle,  né  à  Tours.  Il  obtint  la  concession  d'une  par- 
tie do  l'Acadio  ot  du  Canada,  ot  se  rendit  ou  Amérique, 
en  1632,  avec  le  titro  de  «  gouvorneur  lieutenant  général 
du  roi  ».  Il  y  fonda  d'importants  éiahlissemenls,  mais  no 
parvint  jamais  à  vaincre  les  obstacles  qui  l'empêchaient 
do  mener  à  bien  sos  entreprises.  Sous  !o  litre  de  :  Descrip' 
tien  géographique  et  historique  des  côtes  de  VAmériguo  sep- 
tentrionale, avec  r/iistoire  naturelle  de  ce  pays  (1678),  on 
lui  doit  un  intéressant  ouvrage  sur  lo  Canada. 

Denis  ou  Denys  (Jean),  musicien  ot  facteur  d'in- 

strunioius  français,  vivait  A  Paris  dans  lapromièro  moititl 
du  xvii"  siècle.  On  lo  cite  conimo  un  des  facteurs  d'épi- 
nottos  los  plus  habiles  qu'il  y  oùt  alors  en  Franco,  Denis 
u  publié  uu  livre  relatif  à  cet  iustrumout  (iG&o). 


DENIS    —  DENNERY 

Denis  (le  P.  Michel),  capucin  italien,  né  à  Gênes  en 
1636,  mort  en  1695,  aété  le  premier  bibliographe  deson  ordre. 
Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  Bibliotheca  scriptorum 
ordinis  jyûnorumS.  Francisa  capuccinorum  {1680). 

Denis  (Jean-Baptiste),  médecin,  né  à  Paris,  mort  en 
1704.  Il  lut  médecin  de  Louis  XIV  et  pratiqua  l'opération 
de  la  transfusion  du  sang.  Nous  citerons,  parmi  ses  écrits  ; 
Lettres  à  M.  de  Montmor  touchant  deux  expériences  de  la 
transfusion  faite  sur  deux  hommes  (1667);  Recueil  de  mé- 
moires et  conférences  sur  les  arts  et  les  sciences  (1772). 

Denis  (Louis),  géographe  français  du  xvin«  siècle,  qui 
a  composé  de  nombreux  ouvrages,  dont  les  plus  remar- 
quables sont  ses  Cartes  de  France  (1761,  7  feuilles),  repré- 
sentant ce  pays  au  point  de  vue  commercial,  minéralo- 
gique,  etc.;  Empire  des  Solipses  (1764,  41  cartes),  curieux 
atlas  du  gouvernement  des  jésuites;  etc. 

Denis  (Jean-Népomucène-Michel-Côme),  poète,  érudit 
et  jésuite  allemand,  né  à  Schë-rding  (Bavière)  en  1729, 
mort  à  Vienne  en  1800.  Il  fut  professeur  au  collège  mili- 
taire de  Marie-Thérèse  à  Vienne  (1759),  et  conservateur 
de  la  bibliothèque  impériale  (1784).  Denis,  qui  s'appelait 
lui-même  le  Barde  du  Danube,  aimait  à  prendre  pour  sujets 
de  ses  compositions  les  sujets  des  bardes  Scandinaves.  Ses 
principaux  ouvrages  en  prose  sont  :  Principes  de  la  biblio- 
graphie (1774);  Fondements  de  l'histoire  de  la  littérature 
(1776);  Bistoire  littéraire  (1777-1778);  Histoire  de  l'impri- 
merie à  Vienne  jusqu'en  1560  {1182).  Parmi  ses  ouvrages  en 
vers,  outre  une  traduction  d'Ossian,  nous  citerons  :  Chants 
du  barde  Sined{lllZ)  ;  Carminaquxdam  Denisii  (1774).  Ses 
Œuvres  posthumes  ont  été  publiées  à  Vienne  (1801). 

Denis  (Louise  MiGNOT,  femme),  nièce  de  Voltaire,  sa 
compagne  et  sa  confidente,  née  et  morte  à  Paris  (1712- 
1790).  Elle  épousa,  en  1738,  Denis,  et  devint  veuve  en  1744. 
Pauvre,  mais  douée  de  toutes  les  grâces  de  l'esprit,  de 
tous  les  charmes  du  visage,  vive,  gaie,  légère,  elle  prit  un 
grand  ascendant  sur  son  oncle,  après  la  mort  de  M""  du 
Chàtelet.  En  1753,  elle  vint  au-devant  de  Voltaire  quittant 
l'Allemagne,  fut  arrêtée  avec  lui  à  Francfort  et  fort  mal- 
traitée. Elle  le  suivit  à  Colmar,  à  Genève,  aux  Délices,  à 
Ferney,  où  elle  était  la  première  dame  de  la  cour  de 
Voltaire  ;  elle  régentait  les  Condorcet,  les  Ximénès,  les 
Marmontel,  les  Laharpe,  son  oncle  même  ;  elle  dirigeait  et 
gouvernait,  jouait  les  premiers  rôles  dans  les  représenta- 
tions dramatiques  de  Ferney.  Quand  Voltaire  était  loin 
d'elle,  il  lui  écrivait  de  longues  épitres,  et  lui  contait  sa  vie. 
Quelques-uns  ont  prétendu  que  Voltaire  fut  à  l'égard  de 
M""  Denis  plus  qu'un  ami,  plus  qu'un  parent.  Ce  qui  est  sûr. 
c'est  qu'elle  se  montra  fort  tendre  avec  quelques  amis  do 
son  oBcle  et, «en  particulier,  avec  son  secrétaire  Ximénès. 
De  1768  à  1769,  elle  fut  brouillée  avec  Voltaire.  En  1778, 
elle  accompagna  le  vieillard  à  Paris.  Elle  fut  sa  légataire 
universelle.  Elle  se  remaria  en  1780  avec  Duvivier,  com- 
missaire des  guerres,  plus  jeune  qu'elle  de  dix  ans  et  s'at- 
tira ainsi  les  moqueries  des  "  philosophes  ».  En  mourant, 
elle  légua  à  la  Comédie-Française  la  statue  de  Voltaire, 
par  Houdon.  M""  Denis  a  donné  quelques  histoires  esti- 
mées ;  elle  a  composé  une  pièce  de  théâtre  :  la  Coquette 
punie,  comédie  en  cinq  actes  et  en  vers. 

Denis  (Jean-Ferdinand),  littérateur  français,  né  et 
mort  à  Paris  (i798-1890).  Il  étudia  les  langues  étrangères, 
voyagea  dans  l'Amérique  du  Sud,  en  Espagne,  en  Por- 
tugal, fut  bibliothécaire  au  ministère  do  l'instruction  pu- 
blique (1838),  et  administrateur  de  la  bibliothèque  Sainte- 
Geneviève  (1865-1885).  Il  a  beaucoup  contribué  â  faire 
connaître  la  littérature  portugaise.  On  lui  doit  un  grand 
nombre  d'ouvrages  sur  le  Brésil,  le  Paraguay,  etc. 

Denis  (Jacques-François),  professeur  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Corbfgny  (Nièvre)  en  ISSI,  mort  à  Caen  en  1897. 
Il  enseigna  dans  plusieurs  Ivcées.  I!  publia,  en  1856,  un 
mémoire  couronné  par  l'Acaâémie  des  sciences  morales  : 
Histoire  des  théories  et  des  idées  morales  dans  l'antiquité. 
Mal  noté  pour  ses  idées  avancées,  il  dut  prendre  un  congé 
en  1857,  et  alla  enseigner  à  l'université  de  Turin.  De  re- 
tour en  France,  il  devint  professeur  de  littérature  grecque 
à  la  faculté  des  lettres  de  Caen.  On  lui  doit  encore  :  De 
sermonis  oriffine  (thèse);  Du  rationalisme  d'Aristote  {thèse); 
la  Philosophie  d'Origène  (1883)  ;  la  Comédie  grecque  (1887). 

Denis  (Monsieur  kt  Madame),  l'une  des  chansons  ba- 
dines les  plus  charmantes  de  Désaugiers,  et  l'une  de  celles 
dont  le  succès  fut  le  plus  grand.  C'est  là  comme  une  sorte 
de  petite  parodie  burlesque  des  amours  de  Philémon  et 
Baucis,  empreinte  en  même  temps  d'une  grâce  vieillotte, 
parfum  du  «  bon  vieux  temps  ».  Désaugiers,  dans  ce  petit 
poème  présenté  sous  forme  de  dialogue  entre  deux  vieux 
époux  qui  se  remémorent  leurs  jeunes  amours,  les   fait 

Earler  avec  infiniment  de  discrétion  et  de  malice  à  la  fois. 
le  premier  titre  de  la  chanson  fut  :  Souvenirs  nocturnes  de 
deux  époux  du  xvii»  siècle.  Désaugiers  l'écrivit  sur  l'air 
d'un  vieux  pont-neuf  :  u  Premier  mois  de  mes  amours.  » 

Jfoderalo 


Çuoil  vous  neme  dt-tes  rienl  Mon  a-mî ,  ce   n'est  pas 


en!_Jetai8  sourde-â  vos  discours.  Et  voua  me  parliez  toujours 


Denis  le  Flamand.  Biogr.  V.  Cai.vakrt. 

Denis-LAGARDE  /René-Jean-Marie),  marin  français, 
né  a  Paimpol  (C6tes-du-Nord)  en  1772,  mort  en  1849.  Il 
exerça  en  qualité  de  capitaine  de  frégate  plusieurs  com- 
miindements  importants,  et  se  distingua  dans  une  foule  de 
combats  heureux  contre  les  Anglais.  Sous  la  Restauration, 
penis-Lagardo  fut  nommé  capitaine  do  vaisseau;  mais 
il  fut  mis  prématurément  à  la  retraite  (1820). 

Denis  de  La  Nativité,  marin,  cosmographo  et 
carme  déchaussé  français,  dont  le  nom  séculier  était  Pierre 
Bertiiklot.  né  à  Honfleur  on  1600,  mort  à  Achem  en  1638. 
Après  plusieurs  voyages  à  Terre-Neuve,  il  partit  pour  les 
Indes  a  bord  d'un  des  bâtiments  commandés  par  Augustin 
do  Beaulieu,  demeura  après  l'incondio  de  ce  navire  aux 


îles  de  la  Sonde,  y  navigua  quelques  années  et  entra,  en 
1626,  au  service  des  Portugais.  Ceux-ci,  en  1629,  en  firent 
le  premier  pilote  d'une  flotte  destinée  à  secourir  Malacca 
contre  le  roi  d' Achem,  qui  assiégeait  cette  ville.  Berthelot 
rendit  encore  de  grands  services  aux  Portugais  ;  puis,  sous 
l'influence  du  carme  français  Philippe  de  la  Sainte-Trinité, 
il  prit  l'habit  du  carmel  en  1634,  et  porta  dès  lors  en  reli- 
gion le  nom  de  Denis  de  la  A'ativi-té;  mais  il  continua  de 
servir  dans  la  marine,  et  fut  chargé  en  1638,  en  qualité 
de  pilote,  de  conduire  une  ambassade  portugaise  à  Achem, 
où  il  fut  massacré  par  les  indigènes. 

Denisart  (Jean-Baptiste),  jurisconsulte  français,  né 
à  Iron,  près  de  Guise,  en  1713.  mort  à  Paris  en  1765.  Pro- 
cureur au  Chàtelet  de  Paris,  Denisart  a  fait  le  premier  un 
grand  recueil  de  jurisprudence  sous  forme  alphabétique, 
sous  le  titre  do  :  Collection  de  décisions  riouveÛes  et  de  no- 
tions relatives  à  la  Jurisprudence  (1754-1756).  Camus  et 
Bayard  entreprirent  de  le  compléter;  9  volumes  parurent 
de  1783  à  1790,  sous  le  titre  de  Nouveau  Denisart.  Camus 
ayant  du  interrompre  ce  travail,  Calenge  donna  cinq  autres 
volumes,  de  1790  à  1808.  Mais  l'ouvrage  resta  inacnevé,  et 

10  tome  XIV  s'arrête  au  mot  hypothèque. 

Denise  (mont),  montagne  volcanique  de  France  (Haute- 
Loire),  haute  de  890  métros  au-dessus  du  niveau  de  la  mer, 
dominant  la  ville  du  Puy.  Ce  volcan  a  fourni  des  matériaux 
pour  la  construction  de  nombreux  monuments  anciens  du 
Puy,  et  c'est  d'une  coulée  de  lave  qui  en  est  issue  que 
résultent  les  célèbres  orgues  d'Espaly.  Dans  les  brèches 
boueuses  de  Denise  on  a  trouvé  des  débris  d'animaux 
disparus  et  des  ossements  humains,  affirmant  le  synchro- 
nisme de  l'homme  avec  ces  animaux  à  l'époque  des  der- 
nières manifestations  volcaniques  dans  le  Velay. 

Denise,  pièce  en  trois  actes,  d'Alexandre  Dumas  fils, 
représentée  sur  le  Théâtre-Français,  le  19  janvier  1885.  — 
Denise  Brissot,  fille  d'un  ancien  officier  devenu  régisseur 
chez  le  comte  André  de  Bardannes,  a,  tout  honnête  qu'elle 
soit,  fait  jadis  une  faute;  elle  s'est  donnée  à  Fernand  do 
Thauzette,  un  ami  d'enfance,  qui  devait  l'épouser,  et  qui, 
aussitôt  après,  l'a  abandonnée  lâchement.  André  l'aime 
et  elle  l'aime;  mais,  pour  sauver  la  sœur  d'André,  Marthe, 
du  misérable  Fernand  qui  la  demande  en  mariage,  elle  va 
conter  elle-même  au  jeune  comte  sa  chute  et  de  quelle  in- 
digne façon  s'est  conduit  son  amant.  Que  va  faire  André? 

11  veut  d'abord  tuer  Fernand.  Quel  scandale!...  Et  puis,  ce 
n'est  pas  là  une  solution.  Après  tout,  Denise  a  souflfert, 
a  expié  .sa  faute,  elle  vient  de  se  montrer  héroïque;  nulle 
autre  femme  ne  mérite  davantage  son  estime  et  sa  con- 
fiance. Qu'importent  les  préjugés  du  monde?  Au  moment 
où  elle  quitte  la  maison  pour  entrer  au  couvent,  André  la 
rappelle,  lui  tend  les  bras,  et  Denise  s'y  jette  avec  un 
grand  cri  d'amour.  Cette  pièce  est  une  des  plus  drama- 
tiques et  des  plus  fortes  qu'ait  écrites  l'auteur.  Pour  le 
fond,  elle  rappelle  les  Idées  de  Madame  Aubray.  Mais 
Dumas  s'y  est  montré  plus  liardi  encore,  et  toute  son  au- 
torité, toute  sa  puissance,  tout  son  art  des  préparations 
et  des  combinaisons  n'ont  pas  été  de  trop  pour  imposer 
au  public  une  vérité  que  la  morale  approuve,  mais  à  la- 
quelle répugnent  si  fortement  nos  mœurs. 

DenisON,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  du  Texas),  dans 
la  vallée  de  la  rivière  Rouge  ;  11.000  hab.  Minoteries. 

DeniSOT  ou  DenysOT  (Nicolas),  poète  français,  né 
au  Mans  en  1515,  mort  à  Pans  en  1559.  Il  s'adonna  d'abord 
quelque  temps  à  la  peinture.  II  vécut  dans  l'intimité  des 
beaux  esprits  de  son  temps  et  essaya  de  faire  adopter  les 
vers  blancs  et  mesurés.  Denizot  leva  lo  plan  de  Calais  alors 
au  pouvoir  de  l'Angleterre,  et,  grâce  à  ses  informa- 
tions, le  duc  de  Guise  put  s'emparer  de  cette  ville  (1558). 
On  a  de  lui  :  Cantiques  et  »oé7s(i545);  Cantiques  du  pre- 
mier advènemcnt  de  Jésus-Christ  (1553);  il  signait  quelque- 
fois ses  vers  du  nom  de  comte  d'Alsinoys,  anagramme  de 
son  prénom. 

DÉNIVELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  niveler. —  Se  con- 
jugue comme  ce  dernier)  v.  a.  Détruire  le  niveau  de  :  Dé- 
niveler une  machine,  un  parc  pour  le  rendre  accidenté. 

DÉNIVELLATION  {vèl'-la-si  —  rad.  déniveler)  n.  f.  Iné- 
galité de  terrain.  Il  Destruction  de  niveau;  abaissement 
d'un  plan  d'eau  au-dessous  d'un  niveau  précédemment 
observé  dans  une  chaudière,  il  Etat  d'une  machine  dans 
laquelle  les  lignes  principales  n'ont  plus  les  positions 
respectives  qu'elles  possédaient  entre  elles,  lors  du  mon- 
tage de  cette  machine. 

DÉNIVELLEMENT  {vè-le-man  —  rad.  déniveler)  n.  m. 
Diflférence  de  niveau  se  produisant  dans  des  chaudières  en 
communication,  ii  Défaut  d'horizontalité  de  la  ligne  d'ar- 
bres d'une  machine. 

DENIZATION  {za-si  —  rad.  denizen)  n.  f.  Législ.  angl. 
Lettres  qui  accordent  aux  étrangers,  en  Angleterre,  cer- 
tains droits  particuliers. 

—  Encycl.  La  denization  est  la  concession,  en  vertu  de 
lettres  patentes,  de  l'exercice  de  certains  droits,  faite  en 
Angleterre  aux  étrangers  qui  y  fixent  leur  domicile.  A  la 
différence  de  la  naturalisation  proprement  dite,  la  deni- 
zation no  rend  pas  citoyen  anglais. 

Le  denizen  ne  jouit  d'aucun  privilège  au  point  de  vue 
du  droit  public.  Avant  la  loi  du  12  mai  1870,  beaucoup  de 
déchéances  lo  frappaient  au  point  de  vue  civil,  mais  cette 
loi  a  attribué  à  tout  étranger  le  droit  d'acquérir  et  de 
transmettre  par  succession,  ce  qui  supprime  pour  le  deni- 
zen les  principales  incapacités.  La  Cour  de  cassation  de 
Paris  a  décidé  que  la  denization  ne  suffit  pas  pour  priver 
un  Français  de  sa  nationalité. 

DENIZEN  {zèn'  —  mot  angl.  qui  signif.  régnicole)  n.  ra. 
Lé;^'isl.  augl.  Etranger  qui  a  obtenu  des  lettres  de  deniza- 
tion. ti  On  dit  aussi  dknizon. 

Denizlu  ou  Denizli,  ville  de  la  Turquie  d'Asie  (Ana- 
tolio  [prov.  de  Smyrne])  ;  16.920  hab.  Tissus  de  coton.  Aux 
environs,  sont  les  ruines  de  Laodicée  et  de  Colosses.  —  Lo 
district  de  Denizlu  est  peuplé  de  2U.000  hab. 

DENK  {dèn'-k')  n.  m.  En  Turquie,  Ballots  do  fouilles  de 
tabac,  que  l'on  vend  on  cet  état  à  des  marchands  qui  les 
trient  et  les  expédient  au  loin. 

Denk  (Jean),  théologien  allemand,  né  en  Bavière,  mort 
à  Bâlo  on  1527,  embrassa  les  croyances  des  anabaptistes, 
fut  expulsé  par  les  protestants  de  Nuremberg,  puis  d'Augs- 
bourg  pour  ses  opinions  religieuses.  Denk  prétendait  (juo 
la  condamnation  des  démons  n'était  pas  irrévocable  et 


620 

qu'il  devait  arriver  un  moment  où  ils  pourraient  se  réha- 
biliter. Nous  citerons  parmi  ses  écrits  :  Appel,  protestation 
et  aveu  de  Jean  Denk  (1526). 

DENKAn.  m.  Idiome  hongro-finnois,  variété  de  l'ostiak. 

Denka,  région  du  bassin  du  Haut-Nil,  limitée  au  N. 
par  les  cours  du  Nil  Blanc  et  du  Bahr-el-Ghazal,  qui  la  sé- 
l>arent  du  Kordofan  ;  à  l'E.,  par  l'Ethiopie;  au  S.  par  lo 
jiays  des  Chillouks;  à  l'O.,  par  le  pavs  des  Nouers.  Elle 
doit  son  nom  aux  populations  qui  l'habitent.  Elle  a  été 
parcourue  par  l'expédition  Marchand,  en  1898  et  1899. 

DenklingeN,  bourg  d'Allemagne  (Prusse-Rhénane 
[présid.  de  Cologne]);  3.950  hab. 

DenmaN  (lord  Thomas),  magistrat  et  homme  d'Etat 
anglais,  né  à  Londres,  en  1779,  mort  à  Stoke  Albany 
(comté  de  Northampton)  en  1854.  Il  se  fit  une  réputation 
considérable  comme  avocat  et  parvint  à  l'apogée  de  la 
renommée  après  avoir  plaidé  le  fameux  procès  de  la  reine 
Caroline,  accusée  devant  la  Chambre  des  lords  d'infidélité 
conjugale.  Denman,  membre  de  la  Chambre  des  communes 
depuis  1819,  fut  nommé  en  1S2S  common  seijeant,  en  IS32  lord 
chief  justice.  C'est  en  cette  qualité  qu'il  présidaaux  causes 
célèbres  :  de  Stockdale  (1837-1840),  qui  souleva  la  question 
des  privilèges  parlementaires  des  communes;  de  lord  Car- 
digan (1841),  do  Moxon  (1841),  des  chartistes  (1842),  etc. 
Très  actif,  il  s'occupait,  en  outre,  de  la  réforme  du  sys- 
tème pénitentiaire  et  de  l'abolition  de  l'esclavage. 

Denne-BARON  (Pierre-Jacques-René),  poète,  né  et 
mort  à  Paris  (1780-1854).  Dépouillé,  à  vingt  ans,  par  des 
procès,  de  l'héritage  paternel,  il  vécut  pauvre,  s'adonnant 
à  son  goût  pour  les  lettres,  et  sut  mettre  dans  ses  vers  du 
charme  et  de  l'originalité.  Ses  principales  œuvres  sont  : 
Héro  et  Léandre,  poème  (1806);  Guirlande  à  Mnémosyne 
(1822);  la  Nymphe  Pyréne  (1825);  Fleurs  poétiques  (1829). 
On  lui  doit,  en  outre,  des  traductions  estimées  en  vers  ou 
en  prose,  des  Elégies  de  Properce,  des  Odes  d'Anacréon; 
de  l'Ane  de  Lucien,  etc.  Il  fut  un  collaborateur  actif  du 
11  Dictionnaire  de  la  conversation  »,  de  "  la  France  litté- 
raire», etc.  —  Safemme,  M""  Sophie  Denne-Baron, 
a  publié  ;  les  Aventures  surprenantes  de  Polichinelle  (1840); 
des  romans,  des  traductions,  etc. 

Denne-BARON  (René-Dioudonné),  fonctionnaire  et 
musicien  amateur  français,  fils  des  précédents,  né  et  mort 
à  Paris  (1804-1865).  Outre  plusieurs  airs  placés  par  lui 
dans  quelques  pièces  (  VeiH-  Vert ,  l'Alcôve ,  la  Taren- 
tule, etc.),  il  a  écrit  une  Messe  à  quatre  voix  et  orchestre, 
des  hymnes,  cantiques,  chœurs,  ballades,  ainsi  que  des 
morceaux  pour  orcîiestre,  pour  orgue  ou  pour  piano.  Il  a 
écrit  une  Histoire  de  l'art  musical  en  France,  et  a  publié 
une  notice  intéressante  sur  Chembini,  sa  vie,  ses  travaux 
et  leur  influence  sur  l'art  (1862). 

DennER  (Jean-Christophe),  facteur  d'instruments  de 
musique  allemand,  né  à  Leipzig  en  1655,  mort  à  Nurem- 
berg en  1707.  Dennfir  est  l'inventeur  de  îa  clarinette. 

DenNER  (Balthazar),  peintre  allemand,  né  à  Altona 
en  1685,  mort  à  Rostock  en  1749.  Il  débuta  parle  portrait 
du  duc  Christian-Auguste,  gouverneur  de  Gottorp,  et  celui 
de  la  princesse  sa  sœur.  Le  succès  de  ces  deux  minia- 
tures fut  très  grand.  Le  jeune  peintre  dut  se  rendre  à 
Gottorp  pour  réunir  dans  une  seule  toile  tous  les  mem- 
bres de  la  nombreuse  famille  ducale,  et  le  tableau  bizarre 
qu'il  exécuta  ne  renferme  pas  moins  de  vingt  et  un  por- 
traits. En  1712,  Frédéric  IV,  roi  de  Danemark,  voulut  aussi 
avoir  son  portrait  de  la  main  de  Denner.  Quelque  temps 
après,  l'artiste  se  rendit  en  Angleterre,  où  ses  œuvres 
excitèrent  l'étonnement  plutôt  que  l'admiration.  Vers  1720, 
il  se  mit  à  parcourir  l'Allemagne,  passa  pour  la  seconde 
fois  en  Angleterre,  d'où  il  rapporta  le  Portrait  de  femme 
qu'on  voit  au  Louvre,  puis  revint  à  Hambourg.  L'ar- 
tiste refusa  les  ofifros  pressantes  de  l'impératrice  de 
Russie.  C'est  de  cette  époque  que  datent  le  portrait  du 
roi  de  Suède,  celui  de  l'électeur  de  Cologne,  etc.  Peu  de 
temps  après,  Denner  fut  appelé  à  la  cour  de  Brunswick, 
et  les  égards  dont  il  y  fut  comblé  le  décidèrent  à  accepter 
l'hospitalité  que  lui  offrait,  pour  le  reste  do  ses  jours, 
le  duc  de  Brunswick.  Malgré  sa  grande  vogue,  Denner 
ne  brille  ni  par  lo  dessin,  ni  par  la  composition,  mais 
il  a  poussé  aux  limites  extrêmes  la  traduction  littérale 
de  la  nature.  C'est  ce  qui  a  rendu  ses  portraits  si  popu- 
laires. 

Dennery,  puis  D'Ennery  (Adolphe  Philippe,  dit), 
auteur  dramatique  et  romancier,  né  et  mort  à  Paris  (1811- 
1899).  Il  collabora  d'abord  à  quelques  journaux,  puis  écri- 
vit des  pièces  de  théâtre.  Sans  grand  talent  littéraire, 
mais  possédant  à  un  haut  degré  l'instinct  scénique  et  l'art 
de  charpenter  les  pièces,  il  a^été,  presque  toujours  en  col- 
laboration d'ailleurs,  un  des  plus  féconds  et  des  plus  heu- 
reux metteurs  en  scène  de 
situations  dramatiques.  Il  a 
présenté,  de  1831  à  1887,  un 
nombre  considérable  de  dra- 
mes, comédies,  vaudevilles, 
féeries,  livrets  d'opéra.  Parmi 
ses  pièces  qui  ont  eu  le  plus 
de  succès,  nous  citerons  : 
Gaspard  Hauser  (1838);  la 
Grâce  de  Dieu  (1841)  ;  les 
Bohémiens  de  Paris  (1843); 
la  Dame  de  Saint-Tropez  et 
Don  César  de  Bazan  {\%AA); 
le  Juif  errant,  Marie  Jeanne, 
les  Compagnons  de  la  man- 
sarde (1845);  les  Sept  péchés 
capitaux,  la  Poule  aux  œufs 
d'ur  (1848);  Si  j'étais  roi 
(1852)  ;  la  Case  de  l'oncle  Tom, 
les  Sept  meiveilles  du  monde, 
la  Prière  des  naufragés  (18^3)  ; 
te  Médecin  des  enfants  (|855)  ; 
Faust,  musiqno  de  Gounod  (1856)  ;  le  Savetier  de  la  rue 
Quincnmpoix  {\S59)  ;  l' Escamoteur  (lS60)  ;  Bo(homago{lSG2)  ; 
l'Aieule  (1863)  ;  les  Mystères  du  vieux  Paris  (1865)  ;  les  Deux 
orphelines  (1874);  le  Tour  du  monde  en  SO  jours  (1875);  les 
Enfants  du  capitaine  Grant  (1878)  ;  Michel  Strogaff"  (ISSO)  ; 
les  Mille  et  une  nuits  (issi);  le  Tribut  de  Zamora,  musique 
do  (iuunod  (1881);  le  Cid,  musique  do  Massenet  (1885)  ; 
Martyre  {\8^1),  etc.  On  lui  doit  aussi  dos  romans,  entre 
autres  :  Martyre  {1%%^);  les  Deux  orphelines  (1887)  ;  la  Grâce 
de  Dieu  (1890);  Marie  Jeanne  (1893);  Seule  (1896);  etc. 


Dennery. 


621 

DennEWITZ,  village  d'AHemagnû  (Prusso  fprov.  do 
Brandebourg]),  à  la  source  do  la  Nutho,  aflluont  du  Hav(^l  ; 
;U0  hab.  Le  6  soptonibro  1813,  Noy  y  fut  vaintni  par  Mor- 
uadotte  ot  lo  général  prussien  liulow,  qui  reçut  le  titre 
do  "  comte  do  Dounowitz  ».  Ney  lutta  contre  des  on- 
nomis  trois  fois  supérieurs  on  uonibro,  et  sa  défaite  fut 
duo  surtout  à  la  défection  des  Saxons,  jusquo-là  alliés  dos 
Français. 

Dennis  (John),  poète  ot  critique  anglais,  né  à  Londres 
on  1657,  mort  on  1731.  Il  fréquenta  les  nommes  politiques 
du  parti  whig  et  la  plupart  des  littérateurs  de  Loudres. 
Trôs  pro<ligue,  il  eut  bientôt  dépensé  sa  potito  fortune. 
Il  tomba  dans  la  misère,  ot,  devenu  aveugle,  il  ne  vécut 
que  des  charités  do  ses  confrères  les  gens  do  lettres. 
Comme  auteur  dramatique,  Dennis  est  complètomont  ou- 
blié. Ses  Principes  de  critique  {1701);  son  essai  sur  lo 
Caton  d'Addisou  (1711),  et  un  autre  sur  le  poômo  de  Pojie  : 
VHnlèvement  de  la  boucle  de  cheveiij:  (Rapsc  of  the  lock], 
sont  ses  <ruvros  les  plus  estimées.  Popo  se  vengea  de 
Dennis,  qui  lavait  violemment  critiqué,  en  lui  réservant 
une  place  d'honneur  dans  la  Dunciade  ou  Sottisiade.  Har- 
gneux, soupçonneux,  jaloux,  Dennis  passa  sa  vie  à  se  que- 
reller avec  tout  lo  monde. 

DENNSTAÏDTIE  {dè.n'Sted'-tt)  n.  f.  Genre  do  fougères 
dicksoniées,  qui  comprend  vingt-cinq  espèces  des  régions 
trupicales. 

DennT,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Stirling),  sur  lo  Car- 
ran,  <iui  se  jette  dans  le  golfe  de  Forth  ;  5.000  hab.  Mines 
de  houille  et  <ie  fer,  produits  chimiques. 

DÉNOIRCIR  ino-ar-sir  —  du  préf.  priv.  de,  et  de  noircir) 
V.  a.  Enlever  la  couleur  noire  à  :  Dénoircir  une  peau. 
Il  v.  n.  Enlever  la  couleur  noire,  le  halo  :  Le  soleil  noircit, 
l'oinhre  dknoircit. 

Se  dénoircin,  v.  pr.  Etre,  devenir  dénoirci. 

DÉNOMBREMENT  (7ion,  man  —  rad.  dénombrer  fn.  m. 
Compte,  recensement  de  personnes  ou  do  choses  :  Dé- 
nombrement d'une  population.  Faire  le  DÉNOMBREHbiNT  des 
fortunes  d'un  pays.  Il  Revue,  énumération  :  i'Ecclésiaste, 
faisant  le  dénombrement  dçs  illusions  qui  travcillent  les 
enfants  des  hommes,  y  comprend  la  sagesse  même.  (Boss.) 

—  Admin.  Se  dit  quelquefois  pour  recensement. 

—  Dr.  féod.  Déclaration  détaillée  que  le  vassal  devait 
faire  des  biens  qu'il  tenait  de  son  seigneur,  et  de  ses  obli- 
gations envers  lui. 

—  Log.  Di^nombrement  imparfait.  V.  la  partie  encycl. 

—  Stn.  Dénombremeat,  catalogue,  état,  etc.  V.  cata- 
logue. 

—  Enctcl.  Féod.  On  appelait  aveu  et  dénombrement  la 
déclaration  qu'un  vassal  était  tenu  de  faire  à  son  seigneur. 
C'était  la  description  détaillée  de  tout  ce  que  contenait 
la  propriété  du  feudataire.  Dénombrement  et  aveu  étaient 
synonymes  dans  la  plupart  des  cas;  cependant,  il  faut 
remarquer  que  l'aveu  se  rapportait  à  la  reconnaissance 
générale  inscrite  au  commencement  de  l'acte,  au  lieu  que 
le  dénombrement  se  rapportait  au  détail  qui  était  fait  en- 
suite des  dépendances  du  fief.  La  foi  et  1  hommage  suffi- 
saient bien  pour  conserver  la  mouvance  en  général;  mais 
le  dénombrement  était  nécessaire  pour  fixer  la  situation 
et  l'étendue  des  tennres  féodales. 

L'aveu  et  le  dénombrement  étaient  dus  au  seigneur 
dominant,  à  toutes  les  mutations  de  vassal.  Lo  vassal 
n'avait  que  quarante  jours  pour  les  fournir,  à  compter  du 
jour  où  il  avait  été  reçu  en  foi  et  hommage:  mais  l'acte 
de  foi  et  hommage  pouvait  contenir  le  dénombrement.  Le 
seigneur  dominant  pouvait  saisir  le  fief  servant,  faute  de 
dénombrement.  Au  début,  il  n'y  avait  pas  do  rédaction 
d'acte  pour  le  dénombrement;  le  suzerain  se  contentait 
do  se  rendre  sur  les  lieux.  Plus  tard,  le  dénombrement 
dut  être  fait  par  écrit,  devant  deux  notaires  ou  devant 
un  notaire  et  deux„témoins.  Lo  vassal  devait  signer  lo 
dénombrement  ou  le  faire  signer  par  un  fondé  de  pro- 
curation. 

Les  aveux  et  dénombrements  dus  au  roi  étaient  pré- 
sentés aux  baillis  et  sénéchaux,  plus  tard  aux  trésoriers 
de  France,  vérifiés  par  les  bureaux  des  finances  et  les 
chambres  des  comptes,  et  publiés  à  l'audience  ot  au 
chef-lieu  du  bailliage. 

—  Logiq.  Dénombrement  imparfait.  On  donne  ce  nom  au 
paralogisme  qui  consiste  à  conclure  une  proposition  géné- 
rale d'un  trop  petit  nombre  d'expériences,  ou  d'expé- 
riences trop  légères.  «  Les  fausses  inductions,  disent  les 
logiciens    do    Port-Royal,    par    lesquelles    on     tire    des 

firopositions  générales  do  quelques  expériences  particu- 
lèros,  sont  une  des  plus  communes  sources  <Ies  faux 
raisonnements  des  hommes.  Il  ne  lour  faut  que  trois  ou 
quatre  exemples  pour  en  former  uno  maxime  ou  un  lieu 
commun,  ot  pour  s'en  servir  ensuite  do  principe  pour  dé- 
cider toutes  cnosos.  »  Doscartes  pose  comme  la  quatrième 
do  ses  règles  :  «  Faire  partout  des  dénombrements  si  en- 
tiers, et  des  revues  si  générales,  quo  jo  fusse  assuré  do  no 
rien  omettre.  » 

DÉNOMBRER  {non)  v.  a.  Chercher  lo  nombre,  faire  le 
coni[)t(i  do  :  DÉNOMBRKR  une  armée,  une  flotte. 
Se  dénombrer,  v.  pr.  Etre  dénombré. 

DÉNOMINATEUR  (du  lat.  denominare,  dénommer)  n.  m. 
Aritbni.  Cidui  des  deux  termes  d'une  fraction  qui  indiijuo 
on  combien  de  parties  l'unité  a  été  divisée  :  Le  dénomina- 
teur est  placé  sous  te  numérateur.  Chercher  le  plus  petit 
DÉNOMINATEUR  cotumun  de  plusieurs  fractions. 

DÉNOMINATIF,  IVEflat.  denominatitms  ;  de  denominare, 
dénommer)  ailj.  Qui  sort  à  nommer  :  Terme  dénominatif. 
Expression  [>I':nominative. 

—  Substatitiv.  au  masc.  :  Un  dénominatif. 

DÉNOMINATION  [si-on  —  rad.  dénommer)  n.  f.  Désigna- 
lion  par  un  terme  d'une  personne  ou  d'une  chose  :  Donner 
à  une  chose  une  dénomination  convenable. 

DÉNOMMEMENT  («o-me-man)  n.  m.  Action  do  dénom- 
mer, d'énoncer. 

DÉNOMMER  {no-mé  —  du  préf.  (/(.'.  et  do  nommer)  v.  a. 
Indiquer,  désigner  par  un  nom  ou  par  son  nom  :  Dknommicr 
un  nouvrau  minéral.  Dénommer  une  personne  dans  un  acte. 

Se  dénommer,  v.  pr.  Etre  dénommé. 

Denon  (Dominique-Vivant,  baron),  homme  politique 
ot  artiste  français,  né  à  Cbalon-sur  Saôno  on  1747,  mort 
b.  Paris  en  1885.  Diplomate,  artiste  ot  surtout  courtisan, 
Uenon  out  uno  existoruse  trèn  acoidentéo.  Ami  du  pointro 


Boucher,  du  comte  de  Gaylus,  do  d'Agincourt,  û  con- 
tracta dans  leur  fréquentation  un  goût  dos  plus  vifs  pour 
les  beaux-arts,  s'oxerça  dans  la  gravure  ù.  l'eau-forto, 
fut  chargé  du  soin  de  la  collection  de  pierres  gravées 
quo  M""  de  Pompadour  avait  laissée  au  roi,  puis  nommé 

fentilhomme  ordinaire  do  la  chambre  et  secrétaire  d'am- 
assado  à  Saint-Péters- 
bourg. Il  passa  ensuite  au 
service  du  comto  de  Vor- 
gennes,  ministre  des  atïai- 
ros  étrangères,  fut  envoyé 
en  mission  on  Suisse,  vi- 
sita Voltairo  à  Ferney,  ot 
accompagna  à  Naples  ï'am- 
liassadeur  de  France,  le 
comte  do  Clermont  d'Am- 
boise.  Do  son  séjour  en 
Iiaiio,  il  rapporta  les  nom- 
breuses illustrations  dont 
est  orné  le  Voyage  pitto- 
resque de  Naples  et  de  Si- 
cile, ouvrage  intéressant, 
commencé  par  labbé  do 
Saint-Non,  et  il  fut  reçu  à 
l'Académie  des  beaux-arts 
on  1787.  Sauvé  de  l'écha- 
faud  par  David,  il  fut  un 
de  ceux  que  Bonaparte  em- 
mena avec  lui  en    Egypte,  comme  savants  attachés  à 

I  expédition;  il  en  rapporta  son  grand  ouvrage  :  Expé- 
dition d'Egypte,  où  tout  est  de  lui,  textes  et  dessins,  et 
qui  eut  un  succès  prodigieux.  Napoléon  le  nomma  direc- 
teur général  des  musées.  Destitué  lors  de  la  Restauration, 
il  avait  entrepris  une  Histoire  de  l'art,  qu'il  no  put  ache- 
ver. Son  œuvre  comme  graveur  est  considérable  :  i!  no 
compte  pas  moins  de  trois  cent  vingt-cinq  planches;  mais 
ce  sont,  pour  la  plupart,  de  simples  morceaux  d'amateur, 
exécutés  avec  verve  et  facilité.  Ses  meilleures  gravures 
sont  des  pastiches  de  Rembrandt.  Un  des  pavillons  du 
Louvre  porte  son  nom. 

DÉNONCER  {sé~  lat.  denuniiare  ;  ii\x  préf.  de,  et  de  nun- 
fiare,  annoncer.  Prend  une  céddle  sous  le  c  devant  a  et  o  : 
Je  dénonçai.  Nous  dénonçons]  v.  a.  Faire  savoir,  déclarer, 
proclamer  :  Dénoncer  la  guerre,  une  suspension  d'armes. 

—  Signaler,  déclarer,  déférer  à  la  justice  ou  à  l'auto- 
rité :  Dénoncer  un  crime,  un  criminel.  Dénoncer  un 
camarade  au  proviseur. 

—  Fig.  Dénoter,  indiquer,  marquer,  trahir  :  Notre  phy- 
s ionojnie  nous  DÉ^oiACE  malgré  nous.  (M""  de  Gir.) 

—  Dr.  Faire  connaître,  signifier  par  voie  légale  :  Hé- 
soycEB.  une  saisie.  Dénoncer  une  opposition. 

Se  dénoncer,  v.  pr.  Etre  dénoncé,  n  Dénoncer,  déclarer 
ses    propres   actes,  ii  Se   faire   connaître,  se  manifester. 

II  Dévoiler  les  actes  l'un  de  l'autre. 

—  Syn.  Dénoncer,  annoncer.  V.  annoncer. 

DÉNONCIATEUR,  TRICE  [si-a]  n.  Celui,  celle  qui  dénonce, 
qui  pratique  la  délation  :  Se  faire  dénonciateur.  Souve7it, 
/(.'Dénonciateur  égare  la  justice.  (Guizoï.) 

—  Admin.  A  Jersey,  Nom  de  deux  officiers  de  justice, 
subordonnés  au  vicomte,  et  exerçant  à  peu  près  les  mêmes 
fonctions,  ii  Commis  dénonciateurs,  Fonctionnaires  nommés 
par  les  dénonciateurs  et  exerçant  les  fonctions  de  dénoncia- 
teurs auprès  des  tribunaux  inférieurs  créés  à  Jersey  en  1852. 

—  Hist.  rom.  Nom  que  l'on  donnait,  sons  les  empereurs, 
à  des  magistrats  subalternes  qui  faisaient  connaître  à 
la  justice  Tes  crimes  et  les  délits  commis  dans  lour  res- 
sort :  Il  y  avait  deux  dénonciateurs  dans  chaque  quartier 
de  Home. 

—  adj.  Qui  dénonce,  qui  trahit  :  Lettre  dénonciatrice. 

—  Syn.  Dénonciateur,  accusateur,  délateur.  V.  accusa- 
teur. 

DÉNONCIATir,  IVE  {si)  adj.  Qui  dénonce.  (Vieux.) 

DÉNONCIATION  {si-a-si  —  lat.  denuntiatio;  de  denim- 
tiare,  dénoncer)  n.  f.  Action  de  dénoncer,  de  déclarer,  do 
publier,  de  faire  connaître  :  Dénonciation  de  guerre. 

—  Délation,  action  de  révéler  à  la  justice,  à  l'autorité  : 
La  DÉNONCIATION  est  raretnent  honorable. 

—  Dr.  Déclaration,  signification  oxtrajndiciaire  :  Dé- 
nonciation d'une  saisie.  Dénonciation  dune  opposition. 

Il  Dénonciation  de  nouvel  œuvre.  Acte  par  lequel  on  dé- 
clare s'opposer  à  la  continuation  do  travaux  ou  œuvres 
quelconques,  dont  on  a  lieu  de  craindre  queh)uo  dommage. 

Il  Dénonciation  de  protêt.  Acte  oxtrajudiciaire,  par  lequel 
on  signifie  aux  tireurs  et  aux  endosseurs  d'un  effet  de 
commerce  quo  le  porteur  a  fait  dresser  un  protêt,  pour 
cuiisiater  lo  défaut  de  payement  ou  d'acceptation  de 
reirot.  Il  Dénonciation  officielle.  Déclaration  faite  par  un 
officier  public  des  délits  parvenus  ù  sa  connaissance  pen- 
dant l'exercice  dt-sos  fonctions,  il  Dénonciation  calomnieuse, 
Fausse  accusation  portée  par  uu  citoyen  contre  un  ou 
plusieurs  autres  citoyens. 

—  Dr.  intern.  Acte  par  lequel  un  gouvernement  annonce 
à  la  puissance  avec  laquelle  il  a  conclu  uno  convention 
ou  un  traité  qu'il  n'entend  pas  proroger  ledit  traité  après 
son  expiration. 

—  Hist.  Bouche  de  dénonciation.  Sorte  de  coffret  placé, 
à  Venise,  dans  la  gueule  d'un  lion  de  bronze,  ot  dans 
lequel  on  déposait  les  dénonciations,  les  avis  secrets  qu'on 
voulait  faire  narvonir  au  gouvernement,  n  Dénonciation 
civique.  Dans  la  législation  do  l'an  IV  de  la  République 
française.  Déclaration  adressée  au  juge  do  paix  par  lo 
citoyen  qui  avait  été  témoin  d'un  attentat  contre  la 
liberté,  la  vie  on  la  propriété  d'un  individu,  ou  contre  la 
sûreté  publique. 

—  Encycl.  Dr.  pén.  Dénonciation  calomnieuse.  Lorsque, 
do  mauvaise  foi,  pour  servir  non  les  intér/^ls  de  la  justice, 
mais  ceux  do  la  naine,  uno  personne  dénonce  aux  auto- 
rités compétentes  un  do  ses  concitoyens  comme  auteur 
de  faits  répréhensibles,  sachant  (luo'ia  dénonciation  est 
fausse,  il  y  a  dénonciation  calomnieuse.  Le  fait  est,  en  cos 
termes,  prévu  et  puni  par  l'article  373  du  Code  pénal:  «Qui- 
conque aura  fait  par  écrit  une  dénonciation  calomnteuso 
contre  un  ou  plusieurs  individus,  aux  ol'Uciors  do  justice 
ou  do  police  administrative  ou  judiciaire,  sera  puni  d'un 
empriNoiinemont  d'un  mois  ù  un  an  ot  d'une  amondo  do 
100  ù  :i.(»oo  francs.  » 

Pour  quo  le  délit  existe,  il  faut  :  1"  qu'il  y  ait  ou  dénon- 
ciation par  écrit;  2*  quo  les  faits  imputés  soient  faux; 
Z"  ({110  cos  faits  soient  assez  graves  pour  exposer  la  nor- 
Monno  dénoncée  À  uno  réprosuiou,  tout  au   moins  aami- 


DENNEWITZ   —   DÉNOUER 

nlstrativo  OU  disciplinaire;  4»  que  la  dénonciation  ait  été 
remise  aux  officiers  do  justico  ou  do  police  administra- 
tive OU  judiciaire;  5'  que  cette  dénonciation  ait  été  por- 
tée de  mauvaise  toi  et  dans  le  dessein  de  Huire. 

Comment  et  par  quelle  autorité  la  fausseté  dos  faits 
dénoncés  doit-elle  être  constatée?—  Si  les  faits  dénoncés 
ont  lo  caractère  d'un  crime  ou  d'un  délit,  leur  fausseté  ne 
peut  résulter  quo  d'une  décision  judiciaire  définitive  ;  si  les 
faits  dénoncés  ont  un  caractère  purement  administratif, 
c'est  à  l'autorité  dans  les  attributions  do  laquelle  rentre 
la  connaissance  de  ces  faits  qu'il  appartient  de  déclarer 
s'ils  sont  vrais  ou  faux. 

DenONVILUERS  (Charles -Pierre),  chirurgien  fran- 
çais, né  à  Paris  en  1808,  mort  en  1872.  Il  obtint,  en  1849,  la 
chaire  d'anatomio  laissée  vacante  par  la  mort  do  Breschot, 
et  devint  inspecteur  général  do  l'instruction  publique  pour 
la  médecine  (1858).  Denonvilliors  fut  un  anatoniiste  ha- 
bile ;  témoin  les  pièces  laissées  par  lui  au  musée  Orfila  ;  un 
professeur  brillant,  et  un  opérateur  délicat,  comme  le 
prouvent  ses  opérations  sur  les  paupières.  Il  a  donné 
son  nom  à  uno  aponévrose  située  dans  le  petit  bassin,  et 
laissé  :  Description  des  os  malades  du  musée  Dupuytren 
(1842);  Compendium  de  chirurgie  pratique  (1845-1861); 
Traité  théorique  et  pratique  des  maladies  des  yeux  (1855). 

DENOPS  {dé-nopss)  et  mieux  DINOPS  (nopss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  malacodermes,  famille  des  déridés, 
comprenant  une  seule  espèce,  qui  est 
le  denops  abofasciatus. 

—  Enctcl.  Ce  clairon  cylindrique, 
allongé,  d'un  beau  rouge  avec  les  ély- 
tres  noirs  transversalement  coupés  par 
une  bande  jaune,  habite  l'Europe  méri- 
dionale; on  le  trouve  dans  le  sud  de  la 
France;  il  vit  dans  les  vieux  ceps  de 
vigne,  où  ses  larves  font  la  guerre  à 
celles  de  la  xylopertha  sinuata,  coléop- 
tère  xylophage. 

Denormandie    (Louis-Jules-Er- 
nest), homme  politique  français,  né  à 
Paris  en  1821.  Président  de  la  chambre 
des   avoués,    il  fut  élu  député   do   la    nenons  f-r  a  foisL 
Seine  à  l'Assemblée  nationale  en  1871.  ^    '^        ^"^ 

Il  fit  d'abord  acte  d'adhésion  au  programme  politique  de 
Thiers,  et  aida  ensuite  quelque  peu  à  le  renverser.  Il  fut 
élu  sénateur  à  vie  en  1875  par  1  Assemblée,  et  devint,  en 
1879,  gouverneur  de  la  Banque  de  France,  où  il  fut  rem- 
placé en  1881.  Denormandie  devint  administrateur  du 
chemin  de  fer  Paris-Lyon-Méditerranée,  et  président  du 
Comptoir  d'escompte,  "il  a  publié:  Ville  de  Paris,  sep- 
tembre f870-février  IS'i  ;  le  MU"  arrondissement  et  son  ad- 
ministration pendant  le  siège  (1875)  ;  Bapport  sur  la  propo- 
sition relative  aux  caisses  cTépargne  et  de  prévoyance  (1875). 

DÉNOTATION  {si-on)  u.  f.  Désignation  d'une  chose  par 
des  signes.  (Vieux.) 

DÉNOTER  (du  préf.  dé,  et  de  noter)  v.  a.  Indiquer,  mar- 
quer, désigner;  être  le  signe  de  :  Les  égards  pour  les 
femmes  dénotent  toujours  l'homme  de  bonne  compagnie. 
i^M""  Campan.) 

Se  dénoter,  v.  pr.  Etre  dénoté. 

DÉNOUABLE  adj.  Qui  peut  être  dénoué  :  Nœud  dé- 
nouable. 

DÉNOUEMENT  OU  DÉNOÛMENT  (maii)  n.  m.  Action  de 
dénouer.  (Peu  usité  au  propr.) 

—  Fig.  Terme,  fin,  solution  :  L'appauvrissement  des 
finances  précipitait  la  France  vers  un  grand  dénouement. 
(Viilem.) 

—  Littér.  Dernière  partie  d'une  composition  littéraire, 
dans  laquelle  l'auteur  délie  les  fils  qui  enlaçaient  dans 
le  nœud  de  l'intrigue  la  destinée  de  ses  personnages  : 
Trouver  un  bon,  un  heureux  dénouement. 

—  Enctcl.  Littér.  La  Poétique  d'Aristote  distingue  les 
dénouements  heureux  et  les  aénouements  malheureux,  ré- 
servant les  premiers  pour  la  comédie,  les  seconds  pour  la 
tragédie.  Mais  cette  règle  est  loin  d'être  absolue;  il  n'est 
pas  vrai  que  toute  tragédie  se  termine  par  la  mort  des 
héros,  et  qu'un  mariage  soit  le  dénouement  nécessaire  de 
la  comédie.  Rivarol  s'est  moqué  do  cette  conception  un 
peu  étroite.  Il  faut  avouer,  pourtant,  qu'elle  a  en  longtemps 
une  force  singulière  :  elle  a  fait  méconnaître  la  véritable 
loi  du  dénouement,  qui  est  de  résulter  naturellement  de 
l'intrigue  et  des  caractères. 

Chez  les  anciens,  quand  l'intriguo  était  au  comble,  une 
divinité  descendait  complaisamment  de  l'Olympe  ot  tran- 
chait le  nœud  trop  habilement  enchevêtré.  Cet  usage 
commode  dégénéra,  par  la  suite,  en  un  abus  qu'Horace, 
dans  son  Art  poétique,  recommando  d'éviter.  Dans  lo 
théâtre  classique,  l'intérêt  devait  aller  en  croissant,  du 
premier  acte  jusqu'au  dernier.  Mais  d'autres  lois,  qui  en- 
gageaient le  poète  à  éviter  à  l'auditoire  do  trop  émou- 
vantes péripéties,  à  ne  pas  doiinor  un  dénouement  con- 
traire à  la  morale,  à  no  pas  sortir  dos  limites  du  genre, 
empêchaient  ta  tragédie  d  aboutir  aux  conséquences  natu- 
relles des  passions  développées  dans  la  pièce.  Corneille, 
dans  bien  aos  cas,  fait  mourir  ses  héros  à  la  fin,  unique- 
mont  pour  respecter  la  tradition  do  la  tragédie,  alors  quo 
l'évolution  des  caractères  réclamait  uu  dénouement  plus 
modéré.  Tant  quo  la  comédie  s'est  exercée  uniquement 
sur  les  mœurs  et  sur  les  caractères,  elle  no  s'est  embar- 
rassée du  dénouement  quo  car  acquit  do  cousoienco.  On 
a  blâmé  Molière  d'avoir  terminé  ses  chefs-d'œuvre  par  des 
reconnaissances  invraisemblables  et  des  dénouements  op- 
posés à  ceux  qu'on  pouvait  attendre.  C'est  que,  donnant 
tous  ses  soins  à  la  peinture  des  caractères,  il  no  se  sou- 
ciait pas  do  préparer  le  dénouement.  En  outre,  il  lui  ar- 
rive souvent,  à.  force  de  montrer  les  vicos  aux  prises,  de 
tendre  vers  un  dénouement  tragique,  qu'il  n'évite  qu'au 
prix  d'invraisemblances.  Dans  la  comédie  d'intrigue,  au 
contraire,  il  est  plus  nécessaire  quo  lo  dénouement  soit 
lo  résultat  préparé  ot  attendu  des  péripéties. 

DÉNOUER  (du  préf.  priy*  dé,  et  do  jtouer.  —  Se  conjugue 
comme  ce  dernier)  v.  a.  Défaire  ce  qui  était  noué,  délier  un 
nnMid  :  Dénouer  sa  ceinture,  les  cordons  de  ses  souliers. 
Il  Par  anal.  Détacher,  desserrer  ce  qui  enla(;ait  commo 
un  lion  : 

J'ai  dénoué  ses  bras  du  corps  froid  do  sot)  luNro. 

Lamartine. 
'-  Par  ext.  Assouplir,  rendre  plus  agilo  :  La  gymuas- 
lique  et  l'escrimt  dénouent  les  membres. 


DENOUEUR  —  DENSUSIANU 

—  Fig.  Rompre,  défaire  ce  qui  était  fait,  conclu  :  Le 
temps  et  l'absence  dénouent  les  liaisons  les  plus  tendres. 

Il  Défaire  sans  violence  :  Ne  coupez  pas  ce  que  vous  pouvez 
DÉNOUER.  (J.  Joubert.)  il  Résoudre,  donner  une  solution  à  : 
La  guerre  ne  tranche  rien;  la  liberté  dénoue  tout.  (E.  de 
Gir.)  Il  Terminer,  développer,  démêler,  débrouiller  :  Inci- 
dent qui  dénoue  une  intrigue.  Il  Dénouer  la  langue,  Faire 
parler  :  Le  vin  et  l'or  dénouent  les  langues. 
Se  dénouer,  v.  pr.  Etre,  devenir  dénoué,  se  détacher. 

Il  Sassouplîr,  prendre  de  l'aisance,  il  En  pariant  de  la 
langue.  Arriver  à  parler. 

—  Fig.  Se  résoudre,  arriver  à  une  solution,  aboutir. 
Il  Se  terminer,  se  démêler,  se  débrouiller. 

DÉNOUGUR,  EUSE  u.  m.  Celui,  celle  qui  dénoue,  au 
propre  et  au  tigurc. 

DÉNOÛMENT  n.  m.  Linguist.  V.  dénouement. 

DENRÉE  (dan  —  du  lat.  denarïus,  denier.  Denrée  a 
signidé  primitivem.  ce  qu'on  peut  acquérir  pour  un  denier) 
n.  f.  Marchandise  destinée  à  l'alimentation  de  l'homme 
ou  des  animaux  :  Connaître  le  prix  des  denrées.  Ache- 
ter des  DENRÉES,  it  Par  est.  Marchandise  quelconque  : 
Entre  autres  denrées,  ce  marchand  trafiquait  d'esclaves. 
(La  Font.) 

—  Fig.  Objet  quelconque,  considéré  sous  le  rapport  de 
son  prix,  de  sa  valeur  :  C'est  chère  denrée  qu'un  protec- 
teur. (La  Font.) 

—  Nom  que,  dans  certaines  parties  de  la  France,  on 
donne  à  une  espèce  de  petit  pam,  dans  la  fabrication  du- 
quel entrent  du  lait,  des  œufs  et  souvent  du  beurre. 

—  Denrées  coloniales^  Produits  alimentaires  ou  non, 
tirés  des  colonies,  il  Marchand  de  denrées  coloniales.  Nom 
pris  de  nos  joues  par  certains  épiciers. 

—  Syn.  Denrée,  marchandise,  subsistances,  vivres.  Quoi- 
que denrée  se  dise  quelquefois  dans  le  style  familier  pour 
une  marchandise  quelconque,  il  s'applique  plus  spéciale- 
ment aux  produits  de  l'agriculture  propres  à  entrer  dans 
la  consommation  ordinaire  des  hommes  ou  des  animaux  et 
considérés  comme  objets  de  commerce.  Les  étoffes,  les 
vases,  les  meubles  sont  des  marchandises.  Les  subsistatices 
sont  des  denrées  considérées  comme  des  productions  de  la 
terre  et  du  pays.  Les  vivres  sont  déjà  tout  préparés  pour 
la  consommation. 

—  Encycl.  Sous  le  nom  de  denrées,  la  langue  admi- 
nistrative comprend  les  céréales  et  les  substances  alimen- 
taires. Les  maires  doivent  veiller  sur  les  marchés  et  la 
salubrité  des  marchandises  qui  y  sont  mises  en  vente.  Us 
peuvent  prendre  des  arrêtés  concernant  la  vente  de  ces 
denrées,  et  les  infractions  à  ces  arrêtés  sont  punies,  aux 
termes  de  l'article  471  du  Code  pénal,  d'une  peine  de  1  à 
5  francs  d'amende  et  d'un  emprisonnement  de  1  à  3  jours. 
Le  délit  qualilié  «  tromperie  sur  la  qualité,  îa  quantité  ou 
poids  de  la  marchandise  vendue  «  est  puni  par  1  article  423 
du  Code  pénal,  modifié  par  la  loi  des  10  mars  et  !"■  avril  1851. 
—  Pour  l'accaparement  des  denrées  alimentaires,  v.  acca- 
parement. 

DENSE  {danss  —  lat.  densus,  même  sens)  adj.  Epais, 
compact,  serré,  contenant  beaucoup  de  matière  dans  un 
volume  relativement  petit  :  Les  physiciens  admettent  qu'un 
corps  est  d'autant  plus  pesant  qu  il  est  plus  dense. 

—  Par  ext.  Nombreux,  contenant  beaucoup  d'objets  ou 
de  personnes  dans  un  espace  ou  sous  un  volume  relati- 
vement petit  :  Population  très  dense. 

—  Syn.  Dense,  compact,  épais.  V.  compact. 

—  Anton.  Clair,  clairsemé,  éclairci,  dilaté,  rare,  raréfié. 

DENSEMENT  {dan)  adv.  D'une  manière  dense  :  Les 
districts  le  plus  denSement  habités.  {Peu  usité.) 

DENSIFLORE  {dan  —  du  lat.  densus,  épais,  et  /los,  oris, 
fleur;  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  des  fleurs  nombreuses  et 
serrées  entre  elles  :  La  fumeterre  densiflore. 

DENSIPOLIÉ,  ÉE  {dan  —  du  lat.  densus,  épais,  et  foUutn, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  les  feuilles  nombreuses 
et  serrées. 

DENSIMÈTRE  (dan  —  du  lat.  densus,  et  du  gr.  métron, 
mesurein.  m.  Appareil  servant  à  mesurer  la  densité  des 
corps.  (Les  densimètres  sont  surtout  employés  pour  la 
mesure  de  la  densité  des  liquides.) 

—  Encycl.    Les  appareils  servant  à  la  détermination 
de  la  densité  des  liquides  sont  des  aréoynètres  dont  la  gra- 
duation, au  lieu  d'exprimer  des  degrés  arbi-  .  -^ 
traires,    centésimaux,    de   Gay-Lussac,   de       '"{Tj^ 
Beaumé  ou  autres,  donne  immédiatement  la  t)   1 
densité  du  corps  considéré  dans  lequel  le  deji-  W 
simétre  est  plongé. 

La  lecture  faite  sur  ces  appareils  doit  être 
corrigée  des  effets  dus  à  la  capillarité,  qui 
sont  d'autant  plus  grands  que  le  densimètre 
est  plus  sensible  :  la  correction  aura  pour 
but  d'unifier  les  résultats  :  elle  dépendra  : 
l*>  d'un  coefficient  propre  à  l'appareil  ;  2»  de 
la  constante  capillaire  du  liquide. 

D  existe  des  densimètres  basés  sur  un  prin- 
cipe analogue  aux  aréomètres  do  Nicholson 
ou  de  Fahrenheit.  Le  plus  connu  de  ces  ap- 
pareils est  lu  densimètre  de  Rousseau;  il  se 
compose  d'un  tube  d'aréomètre  ordinaire , 
qu'on  peut  surmonter  d'un  petit  chapeau 
creux  en  vorrc  portant  un  trait  de  repère  m  n.  Densimètre 
Lorsqu'on  plonge  ce  densimètre  dans  l'eau  de 

distillée  et  qu'on  emplit  le  chapeau  d'eau  Rousseau. 
distillée,  l'affleurement  du  liquide  sur  la  tige 
se  fait  à  un  trait  marqué,  ce  qui  signifie  que  la  densité 
de  l'eau  est  égale  à  l'unité.  Pour  prendre  la  densité  d'un 
liquide  déterminé,  on  substitue  à  l'eau  placée  dans  le 
chapeau  un  même  volume  du  liquide  considéré  ;  si  ce 
liquide  est  plus  denso,  l'aréomètre  s'enfoncera  plus  qiie 
pour  l'eau,  ot  inversement,  si  le  liquide  est  plus  léger.  La 
graduation  est  faite  de  manière  que  la  lecture  du  point 
d'affleurement  donne  immédiatement  la  densité  du  liquide, 
à  la  correction  pr.ès  do  la  capillarité. 

Certains  appareils  servant  à  la  mesure  do  la  densité  dos 
corps  en  poudre  sont  quelquefois  appelés  «  densimètres  »; 
tels  sont  le  densimètre  de  Bianchi  et  le  voluménomètro 
do  Regnault. 

DENSlMÉTRIE^(//in,  (rt)  n.  f.  Physiq.  Mosurcdo  ki  den- 
sité.   Il  Kmi^loi  du  densimètre. 

DENSIMÉTBIQUE  (dan,  trilc')  adj.  Qui  a  rapport  &  la 

pousimétno,  au  dcusimèlro. 


t=^^ 


Flacon. 


DENSlTÉ(dffn  — dulat.  densUas,  même  sens)  n.  f.  Physiq. 
On  appelle  densité  d'un  corjis  le  rapport  du  poids  d'un  cer- 
tain volume  de  ce  corps  au  poids  d'un  même  volume  d'eau 
pure  à  la  température  de  4"  C. 

—  Par  est.  :,La  densité  d'une  population. 

—  Enctcl.  Physiq.  Il  importe  de  distinguer  le  poids 
spécifique  de  la  densité  :  le  poids  spécifique  d'un  corps  est 
le  poids  de  l'unité  du  volume  de  ce  corps.  Il  résulte  de  ce 
que  le  poids  du  centimètre  cube  d'eau  à  4"  est  pris  comme 
unité,  et  aussi  de  ce  que  l'eau  à  4''  est  l'unité 
de  densité,  que  les  poids  spécifiques  et  les 
densités  s'expriment  par  les  mêmes  nom- 
bres; mais,  alors  que  les  densités,  qui  sont 
des  rapports  de  quantités  de  même  espèce, 
sont  des  nombres  abstraits,  les  poids  spéci- 
fiques s'expriment  en  kilogrammes  ou  en 
grammes,  suivant  que  l'unité  de  volumo 
choisie  est  le  décimètre  cube  ou  le  centi- 
mètre cube.  On  dit,  par  exemple,  que  lo 
fer  a  une  densité  de  7,8,  ce  qui  signifie 
qu'il  pèse  7,3  fois  plus  que  l'eau  à  4*',  ou, 
indifféremment,  que  son  poids  spécifique  est 
de  7,8  grammes,  voulant  dire  qu'un  centi- 
mètre cube  de  fer  pèse  7,8  grammes. 

Densités  des  corps  solides.  —  Balance 
hydrostatique.    La    méthode  de  la  balance 
hydrostatique    est    basée    sur    le  principe 
d'Archimède.  Elle  consiste  à  peser  le  corps  dans   l'air, 
puis  dans  l'eau;  la  différence  des  deux  pesées  donne  le 

fioids  du  volume  d'eau  déplacée  par  le  corps  ;  on  en  déduit 
6  poids/)  à  4*'  C.  d'un  volume  deau  pure  égal  au  volume 
du  corps.  Si  P  est  lo  poids  du  corps,  on  a  la  densité  : 

P 

On  emploie,  pour  faire  cette  mesure  du  poids  du  corps 
dans  l'eau,  des  balances  spéciales,  dans  lesquelles  le  pla- 
teau qui  doit  porter  le  corps  porte  à  sa  partie  inférieure 
un  crochet  après  lequel  on  le  suspend 
par  un  fil. 

—  Méthode  du  flacon.  On  emploie  dans 
cette  méthode  un  vase  de  forme  spé- 
ciale, appelé  flacon.  Il  se  compose  d  un 
petit  ballon  portant  une  large  ouver- 
ture A  rodée,  qu'on  peut  obturer  her- 
métiquement au  moyen  d'une  petite 
plaque  m,  également  rodée  on  verre  ; 
un  tube  t  soudé  sur  le  côté  porte  un 
trait  V  servant  de  repère.  La  mesure 
comprend  deux  parties  distinctes  :  l"  la 
détermination  du  poids  du  corps;  1"  la 
détermination  du  poids  à  4»  C.  d'un  vo- 
lume d'eau  pure  égal  au  volume  du 
corps.  Le  poids  du  corps  se  détermine 
par  pesées  à  l'aide  de  la  balance,  à  la  manière  ordinaire. 
Pour  la  seconde  détermination,  on  pèse  d'abord  le  flacon 
plein  d'eau  et  ensuite  lo  même  flacon  dans  lequel  on  a 
placé  lo  corps  et  qu'on  a  rempli  d'eau  à  la  même  tempé- 
rature que  celle  employée  précédemment.  Appelons  T  la 
tare  constante  employée  dans  la  balance,  les  quatre  pe- 
sées à  faire  peuvent  s'écrire  : 

T  =  corps  -\-  p 

T  =  flacon  plein  d'eau -I-;)' 

T  =  flacon  plein  d'eau  4-  corps  —  eau  déplacée  -j-  /s" 

On  a  alors  : 

Corps  =  p'^'  — p,  et  eau  déplacée  =  jj'"  -\-  p"  —p'  — p, 
d'où  l'on  tire  : 

D  =  P'"-'' . 

p'"   -\-  p"  p'    p 

Densités  des  liquides.  —  Balance  hydrostatique.  On 
attache  au  plateau  de  la  balance  hydrostatique  un  corps 
assez  denso  pour  qu'il  ne  nage  pas  sur  les  liquides  que  l'on 
veut  étudier.  On  met  une  tare  fixe  dans  1  autre  plateau 
et  :  1°  on  équilibre  la  balance,  le  corps  placé  dans  l'air  ; 
2"  le  corps  placé  dans  l'eau;  3*  le  corps  placé  dans  le 
liquide  étudié. 
On  a  donc  ; 

T  =  plongeur  -^  p 
T  =  plongeur  —  eau  déplacée  -h  p' 
T  =  plongeur  —liquide  déplacé  -l-p", 
d'où  : 

Eau  déplacée  =  p' — p,  et  liquide  déplacé  =  p" — p, 
et  par  consé4uent  : 

D  =  '-Ç:^. 
p  —  p 

—  Méthode  du  flacon.  On  opère  comme  précédemment 
pour  les  solides,  en  remplissant  d'abord  le  flacon  d'eau  et 
le  pesant,  puis  faisant  la  même  chose  pour  le  flacon  plein 
du  liquide  étudié. 

—  Aréomètre.  Les  aréomètres  peuvent  servir  à  la  me- 
sure des  densités  des  corps  liquides  et  aussi  des  solides. 
(V.  ARÉOMÈTRE.)  On  Construit  des  aréomètres  à  tige  divisée 
dont  la  graduation,  au  lieu  d'être  arbitraire  comme  colles 
de  Beaumé  ou  autres,  portent  les  valeurs  des  densités. 
Pour  les  employer  à  la  mesure  des  densités  des  corps 
liquides,  il'suffii  donc  de  les  plonger  dans  ces  corps  et 
lire  sur  la  tige  ia  division  correspondant  à  l'affleurement 
du  liquide 

—  Balance  de  Mohr.  V.  balance. 

Densités  des  gaz.  —  Méthode  de  BegnauU.  La  méthode 
de  Hegnault  consiste  à  peser  un  ballon  d'une  assez  grande 
capacité,  d'abord  plein  d'air,  et  ensuite  plein  du  gaz  con- 
sidéré. Connaissant  le  volumo  du  ballon  qVon  peut  déter- 
miner d'autre  part,  on  peut  en  déduire  la  densité  du  corps 
par  rapporta  l'air  ou  sa  densité  par  rapport  à  l'eau,  si 
l'on  connaît  le  poids  sptKiifique  de  l'air.  Il  est  indispen- 
sable, bien  entendu,  que,  dans  les  deux  pesées,  les  gaz 
soient  à  la  même  température  et  à  la  môme  pression. 

—  Méthode  de  Bunsen.  Cette  méthode  est  basée  sur  la  loi 
de  Graham,  relative  à  l'écoulement  dos  gaz  par  los  ori- 
fices en  mince  paroi.  La  durée  d'écoulement  ci'un  volume 
donné  de  gaz  par  un  petit  orifice  en  mince  paroi  est, 
toutes  choses  égales  d'ailleurs,  inversement  proportion- 
noUo  à  la  racine  carrée  do  sa  densité. 

Si  donc,  au  travers  d'un  orifice  déterminé,  on  mesure 
la  durée  d'écoulement  d'un  certain  volume  d'air,  sous  une 
certaine  pression,  on  a  : 

Da  étant  la  donsité  do  l'air. 


622 

En  répétant  la  même  expérience"  sur  un  autre  gaz  dont 
on  cherche  la  densité,  on  a  :    ï,  =  K , 
d'où  l'on  tire  : 


Vd- 


:  Da 


m- 


Méthode   de  Dumas.   Dans 


Densités  des  vapeurs.  - 
cette  méthode,  on  prend  un 
ballon  de  verre  d'une  conte- 
nance d'environ  1  litre;  on  fait 
entrer  dans  lo  ballon  une  cer- 
taine quantité  du  liquide  à 
étudier,  et  on  le  plonge  dans 
l'eau  bouillante  ou  dans  tout 
autre  bain,  suivant  la  tempé- 
rature qu'il  faut  pour  le  vapo- 
riser; lorsqu'il  a  pris  la  tempé- 
rature du  muieu,  on  ferme  la 
E  ointe  avec  un  chalumeau,  on 
î  laisse  refroidi,  ot  on  le  pèse. 
On  Qotermine  ensuite  le  vo- 
lume du  ballon  en  le  pesant 
vide  et  plein  d'eau.  La  densité  de  la  vapeur  est  alors 
fournie  par  la  relation  ; 


Appareil    de    Dumas,  pour 
prendre  la  deasit^les  vapeurs. 


D  = 


[  {p  ~  p' )  {l-\- a  t)  160 -\- 0,001293  Y  {\-\-Kt)n\{l-\-aT) 


0,001293  V 


ri-HKTl  H 


(1+aO, 


Appareil  de  Mejer. 


dans  laquelle  t  est  la  température  extérieure,  et  T  la 
température  du  bain,  V  le  volume  du  ballon,  H  la  pres- 
sion atmosphérique,  K  et  a  les  coefficients  de  dilatation 
du  verre  et  de  1  air,  et  où  enfin  p  et  p'  sont  données  par 
les  pesées  : 

Tare  =  ballon  -}-  air  -\-  p 
Tare  =  ballon  -[-  vapeur  -f  p'. 
—  Méthode  de  Meyer.  Dans  la  méthode  de  Meyer.  un 
tube  de  verre  terminé  par  un  renflement  est  plongé  dans 
une  enceinte  à  température  assez  élevée  et  constante  ;  on 
projette  dans  l'intérieur  une  petite  ampoule  de  verre 
contenant  un  poids  p  du  liquide  à  étudier,  et  on  bouche  ; 
il  y  a  vaporisation  du  li- 
quide et  un  volume  d'air 
égal  au  volume  des  va- 
peurs fournies  se  dégage  ; 
on  mesure  ce  volume  v  à 
la  pression  atmosphéri-_ 
que.  On  a  alors  : 

;)  X  760(H-aO  . 


0,001293  (H  —  /')  y' 
H  est  la  pression  atmos- 
phérique, f  la  tension  de 
la  vapeur  d'eau,  et  t  la 
température  ambiante. 

—  Electr.  Densité  élec- 
trique. On  appelle  den^ 
site  électrique  en  un  point 
d'un  conducteur  le  rap- 
port -~  entre  la  quantité 

d'électricité  que  porte  un 
élément  de  surface  au- 
tour de  ce  point  et  la 
surface  de  cet  élément.  La  densité  électrique  varie,  en 
général,  quand  on  passe  d'un  point  à  un  autre  à  la  sur- 
face d'un  conducteur  en  équilibre  électrique.  La  sphère 
est  la  seule  surface  limitée  où  la  densité  soit  uniforme, 
quand  elle  est  isolée  et  en  dehors  de  tout  champ  élec- 
trique étranger.  Pratiquement,  la  densité  est  encore  uni- 
forme sur  un  cylindre  ou  un  plan  limités  tant  qu'on  ne 
s'approche  pas  trop  des  extrémités. 

La  densité  tend  à  devenir  infinie  à  l'extrémité  des 
pointes.  Avec  la  densité  s'accroît  l'effort  disruptif  exercé 
sur  l'isolant,  et  par  conséquent  la  tendance  â  la  décharge. 

Densité  magnétique.  La  densité  magnétique  est  la  quan- 
tité de  magnétisme  par  unité  de  surface. 

Densité  a'un  courant.  Syn.  de  intensité. 

—  Art  milit.  Densité  de  chargement.  On  appelle  ainsi  le 
rapport  entre  le  poids  d'une  charge  de  poudre  et  la  capa- 
cité de  l'étui  de  cartouche  dans  lequel  elle  est  contenue. 
Cette  densité  est  un  élément  important  à  considérer  dans 
le  tir.  La  densité  graviinétrique  d'une  poudre  est  lo  poids 
de  1  litre  de  cette  poudre  non  tassée.  La  densité  de  sec- 
tion  d'un  projectile,  d'une  balle,  est  le  rapport  entre  son 
poids  et  la  surface  de  sa  section  transversale.  Elle  dé- 
pend de  la  densité  du  métal  et  do  la  longueur  du  projec- 
tile. Plus  la  densité  de  section  est  grande,  à  diamôtre 
égal,  mieux  le  projectile  conserve  sa  vitesse. 

DENSI-VOLUMÈTRE.  n.  m.  Physiq.  V.  volumètre. 

DenSUSIANU  (lisez  Densouchianou)  [Aron],  de  son  vrai 
nom  Pop,  littérateur  roumain,  né  en  Transylvanie  en  1837. 
II  s'établit  avocat  et  fonda,  comme  chfif  de  l'opposition 
roumaine,  le  journal  Orientul  latin;  mais,  persécuté 'par 
ses  adversaires  politiques,  il  se  rendit  en  Roumanie,  où 
il  fut  nommé  professeur  de  littérature  à  l'université  de 
Jassy.  Son  œuvre  la  plus  importante  est  son  ffistoi7'e  de 
la  langue  et  littérature  roumaines.  Parmi  ses  œuvres  poé- 
tiques, on  cite  sa  Negriada,  poème  historique,  qui  raconte 
les  exploits  du  prince  Radou  Negrou;  Din  vulea  victei 
{i.  De  la  vallée  de  la  vie  »)  ;  Jffor'e  otelite  {«  Chansons  aigui- 
sées »),  chansons  de  guerre,  et  parmi  ses  travaux  criti- 
ques et  philologiques  ;  Cercetàri  literare  (1887);  Aventuri 
literare  (1881);  Din  vocalismul  latin  si  rom'in  (1882);  etc.  — 
Son  fils  Ovide,  philologue,  professeur  à  l'université  de 
Bucarest,  est  nô  en  1873. 

Densusianu  (Nicolas),  frère  d'Aron  Densusianu,  his- 
torien roumain,  né  en  Transylvanie  en  1846.  Il  exerça  la 
carrière  d'avocat ,  d'abord  à  Brachov,  puis  à  Bucarest. 
Mais  l'étude  de  l'histoire  nationale  l'ayant  complètement 
absorbé,  il  renonça,  bientôt  au  barreau.  Dès  1877,  il  publia 
en  français  :  l'Elément  latin  en  Orient;  les  Bouinains  du 
Sud.  En  1879,  il  fut  chargé  par  l'académie  roumaine  do  re- 
cherches historiques  dans  les  archives  et  les  bibliothèques 
do  la  Hongrie  et  de  la  Transylvanie.  En  1884,  il  publia  la 
Jiévolte  de  Noria.  On  lui  doit  la  découverte  de  la  collec- 
tion historique  de  Chinecaï  (41  vol.);  du  Chronicon  Dacoro- 
7na7ïorum,  du  même  historien,  etc.  En  1887,  il  publia  VHis- 
toire  des  Valaques  de  la  Croatie  méridionale.  Un  voyage  à 
Rome  eut  pour  résultat  la  publication  de  six  volumes  de 


623 

Documents  relatifs  à  l'histoire  des  Uoutunins.  H99-f575. 
Son  œuvre  la  plus  importante  est  VHtstoire  du  peuple 
roumain  depuis  ses  origines  jusqu'à  la  fondation  des  nou- 
velles principautt's. 

DENT  {dan  —  du  lat.  dcus,  dcntis,  nu^iuo  sens)  n.  f.  Anat. 
Nom  des  petits  os  qui,  implantés  dans  la  mâchoiro,  servent 
à  couper  ou  ù  mastiquer  les  aliments  :  Une  bouche  sans 
DENTS  est  comme  un  moiilin  sans  meule.  { Damas- Hinard.) 
\i  Dents  incisives  ou  cunéiformes;  Dents  canines,  conoides, 
laniaires,  cuspidées;  Dents  bicuspidt'cs  ou  Fausses  molaires 
ou  Petites  molaires;  Dents  molaires  ou  mdchelières,  ou 
Grosses  molaires  ou  multicuspidt'rs  ;  Dents  de  lait  ou  de 
première  dentition  ;  Dents  dt:  seconde  dentition  ;  Dents  de  sa- 
gesse. V.  la  partie  oncycl.  il  Dents  simplei.  Colles  qui  ont 
seulement  une  couche  d't^mail  sur  leur  suri'aco  extériouro. 
i\  Dents  composées.  Celles  dont  la  masse  est  divisée  par 
des  couches  d  omajl  qui  leur  donnent  l'apparence  de  plu- 
sieurs dents  réunies  ou  faisceau. 

—  Par  anal.  Découpure  saillante  sur  le  bord  ou  sur  la 
surface  d'uu  objet;  feston  :  les  dknts  d'une  broderie, 

—  Fig.  Action  do  mordre,  d'attaquer  eu  paroles  : 
Le  moins  qu'on  peut  laisser  de  prise  aux  dents  d'auirui, 

C'est  le  mieux. 

l.x  Fontaine. 
~  Bot.  Nom  donné  aux  divisions  des  organes  foliacés, 

Suaud  elles  sont  petites  et  aiguës  :  Les  dents  du  calice, 
upéristome.  il  Mais  dent  de  cheval.  Variété  de  maïs. 

—  Chir.  Fausses  dents  ou  Dents  artificielles.  Dents  que 
l'on  substitue 

à    celles    qui 
manquent. 

—  Géogr. 
Sommet  d'une 
c  haine  do 
montagnes 
formant  une 
sorte  de  dé- 
coupure plus 
ou  moins  ai- 
guë. 

—  Mécan. 
Chacune  des 
saillies  que 
l'on     réserve 

sur  la  circon-  Dents  ;  1.  De  roue  d'engrenage;  2.  De  lanterne, 
férence  d'une 

roue  et  qui,  en  s'engrenant  dans  les  vides  ménagés  sur 
une  autre  roue,  transmet  le  mouvement  de  l'une  à  l'autre  : 
Les  DENTS  diin  engrenage.  Une  roue  à  dents.  Il  Dents  de 


Denta  :  1.  Couchées  ;  2.  Droites  ;  3.  De  scie  circulaire  ;  4.  De  scie 
à  ruban;  5.  De  scie  de  long  à  bras;  6.   De  scie  à  placage;  7.  De 
scie  à  crans,  pour  la  pierre. 

tanterrie.  V.  lanterne,  m  Saillies  tranchantes  et  aiguës 
taillées  dans  une  lame  d'acier  pour  constituer  une  scie. 

—  Moll.  Nom  donné  aux  proéminences  que  présentent 
l'ouverture  des  coquilles  uaivalves  et  la  charnière  des 
coquilles  bivalves. 

—  Pathol.  Mal  aux  dents.  Rage  de  dents.  Douleur  causée 
par  une  ou  plusieurs  dents  cariées,  u  Feux  de  dents,  Rou- 
geurs et  éruptions  qui  se  produisent  à  la  face  des  jeunes 
enfants  et  qu'on  attribue  au  travail  de  la  dentition. 

—  Techn.  Outil  do  relieur  on  forme  de  dent  de  loup,  et 

3ui  sort  à  brunir  la  reliure  et  la  tranche  des  livres,  ii  Outil 
0  doreur  servant  à  brunir  l'or,  il  Petite  broche  plate  et 
très  mince,  de  roseau  ou  de  métal,  qui  est  employée  pour 
la  confection  du  poigne  du  métier  à  tisser,  ii  Ensemble 
des  fils  contenus  entre  deux  dents  qui  se  suivent  immé- 
diatement. Il  Dent  corrompue.  Colle  dans  laquelle  sont 
passés  des  (ils  qui  ne  lui  appartiennent  pas.  ii  Dent  forte. 
Colle  qui  contient  plus  de  tils  qu'elle  n  en  doit  avoir,  il 
Dent  faible.  Colle  qui  contient  moins  do  fils  qu'elle  n'en 
doit  avoir,  ii  Kn  sculpt.,  on 
appelle  dent  ou  mieux  dent- 
de-chien,  une  sorte  de  ciseau 


dont  la  pointe  est  fondue,  ce 


Dent-de-cliien  (sculpt.). 


qui  le  fait  encore  désigner  sous  le  nom  de  double  pointe. 
(On  appelle  aussi  dents  les  pointes  garnissant  la  surface 
do  certains  outils  :  Dents  de  lime.)  il  Kn  serrur.,  Sorte  do 
refente  pratiijuée  sur  le  museau  du  panuetou  d'une  clef. 
(On  donne  le  mémo  nom  ù  une  tringle  de  fer  recourbée, 
servant  à  supporter  dos  ustensiles  de  ménage.)  il  En 
charp..  Sorte  do  broche  do  for  eini>ioyéo  pour  arrAtor  les 
tournisses  dans  les  pans  do  bois.  On  .ii.|  .  i;.  ,  i  iro  dent 
des  clous  de  forte  di- 
mension employés  pour 
attacher  et  maintetni- 
en  place  los  grosse 
pièces   de   charponi  <■ 

—  Manég.  On  dit 
qu'un  cheval  est  sur  les 
dents  quand,  par  suite 
do  la  grande  fatitrue 
qu'il  éprouve,  il  s'ap- 
puie des  dents  sur  lu 
mors. 

—  En  T.  do  dentel- 
lière, uuQ  dent  de  brode- 
rie est  la  découpure  en 
forme  do  dont  qui  court  le  long  du  bord  d'une  broderie  et 
l'orne.  (La  broderie  à  dent  de  loup  est  constituée  par  dos 
dents  aiguës.  La  dent  de  feston  de  rose  est  une  variété  do 
dont  do  broderie  qui  est  pleine  et  formée  par  de  petites 
donts.  La  dent  de  passement  ou  cngrâlure  est  formée  par 
dos  pointes  sur  le  Itord  du  passement.) 

—  Loc.  div.  :  Faire  ses  dents.  Se  dit  dos  enfants  chez 
lesquels  s'opôre  lo  travail  do  la  dentition,  n  Prendre  le 
mors  aux  denta.  So  dit  d'un  choval  qui  s'emporte,  ot  qui 


Dents  do  duntclle. 


no  sont  plus  lo  mors  dans  sa  bouche.  (Dion  dos  gons  pen- 
sent à  tort  que  cola  arrive  lorsqu'un  cheval  parvient  i\ 
iirendre  son  mors  avec  les  dents.)  —  Fig.  S'emporter,  so 
laisser  aller  à  la  fougue,  à  l'imnétuosité  de  sa  passion,  de 
son  ardeur;  sortir  tout  à.  coup  de  sa  torpeur,  de  l'inaction 
dans  laquelle  on  était,  il  Gn;icer  des  dents.  Donner  des 
marques  d'une  extrômo  fureur,  il  Mal  de  dents,  Amour  pas- 
sionné, il  Arruc/teHr  de  dents,  Charlatan  qui  arrache  des 
donts  sur  la  voie  publique.  —  Mentir  comme  un  ai'racheur 
de  dents,  Mentir  comme  les  charlatans,  il  Vieille  sans  dents, 
Vieille  femme  décrépite,  il  N'avoir  plus  mal  aux  dents, 
l'^tro  mort,  il  Avoir  de  la  dent.  Pop.  A  Paris,  Etre  bel 
liommo  ou  belle  femme,  ii  N'avoir  plus  de  dents,  Etre  hors 
d'état  de  proliter  de  certains  avantages,  n  Donner  des  noi- 
settes à  ceux  qui  n'ont  plus  de  dents,  Otl'rirà  quoiqu'un  des 
avantages  dont  il  ne  peut  plu.s  profiter,  il  Manyer  de  toutes 
ses  dents,  Manger  d  un  grand  :i\)pélit.  \[  Man(/er  du  bout 
des  dents.  Manger  fort  peu  ot  sans  appétit,  ii  Dire  du  bout 
des  dents,  Kire  d'un  rire  contraint,  forcé,  il  Mordre  à  belles 
dents.  Manger  de  I)on  cœur.  —  Fig.  Déchirer,  no  pas  mé- 
nager. Il  A'e  pas  perdre  un  coup  de  dent.  No  pas  s'inter- 
rompre, continuer  activement  son  repas  sans  se  laisser 
détourner.  —  Au  fig.,  No  pas  s'inquiéter  du  tout,  ne  perdî-o 
nullement  l'appétit.  i|  Al-oij-  les  dents  longues.  Avoir  faim, 
n'avoir  pas  de  i|Uoi  manger,  n  Avoir  le  temps  d'avoir  Its 
dents  longues.  Etre  condamné  à  une  longue  disette,  n 
N'avoir  pas  de  quoi  mettre  sous  la  dent,  N'avoir  rien  à 
manger,  n  II  n'y  en  a  pas  pour  sa  dent  creuse,  pour  sa  petite 
dent.  V.  CREUX,  it  N'en  tâier.  N'en  casser,  N'en  croquer  que 
dune  dent,  No  pas  obtenir  tout  ce  qu'on  espérait,  ne  pas 
on  venir  où  l'on  croyait,  il  Parler  entre  les  dents,  Ne  pas 
articuler  distinctement,  marmotter,  ii  Ne  pas  desserrer  les 
dents,  Ne  pas  prononcer  une  parole,  garder  un  silence  ab- 
solu. Il  Montrer  les  dents.  Rire  ou  menacer,  n  Montrer  les 
detits  à  quelqu'un.  Lui  résister  ouvertement,  lui  faire  voir 
qu'on  ne  le  redoute  pas.  il  Montrer  les  grosses  dents.  Parler 
d'un  ton  sévère,  grondeur  ;  réprimander  vivement,  il  Avoir. 
Conserver,  Garder  une  dent  contre  quelqu'un.  Avoir  de  l'ani- 
mosité  contre  lui  ;  lui  conserver  rancune.  (Si  l'on  dit  L'jte 
dent  de  lait,  cela  indique  que  la  rancune  est  très  ancienne.) 
Il  Déchirer  quelqu'un  à  belles  dents.  Dire  beaucoup  de  mal 
de  lui.  Il  Donner  un  coup  de  dent  à  quelqu'un.  Lancer  un  mot 
piquant,  un  trait  méchant  contre  lui.  n  An-acher  une  dent  à 
quelqu'un.  Le  soumettre  à  quelque  chose  de  très  pénible. 
Il  Etre  sur  les  dents.  Etre  harassé,  n'en  pouvoir  plus  de 
lassitude  ;  être  épuisé,  ii  Mettre  quelqu'un  sur  les  dents.  L'é- 
puiser, le  harasser,  ii  Dester  sur  les  dents.  Echouer;  se  trou- 
ver dans  une  position  tout  à  fait  fâcheuse,  n  Avoir  la  ynort 
entre  les  dents.  Etre  prés  de  sa  fin.  li  Prendre  la  tune  avec 
les  dents.  Faire  une  chose  impossible.»  Etre  armé  jusqu'aux 
dents.  Etre  très  bien  armé,  au  pr.  et  au  fig.  ii  Etre  savant 
jusqu'aux  dents.  Etre  très  savant,  il  Malgré  les  dents  de,  En 
dé'^il  de,  ma.\gTé.\\ Quand  les  poules  auroiit  des  dents,  Ja.ma.is. 

—  Prov.  :  Œil  pour  œil,  dent  pour  dent,  V.  œil. 

—  Encycl.  Anat.  La  plupart  des  animaux  vertébrés  ont 
un  certain  nombre  d'organes  destinés  à  diviser,  lacérer  ou 
broyer  les  aliments;  ces  organes  sont  appelés  dents. 

Configuration  et  disposition  des  dents  chez  l'homme.  Los 
dents,  chez  l'homme,  ressemblent  à  des  os,  mais  dérivent 
de  la  muqueuse  buccale  ;  elles  sont  des  productions  épider- 
miques  comme  les  ongles  et  les  poils.  Les  dents  sont  en- 
castrées dans  les  alvéoles  des  maxillaires 
inférieur  et  supérieur;  elles  y  sont  fixées 
par  les  gencives,  et  leur  dispositiongéné- 
rale  est  celle  d'une  double  arcade  à  con- 
vexité antérieure.  L'implantation  des 
dents,  verticale  chez  le  blanc,  est  oblique 
chez  le  nègre. 

Le  nombre  des  dents  varie  avec  l'âge; 
il  est  de  20  chez  l'enfant,  32  chez  l'aduTle. 

Chaque  dent  a  deux  parties  :  l'une  ca- 
chée dans  l'alvéole  du  maxillaire,  la  ra- 
cine; l'autre  qui  déborde  l'alvéole,  la  cou- 
ronne.   La  racine  est  jaunâtre  ;  elle  est 
simple  ou  multiple,  à  2,  3  ou  4  prolonge- 
ments. Chaque  racine  est  conique  et  per- 
cée à  son  extrémité  d'uu  orifice  qui  donne    ne;    b.    émail 
passage  aux  vaisseaux  et  aux  nerfs  den-    ^'  cavité   conte 
taires.  Entre  la  racine  ot  la  couronne  so 
trouve  le  collet.  La  couronne  est  remar- 
quable par  sa  coloration  blanche,  sa  du- 
reté et  sa  forme  ;  la  forme  de  la  couronne 
permet  do  distinguer  :  les  incisives,  les  canines,  les  pe- 
tites molaires,  et  les  molaires  ou  grosses  molaires. 

Les  incisives  ont  leur  couronne  taillée  en  biseau  ;  elles 
sont  au  nombre  de  8  ;  4  supérieures  et  4  inférieures,  les  su- 
périeures près  du  double  plus  grosses  que  les  inférieures. 

Les  canines,  dites  encore  laniaires  ou  unicuspidées,  ont 
une  couronne  on  forme  de  cône; 
beaucoup  plus  longues  que  les  au- 
tres, elles  sont  placées  symétrique- 
ment de  chaque  côté  dos  incisives; 
leur  nombre  est  de  4. 

Los  petites  molaires,  situées 
après  les  canines,  ont  une  couronno 
munie,  sur  la  faco  triturante,  do 
deux  tubercules  ou  cuspides  séparés 
par  un  sillon  anléro-postérieur.  La 
racine  est  souvoul  uni(iue,  ([uolquo- 
fois  double  :  leur  nombre  est  de  8  : 
4  pour  chaque  mâchoiro. 

Les  grosses  molaires,  ou  multi- 
ruspidées,  ont  une  couronne  assez  régulièrement  cuboïde; 
la  surface  triturante  possède  quatre  cuspides,  ot  les  racines 
sont  au  nombre  do  2,  3,  rarement  4.  Leur  nombre  est  do  12  : 
3  do  chaque  côté  des  mâchoires.  La  3"  molaire  est  dite 
dent  de  sagesse. 

Le  nombre  des  donts  est  fixe  chez  chaque  ospèco  ani- 
male, ce  qui  a  conduit  à  représenter  la  dentition  do  l'es- 
pèce par  un  tableau  dit  formule  dentaire. 

La  formule  dentaire  do  l'homnio  est  la  suivante  : 

Mâchoire  Bupiîriciire.       ,3      ,       ,2  I,      ,î=«» 

,   ,  mol. -premol. -can.  -  incla. - 

MAclioiro  inférieure.  ;r  2  1  2  = 

Chez  l'enfant,  qui  n'a  quo  vingt  donts,  on  a  : 

MAchoire  BupôrlO'irc.       ,2         i,     ,    a=I(( 

mol.  -cun.  -  mois.  -         ; 

MAchnlrc  infiJrleuro.  8         1  2=Bl 

Structure  des  dents.  La  dont  est  creusée  d'une  cavité 
centrale,  ([ui  s'ouvre  au  sommet  du  cône  simple  ou  mul- 
tiple do  la  racine.  Cette  cavité  contient  la  pulpe  donUiire, 
substance  mollo  vasculo-norvonso,  qui  contient  les  vais- 
seaux nourriciers  ot  les  uorfs  soDsitils  do  la  dent.  La  pur- 


Coupe  d'une  mo- 
laire :  a.  couron- 


nantla  pulpe  den- 
taire ;  d,  ivoire  ; 
e,  cément  ;  A,  ra- 
cines. 


rn 

Dents    de  l'homme   : 

.  Inciflive;   3.  Canine; 

3.  Molaire. 


1GXS=31 


10X2=50. 


DENT 

tion  dure  se  compose  d*uno  partie  centrale  considérable, 
la  dentine  ou  ivoire,  recouverte,  sur  la  racine,  par  le  cé^ 
ment  ;  sur  la  couronno,  par  l'émail. 

Développement  Cl  évolution  dentaire.  Les  dents  so  déve- 
loppent au  niveau  do  V organe  adamantin,  qui  forme  l'émail 
et  do  la.  papille  dentaire,  qui  fournit  la  pulpe  dentaire.  A 
un  certain  moment,  l'organe  adamantin  ot  la  papille  sont 
entoures  par  une  membrane  de  ti.ssu  connoctif  :  le  germo 
<lontairo  so  développe,  ot  la  dent  fait  irruption.  Les  pre- 
mières apparaissent  chez  l'enfant  entre  4  et  lo  mois.  Les 
incisives  do  la  mâchoire  inférieure  so  montrent  d'abord 
puis  celles  de  la  mâchoire  supérieure.  Du  12«'  au  w  mois 
percent  les  canines  inférieures,  puis  les  supérieures  •  du 
i:>'  au  21"  mois,  les  molaires  inférieures  et  supérieures. 

Les  dents  définitives  naissent  d'un  diverticulo  de  l'or- 
gane adamantin  et  se  préparent  en  môme  temps  quo  les 
dents  de  ait  dont  elles  provoquent  l'atrophie  des  racines. 
Lorsqu  elles  touchent  le  fond  des  alvéoles,  elles  poussent 
les  premières  dents  et  s'y  substituent.  Successivement 
apparaissent  les  incisives  moyennes  inférieures  entre  6  et 
8  ans,  les  incisives  moyennes  supérieures  entre  7  et  9  ans 
les  incisives  latérales  entre  8  et  lo  ans,  les  premières  pe- 
tites molaires  outre  il  et  13  ans,  les  deuxièmes  grosses 
molaires  entre  Vi  et  14  ans,  les  troisièmes  grosses  mo- 
laires entre  18  et  30  ans.  Avec  l'âge,  la  pulpe  dentaire  se 
résorbe,  la  cavité  dentaire  s'oblitère  ot  les  dents  tombent. 

Dans  un  grand  nombre  de  cas,  l'éruption  des  dents  se 
lait  silencieusement  ;  quelquefois,  îl  y  a  des  douleurs  gin- 
'>ivales  avec  tuméfaction.  L'allaitement  devient  difficile. 


I  ■  Dents  de  l'homme  {a.  incisives  ;  b,  canines  ;  c,  petites  molaires  ; 
a.  grosses  molaires;  e,  dernières  grosses  molaires  ou  dents  de  sa- 
gesse). —  2.  Schéma  des  deux  dentitions  de  Thnoime.  —  3.  Dents 
de  carnassier  (chat).  —  4.  Dents  de  ruminant  (chèvre).  —  5.  Molaire 
dVIéphant.  — 6,  Dents  àerongewr (lapiri).  —7.  Dents  d'édenté  iparcs- 
.vfu.7-'.  — 8.  Deats  d'oiseaux  fossile  (Acs;»erorHis).  —9.  Dents  de  reptile 
{Crotale)-  —  10,  11,  12.  Dents  de  squales  divers.;—  13.  Dents  de  raie. 

l'enfant  est  irritable,  mais  tout  rentre  bientôt  dans  l'ordre. 
En  aucun  cas,  les  accidents  dits  vulgairement  «  de  denti- 
tion >.  no  suffisent  à  expliquer  une  forte  fièvre  ou  une  con- 
vulsion. On  doit  chercher  ù  ces  cas  uno  autre  cause. 

—  Physiol.  Rôle  des  dents.  Les  dents  empêchent  l'écou- 
lement permanent  do  la  salive  en  dehors  de  la  cavité  buc- 
cale ;  elles  jouent  un  rôle  important  dans  la  formation  do 
la  parole  :  les  consonnes  appelées  dentales  et  les  sif/lantes 
se  produisent  avec  lo  c^ln■■.^■l.•i;  ri.o  .)-...»;- 

La  plus  importante  de  leurs  fonctions  est  la  mastication 
des  aliments  solides.  La  trituration  buccale  s'accomplit 
par  le  jeu  simultané  des  parties  dures  et  des  parties  molles, 
dont  l'ensemble  constitue  la  bouche.  Les  incisives  coupent 
les  aliments  solides  ;  les  canines  dilacèrent  les  parties  ré- 
sistantes; les  molaires  broient  et  triturent. 

—  Pathol.  La  pathologie  dentaire  forme  aujourd'hui  une 
branche  importante  de  l'art  de  guérir. 

Maladies  des  dents.  Les  dents  peuvent,  par  suite  de 
chocs,  être  luxées  ou  brisées;  s'il  y  a  luxation,  on  doit  les 
remettre  tout  do  suite  en  place;  s'il  y  a  ffilure,  on  réunit 
les  fragments.  Mais  la  maladie  la  plus  commune  est  la  carie 
dentaire,  eu  altération  de  l'ivoire  do  la  dent.  Cette  destruc- 
tion se  manifeste  par  un  point  noir  ou  jaunâtre  qui  se  des- 
sine ù.  la  surface,  imis  qui  s'étend,  détruisant  peu  à  peu  la 
dentine  et  donnant  liou  fréquemment  â  dos  complications 
inrtammatoires,  très  douloureuses  (gingivite,  périostito 
alvéo-dentaire,  névralgie,  abcès,  fluxtou,  fièvre,  etc.). 

II  faut  nettoyer  la  dent,  et,  si  la  carie  atteint  la  pulpe, 
enlever  celle-ci  et  obstruer  la  cavité.  L'intoxication  mer- 
ourielle  ou  par  le  [ilomb  et  lo  phosphore  donne  lieu  à  do 
la  périostito  chronique.  V.  nkcrose. 

Lorsqu'une  dont  cariée  devient  trop  douloureuse,  qu'elle 
est  incurable,  ou  quo  les  dents  so  gênent,  chevauchent  les 
unes  sur  les  autres,  il  devient  nécessaire  de  les  enlever. 
L'avulsion  s'oxécuto  avec  la  clef  de  Garengeot,  les  daviers  et, 
plus  rarement,  avec  la  langue-de-carpe  ou  le  pied-de-biche. 

Hygiène  des  dents.  L'hygiène  dentaire  so  réduit  â  ceci  : 
nettoyage  des  dents  à  l'aide  d'une  brosso  un  pou  résis- 
tante, de  préférence  après  chaque  repas,  sans  exagérer  los 
frictions  qui  finiraient  par  user  l'émail. 

Prothèse  dentaire.  V.  pRoxBiiSK. 

—  Anat.  compar.  Les  dents  dilï'èrcnt  dans  la  série  ani- 
male. Chez  les  animaux  rayonnes,  on  trouve,  â  l'ontrée 
dos  voies  digestives,  dos  organes  do  composition  fibreuse 
ou  calcaire.  Chez  les  articulés,  los  dents  sont  placées  à 
l'entrée  du  canal  dentaire  ou  dans  son  intérieur.  Chez  les 
mollusques,  los  donts  sont  des  dépendances  do  la  peau,  car 
il  n'y  a  pas  do  mâchoires.  Chez  los  vertébrés,  les  dents  sont 
placées  â  l'entrée  dos  voies  digestives.  Chez  los  poissons 
cartilagineux,  les  donts  tiennent  â  ta  peau  ;  chez  les  pois- 
sons osseux,  elles  sont  enclavées  dans  los  os.  Tous  los  rep- 
tiles, sauf  les  chéloniens,  ont  dos  donts  implantées  dans 
les  maxillaires.  Chez  los  oiseaux,  sauf  chez  certaines 
espèces  aujourd'hui  disparues,  il  n'v  a  pas  de  donts. 

Chez  les  mammifères,  lo  genre  baleine  a  des  fanons,  ot 
trois  autres  sont  dépourvus  de  dents;  co  sont  :  lo  pangolin, 
le  fourntilier  ot  l'ornithorhymiuo. 

—  Art  vétér.  Los  animaux  domestiques  ont  dos  dents,  A 
l'exception  dos  oiseaux.  Elles  sont  constituées  des  niâmes 
éléments  auaComiquos  quo  chez  l'houimo,  ot,  comme  choji 

78 


DENTA  —  DENTELLE 

lui,  on  distingue  des  incisives,  des  canines,  des  molaires. 
C'est  sur  les  molaires  que  portent  les  principales  ditfé- 
rences.  Chez  les  carnassiers  (chiens  et  chats),  les  mo- 
laires sont  comprimées  et  tranchantes;  chez  les  omni- 
vores, les  molaires  sont  garnies  de  tubercules  arrondis; 
chez  les  herbivores  (moutons,  bœufs,  chevaux),  les  mo- 
laires sont  terminées  par  une  large  surface  aplatie  et  rude  ; 
chez  les  ruminants,  les  canines  manquent,  et  ils  n'ont  d'in- 
cisives qu'à  la  mâchoire  inférieure. 

Les  dents,  surtout  les  incisives,  fournissent  des  carac- 
tères précieux  pour  la  détermination  de  l'âge  des  animaux. 
V.  ÂGE  (Art  vétér.). 

Les  dents  sont  sujettes  à  présenter  des  irrégularités. 
Ainsi,  les  doux  arcades  supérieure  et  inférieure  correspon- 
dent parfaitement,  chez  les  sujets  normaux  ;  elles  peuvent 
être  trop  avancées  inférieurement  (bouledogue),  ou  su- 
périeurement. Elles  peuvent  être  le  siège  de  maladies, 
d'usures,  de  fractures.  Le  cheval  et  les  chiens  âgés  sont 
ceux  qui  en  présentent  le  plus  souvent;  les  ruminants  et 
le  porc,  presque  jamais.  Le  cheval  présente  quelquefois 
la  carte,  mais  à  peu  près  exclusivement  aux  molaires.  Elle 
amène  la  destruction  d'une  partie  de  la  dent,  des  abcès 
alvéolaires,  enîin,  des  lésions  assez  analogues  à  ce  qui  se 
voit  chez  l'homme  et  qui  exigent  l'extirpation  de  la  dent 
malade.  L'opération  et  les  instruments  pour  la  pratique 
sont  imités  de  ceux  de  l'homme,  sauf  les  dimensions. 

Chez  les  chiens,  les  maladies  des  dents  se  compliquent 
d'une  maladie  de  l'alvéole,  qui  rend  les  dents  branlantes 
et  friables.  Leur  extirpation  et  la  désinfection  de  la  bouclie 
au  chlorate  de  potasse  sont  indiquées.  Le  chien  conserve 
d'autant  plus  loo^gtemps  ses  dents  que  son  régime  est  plus 
normal,  c  est-à-dire  carnassier.  Par  contre,  les  chiens  d'ap- 
partement, voués  aux  friandises,  perdent  leurs  incisives 
ûe  très  bonne  heure,  et  acquièrent  une  haleine  infecte. 

—  Archéol.  Les  deyits  de  requins  ou  langues  de  sej-pents 
servaient,  au  moyen  âge,  d'amulettes.  On  les  croyait 
capables  de  préserver  les  enfants  de  la  peur  ;  on  les  regar- 
dait surtout  comme  propres  à  déceler  la  présence  des 
poisons  dans  les  mets.  Aussi  en  garnissait-on  les  languiers 
destinés  aux  épreuves  des  plats.  On  montait  ces  dents  do 
squale  en  argent  et  en  or.  Les  dents  de  loup  se  mettaient 
aussi  aux  hochets  des  enfants;  on  croyait  que,  comme  les 
dents  de  requin,  elles  les  aideraient  à  mieux  faire  les  leurs. 

—  Dr.  anc.  Les  anciennes  législations  barbares  fixaient 
la  compensation  due  pour  une  dei\t  brisée.  Il  eu  est  do 
môme  de  la  coutume  de  Normandie,  au  commencement 
du  XVI»  siècle.  Une  ordonnance  de  1391  déclare  que  celui 
qui  aurait  dévasté  le  champ  ou  la  vigne  d'autrui  payera 
une  amende,  ou  qu'on  lui  arrachera  une  dent. 

Denta  ou  GyenTYA,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hon- 
grie [comitat  de  Ternes]),  sur  la  Berzava,  affluent  de  la 
Ternes;  3.200  hab.  Culture  du  riz. 

DENTAIRE  {dan-tér  —  du  lat.  dentarius,  même  sens) 
adj .  Anat.  Qui  appartient,  qui  a  rapport  aux  dents  :  Canaux 

DENTAIBKS.ArCaaeS  DENTAIRES.  CaVltéS  DENTAIRES.  La  pulpC 
DENTAIRE. 

—  Chir.  Prothèse  dentaire.  V.  prothèse. 

—  Gramm.  Syn.  de  dentale. 

—  Encycl.  Anat.  Artères  dentaires,  Artères  provenant, 

Eour  la  mâchoire  inférieure,  de  la  dentaire  inférieure, 
ranche  de  la  maxillaire  interne;  pour  la  mâchoire  supé- 
rieure, de  :  l»  l'alvéolaire  qui  fournit  les  artères  dentaires 
postérieures  ;  2°  de  la  sous-orbitaire,  qui  fournit  Varlère 
dentaire  antérieure.  Toutes  ces  artères,  au  niveau  de  la 
racine  des  dents,  émettent  un  rameau  dit  artère  pulpeuse . 

Canaux  dentaires.  Ou  donne  ce  nom  à  plusieurs  conduits 
osseux,  qui  livrent  passage  aux  nerfs  et  aux  vaisseaux  den- 
taires. On  les  distingue  en  supérieurs  et  inférieurs. 

Nerfs  dentaires,  Nerfs  provenant  des  maxillaires  supé- 
rieurs et  inférieurs,  branches  du  triiumeau.  Ces  nerfs  se 
divisent  en  autant  de  rameaux  qu'il  y  a  de  dents;  ils 'se 
rendent  à  la  pulpe  par  les  canaux  dentaires. 

Pu/perfen^aiVe.  Substance  molle  qui  occupe  la  cavité  cen- 
trale de  la  dent  et  qui  contient  les  vaisseaux  et  les  nerfs. 

l'ormule  dentaire.  V.  dent. 

DENTAIRE  {dan~tèr')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  crucifères,  tribu  des  arabidées,  renfermant  environ 
vingt  espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tempérées  de 
l'hémispnère  septentrional. 

DENTAL,  AIX,  AUX  idan)  adj.  Gramm.  Se  dit  des  con- 
sonnes qui  se  prononcent  on  choquant  la  langue  contre  les 
dents  :  Ze  t  eï  /e  d  sont  des  lettres  dentales. 

—  n.  f.  Consonne  dentale  :  Une  dentale. 

—  Encycl.  Linguist.  Les  dentales,  qui  forment  une  des 
principales  divisions  des  consonnes,  sont  ainsi  nommées 
parce  qu'on  les  articule  au  moyen  du  contact  de  l'avant  de 
Ja]langue  contre  le  mur  formé  par  les  dents. 

Les  dentales  appartiennent  à  la  classe  des  muettes  et  se 
divisent  d'abord,  comme  les  consonnes  de  cette  classe,  en 
fortes  ou  sourdes  (t)  et  en  douces  ou  sonores  (d).  Les  fortes  et 
les  douces  peuvent  également  s'aspirer,  ce  qui  fait  que 
l'on  distinguo  aussi  dans  plusieurs  langues  des  dentales 
aspirées  (ih,  dh). 

L'indo-européen,  d'où  sont  sortis  le  grec  et  le  latin,  pos- 
sédait comme  dentales  t,  th,  d,  dh.  Le  latin  a  perdu  l'as- 
pirée de  cet  organe  et  la  remplace  quelquefois  par  las- 
pirée  labiale/^;  mais,  le  plus  souvent,  il  supprime  simple- 
ment l'aspiration,  surtout  à  l'intérieur  des  mots. 

Le  grec  a  perdu  seulement  l'aspirée  dentale  douce  dJi, 
qu'il  remplace  généralement  par  1  aspirée  dentale  forte  tk. 

DENTALE  {dan)  n.  f.  Antiq.  Nom  que  les  Romains  don- 


s^=^ 


naient  à  la  pièce  do  bois  à  laquelle 
lo  soc  do  la  charrue  était  fixé  :  //  xj 
aoait  de»  dentales  de  deux  sortes  : 
la  i>HNTALE  à  dos  simple,  dont  parle 
CoTumeUe  dans  son  Traité  d'agricul- 
ture, et  la  dentale  à  dos  double  [du- 
plicî  dorso  1 ,  qui  formait  une  seule 
pointe  par  devant,  mais  qui  s'ouvrait  et 
se  séparait  par  derrière  en  deux  parties.      Dcntalei  (moll.). 

DENTALE  (dan)  ou  DENTALIUM  (din,  li-om")  n.  m.  Moll. 
Genre  do  mollusquos,  type  de  la  famille  des  dentalUdés, 


X>eDt3-de-scie. 


comprenant  des  formes  à  coquille  en  cornet  allongé,  plus 
ou  moins  courbe,  à  pied  court,  trilobé. 

—  Pêch.  Nom  que  les  pêcheurs  du  littoral  donnent  à 
un  poisson  appartenant  au  genre  des  spares. 

—  Encycl.  Moll.  On  connaît  de  nombreuses  espèces  de 
dentales,  réparties  dans  toutes  les  mers  du  globe  ;  les  plus 
grandes  vivent  à  des  profondeurs  considérables.  Tous  ces 
animaux  se  tiennent  dans  le  sablo  ou  la  vase,  enfoncés 
obliquement,  la  pointe  de  la  coquille  relevée. 

DENTAUIDÊS  (dan)  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques 
scaphopodes  solénoconques,  caractérisés  par  une  coquille 
calcaire  déroulée,  tubuleuse  ou  coniq^uo,  ouverte  à  ses  deux 
extrémités,  la  postérieure  étant  toujours  plus  fine.  (Tous 
les  denlaliidés  sont  marins  ;  les  genres  principaux  en  sont  ; 
dentalium,  pulsellum,  siphonodentaliujn!)  —  Un  dentaliidé. 

DENTALITHE  fdaw)  n.  f.  Paléont.  Nom  donné  aux  den- 
tales fossiles.  (On  les  rencontre  dans  les  terrains  tertiaires.) 

DentatUS  (Curius).  Biogr.  V.  Curius. 

DentatuS  (Sicinius).  Biogr.  V.  Sicinids. 

DENT-DE-BREBIS  (rfan,  '^0  n.  f.  Un  des  noms  vulgaires 
des  gesses  {lal/njrits).  Il  PI.  Des  DENTS-DE-BRiiBis. 

DENT-DE-CHEVAL  (dan)  n.  f.  En  T.  de  joaill.,  variété 
de  topaze  bleu  vcrdâtre.  il  PI.  Des  dents-de-cheval. 

DENT-DE-CHIEN  {dan,  cki-in)  n.  f.  Bot.  Syn.  de  ery- 
throne. 

—  Sculpt.  Petit  fleuron  de  deux  quatrefeuilles,  d'où 
s'échappent  des  filets  semblables  à  des  dents  de  chien. 

Il  PI.  Des  dents-de-chien. 

DENT-DE-LION  n.  f.  Bot.  Syn.  de  pissenlit. 

DENT-DE-LOUP  {dan,  lou)  n.  m.  Petite  pâtisserie 
croquante,  semée  d'anis.  n  Sorte  de  cheville  de  fer  qui 
sert  à  arrêter  la  soupente  d'une  voiture,  il  Petit  ins- 
trument employé  pour  polir  le  parchemin,  le  cuir  et  le 
papier.  (PI.  Des  dents-de-lodp.} 

DENT-DE-RAT  {dan,  ra)  n.  f.  Se  dit  de  petites  boucles 
simples  et  régulières  qui  bordent  les  rubans.  (Triples,  on 
les  appelle  dents-de-scie.)  il  PI.  Des  dents-de-rat. 

DENT-DE-SCIE  {dan,  si)  n.  f.  Archit.  Ornement  du  style 
roman  et  du  style  ogival  qui  décore  les  corniches,  les  ban- 
deaux, les  chapiteaux,  les  archivoltes,  et  qui  imite  les  dents 
de  scie,  il  PI.  Des  dents-de-scie. 

—  Tiss.  V.  dent-de-rat. 

—  Encycl.  Archit.  Ltident-de-scie  est  un  ornement  taillé 
comme  les  dents  dont  il  porte  le  nom,  et  qui  sert  à  décorer 
les  bandeaux,  les  cornicnes  et  les  archivoltes.  On  le  voit 
naître  au  xi"  siècle,  et  il  fut  fort  usité  au  xii".  D'abord 
formé  de  stries     . . 

à  angles  droits 
ou  en  forme  do 
triangle  iso- 
cèle rectangle, 
plus  tard,  il  de- 
vint plus  al- 
longé et  plus 
aiçu,  et  les 
stries  furentde 
véritables 

triangles  isocèles  acutangles.  Vers  la  fin  du  xii*  siècle,  on 
tronqua  les  angles  rentrants  et  saillants.  Souvent,  on  em- 
ployait, au  moyen  âge,  plusieurs  rangs  de  dents-de-scie 
superposés,  s'alternant  en  formant  des  saillies  inégales. 
Quelquefois,  les  dents-de-scie  sont  doublées  ou  chevau- 
chées. Les  dents-de-scie  figurent  dans  tous  les  monu- 
ments gothiques,  soit  pour  décorer  des  archivoltes,  soit 
pour  imiter  les  bandeaux  ou  les  tuiles  sur  le  parement 
extérieur  dos  flèches.  Les  architectes  du  moyen  âge  tail- 
laient chaque  rang  de  dents-de-scie  dans  une  hauteur 
d'assises,  et  s'arrangeaient  de  façon  que  les  points  verti- 
caux tombassent  dans  les  vides.  D'après  VioUet-le-Duc,  la 
dcilt-do-scie  est  un  ornement  qui  appartient  bien  au  moyen 
âge;  rien,  dans  les  édifices  romains,  ne  pouvait  rendre 
l'idée  de  ces  découpures,  c^ui  donnent  tant  de  vivacité  aux 
profils  et  aux  bandeaux. 

DENTÉ,  EE  {dan)  adj.  Qui  est  garni  de  dents  :  Mâ- 
choire bien  DENTÉE.  Il  Qui  est  découpé,  garni  de  dents  sur 
les  bords  :  Èoue  dentée. 

—  Blas.  Se  dit  des  animaux,  quand  ils  ont  les  dents  d'un 
autre  émail  que  la  tête,  il  Se  dit  d'une  pièce  qui  porte 
des  dents  à  angle  droit  d'un  seul  côté;  quand  un  ne  bla- 
sonne  pas,  c'est  la  ligne  inférieure  qui  porte  les  dents. 
(Syn.  de  denchê,  dans  cette  seconde  acception.) 

—  Bot.  Se  dit  d'un  organe,  tel  qu'une  feuille,  dont  le 
bord  ofl're  des  découpures  aiguës  en  forme  de  dents,  sépa- 
rées par  des  sinus  obtus,  il  On  dit  aussi  dentelé,  ée. 

-- —  Diplom.  Charte  dentée.  Papier  poli  avec  une  dent-de- 
foup.  Il  S'est  dit  aussi  pour  charte  endentée. 
'  —  Numism.  Monnaie  dentée.  V.  dentelé. 

DENTÉ  {dan)  ou  DENTEX  {din-tèkss)  n.  m.  Genre  de  pois- 
sons acanthoptères,  famille  des  pristipomatidés,  compre- 
nant des  formes 
à  opercule  sans 
épines,  à  na- 
geoire dorsale 
continue,  à  pré- 
opercule non 
dentelé  ,  et  qui 
prennent  leur 
nom  des  fortes 
dents  dont  leurs 
mâchoires  sont 
armées.  Denté. 

~  Encycl.  Los 
rfenï^s  sont  des  poissons  marins, de  taillegrandeoumoyenne, 
dont  on  connaît  plus  de  trente  espèces,  réparties  sur  tout 
lo  globe.  Deux  habitent  les  mers  d'Europe. 

DENTEAU  {dan-to)  n.  m.  Dans  le  Nivernais,  Nom  donné  à 
l'âgo  do  la  charrue. 

DENTÉE  {dan)  n.  f.  Marque  laissée  par  un  coup  do  dont 
du  chien  sur  la  peau  do  la  bête  :  On  ne  dit  pas  quun  chien 
a  mordu  la  bête  qu'on  chasse,  mais  bien  qu'il  lui  a  donné  une 
dentée.  11  Coup  donné  aux  chiens  de  meute  par  le  sanglier 
avec  ses  défenses.  (On  dit  aussi  dentelée.) 

DENTELAIRE  {dan,  1er')  n.  f.  Genre  do  plantes,  do  la 
famille  des  plombaginées. 

"  Encycl.  La  dentelaire  (plumbago)  est  vivace;  ses 
flours,  bleues,  blanches  ou  roses,  sont  groupées  en  cymos 
terminales.  La  dentelaire  d'Europe  {plumbago  Èuropœa), 


Dentelaire     d'Europe  : 
a,  tleur. 


624 

habitant  la  région  méditerranéenne,  a  une  racine  acre» 
employée  comme  masticatoire,  toxique  à  l'intérieur,  et 
déterminant  de  la  vésication  à  l'extérieur;  elle  passait  au- 
trefois pour  guérir  les  maux  de  dents 
(d'où  le  nom  de  dentelaire)  et  la  gale. 
DENTELÉE  {dan  —  rad.  detit)  n.  f. 
Véner.  Syn.  de  dentée. 

—  Art"  vétér.  Maladie  des  jeunes 
porcs  dont  ont  parlé  les  anciens  vété- 
rinaires et  qui  paraît  avoir  disparu, 
car  il  n'en  est  plus  question  dans  la 
science.  (C'était,  parait-il,  une  mala- 
{lie  de  la  bouche  ,  avec  présence 
d'aphtes,  qui  se  montrait  immédiate- 
ment ou  quelques  jours  après  la  nais- 
sance et  qui  empêchait  le  jeune  ani- 
mal de  teter.  Ce  n'était  probablement 
qu'une  forme  de  la  fièvre  aphteuse, 
qui,  comme  on  le  sait,  est  conta- 
gieuse au  porc.  On  la  traitait  par 
Texcision  des  vésicules  et  par  des  gar- 
garismes  vinaigrés.) 

DENTELER  {dan  ~  rad.  dent.  Dou- 
ble   la  lettre   l   devant   une    syllabe 
muette  :   Je  dentelle.   Tu  dentelleras) 
v.  a.  Entailler  sur  les  bords  en  forme  ^ 
de  dents  aiguës. 

Defitelé,  ée  part.  pass.  Qui  est  dé- 
coupé en  forme  de  dents  de  scie,  il  On  dit  aussi  crénelé, 
SCIE,  DENTÉ,  ENDENTÉ  :  Charte  endentée.  Ecu  denté. 

—  Blas.  Se  dit  d'une  pièce  (bande,  barre,  fasce,  pal)  qui 
porte  des  dents  des  deux  côtés. 

—  Numism.  Monnaies  dentelées  ou  dentées,  Monnaies 
dont  les  bords 
étaient  décou- 
pés en  dents 
de  scie  {nuyntni 
serrati),  et  qui 
outétéen  usage 
dans  l'antiqui- 
té, chez  difi'é- 
ronts  peuples: 
enSyrie(de  190 
àl45av.J.-C.), 

en  Macédoine,  Monnaie  dentelée. 

àCarthage.  (A 

Kome,  la  dentelure  ne  fut  pratiquée  que  sur  les  deniers 
d'argent;  mais  cet  usage,  qui  s'y  établit  dès  le  m"  siècle 
av.  J.-C,  persista  jusqu'à  la  fin  de  la  république.) 

—  Adjectiv.  Anat.  Se  dit  de  certains  organes  dont  les 
bords  sont  déchiquetés  en  dents  aiguës,  n  Corps  dentelé. 
Noyau  de  substance  grise  inclus  dans  la  substance  blanche 
du  cervelet,  il  Ligament  dentelé.  Bandelette  fibreuse  fes- 
tonnée, formée  par  la  pie-mère  et  s'étendant  de  chaque 
côté  de  la  moelle  épiniôre  dans  le  canal  rachidien.  (Il  sé- 
pare les  racines  antérieures  des  racines  postérieures.) 
Il  Muscles  dentelés  ou,  substantiv.,Z*en/e/(^s,  Divers  muscles 
du  tronc  portent  ce  nom,  à  cause  de  la  forme  de  leurs  in- 
sertions sur  les  côtes.  (Le  grand  dentelé,  large  et  superfi- 
ciel, s'attache  en  arrière  au  bord  spinal  de  l'omoplate  et  en 
avant  aux  neuf  premières  côtes  par  des  digitations  sembla- 
bles à  des  dents  de  scie.  Il  est  abaisseur  de  l'omoplate  et  a 
un  rôle  prépondérant  dans  le  pondes  fardeaux  sur  l'épaule. 
Les  petits  dentelés,  minces  et  plus  profonds,  s'étendent  de 
la  colonne  vertébrale  au  thorax.  Ils  s'attachent  aussi  en 
avant  par  des  digitations  aiguës  :  l'un,  dentelé  postérieur  et 
supérieur,  aux  quatre  premières  côtes,  l'autre,  dentelé  pos- 
térieur et  inférieur,  aux  trois  dernières  fausses  côtes.  Le 
premier  est  élévateur  des  côtes  et  inspirateur;  le  second 
est  abaisseur  des  fausses  côtes  et  expirateur.) 

—  Bot.  Feuilles  dentelées.  V.  denté. 

Se  denteler^  v.  pr.  Etre  dentelé,  se  découper  en  forme 
de  dents. 

DENTELET  {dan,  le)  n.  m.  Petit  cube  de  pierre  que  l'on 
transforme  par  la  taille  en  ornements  appelés  denticules. 

DENTELEUR  [dan)  n.  m.  Celui  qui  fait  des  entailles  en 
forme  de  dents  dans  une  lame  d'acier,  c'est-à-dire  qui  fa- 
brique les  dents  de  scie. 

Dentelin  ou  Denzelin  (duché  de),  nom  que  por- 
tait, sous  les  Mérovingiens,  la  partie  du  littoral  de  la 
Manche  comprise  entre  la  Seine,  la  Somme  et  l'Oise.  Ce 
duché,  d'abord  neustrien,  fut  cédé  à  l'Austrasie  par  Clo- 
taire  II,  en  600,  puis,  sous  Dagobert,  incorporé  de  nouveau 
et  définitivement  à  la  Neustrie. 

DENTELLE  [dan-tèV)  n.  f.  Tissu  à  points  clairs,  dont  le 
fond  et  le  dessin  sont  entièrement  formés  par  le  travail 
de  la  dentellière  :  Dkntelle  de  fil,  de  soie,  d'or,  n  Au  plur. 
Objets  de  parure  faits  de  dentelle. 

—  Se  dit,  par  comparaison,  de  choses  légères,  frivoles, 
mais  agréables  :  La  plaisanterie  française  est  une  den- 
telle avec  laquelle  les  femmes  savent  embellir  la  joie 
qu'elles  donnent  et  les  querelles  qu'elles  inventent.  (Balz.) 

Il  S'applique  atout  ce  qui  est  taillé,  découpé  en  dentelle  : 
Escalier  à  rampe  de  dentelle.  (Alex.  Dum.) 

—  Pop.  De  la  dentelle.  Des  billets  de  banque. 

—  Jeux.  Nom  d'un  jeu  d'action  que  l'on  joue  en  plein  air 
et  que  l'on  appelle  aussi  y^îf  du  labgrin t he.  \ .  labyrit^the. 

—  Techn.  Vignettes  servant  d'entourage  aux  pages  ou 
d'ornement  aux  titres  des  livres,  des  chapitres,  il  Partie 
d'un  diamant  taillé  en  rose,  ii  Petit  brillant  dans  lequel  les 
arêtes  des  biseaux  sont  rabattues  par  une  simple  tacette. 

Il  Ornement  ciselé  sur  la  tête  d'une  pipe.  Il  Ensemble  des 
pointes  qui  forment  lo  peigne  du  dominotier.  ii  Chez  les  re- 
lieurs, Dessin  poussé  sur  le  bord  du  livre  ou  sur  lo  plat 
de  la  couverture,  n  Eo7id  de  dentelle,  Genre  de  croisement 
des  fils  qui  imite  une  dentelle. 

—  Zool.  Dentelle  de  mer.  Nom  vulgaire  de  quelques 
polypiers  des  genres  escarre,  flustre  et  millépore.  (L'un  do 
ces  polypiers  s'appelle  dentelle  de  Vénus.) 

—  Encycl.  Tiss.  Les  dentelles  se  divisent  en  deux  caté- 
gories: les  dentelles  à  l'aiguille,  les  dentelles  aux  fuseaux. 
(Une  variété  annexe  des  dentelles  a  reçu  le  nom  de  gui- 
pure :  son  modo  de  fabrication  est  spécial.)  V.  guipure. 

Dentelles  k  l'aiguille.  La  dentelle  à  l'aiguille  a  de 
l'analogie  avec  la  broderie:  elle  en  dérive,  avec  cette  dif- 
férence que  la  broderie  se  fait  sur  un  tissu  de  fond  préa- 
lablement établi  (v.  broderie).  Un  dessin  étant  tracé  (sur 
papier  ou  parchemin),  la  dentellière  jette  les  fils  de  bâtis 
qui  suivent  ledit  dessin  ;  ces  fils  forment  les  supports 
auxquels  vont  se  rattacher  les   points  qui  constituent  la 


625 


DENTELLE 


Dentki.u:  :  1.  I)eniolle  itallcnno.  travail  h  l'alf^uillo  (xvii»  ■.).  —  2.  Paisomcnt  aux  fuionux  (xvi«  &.).  —  3.  ValoncitMmfls  h  mailloa  carrt^es,  travail  aux  fuaeaux.  -  4.  Dontollo  Unllonne,  travail  à  l'altrunto 
(xvi*  t.).  —  8.  Point  Colbflrt,  travail  h  raiKullIo  (xvip  a.).  -  fi.  Dentelle  do  V'-nUe.  travail  ft  laiguillo  (xvi«  ■,).  —  7.  Point  d«  «An*»,  travail  h  l'aipiiillo  (xvu*  ■•).  —  8.  Hloiul.'  n.>ir-'  faïon  ospapnoloi,  trAvall  nui 
funeaux  {Bayoïix),  —  9.  Giiipuro  boI.-  noire  du  Puy.  travail  aux  fuseaux  (mus.'n  du  Puy).  —  10.  Voliuit  point  d'Arcentaii.  .époque  Loui»  XV.  travail  A  l'aiguille.  —  11.  Col  point  do  Venise,  travail  h  l'alnuillo  [nms^o 
den  ArtB  décoratif»)  (xvi»  s.).  —  li.  Firhantillon  point  roup.\  travail  ^  rnlRuilIo  (muBéo  des  Art»  dt^coratlfa]  —  i.l  OliaiiliUy  noire,  travail  aux  fuseaux  (xviip  •).  —  H.  Alonçon  h  petite  bride,  (époque  I-ouia  XVI, 
triivall  h  l'alKulllft.  —  Ifi.  Point  coupil  [musflo  des  Arts  dùcoratifaj  (xvi*  ■  ).  —  18,  Ral.iit  point  <Iti  Flandre,  tnivall  ft  l'aiiiuillo  et  aux  fuseaux  (xvii*  *.)■  —  1"^-  Point  coupât.  d'aprOs  Han»  Slobmacher.  travail  allemaud 
(xvno  ■.).  —  18.  Volant  application  «te  MruxolloB,  (leurs  h  l'alguUli!  ou  aux  fu»oaux  «ur  tull.'  ni.^-unlque,  —  19.  Point  de  roue,  travail  ft  l'alguillo  {xvik"  ».).  —  2(J.  Applii'Jitlon  dite»  d'Angleterre  »  »ur  vrai  rt»»eau, 
travail  aux  funcaux  (xvin»  s.).  —  ïl.  Mallnos  &  fond  de  noigc,  travail  aux  fuMaux-  —  ai.  Point  d'Argentan  (Louis  XV).  travnil  aux  fuseaux,  —  23.  Broderie  h  lïU  lirti»  [mu9<5e  do»  Aria  dfloovatlrt]  (xvi»  t.).  - 

%V.  rolQt  TâDltlcD,  travail  b  l'aigulllo  (xvl*  «.J. 


Carreau  et  fuseaux  à  dentelle. 


DEINTELLE  —  DENTIFRICE 

dentelle.  Toutes  les  dentelles  à  l'aiguille  sont  des  transfor- 
mations successives  du  point  de  Venise.  Les  dentelles  à 
l'aiguille  les  plus  renommées  sont  :  le  point  d'AlençoTif  le 
point  d'Argentan, le  poirit  de  Bruxelles  ,\e  point  d' Angleterre. 
Le  point  d'Alençon^  cette  reine  des  dentelles,  a  créé  les 
réseaxix  réguliers  à  six  pans.  Celte  régularité  du  réseau 
fut  une  innovation  heureuse.  Les  anciens  points  d'AIen- 
çon  sont  à  grands  réseaux  de  bride  {à.  points  de  boutonnière)  ; 
lalençon  moderne  est  à  réseaux  très  fins,  toujours  â  six 
pans.  Le  point  d'Alençon  se  distingue  de  tous  les  autres, 
non  seulement  par  son  réseau,  mais  par  le  relief  et  la  fer- 
meté de  ses  riches  dessins.  Le  caractère  spécial  du_  pom^ 
d'Argentan  (que  l'on  confond  souvent  avec  le  point  d'Alen- 
çon) est  l'emploi  des  gros  réseaux  et  des  fins  réseaux  sur  le 
même  fond.  Il  se  distingue  aussi  du  point  d'Alençon  par  le 
point  des  réseaux  dont  la  bride  est  tortillée,  c'est-à-dire 
que  le  fil  du  tracé  de  la  maille,  au  lieu  d'être  à  point  de 
boutonnière,  n'est  que  recouvert  d'un  fil  tortillé  autour.  — 
Le  point  de  Bruxelles,  qui  procède  du  point  d'Alençon,  s'en 
distin^e  par  la  grande  souplesse  de  son  réseau,  la  finesse 
des  motifs  sans  relief  et  la  riche  disposition  des  jours.  — 
he  point  d'Angleterre  (fabriqué  dans  les  Flandres)  est  sur 
fond  de  réseau  avec  fleurs  travaillées  à  part,  soit  à  l'ai- 
guille, soit  aux  fuseaux. 

Dentelles  aux  fuseaux.  L'oMfi7/ag'e  consiste  :  l"  en  un 
métier  appelé  carreau,  coussin  ou  tambour,  qui  porte  la 
dentelle  ;  2"  en  fuseaux. 
Le  nombre  des  fuseaux 
etleur  grosseur  varient 
selon  la  dentelle  qu'on 
exécute.  La  dentellière 
fait  la  dentelle  en  croi- 
sant et  tressant  les  fu- 
seaux après  avoir  fixé 
ime  épingle  dite  sup- 
port à  la  tète  des  fu- 
seaux et  d'autres  épin- 
gles aux  points  princi- 
paux du  dessin  tracé  sur  le  carreau.  Tout  en  croisant  et 
tressant  ses  fils,  la  dentellière  fait  passer  ses  fuseaux  les 
uns  au-dessus  des  autres  et,  leur  imprimant  un  mouve- 
ment de  rotation  entre  pouce  et  index,  elle  les  change  de 
place.  Au  fur  et  à  mesure  que  son  tra- 
vail avance,  elle  déplace  les  épingles 
pour  les  repiquer  aux  endroits  du  des- 
sin qui  n'ont  pas  été  attaqués.  Les 
grands  noms  des  dentelles  aux  fuseaux 
sont  :  vale7icien7ieSt  matines,  chantilly. 
Vient  ensuite  la  blonde. 

'La.valenciennes  SQ  distingue  par  son 
plat  serré  qui  est  le  tissu  même  des 
ornements  de  la  valenciennes.  Depuis 
le  XVIII'  siècle,  le  fond  seul  s'est  mo- 
difié. Aujourd'hui,  les  plats  ou  des- 
sins ne  se  détachent  plus  que  sur  un 
treillis  de  mailles  carrées.  —  La  ma- 
tines est  la  plus  souple  des  dentelles. 
Les  plats  sont  plus  vaporeux  que  ceux 
de  la  valenciennes.  Anciennement, 
pour  la  malines  (comme  pour  la  valen- 
ciennes), on  employait  le  fond  de 
neige  ;  de  nos  jours,  son  fond  est  une 

mince  treille  ronde,  très  légère  et  fine.  —  Les  dessins  de 
l'ancien  chantilly,  blanc  ou  noir,  sont  des  amphores,  des 
vases,  des  corbeilles  fleuries  et  enguirlandées.  Autrefois, 
son  réseau  était  un  losange  ;  actuellement,  c'est  la  maille 
hexagonale  ou  maille  d'Alençon.  —  La  blonde  tire  son  nom 
de  la  soie  écruo  avec  laquelle  elle  fut  faite  primitivement. 
Pour  sa  fabrication,  on  emploie  deux  soies  :  une  grosse  et 
peu  torse  pour  les  fleurs,  une  fine  pour  le  fond. 

Dentelles  mécaniques  ou  imitation.  Do  nos  jours, 
la  dentelle  imitation  a  pris  un  grand  essor  et  porte  une 
atteinte  grave  aux  dentelles  faites  à  la  main,  surtout  à 
celles  faites  aux  fuseaux.  Les  métiers  fabriquent  de  toutes 
pièces  le  réseau  et  l'ornement.  Ces  dentelles  imitation, 
dont  tout  art  est  exclu,  ne  peuvent,  malgré  la  perfection 
des  machines,  être  confondues  avec  les  dentelles  à  la 
main.  Le  commerce  les  livre  à  très  bon  marché. 

—  Hist.  La  dentelle  n'a  pris  naissance  qu'à  la  fin  du 
XV"  siècle;  car  on  ne  saurait  appeler  dentelles  les  tissus 
légers  :  filet,  mousseline,  gaze,  orodés  ou  frangés,  que  les 
femmes  de  l'antique  Orient  employaient  comme  voiles 
ou  écharpes.  Le  luxe  des  riches  étoft'es,  qui  naquit  après 
les  Croisades,  fut  suivi  du  luxo  des  belles  lingeries  :  on  les 
orna,  on  les  broda.  Puis,  au  xv"  siècle,  la  broderie  à  fils 
tirés,  suivie  de  celle  à  points  coupés,  amenèrent  la  tran- 
sition entre  la  broderie  proprement  dite  et  la  dentelle. 
Avec  le  xvi«  siècle  naît  la  mode  des  collerettes,  dites 
€  fraises  »,  qui  nécessitent  une  énorme  quantité  de  den- 
telles. Catherine  de  Médicis  appelle  ITtalien  Frédéric 
Vinciolo  pour  inventer  des  dessins.  Venise  devient  le  grand 
centre  de  l'industrie  des  dentelles  à  l'aiguille,  tandis  que 
l'industrie  des  dentelles  aux  fuseaux  se  développe  dans  les 
Flandres,  en  Auvergne,  etc.,  car  le  peuple  y  prend  goût  : 
bonnets  de  fermières,  robes  de  bourgeoises  s'ornent  de 
dentelles  étroites  appelées  n  mignonnette  ou  gueuse». 

Au  xvii*  siècle,  les  hommes  se  mettant  aussi  à  porter 
des  dentelles,  les  dispositions  géométriques  sont  aban- 
données et  remplacées  par  des  dessins  d'une  incompara- 
ble richesse  artistique.  L'engouement  pour  les  dentelles 
prend  des  proportions  inouïes;  les  seigneurs  en  mettent 
partout.  Outre  leurs  grands  cols  et  manchettes,  ils  en  met- 
tent sur  leurs  gants,  pourpoints,  hauts-dc-chausses,  bottes. 
Les  ameublements,  1  intérieur  des  carrosses  en  sont  ornés. 
■  Si  les  grands  vendent  leurs  terres  pour  porter  dentelles, 
les  femmes  en  perdent  l'esprit  o .  Alors,  sous  Louis  XIII  et 
sotTS  la  régence  d'Anne  d'Autriche,  plu.sieurs  édits  somp- 
tuaires  les  proscrivent;  entre  autres,  l'édit  do  1660  qui, 
un  an  plus  tard,  inspirait  à  Molière  l'ironique  couplet  où 
66  trouvent  les  vers  devenus  fameux  : 

Oh  .'  trois  et  quatre  fois  béni  soit  cet  6dit. 
Par  qui  des  vâtcmeots  le  luxe  est  interdit  ! 
Les  peines  des  mari»  ne  lieront  plub  t>i  grandes... 

(Ecole  df:s  maris.) 

Cependant,  Louis  XIV,  bien  renseigné  par  Colbert,  cal- 
cule les  richesses  que  rapporterait  à  la  France  l'industrie 
doDtcUièrc  si  elle  s'y  exerçait.  Il  parvient  à  attirer  quct- 

?|ae8  ouvrières  de  Venise  et.  dès  166.1.  le  grand  centre  de 
abrication  des  dentelles,  cchii  qui  dnvait  donner  les  pins 
brillants  résultats,  A tençon,  était  fondé.  Du  point  d'Alençon 
Daqoirent bientôt  les  points  rivaux  d'Argentan,  do  Bruxel* 
les,  d'Anf?let«rro. 


Métier  à  fuseaux 
tournaHt. 


Ce  fut  sous  Louis  XIV  que  la  dentelle  à  l'aiguille  attei- 
gnit l'apogée  de  son  caractère  artistique. 

Sous  Louis  XV,  la  dentelle  aux  fuseaux  reprend  la  su- 
prématie; la  vogue  se  porto  sur  la  valenciennes,  le  chan- 
tilly, surtout  la  malines.  Mais,  de  ce  roi  jusqu'à  nos  jours, 
la  dentelle  a  sans  cesse  été  perdant  son  haut  cachet.  Au 
xviii"  siècle,  les  Flandres,  fameuses  pour  leurs  dentelles 
aux  fuseaux,  veulent  s'essayer  à  la  dentelle  à  l'aiguille, 
et  copient  le  point  d'Alençon  en  raffinant  encore.  Venise 
aussi  modifie  sa  manière  et,  supprimant  les  gros  reliefs, 
elle  crée  le  point  de  rose. 

Aujourd'hui,  la  prospérité  de  l'industrie  de  la  dentelle, 
surtout  de  la  dentelle  aux  fuseaux,  est  gravement  attemte  : 
l'irnïM/zo/i  la  compromet  de  plus  en  plus.  La  mécanique, 
en  vulgarisant  cet  objet  do  luxe,  fait  graduellement 
perdre  aux  vraies  denlAles  une  part  do  l'intérêt  qui  s'atta- 
che aux  choses  artistiques  en  Unt  quelles  sont  plus  pré- 
cieuses et  plus  rares. 

DENTELLi;  [dan-tèl')  n.  f.  Bot.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  rubiacées,  tribu  des  hédyctidées,  comprenant 
quelques  espèces  qui  croissent  dans  les  marais  de  l'Inde 
et  do  l'Océanie  tropicale.  Il /'enfe^/e  de.  Vénus,   Syn.    de 

ANADYOMiiNE. 

DENTELLERlE(rfan-^è-fe-rOn.  f-  Fabrication,  commerce 
de  dentelles,  ti  Ouvrages  de  dentelles. 

DENTELLIER  {dan-tè-li-é),  ERE  n.  Ouvrier,  ouvrière 
qui  fait  de  la  dentelle.  (Se  dit  particulièrement,  au  fémi- 
nin, de  l'ouvrière  faisant  la  dentelle  au  fuseau,  ou  encore 
de  l'ouvrière  faisant  Vengrèlure.) 

—  adj.  Qui  appartient,  qui  a  rapport  à  la  dentelle  : 
Industrie  dentellière. 

Dentellière  (la),  tableau  de  Metsu  (peiïit  sur  bois); 
galerie  de  Dresde.  —  Une  jeune  femme  est  assise  dans  uu 
intérieur  assez  morne.  Cette  jeune  femme  a  sur  les  genoux 
une  pièce  de 
lingerie  et 
tient  des  fu- 
seaux pour 
faire  la  den- 
telle. Le  mu- 
sée du  Bel- 
védère ,  à 
Vienne,  pos- 
sède une  au- 
tre/)eo/<?//û^- 
re,de  Metsu. 
Gérard  Dov 
a  trai télé 
même  sujet. 
Son  œuvre 
est  au  musée 
de  Rotter- 
dam. Une 
jeune  femme 
est  assise 
sur  une  chai- 
se, son  mé- 
tier à  den- 
telle sur  les 
genoux.  Slin- 
gelandt  et 
D.  van  Toi, 
tous  deux 
élèveset  imi- 
tateurs de  G.  Dov,  ont  peint  des  Dentellières.  Le  musée 
de  Dresde  a  du  premier  un  tableau  dans  lequel  la  den- 
tellière, assise  près  de  la  fenêtre,  est  dérangée  de  son 
travail  par  une  vieille  femme  qui  lui  otFre  un  coq  à 
vendre.  Ce  tableau  est  intitulé  encore  la  Marchande  de 
volaille.  Deux  autres  Dentellières,  de  Slingelandt,  ont 
figuré  :  l'une  à  la  vente  Bierens,  à  Amsterdam,  en  1747; 
l'autre  à  la  vente  Le  Perrier,  en  1817.  Un  tableau  de  van 
Toi,  qui  a  fait  partie  de  la  collection  Delessert,  représente 
une  Jeune  fevime  faisant  de  la  dentelle  dans  un  mtérieur 
d'une  grande  richesse  d'architecture.  Henri  Leys  a  peint 
une  bonne  vieille,  en  costume  flamand,  noir  et  blanc,  qui 
tient  sur  ses  genoux  un  petit  métier  à  dentelle,  auquel 
elle  travaille. 

DENTELURE  [dan)  n.  f.  Techn.  Découpure  faite  en  forme 
de  dents  :  l'aire  des  dentelubks  à  un  morceau  de  cuir,  à 
une  bande  de  linge,  il  Par  anal. 
Découpure  en  forme  de  dents 
aiguës  :  La  blanche  dentelure 
des  Alpes  brille  toujours  à  l'ho- 
rizon. (G.  de  Nerv.) 

—  Bot.  Nom  donné  aux  dents 
fines  et  serrées  des  bords  d'une 
feuille  ou  d'un  autre  organe. 

DENTER  (dan)  y.  a.  Munir  de 
dents  un  ustensile  :  Denter  une 
roue. 

DeNTERGHEM,  comm.  de 
Belgique  {prov.  de  la  Flandre 

occid.),  arrond.  admin.  de  Thielt,  arrond.  judic.  de  Cour- 
tray,  sur  un  affluent  de  la  Lys;  3.000  hab.  Filatures  et 
tissus. 

DENTE  LUPUS,  CORNU  TAURUS  PETIT  (mois  lat.  si- 
gnif.  Le  loup  attaque  de  la  dent,  le  taureau  des  coi'nes), 
m.ots  d'Horace.  {Satires,  II,  r*,  v.  52.)  Chacun  se  sert  des 
armes  que  la  nature  lui  a  données,  chacun  se  défend 
comme  il  peut. 

DENTE  SUPERBO  (mots  lat.  signif.  d'une  dent  dédai- 
gneuse). C'est  ainsi  qu'Horace  (liv.  II,  sat.  vi,  v.  87)  rend  le 
dédain  avec  lequel  le  rat  de  ville  goûte  au  frugal  repas 
du  rat  des  champs.  La  Fontaine  a'rappelé  ce  trait  dans 
sa  fable  du  Héron,  qui  voit  des  tanches  dans  l'eau  : 
Le  meta  ne  lui  plut  pas  ;  il  s'attendait  à.  mieux 
Et  montrait  un  goût  dédaigneux 
Comme  le  rat  du  bon  Horace. 
On  applique  quelquefois  l'expression  du  satirique  latin 
aux  gens  qui  font  les  délicats,  les  difficiles,  les  dégoûtés. 
DENTEX    n.  m.  Ichtyol.  V.  denté. 
DENTIBUS  ALBI3  (mots  lat.  signif.  à  dents  blanches). 
Un  satirique  aimable  fronde,  persifle,  mais  toujours  en 
riant,  comme  Horace,  sans  mordre  jusqu'au  sang  :  den- 
tibus  nlbis. 

Dentige  fFabrice\  luthiste  et  compositeur  napolitain, 
vivait  à  Rome  danti  la  bocondo  moitié  du  xvi*  biècle.  Il  a 


La  Dentellière,  d'après  Metsu. 


Dentelure. 


DENTICULAIRE  {dan, 
DENTICULE    [dan 


626 

publié,  sous  le  titre  de  Madrigali  spîrituali,  un  recueil  do 
motets,  des  antiennes,  un  Miserere,  des  Lamentations,  etc. 

DentiCE  (Scipion),  musicien  napolitain,  de  la  môme 
famille  que  le  précédent,  né  et  mort  à  Naples  (1559-1633). 
Il  cultiva  aussi  avec  succès  les  sciences  philosophiques  et 
mathématiques.  Il  n'a  pas  publié  moins  de  cinq  recueils 
do  madrigaux  à  5  voix,  et  a  écrit  aussi  des  messes,  des 
Magnificat,  des  hymnes,  dos  antiennes,  des  répons,  des 
Leçons  de  ténèbres  pour  la  semaine  sainte, des  motets,  etc. 

DENTICELLE  [dan,  sèV)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  floridées. 

DENTICÈTES  {dan,  sèt')  n.  m.  pi.  Groupe  de  cétacés, 
comprenant  ceux  qui  ont  des  dents  à  une  seule  mâchoire 
ou  aux  deux.  —  Un  dentlcète. 

—  Encycl.  Les  denticètes  sont  carnassiers,  vivent  de 
poissons  et  de  mollusques,  et  leurs  narines,  souvent  réu- 
nies, forment  un  évent  en  demi-cercle.  Tels  sont  les  dau- 
phins, les  cachalots,  les  narvals,  etc.  On  divise  les  den- 
ticètes en  cinq  familles  :  delphinidés ,  zeuglodontidés, 
monodonddés,  hypéroodontidés,  catodontidés. 

DENTIGIDE  {dan,  sid')  adj.  En  T.  de  bot..  Se  dit  de  la 
déhiscence  ou  de  l'ouverture  de  la  capsule,  quand  elle  a 
lieu  par  des  dents  situées  au  sommet,  comme  dans  l'œillet, 
la  nielle,  la  primevère,  etc. 

1er')  adj.  Qui  a  des  denticules. 

lat.  denticula,  dimin.  de  dens, 
dentis,  dent)  n.  f.  Très  petite  dent. 

—  En  T.  d'hist.  nat..  Nom  donné  aux  dents,  épines  ou 
découpures  d'une  extrême  petitesse. 

DENTICULES  {dan  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Archit.  Nom  donné  à  dès  ornements  plats,  rec- 
tangulaires, alternant  avec  des  creux  de  même  forme, 
placés  au-dessous  du  larmier  :  L'architecture  romane  con- 
serva les  denticules,  qui  disparurent  pendant  la  période 
ogivale,  pour  reparaître  avec  la  lienaissance.  (Quelques 
auteurs  font  ce  mot  féminin.) 

—  Menuis.  Sorte  d'ornements  de  menuiserie,  constitués 
par  de  petits  carrés  saillants,  ayant  une  largeur  égale 
aux  deux  tiers  de  la  hauteur. 

—  Encycl.  Archit.  Les  denticules  semblent  avoir  été, 
dans  l'origine,  placés  sous  le  larmier,  comme  de  petites 

consoles  propres  à      

le  soutenir,  et  per- 

mettant  de  lui  don-      i=:^^-^ *         "■  '      "     ^ 

ner  une  saillie  plus 
considérable  sur  le 
corps  de  l'édifice. 
Dans  les  construc- 
tions modernes,  on 
place  volontiers 
des  denticules  dans 
les  corniches  des  ordres  dorique,  ionique,  corinthien  et 
composite.  Mais  le  dorique  grec  n'a  pas  de  denticules,  et 
leur  emploi  semble  postérieur  à  l'invention  de  cet  ordre. 
On  les  trouve  plus  généralement  dans  le  dorique  romain 
et  dans  les  trois  derniers  ordres.  Certains  temples  des 
ordres  ionique  et  corinthien  en  sont  même  dépourvus. 

L'ordre  composite  est  toujours  denticulé.  Les  Romains, 
qui  donnèrent  à  cet  ordre  un  grand  luxe  de  décoration, 
n'eurent  garde  d'omettre  les  denticules,  qui  sont  un  motif 
décoratif  de  plus.  L'époque  où  les  denticules  apparurent 
dans  les  monuments  de  l'antiquité  grecque 
ne  saurait  être  précisée,  non  plus  que  l'ori-  Gf^yf^^ifiy!^ 
gine  de  cette  ornementation.  Les  denticu-  R 
les  font  actuellement  partie  intégrante  de  H 
la  décoration  des  cinq  ordres  darchitec-  □> 
ture,  sauf  le  toscan  et  le  dorique.  Voici  [^ 
leurs  dimensions  dans  les  divers  ordres  :  lJ 

Ionique..  .  12  parties  de  haut.  surlS  de  saillie. 

Corinthien.  12      —  —  18        — 

Composite.  16      —  —  28        — 

DENTICULÉ,  ÉE  (dan)  adj.  Archit.  Qui 
est  garni  de  denticules  :  Ornement  denti- 
culé. Corniche  denticulée 


I 


Denticules. 


Dentier  à.  ressort. 


De  gueules  à 
la  bordure  den- 
ticulée   d'argent 

—  Blas.  Se  dit  des  pièces  du  crénelé,  qui    de  seize  pièces, 
sont  mouvantes  de  côté  et  forment  bordure. 

—  Bot.  Diminutif  de  denté  (découpé  de  fines  dents). 

DENTIER  [dan-tî'é)  n.  m.  Rang  de  dents  :  Avoir  un  beau 
DENTIER.  (Peu  usité.)  Il  Série  de 
dents  artificielles  montées  sur  une 
même  plaque  en  or,  en  platine  ou 
en  caoutchouc  vulcanisé ,  et  qui 
épouse  très  exactement  les  con- 
tours du  palais  et  des  mâchoires,  il 
Dentier  simple.  Dentier  qui  repré- 
sente une  seule  des  arcades  dentai- 
res. Il  Dentier  double.  Dentier  repré- 
sentant les  deux  arcades  dentaires. 

—  Apic.  Fil  de  fer  replié,  placé 
dans  le  bas  des  ruches  à  cadres  mo- 
biles et  destiné  à  maintenir  l'écartement  entre  les  cadres. 

—  Techn.  Instrument  avec  lequel 
on  divise  les  pains  de  savon  en  loves. 

DENTIFICATION  {dan,  si-on)  n.  f. 
Génération  do  la  substance  propre 
dos  dents. 

DENTIFORME  (dan  —  du  lat.  dens, 
deniis,  dont,  et  de  forme)  adj.  Hist. 
nat.   Qui    a    la    forme    d'une    dent. 

DENTIFRICE  {dan  —  du  lat.  dcntifricium,  même  sens) 
n.  m.  Substance  conservatrice  des  dents  :  L'eau  est  un 
excellent  dentifrice. 

—  adj.  :  Eau,  Poudre  dentifrice. 

—  Encycl.  Ce  terme  est  do  préférence  réservé  aux 
agents  destinés  à  assurer  la  beauté  de  la  bouche,  à  dos 
cosmétiques  particuliers  propres  aux  dents.  Ces  agents, 
neutres  chimiquement  de  préférence,  sont  secs  et  pulvé- 
risés, mous  ou  liquides;  secs,  ils  doivent  être  finement 
broyés  et  tamisés,  assez  tendres  pour  ne  pas  rayer  les 
dents  ni  en  enlever  l'émail  ;  mous,  c  est  la  substance  sèche 
délayée  dans  du  miel,  de  la  glycérine,  etc.;  liquides,  on 
leur  a  donné  le  nom  d'eaux,  d  élixirs  ou  de  teintures  den- 
tifrices. Les  liquides  sont  les  plus  nombreux;  ils  sont  aro- 
matisés de  cannelle,  girofle,  menthe.  Le  dentifrice  est 
souvent  aussi  un  fortifiant  des  gencives,  un  odontalgique 
ou  calmant  do  névralgies  dentaires.  Un  excellent  denti- 
frice est  un  mélange  à  parties  égales  do  charbon,  de  craie 
ot  do  quinquina  pulvérisëb. 


Dentier  (apic). 


G2 


DENTINAIRE  {daji,  nèr')  adj.  Qui  concerne  la  dentine. 

DCNTINE  (ilan)  n.  f.  Ivoiro  dos  donts. 

DENTIROSTRES  {dan,  roastr')  n.  m.  pi.  Sons-ordro  d'oi- 
seaux passoroaiix,  oaractiVis(^s  pai"  leur  boc  à  maiidibulo 
supf^rioum  plus  ou  moins  dchaucréo  vors  son  extrémiiù. 

—  Un  DENTllîOSTRE. 

—  Encvcl.  Les  dentirosires  sont  presque  tous  chan- 
teurs ;  leur  taille  varie  beaucoup,  depuis  colle  des  grands 
corbeaux  jusqu'aux  petits  gobo-mouches.  Répandus  sur 
tout  le  globe,  ils  comprennent  les  plus  intelligents,  comme 
aussi  les  plus  beaux  de  tous  les  oiseaux  (paradisiers!  ;  ils 
sont  ordinairement  ournassiers,  arboricoles;  mais  leurs 
pattes  vigoureuses  leur  pormottent  de  marcher  à  terre  et 
de  sauter  facilement.  Ils  sont,  le  plus  souvent,  monogames 
et  construisent  leurs  uids  avec  beaucoup  d'art.  Les  denti- 
rosires se  divisent  en  ]>lus  de  vingt-cinq  familles,  surtout 
dans  la  classification  actuelle,  nui  y  tait  rentrer  les  ros- 
signols et  les  fauvettes  :  sylviaaés  (fauvettes);  luscinidôs 
(rossignols)  ;  parù/tf*  (mésanges)  ;  7yiniotiltidés,motacillidés 
[bergeronnettes);  tm'didi^s  (merles):  hndrobatinés,  eupéti. 
dés,  laniidés  (pies-griôchos) ;  coi-vidés  (corbeaux);  paradi- 
séidés  ;  etc. 

DENTISTE  {dan-tissf)  n.  m.  Chirurgien  qui  s'occupe  spé- 
cialement du  soin,  de  la  cure  et  do  1  extraction  des  dents. 
Il  Adjectiv.  :  Chirurgien  dentistb. 

—  Encycl.  L'exercice  do  la  profession  de  dentiste  est 
régi  par  la  loi  sur  la  médecine  du  30  novembre  1892  et 
les  décrets  coraplomentairos  des  25  juillet  et  30  novem- 
bre 1893. 

Nul  ne  peut  exercer  la  profession  de  dentiste,  s'il  n'est 
muni  d'un  diplôme  do  docteur  en  médecine  ou  de  chirur- 
gien dentiste.  Le  diplôme  de  chirurgien  dentiste  est  dé- 
livré après  trois  examens  subis  devant  un  jury  composé 
de  trois  membres,  dont  deux  au  moins  appartiennent  à  un 
établissement  d'enseignement  supérieur  médical  de  l'Etat. 
Le  premier  examen  no  peut  être  passé  qu'après  justifi- 
cation de  douze  inscriptions  prises  dans  une  faculté  de 
l'Etat.  La  première  inscription  exige  la  production  d'un 
diplôme  de  bachelier  ou  d  un  certificat  d'études  (décrets 
du  20  juillet  1886  —  25  juin  i893)  ou  d'un  certificat  a'études 
primaires  supérieures. 

Les  dentistes  sont  tenus,  dans  le  mois  qui  suit  leur  éta- 
blissement, do  faire  enregistrer  leur  titre  à  la  préfecture 
ou  sous-préfecture  et  au  greffe  du  tribunal  civil  do  leur  ar- 
rondissement. 

Les  étrangers  sont  soumis  aux  mêmes  règles  d'inscrip- 
tions et  d'examens  que  les  Français. 

Dentiste  (^e).  Trois  peintures  portant  ce  titre  sont  au 
musée  de  Dresde.  La  première  est  de  Gérard  Honthorst. 
Le  patient,  paysan  au  visage  barbu,  est  assis  sur  un  fau- 
teuil. Le  dentiste,  praticien  à  grande  barbe  et  à  longs 
cheveux,  se  penche  en  sourtant  vers  son  client.  La 
seconde  est  de  Gérard  Dov.  L'opérateur,  plac  o 

fenêtre,  mon- 
tre au  public, 
comme  un  té- 
moignage do 
sa  dextérité, 
la  dent  qu'il 
vient  d'arra- 
cher. Gérard 
Dov  a  traité 
plusieurs  fois 
le  même  su- 
jet, notam- 
ment dans  un 
petit  tableau 
du  Louvre 
qui  porte  le 
titre  à'Arra- 
ckeurdedents. 
Une  autre 
composition, 
qui  figuraitau 
Louvre  sous 
le  premier 
Empire  et  qui 
en  a  été  reti- 
rée en  1815, 
représente 
un  dentiste 
examinant  la 

mâchoire  d'un  paysan.  La  troisième  est  de  David  Teniers. 
Le  praticien,  assis  dans  un  fauteuil,  tient  à  la  main  un 
instrument  au  bout  duquel  est  la  dent  qu'il  vient  d'extir- 
per à  un  jeune  homme.  Il  existe  doux  autres  compositions 
analogues  do  Teniers.  Nous  citerous  encore,  sur  le  mémo 
sujet,  un  tableau  d'Isaac  van  Ostade  :  le  Dentiste  de  village, 
qui  est  au  musée  du  Belvédère,  à  Vienne. 

DENTISTERIE  ((/ax-ïi-'s)  n.  f.  Métier  do  dentiste;  art 
d'arranger  les  donts.  S'emploio  vulgairement  pour  odon- 

TOTECIiNIK. 

DENTITION  {dan-ti-si-on  —  du  lat.  dens,  dentis,  dent)  n.  f . 
Méd.  Formation,  accroissement  ot  sortie  naturelle  des 
dents  :Z,rt  dkntition  est  une  t^poque  très  périlleuse.  {Murot.) 
Il  Dentition  de  lait  ou  Prcmii)re  dentition.  Formation  ot 
éruption  dos  premières  dents,  qui  doivent  être  remplacées 
par  d'autres.  Il  Â't'co«(^t' (/pn^i'/ioïi,  Dentition  permanente  ou 
adulte  ou  de.  remplacement,  Formation  et  éruption  des 
dents  délinitivos  qui  remplacent  les  dents  do  lait. 

—  Encycl.  Trois  phases  successives  caractérisent  l'é- 
volution dentaire  :  la  promiôro  comprend,  lo  dévoloppo- 
mont  dos  follicules  dentaires;  la  seconde  se  rapporte  à 
l'apparition  des  premières  donts;  la  troisième  à  l'appa- 
rition dos  so<;ondos  dents,  A  co  compte,  il  y  a,  pour  ainsi 
dire,  trois  dentitions  :  une  première,  embryonnaire,  ca- 
chée, qui  s'accomplit  dans  la  profondeur  dos  tissus  ;  une 
seconde,  qui  porto  lo  nom  do  première  dentition,  quoi- 
(jïi'en  réalité  ollo  soit  une  manifestation  secondaire  d  une 
évolution  commencée  depuis  longtemps;  une  troisième, 
entin,  qui  porto  le  nom  do  seconde  dentition.  V.  dknt. 

DENTO-LABIAL.  ALE,  AUX  (din  —  du  lat.  rfens,  dentis. 
dr-nt,  et  d(i  lafnat)  adj.  Se  dit  de  certaines  consonnes  for- 
mées par  lu  concours  dc-.s  d<:iits  ot  des  lèvres. 

Denton,  ville  d'Angletorro  (comté  de  Laiioastro),  près 
do  la  rivicrn  Tamo;  8.700  liab.  Contro  manufacturier  im- 
port.'iiil  ;  lioiiillèrfs. 

DentrecolleS  (François-Xavier),  missionnaire  je- 
buito  Iraii'.-uis,  né  a  Ijyoa  on    1002,  mort  à  l-'ékiu  on  1711. 


Le  Dentiste,  d'après  Gérard  Dov. 


Il  entra  dans  la  compagnie  de  Jésus,  fut  envoyé  on  Chine 
on  1608,  ot  devint  supérieur  de  la  mission  dans  ce  pays. 
Il  a  fourni  beaucoup  de  ronsoiçnomonts  sur  la  porcofamo, 
les  vors  ù.  soie,  les  fleurs  artitlciellos,  etc.  On  lui  doit  aussi  : 
Tchou  Kmg  ti  wei;  Bim  wei  chen  pien  ;  etc. 

Dents  (Côte  des).  Géogr.  V.Côte  dks  Dents. 

DENTU,  UE  {dan)  adj.  Armé  do  dents. 

DENTURE  (rfan)  n.  f.  Ensemble  des  dents  ;  manière  dont 
les  dents  sont  rangées,  sont  implantées  dans  les  alvéoles  : 
L'ne  belle  dentokk. 

—  En  T.  de  techn..  Ensemble  do  donts  d'une  roue 
dentée. 

DÉNUDATION  {si^on)  n.  f.  Pathol.  et  chir.  Etat  do  oo 
qui  est  dénudé,  mis  à  nu,  dépouillé  :  La  dénddation  des 
os  spongieux  est  souvent  suivie  de  carie.  (Focillon.) 

—  Géol.  Déplacement  des  matériaux  qui  constituent  le 
sol  ot  le  sous-sol,  par  les  agents  atmosphériques. 

—  Sylvie.  Etat  d'un  arbre  après  qu'il  a  été  dépouillé, 
volontairement  ou  non,  de  tout  ou  partie  de  son  écorce, 
et  aussi  de  sa  frondaison. 

— -  Encycl.  Géol.  L'eau,  le  gel  et  le  vent,  sont  de  puis- 
sants agents  de  dénudation.  Dès  que  la  goutte  d'eau  de 
pluie  touche  le  sol,  elle  agit;  elle  entraîne  les  éléments 
solubles  des  roches  calcaires  ou  gypseuses;  elle  donne 
lieu  aussi,  dans  les  terrains  meubles,  à  la  formation  de 
pyramides  terreuses,  coiffées  chacune  d'une  pierre  plate, 
comme  les  Cheminées  des  fées  à  Saint-Gervais  (Savoie). 
La  pierre  remplit,  ici,  le  rôle  de  parapluie  et  protège  tout 
ce  qu'elle  recouvre.  Si  la  pluie  tombe  sur  un  terrain  très 
jaorméable,  elle  disparaît  dans  lo  sol  et  donne  lieu  à  l'in- 
Hltration.  Si  le  terrain  est  imperméable,  elle  produit  le 
ruissellement.  L'action  du  ruissellement  est  considérable 
et  entraine  tout  sur  les  pentes  ;  elle  produit,  dans  les  roches 
calcaires,  les  érosions  ruiniformes.  Le  rôle  de  cet  agent 
est  d'une  très  grande  importance  dans  le  creusement  des 
vallées.  Le  maximum  d'énergie  érosive  du  ruissellement 
est  réalisé  par  le  torrent  temporaire  qui,  à  la  suite  des 
orages,  ronge  les  montagnes.  Les  glaciers,  qui  creusent 
les  nautes  vallées,  transportent  des  masses  considérables 
de  matériaux  sous  forme  de  morraines;  leur  rôle  parait 
être  de  raser  les  massifs  montagneux.  La  mer,  enfin,  dont 
la  masse  est  toujours  en  mouvement,  a  une  grande  action 
érosive  sur  les  rivages. 

Le  gel,  qui  réduit  en  miettes  les  hauts  sommets,  con- 
tribue dans  une  grande  proportion  à  l'abaissement  des 
montagnes. 

Lo  vent,  enfin,  en  déplaçant  le  sable,  arrive  avec  le 
temps,  non  seulement  à  polir  les  grès  les  plus  résistants, 
mais  à  produire  de  profondes  érosions. 

—  Chir.  Dénudation  des  os.  C'est  l'état  d'un  os  dont  le  pé- 
rioste a  été  détaché  sur  une  étendue  plus  ou  moins  consi- 
dérable, et  quelle  qu'en  soit  d'ailleurs  la  cause  :  plaie  con- 
tuse  ou  non,  abcès,  fracture,  infection.  Cette  dénudation 
est  quelquefois  pratiquée  intentionnellement  parle  chi- 
rurgien, dans  les  cas  de  résection,  de  trépan,  etc.  Quand 
elle  n'est  pas  chirurgicale»  la  dénudation  a  un  pronostic 
assez  grave,  surtout  s'il  y  a  infection,  car  il  y  a  toujours, 
alors,  nécrose  plus  ou  moins  vaste;  dans  les  dénudations 
par  instrument  tranchant  ou  par  plaie  chirurgicale,  il  y 
a  souvent  réunion  par  première  intention,  mais  la  suppu- 
ration arrive  quand  il  y  a  plaie  contuse,  esquilles,  etc. 

Le  traitement,  dans  tous  les  cas,  en  dehors  même  de 
celui  qui  convient  aux  affections  génitales  :  syphilis,  scro- 
fule, lyraphatisme,  tuberculose,  etc.,  venant  compliquer 
la  dénudation,  doit  viser  à  l'asepsie  de  la  plaie;  dans  les 
cas  graves,  avec  nécrose,  on  doit  recourir  à  l'ablation.  V.  rÉ- 

RIOSTK,  NÉCROSE,  OSTÉITE. 

DÉNUDER  (du  lat.  denudare,  même  sens)  v.  a.  Mettre 
à  DU,  enlever  les  téguments  de  :  Dénuder  un  os. 

—  Par  ext.  Dénuder  un  homme.  Le  dépouiller  de  ses 
vêtements,  ii  Dénuder  un  animal.  Le  dépouiller  de  sa  peau. 

Il  Dénuder  uu  arbre.  Lui  enlever  son  écorce. 
Dénudé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dénuder. 

—  Bot.  Se  dit  d'un  organo  accidentellement  privé  de 
son  enveloppe. 

—  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes,  dans  laquelle  Linné  ran- 

fjeait  les  genres  qui  sont  dépourvus  de  corolle,  comme 
es  crocus.  —  Une  dénddêk. 

—  n.  m.  pi.  Crust.  Syn.  do  gymnonectes. 
Se  dénuder,  v.  pr.  Etre  dénudé. 

DenUELLE  (Dominique-Alexandre),  peintre  décora- 
teur ot  archéologue,  né  à  Paris  en  1818,  mort  à  Florence 
ou  1879.  Il  avait  étudié  les  restes  d'Herculanum  et  de 
Hompéi  et,  dans  ses  dessins  exposés  en  1844,  il  montra  à 
Paris  tout  un  monde  de  choses  charmantes,  à  peine  soup- 
çonnées. Le  gouvernement  s'attacha  cet  artiste  en  qua- 
lité de  peintre  de  la  commission  dos  monuments  histo- 
riques. Il  a  reconstitué  des  mosaïques,  des  peintures  dont 
on  n'avait  que  dos  débris,  ot  il  a  fait  d'excellentes  déco- 
rations; entre  autres,  colles  des  églises  Saint-Germain-des- 
Prés,  Sainl-Sulpice,  Saint-Eustacho  à  Paris,  Saint-Paul 
de  Nîmes,  do  roratoire  do  Birmingham,  du  château  de 
Meudon,  do  l'hôtel  de  Cluny,  de  plusieurs  salons  du  vieux 
Louvre  ot  do  la  plupart  dos  résidences  modernes,  etc.  Il 
a  envoyé,  pondant  vingt  ans,  à  presque  tous  les  Salons, 
des  dessins  où  sont  reconstituées  los  curiosités  les  plus 
intéressantes  do  la  décoration  antique. 

DÉNUEMENT  OU  DÉNÛMENT  {man)  n.  m.  Action  de  do- 
nner, de  dépouiller;  état  d'une  personne  dénuée  des  choses 
néces.saires  :  L'oui^rier  sans  ouvragr  est  //l'rtf  au  dénukment. 

—  Syn.  Dénuement,  besoin,  disette,  etc.  V.  hb.soin. 

—  ANTt)N.  Abondance,  profusion,  richesse,  surabondance. 

DÉNUER  (du  lat.  denudare,  mettre  à  nn  ;  du  préf.  de,  ot 
do  nudtis,  nu)  v.  a.  Priver,  dépouiller  :  Faillite  qui  k  dénué 
de  tout  un  commerçant. 

Dénué,  ée  part.  pass.  du  v.  Dénuor. 

—  Absolum.  Pauvre,  sans  ressources  pécuniaires  :  Bien 
d'affreux  comme  une  uieillesse  dénuée.  (Boisto.) 

—  Subsiantiv.  Personne  dépourvue  de  ressources  pécu- 
niaires :  /''aire  le  don  de  ses  richesses  aux  dénïtés. 

—  Syn.  Dénué,  dépouillé,  dépourvu,  destitué,  privé. 
Dénué  marque  un  maïKiue  absolu  ;  dépourvu  marque  insuf- 
llsanco  dans  les  choses  qui  seraient  nécessaires  pour  agir  ; 
destitué,  aujourd'hui  peu  usité  dans  lo  sens  qui  lui  donne 
place  parmi  ces  synonymes,  entraîne  l'idéo  d'un  délais- 
sement qui  fait  qu^ou  est  réduit  i  l'Impuissance.  Dépouillé 
appartient  au  stylo  rolové  et  no  se  dit  que  lorsque  co 
qui  a  été  oulové  a  quoique  chose  do  grand  ou  d'important. 


DENTINAIRE   —   DENYS 

Privé  est  du  style  ordinaire  et  suppose  que  ce  qui  a  été 
pris  était  une  possession  toute  naturelle. 

—  Anton.  Approvisionné,  assorti,  fourni,  garni,  muni, 
nanti,  pourvu. 

Se  dénuer,  v.  pr.  Se  priver  :  Se  déhver  d'argent.  (Inus.) 

DÉNÛMENT  n.  m.  Linguïst.  "V.  dénuement. 

DÉNUTRITION  (tri-sî-ûn  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  nu- 
trition) n.  f.  Etat  d'un  tissu  vivant,  où  l'assimilation  est 
moins  rapide  quo  la  désassimilation.  ii  Improprement,  la 
Désassimilation  normale. 

—  Encycl.  Pathol.  Le  mot  dénutrition  a  perdu  la  signi- 
fication que  lui  avait  assignée  do  Blainville  et  qui  corres- 
pondait à  ce  qu'on  nomme  maintenant  «  désassimilation  ». 
La  désassimilation  est  un  phénomène  normal  de  la  chi- 
mie cellulaire,  corrélatif  de  l'assimilation  et  du  fonction- 
nement do  la  cellule  qui,  continuellement,  absorbe  des 
substances  puisées  dans  le  milieu  ambiant,  ot  en  élimine 
d'autres  qui  rentrent  dans  ce  milieu. 

La  dénutrition  est  un  état  pathologique  des  tissus  dont 
la  nutrition  est  troublée,  soitpar  l'inanition,  soit  par  suite 
d'un  état  morbide.  Elle  conduit  à  l'atrophie.  Les  cachexies 
diverses  résultent  d'une  dénutrition  généralisée. 

DenuxippOS.  Myth.  gr.  Un  des  héros  qui  assistèrent 
à  la  chasse  du  sanglier  de  Calydon. 

Denver,  ville  des  Etats-Unis,  capitale  de  l'Etat  do 
Colorado,  au  confluent  du  Cherry-Creeck  et  de  la  South 
Platte  River.  Environ  120.000  hab.  Industrie  métallurgique. 

DenYS  PAréopagite  (saint),  évoque  et  martyr  du 
1"  siècle  de  l'ère  chrétienne.  Denys  était  Athénien  et 
membre  de  l'Aréopage.  11  fut  converti  par  saint  Paul. 
L'historien  Eusèbe  affirme  qu'il  fut  le  premier  évoque 
d'Athènes.  Au  viii*  siècle,  on  croyait,  en  France,  que  samt 
Denys  l'Aréopagite  était  le  même  que  saint  Denis,  premier 
évêquo  de  Paris.  Cette  opinion  a  trouvé  et  trouve  encore 
des  défenseurs,  mais  les  bollandistes  la  rejettent  comme 
démentie  par  les  anciens  martyrologes;  ils  croient  que 
saint  Denys  l'Aréopagite  ne  quitta  pas  la  Grèce  pour  aller 
prêcher  la  foi  en  Gaule,  mais  soufl'rit  le  martyre  à  Athè- 
nes, vers  la  fin  du  i^""  siècle. 

Plusieurs  ouvrages  attribués  à  saint  Denys  l'Aréopagite 
sont  parvenus  jusqu'à  nous;  ce  sont  les  livres  de  la  Hié- 
rarchie céleste,  de  la  Hiérarchie  ecclésiastique,  des  Aoms 
divins,  le  traité  do  la  Théologie  mystique,  et  un  recueil  de 
Lettres.  Ces  ouvrages  furent  cités  pour  la  première  fois 
en  532  dans  une  conférence  entre  catholiques  et  sévé- 
riens.  Leur  authenticité,  défendue  encore  par  quelques 
modernes,  a  été  rejetée  par  les  critiques  du  xvii*  et  du 
xviii"  siècle,  et,  de  nos  jours,  par  les  bollandistes,  qui  les 
attribuent  à  un  auteur  inconnu  du  v*  siècle. 

Denys  (saint),  évêque  de  Corinthe  au  n'  siècle,  mort 
vers  178.  L  historien  Eusèbe,  dit  qu'il  écrivit,  sous  Marc- 
Aurèle,  un  recueil  des  hérésies  de  son  temps.  Les  Grecs 
l'honorent  comme  martyr,  et  les  Latins  comme  confesseur. 
—  Fête  en  Orient  le  29  novembre,  en  Occident  le  8  avril. 

Denys  (saint),  patriarche  d'Alexandrie,  né  dans  cette 
ville  à  la  fin  du  n"  siècle,  mort  en  265.  II  fut  élevé  dans  le 
paganisme;  la  lecture  des  Epitres  de  saint  Paul  l'amena 
au  christianisme.  Ordonné  prêtre  en  231,  il  succéda  dans 
la  direction  de  l'école  d'Alexandrie  à  Origène,  son  maître. 
En  248,  il  occupa  le  siège  patriarcal  d  Alexandrie.  Pen- 
dant la  persécution  de  Déce,  il  gouverna  son  troupeau  du 
fond  d'une  retraite,  et  fut  exilé  sous  Valérion  (257).  Il  dé- 
fendit l'Eglise  contre  Novatieu  et  contre  Sabellius.  Accusé 
d'hérésie,  il  put  faire  reconnaître  son  orthodoxie  par  lo 
pape  saint  Denys.  Ses  ouvrages,  fort  estimés  de  saint  Ba- 
sile, sont  perdus,  sauf  quelques  fragments  conservés  par 
Eusèbe.  —  Féto  le  n  novembre. 

Denys  (saint),  pape,  du  22  juillet  259  au  26  décem- 
bre 269.  Il  publia,  contre  les  hérétiques  SabeUius  et  Paul 
de  Samosate,  plusieurs  lettres  aujourd'hui  perdues.  Saint 
Athanase  aflirmo  que  c'est  d'après  saint  Denys,  principa- 
lement, que  los  Pèros  du  concile  de  Nicée  formulèrent  la 
doctrine  catholique  sur  la  divinité  do  Jésus-Christ. 

Denys  (saint),  apôtre  des  Gaules.  V.  Denis  (saint). 

Denys  v,  PAncien,  tyran  de  Syracuse,  né  vers  430 
av.  J.-C,  mort  en  30S.  II  était  d'humble  naissance,  et  se 
môla  de  très  bonne  heure  à  la  vie  publique.  Il  seconda  le 
coup  demain  d'Hermocrate,  chef  du  parti  aristocratique, 
qui  cherchait  à  s'emparer  de  Syracuse  pour  y  renverser 
la  constitution  démocratique,  fut  blesse  dans  la  bagarre 
et  laissé  pour  mort  (408).  Il  réussit  ensuite  à  gagner  la 
faveur  du  peuple  en  attaquant  les  magistrats  ot  les  ci- 
toyens influents.  Il  fut  élu  stratège,  calomnia  ses  collègues 
et  ses  rivaux,  s'assura  des  partisans  en  faisant  rappeler 
les  exilés.  Envoyé  à  Gela  pour  y  seconder  un  mouvement 
démocratique,  il  partagea  entre  ses  soldats  les  biens  dos 
plus  riches  habitants,  qu'il  condamna  à  mort.  Revenu  à 
Syracuse,  il  prétendit  «luo  sa  vie  était  menacée,  se  fit 
donner  une  garde  de  mille  hommes.  Il  gagna  une  partio 
de  l'aristocratie  en  épousant  la  fille  d'Hermocrate.  Knfln, 
il  devint  seul  maître  ot  s'établit  dans  une  forteresse  do 
l'île  d'Ortygie,  d'où  il  dominait  lo  port  ot  los  arsenaux 
(405).  Pour  atrermir  son  pouvoir,  il  eut  recours  aux  pro- 
scriptions, aux  confiscations,  aux  supplices.  II  eut  bientôt 
A  réprimer  une  grave  insurrection.  Assiégé  par  ses  sol- 
dats révoltés,  il  fut  délivré  par  dos  mercenaires  campa- 
nions,  et  triompha  do  ses  ennemis  (404).  Il  essaya  alors 
de  la  douceur,  et  réussit  à  se  rendre  assez  popu- 
laire. Il  reprit  la  lutto  contro  los  Carthaginois,  qui  occu- 
paient la  plus  grande  partio  do  la  Sicile,  ot  il  los  combat- 
tit presque  toute  sa  vio.  Il  fut  d'abord  vaincu  par  eux, 
mais  il  eut  ensuite  l'avantage.  IJ  fortifia  Syracuse  du  côté 
do  la  terre,  fit  construire  une  grande  flotte  do  guerre  ot 
do  nombreuses  machines,  rocrufa  des  mercenaires,  réu- 
nit unoarméo  de  quatro-vingt  mille  hommes.  Avec  toutes 
ces  ressources,  il  put  triompher  dos  Carthaginois.  Mais, 
en  SOii.  il  fut  complètement  battu  par  Himitcon  qui,  avec 
cent  mille  hommes,  vint  assiéger  Syracuse.  Denys  résista 
vaillaniniont,  et  Cardiago  se  décida  ù  traiter.  Pendant  les 
années  suivantes,  Denys  s'efl'orca  d'étendre  son  autorité 
sur  toute  la  Grande-Grèce.  Il  fonda  dos  comptoirs  sur  les 
t'ôiosdù  l'Adriatique,  donna  la  chasse  aux  pirates  étrusques, 
pilla  le  temple  d'Agylla.  (il  alliance  avec  Sparte  et  avec  les 
Gaulois  vainqueurs  ilo  Rome.  Puis.il  se  tourna  do  nouveau 
contro  los  Carthaginois.  Il  les  battit  d'abord,  et  los  sommu 
d'évacuer  toute  la  Sicile  (383);  mais,  A  son  tour,  il  fut 
surpris  par  eux  ot  vaincu  sur  terre  et  sur  mer.  Il  mourut  sur 


DENYS    —    DÉPAQUETER 

ces  entrefaites,  laissant  la  réputation  d'un  tyran  soupçon- 
neux et  impie,  mais  d'un  habile  politique  :  il  avait  assuré 
à  Syracuse  une  situation  prépondérante,  avait  conquis 
presque  toute  la  Grande-Grèce,  et  il  était  même  inter- 
venu dans  les  affaires  de  la  Grèce  propre,  avait  été  l'allié 
de  Sparte,  et  avait  reçu  d'Athènes  le  droit  de  cité.  U  avait 
eu  une  cour  brillante,  avait  affiché  des  prétentions  litté- 
raires et  fait  de  mauvais  vers. 

Dents  II,  le  Jeune,  tyran  de  Syracuse  (milieu  du 
rv«  s.  av.  J.-C.).  Il  était  nls'de  Denys  I",  l'Ancien,  à  qui 
il  succéda  en  36S.  D'un  caractère  faible,  il  fut  corrompu 

Sar  ses  courtisans,  et  s'occupa  surtout  de  ses  plaisirs. 
laissa  d'abord  le  pouvoir  à  son  beau-frère  Dion,  puis 
il  l'exila  (360),  fit  vendre  ses  biens  et  força  la  femme 
de  Dion  à  épouser  l'un  de  ses  favoris.  Dion  résolut  de 
renverser  le  tyran.  Il  profita  d'une  expédition  de  Denys 
en  Italie  pour  s'emparer  de  Syracuse  (357),  qui  lui  ouvrit 
ses  portes  comme  à  un  libérateur.  (V.  Dion  ae  Syracuse.) 
Denys  se  retira  à  Locres,  où  il  se  rendit  vite  odieux.  Il 
réussit  à  reprendre  Syracuse  en  346.  Ses  sujets  deman- 
dèrent contre  lui  le  secours  d'Icétas,  roi  de  Léontium; 
mais,  Icétas  ayant  voulu,  par  la  même  occasion,  se  rendre 
maître  de  la  ville,  ils  s'adressèrent  à  Corinthe,  qui  leur 
envoya  Timoléon.  Ce  général  attaqua  à  la  fois  Icétas  et 
Denys,  les  vainquit  et  rendit  la  liberté  à  Syracuse  (344). 
Denys  se  retira  alors  à  Corinthe  avec  ses  trésors.  D'après 
une  tradition,  il  s'y  ruina  par  son  luxe  et  son  goût  des  plai- 
sirs, et,  sur  ses  vi'eux  jours,  il  y  fut  maître  d'école.  Comme 
son  père,  il  fut  un  prince  ami  des  lettres;  il  protégea  les 
savants  et  les  artistes. 

Denys,  tyran  d'Héraclée,  sur  le  Pont-Euxin  (seconde 
moitié  du  iv'  s.  av.  J.-C).  Fils  du  tyran  Cléarque,  il  prit 
le  pouvoir  vers  338,  après  la  mort  "de  son  frère  Timo- 
thée,  et  profita  de  la  défaite  de  Darius  pour  étendre  ses 
Etats.  Denys  épousa  une  nièce  de  Darius,  Amastris,  et 
prit  le  litre" de  "  roi  «  en  305.  Adonné  à  la  bonne  chère,  il 
devint  d'une  grosseur  prodigieuse.  Il  tombait  souvent 
dans  un  sommeil  léthargique,  dont  on  ne  pouvait  le  tirer 
qu'en  lui  enfonçant  des  aiguilles  dans  la  chair.  Ses  deux 
hls,  Zathras  et  Cléarque,  régnèrent  après  lui. 

Denys,  Denis  ou  Diniz,  roi  de  Portugal,  surnommé 
Denis  le  Libéral,  né  à  Lisbonne  en  1261,  mort  en  1325. 
Denis  est,  avec  Alphonse  Henriquez,  la  figure  la  plus  re- 
marquable de  la  dynastie  bourguignonne  des  rois  de  Por- 
tugal. Fils  d'Alphonse  III,  auquel  il  succéda  à  dix-sept 
ans,  il  s'efforça  de  développer  la  vie  économique  de  la 
nation  :  il  creusa  des  canaux,  construisit  des  aqueducs, 
organisa  une  marine,  fonda  des  écoles  et  des  ateliers. 
Il  tavorisa  surtout  l'agriculture  :  il  fit  défricher  les  terres 
incultes,  multiplia  les  villages,  affranchit  les  serfs  les  plus 
capables,  couvrit  les  dunes  de  Leiria  de  plantations  de 
pins  qui  permirent  plus  tard  la  construction  de  la  puis- 
sante flotte  portugaise.  En  1290,  il  fonda  l'université  de 
Lisbonne,  qu'il  transféra  à  Coïmbre  en  1308.  Il  fut  secondé 
dans  toutes  ces  entreprises  par  sa  femme  Isabelle  ou 
Elisabeth,  fille  de  Pierre  III,  roi  d'Aragon.  La  piété  du  roi 
Denis  ne  l'empêcha  pas  de  s'opposer,  comme  son  père  et 
son  aïeul,  à  certaines  tendances  du  clergé,  qu'il  jugea 
dangereuses.  Par  contre,  il  défendit  les  Templiers,  et  les 
reconstitua  sous  le  nom  d'oi-dre  du  Christ.  Ses  derniers 
jours  furent  attristés  par  la  révolte  do  son  fils  Alphonse, 
et  par  la  guerre  civile  qui  s'ensuivit.  (V.  Alphonse  IV.) 
H  laissa  le  souvenir  d'un  roi  juste  et  libéral,  et  son  peuple, 
reconnaissant,  l'avait  surnommé  le  Père  de  la  patrie.  On  a 
de  lui  quelques  poésies,  publiées  à  Paris  en  1847. 

Denys  de  Milet,  historien  grec  (v*  s.  av.  J.-C). 
D'après  Suidas,  il  avait  composé  :  une  Histoire  de  Darius, 
un  Cycle  mythique,  un  Cycle  historique  sur  les  événe- 
ments postérieurs  au  siège  de  Troie  ;  des  Troiques,  etc. 
Son  ouvrage  le  plus  connu  était  une  ffistoire  des  Perses 
après  Darius  {Persica)  en  cinq  livres,  dont  il  reste  quel- 
ques fragments. 

Denys,  surnommé  Chalcous,  orateur  et  poète  grec, 
qui  vivait  à  Athènes  au  v"  siècle  avant  notre  ère.  Il  ne 
nous  reste  rien  de  ses  discours,  mais  nous  possédons 
quelques  fragments  de  ses  poésies  élégiaques,  réunis  dans 
\qs  Poetx  lyrici  gneci  de  Bergk. 

Denys  de  Sinope,  poète  grec,  qui  vivait  à  Athènes 
vers  le  milieu  du  iv*  av.  J.-C.  Il  appartenait  à  la  comédie 
moyenne.  On  possède  quelques  fragments  de  ses  pièces. 

Denys  d'Héraclée  ou  Héracléotès,  philosophe 
grec  du  m'  siècle  avant  notre  ère.  Il  s'attacha  successi- 
vement à  plusieurs  écoles  philosophiques,  ce  qui  lui  fit 
donner  le  surnom  de  Metatnèménos  (Transfuge).  C'est 
ainsi  qu'il  abandonna  la  doctrine  d'Héraclîde  pour  suivre 
celle  de  Zenon  le  stoïcien,  qu'il  délaissa  à  son  tour  pour 
Be  faire  disciple  d'Epicure. 

Denys  de  Tlirace,  grammairien  grec  (fin  du  ii'  s.- 
commencement  du  i"  s.  av.  J.-C).  Suivant  Suidas,  il 
était  né  à  Alexandrie,  d'une  famille  thrace.  Il  fut  élève 
d'Aristarque;  professa  à  Rhodes  et  à  Rome.  Il  avait  com- 
posé divers  ouvrages  de  grammaire  ou  de  critique;  entre 
autres,  un  traité  Sur  les  poètes  dithyrambiques,  un  autre 
Contre  Cratès,  un  livre  Sur  lihodes.  Nous  avons,  sous  son 
nom,  un  Art  grammatical  en  vingt-cinq  chapitres. 

Denys  de  IVIitylëne,  écrivain  grec  {commencement 
du  I"  s.  av.  J.-C).  Il  étudia  surtout  les  vieilles  poésies 
cycliques.  D'après  Suidas,  il  avait  composé  un  ouvrage 
on  prose  Sur  les  Argonautes,  et  un  poème,  Sur  l'expédi- 
tion de  Dionysos. 

Denys  d'Halicarnasse,  historien  et  rhéteur  grec, 
né  à  Halicarnasso  vers  l'an  54.  Il  enseigna  d'abord  dans  sa 
ville  natale.  Il  vint  à  Rome  vers  l'an  29,  et  y  professa  la 
rhétorique  pendant  vingt-deux  années.  Puis  il  retourna 
dans  sa  patrie,  où  il  mourut  presque  aussitôt  (vers  l'an  8 
av.  notre  ère).  C'est  à  Rome  qu'il  composa  ses  nombreux- 
ouvrages.  Le  plus  considérable  est  intitulé  :  Antiquités 
romaines.  Outre  cette  compilation  historique  nous  possé- 
dons, de  Denys  d'Halicarnasse,  d'intéressants  opuscules 
de  rhétorique  ou  de  critique  littéraire  :  un  Traite  de  l'ar- 
rangement des  mots,  une  Ithêtorique,  des  Jugementr,  sur  les 
anciens  orateurs  grecs,  un  Earamen  critique  de  Lysias,  Iso- 
craie,  ïsée  et  Dinarque,  «ne  Lettre  à  Ammée  sur  Thucy- 
dide, un  Examen  critique  du  style  de  Thucydide,  une  Disser- 
tation sur  l'éloquence  de  Démosthène;  etc. 

Denys  le  Musicien,  rhéteur  et  musicien  grec  (ii'  s. 
de  notre  ère).  XI  était  originaire  d'Halicarnasse,  ot  ap- 


partenait sans  doute  à  la  même  famille  que  son  homo- 
nyme, l'auteur  des  Antiquités  romaines.  U  avait  approfondi 
l'histoire  de  la  musique  grecque.  Son  ouvrage  capital 
était  une  Histoire  de  la  rnusique,  en  trente-six  livres.  Il 
avait  écrit  encore  un  commentaire  en  cinq  livres  sur 
tes  Théories  ?nusicales  de  Platon,  vingt-c^uatre  livres  sur 
la  Rythmique,  douze  livres  sur  V Education  musicale,  etc. 

Denys  (.^lius),  dit  PAtticiste  (ii"  s.  de  notre  ère). 
Comme  Denys  le  Musicien,  avec  qui  on  le  confond  sou- 
vent, il  semble  avoir  été  originaire  d'Halicarnasse,  et 
avoir  appartenu  à  la  famille  de  l'auteur  des  Antiquités 
romaines.  Il  vécut  surtout  à  Rome,  où  il  fut  célèbre  du 
temps  d'Adrien.  U  avait  composé  un  lexique  de  la  langue 
attique,  dont  Photios  fai&ait  grand  cas. 

Denys  de  Milet,  rhéteur  grec  du  «•  siècle  de  notre 
ère.  Il  acquit  une  grande  réputation  par  son  éloquence, 
professa  àLesbos  et  à  Ephèse,  fut  le  rival  de  Polémon  et 
d'Héliodore.  Il  fut  attaché  par  Adrien  au  musée  d'Alexan- 
drie, et  reçut  du  même  empereur  le  gouvernement  d'une 
province.  Quelques  fragments  de  ses  discours  nous  ont  été 
conservés  par  Philostrate. 

Denys  de  Byzance,  poète  grec,  qui  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  ii"  siècle  de  notre  ère.  Il  avait  composé 
des  poésies  élégiaques  et  un  ouvrage  intitulé  :  Anaplous 
Bosporou,  dont  nous  possédons  quelques  fragments  grecs 
et  lies  extraits  traduits  en  latin. 

Denys  le  Périégète,  géographe  grec,  né  à  Byzance 
ou  en  Afrique,  qui  a  vécu  aune  époque  incertaine  et  fort 
discutée,  assez  probablement  dans  la  deuxième  moitié  du 
iii«  ou  au  début  du  iv*  siècle  de  notre  ère,  et  de  la  vie 
duquel  on  ne  sait  rien.  Sa  Périéyèsc  (ou  Description  de  la 
terre),  en  1.186  vers  hexamètres,  a  été  publiée  pour  la  pre- 
mière fois  à  Ferrare,  en  1512. 

Denys  d*Antiocbe ,  sophiste  grec,  dont  on  place 
l'existence  au  v  siècle  de  notre  ère.  Ilpasse  pour  l'auteur 
de  cinquante-six  lettres,  que  H.  Estienne  a  publiées  dans 
ses  Epitres  grecques  (1577),  et  dont  l'authenticité  est 
contestée. 

Denys  le  Petit,  écrivain  ecclésiastique,  né  en  Scythie 
à  la  fin  du  v"  siècle,  mort  vers  540.  Il  vécut  à  Rome 
comme  moine  dans  un  couvent.  Ecrivant  avec  une  égale 
facilité  le  grec  et  le  latin,  il  traduisit  du  grec  en  latin  les 
canons  des  conciles  universellement  reçus  de  son  temps. 
Ce  recueil,  approuvé  à  Rome,  devint  le  code  officiel  de 
toute  l'Eglise  d'Occident.  Il  fit  ensuite  une  collection  des 
Décrétales  des  papes,  depuis  saint  Sirice  jusqu'à  saint 
Anastase  II.  II  s'occupa  aussi  de  chronologie  et  dressa 
un  nouveau  cycle  pascal  pour  remplacer  celui  qu'avait 
fait  le  pape  saint  Victor.  C'est  à  cette  occasion  qu'il  in- 
troduisit l'usage  de  compter  les  années  depuis  la  nais- 
sance de  Jésus-Christ,  dont  il  fixa  la  date,  déterminant 
ainsi  l'ère  vulgaire,  adoptée  par  les  peuples  chrétiens. 

Denys  le  Chartreux  ou  de  Rekel  (du  lieu  de  sa 
naissance),  théologien  mystique  du  xv"  siècle,  né  en  Bel- 
ûique  vers  1394,  mort  en  1471.  Il  entra  chez  les  chartreux  do 
Ruremonde,  en  1423,  et  y  vécut  quarante-huit  ans.  Ses  ou- 
vrages sont  si  nombreux  qu'il  est  a  peine  croyable  qu'un 
seul  homme  ait  pu  les  composer.  On  en  compte  plus  de 
deux  cents,  dont  les  principaux  sont  :  la  Somme  de  la  foi 
orthodoxe  et  les  Coinmentaires  sur  tous  les  livi-es  de  l'Ecri- 
ture sainte.  Denys  le  Chartreux,  surnomme  le  Docteur  exta- 
tique, est  regarde  comme  le  guide  le  plus  sur  dans  l'ex- 
position de  la  théologie  mystique. 

Denys  (Pierre),  serrurier  belge,  né  en  1658,  mort  en 
1733.  II  a  exécuté  de  merveilleux  ouvrages  en  fer  forgé.  Il 
a  également  orné  de  ferrures  aux  contours  les  plus  déli- 
cats la  cathédrale  de  Meaux  et  nombre  d'autres. 

Denzinger  (François-Joseph),  architecte  allemand, 
né  eu  1821  à  Liège,  Il  a  édifié  la  cathédrale  de  Ratisbonne. 
l'église  des  Rois-Mages  à  Francfort-sur-le-Mein,  dont  il 
a  reconstruit  la  cathédrale,  détruite  en  1867  par  un  in- 
cendie. 11  a  encore  construit  les  bains  do  Kissingen. 

DeOBAND,  ville  de  l'Inde  anglaise  (présid.  du  Ben- 
gale [ Provinces  du  Nord-Ouest)  22.200  hab. 

DÉODACTYLE  (du  gr.  daiô,  je  divise,  et  daktulos,  doigt) 
adj.  En  T.  d'ornith.,  Qui  a  des  doigts  divisés. 

DÉODAND  {dan  —  du  lat.  Deo,  à  Dieu,  et  dandum,  qui 
doit  être  donné)  n.  m.  Dr.  anc.angl.  Confiscation,  au  profit 
de  l'Eglise  ou  du  roi,  de  tout  objet  qui  avait  causé  la 
mort  d'un  homme. 

DEODATUS(rff*,ïu^s  — du  lat.  J9eo  datus,  donné,  accordé 
par  Dieu  ;  en  franc.  Déodat  ou  Dieudonné),  nom  que  l'on 
donne  quelquefois  à  des  enfants  de  la  naissance  desquels 
on  désespérait  et  qui  était  cependant  ardemment  désirée, 
en  sorte  qu'elle  semble  une  faveur  particulière  accordée 
par  la  Providence.  C'est  ainsi  que  le  duc  de  Bordeaux,  qui 
vint  au  monde  plusieurs  mois  après  l'assassinat  de  son 
père,  reçut  le  nom  de  Dieudoniié.  Louis  XIV,  naissant 
après  vingt-trois  ans  de  stérilité  d'Anne  d'Autriche,  sa 
mère,  avait  déjà  été  ainsi  appelé. 

DÉODORISATION  [si-on)  n.  f.  Action  d'enlever  l'odeur. 

DÉODORISER  V.  a.  Enlever  l'odeur  ;  Déodoriser  une 

plante. 

De  offlciis,  par  Cicéron.  'V.  devoirs  [Traité  des). 

DeOGARH  {Château  de  Dieu) y  ville  de  l'Inde  (royaume 
d'Oudeipour  [Radjpoutana]),  sur  les  hauteurs  des  monts 
Aravalis;  6.800  hao. 

Deogarh  ou  DeOGHAR,  ville  de  l'Inde  (Bengale  fprov. 
d.'  Iîhai;;aIpourl)ct  chef-lieu  d'un  district  dit  "  Santal  Par- 
gaiia';  "  ;  8.000  hab.  22  temples  dédiés  à  Siva  et  fréquentés 
par  dL'  nombreux  pèlerins. 

DEO  GRATIAS  (mots  lat.  signif.  Grâces  soient  rendues  à 
l/ieu).  mots  qui  reviennent  souvent  dans  les  prières  litur- 
giauos.  Ils  s  emploient  familièrement  pour  faire  entendre 
qu  ou  est  content  dune  chose. 

DEO  IGNOTO  (mots  lat.  signif.  Au  dieu  inconnu).  Les 
Athéniens,  le  peuple  le  plus  éclairé  de  l'antiquité,  admet- 
taient volontiers  toutes  les  croyances  et  tous  les  dieux; 
cette  facilité  était  même  poussé'e  si  loin  que,  pour  ne  pas 
s'exposer  à  quelque  oubli  involontaire,  ils  avaient  élevé 
un  temple,  avec  cette  inscription  :  .4u  dieu  inconnu.  Lors- 
que, disent  les  Actes  des  Apôtres  (XVII,  22  et  suiv.),  lu 
grand  apôtro  des  Gentils,  saint  Paul,  arriva  au  milieu 
d'eux,  il  s'exprima  ainsi  devant  l'Aréopage  :  «  Athéniens,  il 


628 

me  semble  que  la  puissance  divine  vous  inspire  plus  qu'à 
tous  les  hommes  une  crainte  religieuse  ;  car,  en  traver- 
sant votre  ville  et  en  contemplant  les  objets  do  votre 
i.'ulte,  j'ai  rencontré  un  autel  avec  cette  inscription  :  Au 
dieu  iïiconnu.  Ce  Dieu  que  vous  adorez  sans  le  connaître, 
c'est  lui  que  je  vous  annonce  :  le  Dieu  qui  a  fait  le  monde 
et  tout  ce  qui  est  dans  le  monde,  le  Seigneur  du  ciel  et  de 
la  terre,  qui  n'habite  point  les  temples  bâtis  par  les  hom- 
mes, et  q^ui  n'est  point  honoré  par  les  œuvres  des  mortels 
comme  s  il  avait  besoin  de  quelque  chose,  lui  qui  donne 
tout  à  tous,  la  vie  et  la  respiration  !...  »  L'apôtre  continua 
longtemps  encore,  tenant  son  auditoire  sous  le  charme  de 
sa  parole  ;  à,  peine  eut-il  cessé  de  parler,  qu'une  grande 
agitation  se  manifesta  dans  l'assemblée,  révélant  une  im- 
pression profonde.  Quelques-uns  des  membres  de  l'Aréo- 
page se  convertirent  :  entre  autres,  Denys,  qui,  plus  tard, 
fut  le  premier  évêque  d'Athènes.  On  cite  l'inscription  dont 
il  vient  d'être  parlé  tantôt  en  latin,  tantôt  en  français. 

DEO  JUVANTE  (mots  lat.  sign.  Dieu  aidant),  locution 
latine  qui  a  littéralement  le  même  sens  en  français. 

DÉOLS  ou  BoURG-DIEU,  comm.  de  l'Indre,  arrond.  et 
à  1  kil.  do  Chàteauroux,  dont  c'est  en  réalité  un  faubourg, 
sur  l'Indre  ;  2.665  hab.  Au  moyen  âge,  un  des  premiers 
fiefs  du  Berry.  Au  x"  siècle,  y  fut  fondée  une  grande 
abbaye  de  l'ordre  de  Cluny. 
Des  ruines  de  son  église  il 
reste  une  très  belle  tour  ro- 
mane. L'église  Saint-Etienne 
(ix*  au  xvi"  s.)  est  le  sanc- 
tuaire du  pèlerinage  de  No- 
tre-Dame de  Déols.  Dans  la 
crypte,  tombeau  de  saint  Lu- 
dr'e,leplus  ancien  monument 
chrétien  du  Berry.  Des  an- 
ciennes fortifications  on  voit 
encore  la  Porte  de  l'Horloge, 
flanquée  de  deux  tours  ronàes 
et  garnie  de  mâchicoulis. 

DÉOMÉNÉE.  Myth.  gr. 
Fille  dArcas.  Elle  avait  une 
statue  de  bronze  à  Mantinée.     Chapiteau  de  l'église  de  Déols. 

DE  OMNI  RE  SCIBILI  ET  QUIBUSDAM  ALHS  (mots 
lat.  signif.  de  toutes  les  choses  qu'on  peut  savoir,  et  de  quel- 
ques autres).  La  première  partie  de  cette  parole  est  du 
fameux  Pic  de  La  Mirandole,  qui  se  faisait  fort  de  tenir 
tête  à  tout  venant  sur  tout  ce  que  l'homme  peut  savoir  ; 
la  seconde  est  uno  addition  de  quelque  plaisant.  —  La 
devise  avec  son  supplément  est  passée  en  proverbe  et 
se  dit  ironiquement  d'un  homme  qui  croit  tout  savoir. 

DÉONTOLOGIE  {jî  —  du  gr.  déon,  ontos,  ce  qu'il  faut 
faire,  et  logos,  traité)  n.  f.  Science  morale  qui  apprend  à 
connaître  les  devoirs.  11  Traité  sur  cette  science. 

Déontologie  ou  Science  de  la  morale  (Deontology  or 
Science  of  morality),  par  Jérémie  Bonlham,  ouvrage 
posthume  publié  à  Londres  en  1834,  deux  ans  après  la 
mort  de  l'auteur,  et  traduit  en  français  la  même  année  par 
Benjamin  Laroche.  —  Le  manuscrit  a  été  revu  et  mis  on 
ordre  par  Etienne  Dumont  (de  Genève).  L'ouvrage  se  com- 
pose de  deux  parties,  dont  la  première  est  une  Théorie 
de  la  vertu,  et  la  seconde  un  Traité  de  la  pratique  de  la 
vertu.  C'est  l'exposition  originale  d'un  utilitarisme  s'efl'or- 
çant  d'être  scientifique.  «  La  tâche  du  moraliste  éclairé,  dit 
Bentham,  est  de  démontrer  qu'un  acte  immoral  est  un  faux 
calcul  de  l'intérêt  persojinel,  et  que  l'homme  vicieux  fait 
une  estimation  erronée  des  plaisirs  et  des  peines,  n  Dans 
ce  but,  il  institue  son  arithmétique  morale.  A  chaque  plai- 
sir et  à  chaque  peine  il  reconnaît  sept  caractères  :  Pson 
intensité;  2"  sa  durée;  Z°  sa  certitude  ;  A"  sa  proximité; 
5°  sa  fécondité  ;  6"  sa  pureté;  7"  son  éte7idue.  Devant  une 
action  à  faire,  on  l'apprécie  à  ces  sept  points  de  vue.  Eu 
d'autres  termes,  on  range  sous  ces  sept  catégories  les  profits 
et  les  pertes  ;  on  établit  une  balance,  et  l'action  est  évaluée. 

DÉONTOLOGIQUE  {Jik')  adj.  Qui  appartient  à  la  déon- 
tologie. 

DÉONTOLOGISME  (jissm'—  rad.  déontologie)  n.  m.  Sys- 
tème de  morale,  fondé  sur  la  notion  du  devoir. 

DÉOPERCULÉ,  ÉE  (du  préf.  dé,  et  de  operculé)  adj.  Bot. 
Se  dit  des  mousses  dont  l  opercule  ne  se  sépare  pas  spon- 
tanément de  l'urne. 

DÉPAGNOTER  [gn  mil.]  (SE)  v.  pr.  Pop.  Sortir  de  son  lit. 

DÉPAILLAGE  {pa-ill-aj  [Il  mil.]  —  rad.  dépailler)  n.  m. 
Enlèvement  de  la  paille  qui  recouvrait  un  objet  pour  la 
remplacer  par  de  la  paille  nouvelle  :  Dépaillage  d'une 
chaise. 

DÉPAILLER  {pa-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
paille)  V.  a.  Dégarnir  de  sa  paille  :  Dépailler  u«e  chaise. 
Il  Pop.  Déménager. 

DÉPAISSANCE  {pè-sanss  —  du  préf.  dé,  et  de  paissance) 
n.  f.  Lieu  où  les  bestiaux  vont  paître  :  Dépaissancb  dans 
les  vallées.  Dêpaissance  sur  les  montagnes. 

DÉPAISSELAGE  {pè-se-laj')D.  m.  Vitic.  Action  de  dépais- 
soler. 

DÉPAISSELER  [pè-se-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pais- 
seau)  v.a.  Dégarnir  de  paisseaux,  c'est-à-dire  Enlever  les 
échalas  qui  soutenaient  les  pieds  de  vigne. 

DÉPALER  v.  n.  Se  dit  d'un  navire  qui  tombe  sous  le 
vent,  ou  est  entraîné  par  le  courant  loin  d'une  position 
qu'on  désirait  conserver. 

DÉPALISSAGE  [pa-li-saf  —  rad.  dépalisser)  n.  m.  Action 
de  détacher  les  branches  d'un  arbre  fruitier  attachées  et 
fixées  en  espalier. 

DÉPALISSER  (li-sé  —  dn  préf.  priv.  dé,  et  de  palissade) 
V.  a.  Rendre  libres,  détacher  les  branches  d'un  arbre  frui- 
tier formant  espalier. 

DÉPÂMER  (SE)  V.  pr.  Revenir  de  pâmoison. 

DÉPANNEAUTER  (pa-no—  du  préf.  priv.  dé,  et  de^an- 
neau'  v.  a.  Ilortic.  Enlever  les  panneaux  qui  recouvraient 
des  couches. 

DÉPAPE  RAS  SEMENT  {ra-se-man  —  du  préf.  priv.  dé,  et 
do  paperasse)  n.  m.  Action  d'emporter  des  papiers  ou  pa- 
perasses. (Inus.) 

DÉPAQUETER  {ke-té  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  paquet. 
Double  lo  t  devant  une  syllabe  muette  :  Je  dépaquette.  Tu 
dépaquetteras)  v.  a.  Défaire,  développer,  en  parlant  de  ce 
qui  était  en  paquet  :  Dépaquetée  des  marchandises. 


629 

—  Mar.  Dépaqueter  une  voile,  La  dt^pUor,  pour  l'enverguor. 
Se  dépaqueter,  v.  pr.  Ktre,  Ueveuir  dépaqueté. 

—  Anton.  Empaqueter. 

DÉPARAGEMENT  (Je-man  —  rad.  dt'parager)  n.  m.  Dr. 
anc.  Mariage  inégal,  union  dans  laquelle  il  y  a  disparité 
entre  les  époux,  quant  à  la  situation  ou  quant  aux  biens. 

DÉPARAGER  [Je  —  du  préf.  priv.  dt'.,  et  de  parage.  Prend 
un  e  muet  ai>rùs  le  (/  <levant  un  a  ou  un  o  :  Nous  di'iHtra- 
geons.  H  dépnra^ea)  v.  a.  Dr.  anc.  Marier  à  une  personne 
d'une  condition  mégalo;  mésallier. 

Se  déparager,  v.  pr.  Se  mésallier. 

DÉPARALYSER  {du  préf.  priv.  dê^  et  de  paralyser)  v.a. 
Kendre  l'actiou  aux  membres  paralysés  :  Déparalysëb 
un  bra.t. 

DÉPARC  {park'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  parc)  n.  m, 
Terme  employé  dans  quol(|ues  localités  pour  indiquer  l'ae te 
par  lequel  on  cesse  de  parquer  les  troupeaux  de  moutons. 

DeparCIEUX  (Antoine),  mathématicien  et  physicien 
français,  no  prés  d'Uzès  en  1703,  mort  à  Paris  en  1768.  Il 
s'occupa  d'établir  des  cadrans  solaires  et  fit  des  recherches 
théoriques  sur  la  mécanique  et  l'emploi  de  l'eau  comme 
moteur.  Nous  notons  pour  mémoire  son  Traité  de  trigono- 
métrie rectiligne  et  spnérique  (1741),  qui  ne  contenait  cion 
de  bien  neuf.  Il  est  l'auteur  d  intéressants  mémoires  pré- 
sentés à  l'Académie  dos  sciences  et  l'inventeur  d'une  ma- 
chine ingénieuse  pour  l'élévation  des  eaux.  Outre  ses  re- 
cherches sur  rhydranlicjuG.Deparcieux,  qui  avait  été  admis 
à  l'Académie  en  1746,  s'occupa  jusqu'à  sa  mort  d'une  autre 
question,  sur  laquelle  il  publia  ses  premières  recherches 
sous  ce  titre  :  Essai  sur  tes  probabilités  de  la  durée  de  la 
vie  humaine.  Ses  tables  de  mortalité  donnent  aujourd'hui 
une  valeur  beaucoup  trop  petite  à  la  durée  probable  de  la 
vie  à  chaque  âge,  et  les  compagnies  d'assurance  ne  les 
considèrent  plus,  depuis  longtemps,  que  comme  fournissant 
des  limites  en  deçà  desquelles  les  bénéfices  sont  certains. 

Deparcieux  (Antoine),  mathématicien  français,  né 
dans  la  commune  de  Portes  (Gard)  en  1753,  mort  à  Paris 
en  1799,  neveu  du  précédent.  Il  s'adonna  avec  succès  à 
l'étude  des  sciences  physiques  et  mathématiques.  Il  se  lît 
remarquer  par  son  esprit  ae  méthode  et  par  la  clarté  avec 
laquelle  il  exposait  les  théories  les  plus  aostraites  ;  il  reçut 
de  la  Convention  une  récomperise  do  3.000  francs,  et  de- 
vint, lors  de  la  création  des  Ecoles  centrales,  professeur 
de  physique  et  de  chimie  à  Paris.  Il  a  publié  :  Traité  des 
annuités  ou  des  rentes  à  terme  (1781);  I)issertation  sur  le 
moyen  d'élever  l'eau  par  la  rotation  d'une  corde  verticale  sans 
fin  (1782);  Dissertation  sur  les  globes  aérostatiques  (1783). 

DÉPAREILLER  [ré-gé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pa/rcil) 
V.  a.  De  deux  ou  do  plusieurs  cnoses  pareilles  en  ôter  une, 
et  ne  pas  la  remplacer,  ou  la  remplacer  par  une  autre  qui 
n'est  pas  exactement  semblable  :  Dépareil- 
ler un  ouvrage  en  plusieurs  volumes,  un  ser- 
vice à  café,  une  douzaine  de  sennettes.  \\  On 
disait  aussi  autrefois  désappareiller. 

—  Fam.  Séparer  des  personnes  unies  :  Dé- 
pareiller deuT  amants. 

Se  dépareiller,  v.  pr.  Etre,  devenir  dé- 
pareillé. 

—  Anton.  Appareiller,  rapparelller. 
DÉPARER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  parer) 

V.  a.  Priver  de  ce  qui  pare  :  Déparer  wi 
autel.  Il  Rendre  moins  agréable,  nuire  au 
bon  effet  de  :  Une  mise  sans  goût  dépare  la 
plus  jolie  femme. 

—  Fig.  Oter  du  prix  ou  do  l'agrément  à  ; 
La  vanité  dépare  les  plus  belles  qualités. 

—  Comm.  Déparer  des  fruits,  des  légumes. 
En  retirer  ce  qu'il  y  avait  de  plus  beau,  ce 
qui  donnait  belle  apparence  au  tout. 

Se  déparer,  v.  pr.  Etre,  devenir  déparé. 

DÉPARESSER  {rt-sé  —  du  préf.  priv.  dé, 
et  de  paresse)  v.  a.  Chasser  la  paresse. 

DEPARIA  {dé)  n ,  f .  Genre  do  fougères-dick- 
soniées  à  sores  involucrés-indusiés  et  glo- 
buleux, à  réceptacles  petits,  patériformes. 
(Les  frondes  sont  herbacées  pinnatifides.  La 
seuleespôceconnuehabite  les  îles  Sandwich.) 

DÉPARIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad. 
de  apparier.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux 
deux  prem.  pers.  du  pi.  de  l'imparf.  de  l'indic. 
et  du  prés,  du  snbj.  :  Nous  dépariions.  Que 
vous  dépariiez)  v.  a.  Otor  l'une  des  deux 
choses  nui  font  la  paire  :  Déparier  des  gants,  des  bas,  des 
tourterelles,  il  On  dit  aussi  désapparier. 

—  Fam.  Séparer  des  pei'sonnos  qui  étaient  unies  :  Dépa- 
rier des  amants. 

Se  déparier,  v.  pr.  Etre  déparié. 

—  Anton.  Apparier,  rapparier. 

DÉPARLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  parler)  v.  n.  Cesser 
de  parler.  (  Ne  s'emploie  guère  qu'avec  la  négation)  ; 
L'homme  raisonnable  se  tait  souvent,  le  raisûnticur  ne  dk- 
PARLE  pas.  (Dider.) 

—  Fam.  Parler  mal,  employer  un  mot  pour  un  autre  : 
Souvent,  une  pointe  de  vin  fait  dêparler. 

DÉPARPAILLÉ,  ÉE  [pa-ill  [Il  mll.j)  adj.  Pop.  Négligé, 
débraillé. 

DÉPARQUEMBNT  {ke-man  —  rad.  déparquer)  n.m.  Econ. 
rur.  Action  de  l'aire  sortir  des  moutons  du  parc  où  ils 
étaient  enfermés, 

—  Milit.  Faire  sortir  du  parc  le  matériel  qu'on  y  avait 
réuni. 

—  PÔch.  Enlèvement  dos  huîtres  parquées,  pour  les 
livrer  à  la  consommation. 

—  "Véner.  Action  do  forcer  une  bfito,  que  l'on  veut 
courre,  à  sortir  du  parc  où  elle  vivait  à  couvert. 

DÉPARQUER  [Icé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  parc)  v.  a. 
Artion  do  pratiquer  lo  déparquomont. 

Se  déparquer,  v.  pr.  Etre  déparqué. 

DÉPART  {par'  —  du  préf.  dé,  et  de  partir)  n.  m.  Action 
de  partir  :  Les  voyages  se  composent  uniquement  de  départs 
et  ^ARRIVÉES.  (Do  Custine.)  Il  £'/re  sur  son  départ,  Etre 
prés  de  partir. 

-  Point  du  départ.  Lieu  d'où  une  personne,  un  animal 
ou  uno  chosn  s'éloit'no  pour  fciurnir  une  carrière  :  Le  point 
UK  DÉi'Aur  d'un  navire,  d'un  train.  La  vitesse  d'un  projectile 
diminue  depuis  son  point  de  départ,  il  Fig.  Point  où  qu<d- 
quo  chose  commence;  premier  début  :  Chaque  philosophe 


DÉPARAGEMENT   —   DÉPARTEMENT 


prend  le  point  de  départ  qu'il  veut,  mais  tous  le  prennent 
dans  la  raison.  (De  Bonald.) 

—  Post.  Ensemble  des  opérations  concernant  lo  tim- 
brage et  le  tri 
dos  correspon- 
dances, la  «on- 
fection  des  dé- 
pêches et  leur 
remise  au 
courrier. 

—  Techn. 
Dans  un  esca- 
lier, Piédestal 
(ou  console 
re  nvorsée) 
contre  lequel 
bute  la  rampe, 
et  qui  marque 
lo  point  de  dé- 
part.de  la  mon- 
lûo  :  Il  y  a  des  départs  en  bois,  en  marbre,  en  pierre,  en  fer. 

—  Turf.  Départ  régulier.  Celui  qui  a  lieu  quand  tous  les 
chevaux  prennent  la  course  ensemble,  il  Départ  irréguliev 
ou  Faux  départ,  Celui  qui  a  lieu  lorsque  tous  les  chevaux 
ne  partent  pas  ensemble,  n  Juge  du  départ.  Personne  char- 
gée par  les  commissaires  des  courses  de  donner  le  signal 
du  départ,  et  qui  peut  faire  recommencer  le  départ  jusqu'à 
ce  qu  il  soit  régulier. 

—  Véloc.  V.  la  partie  encycl. 

—  Véner.  Sonnerie  de  trompe  indiquant  le  départ  pour 
la  chasse. 


Départs  de  rampe  :  \.  En  maçonnerie;  2.  En  fer. 


Le  Départ  (sonnerie  de  trompe). 


—  Anton.  Arrivée,  venue,  retour. 

—  Encycl.  Véloc.  Les  départs  de  courses  sur  piste  ou 
sur  route  sont  de  deux  sortes  :  le  départ  arrêté,  et  le 
départ  lancé.  Dans  le  premier  cas,  le  coureur,  en  posi- 
tion sur  sa  machine,  et  soutenu  par  le  lanceur,  attend  le 
signal  du  départ;  au  coup  de  pistolet,  il  démarre,  aidé 
par  le  lanceur  qui  le  pousse  vigoureusement.  Dans  lo 
deuxième  cas,  le  coureur  effectue  un  tour  de  piste,  au 
cours  duquel  il  prend  son  élan  ;  il  acquiert  ainsi  une  vitesse 
plus  ou  moins  considérable,  et  le  départ  est  chronométré, 
au  moment  de  son  passage  au  poteau.  Le  départ  lancé 
n'est  pratiqué   que  pour  les  trajets  extrêmement  courts. 


Dcpart  pour  la  chasse  au  faucon,  daprôs  \\ouwermau. 

Départ  (scï-ines  figurées  de).  Lo  Départ  pour  la  chasse 
a  inspiré  de  nombreux  artistes.  Ph.  Wouworman  compte 
à  lui  sou!  uno  dizaine  de  toiles  sur  ce  sujet,  dont  les  plus 
remarquables  sont,  au  Louvre  :  Départ  pour  ta  chasse  au 
vol  ou  le  Coup  de  l'é trier  ;  Départ  pour  la 
chasse;  au  musée  de  Dresde  :  Départ  pour 
la  chasse  au  faucon  ;  Départ  pour  la  chasse  ; 
Départ  de  la  chasse  au  vol;  Départ  pour  la 
chasse  aux  chiens  couchants.  Ph.  Wonwer- 
mann  a  exécuté  beaucoup  d'autres  Départs 
pour  la  chasse,  parmi  lesquels  nous  cite- 
rons :  un  tableau  du  musée  do  Bruxelles; 
un  tableau  du  musée  de  Dijon,  etc.  —  Au 
Louvre,  on  peut  voir  le  Départ  pour  la  chasse 
au  vol,  talleau  do  Wynants,  et  un  Départ 
pour  la  chasse,  peint  par  Frédéric  Mon.  1 
ron  et  Adrien  Van  de  Volde.  Lo  nm 
d'Amsterdam  possède  un  autre  Départ  />■ 
la  chasse,  exécuté  par  les  doux  mémos  ar- 
tistes, mais  qui  no  porte  que  la  signature 
de  Moucheron. 

Beaucoup  d'autres  artistes  ont  peint  dos 
Départs  pour  la  chasse;  il  nous  suflira  de 
citer  :  N.  Bortfhom  ;  K.  van  Falens  (Dresde)  ; 
Jean  Miel;  Wooton;  Carie  Vcrnet;  Ab.  Ver- 
boom  (Bruxelles);  .\brahain  Ilondius  (Oftl- 
cos)  ;  Aug.  Querfust  (Vienne),  etc.  Une  foule 
do  tableaux  représentent  dos  Départs  plus 
ou  moins  pittoresques;  nous  nous  contente- 
rons do  citer:  le  Départ  pour  la  promenade, 
tableau  d'Albert  Cuyp  (Louvre);  lo  Départ 
do  Jacoh  pour  l'fù/ypte,  sujet  traité  par  di- 
vers artistes,  nutaniment  par  Sébastien  Bourdon,  par  Bon. 
Casliglioiio  ;  lo  Hépart  des  comédiens  italiens,  de  Wattoau  ; 
\o  Départ  d'une  hôtellerie,  do  Wouworman  (Dresde);  lo 
Départ  du  eourrier,  fiiisant  i)ondant  à  un  Détour  du  couP" 
ricr,  do  F.  Boucher  ;  lo  Départ  pour  ta  course  dos  chevaux, 


de  Carlo  Vernot;  lo  Départ  pour  la  ville,  do  Destouches; 
lo  Départ  pour  te  marché,  scène  bretonne,  par  Eugène 
Dovéria;  le  Ifé part  pour  une  noce  de  village,  par  de  Marne 
(Louvre);  \o  Départ  du  ctiré  et  de  sa  niécepour  la  capitale, 

g IV  H.  Bellangé  ;  lo  Départ  du  conscrit,  par  Beaume;  lo 
épart  pour  les  champs,  par  Ad.  Roehn;  le  Départ  des 
missionnaires,  par  do  Couboriin  (Salon  de  18G9);  le  Départ 
de  la  mariée,  charmant  petit  tableau  de  genre,  de  Cli. 
Baugniet  (1869);  le  Départ  des  hirondelles,  par  Compto- 
Calix,  etc.  Une  mention  spéciale  est  duo  au  Départ  des 
pécheurs  de  l'Adriatique,  taoloau  do  Léopold  Kobcrt. 

Départ  des  volontaires  en  1792  (le),  bas-relief  de 
l'arc  do  triomphe  do  l'Etoile,  est  l'un  dos  ouvrages  les 

plus  remarqua- .--.a».      — - 

oies   de    Rude.  -^S^  A?       l! 

Le  génie  de  la 
guerre,  domi- 
nant le  groupe, 
tieat  de  la  main 
droite  un  glaive, 
élève  le  bras 
gauche  et  ap- 
pelle les  Fran- 
çais aux  armes. 
Cette  figure, 
qu'on  pourrait 
prendre  pour  la 
personnifica- 
tion de  la  Mar- 
seillaise, est 
superbe  de  co- 
lère et  de  fou- 
gue :  tout  son 
corps  se  porto 
en  avant  par 
un  mouvement 
violent.  Des 
guerriers,  cos- 
tumés à  l'an- 
tique, l'accom- 
pagnent. Celui 
qui  occupe 
le  milieu  du 
groupe  est  re- 
marquable par 
l'énergie  de  son 
attitude.  Un 
adolescent  nu  marche  à  ses  côtés,  entraîné  par  l'ardeur 
guerrière  du  vétéran. 

DÉPART  {par'  —  subst.  verbal  de  départir)  n.  m.  Action 
de  séparer,  de  faire  les  parts  :  Faire  le  départ  des  taxes. 

~  Fig.  Séparation,  distribution  :  Dieu  fera  le  départ 
des  bons  et  des  méchants. 

—  En  T.  de  métall..  Opération  par  laquelle  on  isole  dif- 
férents métaux  et  notamment  les  métaux  précieux  d'un 
alliage  :  Le  départ  se  fait  par  oxydation,  par  subliination 
ou  à  laids  des  acides.  (On  dit  mieux  auj.  affinage.)  il  Eau 
de  départ,  Ancien  nom  de  l'eau  régale. 

DÉPARTAGER  [je  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  partager. 
Prend  un  e  muet  après  le  g,  devant  un  a  ou  un  o  :  Nous 
départageons.  Il  départagea)  v.  a.  Dr.  Faire  cesser  le  par- 
tage en  nombre  égal  d'opinions  qui  existe  entre  des  juges, 
des  arbitres  :  Il  n'y  a  jamais  lieu,  en  matière  criyninelTe,  à 
DÉPARTAGER  lesjuges,  l'avis  le  plus  doux  étant  toujours  celui 
quiprévaut.  il  Dans  le  langageordinaire, Faire  cesser  le  par- 
tage de  :  DÉPARTAGER  des  voix,  des  suffrages,  des  opinions. 

Se  départager,  v.  pr.  Etre  départagé. 

DÉPARTEMENT  {man  —  rad.  départir)Tï.  m.  Distribution, 
répartition  :  Le  département  des  tailles.  (Vieux.)  il  A  si- 
gnifié aussi  départ. 

—  Chacune  des  localités  confiées  à  l'administration  do 
divers  employés,  dans  une  répartition,  ii  Chacune  des  ad- 
ministrations particulières  dans  le  gouvernement  de  l'Etat, 
ou  des  branches  spéciales  dans  une  administration  :  Le 
département  de  la  guerre,  des  finances.  Le  département 
du  contentieux  dans  les  chetnins  de  fer.  ii  Attributions  quel- 
conques :  Auoi'r  telle  occupation  dans  son  département. 

—  Arcliit.  Expression  qui  désigne  la  première  partie  du 
devis,  consistant  dans  1  ordonnance  des  diverses  parties 
qui  doivent,  par  leur  ensemble,  constituer  un  édifice,  un 
travail  d'art. 

—  Géogr.  Chacune  dos  grandes  divisions  actuelles  du 
territoire  français  :  La  France  est  divisée  en  S6  départe- 
MKNTS,^/»s  le  Territoire  de  lielfort.  \\  Plur.  La  province,  par 
opposition  à  Paris  :  Les  modes  des  départements,  h  Fam. 
Le  département  du  Das-Dhin  ,  Le  derrière,  les  fesses. 

—  Éncy<  l.  Dr.  admui.  La  loi  des  22  décembre  1789-8  jan- 


Départ  des  volontaires,  d'après  Rude. 


Départ  dos  pâchoura  do  l'Adriatique»  d'aprAa  Léopold  RobQrt. 


vior  1790  divisa  le  territoire  dos  anciennes  provinces  fran- 
çaises on  départements,  dont  la  circonscription  fut  ainsi 
substituée  ù  celle  dos  t/énéralités.  La  loi  du  10  aoiU  M^ll 
règle  aujourd'hui  l'administration  départomontalo.  Lo  pré- 
fet, assisté  d'un  socréluiro  général,  est  chargé  do  l'adiui- 


DÉPARTEMENTAL   —   DÉPEINDRE 


nistration  active  du  département;  à  côte  de  lui,  le  conseil 
général  constitue  l'administration  consultative  et  délibé- 
rante; le  conseil  de  préfecture,  avec  quelques  attributions 
consultatives,  l'administration  contentieuse.  Enfin,  la  com- 
mission départementale,  représentant  le  conseil  général 
dans  l'intervalle  des  sessions,  exerce  une  surveillance  per- 
manente sur  la  gestion  des  affaires  du  département.  Le 
département  possède  la  personnalité  civile  (loi  du  10  inai 
1838).  Ses  biens  se  divisent  en  biens  du  domaine  public, 
inaliénables  et  imprescriptibles  (routes  départementales, 
chemins  de  fer  départementaux,  etc.),  et  biens  du  domaine 
privé  (biens  immobiliers  affectés  à  un  service  public,  tels 
que  hôtels  de  préfecture,  bâtiments  des  cours  d'assises  et 
tribunaux,  etc.).  .  . 

—  Gestion  du  domaine  privé.  Les  décisions  sont  prises 
par  le  conseil  général  ou,  quand  il  y  a  lieu,  par  la  com- 
mission départementale,  et  sont  en  principe  définitives  ; 
toutefois,  pour  les  acquisitions,  vente,  échange,  change- 
ment de  destination  des  biens  affectés  à  un  service  public, 
les  délibérations  du  conseil  no  sont  exécutoires  que  si,  dans 
le  délai  de  trois  mois,  le  gouvernement  ne  les  a  pas  sus- 
pendues (loi  de  1871,  art.  48  et  49).  Le  préfet,  sur  avis 
de  la  commission  départementale,  passe  les  actes  et  con- 
trats; il  représente  le  département  en  justice  et  fait  tous 
actes  conservatoires. 

Budget,  ressources,  dépenses.  Le  budget  préparé  par 

le  préfet,  voté  par  le  conseil  général,  est  réglé  par  décret. 
Il  se  divise  en  budget  ordinaire  et  budget  extraordinaire. 
Le  premier  comprend  les  recettes  annuelles  et  permanen- 
tes (loi  de  1871,  art.  58).  Les  dépenses  de  ce  budget  sont 
obligatoires  ou  facultatives  ;  les  premières,  pouvant  être 
inscrites  d'office  par  décret  et  donner  lieu  à  une  contribu- 
tion spéciale,  sont  énumérées  dans  la  loi  de  1871  (art.  60) 
ou  dans  des  lois  subséquentes.  Le  budget  extraordinaire 
comprend  le  produit  des  centimes  additionnels  extraordi- 
naires, des  emprunts,  dons,  legs,  des  biens  aliénés  et  dos 
autres  recettes  accidentelles.  Les  dépenses  extraordinaires 
sont  celles  qui  sont  imputées  sur  ces  recettes.  L'ordonna- 
teur des  dépenses  est  le  préfet,  qui  rond  un  compte  admi- 
nistratif réglé  par  décret.  Le  trésorier-payeur  général  (à 
Paris  le  caissier-payeur  central)  est  le  comptable  du  dé- 
partement. 

DÉPARTEMENTAL,  ALE,  AUX (man)  adj .  Qui  appartient, 
qui  a  rapport  à  un  département,  aux  départements  :  Con- 
seil DÉPAETEMBNTAL.   Les  intérêts  DÉPARTEMENTAUX. 

DÉPARTEMENTALEMENT  (man-ta)  adv.  Par  départe- 
ment :  Milice  organisée  départementalement. 

OÉPARTEUR  (rad.  départir)  n.  m.  Ouvrier  qui  fait  le 
départ  des  métaux,  et  particulièrement  de  l'or,  il  Ouvrier 
affineur. 

DÉPARTIE  (<î  —  subst.  partie,  de  départir)  n.  f.  Sépara- 
tion, départ.  (Vieux.)  il  Cruelle  départie,  Chanson  attri- 
buée à  Henri  IV. 

DÉPARTIR  (du  lat.  de,  de,  et  partiri,  partager.  —  Se 
conjugue  comme  partir)  v.  a.  Distribuer,  partager  :  Dé- 
partir son  bien  entre  ses  enfants.  Il  Répandre,  donner,  ac- 
corder :  Départir  des  bienfaits,  des  faveurs. 

—  Dr.  Départir  des  causes.  Partager  des  procès  entre 
les  juges,  et  leur  distribuer  les  pièces  qui  en  dépendent. 

—  Métall.  Faire  le  départ  de  :  Départir  l'or. 

—  Véner.  Départir  les  quêtes,  Assigner  à  chaque  ve- 
neur la  partie  de  forêt  où  il  doit  quêter. 

Départi,  ie  part.  pass.  du  v.  Départir. 

—  Fig.  Délié,  dégagé  : 

De  l'hymen  tout  d'un  coup  me  voilà  déiiarti. 

Reom&rd. 

—  Commissaires  départis.  Autref.  Intendants  des  pro- 
vîdccs. 

Se  dépurtir,  v.  pr.  Etre  départi,  ii  Se  désister,  renoncer 
à  :  Se  départir  d'une  prétention,  d'une  demande,  il  S'écar- 
ter, dévier  :  Se  départir  de  son  devoir,  de  l'obéissance. 

—  Sy>'.  Départir,  dispenser,  distribuer,  partager,  répar- 
tir. L'idée  de  partage  est  commune  aux  trois  verbes  dé- 
partir, partager  et  répartir,  qui,  tous,  font  penser  à  la  part 
obtenue  par  chacun  de  ceux  qui  reçoivent.  Dispenser  et 
distribuer  expriment  plutôt  l'idée  de  répandre  de  divers 
côtés  ce  qui  était  aggloméré,  réuni  sur  un  seul  point.  Dé- 
partir suppose  une  haute  autorité  ;  on  dit,  par  exemple, 
que  Dieu  départ  ses  grâces  ;  un  prince,  ses  faveurs.  Par- 
tager se  dit  de  toutes  choses,  et  surtout  quand  les  parts 
doivent  être  égales.  Répartir  suppose  un  partage  anté- 
rieur, ou  bien  il  laisse  entendre  qu'un  premier  partage 
devra  être  suivi  d'un  autre.  Enfin,  dispenser  diffère  de 
distribuer  en  ce  qu'il  no  s'emploie  que  dans  ie  style  sou- 
tenu, lorsqu'il  s  agit  do  choses  d'une  nature  élevée  et 
que  celui  qui  fait  1  action  est  lui-même  dans  une  position 
eminente. 

DÉPARTITEUR  n.  m.  Dr.  Celui  qui  départage,  qui  fait 
cesser  le  partage  lorsqu'il  s'agit  de  compter  les  voix,  les 
opinions  émises  :  Juges  departiteurs. 

Depas  (Lambert-Joseph-Ernest),  violoniste  belge,  né 
à  Liège  en  1809,  mort  à  Paris  en  1889.  Cet  artiste  a  pu- 
blié une  foule  de  compositions  et  d'  <•  arrangements  »  pour 
le  violon.  Ces  compositions  comprennent  une  Méthode  com- 
plète, plusieurs  recueils  d'études,  des  fantaisies,  caprices, 
nocturnes,  thèmes  variés,  etc.,  et  surtout  des  transcrip- 
tions d'opéras  célèbres. 

DÉPASSEMENT  (pa-se-man  —  rad.  dépasser)  a.  m.  Action 
d'excéder;  ce  qui  excède  :  Des  dépassements  de  crédits. 

DÉPASSER  (pa-sé—ia  préf.  priv.  dé,  et  de  passer  \.  a.) 
v.  a.  Faire  sortir  un  objet  de  ce  dans  quoi  il  était  passé, 
enfilé  :  Dépasser  un  ruban,  un  lacet,  une  gance. 

—  Mar.  Dépasser  les  mâts  de  perroquet.  Les  amener  sur 
le  pont.  Il  Dépasser  les  mâts  de  hune.  Les  amener  jusqu'à 
ce  que  le  capelage  arrive  au  tin  du  bas-mât.  il  Dépasser 
une  manœuvre,  La  faire  sortir  du  clan,  du  réa  do  la  j/oulie 
dans  laquelle  elle  passe. 

Se  dépasser,  v.  pr.  Etre  dépassé,  désenfilé. 

DÉPASSER  (pa-sé  —  du  préf.  dé.  et  de  passer  v.  n.)  v.  a. 
Aller  ou  être  plus  loin  que,  au  delà  de  :  Dépasser  le  but. 
Il  Devancer,  laisser  derrière  soi  en  allant  plus  vite  :  Dé- 
passer queU/u'un  à  la  course.  Il  Etre  plus  long,  plus  haut, 
plu.s  étendu  que  :  /-<  peuplier  dépasse  tous  les  arbres  qui 
l'entourent,  il  Sortir  do  l'alignement  :  Maison  qui  dépasse 
les  autres. 

—  Fig.  Excéder,  franchir,  atteindre  plus  loin  quo,  sortir 
de  :  DEPASSEE  ses  instructions.  Le  succès  A  dépassé  nos 


espérances.  Il  L'emporter  sur,  être  supérieur  à  :  Dépasser 
ses  condisciples,  ses  rivaux.  —  Fam.  Dérouter,  causer  un 
vif  étonnement  :  Cette  nouvelle  me  dépasse.  Dépasser  les 
bornes,  les  limites.  Oublier  les  règles  du  respect,  des  bien- 
séances, de  la  discrétion. 

—  Mar.  Dépasser  le  lit  du  vent.  Avoir  le  vent  de  1  autre 
bord  pendant  une  évolution  à  la  voile.  Il  Dépasser  la  terre. 
Avancer  plus  ou  moins  vite  par  rapport  aux  points  que 
peut  relever  le  navire. 

Se  dépasser,,  v.  pr.  Se  devancer  l'un  l'autre  ;  Coureurs 
s'efforçant  de  se  dépasser. 

—  Stn.  Dépasser,  outrepasser,  passer,  surpasser.  Pas- 
ser, étant  le  mot  qui  a  servi  à  former  les  trois  autres, 
exprime  simplement  l'idée  de  ne  pas  s'arrêter  là  oii  s'ar- 
rêtent d'autres  objets.  Dépasser  exprime  la  même  idée 
avec  plus  de  force  ;  il  peint  l'objet  comme  formant  saillie, 
et  il  s'emploie  également  bien,  dans  quelque  sens  quait 
lieu  l'extension.  Surpasser,  au  contraire,  suppose  une  ex- 
tension à  laquelle  on  attache  toujours  une  idée  de  hauteur 
physique  ou  morale.  On  dira  que  le  résultat  dépasse  l'at- 
tente, si  les  effets  sont  plus  nombreux  qu'on  ne  croyait 
soit  en  bien,  soit  en  mal  ;  on  dira  qu'il  surp<isse  l'attente, 
si  les  effets  sont  plus  importants,  plus  glorieux  qu'on  ne 
l'espérait.  Enfin,  outrepasser  présente  toujours  une  idée 
d'excès,  souvent  digne  de  blâme,  et  toujours  offrant  quelque 
chose  d'extraordinaire. 

DÉPASSIONNER  (pa-si-o-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
passionner)  v.  a.  Oier  le  caractère  de  la  passion  à  :  Dé- 
passionner une  discussion,  un  débat.  Il  Eteindre  la  passion 
ou  les  passions  de  :  Dépassionner  le  cœur.  L'âge  ne  suffit 
pas  pour  nous  dépassionner. 

Se  dépassionner,  v.  pr.  Bannir  de  soi  tout  sentiment 
passionné. 

DÉPÂTISSER  {li-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pâté)  y.  a. 
Typogr.  Trier,  distribuer  les  caractères  mis  en  pâte,  c'est- 
à-dire  mêlés,  mélangés  :  Dépâtisser  des  caractères. 

DÉPATRIÉ,  ÉE  Idu  préf.  priv.  dé,  et  de  patrie)  n.  et  adj. 
So  dit  de  qui  n'a  plus  de  patrie,  do  qui  a  changé  de  patrie. 

DÉPATROUILLER  {trou-yé)  V.  a.  Arg.  Dégriser  :  Deus 
heures  de  pioncuge  dépatrouillent  un  homme. 

Se  dépatrouilier,  v.  pr.  Se  dégriser. 

Depaul  (Jean-Anne),  médecin  accoucheur  français,  né 
et  mort  à  Morlaas  (Basses-Pyrénées)  [1811-1883].  Il  fut 
nommé  chef  de  clinique  à  la  faculté  de  médecine,  chirur- 
gien des  hôpitaux,  membre  de  l'Académie  de  médecine  et 
professeur  do  clinique  d'accouchements  à  la  faculté  de 
médecine  de  Paris.  On  a  reproché  à  Depaul  l'étroitesso  de 
ses  idées  en  matière  de  science  et  son  peu  de  talent  d'ex- 
position ;  cependant,  il  fut  dans  l'art  des  accouchements 
un  praticien  distingué  :  le  tableau  de  la  mortalité  à  la  Ma- 
ternité de  Paris  constate  que  la  statistique  de  Depaul  est 
une  des  plus  brillantes  du  xix'  siècle.  On  a  do  lui,  outre 
de  nombreux  mémoires  d'obstétrique  :  Du  torticolis  (1844)  ; 
Traité  théorique  et  pratique  d'auscultation  obstétricale(lSAl); 
Leçons  de  clinique  obstétricale  {ini-li16). 

DepAULIS  (Alexis-Joseph),  graveur  en  médailles,  né 
et  mort  à  Paris  (1790-1867).  Elève  d'Andrieu  et  de  Cartel- 
lier,  il  commença  à  se  faire  connaître  par  la  médaille  des 
Orphelines  de  la  Légion  d'honneur.  C'est  sous  le  règne  de 
Louis-Philippe  qu'il  exécuta  ses  meilleures  œuvres  :  l'Avé- 
nement  de  Louis-Philippe  ;  la  Fondation  du  musée  de  Ver- 
sailles ;  le  Passage  à  Rouen  des  cendres  de  Napoléon  1",  etc. 
On  lui  doit  aussi  la  statue  de  P.  Cor-neille  à  Rouen;  celle 
de  Ducange,  à  Amiens,  et  des  bustes. 

DÉPAVAGE  ivaf)  n.  m.  Action  de  dépaver  ;  résultat  de 
cette  action  :  Le  dépavage  d'une  rue. 

DÉPAVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  paver)  v.  a.  Dégarnir 
do  son  pavé  :  Dépaver  uve  chaussée. 

Se  dépaver,  v.  pr.  Etre  dépavé  ;  perdre  son  pavé. 

DÉPAYSEMENT  (pè-i-ze-man)  n.  m.  Action  de  dépayser, 
résultat  de  cette  action. 

DÉPA'VSER  (pè-!-:é  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pays)  v.  a. 
Envoyer  hors  du  pays,  pour  habiter  ailleurs  ;  soustraire  aux 
habitudes  du  pays  :  On  dépayse  les  soldats  en  les  faisant 
changer  de  garnison. 

—  Fig.  Tirer  de  sa  sphère,  de  son  milieu  :  Tout  ce  qui 
DÉPAïSE  l'homme  l'expose  à  la  séduction  et  le  démoralise. 
(Lamart.)  il  Embarrasser,  déconcerter,  dérouter  :  Soye: 
indevinable,  DÉPAYSEZ  les  curieux.  (Volt.) 

—  Dépayser  de.  Déshabituer  de  ;  préserver  de. 

Se  dépayser,  v.  pr.  Quitter  son  pays,  le  lieu  de  son  do- 
micile ;  perdre  les  habitudes  de  son  pays. 

DEPAZEA  {dé,  zé)  n.  m.  Bot.  Genre  de  champignons  pyré- 
nomycètes,  voisin  des  sphéropsidées.  (Les  depazea  vivent 
sur  les  feuilles  ;  beaucoup  d'espèces  de  ce  genre  semblent 
être  les  pycnides  de  vrais  sphériacées.) 

DÉPEÇAGE  (saf)  n.  m.  1»  Svn.  de  dépècement;  2°  Techn. 
Action  d'étirer  en  tous  sens,'en  T.  de  gantiers,  les  peaux 
à  l'aido  desquelles  ils  confectionnent  les  gants.  Il  Chez  les 
mariniers,  signifie  la  Démolition  des  diverses  membrures 
d'un  bateau  hors  d'usage,  afin  don  recueillir  le  bois. 

DÉPÈCEMENT  (se-man)  n.  m.  Action  de  dépecer  :  Le  dé- 
pècement d'un  bœuf,  d'une  volaille,  n  On  dit  aussi  dépeçage. 

—  Fam.  Démembrement,  division  :  Le  dépècement  de  la 
Pologne  eut  lieu  en  /77t'. 

DÉPECER  (se  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pièce.  Prend  une 
cédille  sous  le  c  devant  \  ot  o  :  Je  dépeçai.  Nous  dépe- 
çons ;  change  l'e  muet  du  radical  en  è  ouvert  devant  une 
syllabe  muette  :  Je  dépèce)  v.  a.  Mettre,  diviser  en  pièces, 
en  morceaux  :  Dépecer  un  poulet,  une  vieille  voiture. 

—  Fam.  Démembrer,  diviser  :  Les  Alliés  voulaient  dépe- 
cer In  France,  en  ISI5.  n  Morceler  :  Dépecer  une  propriété. 

—  Fig.  Prendre  avidement  sa  part  de  :  Sitôt  qu'une  ré- 
volution a  fait  côte,  les  habiles  dépècent  l'échouement . 
fV.  Hugo.)  Il  Disséquer,  éplucher,  analyser  minutieuse- 
ment et  malignement  :  Dépecer  un  poème. 

—  Techn.  Ouvrir,  détirer  dans  tous  les  sons  les  peaux 
■Ifvtinées  à  fairo  les  gants,  il  Démolir  un  vieux  bateau 
pour  bénéficier  des  bois  qui  constituaient  sa  membrure. 

Se  dépecer,  v.  pr.  Etre  dépecé,  coupé  on  morceaux. 

DÉPECEUR  [seur'),  EUSE  n.  m.  Celui,  coUo  qui  dépèce  : 
L'ii  ihI.I'ECKUr  de  vieux  bateaux. 

DÉPÊCHE  (rad.  dépécher)  n.  f.  Lettre  concernant  les 
affain-s  pulili(|ues  ;  Ictlro  quelconque  :  Us  dépêches  d  un 
ministre,  d'un  ambassadeur.  Intercepter  des  dépêches. 

10   -   01 


630 

—  Post.  Ensemble  dos  correspondances  envoyées  d'un 
bureau  de  poste  à  un  autre  bureau  :  Poitiers  et  Paris  échan- 
gent six  DÉPÈCHES  par  jour.  Il  Communication,  avis  envoyé 
à  distance  par  une  voie  quelconque,  notamment  par  le 
télégraphe  :  Recevoir  une  dépêche.  Mander  par  dépêche. 

—  Télégr.  Dépêche  télégraphique.  Correspondance  manu- 
scrite qui,  remise  dans  un  bureau  télégraphique  et  ayant 
payé  la  taxe  conventionnelle,  en  général  proportionnelle 
au"  nombre  des  mots,  est  transmise  télégraphiquemeut  au 
bureau  destinataire.  Il  Dépêche  télégraphique  privée.  Dé- 
pêche émanant  d'un  particulier  et  expédiée  à  un  autre  par- 
liculier.  Il  Dépêche  télégraphique  officielle.  Dépêche  qui  pro- 
vient du  gouvernement  ou  d'une  autorité  gouvernementale, 
et  qui  jouit  de  la  franchise  sur  toute  l'étendue  du  territoire 
de  l'Etat.  Il  Dépêche  télégraphique  de  sei-vice  taxé.  Dépêche 
jouissant  des  bénéfices  d'une  dépêche  de  service,  tout  en 
n  ayant  rapport  qu'à  un  service  privé,  ii  Dépêche  télégra- 
jiluque  eoUationnée,  Dépêche  que  répètent  intégralement, 
du  point  do  départ  au  point  d'arrivée,  tous  les  bureaux  qui 
concourent  à  la  transmission  de  la  dépêche.  Il  Dépêche  télé- 
graphique de  passage.  Dépêche  qui  no  fait  que  transiter 
dans  un  bureau  télégraphique,  il  Dépêche  télégraphique  en 
c/aic.  Dépêche  éarite  en  langage  compréhensible,  il  Dépêche 
télégraphique  en  tangage  convenu.  Dépêche  composée  de 
mots  n'ayant  aucun  sens  apparent  et  que  l'on  ne  peut  tra- 
duire qu  en  faisant  usage  d  un  vocabulaire  spécial,  n  Dé- 
pêche télégraphique  en  langage  secret  oa  Dépêchechiffrée,  Dé- 
pêche qui  ne  peut  être  comprise  qu'au  moyen  d  une  clef. 

Il  Dépêche  télégraphique  en  dépôt.  Dépêche  dont  on  ne  peut 
trouver  le  destinataire  et  qui  reste  à  la  disposition  de  celui- 
ci  dans  le  bureau  télégraphique  récepteur,  il  Dépêche  télé- 
graphique ouverte.  Dépêche  à  remettre  au  destinataire  ou- 
verte. Il  Dépêche  sémaphorigue,  Dépêclie  échangée  entre  la 
côte  et  un  navire  en  mer  au  moyen  d'un  sémaphore. 

—  Ency'cl.  Dr.  des  gens,  hes'dépêches  sont  la  partie  de 
la  correspondance  diplomatique  entre  le  ministre  des  af- 
faires étrangères  et  ses  agents  à  l'étranger. 

Les  agents  diplomatiques  ont  la  liberté  absolue  de  cor- 
respondre avec  leur  gouvernement  par  des  courriers  par- 
ticuliers ou  par  l'intermédiaire  des  postes  et  télégraphes 
du  pays.  Dès  lors,  en  temps  de  paix,  l'ouverture  des  dé- 
pêches provenant  ou  à  l'adresse  des  agents  diplomatiques 
constitue  une  violation  du  droit  des  gens. 

Quant  au  transport  des  dépêches  en  temps  de  guerre, 
certains  auteurs  admettent  que  les  agents  d'une  puis- 
sance belligérante  résidant  en  pays  neutre  peuvent  en- 
voyer, par  les  voies  ferrées,  les  télégraphes  ou  les 
navires  de  l'Etat  neutre,  des  dépêches  à  leur  gouverne- 
ment ;  les  intérêts  et  les  droits  des  neutres  exigent  quo 
leurs  relations  diplomatiques  avec  les  belligérants  ne 
soient  pas  interrompues  par  la  guerre.  On  admet  aussi  que 
les  agents  neutres  en  pays  belligérant  ont  le  droit  de  libre 
passage  pour  leurs  dépêches  adressées  à  une  puissance 
belligérante.  On  range,  en  général,  parmi  les  objets  de 
contrebande  de  guerre,  ne  pouvant  être  transportés  par 
les  neutres,  les  dépêches  adressées  aux  belligérants  et 
relatives  à  la  guerre. 

—  Post.  Les  envois  do  correspondances  que  les  bureaux 
sédentaires  ou  ambulants  s'adressent  entre  eux,  en  vertu 
d'ordres  de  l'administration,  sont  réunis  en  paquets  (ou  en 
sacs)  ficelés  et  cachetés,  qu'on  nomme  dépèches.  La  dé- 
pêche adressée  à  un  bureau  comprend  :  les  correspon- 
dances pour  ce  bureau;  les  correspondances  »  en  passe  « 
de  ce  bureau,  divisées  en  liasses  diverses  (chargements 
objets  à  distribuer  par  exprès,  lettres  et  cartes  postales 
affranchies,  objets  circulant  en  franchise,  etc.).  Les  cour- 
riers convoyeurs,  auxiliaires  et  d'entreprise,  transportent 
de  bureau  à  bureau  les  dépêches  closes  ainsi  formées. 

Dépêcbe  (la),  journal  politique  quotidien,  fondé  à  Tou- 
louse en  1870.  Organe  de  la  démocratie  avancée,  la  «  Dé- 
pêche »  très  répandue  dans  le  Midi  a  pour  rédacteur  en 
chef  l'avocat  Louis  Braud  et  compte  parmi  ses  rédacteurs 
politiques  ;  AUain-Targé ,  Goblet,  Clemenceau,  Jaurès, 
C.  Peîletan,  Ranc,  Lockroy,  Henri  Bérenger,  etc.,  et  par- 
mi ses  rédacteurs  littéraires  :  Armand  Silvestre,  Pouvil- 
lon.  Octave  Uzanne,  Gustave  Geffroy,  etc.  La  «  Dépêche  » 
publie  des  éditions  régionales  pour  lo  Centre,  le  Midi, 
l'Hérault,  le  Sud-Est  et  l'Ouest. 

DÉPÊCHER  (du  préf.  dé,  et  du  radie,  de  empêcher)  v.  a. 
Envoyer  en  diligence  :  Dépêcher  un  cowrier.  Il  Envoyer 
sous  forme  de  dépêche  ;  Dépêcher  un  ordre  de  départ. 

—  Faire,  dire  avec  précipitation  :  Dépêcher  sa  besogne. 

—  Fam.  Tuer,  expédier,  se  défaire  de  :  Dépêcher  son 
adversaire.  Il  Expédier  promptement,  eu  finir  promptement 
avec  :  Ce  messager  attend,  il  faut  le  dépécher,  il 
Manger  avidement,  dévorer  :  Dépêcher  son  dîner. 

—  Absol.  Dépéchons!  Dépêchez!  Hâtons-nous  I 
Hâtez-vous  ! 

—  A  dépêche  compagnon.  Vite  et  négligem- 
ment :  Travail  fait  À  dépêche  compagnon. 

Se  dépêcher,  v.  pr.  Se  presser,  so  hâter. 
DÉPÊCHEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dé- 
pêche, qui  expédie.  (Peu  usité.) 

—  Fam.  Dépêc/teiir  d'Iieitres.  Nom  que  Rabe- 
lais donne  aux  moines  qui  disent  leurs  heures, 
leur  bréviaire,  à  la  hâte  et  sans  dévotion. 

DÉPEÇOIR  {so-ar')  n.  m.  Instrument  à  l'aide 
duquel  les  gantiers  étirent  les  peaux  en  tous  sens,  avant 
do  confectionner  les  gants.  (C'est  une  sorte  do  couteau 
sourd.)  Il  Couteau  à  l'usage  des  fabricants  de  chandelles. 

DÉPEIGNER  {pé-gné  [gn  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de 
peigner)  v.  a.  Déranger  la  coiffure  de  :  Femme  que  le  vent 

A    DÉPEIGNÉE. 

Se  dépeigner,  v.  pr.  Etre,  devenir  dépeigné. 
DÉPEINDRE  {pindr'  —  se  conjugue  comme  peindre)  v.  a. 
Peindre,  représenter  à  l'aide  de  la  peinture.  (Vieux.) 

—  Représenter,  décrire  par  le  discours  :  Corneille  A  dé- 
peint les  hommes  tels  qu'ils  devraient  être,  et  Racine  tels 
qu'ils  sont.  (La  Bruy.) 

Se  dépeindre,  v.  pr.  Etro  dépeint,  décrit  par  le  dis- 
cours :  .Srr"7jc  horrible,  qui  ne  peut  SK  dépeindre.  Il  Faire 
son  proiiro  portrait  par  écrit  ou  par  discours  :  Un  écri- 
vain, un  auteur  qui  s'est  dépeint  dans  ses  ouvrages. 

—  Syn.  Dépeindre,  peindre.  Dépeindre  est  plus  précis 
(luo  peindre;  on  no  dépeint  que  ce  qui  existe,  et,  pour  cela, 
il  faut  en  donner  une  description  e-xacte  et  détaillée.  Un 
poète  peint  les  choses  quo  son  imagination  seule  a  créées 
quand  il  les  représente  d'une  manière  sensible.  Ce  qui  est 
peint  forme  une  image  quo  les  veux  voient  ou  que  la  pensée 
so  représente  ;  ce  q"ui  est  dépeint  forme  aussi  une  image. 


Dépeçoir 
de  gantier. 


631 


DKPELOTONNER 


DEPETRIFIER 


mais  iino  imago  notto,  qui  no  pout  ôtro  confondue  avec 
aucune  autru. 

DÉPELOTONNER  {lu-iit'  —  du  pr6f.  priv.  dé,  Ot  do  pelo- 
tonner) V.  a.  DiM'airo  los  polottos  do  lil,  los  ochoveaux 
(jui  provionuont,  do  i"ourdissoir. 

DÉPENAILLEMENT  {na-Ul-c-man  [Il  mil.])  n.  ni.  Ktat  de 
co  qui  osi  ilo|ieiuullo.  (Pou  usité.) 

DÉPENAILLER  (««-(7^  [Il  mll-l  —  du  préf.  priv.  di^,oi  do 
pan,  dans  lo  sons  do  lambeau)  v.  a.  Moltro  on  lamboaux,  on 
parlant  dos  vôtomonts.  (Pou  usité.) 

Dépenaillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dénonaillor. 

—  Par  oxt.  Défait,  délabré,  pàlo,  flétri  :  Traits  dépe- 
naillés. Sautt'  nKPKNAiLLÊn.  Il  Réduit  à.  un  pitoux  état  : 
Fortune  dkpknaillke. 

DÉPENDAGE  {pa7i-doJ')  n.  m.  Opération  du  tissago,  qui 
consisto  ù.  séparer  les  maillons  garnis  dos  cordos  ou  ar- 
cades auxquelles  ils  sont  suspendus,  il  Action  do  décrocher 
do  leurs  supports,  dans  les  saureries,  los  harengs  que  l'on 
vient  do  lumor  ou  sauror. 

DÉPENDAMMENT  (/)«?i-rfa-î«an)  adv.  D'uno  manière  dé- 
peiidanto  :  L'àme  agit  souvent  DÊPiiNDAMMENT  des  orgaries. 
[Peu  usité.] 

—  Anton.  Indépendamment. 

DÉPENDANCE  (pan-danss)  n.  f.  Sujétion,  subordination; 
Quand  on  n'a  point  d'argent,  on  est  dans  la  dépendance  de 
toutes  choses  et  de  tout  le  monde.  (Chateaubr.) 

—  Objet  qui  est  lié  à  un  autre  comme  partie  acces- 
soire :  Les  DÉPENDANCES  d'un  domaine,  d'un  appartement. 
Marie-fialante  est  une  dépendance  de  la  Guadeloupe. 

—  Fig.  Rapport  do  subordination  ;  rapport  qui  lio  l'exis- 
tonco  d'un  être  ou  d'un  fait  à  un  autre  être,  à  un  autre 
fait  :  La  clarté  résulte  partout  de  l'ordre  des  pensées  et  de 
la  chaîne  continue  de  ^eu?- dépendance.  (Flourens.) 

—  Food.  Terre  qui  relevait  d'un  soigneur  et  dépendait 
d'une  autre  terre. 

—  Gramm.  Syntaxe  de  dépendance,  Partie  do  la  syntaxe 
qui  concerne  lo  régime  ou  complément  des  diverses  es- 
pèces de  mots. 

—  Politiq.  Nom  donné  aux  colonies  dans  lesquelles  lo 
gouvernement  de  la  mère  patrie  a  laissé  aux  races  indi- 
gènes la  possession  du  sol. 

—  SvN.  Dépendance,  assuiettissement,  subordination, 
sujétion.  V.  assujettissement. 

—  Anton.  Autonomie,  indépendance,  liberté. 

DÉPENDANT  ipan-dan),  ANTE  adj.  Qui  dépend,  qui  est 
sous  la  dépendance  matérielle  ou  morale  : 

Des  riches  ea  tous  lieux  le  pauvre  est  dépendant- 

M.-J.  CUÉNIER. 

—  Fig.  Qui  est  dans  une  relation  de  dépendance,  de  su- 
bordination :  Les  propositions  dépendantes  d'une  proposi- 
tion principale. 

—  Féod.  Qui  relève  d'un  autre  :  Fiefs  dépendants. 

—  Substantiv.  Personne  qui  dépend,  t^u'i  est  sous  une 
dépendance  :  Il  vaut  mieux  être  maître  d  une  boutique  que 
dépendant  d'une  grande  maison.  (Volt.)  [Peu  us.] 

—  Anton.  Autonome,  indépendant,  libre. 
DÉPENDEUR,  EUSE  [pan)  n.  Celui,  celle  qui  dépend, 

qui  détache,  décroche  ce  qui  était  pendu.  (Peu  usité.) 
—  A  signifié  Prodigue,  dépensier  ;  mais,  alors,  il  venait  do 
dépendre,  dans  le  vieux  sons  do  dépenser. 

—  En  T.  do  péch.,  Celui  qui,  dans  los  saureries  de  ha- 
rengs, a  pour  fonctions  de  décrocher  ces  poissons,  lors- 
qu'ils sont  suffisamment  saurés. 

—  Fara.  Grand  dépendeur  d'andoiiilles.  Homme  do  haute 
taille  et  do  petit  esprit,  paresseux,  de  mauvaises  façons  : 

Fainéants,  suc^^pots,  grands  dépendeurs  d'andouilles. 
Qui  Uana  les  cabarets  ont  tué  leur  "  je  dois  ». 

RicuEPiN.  {La  Mer.) 

DÉPENDRE  [pandr  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  pendre) 
v.  a.  Détacher,  décrocher  ce  qui  était  pendu  :  Dépendkk 
un  tableau,  une  enseigne,  un  pendu. 

DÉPENDRE  {pandr'  —  du  lat.  dependere,  proprem.  «  ôtro 
suspendu  "  ;  de  de,  de,  et  pendere,  pendre)  v.  n.  Etre  sous 
l'autorité,  la  domination,  la  dépendance  de  quelqu'un  ou 
do  quelque  chose  :  L'homme  ambitieux  dépend  de  tout  le 
monde.  (Laharpe.)  il  Etre  à  la  merci  de  quelqu'un,  être 
soumis  à  ses  caprices  :  A'ous  dépendons  tous  de  nos  four- 
nisseurs et  de  nos  domestiques. 

—  Etro  uno  dépendance,  une  annexe,  un  accossoiro  :  La 
Désirade  dépend  de  la  Guadeloupe.  Il  Ressortir,  ôtro  do  la 
juridiction  ;  Tribunal  qui  dépend  de  telle  cour. 

—  Fig.  Etre  lo  résultai,  la  conséquence,  la  condition, 
l'offot  naturel  dune  cause  nécessaire  :  C'est  de  l'âme  avant 
tout  que  DÉPEND  notre  destinée.  (Vauv.)  il  Fam.  Cela  dépend. 
Expression  que  l'on  emploie  pour  donner  ù.  ontendro  d'une 
fanon  vague  que  telle  ou  tollo  chose  est  subordonnée  à 
tollo  ou  toile  autre,  n  Absolum.  :  Jl  faut  suer,  veiller,  dé- 
pendre, pour  avoir  un  peu  de  fortune.  (La  Bruy.) 

—  Impersonnell.  :  Il  ne  dépend  pas  de  nous  de  croire 
ce  que  l  on  veut  ni  même  ce  que  nous  voulons.  {La  Bruy.) 

—  En  T.  de  mar.,  Syn.  de  prendre  du  tour  :  Accoster 
un  navire  en  dépendant.  Doubler  le  cap  en  dépendant. 

Il  Un  navire  dépend  d'un  port,  quand  il  a  ce  port  commo 
port  d'attache,  ii  Lèvent  dépend  d'un  bord  ou  de  l'autre, 
iiuand  il  souffle  d'un  bord  ou  do  l'autre  :  Le  vent  dépend 
«If  nord-ouest. 

DÉPENDRE  ijyandr'  —  du  lat.  dependere,  mémo  sens) 
v.  a.  Forme  ancienne  du  mot  dépenser,  usitée  encore  dans 
los  locutions  suivantes,  qui  elles-mêmes  ont  vieilli  : 

—  Ami  à  vendre  et  à  dépendre,  ou  à  pendre  et  à  dé- 
pendre. Ami  absolument  dévoué,  dont  on  pout  faire  tout 
ce  qu'on  veut. 

DÉPENS  {pan  —  lat.  dispensum  ;  du  préf.  dis,  qui  marque 
séparation,  division,  et  de  pendere,  payer)  n.  m.  pi.  Frais, 
dépenses,  déboursés  :  Payer  les  dépens,  h  Frais  do  justice  : 
Etre  condamné  aux  dépens. 

—  Loc.  div.  Aux  dépens  de.  Aux  frais  de,  au  détriment 
de  :  S'enrichir  aux  dépens  ly'autrui.  S'amuser  aux  dépens 
DE  sa  santé,  il  Par  oxt.  Sur  le  compte  de,  on  daubant  sur  : 
S'amuser,  liire,  Plaisanter  aux  dépens  dks  absents. 

—  A  ses  dépens,  A  ses  propres  dépens,  A  ses  frais  et  dé- 
pens. Par  uno  fàchouso  Ctfcpérienco  :  Devenir  sage  K  ses 
pRopRiis  DÉPiiNS.  Il  Fam.  :  Faire  la  guerre  A  .sr:s  dépens. 
Faire  des  dépenses,  dos  avances  dans  lesquelles  on  no 
rentre  pas,  dont  on  no  prolito  pas. 

—  Encycl.  Dr.  On  ontoud  par  dépens  los  frais  auxquels 


m. 


un  procès  a  donné  lîou  :  émoluments  dus  aux  ofrtciers 
ministériels  ot  droits  perçus  par  le  Trésor  dans  les  divers 
actes  de  l'instance,  droits  do  grefl'o,  de  timbre  et  d'onro- 
gisirement.  No  sont  pas  compris  dans  les  dépens  los  ho- 
noraires d'avocats,  les  frais  do  déplacement,  etc. 

Fn  matière  civile.  Aux  termes  do  l'article  130  du  Code 
do  procédure  civile,  la  partie  qui  succombe  est  condamnée 
aux  dépens,  sauf,  pourtant,  le  ministère  public.  Elle  doit 
supporter  non  soulemont  les  frais  faits  par  oUo,  mais  on- 
coro  ceux  qui  ont  été  faits  par  son  adversaire  à  la  condi- 
dition,  toutefois,  que  celui-ci  l'ait  formellement  demandé. 
L'article  13i  du  Code  de  procédure  civile  autorise  la  com- 
jiensation  dos  dépens,  dans  les  doux  cas  suivants  :  I"  entre 
conjoints,  ascendants,  descendants,  etc.;  2"  entre  parties 
succombant  respoctivemont  sur  quelques  chefs.  La  com- 
pensation est  totale  ou  partioUo;  lo  tribunal  assigne  la 
proportion  attribuée  à  chacune  des  parties. 

an  matière  criminelle,  correctionnelle  et  de  police.  Le 
prévenu  ou  l'accusé  acquitté  est  renvoyé  dos  tins  de  la 
poursuite  sans  dépens,  ot  les  frais  restent  à  la  charge  du 
Trésor,  mais  il  supportera  les  frais  s'il  est  condamné, 
voire  absous  ou  excusé. 

En  matière  administrative,  dans  les  aff'aires  conten- 
tieuses  du  ressort  do  l'autorité  administrative  (conseils  de 
préfecture,  conseil  d'Etat),  les  dépens  ne  peuvent  pas 
être  prononcés  contre  une  administration  publique  ou  en 
sa  faveur.  Le  plaideur  qui  a  obtenu  gain  do  cause  est 
responsable  des  frais  qu'il  a  avancés  ;  mais,  s'il  succombe, 
il  n  a  pas  à  craindre  une  charge  plus  lourde. 

DÉPENSABLE  {pan)  adj.  Qui  peut  être  dépensé. 

DÉPENSE  ipanss  —  même  étymol.  qu'à  dépens)  n.  f. 
Action  d'employer  de  l'argent,  de  lo  donner  à  d'autres  à 
titro  onéreux  ou  gratuit  :  Celui-là  est  pauvre,  dont  la  dé- 
pense ej'cède  la  recette.  (La  Bruy.) 

—  Fi»-.  Usage,  emploi  ;  montre,  exhibition  :  Une  dé- 
pense de  teinps.  Une  dépense  d'esprit,  d'érudition. 

—  Pièce  d'appartement  où  l'on  serre  les  provisions  de 
bouche  ;  endroit  d'une  terme  où  l'on  serre  les  comestibles 
destinés  à  l'usage  des  fermiers  et  des  ouvriers  ;  Aller  à  la 
DÉPiiNSE.  il  Liqueur  qui  se  fabriquait  anciennement  avec 
des  prunes  ou  des  pommes. 

—  Mar.  Endroit  où  l'on  distribue  les  vivres,  il  On  dit 
aujourd'hui  camruse. 

—  Mécan.  Dépense  de  vapeur.  Quantité  de  vapeur  qui  a 
été  utilisée  pendant  un  temps  donné  pour  obtenir  un  tra- 
vail utile  déterminé.  (D'après  Armengaud,  la  dépense  de 
vapeur  s'obtient  en  multipliant  le  volume  du  cylindre  où 
arrive  la  vapeur  à  pleine  pression  par  l'espace  parcouru 
par  le  piston  dans  une  heure,  puis  par  le  poids  de  la  va- 
peur selon  la  pression.)  il  i>epeKse  de  combustible.  La  dé- 
pense de  combustible  s'obtient  en  divisant  la  dépense  do 
vapeur  par  le  pouvoir  calorifique  de  1  kilogramme,  de 
houille  de  bonne  qualité,  c'est-à-dire  susceptible  de  trans- 
former en  vapeur  un  poids  de  6  kilogrammes  d'eau. 

—  Physiq.  Quantité  de  liquide  ou  de  gaz  fournie  dans 
un  temps  donné. 

—  Loc.  div.  :  Faire  la  dépense,  Etre  chargé  des  dépenses 
d'un  établissement,  d'un  ménage,  n  Faire  de  la  dépense, 
Dépenser  beaucoup  d'argent,  il  Forcer  la  dépense,  les  dé- 
penses. Les  augmenter  ;  les  exagérer  à  dessein,  ii  Se  mettre 
en  dépense,  Faire  une  dépense  qui  n'est  point  dans  los 
habitudes  de  celui  qui  ^^ 
la  fait.  —  Fig.  Montrer 
quelque  activité,  quel- 
que empressement, 
quoique  générosité. 

—  Anton.  Economie, 
épargne.  Produit,  re- 
cette, revenu. 

—  Encycl.  Physiq. 
ha.  dépense  d'nïi  liquide 
ou  d'un  gaz  qui  s'écoule 
d'un  récipient  est  la 
quantité  de  co  fluide 
qui  s'échappe  en  une 
seconde,  ues  théories 
d'écoulement  des  li- 
quides et  des  gaz  dirt'è- 
rent  ;  car,  pour  les  pre- 
miers, la  pesanteurjouo  le  principal  rôle,  tandis  que,  pour 
lo  gaz,  c'est  l'élasticité.  Bernoulli  a  démontré  que  l'écoule- 
ment d'un  liquide  par  un  petit  orifice  on  minco  paroi  so  fait 

/      //(  +  P-P'\ 
avec  la  vitesse  y  =  V/  2ff  ( -, —  )  ;  '^  étant  la  hauteur 

du  liquide  au-dessus  de  l'orifice,  PP'  les  pressions  sur  la 
surface  libre  et  à  l'orifice,  d  la  densité  du  liquide.  Dans 
le  cas  fréquent  où  P  =  P',  la  vitesse  devient  pour  d-l, 
v  =  y'2gh,  qui  avait  été  établie  expérimentalement  par  Tor- 
ricelli  ;  c'est  la  vitesse  d'une  molécule  liquide  tombant  do 
la  hauteur  h. 

Si  l'on  perce  un  orifice  dans  uno  paroi  verticale,  on  con- 
state que  lo  jet  s'écoule  suivant  uno  parabole  conforme 
au  tracé  que  l'on  obtiendrait  d'après  la  formule  do  Torri- 
celli.  Los  coordonnés  d'un  point  do  la  trajoctoiro  dôcrito 
par  lo   filet   liquide  sont 

X  =  vt  =i^ïf/h  oi  y -^  éli- 
minant t,  il  vient  x'  =  ihg,  la 
parabole  représentée  par 
cette  équation  est  tangente 
à  l'axe  dos  x  à  l'origine  ot  sa 
directrice  est  situéo  dans  lo 
plan  de  la  surface  libre;  la 
mesure  do  MP  ot  MQ  en  cer- 
tains points  du  jet  pormot  do 
vérifier  la  relation. 

La  dépense  Q  dans  l'unité 
do  temps  est  Q=X\^^h, 
A  étant  l'aire  de  la  section 

,       G2 
contractée,  ou  les  — —  environ 

do  la  section  vraio.  V.  con- 
traction. 

Détermination  de  la  dépense 
d'un  orifice  rectangulaire  en  paroi  plane  et  à  niveau 
constant  (vanno).  Soient  II,  h  los  hauteurs  du  liquide  au- 
dessus  dos  arAios  do  la  section.  Z  la  hauteur  au-dossus 
d'un  élément  do  l'orifice,  /  la  base  de  rorilice,  la  surface 
d'un  élément  sera  Idz;  la  dépense  répondant  à  cot  élcmout 


^i-^? 


HU*-: 


^i 


:k 


^x. 


e<il  dQ-mldz  y' 2g z,  m  étant  lo  coefficient  de  contraction 
(lu  aura  en  intégrant  : 

Q=   I       mldz\^ïiJ^^-}nlv'2^(lî\/n'-h^i\. 

La  dépense  d'un  déversoir  s'obtient  on  faisant  /i  =  o.  On  a 

Q=  ~ml^2gîl^H,  H  étant  mesurée  au-dossus  do  l'arôto. 

DÉPENSER  (  pan  —  rad.  dépense)  v.  a.  Employer,  débour- 
ser, ou  parlant  do  l'argent  :  Dépenser  tout  son  revenu, 
c'est  imprudence.  (La  Comète.) 

—  Fig.  Employer,  faire  usage,  faire  montre  do  :  Tra- 
vailler, c'est  DÉPENSER  Sa  vie.  (Proudh.) 

—  Fam.  Dépenser  sa  salive,  Parler. 

—  Prov.  :  Autant  dépense  chiche  que  large,  Celui  qui 
épargne  mal  à  propos  finit  par  dépenser  beaucoup,  n  II  ne 
dépense  guère  en  espions.  Se  dit  en  parlant  d'un  hommo 
qui  ignore  ce  qu'il  lui  importe  lo  plus  de  connaître,  n  Jour- 
née gagnée,  journée  dépensée.  Se  dit  do  ceux  qui  dépensent 
leur  argent  à  mesure  qu'ils  le  gagnent. 

Se  dépenser,  v.  pr.  Etre  dépensé. 

—  Fig.  Etre  employé,  usé,  consumé,  il  User  sa  personne 
ou  ses  ressources. 

—  Anton.  Amasser,  conserver,  économiser,  entasser, 
épargner,  ménager,  réserver. 

DÉPENSIER  [pan-si-é),  ÈRE  adj.  Qui  aime  la  dépense, 
qui  dépense  facilement  :  A  parents  économes,  enfants  dé- 
pensiers. Il  Qui  appartient,  qui  est  propre  aux  personnes 
aimant  beaucoup  la  dépense  :  Le  vulgaire  absout  volo}itiers 
les  vices  dépensikrs.  (M*«  C.  Bachi.)  ii  Dans  les  commu- 
nautés religieuses.  Personne  chargée  de  la  dépense,  et 
surtout  des  dépenses  de  la  tablo  :  La  sœur  dépensière. 

—  En  T.  de  mar.,  Hommo  qui  distribuait  les  vivres  à 
l'équipage,  il  On  dit  aujourd'hui  cambusier. 

—  Substantiv.  Celui,  colle  qui  aime  la  dépense  :  Quel 
beau  dépknsier  que  Napoléon!  il  traitait  l'or  comme  les 
homynes.  (Balz.) 

—  Syn.  Dépensier,  dissipateur,  prodigue.  Dépensier  se 
rapporte  à  la  manière  de  vivre;  il  marque  quelque  choso 
do  mesquin  dans  le  goût  qu'il  suppose  pour  la  dépense. 
Lo  dissipateur  dépense  au  hasard,  à  tort  et  à  travers. 
Le  prodigue  ne  sait  pas  s'arrêter  dans  la  dépense  ;  il  obéit 
quelquefois  à  des  sentiments  qui  ne  manquent  pas  d'une 
certaine  noblesse,  mais  il  se  laisse  entraîner  trop  loin. 

—  Anton.  Econome,  épargnant,  parcimonieux,  regar- 
dant, prévoyant,  serré. 

DÉPENSIF,  IVE  ipan)  adj.  Coûteux,  qui  cause  do  la  dé- 
pense. ^^'ieux.} 

DÉPERDITION  {pèr',  si-on  —  du  lat.  deperdere,  perdre) 
n.  f.  Perle  qui  entraîne  un  déchet,  une  diminution  :  Dé- 
perdition de  calorique.  Il  Fig.  Alfaiblissement  :  Déperdi- 
tion de  volonté. 

—  Encycl.  V.  chaleur,  électricité,  force. 
DÉPÉRIR  (lat.  deperire  ;  du  préf.  de,  et  de  pen're,  périr) 

V.  n.  S'affaibir,  pencher  vers  sa  fin  :  Malade  gui  dépérit 
tous  les  Jours,  il  Perdre,  au  propr.  ou  au  fig.,  do  sa  vigueur, 
do  sa  puissance,  de  son  éclat  :  Aj-mées,  Industries  qui 
dépérissent.  —  Par  anal.  Se  détériorer,  se  délabrer  :  Des 
édifices.  Des  meubles  qui  dépérissent. 

—  En  T.  de  dr.,  Devenir  de  plus  en  plus  difficile  à  recou- 
vrer :  Créance  qui  dépérit.  Il  Preuves  qui  dépérissent.  Preu- 
ves qui  deviennent  d'autant  plus  incertaines  que  la  mort 
fait  disparaître  les  témoins. 

DÉPÉRISSANT  {ri-san),  ANTE  adj.  Qui  dépérit,  qui  est 
dans  un  état  do  dépérissement  :  Futaies  dépérissantes. 

DÉPÉRISSEMENT  {ri-se-man)  n.  m.  Etat  de  ce  qui  dé- 
périt ou  est  dépéri,  au  propr.  ou  au  fig.  :  Le  dépéR1ssemi;nt 
d'un  homtne.  d'un  a/iimal,  d'un  arbre,  des  arts. 

—  Dépérisseinent  de  preuves.  Dr.  Altération  ou  porto  de 
co  qui  peut  constater  authentiquemont  un  fait. 

DÉPERSÉCUTER  {pèr'  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  persé- 
cuter) v.  a.  Cesser  de  persécuter.  (Inus.) 

DÉPERSUADER  [pèr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  persua- 
der) V.  a.  Faire  cesser  la  persuasion  de,  faire  changer  do 
résolution  ou  d'avis  à  :  Dépersuadkr  quelqu'un.  (Pou  usité, 
quoique  nécessaire  :  />iss(/n(/er  no  s'applique,  en  efl'ot,  qu'à 
une  résolution  ;  dépej-suader  se  dit  très  bien  d'uno  opinion.) 

Se  cfépersuac/er,  v.  pr.  Etre  dépersuadé. 

Deperthes  (Jean-Louis-IIubort-Simon),  jurisconslto 
et  écrivain  français,  né  à  Reims  en  1730,  mort  ù  Mont- 
faucon  on  1792,  fut  avocat  et  publia,  entre  autres  ouvra- 
L'cs  :  les  Diogènes  modernes  corrigés  (1775);  Histoire  des 
naufrages  (1790).  —  Son  fils  Jean-Baptiste,  artiste  et  litté- 
rateur français,  né  à  Reims  on  i7tîl,mort  àParison  1833,  a 
laissé  divers  écrits,  dont  doux  étaient  iadis  estimés  ;  l'hèo- 
rie  du  paysage  (1818),  ot  Histoire  de  l'art  du  paysage  de- 
puis la  renaissance  des  beaux  -  arts  Jusqu'au  xviil' siVc/f 
(^lS22\  dont  Quatremôro  de  Quincy  a  tait  do  grands  éloges. 

Deperthes  (Piorre-Josoph-Edouard),  architecte  fran- 
çais, né  à  IIoudilcom-t(Ardennes)en  1833.  On  lui  doit  d'im- 
portants travaux,  tant  en  Franco  qu'à  l'étranger  :  église 
catholique  à  Berne,  reconstruction  de  l'égliso  do  Vaunes, 
reconstruction  de  la  basilique  do  Sainte-Anne  d'Auray, 
monument  de  J.-B.  do  La  Salle  à  Rouen,  l'hôtel  de  la  pré- 
fecture à  Oran,  etc.  Son  œuvre  la  plus  importante  est  la 
réédification  do  l'Hôtel  do  villo  de  Paris,  on  collaboratiou 
avec  Ballu. 

DepÉRY  (Joan-ïrônée),  év?quo  ot  érudit  français,  né 
àChallox,  prèsdoGox,on  n96,morten  ISG».  Professeur  do 
rliétorique  au  petit  séminaire  de  Chambéry,  vicaire  géné- 
ral de  Belley,  ot  enfin  évéquo  de  Gap  en  1844,  il  fit  paraître 
dos  ouvrages  d'hagiographie  et  d'archéologie,  dont  les 
principaux  sont  :  Histoire  hagiologique  de  Belley  (1841- 
1815);  Histoire  hagiologique  du  diocèse  de  Gap  (1852). 

DÉPÊTRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  radie,  do  empêtrer) 
V.  a.  Dé"agor,  débarrasser  d'uno  entrave  :  Dépêtrer  un 
cheval.  .      .  ^ ,   .  t     • 

—  Fig.  Délivrer,  tirer  d  embarras  :  DÉPÉTRKn  guelgu  un 
d'un  procès,  d'ujie  mauvaise  affaire,  d'un  importun. 

Se  dépêtrer,  v.  pr.  Etro  dépêtré,  il  So  tiror  dun  endroit 
où  l'ou  était  ompélré. 

—  Fig.  So  délivrer,  so  débarrasser. 

—  Anton.  Empêtrer. 

DÉPÉTRiriER  (du  préf.  priv.  dé,  cl  do  pétrifier)  v.  a. 
Faire  revenir  de  sa  stupéfaction.  (Pou  usité.) 
Se  dépétriOer,  v .  pr.  Sortir  do  sa  stupéfaction.  (Pou  usUô.) 

79 


DÉPEUPLEMENT  —  DÉPLACER 


DÉPEUPLEMENT  (mrt»)  n.  m.  Action  de  dépeupler  ; 
état  de  ce  qui  est  dépeuplé  :  Le  dépeuplement  d'im  pays. 
Le  DÉPEUPLEMENT  d'une  garenne,  d'im  étang. 

Encycl.  Les  populations  ont  normalement  une  ten- 
dance à  s'accroître.  Malthus  a  cherché  à  établir  les  lois 
de  cet  accroissement,  mais  le  dépeuplement  de  certaines 
régions  à  différentes  époques  est  indubitable.  Il  peut  se 
produire  sous  l'influence  de  diverses  causes,  qui  sont  : 
1«  la  guerre  et  ses  conséquences;  2»  les  épidémies,  peste, 
choléra;  i"  les  émigrations,  simples  déplacements  des  in- 
dividus qui  entraîn'ent  cependant  la  dépopulation  de  cer- 
taines régions  ;  4"  les  famines  graves  surtout  dans  les  pays 
dépourvus  de  moyens  do  communication  rapides. 

Les  causes  principales  de  dépeuplement  sont  :  la  poly- 
gamie, le  célibat,  le  luxe  et  la  corruption  des  mœurs,  qui 
amènent  les  parents  à  diminuer  les  naissances  par  calcul, 
la  misère  endémique  qui  amène  la  misère  physiologique, 
enfin,  la  mauvaise  administration,  qui  autorise  les  exac- 
tions et  parfois  même  les  massacres,  comme  on  l'a  vu  en 
Arménie  turque,  en  1895-1S97.  Ce  sont  des  massacres  plus 
ou  moins  systématiques  qui  ont  surtout  contribué  à  faire 
disparaître  "les  indigènes,  aux  Etats-Unis  et  en  Australie. 

DÉPEUPLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  peupler)  v.  a.  Dé- 
garnir d'habitants,  totalement  ou  en  partie  :  La  guerre 
DÊPEUPLK  les  Etats,  il  Par  ext.  Dégarnir,  dépouiller  d'ani- 
maux ou  d'objets  considérés  comme  des  habitants  :  Dà- 
PEUPLER  wn  6ûis,  une  garenne,  un  étang,  une  pépinière. 

Se  dépeupler,  v.  pr.  Perdre  ses  habitants,  ou  ce  qui  est 
considéré  comme  tel. 

—  Anton.  Peupler,  repeupler. 

Depeyre  (Octave),  avocat  et  homme  politique  fran- 
çais, né  à  Cahors  en  1812,  mort  à  Paris  en  1891.  Avocat 
à  Toulouse,  il  fut  élu  député  de  la  Haute-Garonne  en  IS71, 
contribua  à  renverser  le  gouvernement  de  Thiers  et  reçut 
du  maréchal  de  Mac-Manon  le  portefeuille  de  la  justice 
dans  le  cabinet  de  Broglie,  avec  lequel  il  tomba  en  187-1. 
En  ÎS76,  il  fut  élu  sénateur  du  Lot,  siégea  à  droite  et 
combattit  tous  les  ministères  républicains.  Il  échoua  en 
1879,  dans  le  Lot,  aux  élections  pour  le  renouvellement 
triennal  du  Sénat,  et  disparut  de  la  scène  politique. 

DÉPHILO  S  OPHISER  (du  préf.  pTiv.  dé,  et  de  philosophe) 
V.  a.  Oter  le  caractère  philosophique. 

Se  déphilosophiser,  v.  pr.  S'ôter,  perdre  le  caractère 
philosophique. 

DÉPHLEGMATION  n.  f.  Chim.  V.  DÉFLEGMÂTION. 

DÉPHLEGMER  v.  a.  Chim.  V.  déflegmer. 

DÉPHLOGISTIQUER  [ji-sti-ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de 
phlogistique)  v.  a.  Chim.  anc.  Dépouiller  du  phlogistique, 
du  principe  inflammable  :  Déphlogistiquer  de  l'air. 

Déphloêistiqué,  ée,  part.  pass.  ii  Air  déphlogistiquê. 
Ancien  nom  de  l'oxygène. 

DÉPHOSPHORATION  (sfo-ra-sî)  n.  f.  Métall.  Opération 
par  laquelle  on  élimine  le  phosphore  du  fer  et  de  l'acier,  et 
aussidolafonte. 
Il  Scories  de  dé- 
phospkoration. 
Scories  prove- 
nant de  la  dé- 
phosphoration 
des  minerais  et 
contenant  une 
notable  quan- 
tité de  phos- 
phate de  chaux, 
ce  qui  les  rend 
propres  à  amen- 
der les  terres. 

—  EscTCL.Le 
phosphore ,  s'il 
facilite  la  fusion 
de  la  fonte,  la 
rend,  par  con- 
tre, beaucoup 
plus  cassante  à 
froid.  Il  rend  le  fer  plus  facilement  laminable,  mais  moins 
résistant  au  choc.  Enfin,  le  phosphore  rend  aigre  l'acier  un 
peu  carburé.  Les  opérations  de  la  déphosphoration  se  font, 
soit  par  le  puddlage,  soit  en  faisant  usage  du  convertisseur 
Bessemer dans  lequel  on  prépare  un  garnissage  basique; 
c'est  ce  qui  constitue  le  procédé  basique  Thomas. 

DÉPIAUTER  {pi-0  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  piau  pour 
peau)  v.  a.  Ecorcher,  enlever  la  peau  de.  il  On  écrit  aussi 

DÊPIOTER. 

DÉPICAGE  n.  m.  Agrlc.  V.  dépiquage. 

DÉPICATOIRE  ito-ar)  adj.  Qui  a  rapport  au  dépiquage. 

DÉPIÉ  (rad.  dépiécer)  n.  m.  Dr.  féod.  Dévolution  du 
fief  servant  au  fief  dominant,  à  la  suite  d'une  aliénation 
partielle  faite  par  le  vassal  sans  avoir  observé  les  condi- 
tions imposées  par  les  coutumes. 

DÉPIÉÇAGE  (saf)  n.  m.  Action  de  dépiécer  :  Le  dépié- 
ÇAGE  d'une  vieille  barque. 

DÉPIÉCEMENT  n.  m.  Linguîst.  Syn.  do  dépiéçage. 

DÉPIÉCER  (du  préf.  dé,  et  do  pièce.  —  Le  c  prend  une 
cédille  devant  un  A  et  un  o  :  Nous  dépiéçâmes.  JVous  dé- 
piéçons)  V.  a.  Mettre  en  pièces,  on  morceaux,  il  On  dit  plus 
ordinairemen:  dkpkckr. 

DÉPIÉTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  àd  pied)  v.  a.  Hortic, 
Syn.  de  déchausser. 

—  Manuf,  Dépiéter  le  drap.  Le  entonner,  lui  donner  un 
aspect  uni  et  une  épaisseur  égale  partout. 

DÉra.AGE  [laf  —  rad.  déplier,  enlever  les  cheveux) 
n.  m.  Tann.  Action  d'enlever  les  poils  qui  couvrent  la  plu- 
part des  peaux  d'animaux. 

pÉPiLAGE  [laf  —  rad.  dépiler,  abattre  les  piliers)  n.  m. 
Min.  Enlèvement  des  piliers  réservés  dans  une  couche 
exploitée  et  que  l'on  veut  abandonner  après  l'avoir  épuisée 
complètement,  i;  On  dit  aussi  défilement. 

DÉPILANT,  ANTE  adj.  Méd.  Syn.  de  dépilatoire. 

DÉPILATIF,  IVE  adj.  Méd.  Syn.  do  dépilatoirk. 

DÉPILATION  isi-on  —  rad.  dépiler,  enlever  les  cheveux) 
n.  f.  Méd.  .Suppression  des  poils  ou  des  cheveux,  par  l'épi- 
Jation  ou  arrachement,  par  l'emploi  de  substances  dépi- 
latoires, piif  l'électrolyso. 


DiJpbo^plioratiùa  :  A,  canal  de  couli^c-  ;  B,  four 
de  fubion  ;  C,  carneaux  de  sortie  des  g.iz  brû- 
lés ;  D.  chambres  à  eaz  ;  E,  avant  du  régénéra- 
teur; K,  chambre  de  distribution;  G,  valve  h 
air  ;  H,  valve  à  paz;  I,  J,  leviers  de  manoeuvre 
des  valves;  K,  K,  conduite  de  gaz  en  forme 
de  siphon;  L,  gazogène;  M,  foyer. 


DÉPILATOIRE  {to-ar'  —  rad.  dépilation)  adj.  Se  dit  de 
ce  qui  sort  à  dépiler,  fait  tomber  les  cheveux,  les  poils  : 
Pâte  dépilatoire. 

—  n.  m.  :  Un  dépilatoire. 

—  Encycl.  Les  dépilatoires  sont  des  préparations  cou- 
pant, en  quekpe  sorte,  le  poil  au  ras  de  la  peau  en  irritant 
celle-ci.  Ils  n  ont  qu'une  action  momentanée.  Ce  sont  sur- 
tout les  sulfures  alcalins  qui  sont  utilisés  de  la  façon  sui- 
vante :  on  délaye  deux  parties  de  chaux  éteinte  dans  trois 
parties  d'eau,  de  façon  à  former  un  lait  homogène  et  on 
fait  arriver  à  saturation  du  gaz  acide  sulfh^drique.  Les  dé- 
pilatoires sont  parfois  dangereux,  parce  qu'ils  sont  causti- 
ques, et  qu'il  faut  s'en  servir  constamment. 

L'électrolyse,  employée  depuis  quelques  années  comme 
dépilatoire,  est  la  destruction,  par  le  pôle  négatif  d'un 
courant  continu,  du  follicule  pileux,  de  la  racine  du  i)oil, 
ce  qui  rend  l'action  définitive;  mais,  comme  il  faut  agir 
sur  chaque  poil  séparément,  ce  moyen  de  destruction  est 
lent  et  désagréable. 

DÉPILEMENT  n,  m.  Min.  V.  dépilage. 

DÉPILER  (lat.  depilare;  de  rfepriv.,et  de pi7it5,  poil)  v.  a. 
Enlever  ou  détruire  les  cheveux,  les  poils  do  ;  Une  femme 
qui  a  de  la  barbe  est  réduite  à  se  faire  dépiler. 

—  Dépiler  les  peaux,  Tochn.  En  enlever  le  poil  en  les 
raclant  avec  un  couteau  rond. 

Se  dépiler,  v.  pr.  Perdre  ses  poils  ou  ses  cheveux,  ii  Ar- 
racher ou  détruire  ses  poils. 

DÉPILER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  pile)  v.  a.  Min.  Abat- 
tre les  piliers  réservés  dans  une  couche  exploitée  et  qu'on 
veut  épuiser  pour  l'abandonner. 

DÉPINGLAGE  {glaf)  n.  m.  Action  de  dépingler  :  Le  dé- 
pinglage  d'une  toile. 

DÉPINGLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  épingle)  v.  a.  Enle- 
ver les  épingles  qui  tiennent  une  toile  tendue  par  les  bords  : 
DÊPiNOLKR  une  toile. 

Se  dépingler,  v.  pr.  Etre  dépinglé. 

DÉPIOTER  V.  a.  Linguist,  V.  dépiauter. 

DÉPIPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  pipe)  v.  a.  et  n.  Fam. 
Oter  la  pipe  de  la  bouche. 

DÉPIQUAGE  {kaf  —  rad.  dépiquer)  n.  m.  Opération  par 
laquelle  on  fait  sortir  le  grain  de  l'épi,  en  faisant  fouler  les 
gerbes  jiar  des  animaux,  ou  en  les  pressant  sous  des  rou- 
leaux. Il  On  dit  aussi  dépiqdaison. 

—  Encycl.  Pour  exécuter  le  dépiquage,  on  délie  les 
gerbes  et  on  les  dresse,  les  épis  en  dessus,  de  manière 
qu'elles  se  soutiennent  mutuellement.  Elles  sont  ainsi  dis- 
posées circulairement  sur  une  aire  bien  plane  au  nombre 
de  plusieurs  centaines  ou  de  quelques  milliers,  constituant 
dans  leur  ensemble  ce  qu'on  appelle  Vairée. 

L'airée  est  piétïnée  par  les  animaux  dépiqueurs,  autant 
que  possible  des  chevaux  ou  des  mulets.  Les  animaux 
prennent  au  début  l'allure  du  pas,  puis  on  les  fait  trotter 
par  couples  ou  par  trois  en  les  forçant  à  suivre  une  ligne 
spirale  de  la  circonférence  de  l'airée  vers  le  centre,  ou  in- 
versement. Ouclq^uefois,  on  remplace  le  piétinement  des 
animaux  par  l'action  d'un  rouleau  pesant.  Quand  les  gerbes 
ont  été  foulées,  elles  sont  retournées  à  la  fourche,  pour 
achever  de  séparer  les  grains  et  la  paille. 

Le  dépiquage  est  d'une  pratique  très  ancienne.  C'est  un 
procédé  beaucoup  plus  coûteux  et  beaucoup  moins  par- 
fait que  le  battage  à  la  machine.  (V.  batteuse.)  Comme  on 
l'exécute  on  plein  air,  il  ne  peut  être  opéré  que  sous  un 
climat  sec.  En  France,  son  usage,  très  répandu  autrefois 
dans  la  région  méridionale,  tend  à  en  disparaître. 

DÉPIQUER  (A-^  — du  préf.  priv.  dé,  et  de  i^pî)  v.  a.  Agric. 
Oiférer  le  dépiquage  de  :  Dépiquer  du  froment,  du  seigle. 

—  Jardin.  Sortir  de  terre  une  jeune  plante  venue  de 
graine,  afin  do  la  replanter  ailleurs. 

Se  dépiquer,  v.  pr.  Etre  dépiqué  :  Les  céréales  se  dé- 
piquent encore  dans  les  départements  du  midi  de  la  France. 

DÉPIQUER  [ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  piquer)  v.  a. 
Défaire  les  piciûres  de  :  Dépiqukr  une  courtepointe. 

—  Fig.  Faire  q^u'on  ne  soit  plus  piqué,  fâché;  consoler. 
(Peu  us.)  Il  Désaflectionner,  détacher.  (Vieux.) 

Se  dépiquer,  v.  i-r.  Etre  dégarni  de  ses  piqûres. 

—  Fig.  Se  défâcher,  revenir  de  sa  mauvaise  humeur. 
il  Se  détacher  de.  ("Vieux.) 

DÉPIQUEUR  [keur'),  EUSE  n.  Personne  ou  animal  em- 
ployé au  dépiquage  des  grains,  n  Adjectiv.  :  Ouvriers  dé- 
piqueurs. 

DÉPISTER  {slé  —  du  préf.  priv.  dé,  bt  de  piste)  v.  a. 
Chass.  Découvrir,  suivre  la  piste  d'une  pièce  de  gibier 
quelconque  :  Dépister  un  lièvi'e.  il  Faire  perdre  la  piste, 
la  trace  à  un  chien  qii'  poursuit  une  pièce  de  gibier.  (On 
dit  alors  que  le  chien  est  eîi  défaut.) 

—  Fig.  Découvrir  dans  sa  retraite  :  Dépister  un  débi- 
teur. Il  Dévoyer,  mettre  en  défaut  :  Dêpj&tkr  ses  créanciers. 

DÉPISTEUR  (steur'),  EUSE  n.  Personne  qui  dépiste  : 
Un  DHPiSTEUR  de  curiosités. 

DÉPIT  [pi  —  du  lat.  despectus,  mépris)  n.  m.  Chagrin 
mêlé  d'impatience,  et  môme  d'un  peu  de  colère  :  Avoir, 
Concevoir,  Ressentir  du  dépit. 

—  Loc.  div.  £'n  dépit  de,  Malgré  la  volonté  ou  le  vœu 
de  :  Faire  une  chose  en  dépit  de  quelqu'un,  des  ordres 
de  quelqu'un.  \\  Nonobstant,  malgré  les  obstacles  opposés 
par  :  Nous  serons  heureux  en  dépit  du  sort.  (J.-J.  Rouss.) 

\\  L'n  dépit  du  sens  commun,  En  dépit  du  bon  sens.  Contre 
le  bcjn  goftt  ou  la  raison,  u  Fn  dépit  que  j'en  aie,  que  vous 
en  ayez,  qu'il  en  ait.  Se  disaient  autrefois,  et  se  disent  par- 
fois encore  par  archaïsme,  pour  Malgré  que  j'en  aie,  que 
vous  en  ayez,  qu'il  eu  ait. 

—  Syn.  Dépit,  colère,  courroux,  etc.  V.  coLèRE, 
Dépit  amoureux  (le),  comédie  en  cinq  actes,  de  Mo- 
lière, représentée  d'abord  â  Béziers,  devant  les  états, 
en  1G5G,  ensuite  à  Paris,  sur  le  théâtre  du  Petit-Bourbon, 
en  1658.—  Deuxjeunos  gens,  Eraste  et  Valère,  courtisent 
la  fille  d'Albert,  Lucilo,  dontlo  cœur  penche  vers  le  pre- 
mier. Erasto  apprend  de  Mascarille,  le  valet  do  son  rival, 
que,  depuis  trois  jours,  Lucilo  et  Valère  sont  unis  par  un 
lien  secret.  Dans  sa  fureur,  Erasto  charge  Marinette,  la 
servante  do  Lucilo,  d'annoncer  à  sa  trompeuse  maîtresse 
que  tout  est  rompu  entre  eux.  Gros- René,  le  valet  d'Eraste, 
se  brouille  également  avec  Marinette.  Sans  suivre  cet  im- 
broglio à  l'italienne  dans  tous  ses  détails,  nous  passerons 
au  dénouement  qui  explique  tout.  C'est  Ascagne,  une 
sœur  do  Lucile,  jusque-là  dissimulée  sous  des  véiomcuis 


632 

d'homme,  qui  s'est  unie  secrètement  à  Valère,  alors  que 
celui-ci  se  croit  l'époux  de  Lucile. Valère  se  console  vite 
de  sa  mésaventure  en  se  trouvant  l'époux  dune  femme 
charmante,  et  abandonne  volontiers  à  son  rival  Eraste  la 
main  de  Lucile.  Gros-René  et  Marinette  continuent  à 
suivre  l'exemple  de  leurs  maîtres,  et  se  marient. 

Deux  scènes  originales,  celle  de  la  brouillerie  des  deux 
amants,  situation  que  Molière  a  reprise  lui  môme  dans  le 
Tartufe  et  dans  le  Bourgeois  gentilhomme,  et  celle  du  valet 
avec  la  suivante,  offrent  une  situation  de  cœur  toujours 
vraie,  toujours  jeune.  Lucile,  l'héroïne,  commence  la  ga- 
lerie de  ces  filles  de  Molière,  aussi  sages  que  belles,  sin- 
cères et  bien  élevées,  dont  les  suivantes  ont  le  propos  vif 
et  délibéré.  Rien  n'est  plus  comique  que  la  tirade  où  Gros- 
René,  transformé  tout  à  coup  en  pnilosophe  de  la  pre- 
mière force,  fait  de  la  femme  un  portrait  dont  il  ne  peut 
se  tirer.  Le  sujet  du  Dépit  amoureux  est  emprunté  à  l'In- 
téressé, de  Nicolo  Secchi.  L'auteur  italien  a  fourni  â  Mo- 
lière le  fond  du  sujet  ;  le  roman  invraisemblable  de  la  nais- 
sance et  de  la  supposition  d'Ascagne,  son  mariage  secret 
moins  croyable  encore,  enfin,  tout  ce  qui  complique  l'in- 
trigue de  cette  comédie.  Riccoboni  et  Cailhava  prétendent 
que  la  scène  du  dépit  est  elle-même  empruntée  à  un  ca- 
nevas italien  intitulé  :  gli  Sdeqni  amorosi  (les  Dépits  amou- 
reux). Voltaire  se  borne  à  dire  que  l'idée  de  ce  tableau 
charmant  est  empruntée  à  l'ode  d'Horace  :  Donec  gratus 
eram  tibi.  Le  Dépit  amoureux  a  été  souvent  arrangé,  abrégé 
et  joué  en  trois  ou  deux  actes,  ou  même  en  un  acte, 

DÉPIT  (pi),  ITE  adj.  Qui  a  du  dépit.  (Vieux.) 

DÉPITER  (rad.  dépit)  v.  a.  Mépriser.  (Vieux.)  u  Dépiter 
quelqu'un  de  quelque  chose.  Le  regarder  comme  incapable 
de  quelque  chose.  (Vieux.)  u  Auj.  Donner,  causer  du  dépit 
à  :  Dépiter  un  enfant,  une  femme. 

Se  dépiter,  v.  pr.  Prendre  en  dépit,  se  fâcher,  il  Fam.  Se 
dépiter  contre  soiï  ventre.  Se  priver  de  manger  par  dépit, 
par  mauvaise  humeur.  (On  dit  plus  ordinairement  bouder 

CONTRE  son    ventre.) 

DÉPITEUX  {teû),  EUSE  adj.  Qui  a  du  dépit.  (Vieux.) 

—  Oiseau  dépiteux.  En  T.  de  fauconn..  Oiseau  qui  ne 
veut  pas  revenir  quand  il  ar  perdu  ou  lâché  sa  proie. 

DÉPIVOTER  (du  préf.  dé,  et  de  pivot)  v.  a.  Couper  le  pivot 
d'une  racine. 

DÉPLACEMENT  (man)  n,  m.  Action  de  déplacer,  do 
changer  de  lieu;  résultat  de  cette  action  :  Le  déplacement 
d'u7i  mobilier,  il  Action  d'une  personne  qui  se  déplace,  qui 
se  transporte  d'un  lieu  dans  un  autre  :  Payer  les  frais  de 
déplacement  des  experts. 

—  Changement  de  place,  de  fonctions,  mouvement  dans 
un  personnel  administratif  ;  De  grands  déplacements  datis 
la  magistrature. 

—  Fig.  Trouble  apporté  dans  l'ordre  naturel  ou  existant  : 
Toute  invention  nouvelle  cause  de  grands  déplacements 
dans  l'industrie. 

—  Mar.  Déplacement  d'un  navire.  Volume  d'eau  déplacé 
par  la  carène,  u  Déplacement  lège.  Poids  de  la  coque  et 
des  accessoires.  Il  Déplacement  en  charge,  Poids  du  navire 
avec  ses  approvisionnements,  son  chargement. 

—  Techn.  Méthode  de  déplacement.  Méthode  particulière, 
employée  pour  entraîner,  en  faisant  usage  d'un  liquide 
approprié,  les  principes  actifs  que  contient  un  corps  so- 
lide et  qui  sont  solubles  dans  ce  liquide. 

—  Véner.  Etre  en  déplacement  de  chasse  à...  Se  dit  d'un 
veneur  qui  a  conduit  avec  lui  dans  une  contrée  son  équi- 
page composé  de  piqueurs,  valets  de  limiers,  chevaux  et 
chiens.  (Ce  terme  ne  s'applique  absolument  qu'à  la  chasse 
à  courre,  et  sjus-entend  un  séjour  de  quelque  durée.) 

—  Encycl.  Techn.  La  méthode  de  déplacement  (ut  d'abord 
une  opération  purement  pharmaceutique  ;  mais  l'industrie 
s'en  est  emparée.  C'est  une  opération  qui  se  rapproche 
assez  de  la  lixiviation. 

Après  avoir  réduit  en  poudre  la  matière  que  l'on  veut 
traiter,  on  la  met  dans  un  vase  ouvert  ou  fermé,  suivant 
que  le  liquide  enijiloyé  n'est  pas  volatil  comme  l'eau,  ou 
volatil  comme  1  ether,  l'alcool,  etc.  Cette  poudre  est  tassée 
convenablement,  pour  ne  pas  offrir  de  voie  trop  facile  au 
liquide.  On  verse  peu  à  peu,  sur  la  substance,  le  liquide 
destiné  à  l'épuiser  de  ses  principes  solubles,  en  le  faisant 
s'écouler,  par  la  partie  intérieure  du  vase,  dans  un  second 
récipient,  jusquà  ce  qu'enfin  ce  liquide  s'échappe  sans 
s'être  chargé  de  matières  extractives.  Quand  l'opération 
se  fait  à  la  température  de  l'ébullition,  on  emploie  des  ap- 
pareils spéciaux  appelés  digesteurs. 

La  méthode  de  déplacement  est,  de  nos  jours,  fort  em- 
ployée pour  obtenir  des  solutions  très  concentrées  devant 
servir  à  la  préparation  des  extraits. 

DÉPLACER  {sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  place.  Prend  une 
cédille  sous  le  c  devant  un  a  et  un  o  :  Nous  déplaçons.  Il 
déplaça)  v.  a.  Transporter  d'une  place  dans  une  autre  : 
Déplacer  des  livres,  il  Faire  changer  de  place;  prendre  la 
place  de  :  Nouveau  locataire  gui  en  déplace  un  ancien.  \\ 
Oter  son  emploi  â  quelqu'un,  avec  ou  sans  compensation  : 
DÉPLACER  un  sous-préfet. 

—  Fig.  Donner  un  autre  sens,  une  autre  direction  à  : 
DÉPLACER  un  point  de  vue.  il  Détourner,  éloigner  du  but  ou 
du  point  de  départ  :  Déplacer  la  question. 

—  Comm.  et  écon.  soc.  Déplacer  des  rnarchayidises,  Les 
transporter  ailleurs  pour  les  vendre  à  de  meilleures  con- 
ditions. Il  Déplacer  les  richesses.  Créer  de  nouveaux  moyens 
de  production  au  détriment  d'autres  moyens  ayant  le  même 
genre  d'utilité. 

Déplacé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déplacer. 

—  Qui  n'est  pas  à  sa  place,  qui  no  doit  pas  6tre  dans  un 
certain  lieu  ou  dans  une  certaine  société  :  Uîie  femme  est 
toujours  DÉPLACÉE  duus  les  endroits  où  les  hommes  soJit 
7'éunis.  (Balz.) 

—  Fig.  Qui  ne  convient  pas,  qui  est  hors  de  propos  dans 
certaines  circonstances  données  :  Un  mot  déplacé.  Un 
luxe  déplacé. 

—  Bot.  Beaucoup  d'organes  dans  les  plantes  sont  dé- 
placés de  leur  position  normale  par  des  accroissements  iné- 
gaux, des  soulèvements,  etc. 

—  Comm.  Papier  déplacé  ou  substantiv.  Déplacé,  Effet 
do  commerce  payable  dans  d'autres  villes  que  celles  où 
la  Banque  do  France  a  des  succursales,  et  surtout  Effet 
payable  dans  une  petite  localité  oii  le  recouvrement  est 
difficile  et  coûteux. 

Se  déplacer,  v.  pr.  Changer  de  place,  de  lieu,  do  de- 
meure. Il  S'ûter  mutuellement  son  emploi  :  L'histoire  d'une 
révolution  est  celle  d'ainbilieux  qui  se  déplacent.  (Boiste.) 


633 

—  Fig.  Prendre  une  autre  direction,  agir  dans  un  autre 
sons  :  Le  prnf/rés  ne  disparnît  Jamais  ;  mais  il  sii  uki'LAci-: 
souvent.  (L.  Napoléon.) 

DÉPLAIRE  {plih''  —  du  préf.  priv.  di'-,  ot  do  vlaife.  So 
conjugue  comme  co  dernier)  v.  n.  Etre  désagréable,  en  par- 
lant dos  personnes  et  des  choses;  provoquer  la  désappro- 
bation :  //  faut  inspirer  aux  oifajits  «oh  le  d<hir  de  plaire, 
mais  la  crainte  de  dkplaire.  (M™»  Neckor.)  il  Causer  du  dé- 
plaisir, du  chagrin,  do  la  peine  :  L'ami  véritable  est  celui 
qui  ne  craint  pas  de  nous  déplaikii:  pour  nous  éclairer.  (La 
Hochof.-Doud.) 

—  N'en  déplaise  ou  Ne  déplaise  à,  Malgré,  en  dépit  do  : 
Travailler  et  ynanger,  c'est,  n  en  déplaise  aux  écrivains  ar- 
tistes, la  seule  fin  apparente  de  l'homme,  (Proudh.) 

—  IniporsoLiuoll.  ;  Il  "te  déplaît  de... 

Se  clepla.ire,  v.  pr.  Ne  pas  so  trouver  bien,  s'onnuyer  : 
Se  DÊPLAmE  à  la  campagne.  Il  Ne  pas  prendre  plaisir  :  Se 
DÉPLAIRE  à  la  conversation  de  quelqu'un.  Il  No  pas  réussir, 
ne  pas  prospérer  :  L'olivier  se  déplaît  dans  les  terrains 
sahlonncux.  (A.  Hugo.)  —  Par  plaisant.  No  pas  so  ren- 
contrer ou  no  pas  séjourner  :  il  est  bien  prouvé  que  les 
billets  de  banque  se  déplaisent  dans  certains  portefeuilles. 
Il  No  pas  se  plaire  à  soi-même,  être  mécontent  de  sa  per- 
sonne ou  de  ses  qualités,  il  Etre  désagréable  l'un  à  l'autre. 

—  Gramm.  Comme  verbe  neutre,  déplaire  so  conjugue 
avec  l'auxiliaire  avoir.  Comme  verbe  rélléchi,  il  prend  né- 
cessairement l'auxiliaire  être;  mais  le  participe  déplu  est 
invariable  dans  tous  les  cas  :  Elle  ne  voulut  pas  l'ester  dans 
cette  maison,  elle  s'y  était  trop  déplu. 

DÉPLAISAMMENT  (plè-za-man)  adv.  D'une  manière  dé- 
plaisante, désagréable. 

DÉPLAISANCE  {plè-zanss)  n.  f.  Eloi^nement ,  répu- 
gnance, dégoût  :  On  prend  oientât  en  deplaisance  'ceux 
dont  le  bonheur  est  trop  cher  pour  eux  et  pour  les  autres. 
(M""»  Necker.}iiDésagrément,  chose  déplaisante,  ennuyeuse  : 
Quelle  DÉPLAISANCE  d'être  obligé,  comme  les  plus  vils  des  ani- 
maux, de  manger  et  de  boire,  de  recommencer  tous  les  Jours  ! 
(Proudh.) 

DÉPLAISANT  {plè-zan),  ANTE  adj.  Qui  est  désagréable, 
fâcheux,  en  parlant  des  personnes  et  des  choses  :  Manières 
DÉPLAISANTES.  Pour  ne  pas  être  trompé,  il  ne  faut  faire 
d'affaires  qu'avec  les  gens  déplaisants.  (Fr.  Soulié.) 

—  Stn.  Déplaisant,  malplaisant.  Déplaisant  exprime  for- 
mellement l'action  de  déplaire;  malplaisant  peut,  à  la  ri- 
gueur, ne  signifier  que  le  défaut  d'être  peu  agréable,  do 
ne  pas  plaire  assez.  De  plus,  malplaisant  se  rapporte  tou- 
jours à  la  forme,  à  l'état  matériel  des  choses,  tandis  que 
déplaisant  s'emploie  souvent  par  rapport  aux  convenances 
morales,  aux  défauts  du  caractère. 

—  Anton.  Agréable,  attrayant,  charmant,  engageant, 
plaisant,  ragoûtant. 

DÉPLAISIR  {plè-zir  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  plaisir) 
n.  m.  Sentiment  pénible,  contrariété,  chagrin  :  Causer, 
Eprouver  un  déplaisir. 

—  Syn.  Déplaisir,  mécontentement.  Le  déplaisir  peut 
venir  des  choses  ou  des  personnes  ;  le  mécontentement  vient 
toujours  des  personnes.  Le  déplaisir  causé  par  des  per- 
sonnes est  un  sentiment  pénible,  rien  de  plus.  Le  mécon- 
tentement suppose  ordinairement  une  espérance  frustrée. 

—  Anton.  Aise,  contentement,  joie,  jubilation,  plaisir, 
ravissement,  satisfaction. 

DÉPLANCHER  (du  préf.  priv.  rft^  etde  p^rtncAiî)  v.  a.  Oter, 
enlever  les  planches  de  :  Déplancheb  un  grenier,  un  hangar. 

Se  dépiancher,  v.  pr.  Etre,  devenir  déplanché. 

Deplanches  (Jean),  sieur  du  Chastelier,  poète  fran- 
çais, né  à  Nouaillé,  dans  le  Poitou,  vers  le  milieu  du 
xvi«  siècle,  mort  vers  1610.  Entré  dans  les  ordres,  il  devint 
prieur  do  Comblé  et  sous-chantre  de  Sainto-Radogonde, 
composa  quelques  opuscules  galants  et  mit  en  quatrains 
les  Psaumes  do  David.  Son  principal  ouvrage  est  un  poômo 
en  stances,  intitulé  le  Misogyne  ou  la  Haine  des  femmes. 
Son  neveu,  Bornier  de  La  Brousse,  a  rassemblé  tout  ce 
qu'il  a  écrit  sous  le  titre  de  :  Recueil  des  œuvres  poétiques 
de  Deplanches  (1612). 

DÉPLANER  {du  lat.  displanare,  môme  sens)  v.  a.  Aplanir, 
unir.  (Vieux.)  il  Dans  le  langage  de  Fourior,  Retirer,  faire 
sortir  de  son  plan  :  Déplaneh  un  astre. 

DE  PLANO  (du  lat.  de,  de,  et  planus,  plan)  loc.  adv.  Aisé- 
ment, sans  difficulté,  comme  on  marche  sur  un  endroit  plan 
ot  uni. 

—  En  T.  de  dr.,  Tout  de  suite,  sans  jugement  :  Il  a  obtenu 
gain  de  cause  de  plano. 

DÉPLANTAGE  (taj']  n.  m.  Action  do  déplanter,  il  On  dit 

plus  urduiaironiont  déplantation. 

DÉPLANTATION  {si-on)  n.  f.  Action  do  déplanter  :  La 
DEPLANTATION  d'un  arbrc,  d'un  arbuste. 

—  Encycl.  On  déplante  quand  la  végétation  est  inac- 
tivo  ou  pou  active,  c'est-à-dire  en  hiver  ou  pondant  le 
jdein  été.  Les  déplantations  sont  opérées  en  été,  à  la  lin 
ou  mieux  au  commencement  du  jour  :  pendant  r^u'on  la 
transporte,  la  plante  est  préservée  d'une  évaporation  trop 
active  (s'il  est  nécessaire,  on  l'onveloppo  de  paille  ou  do 
mousse);  après  sa  mise  en  place,  elle  est  arrosée  copieu- 
sement. Los  déplantations  d'hiver  sont  préférables  :  on 
les  exécute  quand  la  température  est  douce.  Les  arbres 
résineux  sont  déplantés  au  printemps,  quand  ils  possèdent 
leurs  anciennes  fouilles. 

Dans  tous  les  cas,  il  faut  éviter  avec  soin  do  mutiler 
les  racines,  do  briser  !es  radicelles.  Lorsqu'il  s'agit  d'un 
arbro,  on  laisse  autant  que  possible  la  masse  dos  racines 
principales  emprisonnée  dans  un  bloc  do  terro. 

DÉPLANTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  planter)  V.  a.  Oter 
do  terro  pour  planter  ailleurs  :  Déplanter  un 
arbre,  il  Enlever,  arracher  les  arbres,  les  plantes 
do  :  DÉPLANTER  UH  jardin,  un  bosquet,  ii  Arracher 
de  terro  :  Déplanter  un  échalas,  une  tente.  \\  Fig. 
Arracher  à  son  milieu,  dépayser  :  Déplanter  un 

Campai/niird. 

Se  déplanter,  v.  pr.  Etre  déplantô. 
—  Anton.  Planter,  replanter. 

DÉPLANTEUR  n.  m.  Celui  qui  déplante  dos  ar- 
bres, (l'on  usité.) 

DÉPLANTOIR  ito-ar'  ~  rad.  déplanter)  n.  m. 
Outil  Korvant  ù.  lover  les   plantes  sans  oudomniagor  lo^^ 
ractno.s. 


DÉPI^TRAGE  {traj')  n.  m.  Action  do  déplâtrer,  d'ôter  le 
plàtrii  :  L<:  déi'LÀtrage  d'un  plafond.  Il  Elimination  du 
plàno  ou  sulfate  do  cliaux  ajouté  au  vin. 

DÉPLÂTRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  plâtrer)  v.  a.  Otor, 
enlever  le  plîUro  do  :  Déplâtrer  un  mur. 

—  Fig.  Mettre  ù  découvert,  mettre  à  nu,  démasquer  : 
Déplàtukr  les  vices,  l'hypocrisie  de  quelqu'un.  (Peu  usité.) 

—  Anton.  Replâtrer. 

DÉPLÉTIF,  IVE  (du  lat.  dcplcre,  supin  depletum,  vider) 
adj.  Med.  gui  [)ruduit  ladéplétion  :  Evacuation  déplétive. 

DÉPLÉTION  {si'07i  —  rad.  déplétif)  n.  f.  Méd.  Diminution 
ou  suppression  de  la  réplétion,  de  rengorgomont. 

DÉPLI  n.  m.  Etat  do  ce  qui  est  déplié. 

DÉPLIANT  [pli-an]  n.  m.  Feuille  d'images  ou  album  qui 
se  drphe. 

DÉPLIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  déplier.  —  Prend  deux  i 
de  suite  aux  doux  prcm.  pors.  plur.  de  l'imparf.  do  Tind.  ot 
du  prés,  du  subj.  :  Nous  dépliions.  Que  vous  dépliiez)  v.  a. 
Etendre,  ouvrir  ce  qui  était  plié  :  DÉPLiiiR  des  étoffes,  sa 
serviette. 

—  Fig.  Ouvrir,  laisser  pénétrer  :  Déplier  son  secret, 
son  cœur.  (Peu  usité.) 

—  Vén.  Déplier  le  trait  du  limier.  So  dit  lorsqu'on  allonge 
pou  à  peu  le  trait  ou  corde  do  crin  tenant  à  la  botte  du 
limier. 

Se  déplieP,  v.  pr.  Etre,  devenir  déplié. 
Déplié,  ée  part.  pass.  du  v.  Déplier, 

—  n.  m.  Le  déplié.  Se  dit,  dans  les  magasins  de  nou- 
veautés, pour  désigner  toutes  les  étotfes,  vêtements,  etc., 
dépliés  dans   la  journée  et  qu'on  remet  en  place  le  soir. 

—  Fig.  Se  dérouler,  s'ouvrir,  so  laisser  pénétrer. 

—  Anton.  Plier,  replier. 

DÉPLISSAGE  {pli-saj')  n.  m.  Action  de  déplisser. 

DÉPLISSER  {plî-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  plisser'^  v.  a. 
Défaire  les  plis  do  ;  Déplisser  U7ie  robe.  Ce  n  est  qu  assez 
avant  dans  la  nuit  que  les  volubilis  déplissent  leurs  fleurs. 
(A.  Karr.) 

Se  déplisser,  v.  pr.  Etre  déplissé,  perdre  ses  plis. 

—  Anton.  Plisser,  replisser. 

DÉPLOIEMENT  ou  DÉPLOÎMENT  (ph-a-man)  n.  m. 
Action  do  déployer;  état  de  ce  qui  est  déployé  :  Le  dé- 
ploiement d'une  pièce  d'étoffe. 

—  Par  ext.  Etendue,  suite  développée  :  Le  Pérou  pos- 
sède sur  le  Pacifique  un  très  beau  déploikment  de  côtes. 

Rien  n'est  beau  sur  la  terre,  en  spectacles  féconde, 
Comme  le  déploiement  d'une  campagne  blonde. 

A.  Barbier. 

—  Fig.  Emploi,  étalage,  exhibition,  développement  de 
moyens  :  Déploiement  d'éloquence,  de  richesses. 

—  Encycl.  Milit.  Le  déploiement  est  une  manœuvre  par 
laquelle  on  passe  de  Vordre  en  colonne  (ordre  de  marche) 
à  Vordre  en  bataille  (ordre  de  combat).  C'est  surtout  en  vue 
de  rendre  le  déploiement  aussi  prompt  que  possible  et 
susceptible  de  s'elfectuer  simplement,  dans  une  direction 
quelconque,  que  sont  conçus  tous  les  dispositifs  et  tous  les 
règlements  de  manœuvres.  C'est  pour  cela  qu'outre  l'ordre 
simplement  en  colonne,  on  a  imaginé  l'ordre  en  ligne  de 
colonnes,  qui  se  compose  d'un  certain  nombre  de  colonnes 
marchant  parallèlement  les  unes  aux  autres  à  intervalles 
de  déploiement,  ou  se  rapprochant,  se  resserrant  parfois  en 
masse  quand  le  terrain  ou  d'autres  considérations  l'exigent. 
En  réalité,  le  passage  successif  do  la  masse  à  la  ligne  de 
colonnes,  puis  de  celle-ci  à  Vordre  en  bataille,  est  une  ma- 
nière de  graduer  le  déploiement,  qui  permet  do  l'effectuer 
lo  plus  vite  possible,  au  dernier  moment,  tout  en  restant, 
aussi  longtemps  que  faire  se  peut,  dans  uno  formation 
qui  facilite  la  marche  sans  être  trop  vulnérable  aux  coups 
do  l'ennemi. 

DÉPLOMBAGE  (plon-baj')  n.  ni.  Action  d'enlever  le 
plomb  do.  Il  Action  de  déplomber  uno  dent. 

DÉPLOMBER  (plon-bê  —  du  préf  prîv.  dé,  et  de  plom- 
ber) V.  a.  Enlever  les  plombs  apposés  sur  des  ballots,  des 
caisses,  des  sacs,  etc.  il  Dégarnir  uno  dont  précédemment 
obturée. 

DÉPLORABLE  adj.  Qui  mérite  d'étro  déploré,  qui  est 
extrêmement  regrettable  i  Evénement  déplorable.  Habi- 
tudes déplorables. 

—  Poétiq.  Digne  do  pitié,  en  parlant  d'une  personne  : 
Déplorable  victime. 

—  Syn.  Déplorable,  lamentable,  pitoyable.  Co  qui  est 
déplorable  paraît  tel  aux  yeux  de  la  raison;  l'esprit  aper- 
çoit les  motifs  pour  lesquels  il  déplore,  c'osl-à-dire  il 
roRrotte,  il  condamne,  il  trouve  fâcheux.  Ce  qui  ast  lamen- 
table excite  à  un  haut  point  la  sensibilité  )us(|u';\  arracher 
des  plaintes  et  dos  cris.  Pitogable  est  plus  faible  ipio  les 
doux  autres  mots  ;  il  signitie  simplement  «  digne  de  pitié  »  - 

DÉPLORABLEMENT  adv.  D'une  manière  déplorable. 
DÉFLORATION  [si-on  —  rad.  déplorer")  n.  f.  Lamentation, 
manifestation  do  regrets,  de  douleur.  [Vieux.] 

—  Littér.  Nom  qu'on  donnait,  au  moyen  âge,  à  un  genre 
de  poésie  analogue  à  la  complainte. 

DÉPLORER  (lat.  dcplorare;  dU  préf.  de,  et  do  plorare, 
pleurer)  v.  a.  Trouver  mauvais,  regretter,  faire  des  plaintes 
sur  :  Déplorer  les  actes  du  gouvernement,  la  mort  aun  ami. 

Poétiq.  Prendre  en  pitié,  en  parlant  dos  personnes  : 

InrortunOa  tous  deux,  daignez  qu'on  \o\n  déplore. 

Uacinb. 

Se  déplorer,  v.  pr.  Etre  déploré,  regretté,  ii  Pleurer  sur 
soi-même.  (Vieux.) 

DÉPLOYER  [plo-a-iê  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  ployer. 
Se  coiijuu'ue  comme  ce  dernier)  v.  a.  Etendre,  développer, 
en  parlant  d'un  objet  qui  était  ployé  :  Déployer  ses  ailes, 
les  voiles. 

—  Fig.  Développer,  manifester,  faire  usago  do  :  Dé- 
ployer toute  son  éloquence,  il  Montrer,  étaler,  faire  parade 
de  :  DÉPLOYER  un  grand  luxe» 

—  poétiq.  ot  par  métaphore  ;  La  nuit  déploir  ses  voiles. 
Il  Déph'/er  l'étendard  de  la  révolte,  So  révolter. 

—  Fain.  Péplot/er  lesjajnbes.  S'enfuir,  prendre  sa  course. 

—  Art  milit.  î*'airo  occuper  un  plus  vasto  espace,  faire 
prendre  l'ordre  do  bataille  A  :  Déployer  une  armée. 

—  Mar.  Déployer  le  pavillon,  Lo  laisser  flotter  au  vont. 
-  Véiier.  Syn.  de  dkplikr. 

Déployé,  ée  part.  i)ass.  du  v.  Déployer. 

h'nsriunes  déplin/érs,  A  enseignes  déployées.  Dans  uno 
I    yuorroouverto-.CumùanrfENSEiGNESDÊPLOYÉBS.  il  Agorgc 


DEPLAIRE  —  DEPONTAN 

déployée,  Démesurément,    sans  retenu©  :  Itire  A.  gorge 

Dl'U'LOYÉK. 

Se  déployer,  v.  pr.  Etre,  devenir  déployé,  étalé. iiS'éten- 
dre,  so  développer,  occuper  un  espace  plus  vasto.  il  Mon- 
trer sa  vasto  étendue. 

—  Fig.  So  montrer,  so  manifester. 

—  Mar.  So  briser  ot  s'épandre,  on  parlant  do  la  mer 
lorsqu'elle  rencontre  un  obstacle. 

—  Anton.  Ployer,  reployer. 

DÉPLUMER  (du  préf.  pnv.  dé,  et  do  plume)  v.  a.  Arra- 
clicr  les  plumes  do  :  Déi'Lumkr  un  canard,  toi  potdet.  Il  On 
dit  plus  ordinairement  plumeh. 

—  Fam.  Faire  perdre  les  cheveux  ù.  :  Les  excès  déplu- 
ment le  crâne. 

—  Fij?.  Di:'pouiIlor  :  Déplumer  un  gogo. 

Se  déplumer,  v.  pr.  S'arracher  les  plumes,  il  Perdre  ses 
plumes.  Il  Fam.  Devenir  chauve.  —  Perdre  ses  forces,  son 
argent,  etc. 

—  Anton.  Emplumer,  remplumer, 

DÉPOCHER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  poche)  v.  a.  Fam. 
Oter,  tirer  do  sa  poche,  débourser  ;  Dépocher  vingt  fi'aiics. 

—  Anton.  Empocher. 

DÉPOÉTISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  poétiser)  v.  a. 
Oter,  faire  perdre  le  caractère  poétique  à  :  Les  mœurs 
actuelles  dépoétisent  la  femme. 

DÉPOINTAGE  [pou-in-taj']  n.  m.  Action  de  dépointer  : 
Le  dépointage  d'une  pièce  d'étoffe. 

—  Encycl.  Dans  les  métiers  à  filer  appelés  mule-jenny 
et  self-acting,  le  dépointage  est  la  période  do  mouvement 
suivant  la  torsion  et  précédant  lo  rcnvidage.  Le  dépoin- 
tage s'exécute  à  la  main  quand  on  fait  usage  du  mule- 
jenny;  il  se  fait  automatiquement  avec  lo  self-acting. 
Pendant  cette  période  de  mouvement,  les  broches  tour- 
nent en  sens  inverse,  afin  de  dérouler  lo  fil  envidé  jusqu'à, 
la  partie  supérieure  de  la  broche. 

DÉPOINTEMENT  (/)ou-in,  man  —  rad.  dépointer)  n.  m. 
Dr.  oout.  En  Picardie,  Eviction,  sans  indemnité,  d'un  fer- 
mier qui  n"a  pas  rempli  les  conditions  du  bail  ou  les  obli- 
gations imposées  par  la  coutume. 

DÉPOINTER  (pou-in  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  point) 
V.  a.  Techu.  Couper  les  points  qui  retiennent  une  pièce 
d'étoffe  pliée  :  Dépointer  une  pièce  pour  la  juontrer  aux 
clieJïts. 

—  Artill.  Dépointer  une  pièce,  La  déplacer  de  sa  posi- 
tion de  pointage. 

—  Dr.  coût.  En  Picardie,  Evincer  un  fermier  par  dé- 
pointement. 

—  Filât.  Opérer  le  dépointage,  soit  à  la  main  avec  lo 
mule-jenny,  ou  automatiquement  en  faisant  usage  du  mé- 
tier self-acting. 

DÉPOINTEUR  ipou-iyi)  n.  m.  Dr.  coût.  Propriétaire  qui 
dépeinte  son  fermier. 

T)ÉPOLARISANT  (zan),  ANTE  adj.  Qui  dépolarise. 

DÉPOLARISATION  {si-on  —  rad.  dépulariser)  n.  f.  Phy- 
siq.  Action  de  détruire  la  polarisation  :  La  dépolarisation 
de  la  lumière. 

—  Electr.  Opération  consistant  à  empêcher  l'adhérence 
des  bulles  d'hydrogène  sur  les  électrodes  de  pile  ou 
d'électrolyte. 

—  Encycl.  Electr.  La  dépolarisation  peut  être  obtenue: 
1»  par  un  procédé  mécanique,  tel  que  l'agitation  du  li- 
quide par  un  courant  d'air  ou  l'agitation  des  électrodes 
elles-mêmes;  2"  par  un  procédé  physique;  par  exemple, 
en  rendant  l'électrode  rugueuse  par  une  couche  de  mousse 
de  platine  (pile  Smée);  3'  par  un  procédé  chimique;  par 
exemple,  en  absorbant  l'hydrogène  au  fur  et  à  mesure  de 
sa  production  par  des  corps  oxydants,  tels  que  l'acide 
azotujue.  les  chromâtes  {pile  au  bichromate);  A"  par  un 
procédé  électro-chimique;  par  exemple,  en  mettant  l'élec- 
trode dans  une  dissolution  d'un  do  ses  sels,  on  peut  s'ar- 
ranger de  façon  qu'il  v  ait  dépôt  do  métal  au  lieu  de  bulles 
d'hydrogène  aux  endVoits  où  le  courant  quitte  lo  liquide 
(piles  Daniell,  Clark)- 

DÉPOLARISER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  polariser)  v.  a. 
Phvsiq.  Détruire,  faire  cesser  l'état  do  polarisation  :  DÉ- 
POi^ARiSER  un  faisceau  lumineux. 

—  Electr.  Effectuer  la  dépolarisation. 

DÉPOLIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  poli/')  v.  a.  Oter,  dé- 
truire le  poli  do  :  DÉPOLIR  une  vitre.  Tous  les  acides  oÊ- 
voiASSENT  facile jnent  le  tnarbre. 

Dépoli,  le  part.  pass.  du  v.  Dépolir. 

—  n.  m.  Etat  de  co  qui  est  dépoli  :  Le  dépoli  d'unveiTC. 
Se  dépolir,  v.  pr.  Perdre  son  poli. 
DÉPOLISSAGE  {li-saj')n.  m.  Action  de  dépolir  uno  glace. 

uno  surface  métallique,  pour  en  enlever  la  transparence 
ou  lo  poli.  Il  On  dit  quelquefois  dépolissiîment. 

—  Encycl.  On  fait  subir  lo  dépolissage  principalement 
au  vorro  ou  au  cristal,  pour  leur  enlever  leur  transparence, 
tout  en  les  laissant  translucides.  Lo  dépolissage  des  objets 
plats,  comme  les  glacos  ou  les  vitres,  s'opérait  autrefois 
au  moyen  do  l'émeri  on  poudre.  Aujourd'hui,  on  obtient  des 
résultats  identiques  et  beaucouo  plus  rapides  ou  exposant 
ces  objets  aux  vapeurs  do  l'aciuo  lluorbydriquo. 

Pour  dépolir  les  globes  do  lampo  intérieurement,  on 
introduit  dans  chaque  globo  un  mélange  do  sable  quart- 
zeux,  do  gravier  et  d'eau,  et,  après  en  avoir  bouche  her- 
métiquement les  ouvertures,  on  les  dispose  dans  une 
caisse,  en  les  emballant  soigneusement  dans  de  la  paille. 
La  caisse  est  munie  latéralement  do  tourillons  au  moyen 
desquels  on  lui  fait  exécuter  un  mouvement  do  rotation 
prolongé  ;  dans  les  boules  de  vorro  ainsi  roulées,  ïo  sablo 
et  lo  gravier  frottont  contiuuoilomout  ot  oxôcutont  lo  aô- 
polissage. 

DÉPOLISSEMENT  n.  m.  Techn.  V.  DÉPOLISSAGE. 

DÉPOLISSEUR  {liseur'),  EUSE  n.  Personne  qui  dépolit. 

DÉPONENT  [tian),  ENTE  [du  lat.  deponcns,  qui  quittO] 
adj.  Gramm.  So  dit  do  certains  verbes  latins  qui  ont  la 
forme  passive  ot  la  signillcation  active,  comme  tniror, 
j'admire.  (On  les  a  ainsi  nommés  parce  qu'ils  semblent 
avoir  déposé,  pour  ainsi  dire,  lo  sens  passif  qu'ils  avaient 
primitivement,  pour  no  conserver  que  lo  sens  actil.) 

DEPONTAN  (du  lat.  depontanus  ;  du  priv.  de,  ot  pons. 
pintis.  pont;  proprem.  exclu  des  ponts)  n.  m.  Nom  donné, 
a  Komo,  aux  citoyens  sexagénaires  A  qui  leur  flgo  enle- 
vait lo  droit  de  voter,  et  qui,  par  conséquent,  ne  pussaiout 
plus  lo  pont  pour  alïor  aux  oomicos. 


DÉPONTILLAGE 


DEPOT 


DÉPONTILLAGE  {ti-llaf  [Il  mil.])  n.  m.  Action  de  dô- 
pontiller^  de  polir  le  verre  ou  le  cristal  en  le  détachant  du 
pont  il. 

DÉPONTILLER  {ti-Ué  [Il  mW.])  V.  a.  Détacher  une  pièce 
de  verrerie  du  poniil  auquel  elle  a  été  lixéo,  afin  de  pro- 
céder au  travail  du  polissage.  (Se  dit  aussi  d'un  verre, 
d'une  glace  qu'on  polit  avec  le  pontil.) 

DÉPOPULARISATION  {si-on)  a.  f.  Action  de  dépopu- 
lariser. H  Perte  de  la  popularité  :  Un  homme  d'Etat  gui 
accepte  courageusement  la  dépoplxarisation  est  sur  le  che- 
min de  la  vertu.  (Ch.  Nod.) 

DÉPOPULARISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  populariser) 
V.  a.  Faire  perdre  sa  popularité  à  :  Souvent,  c'est  un  acte 
louable  qui  dêpopularise  un  homme. 

Se  dépopulariser,  v.  pr.  Perdre  sa  popularité. 

DÉPOPULATEUR,  TRICE  adj.  Qui  dépeuple,  qui  contri- 
bue à  dépeupler  :  Les  octrois  aggravent  les  effets  dépopu- 
LATECRS  de  l'enchérissement  du  prix  des  vivres.  (Lévi.) 

DÉPOPULATION  [si-on  —  lat.  depopulatio  ;  du  priv.  de, 
etpopulus,  peuple)  n.  f.  .'action  de  dépeupler;  résultat  de 
cette  action  :  La  dépopulation  des  campagnes  est  le  résultat 
d'une  mauvaise  organisation  politique.  (B.  Const.) 

—  Encycl.  Dépopulatioyi  des  campagnes.  Il  ne  faut  pas 
confondre  la  concentration  dans  les  villes  des  populations 
rurales  avec  l'émigration  proprement  dite.  Celle-ci  atfai- 
blit  politiquement  une  nation,  celle-là  en  transforme  seu- 
lement les  caractères  :  elle  fait  surtout  passer  la  main- 
d'œuvre  des  champs  dans  les  ateliers  de  l'industrie. 

La  dépopulation  rurale  se  manifeste  dans  presque  tous 
les  pays  civilisés;  les  pays  vieux  ;  France,  Suisse,  Belgi- 
que, Angleterre,  Norvège,  Hollande,  comme  les  pays 
neufs  :  Etats-Unis,  Canada,  Australie;  toutes  les  races  y 
participent  :  les  Celtes,  les  Latins,  les  Anglo-Saxons,  comme 
les  Magyars.  Aucune  institution,  aucun  régime  politique 
n'en  est  exempt. 

Les  causes  en  sont  :  la  différence  des  salaires  plus  éle- 
vés dans  l'industrie  que  dans  la  culture,  la  monotonie  de 
la  vie  rurale,  l'extension  des  voies  ferrées,  la  multiplica- 
tion des  grandes  entreprises  de  travaux  publics,  et  l'e.x- 
tension  de  la  grande  industrie.  On  doit  citer  aussi,  à  côté 
de  ces  causes  principales,  la  disparition  des  petites  indus- 
tries rurales,  ta  propagation  des  machines  agricoles  per- 
fectionnées et,  à  côté  de  celles-ci,  l'absence  trop  complète, 
à  la  campagne,  d'institutions  d'assistance,  de  secours 
mutuels  et  de  retraites,  le  défaut  d'instruction  agricole 
(qui  multiplierait  les  bénéfices  de  l'agriculture),  et,  plus 
que  tout  le  reste,  l'attrait  qu'exercent  les  villes  par  les  plai- 
sirs et  la  facilité  d'existence  qu'elles  semblent  promettre. 

On  ne  peut  changer  le  sens  de  ce  phénomène,  bien  que 
les  nations  en  soient  affaiblies,  physiquement  au  moins, 
car  les  populations  rurales  sont  toujours  plus  saines,  plus 
prolifiques  que  les  populations  urbames.  V.  dépeuplement. 

DEPORAUS  {dé,  ra-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
rhynchopliores,  famille  des  curculionidés,  tribu  des  rhyîi- 
chitinés,  comprenant  des  charançons  très  voisins  des  rhyn- 
chites,  et  dont  on  connaît  quatre  es- 
pèces qui  habitent  l'Europe. 

—  Encycl.  Trois  deporaus  se  trou- 
vent en  France.  Le  plus  commun  est 
le  deporaus  betulse,  ou  rhynchite  du 
bouleau,  long  de  3  à  4  millimètres, 
Doir.  (Sa  femelle  attaque  les  aunes, 
bouleaux,  noisetiers,  charmes  et 
hêtres  dont  elle  déchire  et  roule  les 
feuilles.)  Le  deporaus  Manerrheimi, 
un  peu  plus  petit,  bleu,  attaque  les 
bouleaux. 

DÉPORT  (por'  —  du  préf.  priv.  dé, 
et  de  porter)  n.  m.  Dr.  Acte  par  lequel  on  se  récuse  :  Le 
DÉPOET  d'un  juge,  d'un  arbitre,  il  A  signifié  désistement. 
Il  Sans  déport  a  signifié  d'abord  Sans  ménagement.  —  Par 
ext.  Sur-le-champ,  immédiatement  :  Condamné  à  paxjer 
l'amende  sans  déport. 

—  Dr.  can.  Privilège  qu'avait  un  évèque  ou  un  autre 
ecclésiastique  de  percevoir  le  revenu  des  bénéfices  va- 
cants. V.  la  partie  encycl. 

—  Econ.  rur.  Dans  différentes  contrées  de  France,  Ter- 
rain vague,  enclos  ou  non,  dans  lequel  les  habitants 
déchargent  les  décombres  provenant  des  démolitions  et 
autres.  (On  donne  le  même  nom  à  un  terrain  qui  sert  de 
dépôt,  c  est-à-dire  de  magasin  en  plein  air  pour  les  maté- 
riaux de  toute  nature.)  ii  En  queltjues  régions  on  dit  pàtds. 

—  Féod.  Droit  qu'avait  un  seigneur  de  jouir  du  revenu 
d'un  fief,  la  première  année  après  la  mort  du  possesseur. 

—  Encycl.  Dr.  can.  Il  arrivait  parfois  qu'un  évêque, 
récemment  nommé,  était  obligé  de  faire  honneur  à  des 
engagements  onéreux  pris  par  son  prédécesseur.  Le  pape, 
alors,  pour  augmenter  ses  ressources,  lui  permettait  de 
percevoir,  soit  pendant  une  année,  soit  pendant  toute  la 
durée  de  la  vacance,  les  revenus  des  bénéfices  de  son  dio- 
cèse qui,  do  droit  ou  de  fait,  se  trouvaient  sans  titulaires. 
C'est  ce  qu'on  appelait  le  déport  :  ce  n'a  jamais  été  qu'un 
privilège  excei>tionnel,  dont  les  papes  et  les  conciles  ont 
toujours  restreint  l'extension.  Il  n'existe  plus  nulle  part. 

—  Fin.  .\  la  Bourse,  le  mot  déport  a  trois  acceptions 
différentes.  Il  signifie  : 

l"  L'emprunt,  moyennant  un  loyer  d'argent,  par  un  ven- 
deur à  terme,  de  titres  qu'il  n'a  pas  en  porlefouillo,  pour 
prolonger  son  opération  d'une  liquidation  sur  l'autre  ; 

3*  La  somme  payée  par  ce  vendeur  à  découvert  au  prê- 
teur des  titres  ; 

Z*  L'indemnité  payée  par  l'acheteur  du  privilège  de 
souscription  au  pair  afférent  à  une  action  ou  une  obliga- 
tion dont  les  cours  dépassent  le  pair.  Voici  une  société  par 
actions,  qui  double  son  capital.  Los  actions,  émises  au  titre 
nominal  do  500  francs,  lont  prime  sur  le  marché;  on  les 
négocie  par  exemple  k  600  francs.  Le  porteur  d'une  action 
aucienne,  ayant  le  droit  de  souscrire  au  pair  une  action 
nouvelle,  cède  son  privilège  à  un  tiers,  moyennant  une  in- 
demnité. Cette  indemnité  prend  le  nom  ûa'dépo/'t. 

Le  courtage,  la  fixation  du  débours  par  le  cours  des 
compensations,  les  dates  et  modes  de  règlement,  sont  les 
mêmes  que  pour  lo  report,  V.  RtiPoRT. 

DÉPORTATION  (si-on  —  lat.  deportatio,  même  sens)  n.  f. 
Dr.  Action  de  déporter;  peine  afllictive  et  infamante,  con- 
sistant en  un  exil  dans  un  lieu  déterminé  :  La  déporta- 
tion des  criminels  à  Botany  Say  a  valu  à  l'Angleterre  une 
colonie  florissante. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  "V.  nELBGATiON. 


Deporaus  (gr.  3  f.). 


—  Dr.  mod.  La  déportation  est  une  peine  afflictive  et 
infamante,  perpétuelle,  réservée  pour  la  répression  des 
crimes  politiques.  Elle  consiste  à  être  transporté  et  à 
demeurer,  à  perpétuité,  interné,  en  dehors  du  territoire 
continental  de  la  France,  dans  une  colonie  pénitentiaire 
déterminée. 

La  déportation  est  de  deux  espèces  :  la  déportation 
si7nple  (déportation  mineure),  et  la  déportation  dans  une 
enreintc  fortifiée  (déportation  majeure  ou  aggravée). 

La  création  de  la  déportation  dans  une  enceinte  forti- 
fiée est  due  à  une  loi  du  8  juin  1850  ;  elle  eut  pour  but  de 
remplacer  la  peine  de  mort  en  matière  politique  abolie 
depuis  1S48.  —  Les  lois  des  23  mars  1872  et  25  mars  1873, 
ainsi  qu'un  décret  du  31  mai  1872,  forment  le  dernier  état 
de  la  législation  sur  la  matière. 

Les  deux  espèces  de  déportation  diffèrent  par  leur  ré- 
gime :  le  condamné  à  la  déportation  simple  jouit  d'une 
certaine  liberté  ;  la  déportation  dans  une  enceinte  fortifiée 
restreint  davantage  la  liberté  du  condamné  (décret  du 
31  mai  1872);  les  condamnés  à  la  déportation  simple 
peuvent,  dès  leur  arrivée  à  la  colonie  pénitentiaire,  rece- 
voir une  concession  provisoire  de  terrains  :  les  condamnés 
à  la  déportation  dans  une  enceinte  fortifiée  n'en  peuvent 
recevoir  qu'après  cinq  ans  d'une  conduite  irréprochable; 
les  condamnés  à  la  déportation  simple  ont,  do  plein  droit, 
l'exercice  des  droits  civils  dans  le  lieu  de  déportation  ;  les 
condamnés  à  la  déportation  dans  une  enceinte  fortifiée 
ne  peuvent  exercer  tout  ou  partie  de  leurs  droits  civils 
que  par  suite  d'une  faveur  spéciale  accordée,  à  titre  indi- 
viduel, par  le  gouvernement. 

Il  ne  faut  pas  confondre  la  déportation  avec  latranspor- 
tation,  à  laquelle  sont  soumis  les  coudamnés  aux  travaux 

forcés.  V.  TRANSPORTATION. 

DÉPORTEMENT  {man  —  rad.  de  déporter)  n.  m.  Con- 
duite, et  surtout  mauvaise  conduite.  (Ne  s'emploie  guère 
qu'au  pluriel)  :  Veiller  sur  les  déportements  de  quelqu'un. 

—  En  T.  de  techn..  Excès  de  dimension  donné  au  moule 
par  le  mouleur,  pour  compenser  le  retrait  q^ue  doit  subir 
la  matière  coulée  en  se  refroidissant  ou  en  séchant. 

DÉPORTER  (  du  préf.  dé,  et  de  porter)  v.  a.  Conduire,  il  Fa- 

vorisiT,  souieiiir.il  Exempter.  (Tous  ces  sens  sont  vieux.) 

Se  (iéftoHev,  Se  réjouir,  s'amuser,  ii  S'abstenir.  (Vieux.) 

■—  Dr.  anc.  Se  désister  :  Se  déporter  de  ses  prétentions. 

DÉPORTER  (lat.  deportare,  môme  sens)  v.  a.  Appliquer 
la  peine  de  la  déportation  à  ;  Déporter  des  députés,  ii  Par 
ext.  et  abusiv.  Exiler  et  transporter  dans  un  lieu  déter- 
miné :  On  déporte  les  récidivistes  à  la  Guyane. 

—  Fig.  Reléguer,  écarter,  éloigner  :  Déporter  des  ta- 
hleaitx,  des  bustes  au  grenier. 

Déporté,  ée  part.  pass.  du  v.  Déporter. 

—  Substantiv.  Condamné  déporté. 
Se  déporter,  v.  pr.  Etre  déporté. 

DÉPORTUAIRE  {tu-èr')  n.  m.  Hist.  eccl.  Celui  quijouis- 
sait  du  déport  sur  un  bénéfice  vacant. 
DÉPOSABLE  adj.  Qui  peut  être  mis  en  dépôt. 

DÉPOSANT  (zari),  ANTE  adj.  Qui  dépose,  qui  témoigne 
en  justice  :  Tcmoins  déposants.  Il  Qui  fait  un  dépôt  :  Les 
capitalistes  déposants  de  la  Banque  de  France.  —  Sub- 
stantiv. :  Les  déposants. 

—  Anton.  Dépositaire. 

DÉPOSE  n.  f.  En  T.  de  constr.,  Action  de  déposer,  d'en- 
lever ce  qui  était  posé,  scellé  ou  bâti  :  La  dépose  d'un 
tugau.  de  chambranles.  La  dépose  d'une  pierre  de  taille. 

DÉPOSER  (lat.  deponere,  supin  depositum;  du  préf.  de, 
et  de  ponere,  poser)  v.  a.  Poser  un  objet,  généralement 
avec  l'intention  de  le  reprendre  dans  un  délai  plus  ou 
moins  long  :  Déposer  un  fardeau,  il  Fig.  :  Déposer  un  baiser 
sur  le  front  d'un  enfant. 

—  Former  en  dépôt,  laisser  précipiter,  en  parlant  d'un 
liquide  tenu  eu  suspension  :  Certaines  eaux  déposent  des 
incrustations  sur  les  objets  qu'on  y  plonge,  il  En  ce  sens, 
s'emploie  absolument  :  Certains  vins  déposent  très  long- 
temps après  qu'on  lésa  décuvés. 

—  Mettre  en  dépôt,  confier  :  Déposer  des  fonds  chez  un 
banquier. 

—  Fig.  Renoncer  à,  à  l'usage  de  :  Déposer  la  couronne, 
le  pouvoir,  les  armes,  n  Perdre,  ne  plus  avoir  :  Déposer  sa 
tristesse,  il  Destituer,  priver  de  sa  place,  de  ses  hautes 
fonctions  :  Déposer  u?!  roi,  un  ministre,  ii  Exprimer,  faire 
entendre,  produire  :  Déposer  une  plainte  en  police  cor- 
rectionnelle. Il  Déposer  le  inasque.  Cesser  de  feindre,  mon- 
trer ses  véritables  sentiments,  ii  Déposer  son  cœur.  Confier 
tous  ses  sentiments. 

—  Comm.  Déposer  son  bilan,  Se  déclarer  en  faillite,  en 
fournissant  le  détail  de  l'état  de  ses  affaires. 

—  Techn.  Enlever,  démolir  ce  qui  était  scellé,  bâti,  etc.  : 
Déposer  un  châssis,  une  serrure. 

—  V.  n.  Rendre  témoignage,  principalement  devant  la 
justice  :  La  plupart  des  téinoins  se  troublent  en  déposant. 

Il  Etre  une  preuve,  un  indice,  un  argument  :  Le  duel  est 
un  reste  de  barbarie  qui  dépose  contre  la  civilisation. 
(Boiste.) 

—  Trivial.  Faire  ses  besoins  naturels. 
Déposé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déposer. 

—  Admin.  et  comm.  Se  dit  d'un  modèle  que  l'on  soumet 
à  la  formalité  du  dépôt,  pour  le  mettre  à  1  abri  do  la  con- 
trefaçon :  Modèle  déposé. 

Se  déposer,  v.  pr.  Etre  posé  pour  être  laissé,  ll  Tomber 
au  fond  du  liquide;  être  abandonné  par  le  liquide,  il  Etre 
laissé,  abandonné 

DÉPOSEUR  n.  m.  Celui  qui  dépose,  qui  enlève  une  di- 
gnité :  Les  papes,  déposeijrs  de  rois. 

DÉPOSITAIRE  (/êr'  —  \a.t.  depositarius  ;  de  deposHus,  dé- 
posé) n.  Personne  à  qui  l'on  a  confié  un  dépôt.  :i  Par  ext. 
Personne  à  qui  l'on  a  confié  ce  qui  appartient  à  d'autres, 
(|ui  doit  en  rendre  compte  ou  n'en  user  qu'en  faveur  des 
autres  :  Etre  dépositaire  d'un  secj-et  important.  Les  dépo- 
sitaires de  l'autorité,  il  Ce  qui  contient,  ce  qui  recèle  :  Le 
cœur  est  le  dépositaire  des  nobles  sentiments,  le  caractère 
en  est  la  sentinelle.  (Bougeart.) 

—  Ilist.  eccl.  Trésorier»  trésorièro  d'une  communauté 
roligiouso. 

—  Anton.  Déposant,  ante. 

DÉPOSITEUR,  TRICE  n.  Personne  qui  tient  un  dépôt  dn 
marchandises  ;  Un  dki'OSITEL'R  de  denrées  coloniales  (Ce 
mot,  d'ailleurs  peu  usité,  est  très  irrégulier;  sa  forme  lui 
donnerait  lo  sens  do  déposant,  non  celui  do  dépositaire.) 


634 

DÉPOSITION  {si-on  —  dn  \at.  depositus,  déposé)  n.  f.  Des- 
titution d'une  fonction  supérieure  :  Bien  de  moins  rare, 
pendant  le  moyen  âge,  que  les  dépositions  de  souverains. 
(Lamenn.) 

—  B.-arts.  Déposition  de  la  croix,  Nom  par  lequel  on  dé- 
signe la  scène  qui  représente  Joseph  d'Arimaihie,  Nico- 
dème,  etc.,  descendant  le  Christ  de  sa  croix. 

—  Dr.  Témoignage  fourni  en  justice  :  On  ne  peut  con- 
damner un  homme  sur  la  déposition  d'un  seul  témoin. 

—  Dr.  can.  Acte  qui  interdit  pour  toujours  à  un  ecclé- 
siastique les  dignités  et  fonctions  attachées  à  son  ordre. 

—  Syn.  Déposition,  déchéance. 

—  Encycl.  B.-arts.  Iconogr.  Le  nom  de  Déposition  de 
croix  doit  être  réser\'é  aux  compositions  oii  l'on  voit 
l'homme-Dieu  descendu  ou  déposé  de  la  croix.  Les  artistes 
qui  ont  représenté  la  Déposition  de  croix  sont  très  nom- 
breux. Mais  il  convient  de  signaler  plus  particulièrement 
les  tableaux  suivants  :  la  Ifé/i..-^./<',n  ./,■  ,•,■,,;,■  ,Ui  Pérugin, 


La  Déposition  de  croix,  d'après  le  Pérugin.  [Fragment.) 


au  palais  Pitti  (Florence),  justement  célèbre  (ce  tableau 
est  d'un  coloris  très  pur  et  très  brillant,  d'un  sentiment 
profond  et  poétique);  la  Déposition  de  croix  du  Corrège, 
au  musée  de  Parme  ;  la  Déposition  de  a'oix  de  Fra  Barto- 
lommeo,  au  palais  Pitti,  à  Florence. 

Enfin,  il  faut  citer  l'un  des  chefs-d'œuvre  d'Andréa  del 
Sarto,  au  même  Musée.  V.  Desclinte  de  croix. 

On  cite  volontiers,  en  sculpture,  la  Déposition  de  o'oix 
par  Canova,  comprenant  trois  figures  de  grandeur  natu- 
relle :  le  Christ,  la  Vierge  et  Madeleine.  Canova  avait 
précédemment  exécuté,  à  Possagno,  un  grand  tableau  do 
dix-sept  pieds  de  hauteur,  représentant  la  Déposition  de 
croix,  avec  l'apparition,  dans  le  ciel,  du  Père  éternel. 

V.    PlETi. 

—  Dr.  can.  La  déposition  est  une  peine  infligée  aux 
ecclésiastiques  pour  des  fautes  graves  :  elle  est  perpé- 
tuelle. Très  rarement  appliquée  aujourd'hui ,  elle  était 
d'un  usage  fréquent  dans  les  premiers  siècles  de  l'Eglise. 
Le  prêtre  déposé  n'était  pas  rendu  à  la  société  civile  :  il 
devait  faire  pénitence  dans  un  monastère.  Pour  la  dépo- 
sition des  évèques,  des  usages  liifférents  s'établirent  dans 
chaque  pays.  La  coutume  de  France  est  que  la  mesure  doit 
être  prise  par  le  concile  provincial,  sauf  appel  au  pape. 
Le  Concordat  et  les  lois  organiques  sont  muets  sur  ce 
point. 

—  Polit.  La  déposition  d'un  souverain  diffère  de  la  dé- 
chéance. La  déchéance  se  présente  avec  le  caractère  d'une 
sanction  attachée  à  certains  actes  du  souverain  par  la 
loi  ou  la  coutume.  La  déposition  est  un  renversement  du 
prince,  motivé  par  ses  crimes,  ses  entreprises  sur  certains 
privilèges,  etc.  ;  elle  a  été,  le  plus  souvent,  suivie  de  la 
mise  à  mort.  Les  annales  de  l'empire  d'Orient,  de  la  Tur- 
quie, de  la  Russie,  en  offrent  do  nombreux  exemples. 

DEJ*OSITO  (A)  [mots  lat.  signif.  par  dépôt]  loc.  adv. 
A  intérêt  :  Donner,  Prendre  a  deposito.  (Vieux.) 

DÉPOSITOIRE  {to-ar')  n.  m.  Dans  quelques  localités, 
Lieu  où  Ion  dépose  pendant  un  certain  temps  les  morts 
avant  de  les  enterrer. 

DÉPOSSÉDER  {posé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  posséder. 
Change  le  second  é  en  è,  quand  la  terminaison  commence  par 
une  syllabe  muette  :  Je  dépossède,  il  dépossède:  excepté  au 
fut.  de  l'ind.  ei  au  cond.  prés.  :  Je  déposséderai.  .Vous  dé- 
posséderions) V.  a.  Priver  de  la  possession  d'une  chose  : 
L'Etat  ne  peut  déposséder  uti  propriétaire  que  pour  cause 
d'utilité  publique.  (Troplong.)  il  Retrancher  quelque  chose 
de  l'apanage  de,  enlever  quelque  chose  à  :  Les  chemins  de 
fer  n'ont  pas  dépossédé  les  fleuves  de  tous  les  transports. 

DÉPOSSESSION  (po-sé'Si)  n.  f.  Action  de  déposséder; 
état  dune  personne  dépossédée. 

DÉPOSTER  {sté  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  poste)  v.  a. 
Forcer  à  abandonner  un  poste,  une  position  :  Déposter 
l'ennemi. 

DÉPÔT(p(3  —  lat.  depositu7n  ;  de  deponere,  déposer)  n.  m. 
Action  de  déposer,  de  remettre  à  quelqu'un  ou  en  quelque 
endroit  :  Faire  le  dépôt  d'u}i  testament  chez  un  notaire. 
Il  Objet  déposé  :  S'approprier  un  dépôt,  h  Fig.  Ce  que  Ton 
tient  d'un  autre  et  (jue  Ton  possède  momentanément  : 
Tout  secret  confié  doit  être  un  dépôt  inviolable. 

—  Lieu  où  l'on  dépose  momentanément,  ou  d'une  ma- 
nière permanente,  certains  olijets  :  Les  dépôts  de  cannes 
et  de  parapluies  établis  à  l'entrée  des  théâtres. 

—  Bot.  Extravasation  de  la  sève  dans  le  tissu  vasculaire 
des  plantes. 

—  Ch.  de  f.  Dépôt  de  machines,  Lieu  où  sont  placées  les 
machines  avec  leurs  tenders  en  attendant  qu'on  les  em- 
ploie. 

—  Comm.  Endroit,  magasin,  succursale,  entrepôt,  où 
un  commerçant  dépose  ses  marchandises,  soit  pour  les 
transformer  ou  les  vendre  telles  quelles,  soit  pour  em- 
[irunter  sur  warrant,  il  Dépôt  de  bilan,  Formalité  à.  remplir 
par  tout  commerçant  dès  qu'il  cesse  ses  payements. 

—  Dr.  Convention,  contrat  par  lequel  on  confie  un  objet, 
à  charge  de  lo  rendre  fidèlement  :  Le  dépôt  est  un  contrat 
essentielletncnt  volontaire,  n  Mandat  de  dépôt,  Ordre  du 
juge  d'instruction  pour  faire  incarcérer  un  prévenu. 

—  Fin.  Caisse  des  dépôts  et  consigtiations.  Institution 
financière,  qui  reçoit  les  dépôts  volontaires  et  obligatoires. 


63S 

—  Gc5ol.  Amas  do  matériaux  dôtritimios,  rtîsultant  do 
!a  démidation  :  cônos  do  dc'joction  éditios  par  los  torrents, 
ûihivions  dos  cours  d'oau,  deltas  lacustres  ou  marins, 
plages  do  sablo  et  grôvos  do  galets  formées  par  la  mor, 
aunes  odiliôes  par  le  vont,  moraines  <les  glaciers,  sont  dos 
dépôts  qui  so  font  sous  nos  youx.  Tous  les  terrains  sédi- 
mentairos  cjui  reposent  sur  los  rochos  primitives  sont  dos 
dépôts  anciens. 

—  Mar.  Di'pôt  des  cartes  et  plans.  Etablissement  situé  à 
Paris  et  centralisant  tout  oo  qui  concerne  lus  cartes  ma- 
rines, los  instructions  nautiques,  los  chronomètres  ot  los 
compas.  (La  bililiutliOquo  du  dépôt  contient  plus  do  cin- 
quante mille  volumes.  Cet  établissement  a  été  fondé  on 
1720  et  rend  les  plus  grands  services.) 

Dépôt  des  équipages,  Caserne  dos  marins  dans  los  ports 
militaires. 

—  Milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  CKnol.  Matière  solide  plus  ou  moins  abondante, 
qu'abandonnent  los  vins  au  ropos  :  Décanter  une  bouteille 
lie  lùn  satis  agiter  le  di-;pôt. 

—  Patliol.  Accumulation  do  pus  ou  d'autres  sécrétions 
morbides. 

—  Téléer.  électr.  Mettre  une  dépêche  en  dépôt.  V.  dk- 
PÊCHK.  Il  Centre  de  dépôt.  Station  ou  bureau  télégraphique 
où  l'on  centralise  los  dépêches  en  transit  pour  los  réexpé- 
dier dans  les  directions  voulues,  il  Dépôt  arborescent,  Par- 
ticules de  charbon  qui  se  déposent  sur  l'électrode  positive 
d'une  pile,  quand  on  place  les  deux  réophores  de  la  pile 
dans  la  tlammi^  <i'une  bougie. 

—  SvN.  Dépôt,  abcès,  apostème,  apostume,  épanche- 
ment,  infiltration. 

—  Encycl.  Dr.  La  législation  française  relative  au  dépôt 
so  rapproche  beaucoup  de  la  législation  romaine. 

Dans  le  droit  moderne,  le  dépôt  est  un  contrat  par 
lequel  on  reçoit  la  chose  d'autrui,  à  la  charge  de  la  gar- 
der ot  de  la  restituer  en  nature  (C.  civ.,  art.  1915).  Le 
dépositaire  ne  peut  demander  aucun  salaire,  mais  il  peut 
se  faire  rembourser  les  dépenses  qu'aurait  nécessitées  la 
chose  déposée.  Do  même,  le  déposant  ne  peut  demander 
au  dépositaire  les  intérêts  de  la  somme  déposée  ;  ce  no  se- 
rait plus  en  effet  un  dépôt,  mais  un  prêt.  Le  dépôt  ne  peut 
avoir  pour  objet  que  des  choses  mobilières  (art.  1918). 
L'article  1920  recoimait  doux  sortes  de  dépôt  :  le  dépôt 
volontaire,  le  dépôt  nécessaire.  Pour  le  dépôt  voloatairo, 
il  faut  le  consentement  des  doux  contractants  (art.  I92i). 
Il  faut  encore  quo  le  dépôt  soit  fait  par  le  propriétaire 
lui-même,  ou  do  son  consentement  (art.  1922).  Le  dépôt  vo- 
lontaire doit  être  prouvé  par  écrit.  La  preuve  testmionialo 
n'est  pas  admise  au-dessus  do  150  francs  (art.  1923).  Aux 
termes  de  l'article  1924,  quand  la  somme  réclamée  excède 
150  francs,  s'il  n'y  a  pas  de  preuve  par  écrit,  le  dépositaire 
est  cru  sur  sa  parole,  pour  le  fait  du  dépôt  comme  pour 
sa  valeur,  et  même  pour  le  fait  de  la  restitution.  Le  dépôt 
nécessaire  est  celui  qui  a  été  forcé  par  suite  de  quelque 
accident,  tel  quo  naufrage,  incendie,  inondation;  le  dépo- 
sant peut  prouver  le  dépôt,  à  quelque  valeur  qu'il  attei  gne, 
par  la  preuve  testimoniale.  Le  dépôt  dans  les  hôtelleries 
est  aussi  un  dépôt  nécessaire.  La  loi  du  18  avril  1889  a 
limité  à  1.000  francs  la  responsabilité  des  hôteliers  pour 
les  espèces  monnayées  ou  los  valeurs  au  porteur  non  dé- 
posées réellement  entre  leurs  mains. 

—  Admin.  Dépôts  de  mendicité.  Les  dépôts  de  mendicité 
sont,  en  majorité,  dos  établissements  puolics  départemen- 
taux où  les  mendiants  sont  reçus  et  soumis  au  travail, 
soit  qu'ils  so  présentent  d'eux-mêmes,  soit  qu'ils  aient  été 
arrêtés  pour  cause  de  mendicité.  Les  dépôts  municipaux 
ou  privés  dépendent  fréquemment  d'un  hospice;  ils  peu- 
vent jouir  de  la  personnalité  civile,  s'ils  sont  reconnus  par 
décret.  Leur  création  ost  la  conséquence  do  l'interdic- 
tion légale  do  la  mendicité  (C.  pén.,  art.  274).  La  plupart 
constituent  le  complément  d'un  système  de  répression 
dont  ils  portent  lo  caractère  coercitif  plus  ou  moins 
accusé;  on  etfet,  los  reclus  y  sont  le  plus  souvent  gardés 
par  mesure  de  police  à  la  suite  d'un  emprisonnomont 
pour  mendicité,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  réuni  quelques 
moyens  d'existence.  Ces  établissements  sont  placés  sous 
la  surveillance  do  l'Assistance  publique.  Leur  régime 
intérieur  ost  dos  plus  varial)los.  Le  produit  du  travail  est 
divisé  on  deux  parts,  dont  une  moitié  on  général  revient 
au  dépôt,  l'autre  au  reclus;  sur  cotto  dernière  somme,  la 
plus  grosse  partie  ost  prélovée  pour  former  la  réserve  ou 
masse  remise  au  reclus  avec  ses  hardcs  à  sa  sortie. 

Dépôts  mortuairrs.  Les  dépôts  mortuaires  sont  des  éta- 
Missemonts  destinés  à  recevoir  gratuitement,  sur  la  de- 
mande des  familles,  ot  on  attendant  les  délais  ordinaires 
dos  inhumations,  les  corps  des  personnes  décédées.  — 
Dans  sa  séance  du  18  avril  1887,  lo  conseil  municipal  do 
Paris  décida  la  création,  rue  Bolivar,  d'un  dépôt  mortuaire 
municipal,  commo  il  en  existait  déjà  depuis  longtemps  à 
l'étranger. 

Dépôt  léffal.  L'article  3  de  la  loi  du  29  juillet  1881  sur  la 
presse  exige,  sous  peine  d'une  amende  de  IG  à  300  francs, 
<luo,  au  moment  do  la  publication  do  tout  imprimé,  il  en 
soit  fait,  par  rimi)rimour,  un  dépôt  de  deux  exomplairos, 
destinés  aux  (ujlloctions  nationales.  Ce  dépôt  a  lieu  :  au 
ministère  do  l'intériour,  pour  Paris;  à  la  préfecture  ou  A 
la  sous-préfocturo,  pour  los  chcfs-lioux  d'arrondissement  ; 
à  la  mairie,  pour  les  autres  villes.  ~  Sont  exceptés  do 
cette  disjjosition  les  bulletins  do  voto ,  los  circulaires 
■commerciales  ou  industrielles,  ainsi  quo  los  ouvrages  dits 
«  do  villo  11  ou  "  bilboquots  ... 

Dépôt  de  la.  préfcrture  de  police.  C'est  un  lieu  do  déten- 
tion ossontiellemont  provisoire,  où  l'on  amène  tout  d'abord 
les  personnes  arrêtées  dans  Paris  ou  lo  département  do 
la  Seine.  —  On  compte,  cliaquo  année,  environ  soixante 
jTiillo  entrées  au  dépôt,  soit  une  moyenne  do  cent  soixanto- 
cinq  arrivants  par  jour.  La  détention  au  dépôt  no  doit  ])as 
dépasser  ot,  depuis  la  loi  du  8  décembro  1S97,  no  dépasso 
plus,  en  fait,  lo  délai  de  vingt-qualre  heures. 

—  Ch.  do  f.  On  donne  le  nom  do  dépôt,  à  uno  installation 
comprenant  des  bâtiments  spéciaux  sillonnés  do  voies 
ferrées,  qui  so  raccordent  par  l'intermédiaire  des  roit'.s- 
ti'évilcment  aux  voies  principales.  Ces  bâtiments  sont  des- 
tinés principalement  à  remiser  les  locomotives.  —  Ils  ont 
égaleinont  <m  réserve  tm  nombre  plus  ou  moins  considé- 
rablo  de  wagons  do  diverses  catégories  pour  los  besoins 
du  service. 

—  Douanes.  Les  marchandisos  non  déclarées  on  détail 
dans  lo  délai  légal,  cellns  almndonnées  par  leurs  pro- 
priétaires, ou  arrivées  dans  un  port  non  ouvert  à  leur 
importation,  et  non  réexportées  <iatis  le  délai  do  quatre 
mois,  ou  noD  réclamées  après  la  vérillcution,  sont  con- 


stituées on  dépôt  dans  dos  magasins  dont  l'administration 
a  seule  la  clet,  à  la  dirt'érence  des  entrepôts  réels  fermant 
à  doux  clefs,  dont  l'une  laissée  au  commorco.  Ces  mar- 
chandises non  réclamées  ou  non  réexportées  sont,  après 
un  an  de  dépôt,  vendues  aux  enchères,  et  le  prix  déposé  à 
la  Caisse  des  dépôts  et  consignations,  pour  être,  pendant 
une  année,  à  la  disposition  dos  propriétaires. 

—  Fin.  Les  premières  banques  qui  reçurent  dos  sommes 
d'argent  en  dépôt  exigèrent  uno  rémunération  pour  la 
garde.  Mais  l'idée  vint  d'employer  ces  capitaux  impro- 
ductifs, avec  l'assentimont  des  déposants  qu'on  associa  aux 
bénétices  réalisés  par  leurs  capitaux  déposés,  sous  la 
forme  d'un  intérêt  minime  et  variable,  suivant  quo  les 
dépôts  sont  remboursables  à  vue,  à  quelques  jours  ou  mois. 

Caisse  des  dépôts  et  consig?ialions.  V.  caissk. 

—  Mach.  à  vap.  Chaudières.  On  nomme  dépôt,  dans  une 
chaudière  à  vapeur,  l'accumulation,  qui  se  produit  à  l'inté- 
rieur, des  sels  contenus  dans  l'eau  d'alimontation.  Ces  sels 
s'incrustent  sur  los  tôles,  formant  ainsi  uno  couche  cal- 
caire dont  la  présence  est  un  danger  pour  la  solidité  de  la 
chaudière  ot  la  cause  d'une  dépens©  considérable  de  com- 
bustible. V.  ÉPURATION  des  eaux. 

—  Milit.  Dépôt  d'un  corps  de  troupes.  C'est  une  portion 
de  ce  corps  destinée  à  demeurer  dans  la  garnison  quand 
lo  reste  se  mobilise,  pour  assurer  l'entretien  de  la  partie 
mobilisée.  L'instruction  dos  recrues  se  faisait,  autrefois, 
dans  les  compagnies  de  dépôt,  et  les  jeunes  soldats  ne 
passaient  qu'une  fois  instruits  aux  «  bataillons  do  guerre  «  ; 
aujourd'hui,  l'instruction  se  fait  dans  les  compagnies  ac- 
tives. Les  régiments  d'infanterie,  en  Franco,  n'ont  plus  do 
compagnies  de  dépôt  (sauf  les  zouaves,  les  tirailleurs  algé- 
riens et  les  régiments  étrangers).  11  n'y  a  plus,  au  dépôt, 
qualifié  de  portion  centrale,  que  le  personnel  administratif 
et  le  cadre  complémentaire  du  régiment.  En  cas  de  mobi- 
lisation,  le  dépôt  prendrait  l'extension  nécessaire  pour 
assurer  l'entretien,  en  personnel  et  en  matériel,  des  ba- 
taillons mobilisés. 

Dans  la  cavalerie  et  l'artillerie,  le  dépôt  ne  se  constitue 
également  quo  lors  de  la  mobilisation. 

Des  dépôts  de  convalescents  peuvent  être  constitués  en 
temps  do  paix,  pour  recevoir  les  hommes  sortant  de  l'hô- 
pital qui  ne  sont  pas  en  état  de  reprendre  encore  leur 
service.  En  temps  de  guerre,  il  en  est  également  créé  sur 
les  lignes  de  marche  et  d'évacuation  par  les  soins  du  di- 
recteur des  étapes.  Sous  cette  direction,  aussi,  sont  placés 
les  dépôts  d'éclopés,  créés  pour  recevoir  les  hommes  laissés 
en  arrière  par  les  corps. 

Il  est  organisé  de  même  des  dépôts  de  chevaux  malades. 

Quant  aux  établissements  militaires  d'études,  l'un  dos 
principaux  est  le  dépôt  central  de  l'artillerie,  devenu  la 
section  technique  de  l'artillerie. 

Le  dépôt  des  fortifications,  créé  en  1791,  a  disparu  en 
1886,  et  ses  attributions  ont  été  réparties  entre  divers  éta- 
blissements ou  services. 

Dépôt  de  la  guerre.  Son  origine  remonte  à  1688.  Il  fut 
créé  par  Louvois  pour  recevoir  les  archives  de  la  guerre. 
Réorganisé  on  1814,  le  dépôt  de  la  guerre  fut  chargé  de 
recueillir  et  conserver  les  archives  historiques,  les  mé- 
moires militaires,  les  plans  et  les  cartes,  de  les  faire  graver 
et  publier,  enfin,  de  s'occuper  de  tout  ce  qui  concernait 
les  opérations  topographiques.  Le  corps  dos  ingénieurs 
géographes  y  fut  attaché.  Enfin,  lo  dépôt  de  la  guerre  a 
été  supprimé  en  1887  et  remplacé  par  le  service  géogra- 
phique de  l'armée,  tandis  que  is.  section  historique  do  l'état- 
major  do  l'armée  héritait  de  ses  attributions  historiques, 
dô  la  bibliothèque  et  dos  archives  du  département  do  la 
guerre. 

Dépôt  des  modèles.  Etablissement  qui  relève  du  comité 
technique  de  l'intendance;  il  est  installé  à  Paris,  dans 
l'hôtel  des  Invalides,  ot  chargé  d'établir  ot  de  conserver 
les  modèlos-typos  do  tous  les  effets  et  ustensiles  militaires. 

Dépôts  de  recrutement.  V.  recrutkmknt. 

Dépôts  de  remonte.  Créés  pour  encourager  l'élevage  na- 
tional, ces  établissements  ne  datent  que  do  la  Restaura- 
tion :  lo  premier  fut  créé  à  Caen  en  1818.  Depuis  1882, 
un  nouveau  mode  do  remonte,  qui  consiste  à  acheter  des 
poulains  de  trois  ans  ot  demi  et  à  no  los  envoyer  dans  les 
régiments  quo  plus  tard,  a  fait  établir  dos  dépôts  d'élevage 
ou  de  transition. 

Dépôts  de  télégraphie.  On  nomme  ainsi  dos  établisse- 
ments du  service  télégrapliiquo,  lequel  est  rattaché  à  celui 
du  génio.  Il  existe  un  dépôt  central  à  Paris,  des  dépôts 
régionaux  ot  des  dépôts  règimentatres,  plus  un  dépôt  spé- 
cial, à  Alger,  du  service  optique  de  l'Algérie  et  Tunisie. 

Dépôts  de  tranchées.  Ce  sont  dos  dépôts  do  matériel  et 
d'outils  établis,  au  cours  d'un  siège,  dans  dos  tranchées 
spécialement  crouséos  pour  des  troupes  du  génio  et  de 
l'artillerie.  C'est  là  que  so  rassemblent  los  travailleurs  et 
quo  se  tient  l'officior  chef  d'attaque. 

Dos  dépôts  analogues  sont  installés  par  le  service  de 
l'artillorio,  pour  recevoir  des  munitions,  dos  fascinagos 
et  los  outils  nécessaires  au  service  des  battorios.  On  les 
désigne  plutôt  sous  le  nom  do  dépôts  intermédiaires. 

—  Œnol.  Dépôt  des  vins.  On  distinguo  deux  sortes  do 
dépôts  des  vins  :  les  dépôts  en  futailles,  ot  los  dépôts  eu 
bouteilles.  Los  premiers  constituent  particulièrement  los 
lies;  (juant  aux  seconds, variables  de  couleur,  do  forme  et 
do  densité  suivant  la  couleur,  los  crus  et  los  années  qui 
ont  produit  los  vins,  ils  sont,  les  uns  gras  ou  bourbeux, 
d'autres  plus  ou  moins  adhérents  aux  parois  dos  bou- 
teilles ;  il  en  est  do  tellement  légers  quo  lo  moindre  mou- 
vement los  mêle  avec  la  liqueur.  Quant  aux  dépôts  spé- 
ciaux aux  vins  blancs,  ot  (|u'on  a  appelés  dépôts -pierres, 
parce  qu'ils  ressemblent  à  du  sablo  très  fin,  ils  sont  dus 
uniquement  à  la  formation  do  tarlratos  do  cliaux  inso- 
lubles, inhérents  à  la  nature  mémo  dos  climats  qui  ont 
fourni  lo  raisin,  mais  n'offrant  aucun  danger  d'altération 
pour  los  vins  qui  les  tiennent  en  suspension.  Tous  les 
dépôts  des  vins  contiennent  du  tartre.  La  seule  manière  de 
séparer  los  vins  on  bontoillo  do  leurs  dépôts  ost  do  los 
transvaser  avec  soin  avant  de  los  présenter  sur  la  table 
ou  avant  do  les  transportor  d'un  endroit  à  un  autro.  Lo 
transvasement  le  plus  naturel  consiste  à  verser,  avec 
précaution,  lo  vin  dans  uno  houtoillo  pronre.  Toutefois, 
il  est  d'usage  do  sorvir  los  vins  fins  sans  les  transvaser, 
mais  en  employant  de  petits  paniers  spéciaux  qui  main- 
tionnent  les  bo'uteilh's  presque  horizontales,  ol,  de  ce  fait, 
évitent  ta  dispersion  du  dépôt  dans  lo  vin.  Il  faut  éviter 
d'ailleurs  de  filtrer  les  vins  pour  en  séparer  lo  dépôt  :  leur 
passage  i\  travers  le  papier  les  fatigue  et  les  aU'aiblil. 

—  Techn.  Dépôt»  métalliques.  L'o|iération  consistant  A 
faire  adhérer  uno  mioco  coucho  niéiulliquo  sur  un  objet 


DEPOTAGE   —   DEPOUILLE 

quelconque  so  rattache  en  général  à  l'Ôlectrométallisation 
ou  galvanoplastie.  V.  co  mot. 

A  cette  branche  do  la  technologie  se  rattache  uno  autro 
opération  qui,  dans  l'industrie,  a  acquis  uno  grande  im- 
portance, celle  qui  consiste  à  colorer  ôlectrochimique- 
mont  la  surface  do  certains  corps.  Cette  opération  s  ap- 
pelle métallochromie.  V.  ce  mot. 

—  Tramw.  Les  compagnies  do  tramways,  d'omnibus  ot 
autres  voitures  publiques,  construisent  dos  dépôts  pour  le 
remisage  do  leur  matériel  roulant  ot  des  machines  loco- 
motives qu'elles  emploient.  A  ces  dépôts  sont,  la  plupart 
du  temps,  joints  des  ateliers  de  réparation. 

DÉPOTAGE  {taf  —  rad.  dépoter-)  n.  m.  Techn.  Opération 
du  raffinage  du  sucre,  qui  consiste  à  vider,  dans  un  appa- 
reil spécial  appelé  "bac  à  sucre»,  les  caisses,  sacs  ouuar- 
riques  qui  ont  amené  lo  sucre  à  la  fabrique,  afin  de  séparer 
les  parties  altérées.  (On  dit  aussi  dépotemknt.)u  Mesurago 
des  bouteilles  avec  de  l'eau,  à  laide  d'une  sorte  d'éprou- 
vette  graduée  on  centilitres. 

—  Jardin.  Action  do  dépoter  des  plantes  contenues  dans 
des  pots  ou  dos  caisses. 

DÉPOTÂT  (ta)  n.  m.  Nom  donné,  au  moyen  âge,  à  des 
iuiirniiors  à  rlioval  attachés  à  l'armée  byzantine. 

DÉPOTAYER  {té-ié)  v.  a.  En  Normandie,  Vendre  du  cidro 
au  pot. 

—  n.  m.  Débit  de  cidre  au  pot. 

—  Adjectiv.  :  Escalier  dêpotater.  A  Rouen,  Escalier  do 
cave,  ainsi  appelé  parce  que  la  boisson  n'y  passe  que  dé- 
potée, par  opposition  au  grand  escalier  par  lequel  on  fait 
passer  les  barriques. 

DÉPOTEMENT  [man]  n.  m.  Techn.  Action  do  dépoter  un 
liquide,  il  Jaugeage  des  vins  ou  eaux-de-vie  par  les  agents 
de  la  régie,  il  Syn.  de  dépotage  dans  les  opérations  pré- 
liminaires du  raffinage  du  sucre,  et  en  terme  de  jardinage. 

—  Admin.  2'ables  de  dépolement.  Tables  dont  on  se  sert, 
dans  la  régie,  pour  évaluer  la  quantité  de  liquide  tiré 
d'une  futaille.  Il  On  dit  aussi  échelle  pithometrique. 

DÉPOTER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  pot)  v.  a.  Retirer  d'un 
pot  pour  mettre  dans  un  autre  :  Dépoter  des  /leurs,  il  Reti- 
rer un  liquide  (vin,  bière,  liqueur)  d'un  vaso  (tonneau, 
bouteille,  etc.)  pour  le  mettre  dans  un  autre  vase. 

—  Techn.  Dépoter  les  bouteilles.  En  mesurer  la  capacité. 
Il  Dans  les  rafliueries.  Verser  le  sucre  dans  lo  bac  à  sucre 

pour  éliminer  les  matières  impures. 

—  V.  n.  Pyrotechn.  Se  dit  d  unefusée  qui  lance  les  arti- 
fices contenus  dans  le  pot  avant  que  toute  la  composition 
fusante  soit  brûlée. 

—  Anton.  Empoter. 

DÉPOTOIR  [to-ar)  n.  m.  Usines  spéciales,  destinées  à 
recevoir  les  matières  fécales  qu'on  retire  des  fosses  d'ai- 
sances. Il  Vaste  réservoir  creusé  dans  le  sol,  où  l'on  vide 
les  barils  de  pétrole  lorsqu'ils  arrivent  des  lieux  de  pro- 
duction. Il  Vase  destiné  à  mesurer  les  liquides.  Ij  Lieu  où 
l'on  jauge  les  vins  et  eaux-de-vie. 

—  Enctcl.  Dans  les  dépotoirs,  on  fait  subir  aux  matiè- 
res fécales  des  traitements  dans  lo  but  d'en  extraire  tous 
los  produits  quo  certaines  industries  utilisent,  le  reste  étant 
transformé  on  engrais.  V.  poudrktte,  vidange. 

DÉPOUDRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  poudi'e)  v.  a.  En- 
lever la  poussière  de  :  Dépoudrer  un  habit,  un  meuble. 
Il  Enlever  la  poudre  à  clioveiuc  de  :  Dépoddrkr  une  per- 
ruque. Il  Dépoudrer  quelqu'un,  Enlever,  secouer  la  poussière 
des  habits  d'une  personne  ou  la  poudre  qu'elle  avait  sur  la 
figure  ou  dans  les  cheveux. 

Se  dépoudrer,  v.  pr.  Etre  dépoudré,  perdre  la  poudro 
ou  la  poussière  dont  on  était  rouvert.  Il  Oter  la  poudro 
([u'on  a  sur  le  visage  ou  sur  les  cheveux.  Il  S'ôter  la  poudro 
ou  la  poussière  l'un  à  l'autre. 

DÉPOUILLE  [puu-ili  [Il  mll-l  —  subst.  verbal  de  dépouil- 
ler) n.  f.  Peau  que  rejetlont  certains  animaux  à  l'époque 
do  la  mue  :  La  di-;pouillk  d'un  serpent,  d'un  insecte,  ii  Peau 
enlevée  à  un  animal  :  Hercule  se  revêtit  de  la  uÉPotjiLLE 
du  lion  de  Némée. 

—  Par  anal.  Vêtements  qu'une  personne  aôtésde  dessus 
son  corps,  ii  Dans  certaines  provinces,  Vôloraeut  complet  : 
Acheter  une  dépouille  neuve. 

—  Par.  ext.  Ce  quo  laisse  un  mourant  :  La  dépouillk 
d'un  relii/ieux  appartenait  à  l'abbé,  n  Aubaine  résultant  do 
la  mort  do  quelqu'un,  ii  Butin  fait  sur  l'onnomi.  n  Co  qui  ost 
pris,  ravi,  extorqué  j>ar  dos  moyens  violents  ou  illicites  : 
Le  plagiaii^e  s'enrichit  des  dépouilles  d'autrui. 

—  Fig.  Objet  emprunté,  do  provenance  étrangère  :  Les 
langues  aramérnnes  se  sont  enrichies  des  dÉpol'Illes  étran- 
gères.  {Rouan. ) 

—  Poétiq.  Produits  dos  champs  récoltés  ou  détachés  des 
plantes  :  La  nÉPociLLK(/c«  champs,  des  arbres,  des  vergers. 

Il  Corps  d'une  personne  morte,  considéré  commo  lo  vête- 
ment de  son  àmo  ;  Accompagner  la  DÉPOUILX.K  mortelle  d'un 
ami  jusqu'à  sa  dernière  demeure. 

—  Agric.  Action  do  récolter  los  produits  d'un  champ,  les 
fruits  uuu  arbre,  etc.  :  Terre  qui  sera  louée  après  la  dé- 
pouille. 

—  Autiq.  rom.  Dépouilles  animes.  Armes  d'un  chef  tué 
dans  lo  combat  par  le  chef  do  l'armée  onnomio. 

—  Dr.  can.  Droit  de  dépouille,  Droit  sur  coriains  objets 
mobiliers  ayant  appartenu  à  un  ccclésiustiquo  décédé. 

—  Grav.' (irarer  ou  Tailler  en  dépouille.  C'est,  sur  la 
planche  gravée,  creuser  moins  profondément  los  parties 
qui  doivent  constituer  lo  bas  de  la  gravure. 

—  Scuipt.  Un  modèle  ost  ou  n'est  pas  de  dépouille,  sui- 
vant qu'on  peut,  ou  non,  lo  moulor  on  bloc. 

—  Tochn.  Nom  quo  les  fondeurs  «lonnont  A  Tensomblo 
dos  pièces  d'un  modèlo  qui  sert  ù  obtenir  dans  lo  sable  lo 
moule  pour  la  couléo  du  métal,  il  Nom  quo  los  oorroyours 
donnent  aux  parties  d'un  cuir  qui  corrospondont  à  la  t/'to 
et  au  ventre  do  l'animal  :  la  dépoimllk  est  employée  par  les 
cordonniers  pour  faire  les  premières  semelles.  (Malepoyro.) 

Il  Cliangoment  quéprotivo  l'acier  lors  do  la  trompe  :  Plus 
la  DKPOOiLLK  est  blanche,  plus  lacier  est  dur,  (P.  Dosoi*- 
moaux.)  [On  dit  aussi  ukcouvkutk.] 

—  Encycl.  /h^pouilles  opnnes.  Lorsqu'un  ti^néral  romitiu 
avait  tué  un  général  onnomi  et  l'avait  dépouillé  de  ses 
armes,  il  consacrait  co  trophée  dans  lo  (emplo  de  .lupitor 
Kérétrien,  on  souvenir  do  l'olfrando  faite  par  Kemulus 
lorsqu'il  oui  tué  do  sa  main  Acron,  roi  des  l  écinions.  Cet 
exploit,  qui  était  aux  youx  dos  Uomains  lo  plus  brillaui 
de  tous,  no  so  représenta  que  doux  fois  après  Kouni- 
lus  :  Cornohus  Cossus  remporta  los  dépouilles  opimcs  suf 


DÉPOUILLEMENT   —   DEPRESSICORNE 


Tolumnius,  roi  des  Véiens,  et  Claudius  Marcellus  sur 
Viridomar,  chef  des  Gaulois.  Sous  l'empire,  il  n'est  plus 
fait  mention  de  dépouilles  opîmes. 

—  Dr.  can.  Droit  de  dépouilles.  D'après  les  anciens  ca- 
nons, les  clercs  avaient  le  droit  de  subvenir  à  leur  entre- 
tien au  moyen  des  biens  ecclésiastiques  ;  mais  il  leur  était 
interdit  de  thésauriser,  et  le  surplus  de  leurs  revenus  de- 
vait retourner  à  l'Eglise.  Ce  principe  donna  bientôt  nais- 
sance à  un  abus.  Dès  le  v*  siècle,  il  arriva  que  des  prêtres, 
à  la  mort  de  leur  évêque,  se  crurent  le  droit  de  s'emparer 
de  tous  ses  meubles,  les  considérant  comme  la  propriété 
do  l'Eglise.  Cet  exemple  se  généralisa.  Vers  le  vi"  et  lo 
vil*  siècle,  ce  fut  une  coutume  universellement  établie 
que, dès  qu'un  ecclésiastique  mourait,  tous  les  objets  qu'il 
laissait  appartenaient  de  droit  à  ceux  do  ses  confrères 
qui  parvenaient  à  s'en  emparer.  C'est  ce  qu'on  appela  le 
d}'oit  de  dépouille.  Exercé  d'abord  par  les  clercs  inférieurs 
à  l'égard  des  prélats,  il  fut,  dans  la  suite,  revendiqué  par 
les  évèques  à  l'égard  de  leurs  prêtres,  et  enlin  par  les 
princes  à  l'égard  de  tous  les  clercs  de  leurs  Etats.  Cet 
usage  ne  fut  aboli  qu'au  xiv«  siècle.  Quelques  vestiges  en 
demeurèrent  même  en  France  jusqu'à  la  Révolution. 
Ainsi,  à  Paris,  chaque  archidiacre  avait  droit  de  prendre 
un  meuble,  à  .son  choix  sur  la  succession  des  curés  décédés 
dans  son  archidiaconé. 

DÉPOUILLEMENT  {poii-îll-e-man  {llmW.})  n.  m.  Techn. 
Action  de  dépouiller,  d'écorcher;  état  de  ce  qui  est  dé- 
pouillé, écorché  :  Le  dêpouillemknt  d'unmouton. 

—  Action  de  dépouiller  une  personne  de  ses  biens; 
état  d'une  personne  dépouillée  de  ses  biens,  pauvreté. 

—  Fig.  Renoncement  :  //  est  plus  grand  dajis  ce  dêpouil- 
Leme:^t  de  sa  grandeur.  (Fléch.) 

—  Particulièrem.  Examen  d'un  bordereau,  d'un  inven- 
taire, d'un  dossier,  d'une  correspondance  ou  d'un  scrutin, 
pour  en  faire  le  relevé  ou  en  constater  l'exactitude  :  Faire 
le  DÉPOUILLEMENT  d'un  compte. 

—  Politiq.  Action  de  compter  les  voix,  les  suffrages, 
dans  une  assemblée  délibérative. 

—  Séricic.  Action  d'un  ver  à  soie  qui  se  dégage  de  son 
enveloppe. 

DÉPOUILLER  {pou~ill-é  [Il  mil.]  —  lat.  despoli  are  ;  an 
préf.  de,  et  de  spolium,  dépouille)  v.  a.  Ecorcher,  ôter  la 
peau  de  :  Dépouiller  un  lapin,  une  anguille,  il  Dénuder, 
ôter  la  peau  et  même  une  partie  des  chairs  de  :  Chirurgien 
g«i  DÉPOUILLE  une  jambe  jusqu'à  l'os. 

—  Dépouiller  une  voile  avariée,  Enlever  la  partie  mauvaise 
pour  la  réparer. 

—  Par  ext.  Arracher,  voler  les  vêtements,  l'argent  de  : 
Voleurs  qui  dépouillent  un  voyageur,  il  Réduire  à  la  mi- 
sère :  L'impôt  achève  de  dépouiller  le  pauvre. 

—  Poétiq.  Priver  de  ce  qui  parait,  couvraitou  chargeait: 
L'hiver  DÊPOviL.L.'B  les  champs. 

—  Fig.  Priver,  déposséder  :  L'illusion  de  la  renommée 
nous  DÉPOUILLE  du  bon  sens.  (Chateaubr.)  Il  Dégager,  isoler, 
soustraire  à  :  Croyez-moi,  madame,  dépouillez  les  choses 
des  grands  mots  dont  vous  les  enveloppez.  (N.  Lemercier.) 

Il  Abjurer,  renoncer  à  :  Dépouiller  son  orgueil. 

—  Particulièrem.  Faire  l'examen  détaillé  de  :  Dépouiller 
un  dossier,  un  compte,  sa  correspondance. 

—  B.-arts.  Dépouiller  le  inouïe.  S'en  détacher  complète- 
ment sans  qu'aucune  des  parties  soitretenuo  par  les  creux 
de  la  pièce  qu'on  a  coulée  dans  le  moule,  ou  sur  laquelle  le 
moule  a  été  coulé. 

—  Grav.  Dépouiller  les  traits.  C'est,  sur  la  planche  gra- 
vée, diminuer  la  profondeur  des  traits  qui  se  trouvent 
dans  la  partie  inférieure  de  la  gravure. 

—  Politiq.  Compter  les  voix,  les  suffrages  exprimés  par  : 
Dépouiller  les  votes,  le  scrutin. 

—  Prov.  :  Dépouiller  le  vieil  homme,  Se  dépouiller  du 
vieil  homme,  Expression  de  l'Ecriture  saiute  qui  signillo 
Se  défaire  des  inclioationsde  la  nature  corrompue. 

Dépouillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dépouiller. 

—  Jeux.  lioi  dépouillé.  Jeu  où  l'on  ôte  pièce  à  pièce  les 
vêtements  de  celui  qu'on  a  fait  roi.  li  Fig.  Jouer  au  roi 
dépouillé.  Se  dit  quand  plusieurs  personnes  s'attachent  à 
quelqu'un  pour  le  ruiner. 

—  Substantiv. Personne  dépouillée  -.Presque  tous  les  dé- 
pouillés aspirent  à  devenir  spoliateurs. 

—  Syn.  Dépouillé,  dénué,  dépourvu,  etc.  V.  dénué. 

Se  dépouiller,  v.  pr.  Etre  dépouillé,  écorché.  ii  Perdre 
sa  peau  :  Les  sey'pentssE  DÊPOViLï.EViT  tous  les  ans. 

—  Par  ext.  Se  dévêtir  :  Se  dépouiller  de  son  manteau. 
Il  Se  priver  volontairement  de  :  Se  dépouiller  de  sa  for- 
tune en  faveur  de  ses  enfants. 

—  Poétiq.  Perdre  ses  feuilles,  sa  verdure. 

—  Fig.  Renoncer,  se  soustraire  à  :  Se  dépouiller  d'une 
passion,  d'un  préjugé. 

—  Techn.  Se  dit  :  1°  d'un  ver  à  soie  qui  se  dégage  de  son 
enveloppe;  2" du  vin  qui  dépose;  3°  de  l'acier,  quand,  lors 
de  la  trempe,  les  parties  oxydées  par  le  feu  se  détachent 
et  tombent.  (Dans  ce  dernier  sens,  on  dit  aussi  se  décou- 
vrir.) 

—  Prov.  :  n  ne  faut  pas  se  dépouiller  avant  de  se  cou- 
cher, Il  ne  faut  pas  se  dessaisir  do  son  bien  avant  do 
mourir. 

DÉPOUILLEUR  {pou-ill  [Il  mil.])  n.  m.  Celui  qui  dé- 
pouille. (Vieux.) 

DÉPOURPRAGE  {praj')  n.  m.  Action  do  dépourprer. 

DÉPOURPRER  {dn  préf.  priv.  dé,  et  do  pourpre)  v.  a. 
Diminuer,  au  moyen  de  lavages  alcalins  ou  acides,  la  cou- 
leur trop  vive  que  possède  une  étoffe  sortant  du  bain  do 
teinture.  :i  Enk-vcr,  affaiblir  la  couleur  pourpre. 

DÉPOURRISSAGE  fpou-ri-saj')  ou  DÉPOURRISSEMENT 
(pou-ri-se-man)  [du  préf.  priv.  dé,  et  de  pourrir]  n.  m.  Ac- 
tion do  faire  disparaître  on  les  enlevant  les  parties  tachées 
ou  pourries  d'un  fruit. 

DÉPOURVOIR  (vo-ar'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  poun^oir. 
Se  conjugue  comme  ce  dernier)  v.  a.  Priver,  dépouiller, 
dégarnir  :  V>kr'o\JH\om  une  citadelle  de  munitions.  (Peu  us.) 

Se  dépourvoir,  v.  pr.  Se  dépouiller,  se  priver  :  Se  dé- 
pourvoir de  tout  pour  ses  enfants.  (Pou  usité.) 

Dépourvu,  ue  part.  pass.  du  v.  Dépourvoir. 

—  Syn.  Dépourvu,  dénué,  dépouillé,  etc.  V.  dénué. 

—  Anton.  Aasortf,  garni,  muni,  nanti,  doué. 

—  Loc.  adv.  Au  dépourvu,  Sans  être  pourvu  des  choses 
nécessaires,  sans  être  préparé,  prévenu  :  Etre  pris  au 

DÉPOURVU. 

DEPPÉE  (dè-pé)  n.  f.  Genre  do  rubiacées  portlandiéos, 
comprenant  sept  ou  huit  espèces  qui  habilonl  lo  Mexique. 


(Ce  sont  des  arbustes  grêles,  à  fleurs  petites  et  jaunes, 
dont  le  fruit  est  une  capsule  à  deux  loges,  à  déhiscence 
loculicide,  et  contenant  de  nombreuses  graines.) 

Depping  (Georges-Bernard),  érudit  français, d'origine 
allemande,  né  à  Munster  en  17«4,  mort  à  Paris  en  1853. 
Il  fut  naturalisé  Français  en  1827.  Ses  premiers  travaux 
s'étendirent  sur  le  domaine  géographique  :  la  Géographie 
de  la  France  {l82l),  la  Suissp  (1822),  la  Grèce  (1823),  etc.  Il 
publia  une  Histoire  des  expéditions  maritimes  des  Nor- 
mands (1826),  et  une  étude  sur  les  Juifs  dans  le  moyen  âge. 
En  1837,  Dejpping  avait  fait  paraître  la  première  édition 
du  fameux  Livre  des  métiers,  statuts  des  corporations  pari- 
siennes recueillis  sous  le  règne  de  saint  Louis  par  le 
prévôt  des  marchands  Etienne  Boileau.  Dans  son  intro- 
duction, l'éditeur  fait  bien  ressortir  l'importance  unique  de 
ce  texte  pour  l'histoire  de  l'industrie  et  des  conditions 
sociales  en  France,  au  moyen  âge.  En  1850,  parut,  dans 
la  Collection  des  documents  inédits  de  l'histoire  de  France, 
le  premier  volume  de  la  Correspondance  administrative 
sous  lerègne  de  Louis  XIV,  dont  le  quatrième  volume  ne 
fut  imprimé  qu'après  la  mort  de  l'auteur,  par  les  soins  de 
son  fils.  Il  a  écrit  des  Mémoires,  en  allemand,  sous  le  titre 
de  Erinnerungen  (Souvenirs). 

Depping  (Guillaume),  érudit  français,  né  à  Paris  en 
1829,  fils  du  précédent.  Il  a  été  attaché  successivement 
aux  bibliothèques  :  Nationale,  de  i  Arsenal,  du  Sénat  et, 
enfin,  à  Sainte-Geneviève.  Il  a  collaboré  à  de  nombreuses 
revues  historiques  et  littéraires,  et  publié  des  recueils  de 
documents  importants,  relatifs  particulièrement  au  règne 
de  Louis  XIV.  Il  convient  de  citer  le  dernier  volume  do 
la  Correspondance  administrative  de  Louis  XIV,  dont  les 
premiers  volumes  avaient  été  publiés  par  son  père,  et 
toute  une  série  d'études  sur  l'histoire  des  mœurs  à  la  cour 
de  Louis  XIV,  d'après  la  correspondance  allemande  de  la 
princesse  Palatine.  Il  est  encore  l'auteur  de  l'ouvrage 
intitulé  le  Japon  (1895),  etc. 

DÉPRAVANT  {van),  ANTE  adj.  Qui  déprave,  qui  est  de 
nature  à  dépraver  :  Des  leçons  dépravantes. 

DEPRAVATEUR,  TRICE  adj.  Qui  déprave,  qui  corrompt  : 

Doctrine.  îufluence  dépravatrice. 

—  Substantiv.  Personne  qui  en  déprave   d'autres  :  Un 

DEPRAVATEUR.    Oue  DÉPRAVATRICE. 

DÉPRAVATION  [si-on]  n.  f.  Action  de  dépraver;  état  de 
ce  qui  est  dépravé,  corrompu,  dénaturé  :  Dépravation  des 
humeurs,  du  sang,  de  l'appétit. 

—  Fig.  Corruption  :  Dépravation  de  l'âme,  des  mœurs, 

du  siècle,  du  goût. 

DÉPRAVER  (lat.  depravare;  du  préf.  de,  et  de  prav7(s, 
perverti)  v.  a.  Altérer,  dénaturer  :  Dépraver  le  sang,  les 
humeurs,  l'estomac,  la  digestion,  l'appétit. 

—  Fig.  Corrompre,  pervertir  :  Dépraver  l'esprit,  le  cœur, 
le  goût,  le  jugement,  les  mœitrs. 

Dépravé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dépraver. 

—  Substantiv.  Personne  dépravée,  corrompue':  Les  vieux 
roués  politiques,  la  pire  espèce  de  dépravés.  (E.  Sue.) 

—  Stn.  Dépravé,  corrompu,  pervers,  etc.  V.  corrompu. 

—  Anton.  Honnête,  intégre,  juste,  probe,  vertueux. 
Se  dépraver,  v.  pr.  S'altérer,  être  dénaturé. 

—  Fig.  Se  corrompre,  se  pervertir. 

—  Syn.  Dépraver,  corrompre,  gâter,  etc.  V.  corrompre. 

DÉPRÉGATIF,  IVE  (lat.  deprecativus ;  de  deprecari, 
supplier)  adj .  Qui  est  en  forme  de  prière,  qui  sert  de  prière  : 
Formule  déprécative.  ii  On  dit  aussi  dëprécatoire. 

—  Encycl.  Dans  l'Eglise  grecque,  i  absolution  sacra- 
mentelle est  donnée  au  pénitent  qui  vient  de  confesser 
ses  fautes,  sous  forme  déprécative,  c'est-à-dire  sous  forme 
de  prière.  Le  prêtre  dit  :  n  Que  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ  t'absolve  de  tes  péchés,  i»  Dans  l'JEglise  latine,  le 
prêtre  prononce  d'abord  cette  première  formule,  puis  il 
ajoute  ensuite,  sous  forme  de  sentence  :  "  Et  moi,  je 
t'absous  de  tous  tes  péchés,  n  Cette  seconde  formule, 
d'après  le  concile  de  Trente  (sess.  XIV,  c.  3),  constitue 
la  partie  essentielle  du  sacrement. 

DÉPRÉDATION  [si-on  —  rad.  déprécatif]  n.  f.  Prière 
humble  et  instante,  ayant  pour  but  d'apaiser  celui  à  qui 
on  l'adresse:  Adresser  des  déprécations  à  quelqu'un. 

—  Rhétor.  Figure  oratoire  qui  consiste  à  implorer 
celui  que  l'on  veut  fléchir  ou  toucher. 

~  Enctcl.  Rhétor.  En  principe,  la  déprêcation  est  la 
figure  par  laquelle  celui  qui  parle  interrompt  la  suite  do 
son  discours  et  adresse  à  la  divinité  une  prière  afin  d'ob- 
tenir une  protection  spéciale  ou  l'éloignement  d'un  danger. 
Comme  exemple  de  déprêcation,  on  peut  citer  celles  de 
Polyeucte  dans  la  tragédie  du  même  nom  (IV,  3).  de  Josa- 
beth  dans  Athnlie  (I,  2),  de  Thésée  à  la  fin  de  Phèdre. 

On  doit  prendre  garde  de  confondre  la  déprêcation  avec 
l'imprécation,  qui  est  aussi  une  invocation  à  la  divinité, 
mais  pour  souhaiter,  pour  demander  le  mal  d'un  ennemi. 

La  déprêcation  n'existe  pas  seulement  quand  on  s'a- 
dresse à  la  diviniK  ,  elle  peut  aussi  s'adresser  à  un 
homme  dont  on  implore  une  faveur.  Un  des  plus  beaux 
exemples  de  ce  genre  de  déprêcation  est,  dans  l'Iliade, 
la  prière  de  Priam,  à  genoux  aux  pieds  dAcbille.  On  peut 
rappeler  encore  le  passage  de  Télêmaque,  où  Philoctète 
demande  en  grâce  a  Néoptolème  de  l'emmener  avec  lui. 

Parmi  les  modèles  de  déprêcation  oratoire,  nous  cite- 
rons celle  que  Cicéron  adresse  à  César  dans  son  discours 
Pour  Déjotarus. 

DÉPRÉGATOïRE  [to-ar'  ~  du  lat.  deprecatorium,  même 
sens;  adj.  Qui  a  la  forme  d'une  déprêcation. 

DÉPRÉGIATEUR,  TRICE  [si)  adj.  Qui  amoindrit  la  va- 
leur, qui  rabaisse  lo  mérite;  qui  est  porté  à  déprécier  : 
Esprit  dépréciateur, 

—  Substantiv.  Celui  qui  déprécie  systématiquement. 

DÉPRÉCIATION  [si-a-si-on)  n.  f.  Action  de  déprécier; 
état  d'une  chose  qui  a  perdu  son  prix  :  La  dépréciation 
des  assignats  ne  prouve  rien  contre  la  théorie  du  papier- 
monnaie.  (Lachâtre.) 

—  Fig.  Action  de  rabaisser  :  Dépréciation  du  mérite. 

—  Encycl.  Les  dépréciations  des  choses  commerciales 
portent  sur  la  qualité  et  sur  la  valeur  on  échange  do  ces 
choses.  Une  chose  peut  avoir  subi  une  dépréciation  do 
finalité  ot  ne  pas  subir  une  dépréciation  do  valeur,  rela- 
tivement à  son  prix  do  revient  d'entrée  dans  l'inventaire 
du  commerçant.  Cela  dépond  du  cours  ou  prix  auquel 
colto  chose  s'échange  dans  le  moment.  D'autre  part,  une 
raarcliandisc,  sans  avoir  subi  do  dépréciation  de  qualité, 


636 

peut  avoir  subi  une  dépréciation  de  valeur,  si  le  prix  de 
vente  de  cette  chose  a  baissé.  C'est  ce  qui  fait  de  l'éta- 
blissement de  l'inventaire  du  commerçant  une  opération 
très  délicate. 

DÉPRÉCIER  {si-é  —  lat.  depreciare  ;  du  priv.  de,  et  de 
pretiuni,  prix.  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  premières 
pers.  du  plur.  de  l'iraparf.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  : 
Nous  dépréciions.  Que  vous  dépréciiez)  v.  n.  Faire  baisser, 
diminuer  le  prix,  la  valeur  vénale  de  :  L'abondance  dé- 
précie les  produits,  il  Estimer  au-dessous  de  son  prix  :  Dé- 
précier une  marchandise. 

—  Fig.  Estimer  au-dessous  de  son  mérite,  ravaler, 
jeter  la  défaveur  sur  :  On  déprécie  les  vertus  qu'on  n'a  pas. 

Se  déprécier,  v.  pr.  Etre  déprécié,  perdre  de  son  prix. 
Il  Rabaisser  son  propre  mérite,  ne  pas  le  faire  valoir,  il 
Rabaisser  le  mérite  l'un  de  l'autre. 

—  AiNTON.  Exalter,  magnifier,  rehausser,  relever. 

DÉPRÉDATEUR,  TRICE  (lat.  depra'dator,  trix  ;  de  de- 
prspdari,  saccader)  n.  Celui,  celle  qui  commet  des  dépré- 
dations :  Les  Scythes  ont  été  les  déprédateurs  de  l'Asie. 
(Volt.)  Il  Adjectiv.  ;  Ministre  déprédateur. 

DÉPRÉDATIF,  IVE  adj.  Qui  porte  le  caractère  de  la  dé- 

prédatiuu  ;  Exactions  déprêdatives. 

DÉPRÉDATION  {si-on  —  rad.  déprédateur)  u.  f.  Pillage 
fait  avec  dégât  :  Le  devoir  du  garde  champêtre  est  de  s'op/jo- 
ser  aux  DÈPtiÈDATWSsdes panneauteurs.  [Toussonel.)  ii  Con- 
sommation excessive,  tondant  à  la  complète  destruction  : 
Il  existe  une  grande  tribu  d'oiseaux  qui  font  une  prodigieuse 
déprédation  sur  les  eaux.  (Buff.) 

—  Malversations,  gaspillages  commis  dans  une  admi- 
nistration :  Déprédation  des  finances. 

DÉPRÉDER  (lat.  depj'sedari;  du  préf.  de,  et  de  pryda, 
proie.  —  Change  le  second  é  en  è  devant  une  syllabo 
muette  :  Je  déprède.  Qu'ils  déprèdent  ;  excepté  au  tut.  do 
lind.  et  au  cond.  prés.  :  Je  dépréderai.  Tu  dépréderais)  v.  a. 
Piller_avec  dégât  :  Dépréder  les  récoltes,  il  Gaspiller  à  son 
profit  :  Dépréder  les  fonds  publics. 

Déprédé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dépréder. 

—  War.  anc.  Marchandises  déprèdées ,  Marchandises 
provenant  du  pillage  d'un  vaisseau  naufragé. 

DÉPRENDRE  {prandr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pren- 
dre)  v.  a.  Isoler  ou  dissoudre  ce  qui  était  pris,  c'est-à-dire 
collé  ou  congelé  :  Deprendre  deux  feuilles  de  papier  qui 
s'étaient  collées.  Il  Séparer,  empêcher  de  se  battre  plus 
longtemps  :  Avoir  de  la  peine  à  déprendre  deux  dogues, 
deux  boxeurs. 

—  Fig.  Séparer,  faire  cesser  d'être  épris  :  Le  meilleiir 
fruit  de  la  critique  est  de  nous  déprendre  de  nous-mêmes. 
(H.  Taine.) 

Se  déprendre,  v.  jiv.  Se  détacher,  se  dépêtrer  :  Oiseau 
pris  à  la  nlu  qui  se  dépkend. 

—  Fig.  Se  détacher,  cesser  d'être  épris  :  Les  richesses 
ont  des  liens  invisibles  dont  7io$  cœurs  ne  se  peuvent  dé- 
prendre. (Boss.) 

DÉPRÉOCCUPER  {o-ku  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  occu- 
per] V.  a.  Tirer  d'une  préoccupation  :  La  distraction  dé- 
préoccupe l'esprit.  (Peu  usité.) 

Se  dépréoccuper,  V.  pr.  Sortir  de  sa  préoccupation. 

DÉPRÉPUCÉ,  ÉE  (.s^  -  du  préf.  priv.  dé,  et  àe  prépuce) 
adj.  Circoncis  :  yu^/DÉPRÉPUcÉ.  (Mot  employé  par  Vol- 
taire, mais  peu  usité.  Quant  au  féminin,  qui  peut  paraître 
bizarre  au  premier  abord,  il  est  parfaitement  naturel,  car 
on  peut  dire  :  La  gent  deprépucée;  la  race  déprépucée.) 

—  Substantiv.  :  Un  dêprépucé. 

DeprÈS  ou  Des  Prés  (Josquin),  musicien  français, 
né,  croit-on,  et  mort  à  Condé  (Flandre)  [1450-152]].  Il  fut 
considéré  comme  le  premier  artiste  de  son  temps  et  1© 
plus  habile  maître  qu'ait  produit  l'ancienne  école  gallo- 
belge.  Il  fut  premier  chantre  de  la  chapelle  pontificale,  à 
Rome.  On  croit  que  c'est  après  la  mort  du  pape  Sixte  IV 
qu'il  se  rendit  à  la  cour  du  duc  de  Ferrare,  Hercule  d'Esté^ 
pour  lequel  il  écrivit  la  messe  intitulée  Hercules  dux  Fer* 
rari^.  11  fut  plus  tard  premier  chantre  à  la  cour  de 
Louis  XII,  pour  lequel  il  donna  de  nombreuses  composi- 
tions, et  qui  lui  accorda  un  canonicat  à  la  collégiale  de 
Saint-Quentin.  Enfin,  il  devint  par  la  suite  doyen  de  la 
collégiale  de  Condé,  sa  ville  natale,  où  il  termina  sa  vie. 
On  connaît  de  Deprès  trente-deux  messes  à  quatre  voix,  un 
Stabat  Mater,  un  De  profundis  à  six  voix,  des  hymnes,  des 
psaumes,  quantité  de  motets,  des  recueils  contenant  plus 
de  cent  chansons  françaises,  etc.  Ses  contemporains  le 
surnommèrent  «i  le  Prince  des  musiciens  ». 

DÉPRESSAGE  (prè-saj'  —  rad.  dépresser)  n.  m.  Action 
de  rendre  des  arbres  moins  pressés,  moins  rapprochés  les 
uns  des  autres,  en  enlevant,  en  coupant  les  plus  malingres 
ou  les  plus  jeunes,  n  Action  d'ôter  un  livre  nouvellement 
relié  et  qui  avait  été  mis  à  la  presse,  il  Action  de  faire 
disparaître  le  lustre  d'un  drap  q^ui  vient  d'être  pressé- 
11  Action  de  faire  cesser  la  pression  à  laquelle  un  objet, 
un  organe  de  machine  est  soumis. 

DEPRESSARIA  {dé~prè-sa)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépi- 
doptères microlépidoptères,  famille  des  tinéidés,  tribu  des 
dépressinés,  comprenant  plus  de  cent  espèces. 

—  Encycl.  Les  deprcssaria  sont  de  petites  teignes  d'Eu- 
rope, portant  leurs  ailes  à  plat  sur  le  dos,  et  qui  courent 
rapidement  sur  les  plantes  en  fieur  qui  nourriront  leurs 
chenilles.  Ce  sont  des  insectes  souvent  nuisibles  dans  les 
potagers,  où  leurs  larves  enveloppent  de  leurs  fils  soyeux 
les  carottes  en  fieur,  les  cumins,  etc. 

DÉPRESSER  (prè-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  pi^esser} 
V.  a.  Oter,  tirer  de  la  presse  :  Déprusser  un  livre.  Il  Dé- 
truire le  lustre  donné  par  la  presse  :  Dépresser  du  drap., 
Il  Dégager  de  la  pression,  rendre  moins  pressé,  il  Couper 
un  certain  nombre  d'arbres  pour  donner  plus  d'air  et  de 
lumière  aux  autres. 

Se  dépresser,  v.  pr.  Etre  retiré  de  la  presse,  ii  Etra 
délustrô. 

DÉPRESSICAUDE  {prè-si-/c6d  —  du  lat.  dep7'essus,  écrasé, 
et  cauda,  queue)  adj.  En  T.  de  zool..  Qui  a  la  queue  aplatie, 

DÉPRESSICOLLE  {prè-si  —  du  lat.  depi-essus,  écrasé,  et 
coltnin,  cou)  adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  lo  col  ou  le  corselet 
aplati. 

DEPRESSICORNE  (prè-si—  du  lat.  depressus,  écrasé,  ot 
cornu,  corne)  ni{].  En  T.  de  zool..  Dont  les  cornes  sont, 
déprimées,  ii  Dont  les  antennes  sont  aplaties. 


637 

DÉPRESSIF  (prè-sif),  IVE  [du  lat.  deprimere,  supin  de- 
im-ssitm,  t'ci-asé]  aiij.  Qui  ilôprimo,  qui  cause  uu  eut'uiu-e- 
ineiU  :  Les  Oassiiis  des  fleuves  ont  élé  formés pai' des  actiuns 

DKl'ItKSSlVES. 

—  Fig.  Qui  abat  :  Passion  déprkssive. 

DÉPRESSIMÈTRE  {prè-si  —  du  lat.  dcpvessus,  écrasé, 
et  du  gr.  mètroii,  niosure)  n.  m.  Sorte  do  lùlom&tro  à  dô- 
prossiun,  servant  à  mesurer  les  distancos  ou  pays  acci- 
dontô.  (Il  est  constitué  par  une  lunette  munie  d'un  niveau 
ot  permettant  d'obtenir  la  distance  qui  soparo  le  point 
visé  du  point  d'observation,  à  l'aide  de  la  résolution  d'un 
trian^dc.) 

DÉPRESSINÉS  {prè-si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  co- 
léoptères, famille  dos  tinéidos,  comprenant  do  nombreux 
genres.  —  Un  dkprkssiné. 

DÉPRESSIOMÈTRE  {prè-si —  do  di'prrssion,  et  du  pr. 
vuHron,  mcsuroi  n.  m.  Astron.  Petit  appareil  destiné  à 
faire  oonnaUro  la  dépression  do  l'borizon,  on  donnant  l'an- 
gle dos  rayons  visuels  menés  dans  un  môme  plan  azimutal 
aux  deux  points  opposés  de  l'horizon,  angle  dont  la  moitié 
représente  la  dépression  do  l'horizon. 

DÉPRESSION  {pré-si  —  lat.  depressio;  do  deprimere,  dé- 
primer) n.  ï.  Abaissement  produit  par  la  pression;  enfon- 
cemont  ou  aplatissement  naturel  ou  accidentel  :  On  appelle 
vallée  une  dépression  du  sol.  (L.  Figuier.)  il  Diminution, 
on  parlant  des  cours  des  marcnés  ;  La  dépression  d'une 
valeur, 

—  Fig.  Abaissement,  humiliation  :  Craignez  de  tomber 
dans  cet  état  de  dépression  où  l'on  est  contraint  de  revêtir 
la  livrée  de  la  misère.  (Balz.)  Il  Diminution,  abaissement  des 
facultés  de  l'âme  :  La  perfection  des  arts  jnécnnigues  peut 
s'allier  à  une  grande  déprkssion  morale  et  intellectuelle. 
(Renan.)  il  Blâme,  dépréciation,  mépris  :  Parler  d'une  per- 
sonne sans  louange  et  sans  dépression.  (J.-J.  Rousss.} 

—  Astron.  et  géod.  Dépression  de  l'horizon^  Angle  formé 
par  le  plan  de  1  horizon  rationnel  avec  celui  de  l'horizon 
sensible. 

—  Cbir.  Opération  de  la  cataracte,  consistant  à  abaisser 
!e  cristallin,  devenu  opaque,  dans  la  partie  inférieure  du 
corps  vitré.  (On  dit  plus  ordinairement  abaissement.)  il  Frac- 
ture du  crâne,  dans  laquelle  les  portions  d'os  brisés  se  sont 
enfoncées  de  manière  à  comprimer  le  cerveau. 

—  Météor.  Centre  de  dépression.  Dans  une  région  à 
basse  pression  barométrique,  c'est  le  point  ou  la  pres^ou 
est  minimum. 

—  Pathoi.  Diminution  des  forces,  affaissement. 

—  Physiq.  Affaissement  qui  se  produit  à  la  surface  d'un 
liquide  placé  dans  un  tube  qu'il  ne  mouille  pas  :  La  dé- 
pression de  la  colonne  ba- 
rométrique. 

—  Anton.  Elévation,  ex- 
haussement, soulèvement. 
—  Avance,  bossage,  émi- 
nence,  proéminence,  saillie. 

—  Encycl.  Géod.  Imagi- 
nons un  plan  contenant  la 
verticale  OC  du  lieu.  Soit 
MO  =  h  la  hauteur  d'une 
station  O  au-dessus  du  ni- 
veau NMT  de  la  mer,  OH 
est  l'horizon  rationnel,  OT  l'horizon  sensible,  et  l'anele 
HOT  =  a  la  dépression.  R  étant  le  rayon  terrestre,  oiï  a 
CM  =  CT  =  R,  et  CO  =  R  +  h.  Or  le  triangle  CTO,  dans  lequel 
OCT  est  aussi  égal  à  a,  donne  : 

CT  =  CO  cos  a, 
ou  R=(R  +  /0  cos  a; 

R  1 

R 

En  substituant  dans  cette  équation,  à  la  place  do  cos  «, 
sa  valeur  : 


DEPRESSIF 


DEPUIS 


il  en  résulte  : 


2.3.1 


ot  développant  en  série,  on  a,  avec  une  approxi- 

/  2fi 
mation  suffisante:  a  =  V/"r~' 

On  a  calculé  dos  tables  qui  donnent  la  valeur  de  la 
dépression  pour  des  hauteurs  comprises  entre  o^jSO  et 
100  mètres. 

DÉPRESSOIR  n.  m.  ou  DÉPRESSOIRE  [prè-so-ar'  —  du 
lat.  deprimere,  supin  depressum,  écraser)  n.  f.  Instrument 
dont  se  servent  les  chirurgiens,  après  l'opération  du  tré- 
pan, pour  déprimer  la  dure-mère,  et  faire  sortir  le  pus. 

DÉPRET  [Louis),  poète  et  littérateur  français,  né  à 
Lille  t-n  1837.  Il  débuta  par  dos  volumes  do  vers,  puis  col- 
ialjora  à  divers  journaux  ot  revues,  et  publia  des  romans, 
des  nouvelles,  dos  impressions  do  voyage,  des  recueils  do 
pensées,  etc.  Parmi  les  nombreux  ouvrages  do  cet  écrivain 
subtil,  doué  de  l'esprit  observateur  du  moraliste,  nous  cite- 
rons :  les  Demi-vertus  (18G2);  Si  jeunesse  pouvait  (1862); 
le  Mot  de  l'énigme  (1868);  En  Autriche  (1869);  Maurice  Le 
Grandier  iim);  l'Album  de  VîarZ  (187-1);  Mf'moires  de  n'im- 
porte qui  (l&15);  le  Jioman  de  lapoupée  [ISIG);  Comme  nous 
sommes  (1876),  recueil  couronné  par  l'Académie;  Chez 
les  Anglais  (1879);  Trop  fière  (1882),  un  do  ses  meilleurs 
romans;  te  Voyage  de  la  vie  (1882);  Vous  et  moi  (1887); 
Tfiéâtre  intime  (1890)  ;  etc. 

Depretis  fAgostino),  homme  politique  italien,  né  et 
mon  à  Siradella  (Piémont)  [1813-1887].  Il  fut  de  l'expé- 
dition des  Mille,  et  Garibaldi  lo  nomma  prodictateur  do 
Sicile,  fonctions  qu'il  abandonna  par  suite  do  divergences 
do  vues  avec  celui-ci.  Dès  lors,  il  prit  une  part  do  ])lus  on 
plus  active  à  la  vie  parlementaire  et  il  devint  ministre  rlos 
travaux  publics  (1862).  Dans  la  suite,  il  fit  partie  do  plu- 
sieurs combinaisons  ministérielles,  qui  no  représentèrent 
d'ailleurs  pas  toujours  absolument  le  parii  libéral.  Mais 
c'est  surtout  à  partir  de  1870  que  le  rôle  do  Depretis  de- 
vint important  ;  jusqu'à  sa  ûiort,  il  fut,  sauf  de  rares  inter- 
ruptions, chef  ou  membre  du  cahinot  italien.  Son  mi- 
nistère (1876)  comprenait  presque  tous  les  chefs  importants 
de  la  gaucho,  on  particulier  Nicotera,  qui  représentait  une 
nuance  très  avancée.  En  1882,  lo  ministère  Cairoli,  étant 
tombé  après  une  courte  existence,  Depretis  redevint  pré- 
sident du  conseil,  ot  inaugura  une  poliliiiuo  étrangère 


Depretis. 


nouvoMp,  consistant  à  rapprocher  l'Italio  dos  puissances 
centrales,  poiiuque  qui  devait  aboutir  ù.  la  triple  alliancû 
(Allemagne,  Autnciie-Hongrio,  Italie).  Aux  élections  de 
i8S2,  c'est  sur  le  terrain  de  la  poliiiquo  intérieure  que 
Deprotis  voulut  innover  ;  les  radicaux  lui  paraissant  me- 
naçants, il  essaya  do  constituer  un  nouveau  parti  composé 
dos  modérés  do  droite  ot  do  gaucho,  co  qui  lui  attira,  do 
la  part  de  Cairoli,  lo  repro- 
che d'abandonner  ses  priu- 
cii>es.  l*lus  tard, cependant, 
Depretis  se  rapprocha  des 
radicaux  en  admettant  dans 
son  cabinet  Crispi  et  Za- 
nardolli  (1887).  C  est  cetto 
politique  do  bascule  entro 
les  partis  à  laquelle  on  a 
appliqué  le  nom  de  ti-aus- 
fvrDtisnie. 

DÉPRÊTRATION  (tra-sf) 
OU  DÉPRÊTRISATION  {za- 
si)  [rad.  déprèiriser]  n.  f. 
Action  de  faire  abandon- 
ner par  quelqu'un  l'état  do 
prêtre. 

—  Encycl.  Le  mot  de  dé- 
prétrisation  fut  créé,  en 
1793,  pour  désigner  la  re- 
nonciation publique  au  sa- 
cerdoce que  firent  un  certain  nombre  de  prêtres,  sous 
l'impulsion  de  Chaumette  et  d'Anacharsis  Cloots.  Le 
clergé  constitutionnel  de  Paris,  conduit  par  Gobel,  son 
évêque,  se  rendit  à  la  Convention  le  1"  brumaire  an  II,  et 
là,  coiffé  du  bonnet  rouge,  déposa  entre  les  mains  du  pré- 
sident ses  lettres  d'ordination.  Cet  exemple  fut  suivi  par 
plusieurs  ecclésiastiques  qui  siégeaient  dans  l'Assemblée, 
comme  Sieyès,  Gay-Vornon,  Lalande,  et  le  ministre  pro- 
testant Julien.  D'autres  s'y  conformèrent  dans  différents 
départements.  Toutefois,  ce  mouvement  ne  tarda  pas  à 
être  enrayé  par  la  chute  de  la  faction  hébertiste,  qui  l'avait 
provoqué,  et  la  défaveur  de  l'opinion  publique.  Il  se  pro- 
duisit, d'ailleurs,  uniquement  dans  les  rangs  du  clergé 
assermenté.  Les  prêtres,  demeurés  hdèles  aux  évêqui-s 
réguliers  et  au  pape,  continuèrent,  à  remplir  les  fonctions 
de  leur  ministère,  jusqu'à  la  proclamation  du  Concordat. 

DÉPRÊTRER  OU  DEPRÊTRISER  (du  préf.    priv.    dé,    et 

de  prêtre)  V.  a.  Priver,  dépouiller  du  caractère  sacerdotal. 
Déprêtrisé,  part.pass.  du  v.  Déprétriser. 

—  Substantiv.  :  Un  déprêtrisé. 

Se  déprétriser,  v.  pr.  Renoncer  au  sacerdoce. 

DÉPRÉVENIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  prévenir.  —  Se 
conjugue  comme  venir)  v.  a.  Tirer  d'une  prévention  :  Dé- 
prévenir des  esprits  prévenus.  (Peu  us.) 

Se  dépréver)ir,  v.  pr.  Perdre  ses  préventions. 

DePREZ  (Marcel),  électricien  et  mathématicien  fran- 
çais, né  en  1843  à  Aillant-sur-Milloron  (Loiret).  En  1882,  à 
l'Exposition  de  Munich,  il  exposait  avec  le  D''  Cornélius 
Herz  une  petite  machine  du  type  Gramme,  transmet- 
tant à  quelques  kilomètres  l'énergie  développée  par  une 
machine  à  vapeur.  C'était  le  premier  pas  vers  la  solution 
du  transport  de  l'énergie  à  distance.  Outre  les  nombreu- 
ses recherches  sur  le  transport  de  l'énergie  à  distance, 
Deprez  a  fait  des  travaux  sur  :  les  lois  du  frottement,  la 
régulation  de  vitesse  des  moteurs  électriques,  un  appa- 
reil produisant  de  l'électricité  en  quantité  invariable,  le 
comptage  mécanique  des  oscillations  d'un  pendule  libre, 
l'étude  du  champ  magnétique  des  machines  dynamo-élec- 
triques, la  régulation  de  vitesse  d'une  machine  réceptrice, 
l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur,  le  mouvement  cir- 
culaire obtenu  par  des  mouvements  vibratoires,  les  consé- 
quences mécaniques  ou  théorème  des  aires,  le  rolo  du 
noyau  de  fer  dans  l'induit,  un  électro-dynamomètre  ab- 
solu, etc.  Deprez,  remarquant  la  brusque  variation  d'ai- 
mantation de  certains  métaux  avec  la  température,  conclut 
à  la  possibilité  de  transformer  directement  la  chaleur  en 
énergie  électrique.  —  Marcel  Deprez  a  été  nommé  membre 
do  l'Académie  des  sciences  en  1886  et  professeur  au  Con- 
servatoire des  arts  et  métiers  en  1890. 

DÉPRI  (subst.  verbal  de  déprier)  n.  m.  Dr.  féod.  Arran- 
gement conclu  entre  un  seigneur  et  son  vassal,  par  le- 
quel ce  dernier  obtenait  une  diminution  des  droits  seigneu- 
riaux sur  dos  biens  qui  lui  advcnaient  par  héritage. 

—  Fin.  anc.  Déclaration  que  l'on  faisait,  au  bureau  des 
aides,  de  l'intention  où  l'on  était  de  transporter  des  mar- 
chandises d'un  lieu  dans  un  autre,  pour  les  vendre. 

DÉPRIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  prier.  —  Prend  doux  ( 
do  suite  aux  deux  prem.  pors.  pi.  de  l'imp.  do  l'ind.  et  du 
prés,  du  subj.  :  Nous  dép7iio7is.  Que  vous  dépriiez)  v.  a.  Re- 
tirer une  invitation  qu'on  avait  faite  :  Déprier  des  convives. 

—  Révoquer  une  prière  faite.  (Vieux  en  ce  sens.) 

—  Féod.  Demander  une  remise  sur  les  droits  seigneu- 
riaux, à  propos  d'une  acquisition  à  faire,  il  Notitier  au 
seigneur  une  acquisition  faite  dans  sacensive,afm  d'éviter 
l'amende  que  l'on  aurait  encourue  après  uu  certain  temps, 
faute  d'avoir  fait  cotte  notilicalion. 

—  Fin.  anc.  Faire  le  dépri  au  bureau  dos  aides. 
DÉPRIMAGE  {maf  —  rad.  déprimer)  n.  m.  Action  de 

faire  paître  les  prairies,  aussitôt  la  pousso  dos  nouvellos 
herbes  au  printemps. 

DÉPRIMANT  [man],  ANTE  adj.  Qui  déprimo,  qui  pro- 
duit une  dépression  :  Force  déprimante. 

DÉPRIMER  (lat.  deprimere;  du  préf.  de,  ot  do  premere, 
presser)  v.  a.  Affaisser,  onfoncor  :  Dépkimeb  les  os  du 
crdne.  Déprimer  le  sol. 

—  Fig.  Chercher  à  rabaisser,  à  déprécier  :  On  se  sert 
des  morts  pour  contrister  et  déprimer  les  vivants.  (V)ïdor.) 

—  Agric.  Faire  manj^er  par  les  bestiaux  la  pointe  des 
herbes  des  prairies  qui  a  été  Ilétrio  par  los  promiôros 
gelées  du  printemps. 

Déprimé,  ée  part.  pass.  Fatigué,  épuisé. 

—  Chir.  et  môd.  Tumeur  déprimée.  Tumeur  dont  le  centre 
est  aplati,  il  Pouls  déprimé,  Pouls  faible  qui  disparait  sous 
la  pression  du  doigt. 

Se  déprimepf  v.  pr.  Etre,  devenir  enfoncé,  affaissé. 
Il  So  runaissor,  so  déprécier  soi-mômo.  il  So  déprécier 
mutuollemont. 

—  Syn.  Déprimer,  déflrader,  déprlsor.  V.  nûoRADEn. 

—  Anton.  Elever,  oxhauseer,  relever,  soulevor.  —  Gon- 
fler, enflor,  bouffer,  dilater,  tuméflor. 


DEPRINCIPISER  (51  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  du  lat.prm- 
ceps,  ipis,  prince)  v.  a.  Priver  du  titre  do  prince  ou  de 
principauté  ;  DiAnn^^civiHEii  imc  fa7nille,îtn  pays,  il  On  dit 

aussi   DÉPRINCIPALISER. 

Se  déprincipiser,  v.  pr.  Renoncer  au  titre  de  prince. 

Depringles  (Jean),  magistrat  français,  né  à  Nuits 
vers  1550,  mort  on  1629.  Avocat  au  parlement  de  Dijon 
(1573),  puis  procureur  général  à  la  chambre  des  comptes 
^1576),  il  est  l'un  des  auteurs  d'un  ouvrage  longtemps  es- 
timé :  la  Coutume  du  duché  de  Bourgogne ,  enrichie  des 
Commentaires  faits  sur  son  texte  par  lès  sieurs  Begat,  pré- 
sident, et  Depriuyles,  avocat  (1052). 

DÉPRIS  {pri  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  prix)  n.  m.  Sen- 
timent qui  porte  à  dépriscr  :  L'expérience  nous  mène  lente- 
ment du  DÉPRIS  au  MÉPRIS.  (Boisto.)  [Peu  us.] 

DÉPRISABLE  adj.  Qui  mérite  d'ôtro  déprisé  :  Personne 

DÉPRISAULE.    (Peu   US.) 

DÉPRISANT  (zan),  ANTE  [rad.  dépriser]  adj.  Qui  appré- 
cie peu  les  hommes  et  les  choses,  qui  les  dédaigne  : 
Homme  déprisant,  tl  Qui  exprime  lo  dépris  :  Terme  dépri- 
sant. (Pou  us.) 

DÉPRISEMENT  (man)  u.  m.  Action  de  dépriser,  expres- 
sion d'un  jugement  déprisant.  (Peu  us.) 

DÉPRISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  priser)  v.  a.  Ra- 
baisser, estimer  au-dessous  do  son  prix,  de  sa  valeur  :  DÉ- 
PRISER  une  7yiarckandise,  un  rival.  L'homme  ne  déprise 
presque  Jamais  que  ce  qu'il  meurt  d'envie  de  posséder.  (E.Sne.) 

Se  depriser,  v.  pr.  Rabaisser  son  propre  mérite  ;  s'esti- 
mor  moiûs  qu'on  ne  vaut. 

—  Syn.  Dépriser,  dégrader,  déprimer.  V.  dégrader. 

DÉPRISONNEMENT  {zn-ne-ynan)  n.m.  Action  de  dépri- 
souuer,  état  do  celui  qui  est  déprisonné.  (Vieux.) 

DÉPRISONNER  {zo-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  prison) 
V.  a.  Tirer  de  prison  :  Déprisonner  quelqu'un.  (Peu  us.) 

—  Fig.  Dégager,  débarrasser,  dispenser.  (Vieux.) 

De  profuudîs  (mots  lat.  qui  signif.  Des  profondeurs), 
un  des  sept  psaumes  de  la  pénitence,  que  1  on  dit  ordi- 
nairement dans  les  prières  pour  les  morts,  et  qui  com- 
mence par  les  mots  latins  De  profundis. 

—  n.  m.  :  Chanter,  Dire  un  de  profundis.  il  Par  ext.  Deuil, 
événement  funèbre. 

DÉPROHIBER  (du  préf.  priv.  dé,  et  deprohiber)  v.  a.  Lever 
la  prohibition  :  Déprohiber  une  marchandise.  (Peu  us.) 

DÉPROHIBITION   {si-on)  n.    f.   Action  de  deprohiber. 

(Peu  us.] 

De  proie  augenda  {Sur  la  nécessité  d'avoir  des  en- 
fants), discours  de  Métellus  Numidius,  qu'Auguste  répan- 
dit dans  la  société  romaine,  après  avoir  publié  les  lois 
Julia  et  Poppcpa  contre  le  célibat  et  sur  les  familles  nom- 
breuses. 11  semble  résulter  des  courts  fragments  qui  nous 
restent  de  ce  discours  que  l'auteur  employait  lo  ton  iro- 
nique et  présentait  le  mariage  non  comme  un  idéal,  mais 
comme  un  mal  nécessaire,  et  les  femmes  comme  un  fléau 
dont  la  nature  nous  empoche  de  nous  délivrer. 

DÉPROMETTRE  [mètr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  pro^- 
mettre.  Se  conjugue  comme  ce  dernier)  v.  a.  Retirer  la 
promesse,  revenir  sur  la  promesse  do. 

Se  dépromettre,  v.  pr.  Revenir  sur  une  promesse  mu- 
tuelle. 

DÉPROPRIEMENT  (pr?-maïi)  n.  m.  Nom  que  l'on  donnait 
au  testament  des  grands  maîtres  des  chevaliers  de  Malte. 

DÉPROUVER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  prouver)  v.  a.  Dé- 
truire une  preuve.  (Vieux.) 

DÉPROVINCIALISER  (si-a  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do 
provincial)  v.  a.  Dépouiller,  corriger  do  ses  manières  pro- 
vinciales :  DÉPROVINCIALISER  un  Auvergnat. 

—  Détruire  la  division  en  provinces  ;  La  Constituante 
DÉPROviNciALiSA  la  France. 

Se  déprovinciaiiser,  v.  pr.  Perdre  ses  manières  pro- 
vinciales. 

Deptford,  ville  d'Angleterre  (comtés  de  Kent  ot  do 
Surrey),cuutiguëàGreenwich, formant  aujourd'hui  un  dos 
faubourgs  de  Londres,  sur  la  Tamise,  où  elle  a  un  port  mi- 
litaire; 100.000  hab.  Arsenal,  chantiers  de  construction  et 
magasins  de  vivres  et  d'équipements  do  la  marine  royale  ; 
manufactures  d'armes  à  feu  et  d'armes  blanches  dans  les 
environs.  La  ville  porta  autrefois  les  noms  do  West  Grekn- 
wicH  et  puis  de  Deptford  Strand;  elle  n'était  qu'un  polit 
village  de  p("'cheurs  avant  la  construction  de  l'arsenal  par 
Henri  VIII.  En  169S,  Pierre  le  Grand  y  séjourna. 

DÉPUCELAGE  {se-laf)  ou  DÉPUCELLEMENT  {sè-le-man) 
n.  m.  Action  do  dépuceler;   résultat  do  cotte  action. 

DÉPUCELER  (se-lé.  —  Double  la  lettre  l  devant  uno  syl- 
labe muette  :  Je  dépucelle.  Tu  dépucelleras)  \.  a.  Faire  pordro 
lo  pn<-('lage,  la  virginité  à  :  Dépucelkr  une  fille. 

Se  dépuceler,  v.  pr.  Perdre  sa  virginité. 

DÉPUCELEUR  {se-leur')r\.m.  Celui  qui  dépucelle,  tl  Fam. 
Dêpuceleur  de  nourrices.  Fanfaron,  hommo  qui  se  vanto 
soit  do  choses  dont  il  n'y  a  pas  lieu  d'ôtre  nor,  soit  do 
choses  extravagantes  qu'il  n  a  pas  faites. 

DEPUIS  {pu-i  —  de  de,  et  do  puis)  prép.  Dés  lo  moment 
de,  dés  l'époquo  do,  à  partir  de,  commençant  ù  :  Depuis 
la  création  du  monde.  Depuis  Jésus-Christ,  w  A-près,  dans 
l'intervalle  qui  s'est  écoulé  à  partir  do  :  Bien  des  choses 
ont  changé  depuis  l'invention  des  chemins  de  fer.  n  A  partir 
d'un  lieu,  d'un  point  détermine  :  Depuis  Paris  jusqu'à 
Marseille.  Il  A  partir  d'une  personne  ou  d'un  objet,  on 
commençant  par  cetto  personne  ou  cet  objet  :  Depuis  le 
premier  Jusquau  dernier.  Depuis  la  plus  affreuse  misère 
jusqu'à  l'extrême  opulence,  n  Suivi  d'un  infinitif  :  Depuis 
tti'OiJ'  connu  Motisicur  votre  père.  (Mol.)  [Vieux.] 

—  Depuis  peu.  Il  y  a  peu  do  temps.  Il  Depuis  quand? 
A  commencer  do  quelle  époque  dans  le  passé?  (So  dit 
souvent  pour  exprimer  un  éionnement  desap^)robatour  : 
Depuis  quand  avcz-vous  le  droit  de  commander  ici  ?)  Il  De- 
puis toujouj-s,  Toujom's  dans  lo  passé  :  lout  agit  depuis 
TOUJOURS.  (Proudh.) 

—  Loc.  conj.  Depitis  que.  Depuis  lo  temps  quo  :  Le 
monde,  depuis  qu'i7  est  monde,  se  plaint  qu'il  senmiic, 
(Mass.) 

—  adv.  A  partir  do  co  moment  :  L.xpioratcur  partt  i/  y 
a  un  an,  et  qu'on  n'a  pas  revu  depuis. 

—  Loc.  adv.  :  Du  dcptiis,  Depuis  co  tomps-là.  (Vieux.) 


LÉPULPER 


DERAILABLE 


.Dépulpeur- 


—  Allus.  littèr.  :  Et  ce  même  sénèque  et  ce  même 
Burrbus,  Qui  depuis...,  Passage  de  Britanuicus,  tragédie 
de  Racine.  Agrippioe,  dans  un  long  entretien,  cherche  à 
reprendre  son  empire  sur  Néron,  à  qui  elle  rappelle  tout 
ce  qu'elle  a  fait  pour  lui  préparer  le  chemin  du  trône. 
Arrivant  aux  gouverneurs  qu'elle  lui  donna  et  qu'elle  ac- 
cuse de  s'être  tournés  ensuite  contre  elle,  elle  ait  : 

J'appelai  de  l'exil,  je  tirai  de  larmée 

Et  ce  même Séncque  et  ce  m/'ine  Burrhus, 

Qui  depuis...  Rome,  alors,  estimait  leurs  vertus. 

Cette  réticence,  plus  énergique  que  ne  l'aurait  été  la 
pensée  exprimée  entièrement,  s'applique  à  ceux  qui  ont 
tout  à  coup  renié  un  passé  qui  n'était  pas  sans  éclat. 

DÉPULPER  (du  préf.  dé,  et  de  pulper)  v.  a.  Réduire  en 
pulpe  certaines  racines  et  céréales  :  Dépulper  des  bet- 
teraves, du  mats. 

DÉPULPECR  {rad.  dépulper)  n.  m.  Instrument  avec  le- 
quel on  divise  les  racines  en  fragments  très  petits,  qui  se 
mélanjient  facilement 
aux  fourrages  hachés. 

—  EncycI,.  La  struc- 
ture du  dépulpeur  rap- 
pelle la  structure  du 
coupe  -  racme.  Toute- 
fois .  le  dépulpeur  dé- 
bite la  racine  eo  menus 
fragments  arrachés,  au 
lieu  de  la  découper  <•  en 
tranches  a  ou  en  «  cos- 
seites  )'  ;  aussi  l'or- 
gane actif  de  l'appareil 
n'est- il  pas  constitué 
par  des  lames  à  tran- 
chant continu  ou  denté, 
mais,  du  moins  en  gé- 
néral, par  un  ensemble 
do  pointes  triangulaires  plantées  tantôt  sur  un  disque, 
tantôt  sur  un  cylmdre  qui  tourne  au  fond  d'une  trémie. 

DÉPDRATEnR,  TRIGE  adj.  Qui  dépure,  qui  sert  à  dé- 
purer. I  ï>ubsiantiv.  au  m.  Ce  qui  est  propre  à  dépurer  : 
C'n  DÊPCRATEUR  du  sang. 

DÉPURATIF,  rvE  adj.  Se  dit  des  substances  considé- 
rées comme  propres  à  donner  plus  de  pureté  au  sang, 
aux  humeurs  :  Les  substances  dépl'Rativiîs  ont  une  grande 
vogue  dans  la  médecine  populaire,  il  Substantiv.  ;  Les  dé- 
PtJRATiFs  ont  beaucoup  perdu  de  leur  anciemie  vogue. 

—  Enctcl.  Tous  les  médicaments  qui  visent  à  la  dépu- 
ration sont  des  dépuratifs  ;  et  non  seulement  les  diaphoré- 
liques  et  les  sudoriflques,  mais  aussi  les  diurétiques,  les 
purgatifs,  les  balsamiques  respiratoires,  etc.  Aux  anciens 
dépuratifs  :  douce-amère,  gaïao,  lobélie,  bourrache,  mézé- 
réon,  pensée  sauvage,  salsepareille,  sassafras,  sureau, 
fumeteire,  chicorée  sauvage,  saponaire,  houblon,  cres- 
son, etc.,  il  faut  donc  ajouter  non  seulement  les  diuré- 
tiques et  les  purgatifs  vrais,  les  baumes  et  les  résines  : 
eucalyptus,  térébenthine,  loin,  etc.,  mais  encore  certains 
sels  ammoniacaux  et  mercuriaux,  et  les  iodures.  On  em- 
ploie souvent,  comme  dépuratifs,  le  sirop  de  salsepareille 
et  le  sirop  de  raifort  ou  sirop  anliscorbutigue. 

DÉPURATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  dépurer;  résultat 
de  cette  action  :  Dépuration  du  sang,  des  humeurs. 

—  Chim.  Opération  par  laquelle  on  dégage  un  corps 
quelconque  des  matières  qui  en  altèrent  la  pureté  ou  la 
transparence  :  Dépuration  d'un  métal. 

—  Pathol.  Travail  de  la  nature,  qui  purifie  le  sang  ou 
les  humeurs,  soit  au  moyen  d'évacuations,  soit  à  l'aide 
de  médicaments. 

—  Pharm.  Séparation  spontanée  des  matières  qui  trou- 
blent un  liquide,  laquelle  s'opère  quand  on  laisse  le  liquide 
en  repos. 

—  Encycl.  Pathol.  La  dépuration  est  l'expulsion  par  les 
émonctoires  naturels  des  matières  nuisibles  (matières ;)ec- 
cantes  des  anciens  auteurs;  leucomaïnes ,  ptomaines  et 
toxines  des  auteurs  actuels),  en  dehors  de  l'organisme.  Elle 
s'opère  par  les  urines,  les  évacuations  intestinales,  la 
transpiration  ;  on  croyait,  autrefois,  qu'elle  s'opérait  aussi 
par  les  éruptions  des  lièvres  exanthématiques.  La  dépura- 
tion, dont  la  signification  physiologique  est  aujourd'hui 
bien  comprise,  se  produit  soit  spontanément  (décharges 
orinaires),  soit  artificiellement  (diurétiques,  purgatifs,  et 
tous  les  moyens  qui  favorisent  le  fonctionnement  de  la 
peau  et  des  autres  émonctoires),  au  cours  des  affections 
diverses  :  intoxications,  infections,  nutrition  retardante, 
qui  accumulent  dans  l'organisme  les  déchets  de  fonction- 
nement des  éléments  des  tissus  et  des  bactéries. 

DÉPURATOIRE  adj.  Méd.  Qui  dépure,  qui  purifie  :  Sub- 
stancfs  hkpcratoirks. 

—  Patliol.  Se  disait  des  maladies  que  l'on  croyait  propres 
à  dépurer  la  masse  des  humeurs. 

—  Encycl.  Pathol.  On  considérait  autrefois  toutes  les 
maladies  éruptives,  et  spécialement  la  variole,  comme  des 
fièvres  dépuratoiros,  débarrassant  l'organisme  des  hu- 
meurs peccantes.  Celte  interprétation  est  aujourd'hui  aban- 
donnée, et  on  no  considère  plus  comme  réellement  dépu- 
ratoires  que  les  phénomènes  spontanés  ou  provoqués 
(décharges  urinaires,  sueurs,  évacuations  intestinales). 

DÉPURER  fdu  préf.  dé,  et  de  pur\  v.  a.  Rendre  pur  ou 
plus  pur  :  DiipL'RKR  le  sang,  un  li'/uide,  un  métal. 

Se  dépurer,  v.  pr.  Devenir,  <'tro  rendu  pur  ou  plus  pur  : 
L'eau  SK  DKi'VRKpar  la  distillation. 

DÉPUTATION  {si-on  —  rad.  députer)  n.  f.  Groupe  do  per- 
sonnes choisies  par  d'autres,  pour  traiter  en  leur  nom  : 
Envoyer,  Hccevotr  une  okputation.  ii  Envoi  de  représen- 
tants à  une  assemblée  élective  délibérante;  corps  des  dé- 
putés de  la  mémo  assemblée  :  Le  droit  de  déphtation  ne 
naurait  être  aliéné,  u  Titre,  fonctions  do  députe  :  Briguer 
la  dkpi;tation. 

—  Hist.  iJéputations.  Autrefois,  en  Allemagne,  Comités 
spéciaux  chargés  d'expédier  une  affaire  importante.  (Les 
décisions  de  ces  députations  avaient  la  même  qualité  que 
celles  de  la  dicte.) 

DÉPUTÉ  (du  lat.  deputatus,  même  sens)  n.  m.  Polit.  Celui 
qui  est  envoyé  pour  prendre  part  aux  délibérations  d'une 
assemblée  élective,  ou  pour  remplir  auprès  do  quelqu'un 
une  mission  spéciale,  n  Cliambre  des  députés.  Chambre  légis- 
lative élue  par  la  nation  :  Aucun  impôt  ne  peut  être  établi 
sans  le  consenlcmtnt  de  la  Chambre  des  députés  et  du 
iiénat.  —  Lieu  où  les  députés  liennont  leurs  séances. 


—  Hist.  eccl.  Officier  subalterne  de  l'Eglise  de  Constan- 
tinople,  chargé  d'écarter  la  foule  sur  le  passage  du  pa- 
triarche, d'aller  chercher  les  personnes  de  distinction  aux- 
quelles celui-ci  voulait  parler,  de  vejUer  à  la  garde  des 
vases  et  des  ornements  sacrés. 

—  Syn.  Député,  ambassadeur,  envoyé. 

—  Anton.  Electeur,  commettant. 

—  Encycl.  Polit.  Eu  France,  depuis  la  constitution  do 
1875,  le  pouvoir  législatif  s'exerce  par  deux  assemblées  :  la 
Chambre  des  députés  et  le  Sénat.  La  Chambre  des  députés 
est  nommée  par  le  suffrage  universel  et  au  scrutm  d'ar- 
rondissement, à  la  différence  du 
Sénat,  nommé  au  suffrage  au  se- 
cond degré  et  au  scrutin  de  liste. 
Pour  pouvoir  être  élu  député,  il 
faut  être  Fran(::ais,  âgé  de  vingt- 
cmq  ans  au  moins,  jouir  de  ses 
droits  civils  et  politiques,  n'être 
dans  aucun  des  cas  d  inéligibilité 
ou  d'incapacité  prévus  par  la  loi, 
avoir  fait  connaître  par  une  dé- 
claration, déposée  cinq  jours  au 
moius  avant  le  scrutin,  à  la  pré- 
fecture, la  circonscription  dans 
laquelle  on  se  présente,  et  réunir 
au  premier  tour  la  majorité  abso- 
lue dos  suôrages  ;  au  second  tour, 
en  cas  de  ballottage,  la  majorité 
relative.  Le  député  est  élu  pour 
quatre  ans.  Ses  pouvoirs  sont  va- 
lidés par  la  Chambre.  Il  ne  peut,  pendant  la  durée  des 
sessions,  être  poursuivi  ou  arrêté  en  matière  criminelle 
ou  correctionnelle  qu'avec  l'autorisation  de  la  Chambre, 
sauf  le  cas  de  flagrant  délit.  Il  touche  une  indemnité  do 
9.000  francs  par  an,  sur  laquelle  il  est  prélevé  mensuelle- 
ment 5  francs  pour  les  dépenses  de  la  buvette  et  15  francs 
pour  l'abonnement  sur  tous  les  réseaux  de  chemins  do  fer. 
Il  prend  rang  dans  les  cérémonies  nationales,  et  a  droit  à 
une  place 


Insigne  de  député. 


Médaille  de  député. 

saut  partie  de  la  réserve  ou  de  la  territoriale  est  dispensé 
des  exercices  et  manœuvres  pendant  la  durée  des  sessions. 
Il  reçoit  une  médaille,  permettant  de  constater  son  identité 
et,  partant,  son  inviolabilité.  Enfin,  contrairement  aux 
précédents,  il  n'y  a,  depuis  1871,  pour  le  député,  aucun 
costume  officiel.*  On  a  limité  les  signes  extérieurs  de  sa 
fonction  aux  insignes  avec  écharpo  tricolore  à  franges 
d'or,  portée  en  sautoir. 

Député  de  Bombignac  (le),  comédie  en  trois  actes, 
d'Alex.  Bisson  (Théâtre -Français)  [1884].  —  Chantelaur, 
qui  n'aime  pas  sa  femme  et  qui  a  une  belle-mère  désa- 
gréable, s'ennuie  ferme  en  province.  Aussi,  pour  se  dis- 
traire, il  a  recours  à  des  moyens  héroïques  :  il  abandonne 
son  domicile,  sous  prétexte  d'aller  poser  et  chauffer  sa 
candidature  dans  l'arrondissement  de  Bombignac,  et,  au 
lieu  de  cela,  il  suit  à  Paris  une  actrice.  Quant  aux  habi- 
tants de  Bombignac,  il  leur  dépêche  à  sa  place  son  ami 
Piuteau,  sans  inquiétude  sur  le  résultat  final  de  la  cam- 
pagne :  il  ne  réunira  pas  cent  voix,  car  il  appartient  au  clan 
légitimiste,  et  tous  les  électeurs  de  la  circonscription  sont 
républicains.  Mais  Pînteau,  lui,  est  radical.  Dans  la  cha- 
leur de  la  lutte  il  oublie  le  rôle  que  lui  a  confié  Chante- 
laur, se  montre  sous  son  véritable  jour,  conquiert  tous  les 
suffrages,...  et  finit  par  être  élu  sous  le  nom  de  Chantelaur. 
1!  ne  gagne  pas  seulement  les  esprits,  il  touche  aussi  les 
coeurs,  et  certaine  demoiselle  de  Bombignac  ne  peut  abso- 
lument rien  lui  refuser.  On  juge  de  l'ahurissement  de 
Chantelaur,  en  apprenant  qu'il  a  trahi  son  parti,  trompé 
publiquement  sa  femme,  et  l'on  devine  aisément  qu'il  ré- 
sulte de  tout  cela  une  foule  do  mésaventures  plaisantes. 

—  Une  pièce  qui  repose  uniquement,  en  somme,  sur  une 
substitution  de  personnes  et  sur  les  quiproquos  en  résul- 
tant pouvait  paraître  un  peu  déplacée  sur  la  scène  de  la 
Comédie-Française.  Le  Député  de  Bombignac  y  a,  néan- 
moins, obtenu  un  grand  succès,  grâce  à  l'esprit  de  l'auteur 
et  à  la  gaieté  de  la  pièce. 

Député  Leveau  (le),  par  Jules  Lemaître,  comédie  en 
quatre  actes,  représentée  pour  la  première  fois  au  Vaude- 
ville, le  16  octobre  1S90.  —  Fils  de  paysan,  Leveau,  d'abord 
avoué  dans  une  petite  ville,  s'est  fai't  nommer  député  et  a 
bientôt  conquis  à  la  Chambre  une  haute  situation.  Ce  plé- 
béien rêve  maintenant  de  s'introduire  dans  le  grand 
monde.  Une  femme  ambitieuse,  la  marquise  de  Grèges, 
l'amène,  en  caressant  sa  vanité,  à  une  alliance  avec  la 
droite.  Elle  devient  sa  maîtresse  et  lui  laisse  entendre 
que,  s'il  se  rend  libre,  elle  divorcera  pour  l'épouser.  Em- 
barrasse d'une  femme  qui.  par  sa  vulgarité  provinciale, 
l'humilie  ot  le  gène,  il  veut  lui  imposer  le  divorce.  La 
pauvre  M"'  Leveau  ne  trouve  pas  d'autre  moyen,  pour  se 
défendre  contre  M""  de  Grèges,  que  d'envoyer  au  marquis 
uno  lettre  anonyme.  Leveau  intercepte  cette  lettre  ;  et, 
plus  tard,  quand  la  marqviise  se  dérobe,  il  la  fait  lui-même 
tenir  au  mari.  C'est  alors  M.  de  Grèges  qui  force  sa  femme  à 
divorcer.  Et  celle-ci,  prise  au  piège,  se  dit  avec  une  rési- 
gnation ironique  et  rageuse  :  »  Allons  !  ie  serai  madamo 
Leveau.  "  On  peut  bien  relever  dans  le  Député  Leveau 
quelques  défauts  de  conduite,  quelques  maladresses  do 
métier.  Cette  comédie  n'en  compte  pas  moins  parmi  les 
meilleures  de  notre  temps,  par  la  vérité  délicate  à  la  fois 
et  vigoureuse  do  l'observation.  Le  second  acte,  entre 
Loveau  et  sa  femme,  est  quelque  chose  d'admirable,  d'égal 
à  ce  que  le  théâtre  moderne  a  produit  de  plus  beau. 

DÉPUTER  (du  lat.  deputare,  proprom.  tailler)  v.  a.  En- 
voyer en  députation,  déléguer  :  Députer  des  j'eprésentants 
à  une  assemblée. 

DÉPUTOMANIE  (ni  —  do  député,  ot  manie)  n.  f.  Manie 
d'être  député  :  La  iïéputomanik  fait  chaque  Jour  de  nou- 
veaux progrès.  (Peu  us.) 


638 

DÉQUALinCATION  (ka,  sî~on)  n.  f.  Action  de  déquali- 
fier ;  perte  d'une  qualification  ou  d'une  qualité. 

DÉQUALIFIER  {ka  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  qualifier. 
Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  de  l'imp.  do 
l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Aous  déqualifiions.  Que  vous 
déqualifiiez)  v.  a.  Priver,  dépouiller  do  sa  qualification  ou 
de  sa  aualité  :  La  liévolution  avait  déqualifié  les  7iobies. 

Se  déqualifier,  v.  pr.  Renoncer  à  sa  qualité. 

DÉQUILLER  (ki-llé  [Il  mil.]  —  du  préf.  dé,  et  de  quille)  v.a. 
Au  jeu  de  boules,  Renverser  une  ouille  avec  la  boule  qu'on 
lance,  et  l'envoyer  au  delà  des  limites  du  carré  du  jeu. 
Il  Pop.  Casser  la  jambe  à. 

De  Quingey  (Thomas),  écrivain  anglais,  né  à  Man- 
clicster  en  1785,  mort  en  1859.  Il  acheva  ses  excellentes 
études  à  l'université  d'Oxford.  Il  se  lia  avec  plusieurs 
contemporains  célèbres,  auxquels  il  a  consacré  de  savantes 
notices.  U  se  fi.xa,  en  1808,  dans  le  pays  des  Lacs,  où  rési- 
daient Wordsworth  et  Southey,  et  y  demeura  une  dizaine 
d'années.  Il  s'établit  ensuite  à  Edimbourg,  où  il  mourut. 
De  Quincey  est  surtout  connu  comme  auteur  des  Confes- 
sions d'un  Anglais  mangeur  d'opium.  Il  a  collaboré  à  la 
plupart  des  recueils  périodiques  de  l'Angleterre,  et  il  est 
l'auteur  d'admirables  études  sur  Shakspeare  et  sur  Pope, 
qui  furent  insérées  dans  1'  «  Kncyclopœdia  Britannica  ». 
Il  a  également  publié  dans  le  <i  London  Magazine  »  les  Dia- 
logues de  trois  ineinby'es  du  temple  sur  l'économie  politique, 
qu'un  des  maîtres  de  cette  science,  Macculloch,  a  beau- 
coup loués  comme  une  excellente  critique  des  doctrines 
de  Malthus  et  de  son  école  (1844).  David  Masson  a  puMié 
une  excellente  édition  des  œuvres  de  De  Quincev  (Londres, 
1896).  On  y  trouve  réunis  les  essais,  des  études  historiques 
sur  l'antiquité,  sur  la  révolution  d'Angleterre,  et'dcs  arti- 
cles d'une  haute  portée  littéraire.  Le  style  de  cet  écrivain, 
que  l'on  a  comparé  à  la  meilleure  prose  de  Milton,  serait 
plus  agréable,  si,  allégé  de  digressions  épisodiques  trop 
fréquentes,  il  était  plus  sobre  et  plus  concis. 

DER  n.  m.  Abréviation  de  dernier  usitée  chez  les  éco- 
liers, qui  disent  de  même  p7'e  potir  premier,  se  (ou  seg) 
pour  second,  ter  pour  troisième  :  Etre  der  en  thème. 
il  Substantiv.  :  Etre  le  der  de  sa  classe. 

DèR.  Géogr.  V.  Derr. 

Der  (lo)  [pagus  Deitansis],  ancien  petit  pays  de 
France,  province  do  Champagne.  Sa  localité  principale 
était  Montier-en-/>e/'. 

Derabgherd  ou  Darabgherd,  ou  Darab,  ville 

de  la  Perse  (prov.  de  Fars)  ;  6.000  hab.  Ville  fort  ancienne. 

DÉRACANTHEouDERACANTHUS  {dé,  tuss)n.  m. Genre 
d  insectes  coléoptcres  rhynchophores,  famille  des  curcu- 
lionidés,  tribu  des  tropiphorinés.  comprenant  des  charan- 
çons blanchâtres,  variés  de  gris  ou  do  noir.  (Les  déracan- 
liies  sont  de  taille  moyenne  ;  ils  ressemblent  beaucoup  aux 
cleo7nis;  on  en  connaît  une  douzaine  d'espèces,  répandues 
de  la  Mongolie  à  la  mer  Caspienne.) 

DÉRAGINABLE  {si)  adj.  Qui  peut  être  déraciné  :  Arbre 
DÉRAciNABu;.  Il  Fig.  Qui  peut  être  détruit  radicalement  : 

Vice   DÉRACINABLE. 

DÉRACINEMENT  {si-ne-man)ii.  m.  Action  de  déraciner  ; 
état  de  ce  qui  est  déraciné  :  Déracinement  d'une  souche. 
Il  Par  ext.  Extraction,  extirpation  :  DÈRACiNEMiiNT  d'u7ie 
dent,  d'un  cor.  il  Fig.  Destruction  radicale  :  Dêracinemi£NT 
d'un  abus,  d'un  préjugé,  d'une  erreur. 

DÉRACINER  [si  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  racine)  v.  a. 
Arracher  de  terre  avec  les  racines  :  Déraciner  une  plante. 
Il  Par  ext.  Extraire,  extirper,  arracher  de  sa  base  :  Dé- 
raciner une  verrue,  un  rocher,  ii  Eloigner,  écarter  :  Hgpo- 
condre  qu'on  ne  peut  déraciner  de  sa  chambre. 

—  Fig.  Enlever  radicalement  :  Il  est  difficile  de  déra- 
ciner un  mal  invétéré. 

Se  déraciner,  v.  pr.  Etre  déraciné,  n  Par  ext.  Se  déta- 
cher, s'éloigner  d'un  lieu,  n  Fig.  Etre  détruit  radicalement. 

—  Syn.  Déraciner,  extirper.  Déraciner,  au  propre,  c'est 
défaire  les  racines,  les  tirer  ou  les  rompre  ;  ce  n'est  que  par 
extension  que  ce  mot  signifie  ■<  arracher  ».  Extirper,  c  est 
arracher  violemment.  Mais  ces  deux  verbes  sont  d'un  em- 
ploi bien  plus  commun  au  figuré  ;  et  alors,  extirper  exprimo 
une  destruction  plus  violente,  plus  complète,  déraciner  uno 
action  plus  lento  ot  plus  douce,  bien  qu'elle  s'applique, 
comme  la  première,  à  détruire  jusqu'aux  sources  du  mal. 

DÉRACINEUR,  EUSE  {si)  U.  et  adj.  Se  dit  de  celui,  de 
celle  qui  déracine. 

DÉRADAGE  {daj')  n.  m.  Mar.  Action  do  dérader,  do 
quitter  la  rade  ou  le  mouillage. 

DÉRADELPHE  {dèlf  —  du  gr.  dérê,  COU,  et  adelphos, 
frère)  n.  m.  et  adj.  Tératol.  Se  dit  du  monstre  ayant  deux 
corps  réunis  par  le  cou  et  une  seule  tête. 

DÉRADELPHIE  {dtl'-fi)  n.  f.  Etat  du  monstre  déradelpho. 

DÉRADER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  rade)  v.  n.  Mar.  Quit- 
ter une  rade  ou  le  mouillage  ;  être  poussé  par  un  venl  violent 
ou  par  les  courants  hors  de  la  rade  ou  loin  du  mouillage. 

—  V.  a.  Enlever  les  agrès  do  :  On  dérade  les  bateaux 
après  la  saison  de  la  pêche. 

DÉRADJAT  ou  Derajat,  prov.  de  rindo  anglaise 
'^Peui-ljab),  comprenant  tout  lo  Daman  ou  Afghanistan  an- 
glais: 1.04-1.000  hab. 

DÉRAGER  ijé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  rago.  Prend  un 
e  devant  I'a  et  l'o  ;  Je  dérageai.  Nous  dérageons)  v.  n.  Ces- 
ser d'être  en  rago,  en  colère  :  La  colère  est  l'état  iiormal  et 
permanent  de  la  vipère  ;  elle  ne  dérage  pas.  (Toussenel.) 

DÉRA-GHAZY-KHAN,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Pendjab 
[prov.  do  Deradjatji.  sur  l'Indus  ;  28.000  hab.  Soie  et  co- 
ton. —  Pop.  du  district  du  même  nom  :  404.000  hab. 

DERAH  ((/^-nî)  n.  m.  Métrol.  Ancienne  coudée  égyptienne. 

Derahim  (ABou-FATAH-ALi,dit\  naturahste  et  mora- 
liste arabe,  mort  on  Espagne  vers  1341.  Il  composa,  entro 
autres  ouvrages  :  un  Ti-aité  de  l'utilité  des  miimaux,  dont 
la  bibliotliôquo  do  l'Escurial  possède  un  manuscrit  orné 
do  pointures,  ot  un  traité  de  morale  intitulé  :  Supériorité 
de  l'âme  sur  les  tourments  des  sens. 

DÉRAIDIR  {ré  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  raidir)  v.  a. 
Diminuer  ou  faire  cesser  la  raideur  de  :  DÉRAiDiRseJ  jnem- 
bres.  w  La  forme  déroidir  est  vieillie. 

—  Fig.  Assouplir  :  DÉRAiniR  le  caractère. 
DERAILABLE  (rê)  adj.  DÉRAILEMENT  {rè-le-man)  n.  m. 

DÉRAILER  {rc-lé)  v.  a.  Forme  anglaise  des  mots  dkrail- 

LAULK,  DÉRAILLE.MENT,  DÉRAILLER. 


639 

DÉRAILLABLE  (ra-Ul  [// mil.])  adj.  Ch.  do  f.  Qu'on  pout 
ais.'moiit  luiro  dtVrailler.  (So  dit  do  certaiDos  locomoiivos 
enipIoyt''(-s  autrefois  sur  lus  chemins  do  1er  dits  «  chemins 
do  l'or  aiiii'ricains  ».) 

DÉRAILLAGE  {m-iU~aj'  [Il  mil.])  n.  m.  Opération  qui 
consiste,  dans  los  l'abriquos  do  tissus  légers,  de  mousse- 
lines, par  exemple,  il  ôtondro  on  tous  sens  ces  tissus  aprùs 
l'application  do  l'apprfit,  dans  !o  but  do  régulariser  la 
croisuro  du  tissu.  (Cette  opération  s'oxécutti"  simultané- 
mont  à  la  main  ot  en  faisant  usage  do  cadres  ou  rames 
horizonlulfs  uscUlantcs,) 

DÉRAILLEMENT  (ra-^7^e-ntan  {Il  mil.])  n.  m.  Ch.  de  f. 
Action  do  dérailler,  de  sortir  des  rails,  en  parlant  des 
wagons  ou  do  la  locomotive  qui  traîne  un  train  de  che- 
min de  fer. 

—  Fig.  Désordre  causé  par  l'abandon  de  la  voie  tracée, 
des  traditions  du  passé  :  iVe  demandons  pas  trop  aux  hom- 
mes, en  ce  moment  de  dkraili.emknt  intellectuel.  (G.  Sand.) 

—  Télégr.  éloi'tr.  Déraillement  d'un  appareil  synchro- 
ntque,  Dcraiij^omcnt  se  produisant  dans  lo  fonctionnement 
d'un  appareil  et  qui  provient  d'un  réglage  défectueux  du 
synchronisme. 

—  Encycl.  Ch.  de  f.  Lo  déraillement  est  le  plus  fréquent 
des  accidents  qui  jieuvont  so  produire  sur  les  voies  fer- 
rées. 11  résulte  de  la  brusque  sortie  hors  des  rails  de  la 
locomotive  ou  des  vagons  qu'elle  remorque.  Ces  accidents 
se  produisent  on  pleine  voie  à  la  suite  de  la  rupture  d'un 
rail,  d'un  bandage  de  roue  ou  d'un  essieu.  Ils  ont  égale- 
ment lieu  aux  aiguillages,  quand  un  essieu  s'engage  sur 
une  voie,  tandis  que  l'autre  essieu  du  véhicule  prend  une 
autre  direction,  ce  qui  est  dû  à  une  fausse  manœuvre  ou 
au  fonctionnement  défectueux  de  l'aiguillage. 

DÉRAILLER  (Il  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  rail)  v.  n. 
Ch.  do  f.  Sortir  des  rails  :  L'exagération  des  courbes  fait 
DÉKAii.LKR  les  trains. 

—  Télégr.  électr.  On  dit  de  deux  appareils  synchroni- 
ques  qu'ils  déraillent.  lors(|u'ils  fonctionnent  en  désaccord. 

—  tig.  Se  déranger,  sortir  de  la  bonne  voie  :  Dumas  fils 
baptisa  •'  de7ni'7no7tdaines  »  les  mondaines  qui  déraillent. 

—  DérRillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dérailler. 

—  Substantiv.  Syn.  fam.  de  déclassé,  ée. 

DÉRA-ISMAËL-KHAN  ou  Déra-ismaïl-khan,  ville 
de  l'Inde  anglaise  (Pendjab  [prov.  de  DéradjatJ),  près  du 
Sindh;  2G.8S5  hab.  Une  des  cités  aristocratiques  du  Pen- 
djab. —  Pop.  du  district  :  486.200  hab. 

DeraiSMES  (Maria),  femme  de  lettres  française,  née 
et  morte  ù  Paris  (1828-1894).  Elle  écrivit  d'abord  de  petites 
pièces  do  théâtre  d'une  obser- 
vation très  fine,  puis  collabora 
à  des  journaux ,  et  fit  avec 
succès  des  conférences  sur  des 
questions  de  philosophie ,  de 
littérature,  et  surtout  en  faveur 
de  l'émancipation  des  femmes. 
Après  1870,  elle  attaqua  les 
idées  de  Barbey  d'Aurevilly, 
de  Dumas  fils  et  de  Sardou,  fit 
une  active  propagande  en  fa- 
veur de  la  république  et  de  la 
libre  pensée,  prit  part  à  des 
congrès,  dirigea,  de  1881  à  1885, 
«  le  Républicain  de  Seine-et- 
Oise  it,  se  fit  recevoir  franc-ma- 
çonne (18S2),  fonda  uno  logo 
maçonnique  de  femmes  (1893), 
»  la 


-/^// 


Maria  Deraismes. 


et  devint  présidente  de 
ciété  pour  l'amélioration  du  sort 
delà  femme  et  la  revendication  de  ses  droits.  Nous  cite- 
rons, parmi  ses  écrits:  le  Théâtre  chez  soi  (1863);  Nos 
principes  et  nos  mœwrs  (1867)  ;  l'Ancien  devant  le  nouveau 
(1868j;  France  et  progrés  (1873^;  les  Droits  de  l'enfant 
(1886);  Epidémie  naturaliste  {1888);  Eve  dans  l'humanité 
(1891);  etc.  On  a  publié  ses  Œuvres  complètes  il89ô'i8Qi}], 
et  une  statue,  due  au  sculpteur  Barrias,  lui  a  été  érigée 
à  Paris,  en  1898. 

DÉRAISON  {rè'zon  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  raison)  n.  f. 
Action  de  dire  ou  de  faire  des  choses  déraisonnables  :  La 
DÉRAISON  est  chose  commune. 

DERAISONNABLE  {rè-zo-nabr  —  rad.  déraison)  adj.  Qui 
fait  ou  du  ili-s  1  iii»-><'s  contraires  à  la  raison  :  Femme  dé- 
RArsoNNAKM:.  n  t,>iii  est  fait  ou  dit  contre  la  raison,  le  bon 
sens  :  La  plupart  des  choses  qui  nous  font  plaisir  sont  dk- 
RAisoNNAULiiS.  (Montcsq.) 

—  Syn.  Déraisonnable,  irralsonnable.  Déraisonnable  ne 
marque  qu'un  défaut  do  raison  partiel  ou  momentané, 
tandis  <|ue  l'être  irraisonnable  est  totalement  privé  do 
raison  par  sa  nature  mémo. 

DÉRAISONNABLEMENT  {rè-zo-na)  adv.  D'une  manière 
déraisonnable. 

DÉRAISONNEMENT  {rè-zo-ne-juan)  n.  m.  Action  do 
déraisunner  ;  faux  raisonnement. 

DÉRAISONNER  {ré-zo-né  —  rad.  déraison)  v.  n.  Dire  des 

cliosrs  .ji-iiii.rs  de  sens,  de  raison  :  Beaucoup  d'aliénés  ne 

I)KliMSn>iMi:N  r  jias. 

DÉRALINGUER  (qhé  —  du  préf.  priv.  dé.  et  de  ralingue) 
V.  a.  Mur.  Dcpoudlor  de  ses  ralingues;  déchirer  le  long 
dos  ralingues,  ii  Fam.  Endommager;  meurtrir  :  Déhalin- 
GUiiR  sa  culotte. 

—  V.  n.  Mourir,  dans  l'argot  des  marins. 
Se  déralinguer,  v.  pr.  Etre  déralingué. 
DÉRAMAGE  {maj')  n.  m.  Action  do  déramor  les  cocons, 

do  les  détacher  dos  bruyères  où  les  vers  à  soie  los  ont 
filés.  Il  Déramage  des  draps.  Action  de  retirer  los  draps 
apprêtés  dos  rames  auxquelles  ils  étaient  accrochés  pour 
oijienir  le  séchage,  sans  rétraction  do  l'étoffe. 

DÉRAMER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  rameau)  v.  a.  Econ. 
rur.  Détacher  des  rameaux,  des  bruyères,  od  parlant  dos 
cocons  des  vers  à  soie. 

—  Manuf.  Procéder  au  déramago  des  draps 

DÉRA-NANEK,  ville  do  l'Inde  anglaise  (Pendjab  [prov. 
do  Lahore]),  sur  lo  Kavi,  aflluent  du  Tchinab;  5.955  hab. 
Exportation  de  sucre  et  de  coton. 

DeranD  (François),  architecte  français,  né  prés  de 
Metz  on  ir»»»,  mort  à.  Agde  on  1014.  II  entra  dans  l'ordre 
des  jésuites,  professa  les  mathématiques,  mais  s'occupa 


III 


surtout  do  l'étude  do  rarehitocturo.  C'est  à  lui  qu'on  doit 
la  construction  de  la  façade  do  l'égliso  Saint-Louis,  à 
Paris.  Cette  façade,  trop  chargée  dornoments,  fut  con- 
struite on  1634,  aux  frais  du  cardinal  do  Richelieu.  Ee 
P.  Derand  a  publié  un  ouvrage  estimé  intitulé  :  Architec- 
ture des  voûtes  ou  l'Art  des  traits  et  coupe  des  pierres  (1943), 
avec  UD  grand  nombre  de  planches  on  taille-douce. 

DÉRANGEMENT  (je-man)  n.  m.  Action  de  déranger  ; 
état  do  ce  qui  est  dérangé  :  Dérangement  d'une  machine, 
du  temps.  Dérangement  de  la  santé,  des  affaires.  Déran- 
gement d'esprit,  il  Trouble  ou  interruption  dos  occupations, 
état  d'une  personne  dérangée,  détournée  de  ce  qu'elle 
voulait  faire  :  Causer  du  dérangement  à  quelqu'un. 

—  Fig.  Passage  de  la  bonne  conduite  au  dérèglement. 

—  Ch.  do  f.  Disque  de  dérangement,  Disque  employé  sur 
certaines  lignes  de  chemin  de  fer  et  imliquant  le  point  où 
existe  un  dérangement  sur  la  ligne  télégraphique  du  ser- 
vice de  la  voie. 

~  Anton.  ArraDgement. 

DÉRANGER  (/<>  —  du  préf.  pnv.  dé,  et  do  rang.  Prend  un 
e  après  loj/  devant  a  et  o  :  Je  dérangeai.  Nous  dérangeons) 
V.  a.  Otor  de  son  rang,  de  sa  place  ;  troubler  dans  son  ar- 
rangement :  Déranger  des  papiers,  la  toilette  de  quelqu'un, 
une  chambre,  il  Détourner  de  son  ordre  naturel  ou  ordi- 
naire :  Déranger  le  temps,  les  saisons.  \\  Détraquer,  alté- 
rer, troubler  le  mécanisme,  le  fonctionnement  de  :  Dé- 
ranger une  machine,  une  montre,  le  cei-veau,  sa  fortune,  ses 
affaires.  —  Ai'otr  l'espnt  dérangé.  ||  Absolum.  Altérer  un 
peu  la  santé  et  particulièrement  les  fonctions  de  l'estomac 
ot  de  l'intestin  :  Souvent  le  melon  dérange,  il  Contrarier, 
contrecarrer,  s'opposer  à  la  réalisation  de  :  Incident  qui 
dérange  1(71  plan.  \\  Forcer  à  se  déplacer  :  Déranger  toute 
une  société  pour  se  placer,  n  Interrompre,  troubler  dans  ses 
occupations,  dans  ses  habitudes,  dans  ses  affaires  : 
Rien  ne  doit  déranger  l'honnête  homme  qui  dîne. 

Berchoox. 

—  Fig.  Détourner  de  ses  devoirs  :  changer  en  mal  :  Dé- 
ranger lin  jeune  homme  par  de  mauvais  conseils. 

—  Mar.  anc.  Déranger  la  bonnette,  La  déboutonner  du 
corps  de  la  voile. 

Se  déranger,  v.  pr.  Etre  dérangé,  été  de  sa  place,  dé- 
traqué. 11  Quitter  sa  place,  il  Se  détourner  de  ses  occupa- 
tions. Il  Fig.  Tomberdans  une  conduite  irrégulière  ou  désor- 
donnée. 

—  Anton.  Arranger,  ranger. 

DÉRANGEUR  [jeur),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dérange. 

DÉRAPAGE  (pay)  n.  m.  Action  :  1°  d'une  ancre,  2"  d'une 
roue  de  bicyclette,  qui  dérape,  n  Se  dit  aussi  des  roues 
d'une  voiture. 

—  Enctcl.  L'emploi  du  caoutchouc  pour  les  roues  des 
bicyclettes  rend  le  dérapage  assez  fréquent,  lorsque  le  sol 
est  gras.  On  a  fabriqué  des  pneumatiques  avec  cannelures 
ou  autres  reliefs  plus  ou  moins  antidérapants;  mais  le 
meilleur  moyen  d'éviter  le  dérapage  est  de  suivre  une 
ligne  aussi  droite  que  possible. 

DÉRAPEMENT  n.  m.  Véloc.  Syn.  de  DÉRAPAGE. 

DÉRÂPEMENT  {}7îan)  n.  m.  Action  de  dérâper,  il  On  dit 
mieux  ègrappage. 

DÉRAPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  d'un  rad.  german.  rapp, 
saisir)  n.  m.  Mar.  Se  détacher,  être  détaché  du  fond,  en 
parlant  d'une  ancre;  détacher  son  ancre  du  fond. 

—  Véloc.  Se  dit  abusivement  d'une  roue  do  bicyclette 
qui,  glissant  de  côté,  se  détache  du  sol  et  fait  tomber  la 
machine  :  La  boue,  la  poussière  accu7nulée,  un  rail  pris  en 
biais,  etc.,  font  aisément  déraper.  Il  Se  dit  aussi  des  roues 
d'une  voiture. 

DÉRÂPER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  l'allem.  rappe,  grappe) 
V.  a.  Détacher  les  grams  do  raisin  do  la  grappe,  avant  de 
les  mettre  à  la  presse,  pour  faire  le  vin.  ii  Ou  dit  mieux 

KGRAPPER. 

DÉRASEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  déraser;  résultat 
de  cette  action  :  Le  dérasement  d'une  ligne,  d'un  mur. 

DÉRASER  (du  préf.  dé,  et  de  raser)  v.  a.  Raser,  abaisser 
le  niveau,  la  hauteur  de,  n  Enlever  le  sommet  de  :  Dkra- 
SER  une  digue,  un  7nur. 

DÉRATER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  rate)  v.  a.  Oter  la 
rate  à  :  On  a  quelqxtefoïs  dératé  des  chiens  pour  voir  s'ils 
seraient  plus  agiles.  V.  ratk. 

Dérate,  ée  part.  pass.  du  v.  Dérater. 

—  Fam.  Courir  comme  un  dératé,  comme  un  chien  dé- 
7-até,  Courir  avec  une  extrême  vitesse,  it  C'est  un  dératé, 
une  dératée.  So  dit  d'une  personne  gaio,  alerte,  étourdie. 

11  Petite  déi-atée,  Jeune  fille  délurée,  qui  en  sait  long  pour 
son  âge. 

DÉRAYER  {rè->jé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  rager)  v.  a. 
Agric.  Ketourner,  avec  la  charrue,  tune  ou  l'autre  des 
bandes  do  terre  qui  seront  situées  aux  extrêmes  limites 
latérales  do  la  planche  qu'on  achève  de  labourer. 

—  Rel.  Dérager  les  peaux.  Etendre  en  tous  sens  la  peau 
qui  doit  servir  à  couvrir  la  reliure,  alin  do  lui  donner  uno 
épaisseur  uniforme. 

DÉRAYURE  (r^ï-î/Hr'  —  du  préf.  prîv.  dé,  et  de  7'aie)  n.  f. 
Sillon  ou  raio  qui  sépare  doux  planches  de  labour. 

DERBAL  (de  l'arabe  derbal.  derbala,  vêtement  en  loques) 
n.  m.  Burnous  composé  do  vieux  morceaux  d'étolfe  et  de 
lambeaux  do  tout  genre  mal  cousus  enstnnble  que  portent 
certains  derviches  altérions,  pour  mieux  marquer  leur 
détachement  dos  choses  terrestres. 

DERBE  (^«irû')  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  homo- 
ptéros,  type  de  la  tribu  dos  derbinés,  comprenant  des  for- 
mes à  corps  ramassé,  à  " 
tète  étroite,  à  ailes  vas- 
tes ot  arrondies.  (Los 
derbes  sont  do  taille  mé- 
diocre ,  ordinairement 
bruns  ou  jaunâtros;  ils 
habitent  los  régions 
chaudes  du  globe.) 

Derbent  ou  Der- 
BEND,  ville  d<^  la  Russie  méridionale  (Tran  s  Caucasie), 
ch.-l.  de  la  province  du  Daghestan,  sur  la  mer  Caspienne, 
au  pied  dos  derniers  contreforts  orientaux  du  Caucase; 
14.000  hab..  Russes,  Arméniens,  Persans,  Géorgiens, 
Juifs.  Commerce  do  produits  agricoles.  Pittoresque  vulo  en 


Dorbo  (gr.  2  fola). 


DÉRAILLABLE    —   DERBY 

amphithéâtre,  enlevée  définitivement  par  les  Russes  aux 
Persans,  en  1795.  Son  nom  est  purement  persan  :  Derbenà 
(la  Barrière  du  Défilé). 

DERBÉSIE  [dér',  zî)  n.  f.  Bot.  Algue  marine  do  la  famille 
des  siphoniéos. 

DERBÉSIÉES  (dèr',  zi-é)  n.  f.  pi.  Famille  d'algues  cblo- 
rosporéos,  dont  lo  genro  dorbésio  est  le  type.  —  Une  der- 

BESIÉE. 

DERBINÉS  (rfèr')  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hémiptères 
home  otùros,  famille  des  fulgoridés,  comprenant  de  petites 
formes  voisines  des  delpha.x  et  rentrant  dans  les  genres: 
otiocerus,  deribia,  derbr,  etc.  (Les  derbinés  so  caractéri- 
sent par  leurs  antennes  plutôt  longues,  leurs  jambes  pos- 
térieures sans  épines.)  —  Un  dekbiné. 

DERBION  ou  DERBIO  (dèr)  n.  m.  Non  ancien  d'un  pois- 
son de  la  -Mcditen-anéo,  la  licho  glauque  (lichia  glaucus). 

DERBOUKA  u.  m.  Mus.  V.  darâbockkeh. 

DERBY  {dèr'-bi,  ou  à  l'anglaise  deur'-bé)  u.  m.  Turf. 
Prix  pour  poulains  de  trois  ans, 
ainsi  appelé  du  nom  de  son  fonda- 
teur, et  qui  so  dispute  en  Angle- 
terre, à  Epsom.  H  Derby  français. 
Prix  du  Jockey-Club,  qui  se  court 
à  Chantilly. 

—  Cordonn.  Sorte  de  chaussures 
montantes,  lacées  sur  le  cou  do 
pied,  sans  talon  ni  contrefort  et 
qui  servent  dans  les  courses  à  pied. 

—  Carross.  Sorte  de  voiture  à  quatre  roues  très  légère, 
et  dont  la  caisse  est  à  claire-voie  ;  cette  voiture  est  à 
quatre  places  : 
deux  devant  per- 
pendiculaires à 
la  caisse,  les 
deux  autres  pa- 
rallèles à  cette 
caisse  et  se  fai- 
sant face. 

—  Encycl.  Turf. 
Le  derby  est  la 
plus  célèbre  des 
courses  anglai- 
ses ;  il  fut  fondé 
par  un  sports- 
man,  lord  Derby, 


Derby. 


en  1780,  et  remporté  cette  année-là  par  Diomée,  à  sir  Ban- 
bury.  C'était,  à  l'origine,  une  poule,  c'est-à-dire  que  le 
prix  ne  consistait  que  dans  les  entrées  versées  par  les 
propriétaires  des  chevaux  engagés;  à  cette  somme  d'ar- 
gent était  ajouté  un  ruban  bleu,  otfert  par  le  fondateur. 
La  tradition  s'est  continuée  :  quoique  le  montant  du  derby 
s'élève  actuellement  à  150.000  francs,  et  quelquefois  plus, 
il  y  est  toujours  joint  un  ruban  bleu,  d'où  le  nom  de  blue- 
riband,  sous  lequel  on  désigne  quelquefois  cette  course,  en 
Angleterre. 

Le  derby  se  court  généralement  à  la  fin  de  mai  ou  dans 
les  premiers  jours  du  mois  de  juin.  C'est,  en  Angleterre, 
la  fête  sportive  par  excellence.  Ce  jour-là,  vaquent  toutes 
les  admmistrations  publiques,  la  Chambre  des  lords,  la 
Chambre  des  communes;  tous  les  magasins  sont  fermés 
à  Londres,  et  plus  de  400.000  personnes  se  transportent 
à  Epsom,  par  tous  les  moyens  possibles  :  chemins  de  fer, 
breaks,  mail-coachs  ;  des  milliers  de  tentes  multicolores, 
abritant  des  restaurants,  des  bars,  des  buffets,  des  ba- 
raques de  saltimbanques,  de  montreurs  d'ours,  de  jeux  de 
toute  sorte,  s'élèvent  sur  les  landes  au  milieu  desquelles 
sont  tracées  les  pistes,  et  donnent  pour  quelques  jours  à 
la  petite  ville  d'Epsom  uno  animation  extraordinaire. 

Derby  {Derve7itio  des  Romains),  ville  d'Angleterre, 
ch.-lieu  du  comté  do  même  nom,  sur  \eDenvent;  94.200  hab. 
Industrie  variée  ;  fabrication  de  soieries  et  de  cotonnades  ; 
construction  de  machines  à  vapeur,  fonderies.  Fabriques 
de  porcelaine.  Derby  a  gardé  de  son  passé  quelques  beaux 
monuments  ;  la  tour  do  tous  les  Saints  (Ail  Saints)  dans 
le  style  gothique  flamboyant,  l'église  d'Alkmund,  etc.  Pa- 
trie de  Richardson  et  du  poète  Wright. 

Derby  (comté  de)  [on  angl.  Derbyshire],  prov. 
admin.  du  centre  de  l'Angleterre,  divisée  en  6  hundreds 
(centaines);  2.666  kil.  carr.  Pop.:  630.000  hab.  Région 
montueuse,  remarquable  par  la  beauté  des  paysages,  riche 
en  minéraux  (fer,  zinc,  cuivre,  houille,  manganèse,  etc.). 
L'élevage  y  est  aussi  très  développé.  Sources  thermales. 

Derby  (canal  de),  voie  navigable  d'Angleterre  [comté 
de  Derby],  longue  do  27  kil.,  réunissant  le  Grand  Trunk 
Canal  à  Swarkostono. 

Derby  {James  Stanley,  comte  de),  homme  politique 
anglais,  né  à  Knowsloy  en  1606,  mort  en  I65i.  (Le  titre  do 
n  comte  de  Derby  u  fut  conféré  en  1485  pour  la  première 
fois  à  Thomas,  second  lord  Stanley,  qui  le  transmit  à  ses 
descendants.)  Membre  du  parlement  pour  Liverpool  en 
1625,  James  Stanley  passa,  en  162S,  à  la  Chambre  dos 
lords,  sous  lo  nom  de  "  lord  Strange  «>.  Chevalerosque- 
ment  dévoué  à  Charles  I",  il  conibatiit  avec  ardeur  pour 
la  cause  royale.  Après  l'exécution  de  Cliarlcs  l",  il  fit 

f  trouve  du  môme  dévouement  pour  Cliarles  II,  et  souleva 
e  Choshiro  et  lo  Lam-asliiro.  Battu  par  Robert  Lilburno 
et  grièvement  btcssé,  il  réussit  pourtant  à  rejoindre  lo 
roi  à  Worcostor  ot,  après  la  défaite,  l'accompagna  à  Bos- 
cohel.  Fait  prisonnier  pou  après,  il  fut  condamné  ù  mort 
ot  exécuté  à  Bolton. 

Derby  (Charlotte  DE  La  Trémoilt.e,  comtesse  de), 
princesse  anglaise,  fille  de  Claude  do  La  Trômoillo,  duc 
do  Thouars,  et  de  Charlotte-Brabantino  do  Nassau,  née 
en  1599,  morte  en  IG64.  Kilo  fut  mariée  en  1626  au  comto 
de  Dorbv  susmentionné,  défondit,  en  1644,  pendant  uno 
absenco'do  son  mari,  le  château  do  Lathom  flouso  contre 
les  bandes  parlementaires.  Kn  1651,  lorsque  son  mari  était 
on  Angleterre  pour  soutenir  los  droits  de  Charles  II,  ello 
subit  ù  Man  une  seconde  attaque  dos  parlementaires.  Mais, 
trahie,  elle  se  rendit,  moyennant  la  promesse  qu'on  la 
laisserait  passer  librement  on  Angleterre.  Los  années  qui 
suivirent  furent  absorbées  pour  elle  par  dos  soucis  d'ar- 
gent ot  par  los  tracasseries  des  agonis  do  la  République. 

Derby  (Edward-Gooffroy  Smith  Stanï-ky,  connu  sous 
le  nom  do  lord  Stanley  jusqu'à  la  mort  do  son  père,  ou 
is:.l,  puis  comto  uk),  homme  d'Ktat  anglais,  né  à  Knows- 

80 


DERBY 


DERISOIRE 


Lord  Derby. 


ley-Park  (Lancashire)  en  1799,  mort  en  18G9.  Elu  aux 
Communes  en  1820,  par  le  bourg  de  Slockbridge,  il  se 
rangea  d'abord  du  côté  du  parti  libéral,  et  fut  secrétaire 
d'Etat  des  colonies,  puis  pre- 
mier secrétaire  pour  l'Irlande, 
fonctions  qui  l'obligèrent  d'en- 
trer en  conflit  avec  O'Connell  et 
son  groupe  irlandais.  Ensuite,  il 
devint  secrétaire  d'Etat  pour  les 
colonies,  mais  se  sépara,  en  1S34, 
de  son  parti,  et  entra  dans  le 
parti  conservateur.  Dans  le  mi- 
nistère de  sir  Robert  Peel,  il  fut 
ministre  des  colonies,  de  1841  à 
1844.  Après  la  retraite  de  Peel, 
provoquée  par  l'abrogation  de  la 
loi  sur  les  céréales,  il  devint 
chef  du  parti.  En  1852,  il  consti- 
tua un  ministère  dont  lîrent  par- 
tie Disraeli  et  le  marquis  de  Sa- 
lisbury,  et  qui  disparut  la  même 
année.  Pendant  six  ans,  le  pou- 
voir appartint  aux  libéraux.  Lord 
Derbj*  redevint  premier  ministre 
en  février  185S,  mais  se  retira  l'année  suivante.  En  1866, 
il  revint  au  pouvoir,  mais  il  dut,  en  1868,  quitter  la  direc- 
tion des  afl'aires,  par  suite  de  son  mauvais  état  de  santé. 
DeRBT  (lord  Edward-Henry-Smith  Stanley,  connu 
sous  le  nom  de  lord  Stanley  jusqu'à  la  mort  de  son  père, 
en  1869,  puis  comte  de),  homme  d'Etat  anglais,  lils  du 
précédent,  né  à  Knowsley-Park  (Lancashire)  en  1826, 
mort  en  1893.  Comme  son  père,  il  joua  un  rôle  important 
dans  la  politique  de  l'Angle- 
terre; il  commença  par  être 
conservateur  et  finit  par  de- 
venir hbéral.  Elu  aux  Com- 
munes, à  l'âge  de  vingt-deux 
ans  ,  il  fut  sous -secrétaire 
d'Etat  aux  affaires  étrangères 
dans  le  cabinet  constitué  par 
son  père,  en  1852.  Lord  Pal- 
merston  lui  offrit,  en  1855,  le 
portefeuille  des  colonies  dans 
son  cabinet  libéral;  il  le  re- 
fusa. Il  fit  partie  du  ministère 
de  son  père,  en  1858-1859. 
Puis,  en  juin  1866,  il  entra, 
comme  sous-secrétaire  d'Etat 
aux  affaires  étrangères,  dans 
le  ministère  Derby-Disraeli; 
quand  son  père  se' fut  retiré, 
en  février  1868,  il  devint  mi- 
nistre des  affaires  étrangères. 
Puis,  en  1874,  dans  un  nou- 
veau cabinet  conservateur 
Derby-Disraeli,  lord  Derby  (il  portait  ce  ti+re  depuis  1869) 
reprit  les  affaires  étrangères.  En  1876,  il  fit  acheter  par 
l'Angleterre  toutes  les  actions  du  canal  de  Suez,  possédées 
par  le  khédive  d'Egypte,  ce  qui  donna  à  son  pays  la  haute 
main  sur  le  canal.  Survint  la  guerre  russo-turque.  Après 
la  victoire  de  la  Russie,  il  se  forma  deux  courants  dans 
le  ministère  :  l'un,  représenté  par  Disraeli  et  Salisbury, 
poussait  à  une  guerre  contre  la  Russie,  pour  l'empêcher 
de  recueillir  les  fruits  de  sa  victoire  ;  l'autre,  représenté 
par  lord  Derby,  était  favorable  à  la  paix.  Par  suite  de 
cette  divergence  de  vues,  lord  Derby  quitta  le  ministère. 
Il  se  tourna  vers  les  libéraux  et  entra",  comme  ministre  des 
colonies,  dans  le  ministère  Gladstone  (1882-1885);  il  se 
sépara  des  libéraux,  à  cause  de  leur  politique  irlandaise, 
et  devint  libéral-unioniste. 

DERCETIS  (dèr'-së-tiss)  n.  m.  Genre  de  poissons  physo- 
stomes ,  famille  des  saurocéphalidés ,  comprenant  des 
formes  allongées,  étroites,  à  mâciioire  supérieure  proé- 
minente, dépassant  de  beaucoup  l'inférieure,  toutes  deux 
étant  garnies  de  dents  pointues.  (Les  dercetis,  remarqua- 
bles par  leur  nageoire  dorsale  longue  et  vaste,  sont  ios- 
siles  dans  le  terrain  crétacé  d'Europe  et  de  Syrie.) 

Derceto  ou  Dercetis.  Myth.  Déesse  des  Syriens,  la 
même  qu'Atargatis  et  Astarté.  Elle  était  adorée  surtout  à 
Hiérapolis.  On  la  représentait  avec  un  corps  de  poisson. 
D'après  la  légende,  Derceto  avait  offensé  Aphrodite,  qui 
lui  inspira  une  folle  passion  pour  un  jeune  sacrificateur. 
Elle  rougit  bientôt  de  cet  amour,  exposa  dans  un  lieu  dé- 
sert une  fille  qui  en  était  née,  et  se  jeta  dans  un  lac, 
où  elle  fut  changée  en  sirène.  Cependant,  la  petite  fille  fut 
nourrie  par  des  colombes,  puis  recueillie  par  un  berger, 
et  devint  la  célèbre  Sémiramis. 

Dercis  (dèr'-siss)  n.  f.  Nom  ancien  de  la  constellation 
des  Poissons. 

DERCTLE  ou  DERCYLUS  {(lèr',  luss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu 
des  panagéinés,  comprenant  des  formes  ovales,  assez 
plates,  de  taille  moyenne,  de  couleurs  sombres,  dont  on 
connaît  six  ou  sept  espèces  des  régions  tropicales  de 
l'Amérique  méridionale. 

Derctllidas,  général  Spartiate  (fin  du  v*s.-commen- 
cemeut  du  iv'av.  J.-C).  Il  devint,  en  411,  harmoste  d'Aby- 
dos,  puis  fut  destitué  après  une  plainte  de  Pharnabaz*e. 
El  3C*9,  il  remplaça Thimbron  dans  lo  commandement  des 
troupes  lacédémoniennes  d'Asie;  il  s'allia  à  Tissapherno 
contre  Pharnabaze,  et  enleva  plusieurs  villes  éoliennes. 
En  398,  il  occupa  la  Chersonôso  de  Thrace,  et  fit  con- 
struire un  mur  pour  la  protéger  contre  les  invasions  dos 
Thraces.  Il  fut  ensuite  envoyé  en  Carie,  où  il  eut  à  lutter 
contre  Pharnabaze  et  Tissapherno.  Il  conclut  avec  eux 
un  armistice,  puis  céda  lo  commandement  ù  Agésilas  (397). 
En  390,  il  était  harmosto  do  Sestos  et  d'Abydos. 

DeRCTLLIDÈS,  philosophe  grec  du  i"  siècle  do  notre 
ère.  11  avait  composé  sur  la  philosophie  do  Platon  un  ou- 
vrage considérable,  dont  on  a  quelques  fragments. 

Dercyllos,  écrivain  grec,  originaire  d'Argos,  qui 
parait  avoir  vécu  au  lu*  siècle  avant  notre  ère.  II  composa 
plusieurs  ouvrages:  Fondations  des  villes;  Sur  l'Italie; 
Sur  Arqos;  Sur  l'Etolie;  Sur  les  pierres,  etc.,  et  un  traité 
sur  lo  drame  satirique.  li  no  nous  rosto  que  quelques  frag- 
ments do  cet  auteur. 

Dercynos.  Myth.  gr.  Fils  do  Poséidon  ot  frôro  d'Al- 
bion. (Oq  lo  nomme  aussi  Uergion.) 


Derdj,  oasis  du  Sahara  tripolitain,  sur  l'ouadi  Derdj, 
affl.  de  l'ouadi  Milha,  à  environ  100  kil.  de  Ghadamès. 
C'est  la  localité  la  plus  importante  de  la  Hamâda  Rouge. 

DERECHEF  {chef  —  des  préf.  de  et  î-e,  et  do  chef)  adv. 
De  nouveau,  encore,  une  autre  fois  :  Exhorter  derechef 
un  enfant  au  travail. 

Derecske,  bourg  d'Austro-Hongrio  (Hongrie  [comitat 
de  Bihar]);  8.300  hab.  Aux  environs,  quatre  lacs  d'eaux 
alcalines. 

DÉRÈGLEMENT  (man)  n.  m.  Etat  de  ce  qui  est  déréglé, 
contraire  à  la  règle,  à  la  marche  ordinaire  ;  fonctionne- 
ment irrégulier,  désordonné  :  Dérèglement  des  saiso7is, 
du  pouls,  d'ime  horloge,  de  l'imagination, 

—  Fig.  Vie,  conduite  déréglée,  désordre  dans  los  mœurs  : 
Vivre  dajis  le  dérèglement. 

DÉRÈGLEMENT  adv.  D'une  manière  déréglée. 

DÉRÉGLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  règle.  —  Change 
en  è  lo  deuxième  é  devant  une  syllabe  muette  :  Je  dérègle. 
Qu'ils  dérèglent;  e.xcepté  au  fut.  de  l'ind.  et  au  condit.  : 
Je  déréglerai.  A'oh.î  déréglei'ions)  v.  a.  Détraquer,  faire 
fonctionner  irrégulièrement  :  Le  froid  dérègle  les  mon- 
tres. Une  indigestion  suffit  pour  dérégler  l'estomac,  il  Fig. 
Faire  sortir  des  règles  du  devoir,  de  l'honnêteté,  de  la 
morale  :  Dérégler  quelqu'un,  la  conduite  de  quelqu'un. 

—  pROv.  :  Il  ne  faut  qu'un  mauvais  moine  pour  dérégler 
tout  le  couvent,  Le  mauvais  exemple  est  très  contagieux. 

Se  dérégler,  v.  pr.  Sortir  de  la  règle  ordinaire,  ne  plus 
fonctionner  régulièrement.  Il  Fig.  Tomber  dans  une  con- 
duite irrégulière  ;  devenir  opposé  aux  règles  de  la  morale  : 
Homme  qui  se  dérègle.  Mœurs  qui  se  dérèglent. 

Dereham.  Géogr.  V.  East  Dereham  et  West  De- 

REllAM. 

DÉRELIER  {du  priv.  dé,  et  fle  relier.  —  Prend  deux  /  de 
suite  aux  deux  prem.  pers.  du  pi.  de  l'imp.  de  l'ind.  et  du 
prés,  du  subj.  :  Nous  dérelliofis.  Que  i^ous  déreliiez)  v.  a. 
Enlever  la  reliure  de  :  Dérelier  îm  livre,  îin  registre. 

Derenbourg  (Joseph),  orientaliste  et  talmudiste 
français,  né  en  1811  à  Mayence.  Il  suivit  les  cours  de 
l'université  de  Giessen  et  de  Bonn.  Il  se  fixa  à  Paris  en 
1838,  et,  en  1852,  il  devint  correcteur  de  la  typographie  à 
l'Imprimerie  nationale,  puis,  en  1856,  correcteur  de  la  typo- 
graphie orientale.  En  1871,  il  remplaça  Caussin  de  Per- 
ceval  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  et, 
en  1877,  il  devint  professeur  d'hébreu  talmudiquo  à  l'Ecole 
pratique  des  hautes  études.  Parmi  ses  publications,  il 
convient  de  citer  plus  narticulièrement  ;  les  Séances  de 
Haraïri  (18'17-1S53)  ;  l'Histoire  de  la  Palestine  d'après  le 
Talmuti  et  les  autres  écrits  rabbinigues  (1867)  ;  les  Œuvres 
de  Saadya. 

Derenbourg  (Hartwig),  orientaliste  français,  fils  du 
précédent,  né  à  Paris  en  1844.  Il  suivit,  à  Gœttingue,  les 
cours  d"aral>o  de  Fleischer.  il  fut  attaché  à  la  rédaction 
du  Catalogue  des  manuscrits  arabes  de  la  Bihliothèque 
nationale.  En  1875,  il  fut  chargé  du  cours  de  grammaire 
arabe,  qui  venait  d'être  fondé  à  l'Ecole  spéciale  des  langues 
orientales  vivantes  et,  en  1879,  il  devint  titulaire  de  cette 
chaire,  et  aussi  maître  de  conférences  à  l'Ecole  pratique 
des  hautes  études  (sciences  historiques  et  religieuses). 
Il  a  publié  un  grand  nombre  de  travaux,  parmi  lesquels  : 
De  pluraliitm  linguse  ^Srabicai  et  ^thiopicœ  fo7'marum... 
(1867)  ;  le  Diwân  de  Nàbigha  (1869)  ;  le  Livre  de  Sibavmïhi 
(1881-1889)  ;  une  Chrestomathie  élémentaire  de  l'arabe  lit- 
téraire (1885)  ;  Ousama  Ibn-Mounkid  (188G-1S89). 

Derenburg,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Saxe, 
régence  de  Magdebourg}),  sur  la  Holzemme,  affinent  de  la 
Bodo  ;  2.950  hab.  Moulins,  brasseries,  distilleries. 

DÉRENCÉPHALE  Iran-sé  —  du  gr.  dérê,  cou,  et  de  eijcé- 
phale)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  du  monstre  n'ayant  qu'un  très 
petit  cerveau,  enveloppé  par  les  vertèbres  du  cou. 

—  Adjectiv.  :  Alortstre  dérencéphale. 

DÉRENCÉPHALIE  {ran-sé.  U)  n.  f.  En  T.  de  têratol., 
Conlurmation  des  dérencéphales. 

DÉRENCÉPHALIEN,  ENNE  {ran-sé,  li-in,  en')  adj.  Qui  a 
la  conformation  des  dérencéphales  :  Difformité  dêrencé- 

PHALIENNK. 

DÉRENCÉPMALIQUE  {ran-sé,  lik')  adj.  Qui  off're  les  ca- 
ractères de  la  dérencéphalio  :  Conformation  dérencépha- 

LlQUE. 

DERENG  [ringh')  n.  m.  Dr.  coût.  Borne  ou  bornage  d'hé- 
ritages. 

DÉRÉODE  ou  DEREODUS  {dé-ré,  duss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  rhyncliopbores,  famille  des  curculioni- 
dés,  tribu  des  tanymécinés,  compre- 
nant des  charançonsde  taille  moyenne, 
écailleux,  habitant  les  régions  tropi- 
cales de  l'ancien  monde  et  dont  on 
connaît  trois  espèces  ;  dereodus  acu~ 
minatus  et  alboscutellatus  (Guinée); 
dcreodus  denttcoUis  (Inde). 

DÉRÉPHYSIE(~i)  ou  DEREPHYSIA 

idé-7-é)  n.  f.  Genre  d'insectes  hémip- 
tères hétéropières,  famille  des  tingi- 
dés,  comprenant  do  petites  formes 
aplaties,  à  demi  transparentes,  dont 

on  connaît  quelques  espèces  habitant  

les  régions  tempérées.  (La  derephysia  D^réphysic  (gr.  8  fois) 
cristata,    de    l'Europe    centrale,    est 

noire  et  rousse.  La  derephysia  foliacea,  autre  espèce,  est 
commune  on  France  sur  l'armoise.) 

DEREPTERYX  (  dé-ré-pté-rikss)  n.  m.  Genre  d'insectes 
hémij)tères  hétéroptères,  famille  des  coréidés,  tribu  des 
mictinés,  comprenant  de  grandes  punaises  asiatiques, 
dont  le  corselet  se  prolonge  en  avant  en  deux  expansions 
formant  croissant.  (L'espèce  type  du  genre,  du  ISépaul, 
est  roussàtrc.) 

Dereser  (Antoine-Thaddéo),  théologien  catholique 
allemand,  né  en  1757,  mort  en  1827.  Il  appartenait  à  l'ordre 
dos  carmes  et  enseigna  l'exégèse  biblique.  Ses  opinions 
libérales  lui  attirèrent  do  fréquentes  tracasseries.  U  dé- 
fendit les  libertés  do  l'Eglise  catholique,  eu  Allemagne, 
contre  co  qu'il  regardait  comme  los  prétentions  croissan- 
tes du  saint-siège.  Son  Commentaire  du  mot  :  Tu  es  Petrus 
fut  mis  à.  l'indox,  on  1790.  On  a  oocoro  de  lui  une  Traduc» 


C40 

tion  allemande  de  l'Ancien  Testament,  une  Histoire  de  la 
mission  de  Jésus  (1789),  un  Bréviaire  allemand  des  dames  du 
chapitre,  femmes  cloîtrées  et  chrétiens  fidèles  (1792),  un 
Hituel  catholique  ^1808),  un  Grand  livre  d'édification  pour 
tous  les  jours  de  l  année  ecclésiastique  {lilO). 

DÉRETOURNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  retourner)  v.  a. 
Ucniettre  à  lendroit  ce  qui  avait  été  mis  à  l'envers. 

Se  déretourner,  v.  pr.  Etre  déretourné. 

DerfflingeR  (Georges,  baron  de),  général  allemand, 
né  à  Neuhofen  (haute  Autriche)  en  1606,  mort  en  1695. 
Il  entra  d'abord  au  service  de  Gustave-Adolphe,  puis  à 
celui  du  Brandebourg  comme  major  général  de  cavalerie, 
et  ht  avec  le  grand  électeur  Frédéric-Guillaume  toutes 
les  campagnes  contre  la  Pologne,  la  Suède  et  la  France  ; 
il  devint  ieid-maréchal  (1670).  Il  no  montra  pas  moins  do 
talents  dans  les  missions  diplomatiques  dont  il  fut  chargé. 
Pendant  la  campagne  de  1678-1G79,  il  vainquit  près  de 
Tilsitt  les  Suédois  commandés  par  le  général  Horn.  Il 
devint  ensuite  gouverneur  de  la  Poméranie. 

Derg  (lac)  [iat.  Dernus  lacus],  nom  donné  à  deux  lacs 
d'Irlande,  dont  l'un,  navigable  sur  toute  son  étendue,  est 
formé  par  le  Shannon  entre  les  comtés  de  Tipperarv  et  de 
Galway.  Le  second  (comté  do  Donegal)  ren.iîrme  Vîle  de 
Saint-Davoc  où  se  voient  los  restes  d'un  couvent  fondé  au 
v  siècle  ot  une  chapelle  dite  le  Purgatoire  de  saint  Patrnck, 
fermée  en  1650  par  ordre  du  gouvernement  anglais. 

DergÉ  {sdé-rgé}^  monastère  bouddhique  très  impor- 
tant, situé  dans  la  province  de  Kliams  (Thibet  oriental). 
II  appartient  aux  lamas  non  réformés  ou  de  la  Secte  Kouge. 

DeRHAM  (Guillaume),  ecclésiastique  et  philosophe  an- 
glais, né  à  Stoughton,  près  de  Worcester,  en  1657,  mort 
à  Upminster,  près  de  Londres,  en  1735.  Etant  encore  étu- 
diant à  l'université  d'Oxford,  il  se  fit  connaître  par  la  publi- 
cation d'un  curieux  ouvrage  sur  l'horlogerie.  En  1681.  il 
embrassa  la  carrière  ecclésiastique,  devint  recteur  angli- 
can d'Upminster  en  1689,  et,  en  1719,  chapelain  du  prince 
de  Galles  et  chanoine  de  Windsor;  il  devint  membre  de 
la  Société  royale  de  Londres,  et  reçut  le  diplôme  de  doc- 
teur de  l'université  d'Oxford  (J730).  Outre  des  mémoires 
scientifiques  insérés  dans  les  Ti^ansactions  philosophiques, 
on  a  do  Derham,  entre  autres  ouvrages;  l'Horloger  artifi- 
ciel (1734);  Physico-Theology  (1711)  ;  Astro-Tlieology  (1714); 
Christo-Theology  (1730).  On  doit  à  Derham  de  curieux  ren- 
seignements sur  les  guêpes,  sur  les  migrations  des  oiseaux. 
Il  découvrit  que  le  bruit  connu  sous  le  nom  d'horloge  de 
la  mort,  qu'on  entend  dans  les  vieilles  boiseries,  est  pro- 
duit par  des  larves  d'insectes. 

DÉRI  n.  m.  Idiome  persan,  appelé  aussi  gebjn  ou  dia- 
lecte des  Guèbres  ;  c'est  la  langue  des  Parses  de  Yesd. 
(L'origine  du  déri  et  sa  parenté  avec  les  autres  dialectes 
persans  sont  encore  mal  déterminées.) 

DÉRIBAND  [ban)  n.  m.  Toile  blanche  de  coton,  venant  des 
Indes. 

DERICORYS  {dé-ri,  riss)  n.  m.  Genre  d'insectes  ortho- 
plèrt-^  sautf.'urs,  famille  des  acrididés,  comprenant  des  cri- 
quets de  laillo  moyenne,  dont  on  connaît  quelques  espèces 
habitant  la  région  désertique  orientale  (Egypte,  Syrie,  etc.). 
[Les  dericorys  sont  caractérisés  par  leur  prothorax  massif, 
avec  une  crête  rappelant  celle  d'un  casque;  leur  abdomen 
est  long  et  épais,  leurs  élytres  longs  et  étroits,  comme 
leurs  ailes.] 

DÉRIDER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  rider)  v.  a.  Effacer, 
faire  disparaître  les  rides  de  :  Dérider  la  peau,  le  front. 

—  Fig.  Réjouir,  rendre  gai,  faire  sourire  :  Le  vin  déride 
im  homme  gris. 

—  Intransitiv.  Etre  déridé,  égayé  :  Quel  front  ne  déride 
à  soji  soio'ire  ?  (B.  de  St-P.)  [Peiî  usité.] 

Se  dérider,  v.  pr.  Perdre  ses  rides,  ii  Fig.  S'égayer, 
s'épanouir,  quitter  son  air  grave  ou  triste. 

DÉRIMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de  arri/tiage]\.a. 
Mar.  Déranger  l'arrimage  de  :  Dérimer  des  ballots. 

Se  dérimer^  v.  pr.  Se  déplacer,  en  parlant  des  objets 
arrimés. 

DÉRIMER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  rime)  v.  a.  Mettre  en 
prose  un  ouvrage  écrit  en  vers.  (Fam.) 

DÉRINGIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  chyptoténie. 

DÉRIPIE(/jnouDERIPIA(rf(^)  n.  f.  Genre  d'insectes  hé- 
miptères homoptères,  famille  des  fulgoridés,  tribu  des  der- 
binés,  comprenant  des  formes  allongées,  à  tète  prolongée 
en  lamelle  étroite  et  plate,  avec  gros  yeux,  à  élytres 
longs. (Les  déripies  sont  de  petite  taille;  les  quelques  es- 
pèces connues  habitent  lOcéanie  et  la  Papouasie,  etc.) 

DÉRISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  ris)  v.  n.  Démarrer, 
en  terme  de  marine  ancienne,  dans  les  galères  du  xvr  au 
xvii*^  siècle.  (Le  commandement  habituel  était  :  «  Alerte  à 
dêriser  le  quart  !  ») 

DÉRISEUR,  EUSE  (du  Iat.  derisor,  même  sens)  n.  Rail- 
leur ;  celui,  celle  qui  tourne  en  dérision  les  personnes  ou 
les  choses.  (Inus.) 

DÉRISION  (Iat.  derisio;  de  deridere,  railler)  n.  f.  Moque- 
rie dédaigneuse  ;  Tourner  en  dérision.  Dire  quelque  chose 

par  DÉRISION. 

—  Syn.  Dérision,  ironie,  moquerie,  persiflage,  raillerie, 
risée.  Dérision  exprime  une  moquerie  indirecte,  qui  con- 
siste surtout  à  montrer  le  peu  de  cas  qu'on  fait  d'un  objet 
ou  d'une  personne.  Ironie  est  le  nom  didactique  de  la 
raillerie;  on  s'en  sert  quand  on  veut  considérer  celle-ci 
par  rapport  au  caractère  même  de  la  phrase,  du  langage 
qu'elle  emploie  :  Vironie  est  fine,  délicate,  transparente, 
voilée.  Moquerie  est  le  terme  général,  et  c'est  le  seul,  eu 
même  temps,  qu'on  doive  employer  quand  il  y  a  intention 
manileste  d'offenser  ou  de  nuire.  Le  persiflage  consiste  à 
rendre  quelqu'un  ridicule  en  ayant  l'air  de  lui  dire  des 
choses  flatteuses,  en  lui  faisant  croire  ce  que  tout  lo 
monde  sait  être  faux.  La  raillerie  n'a  pas  l'intention  de 
nuire,  mais  seulement  d'amuser;  elle  ne  blesse  que  les 
esprits  mal  faits,  quand  elle  est  modérée;  si  elle  peut 
nuire  quand  elle  sort  des  bornes,  elle  se  distingue  toujours 
do  la  moquerie  en  co  qu'elle  n'a  pour  but  que  de  faire  rire. 
Le  mot  risée  porte  toujours  l'attention  sur  la  personne 
aux  dépens  de  laquelle  les  autres  rient,  et  il  la  présente 
comme  uno  victime. 

DÉRISOIRE  izo'ur')  adj.  Qui  lient  de  la  dérision,  où  il 
y  a  do  la  dérision  :  Proposition  dérisoire.  Démarche  dé- 
risoire. Il  Qui  exprime  la  dérision  ;  Lorsqu'on  le  tourmente. 


641 

l'âne  ouvre  la  bouche  et  retire  les  lèvres  d'une  manti^rr 
tr^s  désatfrt'able,  ce  qui  lui  donne  l'air  moqueur  et  ui-;ui- 
SOIRK.  {liull".) 

DÉRISOIREMENT  (zo-a)  adv.  D'uno  manièro  dérîsoiro. 

DÉRITOIR  (corrupt.  probable  do  dktritoir)  n.  m.  Ma- 
drier servant  à  sorror  ot  à  dossorror  la  presso  du  mou- 
lin à  olives. 

DÉRIVABLE  adj.  Qu'on  peut  dériver. 

DÉRIVANT  {l'un),  ANTE  adj.  Qui  dérivo,  qui  procôdo. 

DÉRIVATEUR  (rad.  dériver)n.  m.  Appareil  pour  rondro 
inaudibles  au  tôlt^phono  les  courants  tiilograpniquos  dans 
le  système  de  tôléphouie  à  grande  distance  Van  Ryssol- 
borglio,  à  l'aide  des  lignes  télégraphiques  aériennes,  il  On 
dit  aussi  graduateur. 

DÉRIVATIF,  IVE  adj.  Méd.  Qui  sert  à  opérer  une  déri- 
vation :  Topique  dérivatif.  Saignée  dérivative. 

—  Gramni.  Dérivé  :  J'onnes  DÉRiVATiviis.  ii  Terminaisons 
dérivatives.  Terminaisons  qui  indiquent  la  dérivation  d'un 
mot.  (Vieux.) 

—  n.  m.  Moyen,  remôdo  dérivatif  :  L'exercice  partiel  de 
certains  muscles  est  un  dérivatif  aussi  puissant  que  les 
sinapismes,  lef  ventouses.  (Maquel.) 

—  Encyol.  Méd.  On  comprend  sous  le  nom  de  dérivatifs 
(terme  emprunté  à  la  théorie  humorale)  les  médicaments 
employés  pour  attirer  vers  une  partie  du  corps  le  plus 
possible  de  sang  ou  d'humeur,  atm  d'en  débarrasser  une 
autre  ;  ils  sont  appelés  aussi  révulsifs.  Ce  sont  :  la  saignée, 
les  ventouses,  les  sangsues,  les  vésicatoircs,  les  sina- 
pismes, toutes  les  substances  irritantes. 

DÉRIVATION  [si-on)  n.  f.  Action  de  dériver,  de  détour- 
ner de  son  cours  :  La  dérivation  d'un  cours  d'eau.  Un 
canal  de  dérivation. 

—  Fig.  Objet  qui  prend  sa  source,  qui  a  son  origine 
dans  un  autre  :  L'hôtel  d'Albret  et  l'hôtel  de  Richelieu  furent 
les  deux  grandes  dérivations  de  cette  première  source, 
Vkôtel  de  Rambouillet.  (Chateaubr.) 

—  Algèbr.  Dérivation  d'une  fonction,  Opération  par  la- 
quelle on  cherche  la  dérivée  d'une  fonction. 

—  Art  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Gramm.  Manière  dont  les  mots  dérivent  les  uns  des 
autres  :  La  dérivation  rfes  foi-mes  est  le  procédé  dominant 
des  langues  sémitiques.  (Renan.)  ii  Source  d'où  un  mot  est 
dérivé  :  La  dérivaiion  des  7nots  est  souvent  incertaine. 

—  Mt^d.  Action  de  détourner  une  irritation,  uno  cause 
morbide,  de  lattirer  vers  un  autre  point  oii  ses  effets  seront 
moins  dangereux. 

—  Télégr.  et  électr.  Communication  conductrice  au 
moyen  d'un  second  conducteur  entre  deux  points  d'un  cir- 
cuit fermé.  (Cette  expression  s'emploie  spécialement  pour 
désigner,  sur  les  lignes  télégraphiques,  les  communications 
accidentelles  d'un  conducteur  avec  la  terre.)  n  On  désigne 
sous  le  même  nom  la  déviation  d'une  portion  du  courant 
d'un  circuit  principal  dans  un  second  circuit  greffé  sur  le 
premier.  V.  Shunt. 

—  Encycl.  Gramm.  Parmi  les  différents  mots  d'une  lan- 
gue, les  uns  sont  dits  primitifs,  comme  terre,  grand,  etc., 
parce  qu'ils  semblent  ne  se  rapporter  à  aucun  autre  de  la 
môme  langue  ;  d'autres,  dérivés,  comme  terrestre,  gran- 
deur, etc.,  parce  qu'ils  proviennent  des  premiers,  par  l'ad- 
jonction de  certaines  terminaisons  ou  désinences  qui  ajou- 
tent, à  la  notion  fondamentale  exprimée  par  eux,  un 
caractère  ou  une  nuance  particulière;  d'autres,  enfin, 
coj7iposés,  comme  grand'mère,  entracte,  etc.,  parce  qu'ils 
sont  formés  par  la  réunion  de  plusieurs  autres  mots. 

Les  mots  dérivés  se  tirent  des  primitifs  par  l'adjonction 
de  suffixes  :  de  grand  dérive  grandir;  c'est  la  dérivation 
proprement  dite.  On  peut  encore  dire  (^u'un  mot  est  le 
dérivé  d'un  autre  lorsque,  sans  l'adjonction  du  suffixe,  il  a 
conservé  la  forme  de  celui-ci,  mais  en  changeant  de  fonc- 
tion grammaticale':  ce  qui  arrive,  par  exemple,  lorsqu'un 
adjectif  {bon)  pris  substantivement  donne  naissance  à  un 
nouveau  mot  [un  bon). 

IS ayialog ie  ']QMQ  le  plus  grand  rôle  dans  la  dérivation. 
L'esprit,  constatant  qu'une  même  terminaison  dans  plu- 
sieurs mots  ajoute  telle  ou  telle  idée  générale  au  sens 
marqué  par  le  mot  primitif,  en  fait  le  signe  de  cette  idée 
et  l'ajoute  à  d'autres  mots  pour  leur  faire  exprimer  ce 
rapport. 

Les  procédés  et  la  puissance  de  la  dérivation  varient 
suivant  les  langues.  On  a  remarqué  que  l'allemand  forme 
beaucoup  moins  do  dérivés  que  de  composés,  et  que  lo 
contraire  a  lieu  pour  les  langues  romanes. 

—  Algèbr.  V.  DÉRIVÉE. 

—  Art  milit.  Par  suite  de  la  résistance  de  l'air  ot  du 
mouvement  de  relation  que  les  rayures  des  armes  à  fou 
impriment  aux  projectiles,  la  trajectoire  de  ceux-ci  s'écarte 
de  plus  en  plus  du  plan  de  tir  :  à  droite  ou  à  gauche,  sui- 
vant que  les  rayures  tournent  do  gauche  à  droite  ou  do 
droite  à  gauche.  Cet  écart  est  la  dérivation.  On  l'évalue 
par  la  distance  à  laquelle  lo  point  de  chute  du  projectile 
se  trouve  à  droite  ou  à  gauche  du  plan  do  tir.  La  dériva- 
tion est  bien  moindre  pour  les  coups  tirés  do  plein  de  fouet 
quo  pour  ceux  tirés  sous  do  grands  angles.  Dans  ce  dernier 
cas,  avec  les  mortiers  rayés  modernes,  elle  peut  attein- 
dre plusieurs  centaines  de  mètres  quand  on  tire  à  des  dis- 
tances do  4.000  à  5.000  métros,  tandis  quo,  dans  lo  tir 
direct,  elle  n'atteint  pas  25  métros. 

Il  est  nécessaire  d'en  tenir  compte  dans  lo  tir  ot  de  la 
corriger;  c'est  ce  quo  l'on  fait  au  moyen  de  hausses  qui 
permettent  do  donner  au  pointage  la  dérive  nécessaire. 

—  Ilydraul.  et  trav.  puni.  On  donne  lo  nom  de  dériva- 
tion aux  travaux  qui  ont  pour  résultat  de  détournor  les 
eaux  d'uno  source,  d'un  ruisseau,  d'une  rivière,  pour  lour 
créer  un  lit  artilîciol.  C'est  à  l'aide  do  dérivations  que  l'on 
alimente  les  villes  d'eaux  pures  do  sources.  Grâco  â  elles, 
on  so  procure  la  force  motrice  indispensable  au  bon  fonc- 
tionnement d'usines  hydrauliques.  Les  dérivations  fournis- 
sent encore  l'eau  dos  canaux  d'irrigation  si  utiles  à  l'agri- 
culture ;  elles  servent,  en  mainte  circonstance,  à  améliorer 
la  navigation  fluviale. 

L'établissement  do  certains  travaux  d'intérêt  public, 
comme  la  construction  dos  routes  ot  celle  des  chemins  do 
for,  nécossito  fréquemment  l'exécution  de  travaux  de 
dérivation  des  cours  d'eau  qui  longent  ces  routes  ou  ces 
voies  ferrées.  Dos  règlements  administratifs  régissent 
l'ordonnance  dos  dérivations,  qui  sont  astreintes  A  dos 
autorisations  préalables. 

DÉRIVE  (sul).st.  verb.  do  dériver)  n.  f.  Mar.  Quantité  dont 
un  navire  est  dérangé  do  sa  route,  par  suite  do  l'effet  du 


DERISOIREMENT  —  DERIVOIR 


A,  dérive  centrale  ;  B,  dérives  latérales. 


vont  ou  des  courants,  n  Angle  de  dérive,  Angio  do  la  quillo 
du  I)îltiment  avec  la  route  réelle,  ii  Aile  de  dérive.  V.  ailh. 
11  Allrr  an  dérive,  Etre  In  jouet  des  Uots.  ii  Avoir  de  la  dérive 
ou  belle  dérive,  Avoir  du  <  lianip  ]iour  doubler  (|uol(|uo  chose 
malgré  la  dérive,  it  Sardine  de  dérive.  V.  sahuini-:. 

~  Ch.  do  f.  Accident  qui  consiste  en  la  mise  on  mouve- 
ment spontanée  d'un  ou  plusieurs  wagons  s'échappant  sur 
une  voie  ferréo  à  grande  pente.  (Cet  accident  peut  avoir 
do  terribles  résultats  ;  aussi,  dans  les  gares  où  la  déclivité 
est  grande,  on  prévient  la  dérive  en  attelant  uno  locomo- 
tive à  ta  queue  du  train.  Souvent,  aussi,  on  termine  les 
voies  do  garage  par  la  construction  d'un  cul-de-sac  en 
rampe,  sur  lequel  est  établie  une  voie  d'évitomont  rece- 
vant le  véhicule  on  dérive.) 

—  Milit.  Quantité  dont  il  faut  déplacer  latéralement 
l'aileton  de  la  hausse,  et,  par  suite,  lo  plan  de  tir,  pour 
corriger  la  dérivation.  Les  hausses  actuelles  permettent 
do  la  faire  varier  à  volonté  dans  un  sens  ou  dans  l'autre, 
pour  tenir  compte  ainsi  do  l'iufluonce  que  le  vent  peut 
exercer  sur  la  direction  du  projectile. 

—  Encycl.  Mar.  La  déiive  étant  uno  cause  d'erreurs  sou- 
vent considérables  dans  la  route,  surtout  pour  les  navires 
à  voiles,  il  y  a  intérêt  à  so  rendre  un  compte  à  peu  près 
exact  de  sa  valeur. 
La  direction  de  la 
houacho  ou  sillage 
de  l'arrière  donne, 
au  moyen  d'un  com- 
pas ou  d'un  appa- 
reil appelé  renard, 
une  exactitude  suf- 
fisante au  large. 
Près  des  côtes,  il 
faut  se  servir  des 
relèvements.  Les 
yachts  de  course  emploient  des  quilles  à  dériveur  ou  des 
ailes  de  dérive,  qu'ils  mouillent  quand  ils  tiennent  le  plus 
près. 

DÉRIVÉ  n.  et  adj.  m.  Chim.  On  dit  qu'un  corps  est  dérivé 
d'un  autre  lorsqu'il  peut  s'obtenir  par  une  suite  de  trans- 
formations opérées  sur  ce  dernier  ;  Un  sel  est  un  dérivé 
de  l'acide  correspondant. 

DÉRIVÉE  n.  f.  Math,  il  Dérivée  d'une  fonction  d'une 
variable,  Limite  vers  laquelle  tend  le  rapport  de  l'accrois- 
sement que  prend  cette  fonction  à  l'accroissement  attribué 
à  la  variable,  lorsque  ce  dernier  tend  vers  zéro. 

—  Encycl.  Math.  Considérons  une  fonction  d'une  va- 
riable y  =  f{x).  Donnons  à  x  à  partir  d'uno  valeur  déter- 
minée X  un  accroissement /i;  il  en  résulte  pour  la  fonc- 
tion un  accroissement  correspondant  k  =  f{x-^  h)  — f{x). 

Si  le  rapport  r  tend  vers  une  limite  finie  et   déterminée 

quand  k  tend  vers  zéro,  suivant  une  loi  quelconque,  cette 
limite  s'appelle  la  dérivée  de  la  fonction  f{x)  pour  la  valeur 
considérée  de  x.  On  représente  la  dérivée  par  la  nota- 
tion y'  ou  f^  {x)  ou  T^-(V.  DIFFÉRENTIELLE.)  Pour  qu'uno 

fonction  admette  une  dérivée  pour  une  valeur  de  x,  il 
faut  qu'elle  soit  continue  pour  cette  valeur  de  la  varia- 
ble. (V.  CONTINUITÉ.)  Alors,  k  tend  vers  zéro  en  même 
temps  que  h.  Cette 

condition    néces-  yy 

saire  n'est  pas  suf- 
fisante; il  faut,  en 
outre,  que  lo  rap- 
port -,  qui  se  pré- 
sente   sous 

forme  -,  ait  une  li- 
0 

mite  finie  et  déter- 
minée. On  peut  don- 
ner une  représen- 
tation géométrique  de  la  dérivée.  Considérons  la  courbe 
dont  l'équation  rapportée  à  doux  axes  quelconques  est 
y  =  f{x).  Soient  M  et  M'  les  points  de  cette  courbe  qui 
ont  pour  coordonnées  x,  y  et  x  +  h,  y-{-  k.  La  corde  M  M' 

a  pour  coefficient  angulaire  j.  Si  nous  faisons  tendre  h 

vers  zéro,  la  corde  MM'  a  pour  position  limite  la  tan- 
gente MT  à  la  courbe  au  point  M,  et  la  dérivée  pour  la 
valeur  de  x  considérée  est  le  coefficient  angulaire  de  la 
tangente  MT. 

—  Dérivées  successives,  y' =  f  (x)  est  on  cénéraX  une  fonc- 
tion de  X.  Si  l'on  prend  la  dérivée  de  /*  (x)  on  obtient  la 
dérivée  seconde  de  f{x),  qu'on  représente  par  y"  ou  f"  {x)  ou 

~.  En  prenant  la  dérivée  de  /"'  [x),  on  obtient  la  dé- 


dx' 


d'y 


rivée  troisième  y"'  ouf"{x)  ou -^,  etc. 

—  Dérivées  d'une  somme,  d'un  produit,  d'itn  quotient,  d'une 
puissance. 

Soient  u,  v,  w  dos  fonctions  do  x  pourvues  de  dérivées  : 
y  =  w+u  — w  a  pour  dérivée  y'  =  u'  -\-  v'  —  w' 

y  =u.v.w  u  y'  ~  u' .  v.  w  -f-  u.v'.w  -|-  w.u.ïo' 

u  ,       u'.ii  —  u.v' 

y=-         »        y= — 7i — 


y  =  u!"  »  t/'  =  m.  u'" ~^  u 

—  Dérivées  des  fonctions  simples . 
1/  =  a  (constante)  a  pour  dérivée  y'  =  o 
y  ~x  « 

y  -  a.  xm  u 


-ax.ha 
loge 

y=  logx 

y  =  sin  X 
y  =  cos  X 

"^         °  cos'x 

—  Fonctions  inverses.  Soit  uno  fonction  do  x  :y  ~  f(x).  Si 
l'on  peut  résoudre  celte  équation  en  prenant  x  comme  in- 
connue, on  trouve  X  =3  ç(.yV  On  dit  quo  les  deux  fonctions 
f{x)  et  <p(j/)  sont  muor»M  lune  do  l'autre.  Ainsi  do  y  =  logx 


y' 
'/ 

y' 
y' 

-^ 

I 

m.a.xm 
a-rloga 

loge 
loge 

X 

,-/ 

s 

cosx 

y' 

~ 

—  sinx 

l 

y   = 


(a  désignant  la  base  du  système  do  logarithmes)  on  tire 

x  =  ay.  Do  y  =  sinx  on  tire  xl=  arc  siny. 

En  désignant  par  \y  l'accroissement  de  y  qui  corres- 
pond à  l'accroissement   &x  do   x,   on   a  identiquement 

^  =  -L 
^x      âx* 

ûy 

On  en  conclut  quo  les  dérivées  do  deux  fonctions  inverses 
sont  inversos  l'uno  do  l'autre  : 

y  =  arc  sin  x    a  pour  dérivée 


arc  cos  x 


y  =  arc  tg  x 


1  -l-x* 


riable.  On  a  de  même  /^,.  ou  j-  ^^  f 


ou  r^,  r'r- 
5x.  Sy  '   ^^ 


—  Fonctions  de  fonctions.  Soit  ;/  =  f{u)  et  n  =  <p  (x). 

Si  y  est  une  fonction  continue  de  u,  u  une  fonction  con- 
tinue de  X  :  y  est  uno  fonction  continue  do  x.  A  un  accrois- 
sement  Ax   de  X  correspondent  des  accroissements  au 

et  A  y  pour  u  et  y  :  on  a  identiquement   — ^  =  -^  x   — . 
^  ^  ^  ^  Ax       Au       AX 

On  en  déduit  y'^  =  y'„  x  w'j,. 

Ainsi  y  =  L(x')  peut  s'écrire  y  =  L(u),  u  =  x'. 

1  2 

On  en  déduit  y'     =  —  x  2  x  =  -, 

•^  X        x'  X 

Il  peut  y  avoir  plusieurs  fonctions  intermédiaires  : 
y  =  /■(«),  u=ç(u),  0  =  4.  (x);  y'a;  =  y'^  x  «'„  x  w'^.. 

—  Dérivées  partielles  d'une  fonction  de  plusieurs  variables 
indépendantes.  Soit  f{x,y,z)  une  fonction  de   plusieurs 

5  f 
variables  indépendantes  x,  y,  z.  On  désigne  par  f'x  ou  7— 

la  dérivée  obtenue,  en  considérant  x  comme  seule  va- 

S  f 
,,  wi*  jT  -^  /  i  ou  K-  On  peut  dé- 
J         oy  o* 

river  /'     en  considérant  comme  seule  variable  soit  x, 
'  X 

soit  y,  soit  z.  On  obtient  les  dérivées  partielles  secondes 

S*  f 
T — -— .  De  mémo 

pour  f    ou  /■',.  L'ordre  des  dérivations  n'influe  pas  sur  le 

résultat,  et  l'on  a  Z''       =  /^' 

'    xy        '    yx. 

—  Fonctions  co7jiposées.  Soient  u,  v,  w  des  fonctions  de  x. 
y  =  f[u,  v,  w)  est  une  fonction  composée  de  x. 

y'     =  u'f    4-  v'f    -f  w'r.  ' 
iM  -  —    ^        Sl'S/"S(£57 
8x  ~  Sx'  Tu       ïx'  ïv        Jx'  fû)' 

—  Fonctions  implicites.  Quand  une  fonction  y  est  liée  à  sa 
variable  x  par  une  équation  non  résolue,  on  dit  que  y  est 
une  fonction  implicite  de  x.  Ainsi  l'équation  f{x,y)  =  0  dé- 
finit y  comme  fonction  implicite  de  x.  On  a,  on  appliquant 
le  théorème  des  fonctions  composées: 

rx 

r    4-7/'    .  r     =  0,  d'où  y'     =  —  i^. 

'  x^  •'  X  '  y        '  '^  X  py 

Dérivée  logarithmique.  On  appelle  dérivée  logarithmique. 
d'une  fonction  k  la  dérivée  de  Lk.  La  dérivée  loga- 
rithmique d'un  produit  est  égale  à  la  somme  des  dérivées 
logaritnmiques  des  facteurs. 

Fonctions  d'ntxe  variable  imaginaire.  —  Fonctions  imagi- 
naires d'une  variable  réelle.  V.  imaginaire. 

DÉRIVEMENT  (man  —  rad.  dériver)  n.  m.  Action  ou 
état  d'une  eau  courante  qui  sort  de  son  canal,  qui  se  ré- 
pand hors  de  ses  rives. 

DÉRIVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  rive)  v.  n.  S'éloigner 
de  la  rive,  du  bord.  11  Etre  détourné  de  son  cours  :  Pra- 
tiquer des  rigoles  qui  font  dériver  les  eaux  du  fleuve. 

—  Fig.  Tirer  son  origine  :  Mot  qui  dérive  de  l'hébreu. 

—  Mar.  et  nav.  S'écarter  de  sa  route,  en  déviant  dans 
un  sens  perpendiculaire  ou  oblique  à  la  quille. 

—  V.  a.  Détourner  do  son  cours  au  moyen  d'un  canal  : 
DÉRIVER  un  fleuve . 

—  Algèbr.  Dériver  une  fonction,  En  chercher  la  dérivée. 

—  Artill.  En  parlant  d'un  projectile,  S'écarter  du  plan 
de  tir. 

—  Electr.  Etablir  uno  communication  au  moyen  d'un  fil 
dérivé. 

—  Gramm.  Tirer  l'origine  :  Dériver  «n  7ïiot  du  grec. 

—  Méd.  Détruire  la  tendance  des  fluides  à  se  porter 
vers  un  centre  malade  :  Dériver  le  satig,  les  humeurs. 

—  Flottage.  Eloigner  des  bords  d'un  cours  d'eau  où 
on  l'a  lancé  le  k^is  flotté  qui  s'y  arrête,  en  employant  la 
dérivât  e. 

Dérivé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dériver. 

—  Electr.  Courant  dérivé.  Courant  qui  circule  dans  uno 
dérivation.  Il  Circuit  dérivé.  Conducteur  qui  constitue  uno 
dérivation. 

—  Substantiv.  n.  m.  Gramm.  Mot  qui  dérive  d'un  autre 
mot. 

Se  dériver,  v.  pr.  Etre  dérive,  détourné  do  son  cours. 

^  Fig.  Etre  formé,  tiré. 

Syn.  Dériver,  découler,  émaner,   etc.  V.  découler. 

DÉRIVER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  river)  v.  a.  Tochn. 
Défaire  la  rivuro  do  :  Dériver  une  goupille.  Il  Faire  dispa- 
raître la  rivuro  d'un  clou  ou  d'un  rivet  afln  do  l'extirper 
du  trmi  oi"!  on  l'avait  enfoncé. 

—  Horlog.  Dériver  une  roue  dentée,  La  faire  sortir  du 
pivot  sur  lequel  elle  était  montée. 

Se  dériver,  v.  pr.  Perdre  sa  rivuro. 

DÉRIVETTE  {vèt')  OU  DÉRIVONNETTE  ( fO-Hèf')  n.  f. 
Sorte  de  pôcho,  qui  se  fait  avec  dos  manots  qu'on  laisso 
dériver  au  courant. 

DÉRIVEUR  (rad.  dériver)n.  m.  Système  do  construction 
des  quilles  des  yachts  do  course.  Il  Gouvernail  qui  peut 
s'enioncor  au  fur  et  à  mosiiro  que  le  bAtimout  a  uno  ten- 
dance à  dériver  ot  (jui  offre  par  sa  surface  uno  grande 
résistance  à  co  mouvement.  Il  Voile  do  mauvais  temps, 
sorte  d'artimon. 

DERIVOIR  n.  m.  Instrument  dont  on  so  sort  pour  dé- 
river les  roues  ou  pignons  ot  les  séparer  dos  pivots  sans 
les  endommager. 


DÉRIYOMÈTRE  —   DERMATOSE 


DÉRIVOMÈTRE  {de  dérive,  et  du  gr.  métron,  mesure) 
n.  m.  Appareil  servant  à  mesurer  la  dérive. 

DÉRIVOTE  ou  DËRTVOTTE  n.  f.  Grande  perche  servant 
à  écarter,  à  dériver  les  bûches  qui  doivent  former  un  train 
de  bois  flotté. 

DCRJAVINE  (Gabriel  Romanovitch),  poète  russe,  né  à 
Kazan  en  1743,  mort  à  Pétersbourg  en  1816.  Issu  d'une  fa- 
mille tartare  très  pauvre,  il  attira  sur  lui  l'attention  du 
directeur  du  gymnase  qui  le  conduisit  à  Pétersbourg,  où 
il  embrassa  la  carrière  militaire.  Nommé  ministre  de  la 
justice  en  1S02,  il  donnabientôt  sa  démission  pour  sadonner 
complètement  à  ses  penchants  littéraires.  Il  publia  des 
hymnes,  des  odes  erotiques,  satiriques  et  patriotiques,  qui 
eurent  beaucoup  de  succès. 

DERKAOUI  [dèr')  n.  m.  Nom  que  l'on  donne  aux  mem- 
bres d'une  société  secrète,  politique  et  religieuse,  qui  se 
recrute  principalement  en  Algérie,  où  elle  joue  un  rôle 
considérable. 

—  Enctcl.  Les  derkaouis  sont  des  puritains  de  l'isla- 
misme, toujours  en  lutte  ouverte  contre  l'autorité  du  sul- 
tan, qu'ils  ne  reconnaissent  pas  comme  calife,  et  contre 
la  hiérarchie  sociale.  Les  membres  portent  tous  le  nom 
de  khouan  o  frère  »,  et  ils  possèdent  un  mot  de  ralliement 
appelé  zikr,  littéralement  n  souvenir  ».  Le  but  de  la  secte 
des  derkaouis  est  double  ;  il  consiste  tout  d'abord  à  rame- 
ner l'islamisme  à  sa  pureté  primitive  en  le  débarrassant  de 
tout  ce  qui  a  été  accumulé  autour  du  Coran  (cette  réforme 
de  l'islam  est  également  celle  que  poursuivent  les  wahha- 
bis  dans  la  péninsule  arabique);  en  second  lieu,  ils  veu- 
lent rendre  le  pouvoir  à  la  race  arabe  qui  en  a  été  privée 
depuis  longtemps  en  Algérie  par  les  Turcs,  puis  par  les 
Français.  Une  grande  partie  de  la  famille  d'Abd-el-Kader 
était  affiliée  à  cette  secte.  Son  nom  vient  de  celui  d'un 
cheik  de  Masrata,  mort  à  la  fin  du  sviii*  siècle. 

DERLE  [dèrV —  mot  wallon)  n.  f.  Un  des  noms  de  la  terre 
à  porcelaine,  ii  Argile  propre  à  faire  de  la  faïence  fine. 

Dermantzi  ou  mieux  DjRMANCI,  bourg  de  Bulga- 
rie, arr.  de  Plevna,  sur  loVid,  affluent 
du  Danube;  3.250  hab. 

DERMANTSSE  ou  DERMANTSSUS 

{dèr',  ni-suss)  n.  m.  Genre  d'acariens, 
famille  des  gamasîdés,  renfermant 
de  petites  formes  aplaties,  ovales, 
molles,  à  demi  transparentes,  à  pattes 
moyennes,  égales,  à  chélicères  dif- 
férant suivant  les  sexes. 

—  Enctcl.  Les  deTmanysses  sont 
très  petits  ;  ils  vivent  en  parasites  sur 
les  oiseaux  et  sur  les  chauves-souris, 
d'où  ils  passent  sur  l'homme,  et  cau- 
sent do  violentes  démangeaisons  et 
des  tuméfactions.  Ils  pullulent  sur 
les  oiseaux  en  cage,  dans  les  poulaillers  et  les  pigeon- 
niers; tous  sucent  le  sang  de  leurs  hôtes. 

DERMATALGIE  {dèr,  jl  —  du  gr.  derma,  atos,  peau,  et 
algos,  douleur)  n.  f.  Névralgie  cutanée  supertîcielle,  qu'il 
ne  faut  confondre  ni  avec  les  douleurs  de  l'éri-sipèle  et  du 
zona,  ni  avec  celles  qui  sont  liées  aux  névralgies  des  nerfs 
périphériques.  11  On  dit  aussi,  mais  improprement,  der- 

MALGIE. 

—  Enctcl.  La  dermatalgie  est  assez  rare,  sauf  dans 
certaines  myopathies  :  dans  le  rhumatisme,  la  goutte, 
dans  quelques  lésions  de  la  moelle,  dans  l'hystérie  et 
parfois  le  tabès.  Le  plus  léger  frottement  à  la  surface  de 
la  peau  suffit  à  la  provoquer,  et  cette  hypéresthésie  peut 
être  localisée  à  un  très  étroit  espace,  ou  s'étendre  au 
contraire  sur  presque  toute  la  surface  du  corps,  spécia- 
lement à  la  tête  et  aux  membres  inférieurs.  La  dermatalgie, 
dont  le  pronostic  est  bénin,  cède  à  la  plupart  des  révulsifs 
cutanés,  même  au  massage  simple  et  à  l'h^'drothérapie  ; 
elle  est  cependant  sujette  à  récidives. 

DERMATEA  {der',  té)  n.  m.  Genre  de  champignons  asco- 
mycètes,  voisins  des  pezizes,  caractérisés  par  leur  récep- 
tacle coriace  ;  les  quinze  espèces  connues  d'Europe  vivent 
sur  les  arbres. 

DERMATEMTS  {dèr\  té-miss)  n.  f.  Genre  de  reptiles 
chéloniens,  famille  des  émydés,  comprenant  des  tortues 
d'eau  douce  à  carapace  ovale,  sans  carène,  à  flancs  arron- 
dis, à  plastron  plat,  arqué  en  avant,  échancré  en  arrière. 
(Les  derma temys,  dont  on  ne  connaît  qu'une  espèce  vivante 
[dermatemys  Mawii],  longue  de  40  centimètres,  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  ont  des  représentants  fossiles  dans  l'éocèno 
de  l'Amérique  du  Nord  [Wasatch  en  Wyioming].) 

DERMATINE  {dèr")  n.  f.  Miner.  Silicate  hydraté  naturel 
de  magnésie.  Variété  de  serpentine. 

—  Téchn.  Composition  isolante  pouvant  remplacer  le 
caoutchouc,  la  guita-percha  ou  le  cuir  dans  la  constitution 
de  garnitures  isolantes.  (On  fabrique  la  dermatine  avec 
du  copal  dissous  dans  la  térébenthine  et  la  matière  muci- 
lagineuse  des  lichens  traités  par  l'acide  sulfurique  et 
l'acide  tannique.  On  y  ajoute,  suivant  sa  destination,  des 
matières  minérales  :  chaux,  soufre,  blanc  de  Meudon.) 

DERMATITE  {dèr'  —  du  gr.  derma,  atos,  peau)  n.  f.  In- 
flammation de  la  peau. 

DERMATOBIA  {dèr')  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  bra- 
chycères,  famille  des  œstridcs,  comprenant  des  mouches 
propres  À  l'Amériquo  du 
Sud,  et  dont  les  larves 
vivent  en  parasites  sous 
la  peau  de  divers  mam- 
mifères  et  môme  de 
l'honime. 

—  Encvcl.  L'espèce  la 
plus  remarquable  du 
genre,  grise,  avec  la  tête 
rouge  et  l'abdomen  bleu 
d'acier,  est  répandue  dans 
toute  l'Amérique  du  Sud. 
Sa  larve,  ou  ver  macaque  {berne  et  torcel,  moyocuil  des 
Mexicains),  sort  de  l'oeui  pondu  par  la  mouche  sur  la  peau, 
dans  les  régions  poilues,  s'y  enfonce  et  provoque  des  tu- 
meurs, des  phlcgrnons  qui  peuvent  amener  des  accidents 
tétaniques  et  la  mort.  Los  indigènes  combattent  ces  pa- 
rasites par  des  cataplasmes  de  tabac;  on  emploie  plus 
utilement  l'acide  pheniquc. 

DERMATOBLASTÉES  {dèr',  sté)  D.  f.  pi.  Division  d'al- 
ffuen  érâino8permées,.à  frondes  celluleuses,  paroachyma- 


Dermatochélyde. 


Dcrmatobia  (gr.  d'un  liera). 


teuses,  membraneuses,   foliacées  ou  tubuleuses.  Genres 
principaux  :  ulve,  prasiole,  entéromerphe,  etc.  —  Une  der- 

MATOBLASTKE. 

DERMATOBRANCHE  OU  DERMATOBRANCHUS  {dèr', 
kuss)  n.  m.  Genre  do  mollusques  gastéropodes  dermato- 
branches,  type  de  la  famille  ces  dermatobranchidés,  com- 
prenant des  animaux  marins  à  bouclier  tentaculaire  ovale, 
disposé  en  large,  à  pied  étroit.  (Les  dermatobranches  habi- 
tent l'océan  Indien.  L'espèce  type  est  le  dermatobranchus 
ornât  us.) 

DERMATOBRANCHES  {dèr")  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  mol- 
lusques gastéropodes  opisthobranches,  comprenant  des 
animaux  marins  dont  les  branchies,  quand  elles  existent, 
ne  sont  jamais  recouvertes  par  le  manteau,  mais  qui  n'en 
possèdent  pas  le  plus  souvent  et  respirent  par  la  peau, 
(Les  dermatobranches  adultes  n'ont  pas  de  coquille,  mais 
leurs  embryons  et  leurs  larves  en  sont  pourvus  ;  on  divise 
ces  mollusques  en  saccoglosses  et  gymnobranches.)  —  Un 

DERMATOBRANCHE. 

DERMATOBRANCHIDÉS  {dèr')  n.  m.  pi.  Famille  de  mol- 
lusques dermatobranches,  caractérisés  par  l'absence  com- 
plète de  branchies,  et  renfermant  le  genre  unique  der- 
matobranche.  (Les  dermatobranchidés  appartiennent  au 
groupe  des  saccoglosses.)  —  Un  dermatobranchidé. 

DERMATOCALYX  {dèr,  likss)  n.  m.  Genre  do  scrofula- 
riacées-chélonées.  (C'est  un  arbuste  glabre  de  Costa-Rica.) 

DERMATOCHÉLYDE  {dèr',  ké  )  OU  DERMATOCHELYS 
(der',  ké-liss)  n.  f.  Genre  de  tortues  t^'pe  de  la  tribu  des 
dermatochélydi- 
7iés ,  dont  le  seul  re- 
présentant vivant  est 
la  tortue  luth,  mais 
qui  compte  des  es- 
pèces fossiles  depuis 
l'époque   jurassique. 

—  Enctcl.  La  der- 
matochélyde  luth,  tor- 
tue à  cuir,  tortue  luth 
ou  sphargis  coriace, 
est  le  plus  grand  de 
tous  les  chéloniens  ;  elle  peut  atteindre  2  mètres  de  long  et 
un  poids  de  600  kilogrammes.  Entièrement  recouverte 
d'une  enveloppe  coriace,  présentant  sept  carènes  longitu- 
dinales sur  le  dos,  elle  est  en  forme  de  cœur,  et  pointue 
en  arrière.  Vivant  de  poissons  et  de  mollusques,  elle  fré- 
quente dans  toutes  les  mers  du  globe  et  pond  ses  nom- 
breux œufs  sur  les  côtes  du  Brésil  et  de  l'Inde.  Rare 
partout,  no  se  montrant  guère  qu'en  haute  mer.  on  la 
vue  parfois  sur  les  côtes  de  France.  Quand  on  s'en  em- 
pare, elle  pousse  des  hurlements  d'une  puissance  extraor- 
dinaire. 

DERMATOCHÉLYDINÉS  {dèr*,  ké-li)  n.  m.  pi.  Tribu  de 
reptiles  chéloniens,  famille  des  chéloniidés,  comprenant 
le  genre  dermatochélyde.  Syn.  sphargis.  —  Un  dermato- 

CHELTDINÉ. 

DERMATODE  {dèr')  ou  DERMATODES  {dèr',  dèss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  ryn- 
chophores,  famille  des  curculioui- 
dés,  tribu  descyphinés,  comprenant 
des  cliarançons  de  taille  moyenne, 
d'une  coloration  uniformément 
grise,  jaunâtre  ou  verte,  et  dont  on 
connaît  une  douzaine  d'espèces  ha- 
bitant l'archipel  indien,  le  Japon 
et  l'Australie. 

DERMATODECTE  {dèr\  dèkt')  OU 
DERMATODECTES  (  dèr',  dé-ktèss) 
n.  m.  Genre  d'acariens,  famille  des 
sarcoptidés,  comprenant  des  formes 
très  petites,  oblongues,  munies  de 
deux  appendices  postérieurs,  qui 
vivent  en  parasites  sur  les  bœufs,  Dermato.lecte 

les    chevaux,    etc.   (Les    dermato-  (gr-  75  fois), 

dectes  se   tiennent  sur  l'épiderme 

de  leurs  hôtes  sans  s'enfoncer  dans  la  peau,  comme  les 
sarcoptes  de  la  gale.) 

DERMATODÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  sticte. 

DERMATODONTE  {dèr'  —  du  gr.  denna,  atos,  peau,  et 
odous,  ontus,  dentj  adj.  Hist.  nat.  Dont  les  dents  sont  im- 
plantées sous  la  peau  seulement. 

DERMATODYNIE  n.  f.  Art  vétér.  V.  DERMODYNIE. 

DERMATOGASTRES  {dèr,  gasstr)  n.  m.  pi.  Tribu  de 
champignons  gastêromycètes.  —  Un  dermatogastre. 

DERMATOGÈNE  {dèr',  jèn  —  du  gr.  dey^na,  atos,  peau, 
et  génésis,  génération)  n.  m.  Nom  créé  par  Hanstein  pour 
désigner  le  tissu  jeune  qui,  au  sommet  de  la  tige  ou  de 
la  racine,  donne  naissance  à  l'épiderme  ou  à  la  coiffe. 

DERMATOGRAPHE  {dèr  —  du  gr.  derma,  atos,  peau,  et 
graphein,  décrire)  n.  m.  Auteur  d'une  dermatograpbie. 

DERMATOGRAPHIE  {dèr,  fî  —  rad.  dermatographe)  n.  f. 
Anat.  Description  de  la  peau. 

DERMATOIDE  {dèr'  —  du  gr.  derma,  atos,  peau,  et  eidos, 
aspect)  adj.  Anat.  Qui  a  la  consistance  de  la  peau. 

—  Hist.  nat.  Qui  a  l'apparence  du  cuir. 
DERMATOLOGIE  {dèr',  ji  —  du  gr.  derma,  atos,  peau, 

et  logos,  discours,  traité)  n.  f.  Partie  de  la  médecine  qui 
s'occupe  des  maladies  de  la  peau,  ii  On  dit  quelquefois 

DERMATOPATUOLOGIE. 

—  Encycl.  Les  maladies  de  la  peau  ont  été  connues  de 
tout  temps,  surtou;  en  Orient.  Les  Grecs  et  les  Romains, 
en  raison  de  leurs  habitudes  de  propreté;  les  Germains, 
les  Celtes  et  les  Angles,  par  suite  des  conditions  ambian- 
tes, en  souffrirent  pou,  et  c'est  seulement  au  moyen  âge, 
après  les  invasions  sarrasines  et  les  expéditions  des  croi- 
sés, que  nous  voyons  les  affections  cutanées  se  répandre 
et  couvrir  l'Europe  sous  deux  formes  principales  :  la  lèpre 
et  la  syphilis.  Il  faut  arriver  à  la  fin  du  xviii"  siècle  et  au 
commencement  du  xix'  pour  assister  à  une  systématisa- 
tion do  plus  on  plus  complète  des  maladies  cutanées.  Les 
travaux  do  Pasteur  et  de  son  école  ont  éclairé  le  méca- 
nisme do  la  production  de  beaucoup  de  dermatoses,  en 
montrant  l'action  des  bactéries  et  surtout  de  leurs  toxines, 
de  mémo  que  les  nouvelles  notions  acquises  sur  la  physio- 
logie de  la  nutrition  et  sur  la  physiologie  des  liquides  (ou 


642 

humeurs,  comme  on  disait  autrefois)  du  milieu  intérieur 
ont  élucidé  la  pathogénie  des  muscles,  des  inflammations 
locales,  des  dartres,  des  éruptions  dites  symptomatiquos, 
qui  toutes,  maintenant,  se  rattachent  logiquement  à  des 
dystrophies.  Il  résulte  de  là  que  les  maladies  cutanées, 
abstraction  faite  des  érosions,  mortifications,  altérations 
professionnelles,  reconnaissent  deux  causes  :  lune  interne, 
dystrophie  locale  ou  nutrition  générale  défectueuse,  reten- 
tissant sur  tous  les  appareils  et  particulièrement  sur  le 
système  nerveux,  modifiant  la  nature  des  déchets  de  fonc- 
tionnement et  le  taux  de  leur  élimination  ;  l'autre  externe  ; 
mais,  ici,  il  faut  distinguer  d'une  part  les  macroparasites 
(gale,  phtiriase)  des  microparasites  (bactéries),  et  d'autre 
part  les  lésions  ou  les  altérations  que  les  bactéries  déter- 
minent par  elles-mêmes,  localement,  de  celles  que  la 
généralisation  dans  l'organisme  de  leurs  toxines  entraîne 
(fièvres  exanthématiques,  éruptions  des  maladies  infec- 
tieuses, des  sérums,  etc.)  V.  dermatose. 

DERMATOLOGIQUE  {dér',  Jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 
dermatologie. 

DERMATOLOGISTE  [dèr  jisst')  n.  m.  Savant  qui  s'oc- 
cupe de  dermatologie. 

DERMATOLYSIE  {dèr',  zî  —  du  gr.  derma,  atos,  peau, 
et  lusis,  relâchement)  n.  f.  Maladie  caractérisée  par  le 
relâchement  de  la  peau. 

—  Enctcl.  Cette  maladie  est  ordinairement  congénitale. 
Le  relâchement  de  la  peau  qui  se  plie  sur  elle-même,  sur- 
tout à  la  face,  au  cou,  aux  paupières,  au  ventre,  n'en  est 
pas  le  seul  symptôme  :  il  y  a  épaississement  du  derme  et 
hypertrophie  du  névrilème'^des  filets  nerveux  sous-cutanés 
constituant  de  véritables  névroses. 

DERMATOPATHIE  (^/èr",  tî  —  du  gT.  derma,  atos,  peau, 
et  pat/ios,  souffrance  )  n.  f.  Pathol.  Maladie  de  la  peau  en 
général,  il  On  dit  aussi  dermopathie. 

DERMATOPATHOLOGIE  n.   f.    Méd.  V.    DERMATOLOGIE. 

DERMATOPHAGOIDE  {dèr')  ou  DERMADOPHAGOIDES 

{dér',  go'i-dèss')  n.  m.  Genre  d'acariens,  de  la  famille  des 
sarcoptidés,  renfermant  des  animaux  microscopiques,  qui 
vivent  parfois  en  parasites  sur  la  peau  des  Européens  et 
des  Asiatiques. 

DERMATOPHIDE  {dèr' —  du  gr.  derma,  atos,  peau,  et 
ophis,  serpent)  n.  m.  et  adj.  Hist.  nat.  Qui  a  la  peau  nue. 

DERMATO PHILIDÉS  {dér')  ou  DÉMODÉCIDÉS  {si)  n.  m. 
pi.  Famille  d'acariens,  comprenant  de  petites  mites 
vermiformes,  allongées,  à  suçoir  muni  de  stylets,  à 
quatre  paires  de  pattes.  —  Un  dermatgphilidé  ou  dé- 
modécidé. 

—  Encycl.  Les  dermatophiUdés  sortent  de  l'œuf  munis 
seulement  de  trois  paires  de  pattes  et  avec  un  abdomen 
beaucoup  plus  long  que  celui  des  adultes.  Ces  acariens 
sont  tous  parasites  et  vivent  dans  les  glandes  sébacées  et 
les  follicules  pileux  des  animaux  et  de  l'homme,  chez  le- 
quel ils  produisent  de  l'acné;  chez  les  chiens,  ils  produi- 
sent une  sorte  de  gale.  Genre  principal  :  demodex. 

DERMATOPODE  {dèr'  —  du  ^r.  derma,  atos,  peau,  et 
pous,  podiis,  pied)  adj.  Zool.  Qui  a  les  pieds  recouverts 
seulement  de  peau. 

DERMATOPTÈRES  {dér)  n.  m.  pi.  Zool.  Groupe  de  mam- 
mifères insectivores,  comprenant  les  galéopithèques,  ani- 
maux rangés  jadis  parmi  les  lémuriens.  (V.  galéopithèque.) 
—  Un  DERMA TOPTERE.  Il  On  dit  aussi  dermoptères. 

—  Entom.  Groupe  d'insectes  orthoptères,  comprenant 
les  forficules  et  plus  ordinairement  appelés  coureurs. 

DERMATOPHILUS  {dèr,  luss)  n.  m.  Nom  scientifique 
des  puces  du  genre  chique. 

DERMATORRAGIE  {dér',  to-ra-jî  —  du  gr.  derma,  atos, 
peau,  et  régnumi,  je  romps)  n.  f.  Prétendue  effusion  du 
sang  à  travers  la  peau. 

—  Encycl.  Les  hémorragies  cutanées  spontanées  sont 
relativement  rares,  car  il  ne  faut  les  confondre  ni  avec 
les  pétéchies,  ni  avec  les  accidents  de  l'hémophilie  ;  elles 
peuvent,  cependant,  survenir  quand  le  système  vasculaire 
tout  entier  est  atteint,  ou  quand  les  lésions  des  tuniques 
artérielles  et  surtout  veineuses  sont  localisées  à  la  péri- 
phérie. Le  pronostic  —  sauf,  bien  entendu,  les  cas  de  trau- 
matisme —  en  est  toujours  grave;  il  faut,  alors,  recourir 
aux  hémostatiques  topiques  habituels  II  parait  évident 
que  certaines  hémorragies  peuvent  se  faire  par  l'orifice  des 
glandes  sudorîpares;  mais  ce  cas  est  tout  à  fait  excep- 
tionnel. 

DERMATORRHÉE  {dér',  to-ré  —  du  gr.  derma,  atos, 
peau,  et  rhéein,  couler)  n.  f.  Sudation  abondante. 

—  Encycl.  Les  sueurs  abondantes  se  produisent  dans 
certaines  maladies,  notamment  à  la  période  de  déferves- 
cence  ;  elles  peuvent  aussi  survenir  à  la  suite  d'une  in- 
gestion (ou  injection  hypodermique  suvtont)  de  pi locarpine. 
De  plus,  comme  la  de'rmatorrhèe  peut  être  le  résultat  des 
conditions  ambiantes  (température  élevée)  ou  d'une  dispo- 
sition constitutionnelle  spéciale,  il  est  impossible  de  l'ap- 

Fliquer  au  diagnostic  d'une  maladie  détermmée.  Cependant, 
observation  de  la  nature,  des  qualités  et  de  la  composition 
de  la  sueur  ne  doit  pas  être  négligée  en  clinique,  car  elle 
fournit  souvent,  par  les  matériaux  de  déchet  qu'elle  con- 
tient, des  indications  précieuses. 

DERMATOSCLÉROSE  {dèr,  skié  —  du  gr.  derma,  atos, 
peau,  et  sklêros,  dur)  n.  f.  Sclérose,  induration  du  derme. 

—  Encycl.  L'induration  du  tissu  cellulaire  sous-cutané 
résulte  de  l'hypergenèsedes  éléments  conjonctifs,  qui  en- 
traîne la  mort  des  éléments  cellulaires  par  dystrophie  et 
dégénérescence.  La  derinatoscléi-ose  peut  survenir  par  un 
trouble  circulatoire  ou  nerveux,  consécutif  à  une  lésion 
centrale.  II  ne  faut  pas  la  confondre  avec  l'épaississe- 
nient  normal  ou  mou  et  les  indurations  professionnelles  do 
l'épiderme. 

DERMATOSE  {dèr'  —  du  gr.  derma,  atos,  peau)  n.  f.  Ma- 
ladie quelconque  de  la  peau. 

—  Encycl.  Les  dermatoses  sont  d'origine  externe  ou 
d'origine  interne  :  dans  le  premier  cas,  elles  dérivent  d'une 
irritation  cutanée,  superficielle,  mécanique  ou  parasitaire  ; 
dans  le  second,  qui  est  de  beaucoup  le  plus  fréquent,  elles 
sont  la  manifestation  d'une  affection  génorîilo,  d'où  le 
nom  de  syijhilides,  d'hcrpétides,  de  scrofulides,  etc.,  qu'on 
leur  a  donné.  De  plus,  certaines  éruptions,  qui  se  rappro- 
chent des  dermatoses  proprement  dites,  apparaissent  au 
cours  de  plusieurs  maladies   aiguës   (fièvres  exanthéma- 


643 

tiques  notammont)  ot  sorvont  A  los  caractériser.  La  forme 
oxtt-nouro  (érythùme,  tacho,  papule,  puiitulo,  vi'îsiculo)  do 
la  ilerinatoso  u'a  donc  ici  qu"uuo  iniportanco  secoiniairo, 
ot  c'est  la  cause  profonde  qui  doit  ossontiolloment  servir 
do  guido  dans  le  traitement  thérapeutique.  Le  traitement 
sera  donc  local  ot  superlîciel,  s'il  s'agit  d'irritation  miica- 
niquo  ou  parasitaire;  il  sera  général,  au  contraire,  quand 
les  dermatoses  sont  d'origine  interne,  et  visera  à  combat- 
tre, suivant  les  cas,  la  syphilis,  Varthritismc,  la  scrofule, 
V anémie,  Vô.  faiblesse  congénitale,  lumiséi'c physiologique,  oie. 
Quant  aux  éruptions  des  liôvros  oxanthômatiques,  elles  n'en- 
traînent, en  général,  aucun  traitement  spécial. 

DERMATOSIQUE(Je;r',siX-"— rad.rferma(ose)adj.Pathol. 
Qui  aj^partiont  aux  maladies  do  la  peau  eu  général. 

DERMATOSOMB  [dèr'  —  du  gr.  derma,  ntos,  peau,  et 
soma,  corps)  n.  m.  Nom  donné  par  Wiosnor  à  dos  corpus- 
cules élémentaires  hypothétiques,  dont  la  réunion  consti- 
tuerait la  membrane  dos  cellules  végétales  juxtaposés  à  la 
manière  des  pierres  d'une  construction.  (Ces  corpuscules, 
doués  d'une  vie  propre,  se  multiplieraient  par  bipartitions 
successives,  pour  permettre  la  croissance  de  ta  membrane.) 

DERMATOTOMIE  {dèr',  mî  —  du  gr.  denna,  atos,  poau, 
et  toini-,  section)  n.  f.  .\nat.  Dissection  de  la  poau. 

DERME  ydèi'tn'  —  du  çr.  derma,  peau)  n.  m.  Tissu  qui 
constitue  la  couche  protonde  de  la  peau. 

—  Kncycl.  Le  derme  est  la  partie  fondamentale  de  la 
peau;  situé  sous  l'épidémie,  par  sa  résistance,  son  élasti- 
cité, sa  sensibilité,  il  protège  les  parties  sous-jacentes. 

Il  est  constitué  par  des  libres  conjonctives,  élasticjucs, 
musculeuses  et  quelque  peu  de  tissu  adipeux.  Les  hbrcs 
musculaires  s'insèrent  sur  le  fond  des  follicules  piloux.  et, 
quand  elles  se  contractent,  elles  donnent  lieu  au  phéno- 
mène bien  connu  dit  chair  de  poule. 

Dans  l'épaisseur  du  derme,  surtout  à  sa  partie  superfi- 
cielle, se  trouvent  de  petites  éminences,  les  papilles,  qui 
renferment  soit  les  vaisseaux,  soit  les  corpuscules  du  tact. 
C'est  le  derme  de  certains  animaux  qui,  préparé  par  le 
tannage,  constitue  le  cuir. 

DERMESTE  {dèr'-mèsst')  ou  DERMESTES  (dèr'-mè-slèss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  type  Je  la  famille  des 
det^mestidi's,  comprenant  des 
formes  do  taille  moyenne,  allon- 

tées,  veloutées  ou  pubesceates, 
ont  on  connaît  plus  de  cin- 
quante espèi.'cs  répandues  sur- 
tout dans  l'hémisphère  boréal, 
et  aussi  en  Australie,  au  Na- 
tal, etc. 

—  Enctcl.  Les  dermestes  sont 
des  insectes  très  nuisibles,  la 
plupart  d'entre  eux  se  nourris- 
sant surtout   de  pelletries,  de    Dennesteetsalarve(gr.3f.). 
fourrures.  Le  dermeste  du  lard 

attaque  les  viandes  salées,  le  fromage,  le  pain  ;  sa  larve 
abonde  dans  tous  les  recoins  obscurs  des  magasins,  chez 
les  charcutiers,  et  aussi  chez  les  fourreurs,  les  empail- 
leurs, etc.  Les  dermestes  attaquent  les  rayons  de  cire,  plutôt 
dans  les  magasins  ou  on  les  conserve,  que  dans  les  ruches. 
DERMESTIDÉS  {dèr'-mèss)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes 
coléoptères  clavicornes,  renfermant  de  nombreux  genres 
ayant  pour  caractères  communs  :  front  muni  d'un  ocelle, 
antennes  rétractiles,  tarses  toujours  de  cinq  articles, 
élytres  longs,  arrondis,  et  recouvrant  l'abdomen.  —  Un 

DERMESTIUÉ. 

—  Encycl.  Répandus  surtout  dans  les  régions  froides 
et  tempérées,  les  dermestidés  se  nourrissent,  à  l'état  de 
larves,  de  matières  animales,  aussi  bien  de  la  chair  des  ca- 
davres que  des  cuirs,  des  fourrures,  des  provisions,  salai- 
sons et  conserves,  et  beaucoup  se  rendent  très  nuisibles  : 
les  attagènes  dévastent  les  magasins  des  fourreurs  et  des 
plumassiers  avec  les  dermestes  et  les  anthrènes.  Les  lar- 
ves, allongées,  velues,  sont  souvent  terminées  postérieu- 
rement par  de  grands  çinceaux  de  poils. C'est  surtout  dans 
l'hémisphère  boréal  qu  abondent  les  dermestidés.  Genres 
principaux  ;  dermeste,  attagène,  mégatome,  globicornis,  ha- 
drotome,  trogoderme,  ctesias,  anthrène,  trinodes,  orphilus. 

DERMINUS  {dèr',  nuss)  n.  m.  Bot.  Groupe  d'agarics,  ron- 
ff>r:naiit  les  formes  à  spores  brun  jaunâtre  ou  ferrugineux. 

DERMIQUE  {dèr'-ryuk')  ou  DERMIEN,  ENNE  adj.  Anat. 
Qui  a  rapport,  qui  appartient  au  derme  :  Tissu  dermique. 

DERMITE  n.  f.  Pathol.  Syn.  de  dermatite. 

DERMO.  V.  par  DERMA  ou  DERMATO  Ics  mots  Commen- 
çant par  ce  jiréfixe,  qui  ne  se  trouvent  pas  ici. 

DERMOBLASTE  {dèr',  blasst')  n.  m.  Embryon  végétal, 
dont  le  cotylédon  est  formé  d'une  membrane  se  rompant 
irrégulièrement. 

DERMOCARPE  {dèr')  n.  m.  Genre  d'algues  squamariôos, 
à  fronde  horizontale,  à  sporanges  piriformes,  émettant  de 
nombreuses  sporulos  globuleuses.  {L'espèce  type  du  genre 
est  le  dn-mocarpe  violet.) 

DERMODACTYLE  ou  DERMODACTYLUS  (dèr,  luss)  n.  m. 
Genre  do  reptiles  protérosauriens,  famille  des  ornitho- 
cbéiridés,  <-omprenant  do  grandes  formes  massives,  qui 
ressemblent  aux  ptérodactyles,  et,  comme  eux,  douées 
sans  doute  do  la  faculté  de  voler.  (Les  dermodactyles  ne 
sont  connus  que  par  des  débris  fossiles  dans  le  jurassique 
supérieur  du  Colorado.) 

DERMODYNIE  (du  gr.  derma,  peau,  et  oduml,  douleur) 
n.  f.  Atfefiirm  nerveuse  do  la  peau  qui  a  été  observée  sur 
le  cheval  et  sur  la  vache,  ot  qui  s'accompagne  do  violentes 
démangeaisons  avec  ruades,  sueurs,  etc.  (On  la  traite  par 
les  bromures  ù.  l'intérieur.)  Syn.  dkrmatodvnii;. 

DERMOGÉNIE  Idèr',  jé-ni  —  du  gr.  derma,  peau,  et 
géiitt.s,  gén('-ration)  n.  f.  Embryul.  Formation  de  la  peau. 

DERMOGRAPHIE.  Méd.  V.  URTICAIRE  artificielle. 

DERMOÏDE  (dèr  —  du  gr.  derma,  peau,  ot  cidos,  aspect  i 
ailj.  Anal,  Qui  se  rapporte  à.  la  peau. 

—  Pathol.  Kyste  aermoi'fe.  Tumeur  caractérisée  par  la 
présence  dans  ses  cavités  de  productions  cutanées  comme 
épidorme,  matière  sébacée,  poils,  dents,  ongles. 

—  Encvcl.  Pathol.  Los  kystes  dermotdrs,  qu'il  no  faut 
pas  confondre  avec  des  inclusions  fœtales,  peuvent  .se 
rattacher  A  doux  causes  :  P  l'hétôrotopie  plastique  ou  la 
formation  du  tissu  cutané  dans  une  partie  o\\  il  n'existe 
pas  normalement;  2"  l'introrsion  hétéro(opi(iuo, c'est-ù-dire 
l'invagHiîii  ion.  au  cours  du  développenienl  de  l'embryon, 
d'un  rejili  de  la  peau  (feuillet  externe  du  hlastodormoV  Ils 


siègent  ordinairement  au  cou,  à  Tanglo  des  sourcils, 
quel(|uofois  dans  los  méninges,  le  poumon,  le  l'oie,  los 
i.iitestins,  los  ovaires,  les  testicules.  Ces  tumeurs  peuvent 
être  gênantes  ou  disgracieuses  lorsqu'elles  sont  externes. 
L'extirpation  en  est  alors  facile. 

DERMOPTÈRES  n.  m.  pi.  Zool.  V.  DBRMATOriKRES. 

DERMORRHYNQUE  {dùr'-mo-rink'  ^  d\i  gr.  derma,  poa.n, 
et  rhiiiikhus,  lu'cj  adj.  Ornith.  Qui  a  le  bec  couvert  de  peau. 

DERMOSPORÉ,  ÉE  {dèr\  spu)  adj.  lîot.  Qui  rossemblo  à 
un  dormosporion.  Il  Ou  dit  aussi  dkbmosi'orik,  iîk. 

—  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  champignons,  ayant  pour  type 
le  genre  aennosporion.  —  Un  di;kmosfork. 

DERMOSPORION  {dèr\  spo)n.  m.  Bot.  Genre  do  cham- 
pignons gymuocétes,  do  la  tribu  des  tuberculariées. 

DERNBACHITC  (de  Dernbach,  dans  le  Nassau)  n.  f. 
Sulfate   hydraté  naturel  de  plomb  ot  do  fer.   Syn.  do 

BKUDANTlTi;. 

Dernburg  (Henri),  jurisconsulte  allemand,  né  à 
Mayence  en  1829.  Successivement  professeur  à  Hoidol- 
borg,  à  Zurich,  Halle  et  Berlin,  il  a  fait  partie  do  la- 
Chambre  des  seigneurs,  en  iS66,  et  1873  :  il  s'est  joint  à  la 
faction  qui.  dans  cette  assemblée,  soutenait  la  politique 
de  Bismarck.  Depuis,  il  a  été  recteur  de  l'université  de 
Berlin.  Son  principal  ouvrage  est  le  Traité  du  droit  privé 
prussien  (1871-1880).  On  lui  doit  encore  :  Histoire  et  théorie 
de  la  compensation  (1854);  le  Droit  d'hypothèque  d'après  les 
principes  du  droit  romain  actuel  (1860-1864)  ;  le  Droit  de 
tutelle  de  la  monarchie  prussienne  (1875)  ;  etc. 

DernÉH,  Dernah,  ou  Derna  (la  Damis  des  an- 
ciens), ville  do  la  Tripolitaiuo  (vilayet  de  Barka  [Cyrénaï- 
quel),  au  fond  d'une  petite  baie  de  la  Méditerranée; 
2.000  hah.  Pèche,  cabotage,  beaux  jardins. 

DERNIER  {dér''ni-é)y  ÈRE  ['pour  derrenier ;  de  l'anc.  franc- 
derrain;  lat.  pop.  deretramis,  de  deretro,  derrière)  adj.  Qui 
est,  qui  vient  après  tous  les  autres  :  Z  est  la  dernière 
lettre  de  l'alphabet.  Il  Qui  doit  venir  après  tous  les  autres  : 
Evénements  qui  passeront  dans  nos  annales  jusqu'à  7ws  der- 
niers neveux.  Il  Après  quoi  il  ne  reste  plus  rien  :  Employer 
jusqu'à  son  dernikr  son. 

—  Final,  qui  termine  la  carrière  :  Toucher  à  sa  dernière 
heure,  il  Qui  achève  complètement  :  Mettre  la  di-jrnikre 
main  à  un  ouvrage.  Faire  ses  derniers  préparatifs. 

—  Qui  précède  immédiatement  le  temps  actuel  :  L'armée 
DERNIERE.  Le  tuois  DERNIER.  Il  Qui  ost  plus  réccut  que  tous 
les  autres  :  Le  désespoir  tient  à  la  fois  de  la  colère  et  de  (a 
crainte,  mais  davantage  de  ce  dernier  sentiment.  (Lélut.) 

—  Suprême,  extrême  en  bien  ou  en  mal  :  Le  dernier 
degré  de  perfection.  Le  dernier  avilisse/nent.  Il  Intime,  plus 
petit  que  tous  les  autres  :  Jusque  dans  les  derniers  détails, 
l'économie  tout  entière  des  poissons  contraste  avec  celle  des 
oiseaux.  (G.  Cuv.)  ii  Décisif,  qui  l'emporte  sur  tous  les  au- 
tres :  L'hérédité  est  l'espoir  au  ménage,  le  contrefort  de  la 
famille,  la  raison  dernière  de  la  propriété.  (Proudh.) 

—  Dernier  bien.  Extrême  perfection  :  Coiffure  du  der- 
nier bien.  Il  Parfaite,  complète  intimité  ;ye  suisrfii  dernier 
BIEN  avec  Voltaire.  (M™"  du  Deli'ant.)  Il  Dernier  mot.  Con- 
ditions, concessions  au  delà  desquelles  on  est  fermement 
résolu  à  ne  pas  aller,  n  Au  dernier  mot.  Sans  en  rien 
rabattre  ou  sans  y  rien  ajouter,  il  En  dernier  lieu,  .\  la 
fin.  la  dernière  fois.  |]  En  dernière  mialyse,  Pour  terminer, 
pour  conclure,  en  résumé,  on  définitive,  il  C'est  le  der- 
nier homme,  la  dernière  femme  à  qui.  C'est  à  lui,  à  elle 
moins  qu'à  tout  autre  que.  il  Dernier  cri.  V.  cri.  ii  Dernier 
bateau.  Y.  bateau. 

—  Coût.  anc.  Dernier  vivant,  tout  tenant.  Dans  les  cou- 
tumes d'Artois  et  de  Cambrésis,  Epoux  survivant  qui  pro- 
fitait en  totalité  d'une  acquisition  faite  en  commun  pen- 
dant le  mariage,  en  vertu  d'une  stipulation  expresse  que 
la  coutume  autorisait. 

—  Substantiv.  La  personne,  la  chose  qui  vient  après 
toutes  les  autres,  dans  le  temps,  la  place,  le  rang,  etc.  : 
Le  dernier  des  mendiants  est  un  homme  comyjie  le  roi.  (Fré- 
déric H.)  ti  Celui  qui  survit  à  tous  les  autres  :  Le  dernier 
de  sa  famille,  de  sa  race.  Se  faire  tuer  jusqu'au  dernier. 

Il  Celui,  celle  dont  on  vient  de  parler,  après  avoir  parlé 
dos  autres,  dans  l'ordre  du  discours  :  Il  y  a  plus  d'outils 
que  d'ouvriers,  et  de  ces  derniers /)^«s  de  mauvais  que  d'ex- 
cellents. (La  Bruy.) 

—  Le  dernier  des.  Celui  qui  met  fin  à  la  série  des  : 
Philopœmen  fut  le  dernier  des  Grecs,  n  Le  plus  vil,  le  plus 
méprisable  ou  le  plus  misérable  :  /.riDERNiiîRE  des  créatures. 

—  Prov.  :  Aux  derniers  les  bons.  Ce  qui  reste  après 
le  choix  des  autres,  ou  Ce  qui  vient  à  la  fin,  est  souvent 
le  meilleur. 

—  n.  m.  Littér.  Dernière  syllabe  ou  dorniôro  partie  du 
mot  d'une  charade  : 

Mon  tout  sur  mon  premier  fait  ouïr  mon  dernier. 
(Charade  sur  h;  mot  pinso7ï.) 

—  Jeux.  A  la  paume,  Chacune  des  doux  parties  de  la 
galerie  les  plus  éloignées  de  la  corde,  il  Avoir  le  dernier. 
Etre  touché  le  dernier,  à  certains  jeux  de  course,  ot  fig. 
(vieux)  Laisser  l'avantage  à  l'adversaire,  il  Auj.  signifie,  au 
contraire,  Avoir  la  dernière  réplique,  parler  le  dernier.  lOu 
dit  aussi,  dans  ce  dernier  sens,  avoir  le  dernier  mot.) 

—  adj.  Jeu,  Joueur  qui  no  doit  jouer  qu'après  (|uo  tous 
les  autres  joueurs  ont  joué  -.Joueur  dernier  en  cartes.  (On 
dit  aussi  :  Joueur  en  dernivr.) 

—  Ali.us.  iiist.  :  Les  derniers  Romains.  Le  dernier  des 
OrecB,  Mots  qui  s'emploient  taniiH  sérieusement,  tantôt 
ironi(juement,  pour  désigner  tous  ceux  qui  conservent  la 
tradition  d'un  passé  qu'ils  sont  presque  seuls  à  représenter. 
C'est  une  allusion  à  lîrutus  et  à  Cassius.  qui  conservèrent 
dans  uno  société  on  décadence  les  mœurs  et  los  vertus 
des  anciens  temps,  et  à  Philopœmen,  en  qui  l'amour  do 
la  liberté,  chez  les  Grecs,  jeta  son  dernier  éclat. 

Dernier  des  Mohicans  (le),  roman  de  Fonimoro 
Cooper,  qui  est  considéré  comme  son  chef-d'œuvre  (1826'). 
—  A  travers  les  solitudes  de  l'.Vmérique  du  Nord,  pleines 
de  dangers  do  toutes  sortes,  un  officier  anglais,  Duncan 
Heyvard,  reconduit  à  leur  père  deux  jeunes  filles,  Alice  ot 
Cora.  Il  a  pris  pour  guide  le  Renard-Subtil,  Indien  perfide 
nui  les  égare  ù  dessoin.  Le  jeune  officier  est  obligé  (Je 
uoniandor  son  chemin  à  un  chasseur,  connu  sous  le  nom 
d'Œil-do-Faucon  ou  la  Longuo-Carabino,  qu'il  trouve  cau- 
sant avec  doux  Indiens  do  la  tribu  dos  Delawaros.  Ce  chas- 
seur, issu  de  parontsouropôens,ostdovonu  àmoîtié  Indien  : 
mais  il  n'a  pu  s'attacher  qu'aux  Delawaros,  les  .seuls 
qui  aient  quelque  loyauté.  C'est  avec  los  chefs  de  cette 
tribu,  le  Grund-Sor 


orpont  et  lo  Cerf-Agilo,  son  fils,  qu'il  con- 


DERMATOSIQUE   —    DÉROBER 

versait  lorsqu'il  fut  abordé  par  Heyvard.  Œil-de-Faucon 
fait  comprendre  au  jeune  liommo  la  trahison  du  Renard- 
Subiit  et  leur  sert  de  guide,  accompagné  do  ses  deux 
amis,  (pli  sont  les  derniers  membres  vivants  de  la  famille 
d^^s  Mohicans.  L'auteur  met  alors  sous  les  yeux  du  lecteur 
uno  multitude  do  scènes  tantôt  gaies,  tantôt  terribles, 
propres  à  peindre  le  caractère  et  los  habitudes  des  In- 
diens sous  los  aspects  les  plus  divers.  Il  engage  plusieurs 
combats  dans  lesquels  ptîrisseut  la  charmante  Cora,  le 
Ronard-Subtil  ot  le  Cerf-Agile,  ot  termine  lo  roman  par 
l'union  d'Hoyvard  et  d'Alice. 

Cet  ouvrage  est,  avec  la  Prairie,  celui  qui  mot  le 
mieux  en  relief  les  qualités  do  Coopor  :  lo  talent  descriptif, 
l'art  de  soutenir  l'intérêt,  tout  en  peignant  avec  exactitude 
les  mœurs,  les  usages,  les  coutumes,  la  vie  accidontôo  dos 
anciennes  peuplades  de  l'Amérique  du  Nord. 

Dernier  duel  de  PEspagne  (li:)  [El  postrer  duelo  de 
Espana],  drame  en  trois  journées,  on  vers,  do  Calderon. 
—  L'auteur  s'est  inspiré  d'un  fait  historique,  raconté  par 
Sandoval  dans  son  Histoire  de  Charles-Quint;  une  sort© 
de  duel  juridique,  comme  celui  de  Jarnac  et  de  La  Châ- 
teigneraie  sous  Henri  H,  auquel  assista  toute  la  cour  de 
l'empereur,  à  Valladolid.  Ce  drame  a  été  traduit  par  La 
Beaumelle,  dans  ses  Chefs-d' œuvres  de  théâtres  étrangers. 

Dernier  Goth  d'Espagne  (le),  drame  de  Lope  do 
Vega,  ayant  pour  sujet  uno  légende  célèbre  dans  le 
Jiomancero.  mais  qui  est  dénuée  do  tout  fondement  histo- 
rique. —  D'après  cette  légende,  lo  dernier  roi  goth  d'Es- 
pagne, don  Rodrigue,  passionnément  épris  de  la  belle 
Florinde,  fille  du  comte  Julien,  l'aurait  violentée,  et  le 
comte,  par  vengeance,  aurait  livré  aux  Arabes  Coûta, 
dont  il  était  le  gouverneur.  L'invasion  arabe  et  la  bataille 
de  Guadalète,  où  Rodrigue  perd  son  trône  et  la  vie,  ser- 
vent de  dénouement  au  drame. 

Dernier  jour  de  Pompéi  (le).  V.  Pompêi. 

Dernier  jour  d'un  condamné  (le),  par  V.  Hugo 
(1829).  —  L'illustro  écrivain,  qui  a  lutté  toute  sa  vie  contre 
la  peine  de  mort,  la  combat  dans  cette  œuvre,  non  par 
des  arguments  philosophiques,  mais  en  poussant  jusqu'à 
ses  extrêmes  limites  lo  sentiment  de  l'etTroi.  Que  l'on  se 
figure  un  malheureux  condamné  au  châtiment  suprême, 
et  voyant  approcher  l'heure  fatale.  Victor  Hugo,  poète 
encore  plus  que  romancier,  traduit  ses  pleurs,  son  râle, 
son  agonie;  comme  s'il  le  voyait,  il  le  suit  dans  ses  mou- 
vements convulsifs  pour  briser  la  chaîne  de  ses  pieds,  la 
corde  de  ses  mains;  comme  s'il  le  devinait,  il  écrit  ses 
pensées,  les  pensées  terrifiantes,  horribles,  qui  doivent  se 
presser  en  l'esprit  d'un  condamné  à  mort  au  dernier  jour, 
à  la  dernière  minute  de  sa  vie.  «  C'est  à  en  devenir  fou  », 
disait  Jules  Janin  en  parlant  de  cette  agonie,  qui  dure  pen- 
dant trois  cents  pages.  —  L'œuvre,  au  seul  point  de  vue 
littéraire,  et  abstraction  faite  de  la  thèse  soutenue  par 
l'auteur,  contient  des  pages  admirables. 

Dernier  jour  d'un  condanmé  (le),  tableau  de 
Munkacsy  (1870).  —  En  Hongrie,  quand  un  homme  a  été 
condamné  à  mort,  le  public  est  admis  à  le  visiter  dans  son 
cachot  durant  les  trois  jours  qui  précèdent  l'exécution. 
C'est  cette  coutume  que  retrace  le  tableau  de  Munkacsy. 
Dans  une  salle  basse,  éclairée  d'un  jour  douteux  tombant 
d'un  soupirail,  le  condamné  est  assis,  les  fers  aux  pieds, 
devant  une  petite  table  que  recouvre  un  drap  blanc  bordé 
de  noir  et  sur  laquelle  un  crucifix  se  dresse  entre  deux 
cierges  allumés.  Sa  femme,  debout  près  de  lui.  s'est  re- 
tournée vers  le  mur  pour  cacher  sa  nonto  et  étouffer  ses 
sanglots;  son  enfant,  fillette  aux  cheveux  blonds,  ne  com- 
prend pas  ce  qui  se  passe  et  regarde  avec  un  étonnement 
naïf.  Les  gens  venus  pour  visiter  le  prisonnier  ressentent 
eux-mêmes  un  vague  efi!"roi.  A  terre  est  une  assiette  où 
chacun  dépose  son  olfrande  :  l'argent  ainsi  recueilli  servira 
à  faire  dire  des  messes  pour  le  repos  de  l'âme  du  supplicié. 

Dernières  cartouches  (les).  V.  cartouches. 

Derniers  jours  de  Jérusalem  (les).  V.  Jérusalem. 

Derniers  rebelles  (les\  tableau  de  Benjamin  Constant 
(1880).  A  été  placé  au  musée  du  Luxembourg.  —  Devant  un 
grand  mur  de  briques,  percé  d'une  porto  ogivale  de  stylo 
massif,  qui  sert  d'entrée  à  la  ville  de  Maroc,  s'étend  une 
plaine  sablonneuse  où  sont  couchés,  dans  un  alignement 
symétrique,  les  chefs  des  tribus  révol- 
tées, qu'on  a  amenés,  morts  ou  vifs,  de- 
vant le  sultan.  Pittoresque,  dramatique 
ot  colorée,  telle  est  la  scène  originale 
représentée  au  vif  par  le  peintre. 

DERNIÈREMENT  adv.  H  y  a  peu  do 
temps. 

DERNIER-NÉ  n.  m.  Se  dit  d'un  enfant 
né  le  dernier  dans  uno  famille,  n  PI.  Des 
DEKNiERs-NÉs.  Il  Co  mot  06  s'omploio  pas 
au  féminin. 

Dernis  (en  slave  Dmis),  comm. 
d'Austro-IIongrie  (Dalmatie  [cercle  do 
Zaraj),  près  de  la  Cicola,  affluent  de  la 
Kerka;  20.500  liab. 

DÉRO  n.  f.  Genre  d'annélides  oligo- 
chètes  limicoles.  famille  des  naïdos, 
comprenant  do  petits  vers  d'eau  douce, 
transparents,  annelés,  dont  lo  corps  so  Dtïro. 

termine  par  un  large  pavillon  rétrac- 
t  ile  cilié.  (Chez  les  déros,  raccroissemont  dos  sogmonts  se 
fait  d'arrière  en  avant,  de  nouveaux  segments  s  ajoutant 
aux  autres,  à  mesure  quo  l'individu  grandit.  L'espèce  type 
du  genre  habite  los  ruisseaux,  et  vit  dans  la  vaso,  sous 
les  pierres.) 

DÉROBADE  n.  f.  En  T.  do  turf,  ActioD  do  so  dérober. 

DÉROBEMENT  (man)  n.  m.  Action  do  dérober,  do  voler. 

DÉROBEMENT  (mim  —  Tud.  robe)  n.  m.  Arcliit.  Tracé 
fait  à  l'aide  tlo  l'épuro  qu'on  rapporte  directement  sur  la 
pierre  équarrie. 

DÉROBER  (du  préf.  dé,  et  de  l'anc.  franc,  rober,  volor, 
d'ong.  gorm.:  allem.  rauben,  même  sens)  v.  a.  Volor, 
lirendre  furtivement  :  Dbrobkr  un  porte-monnaie.  Il  Pillor» 
dépouiller  do  sou  bien  : 

Nos  aïi'ux  ont  pensô  prt^squo  tout  oa  qu'on  ponsn; 
Lcui's  (écrits  sont  don  vols  qu'Us  non»  ont  TnltH  d'avanoa. 
Mais  le  romèdo  ost  sliiiplo,  il  faut  fidro  commo  eus  : 
Us  nous  ont  dérobés,  dérobons  uo»  neveux. 

PiRON. 

(Cet  emploi  du  verho  ost  inusité,  bien  quo  voter  ait  fré- 
quommont  un  sens  tout  &  fait  analogue.) 


DEROBEUR   —  DEROULEDE 

—  Fîg.  Extorquer,  gagner,  obtenir  par  des  moyens  illi- 
cites, illégitimes  ou  peu  honnôtes  :  Avoir  l'art  âe  mettre 
en  œuvre  de  médiocres  qualités  dérobe  l'estime  et  donne 
souvent  plus  de  réputation  que  le  vrai  md^nVe.  {La  Rochef.) 

Il  S'approprier  par  le  plagiat,  par  l'imitation,  par  l'étude: 
Dkrobek  des  chapitres  entiers  à  un  auteur  ignoré,  il  Sous- 
traire, ravir,  empêcher  de  jouir  de,  de  se  livrer  ou  d'être 
sujet  à  :  Dérober  à  quelqu  un  le  fruit  de  ses  travaux.  Dé- 
rober quelqu'un  à  ses  préoccupations.  Dérober  un  crimi- 
nel au  châtiment  qu'il  mérite. 

—  Poétiq.  Cacher,  empêcher  de  voir,  de  pénétrer  : 
JVuages  qui  dérobent  le  ciel  aiix  reqards  des  matelots. 
Dérober  son  bonheur  à  l'indiscrétion  des  faux  amis. 

—  Loc.  div.  :  Dérober  un  secret.  Le  surprendre  adroite- 
ment. Il  Dérober  un  baiser.  Le  prendre  par  surprise. 

—  Fauconn.  Dérober  les  sojviettes.  Se  dit  de  Toîseau  qui 
s'en  va  sans  être  congédié. 

—  Mar.  Dérober  le  vent  à  un  bâtiment^  Le  lui  intercep- 
ter en  passant  près  de  lui. 

—  Véner.  Dérober  la  voie.  Se  dit  du  chien  qui,  à  la  tête 
de  la  meute,  chasse  sans  crier. 

Dérobé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dérober. 

—  Par  e,\t.  Caché,  secret  :  Escalier  dérobé. 

—  Heures  dérobées.  Heures  qu'on  prend  sur  ses  occupa- 
tions habituelles,  sur  son  travail  ordinaire   :   Lii^e  à  ses 

HEURES  DÉROBÉES. 

—  Agric.  Culture  dérobée,  Culture  de  courte  durée  qui 
peut  se  faire,  en  quelque  sorte  à  la  dérobée,  entre  deux 
cultures  principales. 

—  Art  culin.  Dépouillé  de  sa  robe,  de  sa  première  peau, 
de  son  écorce  :  Fève  dérobée. 

—  'Ma.aèg.  Pied  dérobé^  Pied  d'un  cheval  dont  la  corne 
est  usée. 

—  Loc.  adv.  :  A  la  dérobée,  Furtivement,  en  cachette. 

Se  dérober,  v.  pr.  Etre  dérobé,  ii  Dérober  à  soi,  se  pri- 
ver de  :  Se  dérober  un  repas,  il  Echapper  en  se  retirant  : 
s'en  aller  furtivement,  et  tig.,  Eviter  une  discussion,  la 
fuir  :  Se  dérober  d'un  salon,  d'un  cercle,  d'une  société. 
Chercher  à  se  dérober,  il  Se  soustraire  ;  disparaître  ;  Se 
dérober  à  la  vue,  aux  coups,  a  l'admiration,  il  Se  cacher  : 
Le  chevreuil  est  plus  habile  à  Se  dérober  que   le  cerf. 

ti  Rester  caché,  inconnu. 

—  Se  dérober  sous.  En  parlant  des  genoux.  Se  dit  do 
quelqu'un  dont  les  genoux  vacillent,  faiblissent,  qui  a 
peine  à  se  soutenir. 

—  Manèg.  Echapper  tout  à  coup,  et  par  un  mouvement 
brusque,  àla  main  de  son  cavalier  :  Ce  cheval  est  bon,  mais 
il  a  te  défaut  de  se  dérober. 

—  Turf.  Se  dit  d'un  cheval  qui  refuse  soit  le  départ, 
soit  un  obstacle,  ou  qui  s'engage  sur  une  piste  autre  que 
celle  qu'il  devait  suivre. 

—  Syn.  Dérober,  attraper,  détrousser,  etc.  V.  ATTR.U'ER. 

—  Anton.  Rendre,  restituer. 

DEROBEUR,  CUSE  n.  et  adj.  Se  dit  de  celui,  de  celle 
qui  se  dérobe. 

DÉROCHAGE  {c/)aj')  n.  m.  Action  de  dérocher  les  métaux 
et  l'émail  à  l'eau-forte;  résultat  de  cette  action. 

—  Enctcl.  L'opération  du  dérochage  consiste  à  enlever 
de  la  surface  du  métal,  que  l'on  a  préalablement  recuit 
pour  faire  disparaître  les  corps  gras  qui  souillent  cette 
surface,  les  oxydes  qui  se  sont  produits  pendant  le  recuit. 
On  déroche  les  métaux  au  moyen  d'acide  sulfurique  étendu 
d'eau.  La  solution  dans  laquelle  on  plonge  le  métal  no 
doit  contenir  qu'im  dixième  d'acide.  On  remplace  souvent 
l'acide  sulfurique  par  l'acide  azotique  étendu  dans  les 
mêmes  proportions.  On  lave  ensuite  le  métal  à  l'eau  pure. 

DÉROCHEMENT  {mari  —  rad.  dérocher)  n.  m.  Enlève- 
ment de  roches  en  mer  ou  en  rivière,  dans  le  but  d'obtenir 
un  chenal  d'une  profondeur  plus  considérable. 

DÉROCHER  (du  préf.  prlv.  dé,  et  de  rocher)  v.  a.  Techn. 
Opérer  le  dérochage  des  métaux,  de  l'émail. 

—  Fauconn.  :  J^  faucon  déroche  les  bêtes  à  quatre 
pieds.  Se  dit  de  l'oiseau  qui,  en  poursuivant  des  quadru- 
pèdes, les  oblige  à  se  précipiter  de  la  pointe  des  rochers 
pour  échapper  aux  coups  d'ailes  et  de  serres  qu'il  leur 
porte. 

Déroché,  ée  part.  pass.  Fauconn.  Qui  s'est  élancé  de  la 
pointe  d'un  rocher  :  Gibier  déroché. 
Se  dérocher,  v.  pr.  Etre  déroché. 

DEROCRANIA  (dé)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  cicindélidés,  tribu  des  collyrinés, 
comprenant  des  formes  allongées  et  grêles,  à  tête  étroite, 
très  étranglée  à  la  base,  et  semblant  portée  par  un  long 
cou.  (On  connaît  sept  ou  huit  espèces  de  derocrania ;  toutes 
habitent  exclusivement  l'île  de  Ceylan  ;  elles  sont  de  taille 
médiocre,  de  couleurs  sombres  et  uniformes,  et  fréquen- 
tent sur  les  roches  des  torrents,  dans  les  montagnes.) 

DÉRODER  (du  préf.  dé,  et  du  lat.  rodere,  ronger)  v.  a. 
Abattre  dans  une  forêt  lo  bois  qui  dépérit,  en  enlevant 
aussi  les  souches. 

DeRODON  (David),  philosophe  et  théologien  prote.s- 
tant,  né  à  Die  en  1600,  mort  à  Genève  en  1664.  Il  s'était 
converti  au  catholicisme  en  1631  et  publia  à  cotte  occasion 
un  ouvrage  intitulé  :  Quatre  raisons  pour  lesquelles  on  doit 
quitter  la  religion  prétendue  réformée  (1631).  Mais  il  ne 
tarda  pas  à  retourner  au  protestantisme.  Professeur  de 
philosophie  à  Orango  et  à  Nimes,  il  soutint  de  nombreuses 
controverses  contre  les  jésuites  et  contre  ses  coreligion- 
naires, qui  l'accusaient  d  être  plus  le  disciple  d'Aristote  que 
celui  do  l'Evangile.  Exilé  do  France,  il  se  retira  à  Genève. 

DÉRODYME  Mu  gr.  déré,  COU,  et  didumos,  double)  n.  m. 
Monstre  ayant  deux  têtes  et  deux  cous  sur  un  seul  corps. 

DERŒMERA  <dé-ré-mé)  n.  m.  Bot.  Genre  d'orchidées- 
ophrydées,  ayant  le  labelle  en  sac  éperonné.  (L'espèce 
type,  derœmera  sguamata,  habite  l'Abyssinie.) 

DÉROGATION  {si-on  —  lat.  derogatio  ;  de  derogare,  dé- 
rotrcrj  n.  f.  Action  do  déroger;  résultat  de  cette  action  : 
DÉROGATION  à  une  loi,  à  un  traité,  à  un  usage.  Dérogation 
expresse.  DÉaoGATiON  tacite. 

—  Encycl.  Dr.  Lo  pouvoir  législatif  peut  toujours  dé- 
roger aux  lois  qui  n'émanent  que  de  lui,  en  les  abrogeant 
ou  en  les  modifiant.  Les  particuliers  ne  peuvent  pas  déro- 

fer  aux  lois  qui  sont  d'ordre  public  ou  qui  intéressent  les 
onnes  mœurs,  mais  ils  peuvent  déroger  à  celles  qui  ne 
mettent  on  jou  que  des  intérêts  privés.  Quant  aux  conven- 
tions d'ordre  privé,  les  contractants  peuvent  y  déroger  en 
tout  on  on  partie,  par  un  nouvel  accord  do  leurs  volontés. 


La  dérogation  aux  lois  ou  aux  conventions,  lorsqu'elle  est 
possible,  peut  se  faire  d'une  manière  expresse  ou  tacite. 

DÉROGATOIRE  (to-ar')  adj.  Dr.  Qui  contient  une  dé- 
rogation, qui  a  le  caractère  d'une  dérogation  :  Acte  dé- 
rogatoire. 

—  Encvcl.  Dr.  On  appelle  clause  dérogatoire,  on  ma- 
tière de  testament,  celle  qui  déclare  nuls  tous  testaments 
qui  pourraient  être  faits  ultérieurement.  L'usage  de  sem- 
blables clauses  était  très  répandu  autrefois.  L'ordonnance 
de  1735  les  prohiba.  Elles  sont  aussi  interdites  aujourd'hui, 
le  testament  étant  essentiellement  révocable. 

DÉROGEANCE  {janss  —  rad.  déroger)  n.  f.  Acte  par 
lequel  on  porte  atteinte  à  la  dignité  de  son  origine  ou  de 
son  rang. 

—  Par  ext.  Infraction,  atteinte  :  L'infidélité  est  une  dé- 
ROGEANCE  à  uos  evgogeinen/s.  (Vauven.) 

—  Encycl.  Féod.  La  dérogeance  était  la  perte  volontaire 
de  la  qualité  de  noble,  résultant  de  l'exercice  de  certains 
métiers  ou  de  certaines  professions.  Il  ne  faut  pas  la  con- 
fondre avec  la  déchéance,  qui  était  la  conséquence  do  con- 
damnations infamantes.  On  rang^eait  parmi  les  actes  dé- 
rogeants tout  exercice  d'un  métier,  excepté  la  verrerie  : 
tout  trafic,  excepté  le  trafic  maritime  (ordonn.  de  1629, 
art.  452)  et  le  commerce  en  gros  (ordonn.  de  1701).  Dn 
gentilhomme  pouvait  cultiver  ses  terres  sans  déroger  ; 
mais  il  dérogeait  en  prenant  à  ferme  et  on  exploitant 
comme  fermier  les  terres  d'autrui.  Certains  postes  infé- 
rieurs, comme  ceux  de  sergent,  procureur,  huissier,  fai- 
saient aussi  déroger. 

La  dérogeance  n'était  pas,  comme  la  déchéance,  défi- 
nitive et  irréparable.  Elle  cessait  dès  que  lo  gentilhomme 
renonçait  à  la  profession  dérogeante.  S'il  prenait  souvent 
des  lettres  de  réhabilitation,  c'était  pour  avoir  un  témoi- 
gnage public  qu'il  avait  cessé  de  déroger.  La  nécessité 
absolue  de  ces  lettres  n'existait  que  pour  le  petit-fils,  silo 
père  et  le  fils  avaient  continué  l'acte  dérogeant. 

DÉROGEANT  (jrt"),  ANTE  adj.  Qui  commet  ou  constitue 
une  dérogation. 

DÉROGER  {je  —  lat.  derogare  ;  du  préf.  de,  et  de  rogare, 
demander)  v.  n.  Porter  atteinte,  constituer  une  infraction 
ou  une  exception  :  Les  privilèges  dêrorent  au  droit  com- 
mun. Il  Par  ext.  Agir  contrairement  à  :  Pour  faire  so7i  che- 
min on  peut  déroger  une  fois  par  hasard  à  ses  principes. 
(Scribe.)  n  Déchoir  de  la  dignité  de  son  rang,  de  sa  nais- 
sance, do  sa  réputation  :  Prendre  des  terres  à  ferme,  tenir 
boutique,  etc.,  était  autrefois  déroger  à  7toblesse. 

DÉROI  {ro-a)  n.  m.  Somme  que  l'on  payait  chaque  jour 
à  la  maison  où  étaient  logés  les  officiers  de  la  bouche  du 
roi,  lorsque  la  cour  était  en  marche. 

DÉROIDIR  {ro-a)  v.  a.  Forme  vieillie  de  déraidir. 

DÉRÔLEMENT  (ynan  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  rôle) 
n.  m.  Action  d'eflfacer,  de  retrancher  du  rôle.  [C'est  à  peu 
près  lo  mémo  sens  que  celui  de  desenbôlement.] 

DÉROLOMINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
rliynchophores,  famille  des  platyrrhynidés,  caractérisés 
par  leur  prothorax  muni  d'un  rebord  latéral,  et  compre- 
nant les  genres  deroloinus  et  everges.  —  Un  dérolominé. 

DEROLOMUS  {dé,  muss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  type  de  la  tribu  des  dérolominés, 
comprenant  des  charançons  à  rostre  peu  arqué,  avec 
scrobes  médians  atteignant  le  bord  inférieur  des  yeux. 

—  Encycl.  Les  derohmus  sont  de  taille  médiocre , 
oblongs,  finement  pubescents  ;  leurs  cuisses  possèdent 
toutes  une  grosse  dent;  on  en  connaît  une  douzaine  d'es- 
pèces répandues  sur  lo  globe,  principalement  en  Afrique; 
deux  habitent  l'Europe  (France,  Espagne  et  Sicile). 

DerÔME  (Lcopold),  publiciste  français,  né  à  Houvin 
(Pas-de-Calais)  en  1833,  mort  à  Paris  en  1889.  A  son  début, 
il  publia  plusieurs  Essais,  Notices,  fut  attaché  à  la  biblio- 
thèque do  la  Sorbonne  en  qualité  do  sous-bibliothécaire,  et 
collabora  au  Grand  Dictionnaire  Larousse.  Parmi  des  tra- 
vaux, très  différents  par  leur  objet  et  par  leur  étendue, 
on  peut  citer  :  De  l'éducation  au  xix"  siècle  (1863)  ;  Frédé- 
ric Il  et  les  idées  religieuses  au  xiii"5iéc^e(i864)  ;  la  Science 
et  le  Surnaturel  (1864);  la  Philosophie  éclectique  (1865); 
J.-J.  Dousseau,  ses  idées  et  leur  influence  (1868)  ;  le  Luxe 
des  livres  (1879)  ;  Causeries  d'un  ayni  des  livres  (1887);  etc. 

DÉROMPAGE  {ron-paj')  n.  m.  Action  de  dérompro  :  Le 
DÉROMPAOE  d'un  pré.  Le  dérompage  des  chinons. 

—  En  T.  de  manuf.,  Opération  mécanique  qui  a  pour  objet 
d'enlever  l'excès  d'apprêt  que  l'on  a  donné  à  une  étone. 

11  On  dit  également  buiser  la  carte. 

DÉROMPEUSE  {ron)  n.  f.  Machine  qui  est  destinée  à 
enlever  l'excès  d'apprêt  que  l'on  donne  généralement  aux 
étoffes  et  tissus  afin  qu'ils  aient  plus  de  main.  (Cette  ma- 
chine se  compose  de  deux  séries  de  rouleaux  métalliques  : 
les  uns  lisses,  les  autres  hérissés  d'aspérités.  On  fait  pas- 
ser le  tissu  entre  ces  cylindres,  qui  reçoivent  un  mouve- 
ment do  rotation.) 

DÉROMPOIR  {ron-po-ar')  n.  m.  Table  munie  d'une  série 
de  lames  tranchantes  placées  horizontalement  au  moyen 
desquelles  on  divise  les  chiffons  en  petits  morceaux  au 
sortir  du  pourrissoir,  avant  l'opération  de  l'effilochage. 

DÉROMPRE  {l'onpr'  —  du  préf.  dé,  et  du  lat.  rumpere, 
rompre)  v.  a.  Rompre,  diviser,  couper  :  Plusieurs  nations 
estiment  horrible  et  cmel  de  tourmenter  et  de  dérompre  un 
homme.  (Montaigne.)  [Vieux.] 

—  Agric.  Dérompre  un  pré.  Le  rompre,  en  fouir  lo  sol. 

—  Fauconn.  Se  dit  de  l'oiseau  qui  fond  sur  sa  proie  et 
la  précipite  à  terre  par  un  coup  violent. 

—  Manuf.  Enlever  l'excès  d'apprêt  donné  à  une  étoffe, 
en  la  soumettant  à  l'action  do  la  dérompeuse. 

—  Techn.  Dérompre  les  chiffons.  Les  diviser  en  petits 
morceaux  au  sortir  du  pourrissoir. 

Se  dérompre,  v.  pr.  Etre  dérompu. 

DEROPLOA  {dé)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  hélé- 
roptèros,  famille  dos  pentatomidés,  tribu  des  graphoso- 
minés,  comprenant  des  punaises  australiennes  do  petite 
taillo,  à  tête  carrée,  écnancrée  en  avant,  à  gros  yeux 
pédoncules,  à  antennes  courtes,  à  bec  court,  leur  prôilio 
rax  recourbé  en  avant.  On  en  connaît  doux  espèces,  d'un 
brun  ferrugineux. 

DER0PTYU8  (dé,  pti-uss)  n.  m.  Sous-genro  do  perro- 
quets proprement  dits  (;î«i7ï(ïcus),  comprenant  comme  seule 


644 

espèce  le  papegai  accipitrin  (deroptyus  accipitrinus),  per- 
roquet violet  de  Guinée.  V.  papugai. 

DÉROQUER  {ké  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  roc)  v.  a.  Fau- 
conn. Syn.  de  dérocher. 

—  Agric.  Extirper  les  mauvaises  herbes  d'un  terrain 
rocailleux,  mais  labourable. 

—  Jeux.  Aux  échecs,  Empêcher  lo  roi  de  son  adversaire 
de  roquer,  il  Au  croquet,  Chasser  au  loin  la  boule  d'un 
adversaire,  pour  le  mettre  dans  l'impossibilité  do  roqutr. 

DerOSNE  (François),  inventeur  français,  né  et  mort  à 
Paris  (1774-1855).  C'est  lui  qui  imagina  le  briquet  phos- 
phorique,  appareil  employé  partout  avant  l'invention  des 
allumettes  pnosphorées  à  friction.  Il  fit  connaître  la  pro- 
priété décolorante  du  charbon  et  découvrit  le  sel  ou  narco- 
Une  de  Derosne,  que  Sertuoner  et  Robiquet  décomposèron  t 
ensuite  en  morpliine  et  narcotine. 

Derosne  (Louis-Charles),  chimiste  et  mécanicien  fran- 
çais, frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  1780,  mort  en  1846 . 
Il  se  livra  à  des  recherches  sur  l'acide  pyro-acétique  fourni 
par  la  distillation  de  l'acétate  de  cuivro,  puis  découvrit 
divers  procédés  pour  blanchir  le  sucro  brut  au  moyen  de 
l'alcool  à  33"  (1808).  On  lui  doit,  en  outre,  l'application  du 
charbon  à  la  purification  des  sirops  de  sucre  ;  la  fabrication 
du  noir  animal  par  la  carbonisation  des  os  (1813),  l'appareil 
distillatoire  continu  (1817),  en  usago  dans  les  raffineries  de 
sucre;  l'emploi  du  sang  frais  desséché  à  une  basse  tempé- 
rature pour  clarifier  les  sirops  sucrés,  etc.  Il  a  publié  un 
Traité  complet  sur  le  sucre  européen  de  betterave  (traduit 
de  l'allemand,  de  D.  Angar),  en  collaboration  avec  Acliard 
(1812),  et  la  Fabrication  du  sucre  aux  colonies,  en  collabo- 
ration avec  J.-F.  Cail  (1843.)  En  1825,  Charles  Derosne 
s'associa  avec  Cail  et  fonda  avec  lui  l'usine  de  Chaillot. 
Depuis  l'établissement  des  chemins  do  fer,  Derosne  et  Cail 
joignirent  à  leur  fabrication  la  construction  des  machines 
à  vapeur. 

Derosne  (Charles-Bernard),  écrivain  français,  né  à 
Paris  en  1S25,  est  petit-fils  du  chimiste  et  manufacturier 
Louis-Charles  Derosne.  Il  a  été  capitaine  d'état-major, 
officier  d'ordonnance  du  prince  impérial  et  a  publié:  Dix 
ans  d'impérialisme  en  France  (1863);  Mémoires  sur  la  reine 
Jlortense  {19,6Z)',  Ifans  tous  les  pays  (1864),  ainsi  que  de 
bonnes  traductions  de  romans,  anglais  et  autres,  dont 
quelques-uns  en  collaboration  avec  sa  femme,  l'ancienne 
actrice  de  la  Comédie-Française,  Judith.  —  Son  frère, 
LÉoN-jEAN-BiiRNARD  Dcrosne,  né  à  Paris  en  1839,  avocat, 
puis  journaHste,  a  collaboré  notamment  à  la  «  République 
française  »,  au  <i  XIX*  Siècle  »  et  au  «  Gil  Blas  »,  où  il  a 
fait  avec  autorité  la  critique  dramatique  jusqu'en  1899. 
On  lui  doit  doux  recueils  d'études,  remarqualilcs  par  le 
fond  et  par  les  qualités  du  style  :  Types  et  travers  (1883); 
Sur  le  r//(1893). 

Derosne.  Apic.  v.  ruche. 

DÉROSTOME  OU  DEROSTOMA  {dé,  slo)  n.  m.  Genre  do 

vers  turbellariés,  type  de  la  famille  des  dérostomidés ,  com- 
prenant des  petites  formes  d'eau  douce,  renflées  en  avant, 
atténuées  en  arrière,  dont  le  pharynx  s'ouvre  en  une  fente 
étroite.  (On  connaît  quelques  espèces  de  dérostomes; 
toutes  sont  petites,  blanchâtres,  transparentes  ;  elles  vivent 
en  Europe  parmi  les  confervos,  les  lentilles  d'eau. 

DÉROSTOMIDÉS  (sto)  n.  m.  pi.  Famille  de  vers  turbel- 
lariés rhabdocèles,  caractérisés  par  leur  bouche  s'ou- 
vrant  un  peu  en  arrière  du  bord  antérieur  du  corps,  et  par 
leur  pharynx  renflé.  (Les  genres  principaux  sont  :  deros- 
toma,  vortex,  catenula,  etc.)  —  Un  derostomidé. 

DÉROTRÈMES  n.  m.  pi.  Groupe  de  batraciens  urodèles 
ichtyoïdes,  comprenant  ceux  qui,  comme  les  amphiumes 
et  les  ménopomes,  n'ont  pas  de  branchies,  mais  i)ossédent 
ordinairement  une  ouverture  branchiale  do  chaque  côté  du 
cou,  pendant  toute  leur  vie.  —  Un  dérotrème. 

—  Encycl.  Les  dérotrèmes  ont  des  maxillaires  supérieurs 
et  des  dents  palatines  placées  ordinairement  sur  un  seul 
rang,  ce  en  quoi  ils  diffèrent  des  pérennibranches.  Il»  se 
divisent  en  deux  familles  :  amphiumidés,  ménopomidés. 

DÉROUGIR  {jir  — du  préf.  priv.  dé,  et  do  rougir)  v.  a. 
Effacer  la  couleur  rouge  de  :  Dérougir  le  teint. 

—  Intransitiv.  Perdre  sa  rougeur  ;  Objet  qui  dérougit  à 
l'air. 

Se  dérougir,  v.  pr.  Perdre  de  sa  rougeur. 

DÉROUILLEMENT  {rou-ill-e-man  [Il  mll.J)  n.  m.  Action 
de  dérouiller;  état  de  ce  qui  est  dérouillé  :  Le  dérodille- 
MENT  du  fer. 

DÉROUILLER  {rou-ill-é  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do 
rouille)  v.  a.  Otor  la  rouille  de  :  Dérouillée  un  couteau, 
une  anne. 

—  Fig.  Façonner,  former,  polir  :  L'exercice  dérouille  la 
mémoire. 

Se  dérouiller,  v.  pr.  Perdre  sa  rouille. 

—  Fig.  et  fam.  Se  dégourdir  par  l'exercice  :  Se  dé- 
rouiller les  jambes,  n  Se  former,  se  façonner,  so  polir  : 
L'esprit  se  dérouille  dans  le  commerce  du  grand  monde. 

Il  Se  remettre  au  fait  d'une  chose  qu'on  a  autrefois  apprise 
ou  pratiquée,  mais  que  l'on 
avait  plus  ou  moins  négligée 
depuis. 

DÉROULABLE  adj.  Qui  est 
susceptible  d'êtro  déroulé  : 
Echet-cau  déroulable. 

DÉROULAGE  (laj')  n.  m. 
Action  do  dérouler;  son  ré- 
sultat. 

DÉROULÈDE  (Paul),  litté- 
rateur et  homme  politique 
français,  né  h  Paris  en  1846. 
Il  donna,  en  1869,  à  la  Comé- 
die -  Française ,  un  acte  en 
vers  :  Jean  Strenner.  Engagé 
dans  les  chasseurs  à  pied  en 
1870,  il  servit  vaillamment, 
fut  décoré  et  quitta  l'arméo 
avec  lo  grade  de  lieutenant. 
En  1872,  Déroulèdo  publia  les  Dérouléde. 

Chants  du  soldat,  poésies  in- 
spirées par  l'idée  de  la  revanche,  et  suivies  dos  Nouveaux 
chants  du  soldat  (1875)  ;  puis  il  fit  jouer  à  l'Odéon  un  drame 
en  vers  :  l'Hetman,  écrivit  un  autre  drame  :  la  Mohabite 
(1882),  dont  la  représentation  fut   interdite.  Cotte  mémo 


année,  il  fut  un  dos  fondateurs  do  la  hif^uo  des  patriotes.  Il 
se  lain;a  ilans  la  itolitunio.  Kn  1SH7,  il  lit  uiio  cainpatjno  on 
favour  du  gôiioral  Houlan^^or.  Klu  doputô  d'Anyoulôino 
on  ISS9,  il  donna  sa  démission  en  1832.  Hôolu  député  dans 
la  Charente  en  isys,  comme  partisan  do  la  république 
plébiscitaire,  il  tonta,  on  iS9i3,  d'entraîner  ;\  IKlyséo  lo 
général  Koget,  pour  renverser  la  république  parlemen- 
taire, et  fut  arrt'té.  Acquitté,  on  juin,  sur  co  chef,  le 
ministère  Waldtîck-Koussoau  l'iinpluiua,  on  août,  dans  les 
poursuites  intentées,  devant  la  Haute  i:our  de  justice, 
dans  un  complot  contre  la  sûrotô  do  l'Ktat,  ot  fut  con- 
damné à  dix  ans  de  hannissoment.  Outre  les  ouvrages 
cités,  on  doit  à  Dêroulèdo  :  Marches  et  Sonneries  ^ISSl)  ; 
Chants  patriotifjues  (iSA'i)  ;  De  l'Mucation  militaire  {l882)  ; 
Monsieur  le  hulan  et  les  trois  couleurs  [\'A%\);  le  Premier  G  re- 
ntulier  de  France  ;  La  Tour  li'Aurenjue  (1886)  ;  Avant  la 
hntaille  (1886)  ;  le  Livre  de  la  Ligue  des  patriotes  (1887)  ; 
Histoire  d'amour,  roman  (1890);  le  Désarmement  1891); 
Chants  du  pai/san  (18U4),  ot  trois  pièces  :  Messïre  Du  Gucs- 
c/iH.  drame  (1S95);  la  Plus  belle  fille  du  inonde,  conto  dialo- 
gué on  vers  libres  (1897);  et  la  Mort  de  //oc/ic,  drame  (1897). 

DÉROULEMENT  {ma7i)  n.  m.  Action  do  dérouler;  résul- 
tat do  celte  action  :  Le  dkroulemknt  des  manuscrits 
d'Herculnnum  exige  de  grandes  précautions. 

—  En  T.  de  goom.,  Production  d'une  courbe  par  l'arran- 
gement dos  rayons  d'une  autre  courbo. 

DÉROULER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  rouler)  v.  a.  Etendre, 
dévelupporco  (|ui  était  roulé  :  Dkrodlkr  urte  pièce  d'éio/fe, 
un  manuscrit,  une  carte,  une  gravure,  la  corde  d'un  treuil. 

—  Poétiq.  Etaler,  dévolopper  sous  lo  regard,  montrer 
dans  toute  son  étendue  :  Le  fleuve  déroule  ses  longs  an- 
neaux au  pied  de  la  montagne . 

—  Fiç.  Mettre  sous  les  yeux,  développer  successivement 
à  l'esprit  :  Dérouler  ses  plans  à  un  ami.  Dkrouler  le  ta- 
bleau d'une  grande  époque. 

—  Géom.  Dérouler  une  courbe,  La  former  par  la  dispo- 
sition dos  rayons  d"une  autre  courbe. 

—  Typogr.  Dérouler  une  presse.  Faire  retourner  en  ar- 
rière le  train  d'une  presse  à  bras,  à  l'aide  de  la  manivelle. 

Se  dérouler,  v.  pr.  Se  développer,  après  avoir  été 
roulé.  Il  Poétiq.  S'étaler,  être  exposé  aux  regards. 

—  Fig.  Se  produire,  se  montrer  successivement,  pro- 
gressivement :  Drame  dont  l'action  se  déboule  avec  une 
grande  simplicité. 

DÉROUTANT  {tan),  ANTE  adj.  Qui  déroute, 

DÉROUTE  (du  préf.  dé,  et  de  l'oute)  n.  f.  Fuite  désor- 
donnée de  troupes  poursuivies  par  l'eunemi  :  J^ire  en  dé- 
boute. Mettre  une  armée  en  déroute. 

—  Fig.  Désordre,  désarroi,  ruine,  dérangement  complet  : 
A/faire  en  déboute.  La  société,  aux  yeux  du  philosophe,  est 
dans  un  mome7it  de  déroute.  (Lamart.) 

—  Syn.  Déroute,  défaite.  V.  défaite. 

—  Anton.  Triomphe,  victoire,  succès. 

DÉROUTE (i'AS:5AGE  DE  LA),chenal  formé  parla  Manche 
et  situé  entre  l'ile  de  Jersey  et  la  côte  ouest  du  Coteutin 
(dép.  de  la  Manche). 

DÉROUTEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  dérouter  ou  de 
se  dérouter.  (Peu  usité.) 

—  En  T.  de  navig.,  Changement  dans  la  route  indiquée 
dans  un  contrat  d'assurances  maritimes. 

DÉROUTER  (rad.  dérouie)  v.  a.  Détourner,  écarter  de  sa 
route,  faire  perdre  son  chemin  à  :  Dérouter  un  touriste. 

—  Dépister,  faire  perdre  sa  trace  à  :  Le  lièvre  déroute 
par  mille  ynoyens  les  chtisseurs  et  les  chiens.  (Dider.) 

—  Fig.  Déconcerter,  jeter  dans  l'incertitude  de  co  qu'il 
faut  faire,  dire  ou  penser  :  Dérouter  la  police,  les  curieux. 
Souvent,  pour  dérouter  la  ruse,  il  suffit  d'aller  droit. 
(Laténa.) 

Se  dérouiePt  v.  p»:.  S'égarer  de  sa  route. 

—  Fig.  Se  déconcerter,  ne  savoir  que  dire  ou  que  faire. 

—  En  T.  de  véner..  Perdre  la  voie  de  la  hôte  de  meute  : 
Les  chiens  se  déroutent. 

Deroy  (Bernard-Erasme,  comte),  général  bavarois,  né 
àMannbeim  en  1743,  mort  en  1812.  Il  fut  lieutenant  général 
des  troupes  bavaroises  alliées  de  la  France  à  Manuheim 
(1804);  il  ftt  la  campagne  do  1805,  et  se  distingua  dans 
celle  de  Prusse,  en  1806.  Il  dirigea  comme  commissaire 
adjoint  les  finances  du  royaume  jusqu'en  1809.  Rentré  dans 
le  service  actif,  il  prit  part  à  la  bataille  d'Abensberg,  et 
s'empara  d'Inspruck.  Le  roi  de  Bavière  le  nomma  général 
d'infanterie  (1811).  Fin  1812,  il  fit  la  campagne  de  Russie 
à  la  f'-'lo  des  Bavarois,  et  mourut  dos  blessures  reçues  à 
Polotzk.  Il  comptait  soixante-cinq  ans  de  service  effectif. 

DerOY  (Isidore-Laurent),  peintre  ot  lithographe  fran- 
çais, lié  ot  mort  à  Paris  (1797-1886).  Il  se  livra  à  1  étude  de 
l'aquarelle  sous  la  dinx^tion  de  (Passas,  puis  s'adonna  à  peu 

frôs  entièrement,  et  l'un  des  premiers,  à  la  lithographie. 
1  a  produit  un  grand  nombre  de  pièces  qui,  iJour  la  plu- 
part, font  parlie  de  publications  ou  d'albums. 

DÉROYALISER  {roa-ya  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  royal) 
V.  a.  Otor  les  sentiments  royalistes. 

Derpt.  Géo'.'r.  V.  Dorpat. 

Derr  et  mieux  DëR,  bourg  de  la  Nubie,  sur  la  rivo 
droite  du  Nil,  ;i  180  kil.  environ  au  S.  do  Phila»,  sur  lo  sito 
d'une  ancienne  cité  égyptienne  [Part,  la  Maison  du  dieu 
lia,  le  Soleil).  Elle  fut  sous  la  domination  turque,  du  mi- 
lieu du  xvi"  siècle  au  commencement  du  xix',  la  rési- 
donce  du  kâchef  ou  gouverneur  do  la  Nubie,  ot  elle  avait 
alors  do  3.000  ù.  l.ooo  habitants  :  elle  n'en  compte  plus 
qu'un  millier  aujourd'hui.  Elle  est  célèbre  par  son  spéos 
ou  tomi)lo  souterrain  do  Râ,  creusé  dans  lo  roc  ot  décoré 
par  Kbamsès  II,  sous  la  xix*  dynastie. 

DERRAMME  {dé-ram')  n.  m.  Serment  en  justice,  par  le- 
quel on  s'engageait  à  prouver,  surtout  par  témoins,  la 
vérité  do  co  qu'on  avan^^aif- 

DeRRAND  (François).  \  .  Dkrand. 

DerrÉCAOAIX  (Victor-Bernard),  général  ot  écrivain 
français,  né  à  Hayonne  (Basses-Pyrénées)  on  1833.  II  servit 
avec  distinction  on  Algérie  et  pondant  la  guerre  do  1870; 
devint  chef  d'oscadron  on  1874,  attaché  militaire  lieute- 
nant-colonel (1880),  professeur  à  l'Ecole  do  guerre,  dont 
il  fut  commandant  on  second  après  sa  promotion  comme 
colonel  (I8B4),  chef  du  sorvice  géographique  do  l'armôo 
(1887),  général  do  brigade  (1880),  sous-chef  du  l'éiat-major 
do  l'urméo  (1800),  ot  général  uo  divisiou  (1805).  On  lui  doit 


des  travaux  sur  l'évaluation  do  la  superficie  de  la  Franco, 
ot  dc.i  ouvrages  très  estimés,  notamment  :  Etude  sur  les 
états-mnjors  des  armées  étrangères  {\'AG'ù)  ;  Histoire  de  la 
querre  de  1870  (1871);  le  Sud  de  la  j)rovince  d'Oran  (1873); 
la  Guerre  moderne.  Stratégie,  tactique  (1885);  Des  cartes 
to/iographiques  européennes  {IS'J\). 

Derreyeh  ou  Deriah,  ville  d'Arabie,  ancienne  ca- 
pitale du  Nodjed,  rcmplacéo  aujourd'hui  par  Er-iiiad. 

DERRI  [dé-ri)  n.  m.  Couche  do  tourbe,  qui  se  trouve  à 
uni)  petite  distance  au-dessous  do  la  surface  du  sol. 

DERRICK  [dé'-rik'  —  expression  améric.)  n.  m.  Appareil 
do  soudage,  servant  à  forer  les  puits  pétrolifères.  (Il  est 
composé  d'une  sorte  do  pylône,  soutenant  une  poulie  au- 
tour do  laquelle  tourne  une  chaïiio,  laquelle  soulève  lo 
tré|ian  qui  retombe  jusqu'au  moment  où  le  trou  de  sondo 
est  arrivé  au  niveau  du  glio  pétrolifôre.) 

Derrick  (Samuol),  littérateur  anglais,  né  on  1724, 
mort  en  I7t!9.  II  fut  marchand  drapier,  écrivain  et  acteur, 
maître  des  cérémonies  ù  liath  et  à  Turnbridge.  Parmi  ses 
œuvres,  nous  citerons  :  la  Fortune,  rapsodïe  ;  Coup  d'œil 
sur  le  théâtre;  Lettres  de  Liverpool,  Chester,  etc. 

DERRIÈRE  (dé-ri-èj^*  —  du  préf.  lat.  de.  et  rétro,  en  ar- 
rière) prép.  Après;  dans  la  partie  postérieure,  opposée 
à  celui  qui  parle  ou  à  la  partie  principale  :  Marcher  deb- 
RlÈREi  quelqu'un.  Se  cacher  derrière  un  arbre. 

—  Par  ext.  Après,  dans  la  succession  des  temps  :  Jl 
s'élève  DERRIÈRE  nous  une  génération  nouvelle. 

—  Fig.  Comme  soutien,  sous  la  protection,  l'appui, 
l'influence  de  :  Se  retrancher  derrière  le  secret  profes- 
sionnel. 

—  PROV.  :  n  no  faut  pas  regarder  derrière  soi,  Il  ne  faut 
pas  s'arrêter  quand  uno  fois  on  s'est  engagé  dans  une 
carrière,  dans  une  entreprise. 

—  Loc.  prép.  :  De  derrière.  De  l'autre  côté  de,  dans  uno 
situation  où  Ion  est  dissimulé  par. 

—  adv.  Dans  la  partie  postérieure,  opposée  à  celui  qui 
parle:  après  soi  :  La  peur  regarde  dkrrière,  la  prudence 
regarde  devant.  (E.  de  Gir.) 

~  Fig.  Dans  une  condition  inférieure  :  Laisser  un  rival 
bien  loin  derrière,  ii  Etre  derrière.  Se  dit  d'une  personne 
qui  ne  se  montre  pas,  mais  qui  exerce  uno  influence  dans 
une  affaire,  qui  'a  soutient,  etc. 

—  Loc.  adv.  Par  derrière.  Par  la  partie  postérieure  : 
Saisir,  Attaquer  par  derrière. 

—  Setïs  devant  derrière,  La  partie  postérieure  placée 
devant.  (Se  dit  d'un  objet  tourné  de  telle  façon  que  ce 
qui  devrait  être  devant  est  placé  derrière)  :  Mettre  sa 
perruque,  son  bonnet  sens  devant  derrière. 

—  Interj.  Chass.  Derrière  1  Commandement  pour  arrêter 
un  chien  et  le  renvoyer  derrière  soi. 

—  n.  m.  Partie  postérieure,  opposée  à  la  partie  prin- 
cipale :  Le  DERRIÈRE  d'une  voiture,  d'un  habit.  Le  der- 
KiERK  de  la  tête,  w  Se  dit  absolument  de  la  partie  d'une 
maison  opposée  à  la  façade  :  Loger  sur  le  derrière. 

—  Particulièrem.  Partie  de  l'hommo  ou  d'un  animal, 
comprenant  les  fesses  et  le  fondement  :  Singes  assis  sur 
le  DERRiÈRK.  Tomber  sur  le  derrière. 

—  Pop.  Montrer  le  derrière.  Fuir  dans  un  combat. 
Il  Reculer  devant  l'exécution  de  ce  qu'on  s'était  vanté  de 

faire,  n  Avoir  des  vêtements  (et  surtout  un  pantalon)  en 
si  mauvais  état,  qu'on  peut  apercevoir  la  peau  par  les 
trous.  Il  Se  torcher  le  derrière  de  quelque  chose,  En  faire 
très  peu  de  cas.  il  5e  lever  le  derrière  le  premier.  Se  lever 
de  mauvaise  humeur. 

—  Mar.  Syn.  do  arrière  ou  do  poupe. 

—  De  derrière.  Qui  est  situé  dans  la  partie  postérieure  : 
Roues  DE  derrière,  ii  Pied  de  derrière.  Chacun  des  pieds 
d'un  animal  situés  à  la  partie  postérieure  du  corps.  — 
Fig.  Faire  rage  des  pieds  de  derrière.  Mettre  tout  en  usage 
pour  réussir,  il  Porte  de  derrière.  Ponte  d'une  maison  s'ou- 
vrant  du  côté  opposé  à  la  façade.  —  Fig.  Fau,\-fuyant, 
défaite,  échappatoire,  n  Train  de  derrièi'e,  Partie  du  train 
d'une  voiture  où  sont  les  roues  do  derrière,  n  Partie  du 
corps  d'un  animal  à  laquelle  s'attachent  les  membres 
postérieurs. 

—  En  T.  de  peint.,  on  parlant  d'un  tableau.  Signifie  lo 
fond  ou  lo  champ  do  ce  tableau.  Syn.  de  champ,  et  de  fond. 

—  Anton.  Devant,  face,  front,  côté. 

—  n.  m.  pi.  Parties  les  plus  reculées,  les  moins  fré- 
quentées d'une  ville  :  Prendre  les  derrières  pour  ne  pas 
être  vu.  ii  Derniers  corps  d'une  armée  on  marcho  ou  en 
bataille  :  Fondre  sur  les  derrières  de  l'ennemi. 

—  Encycl.  Art.  milit.  Les  derrières  d'une  armée  sont 
constitués  par  l'onsemblo  dos  troupes  et  charrois  qui  mar- 
chent derrière  les  unités  do  combat  dune  armée.  Ces 
éléments  accessoires  ont  pris  un  développement  si  consi- 
dérable, que  l'on  a  dil,  dans  chaque  corps  d'armée,  les 
échelonner  en  plusieurs  groupes,  et,  en  laissant  seule- 
ment les  trains  régimentaires  à  portée  des  combattants, 
faire  suivre  à  une  demi-journée  de  marche  le  reste  des 
impedimenta,  constitués  par  le  parc  d'artillerie,  les  con- 
vois de  subsistances  et  les  hôpitau.ic  do  campagne,  les 
boulangeries  et  les  convois  auxiliaires.  C'est  la  direction 
do  cet  ensemble  qui  constitue  les  se>'viccs  de  l'arrière. 

On  appelle  aussi  derrières  d'une  troupe  lo  terrain  situé 
en  arrière  d'elle,  et  on  dit  qu'elle  assure  ses  derrières 
quand  elle  fait  reconnaître  ot  garder  les  routes  par  les- 
quelles elle  peut  avoir  à  se  retirer. 

DERRIS  (dèr'-riss)  n.  ra.  Zool.  Gonro  d'annélidos. 

—  Bot.  Syn.  do  deguklik, 

Derry,  villo  dos    Etats-Unis  (Etat  do   Pensylvanie 

[comté  do  Westmorelandj);  7.200  hab. 

Derry,  ville  et  comté  d'Irlande.  "V.  Londonderrt. 

Derryaghy,  paroisse  d'Irlande  (prov.  d'Ulstor  [comté 
d'Antrim  ),  près  du  canal  Lagam  ;  3.600  hab.  Victoire  de 
Cootc  sur  les  Ecossais  do  Monroo  (1618). 

DerrylORAN,  paroisse  d'Irlande  (prov.  d'Ulstor  [comté 
(lo  Londonderry]);  6.550  hab. 

Derrynoose  ou  Madden,  paroisso  d'Irlande  (prov. 
tlTIslrr  ;conité  d'ArmaghJ);  1.000  hab. 

DerryvULLAN,  paroisse  d'Irlande  fprov.  d'Ulstor 
[cuintt'  de  KiTnia!iagli|),  sur  le  lac  Erne;  1.600  hab. 

DerTONA  ou  Julia-DERTONA,  villo  de  l'Italio  an- 
cieniio  (Ligurio),  entre  Gênes  et  Plaisance.  Eilo  fut  érigée 
on  colonie  romaine  par  i^milius  Scaurus.  Alboin,  roi  dos 
Lombards,  son  empara  oa  S70.  Auj.  Tortone. 


DEROULEMENT   —  DÈS 

Dertosa,  ville  de  l'Espagne  ancienne  (Tarraconaise), 
sur  l'Ebro,  capitale  des  /lai-càones.  (Elle  reçut  une  colonie 
romaine  sous  Auguste.]  Auj.  Tortose. 

pERUTA,  comm.  d'Italie  (Ombrio  [prov.  do  Pérouso])» 
près  du  Tibre  ;  5.100  hab.  Faïencerie,  mbriquo  do  potasse. 

Derval,  ch.-l.  de  cant.  do  la  Loire-Inférieure,  arrond. 
et  ;i  ■z\  kilom.  do  Chatoaubriant,  sur  un  affluent  do  la 
Chère;  3.321  hab.  Ch.  do  f.  Ouest.  Ardoisières.  Aux  en- 
virons, ruines  d'un  château  fort,  assiégé  par  Du  Guesclin, 
pris  par  los  troupes  du  duc  do  Mercœur  on  15110  et  déman- 
telé on  1503.  —  Le  canton  a  6  comm.  et  12.7-H  hab. 

Dervent,  ville  d'Austro-Hoogrio  (Bosnie  [sandjak  do 
Banjalnka]).  près  do  l'Ukrina,  affl.  de  la  Save;  4.450  hab. 
Ch.-l.  d'un  district  peuplé  do  44.000  hab.  —  Village  de  la 
Bulgarie  (Koumélie-Onentale),  arrond.  do  ICliaskeuï,  près 
d'un  affluent  de  la  Maritza;  2.620  hab. 

Dervich-PACHA,  général  et  diplomate  ottoman,  nô 
à  Constantinople  en  1817.  Il  étudia  à  Londres,  puis  suivit, 
à  Paris,  les  cours  de  l'Ecole  des  mines.  Rentré  en  Turquie, 
il  devint  directeur  de  l'Ecole  militaire  de  Constantinople, 
et  fut  promu  général  do  division  on  1849.  En  1862,  il  prit 
part  à  la  guerre  contre  le  Monténégro,  qui  se  termina  par 
la  paix  de  Scutari  ;  en  1866,  il  fut  envoyé  comme  commis- 
saire extraordinaire  dans  le  Liban  ;  en  1875,  il  fut  chargé 
do  réprimer  l'insurrection  do  l'Herzégovine,  et  s'acquitta 
de  cette  tâche  avec  cruauté;  en  1876,  il  fut  minisire  de  la 
guerre:  puis,  la  même  année,  il  fut  de  nouveau  chargé 
de  combattre  les  Monténégrins,  mais  il  échoua.  Pendant 
la  guerre  russo-turque,  il  commanda  le  corps  d'armée  de 
Batoum,  et  se  signala  par  son  courage.  En  1880,  il  rede- 
vint gouverneur  de  Salonique,  fonctions  qu'il  remplissait 
avant  la  guerre.  En  1882,  il  fut  envoyé  en  Egypte  pour 
y  maintenir  l'autorité  du  khédive,  mais  il  ny  parvint 
qu'imparfaitement.  En  1888,  il  fut  nommé  adjudant  géné- 
ral du  sultan. 

DERVICHE  (du  mot  pers.  daj^ish,  pauvre)  n.  m.  Nom 
donné,  dans  les  pays  musulmans,  et  particulièrement  en 
Perso  ot  en  Syrie,  à  des  religieux  dont  les  uns  vivent 
dans  des  sortes  de  monastères  {tekieh)^  et  dont  les  autres 
vivent  à  leur  guise  et 
voyagent  à  travers  lo 
monde  musulman. 

—  Encycl.  Leurs 
principaux  ordres  sont 
ceux  des  maulévis, 
dont  le  fondateur  est 
le  célèbre  auteur  du 
Mesnevi,  Djélal-ed-Din- 
Roumi  ;  les  nakhshi- 
bendis ,  les  bektachis , 
les  khalvetis.  Saadi  a 
dit,  dans  son  second 
chapitre  du  Gulistan, 
que  le  derviche  devait 
porter  des  vêtements 
misérables,  ne  se  nour- 
rir que  des  aumônes  vo- 
lontaires des  fidèles,  et, 
par-dessus  tout,  mener 
une  vie  chaste,  dune 
humilité  et  dune  sain- 
teté exemplaires.  Mal- 
heureusement, la  plu- 
part des  derviches  ont  oublié  toutes  ces  prescriptions,  sauf 
celles  qui  les  obligent  à  se  vêtir  de  loques  et  à  mendier, 
car  ce  sont,  en  général,  les  plus  fieffés  coquins  et  vantards 
qui  se  puissent  imaginer.  Leur  conduite  privée  est  très 
souvent  un  scandale,  au  lieu  d'être  un  modèle  d'abstinence 
et  de  vertu  ;  on  trouve  encore  dans  les  monastères  d'ordres 
célèbres,  dirigés  par  des  supérieurs  [ckeikh)  inflexibles, 
des  derviches  qui  obéissent  fidèlement  à  leur  règle  et  qui 
font  de  l'étude  et  do  la  prière  leurs  seules  occupations; 
mais  los  derviches  errants,  hurleurs  et  tourneurs,  ne  sont 
que  des  saltimbanques,  dont  le  seul  but  est  de  vivre  sans 
rien  faire,  aux  dépens  des  bonnes  âmes  naïves. 

Derviches  (pays  des),  ou  Etats  du  Mahdi 
donné  parfois,  sur  les  cartes  contemporaines,  à 
fondé  dans  le  Soudan  égyptien  par  les  derviches. 

DERVIS  {viss)  n.  m.  Syn.  de  derviche. 

Derwent,  nom  commun  à  plusieurs  rivières  d'An- 
gleterre. Une  rivière  do  co  nom  coule  dans  le  comté  de 
Derby,  finissant  dans  le  Treiit  (rivo  gauche);  une  autre 
traverse  les  landes  du  comté  d'York  et  se  jette  dans 
l'Oure;  une  troisième,  dans  le  comté  de  Cumberland,  est 
tributaire  de  la  mer  d'Irlande;  uno  quatrième  forme  la 
limite  des  comtés  do  Durham  et  de  Northumberland  et 
tombe  dans  le  Tyuo. 

Derwent,  fleuve  do  Tasmanie  (Australie),  qui  so  jette 
dans  l'océan  Pacifique. 

Derwentwater,  petit  lac  d'Angleterre  (comté  de 
Cumberland),  formé  par  le  Uenrent.  (Les  eaux  do  ce  lac 
sont  soumises  à  dos  agitations  dont  la  cause  est  incon- 
nue.) 

Derwentwater  (James  Radolyffe,  comte  de), 
homme  pulitiquu  anglais,  né  A  Londres  en  1688,  mort  en 
171G.  Descendant  d'une  famille  très  dévouée  aux  Stuarts, 
fils  d'Edward  Radclyffe  et  do  lady  Mary  Tudor,  fille  natu- 
relle do  Charles  II,  il  fut  élevé  a  la  cour  oxiléo  à  Saint- 
Germain.  Après  1705,  il  voyagea,  ot  revint  en  Anglotorro 
on  I70y.  Il  entra  dans  la  conspiration  do  1715,  dont  lo  but 
était  la  restauration  des  Stuarts.  Avec  Thomas  Forster, 
il  s'empara  de  Lancastro,  puis  do  Proston  ;  mais,  sans 
aucune  expérience  dos  choses  militaires,  los  deux  chefs 
capitulaient  bientôt  entre  les  mains  du  général  Wills,  qui 
n'avait  quo  des  forces  inférieures  et  pas  d'artillerie.  Lo 
comte  do  Derwentwater,  enfermé  à  la  1  our  de  Londres,  fut 
jugé  par  le  conseil  privé  ot  condamné  à  mort.  Il  fut  déca- 
pité sur  lo  Tower-Iiill.  —  Son  frèro,  Charles  Radclyffo, 
éprouva  lo  mémo  sort,  on  1746. 

DES  {dé)  art.  contracté,  mis  pour  de  ï.ks,  avec  les  di- 
vers sons  do  la  préposition  de.  [S'emploie  comme  pluriel 
do  un,  une,  pour  désigner  un  nombre  indéterminé]  :  Les 
plus  grands  esprits  n'ont  que  des  lumières  bornées.  (Nicole.) 
La  faiblesse  prend  souvent  dbs  résolutions  plus  violentes 
que  l'emportement.  (M"*  do  Genlis.) 

DÈS  (dé  —  du  lat.  de  ex)  prép.  Dopuis,  immédiatomeot,  à 
partir  uo,  déjà  dans,  soit  par  rapport  au  tomps,  soit  par 


Derviche  tourneur. 


Nom 

l'Etat 


DÉS 


DESAIX  DE  VEYGOUX 


rapport  au  Heu  :  Dès  demain.  Fleuve  navigable  dès  sa 
source.  C'est  être  damné  dés  ce  monde  que  d'avoir  à  plaider. 
(Mol.) 

—  Dès  en.  Suivi  d'un  participe  présent,  Même,  déjà  en  : 
L'homme,  dés  en  naissant,  crie  et  verse  des  pleurs. 

C.  d'Harleville- 

—  Loc.  adv.  Dès  lors.  A  partir  de  cette  époque  :  Napo- 
léon I"  commit,  en  faisant  la  guerre  d'Espagne,  une  faute 
énorme  :  dès  lors,  il  fut  perdu.  ii  Conséquemment  :  On  ne 
peut  établir  ce  fait  capital,  et,  dés  lors,  tombe  toute  l'accu- 
sation. {On  a  dit  autrefois  dès  là  dans  les  deux  sens.) 

—  Loc.  conj.  Dès  que.  Aussitôt  que  :  L'admiration,  comme 
la  flamme,  diminue  dès  QuW^e  n'augmente  plus.  (M°"  Nec- 
ker.)  Il  Puisque  :  Dès  que  vous  l'affirmez,  il  faut  bien  le 
croire. 

—  Dès  là  que.  Aussitôt  que  :  L'impie  était  proscrit  dès 
LÀ,  qu'j7  était  connu.  (Mass.)  [Vieux.] 

—  Loc.  prép.  Dès  avant.  Déjà  avant  :  La  nation  chinoise 
étendit,  dès  avant  iiotre  ère,  sa  domination  sur  le  Thibet 
et  sur  la  Tartarie.  (Regnard.) 

DÉS  et  DES  {dé),  autres  formes  du  préfixe  dé.  A  la  diffé- 
rence de  ce  dernier,  qui  peut  être  Tantôt  préfixe  simple, 
tantôt  préfixe  privatif,  les  formes  dés  et  des,  employées 
comme  préfixes,  sont  toujours  privatives.  C'est  pourquoi, 
contrairement  à  la  marche  adoptée  dans  les  mots  où  entre 
la  particule  dé.  nous  nous  abstiendrons,  sauf  pour  des  cas 
très  spéciaux,  d'en  donner  l'étymoiogie.  11  serait  superflu 
d'indiquer  que  désavouer  vient  de  dés,  et  avouer;  des- 
servir, de  des.  et  servir.  V.  dé. 

DÉSABONNEMENT  {bo-ne-man)  n.  m.  Action  de  désabon- 
ner, de  se  désabonner. 

DÉSABONNER  {bo-né)  v.  a.  Faire  cesser  l'abonnement 
de  :  DÉSABOXNKR  quelqu'un  à  tm  journal. 
Se  désabonner,  v.  pr.  Cesser  son  abonnement. 

DÉSABORDER  v.  a.  Faire  cesser  l'abordage.  (Vx.) 

DÉSABOUTEMENT  (man)  n.  m.  Joint  d'assemblage  formé 
par  deux  pièces  se  contre-butant  directement  et  assem- 
blées dans  une  même  mortaise.  (Si  les  deux  pièces  se  con- 
tre-butent  dans  un  bossage 
ménagé  dans  une  troisième 
pièce,  cet  assemblage  est 
dit  désaboutement  d'arma- 
ture.) 

DÉSABRITER  v.  a.  Oter 
l'abri  de  :  Désabriter  ime 
plante. 

Se  désahriter,v.  pr.  Etre 
désabrité,  dépouillé  de  son 
abri.  Il  Sortir  de  son  abri. 

DÉSABUSABLE  adj.  Qui 
peut  être  désabusé  :  £"5- 
prit.  Imagination    désabu- 

SABLE. 


1.  Désaboutement;  2.  Désabou- 
tement d'armature. 


DESABUSEMENT  (man) 
n.  m.  Action  de  désabuser;  état  d'une  personne  désabu- 
sée   :    Le    désabusement    est    la   maladie  dominante   du 
siècle.  (Ch.  Lemesle.) 

DÉSABUSER  v.  a.  Tirer  d'erreur,  faire  perdre  une  fausse 
croyance  à  :  Désabuser  quelqu'un,  l'esprit  de  quelqu'un. 
Désabusé,  ée  part.  pass.  du  v.  Désabuser. 

—  Substantiv.  Personne  désabusée  :  Les  désabusés  sou- 
pirent après  le  néant.  (Boiste.) 

—  Allus.  littér.  : 

Je  vois,  je  sais,  je  croîs  ;  je  suis  désabusée. 
Vers  de  Corneille  dans  Polycucte.  V.  Polveucte. 

Se  désabuser,  v.  pr.  Cesser  d'être  abusé,  revenir  d'une 
fausse  opinion,  d'une  fausse  idée. 

—  Syn.  Désabuser,  détromper.  Quand  une  erreur  con- 
siste seulement  dans  la  fausseté  d'un  fait,  on  détrompe  en 
montrant  que  le  fait  n'a  pas  eu  lieu;  quand  l'erreur 
entraine  à  sa  suite  des  espérances  mal  fondées,  on  fait 
plus  que  détromper  celui  qu'on  éclaire,  on  le  désabuse. 

DÉSACCEPTER  [zak'-sé-pté)  v.  a.  Refuser  ce  qu'on  avait 
d'abord  accepté.  (Vieux.) 

DÉSACCLIMATEMENT  {za-kli,  man)  n.  m.  Action  de 
désacclimater;  état  de  ce  qui  est  désacclimaté. 

DÉSACCLIMATER  {za-kli)  v.  a.  Changer  de  climat,  faire 
perdre  l'habitude  du  climat  à  :  Désacclimater  une  per- 
sonne, une  plante,  des  animaux.  11  Fig.  Enlever  à  son  milieu 
naturel. 

Se  désacclimater,  v.  pr.  Perdre  l'habitude  d'un  climat. 

DÉSACCOINTANCE  {za-kou-i7i-tanss  —  rad.  désaccoiiitej^) 
n.  f.  Abandon  de  la  société,  de  la  fréquentation  de  quel- 
qu'un. 1;  Fig.  Défaut  de  rapport,  éloignement. 

DÉSACCOINTER  Iza-kou-in)  v.  a.  Rompre  l'accointance 
de  :  DÉSACCOINTER  des  amants.  (Peu  usité.) 

DÉSACCOMMODER  (za-ko-mo)  v.  a.  Cesser  d'accommo- 
der. (Vieux.) 

DÉSACCOMPAGNER  (za-kon  [gn  mil.])  v.  n.  Cesser  d'ac- 
compagner. 

DÉSACCORD  (zn-kor'  —  subst.  verbal  de  désaccorder) 
n.  m.  Manque  d'accord  dans  les  sons,  dans  les  instru- 
meats,  dans  les  voix. 

—  Par  anal.  Défaut  de  convenance,  d'harmonie  :  Désac- 
cord entre  les  actes  et  les  paroles. 

—  Fig.  Défaut  d'entente  entre  les  personnes  ou  les  sen- 
timents; mésintelligence  :  Familles  en  désaccord. 

DÉSACCORDER  < za-kor')  v.  a.  Mus.  Détruire  l'accord 
do  :  Le  froid,  le  cfiaud,  l  humidité  désaccordent  les  in- 
struments. 

—  Par  anal.  Détruire,  cmpfichor  l'harmonie,  la  conve- 
nance do  :  Draperie  voyante  qui  désaccorde  im  tableau. 

—  Fig,«Jeter  le  désaccord,  le  dissentiment,  la  mésintel- 
ligence entre  :  Jl  suffit  parfois  d'un  racontar  pour  désac- 
corder un  ménage,  n  En  partie,  Désunir  des  fiancés  qui 
ont  fait  leurs  accordaillcs. 

Se  désaccorder,  v.  pr.  Mus.  Perdre  l'accord.  11  Fig.  Ces- 
ser de  s'accorder,  d'être  du  même  avis. 

DÉSACCOUPLEMCNT  (za-kou,  man  —  rad.  désaccoupler) 
n.  m.  Séparation  dns  objets  accouplés,  unis  par  paires  : 
DÉHArcoupLi-MiiNT  des  draps  de  lit.  11  Séparation  d'animaux 
qui  étaient  accouplés. 


DESACCOUPLER  (za-kou)  v.  a.  Séparer  ce  qui  était 
accouplé,  mis  par  paires  ;  Désaccodpler  des  draps  de 
lit.  Il  Faire  cesser  l'accouplement  de  ;  Désaccodpler  des 
pigeo7is. 

~  En  T.  de  véner.,  Enlever  à  des  chiens  courants  ac- 
couplés la  couple  qui  les  retenait  attachés  deux  à  deux, 
ou  couplés. 

Se  désaccoupler,  v.  pr.  Cesser  d'être  accouplé,  n  En  T. 
de  véner.,  Se  dit  de  chiens  courants  qui,  réunis  par  la 
couple  que  tient  un  valet  de  chiens,  s'en  débarrassent  su- 
brepticement. 

DÉSACCOUTRER  {za-kou)  V.  a.  Oter  l'accoutrement  de  ; 
Désaccoutrkr  des   masques. 
Se  désaccoutrer,  v.  pr.  Oter  son  accoutrement. 

DÉSACCOUTUMANCE  {za-kou,  'manss  —  rad.  désaccou- 
tume}-) n.  f.  Perte  d'habitude.  (Vieux.) 

DÉSACCOUTUMER  {za-kou)  v.  a.  Défaire  d'une  habi- 
tude :  On  a  bien  de  la  peine  à  désaccoutumer  un  ivrogne 
du  l'in. 

Se  désaccoutumer,  v.  pr.  Se  déshabituer. 

DÉSACCUMULER  (za-ku)  V.  a.  Détruire  l'amas  de  :  DÉ- 
saccumui,p:r  (/<',';  matériaux.  (Peu  usité.) 

DÉSACHALANDAGE  {dai'  —  rad.  désachalander)  n.  m. 
Perte  des  chalands:  état  de  ce  qui  est  désachalandé  :  Le 
manque  de  soin  entraîne  le  DÉS  achalandage  de  tout  éta- 
blissement. 

DÉSACHALANDER  v.  a.  Faire  perdre  ses  chalands, 
ses  pratiques  à  :  Un  mauvais  bruit  suffit  à  désachalander 
JU1  comiytereant,  une  boutique. 

Se  désachalander,  v.  pr.  Perdre  ses  chalands. 

DÉSACIDIFICATION  iza-si,si-on— rad.  désacidifier)n.(. 
Action  de  désacidifier  un  liquide. 

DÉSACIDIFIER  {:a-si)  v.  a.  Techn.  Détruire  l'acidité  : 
DÉSACiniFiKR  un  liquide. 

Se  désacidifier,  v.  pr.  Perdre  son  acidité. 

DÉSACIÉRATION  (za-si,  si-on)  n.  î.  Métall.  Action  de 
désaciérer  du  fer  aciéré  par  im  recuit  au  rouge  qui  le 
détrempe. 

DÉSACIÉRER  {za-si)  v.  a.  Détruire  l'aciération  du  fer 
aciéré  en  le  détrempant  par  un  fort  recuit.] 
Se  désaciérer,  v.  pr.  Perdre  son  aciération. 

DÉSAFFAIRÉ  [za-fé),  ÉE  adj.  Qui  n'a  rien  à  faire.  (Peu 
usité.)  Il  On  dit  mieux  désœuvré,  ée. 

DÉSAFFAMER  {za-fa)  v.  a.  Apaiser  la  grosse  faim  de  : 
Désaffamer  un  pauvre. 

Se  désaffamer,  v.  pr.  Cesser  d'être  affamé;  apaiser  sa 
grosse  faim. 

DÉSAFFECTATION  {za-fèk',  si-on)  n.  f.  Action  de  de- 
saffecter. 

—  Encycl.  Depuis  1793,  tous  les  gouvernements  qui  ont 
occupé  successivement  le  pouvoir  en  France  se  sont 
arrogé  le  droit  de  régler,  sans  avoir  recours  au  Parle- 
ment, V  affectation  ou  la  désaffectatioji  des  immeubles  ou 
objets  mobiliers  appartenant  à  l'Etat.  L'exemple  le  plus 
frappant  en  est.  à  Paris,  le  Panthéon,  qu'on  a  vu  passer 
sept  fois  du  culte  à  la  laïcité,  en  vertu  simplement  de 
décrets  et  d'ordonnances.  Le  même  arbitraire  a  régi  les 
biens  communaux  jusqu'à  la  loi  du  5  avril  1884  sur  l'orga- 
nisation communale.  Les  articles  120  et  169  de  cette  loi 
ont  décidé  que  l'affectation  ou  la  désaffectation  des  biens 
communaux,  qui  ont  été  consacrés,  en  dehors  du  Concor- 
dat, soit  au  culte,  soit  à  des  établissements  quelconques, 
ecclésiastiques  ou  civils,  ne  pourraient  avoir  lieu  qu'en 
vertu  d'une  délibération  du  conseil  municipal,  et  que 
celle-ci  ne  deviendrait  exécutoire  que  lorsqu'elle  aurait 
reçu  l'approbation  du  ministre  de  l'intérieur. 

DÉSAFFECTER  {za-fèk')  v.  a.  Retirer  l'affectation,  la 
destination  qu'on  avait  assignée. 

DÉSAFFECTION  (za-fè-ksi)  n.  f.  Perte  de  l'affection  : 
Encourir,  Essuyer,  Mériter  la  désaffection. 

DÉSAFFEGTIONNEMENT(=:«-/'t"'Â-'-5("-o-»e-ffmn  — rad.  rfff- 
saffectionner)  n.  m.  Perte,  refroidissement  de  l'affection  : 
Une  affection  déi'aisonnable  est  souvent  suivie  de  désaffec- 

TIONNEMENT. 

DÉSAFFECTION NER  {za-fèk' -si-o-né)  v.  a.  Détacher, 
éloigner,  détruire  l'affection  de  :  L'injustice  et  l'ingratitude 
DKSAFFFCTioNNENT  uos  meilleurs  amis. 

Se  désaffectionner,  v.  pr.  Perdre  l'affection  que  l'on 
avait.  Il  Désaffectionner  à  soi,  éloigner  de  soi  :  Un  mauvais 
chef  SE  désaffectionne  tous  les  cœurs. 

DÉSAFFIUER  {za-fî)  v.  a.  Faire  cesser  l'afaiiation  d'une 
personne  qui  était  afriliée. 

Se  désaffilier,  v.  pr.  Se  retirer  d'une  affiliation. 

DÉSAFFLEUREMENT  {za-fleu,  man)  n.  m.  Action  de 
désattleurer;  état  de  ce  qui  est  désaffleuré  :  Le  désaf- 
FLEUREMENT  des  pièces  d'un  parquet. 

DÉSAFFLEURER  {:?a-fleu)  v.  a.  Détruire  l'affleurement 
de  :  DÉSAFFLEURER  dcs  dalles. 

—  v.  n.  Techn.  Déborder,  en  parlant  de  certaines 
parties  d'une  construction  ;  Pierres  qui  désaffleurent. 

Se  désaffleurer,  v.  pr.  Etre,  devenir  désaffleuré. 

DÉSAFFOURCHEMENT(r(i-/'owî-',  man)  n.  m.  Action  de 
désaffourcher. 

DÉSAFFOURCHER  {za-four')  v.  a.  Lever  une  des  ancres 
d'affourche. 

Se  désaffourcher,  v.  pr.  Etre  désaffourché. 

DÉSAFFRANCHIR  (za-fr-an)v.  a.  Assujettir  de  nouveau, 
faire  retomber  dans  la  servitude  :  Dêsaffranchib  un  peuple. 

DÉSAFFRONTER  [za-fron)  v.  a.  Faire  réparation  d'un 
affront.  (Vieux.) 

—  Kn  T.  de  constr..  Faire  cesser  un  affrontement. 

DÉSAFFUBLER  {za-fu)  v.  a.  Dépouiller  de  ce  qui  affu- 
blait. 

Se  désaffubler,  v.  pr.  Se  dépouiller  de  co  dont  on  était 
affublé. 

DÉSAOENCEMENT  {jan-se-ynaîi)  n.  m.  Action  do  désa- 
genror;  état  do  co  qui  ost  désageucé. 

DÉSAGENGER  {jan-sé.  —  Prend  une  cédille  sous  le  c  de- 
vant A  et  o  ;  Nous  désagençons.  Je  désagençai)  v.  a.  Dé- 
truire lagoncoment  do  :  Désagencer  une  machine. 

Se  désagencer,  v.  pr.  Etre,  devenir  désagoncô. 

10  -.  01 


646 

DÉSAGRAFER  V.  a.   Détacher  les  agrafes  do  :  Désa- 
CRAFER  U7ie  robe.  Il  On  dit  plus  ordinairement  dégeafee. 
Se  désagrafer,  v.  pr.  Etre,  devenir  dégrafé. 

DÉSAGRÉABLE  adj.  Qui  déplaît,  qui  n'agrée  pas,  nui 
cause  une  impression  pénible  :  Goiit.  Orfeur  désagréable. 
Persojiue,  Discours,  Aventure  désagréable. 

DÉSAGRÉABLEMENT  adv.  D'une  manière  désagréable. 

DÉSAGRÉER  {du  préf  priv.  dés,  et  de  aqrëer)  v.  n.  Etre 
désagréable  à  :  L'éloge  nous  désageée  rarement. 

DÉSAGRÉER  (du  préf.  priv.  dés,  et  de  agrès)  v.  a.  Mar. 
Oter  les  agrès  :  Désageeeb  un  vaisseau.  (Vieui.)  ii  On  dit 

auj.   DÉGEÉEB. 

—  Intransitiv.  Perdre  ses  agrès  dans  un  combat,  dans 
une  tempête. 

DÉSAGRÉGATEUR  (rad.  désagréger)  D.  m.  Techn.  Ma- 
chine employée  dans  la  mouture  dii  blé,  opérée  au  moyen 
de  cylindres.  (Elle  agit  en  déshabillant,  en  séparant  de 
leur  enveloppe  les  gruaux  et  semoules  encore  adhérents 
au  son.  [On  l'appelle  aussi  déshabilledr.]  Les  organes 
principaux  du  désagrégateur  sont  deux  ou  plusieurs  cy- 
lindres striés,  entre  lesquels  passent  les  gruaux.) 

DÉSAGRÉGATION  [si-on  —  rad.  désagréger)  n.  f.  Sé- 
paration des  parties  ou  molécules  qui  composent  un 
corps.  Il  Par  ext.  Séparation,  désunion  des  parties  qui 
composent  un  tout  quelconque  :  La  désagrégation  d'une 
coterie. 

—  En  T.  de  géol.,  Dissociation  des  roches  par  l'action 
chimique  de  la  corrosion,  l'action  mécanique  de  l'érosion 
ou  l'action  physique  du  gel.  (La  démolition  des  hauts 
sommets  montagneux  par  le  gel  est  un  exemple  bien 
caractéristique  de  désagrégation.) 

DÉSAGRÉGEABLE  ijahl')  adj.  Qui  peut  être  désagrégé, 
qui  se  désagrège  facilement  :  Boche  désagrkgeable. 

DÉSAGRÉGEANT  (jan),  ANTE  adj.  Qui  désagrège  :  Les 

substances  DESAGREGEANTES. 

—  n.  m.  ;  Un  désagrégeant. 

DÉSAGRÉGEMENT  (ye-man)  n.  m.  Action  de  désagréger  ; 
état  de  ce  qui  est  désagrégé, 

DÉSAGRÉGER  {je.  —  Pour  la  conjug.,  v.  abréger)  v.  a. 
Décomposer  en  ses  molécules,  en  ses  parties  consti- 
tuantes :  L'humidité  DÉSAGRÈGE  un  grand  tiombre  de  corps. 

—  Fig.  Décomposer,  désunir  :  Désagrégée  une  société. 
Se  desagréger,  v.  pr.  Etre,  devenir  désagrégé,  décom- 
posé en  ses  parties  constituantes. 

—  Fig.  Cesser  de  former  un  tout  uni,  solide,  dont  les 
ditférents  éléments  sont  en  harmonie. 

DÉSAGRÉMENT  (man)  a.  m.  Fait  désagréable;  sujet 
d'ennui,  de  chagrin,  de  dégoût  :  Les  dettes  causent  d'in- 
nombrables DÉSAGRÉMENTS.  Il  Défaut  qui  rend  désagréable 
ou  moins  agréable  :  La  plus  belle  condition  a  ses  désagré- 
ments. 

DesagUADERO,  fleuve  de  la  république  de  Bolivie 
(Amérique  du  Sud).  Déversoir  du  lac  Titicaca,  situé  à 
3.851  mètres  d'altitude,  il  coule  du  N.-O.  au  S.-E.  à  la 
surface  du  plateau  bolivien,  et  se  rend  après  un  cours  de 
260  kilom.  dans  la  lagune  Pampa  Aullagas,  privé  d'écou- 
lement et  en  voie  de  décroissance. 

DÉSAGUERRIR  (ghé-rir)  v.  a.  Déshabituer  des  combats, 
des  dangers  de  la  guerre  ;  rendre  poltron. 

Se  désaguerrir,  v.  pr.  Perdre  l'habitude  des  dangers, 
devenir  poltron. 

DÉSAIGNES,  comm.  de  l'Ardèche,  arrond.  et  à  40  kilom. 
de  Tournon,  près  du  Doux,  affluent  du  Rhône;  3.683  hab. 
Eaux  minérales  ;  maisons  gothiques. 

DÉSAIGRIR  {:è-grir')  v.  a.  Enlever  son  aigreur  à  :  DÉSAi- 
grir  du  vin,  du  lait. 

—  Fig.  Adoucir  :  Désaigrir  l'espnt,  le  cœur. 
Se  désaigrir,  v.  pr.  Perdre  de  son  aigreur. 

—  Fig.  Devenir  plus  doux. 

DÉSAIGUILLETER  {zè-gu-ill  [Il  mil.].  —Double  le  t  devant 
un  e  muet  :  Je  désaiguillette.  Tu  désaiguiUetteras)  v.  a.  Dé- 
tacher les  aiguillettes  de  :  Désaighilleter  son  pourpoint. 

Se  désaiguilleter,  v.  nr.  Etre  désaiguilleté.  'i  Désaiguil- 
leter  ses  habits  :  Etre  long  à  se  désaiguilletee. 

DÉSAILEMENT  {:é-le-man)  n.  m.  Agric.  Action  de  dé- 
sailer,  d'enlever  les  appendices  'en  forme  d'ailes  de  cer- 
taines graines  avant  de  les  utiliser  :  Le  désailement  des 
graines  de  pin. 

DÉSAILER  (;é)  V.  a.  Agric.  Dépouiller  certaines  se- 
mences des  appendices  en  forme  d'ailes  dont  elles  sont 
pourvues. 

—  Rogner  les  ailes  d'un  oiseau  de  manière  qu'il  ne 
puisse  plus  voler. 

DÉSAIMANTATION  (rè,  si'-onl  n.f.  Action  de  désaimanter. 
DÉSAIMANTER  (zé)  V.  a.  Priver  de  sa  vertu  magnétique. 
Se  désaimante/',  v.  pr.  Perdre  son  aimantation  :  Bar- 
reau d'acier  qui  SE  DÉSAIMANTE. 

DÉSAIMER  (;é)  V.  a.  Cesser  d'aimer  :  FI  faut,  pour  en 
être  venu  a  ce  point,  AVOIR  aimé  bien  des  fois,  désaimé,  pui'f 
aimé  encore.  (Michelet.) 

DesainS  (Quentin-Paul),  physicien  français,  né  à 
Saint-Quentin  (Aisne)  en  isn,  mort  à  Paris  en  1885.  Il  fut 
professeur  de  physique  à  la  faculté  dos  sciences  de  Paris 
en  1854,  et  remplaça  Babinet,  en  1873,  à  l'Académie  des 
sciences.  On  lui  doit  de  remarquables  travaux  sur  la  cha- 
leur. Parmi  ses  publications,  citons  un  Traité  de  phy- 
sique estimé  (1855-1859),  et  son  remarquable  Rapport  sur 
les  progrès  de  la  théorie  de  la  c/ta/e»r  (1868). 

DÉSAIRER  {:è-ré)  v.  a.  Fauconn.  Tirer,  faire  sortir  de 
son  aire,  de  sa  volière  :  Désairer  un  faucon. 
Se  désairer,  v.  pr.  Quitter  son  aire,  sa  volière. 

DÉSAISE  (zè:')  n.  f.  Incommodité,  malaise,  défaut  d'aise. 

(Inusité.) 

DesAIX  de  "VeygOUX  (Louis-Charlos-Antoine),  gé- 
néral français,  né  au  château  de  Saint-Hilairo-d'Ayat,  près 
de  Riom,  en  1768,  tué  à  Marengo  en  1800.  .Sous-lieutenant 
dans  le  régiment  do  Bretagne-infanterie,  il  accueillit  la 
Révolution  avec  enthousiasme.  Aide  do  camp  du  prince  de 
Broglie  en  1792,  il  protesta  avec  lui  contre  la  suspension 
du  roi  et  resta  deux  mois  en  prison.  Carnot  lo  remit  en 


Desaix  de  Vcygous, 


647 

libortô  ot  l'onvoya  à  l'arméo  du  Rhiri^  commo  adjoint  à 
l'étal-major.  Gônéral  do  brif^ado  lo  11  soptombro  1793,  il 
couvrit  ifloriousomont  la  retraite  do  l'amnio  évacuant  les 
lignes  do  Wissonibuur^.  A  Lautorbourg,  blossô,  il  con- 
tinua do  combattre.  iSamôro, 
SOS  sœurs  avaic^nt  éto  empri- 
sonnées :  il  les  rt^'lama  au 
Comité  do  salut  public.  Géné- 
ral de  division  en  1794,  à  la 
suite  do  la  campagoo  du  Pa- 
latinat,  il  obtint  do  Moroau  lo 
commautiomont  du  contre  do 
l'arméo  do  Rhin-et-MosoUe, 
força  lo  passage  du  Hhin, 
s'établit  sur  la  rivo  droite  et 
détondit  Kohi  pendant  deux 
mois,  immobilisant  l'arméo 
autrichienne.  Après  lo  traité 
de  Leoben,  il  so  lit  envoyer 
en  mission  auprès  do  Bona- 
parte, qui  lui  donna  lo  com- 
mandement do  lavant-garde 
de  l'armée  d'Orient.  Il  con- 
tribua à  la  prise  de  Malte,  et 
débarqua  en  Egypte  lo  l^juil- 
let  1798.  Il  prit  uno  grande 
part  à  la  bataille  des  Pyra- 
mides. Chargé  do  soumettre 
Mourad-boy,  Dosaix  le  battit  à  Scdiman,  fit  la  conquête 
du  Fayoum,et  repoussa  Mourad  dans  lo  désert.  Lo  géné- 
ral organisa  sa  conquête  et  l'administra  avec  tant  d'équité 
que  les  vaincus  lo  surnommèrent  le  Sultan  juste.  Après  le 
départ  de  Bonaparte  il  dut,  à  contre-cœur,  signer  la  dé- 
sastreuse convention  d'El-Arisch,  inexécutée  du  reste, 
puis  il  s'embarqua  pour  la  France.  Fait  prisonnier  en  mer 
parles  Anglais,  puis  libéré,  il  rejoignit  Bonaparte  à  l'armée 
d'Italie,  et  reçut  lo  commandement  des  deux  divisions  de 
réserve.  C'est  avec  ce  corps  que,  à  Marengo,  marchant  au 
canon,  il  transforma  la  défaite  en  victoire.  Tué  en  plein 
triomphe  d'une  balle  au  cœur  (M  juin  1800),  il  fut  regretté 
de  tous  et  pleuré  do  Bonaparte,  qui  fit  rendre  à  sa  mé- 
moire des  honneurs  extraordinaires. 

DÉSAJUSTE-MENT  {ste-man  —  rad.  dèsajiister)  a.  m. 
Action  de  défaire  l'ajustement;  état  de  ce  quiestdésajusté  : 
Le  DESAJDSTEMENT  d'unc  roue,  d'une  machine. 

DÉSAJUSTER  {sté)  v.  a.  Déranger  co  qui  était  ajusté  : 
Désajuster  u}ie  machine.  Il  Déranger  ce  qui  était  disposé 
avec  un  certain  ordre  :  Désajuster  la  toilette,  la  coiffure. 

—  Fig.  Troubler,  déranger,  mettre  le  désordre  dans  : 
Un  incident  imprévu  dësajdste  souvent  les  affaires  les  mieux 
combinées. 

Désajusté,  ée  part.  pass.  du  v.  Désajuster. 

—  Manôg.  Dont  les  allures  sont  dérangées  :  Cheval  désa- 

JUSTÉ. 

Se  désajuster,  v.  pr.  Etre,  devenir  désajusté. 

DÉSALIGNEMENT  {gne-man  [gn  mil.])  n.  m.  Action  de 
désaligner;  état  do  co  qui  est  désaligné  :  Le  désaligne- 
ment d'une  vue. 

DÉSALIGNER  [gn  mil.)  V.  a.  Détruire  l'alignement  :  Dé- 
saligner une  façade,  des  soldats. 
Se  déSRiigner,  v.  pr.  Perdre  son  alignement. 

DÉSALITER  v.  a.  Faire  quitter  le  lit  à  uno  personne 
alitée  :  Dêsai.iter  un  malade. 

Se  désaliter,  v.  pr.  Cesser  de  garder  le  lit. 

DÉS  ALLAITEMENT  [za-lè-te-man  —  rad.  désallaiter)  n.m. 
Action  de  cesser  l'allaitement,  sevrage. 

DÉSALLAITER  (ra-/ê)  v.  a.  Cesser  d'allaiter,  sevrer  : 
DÉSALLAiTKR  un  enfant. 

Se  désallaiter,  v.  pr.  Cesser  d'être  allaité. 

DÉSALLIER  (za-li-é.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux 
prem.  pers.  pi.  do  l'imp.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous 
désalliions.  Que  vous  âésalliiez)  v.  a.  Désunir  :  La  politique 
DÉSALLiE  les  peuples. 

Se  désallier,  v.  pr.  Cesse?  d'être  allié. 

—  So  marier  d'une  manière  peu  convenable  :  Un  homme 
de  cour  et  une  fille  de  robe  se  désallient  sans  se  mésal- 
lier. (Mirab.  père.)  [Vieux.] 

DÉSALTÉRANT  (raH)iANTE  adj.  Qui  dcsaltèro,  qui  est 
propre  à  désaltérer  :  Fruit  désaltérant.  Boisson  désal- 
térante. 

DÉSALTÉRER  (change  le  second  e  en  ^  devant  une 
syllabe  nnictte  :  Je  dr.salti^re.  Qu'ils  désaltèrent  ;  excepté 
au  fut.  de  lind.  et  au  cond.  prés.  :  Je  désaltérerai.  Je  dé- 
saltérerais) V.  a.  Apaiser  la  soif  do  :  Le  chien  sait  fort  bien 
que  l'eau  le  désaltère,  h  Calmer,  faire  cesser,  on  parlant 
de  la  soif  :  Une  soif  que  rien  ne  peut  désaltérer. 

—  Par  ext.  Abreuver,  arroser  ;  Pluie  qui  désaltïïrb  les 
plantes. 

—  Fig.  Calmer,  soulager,  satisfaire  :  La  joie  DÉSAXTÏiRE 
le  cœur. 

Se  désaltérer,  v.  pr.  Etancher  sa  soif. 

—  Fig.  Apaiser  sos  désirs,  so  satisfaire. 

—  5e  désaltérer  de  ou  dans,  lioiro  jusqu'à  satiété  ; 
Certains  animau.T,  dés  qu'ils  ont  goûté  du  sang  hurnain,  ne 
peuvent  s'en  désaltérer. 

—  Poétiq.  A'c  désaltérer  de  sang  ou  dans  le  sang,  Le 
verser  avec  passion  ot  on  grande  quantité  :  Tyran  gui  se 
désaltère  dans  le  âANo  de  ses  sujets. 

DÊSAMARRER  {>»a-ré)  v.  a.  Mar.  Détacher  un  bUtimont, 
un  objt^t  amarré  :  Désamarrkr  une  barque,  une  bouée. 
Se  désamarrer,  v.  pr.  Etre,  devenir  désamarré. 

DÉSAMASSER  (ma-sé)  v.  a.  Cossor  d'amasser,  dissiper 
ce  qu'on  avait  amassé.  (Vieux.) 

Des  AmbrOIS  de  NevaCHE  (lo  chevalier  Louis), 

homme  d'Etat  italion,  né  à  Oulx  (Piémont)  en  1807,  mort 
à  Romo  en  1871.  Jurisconsulte  éminont,  il  fut  nommé  par 
Charles-Albert  premier  secrétaire  d'Etat  pour  l'intérieur; 
cotto  mémo  année,  il  devint  ministre  des  travaux  publics, 
ensuite  do  l'agriculture  cl  du  commorco.  Nommé  ensuite 
sénateur,  vico-présidont  du  conseil  d'Etat,  ot  vico-prési- 
dont  du  Sénat,  il  fut  onvové,  on  ISrAt,  commo  plénipoten- 
tiaire du  Piémont,  aux  conréroncos  do  Zurich,  où  il  négocia 
ot  signa  lo  traité  avec  l'Autriche.  II  fut  ensuite,  pondant 
quoique  temps,  ministre  do  Sardaigno  prôs  la  cour  dos 
TuilorioH  (I80ii),  ministre  d'Etat. 
DÉSAMONCELER  {se-lé)  V.  a.  Défaire  un  monceau. 


DÈSAJUSTEMENT   —  DÉSARGENTAGE 


DÉSAMORÇAGE  {saj')  n.  m.  Action  do  désamorcer,  d'en- 
lover  lamorco  ;  Le  désamorçage  d'un  fusily  d'une  pompe, 
d'une  ligne. 

—  Eioctr.  Cessation  du  courant  dans  uno  machine 
dynamo-éloctriquo. 

—  Encycl.  Le  désamorçage  d'une  dynamo  so  produit 
lorsque  l'intensité  du  courant  dans  les  inducteurs  tombe 
au-dessous  d'une  certaine  valeur  dépondant  du  type  do 
la  niartiino. 

Uaiis  les  dynamos  à  excitation  on  série,  lo  désamorçage 
so  produit,  soit  par  uno  augmentation  exagérée  de  la 
rosistanco  du  circuit,  soit  par  uno  diminution  de  vitesse 
faisant  baisser  la  force  éloctro-motrico  au-dessous  d'une 
certaine  limito  dépendant  d'ailleurs  do  la  résistance  du 
circuit. 

.'Vu  contraire,  lo  désamorçage  des  dynamos  excitées  en 
dérivation  se  produit  par  uno  diminution  trop  considé- 
rable do  la  résistance  du  circuit  ;  car,  dans  co  cas,  la  diffé- 
rence do  potentiel  aux  bornes  des  inducteurs  diminuant, 
le  courant  d'excitation  n'est  plus  suffisant. 

DÉSAMORCER  {se)  v.  a.  Oter  l'amorce  de  :  Désamorcer 
un  fusil,  un  hameçon. 

—  Désamorcer  une  pompe.  Tochn.  Faire  écouler  au  de- 
hors, par  un  robinet  placé  au  bas  du  corps  de  pompe,  l'eau 
qui  s'y  trouve,  et  qui,  en  humectant  la  neuse,  sert  commo 
d'amorce  pour  attirer  l'eau  :  On  désamorce  les  pompes 
quand  il  gèle,  pour  éviter  que  l'eau  quelles  contiennent  ne 
fasse  éclater  tes  parois  en  se  congelant. 

DÉSAMORTIR  v.  a.  Soumettre  aux  conditions  commu- 
nes, aux  droits  de  mutation,  en  parlant  des  biens  de  main- 
morte :  Désamortib  les  biens  du  clergé. 

DÉSAMORTISSEMENT  [ti-se-man]  n.  m.  Action  de  désa- 
mortir  :  Le  désamortissement  des  biens  de  mainmorte,  i:  On 
dit  aussi  désamortisation. 

DÉSAMOUR  n.  m.  Cessation  de  l'amour,  refroidissement. 

(Vieux.) 

DÉSAMOURACHER  v.  a.  Faire  cesser  l'amour,  arrêter 
uno  amourette  i  Désamocracher  un  jeune  homme. 

Se  désamouracher,  v.  pr.  Renoncer  à  un  amour,  à  une 
amourette. 

DesamparadOS  (Los),  ville  de  la  république  Argen- 
tine fprov.  de  San  Juan,  près  du  rio  San  Juan);  1.000  hab. 
Ch.-l.  du  dép.  du  même  nom.  —  Ville  du  Costa-Rica  (prov. 
de  .San  José)  ;  6.500  hab.  Plomb  et  cuivre. 

DeSANA,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Novare]); 
2.030  hab. 

DÉSANCHER  v.  a.  Oter  l'anche  de  :  Désancher  une 
clarinette. 

Se  désancher,  v.  pr.  Perdre  son  anche. 

DÉSANCRER  V.  a.  Mar.  Lever  l'ancre  de  :  Désan- 
CRKR  une  barque.  Il  Fig.  Arracher  quelqu'un  d'un  lieu  où  il 
se  plaît,  où  il  est  retenu  depuis  longtemps  par  un  attrait 
quelconque. 

—  V.  n.  Lever  l'ancre. 

De  Sanctis  (Francesco),  littérateur  italien,  né  à 
Morra  (Principauté  Ultérieure)  en  1818,  mort  à  Naples  en 
1883.  Exilé  de  Naples  pour  avoir  pris  part  aux  événe- 
ments de  1848,  il  ouvrit  à  Turin  un  cours  de  littérature, 
et  professa  ensuite  pendant  plusieurs  aimées  à  l'Ecole 
polytechnique  de  Zurich,  puis  à  Naples.  Elu  député  au 
premier  parlement  italien,  il  fut  chargé  par  de  Cavour  du 
ministère  do  l'instruction  publique.  En  1878,  Cairoli  l'appela 
à  prendre  de  nouveau  le  portefeuille  de  l'instruction  pu- 
blique, qu'il  conserva  jusqu'en  1881.  On  lui  doit  un  Essai 
sur  Pétrarque;  une  Histoire  de  la  littérature  italienne  (ISTO), 
résumé  d'un  cours  qu'il  professait  à  Zurich  et  qui  est  son 
ouvrage  le  plus  estimé;  la  Science  et  la  Vie  (1872),  leçon 
d'ouverture  d'un  de  ses  cours;  des  études  sur  la  Divine 
Comédie,  sur  la  Jérusalem  délivrée,  et  sur  la  philosophie  de 
Leopardi.  II  a  recueilli  en  volumes,  sous  le  titre  à.  Essais 
de  critique  (1879-1881),  un  certain  nombre  de  ces  derniers 
travaux.  F.  do  Sanctis  a  exercé  sur  la  littérature  italienne 
contemporaine  une  influence  considérable. 

De  Sanctis  (Giustino),  autour  dramatique  italien,  né 
à  Chieti  en  1853.  Il  s'adonna  au  théâtre  dés  sa  jeunesse, 
et  Ut  successivement  représenter  :  les  Aventures  d'un 
bossu  (1870);  Giuseppe  Cohen,  comédie  dont  le  sujet  est 
tiré  do  l'affaire  Mortara;  l'Emigration  (1874);  Dominique 
le  Vénitien  (1875);  l'Epouse  maltresse  de  son  ynari  (1877); 
un  Mari  pour  ma  fille  (1877);  Flirtation  (1879)  ;  l'Ambition 
aveugle  (i879);  le  Docteur  Ànaclet;  Ma  cousiite  (1880).  Do 
Sanctis  est,  de  plus,  l'auteur  de  quelques  jolies  nouvelles, 
qu'il  a  recueillies  sous  le  titre  de  :  Depaloin  frasca  {l»$o). 

DÉSANDAINER  {de)  v.  a.  Ramasser,  en  parlant  du  foin 
quo  lo  faucheur  avait  mis  on  andains. 

DÉSANIMALISATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  désaninia- 
liscr;  résultat  do  cette  action. 

DÉSANIMALISER  v.  a.  Détruire  l'animalisation  ;  Desa- 

NIM  M.IShnt    llrs    aliiiU-ntS. 

Se  désanimaliser,  v.  pr.  Perdre  son  auimalisation. 

DÉ3ANIMÉ,  ÉE  adj.  Qui  n'est  plus  animé,  qui  a  perdu 
la  vio  uu  laiiimation.  (Peu  usité),  n  On  dit  inanimé,  bion 
quo  lo  sens  ne  soit  pas  exactement  lo  môme. 

DÉSANIMER  v.  a.  Oter  l'ftmo,  la  vie,  l'animation. 
Se  désanimerf  v.  pr.  Perdre  l'ùmo,  la  vio,  l'animation. 
DÉSANOBLIB  V.  a.  Fa'iro  perdre  la  noblesse. 

DÉS  APPAREILLAGE  {a-pa-ré-ill-aj'  [Il  mil.])  n.  m,  Mar. 
Action  dodésappareiller;  résultat  de  cette  action  :  Désai*- 
I'areellage  d'un  tiavire. 

DÉSAPPAREILLER  {a-pa-ré-ill  [Il  mil.])  v.  a.  Syn.  pou 

usité   de  DKl'AKKII.LEK. 

—  V.  n.  Mar.  Faire  les  manœuvres  contraires  à  colles 
que  l'on  avait  faites  pour  appareiller. 

DÉSAPPARIER  {a-pa.  —  Prend  doux  /  de  suite  aux  deux 
prom.  pers.  pi.  do  l'imp.  do  l'ind.  ot  du  pr.  du  subj.  :  Nous 
désappariions.  Que  vous  désappariiez)  v.  a.  Séparer  ce  qui 
était  apparié  :  Desappauikr  un  couple  de  pigeons,  une  paire 
de  ba.s-.  Il  On  dit  aussi  déparier. 

Se  dcsapfiarier,  v.  pr.  Etre  désapparié. 

DÉSAPPAUVRIR  {>i-pà)  V.  a.  Tirer,  faire  sortir  do  l'état 
do  pauvreté  :  DEisAPi'AUVRm  une  famille,  une  contrée. 

—  Fig.  Féconder,  enrichir  :  Désapi'ADVKIU  une  langue 
en  créant  des  néoloyisnics. 


Se  désappauvrir,  v.  pr.  Cossor  d'être  pauvre,  sortir  do 
l'état  do  pauvreté. 

DÉSAPPAUVRISSEMENT  {a-pô~vri-se-7na7i)  n.  m.  Action 
do  désappauvrir  ;  état  do  celui  qui  est  désappauvri. 

DÉ3APPÉTISSER  {a-pé-ti-sé)  v.  a.  Faire  perdre  l'appétit. 
Se  désappétisser,  v.  pr.  Perdre  l'appétit. 

DÉSAPPLICATION  {a-plî,  si-on  —  rad.  désappliquer)  n.  f. 
Action  d'enlever  e.o  qui  était  appliqué.  Il  Action  do  ne  plus 
s'appliquer  au  travail. 

DÉSAPPLIQUER  {a-pli-ké)  v.  a.  Enlever,  en  parlant  d'un 
objet  appliqué  sur  un  autre  :  Désappliquer  une  feuille 
de  papier. 

—  Détacher  du  travail,  faire  perdre  à  quelqu'un  son 
application  au  travail  ou  à  une  étude  quelconque. 

Se  désappliquer,  v.  pr.  Cesser  d'être  appliqué  sur  un 
objet  :  Papier  qui  &'i:sT  désappliqdé. 

—  Cesser  d'avoir  do  l'application  au  travail  :  Enfant  qui 
commence  à  se  désappliquer. 

DÉSAPPOINTEMENT  {a-pou-in,  man)  n.  m.  Action  do 
désappointer  quelqu'un  ;  état  d'une  personne  désappointée, 
déconcertée  :  Le  désai'Pointkment  marche  en  souriaîit 
derrière  l'enthousiasme.  (M""  do  Staèl.) 

DÉSAPPOINTEMENT  (iLES  Du),  archipel  polynésien, 
au  N.-E.  des  Pomotou. 

DÉSAPPOINTER  {a-pou-in)  V.  a.  Casser  ou  émousser  la 
pointe  de  :  Désapi'OINTKR  une  aiguille,  un  outil. 

—  B^ig.  Tromijor,  frustrer  dans  son  attente,  dans  sos 
espérances  ;  tromper,  frustrer,  en  parlant  de  l'espérance  : 
Que  d'accidents  désappointent  ceux  qui  avaient  compté 
sur  l'avenirl  Le  temps  désappointe  souvent  l'espérance. 
(Amyot.) 

—  Admin.  railit.  Rayer  des  cadres  do  l'armée  :  Désap- 
pointer un  officier,  un  soldat. 

—  Techn.  Désappointer  un  ballot,  Couper  les  points  de 
fil  ou  de  ficello  qui  en  fixaient  les  plis. 

Désappointé,  ée  part.  pass.  du  v.  Désappointer. 

—  Comm.  Ballot  d'étoffe  désappointé.  Celui  sur  lequel 
on  a  coupé  le  fil  ou  la  ficelle  qui  en  retenait  les  plis. 

DÉSAPPRENDRE  {a-prendr.  —  Se  conjugue  comme  ap- 
prendre) v.  a.  Oublier,  cesser  de  savoir  :  On  ne  parvient 
quelquefois,  à  force  d'études,  qu'à  désapprendre  ce  qu'on 
croyait  savoir.  (D'Alemb.) 

—  Fig.  S'écarter,  s'éloigner  de  :  Les  capitaux  ont  dé- 
sappris le  chemin  des  spéculations  lentes,  mais  sûres. 

Se  désapprendre,  v.  pr.  Etre  désappris,  oublié  :  Tout 
se  désapprend  à  la  longue. 

DÉSAPPROBATEUR,  TRICE  (a-pro)  adj.  Qui  désap- 
prouve, qui  a  riiabitudo  de  désapprouver  :  Esprit  désap- 
probateur. Il  Qui  marque  la  désapprobation  :  Hochement 
de  tête  désapprobateur. 

—  Substantiv.  Personne  qui  désapprouve,  qui  a  l'habi- 
tude de  désapprouver  :  Un  désapprobateur  éternel. 

DÉSAPPROBATION  (a-pro,  si-on)  n.  f.  Action  de  désap- 
prouver :  Socrate  paya  de  sa  vie  sa  désapprobation  pu~- 
blique  de  la  mytholoyie  populaire.  (B.  Const.) 

DÉSAPPROPRIATION  {a-pro,  si-on  — rad.  désapproprier) 
n.  f.  Acte  par  lequel  on  renonce  à  la  propriété  d'une  chose  ; 
abandon  des  choses  que  l'on  possède. 

DÉSAPPROPRIEMENT  n.  m.  Syn.  de  DÉSAPPROPRIATION. 

DÉSAPPROPRIER  {a-pro.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux 
deux  prem.  pers.  pi.  de  l'imparf.  de  l'ind.  et  du  prés,  du 
subj.  :  Nous  désappropr lions.  Que  vous  désappropriiez)  v.  a. 
Déposséder,  priver  de  sa  propriété  :  Les  vœux  i/ionastiques 
désapproprient  celui  qui  les  prononce. 

Se  désapproprier,  V.  pr.  Se  dépouiller  de  sa  propriété. 

DÉSAPPROUVER  {a-prou)  v.  a.  Blâmer,  condamner; 
déclarer  ou  juger  répréhensible  :  Désapprouver  quelqu'un, 
quelque  chose. 

Se  désapprouver,  v.  pr.  Etre  désapprouvé  :  Cojiduitequi 
se  désapprouve  dans  tous  les  pays  civilisés,  il  Blâmer  ses 
propres  actes  :  Le  sage  sf.  désapprouve  sourenï  lui-même. 
(Boiste.)  Il  Se  blâmer,  so  condamner  l'un  l'autre. 

—  Syn.  Désapprouver,  blâmer,  censurer,  condamner, 
critiquer,  épiloguer,  ironder,  improuver,  reprendre,  répri- 
mander, réprouver.  V.  hi..\mkr. 

DÉSAPPROVISIONNEMENT  {a-pro,  o-rie-man)  n.  m.  Ac- 
tion de  désapprovisiouner,  état  de  ce  qui  est  désapprovi- 
siunné. 

DÉSAPPROVISIONNER  {a-pi'o,  o-né)  V.  a.  Priver  de  son 
approvi-sioniienient. 

DÉSAPPUYÉ  {a-pui-yé),  ÉE  adj.  Qui  n'est  pas  appuyé; 
privé  de  rapi)ui. 

DÉSARBORER  v.  a.  Abattre,  abaisser,  en  parlant  d'un 
objet  qui  était  arboré  :  Désabborer  un  pavillon,  un  dra- 
peau, un  mdt. 

Desarbres  (Néréo).  auteur  dramatique  et  écrivain 
fran«;ais,  né  à  Villefranche  (Rhône)  en  1822,  mort  à  Paris 
en  1872.  Il  a  collaboré  à  un  grand  nombre  de  vaudevilles  et 
de  livrets  d'opêras-comiques,  et  a  été  pondant  plusieurs 
années  secrétaire  do  l'administration  de  l'Opéra.  Ses  ou- 
vrages les  plus  intéressants  sont  :  Sept  ans  à  l'Opéra,  «ok- 
venirs  anecdntiques{lSùA),  ot  Deux  siècles  à  l'Opéra,  chro^ 
niques  anecdotiques  (1808). 

DÉSARÇONNANT  {so-nan),  ANTE  adj.  Qui  désarçonne, 
et,  au  fig.,  Qui  confond,  désappointe  :  Toute  surprise  a  sa 
force  i>ÉSAU^'oNN,\NTK.  (P.  Féval.) 

DÉSARÇONNEMENT  {so-nc-man)  n.  m.  Action  de  désar- 
çonner; état  dune  personne  désarçonnée. 

—  Fig.  Déroute,  déconfiture,  déception. 
DÉSARÇONNER  {so-né}  V.  a.  Mettre  hors  dos  arçons, 

jeter  hors  do  la  selle,  démonter  :  Un  cavalier  sur  une  selle 
rase  est  aisé  à  désarçonner. 

—  Fig.  Confomire ,  démonter,  désappointer:  Certains 
examinateurs  se  plaisent  à  désarçonner  le  candidat. 

Se  désarçonner,  v.  pr.  Perdre,  quitter  les  arçons. 

—  Fig.  Etre  démonté,  troublé,  dépisté. 
DÉSARÉER  (du  prof.  priv.  dé,  et  du  lat.  area,  airo)  v.  a. 

l  .lire  sortie  do  son  airo,  de  son  orbite,  dans  lo  langage  do 
Fonrier  :  Dksauéuu  une  planète. 

DÉSARGENTAGE  ijan-taj')  n.  m.  Action  do  désargontor  ; 
étal  de  co  qui  est  désargenté. 

81 


DÉSARGENTATION   —   DÉSASTRE 


DÉSARGENTATION  {Jan,  si-on)  n.  f.  Techn.  Action  de 
retirer  Targeot  contenu  dans  certaines  matières. 

—  Métall.  Séparation  de  l'argent  des  minerais  de  plomb. 
(Svn.  de  désabgentage,  dans  ce  sens.)  il  Action  d'extraire 
l'argent  des  minerais  propres  à  ce  métal  précieux. 

DÉSARGENTER  (./n")  V.  a.  Séparer  l'argent  des  mine-    ! 
rais  de  plomb  argentifère,  ii  Séparer  l'argent  de  l'or  au- 
quel il  est  mélangé.  II  Extraire  l'argent  de  son  minerai 
propre. 

—  Dépouiller  de  son  argenture  :  Désargenter  tin  dian- 
delier.  (Se  dit  aussi  quand  cet  effet  est  produit  par  l'usure.) 

—  Fara.  Dépouiller  d'argent  comptant. 

Se  désRPèènter,  v.  pr.  Ktre,  devenir  désargenté. 

—  Fig.  Perdre  son  argent  comptant  :  A  Paris,  on  se 
DÉSARGENTE  facilement. 

DÉSARGENTEUR  ijan)  n.  m.  Ouvrier  fondeur  en  métaux 
précieux,  dont  le  travail  consiste  à  séparer  l'argent  des 
minerais  et  métaux  auxquels  il  se  trouve  combiné  ou  mé- 
langé. 

DÉSARGENTURE  [jan)  n.  f.  Techn.  Opération  par  la- 
quelle on  dépouille  une  pièce  qu'on  veut  réargenter  de  l'an- 
cienne coucne  d'argent  dont  elle  est  couverte. 

—  Encycl.  Lorsque  des  pièces  argentées  sont  détério- 
rées, il  est  nécessaire,  avant  de  procoder  à  la  réargenture, 
de  faire  disparaître  d'une  manière  complète  le  métal  pré- 
cieux qui  reste;  c'est  ce  qui  constitue  la  désargenture  ou 
dêdrogage.  A  cet  effet,  on  plonge  les  pièces  dans  un  bain 
contenant  un  mélange  d'acide  sulfurique  et  d'acide  azo- 
tique. Le  liquide  qui  en  résulte  dissout  complètement  l'ar- 
gent. Ce  procédé  est  le  plus  usité.  On  emploie  quelquefois 
l'acide  sulfurique  chauffé  à  200",  dans  lequel  on  projette 
du  nitrate  de  potasse  avant  d'immerger  les  pièces  à  dé- 
droguer.  (Le  liquide  froid  ou  chaud  se  nomme  dédrogue.) 

DeSARGUES  (Gérard  ou  Gaspard),  géomètre  et  ingé- 
nieur français,  né  à  Lyon  en  1593,  mort  en  1662.  Il  fut 
d'abord  militaire  et  prit  part,  en  cette  qualité,  au  siège 
de  La  Rochelle,  où  il  se  lia  avec  Descartes.  A  la  paix,  il 
renonça  au  service  et  se  rendit  à  Paris,  où  il  resta  jus- 
qu'en 1650  et  retourna  à  Lyon.  Desargues  fut  le  premier 
a'entre  les  modernes  qui  envisagea  la  géométrie  sous  un 

fioint  de  vue  général.  Il  trouva  la  proposition  connue  sous 
e  nom  de  théorème  de  Desargues,  et  dont  voici  l'énoncé  : 
tt  Le  produit  des  segments  cornpris  sur  la  transversale,  e?itre 
un  point  de  la  conique  et  deux  côtés  opposés  du  quadrilatère, 
est  au  produit  des  segments,  cojnpris  entre  le  même  point  et 
les  deux  autres  côtés,  dans  un  rapport  égal  à  celui  des  pro- 
duits analogues  des  segments  correspondants  au  second  point 
de  rencontre  de  la  transversale  avec  la  conique.  «  Desargues 
désignait  cette  relation  sous  !e  nom  d'involution  de  six 
points,  dénomination  qui  a  été  conservée.  Ce  théorème 
comprend,  comme  un  cas  particulier,  celui  de  Pappus, 
relativement  aux  segments  déterminés  sur  une  transver- 
sale par  les  diagonales  d'un  quadrilatère  et  ses  quatre 
côtés.  Desargues  avait  tiré  de  son  théorème  beaucoup  de 
conséquences  importantes;  malheureusement,  il  n'en  est 
rien  parvenu  jusqu'à  nous.  L'ouvrage  intitulé  :  Brouillon 
projet  des  coniques,  où  il  avait  consigné  ses  recherches 
et  qui  avait  excité  l'admiration  de  Pascal  et  de  Fermât, 
est  entièrement  perdu.  On  doit  encore  à  Desargues  la 
proposition  suivante  :  Si  deux  triangles,  sitttés  dans 
l'espace  ou  dans  un  même  plan,  ont  leurs  sommets  placés 
deux  à  deux  sur  trois  droites  concourant  en  U7i  même  point, 
leurs  côtés  se  rencontreront  deux  à  deux  en  trois  points 
situés  en  ligne  droite,  et  réciproquement.  Ce  théorème  de 
Desargues  a  servi  de  base  au  général  Poncelet  pour  sa 
théorie  des  tigures  homologiques.  Enfin,  Desargues  publia 
sur  la  perspective,  la  coupe  des  pierres  et  le  tracé  dos 
cadrans,  divers  ouvrages  qui,  malheureusement,  ont  été 
perdus  comme  ses  ouvrages  de  géométrie.  L'invention  des 
épicycloïdes  et  leur  mise  en  usage  en  mécanique  seraient 
aussi  dues,  paraît-il,  à  Desargues.  Les  oeuvres  de  Desar- 
gues ont  été  réunies  et  publiées  par  Poudra  (Paris,  1864). 

Desargues  (théorème  de).  V.  Desargues. 

DÉSARISTOCRATISER  (ri-sto)  v.  a.  Détruire  le  carac- 
tère aristocratique  de  :  Désaristocratiser  le  pouvoir. 

Se  désaristocratiser,  v.  pr.  Cesser  d'être  aristocratique. 

DÉSARMEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  désarmer,  de 
faire  déposer  ou  de  retirer  les  armes  :  Désarmement  d'une 
garnison,  il  Licenciement  total  ou  partiel  des  troupes  :  La 
Russie  a  tentée  en  1899,  d'amener  le  désarmement  des 
nations. 

—  Art  milit.  Désarmement  de  soldats  faits  prisonniers 
ou  de  soldats  libérés.  Opération  qui  consiste  à  leur  retirer 
leurs  armes,  ii  Désarmement  d'un  ouvrage  fortifié.  Enlève- 
ment des  pièces  d'artillerie  établies  sur  cet  ouvrage  et  de 
tout  ce  qui  en  constitue  Varmement.  n  Désarmement  d'un 
pays.  Remise  sur  le  pied  normal  du  temps  de  paix  des 
forces  militaires  organisées  en  vue  d'une  guerre. 

—  Escr.  Mouvement  par  lequel  on  fait  tomber  l'arme 
des  mains  do  son  adversaire  ;  résultat  c'e  ce  mouvement. 

—  Mar.  .action  de  dégarnir  un  vaisseau  de  son  artille- 
rie, de  son  équipage,  de  ses  munitions,  de  ses  agrès,  pour 
le  mettre  en  réparation  ou  en  réserve,  il  Désarmement  des 
avirons,  IjOS  rentrer  dans  une  embarcation  après  s'en  être 
servi,  il  Désarmement  d'une  bouche  à  feu,  Action  de  retirer 
les  projectiles  qui  s'y  trouvent.  (On  dit  aujourd'hui  de  pré- 
férence :  déchargement  d'une  bûucue  i  feu.) 

—  Encycl.  Polit.  L'état  de  paix  armée  dans  lequel  vit 
l'Europe  depuis  1871  est  plein  do  périls  et  épuise  ses 
finances. 

Pour  mettre  un  terme  à  cet  état  de  choses,  on  a  parlé 
de  d'ssarmer.  En  1894,  en  Angleterre,  en  Belgique,  en 
Autriche,  des  députés  ont  émis  l'idée  d'un  désarmement 
général.  Mais  les  discussions  restèrent  complètement  pla- 
toniques Jusqu'à  ce  que  le  12/24  août  1898,  l'empereur  do 
Russie  Nicolas  II  eût  invité  l'Europe  à  envoyer  des  délé- 
gués à  un  congrès  dont  l'objet  devait  être  d  assurer,  par 
des  mesures  définitives,  •■  le  maintien  de  la  paix  générale 
et  une  réduction  des  armements  excessifs  qui  pèsent  sur 
toutes  les  nations  «.  Ce  congrès,  sous  lo  nom  de  Confé- 
rence do  la  paix,  s'est  réuni  à  La  Haye  le  18  mai  1899. 

—  Mar.  milit.  Au  désarmement,  tous  les  objets  mobiles 
sont  enlevés  du  bord  et  remis  aux  magasins.  Les  maîtres 
chargés  font  contrôler  que  lo  matériel  qu'ils  rendent  est 
conforme  à  celui  porté  sur  les  feuilles  d'armement.  Tout 
réquipagQ  participe  à  ces  travaux,  et  état-major  et  équi- 
page ne  quittent  le  bord  que  quand  tout  est  terminé.  Lo 
navire  est  alors  remis  aux  directions. 

—  Mar.  marchande.  On  ontond  par  désarmement  d'un  na- 


vire la  série  des  opérations  administratives  qui  clôturent 
l'exercice  représenté  par  le  voyage  qu'il  vient  d'accom- 

fdir.  Elles  comprennent  le  débarquement  do  l'équipage  et 
a  clôture  du  rôle;  mais  le  désarmement  ne  comporte  pas 
forcément  la  mise  à  terre  des  objets  d'armement;  il  n  en- 
traîne généralement  qu'une  réduction  de  la  mâture  et  le 
dégréement  partiel. 

DÉSARMER  v.  a.  Oter  l'armure  de  :  Désarmer  un  cavalier 
après  le  combat.  Il  Arracher  les  armes  des  mains  de  :  Dé- 
sarmer un  malfaiteur,  wh  furieux.  Il  Faire  poser  les  armes, 
ôter  ses  armes  à  ;  Désarmbr  les  vaincus,  les  insurgés. 

—  En  parlant  d'une  arme  à  feu.  Abaisser  le  chien  ou  lo 
mettre  au  cran  de  sûreté  :  Désarmer  un  fusil,  tm  pistolet. 

Il  On  emploie  également  ce  mot  en  parlant  du  fonctionne- 
ment de  certains  engins  comme  le  frein  à  patine  et  à  corde 
de  l'artillerie,  qu'on  arme  ou  qu'on  désarme  suivant  qu'on 
veut  le  mettre  ou  non  en  état  de  fonctionner. 

—  Fig.  Priver  do  ses  moyens  d'attaque  ou  de  défense. 
Il  Calmer,  adoucir,  fléchir  ;  Désarmer  la  colère  de  quel- 


,  Faire  tomber  l'arme 


qu  un. 

—  Escrim.  Désarmer  son  adversaîi 
de  sa  main. 

—  Manèg.  Désariner  im  cheval.  Le  tenir  en  sujétion,  n 
Désarmer  tes  lèvres.  Se  dit  d'un  cheval  dont  on  soulève  les 
lèvres  jusqu'à  découvrir  les  barres. 

—  Mar.  Désarmer  un  navire,  Déposer  dans  un  port  le  ma- 
tériel et  le  personnel  d'un  navire  qui  était  armé,  il  Désanner 
les  aviro7is,  Les  rentrer  en  dedans  de  l'embarcation  et  les 
mettre  en  drôme.  il  Désarmer  un  canot,  Faire  rentrer  son 
équipage  à  bord,  une  fois  le  canot  amarré. 

—  v.  n.  Poser  les  armes,  cesser  de  faire  la  guerre  : 
Aucun  gouvernement  ne  veut  désarmer  le  premier,  ii  En  par- 
lant d'un  navire,  Etre  dépouillé  de  son  équipage,  de  ses 
agrès,  li  Par  ext.  En  parlant  do  l'équipage  d'un  navire. 
Quitter  le  bâtiment;  licencier  tout  le  personnel  :  La 
guerre  terminée,  on  désarme  dans  tous  les  ports,  n  Désar- 
mer  administrât ïveînent,  est  une  opération  ayaut  pour  but 
de  vérifier  tous  les  trois  ans  si  l'état  du  matériel  du  bord 
correspond  bien  à  celui  porté  sur  les  feuilles  des  maîtres 
chargés,  il  Désarmer  une  pièce,  ttne  batterie.  Ramasser  lo 
matériel  et  faire  sortir  de  batterie  le  personnel. 

—  Fig.  Cesser  toute  hostilité, toute  attaque  :  Les  rancuniers 
ne  DESARMENT  Ja/nais. 

Désarmé,  ée  part, 
pass.  du  V.  Désarmer. 

—  Blas.  Se  dit  de 
l'aigle  qui  n'a  point 
d'ongles  ou  du  lion  re- 
présenté sans  grirt'es. 

—  Subsiantiv.  Per- 
sonne désarmée. 

—  Allus.  LiTr.  :  J'ai 
ri,  me  voilà  désarmé. 
Allusion  à  un  vers  do 
Piron  dans  la  Métro- 
manie.  V.  MÉTROMANIE. 

Se  désarmer,  v.  pr. 


D'argent  à  un  lion 
désarma  et  ram- 
pant de  gueules. 


D'argent  h  une 

aigle  désarmée  de 

sable. 


Etre  désarmé,  il  Oter  son  armure. 

—  Fig.  Se  priver  s'oi-raême  de  ses  moyens  d'attaque  ou 
de  défense  :  Nul  peuple  ne  doit  se  désarmer  vis-à-vis  du 
pouvoir.  Il  Se  laisser  fléchir,  s'apaiser. 

DÉSARNIR  V.  a.  Mar.  auc.  Démarrer,  dégager  des 
amarres. 

DÉSARRANGER  [a-ran-jé)  v.  a.  Oter  les  choses  de  leur 
arrangement.  (Vieux.) 

DÉSARRIMAGE  {a-ri-maf)  n.  m.  Opération  volontaire 
ou  accidentelle,  ayant  comme  conséquence  de  déranger 
l'arrimage  des  marchandises. 

DÉSARRIMER  [a-ri)  v.  a.  Changer  l'arrimage  ou  déran- 
ger les  marchandises. 

DÉSARROI  {a-ro-a  —  du  préf.  dés,  et  du  vieux  fr.  «?to/, 
qui  siguitiait  équipage,  attirail,  train,  ordre)  n.  m.  Trouble, 
confusion,  désordre  :  Les  affaires  sont  en  grand  désarroi. 

DÉSARRONDIR  {a-ron)  v.  a.  Détruire  la  forme  rondo 
de  :  DÉSARK0ND1R  une  boule. 

DÉSARTÉRIALISATION  (si-o/i)  n.  f.  Transformation  du 
sang  artériel  rouge  en  sang  noir  et  veineux.  (Ce  phéno- 
mène, qui  se  passe  dans  les  réseaux  capillaires  du  corps, 
est  la  contre-partie  de  Thématose,  qui  a  pour  siège  les 
réseaux  capillaires  du  poumon.) 

DÉSARTICULATION  [si-on)  n.  f.  Accident  ou  opération 
qui  fait  sortir  un  os  de  son  articulation,  il  Spécialem.  Am- 
putation pratiquée  au  niveau  d'une  jointure  articulaire. 

—  Encycl.  La  désarticulation  est  employée  depuis  très 
longtemps.  Hippocrate  y  fait  allusion.  Elle  a  dû  précé- 
der l'amputation  dans  la  continuité  des  os.  Depuis  Guy  de 
Chauliac  et  Ambroise  Paré,  on  a  étudié  de  la  façon  la 
plus  minutieuse  les  règles  et  les  indications  de  ces  inter- 
ventions. Il  faut  trouver  et  ouvrir  la  jointure,  puis,  en 
tordant  ou  en  luxant  les  extrémités  articulaires,  on  finit 
l'opération.  Enfin,  soit  qu'on  ait  employé  la  méthode  cir- 
culaire, ovalaire  ou  à  lambeaux,  on  doit  avoir  conservé 
assez  de  parties  molles  pour  recouvrir  l'extrémité  osseuse 
et  former  un  bon  moignon  souple  et  bien  matelassé. 

La  désarticulation  est  surtout  aujourd'hui  un  exercice 
opératoire.  Elle  est,  cependant,  indiquée  sur  le  vivant  à  la 
suite  de  certains  traumatismes,  où  les  ligaments  de  l'ar- 
ticulation sont  en  partie  rompus,  ou  bien  encore  dans  le 
cas  de  tumeur  maligne  du  squelette.  En  dehors  do  ce  cas, 
l'amputation  est  préférée,  car  elle  est  plus  facile.  L'am- 
putation permet  aussi  de  limiter  le  sacrifice  et  de  conser- 
ver lo  plus  possible  de  la  longueur  du  membre.  Après  la 
désarticulation,  on  a  une  grosse  extrémité  osseuse,  plus 
difficile  à  recouvrir  de  parties  molles. 

DÉSARTICULER  v.  a.  Faire  sortir  de  l'articulation. 
Il  Amputer  dans  Tarliculation  :  Désarticuler  le  fémur, 
réjunilc,  l'avantbras.  n  Séparer  les  uns  des  autres  les  os 
d'un  squelette. 

Se  aésarticiller,  v.  pr.  Etre  désarticulé  ;  sortir  de  l'ar- 
ticulation. Il  Désarticuler  à  soi  :  Se  désarticuler  le  br'as 
en  tombant. 

DÉSASOTTER  [so-lé)  v.  a.  Empêcher  d'être  asotté;  faire 
qu'un  ne  soit  plus  asotté. 

DÉSASPXRER  (zass)  v.  a.  Détruire  l'aspiration  de  :  // 
u'tj  aurait  aucun  inconvénient  à  dÉsaspirer  certains  mots. 

DÉSAS3A1S0NNER  {a-sè-zo-né)  v.  a.  Oter  l'assaisonno- 
mcnt  do. 


648 

DÉSASSEM6LAGE  (a-san-hlaj)  n.  m.  Action  de  désas- 
sembler  ;  état  de  ce  qui  est  désassemblé.  n  On  dit  quelque- 
lois  désassemdlemrnt. 

DÉSASSEMBLEMENT  n.  m.   Lingulst.  Syn.  de  désas- 

SEMIlLACi:. 

DÉSASSEMBLER  {a-sa7i)  v.  a.  Désunir,  disjoindre,  rom- 
pre un  assemblage  de  ;  Désassembler  les  planches  d'une 
cloison. 

~  Fig.  Diviser,  désunir.  i|  Analyser,  examiner  par  par- 
ties. 

Se  désassembler,  v.  pr.  Etre  désassemblé,  s'ccartcr, 
se  disjoindre. 

DÉSASSERVIR  [a-ser")  v.  a.  Tirer  de  l'asservissement. 

DÉSASSIÉGEMENT  {a-si-é-je-man)  n.  m.  Action  de  désas- 
siégcr. 

DÉSAS5IÉGER  {a-si-é-Jé.  —  Prend  un  e  après  le  g  de- 
vant un  A  ou  un  o  :  7e  désassiégeai.  Nous  désassiégeons) 
v.  a.  Cesser,  lever  le  siège  de  :  Dêsassiéger  une  ville. 

DÉSASSIMILATEUR,  TRICE  (a-si)  adj.  Physiol.  Qui  dé- 
sassiniile,  qui  produit  la  désassimilation  :  Principe  désas- 

SEMILATEUK. 

DÉSASSIMILATION  [n-si,  si-on)  n.  f.  Phénomène  par  le- 
quel des  substances  vivantes  se  décomposent  en  substances 
brutes  d'une  composition  chimique  plus  simple. 

—  Encvcl.  Deux  théories  sont  ici  en  présence.  Dans  la 
première,  la  désassimilation  est  considérée  comme  le  phé- 
nomène caractéristique  du  fonctionnement  des  organes, 
comme  un  acte  physiologique  qui  a  pour  but  de  débar- 
rasser l'organisme  des  déchets  engendrés  par  les  méta- 
morphoses organiques  et  dont  l'accumulation  entraverait 
son  activité  fonctionnelle.  En  ce  sens,  la  désassimilation 
constitue  la  dernière  phase  de  la  nutrition. 

D'après  la  seconde  théorie,  la  vie  d'un  être  supérieur 
n'est  qu'une  alternative  de  périodes  d'assimilation  et  de  dé- 
sassimilation, dont  le  balancement  détermine  l'état  adulte  ; 
mais  la  désassimilation  proprement  dite  ou  destruction  des 
substances  plastiques  se  produit  pendant  le  r-epos  des  or- 
ganes, et  non  pendant  leur  fonctionnement.  De  plus,  les 
produits  résultant  de  cette  destruction  au  repos,  véritables 
produits  de  désassimilation,  sont  loin  d'être  nuisibles  aux 
organes  dans  lesquels  ils  se  produisent;  ce  sont,  au  con- 
traire, des  aliments  qui  peuvent  être  utilisés  pour  l'assi- 
milation au  cours  d  un  fonctionnement  ultérieur,  et  on 
leur  donne  le  nom  de  «  substances  de  réserve  ". 

—  BiBLiOGR.  :  Claude  Bernard,  Leçons  sur  les  phéno- 
mènes de  la  vie  communs  aux  animaux  et  aux  végétaux 
(Paris,  1878-1879);  Le  Dantec,  Théorie  nouvelle  de  la  vie 
(Paris,  189G). 

DÉSASSIMILER  {a-si)  v.  a.  Priver  de  ses  éléments  assi- 

milaljles. 

DÉSASSOCIATION  [a-so-si-a-si)  n.  f.  Cessation,  rupture 
d'une  association. 

DÉ5ASS0CIER  [a-so-si.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux 
prem.  pers.  de  l'imp.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous 
dèsassùCiions.Que  vous  désassociiez)x. a..  Rompre,  dissoudre 
l'association  de  :  L'intérêt  associe  les  hommes;  c'est  l'in- 
térêt aussi  qui  les  désassocie.  ii  Désunir,  séparer  :  Désas- 
sociER  le  corps  de  l'âme. 

Se  désassocier,  v.  pr.  Cesser  d'être  associé,  ii  Se  sé- 
parer, s'isoler  :  L'esprit  se  désassocie  bien  souvent  du 
corjis.  (Montaigne.) 

DÉSASSOMBRIR  (a-son)  V.  a.  Rendre  moins  .sombre, 
mieux  éclairé  :  Abattre  des  arbres  pour  désassombrir  une 
habitation. 

—  Fig.  Rendre  moins  triste,  moins  mélancolique  : 
Caractère  que  rien  ne  peut  désassombrir. 

Se  désassombrir,  v.  pr.  Devenir  mieux  éclairé. 
~  Fig.  Devenir  plus  gai,  moins  mélancolique. 

DÉSASSORTIMENT  {a-sor',  man)  n.  m.  Action  de  désas- 
sortir; état  de  choses  mal  assorties. 

—  Fig.  Réunion  de  choses  disparates,  mal  assorties  : 
La  barbe  faite,  avec  de  grosses  bottes  crottées,  est  un 
DÉSASSORTIMENT  tout  à  fait  ridiculc.  (M™'  de  Sév.) 

—  En  T.  de  comm.,  État  de  marchandises  qui  ne  sont 
plus  assorties,  il  On  dit  désassortissement  dans  ce  sens. 

DÉSASSORTIR  (a-sor')  v.  a.  Défaire  l'assortiment  de  : 
DÉSASSORTIR  un  attelage,  les  étapes  d'uti  magasin.  Il  Dégar- 
nir un  commerce  de  son  assortiment  de  marchandises. 

Se  désassortir,  \.  pr.  Etre  désassorti. 

DÉSASSOURDIR  (a-sour)  V.  a.  Guérir  do  l'assourdis- 
someni  ou  de  la  surdité.  (Peu  usité.) 

DÉSASSURER  {a-su)  y.  a.  Cesser  de  faire  assurer  contre 
ceriaiji-i  risiiuos  :  Désassurer  sa  ?naison. 

Se  désassurer,  v.  pr.  Cesser  de  se  faire  assurer  contre 
certains  risques. 

DÉSASTRE  {zasstr'  —  du  préf.  dés,  et  de  astre,  à  cause 
do  l'influence  attribuée  autrefois  aux  ast'-es  sur  les  choses 
humaines)  n.  m.  Grand  malheur,  événement  funeste,  cala- 
mité :  //  n'y  a  pas  de  désastres  comparables  à  ceux  qu'en- 
fante la  guerre. 

—  Syn.  Désastre,  calcimité,  catastrophe,  infortune,  mal- 
heur. V.  CALAMITÉ. 

Désastre  (le),  roman,  par  Paul  et  Victor  Margueritte 
(1898).  —  C'est  le  premier  volume  d'une  trilogie  ;  les  deux 
autres  ont  pour  titres  :  les  Tronçons  du  glaive  et  la  Com- 
mune. Le  Désastre  nous  raconte  cette  partie  de  la  guerre 
de  1870,  qui  se  termine  parla  capitulation  de  Bazaine.  C'est 
un  livre  d'histoire  plutôt  qu'un  roman.  Il  y  a,  toutefois, 
dans  cet  ouvrage,  une  "fable»  romanesque  et  même  amou- 
reuse, mais  dont  l'intérêt  n'est  que  secondaire;  et  peut- 
être  eût-il  mieux  valu  s'en  tenir  au  véritable  sujet,  au 
sujet  historique.  Ce  qui  fait  surtout  le  mérite  du  Désastre, 
c'est  la  vivacité  pittoresque  du  détail.  Les  récits  et  les 
descriptions  y  ont,  à  vrai  dire,  quelque  chose  de  sec, 
d'aigu,  d'inquiet  ;  l'interminable  série  des  mômes  traits 
que  les  auteurs  juxtaposent  finit  par  produire  je  ne  sais 
([uel  mécontentement,  et,  dans  les  plus  belles  parties,  le 
souffle  est  court.  Mais,  si  cela  manq^ue  de  teneur  et  de 
plénitude,  cela  est.  au  plus  haut  point,  net  et  vibrant. 
Outre  son  exactitude  documentaire,  le  Désastre  nous  donne 
d'un  bout  à  l'autre  une  impression  do  réalité  prise  sur  le 
fait.  Ajoutons  que  les  auteurs  s'inspirent  des  sentiments 
U's  plus  nobles  et  les  plus  élevés.  Le  sujet,  par  lui-mémo, 
est  triste  ;  et,  néanmoins,  lo  livre  a,  par  son  inspiration 
même,  quelque  chose  de  réconfortant  et  do  vivifiant. 


649 

DÉSASTREUSEMENT  {streu)  adv.  D'uno  façon  désas- 

triHiM*. 

—  Fam.  D'tiiio  façon  tout  à  fait  malheureuse  :  Opéra 
i)i;sAS'niKi!si-:Mi:NT  cri'cutt^. 

DÉSASTREUX  {streii),  EUSE  adj.  Qui  cause  dos  désas- 
tres; qui  est  trôs  funosto  :  5a/ai//e  uiÏsastreusk.  Temps 
DÉSASTREUX.  Il  A  qui  il  arrive  un  désastre,  on  parlant  dos 
personnes  ;  Le  désastreux  Hagotin.  (Scarron.) 

—  Fani.  Extrêmement  regrettable  :  Une  idée  désas- 
treuse. 

—  Anton.  Avantageux,  favorable,  heureux,  propice,  sa- 
lutaire. 

DÉSATINE,  DÉS^TINE,  DESSETINE  n.  f.  Métrol.  Au- 
tres orllmjjjraplios  do  DÉciATiNi:. 

DÉSATTELER  v.  a.  Syn.  peu  usité  do  dételer. 

DÉSATTESTER  [a-iùss)  V.  a.  Cosscr  d'attester. 

DÊSATTISER  {a-ti)  V.  a.  Cesser  d'attiser. 

DÉSATTRISTER  [a-triss]  V.  a.  Faire  cesser  la  tristesse 
lU"  :  hi'isArrttisTKR  un  malade,  c'est  aider  à  $a  guérison. 

Se  désattrister,  v.  pr.  Oublier  son  chagrin  ;  ne  plus  s'a- 
bautioniior  à  la  tristesse. 

DÉSAUBAGE  {zô-baf  —  du  préf.  dés,  et  do  aube,  terme 
de  teclui.)  n.  m.  Action  de  démonter  et  de  remplacer,  lors- 
qu'elles sont  on  mauvais  état,  les  aubes  d'uno  rouo  hy- 
draulique faisant  marcher  un  moulin  à  oau. 

DÉSAUBAGE  {zâ-baf  —  du  préf.  dés,  et  de  aube,  robe 
do  néophyte)  n.  m.  Cérémonie  religieuso  dans  laquelle 
on  enlevait  aux  néophytes  l'aube  ou  robe  blanche  dont  ils 
avaient  été  revêtus  à  l'occasion  de  leur  ba[)téme  :  Le  dê- 
8AUUAGE  avait  lieu  ordinairement  le  dimanche  après  Pâ(/ues, 
qui  s'appelle  encore  dimanche  in  albis.  il  Repas  qui,  plus 
tard,  se  donnait  le  huitième  jour  après  lo  baptômo  d'un 
nouveau-né. 

DÉSAUBER  (:;ô-6e— du  préf.  dés,  et  de  aabe,  terme  de 
techn.)  v.  a.  Enlever  les  aubes  de  la  roue  hydraulique  d'un 
moulin  pour  les  réparer  ou  les  remplacer. 

DÉSAUBER  (3(5-6-"'  —  du  préf.  prîv.  dés,  et  de  ai:be,  robe) 
V.  a.  Enlever  l'aube,  la  robe  blanche  à  un  néophyte. 

DÉSAUGIERS  (Marc-Antoine),  compositeur  français, 
né  à  Fréjus  en  1742,  mort  à  Paris  en  1793.  II  publia  une 
bonne  traduction  des  Réflexions  sur  le  chant  de  Mancini. 
Il  fit  représenter  :  Erixène  ou  l'Amour  enfant  (l780);  Flo- 
rine  (1780);  les  Deux  sylplies  (1781);  les  Deux  jumeaux  de 
Bergame  (1782),  comédie  de  Florian,  pour  laquelle  il  écrivit 
trois  petits  airs,  dont  un  :  Daigne  écouter  l'amant  fidèle  et 
tendre,  devint  populaire  ;  Jeannette  et  Lucas  (1788)  ;  la  Jeune 
Veure (1788) ;  leltendez-vous (1790)  ;  l'Amant  travesti{\l^\) ; 
le  Médecin  malgré  lui  (1792),  adaptation  de  la  comédie  de 
Molière,  dans  laquelle  il  avait  introduit,  l'air  du  Ça  ira.  II 
avait  embrassé  les  idées  révolutionnaires,  ot  il  écrivit  un 
ouvrage  excentrique,  qu'il  qualifia  d'«  Hiérodrame  »,  dans 
lequel  il  célébrait  la  prise  do  la  Bastille. 

DÉSAUGIERS  (Auguste-Félix),  littérateur  et  diplomate 
français,  né  à  Fréjus  en  1770,  mort  vers  1836.  Fils  aîné 
du  précédent,  il  composa  des  livrets  d'opéras,  puis  entra 
dans  la  diplomatie  et  fut  longtemps  consul  générai  à 
Copenhague.  Le  meilleur  de  ses  livrets  est  Virginie,  tra- 
gédie lyrique  en  trois  actes,  musique  de  Berton  (1823). 

DÉSAUGIERS  (Marc-Antoine-Madeloino),  chansonnier 
et  vaudevilliste,  frère  du  précédent,  né  à  Fréjus  en  1772, 
mort  à  Paris  en  1827.  Après  avoir  failli  entrer  dans  les 
ordres,  il  se  voua  aux  lettres  et  à  la  musique.  Pendant  la 
Révolution,  il  s'expatria  d'abord  à  Saint-Domingue,  où  il 
manqua  d'être  fusillé  par 
les  noirs  révoltés,  puis  à 
Philadelphie,  où  il  donna 
des  leçons  de  clavecin. 
Revenu  en  France  en 
1797,  il  devint  professeur 
de  piano,  chef  d'orches- 
tre, fournisseur  attitré 
dos  petits  théâtres  à  la 
modo,  auxquels  il  donnait 
toute  une  série  do  vau- 
devilles d'une  allure 
franche  et  rapide.  Il  de- 
vint le  président  du  Ca- 
veau et  encouragea  les 
débuts  do  Déranger.  En 
1815,  au  retour  des  Bour- 
bons, il  fut  nommé  direc- 
teur du  théâtre  du  Vau- 
deville. Quand  il  mourut, 
en  1827,  il  fut  célébré 
comme  l'Anacréon  fran- 
çais. Ce  gros  épicurien 
était  plein  d'obligeance  et  do  générosité.  Surtout,  il  fut 
gai  ;  d  une  gaieté  naturelle,  intarissable  et  inotîensivo.  Les 
genres  auxquels  il  s'adonna  (vaudeville  et  chanson)  sont 
médiocres;  mais  il  y  déploya  une  verve  et  une  bonne 
humeur  incomparables.  Ses  chansons  débordent  d'uno  joio 
*  un  peu  épaisse,  mais  communicative  ;  une  pointe  de  ma- 
lice ot  do  libertinage  en  relèvent  la  saveur.  On  y  trouve 
parfois  môme  une  piquante  observation  des  mœurs  du 
temps  {Pan-pan;  le  Délire  bachique;  Quand  on  est  jnort, 
c'est  pour  longtemps;  Monsieur  et  Madame  Denis,  Paris 
à  cinq  heures  du  matin,  etc.).  Ses  parades  [les  Cadet- 
Duteux)  valent  moins.  En  somme,  Désaugiors,  avec  moins 
d'art  que  Béranger,  muins  de  stylo,  moins  do  prétentions 
littéraires  et  d'arrière-ponsées  politi(|ues,  moins  d'esprit 
satirii|ue,  reste  lo  meilleur  type  du  chansonnier  français, 
mahcieux,  iiioUeiisif  ot  gai. 

DÉSAUGMENTER  {zog'-man)  v.  n.  Cesser  d'augmenter. 

DeSAULT  (Piorre-Josoph),  chirurgien  français,  né  au 
Magny-Vernois  (Haute-Saône)  en  I7M,  mort  en  1795.  Après 
un  court  apprentissage  chirurgical  chez  un  modeste  pra- 
ticien do  Bolfort,  il  se  rendit  à  Paris  on  I7fi2.  Quatre  ans 
après,  il  ouvrit  dos  cours  particuliers  d'anatomie  et  de 
chirurgie,  interdits  d'abord,  à  cause  de  leur  succès,  par 
les  professeurs  titulaires ,  puis  protégés  par  Louis  et 
La  Martiniôro.  Bientôt,  Desault  fut  nommé  professeur  à 
l'Kcoh»  pratique  et  cbirurgion  do  l'IIÔtel-Dieu.  C'est  là 
qu'il  fonda  la  iiremièro  clinique  chirurgicale  qui  ait  existé 
on  France.  Sa  parole  n'était  pas  élégante,  mais  ses  idées 
ôtaient  pratiques  :  il  leur  donnait  d'ailleurs,  pour  ainsi 


DESASTREUSEME.NT  —  DESBILLONS 


Dtîsnugicra. 


diro,  une  sanction  opératoire,  inventant  do  nouveaux  ban- 
dages pour  les  fractures,  colles  do  la  clavicule  on  particu- 
lier, et  perfectionnant  les  méthodes  d'incision  do  la  fistule 
anale,  liichat,  qui  fut  son  élève,  défondit  la  mémoire  do 
son  maître,  faussement  accusé  d'avoir  hàtô  la  mort  do 
Louis  XVII,  et  publia  ses  (J'Juvres  chirurgicales  (1798- 
1803}.  On  a  encore  do  lui  :  Traité  des  maladies  chirurgicales 
et  des  opérations  qui  leur  conviennent,  avec  Chopart  (an  IV). 

DÉSAURINE  (zô)  n.  f.  Nom  donné  à  chacun  dos  composés 
sulfurés  que  l'on  obtient  en  iraiiaut  les  désoxybonzoïnes 
sudcos  par  lo  chlorure  de  tbiocarbonylo. 

DÉSAUTORISER  {zo)  V.  a.  Cesser  d'autoriser;  détruire 
une  autorisation. 
DÉSAVANCEMENT(se-man)n.m.  Action  de  désavancer. 
DÉSAVANGER  {se)  V.  a.  Otef  l'avancoment,  faire  reculer. 

DÉSAVANTAGE  {taf)  n.  m.  Cause  d'infériorité  dans  une 
lutte,  un  concours,  un  parallèle  ;  dessous,  défaite  :  Avoir  la 
DiisAVANTAGE,  du  DESAVANTAGE.  Triompher  malgré  le  désa- 
vantage du  nombre,  il  Inconvénient,  désagrément  :  Toute 
position  sociale  a  ses  désavantages. 

—  Au  désavantaf/e  de,  D'uno  manière  désavantagenso, 
pou  favorable  à  ;  Être  campé  A  son  désavantage.  Se  mon- 
trer À  SON  désavantage. 

—  Anton.  Avantage,  bénéfice,  profit. 
DÉSAVANTAGER  [je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant 

uu  a  ou  un  0  :  iVo»5  désavantageons.  Vous  désavajitagedtes) 
V.  a.  Frustrer  d'une  partie  de  l'héritage,  par  une  disposi- 
tion testamentaire  :  Désavantager  ses  enfants  au  profit 
d'un  étranger. 

—  Désavantager  des  marchandises.  Comm.  Leur  enlever 
ce  qui  en  faisait  l'attrait  et  en  facilitait  l'écoulement. 

DÉSAVANTAGEUSEMENT  [jei'i)  adv.  D'uno  façon  désa- 
vantat^ouso. 

DÉSAVANTAGEUX  [jeû]-,  EUSE  adj.  Qui  offre  du  désa- 
vaiita;:c,  i|iii  peut  porter  préjudice  :  Position  désavanta- 
GE^^'^^:.  C'jn'hlioiis  désavantageuses. 

DÉSAVENANT  (/îa»),  ANTE  adj.  Qui  n*est  pas  avenant. 

DÉSAVEU  n.  m.  Rétractation  d'un  aveu,  d'une  chose 
affirmée  antérieurement  :  Les  aveux  d'un  coupable  S07it  sou- 
vent  suivis  de  désaveux,  il  Déclaration  par  laquelle  on  désa- 
voue, on  condamne  une  personne  dans  ce  qu'elle  a  dit  ou 
fait.  Il  Dénégation  ;  acte  par  lequel  on  nie,  on  désavoue  une 
chose  dont  on  est  déclaré  l'auteur  :  Le  desaveu  d'une  thèse, 
d'un  drame.  —  Par  est.  :  Gouvernement  contraiJit  au  désaveu 
d'un  de  ses  agents.  Il  n'y  a  rien  de  si  conforme  à  la  7'aison  que 
le  désaveu  de  la  raison  dans  les  choses  qui  sont  de  foi.  {Pasc.) 

—  Par  ext.  Condamnation,  improbation  déclarée  :  Désa- 
veu de  paternité.  Action  exercée  par  un  mari  dans  le  bui 
de  faire  déclarer  adultérin,  et  par  conséquent  illégitime, 
un  enfant  né  de  sa  femme,  ii  Acte  par  lequel  on  déclare 
n'avoir  point  autorisé  un  mandataire  à  agir  comme  il  l'a 
fait  :  Former  une  demande  en  désaveu  contre  un  a^'oué. 

—  Dr.  féod.  Refus  formel,  que  le  vassal  faisait  de  recon- 
naître son  seigneur. 

—  Encycl.  Dr.  féod.  Le  vassal  pouvait  désavouer  son 
seigneur  naturel  et  avouer  un  autre  seigneur,  c'est-à-dire 
le  reconnaître  pour  suzerain.  Lo  desaveueta.it  légal  quand 
le  feudatairo  pouvait  prouver  l'infidélité  ou  le  déni  de 
justice  de  son  suzerain.  Un  désaveu  mal  fondé,  ou  fausse 
avouerie,  était  le  fait  de  reconnaître  pour  seigneur  tout 
autre  quo  le  suzerain  véritable  ;  on  encourait,  alors,  la  com- 
mise ou  confiscation  du  fief. 

—  Dr.  act.  I.  Désaveu  de  paternité.  L'enfant  né  pendant 
lo  mariage  a  pour  père  le  mari  de  sa  mère  [pater  is  est) 
[C.  civ-,  art.  312].  Mais  il  peut  être  désavoué  dans  les  cas 
suivants  :  1"  impossibilité  pmjsique  de  cohabitation  entre  les 
époux  pendant  le  temps  légal  de  la  conception.  (Cette  im- 
possibilité physique  ne  peut  légalement  résulter  que  do 
l'éloignement  ou  de  l'impuissance  accidentelle,  causée  par 
une  blessure,  une  mutilation,  un  accident  quelconque); 
2»  impossibilité  morale  de  cohabitation,  lorstpril  y  a  adultère 
do  la  femme  et  recel  de  l'enfant  ;  3"  séparation  de  corps. 
(Le  mari  séparé  de  corps  prouve  la  non-paternité  par  cela 
seul  qu'il  établit  que  l'enfant  est  né  300  jours  après  que 
sa  femme  a  été  autorisée  par  lo  président  du  tribunal  à 
quitter  la  maison  conjugale,  et  moins  de  180  jours  depuis 
lo  rétablissement  de  la  vie  commune.) 

Les  enfants  conçus  pendant  le  mariage  ne  peuvent  être 
désavoués  dans  les  cas  énumérés  par  la  loi  ;  quant  aux  en- 
fants nés  pondant,  mais  conçus  avant  le  mariage,  le  droit 
do  les  désavouer,  au  lieu  do  former  l'exception,  devient  la 
règle.  Lo  mari  qui  forme  le  désaveu  n'a  pour  réussir  que 
doux  dates  à  prouver  :  colle  de  son  mariage  et  celle  de  la 
naissance  do  Tonfant;  s'il  s'est  écoulé  moins  de  180  jours, 
l'enfant  doit  nécessairement  être  déclaré  illégitime.  Ce- 
pendant, le  désaveu  doit  être  écarté  :  l»  lorsque  les  adver- 
saires du  mari  prouvent  qu'il  a  eu  connaissance  do  la 
grossesse  de  sa  femmo  avant  le  mariage  ;  2"  lorsqu'il  a 
assisté  à  l'acte  do  naissance,  et  que  cet  acte  est  signé  do 
lui  ou  contient  sa  déclaration  qu'il  no  sait  signer;  S^  enfin, 
lorsque  l'onfant  n'est  pas  né  viable. 

L'action  en  désaveu  appartient  :  i«  au  mari  seul,  tant 
qu'il  vit;  2"  aux  héritiers  du  mari,  lorsqu'il  est  mort  étant 
encore  maître  de  son  action, 

L'action  s'intente  contre  l'enfant  lut-mémo  s'il  est  ma- 
jeur, ot,  dans  l'hypothèse  contraire,  contre  un  tuteur  ad 
hoc  nommé  à  l'entant.  Dans  l'un  et  l'autre  cas,  !a  mère 
n'est  pas  partie  au  procès,  mais  on  peut  l'y  appeler. 

II.  Le  désaveu  d'officier  înimstérieî  est  principal,  lors- 
(pi'il  est  formé  contre  un  acte,  indépendamment  de  toute 
instance;  il  est  incident,  quand  il  a  lieu  contre  un  acte 
employé  dans  une  instance.  Sont  exposés  à  l'action  on 
désaveu  :  les  avoués,  les  huissiers,  les  agréés  et  les  avo- 
cats à  la  Cour  do  cassation.  I^es  greffiers  et  les  notaires, 
bien  qu'ils  aient  la  qualité  d'officiors  ministériels,  ne  peu- 
vent ôtro  poursuivis  que  par  la  voie  d'inscription  de  faux.  Il 
y  a  matière  à  désaveu  dans  les  cas  énumérés  par  l'arti- 
clo  352  du  Code  de  procédure.  Los  articles  356  et  suivants 
règlent  la  compétence. 

Quand  lo  désaveu  est  déclaré  fondé,  l'acte  désavoué 
est  déclaré  nul,  et  avec  lui  tombent  toutes  les  consé- 
quences qu'on  en  avait  déduites  ;  l'officier  ministériel  désa- 
voué est  condamné  envers  les  demandeurs  ot  les  autres 
parties  en  tous  dommagos-intérôts,  mémo  puni  d'inter- 
diction ou  poursuivi  oxtraordinairemont  suivant  la  gravité 
des  cas.  Quand  il  est  rejeté,  lo  demandeur  peut  être  con- 
damné en  tous  dommages-intérêts  et  réparations  qu'il 
appartient. 


DÉSAVEUGLEMENT  {man)  n.  m.  Etat  de  celui  qui  est 
désabusé,  dont  los  yeux  ont  été  dessillés.  (Peu  usité.) 

DÉSAVEUGLER  v.  a.  Désabuser,  détromper  :  L'évidence 
rnéme  ne  peut  désaveoglkr  un  esprit  prévenu. 

Se  désuveugler,  v.  pr.  Sortir  de  l'aveuglement;  Ôtre 
désabusé. 

DÉSAVOUABLE  adj.  Qui  peut  OU  doit  être  l'objet  d'un 
désaveu  :   Ûti  mandataire  qui  outrepasse  ses  instructions 

est  DÉSAVOUAntE. 

DÉSAVOUER  v.  a.  So  défendre  de;  nier  sa  participa- 
tion à  :  DiiSAVoUER  une  chose  évidente.  DÉsAVoutiR  un  livre, 
sa  signature,  il  Condamner,  désapprouver  :  Désavouer  la 
conduite  d'un  mandataire.  Il  Ne  pas  reconnaître  comme 
parent  eu  comme  ami  :  Désavouer  un  parent,  un  ami, 

—  Etre  en  contradiction  avec  ;  ne  pas  ôtre  conforme  à  : 
La  vie  de  beaucoup  de  gens  désavoue  leurs  principes. 

—  iVe  pas  désavouer,  Juger  digne  de  soi  :  Des  vers  que 
ne  désavouerait  pas  Corneille. 

—  En  T.  de  dr.,  Sif^nifier  par  acte  qu'on  n*a  pas  autorisé 
un  mandataire  à  agir  comme  il  l'a  fait  :  Désavouer  son 
chargé  d'affaires,  il  Désavouer  un  enfant,  Déclarer  adultérin 
un  enfant  né  dune  femmo  avec  laquelle  on  est  marié. 

Se  déscivouer,  v.  pr.  Etre  désavoué. 

DÉSAZOTATION  {si-on)  n.  f.  Action  do  désazoter. 

DÉSAZOTER  v.  a.  Chini.  Eliminer,  .soustraire  l'azote 
contenu  dans  une  substance  :  DiiSAZOTER  de  l'air. 

—  Métall.  Faire  perdre,  au  moyen  de  la  désazotation, 
l'azote  quo  contenait  l'acier  et  qui  lui  donnait  ses  qualités. 

DeSBAROLLES  (Adolphe),  peintre  et  écrivain  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1801-1886).  Comme  peintre,  on  cite  de 
lui  plusieurs  tableaiix  qui  ne  manquaient  pas  de  mérite  : 
l'Auberge  d'Alcog,  acheté  parle  ministère  de  l'intérieur 
(1850);  un  Prêche  breton  dans  l'église  de  Sainte-Croix,  à 
Quimperlé  (1852);  etc.  Comme  écrivain,  Dcsbarolles  a  pu- 
blié :  wn  Mois  de  voyage  en  Suisse  pour  SOO  francs  (1840); 
Deux  artistes  en  Espagne  (1855).  Mais  c'est  surtout  comme 
chiromancien  que  Desbarolles  se  fit  connaître.  Son  livre, 
les  Mystères  de  la  main  révélés  et  expliqués;  art  de  con- 
naître la  vie,  le  caractère,  les  aptitudes  et  la  destinée  de 
chacun,  d'après  la  seule  inspection  des  mtuns  (1859),  attei- 
gnit sa  douzième  édition.  Il  publia  encore  :  Àfystères  de 
la  main.  Révélations  complètes  (1879). 

Des  Barreaux  (Jacques  Vallée,  sieur),  conseiller 
au  iiarlement,  né  à  Paris  en  1602,  mort  à  Chalon-sur-Saône 
en  1673.  Il  avait  hérité  do  l'incrédulité  de  son  grand-oncle, 
Geoffroy  Vallée,  pendu  et  brûlé  en  1574,  comme  auteur 
d'un  livre  intitulé  le  Fléau  de  la  foy.  Après  s'être  démis  de 
sa  charge,  il  passa  le  reste  do  sa  vie  dans  les  plaisirs  et 
les  voyages.  Mais  sa  réputation  d'athée  faillit  lui  être  fa- 
tale; les  vignes  ayant  gelé  en  Touraine,  où  il  était  de  pas- 
sage, les  paysans  voulurent  le  lapider.  Une  fois,  la  foudre 
étant  venue  à  tomber,  un  vendredi,  près  d'une  auberge  de 
Saint-Cloud,  où  il  mangeait  tranquillement  une  omelette 
au  lard  :  «  Voilà  bien  du  bruit  pour  une  omelette  au  lard  1  » 
s'écria-t-il  ;  mot  resté  célèbre  et  auquel  fait  allusion  Boi- 
leau  dans  la  Satire  des  femmes,  lorsqu'il  dit  qu'il  a  vu  plus 
d'un  Capanée, 

Du  tonnerre  dans  l'air  bravant  les  vains  carreaux, 
Et  nous  parlant  de  Dieu  du  ton  de  Des  Barreauj-- 

Des  Barres  (Joseph-Frédéric  Wallet),  homme  de 
guerre  et  hydrographe  anglais,  né  on  1722,  mort  à  Halifax 
(Nouvelle-Ecosse)  en  1824.  Parti  pour  l'Amérique  en  1756, 
il  fit  partie  de  l'armée  qui  conquit  peu  à  peu  lo  Canada, 
et  e.xécuta,  aussitôt  après  la  prise  de  Louisbourg  (1758), 
un  levé  hydrographique  du  Saint-Laurent.  Il  dirigea  la 
construction  des  tortifications  de  Québec,  puis  s'occupa, 
entre  1763  ot  1773,  à  exécuter  l'hydrographie  des  côtes  de 
la  Nouvelle-Ecosse.  Il  revisa  ensuite  les  cartes  des  côtes 
des  colonies  de  la  Nouvello-^ngloterre  révoltées  contre  la 
métropole,  et  publia,  en  1777,  ce  travail  considérable  sous 
le  titre  de  Neptune  Atlantique.  En  1784,  Des  Barres  reçut 
le  gouvernement  de  l'île  du  Cap-Breton,  et  y  fonda  la  ville 
de  Sydney.  En  1804,  à  l'âge  de  quatre-vingt-deux  ans,  il 
fut  nommé  lieutenant  gouverneur  et  commandant  en  chef 
de  l'île  du  Prince-Edouard,  dans  le  golfe  de  Saint-Laurent. 
Un  des  titres  do  gloire  de  Des  Barres  esi  d'avoir  été  le 
professeur  de  navigation  du  capitaine  Cook. 

DeSBASSYNS  de  RiCHEMONT  (Philippe  Panon), 
administrateur  français,  né  en  1774  à  Saint-Denis  (Réu- 
nion),  mort  on  1S40.  Chargé,  en  isu,  par  Napoléon  1". 
do  négocier  la  mise  en  liberté  des  Français  détenus  sur 
les  pontons  de  l'Angleterre,  il  réussit  dans  sa  mission,  fut 
nommé,  en  1814,  administrateur  des  colonies  de  l'Inde, 
puis,  en  1815,  intondant  à  la  Réunion.  Do  retour  en  France, 
il  devint  membre  du  conseil  d'amirauté,  et,  en  1824, député 
do  la  Meuse.  Réélu  en  1827,  il  appuya  le  cabinet  Villôle. 
—  Son  fils,  Paul  Panon.  baron  de  Rlchemont,  né  àSu- 
resnes  en  1809,  mort  à  Paris  on  1875,  fut  directeur  do  la 
compagnie  du  chemin  do  for  d'Orléans,  député  en  1852  et 
1857,  sénateur  on  1859,  gouverneur  de  la  Société  do  Ma- 
dagascar. On  a  de  lui  ;  Documents  sur  la  Compagnie  de 
Madagascar  (IS6S). 

DesbasSYNS  de  RiCHEMONT  (Aloxandre-Piorre- 
Philippo  Panon,  vicomte),  bomnio  politique,  né  à  Paris 
on  1833.  Il  fut  élu,  on  1871.  représentant  de  l'Indo  française 
à  l'Assemblée  nationale.  Réélu  en  1877,  il  combattit  tous 
les  ministères  républicains  et  ne  fut  pas  élu  en  ISS2.  Il  a 
publié  :  Archéologie  chrétienne  primitive,  les  nouvelles  études 
sur  les  catacombes  romaines  tJ870). 

Desbeaux  (Emilo),  journaliste  et  romancier,  né  à 
Pans  en  1815.  Il  a  collaboré  à  divers  journaux,  ot  a  été 
rédacteur  en  chef  du  «  Journal  illustré  »  et  do  la  «  Presse 
illustrée  «.  Secrétaire  général  de  l'Odéon  on  1884,  il  a  été 
codirecteur  do  ce  théâtre,  do  1892  ù.  I89e.  Il  a  publié  des 
romans,  fait  jouer  plusieurs  pièces,  ot  écrit  nour  la  jeu- 
nesse de  nombreux  ouvrages,  notamment  :  le  Jardin  de 
,Uii«  Jeanne  {lS79i;  les  Projets  de  iU'"  Marcelle  et  les  L'ton- 
ncments  de  M.  Robert  (1884),  qui  ont  été  couronnés  par 
lAc-adémio  française:  Physique  po/ju/an-f  (1890). 

Dessillons  (^François-Joseph  Terrasse),  humanisto 
français  et  poète  latin  moderne,  surnommé  le  La  Fon- 
taine latin,  né  à  ChAtoauneuf  en  Berry,  en  1711,  mort 
en  1789  ii  Mannhoim,  où  il  s'était  retiré  en  1762.  après  la 
suppression  de  l'ordre  des  jésuites  dont  il  faisait  partie, 
ot  après  s'étro  adonné  t  l'enseignomont.  On  a  do  lui  quiwo 
livres  do  fables  latines  :  Fabulx    .lîsopicv  (nus);  deux 


DESBŒUFS 


DESCARTES 


pokmes  :  Ars  bene  valendi {nss), et  De pace  ckristiana{nsd); 
des  Aliscellanea  posthinna  (1792),  où  se  trouvent  des  fables, 
des  odes,  des  lettres,  etc. 

Desbœufs  (Antoine),  sculpteur  et  graveur  en  mé- 
dailles, né  à  Paris  en  1793,  mort  eo  1S62.  11  obtint,  en 
lSl-1,  le  grand  prix  de  Rome  dans  la  section  de  la  gravure 
en  médailles  et  en  pierres  fines.  On  n'a  de  lui  qu'un  nom- 
bre très  limité  de  médailles,  dont  quelques  portraits  exé- 
cutés sous  la  Restauration;  entre  autres,  le  Sacre  de 
George  IV,  roi  d'Angleterre,  le  portrait  en  camée  de 
Louis  XVIII,  et  un  buste  de  Napoléon  III,  gravé  pour  la 
collection  de  la  Commission  des  monnaies.  Il  s'occupa  do 
gravure  sur  pierres  fines  avec  un  certain  succès  jusqu'en 
1830;  mais,  à  partir  de  cette  époque,  il  se  livra  presque 
exclusivement  aux  travaux  de  sculpture.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Jeune  pâtre  jouant  avec  un  chei^reau  (1822); 
la  Madeleine  pleurant  sur  le  corps  du  Christ  (1824)  ;  le  Christ 
annonçant  sa  mission  aiuc  hommes  (1837),  à  Notro-Dame- 
de-Lorette  ;  Sainte  Anne  (1840),  à  la  Madeleine  ;  Saint  Ber- 
nard (1840),  au  musée  de  Versailles  ;  l'Histoire  et  la  Science 
(1842),  dans  la  bibliothèque  du  Sénat;  Pandore  (1853);  le 
Plaisir  (1S61).  Citons  également  :  la  Vierge  de  Sparte,  au 
musée  dAgen;  Voltaire,  au  Louvre;  etc. 

DeSBOIS  (Jules),  sculpteur  français,  né  à  Parçay 
(Maine-et-Loire)  en  1351.  Il  entra,  en  1872,  à  l'Ecole  des 
beaux-arts,  où  il  devint  élève  do  Cavelier.  Il  exposa,  en 
1875,  une  statue  d'Orpfiée  ;  en  1877,  une  statue,  Othniadès, 
qui  fut  acquise  par  l'Etat.  Dix  ans  plus  tard,  il  donna  un 
projet  de  fontaine  :  Acis  changé  en  fleuve,  et  un  groupe. 
Satyre  et  Nymphe.  Desbois  s'est  depuis  distinguo  par  des 
travaux  décoratifs,  qu'il  a  exécutés  à  la  manufacture  na- 
tionale de  Sèvres.  Au  Salon  du  Champ-de-Mars,  il  s'est 
fait  remarquer  par  ses  étains  artistiques,  plats,  gourdes 
et  menus  objets  d'art.  Parmi  ses  œuvres  de  sculpture,  il 
faut  encore  citer,  au  musée  du  Luxembourg  :  une  Léda  en 
marbre  (I89i),  et  une  figure  do  la  Misère,  en  bois  (1893), 
deux  œuvres  d'un  style  très  personnel. 

DesboiS  de  Rochefort  (Louis),  médecin  français, 
né  à  Paris  en  1750,  mort  en  1786.  Il  fut  médecin  de  la 
Charité;  sa  principale  gloire  est  d'avoir  été  le  maître  de 
Corvisart,  qui  publia  après  sa  mort  son  seul  ouvrage  : 
Cours  élémentaire  de  matière  médicale,  suivi  d'un  précis 
de  l'art  de  foi^iuler  (1789). 

Desbordeaux  (Plerre-François-Frédéric),  médecin 
français,  né  et  mort  à  Caen  (1763-1821),  où  il  professa  la 
thérapeutique.  Il  était  partisan  de  la  doctrine  de  Bicbat. 
Son  principal  ouvrage,  qui  eut  beaucoup  de  succès,  a 
pour  titre  :  Nouvelle  orthopédie  ou  Précis  sur  les  difformités 
que  l'on  peut  prévenir  et  coi'riger  chez  les  enfants  (1805). 

Desbordes  -  VALMORE  (Marceline-Félicité-Josèphe 
Desboedes,  dame  Valmore,  ou),  femme  de  lettres  française 
et  célèbre  élégiaque,  née  à  Douai  en  17Sr.,  inurlc  à  Paris 
en  1859.  Peu  de  créatures  au 
monde  subirent  une  exis- 
tence aussi  rigoureuse  que 
la  sienne.  Fille  d'un  peintre 
en  armoiries ,  elle  vit  les 
contre -coups  de  la  Révolution 
porter  la  misère  au  foyer  pa- 
ternel. Envoyée  à  la  Guade- 
Joupe  pour  y  recueillir  un 
héritage,  elle  dut  en  revenir 
plus  pauvre  qu'au  départ  et, 
ayant  perdu  sa  mère,  elle 
demanda  des  ressources  au 
théâtre,  et  par  suite  se  con- 
damna à  une  vie  errante. 
Après  avoir  traversé  les  pha- 
ses d'un  amour  romanesque, 
suivi  d'un  cruel  abandon,  elle 
épousa,  à  Bruxelles,  en  1817, 
François-Prosper  Lanchan- 
tin,  dit  Vahnore,  homme  affec- 
tueux, honnête,  mais  dénué  d'énergie,  sans  beaucoup  de 
talent.  Epouse  accomplie,  mère  incomparable,  M™'^  Des- 
bordes-Valmore  continua  à  subir  uno  rare  persistance 
d'mfortune  :  gène  matérielle,  déceptions,  deuils. 

Elle  avait  écrit  plusieurs  volumes  de  vers  :  Elégies  et 
romances  (1818);  Elégies  et  poésies  nouvelles  (1824);  les 
Pleurs  (1833);  Pauvres  fleurs!  (1839);  Bouquets  et  prières 
(1843),  et  plusieurs  romans  pour  la  jeunesse.  En  outre, 
sa  Correspondance ^  signalée  d'abord  par  Sainte-Beuve 
/1870),  et  publiée  en  grande  partie  par  Benjamin  Rivière 
(1896),  est  restée  le  commentaire  le  plus  expressif  de  ses 

Foétiques  effusions.  Toute  simple  et  modeste  qu'avait  été 
existence  de  Desbordes-Valmore,  des  hommes  tels  que 
"Victor  Hugo.  Alexandre  Dumas,  Balzac,  A.  de  Vigny, 
Béranger,  Brizeux,  la  proclamaient  leur  parente  en  esprit 
et  la  tenaient  pour  une  âme  de  leur  famille.  Des  fêtes 
furent  organisées  en  1896,  pour  l'inauguration,  à  Douai, 
de  sa  statue  faite  par  le  sculpteur  Houssin. 

Figure  émouvante  et  sympathique,  M™"  Desbordes- 
Valmore,  presque  sans  y  songer,  sans  autre  science  que 
sa  propre  émotion,  sans  autre  moyen  que  la  note  natu- 
relle,  atteignit   maintes    fois  aux  sommets  du   lyrisme. 

Desborough,  paroisse  d'Angleterre  (comté  do  Bucldn- 
ghami;  2.900  liab. 

DesbouLMIERS  (Jean-Augustin-Julien),  écrivain  fran- 
çais, né  a  Paris  en  1731,  mort  en  1771.  11  se  fit  connaître 
par  des  romans,  des  contes,  des  pièces,  des  récits  anec- 
dotiques  d'un  caractère  licencieux.  Nous  nous  borne- 
rons à  citer  do  lui  :  les  Soirées  du  Palais-Iioyal  (1762); 
Ue  tout  un  peu  ou  les  Amusem'nts  de  la  campagne  (I7ii6- 
1708)  ;  Mémoire  du  marquis  de  Solanges  (1766)  ;  Histoire 
antcdotîque  et  raisonnée  du  Thêàtrc-ftalien  (1769)  ;  Histoirt 
du  théâtre  de  l Opéra- Comique  depuis  1712  (1709)  ;  la  Morale 
du  théâtre  (1768)  ;  etc. 

DesBOUTIN  (Marcelin-Gilbert),  écrivain,  peintre  et 
graveur  français,  né  à  Cérilly  (Allier)  on  1823.  Il  entra 
dans  l'atelier  de  Couture,  et  alla  achever  ses  études  do 
pointure  en  Italie.  A  son  retour,  il  fit  jouer  à  la  Comédie- 
Française  Maurice  de  Saj:e,  dramo  en  cinq  actes  et  en 
vers,  en  collaboration  avec  Jules  Amigues  (^1870)t  et  pré- 
senta au  même  théâtre  deux  autres  drames  ;  le  Cardinal 
iJubois  et  Madame  Uolarid.  Mais  c'est  surtout  comme  pein- 
tre et  comme  graveur  que  Desboulin  s'est  fait  connaître. 
Parmi  ses  meilloures  expositions  aux  Salons  de  peinture, 
nous  rappellerons  :  le  portrait  du  peintre  Leclerc  (1876); 


Mme  Desbordes-Valmore. 


celui  de  l'acteur  Dailly,  dans  le  rôle  de  Mes-Bottes,  do 
l'Assommoir  (1878);  la  Femme  au  chapeau  (1883).  Comme 
graveur,  Dosboutin  a  été  l'un  des  premiers  à  substi- 
tuer la  pointe  sèche  à  l'oau-forte  ;  ce  procédé  lui  a  per- 
mis de  faire  directement,  d'après  nature,  un  grand  nombre 
de  portraits  de  nos  contemporains  les  plus  célèbres.  Son 
propre  portrait,  connu  sous  le  nom  de  l'Homme  à  la  pipe 
1 1879),  passe  pour  le  meilleur  de  tous.  Il  a  publié,  en  outre, 
la  collection  des  cinq  Fragonards  de  Grasse,  gravés  à  la 
pointe  sèche. 

Desbrosses  (Robert),  acteur  et  compositeur  fran- 
çais, né  à  Bonn  en  1719,  mort  à  Paris  en  1799,  entra  comme 
acteur  à  la  Comédie-Italienne  en  1743,  et  fut  aussi  chargé 
de  composer  la  musique  des  ballets  et  divertissements 
dansés  à  ce  théâtre.  Il  y  fit  représenter  quelques  opéras- 
comiques  :  les  Sœurs  rivales  (1762)  ;  le  Bon  Seigneur  U.1&2], 
et  les  Deux  cousines  (1763).  Parmi  les  ballets  dont  il  écrivit 
la  musique,  on  peut  citer  les  Arnusement s  champêtres  [1149); 
l'Amour  piqué  par  une  abeille  et  guéri  par  un  baiser  de 
Vénus  (1753),  et  Vénus  et  Adonis  (1759). 

Desbrosses  (Marie),  actrice  française,  fille  du  pré- 
cédent, née  et  morte  à  Paris  (1763-1856),  débuta  à  la  Co- 
médie-Italienne dans  l'emploi  des  jeunes  amoureuses.  Elle 
resta  cinquante-trois  ans  à  ce  théâtre,  qui  devint  l'Opéra- 
Comique.  Au  cours  de  cette  longue  carrière,  elle  dut  natu- 
rellement changer  d'emploi  :  elle  joua  les  grandes  amou- 
reuses et  les  duègnes,  et  devint  chef  de  ce  dernier  emploi. 
C'est  en  cette  qualité  qu'elle  créa,  en  1825,  le  rôle  de  damo 
Marguerite  dans  la  Dame  blanche  de  Boieldieu. 

Desbrosses  (Jean-Alfred),  peintre  français,  né  à  Paris 
en  1835.  Il  débuta  au  Salon  de  1861  par  les  Porteuses  d'herbe. 
Jusqu'en  1872,  Desbrosses  traita  de  préférence  des  scènes 
champêtres.  On  peut  citer  de  lui  en  ce  genre  :  la  Paysanne 
au  rouet  (1863);  la  Brouille  (1865);  la  Belle  Bougeaudc 
(1866);  la  Maison  au  lierre  (1867);  le  Secret  du  moisson- 
neur; Moissonneurs  aurepos  (1868).  Après,  il  se  consacra 
plus  spécialement  au  paysage,  et  peignit  le  plus  souvent 
des  sites  empruntés  aux  pays  de  montagnes.  Un  certain 
nombre  des  tableaux  qu'il  a  exposés  figurent  dans  les 
musées  de  province;  nous  citerons  :  la  Côte  du  Tartaret, 
le  soir  (1879);  Dans  les  montagnes  (1880);  les  Gorges  du 
Chaix  (1881);  le  Lac  Chambon  (18S1);  Monistrol  d'Allier 
(1882);  le  \at  de  Pralognan  (\SS3);  le  Val  d'illers  (1885). 
Mentionnons  encore  :  la  Montée  du  Petit-Saint- Bernard 
(1882);  Mont-Dore;  les  Fo7ids  de  la  Limagne  (1887);  Pas- 
de-la-Cère  ;  le  Plateau  de  Badaillac  (1888);  etc. 

Desca  (Edmond),  statuaire  français,  né  à  Vic-en-Bi- 
gorre  (Hautes-Pyrénées)  en  1855.  Il  attira  sur  lui  l'atten- 
tion par  une  œuvre  vigoureuse  ;  le  Chasseur  d'aigles,  qui, 
exposé  en  1880,  reparut  en  bronze  au  Salon  de  1885,  et 
qui  orne  aujourd'hui  le  parc  des  Buttes-Chaumont.  En 
1883,  Desca  exposa  une  autre  statue  :  VOuragan,  et,  deux 
ans  après,  le  groupe  de  soldats  gaulois  On  veille!;  un  autre 
groupe,  aussi  remarquable,  mais  d'un  genre  opposé,  qui 
figurait  au  mémo  Salon  :  Paix  et  Fécondité.  On  peut  encore 
citer  pour  leur  grâce  et  leur  élégance  d'autres  œuvres  do 
Desca,  telles  que  :  Brimborion;  le  Matador;  l'Inquisiteur; 
Bevanche,  et  sa  Fontaine  monumentale  de  Tarbes  (1896). 

DesgauS  (François),  poète  français,  né  à  Aix  (Pro- 
vence) au  xv!"  siècle,  qui  écrivit  dans  le  goût  de  Ronsard. 
Sun  style  fourmille  de  néologismes,  de  locutions  suran- 
nées, ot  il  est  d'une  prolixie  insupportable.  On  a  de  lui  la 
Lydiade,  poème  en  sept  chants  (^1602),  suivi  de  quelques 
petits  poèmes. 

DESCAMISADOS  {dèss,  doss)  n.  m.  pi.  Mot  espagnol  qui 
signifie  sans  chemise,  et  qui  fut  appliqué,  par  mépris,  aux 
libéraux  espagnols  qui  firent  la  révolution  de  1820.  —  Un 

DESCAMISADO. 

—  Encycl.  Ferdinand  VII  régnait  d'une  manière  abso- 
lue en  Espagne,  où  il  avait  été  rétabli  sur  le  trône  après 
la  chute  de  Napoléon-  Le  but  des  descamisados  était  d'ob- 
tenir de  lui  le  rétablissement  de  la  constitution  libérale 
de  1812  ;  ils  y  parvinrent,  et  le  roi  fut  obligé,  non  seule- 
ment de  prêter  serment  à  cette  constitution,  mais  aussi 
doréunir  les  Certes.  Cependant,  le  terrain  gagné  par  les 
libéraux  fut  rapidement  perdu.  Des  dissensions  éclatèrent 
parmi  eux  et  des  influences  étrangères  intervinrent  pour 
réprimer  un  mouvement  que  les  souverains  d'Europe  te- 
naient pour  dangereux.  C'est  la  France  qui  fut  chargée  de 
rétablir  Ferdinand  VII  dans  son  pouvoir  absolu  ;  l'expédi- 
tion du  duc  d'Angoulêrae,  dont  Chateaubriand  avait  été  le 
principal  promoteur,  arrêta  et  détruisit  le  mouvement 
libéral  en  Espagne.  Les  descamisados  furent  ensuite  tra- 
qués partout  par  Ferdinand  VII  et  son  gouvernement. 

Descamps  (Jean-Baptiste),  peintre  français,  né  à 
Dunkerque  en  1706,  mort  à  Rouen  en  1791.  Il  étudia  sous 
Coypel,  son  oncle  maternel,  et  sous  Largillière,  travailla 
pour  les  tableaux  du  Sacre  de  Louis  XV,  retraça  les  cir- 
constances du  voyage  de  co  prince  au  Havre  dans  uno 
suite  de  dessins  qui  ont  été  gravés  par  Lebas,  ouvrit  à 
Rouen  une  école  de  dessin  et  obtint  la  formation  d'une 
école  gratuite,  dont  il  fut  le  directeur.  Sou  principal  titre 
à  la  célébrité  est  une  V7e  des  peintres  flamands,  allemands 
et  /io//anrfa)s(  1753-1863)  de  stylo  incorrect,  mais  contenant 
d'intéressants  détails. 

Descamps  (Jean -Baptiste -Marc -Antoine),  peintre 
français,  fils  du  précédent,  né  et  mort  àRouen  (1742-1836), 
où  il  fut  conservateur  du  musée  de  1809  à  1832.  On  lui  doit  ; 
Notice  historique  sur  Descamps  (1807)  ;  Notice  biographique 
J.-J.  Lebarbier,  peintre  d'histoire  (i826)  ;  etc. 

pESGARS  ou  D'ESCARS,  ou  Des  Gars  (Jean-Fran- 
çois DE  PÊRUSSE,  duc),  général  français,  né  aux  Cars 
(Haute- Vienne)  en  1747,  mort  à  Paris  en  1822.  Il  servit 
d'aijord  dans  la  marine,  puis  passa  dans  l'armée  do  terro 
et  fut  nommé  colonel  en  1774,  maréchal  do  camp  eu  1783. 
Lors  de  la  Révolution,  il  émigra,  fut  chargé  par  le  comte 
do  Provence  de  missions  diplomatiques  en  Suède  (1791), 
servit  pendant  quelque  temps  dans  l'armée  prussienne, 
et  obtint,  on  1805,  l'autorisation  de  rentrer  en  Franco.  A 
la  Restauration,  il  devint  général,  pair  do  France  et  pre- 
mier maître  d'hôtel  du  roi.  —  Son  fils,  Amédée-François- 
Rkgis,  général  français,  né  à  Chambéry  en  1790,  mort  à 
Cannes  en  18G8,  fut  nommé  colonel  sous  la  première  Res- 
tauration, succéda,  en  1822,  à  son  père  comme  pair  de 
Franco  et  fit  la  campagne  d'Espagne  (18221,  où  sa  conduite 
à  la  jirise  du  Trocadéro  lui  valut  le  graao  do  lieutenant 

féuéral  et  le  titre  do  <■  duc  >•.  11  commandait  une  division 
ans  l'arraée  qui  prit  Alger.  Après  la  révolution  de  J  uillet, 


650 

il  donna  sa  démission  et  suivit  Charles  X  à  Holyrood  et  à 
Frohsdorf.  Il  revint  en  France,  en  1840, 

Descartes  (René),  philosophe  français,  né  à  La  Haye 
(Touraine)  en  1596,  mort  à  Stockholm  en  1650.  Auteur  du 
Discours  de  la  méthode,  des  Méditations  métaphysiques,  du 
Traité  de  l'homme,  du  traité  des  Passions,  de  la  Géométrie, 
du  traité  Du  monde,...  et  le  vrai  fondateur  de  la  philosophie 
moderne.  Descartes  a  lui-même  appris  à  ses  lecteurs  que, 
<■  mécontent  des  docteurs  et  des  livres  »,  il  avait  résolu 
de  ne  plus  chercher  la  vérité  qu'  «  en  lui-même  et  dans  le 
grand  livre  du  monde  ». 

Descartes  ne  fut  pas  un  expérimentateur.  Les  phéno- 
mènes auxquels  il  appliquait  son  attention  étaient  les  plus 
ordinaires  et  les  plus  familiers  :  le  mouvement  des  corps 
qui  tombent,  celui  de  la  bille  qui  en  choque  une  autre, 
l'écoulement  de  l'eau  dos  fontaines,  l'ascension  des  vapeurs 
dans  l'air,  etc.  Tout  jeune,  sa  famille  l'avait  obligé  à  faire 
des  armes,  en  gentilhomme  qu'il  était.  "  Il  ne  put,  dit  un 
de  ses  biographes,  mouvoir  ainsi  son  bras  sans  se  rendre 
compte  des  mouvements  » ,  et  il  composa  un  traité  de  l'es- 
crime. Durant  les  années  qu'il  passa  dans  la  société  pari- 
sienne, il  se  plut  surtout  à  la  musique  :  il  fit  un  Abrégé  de 
musique,  fondé,  comme  la  plupart  de  ses  autres  travaux, 
sur  les  mathématiques. 

Pour  pénétrer  si  profondément  dans  les  faits  les  plus 
usuels;  pour  trouver,  à  vingt-trois  ans,  une  idée  comme 
celle  de  l'application  de  l'algèbre  à  la  géométrie,  il  fallait 
avoir  uno  singulière  puissance  d'abstraction.  Qu'il  s'agît 
des  phénomènes  de  lame  ou  de  ceux  du  monde,  il  allait 
jusqu'à  ce  qu'il  trouvât  des  idées  simples  et  évidentes.  "  Il 
y  a  deux  moyens,  dit- il,  pour  s'élever  à  la  connaissance 
de  la  vérité  sans  craindre  de  se  tromper  :  l'intuition  et  la 
déduction.  L'intuition  n'est  pas  le  témoignage  variable  des 
sens,  ni  lo  jugement  trompeur  de  l'imagination,  mais  la 
conception  d'un  esprit  attentif,  si  distincte  et  si  claire  qu'il 
ne  lui  reste  aucun  doute  sur  ce  qu'il  comprend.  »  D'autre 
part,  il  il  est  un  grand  nombre  de  choses  qui,  sans  être  évi- 
dentes par  elles-mêmes,  portent  cependant  le  caractère  de 
la  certitude,  pourvu  qu'elles  soient  déduites  de  principes 
vrais  et  incontestés  par  un  mouvement  continu  et  ininter- 
rompu de  la  pensée  avec  une  intuition  distincte  de  cha- 
que chose  " . 

Ces  quelques  conceptions  :  Il  ne  faut  affirmer  que  ce 
qui  est  tellement  évident  qu'on  n'ait  aucune  occasion  do 
le  mettre  en  doute  ;  —  toutes  les  idées  claires  sont  vraies  ; 
—  la  vérité  est  une  même  chose  avec  l'être;  —  les  idées 
claires  s'entre-suivent  et  on  peut  remonter  du  connu  à 
l'inconnu,  du  simple  au  com- 
posé, »  de  telle  sorte  que,  si 
on  garde  toujours  l  ordre 
qu'il  faut  entre  les  vérités,  il 
ne  peut  y  on  avoir  de  si  éloi- 
gnées auxquelles  enfin  on  ne 
parvienne,  ni  de  si  cachées 
qu'on  ne  découvre  -  ,  voilà 
les  fondements  de  la  vraie 
méthode  et  des  deux  sciences 
que  Descartes  va  édifier  : 
science  de  l'étendue,  science 
do  la  pensée. 

Dans  son  effort  pour  se  dé- 
gager de  ce  qui  est  incertain 
ou  inutile,  il  rencontre  deux 
réalités  dont  sa  pensée  no 
peut  s'abstiraire  :  c'est  cette 
pensée    même    et  l'étendue.  ''y' 

Chacune    do    ces    idées  est  Descartes, 

claire.  On  a  beau  douter  de 

tout:  il  suffit  de  réfléchir  sur  son  doute  pour  voir  clai- 
rement que  douter  c'est  penser,  et  que  penser  c'est  exis- 
ter. Or  la  pensée  est  distincte  de  l'étendue  :  étendue  ot 
pensée  sont  irréductibles  l'une  à  l'autre. 

Prenons  l'étendue;  il  aj'paraît  clairement  qu'elle  est  mo- 
bile :  «  Donnez-moi  de  l'étendue  et  du  mouvement,  et  je 
vous  construirai  le  monde.  »  De  là  les  deux  sciences  par 
excellence  ;  lagéométrieet  la  mécanique,  unifiéeset  simpli- 
fiées encore  par  l'application  des  signes  algébriques,  les 
plus  distincts  et  les  plus  clairs  de  tous.  Ainsi,  en  dehors  de 
la  pensée,  rien  n'échappe  au  mécanisme,  et  ce  mécanisme 
est  le  même  partout  :  <»  Les  règles  des  mécaniques  sont  les 
mêmes  que  celles  de  la  nature.  » 

Ces  règles,  quelles  sont-elles?  Descartes  a  entendu  les 
trouver  par  la  seule  analyse  de  ses  idées.  Sa  déduction 
lui  a  fait  affirmer  uno  multitude  de  lois  secondaires,  que 
l'expérience  a  depuis  démontrées  fausses.  Le  temps  n'a 
cependant  fait  que  consolider  les  principes  fondamentaux 
de  ce  philosophe  :  la  même  quantité  de  mouvement  per- 
siste dans  le  monde,  —  la  nature  adopte  partout  les  voies 
les  plus  simples... 

Ces  principes,  où  donc  Descartes  les  a-t-il  puisés?  Ecou- 
tons-le ;  "  Je  fis  voir  quelles  étaient  les  lois  de  la  nature 
et,  sans  appuyer  mes  raisons  sur  aucun  autre  principe 
que  sur  les  perfections  infinies  de  Dieu,  je  tâchai  à  dé- 
montrer toutes  celles  dont  on  ait  pu  avoir  quelque  doute 
et  à  faire  voir  qu'elles  sont  telles,  qu'encore  que  Dieu 
aurait  créé  plusieurs  mondes,  il  n'y  en  aurait  aucun  où 
elles  manquassent  d'être  observées.  »  Mais  ce  Dieu,  qui  le  • 
démontre?  Nous  voyons  clairement  que  c'est  une  imper- 
fection que  do  douter.  Or  qu'est-co  qu'imperfection,  si- 
non privation  de  perfection  ?  Nous  avons  donc  l'idée  d'une 
perfection  dont  nous  sommes  dénués.  Comme  l'idée  claire 
et  distincte  ne  fait  qu'un  avec  la  réalité,  la  perfection 
est  donc  réalité.  Autrement  dit,  Dieu  existe,  puisque  la 
perfection  implique  nécessairement  l'existence.  Ce  Dieu 
parfait  a  dû  faire  tout  par  les  voies  simples,  car  faire 
beaucoup  avec  peu  est  distinctement  une  marque  de  su- 
périorité. Do  là  les  grandes  lois  du  mouvement,  ou  de  la 
nature. 

La  science  de  l'homme  et  de  la  vie  se  règle  par  des 
principes  puisés  dans  ces  conceptions  fondamentales.  Tout 
est  mécanisme  dans  les  corps,  tout  est  pensée  dans  les 
esprits.  Lapassion.qui  joueun  tel  rôle  dans  la  vie  humaine, 
est  un  phénomène  double;  nous  pouvons  nous  en  rendre 
maîtres  d'abord  parle  mécanisme,  que  la  médecine  connaît 
et  dirige,  puis  par  la  pensée,  dont  dispose  notre  attention 
aux  idées  claires  et  distinctes  que  nous  choisissons,  aux- 
quelles nous  nous  attachons  comme  nous  le  voulons.  Par 
là,  chacun  de  nous  est  maître  doses  passions,  de  ses  dis- 
positions, de  ses  habitudes.  Telle  est  la  morale  do  Des- 
(îartes.  lOIle  touche  au  stoïcisme,  mais  elle  s'en-  sépare  et 
le  dépasse  infiniment  par  cette  idée  chrétienne,  moderne 


651 

ot  française,  qu'il  faut  faire  servir  la  science  à  l'améliora- 
tion do  l'huinanitô.  V.  cartksianismk. 

—  KiULiOGR.  ;  Œtwres  complètes  (Paris,  1824-1826); 
Œuvres  philosophiques  (Paris,  1835), 

Descartes  (portrait  de),  par  Kranz  Hais  [musée  du 
Louvre).  Le  célôbro  philosopho  ost  représenté  la  tôto 
découverte,  vue  do  trois  quarts.  Il  porto  un  mautoau  noir, 
un  j;rand  col  blanc  rabattu  et  tient  un  chapeau  à  la  maiu. 
Lo  Louvre  possède  un  autre  portrait  do  Dost'-artos,  jioint 
par  Sébastien  Bourdon.  Le  philosopho  ost  vu  prosijuo  do 
face,  la  této  nuo,  le  corps  enveloppé  d"uu  mautoau  noir, 
la  main  droite  posée  sur  une  espèce  d'appui  en  pierre,  la 

fauche  tenant  un  chapeau.  A.  Pajou  a  sculpté  une  statue 
e  liescartes,  et  Brun,  un  busto  qui  est  à  Vorsaillos.  Dans 
la  décoration  du  palier  du  grand  amphithéâtre  do  la  nou- 
velle Sorbonue,  Chartran  a  groupé,  eu  un  panneau  inté- 
ressant. Descartes  avec  Pascal  et  le  Père  Mersenne. 

Descartes  (Catherine),  nièce  du  célèbre  philosopho, 
née  et  morte  ù  Renues  (1634-1706).  Elle  se  lia  avec  M""  do 
Scudéry  ot  les  beaux  esprits  du  temps,  et  pulilia,  entre 
autres  écrits  :  l'Ombre  de  Descaries  et  la  Jlelation  sur  la 
mort  de  Descartes.  Ce  dernier  ouvrage  est  mêlé  de  prose  et 
de  vers  qui  ne  manqueDt  pas  de  délicatesse,  de  naturel  ot 
d'élégance. 

Descaves  (Lucien),  littérateur  et  journaliste,  né  à 
Paris  on  1861,  est  lils  d'un  graveur.  Ecrivain  naturaliste, 
à  l'observation  aiguë,  amère  et  triste,  il  a  collaboré  à 
divers  journaux  ot  publié  des  ouvrages  dont  plusieurs  ont 
attiré  l'attention.  On  lui  doit  :  le  Calvaire  d'Èéloïse  Fada- 
iou  {ISS2)  ;  une  Vieille  Rate  (1833); /a  Tef^ne  (1885),  étude  sur 
le  monde  des  graveurs;  la  Caseiniey  misères  du  sabre  (18S7), 
scènes  d'une  brutale  sincérité,  prises  sur  le  vif  pendant 
son  service  militaire,  qu'U  termina  comme  sergent-major; 
Sous-o^s  (1889),  scènes  du  même  genre,  qui  lui  attirèrent 
des  poursuites  en  cour  d'assises,  sous  Imculpation  d'in- 
jures à  l'armée  et  d'outrages  aux  bonnes  mœurs,  ot  qui 
furent  suivies  d'un  acquittement  (1890J;  les  Emmurés  U^d  A)  y 
roman  sur  les  aveugles;  En  villégiature  (1896);  Soupes 
llS9B).  On  lui  doit  aussi  des  pièces  naturalistes  :  la  Pelote 
(1888),  avec  Bonnetain;  les  Chapons  {li90),  avec  Darien  ; 
la  Cage  (1898).  En  1887,  Descaves  a  signé  avec  Margue- 
ritte,  Bonnetain,  etc.,  un  manifeste  contre  Zola,  à  l'occa- 
sion de  son  roman  la  Terre. 

DescelierS  (Pierre),  géographe  et  prêtre  français 
du  XVI"  siècle,  né  à  Dieppe  vers  1500.  Ce  curé  d'Arqués, 
qui  était  très  versé  dans  les  mathématiques  et  la  géogra- 
phie, passe  pour  le  créateur  de  l'hydrographie  française. 
Le  premier,  il  professa  cette  science  à  Dieppe.  On  connaît 
de  lui  deux  magnifiques  portulans,  très  intéressants  pour 
l'histoire  de  la  cartographie  française  et  de  la  géographie 
au  XVI"  siècle.  On  dit  que  l'abbé  Desceliers  aurait  reconnu 
le  premier  l'absolue  nécessité  de  la  rondeur  de  la  terre  et 
de  l'existence  d'antipodes,  et  aurait  basé  sur  cette  vérité 
ses  principes  d'hydrographie.  11  aurait  encore,  sur  la  de- 
mande du  duc  François  de  Guise,  dressé  une  carte  de 
toutes  les  forêts  de  France. 

DESCELLEMENT  {dé-sè  le-man)  n.  m.  Action  de  descel- 
ler ;  état  de  ce  qui  est  descellé. 

DESCELLER  {dé-sé-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  sceller) 
V.  a.  Briser  le  sceau,  le  cachet  de  :  Desceller  U7i  acte, 
un  diplôme, 

—  Enlever  de  son  scellement  :  Desceller  une  grille. 

—  Techn.  Desceller  une  glace,  La  dégrossir  jusqu'à  ce 
qu'elle  soit  exactement  plane. 

Se  desceller,  v.  pr.  Etre,  devenir  descellé. 

DESCEMÉITE  (déss-mé^j  B.  f.  Inflammation  de  la  capsule 
interne  do  la  cornée  ou  membrane  de  Descemct.  Il  On  dit 
mieux  descemétite. 

DeSCEMET  (Jean),  médecin  français,  né  à  Paris  en 
1732,  mort  en  1810.  Il  est  surtout  connu  par  sa  découverte 
do  la  membrane  interne  de  la  cornée,  qui  porte  actuel- 
lement son  nom.  Demours  lui  en  contesta  vivement,  mais 
injustement,  la  priorité.  Il  a  laissé  :  Réponse  à  M.  De- 
mours sur  la  lame  cartilagineuse  de  lacornée  (1771). 

DESCENDANCE  {dé-san-danss  —  rad.  descendre)  u.  f. 
Filiation,  postérité,  ensemble  des  descendants  :  Prouver  sa 
DESCENDANCE.  Avotr  une  nombreuse  descendance. 

—  Série  des  espèces  qui,  dans  la  théorie  de  l'évolution, 
ont  conduit  par  variations  successives  à  une  espèce  ac- 
tuelle. 

—  Par  ext.   Dérivation,  transmission  successive  ;  La 

DESCKNDANCE  dcs  Viots. 

—  Encycl.  L'idée  biologique  de  descendance  est  née 
avec  le  transformisme.  Elle  ne  pouvait,  naturellement, 
coexister  avec  la  théorie  de  la  création  do  chaque  espèce 
actuelle  sous  sa  forme  actuelle.  Lorsque  le  transformisme 
a  soulevé  la  question  de  la  formation  des  espèces  actuelles 

f)ar  modification  d'espèces  antérieures,  on  s'est  naturel- 
oment  demandé  s'il  serait  possible,  soit  au  moyen  de  do- 
cuments paléontologiques,  soit  au  moyen  de  documents 
embryologiques,  do  reconstituer  une  série  ascendante  do 
formes  ayant  vécu  qui  permît  do  remonter  progressive- 
ment d'une  espèce  actuelle  jusqu'à  l'apparition  même  de 
la  vie.  C'est  à  cette  série  ascendante  (lue  l'on  a  donné  le 
nom  assez  impropre  do  descendance  de  l'espèce  considérée. 
Darwin,  par  exemple,  a  consacré  un  do  sos  ouvrages  à 
l'étude  de  la  descendance  de  l'homme. 

L'idée  do  descendance  a  modiriô  de  fond  en  comble  les 
classilications  adoptées  en  histoire  naturelle.  Au  lieu  do 
rapprocher  les  êtres  pour  des  raisons  do  ressemblance 
extérieure,  ou  a  essayé  do  les  rapprocher  par  des  carac- 
tères do  parenté,  par  la  probabilité  do  Toxistenco  d'un 
ancêtre  commun  à  ces  êtros,  à  une  époque  plus  ou  moins 
rapprochée  do  l'histoire  du  monde. 

Ij  embryologie  a  remédié  do  la  manière  la  plus  hourouso 
à  l'insuftlsanco  que  présentent  les  documents  paléontolo- 
giques. Le  naturaliste  français  Serres  a  lo  premier  ro- 
marfjué  que  l'embryologie  est  la  répétition  do  l'anatomic 
comparée,  que  u  la  sério  animalo  n'ost  qu'une  longue 
chaîne  d'embryons,  jalonnée  d'espace  en  espace  ot  arri- 
vant onlin  â  Phomme  «.  Plus  récemment,  Fritz  MuUor  a 
expliqué  le  môme  principe  sous  la  forme  suivante  :  «  Dans 
son  développement  embryogéniquo,  chaque  individu  doit 
revêtir  successivement  les  formes  mômes  par  lesquelles 
a  passé  son  espèce  pour  arriver  à  son  état  dértnitif.  »  La 
descnnilance  d  un  individu  ost  donc  inscrite  dans  son  em- 
bryologie, et  l'on  conçoit,  par  conséquent,  qtio  l'étude  do 
l'ombryologio  doive  être  la  base  d'une  classillcatioa  natu- 
relle fondée  sur  la  parenté. 


Descendance  de  l'homme  (la)  [1871],  important 
ouvrage  de  Charles  Darwin  ,  dans  lequel  l'illustre  natu- 
raliste a  développé  son  principe  de  la  sélection  naturelle 
lot  établi  un  principe  sei.;ondaire  moins  important,  celui  do 
la  sélection  sexuelle.  —  De  tous  les  livres  do  Darwin,  c'est 
celui  qui  a  été  le  plus  attaqué,  mais  il  l'a  été  générale- 
ment avec  passion  ot  sans  discernement.  On  a  prêté,  en 
particulier,  à  l'auteur  des  thèses  qu'il  n'avait  jamais  sou- 
tenues, et  c'est  do  là  qu'est  sortie  la  légoudo,  reçue  dans 
le  grand  public,  quo  Darwin  fait  doscoudro  l'homme  du 

singO.  V.    DARWINISME. 

DESCENDANT  {dè-san-dan),  ANTE  adj.  Qui  descend,  qui 
so  dirige  vers  le  bas  :  Chemin  descendant. 

—  Anat.  Parties  descendantes,  Parties  des  muscles,  dos 
fibres  qui  se  dirigent  vers  le  bas  du  corps,  il  Aorte  descen- 
dante. Partie  de  l'aorte  qui  commence  au  sommet  de  sa 
courbure. 

—  Arithm.  Progression  descendante,  Celle  dont  les  ter- 
mes vont  en  décroissant. 

—  Art  milit.  Garde  descendante.  Celle  qui,  ayant  fini 
son  service  et  étant  relevée  par  une  autre,  se  retire  do 
son  poste. 

—  Astron.  Signes  descendants.  Signes  du  zodiaque  par 
lesquels  passe  le  soleil  depuis  lo  solstice  d'été  jusqu'au 
solstice  d  hiver,  ii  Nœud  descendant,  Point  où  une  planète 
coupe  l'écliptique  en  se  dirigeant  du  N.  au  S.  :  Le  nœdd 
descendant  de  l'orbite  de  Vénus. 

—  Bot.  Caudex  descendant.  Tige  qui  croît  vers  le  sol. 
I!  Collet  descendant,  Celui  qui  prend  son  développement 

en  s'enfonçant  dans  le  sol.  ii  Poils  descendants.  Ceux  qui 
sont  tournés  vers  la  base  de  l'organe  qui  les  porte. 

—  Ch.  de  f.  Trains  descendants.  Ceux  qui  s  éloignent  de 
la  gare  principale,  ii  Voie  descendante,  Voie  que  suit,  dans 
sa  marche,  le  train  descendant. 

—  Généal.  Ligne  descendante.  Succession  des  individus 
issus    d'un    mémo 
auteur. 

—  Mar.  Marée 
descendante.  Re- 
flux, mouvement  de 
lamerqui  se  retire. 


rr^JJ Jjji 


Gamme  descendante. 


Mus.  Gamme  descendante.  Suite  do  sons  de  la  gamme 
parcourus  du  son  le  plus  aigu  au  son  le  plus  grave. 

—  n.  Personne  qui  est  issue  d'un  individu  ou  d'une  race  : 
Un  descendant  des  croisés. 

—  Par  ext.  Individu  qui  procède  d'un  ou  de  plusieurs 
autres,  qui  lient  d'eux  ses  qualités  ou  ses  défauts  : 
L'homme  est  le  seul  être  gui,  dans  l'ordre  intellectuel, 
compte  des  ancêtres  et  des  descendants.  (L.  Grandeau.) 

DESCENDERIE  [dé-san,  ri  —  rad.  descendre)  n.  f.  Galerie 
de  mine  qui  suit  la  pente  de  la  couche  à  exploiter,  ii  Puits 
incliné  par  lequel  les  mineurs  descendent  pour  gagner 
leurs  postes  respectifs  aux  divers  étages  de  la  mine.  (On 
dit  aussi  descente.) 

DESCENDRE  [dé-sandr'  —  lat.  descendere;  du  préf.  priv. 
de,  et  de  ascendere,  monter)  v.  n.  Aller  du  haut  vers  le 
bas  :  Descendre  d'une  montagne,  d'un  arbre.  Descendre 
de  bicyclette.  Il  Baisser,  prendre  un  niveau  moins  élevé  : 
Le  the^rmométre  descend.  La  marée  descend,  h  Etre  dis- 
posé en  pente  :  Chemin  qui  descend.  Il  Avoir  sa  direction 
du  haut  en  bas  :  Cheveux  gui  DKSCEUDEtiT  jusqu'aux  reins. 

Il  Aborder  au   rivage,  débarquer  :    Descendre   à    terre. 

Il  Arriver  dans  un  endroit  et  s'y  établir  pour  y  séjourner  : 
Descendre  chez  des  parents,  â  l'hôtel,  il  Faire  irruption, 
entrer  en  pays  ennemi  :  Napoléon  rêva  de  descendre  en 
Angleterre. 

—  Fig.  Déchoir  de  son  rang,  perdre  de  son  élévation, 
de  sa  noblesse,  de  sa  dignité,  il  S'abaisser  par  condescen- 
dance; consentir  avec  bonté  :  Descendre  jw.îçu  a  la  fami- 
liarité avec  ses  inférieurs.  \\  S'humilier,  s'avilir,  consentir 
humblement  :  Descendre  aux  expédients.  Descendre  7«5- 
qu'au  mensonge,  il  Prêter  une  attention  minutieuse  ou  bien- 
veillante :  Descendre  aux  plus  petits  détails. 

— -  Particulièrem.  Tirer  son  origine,  être  issu  :  Descen- 
dre d'une  famille  illuslre.  n  Provenir,  émaner  :  Rien  ne 
peut  mettre  à  l'abri  des  coups  qui  descendent  du  trône. 
(Chateaubr.) 

—  Fig.  Descendre  en  soi-même,  dans  sa  conscience,  au 
fond  de  son  cœur.  S'examiner  soi-même,  sonder  son  pro- 
pre cœur.  Il  Descendre  au  tombeau,  dans  la  tombe,  dans  la 
fosse,  au  cercueil{ou  autre  expression  équivalente),  Mourir. 

il  Descendre  du  trône.  Cesser  de  régner. 

—  Dr.  Faire  une  descente,  se  transporter  on  un  lieu  en 
vertu  d'un  mandat. 

—  Mar.  Tourner  du  N.  au  S.  n  Descendre  en  latitude,  se 
rapprocher  de  l'équateur. 

—  Mus.  Passer  de  l'aigu  au  grave. 

—  Turf.  Descendre  à  la  cote.  Se  dit  d'un  ehoval  lorsque 
la  cote  à  laquelle  il  est  offert  par  les  donneurs  devient 
de  plus  en  plus  forte;  par  exemple,  si,  après  avoir  été 
offert  à  égalité,  il  tombe  à  doux,  trois,  quatre  ou  plus 
contre  un. 

—  V.  a.  Mettre  plus  bas,  porter  d'un  lieu  haut  dans  un 
lieu  plus  bas  :  Descendre  une  pièce  de  vin  à  la  cave. 

—  Amener  dans  un  endroit,  pour  permettre  d'y  mettre 
pied  à  terre  :  Point  tenninus  oit  un  train  descend  tous  tes 
votjafjeurs. 

—  Suivre,  parcourir  do  haut  on  bas  :  Descendre  un 
escalier,  une  colline,  il  Suivre  le  cours  do  :  Descendre  la 
rivière. 

—  Fig.  Suivre  en  déclinant,  être  entraîné  sur  la  pente 
do  :  La  vie  est  une  montagne  qu'il  faut  gravir  debout  et 
descendre  assis.  (M""  de  Lespmasso.) 

—  Fam.  Abattre,  jeter  mort  à  terro  :  Descendre  un 
homme  d  un  coup  de  fusil. 

—  Art  milit.  Descendre  la  garde.  Descendre  la  ti^anchée. 
Quitter  son  poste,  Quitter  la  tranchée  pour  céder  la  place 
à.  d'autres,  il  Pop.  Descendre  la  garde.  Mourir. 

—  Mar.  Descendre  un  navire.  Terme  do  pilote  signifiant 
faire  sortir  un  navire  d'un  flouvo  ou  d'un  bras  do  mer. 

—  Mus.  Descendre  la  ganwie.  Passer  dos  notes  les  plus 
aigués  de  la  gamme  aux  notes  los  plus  graves,  il  Descen- 
dre les  cordes  d'un  ijtstrument,  Los  relâcher  pour  leur 
donner  un  son  plus  grave. 

—  Descendre  un  cliché,  Expression  d'atolior  qui  signifie  : 
Afl'aiblir  un  clinlié  trop  intense.  V.  akfaiki.isnkment. 

—  Anton.  Elever  et  s'élever,  exhausser,  hausser,  lever, 
monter,  rehausser,  relover. 

—  yVi.ms.  insT.  :  Ne  pouvant  s'élever  jusqu'à  moi,  Ils 
m'ont  ialt  descendre  Jusqu'A  eux,  Insi-rintion  satiriipie 
quo  l'on  trouva  placardée  sur  lo  piédestal  do  lu  colonne 


DESCARTES  —  DESCENTE 

Vendôme,  le  lendemain  du  jour  où  en  fut  desconduo  la 
statue  du  vainqueur  d'Austorlitz.  V.  élever. 

Et  monté  sur  le  faîte,  il  aspire  à  descendre. 
Vers  do  Corneille  dans  sa  tragédie  do  Cinna.  V.  aspirer. 
Descendu,  ue  part.  pass.  du  v.  Descendre. 

—  Substantiv.  au  masc.  Moment  oi\  l'on  descend  :  Au 
descendu    des   carrosses.  (Chateaubr.)   [Peu 

usité.] 

DESCENSEUR  (dé-san  —  rad.  descendre) 
n.  m.  Appareil  au  moyen  duquel,  par  suite 
de  son  fonctionnement  automatique,  par  l'eau 
ou  l'électricité,  il  est  possible  do  descendre 
d'un  étage  à.  l'autre  sans  faire  usage  de  l'esca- 
lier. Il  Descenseur  à  spirale.  Appareil  de  sauve- 
tage constitué  par  uno  longue  corde  s'enrou- 
lanl  en  spirale  dans  un  manchon  métallique 
massif,  muni  d'un  crochet  sur  lo  côté,  crochet 
auquel  s'attache  la  personne  surprise  parl'in- 
condio,  ou,  aussi,  le  sauveteur.  (Grâce  à.  l'en- 
roulement particulier  do  la  corde,  la  descente 
se  fait  aussi  lentement  qu'on  le  veut.) 

DESCENSION   {dé-saîi-si-on   —   lat.    dcscen- 
sio;  de  descendere,  descendre)  n.  f.  Astron.     Descenscur. 
Syn.  de  ascension.  (Ne  s'emploie  plus.)  il  Des- 
cension  droite,  Syn.  de  ascension  droite,  il  Descension  obli- 
que, Syn.  de  ascension  oblique. 

—  Balistiq.  Courbe  que  trace  le  projectile  dans  sa  des- 
cente, à  partir  de  son  plus  haut  point  d'élévation. 

DESCENSIONNEL,  ELLE  [dé-san-si-o-nèV  —rad.  descen- 
sion) adj.  Techn.  Qui  a  ou  produit  un  mouvement  de  haut 
en  bas  :  Vitesse  descensionnelle. 

—  Astron.  Différence  descensionnelle.  Différence  qui 
existe  entre  la  descension  droite  et  la  descension  oblique 
d'un  astre.  Syn.  de  différence  ascensionnelle. 

DESCENSUM  [dè-sin-som'  —  du  lat.  descensus,  descendu) 
n.  m.  Chim.  anc.  Sorte  de  distillation,  que  l'on  pratiquait 
eu  plaçant  le  foyer  au-dessus  du  liquide  à  distiller. 

DESCENTE  {dè-sanf  —  lat.  descerisus;  de  descendere, 
descendre)  n.  f.  Action  d'aller  d'un  point  élevé  à  un  autre 
plus  bas  :  La  descente  d'Enée  aux  enfers.  La  descente  du 
Saint-Esprit  sur  les  apôtres.  Opérer  wie  descente  dans  utie 
mine.  H  Action  d'abaisser  une  chose,  de  la  porter  en  bas  : 
La  descente  d'une  statue.  —  Fig.  Action  de  déchoir  :  Elé- 
vation présomptueuse  suivie  d'une  descente  cruelle.  (Boss.) 

—  Pente,  inclinaison,  chemin  incliné  ;  Les  cyclistes  ai- 
ment  les  descentes  douces. 

—  Action  de  mettre  pied  à  terre  :  Chercher  un  endroit 
favorable  pour  opérer  sa  descente. 

—  Invasion,  irruption  à  main  armée  dans  un  pays.  (Se 
dit  spécialement  dune  force  navale  qui  tente  un  coup  de 
main  en  débarquant  sur  la  côte  des  hommes  armés)  :  Les 
Normands  firent  plusieurs  descentes  en  Neusti'ie. 

—  Descente  de  lit.  Tapis,  fourrure,  que  l'on  place  le 
long  d'un  lit,  pour  poser  les  pieds  dessus  quand  on  se 
lève.  Il  Pop.  Habituée  des  prisons,  prostituée,  il  i)esce»i(e 
de  gosier.  Soif  insatiable. 

—  Archit.  Voûte  inclinée  par  rapport  au  plan  horizontal, 
droite  ou  biaise,  selon  qu'elle  rencontre  une  autre  voûte 
perpendiculairement  à  son  axe,  ou  qu'elle  fait  avec  celui-ci 
un  angle  plus  petit  que  90°.  (La  descente  en  tour  roïide  est 
la  rencontre  d'une  voûte  inclinée  avec  une  tour  ronde; 
elle  peut  être,  comme  la  précédente,  droite  ou  biaise.) 

!1  Tuyau  de  descente,  Tuyau  destiné  à  recevoir  et  conduire 
en  un  endroit  voulu  les  eaux  de  pluie  ou  les  eaux  ména- 
gères. Il  Rampe  d'escalier,  il  Voûte  rampante  sous  laquelle 
on  loge  l'escalier,  ii  Poterie  ou  chausse  d'aisances. 

—  Art  milit.  Descente  de  chemin  couvert.  Communication 
que,  dans  la  guerre  de  siège  régulière,  l'assiégant  doit 
établir  pour  descendre  sur  le  terre-plein  du  chemin  cou- 
vert après  l'avoir  couronné,  quand  il  se  trouve  obligé 
d'établir  ses  batteries  do  broche  sur  ce  terre-plein,  n 
Descente  de  fossé.  Galerie  souterraine  (pie  creuse  l'assié- 
geant pour  descendre  du  chemin  couvert  dans  le  fossé  de 
la  place  assiégée,  pour  donner  l'assaut  à  la  brèche,  ou 
même  pour  escalader  colle-ci  pied  ù  pied.  (Les  puissants 
explosifs  modernes  permettront,  à  l'avenir,  do  faire  sauter 
la  portion  de  contrescarpe  située  en  face  de  la  brèche,  et 
d'atteindre  celle-ci  plus  rapidement  que  par  la  construc- 
tion d'une  galerie  souterraine.) 

—  B.-arts.  Descente  de  croix,  Sujet  qui  représente  le 
moment  où  -Jésus  fut  détaché  et  descendu  do  la  croix 
pour  être  mis  au  tombeau. 

—  Dr.  Descente  de  justice,  de  police,  sur  les  lieux.  Opé- 
ration de  justice  par  laquelle  des  juges  ou  des  ofliciers  de 
police  judiciaire  se  transportent  on  un  lieu  déterminé,  pour 
y  procéder  à  une  enquête  ou  à  une  expertise. 

—  Fauconn.  Action  du  faucon  qui  so  précipite  sur 
l'oiseau  ou  l'animal  chassé  par  lui  pour  l'assonimor. 

—  Géom.  Ligne  de  la  plus  courte  descente.  Courbe  que 
doit  décrire,  pour  arriver  dans  lo  moindre  temps  possible, 
d'un  point  à  un  autre,  un  corps  abandonné  à  la  soûle  action 
do  sa  pesanteur,  il  On  l'appelle  aussi  nRAciivsTociiRONE. 

—  Manèg.  Descente  de  inain.  Mouvement  exécuté  avec 
la  main  droite  c\U0  l'on  fait  glisser  lo  long  dos  rênes  jus- 
qu'au bouton,  ahn  do  s'assurer  que  ces  rênes  sont  égales. 

—  Min.  Syn.  do  descendkrie.  V.  ce  mot. 

—  Pathol.  Nom  vulgaire  des  hornios  :  En  laissant 
pleurer  les  enfants,  on  teuv  fait  gagner  des  descentes. 
(J.-J.  Kouss.)  Il  Des- 
cente de  matrice. 
Chute  do  la  matrice 
vers  la  vulve. 

—  Techn.  Des- 
cente de  bouvet.  Ac- 
cessoire de  l'outil 
do  menuisier  appelé 
bouvet  et  qui  sort  i 


J_ 


Dc&ccntcs  de  bouvet  :  1.  A  T  ;  3.  A  pompe. 


pousser  les  moulures.  (Il  existe  divers  types  do  descente  ; 
les  plus  employés  sont  :  la  descente  à  T  ot  la  descente  à 
pompe.) 

—  Anton.  Ascension,  montée. 

—  Encycl.  Dr.  Descente  sur  les  lieux.  I.  En  procédure 
civile,  on  entend  par  «  descente  sur  los  lieux»  lo  transport 
d'un  juge  à  l'endroit  où  est  situé  l'objet  litigieux,  pour 
inspecter  ot  étudier  personnollomont  son  état  et  fournir 
au  tribunal  des  rensoignemonts  utiles  à  la  cause. 

La  descente  sur  les  lieux  fait  l'objet  dos  articles  295  :\ 
HOl  du  Code  <lo  procédure  civile. 
Lo  transport  du  jugo  ost  ordonné  par  lo  tribunal,  soit 


DESCEPTRER    —    DESCHANEL 


d'office,  soit  sur  la  réquisition  de  l'une  ou  l'autre  des  par- 
ties; mais,  si  la  matiôre  n'exige  qu'un  simple  rapport 
d'expert,  la  descente  sur  les  lieux  ne  peut  être  ordonnée 
que  sur  la  réquisition  des  parties. 

Le  juge  désigné  par  le  tribunal  procède  à  l'examen, 
assisté  de  son  grefrier  et  en  présence  des  parties  inté- 
ressées, ou  elles  sont  dûment  appelées.  Procès-verbal  de 
la  visite  est  dressé  sur  les  lieux  mêmes,  puis  déposé  au 
greffe.  L'une  des  parties  en  signifie  copie  à  son  adver- 
saire. La  partie  qui  requiert  la  descente  doit  faire  l'avance 
des  frais  de  transport  et  les  consigner  au  greffe. 

IL  En  procédure  criminelle,  la  descente  sur  les  lieux 
(plus  spécialement  désignée,  eu  ce  cas,  sous  le  nom  de 
«  transport  de  justice  »  ou  «transport  criminel"),  inter- 
vient, surtout  au  cas  de  crimes  graves,  lorsque  la  con- 
naissance  des  lieux  est  nécessaire. 

Quand  le  juge  d'instruction  se  transporte  sur  les  lieux, 
il  doit  être  accompagné  du  procureur  de  la  République 
(C.  instr.  crim..  art. "62);  mais,  au  cas  de  flagrant  délit,  le 
procureur  de  la  République  se  transporte  seul  sur  les 
lieux  (C.  instr.  crim.,  art.  32). 

C'est  dans  ses  articles  32  à  39,  43  et  44,  que  le  Code  d'in- 
struction criminelle  trace  les  règles  à  suivre  pour  les  con- 
statations sur  les  lieux.  Le  transport  sur  les  lieux,  lors- 
qu'il est  motivé  par  une  infraction  flagrante,  constitue 
1  une  des  rares  circonstances  où,  par  exception,  le  magis- 
trat instructeur  a  le  droit  de  s'alfranchir  des  limitations 
de  pouvoir  que,  à  l'occasion  de  la  première  comparution 
de  l'inculpé  devant  lui,  lui  impose  l'article  3  de  la  loi  du 
8  décembre  1897  sur  l'instruction  judiciaire. 

Descente  du  Saint-Esprit  (la),  tableau  de  Lebrun, 
souvent  dénommé  la  Pentecôte  (Louvre).  —  La  Vierge,  en- 
tourée des  saintes  femmes,  est  à  genoux;  le  Saint-Esprit 
plane  au-dessus  d'elle,  sous  forme  de  colombe.  Des  langues 
de  feu  descendent  sur  les  apôtres  et  sur  les  disciples, 
groupés  au  bas  de  l'estrade.  On  sait  que  le  peintre  s'est 
représenté  sous  la  figure  de  l'un  des  disciples,  vêtu  d'un 
manteau  bleu  et  placé  dans  l'angle  à  gauche.  Une  Descente 
du  Saint-Esprit  ou  la  Pentecôte,  par  Rubens,  est  au  musée 
de  Munich.  Le  musée  de  Berlin  renferme  une  Descetite  du 
Saint-Esprit,  par  '\'an  Dyck.  Une  tapisserie  représentant 
la  Descente  du  Saint-Esprit,  exécutée  à  Arras  d'après  un 
carton  de  Raphaël,  est  au  musée  du  Vatican. 

Descente  de  croix.  Se  groupent  sous  ce  titre  les  com- 
positions dans  lesquelles  Joseph  d'Arimalhie  et  Nicodème 
sont  représentés  détachant  de  la  croix  le  corps  du  Christ, 

Sour  le  déposer  dans  le  sépulcre.  La  plus  célèbre  des 
descentes  de  croix  est  celle  de  Rubens  qui  décore  la  cathé- 
drale d'Anvers.  Le  musée  d'Anvers  possède  une  petite 
Descente  de  croix  qui  passe  pour  être  une  répétition  de  la 
grande  peinture.  Le  musée  de  Lille  possède  une  autre 
Descente  de  croix  de  Rubens,  qui  fut  peinte  pour  l'églisG 


Descente  de  croix,  d'après  Rubens. 

des  capucins  de  cette  ville.  L'Ecole  flamande  revendique 
à  bon  droit  comme  un  chof-d'œuvro  la  Descente  de  croix 
do  Roger  Van  der  Wcydon,  au  musée  de  Madrid.  Citons 
aussi  la  Descente  de  croix  de  Van  Mol,  élève  de  Rubens, 
qui  est  au  Louvre. 

La  Descente  de  croix  ou  le  Christ  détaché  de  la  croix, 
de  Rembrandt  (1633),  au  musée  do  Munich,  la  plus  belle 
des  compositions  oui  appartienne  à  l'Ecole  hollandaise. 

Nombreux  sont  les  maîtres  des  écoles  d'Italie  qui  ont 
peint  des  Descentes  de  croix;  celle  de  Daniel  de  Volterre, 
à  l'église  de  la  Trînité-des-Monts,  à  Rome,  est  la  plus 
célèbre.  Rappelons  le  tableau  du  Soddoma.  dans  l'église  de 
Saint-Franriois,  à  Sienne.  On  doit  signaler  encore  deux 
tableaux  de  Barocho,  à  Pérouse  et  à  Sinigaglia. 

Parmi  les  peintres  français  qui  ont  traité  ce  sujet,  il 
faut  placer  en  première  ligne  Losuour  :  son  œuvre  est 
au  Louvre.  La  Descente  de  croix,  de  Jouvenet,  au  musée 
du  Louvre,  mérite  aussi  d'être  mentionnée.  Jouvenet  a 
peint  deux  autres  Descentes  de  croix  :  l'une  qui  fut  exposée 
au  Salon  do  1699,  l'autre  qui  parut  au  Salon  de  1704.  Le 
J^uvre  possède  aussi  une  Descente  de  croix,  de  Sébastien 
Bourdon,  l'un  dos  meilleurs  tableaux  do  ce  maître. 

DESCEPTRER  (dé-sèp' —  du  préf.  priv.  dé,  et  ûe  sceptre) 
V.  a.  Oter  le  sceptre  à,  détrôner. 

Deschamps  [dè-chan]  (Eustache),  poète  français,  né  à 
Vertus  vora  1340,  mort  au  commoncoment  du  xvi"  siècle. 


Après  avoir  étudié  à  Orléans,  il  voyagea,  parcourut  l'Eu- 
rope, l'Asie,  une  partie  de  l'Afrique  et  fut  longtemps 
esclave  cl'.ez  les  Sarrasins.  Revenu  en  France,  il  combattit 
aux  côtes  de  Charles  V  et  de  Charles  VI  durant  la  guerre  de 
Cent  ans,  et  fut  nommé  gouverneur  du  château  de  Fismes, 
puis  bailli  de  Senlis.  II  maniait  la  plume  au  moins  aussi 
bien  que  l'épée,  et  ses  ballades,  dont  il  composa  une  très 
crande  quantité,  étaient  très  renommées  de  son  temps. 
On  les  lit  encore  avec  plaisir  ;  quelques-unes,  très  piquan- 
tes, sont  dirigées  contre  les  Anglais,  (ju  il  détestait;  le 
plus  grand  nombre  contre  les  femmes,  qu  il  abhorrait  aussi, 
ayant  fait  un  mariage  malheureux.  Le  Miroiter  du  via- 
r'iage,  le  plus  étendu  de  ses  poèmes,  est  tout  entier  dirigé 
contre  le  sexe  qu'il  appelle  «  vilain  »  et  contre  une  institu- 
tion qui  n'est,  d  après  lui,  que  «  piège  et  tromperie  ».  Eusta- 
che Deschamps  a,  de  plus,  composé  sous  le  titre  à' Art  de 
dictier  et  de  faire  ballades  une  sorte  de  traité  de  rhétori- 
que et  de  versification  française.  Crapelet  a  publié  les 
Poésies  morales  et  historiques  d'Eustache  Deschamps  (1832), 
et  P.  Tarbé  les  Œuvres  inédites  d'Eustache  Descitainps 
(1849).  Il  reste  encore  de  lui  en  manuscrit,  à  la  Biblio- 
thèque nationale,  des  ballades,  rondeaux,  virelais,  etc. 

Deschamps  (François-Michel-Chrétien),  auteur  dra- 
matique français,  né  à  Montmorency,  près  de  Troyes,  en 
1683,  mort  à  Paris  en  1747.  Il  devint  premier  commis  du 
financier  Pàris-Duverney.  Pendant  ses  loisirs,  il  écrivit 
plusieurs  tragédies, dont  l'une,  Catond'Utique  (1715), obtint 
beaucoup  do  succès.  On  lui  doit  aussi  :  la  Religion  défen- 
due (1735),  poème,  et  Examen  du  livre  intitulé  Réflexions 
politiques  sur  les  finances  (1740). 

Desghamps  (Joseph-François-Louîs),  chirurgien  fran- 
çais, né  à  Chartres  en  1740,  mort  en  1824.  Il  fut  chirur- 
gien en  chef  de  la  Charité  et  membre  de  l'Académie  des 
sciences  en  1811.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Traité 
historique  et  dogmatique  de  l'opération  de  la  taille  (1796- 
1797),  et  Traité  des  fosses  nasales  et  de  leurs  sinus  (1803). 
Il  pratiqua,  le  premier  en  France,  la  ligature  des  artères 
principales  des  extrémités,  spécialeraenldans  l'anévrisme 
de  l'artère  poplitée,  d'après  la  méthode  de  Hunter. 

Deschamps  (Claude-François),  instituteur  de  sourds- 
muots,  né  à  Orléans  en  1745,  mort  en  1791.  II  entra  dans 
les  ordres,  puis  consacra  sa  vie  à  l'éducation  des  sourds- 
muets  d'après  le  sytème  de  Pereire.  Il  a  écrit  :  Cours 
élémentaire  d'éducation  des  sourds-muets  (1777);  De  la  ma- 
nière de  suppléer  aux  oreilles  par  les  yeux  (1783). 

Deschamps  (Jean-Marie),  littérateur,  né  à  Paris  vers 
:750,  mort  en  1826.  Secrétaire  du  ministre  Montmorin,  il 
fut,  par  la  suite,  secrétaire 
dos  commandements  de  l'im- 
pératrice Joséphine.  Outre 
des  traductions, on  lui  doit  des 
comédies  et  des  vaudevilles, 
écrits  souvent  en  collabora- 
tion, et  où  l'on  trouve  de  la 
gaieté,  notamment  :  la  Re- 
vanche forcée  (1792);  Piron 
avec  ses  amis  (1792);  le  Poste 
évacué {1193);  Poinsinet  {lld^); 
Charles  Rivière -Dufresmj  ou 
le  Mariage  impromptu  (1798)  ; 
une  Soirée  des  deux  prison- 
niers (1796)  ;  Nouveau  magasin 
des  modernes  (1799);  etc. 

Deschamps  (Emile  Des- 
champs DE  Saint-Amand,  dit 
Emile),  poète  français ,  né 
à  Bourges  en  1791,  mort  à 
Versailles  en  1871.  I!  suivit  la 
carrière  administrative ,  en 
y  joignant  la  poésie.  En  181S, 
il  donna,  en  collaboration 
avec  H.  de  Latouche,  deux  comédies  en  vers  à  l'Odéon. 
Emile  Deschamps  et  son  frère  Antony  furent  parmi  les 
adeptes  les  plus  enthousiastes  de  l'école  romantique.  En 
1824,  E.  Deschamps  fonda  avec  V.  Hugo  la  Muse  française, 
(j^ui  mena  le  combat  romantique  et  où.  il  fournit  des  ar- 
ticles signés  :  un  Jeune  Moralistj:,  en  même  temps  que 
des  poésies  et  des  nouvelles.  En  1828,  il  publia  sous  le  titre 
d'Etudes  françaises  et  étrangères  un  recueil  de  poésies 
qui  fut  une  des  œuvres  marquantes  de  l'époque  :  il  con- 
tenait des  traductions  {la  Ctoche,  la  Fiancée  de  Corin- 
the,  etc.),  des  imitations  {Rodrigue),  des  pièces  originales 
(Première  page  d'un  album.  Je  suis  mort,  etc.).  La  préface 
du  livre,  parue  un  an  après  celle  de  Cromwell.  affirmait  la 
doctrine  romantique  et  obtint  l'approbation  de  Goethe.  Dès 
lors,  E.  Deschamps  ne  se  dépensa  plus  qu'en  travaux 
divers,  en  traductions  (Macbeth  et  Roméo),  en  préfaces, 
en  articles,  en  livrets  d'opéra, 
en  poésies  de  circonstance. 
Il  s  était  présenté,  sans  suc- 
cès, à  l'Académie.  Le  souve-  jK-'t?--^-  AX\\\U\Ï 
nir  d'Emile  Deschamps  reste  Sr^—.^  :éCSmm 
indissolublement  lié  à  celui 
des  temps  héroïques  du  ro- 
mantisme. 

Deschamps  (Antoinc- 
Françûis-Maric,  dit  Antony), 
poète,  frère  du  précédent,  no 
et  mort  à  Paris  [1800-1869]. 
Mêlé  au  mouvement  roman- 
tique en  1829,  il  publia  une 
traduction  en  vers  de  la  Di- 
vine Comédie.  Il  s'essaya  dans 
la  satire;  mais  son  inspira- 
tion mélancolique  et  rêveu^L 
se  plaisait  davantage  dans 
l'élégie.  Après  la  publication 
de  ses  Etudes  sur  l'Italie 
(1834),  il  sentit  sombrer  sa 
raison;  mais  il  donna  encore  deux  livres  de  poésies  :  Der- 
nières paroles  (1835)  et  Résignation  (1839),  où  certains 
vers  semblent  annoncer  sa  détresse  morale  et  physique. 

Deschamps  (Frédéric),  jurisconsulte  et  homme  poli- 
tique français,  né  et  mort  à  Rouen  (1809-1875).  Avocat 
au  barreau  de  sa  ville  natale,  il  fut  chargé,  après  la  révo- 
lution do  1848,  d'atiministrer  Rouen  et  le  département  de 
la  Soine-Iuférieure,  puis  il  reprit  sa  place  au  barreau.  On 
a  do  lui  des  scènes dialoguées,  intitulées  :  Bohême  en  Nor- 
mandie (1859)   et   la  Vendéenne,   opéra  (1858);  Monsieur 


Emile  Deschamps. 


Autooy  Deschamps. 


652 

Lombard  ou  Tai  bien  le  temps,  comédie  en  vers  (1861)  ;  les 
Deux  millionnaires,  comédie  en  prose  (1862);  le  Tesfainent 
du  înari,  comédie  en  prose  (1870);  Sœur  isabeile,  drame 
en  vers,  dont  le  sujet  est  tiré  de  Shakspeare(1873);fion/teur 
et  Bien-être,  poésie  philosophique  (1875). 

Desghamps  (  Pierre  -  Charles  -  Ernest),  bibliographe 
français,  né  à  Magny-en-Vexin  (Seine-et-Oise)  en  1821,  a 
été  rédacteur  en  chef  de  la  *<  Gazette  musicale  "  et  biblio- 
thécaire du  financier  Solar.  Ses  principaux  travaux  sont  : 
Essai  bibliographique  sur  Cicêron  (1863);  Dictionnaire  de 
f/éographie  aricienne  et  moderne  à  l'usage  du  libraire  et  de 
i aviateur  de  /ii'res(1870)  ;  Supplément  au  Manue  du  libraire 
de  Brunet,  par  un  bibliophile  (1878-1880). 

Deschamps  (Louis -Henri),  peintre  français,  né  à 
Montêlimar  (Drôme)  en  1846.  Elève  de  Cabanel  à  l'Ecole 
des  beaux-arts,  on  1872,  il  débuta  au  Salon  l'année  sui- 
vante par  un  tableau.  Enfants  et  Poussins,  et  exposa 
successivement  :  Moïse  sauvé  des  eaux  (1875);  Agar  et  la 
Eavorite{l&16);  la  Pauvrette  {\&11);  la.  Petite  cribleuse  (1878). 
La  Mort  de  Mii'eille  (1879)  était  envoyée  par  l'Etat  au 
musée  de  Marseille,  et  le  tableau,  inspiré  du  même  poème, 
qui  parut  en  1881  sous  le  titre  de  Vincent  blessé,  était  aussi 
acquis  par  le  musée  d'Avignon.  Les  envois  de  Louis  Des- 
champs ont  été  fréquemment  reproduits  par  la  gravure  : 
la  Résignation  (1882);  la  Fille  mère  (1883);  etc.  A  côté  des 
qualités  d'exécution  particulières,  une  certaine  recherche 
littéraire  se  constatait  dans  les  envois  de  l'artiste  au  Sa- 
lon de  1884  :  Chose  vue  un  jour  de  printemps  (Carcassonne), 
et  la  liecherche  de  la  paternité  (Luxembourg).  Puis  on  vit 
de  Deschamps  :  les  Jumeaux  ;  la  Folle  (La  Rochelle)  ;  Froid 
et  faim;  le  Sommeil  de  Jésus;  la  Consolatrice  des  affligés; 
l'Alchimiste;  etc. 

Deschamps  (Gaston),  littérateur  et  critique,  né  à 
Melle  (Deux-Sèvres)  en  1861.  Elève  de  l'Ecole  normale  et 
de  l'Ecole  d'Athènes,  il  voyagea  en  Asie  Mineure,  pro- 
fessa la  rhétoriaue,  puis  entra  à  la  rédaction  du  «  Journal 
des  Débats  ",  qu  il  quitta  en  1893.  pour  remplacer  A.  France 
comme  critique  littéraire  du  "  Temi)s  ».  En  1898,  il  a  fait 
à  la  Sorbonne  un  cours  libre  sur  Victor  Hugo.  Cet  écri- 
vain au  st3'le  vif  et  coloré  a  publié  ;  la  Grèce  d'aujourd'hui 
(1892),  couronné  par  l'Académie;  Sur  les  routes  d'Asie 
(1894);  la  Vie  et  les  i^-j-es  (1894-1897),  recueil  d'articles; 
Chemin  fleuri  (1896),  roman;  Marivaux  [\%2l);  le  Malaise 
de  la  démocratie  (1899). 

Deschamps  de  Pas  (Louis-François-Joseph),  ar- 
cbéol<i^'iir  îraiiçais.  né  et  mort  à  Saint-Omer  (1816-1890). 
11  deviiii  iiigf'iiiour  en  chef,  et  fut  correspondant  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Orfèvrerie  du  xiii^  siècle  (ISôb)  ;  Sceaux  des  comtes  d'Artois 
(1857);  Orfèvrerie  du  moyen  âge  (1858);  Essai  sur  l'histoire 
monétaire  des  comtes  de  Fland7-e  de  la  maisoyi  de  Bourgogne 
(1863);  Histoire  de  la  ville  de  Saint-Omer  (1881);  etc. 

DESCHAMPSIE  {dé-chan-psî)  n.  f.  Genre  de  plantes 
herbacées,  à  panicules  rameuses,  à  épillets  pédicellés, 
de  la  famille  des  graminées,  qui  habite  les  régions  tem- 
pérées. 

Deschanel  (KHii/e-Auguste-Etienne  Martin),  littéra- 
teur français,  né  à  Paris  en  1819.  Ancien  élève  de  l'Ecole  nor- 
male, il  y  occupa  les  fonctions  de  maître  de  conférences 
pour  la  littérature  grecque 
(1S45).  Professeur  de  rhétori- 
que successivement  aux  ly- 
cées Charlemagne.  Bonaparte 
et  Louis-le-Grand,  il  publia, en 
1851,  une  discussion  philoso- 
phique, sous  le  titre  de  Ca- 
tholicisme et  Socialisme;  il 
fut  destitué  de  ses  fonctions 
(1850).  Dès  lors,  il  collabora 
activement  à  divers  journaux. 
Quelques  jours  après  le  2-Dé- 
cembre,  il  fut  mis  en  prison, 
puis  exilé  en  Belgique.  Il  y 
ouvrit  des  conférences  publi- 
ques. Il  rentra  en  France,  à 
la  suite  de  l'amnistie,  et,  en  ' 
1859,  devint  rédacteur  au 
1.  Journal  des  Débats  u  et  au 
"  National  ^ . 

Il  fut  élu  député  de  la  Seine 
en  1876  et  réélu  en  1877.  En 
1881,  il  fut  nommé  professeur 

de  littérature  moderne  au  Collège  do  France  et  élu,  par 
le  Sénat,  sénateur  inamovible. 

11  a  publié,  de  1S55  à  1858,  plusieurs  ouvrages,  dont  les 
plus  connus  sont  ;  les  Courtisanes  grecques  :  le  Mal  qu'on 
a  dit  desfetnyjies  ;  le  Bien  qu'on  a  dit  des  femmes  ;  le  Bien  qu'on 
n  dit  de  l'amour;  le  Mal  qu'on  a  dit  de  l'amour;  le  Bien  et 
le  Mal  qu'on  a  dit  des  enfants;  VHistoire  de  la  conversation 
(1857);  la  Vie  des  comédiens  {l?>b9);  Christophe  Co/omi  (1862); 
A  pied  ou  en  wagon  (1862);  Etudes  sur  Aristophane  (1867); 
.4  bâtons  rompus  (1868);  Almanach  des  conférences  et  de  la 
littérature  (1869);  la  Question  des  femmes  et  la  Morale  laï- 
que (1876);  le  Peuple  et  la  Bour- 
geoisie (  1881)  ;  Benjamin  Fran- 
klin (1882)  ;  le  Romantisme  des 
classiques  (1882),  ouvrage  conti- 
nué par  Racine  (1834);  Pascal,  La 
Rochefoucauld,  Bossuet  (1885);  le 
Théâtre  de  Voltaire  (1886);  Roi- 
leau,  Charles  Perrault  (ISSS)  ;  La- 
martine (1893):  les  Déformations 
de  la  langue  française  (1898). 

Deschanel  (  Pa»/- Eugène - 
Louis),  publicistect  homme  poli- 
tique français,  fils  du  précédent, 
né  à  Bruxelles  en  1856.  Licencié 
es  lettres  et  en  droit,  il  fut  se- 
crétaire de  deux  ministres,  puis 
entra  dans  l'administration 
comme  sous-préfet  (1877).  Elu, 
en  18S5,  comme  républicain,  dé- 
puté d'Eure-et-Loir,  il  a  été  con- 
stamment réélu  depuis  à  Nogent- 
Ifs-Rotrou.  Doué  d'une  éloquence 
au   service  d'une  érudition   solide, 

brcux  et  remarquables  discours,  devint  vice-président, 
do  la  Chambre  des  députés  (18961898)  et  en  fut  élu  prési- 
dent en  juin  1898.  Journaliste,  Paul  Deschanel  a  collaboré 


Eïmile  DescUanel. 


Paul  Deschantl. 

brillante  et    littéraire 
il   prononça  de   nom- 


653 

à  divers  journaux.  lia  publié  :  M  Çuesd'oïi  du  Tonitm  (1883)  ; 
ta  Pûlitique  française  en  OctJaHtc  (1881) '.  't'S  hitërêts  fran- 
çais dans  l'océan  Paciâque  (1885);  Orateurs  et  Hommes 
d'Klat  (1888)  ;  Fiijui-es  de  femmes  (1889)  ;  Fiyures  littéraires 
(188i));  Questions  actuelles  (1891),  rocuoil  do  discours;  la 
Décentralisation  (1895);  la  Question  sociale  (1898);  la  Poli- 
tique nouvelle  (1S98)  ;  etc.  Il  a  été  élu,  on  1899,  mombre  do 
r.Vradt^iniio  l'rau«;aiso,  qui  avait  courouuô  plusieurs  do  ses 
ouvra^ns. 

Deschizaux  (Piorro),  botaniste  français,  nô  à  Màcon 
on  itiOO,  mort  on  1730.  Il  visita  la  Norvège,  la  Russie,  et 
créa  à.  Saint-Pétersbourg  un  jardin  botanique.  Il  est  lo 
promior  Français  qui  ait  écrit  sur  la  Russie.  Ou  a  de  lui  : 
Alémoire  pour  servir  à  l'instruction  de  l'histoire  ualui'elle  des 
plantes  de  liassie,  etc.  (1725),  ot  Voyage  de  Moscovie  (1727). 

Deschneff  ou  DjENEW,  voyageur  russe  du  xvm"  siè- 
cle, qui  exécuta  en  1648  un  voyage  sur  los  côtes  do 
l'océan  Glacial  arctique,  et  se  rendit  de  la  Lena  à  l'Anadyr 
par  lo  détroit  do  Bering  eu  longeant  la  côte. 

Desglauzas  (Malvina-Ernestine  Armand,  dite  Ma- 
rie), actrice,  née  à  Paris  vers  1840.  Son  jeu  plein  do  li- 
nosso,  de  verve  et  do  gaieté,  lui  fit  remporter  de  brillants 
succès  dans  nombre  do  féeries,  opérettes,  comédies,  tant 
en  province  qu'à  l'étranger  et  sur  divers  théâtres  do  Pa- 
ris. Parmi  les  pièces  où  elle  a  été  lo  plus  applaudie,  nous 
citerons  :  Cendrillon ;  ta  Fille  de  Madame  Anijot;  le  Petit 
Duc;  Musette  ;  l'Abbé  Constantin;  Mamzellc  Pioupiou;  etc. 

DESCLÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  chiocoque. 

DeSCLÉE  (Aimée-Olympe),  actrice  française,  née  on 
1836,  morte  à  Paris  on'l874.  Elle  débuta  au  Gymnase  on 
1856,  puis  joua  au  Vaudeville,  aux  Variétés,  à  Saint-Pé- 
tersbourg, en  Belgique  (1867).  Rappelée  au  Gymnase  en 
1869,  sur  la  demande  de  Dumas  rils,  elle  s'y  révéla  tout  à 
coup  grande  actrice,  dans  Diatie  de  Lys,  Froufrou,  la  Prin- 
cesse Georges,  une  Visite  de  noces,  la  Femme  de  Claude,  etc. 
Engagée  pour  une  saison  à  Londres,  elle  excita  l'enthou- 
siasme, puis  elle  revint  à  Paris,  oii  elle  succomba  à  une 
cruelle  maladie. 

Des  Cloizeaux  (Alfred-Louis-Olivier  Legpand),  sa- 
vant français,  né  à  Beauvais  en  1817,  mort  en  1897.  Il 
s'adonna  de  bonne  heure  à  l'étude  des  sciences,  particu- 
lièrement à  celle  de  la  minéralogie.  Des  Cloizeaux,  qui  se 
fit  connaître  par  de  remarquables  travaux,  fut  maître  de 
conférences  à  l'Ecole  normale  supérieure,  membre  do  l'Aca- 
démie des  sciences  (1869)  et  professeur  au  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  vice-président  de  l'Académie  des  sciences 
(1888).  Ce  laborieux  savant  publia  plus  de  cent  mémoires 
sur  divers  sujets  de  minéralogie,  notamment  sur  le  pseu- 
domorphisme,  l'emploi  du  microscope,  les  propriétés  opti- 
ques des  cristaux  naturels  et  artificiels. 

DESGLOIZITE  [dé-klo-a  —  de  Des  Cloizeaux,  n.  pr.)  n.  f. 
Vanadate  hydraté  naturel  de  plomb  et  dezinc.  Cette  espèce, 
dont  la  formule  est  H'(Pb,Zo)*V'0"',  le  poids  spécifique  5,8 
à  6,1  et  la  dureté  3,5,  est  rhombique.  Les  cristaux  les  plus 
gros  viennent  du  Nouveau-Mexique.  La  va7iadite  et  la 
psittacinite  sont  des  variétés  de  descloizite. 

DesCOMBAZ  (Samuel),  pasteur  protestant  et  écrivain 
suisse,  né  dans  le  canton  de  Vaud  en  1796,  mort  on  1869. 
11  exerça  le  pastorat  en  Suisse,  au  Havre  et  ensuite  à  Lyon. 
Les  ouvrages  de  Descombaz  ont  eu  quelque  succès.  Ce 
sont  des  Commentaires  sur  l'Ancien  et  le  Nouveau  Testa- 
ment; une  Histoire  des  missions;  un  Abrégé  d'histoire  ec- 
clésiastique; une  Histoire  suisse;  une  Histoire  du  canton 
de  Vaud;  une  Histoire  de  la  Ré  formation  pour  la  jeunesse  ; 
un  volume  do  Nouvelles,  des  Scènes  villageoises,  ta  Ferme 
du  Chenil  et  le  Braconnier.  Samuel  Descombaz  réidigea  pen- 
dant plusieurs  années  un  journal,  «  l'Avenir  »,  dans  lequel 
il  défendit  la  cause  de  la  séparation  do  l'Eglise  et  do  l'Etat. 
DESCORT  [dé-kor")  n.  m.  Variété  de  l'ancienne  poésie 
lyrique,  également  cultivée  dans  la  France  du  Midi  et  dans 
celle  du  Nord,  aux  xii"  et  xiii*  siècles. 

—  Encycl.  La  caractéristique  de  ce  genre  est  que  les 
diff'érentes  strophes,  au  lieu  d'être,  comme  dans  la  chan- 
son, de  structure  identique,  n'ont  entre  elles  aucun  rap- 
port, sont  en  "  désaccord  »  complet  (de  là  le  nom),  et  ont 
chacune  une  mélodie  particulière.  Lesdescorts  provençaux 
et  français,  appelés  aussi  tais  (quoiqu'ils  n'aient  aucun  rap- 
port avec  les  lais  narratifs),  out  rarement  une  grande  va- 
leur littéraire,  mais  ils  off"rent  un  vif  intérêt  pour  l'histoire 
do  la  musique  et  celle  do  la  versification.  I.a  plupart  no 
contiennent  que  des  efi"usions  amoureuses  fort  banales  ; 
quelques-uns,  pour  la  plupart  plus  modernes,  sont  reli- 
gieux. Il  en  reste  en  provençal  une  vingtaine  et  en  ancien 
français  un  peu  plus. 

Descoudres  (Louis),  peintre  allemand,  né  à  Cassel 
en  1820,  mortàCarlsruho  en  1878.  Après  avoir  visité  l'Italie 
(1814  et  1845),  il  se  perfectionna  dans  son  art  auprès  de  Sohn 
et  do  Schadow,  à  Dusseldorf.  A  cette  époque,  son  tableau 
do  Franccsca  da  Jtimini,  d'après  la  Divine  Comédie,  lo  fit 
remarquer.  Schirmor,  ayant  fondé  l'Ecole  des  beaux-arts 
deCarlsruho  (1854),  y  donna  une  chaire  àDescoudres,  qui 
dirigea  pondant  plusieurs  années  la  classe  des  antiques 
ot  la  classe  de  pointure.  Parmi  ses  œuvres,  nous  cite- 
rons :  l'Adoration  des  bergers  (1857)  ;  lo  Repos  pendant  la 
fuite  en  Egypte  (1858)  ;  les  Saintes  Femmes  et  Jeun  sous  la 
croix  du  Christ,  un  beau  panneau  décorant  l'église  do 
Saint-Nicolas,  à  Hambourg  (1863)  ;  Sous  la  croix  rouge; 
Pan  et  Psyché  ;  la  Madeleine  repentante  ;  la  Mise  au  tom- 
beau (galorie  de  Carlsruho)  ;  etc. 

Descousu  (Celso-Hugues),  érudit  français,  qui  vivait 
au  XVI'  siècle.  Il  professa  le  grec  et  l'hébreu  à  Paris.  II  est 
le  premirr,  on  France,  qui  ait  édité  les  Idylles  do  Théo- 
crite,  vers  1512. 

DESCRIPTEUR  idé-scrip'  —  lat.  descrtptor;  de  descriherc, 
supin  drscriplum,  décrire)  n.  m.  Celui  qui  décrit,  qui  fait 
des  descriptions  :  Jl  faut  nous  défier  des  témoignages  des 
i)ï:scaii'Ti:uRS  de  cabinet.  (Buff.) 

DESCRIPTIBLE  {dé-skrip'  —  du  lat.  descriptua,  décrit) 
adj.  Qui  peut  être  décrit  :  Scène  à  peine  DESCRlPTiBLE. 

—  Anton.  Indescriptible. 

DESCRIPTIF,  IVE  {dè-s/crip')  adj.  Qui  a  pour  objet  de 
décrire,  do  peindre  les  choses  à  l'imagination  :  Genre, 
Style  DKscnii'TiK.  il  Qui  fait,  qui  aime  à  faire  dos  descrip- 
tions :   Voyuffctir  enthousiaste  et  nuscHa'Tii-'.  (Th.  Oaut.) 

—  Math.  Géométrie  descriptive,  Méthode  qui  a  pour  objet 
la  roprésontation  des  solides  à  l'aide  do  leurs  lignes  do 
projection.  V.  oiioMiirniK. 


DESCHIZAUX  —  DÉSEMPOINTER 


—  Mus.  So  dit  d'un  genre  de  musique  ou  d'un  simple 
morceau  qui  a  pour  but  de  roprosouter  par  dos  sons 
l'image  des  objets  matériels. 

—  Trav.  publ.  ot  cli.  de  f.  Devis  descriptif,  Dovis  dans 
loiinol  sont  éuumérés  les  travaux  à  exécuter,  ainsi  que  la 
nature  de  ces  travaux.  (Il  est  complété  par  lo  Devis  esti- 
matif, dans  lequel  sont  inscrites  tontes  les  dépenses  à 
faire  et  les  bénéfices  probables  à  réaliser  ultériouroment.) 

—  Substantiv.  au  masc.  Littôr.  Goure  descriptif:  L'abus 
du  DiîSCRiPTiF  cause  uji  ennui  profond,  il  Littérateur,  poète 
qui  cultive-le  gonro  descriptit  :  Thomson  est  un  uKScitiPTiF 
large.  (Sto-Bouvo.) 

DESCRIPTION  {dè-skri-psi  --  rad.  descriptif)^  n.  f.  Ecrit 
ou  discours  par  lequel  on  décrit,  qui  a  pour  objet  de  pein- 
dre les  choses  à  l'imagination  :  La  définition  d'un  corps  est 
la  DESCRifTioN  détaillée  de  ce  corps  même.  (D'Alemb.)  il  Ta- 
bleau, état  détaillé  :  Description  de  la  France. 

—  En  T.  de  dr..  Inventaire  détaillé  :  Le  procès-verbal  de 
saisie  contient  la  description  des  meubles. 

Descrochets  (Charles),  bénédictin  français,  do  la 
congrégation  de  Cluny,  né  à  Verdun  vers  IGOO,  mort  en 
1(Î6 1.  Il  a  publié  Ethica  seu  Philosophia  moralis,  christiana', 
religiosa  (1G46). 

DescroizilLES  (Fr.-Antoine-Henri),  chimiste  fran- 
çais, nô  à  Dieppe  vers  1745,  mort  à  Paris  en  1825.  Il  a 
rendu  de  grands  services  à  l'industrie.  Il  perfectionna  le 
procédé  du  blanchiment  par  le  chlore  ;  il  construisit  l'alca 
limètre,  qu'il  fit  servir  aussi  à  l'évaluation  du  titre  des  vi- 
naigres et  de  la  force  des  dissolutions  do  chlore.  C'est 
encore  à  Descroizilles  qu'on  doit  le  seul  instrument  qui 
puisse  donner  des  indications  exactes  sur  la  valeur  vénale 
des  vins  à  distiller.  Outre  des  Mémoires,  on  a  de  lui  : 
Méthode  très  simple  pour  conserver  les  blés  (1819). 

DESÇU  (AU)  loc.  adV.  V.  DESSO  [x\j). 

DESCURAINIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  sisymbrium. 

Descure,  marin  français,  mort  au  Port-des-Français 
en  1785,  était  un  compagnon  de  La  Pérouse,  et  premier 
lieutenant  à  bord  de  la  Boussole.  Il  périt  sur  les  brisants 
en  exécutant  une  reconnaissance  hydrographique  dont 
l'avait  chargé  La  Pérouse. 

DESCURÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  hugueninie. 

Descuret  (Jeao-Baptiste-Félix),  né  à  Chalon-sur- 
Saône  en  1795,  mort  àChàtillon  (Rhône)  en  1872.  Il  laissa, 
entre  autres  ouvrages  de  littérature  médicale  fort  appré- 
ciés :  la  Médecine  des  passions  (1841). 

DeSDÉMONE,  héroïne  d'une  tragédie  de  Shakspeare 
{Othello)  et  l'une  de  ses  plus  touchantes  créations.  Desdé- 
mone  est  la  femme  d'Othello,  qui,  sur  la  foi  d'un  faux 
rapport  et  dans  l'égarement  de  la  jalousie,  lui  donne 
impitoyablement  la  mort  en  l'étoulfant  sous  des  coussins. 
Desdémone,  créature  idéale,  modèle  de  la  femme  modeste, 
tondre  et  soumise,  est  restée,  en  littérature,  le  type  de 
l'épouse  vertueuse,  victime  do  la  jalousie. 

DÉSÉBORGNER  {yn  mil.)  v.  a.  Par  plaisant.,  Guérir,  en 
parlant  d'un  borgne;  éclairer,  en  parlant  d'un  ignorant. 

DÉSÉCHAFAUDER  (fâ-dé)  V.  a.  Enlever,  retirer  les  écha- 
faudages de  ;  DÉSÉCHAFAUDER  un  7}ionument. 

DÉSÉCHOUAGE  [chou-af)  n.  m.  Action  de  déséchouer, 
de  remettre  à  flot.  Il  On  dit  aussi  déséchooemknt  ou  désé- 

CHOÛMENT. 

DÉSÉCHOUER  V.  a.  Remettre  à  flot,  en  parlant  d'un 
navire  échoué  :  Travailler  à  déséchouer  un  vaisseau,  une 
barque. 

DÉSÉCLUSEMENT  (ze-man)  n.  m.  Opération  au  moyen 
de  laquelle,  çrâce  à  un  dispositif  spécial,  un  ouvrier  qui 
travaille  à  l'mtérieur  d'un  caisson  à  air  comprimé  peut 
sortir  à  l'air  libre,  après  son  labour  terminé,  sans  qu'il 
se  produise  à  l'intérieur  du  caisson  une  diminution  de 
pression. 

DÉSÉDIFIER  v.  a.  Oter  l'édification  (euphémisme  pour 
scandaliser). 

DeseinE  (François-Jacques),  libraire  et  voyageur,  né 
à  Paris,  mort  à  Rome  en  1715.  Il  fit  plusieurs  voyages  en 
Italie,  et  a  publié  dirt'érents  ouvrages  sur  ce  pays.  Les 
plus  importants  sont  sa  Description  de  la  ville  de  Rome 
(1690),  rééditée  plus  tard  et  augmentée  sous  le  titre  do 
Ramé  ancienne  et  moderne  (1713)  ;  son  Nouveau  voyage 
d'Italie  (1699),  on  forme  d'itinéraire;  etc. 

DeSEINE  (Louis-Pierre),  sculpteur  français,  né  à  Paris 
en  1749,  mort  en  1822.  Il  remporta,  en  1780,  lo  grand  prix 
do  sculpture,  et,  à  son  retour  de  Rome,  en  1785,  fut  agréé 
à  l'Académie  de  peinture.  Il  recevait  ensuite  le  titre  do 
«  sculpteur  du  prince  de  Condé  » ,  pour  lequel  il  avait  exé- 
cuté les  statues  de  marbre  de  Bacchns  et  d'IIébé,  qui  so 
trouvent  au  château  de  Chantilly.  Lorsque  la  Révolution 
éclata,  Deseine  demeura  fidèlo  à  ses  anciens  protecteurs 
ot  professa  hautement  les  opinions  royalistes.  A  la  Res- 
tauration, il  fut  chargé  de  la  plupart  dos  commandos  im- 
portantes que  la  cour  fit  exécuter.  Parmi  ses  œuvres, 
nous  citerons  :  les  statues  do  L'FIospital  et  de  Dagues- 
seau,  qui  décorent  la  façade  de  la  Chambre  des  députés; 
lo  tombeau  du  cardinal  de  Bolloy  à  Notre-Dame;  celui  du 
duc  d'Enghion  à  Vincennes;  lesbas-roliefs  de  la  chapelle 
du  Calvaire  dans  l'église  Saint-Roch,  représentant  les 
stations  de  la  Passion  de  Jésus-Christ  et  sa  sépulture,  etc. 
Dcsoino  a,  en  outre,  publié  différents  écrits  sur  les  arts 
et  des  Notices  historiques  sur  les  anciennes  académies  de 
peinture,  sculpture  et  architecture  (1814). 

DÉSÉLECTRISEUR  [zé-lèk")  n.  m.  Dans  les  manufactures 
do  soie.  ^\ppar<'il  ayant  pour  objet  do  parer  aux  ineonvé- 
nionts  ipio  préscnt'o  l'éloctrisation  do  la  bourre  do  soie, 
se  produisant  dans  lo  travail  dos  étirouses  ot  poigneuses. 

DÉSEMBALLAGE  {zan-ba-la^')  n.  m.  Action  do  dôsom- 
ballor.  Il  On  dit  plus  souvent  DKDALLAOb;. 

DÉSEMBALLER  (zan-ba-lé)  V.  a.  Défaire,  en  parlant 
d'un  ol'jot  omballé.  il  On  dit  plus  ordinairomont  déballer. 

DÉSEMBARGO  (zan)  n.  m.  Levée  do  l'ombargo. 

DÉSEMBARQUEMENT  {zan,  kc-mari)  n.  m.  Action  de 
déscinbari|Uor  :  Opérer  le  DÉSEMnAiîyuEMKNT  d'une  car- 
gaison. 

DESEMBARQUER  [zan-bar-ké)  v.  a.  Faire  sortir  ou  reti- 
rer du  naviro  avant  l'arrivée  à  destination;  ne  pas  gar- 
der à  son  bord  ;  DusEMUAuguiiR  un  chargement,  des  troupes. 


Se  désembcipquerf  v.  pr.  Etre  désembarquô.  ii  Descen- 
dre ilu  navire  après  s'ôtre  embarqué,  ot  avant  d'être  parti 
ou  arrivé  à  destination. 

DÉSEMBARRA3SER  {zan-ba-ra-sé)  v.  a.  Délivrer  do  ce 
qui  embarrasse. 

DÉSEMBÂTONNÉ  {zan,  to-né),  ÉE  adj.  Qui  a  perdu  son 
bâton,  ou  sa  lance  (bâton  ayant  eu,  aux  xv«  ot  xvi*  s.,  lo 
sons  de  tance). 

DÉSEMBATTAGE( 3a?ï-Aa-/a;"  —  rad.  désembattre)  n.  m 
Opération  consistant  à  enlever  le  bandage  métallique  d'une 
roue  pour  lo  remplacer. 

—  Encycl.  C'est  principalement  dans  les  chemins  do 
fer  quo  le  désembattage  a  une  grande  importance.  Après 
avoir  enlevé  les  rivets  ou  les  boulons  qui  fixent  lo  bandage 
à  la  jante,  on  fait  chauffer  une  partie  de  la  circonférence 
de  la  rouo  sur  un  fou  de  forge,  do  manière  à  produire  une 
dilatation  suffisante  pour  quo,  au  moyen  du  marteau»  on 
puisse  faire  tomber  le  bandage. 

DESEMBATTRE  (^nn-ia^r')  v.  a.  Dépouiller  une  roue 
de  son  bandage  métalliquo. 

DÉSEMBELLIR  {zan-bé-lir')  V.  a.  Détruire  ou  diminuer 
la  beauté  de  :  Cicatrice  qui  désemuellit  uti  visage. 

—  V.  n.  Perdre  do  sa  beauté  :  Enfant  qui  dksembellit  à 
rue  d'œil. 

Se  désemhellirf  v.  pr.  Etre,  devenir  moins  beau. 
DÉSEMBELLiSSEMENTfïan-ô^/i-se-ma»)  n.m.  Perte  de 
beauté;  état  d'une  chose  désembellie. 

DÉSEMBOÎTER  {zan-bo-à)  v.  a.  Disloquer,  désarticuler, 
disjoindre,  n  On  dit  plus  ordmaîrement  déboîter. 
Se  désemboîtenf  v.  pr.  Etre,  devenir  désemboîtô. 

DÉSEMBOÎTURB  {zan-bo-â)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est 
désemboité. 

DÉSEMBOUGER  {zan,  Je)  v.  a.  Oter  la  hurasse  d'un  mar- 
teau frontal  ou  pilon. 

DÉSEMBOURBER   {zan)  v.  a.  Tirer,  faire  sortir  de  la 
bourbe,  et  fig.,  de  la  misère,  de  l'ignorance,  etc. 
Se  désembourber,  v.  pr.  Etre,  devenir  désembourbé. 
DÉSEMBOURRER  {zan-bou-ré)  V.  a.  Dégarnir  de  ce  qui 

rembourre.  (Vieux.) 

DÉSEMBRASER  {zan)  V.  a.  Faire  cesser  l'embrasement. 

DÉSEMBRASSER  {zan-bra-sé)  v.  a.  Faire  cesser  l'om- 
brassement. 

DÉSEM6RAYAGE  n.  m.  Mécan.  V.  débrayage. 

DÉSEMBRAYER  V.  a.  Mécan.  V.  débrayer. 

DÉSEMMANCHER  {zan)  V.  a.  Enlever  le  manche  de  : 
Dt:si  MMANcHiR  (('(  outtt.  \\  On  dit  plus  souvent  dêmanchkb. 

Se  c/ésenmianc/jer,  v.  pr.  Etre  désemmanché,  perdre 
son  manche. 

DÉSEMMARQUiSER  {zan,  ki-zé)  v.  a.  Oter  la  qualité 
de  marquis. 

DÉSEMMUSELER  {zan-mu)  V.  a.  En  T.  de  manèg..  Dé- 
barrasser un  cheval  méchant  de  la  muselière  qui  lui  avait 
été  mise  pour  l'empêcher  de  mordre. 

DÉSEM PAREMENT  [zan,  i^e-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
semparer, état  d'un  objet  désemparé  :  Le  désemparement 
rf'uji  vieux  navire. 

DÉSEMPARER  {zan)  v.  a.  Abandonner,  cesser  de  tenir, 
de  posséder  :  Les  fenunes  ont  un  sentiment  de  coquetterie 
qui  ne  désempare  jamais  leur  âme.  (Mariv.)  [Peu  us.] 

—  Disloquer,  disjoindre  les  parties  de  :  Désemparer  un 
meuble  en  le  laissant  tomber. 

—  V.  n.  Quitter  la  place,  abandonner  un  endroit  :  Tenez- 
vous  là  et  n'eii  désemparez  pas  que  je  ne  revienite. 

—  Fig.  Sans  désemparer,  Sans  bouger  de  place,  d'une 
façon  suivie,  continue  :  Discuter  trois  heures  durant,  sans 
désemparer. 

—  Encycl.  Mar.  Un  navire  est  désemparé  lorsqu'il  a 
éprouvé  dans  ses  mâts,  ses  voiles,  son  gréemeut,  sou  gou- 
vernail,des 

avaries  telles 
qu'il  est  hors 
d'état  de  ma- 
nœuvrer et, 
dans  certains 
cas,  même,  de 
teuir  la  mer; 
un  boulet  bien 
dirigé  peut 
quelquefois  pa- 
ralyser les  for- 
ces d'un  enne 
mi     supérieur  \  ,  '        j 

en  le  désempa- 
rant, et  c'est  là  un  des  plus  graves  accidents  qui  puissent 
arriver  an  naviro. 

DÉSEMPÊCHER  (zan)  V.  a.  Oter  ce  qui  empêche. 

DÉSEMPELOTER  (zan)  V.  a.  Eq  t.  de  fauconn.,  Faire 
cesser  d'étro  cnipcdoté. 

DÉSEMPELOTOIR  {zan)  Q.  m.  En  T.  de  fauconn.,  Fer 
létrèremont  croelm  à  une  do  ses  extrémités  et  avec  lequel 
on  tire  de  la  mulette  ou  gésier  do  l'oiseau  la  viande  qu'il 
ne  peut  digérer. 

DÉSEMPENNER  (zan-pèn'-né)  v.  a.  Dépouiller  de  ses 
plumes,  en  parlant  d'une  arme  do  trait  :  Dksemi>knneb 
une  /lèche. 

DËSEMPESER  {zan.  —  Change  l'e  on  è  devant  une  syl- 
labe muotto  :  Je  désempèse.  Tu  désempèseras)  v.  a.  Enlo- 
vor  l'empois  de  :  Dksempksbr  «n  co/,  un  bonnet. 

Se  désempeser,  v.  pr.  Etre  désomposé;  se  ramollir. 

DÉSEMPÊTRER  {zan)  v.  a.  Débarrasser,  dégager.  (Yx.) 

Il  On  du   auj.    DEPETRER. 

DÉSEMPLIR  {zan)  V.  a.  Vider  ou  pai'tio  :  Désemplir  une 
bouteille,  sa  bourse. 

—  V.  n.  Cesser  d'être  plein  (Ne  s'omploio  guôro  qu'avec 
la  négation)  :  Café  qui  7ie  désemplit  pas. 

Se  désemplir,  v.  pr.  So  vider;  ôiro  désempli. 

DÉSEMPLUMER  {zan)  v.  a.  Dépouiller  de  ses  plumes  : 
Desumpi.umku  un  chapeau. 

DÉSEMPOINTER  {zan-pou-in)  V.  a.  Couper  les  points  qui 
roiieunont  les  plis  duuo  étoffe  poui'  la  déplier  otVéïondro. 


DÉSEMPOISONNEMENT  —  DÉSENTRELACER 


DÉSEMPOISONNEMENT(rnn-/îo-a-ro-7ie-m(in)  n.  m.  Ac- 
tion de  désempoisoQiier ;  son  résultat. 

DÉSEMPOISONNER  {zan-po-a-zo-né)  V.  a.  Guérir  d'un 
empoisonnement. 

DÉSEMPOISSONNER  {zan~po-a-so-né)  V.  a.  Détruire, 
enlever  tout  le  poisson  de  :  Désempoissonner  un  étang, 
une  rnièrc. 

Se  désempoissonner ,  v.  pr.  Etre  désempoissonné  ; 
perdre  son  poisson. 

DÉSEMPRISONNER  (zan-pri-zo-né)  v.  a.  Rendre  à  la 
liberté,  l'aire  sortir  de  prison  :  Désbmprisonner  un  accusé. 
Il  Par  ext.  Délivrer;  relever  d'un  poste  où  l'on  n"a  que 
peu  de  liberté. 

Se  désemprisonner,  v.  pr.  Etre  désemprisonné. 

DÉSENAMOURER  {za-tia)  v.  a.  Détruire  l'amour  de. 

Se  désenamourer,  v.  pr.  Perdre  de  son  amour,  cesser 
d'être  amoureux. 

DÉSENCANAILLER  {zan,  na-ill  [Il  mil.])  V.  a.  Rendre 
moins  canaille,  ii  B'aire  sortir  de  la  canaille,  faire  perdre 
les  manières  canailles. 

Se  désencanailler,  v.'pr.  Devenir  moins  canaille  :  s'élever 
au-dessus  de  la  canaille,  ii  Perdre  ses  manières  canailles. 

DÉSENCAPUCHONNER  (zan,  cho-né)  v.  a.  Dépouiller  de 
son  capuchon,  de  son  Iroc  ;  faire  sortir  de  la  vie  monastique. 

DÉSENCARTAGE  {zan,  taj'  —  rad.  désencarter)  n.  m. 
Comm.  et  industr.  Action  d'enlever  de  dessus  les  cartes 
ou  cartons  certains  objets,  tels  que  des  échantillons,  etc. 

—  Imprim.  Action  de  faire  disparaître  de  l'intérieur 
d'un  livre  les  encartages  qu'on  y  avait  placés. 

DESENCARTER  fran)  v.  a.  Typogr.  Enlever  ce  qui  est 
encarté  :  Desencarter  une  page. 

—  Comm.  et  industr.  Enlever  certains  objets,  tels  que 
des  échantillons,  de  dessus  les  cartes  ou  cartons. 

DÉSENCASTAGE  {zan-ka-staj")  n.  m.  Action  de  désen- 
caster  les  poteries,  de  les  enlever  de  leur  encastage. 

DÉSENCASTER  {zan,  sté)  v.  a.  Tirer  les  poteries  de  leur 
encastage. 

DÉSENCHAÎNER  {zan-chè)  v.  a.  Délivrer  de  ses  chaî- 
nes :  DÉSENCHAÎNER  un  Captif. 

Se  désenchaîner,  v.  pr.  Briser  ou  détacher  ses  liens, 
se  délivrer  de  ses  chaînes. 

■  DÉSENCHANTANT  {za7i,  tan),  ANTE  adj.  Qui  désen- 
chante, qui  est  propre  à  désencnanter. 

DÉSENCHANTEMENT  {zan,  man)  n.  m.  Action  de  faire 
cesser  un  enchantement,  un  charme  magique;  état  de  ce 
qui  est  désenchanté  :  Aladin  redoutait  le  désenchantement 
de  sa  lampe  merveilleuse. 

—  Fig.  Désillusion  :  La  vie  est  pleine  de  désenchante- 
ments. 

DÉSENCHANTER  Izaii)  v.  a.  Faire  cesser  l'enchante- 
ment, rompre  le  charme  magique  de  :  Désenchanter  un 
bois,  un  château. 

—  Fig.  Désillusionner,  faire  retomber  dans  une  réalité 
vulgaire  :  La  passion  a  cela  de  particulièrement  terrible, 
au'elle  décolore  et  désenchante  tous  les  autres  aspects  de 
la  vie.  (J.  Sandeau.) 

Se  désenchanter,  v.  pr.  Perdre  ses  illusions  :  Plus  l'on 
vit,  plus  l'on  se  desenchante. 

DÉSENCHANTEUR  {zan),  BRESSE  {zan,  rèss)  adj.  Qui 
désenchante,  qui  est  propre  à  désenchanter  :  La  raison  est 
souvent  désenchanteeesse.  Il  n'y  a  rien  de  si  désenchan- 
TEUR  que  la  réalité,  il  Substantiv.  :  Uji  désenchanteur. 

DÉSENCHÂSSER  [zan-châ-sé)  v.  a.  Retirer  de  sa  châsse  : 
Désenchâsser  une  re/iy»e.  Il  Enlever  de  son  chaton  ou  de  son 
enchâssure  une  pierre  précieuse  :  DesenchàSSer  un  rubis. 

DÉSENCLAVER  [zan]  v.  a.  Retirer  de  la  condition  d'en- 
clave; faire  qu'un  lieu  ne  soit  plus  une  enclave. 

DÉSENCLOUAGE  {zan-klou-af)  u.  m.  Action  de  désen- 
clouer  des  canons,  il  Action  de  retirer  du  sabot  d'un  cheval 
un  clou  mal  placé  et  qui  blesse  l'animal  ou  le  gêne,  ii  Ac- 
tion de  désenclouer  une  pièce  de  canon.  V.  desencloder. 

DÉSENCLODER  {zan)  v.  a.  Art  vétér.  Enlever  du  sabotdu 
cheval  un  clou  mal  placé  qui  le  gêne  dans  la  marche  ou  le 
fait  souffrir. 

—  Artill.anc.  Enlever  le  c/ow  qui  avait  été  enfoncé  dans 
la  lumière  d'une  pièce  de  canon  pour  la  mettre  hors  de 
service.  (On  cherchait,  le  plus  souvent,  à  faire  sauter  ce 
clou  en  introduisant  dans  la  pièce  une  charge  de  poudre 
qu'on  tamponnait  ensuite,  au  moyen  d'un  bouchon  en  bois 
solidement  maintenu  par  un  ievîer.  Une  mèche  à  étou- 
pille,  disposée  à  l'avance,  permettait  ensuite  d'enflammer 
la  charge,  dont  l'explosion  chassait  le  clou.  Le  désen- 
clouage  a  disparu  avec  l'enclouage,  par  suite  de  l'adop- 
tion des  canons  à  chargement  par  la  culasse.) 

DÉSENCOLLAGE  {zan-ko-laj')  n.  m.  Opération  succé- 
dant au  d^^Taissago  des  draps,  et  consistant  en  un  lavage 
qui  a  pour  duiiblc  but  de  débarrasser  le  drap  des  matières 
qui  chargent  la  trame,  et  d'enlever  la  colle  de  la  chaîne. 

DÉSENCOMBREMENT  [zan-kon,  man)  n.  m.  Action  de 
désencombrer. 

DÉSENCOMBRER  {zan-kon)  v.  a.  Débarrasser  de  ce  qui 
encombrait  :  Désencombrée  un  magasin,  la  voie  publique. 

DÉSENCROÔTEMENT  [zan,  man)  n.  m.  Techn.  Action  de 
désencroûter  :  Le  dbshncroùtement  des  chaudières. 

—  Fig.  Action  de  dégrossir,  do  dégourdir  quelqu'un. 

—  Cosmogr.  Rupture  des  croûtes  qui,  d'après  Descartos, 
se  seraient  condensées  à  la  surface  des  tourbillons  et 
auraient  formé  les  planètes. 

DÉSENCROÛTER  (zan)  v.  a.  Débarrasser  de  ses  incru- 
stations :  DÉSENcnoûTER  dcs  Conduites  d'eau. 

—  Fig.  Dégrossir,  dégourdir,  débarrasser  do  ses  habi- 
tudes ou  de  SOS  préjugés  invétérés. 

Se  désencroûter,  v.  pr.  Etre,  devenir  désencroûté. 

DÉSENDETTER   [zan-dé-té)  v.  a.  Faire  que  quoiqu'un 
n'ait  plus  de  dettes. 
Se  désendetter,  v.  pr.  S'acquitter  de  ses  dettes. 

pÉSENDORMiR  (zan)  V.  a.  Réveiller,  et,  au  fig.,  Otor 
l'air  endormi,  apathique. 

DÉSENDUIRE  izan]  v.  a.  Enlever  l'enduit  do  :  Dbsen- 
DUiRK  un  mur.  (Peu  usité.) 

DÉSENFILER  (zan)  V.  a.  Retirer,  en  parlant  d'une  chose 
enfilée  :  ]>kkkspiler  une  aiguille,  des  perles. 
Se  désenfler,  v.  pr.  Etre  désonfllé. 


DÉSENFLAMMER  [zan-fla-mé]  V.  a.  Etouffer  la  flamme 
de  :  Désenflammer  un  tison. 

—  Fi^.  Eteindre  Ja  passion,  l'amour  de. 
Se  desenflammer,  v.  pr.  Cesser  do  brûler. 

—  Fig.  Cesser  d'être  enflammé  d'amour  ou  de  quelque 
autre  passion. 

DÉSENFLAQUER  [zan,  ké]  (SE)  V.  pr.  Arg.  Sortir  de 
prison,  ii  Se  tirer  d'embarras. 

DÉSENFLEMENT  {zan,  man)  n.  m.  Action  de  désenfler; 
état  de  ce  qui  est  désenflé.  Il  On  dit  plus  ordinairement 

DÉSENFLURE. 

DÉSENFLER  {zan)  v.  a.  Faire  disparaître  l'enflure  de  : 
Désenfler  un  membre  malade.  Il  Dégonfler  :  Désenfler 
un  ballon.  fOn  dit  plus  souvent  dégonfler,  en  ce  sens.) 

—  V.  n.  Cesser  d  être  enflé,  devenir  moin?  enflé  :  Jambe 
qui  commence  à  désenfler. 

Se  désenfler,  v.  pr.  Cesser  d'être  enflé,  devenir  moins 
enflé. 

DÉSENFLURE  (zan)  n.  f.  Cessation,  diminution  de  l'en- 
flure. 

DÉSENFOUIR  {zan)  v.  a.  Retirer  ce  qui  était  enfoui. 

DÉSENFOURNER  (zan)  v.  a.  Chez  les  boulangers,  Sortir 
les  pains  du  four,  ii  Chez  les  fabricants  de  poterie.  Sortir 
les  pièces  du  four  après  cuisson  :  Désenfourner  des  pots, 
des  alignes,  etc. 

DÉSENFUMER  {zan)  v.  a.  Faire  sortir  la  fumée  de  : 
Désenfumer  «n  appartement .  il  Débarrasser  de  l'odeur  de 
la  fumée  ;  Désenfdmer  un  plat. 

—  Désenfumer  un  tableau.  Peint.  Le  débarrasser  des  ma- 
tières oui  s'étaient  amassées  dessus  et  qui  en  rendaient 
les  couleurs  moins  vives. 

DÉSENGAGEMENT  (zan,  je-man)  n.  m.  Action  de  désen- 
gager ou  de  se  désengager, 

DÉSENGAGER  {zan,  je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant 
un  a  ou  un  G  :  Je  désengageai.  Nous  déstngageons)  v.  a. 
Libérer  de  son  engagement  :  Désengager  (tes  soldats,  des 
ouvriers. 

Se  désengager,  v.  pr.  Etre  désengagé,  faire  annuler  son 
engagement,  il  Se  dégager  d'une  invitation  acceptée. 

DÉSENGAGEUR  [zan,  jeur")  n.  m.  Coulisse  servant  à 
empêcher  électriquement  le  fonctionnement  accidentel  et 
imprévu  des  disques  et  signaux  de  chemins  de  fer. 

DÉSENGAINER  {zan-ghè)  v.  a.  Tirer  de  la  gaine. 

DÉSENGEANCEMENT  {zan-jan-se-man)  n.  m.  Action  de 
débarrasser  d'une  mauvaise  engeance  :  Le  désengeance- 
MENT  d'une  terre  infestée  de  cuscute.  (Vieux.) 

DÉSENGEANCER  [zan-jan-sé]  v.  a.  Débarrasser,  purger 
de  l'engeance  de  ;  Désengeancer  ses  terres  des  courti- 
lières.  (vieux.) 

DÉSENGER  [zan-jé)  v.  a.  Débarrasser  d'une  engeance  : 
On  ne  saurait  DÉSE^OER  la  ville  de  coupeurs  de  bourse.  {Furet.) 

DÉSENGORGEMENT(can,je-ïnan)n.m.  Action  de  désen- 
gorger :  Désengorgement  d  un  port,  d'un  tuyau. 

DÉSENGORGER  (-an,  y*?)  v.  a.  Nettoyer,  déboucher,  dé- 
sobstruer ce  qui  est  engorgé  :  Désengorger  un  chenal. 

DÉSENGOUER  {zan)  v.  a.  Rendre  moins  engoué,  faire 
cesser  l'engouement. 
Se  désengouer,  v.  pr.  Perdre  son  engouement. 

DÉSENGOURDIR  {zan)  V.  a.  Faire  cesser  l'engourdis- 
sement. 

DÉSENGRENAGE  (zan,  naj")  n.  m.  Action  de  désengre- 
ner.  il  Système  pour  permettre  de  désengrener  :  Système 

de  DÉSENGRENAGE. 

DÉSENGRÈNEMENT  {zan,  man)  n.  m.  Accident  qui,  à 
la  suite  d'une  fourbure,  se  traduit  chez  le  cheval  par  un 
décollement  de  la  corne  des  pieds. 

DÉSENGRENER  {zan.  —  Change  l'avant-dernier  e  en  è 
devant  une  syllabe  muette  :  Je  désenyi'éne.  JSous  désen- 
grènerons)  v.  a.  Faire  cesser  l'engrenage  de  :  Désengre- 
ner les  roues  d'une  machine. 

Se  désengrener,  v.  pr.  Etre  désengrené. 

DÉSENGRENEUR  {za7ï)  n.  m.  Instrument  servant  à  dé- 
sengrener les  mailles  des  câbles-chaînes. 

DÉSENIVREMENT  {za-nî,  mati)  n.  m.  Action  de  déseni- 
vrer, de  se  désenivrer  :  Le  DÉSENiVREMENT/ïar  Z"am7Hoïim- 
que  est  très  rapide. 

DÉSENIVRER  {za-ni)  v.  a.  Tirer  de  l'ivresse  :  Quelques 
heures  de  repos  suffisent  souvent  pour  désenivrer  un  homme. 

—  Fig.  Réveiller  d'une  illusion. 

—  v.  n.  Sortir  de  son  ivresse  :  Pendant  huit  jours,  l'ar- 
mée d'Alexandre  ne  désenivra ^as.  (RoUin.) 

Se  désenivrer,  v.  pr.  Dissiper  son  ivresse. 

—  Fig.  Perdre  un  enthousiasme,  sortir  de  l'ivresse  de 
la  passion. 

DÉSENLACEMENT  {zan,  se-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
senlacer. 

DÉSENLACER  {zan,  sé.  —  Prend  une  cédille  sous  le  c 
devant  a  eto  :  Je  désenlaçai.  Nous  dèsenlaçoris)  v.  a.  Dé- 
barrasser des  lacs,  des  liens  :  Désenlacer  un  oiseau.  DÉ- 
SENLACER  les  vxcmbrcs  d'un  prisonnier. 

Se  désenlacer,  v.  pr.  Etre  désenlacé.  ii  Se  délivrer  de 
SCS  liens. 

pÉSENLAIDIR  (zan-lè)  v.  a.  Corriger  ou  diminuer  la 
laideur  do  :  Une  expression  de  franchise  et  de  bonté  suffit  à 
désenlaidir  une  physionomie. 

—  v.  n.  Perdre*  de  sa  laideur  :  Certains  enfants  désen- 
LAIDISSENT  en  grandissant. 

Se  désenlaidir,  v.  pr.  Etre  désenlaidi,  perdre  de  sa  lai- 
deur, corriger  sa  laideur. 

DesENNE  (Alexandre-Joseph),  dessinateur,  né  à  Paris 
en  1785,  mort  en  1827,  s'est  acquis  une  grande  réputation 
comme  dessinateur  de  vignettes.  Il  a  illustré  ainsi  la  plu- 
part des  classiques  français,  parmi  lesquels  on  cite  sur- 
tout :  Boiloau,  Kacino,  Molière,  Voltaire  et  J.-J.  Rous- 
seau, éditions  Lcfèvro  ;  Bernardin  de  Saint-Pierre,  Delille, 
Waltor  Scott,  etc. 

DÉSENNUI  {z(in)  n.  m.  Action  de  se  distraire;  cessa- 
tion do  l'ennui  :  Cherchez  /eoÈSKNNUi  dans  le  travail. 


634 

DÉSENNUYER  {zan-mii-yé.  —  Change  y  en  ï  devant  un 
e  muet  :  Je  désennuie.  Je  déseiinuierai)  v.  a.  Distraire,  tirer 
de  l'ennui  :  Désennuyer  un  malade. 

Se  désennuyer,  v.  pr.  Se  distraire,  s'égayer  ;  sortir  de 
son  ennui. 

DÉSENORGUEILLIR  {za-nor-gheu-ill  [Il  mll.j)  v.  a.  Dé- 
truire l'orgueil,  abattre  l'arrogance,  la  fierté  de  :  Jl  n'est 
que  les  ?'evers  pour  désenorgueillir  un  homme. 

Se  désenorgueillir,  v.  pr.  Cesser  d'être  orgueilleux, 
perdre  son  orgueil. 

DÉSENRAYEMENT  (zan-rè-ye-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
scurayer;  état  de  ce  qui  est  désenrayé  :  Le  désenraye- 
MENT  d'une  roue. 

DÉSENRAYER  (zan-ré-yé)  v.  a.  Détacher,  rendre  libre, 
en  parlant  d'un  objet  enrayé. 

Se  désenrayer;  v.  pr.  Etre,  devenir  désenrayé. 

DÉSENRHUMER  (zan)  v.  a.  Guérir  d'un  rhume. 

Se  désenrhumer,  v.  pr.  Guérir,  être  guéri  d'un  rhume. 

DÉSENRÔLEMENT  {zan.  man)  n.  m.  Action  de  désen- 
rôler,  annulation  d'un  enrôlement  :  Le  désenrôlement  des 
volontaires. 

DÉSENRÔLER  {zan)  v.  a.  Annuler  l'enrôlement  de  ;  DÉ- 
senrôler  des  soldats. 

Se  désenrôler,  v.  pr.  Etre  désenrôlé;  rompre  son  en- 
rôlement. 

DÉSENROUEMENT  {zan-roû-man)  n.  m.  Cessation,  gué- 
rison  de  reurouement. 

DÉSENROUER  (zan)  V.  a.  Guérir  d'un  enrouement  • 
Désenrouer  un  chanteur. 

Se  désenrouer,  v.  pr.  Etre  désenroué  ;  guérir  son  en- 
rouement. 

DÉSENSABLEMENT  {zan,  man)  n.  m.  Actiou  de  désen- 
sabler; état  de  ce  qui  est  désensablé  ;  Un  jour  viendra  où 
l'homme  opérera  le  déglacement  des  pôles  et  le  déSensa- 
blement  des  déserts.  (Toussenel.) 

DÉSENSABLER  {zan)  v.  a.  Enlever,  dégager,  faire  sortir 
du  sable  ;  Désensabler  un  bateau,  un  c/iariot. 

DÉSENSEIGNER  {zan-sè,  et  gn  mil.)  v.  a.  Faire  oublier 
ce  qui  avait  été  enseigné. 

DÉSENSELLER  {zan-sé-lé)  v.  a.  Manèg.  Se  dit  d'un  che- 
val qui  fait  perdre  la  selle  à  son  cavalier. 

DÉSENSEVELIR  {zan)  v.  a.  Retirer  de  la  sépulture. 
{Peu  us.)  Il  On  dit  mieux  exhumer. 

—  Par  ext.  Tirer  hors  de  terre  :  Le  pape  Sixte-Quint 
DÉSENSEVELiT  plusîeurs  obéUsqucs  de  l'ancienne  Borne  et 
les  fit  dresser  sur  les  places  de  la  Borne  moderne.  (Lacroix.) 

DÉSENSEVELISSEMENT  {zan,  li-se-man)  n.  m.  Action 
de  désensevelir. 

DÉSENSORCELER  {zan-sor'-se.  —  Double  la  lettre  l  de- 
vant une  syllabe  muette  :  Je  désensorcelle.  Nous  désen- 
sorcellerons) V.  a.  Soustraire  aux  elfets  d'un  ensorcellement  : 
S'attribuer  le  pouvoir  rf'ENSORCEi.ER  et  de  désensorceler. 

—  Fig.  Faire  sortir  d'une  chance  fâcheuse  et  persévé- 
rante :  Bien  ne  peut  désensorceler  certains  hommes. 

DÉSENSORCELLEMENT  {zan-sor-sè-le-man)  n.  m.  Ac- 
tion do  désensorceler. 

DÉSENTASSEMENT  {zan-ta-se-man)  n.  m.  Action  de 
désentasser. 

DÉSENTASSER  (zan-ta-sé)  v.  a.  Eparpiller,  déranger, 
en  parlant  d'objets  entassés  :  Désentasser  du  fumier,  des 
meubles. 

DESENTERRER  {zan-tè-ré)  v.  a.  Exhumer,  retirer  de  la 
terre. 

—  Fig.  Remettre  en  évidence  ce  qui  était  oublié  : 
Désenterrer  de  vieilles  accusations. 

DÉSENTÊTEMENT  {zan,  man)  n.  m.  Action  de  désen* 
téter  ou  de  se  désentêter. 

DÉSENTÊTER  (zan)  v.  a.  Tirer,  faire  sortir  de  son  en- 
têtement :  Désentêter  quelqu'un  d'une  idée.  (Vieilli.) 

—  Guérir  d'une  lourdeur  de  tête  :  Le  grand  air  rvous 
déskntète.  (Vieilli.) 

Se  désentêter,  v.  pr.  Etre  désentêté,  perdre  son  entê- 
tement. 

DÉSENTHOUSIASMER  {zan,  zi-ass)y.  a.  Faire  revenir 
de  son  enthousiasme. 

—  v.  n.  Perdre  son  enthousiasme  :  Nous  demeurâmes 
une  demi-heure  sur  cette  glace  sans  désentuousiasmer  une 
ncconde.  (Legouvé.)  [Inus.] 

Se  désenthousiasmer,  v.  pr.  Perdre  son  enthousiasme. 

DÉSENTOILAGE  {zan,  laj' —  Ta.d.  désentoiler)  n.  m.  Ac- 
tion de  plier  les  toiles  qui  garnissent  les  ailes  d  un  moulin 
à  vent.  Il  Action  de  désentoiler  un  tableau. 

—  Encycl.  On  a  recours  au  désentoilage  pour  les  ta- 
bleaux de  grande  valeur  que  le  temps,  les  intempéries,  etc., 
ont  détériorés,  et  que  l'on  désire  sauver.  Cette  opération, 
très  délicate,  se  pratique  de  la  manière  suivante  :  on  colle 
sur  le  tableau  une  feuille  de  papier,  une  seconde,  une 
troisième,  etc.,  de  manière  que  ces  feuilles  superposées 
forment  une  sorte  de  carton.  Attaquant  alors  le  tableau 

Far  derrière,  on  enlève  un  à  un  les  fils  qui  constituaient 
ancienne  toile,  si  bien  qu'il  ne  reste  plus  que  les  couleurs 
sur  la  feuille  de  papier  qui  a  été  collée  la  première.  Pour 
rentoiler,  on  applique  une  nouvelle  toile  sur  la  peinture, 
puis  on  procède  au  décollage  des  feuilles  de  papier. 

DÉSENTOILER  (zan-to-a)  V.  a.  Dépouiller  de  leurs  toiles 
les  ailes  d'un  moulin  à  vent.  Il  Pratiquer  le  désentoilage 
d'un  tableau. 

DÉSENTORTILLER  [zan,  et  II  mil.)  v.  a.  Démêler  ce  qui 
était  entortillé  :  Désentort[LLEr  du  fil,  des  ynibans. 

—  Fig.  Eclaircir,  débrouiller  :  Désentortiller  une 
a /fa  ire. 

Se  désentortiller,  v.  pr.  Etre,  devenir  désentortillé. 

DÉSENTRAVER  '  zan)  v.  a.  Débarrasser  de  ses  entraves  : 
Déskntravi'.r  un  cheval. 

—  Fig.  Débarrasser  des  difficultés  :  Déskntraver  une 
a// aire. 

DÉSENTRELACER  (zan,  la-sé.  —  Prend  une  cédille  sous 
le  c  devant  a  et  o  ;  Nous  dénfutrelurons.  Vous  désentrela- 
çàles)  V.  a.  Détruire  lenlrelaccment  de  :  Désentrelacer 
des  fils. 


6S5 

DÉSENVA3ER  (zan)  V.  a.  Curor,  purger  de  vaso  :  Dé- 
SENVAsicu  un  l'ijoitt,  un  port. 

DÉSENVELOPPER  {zan,  to-pi')  v.  a.  Dépouiller  do  son 
onvolopi'O  :  i»Ksi:NVKi,()i'pKtt  un  ballot. 

Se  désenvelopfier,  v.  pr.  Etro  dosonvoloppii  ;  pordro  son 
onveloppo. 

DÉSENVENIMER  (ran)  V.  a.  DtStruire  lo  venin  do  :  Di::- 
SENVKNiMFR  loie  iiU)7\iuir.  Il  Rondro  moins  onvonimô  ;  Dé- 

SKNVBNIMKK   WiC  plutC. 

—  Fig.  Keiidro  moins  acorbe,  moins  âpre  :  Itieri  ne  sau- 
rait DÊSKNVKNIMKR  Ic  l<m(ja(/e  de  certaines  gens. 

Se  désenvenimer,  v.  pr.  Etre,  devenir  désenvenimé. 

DÉSENVERGUER  {zan-vèr'-ghé)  v.  a.  Dépouiller  do  ses 
ver£,'ucs  :  DÉSKNvtnfiUKK  un  mât.  il  Détacher  do  la  vergue  : 
DÉSENVKRGL'iîR  uue  voUe.  11  On  dit  plutôt  déverguer. 

Se  désenverguer,  v.  pr.  Etro  désenverguô. 

DÉSENRAYER  v.  a.  V.  ENRAYRR. 

DesenzaNO  siil  LagO,  ville  d'Italie (Lombardie  [prov. 
de  Bresfial),  sur  le  lai',  do  (iarde  ;  4.230  hab.  Fabri((Uos  do 
pâtos,  de  céramique,  <le  luiueurs  ;  vin  de  luxe  diti.'i«o  santo. 
Entrepôt  do  la  pêche  du  lac. 

DÉSÉPERONNER  h'o-n*^)  v.  a.  Enlever  les  éperons  à  :  On 
DÉsÉPERONNAiT  un  chevalier  en  signe  de  dégradation. 

DÉSÉQUILIBRÉ,  ÉE  {ki)  n.  otadj.  Se  dit  des  personnes 
dans  les  facultés  desquelles  une  cause  quelconque  a  porté 
un  certain  trouble  :  L'alcoolisme  augmente  jouniellement 
le  nombre  des  dési:quilibbés,  des  personnes  déséquilibrées. 

DÉSÉQUILIBRER  {fci)  V.  a.  Faire  perdre  l'équilibre; 
faire  sortir  de  la  condition  d'équilibre,  au  propr.  et  au 
rig.  :  Déséquilibrer  un  échafaudage.  Déséquilibrer  les 
facultés. 

DÉSÉQUIPER  (ki)  v.  a.  Désarmer  en  parlant  d'un  navire, 
ou  d'un  homme  qui  rond  ses  effets  militaires  lors  de  sa 
libération. 

DÉSERGOTER  (zrr')  v.  a.  Couper  ou  enlever  les  ergots 
de  :  DÉSERGOTER  un  coq. 

Deseronto,  villo  du  Dominion  canadien  (prov.  d'On- 
tario [comté  do  Hastings]),  sur  la  baie  de  Quinte  (lac 
Ontario);  3.340  hab. 

DÉSERT  (c^ï*'),  ERTE  [de  deserere,  supin  desertum,  aban- 
donner] adj.  Qui  n'est  point  habité  :  Une  contrée  dkserte. 
11  Par  exagér.  Pou  habité,  peu  fréquenté  :  Hue  déserte. 
Il  Déserté,  abandonné  : 

Le  chêne  s'est  éteint  dans  mes  foyers  déserts. 
Dblille. 

—  Poétiq.  Désert  de,  Privé  de  ;  qui  ne  possède  pas,  qui 
n'a  pas  : 

Arts,  vous  peuplez  la  terre,  et  la  terre  est  déserte 
Des  premières  vertus. 

Lebrun. 

—  Dr.  anc.  Appel  désert,  Appel  qui  n'avait  pas  été 
relevé  dans  les  délais  voulus  par  celui  qui  l'avait  interjeté. 

—  Syn.  Désert,  inhabité,  sauvage,  solitaire.  Désert 
exprime  proprement  l'idée  d'abandon;  il  représente  les 
lieux  comme  nus,  incultes,  n'offrant  pas  les  ressources 
nécessaires  pour  la  vie,  ou  bien  comme  ayant  été  dé- 
laissés par  suite  de  quelque  grande  calamité.  Inhabité 
n'offre  à  l'esprit  aucune  autre  idée  que  celle  du  manque 
d'habitants.  Un  lieu  st/Mmiye  a  quelque  chose  d'effrayant; 
il  est  ou  il  peut  être  habité,  ne  fut-ce  que  par  des  bêtes  fé- 
roces. 6'o/iYaire  marque  seulement  l'éloignemeut  du  monde, 
l'isolement. 

—  Anton.  Habité,  peuplé,  fréquenté. 

DÉSERT  (zèr'  —  mômo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m. 
Vaste  région  inhabitée,  il  Particul.  Vaste  plaine  inculte  et 
aride. 

—  Par  exagér.  Lieu  peu  habité,  peu  fréquenté  :  Certains 
boulevards  exceîitrigues  de  Paris  sont  des  déserts. 

—  Fig.  Grande  solitude  morale;  manque  absolu  :  Que 
d'écrivains  prodiguent  un  déluge  de  mois  dans  un  désert 
d'idées  !  (huft.) 

—  Prêcher  dans  le  désert.  Parler  en  vain,  n'être  point 
écouté.  Il  Voix  dans  le  dései^t.  V,  voix.  (Locut.  tirées  do 
l'Evangiie.) 

—  Arg.  de  l'Ecole  polytechn.  Cabinet  d'aisances. 

—  Encycl.  Géogr.  Toutes  les  régions  inhabitées  no  sont 
pas  inhabitables.  Colles  qui  semblent  destinées  à  une  soli- 
tude éternelle  do-ivont  ce  triste  privilège  :  les  unes  à 
l'excès  du  froid,  les  autres  à  l'absence  des  pluies. 

On  admet  qu'une  région  où  il  ne  tombe  dans  l'année 
entière  qu'une  hauteur  do  pluie  de  2o  centimètres  (la 
moyenne  de  la  France  dépassant  80  centim.)  se  range  dans 
la  catégorie  des  terres  désertiques,  surtout  si  ces  pluies 
tombent  par  vastes  averses,  et  non  en  longues  et  fines 
bruines.  De  20  à  40  centimètres  de  précipitation  annuelle 
donnent  à  une  contrée  la  nature  et  l'aspect  du  stoppe. 

Les  déserts  autres  quo  ceux  du  trop  froid  et  du  trop  soc 
ne  sont  pas  dos  déserts  ossontiels,  et  Thomme  est  en  train 
de  les  transformer  un  pou  partout:  par  oxondation,  quand 
ce  sont  des  marais  immenses,  comme  lo  désert  humide  et 
fangeux  do  Pinsk  on  Russie,  et  la  Brouno  et  la  Dombos  en 
France;  par  sylviculture,  arboriculture,  amondomonts, 
comme  les  Landes  et  la  Sologne  ;  par  arrosages,  comme 
la  Crau  et  maints  paramos  (plans  élevés),  maintes  plaines 
sèclios  d'Kspagno. 

Du  banc  d  Arguin,  soit  du  Sénégal  français  à  la  Mand- 
chourie,  se  succèdent  dos  pays  de  la  soif  :  Sahara,  désert 
de  Libye,  Kgypto  non  Nilotir^uo,  Arabie,  Perso.  Turkcs- 
tan,  Mongolie,  juscju'au  voisinage  do  Pékin  :  c'est  près 
des  doux  cinquièmes  do  la  circonférence  de  la  torro.  Il  iio 
semble  pas  que  ce  désert  majeur  do  la  planète  puisse 
ôtro  supprimé  sans  qu'intervienne  un  avatar  de  la  nature  ; 
mais  Ihommo  l'amôlioro  déjà  par  dos  forages,  dos  irriga- 
tions, des  plantations;  des  oasis  se  créent,  d'autres  s'aug- 
mentent, et  la  France,  pour  ne  parler  quo  d'elle,  on  tire 
honneur  et  profit  à  la  lisière  du  Sahara. 

—  Hist.  relig.  Après  la  révocation  do  l'édit  do  Nantes 
on  lôfi.'i,  un  c(!rtain  nombre  do  protestants  continuèrent  à 
célébrer  leur  culto  en  secret,  dans  les  bois,  los  cavernes, 
loK  montagnes,  los  lieux  inhabités  et  d'un  accès  difficile. 
Ces  réunions  reçurent  lo  nom  d'églises  ou  d'assemblées  du 
désert.  Kilos  durèrent  à  travers  mille  vicissitudes,  do  1685 
à  1792. 

DÉSERT  (le),  ancien  y)otit  nays  de  Franco  (Bretagne 

[FougoraisJ),   compris  aujourd  hui  dans  lo  dôpartomont 


in. 


DÉSENVASER   —   DESESSARTS 


d'Illo-ot-'Vilaino.  — Ancien  pays  du  Dauphiné  (dép.  do  la 
Dréino).  —  Nom  donné  par  les  protestants  du  xvm"  siècle 
au  plateau  inculte  et  pierreux  qui  s'étend  au  N.-O.  doNimos. 
Désert  (leJ,  ode-symithonie  en  trois  parties,  paroles 
<r.'\ugusto  Colin,  musique  do  Félicien  David,  exécutée  à 
Paris,  dans  la  salle  du  Conservatoire,  le  8  décembre  1844. 
--  Le  Désert  fut  uno  véritable  révélation,  car  rien  do  tel 
n'existait,  en  fait  do  musique  poétique  et  descriptive.  Pen- 
dant son  long  séjour  on  Orient,  David  s'était  imprégné  de 
ceito  nature  tantôt  ardente,  tantôt  indolente,  toujours 
étrange,  ot  il  on  avait  rapporté  des  iraprossious  qu'il  sut 
communiçiuer  à  sa  musique  ot  faire  partager  au  public. 
Sa  partition  est  complote  dans  ses  courtes  proportions, 
ot  il  en  faudrait  citer  toutes  les  pages  :  lo  premier  chœur, 
Allah!  Allah!,  la  marche  de  la  caravane,  la  tempête  au 
désort,  l'hymne  à  l;i  nuit,  la  danse  dos  aimées,  la  déli- 
cieuse rêverie  du  soir  :  Ma  belle  nuit,  le  Lever  du  Soleil,  si 
curieux  et  si  pittoresque,  l'étrange  chant  du  Muezzin. 

Désert  (château  du),  château  situe  aux  portes  do 
Versailles,  ei  qui  a  été  clianté  par  Dolillo  : 

Les  Grâces  en  riant  dessinèrent  Mnntreuil  ; 
MHupertuis,  le  Désert,  Rinay,  Liiuours,  Autenil. 

Bâti  sous  Louis  XV,  il  appartenait  à  do  Monville,  qui 
on  avait  dessiné  les  jardins.  Il  était  très  fréquenté  en  1781 

Sar  les  gens  de  cour,  qui  avaient  fait  du  Désort  une  sorte 
e  lieu  de  rendez-vous.  La  reine  Marie-Antoinette  l'avait 
pris  en  affection.  Lorsque  survint  la  Révolution  de  1789, 
le  Désert  était  la  promenade  à  la  mode. 

DÉSERT  AELE  [zèr')  adj.  Que  l'on  doit  fuir. 
DÉSERTER  {zèr')  v.  a.  Autref.  Rendre  désert  : 
Mars  qui  met  sa  louange  à  déserter  la  terre. 

Malberbe. 

—  Quitter,  abandonner,  en  parlant  d'un  lieu  :  Déserter 
un  pat/S,  sa  maison,  la  plaine  pour  la  montagne,  il  Délaisser, 
s'éloigner  de  ;  Déserter  une  société,  w  Abandonner  lâche- 
ment, s'enfuir  honteusement  de  :  Déserter  son  poste. 

—  Fig.  Négliger,  oublier,  trahir  ;  no  plus  s'occuper  de  : 
Déserter  son  devoir. 

—  v.  n.  Quitter  la  place,  s'en  aller  :  La  maison  n'est  plus 
tenabîe,  je  déserte. 

—  Milit.  Abandonner  son  drapeau,  se  soustraire  au 
service  militaire,  n  Déserter  à  l'ennemi,  Passer  dans  les 
rangs  de  l'ennemi,  se  mettre  à  son  service,  il  Déserter  à 
l'intérieur,  Abandonner  son  régiment  en  temps  de  paix, 
se  soustraire  au  service  militaire. 

DÉSERTES  {zèrt')  n.  f.  pi.  Forces  ou  sortes  de  pinces, 
de  cisailles  peu  tranchantes,  à  l'usage  des  tondeurs  de  drap. 
DÉSERTEUR  {zèr")  n.  m.  Soldat  qui  a  déserté. 

—  Fam.  Personne  qui  quitte  une  réunion,  ou  reste  long- 
temps sans  venir  dans  un  endroit. 

—  Fig.  Déserteur  de,  Celui  qui  abandonne,  qui  trahit, 
qui  renonce  à  :  Un  déserteur  de  son  paj'ti. 

—  Syn.  Déserteur,  transfuge.  Le  déserteur  est  simple- 
ment celui  qui  abandonne  le  service  auquel  il  est  engagé  ; 
le  transfuge  fait  pis  :  il  passe  â  l'ennemi. 

—  Encycl.  Milit.  Le  soldat  qui  abandonne,  en  temps  de 
guerre,  l'armée,  ou,  en  temps  do  paix,  lo  corps  de  troupes 
dont  il  fait  partie,  qui  s'absente  sans  autorisation,  ou  qui, 
à  la  suite  d  une  permission  régulière,  ne  rentre  pas  à  la 
date  prescrite,  est  déserteur. 

C'est  six  jours  après  celui  où  l'absence  a  été  constatée 
qu'un  homme  de  troupe,  sous-oflicier,  caporal  ou  soldat, 
est  déclaré  déserteur  :  toutefois,  si  le  militaire  n'a  pas  en- 
core trois  mois  de  service,  ce  délai  est  porté  à.  un  jiiois. 
Un  homme  en  congé  ou  en  permission  régulière,  ou  voya- 

feant  isolément  pour  un  motif  quelconque,  n'est  déclaré 
éserteur  oue  quinze  jours  après  la  date  à  laquelle  il  de- 
vait rejoindre  son  corps.  Un  officier  n'est  considéré  comme 
déserteur  qu'au  bout  de  quinze  jours,  et  s'il  a  abandonné 
son  corps  ou  son  poste  sur  un  territoire  en  état  de  guerre 
ou  de  siège.  Ces  délais  ne  sont  applicables  qu'aux  mili- 
taires qui  sont  restés  en  France  et  qui  sont  dits,  pour 
cette  raison,  déserteurs  à  l'intérieur.  Celui  qui  passe  la 
frontière  est  dit  déserteur  à  l'étranger,  et,  dans  ce  cas,  il 
est  déclaré  déserteur  trois  jours  après  celui  de  l'absence 
constatée.  Enfin,  ces  délais,  en  temps  de  guerre,  sont  tous 
réduits  des  deux  tiers,  c'est-à-dire  de  15  jours  à  5  jours,  de 
G  jours  à  2  jours  et  de  3  jours  à  i  jour,  après  celui  do  l'ab- 
sence constatée.  Le  soldat  qui  passe  à  l'ennemi  est  dit  dé- 
serteur à  l'ennemi.  V.  désertion. 

—  Mar.  Ai'mée  navale.  Lo  marin,  comme  le  militaire, 
peut  être  déserteur  à  l'ennemi,  à  l'étranger,  à  l'intérieur  : 
à  l'ennemi,  quand  il  sert  l'ennemi  contre  sa  patrie;  à 
l'étranger,  quand,  en  temps  de  paix,  il  a  quitté  de  plus  de 
doux  heures  de  marche  le  territoire  national  ;  à  l'intérieur, 
quand  il  reste  absent  plus  de  trois  jours  sans  permission, 
ou  quand,  en  congé  régulier,  il  no  rejoint  pas  son  bord 
huit  jours  après  l'expiration  do  sa  permission. 

Déserteur  (le),  opéra-comique  on  trois  actes,  paroles 
do  Sodaine,  musique  do  Monsigny,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  6  mars  1769.  —  L"o  poème  est  d'un  intérêt 
puissant,  dans  lequel  le  pathétique  lo  plus  émouvant  s'allie 
â  un  rare  sentiment  comique.  Le  compositeur  a  donné  uno 
excellente  partition.  On  peut  critiquer  la  musique  do  Mon- 
signy et  la  poésie  de  Sodaino;  mais  tous  doux  avaient 
l'iiispiratiou,  lo  pathétique,  la  passion. 

DÉ3ERTIG0LE  (zâr'  —  du  lat.  desertum,  désort,  ot  co- 
lère, habiter)  adj.  Qui  habite  los  régions  désertiques  :  In- 
sectes OESEIÏTICOLES. 

DÉSERTINES,  comm.  de  l'Allier,  arrond.  ot  à  3  kilom. 
do  Muntiuçon,  sur  un  affluent  du  Cher  ;  2.592  hab.— Comm. 
de  l;i  Mayenne,  arrond.  et  à  31  kilom.  do  Mayenne,  sur 
un  affluent  du  Colmont;  1.229  hab. 

DÉSERTION  (zèr'-si'On)  n.  f.  Milit.  et  mar.  Action  do 
déserter  son  poste,  de  passer  â  l'ennemi  ou  de  se  sous- 
traire au  service  militaire  :  La  dési;rtion  à  l'ennemi  est 
punie  de  mort. 

—  Fig.  Délaissement,  abandon,  reniement  :  Tout  le 
monde  me  quitte;  c'est  une  véritable  dksf-:htion.  Tous  les 
partis  politiques  oîit  à  etiregistrer  des  déskutions. 

—  Dr.  anc.  Désertion  d'un  héritage,  Action  de  laisser  en 
friche  un  liéritage.  ii  Désertion  d'appel.  Mis©  â  néant  d'un 
appel  qui  n'a  pas  été  relevé  dans  les  délais  voulus. 

—  Encycl.  Milit.  La  désertion  à  l'intérieur  (v.  dérkr- 
tiîur)  d'un  homme  de  troupe  est  punie,  en  temps  de  paix, 
do  doux  A  cinq  ans  d'emprisonnement  et,  en  temps  de 
guerre,  do  doux  ù  cinq  ans  de  travaux  publics.  La  poino 


est  d'au  moins  trois  ans  pour  la  désertion  avec  emport 
d'armes  ou  d'effets  d'habillement  ou  d'équipement,  ou  s'il 
y  a  récidive,  ou  si  le  militaire  a  déserté  étant  de  service. 
Pour  l'officier,  la  désertion  entraîne,  outre  l'emprisonne- 
ment, la  destitution.  La  désertion  à  l'étranger  do  l'hommo 
do  troupe  est  punie  dos  travaux  publics  :  doux  à  cinq  ans 
on  temps  do  paix,  cinq  à  dix  ans  on  temps  de  guerre  ou 
sur  un  territoire  en  état  do  guerre  ou  de  siège.  La  peine 
est  toujours  d'au  moins  trois  ou  sept  ans,  s'il  y  a  eu  em- 
port d'armes  ou  d'effets,  ou  récidive,  ou  si  l'homme  a  dé- 
serté étant  de  servi('e.  Pour  l'officier,  c'est  la  destitution 
avec  emprisonnement  de  un  ù  cinq  ans,  en  temps  de  paix, 
et  avec  détention  do  mémo  durée  en  temps  do  guerre.  La 
désertion  à  l'ennemi  est  punie  do  mort.  La  désertion  en 
présence  de  l'ennemi  est  punie  de  la  détention.  La  désertion 
avec  complot  —  et  il  y  a  comjdot  lorsque  plus  de  deux  mi- 
litaires désertent  de  concert  —  entraîne  la  peine  de  mort 
pour  tous  les  coupables  si  elle  a  lieu  en  présence  de  l'en- 
nemi, ot  pour  le  ctief  du  complot  seulement,  s'il  no  s'agit 
que  de  désertion  à  l'étranger.  En  cas  de  désertion  à  l'inté- 
rieur, le  chef  du  complot  est  passible  de  cinq  à  dix  ans 
de  travaux  publics,  si  c'est  un  homme  de  troupe,  et  de  la 
détention,  s'il  est  officier.  I^es  coupables  sont  punis  du 
maximum  do  la  peine  que  comporte  la  nature  (à  l'inté- 
rieur ou  â  l'étranger)  do  leur  désertion.  Celui  qui  pro- 
voque ou  favorise  la  désertion  est  puni,  s'il  est  militaire, 
de  la  mémo  peine  que  le  déserteur,  et,  s'il  n'est  pas  mili- 
taire, de  deux  mois  à  cinq  ans  do  prison. 

DÉSERTIQUE  {zér'-tik')  adj.  Qui  appartient  au  désert, 
qui  est  do  la  nature  du  désert  :  Région  désertique.  Flore 
désertique. 

Desertcreat  ou  Desertcreight,  bourg  d'Irlande 
(prov.  dUIster  [comté  do  Tyrone])  ;  3.400  hab.  Tissage  dp 
laine. 

Desertmartin,  bourg  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Londonderry  I)  ;  2.600  hab. 

Desertoghill,  bourg  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Londonderry I);  3.750  hab. 

Déserts  (Les)  comm.  de  la  Savoie,  arrond.  et  à  9  kil. 
de  Chambêry  ;  1.177  hab.  Moulins,  scierie  mécanique. 

Desertserges ,  bourg  d'Irlande  (prov.  do  Munster 
[comté  do  CorkJ),  sur  le  fleuve  côtier  Bandon  ;  2.650  hab. 
Ardoisières. 

DÉSESPÉRADE(c(^-s/)(?)  n.  f.  Coup  de  désespoir.  (Vieux.) 
Il  A  la  désespérade,  loc.  adv.  Par  un  coup  de  désespoir. 

DÉSESPÉRAMMENT  [zé-spé-ra-man)  adv.  D'une  façon 
désespérante. 

DÉSESPÉRANCE  izé-spé-ranss)  n.  f.  Perte  de  l'espoir; 
manque  de  confiance. 

DÉSESPÉRANT  [zé-spé-ran),  ANTE  adj.  Qui  fait  déses- 
pérer, qui  donne  du  désespoir  :  Recevoir  une  nouvelle  dé- 
sespérante. Il  Qui  obsède,  qui  pousse  à  bout  la  patience  : 
Uti  enfant  désespérant.  I!  Qui  désespère  l'émulation,  qui 
ne  peut  être  égalé  :  Chanter  avec  une  perfection  désespé- 
rante. 

DÉSESPÉRATION  (zé-spé-ra-si-on)  n.  f.  Action  de  mettre 
au  désespoir;  son  résultat. 

DÉSESPÉRÉMENT  (r^-sp^)  adv.  D'une  façon  désespérée  : 
Lutter  désespérément,  ii  D'une  façon  désespérante  :  Pi'euve 
désespérément  accablante. 

DÉSESPÉRER  {zé-spé.  —  Change  ^  en  è  devant  une  syl- 
labe muette  :  Je  désespère.  Qu'ils  désespèrent  ;  excepté  au 
fut.  de  l'ind.  ot  au  coud.  prés.  :  Je  désespérerai.  Tu  dé- 
sespérerais) V.  a.  Jeter  dans  le  désespoir;  Tel  événement 
qui  vous  désespère  peut  vous  conduire  au  bonheur.  (M°'  do 
Puiseux.)  Il  Par  exagér.  Chagriner,  contrarier  beaucoup  : 
Avec  la  migraine  seule,  une  fenune  peut  désespérer  »u 
mari.  (Balz.)  ii  Décourager,  priver  de  l'espoir  d'atteindre 
un  certain  résultat  :  Artiste  dont  le  talent  désespère  tous 
ses  rivaux. 

—  V.  n.  Perdre  tout  espoir,  se  décourager  tout  à  fait  : 
Il  faut  espérer  peu  et  ne  désespérer  jdHinjs.  (Lamotte.) 

—  Désespérer  de.  Ne  plus  espérer;  ne  plus  fonder  d'es- 
poir sur,  ne  plus  rien  attendre  de  :  Désespérer  du  salut 
comynun.  Désespérer  u'un  enfant.  Désespérer  dk  vaincre. 

Désespéré,  ée  part.  pass.  Qui  marque  le  désespoir,  qui 
est  inspiré  par  le  désespoir  :  Des  cris  désespérés. 

—  Dont  on  désespère,  perdu  sans  ressources  ;  qui  n'offre 
plus  aucun  espoir,  aucune  chance  de  succès  ;  Combat  dk* 
sespêré.  Malade  désespéré. 

—  Substantiv.  Personne  qui  a  perdu  tout  espoir  :  Un 
désespéré.  Une  désespérée,  il  Crier,  Courir  comme  un 
désespéré.  Crier,  Courir  de  toutes  ses  forces. 

Se  désespérer,  v.  pr.  Se  livrer  au  désespoir. 

DÉSESPOIR  n.  m.  Perte  de  toute  espérance  :  Le  déses- 
POiK  est  une  abdication. 

—  Résolution  violente  qu'inspire  une  situation  déses- 
pérée :  Le  DÉSESPOIR  des  peuples  est  l'épée  de  Damoclès 
suspendue  sur  la  tête  des  ti/rans  (Lévis.) 

—  Chagrin  violent,  cruelle  affliction  :  Une  femme  serait 
au  DÉSESPOIR  si  la  nature  l'avait  faite  telle  que  la  mode 
l'arrange.  (M""  do  L'Espinasso.)  ii  Par  exagér.  Grand  dé- 
plaisir, vif  regret  :  Etre  au  désespoir  de  ne  pouvoir  partir. 

Il  Modèle  inimitable,  but  impossible  à  attoiudro  ;  Peintre 
dont  les  tableaux  sont  le  désespoir  des  coloristes. 

—  En  désespoir  de  cause,  A  bout  do  ressources,  no  pou- 
vant user  trau(nin  autre  moyeu. 

—  Syn.  Désespoir,  découragement.  V.  découragement. 

Désespoir  (les  soldats  do),  nom  donné,  on  181S,  aux 
insurgés  do  Juin,  parce  quo  beaucoup  d'entre  eux  furent 
poussés  à  la  révolte  par  lo  manque  do  pain. 

DÉSESPOIR  DES  PEINTRES  n.  m.  Nom  douné  à  une 
petite  plante  oxtrèmoment  frêle,  la  saxifrage  ombreuse 
ou  mignonnette,  dont  la  fleur  ost  très  difficdo  à  reproduiro 
par  la  peinture. 

DESESSARTS  (Alexis),  théologien,  né  A  Paris  on  UîS7. 
mort  en  1774.  11  prit  parti  pour  les  jansénistes,  ot  joua 
un  rôlo  actif  dans  los  discussions  sur  la  buUo  Uiiigcnitus. 
—  Son  frère,  Jkan-Baptisth  Desessarts,  surnommA 
Ponckt,  né  1681,  mort  on  1782,  a  laissé,  entre  autres  écrits, 
quatorze  livres  Sur  tes  convulsions. 

DESESSARTS 'DonisDECHANRT,  dit),  comédion  fi'nnçais, 
né  ù  Langres  on  1740,  mort  ù  Barègos  ou  1793.  Pris  do 

82 


DESESSARTS  _  DESGOFFE 

passion  pour  le  théâtre,  il  abandonna  son  étude  de  pro- 
cureur, aJla  jouer  on  province,  et  fut  engagé,  en  1772,  à 
la  Comédie-Française,  où  il  tint  avec  lo  plus  grand  succès 
l'emploi  des  financiers  et  des  rôles  à  manteau.  Cet  acteur, 
plein  de  naturel,  de  verve  et  de  finesse,  était  d'une  gros- 
seur extraordinaire. 

DesessaRTS  (Nicolas-Toussaint  Lemotne,  dit),  litté- 
rateur français,  né  à  Coutanees  en  1744,  mort  en  1810.  H 
fut  successivement  avocat  et  libraire-éditeur  à  Paris,  et 
composa  des  ouvrages,  qui,  pour  la  plupart,  sont  des 
compilations.  Nous  citerons,  entre  autres  :  les  Causes  cé- 
lèbres (1773-1789):  Choix  de  7iouvelles  causes  célèbres  (1785- 
ns?"!;  Essai  sur  l'hisloire  générale  des  tribunaux  anciens 
et  modernes  (1778-1784);  Procès  fameux  (1786-1789);  Dic- 
tionnaire universel  de  police  (1786-1790);  etc. 

DesESSARTS  (Jean-Louis-Charles),  médecin  français, 
né  à  Bragelogne  (Aube)  en  1729,  mort  à  Paris  en  1811. 
Il  fut  doyen  de  la  faculté  de  médecine  de  1776  à  1778, 
et  membre  de  l'Institut.  Il  s'est  fait  connaître  par  do 
nombreux  mémoires,  éloges  et  discours;  on  lui  reproche, 
malgré  sa  science,  trop  ae  violence  et  de  parti  pris  dans 
les  discussions  qu'il  eut  à  soutenir  dans  l'école  de  Paris, 
n  faut  citer  de  lui  :  Mémoire  sur  le  croup  (1807)  ;  Discows 
sur  les  inhumations  précipitées  ;  A7t}ionce  sur  les  moyens  de 
se  prémunir  contre  les  dangers  de  la  petite  vérole. 

Des  EssaRTS  (Alfred-Stanislas  Langlois,  dit),  litté- 
rateur français,  né  en  1811  à  Paris,  mort  à  Clermont-Fer- 
rand  en  1893.  Il  débuta  par  des  poésies,  et  fut  plusieurs  fois 
couronné  aux  concours  de  l'Académie.  Attaché,  en  1846, 
à  la  bibliothèq^ue  Sainte-Geneviève,  il  en  devint  conser- 
vateur. Ecrivain  délicat,  au  style  élégant,  il  a  publié  des 
ouvrages  en  prose  ou  on  vers.  Nous  nous  bornerons  à 
citer,  parmi  ses  poésies  :  Chants  de  la  jeunesse  (1846)  ;  De 
laube  à  la  nuit  (1883);  parmi  ses  romans  :  les  Deux  veuves 
(1862);  le  Cha7np  de  roses  (1864);  les  Masques  d'or  (^1870); 
le  Boman  d'un  vieux  garçon  (1879);  Pidcinella  (1884);  etc. 

Des  EssaRTS  (Emmanuel-Adolphe  Langlois,  dit), 
littérateur,  fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1839.  Sorti  de 
l'Ecole  normale  supérieure,  il  professa  successivement 
la  rhétorique  à  Moulins,  Orléans,  Nancy,  Nîmes,  et  fut 
nommé  professeur  de  littérature  à  la  faculté  de  Dijon, 
puis  à  la  faculté  de  Clermont.  Des  Essarts  débuta  très 
jeune  dans  les  lettres,  en  collaborant  à  un  grand  nombre 
de  journaux  et  de  revues.  Outre  ses  thèses  de  doctorat  : 
Du  type  d'Hercule  dans  la  littérature  grecque  (1871)  et  De 
veterum  poetarum  tum  Grxcix,  tum  Romx,  apud  Miltonem 
imitatione  (1871),  il  a  publié  :  Poésies  parisiennes  (1862); 
les  Élévations,  poésies  (1864);  Origines  de  la  poésie  bjrique 
en  France  au  xvi*  siècle  (1873)  ;  Du  génie  de  Chateaubriand 
(1876);  Poèmes  de  la  Révolution  (1879);  Pallas  Athënc 
(1887)  ;  Portraits  de  77iaîtres  (1888)  ;  etc. 

DÉSESSENCIER  izéss-san-si-é)   v.   a.   Retirer  l'essence 

contenue  dans  une  substance  :  Désessencier  des  pétroles. 

DÉSESTIMER(:és5)v. a.  Cesser  d'estimer, retirer  l'estime. 

DÉSÉTABLIR  v.  a.  Troubler  ou  détruire  l'établissement, 
ruiner  une  institution. 
DÉSÉTABLISSEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  désétablir. 

DÉSÉTAMAGE  [maj")  n.  m.  Action  d'enlever  l'étain  du 
fer-blanc  et  de  ses  rognures,  en  traitant  le  métal  par 
l'acide  chlorhydrique  qui  transforme  l'étain  en  chlorure 
employé  comme  mordant  dans  la  teinture.  (On  procède 
encore  au  désétamage  en  soumettant  les  rognures  à  l'ac- 
tion de  la  soude  caustique  et  de  l'oxyde  de  plomb.  L'étain 
se  transforme  en  stannate  de  soude,  employé  dans  l'ap- 
prêt  de  la  teinture  des  étoffes.  On  régénère  le  métal,  eu 
décomposant  le  stannate  par  l'acide  carbonique.) 

DÉSÉTAMER  (du  pr.  dés,  et  de  étamer)  v.  a  Enlever 
l'étaïu. 

DESETINA  {dé-zé)  n.  m.  Impôt  perçu  autrefois,  en  Mol- 
davie, sur  les  ruches  et  les  porcs  engraissés.  (En  Vala- 
chie,  cet  impôt  se  nommait  dijmarît  et  rapportait  au 
prince  plus  de  120.000  francs  par  an.) 

DÉSÉTOOPER  v.  a.  Enlever  l'étoupe  de  :  Désétouper 
un  vaisseau. 

DÉSEXCOMMUNIER  {zékss-co-mu)  v.  a.  Relever  d'une 
excommunication. 

DeSÈZE  ou  De  SÈZE  (Romain),  avocat  et  magistrat 
français,  né  à  Bordeaux  en  1748,  mort  à  Paris  en  1828, 
appartenait  à  une  famille  de  robe.  Après  avoir  fait  son 
droit  dans  sa  ville  natale,  il  fut  avocat  à  Bordeaux  de  1767 
à  1776,  et  se  rendit  ensuite  à 
Paris,  où  son  talent  oratoire, 
ses  relations  avec  Target  et 
on  plaidoyer  remarqué  pour 
une  des  filles  d'Helvélius  lui 
assurèrent  une  place  mar- 

?aante  au  barreau.  Lors  de 
affaire  du  Collier,  la  reino 
le  choisit  pour  conseil.  En 
1789,  enfin,  il  défendit  lo 
baron  de  Besenval,  accusé 
d'avoir  fait  tirer  sur  le  peu- 

ftle  la  veille  do  la  prise  de 
a  Bastille,  et  réussit  à  lo 
fairo  acquitter  par  une  com- 
mission instituée  au  Châto- 
let.  Cet  éclatant  succès  le 
mit  hors  de  pair,  et,  lors- 
qu'on décembre  1792.  lo  roi 
Louis  XVI  fut  traduit  de- 
vant la  Convention,  il  l'ad- 
joignit   à    ses    défenseurs, 

Tronchot  et  Maleshcrbes.  Il  prononça  à  cette  occasion  un 
lon^  et  émouvant  discours  qui  no  put  sauver  son  client, 
mais  (^ui  émut  les  juges.  Emprisonné  en  octobre  1793,  il 
fut  libéré  par  le  9-Tnormidor.  Son  dévouement  inébran- 
lable aux  Bourbons  le  détermina  à  repousser  les  avances 
que  lui  Ht  Napoléon.  II  en  fut  récompensé,  à  la  Restau- 
ration, par  le  titre  de  premier  président  do  la  Cour  de  cas- 
sation fjanv.  1815),  le  cordon  ae  Saint-Michel  et  la  pairie 
(1815).  En  1816,  enfin,  il  remplaçait  Ducis  à  l'Académie 
française,  où  il  fut  reçu  par  Fontanes. 

Desfaucherets  (Jean-Louis  Brousse),  auteur  dra- 
matique français,  fié  et  mort  à  Paris  (1742-18081.  Membre 
du  directoire  do  la  Seine  en  1791,  il  fut  incarcéré  comme 


suspect  en  1793,  puis  il  devint  administrateur  des  hospices, 
et  enfin  censeur  au  ministère  de  la  police.  On  lui  doit 
quelques  pièces,  comédies,  vaudevilles,  livrets  dopéras- 
comiques;  une  seule,  Mariage  secret,  comédie  en  trois 
actes  et  en  vers  (1786),  obtint  un  grand  et  légitime  succès, 

DESFONTAINEA  (rf(*,  tè-né  — de  Des  fontaines, n.pr.)Q. m. 
Genre  d'arbustes  glabres,  à  feuilles  rappelant  celles  du 
houx,  type  de  la  famille  des  desfontalnées  (qui  comprend 
cet  unique  genre),  ayant  pour  caractères  :  fleurs  à  calice 
et  à  corolle  hypogynes  ;  étamînes  à  filets  courts  et  à  an- 
thères à  deux  loges  ;  ovaire  à  une  loge.  (On  cultive  en  serres 
froides  et  dans  les  orangeries  le  aesfontainea  Mookeri,  à 
fleurs  écarlates,  originaire  du  Pérou.) 

DeSFONTAINES ,  auteur  dramatique  français,  né  à 
Caen,  vivait  au  xvn"  siècle.  Ce  fut  un  écrivain  médiocre, 
à  qui  l'on  doit  une  quinzaine  de  tragédies  et  de  tragi- 
comédies  on  cinq  actes. 

Desfontaines  (Pierre-François  Guyot),  littérateur 
français,  né  à  Rouen  en  1685,  mort  en  1745.  Il  était  entré 
dans  l'ordre  des  jésuites,  et  avait  même,  en  cette  qualiio, 
professé  la  rhétorique  à  Bourges;  il  quitta  son  ordre  en 
1715  et  alla  à  Paris  tàter  de  la  profession  littéraire.  Colla- 
borateur du  "  Journal  des  savants  ",  du  "  Nouvelliste  du 
Parnasse»  et  autres  recueils,  il  fut  accusé  d'un  crime  hon- 
teux, et,  condamné  aux  galères,  n'obtint  sa  mise  en  liberté 
que  par  l'intercession  de  Voltaire,  à  qui  il  s'était  adressé. 
11  eut  l'ingratitude  de  diriger  contre  son  protecteur,  no- 
tamment dans  ses  Obsei'vations  sur  les  écrits  modernes  (1735), 
des  attaques  qui  l'irritèrent  vivement.  Voltaire  répliqua 
par  un  lioelle  :  le  Préservatif,  où  il  rappelait  les  malheurs 
judiciaires  de  Desfontaines  et  leur  cause;  Desfontaines, 
dans  la  Voltairotnanie  (nzs)  et  le  Médiateur  {1139),  rendit 
injures  pour  injures.  Mais  Voltaire  portait  des  coups  dont 
il  était  difficile  do  se  relever,  et  qui  attirèrent  sur  son  ad- 
versaire le  mépris  public.  On  a  de  l'abbé  Desfontaines  : 
Dictionnaire  néologique  {n^Q),  ouvrage  ingénieux;  une  tra- 
duction du  Gulliver  de  Swift  (1727);  et  un  grand  nombre 
d'ouvrages  anonymes  ou  pseudonymes,  signalés  dans  lo 
Dictionnaire  des  Anonymes  de  Barbier.  L'abbé  do  La  Porto 
a  donné  (1757)  l'Esprit  de  l'abbé  Desfoiitaines. 

Desfontaines  (René  Louicue),  botaniste  français, 
né  à  Tremblay  (llle-et-Villaine)  en  1750,  mort  à  Paris 
en  1833.  Il  entra,  en  1783,  à  l'Académie  des  sciences,  après 
la  publication  do  son  ouvrage  sur  V Irritabilité  des  plantes. 
En  1786,  Desfontaines  est  nommé  professeur  au  Jardin  dos 
plantes,  en  remplacement  de  Lemonnier,  qui  démissionne 
en  sa  faveur.  On  a  de  lui  un  grand  nombre  de  publica- 
tions, parmi  lesquelles  on  doit  citer  :  la  Flore  atlantique 
(1798),  où  il  donne  la  description  de  plus  de  trois  cents 
espèces  de  plantes  nouvelles,  recueillies  pendant  un  voyage 
de  deux  ans  dans  les  pays  barbaresques  ;  Catalogue  des 
plantes  du  jardin  du  roi,  i8l5~iS'30;  Histoire  des  arbres  et 
arbrisseaux  qui  peuvent  être  cultivés  en  pleine  terre  sur  le 
sol  de  la  France;  etc.  Son  dernier  travail  a  pour  titre  : 
Expériences  sur  la  fécondation  artificielle  des  plantes;  il 
démontre  la  production  artificielle  des  hybrides. 

DesfontAINES-LA VALLÉE  (Guillaume-François  Fon- 
ques-DkShayes,  connu  sous  le  nom  de),  littérateur  français, 
né  à  Caen  en  1733,  mort  à  Paris  on  1285.  Outre  des  chan- 
sons et  des  romans,  il  a  fait  jouer,  lo  plus  souvent  en  col- 
laboration, un  grand  nombre  de  comédies,  de  vaudevilles, 
des  farces,  des  parodies,  etc.  Parmi  ses  pièces,  nous  cite- 
rons :  Arlequin  afficheur  [1192);  la  Chaste  Suzanne  (1793); 
le  Divorce  A793);  le  Mariage  de  Scarron  (1797);  Motisieur 
Guillaume  (1800),  un  de  ses  meilleurs  vaudevilles  ;  Voltaire 
(1802);  Sophie  Arnoult  (1805);  Gaspard  l'avisé  (1812);  etc. 

DESFONTAINÉSIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  fontanésie. 

Desforges  {Pierre-Jean-Baptiste  Choudard.  connu 
au  (htaiif  s'Mis  le  nom  de),  littérateur  français,  né  et  mort 
à  Pans  (I7i('.-i80r)).  Il  était  le  fils  adultérin  d'une  mar- 
chande do  faïences  et  du  D"'  A.  Petit.  Elevé  au  collège  Ma- 
zarin,  puis  au  collège  de  Beauvais,  où  il  eut  pour  maîtres 
Delille  et  Thomas,  l'autour  des  Eloges,  il  reçut  une  excel- 
lente éducation.  La  mort  du  D' Petit  et  la  ruine  de  sa 
famille  l'engagèrent  à  se  tourner  vers  le  théâtre.  Ce  fut 
d'abord  comme  acteur  qu'il  réussit  le  mieux.  Après  avoir 
joué  à  la  Comédie-Italienne,  puis  dans  une  troupe  de 
province,  il  épousa  une  actrice  et  partit  avec  elle  pour 
Saint-Pétersbourg,  où  Catherine  II  faisait  le  meilleur 
accueil  aux  comédiens  français.  De  retour  en  France,  il 
se  remaria,  après  avoir  divorcé  d'avec  sa  première  femme 
et  écrivit  une  vingtaine  de  comédies  ou  d'opéras-comiques 
représentés  avec  un  certain  succès,  et  dont  les  meilleurs 
sont  :  l'Epreuve  villageoise,  opéra  boulfon,  musique  do 
Grétry  (1783);  la  Femme  jalouse^  comédie  en  vers  (1785i; 
le  Saura  ou  l'Auberge  pleine,  comédie  (1790);  les  Maris 
jaloux,  comédie  en  vers  (1798).  L'ouvrage  le  plus  curieux 
de  Desforges  est  une  sorte  d'autobiographie,  intitulée  le 
Poète  ou  Mémoires  d'un  homme  de  lettres  (1798),  où  il  ra- 
conte les  aventures  licencieuses  de  sa  jeunesse. 

Desforges-M AILLA RD  (Paul),  poète  français,  né  au 
Croisic  on  1699,  mort  à  Paris  en  1772.  N'ayant  pas  réussi 
dans  ses  premiers  essais  littéraires,  il  adressa,  en  1732,  au 
Il  Mercure  de  Franco  »  des  lettres  en  vers  et  en  prose, 
signées  de  M"»  Malcrais  de  La  Vigne,  et  qui  excitèrent 
l'admiration  des  poètes  de  l'époque,  notamment  de  Des- 
touchos  et  de  Voltaire.  Mais,  ayant  eu  la  maladresse  do 
lover  le  masque,  il  fut  sifflé  par  ceux  qu'il  avait  trompés. 
Piron  a  trouvé  dans  cet  incident  le  sujet  de  la  Métro- 
majiie.  Outre  les  Poésies  de  il/"*  Malcrais  de  La  Vigne 
(1735),  on  lui  doit  :  Œuvres  en  verset  en  prose  (1759). 

Desfossés  (Romain-Joseph),  amiral  français,  né  à 
Goucsnou  (Finistère)  en  1798,  mort  à  Paris  en  1864.  Il  entra 
dans  la  marine  en  Î807,  assista  à  la  prise  d' .Alger,  prit  part 
à  l'expédition  contre  laVera-Cruz  et  Saint-Jean  d'UUoa,  et 
conclut  un  traité  avec  l'iman  de  Mascate.  De  1849  à  1851, 
il  fut  ministre  do  la  marine,  et  il  devint  sénateur  en  1855. 

DeSFOURNAUX  (Edme-Etienne  Borne,  comte),  général 
français,  né  à  Vézelay  (Yonne)  en  1767, mort  à  Paris  en  1849. 
Tl  était  sergent  à  l'époque  de  la  Révolution.  Lieutenant- 
colonel  on  1792.  il  fut  envoyé,  la  même  année,  à  Saint- 
Doming^ue,  où  il  se  distingua.  Nommé  général  en  chef,  il 
contraignit  les  Anglais  à  évacuer  Saint-Domingue  en  1797, 
devint  gouverneur  de  la  Guadeloupe,  reçut  (I80l)  le  com- 
mandement des  renforts  envoyés  par  le  premier  consul 
en  Egypte,  et  fut  pris  par  les  "Anglais.  Remis  en  liberté, 
il  repartit  pour  TAmériquo  et  mit  fin  à  la  rébellion  de 


656 

Toussai nt-Louverture.  L'indépendance  de  son  caractère 
le  rit  tomber,  à  son  retour,  dans  la  disgrâce  de  Napoléon.  Il 
siégea  successivement  au  Corps  législatif  (1811),  auxCham- 
brcs  de  1811,  de  1814  et  de  1815,  et  reçut  de  Louis  XVIII 
le  titre  de  comte. 

Desfours  de  La  GeneTIÈRE  (Claude-François), 
un  dos  derniers  jansénistes,  né  à  Lyon  vers  1757.  mort  en 
1819.  Elève  du  collège  de  Juilly,  il  unit,  pendant  toute  sa 
vie.  à  une  grande  austérité  de  mœurs  une  singularité 
d'opinions  plus  grande  encore.  Défenseur  passionné  de  la 
doctrine  et  du  parti  jansénistes,  il  se  fit  l'apologiste  des 
convulsionnaires  de  Lyon,  qui  imitaient  en  secret  ceux 
de  Paris.  Il  écrivit  de  violents  pamphlets  contre  la  Révo- 
lution, et  aussi  contre  le  Concordat.  En  même  temps,  il 
déployait  un  grand  zèle  pour  la  conversion  des  juifs;  il 
fut  même,  à  l'âge  de  quarante-cinq  ans,  sur  le  point 
d'épouser,  par  esprit  de  prosélytisme,  une  jeune  Israélite. 
Toml)é  dans  la  misère,  abandonné  de  sa 
famille,  il  voulut  être  administré,  à  son  lit 
de  mort,  par  un  prêtre  interdit.  Il  a  publié 
plusieurs  ouvrages  étranges,  qu'il  a  pres- 
que tous  imprimés  lui-même,  au  moyen 
do  presses  clandestines  établies  dans  une 
cave.  On  peut  citer  :  les  Trois  états  de 
/'Âowime  (1788)  ;  Notion  de  l'œuvy-e  des  con- 
vulsions et  des  secours  (1788);  Recueil  de 
prédictions  (1792);  et  enfin  un  poème  épi- 
que sur  la  mort  de  Louis  XVI,  intitulé  la 
Véritable  Grandeur  (1814). 

DESFOUX  {dé-fou  —  du  nom  d'un  cha-  Desfous, 

pelier  qui  on  avait  la  spécialité)  n.  f.  Cas- 
quette de  forme  élevée  et  bouffante,  dite  aussi  casquette  à 
ponts,  à  trois  ponts,  et  qui  est  spéciale  aux  souteneurs. 

DesgabeTS  (Robert),  bénédictin  de  la  congrégation 
de  Saint-Vannes,  né  près  de  Verdun  en  1620.  mort  à  Breuil, 
près  de  Commercy,  en  1678.  Esprit  ouvert  aux  sciences 
aussi  bien  qu'à  la  philosophie  et  aux  lettres,  il  contribua 
beaucoup  à  donner  à  son  ordre  une  impulsion  littéraire  et 
scientiHquo.  Il  fut  mêlé  aux  premières  expériences  sur  la 
transfusion  du  sang.  Disciple  passionné  de  Descartes,  il  crut 
pouvoir  appliquer  les  principes  de  sa  méthode  à  l'étude  dos 
questions  théologiques. 

DesgENAIS,  personnage  de  la  comédie  moderne,  sorte 
do  Diogène  en  habit  noir,  raisonneur  et  sentencieux,  in- 
troduit par  Théodore  Barrière  et  Lambert-Thiboust  dans 
les  Filles  de  marbre  (Vaudeville,  1S53). 

DesgeNETTES  (Nicolas-René  Dufriche,  baron),  mé- 
decin militaire  français,  né  à  Alençon  en  1762,  mort  à  Paris 
en  1837.  En  1793,  il  sert  dans  l'armée  d'Italie,  dont  il  devient 
médecin  en  chef,  en  1794.  Après  avoir  été  deux  ans  mé- 
decin du  Val-de-Grâce  à  Pans,  il  prend  part  à  l'expédition 
d'Egypte.  Les  armées  étaient 
décimées  par  la  peste;  pour 
donner  confiance  aux  soldats, 
Desgenettes  s'inocule  à  l'ais- 
selle et  à  l'aine  le  pus  d'un 
bubon,  et,  une  autre  fois,  boit 
dans  lo  verre  même  d'un  pes- 
tiféré le  reste  d'une  potion 
qu'il  lui  avait  prescrite  ;  il 
organise  des  lazarets,  malgré 
la  vive  opposition  de  Bona- 
parte, qui  entendait  sacrifier 
largement  à  sa  gloire  la  vie 
de  ses  soldats.  Il  suit  la  cam- 
pagne de  Russie,  est  fait  pri- 
sonnier ,  rendu  immédiate- 
ment à  la  liberté  par  le  tsar 
Alexandre,  repris  après  la 
défaite  de  Leipzig  et  peut  en- 
fin revenir  à  Paris,  en  1814. 
Tombé  en  disgrâce  sous  la 
Restauration,  il  rentre  en 
faveur  aux  Cent-Jours,  et  as- 
siste à  la  défaite  de  Waterloo.  Professeur  à  la  faculté  de 
médecine, il  fut  destitué  en  1822;  mais,  après  1830, il  obtint 
la  place  de  médecin  en  chef  des  Invalides.  Malgré  l'agita- 
tion de  sa  vie,  il  a  laissé  un  grand  nombre  d'opuscules  et 
d'ouvrages,  parmi  lesquels  il  faut  citer  :  Tentamen  physio- 
logicum  de  vasis  lymphaticis  (1789);  Analyse  du  système 
absorbant  ou  lymphatique  (1792);  Histoire  médicale  de  l'ar- 
mée d'Orient  (1802)  ;  etc. 

Desgodets  (Antoine),  architecte  français,  né  et  mort 
à  Paris  (1653-1728).  En  1674,  Colbert  l'envoya  en  Italie, 
avec  mission  de  faire  graver  les  plus  beaux  monuments 
de  l'antiquité.  Mais,  en  route,  Desgodets  fut  pris  par  les 
Turcs,  et  demeura  seize  mois  en  captivité  à  Alger.  Par- 
venu enfin  à  Rome,  il  dessina  avec  beaucoup  d'exactitude 
et  do  savoir  les  nombreux  édifices  de  l'ancienne  cité.  Ses 
dessins  furent  gravés  par  Le  Clerc,  P.  et  J.  Le  Pautre, 
Châtillon,  Guérard,  Brèbes ,  Bonnart,  de  La  Boissière, 
Tournier  et  Marot.  Ce  bel  ouvrage,  les  Edifices  antiques 
de  Rome,  qui  coiJta  des  sommes  énormes,  parut  en  1682. 
Louis  XI V  donna  à  Desgodets  les  fonctions  do  contrôleur 
des  bâtiments  du  roi,  et  l'Académie  lui  ouvrit  ses  portes. 
En  1718,  Desgodets  obtint  la  place  de  professeur  à  l'Aca- 
démio.  Il  publia,  en  1719,  un  Traité  sur  les  ordres. 

Desgoffe  (Alexandre),  peintre  d'histoire  et  paysagiste 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1805-1882).  Elève  d'Ingres,  il 
débuta,  en  1834.  par  un  Site  près  d'Arbonne.  Plus  tard, 
après  un  long  voyage  en  Italie  qui  l'avait  jeté  dans  la 
grande  peinture,  il  revint  exposer  à  Paris  Argus  gardant 
lo.  Hercule  et  le  lion  de  Némév.  paysages  héroïques  à  la 
manière  de  Poussin.  Le  Repos  et  les  Joueurs  de  palet  {Sa- 
lon de  1849)  sont  deux  bonnes  toiles.  Le  Christ  aux  Oli- 
viers, le  Sommeil  d'Oreste  (1857)  marquent  le  plus  beau 
moment  do  la  carrière  du  peintre.  Mais  son  talent,  depuis 
lors,  alla  décroissant. 

Desgoffe  (Biaise-Alexandre),  peintre  français,  neveu 
du  précédent,  né  à  Paris  en  1830.  Elève  de  Flandrin  et  de 
Bougueroau;  il  fit  une  étude  spéciale  des  bijoux  merveil- 
leux, coupes,  armes,  coffrets,  etc.,  de  la  Renaissance. 
On  cite  Deux  coupes  d'agate  orientale  (xvi«  et  xvii"  s.). 
Vase  d'améthyste  au  xvi*  siècle;  Vase  de  cristal  de  roche 
(/u  xvi«  siècle,  escarcelle  et  émaux;  Casque  circassien,  poire^ 
à  poudre  orientale,  le  Casque  et  le  Bouclier  de  Charles  IX 
(1877);  Statue  équestre  argent  et  vermeil  {\%9,\)  ;  Vase  de 
Bcnvenuto  Celliju  (ms)  ;   Cristal  de  roche,  bibelot,  6i  une 


DesgeDettes. 


6S7 

Vitt'ine  demi-découverte  (1899).  La  plupart  des  objots  pri^- 
cieux  qui  serviront  do  modtilo  a  Dos^'od'o  ai)paniomiont 
aux  trésors  nationaux  français. 

Desgranges  (lo  P.  Michel),  liiogr.  V.  DiamANOKS. 

Desqraviers  (Augustin-Claudo  Lrconte,  chovalior), 
écrivain,  inS  à  Paris  on  1749,  mort  on  1822.  b^n  rôcomponso 
du  dôvoiioniop.t  qu'il  lui  avait  montré  pondant  la  Rovolu- 
tion  et  l'Kmpiro,  lo  prince  do  Oonti  l'institua  son  lô^^atairo 
univorsol.  Aprôs  la  Restauration,  Dosgraviors  réclama  au 
roi  des  sommes  duos  sur  lo  domain©  de  l'Islo-Adam,  vendu 
en  1783  par  le  prinee  de  Conti  au  comto  de  Provence. 
Louis  Xvlll  refusa  do  payer,  et  Desgraviors  lui  intenta 
un  procès,  qu'il  perdit  on  cassation.  Les  pièces  de  ce  pro- 
cès, qui  fit  L'rand  bruit,  ont  été  publiées  sous  lo  titre  do  : 
Affaire  de  M.  le  chevalier  Deagravicrs  contre  te  roi  (1821). 
On  a  do  lui  :  l'Art  du  limier  (1784)  ;  Kssai  de  vénerie  (1810); 
le  Pafftut  Chasseur  (1810);  etc. 

Des  Grieux  (le  chovalior),  héros  du  roman  de  Manon 
Lescaut,  par  l'abbé  Prévost. 

—  Ce  nom  est  devenu  un  terme  générique  pour  désigner 
un  jeune  homme  spirituel,  frivole,  amoureux,  vivant  d'expé- 
dients et  passant  sa  vie  dans  des  plaisirs  pou  délicats.  En 
général,  on  compare  ù  Des  Grionx  un  amoureux  aveuglé 
au  point  do  ne  pas  voir  l'indignité  de  sa  maîtresse,  et 
capable  pour  elle  de  toutes  sortes  de  sacrifices.  V.  Manon 
Lescaut. 

DeSGROUAIS,  grammairien  français,  né  à  Magny,  près 
de  Paris,  en  1703,  mort  eu  17GG.  Il  fut  professeur  au  col- 
lège de  Toulouse,  ot  publia  les  Oasconismes  corrigés  (1796), 
ouvrage  souvent  réédité. 

DÉSHABILITATION  {dé-za,  si-on)  n.  f.  Dr.  Action  do 
déshabiliter:  La  dkshabilitation  d'uii  condamné.  (Pou  us.) 

DÉSHABILITER  {dé-za)  V.  a.  Dr.  Déclarer  incapable, 
inhabile  :  La  loi  dkshabilite  certains  condamnés.  (Peu  us.) 

DÉSHABILLER  [dé-za,  et  II  mil.)  v.  a.  Dépouiller  de  ses 
habits,  de  ses  vêtements:  Déshabiller  un  enfant. 

—  Par  exagér.  Décolleter,  laisser  à  découvert  certaines 
parties  du  corps  :  Beaucoup  de  toilettes  de  soirée  désha- 
billent la  femme. 

—  Fig.  Mettre  à  nu,  montrer  sans  déguisement  :  Désha- 
biller un  hypocrite. 

—  Mar.  Déshabiller  un  mât,  une  vergue,  Les  dégréer  en 
ne  laissant  que  les  pièces  d'attache. 

—  Substantiv.  n.  m.  Action  de  se  déshabiller  ;  état 
d'une  personne  déshabillée  :  Sui-prendre  quelqu'un  à  son 
dêshauill(-:r. 

—  Loc.  PROV.  :  Déshabiller  saint  Pierre  pour  habiller 
saint  Paul,  Faire  une  dette  pour  en  acquitter  une  autre  ; 
se  tirer  dune  difficulté  en  s'en  créant  une  nouvelle. 

Déshabillé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déshabiller. 

—  Substantiv.  au  masc.  Vêlement  de  chambre,  habille- 
ment plus  simple  qu'on  porte  lorsqu'on  est  chez  soi  :  /7?i 
petit  DÉSHABILLÉ  pour  faire  le  ynatin  mes  exercices.  (Mol.) 

—  Archéol.  Cotiret  ou  nécessaire  de  toilette.  (Cette  ex- 
pression ancienne  s'employait  aussi  pour  les  sachets  de 
parfumerie  à  mettre  dans  ces  nécessaires,  et  encore  pour 
une  sorte  de  robe  do  chambre  portée  par  les  femmes  au 
xvii«  siècle.) 

—  Loc.  prép.  :  Dans  le  déshabillé,  En  déshabillé,  Quand 
on  est  incomplètement  ou  négligemment  habillé,  et  au  lîg., 
A  nu,  dans  1  intimité,  sans  apprêt,  au  naturel  :  Chateau- 
briand, DANS  LE  DÉSHABILLÉ,  fait  terriblement  bon  marché 
de  son  parti  et  de  ses  amis.  iSlo-Beuve.) 

Se  déshabiller,  v.  pr.  So  dépouiller  de  ses  habits  ; 
changer  do  vêtements. 

—  Prov.  :  Il  ne  faut  pas  se  déshabiller  avant  de  se  cou- 
cher, Il  ne  faut  pas  se  dépouiller  de  son  bien  avant  sa 
mort. 

DÉSHABILLEUR  [dé-za,  et  II  mil.)  n.  m.  Organe  des 
minoteries  à  cylindre,  qui  enlève  l'écorce  du  grain  et  le 
germe,  ii  On  l'appelle  aussi  désagrêgateur. 

DÉSHABITER  (dé-za)v.  a.  Ne  plus  habiter  :  Déshabiter 
une  ville,  une  7naison.  (Peu  usité.) 

DÉSHABITUDE  {dé-za)  n.  f.  Perte  d'une  habitude  :  La 
DÉsiiABiiuDE  du  travail.  (Peu  usité). 

DÉSHABITUER  (dé-za)  v.  a.  Défaire  d'une  habitude  : 
Déshabituer  un  enfant  de  mentir. 

Se  déshabituer,  v.  pr.  Se  défaire  d'une  habitude,  perdre 
une  bahitudo. 

DÉSHARMONIE  [dé-zar,  ni)  n.  f.  Défaut  d'harmonie, 
désarcord,  rliscurdance  ;  La  désharmonie  dans  les  opinions 
engc/idre  i/ui'lqiwfjis  les  guerres  civiles.  (Inus.) 

DÉSHARMONIEUSEMENT  ((/(/- ;rtr')adv.  Sans  harmonie. 

DÉSHARMONIEUX  {dé-zar',  ni-eu),  EUSEadj.  Qui  n'est 
pas  harmuiiicux.  (Inu.s.) 

DÉSHARMONIQUE  (dé-zar',  nifc')  adj.  Qui  manque  d'har- 
monie ;  (|ui  no  s'Iiarinoniso  pas.  (Inus.) 

DÉSHARMONISATION  (dé-zar',  si-on)  n.  f.  Action  do 
trontiler  riiarinuEiii',  do  désharmonisor. 

DÉSHARMONISATIVITÉ  (dé-zar'  —  rad.  désharmoniscr) 
n.  f.  Faculté  do  détruire  ou  inclination  à  détruire  l'har- 
monio  pour  établir  la  diversité  par  les  contraires,  dans  lo 
système  do  Fourii^r. 

DÉSHARMONISER  (dé-zar')  V.  a.  Déranger,  troubler 
l'hainioiiio  do  :  Dicshakmoniser  tes  partis. 

DÉSHASHÈU,  village  d'Kgypto,  sur  la  rive  gaucho  du 
Ralir-Yousouf  (prov.  de  Bém'Souef).  Dans  la  montagne 
voisine  était  uno  dos  nécropolos  do  la  grande  ville  voisine 
Iléracléopolis,  où  Flinders  Potrio  a  découvert,  en  1897, 
dos  tombes  do  la  v»  et  de  la  vi"  dynastie. 

DeshauteraYES  (  Michel -Ango- André  Lk  Roux, 
dii|,  oriciiralisic^  fran<;ais,  né  à  Conflans-Sainto-Honorino, 
près  de  Pontoiso,  on  1724,  mort  à  Ruoil  en  1795.  Etienne 
Fourmont,  son  oncle,  lui  apprit  à  la  foi.s  l'hébreu,  l'arabe, 
le  syriaque  et  lo  chinois.  Kn  1745,  il  fut  attaché  ù.  la 
bibl)othéi|UO  du  roi,  en  qualité  d'interprète  :  on  1752,  il  fut 
nommé  professeur  d'arabo  au  Collège  do  France  :  il 
oceupa  rotto  chaire  pendant  trente-deux  ans.  C'est  lui  qui 
dirigoft  l'ifnpression  du  fameux  ouvrage  <iu  P.  Mailla,  inti- 
tulé :  //intuiro  gihiéralc  de  la  Chine,  ot  qui  l'annota. 

DeshAYCS  fOérard-Paul),  naturaliste  français,  né  à 
Nancy  on  1795,  mort  ù  Boran  (Oise)  on  1875.  11  sadonna 


DESGRANGES   —   DESIIYDROGÉNATION 


à  l'étude  des  coquilles  fossiles  et  devint  professeur  admi- 
nistrateur du  Muséum,  ù  Paris.  Outre  do  nombreux  mé- 
moires, on  a  do  lui  :  Dusrription  des  roquillagcs  fossiles  des 
enviro7is  de  Paj-is  {\H2\~lKV.>);  Traifi\  vhhneniaire.  de  conchy- 
liologie (1834-1858);  Il'fitoirc  naturelle  des  mollustiucs  de  l'Al- 
gérie (1845)  ;  IJcscriplion  des  ayiimaux  sans  vertèbres  décou- 
verts dans  le  bassin  de  Paris  (1857-186:))  ;  Conchyliologie 
de  l'ile  de  la  liéunion  (18G3)  ;  etc.  Il  a  continué  Y  Histoire  des 
mollusques  terrestres  et  fluviatHes  Je  Férussac  (1838-1851), 
et  publié  les  Mollusques  décTits  et  figurés  d'après  la  classi- 
fication de  (ieorgcs  Cuvicr. 

Deshayes  fProsperDidier),  compositeur  français.  On 
ignore  la  dato  ue  sa  naissance,  et  celle  do  sa  mort.  Des- 
hayes so  fit  connaître  d"al)ord  par  doux  oratorios  exécutés 
au  Concert  spirituel  :  les  Mnchabées,  on  1780,  et  le  Sacri- 
fice de  Jephté,  en  1786.  Puis  il  fit  représenter  les  ouvrages 
suivants:  le  Faux  Serment  \\1%&)  ;  l' Auteur  à.  lajnode  {ilSG); 
le  Paysan  à  prétention  (1787);  Berthe  et  Pépin  (1787); 
^é  lia  on  le  Mari  à  deux  femmes  (1791);  Mélite  ou  le  Pouvoir 
de  la  nature  (1792)  ;  Bella  ou  la  Femme  à  deux  maris  ;  le 
Petit  Orphée  {lld^)  ;  le  Mariage  patriotique  (1193)  ;  la  Fin  du 
Jour  [1193);  Don  Carlos  (1800);  Èenri de  Bavière  {\&03)  ;  etc. 
On  doit  encore  à  cet  artiste  trois  cantates,  exécutées  à 
la  Société  académique  des  enfants  d'Apollon  :  Achille  seul 
dajis  sa  tente,  Diane  et  la  Chute  de  Phaéton. 

Deshayes  (Jean-Baptiste-François),  acteur  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1818-1870).  Il  joua  successivement  à 
la  Gaîté,  à  rOdéon,  de  nouveau  à  la  Gaîté,  aux  Variétés, 
à  la  Porte-Saint-Martin,  etc.  Il  a  créé  un  grand  nombre 
de  rôles  dansdes  drames.  Excellent  comédien,  chaleureux, 
sympathique,  les  rôles  mi.xtes,  où  le  comique  s'unit  au 
dramatique,  lui  convenaient  particulièrement. 

Deshayes  (Léon-Paul),  acteur  français,  né  et  mort  à 
Paris  (1833-1891).  Cet  artiste  de  talent  a  joué  sur  la  plu- 
part des  théâtres  de  Paris  et  a  remporté  surtout  des  suc- 
cès dans  le  drame.  Il  a  créé  un  grand  nombre  do  rôles, 
notamment  dans  l'Officier  de  fortune,  l'Ami  des  femmes. 
Don  Quichotte,  Patrie,  l'Assojnmoir,  les  Enfants  du  capi- 
taine Grant,  etc.  En  1888,  il  se  fit  directeur  de  tournées, 
puis  devint  régisseur  général  du  Chàtelet. 

DESHAYESIA  (dé-za-ié)  n.  f.  Paléont.  Genre  de  mol- 
lusques gastéropodes  cténobranches,  famille  des  naticidés, 
comprenant  des  coquilles  subglobuleuses,  épaisses,  à  spire 
courte,  abouche  semi-circulaire.  (L'espèce  type  du  genre 
est  la  desha)jesia  Parisiensis  du  tertiaire  parisien  [éocène 
et  miocène  inférieur].) 

Deshays  (Jean-Baptiste),  peintre  français,  surnommé 
l9  Romain,  né  à  Rouen  en  1729,  mort  à  Paris  en  1765. 
Il  reçut  des  leçons  de  son  père,  puis  de  Restout,  et  com- 
posa sa  Femme  de  Putiphar,  qui  annonçait  un  véritable 
peintre. Le  grand  prix  de  peinture,  qu'il  obtint  en  I75i,  le 
mit  en  relation  avec  Vanloo,  sous  la  direction  duquel  il  tra- 
vailla trois  ans.  C'est  à  cette  époque  qu'il  composa  Loth  et 
ses  filles,  Psyché  évanouie  et  Céphale  enlevé  par  l'Aurore. 
De  retour  à  Paris,  après  un  séjour  à  Rome,  il  épousa  la 
fille  de  Boucher  et  entra  à  l'Académie  en  1758.  Doué  d'une 
imagination  vive,  ardente,  passionnée,  il  a  traduit  spon- 
tanément dans  quelques  esquisses  splendides  les  inspira- 
tions qui  lui  sont  venues.  Fiévreuses,  tourmentées,  inha- 
biles, ces  compositions  révèlent  du  génie,  plutôt  oue  du 
talent.  Le  musée  de  Rouen  possède  de  lui  :  la  Flagellation 
de  saint  André  et  le  Martyre  du  même  saint.  Le  musée 
de  Montpellier  possède  son  morceau  de  réception  à  l'Aca- 
démie :  \  énus  jetant  des  ficui's  sur  le  corps  d'Hector,  esquisse 
vaillante  et  magistrale.  Citons  encore  :  Jupiter  et  Antiope  ; 
l'Etude;  le  Comte  de  Comminges ;  la  Charité  romaine  ou  la 
Piété  filiale,  et  surtout  saint  Benoît  ynnurant ,  le  chef- 
d'œuvre  de  Deshays,  composition  d'une  vérité  et  d'une 
expression  justement  admirées. 

désherber  {dé-zèr')  v.  a.  Oter  les  mauvaises  herbes 
de,  sarcler. 

DÉSHÉRENCE  {dé-zé-ranss  —  rad.  déshéritei-)  n.  f.  Ab- 
sence  d'héritiers    naturels    :   Succession  eti  déshérence. 

—  Encycl.  Une  succession  est  en  déshérence  lorsqu'il 
est  constant  que  le  défunt  n'a  laissé  pour  la  recueillir  ni 
héritier  testamentaire,  ni  parents  connus  au  degré  suc- 
cessible,  et  qu'en  outre  l'envoi  en  possession  n'est  réclamé 
par  aucun  héritier  irrégulior,  c'ost-à-diro  ni  par  un  enfant 
naturel,  ni  parle  conjoint  survivant  du  défunt.  Dans  ces 
conditions,  aux  termes  do  l'article  723  du  Code  civil,  la 
succession  est  dévolue  ù.  l'Etat. 

L'administration  dos  domaines,  après  avoir  fait  apposer 
les  scellés  et  fait  procéder  à  un  inventaire  pour  établir  la 
consistance  de  l'actif  mobilier,  doit  demander  l'onvoi  en 
possession  au  tribunal  civil  du  lieu  où  la  succession  s'est 
ouverte.  Les  héritiers  qui,  A  l'origine,  ne  so  sont  pas  ré- 
vélés, peuvent  par  la  suite  exercer  utilement,  pendant 
trente  ans,  leur  action  en  pétition  d'héréilité  contre  l'ad- 
ministration dos  domaines.  Le  droit  attribué  à  l'Etat  peut 
s'exfrcer  également  sur  la  succession  d'un  étranger  dé- 
cédé en  Franco  sans  héritiers  réguliers  ni  irréguTiers. 

DÉSHÉRITEMENT  {dé-zé,  man)  n.  m.  Action  do  déshé- 
riter ;  son  résultat  :  Le  ufiSHÉEiTEMENT  d'un  fils  ingrat. 

DÉSHÉRITER  {dé-z>')  v.  a.  Priver  do  sa  part  d'héritage  : 
Menacer  ttn  parent  de  le  dkshiîriter. 

—  Fig.  Priver,  frustrer  :  Les  grandes  villes  absorbent 
toutes  les  forces  et  déshéritent /es  campagnes. 

—  Syn.  Déshériter,  exhéréder.  Déshériter,  c'est  simple- 
mont  priver  quoiqu'un  de  l'héritage  auquel  il  avait  droit 
d(*  s'attendre;  Vexliéréder,  c'est  déclarer  par  un  acte  for- 
mel la  volonté  do  l'exclure  de  cet  héritage.  Do  plus,  déshé- 
riter est  du  langage  ordinaire,  et  exhéréder  osi  un  torrao  de 
législation  qui  ne  s'emploie  guère  qu'en  parlant  des  anciens. 

Déshérite,  ée  part.  pass.  du  v.  Déshériter. 

—  Suî)stantiv.  Personne  dépourvue  do  dons  naturels  ou 
do  certains  biens  que  les  autres  possèdent  :  L'intimité  est 
si  rare  entre  ces  pauvres  déshbritrs  d'ajnour  qu'on  appelle 
les  rois  de  la  terre!  (Alex.  Dum.) 

DÉ3HEURER  (dé-zeu  —  du  préf.  priv.  dés,  ot  de  heure) 
V.  a.  Trouhlor  dans  la  régularité  do  ses  occupations,  dé- 
ranger dans  SOS  habitudes  réglées  ; 

Les  Hv o\\ïllow  dùsheurent  tout  lo  monde. 

C.  Délavions. 

—  V.  n.  Horlog.  Se  dit  d'une  montre,  d'une  pendule  .'i 
sonnerie,  quand  les  heures  sonnées  no  correspondent 
pas  aux  heures  indiquées  par  les  aiguilles  :  Cette  pendule 

DÉSUEL'RË. 


Se  désheurerf  v.  pr.  Etre  dérangé;  se  déranger  do  se3 
habitudes  régulières. 

DÉSHrvERNER  (dé-zi)  v.  a.  Faire  sortir  dos  quartiers 

d'hiver  :  Hioshiverner  un  corps  d'armée.  (Pou  usité.) 

DÉSHONNÊTE((^t*-ïo-He/')adj.  Qui  est  contraire  à  l'hon- 
nêteté, à  la  bienséance,  aux  bonnf  s  mœurs  :  Ecrit,  Pensée, 
Parolr.  Action  ni^:sHONNlh'i-:.  Lieu  déshonnîîtr. 

—  Syn.  Déshonnôte,  malhonnête.  Une  action  déshonnête 
est  contraire  A  la  pureté,  à  la  pudeur;  ce  qui  est  malhon- 
nête est  contraire  à  la  probité  ou  aux  convenances.  Do  plus, 
malhonnête  peut  se  dire  dos  personnes,  ot  déshonnête  ne 
se  dit  quo  dos  chosos  ;  quand  il  s'agit  de  personnes,  on 
remplace  déshonnête  par  impur,  impudique,  otc. 

DÉSHONNÊTEMENT(rf(,'-zo-né)  adv.  D'un©  façon  déshon- 
nôte. 

DÉSHONNÊTETÉ  [dé-zo-nê]  n.  f.  Caractère  d'une  chose 
déshonnrio  :  La  déshonni>teté  dans  les  discours,  dans  les 
actions,  li  Manière  d'agir  déshonnôte. 

DÉSHONNEUR  [dé-zo-neur')  n.  m.  Perte  do  l'honneur; 
état  d  une  personne  déshonorée  :  Tomber  dans  le  déshon- 
NKUR.  Faire  quelque  chose  à  son  déshonneur,  h  Se  dit  par- 
ticulièrement do  l'état  d'une  femme  qui  s'est  laissé  sé- 
duire. 

—  Prier  quelqu'un  de  son  déshonneur,  Lui  demander  une 
chose  qui  pourrait  lo  déshonorer,  n  Solliciter  de  lui  une 
chose  qui  lui  coiJte  beaucoup  ;  Demander  de  l'argent  à  un 
avare,  c'est  le  prier  de  son  déshonneur.  (Cette  locution 
a  vieilli,  surtout  dans  lo  dernier  sons.) 

—  Syn.  Déshonneur,  honte,  ignominie,  infamie,  oppro- 
bre, turpitude.  Déshonneur  se  rapporte  à  l'opinion  du 
monde  ;  hojite  se  rapporte  à  la  conscience  ;  l'homme 
déshonoré  a  perdu  l'estime  des  autres  hommes;  celui  qui 
sent  sa  honte  n'ose  plus  se  regarder  lui-même.  L'i^no- 
yninie  est  lo  comble  du  déshonneur,  elle  suppose  qu'on  est 
tombé  dans  un  mépris  profond;  l'opprobre  n'est  autre 
chose  quo  l'ignominie  manifestée  par  un  fait  particulier. 
L'infamie  est  une  grande  honte  provenant  de  fa.  conduite 
publique,  ou  au  moins  de  celle  qui  a  eu  beaucoup  de  té- 
moins. La  turpitude  ditfère  do  1  infamie  en  ce  que  c'est 
la  honte  attachée  à  des  actions  secrètes. 

DÉSHONORABLE  (dè-zo)  adj.  Qui  n'est  pas  honorable, 
qui  déshonore  :  Accepter  UJie  mission  déshonorable.  Affi- 
cher des  sejttiments  deshonobables.  (Peu  usité.) 

DÉSHONORABLEMENT(rff-;o)  adv.  D'une  façon  désho- 
norablo  :  Se  conduire  deshonorablement.  (Peu  us.) 

DESHONORANT  [dé-zo,  ran),  ANTE  adj .  Qui  déshonore  ; 
qui  est  propre  à.  déshonorer  :  Conduite  déshonorante. 
Se  livrer  â  des  trafics  déshonorants. 

—  Anton.  Glorieux,  honorable. 

DÉSHONORATION  {dé-zo,  si-on)  n.  f.  Action  de  désho- 
norer. (Peu  usité.) 

DÉSHONORER  {dé-zo)  V.  a.  Priver  do  son  honneur, 
couvrir  d'opprobre  ;  porter  atteinte  à  la  dignité  de  ;  dé- 
grader, avilir  :  Une  grâce  payée  avilit  celui  gui  la  reçoit  et 
DESHONORE  cclui  ^ui  la  fait.  (Duclos.)  il  Séduire,  en  parlant 
d'une  femme  :  Deshonorer  une  jeune  fille. 

—  Par  ext.  Déparer,  gâter  :  Déshonorer  uji  inonu- 
mejit  par  de  maladroites  restaurations. 

Déshonoré,  ée  part.  pass.  du  v.  Déshonorer. 

—  Substantiv.  Personne  déshonorée  :  Epouser  une  dés- 
honorée. 

Se  déshonorer,  v.  pr.  Perdre  son  honneur;  s'avilir,  se 
couvrir  d'ignominie. 

—  Syn.  Déshonorer,  décréditer,  décrier.  V.  décréditkr. 
DeshouuÈRES  (dé-zou-li-èr)  [Antoinette  du  Ligif.r  de 

La  Garde,  M""],  femme  de  lettres,  née  à  Paris  en  1638, 
morte  en  1G94.  Elle  fut  ma- 
riée à  treize  ans  à  un  ofti- 
cier.  Deshoulières,  qu'elle 
ne  rejoignit  qu'en  1657,  pen- 
dant la  guerre  de  Flandre. 
Elle  apprit  le  latin,  l'ita- 
lien, l'espagnol  ;  elle  s'inté- 
ressa à  la  philosophie  et 
prit  parti  pour  Gassendi 
contre  Doscartes  ;  elle  fut 
l'élève  du  poète  Jean  Hé- 
nault.  Femme  d'osprit, 
femme  savante,  très  roma- 
nesque, un  peu  libertine, 
oUe  se  mêla  aux  sociétés 
du  temps  et  passa  par  l'hô- 
tel de  Rambouillet,  à  sou 
déclin.  Eu  1(Î77,  elle  fut 
l'âme  do  la  cabale  qui  pré- 
féra la  Phèdre  do  Pradon 
à  celle  do  Racine,  et  elle 
composa,  à  cotte  occasion, 
certain  sonnet  crnol  quo 
Boileau  ne  lui  pardonna 
pas.  Elle  jouit,  on  son  temps,  d'une  grande  réputation 
poéti(iue.  On  lui  fait  tort,  aujourd'hui,  on  no  se  souve- 
nant plus  <iuo  de  sa  pièce  un  peu  mièvre  et  gémissante 
sur  les  petits  moutons.  Mais  cotto  bergère  fut  aussi  une 
moraliste  délicate  :  outre  dos  idylles,  elle  composa  des 
éiiloguos,  des  odes,  dos  énigmes,  des  madrigaux,  des 
élégies,  même  une  tragédie.  Ses  meilleures  pièces  sont 
des  poésies  religieuses  (lu'olle  ht  vers  la  lin  do  sa  vie. 
—  Sa  tille,  ANToiNETTK-THÉRf'.sK  Destioulières  (i66ti- 
1718),  fut  aussi  uno  femme  de  lettres  ot  s'adonna  à  la 
poésie;  mais  son  plus  clair  mérito  fut  d'éditer  les  poésies 
do  sa  mère,  en  Itîys. 

Des  Houx  (Henri).  Biogr.  V.  Durand-Mobimueau. 
DÉSHUILCR  (dé-su-i)  V.  a.  Enlever  l'huile  de  :  Désrui- 

i.i:r  de  la  laine.  (Peu  usité.) 

—  En  T.  do  foulon.  Faire  disparaître  par  lo  foulage 
l'huile  dont  ou  avait  imbibé  la  chaîne  et  qui  graisse  le  drap. 

DÉSHUMANISER  {dé-zu)  V.  a.  Faire  perdre  le  carac* 
lèro  humain. 

DÉSHYDRATATION  [dé-si,  s\-on)  n.  f.  Chim.  Action  do 
déshydrater  :  La  déshydratation  des  sels. 

DÉSHYDRATER  ((/t'-ci)v.  a.  Chim.  Priver  d'oau  :  Désmy- 
DitATiiu  (/(■  la  chaux. 

DÉSHYDROOÉNATION  {dé-zi,  jé-na-si)  n.  f.  Action  do 
■léshydrogénor.  ii  On  dit  aussi  DÉsHYpnoûÉNiSATiON,  mais 
l'un  ot  l'autre  sont  peu  usités. 


Mi°«  DeshouUèrea. 


DÉSHYDROGÉNER   —   DÉSINVOLTURE 


DÉSHYDBOGÉNER  {dé-zi,  îé-né)  V.  a.  Débarrasser  d'hy- 
drogène :  Deshydrogèneb  de  la  houille. 

DÉSHYPOTHÉQOER  {dé-zi,  té-ké)  V.  a.  Purger  d'hypo- 
thè4ues  :  Déshypothéquer  un  immeuble. 

DESIDERATA  D.  m.  pi.  Linguist.  V.  desideratdm. 

DÉSIDÉRATIF,  IVE(du  lat.  rfesirfermm,  désir)  adj .  Gramm. 
Qui  exprime  l'idée  de  désir  :  Le  conditionnel  a  souvent  une 
valeur  désidérative.  (Peu  usité.) 

DESIDERATUM  {dé-zi-dé-ra-tom'  —  mot  lat.  qui  signifie 
chose  désirée)  n.  m.  Ce  qui  manque,  ce  qui  reste  à  trouver 
ou  à  résoudre  :  La  paix,  voilà  le  desideratum  du  progrès. 

Il  PL  Des  DESIDERATA. 

Desideri  (Ippolito),  missionnaire  et  jésuite  italien,  né 
à  Pistoie  en  1684,  mort  à  Rome  en  1733.  Il  se  rendit  au 
Thibet,  où  il  arriva  en  17i6,  après  avoir  passé  par  Surate, 
Delhi,  Lahore,  Cachemire  et  le  Boutan.  Il  s'aliéna  l'esprit 
des  missionnaires  capucins,  qui  obtinrent  son  rappel  en 
1727.  Il  vint  se  justifier  à  Kome.  mais  on  ne  lui  donna  pas 
l'autorisation  de  retourner  au  Thibet.  Ses  manuscrits  sont 
au  Collège  de  la  propagande.  Il  a  traduit  le  Kangiar  de 
Zoubaka,  livre  religieux  du  Thibet  en  108  volumes. 

DesidERIO,  sculpteur  italien,  né  à Settignano  (Toscane) 
en  1-12S,  mort  à  Florence  en  1464.  Il  reçut  presque  enfant 
les  leçons  de  Donatello,  se  perfectionna  par  l'étude  dos 
œuvres  de  ce  célèbre  maître,  et  acquit  un  talent  aussi 
éminent  que  précoce.  On  doit  à  cet  artiste  des  bas-re- 
liefs placés  dans  la  galerie  de  Florence,  les  belles  sculp- 
tures de  l'autel  du  Saint-Sacrement  à  Saint-Laurent,  la 
chaire  de  l'église  de  Badda  près  de  Florence,  la  statue  do 
boisdelaiT/aae/emeà  Santa-Triuita;  mais  son  chef-d'oeuvre 
est  le  magnifique  mausolée  de  Carlo  Marsuppinï,  qu'il  éleva 
dans  l'éghse  de  Santa-Croce,  et  qui  est  regardé  comme  un 
des  plus  beaux  morceaux  de  la  sculpture  florentine  au 
XV*  siècle.  Ce  monument  est  également  remarquable  par 
la  richesse  de  l'mvcntion  et  par  le  fini  de  l'exécution. 

DesideRIUS  (saint).  V.  Didier  (saint). 
DÉSIGNATEUR  {gn  mil.)  n.  m.  Antiq.  rom.  Nom  par 
lequel  on  désignait  plusieurs  fonctionnaires. 

—  Encycl.  Au  théâtre,  le  désignateur  conduisait  les 
spectateurs  à  leurs  places  marquées  par  un  numéro  au- 
quel correspondait  celui  de  la  tessèi'e  distribuée  d'avance. 
Aux  jeux  du  cirque,  le  dési^nateur  était  un  officier  de  po- 
lice qui  prenait  les  dispositions  nécessaires  et  distribuait 
les  prix.  Enfin,  on  appelait  «  désignateurs  u ,  dans  les  céré- 
monies funèbres,  ceux  qui  ordonnaient  les  convois,  fai- 
saient marcher  chacun  à  son  rang,  organisaient  et  pré- 
sidaient les  jeux  funèbres  dont  ils  étaient  aussi  les  juges. 
Ils  commandaient  au  personnel  subalterne  préposé  aux 
funérailles,  avec  lequel  il  ne  faut  pas  les  confondre.  Ils 
marchaient  entourés  de  licteurs  et  de  massiers  portant 
des  faisceaux  que  l'on  déposait  ensuite  sur  les  lits  de  pa- 
rade, dressés  en  l'honneur  de  la  déesse  Libitine.  Ces  dési- 
gnateurs étaient  choisis  par  les  consuls,  et  leurs  fonctions 
étaient  honorées. 

DÉSIGNATIF,  IVE  {gn  mil.  —  du  lat.  designatus,  dési- 
gné) adj.  Distinotif,  qui  désigne  spécialement  :  La  faux 
est  l'emblème  désignatif  de  la  mort. 

DÉSIGNATION  (gna-si  [gn  mil.])  n.  f.  Action  de  dési- 
gner, de  signaler  une  chose  par  une  indication  spéciale  : 
Za  désignation  rfe  la  demeure  est  essentielle  dans  les  exploits 
d'huissier. 

—  Dénomination,  appellation  :  Personne  connue  sous  telle 

DÉSIGNATION. 

désigner  {gn  mil.  —  lat.  designare  ;  du  préf.  de,  et  de 
signare.  marquer)  v.  a.  Indiquer,  faire  reconnaître  par 
une  indication  spéciale  :  Les  Égyptiens  nÈsiaNMEi^T  iéler- 
nitépar  la  figure  d'un  serpent  gui  se  mord  la  queue,  il  Etre  le 
signe,  la  marque  de  :  La  fraîcheur  du  teint  désigne  la  santé. 
Il  Assigner,  choisir  :  Aiif/iw^e  désigna  Tibère  pour  son  suc- 
cesseur. II  Signaler,  appeler  l'attention  sur  :  Action  qui 
désigne  un  nomme  à  l'admiration  publique. 

—  Dénommer,  servir  à  appeler  ;  Le  nom  d'Hébreux  dé- 
signa d'abord  toute  la  branche  de  l'émigration  de  Tkaré  qui 
traversa  l'Euphrate.  (Renan.) 

Désigné,  ée  part.  pass.  du  v.  Désigner. 

—  HiSt.  rom.  Consuls,  Tribuns  désignés.  Nom  que  por- 
taient les  consuls  et  les  tribuns  élus,  jusqu'au  moment 
do  leur  entrée  en  fonction. 

Se  désigner,  v.  pr.  Etre  désigné  :  Objets  différents  qui 
SE  DÉSIGNENT  par  le  même  nom.  il  Se  signaler,  se  mettre  en 
avant  :  Le  mérite  se  désigne  de  lui-même  a  l'attention. 

—  Syn.  Désigner,  indiquer,  marquer.  Désigner,  c'est 
faire  connaître  par  un  signe,  c'est  faire  penser  à  une 
chose  au  moyen  d'une  autre  chose  qui  la  rappelle.  Jn- 
diguer,  c'est  dire  où  est  l'objet,  montrer  dans  quelle  di- 
rection i!  se  trouve,  mettre  sur  la  voie  pour  le  trouver. 
Marquer  a  une  valeur  beaucoup  plus  précise  :  c'est  dis- 
tinguer une  chose  de  toutes  les  autres,  la  mettre  sous  les 
yeux  et  la  faire  positivement  reconnaître. 

—  Désigner,  assigner.  V.  assigner. 

DÉsnNÉS  n.  ra,  pi.  Tribu  d'arachnides  dipneumones  tu- 
bitôlalres,  famille  des  agélénidés,  renfermant  le  seul  genre 
desis,  remarquable  par  ses  mœurs  sous-marines.  —   Dn 

DÉSIINÉ. 

DÉSILLUSION  n.  f.  Porte  de  l'illusion  :  L'expérience 
amène  la  désillusion. 

DÉSILLUSIONNANT  (si-o-nan),  ANTE  adj.  Qui  désillu- 
sionne, qui  est  propre  à  désillusionner. 

DÉSILLUSIONNEMENT  (zi-o-ne-man)  n.  m.  Perte  de 
l'illuriion  ;  action  '|i-  m-  ■l'-^illusionner  :  La  vie  la  plus  éthérée 
n'a-t-elle  pas  ans  A  .\..s  ui  silldsionnkments ?  (E.  Sue.) 

DÉSILLUSIONNER  {zi-o-né)  v.  a.  Faire  perdre  ses  illu- 
sions â:  A«  yf'-rtté  qui  nous  DÉSILLUSIONNE e.ç(  souvent  cruelle. 
Désiilusionné,  ée  part.  pass.  du  v.  Désillusionner. 

—  Substantiv.  :  Le  nombre  des  désillusionnés  grossit 
chaquf  jour. 

Se  désillusionner,  v.  pr.  Perdre  ses  illusions. 

DÉSIMA,  îlot  artificiel  du  Japon,  dans  la  mer  de  Corée, 
situé  devant  la  ville  de  Nangasaki.  (Les  Hollandais  y 
possédèrent  longtemps  une  factorerie.) 

DÉSINCAMÉRATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  désincamô- 
rcr  :  Prononcer  la  dusincamération  d'une  province. 

DÉSINCAMÉRER  (^change  le  second  ^en  è  (levant  une  syl- 
labe muette  :  Je  détincamère.  Qu'ils  désincamèrent  ;  excepté 


au  fut.  do  l'ind.  et  au  cond.  prés.  :  Je  désincamérerai.  Tu 
désincamérerais)  v.  a.  Annuler  Tincamération  do  :  Le  duc 
de  Parme  arma  contre  le  pape  pour  désincambrer  son 
bien.  (Volt.) 

DÉSINCORPORATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  désincor- 
porer  ;  renvoi  de  troupes  qui  avaient  été  réunies  momen- 
tanément à  un  corps  :  La  désincohporation  des  bataillons 
de  guerre. 

DÉSINCORPORER  v.  a.  Détacher,  éliminer  du  corps  : 
Désincorporbr  des  troupes. 

DÉSINCRUSTANT  {stan)  n.  m.  Substance  que  l'on  mé- 
lange à  l'eau  d'un  générateur  à  vapeur,  ou  à  l'eau  dali- 
raeutatiou  do  ce  générateur,  et  qui  empêche  la  formation 
et  Tadliérence  du  tartre  sur  les  parois  internes  de  la  chau- 
dière. (La  plupart  de  ces  produits  sont  à  base  d'alun.) 

DÉSINORUSTATION  {sta-si}  n.  f.  Action  de  désincruster, 
d'ôter  les  incrustations,  il  Action  d'empôcher  la  formation 
du  tartre  à  l'intérieur  des  chaudières  à  vapeur,  ou  de  s'op- 
poser au  dépôt  des  sels  calcaires  sur  les  parois  des  géné- 
rateurs, dépôts  qui  ont  une  action  corrosive  très  marquée 
sur  les  tôles. 

DÉSINCRUSTER  (sté)  V.  a.  Oter  les  incrustations  de. 

DÉSINCULPATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  désinculper  : 
La  DÉsiNcuLi'ATioN  d'un  accusé. 

DÉSINCULPER  V.  a.  Dégager  d'une  inculpation,  cesser 
d'inculper  :  Désinculper  un  accusé. 

DÉSINENCE  (nanss  —  du  lat.  desinere,  finir)  n.  f.  Gramm. 
Dernières  lettres  ou  dernières  syllabes  d'un  mot  :  // 
faut  éviter  d'employer  de  suite  plusieurs  mots  ayant  la 
mhne  désinence,  h  Terminaison  qui  exprime  les  flexions 
d'un  mot. 

—  Bot.  Terminaison  des  organes  ou  parties  d'organes. 

—  Encycl.  Gramm.  Il  y  a  deux  sortes  de  désinences  : 
les  désinences  casuelles,  qui,  dans  la  déclinaison  des  noms, 
servent  à  marquer  non  seulement  les  cas,  mais  encore  lo 
genre  et  le  nombre  ;  et  les  désinences  pej'sonnelles,  qui,  dans 
la  conjugaison  des  verbes,  indiquent  les  personnes  et  aussi 
la  voix  et  lo  temps. 

DÉSINENTIEL,  ELLE  [nan-si-èl')  adj.  Gramm.  Qui  ter- 
mine un  mot  :  Les  voyelles  nasales  sont  les  lettres  harmo- 
niques desinentielles  tes  plus  usitées.  (G.  Fallot.)  n  Qui 
a  des  désinences,  des  terminaisons  variables  suivant  les 
cas,  les  nombres,  los  personnes  :  Langues  desinentielles. 
Formes  desinentielles. 

DÉSINFATUATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  désinfatuer; 
résultat  de  cette  action  ;  La  dé  siN  fat  dation  d'un  sot  est 
une  œuvre  à  peu  près  impossible. 

DÉSINFATUER  V.  a.  Guérir  de  son  infatuation  :  Désin- 
fatuer un  sot. 

Se  désinfatuer,  v.  pr.  Etre  désinfatué,  perdre  son  infa- 
tuation. 

DÉSINFECTANT  {fèk'-tan),  ANTE  n.  et  adj.  Se  dit  des 
substances  ou  des  agents  qui  désinfectent,  qui  sont  propres 
à  désinfecter  :  Le  chlore  est  désinfectant,  est  un  désin- 
fectant. 

—  Fig.  Ce  qui  détruit  la  corruption  des  mœurs  :  Le  ma- 
riage est  un  desinfectant.  (L.  Veuillot.) 

—  Encycl.  Les  désinfectants  détruisent  ou  masquent 
tout  germe  morbide  ou  toute  odeur  désagréable.  Ils  sont 
mécaniques  ou  chimiques:  mécaniques,  comme  le  feu,  la 
ventilation,  ou  les  corps  inertes  (terre,  charbon,  suie, 
argile,  chaux  éteinte  pulvérisée)  qui  font  masse  avec  les 
gaz  méphitiques  et  les  emprisonnent,  ou  encore  ceux  qui, 
comme  les  essences,  résines,  goudrons,  déguisent,  par  leur 
plus  forte  odeur,  celle  d'agents  désagréables;  chimiques, 
comme  les  acides  qui  neutralisent  les  alcalis  en  se  com- 
binant avec  eux,  les  alcalis  qui  font  de  même  avec  les 
acides,  les  solutions  salines  de  fer,  de  zinc,  de  cuivre  et 
de  plomb  qui  absorbent  certains  corps  neutres.  Le  désin- 
fectant chimique  agit  en  détruisant  ou  s'incorporant  au 
corps  à  détruire  ou  à  neutraliser,  qu'il  s'agisse  de  la 
conservation  d'un  produit  commercial,  d'une  substance 
alimentaire  ou  d'une  action  antiseptique,  thérapeutique 
ou  antimicrobienne. 

Le  lait  de  chaux,  la  chaux  vive,  l'eau  oxygénée, 
l'ozone,  le  sublimé  (bichlorure  de  mercure),  l'iode,  l'acide 
chromique,  le  sulfate  do  cuivre,  le  thymol,  la  potasse  et 
la  soude,  les  acides  azotique,  chlorh'ydrique  ou  sulfu- 
ri(iue,  le  perchlorure  de  for,  l'hyposulfite  de  soude,  l'acide 
phénique,  le  chlorure  de  zinc,  l'acide  borique,  les  per- 
manganates de  potasse  et  de  chaux,  l'azotate  de  potasse, 
le  chlorate  de  potasse,  le  sel  de  cuisine,  l'alun,  l'eau 
camphrée,  l'huile  d'eucalyptus,  etc.,  sont  des  désinfectants 
classés  dans  l'ordre  décroissant,  en  les  supposant  aux 
doses  exigées. 

DÉSINFECTER  {fèk')  V.  a.  Purifier,  purger  de  ce  qui  in- 
fectait :  Désinfecter  de  l'eau,  une 
chambre. 

—  Fig.  Purifier,  soustraire  à  la 
corruption  des  mœurs  :  Le  travail 
peut  DÉSINFECTER  un  peuple  cor- 
rompu. 

Se  désinfecter,  v.  pr.  Etre,  de- 
venir désinfecté. 


Désinfi'ction  {«"âge 
de  laboratoire). 


DÉSINFECTEUR  {{èk')  adj.  m. 
Qui  est  propre  à  désinfecter  :  Ap- 
pareil DÉSINFECTEUR. 

DÉSINFECTION  {fèk'-si-nn)  n.  f. 
Destruction  do  certains  gaz,  do 
certaines  exhalaisons,  des  infini- 
ment petits  pathogènes,  des  odeurs 
méphitiques    ou    désagréables. 

—  Fig.  Action  de  purifier,  de  soustraire  à  la  corruption. 

—  Encycl.  On  emploie  pour  la  désinfection  des  procédés 
divers,  selon  le  but  à  atteindre.  V.  desinfectant. 

La  désinfection  des  locaux  antérieurement  habités  par 
des  malades  atteints  de  maladies  contagieuses  :  scarlatine, 
typhoïde,  variole,  choléra,  est  obligatoire.  Elle  s'effectue 
par  des  grattages,  lavages  des  murs  ou  par  des  fumiga- 
tions d'acide  sulfureux  ou,  plus  fréquemment,  par  des  pul- 
vérisations d'une  solution  antiseptique  (sublimé,  acide 
phénique,  formol,  etc.). 

I^a  loi  du  21  iuillct  1881  oblige  aussi  à  désinfecter  les 
écuries,  les  étables,  voitures  ou  autres  moyens  de  trans- 
port à  l'usage  d'animaux  malades  ou  souillés  par  eux.  Los 


6S8 

enclos,  les  herbages  et  pâtures,  les  conduits  servant  à 
l'écoulement  des  déjections  doivent  être  aussi  être  désin- 
fectés. 

Quand  il  s'ag;it  de  la  désinfection  d'instruments  de  méde- 
cine et  de  chirurgie,  ou  que  Ton 
veut  faire  dos  pansements  asepti- 
ques, on  utilise  la  flamme  (v.  flam- 
bage), les  étuves  à  chaleur  sèche 
où  l'on  place  les  instruments,  les 
pièces  de  pansement,  les  vête- 
ments de  malades. 

Los  industriels  dont  les  éta- 
blissements dégagent  des  va- 
jieurs  ou  des  odeurs  nuisibles, 
doivent  détruire  ou  désinfecter 
ces  vapeurs.  Ils  les  condensent 
ou  les  font  passer  à  travers  des 
foyers  incandescents,  suivant 
qu'ils  ont  afi'airo  à  des  vapeurs 
ou  à  des  gaz.  De  môme  les  eaux 
industrielles  doivent  être  clari- 
fiées. V.   FILTRAGE. 

—  Désinfection  électroly tique. 
La  biélectrolyse,  électrolyse  double  d'un  agent  à  suppri- 
mer en  présence  d'un  corps  chimique,  pouvant  donner 
un  désinfectant  à 
l'état  naissant,  par 
suite  plus  actit,  a 
été  préconisée 
pour  désinfecter 
les  immondices. 
Cette  application 
de  l'électro-chimie 
à  la  désinfection 
(procédé  Hermite) 
s  est  surtout  vul- 
garisée à  Londres 
et  à  Philadelphie. 


Désinfecteur  portatif. 


Etuve  locomobile  pour  désinfection. 


DÉSINFECTOIRE  {fèk'-to-ar')  a.  m.  Lieu  où  l'on  désin- 
fecte. 

DÉSINFLUENCER  (an-sé)  v.  a.  Soustraire  à  une  influence 
dominante  :  Désinfluencer  des  juges. 

DesiNGY,  comm.  de  la  Haute-Savoie,  arrond.  et  à 
30  kilom.  de  Saint-Julien,  près  du  ruisseau  des  Usses,  af- 
fluent du  Rhône;  1.284  hab.  Asphalte,  plâtre.  Vins  blancs 
estimés. 

DESINIT  IN  PISCEM  (mots  latins  signif.  finit  en  queue 
de  poisson).  Au  début  de  VArt  poétique,  Horace  compare 
une  œuvre  d'art  sans  unité  à  un  beau  buste  de  femme  qui 
se  terminerait  en  queue  de  poisson  : 

Desinit  in  piscem  mulîer  formosa  superoe. 

Ces  mots,  soit  en  latin,  soit  en  français,  servent  à  ca- 
ractériser, ouand  il  s'agit  surtout  d'œuvres  intellectuelles, 
les  choses  aont  la  fin  ne  répond  pas  au  commencement, 
les  promesses  magnifiques  qui  n'aboutissent  à  aucun  ré- 
sultat, etc. 

DÉSINSUFFLATION  (su-fla-sî)   n.  f.  Techn.  Opération 

qui  consiste  à  percer  des  boyaux  secs  et  gonflés,  pour 
que  l  air  puisse  s'en  échapper. 

DÉSINTÉGRATEUR  (rad.  désintégrer)  n.  m.  Appareil  à 
moudre  le  blé.  Syn.  batteur,  et  dêmembreur. 

DÉSINTÉGRATION  (si-on)   n.  f.  Action  de  désintégrer. 

DÉSINTÉGRER  v.  a.  Détruire  l'intégrité  de  ce  qui  for- 
mait un  tout,  ruiner  peu  à  peu. 

DÉSINTÉRESSEMENT  {rè-se-man)  n.  m.  Caractère  d'une 
personne  désintéressée;  abnégation  de  l'intérêt  propre  : 
Faire  preuve  de  désintéressement. 

—  Anton.  Calcul,  égoïsme,  individualisme. 
DÉSINTÉRESSEMENT  {rèss-sé)  adv.  D'une  façon  désin- 
téressée, avec  désintéressement.  (Peu  usité.) 

DÉSINTÉRESSER  {rè-sé)  v.  a.  Dégager  ou  satisfaire  les 
intérêts  de  :  Desintéresser  un  associé. 

—  Fig.  Mettre  hors  de  cause  :  Désintéresser  l'amour 
propre,  c'est  délivrer  la  raison  de  sonplus  redoutable  ennemi. 
(Laténa.) 

Dés/n  té  fessé,  ée  part.  pass.  Qui  n'est  pas  intéressé  dans 
une  aflaire. 

—  Qui  n'est  pas  mû  par  l'intérêt,  par  des  motifs  égoïs- 
tes et  personnels  :  Un  flatteur  est  rarement  désinté- 
ressé. 11  Qui  n'est  pas  inspiré,  motivé,  dicté  par  un 
intérêt  égoïste  :  Amitié  désintéressée.  Conseils  désin- 
téressés. 

—  Substantiv.  Personne  désintéressée,  qui  ne  se  laisse 
pas  guider  par  l'intérêt  ;  L'intérêt  est  la  principale  raison 
de  notre  estime  pour  les  désintéressés. 

—  Anton.  Avare,  avide,  cupide,  intéressé. 

Se  désintéresser,  v.  pr.  Dégager  ses  propres  intérêts. 
11  So  dégager  do  toute  préoccupation  d'intérêt. 

—  Se  désintéresser  sur.  Ne  pas  agir  en  vue  de. 
DÉSINTÉRÊT  {té-ré)  n.  m.   Absence  d'intérêt,   indiffé- 
rence. 

DÉSINVERTIR  {vèr')  V.  a.  Art  milit.  Ramener  à  l'ordre 
naturel  qui  avait  été  interverti  :  Désinvertir  des  troupes, 
l'ordre  de  la  marche. 

DÉSINVESTIR  (l'èss)  V.  a.  Art  milit.  Débloquer,  faire 
cesser  l'investissement  de  :  Désinvestik  U7ie  place. 

Se  désinvestir,  v.  pr.  Déposer,  résigner  une  fonction  ;  re- 
noncer à  un  pouvoir. 

DÉSINVESTISSEMENT  {vè-sti-se-man)  n.  m.  Art  milit. 
Aftion  do  désinvestir   :  Le    désinvestiSSEMENT  d'une   ci- 

ladrlU: 

DÉSINVITER  V.  a.  Retirer  l'invitation  qu'on  avait  faite  à. 

DÉSINVOLTE  (ital.  rfismi'o//o  ;  du  préf.  nég.  dis,  et  do 
involio,  enveloppé,  embarrassé;  de  in,  en,  et  de  volto. 
participe  du  verbe  volgere,  formé  irrégulièrement  du  lat. 
volvere,  rouler  [v.  volume].  Disinvolto  signifie  propre- 
ment Qui  n'est  pas  enveloppé,  qui  est  dégagé)  adj.  Qui  a 
lallure  leste  et  dégagée,  qui  a  de  la  désinvolture. 

--  n.ni.  Désinvolture  :  Le  cardiîial  de  Bohan  avait  un 
DÉSINVOLTE  merveilleux.  (Vieux.) 

DÉSINVOLTURE  n.  f.  Allure  aisée,  libre,  dégagée,  déci- 
dée on  inciiio  lâcliéo. 

—  l''i^'.  Aisance,  abandon,  entière  liberté  :  Une  certaine 


639 

ubisiNvoLTURE  datis  le  style,  une  façon  délibérée^  manquent 
i-artment  leur  effet.  (L.  Keybaud.) 

DeSIO,  bourg  dltalio  (Lombardie  (prov.  do  Milan]); 
6.800  hab.  Fabriques  de  tissus  do  soie,  do  laiuo,  do  fla- 
uoUo.  Aux  environs,  villa  Travorsi,  c61ôbre  par  son  parc 
ot  SOS  jardius.  Ku  1277,  les  Visconti  y  roniportùront  une 
victoiru  <|ui  leur  assura  la  souvorainotô  du  Milanais. 

DESIPERE  IN  LOCO  (mots  latins  signil'.  oublier  la  sa- 
gesse a  prupus),  lin  d'un  vers  d'Horace  (liv.  IV,  odo  xi, 
V.  as).  Lo  poùte  donne  co  conseil  à.  Virgile  : 

Misce  stuititiatn  consiliis  hrevem; 
Dulce  est  desipere  in  loco- 

"  Môle  à.  la  sagesse  un  grain  do  folie;  il  est  bon  d'ou- 
blior  quelquefois  la  sagesse.  " 

DÉSIR  (subst.  verbal  de  désirer.  —  L'Acadômio  indique 
que  plusieurs  ôcrivout  ot  que  beaucoup  prononcent  di:siu; 
de  nos  jours,  cette  pronouciatiou  vieillie  a  otè  reprise  par 
los  artistes  du  Théâtre-Français)  u.  m.  Acte  de  l'ànio  qui 
aspire  à  la  possession  ou  à  la  réalisation  dune  chose  : 
Avoir  le  uksir  de  boire,  de  s'enrichir,  tl  Objet  désiré  :  La 
paix  est  mon  seul  désir. 

—  Parti('uliôrem.  Appétit  des  sens  qui  pousse  los  sexes 
l'uQ  vers  l'autre  : 

....  Le  moindre  désir  qui  l'eflleure  de  r.-»ile 
Met  un  voile  de  pourpre  â.  la  sainte  pudeur. 

A,  DE  Musset- 

—  Dr.  anc.  Au  désir  de.  Suivant  qu'il  est  réglé  par  :  Au 
DÉSIR  DK  la  loi,  DE  l'ordoimance. 

—  Encycl.  Philos.  Le  d<!sir  est  une  inclination  consciento 
vers  un  objet  déterminé.  Si  l'on  définit  la  sensibilité  la 
faculté  déprouver  du  plaisir  ou  do  la  douleur,  il  est  im- 

fiossible  de  réduire  le  désir  à  un  phénomène  do  la  sensibi- 
ité,  car  il  contient  quelque  chose  d'éminemment  actif. 
Cela  est  si  vrai  que  bien  des  philosophes  lui  ramènent  la 
volonté.  "  On  entend  par  volonté,  dit  Condillac,  un  désir 
absolu  et  tel  que  nous  pensons  qu'une  chose  désirée  est 
en  notre  pouvoir.  »  Toute  l'école  sensualiste,  sous  toutes 
ses  formes,  reproduit  cette  thèse.  Mais  beaucoup  d'autres 
penseurs,  comme  Aristote,  et,  parmi  les  modernes,  Locke, 
Reid,  Maine  de  Biran,  Cousin,  Garnior,  toute  l'école 
spiritualiste,  se  sont  efforcés  d'établir  la  séparation  des 
deux  phénomènes.  Le  désir,  disent-ils,  peut  porter  sur 
l'impossible,  tandis  que  la  volonté  ne  porte  que  sur  dos 
choses  qui  dépendent  de  nous  :  nous  pouvons  désirer  avoir 
des  ailes  pour  voler,  nous  ne  pouvons  pas  le  vouloir.  Le 
désir  peut  se  borner  à  la  tin  sans  s'adresser  aux  moyens  : 
c'est  ainsi  que  beaucoup  désirent  la  vertu,  ils  l'attendent; 
la  volonté  ne  veut  jamais  la  tin  sans  les  moyens.  Le  désir 
est  souvent  peu  clair,  irraisonné;  la  volonté  est  réfléchie. 
Le  désir,  quand  il  est  violent,  met  l'homme  hors  de  lui, 
lui  ôte  la  conscience  do  soi;  le  plus  haut  degré  d'énergie 
de  la  volonté  est  aussi  le  plus  haut  degré  de  Ta  conscience 
de  soi.  Le  désir  peut  passer  par  tous  les  degrés;  la  voli- 
tion  est  indivisible.  Les  désirs  peuvent  se  présenter  eu 
grand  nombre  en  même  temps  et  être  contradictoires;  la 
volonté  est  unique,  on  ne  peut  vouloir  qu'une  chose  à  la 
fois.  Les  sensualistes  répondent  souvent  qu'il  no  serait  pas 
impossible  de  réduire  ces  différences  entre  la  volonté  et 
le  désir.  Ceux  de  leurs  adversaires,  qui  trouvent  comme 
eux  ces  différences  un  peu  superhcielles,  maintiennent 
qu'entre  le  désir  et  la  volonté  il  y  a  une  distinction  essen- 
tielle :  la  volonté  se  caractérise  comme  une  décision,  un 
choix,  un  consentement:  aucun  de  ces  traits  ne  convient 
au  désir.  Mais  tous  les  philosophes  sont  d'accord  sur  un 
point  :  il  n'y  a  point  do  volonté  qui  ne  soit  accompagnée 
de  désir. 

—  Kelig.  Région  du.  désir.  Dans  leur  cosmologie,  les 
bouddhistes  désignent  quelquefois  sous  le  nom  de  »  région 
du  désir  «  {kàma-loka  ou  kâma-dhâtu)  la  partie  moyenne  do 
l'univers,  située  immédiatement  au-dessus  de  l'enter  (terre 
et  atmosphère),  qui  renferme  les  diverses  résidences  dus 
êtres  soumis  au  pouvoir  des  désirs  sensuels  [kàma  «  amour  n  ) 
ot  revêtus  de  corps  plus  ou  moins  matériels;  ce  sont  : 
celles  des  animaux,  des  démons  affamés  ou  prêtas,  des 
génies  asouras,  des  hommes,  et  les  déva-lokas,  demeures 
des  dieux  inférieurs. 

—  Anton.  Apathie,  inappétence,  indifférence.  —  Crainte. 

DÉSIRABLE  OU  DESIRABLE  (vieilli)  adj.  Quiest  digne 
d'inspirer  lo  désir  :  Les  quatre  choses  les  plus  désikablp:s, 
selon  Alphonse  le  Sage,  sont  :  du  vieux  bois,  du  vieux  vin, 
de  vieux  amis  et  de  vieux  livres.  (Rigault.)  il  Qui  inspire, 
qui  fait  naître  des  désirs ,  en  parlant  d'une  personne  : 
Beaucoup  de  femmes  qui  ne  sont  pas  Jolies  sont  néanmoins 

fort    DÉSIBABLKS. 

Le  désirable  n.  m.  Digne  objet  do  nos  désirs  :  Aris- 
tote définissait  Dieu  la  cause  finale  du  monde,  lk  supi'âme 
DKSittAULK,  le  centre  de  l'aspiration  universelle  des  choses. 
(E.  Saitisot.) 

DÉSIRADE(la),  l'une  des  Antilles  françaises,  et  dos  plus 
petites,  n'ayant  quo  27  kilom.  carrés  do  superficie.  Elle 
fait  partie  de 
la  colonie  fran- 
çaisudolaGua- 
deloupc.  Elle 
est  voisine  do 
la  Pointe-dos- 
Châtcaux,  ter- 
me oriental  do 
la  Grando- 
Terro,  qui  est 
l'une  des  moi- 
tiés do  la  Gua- 
deloupe :  la 
distance  est  do 
10    kilomètres 


0  C  C  A  N 

P^duP^Mord 


Morne  Rou 


Pf'âufifcrâ 


La  Déslrade. 


ii  peino.  La  Désirade,  ainsi  nommée  de  ce  que,  lors  do  son 
«eoond  voyage  (nov.  1193),  Colomb  désirait  do  rencon- 
trer la  torre,  est  une  îletto  d'origine  volcanique,  au  sol 
quoique  peu  calciné  de  12  kilomètres  do  long  sur  3  ou  4 
do  largo,  une  suite  do  raortios  ou  coteaux  dont  lo  jdus 
haut  a  278  mètres;  torro  arido,  mais  de  climat  bion  aéré, 
salubro,  et  qui  produit  lo  moillour  coton  dos  Antilles.  Au- 
cun vrai  port,  pas  de  vraio  rado,  rien  qu'une  petite  anse, 
collo  du  Galet,  »  sujette  à  do  frémionts  raz  do  maréo  »; 
1.400  hab.  {/Jéairadiens,  en;je5.)  La  Désirado  fut  longtemps 
ballottée,  comme  toutos  les  Antilles  françaises,  outro  la 
Franco  et  l'Aiigloterro. 

DÉSIRANT  (m/i),  ANTE  adj.  Qui  désiro. 


DÉSIRÉ  n.  m.  Archéol.  Espôco  do  toilo  do  lin,  on  usage 
au  xvi"  tH  au  xvu'  siècle.  (On  disait,  par  exemple,  une 
■'appo  on  désiré  ou  façon  désiré.) 

DÉSIRÉ  (saint),  évoque  de  Cahors.  V.  DiDii-:a  (saint). 

DÉSIRÉ  (Amable  Courtecuissb,  dit),  acteur  français, 
né  ù.  Lillo  en  182'^,  mort  à  Asnioros  en  1873.  U  étudia  le 
chant  ot  la  déclamation,  joua  en  province,  jjuis  fut  engagé 
on  1857  aux  Bouffes-Parisions  où,  pondant  do  longues  an- 
nées, il  créa  des  rôles  importants,  nolummont  dans  Orphée 
aux  enfers,  Geneviève  de  lirahant,  Flt-ur  de  thé,  la  Timbale 
d'arijent,  etc.  Il  joua  aussi  ù.  l'Athénée,  au  l*alais-Royal 
ot  aux  Variétés.  Ce  joyeux  ot  tin  comique  était  à  la  fois  un 
comédien  d'étudo  et  un  acteur  d'une  désopilante  fantaisie. 

DÉSIRÉE  n.  f.  Planète  télescopique,  n"  344,  découverte 
par  Cliarlois,  en  1892. 

DÉSIRÉE  (Bornardine-Eugénie),  reine  de  Suéde,  néo  à 
Marseille  on  1777,  morte  à  Stockholm  en  1860,  était  la 
tille  d'un  négociant  de  Marseille,  François  Clary.  Sa  .sreur 
aînée,  Julie,  ayant  épousé  Joseph  Bonaparte  en  17'J4,  Na- 
poléon demanda  sa  main,  fut  tiancé  avec  elle,  et  l'aban- 
donna l'année  suivante  pour  épouser  M°"  de  Beauharnais. 
Elle  épousa  (1798)  le  général  Bernadette,  dont  elle  suivit 
la  fortune.  Devenue  maréchale  de  France  (1804)  ot  prin- 
cesse de  Ponte-Corvo,elle  resta  à  Paris  pendant  les  cam- 
pagnes do  son  mari,  ot  y  tint  un  salon  fort  couru.  Après 
un  séjour  d'un  an  à  Stockholm  (I8IO-I8II),  elle  revint 
s'établir  à  Paris  sous  le  nom  de  «  princesse  de  Gothland  n, 
y  reprit  ses  réceptions  et  servit  d'intermédiaire  entre 
Bernadotte  et  Napoléon.  Mais,  lorsque  la  mort  du  roi 
Charles  XHI  (1818)  eut  donné  le  trône  à  Bernadotte,  elle 
dut  aller  résider  dans  ses  Etats.  Couronnée  ou  1829,  Désirée 
passa  le  reste  de  sa  vie  dans  son  pays  d'adoption,  où  elle 
se  rendit  populaire.  Elle  perdit  son  mari  en  1844,  et  assista 
aux  débuts  du  règne  de  son  fils  Oscar. 

DÉSIRÉE  (Pochenet,  dame  Didos,  connue  au  théâtre 
sous  le  nom  de  M"°),  actrice  française,  néo  en  1824,  morte 
à  Paris  en  1860.  EU©  fut  engagée  en  1842  au  Gymnase  où, 
sauf  un  court  passage  au  Palais- Royal,  elle  joua  con- 
stamment. Cette  comédienne,  au  jeu  original  et  charmant, 
fut  très  aimée  du  public  et  obtint  do  vifs  succès,  surtout 
dans  Bébecca  et  Jeanne  et  Jeanneion. 

DÉSIRER  ou  DESIRER  (vieilli)  v.  a.  Souhaiter  la  posses- 
sion ou  la  réalisation  de  :  Dksibek  la  fortune,  la  santé. 
Il  Souhaiter  la  présence  ou  la  naissance  do  :  Heureux  celui 
que  l'on  désire!  Ménage  qui  DÉSiBEi  un  fils. 

—  Particulièrem.  Convoiter  les  faveurs  de  :  C'est  un 
vilain  amant  que  celui  qui  vous  désike  plus  qu'il  ne  vous 
aime.  (Mariv.) 

—  Se  faire  désirer.  Faire  attendre  sa  présence.  11  Laisser 
à  désirer,  Etre  défectueux,  n'être  pas  irréprocliable. 

—  Prov.  :  Cœur  qui  soupire  n'a  pas  ce  qu'il  désire,  Les 
soupirs  que  Ton  pousse  sont  ordinairement  la  preuve  qu'on 
n'est  pas  entièrement  satisfait. 

Se  désirePf  v.  pr.  Etre  désiré  :  Il  n'y  a  rien  qui  SE  dé- 
sire tant  que  la  fortune.  Il  Désirer  la  présence  ou  la  pos- 
session l'un  do  l'autre. 

—  Gramm.  Désirer,  suivi  d'un  infinitif  sans  préposition, 
est  l'expression  simple  d'un  désir  qui  n'a  rien  d  extraor- 
dinaire :  Je  DÉSIRE  le  voir,  l'entendre.  La  préposition  de, 
mise  entre  lo  verbe  désirer  et  l'infinitif  suivant,  annonce 
qu  il  s'agit  d'une  chose  difficile,  indépendante  do  la  vo- 
lonté, ou  quo  le  désir  est  ardent,  plus  qu'ordinaire  :  Si  lo 
chose  était  possible,  tous  les  hommes  DKSlRiiRAiENT  D'avoir 
du  génie. 

—  Syn.  Désirer,  convoiter,  avoirenvie,  etc.  V.  convoiter. 

—  AlLUS.  HIST.  : 

On  ne  peut  désirer  ce  qu'on  ne  connaît  pas. 
Vers  de  Voltaire.  V.  connaître. 

DÉSIREUR  et  DÉSIRECX  [reû),  EUSE  [vieilli]  n.  m.  Qui 
désire  :  Caligula,  iXéron,  ces  désireurs  de  l'impossible. 
(Alex.  Dum.)  [Inus.] 

DÉSIREUX  {reù),  EUSE  adj.  Qui  désire:  Homme  dksi- 
RKUX  de  domination.  Femme  désiheuse  déplaire. 

DÉ3IS  (ziss)  n.  m.  Genre  d'arachnidos  aranéides,  type 
do  la  tribu  des  destinés,  comprenant  des  araignées  do 
taille  moyenne,  lisses,  brunâtres,  couvertes  do  poils,  ot 
qui  vivent  au  bord  de  la  mer  dans  les  régions  tropicales. 

—  Encycl.  Les  désis  font  leur  coque  soyeuse  dans  les 
trous  des  récifs  de  coraux  ot  vivent  de  petits  crustacés 
marins;  à  marée  haute,  ils  restent  submergés;  certains 
paraissent  même  complètement  aquatiques,  comme  los 
areyronètes.  L'espèce  type  du  genre,  desis  maxHlosa, 
haoïto  la  Papouasie  ;  les  "cinq  autres  sont  do  l'Océanio,  do 
la  Malaisie  et  du  sud  do  l'Afrique. 

DÉSISTÂT  {sta)  n.  m.  Dr.  anc.  Svn.  de  désistement, 
d.uis  lo  ressort  du  parlement  de  Toulouse. 

DÉSISTEMENT  {ste-mayi)  n.  m.  Action  do  se  désister; 
a.ru^  par  lequel  on  renonce  à  une  procédure  commencée  : 
Signer  son  désistument.  Envoyer  son  désistement. 

—  Encycl.  Le  désistement  fait  l'objet  dos  articles  402 
ot  403  du  Code  de  procédure  civile.  11  constitue  une  faveur 
accordée  au  demandeur  de  retirer  son  action,  tout  en 
conservant  le  droit  do  la  renouveler;  mais  il  no  dépend 
pas  du  demandeur  seul  :  il  doit  être  accepté  par  lo  défen- 
deur, qui  pont,  s'il  lo  préfère,  suivre  le  procès.  Le  désiste- 
ment se  fait  généralement  par  acte  d'avoué  ;  il  peut  résul- 
ter aussi  d'une  déclaration  faite  à  l'audionco,  dont  lo  tri- 
bunal donne  acte.  Une  fois  accepté,  lo  désistement  a  pour 
('(lots  :  l*  de  remettre  los  choses  au  mémo  état  (ju'avaut 
la  demande  ;  2"  de  mettre  tous  los  frais  à  la  charge  de 
celui  qui  s'est  désisté. 

En  procédure  criminelle,  los  principes  qui  régissent  lo 
désistement  peuvent  se  résumer  ainsi:  V  tout  prévenu 
condamné  pont  so  désister  du  recours  par  lui  formé  contre 
la  sentence  do  condamnation;  2»  lo  ministère  public  ne 
peut  jamais  se  désister,  ni  de  l'action  par  lui  introduite, 
ni  du  recours  par  lui  exercé  contre  la  décision  du  tribu- 
nal ;  3"  lo  désistement  de  la  partie  civile  est  sans  olfet  au 
point  do  vue  de  l'oxorcico  do  l'action  publiouo;  il  n'y  a 
d  .'xccption  ù  cette  règle  qu'on  matière  d'adultère  et  do 
dilfanialioii. 

DÉSISTER  [sté]  (SE)  [du  lat.  desistere,  cesser]  v.  pr.  Faire 
ai:to  do  renonciation  ;  cesser  do  poursuivre  on  justice  :  Sk 
DKSisTKU  d'une  prétention.  Su  DESISTER  d'un  appel. 

DÉSITALIANI3ER  v.  a.  Dépouiller  dos  habitudes,  dos 
miL"urs,  \\ei  la  louriiuro  iUiliennc  :  L'Autriche  n'a  jamais  pu 
DÉsiTALiANisKR  SCS  provinccs  italiennes. 


DESIO   —  DESLANDES 

Desjardins  (Martin  Van  den  rogakrt  ou  Baugakr- 

TEN,  dit),  sculpteur  hollandais,  né  à  Hreda  en  1G40,  mort 
mi  16y4.  Il  so  rendit  ou  France,  fut  royu,  en  1671,  à  l'Aca- 
démie dos  beaux-arts,  dont  ii  devint  recteur  on  IGS6.  La 
statue  équestre  do  Louis  XIV  de  la  place  lioUocour,  à 
Lyon,  et  celle  de  la  place  dos  Victoires,  qui  périront  en 
nys,  étaient  de  lui. 

Desjardins  (Marie-Catherino-Hortenso),  dite 
M""  Villedleu,  fomnie  autour  française,  néo  à  Alonçon 
vers  1G40,  morte  prés  do  «aint-Iiémy-du-Plain  (Marthe) 
on  1083,  ot,  selon  d'autres,  en  ltia2.  Elle  mena  une  vie 
orageuse  et  aventureuse  et  acquit,  de  son  temps,  une 
assez  grande  renommée  par  des  œuvres  où  l'on  trouve 
plus  d'imagination  que  do  corroctiou  dans  lo  style.  Ces 
œuvres  ont  été  réunies,  en  1702,  en  dix  volumes.  On  y 
remarque  surtout  ;  les  Désordres  de  l'amour;  l'ortrait 
des  faiblesses  humaines;  Cléonice;  Carmente;  Galanteries 
grenadines;  les  Amours  des  grands  hommes;  Lysandre; 
Mémoires  du  sérail;  Noutielles  africaines;  les  Exilés  de  la 
cour  d'Auguste  ;  Annales  galantes;  enfin,  deux  tragédies 
jouées  en  1663  ;  Manlius  Torquatus  et  Nitetis. 

Desjardins  (Louis-Josoph-Isnard),  graveur  français, 
né  ot  mort  à  Paris  (1814-1894).  Son  nom  est  devenu  popu- 
laire, à  cause  de  la  découverte  qu'il  lit  de  la  chromotypo- 
graphie, ou  impression  fac-similé,  appelée  aussi  gravure 
Desjardins,  et  qui  produit,  au  moyen  de  quatre  planches 
d'acier  chargées  des  couleurs  nécessaires,  l'aspect  de  la 
peinture  reproduite.  Parmi  ces  gravures,  on  cite  la  Dé- 
claration soufflée,  d'après  Guillemin  (1847);  le  Marché  sur- 
la  plage,  d'après  Auguste  Delacroix  (1850);  les  Chiens  de 
chasse,  d'après  Decamps  ;  un  Paysage,  d'après  Hubert 
(1853);  \a  Marée  descendante,  d'après  Auguste  Delacroix 
(1857);  Dix  ans  après,  du  même,  etc. 

Desjardins  (Jacques-Jules-Abel),  érudit  français» 
né  à  Paris  en  1814,  mort  à  Douai  en  1886.  Il  fut  nommé 
membre  correspondant  de  l'Acadéniio  des  inscriptions. 
Ses  principaux  ouvrages  sont,  outro  sa  thèse  de  doctorat 
sur  l'empereur  Julien  ;  Négociations  diplomatiques  de  la 
France  avec  la  Toscane  (Paris,  1859-1886);  V>e  de  Jeanne 
d'Arc  (1854)  ;  Charles  IX  (1874)  ;  la  Vie  et  l'Œuvre  de  Jean 
de  Bologne  (1883). 

Desjardins  (Ernest-Emile-Antoine),  frère  du  précé- 
dent, historien  français,  né  à  Noisy-sur-Oise  en  1823,  mort 
à  Paris  en  1886.  Professeur  d'épigraphie  et  d'antiquités 
romaines  au  Collège  de  France  en  I886,  il  fut  élu  membre 
de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  en  1875. 
Desjardins  a  publié  un  très  grand  nombre  d'ouvrages, 
dont  quelques-uns  ont  une  valeur  scientifique  considéra- 
ble :  la  Table  de  Pentinger.  d'après  l'original  conservé  à 
Vi'enïie  (1869-1876)  ;  Géographie  de  laGaule,  d'après  la  table 
de  Peutinger  (1870);  les  Antonins  d'après  les  documents 
épigraphiques  (1875).  L'ouvra{^e  le  plus  important  de 
Desjardins  est  sa  Géographie  historique  et  administrative 
de  la  Gaule  ro77ïa(ne  (1876-1885),  l'un  des  plus  remarqua- 
bles monuments  de  l'érudition  française,  malheureusement 
inachevé.  —  Son  fils  Paul  Desjardins,  né  à  Paris  en 
1859,  élève  de  l'Ecole  normale,  puis  professeur  do  rhéto- 
rique au  collège  Stanislas  ot  au  lycée  Michelet,  a  bril- 
lamment collaboré  au  «  Journal  des  Débats  »,  au  »  Fi- 
garo», à  la  «  Revue  bleue  ».  Ecrivain  original,  libéral  et 
spiritualiste,  il  s'est  occupé  de  questions  de  morale  et 
d  éducation,  et  a  été  le  principal  promoteur  de  l'Union 
pour  l'organisation  morale.  Nous  citerons  do  lui  :  Esquisses 
et  impressions  (1888);  le  Devoir  présent  (1892),  petit  livre 
qui  a  fait  grand  bruit,  et  où  l'on  trouve  un  plan  de  conduite 
pour  les  âmes  éprises  d'idéal  ;  le  Devoir  d  aînesse  (1896). 

Desjardins  (Achille-Arthur),  magistrat  français,  né 
à  Dcaiivais  en  1835,  mort  à  Pans  on  1901.  Nommé,  en 
1859,  substitut  à  Toulon,  il  devint  avocat  général  près  la 
Cour  de  cassation,  en  1875.  U  lut  nommé,  en  1882,  mem- 
bre de  l'Académie  des  sciences  morales  ot  politiques.  On 
lui  doit  :  De  l'aliénation  et  de  la  prescription  des  biens  de 
l'Etat,  des  départements,  des  cornmunes,  etc.  (1862)  ;  les  De- 
voirs, essai  sur  la  morale  de  Cicéron  (1865),  couronné  par 
l'Institut:  la  Nouvelle  Législation  de  la  presse  {l&iàl)  ;  les 
Etats  généraux  (1871),  couronné  par  l'institut;  la  Nou- 
velle organisation  judiciaire  (1872);  Traité  de  droit  com- 
mercial maritime  (1878-1890);  Delà  liberté  politique  dans 
l'Etat  moderne  (1894)  ;  P.-J.  Proudhon  (is\>6). 

Desjardins  (Michel-Albert),  écrivain  et  homme  poli- 
tique français,  frère  du  précédent,  né  et  mort  à  Boauvais 
(Oise)  [1838-1897].  Professeur  suppléant  aux  facultés  de 
droit  de  Nancy  et  de  Paris,  iï  avait  publié  quelques  ou- 
vrages, lorsqu'il  fut  élu,  dans  l'Oise,  lo  8  février  1871, 
député  à  l'Assemblée  nationale.  Desjardins  alla  siéger  au 
centre  droit,  dans  lo  groupe  des  orléanistes.  Il  contribua 
à  la  chute  do  Thicrs,  joua  un  rôle  dos  plus  actifs  pondant 
le  gouvernement  du  24-Mai  et  fut  sous-socrétairo  d'Etat  ù. 
l'instruction  publique  (1873),  puis  à  l'intérieur  (1875).  En 
1876,  il  rentra  dans  la  vie  privée.  En  1877,  il  fut  nommé 
professeur  do  législation  ot  de  procédure  criminelle  à  la 
faculté  de  droit  do  Paris,  et  devint,  en  1887,  membre 
libre  do  l'Académie  des  sciences  morales.  Il  a  publié  : 
Essai  sur  les  plaidoyers  de  Démosthène  (1802);  De  l'en- 
seignement du  droit  d'après  liacon  (1865);  le  Pouvoir  civil 
au  concile  de  Trente  (1869);  les. Moralistes  français  du 
XVI'  siècle  ([«"^O);  'traité  du  vol  (I88I)  ;  les  Cahiers  des 
états  généraux  en  f7S9  et  la  législation  criminelle  (1883); 
Code  pénal  russe  (1884)  ;  les  Sentiments  moraux  au  xvi»  siè- 
cle (1880);  Examen  doctrinal:  le  droit  criminel  en  Algérie 
et  dans  les  colonies  (1887)  ;  etc. 

Desjardins  (Antoine),  architecte  français,  né  &  Lyon 
on  isii,  niortonisss.  Elève  de  Duban  à  l'Ecole  des  beaux- 
arts  de  Paris,  il  fut  nommé  architecte  diocésain  et  archi- 
tecte en  chef  do  la  ville  de  Lyon.  En  1853,  Desjardins  exnosa 
le  Portique  de  l'ancienne  abbaye  de  Charlieu  :  on  1859,  Ailar- 
ché  couvert  construit  à  Lyon.  On  lui  doit  do  nombreuses 
restaurations  et  constructions  do  monuments  religieux.  U 
u  publie  :  Monographie  de  l'Hôtel  de  ville  de  Lyon  (1863- 
1871);  Notice  sur  les  antiquités  du  village  de  Vieu-en-Val- 
Jtojney  (1870)  ;  Souvenir  d'un  voyage  à  Jtomc,  la  Catacombe 
de  Saint-Calliste  (1870)  ;  l'Art  des  Etrusques  et  leur  natio- 
nalité (1875)  :  Naples  et  ses  environs  (1875)  :  Itome,  le  mont 
Palatin  (1875);  Florence  (1616);  lîavenne  (islù). 

Deslandes  (^André-François  UouKKAvr),  écrivain  fran- 
çais, né  il  Pondichéry  (Indes)  on  1090.  mort  A  Paris  en  1757. 
Il  fut  commissaire  "de  la  marine  A  Kochefort  ot  A  Brest, 
puis  so  (ixa  A  Paris.  Il  a  écrit  dos  ouvrages  suporliciels, 


DESLANDES 


DESMAZIÉRIE 


mal  digérés,  et  où  l'on  trouve  les  idées  philosophiques 
du  temps.  Nous  nous  bornerons  à  citer  :  Histoire  critique 
de  la  philosophie  (1737)  ;  Essai  sur  la  marine  et  le  commerce 
(1743)  ;  Pygmalion  ou  la  Statue  animée  (1740),  ouvrage 
qui  fut  condamné  par  le  parlement  de  Dijon  ;  l'Optique  des 
7JiŒurs  (1742);  etc. 

Deslandes  (Pierre  de  Lacnat),  directeur  de  la  ma- 
nufacture de  glaces  de  Saint-Gobain,  né  à  Vergoncey, 
près  d'Avranches,  en  1726,  mort  en  1803.  Deslandes  ap- 
porta de  grandes  améliorations  à  la  fabrication  des  glaces, 
supprima  le  soufflage,  perfectionna  le  coulage  de  façon  à 
obtenir  des  produits  d'un  grande  dimension,  substitua 
l'emploi  des  sels  de  soude  à  celui  de  la  soude  brute,  et  in- 
troduisit à  Saint-Gobain  le  douci  et  le  poli,  qui  n'étaient 
précédemment  donnés  qu'à  Paris. 

Deslandes  (Paulin),  auteur  dramatique  français,  né 
en  1806,  mort  en  1866.  D'abord  chanteur  à  l'Opéra-Comi- 
quc,  il  perdit  la  voix  et  il  écrivit  alors  pour  le  théâtre,  le 
plus  souvent  en  collaboration,  de  nombreux  vaudevilles  et 
quelques  drames  et  comédies.  Parmi  ses  pièces,  nous  ci- 
terons :  la  Modiste  et  le  Zorrf  (1833)  ;  l'Ange  gardien  f  1837J. 
qui  eut  un  vif  succès  ;  les  Canuts  (1843)  ;  la  Gamine  (1850); 
la  Peine  du  talion  (1853)  ;  le  Conscrit  de Montrouge  (1857); 
la  Dernière  Grisette  (1864)  ;  etc. 

Deslandes  (Raymond),  auteur  dramatique  français, 
né  à  Yvetot  en  1825,  mort  à  Nice  on  1890.  Il  collabora 
d'abord  à  de  petits  journaux,  puis  se  tourna  vers  le  théâtre 
et  écrivit,  le  plus  souvent  en  collaboration,  un  grand 
nombre  de  vaudevilles,  de  comédies,  etc.,  dont  plusieurs 
ont  eu  du  succès.  Nous  nous  bornerons  à  citer  :  On  dira 
des  bêtises  (1855)  ;  la  Femme  d'un  grand  homme  (1855)  ;  les 
Comédiennes  (1857);  les  Domestiques  (1861);  le  Marquis 
Harpagon  (1862)  ;  un  Gendre  (1866)  ;  Gilberte  (1874). 

DeslandRES  (Adolphe-Edouard-Marie),  organiste  et 
compositeur  français,  né  à  Paris  en  1840.  Il  obtint,  en  1860, 
le  second  grand  prix  de  Rome.  Deslandres,  maître  de  cha- 
pelle et  organiste  de  l'église  Sainte-Mario  des  Batignolles, 
a  beaucoup  écrit  dans  tous  les  genres.  Comme  compositeur 
de  musique  religieuse,  on  connaît  de  lui  un  oratorio;  un 
Stabat  Mater;  une  Messe  solennelle  ;  une  Messe  de  Saint- 
André;  des  recueils  de  cantiques;  deux  recueils  de  mo- 
tets ;  etc.,  puis  deux  cantates  :  la  Barque  brisée  et  la  Ban- 
nière de  Jeanne  d'Arc,  un  Chant  populaire  à  Jeanne  d'Arc, 
des  morceaux  d'orgue  et  de  piano,  de  nombreuses  mélo- 
dies vocales,  etc.  Au  théâtre,  Deslandres  a  donné  les  opé- 
ras-comiques :  Dimayiche  et  Limdi  (1872);  Fridolin  (1875); 
le  Chevalier  Bijou  (1876)  ;  le  Baiser  (1884). 

Deslauriers,  dit  Bruscambille,  comédien  fran- 
çais. V.  Bruscambille. 

DESLONGCHAMPSIA  [dê-lon-chan-psi  -—  de  Deslong- 
champs,  natural.  franc.)  n.  f.  Paléont.'  Genre  de  mollusques 
gastéropodes  prosobranches,  famille  do  lissurellidés,  com- 
prenant des  coquilles  patelliformes,  à  crochet  subcentral, 
fossiles  dans  le  terrain  jurassique.  (L'espèce  type  du  genre 
est  la  deslong rhampsia  Eugenii.) 

DÈS  LORS  loc.  adv.  V.  DÉS. 

Deslts  (Charles  Collinet,  dit),  littérateur  et  auteur 
dramatique,  né  et  mort  à  Paris  (1821-1885).  Il  fut  pen- 
dan' quelques  années  acteur  en  province,  puis,  en  1846, 
se  mit  à  rcrire  des  nouvelles,  des  romans  et  des  pièces  de 
théâtre.  Jeslys  avait  de  la  verve,  do  l'imagination  et  savait 
susciter  l'émotion  et  l'intérêt,  tout  en  restant  dans  les  don- 
nées morales.  Il  fut  d'une  extrême  fécondité.  Parmi  ses 
récits,  nous  c.terons  :  les  Bottes  vernies  de  Cendrillon 
(1849);  le  Millionnaire  (1852);  Rigobert  le  rapin  (1854)  ;  les 
Compagnons  de  minuit  (1857);  la  Marchande  de  plaisirs 
(1S60)\  les  JJcits  de  la  grève  {\^Q2);  le  Canal  Saint-Martin 
{1862)  ;  les  Compères  du  roi  (1867)  ;  la  Maison  du  bon  Dieu 
(1875);  le  Capitaine  Minuit  (1880);  etc.  Deslys  a  écrit  pour 
le  théâtre  des  livrets  d'opéras-comiques  et  des  drames  : 
le  Pont  rouge  (1858);  le  Casseur  de  pierres  (1867);  etc. 

DESMACELLE  ou  DESMACELLA  {déss,  sel')  n.  f.  Genre 
d'époQges  fibreuses  halichondrines,  famille  des  macido- 
nidés.  comprenant  des  formes  massives  ou  ramifiées  dont 
la  charpente  est  constituée  par  des  corpuscules  siliceux 
et  des  spicules  droits  ou  courbes.  (L'espèce  type  est  la 
desmacella  pumilio,  du  golfe  du  Mexique.) 

DESMAGIDON  (dèss,  si)  n.  m.  Genre  d'épongés,  type  de 
la  famille  des  desmacidonidés ,  comprenant  des  formes 
habitant  la  Méditerranée  et  dont  la  charpente  est  com- 
posée de  spicules  en  trident.  (On  peut  prendre  comme 
exemple  de  ce  genre  le  desmacidon  caducum,  des  côtes 
d'Algérie.) 

DESMACIDONIDÉS  {dèss,  si-do)  n.  m.  pi.  Famille 
d'épongés  fibreuses,  sous-ordre  des  halichondrines,  com- 
prenant des  formes  massives  ou  ramifiées,  dont  les  spi- 
cules siliceux  sont  mobiles.  (Les  genres  principaux  aes 
desmacidonidés  sont  :  desmacelle,  desmacidon ,  esperia, 
mtjxilla.)  —  Un  DESMAcinoNiDÉ. 

Desbsahis  (Joseph-François-Edouard  de  Corsembleu), 
poète  français,  né  à  SuUy-sur-Loire  on  1722,  mort  à  Paris 
en  1761.  Il  débuta  dans  les  lettres  sous  les  auspices  de  Vol- 
taire, se  fit  connaître  par  des  poésies  i"ugitivos,agréableset 
fracieuses.  et  écrivit  pour  le  théâtre  des  petites  comédies, 
ont  une,  le  Billet  perdu  ou  l' Impertinent,  en  vers,  fut  jouée 
en  1750  avec  succès,  bien  qu'elle  manque  d'action  et  d'in- 
trigue. Une  des  meilleures  productions  de  ce  poète  aima- 
ble, est  le  Vot/age  de  Saint-Germain  ou  Vo>/age  d'Epône. 
une  édition  à  pou  près  complète  des  Œuvres  de  Desmahis 
a  paru  à  Paris  en  1778. 

DesMAISEAUX  (Pierre),  critique  et  historien  français, 
né  on  Auvergne  en  1666,  mort  à  Londres  en  1745.  Il  s'était 
réfugié  dans  cette  ville  après  la  révocation  de  l'édit  de 
Nantes,  et  y  était  devenu  secrétaire  de  la  Société  royale. 
On  a  de  lui  :  Vie  de  Saint-Evrrmond  (1711)  ;  Vie  de  Uayle 
(1722);  Vie  de  Boileau-Despréaux  (1712);  Life  of  John 
Haies  ami  Chillingworth  fi719).  II  a,  en  outre,  éaité  les 
Œuvres  diverses  df  //a y^e  (1727-1731)  et  les  Lettres  de  Bayle, 
publiées  sur  If.s  originaux  (1729).  Mais  c'est  son  édition  des 
Mélangea  curieux' de  Saint-Evremond  (1706)  qui  est  son 
meilleur  titre  littéraire. 

DESMAN  (dèss)  a.  m.  Genre  do  mammifères  insecti- 
vores, famille  dos  talpidés,  tribu  des  myogalinôs,  compre- 
nant des  animaux  de  moyenne  taille,  vivant  au  bord  dos 
eaux  comme  les  loutres,  «lont  ils  ont  Ja  fourrure. 


Desman  des  Pyréuées, 


—  Encvcl.  On  connaît  deux  espèces  de  desmans  :  la  plus 
grande  [myogale  mosckata)  ou  desman  musqué,  grosse 
comme  un  fort  écu- 
reuil, brune,  habite  la 
Russie  méridionale  et 
orientale  ;  la  plus  petite 
{myogale  Pip-enaica)  vit 
dans  les  Pyrénées.  Le 
desman  musqué  est 
chassé  pour  sa  four- 
rure; il  possède  sous 
la  queue  des  glandes 
musquées  très  odoran- 
tes. Les  mœurs  des 
desmans,  qui,  parleurs 
formes  extérieures,  rappellent  les  musaraignes,  sont  celles 
de  ces  animaux  et  des  rats  d'eau;  ils  vivent  d'insectes 
aquatiques  et  de  petits  poissons.  A  l'époque  tertiaire  (mio- 
cène), l'habitat  du  desman  de  Russie  s'étendait  jusqu'en 
Angleterre. 

DESMANTHE  {dèss)  n.  f.  Genre  de  légumineuses  mimo- 
sées.  (Les  desmanthes  [environ  8  espèces  habitant  l'Amé- 
rique] sont  des  plantes  herbacées  ou  suffrutescentes,  à 
feuilles  bipinnées,  dont  les  fleurs  sont  groupées  en  capi- 
tules pauciflores.) 

DESMANTHODIUM  {dèss,  di-om')  n.  m.  Genre  de  com- 
posées-radiées  voisin  des  hélianthes.  (Les  desmanthodium 
sont  de  grandes  herbes  glabres,  à  feuilles  opposées,  habi- 
tant le  Mexique,  dont  les  fleurs  forment  de  petits  capi- 
tules, groupés  en  glomérules  ou  eu  corymbes.) 

Desmarais  (Régnier),  littérateur  et  grammairien 
français.  V.  Régnier. 

Desmarchais  (le  chevaher  Renaud),  navigateur  fran- 
çais de  la  première  moitié  du  xviii"  siècle.  11  commanda 
à  dîtférentes  reprises  des  vaisseaux  de  la  compagnie  des 
Indes.  De  1724  à  1726,  il  visita  les  côtes  de  la  Guinée  et  la 
Guyane,  en  recueillant  des  observations  et  des  documents 
do  tout  genre,  qu'il  communiqua  ensuite  au  P.  Labat. 
Grâce  à  ces  documents,  ce  dernier  a  publié,  en  1730  : 
Voyage  du  chevalier  Desmarchais  en  Guinée^  dans  les  îles 
voisines  et  à  Cayenne  (1730). 

DESMARELLA  {dèss,  reV)  n.  m.  Genre  de  protozoaires 
flagellâtes,  comprenant  des  formes  voisines  des  codosiga, 
et  réunies  en  colonies  moniliformes,  où  les  individus  sont 
accolés  latéralement  sur  une  seule  rangée.  (Les  desma- 
rella  vivent  dans  les  eaux  salées  de  l'Angleterre.) 

Desmares  (Toussaint-Gui-Joseph),  oratorien,  prédi- 
cateur et  écrivain  français,  né  à  Vire  en  1599,  mort  en 
1669.  II  prêcha  avec  une  telle  ardeur  les  doctrines  jansé- 
nistes qu'on  lui  interdit  la  chaire  (1643).  Envoyé  en  1653 
à  Rome,  pour  défendre  ces  doctrines,  il  prononça  à  ce 
sujet  un  long  discours  devant  Innocent  X,  sans  parvenir 
à  faire  triompher  sa  cause,  retourna  en  France,  fut  con- 
traint do  se  cacher,  et  mourut  chez  le  duc  de  Liancourt, 
où  il  s'était  réfugié.  On  a  de  lui  plusieurs  écrits  do  contro- 
verse et  son  Discours  sur  la  grâce  efficace,  prononcé  en 
1653  devant  Innocent  X. 

Desmarest  (Nicolas),  physicien,  géologue  et  miné- 
ralogiste français,  né  à  Soulaines  (Champagne)  en  1725, 
mort  en  1815.  Fils  d'un  pauvre  maître  d'écolo  de  village, 
il  publia,  en  1753,  sur  la  question  de  savoir  si  l'Angleterre 
et  la  France  avaient  été  autrefois  réunies,  un  mémoire 
qui  le  fit  connaître  du  monde  savant.  11  faut  citer  aussi 
son  Dictionnaire  de  géographie  physique;  ses  remarques 
sur  les  basaltes  et  sur  diverses  autres  roches  dont  il  a 
démontré  l'origine  ignée  ;  sa  carte  minéralogique  et  géolo- 
gique de  l'Auvergne,  etc. 

Desmarest  (Anselme-Gaétan),  zoologiste  français, 
né  à  Paris  en  1784,  mort  à  Alfort  en  1838-  Professeur,  en 
1815,  à  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort,  où  il  occupa  succes- 
sivement les  chaires  de  zoologie,  d'anatomie  et  de  bota- 
nique, membre  de  1  Académie  de  médecine,  membre  cor- 
respondant de  l'Académie  des  sciences,  il  a  laissé  quelques 
travaux  descriptifs,  dont  le  plus  important  est  la  hlamma- 
logie  (1820-1822).  —  Son  fils,  Eugène  Desmarest  (1816- 
1889),  a  été  aide-naturaliste  à  la  chaire  d'anatomie  compa- 
rée du  Muséum  d'histoire  naturelle  et  secrétaire,  pendant 
plus  de  trente  ans,  do  la  Société  cntomologique  de  France. 
11  a  laissé  quelques  mémoires  sur  les  insectes. 

DESMARESTIE  {dé,  ré-stl  —  de  Desmarels.  n.  pr.)  n.  f. 
Genre  d'algues  marines,  de  la  famille  des  sporochnoïdées, 
tribu  des  mélanospermées.  Y.  fucds. 

Desmarets  (Jeani,  avocat  général  au  parlement  de 
Paris,  né  vers  1312,  supplicié  à  Paris  en  1383.  II  joua  un 
rôle  important  dans  les  luttes  civiles  de  la  guerre  de 
Cent  ans,  lutta  contre  Robert  le  Coq  et  les  partisans  de 
Charles  le  Mauvais,  soutint  le  duc  d'Anjou  contre  les  ducs 
de  Berry  et  de  Bourgogne.  II  rendit  à  la  cause  royale  les 
plus  grands  services.  Charles  VI,  à  l'instigation  de  ses 
conseillers,  le  fit  arrêter  et  condamner  au  dernier  supplice 
comme  fauteur  de  troubles  et  do  séditions. 

Desmarets  (Samuel),  en  lat.  Maresius,  théologien 
protestant,  né  à  Oisemont  (Picardie)  en  1599,  mort  à  Gro- 
ningue  en  1673.  Consacré  au  synode  de  Charenton,  eu 
1620,  il  fut  attaché  à  l'Eglise  do  Laon,  à  celle  do  Falaise, 
en  Champagne,  puis  à  celle  de  Saumur.  Il  accepta,  en 
1643,  une  place  de  pasteur  à  Groningue,  où  la  chaire  d'his- 
toire ecclésiastique  lui  fut  donnée  bientôt  après.  C'est  lu 
qu'il  mourut.  Parmi  les  104  volumes  qu'il  a  écrits,  et  qui 
sont  complètement  oubliés,  nous  citerons  :  Collegium  theo- 
logicum  sive  Brève  systema  unirersse  theologise  (1645;  réim- 
primé et  augmenté  en  1649, 1656, 1662,1673);  Apo/o^ianowi.s- 
simapro  S.  Augustino,  Jansmio  et  jansenistis  coritra  po7iti- 
ficem  et  jesuitas  (1654);  la  Sainte  Bible  française  (1669), 
accompagnée  do  notes. 

Desmarets  (Henri),  compositeur  français,  né  à  Paris 
(-■n  1662,  mort  â  Lunéville  en  1741.  Il  fit  représenter  à 
l'Opéra  :  Didon  {Ï&QZ)  ;  Circé  (1694);  Théogène  et  Chariclée 
(1695);  les  Amours df-  M omus  (1695);  Vénus  et  Adonis  (1697); 
les  Fêtes  galantes  (1698);  Iphiqénie  en  Tanride  (1704).  Ce 
dernier  fut  terminé  par  Campra,  l'ami  de  Desmarets, 
celui-ci  ayant  dû  s'exiler  de  France  à  la  suite  d'un  ma- 
riage clandestin.  Réfugié  en  Espagne,  il  devint  maître  do 
chapoUo;  puis  il  se  rendit  ù  J>unéville,  où  le  duc  do  Lor- 
raine le  nomma  surintendant  do  sa  musique.  C'est  seule- 
mont  sous  la  Régence  que  Dosmarots  put  fairo  déclarer 


Desmarets  de  Salnt-Sorlin. 


660 

son  mariage  valable.  Il  reparut  alors  une  dernière  fois  à 
l'Opéra,  avec  un  ouvrage  intitulé  :  Henaud  ou  la  Suite 
d'Armide  (1722). 

Desmarets  (Charles),  chef  de  la  police  sous  le 
Consulat  et  l'Empire,  né  à  Compiègne  en  1763,  mort  en 
1S32.  Il  a  laissé  des  Mémoires  publiés  en  1833. 

Desmarets  DE  Saint-Sorlïn  (Jean),  littérateur 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1596-1676).  Il  étudia  non  seu- 
lement les  lettres,  mais  encore  la  musique,  la  peinture  et 
l'architecture.  Une  adroite  flatterie  à  l'adresse  de  Riche- 
lieu lui  valut  la  faveur  du  ministre.  Membre  de  l'Académie 
française  dès  sa  formation, 
Desmarets  on  fut,  en  outre, 
pendant  quatre  ans,  le  pre- 
mier chancelier.  Il  écri- 
vit une  tragédie  :  Aspasie, 
œuvre  médiocre,  mais  qui 
réussit  avec  éclat  (1636). 
Richelieu,  enchanté  de  ce 
triomphe ,  voulut  qu'il  lui 
fît  chaque  année  une  pièce 
semblable.  De  là  ces  œuvres 
théâtrales,  qui  ne  sont  re- 
marquables que  par  leur 
médiocrité  :  Scipion  l'Afri- 
cain, M  irame,Roxane, XvL^x- 
comédies  ;  les  Visionnaires, 
comédie  ;  Erigone,  tragi- 
comédie  en  prose  (1639); 
Europe,  pièce  allégorique. 
Mirame,  dont  le  cardmal 
avait  indiqué  le  sujet  et  à 
laquelle  il  travailla,  dit-on, 
lui-même.  Une  autre,  les 
Visionnaires,  eut  un  succès  inouï,  dû  aux  nombreuses 
allusions  que  l'on  y  vit  contre  les  femmes  célèbres  de 
l'époque.  Desmarets  contribua  à  la  composition  de  la  fa- 
meuse Guirlande  à  Julie,  ofl'erto  à  M""  d'Angennes. 

Richelieu  le  nomma  conseiller  du  roi,  contrôleur  de  l'ex- 
traordinaire des  guerres,  secrétaire  général  de  la  marine 
du  Levant.  A  partir  de  1645,  Desmarets  passa  de  l'excès 
du  relâchement  à  la  dévotion  la  plus  vive.  Cette  conver- 
sion s'opéra  pendant  qu'il  écrivait  son  poème  de  Clovis  ou 
la  France  chrétienne ,  en  vingt-six  chants  (1657),  poème 
médiocre.  Il  composa  dans  le  même  esprit  les  poèmes  do 
Marie  Magdelcine  ou  le  Triomphe  de  la  grâce  (1669)  et 
Esther.  Son  traité  :  De  la  comparaison  de  la  langue  et  de 
la  poésie  française  avec  la  grecque  et  la  latine  (1670),  ouvrit 
la  «querelle  des  anciens  et  des  modernes».  Desmarets,  dont 
les  idées  de  réforme  hantaient  le  cerveau  malade,  en  vint  à 
se  croire  appelé  à  combattre  les  jansénistes  de  Port-Royal, 
par  haine  desquels  il  se  jeta  dans  le  camp  des  jésuites.  Il 
rêva  la  formation  d'une  milice  sacrée,  de  144.000  hommes , 
qui,  sous  les  ordres  du  roi  Louis  XIV,  marcherait  à  une 
croisade  universelle  contre  l'impiété  et  l'hérésie.  Il  fit 
condamner  au  bûcher  un  fou,  Simon  Morin,  qui  se  croyait 
le  fils  de  Jésu.s-Christ. 

Desmarets  mourut  dans  la  maison  du  duc  de  Richelieu, 
dont  il  faisait  partie  comme  intendant.  Il  laissait  plus  de 
quarante  ouvrages,  dont  aucun  ne  lui  a  survécu. 

Desmarres  (Louis-Auguste),  médecin  français,  né  à 
Evreux  en  1810,  mort  à  Neuilly  en  1882.  Il  fit  faire  d'im- 
menses progrès  à  l'oculistique,  pratiqua  le  premier  l'iri- 
dectomie,  joignit  à  une  grande  habileté  dans  son  art  une 
inépuisable  charité,  et  eut  la  gloire  d'avoir  De  Graefe 
pour  élève.  Son  principal  ouvrage  est  :  Traité  théorique 
et  pratique  des  maladies  des  yeux  (Paris,  1854-1858). 

DESMARTUS  {dèss,  tuss)  n.  m.  Genre  de  protozoaires 
radiolariens,  famille  des  zygartidés,  comprenant  des  ani- 
malcules marins,  dont  on  connaît  quelques  espèces  habi- 
tant le  Pacifique  nord. 

Desmasures  (Louis),  en  latin  Masurius,  poète  fran- 
çais, né  â  Tournay  vers  1510,  mort  vers  1580.  Protégé 
par  le  cardinal  Jean  de  Lorraine,  par  le  cardinal  Du 
Bellay,  puis  secrétaire  de  Catherine  de  Danemark,  du- 
chesse de  Lorraine,  près  de  laquelle  il  vécut  à  Nancy, 
il  embrassa  le  protestantisme  et  se  réfugia  en  Allemagne. 
Plus  tard,  il  rentra  en  Lorraine  et  devint  ministre  à 
Metz,  à  Sainte-Marie-aux-Mines  et  à  Strasbourg.  On  a 
de  lui,  outre  des  traductions  en  vers  de  Virgile,  des  Psau- 
mes de  David,  des  Echecs  de  Jérôme  Vida  :  Chant  pastoral 
sitr  le  parlement  de  France  (1559);  David  combattant,  triom- 
phant et  fugitif,  tragédies  saintes  (\Sô5);  Eglogue  sur  l'en- 
fance de  Henri  du  Pont,  fils  premier-né  de  Charles,  duc 
de  /,orra/ïi(;(1566),  et  diverses  poésies  latines  réunies  sous 
le  titre  de  :  Ludovici  Masurii  poemata  (1579). 

DESMATODON  {dtss)  n.  m.  Genre  de  mousses,  intermé- 
diaire entre  les  trichostomum  et  les  barbula. 

—  Encycl.  Ce  sont  des  plantes  petites  et  délicates,  à 
peine  ramifiées,  caractérisées  par  la  réunion  à  leur  base 
des  dents  du  péristome  (d'où  le  nom);  elles  vivent  sur  la 
terre  et  les  rochers,  dans  les  lieux  humides  et  froids, 
particulièrement  dans  les  Alpes,  où  elles  atteignent  la 
limite  des  neiges  éternelles. 

DESMATODONTOÏDÉ,  ÉE  {dèss  —  de  desmatodon,  et  du 
gr.  eidos.  forme)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  à  un  desmatodon. 

—  n.  f.  pi.  Groupe  de  mousses,  ayant  pour  type  le 
genre  desmatodon.  —  Une  desmatodontoÏdée. 

DesMAZE  (Cliarles-Adrien),  magistrat  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Saint-Quentin  en  1820,  mort  à  Paris  eu  1900. 
Entré  en  18i5  dans  la  magistrature,  il  fut  attaché  au  mi- 
nistère de  l'intérieur  comme  directeur  de  la  sûreté  géné- 
rale, et  exerça  ces  fonctions  jusqu'en  1860.  Il  fut  nommé 
juge  d'instruction  au  tribunal  de  la  Seine,  et,  en  18G5, 
conseiller  à  la  cour  de  Paris.  On  doit  à  Desmaze  des  ou- 
vrages sur  l'archéologie  et  les  beaux-arts,  parmi  lesquels  : 
La  Tour,  peintre  du  mi  Louis  XV  (1853);  le  Parlement 
de  Paris  (1859);  te  Châlelet  de  Paris  (1863):  P.  Bamus,  sa 
vie,  ses  écrits,  sa  mort  (1864);  les  Pénalités  anciennes  : 
stipplices,  prisons,  etc.  (1866);  ta  Sainte-Chapelle  du  Palais 
de  Justice  de  Paris  (1872);  les  Métiers  de  Paris,  d'après 
les  ordonnances  du  Châtelet  (1873);  les  Communes  et  la 
romuté  (1876);  l'Université  de  Paris,  1200-1815  (1876); 
l'Œuvre  du  peintre  La  Tour,  avec  trente  photographies 
(1877);  Histoire  de  la  médecine  légale  en  France  d'après 
les  lois,  registres  et  ari'èts  criminels  (1880);  etc. 

DESMAZIÉRIE  {dé-ma,  rt)  n.  m.  Genre  de  lichens  du 
Pérou,  à  apothécies  épaisses,  subpédicullées,  latérales  ou 


661 

terminales,  portant,  on  dessous,  des  appendices.  (Cos 
Ucliens  sont  fruticuleux,  do  forme  variable,  ponctués  do 
noir  extôrituiromont.) 

DESMA2IÈRES(.U'an-Baptiste-Honri-Josoph),  botaniste 
français,  no  a  Lillo  on  18G2,  a  réuni  iino  ricno  collection 
de  cryptogames,  qui  est  au  Muséum  de  Paris. 

DESMBCTA3IE  {(lé-stnèlc',  zî  —  du  gr.  desrnos,  ligament, 
et  cklasis,  extension)  n.  f.  Distension  ou  extension  dos  li- 
gaments. 

DesmichELS  (Louis-Alexis,  baron),  général  français, 
né  dans  les  Basses-Alpes  on  1779,  mort  à  Paris  on  18-15. 
Entré  au  service  à  quinze  ans  comme  volontaire,  il  fit  les 
campagnes  d'Italie  et  d'Kgypte,  et  fut  nommé  colonel  à 
Esslmg  (1809).  Il  se  distingua  ensuite  en  Espagne  et  en 
Italie,  sous  le  prince  Etigôno,  qui  le  nomma  général  do 
brigade;  lo  litre  no  lui  fut  confirmé  qu'on  1823.  Resté  on 
demi-solde  sous  la  Restauration,  il  reçut,  en  1831,16  com- 
mandement du  Finistère,  qu'il  échangea,  en  1833,  contre 
celui  de  la  province  d'Oran.  Il  commença  par  battre  trois 
fois  Abd-el-Ivader  et  par  s'nmparer  d'Arzew  et  do  Mosta- 
ganem  ;  mais  il  eut  la  faiblesse  do  signer,  avec  Abd-el- 
Kader,  un  traité  (févr.  iS3t)  dont  les  clauses  publiques 
étaient  fort  honorables,  mais  dont  une  partie  secrète  re- 
connaissait à  l'émir  des  privilèges  excessifs.  Rappelé,  pour 
ce  fait,  par  Drouet  d'Erlon  (1834),  Desmichels  fut  nommé, 
en  1835,  inspecteur  général  do  la  cavalerie. 

Desmichels  (Ovide-Chrysanthe),  historien  français, 
né  au  Val  (Var)  en  1793,  mort  en  1866.  Il  entra,  en  1812,  à 
l'Ecole  normale  et  occupa  plusieurs  postes  universitaires 
importants.  On  a  de  lui  une  Histoire  générale  du.  moyen 
âge  (1827),  qui  fut  longtemps  classique. 

DESMIDE  ou  DESMIDIE  {dès.'!,  di)  n.  f.  Bot.  Genre  d'al- 
gues, habitant  les  eaux  douces  stagnantes,  qui  a  donné 
son  nom  à  la  famille  des  dcsmidiées, 

DESMIDIÉES  (dèss)  n.  f.  pi.  Bot.  Famille  d'algues,  de 
l'ordre  des  chlorophycèes.  —  Une  desmidêe. 

—  Encycl.  Les  desmidiées  (desmide,  pédiastre,  cos- 
marc,  staurastre,  clostèro,  etc.),  sont  des  algues  vertes 
et  microscopiques  qui  habitent  les  eaux  douces,  limpides 
et  dormantes,  surtout  les  flaques  où  vivent  des  sphaignes, 
sur  lesquelles  elles  se  fixent  fréquemment. 
Leurs  cellules,  isolées  ou  réunies  en  fila- 
ments, contiennent  du  sulfate  de  calcium 
et  sécrètent  extérieurement  une  sorte 
de  gaine  muqueuse  ;  souvent,  elles  sont 
divisées  en  deux  segments  symétriques 
par  un  étranglement  médian  ;  elles  sont 
animées  d'un  mouvement  propre  qui  les 
porte  vers  la  lumière.  Elles  se  multiplient 
par  déduplication  :  une  cloison  se  forme 
au  niveau  de  l'étranglement  ;  puis  chaque 
moitié  de  la  cellule  initiale  se  complète 
en  produisant  contre  la  cloison  une  nouvelle  moitié,  symé- 
trique de  la  première,  de  telle  sorte  que  les  deux  moitiés 
de  la  cellule  nouvelle  soient  d'âges  difi"érents.  Elles  se 
reproduisent  par  isogamie  :  deux  cellules,  s'étant  rappro- 
chées, et  ordinairement  disposées  en  croix,  émettent  deux 
protubérances  qui  se  fusionnent;  les  deux  protoplasmes 
s'épanchent  dans  le  canal  qui  se  gonfle,  et  se  conjuguent 
en  un  œuf  :  celui-ci,  en  germant,  se  divise  en  deux  moi- 
tiés, qui  se  développent  en  doux  thalles  distincts. 

DESMIDOCRINUS  {dèss,  nuss)  n.  m.  Genre  d'échino- 
dermos  crinoïdes  eucrinoïdes,  famille  des  carpocrinidés, 
comprenant  dos  encrines  à  cinq  bras,  divisés  dès  la  base 
en  plusieurs  branches  simples  et  articulées.  (Les  desmido- 
crinus  sont  fossiles  dans  le  silurien  supérieur  de  Scandi- 
navie.) 

DESMIDOPHORE  ou  DESMIDOPHORUS  (dèss,  russ)  n.  m. 
Genn'  .1  iiisf<  m^s  ^Nil.-i.pi.rrs  rh ynchophores,  famille  des 
curi;uliijnid''s,  triKu  'les  irhypun- 
nés,  comprenant  des  charançons 
à  rostre  médiocre,  roliuste,  peu 
arqué,  à  corps  écailleux.  (Les 
desmidophores  sont  do  taille 
moyenne,  bruns  ou  noirs  tache- 
tés do  jaune  et  do  gris,  avec  des 
tubercules  ou  des  poils  sur  les 
élytres.  On  en  connaît  une 
vingtaine  d'espèces  asiatiques  et 
quelques-unes  de  Madagascar.) 

DESMID0RCHI3  n.  m.  Bot.  Syn. 

de  BODCKROSIB. 


DESMAZIÉRES   —   DESMOULEA 


Desmidophore 
(gr.   de   moitié). 


DESMINE  (dèss)  n.  f.  Silicato 
hydraté  naturel   do   potasse,  de 
soudo  et  do  chaux,  appartenant  à 
la  classe  des  zéolithos.  Il  Nom  par  lequel  on  désigne,  on 
Allemagne,  la  stilI)ito. 

DESMIOGNATHE  {dèês  —  du  gr.  desmios,  lié,  et  fjnaihos, 
mâchoire)  adj.  et  n.  m.  Monstre  double  chez  lequel  à  un 
sujet  principal  est  unie,  sous  lo  cou,  une  tôte  parasite  liée 
seulement  par  dos  parties  mollos. 

DESMIOSPERMÉES  (dr.'is.  spèr')  n.  f.  pi.  Bot.  Série  d'al- 
gues do  la  familln  des  fioridées,  qui  comprend  les  coral- 
linêcs,  les  c/iondrccs,  les  rhodoméiées,  etc.  —  Une  dks.mio- 
srKKMtii:. 

DESMIPHORE  ou  DESMIPHORUS  (dèss,  t'uss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  roléoptèros,  type  de  la  tribu  dos  desmi- 

Î)horinés,  comprenant  des  formes  robustes,  à  antennes 
onguos.  [Los  dosmiphores  sont  de  taille  moyenne;  on  on 
connaît  une  vingtaino  d'espèces,  qui  habitent  les  régions 
chaudes  do  l'Amérique  du  Sud  :  desmiphora  korticollis 
(Brésin.] 

DESMIPH0RINÉ3  {d('$s)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  co- 
Iéoptèr(^s  longicfirru^s,  famille  dos  cérambycidés,  voisine 
dos  lamiinés,  et  caractérisée  par  les  cavités  cotyloïdos 
dos  pattes  intermédiaires  ouvertes,  celles-ci  non  ochan- 
créos.  (Los  desmiphorinés  sont  do  taille  moyenne,  allon- 

fés,   hérissés   do    poils    fins  disposés    on   faisceaux;    ils 
abitont  l'Amérique  et  comprennent  les  trois  genres  :  des- 
mipfiorp.  pyrracitf,  terchtrtes.)  —  Un  desmiphoriné. 

DESMITE  (déns  —  du  gr.  dcsmos,  lion)  n.  f.  En  T.  do 
méd.,  Inflammation  des  ligaments. 

DESMOCARPE  (dèss)  n.  m.  Section  du  genre  cadahn, 
dans  lu  lamillndos  napparidées,  comprenant  les  espèces  à. 
fouilles  trifoliées  ot  corolloa  dipétalos. 


DESMOCÈRC  {dèss,   sèr')  n.   m.  Genre  do  coléoptères 

longicorncs,  dont  l'ospôco  unique  habite  les  Etats-Unis. 

DESMOCHÈTE  (drss,  kèt')  Tï.  f.  Gonro  do  sous-arbrissoaux, 
di)  l;i  lainilli'  dis  ;imaranthacéos,  originaire  do  l'Asio  et  do 
l'Afrique  in>pica!n. 

DESMOCHÉTÉ,  ÉE  {dèss^  ké)  adj.  Bot.  Qui  rossomblo  à 
uiio  dcsmocliètn. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  la  famille  des  amaranthacéos,  ayant 
pour  type  le  genre  desmochélc.  —  Une  nivSMOciiÈTÉE. 

DESMOCHŒNUS  {dtss,  h'é-miss)  n.  m.  Genre  de  cypéra- 
céos,  voisin  dos  scirpus,  habitant  la  Nouvello-Zélando. 

—  Encycl.  L'espèce  typO:  lo  desmochœnus  sph-atis,  est 
une  plante  remarquable,  à  grand  chaume  issu  d'un  rhizome 
écailleux  ot  ligneux;  les  feuilles,  nombreuses,  sont  rudes 
et  à  bords  tranchants;  l'inflorescence,  de  la  longueur  do 
la  main,  est  formée  d'épiUets  insérés  on  spirale  autour  do 
la  tige. 

DESM0CLADU3  {dàss,  diiss)  n.  m.  Genro  de  rostiacées, 
habitant  l'Australie.  (Les  desttwcladus  sont  des  herbes  à 
rhizome  horizontal  et  écailleux,  à  chaumes  arrondis,  munis 
de  larges  gaines,  avec  un  soûl  épi  aux  rameaux  fertiles.) 

DESMODE  (dèss)  n.  m.  ZoOl.  Genre  do  chéiroptères  phyl- 
lostomes,  dont  le  type  est  le  desmode  roux,  originaire  du 
Brésil. 

DESMODÈRE  (dèss)  n.  m.  Zool.  Genre  do  coléoptères 
longicornes,  dont  l'unique  espèce  varie  de  couleur  (noir, 
rouge  OU  brun)  et  habite  le  Brésil. 

DESMODIB  {di)  0.  f.,  DESMODE  OU  DESMODION  {dèss) 
n.  m.  Genre  de  plantes  légumineuses. 

—  Encycl.  Les  desmodies  (desmodium),  appartenant  à  la 
tribu  des  légumineuses  papilionacées-hédysarées,  sont 
des  herbes  ou  des  sous-ar- 
brisseaux dont  la  gousse  se 
divise,  comme  celle  des  sain- 
foins, en  une  série  d'articles 
monospormes  et  indéhis- 
cents; leurs  feuilles  sont  or- 
dinairement trifoliolées,  avec 
deux  folioles  latérales  sou- 
vent très  petites.  La  plupart 
des  espèces,  très  nombreuses 
(plus  de  trois  cents),  sont  tro- 
picales. Le  trèfle  ou  sainfoin 
oscillant  {desmodium  gyrans) 
est  une  plante  bisannuelle 
du  Bengale,  haute  d'environ 
1  mètre,  remarquable  par  les 
mouvements  spontanés  de 
ses  feuilles  :  quand  la  plante 
est  exposée  à  une  tempéra- 
ture d  au  moins  22",  chacune 
des  deux  petites  folioles  laté- 
rales tourne  lentement  au- 
tour de  sa  base,  de  manière 
A    décrire    un    tour   complet  Deimodie. 

dans  un  temps  qui  varie  entre 

deux  et  cinq  minutes,  tandis  que  la  grande  foliole  reste 

immobile. 

DESMODYNIE  {dèss.  7\î  —  du  gr.  desmos,  ligament,  et 
o</.v?u\ douleur)  n.  f.  Méd.  Douleur  dans  les  ligaments. 

DESMOGNATHES  {dèss)  n.  m.  pi.  Division  d'oiseaux, 
établie  par  Huxley^  et  renfermant  les  formes  chez  les- 
quelles les  maxillaires  et  les  palatins  sont  unis  directe- 
ment ou  par  l'intermédiaire  d  ossifications  de  la  cloison 
nasale,   le  vomer  manquant  ou  restant  rudimentaire.  — 

Un   DESMOGNATHB. 

DESMOGOMPHES  {dèss,  qonf)  u.  m.  pi.  Zool.  Famille 
d'infusoires  rotifères  à  mâchoires  en  étrier  sur  lequel  sont 
étendues  les  dents  qui  sont,  par  suite,  arrêtées  par  la  base 
et  le  sommet.  —  Un  desmogomphe. 

DESMOGRAPHIE  (^f}5.9,  fî  —  àw  gr.  desmos,  ligament,  et 
grapheiu,  décrire)  n.  f.  Anat.  Description  des  ligaments. 

Des    Moines,    rivière    des    Etats-Unis    d'Amérique, 

baignant   la  partie  septentrional»  de   l'Etat  d'Iowa.  Elle 

Prend  sa  source  dans  un  groupe  de  lacs  situés  dans 
Etat  do  Minnesota  et,  après  un  cours  de  700  kilomètres. 
se  jette  dans  le  Mississipi.  Elle  est  navigable  sur  la  moitié 
de  son   parcours. 

Des  Moines,  villedesEfats-Unis(Etatd'Iowa),  sur  la 
rivière  Des  Moines;  50.000  hab.  Commerce  considérable. 
Beaux  édifices,  capitolo  luxueux,  hôtel  de  ville,  opéra,  uni- 
versité, etc.  Capitale  de  l'Etat  dlowa. 

Desmolets  (Pierre-Nicolas),  littérateur  oratorien  et 
éiliteur  français,  né  et  mort  à  Paris  (1078-1760).  Il  devint 
bibliothécaire  de  l'Oratoire,  et  publia  plusieurs  compila- 
tions, fort  utiles  à  ceux  qui  s'occupent  d'histoire  litté- 
raire. On  a  de  lui  :  Nouvelles  littéraires  (1723  et  1724)  ;  Con- 
tinuation des  Mémoires  de  littérature  et  d'histoire  de  Sa- 
lengre  (1726-1731),  avec  l'abbé  Goujet;  Recueil  de  pièces 
d'histoire  et  de  littérature  (1731),  avec  l'abbé  Granet. 

DESM0L0GIE  {dèss,  Ji  —  du  gr.  dcsrnos,  lien,  et  logos, 
traité)  n.  f.  Anat.  Etude,  traité  des  ligaments. 

DESMOMYAIRES  {déss',  mi-èr')  n.  m.  pi.  Ordre  de  tuni- 
riors  thaliacés,  comprenant  les  salpes  proprement  dits, 
formes  cylindriques,  aplaties,  munies  de  zones  musculaires 
parallèles  ou  croisées,  et  d'un  manteau  épais.  (Une  seule 
famille  com^)oso  l'ordre  dos  dosmomyairos,  celle  dos  sal- 

pidés.)  —    /   Il    hKSMOMYAIKE. 

Desmonceaux,  oculiste,  né  et  mort  a  Paris  (173-i- 
1806).  11  entra  dans  les  ordres,  s'occupa  des  maladies  dos 
yeux  ot  imagina  divers  remèdes.  Grâce  à  uno  pension  que 
lui  fit  Louis  XVI,  il  put  donner  gratuit*^mont  ses  spéci- 
fiques. Son  principal  ouvrage  est  un  Traité  des  maladies 
dfis  geux  et  des  oreilles  (1786). 

DESMONCUS  {dèss,  knss)  ou  DESMONQUB  (dèss-monk') 
n.  m.  Gonro  do  palmiers  américains,  do  la  tribu  des  co- 
coïnées.  (Les  desmoncus  ont  la  tigo  grêle,  à  port  do  roseau, 
souvent  grimpante;  les  feuilles  à  longues  gaines,  épi- 
neuses lo  plus  souvent,  pennées;  spadicos  axillaires.  Los 
quatorze  espèces  connues  habitent  lo  Mexi(|Uoot  lo  Brésil.) 

Desmond  (comtes  de),  ancienne  famille  irlandaise, 
qui  eut,  au  ninyon  ftgo,  uno  influenco  et  uno  puissance 
considérublos,  ôt  dont  on  avait  coutumo  do  dire,  on  An- 


gleterre :  a  Gagner  lo  comto  do  Desmond  à  la  causo 
royale,  c'est  se  rendre  maître  sans  peine  du  Munster  tout 
entier.  »  Les  principaux  membres  do  cette  famille  sont  : 
Maurice  Fitztiiomas,  créé  comto  do  Desmond  ou  1329.  Il 
appuya  Edouard  III  contre  l'Ecosse  f  1335),  puis  se  révolta 
et  devint  lo  chef  du  parti  do  la  noblesso  anglaise  néo  on 
Irlande,  qui  résista  à  main  arméo  aux  prétentions  sur  l'Ir- 
lande des  Anglais  nés  on  Angleterre.  [Battu  par  Ralph 
d'Ufford  (1310),  il  reçut  son  pardon  on  1349  ot  fut  vice-roi 
d'Irlande  de  1355  à  1356];  — Geralh  Fitzgerald,  -l"  comto 
do  Desmond,  fils  du  précédent,  justicier  d'Irlande  en  U67, 
et  qui  fut  un  dos  agents  les  plus  dévoués  de  la  causo  royale 
dans  le  Munster  ;  —  Thomas  Fitzgerald,  8"  comte,  né  vers 
1126,  mort  en  H68,  qui  fut  adjoint,  en  14G3,  au  duc  de  CÎa- 
ronco  dans  le  gouverncmont  do  l'Irlande.  [H  appuya  vive- 
ment l'opposition  de  Warwick  au  mariage  d'Edouard  IV, 
encourut  ainsi  la  haino  d'Elisabeth  et  fut  impliqué  dans 
un  complot  irlandais.  Jugé  .sommairement,  il  fut  exécuté 
à  Drogheda,  le  14  février  1468];  —  Jamks  Fitzjoiin  Fitz- 
GiiRALD,  14"  comte,  lequel  se  lança  dès  153iidans  la  révolte 
du  comté  d'j  Thomond.  [Poursuivi  à  outrance  par  Prey,  il 
dut  faire  sa  soumission,  et  même  renonça  à  la  suprématie 
du  papo  en  1540.  Il  en  fut  récompensé  par  de  hauts  em- 
plois, et  mourut  lo  27  octobre  1558];  —  Gerald  Fitzge- 
rald, 15"  comto,  né  au  commencement  du  xvi*  siècle, 
mort  on  1583.  [U  entra  en  lutte  avec  ses  voisins,  dès  qu'il 
eut  succédé  à  son  pèro  (I55S),  et  s'attaqua  surtout  au 
comte  d'Ormondo.  Le  gouvernement  anglais  dut  le  tenir 
éloigné  d'Irlando  jusqu'en  1564.  Dès  son  retour,  il  reprit 
les  hostilités  contre  Ormonde.  Une  grande  bataille  eut  lieu 
sur  les  bords  de  la  Black-Water.  Elisabeth  fit  comparaître 
les  deux  comtes  devant  elle  et  leur  imposa  un  arrangement 
qui  fut  bientôt  violé.  Desmond,  en  1579,  se  souleva  pour 
secourir  un  corps  do  troupes  envoyé  par  Philippe  II  et 
menacé  par  les  forces  royales.  U  fut  défait  et  traqué 
comme  uno  béto  fauvo  sur  son  propre  territoire,  que  ses 
ennemis  transformèrent  en  désert.  Fait  prisonnier  A  plu- 
sieurs reprises,  il  réalisa  d'audacieuses  évasions.  Il  fut 
enfin  surpris  dans  le  bois  de  Glanaginty  par  quelques  sol- 
dats qui  lui  tranchèrent  la  tête.  Le  titre  de  <■  comte  de 
Desmond  »,  passé  un  moment  dans  la  famille  des  comtes 
de  Denbigh,  est  aujourd'hui  éteint.] 

DEEMONOTE  ou  DESMONOTA  {dèss)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  phytophages,  famille  des  chrysoméli- 
dés,  tribu  des  cassidinés,  comprenant  des  cassides  amé- 
ricaines, dont  on  connaît  une  trentaine  d'espèces.  (Les 
desmonotes  sont  de  taille  petite  ou 
moyenne  ;  les  angles  postérieurs  de 
leur  corselet  sont  recourbés  en  arrière 
et  embrassent  la  base  des  élytres;  leur 
coloration  est  ordinairement  métal- 
lique.) 

DESMONQUE  n.  m.  Bot.  V.  desmon- 
cus. 

DESMOPATHIE  {dèss,  tl  —  du  gr.  des- 
mos,  lien,  et  pathos,  douleur)  n.  f.  Mala- 
die des  ligaments. 

DESMOPHYLLUM   {dèss,    lom')   n.  m.  (grf  a'^fo'isî. 

Genre  danthozoaires  madréporaires,  fa- 
mille des  turbinolidés,  tribu  des  turbinolioés,  comprenant 
des  polypiers  pierreux,  fixés  par  une  large  base  et  dépour- 
vus de  columelle,  (Les  desmophyllnm  vivent  en  diverses 
mers  \desmophyllum  costatum  (Méditerranée)],  ou  sont  fos- 
siles dans  les  terrains  crétacés  et  terti^iires.) 

DESMORRHEXIE  {dèss,  rè-ksî  —  du  gr.  desmos,  liga- 
ment, et  rhêxis,  rupture)  n.  f.  Pathol.  Rupture  ou  déchi- 
rure des  ligaments. 

DESMOSCOLÉCIDÉS  {déss,  si-dé)  n.  m.  pi.  Groupe  de 
vers  nématodes  aberrants,  comprenant  de  petites  formes 
marines  renflées,  paraissant  cerclées  de  bourrelets  sail- 
lants d'où  naissent  des  soies  disposées  par  paires.  (Les  des- 
moscolécidés  progressent  sur  le  dos,  et  avancent  au  moyen 
de  leurs  soies  par  des  mouvements  qui  rappellent  ceux  des 
chenilles  arpenteuses.  Les  principaux  genres  sont  desmos- 
colex  et  trichoderma,  qui  habitent  les  mers  d'Europe.)  — 

Un    DESMOSCOLÉCIDK. 

DESMOSCOLEX  {dèss,  lékss)  n.  m.  Genre  do  vers  néma- 
todes, type  du  groupe  des  aesmoscolécidés,  comprenant 
de  petits  animaux  marins  à  sexes  séparés,  et  possédant, 
chez  les  femelles,  deux  soies  ventrales  très  longues  (Los 
desmoscolex,  qui  vivent  parmi  les  algues,  sont  blanchâ- 
tres et  presque  microscoiiiquos.) 

DESMOSTACHYS  {déss,  sta-kïss)  n.  m.  Genre  de  map- 
piées,  habitant  l'Afrique  tropicale  et  Madagascar.  (Les 
desmostacht/s  sont  des  arbustes  grimpants,  à  feuilles 
membraneuses  ou  coriaces,  à  petites  fleurs  en  épis  lâches.) 

DESMOTOMIE  {dèss,  mi  —  du  gr.  desmos,  lien,  ot  tomè^ 
section)  n.  f.  Anat.  Dissection  des  ligaments. 

DESMOTRICHUM  n.  m.  Bot.  Syn.  deDKNDROBiON. 

DESMOTROPIE  {d'ss,  pi  —  du  gr.  desmos,  lien,  et  iropos, 
changement)  n.  f.  Propriété  on  vertu  de  laquelle  uno  mo- 
lécule chimique  peut  passer  d'un  équilibre  à  un  autre  par 
une  migration  intérieure  de  ses  atonies. 

—  Encycl.  En  général,  une  molécule  chimique,  édifice 
en  équilibre,  représente,  après  avoir  été  engagée  dans  une 
réaction,  un  nouvel  équilibre,  proche  parent  du  premier; 
mais,  dans  certains  cas,  des  diltérences  considérables  entre 
l'état  initial  et  l'état  final  sont  observées  :  c'est  ainsi  que 
les  cyanures  dérivant  do  l'acide  cyanhydriquo  (CAzH) 
donnent,  on  réagissant  sur  les  iodurôs  alcooliques,  tantôt 
des  nitriles(R-CaAz),  tantôt  des  carbylamines  (C@Az-R) 
il  faut  admettre,  pour  expliquer  ces  faits,  que  l'atomo 
d'hydrogène  do  la  molécule  (CAz  II),  tantôt  est  lié  au  car- 
bone (II-CaAz), tantôt  à  l'azote  (CsAz- II),  pour  donner 
uno  forme  ou  l'autre  selon  les  réactifs;  cos  corns  sont 
dits  tautomères  :  ils  répondent  â  uno  seule  foruuilo  sous 
certaines  circonstances  extérieures  bien  déterminées; 
celles-ci  venant  à  se  modifier,  ta  migration  do  Ihydro^èno 
a  lieu;  le  corps  tautomôre  est  dit  alors  changer  détat 
desmoiropique. 

DESMOTROPIQUE  {dèss,  pik')  adj.  Qui  résulte  do  la 
dcsmotropio  :  Utat  desmotroi'IQL'K. 

DESMOULEA  {dess,  U'-a)  n.  f.  Sous-gonro  do  nasses 
(mollusques  gastéropodes),  comprenant  les  espèces  &  co- 
quille globuleuse,  épaisse,  épiderniéo,  à  spire  courte  ot 
conique,  à.  bouche  ovale.  (Los  desmoutea  habitent  les  mora 


DESMOULINS   —  DESOPILANT 


Camille  DesmoulÎDS. 


chaudes  [desmoulea  pinguis  {Sénégal}],  ou  sont  fossiles 
dans  les  terrains  tertiaires  [desmoutea  conglobata],  etc.) 

Desmoulins  (Laurent),  poète  satirique  français,  né 
au  xv=  siècle,  mort  vers  1525.  Il  était  prêtre  à  Chartres. 
On  a  de  lui  un  ouvrage  en  vers,  intitulé  Cathoîicon  des  ma- 
ladvisez,  autrement  dit  le  Cymetiére  des  malheureux  (Lyon, 
1512),  satire  dirigée  contre  les  i^Tognes,  les  paresseux, 
les  avares,  les  simoniaques,  et  écrite  en  style  aussi  coloré 
que  virulent;  la  Dêploration  de  la  feue  royne  de  France,  à 
1  occasion  de  la  mort  d'Anne  de  Bretagne  (1514). 

Desmoulins  (Lucie-Simplice-Cami7/e-Benoist),  publi- 
ciste  et  homme  politique  français,  né  à  Guise  (Aisne) 
en  1760,  mort  à  Paris  en  1794.  Il  fut,  au  collège  Louis-le- 
Grand,  le  camarade  de  Robespierre,  et  entra,  en  1785,  au 
barreau  de  Paris.  Un  léger  bégayement  l'empêcha  de  rem- 
porter les  succès  que  méritaient  sa  prompte  intelligence, 
sa  vive  imagination,  ses  idées  généreuses  et  son  talent 
d'écrivain.  La  Révolution  allait  lui  permettre  d'utiliser  ces 
précieuses  qualités.  Il  en  annonce  l'approche  dans  une  pre- 
mière brochure,  la  Philosophie  du  peuple  français  (1788^; 
il  en  hâte  la  marche  en  appelant  aux  armes  la  foule  réunie 
dans  le  jardin  du  Palais-Royal  et  agitée  par  la  nouvelle 
du  renvoi  de  Necker  (12  juill.  1789);  il  essaye  enfin  d'en 
diriger  les  destinées,  soit  par 
la  part  qu'il  prend  aux  déli- 
bérations du  club  des  Corde- 
liers,  soit  surtout  par  les  pam- 
phlets dans  lesquels  il  donne 
carrière  à  sa  verve  généreuse 
et  à  ses  idées  républicaines. 
Dans  le  premier,  la  France 
libre  (11  juill.  1789),  il  pro- 
clame le  droit  de  la  nation  à 
choisir  son  gouvernement. 
Le  suivant,  le  Discours  de  la 
Lanterne  aux  Parisiens,  est 
ua  appel  à  la  modération.  De 
novembre  1789  àjuillet  1791, 
il  fait  paraître  les  Révolutions 
de  France.,  publication  pério- 
dique dans  laquelle  il  combat 
avec  violence  la  cause  de  la 
contre-révolution.  Après  l'af- 
faire du  Charap-de-Mars,  il 
se  recueille  un  instant.  Il 
rentre  dans  la  politique  par  la  publication  de  la  Tribune 
des  patriotes  (avr.  1792),  prend  une  part  active  à  la  jour- 
née du  10  août,  devient  le  secrétaire  de  Danton  et  est 
nommé  député  de  Paris  à  la  Convention  nationale.  Son 
insuffisance  oratoire,  quelque  versatilité  dans  ses  admi- 
rations, certaines  maladresses  de  parole  l'empêchèrent, 
malgré  son  jacobinisme,  d'obtenir  comme  député  autantde 
succès  que  comme  pamphlétaire.  Il  continua,  d'ailleurs, 
ses  campagnes  de  presse  d'abord  contre  les  girondins, 
qu'il  attaqua  dans  l'Histoire  des  Brissotins,  puis  contre  les 
nébertistes,  contre  lesquels  il  fonda  le  Vieux  Cordelîer 
(déc.  1793).  Ce  journal,  d'abord  encouragé  par  Robes- 
pierre, excita  bientôt  sa  dérîance,  lorsqu'il  soutint  la 
politique  de  Danton  et  des  Indulgents  et  la  formation  d'un 
Comité  de  clémence.  Aussi  Camille  Desmoulins  fut-il  enve- 
loppé dans  la  disg:ràce  des  danionistes.  Arrêté  le  31  mars 
1794,  il  fut  traduit  devant  le  tribunal  révolutionnaire,  et 
exécuté  le  5  avril.  —  Sa  femme  Anne-Louise  Duplessis-La- 
RiDON,  connue  sous  le  nom  de  Lucile  Desmoulins, 
née  à  Paris  en  1771,  morte  en  1794,  était  la  fille  d'un  pre- 
mier commis  à  l'administration  des  finances.  Quand  son 
mari  fut  arrêté,  Lucile  Desmoulins  protesta  dans  une  lettre 
indignée  à  Robespierre  ;  accusée  elle-même  de  compli- 
cité, elle  fut  condamnée  à  mort  et  exécutée,  le  13  avril  1794. 

DESMWRGIE  [dé-smur-jl  —  du  gr.  desmos,  lien,  et  ergon, 
ouvrage)  n.  f.  Chir.  Art  d'appliquer  les  bandages,  les 
ligatures. 

DeSNA,  rivière  de  Russie,  affluent  de  droite  du  Dnie- 
per, qui  naît  à  90  kilomètres  de  Smolensk,  sur  un  plateau 
de  200  à  300  mètres,  et  s'en  va  par  bois,  marais,  prés  et 
cultures,  à  travers  les  gouvernements  de  Smolensk,  d'Orel 
et  de  Tchernigof.  Elle  passe  devant  Briansk,  Troubtchevsk, 
Novgorod-Seversk,  Tchernigof,  Oster,  et  conflue  avec  le 
Dnieper,  à  7  kilom.  en  amont  de  Kief.  Sous  un  climat 
très  continental,  elle  est  gelée  quatre  mois  par  an,  en 
décembre,  janvier,  février,  mars.  Cours  environ  900  kilo- 
mètres dont  plus  de  la  moitié  navigable. 

DesnoiRESTERRES  (Gustave  Le  Brisots),  littérateur 
français,  né  à  Bayeux  en  1817,  mort  à  Paris  eu  1892.  Il 
publia  un  certain  nombre  de  romans,  de  nouvelles,  etc., 
mais  s'est  surtout  occupé  du  xviu"  siècle  et  en  a  scruté 
le  côté  intime  avec  talent  et  fait  revivre  avec  habileté 
rintéressante  physionomie.  Outre  les  ouvrages  précédents, 
il  a  écrit  :  Intérieurs  de  Voltaire  (1855);  les  Cours  galantes, 
série  de  tableaux  historiques  fort  remarquables  ;  3/.  de  Bal- 
zac (1851)  ;  la  préface  d'une  édition  annotée  du  Tableau  de 
Paris  de  Mercier  (1852);  M.  Prosper,  comédie  en  un  acte 
(1861)  ;  la  Musique  française  au  xviii*  siècle;  Gluck  et  Pic- 
cini  (1872)  ;  Voltaire  et  la  société  française  au  xviii»  siècle 
(1867-1875),  son  oiivrage  capital,  qui  a  été  couronné  par 
l'Académie  française  ;  (Jrimod  de  La  Heynière  et  son  groupe 
(1877);  Epicuriens  et  lettrés,  xvii*  et  xviii"'  siècles  (  1879); 
Iconographie  voUairienne  (1879);  la  Comédie  satirique  au 
xvm«  siècle  (1884),  ouvrage  curieux  sur  les  rapports  du 
théâtre  avec  la  société,  les  mœurs,  la  politique;  le  Cheva- 
lier ùorut  et  les  Poètes  légers  au  xviii*  siêc/e(1887). 

DesnOYER  (Louis-François-Cliarles) ,  auteur  dramati- 
que, né  à  Amiens  en  1806,  mort  en  1858.  Sans  grande  ori- 
ginalité, mais  extrêmement  fécond,  il  fut,  de  1829  à  1852, 
un  des  grands  fournis-scurs  des  théâtres  du  boulevard. 
Beaucoup  de  ses  pièces  furent  écrites  en  collaboration, 
principalement  avec  Léon  BeauvaUet,  Eugène  Nus  et  Den- 
nery.  Parmi  les  meilleures,  nous  citerons  :  le  Naufrage 
de  la  Méduse,  drame  en  cinq  actes  (1839)  ;  la  Mère  de  la 
débutante  (1841);  le  Roi  de  Rome  (1850);  la  Bergère  des 
Alpes,  drame  en  cinq  actes  (1852).  Do  I84i  à  1847,  Ch.  Des- 
Doyer  a  été  régisseur  général  du  Théâtre-Français  ;  il  fut 
ensuite  directeur  de  l'Ambigu-Comique. 

Desnoyers  'Augustc-Gaspard-Louis  Boucher,  baron), 
graveur  français,  né  et  mort  à  Paris  (1779-1857).  L'intel- 
ligence avec  laquelle  il  traduisait  lo  style  de  ses  modèles 
lui  valut,  dès  1801,  la  commande  de  la  Belle  Jardinière  de 
Rapha?-!.  En  1806,  il  exécuta  lo  Ptolémée  II  Philadelpke, 
d'après  Ingres  ;  le  portrait  en  pied  de  Napoléon,  d'après 


Gérard;  le  Marie-Louise.  Membre  de  l'Institut  en  1816, 
Desnoyers  fut  nommé  graveur  du  roi  en  1825,  et  reçut,  en 
1828,  le  litro  de  a  baron  o .  Après  1S4S,  son  talent  s'alourdit. 
Parmi  les  œuvres  du  baron  Desnoyers,  il  faut  citer  : 
la  Belle  jardinière  (1804)  ;  la  Vierge  au  donataire,  la  Vierge 
au  linge  et  la  Vierge  à  la  chaise  (18U);  la  Vierge  au  poisson 
(1822)  ;  la  Vierge  a'Albe  (1827)  ;  la  Vierge  au  berceau  (1831)  ; 
la  Belle  jardinière  de  Florence  (i841);  la  Vierge  de  Saint- 
Sixte  (1846);  etc. 

Desnoyers  (Jules-Pierre-François-Stanislas).  géolo- 
gue et  historien  français,  né  à  Nogent-le-Rotrou  (Eure-et- 
Loir)  en  1800,  mort  en  1887.  Il  fut  élu,  en  1830,  secrétaire 
de  la  Société  géologique  de  France.  Il  entra,  en  1862,  à 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Parmi  ses 
écrits  sur  la  géologie,  nous  citerons  :  Mémoire  sur  la  craie 
(1825);  Obse7'vations  sur  quelques  systèmes  de  la  formation 
oolithique  du  nord-ouest  de  ta  France  (1825)  ;  Observations 
sur  les  terrains  tertiaires  de  l'ouest  de  la  France  (1832)  ;  Re- 
cherches géologiques  et  historiques  sur  les  cavernes  à  osse* 
ments  (1845),  etc.  Ses  principaux  écrits  historiques  sont  : 
Topographie  ecclésiastique  de  la  France  pendant  le  moyen 
âge  èl  dans  les  temps  modernes  jusqu'en  1790  (1853-1854); 
Instruction  pour  les  recherches  à  faire  en  Orient  sur  les 
colonies  gauloises  de  l'Asie  Mineure  (1855)  ;  etc. 

DesnOTERS  (Louis-Claude-Joseph-Florence),  journa- 
liste et  romancier  français,  né  à  Replonges  (Ain)  en  1802, 
mort  à  Paris  en  1868.  Il  collabora  à  de  nombreux  journaux, 
puis  fonda  avec  Philipon  le  Charivari  et  contribua  large- 
ment au  succès  du  «  Journal  des  Enfants  »,  en  y  publiant 
en  feuilletons  l'un  de  ses  deux  meilleurs  ouvrages  :  les 
Mésaventures  de  Jean-Paul  Choppart  (1836);  l'autre,  Aven- 
tures de  Robert-Bobert  et  de  son  ami  Toussaint-Lavenette, 
parut  dans  «  le  Siècle  »  lors  de  sa  fondation  (1840),  et 
obtint  également  un  très  grand  succès.  Il  fut  l'un  des 
fondateurs  do  la  Société  des  gens  de  lettres. 

Desnoyers  (Fernand),  littérateur  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1828-1869).  Cet  écrivain,  d'un  sentiment  dé- 
licat, d'une  originalité  singulière,  appartenait  à  ce  petit 
clan  d'hommes  de  lettres  qui  mirent  jusqu'au  bout  en  ac- 
tion la  Vie  de  Bohême,  de  Murger,  et  ses  œuvres,  disper- 
sées au  hasard,  n'ont  jamais  été  recueillies.  On  a  de  lui  : 
le  Bras  noir,  pantomime  (1856)  ;  le  Salon  des  refusés  (1863)  ; 
Petit  Tableau  de  Paris  illustré,  mœurs,  curiosités,  etc.  {1^64). 
Parmi  ses  fantaisies  poétiques,  on  cite  surtout  :  Madame 
Fontaine,  l'Amour  dans  les  blés,  les  Poèmes  du  vin,\es  Vers 
fantasques  et  la  célèbre  apostrophe  A  Casimir  Delavigne  : 

Habitants  du  Havre,  Havrais  ! 

Je  viens  de  Paris  tout  exprès 

Pour  jeter  à  bas  la  statue 

De  Df-lavigue  (Casimir)  ; 

Il  est  des  morts  qu'il  faut  qu'on  tue!-.. 
Ce  dernier  vers  est  passé  en  proverbe. 

Desnoyers  de  Biéville.  Biogr.  v.  Biéville. 

DÉSOBÉIR  V.  n.  Ne  pas  obéir  à,  ne  pas  exécuter  les 
ordres  de  :  Desobéir  à  ses  parents,  à  ses  maîtres,  w  Etre 
rebelle,  faire  une  infraction  à  :  Dksobéir  à  la  loi. 

Désobéi,  ie  part.  pass.  A  qui  l'on  n'obéit  pas,  dont  on 
n'exécute  pas  les  ordres  ;  Maître  constamment  désobéi 
par  ses  élèves. 

—  Syn.  Contrevenir,  enfreindre,  etc.  V.  contrevenir. 
DÉSOBÉISSANCE  (bé-i-sanss)  n.  f.  Action  de  désobéir; 

manque  d  obéissance  :  Désobéissance  aux  chefs,  aux  lois. 
Il  Habitude  de  désobéir  :  Il  faut  sévèretnent  réprimer  la 
DESOBEISSANCE  chez  les  enfants. 

—  Encycl.  Milit.  La  désobéissance  dans  le  service, 
quand  le  refus  d'obéir  est  formel  et  que  le  chef  qui  donne 
1  ordre  l'a  fait  constater  par  d'autres  militaires  pris  à  té- 
moin, peut  motiver  la  comparution  devant  un  conseil  de 
guerre  do  l'homme  qui  a  désobéi. 

DÉSOBÉISSANT  (bé-i-san),  ANTE  adj.  Qui  désobéit;  qui 
a  l'habitude  de  désobéir  :  Enfants  désobéissants. 

—  Substantiv.  Personne  qui  désobéit,  qui  a  l'habitude 
de  désobéir  :  Les  désobéissants  ne  méritent  pas  d'indul- 
gence. 

DÉSOBLIGEAMMENT  (Ja-jnayi)  adv.  D'une  façon  désobli- 
geante. 

DÉSOBLIGEANCE  {janss)  n.  f.  Action  de  désobliger  ; 
acte  désobligeant. 

DÉSOBLIGEANT  (jan),  ANTE  adj.  Qui  désoblige,  qui  a 
l'habitude  de  désobliger  :  Procédés  désobligeants.  //  ne 
faut  presque  rien  pour  être  cru  fier,  incivil,  méprisant,  déso- 
bligeant. (La  Bruy.) 

—  n.  m.  Caractère  de  ce  qui  est  désobligeant  :  Défiance 
qui  est  du  dernier  désobligeant.  (Balz.) 

—  n.  f.  Voiture  à  deux  places,  étroite  et  très  incom- 
mode. (Vieux.) 

DÉSOBLIGER  (je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  un  a 
ou  un  o  :  Nous  désobligeons.  Je  désobligeais)  v.  a.  Desser- 
vir ;  être  désagréable  :  En  obligeant  les  uns,  on  désoblige 
les  autres. 

Se  désobliger,  v.  pr.  Se  desservir  mutuellement  ;  être 
désagréable  l  un  à  l'autre.  Il  Se  rendre  un  mauvais  service 
à  soi-même. 

DÉSOBSTRUANT  {stru-an),  ANTE  adj.  Méd.  Qui  est  do 
nature  à  dissiper  les  obstructions  :  Médicament  désob- 
struant. II  On  dit  aussi  désobstructif,  ive. 

—  n.  m.  Remède  employé  contre  les  obstructions. 
DÉSOBSTRUCTIF,  IVE  adj.  Méd.  Syn.  de  désobstruant, 

ANTE. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Un  désobstructif. 

DÉSOBSTRUCTION  {stru-ksi)  n.  f.  Action  de  désob- 
struer; résultat  de  cette  action. 

—  Méd.  Cessation  ou  destruction  de  l'obstruction  des 
tissus. 

DÉSOBSTRUER  Istru-é)  v.  a.  Débarrasser  de  ce  qui  ob- 
strue, de  ce  oui  encombre  :  Désobstruer  une  rue,  un  canal. 

—  Fig.  Débarrasser  d'obstacles. 

—  En  T.  de  méd.,  Dissiper  l'obstruction  de  :  DÉsOBSTRCEn 
le  foie. 

Se  désobstruer,  v.  pr.  Etre,  devenir  désobstrué. 

DÉSOCCUPATION  (o-ku-pa-si)  a.  f.  Manque  d'occupa- 
tion, désœuvrement  :  La  désoccupation  est  un  état  pénible 
pour  ceux  qui  ont  passé  leur  vie  dans  les  affaires. 

—  Syn.  Désoccupation,  désœuvrement,  inaction,  inac- 
tivitë,  Inertie,  lolBlr,  oisiveté.  Les  quatre  mots  désoccu- 
pation, désœuvrement,  loisir,  oisiveté  marquent  le  défaut 


662 

d'un  travail  réglé;  les  trois  autres  font  entendre  qu'on 
n'agit  pas,  qu  on  reste  en  quelque  sorte  immobile,  l^o 
désœuvrement  dilfèro  de  la  désoccupation  en  ce  qu'il  est 
passager,  tandis  que  l'autre  est  durable  ;  lo  désœuvré  no 
fait  rien,  mais  il  pourrait  travailler  s'il  le  voulait;  le 
désoccupé  ne  sait  pas  môme  ce  qu'il  pourrait  faire.  L'oisi- 
veté suppose  un  caractère  enclin  à  la  paresse.  Le  loisir 
est  un  repos  d'un  moment  :  c'est  le  temps  de  liberté  que 
laissent  les  occupations  ordinaires  et  dont  on  dispose  sou- 
vent pour  faire  des  choses  fort  utiles  ou  au  moins  pour 
prendre  une  distraction  souvent  nécessaire.  L'tnaction  est 
passagère,  elle  a  souvent  une  cause  extérieure;  on  n'agit 
pas  parce  que  quelque  chose  empêche  d'agir.  Uinactivilé 
est  durable  comme  l'oisiveté,  elle  vient  du  caractère  ou 
c'est  Vinaction  passée  en  habitude,  h'inertie  est  Vinactivîlé 
absolue  :  elle  suppose  jusqu'à  l'impuissance  d'agir. 

DÉSOCCUPER  (o-ku)  v.  a.  Soustraire  à  ses  occupations. 

Désoccupé,  ée  part.  pass.  du  v.  Désoccuper. 

—  Substantiv.  Personne  désoccupée,  désœuvrée  :  Les 
DÉsoccuPÉs  risquent  beaucoup  de  succomber  aux  vices  qui 
les  assièqeîit. 

Se  désoccuper,  v.  pr.  Se  décharger  de  ses  occupa- 
tions; ne  plus  s'occuper. 

DesceiiXETS  (Louise),  comédienne  française,  née  en 
1621,  morte  à  Paris  en  1670.  Elle  joua  au  théâtre  de  l'hôtel 
de  Bourgogne,  dans  les  premiers  rôles  trafiques,  où  elle 
obtint  une  grande  réputation.  Louis  XIV  disait  que,  pour 
que  le  rôle  d'Hermione,  dans  Andromaque,  fût  parfaite- 
ment rempli,  il  fallait  que  M"«  Desœillets  jouât  les  deux 
premiers  actes,  et  M""*  Champmeslé  les  deux  derniers.  On 
cite,  parmi  ses  princif)ales  créations  :  Sophonisbe,dans  la 
tragédie  de  Corneille;  Hermione,  d' Andromaque  ;  Agrip- 
pine,  de  Brilanniais. 

DÉSŒUVREMENT  (man)  n.  m.  Etat  de  celui  qui  est 
désœuvré  ;  inaction,  inoccupation  :  Rester  dans  le  désœu- 
vrement. Le  désœuvrement  est  funeste. 

—  Techn.  V"",  desseuvrement. 

—  Syn.  Désoccupation,  inaction,  etc.  V.  désoccupation. 
DÉSŒUVRER  v.  a.  Jeter  dans  le  désœuvrement  :  //  faut 

éviter  de  désœuvrer  les  jeunes  gens. 

—  Techn.  V.  desseuvrer. 

Désœuvré,  ée  part.  pass.  du  v.  Désœuvrer. 

—  Substantiv.  Personne  désœuvrée,  inoccupée  :  Les 
DÉ5a:DVRES  s'ennuient  souvent. 

DÉSOLABLE  adj.  Qui  peut  être  désolé. 

DÉSOLANT  (lan),  ANTE  adj.  Qui  désole,  qui  cause  la 
désolation  :  Nouvelle  désolante,  ii  Par  exagér.  Ennuyeux, 
contrariant,  importun  :  Pluie  désolante. 

—  Anton.  Consolant,  désopUant,  exbilarant,  hilarant, 
ravissant,  réjouissant. 

DÉSOLATEUR,  TRICE  adj.  Qui  cause  la  désolation  : 
Guerre  t  ésolatrice. 

—  Substantiv.  Personne  qui  cause  la  désolation  :  L'n 
conquérant  est  toujours  un  désolateur. 

DÉSOLATION  [si-on)  n.  f.  Ravage,  dévastation  :  Attila 

f  sortait  partout  avec  lui  la  désolation  et  la  rétine,  il  Dou- 
eur,  affliction  profonde  :  Etre  plongé  dans  la  désolation. 

—  Par  exagér.  Ennui,  contrariété  :  Temps  qui  met  dans 
la  désolation. 

—  Abomination  de  la  désolation,  Désolation  la  plus  pro- 
fonde. (Est  employé  dans  le  style  de  l'Ecriture.) 

—  Syn.  Désolation,  affliction,  amertume,  douleur,  mal, 
peine,  souffrance,  tourment.  V.  affliction. 

—  Anton.  ConsolatlOD. 

DÉSOLATION  (cap  de  la),  cap  situé  à  l'extrémité  sud- 
ouest  du  Groenland. 

DÉSOLATION  (Terre  de  la).  V.  Kerguélen. 

DÉSOLER  (lat.  desolare;  du  préf.  de,  et  de  solus,  seul) 
v.  a.  Dévaster,  saccager  ;  Les  sciences  et  les  arts  ont  con- 
solé la  terre  pendant  que  les  guettes  la  désolaient.  (Volt.) 
Il  Plonger  dans  une  extrême  douleur,  affliger  profondé- 
ment :  L'abandon  de  Madrid  et  la  retraite  sur  l'Ebre 
avaient  désolé  Napoléon.  (De  Pradt.) 

—  Par  exagér.  Ennuyer,  importuner,  contrarier  :  En- 
fant qui  DÉSOLE  TJar  sa  turbulence. 

Désolé,  ée  part.  pass.  du  v.  Désoler. 

—  Substantiv.  Personne  profondément  affligée  :  Le  monde 
ne  sait  consoler  qu'en  disarit  aux  désolés  qu  ils  oublieront 
peu  a  peu  leur  chagrin.  (St-Marc  Gir.) 

Se  désoler,  v.  pr.  Se  livrer  à  la  désolation;  s'affliger 
profondément.  Il  Par  exagér.  Etre  contrarié,  ennuyé,  im- 
portuné. 

—  Syn.  Désoler,  dévaster,  infester,  ravager,  ruiner, 
saccager.  Désoler  un  pays,  c'est  le  réduire  â  un  état  tel 
que  tous  les  habitants  soient  malheureux  et  presque  ré- 
duits au  désespoir.  Dévaster  fait  penser  à  un  grand  pays 
qui  est  devenu  comme  un  vaste  désert.  Infester  suppose 
des  incursions  répétées,  une  suite  de  coups  de  main  qui 
ne  laissent  aucun  repos  aux  habitants.  Ravager  marque 
l'impétuosité  de  l'action  ;  tout  est  emporté  comme  sur  le 
passage  d'un  torrent  que  rien  n'arrête.  Ruiner  marque  la 
destruction  de  tout  co  qui  enrichissait  un  pays,  de  façon 
à  n'y  laisser  plus  que  des  débris,  des  ruines.  Enfin,  sac- 
cager,  c'est  mettre  à  sac,  piller,  employer  lo  fer  et  le  feu, 
traiter  comme  une  ville  prise  d'assaut  après  une  longue 
résistance. 

^  Anton.  Consoler,  réjouir. 

DÉSOLLICITER  (si-té)  v.  a.  Cesser  de  solliciter. 

DÉSOPERCULATEUR  {pèr')  n.  m.  Apic.  Sorte  de  couteau, 
à  l'aide  duquel  on  opère 
la  désoperculation  des 
rayons  do  miel. 

DÉSOPERCULATION  Désoperculateur. 

{pèr',  si-on)  n.  f.  Apic. 

Enlèvement  des  opercules  servant  de  fermeture  aux  cel- 
lules à  miel. 

—  Encycl.  Pour  opérer  la  désoperculation,  on  place  lo 
cadre  sur  un  chevalet,  et,  au  moyen  d'un  couteau  (le  dé- 
soperculateur), cliauff'é  légèrement,  on  racle  la  surface 
du  rayon.  Les  opercules  sont  recueillis  dans  un  récipient 
placé  au-dessous  du  chevalet. 

DÉSOPERCULER  [per')  v.  a.  Pratiquer  la  désopercula- 
tion. 

DÉSOPILANT  (Jan),  ANTE  adj.  Méd.  Propre  à  désopiler, 
â  guérir  les  opilations  :  Une  potion  désopilante.  Il  On  dit 

aussi   DÉSOPlLATIF,  IVE. 

—  n.  m.  Remède  désopilant  :  Les  désopilants. 


10   —  01 


663 

—  Fig.  Qui  excito  à  une  prando  paioti^,  la  môlaauolio  ot 
lo  marasme  ayant  élo  attriUuiis  à  uuo  opilatiou  do  la 
rato  :  Anmlutr  dksoimlanti-:. 

DÉ30PILATIF,  iVEa<ij.  Môd.  Syn.  do  désopilant,  antk. 

OÉSOPILATION  (si-on)  n.  f.  M(Sd.  Guérison  d'uno  opila- 
lion,  d'uno  obstruction,  d'un  ongorgomeut  ;  La  dksoi'ila- 
TioN  de  la  rate. 

—  Fig.  DésopiUidon  de.  la  rate  ou  simplement  Ih'sopila- 
tioji,  Grande  gaiotô  succédant  à  la  raélancolio  :  Spectacle 
(jui  produit  la  Dt:si.HML\Tl0N  DU  la  ratk. 

DÉSOPILER  V.  a.  Môd.  Déboucher,  débarrasser  do  l'opi- 
lation  :  Dksoimlkr  la  rate. 

—  Fig.  Désopiler  la  rate  ou  simplement  Désopiler, 
Exciter  une  grande  gaieté,  particuliérômont  chez  uno 
personne  triste  ou  mèlaiicoliiiuo. 

Se  désopiler,  v.  pr.  Etre,  dovonir  désopilé.  il  Désopiler 
à  soi. 

—  Fig.  Se  désopiler  la  rate  ou  simplement  Se  désopiler, 
So  livrer  à  uno  grando  gaieté. 

DesOR  (  Edouard  ),  géologue  et  archéoloç:uo,  né  à 
Friedricbsdorf,  colonie  de  protestants  français,  dans  le 
landgraviat  de  Hosso-Hombourg,  en  1811,  mort  à  Nice  en 
1882.  Après  avoir  fait  son  droit  aux  universités  de  Giossen 
ot  do  Heidelberg,  il  se  tixa  à  Paris  en  1833.  Un  voyage  en 
Suisse,  en  1837,  le  rapprocha  d'Açassiz,  dont  il  devint  le 
collaborateur  attitré.  11  visita  ensuite  le  nord  do  l'Europe, 
la  presqu'île  Scandinave  en  particulier,  et  accompagna,  en 
1847,  Agassiz  en  Amérique.  De  retour,  il  publia  successi- 
vement :  Synopsis  des  échiuîdes  fossiles  (1858),  puis  lo 
curieux  livre  intitulé  ;  Palafittes  du  lac  de  NeuchâteL  Au 
cours  de  l'hiver  de  1863  à  1864,  Desor  entreprit  un  voyage 
dans  la  province  d'Alger  et  lo  Sahara.  Un  certain  nombre 
de  ses  travaux  ont  trait  à  la  géologie  et  à  la  préhistoire 
en  Suisse. 

DÉSORBITER  (SE)  v.  pr.  Sortir  de  son  orbite.  (Fourior  a 
employé  le  même  verbe  en  supprimant  le  pronom  régime.) 

DÉSORCELER  v.  a.  Anc.  syn.  de  désknsorcelkb. 

DÉSORDONNÉ  (c/o-Jié),  ÉE  adj.  Qui  manque  d'ordre,  qui 
eyt  mal  réglé,  ma!  régi  :  Une  maison,  Une  administration 
DÉSORDONNÉE.  Il  Egaré,  sans  but,  livré  au  hasard  :  Une  mar- 
che DÉSORDONNÉE.  Dcs  mouvements  désordonnés. 

—  Fig.  Qui  manque  d'ordre  dans  sa  conduite  :  Ecolier 
DÉSORDONNÉ.  Il  Quî  n'ost  pas  dans  l'ordre,  qui  est  excessif 
ou  déréglé  :  Passion  désordonnék.  Vie  désordonnée. 

—  Snustantiv.  Personne  désordonnée. 

DÉSORDONNÉMENT  {do-né)  adv.  D'une  fa^on  désor- 
donnée, sans  ordre. 

—  Fig.  D'une  façon  déréglée  ;  avec  excès. 

DÉSORDONNER  [do-né)  v.  a.  Mettre  en  désordre  :  DÉ- 
SORDONNER  les  raiif/s  d'une  année,  il  Intervertir  l'ordre  do  : 
DÉSORDONNER  les  événements. 

—  Fig.  Jeter  la  confusion,  lo  trouble  dans  :  Désor- 
DONNiiR  la  société. 

Se  désordonner,  v.  pr.  Devenir  désordonné. 

DÉSORDRE  n.  m.  Défaut  d'ordre,  de  disposition  régu- 
lière ou  d'arrangement  :  Des  vêtements.  Des  cheveux  en 
DÉSORDRE.  Aller  en  désordre  â  l'ennemi.  \\  Absence  do 
combin-aison,  de  disposition  prévue.  (Peut  être  pris  eu 
bonne  part)  :  Un  aimable  désordre.  Un  désordre  pitto- 
resque. Il  Confusion  plutôt  apparente  que  réelle,  qui  con- 
vient à  certains  genres  littéraires  ou  à  l'expression  de 
certaines  passions  vives  :  Le  désordre  convient  au  genre 
lyrique. 

—  Dérangement  dans  le  fonctionnement  régulier  d'un 
système;  lésion  ou  altération  dos  organes  :  L'abus  des 
alcools  produit  dans  l'estomac  des  pésordrks  iitéparables. 

—  Par  anal.  Trouble  do  l'esprit;  défaut  de  suite  dans 
les  opérations  de  l'esprit. 

—  Par  ext.  Défaut  d'organisation  :  Le  désordre  des 
finances,  ii  Défaut  d'entente,  d'ensemble  dans  le  but  ou 
dans  l'action  ;  troubles,  dissensions  :  Camp  dans  lequel 
s'est  tnis  le  désordre,  il  Acte  irrégulier,  contraire  â  la  loi  : 
Réprimer  le  plus  petit  désordre. 

—  Fig.  Dérèglement  de  la  conduite  :  Le  désorork  des 
malheureu.T  est  toujours  le  crime  des  riches.  (Vauvon.i 

—  pRov.  :  Il  eBt  comme  la  servante  à  Pilate,  il  se  plaît 
dans  le  désordre,  U  somo  lo  trouble  autour  de  lui. 

—  Allus.  litter.  : 

Chez  elle  un  beau  désordre  est  im  effot  de  l'art. 
Vers  do  Boileau.  V.  art. 

—  Allos.  Hisr.  :  Faire  de  l'ordre  avec  du  désordre. 
V.  ordre. 

—  Encycl.  Dr.  admin.  En  cas  de  désoi-dres  publics,  les 
troupes,  à  moins  d'une  agression  directe,  ne  doivent  jjas 
faire  usage  de  leurs  yrmes,  ot  no  peuvent  intervenir  ()u"a- 
près  en  avoir  été  ror|uisos  par  l'autorité  civile.  Mais,  après 
cette  réquisition,  le  choix  et  l'exécution  des  mesures  à 
prendre  appartiennent  à  l'autorité  militaire.  La  troupe  no 
peut,  d'ailleurs,  étro  employée  au  maintien  de  l'ordre,  en 
dehors  de  sa  garnison,  sans  uno  décision  du  gouvernement 
ou  de  ses  délégués. 

La  troupe  chargée  de  disperser  un  rassemblement  doit 
annoncer  son  arrivée  par  un  roulement  do  tambour,  ou 
une  sonnerie  de  clairon.  Si  lo  rassemblement  est  armé, 
le  magistrat  civil  qui  accompagne  la  troupe  peut  lui  pres- 
crire de  faire  usago  de  ses  armes  après  deux  sommations, 
dont  la  seconde  doit  fttro  précédée  d'uno  sonnerie  do  clai- 
ron, ou  d'un  roulement  do  tambour.  Si  le  rassemblement 
est  sans  armes,  il  faut  trois  sommations,  précédées  clia- 
cune  d'un  roulement  do  tambour,  ou  d'uno  sonnerie  do 
clairon,  avant  que  la  troupe  requise  la  disperse  par  la 
force. 

DÉSORGANISATEUR,  TRICE  adj.  Qui  désorganise,  qui 
r-st  prnpre  à  d'-soi'gatiisor  :  .S'(/ô,s/aj/cc.s  désoroantsatrices 
des  lisius  nninmuj-.  ti  Fig.  Qui  engendre  lo  trouble,  la  con- 
fusion, lo  désordre  :  La  philosophie  est  une  puissance  essen- 
tiellement DÉsoR(iANiSATHirK.  (J.  (lo  Maistro.) 

—  n.  relui,  colle  qui  désorganise,  qui  engendre  lo  trou- 
ble, la  confusion,  lo  désordre  ;  Les  accapareurs,  les  agio- 
teurs, sont  des  déroruanisateurs.  (Fonrier.) 

DÉSORGANISATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  désorgani- 
.snr  ;  état  do  ce  qui  ost  <lésorganisé  :  Une  diyestion  sou- 
vent interrompue  amène  à  ta  longue  la  désoRoanisaïion 
de»  tissus  de  l'estomac.  (Maquol.) 

—  Fig.  Trouble,  confusion,  désordre,  destruction  do 
l'union,  do  Vartion  commune  :  La  tendance  de  l'homme  est 
à  la  uùsoROANi.sATiON.  (l'roudh.) 


m. 


DESOPILATIF   —   DESPERRIERS 


DÉSORGANISER  V.  a.  Détruire  l'organisation  do  :  Les 
ventouses  nKscKtiANisENT  les  tissus.  (Uaspail.) 

—  Fig.  Détruire  l'union,  l'ensemble  do  :  Les  idées  de 
liberté  DÉNomiANiSKNT  le  despotisme. 

Se  désorgciniser,  v.  pr.  Devenir  désorganisé;  perdre 
Sun  orgauisatiun.  il  Fig.  Perdre  sa  constitution,  fitro  dé- 
composé, divisé,  détruit. 

Desorgues  (Théodore),  poète  français,  né  à  Aix  en 
Provence,  on  1763,  mort  â  1  asile  do  Charenton  en  1808. 
Sun  républicanisme  ardent  se  retlèto  dans  ses  œuvres  : 
/iousseau  ou  l'J'Jnfance,  poème  ;  Poésies  lyriques  (I794i  ; 
Hymne  à  l'Etre  suprême  ;  Chant  de  yuerrc  contre  l'Autriche 
(1799);  Voltaire  ou  le  Pom^oir  de  la  philosophie  [11^0];  les 
Fûtes  du  dénie,  précédées  d'autres  Poésies  lyriques  (1800)  ; 
Chant  funèbre  en  l'honneur  des  guerriers  morts  à  la  ba- 
taille de  Marenqo  (1800). 

DÉSORIENTATION  {an-ta-si)  n.  f.  Action  do  désorienter. 

DÉSORIENTER  [ri-an)  v.  a.  Faire  perdre  l'orientation 
à  :  Desorienter  un  cadran. 

—  Par  ext.  Faire  oublier  la  position  des  points  cardi- 
naux à  :  Coup  de  vent  qui  désoriente  des  marins,  il  Déro- 
ber la  connaissance  de  son  chemin  à  :  Détour  insensiltle  de 
la  rivière  gui  désoriente  aisément  les  voyageurs. 

—  Fig.  Egarer,  déconcerter,  embarrasser  :Z,a  7?Juo^i(^(o?i 
AVAIT  DÉSORIENTE  l'esprit  liumaîn.  (Lamart.) 

Se  désorienter,  v.  pr.  Perdre  son  orientation,  il  Par  ext. 
Perdre  la  connaissance  de  la  position  des  points  cardi- 
naux. Il  Ne  plus  retrouver  son  chemin. 

—  Fig.  Se  déconcerter,  s'embarrasser. 

DÉSORMAIS  {mè  —  du  préf.  dès,  et  du  vieux  franc,  ores, 
à  présent,  et  inais,  davantage  [dès  l'heure  actuelle  et  à 
l'avenir]}  adv.  de  temps.  De  ce  moment,  à  l'avenir  :  L'in- 
tolérance ressemble  désormais  à  de  la  folie.  (J.  Simon.) 

DeSORMEAUX  (.Joseph-Louis  Ripault),  historien  fran- 
çais, né  à  Orléans  en  1724,  mort  à  Paris  en  1793.  Le  prince 
do  Condé,  de  l'aïeul  duquel  il  avait  écrit  la  vie,  se  l'attacha 
comme  bibliothécaire,  et  le  tit  nommer  successivement 
prévôt  général  de  l'infanterie  française  et  étrangère,  his- 
toriographe de  la  maison  de  Bourbon  (1772)  et  membre  de 
l'Académie  dos  inscriptions.  On  lui  doit  les  tomes  IX  et  X 
de  {'Histoire  des  conjurations,  entreprise  par  Duport  du 
Testu  ;  Abrégé  chronologique  de  l'histoire  d  Espagne  et  de 
Portugal  (1758)  ;  Histoire  du  maréchal  de  Luxembourg, 
précédée  de  VHistoire  de  la  maison  de  Montmorency  (1764)  ; 
Histoire  de  Louis  de  Bourbon,  prince  de  Condé  (1767-1768); 
Histoire  de  la  maison  de  Bourbon,  que  a  Révolution  l'em- 
pêcha de  pousser  plus  loin  que  la  tin  lu  règne  de  Henri  IIL 

Desormeaux  (Marie-Alexandre),  médecin  français, 
né  à  Paris  en  1778,  mort  en  1830.  Il  avait  brillamment 
commencé  ses  études  de  médecine  sous  la  direction  de 
son  père,  lorsque  la  mort  de  celui-ci  le  mit  dans  la  misère  ; 
il  partit  à  l'armée  du  Rhin,  revint  en  1802,  se  fit  précep- 
teur pour  vivre,  puis  s'établit  à  Paris  en  1811.  Il  succéda 
à  Baudelocque  dans  la  chaire  d'accouchement  à  la  Faculté 
de  Paris,  après  un  brillant  concours,  et  fut  médecin  en 
clief  de  la  Maternité,  en  1828.  Il  a  laissé  :  Précis  de  doc- 
trine sur  l'accouchement  par  les  pieds. 

DeSORMERY  (Léopold-Bastien),  comédien  et  compo- 
siteur français,  né  à  Bayon  (Lorraine)  en  1740,  mort  en 
1810.  Engagé  à  la  Comédie-Italienne,  à  Paris,  il  y  resta 
jusqu'en  1778  et  écrivit  la  musique  d'un  opéra-comiquo 
en  deux  actes  :  la  Fête  au  village,  qui  fut  représenté  à  ce 
théâtre  en  1775.  Il  avait  donné  déjà,  à  l'Opéra,  Hylas  et 
Eglé,  en  un  acte,  dont  il  avait  fait  la  musique  en  collabo- 
ration avec  le  chanteur  Legros.  Il  y  fit  représenter  en- 
suite deux  pastorales  :  Euthyme  et  Lyris  et  jfyrtil  et  Lico- 
ris,  dont  la  seconde  surtout  obtint  un  très  grand  succès. 
Ses  autres  ouvrages  ne  furent  pas  joués;  il  renonça  à  la 
composition  pour  se  consacrer  à  l'enseignement. 

DÉSORNAGE  n.  m.  Techn.  V.  dessornage. 

DÉSORNER  v.  a.  Dépouiller  de  ses  ornements  :  Désor- 
NEU  lin  autel.  (Peu  usité.) 

—  Techn.  V.  dessornlr. 

DÉSOSSEMENT  {zo-se-man)  n.  m.  Action  de  désosser  : 
Le  DEsr»ssE.\iENT  cst  uue  des  opérations  les  plus  délicates  de 
l'art  culinaire. 

DÉSOSSER  (zo-sé)  V.  a.  Dépouiller  de  ses  os  :  On  désosse 
la  volaille  et  le  gibier  pour  faire  la  galantine.  Il  Dépouiller 
de  ses  arêtes  ;  Désosser  une  sole. 

—  Fig.  Etudier  dans  le  détail,  disséquer,  décomposer: 
Désosser  une  pièce,  une  phrase. 

—  Pop.  Rouer  de  coups. 

— -  En  T.  de  péch.,  Dépouiller  do  sa  grande  arête,  en 
parlant  d'une  morue. 
Désossé,  ée  part.  pass.  du  v.  Désosser. 

—  Par  ext.  Qui  est  comme  privé  d'ossature,  dont  les 
membres  sont  flasques  et  sans  fermeté  :  Un  grand  garçon 
mince  et  désossé. 

—  Fig.  Mou,  lâche,  sans  énergie  :  Il  est  des  caractères 
DÉSOSSÉS  dont  la  bonté  consiste  à  ménager  tout  le  monde 
pour  être  ynénagés.  (Vinot.) 

—  Substantiv.  Personne  dont  les  membres  sont  très 
flexibles  ou  très  flasques  :  Les  dhhossks  du  cirque  semblent 
des  hommes  de  caoutchouc. 

Se  désosser,  v.  pr.  Etre,  devenir  désossé. 
DÉSOUCI  (sou-si)  n.  m.  Retour  A  la  gaieté:  absence  d'in- 
quiiMude  ;  insouciance  ;  Le  désoucl  de  la  vie.  (Peu  usité.) 

DÉSOUFRAGE  ifraj')  n.  m.  Métall.  Sorte  de  carbonisa- 
tion légère,  quo  l'on  fait  subir  à  certaines  houilles  desti- 
nées à  la  fusion  des  minerais  do  for,  alin  de  les  débarras- 
ser du  soufre  ot  du  bitume  qu'elles  contiennent. 

DÉSOUFRER  v.  a.  Débarrasser  du  soufre  :  Dksouprer 
delà  laine,  ii  Lisser  les  matteauxdo  soiodansdes  récipients 
remplis  d'eau,  après  avoir  retiré  ces  mattcaux  dos  souf- 
froirs  où  ils  ont  été  blanchis.  ,. 

DÉSOURDIR  V.  a.  Défaire,  on  parlant  d'uno  étoffe  our- 
die :  llÉ.souKhiR  de  la  toile. 

Se  désoiirdir,  v.  pr.  Etro  désourdi;  so  défaire,  on  par- 
lant iVmw  l'toire  ourdio. 

DÉSOXALATE  [l^sa)  n.  m.  Soi  dérivant  do  l'acide  désoxa- 
lique. 

DESOXALIQUE  {Ksa  li/c')  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  acido 
C'IIH)',  ré^iiliiint  de  l'action  do  l'amalgame  de  sodmm 
sur  l'oxabito  d  éthylo. 


DÉSOXYBENZOÏNE  {ksi-btn)  n.  f.  Composé  de  formule 
C'lP.CO.(Jli*C'II',  (luo  l'on  obtient  en  traitant  la  benzoine 
par  l'acide  chlorhyarique  ot  lo  zinc.  Syn,  PHENYLbENZYL- 

CETONE,   DIÏ'HÉNYLÉTUANONE. 

—  Encycl.  La  désoxytjcnzoïne  s'obtient  sous  forme  do 
grosses  tables  fondant  ù  60";  ollo  est  soluble  dans  l'alcool 
otl'éther;  elle  donne  do  nombreux  dérivés  qui  so  for- 
ment, soit  par  le  remplacement  de  l'hydrogène  des 
groupes  C'H*  par  certains  éléments  ou  radicaux,  soit  par 
lo  romplacemonl  de  l'hydrogène  dans  le  groupe -CO-CH*; 
on  fait  une  distinction  dans  les  dénominations  de  ces  dé- 
rivés do  la  façon  suivante  :  ou  donne  le  nom  de  désyle  au 
radical  C"H\CO.CH.C"IP,  de  sorte  qu'on  appelle  composés 
désyliques  ceux  qui  résultent  d'uno  substitution  dans  lo 
groupe  -CO-CiP.  Ainsi,  lo  composé  C'IP.CO.CIi'C*!!*. 
C'H'  est  appelé  éthyldêsoxif^enzoine,  le  composé  C'H'.CO. 
CH.C'H'.C'IP  ost  appelé  élhyldésyle. 

DÉSOXYDANT  (ksi-dun),  ANTE  adj.  Qui  désoxyde,  qui 
ost  propre  à  dcsoxydor  ;  Substance  désoxydante.  Des  pro- 
priétés DÉSOXYDANTIiS. 

—  Substantiv.  au  maso.  :  Un  désoxydant. 
DÉSOXYDATION  (ksi-da)  a.  f.  Chim.  Action  dodésoxy- 

der,  état  de  ce  uni  est  désoxydé  :  La  désoxyoation  d'un 
métal.  Un  étal  de  DES0X.YDAT10N  avancée.  Il  On  dit  aussi 

DÈSOXYGÉNATIflN. 

—  Encycl.  V.  réduction. 

DÉSOXVDER  {ksi)  v.  a.  Chim.  Priver  de  son  oxygène  : 
lti:soxvi»i;K  ((j(  métal,  il  On  dit  aussi  désoxygéner. 

Se  désoxyder,  v.  pr.  Perdre  son  oxygène  :  La  rouille  de 
fer  SE  DESOXYDE  avec  la  plus  grande  faciUlé.  (L.  Figuier.) 

DÉSOXYGÉNANT,  ANTE  adj.  Chim.  Syn.  de  désoxy- 
dant, antk. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Un  désoxtgénant. 

DÉSOXYGÉNATION  n.  f.  Chim.  Syn.  de  désoxtdation. 

DÉSOXYGÉNER  {ksi-jé.  —  Prend  un  accent  grave  sur 
l'avant-dcrnier  e,  devant  une  syllabe  muette  :  Je  désoxy- 
gène,  il  désoxygène  ;  excepté  au  fut.  de  l'înd.  et  au  cond. 
prés.  ;  Je  désoxygénemi.  Nous  désoxygénerions)  v.  a.  Chim. 
Syn.  de  désoxyder.  ii  S'emploie  plus  particulièrement 
pour  l'air  :  Désoxygéner  de  l'air. 

Se  désoxygéner,  v.  pr.  Syn.  de  se  désoxyder. 

DESPARAGER  v.  a.  Linguist.  V.  déparager. 

DespaRS  ou  Desparts  (Jacques),  en  latin  De  Par- 
tibus,  médecin  français,  né  à  Tournay  vers  1380.  mort  en 
1458.  Il  fut  reçu  docteur  en  médecine  en  1410,  mais  il  était 
précédemment  entré  dans  les  ordres.  Il  devint  chanoine 
de  Tournay,  chancelier  de  l'église  de  Paris,  député  do 
l'université  au  concile  de  Constance  (1415).  médecin  de 
Philippe  de  Bourgogne  et  du  rot  Charles  "VII.  C'est  grâce 
à  ses  libéralités  que  la  faculté  de  médecine  de  Paris  put 
faire  bâtir  rue  de  la  Biicherie  une  école  de  médecine  qui 
existait  encore  lors  de  la  Révolution.  Ses  ouvrages,  dont 
le  plus  important  est  Explicatio  in  Avicennam  (1498),  sont 
sans  grand  intérêt. 

Despars  (Nicolas),  chroniqueur,  né  et  mort  à  Bruges 
(1522-1597).  Issu  dune  famille  noble,  il  devint  échevin  de 
Bruges  en  1553,  conseiller  en  1556.  Il  était  bourgmestre 
en  1579,  quand  les  bandes  gantoises  s'emparèrent  de  la 
ville.  U  a  laissé  une  chronique  en  flamand  :  Chronycke 
van  den  lande  en  grafscape  van  Yl^nderen,  qui  va  de  l'an- 
née 405  à  la  découverte  de  l'Amérique  (1402). 

DespAUTÈRE  (Jean),  en  flamand  'Van  PautEREN, 

grammairien,  également  connu  sous  le  nom  de  Jean  lo 
Ninivite,  né  vers  1460  à  Ninove  (Brabant),  mort  à  Co- 
mines  en  1520.  11  doit  son  renom  à  ses  Commentarii  qram- 
matici  (1537),  qui  comprennent  des  Jtudimenls,  une  Ùrajn- 
maire,  une  Syntaxe,  une  Prosodie  et  un  Traité  des  figures 
et  des  trvpes.  L'ouvrage  est  écrit  en  latin.  Quoique  difTus, 
obscur  et  plein  de  fatras,  il  n'en  jouit  pas  moins  d'uno 
grande  vogue,  avant  d'être  détrôné  par  la  Grammaire, 
beaucoup  plus  simple,  de  Lhomond.  Despautère  a  publié. 
en  outre  :  Orthographia  (1530);  Ars  epistolica  (1535).  Gui" 
Patin  a  composé  sur  lui. cette  épitaphe  : 

Grammativam  srivil.  7nuHos  tloruilgiie  per  annos. 
Dectinare  tamen  non  jiotuit  lumutum. 
«  Il  savait  la  grammaire,  qu'il  enseigna  pendant  nombre 
d'années,  et,  cependant,  il  n  a  pu  décliner...  le  tombeau.  » 

DespazE  (Joseph),  poète  satirique  français,  né  à  Bor- 
deaux en  I7ii9,  mort  en  1814.  Il  vint  à  Paris,  où  il  débuta 
par  un  panégyrique  :  la  Vie  privée  des  hommes  du  Direc- 
toire (1796),  puis  il  fll  paraître,  avec  quelques  amis,  une 
feuille  apressivo,  "  le  Vuret  »  (i799).  En  1800.  il  publia 
ifuatre  satires,  dans  lesquelles  il  attaauait  avec  beaucoup 
de  verve  les  hommes  et  les  choses  oe  la  Kévolution,  et 
qui  eurent  un  grand  succès.  Elles  furent  suivies  d'uno 
Cinquième  satire,  dirigée  contre  des  littérateurs  vivants 
(1802).  Ce  morceau  lui  attira  tant  d'att;i(|ucs  violentes 
qu'il  quitta  Paris.  On  trouve  les  cinc^  satires  de  Despazo 
dans  les  Satiriques  des  xvm'  et  xix*  siècles  (1840). 

DESPECT  [dè-spèk'  —  du  lat.  despectus,  môme  sous)  n.  m. 
Perie  du  respect.  (Très  peu  usité.) 

DESPECTUEUX  [spè-ktit-eù),  EUSE  [rad.  dcspect]  adj. 
Qui  manque  do  respect. 

DeSPENAPERROS  (PUERTO  dk'),  rtélilo  de  l'Espagno 
méridi.malo,  faisant  communiquer  le  plateau  de  la  Manche 
et  hi  vallée  do  l'Audalousio  à  travers  la  sierra  Morena. 

DESPERMATISER  {dê-spèr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do 
sperme)  v.  a.  IVivor  de  spormo. 

Se  despermat/ser,  v.  pr.  Se  dépouiller  de  sperme. 

DESPERRIERS  ou  DeSPÉRIERS  ou  DeS  PÉRIERS 
(Bonaventuro).  poète  et  ]>hilosonlie  français,  né  t\  Ar- 
nav-le-Duc  (Bourgogne)  entre  1^.00  et  1510.  mort  vers 
1511.  Il  s'instruisit  î\  fond  dans  lo  latin  et  le  grec,  ot 
put  travailler  avec  Olivoteau  à  la  Bible  française  (15351, 
et  avec  Dolet  aux  Commentaires  de  la  langue  /n/iue  (1536). 
Il  s'attacha  à  Marguerite  de  Valois,  reine  de  Navarre, 
sœur  de  François  1",  en  qualité  do  valet  de  chambre 
11536).  Là,  Dosporriors.  insurgé  contre  l'Eglise  romaine, 
trouva  le  milieu  et  l'abri  qu'il  lui  fallait.  U  défendit 
Clément  Marot,  proscrit  pour  sa  tradui-tiun  des  Psau- 
mes, dans  sa  requête  on  vers  ;\  François  I".  Kn  1537,  son 
Ci/mbalum  Humi/j,  nouvellement  paru,  fut  saisi  et  détruit 
par  !o  bras  séculier.  Calvin,  du  côté  dos  protestants,  dé- 
<  lara  l'œuvre  impie  au  premier  chef  et  la  dénonça  à  la 

83 


DESPEYROUS   —   DESPUMATION 


colère  du  roi  François  I".  Pasquier  le  voua  au  bûclier. 
Marguerite  protégeait  encore  Despcrriers  contre  les  per- 
sécmious.  mais,  sans  doute,  elle  se  lassa  de  lincrédulitë 
de  son  protégé,  qui  n'était  ni  prolestant  ni  calholi((ue. 
Celui-ci  quitta  la  cour  de  cette  princesse,  vécut  dans  la 
misère  et  se  suicida  probablement. 

Les  ouvrages  de  Desperriers,  recueillis  par  Ant.  Du- 
moulin (1544)  et  dédiés  à  la  reine  de  Navarre,  comprennent: 
ie  LysiSj  de  Platon,  traduit  en  prose;  la  Queste  d'amitié; 
une  Relation;  Voyage  de  Lyon  à  Xostre-Dame  de  Lisle  en 
i5S9;  le  Blason  du  no?nbril;  la  Faiblesse  des  femmes  en 
amour;  an  Chaut  de  vendanges  ;  les  Malcontens  ;  la  traduc- 
tion de  quelques  cantiques ,  la /•rof/nos/icaf  ion  rfes /jro^Hosït- 
cations;  une  traduction  en  vers  de  \'Andrienne,AQ  Térence; 
une  paraphrase  du  cantique  de  Moïse  :  les  Nouvelles  re'cr^a- 
(io«seOoyfi"^^^t''*(l^^8),dontJl  n'a  composé  qu'une  partie; 
enfin,  le  fameux  Cymbalum  mundi.  V.  Cymbalom  musdi. 

DCSPEYROUS  (Théodore),  mathématicien  français,  né 
en  1S15  à  Beaumont-de-Lomagne  (Tarn-et-Garonne),  mort 
à  Toulouse  d'un  accident  de  voiture,  en  1883.  Il  fut  profes- 
seur à  la  Faculté  de  Dijon,  de  Toulouse  et  directeur  de 
l'Observatoire  de  cette  dernière  ville.  Despeyrous  a  publié 
iin  grand  nombre  de  mémoires,  parmi  lesquels  :  Sur  les 
surfaces  isothen/ies;  Sur  l'attraction  des  ellipsoïdes;  Sur  les 
fonctions  elliptiques  ;  Sur  les  équations  résolubles  algébri- 
quement; Sur  la  théorie  des  permutations.  Sa  veuve  a  pu- 
blié ses  œuvres,  entre  autres  :  un  Cours  de  mécanique 
(1884-188Ô),  avec  des  notes  de  Darboux. 

DespiNOY  (Hyacinthe-François-Joseph,  comte),  géné- 
ral français,  né  à  Valenciennes  en  1764,  mort  à  Paris  en 
184S.  Il  fit  toutes  les  campagnes  de  la  Révolution,  devint 
général  de  brigade  en  1793,  se  distingua  particulièrement 
à  l'armée  des  Pyrénées-Orientales  contre  les  Espagnols, 
et  fut  nommé  g^énéral  de  division  en  1796,  pour  la  vigueur 
avec  laquelle  il  poussa  le  siège  du  château  de  Milan.  Il 
reçut  le  gouvernement  d'Ale.xandrie  du  Premier  Consul, 
remit  cette  place  aux  Alliés  en  1815.  Despinoy  adhéra  à. 
la  Restauration,  fut  mis  par  Louis  XVIII  à  là  tète  de  la 
division  de  Paris,  et  obtint  le  titre  de  «  comte  «  en  1816. 

Desplaces  (Louis),  graveur  français,  né  et  mort  à 
Paris  (1682-1739),  a  laissé  de  belles  estampes,  d'un  travail 
à  la  fois  précis  et  moelleu.x,  d'après  Lebrun,  les  Coypel, 
Watteau,  Nattier,  etc.  Ses  planches,  d'après  Jouvcnet 
[Jésus-Christ  guérissant  les  malades,  l'Elévation  en  croix, 
la  Descente  de  croix,  etc.),  sont  les  plus  remarquables. 

Desplaces  (Philippe),  astronome,  né  et  mort  à  Paris 
(1659-1736).  On  lui  doit  de  petits  calendriers  qui  ont  paru 
sous  le  titre  de  Etat  du  ciel;  Ephémérides  de  l'Académie 
■(1706-1708);  Ephémérides  pour  dix  années  ^1716),  avec  deux 
volumes  supplémentaires  (1727-1734). 

DeSPLAS  (Jean-Baptiste),  vétérinaire,  né  et  mort  à 
Paris  (1758-1823).  Ou  a  de  lui  :  Instructions  sur  les  mala- 
dies inflammatoires  épizootiques  (1797);  Rapports  annuels 
faits  à  la  Société  royale  et  centrale  d'agriculture,  dont  il 
était  membre. 

DESPLATZIA  (pla-tsCj  u.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  tiliacées,  série  des  tUiées  habitant  l'Afrique  tro- 
picale. 

DESPOBLADO  {di-ss  —  mot  espagn.  qui  signifie  dépeuplé) 
n.  m.  Nom  donné,  dans  les  pays  espagnols,  non  seulement 
aux  lieux  dépeuplés  (conformément  à  la  signification  du 
mot),  mais  surtout  à  ceux  qui  ne  furent  jamais  habités. 

—  EiNCYCL.  Ce  nom  s'applique  aux  déserts  institués  soit 
par  la  sécheresse  du  climat,  soit  par  l'altitude  du  sol  :  tels 
les  despoblados  de  Castille,  d'Estrémadure  et  des  plateaux 
des  Andes.  C'est  principalement  sur  les  «  hauts  »  de  la 
Bolivie  et  du  Pérou  qu'ils  se  déroulent  en  tous  sens,  nus, 
mornes,  arides,  glacés,  altérés,  sauvages  :  «  despoblados  », 
et  en  même  temps  pâramos,  punas,  pampas,  salares,  sali- 
nas,  suivant  certaines  circonstances  de  lieu,  d'aspect,  de 
nature  (telles  que,  par  exemple,  la  présence  du  selj.  Il  y 
en  a  tant,  entre  de  formidables  entrecroisements  de  la 
cordillère  des  .\ndes,  qu'on  a  fini  par  y  englober  sous  le 
nom  commun  de  «  despobiado  «  tout  le  pays  à  peu  près 
vide  compris  entre  4.300  et  5.500  mètres  d'altitude. 

DespOINA  (mot  gr.  signif.  souveraine).  Mytli.  gr.  Epi- 
thète  de  plusieurs  déesses,  spécialement  d'Aphrodite,  do 
Démèter,  d'Artémis,  d'Hécate,  surtout  de  Perséphone. 
—  A  Rome,  Titre  honorifique  souvent  donné  à  la  mère 
de  l'empereur. 

Despois  (Eugène-André),  écrivain,  né  et  mort  à 
Paris  (1818-1876).  Il  devint  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  Louis-le-Grand,  à  Paris.  Après  le  coup  d'Etat  du 
2-Décembre,  il  donna  sa  démission  pour  ne  pas  prêter  ser- 
ment. Après  la  chute  de  l'Empire,  il  devint  sous-bibliothé- 
caire à  la  Sorbonne.  Outre  plusieurs  éditions  annotées 
d'auteurs  classiques  et  de  traductions  latines,  il  a  pris  part 
à  la  publication  des  œuvres  d'Abélard.  C'était  un  écrivain 
de  race.  Nous  citerons  de  lui  :^t*i'ofu^oH£/Any/eferre(  1861); 
les  Lettres  et  la  Liberté  (1805^;  le  Vandalisme  révolution- 
naire, fundations  littéraires,  scientifiques  et  artistiques  de  la 
Convention  [  1808),  éloquent  plaidoyer  en  faveur  de  l'œuvre 
civilisatrice  de  la  Révolu- 
tion ;  le  Théâtre  français 
sous  Z.OUIS  A7V  (1874);  etc. 

DESPONSATION  [dé- 
spon-sa-si)  u.f.  Mot  employé 
autrefois  pour  désigner  les 
fiançailles  de  la  Vierge 
Marie. 

Desportes  ^Philippe), 

poète,  né  à  Chartres  en 
1346,  mort  en  1606.  II  fut 
dès  sa  jeunesse  un  uoèto 
officiel,  fut  comblé  de  Mens 
et  d'honneurs,  devint  abbé 
des  Vaux-do -Ccrnay,  de 
Tiron,  de  bonport,  etc.,  cha- 
Boincde  laSainie-ChapoUo. 
Sous  Henri  IV,  sa  réputa- 
tion et  son  influence  étaient 
grandes  encore.  iJesportes 
appartient  k  la  socondo  gé- 
Dération  de  la  Pléiade;  il 
n'a  pas  la  hauteur  do  conception  ni  les  vastes  ambitionc 
de  Ronsard;  mais  il  montre  ù.  l'occasion  plus  d'esprit  et 
plus  do  grâce.  Desportes  a  laissé  trois  recueils  de  sonnets 
amoureux  (à  Diane,  à  /Jippohjte,  à  Cléonice),  des  imitations 


Philippe  Desportôs, 


de  l'Arioste,  des  Elégies,  des  Bergeries,  des  Chansons  et 
des  Psaumes.  Ses  œuvres  les  plus  connues  sont  le  sonnet 
sur  Icare,  la  pièce  Contre  une  nuit  trop  claire,  et  la  jolie 
villanelle  :  Rosette,  pour  un  peu  d'absence. 

Desportes  (Alexandre-François),  peintre  français, 
né  en  1661  au  village  de  Champigneul  (Champagne),  mort 
en  1743.  Elève  de  Nicasius,  peintre  flamand,  et  de  Sny- 
ders,  il  débuta  par  les  portraits  da  roi  de  Pologne,  Jean 
Sobioski,  de  la  reine  et  de  divers  seigneurs  de  cette  cour. 
Louis  XIV  le  fit  peintre  de  sa  vénerie.  L'artiste  devait 
suivre  les  chasses  et  portraire  les  animaux  rares  en- 
voyés à  la  ménagerie  de  Versailles.  L'Académie  le  reçut 
en"i699.  Après  avoir  décoré  toutes  les  résidences  royales, 
l'artiste  fut  chargé  d'exécuter  huit  grandes  compositions 
pour  les  Gobelins;  il  achevait  en  même  temps  pour  Com- 
piègne  cinq  vastes  toiles,  parmi  lesquelles  un  de  ses  chefs- 
dœuvre  :  le  Cerf  aux  abois. 

Desportes  fit  un  assez  long  séjour  en  .\ûgleterre.  Parmi 
les  morceaux  remarquables  qu'il  y  laissa,  il  faut  citer  les 
Saisons.  Le  Louvre  possède  de  lui  deux  portraits  et  dix- 
neuf  scènes  de  chasse  ou  natures  mortes  ;  d'autres  sont 
à  Stockholm,  à  Brunswick,  à  Prague,  au  musée  de  l'Er- 
mitage à  Saint-Pétersbourg,  etc.  —  Nicolas  Desportes 
(1717-1787),  neveu  et  élève  du  précédent,  étudia  le  por- 
trait sous  IL  Rigaud,  et  fut  reçu  à  TAcadémic.  en  1757. 

DESPOTAT  {dé-spota)  a.  m.  Nom  donne  à  certains  Etats 
et  à  certaines  provinces. 

—  Encycl.  Le  titre  de  «  despote  »  { Siv-Kôrr,:,)  servit 
d'abord,  à  Byzance,  à  désigner  l'empereur,  lorsque,  à 
partir  du  vu*  siècle,  le  grec  remplaça  le  latin  comme 
langue  officielle.  Conféré  ensuite  par  les  empereurs  à  des 
personnages  de  la  famille  impériale,  fils,  frères  ou  gendres 
du  basileus,  il  constituait,  au  xf  et  au  xii'  siècle,  le  degré 
le  plus  élevé  de  la  hiérarchie  des  dignités  byzantines.  Par 
extension,  enfin,  il  fut  donné  à  des  princes  vassaux  de  l'em- 
pire et  il  arriva  que  ceux-ci,  lorsqu'ils  parvinrent  à  l'indé- 
pendance, conservèrent  ce  titre  pour  se  désigner.  Souvent, 
à  sa  dignité  aulique  le  despote  ajoutait  un  gouvernement 
de  province.  On  rencontre  donc,  à  partir  du  xiii*  siècle,  des 
organismes  politit|ues  nommés,  du  titre  du  prince  qui  les 
gouvernait,  des  despotats  :  les  uns  sont  de  grands  apa- 
nages créés  en  faveur  de  princes  de  la  famille  impériale 
(despotat  de  Mistra  aux  xiv»  et  xv«  s.),  les  autres  des 
Etats  indépendants  fondés  à  la  faveur  de  l'anarchie  de  l'em- 
pire (despotat  de  Chypre  [fin  du  xii*  s.]  ;  despotat  d'Epire 
L1204-1358]).  Les  Turcs  employèrent  également  ce  terme 
pour  désigner  les  princes  vassaux  dos  Balkans  (despotat 
de  Serbie,  au  xv*  s.  ;  despotat  de  Valachie). 

DESPOTE  {dé-spot  —  du  gr.  despotes,  maître)  n.  m. 
Prince  dont  l'autorité  est  arbitraire,  absolue  et  tyran  nique  : 
Les  DESPOTES  trouvent  toujours  les  penseurs  de  trop  dans 
leurs  affaires.  (M*"*  de  Staël.) 

—  Par  anal.  Personne  qui  s'arroge  une  autorité  tyran- 
nique,  qui  impose  sa  volonté  d'une  façon  tyrannique  : 
Presque  tous  les  enfants  sont  des  DiiSPOTES. 

—  Hist.  Syn.  de  despotat. 

—  adj.  Qui  exerce  une  autorité  despotique  :  L'n  roi  des- 
pote. 

—  Enctcl.  Antiq.  Le  mot  grec  despotes,  dont  le  mot 
français  est  tiré,  désignait  simplement,  à  Torigiue,  le  "  maî- 
tre de  maison  ",  considéré  surtout  dans  ses  rapports  avec 
ses  esclaves.  Les  Grecs  donnaient  ce  titre  môme  à  leurs 
dieux.  Pris  dans  son  acception  politique,  le  mot  despotes 
signifiait  «  roi  absolu  ».  Aussi  servait -il  à  désigner  tous 
les  monarques  d'Orient.  Aux  temps  de  l'empire  romain, 
surtout  depuis  Dioclétien,  il  désignait  l'empereur  romain. 
Toujours,  on  le  voit,  c'est  simplement  l'idée  de  pouvoir 
absolu  qu'éveillait  le  mot.  Mais  la  plupart  des  monarques 
absolus  abusent  do  leur  puissance.  Doù  le  sens  défavo- 
rable que  le  mot  prit  peu  à  peu,  et  qu'il  a  conservé  dans 
les  langues  modernes.  V.  dksi^otat. 

DESPOTIE  {dé-spo-ti)  n.  f.  Forme  de  gouvernement,  où 
l'autorité  est  exercée  par  les  princes  nommés  despotes. 

DESPOTIQUE  {dé-spo-tik')  adj.  De  despote:  qui  appar- 
tient, qui  est  propre  aux  despotes  :  Pouvoir  despotique. 
Lois  DESPOTIQCES.  Il  Qui  exerce  une  autorité  de  despote  :  Un 
.souverain  despotique,  il  Gouverné  par  des  despotes  :  Dans 
les  Etats  despotiques,  l'éducation  est  tout  employée  à  briser 
les  courages.  (Turgot.)  il  Par  anal.  Tyrannique,  absolu  : 
Une  volonté  despotique. 

—  n.  m.  Gouvernement  despotique  :  Il  n'y  a  point  de 
patrie  qui  intéresse  dans  le  DESPOTiQtiE.  (La  Bruy.)  [N'est 
plus  usité  en  ce  sens]. 

DESPOTIQUEMENT  (dé-spo-ti-ke)  adv.  En  despote,  d'une 
façon  despotique,  il  Par  anal.  Souverainement,  t^rannique- 
mcnt  :  Xus  passions  nous  gouvernent  despotiqdement. 

DESPOTISER  idé-spo)  v.  a.  Soumettre  à  un  pouvoir  des- 
potique :  Dkspotiseb  les  âmes.  (B.  d'Aurevilly.)  [Peu  us.] 

DESPOTISME  Idé-spo-tissm' —  rad.  despote]  n.  m.  Gouver- 
nement ahsulu,  arbitraire  et  tyranuique  d'un  seul  homme 
ou  de  plusieurs  :  Le  despotisme  ynène  à  la  liberté  par  l'abus 
du  pouvoir.  (La  Rochef.-Doud.)  il  Par  anal.  Volonté  exercée 
d'une  façon  tyrannique  et  absolue  :  Les  petits  espri/s  ont 
besoin  de  despotisme  pour  le  jeu  de  leurs  nerfs.  (Balz.) 
Il  Grande  autorité  morale  :  Le  despotisme  du  génie. 

—  Encycl.  Le  despotisme  est  le  gouvernement  arbi- 
traire d'un  seul  :  il  semble  donc  qu'il  puisse  se  distinguer, 
théoriquement  au  moins,  de  la  monarchie,  en  ce  que  le 
monartiue  obéit  à  certaines  lois  qui  lai  sont  dictées,  soit 
par  une  constitution,  soit  par  des  traditions,  soit  même 
par  sa  conscience.  Le  despotisme  a  trouvé  un  défenseur 
et  un  théoricien  dans  le  philosophe  anglais  Hobbes. 

Selon  Hobbes,  l'homme  est  déterminé  par  l'intér^^t  à 
vivre  en  société  ;  la  société,  à  son  tour,  est  déterminée  par 
l'intérêt,  par  cette  idée  que  la  paix  est  bonne,  à  se  donner 
un  gouvernement,  et  ce  gouvernement  doit,  pour  remplir 
sa  mission,  être  despotique.  Le  souverain  a  tous  les  droits; 
le  peuple  n'en  a  aucun,  bien  que  Hobbes  apporte  lui-mémo 
quelques  restrictions  bizarres  ou  contradictoires  à  l'abso- 
hiiisme..Le  principe  de  la  liberté  est  dans  la  pensée  :  c'est 
elle  que  FEtat  devra  surveiller  et  dominer. 

Ce  qui  s'exerce  sans  être  astreint  à  tenir  compte  d'aucun 
droit,  d'aucune  loi,  même  morale,  puisque  les  droits  c'est 
le  souverain  qui  les  confère  et  que  c'est  lui  qui  décrète  le 
vrai  et  le  faux,  le  bien  et  le  mal,  n'a  d'autre  contrepoids 
fjuo  son  intérêt.  Mais  cet  intérêt  n'est  pas  nécessairement 
le  même  que  celui  des  sujets.  Dès  que  le  conflit  apparaît, 
la  révolte  est  légitime:  aussi  le  despotisme  ne  peut-il 
subsister,  obtenir  la  soumission  des  volontés,  que  par  l'en- 
gourdissement des  intelligences. 


664 

Despotisme  (Essai  sur  le),  par  Mirabeau  (1776).  Cet 
essai  fut  composé  par  Mirabeau,  à  l'âge  de  vingt-trois  ans, 
probablement  sous  l'impression  que  lui  avait  causée  la 
lecture  de  Tacite  et  de  Rousseau.  —  L'homme  est  naturel- 
lement bon  :  la  preuve  en  est  dans  l'existence  même  de  la 
société,  dont  ta  condition  est  la  justice  et  la  bonté.  Le  des- 
potisme est  donc  contraire  à  la  nature  même  de  la  société. 
Il  s'explique,  cependant,  par  la  nature  de  l'homme  qui  a, 
à  un  très  haut  degré,  le  désir  de  s'élever  et  celui  d'abaisser 
les  autres.  Le  despotisme  n'est  pas  la  conséquence  de  la 
société,  il  en  est  plutôt  l'anéantissement.  Dans  cet  ou- 
vrage, Mirabeau  fait  œuvre  pratique  :  il  attaque  les  abus 
de  son  temps,  les  emprunts,  l'administration.  Los  idées 
qui  devaient  être  développées  dans  la  déclaration  des 
droits  sont  déjà  exprimées  d'une  façon  précise  dans  cet 
ouvrage  de  jeunesse. 

DespOTO-DAGH,  massif  de  la  péninsule  des  Balkans, 
l'antique  Rhodnpe.  Il  se  hérisse  et  s'entre-croise,  au  S.  de 
Sofia  et  de  Philippopoli,  jusqu'au-dessus  de  la  mer  Egée. 
Grand  axe  :  295  kilomètres;  petit  axe:  150  kilomètres; 
point  culminant:  le  Massala  (3.109  m.),  vers  les  sources 
du  fleuve  Mariza  et  de  l'Isker,  affluent  du  Danube. 

DespOURRINS  (Cyprien),  poète  béarnais,  né  en  1698  à 
Accous  (dans  la  vallée  d'Aspe  [Basses-Pyrénées]),  mort 
en  1759.  Bien  que  ses  chansons  passent  pour  de  petites 
merveilles  de  simplicité,  de  grâce  agreste  et  naïve,  il  ne 
se  distingue  en  rien  des  auteurs  de  pastorales  et  de  bu- 
coliques de  son  temps.  Leur  seule  originalité  est  de  parler 
en  patois  béarnais;  encore  ce  patois  est-il  encombré  de 
gallicismes  et  fort  éloigné  de  la  langue  populaire.  On  lui 
a  érigé  un  monument  à  Accous  (1840),  un  médaillon  à 
Saint-Suvin  (1S67)  et  un  buste  à  Argelès  (1896). 

Despréaux.  Biogr.  v.  Boileau. 

Despréaux  (Jean-Etienne),  danseur,  chansonnier  et 
auteur  dramatique  français,  né  et  mort  à  Paris  (1748-1820). 
Inspecteur  de  lOpéra,  puis  inspecteur  des  spectacles  do 
la  Cour,  professeur  au  Conservatoire,  Despréaux  avait  do 
l'esprit  et  des  lettres.  11  publia  :  Mes  passe-temps,  chan- 
sons, suivies  de  l'Art  de  la  danse,  poème  en  quatre  chants 
{ïS06)^  Rerlingue  (parodie  de  l'opéra  d'Ernelindv);  Momie, 
Ojiéra  burlesque  (parodie  à'Iphiyénie  en  Tauride)  ;  Ro- 
mans (parodie  de  Roland)  ;  Médée  et  Jason  (parodie  de  la 
Médée,  de  Clément),  ballet  ;  Syncope,  reine  de  Mie-Mac  (pa- 
rodie de  Pénélope);  Christophe  et  Pierre  Luc  ;  Jenesaiski  ou 
les  Exaltés  de  Churenton;  Enfin,  nous  y  voilà!;  etc.  Tout 
cela  obtint  à  l'époque  de  vifs  succès. 

Després  (Jean-Baptiste-Denis),  auteur  dramatique, 
traducteur  et  administrateur  français,  né  à  Dijon  en  1752, 
mort  à  Paris  en  1832.  Il  fit  jouer,  avant  la  Révolution  :  la 
liunne  Femme,  l'Auteur  satirique,  le  Roi  Lee,  parodie  du  lioi 
Lear.  Sauvé  de  l'échafaud  révolutionnaire  après  une  longue 
détention,  il  fit  représenter  Molière  à  Lyon  (1797)  ;  Voltaire 
et  Richetieu  à  la  Bastille;  les  Deux  clefs  (1804).  En  1805, 
il  devint  secrétaire  des  commandements  de  Louis  Bona- 
parte, qu'il  suivit  en  Hollande.  Revenu  à  Paris,  il  publia 
des  traductions  de  romans  anglais  et  d'auteurs  latins. 

Després  (Armand),  chirurgien  français,  né  et  mort  à 
Paris  1,1834-1896).  Il  fit  rapidement  sa  carrière  et  devint, 
tout  jeune,  agrégé  et  chirurgien  des  hôpitaux.  On  l'a  raillé 
ù.  cause  de  sa  résistance  à  l'introduction  dans  son  service 
des  méthodes  d'antisepsie  et  d'asepsie  dont  il  se  moquait. 
Conseiller  municipal  de  Paris  en  1884,  il  fut  élu  député  par 
le  VX'  arrondiôsement,  en  1894.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Dictionnaire  de  médecine  et  de  thérapeutique  médi- 
cale, partie  chirurgicale  (1866);  Traité  du  diagnostic  des 
tumeurs  (1868);  la  Chirurgie  journalière.  Leçons  de  clinique 
chirurgicale  professées  à  l'hôpital  Cochin  (1877);  la  Prosti- 
tution en  France  (1882);  les  Sœurs  hospitalières  (1886)  ; 
Traité  théorique  et  pratique  de  la  syphilis  (1873). 

DespRETZ  (César-Mansuète),  physicien  français,  né  à 
Lessines  (Hainaut)  en  1789,  mort  en  1863.  Répétiteur  de 
chimie  à  l'Ecole  polytechnique,  professeur  en  Sorbonne 
(1837),  il  fut  nommé,"en  1841,  membre  de  l'Académie  des 
sciences.  Il  fit  des  expériences  remarquables  sur  la  loi  do 
Mariette  et  la  dilatation  des  liquides.  Outre  des  mémoires 
sur  l'action  de  la  pile,  sur  la  conductibilité  des  corps 
solides  et  des  corps  liquides,  sur  la  chaleur  latente  de 
diverses  vapeurs,  on  a  de  Despretz  :  Recherches  expéri- 
mentales sur  les  causes  de  la  chaleur  animale  (1824);  Traité 
élémentaire  de  physique  (1825);  Eléments  de  chimie  théo- 
rique et  pratique  (1828-1830). 

DESPRETZIE  (dé-pré-zi)  n.  f.  Genre  de  graminées,  tribu 
des  fcstucécs,  comprenant  quelques  espèces  qui  croissent 
au  Mexique. 

DeSPREZ  (Louis-Jean),  peintre  et  architecte  français, 
né  à  Lyon  en  1740,  mort  à  Stockholm  en  1804,  où  il  s'était 
établi  dès  1784.  II  fit  le  voyage  d  Italie,  travailla  à  Rome, 
avec  Saint-Non,  au  Voyage  pittoresque  de  Naples,  puis  se 
rendit  en  Suède,  où  il  fut  chargé  par  Gustave  lil  d'un 
grand  nombre  de  peintures. 

DespREZ  (Louis),  statuaire  français,  né  et  mort  à  Paris 
,1799-1870).  Elève  de  Bosio,  grand  prix  de  Rome  en  1826, 
Dcsprcz  est  surtout  connu  par  son  Faune  au  chevreau,  belle 
ropio  en  marbre  d'un  antique  (exécutée  à  Rome),  son 
Innocence  (1831),  et  un  bas-relief  des  Bergers  d'Arcadie. 
Outre  ces  morceaux  distingués,  Desprez  n'a  guère  produit 
que  des  ouvrages  de  commande,  sans  grande  signification  : 
1111  Général  Foy,  pour  la  Chambre  des  députés,  un  Frochot, 
un  Maurice  dt  Sully,  peur  l'Hôtel  de  ^'ille  ;  un  Grand  Dau- 
phin et  un  Talleyrand,  pour  Versatiles,  etc. 

Desprez  (Julien-Florian-Félix),  cardinal,  archevêque 
de  Toulouse,  né  en  1807  à  Ostricourt  (Nord),  mort  à  Tou- 
louse en  1895.  Successivement  vicaire  à  la  cathédrale  de 
Cambrai,  curé  de  Pont-à-Marcq,  de  Templeneuve,  de  Rou- 
baix,  il  fut  nommé  évêque  de  Saint-Denis  de  la  Réunion 
en  1850,  transtéré  à  l'évêché  de  Limoges  en  1837,  et  enfin 
à  l'archevêché  de  Toulouse  en  1859.  Mp  Desprez  sollicita 
et  obtint,  en  1867,  la  canonisation  de  sainte  Germaine 
Cousin.  Il  prit  une  part  active  aux  controverses  contem- 
poraines et  créa  l'Institut  cathohque  de  Toulouse.  Le  pape 
Léon  XIII  le  nomma  cardinal,  en  1879. 

Desprez  (Louis),  littérateur  français,  né  et  mort  à 
Tioiivres  (Aube)  [1861-1885].  Il  débuta  par  un  livre  de  cri- 
tique :  l'Evolution  naturaliste  (l^Si),  puis  fil  paraître,  avec 
Henri  Fèvre,  un  roman  naturaliste  :  Autour  d'un  clocher 
(issi),  qui  le  fit  condamner  à  un  mois  de  prison  (1885). 

DESPUMATION  {dé-spu,  si-on  —  rad.  despumer)  n.  I. 
En  T.  de   techu.,  Opération  qui   consiste   à  enlever   les 


663 

écumes  ot  los  impurotôs  qui  surnagent  sur  un  liquide  en 
ébuUitioQ  ou  sur  un  corps  en  fusion. 

DBSPUMER  {dt^'Spu  —  du  prr'f.  lut.  tic.  ot  do  spmna, 
àcumc]  V.  a.  Kn  T.  do  chim.  et  pliarm.,  Clarilier,  en  pro- 
voiiuaiU  la  torniatiûu  dos  écumos  ot  eu  los  oulovant  on- 
suito  :  Dhsi'UMi:iî  dc.^  sii-vps. 

DESQUAMATION  {dé-skoua,  si-on  —  rad.  desquamer) 
n.  i".  Pliarni.  Opér-aiion  par  laquelle  on  débarrasse  cer- 
taines racines  bulbeuses  do  leurs  squames  ou  tuniques 
superliciollos. 

—  ï'athol.  Pbi^nom^ne  pathologique,  qui  consiste  dans 
l'oxfoliation  do  l'opidormo  sous  forme  d'ocaillos. 

—  Kncyci..  La  dt-squamatiim  so  produit  normalomont 
sur  toute  la  surface  do  répithclium,  bien  que  lontomcntot 
d'une  maniùro  niapprèciaulo,  laissant  à  la  peau  sa  sou- 
plesse et  sa  douceur.  Elle  se  montre,  en  revanche,  avec 
des  caractères  pathologiques,  non  seulement  dans  Vick- 
thyose,  dans  certaines  atfections  cutanées,  comme  \e  pso- 
riasis et  le  pityriasis,  mais  aussi  dans  certaines  maladies 
éruutives  et  contagiousos,  comme  la  scarlatine,  la  rou- 
geole, l'érysipèle,  la  tîèvre  typhoïde.  Comme  cette  desqua- 
mation est  la  conséquence  de  l'hyperhèmie  ou  de  Ihypo- 
bémie  dont  la  peau  a  été  le  siège  au  cours  do  la  maladie 
algue,  les  squames  sont  exceptionnellement  un  instru- 
ment certain  do  contagion. 

DESQUAMER  (dé-sKoua  —  du  préf.  lat.  de,  et  do  sqiiamn. 
écaille)  v.  a.  En  T.  de  pliarm..  Débarrasser  dos  parties  qui 
s'exfolient  sous  forme  d'écaillés  :  Desquamer  des  r-aancs. 

Se  desqnamer,  v.  pr.  S'exfolier  sous  forme  d'écaillés. 

DESQUELS,  ELLES  [dr-kcl']  pr.  rclat.  V.  yuKL. 

DESRAY,  DeSREY,  DeRREY  ou  DeSREZ.  clironi- 
queur  français,  né  à  Troyes.  Florissait  vers  la  tin  du 
xv"  et  au  commencement  du  xvi*  siècle.  Ses  princii»aux 
ouvrages  sont  :  les  Chroniques  de  Charles  VIII  (Paris, 
1510);  les  Grandes  chroniques  de  France,  faites  par  le  com- 
mandement  du  roi  Charles  17/ (Paris,  15H);  la.  Mer  des 
chroniques  et  mirouer  Uyslorial  de  France  [Paris,  1515). 

DeSRENAUDES  ou  Des  ReNAUDES  (Martial  BORYI:), 
littérateur  français,  né  à  Tulle  en  1755,  mort;  en  1S25. 
Il  entra  dans  les  ordres,  devint  le  grand  vicaire  de  Tal- 
leyrand,  évêquo  d'Autun,  l'assista  comme  sous-diacre, 
lors  de  la  messe  de  la  Fédération  (ngol,  et  l'aida  dans 
quelques-uns  de  ses  travaux.  Après  le  l8-Bruraairo,  il  fut 
membre  du  Tribunat.  Ses  votes  indépendants  le  tirent 
exclure  de  ce  corps,  en  1802.  Toutefois,  il  fut  nommé 
garde  des  archives  de  la  bibliothèque  historique  du  con- 
seil d'Etat,  conseiller  de  l'Université  et  censeur,  fonctions 
qu'il  conserva  sous  la  Restauration. 

Desroches  (Etienne-Jean  Andier),  graveur  français, 
né  à  Lyon  vers  i06i,  mort  à  Paris  en  1741.  membre  do 
l'Académie  de  peinture.  Ses  ouvrages  sont  généralement 
durs  et  froids;  néanmoins,  sa  Suite  de  plus  de  sept  cenf.'i 
portraits  de  personnages  distinffdés  mérite  d'être  mention- 
née à  cause  de  sa  valeur  documentaire. 

Des  Roches  (Madeleme  et  Catherine,  dame  et  de- 
moiselle), femmes  poètes  françaises,  mortes  toutes  deux 
le  même  jour  de  la  peste,  à  Poitiers,  en  1587.  C'étaient 
la  mère  et  la  tille.  Elles  sont  surtout  célèbres  par  un 
recueil  de  vers  intitulé  :  la  Pulce  de  il/"'  Des  Hoches,  re- 
cueil de  divers  poèmes  grecs,  latins  et  français,  composés  par 
plusieurs  doctes  personnages,  aux  grands  iours  tenus  à  Poi- 
tiers en  f579  fParis,  1581),  et  qui  est  comme  un  tournoi 
poétique  des  neaux  esprits  du  temps.  Leurs  poésies  per- 
sonnelles ont  été  publiées  sous  les  titres  do  Premières 
œuvres  de.  M'^**  Des  Hoches,  de  Poitieî'S  (1379);  Secondes 
a'uvres  de  M"">^  Des  Hoches,  de  Poitiers  (1584). 

Desroches  de  Parthenay  (Jean-Baptiste),  juris- 
consulte et  écrivain  français,  né  à  La  Rochelle  en  1C90, 
mort  en  170G.  Après  avoir  été  quelque  temps  dans  la  ma- 
gistrature, il  se  rendit  en  Hollande,  où  il  publia  divers 
ouvrages  et  des  traductions,  soit  seul,  soit  en  collabora- 
non  avec  La  Martinière.  et  en  fait  d'ouvrages  originaux  : 
Histoire  de  Danemark  (1730);  Histoire  de  Suéde  (1730;.; 
Histoire  de  Pologne  sous  le  roi  Auguste  II  (l733-173i)- 

DesrOUSSEAUX  (Alexandre),  chansonnier  français, 
né  et  mort  à  Lille  (1820-1892).  Il  acquit  une  grande  cé- 
lébrité dans  le  nord  de  la  France,  par  ses  chansons 
écrites  dans  le  dialecte  lillois.  Ses  compositions  ont  paru 
réunies  en  divers  recueils  :  Chansons  et  pasquilles  lilloises 
(1851-1885);  Sous  les  Saides  [ISôi)  ;  Almanachs  chantants 
(1859-1861);  Mœurs  populaires  de  la  Flandre  française 
(1889).  La  plus  connue  do  ses  chansons  est  El  Canchon 
donnoire,  qui  commence  par  ces  mots  :  Dors,  min  p'tit 
qiiin  quin.  Min  p'tit  pouchin,  Min  gros  rogin. 

Desrues  (François),  historien,  géographe  ot  littéra- 
teur français,  né  à  Coutances,  mort  vers  1620.  Il  a  publié, 
entre  autres  œuvres  :  les  Marguerites  françaises  ou  Trésor 
des  fleurs  de  bien  dire  recueillies  des  plus  beaux  et  rares 
discours  de  ce  temps  (1602);  los  Aniiquitez,  fondations  et 
singularités  des  plus  célèbres  villes,  chasteaux  et  places 
remarquables  du  royaume  de  France  {IG05  ot  1G08)  ;  Dé- 
lices de  fa  France  (16!0). 

Desrues  (Antoine-François),  né  à  Castres  en  17-11, 
mort  à  Paris  en  1777,  célèbre  empoisonneur.  Il  fut  con- 
damné à  être  rompu  vif  et  brûlé  pour  avoir  empoisonné 
uno  dame  De  La  Mothe  et  son  tils,  atln  do  no  pas  leur 
payer  une  terre  qu'il  leur  avait  acheté.  Jusqu'à  sa  mort, 
il  atTecta  la  piété  la  plus  fervente.  Son  hypocrisie  ot  ses 
crimes  laissèrent  un  souvenir  durable  dans  l'imagination 
populaire. 

DESSABLER  (dé-sa)  V.  a.  Enlever  le  sable  de  :  La  pluie 
ni:ssAHi-B  tes  allées. 

DESSABOTÉ,  t.E  {dé-sa)  adj.  Qui  a  perdu  son  sabot  :  l'a 

Clirval  KKSSAnOTl';, 

DESSACRBR  {dé-m)  v.  a.  Priver  du  caractère  imprimé 
par  le  sacre  ou  par  la  consiM-ration  :  Dkssacrkr  une  église. 
^^e  s'emploie  guère  que  par  opposition  i  sacrkr.) 

DESSAIGNAOE  {dé-sè-gnaf  [gn  mil.]  —  rad.  dessaigner) 
u.  tu.  Lavage  que  l'on  fait  subir  aux  peau.x  venant  de 
l'abattoir,  afin  do  les  débarrasser  du  sang  ot  dos  autres  or- 
dures qui  los  souillent. 

DESSAIGNER  [dé-sè-gné  [gn  mil.]  —  du  prôf.  dés,  ot  do 
sanij)  v.  a.  Faire  le  dessaignago. 

Dessaignes  (Victor),  chimiste  français,  né  ot  mort 
ù  Vendôme  (I800-I885).  U  tlt  d'abord  dos  études  médicales 


i  Paris,  revint  à  Vendôme  oii,  après  avoir  professé  au 
collège,  il  accepta  les  fonctions  do  rot^ovour  municipal; 
coiio  dernière  situation  lui  laissait  beaucoup  do  loisirs  et 
lui  permit  do  so  livrer  avec  passion  à  son  étude  favorite, 
la  chimie.  Dossaignes  resta  toute  sa  vie  à  Vendôme,  tra- 
vaillant dans  un  laboratoire  rudimentaire  avec  un  com- 
plet désintéressement,  citons,  parmi  tant  d'autres,  ses 
travaux  sur  l'acidj  hippurique,  l'acide  tartrique,  la  fer- 
mentation succinique,  la  quorcito,  l'acide  urique,  la  mé- 
lliyluramine,  etc. 

dessaisie  n.  f.  Dr.  anc.  Syn.  do  dessaisine. 

DESSAISINE  [dé-sè-zin')  n.  f.  Dr.  anc.  Dessaisine  sîgnî- 
liait  IVpùssossion,  par  opposition  à  saisine,  qui  signifie 
"  possession  ». 

—  Encycl.  Des  coutumes  admirent  qu'une  dessaisine  et 
une  saisine  {dessaisine-saisine),  faites  on  présence  des  no- 
taires et  dos  témoins,  valaient  délivrance  de  possession  ou 
tradition.  C'était  Jà  une  tradition  feinte  :  pour  que  la  pro- 
priété fut  transférée,  une  clause  du  contrat  suffisait.  La 
clause  étant  devenue  de  stvle  dans  les  actes  constatant  dos 
conventions  de  transférer  la  propriété  ;  ce  ne  fut  plus  la  tra- 
dition mais  le  consentement,  qui  opéra  dès  lors  ce  trans 
port.  C'est  le  système  que  le  Code  a  consacré  et  généralisé. 

DESSAISIR  {dé-sè)  V.  a.  Déposséder,  ôter,  enlever  à  ; 
Dkssaisib  quelqu'un  d'u7i  droit,  dune  gestion.  Dkssaisir  un 
tribunal  d'une  affaire. 

—  Mar.  Enlever  les  saisines  qui  retiennent  à  posto  fixe 
certaines  pièces  du  bord  :  dessaisir  les  ancres,  pour  le 
mouillage. 

Se  dessaisir,  v.  pr.  Céder,  renoncer  à  :  Se  dess.\isir 
de  son  droit,  de  ses  biens,  d'un  gage. 

DESSAISISSEMENT  {dé-sè-zi-se-man)  n.  m.  Action  de 
dessaisir.  (Peu  usité.)  il  Action  de  se  dessaisir  :  Le  des- 
saisissement des  meubles  du  locataire  fait  perdre  au  pro- 
priétaire son  privilège. 

DESSAISONNEMENT  {dé-sè-zû-ne-^nan)  n.  m.  Action  de 
dessaisoiiucr. 

DESSAISONHER  \dé-sè-zo-né—àn  préf.  (/es,  et  do  saison) 
v.  a.  Changer  l'ordre  successif  d-s  cultures  d'une  terre. 
Il  Changer  l'époque  du  développement  d'une  plante,  d'une 
tieur. 

Dessaisonné,  ée  part  pass.  du  v.  Dessaisonner. 

—  Fig.  Enlevé  prématurément  par  la  mort.  (Vieux.; 
DeSSAIX  (Joseph-Marie,  comte),  général  français,  né 

à  Thonon  (Haute-Savoie)  eu  1764,  mort  en  1834.  Il  étudia 
la  médecine  àTurin,  vint  ensuite  l'exercer  à  Paris,  se  lança 
en  1789  dans  le  mouvement  révolutionnaire,  et  organisa, 
en  1792,  une  légion  allobroge,  avec  laquelle  il  coopéra 
à  l'occupation  de  la  Savoie  par  la  France.  Entré  alors 
dans  l'armée  régulière  avec  le  grade  de  colonel,  il  se 
distingua  aux  armées  de  Toulon,  des  Pyrénées,  d'Italie. 
Il  représenta  le  Mont-Blanc  au  conseil  des  Cinq-Cents,  de 
1798  à  1799,  s'opposa  au  18-Brumaire  et  retourna  à  l'armée, 
où  sa  valeur  lui  valut  le  titre  do  général  de  division  et 
de  comte  de  l'Empire  (1809).  En  1814,  il  défendit  avec  intré- 
pidité la  Savoie  contre  les  Alliés.  Il  fut  licencié   en  1815. 

DESSALAGE  [dé-sa-laf)  n.  m.  Syn.  de  dessalement. 

DESSALAISON  n.  f.  Syn.  de  dessalicment. 

DESSALEMENT  [dé-sa,  man)  n.  m.  Action  de  dessaler; 
résultat  de  cette  action  :  Le  dessalement  de  l'eau  de  mer 
s'opère  par  la  distillation.  Il  On  dit  aussi  dessalaison  n.  f. 

DESSALER  {dé-sa)  V.  a.  Dépouiller  de  sel  ;  Dessaler  de 
la  uiorue. 

—  Pop.  Dégourdir,  déniaiser. 
Dessalé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dessaler. 

—  Fam.  Matois,  rusé,  égrillard  :  due  fille  dessalée,  n 
Pop.  Morue  dessalée.  Prostituée. 

—  Substantiv.  Personne  dessalée,  matoise. 

Se  dessaler,  v.  pr.  Perdre  son  sel.  devenir  dessalé. 

—  Boire,  par  allusion  à  la  morue  qu'on  dessale  en 
l'immergeant  dans  l'eau,  ii  Payer  ses  dettes,  il  Se  dégour- 
dir, se  déniaiser. 

Dessalines  (Jean-Jacques),  empereur  d'Haïti,  né  à 
la  Grande-Rivière  (Haïti)  en  1758,  mort  en  1806.  Esclave, 
il  s  échappa  en  1789,  et  fut  bientôt  un  des  principaux  me- 
neurs des  troubles  qui  soulevèrent  Saint-Domingue.  Le 
fameux  Toussaint-Louverture  le  fit  nommer  général  de 
brigade  en  1797.  Dessalines  contribua  activement  à  expul- 
ser les  Anglais  de  l'île.  Bonaparte  y  envoya  en  1802  les 
généraux  Leclerc  et  Rigaud  pour  rétablir  Tordre  à  Saint- 
Domingue,  Dessaiiues  tenta  de  les  combattre  ;  mais,  obligé 
de  so  soumettre,  il  obtint  le  grade  de  général  de  division 
et  le  commandement  du  sud  d'Haïti.  En  1803,  il  profita  do 
la  présence  d'une  escadre  anglaise  pour  se  révolter  contre 
Uocbamboau,  qui  so  vit  oblige  d'évacuer  Saint-Domingue 
(19  nov.  1803).  Dossalines  proclama  l'indépendance  d'Haïti, 
se  fit  décerner  le  titre  et  los  pouvoirs  do  gouverneur  gé- 
néral et  massacra  uno  multitude  do  blancs.  Puis  il  so  fit 
proclamer  empereur  d'Haïti  sous  le  nom  do  Jacques  I" 
(1804);  mais  son  gouvernement  ne  put  durer.  II  tyranni- 
sait à  tel  point  son  peuple  qu'il  suscita  une  conspiration 
dont  los  chefs  étaient  Pétion  et  Cbristopbo.  Il  fut  tué  au 
moment  où  il  passait  une  revue. 

Dessalles  (Jean-Léon),  érudit  français,  né  et  mort  au 
liugue  (Dordogno)  [1803-1878].  Entré  aux  archives  du 
royaume  en  1832,  il  démissionna  en  1854,  et  fut  nomme 
archiviste  de  la  Dordogne.  Il  prit  sa  retraite  en  18G7. 
On  lui  doit  diverses  publications,  relatives  à  l'histoire  du 
Périgord  et  aux  langues  romanes  :  Périgueux  et  les  deux 
derniers  comtes  de  Périgord  (1847);  De  l'administration  en 
Périgord  du  xiii*  au  xviii'  siècle  (1855);  Etude  sur  Vorigimi 
et  la  f'oitnation  du  roman  et  de  l'ancien  français  (1854).  II 
collabora  au  Lcrique  roman,  do  Uaynouard,  ot  en  acheva 
la  publication  (1836-1844),  après  la  mort  de  celui-ci. 

DESSANGLEMENT  {rf<!-sa»i,  man)  n.  m.  Action  do  dos- 
sangler.  doter  la  sangle,  les  sangles  :  Le  dkssanglemknt 
d'un  cheval  doit  se  faire  au  démonter.  (B.  Barbé.) 

DESSANGLER  [dé-san)  V.  a.  Détacher  la  sangle  de  : 
Avant  de  faire  manger  ou  boire  une  bête  de  somme,  il  con- 
vient de  la  dessangler,  il  Par  ext.  Déboutonner,  desserrer 
les  vêtements  do  :  Dessanoler  un  uniforme,  un  officier. 

Se  dessan^/er,  v.  p.  Etre,  devenir  dessanglé. 

DESSAQUER  {dé-sa-lié)  V.  a.  Tirer  du  sac  :  Dessaqcer 
des  bardes. 

Dessau.  ville  d'Allemagne  (capit.  du  duché  d'AnhaltV 
sur  laMulde,  un  peu  en  amont  de  son  conaueut  avec  1  Elbe; 


DESPUMFIl   —    DESSEIN 

34.600  hab.  Parmi  les  principaux  édifices,  so  trouve  le 
palais  ducal  datant  do  1748,  agrandi  on  1875,  renfermant 
les  archives,  uno  bibliothèque  de  trenlo  niilb'  voltiinc  , 
uno  galerie  do  tableaux;  l'église  (de 
la  cour)  de  Sainte-Mario  (1500-1512), 
restaurée  en  1857.  Parmi  les  monu- 
ments remarquables  :  la  statue  du 
Vieux  de  Dessau  [dcr  Allé  Dessawr) 
[LÉoroLD  1"',  prince  d'Anhalt-Dos- 
sau];  celle  du  duc  Lôopold-Fiédéric- 
François. 

Dessau  no  maïuiue  pas  il'indiistries, 
que  favorise  la  proximité  de  l'Elbe  : 
filatures,  métallurgie,  horticulture; 
commerce  assez  considérable. 

Comme  ville,  Dessau  n'apparaît 
dans  l'histoire  qu'en  1213.  Sa  prc-  ■'^""•^'^  '^'^  Dessau. 
mière  désignation  est  Dissouwe,  peu  après  Dcszo;  elle 
semble  devoir  son  origine  à  uno  colonie  de  Flamands  immi- 
grés pendant  la  deuxième  moitié  du  xii'^  siècle.  Après  lo 
dernier  partage  du  duché  d'Anhalt,  en  I603,  elle  devint  ré- 
sidence dos  princes.  Sa  prospérité  date  du  duc  Léopold  P"" 
11676-1747).  —  Patrie  du  philosophe  Moïse  Mendclsohn. 
père  du  musicien. 

Dessau  (Anhalt-).  v.  Anhalt. 

Dessauer  (Joseph),  compositeur,  né  à  Prague  en  1794, 
mort  en  187S.  Il  composa  des  cbansons  allemandes  et 
italiennes  et  fit  représenter  quelques  opéras-comiques  : 
Lidwinna  (1836);  une  Visite  à  Saint-Cgr  (1838);  Panuila; 
Domingo.  Mais  sa  gloire  consiste  dans  ses  délicieux  tiedcr, 
si  caractéristiques  et  d'un  accent  si  original;  il  en  a 
publié  un  grand  nombre,  soit  en  recueils,  soit  séparément, 
et  dans  lesquels  il  en  est  qui  ont  acquis  uno  grande  popu- 
larité :  le  Flot  et  l'Enfai^t,  l'Asile,  l'Homme  de  l'eau, 
l'Absence,  le  Poète  et  le  Roi,  la  Marguerite,  les  Deux  Cer- 
cueils, la  Mâverie  de  nuit;  etc.  Il  so  montre,  dans  ces  petits 
poèmes,  le  digne  êmulo  do  Schubert. 

DESSAUTEMENT  [dé-sô,  man)  n.  m.  Hydraul.  Espèce 
de  seuil  d'écluse,  dans  un  canal. 

DesSCHEL,  comm.  de  Belgique  (prov.  d'Anvers),  arr. 
admin.  et  jiidic.  de  Turnhout,  oans  la  Campinc,  près  do 
la  Petite-Nèthe;  2.099  hab. 

DESSÉCHANT  (àé-sé-chan).  ANTE  adj.  Qui  dessèche, 
qui  est  propre  à  dessécher  :  Vents  desséchants.  2'out  sel 

est  DESSECHANT. 

—  Fig.  Qui  épuise  :  La  propriété  s'évapore,  pour  ainsi 
dire,  sous  l'action  desséchante  du  fisc  romain.  (Tropiong.) 

11  Qui  dessèche  l'âme,  qui  produit  l'aridité  du  cœur  :  ics 
sciences  exactes  sont  accusées  d'être  dessèch.^ntes. 

DESSÈCHEMENT  {dé-sé,  nm»)  n.  m.  Teclin.  Action  do 
dessécher,  de  rendre  sec;  état  qui  en  résulte  :  Le  dessè- 
cuEMENT  du  sol.  Le  degré  de  dessèchement  du  bois  fait 
beaucoup  à  sa  résistance.  (Buff.) 

—  Econ.  rur.  Action  de  mettre  à  sec  un  étang  en  faisant 
écouler  les  eaux  qui  y  étaient  contenues. 

—  Pathol.  Maladie  dune  personne  qui  se  dessèche^ 
consomption  :  Le  pauvre  Saint-Aubin  est  dans  un  dessè- 
chement qui  le  menace  d'une  fin  prochaine.  (M""  de  Sév.) 

Il  Aridité  locale  d'un  ou  de  plusieurs  organes  :  On  a  vu  le 
foie,  les  poumons,  dans  l'état  de  dessèchement,  *e  casser 
comme  des  substances  calcinées. 

—  Fig.  Perte  des  sentiments  tendres,  de  la  sensibilité  ; 
L'égoisme  conduit  au  dessèchement,  s'il  ne  le  suppose. 

—  Encycl.  Econ.  rur.  Les  dessèchements  ont  pour  but 
de  faire  écouler  les  eaux  qui  restent  stagnantes  par  un 
défaut  de  pente  du  terrain  et  par  suite  de  rimperméabilitô 
du  sol.  Le  dessèchement  peut  se  faire  :  par  écoulement, 
en  établissant  des  canaux  dits  canaux  de  dessèchement  ; 
par  absorption,  en  perçant  des  puits  absorbants;  par 
ascension,  au  moyen  de  pompes  à  très  grand  débit,  selon 
l'étendue  des  terrains  inondés  et  l'abondance  de  l'eau  qui 
les  couvre  ou  encore  au  moyen  d'un  drainage,  ou  enfin  en 
ayant  recours  à  l'action  absorbante  de  certains  végétaux, 
l'eucalyptus  par  exemple. 

DESSÉCHER  (rff/-se.  —  Prend  un  accent  grave  sur  Tavant- 
dernier  e  devant  une  syllabe  finale  muette  :  Je  dessèche; 
excepté  au  fut.  de  l'indt  et  au  cond.  prés.  :  Je  dessécherai. 
Tu  dessécherais)  v.  a.  Rendre  sec,  en  parlant  d'objets  hu- 
mides :  Le  souffle  du  simoun  dkssèche  Ai /JCrtii.  (Haspail.) 
Il  Mettre  à  sec,  en  procurant  l'écoulement  des  liquides 
contenus  :  Dessécher  un  étang. 

—  Par  ext.  Amaigrir  :  Les  chagrins  dessèchent  un 
homme,  n  Appauvrir,  en  parlant  du  santr. 

—  Fig.  Détruire,  épuiser  :  Les  veilles  dessèchent  la 
jeunesse,  il  Priver  de  sensibilité;  rendre  froid,  sec,  arido  ; 
La  froide  7'aison  sans  illusion,  en  analysant  tout,  oESsi-xuii 
tout.  (De  Ségur.) 

—  V.  n.  Devenir  sec.  11  Fig.  et  pop.  Dépérir  d  amour. 

Se  dessécher,  v.  pr.  Devenir  desséché,  être  privé  do 
son  humidité.  11  "romber  en  consomption.  11  Desséchera  soi. 

—  Fig.  S'épuiser,  périr.  11  Devenir  froid,  insensible.  11  ^'c 
dessécher  le  cerveau,  Alfaiblir  sa  raison  par  une  appli- 
cation excessive. 

—  Syn.  Dessécher,  sécher.  Le  second  exprime  simple- 
ment l'idée  de  rendre  sec,  et  souvent,  l'objet  no  devient 
sec  qu'en  perdant  une  humidité  qui  lui  était  nuisible. 
Dessécher,  c  est  rendre  tout  à  fait  sec,  en  privant  do  toute 
humidité,  môme  intérieure.  Après  la  pluie,  le  soleil  sèche 
les  feuilles;  uno  feuille  de.^séchée  a  perdu  la  sùvo  qui  la 
faisait  vivre  :  elle  tombe  do  l'arbre. 

DESSÉGHEUR,  EUSE  (dé-sé)  D.  Entrepreneur  de  dcssé- 
cliement  do  marais,  il  Partisan  de  ces  dessèchements. 
[1  Ouvrier,  ouvrière  qui,  dans  los  ateliers,  opèrent  le  des- 
sécboment  des  objets  humides. 

DESSEïN  {dé-sin  —  subst.  verbal  do  desseigner,  antre 
forme  do  dessiner)  n.  m.  Intention,  désir  :  La  simplicité 
captive  sans  effort,  parce  qu'on  ne  lui  voit  point  le  desskin 
de  captiver.  (De  Gorando.)  il  Volonté  arrêtée,  on  parlant  de 
Dieu  :  Les  desseins  de  Dieu  sont  impénétrables,  n  But  :  A  la 
cour,  il  faut  avoir  un  dessein,  ie  suivj'e,  parer  celui  de  son 
adversaire.  {Lb.  Bruy.)  il  Projet,  outropriso:  On  est  souvent 
trompé  dans  ses  desseins. 

—  Particulièrem.  Mauvaise  intention  :  Ce*  Orecs  ont 
craint  que  7wus  n'eussions  des  vkssv.ws  sur  leur  ttbcrté, 
(Fén  )  Il  Intention  do  gagner  lo  cœur  ou  d  obtenir  la  main 
d'une  personne  :  Avoir  des  desskins  sur  une  jeune  fille. 

—  A  dessein.  De  dessein  formé,  Volontairement,  avec 
intention  :  Faire  quelque  chose  X  dessein,  h  A  dessein  de, 
A  dessein  que,  Dans  l'intention  do  :  Vemr  À  dessein  d<îm- 


DESSELGHEM 


DESSILLEMEM 


tretenir  quelqu'un,  il  Sans  dessein.  Sans  le  vouloir  et  aussi 
sans  but  déterminé,  il  Faire  dessein  de,  Avoir  l'intention  de. 

—  Littér.  et  b.-arts.  Plan,  combinaisons,  ensemble  des 
dispositions  qui  constituent  le  canevas  d'un  ouvrage. 

—  Syn.  Dessein,  intention,  volonté.  Le  dernier  de  ces 
mots  diffère  des  deux  autres  en  ce  qu'il  s'applique  sou- 
vent aux  choses  dont  l'exécution  est  actuelle  ou  doit  se 
faire  presque  immédiatement,  et  en  ce  qu'il  marque  une 
détermination  plus  ferme,  plus  arrêtée.  Dessein  s'applique 
à  des  choses  qu'on  fera  plus  tard;  il  suppose  qu'on  est 
bien  arrêté  sur  la  chose  même,  qu'on  a  déjà  pensé  aux 
moyens  de  la  réaliser,  et  qu'on  doute  seulement  du  temps 
où  cela  devra  se  faire.  Ùintention  est  plus  indécise;  on 
est  porté  à  agir  tôt  ou  tard,  mais  on  ne  sait  ni  comment, 
ni  quand  on  agira.  h'i7itention  est  aussi  quelquefois  le  but 
secret  qu'on  se  propose  en  agissant  actuelleraent,  et  le 
mot  dessein  peut  lui-même,  iuais  rarement,  s'employer 
dans  cette  acception  ;  il  ajoute  alors  à  l'idée  de  but  celle 
d'une  préméditation  plus  calculée. 

—  Dessein,  entreprise,  plan,  projet.  Dessein  marque  une 
intention  réiléchie  et  fait  souvent  considérer  cette  inten- 
tion sous  le  rapport  moral  :  un  dessein  est  louable  ou  blâ- 
mable, généreux  ou  intéressé.  L'entreprise  est  une  chose 
dont  l'exécution  est  commencée  et  nécessitera  une  suite 
d'efforts.  Le  plan  sujipose  qu'on  a  longuement  médité  sur 
le  but  qu'il  faut  atteindre,  et  qu'on  s'est  tracé  avec  pré- 
cision une  ligne  de  conduite  du  commencement  à  la  fin. 
Projet  est  vague  et  se  rapporte  souvent  à  des  choses  éloi- 
gnées, considérées  moins  sous  le  rapport  moral  que  sous 
celui  de  la  difticulté,  de  l'habileté,  de  l'activité. 

—  Dessein,  but,  vues.  V.  but. 

DESSELGHEM,  comni.  de  Belgique  (prov.  de  la  Flandre 
occid.)-'  arruu'l.  admin.  et  judic.  de  Courtrai,  près  de  la 
Lys;  2.10G  liab. 

DESSELLER  {dé-sé-lé)  Y.  a.  Otcr  la  selle  à  :  Diissi;LLi:R 
un  cheval. 

Se  desseller,  v.  pr.  Devenir  dessellé,  s'ôter  la  selle  : 
Cheval  gui  s'est  dessklle. 

DESSEHELEA  {dé-se.  —  Double  la  lettre  l  devant  une 
svliabe  muette  :  Je  dessemelle.  Je  dessemellerai)  v.  a.  Oter 
iâ  semelle  de  :  Dessemeler  des  souliers. 

Se  dessemeler,  v.  pr.  Devenir  desseraelé,  perdre  sa 
semelle. 

DesSENBEIM,  village  de  la  Haute-Alsace  (cercle  de 
Colmar  [canton  de  Neuf-Brisachj);  968  hab.  Agriculture. 
Origine  galio-romaine. 

DESSERRAGE  {dé-sè-raf)  n.  m.  Action  de  desserrer. 

DESSERRE  [dé-sèr')  n.  f.  Fam.  Action  de  desserrer  sa 
bourse,  de  payer.  (N'est  guère  usité  que  dans  l'expression 
£tre  dur  à  la"^ desserre.) 

—  Péch.  Mouvement  produit  par  le  dégel  dans  les  eaux 
d'une  rivière. 

DESSERRER  (dë-sè-ré)  v.  a.  Relâcher,  en  parlant  d'un 
lien  ou  d'un  objet  lié  :  Desserrer  un  nœud.  Desserrer  sa 
cravate,  un  fagot.  Il  Ecarter,  en  parlant  d'un  objet  dont 
les  parties  étaient  juxtaposées  :  Desserrer  les  dents  à  un 
malade  pour  le  forcer  à  boire. 

—  Fam.  Appliquer  violemment,  en  parlant  d'un  coup  : 
Desserrer  un  coup  de  poing  à  quelqu'un. 

—  Loc.  div.:  Desserrer  les7i<suds  de.  Rendre  moins  tendu, 
moins  intime,  en  parlant  des  nœuds  de  l'amitié  ou  d'autres 
liens  moraux,  ii  Desserrer  le  cœur.  Soulager,  arracher  à 
quelque  angoisse,  il  Desserrer  les  dents,  les  lèvres,  la  bou- 
che. Faire  parler,  décider  à  parler  :  //  faut  se  méfier  de 
l'homme  à  qui  le  vin  ne  desserre  jamais  les  dents. 
(G.  Sand.)  ii  Parler  :  Assister  à  une  soirée  sajis  desserrer 
LES  dents. 

—  Manèg.  Desserrer  un  coup  de  cravache,  Appliquer  un 
violent  coup  de  cravache  au  cheval  pour  le  châtier. 

—  Typogr.  Desserrer  une  forme.  Chasser  les  coins  dans 
le  sens  rétrograde,  à  l'aide  du  décognoir,  du  marteau  ou 
de  la  clef,  ii  Desserrer  de  la  lettre.  Desserrer  une  forme 
pour  la  distribuer. 

Se  desserrer,  v.  pr.  Etre,  devenir  desserré,  ii  Relâcher 
sa  ceinture,  son  vêtement. 

—  Fig.  S'épanouir,  éprouver  moins  d'angoisse  ou  d'em- 
barras. 

DBSSERROIR  {dé-sè)  n.  m.  Nom  de  divers  outils  qui 
ser\-ent  à  desserrer,  il  Bûche  plate  qui  sert  à  disposer,  dans 
on  train  à  flotter,  les  places  vides  qu'on  se  propose  de 
remplir. 

DESSERT  {dè'Sèr')  n.  m.  Action  de  desservir.  (Vieux.) 
Il  Ce  qu'on  a  desservi.  (Vieux.)  ii  Dernier  service  d'un 
repas,  généralement  composé  de  fromage,  de  pâtisseries, 
de  confitures,  de  fruits  et  de  vins  de  liqueur  :  Un  beau 
DESSERT,  li  Moment  où  l'on  mange  le  dessert  :  Arriver  au 

DESSERT. 

—  Fig.  Ce  qui  arrive  à  la  fin,  comme  complément  ou 
comme  régal. 

—  En  T,  d'archéol..  Sorte  de  corbeille  d'osier  doré  ou 
de  faïence  ajourée,  dont  on  a  fait  usage  au  xviir  siècle  et 
pendant  la  Restauration  pour  servir  les  fruits  sur  la  table. 

DESSERTE  Idé-sèrt')  n.  f.  Mets  qui  restent  après  un  re- 
pas, et  que  l'on  dessert  par  consôriuent  :  Vendre  sa  des- 
serte aux  reslitnrants.  i;  Petite  table  de  salle  à  manger 
destinée  à  recevoir  les  mots,  les  assiettes,  les  verres,  etc., 
que  l'on  dessert. 

—  Service  d'administration  :  La  desserte  d'un  bureau. 
Il  Action  de  desservir  une  cure  ou  une  chapelle  :  l^ire 

chargé  de  la  desserte  d'une  église,  en  l'absence  du  titulaire. 
(,Vicux  dans  ces  deux  sens.) 

—  Chemin  de  desserte.  P.  et  chauss.  Chemin  spéciale- 
ment affecté  au  service  d'une  exploitation. 

DESSERTIR  [dé-sér')  v.  a.  Enlever  de  sa  monture  une 
pierre  fine  ou  tout  autre  objet  monté  dune  façon  analogue  : 
Dessertir  un  brillant,  un  médaillon,  ii  Couper,  au-dessous 
du  feuilletis,  la  sertissure  d'une  bague. 

DESSERTISSAGE irf(5-«êr-ri-»a;')n. m.. \ction  dedessertir. 

DESSERVANT  fdé-sér-van)  û.  m.  Prêtre  qui  dessert  une 
cure  ou  une  chapelle.  Le  desservant  d'une  église,  n  Mi- 
nistre d'un  culte  qui  dessert  un  temple  :  On  appelait  mi- 
nistres les  DESSERVANTS  dcs  égliscs  protcstantcs.  (Volt.) 

—  Fie.  Celui  qui  entretient,  qui  conserve,  qui  propage  un 
art  qoefconque  :  Les  desservants  de  la  poésie,  de  la  musique. 

—  Enctcl.  Admin.  eccl.  Le  droit  canon  nomme  desser- 
vants des  prf  très  chargés,  à  titre  provisoire,  de  faire  les 
fonctions  ecclésiastiques  dans  les  paroisses  dont  les  cures 
sont  vacantes  ou  les  curés  interdits.  L'évoque  doit  pour- 


voira leur  entretien  au  moyen  d'une  retenue  sur  les  revenus 
de  la  cure  qu'ils  administrent  temporairement.  En  France, 
l'ancien  droit  civil  ecclésiastique  avait  sanctionné  ces  dis- 
positions du  droit  commun.  Mais  les  articles  or^anic^ues, 
annexés  au  Concordat  de  I8i'2,  ont  dérogé  à  1  ancienne 
discipline.  Ils  divisent  les  paroisses  en  deux  classes  :  les 
cures,  et  les  succursales.  Les  premières  sont  administrées 
par  des  curés  inamovibles,  que  l'évéque  nomme  avec  l'a- 
grément du  gouvernement  ;  les  secondes  sont  régies  par 
des  pasteurs  appelés  desservants  que  l'évéque  nomme  et 
révoque  à  son  gré,  sans  être  obligé  de  demander  l'autori- 
sation du  gouvernement.  Les  desservants  sont  donc  de 
véritables  curés,  chargés  à  titre  permanent  de  l'administra- 
tion d'une  paroisse,  mais  dépouillés  de  la  prérogative  de 
l'inamovibililé.Cette  législation  estparticulière  à  la  France. 
Le  saint-siège,  sans  la  condamner,  ne  lui  a  jamais  donné 
une  approbation  formelle.  Les  desservants  sont  actuelle- 
ment eu  France  au  nombre  de  31.000  environ. 

DESSERVICE  idé-sèr-viss)  n.  m.  Mauvais  service  rendu  : 
Le  roi  avait  déployé  sa  miséricorde  etivers  une  infinité  de 
rebelles  dont  il  n'avait  jamais  reçu  que  des  desservices. 
(E.  Pasq.)  [Vieux.] 

DESSERVIR  [dé-sèr'.  —  Se  conjugue  comme  servir)  v.  a.. 
Oter  de  dessus  la  table,  en  parlant  des  plats  ou  des  mets  : 
Desservir  le  premier  service,  ii  Débarrasser  des  plats,  en 
parlant  d'une  table  :  Desservir  la  table. 

—  Faire  le  service  de  :  Ligne  de  chemin  de  fer  qui  des- 
sert le  Centre  et  le  Midi.  \\  Etre  le  desservant  de  ;  Desser- 
vir une  ihapelle.  il  Remplir  l'office  de  :  J'ai  envie  de  ne 
point  jouir  au  bénéfice  d'historiographe  sans  le  desservir. 
(Volt.)  Il  Rendre  des  services  d'un  genre  quelconque  à  une 
ou  idusieurs  personnes  :  Desservir  un  hôtel,  tm  couvent. 
|[  Rendre  un  mauvais  office  à  ;  Mon  état  cl  ma  destinée  est 
de  DRssERviR  tout  ce  que  j'aime.  iM""*  de  Maint.) 

Se  desservir,  v.  pr.  Etre  desservi  ;  Ce  bureau  se  dessert 
avant  tous  les  autres.  \\  Se  rendre  mutuellement  de  mau- 
vais services. 


DESSERVITORERIE  [dé-scr', 
de  desservant. 


rî)  n.  f.  Office  ou  bénéfice 


DESSERVITUDB  {dé-ser')  n.  f.  En  Normandie,  Manière 
dont  une  localité,  une  ferme  est  desservie  par  les  voitures, 
les  moyens  de  transport,  etc. 

DESSERVOIR  {dé-ser'-vo-ar')  n.  m.  Buffet  placé  dans  une 
salle  à  manger,  pour  qu'on  y  dépose  les  objets  enlevés  de 
dessus  la  table  pendant  le  repas. 

DESSEUVREMENT  {dé-seu  —  rad.  dessenvrer)  n.  m.  Ac- 
tion de  séparer.  (Vieux.)  ii  Techn.  Action  de  desseuvrer 
les  feuilles  de  papier.  (On  écrit  aussi  désœuvrement.) 

DESSEUVRER  [dé-seu  -~  pour  desevrer,  formé  du  préf. 
de,  et  sevrer;  du  lat.  separare.  séparer)  v.  a.  Séparer.  (Vx.) 
Techn.  Séparer  les  feuilles  de  papier.  (On  écrit  aussi  dé- 

SŒUVIÏER.) 

Dessewffy  (pron,  Dèjeufi),  famille  noble  hongroise 
dont  les  membres  se  sont  distingués,  depuis  la  fin  du 
xviii'=  siècle,  dans  la  politique  et  dans  les  lettres.  Un  des 
membres  de  cette  famille.  Miklos,  se  rendit  en  France  au 
commencement  du  xviii*  siècle,  et  y  obtint  le  titre  de  comte 
et  la  pairie.  —  Les  membres  les  plus  connus  ensuite  de 
cette  famille  sont  :  Joseph,  né  en  1771,  mort  en  1843,  écri- 
vain distingué.  Ses  Œuvres  et  sa  Correspondance  avec  son 
ami  Kazinczy,  le  Malherbe  hongrois,  montrent  en  lui  un 
fervent  adepte  de  la  littérature  et  de  la  civilisation  fran- 
çaises. —  AuRÊLE,  né  en  1808,  mort  en  1842.  Publiciste 
cfwservateur  et  adversaire  politique  de  Széchenyi  et  de 
Kossuth,  qu'il  combattit  parce  qu'il  craignait  que  leur  poli- 
tique n'entraînât  la  ruine  de  son  pays.  Ses  articles  réunis 
sous  le  titre  :  le  Livre  X  Y  Z.  classe  l'auteur  parmi  les 
meilleurs  écrivains  de  son  pays.  Comme  orateur,  il  était 
remarquable  par  sa  facilité  d'improvisation,  son  calme,  l'é- 
lévation de  ses  idées.  —  Emile,  frère  du  précédent,  né  en 
1814,  mort  en  1866.  Il  fut  président  de  l'académie  hongroise 
des  sciences,  etdirecteurduCrédit  foncier  de  Hongrie,  qu'il 
avait  fondé.  —  Aristide,  général  pendant  la  Révolution 
hongroise,  un  des  treize  »  martyrs  d'Arad  " ,  né  en  isos,  exé- 
cuté en  1849.  Il  fut  pris,  lors  de  la  capitulation  do  Vilagos. 

DESSIGCANT  [dé-si-kan),  ANTE[Iat.  desiccans;  du  préf, 
de,  et  de  siccare,  sécher]  adj.  Qui  dessèche  :  L'action  des- 
siccANTE  des  corps  avides  d'eau. 

DESSICCATEUR,  TRICE  [dé-si-ka  —  du   lat.  desiccare, 
dessécher I  adj.  Qui  dessèche  :  Vent  des- 
siccatetr.  (Inus.)  il  Ou  dit  plutôt  des- 

SHCIIANT,  ANTE. 

DESSICCATEUR  [dé-si-Ica  —  même 
étymol.  qu  à  l'art,  précéd.)  n.  m.  Techn. 
Bâtiment  où  l'on  met  les  draps  à  sé- 
cher. Il  On  dit  plutôt  SÉCHOIR. 

—  Chim.  Appareil  servant  à  opérer 
la  dessiccation.  V.  dessiccation,  étuve, 

SECHOIR. 

—  Enctcl.  Techn.  Industriellement, 
le  dessiccateur  est  un  appareil  que  l'on 
emploie  dans  les  conditionnements,  pour  soumettre  dîver 
SCS  matières  textiles  à  la  dessiccation  afin  de  déterminer 
le  poids  vrai  des  marchandises  en 
ballot.  Il  en  existe  de  fixes,  qui 
sont  de  véritables  étuves;  il  y 
en^  a  également  de  portatifs , 
(ju'cmploient  principalement  les 
industriels  pour  se  rendre  un 
compte  exact  de  la  quantité  d'hu- 
midité renfermée  dans  un  textile 
acheté  par  eux. 

DESSICCATIF,  IVE  (dè-si-ka 
—  lat.  desiccativus  :  de  desiccare, 
dessécher)  adj.  Qui  est  propre  à 
dessécher  :  Vernis  dessiccatif. 
Il  On  dit  plus  souvent  siccatif. 

~  Méd,  Qui  est  propre  à  des- 
sécher les  plaies  :  Un  onguent 
dessiccatif. 

—  Peint.  Buile  dessiccative. 
Huile  qui  accélère  la  dessiccation 
des  couleurs  dans  lesquelles  on 
l'emploie. 

—  n.   m.    Substance  dessicca-  Dcssic<atotir. 
tivo  :   La   charpie    ordinaire    ou 

râpée,  la  poudre  de  li/copode,  de  sous-nitrate  de  bismuth,  de 
vieux  bois,  de  tan,  d'amidon,  l'acide  chromique,  la  solution 


Dessiccateur 
h  robinet. 


666 

de  sublimé  au  millième,  l'acétate  de  plomb  liquide  sont  em- 
ployés comme  dessiccatifs.  (Bouchut.) 

DESSICCATION  [dé-si-ka-si]  n.  f.  Action  de  dessécher; 
état  qui  en  résulte  :  Dessiccation  du  foin.  \\  Maigreur  ex- 
trême ;  Dessiccation  causée  par  la  maladie. 

—  Encycl.  Techn.  Dessiccation  des  bois.  Dans  les  manu 
factures  d'armes,  la  dessiccation  des  bois  de  fusils  passe 
par  trois  phases  :  le  lessivage,  pendant  lequel  les  bois  sont 
soumis  à  l'action  de  la  vapeur  d'eau  à  une  faible  tension  ; 
l'essorage,  qui  consiste  à  les  exposer  pendant  un  mois  dans 
un  local  sec,  aéré,  sans  courants  d'air  trop  vifs.  En  dernier 
lieu,  on  procède  à  la  mise  des  bois  en  étuve  dans  une 
chambre  chaufl'ée  par  de  l'air  dont  la  température  de  25°  C. 
est  insensiblement  portée  en  quinze  jours  à  32». 

—  Bot.  Un  des  meilleurs  procédés  pour  dessécher  les 
plantes  destinées  à  être  conservées  en  herbier  consiste  â 
étaler  ces  plantes  sur  des  feuilles  de  papier  collé,  par 
exemple  le  papier  jaune,  dix  papier  paille,  dont  les  bou- 
chers, les  épiciers,  etc.,  se  servent  pour  empaqueter  les 
objets  vendus.  On  dispose  ces  feuilles  en  étages,  eu  les 
séparant  par  des  coussins  du  même  papier,  puis  on  sou- 
met le  tout  à  une  pression  graduée.  Les  feuilles  doivent 
être  changées  tous  les  jours.  Quand  la  dessiccation  est 
complète,  on  plong:e  les  plantes  dans  une  solution  étendue 
de  sublimé  corrosif,  avant  de  les  placer  dans  l'herbier. 

Pour  conserver  aux  plantes  leur  couleur  et  leur  port, 
on  a  conseillé  de  les  étaler  sur  du  sable  pur,  séché 
â  haute  température  et  additionné  d'acide  stéari(|ue 
(60  gr.  pour  10  kilogr.),  le  tout  placé  au  soleil  ou  dans 
une  étuve. 

—  Chim.  On  a  souvent  besoin,  dans  presque  toutes  les 
analyses  notamment, de  dessécher  les  substances. Quaudces 
substances    ne    retiennent 

pas  très  avidement  i'humi- 
dité,  on  se  sert  comme  des- 
siccateur d'une  plaque  de 
verro  dépoli,  sur  laquelle 
s'appliquent  exactement  les 
bords,  usés  â  l'émeri  et  en 
duits  d'un  corps  gras,  d'une 
cloche  de  verre;  un  vase    ,,<^r-^ - 

à  bords  peu  élevés  et  à  ou-     'r-X?'--  r-^r  . 

verture  très  large,  rempli      Dessiccation  des  bôîs  (séchoir). 
d  acide  sultuntiue  concen- 

tré  ou  d'un  produit  quelconque  très  hygroscopique  (chaux 
vive,  chlorure  de  calcium,  etc.),  est  placé  au  milieu  de  la 
plaque,  sous  la  cloche  ;  il  supporte  un  petit  triangle  mé- 
tallique, sur  lequel  on  pose  une  capsule  de  porcelaine 
contenant  la  substance  à  dessécher.  L'évaporation  qui 
se  produit  d'une  part,  l'absorption  qui  se  produit  d'autre 
part,  amène  assez  rapidement  la  dessication.  On  peut 
encore  activer  la  dessiccation  en  transformant  en  dessic- 
cateur de  ce  genre  le  récipient  d'une  machine  pneuma- 
tique. Quand  ces  moyens  sont 
insuffisants,  on  chauffe  les  corps 
dans  des  étuves  spéciales. 

On  active  souvent  la  dessic- 
cation â  température  élevée  en 
faisant  passer  un  courant  d'air 
sec  sur  la  substance  chauffée 
ou  encore  on  combine  l'action  du 
vide  avec  celle  de  la  chaleur. 
Quand  le  corps  n'est  pas  décom- 
posable  par  la  chaleur,  on  le 
chauffe  au  rouge  sombre,  dans 
un  creuset  de  porcelaine,  et  on 
le  laisse  refroidir  dans  un  dessic- 
cateur. Quel  que  soit,  d'ailleurs, 
le  procédé  employé,  on  gagne  beaucoup  de  temps  en  esso- 
rant d'abord  les  substances  â  dessécher.  Pour  dessécher 
les  gaz  on  les  fait  passer  le  plus  souvent  dans  des  tubes 
recourbés  en  U,  afin  d'occuper  moins  de  place  pour  une 
même  longueur,  remplis  de  matières  avides  d'eau  et  pré- 
sentant une  grande  surface,  telles  que  du  chlorure  de 
calcium  desséché,  de  l'acide  phosphorique  anhydre,  des 
fragments  de  pierre  ponce  concassée  imbibés  d'acide  sul- 
furique  concentré. 

—  Econ.  rur.  Pour  dessécher  les  herbes  fauchées  que 
l'on  veut  faire  servir  à  la  nourriture  des  animaux,  on  les 
soumet  â  l'opération  du  fanage.  Le  blé,  le  seigle,  le  chanvre, 
le  lin,  etc.,  doivent  être  rassemblés  en  bottes  et  disposés 
en  moyettes.  Les  fruits  charnus,  tels  que  figues,  prunes, 
cerises,  sont  exposés  alternativement  à  la  chaleur  douce 
d'un  four  ou  d'une  étuve  et  au  soleil.  Pour  le  café,  on 
enlève  la  partie  charnue  du  fruit,  en  le  faisant  macérer 
dans  l'eau.  On  fait  ensuite  dessécher  le  noyau  en  l'expo- 
sant, soit  au  soleil,  soit  â  l'étuve. 

—  Pliarm.  Matière  médicale.  La  dessiccation  des  plantes 
en  vue  do  les  conserver  s'opère,  le  plus  souvent,  à  l'air 
libre.  Les  plantes  sont  étendues  en  couches  minces  sur 
des  claies,  entre  lesquelles  l'air  circule  librement,  ou  bien 
elles  sont  attachées  en  bouquets  et  suspendues  en  guir- 
lande dans  le  séchoir.  Pour  les  bulbes  (scille,  tubéreuse) 
et  les  racines  molles  ou  volumineuses,  ou  les  fend  de  plu- 
sieurs côtés,  ou  même  on  les  coupe. en  tranches  qu'on  enfile 
en  chapelets.  Les  écorces,  les  bois,  toutes  les  parties 
ligneuses,  sont  abandonnées  à  la  dessiccation  spontanée. 
Les  fleurs  sont,  au  contraire,  les  parties  de  la  plante  dont 
la  dessiccation  exig«  le  plus  de  soins:  leur  odeur  et  leur 
couleur  ne  se  conservant  que  très  difficilement.  On  les 
étend  sur  des  toiles  ou  sur  des  claies  très  serrées,  et  on 
les  soustrait,  dans  le  séchoir,  â  toute  action  de  la  lumière. 
Dans  beaucoup  de  cas,  on  remplace  le  séchoir  par  l'étuve  ; 
cette  précaution  est  indispensable  dans  les  temps  pluvieux, 
humides,  quand  il  s'agit  de  fruits  pulpeux,  tels  que  la  figuo 
ainsi  que  de  certaines  racines  à  tissu  compacte  et  de  cer- 
taines plantes  mucilagineuses. 

La  dessiccation  à  l'étuve  est  encore  employée  pour  con- 
server certaines  matières  animales  et  en  particulier  les 
cantharides.  Quelques  plantes  comme  les  arums,  les  su- 
macs, plusieurs  rcnonculacées,  perdent  leurs  propriétés 
médicinales  ou  toxiques  par  la  dessiccation. 

DESSIÈRE  [dé-sièr')  n.  f.  Archéol.  Cylindre  de  bois,  do 
la  grosseur  du  doigt,  recouvert  de  cuir  ou  de  velours  et 
qui  servait  â  supporter  les  bagues  dans  les  écrins.  It  On 
disait  aussi  doigtier. 

DESSIGNER  {dé  si-gné  [Il  rail.])  v.  n.  Rétracter  udo  si- 
gnature donnée. 

DESSILLEMENT  (dè-si-llc-man  {Il  mil.])  n.  m.  Action  do 
dessiller  les  yeux  ;  état  qui  en  résulte. 


Dessication  des  bois 
(éiuve). 


6fi7 

DESSILLER  {dé-siîl-t'  [Il  mil.])  v.  a.  Ouvrir  on  les  écar- 
tant dos  paiipuiros  collées  ciiscmhlo.  (Pou  usité  au  propre.) 

—  Fig.  Dessiilei'  les  yeux  a  ou  de,  Tirer  do  l'avouglonioiit, 
faire  voir  la  vérité  à  :  C'est  l'expérience  seule  qui  nous 

DKSSILLK  I.RS  YEUX. 

Se  dessiller,  v.  pr.  S'ouvrir  à  la  lumiôro  do  la  vérité. 

DESSIN  [dé-sin  —  subst.  verbal  do  dessiner)  n.  m.  Ro- 
présoniatiun,  sur  uno  surface,  de  la  forme  et  non  do  la 
couleur  des  objets  ;  Dessin  nu  crayon  noir,  â  la  sam/uine, 
à  la  plume,  il  Art  du  dessinateur  :  Apprendre  le  dessin. 

—  Knsomblo  des  lignes  ot  contours  d'une  figure.  (So  dit 
surtout  par  opposition  à.  Couleur)  :  Il  n'y  a  g^ue  les  mailrcs 
dans  l'art  qui  soient  twns  juyes  du  dessin.  (Dider.) 

—  Fig.  Disposition  des  parties,  considérée  indépen- 
tlammont  du  style  ou  de  l'oxécutioD  :  Discou7's  d'un  dessin 
heureux.  Le  dessin  est  la  loi  première  de  tout  art,  (V.  Hugo.) 

Il  Plan  d'un  ouvrage  d'osprit. 

—  Dessin  au  trait.  Dessin  qui  no  donne  que  les  linéa- 
ments des  Heures,  sans  rendre  les  ombres  et  les  clairs. 

\[  Dessin  omoj-é.  Dessin  dans  lequel  les  ombres  et  les 
lumières  sont  rendues,  ii  Dessin  lavé,  Dessin  ombré  à  l'en- 
cre do  Chine  ou  colorié  avec  dos  couleurs  à  l'eau,  ii  Dessin 
aux  trois  crayons,  Sorte  do  pastel  très  simplifié,  en  usage 
au  xviii"  siècle.  (Il  s'exécutait  sur  papier  teinté,  avec  du 
crayon  noir  pour  les  vêtements  et  les  ombres,  du  crayon 
blanc  pour  les  points  lumineux,  et  do  la  sanguine  pour  les 
carnations.)  [i  Dessin  aux  deux  crayons,  Dessin  sur  papier 
teinté,  dans  lequel  les  clairs  intenses  sont  accusés  au 
crayon  blanc,  ii  Dessin  linéaire,  Dessin  technique  ayant 
pour  but  la  représentation  des  ornements  ou  des  objets  qui 
appartiennent  à  l'industrie,  il  Dessin  d'architecture,  Ropré- 
seutation,  par  les  procédés  du  dessin  linéaire,  du  plan, 
de  la  coupe  et  do  l'élévation  des  bâtiments  ou  de  tous 
autres  objets,  ii  Dessins  courants.  Ornements  sculptés  ou 
peints,  qui  s'étendent  sans  interruption  sur  toute  la  lon- 
gueur d'une  corniche  ou  dune  moulure,  ii  Dessin  à  main 
levée,  Dessin  d'édifice,  de  machine,  etc.,  exécuté  sans  la 
règle   ni   le  compas,  et  traité  avec   une  grande  liberté. 

Il  Dessin  d'après  la  bosse,  Dessin  'd'après  un  bas-relief  ou 
une  figure  en  ronde  bosse,  ii  Dessin  d'après  nature.  Dessin 
d'après  un  modèle  vivant,  un  paysage  réel,  ii  Dessin  d'imi- 
tation. Dessin  enseigne  dans  des  cours  pour  apprendre  à 
reproduire  les  figures,   les   paysages   et  les  ornements. 

Il  Dessin  leucograpkique.  Dessin  en  blanc  sur  fond  noir. 

Il  Dessin  de  machine  ou  industriel.  Dessin  au  trait  ou  lavé, 
destiné  à  représenter  des  machines,  des  pièces  de  mé- 
canique, etc.  it  Dessin  graphique ,  Dessin  des  coupes, 
plans,  etc.,  en  tant  qu'il  est  appliqué  aux  sciences  exactes. 

Il  Dessin  géométrique.  Celui  qui  reproduit  les  proportions 
géométriques  d'un  objet. 

—  Mus.  Disposition  des  parties  d'un  ouvrage  ou  d'un 
morceau  :  DussiN  mélodique. 

—  Techn.  Ensemble  des  figures  dont  un  tissu  est  orné  : 
Etoffes  à  dessins.  Dessin  bleu  sur  un  fond  blanc. 

—  Encycl.  I.  Du  rôle  du  dessin  da^ts  les  arts.  Le  mot 
dessin,  entendu  dans  sa  signification  la  plus  générale, 
veut  dire  l'art  d'imiter,  de  représenter  par  des  traits  les 
formes  apparentes  des  objets.  Le  dessin  est  par  suite  un 
artifice  qui,  par  le  moyen  de  ligues  savamment  combi- 
nées, figure,  sur  une  surface  plane,  des  courbes,  des  sail- 
lies, des  élévations,  dos  profondeurs.  Il  doit  donc,  avant 
tout,  respecter  les  lois  de  la  perspective. 

Le  dessin  n'est  pas  moins  essentiel  à  l'architecture,  à 
la  peinture,  à  la  statuaire,  à  la  gravure,  à  tous  les  arts,  en 
un  mot,  qu'on  appelle  justement  les  arts  du  dessin.  Dans 
tous  ces  arts,  c'est  par  le  dessin  seul  qu'on  arrive  à  établir, 
entre  les  diverses  parties  des  choses  et  entre  les  choses 
elles-mêmes,  les  justes  rapports  qui  font  les  proportions 
et  l'harmonie  de  l'ensemble.  C'est  par  le  dessin  que  Tar- 
chitecte  se  rend  compte  des  divers  aspects  de  son  édifice 
futur,  sous  les  trois  dimensions  :  hauteur,  largeur  et  pro- 
fondeur. C'est  par  le  dessin  que  le  sculpteur  discernera  les 
formes  les  plus  belles,  les  mouvements  les  plus  expressifs 
pour  exprimer  son  idée,  qu'il  atteindra  au  caractère,  à 
l'expression,  au  style. 

Dans  les  ouvrages  de  gravure,  le  dessin  est  lo  fait  do 
l'artiste  ;  lo  reste  appartient  à  l'ouvrier. 

II.  Histoire  du  dessin.  Ou  connaît  la  gracieuse  histoire 
racontée  par  les  Grecs  sur  l'origine  du  dessin,  (v.  Diddta- 
DRS.)  Los  Romains,  qui  héritèrent  dos  notions  acquisespar 
les  Grecs,  employèrent,  jusqu'aux  derniers  temps  de  l'em- 
pire, des  artistes  de  cette  nation.  Cependant,  il  y  a  lieu 
d'admettre  que,  sous  de  tels  maîtres,  ils  le  cultivèrent 
avec  succès  car  \gs  Noces  aldohrandines{v.  Aldobrandines 
[noces]),  uno  des  plus  importantes  productions  qui  nous 
soient  restées  de  la  peinture  romaine,  olTrcut  un  dessin 
très  pur  et  très  exact. 

Quant  aux  négligences,  aux  incorrections  qui  so  remar- 
quent dans  les  ouvrages  des  artistes  gréco-romains,  à 
partir  du  iv  siècle  do  notre  ère,  elles  tiennent  principale- 
ment à  l'habitude  contractée  par  ces  artistes  do  laisser  ù. 
l'écart  la  nature  vivante  et  de  dessiner  sans  consulter 
d'autre  guide  que  leur  mémoire  ou  leur  fantaisie. 

Le  christianisme  acheva  la  dégradation  et  la  ruino  do 
l'art.  Non  contente  d'avoir  prêché  la  destruction  dos  chefs- 
d'œuvre  do  l'art  antique,  on  qui  elle  voyait  les  imagos  du 
démon,  la  religion  nouvelle  imposa  à  ses  adeptes  dos  types 
de  pure  convention  pour  ia  représentation  do  ses  mystères. 
Kn  même  temps,  les  canons  ecclésiastiques  déterminèrent 
la  poso,  los  gestes  mémo  dos  personnages.  Los  composi- 
tions devinrent  hiératiques  et  symboliques.  Les  artistes 
cessèrent,  dès  lors,  tout  à  fait  d'étudier  le  corps  humain  et 
so  bornèrent  à  reproduire  presque  mécaniquement  lo  mén\o 
type.  Au  XI'  ot  au  xu*  siècle,  il  y  eut  un  premier  réveil  des 
arts  du  dessin,  réveil  que  signalèrent  d'abord  los  travaux 
des  architectes.  La  sculpture  commenta  i  renaître  vers 
la  fin  du  XII"  siècle.  Piso  fut,  on  Italie,  lo  berceau  de  cette 
ronaissanco.  Au  xn*  ot  au  xui"  siècle,  la  sculpture  subit 
aussi  en  Occident,  et  particuliôromonton  Franco,  uno  trans- 
formation notable;  los  figures  qui  ornent  le  portail  de  la 
■Viorgo,  ù  Notre-Dame  de  Paris,  et  qui  datent  du  commen- 
cement du  XIII*  siècle,  peuvent  être  fonsidéréos  comme  los 
spécimens  les  plus  remarquables  dn  la  statuaire  française 
&.  cette  époque.  Mais,  tandis  qu'en  Italie  l'art  statuairo  so 
renouvelait  par  l'imitation  des  œuvres  du  génie  antique,  on 
Franco,  les  maîtres  do  piorro  puisaient  dans  leur  imagina- 
tion ot  l'élude  do  la  nature  des  inspirations  nouvelles. 

La  réaction  contre  les  traditions  byzantines  s'étendit 
bientôt  do  la  sculpture  A  la  pointure.  En  Italie,  rlès  lo  roni- 
moncoment  du  xiii'  siècle,  Giunta  de  Pise,  Giiido  do  Sieniio 
lïonaventura  Berlinghieri,  ù  Lucquos,  so  signaleront  par 


dos  travaux  d'un  stylo  tout  opposé  à  celui  des  artistes 
grecs.  Mais  lo  principal  promoteur  do  la  réforme  fut  Ci- 
m.abuô.  Giotto,  1  élève  de  Cimabué,  continua  la  révolution 
commencée  par  son  maître  ;  à  l'étude  de  la  nature  il  joignit 
l'étude  des  œuvres  do  la  statuaire  antique.  Dans  la  suite, 
los  artistes  italiens  qui  firent  faire  lo  (dus  do  progrès 
au  dessin  furent:  Stefano  Fiorentino.  gendre  de  Giotto; 
Tommaso  di  Stefano,  qui  mérita  d'être  surnommé  lo  Giot- 
tino  (le  petit  Giotto);  Masaccio,  qui  surpassa  tous  ses  de- 
vanciers dans  lo  dessin  du  nu  et  des  raccourcis.  Le  lil  de 
la  tradition  étîiit  renoué.  Dans  les  pays  du  Nord,  princi- 
palement on  Flandre,  los  Van  Eyck  et  leurs  disciples  fu- 
rent surtout  d'éminonts  coloristes;  mais  ils  se  montrèrent 
aussi  des  dessinateurs  très  fins,  très  nets,  sinon  très  sou- 
ples et  très  gracieux.  Memling  fut  le  maître  do  cette  écolo, 
dont  les  figures  ont  les  proportions  les  plus  exactes,  les 
formes  les  plus  correctes. 

Loxvi'  siècle  fut  le  siècle  des  grands  dessinateurs.  En 
Italie,  Léonard  de  Vinci,  Michel-Ange,  Raphaël  et  ses 
disciples,  Fra  Bartolommeo,  le  Corrègo,  Andréa  del  Sarto, 
le  Titien,  lo  Gior^iono,  lo  Tintoret,  Véronèse;  en  Alle- 
magne, Dlirer,  HoTbein,  portèrent  l'art  du  dessin  au  plus  . 
liant  degré  de  perfection,  grâce  à  l'étude  assidue  et  à 
limitation  scrupuleuso  de  la  nature. 

E^  général,  les  artistes  qui  se  formèrent  ù.  Rome  et  à 
Florence  durent  leur  supériorité  dans  lo  dessin  à  la  con- 
naissance approfondie  de  l'anatomie  humaine  et  des  règles 
do  la  perspective  géométrique,  à  l'habileté  avec  laquelle 
ils  accusaient  les  contours  des  objets.  Les  Vénitiens  cher- 
chèrent à  obtenir,  A  l'aide  de  la  couleur,  l'accentuation 
des  formes  et  ce  relief  tant  prisé  par  Léonard;  ils  négli- 
gèrent le  trait,  et,  à  cause  de  cela,  furent  accusés  de  ne 
pas  savoir  dessiner.  Les  peintres  qui  vinrent  ensuite  se 
rattachèrent  plus  ou  moins  étroitement  à  l'une  ou  à  l'autre 
de  ces  deux  catégories  d'interprètes  de  la  nature.  Parmi 
les  partisans  de  la  ligne,  il  faut  ranger  les  Carrache  et  bon 
nombre  de  leurs  disciples.  Poussin  et  ses  imitateurs,  Le- 
brun et  la  plupart  des  peintres  français  du  xvii'  siècle 
et  de  la  première  moitié  du  xviir,  David,  Overbcck,  Cor- 
nélius, Kaulbach.  Ingres,  H.  Flandrin,  etc.  Parmi  les  par- 
tisans de  la  couleur,  nous  trouvons  Rubens,  Rembrandt 
et  ses  élèves,  Velazqiiez,  Murillo,  Watteau,  Prudhon,  Gros, 
Géricault,  Eugène  Delacroix,  etc. 

III.  Etude  du  dessin.  Difl'érentes  méthodes  ont  été  adop- 
tées pour  l'enseignement  du  dessiîi.  Or,  le  principe  essen- 
tiel sur  lequel  est  aujourd'hui  basé  l'enseignement  se 
résume  en  cette  simple  formule  :  dessiner  d'après  le  re- 
lief. La  seconde  étape  du  dessinateur  est  l'étude  du  modèle 
vivant,  autrement  dit  »  de  la  nature  '>. 

Le  dessin  de  paysage,  d'animaux,  d'ornements,  d'archi- 
tecture exige  des  études  particulières.  On  dessine  sur  du 
papier  blanc  ou  du  papier  teinté  de  gris,  de  bleu  ou  de 
quelque  autre  couleur.  Pour  tracer  les  traits,  on  emploie 
la  pierre  noire,  la  sanguine,  la  mine  de  plomb,  la  mine 
d'argent,  la  plume,  les  crayons  de  diverses  couleurs.  Quand 
on  dessine  sur  un  papier  teinté,  on  emploi©  ordinairement 
la  craie  ou  crayon  blanc  pour  marquer  les  lumières  ;  en  ce 
cas,  le  fond  du  papier  forme  les  demi-teintes;  les  autres 
crayons  servent  à  faire  les  ombres,  qu'on  obtient  soit  par 
des"  hachures,  soit  en  estompant.  On  dessine  aussi  au  pin- 
ceau avec  une  substance  colorée,  telle  que  l'encre  de  Chine 
ou  le  bistre,  délayée  à  Toau  ;  le  dessin  ainsi  obtenu  prend 
le  nom  do  lavis.  Si,  au  Heu  d'encre  de  Chine  ou  de  bistre 
ou  de  toute  autre  couleur  servant  à  faire  un  lavis  mono- 
chrome, un  camaïeu,  on  emploie  plusieurs  couleurs  dé- 
layées à  l'eau,  le  lavis  qui  on  provient  se  nommo  aquarelle; 
si  à  l'eau  on  mélange  de  la  gomme,  on  obtient  une  gouache. 
Quelquefois,  on  associe  l'auuarelle  à  la  gouache;  le  lavis, 
au  crayon  ou  à  la  plume.  Mais,  tout  bien  considéré,  les 
imagos  qu'on  obtient  en  se  servant  du  pinceau  ot  do  cou- 
leurs variées  cessent  d'appartenir  à  la  classe  des  dessins  ; 
ce  sont  de  véritables  peintures.  Les  tableaux  exécutés  au 
moyen  de  pâtes  do  diverses  couleurs,  posées  à  sec,  ou  ta- 
bleaux au  pastel,  ne  sauraient  être  rangés  davantage 
parmi  les  dessins. 

IV.  Dessin  linéaire.  Ce  genre  comprend  :  le  tracé  dos 
épures  do  géométrie  élémentaire,  descriptive  et  analy- 
tique ;  la  perspective  ordinaire  et  isométrique  ;  los  dessins 
d'architecture  et  de  machines;  la  lopographie. 

Pour  dessiner  au  trait,  on  fait  usage  de  la  règle,  du  té, 
do  l'équcrrc,  du  pistolet,  des  compas,  du  double  déci- 
mètre, du  rapporteur,  du  tire -ligne,  do  la  plume,  du 
crayon  de  mine  iic  plomb,  de  l'encre  de  Chine,  de  quelques 
couleurs,  du  pinceau,  do  la  gomme  élastique,  etc. 

Avant  de  commencer  le  dessin,  il  est  nécessaire  do  fixer 
l'échello  à  laquelle  on  rapporte  toutes  les  longueurs,  hau- 
teurs ou  épaisseurs.  Ces  échelles  varient  avec  lo  but  que 
l'on  se  propose  et  los  dimensions  des  objets  à  représenter  ; 
elles  sont,  suivant  les  cas,  égales  à.  l'unité,  ou  plus  pe- 
tites, ou  plus  grandes  qu'elle. 

Quand  ces  opérations  proliminaires  sont  terminées,  on 
fait  lo  dessin  au  crayon  complètement  ot  avec  exactitude  ; 
puis  on  passe  à  l'encre,  en  s'attachant  à  faire  les  lignes 
égales  dans  toute  leur  étendue,  convonablemenl  lînos  et 
d'une  teinte  d'oncro  uniforme  pour  tout  le  dessin. 

Lo  dessin  linéaire  proprement  dit  n'exige  pas  beaucoup 
do  connaissances  en  géométrie  :  il  suffit  do  savoir  élever 
des  perpendiculaires,  mener  dos  parallèles,  diviser  uno 
circonférence  ot  tracer  quclnuos  courbes  usitées  dans  les 
arts.  Avec  ces  données  et  quelque  peu  d'habitude  du  crayon 
et  du  tire-ligne,  on  peut  arriver  à  étro  un  bon  dessinateur, 
capable  do  reproduire  ot  de  copier  des  objets  déjà  dessinés. 
Mais,  lorsqu'il  s'agit  d'appliquer  lo  dessin  linéaire  aux  dif- 
fi'Tentos  branches  dos  arts  qui  tiennent  do  la  science, 
cotte  dose  do  savoir  n'est  plus  suffisante,  et  il  faut  avoir 
des  notions  très  avancées  do  géométrie  descriptive  et 
mémo  de  géométrie  analytique. 

Los  dessins  sont  do  doux  sortes  :  los  uns,  appelés  mi- 
niitrs,  sont  simplement  au  trait  et  doivent  satisraire  aux 
con<litions  énumérées  précédemmout  ;  les  autres,  dits  à 
/"ey/'e/,  sont  soumis  ù,  dos  lois  plus  complexes,  qu'il  nentro 
pas  dans  notre  cadro  do  donner  on  détail.  Ce  genre  do 
dessin,  que  l'on  fait  d'abord  au  trait,  exprime  lo  relief 
des  objets  par  des  ombres  propres  ot  par  dos  ombres  por- 
tées, il  s'oxécuto  à  l'encro  do  Chine  ou  on  couleur,  et 
exige,  do  la  part  du  dessinateur,  une  étudo  approfondie 
des  projections  et,  par  conséquent,  do  la  géométrie  des- 
rriptivo.  Dans  ces  dessins,  les  teintes  sont  plates,  fortes, 
adoucies  ou  tournantos. 

Le  dessin  linéaire  comprend,  outre  le  dessin  à  la  règle 
et  A  l'équerre,  celui  quo  1  on  appelle  lo  dessin  à  main  ler^e, 
et  qui  consiste  ù  reproduire  los  formes  ot  los  contours  dos 


DESSILLER   —   DESSINER 

corps  sans  employer  lo  secours  des  instruments  de  préci- 
sion. Ce  tj:enre  de"  dessin  prend  le  nom  do  «  croquis '■  ;  les 
règles  qui  le  concernent  appartiennent  à.  l'art  du  lové  des 
plans. 

Lo  dessin  d'architecture  comprend  encore  lo  dessin 
d'ornomont,  qui  no  se  fait  généralement  qu'à  main  levée. 
Celui-ci  est  soumis  ù.  dos  règles  qui  dépondent  de  celles 
(lu'on  aadmises  dans  les  constructions  architecturales.  Ou 
n'arrive  à  être  bon  dessinateur  d'ornements  qu'en  copiant 
d'exccUonts  modèles.  Ce  genre  de  dessin,  lo  plus  souvent 
purement  artistique  et  do  fantaisie,  s'oxécuto  à  la  plumo 
et  ditTère  essentiellement  du  dessin  linéaire. 

Le  dessin  topographiquo  demande  des  connaissances 
sur  le  levé  dos  plans,  sur  le  nivellement.  Outre  la  confi- 
guration des  terrains,  il  sert  à  reproduire  lo  relief  du  sol, 
soit  au  moyen  do  courbes  de  niveau,  soit  au  moyen  de 
hachures.  Le  tracé  de  ces  courbes  ou  do  ces  hachures 
exige  uno  très  grande  habitude  du  travail  à  main  levée, 
et  surtout  un  grand  sentiment  des  tons  que  chaque  acci- 
dent du  sol  demande  pour  être  représenté  exactement. 

Lo  dessin  linéaire  est  encore  employé  utilement  jiar 
les  artistes  pour  mettre  les  monuments  en  perspective 
et  établir  un  rapport  convenable  entre  les  différents  plans 
de  leur  tableau.  Dans  ce  cas,  le  dessin  est  tout  à  fait 
graphique,  et  il  est  soumis  entièrement  aux  règles  de  la 
géométrie  descriptive. 

V.  Dessins  industriels.  r.,égisl.  Los  dessins  industriels 
ont  en  France  une  importance  plus  grande  quo  partout 
ailleurs.  C'est  à  son  heureuse  alliance  avec  l'art  que  l'in- 
dustrie française  est  redevable  du  haut  rang  qu'elle  oc- 
cupe. L'ancienne  législation  défendait  aux  fabricants  et 
aux  ouvriers  à  façon  en  étoffes  d'or,  d'argent  et  de  soie, 
de  vendre,  prêter,  remettre  ou  employer  personnellement, 
directement  ou  indirectement,  des  dessins  qui  leur  auraient 
été  confiés  pour  fabriquer,  à  peine  de  confiscation  des 
étoffes  qui  auraient  été  furtivement  fabriquées  sur  lesdits 
dessins.  Cette  réglementation  tomba  avec  les  corporations. 
La  loi  du  19  juillet  1793  sur  la  propriété  littéraire  et  ar- 
tistique no  pouvait  être  étendue  sans  de  graves  difficultés 
aux  dessins  do  fabrique;  aussi  sentit-on  le  besoin  de  re- 
courir à  une  législation  spéciale.  La  matière  est  aujour- 
d'hui réglée  par  la  loi  du  18  mars  1S06,  par  les  décrets 
impériaux  du  11  juin  1809  et  du  20  février  1810,  par  l'or- 
donnance du  17  août  1825. 

En  Angleterre,  le  monopole  des  dessins  pour  impres- 
sion de  toiles,  cotons,  calicots  ou  mousselines,  a  été  fixé 
à  une  durée  de  deux  mois  d'abord,  puis  de  trois  mois- 
Diverses  lois,  rendues  sous  le  règne  de  la  reine  Victoria, 
ont  divisé  en  plusieurs  catégories  les  articles  auxquels 
les  dessins  s'appliquent  et  ont  porté  les  privilèges  à  une 
durée  qui  varie  de  neuf  mois  à  trois  ans,  selon  la  caté- 
gorie à  Iac|uelle  les  dessins  appartiennent. 

—  BiBLiOGR.  :  Rigollot,  Histoire  des  arts  dit  dessî^i,  depitis 
l'époque  romaine  jusqu'à  la  fin  du  xvi"  siècle  (Paris,  1863); 
Délia  archi/ettura,  deUapittura,  ecc,  opère  di  L.-B.  Alberti 
(Bologna,  1782)  ;  Histoire  des  arts  qui  otit  rapport  an  dessin, 
divisée  en  trois  livres...,  par  Monier,  peintre  du  roi  (Paris, 
1698);  Baccolta  di  alcuni  opiiscoli  di  Fil.  Baldinucci  sopra 
varie  materie  di  pittura,  scultura  ed  architettura  (Florence, 
1765)  ;  Ch.  Normand,  Parallèle  des  diverses  méthodes  de  des- 
sin (1833)  ;  Nouveau  cours  raisonné  de  dessin  industriel,  par 
Armengaud  et  Amoureux  (Paris,  18-181;  Choix  de  tnodèles 
appliqués  à  l'enseignement  du  dessin  des  machines,  avec  un 
te.Tte  descriptif,  par  Leblanc  (Paris,  1860);  etc. 

Dessin  et  la  Couleur  (leJ  ou  l'Union  du  Dessin  et 
de  la  Couleur,  tableau  du  Guide  (musée  du  Louvre).  — 
Le  Dessin,  re- 
présenté par  la 
fi  g  U  r  0  d'un 
jeune  homme 
tenant  un  por- 
te -  cra^'on, 
pose  la  main 
gauche  sur  l'é- 
pauled'unejeu- 
no  femme  qui, 
de  la  main  gau- 
cho tenant  pa- 
lette et  pin- 
ceaux, porson- 
iiifio  la  Couleur 
et  qui  tourne 
vers  lui  des 
regards  ton- 
dreselsoumis; 
la  main  droit© 
sur  son  cœur, 
elle  semble  té- 
moigner do  sa 
fidélité.  I^e  ta- 
Idoau  du  (iuido  a  fait  pai" 


Le  1 


ulcur,  d'après  le  Guide. 


do  la  collection  do  Louis  XIV. 
Il  en  existe  une  répétition  en  Angleterre,  laquelle  a  été 
gravée  par  S. -F.  Kavcnet,  pour  servir  do  frontispice  au 
premier  \olunio  de  la  coilc-tion  de  Boydell. 

DESSINAILIXR  {dé-si-na-ill-é  [U  mil.]  —  forme  péjorative 
de  dessiner)  v,  a.  Faire  avec  négligenco  des  dessins  insi- 
gnifiants. 

DESSINATEUR,  TRICE  {dé-si)  n.  Personne  qui  travaille 
à  dessiner,  qui  exerce  l'art  du  dessin  :  Un  habile  dessi- 
NATErR.  Il  Peintre  ou  autre  artiste,  considéré  au  point  do 
vue  do  son  aptitude  particulière  à  rendre  les  lignes  et  les 
contours  :  Un  excellent  dessinateur  est  presque  toujours 
un  mauvais  coloriste. 

—  Fig.  Ecrivain  considéré  dans  son  aptitude  particulière 
à  combiner  ses  idées  et  indépendamment  do  son  liabiloté  à 
les  rendre  par  l'expression;  écrivain  qui  so  distinguo  ^)ar 
la  pureté  plutôt  que  par  l'écKit  du  stylo  :  Vo/;it'V  nest 
pas  un  peintre,  c'est  un  grand  drssinatkuk.  (Sto-Heiivo.) 

—  En  T.  de  techn..  Artiste  qui  fournit  dos  dessins  mo- 
dèles à  l'industrie  :  Un  dessinateur  en  broderie. 

DESSINER  [dé'Si  —  du  lat.  dvsignare,  mémo  sonsj  v.  a. 
Tracer  sur  uno  surface  l'imago  do  :  Dessiner  une  tête,  un 
paysage.  ii  Spécialem.  Koproduiro  la  forme  des  objets  in- 
dépendamment do  leur  couleur  :  Artiste  qui  DiissiNiî  mieux 
quil  ne  peint,  n  Dessiner  des  tapisseries,  des  étoffes.  Exé- 
cuter los  dessins  qui  doivent  servir  do  niodôlos.  H  Marquer, 
disposer  les  traits  do  : 

I/art  do  plaire  est  un  Ann  qui  n'est  pas  di^p.irtl 
A  B"iia  «le  t.uite  osittro  :  il  fft'H  qm-  la  nature 
Ait  (lour  cola,  d'abord,  Uea^iiué  la  llguro. 


DESSOLEMENT   —   DESSUS 

—  Par  ext.  Reprôsentor,  figurer  :  Jett  de  lumière  gui 
DESSINE  une  auréole,  il  Projeter,  avoir  forme  de  :  tes  nuai/es 
DESSINENT  Sur  l'azur  de  charmants  caprices.  li  Faire  ressor- 
tir, accuser  :  .Le  blanc  dessine  les  formes.  Hobe  qui  dessine 
bien  la  taille.  Il  Suivre  les  contours  de  :  Bordures  de  buis 
gui  DESSINENT  les  compartiments  d'un  jardin. 

—  Fig.  Montrer,  faire  voir  :  Dessiner  sa  liijne  et  mettre 
en  lumière  ses  vrais  sentiments.  (Ste-Beuve.) 

—  Littér.  Tracer,  indiquer:  Dessiner  un  caractère. 

—  Mus.  Faire  le  dessin,  tracer  la  marche  ot  le  mouve- 
ment do  :  Dessiner  une  ouvertu7'e. 

Se  dessiner,  v.  pr.  Etre  dessiné,  ii  Se  détacher,  se  pro- 
filer. Il  Accuser  ses  contours  (au  propr.  et  au  fig.).  se  mon- 
trer r  Jeune  fille  qui  commence  à  se  dessiner.  Les  luttes  des 
partis  se  dessinent  sous  des  formes  de  plus  en  plus  violentes. 

DESSOLEMENT  iié-so,  man)  n.  m.  Action  de  dessoler  un 
champ,  d'y  modifier  l'ordre  des  cultures. 

DESSOLER  (dé'SO—  du  préf.  des.  et  de  sole  [T.  de  zool.]) 
V.  a.  Art  vétcr.  Oier  la  sole  de  :  Dessoler  uji  cheval. 

Se  dessoler,  v.  pr.  Perdre  sa  solo. 

—  Anton.  Assoler. 

Dessolé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dessoler. 

—  Chass.  Qui  a  la  peau  des  doigts  endommagée  par  la 
marche,  en  parlant  d'un  chien  ;  Limier  dessolé 

DESSOLER \dé-so  —  du  préf.  des,  et  de  sole  [ï.  d'agric.i) 
V.  a.  Modifier  l'ordre  des  cultures  d'une  terre  labourable, 
ou  changer  l'ordre  des  soles  de  ce  terrain. 

Dessolle  f.Jean -.Joseph -Paul -Augustin,  marquis), 
général  français,  né  à  Auch  en  1767,  mort  en  1888.  11 
entra  au  service  en  1792,  devint  général  do  division  en 
1799.  Il  prit  part,  comme  lieutenant  de  Moreau,  aux  cam- 
,  pagnes  de  1800  et  isoi.  Ses  relations  avec  son  ancien  chef 
le  firent  tomber  dans  une  disgrâce  dont  il  ne  devait  sortir 
qu'en  1814.  Général  en  chef  de  la  garde  nationale  do  Paris 
en  1814,  il  se  prononça  pour  les  Bourbons.  Il  fut  nommé, 
sous  la  première  Restauration,  ministre  d'Etat,  comte,  pair, 
et  major  général  des  gardes  nationales;  sous  la  seconde 
Restauration,  membre  du  conseil  privé  et  marquis.  La 
modération  de  ses  opinions  lui  valut  (1818)  le  portefeuille 
des  affaires  étrangères  et  la  présidence  du  conseil  de  ca- 
binet dont  le  duc  Docazes  était  le  chef  effectif.  Il  donna 
sa  démission  en  1819  et  ne  joua  plus  qu'un  rôlo  effacé. 

DESSOLURE  (dê-so)  n.  f.  Action  de  dessoler  un  animal, 
de  détacher  totalement  ou  en  partie  la  sole  ou  corno  qui 
garnit  son  pied. 

—  Encycl.  L'opération  de  la  dessoîure  est  indiquée 
lorsque  la  sole  se  trouve  soulevée  en  grande  partie  par 
la  matière;  lorsqu'on  veut  mettre  à  découvert  et  traiter 
directement  des  lésions  cachées  de  la  partie  inférieure  du 
pied,  comme  il  arrive  quelquefois  dans  les  cas  graves  de 
clous  de  rue  pénctranls.  de  crapaud,  etc.  Dans  tous  ces 
cas,  la  dessoîure  n'est  qu'une  opération  préparatoire  à 
une  opération  plus  complète. 

DESSORNAGE  \de-sor-naj'  —  rad.  dessorner)  n.  m.  Opé- 
ration de  l'affinage  du  fer,  qui  consiste  à  tirer  les  sornes 
ou  scories  riches,  pour  reporter  au  feu  les  parties  fer- 
reuses qui  y  sont  adhérentes,  il  On  écrit  aussi  désornage. 

DESSORNER  (rfesor'  —  du  préf.  des,  et  de  sorne)  v.  a. 
Débarrasser  la  fonte  des  scories  ou  sornes  adhérentes 
aux  parois  de  la  forge,  ii  On  écrit  aussi  désorner. 

DESSOUCHEMENT  tdé-sou,  man)  n.  m.  Action  d'arracher 
les  souches  qui  restent  après  avoir  abattu  des  arbres. 

DESSOUCHER  ,1^-sou)  v.  a.  Faire  le  dessouchement. 
Il  Labourer  à  très  larges  raies,  défoncer  très  profondé- 
ment avec  la  charrue, 

DESSOUCI  (dé-sou-si)  n.  m.  Etat  d'une  personne  qui  se 
soucie  peu,  qui  n'a  pas  de  souci  :  Panard,  Collé  et  com- 
pagnie ont  poussé  au  plus  haut  degré  le  DEssonci  de  la  vie. 

DESSOUCIER  [dé-sou-si-é]  (SE)  v.  pr.  N'avoir  plus  do 
souci;  vivre  dans  l'insouciance  :  .Se  dessoccier  des  gran- 
deurs. (Peu  usité.) 

DESSOUDER  [dé-sou]  v.  a.  Oter,  détruire  la  soudure  ;  sé- 
parer, en  parlant  d'objets  soudés  l'un  à  l'autre  :  Dessodder 
des  tugav.r. 

Se  dessouder,  v.  pr.  Etre,  devenir  dessoudé. 

DESSOUDURE  [dé-sou]  n.  f.  Action  de  dessouder;  état 
d  un  objet  dessoudé. 

DESSOUFFLER  (dé-sou-flé)  v.  a.  Teclin.  Dégonfler  un 
boyau  soufflé  en  le  perforant  au  moyen  d'un  couteau  ou 
d'une  pointe. 

DESSOUFRAGE  [dé-sou-fraf]  n.  m.  Action  de  dessoufrer 
des  charbons  de  terre  qui  doivent  servir  ultérieurement  à 
l'opération  de  l'affinage;  résultat  de  cette  action. 

DESSOUFRER  idé-sou]  V.  a.  Oter  le  soufre  de  :  Dessou- 
frer  de  la  houille. 

Se  dessoufrer,  v.  pr.  Etre  dessoufré,  en  parlant  de  la 
houille. 

DESSOUILLER  Idésou-ill  [KmlI.T;  v.  a.  Oter  la  souillure 
de  :  Dessouiller  «n  habit.  (Peu  us.) 

—  Fig.  Laver  d'un  opprobre,  e.xcuser  ou  justifier  :  La 
bonté  dessodille  Jusqu'au  crime. 

—  Se  dit,  en  quelques  provinces,  d'un  oreiller  qu'on 
retire  de  sa  souille  ou  taie. 

Se  dessouiller,  v.  pr.  Etre  dessouillé,  n  Fig.  Se  purifier. 

DesSOUK,  ville  d'Egypte  (Basse  -  Egypte  [prov.  de 
Bahireh_),  sur  la  branch'o  de  Rosette  da  delta  du  Mil- 
le.ooo  hab.  Pèlerinage;  foires. 

DESSOULER  (dé-son]  V.  a.  Faire  cesser  l'ivresse  do  : 
Ivrogne  que  le  sommeil  a  dessocli':. 

—  Fig.  Désillusionner,  ramener  à  une  saine  apprécia- 
tion dos  choses  :  Evénement  qui  dessoûle  un  orgueilleux. 

—  V.  n.  Cesser  d'être  ivre  :  Il  y  a  des  gens  qui  ne  des- 
SOLXENT  .jamais. 

Se  dessoûler,  v.  pr.  Faire  cesser  sa  propre  ivresse,  en 
sortir. 

DESSOUS  {de-sou  [devant  une  voyelle,  l's  final  so  lie]  — 
du  préf.  des,  et  de  sous]  adv.  Dans  une  position  inférieure 
à  celle  d'un  autre  objet  :  S'endormir  scjr  la  table  et  tomber 
dessous. 

—  Mettre  dessous,  Renverser,  jeter  à  terre,  et,  au  fig.. 
Vaincre,  en  parlant  d'un  adversaire,  n  Au  jeu  de  paume. 
Faire  passer  sa  balle  sous  la  corde  et  le  lîlot. 

—  liiirre  dessous  !  Dessous  toute  !  Mar.  (.'oinmaudemont 
au  timonier  do  mettre  la  barre  sous  le  vent. 


—  Loc.  adv.  :  Là-dessous,  Sous  cet  objet,  il  Fig.  En  cela, 
sous  cette  apparence,  dans  cette  affaire. 

—  Ici  dessous.  Sous  cet  endroit-ci  :  Mette:  votre  livre  ici 
dessous.  Il  Fig.  En  cela,  sous  cette  apparence,  dans  cette 
affaire. 

—  Ci-dessous  :  i»  Sous  cet  endroit-ci;  2°  Plus  loin,  ci- 
après  :  Cela  sera  expliqué  ci-dessouS. 

—  Au-dessous,  Dans  une  position  inférieure  ;  Chercher 
trop  haut  un  objet  qui  est  bien  au-dessous.  11  Plus  loin  : 
Village  qui  est  à  trois  lieues  au-dessous.  —  F'g.  Dans  un 
rang  inférieur  :  César  fut  un  grand  homme;  Alexandre 
paraît  bien  au-dessous. 

^ —  De  dessous.  D'une  position  inférieure  ou  intérieure  : 
A'e  garder  que  les  vêtements  di-:  dessous. 

—  En  dessous,  Dans  la  partie  située  dessous  :  Un  habit 
tout  usé  EN  dessous.  Il  Sans  lover  les  yeux  :  Regarder  kn 
DESSOUS.  Il  Sournoisement  :  Iluminer  toujours  en  dessous. 
Il  Sournois,  dissimulé  :  Un  caractère  tout  us  dessous. 

—  Par-dessous,  Par  la  partie  qui  est  dessous  :  Au  lieu  da 
passer  PAR-DESSUS,  passer  par-dessous.  Il  Dans  la  partie 
qui  est  située  au-dessous  :  Planche  vermoulue  par-dessous. 

—  Rem.  Dessous  s'employait  autrefois  comme  préposi- 
tion, avec  tous  les  sens  du  mot  sous  :  Se  cacher  dessous  la 
table.  Il  Dessous,  préposition,  est  aujourd'hui  hors  d'usage, 
e-xcepté  :  1»  quand  on  l'oppose  à  dessus  ou  à  une  auîro 
préposition  et  qu'on  ne  place  le  nom  qu'après  le  dernier  de 
ces  mots  :  H  y  a  des  animaux  dedans  et  dessous  la  terre 
(Port-Royal)  ;  2»  quand  il  est  précédé  des  prépositions 
DE,  À,  par  :  Arracher  un  voleur  de  dessous  le  lit. 

—  Loc.  prép.  Au-dessous  de.  Dans  une  position  inférieure 
à  celle  de  :  Thcrmomctredescendu  \a-t>ESSOVsde  zéro,  li  Plus 
au  sud,  plus  bas  ou  plus  en  aval  :  Village  au-dessous  de 
Pans.  Il  N'atteignant  pas  jusqu'à  :  Les  valeurs  au-dessous 
DE  mille  francs.  —  Fig.  Dans  un  rang  inférieur  à. 

—  Au-dessous  du  vent.  Mar.  Dans  une  position  plus  éloi- 
gnée de  l'origine  du  vent. 

—  De  de.isous.  D'un  endroit  situé  sous  :  Sortir  de  des- 
sous la  table. 

—  Par-dessous  jambe  ou  la  Jambe,  Sans  peine,  sans 
effort,  haut  la  main  :  Battre  un  concurrent  par-dessous 
jambe,  il  Traiter  quelqu'un,  quelque  chose  par-dessous  jambe 
ou  la  jambe.  N'attacher  à  cette  personne  ou  à  cette  chose 
aucune  importance,  ne  prendre  à  leur  égard  aucun  ména- 
gement. 

—  n.  m.  Partie  située  sous  les  autres  :  Le  dessous  de 
la  table.  Il  Envers,  par  opposition  à  l'endroit  ou  dessus  : 
Le  DESSOUS  d'une  étoffe,  il  Dessous  de  plat.  Support  en  métal 
travaillé,  en  faïence  décorée,  etc.,  que  l'on  pose  sur  la 
table  et  sur  lequel  on  dépose  les  plats  pour  qu'ils  ne  sa- 
lissent pas  ou  no  brûlent  pas  la  nappe. 

—  Fig.  Côté  secret  :  Connaître  les  dessus  et  les  dessous 
d  une  affaire. 

—  Scrotum  du  bœuf,  il  Dessous  de  langue.  Dans  les  es- 
pèces bovines.  Parties  étendues  entre  le  larynx  en  bas  ei 
l'intervalle  des  branches  maxillaires  inférieures  en  haut. 

—  Lingerie  de  femme  qui  se  porte  sous  la  jupe,  comme 
jupon,  pantalon,  etc.  ;  Avoir  des  dessous  élégants 


Dessous  de  plat  :  1.  Carré,  en  faïence  ;  2.  En  métal,  à  coulisses. 

—  Avoir  le  dessous  ou  du  dessous.  Rester  inférieur,  avoir 
du  désavantage. 

—  Eaux  et  for.  Branchages  inférieurs,  broussailles. 
(Ne  s'emploie  qu'au  plur.) 

—  Jeux.  Dessous  des  cartes.  Côté  des  figures  des  cartes, 
parce  qu'on  les  tient  ordinairement  en  dessous  pour  les 
cacher  à  son  adversaire,  ii  Fig.  Mot  de  l'intrigue,  secret 
de  l'affaire:  On  ne  peut  juger  les  événements,  à  moins  de 
connaître  le  dessous  des  cartes.  (M»"  de  Sév.) 

—  Peint.  Epaisseur  plus  ou  moins  grande  donnée  aux 
couleurs  d'un  tableau  :  Peinture  un  peu  mince,  pas  assez 
empâtée,  qui  manque  de  dessous.  (E.  Gautier.) 

—  Théâtr.  Chacun  des  étages  en  planches  situés  sous 
la  scène  :  Lepremier  dessous.  Le  troisième  dessous,  li  Fam. 
Etre  enfoncé  dans  le  troisième  dessous.  Etre  réduit  à  la 
situation  la  plus  infime  possible. 

—  Syn.  Désavantage,  perte,  infériorité. 

—  Anton.  Dessus. 

DESSOUVENIR  [dé-sou]  (SE)  v.  pr.  Ne  plus  se  souvenir 
(Peu  us.) 

DESSU  [dé-su]  (AU)  loc.  adv.  Se  disait  autrefois  pour  .\ 
L'iNSu.  Il  On  écrivait  aussi  au  desçu. 

DESSUCRER  {dé-su]  v.  a.  Oter  le  sucre  de  :  Le  froid  a 
la  propriété  de  DEssccKER  téS  fruits. 

DESSUINTAGE  [dé-suin-taj')  n.  m.  Action  de  dessuinter 
la  laine,  de  la  débarrasser  dit  suint  et  des  matières  étran- 
gères qui  la  salissent,  il  On  dit  aussi  dessuintement. 

—  Encycl.  Le  dessuintage  est  une  opération  prépara- 
toire, qui  a  pour  but  de  débarrasser  la  laine  de  la  matière 
graisseuse  qui  l'enduit  de  toutes  parts  et  que  l'on  appelle 
«  suint».  Il  est  indispensable  de  dessuinter  les  laines,  si 
l'on  veut  leur  donner  des  couleurs  brillantes  et  pures.  Les 
méthodes  de  dessuintage  varient  beaucoup.  Cependant,  la 
méthode  généralement  employée  consiste  à  traiter  la  laine 
au  moyen  d'un  bain  chaud  alc'alin.  On  lui  fait  subir  ensuite 
plusieurs  lavages  à  l'eau  pure,  froide  ou  chaude,  afin  de 
faire  disparaître  les  impuretés  qu'elle  a  pu  conserver;  eu 
dernier  lieu,  on  fait  sécher  la  laine  ainsi  dcssuintéo. 

V.  LAINE,  suint. 

DESSUINTEMENT  n.  m.  Techn.  Syn.  do  dessuint.vge. 

DESSUINTER  {dé-suinj  v.  a.  Débarrasser  la  laine  brute 
du  suint. 
Se  dessuinter,  v.  pr.  Etre  dessuinté,  devenir  dessuinié. 

DESSUS  {de-su  —  du  préf.  des,  et  de  sus,  pour  sur  [on 
disait  autref.  dessur]]  adv.  Dans  une  position  supérieure  à 
celle  (l'un  autre  objet  :  Mahomet  coupa  .sa  manrlic  plutôt  que 
de  réveiller  son  chat  endormi  dessus.  (Th.  Gaut.) 
—  Fig.  :  Ne  croyez  pas  aux  promesses  des  grands,  ou  du 
moins  ne  comptez  guère  dessus.  [Boitard.) 


668 

—  Plus  haut,  avant  ce  passage-ci,  en  parlant  d'un  pas- 
sage écrit.  (Peu  usité.)  il  On  dit  ci-dessus. 

—  Pop.  Mettre  dessus,  Se  couvrir,  mettre  son  chapeau  ■ 
Monsieur,  boutez  dessus.  (Mol.)  [Vieu.v.J  ii  Jeu  de  paume 
Faire  passer  sa  balle  sur  la  corde  et  le  filet. 

—  Loc.  prov.  :  Mettre  la  main  dessus.  Saisir,  empoigner. 
\l  -Mettre  le  doigt  dessus,  Dev'moriiisie. 

—  Avoir  le  vent  dessus.  Mar.  Avoir  ses  voiles  masquées. 
Il  Avoir  tout  dessus,  Avoir  toutes  les  voiles  établies,  li  Fi". 

et  fam.  Etre  vent  dessus,  vent  dessous,  Etre  ivre.  °' 

—  Loc.  adv.  Là-dessus,  Sur  cet  objet-là  :  3Iettez  votre 
main  LÀ-DESSUS,  il  Sur  ce  sujet  :  Il  n'y  a  rien  à  craindre 
LÀ-DESSUS.  Il  En  ce  moment,  à  ce  point,  sur  ce  :  Là-des- 
sus.  Je  m'en  vais. 

—  Ci-dessus,  Plus  haut,  avant  cet  endroit-ci,  en  parlant 
d'un  passage  écrit  :  Comme  nous  l'avons  dit  ci-de.ssus. 

—  Au-dessus,  Dans  une  position  supérieure  :  Unepierre 
tombale  avec  une  inscription  au-di:ssds.  Il  Fig.  Dans  un 
ran<î  supérieur  :  Virgile  est  un  grand  poète,  mais  Homère 
est  bien  au-di;ssus. 

—  En  dessus.  Dans  la  partie  située  dessus  :  Oiseau  qui 
est  blanc  EN  DESSOUS  et  noir  en  dessus. 

—  Par-dessus,  Par  la  partie  supérieure  :  //  faut  tour- 
ner les  obslarles  ou  passer  par-dessus,  il  Dans  la  parue 
supérieure  :  Planche  brute  par-dessous  et  travaillée  par- 
dessus. —  Fig.  Passer  par-dessus,  Négliger,  ne  pas  tenir 
compte  de.  V.  par-dessus. 

—  De  dessus,  D'une  position  supérieure  ou  intérieure  : 
Vâtcmeuts  de  dessus. 

—  Sens  dessus  dessous.  Dans  une  position  renversée,  re- 
tournée :  Placer  des  livres  sens  dessus  dessous,  il  Dans  un 
état  de  complet  désordre  :  Mettre  tout  sens  dessus  des- 
sous dans  une  maison. 

—  Rem.  Dessus  était  autrefois  préposition,  et  avait  tous 
les  sens  de  sur  :  La  main  du  Seigneur  l'arracha  de  dessus 
la  terre.  (Mass.)  il  Dessus,  préposition,  est  aujourd'hui  hors 
d'usage,  excepté  :  1"  quand  il  y  a  opposition  et  qu'on  ne 
place  le  nom  qu'après  le  dernier  membre  de  l'opposition  : 
Chcfcher  dessus  et  des.sous  la  table;  2"  quand  ce  mot  est 
précédé  des  prépositions  de,  à,  par,  et  presque  toujours, 
alors,  il  estsuivi  de  la  préposition  de  :  Le  prince  doit  être  au- 
DESSUS  DES  autres,  et  la  loi  aii-DESsus  de  lui.  (Franc.  I".) 

—  Loc.  pri'p.  Au-dessus  île.  Dans  une  position  supérieure 
à  celle  de  :  Nitocris  avait  placé  son  tombeau  au-dessus  li'une 
des  portes  les  plus  remarquables  de  la  ville.  (Rollin.)  n  Au 
delà  de  :  Les  nombres  au-dessus  de  cent,  li  Plus  loin  que  : 
Au-dessus  de  l  alence,  on  commence  à  rencontrer  le  mûrier. 
—  Fig.  Dans  un  rang  ou  un  mérite  supérieur  à  celui  de  : 
Chacun  s'imagine  être  au-dessus  de  s07!  voisin.  (Le  Sage.) 
La  conscience  est  au-dessus  de  tout,  ii  Dans  une  situation 
d'indifférence  ou  de  mépris  pour  :  Etre  au-dessus  de  la 
fortune,  au-dessus  de  l'opinion.  5  Etre  au-dessus  de  ses  af- 
faires. Etre  dans  une  situation  prospère. 

—  -iu  dessus  du  vent.  Mar.  De  façon  à  être  pousse  par 
le  vent  vers  le  point  qu'on  veut  aborder,  il  Fig.  Hors  de 
tout  péril,  de  toute  gêne. 

—  De  dessus.  D'un  endroit  situé  sur  :  Tomber  de  dessus 
sa  chaise.  Il  De  la  direction  de,  en  jiarlant  du  regard  :  Ne 
pus  détacher  ses  yeux  de  dessus  quelqu'un. 

—  Par-dessus,  Par  la  partie,  par  l'endroit  situé  au- 
dessus  de  :  Sauter  par-dessus  la  barrière,  il  Dans  la  par- 
tie située  au-dessus  :  Mettre  une  blouse  par-dessus  sa 
veste.  Il  En  plus,  en  outre  de  :  Beceroir  cent  francs  par- 
dessus le  prix  convenu,  il  Par-dessus  le  marché,  En  plus  de 
ce  qui  était  convenu.  •-  Fam.  De  plus,  en  outre  :  Voici  un 
roup  de  poing  par-dessus  le  marché.  Il  Par-dessus  tout, 
fins  que  toute  chose,  ll  Par-dessus  les  yeux.  Par-dessus  la 
tête,  D'une  façon  excessive,  ennuyeuse  :  Avoir  d'une  affaire 
PAR-DESSUS  la  TÊTE. —Complètement, absolument, comme 
une  personne  plonr;ée  dans  l'eau  jusque  par-dessus  les 
yeux  ou  la  tète  :  -l/""  de  Larardin  est  dans  la  noce  par- 
dessus LES  YEUX.  (M""  de  Sév.)  ii  Par-dessus  les  maisons. 
D'une  façon  exorbitante:  Et  qu'a-t-il  demandé?—  Oh! 
d'aboi'ddes  choses  par-dessus  les  maisons.  (Mol.)  ii  Passer, 
Sauter  par-des.ms.  Négliger,  omettre,  n  Par-dessus  l'épaule. 
En  aucune  façon  :  Payerses  créanciei-spAïL-DE&svs  l'épaulk. 

11  Passer  par-dessus  soi-même.  No  pas  tenir  compte  de  soi. 
(M"'  de  Sév.) 

—  Par-dessus  bord  ou  le  bord.  Mar.  Du  navire  à  la  mer  : 
Marins  révoltés  qui  jettent  le  capitaine  par-dessus  bord. 

—  n.  m.  Partie  située  sur  les  autres  :  Le  dessus  d'une 
cheminée.  II  L'endroit,  par  opposition  à  l'envers  :  Le  des- 
sus et  le  DESSOUS  d'une  étoffe. 

—  Etage  supérieur  :  Le  dessous  est  occupé,  mais  le  dessus 
est  à  louer. 

—  Objet  destiné  à  être  placé  sur  d'autres  :  Un  dessus 
de  laide. _  Un  dessus  rfe  lit.  ll  Le  dessus  du  panier.  Propreni. 
Ensemble  des  fruits,  des  légumes  les  plus  beaux  que  l'on 
met  an-dessus  dos  autres  pour  parer  la  marchandise,  et, 
fig..  Tout  ce  qu'il  y  a  de  mieux  :  Le  dessus  du  panier  de 
la  société. 

—  Suscription,  adresse.  (Vieux.) 

—  Fig.  Avantage,  supériorité,  influence  marquée  :  Im 
où  l'amour-propre  a  le  dessus,  les  autres  sentiments  sont 
bien  faibles.  (M""  S.  Gay.)  ll  Prendre  le  dessus.  Se  relever 
de  l'abattement  où  l'on  était  tombé,  triompher  d'une  ma- 
ladie, d'un  chagrin,  etc. 

—  Archit.  Dessus  de  porte.  En  architecture,  Ornement 
quelconque,  peinture,  sculpture,  etc.,  que  l'on  encadre  i 
la  partie  supérieure  du  chambranle  de  la  porte. 

—  Mar.  Avoir  le  dessus  du  vent.  Etre  au  vent,  par  rap- 
port à  un  autre  navire,  n  Fig.  Dessus  du  vent.  Avantage: 
C'est  bien  souvent  au  hasard  que  nous  devons  d'avoir  le 
DESSUS  DU  VENT.  11  Dessus  d'une  voile.  Dans  une  voile  carrée. 
Face  tournée  vers  l'avant. 

—  Mus.  Chacune  des  parties  les  plus  élevées  :  Le  pre- 
mier, le  second  dessus,  il  Par  ext.  Personne  qui  chante  1© 
dessus  :  Un  bon  dessus,  il  Voix  de  dessus  :  Jl  vous  faudra 
trois  voix  :  un  dessus,  une  haute-contre  et  une  basse.  (Mol.) 

—  Techn.  Dans  les  fabriques  de  glaces,  .Sorte  de  petite 
glace  que  l'on  emploie  pour  adoucir  ou  dégrossir  une  autre 
glace  de  grandes  dimensions,  ii  Dessus  de  cou.  Courroie 
qui  pa.sso  sur  le  cou  du  cheval  do  trait  et  soutient  la 
bricole  employée  dans  le  harnachement  de  l'artillorie. 
V.  harnais. 

-—  Théiitr.  Espace  situé  immédiatement  au-dessus  de  la 
scène,  ot  dans  lequel  so  logent  les  parties  supérieures  des 
décors.  (Les  dessus  sont  munis,  pour  les  manœuvres  des 
machinistes,  de  planchers,  appelés  «  ponts  de  service  n, 
dont  les  uns  traversent  tout  le  théiitre,  tandis  que  les 
autres  se  développent  seulement  sur  les  côtés,)  ii  On  donne 
aussi  aux  dessus  le  nom  de  cintre. 


669 

—  Syn.  Avantage,  prééminence,  supériorité. V.  avantage. 

—  Anton.  Dessous. 

—  Kncycl.  Mus.  Lo  dcsfius  ost  la  partie  aiguo  dans  la 
musinuo  vooalo,  collo  qui  ost  codfiiio  aux  fcnimos  ou  aux 
enfants  ;  dans  l'auciun  contrepoint,  ello  était  appclôo  sitpf- 
rius.  Toutefois,  il  y  a  {^('néraleniont,  dans  les  cnœurs,  deux 
parties  do  dessus":  lo  promicr  dessus,  qui  est  lo  soprano, 
et  le  second  dessus,  ipii  ost  lo  contralto  et  qu'où  a|>polait 
jadis  bas-dessus,  parce  qu'il  ost  inférieur  au  premier. 

A  cotto  épo(iuo,  oi"i  les  in.itrumeuts  étaient  générale- 
ment divisés  on  familles  do  quatre,  on  appelait  dessus  les 
parties  les  plus  élevées  ëoritos  pour  ces  instruments.  On 
avait  alors,  avec  les  tailles  et  les  quintes  de  viole,  les 
premiers  et  les  seconds  dessus  de  viole,  t^ui  répondaient 
ù,  nos  proniiors  et  seconds  violons  ;  ou  avait  do  munie  des 
dessus  de  flûte,  dos  dessus  d(!  Iiautbois,  etc.  Le  mot  n'est 
plus  usité  à  co  point  do  vuo  instrumental,  et  l'on  ne  s'en 
sort  plus  pour  tes  voix. 

—  H. -arts,  /k'ssus  de  parle.  Oa  appelle  ainsi  un  morceau 
d'ornementation  placé  au-dossus  des  portes  d'appartement, 
et  distinctdu  clianibranle  etdorencadremeut  qu  il  entoure. 
Kn  général,  le  dessus  do  porte  est  un  panneau,  dont  lo  con- 
tour change  avec  les  divers  styles,  presque  toujours  inscrit 
dans  un  rectangle  ou  un  trapèzi?  dont  lo  haut  do  la  porte 
Ibrmo  la  base.  Lo  dessin  extérieur  en  est  assez  souvent 
irrégulior,  il  est  encadré  tantôt  do  moulures  simples  ou 
ornées,  tantôt  d'ornements  sculptés,  palmes,  feuilles  do 
céleri,  d'acanthe,  do  rocaille,  brandies  de  laurier,  etc.  Lo 
morceau  d'ornementation  du  dessus  do  porte  varie  conmio 


DESTAILLEUR 


DESTINEE 


îiEïSïê'^'  ■'■''■  ■'■ï-5''^^  '  ■• 


Dessus  de  porte  de  la  siille  «les  Pas  perdus  de  l'Hôtel  de  ville 
de  Paris.  (Sculpture  de  A.  Dubois.) 

son  encadrement;  il  est  fait  de  sculpture  ou  do  faïence, 
soit  de  rinceaux  moulés  ou  taillés  dans  lo  bois,  dorés  ou 
peints,  soit  de  terre  cuite  ou  enfin  de  faïence,  demi-rondo 
bosse,  do  camaïeu,  etc.  Tout  peut  être  utilisé  pour  ce  genre 
d'ornementation;  c'est  â  l'architecte  ou  au  décorateur  à 
bien  choisir  les  objets  pour  qu'ils  s'accordent  avec  l'en- 
semble de  la  décoration  comme  avec  la  tapisserie  de  l'ap- 
partement et  le  style  adopté  pour  tout  lo  reste. 

Le  véritable  dessus  do  porte,  peinture  décorative  enca- 
drée d'une  manière  pittoresque,  fut  surtout  à  la  modo 
sous  Louis  XV  et  sous  Louis  XVL  Jusqu'à  Louis  XIV,  et 
même  dans  le  cours  de  son  siècle,  on  décorait  le  liant 
des  portes  par  un  fronton  dans  lequel  était  placé  tantôt 
un  cartouche  ou  tout  autre  ornement  sculpté,  tantôt  un 
motif  pictural.  Mais',  quand  In  mobilier  perdit  les  formes 
architecturales  et  que  l'ornementation,  mt^me  dans  l'archi- 
tecture, alfocta  une  certaine  irrégularité,  on  changea  le 
fronton  des  portes  intérieures  on  un  panneau  aux  angles 
abattus,  avec  un  encadrement  contourné  ;  c'était  là  le  vé- 
ritable dessus  de  porto.  Sous  Louis  XVI,  l'encadrement, 
devint  plus  simple,  plus  réç;ulier,  mais  on  conserva  la  dis- 
position principale  et  on  ])eignit  dans  ce  panneau  des  fleurs 
et  des  Amours,  ou  bien  on  remplaça  la  peinture  par  un  orne- 
ment très  simj)le,  guirlande  ou  vase,  sculpté  en  bas-relief 
très  plat.  Ce  fut  là  le  dessus  do  porto  <lu  Directoire  et  de 
l'Empire.  Aujourd'hui,  on  on  ost  revenu  au  dessus  de  porte 
peint. 

On  ne  peut  parler  des  dessus  de  porte  sans  citer  Bou- 
cher. Pour  les  pointures  décoratives  du  genre  des  dessus 
do  porto.  Bouclier  est  resté  lo  maître  par  excellence,  et 
les  toiles  qu'il  a  peintes  à  cet  etTet,  reproduites  en  gravure 
et  en  lithographie,  ont  été  maintes  fois  imitées  et  copiées 
par  les  peintres  qui  se  sont  livrés  à  co  genre  de  travaux. 

Destailleur  iKrunrois-Hippolyte),  architecte,  né  à 
Paris  en  17H7,  mort  en  1«.'j2.  Il  était  élève  do  Pcrcier,  et 
remporta  le  prix  dans  un  concours  ouvert  en  1808  par 
Napoléon  pour  un  projet  dorangorie.  Il  put  ainsi  visiter 
l'Italie.  Do  retour  en  France,  il  construisit  divers  châteaux, 
ot  fut  architecte  do  la  duchesse  douairière  d'Orléans  (  18 1  M» 
du  ministère  des  finances  (isn),  du  ministère  do  la  jus- 
lice  (1819)  et  do  la  Monnaie(1833).  Parmi  ses  constructions 
les  plus  remarquables,  nous  citerons  l'ancien  hôtel  du  mi- 
nistère des  finances,  rui;  do  Kivoli,  incendié  en  1871  ;  l'hô- 
pital de  Saint-Mandé,  l'hùtid  Delmas,  etc. 

Destailleur  (Ilippolylo-Alexandre-Gabriel-'WaUer). 
architecte  fr.iucais,  fils  du  précédent,  né  à  Paris  on  1822, 
mort  en  isya.  Il  succéda,  en  18i8,  à  son  père,  architerttî 
du  ministère  do  la  justice.  En  I8r)2,  il  fut  nommé  archi- 
tecte de  l'hôtel  dos  Monnaies,  ot  travailla  à  la  réfection 
dos  ateliers  monétaires.  Dostailleur  a  construit  ou  res- 
tauré on  outre  nomI)ro  do  «diùteaux  et  d'hôtels  particu- 
liers. Il  fut  cliargé  par  l'impératrice  Eugénie  de  con- 
struire, dans  lo  château  de  Earnborough,  une  chapelle 
funéraire  destinée  à  contenir  les  restes  de  Napoléon  III 
ot  du  prince  impérial.  Il  a  publié  un  Itccucil  acstnmpi's 
rdativc-n  à  l'ornvmfntalion  des  appartements  aux  xvi»,  xvil' 
et  xviii"  sii'^clrfi  (1803). 

DestaiNO  (Jacquos-Zachario),  général  français,  né  à 
Aurillac  en  17*11,  tué  on  duel,  à  Paris,  on  1802.  Parti  comme 
volontaire,  il  lit  campagne  dans  les  Pyrénées-Orientales 
(1702  ot  i7U3),  en  Italie  (an  IV  ot  an  V),  on  Egypte.  Il 


assista  à  la  bataille  dos  Pyramides,  oi^  il  fut  fait  général 
sur  lo  champ  do  bataille,  et  demeura  dans  la  vallée  du  NU 
jusqu'à  la  convontion  d'Alexandrie.  11  fut  tué  on  duel,  par 
un  général  av(5c  (pii  il  avait  eu  des  difficultés  en  Egypte. 
DestaNBERG  (Napoléon),  journaliste,  poète,  acteur 
et  auteur  dranialiquo  belge,  né  à  Gand  en  I82î),  mort  on 
lK7r».  Il  a  traduit  en  vers  flamands  lo  Macbeth  de  tSliak- 
spearo  et  le  Tartufe  do  Molière,  ot  a  écrit  do  nombreux 
drames,  parmi  lesquels  :  Laurent  Coster,  J&ans  Ackermann 
et  h'iena,  ainsi  que  Marie  de  ûuurf/or/ne.  drame  lyrique.  Ses 
cliansons  politiipies  ont  do  l'originalité. 

DestelbeRGEN  ou  DestelberG,  bourg  de  Belgique 
(prov.  de  la  ElaiidiT  orient.),  arrond.  admin.  et  judic.  do 
tiaiid  ;  J.'JL'J  hub.  Couleciiun  do  dentelles. 

DE  STERCORE  Ennii,  phrase  latine  qui  signifie  :  {Tirii) 
du  ftiniier  d't'nnius.  Y.  Ennics 

Desterro  ou  Nossa  Senhora  do  D^sterro, 

ville  des  Etats  unis  du  Brésil  (prov.  de  Sunla  Catliurina), 
dans  l'île  de  Santa  Catharina,  sur  le  littoral  atlaniiquo  ; 
11. 000  hab.  Fabriques  de  chapeaux,  do  tabac,  de  meubles, 
do  savons. 

Destigny  (^Pierre-Daniel),  horloger  français,  né  et 
mort  à  Sanneville  (Seine-Inférieure)  [1770-1855].  Il  fonda 
en  1798,  à  Rouen,  une  maison  d'horlogerie  dont  il  garda 
pondant  plus  de  cinquante  ans  la  direction.  On  lui  doit 
rinvention  d'un  compensateur  applicable  aux  balanciers 
des  pendules  de  commerce  (1811),  ot  d'un  système  do 
compensation  par  lo  ressort  spiral  pour  les  montres  de 
second  ordre  (1818).  Ce  fut  à  son  instigation  que  les  hor- 
loges do  Uouen  furent  réglées  sur  l'heure  sidérale  au 
temps  moyen  (1826),  et  cette  innovation  fut  adoptée  à 
Pans  l'année  suivante.  Enfin,  il  est  l'auteur  de  divers 
écrits  et  d'un  travail  remarquable  sur  la  dilatation  des 
pierres,  des  marbres  et  des  métaux. 

DESTIN  {destin  —  subst.  verbal  do  destiner)  n.  m.  Di- 
vinité ou  volonté  divine  qui  règle  d'unu  manière  fatale  les 
événements  futurs  :  Le  seul  maître  est  le  destin.  (D.  Stern.) 

—  Ensemble  des  faits  successifs  qui  affectent  la  vie  de 
chaq^ue  individu  ou  l'existence  do  chaque  objet.  (S'emploie 
au  smg.  et  au  plur.)  :  C'est  le  destin  des  choses  humaines 
de  n'avoir  qu'une  durée  courte  et  j'apide.  (Mass.)  Nous 
sommes  tous  solidaires  dans  les  destins  de  l'humanité. 
(Lamenn.) 

—  Existence  ;  Finir  son  destin. 

—  Destination.  (Vieux.)  Issue,  événement,  résultat  : 

J'ignore  du  combat  quel  sera  le  destin. 

Voltaire. 

—  SVN.  Destin,  destinée,  étoile,  fatalité.  Destin  exprime 
l'idée  d'un©  loi  suprême,  immuable,  qui  a  réglé  d'avance 
la  suite  et  l'enchainemeut  de  tous  les  événements;  destï- 
7it;e  mar(iuc  plutôt  cctie  suite  et  cet  enchaînement  mêmes, 
surtout  quand  on  les  considère  au  point  de  vuo  spécial 
des  individus  :  le  destin  est  contraire  ou  propice,  la  desti- 
née est  lieureuse  ou  malheureuse  ;  on  accuse  le  destin,  on 
subit  sa  destinée.  Ij  étoile  est  le  destin  particularisé,  c'est 
la  puissance  mystérieuse  qui,  pour  les  superstitieux,  pré- 
side à  quelque  destinée  individuelle.  Fatalité  ne  se  dit 
guère  que  d'une  destinée  malheureuse,  et  implique  essen- 
tiellement la  négation  du  libre  arbitre. 

—  Encycl.  Mythol.  Dans  la  mythologie  des  Grecs,  le 
Destin  est  souvent  personnifié  ;  il  devient  un  dieu  suprême 
auquel  tout  est  soumis,  êtres  et  choses.  Ce  dieu  souverain 
ost  tantôt  distinct  de  Zeus,  tantôt  confondu  avec  lui.  Le 
plus  souvent,  Zeus  lui-mémo  et  tous  les  autres  dieux  sont 
r. -présentés 
comme  sou- 
mis au  Dcs- 
t  i  n .  .\  1  n  s  i 
compris,  le 
Destin  a  di- 
vers agents 
ou  divers 
noms,  qui 
tous  se  rap- 
portent à  la 
même  idée  : 
ridée  de  «  la 
part  réser- 
vée à  cha- 
que êtro  ». 
Tels  sont 
VAisa  ou  la 
Moira  dos 
poèmes  ho- 
mériques, ou  lo  Moros  d'Hésiode,  fils  do  Chaos  et  do  la 
Nuit.  Plus  tard,  l'imagination  populaire  se  roprésenUi 
plusieurs  Moirai,  auxquelles  s'ajoutèrent  d'autres  abstrac- 
tions divinisées,  comme  Anankê  ou  Tijché.  De  même,  les 
Romains  adoraient  Fatum,  n  la  parole  immuable  u,  les 
l'arques,  la  Fortune,  la  Aécessité.  Los  mêmes  idées  se 
retrouvent,  plus  précises  encore,  chez  les  philosophes  : 
dans  V Hcimarménè  ou  la  Peprôméné  des  Grecs,  dans  le 
Fafuin  des  Latins.  Les  stoïciens  surtout  ont  attribué  un 
rôle  prépondérant  au  Destin,  dont  ils  ont  fait  le  moteur 
de  l'univers. 

—  Philos.  Au  début  do  la  réllexion  do  l'horamo  sur  ce 
qui  l'entoure,  le  destin  apparaît  comme  une  loi  mvsté- 
rieuse  ot  inflexible.  <|ui  domine  ot  enveloppe  tout,  bans 
l'imagination  dos  poètes  ot  des  sages,  il  perd  pou  à  peu 
ce  (pie  gagne  la  croyance  on  la  responsabilité  de  l'homme 
ot  en  son  pouvoir  sur  ce  qui  l'entoure.  Platon,  à  côté  do 
la  nécessité  qui  n'agit  les  êtres  physiques,  s'olTorco  de 
sonder  lo  mystère  d'une  Providence  "ou  agent  libre  placé 
au-dessus  de  l'homme,  ot  il  entrevoit  la  question  de  la  li- 
berté do  l'homme  :  le  destin  n'est  plus  pour  lui  qno  l'ac- 
tion de  l'àmo  ilu  monde  sur  la  nature  matérielle.  Plutarqiie 
appellera  le  destin  le  fils  ot  le  verbe  do  la  Providence. 
Les  stoïciens  font  de  la  doctrine  du  destin  un  des  fonde- 
nn-nls  do  leur  système;  c'est  qu'ils  sont  matérialistes  et 
proclament  la  nécessité  dos  lois  du  monde  physique.  Les 
niées  chrétiennes  font  ensuite  assimiler  lo  destin  à  la  Pro- 
vidence. La  théorie  duo  à  la  combinaison  dos  idées  chré- 
tiennes et  stoïciennes  est  souvent  au  fond  dos  discussions 
sur  la  prédestination.  Au  xviii'  siècle,  lo  mot  «  destin  » 
prend  souvent  lo  sens  matérialiste  qu'il  a  ou  dans  la  phi- 
losopliie  antique.  V.  katalis-me,  fatalitk. 

Destia  (Sim  lk),  traité  philosophique  de  Cicéron.  — 
C'est  lo  complément  du  livre  Sur  la  nature  des  dieu.v  et  du 
livro  Sur  ta  Divination.  L'objet  do  la  discu-ision  ost  do  dé- 


Lcs  Moirai,  perBoniiidcations  du  Dcalln. 


terminer  la  signification  fiu'il  faut  attribuer  au  mot  destin 
i  fatum).  Cicéron  combat  le  fatalisme  stoïcien  et  soutient 
d'un  côté  qu'il  n'y  a  pas  d'action  sans  cause,  do  l'autre 
quo  l'unie  est  ollo-mêmo  la  cause  des  actes  volontaires. 

Destin  et  du  libre  arbitre  (Du),  ouvrage  philoso-. 
phi(|ue  d'Alexandre  d'Aphrodisie,  le  restaurateur  do  la 
doctrine  péripatéticienne.  —  Il  y  a,  dans  lo  monde,  du 
hasard,  do  l'accident,  du  contingent.  Si  on  le  nie,  d'abord 
on  supprime  la  liberté  morale  qu'atteste  la  conscience, 
ensuite  on  confond  avec  la  nécessité  la  nature  qui  manque 
parfois  son  but.  L'homme  est  libre.  La  liberté  se  montre 
dans  lo  fait  que  la  délibération  peut  changer  l'assenti- 
ment déjà  donné  à  une  représentation.  Elle  consiste  à 
agir  sans  cause,  car  la  cause  de  l'acte  est  l'âme  même. 
I^es  dieux  eux-mêmes  no  peuvent  pas  prévoir  les  actions 
libres  dos  hommes. 

destinataire  idê-sti,  ter)  n.  Personne  à  qui  un  objet 
est  destine,  adressé  :  Le  destinataire  d'un  colis,  d'une 
lettre. 

DESTINATEUR,  TRICE  {dèss)  n.  Personne  qui  fait  un 
envoi,  une  destination  :  Le  destinatedu  d'un  paquet.  (Peu 
usiié.)iiOn  dit  liXi'ÉuiTEDR,  trice. 

DESTINATION  {dè-sti,  sï-on  —  lat.  destinatio  ;  do  des- 
fiuarc,  destiner)  n.  f.  Raison  de  l'existence  d'un  être,  but 
dans  lequel  il  a  été  créé  ou  auquel  il  a  été  approprié  :  La 
maternité  est  la  destination  de  la  femme.  (Vieilli.) 

—  Par  ext.  Lieu  vers  lequel  on  dirige  un  objet,  une 
personne  :  Paquet  .rrivé  à  sa  di:stination.  Il  Personne  à 
(|ui  un  olijet  est  adrossé  :  Remettre  des  lettres  à  leur  oss- 

TINATION. 

—  Dr.  Emploi  réglé  d'avance  :  Il  est  des  destinations 
illégales  mie  te  fondateur  doit  éviter  soigneusement,  il  Immeu- 
bles par  destination,  Objets  mobiliers  de  leur  nature,  mais 
que  la  loi  répute  immeubles,  parce  que  le  propriétaire  les 
a  attachés  irrévocablement  au  service  d'un  fonds  :  Les 
instruments  de  labour  jieui-ent  devenir  immeubles  par  des- 
tination du  testateur,  n  Destination  du  père  de  famille, 
Servitudes  résultant  des  dispositions  du  précédent  pro- 
priétaire. 

Destination  de  l'homme  (De  la)  [Ueber  die  Bestim- 
mung  des  Mensciien],  un  des  plus  importants  ouvrages  de 
Ficlito,  publié  à  Berlin  en  1800,  traduit  en  français  par 
Barchou  dePenhoen  (1838).  —  L'auteur  y  débute  par  l'ana- 
Ivso  de  la  sensation,  qui  est,  pour  lui,  une  modification  do 
l'être  sentant.  Si  celte  définition  est  juste,  la  sensation 
ne  peut  rien  nous  enseigner,  sinon  que  nous  sommes 
modifiés  d'une  certaine  façon.  Mais  y  a-t-il  hors  de  nous 
un  principe  de  ces  modifications?  La  sensation  ne  nous 
l'apprend  pas.  Il  nous  parait  impossible  qu'une  modifica- 
tion ait  lieu  sans  cause  ;  mais  le  principe  de  causalité  n'a 
qu'une  réalité  purement  subjective;  le  monde  extérieur, 
qu'on  induit  en  l'invoquant,  ne  peut  avoir  qu'une  réalité 
également  subjective.  Mais  l'homme  ne  vit  pas  seulement 
dans  la  pensée,  il  vit  aussi  dans  l'action,  et  l'action  n'est 
autre  chose  que  la  pensée  qui  veut  se  réaliser;  l'action 
est  l'homme  tout  entier.  Mais,  si  l'homme  ne  trouvait  pas 
un  monde  extérieur  sur  lequel  son  action  a  prise,  celle-ci 
ne  serait  qu'un  eft'ort  inutile  et  dérisoire.  Si  l'homme  ces- 
sait de  croire  à  la  réalité  objective  de  ce  monde  extérieur, 
il  perdrait  l'espoir  de  réaliser  son  idéal.  Mais  une  voix 
intime  le  contraint  à  développer  en  dehors  de  lui  la  force 
de  sa  pensée.  C'est  la  conscience.  Le  monde,  indémon- 
trable à  la  science,  apparaît  donc  dans  toute  sa  réalité  à 
la  croyance,  laquelle  est  fondée  sur  la  conscience. 

DESTINATOIRE  [dé-sd,  to-ar')  adj.  Dr.  Qui  règle  la  des- 
tination :  Une  clause  destinatoire. 

DESTINÉE  {dù'Sti-né  —  subst.  particip.  de  desttnei')  n.  f. 
Destin,  volonté  souveraine  qui  règle  d'avance  tout  ce  qui 
doit  être  :  Accuser  la  destinée,  ii  But,  fin,  objet  vers  lo- 
(piel  on  tond  ou  auquel  on  ost  réservé.  (S'emploie  au  sing. 
ou  au  plur.)  :  Chacun  doit  suivre  courageusement  sa  desti- 
née. (Fén.)  1!  Condition,  sort,  état  de  vie  :  Le  bonheur  con- 
siste dans  la  possession  d'une  destinée  en  ra^tport  avec 
nos  facultés.  (M""  do  Staël.)  ti  Vie,  existence  :  'Jj-anchcr  la 
destinée  de  quelqu'un. 

—  Syn.  Destinée,  destin,  étoile,  etc.  V.  destin. 

—  Encycl.  Philos.  On  peut  dire  que  le  problème  de  la 
destinée  est  à  l'origine  de  la  spéculation  philosophique  ot 
souvent  la  domino.  A  cette  question  :  Y  a-t-il  une  destinée  ? 
outre  la  solution  sceptique  et  agnosti(|ue,  il  y  a  la  réponse 
négative  qui  vient  du  matérialisme.  "V  a-t-il  une  destinée 
dans  cette  vie?  Le  débat  est,  alors,  entre  la  doctrine  du 
bonheur  et  la  doctrine  du  devoir,  quelles  que  soient  leurs 
formes  diverses  :  qui  parle  de  devoir  parle  d'un  but  assi- 
gné à  la  vie.  c'est-  à-diro  d'une  destinée.  On  entrevoit 
déjà  le  nombre  considérable  des  solutions  qui  se  roncon- 
ireiit.  A  la  question  ainsi  posée,  une  autre  peut  être  rat- 
tachée :  y  a-t-il  une  destinée  héroïiiue  do  l'humanité?  Co 
n'est  plus  le  problème  proprement  dit  de  la  morale,  mais 
celui  de  la  philosophie  de  l'histoire  :  le  débat  est  entre  la 
doctrine  du  progrès  nécessaire,  celle  du  progrès  simple- 
ment possible  et  libre,  collo  do  la  chute,  etc.  Malgré 
l'etenduo  et  l'imporlanco  dos  discussions  ainsi  soulevées, 
l'homme  no  s'en  tient  pas  là  :  n'a-t-il  pas  une  destinée 
au  delà  de  cette  vie?  Co  n'est  pas  la  simple  curiosité  i^ui 
provoque  cotte  interrogation  :  c'est  d'abord  l'instinct  puis- 
sant de  la  vio  et  de  la  conservation  ;  c'est  ensuite  lo  besoin 
do  justice  ;  ne  faut-il  pas  quo  chaque  agent  moral  soit  ré- 
tribué en  raison  do  ses  actes,  connaisse  la  vio  qu'il  s'est 
faite  en  se  déterminant  librement,  on  jouisse  si  ello  est 
bonne,  en  soufi'ro  si  elle  est  mauvaise?  Le  conflit  est,  ici. 
entre  l'affirmation  et  la  négation  de  l'immortalité  do 
lame,  entre  les  diverses  théories  sur  l'immortalité  ot  les 
palingénésios.  Enfin,  une  dernière  question  est  cello-ci  : 
[homme  cst-il  responsable  de  sa  destinée,  la  fait-il  libre- 
ment, ost-ello  ou  non  prédéterminée?  C'est  lo  problème  dos 
difi'érents  fatalismos,  de  la  prédestination,  etc. 

Destinées  (les),  poésies  philosophiques,  par  Alfred  do 
Vi'Miv.  qui  ont  paru  entre  1843  et  1854  dans  la  «  Kevuo 
des  f)eux  Mondes  ->,  et  ont  été  réunies  en  un  recueil 
posthume  (Paris.  IS64).  —  C'est  un  dos  très  rares  livres  do 
poésie  moderne  oïl  soient  exposées  réellement  des  con- 
ceptions philosophiquos  ot  moralos.  La  philosophie  do  \  i- 
giiv  est  un  pessimisme  extrêmement  élevé,  qui  aboutit  à 
la  résignation  ot  à  la  pitié.  Il  ne  sert  à  rien  do  prier  ou  do 
se  plaindre  :  il  faut  obéir  passivement  à  la  destinée.  L'hon- 
neur consiste  dans  l'accomplissement  silencieux  d'une  ifl- 
clie  incompréhensible.  Dans  lu  pièce  qui  ouvre  le  volume, 
do  Vigny  nous  montre  les  Destinées  antiques  posant  du 


DESTINER 


DESUETUDE 


pied  sur  cliaque  homme  ;  le  Christ  arrive;  l'âme  humaine 
espère  un  moment  être  délivrée  de  la  fatalité  ;  les  Desti- 
nées, inciuiètes,  redemandent  à  Dieu  leur  aûcien  empire, 
qui  leur  est  rendu  par  la  Grâce. 

DESTINER  (dé-sti  —  lat.  destinare,  même  sens)  v.  a. 
Assigner  un  but,  un  emploi  à  :  Destiner  son  fils  au  bar- 
reau. Il  Se  proposer  de  donner,  réserver  :  Destiner  une  belle 
récompense  à  quelqu'un,  il  Décider  irrévocablement  ;  Dieu 
ne  DESTINE  jamais  la  fin  sans  préparer  les  moyens.  (Mass.) 
[Vieux.]  Il  Destiné  pour.  (A  également  vieilli.) 

Se  destiner,  v.  pr.  Avoir  dessein  de  se  consacrer  à. 
Il  Avoir  dessein  de  s'unir  par  le  mariage. 

—  Rem.  On  ne  doit  pas  employer  desthiev  dans  le  sens 
de  se  proposer,  former  la  résolution.  Ne  dites  donc  pas  : 
J'ai  destiné  d'aller  vous  voir,  mais  .Tai  résolu. 

DESTITUABLE  (dè-sti)  adj.  Qui  peut  être  destitué. 
DESTITUER  {dé-sti  —  lat.  destituere,  même  sens)  v.  a. 
RévoLjuer  de  ses  fonctions  :  Destituer  ini  préfet. 

—  Priver,  dénuer  •.\yE.s'ïVT\}Z'R  guelqu'mi  de  ressources  .{y  x.) 
Il  Fig».  Etre  destitué  du  sens  commun. 

—  Fig.  Rendre  inutile  :  Non,  l'homme  qui  s'aide  ne  des- 
titue d(is  la  Providence.  (K.  de  Gir.) 

Se  aestituer,  v.  pr.  Etre  destitué. 

—  .Anton.  Nommer.  —  Douer,  munir,  nantir. 
DESTITUTION  (dés-ti,  si-on)   n.    f.  Action  de  destituer, 

révocation  :  Etre  frappé,  menacé  de  destitution.  Pour  la 
multitude,  les  révolutions  ne  sont  guère  autre  chose  que  des 
destitutions.  (Proudh.) 

—  Anton.  Démission,  résignation,  nomination. 

—  Encycl.  La  destitution  est  l'un  des  modes  par  lesquels 
prennent  fin  les  fonctions  publiques  ;  mais  tous  les  fonc- 
tionnaires ne  sont  pas  révocables  :  certains  d"eutre  eux 
jouissent  du  privilège  de  l'inamovibilité. 

Au  premier  rang,  il  faut  citer  les  conseillers  à  la  Cour 
de  cassation,  à  la  Cour  des  comptes,  aux  cours  d'appel,  et 
les  juges  des  tribunaux  de  première  instance.  Ces  ma- 
gistrats ne  peuvent  ê*re  exclus  des  fonctions  qu'ils  occu- 
pent que  dans  des  circonstances  exceptionnelles  dont  la 
Cour  do  cassation  est  seule  ju^e,  comme  conseil  de  dis- 
cipline de  la  magistrature  (loi  du  20  avr.  1810,  art.  58 
et  59  ;  loi  du  30  août  1883;. 

Les  officiers  jouissent  de  privilèges  analogues;  la  loi 
du  26  mars  1832  (art.  24}  distingue  entre  le  grade  et  l'em- 
ploi :  le  gouvernement  peut  les  priver  de  l'emploi  ;  quant 
au  grade,  il  est  leur  propriété  et  ne  peut  leur  être  enlevé 
que  dans  des  conditions  déterminées  par  la  loi,  et  dans 
des  circonstances  exceptionnelles. 

Les  membres  de  l'enseignement  supérieur  ne  peuvent 
être  révoqués  que  par  les  conseils  de  discipline,  conseil  aca- 
démique et  conseil  supérieur  de  l'instruction  publique. 

La  destitution  des  officiers  publics  et  ministériels  (no- 
taires, avoués,  huissiers,  commissaires-priseurs,  greffiers) 
est.  au  point  de  vue  de  ses  conditions  et  de  ses  effets, 
régie  par  des  règles  particulières.  La  loi  la  plus  récente 
intervenue  sur  la  matière  est  celle  du  10  mars  1898. 

DESTORTOIR  (dé-stoj-' —  du  lat.  detortus,  écarté)  n.  m. 
En  T.  de  véner.,  Sorte  de  gros  bâton  de  médiocre  longueur, 
avec  lequel  les  veneurs  se  garantissent  du  choc  des  bran- 
ches, quand  ils  entrent  sous  bois,  il  On  dit  aussi  estor- 
toir,  et  détortoir. 

Destouches  (Louis  Camos,  chevalier),  né  en  1668, 
mort  en  1726.  Il  devint  commissaire  général  de  l'artillerie 
française,  puis  fut  contrôleur  général  de  l'artillerie  alle- 
mande. Dune  liaison  galante  avec  M""*  de  Tencin.  il  eut 
un  fils,  qui  fut  d'Alembert.  On  l'appelait  Destouches-Canon, 
pour  le  distinguer  de  son  homonyme,  l'auteur  dramatique. 
Destouches  (André-Cardinal),  compositeur  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1672-1749).  Il  donna  à  l'Opéra  son 
premier  ouvrage,  Jssé  (1697),  qui  obtint  le  suffrage  de 
Louis  XIV.  Il  devint  surintendant  de  la  musique  du  roi 
et,  en  1713,  inspecteur  "^énéral  de  l'Opéra.  Il  fit  représen- 
ter à  ce  théâtre  :  Amadis  de  Grèce  (1699)  ;  Marthésie,  reine 
des  Amazones  {1699):  Omphale  (1701);  le  Carnaval  et  la 
Folie  (1704)  ;  Callirhoé  (1712J  ;  Télémaque  (1714)  ;  Sémiramis 
(1718J  ;  les  Éléments,  opéra-ballet  [avec  Michel-Richard  de 
Lalande]  (1725);  les  Stratagèmes  de  l'amour  (1726). 

DESTOUCHES(PhilippeNÉRicAULT, dit),  poète  comique 
français,  né  à  Tours  en  1680,  mort  en  1754.  Une  comédie 
tirée  d'une  nouvelle  de  Cer- 
vantes, le  Curieux  imperti- 
nent ,  fonda  sa  réputation 
d'abord  en  Suisse,  où  elle  vit 
le  jour,  puis  en  France,  où  la 
Comédie-Française  la  repré- 
senta en  1710.  Dès  lors,  Des- 
touches, honoré  de  la  protec- 
tion des  grands  et  de  l'amitié 
de  Voltaire ,  partagea  son 
temps  entre  la  diplomatie  et 
les  lettres.  Il  entra  à  l'Aca- 
démieen  1753.  Il  écrivit  vingt- 
sept  pièces  de  théâtre,  dont 
les  principales  sont  :  le  Médi- 
sant M715)  ;  le  Philosophe  ma- 
rié (1727);  le  Glorieux  (1732), 
qui  est  resté  son  chef-d'œu- 
vre ;  l'Ambitieux  (1737);  le 
Dissipateur  (1753);  etc.  Par 
ses  défauts  commo  par  ses 
qualités,  Dostoucnes  se 
trouve  avoir  assez  bien  rempli  lo  programme  de  la  comé- 
die purement  classique,  un  peu  abstraite  et  froide,  qu'à 
tracé  Boilcau  au  IIP  chant  de  VArt  poétique. 

Des  Touches  'Charles-René-Dominiquo  Sochet,  che- 
valicrj,  contre-amiral  français,  né  en  1727  à  Luçon,  mort 
en  1793.  Enseigne  en  1742,  chef  d'escadre  en  1784,  mais 
ayant  déjà  quitté  la  mer  par  suite  de  l'altération  de  sa  santé, 
il  fut  promu  contre-amiraJ  en  1788,  et  figura  en  cette  qua- 
lité sur  l'état  de  la  marine  jusqu'en  1792.  Il  combattit  sur 
V  Artésien  à  Ouessanl,  commanda  le  Neptune,  convoyeur  de 
troupes  en  Amérique,  sous  les  ordres  de  Ternay.  II  livra 
aux  Anglais,  en  vue  du  cap  Henri  fi78l),  une  bataille  qui 
resta  indécise.  Dos  Touches  prit  part  aux  opérations  de 
Yorktowo  et  contribua  à  la  prise  de  l'île  de  Saint-Chris- 
tophe. Ketraiié  en  1793  et  retiré  à  Luçon.  il  fut  arrêté  à 
cause  do  ses  opinions  antirépublicaines  et  jeté  dans  la 
prison  de  Fonienay.  Délivré  par  une  bande  de  Vendéens,  il 
combattit  avec  eux  àSavcnay.  et  réussit,  après  la  défaite, 
à  se  cacher  aux  Prinquiaux,  où  il  mourut  la  même  année. 


Philippe  Destouches- 


Des  Touches  (le  Chevalier),  roman  de  Barbey  d'Au- 
reviily  1, 1864;.  Vers  la  fin  de  la  Restauration,  da'iis  une 
antique  maison  de  Valo^nes,  six  personnages,  d'allure 
vieillotte  et  routinière,  s  entretiennent  des  choses  d'au- 
trefois :  M"«»  Sainte  et  Ursule  de  Touffedelys,  le  vieux 
baron  de  Fierdrap,  l'abbé  de  Percy,  et  M""  Barbe,  sa 
sœur;  enfin,  une  autre  vieille  fille,  Aimée  de  Spens,  at- 
teinte dune  surdité  presque  complète.  M"*  Barbe  de  Pcrcy 
raconte  les  évasions  du  célèbre  chef  chouan  le  chevalier 
Des  Touches,  auxquelles  elle-même.  Aimée,  et  M""  de 
Touffedelys  ont  été,  dans  leur  jeunesse,  étroitement  mê- 
lées. —  En  ce  temps-là,  au  plus  fort  de  la  lutte  contre 
les  Bleus,  le  château  de  Touffedelys  servait  de  refuge 
aux  chefs  chouans.  Un  jour,  on  y  apprit  que  Des  Touches 
avait  été  pris  par  les  Bleus  et  demeurait  captif  à  Avran- 
ches.  Douze  de  ses  compagnons,  déguisés  en  blatiers, 
essayent  de  le  délivrer,  et,  armés  seulement  do  leurs  fouets 
de  cuir,  engagent  un  sanglant  et  étonnant  combat  avec 
toute  la  population  d'Avrancbes.  Ils  échouent,  et  Des 
Touches  est  transféré  à  la  prison  de  Coutances.  Les  Douze, 
et  parmi  eux  l'héroïque  M^'"  de  Percy  habillée  en  homme, 
forcent  la  prison  et  rendent  la  liberté  au  chevalier.  Mais 
un  d'entre  eux,  le  fiancé  de  celle  qu'on  appelait  alors 
la  belle  Aimée  de  Spens,  fut  tué  d'une  balle  au  cœur,  et 
la  pauvre  Aimée  commença  sa  douloureuse  existence  do 
vierge  veuve.  Tel  est  le  récit  de  M"*  de  Percy. 

Une  suite  de  tableaux  d'un  coloris  extraordinaire,  des 
descriptions  complaisantes  de  scènes  sanglantes,  avec 
un  singulier  mélange  de  détails  humoristiques;  un  con- 
traste perpétuel  entre  ces  ombres  falotes,  surannées,  et 
leur  passé  héroïque;  enfin,  un  style  violent,  imagé,  hau- 
tain ou  familier,  toujours  audacieux,  font  de  ce  roman 
une  œuvre  des  plus  remarquables. 

Destouches  (François-Séraphin  DE),'compositeur  al- 
lemand, né  et  mort  à  Munich  (1772-1844),  fut  élève  d'abord 
de  Grtinberger,  puis  de  Joseph  Haydn.  Il  fut  attaché  au 
service  du  duc  de  Saxe-Weimar,  et  devint  professeur 
d'harmonie  à  l'université  de  Landshut.  On  connaît  de  lui 
deux  opéras  :  la  Nuit  de  Thoinas,  représenté  à  Munich  en 
1792,  et  la  Rupture,  à  Weimar.  Il  a  écrit  des  chœurs  pour 
Wanda,  tragédie  de  AVerner;  pour  un  dramo  intitulé  les 
Hussites  de  Naumbourg ,  et  des  ouvertures  pour  les  pièces 
de  Schiller  :  la  Fiancée  de  Messine,  la  Pucellc  d'Orléans, 
Guillaume  Tell  et   Wallenstein ,  etc. 

DestOUNIS  (Gabriel  Spiridonovitch),  historien  et  hel- 
léniste, né  en  1818,  professeur  de  philologie  grecque  à 
l'université  do  Saint-Pétersbourg.  On  lui  doit  plusieurs 
ouvrages  sur  les  historiens  byzantins  :  les  Manuscrits  grecs 
du  mont  Athos  (1881),  et  là  Topographie  de  Co7istanti- 
nopîe  au  moyen  âge  (1882-1883). 

DESTOUR  (déss)  ou  DASTOUR  {dass  —  pors.  deslûr, 
prêtre)  n.  m.  Prêtre  et  docteur  du  mazdéisme  ou  religion 
de  Zoroastre.  ii  Destour-destouran,  Grand  prêtre  du  maz- 
déisme. 

DESTOURI  (dèss)  n.  m.  Tissu  de  soie  du  genre  brocart, 
qui  était  en  vogue  au  moyen  âge  et  se  fabriquait  en  Asie 
Mineure,  à  Aniioche. 

Destrem  (Jean-Marie),  journaliste  et  romancier 
français,  né  â  Poitiers  en  1S42.  Il  a  écrit  dans  divers 
journaux.  Il  s'est  surtout  montré  un  conteur  humoriste 
et  brillant  dans  des  nouvelles  très  châtiées  de  forme.  Il  a 
publié  en  volumes  :  Roche  fort  et  la  Commune  (1871);  les  Cinq 
cent  mille  francs  de  Rosalie,  roman  (1884)  ;  l^s  Déportations 
du  Considat  et  de  l'Empire  (1885);  le  Théâtre  du  petit 
Hugues  (1886);  Faites  entrer!  (I886j  ;  Drames  en  cinq  mi- 
nutes (1887),  recueil  de  nouvelles. 

Destrem  (Hippolyte),  philosophe  français,  né  à  Car- 
cassonne  en  1815,  mort  à  Paris  en  1894.  Il  fut  d'abord 
banquier,  puis  collabora  à  divers  recueils,  fonda  la  Réno- 
vation, et  devint  le  chef  de  l'Ecole  fouriériste.  On  lui  doit 
plusieurs  ouvrages  curieux,  notamment  :  Du  moi  divin  et  de 
son  actio)!  sur  l'univers  (1864).  et  la  FiUu}'e  Constitution  de 
la  France  ou  les  Lois  morales  de  l'ordre  politique  {\Sii-i'èS2} . 

DESTRIER  ou  DEXTRIBR  {dèss,  ou  dèk-stri-é.  [V.  la  par- 
tie encycl.])  n.  m.  Cheval  d'armes,  dit  aussi  «  cheval  de 
lance  « ,  parce  que 
c'était  celui  sur  le- 
quel l'homme  d'ar- 
mos  allait  à  la 
charge. 

—  Encycl.  Le 
destrier  éta it  le 
plusgranddesche- 
vaux  de  guerre  :  il 
était  ainsi  appelé 
parce  que  récu3-er, 
en  marchant,  le  le- 
nait  à  droite  (à 
dextre).L'ccuyeTie 
menait  en  main,  et 
le  chevalier  l'en- 
fourchait lorsque 
quelque  grave  dan- 
ger se  présentait. 
Le  destrier  était 
aussi  le  cheval  de 
cérémonie  que  les 
seigneurs  montaient  dans  les  occasions  solennelles.  Il  ne 
faut  pas  confondre  le  destrier  avec  le  coursier,  non  plus 
qu'avec  le  palefroi,  la  haquenée,  le  roussiu  ou  roncin  et 
le  double  cncval. 

DESTRIER  f (/(■■«-//•(-*?  — du  lat.  f/e-Wera,  main  droite)  n.  m. 
Eu  Provence,  Marteau  de  forgeron. 

DESTRUCTEUR,  TRICE  (dè-strulc' —\at.destructor,  tri.r. 
même  sens  ;  de  destruere,  détruire)  n.  Personne  (|ui  détruit, 
qui  anéantit:  L'histoire  des  destructkurs  du  genre  humain 
n'e^t  ignorée  depersonne.  (D'Alemb.)  ii  Personne  qui  ravage, 
qui  commet  des  dégâts  :  Les  soldats  abandonnés  à  la  licence 
sont  de  grands  dkstrccteurs. 

—  Fig.  Personne  ou  objet  qui  cause  des  changements 
radicaux,  qui  amène  des  suppressions  :  Le  Christ  a  été  un 
puissant  destructkdr.  (Dargaud.) 

—  adj.  :  L'oisiveté  est  une  des  causes  destructrices  de 
l'hnnnrahilité  des  frmmcs.  (M™*  Romicu.) 

DESTRUCTIBILITÉ  {dè-struk')  n.  f.  Aptitude  à  être  dé- 
truit :  'Tout  ce  qui  est  organisé  renferme  en  soi  un  principe 
rfc  DERTRiTTiniLiTÉ.  (B.  Barbé.) 

—  Antox.  Indestructibitité. 


Destrier. 


670 

DESTRUCTIBLE  Idè-struk')  adj.  Qui  peut  être  détruit. 

—  Amon.  Indestructible. 

DESTRUCTIF,  IVE  {dè-struk')  adj.  Qui  détruit:  qui  est 
propre  à  détruire  :  La  misère  est  destructive  de  la  vie 
humaine.  (M.  Lévy.)  Il  Qui  caractérise  la  destruction,  qui 
est  de  la  nature  do  la  destruction,  qui  a  rapport  â  la  des- 
truction :  Des  propriétés  dkstructivilS. 

DESTRUCTION  {dè-stru-ksi-ûn)  n.  f.  Action  de  détruire, 
d'anéantir  :  L'industrie  a  pour  but  la  production  ;  la  guei're, 
/((DESTRUCTION.  {Mïch.  Chev.)  Il  Aptitude  ou  penchant  à 
détruire  :  La  destruction  est  l'instinct  des  enfants. 

—  Kig.  Changement  radical,  suppression  :  La  destruc- 
tion des  abus. 

—  Biol.  Destruction  organique  ou  plastique.  Décompo- 
sition des  substances  vivantes  en  substances  brutes. 

—  Encycl.  Les  substances  vivantes  qui  composent  les 
plastides  peuvent  se  trouver  à  trois  états  différents  :  1*  re- 
pos chimique  ou  vie  élémentaire  latente;  2"  réaction  chi- 
mique dans  les  conditions  qui  déterminent  l'assimilation  ou 
vie  élémentaire  manifestée;  3°  réaction  chimique  dans 
toute  autre  condition,  et  alors  destruction  plastique  condiù- 
sant  à  la  mort  élémentaire,  si  elle  est  assez  prolongée. 
-  La  destruction  plastique  peut  se  faire  d'une  infinité  de 
manières,  et  donne,  dans  chaque  cas,  des  résultats  diffé- 
rents; elle  peut  se  faire  sous  l'influence  de  substances 
nuisibles  (poisons),  ou  sous  l'influence  de  la  disparition 
des  substances  alimentaires  utiles.  Le  cas  le  plus  intéres- 
sant de  destruction  organique  est  celui  qui  se  produit 
dans  les  tissus  au  repos,  chez  les  animaux  supérieurs; 
alors.  la  destruction  des  substances  plastitjues  donne 
naissaiice  à  des  produits  utilisables,  que  1  on  appelle 
«  substances  de  réserve  ».  V.  desassimilation. 

—  Anton.  GoDStruction,  éditication,  fondation,  recon- 
struction. 

OBSTRUCTIONNISTE  [dé-slru-ksi-o-nissl'  —  rad.  des- 
tritclio/ij  n.  m.  Membre  d'une  secte  chrétienne,  qui  ensei- 
gnait que  les  réprouvés  seront  réduits  au  néant.  Syn.  an- 

NlIIILATIONNISTIi. 

DESTRUCTIVITÉ  {dé-struk')  n.  f.  Penchant  à  la  des- 
triKtioii  ;  La  ih:structivitë  est  fréquente  chez  les  en- 
fants. 

Destutt  de  Tracy  (Antoine-Louis-Claude,  comte), 
l)hilosoplie  français,  né  à  Paris  en  1754,  d'une  famille 
écossaise,  mort  en  1836.  Colonel  du  régiment  de  Penthièvre, 
il  embrassa,  en  1789,  les  idées  nouvelles,  et  fut  député  de 
la  noblesse  aux  états  généraux.  A  l'Assemblée  consti- 
tuante, il  siégea  à  gauche.  Puis  il  s'installa  à  Auteuil,  où 
il  s'occupa  d'études  philosophiques.  Sous  la  Terreur,  il 
fut  arrêté.  Inscrit  pour  être  jugé  le  11  thermidor,  il  fut 
sauvé  par  la  chute  de  Robespierre.  Membre  de  l'Institut, 
dans  la  section  des  sciences  morales  et  politiques  (1795), 
il  fut  nommé  par  le  Directoire,  en  1795,  membre  du  comité 
de  l'instruction  publique.  Sous  le  Consulat,  il  siégea  au 
Sénat.  Napoléon  ne  l'aimait  pas,  le  considérant  comme  le 
chef  des  idéologues.  En  1814,  ce  fut  Destutt  qui  proposa 
au  Sénat  la  déchéance  de  l'empereur.  La  Restauration  le 
nomma  pair  de  France  et  lui  rendit  son  titre  de  "  comte  ». 

Destutt  a  exposé  sa  philosophie  dans  les  Eléments  d'idéo- 
logie (1801),  auxquels  se  rattachent  la  Grammaire  générale 
(1803).  la  £o(/j^î(e(1805),  le  Traité  de  la  volonté  {\9,\b).  Pour 
lui,  la  pensée,  quel  qu'en  soit  le  mode,  se  réduit  à  sentir.  II 
y  a  des  sensations  actuelles,  d'autres  qui  ne  sont  que  des 
souvenirs,  d'autres  qui  résultent  de  comparaisons,  et  enfin 
des  désirs;  de  là,  quatre  facultés  :  sensibilité,  mémoire, 
jugement,  volonté.  La  Grammaire  et  la /.o^jçue développent 
avec  une  grande  finesse  d'analyse  la  théorie  sensualiste 
du  langage.  En  morale,  Destutt  de  Tracy  reproduit  les 
idées  de  Hobbes,  moins  son  despotisme, 

Destutt  de  Tracy  (Antoine-César-  Victor,  comte), 
homme  politique  français,  fils  du  précédent,  né  à  Paris  on 
17S1,  mort  à  Paray-le-Frésil  en  1864.  .Sorti  de  l'Ecole 
polytechnique,  il  se"  distingua  à  Austerlitz,  servit  en  Es- 
pagne de  1808  à  isn,  fut  nommé  colonel  par  la  première 
Kf^stauraiion,  et  donna  sa  démission  en  1818  pour  so  con- 
■>acrer  aux  sciences  et  à  la  politique.  Député  de  l'Allier 
de  1822  à  1824,  il  siégea  dans  les  rangs  de  l'opposition.  Elu 
le  nouveau  en  1827  et  réélu  jusqu'en  1848,  il  fut,  à  cette 
date,  envoyé  à  la  Constituante  par  les  électeurs  de  l'Orne  ; 
li  s'y  lit  remarquer  par  la  modération  de  ses  vues.  Aussi, 
Louis  Napoléon,  â  peine  président,  lui  confia-t-il  le  porte- 
leiiille  de  la  marine  dans  son  premier  ministère.  A  l'Assem- 
blée législative,  Destutt  de  Tracy  ne  joua  qu'un  rôle  effacé. 
H  lit  une  vive  opposition  à  la  politique  personnelle  de  lEly- 
sée,  et  rentra  dans  la  vie  privée,  après  le  2-Décembre. 

Destutt  de  Tracy  (Marie  Nkwton,  comtesse),  née 
à  stockport  (Angleterre}  en  17S9,  morte  en  1850.  Amenée 
on  France  par  sa  mère,  elle  épousa,  vers  1809,  le  colonel, 
depuis  général  Leiort,  tué  à  Ligny.  Sous  la  Restauration, 
rjle  éjjousa  en  secondes  noces  Victor  de  Tracy,  et  eut  pen- 
dant trente  ans  un  des  salons  les  plu.s  brillants  de  Paris. 
l'Mle  n'avait  donné  de  son  vivant  qu'une  Notice  sur  Destutt 
de.  TraCjf,  son  beau-père.  Après  sa  mort,  on  publia  d'elle  : 
Essais  divers,  lettres  et  pensées  de  .1/°"  de  Tracy  (1853). 

DÉSUDATION  (si-on  —  du  lat.  destidatio.  sueur)  n.  f, 
lu' fi ['II" Il  <li'  jtotits  Itoutons  ayant  la  forme  do  grains 
ili>  inilict,  (jui  se  produit  surtout  chez  les  enfants  mal- 
propres. 

désuet  {zu-è),  ETE  (du  lat.  desuetus)  adj.  Tombé  en 
déstiéludo. 

DÉSUÉTUDE  (du  préf.  lat.  de,  et  de  suetudo,  coutume, 
liabitiide)  n.  f.  Cessation  d'une  coutume  ou  d'une  loi.  pro- 
duite par  le  défaut  de  pratique  ou  d'application  :  La  vÈ- 
suéti:de  entame  journellement  la  langue.  (E.  Littré.) 

—  Biol.  Arrêt  prolongé  du  fonctionnement  d'un  organe. 

—  Encycl.  Dr.  En  droit  romain,  où  la  coutume  était 
l'une  des  sources  de  la  loi,  il  était  naturel  que  l'usage  pût 
modifier  la  loi  ou  l'abroger.  On  ne  peut  admettre  rien  de 
st-mblablo  dans  le  droit  français,  parce  que  l'usage,  ici, 
i:o  peut  fonder  la  loi.  En  conséquence,  aucune  loi  ne  peut 
toml>er  en  désuétude,  c'est-à-dire  cesser  d'être  obliga- 
toire par  suite  d'un  non-usage  prolongé,  pas  plus  qu'elle 
no  peut  être  modifiée  par  un  usage  contraire. 

—  Biol.  Lamarck  a  le  premier  remarqué  ce  phénomène 
cssontiol,  que  les  organes  s'hypertrophicnt  par  l'habitude 
et  s'atrophient  par  la  désuétude.  Ceci  est  une  conséquence 
naturelle  de  la  loi  d'assimilation  fonctionnelle. 

La  constatation  de  Lamarck  n'aurait  (|uuiie  importance 
secondaire,  si  elle  s'appliquait  uniquement  aux  individus  ; 


671 

mais  lo  grand  naturaliste  a  soutenu  quo  los  variations  ac- 
quises sous  rintluonco  do  l'iialiitudo  ou  Uo  la  dosuétudo 
sont  hi'nUlilain'u.  pourvu  qu'oUos  soient  aivpiisos  ù  la  t'ois 
par  los  doux  soxos.  Ainsi  s'oxplitiuo  l'adaptation  d'une 
espôco  à  do  nouvoUos  conditions  do  miliou,  pourvu  que 
ces  conditions  de  milieu  so  inaintionnont  pondant  plusieurs 
générations.  L'atropine  progressive  des  orf^anes  par  do- 
suôtude  est  expliquée  par  les  néo-darwiniens  comme  un 
résultat  do  la  sélection  naturelle  ;  il  est,  on  etfet,  avanta- 
geux pour  un  animal  que  les  orgauos  inutiles  disparaissent 
ot  ne  dépensent  pas  la  nourriture  dont  ont  besoin  les  or- 
ganes ([ui  lonctionnent. 

Clicz  l'homme,  los  partisans  du  système  de  Lamarck 
regardent  plusieurs  organes  rudimontaires,  comme  pro- 
venant do  Vinlluence  do  la  désuétude  au  cours  do  nom- 
breuses f^énérations;  los  plus  célèbres  sont  l'appondico 
vermiculairo  du  cœcum,  le  plantaire  grêle  et  la  glande 
pinéalo  ou  troisième  œil  qui  fait  lo  plafond  du  troisième 
ventricule  cérébral. 

—  BiHi,.  :  Lamarck,  P/ii7osop/ii(,*  roo/o(7(i7((c  (Paris,  ISO"). 

DÉSUINTAGE  n.  m.  Techn.  .\utre  orihogr.  du  mot  Dt:s- 

SUlNTAGi;. 

DÊSUINTERv.  a.  Tocha.  V.  dessdinter. 

DÉSULFURANT  {rail),  ANTE  adi.  Qui  produit  la  désul- 
furation  :  L'action  dusdlfurantk  ac  ta  chaux. 

DÉSULFURATION  [si-ûn)  n.  f.  Action  de  désulfurer,  do 
priver  de  soufre  :  La  d(vSULFURATIO*n  des  laines. 

—  Encycl.  Tcchn.  La  dêsiiffuvation  est  l'onsemble 
d'opérations  qu'en  métallurgie  on  pratique  pour  éliminer 
lo  soufre  que  peut  contenir  une  fonte.  Autrefois,  on  se 
bornait  à  faire  passer  le  soufre  dans  le  laitier.  Aujour- 
d'hui, on  a  recours  au  procédé  Rollot,  en  faisant  usage  d'un 
cubilot  revêtu  intérieurement  d'uno  matière  basique , 
chaux  ou  dolomie.  et  en  chargeant  le  cubilot  de  fonte  ot 
de  coke  mélangé  de  spath-fluor  ot  do  castine. 

DÉSULFURER  (du  préf.  priv.  d>},  ot  du  lat.  snlfiir,  uris, 
soufre)  V.  a.  Otor  le  soufre  do  :  Drsulkdrer  des  eaux. 

Se  désulfurer,  v.  pr.  Etre  désulfuré. 

Desulo,  comm.  du  royaume  d'Italie  (Sardaigne  [prov. 
de  Caglianj),  sur  lo  versant  occidental  du  Gennargentu; 
2.400  hab. 

DÉSULTEUR  (lat.  demltor;  de  saltare,  sauter)  n.  m.  Nom, 
chez  les  Romains,  d'écuyers  qui,  dans  les  jeux,  faisaient 
des  exercices    do  vol- 
lige  sur  un  ou  plusieurs 
chevaux. 

—  Encycl.  Des  pier- 
res gravées  montrent 
des  désiiiteurs  condui- 
sant quatre  et  jusqu'à 
dix  chevaux,  ils  sau- 
taient de  l'un  sur  l'autre, 
s'y  couchaient,  eulin  so 
livraient  à  tous  lesexer- 
cicesencoreen  honneur 
dans   les  cirques  mo-    lU     ï         *îev       -t     ^// 

DÉSULTOIRE  (du  lat. 
desuUare,  même  sens) 
adj .  Quipasse,  qui  saute 
d'un  sujet  à  un  autre  : 
Style  DiiSDLTOiRE.  Désulteur. 

DÉSUNION  n.  f.  Ac- 
tion de  désunir;  état  de  ce  qui  est  désuni  :  La  désunion 
des  pierres  d'une  voûte,  w  Séparation,  disjonction  :  La  dé- 
stîNiON  des  provinces  d'un  Etat. 

—  Fig.  Mésintelligence,  destruction  de  l'union  dos 
cœurs  ou  des  volontés;  cessation  d'uno  alliance  :  Mettre 
la  DESUNION  dans  une  famille. 

DÉSUNIR  V.  a.  Séparer,  disjoindre,  faire  cesser  l'union 
de  :  DÉSUNIR  des  planches,  \\1sq\ot,  faire  cesser  l'union, 
1  alliance  de  :  Désunir  deux  proinnces.  il  Séparer,  mettre 
un  terme  entre:  Amis  désunis  par  la  mer.  it  Présenter, 
traiter  séparément  :  Questions  qu'on  7ie  peut  pas  désunir. 

—  Fig.  Faire  cesser  une  union  morale  :  Désuniu  des 
intérêts. 

Désuni,  ie  part.  pass.  du  v.  Désunir. 

—  ^Ia^èg.  Galop  désuni,  l'as  désuni.  Galop,  Pas  dans 
lesquels  les  pistes  sont  combinées  d'une  façon  irréguliôre. 

Il  Cheval  désuni,  Choval  dont  lo  galop,  dont  lo  pas  est 
désuni,  il  Cheval  désuni  du  devant,  Choval  qui,  galopant  à 
droite,  part  de  la  jambe  gauche  do  devant,  n  Clicval  dé- 
suni du  derrière,  Choval  qui,  galopant  à  droite,  lient  la 
jambe  droite  postérieure  on  arrière  sur  la  gaucho. 

—  Miner.  Cristal  désuni,  CrisUl  dont  les  facettes,  pro- 
duites par  une  loi  très  simple,  sont  coupées  par  d'autres 
facettes,  disposées  suivant  une  loi  très  compliquée. 

Se  désunir,  v.  pr.  Etre,  devenir  désuni. 

—  Fig.  So  divi,ser,  cesser  d'être  uni  moralement. 

—  Manég.  Changer  do  jambe  on  galopant,  devenir 
di-suiii,  en  parlant  d'un  cheval  :  Cheval  qui  siî  désunit. 

DÉSUNISSANT  ini-san),  ANTE  adj.  Qui  produit  la  dé- 
sunion :  J'UrV't  DESUNISSANTE.  (Vioux.) 

DÉSURE  n.  f.  Sorte  de  lilot  de  péclio  en  forme  do  trublo 
sans  manche,  mais  à  maillos  très  serrées. 

DÉSUSITÉ  (zU'Zi),ÈE  adj.  Qui  n'est  plus  usité  :  Pratiques 
nKsusiTÈiis.  (Mot  uécessairo,  mais  qui  n'est  plus  employé.) 

Desuviates,  peunlo  liguro,  client  dos  Salluvions,  éta- 
bli sur  l(!s  imrds  de  l'étang  de  Desoaumos  (Bouchos-du- 
Klionc  .  —  l'n.  itnr  Descviate. 

DesvALLIÊRCS  (Maurice),  auteur  dramatique,  né  à 
F*aris  en  isr.7.  Il  a  fait  jouerdes  comédies,  dos  vaudevilles, 
dos  oiiérettes,  où  la  netteté  et  la  vivacité  du  diah)gue  se 
joignent  ù  l'cutente  dos  otf'ots  scéniques.  Plusieurs  do  ses 
pièces,  surtout  celles  on  collaboration  avec  G.  Foydeau  et 
Mars,  ont  eu  un  vif  succès.  Nous  citerons  entre  autres  : 
Prâti'-moi  ta  femme  {lèS'A)  ;  Un  duel,  s'il  vous  plaii  (1885); 
les  Fiancés  de  Loches  (1888);  l'Affaire  Edouard  (188y);  le 
Mariage  de  Uarillon  (1890');  les  Douze  fetnmes  de  Jnphet 
(1800);  la  Demoisrlle  du  téléphone  (l^dl);  Champiqnol  mal- 
(jré  lui  (IWi);  L'JIotel  du  libre  érhanqe  (1881);  le  Truc  de 
Séraphin  (isiiOi;  Mam'zello  Quat'Sous  (18'J7). 

DeSVAUX  f  Augusto-Nirni8e'),l)otaniste  français,  né  on 
1784,  uiort  ù.  Angers  eu  1850.  Directeur  du  jardin  boiani- 


Armoiries  de  Deavres. 


que  d'Angers,  il  a  laissé  un  herbier  des  plus  remarquables. 
Son  principal  ouvrage  est  un  Traité  général  de  botanique. 

DESVAUXlE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  centrolépis. 

Des  Vergers  (NocI).  V.  Vergers  (Des). 

DeSV^RNOIS  (Nicolas-l'hilibort,  baron),  général  fran- 
çais, né  ;'i  Lons  le-Sannior  on  1771,  mort  on  1859.  II  so  fit 
remarquer  par  sa  bravoure  dans  la  campagne  d'Egypte. 
11  suivit  ensuite,  à  Naplos,  Joseph  Napoléon,  puis  Murât, 
qui  le  nomma  colonel  ot 
baron.  Maréchal  do  camp 
et  gouverneur  de  la  Ca- 
labre',  il  dut  signer  la 
capitulation  do  Campe 
(1815).  Il  rentra  alors  on 
France,  auprès  ile  Murât, 
<iui  lo  fit  lieutenant  géné- 
ral. Il  fut  retraité  enlisas, 
avec  le  grade  do  maréchal 
do  cami)  honoraire. 

Desvres,  ch.-l.  de 
cant.  du  Pas-de-Calais, 
arr.  et  à  18  kiloin.  do  Bou- 
logne, au  pied  du  mont 
Pelé  et  du  mont  Hulin  ; 
4.712  hab.  {Desvrois,oises.) 
Ch.  de  f.  Nord.  Forôt.  Ce  bourg,  jadis  ville  assez  consi- 
dérable, fut  pillé  par  les  Normands  au  ix«  siècle,  détruit  par 
Philippe  Auguste  en  1215,  ruiné  par  les  Anglais  en  1346, 
et  dévasté  par  los  Bourguignons  en  1543.  —  Lo  canton  a 
23  comm.  et  12.740  hab. 

De  Swert  (Jules),  violoncelliste  et  compositeur  belge, 
né  à  Louvain  en  1843,  mort  à  Ostonde  en  189J .  Il  a  écrit 
pour  son  instrument  deux  concertos  avec  orchestre,  des 
fantaisies  et  morceaux  de  genre  avec  piano.  '1  a  fait  re- 
présenter en  Allemagne  deux  opéras  :  les  AU  ïgeois,  trois 
actes  (I87S),  ouvrage  qui  obtint  un  grand  suctès,  et  Ham- 
merstein  (1S84). 

DÉSYMPHYSER  (sin-fi  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  sym- 
physe) v.  a.  Chir.  Faire  la  section  de  la  symphyse  du  pubis  : 
Desymphyser  le  pubis.  Pratiquer  la  symphyséotomie.  (Peu 
usité.)  V.  sympiivséûtomie. 

DeSZCZYNSKI  (Joseph),  pianiste  et  compositeur  polo- 
nais, né  àWilna  en  1781,  mort  on  1844,  se  fit  connaître  par 
la  musique  qu'il  écrivit  sur  le  chant  historique  do  Sigis- 
raoud  III  contenu  dans  la  grande  Epopée  nationale  de  J.-U. 
Niemcewicz.  Outre  deux  opéras  qu'il  fit  représenter,  dont 
l'un  intitulé  :  la  Maison  sur  la  grande  route,  on  a  de  lui 
trois  concertos  pour  piano  et  orchestre,  deux  messes  de 
Requiem,  des  mélodies  vocales,  des  marches  pour  les  uhlans 
de  Krasinski,  des  quatuors  et  sextuors,  des  polonaises,  etc. 

Deszk,  comm.  d'Autrichc-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Torontal]),  sur  le  Maros,  affluent  de  la  Theiss;  2.730  h. 

DÉTACHAGE  (chaf)  n.  m.  Action  d'ôter  des  taches  : 
Detaciiagb  du  linge,  des  vieux  livres,  des  estampes. 

DÉTACHANT  [chan),  ANTE  adj.  Propre  à  enlever  les 
laciies  :  La  benzine  est  une  substance  détachante. 

DÉTACHE  (rad.  détacher)  n.  f.  Petite  couche,  le  plus 
souvent  d'argile,  qui,  dans  une  mine,  sépare  un  filon  d'avec 
la  roche  encaissante,  il  On  dit  aussi  lisière. 

DÉTACHE-CHAiNE(c/ié»')  n.  m.  Artill.  anc.  Pétard  pour 
faire  sanior  la  «.li.uiie  formant  un  passage. 

DÉTACHEMENT  {man  —rad.  détacher)  n.  m.  Etat  de 
celui  qui  n'est  pas  ou  qui  n'est  plus  attaché,  qui  est  exempt 
de  lien  moral  :  Le  détachicment  du  monde  et  de  ses  l)iens. 

—  Troupe  isolée  du  corps  principal  :  Commander  un 
DÉTACHEMENT.  Il  Réuniou  d'ombarcatious  quo  l'on  détache 
de  l'escadre  ou  do  la  flotte  pour  un  service  spécial. 

—  Encycl.  Art  milit.  p]n  campagne,  le  détachement  est 
un  groupement  militaire  de  faible  effectif,  formé  momen- 
tanément en  vue  d'uno  opération  déterminée.  Les  déta- 
chements peuvent  comprendre  dos  troupes  do  plusieurs 
armes  ot  être  pourvus  ou  personnel  do  tous  les  services 
accessoires. 

En  temps  do  paix,  la  qualification  do  "  détachement  "  est 
donnée  lo  plus  souvent  à  des  fractions  constituées,  telles 
que  bataillons,  compagnit-s,  escadrons  ou  batteries,  sta- 
tionnées dans  une  autre  garnison  quo  le  régiment  dont 
elles  font  partie.  On  comprend  aussi,  sous  ce  nom  do  "  dé- 
tachement », dos  groupes  d'hommes  quo  los  besoins  du  ser- 
vice font  diriger  sur  un  point  quelconque.  Au  point  de  vuo 
administratif,  pour  qu'un  groupe  d'hommes  du  mémo  corps 
forme  détachement,  il  faut  qu  ils  soient  au  moins  au  nom- 
bre de  six,  cadres  compris.  Au-de-ssous  de  six,  ils  sont 
considérés,  traités  ot  payés  comme  voyageant  isolément. 

DÉTACHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de  attachn-) 
v.  a.  Délier  :  r»  co  qui  était  attaché  :  Détacher  un  chien, 
IfS  mains  d'un  captif  ;  2"  co  qui  attachait  :  Détacher  un 
nœud,  un  cordon. 

—  Par  ext.  Disjoindre  co  qui  était  on  contact  ou  adhé- 
rent :  Dktacuer  des  pierres  d'un  mur.  Détacher  un  fruit 
du  rameau.  Il  Eloigner,  écarter  :  Détacher  un  bateau  du 
rivage,  il  Isoler,  extraire  :  Détacher  une  belle  page  d'un 
livre.  Il  Faire  cesser  l'union  do  :  Détacher  un  hameau 
d'une  commune  pour  le  donner  à  une  autre. 

—  Envoyer  on  détaclicmcnt  :  Dét.vcher  une  patrouille 
pour  une  reconnaissance,  w  Knvoycr,  expédier;  Détacher 
conti'e  des  brigands  une  brigade  de  gendarmes. 

—  Fig.  Hrisor  los  lions  moraux  qui  unissaient  :  Déta- 
cher de  quelqu'un  les  cœurs,  les  esprits,  il  Inspirer  lo  déta- 
chement, lo  renoncement  :  Plus  la  prospérité  multiplie  les 
plaisirs,  plus  elle  en  nÉTACHE.  (Mass.") 

—  Fam.  Prononcer  do  temps  on  temps  :  Dét.vcher  des 
bribes  de  latin,  il  Lancer,  appliquer,  en  parlant  d'un  coup  : 
Détacher  m»  vigoureux  coup  de  poing. 

—  Détacher  les  yeux  de.  Cesser  do  regarder. 

—  Mus.  Exécuter  avec  netteté,  mais  sans  marteler,  en 
parlant  dos  notes. 

—  Peint.  Fairo  ressortir,  donner  du  roliof  t  :  Bien  dé- 
tacher /('S  figures. 

Détaché,  ée  part.  pass.  Qui  n'est  plus  lié,  attaché  (au 
propr.  ot  au  t'iiX-).  Il  Qui  n'a  plus  d'attachement  : 
Peux-tu  voir  UiU  J*^'  pU-urs  trim  œil  si  dt'Uiché  ? 

COKNULIJ!. 

—  Ascét.  Qui  pratique  lo  délachomont  dos  choses  do  la 
terre  :  Ce  ministre  (Lo  i'oUior)  si  fortuné  et  si  détacbè  tout 
enscmbto.  (Boss.) 


DESUINTAGE   -    DETAILLE 

—  Bot.  Stipule  détaché,  Stipule  dont  la  base  seule  tient 
au  pétiole, 

—  Fortif.  Fort  détaché.  Ouvrage  détaché.  Fort,  Ouvrage 
(pli  est  isolé,  qui  n'est  pas  relié  par  des  constructions  à 
1  ensemble  des  fortifications. 

~  Littér.  Morceaux  détachés.  Extraits  d'un  auteur. 

—  Mus.  Note  détachée,  Note  non  liée  aux  autres  et 
comme  lancée  isolément. 

—  n.  m.  Mus.  Manière  de  rendre  une  note  détachée  : 
Faire  bien  les  détachés. 

~  Turf.  En  T.  do  courses,  on  dit  qu'un  cheval  est  détaché, 
quand  il  galope  en  avant  dos  autres  chevaux. 

Se  dètticher,  v.  pr.  Etre,  devenir  détaché,  it  S'écarter, 
s'éloigner.  Il  Détacher  les  yeux,  cesser  de  regarder,  ii  De- 
venir distinct,  il  Ressortir,  étro  distinct,  saillant,  appa- 
rent. H  Briser  un  lien  moral  ;  renoncer  à  une  ati'ection,  à 
une  alliance  ;  se  désintéresser  :  Se  détacher  des  affaires. 

—  Fam.  Etre  lancé,  appliqué,  on  parlant  d'un  coup  :  Les 
coups  de  poing  se  détachent  avec  vigueur,  w  Arg.  Déta~ 
cheritn  pain.  Donner  une  gifle  ou  un  coup  de  poing,  ii  Sport. 
Se  détacher  du  peloton.  Se  dit  du  cheval  qui  distance  les 
autres. 

—  Mus.  Etro  émis  nettement,  en  parlant  d'uno  note. 

—  Anton.  Attacher. 

DÉTACHER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  de  tache)Y.  a.  Oter,  faire 
disparaître  les  taches  de;  Détacher  (/es  e^oy/'es.li  Absolum.  : 
Saï'on  à  détacher. 

Se  détticher,  v.  pr.  Etre  détaché,  purgé  de  ses  taches. 

—  Anton.  Tacher,  salir,  souiller. 

DÉTACHEUR,  EUSE  (mémo  étymol.  qu'à  l'art  précéd.) 
n.  Personne  qui  se  charge  d'ôter  les  taches  des  étoffes. 
Il  On  dit  plus  ordinairement  dégraisseur,  euse. 

DÉTACHOIR  (rad.  détacher  [anton.  de  attacher])  n.  m. 
Nom  de  l'une  dos  pièces  do  la  machine  à  couper  les  flans 
des  médailles  et  des  monnaies. 

DÉTAFFER  {ta-fé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  taf)  v.  a. 
Arg.  Rassurer,  aguerrir. 

DÉTAIL  (ta-ill  [Il  mil.]  —  subst.  verbal  de  détailler) 
n.  m.  Action  de  diviser  en  morceaux  :  Faire  le  détail 
d'ioie  pièce  de  toile,  ii  Vente  par  petite  quantité,  par  oppo- 
sition à  la  vente  en  gros  :  \endre.  Acheter  au  détail. 

—  Par  anal.  Exposé  circonstancié;  énumération  com- 
plète; circonstances  développées  :  Faire  le  détail  rf'wn 
compte.  Les  détails  d'un  événejuent.  \\  Cas  particulier,  cir- 
constance déterminée:  On  croit  à  la  Pi'ovidence  en  gros; 
o«  croit  au  règne  du  hasard  et  de  l'intrigue  dans  le  détail. 
(Ste-Beuve.)  il  Parties  considérées  indépendamment  de 
l'ensemble  :  La  nature  est  sublime  dans  ses  masses,  minu- 
tieuse dans  ses  détails.  (De  La  Peyrouse.)  n  Parties  ac- 
cessoires ou  minutieuses  :  La  politique  a  pour  règle  de 
sacrifier  les  détails  à  l'ensmible.  (Vacherot.)  il  Minutie, 
objet  de  peu  d'importance  :  Dans  les  choses  de  détail,  les 
femmes  se  piquent  d'être  plus  sévères  et  plus  exactes  que  les 
hommes.  {H.  Beyle.)  n  Aptitude  ou  penchante  s'occuper 
des  détails  :  Il  avait  la  prévoyance  de  Turenne,  la  valeur 
de  Créqui,  je  ne  sais  quoi  de  Frézelière  et  le  détail  de 
Jacquier.  (M"*  de  Maint.)  [Peu  us.  en  ce  dernier  sens.] 

—  Fam.  C'est  un  détail!....  Cela  n'a  pas  d'importance, 
cela  n'est  rien. 

—  Loc.  adv.  En  détail.  Dans  le  détail,  d'une  façon  cir- 
constanciée. Il  Par  petites  parties,  en  parlant  d'uno  vente  : 
Vendre  en  gros  et  en  détail,  ii  Par  parties  ou  successive- 
ment :  On  meurt  ainsi  en  détail,  ap7-ès  avoir  vu  inoimr 
tous  ses  amis.  ("Volt.)  n  Dans  les  cas  particuliers,  dans  les 
circonstances  isolées  :  Les  hommes,  fripons  en  détail, 
sont  EN  GROS  de  très  honnêtes  gens.  (Montesq.) 

—  Anton.  Ensemble,  gros. 

—  Archit.  et  peint.  Un  détail,  en  architecture,  comprend 
divers  ornements,  tel  que  lo  modUlou,  la  rosace,  la  feuille 
d'acanthe,  et,  en  peinture,  so  compose  d'un  grand  nombre 
de  motifs  décoratifs,  comme  les  tapisseries,  broderies, 
draperies,  végétaux,  etc. 

—  Art  milit.  Guerre  de  détail.  Guerre  (\}x\  se  fait  par 
petits  engagements,  et  sans  action  générale  ou  impor- 
tante. Il  Officier  de  détail.  Officier  chargé  do  pourvoir  à 
la  solde  et  à  l'habillement  dans  un  bataillon  détaché,  dans 
une  fraction  qui  n'a  pas  do  conseil  d'administration.  (Dans 
certains  cas,  routes,  séjour  dans  un  camp,  on  appelle 
aussi  «officier  de  détail"  celui  qui  rt^glo l'installation  des 
liomnies  ot  s'occupe  des  distributions.)  il  Itevue  de  détad, 
Hevuo  qui  a  pour  but  de  s'assurer  si  les  hommes  sont  bien 
en  possession  do  tous  les  oHots  d'habillement  ot  d'équi- 
pement réglementaires,  et  si  ces  olfets  sont  on  bon  état. 
(Elle  so  passe  généralement  dans  los  chambres.) 

—  Comm.  Vendre  au  détail.  Débiter  des  marchandises  do 
toute  nature  par  petites  quantités,  n  Marchand  au  détail. 
Marchand  qui  écoule  ses  marchandises  en  les  vendant  par 
quantités  aussi  petites  que  le  désire  l'acheteur. 

—  Fin.  Droit  de  détait.  Droit  perçu  sur  certaines  boissons 
vendues  au  détail.  V.  noissoNs. 

—  Littér.  et  b.-arts.  Parties  secondaires  ou  moins  im- 
portantes d'un  ouvrage  :  Un  peintre  de  genre  ne  peut  né- 
gliger les  DÉTAILS. 

—  Mar.  milit.  Service  relatif  à  rembarquement  ot  à  la 
conservation  du  matériel,  du  gréemcnt,  des  munitions  ot 
au  service  intérieur  du  bord  :  C'est  le  second  qui,  sur  un 
grand  bâtiment,  est  chargé  du  détail.  H  Rapport  du  capi- 
laino  sur  l'état,  les  qualités  et  les  défauts  do  son  navire. 
Il  liurenu  du  détail.  Chambre  du  bord  où  sont  tenus  les 

registres  do  co  service. 

DÉTAILLANT  {ta-itl-an  [Il  mil.]).  ANTE  n.  et  adj.  So 
dit  d'une  personne  qui  détaille,  qui  vend  au  détail  :  Un 

ïHurc/((lfi(^  DETAILLANT.  UnC  DÉTAILLANTE. 

Détaille  (.lean-Baptiste-£"</oim*'(/).  pointro  français, 
né  A  Paris  en  18 iS.  Elùvo  do  Moissonier,  il  débuta  au  Salon 
do  1807  par  un  Coin  de  l'atelier  de  Meissonier.  Detaillo  s'est 
particuliéremont  attaché  à  reproduire  dos  scènes  do  la 
vio  militaire.  Peintre  habile,  fin  observateur,  il  arriva 
rapidement  à  la  réputation.  11  a  exposé  ;  une  Halte  (1868); 
Itepos  pendant  la  manœuvre,  au  camp  de  Saint-Maur 
(ISGO);  Engagement  entre  les  Cosaques  et  les  g^irdrs  rf'/toH- 
neur  en  /*/■*"  (1870).  Depuis  la  cnorro  do  1870-lSll,  il  a 
exposé  dos  tableaux  qui  en  roprésonlont  pour  la  phmnrt 
dos  épisodes  ot  qui  ont  obtenu  un  succès  très  vil.  Nous 
citerons: /es  Vainqueurs  (18721;  En  retraite  (l&Ti);  Charqe 
du  9'  régiment  de  cuirassiers  dans  le  village  de  Morsbronn, 
It'O  aotU  iS70  (\&li>;  le  Itégimcnt  qui  passa,  Paris  eu  dé- 
ambre  IS74{\&i:>).  En  reconnaissance  (1870):  ^'<i/ii/  aux 
blessés  (1877);  Bonaparte  en  Egypte  (IS78);  Inawjurution 

84 


DÉTAILLER   —    DÉTENTlOiN 

du  nouvel  Opéra,  aquarelle;  la  Défense  de  Champigny  par 
la  division  raron  (1879).  Ensuite,  le  peintre  ne  prit  pius 
part  régulièrement  au  Salon,  très  occupé  par  le  panorama 
do  Rezonville,  qu'il  rit  en  col- 
laboration avec  Alph.  de  Neu- 
ville, et  par  un  autre  que  les 
deux  artistes  firent  pour  Vienne. 
Détaille  exposa,  au  Salon  de 
1884,  le  Soir  de  Rezonville,  toile 
panoramique,  dont  les  person- 
nages sont  de  trop  petite  dimen- 
sion, et,  en  1S8S,  le  Rêve,  toile 
acquise  par  l'Etat  pour  le  mu- 
sée du  Luxembourg.  Depuis, 
Détaille  a  célébré  les  grands 
faits  de  l'histoire  militaire  de  la 
France:  3.\eQ,  la  Sortie  de  la  gar- 
nison de  Haningue ,  il  a  exalté 
l'héroïsme  de  Barbanègre  ;  avec 
les  Victimes  du  devoir ,  celui 
des  sapeurs-pompiers  de  Paris. 
L'expédition  de  Tunisie  lui  a 
inspiré    la    Brigade    Vtncendon  j^eiame. 

et  Bizerte,  deux  toiles  excel- 
lentes; après  un  séjour  en  Russie,  il  a  exposé  les  Cosa- 
ques de  l'alaman,  sans  parler  d'une  suite  de  tableaux  exé- 
cutés chez  l'empereur  Alexandre  IIL  Le  prince  de  Galles 
et  le  duc  de  Connaught,  quoique  dénommés  «  portraits», 
sont  dos  toiles  d'histoire  par  l'ampleur  et  les  dimensions. 
Enfin,  Chàlons.  9  octobre  1896,  exposé  en  1898,  reste  la  plus 
juste  image  d'une  revue  désormais  historique.  Chez  De- 
taille,  l'exécution  est  calme,  précise  et  saisissante.  Ed.  Dé- 
taille a  été  nommé  membre  de  l'Académie  des  beaux-arts 
en  1S92,  et  président  de  la  Société  des  artistes  français. 

DÉTAILLER  {ta-ill-é  [Il  mll-l  —  du  préf.  dé,  et  de  tail- 
ler) V.  a.  Diviser  en  parties  :  Détailler  une  pièce  d'étoffe. 
1!  Par  ext.  Vendre  en  détail  ;  Détailler  du  vin. 

—  Par  anal.  Raconter,  exposer  en  détail,  entrer  dans  les 
détails  de  :  Détailler  une  aventure. 

—  Théàtr.  Réciter  en  observant  les  nuances  de  chaque 
idée,  en  disséquant  chaque  phrase,  en  faisant  sentir  chaque 
mot.  Il  On  dit  aussi  détailler  le  couplet. 

Se  détailler,  v.  pr.  Etre  divisé  par  morceaux,  ii  Etre 
vendu  au  détail,  il  Etre  raconté,  exposé,  décrit  minutieu- 
semi^nt.  il  Détailler  à  soi,  exposer  à  soi-même  en  détail. 

DÉTAILLEUR,  EUSE  Ua-itl  [Il  mil.])  ou  DÉTAILLE- 
RESSE  [fa-ill-e-rèss  [Il  mil.])  n.  et  adj.  Se  disait  d'une  per- 
sonne qui  vendait  au  détail  :  Ifn  marchand  détailleur. 

—  n.  m.  Autref.  Sous-officier  remplissant  l'office  d'écri- 
vain. 

DÉTAILLISTE  Ita-ill-isst'  [Il  mil.])  n.  et  adj.  Se  dit  de 

l'écrivain  ou  de  l'artiste  qui  excelle  dans  les  détails  :  Les 

écrivains  anglais  sont  généralement  détaillistes. 

DÉTALAGE  n.  m.  Action  de  détaler  des  marchandises, 

DÉTALER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  étaler)  v.  a.  Retirer 

de  l'étalage  ;  Détaler  des  marchandises. 

—  V.  n.  Partir  avec  hâte;  aller  vite. 

—  Manèg.  Courir  légèrement  et  avec  grâce. 

—  Mar.  Etre  un  fin  voilier  :  Ce  navire  détale  bien. 
Détaliens  (les),  comédie  d'Aristophane,  dont  il  reste  à 

fieine  quelques  fragments.  —  Dans  les -y<?7a/ie«s,  comme  dans 
es  Adelphes,  de  Térence,  un  vieillard  est  père  de  deux  en- 
fants, dont  l'un  a  été  élevé  à  la  campagne,  et  l'autre  à  la  ville- 
Un  des  fragments  qui  nous  sont  parvenus  est  un  dialogue 
entrele  père  et  un  de  ses  fils  (le  citadin),  auquel  le  vieillard 
demande  compte  des  leçons  qu'il  a  reçues  de  ses  maîtres. 
DÉTALINGUER  {ghé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  étalin- 
guer)  v.  a.  Délaclier  le  câble  ou  la  chaîne  d'une  ancre,  ou 
larguer  l'étalingure  do  cale  d'une  chaîne. 

DÉTALLER  [ta-lê  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  lalle)  v.  a. 
Débarrasser  ime  plante  de  ses  talles  ou  rejetons. 

DÉTAPER  (du  priv.  dé,  et  do  tape)  v.  a.  Mar.  Oter  les 
tapes  ou  bouchons  des  canons,  des  écubiers,  dalots,  etc. 

—  Techn.  Détaper  des  formes  à  sucre,  Otor  le  bouchon 
de  linge  mouillé  qui 
en  ferme  le  sommet. 

Se  défaper,  v.  pr. 
Etre  détapé. 

DÉTAPISSER  (  pi 
se  —  du  préf.  priv. 
dé,  et  de  tapisser) 
V.  a.  Oter  les  tapis- 
series de  :  DÉTAPIS- 
SER un  salon. 

DÉTARE  ou  DÉTA- 
RION  (mot  sénéga- 
lais) n.  m.  Genre  do 
légumineuses-  césal- 
piniées,  type  de  la 
tr-ibu  des  détariées, 
comprenant  deux  es- 
pèceSf  qui  habitent  la 
Sénégambio.(Oosont 
des  arbres  à  feuilles  alternes  paripennôes  stipulées,  à  fleur 
en  épis,  dont  le  fruit  est  assez  analogue  à  1  abricot.)  ii  On 
écrit  aussi  détae. 

DÉTARIÉ.  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  aux  délares. 

--  II.  1".  pi.  Tribu  de  légumineuses,  qui  a  pour  type  le 
genre  déiare.  —  Une  détarié^. 

DÉTAROQUER  [lié  —  du  préf.  priv.  dé,  et  <ie  taroque)  v.a. 
Arg.  Démarquer,  en  parlant  du  linge  :  Détaroquhr  des 
itiiinn.s   draps). 

DÉTARTRAGE  '.traj')  n.  m.  Action  de  détartrer,  d'en- 
lever le  tartre  :  /.e  détautragu  des  tonneaux. 

DÉTARTRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  tartre)  v.  a.  Enle- 
ver le  tartre  de  :  Détartrer  une  chaudière. 

DÉTASSER  (ta-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tasser)  v.  a. 
Dclaire,  déplacer,  en  parlant  d'objets  mis  en  tas. 

DÉTAXE  (takss  —  subst.  verbal  de  détaxer)  n.  f.  Dimi- 
nution do  taxe  opérée  par  les  services  administratifs,  les 
compagnies  do  transport,  etc.,  eu  faveur  des  parliculiers 
ou  des  commerçants  qui  ont  payé  indûment  ot  qui^  par 
conséquent,  y  ont  droit. 

DÉTAXER  (tak-sé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  taxer)  v.  a. 
Supprimer  la  taxe  de  :  Détaxer  une  denrée,  ii  Réduire  la 
taxe  do  :  Détaxée  le»  lettres  dont  le  poids  est  supérieur  à 
quinze  grammes. 


Détare 


tecteiir  (min.). 


Détective  (phot.). 


Detchanj,  monastère  serbe,  fondé  par  le  roi  Etienne 
Ourocli.  et  achevé  ou  1335. 11  est  situé  près  d'ipek  (haute 
Albaoiel. 

DÉTCHOGS  { Bdé-mtch'og),  divinités  féminines,  aux- 
quelles les  Thibétains  attribuent  une  puissance  presque 
égale  à  celle  des  Bouddhas.  Elles  sont  généralement  bien- 
veillantes. (Dans  l'Inde,  on  les  nomme  Samvaras,  mais  on 
leur  accorde  un  pouvoir  beaucoup  moins  étendu.) 

DÉTÊCE((t5s)  n.  f.  Dr.  féod.  Usité  dans  l'expression  Dé- 
tëce  de  service,  Défaut  de  service  féodal,  résultant  de  l'état 
de  veuve  ou  de  fille  tenant  fief.  (En  pareil  cas,  le  sei- 
gneur pouvait  parfois  forcer  la  femme  à  se  marier.) 

DÉTECTEUR  {ték')  n.  m.  Techn.  Nom  d'une  pièce  dû 
certaines  serrures  de  sûreté,  appelée  aussi  délateur. 

—  Min.   Appareil  servant  à  reconnaître  la  présence 
du  grisou  dans  les 
raines    de    houille 
et   imaginé  par    feni,  îii^^^flS 
W.-E.  Garforth. 

—  Encycl.  Min. 
Le  détecteur,  com- 
posé d'une  poire  de 
caoutchouc  munie  d'une  tubuiure,  s'emploie  de  la  façon 
suivante  :  après  avoir  chassé  l'air  de  la  poire,  on  intro- 
duit la  tubulure  dans  la  crevasse  sus- 
pecte. Si  le  gaz  qu'on  en  retire  brûle 
avec  une  flamme  bleue  au  contact 
d'une  lampe,  c'est  du  grisou.  Cet  ap- 
pareil n'est  plus  guère  employé  au- 
jourd'hui. 

DÉTECTIVE  (iéA-"— motangl.)n.m. 
En  Angleterre,  Agent  de  la  police 
de  siireté. 

—  Phot.  Nom  donné  aux  appa- 
reils à  main,  de  forme  parallélépipé- 
dique. 

DE  TE  FABULA  NARRATUR  (c'est 
de  toi  qu'il  est  question  dans  ce  récit).  Horace  (lîv.  I,  sat.  l", 
V.  G9),  après  avoir  peint  la  folie  de  l'avare,  qu'il  compare  à 
Tantale,  s'interrompt, pour  dire  à  sod  interlocuteur  supposé  : 
...  Quid  rides?  mutato  nomlDC,  de  te 
Fabula  narralur. 

Tu  ris?  Change  le  nom  (ce  sera  ton  histoire). 
Les  applications  de  ces  mots  sont  faciles. 
DÉTEINDRE  (findr'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  do  teindre. 
Se  conjugue  comme  ce  dernier)  v.  a.  Efi^'acer,  détruire  la 
couleur  de  :  Déteindre  de  la  laine. 

—  V.  n.  Perdre  sa  couleur;  déposer  sa  couleur  :  Etoffe 
gui  déteint,  h  Déteindre  sur  guelque  chose,  Communiquer 
à  cette  chose  une  partie  de  sa  couleur. 

—  Fig.  S'etfacer,  perdre  ses  apparences  :  L'hypocritn 
porte  un  masque  qui  déteint.  (LaRochef.-Doud.)  ii  Laisser 
des  traces,  produire  une  impression  durable  ;  se  commu- 
niquer :  Les  vocations  manquées  déteignent  sur  toute 
l'existence.  (Balz.)  Il  Déteindre  sur  quelqu'un,  Lui  faire 
adopter  ses  habitudes,  ses  idées. 

—  Pop.  Mourir. 

Se  déteindre,  v.  pr.  Perdre  sa  couleur  :  Etoffi:  qui  se 
DÉTEINT  rapidement  au  soleil. 

—  Pop.  Perdre  ses  forces. 

DÉTELAGE  [laj')  n.  m.  Action  de  dételer  les  chevaux 
d'une  voiture. 

DÉTELER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  radie,  de  atteler  [a 
remplacé  la  forme  régulière  désatteler],  —  Se  conjugue 
comme  atteler)  v.  a.  Détacher,  en  parlant  d'un  attelage  : 
Dételer  un  cheval,  des  bœufs,  il  Séparer  de  son  attelage, 
on  parlant  d'une  voiture  ou  d'une  charrue  :  Dételer  une 
voiture,  une  charrue.  Il  Absol.  Faire  dix  lieues  sayis  dételer. 

—  Fig.  et  fam.  S'arrêter  dans  la  voie  que  l'on  suivait. 
(S'emploie  particulièrement  en  parlant  d'un  homme  que 
la  perte  do  ses  forces  oblige  à  dire  adieu  aux  femmes.) 

—  Anton.  Atteler. 

DÉTENDAGE  [(an-daj')  n.  m.  Tiss.  Action  de  détendre 
la  chaîne  d'une  otofi'o  on  faisant  usage  du  détendoir. 

—  Typogr.  Action  do  détendre  le  papier  mis  à  sécher. 
DÉTENDEUR  {ta7i)  n.  m.  Second  cylindre,  d'une  capacité 

plus  grande  ([uc  celle  du  premier  cylindre,  d'une  machine 
compound,  où  la  vapeur  se  détend  en  chassant  le  piston 
après  avoir  agi  dans  le  premier  cylindre,  n  On  dit  aussi  cy- 
lindre DE  DÉTENTE,  et  CYLINDRE  k  BASSE  PRESSION.  V.  COM- 
POUND. 

DÉTENDOIR  {tan)  Q.  m.  Sorte  de  treuil  dont  se  sert  le 
tisserand  pour  tendre  et  détendre  la  chaîne  d'une  étotfe. 

DÉTENDRE  [tandr  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tendre) 
V.  a.  Relâclier,  en  parlant  d'un  objet  tendu  :  Détendre 
une  corde,  un  arc. 

—  Détacher,  en  parlant  d'une  tenture,  d'un  rideau  : 
DÉTENDRE  une  tapisserie,  n  Enlever  les  tentures  ou  les 
rideaux  :  Détendre  tin  salon,  un  7nur,  tin  lit. 

—  Fig.  Faire  cesser  une  tension  morale,  reposer,  cal- 
mer :  Les  distractions  sont  Jiécessaires  pour  détendre  l'es- 
prit. Il  Affaiblir,  détruire  la  force  de  :  Les  pleurs  détendent 
la  colère.  \\  Détendre  l'arc,  Reposer  son  esprit.  Il  Détendre 
la  lyre,  Mettre  fin  à  l'inspiration  poétique. 

Se  détendre,  v.  pr.  Devenir  détendu,  ii  S'éclaircir,  de- 
venir moins  rigoureux,  en  parlant  du  temps. 

—  Fig.  Se  reposer,  se  donner  du  relâche,  il  Sortir  d'une 
espèce  de  défiance  mutuelle  :  Les  rapports  entre  natio}is 
semblent  se  détendre,  ii  S'aliaiblir,  perdre  de  sa  vigueur. 

DÉTENIR  (lat.  detinere.  —  Se  conjugue  comme  t<-uir'\ 
v.  a.  Garder  en  sa  possession,  retenir,  ot,  souvent,  retenir 
injustement  :  Détenir  la  fortune  d'un  mineur. 

—  Retenir  prisonnier  :  La  justice  ne  dédommage  pas 
ceu-T  qu'elle  a  détends  injustement. 

Détenu,  ue  part.  pass.  du  v.  Détenir. 

—  Substantiv.  Personne  retenue  prisonnière,  et  per- 
sonne condamnée  à  la  détention  :  La  colonie  agricole  de 
Mettray  est  composée  de  jeunes  détenus  acquittés  comme 
ayant  agi  sans  discernement,  {h. -3 .  Larcher.) 

Se  détenir,  v.  pr.  Etre  détenu. 

—  Encycl.  Jeunes  détenus.  La  détention  des  mineurs  ou 
jeunes  détenus  a  été  organisée  par  la  loi  du  5  août  18jû, 
dont  le  but  est  l'éducation  et  le  patronage  des  jeunes  dé- 
tonus  ;  elle  ordonne  la  séparation  des  jeunes  détenus 
d'avec  les  autres  condamnés  ou  prévenus  ;  organisa  leur 
éducation  morale,  religieuse  et  professionnelle,  et  platée 
les  jeunes  détenus,  pendant  trois  années  après  leur  liuéra- 
tion,  sous  le  patronage  de  l'Assistance  publique. 


A,  détente  d'aime  ù.  feu. 


672 

La  principale  maison  de  détention  pour  les  jeunes  déte- 
nus, située  rue  de  la  Hoquette  à  Pans,  fonctionna  depuis 
1836,  et  était  officiellement  désignée  sou*  le  nom  de  Mai- 
son centrale  d'éducation  correctionnelle,  ou  Maison  de  la 
Petite  Roquette,  ou  encore  Prison  des  jeunes  détenus.  Vers 
la  fin  de  1  année  1895,  les  jeunes  détenus  furent  transférés 
à  la  maison  pénitentiaire  de  Montesson,  la  Petite  Roquette 
devant  être  démolie. 

DÉTENTE  {tant')  n.  f.  Techn.  Petite  pièce  d'une  arme  à 
feu,  sur  laquelle  on  presse  pour  détendre  le  ressort  et  dé- 
terminer l'explosion,  il  Pièce  d'horlogerie  qui  fait  partir  la 
sonnerie,  il  En  général,  toute  pièce  qui  permet,  à  un  mo- 
ment donné,  de  mettre  en  mouvement  ou  d'arrêter  un  mé- 
canisme quelconque. 

—  Par  ext.  Mouvement  d'un  corps  qui  se  détend  :  i'ti 
fusil  dur  à  la  détente. 

—  Fig.  et  fam.  Etre  dur  à  la  détente,  Ne  pas  donner 
facilement  son  argent. 

—  Fig.  Détente  du  temps.  Changement  qui  rend  la  tem- 
pérature moins  rigoureuse,  ii  Détente  de  la  maladie,  Dimi- 
nution de  sa  violence,  ii  Détente  de  l'esprit,  Contention 
d'esprit  moins  grande,  n  Détente  dans  les  relations,  Amé- 
lioration des  rapports,  cordialité  plus  grande. 

—  Mécan.  Expansion  d'un  fluide  gazeux  précédemment 
soumis  à  une  pression.  (C'est,  en  somme,  une  période  de 
la  distribution  durant  laquelle  la  vapeur  du  cylindre  se 
détend,  c'est-à-dire  augmente  de  volume,  tout  en  dimi- 
nuant de  pression.)  il  Organe  des  machines  à  vapeur,  ayant 
pour  objet  principal  d'économiser  le  combustible,  tout  en 
profitant  du  travail  fourni  par  l'élasticité  de  la  vapeur. 

—  Encycl.  Armur.  La  détente  des  armes  à  feu'portatives 
a  généralement  la  forme  d'un  levier  coudé  qu'on  fait  pivo- 
ter autour  d'un  axe  en  appuyant  avec  l'index  sur  une  de 
ses  branches ,  ce 
qui,  en  dégageant 
1  autre  branche  du 
ressort  de  l'arme, 
lui  permet  de  se  dé- 
tendre, et  déter- 
mine une  percus- 
sion énergique  sur 
la  capsule,  d'où 
résulte  l'inflamma- 
tiondecelle-ci.Les 
détontes  sont  ga- 
ranties par  le  pon- 
tet   de    la    sous- 

farde  ;  elles  jouent 
ans  une  feute,  au 
moyen  d'une  goupille  ou  d'une  vis  qui  traverse  leur  tête, 
La  détente  a  été  souvent  perfectionnée  dans  le  but  do  la 
rendre  aussi  douce  que  possible,  afin  que  le  tireur  puisse 
agir  dessus  graduellement  et  sans  brusquerie,  pour  ne 
pas  déranger  l'arme  au  moment  où  va  partir  le  coup  et 
éviter  les  départs  accidentels.  On  a  imaginé,  dans  ce  but, 
des  armes  dont  la  détente  est  munie  dt.  deux  bossettes.  Le 
tireur  agit  d'abord  sur  la  première,  en  même  temps  qu'il 
prend  la  ligne  de  mire  et  vise  le  but  ;  un  léger  effort  du 
doigt  lui  permet  de  déclancher  la  seconde,  juste  au  mo- 
ment jugé  opportun  pour  faire  partir  le  coup. 

Le  chargement  par  la  culasse  a  déterminé  de  nom- 
breuses modifications  dans  les  mécanismes  de  détente. 

Le  fonctionnement  de  certains  canons  à  tir  rapide  com- 
porte aussi  l'emploi  d'une  détente. 

—  Mécan.  Dans  les  machines  à  vapeur,  tant  que  la  va- 
peur agissant  sur  l'une  des  faces  du  piston  est  restée  en 
communication  avec  la  chaudière,  elle  agit  à  pleine  pres- 
sion ;  si,  au  contraire,  la  communication  a  été  interrompue 
avant  que  le  piston  soit  arrivé  au  bout  de  sa  course,  la 
vapeur  se  détend  et  agit  encore  jusqu'au  moment  où,  les 
pressions  exercées  sur  les  deux  faces  devenant  à  peu  près 
égales,  il  n'y  a  plus  production  de  travail. 

L'emploi  de  la  détente  peut  avoir  pour  objet  soit  l'éco- 
nomie de  combustible,  soit  une  diminution  momentanée 
dans  la  rapidité  du  mouvement.  Dans  le  premier  cas,  la 
période  de  détente  est  réglée  d'avance  ;  dans  le  second, 
elle  doit  pouvoir  varier  à  volonté. 

Dans  les  machines  les  plus  modernes,  la  détente  nor- 
male peut  être  modifiée  par  l'intermédiaire  d'un  régula- 
teur, de  façon  que  la  vitesse  soit  ramenée  à  sa  valeur 
normale  lorsqu'elle  s'en  est  écartée  par  suite  d'un  accrois- 
sement ou  d'une  diminution  momentanée  dans  l'énergie 
des  résistances  passives  ou  actives. 

On  a  imagine  un  grand  nombre  de  moyens  ingéoioux 
pour  obtenir  la  détente,  la  régler,  la  moditier  automati- 
quement ou  à  la  main.  V.  distribution  de  vapeur,  et  tiroir. 

DÉTENTEUR,  TRICE  [tan)  n.  Personne  qui  détient  quel- 
que chose  en  sa  possession  :  Détenteur  légitime.  Les  dé- 
TËNTKLRS  d'une  succession. 

—  Tiers  détenteur.  Personne  qui  détient,  à  titre  non 
précaire,  tout  ou  partie  d'un  fonds  grevé  d'un  privilège 
ou  d'une  hypothèque,  sans  être  obligée  persouuellemcnt 
^u  pa3enieut  de  la  dette. 

DÉTENTILLON  (tan,  et  H  mil.)  n.  m.  Détente  que  re- 
lève la  roue  des  minutes,  dans  une  horloge. 

DÉTENTION  [tan-si-on)  n.  f.  Action  de  détenir  ;  état  d'un 
objet  détenu. 

—  Action  de  retenir  quelqu'un  prisonnier;  état  d'une 
personne  détenue  :  Une  injuste  détention. 

—  Dr.  crim.  Peine  afflictive  et  infamante,  qui  consiste 
à  être  détenu  cinq  ans  au  moins  et  vingt  ans  au  plus  dans 
un»  forteresse  :  Être  puni  de  cinq  ans  de  détention,  h  Dé- 
tention préventive.  Détention  fondée  sur  la  prévention  et 
antérieure  au  jugement  :  Tout  abus  de  la  détention  pré- 
ventive est  iinc  atteinte  que  la  justice  se  porte  a  elle- 
même.  (K.  do  Gir.) 

—  Encycl.  La  détention  a  été  mise  au  nombre  des 
peines  légales  par  la  loi  du  28  avril  1S32  ;  cette  peine,  d'une 
durée  de  cinq  à  vinç^t  ans,  est  particulièrement  destinée  ù. 
la  répression  des  crimes  politiques. 

La  détention  consiste  à  être  renfermé,  avec  dispense 
de  travail  et  liberté  des  communications,  dans  l'une  des 
forteresses  situées  sur  le  territoire  continental  do  la 
Frauce.  Ce  sont  des  règlements  d'administration  publique 
qui  ont  désigné  successivement  les  lieux  do  détention  : 
DûuUens,  Belle-Isle-en-Mer,  Corte.Thouars.  Un  décret  du 
ïO  janvier  187-1  a  affecté  le  fort  de  l'île  Sainte-Marguerite 
aux  condamnés  à  la  détention.  Quant  au  régime  auquel 
sont  soumis  ces  condamnés,  il  a  été  réglé  notamment  pat 
des  décrets  du  SS  et  du  26  mai  1872. 


673 

—  Détention  préventive.  La  détention  préventive  (em- 
prisûiinoinoiu  do  gardo)  est  celle  que  subit  un  inculpé 
uvant  le  jugement. 

La  iléiontion  préventive  est  do  droit  en  matière  crimi- 
nelle; mais  elle  n'est  permise  on  matière  corroctiouuolle 
que  lors(|ue  lo  délit  peut  ôtro  puni  d'une  peino  d'empri- 
sonnement (C.  instr.  crim.,art.  131). 

La  détention  préventive  est  subie  on  exécution  des 
mandats  de  dépôt  ou  d'arrôt  décernés  par  les  juges  d'in- 
struction ou  des  ordonnances  de  prise  de  corps  décernées 
fiar  les  chambres  do  mise  en  accusation  ;  et,  en  cas  de  dé- 
tts  de  police  corrcctionnello  flagrants,  par  un  mandat  do 
dépôt  émané  du  procureur  do  la  République.  V.  mandat. 

La  détention  préventive  a  pour  tempérament  la  liberté 
provisoire.  Depuis  la  loi  du  15  novembre  I8î)ï,  la  détention 
préventive  est,  sauf  exception,  déduite  de  la  durée  de  la 
peine  prononcée. 

DÉTENUE  {nâ]  n.  f.  Dr.  Action  do  détenir  :  La  détenuk 
d'un  gage.  (Vieux.) 

DÉTERGENT  {ter'-jnn),  ENTE  adj.  Méd.  Propre  à  dèter- 
ger  :  Lotion  uétkrge.ntb.  h  On   dit   plus   souvent   détiïr- 

SIK,    IVK. 

—  n.  m.  Topique  détergent  :  Emploijcr  les  détergents. 
DÉTERGER  (tèr'-ié  —  lat.  detcrr/ere  :  du  prcf.  de.  et  de 

tcrijcrt;  nottoyor.  Prend  un  e  après  le  g  devant  a  et  o  ; 
A'ons  déterneons.  Nous  déterfjedmes)  v.  a.  En  T.  de  méd.. 
Nettoyer,  laver,  purifier  :  Déterger  «h  ulcère.  Dêterger 
les  intestins. 

Se  déterrer,  v.  pr.  Etre,  devenir  détergé. 

DÉTÉRIORANT  [ran],  ANTE  adj.  Qui  détériore,  qui  est 
propre  à  doiériorer  :  Une  (/(//uence détériorante. 

DÉTÉRIORATION  {.îi-o«  —  lat.  deterioratio,  même  sens) 
n.  I'.  Action  de  détériorer,  ou  de  so  détériorer;  son  ré- 
sultat :  Les  passions  sont  souvent  des  causes  de  détério- 
ration physique. 

—  Fig.  Décadence;  dépravation  :  La  détérioration  de 
Vavt. 

—  Anton.  Amélioration,  amendement,  perfectionne- 
ment, réformation  et  réforme,  régénération. 

DÉTÉRIORER  (du  lat.  detcrior,  inférieur  en  qualité)  v.  a. 
Abimer,  ûter  de  sa  valeur  à  :  Détériorer  des  meubles,  des 
terres.  L'ivrognerie  détériore  l'espèce. 

—  Fi^.  Dépraver,  faire  dégénérer. 

Se  détériorer,  v.  pr.  Perdre  de  sa  valeur,  de  ses  qua- 
lités. Il  Fig.  Dégénérer,  so  dépraver. 

—  Avec  suppression  du  pronom  réfléchi  :  Laisser  dété- 
RioRKR  des  marchandises. 

—  Anton.  Améliorer,  amender,  perfectionner,  réformer, 
régénéner. 

DÉTERMINABILITÉ  {ter')  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est 
déterniiDable  ;  La  variaOilitt}  est  indice  et  condition  de  dé- 
terminabilité.  (Proudb.) 

DÉTERMINABLE  [ter)  adj.  Qui  peut  être  déterminé  : 
Descartes  voulait,  s'était  imposé  la  jnission  de  déterminer 
tout  ce  qui  est  déterminable.  (H.  Martin.) 

--  Anton.  Indéterminable. 

DÉTERMINANCE  [tèr'-mi-nanss)  n.  f.  Acte  de  l'ancienne 
université,  se  composant  de  thèses  soutenues  sur  les  ou- 
vrages qui  servaient  do  base  à  l'enseignement. 

DÉTERMINANT  {tèr'-mi-nan),  ANTE  adj.  Qui  détermine, 
décide  :  Les  motifs  déterminants  de  nos  actions. 

—  n.  m.  Algèbr.  V.  la  partie  encycl. 

—  Biol.  Théorie  des  déterminants.  Théorie  de  Weissmann 
destinée  à  expliquer  l'hérédité. 

—  Enctcl.  Algèbr.  Considérons  7i*  nombres,  rangés  en  n 
lignes  horizontales  et  n  colonnes  verticales  : 


On  a.pY>^\\e  déterminant  de  ces  n*  nombres,  la  somme 
algébrique  dos  produits  obtenus  on  prenant  de  toutes 
les  manières  possibles  un  élément  et  un  seul  dans 
chaque  ligne  et  dans  chaque  colonne,  chacun  de  ces  pro- 
duits étant  affecté  du  signe  4-  ou  du  signe  — ,  suivant  que 
lo  nombre  total  des  inversions  (v.  permuT/U-ion)  des  in- 
dices inférieurs  et  des  indices  supérieurs  est  pair  ou  impair. 
Ce  déterminant  est  du  n"  degré.  Ainsi,  le  déterminant  : 


est  par  définition 

"î    "i  —    "i    "i 
le  déterminaDt  : 


est  par  définition  : 


+  «.  «.  ^- «,  «,  «.- 

Pour  développer  un  déterminant  du  3*  degré,  on  peut 
appliquer  uno  règle  pratique  connue  sous  lo  nom  do  règle 
de  Sarrus.  Soit  le  déterminant  : 
b       c 
'      b'      c 
"     h"    c 

On  écrit  au-dossous  do  la  3*  ligne  les  deux  premières 
abc 
a'        b'         c' 
a"        b"        c" 
abc 


b' 


Lo  dôvoloppomont  est  : 
oô'c"  4-a'i"c  +  a"6c'- 


a"à'e-aà"c'  —  a'bc". 


Ce  développement  indique  suffisamment  comment  il 
faudra  pi'uoéder. 

/h'tfnuiriants  7ntneurs.  Quand,  dans  nn  déterminant,  on 
supprime  /:  lignes  et  k  colonnes,  on  obtient  un  détermi- 
nant mineur  du  k"  ordre  du  détcrmiuaiit  considéré;  on 
représente  un  déterminant  mineur  du  k'  ordre  par  la  no- 
tation : 

A  {«'ffl'"  )  '  P'  ■?' indiquant  les  rangs  dos  k  lignes 

supprimées;  p',q\ los  rangs  des  k  colonnes  suppri- 
mées. Si  Ton  supprime  par  exemple  la  p"  ligne  et  lo  q'  co- 
lonne, qui  se  croisent  à  l'ôlcment  a    ,  on  obtient  le  f^<î/cr- 
minant  mineur  du  t"  ordre    \'  . 
Le  développement  du  déterminant  peut  s'écrire  : 


(-0 


;-+  1 


\  + 


(-0 


p- 


v  +  q 


a!  +  - 


-(-■) 


p  +  n 


A,  +  . 


]>  ^i>  ■  \       /  p  ^p 

On  dit  qu'il  est  développé  par  rapi)ort  aux  éléments  de 
la  p"  ligne.  On  peut  de  même  le  développer  par  rapport 
aux  éléments  d'une  colonne. 

Il  résulte  de  cette  forme  de  développement  d'un  déter- 
minant quo  : 

Si  Ion  multiplie,  ou  si  l'on  divise  tous  les  éléments  d'une 
mémo  ligne  ou  dune  mémo  colonne  par  un  même  nombre, 
lo  déterminant  est  multiplié  ou  divisé  par  ce  nombre. 

Si  les  éléments  d'une  môme  ligne  ou  d'une  mÔme  co- 
lonne sont  chacun  la  somme  de  m  termes,  le  déterminant 
considéré  est  égal  à  la  somme  de  m  déterminants.  Ainsi  : 


-t-  a       b 

'  +  a"      b" 


+ 


La  théorie  des  déterminants  s'introduit  en  algèbre  dans 
la  discussion  d'un  système  de  n  équations  du  premier  de- 
gré à  n  inconnues.  "V.  équation  du  premier  degré. 

—  Biol.  Le  fond  de  la  théorie  de  Weissmann  est  l'hypo- 
thèse, aujourd'hui  inadmissible,  de  l'existence  de  ôio/)/iore.î, 
c'est-à-dire  de  particules  représentatives  des  caractères 
individuels,  et  qui  se  trouvent  dans  le  noyau  des  cellules, 
d'où  elles  émigrent  vers  le  protoplasma  pour  lui  donner  ses 
caractères  propres. 

L'hérédité  s  explique,  d'après  "Weissmann,  par  le  fait 
eue  tous  les  biopliores  de  l'individu  se  trouvent  réunis 
dans  le  no^'au  des  cellules  sexuelles. 

Weissmann  admet  que  tous  les  biophores  déterminatifs 
d'une  cellule  donnée  sont  réunis  dans  le  plasma  germiua- 
tif  en  un  groupe  indestructible  qui  est  lé  déterminant  de 
la  cellule  considérée.  C'est  ce  déterminant  qui  sera  le  ca- 
ractère héréditaire  grâce  auquel  chaque  cellule  du  parent 
se  retrouvera  chez  le  fils  avec  toutes  ses  particularités. 

Do  même  quo  les  biophores  d'une  cellule  sont  réunis 
dans  le  plasma  germinatif  en  un  groupe  stable  qui  est  le 
déterminant  de  la  cellule  considérée,  do  même  tous  les 
déterminants  des  cellules  d'un  organe  sont  réunis  en  un 

troupe  de  second  ordre,  qui  est,  en  réalité,  le  déterminant 
e  l'organe  ou  ide,  et  ainsi  de  suite  les  ides  sont  groupés 
en  idantes...  Il  est  évident  que  la  théorie  de  Weissmann 
est  aussi  compliquée  que  le  phénomène  qu'elle  est  destinée 
à  expliquer.  Elle  se  complique  encore  par  la  nécessité  d'in- 
troduire, pour  l'explication  de  certains  faits  usuels,  la  no- 
tion de  déterminants  de  bourgeo7inement,  de  déterminants 
de  remplacement,  de  détej'minants  de  réserve,  etc.  Une  des 
conséquences  les  plus  curieuses  de  la  théorie  de  Weiss- 
mann a  été  d'amener  son  auteur,  et  avec  lui  tous  les  néo- 
darwiniens,  à  nier  V hérédité  des  caractères  acquis  que  cette 
théorie  n'explique  pas. 

DÉTERMINANTE  {ter')  n.  f.  Mot  créé  par  Cabanellas 
pour  désigner  l'intensité  maximum  de  courant  que  peut 
supporter  une  machine  dynamo-électrique  sans  s'échaufl'er. 

DÉTERMINATEUR  (ter),  TRICB  n.  et  adj.  Se  dit  d'une 
personne  qui.  en  histoire  naturelle,  détermine  une  espèce, 
un  caractère  naturel. 

DÉTERMINATIF,  IVE  (ter")  adj.  Qui  décide,  qui  tranche  : 
L'esprit  critique  rend  les  hommes  déterminatifs. 

—  Grainm.  Qui  détermine  le  sens  en  lo  précisant,  il  Ad- 
jectifs déterminatifs ,  Adjectifs  qui  so  joignent  au  nom 
pour  en  préciser,  pour  en  déterminer  la  signification  : 
Il  y  a  quatre  sortes  ^'adjectifs  déterminatifs,  qui  sont  : 
les  adjectifs  démonstratifs,  les  adjectifs  possessifs,  les  ad- 
jectifs 7iuméraux,  et  tes  adjectifs  indéfinis.  \\  Complément 
déterminntif.  On  appelle  ainsi  tout  mot  qui  fixe,  qui  précise 
la  signification  dun  nom  :  L'odeur  de  la  rose  est  agréable, 
{liose  est  complément  détorminatif  du  nom  odeur.)  \\  Pro- 
position complétive  déterminative ,  Proposition  qui,  dans 

phrase,   remplit  à   l'égard   d'un   nom  ou  d' 
nom  le  rôle  do  complément  détorminatif:  Les  fables  que 


uno  phrase,  remplit  à  l'égard  d'un  nom  ou  d'un  pro- 
nom le  rôle  do  complément  détorminatif:  Les  fables  que 
La  Fontaine  a  composées  sont  des  chefs-d'œuvre.  {Que  La 
Fontaijie  a  composées  est  une  proposition  complétive  déter- 
minative.) 

—  n.  m.  Mot  détorminatif  :  L'article  est   toujours  un 

DÉTERMINATIF. 

DÉTERMINATION  {ter',  si-on  —  du  préf.  t/^".  ot  du  lat. 
terminus,  terme)  ii.  f.  Action  do  déterminer,  de  préciser  : 
La  détermination  d'une  date  historique,  de  la  position 
exacte  d'un  astre,  il  Etat  de  ce  qui  est  déterminé,  pré- 
cisé :  De  même  que  l'or  et  l'urgent,  toute  valeur  commerciale 
doit  arriver  à  une  exacte  et  rigoureuse  détermination. 
(Proudb,} 

—  Acte  de  la  volonté  qui  choisit,  qui  so  décide  entre 
plusieurs  partis  à  prendre;  T'owf/?  détermination  humaine 
est  le  résultat  d'une  lutte.  (J.  Simon.) 

—  Par  ext.  Caractère  résolu,  prompt  A  se  décider,  ot 
qui  fait  agir  avec  énergie  :  Montrer  de  la  détermination. 

—  Gramm.  PréiMsion  du  sens  produit  par  le  détormi- 
natif: La  détermination  du  substantif  par  l'adjectif^ 

—  Math.  Action  de  déterminer  les  inconnues  d'un  pro- 
blème. Il  Caractère  d'un  problème  déterminablo  :  Le  carac- 
tère de  la  détermination,  c'est  l'égalité  du  nombre  des 
inconnues  et  de  celui  des  équations. 

—  Pathol.  Tendance  ù.  prendre  certain  caractère  ou 
cortaino  direction  :  La  teigne  a  une  détermination  mar- 
quée vers  le  cuir  chevelu. 

—  Anton.  DéUbàrotlon,  Indétermination. 

—  Knoycl.  Biol.  Détermination  du  sexe.  La  question  de 


DÉTENUE   —   DÉTERMINISME 

la  détermination   artificielle  des  sexes  a  fait  l'objet  de 
nombreux  travaux  et  expériences. 

Il  semble  actuellement  établi  que  les  jeunes  animaux 
sont  toujours  hermaphrodites,  jusqu'à  un  certain  stade  de 
leur  développement;  or  los  deux  glandes  sexuelles  qui  les 
distinguent  jouont  lo  rôle  de  parasites  et,  chez  les  ani- 
maux à  sexes  séparés,  cos  parasites  sont  antagonistes; 
donc,  suivant  les  conditions  réalisées  dans  lo  milieu  inté- 
rieur du  jeune  animal,  ce  sera  le  parasite  le  mieux  adapté 
à  ces  conditions  qui  l'emportera  sur  l'autre,  en  vertu  de  la 
sélection  naturelle;  le  sexe  unique,  succédant  à  l'horma- 
phroditisme  embryonnaire,  sera  donc  déterminé  par  les 
conditions  réalisées  dans  le  milieu  intérieur  du  jeune 
individu.  Mais  le  milieu  intérieur  est  en  relation  avec  la 
milieu  extérieur  (conditions  de  nutrition,  de  température). 
I']n  modifiant  la  nourriture  donnée  à  de  tout  jeunes  té- 
tards  do  grenouille,  Yung  est  arrivé  à  obtenir  92  femelles 
sur  100  individus  nourris  avec  do  la  viande  de  grenouille, 
tandis  qu'avec  une  nourriture  végétale,  il  n'y  avait  que 
Si  p.  100  do  femelles.  Pareil  résultat  aurait  été  obtenu  par 
Scliank,  chez  des  mammifères.  Il  y  a,  cependant,  des  cas 
où  le  sexe  est  certainement  détermine  dans  l'œuf  fécondé 
indépendamment  des  conditioJis  ultérieures  du  développe- 
ment. 

—  BiBuoGR.  :  Diising,  die  Factoren  welche  die  sexvalitnt 
entscheidcn  (léna,  1883);Geddes  et  Thomson,  l'Evolution 
du  sexe  (Paris,  I8ti2)  ;  Le  Dantec,  la  Sexualité  (Paris,  1899), 

DÉTERMINÉMENT  (/èr')  adv.  D'une  façon  nette,  pré- 
cise :  Contracter  une  obligation  déterminémrnt.  n  Sûre- 
ment, positivement,  d'une  façon  certaine  :  Etre  détermi- 
nkment  royaliste,  n  Résolument,  d'une  façon  décidée  :  Le 
cœur  veut  bien  plus  déterminément  que  l'esprit.  (M™*  de 
Grafrigny.)  ii  Hardiment,  courageusement  :  Aller  détermi- 
NÉMENT  au  feu. 

DÉTERMINER  {ter'  —  lat.  determinare  ;  du  préf.  de,  et 
de  terminus,  terme)  v.  a.  Préciser,  définir,  fixer  le  carac- 
tère, les  limites  de  :  Déterminer  les  caractèi^es  d'une 
plante,  la  dista7^ce  d'un  astre  à  la  terre,  n  Régler,  fixer,  éta- 
blir :  Dans  les  bureaux  d'octroi,  on  se  sert  de  l'alcoomètre 
pour  déterminer  les  droits  d'entrée.  (A.  Rien.)  il  Décider: 
Déterminer  so?i  choix  d'après  ta  raison. 

—  Par  ext.  Occasionner,  produire,  former  :  Blessure  qui 
DÉTERMINE  ia  mort.  Il  Conduire  à  l'exécution  de  :  L'intelli- 
gence détermine  les  actes.  (Lamenn.)  ^ 

—  Par  anal.  Inspirer  une  détermination,  uno  résolution  : 
Avant  de  déterminer  l'intelligence  au  suicide,  il  faut 
l'avoir  domptée.  (B.  Const.)  ii  Régler  lo  mouvement  do, 
donner  l'impulsion  à  :  On  ignore  ce  qui  détermine  les 
diverses  parties  des  corps  organisés  à  aff'ecter  dans  leur  dé- 
veloppement certaines  foi'mes  spéciales. 

—  Manèg.  Déterminer  un  cheval.  Le  décider  à  avancer. 
Déterminé,  ée  part.  pass.  du  v.  Déterminer. 

—  Ferme,  résolu,  décidé  :  Des  soldats  déterminés.  iiQui 
indi(iue  un  caractère  résolu  :  f/n  air  déterminé,  ii  Com- 
plètement adonné  à,  intrépide,  comme  on  dit  encore  dans 
le  même  sens  :  Un  ÔHveur  déterminé. 

—  Gramm.  Proposition  déterminée  on  principale,  Propo- 
sition dont  un  des  termes  est  déterminé  par  une  proposi- 
tion déterminative  ou  secondaire. 

—  Bot.  Se  dit  de  certaines  parties  de  la  plante  qui 
cessent  de  croître  après  avoir  formé  des  organes  de 
nature  déterminée.  (C'est  ainsi  qu'une  inflorescence  dé- 
terminée ou  définie  est  celle  dans  laquelle  l'axe  principal 
et  ses  ramifications  successives  cessent  de  croître  après 
avoir  porté  une  fleur  terminale,  etc.) 

—  Math.  Problème  déterminé.  V.  indétermination. 

—  Substantiv.  Personne  résolue,  décidée,  que  rien  n'ar- 
rête, qui  est  capable  de  tout  :  //  ne  faut  pas  le  fâcher,  c'est 
un  déterminé. 

—  Anton.  Incertain,  indécis,  indéterminé,  irrésolu.  — 
Vague,  indéfini. 

Se  détermirter,  v.  pr.  Etre  déterminé,  n  Prendre  une 
détermination,  un  parti,  il  Prendre  plus  do  précision,  plus 
do  force  :  Succès  qui  se  détermine. 

DÉTERMINISME  {ter,  nissm'  ■—  rad.  déterminer)  n.  m. 
Philos.  Système  philosophique  qin  nie  l'influence  person- 
nelle sur'la  détermination,  et  l'attribue  tout  entière  à  la 
force  des  motifs  :  Qu'est-ce  que  le  dctehminisme  ?  —  Une 
idée  brutale  qui  place  datis  les  choses  le  pi^ncipe  de  nos  dé- 
terminations, et  fait  ainsi  de  l'être  pensarit  le  bilboquet  de 
la  matière.  (Proudh.) 

—  I'Jncycl.  Phil.  On  nomme  déterminisme,  dans  lo  sens 
le  plus  général  du  mot,  lo  conditionnement  dune  choso 
par  une  autre.  11  n'est  pas  nécessaire  quo  la  raison  déter- 
minante réside  dans  un  sujet  distinct  do  la  chose  déter- 
minée :  la  détermination  peut  être  soit  externe  ou  transi- 
tive (une  bille  poussée  par  une  autre  bille),  soit  interne  et 
immanente  funo  action  déterminée  par  uno  habitude,  les 
propriétés  au  triangle  déterminées  par  sa  nature).  La 
raison  déterrainanto  peut  être  soit  logique  ou  rationnelle, 
soit  eilicicnto  ou  causale.  C'est  pour  cela  quo  l'on  dis- 
tingue souvent  deux  sortes  de  déterminismes  :  l'un  logique 
ou  de  conséquence,  l'autre  causal  ou  de  production.  A  ces 
deux  déterminismes  correspondent  deux  sortes  de  sciences  : 
les  sciences  rationnelles,  qui  visent  à  construire  des  déter- 
minismes logiques  de  propositions;  les  sciences  expéri- 
mentales, qui  s  ert'orcent  de  découvrir  le  déterminisme  des 
[)hénomènos  naturels. 

Dans  les  doux  sens  indiqués,  lo  mot  «  déterminisme  » 
désigne  une  liaison  soit  entre  des  phénomènes,  soit  entre 
des  propositions.  Il  peut  désigner  aussi  une  doctrine  qui 
afiirmo  quo  tout  ce  qui  est  dans  lo  monde  a  sa  raison 
déterminée:  que  tout  se  produit  infailliblement  quand  cer- 
taines conditions  sont  données  et  ne  se  produit  pas  dans 
lo  cas  contraire.  Cotte  doctrine  domine  depuis  longtemps 
les  sciences  oxpérimentalcs,  surtout  la  physique  ot  la 
chimie.  ElJo  a  eu  do  la  peine  A  s'assujettir  la'physiologîo. 
Avant  Claude  Bernard,  on  admettait  volontiers  quo  les 
fonctions  vitales  s'accomplissent  irrégiilièroment  sous 
l'inlluence  do  forces  mystérieuses  ot  arbitraires  :  Claude 
Bernard  a  opposé  à  cotto  manière  de  voir  la  doctrine  du 
déterminisme  vital,  d'après  laquelle  les  phénomènes  phy- 
siologiques apparaissent  toujours  identiques  et  conformes 
a  uno  loi  invariable,  lorsqu'ils  surgissent  dans  un  certaiu 
nombre  do  conditions  rigoureusement  déterminées. 

Mais  c'est  surtout  en  psychologie  mie  le  mot  «  déter- 
minisme «  a  eu  une  grande  fortune.  Il  y  désigne  la  doc- 
trine qui,  étendant  aux  actions  buniainès  la  lot  de  raison 
sul'tisanto ,  anirnie  quo,  dans  l'homme ,  les  résolutions 
résultent  nécessairement  do  motifs  donnés,  de  mémo 
que,  dans  la  nature,  los  faits  résultent  oécessairomout 


DETERMINISTE   -   DETOURNE 


de  causes  données.  Il  est  l'opposé  de  la  doctrine  du  libre 
arbitre. 

Les  arguments  que  les  déterministes  opposent  à  cette 
doctrine  sont  nombreux  ;  on  ne  peut  rappeler  ici  que  les 
principaux.  Le  déterminisme  prétend  s'appuyer  d'abord 
sur  les  faits  :  il  argumente  a  posteriori;  puis,  sur  des 
postulats  do  la  raison,  il  argumente  a  priori.  Voici  ces 
arguments  : 

L  Arguments  a  posteriori  :  V  Possibilité  de  prévoir  les 
actes  des  volontés.  Une  connaissance  même  médiocre  du 
caractère  d'un  homme  et  dos  circonstances  dans  lesquelles 
il  est  placé  nous  suffit  ordinairement  pour  juger  du  parti 
qu'il  prendra.  2*  Les  statistiques.  Elles  démontrent  que 
les  actes  réputés  libres  sont  soumis  à  certaines  lois  lîxes; 
faut-il  parler  de  liberté,  là  où  s'applique  la  loi  des  grands 
nombres  ? 

IL  Arguments  a  priori.  1»  Loi  de  la  conservation  de  la 
force.  La  mécanique  rationnelle  démontre  a  priori  et  la 
science  physique  véritîe  a  posteriori  cette  loi.  Appliquons- 
la  aux  mouvements  du  corps  humain.  Ces  mouvements  ne 
sont  jamais  que  la  transformation  de  mouvements  anté- 
rieurs provenant  des  forces  de  l'organisme,  lesquelles 
sont  empruntées  au  monde  physique,  selon  des  lois  néces- 
saires. La  volonté  ne  peut  s'exercer  que  par  des  mouve- 
ments ;  pour  qu'elle  fût  libre,  il  faudrait  qu'elle  pût  créer 
du  mouvement ,  ce  qui  contredirait  les  données  de  la 
science.  2"  La  causalité  univej'selle.  Un  acte  libre  serait 
une  exception  inadmissible  au  principe  de  causalité,  une 
rupture  du  déterminisme  de  la  nature.  3"  Le  principe  de 
raison  suffisante.  Il  ne  suflit  pas  qu'un  acte  ait  sa  cause 
dans  la  volonté  qui  le  produit,  il  faut  qu'il  ait  une  raison 
qui  explique  l'action  de  cette  cause  elle-même.  Cette  cause, 
c'est  le  motif.  A  moins  de  faire  intervenir  le  hasard,  un 
acte  est  donc  toujours  déterminé  par  des  motifs.  Or  les 
motifs  ne  sont  pas  libres;  l'acte  ne  l'est  donc  pas  non 
plus. 

DÉTERMINISTE  {ter',  nissl')  n.  et  adj.  Se  dit  des  parti- 
sans du  déterminisme  :  ColUns,  Priestleij  sont  détermi- 
nistes. (Proudh.)  Il  Qui  appartient  au  déterminisme  :  Les 

opinions  DliTIiRMINISTES. 

DÉTERRAGE  {lè-raj'  —  rad.  déterrer)  n.  m.  Action  de 
soulever  hors  do  terre  un  soc  de  charrue. 

—  Action  de  retirer  de  terre  un  objet  qui  y  a  été  mo- 
mentasément  enfoncé  :  Opérer  le  déterrage  d'un  piquet. 

DÉTERREMENT  {iè-re-7nan)  n.  m.  Action  de  déterrer. 

DÉTERRER  (tè-ré  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  terre)  v.  a. 
Tirer  de  terre  :  Déterrer  un  trésor,  ii  Par  ext.  Trouver,  dé- 
couvrir :  Ce  fut  Liecazes  qui  déterra  le  maréchal  Ney  dans 
les  montagnes  d'Auvergne,  où  il  s'était  caché.  (Chateaubr.) 

Déterré,  ée  part.  pàss.  du  v.  Déterrer. 

—  Substantiv.  Personne  morte,  retirée  de  terre,  ii  Avoir 
l'air  d'un  déterré.  Etre  excessivement  pâle,  défait. 

—  Syn.  Déterrer,  exhumer.  Le  premier  appartient  au 
langage  ordinaire  et  exprime  simplement  l'action  de  fouir 
la  terre  pour  retirer  ce  qui  y  était  caché.  Le  second  ajoute 
à  cette  action  une  idée  de  solennité,  ou  la  présente  comme 
l'exécution  d'un  ordre  supérieur.  Tous  les  deux  se  disent 
au  figuré  pour  découvrir  àes  choses  cachées  ;  mais  exhumer 
est  d'un  style  plus  relevé. 

DÉTERREUR  (tè-reur'),  EUSE  frad.  détei^rer]  n.  Personne 
habile  à  découvrir  des  choses  rares  ou  cachées  :  Un  grand 
deterreur  de  manuscrits. 

DÉTERSIF,  IVE  [ter  —  du  lat.  detergere,  supin  detersum, 
nettoyer)  adj.  Méd.  Propre  à  nettoyer,  à  purifier  :  Une 
lotion  DÉTEBSivE.  Un  clystère  détersif. 

—  n.  m.  Remède  détersif  ;  Les  eaux  thermales  sont  des 

DÉTERSIFS. 

—  E.NCYCL.  On  désignait,  avant  l'antisepsie  méthodique, 
sous  le  nom  de  détersifs,  des  substances  médicamenteuses 
iriitantes,  que  l'on  employait  pour  nettoyer  les  plaies  sa- 
nieuses,  les  ulcères  languissants,  afin  do  hâter  leur  cica- 
trisation. Les  anciens  médecins  avaient  à  leur  disposition 
une  foule  de  détersifs,  tels  que  les  onguents  styrax,  segyp- 
tiac,  l'eau  pha^édénique,  le  vin  aromatique,  la  poudre  do 
quinquina,  le  nitrate  d'argent,  auxquels  sont  venus  s'ajou- 
ter l'acide  phénique,  l'iode,  l'iodoforme,  etc.  L'action  irri- 
tante du  médicament  ne  doit  pas  dépasser  une  juste  me- 
sure, pour  ne  pas  causer  la  mortification  du  tissu. 

DÉTERSION  {ter')  n.  f.  Effet  produit  par  les  détersifs; 
action  de  dcterger  :  La  détersion  d'une  plaie  des  intestins. 

DÉTESTABLE  (tèss)  adj.  Qui  mérite  d'être  détesté,  haï  : 
Tout  gouverrieme/it,  dans  ce  bas  monde,  est  une  chose  détes- 
table. (Chateaubr.) 

—  Par  exagér.  Très  mauvais  :  Sonnet  détestable. 

—  Syn.  Abominable,  e.xécrable.  V.  abo.misablr. 

—  Ant.  Adorable,  aimable,  chérisBable.  Excellent,  ex- 
quis. 

DÉTESTABLEMENT  !  testa)  adv.  D'une  façon  détestable. 

DETESTATIO  SACRORUM ,  acte  religieux  par  lequel, 
chez  les  Romains,  un  fils  rt'nooi;'iit  îiu  cuite  de  sa  famille. 

DÉTESTATION  {té-sta-si)  n.  f.  Action  de  détester;  sen- 
timent de  haine  :  Le  méchant  prenant  la  vie  en  détesta- 
TION.  (Kératry.) 

—  Mystic.  Horreur  religieuse  pour  le  péché  et  pour  les 
occasions  du  péché  :  Le  renoncement  au  monue  et  la  dé- 
TESTATioN  de  ses  vanités  sont  essentiels  au  salut  de  chaque 
chrétien.   (Buss.) 

DÉTESTER  {té-sté  —  lat.  detestarï;  du  préf.  priv.  de, 
et  de  testari,  attester)  v.  a.  Haïr,  éprouver  do  l'horreur 
pour  :  Le  plus  sûr  moyen  de  se  faire  détester  en  société 
est  de  contredire  à  tout  propos.  (Boitard.)  Il  Réprouver^  mau- 
dire, dire  du  mal  de  :  Détester  son  crime,  son  péché. 

—  Par  exagér.  Avoir  une  grande  antipathie  pour  :  Dé- 
tester les  bavardages,  les  Jeux  de  mots. 

—  V.  n.  Jurer,  maugréer.  (Vieux.) 

Se  détester,  v.  pr.  Avoir  horreur  de  soi-même,  ii  Avoir 
une  bornnir  mutut-Uo. 

—  ?>VN.  Déteuter,  abhorrer,  exécrer,  haïr.  V.  abhorrer. 

DeTHIER  (Laurent-François),  homme  politique  fran- 
çais, né  et  mort  à  Theux  (Belgique)  [1757-1843],  ancien 
membre  du  conseil  dos  Cinq-Cent.s  et  du  Corps  législatil. 
H  s'associa  à  la  révolution  liégeoise  (1787).  Après  la  réu- 
nion du  pays  do  Liégo  à  la  France,  il  représenta  le  dépar- 
temcnf-dorOurthe  au  conseil  des  Cinq-Cents.  Il  fut  membre 
du  Contrrés  national  belge  après  la  révolution  do  18:iO.  Il 
a  publié  ;  /Jes  principeu  conHlitutifs  des  sociétés  civiles  en 
Europe  et  en  France  (an  IXj  ;  Dcb  révolutions  récemment 


Armes  de  DetmolJ. 


opérées  chez  les  peuples  compris  dans  les  limites  naturelles 
de  la  France  et  séparés  d'elle  depuis  l'asservissetnent  des 
Gaules  (an  VII). 

Deti  (Jean-Baptiste),  cardinal  italien,  né  à  Florence 
en  ir.8i,  mort  en  1G30.  Il  dut  d'être  fait  cardinal  à  dix-sept 
ans,  à  son  oncle  Clément  VIII.  De  mœurs  dissolues,  il  fut 
nommé  doyen  du  sacré  collège,  et  ce  fut  certainement  un 
érudit.  On  a  de  lui  ;  Relatio  facta  in  consistoHo  coram 
Urbano  Vlîl  super  vita  et  sanciitate  B.  Andrex  Corsiiii, 
tpiscupi  Fisulani. 

DÉTIARER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  /mrei  v.  a.  Oter  la 
tiare  ù.  :  Détiarer  un  pape. 

DÉTIÉDIR  (du  préf.  dé,  et  de  tiédir)  v.  n.  Devenir,  faire 
devenir  ticde  :  Faire  dëtiédir  de  l'eau.  \\  On  dirait  mietix 

TIEDIR. 

DÉTIGNONNER  {gno-né  [Il  mil.]  —  du  prév.  priv.  dé,  et 
de  tignon)  v.  a.  Arracher  le  tignon  de  :  DËTiGNONNER  une 
femtne. 

Se  détignonner,  v.  pr.  S'arracher  le  tignon  l'une  à 
l'autre. 

DÉTIRER  (du  préf.  dé,  et  de  tirer)  v.  a.  Tirer  pour  éten- 
dre en  tous  sens  :  Détirer  du  linge,  des  rubans.  \\  Etendre, 
en  parlant  des  membres,  pour  les  dégourdir  ;  Détireb 
ses  bras. 

—  Fi^.  Amplifier  :  Détirer  un  sujet.  (Peu  usité.) 

Se  detirer,  v.  pr.  Allonger  ses  membres  pour  les  dé- 
gourdir :  On  SE  DÉTIRE  lorsqu'on  s'éveille. 

DÉTIREUSE  n.  f.  Machine  servant  à  élargir  les  tissus 
en  les  tirant  et  étendant  en  tous  sens. 

DÉTISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de  attise)')  v.  a. 
Ecarter  les  tisons  de  :  Détiser  le  feu.  (Vieux.) 

—  AisTON.  Attiser. 

DÉTISSER  (ti-$é  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tisse}-)  v.  a. 
Défaire  un  objet  tissé  :  Dét(SSi;r  une  étoffe. 

—  Mauuf.  Défaire  un  tissu  pour  remédier  à  un  oubli, 
une  erreur  ou  un  défaut  commis  pendant  l'opération  du 
tissage.  (On  détisse  aussi  les  étoÊfes 
pour  les  décomposer,  les  analyser.) 

Se  détisser,  v.  pr.  Etre,  devenir 
détissé. 

DÉTITRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de 
titre)  V.  a.  Priver  de  son  titre  :  Dêti- 
TRKR  un  noble.  Il  Priver  d'une  qualité, 
d'une  propriété  ;  Détitrer  de  l'eau- 
de-vie,  une  monnaie. 

Detmold,  ville  d'Allemagne,  ca- 
pitale de  la  principauté  de  Lippe- 
Detmold,  sur  la  Werra,  affluent  du 
Weser,  près  du  Teutoburgerwald, 
dont  un  sommet,  le  Grotembourg,  la  domine  au  S.  ;  9.750  h. 
Quelques  établissements  d'instruction,  un  théâtre,  une  bi- 
bliotliè(|ue.  Aux  environs,  carrières  de  gyp.se  et  de  marbre, 
châteaux  de  plaisance.  Sur  le  Grotembourg,  monument  a 
la  mémoire  du  héros  germain  Armintus  ou  Hermauu. 

Detmold  (ordre  de  la  Croix  d'honneur  de).  Insti- 
tué le  18  avril  1890,  cet  ordre  com- 
prend quatre  classes,  dont  deux  por- 
tent le  ruban  eu  sautoir  et  deux  à  la 
boutonnière,  plus  une  grand'croix  qui 
se  porte  en  écharpe,  et  est,  d'ailleurs, 
réservée  au  prince  régnant  de  Lippe- 
Detmold.  Le  ruban  est  rouge,  liséré 
d'or.  L'insigne  est  d'or  pour  les  trois 
premières  classes,  et  d'argent  pour 
la  quatrième. 

Detmold  (Joan-Hermann),  avo- 
cat, iioninio  politique  allemand,  né  et 
mort  à  Hanovre  tl807-185G).  Lors- 
qu'on 1838  le  roi  Ernest-Auguste  vou- 
lut renverser  la  constitution  hano- 
vrienne,  Detmold,  député  de  Miinden, 
s'en  constitua  le  défenseur.  Condamné 
en  1843  à  l'emprisonnement,  il  ne  rentra  dans  la  politique 
qu'en  1848  et  fut  élu  membre  de  l'Assemblée  nationale 
constituante  àOsnabruck.  Il  prit  le  portefeuille  de  la  jus- 
tice, puis  celui  de  l'intérieur.  Nommé,  par  le  roi  de  Ha- 
novre, ministre  plénipotentiaire  près  de  la  Diète,  il  oc- 
cupa ce  poste  jusqu'en  1851.  Il  a  publié  :  Faits  et  opinions 
du  seigneur  Piepmei/er  (1849j,  pamphlet  qui  eut  beaucoup 
de  succès. 

DÉTO  n.  m.  Genre  de  crustacés  isopodes  euisopodes, 
famille  des  oniscidés,  tribu  des  oniscinés, 
comprenant  des  cloportes  à  antennes 
externes,  de  neuf  articles,  à  dernières 
fausses  pattes  avec  lames  terminales  très 
longues.  (Les  détos  ne  s'enroulent  pas 
complètement  comme  les  porcellions,  dont 
ils  ont  les  dimensions  et  l'aspect.  L'es- 
pèce type  est  le  delo  echinata,  d'Asie 
Mineure.) 

DÉTONANT  (nnn),  ANTE  adj.  Qui  pro- 
duit une  détunation  :  Mélanges  détonants. 

DÉTONATEUR  n.  m.  Agent  mécanique 
uu  cliimique   qui    produit  la   détonation. 
Il  Sorte  de  capsule  en  cuivre,  contenant    Déto  (gr.  2  fois). 
du  fulminate  de  mercure  pur  ou  mélangé 
avec  du  chlorate  de  potasse  et  d'autres  substances  s'il  y 
a  lieu,  et  servant  à  amorcer  les  cartouches  de  dynamite. 

—  Encycl.  Milit.  On  a  d'abord  donné  ce  nom  aux  sub- 
stances comme  le  fulminate  de  mercure,  qui,  détonant 
sous  l'action  d'un  choc,  sunt  employées  pour  déterminer, 
par  la  flamme  aiusi  produite,  la  détonation  de  matières 
t-'xjjlosives,  telles  que  la  poudre.  Mais  on  appelle  mainte- 
nant surtout  détonateurs  des  appareils  ou  artifices  spé- 
ciaux dont  la  disposition  est  généralement  tenue  secrète 
et  qui  ont  pour  but  de  provoquer,  par  leur  détonation, 
celle  do  certains  explosifs  modernes  que  le  sîmjdo  coiitaci 
d'une  flamme  no  suffit  pas  à  faire  détoner,  et  qui  ne  pc^u- 
vent  détoner  que  par  iulluenco  et  par  la  provocation  d  une 
charge  daniorçago. 

DÉTONATION  [ni-on  —  rad.  détoner)  n.  f.  lîriiit  i)roiluit 
par  une  explosion  :  Une  violente  détonation.  (V.  exi'Lcp- 
sioN.)  Il  Le  mot  s'applique  étraleinent  au  phénomène  do 
brusque  décomposition  chimique  qui,  en  produisant  tout 


Croix  d'honneur 
de  Detmold. 


674 

d'un  coup  une  énorme  quantité  de  gaz,  est  précisément  la 
cause  de  la  force  impulsive  des  explosifs. 

—  Fig.  Explosion  soudaine  de  passions  :  Il  y  a  des  mé- 
langes d'opinions  qui  occasionnent  la  diiTONation.  (Balz.) 

DÉTONEMENT  (man)  n.  m.  Bruit  de  ce  qui  détone,  ou 
bruit  qui  y  ressemble  :  Le  detonement  de  l'océan. 

DÉTONER  (lat.  detonare;  du  préf.  de,  et  de  tonare)  v.  n. 
Produire  une  détonation  :  Les  fougasses  détonent  d'une 
vianiere  sourde.  (Percy.) 

—  Kig.  Produire  une  soudaine  explosion  de  passions. 

DÉTONNATION  {to-na-si)  n.  f.  Action  de  détonner. 

DÉTONNELER  {to-ne-lé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  to7t- 
}ieau]  V.  a.  Tirer  du  tonneau,  transvaser,  en  parlant  d'un 
liquide  contenu  dans  un  tonneau  ;  Détonneler  de  la  bière. 

DÉTONNER  {io-né  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  ton)  v.  n. 
Chanter  faux,  non  point  d'une  façon  accidentelle  et  seu- 
lement en  manquant  la  justesse  de  l'intonation  d'une  ou 
de  plusieurs  notes,  mais  en  sortant  violemment  du  ton  de 
manière  à  s'égarer  complètement. 

DÉTORDEUSE  n.  f.  Machine  spéciale  que  l'on  emploie 
dans  les  teintureries  pour  détordre  mécaniquement  les 
écheveaux  nouvellement  teints  ou  venant  de  subir  le 
lavage. 

DÉTORDRE  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  tordre.  —  Se  con- 
jugue comme  ce  dernier)  v.  a.  Défaire  un  objet  tordu  : 
Détordre  un  câble,  du  liyige. 

—  Fig.  Dérouler  :  Les  Parques  détordent  artificielle- 
ment notre  vie.  (Montaigne.) 

—  Filât,  Défaire  les  rubans  de  laine  tortillonnés. 

—  Teint.  Exprimer  les  écheveaux  passés  au  bain  de 
teinture,  ou  qui  viennent  de  subir  le  lavage.  (On  détord 
les  écheveaux  soit  en  faisant  usage  de  Vespart,  soit  méca- 
niquement en  employant  la  machine  dite  aétordeuse.) 

Se  détordre  v.  pr.  Etre,  devenir  détordu,  il  Se  fouler  : 
Se  i)etori»re  le  pied,  le  poignet,  le  cou.  (Vieux  en  ce  sens.) 

DÉTORQUER  {ké  —  lat.  detorquere  ;  du  préf.  de,  et  de 
torquere,  tordre)  v.  a.  Expliquer,  interpréter  d'une  manière 
forcée  :  Detorquer  un  texte.  (Vieux.; 

DÉTORS  {tor).  ORSE  [du  préf.  priv.  dé,  et  de  tors]  adj. 
Qui  n'est  plus  tors,  qui  est  détordu  :  De  la  soie  détorse. 

Du  fil  DETORS. 

DÉTORSE  (rad.  détors)  n.  f.  Chir.  Nom  que  l'on  donnait 
auirelois  à  l'entorse. 

DÉTORSION  n.  f.  Action  de  détordre  :  La  détorsion 
d'une  runle. 

—  Cliir.  Action  de  se  fouler  un  membre;  résultat  de 
cette  action  :  La  détorsion  du  pied,  du  poignet.  (Vieux.) 

DÉTORTILLER  {Il  mil.  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tor- 
tiller) V.  a.  Défaire  un  objet  tortillé  :  Détortiller  du  fil, 
des  cheveux. 

Se  détortHler,  v.  pr.  Se  défaire,  en  parlant  d'un  objet 
tortillé. 

DÉTORTILLONNAGE  {Il  mlL,  et  o-riaf  —  rad.  détortil- 
lonner)  n.  m.  Opération  qui  consiste,  dans  le  travail  des 
laines  longues,  à  détordre  les  rubans  ou  fragments  de  ru- 
bans. 

DÉTORTILLONNER  {Il  mil.,  et  0-»e*— du  préf.  priv.  dé, 
et  de  torfillun)v.  a..  Détordre  la  laine  tortillée,  la  sou- 
mettre à  l'opération  du  détortillonnage. 

DÉTORTILLONNEUSE  {Il  mil.,  et  o~neuz')  n.  f.  Machine 
employée,  dans  les  filatures  de  laine,  pour  exécuter  le  dé- 
tortillonnage. 

DÉTORTOIR  n.  m.  Véner.  V.  destortoir. 

DÉTOS.  Myth.  gr.  Descendant  de  Céphale.  Sa  famille 
étant  bannie  d'Athènes  depuis  le  meurtre  de  Procris  par 
Céphale,  il  alla  avec  son  parent  Chalcinos  consulter  l'ora- 
cle de  Delphes.  Il  leur  fut  répondu  qu'ils  eussent,  à  leur 
arrivée  dans  l'Attique,  à  sacrifier  à  Apollon  dans  le  lieu  où 
ils  rencontreraient  <•  une  galère  à  trois  rangs,  allant  fort 
vite  sur  la  terre  ».  A  leur  arrivée,  ils  aperçurent  un  ser- 
pent qui  fuyait  dans  les  broussailles  ;  ils  comprirent  le 
sens  «le  l'oracle,  sacrifièrent  au  dieu,  et  entrèrent  à 
Athènes,  où  on  leur  accorda  le  droit  de  cité. 

DÉTOUCHER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  toucher)  v.  a.  Re- 
mettre à  flot  un  navire  qui  a  louché  :  Detoucher  une  fré- 
gate. 

—  V.  n.  Se  remettre  à  flot  après  avoir  touché. 

Se  détouciier,  v.  pr.  Etre  remis,  se  remettre  à  flot. 

DÉTOUILLER  {tou-ill-é  [Il  mil.])  v.  a.  Ecarter,  séparer 
des  sarments  de  leur  souche  commune,  lorsqu'on  veut, 
après  trois  ans,  les  employer  à  remplir  les  vides. 

DÉTOUPER  (pour  désétouper)  v.  a.  Déboucher,  en  par- 
lant de  ce  qui  est  bouché  avec  de  l'étoupe  :  Détouper  les 
joints  des  bordages. 

—  Fam.  Détouper  ses  oreilles,  Se  préparer  à  écouter  avec 
grande  attention. 

—  Agric.  Débarrasser  une  terre,  par  arrachage,  des 
broussailles  ot  des  épines  qui  la  recouvraient. 

DÉTOUPILLONNER  {Il  mil.,  et  o-né)  v.  a.  Débarrasser 
un  oranger  ou  uu  citronnier  des  toupilles  ou  rameaux 
inutiles. 

DÉTOUR  (vieux  franc,  destorn,  subst.  verbal  de  destor- 
ner,  devenu  détourner)  n.  m.  Endroit  qui  va  en  tournant  ; 
changement  de  direction  :  Village  qui  se  montre  an  détour 
d'un  chemin.  Il  Circuit,  sinuosité  :  Les  détours  d'un  sou- 
terrain. Il  Ligne  sinueuse  décrite  dans  un  mouvement  : 
Faire  des  détours  e^î  courant,  en  patinant. 

—  Par  ext.  Voie  qui  s'écarte  du  chemin  direct  :  Prendre 
un  détour  pour  arriver. 

—  Fig.  Secrets  replis  ;  Le  cœur  humain  est  un  labyrinthe 
dont  il  n'est  pas  aisé  de  démêler  les  tours  et  les  détours. 

Il  Moyen  détourné  :  L'admrrattoîi  rétrospective  est  un  des 
mille  détours  de  l'envie.  (Th.  Gaut.) 

~  Sajis  détour,  Sincèrement,  nettement,  sans  ambages 
ni  subterfuge,  n  Etre  sans  détour.  Etre  d'un  caractère 
franc,  ne  savoir  cacher  ni  farder  la  vérité. 

—  Allus.  littkr.  : 

Nourri  dans  le  sêrail,  yen  coimais  les  détours. 
Vers  de  Hacine.  V.  sérail. 

DÉTOURNE  fsubst.  verb.  de  détourner)  n.  f.  Opération, 
dans  repmglono,  par  laquelle  on  amène  du  mémo  côté 


i 


675 

toutes  les  tûtos  dos  aiguilles  ou  dos  épingles  que  l'on  veut 
a  ni  1  or. 

—  Arg:.  Vol  à  la  ilètoiirnf.  Vol  consistant  A  onlovor  dos 
marcliaiHliscs  dans  un  magasin,  eu  détournant  Tattontion. 

DÉTOURNEMENT  [man)  n.  m.  Action  do  dùtourner  : 

Des  DKTOUKNKMKNl.S  (/(.'  tète. 

—  Soustraction  l'raudulousc,  vol  :  Dca  dktodrniîmknts 
lie  fonits. 

—  Oi-tonrnempnt  de  miucin;  Acte  pai*  loquol  on  onlôvo 
A  sa  famillo  un  jouno  lioinuio  et  surtout  uno  jenno  lillo 
avant  sa  majorito,  dans  un  but  do  dobaurho.  \'.  MiNi;on. 

DÉTOURNER  (du  pr6f.  priv.  dé,  ot  do  tour)  v.  a.  Tourner 
d'un  autre  côté  :  Dktournkk  la  tête.  \\  Tourner  en  sons  con- 
traire, défaire  co  qui  était  tourné  :  Détùdrnkr  une  corde 
roulée  sur  un  cylindre,  ii  Découvrir  en  fouillant  : 

Un  jour  un  coq  fUtonrna 

Une  perle. . .  La  Fontaine. 

—  Par  est.  Dévior,  écartor,  éloig'ner,  changer  la  direc- 
tion de  :  Dktourner  une  rivière  de  son  cours,  ii  Ecarter  de 
son  but,  de  sa  tin,  do  sa  destination  :  Dêtodrnkr  un  objet 
de  son  véritable  usage,  il  Dénaturer,  on  parlant  du  sens  : 
DÈTOURNiiR  un  mot  de  son  sens  propre. 

—  Soustraire  i'raudulousoment  :  Détourner  des  papiers, 
des  fonds,  des  livres. 

—  Engager,  par  séduction,  à  quitter  la  maison  do  ses 
parents  ;  Dktourner  des  mineurs. 

—  Fig.  Donner  un  autro  cours  à  :  Dktournkr  les  soup- 
çons, la  conversation,  il  Distraire,  écarter,  éloigner  :  Dé- 
tourner quelqu'un  de  ses  occupations,  d'un  dessein  dange- 
reux. Il  Eloigner,  conjurer,  empêcher  :  Détourner  l'orage. 

—  Détourner  les  yeux.  Détourner  la  vue,  le  regard,  Re- 
fuser ou  no  pas  donner  son  attention,  il  Détourner  l'oreille 
ou  les  oreilles.  Refuser  d'écouter. 

—  Télégr.  électr.  Faire  subir  un  détour,  télégraphique- 
meut  pariant,  à  une  dépèclio  expédiée. 

—  Véner.  S'assurer  quo  la  bêto  trouvée  dans  une  en- 
ceinte n'en  est  pas  sortie,  et  entourer  cette  enceinte  do 
brisées  afin  de  la  reconnaître,  il  Chercher  à  l'aide  du  limier 
et  trouver  la  reposée  du  cerf. 

—  Techn.  Détourner  les  aiguilles,  Les  ranger  de  façon 
que  les  tôtes  soient  du  même  côté. 

—  v.  n.  Tourner,  clianjjor  la  direction  de  marche  :  Dé- 
tourner à  inain  droite.  {Mol.)  [Vieux.] 

Se  détourner,  v.  pr.  Etre  détourné  :  Le  sanglier  se 
détourne  de  la  même  manière  que  le  cerf.  (E.  Chapus.) 
Il  Se  tourner  d'un  autro  côté  :  Se  détourner  pour  ne  pas 
voir  quelqu'un,  il  S'écarter  do  son  chemin. 

—  Fig.  Se  détourner  de,  Abandonner,  renoncer  à  :  Se 
détourner  d'un  dessein,  il  S'éloigner,  s'écarter  de  :  Que 
votre  colère  se  détourne  de  nous.  Il  Fuir,  renoncer  à.  la 
société  de  :  Socrate  sk  détournait  des  sophistes. 

—  Syn.  Détourner,  distraire,  divertir.  Détourner,  c'est 
s'emparer  d'une  cliose  pour  l'employer  â  son  usage  par- 
ticulier; distraire,  c'est  séparer  du  reste,  mettre  à  part, 
et  cela  souvent  dans  une  bonne  intention;  divertir,  c'est 
changer  la  destination  ou  l'emploi.  Distraire  une  per- 
sonne, c'est  l'empêcher  de  songer  à  une  chose  ;  la  divertir, 
c'est  l'amuser  en  éloignant  de  son  esprit  toute  pensée 
sérieuse;  la  détonmer  d'nn  dessein  quelle  avait  conçu, 
c'est  la  pousser  à  y  rononcor. 

—  Détourner,  écarter,  éloigner.  Détourner  une  chose, 
c'est  s'en  garantir  en  la  dirigeant  d'un  autre  côté  ;  ou  dé- 
tourne le  cours  d'une  rivière.  Ecarter,  c'est  mettre  de  côté 
ou  repousser  un  peu  ce  qui  était  trop  près;  on  écarte  une 
branche  qui  gêne  pour  le  passage.  Eloigner,  c'est  envoyer 
loin,  tenir  à  distance;  on  éloigne  ce  qui  nuit,  ce  qui  est 
dangereux,  ce  qu'on  no  veut  plus  voir. 

DÉTOURNEUR,  EUSE  rad.  rff'/ourner)  n.  Arg.  Voleur, 
voleuse  qui  dérobu  dos  marchandises  dans  l'intérieur  des 
boutiqui^s. 

DÉTRACTATION  "i.  f.  Liuguist.  et  dr.  V.  dêtraction. 

DÉTRACTER  'du  prôf.  dé,  et  du  lat.  trahcre,  supin  trac- 
tum,  tirer,  extraire,  pour  signifier  Diminuer,  amoindrir) 
V.  a.  Déprécier  injustement,  rabaisser  le  mérite  de  :  Dk- 
TRACTER  le  caractère  d'uti  honnête  homme.  (Vieux.) 

Se  détracter,  v.  pr.  Rabaisser  son  propre  mérite,  il  Dire 
injustement  du  mal  l'un  de  l'autre. 

DÉTRACTEUR,  TRICE  (rad.  détracter)  n.  Personne  qui 
cherche  à  rabaisser  le  mérite  d'autrui  :  Le  temps  où  nous 
vivons  ne  manqnepasdc  détracteurs.  (Dupin.)  Il  Adjectiv.  : 
Esprit  détracteur. 

T-  Anton.  Partisan,  prôneur. 

DÉTRACTION  {tra-ksi-oH  —  rad.  détracter)  n.  f.  Dépré- 
ciation injuste  du  mérite  d'autrui.  Il  On  dit  rarement  dé- 
tractation, ot  plus  rarement  encore  détrectation.^ 

—  Dans  le  langage  général.  Action  do  retrancher,  d'ôter. 

—  Dr.  anc.  Droit  de  détraction.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Dr.  anc.  T^o  droit  régalion  d'aubaine  ayant 
été  aboli  dès  avant  nsu  par  des  conventions  diplomati- 
ques nombreuses,  on  avait  laissé  subsister  un  simple  droit 
tle  détraction,  en  vertu  duquel  le  roi  distrayait  à  son  profit 
uuo  certaine  quotité  dos  successions  ab  intestat  ou  testa- 
mentaires qu'il  permettait  aux  étrangers  de  recueillir  dans 
le  royaume.  Ce  droit  était  ordinairement  de  10  p.  100.  La 
loi  des  G- 18  aoftt,  1700  abolit  le  droit  do  détraction,  eu 
mémo  temps  que  le  droit  daubaino. 

DÉTRANCANER  v.  a.  A  I.yon,  Dévider  la  soie  qui  est 
sur  roqui't.,  i-t  dont  on  n'a  plus  besoin. 

DÉTRANGER  (7V.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  A 
et  o  :  Mous  di'trifiigi'ons.  Vous  détranqeâtes)  v.  a.  Chasser, 
déiruiro  les  mulots,  les  taupes  et  autres  petits  animaux 
(jut  i[il"estcnt  les  j.irdms. 

DÉTRANSPOSER  (v/jy  —  du  prôf.  priv.  dé,  et  do  trans- 
poser) V.  a.  Typogr.  Remettre  ù  sa  place  une  page,  uno 
ligne,  etc.,  qui  avilit  (Hé  transposée. 

Se  détransposer,  v.  pr.  Etre  détransposô. 

DÉTRANSPOSITION  {spo-zi-si-on)  n.  f.  Action  do  dé- 
transpustT. 

DÉTRAPE  (subst.  verb.  de  détraper)  n.  f.  Dialert.  Lo 
fait  d'êtro  débarrassé.  (Syn.  uébarras.)  11  Lo  liou  où  l'un 
so  débarrasse.  Syn.  déharras,  déciiarok. 

DÉTRAPER  (du  préf.  priv.  dé,  ot  do  trnpe)  v.  a.  Rotiror 
un  aniuKii  do  la  trapo  oil  il  est  pris  :  Détrapkr  un  re- 
nard, lin  iiaoïir/ii'.t.  (Vieux.) 

DÉTRAQUEMENT  (ke-man)  n.  m.  Dérangement  d'un 
objet  qui  so  détraque  ;  état  d'un  objet  détraqué  :  Z-e  détra- 


quement d'une  horloge.  Il  Fiç.  Trouble  apporté  dans  lo 
lonctionnement  dos  organes,  lo  jeu  des  facultés  :  Les  excès 
amènent  le  détraquement  de  la  machine. 
^DÉTRAQUER  {/cé  —  du  préf.  priv.  dé,  ot  do  trac  ou  do 
trace;  iiroprem.  »  détourner  de  sa  voie  ")  v.  a.  Troubler 
le  fonctionnement  régulier  do  ;  DÉTRAQUER  une  montre,  une 
serrure. 

—  Fig.  Déranger,  faire  dévier  do  ses  habitudes  régu- 
lières ou  do  ses  aptitudes  ordinaires  :  Trop  de  travail  dé- 
iRAQUK  iesp7-it. 

—  Chass.  Détraquer  un  piège,  Lo  détendre. 

—  Manég.  Déranger  un  cheval  do  ses  l)onnes  allures, 
notamment  au  galop. 

Détraqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Détraquer. 

—  Substantiv.  Personne  dont  les  facultés  physiques  ou 
intellectuelles  sont  dérangées  :  L'alcoolisme  grossit  le  nom- 
bre des  DÉTRAQUÉS. 

Se  détraquer,  v.  pr.  Etre,  devenir  détraqué. 

—  Fig.  Etre  dévié  de  ses  habitudes  régulières  ou  do  ses 
aptitudes  ordinaires,  il  Perdre  l'osprit,  la  raison. 

DÉTRECTATION  n.  f.  Linguist.  V.  DÉTRACTION. 


DÉTREMPE  {tranp'  —  rad.  détremper)  n.  f.  Peint.  Cou-' 
tour  broyée  dans  de  l'eau,  à  laquelle  on  ajoute  do  la  colle, 
généralement  de  la  colle  de  peau  ;  La  détrempe  s'emploie 
souvent  pour  les  plafonds  et  pour  les  mui's.  La  peinture  en 
DÉTREMPE.  Il  Ouvrage  exécuté  avec  des  couleurs  de  ce 
genre  :  Les  détrempes  ne  se  conservent  que  dans  des  lieux 
tout  à  fait  à  l'abri  des  injures  de  l'air.  11  Procédé  de  la  pein- 
ture en  détrempe  :  La  détrempe  a  été  longtemps  toute  la 
peinture. 

•  —  Fam.  Personne  en  détrempe.  Personne  de  tr^s  mé- 
diocre valeur.  11  Ressemblance  en  détrempe.  Ressemblance 
légère.  Il  Œuvre  en  détrempe,  Œuvre  littéraire  banale,  sans 
portée,  peu  colorée,  il  Mariage  en  détrempe,  Mariage  si- 
mulé, union  extralégale»  déguisée  sous  une  apparence  de 
mariage,  i!  Peindre  en  détrempe.  Manquer  de  vigueur,  n'a- 
voir pas  de  durée. 

—  Métall.  Action  de  détremper  l'acier  en  portant  le  mé- 
tal au  rouge. 

—  Enctcl.  La  peinture  en  détrempe,  appelée  aussi  pein- 
ture à  la  colle,  est  le  ^enre  de  peinture  dont  il  a  été  fait 
peut-être  le  plus  anciennement  usa^e.  Au  moyen  âge, 
avant  l'invention  de  la  peinture  à  l'huile,  les  artistes, 
principalement  ceux  d'Italie  :  Cimabué,  Giotto,  Fra  An- 
gelico,  Mantogna,  lo  Pérugin,  ont  exécuté  en  détrempe 
la  plupart  do  leurs  tableaux  portatifs,  la  fresque -étant 
réservée  pour  les  peintures  sur  murailles. 

Quand  on  veut  peindre  en  détrempe  sur  des  murs,  on 
commence  par  les  rendre  bien  secs  ;  puis  on  les  revêt 
d'un  enduit  de  plâtre  uni;  on  laisse  bien  sécher  cet  en- 
duit et  on  donne  ensuite  une  ou  même  deux  couches  de 
colle  chaude. 

Les  couleurs  sont  détrempées  avec  de  l'eau  pur^et 
maintenues  dans  une  consistance  un  peu  épaisse;  à  me- 
sure que  l'on  veut  les  employer,  on  prend  avec  la  brosse 
ou  le  pinceau  un  peu  de  colle  liquide  contenue  dans  un 
récipient  placé  sur  des  cendres  chaudes.  On  applique  les 
couleurs  un  peu  plus  que  tièdes.  Pour  obtenir  des  teintes 
franches  et  justes,  il  faut  peindre  au  premier  coup  et  no 
jamais  appliquer  sur  des  couleurs  déjà  posées  des  cou- 
leurs différentes.  Après  la  retouche,  on  unit  promptement 
les  teintes  avec  une  brosse  que  l'on  trempo  dans  de  l'eau 
pure.  Presque  toutes  les  couleurs  fines  sont  d'un  bon 
emploi  dans  ce  genre  de  peinture,  sauf  lo  stil  de  grain,  le 
cinabro,  lo  vermillon.  La  dessiccation  des  couleurs  étant 
très  rapide,  la  peinture  en  détrempe  no  doit  être  prati- 
quée c|ue  par  des  mains  très  exercées. 

La  peinture  en  bâtiment  use  aussi  beaucoup  do  la  dé- 
trempe. 

DÉTREMPER  (Iran  —  du  lat.  distemperare,  môme  sens) 
jir.  a.  Iml'iher  d'un  liauido;  délayer  dans  un  liquide  :  DÊ- 
TRKMPKU  de  la  chaux,  de  la  suie.  n'Opérer  le  mélange  appelé 
■i  détrempe  ».  il  Détruire  totalement  ou  partiellement  la 
trempo  de  l'acier  en  lo  faisant  recuire. 

—  Fig.  Adoucir,  rendre  moins  amer,  moins  triste  :  Dé- 
tremper l'amertume.  (Boss.).ii  Alfaiblir,  ôior  toute  vigueur 
à  :  DÉTREMPER  les  caractères. 

Se  détremffert  v.  pr.  Etre  détrompé  (dans  les  différents 
sens  do  l'actif). 

DÉTREMPEUR  (tran)  n.  m.  Techn.  Ouvrier  qui  détrempe 
V-.icwr  en  lo  recuisant,  c'ost-â-diro  on  portant  sa  tempé- 
rature au  rouge  cerise. 

—  Art  culin!  Aide  do  cuisine,  qui  détrempait  dans  1  eau 
les  viandes  ot  les  poissons  salés. 

DÉTRESSE  {tréss  —  du  lat.  disti'ictio,  étreinte;  de  dis- 
tringere,  étreindre)  n.  f.  Affliction  poignante ,  angoisse 
causée  par  un  besoin,  un  embarras,  un  danger;  besoin, 
embarras,  danger  qui  cause  cette  peine  :  Cri  de  détresse. 
Etre  en  dktrksse.  Tomber  en  détresse.  Tirer  quelqu'un 

de  la  DÉTRESSE. 

—  Ch.  do  f.  On  dit  qu'un  train  est  en  détresse  lorsou  en 
un  point  quelconque  do  la  voie  il  se  trouve  dans  Vim- 
possibilité  absolue  d'avancer  ou  do  reculer.  (Cet  accident 
qui,  par  sos  conséquences,  intéresse  au  plus  haut  point 
lo  service  do  l'exploitation  de  la  ligne,  est  dtl,  soit  à  une 
avarie  subito  ot  imprévue  so  produisant  à  la  locomotive, 
soit  à  un  blocage  du  frein  automatique,  soit,  encore,  â 
ce  que  la  machine  n'a  plus  la  pression  nécossairo  pour 
traîner  les  wagons 
qu'elle  remorque.) 

—  Fr.-maçonn.  Si- 
gjie  de  détresse,  Sïç;no 
particulier  par  loquol 
un  franc-maçon  .  so 
trouvant  on  grand 
danger,  réclame  h- 
socoursde  sos  frères, 

—  Mar.  JVavirc  eu 
détresse,  Bâtiment  en 
position  dangereuse 
par  suite  d'avaries, 
do  voie  d'eau  ou  d'é- 
pidémie â  bord.  Il  Si- 
gnaux de  détresse. 
Canon  de  détresxc ,  Signaux  faits,  Coups  do  canon  tires 
à  inlervallos  réguliers,  par  un  navire  demandant  du  se- 
cours. . 

—  Sport.  Klat  d'un  clioval  qui,  dans  uno  course,  donne 
dos  signes  do  fatigue  faisaut  présumer  sa  dofaito. 


DÉTOURNEMENT   —   DÉTROIT 

—  SvN.  Détresse,  adversité,  disgrâce,  infortune,  mal- 
heur, misère.  V.  aI)VI-;i;siti:. 

—  Anton.  Abondance,  prospérité. 
DÉTRESSER  {Ivé-sé  —  iln  prél'.  priv.  dé,  et  do  tresse) 

V.  a.  Défaire,  en   parlant  d'un  objet  tressé  :  Détresse» 
dt;s    cheveux ,     des    cordes. 

Se  détresser,  v.  pr.  So 
dél'aire ,  on  parlant  d"ua 
objet  tressé. 

DÉTRET  {Iré)  n.  m.  Etau 
à  main  pour  petites  pièces.  u<s<.cvi. 

DÉTRICHAGE  [c/iitj'  —  rad.  diHricher)  n.  m.  Première 
opération  (|u'on  lait  subir  aux  laines  avant  do  les  peigner, 
et  qu;  consiste  à  les  trier  alin  de  les  séparer  par  .sortes. 

OÉTRICHER  (du  préf.  dé,  ot  du  gr.  trij',  trikims,  che- 
veu) V.  a.  Kairo  le  dctrichage. 

DÉTRICHEUR,  EUSE  n.  Ouvrier,  ouvrière  fpii  détriclio 
les  lames. 

DÉTRIMENT  (  man  —  lat.  detrimentum  ;  do  drlerere, 
user)  n.  m.  S'est  dit  pour  Détritus,  débris,  l'ragments  :  Des 
Di-iTRiiyENT.S  t/c  coqutUes  ont  formé  nos  montagnes  calcaires. 
(Burt'.)  Il  Auj.  Dommage,  préjudice  :  Recevoir,  Causer  un 
grani  dktrimiînt. 

-~  ,lu  détriment  de.  Au  préjudice  do  :  Acquérir  la  for- 
tune AO  dktriment  Dlî  sa  réputation. 

—  En  T.  d'astrol.,  Situation  d'une  planète  qui  se  trou- 
vait dans  un  signe  opposé  à  sa  maison. 

—  Syn.  Détriment,  dommage,  préjudice,  tort.  Le  détri- 
ment est  proprement  l'impression  que  reçoit  celui  dont 
les  intérêts  sont  compromis,  ou  qui  subit  une  perle  quel- 
conque. Le  dommage  est  la  perte  même,  ce  en  quoi  les 
intérêts  sont  compromis.  Tort  ajoute  à  l'idée  de  dommage 
celle  d'être  toujours  causé  par  une  personne  et  d'être  fait 
avec  injustice.  Enfin,  préjudice  ajoute  aussi  à  l'idée  do 
détriment  celle  d'une  atteinte  à  des  droits  réels  ou  d'une 
usurpation.  On  employait  autrefois,  comme  synonyme  de 
détriment  ou  do  préjudice,  le  mot  dam. 

DÉTRIPLER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  triple)  v.  a.  Diviser 
ce  qui  était  triple  :  Détripler  une  feuille  de  papier.  (Peu 
usité.) 

—  Art.  milit.  Détripler  les  files,  Les  composer  de  deux 
hommes  au  lieu  de  ti'ois. 

Se  détripler,  v.  pr.  Etre,  devenir  détriplé. 
DÉTRIS  ((n'ss)  n.  m.  Genre  de  composées  astérces,  habi- 
tant l'Afrique. 

—  Enctcl.  Les  détris  sont  des  herbes  parfois  frutes- 
centes, à  feuilles  entières  ou  dentées,  à  fleurs  dimoi-phes 
en  capitules  solitaires  ;  on  en  connaît  près  de  cinquante 
espèces,  de  la  région  abyssinienne  et  de  î'.ifrique  australe; 
certaines  sont  cultivées  comme  plantes  d'ornement,  àcause 
de  leurs  belles  fleurs  bleues. 

DÉTRITAGE  [tnj'  —  rad.  détriter)  n.  m.  Action  de  passer 
les  olives,  les  graines  sous  la  meule  du  dètritoir. 

DÉTRITER  mIu  lat.  deterere,  broyer)  v.  a.  Ecraser  sous 
la  meule  du  dètritoir  :  DliTRiTER  dès  graines,  des  olives. 

DÉTRITION  {si-on  —  rad.  délritcr)  n.  f.  Usure  par  frot- 
tement :  On  n'oàse)-ve,  le  plus  .louvent,  sur  les  co{iuilles  fos- 
siles, ni  DÉTRITION  ni  ruptures,  rien  gui  annonce  un  trans- 
port violent.  (Cuv.) 

DÉTRITIQUE  {lik')  adj.  So  dit,  en  géologie,  de  tout  ce 
qui  so  compose  de  détritus,  c'est-à-diro  de  matériaux 
résultant  de  la  démolition  d'une 
roche.  (Les  sables,  les  gra- 
viers, les  éléments  des  brèches 
et  des  cônes  de  déjection,  etc., 
sont  de  nature  ou  d'origine  dé- 
tritique.) 

DÈTRITOIR  (rad.  détriler) 
n.  m.  Moulin  scr\'ant  à  écraser 
ou  brover  principalement  les 
olives,"  avant  d'en  exprimer 
l'huile. 

DÉTRITUS  {tuss  —  mot  lat. 
qui  sigintio  broyé)  n.  m.  Ré- 
sidu, restes,  amas  des  débris  : 
Les  houillères  sont  formées  de 
DÉTRITUS  végétaux. 

—  En  T.  do  pathol.,  Résidu 
organique  qui  remplace  le  tissu  DtHrilolr 
des    parties    dégénéresceules. 

DÉTROIT  (/roi  —  du  lat.  diatrlctus,  serré)  n.  m.  Autref. 
!•  District,  étendue  d'uue  juridiction  :  Un  juge  hors  rfc  son 
détroit:  2"  Isthme  :  l.e  détroit  de  Panama,  il  Auj.  Bras 
de  mer  plus  ou  moins  resserré  qui  l'ait  communiquer  doiix 
mers,  deux  lacs  et  sépare  deux  punies  de  terre  :  J.e  dk- 
troit  de  dibraltar.  l.e  détroit  de  .Magellan.  \\>^o  dit  par- 
ticulièrement, en  Franco,  du  détroit  de  la  Manche,  oiii 
sépare  ce  pays  do  l'Angletorro  :  -Yos  voisins  de  l  autre  calé 

du  DÉTROIT." 

—  Par  ext.  Défilé  :  Les  détroits  des  monlaijnes. 

—  Fig.  Peine,  angoisse,  difliculté,  embarras  : 


Naviro  faisant  les  slpnauK  do  dtStroisc. 


—  Anat.  Nom  de  deux  rétrécissements  nue  présente  lo 
bassin:  lo  détroit  supérieur  et  le  détroit  inférieur. 

—  Mar.  Ancre  de  détroit,  Ancro  tonuo  sous  lo  beaupré 
par  son  orin,  qui  est  alors  un 
grelin  entier. 

—  MoU.  Détroit-de-Magel- 
lan, Nom  vulgaire  du  cône 
m.agollanique. 

—  SvN.  Détroit,  col,  délllé, 
etc.  'V.  COL. 

—  Encvcl.  Les  détroits  sont 
il'iino  importance  capitale 
dans  l'économie  du  mondo  : 
s'ils  disparaissaient,  les  mers 
s'assécheraient,  du  moins  les 
petites  mers.  C'est  lo  cas  do 
la  Caspienne,  dont  lo  niveau 
liaisse,  depuis  sa  séparalion  Ancro  lïo  détroit  ou  on  galôro. 
d'avec  lo  grand  réservoircom- 

mun;  ce  serait  le  cas  de  lu  Ralliquo,  si  les  passages  du 
Sund  so  fermaient;  celui  do  la  mer  Noii-e,  si  lo  Bosphoro 
s'obstruait;  celui  même  do  la  Méditorranéo,  si  lo  détroit 
ilo  Gibraliur  était  foi'iné. 


DÉTROIT   —   DÉTUMESCENCE 

Leur  importance  commerciale  est  telle  que,  là  où  ils 
n'existent  pas,  Ihomme  en  crée  d'artificiels  par  le  perce- 
ment des  isthmes  :  ainsi  a-t-on  fait  pour  réunir  la  Mé- 
diterranée  à  la  mer  Rouge;  ainsi    veut -ou   faire  dans 
rAmérique,  entre  l'Atlantique  et  le  Pacifique.  Quant  à 
1  importance    poli- 
tique  et   militaire 
de    ces   passages, 
elle  est  immense, 
comme  on  le  sait 
par   1  exemple    de 
Gibraltar,    sans 
parler  des  autres. 

—  Dr.  mar.  La 
question  des  dé- 
troits est  l'une  des 
plus  délicates  du 
droit  maritime  in- 
ternational. Pour 
connaître  leur  si- 
tuation juridique, 
il  faut  faire  une 
triple  distinction  : 

1"  Détroit  con- 
duisant à  vne  mer 
fermée  et  dont  les 
deux  rires  appa  r~ 
tiennent  à  un  même 
Etat  qui  le  domine 
de  ses  batteries^ 
Bans  ce  cas,  l'Etat 
exerce  son  empire 
sur  le  détroit  ;  il  y 
possède  des  droits 
de  souveraineté  et 
de  juridiction  ;  il 
peut  en  interdire 
le  passage  ;  toute- 
fois, on  admet  que 
le  passage  innocent 
appartient  aux  na- 


Détroit  :  1.  Elévation;  2.  Représenté 
sur  une  carte  géographique- 


vires  marchands  des  autres  Etats.  C'est  le  cas  du  détroit 
de  Kertch,  qui  aboutit  à  la  mer  fermée  d'Azov. 

2"  Détroit  conduisant  à  une  mer  ouverte  et  dont  les  deux 
rives  appartiennent  à  un  même  Etat.  L'accès  du  détroit  doit 
demeurer  libre,  mais  l'Etat  riverain  exerce  sa  juridiction 
dans  la  zone  littorale  et  des  deux  côtés.  La  liberté  d'accès 
du  détroit  admet,  toutefois,  les  restrictions  inhérentes  au 
droit  de  conservation  des  Etats  sur  les  côtes  desquels  le 
détroit  est  situé.  Ainsi,  le  riverain  peut,  pour  sa  propre 
sécurité,  prendre  certaines  précautions  à  rencontre  des 
navires  de  guerre  ou  de  transport  militaire,  mais  il  doit 
laisser  libre  passage  aux  navires  marchands  des  autres 
Etats,  dont  la  navigation  est  pacifique.  La  situation  des 
détroits  du  Bosphore  et  des  Dardanelles  a  été  réglée  par 
les  conventions  du  13  juillet  1841,  du  30  mars  1856,  du 
13  mars  1871  et  du  13  juillet  1878. 

S"  Détroit  appartenant  à  des  Etats  différents.  Les  Etats 
peuvent  exercer  leurs  droits  de  juridiction  et  d'empire 
sur  les  eaux  littorales  ;  si  le  détroit  n'a  pas  une  largeur 
supérieure  à  il  kilomètres  (6  milles),  ils  exercent  chacun 
leurs  droits  jusqu'à  la  ligne  médiane. 

Les  Etats  riverains  ne  peuvent  percevoir  des  droits  de 
péage  sur  les  détroits  qui  sont  libres.  Jusqu'à  une  époque 
relativement  récente,  le  Danemark  en  percevait  sur  les 
détroits  du  Sund  et  des  Belts  ;  à  la  suite  de  protestations 
émanées  des  autres  Etats,  et  spécialement  dos  Etats-Unis, 
le  Danemark,  en  vertu  d'une  convention  du  14  mars  1857, 
a  renoncé  à  tout  prélèvement  do  droits  de  péage;  mais, 
à  titre  de  compensation  de  ses  frais  d'entretien  des  dé- 
troits, les  Etats  maritimes  se  sont  engagés  à  lui  payer 
une  somme  d'environ  92  millions  de  francs. 

Des  conventions  ont  parfois  restreint  les  droits  des 
riverains  sur  les  détroits,  en  ce  sens  que  les  Etats  rive- 
rains ne  peuvent  élever  sur  leurs  rives  ni  fortifications, 
ni  ouvrages  militaires.  Oii  dit  alors  c|ue  les  détroits  sont 
neutralisés.  Le  traité  du  23  juillet  1881  a  agi  do  la  sorte 
pour  le  détroit  de  Magellan  entre  la  république  Argentine 
et  le  Chili.  Aux  détroits  proprement  dits  on  peut  assimiler 
les  canaux  maritimes,  qui  sont  des  détroits  artificiels.  Le 
principal  de  ces  canaux  est  le  canal  de  Suez,  dont  la  situa- 
tion est  régie  par  la  convention  do  Constantinople  du 
29  octobre  1888. 

—  Anat.  Le  détroit  supérieur  ou  abdominal  établit  une 
ligne  de  démarcation  naturelle  entre  le  grand  et  le  petit 
bassin.  11  est  formé,  en  arrière,  par  le  promontoire  et  l'ai- 
leron du  sacrum  ;  en  dehors  et  sur  les  côtés,  par  le  rebord 
mousse  qui  limite  la  fosse  iliaque  interne;  en  avant,  il 
suit  la  branche  liorizontale  du  pubis  jusqu'à  la  symphyse 
pubienne.  Il  a  la  forme  d'une  ellipse  à  plan  incliné  vers 
l'avant,  dont  le  grand  diamètre  transversal  a  134  millimè- 
tres, et  dont  le  petit  diamètre  antéro-postérieur,  diminué 
encore  par  la  saillie  du  promontoire,  n'a  que  108  milli- 
mètres, normalement.  Lorsque,  à  la  fin  de  la  grossesse, 
le  fœtus  tend  à  passer  dans  le  petit  bassin,  1  extrémité 
qui  se  présente  s  engage  obliquement  dans  le  détroit  su- 
périeur, et  les  rétrécissements  de  celui-ci  sont  souvent 
cause  de  dystocie. 

Le  détroit  inférieur  ou  p^rïn^û^,  très  irrégulîer,  est  déli- 
mité par  le  coccyx,  le  bord  inférieur  du  grand  ligament 
sacro-sciatique,  fa  tubérosité  de  l'ischion,  la  branche  as- 
cendante de  l'ischion,  la  branche  descendante  du  pubis, 
la  symphyse  du  pubis  et  le  ligament  pubien  inférieur.  Le 
détroit  inférieur,  complètement  osseux  et  immobile  dans 
sa  moitié  antérieure,  est  presque  totalement  ligamenteux 
dans  sa  moitié  postérieure,  limitée  par  les  ligaments  sacro- 
sciatiques  et  par  le  coccyx.  Aussi  est-il  plus  rarement,  par 
ses  malformations  ou  son  exiguïté,  cause  de  dystocie. 

Détroit,  rivière  des  Etats-Unis  d'Amérique,  qui  va 
du  lac  Saiut-Clair  au  lac  Erié.  Largeur  moyenne  :  800  mè- 
tres, La  rapidité  du  courant  est  de  y.r.oo  mètres  à  l'heure  ; 
aussi  la  navigation  est-elle  toujours  libre|:  elle  n'est  jamais 
arrêtée,  sur  la  rivière  Détroit,  comme  cela  so  produit  sur 
les  autres  rivières  de  ces  régions. 

DÉTBOIT,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de  Michigan^ 
ch.-l,  du  comté  do  AVayne,  sur  la  rivière  do  son  nom,  le 
long  de  laquelle  elle  s'étend  sur  plusieurs  kilomètres; 
205.875  hab.  Point  do  jonction  do  nombreux  chemins  do 
fer,  qui  l'unissent  à  Port-Huron,  Mackinac,  Lansing,  Chi- 
cago, Tolcdo,  Lafayetto  et  Toronto.  Peu  do  ports  dans  lo 
monde  voient  un  mouvement  do  navires  aussi  considé- 


rable. Grands  établissements  métallurgiques  de  tout  genre 
(principalement  travail  du  cuivre),  scieries,  minoteries, 
brasseries,  distilleries,  tanneries,  manufactures  de  tabac, 
chantiers  de  constructions  navales,  etc. 

DÉTROITS  (gouvernement  des).  Géogr.  V.  Strait's 
Settlements. 

DÉTROMPEMENT  [tron-pe-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
tromper ;  état  de  celui  qui  est  détrompé.  (Vieux.) 

DÉTROMPER  {tron  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  tromper) 
v.  a.  Désabuser,  tirer  d'erreur  :  De  quelque  manière  que  les 
qetïs  se  trompent,  ih  sont  toujours  difficiles  à  détromper. 
I  Nicole.)  Il  Dissiper,  détruire,"  en  parlant  de  l'erreur.  {Peu 
usité  en  ce  sens.) 

Le  détromper,  n.  m.  Etat  de  celui  qui  est  détrompé. 
.(.■hateaubr.l 

Se  détromper,  v.  pr.  Sortir  de  son  erreur. 

—  Syn.  Détromper,  désabuser.  V.  désabttser. 

DÉTRONGATION  [si-un  —  lat.  detruncatio;  du  préf.  de, 
et  de  truncus,  tronc)  n.  f.  Chir.  Séparation  de  la  tête 
d'avec  le  tronc  du  fœtus,  au  cours  de  l'accouchement. 

—  Encyci..  La  détroncation  est  une  opération  chirurgi- 
cale, qui  consiste  à  séparer  la  tête  du  tronc  d'un  fœtus, 
lorsque  des  ol)Stacics  insurmontables  s'opposent  à  son 
expulsion,  notamment  dans  les  présentations  de  l'éiiaule 
irréductibles. 

DÉTRÔNEMENT  [man)  n.  m.  Action  de  chasser  du 
trône  ;  état  d  un  souverain  détrôné  :  Le  dêtrônement  d'un 
rut.  Il  Par  ext.  et  fig.  Renversement,  destruction. 

DÉTRÔNER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  tj'ône)  v.  a.  Chasser, 
déposséder  du  trône,  dépouiller  de  la  puissance  souve- 
raine :  DÉTRÔNER  un  roi. 

—  Fig.  Faire  perdre  son  influence,  son  crédit,  sa  réputa- 
tion à  :  DÉTRÔNER  ïtne  mode,  le  faux  goût,  l'ignorance. 

Détrôné,  ée  part.  pass.  du  v.  Détrôner. 

—  Jeux.  Jioi  détrôné,  Jeu  d'enfants,  qui  consiste  à  lutter 
contre  un  des  joueurs,  placé  sur  un  endroit  élevé,  pour 
l'en  faire  tomber  et  lu  remplacer,  ii  Fig.  Jouer  au  roi  dé- 
trôné. Se  dit  de  personnes  qui  s'efforcent  de  s'enlever  suc- 
cessivement une  position, 

DÉTRÔNEUR  n.  m.  Celui  qui  détrône,  n  Par  ext.  Celui 
qui  abolit,  qui  provoque  une  suppression.  (Peu  us.) 

DÉTROQUAGE  {kaj'  —  rad.  détroquer)  n.  m.  Dans  les 
parcs  à  huîtres.  Action  d'enlever  lo  mollusque  du  support 
auquel  il  s'est  fixé,  pour  le  transporter  dans  le  parc  d'en- 
graissement. 

DÉTROQUER  {ké)  V.  a.  Faire  le  détroquage. 
Se  détroquer,  v.  pr.  Etre  détroqué. 

DÉTROUSSEMENT  {trou-se-man)  n.  m.  Action  de  dé- 
trousser, ét;it  de  celui  qui  est  détroussé  :  Le  détrouSSe- 
MENT  d'un  voyageur. 

DÉTROUSSER  (trou-sé  —  du  préf.  prïv.  dé,  et  de  trousse) 
V.  a.  Détacher,  laisser  retomber  un  objet  retroussé  :  Dé- 
trousser une  robe,  son  manteau.  \\  Voler,  dépouiller  de  ses 
liardes  ou  de  ses  bagages  :  Les  seigneurs  du  moyen  âge 
DÉTROUSSAIENT  les  voyageurs  sur  la  grande  route.  (Proudh.) 

—  Chass.  et  faucoun.  Se  dit  d'un  oiseau  ou  d'un  chien 
qui  arrache  le  gibier  à  un  autre,  ou  du  chien  qui  arrache 
sa  proie  au  faucon. 

Se  détrousser,  v.  pr.  Détrousser  son  vêtement,  il  Se 
piller  mutuellemeat. 

—  Syn.  Détrousser,  attraper,  dérober,  dévaliser,  esca- 
moter, escroquer.  V.  attraper. 

—  Anton.  Trousser,  retrousser. 

DÉTROUSSEUR  {trou-seur'),  EUSE  n.  et  adj.  Se  dit  de 
voleurs  qui  détroussent  les  passants  :  Des  détrousseurs 
de  grands  chemins.  Bace  détrousseuse. 

De  Troy,  famille  de  peintres.  V.  Trot. 

DÉTROYAT  (Pierre-Léonce),  marin  et  journaliste  fran- 
çais, né  à  Bayonoe  en  1829,  mort  à  Paris  en  1898.  Lieu- 
tenant de  vaisseau  en  1860,  il  fut  chef  du  cabinet  militaire 
d'i  l'empereur  Maximilien  (1804)  et  ministre  de  la  marine 
du  Mexique.  Il  collabora  ensuite  au  journal  «  la  Liberté  », 
dont  il  prit  plus  tard  la  direction.  Il  fut  général  auxiliaire 
pendant  la  guerre  de  1870-1871,  et  alla  ensuite  fonder,  en 
Espagne,  un  journal,  la  Europa.  De  1892  à  1893,  il  prit  la 
direction  du  théâtre  de  la  Renaissance,  qu'il  transforma 
en  théâtre  lyrique.  On  lui  doit  :  la  Cour  de  Borne  et 
l'empereur  Maximilien  (1867^  ;  l'Intervention  française  au 
Mexique  (1868)  ;  Lettre  à  S.  M.  Guillaume  I",  roi  de  Pj^usse 
(1871),  etc.  Il  fit  jouer,  en  1870,  une  comédie  :  Entre  l'en- 
clume et  le  marteau,  et  écrivit  plusieurs  livrets  d'opéra  : 
Henri  V///(I883);  Pedro  de  Zalemea  (1884);  etc. 

DÉTRUIRE  (lat.  destruere  ;  du  préf.  de,  et  de  struere, 
édifier)  v.  a.  Démolir,  ruiner,  abattre  :  Détruirk  un  mo- 
ntiment,  un  pont,  une  jetée,  il  Faire  disparaître,  faire  périr  : 
Détruire  des  animaux  nuisibles,  des  papiers  compromettants. 

—  Fig.  Effacer,  faire  cesser  :  Détruire  une  fâcheuse 
impression.  On  «e détruit  pas  aisément  le  préjugé  ni  l'ha- 
bitude. (Lebrun.)  n  Renverser  la  puissance,  l'autorité,  le 
crédit  de  :  S'appliquer  à  valoir  mieux  que  ses  ennemis,  c'est 
commencer  à  les  détruire.  (Prévost-Paradol.) 

Se  détruire,  v.  pr.  Etre  détruit,  dégradé,  tomber  en 
ruine,  n  Tomber,  s'effacer,  disparaître. 

—  Détruire  sa  propre  personne,  se  donner  la  mort  : 
L'homme  est  le  seul  être  sensible  qui  se  détrdisk  lui-même 
dans  un  état  de  liberté.  (B.  de  St-P.)  ii  Ruiner  sa  fortune, 
sa  réputation,  son  influence  :  L'utilité  de  l'action  de  la 
presse  SEDÈTRXjn  par  l'abus  journalier  qu'elle  fait  de  sa  puis- 
sance. (E.  de  Gir.)  ii  Détruire,  ruiner  à  soi  :  Pour  paraître 
avoir  la  taille  fine,  les  femmes  se  détruisent  la  santé. 
(Kostan.)  ii  Se  donner  la  mort  l'un  à  l'autre  ;  s'exterminer. 

Il  Travailler  à  la  ruine  l'un  de  lautro. 

—  Syn.  Abattre,  démolir,  renverser,  ruiner.  V.  abattre. 
Il  Abolir,  anéantir,  exterminer.  V.  abolir. 

—  Anton.  Bâtir,  construire,  édifier,  ériger,  élever,  fonder. 

DÉTRUISANT  {zan),  ANTE  adj.  Qui  détruit. 

Detta,  bourg  d'Austro-Hongrio,  Hongrie)  [comitat  de 
Ternes]),  sur  la  Berzava,  affluent  do  la  Temos;  3.550  hab. 
Culture  du  riz. 

DETTE  [dèf  —  lat.  debitum;  de  debere,  devoir)  n.  f.  Ce 
quo  l'on  doit  à  quelqu'un,  particulièrement  une  somme  d'ar- 
gent :  Contracter  des  dettes.  Payer  ses  dlittes. 

—  Fig.  Obligation  morale  :  Dette  de  reconnaissance. 


676 

—  Loc.  dîv.  :  Dettes  criardes,  Petites  sommes  que  l'on 
doit  et  qui  amènent  des  réclamations  verbales  fréquentes 
et  souvent  bruyantes.  Il  Dette  d'honneur.  Dette  au  paye- 
ment de  laquelle  l'honneur  est  particulièrement  engagé. 
(Se  dit  surtout  des  dettes  de  jeu,  qui  n'ont  d'autre  garantie 
que  la  bonne  foi.)  il  Etre  perdu  de  dettes,  En  avoir  énormé- 
ment. Il  Fig.  Avouer  la  dette.  Confesser  la  dette.  Reconnaître 
qu'on  a  tort,  convenir  d'un  fait  qu'on  avait  quelque 
intérêt  à  cacher.  (Vieux.)  ii  Payer  sa  dette  à  la  société. 
Purger  sa  peine  ;  être  exécuté,  il  Payer  sa  dette  à  la  patrie, 
Faire  son  temps  de  service  militaire.  —  Avoir  des  enfants 
qui  pourront  servir  l'Etat,  ii  Payer  sa  dette  à  la  nature. 
Mourir.  Il  Faire  sa  dette  de  quelque  chose,  Prendre  la  dette 
sur  soi,  Répondre  pour  autrui,  se  rendre  caution  pour 
quelqu'un,  se  déclarer  responsable. 

—  Prov.  :  Cent  ans  de  chagrins  ne  payent  pas  un  sou  de 
dettes,  Il  est  inutile  de  se  chagriner,  ii  Qui  paye  ses  dettes 
s'enrichit,  En  payant  ses  dettes,  on  s'évite  des  ennuis  et 
des  frais  judiciaires  ruineux. 

—  Comm.  Dettes  actives.  Créances,  sommes  dont  on 
est  créancier,  il  Dettes  passives,  Dettes  proprement  dites, 
sommes  dont  on  est  débiteur. 

—  Dr.  Dette  caduque,  Celle  qui  a  cessé  fd'étre  exigible, 
pour  laquelle  il  y  a  prescription,  ii  Dette  civile.  Dette  ordi- 
naire, qui  ne  résulte  ni  d'une  opération  commerciale,  ni 
dune  condamnation  en  matière  criminelle,  n  Dette  claire 
ou  liquide,  Celle  dont  la  cause  est  certaine,  et  qui  consiste 
en  une  somme  déterminée,  ii  Dette  exigible,  Dette  dont  on 
peut  exiger  actuellement  le  payement,  n  Dette  commerciale 
uu  cofisulaire.  Celle  qui  a  pour  origine  une  opération  de 
commerce,  n  Dette  de  communauté.  Dette  à  la  charge  de  la 
communauté,  des  deux  époux,  n  Dette  hypothécaire,  Dette 
garantie  par  une  hypothèque,  il  Dette  chirographaire,  qui 
résulte  d'une  obligation  non  hypothécaire,  n  Dette  légale. 
Dette  imposée  par  la  loi  :  La  légitime  des  enfants,  les  ali- 
ments que  le  père  doit  à  son  fils  et  le  fils  à  soîi  père,  S07it  des 
dettes  légales.  Il  Dette  légitime.  Celle  qui  a  une  cause 
honnête  et  connue,  il  Dette  de  lit  entier.  So  disait,  ancien- 
nement, d'une  dette  contractée  du  vivant  des  deux  époux. 

Il  Bette  personnelle,  Celle  qui  donne  action  contre  la  per- 
sonne du  débiteur,  ii  Dette  privilégiée.  Dette  pour  laquelle 
Je  créancier  a  un  privilège  spécial  de  priorité,  n  Dette 
■propre,  Dette  à  laquelle  un  des  conjoints  est  tenu  sur  ses 
biens  personnels,  ii  Dette  réelle.  Celle  à  laquelle  on  n'est 
obligé  qu'en  raison  d'un  immeuble  que  l'on  détient,  il  Dette 
simulée,  Dette  qui  n'existe  qu'en  apparence,  et  qui  est 
ordinairement  annihilée  par  une  contre-lettre,  ii  Bette  de 
société.  Dette  qui  emporte  la  solidarité  de  tous  les  asso 
ciés,  à  raison  de  leurs  affaires  communes. 

—  Fin.  Bette  publique  ou  simplem.  Dette,  Ensemble  des 
engagements  à  la  charge  d'un  Etat. 

—  Anton.  Créance. 

—  Enctcl.  Fin.  La  terminologie  consacrée  par  le  bud- 
get français  groupe  sous  le  nom  de  dette  publique  ceux  de 
ces  engagements  qui  ont  un  caractère  permanent  et  dont 
le  détail  figure  dans  les  écritures  du  Trésor.  Les  autres, 
c'est-â-dire  les  obligations  ordinaires  et  courantes  de 
l'Etat  envers  les  particuliers  ou  pour  l'exécution  des  ser- 
vices publics,  dont  les  prévisions  figurent  aux  budgets  des 
divers  ministères,  constituent  les  dettes  de  l'Etat. 

La  dette  publique  comprend  :  l"  la  dette  consolidée,  ap- 
pelée encore  perpétuelle  ou  inscrite;  2°  la  dette  rembour- 
sable à  terme  ou  par  annuités,  englobant  la  dette  flot- 
tante ;  3"  la  dette  viagère. 

La  dette  consolidée  est  l'ensemble,  en  capital  inexigi- 
ble, des  engagements  perpétuels  dont  l'Etat  s'acquitte 
par  le  payement  trimestriel  de  coupons  de  rentes  dont 
les  types,  autrefois  divers  :  5  p.  100,  4  1/2  p.  lOO,  4  p.  100, 
3  p.  100,  sont  aujourd'hui  ramenés,  par  suite  d'une  série 
de  conversions,  à  deux  :  le  3  1/2  p.  lOO  et  le  3  p.  loû.  Elle 
a  été  constituée,  à  l'origine,  comme  liquidation  des  arré- 
rages consentis  par  l'ancienne  monarchie,  par  la  loi  du 
24  août  1793,  qui  a  créé  le  grand-livre  do  la  dette  publi- 
que, et  fixée  à  40.216.000  francs  de  rentes  5  p.  lOO,  en  exé- 
cution de  la  loi  du  9  vendémiaire  an  VI,  qui,  après  rembour- 
sement des  deux  tiers  du  montant  de  chaque  inscription  au 
grand-livre,  à  l'aide  de  bons  au  porteur  reçus  en  payement 
des  biens  nationaux,  maintint  le  tiers  restant  en  rentes. 
Ce  tiers  prit  le  nom  de  tiers  consolidé. 

I^a  dette  française,  remboursable  à  terme  ou  par  annuités, 
comprend  :  1°  la  dette  flottante,  composée  des  effets  à 
payer,  des  versements  des  correspondants  du  Trésor 
[départements,  communes,  établissements  publics,  etc.), 
et  des  fonds  particuliers  des  comptables. 

Enfin,  la  dette  viagère  se  compose  des  pensions  de 
retraite,  tant  civiles  que  militaires,  à  titre  d'indemnité  ou 
de  récompense  nationale. 

Dettes  (Contre  les),  traité  moral  de  Plutarque.  — Cet 
ouvrage  n'est  pas,  à  proprement  parler,  un  traité  ;  l'au- 
teur, au  lieu  de  disserter  sur  les  causes  du  mal,  nous  fait 
toucher  la  plaie  du  doigt,  en  traçant  un  tableau  saisissant 
des  inconvénients  que  les  dettes  entraînent  après  elles. 
Rarement,  dit-il  en  commençant,  les  dettes  proviennent 
de  la  nécessité  ou  seulement  d'une  cau.se  avouable  ;  le 
plus  souvent,  elles  sont  le  résultat  de  la  mollesse  et  d'un 
luxe  fastueux.  Les  gens  riclies,  au  lieu  d'employer  leur 
fortune  à  des  choses  utiles,  empruntent  sans  nécessité 
pour  se  procurer  des  frivoliti's.  Et,  sur  un  ton  tantôt 
sérieux,  tantôt  plaisant,  Plutarque  peint  les  exigences  des 
créanciers  et  les  infortunes  des  débiteurs. 

Dettelbach,  ville  d'Allemagne  (Bavière  [cercle  de 
Basse-Franconie]),  sur  le  Mein  ;  2.120  hab.  Hôtel  de  ville 
gotliique.  Près  de  là  est  conservé,  dans  un  monastère  da- 
tant de  1505,  une  image  miraculeuse  de  la  Vierge,  qui  est 
l'objet  d'un  pèlerinage  suivi. 

DETTEUR(rfè-^ej'r*),  EUSE  n.Autref.  Débiteur,  débitrice. 

DeTTINGEN  ,  ville  d'Allemagne  (Bavière  [cercle  do 
Bassr-Fran.nijie]),  sur  le  Mein;  620  hab.  Le  27  juin  1743, 
défaiio  dc^  Français,  sous  les  ordres  du  maréclial  de 
Nouilles,  i)ar  les  Autrichiens  et  les  Anglais,  que  comman- 
dait George  IL 

DetT'VA  ou  Gyetva,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hon- 

grie),   près  de    la   Sziatina,   aflluont  du   Daniibe  par  le 
ran  ;  6.270  hab.,  Slovaques  pour  la  plupart. 

Dettwiller  ou  Dettweiler,  village  de  la  Basso- 
Alsace  (cercle  et  caut.  de  Savorne);  2.074  nab. 

DÉTUMESCENCE  (  misssanss  —  lat.  detumescentia,  môme 
sens)  n.  f.  Mcd.  Dégonflement  d'une  tumeur. 

—  Par  ext.  Dcgoullouient  d'un  ob  et  quelconque  :  Le  flux 


677 

est  ime  intumescence,  le  reflux  est  une  nÊruMESCENCE  des 
euux.  iliiirt".) 

—  Anton.  Intumascence. 

DÉTURBATEUR,  TRICE  (du  lat.  dettirbare,  troubler) 
aiij.  Astrun.  Qui  troulilo,  contrario,  dorante  lo  mouvomoui 
des  corps  côlostes  ;  Les  forces  déturbatrk'ks  de  l'orbite  lu- 
jiaire.  Il  On  dit  plus  souvent  pbrtukuatedr,  tuiok. 

Deuben,  hourg  d'AUomagno  (Saxo  [cercle  do  Dresde]), 
sur  la  Wcissoritz,  affluent  do  l'Elbo  ;  6.900  hab.  Fabri^uo 
d'émcri  et  do  velours,  verrerie. 

Deubler  (Konrad),  surnomma  le  Paysan  philo- 
sophe, né  en  1814  à  Ooisern  près  d'ischi,  mort  uaiis  les 
environvS  do  Goisorn  on  1S84.  Il  visita  Vienne,  Dresde,  puis 
le  nord  de  l'Italie.  Il  rédigeait  un  journal  de  ses  impres- 
sions et  réflexions  :  c'est  ce  qu'il  a  écrit  do  plus  spontané, 
de  plus  naïf.  Il  inclina  du  côté  des  spéculations  philoso- 
phiques; il  entra  en  correspondance  avec  Strauss,  ù.  l'oc- 
casion de  sa  Vie  de  Jésus.  Après  l'échec  do  la  révolution 
de  1848,  il  s'occupa  activement  de  répandre  dans  les  cam- 
pagnes les  journaux  républicains.  Inculpé  de  haute  trahi- 
son eu  1853,  il  fut  ac(iuitto,  mais,  launée  suivante,  étaii 
condamné  à  deux  ans  do  forteresse.  A  peiue  sorti,  il  encou- 
rait une  nouvelle  condamnation  (1857).  Dés  lors,  il  vécut 
dans  la  retraite. 

DeuCAUON.  Myth.  gr.  Fils  de  Prométhée  et  de  Pan- 
dore. 11  est  l'ancêtre  mvthique  de  la  race  hellénique.  (D'a- 
près la  légende,  Zeus  s  irrita  des  crimes  du  genre  humain 
et  inonda  la  torre  pour  le  détruire.  Seuls,  Deucalion  et  sa 
femme  Pyrrha  purent  échapper.  Sur  le  conseil  de  Pro- 
méthée, ils  s'étaient  construit  un  grand  coffre  ou  vais- 
seau, qui  flotta  pendant  neuf  jours  et  aborda  entin  sur  le 
sommet  du  Parnasse.  Ils  consultèrent  alors  l'oracle  de 
Thémis,  pour  savoir  comment  repeupler  la  terre  :  l'oracle 
leur  ordonna  de  se  voiler  la  face  et  de  jeter  derrière  eux 
les  os  de  leur  grand'raere  ;  c'est  pourquoi  ils  jetèrent  des 
pierres,  os  de  la  terre,  qui  est  la  grand'mère  de  tous  les 
nommes.  Cha<iue  pierre  lancée  par  Deucalion  devint  un 
homme;  de  cliaque  caillou  jeté  par  Pyrrha  naquit  une 
femme.  Cette  œuvre  accomplie,  Deucalion  éleva  un  temple 
à  Zeus  Phryxios,  et  institua,  sous  lo  nom  de  hijdrophories. 
des  fêtes  commémoratives  du  déluge.  D'après  la  tradition 
ordinaire,  tous  les  épisodes  de  cette  légende  sont  locali- 
sés en  Thessalie.  Mais  il  y  avait  à  ce  récit  bien  des  va- 
riantes :  on  faisait  aussi  aborder  Deucalion  sur  l'Athos  ou 
l'Etna  ;  on  lo  faisait  naître  à  Dodone  ou  à.  Delphes  ;  on 
montrait  son  tombeau  à  Delphes  et  à  Athènes.  Quoi  qu'il 
en  soit,  Deucalion  passait  pour  être  l'ancêtre  commun  de 
toutes  les  races  helléniques.  Il  eut  deux  tîls  :  Amphictyon, 
fondateur  des  amphictyonies,  et  Hellen,  père  d'..^olos, 
de  Doros  et  de  Xoutlios  [père  lui-même  d'Achœos  et 
d'Ion].)  —  Fils  de  Minos  et  de  Pasiphaé,  ou  de  Crété.  (Il  fut 
le  père  d'Idoménée.  Il  prit  part  à  l'expédition  des  Argo- 
nautes et  à  la  chasse  de  Calydon.)  —  Fils  d'Héraklès  et 
d'une  Thespiade.  —  Fils  d'Hyperasios  et  d'Hypso.  (Il  était 
frère  d'Amphion.)  —  Guerrier  troyen,  tué  par  Achille. 

DEUIL  {deu-ill  [Il  mil.]  —  du  lat.  doUum,  tiré  de  dolere,  se 
livrer  à  la  douleur)  n.  m.  Profonde  tristesse,  causée  par 
un  grand  malheur  :  Un  jour  de  défaite  est  un  Jour  de  dedil. 

—  Ethol.  Signes  extérieurs  par  lesquels  il  est  d'usage 
de  témoigner  sa  douleur  pendant  un  certain  temps,  après  la 
mort  de  quelqu'un  :  Vêtements  de  deuil.  Voiture  de  deuil. 
Prendre  te  deuil,  il  Couleur  des  vêtements  que  l'on  porte, 
de  certains  objets  dont  on  se  sert  lorsqu'on  est  en  deuil  ; 
Le  violet  est  le  deuil  des  rois.  (Michelet.)  il  Temps  pendant 
lequel  se  porte  le  deuil  :  Dkuil  près  de  finir,  il  Dépenses 
que  l'on  fait  pour  prendre  le  deuil  :  Donner  tant  à  une 
veuve  pour  son  deuil,  il  Cortège,  convoi  funèbre  :  Aller 
voir  passer  le  deuil  d'u7i  grand  personnage. 

—  Poétiq.  Ombres  de  la  nuit;  ténèbres,  ii  Aspect  triste 
et  sombre  de  la  tecre  pendant  l'hiver  :  Le  deuil  de  la  na- 
ture, de  la  terre. 

—  Loc.  div.  :  Grand  deuil.  Costume  de  deuil  complet,  que 
l'on  porte  particulièrement  pendant  les  promiors  temps 
qui  suivent  la  mort  d'un  proche  parent,  ii  Petit  deuil.  Cos- 
tume de  deuil  moins  sévëro,  que  l'on  prend  après  lo  grand 
deuil,  ou  à  l'occasion  de  la  mort  d'un  parent  moins  rap- 
proché- Il  Demi-deuil,  Costume  que  les  parents  d'un  défunt 
portent  après  que  s'est  écoulée  la  moitié  du  temps  de  leur 
aouil.  —  Moitié  du  temps  consacré  à  porter  le  deuil  entier. 

Il  Deuil  de  cour.  Costume  de  deuil  que  prend  la  cour  lors- 
(lu'il  meurt  uu  membre  de  la  famille  rognante,  ou  un  prince 
(l'une  autre  maison  souveraine,  il  A/at/asin  de  deuil,  lîou- 
liquo  oLl  l'on  vend  des  vêtements  et  certaines  parures  do 
deuil.  Il  Mener,  Conduire  le  deuil.  Marcher  à  la  tèto  du 
convoi  funèbre.  —  Fig.  Mener  le  deuil  de,  Mourir  après. 
être  lo  dernier  survivant  de  :  Louis  XIV  avait,  pour  ainsi 
dire,  MENÉ  LE  DKUIL  de  son  siècle.  (Villom.) 

—  Fam.  Porter  le  deuil  de  sa  bUmc /tisseuse,  Avoir  du 
linge  sale,  ii  Avoir  les  ongles  en  deuil.  Avoir  les  ongles  mal- 
propres, noirs  sur  les  bords,  il  Faire  son  deuil  de,  Prendre 
son  parti  de,  se  résigner  à.  il  Faire  le  deuil  sur  la  fosse. 
Acquitter  sur-le-champ  une  dette  pou  hounèto  contractée 
par  lo  défunt. 

—  Entom.  Grand-deuil,  Petit-deuil,  Espèces  de  papillons. 

—  Anton.  Allégresse,  joie,  etc. 

—  Encycl.  L'idée  de  traduire  les  sentiments  qu'inspire 
la  porte  do  ses  proches  par  des  signes  visibles  se  retrouve 
chez  toutes  les  nations  qui  ont  laissé  dos  souvenirs  histo- 
riques. Chez  certains  peuples,  aux  manifestations  de  la 
douleur  so  mêlent  dos  i)ratK|ues  cruoilos  :  mutilations,  fuK- 
tigations,  voire  sacrilîcos  humains.  Les  Hébreux  déchi- 
raient leurs  vêtements  pour  téniuigner  publiijuoment  du 
leur  douleur.  Les  Egyptiens  se  rasaient  les  sourcils,  loru 
de  la  mort  de  leurs  ascundants.  Les  Grecs  avaient  la  mèinu 
coutume  ut  s'habillaient  du  noir,  au  moins  pour  les  funé- 
railles. Chuis  les  Koiiiains,  lu  deuil  n'était  qu'uiiu  obligation 
morale  pour  les  hominus;  les  femmes  suulus  y  ùtaïunt 
rigoureusuinunt  astreintes;  elles  tlovuiunt  quitter  leurs 
bijoux  pendant  une  année.  11  y  eut  dos  deuils  publics,  soit 
à  cause  d'événements  malheureux,  soit  par  suite  de  lu 
perte  d'un  chef.  Lo  premier  deuil  public  par  ordre  fut  cului 
qui  suivit  la  mort  d  Auguste.  A  Homo,  les  mères  portaient 
lo  deuil  do  leurs  enfants  avec  des  vêlements  bleu  azuré. 

En  Franco,  jusqu'au  xiv»  siècle,  lo  deuil  no  paraît  pas 
avoir  été  observé.  Dans  l'ancienne  société  monarchique, 
lo  roi  no  portait  pas  lo  deuil;  il  so  vêtait  de  pourpre, aus- 
sitôt quo  lo»  funérailles  de  son  prédécesseur  étaient  ter- 
minéoB.  Lo  grand  chancelior  no  portait  le  deuil  de  per- 
sonne, pas  mémo  de  ses  père  et  mère.  En  rrvanchu,  lu 
reiuo  vouvo  devait  ruster  pendant  un  an  dant>  t>a  ehaïuijre 


DETURBATEUH   —   DEUTÉROSAURE 


tapissée  do  noir.  Les  dames  de  moindre  condition  no  gar- 
daient la  ohambro  quo  pendant  quarante  jours.  A  partir  du 
wi"  siècle,  les  hommes  se  vêtirent  do  noir.  Au  xvii',  lo 
roi  et  lus  cardinaux  portaient  lo  deuil  violet.  Do  nos  jours, 
lo  deuil  se  porto  en  noir,  dans  tout  lo  monde  chrétien  ;  en 
bleu  ou  on  violet,  chez  los  musulmans  ;  on  cris,  en  Abyssi- 
nio  ;  en  bleu,  au  Japon  et  dans  une  partie  do  la  Chine. 
Dans  les  états  monan-hiques  lo  deuil  do  certains  person- 
nages est  considéré  comme  affectant  touto  la  cour  ot  sa 
durée  fait  l'objet  d'ordonnances  royales. 

En  Franco,  lo  deuil  d'une  veuve  est  d'un  an  et  six  se- 
maines ;  le  deuil  pour  un  père  ou  une  mère  est  d'un  an  ; 
pour  un  grand-père,  une  grand'mère,  un  frère  ou  une 
sœur,  de  six  mois  ;  pour  un  oncle,  une  tante,  uu  cousin 
ou  cousine  germaine,  de  trois  mois.  Bien  entendu,  la  sé- 
vérité du  deuil  peut  être  modifiée  par  l'adoption  du  demi- 
deuil  qui,  pour  les  femmes  veuves,  n'est  aumis  quo  dans 
les  six  dernières  semaines.  Autrefois,  les  parents  ne  por- 
taient jamais  lo  deuil  de  leurs  enfants.  De  nos  jours,  cette 
abstention  n'ost  plus  admise  que  pour  les  enfants  au- 
dessous  de  trois  mois. 

Dans  l'armée  française,  les  officiers  portent  le  crêpe  a^i 
bras  gauche,  ainsi  qu'un  nœud  d'épée.  Les  hommes  de 
troupes  peuvent  porter  le  deuil  de  famille,  en  mettant 
un  crêpe  au  bras  gauche.  Le  décret  du  24  messidor  an  IV 
ordonna  que  le  deuil  des  colonels  serait  porté  pendant  un 
mois  par  les  ofriciers,  à  la  poignée  de  Vépée.  En  cas  de 
décès  du  Président  de  la  République,  le  deuil  du  drapeau 
est  porté  par  toute  l'armée  jusqu'à  l'élection  de  son  suc- 
cesseur; le  deuilàl'épée  l'est  pendant  un  mois  pour  tous 
les  officiers. 

Dans  la  marine,  en  signe  de  deuil,  sur  les  rades,  les 
vergues  de  l'avant  et  celles  de  l'arrière  sont  apiquées  à 
contre-bord,  tandis  que  le  pavillon  national  est  alors  en 
berne  et  seulement  bissé  à  mi-màt. 

Deuil,  comm.  de  Seine-et-Oise,  arr.  et  à  22  kilom. 
de  Pontûise,  dans  la  vallée  de  Montmorency,  non  loin  do 
la  Seine  ;  3.040  hab.  Ch.  de  f.  Nord.  Eglise  romane  des 
XI*  et  XII"  siècles.  Aux  environs,  le  cliâteau  de  la  Che- 
vrette, ancienne  habitation  de  M""  d'Epinay,  et  l'Ermi- 
tage, habité  par  J.-J.  Rousseau  en  1756  et  1757. 

DeÛLE,  rivière  du  nord  de  la  France,  affluent  de  la 
Lys,  dans  laquelle  elle  se  jette  à  Deulémont.  Elle  nait 
dans  le  département  du  Pas-de-Calais,  en  amont  de  Fiers. 
Elle  est  canalisée  à  partir  d'Eleu,  passe  à  Lens  et  va  se 
joindre,  à  Courrières,  au  canal  de  la  Deùle.  Vallée  basse, 
marécageuse,  nombreux  bras.  Cours,  85  kilomètres. 

DeÛLE  (canal  DE  la),  commence  à  Fort-de-Scarpe, 

Eres  Douai,  emprunte  le  lit  de  la  Deùle,  relie  la  Scarpe  à 
1  Lys  ;  à  Courrières,  fait  sa  jonction  avec  la  Deùle  cana- 
liste,  à  Bauvin  avec  le  canal  d'Aire,  à  Marquette  avec 
celui  de  Roubaix. 

Deulémont,  comm.  du  dép.  du  Nord,  arrond.  et  à 
13  kilom.  de  Lille,  au  confluent  de  la  Deùle  et  de  la  Lys, 
qui  y  sert  de  frontière  à  la  Belgique  ;  1.958  hab.  Brique- 
teries, distilleries.  Fabriques  de  pannes  et  de  carreaux. 
Elevage  do  bestiaux.  Eglise  du  xii*  siècle. 

Deulin  (Charles),  écrivain  français,  né  à  Condé-sur- 
l'Escaut  (Nord)  on  1827,  mort  on  1877.  Il  collabora  à  do 
nombreux  journaux  et  publia  en  volumes  des  récits,  no- 
tamment :  les  Contes  d'un  buveur  de  bière  (18i38),  qui  eurent 
un  très  grand  succès;  Contes  du  roi  Gambrimts  (1874); 
Mistoires  de  petite  ville  (1875)  ;  etc.  On  lui  doit  aussi  quel- 
ques livrets  d'opérettes. 

DEUNUM  (nom'  — mot  turc)  n.  m.  Métrol.  Mesure  agraire 
en  Asie  Mineure  et  dans  certaines  parties  do  la  Turquie 
d'Europe.  Elle  équivaut  à  peu  près  à  9  ares  du  système 
métrique. 

DEUNX  (d^'-onlcss  —  mot  lat.,  du  préf.  de,  et  do  unx, 
douzième)  n.  ni.  Onze  douzièmes  d'une  valeur  ou  quantité 
quelconque,  il  Comme  fraction  de  l'as,  Monnaie  do  compte 
chez  les  Humains. 

DeuRHOFF  (Guillaume),  philosophe  et  théologien  hol- 
landais, né  et  mort  à  Amsterdam  (1650-1717).  iT  exerça 
touto  sa  vie  lo  métier  do  fabricant  de  paniers  ;  mais,  tout 
en  se  livrant  à  son  travail  manuel,  il  lut  los  ouvrages  do 
Descartes  et  do  Spinoza,  ainsi  que  dos  traités  do  théolo- 
gie, et  il  so  créa  un  système  théologico-philosophique,  qu'il 
exposa  dans  plusieurs  ouvrages.  Les  idées  de  Deuruoff 
soulevèrent  do  violentes  controverses.  Forcé  de  quitter  sa 
patrie,  il  se  réfugia  dans  le  Brabaut  et  finit  par  revenir  à 
Amsterdam,  où  il  trouva  un  protecteur  dans  lo  baron  do 
Pallandt.  Les  divers  traités  qu'il  a  fait  paraître  ont  été 
puhliés  sous  lo  titre  de  Système  surnaturel  et  scriptural 
de  la  t/uhlogie,  tiré  de  la  connaissance  de  Dieu,  des  aons  de 
la  grâce  et  de  la  Sainte  Ecriture  (1715). 

Deurne,  bourg  dos  Pays-Bas  (prov.  de  Nord-Brabant)  ; 
5.650  hab. 

DeuRNE-LEZ-ANVERS,  comm.  manufacturière  et  in- 
(lustnello  do  BelgiijUiï  (prov.  d'Anvers),  arrond.  admin.  ot 
judic.  d'Anvers  ;  tl.7i)0  hab. 

DeUS  NoguEIRA  RaMOS  (Joâo  de),  poète  lyrique 
portugais,  né  à,  Sao  Bartolomou  de  Mossinos  (prov.  d'Al- 
garvo)  on  1830,  mort  à  Lisbonne  on  1896,  Après  avoir 
dirigé,  à  Béja,  uu  journal  «  O  Bojense  «,  il  revint  dans  sa 
ville  natale  ot  fut  élu  député  en  1868.  C'est  surtout  comme 
poèto  lyrifiuo  qu'il  s'illustra  par  Flores  do  Campo  (1870); 
Jtumo  de  /'tores  (1870);  Folhas  soltas  (1876),  remarquables 
par  lo  stylo  autant  quo  par  lo  senliment  ossentiollemcnt 
populaire  et  naïf. 

Deusdedit,  pape.  V.  Dieudonnk. 

DeUSDEDIT,  cardinal  du  xi"  siècle,  auiour  d'une  cé- 
lèltro  iullocliun  carioiiii|Uu  dcilicc  au  papt>  \'ici(ii'  111, 

DEUS  DEDIT,  DEU3  ABSTUUT,  SIT  NOMEN  DOMINI 
DBNEDICTUM  [Dieu  me  l'a  donné.  Dieu  nie  l'a  ûté,  que  le 
nom  du  Seigneur  soit  béni).  V.  Jeu. 

DCUS  DET  (dé-uss-det'  —  mots  lat.  signif.  que  Dieu  donne) 
n.  ni.  PiiMiiiers  mots  d'une  litanie,  Deus  det  nobis  pacem, 
qui  ho  chante  aux  Rogations  :  Connaître  une  chose  cojnme 
non  l-)i:i:.s  DIT,  c'est  la  bien  connaître. 

DEUS,  ECCE  DEUS  I  {le  dieu,  mici  le  dieu!)  A  poino 
arrive  sur  le  nvago  do  l'Italie,  Enéo  vient  consulter  la 
Hibyllo  du  Cumos.  La  prêtresse  d'Apollon  lutto  d'abord 
coiitro  l'inlluenco  du  diou  qui  va  parler  par  sa  bouche, 
nifliN  elle  se  laisse  ontln  entruiner  par  l'intipiration  pro- 
pUwliqus.  Kll«  »'ii«;he  :  ■  Le  diuu  viunt,  voici  1«  dieu!  » 


{Enéide,  liv.  VI,  v.  46.)  Et.  tandis  qu'elle  parle,  ce  no  sont 
plus,  sur  son  visago,  les  mémos  traits  ;  ses  cheveux  on 
désordre  so  hérissent,  son  soin  haletant  se  soulève,  sa 
taille  somblo  grandir. 

On  rappelle  quelquefois  lo  cri  do  la  sibylle,  à  propos  do 
la  transiorniation  d'un  être  humain  qu'uuo  puissance  sup6- 
riouro  semble  posséder. 

DEUS  EX  MACHINA.  Ces  mots  latins  désignent  pro- 
prement l'intorvoution,  dans  uno  pièce  do  théâtre,  d'un 
dieu,  d'un  étro  surnaturel,  descendu  sur  la  scène  au 
moyen  d'un©  machine,  et,  au  liguré,  le  dénouement,  plus 
heureux  quo  vraisemblable,  d'une  situation  tragique.  Dans 
les  pièces  modernes,  et  quelquefois  dans  la  vie  réelle, 
lo  notaire  qui  apporte  un  héritage  inattendu,  l'oncle 
d'.\mérique  revenant  juste  à  temps  pour  tirer  d'embarras 
son  neveu  ou  sa  nièce,  jouent  le  rôle  do  deus  ex  machina. 

DEUS  NOBIS  H^C  OTIA  FEGIT  (C'est  un  dieu  qui  nous 
a  fait  ces  loisirs),  mots  quo  Virgile  [égl.  I'",  v.  6 1  mot  dans 
la  bouche  du  berger  Tityre,  sous  le  nom  duquel  il  raconta 
à  un  autre  berger  comment  il  a  obtenu  d'Auguste  la  res- 
titution de  son  patrimoine.  (Les  écrivains  ont  fait  de  nom- 
breuses allusions  à  ce  passage.) 

DEUTÉRAGONISTE  {iiisst'  —  du  gr.  deuteragônistês  ;  do 
deutéros,  second,  ot  agônistès,  champion)  n.  m.  Antiq.  gr. 
Artiste  qui  remplissait  les  rôles  de  second  ordre  dans 
les  représentations  scéniques. 

—  Encycl.  Avant  Eschyle,  on  s'était  contenté  d'un  seul 
acteur.  Eschyle  en  ajouta  un  second,  qui  fut  appelé  dcu- 
térngoniste,  tandis  que  l'acteur  principal  portait  le  nom  de 
nroiagoniste.  Il  n'employa  un  troisième  acteur  que  dans 
lAgamemnon,  les  Choéphores  et  les  Euménides,  dans  ses 
dernières  pièces.  Co  troisième  acteur  fut  appelé  tritago- 
niste.  Sophocle  et  Euripide  se  contentèrent  généralement 
de  trois  acteurs. 

Lo  protagoniste  était  chargé  du  personnage  principal. 
Le  deutéragoniste  ne  servait,  le  plus  souvent,  qu'à  provo- 
quer l'expression  des  sentiments  du  protagoniste.  Quelquc- 
tois,  mais  rarement,  il  était  l'autour  des  maux  du  person- 
nage principal. 

DEUTERGIE  {tér'-ji  —  du  gr.  deutéros,  deuxième,  et  er- 
gon,  œuvre)  n.  f.  Méd.  Eff'et  secondaire  d'un  médicament 
se  produisant  consécutivement  à  l'efl'et  principal.  (Vieux.) 

DEUTÉRIE  {ri  ~  du  gr.  deutérion,  arrière-faix;  de  deu- 
téros, second)  n.  f.  Chir.  Rétention  de  l'arrière-faix  dans 
la  matrice. 

Deuterie,  maîtresse  du  roi  des  Francs  de  Metz, 
Théodebert.  Elle  était  dame  de  Cabrières,  en  Auvergne,  et 
issue  d'une  illustre  famille  gallo-romaine.  Le  roi  répudia 
pour  elle,  en  535,  sa  femme  Visigarde,  fille  du  roi  des  Lom- 
bards, \Vacon.  EUo  devint  jalouse  de  sa  fille,  dans  la 
crainte  détre  supplantée  par  elle  dans  le  cœur  de  son 
amaut.  Elle  fut  accusée  de  l'avoir  fait  précipiter  dans  un 
torrent  par  un  attelage  do  bœufs  furieux.  Deuterie  fut 
chassée  de  la  cour  en  542,  pendant  que  Visigarde  rentrait 
en  faveur;  mais  elle  laissa  à  la  cour  son  fils  Théodebald 
qui,  on  548,  succéda  à  son  père. 

DEUTÉROCAMPTE  ou  DEU- 
TEROCAMPTA  ^^^  canp')  n.  m. 
Genre  d'msectes  coléoptères  phy- 
tophages, famille  des  chrysom'é- 
lictés,  tribu  des  chrysomélinés, 
comprenant  des  formes  américai- 
nes voisines  dos  doryphoresetdes 
épigraphis.  (On  connaît  une  cen- 
taine d  espèces  do  deuterocampta  ; 
toutes  habitent  l'Amérique  du 
Sud,  sont  de  taille  moyenne  et 
tachetées.) 

DEUTËROCANONIQUE  {nïlc'  — 
du  gr.  deutéros.  second,  et  de  canoyiigue)  adj.  So  dit  des 
livres  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament  qui  ont  été 
admis  après  les  autres  dans  lo  canon  de  l'Ecriture. 

—  Anton.  Protocanonique. 

—  Encycl.  Livres  deutérocanoniques.  V.  canon. 
DEUTÉROGAME  (du  gr.  deutéros,  second,  ot  gamos, 

mariage)  n.  Personne  mariée  pour  la  seconde  fois. 

DEUTÉROGAMIE  {ml)  n.  f.  Etat  du  doutéroganie  :  La 
DEUTi-aioGAMii-:  csl  un  étal  d'imperfection  aux  yeux  de  l'Eglise, 

DEUTÉROLOGIE  {ji  —  du  gr.  deutéros,  second,  et  logos, 
discours)  n.  f.  Antiq.  Réplique  que  faisait  un  défenseur 
officieux  devant  les  tribunaux  atliénions,  la  partie  étant 
toujours  obligée  de  faire  ollo-mCmo  lo  premier  discours. 

—  Chir.  Traité  sur  la  nature  et  les  connexions  do  l'ar- 
rière-faix (Scyxifiov  en  grec). 

DEUTÉROLOGIQUE(y(A-')  adj.Chîr.  Qui  so  rapporte  à  la 
dcutérologio  ou  ;i  larriôro-faix  :  Etude  UKUTÉROLOGigni:. 

Deuteronome.  C'est  le  cinquième  et  dernier  livre  du 
Pentateugue  :  il  contient  lo  résumé  et  comme  uno  nou- 
velle édition  des  précoptes  donnés  au  peuple  juif  par 
Moïse  de  la  part  do  Dieu.  Do  là  lui  vient  son  nom  i,en 
grec  Atu-:ipov(iiii.tov,  Seconde  loi).  Au  lieu  do  so  rattacher  au 
livre  des  A'om6re«  comme  ce  dornier  se  rattache  au  Lé- 
vitique  ot  à  VExode,  il  est  en  lui-même  uu  tout  complot. 
Sa  forme  aussi  diffère  de  celle  dos  autres  livres  du  Pen- 
tateugue :  il  se  compose  principalement,  non  do  récits,  mais 
do  discours.  La  tradition  juive  a  toujours  profossé  ù  l'égard 
du  Deuteronome  lo  plus  profond  respect  ;  (dlo  est  uuauiino 
pour  en  attribuer  la  rédaction  :ï  Moïse;  les  deruiois  versets, 
relatifs  à  la  mort  du  grand  législateur,  ont  été  probable- 
ment ajoutés  par  Josué.  Les  juifs  voyaieut  dans  le  Deu- 
teronome la  clef  do  leur  histoire,  la  source  do  leur  oulto 
ot  l'explication  do  toutes  leurs  institutions.  L'Eiïliso  ca- 
ilioliuue  a  adopté  et  sanctionné  do  son  autorité  la  tradi- 
tion do  la  syuagoguo.  Los  rationalistes  considèrent  lo 
Deuteronome  comme  d'origino  plus  récente  ;  mais  ils  no 
s'accordent  pas  sur  ta  date  qu'il  conviendrait,  dans  cotto 
hvpotbèse,  do  lui  assigner  ;  los  uns  en  placent  la  rédac- 
tion au  tomns  du  roi  Josias,  los  autres  après  lu  captivité, 
ou  mémo  A  1  époque  des  Macchabées. 

DEUTÉROPATHIE  lli  —  du  gr.  deutéros,  second,  ot  pa- 
thos, douicur)  n.  f.  Méd.  Airoction  socondairo,  état  morbido 
qui  so  développe  sous  l'intluonco  d'une  autre  maladie.  (Vx.) 

DEUTÉROPATHIQUE  (^'A')  adj.  Méd.  Qui  a  los  carac- 
tères de  la  deutéropatliio  .  Accidents  ukuti^kopathuoues. 

DEUTÉROSAURE  OU  DEUTEROSAURUS  {ttf ,  sô-russ) 
n.m.  Paléont.  Genre  do  reptiles  anomoduntiens.  voisins  des 
cijnodraco,  comprenant  do  grandes  formes,  fossiles  dans  lo 
grès  permiea  dOronbourg  i^Russie). 


Deutérocaœptc  (gr.  3  fois). 


DEUTÉROSCOPIE   —   DEUX-QUATRE 


—  Encycl.  Les  deutérosaures  se  caractéi'isent  par  leurs 
grandes  incisives  pointues  et  arquées,  avec  la  convexité 
au  dehors:  il  y  en  a  cinq  sur  chaque  intermaxillaire,  puis 
une  canine  et  de  puissantes  molaires  pointues.  Espèce  type  : 
deuterosaurus  biamiicus. 

DEUTÉROSCOPIE  (sko-pî  —  du  gr.  deutêros,  second,  et 
skopein,  voir)  n.  f.  Méd.  Hallucination  nommée  commu- 
nément SECONDE  VUK. 

DEUTÊROSE  (du  gr.  deutêros,  second  [la  première  loi 
étant  celle  que  contient  la  Bible])  n.  f.  HJst.  Recueil  de 
préceptes  rabbiniques,  chez  les  Juifs  ;  ils  lui  donnent  aussi 
le  nom  de  Mischna.  (Dansi'origine,  les  Juifs  avaient  plus 
d'une  deutérose.  Saint  Epiphane  en  cite  quatre  espèces.) 

—  Sociol.  Hôpétiiion  ou  reproduction  d'une  chose  quel- 
con(|ue  ;  Il  faut  une  deutérose  de  l'idée  révolutionnaire, 
une  nouvelle  manifestation  du  socialis7ne,  (Proudh.) 

DEUTO  (du  gr.  deutêros,  en  composition  deutos,  second). 
Chim.  Préhxe  qui  indique  le  second  rang  en  général,  et 
particulièrement  le  second  degré  parmi  les  composés  d'un 
même  corps,  [On  emploie  plutôt  maintenant  bi  ou  di-  Ainsi, 
on  dit  Bicarboné ,  Bisulfure,  Bichlorure ,  etc.,  au  lieu  de 
DE^TOcarboné,  DEVTosulfure,  DKvrochlorure,  etc.] 

DEUTOVERTÉBRAL,  ALE,  AUX  {vèr)  adj.  Anat.  Qui  a 
rapport  à  la  deutovertèbre. 

DEUTOVERTÉBRE  (l'èr'—  du  préf.  deuto,  et  de  vertèbre) 
n.  f.  Anat.  Vertèbre  secondaire. 

DEUTSCH,  mot  allem.  signifiant  allemand,  et  que  l'on 
trouve  dans  un  certain  nombre  de  noms  géographiques. 

DeuTSCH-BROD,  ville  d'Austro-Hongrie  {Bohême),  sur 
la  Sazawa,  sous-alfluent  de  l'Elbe  par  la  Moldau  ;  5.750  hab. 
En  1422,  défaite  de  l'empereur  Sigismond  par  l'armée  hus- 
site  de  Ziska.   Ch.-l.  d'un  district  peuplé   de   75.500  hab. 

Deutscher  Bund(ou  Ligue  allemande),  fondée  en  ISIO 
par  Stuckradt  et  Luxheim,  dans  lo  but  d'établir  des  con- 
stitutions représentatives  dans  les  différents  pays  d'Alle- 
magne. Quand  le  Tugendbund  fut  dissous,  beaucoup  de 
membres  s'affilièrent  au  Deutscher  Bund;  il  fut  dissous  à 
son  tour  et  remplacé  par  les  Burschenschaften.  Il  comptait 
parmi  ses  membres  l'étudiant  Karl  Sand,  qui  assassina 
l'écrivain  Kotzebue. 

Deutsgh-eylau.  Géogr.  V.  Eylau. 

DeutSGH-FEISTRITZ,  ville  d'Austro-Hongrie  (Sty- 
rie);  2.900  hab-  Mines  et  fonderie  d'argent  et  de  plomb. 

DeuTSCH-KRAWARN,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [Si- 
lét-iej),  sur  l'Oppa,  affluent  de  l'Oder;  3.100  hab. 

Deutsch-KREUTZ.  Géogr.  V.  Nemet-Kekesztur. 

Deutsgh-KRONE,  ville  d'Allemagne  (Prusse,  .prov. 
de  la  Prusse-Occidentale),  entre  les  deux  lacs  Amt  et  Ra- 
dun  ;  7.000  hab.  Forges,  constructions  mécaniques,  scie- 
ries. Ch.-I.  d'un  cercle  peuplé  de  66.000  hab. 

Deutsch-LEUTEN,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Silésie); 
2.700  tiab. 

Deutsch-LIEBAU.  Géogr.  V.  LiEBAU. 

DeutSCHNOFEN,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Tyrol); 
2.420  hab.  Aux  environs,  couvent  et  pèlerinage  de  \Veis- 
senstein. 

Deutsch-PIEKAR,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov. 
de  Silésie]),  à  la  frontière  de  Pologne;  3.070  hab.  Mines 
de  calamine. 

Deutsch-RASSELWITZ,  bourg  d'Allemagne  {Prusse 
[prov.  de  Silésie]);  3.070  hal). 

Deutsch-wagram.  Géogr.  V.  \Vagr.\M. 

DeuTZ,  ville  d'Allemagne  (Prusse-Rhénane),  cercle  de 
Cologne,  vis-à-vis  de  cette  ville  à  laquelle  elle  est  réunie 
depuis  1888,  sur  la  rive  droite  du  Rhin.  Industrie  assez 
active  {soieries,  velours,  rubans,  carrosseries,  fonderies). 
Elle  commença  par  être  une  fortere.'sSe  romaine  [Tuitwn]. 

Deutz  (Simon),  fils  d'Emmanuel  Deutz,  grand  rabbin 
du  Consistoire  central  des  Israélites  français.  On  ignore 
la  daie  de  sa  naissance  et  celle  de  sa  mort.  Il  abjura  sa 
religion  pour  se  faire  catholique,  et 
fut  alors  accueilli  avec  confiance  par 
la  société  catholique  et  aristocratique. 
Le  pape  le  recommauda  à  la  duchesse 
de  Berry,  qui  lui  donna  toute  sa  con- 
fiance. Après sonéquipée eu  Provence 
et  en  Vendée  (1832),  la  duchesse  de 
Berry  se  réfugia  et  se  cacha  à  Nantes. 
Thiers,  alors  ministre,  donna,  dit-on, 
cinq  cent  mille  francs  à  Deutz  pour 
trahir  la  duchesse.  Ce  qu'il  y  a  do 
certain,  c'est  que  Deutz  partit  pour 
Nantes  avec  deux  commissaires  spé- 
ciaux et  fit  arrêter  la  duchesse.  Victor 
Hugo  a  traduit  l'indignation  unanime, 
dans  sa  poésie  :  A  /  homme  qui  a  livré 
une  femme.  Mais  l'or  mémo  que  la  tra- 
hison lui  avait  donné,  Deutz  le  perdit 
dans  des  spéculations  financières. 

DEUTZIE(rï—  do  A>eu(c,n.pr.)  n.  f. 
Bot.  Genre  do  saxifragacécs  philadel- 
pbées- 

—  Enxycl.  Le  genre  deutzie  (deutzia) 
comprend  six  ou  sept  espèces  do 
l'Inde  tempiréo,  do  la  Chine  et  du 
Japon  ,  cultivées  dans  les  jardins 
d'Europe  pour  leurs  fleurs  ordinaire-  Deutzie;  a,  fleur. 
niant  blanches.  Ce  sont  des  arbrisseaux 

puboscoQts,  à  feuilles  opposées  et  simples.  Une  espèce 
((ieuir(acre/ïa/aou»ca/ira),dontles  feuilles  portent  sur  leurs 
bords  do  petits  crochets  très  rudes,  est  employée  par  les 
ébénistes  japonais,  sous  le  nom  do  joso,  pour  polir  le  bois. 

DEUX  ideû  —  du  lat.  duos,  qui  a  donné  d'abord  dous, 
devenu  dcus ,  dkiîx  (adj.  numér.  Un  plus  un  :  Nous 
avont  DKiJX  yeux,  deux  narines,  ii  Deuxième, 
second  :  Page  dkdx,  ArticU  deux.  —  A  la  suite 
dos  noms  propres, (/eux  s'écrit  ordinairement  II  : 
fienri  II,  roi  de  France,  w  Par  cxt.  Petit  nombre 
indéterminé  :  Avoir  dkux  mots  à  dire.  N'avoir 
pas  plus  de  raison  qu'un  enfant  de  deux  jours. 

—  Pop.  Jj;s  deux  cocottes,  Lo  nombre  22.  ii  Les  deux 
scnurs.  Les  fosses. 

—  Fam.  N'en  pas  faire  à  deux  fois,  Se  décider  sur-le- 
champ,  sans  bcsitcr,  ne  pas  balancer.  (On  dit  aussi  n'e.n 


D'arjrent   k  trois 

tourteaux  de  sable; 

deux  et  un. 


FAIRE  NI  u.NE  NI  DEUX  )  11  II  n'y  n  pas  deux  voix  (ou  deux 
avis).  Tout  le  monde  est  d'accord. 

—  pROV.  :  Deux  avis  valent  mieux  qu'un,  On  ne  saurait 
prendre  trop  de  conseils,  ii  Deux  sûretés  valent  mieux 
qu'une,  Ou  ne  saurait  prendre  trop  de  précautions. 

—  Blas.  Deux  et  un.  Se  dit  do  la  disposition  ordinaire 
de  trois  pièces,  dont  deux  sont  vers  le 
chef  et  une  vers  la  pointe,  comme  les 
trois  fleurs  de  lis  de  France.  (Lorsque 
la  disposition  est  inverse,  on  dit  les  piè- 
ces «  mal  ordonnées  w.) 

—  Manèg.  Cheval  à  deux  mains,  Che- 
val qui,  attelé  à  une  voiture  avec  un 
autre,  peut  être  placé  indifféremment  à 
droite  ou  à  gauche,  n  Cheval  à  deux 
^ns.  Cheval  qui  est  également  propre  à 
être  attelé  et  à  être  monté. 

—  Substantiv.  n.  m.  S'emploie  sou- 
vent en  sous-entendant  le  nom  auquel 
il  se  rapporte,  et  prend  alors  le  carac- 
tère d'un  véritable  substantif  :  Quand  on  est  avec  un  ami,  on 
n'est  pas  seul  et  l'on  n'est  pas  DEVX.  {Ba.rthél.)  w  Touslesdeux, 
Toutes  les  deux,  L'un  on  l'une  et  l'autre,  ensemble  ou  sépa- 
rément :  iV""*  de  Afaintenon,  gui  avait  aimé  Fénelon  comme 
elle  aima  Racine,  les  abandonna  tous  Liis  deux.  (Laliarpe.) 
nTous  deux  ou  Toutes deux,h'\in  ou  l'autre, ou  L'un  et  l'autre 
ensemble,  n  A  deux.  Deux  ensemble  :  Travailler,  Jouer  À 
DEUX.  Il  Deux  à  deux.  Deux  par  deux.  Deux  ensemble,  par 
couples  :  Les  alexandrins  vont  deux  à  deux.  —  Marcher 
deux  à  deux  comme  frères  mineurs.  Marcher  deux  à  deux  â  la 
file.  Il  En  deux.  En  deux  parties  :  Partager  un  pain  en  deux. 
Diviser  une  planche  en  deux,  il  De  deux  en  deux,  Par  une 
succession  périodique  de  temps  ou  d'ordre:  De  deux  jours 
EN  DEUX  jours.  Il  De  deux  jours  l'un,  Un  jour  sur  deux,  une 
fois  tous  les  deux  jours,  ii  Donner,  Piquer  des  deux.  Faire 
sentir  à  la  fois  les  deux  éperons  L  son  cheval  pour  accélé- 
rer sa  course.  —  Par  ext.  Aller  très  vite,  faire  diligence  : 
Pour  7'éussir  en  affaires,  il  faut  souvent  piquer  des  deux. 

Il  C'est  deux.  Ça  fait  deux.  Ce  sont  des  cas  bien  différents, 
deux  choses  qui  ne  sont  pas  comparables.  |[  A^e  pas  savoir 
dire  deux.  Etre  d'une  ignorance  complète,  ii  Cela  est  clair 
comme  deux  et  deux  font  quatre.  Cela  est  évident,  incon- 
testable. 

—  Nombre  deux  :  Le  produit  de  deux  multiplié  par  nicux. 
Il  Second  jour  du  mois  ;  Le  deux  du  courant,  il  Chiffre  (2} 

qui  marque  un  nombre  de  deux  unités  :  Deux  cent  vingt- 
àeux  s'écrit  par  tj'ois  deux. 

—  Chass.  Catégorie  de  plomb  plus  petit  que  le  n"  un  et 
plus  gros  que  le  n"  trois.  (Cette  classification  a  lieu  en  ce 
qui  concerne  lo  plomb  de  chasse  dit  o  plomb  do  Paris  >■.) 

—  Jeux. La 
plus  basse 
carte,  mar- 
quée de  deux 
points  :  Le 
deux  de  trè- 
fle, de  cœur, 
de  pique,  de 
carreau,  il 
Face  d'un  dé 
ou  d'un  do- 
mino, mar- 
quée de  deux 

points  :  Ametier  deux  deux,  n  Double  deux,  Domino  sur  lequel 
le  point  de  deux  est  répété  de  chaque  côté,  ti  Ajnener  le 
double  deux.  Amener  le  deux  sur  chacun  des  deux  dés. 

Il  Ba/le  de  deux.  Au  jeu  de  trois  dés.  Coup  dans  lequel 
chacun  des  trois  dés  amène  le  point  de  deux,  ii  Deux  d'a- 
mour. Au  domino,  Nom  que  l'on  donne  familièrement  au 
numéro  «  deux  ".  Il  Deux  mille  deux  cent  vingt-deux.  Deux 
carreaux,  deux  cœurs,  deux  piques,  deux  trèfles,  au  jeu  de 
la  manille,  il  Etj'e  à  deux  de  jeu.  En  être  au  même  point, 
n'avoir  aucun  avantage  l'un  sur  l'autre.  —  Fig.  Avoir  les 
mêmes  prétentions  ;  ne  se  rien  devoir  ;  s'être  rendu  l'un  à 
l'autre  les  mêmes  mauvais  services. 

Deux-ACREN,  comm.  de  Belgique  (Hainaut),  arrond. 
admin.  de  Soignies,  arrond.  judic.  de  Tournai,  au  confluent 
delaMarcq  et  delà  Dendre,  "affluent  de  l'Escaut  ;  3.681  hab. 
Bourg  industriel. 

Deux-amants  (côte  et  prieuré  des),  sur  la  commune 
d'Amfrevillc-sous-Ies-Monts  (Eure).  Le  nom  a  fait  naître 
une  légende  qui  a  pris  une  certaine  importance  dans  la 
poésie  du  moyen  âge  ;  l'un  des  lais  de  Marie  de  Franco 
lui  a  été  consacré.  V.  Amfre ville- sous-les-monts. 

DEUX-CENT-VINGT-ET-UN  (les)  n.  m.  pi.  Nom  histo- 
rique donné  aux  députés  qui  votèrent,  le  15  mars  i830.  la 
tameuse  adresse  contre  le  ministère  Polignac  et  le  gou- 
vernement de  Charles  X,  manifeste  qui  fut  le  prologue  de 
la  révolution  de  Juillet.  —  Un  dedx-cent-vl\gt-et-un. 

Deux-chaises,  comm.  de  l'Allier,  arr.  et  à  30  kiloni. 
de  Moulins,  entre  le  Cher  et  laSioule;  1.233  hab.  Houille. 

Deux-Epêes  (ordre  des),  nom  donné  quelquefois  à 
1  ordre  des  chevaliers  porte-glaive,  qui  fut  créé  en  1204 
par  Albert  do  Brennes,  évoque  de  Riga,  pour  défendre 
les  missionnaires  chrétiens  contre  les  idolâtres. 

DEUX-DENTS  {deù-dan)  n.  m.  Nom  vulgaire  que  les 
pêcheurs  do  la  Méditerranée  donnent  à  une  variété  do 
dauphin,  lo  dauphin  diodon  ou  dauphin  bidenté. 

DEUX-HUIT  {dcû-u-it')  n.  m.  Dénomination  d'une  mesure, 


Les  deux  (cartes). 


iwmtj:i\i^m'\!^^^m 


Mesure  k  deux-huit- 
peu  usitée,  qui  a  la  noire  pour  unité  de  mesure;  elle  se 

marque  à  la  clef  par  la  fraction  -. 

—  Par  ext.  Morceau  dont  la  mesure  est  à  deux-huit. 
DEUXIÈME  {zi-èm'  —  rad.  dcu.T)  adj.  numér.  Qui  occupe 

le  second  raug,  qui  vient  après  le  premier  :  Etre  deuxikme 
sur  une  liste.  Loger  au  deuxii'^.me  étage.  \\  Deuxième  régi- 
ment :  Le  deuxième  hussards.  H  Se  disait  autrefois  pour 
Second  jour  du  mois  :  Le  deuxième  janvier  {610. 

—  n.  m.  Personne  qui  occupe  le  raiigqui  suit  le  premier: 
Flèce  qui  est  le  deuxième  de  sa  classe.  Il  litage  d'une  maison 
situé  au-dessus  du  premier  :  Occuper  tout  le  deuxième. 

DEUXIÈMEMENT  (c/-é,.  adv.  En  second  lieu. 
DEUX-MÂTS  {deû-mû)  n.  m.  Bàtimoat  ù.  dctix-mâts. 


678 

Deux-mers  (canal  des),  canal  projeté  entre  la  Mé- 
diterranée et  l'Océan,  â  travers  le  sud-ouest  de  la  France. 
Cette  réjjion  est  desservie  actuellement  par  le  canal  la- 
téral à  la  Garonne  et  par  le  canal  du  Midi.  Mais  ces 
voies  ne  sont  accessibles  qu'à  la  batellerie  fluviale.  On 
songe  à  les  remplacer  par  un  canal  dit  «  des  Deux-Mers  », 
où  pourraient  s'engager  les  plus  gros  navires. 

Deux -MONTAGNES,  comté  du  Dominion  canadien 
(prov.  de  Québec),  à  10.  et  près  de  Montréal,  sur  le  lac  des 
Deux-Montagnes,  qui  est  une  expansion  de  l'Ottawa  ;  668  kil. 
carr.  ;  15.027  hab.,  presque  tous  Canadiens-Français. 

Deux-NÈTHES  (  département  des  ) ,  compris  dans 
l'eminre  de  Napoléon  l"  et  formé,  en  1801,  après  la  con- 
quête do  la  Belgique.  11  s'appelait  ainsi  du  nom  des  deux 
rivières  qui  traversent  le  territoire  :  la  Grande  et  la 
Petite  Is'cthe.  Il  était  composé  du  Drabant  septentrional, 
du  marquisat  d'Anvers  et  de  la  seigneurie  de  Malines. 
—  Anvej-s  en  était  le  chef-lieu. 

DEUX-'POIHTS  {deu-pou-in)  n.m.  Typogr.  Signe  do  ponc- 
tuation qui  se  ligure  par  deux  points  superposés  (:). 

Deux-ponts  (en  lat.  Biponlum,  en  allem.  Zwei- 
briicken),  ville  d'Allemagne  [Bavière],  cercle  du  Pala- 
tiuat-Rhénan,  sur  la  Schwarzbach,  sous-affluent  de  la 
Sarre  parla  Blies,  prèsduHarz;  12.000  hab.  Industries  di- 
verses, notamment  la  brasserie.  Cette  ville  a  une  écolo 
réale.  Ancien  palais  des  ducs  de  Denx-Ponts,  détruit  par 
les  Français  en  1793  et  restauré  depuis. 

Le  territoire  forma  jadis  un  comté,  qui  revint  au  Pala- 
tinat  en  1394  ;  puis  il  fut  érigé  en  duché.  Un  de  ses  ducs 
devint  roi  de  Suède  en  1654  (Charles  X  de  Deux-Ponts). 
Après  la  mort  de  Charles  XU  de  Suède,  il  passe  à  la 
branche  des  Birkenfeld,  qui  règne  sur  la  Bavière. 

Deux-ponts,  famille  princière  d'Allemagne,  issue  de 
la  maison  palatine  de  Bavière.  Les  comtes  palatins  des- 
cendant de  Henri  I",  hls  cadet  de  Simon  1",  comte  de 
Saarbruck,  ne  formèrent  qu'un  seul  tronc  jusqu'à  la  mort 
de  Robert  IIl,  empereur  palatin  du  Rhin  (1410).  A  ce  mo- 
ment, ils  se  divisèrent  en  deux  branches  :  un  fils  de 
Robert  III,  Louis,  donna  naissance  à  la  vieille  ligne 
électorale  qui  s'éteignit  en  1559  ;  le  fils  cadet,  Etienne,  à  la 
seconde  ligne  encore  vîvace,  la  ligne  palatine  de  Deux- 
Ponts,  do  Simmern,  de  Sponheim  et  de  Veldenz.  La  ligne 
de  Deux-Ponts  se  partagea,  dès  1459,  en  ligne  de  Simmern, 
qui  recueillit,  plus  tard,  l'héritage  de  la  vieille  ligne  électo- 
rale et  s'éteignit  en  1685,  et  en  ligne  de  Deux-Ponts.  La 
branche  de  Deux-Pont-s  jeta,  en  1514,  le  rameau  de  Veldenz  ; 
la  tige  principale  se  subdivisa  de  nouveau,  en  1569,  en  : 
îSenbourg,  Deux-Ponts  et  Birkenfeld.  Le  rameau  de  Deux- 
Ponts-Neubourg,  après  l'extinction  des  diverses  lignes 
ainées,  hérita  à  son  tour  du  chapeau  électoral  (1681)  et 
le  porta  jusqu'en  1799;  celui  de  Deux-Ponts  s'éteignit  en 
1731,  et  le  rameau  de  Birkenfeld  subsista  seul. 

Deux-Ponts-Neubourg.  Les  principaux  membres  de 
cette  branche  sont  :  Wolfgang  (1526-1569),  un  des  jjIus 
déterminés  partisans  de  la  Réforme,  qui  publia,  en  1557, 
une  liturgie  luthérienne  et  favorisa  l'instruction  populaire. 
(Allié  aux  huguenots  de  France,  il  leur  amena,  en  1569, 
une  armée  de  17.000  hommes,  etmouruten  route)  ;  — Wolf- 
gang-Gdh.laume  (1578-1653),  qui  fut  occupé  presque  toute 
sa  vie  de  la  querelle  avec  la  maison  de  Brandebourg  au 
sujet  de  la  succession  de  Clèves  et  de  Juliers;  — Wolf- 
gang-Guillaume  (1615-1690),  qui  eut  la  douleur  de  voir  son 
pays  »  brûler  "  par  Montclar  et  par  ordre  de  Louis  XIV  ;  — 
Charles-Théodore  (1724-1 799),  qui,  après  avoir  commencé 
son  règne  par  d'utiles  réformes,  devint  bientôt  célèbre  en 
Europe  par  sa  vie  scandaleuse  et  la  vénalité  de  ses  fonc- 
tionnaires. 

Deux-Ponts-Deux-Ponts.  Les  principaux  membres 
de  cette  branche  sont  :  Jean-Casimir,  venu  de  bonne  heure 
à  la  cour  de  Suède,  ami  et  compagnon  de  Gustave-Adolphe, 
et  qui  épousa  sa  sœur  Catherine  ;  —  Son  fils  Charles- 
Gustave  (1622-1659),  lequel  devint  roi  de  Suède  (Charles  X) 
le  iGjuin  1654,  après  l'abdication  de  la  reine  Christine.  [Il  eut 
pour  fils  Charles  XI  (1655-1 697),  auquel  succéda  CharlesXII.j 

DEUX-QUATRE  [deà-katr')  n.  m.  Dénomination  d'une 
mesure  à  deux  temps,  qui  a  la  blanche  pour  unité  do  me- 

2 
sure.  On  la  marque  à  la  clef  par  la  fraction   -. 

—  Par  ext.  Morceau  dont  la  mesure  est  à  deux-quatre  : 
Exécuter  un  decx-quatre. 


XjjNjirçjifrifJirir^^ 


Mfûure  â  deux-quatre. 

Deux-Roses  (guerre  des\  guerre  civile  qui  ensan- 
glanta l'Angleterre  au  xV  siècle  et  fut  provoquée  parla 
rivalité  politique  des  deux  maisons  royales  d'York  et  de 
Lancastre,  qui  portaient  dans  leurs  armes  :  la  première, 
une  rose  blanche,  la  seconde  une  rose  rouge.  De  là  sa  déno- 
mination. 

Elle  eut  pour  origine  les  prétentions  de  Richard,  duc 
d'York,  descendant  par  sa  mère  de  Lionel,  second  fils 
d'Edouard  III,  au  trône  d'Angleterre,  occupé  par  Henri  VI 
de  Lancastre,  issu  de  Jean  de  Gand,  troisième  fils  du 
même  Edouard  III.  L'irritation  causée  en  Angleterre  par 
la  fin  désastreuse  de  la  guerre  do  Cent  ans,  l'impopularité 
du  mariage  de  Henri  VI  avec  une  Française,  Alarguerite 
d'Anjou,  la  faiblesse  physique  et  morale  du  roi  parurent  à 
Richard  des  circonstances  favorables  à  la  réalisation  de 
ses  vues  ambitieuses.  Secondé  par  un  parti  puissant  dont 
l'âme  était  Richard,  comte  de  ÂVarwicK,  il  nt,  en  1451  et 
en  1452,  deux  tentatives  sur  Londres);  elles  échouèrent. 
Mais  en  1454.  profitant  d'une  de  ces  périodes  de  troubles 
cérébraux  auxquels  Henri  VI  était  sujet,  le  duc  d'York 
réussit  à  se  faire  décerner  la  régence  par  le  Parlement, 
sous  lo  nom  de  »  Protecteur  du  royaume  ».  Une  fois  réta- 
bli, Henri  VI  lui  ota  ses  pouvoirs  et  donna  ainsi  le  signal 
do  la  guerre  des  Deux-Roses. 

Richard  no  quitta  Londres  que  pour  y  revenir  bientôt 
il  la  tête  d'une  armée.  Battu  et  fait  prisonnier  à  la  journée 
do  Saint-Albans  (mai  1455),  Henri  Vl  est  ramené  à  Lon- 
dres par  son  ennemi,  auquel  il  rend  le  titre  de  Protecteur. 
Aussi  énergique  que  belle,  la  reine  Marguerite  ne  put  so 
résigner  à  cette  tutelle  d'un  candidat  au  trône;  elle  fit 
rendre  contre  les  yorkistesun  iiill  d'attaindcr,  c'cst-à-diro 
uu  édit  do  proscription  (1459).  Non  moins  tenace,  Warwick 


679 

roprond  les  armes,  arrive  à.  Londres  où  il  est  reçu  avec 
oiithousiusnio,  bat  les  lancastriens  à  Northnmpton  (MflO) 
et  lait  uommor  Richard  d'Yurk  ht^ritier  prôsoniptif  do  la 
coiirouno.  Aussitôt,  Mar^nieritc  lùvo  uno  uouvoflo  armée 
et  livre  aux  yorkistes  la  terrible  bataille  de  Waketiold 
(1460).  Kichard  y  périt,  son  lils  fut  égorgé,  ot  ses  princi- 
paux partisans  furent  décapités  après  la  victoire.  Ces  exé- 
cutions, en  provoquant  dos  représailles,  donneront  dés  lors 
un  car:ictéro  d'atrocité  à  la  guerre  des  Doux-Rosos.  Lo 
lils  do  KiclKird,  Kdouard,  accouru  dés  l'annonce  de  la  mort 
dû  son  péro,  battit  les  troupes  royales  à  la  Croix-de-Morii- 
mer  (Util),  mais  sou  lieutenant  Warwick  fut  hu-m^mo 
vaincu  <(uol(iues  jours  après  par  Marguerite  à  Saint-Al- 
bans,  ot  dut  relàcner  Henri  VI  qu'il  traînait  à  sa  suite.  La 
reine  ne  put  toutefois  rentrer  dans  Londres  :  yorkiste  dans 
l'âme,  le  peuple  londonien  u'ouvrit  les  portos  de  la  capi- 
tale qu'à  Edouard  d'York  et  l'acclama  roi  sous  le  nom 
d'Edouard  IV.  Nullement  décourafjée,  Marguerite  appela 
sous  la  bannière  de  Lancastro  la  hdèlo  et  belliqueuse  no- 
blesse des  comtés  du  Nord,  oi\  elle  recruta  une  armée  do 
GO. 000  hommes.  Mais  elle  éprouva  uno  sanglante  défaite 
ù.  Towton  (lUîl).  Plus  tard,  Edouard  IV  s'étant  brouillé 
avec  Warwick,  celui-ci  alla  en  Franco  so  réconcilier  avec 
Marguerite  d'Anjou,  puis  il  repassa  le  Détroit,  marcha 
sur  Londres,  ot,  justiliant  une  fois  de  plus  son  surnom  do 
kingmaker  (faiseur  de  rois),  rétablit  Henri  VI  sur  le  trône 
(U70).  Quelques  mois  plus  tard  (ini),  il  trouvait  la  mort 
sur  le  champ  de  bataille  de  Barnet,  cl  Marguerite,  accou- 
rue à  son  secours,  était  elle-même  faite  prisonnière  à 
Tewkesbury.  Ce  nouveau  revers  eut  pour  conséquence 
l'assassinat  de  Henri  VI.  à  la  Tour  de  Londres.  II  ne  res- 
tait plus  qu'un  rejeton  de  Lancastro,  Henri  ïudor.  Sa  vic- 
toire à  Bosworth  (1485),  sur  Richard  III,  de  la  maison 
d'York,  qui  périt  oans  la  mêlée,  termina  la  guerre  des 
Deux-Roses,  et  son  mariage  avec  Elisabeth  d'York,  tille 
d'Edouard  IV,  en  réunissant  sur  uno  seule  tCte  les  droits 
des  doux  roses,  acheva  d'éteindre  leur  longue  rivalité. 
DEUX-SEIZE  {deû-sèz')  n.  m.  Dénomination  d'une  me- 


^ 


-H^HW'^Jim 


^ 


^m 


Mesure  à  deux-seize, 
sure,  très  peu  usitée,  qui  a  la  croche  pour  unité  do  mesure  ; 
elle  se  marque  à  la  clef  par  la  fraction  -^. 

—  Par  oxt.  Morceau  dont  la  mesure  est  à  deux-seize. 
Deux-Sèvres  (département  des),  départ,  de  la  ré- 
gion occidentale  de  la  France,  qui  tire  son  nom  des  deux 
rivières  qui  le  tra- 
versent :  bèvre  Nio-r- 
taise  et  Sèvre  Nan- 
taise. Formé,  en  1790, 
de  trois  pays  de  l'an- 
cienne province  du 
Poitou  (Niortais, 
Thouarsais,  Gâtine), 
il  est  compris  entre 
les  départements  do 
la  Vienne,  de  la 
Charente,  de  la  Cha- 
rente-Inférieure, de 
la  Vendée,  de  Maine- 
et-Loire.  Superf.  : 
6.055  kil.  carr. 

Le  dé  parlement 
comprend  4  arrondis- 
sements [M^iort,  pré- 
fecture ;  Bressuire, 
Melle,  Parthenay), 
31  cantons,  354  com- 
munes et  uno  popula- 
tion de  346.694  hab. 
Diocèse  de  Poitiers; 
université  de  Poi- 
tiers ;  cour  d'appel 
de  Poitiers;  assises 
à  Niort;  tribunaux 
civils  à  Niort,  Bres- 
suire, Melle  et  Par- 
thenay ;  3'  subdivi- 
sion (Parthenay)  du 
9«  corps  d'armée 
(Tours);  T  région 
agricole;  il' inspec- 
tion dos  ponts  et 
chaussées;  Ecolo 
militairo  de  Saint- 
Mai  xonl. 

C'est  un  pays  do 
coteaux,  de  plateaux 
et  do  i)laines,  sans 
grandes  montagnes. 
Lo  point  culminant 
est  au  N.-N.-E.  do 
Niort,  à  272  mètres 
d'altitude  (Le  Terrier 
de  Saint-Martin-du- 
Fouilloux).  On  y  dis- 
tingue trois  régions 
d'après  lo  terrain  : 
la  Gàtine.  au  sol  de 
roches  anciennes,  do 
granit,  terre  pauvre, 
couverte  do  dois  ot 
d'étangs;  la  Plaine, 
liaî/iquo  et  oolithi- 
qne,  calcaire,  plus 
découverie,  plus  ri- 
che, mais  plus  mo- 
notone, vaste  '-li.iTnp 
do  céréales;  le  Ma- 
rais, région  aulr-'lois 
noyée,  malsaine, 
qui  a  été  asséchée, 

canalisée  ot  mise  en  cultures  (chanvre  ot  fourrages). 
Les  eaux  du  département  vont  à  la  Loire  par  la  sevro 
Nantaise  et  le  Thouot,  par  ([uolquos  aflluents  du  Clain  ; 
ollos  vont  à  la  Charente  par  la  Boulonne,  ot  directement 
&  l'Océan  par  la  Sôvro  Niortaiso. 

in. 


Lo  climat  est  doux,  un  pou  humide.  La  Gàtine  est  plus 
froide  que  la  Plaine;  le  Marais  est  humid*».  A  Niort,  la 
•ntnpérature  moyenne  est  do  12";  la  liauteur  des  pluies, 
660  millimètres. 

Ce  départomont  est  surtout  agricole;  les  terres  arables 
occupent  plus  des  doux  tiers  du  territoire  ;  de  même,  la 
population  agricole  dépasse  la  populatiun  iniiustriello  et 
commerciale.  On  cultive  surtout  l'avoine  et  le  froment, 
l'orge  ot  le  maïs  en  moins  grande  quantité;  on  récolte  du 
fourrage,  des  betteraves  et  des  pommes  do  terre.  On  élève 
aussi  beaucoup  do  bétail;  cette  industrie  a  fait  la  renom- 
mée de  Saint-Maixent.  Quelques  vignobles  couvrent  les 
pentes  du  Nord  et  du  Nord-Ouest.  Le  pays  n'est  guère 
riche  en  forêts.  On  extrait  en  petite  quantité  de  la  tourbe, 
du  plomb  argentifère,  du  marbre,  des  pierres  dures  ou 
tendres. 

La  principale  industrie  est  celle  des  étoffes  ot  des  lai- 
nages (manufactures  de  draps  communs  à  Parthenay  ;  tri- 
cots do  Parthenay,  de  Bressuire  et  de  Saint-Maixent; 
gants  de  laine  do  Niort).  On  fabrique  des  huiles  et  des 
alcools.  Ou  fait  de  la  chapellerie  et  de  la  poterie. 

Lo  département  exporto  surtout  des  produits  agricole^ 
et  importe  des  denrées  coloniales  et  des  machines. 

Le  pays  n'a  pas  d'histoire  marquante.  La  plupart  des 
villes  sont  d'origine  monastique.  En  1569,  le  parti  catho- 
lique triompha  du  parti  huguenot,  à  Moncontour.  Les 
personnages  célèbres  nés  dans  les  Deux-Sèvres  sont  : 
M""  de  Maintenon  ;  les  chefs  vendéens  Lescure  et  La 
Rochejacquelein  ;  l'explorateur  René  Caillé;  Fontanes  ; 
le  défenseur  de  Belfort,  Deufert-Rochoreau. 

—  BiBLioGR.  :  Ricliard,  Histoire  du  département  des 
DeiiT-Sévres  (1863):  Beauchet  ot  Ravan,  Dictionnaire  <jéo- 
(/raphique  du  département  des  Deux-Sèvres  (1874)  ;  Lévrier. 
Histoire  des  Deux-Sèvres  (i885);  Adolphe  et  Paul  Joanne, 
Géographie  des  Deux-Sèvres. 

DeuX-SICILES  (royaume  des),  Etat  de  l'Italie  méri- 
dionale, formé  en  1 130  de  la  réunion  do  la  Sicile  et  du 
duclié  de  Pouille,  et  annexé,  en  1860,  au  royaume  d'Italie. 
Dans  la  querelle  des  investitures,  Robert  Guiscard  s'étant 
déclaré  pour  le  pape  Grégoire  VII,  celui-ci,  en  reconnais- 
sance, conféra  le  titre  de  roi  au  prince  normand  Roger  II, 
déjà  seigneur  de  Sicile,  duc  de  Pouille,  et  héritier  des  prin- 
cipautés de  Bari,  Salerne,  Amalli,  Sorrente,  qu'avaient 
conquises  ses  ancêtres.  Le  mariage  de  la  fille  de  Roger  II 
avec  Henri  VI,  fils  do  Frédéric  Barberousse,  plaça  le 
royaume  des  Deux-Siciles  sous  lo  pouvoir  des  empereurs 
d'Allemagne.  Après  la  mort  de  l'empereur  Frédéric,  succes- 
seur de  tfenri  VI,  le  pape  donna  l'mvestiture  du  royaume 
à  Charles  d'Anjou,  qui  en  devint  le  paisible  possesseur 
(1266);  mais  le  gouvernement  do  ce  prince  amena  le  mas- 


Armoiries  des  Deux-Sicilcs. 


DEUX-SEIZE   —   DÉVA 

1414),  Jeanne  II  (1414-1435).  La  Sicile  so  donna  à  la  mai- 
son d'Aragon,  dont  un  prince,  Alphonse -V,  reconstitua,  en 
1435,  le  royaume  des  Deux-Siciles.  Une  nouvelle  sépara- 
tion eut  lieu  à  sa  mort  (1458);  ello  dura  jusqu'en  1501, 
époque  à  laquelle  Ferdinand  le  Catholique  lit  do  ces  doux 
provinces  une  pos- 
session espagnole. 
Cette  domination 
se  prolongea  jus- 
qu'en 1713,  sans 
autre  incident  que 
la  révolte  de  Masa- 
niollo  à  Naplcs  en 
1647.  Le  traité 
d'Utrecht  donna 
Naples  à  la  mai- 
son d'Autriche  et 
la  Sicile  à  la  mai- 
son de  Savoie. 
Mais,  en  1780, 
Victor  Amédée 
échangeait  cette 
île  contre  la  Sar- 
daigne,  et  le 
royaume  des  Deux-Siciles  était  reconstitué;  en  1735,  il 
passait  à  la  branche  cadette  de  la  maison  de  Bourbon, 
qui  le  conserva  jusqu'en  1806.  laquelle  fut  chassée  de 
Naples  par  Napoléon,  réussit  à  so  maintenir  en  Sicile  et 
reprit  possession  de  tous  ses  Etats  en  1815.  Les  derniers 
souverains  de  cette  maison  furent  :  François  I"  (1825- 
1830),  Ferdinand  II  (1830-1859),  François  II  (1859-1860).  En 
1860,  Garibaldi  débarqua  en  Sicile  et  conquit  le  royaume, 
qui  vota,  dans  un  plébiscite  solennel,  son  annexion  au 
royaume  d'Italie.  Au  moment  de  sa  disparition,  cet  Etat 
s'étendait  sur  une  superficie  de  111.776  kilomètres  carrés 
et  comptait  9.283.000  habitants. 

Deux-Siciles  (ordre  des),  ordre  institué  à  Naples  par 
le  roi  Joseph-Napoléon,  en  1808.  L'ordre  l'ut  divisé  en  trois 
classes  :  dignitaires,  au  nombre  de  cinquante;  comman- 
deurs, au  nombre  de  cent,  et  chevaliers,  au  nombre  de 
six  cents.  Cet  ordre  disparut  en  1819.  La  décoration  con- 
sistait en  une  étoile  à  cinq  rayons  pommetés  d'or.  L'étoile 
elle-même  était  émaillée  de  rouge  et  bordée  d'or;  le  mé- 
daillon du  centre,  en  or,  était  entouré  d'un  cercle  d'émail 
bleu  portant  sur  la  face  l'inscription  :  Felicitate  restituta, 
et  sur  le  revers:'  /ïi  sanguine  fœdus.  Lo  ruban,  partagé 
en  trois  raies,  était  bleu  aux  deux  bords  et  rouge  au  mi- 
lieu. 

DEUX-TEMPS  {deù-tan)B.Tn.  Dénomination  d'une  mesure 
qui,  quoique  ayant  pour  unité  la  ronde,  comme  la  mesure 
à  quatre  temps,  so  bat  à  deux  temps,  par  conséquent  avec 
plus  de  rapidité,  la  valeur  de  chaque  temps  étant  réduite 


É 


,\  i' fj\  ji  jmuf^^ 


sacre  dos  Vêpres  siciliennes  (1282),  qui  fut  suivi  do  la  sépa- 
ration do  la  Sicile  et  do  Naples.  La  maison  d'Anjou  se 
maintint  à  Naides,  oi\  régnèrent  successiveinont  Charles  1" 
(1260-1285),    Charles    II    (1285-1309),     Robert    (1309-1343), 

Jeanne  (1343-1382),  Charles  III  (1382-1380),  Ladislas  (1380- 


Mesure  à  deux-temps. 

de  moitié.  Elle  se  marque  généralement  à  la  clef  par  un 
C  barré  transversalement.  On  la  marque  aussi  parfois 

2 

par  la  fraction  -  ou  simplement  par  le  chiffre  2. 

—  Par  ext.  Morceau  dont  la  mesure  est  à  deux-temps. 

DEUX-TÊTES  [deu-tet')  n.  f.  Variété  de  poire  do  qualité 
médiocre. 

Dev,  nom  donné,  dans  le  mazdéisme,  ou  religion  do 
l'ancien  Iran,  aux  génies  du  mal.  Ils  sont  en  nombre  infini  : 
leur  chef  suprême  est  Zanak-Minoi,  l'esprit  de  mort,  au- 
trement appelé  Ahriman.en  zend  AngraMainyu;  immédia- 
tement au-dessous  de  l'arcbidémon  so  trouvent  six  génies 
malfaisants,  dont  le  rôle  est  do  lutter  contre  les  six  Am- 
schaspands,  de  même  que  Ahriman  lutte  continuellement 
contre  Ormazd.  Ensuite  viennent  les  drujs,  dont  chacune  a 

fiour  mission  de  contrarier  et  d'annihiler,  s'il  est  possible, 
0  bien  fait  par  un  esprit  créé  par  Ormazd.  Ce  mot  dérive 
du  zend  daèva,  démon,  qui  correspond  au  sanscrit  deva, 
divinité  (de  la  racine  div,  briller,  qui  se  trouve  dans  Zeus, 
Deus,  dies)^  etc.  V.  Ahriman. 

DÉVA  (mot  sanscrit,  dont  la  racine  div,  briller,  se  re- 
trouve dans  les  termes  similaires  :  Wtii?,  divns,  Deus,  Dieu, 
divin)  n.  m.  Désigne,  dans  l'Indo,  tous  les  êtres  divins  en 
général. 

—  Enctcl.  Il  est  très  rare  que  ce  mot  accompagne  les 
noms  dos  grands  dieux,  mais  il  se  montre  fréquemment 
accolé  au  nom  dos  divinités  inférieures.  Lo  sons  do  sa 
racine  indique  que,  dans  lo  principe,  les  dieux  do  l'Inde 
ont  été  des  personnifications  des  phénomènes  lumineux  ot 
caloriques  de  la  nature  :  le  jour,  l  aurore,  le  soleil,  la  lune, 
l'éclair,  les  astres,  etc.,  ot  aussi  des  éléments  ignés  du 
sacrifice  :  le  feu,  les  flammes  du  foyer  sacré,  les  libations 
alcooliques  et  grasses  servant  à  activer  et  ù  entretenir  co 
feu.  De  môme  que  ceux  de  la  Grèce,  les  dieux  du  brahma- 
nisme no  sont  pas  éternels,  mais  simplement  immortels, 
et  encore  n'ont-ils  pas  toujours  possédé  cette  immorta- 
lité ;  ils  l'ont  acquise  en  pratiquant  le  sacrifice  (on  no  sait 
à  qui  s'adressaient  alors  les  sacrifices)  et  ù.  force  d'austé- 
rités religieuses.  Ils  ne  sont  ni  tout-puissants,  ni  omni- 
scients, ot  peuvent  être  détrônés  i>ar  la  ferveur  supérieure 
des  ascètes;  êtres  plutôt  subtils  que  spirituels,  ils  possè- 
dent un  corps  do  matière  éthérée,  mais  pourtant  de  ma- 
tière, qui  les  fait  passibles  d'une  partie  des  besoins,  des 
douleurs  et  des  passions  de  la  nature  humaine.  Dans  lo 
bouddhisme,  les  dévas  perdent  l'immortalité  et  la  plus 
grande  partie  do  leur  puissanoo;  serviteurs  dos  Boud- 
dhas, co  no  sont  plus  que  des  saints  de  second  rang  éle- 
vés pour  quelques  milliers  d'années  aux  fonctions  do  ré- 
gents des  diverses  régions  de  l'univers,  soumis  à  la  loi 
du  Karma,  fatalement  obligés  do  mourir  et  do  rouaUro  sur 
la  terre  tant  qu'ils  n'ont  pu  atteindre  lo  NirvAna. 

Deva,  ville  d'Espagne  (prov.  do  Guipuzcoa  [partido 
de  Vergara]),  sur  le  golfe  do  Gascogne,  près  l'ombouchuro 
du  petit  lîeuvo  côtior  Deva,  qui  naît  dans  les  Pyrénées. 
Environ  40  kil.  do  cours. 

DÉVA ,  ville  d'Anstro  -  Hongrie  (  Hongrie  [  comitat 
d'Ilunyad)),  sur  le  Maros;  4.700  hab..  Magyars  et  Rou- 
mains! C'est  uno  dos  clefs  de  la  vallée  de  cotio  rivière. 
Uello  église  gotUiquo  du  xv  siècle.  Cette  villo  fut  pendant 

85 


DEVA   CASTRA   —   DEVELLE 

longtemps  résidence  des  princes  de  Transylvanie,  dont  on 
voit  encore  le  cliàteau,  la  Magna  Curia.  Mines  do  cuivre 
aux  environs. 

DevA  Castra,  ville  de  l'ancienne  Bretagne  [Flavia 
Caesai-iensis),  chez  les  Cornaviens;  auj.  Chester. 

DEVADE  n.  f-  Zool.  Genre  d'arachnides  aranéides  di- 
pueumones  lubitélaires,  famille  des  dictynidés,  compre- 
nant des  araignées  de  petite  taille,  à  yeux  mégaux,  à  pieds 
postérieurs  eftilés.  (La  seule  espèce  du  genre  vît  dans  les 
terrains  salés  de  la  région  circaméditerranéenne  et  s'étend 
jusqu'au  sud  de  l'Aranie.) 

DÉVAI  ou  DévAY  (Mathias  Biro),  surnommé  le 
Luther  hongrois,  né  à  Déva  (Transylvanie)  vers  1500, 
mort  à  Debreczin  en  1547.  Il  lit  ses  études  à  Cracovie,  et 
fut  d'abord  prêtre  catholique.  Cependant,  étant  allé  à  W'it- 
temberg,  où  Luther  et  Mélanchthon  le  prirent  en  affection, 
il  embrassa  la  confession  d'Augsbourg,  qu'il  se  consacra 
désormais  à  propager.  Mais,  plus  tard,  il  se  donna  aux 
doctrines  calvinistes,  qu'il  réussit  à  implanter  chez  les 
Magyars,  au  détriment  de  celles  de  Luther.  11  a  publié  un 
livre  contre  l'adoration  des  saints,  puis  son  ouvrage  ca- 
pital :  Commentaire  succinct  des  dix  commandements  (1538), 
où  il  applique  les  doctrines  de  Calvin. 

DÉVALEMENT  {man)  n.  m.  Action  de  dévaler  ;  état  de 
ce  qui  est  dévalé  :  Le  dévaxemknt  des  toiineaiix  à  la  cave. 
(Vieux.) 

DÉVALER  (du  préf.  dé,  et  de  val.  —  Quelques-uns  écri- 
vent dévaller)  V.  a.  Descendre,  porter  eu  bas  :  Dévaler 
du  vin  à  la  cave.  (Vieux.)  ii  Parcourir  en  descendant  :  On  a 
souvent  représenté  la  vie  comme  une  montagne  que  l'on  gra- 
vit d'un  côté  et  que  l'on  dévale  de  l'autre.  (Chateaubr.) 

—  V.  n.  Descendre  :  Dévaler  rie  la  montagne,  il  S'abaisser, 
aller  en  pente  :  Ten'ain  qui  dévale  tout  à  coup. 

Se  dévaler,  v.  pr.  Etre  dévalé,  se  porter  en  bas. 

DeVALGAÔN-RADJA  ou  DeOLGAÔN.  ville  de  l'Inde 
anglaise  (Bérar),  sur  l'Amnî,  sous-affluent  de  la  Godavéri 
par  la  Pourna  ;  7.025  hab.  Tissage  de  coton  et  de  soie. 

DÉVALI5EMCNT  (man)  n.  m.  Action  de  dévaliser  ;  état 
de  celui  qui  est  dévalisé.  (Peu  usité.) 

DÉVALISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  valise)  v.  a.  Voler, 
dépouiller  de  son  argent  de  poche,  de  ses  bardes,  de  ses 
effets  :  Voleurs  qui  dévalisent  un  voyageur,  il  Piller, 
dépouiller  de  ses  meubles  :  Dévaliser  une  7naison,  une 
chambre,  il  Voler,  filouter  d'une  manière  quelconque  :  Les 
affaires  f  c'est  l'art  de  dévaliser  son  prochain. 

—  Fig.  Faire  des  emprunts  à  :  Molière  dévalise  perpé- 
tuellement Piaule  et  Scaramouche.  (Th.  Gaut.) 

Se  dévaliser,  v.  pr.  Etre  dévalise  :  //se  dévalise c/mçue 
jour  quelque  maison  de  campagne  aux  envii'ons  de  Paris. 

—  Syn.  Dévaliser,  attraper,  dérober,  etc.  V.  attraper. 

DÉVALISEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dévalise. 

DÈVA-LOKA  (du  sanscr.  déva,  dieu,  et  loka,  monde) 
n.  m.  Dans  la  mythologie  et  la  cosmogonie  primitive  de 
l'Inde,  ce  mot  désigne  le  Svarga  ou  paradis  d'Indra,  la 
plus  élevée  des  trois  régions  qui  constituaient  l'univers  : 
our-loka  (la  terre),  bhuvar-loka  (l'espace  entre  la  terre  et  le 
soleil),  svarloka  ou  svarga  (espace  situé  au  delà  du  soleil). 
Le  brahmanisme  ajouta  d'autres  cieux.  Les  déva-lokas 
des  bouddhistes,  quoique  désignés  comme  des  mondes 
réels,  étaient  en  réalité  purement  métaphysiques  et  cor- 
respondaient aux  divers  degrés  de  perfection  établis  par 
leur  religion.  En  général,  ces  paradis  sont  donnés  comme 
situés  au  sommet  ou  sur  les  flancs  du  mont  Mérou,  la 
montagne  sacrée. 

Devals  (Jean-Ursule),  archéologue  français,  né  et 
mort  à  Montauban  (1814-1874),  archiviste  de  sa  ville  na- 
tale. Outre  des  mémoires  et  des  articles  dans  des  jour- 
naux et  des  recueils,  on  lui  doit  des  ouvrages  sur  Mon- 
tauban et  la  région  montalbanaise. 

DEVANÂGARÎ  n.  m.  Ecriture  moderne  du  sanscrit  clas- 
sique :  Le  DEVANÂGARÎ  est  une  modification  de  l'écriture 
bràhml. 

—  Adjectiv.  :  Les  ouvrages  sanscrits  sont  imprimés  avec 
l'alphabet  devanâgarî. 

DEVANCEMENT  {se-man)  n.  m.  Action  do  devancer,  de 
faire  un  certain  acte  avant  l'époque  fixée. 

DEVANCER  {se  —  rad.  devant.  Prend  une  cédille  sous  le  c 
devant  les  voyelles  a  et  o  :  Nous  devançons.  Il  devança) 
V.  a.  Précéder  dans  la  marche  ou  à  l'arrivée  :  Les  éclai- 
reurs  devancent  l'armée.  Les  hommes  qui  sont  exercés  à  la 
course  devancent  les  chevaux.  (Buir.  )  n  Précéder  dans 
l'ordre  du  temps;  prévenir;  venir  avant,  paraître  avant  : 
Les  générations  (fui  nous  ont  devancés.  Un  esprit  réfléchi 
devance  l'expérience.  (La  Rocbef.-Doud.) 

—  Avoir  le  pas  sur  ;  prendre  rang  avant  :  Dans  les  cé- 
rémonies publiques,  la  Cour  de  cassation  devance  toutes  les 
autres,  il  Surpasser,  avoir  l'avantage,  la  suprématie  sur  ; 
Ecolier  qui  devance  tous  ses  rivaux. 

—  Milit.  Devancer  l'appel.  S'engager  avant  d'être  ap- 
pelé, ne  pas  attendre  l'appel  de  sa  classe. 

Se  devancer,  v.  pr.  Se  dépasser  l'un  l'autre. 

—  Syn.  Devancer,  précéder.  Le  premier  marque  un 
avantage  obtenu,  et  il  suppose  uno  certaine  distance  des 
objets  qui  restent  en  arriére.  Le  second  marque  un  avan- 
tage de  rang  ou  de  place.  On  devance  les  autres  quand  on 
passe  avant  eux  et  qu'on  les  laisse  derrière  ;  on  les  pi'é- 
cède  quand  on  marciie  devant  eux  pour  les  conduire. 

—  Anton.  Suivre,  Buccéder.  —  Attendre. 

DEVANCIER  (si-é),  ÈRE  n.  Celui,  celle  qui  a  précédé 
quelqu'un  dans  ce  que  fait  ou  a  fait  celui-ci  :  Peintre  gui 
n'imite  point  ses  devanciers.  Nous  dédaignons  trop  nos 
nEVANCiRRS.  (Chateaubr.)  Il  Celui  quia  devancé,  précédé 
dans  la  vie  ;  ancêtre  :  Nul  castor,  nulle  hirondelle,  nulle 
abeille  n'en  veulent  plus  savoir  que  leurs  devanciers.  (J.  do 
Maistre.)  n  Adjoctiv.  :  Les  siècles  devanciers. 

—  SvN.  Devancier,  ancfitre,  prédécesseur.  V.  ancêtre. 

—  Anton.  Successeur. 

Devanhalli,  ville  do  l'Inde  anglaise  (Mysore  [distr. 
do  Bangalorej,  sur  l'Arkavatî,  affluent  de  la  Cavérî  ; 
5.775  hal).  Patrie  do  Tipou-Sahib. 

DEVANT  {van;  mais  devant  une  voyelle,  le  t  se  lie  [du 
préf.  de,  et  de  avant])  prép.  Kn  face,  le  long  do,  à  l'oppo- 
«ito,  vJs-â-vis  ;  du  côté  antérieur  do  :  en  avant  do  :  .S'as- 
seoir DEVANT  le  feu.  Passer  dbvant  la  maison.  Regarder 
DEVANT  «01.  Mettre  le  siège  dbvant  une  ville.  Courir  dkvant 


la  voiture.  Il  En  présence  de  :  Il  7ie  faut  rien  dire  devant 
les  indiscrets.  Porter  uJie  affaire  devant  le  tribunal.  \\  A  la 
vue,  â  la  pensée,  sous  l'influence  de  :  Dayis  ce  siècle,  on 
ne  tient  point  devant  l'opinion.  (Chateaubr.)  Les  femmes 
n'ont  plus  de  colère  devant  le  malheur.  (Ancelot.)ii  Au 
jugement  de,  aux  yeux  de  :  Tous  les  Français  devraient 
être  égaux  devant  la  loi.  il  En  comparaison  de  :  Qu'est-ce 
qu'un  conquérant  devant  un  inventeur  bienfaisant?  w  Dans 
le  temps  qui  doit  suivre  :  Nos  aïeux  ont  traversé  l'âge  de 
fer.  l'âge  d'or  est  devant  nous.  (B.  de  St-P.J 

—  S'est  dit  comme  Avant,  pour  marquer  l'antériorité  ou 
la  prééminence  :  Les  Egyptiens  rt'ont  pas  inventé  l'agricul- 
ture, que  nous  voyons  devant  le  déluge.  (Bossuet.) 

—  Loc.  div.  ;  Devant  quelqu'un.  Devant  les  yeux  de  quel- 
qu'un, Présent  à  sa  pensée,  ii  Avoir  de  l'argent  devant  soi. 
Avoir  des  économies,  pouvoir  disposer  de.  Il  Avoir  du  temps 
devant  soi,  Avoir  plus  de  temps  qu'il  n'en  faut  pour  faire 
une  chose,  il  Aller  devant  soi  :  1"  marcher  sans  s'écarter 
de  sa  roule  ;  2"  aller  bonnement,  ne  s'inquiéter,  ne  se 
préoccuper  de  rien  :  Allez  devant  vous,  Dieu  ne  vous  man- 
quera  pas.  (Boss.)  Il  Paraître  devant  Dieu,  Mourir,  il  Fam. 
Passer  devant  la  glace.  Passer  à  la  caisse  (derrière  la- 
quelle il  y  a  souvent  une  glace)  pour  payer  les  consom- 
mations. 

—  adv.  A  signifié  Auparavant  :  Etre  Gros-Jean  comme 
devant.  Il  Vers  la  partie  antérieure  ou  qui  précède  ;  dans 
le  lieu  vers  lequel  on  va  :  La  paresse  va  devant,  la  misère 
la  suit.  ;iFam.  Partir,  Soi'tir  les  pieds  devant  (pour  en  avant). 
Etre  emporté  dans  son  cercueil,  l'usage  étant  de  porter 
les  morts  les  pieds  en  avant. 

—  Prov.  :  Les  premiers  vont  devant,  Les  plus  diligents 
ont  ordinairement  l'avantage. 

—  Mar.  Etre  vent  devant.  Avoir  le  venfe- debout,  le  rece- 
voir par  l'avant  du  navire,  n  Donner  vent  devant.  Se  dit 
d'un  navire  qui,  par  suite  d'un  accident,  présente  sa  proue 
au  vent,  n  Syn.  de  avant;  A^/er  devant,  h  Un  navire  devant. 
Droit  vers  l'avant.  |i  Virer  de  bord  vent  devant,  En  prenant 
le  vent  par  l'avant. 

—  Véner.  Mettre  devant.  Se  dit  d'un  valet  de  limier, 
quand  il  déploie  le  trait  et  qu'il  commence  sa  quête. 

—  Loc.  prép.  :  Au-devant  de,  A  la  rencontre  de  :  Aller 
ad-di:vant  de  quelqu'un,  il  Fiç.  Prévenir,  devancer:  Aller 
au-devant  des  désirs  de  quelqu'un,  au-devant  D'une  objec- 
tion. Il  Par-devant,  En  présence  de.  (Se  dit  surtout  en  terme 
de  pratique)  :  Par-devant  notaire.   Par-devant  témoins. 

—  Loc.  conj.  Devant  que.  Se  disait  autrefois  pour  Avant 
que  :  Devant  qv'H  soit  deux  joui^s. 

—  Loc.  adv.  Au-devant  de,  A  la  rencontre  de  quelqu'un  : 

11  se  porte  au-devant,  lui  parle,  le  cajole. 

BCONIER. 

—  Aller  au  devant.  Faire  les  avances,  les  premiers  pas. 

—  I*ar  devant.  Par  la  partie  ou  dans  la  partie  antérieure  : 
Saisir  quelqu'un  par  devant.  Décevoir  une  blessure  par 
devant.  Il  Devant,  en  présence  de  :  Par  devant  notaire. 

—  Devant  derrière,  Sens  devant  derrièi'e,  D'une  manière 
retournée,  en  mettant  devant  ce  qui  devrait  être  ou  ce 
qui  est  ordinairement  derrière  :  Mettre  son  chapeau  devant 
derrière.  Il  Pop.  Sens  devant  dimanche.  Se  dit  pour  Sens 
dessus  dessous. 

—  Ci-devant.  V.  ci. 

—  Syn.  Devant  de  (aller  au-),  rencontre  (aller  à  la).  Aller 
au  devant  convient  mieux  pour  exprimer  uno  démarche  de 
bienveillance,  de  politesse  ;  aller  à  la  rencontre  s'emploie 
surtout  pour  marquer  l'opposition,  la  lutte.  On  Ma.au-devant 
d'un  ami,  on  marche  à  la  rencontre  des  ennemis.  Cependant, 
on  n'observe  pas  toujours  cette  distinction. 

—  n.  m.  Partie  antérieure  :  Les  pieds  de  devant.  Le  de- 
vant d'un  ca}'rosse,  d'une  jupe,  il  Pop.  Devant  de  gilet,  Poi- 
trine ;  Partie  d'une  maison  qui  donne  sur  la  voie  publique  : 
Loger  sur  le  DEVANT,  il  Devaîit  de  la  maison.  Partie  de  \a.\o\e 
publique  située  devant  la  porte  d'une  maison  :  Balayer  le 
DEVANT  DE  LA  MAISON.  —  Fam.  Bâtir  sur  le  devant,  En- 
graisser, prendre  du  ventre.  (Se  dit  aussi  d'une  femme 
enceinte.)  il  Objet  destiné  à  être  placé  devant  un  autre  ou 
dans  la  partie  antérieure  d'un  autre,  pour  le  cacher,  le 
^3.Ter  ouïe  garantir  :  Devant  de  chefninée.VEVA^Tde  chemise. 

—  Peint.  Parties  antérieures,  premier  plan  d'un  tableau. 

—  Art  vétér.  Partie  antérieure  d'un  cneval  vu  de  face. 
Il  Cheval  serré,  large  du  devant,  Cheval  dont  les  membres 

antérieurs  sont  trop  rapprochés,  trop  écartés. 

—  Véner.  Prendre  les  devants,  les  grands  devants.  Se  dit 
quand  on  a  perdu  la  voie  d'une  bête,  et  que  l'on  fait  un 
grand  détour  pour  la  rencontrer  de  nouveau. 

—  Prendre,  Gagner  le  devant,  les  déliants.  Partir  avant 
quelqu'un  ,  le  devancer,  il  Fig.  Prévenir  quelqu'un ,  en 
taisant  pUs  de  diligence  que  lui  :  Si  l'on  ne  prend  les 
DEVANTS  en  affaires,  on  est  perdu. 

—  Anton.  Arrière,  derrière. 

—  Encycl.  Véner.  Devants  et  ai'rières.  Quand  on  a  perdu 
la  voie  d'une  bête,  on  fait  décrire  par  les  chiens  des  por- 
tions de  cercle  en  avant  et  on  arrière. 
Cela  se  fait  d'abord  assez  près  de  l'en- 
droit où  le  défaut  a  eu  lieu,  et  c'est 
ce  qu'on  appelle  prendre  les  petits  de- 
vants et  les  petits  arrières  ;  puis,  si 
l'on  ne  parvient  pas  à  retrouver  la 
piste,  on  recommence  l'opération  en 
s'éloignant  davantage,  et  les  nou- 
velles portions  de  cercle  qu'on  fait  dé- 
crire aux  chiens  forment  les  grands 
devants  et  les  grands  arrières. 

DEVANTEAU  (to)  n.  m.  Econ.  dom. 
Syn.  de  devantier. 

—  Mar.  Tablier  d'une  voile.  (Peu 
us.)  Il  On  écrit  quelquefois  devantot. 

DEVANTIER  (ti-é)  n.  m.  Mot  ancien 
qui  s'employait  pour  désigner  un  ta- 
blier et  aussi  toute  pièce  daj  usteraent 
garnissant  le  devant  d'une  robe,  etc. 
(Se  dit  encore  dans  quelques  départe- 
ments.) 11  Au  XVII'  siècle,  Devantier  signifiait  Devant  d'au- 
tel. (On  disait,  dans  ce  sens,  aussi  frontier.)  Syn.  dk- 

VANTIÉRK. 

DEVANTIÈRE  n.  f.  Syn.  do  devantier.  11  Anciennem. 
■lupo  s'ouvrant  par  devant  et  par  derrière  pour  permettre 
aux  femmes  do  monter  à  cheval  à  califourchon. 

DEVANTURE  (rad.  devant)  n.  f.  Façade  d'un  édifice. 
Il  Revêtement  do  boiserie,  qui  garnit  le  devant  d'une  bou- 
tique ;  étalage  ;  S'arrêter  devant  des  devanturks  savam- 
ment combinées,  il  Plâtre  que  les  couvreurs  mettent  au  de- 


Devantier  (xvi»  s.}. 


680 

vaut  des  souches  de  cheminées,  pour  raccorder  les  tuiles 
ou  les  ardoises. 

Devapragaya,  Diprag,  Deoprag  ou  mieux  Deo- 

PRAYAG,  ville  de  l'Inde  anglaise  (princip.  de  Gharvâl), 
au  confluent  des  deux  rivières  Bagliiratî  et  Alakananda, 
dont  les  eaux  forment  le  Gange  ;  2.000  hab.  Lieu  de  pèle- 
rinage très  important. 

BeVARIS  ou  DeVARUS  ^Matthieu),  savant  grec,  né  à 
Corfou,  mort  vers  1570,  à  l'âge  d'environ  soixante-dix  ans. 
Il  avait  huit  ans  lorsqu'il  fut  envoyé  à  Home,  où  il  entra 
au  collège  grec,  dirigé  par  Jean  Cascaris.  De  là,  il  passa 
dans  la  maison  du  cardinal  Ridolfo,  qui  en  fit  son  secré- 
taire, puis  son  bibliothécaire.  Pie  IV  le  nomma  correcteur 
des  manuscrits  grecs  de  la  Vaticane.  Son  principal  ou- 
vrage est  intitulé  De  paj'ticulis  grœcse  linguse  (,1588). 

DÉVAS  ou  DÉWAS,  ville  et  principauté  de  l'Hindou- 
stan  central,  dans  le  Malva,  tributaire  de  l'empire  anglais 
des  Indes.  La  principauté,  divisée  entre  deux  rajahs  de 
même  famille,  a  une  superficie  totale  de  748  kil.  carrés; 
elle  est  peuplée  de  152.000  hab.  La  ville,  située  à  34  kil. 
d'Oudjeïn,  dans  la  vallée  du  Sipra  (aftluent  du  Tcham- 
bal),  station  du  chemin  de  fer  Ratlam-Bhopal,  compte 
11.900  hab.;  son  temple  de  la  déesse  Tchamounda,  taillé 
dans  le  roc,  est  un  lieu  de  pèlerinage. 

DÉVASEMENT  {man)  n.  m.  Action  ou  manière  de  dévaser 
au  moyen  d'un  dragage  le  goulet  d'un  port,  le  lit  d'un  canal 
ou  d'un  cours  d'eau.  V.  dragage. 

DÉVASER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  vase)  v.  a.  Retirer  les 
vases,  les  limons  qui  obstruent  l'entrée  d'un  port  ou  le  lit 
d'un  cours  d'eau  quelconque. 

DÉVASTATEUR,  TRICE  {sta;  lat.  devastator,  trix,  même 
sens)  adj.  Qui  dévaste,  qui  cause  la  dévastation  :  Torrent 
DEVASTATEUR.  Armée  DEVASTATRICE.  Il  Fig.  Ruinoux ,  qui 
porte  au  loin  ses  ravages. 

—  Substantiv.  Personne  qui  dévaste,  qui  produit  la  dé- 
vastation :  Les  conquérants  sont  rfes  dévastateurs  bien  plus 
redoutables  que  les  plus  redoutables  fléaux. 

DÉVASTATION  {sta-si)  n.  f.  Action  de  dévaster;  résul- 
tat, eifet  de  cette  action  :  La  dévastation  de  l'Occident 
par  les  barbares.  Dévastations  cajtsêes  par  l'inondation. 

—  Par  ext.  Action  de  dépouiller,  do  laisser  vide. 

DÉVASTER  i  sté  —  lat.  devastare  ;  du  préf.  dé,  et  de 
vastarc)  v.  a.  Désoler,  ravager,  ruiner,  rendre  désert  : 
Après  AVOIR  DÉVASTÉ  l'Attique  en  tous  sens,  Xerxès  entra 
dans  Athènes,  il  Fig.  Abattre,  décourager,  priver  de  son 
énergie,  de  son  activité  :  La  passion  de  Vamour  peut  dé- 
vaster à  jamais  l'esprit  comme  le  cœur.  (M""  de  Staël.) 

Dévasté,  ée  part.  pass.  du  v.  Dévaster. 

—  Par  ext.  Dépouillé,  dénudé  :  Logement  dévasté  par 
les  huissii^s.  Il  Dépouillé  de  ses  cheveux  :  Front  dévaste. 

—  Poétiq.  Pâle,  défait,  amaigri  par  l'âge,  la  maladie  ou 
le  chagrin  :  Visage  dévasté.  Charmes  dévastés. 

—  Fi^.  Abattu,  aifaibli,  découragé  :  Ame  dévastée. 
Se  dévaster,  v.  pr.  Etre  dévasté. 

—  Syn.  Dévaster,  désoler,  infester,  etc.  V.  désoler. 

DÊVATA  n.  m.  Mot  sanscrit,  synonyme  de  dêva,  un 
dieu  on  général.  Dans  les  livres  bouddhiques,  il  désigne 
les  dieux  inférieurs. 

DeVAUCHELLE  Apic.  V.  RUCHE. 

Devault  ou  DE  Vault  (François-Eugène),  général 
français,  né  à  Lure  (Haute-Saône)  en  1717,  mort  à  Paris 
en  1790.  Il  fit  successivement  la  campagne  do  1733  sur  le 
Rhin,  de  1743  dans  les  Flandres,  de  1747-1748  à  l'armée 
du  Bas-Rhin,  devint  brigadier  en  1759,  maréchal  de  camp 
en  1762.  Plus  tard,  Devault  enseigna  la  tactique  à 
Louis  XVI  et  à  ses  frères,  et  reçut  le  grade  de  lieutenant 
général  en  1780.  On  lui  doit  :  Extrait  de  la  corres/'ondance 
de  la  cour  et  des  généraux  (117  vol.),  ouvrage  comprenant 
l'histoire  do  toutes  les  guerres  de  la  France  depuis  1672. 

DeVAUX  (Jean),  chirurgien  français,  né  à  Paris  en  1649, 
mort  en  1729.  11  aimait  peu  la  chirurgie  pratique  et  se  con- 
sacra surtout  aux  recherches  biographiques.  11  fut  deux 
fois  prévôt  de  la  corporation  des  chirurgiens.  On  connaît 
do  lui  :  le  Médecin  de  soi-même  (1682);  l'Art  de  faire  des 
rapports  en  chirurgie  (1703);  Index  funereus  chirurgo7nim 
Parisiensium  ab  anno  1315  ad  annum  /7/4  (Trévoux,  1714). 

Devaux  (François-Antoine),  littérateur  français,  né  à 
Lunéville  en  1712,  mort  en  1796.  M""*  de  Graftigny,  son 
amie  d'enfance,  le  mit  en  relation  avec  Voltaire,  qui  no 
cessa  jamais  de  lui  témoigner  l'alïection  la  plus  tendre. 
C'est  à  lui,  sous  le  pseudonyme  familier  de  Pnnpan  ou  do 
Panpichon,  que  sont  adressées  ces  lettres  do  M™'  de  Graf- 
figny,  écrites  de  Cirey,  et  qui  montrent  Voltaire  chez  lui, 
en  déshabillé.  Il  devint  ensuite  lecteur  du  roi  Stanislas,  et 
fit  jouer  au  Théâtre-Français  une  comédie:  les  Engagements 
indiscrets.  On  lui  doit  des  poésies,  des  discours  académiques. 

DevAUX  (Paul-Louis-Isidore),  homme  politique  belge, 
né  à  Bruges  en  1801,  mort  en  1880.  Avocat  à  Liège,  il  com- 
battit, dans  la  presse,  le  gouvernement  du  roi  Guillaume. 
Après  la  révolution  de  1S30,  Devaux  fut  élu  au  Congrès 
national.  Ministre  d'Etat,  il  proposa  la  candidature  du 
prince  Léopold  do  Saxe-Cobourg.  et  fut  un  des  négocia- 
teurs du  traité  de  Londres.  Il  siégea  à  la  Chambre  jus- 
qu'en lî>f>3.  Il  était  chef  du  parti  libéral  modéré.  On  lui 
doit  un  certain  nombre  d'ouvrages  :  Mémoires  sur  les  guen'es 
médiques{ïSlA);  Etudes  politiques  sur  l'histoire  ancienne  et 
moderne  et  sur  l'influence  de  l'état  de  guerre  et  de  l'état  de 
paix  (1875)  ;  Etudes  politiques  sur  les  principaux  Événements 
de  l'histoire  romaine  (1880). 

DeVAVANYA,  ville  d'Austro-HoDgrîe  (Hongrie),  comi- 
tat  de  Heves,  dans  la  steppe;  12.150  hab. 

DeveCSER,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Hongrie),  comitat 
do  Veszpnm,  au  pied  du  mont  Somlo,  sur  la  Torna;  4.350  h. 
Récolte  de  vins  estimés  de  Somlo;  commerce  de  chevaux 
et  do  bestiaux.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  40.000  hab. 

DÉVEINARD  {vé-i\ar')  n.  m.  et  adj.  Se  dit  do  celui  qui  a 
do  la  déveine. 

DÉVEINE  ivèn'  —  du  priv.  dé,  et  do  veine)  n.  f.  Succession 
lii'  chances  défavorables,  mauvaise  chance  persévérante  : 
Le  joueur  avisé  se  retire  au  premier  signe  de  déveine. 

Develle  (Jules-Paul),  avocat  et  homme  politique 
français,  né  à  Bar-le-Duc  en  1845.  En  1872,  il  entra  dans 
les   fonctions   publiques.    Député   de    Louviers    en    1877, 


681 

Dévoile  fut,  en  1879,  sous-secrétaire  d'Etat  dans  le  cabinet 
do  Marcôro.  Kôélu  on  18HI,  il  fut  appoM  au  m^me  posio 
dans  lo  cal)inot  Froycinot.  11  fut  élu  ou  18S5  dans  laMouso, 
prit  lo  portefouillo  do  l'agriculturo  dans  lo  niinist^ro 
Froycinot,  et  lo  conserva  dans  lo  cabinet  (îohlot  (1886). 
Eu  188y,  Dovello  fut  réélu  dans  la  Mouso  ot  prit,  en  18i>o, 
lo  ministère  do  l'agriculture  dans  lo  nouveau  niinistôro 
Kreycinet  ;  c'est  dans  cette  derniôro  période  (ju'il  fit  adop- 
ter la  législation  sur  les  courses.  Depuis,  il  fut  ministre 
de  l'agriculture  dans  lo  cabinet  Loubot  {I8y3},  ot  ministre 
dos  atî'aires  étrangères  dans  lo  oabiuol  Uujiuy.  En  18'JS, 
Dévoile  n'a  pas  oté  réélu  député. 

DeVELLE  (liOuis-Cliarlos-Edmond),  homme  politique 
français,  frévo  du  précédent,  né  à  Bar-le-Duc  en  1831.  Elu 
député  en  1879,  réélu  en  1885.  Nommé  sénateur  en  1885, 
réélu  en  1888. 

DÉVELOPPABLE  {lo-pahl')  a.d}.  Qui  peut  ôtro  développé. 

—  Géom.  .Surface  dt-vcloppable,  Surface  que  l'on  peut 
développer  sur  un  plan  sans  décliiruro  ni  duplicature  : 
Les  SURFACES  coniques  et  cylindriques  sont  developpables. 

V.   DEVELOPPEMENT. 

—  n.  f.  Syn.  do  subkace  développable. 

—  Encycl.  Géom.  On  démontre  aisément  que  les  sur- 
faces developpables,  ou  simplement  les  developpables ,  sont 
des  enveloppes  d'un  plau  variable,  ne  dépendant  que  d'un 
soûl  paramètre.  Ce  sont  donc  dos  surfaces  réglées,  dont 
le  plan  tangent  en  un  point  d'une  génératrice  est  le  mémo 
pour  tous  les  points  de  cette  génératrico.  Chaslos  a  mon- 
tré qu'une  surface  est  développable  :  1°  lorsque  l'anglo  de 
doux  génératrices  est  inliniment  petit  par  rapport  à  leur 
plus  courte  distante;  2"  lorsque  la  plus  courte  distance 
de  deux  génératrices  inliniment  voisines  est  infiniment 
petite  par  rapport  à  leur  angle.  Les  surfaces  cylindriques 
répondont  au  premier  cas;  les  surfaces  coniques  et  celles 
qui  sont  engendrées  par  le  mouvement  d'une  droite  assu- 
jettie à  rester  tangente  à  une  ligne  à  double  courbure 
répondent  au  second.  Cette  ligne  est  la  ligne  de  striction 
de  la  surface;  on  l'appelle  aussi  Varête  de  rebrousseinent, 
parce  que  la  section  d'une  développable  par  un  plan  quel- 
conque présente  en  général  un  point  de  rebroussement 
sur  la  ligne  de  striction. 

Une  développable  peut  être  définie  au  moyen  de  deux 
directrices,  de  deux  noyaux,  d'une  directrice  et  d'un 
noyau  :  c'est,  dans  tous  les  cas,  l'enveloppe  des  plans  tan- 
gents communs  aux  courbes  directrices  et  aux  surfaces 
noyaux;  c'est  encore  l'enveloppe  des  cônes  ayant  leurs 
sommets  sur  une  directrice  et  passant  par  une  autre 
directrice  ou  circonscrits  à  un  noyau. 

Certaines  developpables  se  rencontrent  dans  l'art  de 
l'ingénieur  :  ce  sont  celles  dont  le  cône  directeur  est  de 
révolution  ;  on  les  appelle  surfaces  d'égale  pente.  V.  pente, 

HÉLlCOiDIi. 

DÉVELOPPANTE  [lo-panV)  n.  f.  et  adj.  Géom.  On  dit 

qn'uiM-  ri. 11:1)0  est  une  développante  lorsqu'elle  peut  être 
coiisulcrci»  comme  décrite  par  lune  de  ses  extrémités  d'un 
fil  d'abord  enroulé  sur  une  courbe  à  laquelle  il  est  fixé  par 
son  autre  extrémité  et  que  l'on  déroule  de  manière  qu'il 
soit  toujours  tendu.  (Il  est  évident  que  tous  les  points  du 
fil  tendu  décrivent  des  courbes  qui,  d'après  la  définition 
précédente,  sont  dos  développantes  de  la  courbe  sur  la- 
quelle il  est  enroulé.) 

—  Encycl.  Les  développantes  d'une  circonférence  sont 
des  courbes  transcendantes  toutes  égales;  elles  sont  uti- 
lisées dans  la  détermination  des  profils  de  dents  d'un  en- 
grenage cylindrique.  Les  développantes  de  l'hélice  sont 
des  développantes  de  cercle. 

DÉVELOPPATEUR  (lo-pa)  n.  m.  Photogr.  Corps  suscep- 
tible de  développer  l'image  latente.  (V.  développement.) 
[Un  grand  nombre  de  corps  réducteurs  peuvent  être  uti- 
lisés. Un  très  petit  nombre  appartiennent  à  la  chimie  mi- 
nérale ;  la  plupart,  sont  des  composés  organiques  appar- 
tenant à  la  série  aromatique.] 

DÉVELOPPÉE  {lo-pé)  n.  f.  Géom.  On  appelle  développée 
d'une  courbe  plane  l  enveloppe  de  ses  normales,  ou  encore 
le  lieu  do  ses  contres  de  courbure. 

—  Encycl.  Un  arc  quelconque  de  la  développée  d'une 
courbe  plane  est  égal  à  la  différence  dos  rayons  do  cour- 
bure qui  aboutissent  aux  extrémités  de  l'arc  considéré.  Il 
résulte  de  cotte  propriété  fondamentale  que  la  développée 
d'une  courbe  algébrique  plane  est  une  courbe  algébrique 
roctifiable. 

La  développée  d'une  circonférence  est  son  centre;  colle 
d'une  cycloido  est  une  cycloïde  égale;  colle  d'une  épicy- 
clo'ido  est  une  épicycloide  semblable. 

On  ne  peut  pas  étendre  directement  la  définition  précé- 
dente aux  lignes  à  double  courbure;  on  démontre,  en 
elfot,  qu'il  n'y  a  pas  do  courbe  qui  soit  tangente  aux  nor- 
mal(;s  principales  d'une  ligne  à  double  courbure.  Par  ex- 
tension, on  appelle  développée  d'une  courbe  tjnuche  une  autre 
courbe  dont  les  tangentes  sont  toutes  normales  à  la  pre- 
mière. Il  résulte  de  cette  définition  qu'une  courbe  gauche 
a  une  infinité  do  développées  dont  lo  Hou  géométrique  est 
la  surface  polaire  (v.  polaire)  do  la  courbe.  Los  déve- 
loppées d'une  courbe  gauche  sont  toutes  dos  courbes  gau- 
chos. Si  l'on  applique  aux  courbes  planes  cotte  nouvelle 
définition,  on  trouve  qu'elles  ont  aussi  une  infinité  de 
développées,  parmi  lesquelles  une  soulo  est  piano  :  c'est 
celle  qui  est  fournie  par  la  première  définition.  Los  autres 
sont  dos  hélices. 

DÉVELOPPEMENT  ilo-pe-man)  n.  m.  Action  do  déve- 
lopper, do  déployer,  de  dérouler;  son  résultat  :  Z,e  dévelop- 
pement d'une  pièce  d'étoffe,  d'une  tapisserie  roulée. 

—  Croissance  dos  corps  organisés  :  Le  développkmknt 
d'un  bourgeon,  d'un  germe,  il  Action  d'étendre  ;  étendue, 
ampleur  :  A«  développement  de  l'avant-bras  est  dû  à  l'action 
d'un  muscle. 

~  Kig.  Extension  progressive  :  Le  développkmknt(/'i»i(' 
maladie,  d'une  passion,  d'une  industrie,  n  Exposition  dé- 
taillée :  Le  DEVELOPPEMENT  d'uu  système,  d'une  doctrine. 
L'ntrcr  dans  des  développements. 

—  Algôbr.  /férvlt)pi>v7ncnt  du  hindmr.  V.  niNÔME  (do 
Newton),  il  Jh'rr/opfiruirnt  de  Taylor.  V.  Taylor.  h  Déve- 
loppement de  Mac-Lnurin.  V.  Mac-Lahuin. 

—  Archit.  Extension,  sur  une  surfacn  plane,  des  sur- 
faces qui  enveloppent  un  voussoir  un  touln  jiiiire  pièce  do 
trait.  Il  Dessin  des  plans,  des  coupes  et  dos  élévations  sur 
toutes  lo8  surfaces  d'un  édifice. 

—  B.-arts.  Ligne  largement  dévoloppéo  : /'){;»r0  fui  pr^- 
acnte  de  beaux  développements. 


—  Photogr.  Opération  qui  a  pour  but  do  faire  apparaître 
l'image  latente  produite  lors  de  l'exposition  de  la  plaque 
sonsiTilo  dans  la  chambre  noire. 

—  Véloc.  Trajet,  distance  que  parcourt  un  vélocipède 
pondant  un  tour  complet  du  jiédalior. 

—  Encycl.  Géom.  I)éveloppeinent  du  cglindrc  droit.  La 
section  droite  se  transforme  en  une  droite  de  mémo  lon- 
gueur ;  les  génératrices  deviennent  des  porpondiculaircs 
sur  cette  droite  ;  elles  conservent  leur  longueur.  On  obtient 
lo  diveloppemrnl  d'une  courbe  quelconque  à  la  surface  du 
cylindre  eu  déterminant  le  développenu?nt  do  ses  dirt'érents 
points  d'intersection  avec  les  génératrices.  (Lo  dévolop- 
pcmont  do  la  section  piano  d  un  cylindre  do  révolution 
trouve  son  application  dans  la  confection,  par  les  poôliors, 
des  patrons  do  leurs  tuyaux  coudés.) 

Développement  du  cône.  On  le  coupe  par  une  sphère 
ayant  son  centre  au  sommet.  Cette  section  se  développe 
suivant  un  arc  de  cercle  d'égale  longueur  et  d'un  rayon 
égal  au  rayon  de  la  sphère  ;  les  génératrices  so  dévelop- 
pent suivant  des  rayons  do  cet  arc  de  cercle.  On  obtient  le 
développement  d'une  courbe  située  à  la  surface  en  déve- 
loppant les  points  d'intersection  avec  les  génératrices.     . 

D'une  façon  générale,  étant  donnée  une  courbe  sur  uno 
développable  quelconque,  on  en  obtieut  le  développement 
au  moyen  des  développements  de  ses  intersections  avec 
les  génératrices.  Il  suffit  de  remarquer  que  ces  généra- 
trices se  développent  suivant  des  tangentes  à  la  trans- 
formée do  l'arèto  de  rebroussement  et  que  leur  longueur, 
depuis  le  point  do  contact  jusqu'à  l'intersection  avec  la 
courbe,  se  conserve.  D'autre  part,  les  angles  formés  par 
les  tangentes  à  la  courbe  et  les  génératrices  aboutissant 
au  point  de  contact  se  conservent  aussi  dans  le  dévelop- 
pement. Cette  propriété  permet  d'obtenir,  en  môme  temps 
que  la  transformée  d'un  point  de  la  courbe,  la  tangente  en 
ce  point  à  la  courbe  développée.  Enfin,  les  points  d'in- 
flexion de  la  courbe  développée  proviennent  do  ceux  de  la 
courbe  dans  l'espace  pour  lesquels  le  plan  osculateur  est 
perpendiculaire  au  plan  tangent  à  la  développable.  V.  vis 
d'Archimède. 

—  Biol.  Le  développement  est  l'ensemble  des  phénomènes 
par  lesquels  l'élément  reproducteur  devient  l'être  adulte 
animal  ou  végétal.  On  emploie  couramment  le  mot  déve- 
loppement, non  seulement  pour  la  désignation  des  phéno- 
mènes généraux  qui  conduisent  du  germe  à.  l'adulte,  mais 
même  pour  celle  de  phénomènes  partiels  ;  on  dit  :  le  dé- 
veloppement du  foie,  le  développement  du  roin, etc.  V.  em- 
bryogénie, évolution  individuelle,  germination,  etc. 

Le  mot  u  développement  »  a  encore  une  autre  signification 
en  biologie;  il  sert  à  exprimer  l'accroissement  d'une  par- 
tie du  corps  par  rapportaux  autres  ;  le  principe  de  Lamarck 
s'exprime  en  disant  que  l'usage  répété  d'un  organe  déter- 
mine le  développement  de  cet  organe.  V.  hypkrtrophie. 

Soit  dans  des  cas  normaux,  quand  un  organe  employé 
par  la  larve  devient  inutile  chez  l'adulto,  soit  dans  des  cas 
pathologiques  ou  tératologiquos,  quand  les  conditions  de 
nutrition  d'une  partie  du  corps  deviennent  défavorables, 
on  dit  qu'il  y  a  arrêt  de  développement.  V.  atrophie. 

—  Photogr.  Quand  on  se  sert  du  collodion  humide  et  de 
ses  succédanés,  l'image  latente  est  développée  en  plon- 
geant la  plaque  sensible  insoléo  dans  une  solution  acide 
d'azotate  d'argent,  additionnée  d'un  corps  réducteur,  d'un 
sel  ferreux  le  plus  souvent.  Ce  dernier  réduit  l'azotate 
d'argent  et  l'argent,  mis  en  liberté,  se  précipite  sur  les 
régions  impressionnées  de  la  plaque.  C'est  là  le  dévelop- 
pement physique.  Lorsque  la  plaque  sensible  renferme 
assez  d'argent  pour  constituer  l'image,  il  est  inutile  d'addi- 
tionner le  bain  développateur  d'azotate  d'argent  ;  ce  bain 
no  fait  que  décomposer  le  sel  d'argent  (bromure,  iodure 
ou  chlorure)  insolé  que  renferme  la  couche  sensible  ;  c'est 
le  cas  du  collodion  sec  et  du  gélatino-bromure.  Ce  modo 
de  développement  constitue  lo  développement  chimique. 

En  présencn  du  sel  d'argent  impressionné  ot  d'un  corps 
réducteur  approprié  f  pyrogallol,  nydroquinone,  pyrocaté- 
chine,  etc.),  l'eau  du  bain  est  décomposée  :  l'oxygène 
oxyde  le  corps  réducteur,  l'hydrogène  décompose  lo  sel 
d'argent,  mettant  en  liberté  lo  métal  qui  constitue  les 
noirs  do  l'image  et  formant  do  l'acide  brombydrique- 
iodhydrique  ou  cblorhydriquo.  Ces  acides  tendant  à  atta- 
quer l'argent,  il  est  nécessaire  de  les  saturer  au  fur  ot  à 
mesure  de  leur  formation  :  c'est  le  rôle  de  l'alcali.  Enfin,  lo 
bain,  pour  so  conserver,  doit  comporter  un  corps  qui  em- 
pêche le  réducteur  do  s'oxyder  lorsque  lo  bain  no  sort  pas, 
un  conservateur;  on  emploie  le  plus  généralement  lo  sul- 
fite do  sodium.  V.  révélateou. 

—  Véloc.  Pour  connaître  lo  développement  d'une  bicy- 
clette, il  suffit  do  multiplier  la  circonférence  do  la  roue 
motrice  par  lo  chiffre  qui  représente  le  nombre  des  dents 
du  grand  pignon,  et  de  diviser  lo  total  obtenu  par  celui  qui 
exprime  le  nombre  des  dents  du  petit  pignon.  Exemple  : 
uno  circonférence  do  2", 20  multipliée  par  18  (iiombro  do 
dents  du  grand  pignon),  puis  divisée  par  8  (nombre  des 
dents  du  petit  pignon)  égale  un  développement  do  4'",î)3. 
Plus  on  augmente  lo  nombre  des  dents  au  ç;rand  pignon, 
plus  lo  développement  est  considérable  ;  il  est  énorme 
chez  quelques  machines  do  course  sur  piste.  Pour  lo  tou- 
risme, il  doit  rester  voisin  de  5  mètres.  V.  multiplication. 

DÉVELOPPER  [lo-pé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  du  rad.  de 
envelopper)  v.  a.  Oter  do  sou  enveloppe  :  Développer  un 
paquet.  Il  Dérouler  :  Développer  une  pièce  d'étoffe,  un  rou- 
leait  de  tapisserie,  n  Etendre,  allonger,  déployer  :  Déve- 
lopper 50/1  avant-bras.  Maison  qui  développe  sa  façade 
sur  la  rue.  Général  qui  développe  les  ailes  de  son  armée. 
Il  Faire  croître,  faire  prendre  du  développement  à  :  La 
chaleur  développe  les  germes  des  plantes. 

—  Par  ext.  Parcourir  :  Paquebot  qui,  dans  son  année, 
développe  le  tour  du  monde. 

—  Fig.  Accroître,  étendre  progressivement  :  Dévelop- 
iM-:u  .ton  intelligence.  Développer  les  germes  d'une  rnatadie. 

Il  Faire  usage,  faire  preuve  do  :  Développer  toutes  les 
ressources  de  son  talent.  Il  Découvrir,  dévoiler,  débrouil- 
ler :  DÊveloppi-:r  un  mystère,  une  affaire  embrouillée,  il  Ex- 
poser, présenter,  montrer  dans  le  détail  :  Développer  un 
système,  un  caractère. 

—  Algèbr.  Développer  une  fonction,  une  s^ri'r,  Trouver  les 
ditréronts  tormos  qui  y  sont  implicitement  renfermés,  ii 
Développer  un  calcul,  c'est  effectuer  autant  que  possible 
les  opérations  indiquées,  do  manière  quo  chaque  résultai 
partiel  sur  lequel  portera  uno  des  nouvelles  opérations 
formulées  soit  le  plus  simple  possible. 

—  Archit.  Koproscntor  sur  un  plan  les  diverses  facos 
d'uQ  objet. 


DEVELLE   —  DEVENTER 

—  B.-arts.  Développer  une  figure.  Lui  donner  uno  pose 
largo,  une  pantomime  pleine  d'aisance. 

—  Géom.  V.  la  partie  encycl. 

—  Méd.  Développer  le  pouls,  Lui  donner  plus  do  force 

—  Photogr.  Développer  un  cliché,  Effectuer  son  déve 
loppemont.  V.  développement. 

—  -  Techn.  Développer  les  tuyaux.  En  T.  de  sapeurs- 
pompiers.  Les  enlever  de  dessus  la  bâche,  les  dérouler 
du  dévidoir  et  les  placer  do  manière  à  diminuer  les  coudes, 
afin  que  l'eau  puisse  arriver  à  la  lance  promptement  et 
avec  force. 

—  Télégr.  électr.  Développer  le  fil  sur  le  parcow-s  d'une 
ligne  télégraphique.  Etendre  au  pied  dos  poteaux  le  fil  quo 
l'on  doit  y  fixer  avant  do  faire  les  soudures  de  ce  fil. 

Se  développer,  v.  pr.  Etre  déployé,  déroulé,  n  S'ctcn- 
dro.  Il  Prendre  son  accroissement,  il  IJovonir  plus  ample  et 
plus  fort,  en  parlant  du  pouls. 

—  Fig.  S'étendre,  progresser  :  L'âge  où  la  raison  se 
DÉVELOPPE.  Il  So  dérouler,  être  exposé  successivement  : 
Pièce  dont  l'action  ne  se  développe  que  lentement. 

—  Syn.  Développer,  éclaircir,  expliquer.  Développer  n'est 
synonyme  des  doux  autres  verbes  que  lorsqu'il  signilio 
éclaircir  ou  expliquer  en  donnant  tous  les  détails,  en  dé- 
crivant longuement.  Eclaireir.  c'est  rendre  clair,  distinct 
ce  qui  était  obscur,  ce  qui  n'était  vu  que  d'une  manière 
confuse.  Expliquer,  c'est  donner  les  notions  nécessaires 
pour  comprendre,  faire  connaître  le  sens  des  mots,  les 
motifs  cachés  d'une  action  qui  étonne  au  premier  abord. 

—  Anton.  Envelopper. 

—  Encycl.  Géom.  On  sait  que  deux  surfaces  sont  appli- 
cables lorsqu'on  peut  faire  correspondre  leurs  points  deux 
par  deux,  de  façon  qu'à  un  élément  de  ligne  sur  l'une  cor- 
responde un  élément  égal  en  longueur  sur  l'autre.  Déve- 
lopper une  surface  sur  une  autre  qui  lui  est  applicable, 
c'est  déterminer  sur  cette  autre  la  courbe  qui  correspond 
à  une  courbe  située  sur  la  première.  En  particulier,  déve- 
lopper une  développable  sur  un  plan,  c'est  trouver  sur  ce 
plan  la  courbe  correspondant  à  une  courbe  située  sur  la 
développable. 

DÉVELOPPOÏDE  {lo-po  —  de  développer,  et  du  gr.  eidos, 
forme)  n.  f.  Géom.  Se  dit  quelquefois  de  l'enveloppe  dos 
droites  qui  coupent  une  courbe  donnée  sous  un  angle 
constant. 

DÉVELOUTÉ,  ÉE  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  velouté)  adj. 
Qui  a  perdu  son  velouté,  au  propr.  et  au  fig. 

DEVENIR  (du  lat.  devenire,  en  venir  à.  —  Se  conjugue 
comme  venir)v.  n.  Etre  envoie  d'être,  être  fait  par  un  chan- 
gement ou  une  transformation  ce  qu'on  n'était  pas;  passer 
d'une  situation,  d'un  état  à  un  autre  ;  De  gras,  devenir 
maigre.  De  riche,  devenir  pauvi-e.  Il  Avoir  un  sort  déter- 
miné, une  certaine  issue  :  Que  sont  devrnus  ces  Césars 
qui  faisaient  mouvoir  l'univers  à  /erfr  *7rf* .' (Mass.)  il  Etre 
par  voie  de  conséquence  ou  par  l'effet  des  circonstances  : 
Tout  ce  qui  est  règle  pour  le  citoyen  devient  limite  pour  le 
prince.  (Proudh.) 

—  Loc.  div.  :  Ne  savoir  gtte  deve7iir.  Etre  dans  une  situa- 
tion extrêmement  embarrassante  ou  pénible.  [|  iVe  savoir  ce 
qu'est  devenu  quelqu'un,  ce  qu'est  devenue  une  chose.  Ne  sa- 
voir où  ils  sont  ;  les  chercher  inutilement,  il  Que  devins-je  î 
Que  devint-il  !  Quel  fut  mon  trouble  ou  mon  saisissement, 
son  trouble  ou  son  saisissement,  n  Fam.  Devenir  à  rien. 
Eu  parlant  des  personnes,  Maigrir,  s'affaiblir  extrême- 
ment; en  parlant  des  choses,  Diminuer,  se  réduire  consi- 
dérablement :  Mets  qui  est  devenu  à  rien  en  cuisant. 

Le  devenir  n.  m.  Mouvement  progressif  par  lequel  les 
choses  se  font  ou  se  transforment  :  un  oppose  le  devenir 
à  l'être.  Il  Principe  du  devenir.  Principe  hégélien,  d'après 
lequel  l'absolu  se  développe  par  une  évolution  constante, 
pour  so  réaliser  et  rentrer  ensuite  de  nouveau  dans  l'ab- 
solu. 

—  Encycl.  Philos.  C'est  avec  Heraclite  que  le  principe 
du  rf<?t'('»ir  pénètre  dans  la  philosophie  européenne.  Tout 
coule,  disait-il.  Les  choses  naissent  et  périssent  sans  arri- 
ver jamais  à  la  plénitude  de  l'être;  elles  sont  dans  un 
mouvement  continuel  de  génération  et  de  mort,  dans  un 
perpétuel  devenir.  Dans  les  temps  modernes,  cette  théorie 
a  été  le  fond  do  la  philosophie  hégélienne.  Au  sommet  des 
choses  est  une  unité  suprême,  incompréhensible,  ineffa- 
ble, où  le  fini  et  l'infini  s  unissent  en  se  confondant;  puis 
cette  unité  s'oppose  à  elle-même,  se  détermine  et  com- 
mence à  devenir;  puis,  revêtant  successivement  diverses 
formes,  rentre  en  elle-même,  après  uno  évolution  fatale. 
Cette  évolution  do  l'idée  est  l'évolution  même  du  monde. 
La  philosophie  de  Herbert  Spencer  est  également  une  forme 
de  la  philosophie  du  devenir.  Ernest  Renan,  dans  sa  Lettre 
à  M.  Berthelot  sur  les  sciences  de  la  nature  et  les  sciences 
histoj'iques,  a  cherché  si  la  réalité  phénoménale  ne  pré- 
sente pas  des  périodes  successives  qui  correspondent  au 
devenir  de  l'idée  hégélienne.  Il  conclut  que  chaque  période 
est  un  pas  vers  la  Divinité  :  «  Dieu  est  immanent  dans 
l'enscnible  de  l'univers,  et  aussi  dans  chacun  dos  êtres 
qui  le  composent.  Seulement,  il  no  so  connaît  pas  égale- 
ment dans  tous.  Il  so  connaît  plus  daus  la  plante  quo  dans 
le  rocher,  dans  l'animal  que  dans  la  plante,  daus  l'homme 
quo  dans  l'animal,  dans  l'homme  intelligent  quo  dans 
1  homme  borné,  dans  l'homme  do  génie  quo  dans  l'homme 
intelligent,  dans  Socrate  que  dans  l'homme  do  génie,  dans 
lo  Bouddha  quo  dans  Socrate.  » 

Devenish,  paroisse  d'Irlande  (prov.  d'Ulstor  [comté  do 
Fcrnianagh]),  sur  le  lac  Erno  ;  l.ooo  liab.  —  L'£/f  de  Dcw- 
nish.  dans  le  lac  Erno,  possède  des  ruines  intéressantes. 

DÉVENTER  {van  ~  du  préf.  priv.  dé,  ot  de  vent)  v.  a. 
Mar.  Placer  derrière  un  objet  qui  inlercopto  le  vent  :  DÊ- 
vi:ntkr.s('5  voiles,  son  bateau,  il  Déventer  les  voiles,  Brasser 
au  vent,  pour  empêcher  (|U0  les  voiles  no  portent. 

Deventer,  ville  des  Pavs-Bas  (prov.  dOvoryssol), 
sur  l'Yssel;  2;i.400  hab.  Villoindustrielle  :  fonderies,  fa- 
brique do  tapis  et  de  toiUi.  Commerce  important  de  bes- 
tiaux, do  blé,  beurre,  fromage,  nain  d'épico.  Monuments 
remarquables  :  bel  hôtel  do  villo» 
Place  forte. 

Deventer  (Hondrick  vanV  accoucheur  hollandais,  nA 
à  l,:i  llave  ou  Itîr.l,  mort  à  Voorburg  ou  1124.  Il  rendit 
d'immenses  services  à  t'obstélrinuo  par  l'exactitude  do 
ses  observations,  sa  niélhodo  précise  d'enseignement  ot 
sou  précepte  fondamental  de  n'nUervonir  que  le  plus  tiird 
possible  dans  l'accouchement.  11  a  laissé  un  célèbre  Traité 
à  l'usaqe  des  sages- femmes,  paru  en  doux  parties  :  luno 
ou  1701,  l'autre  en  1783,  A  Loidon,  ot  traduit  daus  beau- 
coup de  langues. 


catkodralo  gothiquo. 


DEVERDIK   —   DÉVIATION 

DÉVERDIR  (rêr'  —  du  préf.  priv.  dé.  et  do  verdir)  v  n 
Perdre  sa  couleur  verte,  en  parlaot  des  étotîes  qui  sortent 
do  la  cuve  au  pastel,  et  auxquelles  l'air  donne,  au  lieu  de 
leur  teinte  verte,  une  nuance  bleue. 

DÉVERDISSAGE  {vér-di-saf)  n.  m.  Techn.  Action  do 
deverdir. 

Devereux.  V.  EsSEX  (comtes  de). 

Devergie  (Marie-Guillaume-Alphonse),  médecin  fran- 
çais, né  et  mort  à  Paris  (1798-1879).  Citons  parmi  ses 
ouvrages:  Médecine  léqale,  théorique  et  pratiijiw  (1835); 
Mémoire  sur  les  plaies  d'armes  à  Jeu  (1849)  ;  Traité  pratique 
des  maladies  de  la  peau  (1854)  ;  Où  finit  la  raison  ?  où  com- 
mence la  folie  ?  (1859). 

DÉVERGONDAGE  (vèr,  daf  —  rad.  dévergonder)  n.  m. 
Libertinage  effronté,  scandaleu.ï.  (On  a  dit  autrefois  nÉ- 
VERGOXDE.MENT.)  Il  Fig.  Ecarts  extrêmes  :  DEVEBGoND.ioE 
a  esprit,  d  imagination. 

—  Anton.  Modération,  modestie,  retenue,  mesure 

DÉVERGONDEMENT  [vér',  man)  n.  m.  Etat  dévergondé 
(Vieux.) 

DÉVERGONDER  {vér'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  l'anc. 
franc,  vergonde,  autre  forme  de  vergogne;  du  lat.  vere- 
cundia,  pudeur)  v.  a.  Jeter  dans  lo  dévergondage,  cor- 
rompre. (Vx.) 

Dévergondé,  ée  part.  pass.  Extrêmement  débauché  ou 
licencieux  :  Prince  dévergondé.  Littérature  dévergondée. 
li  Qui  marque  le  dévergondage  ;  Des  allures  dévergon- 
dées. Des  propos  dévergondés.  —  Fig.  Qui  so  livre  à  dos 
écarts  extrêmes  :  Une  imagination  dévergondée. 

—  Substantiv.  :  Une  petite  dévergondée. 

—  Anton.  Contenu,  mesuré,  modéré,  modeste,  réglé, 
retenu. 

Se  dévergonder,  v.  pr.  Perdre  toute  pudeur,  ne  mettre 
aucune  retenue  à  son  libertinage. 

DÉVERGUER  v.  a.  Mar.   V.   DÉSENVERGUER. 

Deveria  (Jacques-Jean-Marie-Ac/iiiie),  dessinateur 
graveur  et  lithographe  français,  né  à  Paris  ou  1800  mort 
en  1857.  Elève  de  Girodet,  il 
eut  de  brillants  débuts,  mais, 
en  1849,  il  fut  nommé  con- 
servateur du  Cabinet  des  es- 
tampes, et  abandonna  ses 
crayons.  En  1822,  il  avait 
exposé  quelques  dessins 
d'une  allure  charmante;  en- 
fermés dans  le  même  cadre, 
ils  représentaient:  Des- 
cartes. Racine,  Corneille  et 
M"'  de  Séviqné.  Il  fit  aussi 
une  série  de  costumes,  qui 
reste  un  document  curieux 
pour  l'histoire  du  goût  ro- 
mantique. Plus  tard,  il  aborda 
dans  de  fort  belles  aquarelles 
l'art  sérieux;  citons  :  Tor- 
quato  Tasso  présenté  à  Elisa- 
beth d'Autriche;  Translation 
de  la  sainte  case  de  la  Vierge; 
Périclès  chez  Aspasie;  une 
Descente  de  croix:  etc.  On  lui  doit  aussi  les  cartons  de  vi- 
traux intéressants.  Les  plus  importants  sont  à  Versailles. 
II  a  enfla  traduit  en  estampes  les  tableaux  do  son  frère 
Eugène. 

BeveRIA  (i'uffène- François -Marie -Joseph),  frère  du 
précédent,  peintre  français,  né  à  Paris  en  1805,  mort  à 
Pau  en  1865.  Elève  de  Girodet,  il  débuta  par  un  coup 
d'éclat  dans  lo  groupe  roman- 
tique. A  vingt-deux  ans,  De- 
veria peignit  la  Naissaiice  de 
Benri  IV,  vaste  toile  où  son 
pinceau  est  hardi  et  plein  de 
fougue.  Mais  il  fut  loin  de  se 
maintenir  plus  tard  à  cette 
hauteur.  Il  exposa,  en  1838, 
une  Fuite  en  Egypte,  sans 
grande  valeur,  et  une  Ba- 
taille de  la  Marsaille ,  qui 
est  au  musée  do  Versailles. 
En  1844,  sa  lîésurrection  du 
Christ  lui  attira  d'amères  cri- 
tiques. Le  Salon  de  1846  vit 
l'Inauguration  de  la  statue 
de  Henri  IV  à  Paris;  mais 
Henri  IV  n'inspirait  plus  l'ar- 
tiste. La  Mort  de  Jane  Sey- 
mour,  en  1847,  offrit  comme 
un  souvenir  do   son  talent. 

Dix  ans  plus  tard,  le  peintre  p„,à„„  r,.„«>;, 

tenta  un  nouvel  effort  dans  Eugène  Devena. 

fes  Quatre  Henri.  Une  Déception  de  Christophe  Colomb  par 
Ferdinand  et  Isabelle  (1861)  fut  son  adieu  à  l'art.  Dans  les 
plafonds  du  Louvre,  qu'il  exécuta  lors  de  la  restauration 
de  ce  palais  ;  quelques  morceaux  sont  assez  remarquables. 

DEyERlA(ThéoduIo),égyptologue  français,  fils  d'Achille 
Devéria,  né  et  mort  à  Pans  (1831-1871).  Après  avoir,  en 
1857,  étudié  les  musées  de  Londres  et  de  Dublin,  on  1858 
il  accompagna  en  Egypte  Mariette,  dont  il  resta  toujours 
le  collaborateur.  La  maladie  n'a  point  permis  à  Devéria 
de  donner  la  mesure  entière  de  son  talent.  Il  a  publié  un 
mémoire  sur  JVoui,  la  déesse  d'or  des  Egyptiens  (1853);  la 
Monument  biographique  de  Balcenkhonsou  (1860-1861)-  le 
Papyrus  judiciaire  de  Turin  (1864-1868).  Son  Catalogue  des 
manuscrits  égyptiens  qui  sont  conservés  au  musée  du  Louvre 
a  été  publié  après  sa  mort,  en  1872,  par  son  élèvo  et  ami 
Pierret.  L'ensemble  do  ses  mémoires  a  été  réuni  par  Mas- 
pero,  en  doux  volumes  intitulés  Mémoires  et  fraqments 
Artiste  émériio,  Deveria  a  dessiné  les  planches  d'une  par- 
tie des  i>romièrcs  œuvres  de  Mariette. 

Deveria  (Jean-Gabriel),  frère  du  précédent,  né  à  Paris 
en  1844,  mort  au  Mont-Doro  en  1899.  Il  fut  attaché,  en  1860, 
au  ministère  des  affaires  étrangères,  et  envoyé  on  Chine 
comme  élève-intorprèto.  Il  résida  vingt  ans  dans  co  pays 
où  il  s'élova  jusqu'au  grade  do  consul  général.  Rappelé  à 
l'aris,  et  attaché  au  ministère  dos  affaires  étrangères 
pour  1  interprétation  do  la  langue  chinoise,  il  fut  nommé 
professeur  de  chinois  à  l'Ecole  des  langues  orientales 
vivantes  on  1889,  puis  élu  membre  d©  l'Académie  dos 


Achille  Deveria. 


inscriptions  et  belles-lettres  en  1897.  Il  a  publié  de  nom- 
breux ouvrages,  dont  les  principaux  :  Histoire  des  relations 
de  la  Chine  avec  l'Annam  (1880),  la  Frontière  sino-annamilu 
(1886),  un  Mariage  impérial  chinois  (1887)  lui  valurent,  en 
1S88,  le  prix  Stanislas  Julien,  à  l'Iustitut. 

DevÉRITÉ  (Louis -Alexandre),  conventionnel,  né  à 
Abbeville  en  1743,  mort  en  1818.  Il  renonça  au  barreau 
pour  embrasser  la  profession  d'imprimeur,  qu'il  exerçait 
lorsque  éclata  la  Révolution.  Partisan  des  idées  nouvelles, 
Devérité  fut  élu  député  à  la  Convention;  lors  des  débats 
qui  précédèrent  le  jugement  de  Louis  XVI,  il  protesta 
contre  ce  qu'il  regardait  comme  une  violation  de  fa  loi.  Il 
fut  décrété  d'accusation  ;  mais  il  trouva  dans  Paris  même 
un  asile  sûr,  d'où  il  ne  sortit  qu'après  le  9-Thermidor, 
pour  demander  justice.  Il  fut  réintégré  dans  ses  fonctions 
et,  de  là,  passa  au  conseil  des  Anciens.  Après  le  18-Bru- 
maire,  il  fut  nommé  juge  à  Abbeville.  On  a  de  lui  une  His- 
toire du  comté  de  Ponthieu  et  de  la  ville  d'Abbeviltle  (1767), 
et  des  Essais  sur  l'histoire  générale  de  la  Picai-diellllo). 

DÉVERNIR  (vér'  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  vernir)  v.  a. 
Oler  le  vernis  de  :  L'humidité  devernit  tes  meubles. 

Se  dévernir,  v.  pr.  Perdre  son  vernis. 

Deveron  ou  Dovern,  fleuve  côtier  d'Ecosse.  Il 
prend  sa  source  dans  le  comté  d'Aberdeon,  et  se  jette 
dans  la  mer  du  Nord  à  Banfl',  après  un  cours  d'environ 
100  kilomètres. 

Deverra  (du  lat.  verrere,  balayer).  Antiq.  rom.  Déesse 
qui,  après  la  naissance  d'un  enfant,  protégeait  la  mère 
contre  la  malignité  de  .Sylvain.  Pour  rappeler  au  sauvage 
esprit  des  bois  la  présence  de  l'homme  dans  la  maison,  on 
se  livrait  à  diverses  pratiques,  parmi  lesquelles  était  le'ba- 
layago  du  seuil  de  la  porte,  avec  un  balai  de  moissonneur. 

DEVERRE  {rpr')n.  f.  Bot.  Genre  d'ombellifères,  tribu  des 
carum,  qui  croît  en  Afrique. 

DÉVERROUILLER  [l'è-rou-ill  [Il  mil.]  —  du  préf.  priv. 
dé,  et  de  verrou)  v.  a.  Oter,  tirer  les  verrous  de  :  Déver- 
rouiller une  porte,  n  Mettre  en  liberté  :  Déverrouiller 
des  prisonniers. 

DEVERS  (vèr  —  du  préf.  de,  et  de  vers)  prép.  Du  côté 
de  :  Demeurer  devers  Montpellier.  (Vieilli.)  il  Vers,  sur,  en 
parlant  du  temps  :  S'en  aller  devers  la  fin  du.  spectacle. 
(Encore  plus  vieilli.) 

—  Loc.  prép.  Par  de'^ers.  Par-devant,  en  présence  do  : 
Se  pourvoir  par  dkvers  le  juge.  (Ne  s'emploie  guère  qu'en 
style  de  procédure.)  n  En  la  possession  do  :  Retenir  des 
papiers  par  devers  soi.  —  Par  devers  soi  signifie  encore 
Dans  le  secret  de  son  cœur. 

DÉVERS  {vèr'),  ERSE  [du  lat.  deversus,  tourné  vers  le 
bas]  adj.  Techn.  Qui  n'est  pas  d'aplomb,  en  parlant  d'un 
mur,  d'une  colonne. 

—  u.  m.  Défaut  d'aplomb  d'un  objet  quelconque,  n  Faco 
gauche  :  Le  dévers  d'une  pièce  de  bois,  n  Crochet  avec 
lequel  on  manie  le  fer,  dans  les  grosses  forges,  il  Ecrou- 
lement des  couches,  dans  une  carrière  d'ardoise. 

—  Ch.  de  f.  Surélèvement  que,  dans  les  courbes,  on 
donne  au  rail  extérieur,  afin  do  faciliter  le  passage  des 
roues  dans  la  courbe  et  les  empêcher  de  suivre  la  tangente. 
c'est-à-dire  de  dérailler  en  passant  au-dessus  du  rail  exté- 
rieur. (Le  dévers  augmente  à  mesure  que  lo  rayon  do  la 
courbe  diminue.) 

DÉVERSEMENT  {vèr',  man)  n.  m.  P.  et  cliauss.  Action 
de  déverser  des  eaux  d'un  canal,  de  les  épancher;  état  des 
eaux  déversées  :  Le  déversement  du  trop-plein  d'un  étang. 

—  Techn.  Action  de  s'incliner,  de  pencher  de  côté,  de 
gauchir  :  Le  déversement  d'un  mur,  d'une  planche. 

DÉVERSER  {vér'  —  du  préf.  dé,  et  do  verser)  v.  a. 
Epancher,  faire  couler  :  La  Seine  déverse  ses  eaux  dans 
la  Manche.  Il  Par  ext.  Faire  affluer,  amener  :  Chaque  train 
déverse  à  Paris  un  nombre  considérable  de  voyageurs. 

—  Fig.  Faire  rejaillir  :  Déverser  la  honte,  le  blâme,  le 
mépris  sur  quelqu  un.  Il  Soulager  en  communiquant  :  Dé- 
verser dans  le  cœur  d'un  ami  le  trop-plein  de  sa  douleur. 

—  Techn.  Courber,  gauchir,  incliner  :  Déverser  une 
pièce  de  bois,  un  înitr. 

—  V.  n.  S'épancher,  se  répandre,  en  parlant  du  trop- 
plein  des  eaux. 

—  Techn.  Perdre  son  aplomb;  se  gauchir  :  Mur  gm  dé- 
verse un  peu  à  gauche. 

Se  déverser,  v.  pr.  So  répandre,  s'épancher,  n  Perdre 
son  aplomb;  se  gauchir. 

DÉVERSOIR  {vèr'  —  do  déverser)  n.  m.  Endroit  par  où 
s'épanche  lo  trop-plein  des  eaux  d'un  canal,  d'un  cours 
d'eau,  etc.  n  Vanne  qui  sert  de  décharge,  en  la  soulevant. 

—  Fig.  Issue,  débouche  :  La  politique  est  le  déversoir 
d'une  foule  d'inutiles. 

—  Ch.  de  f.  Ce  qui,  pour  les  grandes  compagnies,  excède 
le  revenu  réservé  dans  les  produits  de  l'ancien  réseau  et 
est  déversé  sur  le  nouveau. 

—  P.  et  chauss.  Ouvrage  de  pavage  posé  diagonalement 
et  en  ponte  sur  l'accotement  d'une  chaussée,  pour  con- 
duire les  eaux  dans  lo  fossé  ou  lo  ruisseau,  il  Déversoir  de 
fond.  Sorte  de  canal  souterrain  qui  est  muni  d'un  orifice 
pour  l'écoulement  des  eaux  de  fond. 

—  Enctcl.  Hydraul.  L'écoulement  d'un  liquide  sur  un 
déversoir  correspond  à  l'écoulement  des  gaz  par  un  ori- 
fice, dû  non  plus  cette  fois  à  une  différence  de  pression, 
mais  à  une  différence  do  niveau.  Le  déversoir,  en  co  sens, 
n  est  autre  chose  qu'un  orifice  dont  on  aurait  enlevé  la 
partie  supérieure,  ce  qui  crée  une  surface  libre  continue, 
aussi  bien  tout  le  long  do  la  voine  liquide  que  dans  le 
déversoir  lui-même. 

Lo  déversoir  type  de  Bélanger  est  composé  de  la  ma- 
nière suivante  :  TR  lo  profil  longitudinal  du  fond,  sen- 
siblement horizontal;  CBFK  un  barrage,  vertical  en  aval, 
convenablement  arrondi 

en  amont;  soutenue  par     S a 

un  autre  barrage  d'aval,     ~  ^-^E .. 

la  niasse  d'eau    reste  à     ...-  ^     Z  ^ 

surface  libre  horizontale     

et  repose  sur  une  masse     '  B 

stagnante  KJR,  station- 

nairo  ou,  on  tout  cas,  à     

mouvements  lents;     T  ( 

SAES'   lo   profil    de   ni- 
veau ;  FK  le  seuil  do  bar- 


Déversoir  type  de  Belangci 


ct^'"'  a^-  '^'*'''  théoriquement  arrondi,  de  sorte  que  les 
blets  fluides  deviennent  sensiblement  roctilignos  et  pa- 
rallèles on  EF.  Los  équations  générales  montrent  que  la 


682 

pression  varie  hydroslatiquement  suivant  EF  et  S'R  tout 
comme  en  ST,  où  le  liquide  est  sensiblement  au  repos 
L  application  du  principe  de  D.  Bernoulli  fournit  aisément 
la  vitesse  commune  à  tous  les  filets  dans  la  section  con- 
tractée EF,  ainsi  quo  l'expression  du  débit. 

Les  expériences  de  Bazin  confirment  suffisamment  la 
théorie  :  elles  sont  d'ailleurs  très 
délicates,  car  la  direction  et  la 
courbure  de  veine  changent  avec 
la  vitesse,  et  telle  forme  donnée 
au  déversoir  en  amont  no  sied 
qu'à  une  vitesse  d'écoulement 
déterminée. 

Pour  I*s  déversions  en  mince 
paroi,  on  peut  admettre  simple-  ni«,..„i, 
ment  que,  dans  la  section  cou-  D'"™'"' ""miKe  paroi, 
tractée  OB,  les  filets  fluides  sont  parallèles  et  ont  même 
centre  de  courbure  ;  le  rapport  C  =  i  so  nomme  coefficient 
de  contraction. 

DÉVER'TIR  {vèr'  -  du  lat.  devertere.  détourner)  v.  n 
En  1.  de  dr..  Se  détourner  à  :  Dévertir  a  des  actes. 

DevÈS  (Pierre-Paul),  homme  politique  français,  né  \ 
^T}?,"  ?"  1*37,  mort  à  Paris  en  1899.  Avocat  à  Béziers 
il  lut  élu  députe  de  Béziers  en  1876.  Il  entra,  en  1881  dans 
le  cabinet  Gambetta,  où  il  eut  le  portefeuille  de  l'agricul- 
ture. Devès  quitta  le  ministère  avec  Gambetta  en  18S2 
et  revint  au  pouvoir  comme  garde  des  sceaux  dans  le 
cabinet  puclerc  (1882),  dans  le  cabinet  Fallières  (1883).  Il 
lut  élu  sénateur  on  1886.  ' 

DEVESE  n.  f.  Portion  do  terre  laissée  en  jachère,  qu'on 
no  laboure  qu  à  la  fin  de  mai,  afin  qu'elle  puisse  servir 
do  pâturage  aux  bestiaux  pour  l'époque  du  printemps. 

DeveSSET,  comm.  de  lArdèche,  arrond.  et  à  64  kil 
do  Tournon,  dans  la  chaîne  des  Boutières;  1.529  hab. 

DÉVEST(ràr)  n.  m.  Dr.  anc.  Usité  dans  l'expression  vest 
et  devest,  pour  désigner  la  clause  que  l'on  appelait  aussi 
dessaisme-saisme.  et  qui  tenait  lieu  de  tradition  pour  le 
transfort  de  la  propriété.  (On  disait  que  l'aliénateur  s'était 
dcvestu  de  la  propriété  et  en  avait  vestu  l'acquéreur.) 

DÉVESTITURE  {vé-sti  -  du  préf.  priv.  dé.  et  de  investi- 
ture) D.  t.  Depossession  :  La  devkstiture  </'i/;ie  charge. 

DÉVÊTEMENT  (man)  n.  m.  Action  de  dévêtir;  état  do 
ce  qui  est  dcvôtu.  (Peu  usité.) 

DÉVÊTIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  vêtir.  —  Se  conjugue 
comme  ce  dernier)  v.  a.  Dépouiller  de  ses  vêtements  ou 
d  une  partie  do  ses  vêtements  :  Dévêtir  un  enfant  pour  le 
coucher.  Dévêtir  un  enfant  trop  relu.  11  Déposer,  en  parlant 
dun  vêtement:  Dévêtir  son  uniforme. 

Se  dévêtir,  v.  pr.  Se  dépouiller  de  ses  vêtements  ou 
d  une  partie  do  ses  vêtements. 

—  Fig.  So  dessaisir  :  .S'e  dévêtir  d'un  héritage.  11  So  dé- 
faire, se  détacher  :  Se  dévêtir  rf'iin  sentiment.  (Peu  us.) 

DÉVÊTISSEMENT  (ti-se-man)  n.  m.  Action  do  se  dé- 
vêtir, de  déposer  ses  vêtements. 

—  Fig.  Renoncement,  dépouillement  volontaire  :  Dante 
préconise  les  voluptés  du  dévêtissement.  (Proudh.)^ 

—  En  T.  de  dr..  Abandon,  dessaisissement  :  Faire  le 
DÉvETissEMiiNT  de  SCS  biens  en  faveur  de  ses  enfants. 

DÉVEUVER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  veuve)  v.  n.  Fam 
Cesser  d'être  veuve,  se  remarier  :  A  moins  d'un  miracle 
elle  ne  dévedvera  de  sa  vie.  (Oct.  Feuillet.) 

DÊv!  {déesse)  n.  f.  Nom  général  de  toutes  les  divinités 
féminines  de  l'Inde,  surtout  sous  leur  aspect  démoniaque 
a  quelque  religion  qu'elles  appartiennent,  mais  qui,  chez 
les  Çivaïtes,  s'applique  particulièrement  à  la  déesse  par 
excellence,  la  Çtiktt  de  Çiva,  considérée  comme  incorpo- 
rant en  elle  les  formes  diverses,  bienveillantes  et  malfai- 
santes, do  Prithivî,  Pârvati,  Oumà,  Gauri,  Dourgâ  Kâlî 
Mahà-Kâlî,  Tara,  etc.  '  ' 

DÉVIATEUR,  TRICE  adj.  Qui  produit  la  déviation  :  La 
force  DEViATRicE  des  rayons  lumineux,  il  On  dit  quelquefois 

DÊVIATIF,  IVE. 

DÉVIATION  {si-on  —  du  lat.  deviatio,  même  sens)  n.  f. 
Action  de  dévier,  de  sortir  de  sa  voie  :  La  déviation  des 
projectiles  est  due  surtout  à  la  résistance  de  l'air  et  à  la  pe- 
santeur. 

—  Fig.  Ecart  ;  erreur  de  conduite  :  L'anarchie  de  la  ré- 
gence favorisa  la  DÉVIATION  des  esprits.  (Ch.  Nod.) 

; —  Action  de  changer  la  direction  d'une  rue,  d'un  che- 
min, etc.  Il  En  T.  d'assurances  maritimes,  changement  de 
route. 

—  Astron.  Quantité  dont  une  lunette  méridienne  s'écarte 
du  plan  méridien. 

—  Balist.  Ecart  des  projectiles  du  plan  de  tir. 

—  Chir.  Direction  vicieuse  que  prennent  certaines  par- 
ties du  corps  :  Les  déviations  de  la  colonne  vertébrale. 

—  Mar.  Dérangement  cause  à  bord  dans  les  directions 
indiquées  par  l'aiguille  aimantée,  par  suite  des  influences 
magnétiques  du  fer  et  de  l'acier  agissant  sur  elle. 

—  Méd.  Déviation  du  sang,  de  la  bile.  Passage  du  sang, 
do  la  bile,  dans  des  vaisseaux  qui  no  leur  sont  pas  af- 
fectés. 

—  Electr.  Méthode  de  la  demi-déviation.  ,So  dit  de  la  mé- 
thode qui  permet  de  calculer  la  résistance  d'une  pile  en 
employant  la  formule  : 

r  =  R  _  (2  f  -f-  G) 
où  G  est  la  résistance  du  galvanomètre  dont  on  se  sert  ; 
p,  une  résistance  qui  a  fourni  un  courant  déterminé  dans 
le  galvanomètre  ;  R,  une  résistance  supérieure  qui  a  réduit 
do  moitié  l'intensité  du  courant. 

—  Enctcl.  Astron.  Pour  rendre  les  observations  aussi 
précises  que  possible,  on  emploie  des  instruments  dits 
nit'nrfiens,  ne  possédant  qu'un  seul  mouvement  de  rotation, 
et  I  on  observe  dans  le  plan  méridien.  Ainsi,  la  lunette  mé- 
ridienne est  essentiellement  une  lunette  astronomique 
mobile  autour  d'un  axo  horizontal,  perpendiculaire  au  plan 
du  nicridicn  et  qui  doit  être  encore  perpendiculaire  à  1  axe 
optique  do  la  lunette.  Quelque  solidement  établi  que  soit 
cet  mstrumont,  il  y  a  do  grandes  difficultés  d'installation, 
d'inévitables  causes  d'erreur,  dont  il  faudra  corriger  les 
observations. 

L'inclinaison  do  l'a-xo  de  rotation  sur  l'horizon  se  déter- 
mine aisément  à  l'aide  d'un  grand  niveau  à  bulle  d'air, 
suspendu  aux  tourillons  de  l'axe  :  l'angle  que  fait  cet  axo 
avec  la  perpendiculaire  au  méridien  so  nomme  déviation 


683 

asimutale  et  peut  fttre  éliminé  de  la  manière  suivante  : 
soient  x  la  ilfrinfimi,  H  la  hauicur  liu  (lùlo,  P  l'anj^lo  dos 
cercles  allant  du  [lùlo  -au  /ônitli  et  à  l'étoile,  i  la  distance 
polaire  d'un  astre  qui  passe  au  lil  do  la  lunette  ;  on  voit 
aisément  que  : 

sin  P 

—  tang  X  = 

cotg  \  cos  II  —  cos  P  sin  II 

ou,  avec  une  approximation  suflisanto, 

P  =  X  (sin  H  —  cotg  ^  cos  H); 

do  mémo,  pour  un  deuxième  astre, 

P'  =  X  {sin  H  —  cotg  a'  cos  H), 

..   .  {P'-P)sin  4  sin  &' 

d  où  X  =  ^ „    -     .  ■     ^  . 

cos  H  5in  (i -A) 

Si  l'on  veut  réduire  les  observations  en  temps,  il  suffit 
do  remplacer  P'-P  par  T'-T-(/'-()  où  T',T  sont  les  temps 
sidéraux  du  passage  des  étoiles  au  méridien,  t'  ot  t  les 
temps  de  passage  au  vcrt-lcal  do  la  lunette. 

On  peut  aussi  déterminer  la  déviation  en  observant  deux 
passages  consécutifs  d'une  môme  circumpolaire,  inter- 
valle oui  devrait  être  de  12  heures  pour  un  instrument 
bien  réglé  ;  il  suffit  d'appliquop  la  formule  précédente  dans 
le  cas  de  A'  =  —  A,  avec  l'-T  =  12  h.;  co  qui  donne  im- 
médiatement 

2  COS  H  cotg  a" 

—  Art  vétér.  On  voit  quelquefois,  bien  rarement,  pour- 
tant, des  muscles  déviés;  mais  ce  sont  surtout  certaines 
parties  du  squelette  qui  sont  le  siège  de  déviatioyis,  et  prin- 
cipalement celles  des  membres  et  de  leurs  extrémités.  On 
voit,  cependant,  quelquefois  l'épine  dorsale  déviée  (chez  le 
cheval  bossu).  La  queue  peut  aussi  être  déviée  à  droite  ou 
à  gauche. 

Les  principales  déviations,  chez  le  cheval,  sont  :  les  ge- 
noux cagneux  (portés  en  dedans),  les  pieds  pa}iards  (portés 
en  deliors);  le  boulet  bouleté  (porté  en  avant),  saillant  plus 
ou  moins,  au  lieu  de  faire  un  angle  rentrant. 

Certaines  déviations,  comme  le  boulelage  excessif  qui 
est  dû.  à  une  rétraction  des  tendons  fléchisseurs,  ont  été 
traitées  par  la  section  do  ces  tendons  et  par  l'application 
d'un  fer  avec  une  tige  coudée  soutenant  le  boulet,  qui  est 
un  véritable  appareil  orthopédique. 

—  Balist.  Déviation  du  tir.  Les  projectiles  lancés  par 
les  canons  et  les  fusils  sont  sujets  à  dévier  accidentelle- 
ment de  leur  trajectoire  normale,  par  suite  de  différentes 
causes,  plus  nombreuses  encore  dans  le  tir  des  armes  por- 
tatives que  dans  celui  des  bouches  à  feu.  Dans  les  pre- 
mières, la  déviation  a  pour  cause  la  construction  même  des 
armes.  Dans  les  dernières,  ce  sont  surtout  les  variations 
de  densité  do  l'air  et  d'intensité  du  vent  qui  ont  de  l'in- 
fluence, ainsi  que  la  différence  dans  la  force  impulsive  de 
la  poudre  qui  n'est  pas  toujours  identique  à  elle-même, 
outre  l'inégalité  de  poids  impossible  à  éviter  complètement 
d'un  projectile  à  l'autre.  Mais,  dans  les  armes  portatives, 
il  faut  compter  avec  les  tireurs,  non  seulement  en  raison 
des  erreurs  de  visée  qu'ils  peuvent  commettre,  comme  les 
pointeurs  des  pièces  d'artillerie,  mais  aussi  et  surtout  par 
suite  du  défaut  de  stabilité  que  l'arme  a  toujours  entre  leurs 
mains  et  des  déplacements  accidentels  qu'ils  peuvent  ou 
bien  lui  imprimer,  par  exemple  en  appuyant  sur  la  détente, 
ou  bien  Im  laisser  prendre,  en  ne  la  maintenant  pas  avec 
assez  de  fermeté. 

—  Chir.  C'est  spécialement  à  la  colonne  vertébrale  que 
s'applique  le  mot  do  déviation,  dans  le  langage  chirur- 
gical usuel.  On  divise,  depuis  Galien,  cette  déformation  do 
la  colonne  vertébrale  en  trois  genres,  qui  ont  chacun  leur 
nom  particulier  ;  ainsi,  on  appelle  cypiiose  la  déviation 
dont  la  convexité  est  dirigée  en  arrière;  lordose,  celle 
qui  se  porto  on  avant,  et  scoliose  celle  qui  s'incline  laté- 
ralement. Ces  types  peuvent  être  plus  ou  moins  combi- 
nés. La  cause  do  ces  déformations,  loin  d'être  unique, 
dépend  d'un  certain  nombre  d'affections  absolument  dif- 
férentes, dont  les  trois  principales  sont  :  le  rachitisme,  la 
tuberculose  des  vertèbres  ou  mal  de  Pott,  et  la  faiblesse 
relative  de  certains  groupes  de  muscles  vertébraux.  Los 
déviations  de  la  partie  dorsale  entraînent  des  déformations 
du  thorax,  et,  par  suite,  le  déplacement  et  la  compression 
des  viscères,  a'oii  une  altération  générale  de  la  santé. 
Les  déviations  portant  sur  la  partie  inférieure  do  la  co- 
lonne peuvent  être  une  cause  do  dystocie.  Dans  certains 
cas,  des  appareils  do  soutien  (corsets  do  cuir  moulé  garnis 
de  métal)  peuvent  prévenirou  rectifier  les  déviations.  Dans 
d'autres,  des  exercices  appropriés  rétablissent  l'équilibre 
musculaire.  Dans  les  cas  de  déviations  pottiques  acquises, 
on  a  proposé  le  redressement  forcé  sous  le  chloroforme 
(Chipault,  Calot),  que  l'on  maintient  au  moyen  de  sutures 
vertébrales  (Chipault)  ou  au  moyen  d'appareils  plâtrés 
immobilisant  le  tronc.  On  no  peut  rien  dire  sur  les  résultats 
éloignés  de  cotte  méthode,  toute  réconte,  mais  dont  les 
résultats  immédiats  sont  assez  favorable.s. 

—  Mar.  A  bord  des  nouveaux  navires,  la  déviation  du 
compas  atteint  des  valeurs  telles  qu'on  a  été  amené  ù  cher- 
cher les  moyens  d'y  parer.  Nous  savons  cpie  la  variation 
égale  la  déclinaison  magnétique,  plus  la  déviation,  en  te- 
nant compte  des  signes.  Autrefois,  on  se  servait  de  tables 
do  déviation  prises  pour  un  compas,  dit  «  compas  étalon  •>, 
et  on  était  obligé  do  les  modifier  (|uand  on  avait  fait 
un  grand  chemin  en  latitude.  Kn  se  servant  des  formules 
do  Poisson  ot  d'Archibald  Smith,  Thomson  est  arrivé  ii 
construire  des  compas  compensés  dans  lesquels  on  peut, 
quau'l  on  possède  bien  les  théories  magnétiques  quo 
Gasrhard,  officier  de  marine,  a  mises  ù.  portée  de  tous, 
compenser  les  déviations  do  son  compas  et  calculer  les 
coofUcionts  do  la  formule  pour  les  différents  caps  du  na- 
vire. On  trace  alors  des  courbes  do  déviation  qui  donnent, 
par  uno  simple  mesure,  la  déviation  à  un  cap  quelconque 
du  compas. 

La  déviation  d'une  aiguille  aimantée,  sous  l'influoneo 
d'un  courant  électrique,  donno  des  renseignements  pré- 
ncux  pour  la  mesure  des  courants  et  sert  do  base  à  de 
nombreux  appareils  (appareils  d'ossai,  voltmètre,  ampère- 
métro). 

—  Méd.  DMations  de  l'uti'rus.  On  distinguo  doux  cla'Jses 
do  iltUnatioiis  do  l'utérus,  suivant  que  cet  organe  est  dévii'> 
tout  d'une  oièco  (version),  ou  quo  le  corps  est  fléchi  sur  lo 
col  (flexion).  La  version,  comme  la  flexion,  peut  avoir  lieu 
on  avant(antéllexion,antéverHion).  on  arrière(rétrofloxion, 
rétroversion)  ou  latéralement  (latérofloxion,  latérovepsion, 
droite  ou  gaucho).  Ces  déviations  ont  des  causes  multiples, 
parmi  losquollo^i  il  faut  citer  l'imprudence  dos  accouchées. 


DEVIDAGE 


DEVILLEZ 


qui  so  lèvent  trop  tôt  après  l'acrouchement,  c'est-à-dire 
avant  que  l'utérus  ait  repris  son  vnltinin  i-t  s;i  position  nor- 
male. Ces  déviations,  surtout  la  rétroversion,  pcmvent  être 
un  obstacle  à  la  conception.  Elles  sont  souvent  curables, 
quand  elles  sont  do  date  récente. 

DÉVIDAGE  (daf)  n.  m.  Action  de  dévider  :  Le  dèvidagk 
des  soies,  ii  Atclitsr  où  l'on  dévide.  [[  Fig.  Long  discours. 

—  Arg.  iJcvidagp  à  l'cstorgue,  Mensonge  ;  fausse  accu- 
sation. 

—  Enctcl.  Le  dt'vidage,  en  co  qui  concerne  la  laine  ot 
le  colon,  ne  s'oxôcuto  que  lorsque  cos  textiles  doivent  étro 
soumis  à  la  teinture.  Le  dévidage  de  la  soie  consiste  ù. 
tirerlasoie  des  cocons  ;  c'est  une  des  principales  opérations 
préparatoires  de  la  lilaturo  do  la  soie. 

DÉVIDER  (du  préf.  dé,  et  de  vider)  v.  a.  Mettre  en 
échevoau  :  Dkvidkr  du  fiU  de  la  soie,  de  la  laine.  Il  Mettre 
en  peloton  :  DÈvmEiirfes  écheveaux. 

—  Poétiq.  Faire  passer  entre  ses  doigts  :  Dévider  son 
rosaire.  (Lamart.) 

—  Fam.  Dire  en  causant,  traiter  en  bavardant,  u  Dévider 
son  écheveau.  Exposer  co  qu'on  a  à  dire,  u  Dévider  un  éche- 
veau,  Débrouiller  uno  chose  difficile. 

—  Arg.  Dévider  le  Jar,  Parler  argot. 

—  V.  n.  Manèg.  Il  se  dit  d'un  cheval  quand,  en  marchant 
sur  deux  pistes,  ses  épaules  vont  trop  vite  et  que  la  croupe 
ne  suit  pas  également. 

—  Arg.  Dévider  à  l'estorgue.  Mentir. 

Se  dévider,  v.  pr.  Etre  dévidé,  ii  Fig.  Se  dérouler. 

DÉVIDEUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dévide,  il  Adjectiv.  : 
Ouvrier  devideur. 

—  n.  m.  Techn.  V.  dévidoir. 

—  Sapeur-pompier  chargé  de  manœuvrer  les  dévidoirs 
des  tuyaux  d'extinction  d'incendie. 

DÉVIDOIR  n.  m.  Instrument  dont  on  se  sert  pour  dévider 
lo  lin,  la  laine  ou  le  coton  en  bobines. 

—  Pôch.  Sorte  de  rectangle  à 
claire- voie ,  muni  d'une  poignée,  et 
autour  duquel  sont  enroulées  les 
lignes  servant  à  pêcher  en  mer. 

—  Techn.  Nom  donné  à  différents 
outils  et  instruments  employés  pour  le 
dévidage  des  textiles,  l'arrosage,  etc. 

Il  Engin  des  sapeurs-pompiers,   qui 
est  généralement  une  oobiue  sur  la- 
quelle  s'enroulent  les  tuyaux.  (Les 
pompiers  de  Paris  se  servent  de  deux  espèces  de  dévi- 
doirs   :  le   dévidoir   à 
caisse  et  le  dévidoir  à 
bobine.   Le  dévidoir  à 
caisse  contient  de  pe- 
tits tuyaux  et  les  agrès 
nécessaires  pour  l'utili- 
sation directe  de  l'eau 
des  bouches  d'incendie. 
Le  dévidoir  à  bobine 
ne  porte  que  les  gros 
tuyaux,  roulés  sur  une 
bobine     montée    sur 
un    essieu ,   et    les    agrès  nécessaires   à    leur   emploi.  ) 

—  Encycl.  Tiss.  Lo  dévidoir  est  un  appareil  très  simple, 


Dévidoir  (péch.). 


Dévidoir  à.  tuyaux  (techn.). 


compose  en  principe  d'un  tambour  ou  guindrc  hexagoua., 
sur  lequel  lo  fil  provenant  des  bobines  s'onroulo  pour  former 
un  écheveau,  ou  inversomenl.  Le  mouvement  de  rolation 
est  communiqué  au  guindro  au  moyen  do  cônes  do  fric- 
tion; un  frein  permet  do  l'arrêter,  pour  ainsi  dire  iustau- 
lanémont. 

Dévidoir  ou  de  PArgata  (ordre  du),  ordre  fondé  on 
13S6  par  Louis  d'Anjou,  pour  les  chevaliers  do  sa  suite 
dans  ses  truorros  du  royaume  do  Naplos.  (C'était,  d'ail- 
leurs, plutôt  un  signo  do  ralliement  qu'une  marque  d'hon- 
neur.) 

DÉVIDOIR  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  coquille  du  genre 
arche,  l'arclio  bistournéo. 

Devienne  (Cliarles-Joan-Baptisto  d'Agneaux),  béné- 
dicliri  et  é<  rivain,  né  à  Paris  en  nSR,  mort  on  1792.  Il 
fut  historiographe  do  la  villo  de  Bordeaux,  sur  laquelle  il 
a  laissé  dos  travaux  consultés  encore  aujourd'hui.  IjO  prin- 
cipal ost  son  Histoire  de  la  ville  de  /iordeaux  (Bordeaux, 
1771),  dont  le  premier  volume  .soûl  a  paru.  Il  va  jusqu'il 
la  minorité  do  Louis  XIV.  Dovienuo  embrassa  avec  ar- 
deur les  principt^s  de  la  Révolution  ot  so  propo.sait  d'écriro 
uno  Histoire  générale  de  ta  Franco  d'après  les  principes 


qui  ont  opéré  la  Hévolution  ;  mais  lo  prospectus  seul  et  im 
premier  cahier  ont  paru  en  1791. 

Devienne  (François),  virtuose  ot  compositeur  fran- 
çais, né  a  Joinville  (Haute-Marne)  on  1759,  mort  à  Cha- 
ronton  en  IHO'S.  11  commença  à  so  produire  à  la  scène, 
ot  fit  jouer  une  dizaine  d'opéras  :  le  Mariant-  clandestin 
(1790)  ;  les  Précieuses  ridicules  {nsi)  ;  Encore  des  Savoyards 
(1792);  les  VisHandines  (1792),  vrai  petit  chef-d'œuvre  do 
musique  bouffe,  dont  le  succès  a  persisté  jusqu'à  nos  jours  ; 
les  Quiproquos  espagnols  (1792);  liose  et  Aurèle  (1794); 
Agnès  et  Félix  ou  les  Deux  espiègles  (1795);  Volécour  ou 
un  Tour  de  page  (1797)  ;  les  Comédiens  ambulants  (1798);  te 
Valet  de  deux  maîtres  (1799).  11  eut  aussi  une  part  dans  le 
Congrès  des  7'ois,  opéra  de  douze  compositeurs,  représenté 
en  1794.  Devienne,  fort  habile  dans  la  connaissance  et  la 
pratique  do  tous  les  instruments  à  vent,  écrivit  pour  eux 
une  foule  de  compositions.  Professeur  de  flûte  au  Conser- 
vatoire, il  écrivit  une  Méthode  do  la  flûte.  11  fut  atteint  de 
folie  et  mourut  à  l'hospice  de  Charenton. 

Devienne  (Jeanno-Françoise  Thévenin,  dame  Gëvad- 
dan,  plus  connue  sous  lo  nom  de  M"*  Sophie),  artiste  dra- 
matique, née  à  Lyon  en  ITiiô,  morte  en  1841.  Elle  débuta 
comme  actrice  eu  Belgique,  fut  engagée,  en  1785,  à  la 
Comédie-Française,  où  elle  fut  reçue  sociétaire  (1786),  et 
prit  sa  retraite  en  1813.  Elle  excella  dans  les  rôles  do 
soubrette,  surtout  dans  les  pièces  de  Marivaux. 

Devienne  (Adrien-Marie),  magistrat  français,  né  et 
mort  à  Lyon  (1802-1884).  Il  débuta  dans  la  magistrature  à 
Lyon,  en  1825.  Envoyé,  en  1843,  à  la  Chambre  des  députés 
par  lo  département  du  Rhône,  il  siégea  au  centre  ministériel 
et  fit  partie  de  la  Chambre  jusqu'eu  1848.  Après  la  révolu- 
tion du  24  février.  Devienne  refusa  de  servir  la  République 
et  donna  sa  démission  de  président  du  tribunal  do  Lyon. 
Mais,  en  1852,  il  fut  nommé  procureur  général  à  Lyorï,  et, 
en  1858,  premier  prési<lent  de  la  cour  impériale  de  Paris. 
Deux  ans  après.  Devienne  devint  sénateur.  Après  la  mort 
do  Troplong,  Devienne  fut  appelé  à  lui  succéder  comme 
premier  président  de  la  Cour  de  cassation.  Lorsque  sur- 
vint la  révolution  du  4  septembre  1870,  Devienne,  par 
suite  de  révélations  résultant  des  papiers  et  correspon- 
dances de  la  famille  impériale  découverts  aux  Tuile- 
ries, se  trouva  compromis  dans  des  négociations  avec 
Marguerite  Bellanger,  maîtresse  de  Napoléon  III,  tendant 
à  la  faire  éloigner  de  Paris  à  prix  d'argent.  Il  fut  donc 
déféré  à  la  chambre  de  discipline  de  la  Cour  do  cassation, 
mais  il  put  prouver  qu'il  avait  été  le  mandataire  de  l'im- 
pératrice et  qu'il  n'avait  agi  que  pour  éviter  la  rupture 
entre  les  époux.  Devienne  reprit  à  la  Cour  de  cassation 
ses  fonctions,  qu'il  conserva  jusqu'à  la  limite  d'âge. 

DÉVIER  (lat.  deviare;  du  préf.  priv.  de,  et  de  via,  voie) 
—  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  pi.  de  l'irap. 
de  l'ind.  et  du  subj.  prés.  :  yous  déviioris.  Que  vous  déviies) 
v.  n.  Se  détourner,  être  détourné  de  sa  route,  de  sa  di- 
rection :  DÉVIER  de  son  chemin.  Colonne  vertébrale  qui 
dévie. 

—  Fig.  S'écarter  :  Dévier  des  sentiers  de  la  vertu. 

—  V.  a.  Faire  sortir  de  sa  direction  :  Cne  attitude  vi- 
cieuse  peut,    à    la   longue,    dévier  la    colonne  vertébrale. 

Dévie,  ée  part.  pass.  du  v.  Dévier. 

—  Bot.  Feuille  déviée.  Celle  dont  la  face  supérieure  n'est 
[)as  tournée  vers  le  ciel. 

Se  dévier,  v.  pr.  Etre,  devenir  dévié  ;  perdre  sa  direction. 

DÉVIERGER  {vi-er'-jé  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  vio'ge) 
v.  a.  Dépuoeler. 

DÉVIGOGNER  {gn  mil.)  v.  a.  Mar.  Gauchir,  déformer. 
Se  dévigOêf^GP,  v.  pr.  Etre,  devenir  dévigogné  :  Les  bois 
employés  trop  verts  se  dévigognext  infailliblement. 

DeviKOTA  ou  DÉVIPATNAM,  ville  de  l'Inde  anglaise 
iprésid.  de  Madras  [dislri.-t  de  Madoura]),  à  l'embouchure 
du  fleuve  côtior  Verachalagor  dans  le  détroit  de  Palk  ; 
8.450  hab.  Port.  Prise  par  les  Anglais  en  1749,  et  par  les 
Français  on  1758. 

DeviLLE,  cnmm.  des  Ardennes.  arr.  et  à  12  kilom.  de 
Mézières,  sur  la  Meuse;  1.325  hab.  {Devillois,  oises.)  Ch. 
de  f.  Est.  Ardoisières,  fonderies,  ferronneries. 

DeviLLE  (Antoine)  [le  chevalier],  ingénieur  militaire 
français,  né  â.  Toulon  en  1596,  mort  on  1G57.  Il  servit  en 
Savoie,  puis  revint  en  Franco,  prit  part  à  la  prise  ou 
au  siège  de  plusieurs  places  :  Landrocies  (1637),  He.sdin 
(1639),  etc.,  et  fut  chargé  de  fortifier  des  villes  cédées  i 
la  Franco.  Son  principal  ouvrage  ost  intitulé  :  les  Forti- 
fications d'Antoine  Devillc  (1629). 

DeVILLE  (Jean-Achillo),  archéologue,  né  A  Paris  en 
1789,  mort  on  1875.  Il  fut  receveur  des  contributions  di- 
rectes, puis  devint  directeur  du  musée  de  Rouen.  On  lui 
doit,  entre  autres  ouvrages  :  Histoire  du  Château-Oaillard 
1 1829)  ;  Tombeaux  de  lacathédrale  de  Rouen  (ïS3S)  ;  Histoire 
du  ch'iteau  d'Arqués  (1839)  ;  Fssai  sur  l'exil  d'Ovide  (1859)  ; 
Histoire  de  l'art  de  la  verrerie  dans  l'antiquité  (1874),  avec 
planclies  on  couleur,  ouvrage  fort  remarquable  ot  d'une 
belle  exécution  typographique. 

DEVILLEA  (lé)  OU  DÉVILLÉE  n.  m.  Genre  do  petites 
herbes,  de  la  famille  des  podostémacéos,  tribu  dos  enpo- 
dostémonées.  f|ui  croissent  sur  les  pierres  presque  sub- 
mergées des  Ili'uves  du  Brésil.  Syn.  do  carauatk. 

DÉVILLE-LÈS-ROUEN,  comm.  do  Soino-Inférieuro, 
arr.  et  :l  3  kilom.  do  Rouen,  sur  lo  Cailly,  affluent  do  la 
Seine,  qui  V  fait  mouvoir  de  nombreuses  usines;  5.653  hab. 
(Devillois, 'oises.)  Filature  et  tissage  de  coton  ;  imnrossions 
sur  indiennes;  fabriques  do  produits  chimiques,  oriquolo- 
ries.  C'est,  en  réalité,  uu  faubourg  do  Rouen. 

DeviLLENEUVE  (Jean-Esprit-Mario-Piorro-Lomoiuel. 
iurisconsulte  français,  né  en  1790,  mort  en  1S59.  Il  a  publié 
un  Ihclionnairr  du  contentieux  commercial  (1839J,  on  colla- 
boration avec  Massé. 

Devillez  (Adolpho-Barthélomy),  savant  bolgo,  né  à 
Bouillon  eu  1816,  mort  ou  1891  A  Mons,  où  il  fut  profes- 
seur, puis  directeur  do  l'Ecole  des  mines.  On  lui  doit, 
entre  autres  ouvrages  estimés  ;  7%'oric  gtUtérate  des  ma- 
chines à  vapeur  {lf^G2)  ;  Mécanique  considérée  comme  science 
naturelle  (ISG^);  Flémrnts  de  constructions  ciri/t'«  (1869)  ; 
Considérations  sur  les  doctrines  socialistes  et  sur  l'associa- 
tion internationale  des  travailleurs  (XBlî)  ;  Ventilation  des 
mines  (1875)  ;  Traité  élémentaire  de  la  chaleur  au  point  de 
vue  de  son  emploi  comme  force  motrice  (l8Sl-l88ï). 


DEVILLIEN    —    DEVISME   DE  VALGAY 


DEVXLUEN,  ENNE  {li-in,  en'  —  de  Deville,  n.  de  lieu)  adj. 
Mot  créé  par  DumoDt  pour  désigner  la  partie  inférieure  de 
l'étage  cambrien  des  Ardeunes.  (Il  y  comprend  les  ardoises 
violettes  de  Fumay,  les  ardoises  aimaniiléres  de  Deville, 
les  ardoises  de  Rimogne  et  le  quartzite  de  Monthermé.) 

—  n.  m.  :  Le  devillien. 

DEVILLINE  (de  Deville,  n.  pr.)  n.  f.  Sous-sulfate  hy- 
draté naturel  de  cuivre,  qu'on  trouve  daDS  le  Coruouailles. 
Variété  gypsil'ère  de  langite. 

Devillt  (Louis-Théodore),  peintre  et  dessinateur  fran- 
çais, né  à  Metz  en  1818,  mort  à  Nancy  en  1886.  Il  fut,  à 
Paris,  élève  de  Paul  Delarocbe.  Le  peintre  verrier  Maré- 
chal l'attacha  à  son  établissement  do  Metz,  pour  dessiner 
des  cartons  de  vitraux  :  il  y  resta  vingt-huit  ans.  En  186-1, 
Devilly  fut  nommé  directeur  de  lEcoie  de  dessin  de  Metz; 
en  187*1,  il  opta,pour  la  France  et  s'établit  à  Nancy,  où  il 
fut  nommé  conservateur  du  musée,  ensuite  directeur  de 
l'Ecole  régionale  des  beaux-arts  (1882).  Devilly  produisit 
plusieurs  tableaux  qui  lui  valurent  quatre  récompenses 
aux  Salons;  nous  citerons  :  le  Rappel,  aquarelle  (1840);  le 
Cosaque il^bl);  le  Marabout  âe  Siai-Brahim  {lSb9)  ;  Dénoue- 
ment de  la  journée  de  Solférino  (1861)  ;  Mazeppa  (1S70)  ;  les 
Blessés  de  Gravelotte  {ISIA)  ;  Amphitrite  ;  Bacchante  endor- 
mie (1875):  Schtitteurs  dans  les  Vosges  (iS76j;  Estafette 
arabe;  Entrée  d'un  café  maure;  Mort  du  sergent  Blandan 
au  combat  de  Béni-Mered  (1882). 

DeviL'S  Gâte,  canon  ou  détilé  des  montagnes  Ro- 
cheuses, sur  le  territoire  du  W'yoming  (Etats-Unis). 

DEVIN,  devineresse  {7-èss  —  du  lat.  divinus ,  divin. 
On  employait  autrefois  le  féminin  devine)  n.  Personne 
qui  découvre  les  choses  cachées  et  prédit  l'avenir  :  JVe 
croyez  pas  aux  sorciers  et  aux  devins,  car  ce  sont  des  fri- 
pons. (Cormen.) 

—  Adjoctiv.  :  Les  croassements  de  l'oiseau  devin. 

—  Fam.  Je  ne  suis  pas  devin.  Je  ne  puis  savoir  ce  qu'on 
ne  m'a  pas  dit,  comprendre  ce  qui  est  inintelligible,  il  II 
ne  faut  pas  aller  au  devin  pour  en  être  instruit,  C'est  ce  que 
tout  le  monde  sait. 

—  Syn.  Devin,  prophète.  Le  devin  découvre  ou  annonce 
ce  qui  est  caché,  soit  dans  l'avenir,  soit  dans  le  passé  ou 
dans  le  présent.  Le  prophète  annonce  seulement  l'avenir. 
Outre  cela,  le  caractère  du  prophète  est  sacré,  il  tient  de 
la  divinité  sa  puissance  de  connaître  l'avenir;  le  devin  ne 
doit  cette  puissance  qu'à  un  art  magique,  ou  même  quel- 
quefois à  sa  perspicacité  ;  ce  n'est  qu'en  parlant  des  païens 
qu'on  peut  attacher  un  caractère  religieux  à  la  personne 
des  devins. 

Devin  du  village  (le),  pastorale  en  un  acte,  paroles 
et  musique  de  Jean-Jacques  Rousseau,  représentée  sur  le 
théâtre  de  iOpéra  le  1"  mars  1753.  après  avoir  été  jouée 
d'abord  à  la  cour  le  18  octobre  1752.  Cette  œuvre  emprunta 
son  succès  beaucoup  plus  â  la  renommée  de  l'auteur  qu'au 
mente  intrinsèque  de  la  musique.  Le  sujet  du  poème  est 
une  bergerie  fade,  sans  caractères  tracés  et  sans  émo- 
tions dramatiques.  Les  mélodies  ont  im  cachet  de  simpli- 
cité et  de  gaucherie  qui  dénote  à  la  fois  une  complète 
inexpérience  dans  l'art  d'écrire  la  musique  et  en  même 
temps  un  instinct  de  l'expression  des  sentiments  à  l'aide 
des  sons.  L'harmonie  est  pauvre,  boiteuse  et  incorrecte. 

DEVIN  n.  m.  Entom.  Nom  de  plusieurs  espèces  d'in- 
sectes orthoptères. 

—  Erpét.  Serpent  devin  ou  substantiv.  Devin,  Nom  vul- 
gaire du  boa  constrictor. 

DEVINABLE  adj.  Qu'on  peut  deviner,  qui  est  facile  à 
deviner  :  Enigme  aisément  devinable. 

DEVINAILLE  (na-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Fam.  Art  ou  profes- 
sion du  devin.  (Vieux.)  [Devinaille  est  encore  usité  dans  quel- 
ques provinces  :  il  ne  signifie  plus  Art  de  la  divination, 
mais  Action  de  deviner,  avec  un  sons  légèrement  péjora- 
tif; il  est  alors  à  peu  près  synonvrae  ao  devinette.  Ce 
mot  désigne  aussi  l'objet  même  que  l'on  propose  â  deviner.] 

DEVINEMENT  {mail)  n.  m.  Action  de  deviner. 

DEVINER  rad.  devin)  v.  a.  Découvrir  ou  prédire  par  sor- 
tilège :  Les  sorciers  se  flattent  de  deviner  l'avenir,  ii  Par  ext. 
Juger,  interpréter,  parvenir  à  connaître  par  conjecture  : 
Quand  les  pères  ne  savent  pas  ce  qu'ont  leurs  filles,  les  7néres 
le  devinent.  (Balz.)  n  Trouver  le  mot  de  :  Deviner  ujie 
énigme^  un  logogriphe,  une  charade.  Il  Pénétrer  la  pensée, 
les  intentions,  les  projets  de  :  On  aime  bien  à  deviner  les 
autres,  mais  on  n'aime  pas  à  êtri-;  devink.  (La  Rochef.) 
Il  Apprécier  le  mérite  caché  de  :  Le  mérite  d'un  gouverne- 
ment est  de  devinicr  les  hommes.  (Th.  Gaut.)  ii  Reconnaître 
sous  un  déguisement  :  Devlner  guelr/u'un  sous  le  masque. 

—  Loc.  div.  Se  laisser  deviner.  Laisser  pénétrer  ses  des- 
seins ou  sa   pensée  :  Diplomate  gui  se  laisse  deviner. 

Il  Etre  pénétré,  compris  malgré  quelque  obscurité  ou 
quelçiue  détour  :  Quoi  de  plus  permis,  de  plus  irai,  qu'un 
demi-mensonge  qui   se  laisse  devinkr?  (A.  de   Musset.) 

Il  Je  vous  le  laisse  à  deviner.  Vous  n'aurez  aucune  peine  à 
deviner  ce  que  je  n'ajoute  pas.  il  Je  vous  le  donne  à  deviner. 
Se  dit  en  parlant  d'une  chose  dont  on  suppose  que  celui 
à  qui  l'on  parle  ne  se  douterait  jamais,  ii  Deviner  les  fêtes 
quand  elles  sont  venues,  Dire  des  choses  que  tout  le  monde 
sait,  annoncer  des  nouvelles  qui  sont  déjà  publiques. 

Se  devinepf  v.  pr.  Etre  deviné,  ii  So  pressentir,  se  pé- 
nétrer, se  comprendre  l'un  l'autre  ;  Les  coquins  se  devi- 
nent. (Duclos.) 

—  Allus.  littêr.  :  Devine  si  tu  peux,  et  choisis  si  tu 
l'oses,  Vers  de  Corneille  dans  sa  tragédie  d'Èi'raclius, 
acte  IV,  scène  v.  Le  tyran  Phocas  veut  faire  mourir  un 
jeune  homme  qui  a  droit  à  la  couronne  et  qu'il  croyait 
avoir  fait  périr  déjà.  Mais  il  a  été  longtemps  absent  et  ne 
sait  plus  le  distinguer  de  son  propre  hls.  Seule  la  nourrice 
qui  les  a  élevés  connaît  le  secret,  et  c'est  elle  qui  dit  ; 

Drviru  si  tu  peux,  et  choisis  si  tu  l'oses! 
L'un  de»  deux  est  ton  ftU;  l'autre  est  ton  empereur. 
Ce  vers  fameux  est  passé  en  proverbe,  et,  bien  qu'on  le 
rappelle  presque  toujours  sous  une  forme  plaisante,  il 
exprime  avec  une  grande  énergie  l'embarras  qu'on  éprouve 
quelquefois  à  se  décider  entre  deux  choses,  deux  résolu- 
tions ou  deux  personnes,  qui  attirent  également. 
DEVINERESSE  n.  f.  Linguist.  V.  devin. 

DEVINETTE  {net")  n.  f.  Ce  que  l'on  donne  à  deviner; 
jeu  où  l'on  donne  à  deviner. 

DEVINEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  devine  ou  qui  a  la 
prétention  do  deviner;  devin,  devineresse,  n  Personne  qui 
jugo  par  voie  de  conjecture  :  Un  beau,  Un  plaisant  devi- 


NEDR.  Il  Personne  qui  explique,  qui  sait  expliquer  les 
énigmes,  les  logogriphes,  etc.  :  Pas  un  rébus  n'échappe  a 
certains  devineurs. 

DÉVIOSCOPE  (sA:o;î'— de  déviation,  et  du  gr.  skopein, 
voirj  n.  m.  Physiq.  Appareil  pour  vérifier  les  l'ois  de  Fou- 
cault sur  les  oscillations  du  pendule. 

DÉVIRAGE  {raf)  n.  m.  Mar.  Action  de  dévirer  :  Le  dé- 
virage du  cabestan,  il  Tour,  courbure  que  l'on  fait  prendre 
à  une  pièce  de  construction  pour  qu'elle  ait  la  forme 
voulue.  (On  dit  aussi  devirance.) 

—  Charpent.  Etat  dune  pièce  de  bois  dont  les  divers 
peints  d'une  même  face  ne  se  trouvent  pas  situés  dans  le 
même  plan. 

—  Techn.  Desserrement  d'une  vis  sous  l'influence  des 
chocs  provoqués  par  le  travail  de  la  machine  dont  elle 
fait  partie. 

DÉVIRER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  virer)  v.  a.  Tourner 
en  sens  contraire  :  Dévirer  un  cabestan,  i:  Dévirer  un  cor- 
dage. Le  faire  tourner  sur  son  axe  dans  le  sens  opposé  à 
son  commettage.  u  En  T.  de  charp..  Donner,  par  la  taille, 
dos  renflements  à  une  pièce  de 
bois ,  de  manière  que  tous  les 
points  d'une  même  face  ne  se  trou- 
vent pas  dans  un  même  plan. 

_ —  V.  n.  Se  disait  autrefois  pour 
dériver  :  Un  câble  qui  dévire  sur 
le  cabestan. 

DÉVIRGINER  OU  DÉVIRGINI- 
SER  {Ji  —  du  lat.  devirginare, môme 
sens)  v.  a.  Oter  la  virginité. 

DÉVIRGINEUR  OU  DÉVIRGINI- 
SEUR  iji)  n.  m.  Celui  qui  ôte  la 
virginité.  (Se  prend  quelquefois 
adjectivement.) 

DÉVIRILISER  (du  préf.  priv.  dé, 
et  de  viril)  v.  a.  Amollir,  énerver, 
elï'éminer  ;  Dêviriliser  les  carac- 
tères. (Peu  us.) 

Se  dêviriliser,  v.  pr.  S'énerver, 
s'etféminer. 

De  viris  (mots  lat.).  abrévia- 
tion du  titre  d'un  ouvrage  élémen- 
taire de  Lhomond,  De  viins  illus- 
tribus  urbis  liom^  [Des  hommes 
illustres  de  Rome]  :  Le  De  viris. 

—  n.  m.  Le  volume  lui-même  : 
Acheter  un  De  viris. 


684 

—  Banq.  Ensemble  des  effets  de  commerce  payables  sur 
une  même  place.  (Ainsi,  dans  le  classement  du  porte- 
feuille des  "  eti'ets  à  recevoir  »  d'un  banquier,  on  place 
les  effets  par  devises,  ceux  sur  Londres,  sur  Amster- 
dam, etc.  On  dit  la  devise  Amsterdam,  la  devise  Vienne, 
la  DEVISE  Berlin,  etc.) 

—  Navig.  Nom  propre  d'un  bateau  :  Les  règlements  sur 
k  navigation  rendent  la  devise  obligatoire;  elle  est  ordi- 
nairement peinte  sur  l'arrière  du  bateau. 

—  Sculpt.  Ornement  en  bas-relief,  composé  de  figures 
et  accompagné  d'une  inscription  explicative. 

—  Encycl.  Art  héraldique.  L'origine  des  devises  est 
extrêmement  ancienne  et,  sans  doute,  antérieure  aux  ar- 
moiries régulièrement  figurées;  elle  doit  être  recherchée 
et  dans  les  cris  de  guerre  et  dans  des  jeux  de  mots  ayant 
pour  base  le  nom  des  propriétaires.  En  principe,  la  devise 
héraldique  est  une  courte  sentence  écrite  sur  une  bande- 
rolle  ou  listel  placé  sous  l'écu.  Elle  diffère  du  cri  de  guerre 
en  ce  que  celui-ci  se  place  au-dessus  du  cimier  de  l'écu. 
On  entendait  au  début,  par  a  devise  »,  la  figure  même 
servant  d'emblème  ;  ainsi,  l'aigle  d'Allemagne  était  la  do- 


DÉVIROLAGE  {laj')  n.  m.  Action  (François  I«  , , 

de  déviroler  les  pièces  frappées, 
de  les  sertir  de  la  virole  qui  maintenait  le  flan,  n  On  dit 

aussi  DÉVIROLEMENT. 

DÉVIROLER  (du  préf.  priv.  dé.  et  do  virole)  v.  a.  Après 
la  frappe  des  flans,  les  retirer  do  la  virole. 

Se  déviroler,  v.  pr.  Etre  dévirolé,  sortir  de  la  virole, 
en  parlant  des  flans  frappés,  ce  qui  se  produit  automati- 
quement. 

DÉVIRURE  OU  DÉRIVURE  n.  f.  Nom  donné  à  la  coupe 
de  l'ardoise  et  au  filet  do  plâtre  que  l'on  fait  sur  le  pignon 
d'un  bâtiment,  à  l'extrémité  d'un  comble,  ii  On  donne  en- 
core ce  nom  à  une  coupe  longitudinale  de  l'ardoise,  comme 
celle  que  l'on  pratique  le  long  d'un  châssis  à  tabatière,  etc. 

DEVIS  (vi  —  subst.  verbal  de  deviser)  u.  m.  Action  de 
deviser.  (Vieux.) 

—  Dr.  Devis  et  marché.  Acte  par  lequel  on  règle  la 
forme,  le  poids,  la  mesure,  la  quantité,  la  quotité  et  le 
prix  d'un  ouvrage,  et  les  obligations  respectives  de  celui 
qui  fait  faire  le  travail  et  de  celui  qui  l'entreprend. 

—  Techn.  Description,  état  détaillé  de  toutes  les  parties 
nécessaires  à  la  construction  d'un  bâtiment,  d'un  chemin 
de  fer,  etc.,  à  l'établissement  d'un  ouvrage  quelconque, 
avec  l'estimation  des  dépenses. 

—  Encycl.  Techn.  En  T.  do  construction,  le  devis  est  la 
description  détaillée  d'un  projet  de  construction  de  bâti- 
ment, de  chemin  de  fer  ou  de  machine.  On  y  explique  la 
forme  et  les  dimensions  de  chacune  des  parties,  la  manière 
dont  elles  doivent  être  exécutées,  la  nature  et  les  qualités 
des  matériaux  qui  doivent  y  être  employés,  et  enfin  l'éva- 
luation des  dépenses  présumées.  Un  devis  complet  se  sub- 
divise en  :  devis  justificatif,  qui  démontre  l'utilité  do  la 
construction  à  établir,  son  but,  les  bénéfices  que  l'intérêt 
particulier  ou  général  peut  en  tirer;  devis  descriptif,  con- 
tenant le  détaildes  différentes  espèces  d'ouvrages  à  faire, 
la  manière  do  les  exécuter  et  les  qualités  des  maté- 
riaux, etc.;  devis  estimatif,  renfermant  le  prix  de  chaque 
ouvrage  et  la  totalité  de  la  dépense. 

—  D'une  façon  générale,  on  entend,  par  «  devis  »,  l'état 
des  dépenses  nécessaires  pour  exécuter  un  travail.  Le  devis 
descriptif  comporte  le  plan  et  les  détails  du  travail  à  exécu- 
ter. Le  devis  estimatif  tra.ïiG  du  prix  des  travaux. 

—  Dr.  admin.  Le  devis  qui  accompagne  le  cahier  des 
charges  des  travaux  forme  la  base  du  centrait.  Les  devis 
doivent  être  approuvés  par  les  ministres  pour  les  travaux 
de  l'Etat,  par  les  préfets  pour  les  travaux  départementaux 
et  communaux. 

DÉVISAGER  (je  —  du  préf.  dé,  et  de  visage.  Prend  un  e 
après  le  g  devant  les  voyelles  a  et  o  :  //  dévisaqea.  Nous 
dévisageons)  v.  a.  Déchirer  le  visage  de  :  //  ne  faut  pas 
jouer  avec  les  chats,  souvent  ils  vous  dévisagent. 

—  Fig.  Maltraiter  do  paroles. 

—  Fam.  Dévisager  quelqu'un,  Le  regarder  au  visage 
avec  une  attention  et  une  persistance  déplacées  :  L'habi- 
tude (A,'  DEVISAGER  les  gens  marque  une  détestable  éducation. 

Se  dévisager,  v.pr.  Se  déchirer  mutuellement  le  visage  : 
Si  on  ne  les  eût  retenues,  ces  deux  femmes  se  seraient  dé- 
visagées. 

—  Pop.  Se  regarder  l'un  l'autre  avec  attention  au  visage. 

DEVISE  (subst.  verbal  de  deviser)  n.  f.  Figure  emblé- 
matique, avec  une  courte  sentence  qui  l'explique  :  Les 
paroles  d'u7ie  devise. 

—  Par  cxt.  Sorte  do  sentence,  qui  indique  les  goûts,  les 
habitudes,  les  qualités  do  quelqu'un  :  Goûter  un  peu  de 
tout  est  l'ingénieuse  devise  au  sage.  {Christ,  de  Suède.) 

"  Par  anal.  Petite  sentence  en  vors  ou  en  prose,  dont 
on  enveloppe  certains  bonbons  et  certains  jouets  :  Devises 
de  bonbons.  Devises  de  mirlitons,  ii  Bonbon  onvôloppè  dans 
uno  do  ces  devises. 

—  Art  héraldique.  V.  la  partie  encycL 


Devisea  :   1.    De    France    avant   1789;    2.    De   la  l"  République  (I"901  ;  J.  De   ville  (Paris 
Fluctuai  7iec^7ner(jitur  [Il  flotte  et  ne  sombre  pas]);  4-   De  province  (Normandie);  5.  De  rt 
"  '         6-  De  famille  noble  (Montmorency  :  Aplanôs,  Sans  errer). 


Devise  de  corporation. 
(Bouchers  av.  1189.) 


vise  du  Saint-Empire,  tout  comme  les  lettres  S.  P.  Q.  R. 
{Senatus  populusque  romanus)  étaient  la  devise  du  peuple 
romain.  Souvent,  aussi,  c'était  un  véritable  rébus  portant 
en  lui-même  sa  sentence,  ou  bien  une  véritable  exhortation 
se  confondant  avec  îe  cri  :  Aut  Cxsar,  aui  nihil  (<-  Ou  César 
ou  rien  »  —  devise  de  César  Borgia)  ;  ou  bien  encore  un  sym- 
bole faisant  allusion  à  un  évé- 
nement in^ortant,  comme  la 
devise  de  Philibert-Emmanuel 
de  Savoie  :  Spoliatis  arma  su- 
persunt  (A  qui  est  dépouillé,  il 
reste  les  armes),  après  qu'on 
l'eut  dépouillé  d'une  partie  de 
ses  biens. 

Quand  la  devise  comporte 
une  figure  et  une  inscription, 
la  première  en  est  le  corps,  et 
la  seconde  Vâmc.  Ainsi,  un  écu 
chargé  d'une  tour  avec  la  de- 
vise :  Turris  mea  Deus  {Ma.  lour, 
c'est  Dieu),  etc.,  ou  bien  la 
salamandre  de  François  I"" avec 
les  mots  :  A'utrisco  et  extinguo  fJe  nourris  et  j'éteins). 
Ainsi  disait-on  que  lo  labarum  de  Constantin  portait  la 
croix  de  Sainte-Hélène  avec  les  mots  :  In  hoc  signo  vinces 
(Par  co  signe  tu  vaincras),  etc.  Mais  il  y  avait  des  règles 
pour  es  ligures  mêmes  : 
celle  de  l'homme  ne  devait 
jamais  être  représentée, 
Il  parce  que  c'eût  été  compa- 
rer l'homme  avec  soi-même, 
que  prendre  un  corps  hu- 
main comme  similitude  » .  Les 
corps  de  devises  rentren  t 
dans  la  catégorie  des  tenants 
ou  supports  des  armoiries, 
ainsi  les  salamandres  de 
François  I".  Deux  grands  ou- 
vrages du  xvr  siècle,  celui 
de  Paul  Jove  et  celui  de 
Claude  Paradin,  sont  consa- 
crés aux  devises  de  guerre  et 
d'amour.  Les  devises  accom- 
pagnent presque  toujours  les 
armoiries  des  Etats,  des  provinces,  des  villes,  des  rois,  des 
familles  nobles,  des  corporations,  etc. 

—  Par  ext.,  on  disait  :  Etre  à  la  devise  de  quelqu'un,  pour 
Etre  à  son  service,  comme  si  l'on  eiîl  porté  livrée  à  ses 
armes. 

DEVISÉE  {:é)  n.  f.  Conversation,  entretien  familier, 
devis.  (Peu  usité.) 

DEVISER  (du  lat.  pop.  divisare,  tiré  de  dividere,  diviser; 
V.  n.  Diviser,  u  Arranger,  disposer,  il  Exposer  en  détail. 
(Tous  ces  sens  sont  vieux.) 

—  Converser,  s'entretenir  familièrement  :  Devisez  beau- 
coup, lie  vous  qtœrellez  jamais.  (Raspail.) 

Devisme  (Louis -François),  armurier  français,  né  à 
Paris  eu  180G,  mort  à  Argenteuil  en  1873.  Il  s'est  fait 
connaître  par  les  perfectionnements  qu'il  a  apportés  à  la 
carabine  et  aux  revolvers,  et  par  l'invention  de  fusils  et 
de  pistolets  à  coups  multiples  et  à  balles  forcées;  ses 
balles  explosibles  pour  la  chasse  du  lion  et  la  pêche  de  la 
baleine  ont  rendu  de  signalés  services. 

Bevisme  de  Valgay  (Anne-Pierre-Jacques),  musi- 
cien et  administrateur  français,  né  à  Paris  en  17-15,  mort 
à  Caudebec  en  1819.  Il  publia  un  Abrégé  des  règles  de  la 
composition  et  de  l'accompagnement  {\l'ôl).  Il  obtint,  en  1777, 
la  direction  de  l'Opéra;  mais,  accusé  de  faux,  il  fut  des- 
titué.   Il   écrivit  les   livrets    de   deux  opéras -comiques, 


Devise  Af  maison  de  commerce. 
(Maison  Larousse.) 


685 

représentés  au  théâtre  Montansier  :  la  Double  Récompense 
et  Eugénie  et  Ltnval.  —  La  femme  de  cet  artiste,  nco  à 
Lyon  on  MôâtJeanne-J/ipimhjte  Moinom»,  fut  une  pianiste 
fort  distingruée.  Kilo  tVrivit  la  musique  d'un  opéra  on  un 
acte  :  J'ru.vitrle  eu  la  (  enilurf,  qui  lut  roprùsontù  à  l'Opéra 
l'cndant  la  direction  de  sou  mari. 

DÉVISSAGE  {vi-siij')  n.  m.  Action  do  diWissor  :  Le  dkvis- 
SAtiK  (l'une  serrure.  Il  On  dit  queUiuet'.  I)Évissi-:mI';nt. 

DÉVISSER  (vi-st'  —  du  prt'T.  priv.  dr,  ot  do  viiser)  V.  a. 
Délaire,  d6tacnor,on  parlant  d'uu  objet  retenu  par  des  vis  : 
Dkvissbr  «ne  serrure,  il  Retirer,  séparer,  en  parlant  d'uu 
objet  vissé  :  Dkvisskr  le  bouchon  d'argent  d'un  flacon. 

—  Pop.  5e  faire  dévisser  le  coco,  Se  faire  luor,  guillo- 
tiner. 

—  Arg.  Dévisser  son  billard.  Mourir. 

Se  rfév/sser,  v.  pr.  Etre,  devenir  dévissé  ;  pouvoir  Ôtro 
dé\  Isso. 

DE  VISU  loo.  adv.  V.  VISU  (de). 

DÉVITRIFIABLE  adj.  Qui  peut  être  dévitrifié  sous  l'ac- 
tion prolon^'i'c  do  la  chaleur,  en  parlant  du  verre  à  l'état 
du  fusion  piteuse. 

DÉVITRIFICATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  dévitrifier; 
résultat  de  cette  action. 

—  Kncycl.  Le  verre  se  dévitritio  quand  on  le  maintient 
pendant  longtemps  à  l'état  de  fusion  pâteuse.  Alors,  il 
perd  peu  â  peu  sa  transparence,  devient  opaque,  prend 
Paspect  de  la  porcelaine,  et  semble  composé  d'une  agglo- 
mération do  cristaux  aig:uillés,  qui  changent  complète- 
ment sa  structure  intérieure.  11  subit  cette  transforma- 
tion en  conservant  la  forme  qu'on  lui  a  donnée.  Le  verre 
auisi  modifié  est  appelé  porcelaine  de  liéaumur,  du  nom 
du  savant  qui  en  a  fait  le  premier  une  étude  attentive. 

DÉVITRIFIER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  vitrifler)  v.  a. 
Détruiro  l'ciat  de  vitrification  de  :  Dévitrifier  du  verre. 

Se  dévitrifier,  v.  pr.  Etre  dévitrifié,  en  parlant  du  >'erre. 

DeviZES,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Wilts),  sur  le 
canal  Avon-Kennet  ;  G.420  bah.  Fabrique  d'instruments 
aratoires,  de  tissus  de  soie  et  de   draps. 

DÉVOIEMENT  ou  DÉVOÎMENT  {?nan  —  rad.  déxmyer) 
n.  m.  Mêd.  Flux  du  ventre,  diarrhée  :  Le  dévotement  a  lieu 
quand  l'acidité  prédomine  dans  la  digestion  duodénale.  (Ras- 
pail.) 

—  Archit.  Ecart,  inclinaison  d'un  tuyau  de  cheminée  ou 
de  descente. 

—  Mar.  Position  de  certains  couples,  dans  laquelle  le 
plan  des  branches  n'est  pas  perpendiculaire  à  la  quille. 

DÉVOILEMENT  {man  —  rad.  dévoiler)  n.  m.  Action 
d'ôter  le  voile;  résultat  de  cette  action.  (Peu  usité.) 

—  Fig.  Action  de  faire  connaître,  d'expliquer,  d'éclair- 
cir  :  Le  dévoilement  des  figures  du  Vieux  Testament  ne 
s'est  fait  fju'à  la  venue  du  Messie. 

DÉVOILER  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  voiler)  v.  a.  Hausser, 
lever,  ôter  le  voile  de  :  Dévoiler  une  femme,  une  statue. 

—  Par  ext.  Montrer,  laisser  voir  :  La  natu7'e,  pendant  la 
nuit,  DÉVOILE  de  secrètes  beautés. 

—  Relever  do  ses  vœux  une  religieuse,  une  personne 
qui  a  pris  le  voile  :  La  liévolution  dévoila,  toutes  les  nonïies. 

—  Fig.  Découvrir,  révéler,  expliquer,  faire  connaître  : 
DÉVOILER  un  mystère,  un  secret,  U7ie  intrigue. 

Se  dévoiler,  v.  pr.  Paraître  sans  voile,  ôter,  relever  son 
voile  :  Daus  certains  ordres,  il  est  défendu  aux  religieuses 
de  SE  DÉVOILER  uu  parloir. 

—  Fig.  Etre  connu,  découvert,  il  Se  découvrir,  se  tra- 
hir; faire  connaître  sa  ]>ens(''e. 

—  Syn.  Dévoiler,  déceler,  découvrir,  révéler.  V.  dé- 
celer. 

DeVOILLE  (Augustin),  écrivain  et  poète  français,  né  à 
Saint-Loup-sur-Senrouse  (Haute-Saône)  en  1807.  Il  était 
ecclésiastique,  et  consacra  ses  loisirs  à  la  composition 
de  poésies  et  de  romans  moraux.  Il  publia  plus  do  trente 
de  ces  ouvrages,  qui,  destinés  pour  la  plupart  à  l'ado- 
lescence, se  recommandent,  sinon  par  leur  valeur  litté- 
raire, du  moins  par  l'honnêteté  des  sentiments  et  des 
intentions. 

DEVOIR  (du  lat.  dehere,  même  sens  :  Je  dois,  tu  dois,  il 
doit,  nous  devons,  vous  devez,  ils  doivent.  Je  devais,  nous 
devions.  Je  dus,  nous  dûmes.  Je  devrai,  nous  devrons.  Je 
devrais,  nous  devrions.  Dois,  devons,  devez.  Que  je  doive, 
que  nous  devions.  Que  je  dusse,  que  nous  dmsions.  Devant. 
hih  due)  v.  a.  Etre  tenu  légalement  ou  en  conscience  de 
payer  une  somme  d'argent,  de  rendre  ou  do  donner  une 
chose  appréciable  on  argent  :  Devoir  dix  mille  francs,  deux 
boisseaux  de  blé,  trois  journées  de  travail.  Il  N'avoir  pas  ac- 
quitté !e  prix  do  :  Devoir  ses  habits. 

—  Etre  tenu  do  donner,  d'accorder;  être  obligé  par  les 
convenances,  la  loi  ou  la  conscience  :  Un  fils  doit  le  res- 
pect à  son  père. 

—  Etre  redevable,  avoir  obligation  de  :  Les  lois  que  nous 
DEVONS  aux  Itomains.  Devoir  la  rie  à  quelqu'un. 

—  Loc.  div.  :  Devoir  du  retour.  Devoir  quelque  arçcnt  en 
sus,  après  avoir  fait  un  échange,  il  Fig.  Rester  l'obligé. 

il  En  devoir-à  quelqu'un,  Avoir  été  offensé  par  lui,  et  lui 
réserver  un  châtiment,  il  Devoir  plus  d'argent  qu'on  n'est 
gros.  Devoir  à  Dieu  et  à  diable,  Devoir  au  tiers  et  au  nuart, 
Devoir  de  tous  côtés.  Devoir  beaucoup,  avoir  de  nombreux 
créanciers.  Il  N'en  devoir  guère.  N'en  devoir  rien,  Ne  pas 
f^lre  inférieur  :  J'ai  vu  l'es  beautés  de  la  Seine,  ses  bords 
n'en  doivent  rien  à  cetLT  de  la  Loire.  (M™*  do  Sév.)  il  ^Ve 
.s  en  devoir  guère.  Se  dit  de  deux  personnes  qui  ont  d'aussi 
grands  défauts  l'une  quo  l'autre,  ou  qui  ont  eu  ég.ile- 
ment  des  torts  à  l'égard  l'une  do  l'autre,  il  Devoir  tribut, 
Etre  soumis,  ne  pouvoir  échapper  : 

Uue  Tcmme  toujours  doit  tribut  à  la  mode. 

lïOlLEAU. 

—  pRov.  ;  Qui  doit  a  tort,  La  loi  est  toujours  contre  le 
débiteur,  il  Qui  a  terme  no  doit  rien,  On  ne  peut  ^tre  obligé 
do  paver  avant  le  terme  éehu.  il  Quand  on  doit,  Il  faut 
payer  ou  agréer,  Si  l'on  no  peut  donner  do  l'argent  à  son 
créancier,  il  faut  au  moins  lui  donner  de  bonnes  paroles. 

Il  Qui  nous  doit  noua  demande.  Se  dit  lorstiu'on  a  sujet  do 
so  plaindre  do  la  pt^rsonno  ni^nio  qui  .se  plaint.  Il  Fais  ce 
que  dois,  advienne  que  pourra,  11  faut  faire  son  duvoir, 
sans  s'inquiéter  do  co  cpii  en  puiina  résulter. 

—  v.  auxil.  l'Jmployé  avec  nn  verbo  a  l'inlliiitif,  devoir 
forme  souvent  avec  lui  un  véritable  temps  composé;  il 
evprimo  :  1"  un  simple  futur;  2"  la  nécessité  do  l  action  ; 
a"  to  caractère  obligaloïro  ou  la  convonanco  do  l'action  ; 


DÉVISSAGE    —  DEVOLUTION 


4"  l'intention  d'accomplir  l'action  ;  5»  la  probabilité  de  l'ac- 
tion. 

-^  Devoir  de,  avec  un  verbo  à  l'infinitif,  Avoir  l'obliga- 
tion do  :  C'est  a  lui  que  je  dois  D't'^re  encore  de  ce  moiide. 
Il  Dussé-je,  Dusses-tu,  Jttit-il,  etc.  Quand  m^mo  je,  tu,  il, etc.; 
fallût-il  que  jo,  quo  tu,  qu'il,  etc.  :  Dussiez-vous  rn'accu- 
ser.  DûT-ON  en  nntr77iurer.  DOT  le  monde  s'en  scandaliser. 
L'homme  aime  mieux  ce  qui  est  grand,  dût  cette  grandeur 
l'écraser,  que  ce  qui  est  bo7i,  dût  cette  bonté  le  secourir. 
(J.  Janin.) 

—  Impersonnellem.  :  Il  doit  être  doux  de  pardonner  une 
injure.  Il  doit  y  avoir  du  charme  dans  la  solitude. 

Dû,  due  part.  pass.  du  v.  Devoir. 

—  Dr.  Jusqu'à  due  concurrence.  Jusqu'à  concurrence  de 
la  somme,  do  la  quantité  dont  il  s'agit,  il  En  bonne  et  due 
forme.  Selon  les  formes  voulues,  légales. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Ce  qui  est  dil  :  Ne  demander 
que  .-ïrtn  dû. 

—  Par  ext.  Devoir,  ce  à  quoi  l'on  est  obligé  :  Faire  le  dû 
de  sa  charge.  J*our  le  dû  de  ma  conscience. 

—  Rem.  L'accent  circonllexe  que  l'on  met  sur  ce  parti- 
cipe pour  lo  distinguer  de  l'article  contracté,  et  parce  qu'il 
s'éi'rivait  autrefois  deu,  disparaît  au  féminin  et  au  pluriel. 

Dû  est  toujours  invariable,  bien  qu'il  soit  précédé  d'un 
complément  direct,  lorsqu'il  y  a  un  inlinitif  de  sous-entendu 
après  lui,  parce  qu'alors  le  complément  appartient  à  cet 
infinitif  :  J'ai  pris  toutes  les  précautions  que  j'ai  dû  (sous- 
entendu  prendre). 

—  Anton.  Indu,  ue. 

Se  devoir,  v.  pr.  Etre  dû  :  Tout  l'argent  qui  se  doit 
à  Paris,  il  Etre  obligatoire  ou  convenable  ;  Cela  se  doit  : 
vous  ne  pouvez  vous  en  dispenser,  ii  Devoir  son  action,  son 
application,  son  affection  tout  entière  :  Un  roi  se  doit  à 
tous  les  hommes  qu'il  gouverne.  (Fén.)  ii  Devuir  à  soi-même  : 
Savoir  ce  que  l'on  se  doit,  n  Devoir  l'un  à  l'autre  :  Les 
citoyens  SE  doivent  réciproquement  secours  et  assistance. 

DEVOIR  (rad.  rferoiV  infîn.,  pris  substantiv.)  n.  m.  Ce 
qui  se  doit,  ce  à  quoi  l'on  est  obligé  par  la  raison,  par  la 
morale,  par  la  loi  ou  par  la  bienséanco  :  S'acquitter  de  so7i 
devoir.  Remplir,  Trahir  ses  devoirs. 

—  Par  plaisant.  Nécessité,  chose  indispensable  :  Le 
premier  devoir  d'une  femme  est  d'être  jolie.  (M""*  de  Gir.) 

—  Particuliôrfini.  Travail,  exercice,  composition  qu'on 
donne  à  faire  à  un  écolier  :  Finir  son  devoir. 

—  Par  ext.,  et  principalem.  au  plur..  Hommages,  mar- 
ques, témoignages  de  civilité,  de  politesse  :  Rendre  ses 
devoirs  à  quelqu'un. 

—  Association  d'ouvriers  charpentiers,  compagnonnage  : 
Les  compagnons  du  devoir.  On  comptait  trois  devoirs  pi'in- 
cipaux  :  celui  des  Loups,  celui  des  Dévorants  et  celui  des  En- 
fants de  Soubise. 

—  Loc.  div.  Derniers  devoirs.  Honneurs  funèbres,  céré- 
monie des  funérailles  :  Rendre  les  derniers  devoirs  à  un 
ami.  Il  En  devoir  de.  En  train  de,  prêt  à  :  Nous  étions  à  table, 
plusieurs,  joyeux,  en  devoir  de  bien  faire.  (P.-L.  Cour.) 

Il  Faire  son  devoir.  Agir  comme  on  lo  doit,  s'acquitter  de  ses 
obligations,  et  spécialem.  Se  conduire  vaillamment  dans  un 
comoat  :  Faire  son  devoir  cïi  homme  de  cœur.  \\  Etre  à  son 
devoir,  Etre  à  son  poste,  li  Rentrer  dans  le  devoir,  dans  son 
devoir,  Se  remettre  dans  1  obéissance,  dans  la  subordination 
dont  on  s'était  écarté;  reprendre  les  bons  sentiments  que 
l'on  avait  perdus,  i:  Ramciicr,  Remettre,  Ranger  quelqu'un 
à  son  devoir,  L'obliger  à  faire  ce  qu'il  doit,  le  contraindre  à 
la  soumission,  il  Se  ranger  à  son  devoir.  Faire  ce  qu'on  doit 
faire,  n  Croii-e  du  devoir,  de  son  dcvoirde,  Juger  nécessaire, 
obligatoire  de.  ti  //  est  du  devoir  de,  Le  devoir  oblige  à.  n  Je 
lui  apprendrai  son  devoir.  Je  le  contraindrai  à  faire  ce  qu'il 
doit,  ou  je  le  châtierai  de  ne  l'avoir  pas  fait,  u  5e  mettre  en 
devoir  de.  Se  préparer,  commencer  à. 

—  Dr.  Devoir  parfait.  Celui  dont  l'accomplissement  peut 
être  exigé,  qui  a  un  droit  corrélatif,  il  Devoir  imparfait.  Ce- 
lui dont  l'accomplissement  ne  peut  être  exigé,  qui  n'a  pas 
de  droit  corrélatif,  ii  Devoirs  de  loi.  Autref-,  Ensemble  des 
formalités  du  nantissement. 

—  Fauconn.  Devoir  de  l'oiseau,  Part  de  l'oiseau  dans  la 
curée  du  gibier  qu'il  a  pris. 

—  Féod.  Devoir's  seigneuriaux.  Droits  que  le  vassal  de- 
vait à  son  seigneur. 

—  Relig.  Devoir  pascal.  Obligation,  pour  les  catholiques, 
de  communier  dans  lo  temps  pascal. 

—  Théol.  Devoir  conjugal.  Union  charnelle  considérée 
comme  obligatoire  pour  chacun  des  deux  époux  à.  l'égard 
de  l'autre. 

—  Syn.  Devoir,  obligation.  L'idée  de  devoir  est  plus  mo- 
rale, plus  élevée;  celle  d'o6/ivo/ion  est  plus  personnelle 
et  so  rattache  davantage  aux  circonstances  qui  rendent 
l'action  nécessaire. 

—  .\nton.  Droit. 

—  Encycl.  Philos,  Le  mot  devoir  est  à  peu  prés  syno- 
nyme do  loi  morale.  Pris  au  singulier  et  dans  son  sens  le 
plus  général,  il  signifie  uno  règle  imposée  ù  la  volonté. 
Quand  on  parle  dos  devoir.^,  on  parle,  au  contraire,  dos 
applications  particulières  île  cette  loi. 

Pris  dans  son  sens  lo  plus  général,  le  devoir  apparaît 
d'abord  comme  obligatoire.  Il  est  en  outre  absolu,  c'est-à- 
dire  qu'il  est  indépendant  :  il  consiste  on  un  impératif  caté- 
gorique. Il  n'admet  pas  do  motif  intéressé  :  «  Le  devoir, 
dit  Kant,  c'est  la  nécessité  d'obéir  à  la  loi,  par  respect 
pour  la  loi.  "  Enfin,  il  est  universel  ;  en  d'autres  termes,  on 
ne  saurait  concevoir  uno  loi  morale  sans  être  convaincu 
qu'elle  doit  s'appliquer  à  tous  les  hommes;  que  chaque 
homme,  dans  les  mêmes  circonstances,  doit  également  la 
reconnaître;  Kant  en  a  donné  la  formule  suivante  :  »  Agis 
toujours  de  telle  sorte  que  tu  puisses  vouloir  que  la  règle 
do  ton  action  devienne  une  loi  universelle,  n 

On  les  divise  souvent  en  devoirs  envers  nous-mêmes, 
devoirs  envers  nos  semblables,  devoirs  envers  Dieu.  On 
s'etforco  aussi,  parfois,  do  les  faire  tons  entrer  dans  l'une 
ou  l'autre  de  ces  catégories.  En  tout  cas,  les  devoirs  envers 
la  famille  et  envers  la  patrie  entrent  dans  la  seconde.  Les 
devoirs  envers  les  animaux  sont,  de  l'avis  do  la  plupart  des 
moralistes,  un  aspect  soil  dos  devoirs  envers  nous-mêmes. 
soil  des  devoirs  envers  Dieu,  soit  dos  doux  sortes  do  de- 
voirs. Los  devoirs  envers  nos  semblables  so  divisent  on 
devoirs  de  charité  et  devoirs  do  justice  :  les  seconds  sont 
seuls  socialement  exigibles. 

Un  autre  problème  grave  est  celui  des  conflits  do  de- 
voirs. Pour  la  solution  do  ces  conflits,  Paul  Janet  propose 
les  doux  rèt,'le9  ci-après  :  l"  dans  une  classe  de  mêmes  de- 
voirs, so  décider  en  raison  do  l'importance  do  leurs  objets. 
et  (oujours  pour  les  pbis  excellent»  :  par  oxoni|ile.  prélérer 


l'honneur  à  la  vie;  2"  entre  plusieurs  classes  de  devoirs 
se  décider  pour  ceux  qui  s'appliquent  à  des  groupes  plus 
nombreux  :  par  exemple,  no  pas  nésitor  entre  sou  propre 
bien  et  celui  de  sa  famille. 

—  Mœurs  et  coût.    Compagnons  du  devoir.  V.   compa- 

(îNONNAGE. 

—  Allus.  littér.  : 

Quand  on  a  tout  perdu,  quand  on  n'a  plus  li'cBpoir, 
La  vie  est  un  oppiobre,  et  la  mort  un  devoir. 

Vers  de  Voltaire,  daus  Mérope,  qui  sont  devenus  un  pro- 
verbe. V. PERDRE. 

Devoirs  (Traité  dks)  ou  Traité  des  offices  [en  lat.  De 
officiis],  ouvrage  de  Cicéron.  —  Cicéron  le  destinait  à 
son  fils,  dont  la  vie  crapuleuse  l'affligeait.  En  outre,  il  avait 
dessein  de  tracer  devant  la  postérité  le  modèle  de  l'hon- 
nête homme,  citoyen  d'une  grande  république,  dévoué  à 
sa  patrie,  amoureux  de  la  gloire,  tel  que  pouvait  le  conce- 
voir un  Romain  formé  à  l'école  de  Zenon.  Il  s'inspira  sur- 
tout de  l'ouvrage  de  Panœtius  sur  le  devoir  et  aussi,  mais 
ilans  de  bien  moindres  proportions,  d'un  livre  de  Posido- 
niiis.  La  morale  qu'il  développa  dans  son  traité  est  celle 
du  stoïcisme,  mais  adoucie  déjà  par  Pametius  et  accom- 
modée par  Cicéron  aux  conditions  de  la  vie  romaine.  L'ou- 
vrage est  divisé  en  trois  livres  :  lo  premier  a  pour  sujet 
l'honnête,  le  second  l'utile,  le  troisième  la  cornparaison  de 
l'honnête  et  de  l'utile.  L'essentiel  du  traité  est  contenu 
dans  le  premier  livre,  où  Cicéron  étudie  les  quatre  vertus 
fondamentales  :  la  prudence,  la  justice,  le  courage  et  la 
tempérance.  —  Sous  le  titre  Des  devoirs  des  prêtres,  saint 
Ambroise  a  écrit,  vers  390,  une  adaptation  chrétienne 
du  De  officiis  de  Cicéron.  Même  division  en  trois  livres, 
mémo  distribution  des  matières  avec  les  mêmes  titres. 
D'une  manière  générale,  saint  Ambroise  s'approprie  de 
l'œuvre  de  son  devancier  tout  ce  qui  pouvait  cadrer  avec 
son  propre  christianisme  ;  pour  le  reste,  il  modifie,  refond, 
transforme  les  idées  du  moraliste  romain. 

Devoirs  des  hommes  (Des),  petit  traité  de  morale, 
par  Silvio  Pellico  (1831).  —  Dans  ce  livre,  l'auteur  a  en- 
trepris d'enseigner  la  science  de  la  vie,  les  devoirs  du 
citoyen.  A  part  les  chapitres  sur  le  célibat  et  le  mariage, 
dans  lesquels  il  émet  des  théories  contestables,  la  morale 
de  ce  petit  livre,  écrit  par  demandes  et  par  réponses  comme 
un  catéchisme,  est  excellente. 

DÉVOIRANT  [ran)  n.  m.  En  T.  de  charp..  Nom  que  les 
cliarpentiers  donnent  à  l'ouvrier  reçu  compagnon  du  devoir. 
Il  Us  disent  également  dévorant,  dans  le  même  sens. 

DÉVOIS  {voi  —  du  préf.  priv.  dé,  et  de  voie)  n.  m.  Ac- 
tion de  dévoyer,  de  s'écarter  du  chemin,  de  l'ornière  : 
te  DÉVOIS  d'une  charrette. 

DÉVOLE  {du  préf.  priv.  dé,  et  de  vole)  n.  f.  Jeux.  Action 
de  manquer  la  vole  au  jeu  de  cartes. 

—  Fig.  Etre  en  dévole,  Etre  en  perte  dans  une  affaire  oii 
l'on  comptait  faire  des  profits. 

DÉVOLER  (rad.  dévole)  v.  n.  Jeux.  Manquer  ou  perdre  la 
vole  au  jeu  de  cartes. 

—  Fig.  Faire  des  pertes  dans  une  affaire  de  laquelle  on 
attendait  des  bénéfices. 

DÉVOLU,  UE  (du  lat.  devolvere,  supin  devolutum,  qui 
signifie  proprem.  Rouler  d'un  endroit  à  un  autre,  de  l'un  à 
l'autre,  attribuer)  adj.  Qui  a  passé  d'une  personne  à  une 
autre,  q^ui  est  échu  par  droit  :  Succession  dévolue  à  l'Etat. 
Il  Acquis,  réservé  :  Panni  les  avantages  dévolus  aux  gens 
secs  et  blonds,  il  conservait  cette  taille  encore  juvénile  qui 
sauve  aux  hommes  aussi  bien  qu'aux  femmes  les  apparences 
de  la  vieillesse.  (Ba!z.)  ii  Destiné  à,  condamné  à  : 
Mes  jours  au  deuil  sont  dévolus. 

C.  Delavione. 

—  Substantiv.  au  masc.  Dr.  can.  Provision  d'un  bénéfice 
vacant  par  l'incapacité  ecclésiastique  de  celui  qui  l'oc- 
cupe :  Ai'oir  un  bénéfice  par  dévolu.  Prendre,  Obtenir  un 
dévolu.  Il  Vacance  d'un  bénéfice  par  incapacité  du  sujet  : 
lîénéfice  tombé  en  dévolu,  vaca^xt  par  dévolu. 

—  Fam.  Jeter  son  dévolu,  un  dévolu  sur.  Arrêter  ses 
vues,  fixer  son  choix  sur.  (Vient  do  la  locut.  solliciter, 
attendre  un  bénéfice  par  dévolu)  :  L'Angleterre  jeta  son 
DÉVOLU  SUR  Gibraltar. 

—  Encycl.  Dr.  can.  Un  clerc  pourvu  d'un  bénéfice  pou- 
vait être  reconnu  incapable  de  remplir  sa  charge.  Le  béné- 
fice était,  alors,  déclaré  vacant  ot  transmis  à  un  autre  ec- 
clésiastique qui  on  devenait  le  légitime  titulaire.  Cette 
manière  d'acquérir  un  bénéfice  se  nommait  dévolu  ou 
dévolu  t. 

DÉVOLUTAïRE  {ter')  n.  m.  Dr.  can.  Celui  qui  avait  ob- 
tenu un  bénéiice  par  dévolu. 

DÉVOLUTir,  IVE  (rad.  dévolu)  adj.  Dr.  Qui  fait  qu'un© 
chose  passe  d'une  personne  à  une  autre  :  Appel  dévo- 
LUTIK.  Sentence  dkvolutive. 

DÉVOLUTION  {si-on  —  rad.  dévolu)  n.  f.  Dr.  Transport, 
transmission  d'un  bien,  d'un  droit,  qui  so  fait  d'une  per- 
sonne à.  une  autre  :  Cette  terre,  cette  seigneurie  revirtt  au 
roi,  lui  fut  acquise  par  dévolution.  Il  So  dit  particulière- 
ment do  la  transmission  par  hérédité  d'un  bien  do  la  ligno 
Saternello  à  la  ligne  maternelle,  ou  vice  versa,  ii  Droit  qui, 
ans  certains  pays,  donnait  la  succession  aux  filles  nées 
d'un  premier  mariage,  do  préférence  aux  fils  nés  d'un  se- 
cond lit  :  La  gtierre  de  dévolution. 

—  Dr.  can.  Droit  en  vortu  duquel  la  collation  d'un  béné- 
fice vacant  revenait  au  supérieur, dans  le  cas  où  lévéquo 
aurait  négligé  do  pourvoir  à  l'avancement  dans  un  délai 
do  six  mois. 

—  Encycl.  Dr.  Aux  termes  de  l'article  733  du  Code  civil, 
il  no  se  fait  aucune  dévolution  d'une  ligno  ù  l'aniro  quo 
lorsqu'il  ne  so  trouve  aucun  ascendant  ni  collatéral  do 
l'une  dos  deux  lignes.  Ainsi,  la  succession  so  divise  en 
doux  parts  :  lo  parent  d'une  ligno,  quoique  î\  un  degré 
très  éloigné,  n'est  point  exclu  de  la  portion  uttribiiéo  à  sa 
ligno  par  un  parent  d'une  autre  ligno  qui  est  ù  un  degré 
beaucoup  plus  rapproché;  chacun  doux  prend  également 
la  moitié  qui  est  atlectée  ù  sa  lijjne,  suivant  l'adage  :  dimi- 
dium  paternis,  dimidium  maternis.  Cependant,  d'après  l'ar- 
ticle 750,  en  cas  do  prédécès  des  père  et  nièro  d'une  per- 
sonne morte  sans  postérité,  ses  fi'èros  et  sœurs,  ou  leurs 
descendants,  sont  appelés  a  la  succession,  ù  l'exclusion 
des  ascendants  ot  autres  collatéraux.  Et.  on  vertu  do  l'ar- 
ticle 758,  un  résultat  semblable  so  produit  au  cas  do  con- 
courRdofi  frères  ot  sœurs  avec  lesp^roetmèroou  l'un  d'eux. 


DÉVOLUY   —   DÉVOTION 

Sous  l'ancienne  législation,  quand  il  ne  se  trouvait  au- 
cun parent  de  la  ligne  à  laquelle  appartenait  un  bien,  il 
s'opérait  une  dévolution  au  proiit  de  l'héritier  des  acquêts, 
c'est-à-drre  que  le  droit  de  le  recueillir  revenait  au  plus 
proche.  Le  mot  de  dévolution  désignait  aussi  la  charge 
qui,  après  la  mort  d'un  des  conjoints,  et  dans  le  cas  où  il 
existait  des  enfants,  affectait  les  biens  du  survivant  de 
telle  sorte  (|u'il  était  obligé  de  les  réserver  aux  enfants 
issus  de  ce  mariage,  à  l'exclusion  de  ceux  qui  pouvaient 
naître  d'un  mariage  subséquent. 

Dévolution  (guerre  dk).  A  la  mort  de  Philippe  IV. 
roi  d'Espagne  (iGGâ),  Louis  XIV  éleva  des  prétentions  sur 
le  Brabant  au  nom  de  sa  femme  Marie-Thérèse,  en  vertu 
du  droit  de  dévolution.  Marie-Thérèse  était  issue  du  pre- 
mier mariage  de  Philippe  IV,  et  Charles  II  du  second. 

Le  nouveau  roi  d'Espagne,  Charles  II,  objecta  que  les 
droits  de  Louis  XIV  n'étaient  pas  valables;  mais 
Louis  XIV,  sans  attendre  la  fin  des  négociations,  entra 
en  Flandre  à  la  tète  de  son  armée,  que  commandait 
Turenne  (1G67).  Charleroi.  Tournai,  Douai,  Oudenarde, 
Furnes,  Courtrai.  Lille,  tombèrent  en  quelques  semaines 
au  pouvoir  des  Français.  L'année  suivante,  Condé  Ht  en 
quinze  jours  la  conquête  de  la  Franche-Comté,  qui  appar- 
tenait à  l'Espagne.  Elfrayéo  de  la  rapidité  do  ces  vic- 
toires, la  Hollande,  rompant  avec  la  France,  conclut  avec 
l'Angleterre  et  la  Suède  la  Triple  Alliance  de  La  Haye,  et 
Louis  XIV,  n'osant  atfronter  la  lutte  dans  des  conditions 
aussi  différentes,  signa  le  traité  d"Aix-le-Chapelle  (1668). 
Presque  toutes  les  villes  conquises  en  Flandre  par  les 
Français  leur  restèrent,  mais  la  Franche-Comté  fut  resti- 
tuée à  l'Espagne. 

DÉVOLUY,  ancien  petit  pays  de  France,  compris  dans 
le  département  actuel  des  Hautes-Alpes. 

DÉVOLUY,  massif  du  Dauphiné,  dans  les  départements 
des  Hautes-Alpes  et  de  l'Isère,  avec  double  écoulement 
vers  l'Isère  par  le  Prac  au  N.,  vers  la  Durance  au  S.  Cul- 
men  :  l'Obiou,  2. "93  mètres.  Montagnes  de  calcaire,  do 
craie,  ravagées  et  croulantes,  mais  en  voie  de  reboise- 
ment ;  choiirwis  ou  avens  engloutissant  les  eaux  ;  superbes 
fonts  Gillardes  versant  2.500  litres  par  seconde  à  la  Sou- 
loise,  afUneut  du  Drac. 

DevON,  fleuve  côtier  d'Ecosse,  né  dans  les  collines 
d'Ochill  (comté  de  Perth),  se  jetant,  après  un  cours  do 
48  kilomètres,  dans  le  golfe  de  Forth.  un  peu  en  amont 
d'Alloa.  Rives  pittoresques;  belle  chute  à  l'endroit  appelé 
le  Crochet  de  Devon  (Crook  of  Devon). 

DevON  ou  DevonSHIRE,  comté  de  l'Angleterre,  dans 
la  presqu'île  du  Sud-Ouest,  entre  le  canal  de  Bristol  et  la 
Manche.  Superf.  :  6.500  kilom.  carr.  ;  632.000  hab.  Ce  comté 
est  en  général  montagneux,  et  la  plus  grande  partie  de 
sa  surface  est  occupée  par  lo  vaste  plateau  stérile  de 
Dartmoor,  couvert  exclusivement  de  bruyères  et  de  ma- 
rais. A  côté,  la  vallée  d'Exeter  forme  avec  cette  région  un 
remarquable  contraste  par  sa  beauté  et  sa  fertilité,  qui  la 

F  lacent  au  premier  rang  des  districts  les  plus  favorisés  de 
Angleterre.  Douceur  remarquable  du  climat  dans  la  partie 
méridionale  du  comté.  On  extrait  en  abondance,  dans  le 
Devon,  létain  et  le  cuivre,  la  pierre  à  bâtir,  l'ardoise,  la 
terre  à  porcelaine.  La  race  de  bœufs  qui  en  est  originaire 
jouit  d'une  célébrité  presque  universelle.  Industrie  médio- 
crement développée,  malgré  l'importance  de  l'exploitation 
minière.  —  Le  chef-lieu  du  comte  de  Devon  est  Exeter. 

DEVON  n.  m.  Bœuf  du  Devonshire,  constituant  une  race 
anglaise  spéciale  :  Un  devon. 

—  Adjectiv.  :  Un  bœuf  devon. 

—  Encycl.  Le  devon,  variété  de  la  race  bovine  dénom- 
mée «  irlandaise  » 
par  André  Sanson 
(animaux  bretons, 
races  d'Avr,  de 
Kerry),  habite  en 
Angleterre  les 
comtés  de  Devon, 
deDorset,deSom- 
merset.  Comme 
dans  les  autres 
variétés  do  la 
race,  la  taille  est 

f)etite,  le  sque- 
ette  Hn,  le  corps 
un  peu  grêle,  la  tête  allongée,  avec  des  cornes  longues  et 
effilées.  La  robe  est  rouge  vif.  Les  muqueuses  du  mufle 
et  des  paupières,  les  cornes  sont  orangées.  La  variété  de 
Devon  se  compose  principalement  de  bœufs,  dont  la  viande 
est  savoureuse. 

Devon,  comté  maritime  de  la  Tasmanie.  Ch.-l.  De- 
loraine. 

Devon  septentrional,  terre  arctique  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  dans  les  iles  Parry,  au  N.-O.  de  la  baie  do 
Baffin. 


Taureau  dcv 


Devon    (Henri    CouRTENAY,     comio     de), 

dExKTEB.  V.  EXBTER. 


marquis 


Devon  (Charles  Blount,  comte  dk),  lord  Montjoy, 
homme  de  guerre  et  iiomme  d'Etat  anglais,  né  en  1563, 
mort  à  Londres  en  1606.  Sa  faveur  auprès  de  la  reine  Eli- 
sabeth lui  attira  un  duel  avec  lo  comte  d'Essex.  Après  la 
mort  de  celui-ci,  Devon  fut  placé  à  la  tète  de  1  armée 
d'Irlande  (1599).  Vainqueur  do  l'insurrection,  il  fut  créé 
«  comte  de  Devon  »  et  maître  do  l'artillorio.  Il  fut  chargé 
de  négociations  avec  l'Espagne. 

DÉVONIEN,  ENNE  {ni-in,  èji')  adj.  Géol.  Se  dit  do  cer- 
tains terrains  dont  lo  type  so  trouve  dans  le  comté  do 
Dovou,  en  Angleterre, 'et  principalement  de  la  période 

féologique  pondant  laquelle  se  sont  formés  les  torraios 
évonions  ou  «  système  dévouion  o. 

—  n.  m.  :  Le  dévonien. 

—  Encycl.  Le  système  dévonien  succède  immédiate- 
ment au  système  silurien;  ses  assises  .sont  recouvertes 
par  le  système  carbonifère.  Il  est  caractérisé  par  le  dé- 
veloppement prodigieux  des  poissons  qui  appartiennent 
presque  tous  à  la  classe  des  ganoides  (crossoptérygiens, 
squales,  etc.).  Les  trilobitos  .s'étoigncnt  progressivement. 
Parmi  les  mollusques,  les  brachiopodos  sont  extrême- 
ment nombreux  [spirifer.  rlujnckoneWi,  athyris,  stringo- 
cephalus ,  etc.)  Les  céphalopodes,  et  on  particulier  les 

Êoniatites,  so  développent.  Les  polypiers,  les  hydrocoral- 
aires  ot  les  criuuïdes  sont  très  abondants.  Enlin,  les  der- 


nières couches  du  système  montrent  des  reptiles  aqua- 
tiques et  quehjues  insectes  ailés. 

Los  continents  se  dessinent  avec  précision  au  cours  de 
la  période  dévonienne  ;  mais  les  climats  ne  se  manifestent 
pas  encore. 

La  flore  terrestre  produit  des  types  qui  se  rapprochent 
de  la  flore  carbonifère  :  lycopodiacées,  lepidodendvon,  cala- 
mites,  foufjères,  etc. 

Le  système  dévonien  comprend  trois  divisions,  que  de 
Lapparent  a  subdivisées  chacune  en  deux  étages  qui  sont, 
de  bas  en  haut  :  gédinnien  (de  Gédinnc  [Ardenues])  ;  coblen- 
tzien  (do  la  graùwacke  de  Coblentz);  cifèlien  (de  l'Eifel); 
ffivétien  (du  calcaire  de  Gîvet);  frasnicn  (du  calcaire  de 
Frasne),  et  famennien  (des  schistes  de  Famenne).  Les 
deiLx  premiers  étages,  souvent  schisteux,  sont  très  riches 
en  spirifer.  Dans  le  troisième,  caractérisé  par  les  calceola 
et  le  quatrième,  par  les  stringocephalus,  on  remarque  sur- 
tout de  puissantes  assises  calcaires.  Les  cinquième  et 
sixième  étages  irhynchonella],  où  les  formations  sont  con- 
stituées surtout  par  des  schistes  et  des  psammites. 

Le  terrain  dévonien  est  très  richement  représenté  dans 
la  vallée  de  la  Meuse  ;  en  Allemagne,  dans  la  province 
Rhénane  et  le  Nassau;  en  Grande-Bretagne,  dans  le  De- 
vonshire et  l'Ecosse;  en  France,  dans  le  Cotentin  et  la 
Bretagne,  et  en  lambeaux  dans  presque  toutes  les  autres 
parties. 

DÉVONITE  Ule  Devon,  nom  géogr.)  n.  f.  Phosphate 
liydraté  naturel  d'alumine;  nom  donné  par  ThomMiu  à  la 
wavellite. 

DevonpORT,  ancien  faubourg  de  Plymouth  (Angle- 
terre [comté  de  Devon]),  ot  qui  est  aujourd'hui  réuni  à  cette 
cité  maritime.  Place  forte,  beau  port  ;  54.735  hab.  Ville  bien 
bâtie,  aux  trottoirs  pavés  d'un  marbre  qu'on  trouve  dans 
les  environs.  On  y  admire  les  trois  chapelles  épiscopales, 
de  magnitiquos  docks  avec  de  vastes  magasins  pour  l'ap- 
provisionnement de  la  marine,  et  d'immenses  réservoirs 
d'eau  douce;  la   poudrière,  l'arsenal,  Ihôtel  de  ville. 

Devonshire  (comtes  et  ducs  de),  grande  famille  an- 
glaise, dont  lo  nom  patronymique  est  Cavendish.,  et 
dont  les  principaux  membres,  ayant  porté  ces  litres,  sont  : 
William  Cavendish,  membre  de  la  Chambre  des  com- 
munes pourNewpûrt(  1588),  créé  "  baron  Cavendish  d'Hard- 
wicke  »  en  1605,  puis  «  comte  de  Devonshire  »(i6i8);— Wil- 
liam, tils  de  ce  dernier,  né  en  1591,  mort  en  1628,  repré- 
senlant  de  Derby  au  Parlement  (1621-1626),  membre  de  la 
Chambre  des  lords  (1626),  qui  succéda  à  son  père,  à  cette 
date,  comme  i<  comte  de  Devonshire  ».  [Sa  femme,  Chris- 
tiana,  fut  l'âme  du  parti  royaliste];  —  William,  fils  aîné 
du  précédent,  né  en  1617,  mort  en  1684,  chef  du  parti  roya- 
liste, qui  fut  obligé  de  quitter  l'Angleterre  à  la  cliutède 
Charles  I".  [Il  se  soumit  au  Parlement  en  1645.  Savant  et 
érudit,  il  fit  partie  de  la  Société  de  royale  à  ses  débuts]; 
—  William,  tils  du  précédent,  né  en  1640,  mort  en  1707. 
[Il  entra  dans  la  marine  ot  combattit  Ruyteren  1665,  puis 
fut  chargé  d'une  ambassade  en  France  (16G9).  Membre  du 
Parlement  depuis  1661,  il  y  était  le  chef  du  Country  parti/, 
et  il  combattit  avec  ardeur  la  politique  du  duc  d'York.  Il 
fut  membre  du  cabinet  Shaftesbury  de  1679  à  1680.  Un  des 
principaux  partisans  de  Guillaume  d'Orange,  à  l'avène- 
ment duquel  il  contribua  plus  que  personne,  il  devint,  en 
1689,  grand  intondant  de  la  maison  royale,  et  reçut,  en 
1694,  les  titres  de  «  duc  de  Devonshire  »  et  de  «  marquis 
d'Hartington  »];  —William,  petit-tils  du  précèdent,  né 
en  1720,  mort  en  1764,  quatrième  duc  de  Devonshire.  [II  fut 
membre  de  la  Chambre  des  communes,  puis  do  la  Chambre 
des  lords,  devint  lord-trésorier  d'Irlande  en  1755,  premier 
lord  de  la  Trésorerie  et  premier  ministre  en  1756,  et  enfin, 
grand  chambellan  (1757-1762)]  ;  —William,  cinquième  duc 
de  Devonshire,  né  en  1748,  mort  en  1811,  lequel  fut  un  es- 
prit fort  médiocre,  mais  eut  le  talent  d'épouser  successive- 
ment deux  femmes  extrêmement  remarquables,  qui  jetèrent 
du  lustre  sur  la  maison.  (V.  Spenckr  [Georgina]  et  Hervet 
[Elisabeth])  ;  —  William  George  Spencer,  sixième  duc  de 
Devonshire,  né  à  Paris  en  1790,  mort  en  1858.  [Il  représenta 
l'Angleterre  au  couronnement  do  Nicolas  de  Russie  (1826), 
avec  un  faste  remarqué.  Il  fut  grand  chambellan  (1828-1834). 
Comme  il  mourut  célibataire,  le  titre  de  «>  duc  de  Devon- 
shire ))  passa  à  son  cousin  William  Cavendish,  comte  de 
Burlington];  —  Spencer  Compton  Cavendish,  huitième 
duc  do  Devonshire,  né  en  1833.  [Il  a  dirigé,  dans  divers 
cabinets,  le  département  de  la  guerre  et  celui  des  postes, 
et  a  été  chef  secrétaire  pour  l'Irlande,  de  1871  à  1874.] 

DÉVORANT  (ran),  ANTE  adj.  Qui  dévore,  qui  mange 
avec  avidité  :  Stiuterelles  dévorantes,  il  Qui  consomme 
ou  excite  à   consommer  beaucoup  de   nourriture  :  Faim 

DEVORANTE. 

—  Poétiq.  Qui  détruit  avec  rapidité  :  La  flamme  dévo- 
rante. Le  temps,  dans  sa  marche  dévorante.  ii  Qui  ronge 
les  organes  vitaux;  qui  détruit  la  santé:  Air,  Climat 
DEVORANT.  Sentir  dans  ses  entrailles  un  feu  dévorant. 
approuver  une  fièvre  dévorantk.  Il  Qui  consume,  qui  use  les 
facultés  ;  fiévreux,  extrêmement  actif  :  Soucis  dévorants. 
Zèle  dévorant.  Il  Extrêmement  avide  :  Des  intérêts  dévo- 
rants. (Balz.) 

—  Blas.  S'est  dit  quelquefois  du  poisson  représenté  la 
gueule  ouverte  comme  pour  dévorer.  (Peu  us.) 

—  Substantiv.  Fam.  Personne  dont  la  faim  est  extraor- 
dinaire, ou  qui  mange  avec  gloutonnerie  :  Un  dévorant. 

DÉVORANT  (/-an  ~  rad.  devoir)  n.  m.  Ouvrier  charpen- 
tier; compagnon  du  devoir,  ||  On  dit  mieux,  mais  plus 
rarement,  devoirant. 

—  Encycl.  V.  compagnonnage. 

DÉVORATEUR,  TRICE  adj.  Qui  dévore  :  Animal  dévo- 
ratedr;  et  avec  un  complément:  Le  croup  est  un  fléau 
DÉVORATEUR  d'cnfants. 

—  Cylindre  dèDomtcnr,  Cylindre  qui,  dans  les  fécule- 
ries,  sert  à  réduire  eu  pulpe"  les  tubercules. 

—  n.  Personne  on  objet  qui  dévore  :  Le  temps  est  un 
impituija/jle  dévorateur. 

DÉVORATION  (si-07t)  n.  f.  Action  de  dévorer.  (Peu  us.) 
Il  On  ;(  dit  aussi  dévoremcnt. 

DÉVOREMENT  {man)  n.  m.  Action  de  dévorer.  (Vieux.1 
DÉVORER  (du  préf.  dé,  ot  du  lat.  vorare,  dévorer)  v.  a. 
Manger  on  déchi/Snt  avec  les  dents  :  La  Fable  dit  que 
Saturne  dévorait  ses  enfants,  n  Ronger;  détruire  en  man- 
geant :  Les  chenilles  dévorent  les  ft-uilles  des  arbres. 

—  Par  anal.  Avaler  goulûment,  manger  avec  avidité  : 
DÉVORER  son  dîner.  \\  8'emploio  souvent  absolum.  :  Cet 
homme  ne  mange  pas,  il  dévore. 


686 

—  Fam.  Tourmenter  de  ses  piqûres  :  Les  moustiques, 
les  mouches,  les  puces,  devorbnt  à  l'envi  le  voyageur. 

—  Poétiq.  Boire,  pomper,  absorber  : 

La  terre  qui  noua  porte,  insensible  matrone, 
Ne  3e  fatigue  poîat  à  dévorer  nos  pleiiru, 

A.  Barbier. 

—  Par  ext.  Ronger,  user  progressivement  :  Les  acides 
DÉVORENT  les  mëluux.  Les  fleuves  dévorent  leurs  bords. 

Il  Consumer,  détruire,  anéantir  :  Les  flammes  ont  dévoré 
des  chefs-d'œuvre,  u  Faire  maiçrir,  altérer  la  santé  do  : 
L'air  trop  vif  de  la  montagne  et  de  la  mer  dévore  les  faibles. 

—  Tourmenter,  inquiéter,  en  parlant  d'une  souffrance, 
d'un  besoin,  d'une  passion  :  La  faiyn,  la  soif,  la  fièvre,  la 
jalousie  nous  dévorent. 

—  Fig,  Epuiser,  ruiner,  absorber  :  L'impôt  dévore  le 
nlus  clair  de  ce  que  l'on  gagne,  il  Dissiper  avec  prodigalité  : 
Dévorer  sa  fortune,  n  Retenir  avec  effort,  ne  pas  laisser 
paraître  :  Dévorerîcs  larmes,  sa  douleur,  it  Souffrir,  suppor- 
ter en  silence,  sans  se  plaindre  :  Dévorer  un  affront,  une  in- 
jure. Il  Mal  employer,gaspilIer;  jouir  en  hâte  et  avec  impré- 
voyance de  :  Plaisirs,  Amis  qui  vous  dévorent  votre  temps. 

Il  Hâter  de  ses  vœux,  attendre  avec  impatience  :  Dévorer 
les  minutes,  l'avenir,  n  Lire  avec  avidité  :  Dévorer  un  ro- 
man. Il  Ecouter  avec  complaisance,  accepter  avec  bonheur  : 
On  écoute  avidement,  on   dévore   la  calomnie.  (Lamenn.) 

11  Dévorer  des  yeux,  Regarder,  contempler  avec  une  cu^'io- 
sité  ou  une  passion  avidci.  \\  Dévorer  l'espace.  Courir  avec 
une  extrême  rapidité,  n  Terre  gui  dévore  ses  habitants,  Pays 
dont  les  habitants  meurent  en  très  grand  nombre. 
Se  dévorer,  v.  pr.  Etre  dévoré,  mangé  par  les  animaux. 

Il  Etre  dissipé,  absorbé,  consumé,  n  Se  détruire  soi-même, 
causer  sa  propre  perte,  ii  Se  livrer  à  l'inquiétude,  au  tour- 
ment. Il  Se  manger  mutuellement  :ie*Aroc/ie/5  SE  DÉVORENT 
les  uns  les  autres. 

—  Fam.  5e  dévorer,  Se  gratter  avec  une  sorte  de  rage. 
DEVOREUR,  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  dévore  :  Un  grand 

DÉVOREUR  de  viandes. 

—  Fam.  Dévoreur,  Dévoreuse  de  livres.  Personne  qui  lit 
avec  avidité. 

Devosge  (François),  dessinateur  français,  né  à  Gray 
en  1732,  mort  en  1811.  Il  étudia  sous  Guillaume  Coustou 
et  Deshayes,  et  fonda,  en  1765,  à  Dijon,  une  école  do  dessin 
à  laquelle  ses  sacrifices  personnels  donnèrent  un  prompt 
développement.  Plus  tard,  les  états  de  Bourgogne  la  do- 
tèrent largement,  et  le  prince  de  Condé,  gouverneur  de  la 
province,  la  prit  sous  sa  protection.  De  1770  à  1792,  cette 
école  put  envoyer  à  Rome,  annuellement,  deux  élèves 
qu'elle  entretenait  à  ses  frais.  Désorganisée  un  instant, 
elle  fixa  de  nouveau  l'attention  du  gouvernement,  qui  la 
classa  parmi  les  écoles  spéciales.  —  Son  tils,  Anatole 
Devosge,  né  et  mort  à  Dijon  (17^0-1850),  élève  de  David, 
a  peint  des  sujets  bibliques  ou  classiques  dans  le  style  de 
son  maître,  et  a  été  professeur  à  l'Ecole  do  Dijon. 

DÉVOT  (l'o),  OTE  [lat.  devotus,  dévoué,  consacré]  adj. 
Pieux,  attaché  scrupuleusement  aux  pratiques  religieu- 
ses :  Quoi!  vous  êtes  dévot  et  vous  vous  emportez.  (Mol.) 
Il  II  n'y  a  rien  que  je  souhaitasse  plus  fortement  que  d'être 
DÉVOTE.  (M""*  de  Sév.)  n  (^ui  affecte  le  zèle  pour  les  pra- 
tiques religieuses  :  C'est  trop  contre  un  mari  d'être  coquette 
et  dévote;  tme  femme  devrait  opter.  (La  Bruy.)  Il  Qui 
marque  la  dévotion  ;  qui  est  inspiré  par  elle  :  Air  dévot. 
Ton  DEVOT.  Vie  dévote.  Il  Qui  excite,  qui  porte  à  la  dévo- 
tion :  Rien  n'est  plus  agréable  et  plus  devot  que  cette  église 
souterraine.  (Chateaubr.) 

—  Etre  dévot  à,  Avoir  une  dévotion  particulière  pour  : 
Vous  n'ÈTES  point  dévot  À  la  Vierge.  {M'""  de  Sév.)  ji  Rendre 
à  quelqu'un  ou  à  quelque  chose  une  espèce  de  culte  ; 
Etre  dévot  X  l'argent. 

—  Votre  dévot  fils.  Formule  employée  par  les  souverains 
catholiques,  lorsqu'ils  écrivent  au  pape. 

—  n.  Personne  dévote  ;  et  souvent  en  mauvaise  part  pour 
Faux  dévot,  surtout  dans  la  dernière  partie  du  xvii*  siècle  : 
Ihi  DEVOT  est  celui  qui,  sous  un  roi  athée,  serait  athée. 
(La  Bruy.)  Les  dévots  fâchent  le  monde,  et  les  gens  pieux 
l'édifient. 

—  Par  ext.  Personne  dévouée  à  quelqu'un  ou  à  quelque 
chose  :  Toute  personne  en  place  s'entoure  de  ses  dévots. 

—  Dévot  de  place,  Faux  dévot,  hypocrite  qui  ment  à  sa 
conscience  comme  un  charlatan  à  son  auditoire. 

—  Syn.  Dévot,  dévotieux.  Ces  deux  mots  diffèrent  d'abord 
en  ce  que  le  dernier  ne  s'emploie  plus  que  très  rarement. 
De  plus,  l'homme  dévotieux  a  une  dévotion  plus  tendre, 

filus  minitieuse  que  l'homme  dévot.  Pris  en  mauvaise  part, 
a  même  différence  subsiste  encore  :  le  dévot  affecte  la 
dévotion  dans  ses  pratiques  principales,  le  dévotieux  dans 
ses  pratiques  de  détail. 

—  Allus.  littér.  : 

Tant  de  fifl  entre-t-il  dans  l'ûme  des  dévots! 

V.  Tant.ene  animls... 

DÉVOTEMENT  adv.  Avec  dévotion  :  Se  signer  dévote- 
ment. 

—  Fig.  Avec  onction,  d'un  air  pénétré  :  Chanter  dévo- 
tement ses  propres  louanges. 

DÉVOTERIE  [rî]  n.  f.  Dévotion  outrée, affectée,  ridicule, 
mesquine.  (Peu  usité.) 

Devoti  (Jean),  théologien  italien,  né  à  Rome  en  1744, 
mort  en  1820.  Il  fut  nommé,  â  vingt  ans,  professeur  à  la 
Sapience,  et  y  enseigna  le  droit  canon  pendant  trente  ans. 
Devenu  évoque  d'Anagni  (1789),  et  plus  tard  de  Carthage 
(m  partibus  infidelium),  il  accompagna  Pie  VII  en  France, 
à  l'occasion  du  sacre  de  Napoléon  I"'  (1804).  Son  principal 
ouvrage  est  intitulé  :  Jnstitutiones  canonicx  (Leçons  de 
droit  canon)  [Rome,  1785]. 

DÉVOTIEUSEMENT  [si-cîi)  adv.  D'une  manière  dévo- 
tiouse. 

DÉVOTIEUX  isi-eù.),  EUSE  adj.  Rempli  de  dévotion  :  Un 
homme  fort  dévotieux.  ii  Inspiré  par  une  dévotion  minu- 
tieuse :  Exercices  dévotieux. 

—  Par  ext.  Béatement  respectueux  :  Ecouter  un  orateur 
avec  une  dévotieuse  adtïiiralîon. 

—  n.  Personne  dévotieuse. 

—  Syn.  Dévotieux,  dévot.  V.  dévot. 

dévotion  {si-on  —  du  lat.  devotio,  dévouement)  n.  r. 
Piété,  attachement  aux  pratiques  religieuses  :  Vraie  dé- 
votion. Fausse  dévotion.  Se  jeter  dans  la  dévotion.  Faire 
quelque  chose  par  dévotion.  L'étude,  épuisant  toute  l'applica- 
tion de  l'âme,  dissipe  l'esprit,  dessèche  le  cœur,  ralentit  la 
dévotion.  (Mass.) 

—  Avoir  dévotion  à,  Avoir  confiance,  adresser  i)lus  par- 


687 

tiouliôromont  sos  prières  à  :  Avnm  di^ivotion  X  saint  Jac- 
ques, A  une  image  (U-  la  mèrf  dt'  Difu.w  Prc^féror  comme  pra- 
tiiiuo  ri'lifj;iouso  :  Avoir  dévotion  au  chapelet,  w  chemin 
lie  la  crois,  il  Fig.  Etre  tout  dévoué,  entiôromont  attîicliù 
à  :  Jl  ne  faut  pas  âtcr  aux  i/ratnies  âmes  leur  dkvotion  à  la 
(flaire.  (  M*"'  do  Staël.  )  il  Pratique  dévote  ;  action  de  s'y 
livrer  :  Faire  ses  dkvotions  au  tombeau  d'un  saint. 

—  Par  oxt.  Dévouement,  disposition  à  l'aire  tout  co  que 
vont  une  personne,  tout  ce  qui  peut  lui  ôtro  agréable  :  On 
peut  aussi  avoir  de  la.  dévotion  pour  son  prince.  tDesc.) 

—  Faire  ses  dévotions.  Communier  :  Cette  dame  a  fait 
hier  sks  dévotions,  il  Pop.  Faire  ses  dévotions  à  toutes  les 
chapelles.  S'arrêter  pour  boire  à  tous  les  cabarets,  cliez 
tous  les  marchands  de  vin.  ii  Fête  de  dévotion,  Jeîine  de 
dévotion,  Fôte,  Jeûne  qu'on  observe  par  pure  dévotion,  et 
que  rKfflise  n'a  point  commandés,  il  Ltvi'es  de  dévotion. 
Livres  traitant  des  sujets  pieux,  et  qui  servent  aux  exer- 
cices do  dévotion,  il  Tableau,  fmaf/e  de  dévotion,  Tableau, 
Image  roprt^sentant  un  sujet  pieux,  une  scène  des  saintes 
Korituros,  et  ayant  pour  objet  d'exciter  la  drvotion  des 
lidt'les.  Il  Être  à  la  dévotion  de  guelgu'un.  Lui  f'trn  rntiére- 
nu'iit  dévoué.  Il  Avoir  i/ueli/u'un,  quelque  chose  à  sa  dévotion. 
Pouvoir  y  compter  en  toutes  choses,  en  avoir  l'entière  dis- 
position :  Le  cardinal  Mazarin  voulut  faire  d'Emery,  peu 
à  peu,  un  surintendant  des  finances  tout  à  fait  À  sa  dévo- 
tion. (M"""  de  Motteville.) 

—  Hist.  Voire  Dévotion,  Titre  honorifique  que  les  em- 
pereurs du  Bas-Empire  donnaient  à  leurs  principaux 
oi'Iiciers. 

—  Loc.  :  L'offrande  est  à  dévotion,  L'offrande  est  affaire 
de  dévotion,  n'est  pas  obligatoire;  on  donne  co  qu'on  veut. 

—  pRov.  :  Il  n'est  dévotion  que  de  jeune  prêtre,  On  na 
jamais  plus  d'ardeur  que  dans  les  commencements. 

—  SvN.  Dévotion,  piété,  religion.  Le  mot  dévotion  signifie 
proprement  «  dévouement  »  ;  il  suppose  une  attention 
constante  à  tout  faire  en  vue  do  Dieu,  d'où  il  résulte  que 
la  dévotion  paraît  surtout  au  dehors,  et  cette  apparence 
peut  quelquefois  être  trompeuse  et  cacher  de  l'hypocrisie. 
ha  piété  est  extérieure  et  intérieure  eu  même  temps;  c'est 
le  zèle  dans  la  re^((/(oo.  Celle-ci  est  plus  dans  le  cœur  qu'elle 
ne  parait  au  dehors  ;  c'est  le  sentiment  vrai  do  ce  qu'on  doit 
à  Dieu,  et  ceux  même  qui  ne  remplissent  pas  tous  les 
devoirs  de  cette  nature  sont  néanmoins  religieux  quand 
ils  en  ont  le  sentiment. 

Dévotion  à  la  croix  (la)  [Devocion  de  la  Cruz],  drame 
de  Calderon.  — Cette  pièce,  une  des  plus  caractéristiques  et 
des  plus  fameuses  du  théâtre  espagnol,  célèbre  le  respect 
dû  à  la  croix  et  la  confiance  que  sa  dévotion  peut  inspi- 
rer. Eusèbo,  le  principal  personnage,  possède  une  âme 
violente,  fougueuse,  indomptée.  Il  marche  de  crime  en 
crime.  Mais  il  se  nomme  «  Eusèbe  de  la  Croix  i>  ;  enfant, 
il  a  été  trouvé  au  pied  d'une  croix;  la  croix  est  gravée 
sur  sa  poitrine;  il  en  porte  toujours  une  image  dans  ses 
mains.  Dès  lors,  une  protection  mystérieuse  le  fait  échap- 
per à  tous  les  dangers.  Cependant,  au  milieu  de  ses  for- 
laits,  une  crainte  lui  reste,  celle  de  mourir  sans  confes- 
sion. C'est  encore  la  croix  qui  le  délivre  miraculeusement 
de  ce  péril  suprême  ;  grâce  à  elle,  il  trouve  un  confesseur, 
reçoit  l'absolution  avant  d'expirer,  et  son  âme  est  sauvée. 
L'influence  tutélaire  de  la  croix  s'exerce  do  même  sur  les 
personnages  secondaires. 

Une  telle  conception  n'est  certes  pas  conforme  au  véri- 
table esprit  de  l'évangile;  mais,  une  fois  le  sujet  admis, 
il  est  impossible  de  ne  pas  admirer  le  çénie  do  Calderon. 
Un  souffle  puissant  anime  son  œuvre;  1  intérêt  ne  languit 
pas  un  instant.  Tout,  jusqu'au  cadre  où  l'action  se  déroule  : 
montagnes  sauvages,  palais  somptueux,  immense  monas- 
tère, est  combiné  pour  émouvoir  et  transporter  un  audi- 
toire ù.  la  foi  ardente. 

DÉVOTISME  {tissm')  n.  m.  Dévotion  exag^éréo;  attache- 
mvui  â  d<'  minutieuses  pratiques  do  dévotion. 

DÉVOUEMENT  (roi(-ma«)  ou  DÉVOÛME NT  [rad.  r/f?uo«erl 
n.  m.  Acte  religieux  des  anciens  par  lequel  un  citoyen 
s'ofl'rait  ou  était  ofi'ert  à  une  mort  certaine  pour  faire 
retomber  sur  sa  tète  le  malheur  dont  sa  patrie  était  me- 
nacée :  Le  DÉvoDKMENT  de  Codnis,  le  DÊvotJKMENT  de 
Décius,  sont  célèbres  dans  l'histoire.  \\  Action  de  s'exposer 
à  un  grand  péril  ou  à  une  mort  certaine  par  quelque 
sentiment  généreux  :  Le  dévouement  des  médecins  pendatit 
une  épidémie. 

—  Par  oxt.  Abandon  aux  volontés  d'un  autre,  disposition 
à  le  servir  en  toute  occasion  :  Jtien  ne  peut  égaler  le  dé- 
vouement d'une  ynére.  it  !Se  dit  souvent  par  politesse,  pour 
exprimer  une  simple  disposition  à  obliger  :  Je  vous  prie  de 
croire  à  mon  dévouement. 

DÉVOUER  (du  préf.  dé,  et  do  vouer.  —  Prend  un  tréma 
sur  1'/  aux  deux  prt^m.  pers.  du  pi.  do  l'imp.  do  l'ind.  et  du 
suljj.  prés.  :  Nous  dévouions.  Que  vous  dévoinez)y.  a.  Vouer, 
consacrer,  destiner  par  vœu  ou  autrement  :  Dévouku  ses 
enfants  au  service  de  la  patrie.  |i  Livrer  au  trépas  pour  lo 
salut  commun  : 

Un  loup  quelfiue  peu  cl<*rc  prouva  par  sa  harangue 

Qu'il  fallait  dévouer  ce  niaudit  animal. 

Ce  pelé,  ce  galeux,  d'où  venait  tout  le  nial- 

La  Fontaine. 

—  Par  oxt.  Livrer  en  proie  :  Dévouer  quelqu'un  à  la 
haine,  à  l'exécration  publique. 

~  Dévouer  sa  tète,  Exposer  sa  vie  à  do  grands  dangers. 
Dévoué,  ée  part.  pass.  du  v.  Dévouer. 

—  Je  suis  votre  dévoué  sei'viteur  et  substantivem.  Votre 
dévoué.  Votre  tout  dévoué,  Formules  do  politesse  par  les- 
quelles OQ  termine  souvent  les  lettres. 

—  Anton.  Acharné,  haineux,  hostile,  ennemi  juré. 

Se  dévouer,  v.  i)r.  8«  consacror  i)ar  un  vhmi  :  Se  dé- 
vouer au  .service  de  Dieu.  \\  S'oxposor  à  un  grand  péril,  à 
une  mort  certaine,  poussé  par  quelque  sontiniont  géné- 
reux :  Se  dévol'[:r  pour  le  salut  de  sa  patrie.  Il  Sacriflor 
sos  propres  intérêts  à  ceux  d'antrui. 

—  Se  dévouer  à,  Se  livrer,  s'appliquer,  se  donner  tout 
entier  à  :  Se  dévouer  au  proqrès  des  arts,  il  Servir  avec 
dévouement  :  Qui  se  dévoue  à  nous  nous  dévoue  à  lui. 
(A.  d'Houdetot.) 

—  SvN.  Dévouer,  consacrer,  dédier.  V.  coN.SAcni:u. 

DÉVOULOIR  (du  préf.  priv.  dé,  et  de  vouloir)  v.  n.  Cesser 
do  vouluir  ce  qu'on  voulait.  (Vieux.) 

DÉVOYER  (t'oi-//cî  —  du  préf.  nriv.  dé.oi  do  voie.  Change  y 
on  i  dnvaiit  un  e  muet  :  Je  dévote.  Il  dévoiera  ;  et  prend  un  i 
ajucs  T//  au  doux  prom.  pers.  pi.  do  l'imp.  do  1  incl.  et  du 
îiubj.  prés.  :  Nous  dévoxjions.  Que  vous  dévoyiez)  v.  a.  Dé- 


in. 


DEVOTISME 


DEWLET 


dévoyés. 


tourner,  faire  sortir  do  sa  voie,  do  son  chemin  :  Cerf  qui 
tente  un  dernier  effort  jumr  dévoyer  la  meute. 

—  Pig.  Détourner  de  sa  direction,  donner  un  autre 
cours  ù.  :  les  passions  fortes  ne  se  laissent  pas  dévoyer 
aussi  aisément  que  les  autres.  (J.-J.  Houss.)  Il  Paire  sor- 
tir do  la  voie  du   bien 

ou  du  vrai  :  L'exemple 
suffit  pour  devoyek  un 
Jeune  homme. 

—  Archit.  Déranger 
de  la  ligne  verticale  : 
Dkvoykr  u/i  tuyau  de 
cheminée,  de  descente. 

—  Mar.  Dévoyer  vu 
vaisseau,  Détourni  r 
sos  couples,  de  ma- 
nière qu'ils  ne  soieiil 
plus  parallèles  au  cou- 
ide  de  levée. 

—  Pathol.  Détourner 
do  leur  cours  naturel  : 
Dévoyer  les  humeurs,  ii  Donner  la  diarrhée,  lo  dévoiomeat 
à  :  Soui'e7it  les  fruits  devoii;nt  les  enfants. 

—  V.  n.  S'écarter  de  la  voie  droite  :  L'intérêt  nous  fait 
dévoyer  de  la  raison  et  du  devoir. 

—  Pathol.  Avoir  le  dévoiemcnt  :  Enfant  qui  dévoie  de- 
puis quelques  jours. 

Dévoyé,  ée  part.  pass.  Mis  hors  do  sa  route,  du  bon 
cliemin  :    Voyageur  dévoy^é. 

—  Fig.  Détourner  de  la  voie  du  bien  ou  du  vrai  ;  dé- 
tourné en  général  :  Esprit  dévoy'é.  Spinoza  avait  donné 
cet  exemple  d'un  grand  esprit  dû\'o\é  par  l'absolu.  (Proudh.) 

—  Mar.  Couples  dévoyés.  Couples  qui  ne  sont  pas  paral- 
lèles au  couple  de  levée. 

—  Constr.  Tuyau  dévoyé.  Tuyau  dérangé  de  la  ligne  ver- 
ticale. 

—  Pathol.  Qui  a  le  dévoiement  :  Destin  soupa  fort  so- 
brement, et  il/"*  de  La  Rappinière  tant  qu'elle  en  fat  dé- 
voyée. (Scarron.) 

—  Substantiv.  Personne  dérangée,  sortie  do  la  droite 
voie  :  Priez  pour  L'Eglise,  pour  ses  défenseurs  et  pour  les 
dévoyés.  (Boss.) 

Se  dévoyer,  v.  pr.  S'égarer,  sortir  du  bon  chemin.  {Peu 
usité.) 

—  Fig.  Sortir  de  la  bonne  voie. 

—  Constr.  S'écarter  de  la  ligne  verticale  :  Un  tuyau  qui 
SE  dévoie. 

DevRIENT  (Louis),  comédien  allemand,  né  et  mort  à 
Berlin  (17S4-1832),  descendait  d'une  famille  française. 
Il  débuta  à  Géra  en  1804,  joua  dans  diverses  villes  et  fut 
engagé,  en  1815,  au  grand  théâtre  de  Berlin,  où  il  parut 
dans  les  Brigands  de  Schiller.  Il  devint  l'idole  du  public, 
et  resta  attaché  à  cette  scène  jusqu'à  sa  mort,  causée  par 
une  vie  de  désordres  et  l'abus  des  spiritueux.  C'était  un 
artiste  génial,  le  plus  original  et  le  plus  puissant  qu'ait 
produit  l'Allemagne.  Il  excellait  dans  les  tragédies  de 
Schiller  et  de  Shakspeare.  —  Son  neveu,  Philippe-Edouard 
Devrient,  né  à  Berlin  en  1801,  mort  àCarlsmhe  en  1877, 
fut  un  excellent  baryton  d'opéra.  —  Le  frère  de  ce  der- 
nier, Gustave-Emile,  né  à  Berlin  en  1S03,  mort  à  Dresde 
en  1872,  fut  un  artiste  dramatique  remarquable.  —  Othon, 
fils  de  Philippe-Edouard,  né  à  Berlin  en  1838,  fut  acteur, 
régisseur  et  directeur  de  théâtre.  On  lui  doit  :  les  tragé- 
dies Deux  Bois  (1867),  Tiberius  Gracchus  ^1871)  et  la  pièce 
populaire  l'Empereur  Barberousse  (1871). 

DevriÈS  (Rosa),  dame  Van  Os,  cantatrice  néerlan- 
daise, née  à  Deventer  en  1828.  Sa  voix  superbo  la  fit  dis- 
tinguer, et  de  choriste  elle  s'éleva  à  l'emploi  de  première 
chanteuse  dramatique.  Après  La  Haye,  elle  se  produisit 
à  Lyon  et  à  Toulouse;  on  Amérique,  à  Londres,  à  Turin, 
à  Alilan,  à  Naples,  à  Barcelone,  en  Allemagne,  et  revint 
en  Hollande.  Sa  .voix  admirable  et  étendue  était  servie 
par  un  talent  d'une  rare  puissance  dramatiijuo.  —  Sa  tille 
aînée,  Jeanne,  cantatrice  dramatique,  née  en  1850,  se  lit 
entendre  avec  succès  au  Théâtre-Lyrique  de  Paris  et  au 
théâtre  de  la  Monnaie  à  Bruxelles.  —  Sa  seconde  lille, 
FiDÈs,  cantatrice  dramatique,  née  à  la  Nouvelle-Orléans 
en  1852,  débuta  au  Théâtre-Lyrique,  en  1868,  dans  le  Val 
d'Andorre.  Elle  se  fit  apidaudir  au  théâtre  do  la  Monnaie, 
à  Bruxelles,  et  revint  à  Paris.  Après  une  brillante  tournée 
en  Europe,  elle  rentra  à  l'Opéra,  en  1885,  et  créa  lo  rôle  de 
Chimèno  dans  le  Cid  do  Massenet.  En  1887,  elle  jouaencore 
d'une  façon  superbe  lo  rôle  d'Eisa  dans  l'unique  repré- 
sentation de  Lohcngrin  qui  fut  donnée  à  l'Eden-Thôâtro  et 
dit  un  adieu  définitif  â  la  scène. 

DévRIGHI  ou  DiVRIGMI,  ville  de  l'Anatolio  orientale 
(Asie  turque),  non  loin  do  l'Euphrate  supérieur,  â  105  kil. 
S.-E.  do  Sivas.  Elle  est  située,  â  1.030  mètres  d'altitude, 
dans  une  vallée  quo' dominent  des  montagnes  élevées. 
Sa  population  est  do  5.G00  habitants,  parmi  lesquels  un 
millier  d'Arméniens.  Mosquée  du  temps  dos  Soldjoukidos 
(beau  porche),  aujourd'hui  grenier  public.  Dôvrighi  apassé 
longtemps  pour  avoir  été  construite  sur  romplacoment  de 
l'ancienne  Nicopolis. 

DÉVRILLAGE  (vri-llaf  ~  rad.  dévriller)  n.  m.  Filât.  Opé- 
ration subie  par  les  fils  de  laino  destinés  ù  obtenir  le 
retors  nécessaire  â  la  fabrication  de  la  bonneterie. 

—  Encycl.  Lo  dévrillage  consiste  à  faire  disparaître  les 
vrilles  dos  fils  soumis  â  celte  opération.  Il  existe  divers 
procédés  do  dévrillage.  Dans  lo  premier  procodé,  on  plonge 
rapiilement  les  bobines  dans  l'eau.  Cette  immersion  tend, 
par  lo  gonllemont  qu'elle  donne  au  fil,  â  l'allonger  en  fai- 
sant reprendre  aux  brins  une  direction  rectiligno  et  en 
détruisant  les  vrilles.  Co  procédé,  très  simpl^^i  no  suffit  pas 
toujours.  On  a  alors  recours  ù  l'action  de  la  vapeur  d'eau 
sur  les  bobines,  qui  sont  placées  les  unes  au-dessus  dos 
autres,  mais  sans  so  toucher,  dans  un  récipient  en  tôle 
galvanisée,  oH  la  vapeur  est  introduite  par  jets  réguliers. 
L'opération  dure  vingt  heures  environ.  Il  no  reste  plus 
qu'à  faire  sécher  les  bobines  do  laino  et  â  les  dévider. 

DÉVRILLER  (//  mil.  —  du  préf.  priv.  dé.  et  do  vrille)  v.  a. 
Filat.  Soiiiiirttro  des  bobines  do  laino  vrillée  à  l'opération 
du  di-vnllage.  ,,        ,.         ,     ,      , 

—  Pécli.  Détordre  la  cordo  maUrosso  d  une  ligne  do  fond 
qui  est  vrillée. 

DÉVULGARISER  (du  préf.  priv.  dé,  et  do  vulffaristr)  v.  a. 
Dépouiller  do  son  caractère  vulgaire  :  Dévuloauisek  ujie 
expression. 

Se  dévulè<i'*iser,  v.  pr.  Perdre  lo  caractère  vulgaire. 


Bewalque  (Gilles-Joseph-Gustave),  géologue  belge, 
né  à  Siavotut  en  1820.  Il  fut  professeur  do  minéralogie,  de 
géologie  et  do  paléontologie  â  l'univorsité  do  Liège.  Outra 
des  études  insérées  dans  des  périodiques,  il  a  publié  des 
travaux  se  rattachant  surtout  ù  la  géologie  de  son  pays. 

DEWALQUITE  (kif  —  de  Dewalque,  n.  pr.)  n.  f.  Silico- 
arsénio  vauadate  hydraté  naturel  d'alumine  el  do  man- 
ganèse. 

Dewar  (James),  physicien  et  chimiste  anglais,  né 
en  1842.  Ce  savant  s'est' fait  connaître  par  des  travaux 
remarquables,  publiés  pour  la  plupart  dans  les  "  Procee- 
dings  i>  de  la  Société  royale.  Los  principaux  ont  eu  pour 
oljjots  :  les  produits  d'oxydations  do  la  picolino,  la  trans- 
formation de  la  chinolino  en  aniline,  les  constantes  phy- 
siques do  l'hydrogène,  la  chaleur  spécifique  du  charbon  à 
haute  température,  les  actions  physiulogiqucs  do  la  lu- 
mière, les  recherches  spectroscopiques  et  la  liquéfaction 
de  l'oxygène  et  de  riiydrogène.  Ce  savant  s'est  surtout  oc- 
cupé de  l'étude  des  très  basses  températures  nue  l'on  peut 
atteindre  par  rébuUitiou  de  l'air  liquide  et  même  de  l'hy- 
drogène liquide. 

DéWAS.  Gcogr.  V.  DÉVAS. 

De  Wert  (Jacques),  musicien  belge,  mort  à  Mantoue 

en  1594.  Il  tut  attaché  d'abord  au  service  du  duc  de  Ferrare, 
et  passa  ensuite  à  celui  de  Marguerite  Farnèse-Gonzague, 
duchesse  de  Mantoue.  Il  ne  publia  pas  moins  do  dix  recueils 
de  madrigaux  et  de  motets. 

D'EWES  (sir  Simonds),  archéologue  et  historien  an- 
glais, né  à  Coxden  (comté  de  Dorset)  on  1602,  mort  en  1650. 
En  1640,  il  représenta  le  bourg  de  Sudbury  au  Long  par- 
lement, dont  il  fut  expulsé  par  Crom^vell  pour  s'être  op- 
posé aux  mesures  extrêmes  contre  Charles  I'>^  Son  prin- 
cipal ouvrage,  publié  après  sa  mort,  a  pour  titre  :  Journals 
of  queen  Elisabeth's  parlia7nents  {\GS2). 

Dewes  ou  Du  GuEZ  (Gilles),  grammairien  français, 
mort  â  Londres  en  1535.  Il  se  rendit  en  Angleterre,  où  il 
donna  des  leçons  do  français  à  Marie,  fille  de  Henri  VIII. 
On  a  de  lui  :  an  Introductorie  for  to  lerne,  to  rede,  to  pro- 
nounce  and  to  speake  frenche  trewly  (vers  1532),  ouvrage 
fort  curieux  sur  la  langue  française,  qui  a  été  réédité  par 
Génin,  à  la  suite  de  l  Eclaircissement  de  la  langue  fran- 
çaise, de  J.  Palsgrave  (1852). 

Dewey  (George),  amiral  américain,  né  à  Montpellier 
(Vermont)  en  1837.  Elève  de  l'Académie  navale,  il  était  mid- 
shipman  en  1858,  et  piit  part  comme  lieutenant  ù  l'attaque 
des  forts  de  la  Nouvelle-Orléans  par  la  flotte  fédérale  dans 
la  guerre  de  Sécession  en  1862.  Commodore  en  1896,  il  reçut, 
lors  de  la  guerre  hispano-américaine,  le  commandement 
en  chef  de  l'escadre  des  mers  d'Asie,  destinée  à  opérer 
contre  les  Philippines.  En  1898.  il  détruisit  la  flotte  espa- 
gnole à  Cavité,  près  de  Manille,  puis  l'arsenal  de  cette 
dernière  place,  qui  fut  obligée  de  capituler,  ce  qui  mar- 
quait la  nn  de  la  domination  espagnole  aux  Philippines. 
Ses  succès  soulevèrent  un  enthousiasme  immense  aux 
Etats-Unis,  où  la  population  lui  fit,  à  son  retour,  des  ova- 
tions triomphales.  Promu  contre-amiral  au  lendemain  de 
la  victoire  de  Manille,  il  fut  fait  amiral,  on  1899. 
DEWEYE  [vé-t)  n.  f.  Bot.  Ombellifère  du  genre  arracacia. 
DEWEYUTE  (vé-i)  n.  f.  Silicate  hydraté  magnésien  et 
ferreux  do  Middelfield  (Massachusetts).  Variété  de  ser- 
pentine. 

DewEZ  (Louis-Dieudonnô-Joseph),  historien  belge,  nô 
à  Namur  on  1760,  mort  à  Bruxelles  en  1838.  Il  fut  profes- 
seur au  collège  de  Nivelles,  sous-préfet  do  l'arrondisse- 
ment de  Saint-Hubert  durant  l'occupation  française,  in- 
specteur des  athénées  et  collèges  sous  le  gouvernement 
des  Pays-Bas.  Il  a  écrit  de  nombreux  ouvrages  sur  l'his- 
toire de  sa  patrie  :  Histoire  générale  de  la  Belgique  {\SOZ- 
1807)  ;  Histoire  partictdière  des  provinces  belges  sous  le  gou- 
vernement des  ducs  et  comtes  (1815);  etc. 

DewINTER  (Jean-Guillaume),  général  et  marin  hollan- 
dais, né  au  Texel  en  1750,  mort  à  Paris  en  1812.  Il  prit 
part  à  la  révolte  de  1787  contre  lo  stathouder,  et  fut  obligé 
do  so  réfugier  en  France,  où  il  s'engagea  dans  l'armée  de 
terre.  Il  fit  les  campagnes  do  1792  et  1793  sous  Dumouriez 
et  Picheçru,  devint  général  do  brigade  et,  en  17'.>5.  rentra 
avec  les  Français  dans  son  pays,  où  il  fut  nommé  vice- 
amiral  do  la  flotte  réunie  au  Toxcl.  Plus  tard,  lo  roi  do 
Hollande,  Louis  Bonaparte,  lui  confia  le  commandement 
on  chef  dos  armées,  avec  le  titre  do  maréchal. 

Dewlet  (  GiiéraY  I").  souverain  ou  kan  tartaro  de 
Crimée,  i)otit-fils  de  Mengli  Ghéraï,  mort  en  1574.  II  monta 
sur  le  trône  en  1551,  après  la  déposition  do  Safa  Ghéraï  ; 
il  déclara  la  guerre  au  tsar  Ivan  wassilievitch,  (]ui  venait 
do  s'emparer  do  Kaiian,  d'Astrakan  et  do  la  plus  grande 
partie  du  Kiptchak.  Quelque  tomns  après,  il  refusa  à 
Sigismond,  roi  do  Pologne,  de  s'allier  avec  lui  contre  la 
Hussie  ;  sur  l'ordre  du  sultan  do  Coustautinoplcil  dut, 
cependant,  envoyer  un  corps  de  CO.OOO  hommes  à  l'armée 
turque  ;  ces  troupes  furent  écrasées  (1509).  Deux  ans  plus 
tard,  Dowlet  envahit  la  Kussio  ù  la  tète  d'une  armée,  mais 
il  fut  battu  par  lo  général  russe  Michel  Worotinski. 

Dewlet  (Ghéraï  II),  kan  de  Crimée,  mort  on  1724. 
Son  père  abdiqua  en  sa  faveur  en  1099;  mais,  en  1702,  les 
Tartaros  déposèrent  Ghéraï  II  et  rendirent  la  couronne  & 
à  son  père.  Dewlet  ne  remonta  sur  le  trône  ([u'en  1709, 
après  la  déposition  de  son  frère  Kaplau  Obérai.  Battu  par 
les  Russes  au  commencement  de  son  second  règne,  il 
poussa  le  sultan  â  embrasser  le  parti  de  Charles  Xll  contre 
Pierre  le  Grand  :  le  tsar  fut  vaincu  par  les  Turcs  et  les 
Tartaros.  à  Ilorsieti  sur  lo  Pruth  :  malgré  les  avis  du  kan 
do  Crimée,  la  paix  fut  signée.  Dewlet  reçut  l'ordre  de  re- 
conduire lo  roi  de  Suèdo  dans  ses  Etats,  mais  celui-ci  s'y 
opposa  avec  une  telle  opiniâtreté  que  le  kan  dut  faire  le 
sièg«  de  sa  maison  avec  14.000  Tartaros  ;  le  sultan  désavoua 
Dewh't  et  lo  déposa  (1713),  bien  que  celui-ci  n'eût  fait 
qu'obéir.  En  1710,  il  remonta  sur  lo  trône,  mais  il  fut  do 
iiuuveau  déposé,  au  bout  do  très  peu  do  temps. 

Dewlet  (GiiKn\ï  III),  kan  de  Crimée,  mort  vers  1780. 
Il  succéda,  en  1709,  â  son  oncle  Kérim  Ghéraï,  mais  son 
incapacité  était  telle  qu'il  fut  déposé  en  1770  ;  on  1771,  les 
Hussos  imposèrent  â  la  Porto  Sahib  Ghéraï  comme  kan  ; 
mais,  soutenu  on  secret  par  le  divan,  Dewlet  souleva  les 
Tartaros  et  s'empara  du  trône  (1775).  Chaliia  GhéraV, 
frère  do  Sahib.  attaqua  Dewlet  qui,  battu  eu  1770  dans  la 


8G 


DEWORA 


DEZA 


presqu'île  de  Taman  et  assailli  par  les  Russes,  s'enfuît  ù 
Coostantmople,  abandonnant  le  trône  à  Chahin  (1777). 

DewORA  (Victor-Joseph),  théologien  catholique  alle- 
mand, né  à  Hadamar  en  1774,  mort  en  1S37.  D'abord  pas- 
teur du  faubourg  Saint-Maihias  à  Trêves,  il  établit  une 
école  déjeunes  instituteurs  dans  sa  propre  maison,  devint 
plus  tard  conseiller  ecclésiastique  de  l'évêque  de  Trêves, 
et  enfin  directeur  de  l'école  normale  prussienne  de  la 
régence  de  Trêves.  On  a  de  lui  :  Introduction  à  Varithm»^- 
tique  (1817-1835)  ;  la  Force  de  la  religion  (1821)  ;  le  Pouvoir 
de  la  conscience  (1824-1833);  ainsi  que  plusieurs  ouvrages 
pédagogiques.  Son  Livre  élémentaire  de  lectwe  a  eu  un 
nombre  considérable  d'éditions. 

Dewsburt,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York)  [West- 
Riding],  sur  la  Calder,  affluent  de  1  Aire;  30.000  Iiab.  Fa- 
briques de  couvertures  de  laine,  de  flanelles  et  de  tapis. 
Au  village  de  Kirkleer,  tombe  (à  en  croire  la  tradition) 
de  Robin  Hood. 

DevyNNOGK,  comm.  de  la  Grande-Bretagne  (pays  de 
Galles  [^comté  de  Brecknock]!,  sur  l'Usk,  qui  se  jette  dans 
l'estuaire  de  la  Severn  ;  9.300  hab. 

DEXAMÈNE  (dé-ksa)  ou  DEXAMENE  {dé-ksa'7né-né)  [et 
non  Dexamine]  n.  f.  Genre  do  crustacés  amphipodes  cre- 
vettines,  famille  des  gara- 
maridés,  tribu  des  atylinés, 
comprenant  de  petites  for- 
mes des  mers  d'Europe, 
caractérisées  par  l'absence 
de  palpes  mandîbulaires, 
par  les  maxillipèdes  ayant 
leur  bord  armé  d'une  pla- 
que épineuse.  Citons  la 
aexainene  spinosaf  com- 


Dexamëne  {gr.  3  fois] 


Dexie  (gr.  2  fois). 


mune  dans  l'Atlantique;   d'autres,  comme  la  dexamene 
Flindersi,  habitent  les  grands  fonds. 

DexamÈNE,  roi  d'Oleous,  père  de  Déjanire.  Hercule, 
après  l'avoir  délivré  du  centaure  Eurytiou,  épousa  sa  flUe 
Mnésimaque. 

DEXIADÉS  {dé'ksi)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  diptères 
brachycères,  caractérisés  par  un  corps  épais  ou  cylin- 
drique, la  face  carénée  au  milieu,  l'épistome  saillant,  les 
antennes  courtes  à  style  piumeux,  et  les  yeux  séparés 
dans  les  deux  sexes.  (Les  genres  principaux  des  dexiadés, 
comptant  des  représentants  sur  tout  le  glcbe,  sont  :  pro- 
sena,  zeuxia,  dînera,  dcxia,  scotiptera,  rutilia,  gymnostyla, 
omalogaster.)  —  Un  dexiadé. 

DEXIE  {dé'ksi)  ou  DEXIA  {dé-ksi)  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères,  type  de  la  famille  des  dexiadés,  comprenant  des 
formes  cylindriques,  à 
trompe  courte  et  membra- 
neuse, à  longues  patt>s. 

—  Enctcl.  Les  dexies 
sont  des  mouches  do 
taille  moyenne,  ordinai- 
rement rousses  et  gri- 
sâtres, dont  on  connaît 
une  trentaine  d'espèces, 
réparties  sur  le  globe. 
La  dexia  rustica,  fauve 
et  jaune,  variée  de  brun, 
est  commune  en  France. 

Dexippe  (Publius 
Herennius  Dexippus),  historien  grec  du  m"  siècle  après 
J.-C.  Il  vivait  à  Athènes,  où  il  remplit  les  plus  hautes 
charges.  Il  y  fut  archonte  éponyme:  en  269,  il  fut  élu 
stratège,  et  combattit  vaillamnïent  l'invasion  des  He- 
rnies. Ses  trois  principaux  ouvrages  étaient  :  une  his- 
toire de  la  Macédoine  et  de  la  Grèce  après  Alexandre,  en 
quatre  livres;  une  Histoire  des  guerres  de  Rome  contre  les 
Gotks  {Scjfthica),  depuis  Dêce  jusqu'à  Aurèlien:  une  Cfiro- 
nique  universelle,  allant  jusqu'à  lavènement  de  Claude  le 
Gothique.  Dexippe  a  été  souvent  pillé  par  les  historiens 
byzantms. 

Dexippe,  médecin  grec  du  IV"  siècle,  établi  à  Cos, 
auteur  d'un  livre  sur  la  Médecine  et  de  deux  livres  sur  le 
Pronfjstic. 

Dexippe,  philosophe  grec  du  iv»  siècle  do  notre  ère. 
D  était  disciple  de  Jamblique.  On  a  do  lui  un  commen- 
taire sur  les  Catégories  d'Aristote,  lequel  a  été  traduit  en 
latin  sous  le  titre  de  :  Quxstionum  in  cateqorias  libri  très, 
interprète  J.  Bernardo  Feliciano  (1549).  C'est  un  dialogue 
en  trois  livres,  dans  lequel  Dexippe  donne  avec  beaucoup 
de  clarté  et  de  précision  des  réponses  à  diverses  objections 
soulevées  par  son  interlocuteur. 

DexithÉE.  Myth.  gr.  Femme  de  Minos.  —  Fille  de 
Phorbas,  épouse  d'Enée  et  graud'mère  de  Romulus. 

DEXTANS  (mot  lat.  —  contract.  de  desextans  [un  sex- 
tans  de  moins  que  l'as])  n.  m.  Petite  monnaie  romaine,  qui 
valait  les  dix  douzièmes  de  l'as,  ou  unité. 

DextER  (Flavius  Lucius),  annaliste  espagnol  du 
iv«  siècle  de  notce  ère.  Fils  de  saint  Pacien,  il  était  parent 
de  l'historien  Orose  et  ami  du  poète  Prudence.  Il  devint 
préfet  du  prétoire,  puis  gouverneur  de  Tolède.  Il  avait 
composé  une  chronique.  On  a  publié  de  lui  sous  le  titre 
de  :  Fragmentum  Chronici  F.-L.  Dextrx  (1619),  un  texte  qui 
paraît  avoir  été  fabriqué  par  le  jésuite  Jérôme  de  Higuera. 

DEXTÉRITÉ  [dèk'-sté  —  lat.  dexteritas;  de  dexter,  droit) 
n.  f.  Adresse  de  la  main  ou  des  autres  organes  :  L'habi- 
tude des  mêmes  mouvements  donne  de  la  dkxtkrité.  (Droz.) 

—  Fig.  Adresse  d'esprit  :  Conduire  une  intrigue  avec 
beaucoup  d*'  dkxtkriti^. 

—  Stn,  Dextérité,  adresse,  art,  entregent,  habileté,  in- 
dustrie, savoir-laire.  V.  aorksse. 

—  Anton.  Gaucberla,  maladresse. 

DEXTIL  n.  m.  Astrol.  V.  wxii.. 

DEXTRANE  {dék'-stran)  n.  m.  Substance  gélatineuse, 
oui  se  dépose  en  amas  sphériques  pendant  la  inacératiun 
du  jus  dj  betterave  et  qui  semble  empêcher  la  cristalli- 
sation du  sucre.  (Le  dextrane  parait  être  l'anhydride  do 
la  glucose.)  Syn.  viscose,  gomme  dk  fermentation. 

DEXTRE  idèk'-ntr  ~\:ii.  dexter;  m/^me  sens)  adj.  Droit, 
situé  à  droite.  (Vieux  mot,  usité  encore  dans  le  blason.) 

—  MûlI.  Se  dit  des  coquilles  univalves  dont  les  spires 
•ont  toaroées  â  Jroito.  do  celles  dont  le  bord  terminal  est 


situé  à  droite  de  l'animal,  ot  de  Celles  dont  le  sommet  est 
iucliné  à  droite. 

—  n.  f.  Main  droite  ;  côté  droit,  côté  de  la  main  droite  : 
Jésus  est  assis  à  la  dbxtre  de  Dieu..  (Vieux  mot,  encore 
usité  dans  le  blason.) 

—  Wétrol.  Ancienne  mesure  linéaire,  naguère  encore 
usitée  dans  le  midi  de  la  France,  ei  particulièrement  dans 
le  déparlement  de  l'Hérault,  où  elle  équivalait  à  4'», 48. 


DEXTREMENT  {dèk'-stre  ■ 
ment,  avec  dextérité. 


rad.  dcxti'e)  adv.  Adroite- 


DEXTRINE  {dëk'-strin'  —  du  lat.  dextra,  main  droite, 
la  dextrine  déviant  à  droite  le  plan  de  polarisation  de  la 
lumière)  n.  f.  Chim.  Substance  goinmeuse,  extraite  de 
l'amidon. 

—  Enctcl.  La  dextrine  commerciale  est  un  mélange  de 
diverses  dextrines,  contenant  en  outre,  selon  le  mode  de 
préparation  :  de  l'amidon,  de  l'amidon  soluble  et  du  glu- 
cose. On  la  prépare,  soit 
en  attaquant  la  lécule  par 
l'acide  nitrique  très  étendu, 
en  portant  progressive- 
ment la  température  à  llO" 
(Payen),  soit  en  traitant 
l'amidon  à  90"  par  l'acide 
sulfurique  étendu,  soit  par 
la  chaleur  sèche  à  160"  sur 
l'amidon  (amidon  grillé  — 
leiocome  ou  fécule  grillée^, 
enfin,  par  l'action  de  la 
diastase,  ferment  soluble 
contenu  dans  l'orge  germé, 
sur  les  matières  amylacées 
à  70".  La  dextrine  se  pré- 
sente sous  forme  d'une 
gomme    amorphe ,    liygro- 


Fabri    m   n  »]<   1  i  d.  iliiii 
pir  le  giiliage 


scopiquo,  très  solubfo  dans  l'eau;  les  solutions  compa- 
rables aux  solutions  de  gomme  arabique  en  diffèrent  par 


Préparation  de  la  dextrine  par  la  dias- 
tase :  A, .  chaudière  contenant  le  maltmoulu 
et  chauffée  par  la  vapeur;  —  B,  lUtre 
recevant  le  liquide  de  la  chaudière  A;  — 
C.  réservoir  recevant  le  liquide  du 
fllire  B  ;  —  D,  chaudière  de  concea- 


tration  dans  la- 
g  quelle  on  obtient 

le  sirop  de  dex- 
trine. (Un  Serpentin  ani- 
mé d'un  mouvement  de 
rotation  et  dans  lequel 
circule  un  courant  de 
\apeur  ngite  lu  licjuiôe, 
dont  un  ventilateur  ac- 
tive l'évaporatioQ.) 


leur  réaction  sur  l'acétate  de  plomb,  la  dextrine  ne  pré- 
cipitant pas.  Le  pouvoir  rotatoire  est  d'environ  +  138". 

—  Usages.  Succédané  de  la  gomme  arabique,  la  dextrine 
sert  d'épaississant  et  d'apprêt  en  teinturerie;  en  chirur- 
gie, on  emploie,  pour  immobiliser  certaines  fractures,  des 
bandes  imbibées  du  mélange  suivant  :  dextrine  lOO  parties, 
alcool  camphré  60,  eau  40.  Par  dessiccation,  le  bandage 
devient  très  résistant,  le  lavage  à  l'eau  tiède  permet  de 
l'enlever. 

DEXTRINES  (dèk'-strin'  —  même  étymol.  qu'à  l'art, 
précéd.)  n.  f.  pi.  On  désigne  sous  le  nom  de  dfxtrines 
les  produits  d'hydratation  de  l'amidon,  caractérisés  par 
une  grande  réststanco  à  l'action  de  la  diastase,  ne  ré- 
duisant pas  la  liqueur  de  Fehling  et  se  transformant  en 
sucre  par  l'action  prolongée  des  acides  ou  de  la  diastase. 
Leur  formule  générale  est  celle  d'un  hydrate  de  carbone 
(C»H'"0*}». 

—  Encycl.  Les  dextrines,  toutes  incristallisables,  sont 
différentes  selon  le  procédé  d'hydratation  ;  elles  sont  plus 
ou  moins  solubles  dans  l'eau  ;  le  pouvoir  rotatoire,  toujours 
droit,  varie,  ainsi  que  les  colorations  données  par  l'iode. 
Par  l'action  ménagée  du  malt  à  diverses  températures 
sur  l'amidon,  plusieurs  dextrines  ont  été  reconnues,  parmi 
lesquelles  :  Vamylo-dextrine  ou  amidon  soluble,  premier 
terme  de  la  transformation  de  l'amidon,  peu  soluble  dans 
l'eau  et  coloré  en  bleu  par  l'iode,  les  éri/thro-dextrines , 
solubles  dans  l'eau,  colorées  en  rouge  pourpre  par  l'iode, 
les  achroo-dextrines,  très  solubles,  ne  colorant  pas  par 
l'iode.  La  dextrine  commerciale  est  principalement  com- 
posée d'érythro-dextrines. 

DEXTRINE,  ÉE  [dèk'-stri]  adj.  Enduit  de  dextrine  :  Ban- 
dage DKXTKINË. 

DEXTRINIQUE  {dèk''Stri-mk')  adj.  Chim.  Qui  appartient 
à  la  dextrine  ;  Catalyse  dextrini^ue. 

DEXTROCHÈRE  ou  DESTROCHÈRE  [di'k'  ou  dè-stro-kèr') 
[mot  mal  forgé  ;  du  lat.  dexter,  droit,  et  du  gr.  khéir,  main] 
n.  m.  Blas.  Figure  héraldique  qui  est 
un  bras  droit,  représenté  nu,  vêtu  ou 
armé,  tenant  une  arme  ou  toute  autre 
pièce. 

—  Enctcx.  Le  dcxtrochère  est  tou- 
jours mouvant  du  flanc  sénostre  de 
l'ccu,  tandis  que  le  sénestrochère,  qui 
est  un  bras  gauche,  est  mouvant  à  l'op- 
posé. Quand  le  dextrochère  est  vêtu, 
il  est  dit  paré.  Cette  pièce  héraldique 
s'est  aussi  employée  en  cimier.  Comme 
enseigne,  il  fut  adopté  par  la  corpora- 
tion officielle  des  maîtres  d'armes,  qui 
le  gardèrent  jusqu'à  la  Révolution.  Le 
dextrochère  armé  de  l'épêe,  du  badc- 
lairo  ou  de  la  haclie,  indique  le  pou- 
voir temporel  ot  la  judicature;  comme  tel,  il  apparaît 
dans  les  armoiries  du  connétable  ou  do  certaines  villes  à 
franchises, 

DEXTROGYRE  (di;k'-stro-jir'  —  du  lat.  dexter,  droit,  ot 
gyrus,  lourj  adj.  Physiq.  Qui  dévie  à  droite  le  plan  do 
polarisation  :  Substaitces  dextrogybes. 

DEXTROHIQUE   adj.  Chim.  V.  OLUCONlQtm. 


dextrocheie  d'ar- 
pent  tenant    une 
fleur  de    lis    du 
même- 


688 

DEJttnoMMAftlOtJÊ  (dèk'-stro,  rik'  —  du  lat.  dextra, 
droite,  et  de  pimarîque)  adj.  Se  dit  d'un  acide  dextrogyre, 
dû  à  une  trausformuLiun  moléculaire  de  l'acide  pimanque. 

DEXTRORACÉMATE  (dék'-stro,  sé)  n.  m.  Chim.  Sel  de 
l'acide  dextroracémujue  ou  tartrique  droit,  ii  Ce  sel  est 
aussi  connu  sous  les  noms  de  dextbotartrate,  de  tar- 
trate  droit  et  de  tartrate  ordinaire. 

DEXTRORACÉMIQUE  [dèk'-stro,  sé-mik)  adj.  Chim.  Se 
dit  d'une  mouirication  de  l'acido  tartrique  qui  jouit  de  la 
jiropriété  de  dévier  vers  la  droite  le  plan  de  polarisation 
de  la  lumière,  n  Cet  acide  est  aussi  connu  sous  les  noms 

de  ACIDE  DEXTR0TARTR1QUE,  ACIDE  TARTRIQUE  DROIT,  ACIDE 
TARTRIQUE  ORDINAIRE.   V.  TARTRIQUE  (acidc). 

DEXTRORSUM  {dèk'-stror-som'  —  rhot  lat.  qui  signifie 
vers  la  droite)  adj.  invar,  et  adv.  De  gauche  à  droite. 

—  Encycl.  Le  mot  dextrorsnm  dé.-signe  l'un  des  deux 
sens  d'enroulement  eu  spirale,  en  pariant  des  plantes  vo- 
lubiles,  des  bobines  d'induction,  des  soléooîdes,  etc.  C'est 
lo  sens  tel  qu'un  observateur  placé  suivant  l'axe  de  la 
spirale  voit  les  brins  ascendants  sur  la  moitié  de  la  spirale 
tournée  vers  lui,  s'enrouler  de  gauche 
à  droite.  D  '^  G 

Les  pas  de  vis  ordinaires  des  bo-  f^-" 
bines,  les  fils  des  bobines  d'induction,  :'^"-' 
sont  enroulés  dextrorsum.  Lorsqu'on 
regarde  par  un  bout  une  bobine  dex- 
trorsum, un  mobile  qui  suivrait  le  fil 
à  partir  de  cette  extrémité  serait  vu 
marchant  dans  le  sens  des  aiguilles 
d'une  montre.  (Le  sens  contraire  est 
dit  senestrorsum.) 

DEXTROSE  n.  f.  Chim.  V.  glucose. 

DEXTROTARTRATE   n.   m.  Chim. 
Syn.  de  dextkorackmate. 


DEXTROTARTRIQUE     adj . 

Syn.  do  dextkorack.mique. 


Chim. 


Sens  de  l'enroulement 
dextrorsum. 


DEXTROVOLUBILE  [dèk'-stro  —  de 
dextre,  ot  volubtle)  adj.  En  T.  de  bot,, 
Volubile  à  droite,  qui  s  enroule  de  gauche  à  droite  :  Le 
liseron,  le  haricot,  le  volubilis  sont  dextrovoldbiles. 

DEY  {dé  —  du  mot  turc  dai,  oncle,  qui  s'emploie  comme 
terme  de  respect)  n.  m.  Terme  par  lequel  on  désignait  lo 
chef  du  gouvernement,  dans  les  Etats  barbaresques,  au 
temps  de  la  domination  turque. 

—  Encycl.  Le  sultan  de  Constantinople  avait,  après  la 
victoire  des  frères  Barberousse,  concentré  le  pouvoir  entre 
les  mains  d'un  beylarbeg  (ou  bcy  des  beys),  installé  à  Alger 
et  commandant  aux  pachas  d'Alger,  Tunis  et  Tripoli.  Mais, 
dès  la  fin  du  xvi"  siècle,  le  beylarbey  fait  place  à  des  pachas 
triennaux,  dont  l'influence  sur  la  milice  des  janissaires  et 
la  turbulente  corporation  des  reis  fut  à  peu  près  nulle. 
Alger  devient,  alors,  la  proie  des  discordes  civiles  et,  en 
même  temps,  la  course  prend  un  développement  qui  rend 
la  mer  Méditerranée  intenable  aux  marins  des  nations  eu- 
ropéennes. Après  des  émeutes  sans  nombre,  les  reis  par- 
vinrent à  enlever  l'autorité  aux  aghas  des  janissaires  et 
donnèrent  le  pouvoir  à  l'un  d'eux  qui  porta  le  titre  de  det/. 
Quant  aux  pachas,  représentant  le  sultan,  ils  demeurè- 
rent, comme  par  le  passé,  oubliés  et  sans  aucune  influence 
dans  la  marche  des  affaires. 

Les  deys  d'Alger,  nommés  à  vie,  gouvernèrent  avec 
l'aide  d'un  conseil  privé.  Ils  restreignirent  les  pouvoirs 
de  la  milice  et  firent  administrer  par  des  beys  les  trois 
provinces  d'Oran,  Titery  et  Constantine.  Si  l'autorité  du 
dey  était  absolue,  elle  était,  cependant,  bien  souvent  me- 
nacée par  la  turbulente  troupe  des  janissaires.  Poussés 
par  le  besoin  d'argent,  ils  laisseront  la  piraterie  se  déve- 
lopper de  plus  en  plus  et  seront  souvent  en  guerre  avec 
les  nations  européennes.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  racon- 
ter l'histoire  des  deys.  Un  grand  nombre  eurent  un  règne 
éphémère.  Le  dernier  fut  Hussein  (1818-1830),  détrôné  par 
la  France.  V.  Alger. 

En  Tunisie,  le  système  de  gouvernement  et  d'adminis- 
tration installé  par  les  Turcs  subit  des  modifications 
analogues.  En  1590,  la  milice  et  la  population  voulurent 
un  chef  de  leur  choix  et  de  cette  révolution  sortit  égale- 
ment un  dey. 

De  liS90  à  1705,  trente  deys  occupent  le  pouvoir.  A  peine 
quelques-uns  d'entre  eux  méritent  d'être  mentionnés. 
Othman-dey  (1593-iGiO)  fut  le  créateur  des  fonctions  de 
bey  et  de  koptan.  Youssef,  son  gendre  (1610-1637),  embel- 
lit Tunis  de  nombreux  monuments.  Les  deys  de  Tuni.s 
cessèrent  vile  d'avoir  cette  autorité  réelle  que  conservè- 
rent les  deys  d'Alger  jusqu'en  1 830.  Presque  tous  périrent 
de  mort  violente.  Devenus  de  misérables  fantoches  entre 
les  mains  des  beys,  ils  se  trouvèrent  bientôt  dans  la  situa- 
tion dos  rois  fainéants  vis-à-vis  des  maires  du  palais. 
Dès  1686,  à  la  suite  d'une  invasion  des  Algériens,  les  deys, 
contrairement  aux  usages  antérieurs,  furent  soumis  aux 
beys,  élus  et  déposés  par  eux,  au  gré  de  leur  fantaisie. 
Ils  disparurent  effectivement,  lors  de  la  révolution  de 
1705,  Désormais,  le  titre  do  «  dey  »  ne  fut  porté  que  par 
des  fonctionnaires  honoraires;  il  n'eut  plus  aucune  valeur 
politique. 

DEYAMITTINEfrf*/-)'-n-n»'-//;r)  n.  f.  Alcaloïde  cristallisé 
m  petites  tables  hexagonales,  qui  accompagne  la  buxine 
dans  l'écorce  du  cissaynpelos  pareira. 

DEYCIER  {dé-si-é)  n.  m.  Fabricant  de  dés.  Syn.  de  décier. 

Deyeux  (Nicolas),  chimiste,  né  et  mort  à  Paris  (1711- 

1837).  Il  fut  pharmacien  de  Napoléon,  professeur  à  l'Ecole 
de  médecine  do  Paris  et  membre  de  l'Académie  des  scien- 
ces. Ses  principaux  écrits  sont  :  Précis  d'expériences  et 
d'observations  sur  les  différentes  espèces  de  lait  (1800),  et 
Considérations  chimiques  et  médicales  sur  le  sang  des  icté- 
riqurs  (1804). 

Deynze  ou  BeinzE  (autrof.  Donza),  ville  de  Belgi- 
que (prov.  do  la  Flandre  orientale),  arrond.  admin.  eljudic. 
de  Gand,  sur  la  Lys;  4.591  hab.  Distillerie  de  genièvre, 
dentelles,  tissus.  Un  canal,  long  de  51  kilomètres,  part  do 
ce  point  pour  aboutir  à  la  mer  du  Nord. 

DeyrançON,  comm.  des  Deux-Sèvros,  arrond.  ot  ù 
15  kilom.  do  Niort,  à  la  source  d'un  sous-affluent  de  la 
Sèvre  Niortaise  par  le  Mignon  ;  916  hab. 

Deza  (DiegoV  théologien  espagnol,  né  àToro.  dans  le 
royauiiio  de  Léon,  en  1444,  mort  on  1522.  Ayant  pris  l'habit 


I 


689 

dos  dominicains,  il  fut  succossivomont  professeur  do  tli(5o- 
lo^io  à  Saluman(|uo,  précoptoup  do  l'infant  Joan  ot  eon- 
fossoui*  dos  souvorains  d'Kspagno  Ferdinand  et  Isabelln, 
évôquo  do  Zaniora,  do  Salamanquo,  do  Paloncia  ot  do 
Jaon,  arcliovt^qno  do  Sôvillo  ot  ontiii  do  Tolùdo.  Sos 
Œuvres,  i^mbliéos  ;\  Madrid  on  1570,  rout'ermeut  un  grand 
nombre  d  ouvrages  do  tliôologio. 

Deza  (rodro),  cardinal  espagnol,  né  en  1520  à.  Sôvillo, 
mort  à  Homoon  IGOO,  Klôvodo  l'univorsitô  de  Salamanquo, 
il  fut  archidiacre  <io  Calatrava  ot  conseiller  do  l'Inquisi- 
tion. Philippe  II  In  nomma  pri5sident  de  Grenade.  11  ol)tint 
le  chapeau  do  cardinal  on  1578,  et  se  lixa  à  Home  en  ir.SO. 

DCZALLIER  D'ArgENVILLE  (Antoine-Joseph),  écri- 
vain et  naturaliste,  né  et  mort  ù.  Paris  (1680-1765).  Il  était 
l'ami  du  chancelier  d'Aguossoau.  Il  devint,  en  1733,  maître 
des  comptes  do  Paris,  puis  conseiller  du  roi.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Traité  sur  la  théorie  et  la  pratique 
du  jardinât/ e  (I70y)  ;  Abrégé  de  la.  vie  de  quelques  peintres 
célèbres  (1715). 

DÉZÈDE  ou  Dezaides,  compositeur  français,  né  vers 
1740,  mort  en  17'.t2.  On  ue  sait  où,  ni  do  qui  il  est  né.  Lui- 
mêmo  ignorait  son  nom,  et  celui  sous  lequel  il  s'est  fait 
connaître  est  simplement  composé  des  deux  lettres  D.  /., 
qu'il  inscrivit  sur  sos  partitions.  Dézôdo  fut  un  artiste  doué 
a"une  habileté  technique  supérieure  à  celle  de  presque 
tous  les  artistes  de  son  temps.  Il  brilla  surtout  au  théâtre 
dans  le  genre  pastoral,  et  la  grâce  naïve  des  mélodies  qu'il 
plaçait  bur  les  lèvres  de  sos  paysans  le  fit  surnommer 
rOrphée  des  champs.  Ses  jolies  et  tendres  pastorales  : 
l'Erreur  d'un  niotncnt  {inz),  les  Trois  fei'miei'S  {1111),  Biaise 
et  Babet  (1783),  Alt'xis  et  Justine  (1785),  obtinrent  des  suc- 
cès mérités.  Ses  autres  ouvrages  sont  :  Julie  (1772);  le 
Stratagème  découvert  (1773);  Fatmé  ou  le  Langage  des 
fleurs  (1777);  Zulima  (1778);  le  Porteur  de  chaise  (1778); 
Cécile  (1780)  ;  A  trompeuvy  trompeur  et  demi  (1780)  ;  Péronne 
sauvée  {\1^Z)\  A Icinâor  {\19,1)\  Auguste  et  Théodore  ou  les 
Deux  pages  (I78y};  les  Trois  noces  (1790);  Ferdinand  on  la 
Suite  des  Deux  pages  (1790)  ;  Paulin  et  Clairette  ou  les  Deux 
espiègles  (1792)  ;  la  Fêle  de  la  cinquantaine  (posthume,  Ï796)  ; 
Fin  contre  fin,  petit  ouvrage  joué  seulement  en  société. 
—  La  fille  de  cet  artiste,  Florink  Dèzède,  dont  la  mère 
est  inconnue,  a  écrit  la  musique  d'un  opéra-comique  en 
un  acte  :  Lucctte  et  Lucas,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne en  1781.  Elle  était  alors  âgée  de  quinze  ans. 

Dezeimeris  (Jean-Eugène),  médecin  français,  né  à 
Villefranche-de-Longchapt  (Dordogne)  en  1799,  mort  en 
1851.  Il  s'est  consacré  tout  entier  à  l'histoire  de  la  méde- 
cine, a  laissé  d'importants  mémoires  sur  les  doctrines 
hippocratiques,  de  nombreux  articles  dans  le  Dictionnaire 
en  30  vol.,  et  surtout  :  Dictionnaire  historique  de  la  méde- 
cine ancienne  et  rnodcrnc  (1838-1839). 

Dezeimeris  (Reinhold),  érudît  français,  fils  du  pré- 
cédent, né  à  Paris  en  1835.  Conservateur  de  la  bibliothèque 
de  Bordeaux  jusqu'en  1890,  il  fut  nommé,  en  1878,  corres- 
pondant do  l'Académie  des  inscriptions.  Outre  une  très 
bonne  édition  des  Fssais  de  Montaigne  (1873)  et  autres 
éditions  d'auteurs,  on  lui  doit  un  grand  nombre  d'écrits, 
de  mémoires,  etc.  Nous  citerons  de  lui  :  De  la  renaissance 
des  lettres  à  Bordeaux  au  xvi'  siècle  (1864)  ;  Recherche  sur 
la  recension  posthume  du  texte  des  Essais  de  Montaigne 
(1866)  ;  Leçons  nouvelles  et  remarques  sur  le  texte  de  divers 
auteurs  {i SI 6-ISS&)  ;  etc. 

Dezobry  (Charles-Louis),  érudit  français,  né  à  Saint- 
Denis  (Seine)  en  1798,  mort  à  Paris  en  1871.  Il  débuta  par 
un  ouvrage  inspiré  par  le  Jeune  Anacharsis  de  Barthé- 
lémy :  Home  au  siècle  d'Auguste  ou  Voyage  d'un  Gaulois  à 
Home  à  l'époque  du  règne  d'Auguste  et  pendant  une  partie 
de  celui  de  Tibère  (18351,  qui  eut  un  juste  succès  et  qu'il 
améliora  dans  une  nouvelle  édition  illustrée  (1846-1847). 
Vers  1835,  il  fonda' à  Paris,  avec  Magdeleine,  une  librai- 
rie classique,  pour  laquelle  il  composa  plusieurs  ouvrages 
dont  les  principaux  sont  :  Dictionnaire  de  biographie  et 
d'histoire  (1857)  ;  Dictionnaire  des  lettres,  des  beaux-arts, 
sciences  inorales  et  politiques  (1862),  qui  furent  souvent  réé- 
dités; puis  le  Dictionnaire  de  l'art  épistolaire  (1865). 

DezOTEUX  (François),  médecin  français,  no  à  Bou- 
logne-sur-Mer  en  1724,  mort  à  Versailles  en  1803.  Zélé 
partisan  de  l'inoculation  do  la  variole,  il  fit  paraître  un 
écrit  intitulé  ;  Pièces  Justificatives  concernant  l'inoculation 
(1765).  Il  obtint  do  Louis  XVI  la  création,  dans  le  régi- 
ment du  roi,  d'une  écolo  do  chirurgie,  à  la  tôto  de  laquelle 
il  fut  placé  ot  qui  a  formé  des  praticiens  distingués. 

DEZOTEUX.   Biogr.  V.  CORMATIN. 

Dgra-LHA,  dieu  do  la  guerre  dos  Thibétains,  divinité 
d'origitio  iiMUîrtaine.  Ce  que  l'on  sait  de  plus  précis  sur 
lui,  c'est  qu'il  commando  Varméo  divine  et  que,  d'après  la 
croyance  [lopulairo,  les  grands  dieux  eux-mêmes  Tadoront. 

DhafÂR,  villo  ancienne  de  l'Arabie,  capitale  des  Hi- 
myaritcs,  jilacéo  par  les  uns  jirès  de  Sanâ,  par  les  autres 
dans  le  voisinage  du  cap  Mirbât,  à  El-Belid. 

Dhafer-BI-AMR-ALLAH  (Ismaîl-Abou-Mansour  El), 
9"  calife  d«  la  dynastie  des  Eatimitos  d'Egypte  ou  des 
01)aïdites  du  Magrrb,  né  et  mort  au  Caire  (1132-11541.  II 
succéda  à  son  pôro  Kl-IIaliz-li-din-AUah  on  1149,  et  laissa 
le  gouvornemont  do  l'IOgypto  aux  mains  do  son  vizîr  et 
dos  généraux.  Son  rôgno  accentua  encore  la  décadence 
do  la  dynastie  fatimito  ;  les  Siciliens  firent  plusieurs  expé- 
ditions sur  los  côtos  do  i'Kgypto,  saccageront  plusiours 
villes  du  Delta,  ot,  eu  1153,  los  croisés  s'emparèrent  d'As- 
kalou,  l'un  dos  principaux  ports  do  Syrie.  Lo  califo,  livré 
à  sos  débauches,  no  lit  rien  pour  arrêter  los  progrès  dos 
envahisseurs,  ot  il  fut  assassiné  par  le  vizir  Abbas,  dont 
lo  lils  avait  été  la  victime  do  sos  coupables  plaisirs. 

DhAHER,  choik  do  Svrio ,  né  vers  1085  en  Arabie, 
mort  près  do  Saint-Jean  u'Acro  on  1775.  Son  père,  Onuir, 
lui  laissa  comme  héritage  la  villo  do  Safad  et,  pou  do 
temps  après,  il  s'empara  de  Tibt'riadc  ;  le  pacha  de  Damas 
chercha  â  la  lui  enlever  on  1742,  mais  il  mourut  avant  d"y 
ètro  parvenu.  En  1749,  Dhahor  s'empara  do  Saint-Joaîi 
d'Acre,  (It  alliance  avec  les  Motazallistes  et  les  tribus  du 
désort,  ot  prit  le  titro  do  cheik  d'Akka,  do  Nazareth,  Ti- 
bériado,  et  do  touto  la  Galiléo.  Lo  sultan  dos  Turcs,  crai- 

f:nant  do  pordro  la  Syrie,  lui  opposa  Osman,  pacha  do 
)amas,  et  sos  doux  fils,  qui  furent  battus  par  Ali,  (ils  do 
Dhaher  (1760),  L'annéo  suivante,  il  s'allia  avec  Ali-boy 
l'un  dos  principaux  chefs  des  mamoluks  du  Caire,  ot  leur 


armées  réunies  failliront  s'emparer  do  touto  la  Syrio.  La 

fnito  <     ' 

ttqui> 


fnito  ot  la  mort  d'Ali  porteront  un  coup  funeste  à  la  poli- 
du  rhoik  syrien  ;  battu  par  Mohammod-boy,  il  fut 


iiLu  il  iiii  ruiip  ijo  fusil  on  cherchant  à  s'in-happor. 

Dhaher-BILLAH,  35"  califo  de  la  première  dynastie 
abbassido,  no  eu  1173,  mort  on  1220.  Non  père,  Ef-Nasir- 
li-din-Allaii,  l'avait  fait  onformor  durant  son  règne,  ot  on 

10  tira  do  prison  pour  lo  faire  monter  sur  lo  trono.  Ce 
princo  gouverna  sagement  ses  Etats,  mais  no  fit  rien  pour 
prévenir  les  désastres  au  milieu  desquels  allait  s'elVou- 
drer  lo  califat,  et  il  ne  mit  pas  Bagdad  on  état  de  résister 
aux  Mongols  do  Gengis-Khan.  Il  laissa  le  trôno  à  sou  fils 
El-Mostaiiscr-Billali. 

DhAHER-LI-IZAZ-DIN-ALLAH  (  Ali-Abou'-l  -  Hasan), 
calife  do  la  dynastie  fatimite  d'Egypte,  fils  d'El-Hakem- 
lii-amr-Allah,'ué  en  1005,  mort  au  Caire  eu  1037.  Ce  princo 
lit  périr  los  assassins  de  son  père  et  fit  quelques  conquêtes 
en  Syrie  ;  il  périt  assassiné  et  eut  pour  successeur  son  fils 
El-Mostanser-Billali-Abou-Témim-Maad. 

Dhahhak  ou  ZoHAK,  Zahhak,  nom  d'uu  roi  de 
Perso  do  ladycastic  des  Pishdadiens,  appelé  dans  l'Avesta 
Azhi-Dahaka,  «  lo  serpent  Dahaka  »,  et  en  pelilvi  Azh- 
Dahak  ;  les  .\rabos  out  vu  dans  Daha/c  un  nom  tiré  do  la 
racine  dahaka  »  rire  »,  et  en  ont  fait  Azh-Dahhak  «  le  Ser- 
pent rieur  »,  étymologie  aussi  impossible  que  colle  qui 
consiste  à  voir  dans  Dahak  les  deux  mots  persans  dah  ak 

11  qui  a  commis  dix  crimes  ».  Co  prince,  qui  n'est  autre 
chose  que  la  personnification  de  la  race  arabe,  laquelle  dès 
l'époque  grecque,  attaquait  la  Perso  par  l'Occident,  habi- 
tait, d'après  la  légende,  àBabylone  [Baxcri),  daus  le  palais 
do  la  Grue  {Kulengdiz).  Il  succéda  à  Djoms  hid,  le  roi  glo- 
rieux par  excellence  do  la  légende  iranienne,  et  fut  vaincu 
au  bout  de  mille  ans  par  Féridoun,  le  Thraêtaona  de 
l'Avesta,  qui  l'enchaîna  sur  la  cime  du  Demavend;  les 
phénomènes  volcaniques  dont  cette  montagne  est  le  siège 
ne  sont  que  les  manifestations  de  la  colère  de  Dhahhak. 
Sa  légende  se  retrouve  dans  le  Livre  des  rois  [Shah- 
Name/i)  do  Firdousi,  mais  fortement  evhémerisée. 

Dhairs,  tribu  indigène  de  l'intérieur  de  l'Inde,  can- 
tonnée principalement  dans  les  montagnes 
situées  au  N.  du  Deccan.  —  Un  Dhaik. 

—  E.scYCL.  Les  Dhairs  vivent  dans  h-s 
forêts,  se  nourrissant  de  gibier  et  man- 
gent jusqu'à  la  chair  des  bêtes  morics. 
Quelques-uns  descendent  dans  los  village-, 
des  cultivateurs  de  la  plaine  pour  y  exer- 
cer les  fonctions  de  tchaokidar  (garde 
champêtre)  ;  mais  ils  sont  généralement 
tenus  à  l'écart  et  obligés  de  vivre  en 
l'arias,  hors  des  murs. 

DHAK  n.  m.   Gros  tambour  do  l'Indo,  '^*'^- 

qui  se  joue  avec  deux  baguettes  et  qu'où  bat  du  côté  droit 
seulement. 

DhalboUM,  principauté  de  l'Inde  anglaise,  district  de 
Singlibuum,  dans  le  Tchota-N'agpour  ;  117.000  hab. 

DhAMTARI,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Central  Provin- 
ces [prov.  de  Tchattishgar]  ),  sur  le  fleuve  Maharadi; 
6,000  hab.  Commerce  important  de  gommes  laques.  Ch.-l. 
d  un  sous-district  peuplé  de  228.000  hab. 

DHANDIAM  [di-am')  n.  m.  Cordon  brahmanique,  signe 
distinctif  des  brahmes  de  l'Inde. 

—  P^NCYCL.  Ce  cordon  se  compose  de  trois  petites  ficelles 
formées  chacune  de  neuf  fils,  et  se  porte  en  bandoulière, 
de  l'épaule  gauche  à  la  hanche  droite.  Il  est  fait  do  coton, 
qui  doit  être  cueilli  et  travaillé  par  des  personnes  do  la 
caste  brahmanique.  L'investiture  du  cordon  brahmanique 
se  fait  à  l'âge  de  cinq  à  neuf  ans  :  oUe  donne  lieu  à  des 
fêtes  solennelles.  Cet  acte  est  le  plus  imposant  et  le  plus 
solennel  do  la  vie  d'un  brahmane.  Los  djains,  los  parsis 
et  d'autres  encore  ont  adopté  l'investiture  religieuse  par 
lo  cordon. 

Dhar  ou  Dharanougour  ,  principauté  et  ville  de 
l'Inde,  tributaires  de  l'empire  anglais.  La  principauté  est 
située  dans  l'ancienne  province  do  Malva  (présiu.  de  Ma- 
dras) ;  sa  superficie  est  do  4..^06  kilora.  carr.;  sa  population, 
do  169.475  hab.  Commerce  do  l'opium.  La  capitale,  Dhar, 
non  loin  des  sources  du  Tcharaboul,  est  une  ville  très  an- 
cienne et  déchue  ;  elle  no  compte  guère  plus  de  15.000  hab. 
Ses  rajahs  descendent  d'uue  des  plus  illustres  familles 
mahraltcs. 

Dharampour,  principauté  do  l'Indo  anglaise.  Goud- 
jorat,  "4.000  liai).  Ch.-l.  Dharampour. 

DhaRANGAM  ou  DharangAON,  ville  do  l'Indo  an- 
glaise ([«résid.  do  Bombay  [Dekkaii]);  13.000  hab. 

DhÂRANÎ  n.  f.  Se  dit  des  formules  magiques  (prières, 
invocations,  incantations,  ou  oxorcismes)  qui  passent  pour 
avoir   une  action   irrésistible   sur  la  volonté  des   dieux, 


MoudrAs  (accompnfrn.int  loa  dhArnnls)  :  1.  Du  sabre;  2.  Du  trl- 
duiit  ;  3.  Do  la  sonnette  ;  4,  Do  la  coritnie  ;  t>,  Du  lotus  ;  6.  D'oCfrande  ; 
7.  Du  fou  ;  8.  Du  Nirvûna. 

mettre  on  fuite  les  démons,  procurer  toutes   sortes  do 
biens,  il  On  los  appello  aussi  mantras. 

—  Encycl.  Les  dhiirnnîs  sont  habituellement  des  invo- 
cations, ou  fragments  d'invocations  empruntés  aux  Yédas, 
aux  livres  tântriques,  â  ceux  du  bouddliismo  mystique,  ou 
do  simples  litanies  dos  noms  d'un  diou.  La  récitation  dos 
dhârauis  ost  accompagnée  d'uu  gosto  cabalistique  dos 
mains  appelé  moudra  «  sceau  ». 

DmarvaR,  ville  do  rindo  anglaise  (présid.  do  Bombay)  ; 
32.KIX)  h;il).  C'est  un  des  principaux  marchés  do  coton  do 
rinde;  elle  exporto  du  coton,  du  riz,  des  hois  ot  dos  cé- 
réales. —  Lo  district  H  une  suporficio  do  11.922  kilom. 
corr.  :  uno  population  do  1.051.300  habitants,  ot  produit 
surtout  du  coton. 


DEZA   —   DHYANl-BOUDDHA 

Dhavalaghiri  ou  Dhaulagiri,  ou  Dhaoula- 

GHIRI,  I  un  des  massifs  los  plus  élevés  des  monts  Hima- 
laya, au  nord  do  l'Indo,  au  contre  du  Népaul.  Son  altitude 
ost  do  8.181  mètres.  C'est  le  quatrième  sommet  do  l'Hima- 
laya (après  lo  Gaourisankar  :  8.845  m.,  le  Kintchindjinga  : 
8.586  m.,  et  lo  Sihsour  :  8.468  m.).  Les  glaciers  de  ce  mas- 
sif, dont  lo  nom  signifie  littérah^mont  ^  mont  Blanc  » ,  ali- 
mentent lo  Gandak,  qui  appartient  au  bassin  du  Gange. 

DHAW  n.m.  Embar- 
cation arabe  de  l'océan 
Indien,  portant  à  l'a- 
vant uno  sorte  d'éperon 
en  queue  do  requin  et 
dont  les  œuvres  mortes 
sont  lattées. 

DheLLI.  Géogr. 
V.  Dii.Li. 

DhEUNE,  petit  af- 
fluent droit  de  la  Saône, 
qui  conflue  à  2  kilom. 
de  "Verdun  et  du  con-  Dhaw. 

fiuent  du  Doubs,  après 

avoir  arrosé  les  département  de  Saône-et-Loire  et  de  la 
Côte-d'Or.  Longueur  du  cours,  60  kilom. 

DHIMAL  n.  m.  Lingulst.  Idiome  parlé  dans  l'Assam,  au 
pied  de  l'Himalaya. 

Dhxolas,  territoire  de  la  Guinée  française,  sur  la  rivo 
droite  do  la  Casamanco,  et  placé  sous  le  protectorat  de 
la  France,  en  vertu  de  traités  de  1860  et  de  1865. 

DhïOLIBA.  Géogr.  V.  Niger. 

DHOLA  n.  m.  Tambour  de  l'Inde,  que  l'on  frappe  avec 
une  baguette  et 
que    l'exécutant 
suspend  à   sou 
cou. 

DHOLAKA    n. 

m.  Tambour  de 
l'Inde  à  caisse 
elliptique,  quo 
l'on  joue  en  lo 
frappant  avec  los 
mains. 


Dhola. 


Dholaiva 


D  H  O  L  E     ou 
DÔLE  n.  m.  Nom 
vulgaire  d'un  chien  sauvage  de  l'Inde,  appelé  aussi  colsdn 
{cyon  Duckunensis). 

DhOLERA,  ville  de  l'Inde  anglaise  (présid.  de  Bombay 
jGoudjeratj),  sur  la  côte  de  la  presqu  île  de  Kattiavar; 
12.500  hab. 

Dholka,  villo  de  l'Inde  anglaise  (présid.  de  Bombay 
[Goudjeratjj,  près  de  la  Sabarmati  ;  21.000  hab. 

Dholpour  ou  DholepouR,  principauté  et  ville  de 
l'Inde  (Radjpoutana),  tributaires  de  l'Empire  anglais.  La 
principauté,  que  le  Tchamboul  sépare  (au  S.)  du  royaume 
de  Scindia,  compte  2.994  kilom.  carr.,  et  279.890  hab.  Lo 
sol  est  peu  riche;  il  produit  cependant,  grâce  à  l'irri- 
gation, du  froment  et  de  l'orge,  du  millet  et  du  riz;  le 
sous-sol  a  des  carrières  de  grès  rouge:  peu  d'industrie.  — 
La  ville  est  fort  ancienne  :  bâtie  au  commencement  du 
XI"  siècle,  elle  fut  prise  par  Babor  en  1526;  15.835  hab. 
On  cite  (à  5  kilom.  à  l'E.)  son  lac  artificiel,  de  17  hectares 
d'étendue,  ot  qui  baigne  114  temples  très  anciens. 

Dhoradgi,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Goudjerat  [princip. 
de  Djiounagarh]),  sur  lo  Bhadar  ;  15.600  hab. 

DhORMOYS  (Louis-Eugène  Lambicrt.  connu  sous  le 
nom  de  Paul),  littérateur  et  administrateur,  né  à  Paris  en 
1829.  Il  a  été  préfet  de  la  Corse  (1871).  puis  de  la  Haute- 
Marne  (1873).  Sous  lo  pseudonyme  de  Paul  Dhormoys.  il 
écrivit  dans  divers  journaux  et  fit  paraître  :  une  Visite 
chez  Soulouqtie,  souvenirs  d'un  voijage  à  Haïti  [l^bO);  Sous 
les  tropiques,  souvenirs  de  voyage  (1865);  la  Cour  à  Corn- 
piègne,  conhdences  d'un  valet  de  chambre  (1866);  Sapajou 
(1885);  la  Comédie  politique  (1886-1887). 

Dhoulia,  ville  do  l'Indo  anglaise  (présid.  de  Bombay, 
[prov.  do  Dokhan]),  sur  lo  Pandjar.  affluent  do  la  Tâpii  ; 
SI. 880  hab.  Malgré  la  construction  récente  d'une  ville 
neuve,  Dhoulia  ost  déchue. 

D'HOZIER.  Biogr.  V.  Hozikr. 

DhuiS  ou  DhUYS,  petite  rivière  champenoise,  sous- 
affiuout  gaucho  do  la  Marne  par  le  Surmelin.  Touto  son 
importance  ost  dans  sa  source,  acquise  par  la  villo  do 
Paris.  La  Dhuis  jaillit  près  de  Pargny  (Aisno,  cant.  do 
Condé),  à.  75  kilom.  en  ligne  droite  à  l'E.  de  Paris,  avoc 
un  débit  minimum  do  231  litres  par  seconde.  L'aqueduc  (lui 
amène  ses  eaux  au  réservoir  do  Ménilmontaut  a  131  kilo- 
mètres do  longueur,  20  mètres  de  i)cnto. 

Dhuison,  comm.  do  Loir-et-Cher,  arr.  ot  à  26  kilom. 
do  Komorantin  on  Sologne,  non  loin  do  la  forêt  do  Cham- 
bord;  1.267  hab.  Ch.  do  f .  de   Blois  ù  Lamotto-Beuvron. 

Dhun-LES-PLACES,  comm.  do  la  Nièvre,  arr.  et  à 
53  kilom.  dt>  t'lannH-v,  entre  la  Cure  ot  un  do  ses  affluents  ; 
1.597  hab.  Carrioros  do  granit,  moulins,  meuliirs,  forêts. 

DHYÂNA  n.  m.  Contemplation,  degré  do  la  méditation 
abstraite  chez  los  philosoplios  indiens  do  l'écolo  du  Yoga 
et  les  bouddhistes. 

DhyAni-BODHISATTVA  n.  m.  Se  dit  [dos  bodhisattvas 
do  contemplation.  V.  Diiyàni-Bouddha. 

DhyAni-BOUDDHA  {Bouddhas  de  contemplation)  ou 
d'Anoupapiidakas  (sans  parents),  cino  personnages  divins 
imaginaires,  inventés  par  l'écolo  Manayûna. 

—  Encycl.  Los  Dhijâni- Bouddhas  sont  issus  do  touto 
éternité  do  leur  nature  propre,  impérissables,  doués  de 
la  double  énergie  d«  science  et  do  contemplation,  mais 
no  font  jamais  diroctomont  œuvre  de  création  ou  de  pré- 
servation. Pour  pallier  A  leur  inactivité  au  point  de  vue 
do  la  création  et  de  la  direction  do  l'univers,  chacun  do 
ces  Bouddhas  crée,  nar  In  vertu  de  sa  méditation,  un  autre 
être  spirituel,  doué  ues  mômes  énergies,  mais  actives  cetto 
fois,  qui  est  ù  son  générateur  ce  qu'un  fils  ost  i\  sou  père, 
et  quo  l'on  nomme  Dhyùni-Bodhisattva.  Ces  DhyAni-Bodhi- 
sattvas  deviennent,  chacun  A  son  tour,  los  auteurs  et  los 


DhyâQÎ-BûudtlIia 


DI  -^  DIABLE 

protecteurs  de  la  création.  Il  existe  une  relation  intime 
entre  les  Dhyâni-Bouddlias  et  les  Dhyàni-Bodhisattvas 
d'une  part,  et,  de  l'autre,  les  Bouddhas  humains  (Mânou- 
chis)  :  ceux-ci,  en  effet,  ne  sont  que  les  incarnations  des 
intelligences  des  premiers,  et  reçoivent,  pendant  leur  car- 
rière terrestre,  les  encouragements  et  l'assistance  des 
seconds,  qui,  de  plus, 
après  la  mort  d'un  Mâ- 
nouchi,  veillent  à  la 
conservationdesonœu- 
vre  jusqu'à  la  venue  do 
son  successeur.  Il  y  a 
pour  chacune  des  pé- 
riodes de  prédication, 
une  Trinité,  composée 
du  Mânouchi-Bouddha, 
de  son  Dhyâni-Bodhi- 
sattva  et  deson  Dhy  âni- 
Bouddha. 

Vers  le  x'  siècle  de 
Dotro  ère,  le  boud- 
dhisme tântrique  ima- 
gina de  compléter  le 
système  des  Dhyàni- 
Ëouddhas  par  la  con- 
ception d'un  être  en- 
core supérieur,  analo- 
fue  aux  svayambhoû 
es  Hindous,  nommé 
Adi'Bouddka  ou  Vadjadhara,  qui  aurait  créé  les  cinq 
Dhyàni-Bouddhas  ;  mais  cette  doctrine  est  restée  confinéo 
dans  le  Képaul  et  le  Thibet. 

DI,  préfixe  indiquant  duplication.  (Il  entre  dans  la  com- 
position d'un  grand  nombre  do  mots  du  langage  chimique.) 

V.  DIS. 

—  Pour  les  mots  commençant  par  di  qui  ne  se  trouve- 
raient pas  à  leur  ordre  alphabétique,  v.  le  mot  qui  suit  le 
prédxe. 

DI.  Chim.  Abréviation  et  symbole  de  didyme. 

DIA  (gr.  dia,  à  travers,  avec,  de,  par,  etc.),  préfixe  qui 
entre  dans  la  composition  de  certains  mots,  avec  des  sens 
très  variés.  (En  pharmaceutique,  ce  mot  indiquait  autre- 
fois, en  composition  avec  un  radical,  une  préparation 
faite  au  moyen  de  la  substance  désignée  par  le  radical.) 

DIA  interj.  Mot  dont  se  servent  les  voituriers  pour  faire 
aller  leurs  chevaux  à  gauche. 

—  Fam.  IS^'€ntend7-e  ni  à  dia  ni  à  huhau  (ou  à  hue). 
N'écouter  aucune  raison,  ii  L'un  tire  à  dia  et  l'autre  à  liu- 
kau  (ou  à  hue'^.  Se  dit  do  deux  personnes  qui,  dans  la  con- 
duite de  l'affaire  dont  elles  sont  chargées,  prennent  des 
moyens  qui  se  contrarient. 

DIA  (de  l'arabe  dia,  prix  du  sanç)  n.  f.  Sorte  de  ven- 
detta en  usage  chez  les  Arabes  ;  peine  du  talion. 

Dia  {Dea).  Mythol.  Divinité  romaine,  protectrice  des 
champs;  les  Frères  arvalcs  lui  rendaient  un  culte. 

DIABANTITE  n.  f.  Silicate  hydraté  naturel,  appartenant 
au  genre  chlorite.  Variété  deripidolite. 

DIABASE  (du  gr.  diabasis,  passage)  n.  f.  Roche  dont  la 
structure  granitoïde  ou  ophitique  représente  un  mélange 
de  plagioclase  et  daugite.  (Cest  lo  gn'instein  des  Alle- 
mands :  le  greenstone  des  Anglais.)  Sa  pâte,  verte,  est  d'un 
grain  si  fin  qu'on  la  croirait  absolument  compacte. 

DIABASE  ou  DIABASIS  {ziss)  n.  f.  Ancien  nom  de  di- 
verses espèces  de  poissons  du  genre  h^mulony  vulgai- 
rement goreite^,  qui  habitent  les  mers  chaudes. 

DIABASOPHYRE  n.  f.  Lithol.  Nom  donné  par  les  géolo- 
gues français  à  une  diabase  porphyroïde. 

—  Enxycl.  La  diabasophyre  est  le  diabaaporpkyrit  des 
Allemands.  La  structure  de  cette  roche  consiste  en  cris- 
taux de  labrador  ou  d'un  autre  plagioclase  basique,  et  de 
pyroxène  augite,  dans  une  pâte  granulitique  de  feldspatli 
et  daugite.  Quel(|ues  minéraux  autres,  comme  amphibole, 
biotite,  magnétite,  ilménite,  y  sont  représentés. 

DIABASPEGHSTEIN  (spèk'-chta-in'  —  de  diabase,  et  do 
l'allem.  pechstein,  stéatite)  n.  m.  Lithol.  Nom  donné  à  une 
roche  basique  vitreuse,  intimement  liée  au  mélaphyre  et 
nommée  aussi  mélaphyrpedistein  ou  pechstein  melaphy- 
rique. 

DIABATHRARIUS  {ri-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères, type  do  la  tribu  des  diabathrariinés,  comprenant 
des  charançons  oblongs,  grisâtres,  tachés  do  brun  ou  de 
jaune,  et  de  taille  médiocre.  (On  connaît  deux  espèces  do 
diabathrarius,  qui  habitent  le  Cap.) 

DIABATHRARIINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  compre- 
Dant  les  genres  diabathrarius ,  atelicus,  strongylorhiyius. 
{Les  charançons  de  la  tribu  des  diabathrariinés  sont  carac- 
térisés par  leurs  tarses  à  troisième  article  en  palette.)  — 

Un  DIABATHRARUSK. 

DLABATHRUM  (/rom*)  n.  m.  Antiq.  rom.  Chaussure  lé- 
gère â  l'usage  des  femmes  et  dont  on  ignore  la  forme, 
que  les  Romains  avaient  empruntée  aux  Grecs. 

DIABÈTE  (du  gr.  diabètes;  do  diabaincin,  traverser) 
n,  m.  Méd.  Maladie  caractérisée  par  une  urine  contenant 
des  éléments  anormaux,  généralement  de  la  glycose. 

—  Physiq.  Diabète  ou  Vme  de  Tantale,  Vase  muni  d'un 
siphon,  disposé  de  manière  qu'au  moment  où  il  se  trouvtî 
rompu  jusqu'au  bord,  hi  liqueur  qu'il  contient  s'écoulo 
tout  entière  dans  le  pied. 

—  Encycl.  Méd,  On  comprend  sous  le  nom  de  diabi-te 
UD  grand  nombre  d'états  pathologiques,  qui  ont  pour  prin- 
cipal caractère  clinique  la  polyurio  ou  exagération  dans 
la  quantité  des  urines. 

Diabète  sucré  ou  Diabète  vrai.  La  glycosurie  caractérise 
cette  forme  de  diabète  ;  elle  peut  atteindre  des  quantités 
considérables  :  300,  500  et  mémo  l.OOO  grammes  par  vingt- 
quatre  heures.  Les  .symptômes  qui  accompagnent  la  gly- 
cosurie sont  :  la  polydipsie  (ou  exïigération  do  la  soif), la 
polyurio,  la  polyphagie  et  l'amaigrissement. 

fréquemment,  ces  symptômes  s'accompagnent  de  dé- 
mangeaisons, de  furoncles,  d'anthrax,  de  gingivite,  etc. 
Les  organes  des  sons  sont  souvent  atteints,  la  vision  sur- 
tout. La  frigidité  est  la  règle. 

Les  complications  les  plus  habituelles  sont  :  l'albumi- 
Dtirie,  les  troubles  psychiques,  la  eangrène,  la  pneumonie, 


la  phtisie,  la  paralysie;  enfin,  pour  terminer  la  scène,  lo 
coma  diabétique.  Co  coma  est  la  complication  la  plus 
redoutable,  et,  en  général,  la  derniôro  do  l'existence  du 
diabétique. 

Par  le  diabétomètre,  ou  la  liqueur  de  Fehling,  qui,  par 
la  chaleur,  donne  un  précipité  d'oxyde  de  cuivre,  la 
recherche  du  glycose  dans  l'urine  est  facile,  et  le  dia- 
gnostic s'en  déduit  tout  do  suite,  pourvu  que  cette  glyco- 
surie soit  permanente. 

Le  pronostic  est  grave,  surtout  s'il  y  a  des  complica- 
tions, mais  il  est  curable  dans  la  moitié  des  cas.  Lo 
traitement  est  surtout  alimentaire.  On  doit  supprimer  de 
l'alimentation  les  féculents,  le  pain,  les  sucres,  etc.,  et 
prendre  des  viandes  grillées,  des  légumes  herbacés,  des 
œufs,  etc.  ;  enfin,  faire  des  exercices  musculaires,  de  la 
gymnastique.  L'opium,  la  morphine,  l'antipyrino,  abaissent 
momentanément  la  quantité  du  sucre  urinàire. 

L'étiologie  du  diabète  est  discutée  ;  le  climat  peut  être 
incriminé.  Mais  c'est  l'influence  alimentaire  qui  semble  la 
plus  manifeste.  Toute  alimentation  défectueuse  par  exci-s 
doit  être  incriminée,  car  elle  est  une  des  causes  du  ralen- 
tissement de  la  nutrition. 

On  peut  concevoir  ainsi  la  glycosurie  diabétique  :  le 
sucre  musculaire  provient  du  sang  qui  le  reçoit  au  foie 
par  transformation  en  glycogène,  soit  du  sucre  alimen- 
taire, soit  des  matières  alimentaires.  Cette  fabrication  se 
fait  sous  l'influence  du  pneumogastrique,  avec  centre  ré- 
flexe au  niveau  du  4*  ventricule,  (v.  bdi.be.)  La  glyco- 
surie se  produira  donc  par  production  exagérée  du  foie, 
par  défaut  de  dépense  ou  par  lésion  ou  compression  du 
plancher  du  4"  ventricule  (diabète  bulbaire).  Enfin,  sans  en 
connaître  la  pathogénie,  signalons  le  diabète  par  lésions 
du  pancréas  [diabète  pancréatique). 

Diabète  insipide  ou  Pseudo-diaoèfe.Le  seul  symptôme 
commun  est  la  polyurie  ;  on  a  ainsi  :  l"  le  diabète  insi- 
pide vrai  ou  hydrurie,  sans  augmentation  de  matériaux 
solides  de  l'urine;  2"  le  diabète  azoturique,  avec  excrétion 
surabondante  des  matériaux  organiques  ;  3"  le  diabète 
albumineux  (v.  albuminurk;)  ;  4**  le  diabète  avec  élimi- 
nation exagérée  de  substances  salines,  qui  se  divise  en 
diabètes  phosphatique,  oxalique.  V.  glycosurie  expéri- 
mentale. 

—  Art  vétér.  Le  véritable  diabète  est  très  rare  chez  les 
animaux  domestiques;  on  ne  l'a  peut-être  encore  constaté 
que  chez  le  chien.  Ce  qui  est  beaucoup  plus  commun, 
même  chez  lo  chien,  c'est  une  polyurie,  qu  on  a  nommée 
diabète  insipide  parce  qu'il  n'y  a  pas  de  sucre  dans  l'urine, 
et  qui  est  caractérisée  par  une  abondante  diurèse  d'une 
urine  claire,  aqueuse,  peu  minéralisée,  et  cinq  à  six  fois 
plus  abondante  que  normalement.  Elle  s'accompagne, 
comme  l'autre,  d'une  soit"  ardente  et  d'une  anémie  grave, 
qui  devient  plus  ou  moins  rapidement  mortelle. 

DIABÉTIQUE  (/;&')  adj.  Pathol.  Qui  tient  du  diabète,  qui 
en  est  affecté  :  Affection  mABÉTiQDE.  Malade  diabktique. 

—  n.  Malade  atteint  de  diabète  :  Un  diabétique. 

DIABÉTOMÈTRE  (do  diabète,  et  du  gr.  métron,  mesure) 
n.  m.  Méd.  Instrument  employé  pour  constater  la  pré- 
sence du  sucre  dans 
l'urine  des  diabé- 
tiques :  Le  DiABÉTO- 
MÉiTRE  de  liohiquet  est 
le  plus  employé. 

—  Enctcl.  L'action 
qu'exercent  les  sucres 
sur  !a  lumière  polari- 
sée a  été  utilisée  de- 
puis longtemps  pour 
l'analyse  des  urines 
saccharines ,  c'est-à- 
dire  des  urines  des 
malades  affectés  de 
diabète  sucré.  On  se 
sert  soit  du  saccha- 
rimètre  de  Soleil,  soit  du  saccharimètre  à  pénombre 
{v.  saccharimètre),  et,  mieux  encore,  d'instruments  con- 
struits exprès  pour  les  recherches  cliniques,  mais  qui 
reposent  sur  les  principes  des  saccharimètres. 

DIABÉTOSE  n.m.Clum.  Glucose  retirée  du-  foie  des  dia- 
bétiques. 

DIABLAGE  {blaf)  n.  m.  Techn.  Opération  qui  consiste  à 
essorer  la  soie  teinte,  en  faisant  usage  d'essoreuses  spé- 
ciales appelées  diables. 

DIABLE  (lat.  diabolus  ;  du.  gr.  diabolos,  proprem.  «  ca- 
lomniateur») n.  m.  Démon,  esprit  malin,  mauvais  ange, 
d'après  les  croyances  chrétiennes  ;  mauvais  génie  en 
général  :  Etre  possédé  du  diable.  Une  tentation  du  diable. 

—  Fig.  Personne  très  emportée,  ou  d'une  pétulance  exces- 
sive :  C'est  un  diable  que  cet  en/cinï-^à.' ii  Personne  très 
habile,  très  remarquable  en  quelque  chose  :  C'est  u?i  diable 
pour  l'adresse. 

—  Le  mot  diable  entre  dans  une  foule  de  jurons  et  dans 
quelques  formules  imprécatoires,  exprimant  soit  un  désir 
qu'il  advienne  du  mal  à  (|uelqu'un,  soit  une  sorte  de  ser- 
ment avec  imprécation  sur  soi-même  en  cas  de  parjure  : 
Que  le  diable  m'emporte,  t'emporte!  Au  diable  si  l'on  m'y 
rattrape!  Du  diable  si  l'on  vous  ouvre.  Il  Au  diable.  Se  dit 
lorsqu'on  renonce  à  faire  une  chose  difficile  ou  très  péni- 
I)le  :  Au  DIABLE  les  affaires  pour  ce  soir!\\Au  diable  soit. 
Le  diable  soit  de  ou  simplem.  Au  diable.  Sorte  de  malé- 
diction ou  d'imprécation  :  Au  diable  soit  le  bavard!  Le 
DIABLE  SOIT  DE  toi  !  li  Au  diable  zot.  V.  diabi.ezot. 

— ■  Loc.  div.  Du  diable.  De  tous  les  diables,  Extrême, 
excessif  :  Une  faim  du  diable.  Un  tapage  de  tous  les 
DIABLES.  Il  Enragé,  endiablé,  insupportable  :  Quel  homme 
du  diable!  11  Avocat  du  diable.  Ecclésiastique  de  la  chan- 
cellerie romaine,  chargé  de  contester  les  mérites  dune 
personne  dont  on  proiioso  la  canonisation.  —  Dans  les  con- 
férences religieuses,  Celui  qui  soutient  la  thèse  contraire 
au  dogme,  il  Diable  de.  Singulier,  extrême,  ennuyeux,  dan- 
gereux :  Un  diable  de  temps,  il  Comme  un  diab'le.  Comme 
un  beau  diable.  Comme  tous  les  diables.  Avec  emportement, 
en  furieux  ;  extrêmement  :  Se  démener  comme  kn  beau 
diable.  Il  Comme  diable  en  miracle  ou  en  miracles.  Sans 
raison,  à  l'étourdie.  (Vieux.)  il  Le  diable  et  son  train.  Un 
très  grand  nombre  do  choses  diverses  :  Mitonner  une 
affaire  de  contrebande,  cigares,  étoffes,  liquides,  le  diable 
et  son  train.  Il  I*as  pour  un  diable,  pour  un  beau  diable. 
Pour  rien  au  monde,  n  Diable  à  quatre.  Personne  terrible, 
redoutable,  turbulente,  il  Bo}i  diable,  Homme  do  bonne 
humeur,  do  bon  caractère,  commode  à  vivre.  Il  Méchant 


Diabétomètre  de  Robiquet 


690 

diable.  Homme  méchant,  qui  cherche  à  nuire  ou  qui  est 
difficile  à  mener,  n  Pauvre  diable,  Homme  qui  est  dans  la 
misère.  —  Homme  qui  se  trouve  dans  une  fâcheuse  situa- 
tion. 11  Grand  diable,  Homme  de  grande  taille.  —  Objet 
extrêmement  long  :  Un  grand  diable  de  discours,  il  Etre 
possédé  du  diable.  En  théologie,  Etre  sous  l'action  particu- 
lière, être  livré  au  pouvoir  du  démon.  —  Fig.  Etre  livré  à 
des  passions  fougueuses,  à  une  ardeur  excessive,  il  Avoir 
le  diable  au  corps,  Etre  vif,  emporté,  passionné.  —  Avoir 
beaucoup  d'entrain,  d'animation.  — Faire  preuve  de  beau- 
coup d'adresse,  de  courage,  de  force,  de  talent  ou  d'es- 
prit. Il  Donner  son  âme  au  diable,  Faire  un  pacte  avec  le 
diable,  lui  céder  son  âme  en  échange  de  biens  terrestres. 
Il  .Se  donner  au  diable.  Se  dit  lors(iu  on  se  donne  beaucoup 
de  mal  pour  réussir.  —  Signifie  aussi  Se  désespérer,  s'em- 
porter avec  fureur:  Quelle  vie  l  je  me  donne  au  diable,  il 
Domier,  Envoyer  au  diable,  à  tous  les  diables,  à  tous  les 
cinq  cents  diables.  Maudire,  exécrer,  renvoyer  avec  colère. 
Il  Aller  au  diable,  à  tous  les  diables,  au  diable  Vauvert,  Aller 
fort  loin,  se  perdre,  disparaître  tout  à  fait.  —  Signifie 
également  Manquer,  échouer.  (Le  château  de  Vauvert,  que 
des  chartreux,  sous  Louis  IX,  firent  passer  pour  hanté  afin 
d'en  obtenir  la  donation,  se  trouvait  en  denors  d'une  des 
portes  les  plus  éloignées  du  centre  de  Paris  ;  de  là  les  locu- 
tions proverbiales  :  Aller  au  diable  Vauvert,  Courir  au  diable 
Vauvert,  dont  le  peuple  a  fait  par  corruption  Aller  au  diable 
au  vert.)  n  Etre  au  diable,  Etre  excessivement  loin,  on 
ne  sait  où.  ii  Faire  le  diable  contre  quelqu'un.  Lui  faire  le 
plus  de  mal  qu'on  peut,  n  Dire  le  diable  contre  quelqu'un, 
En  médire  ou  le  calomnier  impitoyablement,  ii  Faire  le 
diable.  Faire  le  diable  à  quatre.  Faire  beaucoup  de  bruit, 
causer  beaucoup  de  désordre,  s'emporter  à  l'excès.  Il  5e 
démener  comme  un  diable  dans  un  bénitier,  Faire  mille 
contorsions,  se  donner  beaucoup  de  mouvement,  ii  Ne  va- 
loir pas  le  diable.  Ne  rien  valoir,  être  fort  mauvais,  n  Ne 
craindre  ni  Dieu  ni  diable.  Se  dit  d'un  méchant  homme, 
d'un  homme  déterminé,  qu'aucune  crainte  n'arrête,  n  iVe 
croire  ni  à  Dieu  ni  à  diable.  Etre  athée,  incrédule.  Il  Brûler 
une  chandelle  au  diable.  Flatter  un  pouvoir  injuste  pour 
en  obtenir  quelque  chose,  il  Crever  l'œil  du  diable  i^ou  au  dia- 
ble). Parvenir,  réussir  en  dépit  des  envieux,  n  Tirer  le 
diable  par  la  queue,  Avoir  beaucoup  de  peine  à  se  procu- 
rer de  quoi  vivre,  ii  Loger  le  diable  dans  sa  bourse,  N'avoir 
pas  le  sou.  ii  Etre  battu  du  diable.  N'avoir  aucun  repos,  n  Le 
diable  bat  sa  femme  et  marie  sa  fille.  Se  dit  quand  il  pleut 
et  qu'il  fait  du  soleil  en  même  temps,  n  Courir  comme  si 
le  diable  vous  emportait,  Courir  de  toutes  ses  forces,  il 
Il  Le  diable  s'en  rit.  Le  diable  ne  fait  qu'en  rire.  Se  disent 
en  parlant  d'un  fâcheux  événement  qui  n'inspire  aucune 
pitié.  Il  Le  diable  s'en  pende.  Le  diable  chante  la  grand'- 
7nesse.  Se  disent  d'un  hypocrite  qui  prend  le  masque  de  la 
piété,  de  la  vertu,  il  C'est  le  diable.  C'est  là  le  diable. 
Voilà  le  diable.  Voilà  ce  qu'il  y  a  de  pénible,  de  diffi- 
cile, de  fâcheux,  de  contrariant,  n  Ce  sei'ait  bien  le  diable 
si.  Il  serait  bien  surprenant  que.  il  C'est  le  diable  à  con- 
fesser. C'est  une  chose  extrêmement  difficile,  n  II  n'est 
pas  si  diable  qu'il  est  noir.  Il  n'est  pas  si  méchant  qu'il  le 
paraît,  ii  Cela  se  fera,  ou  il  faudra  que  le  diable  s'en  mêle 
{à  moins  que  le  diable  ne  s'en  mêle,  si  le  diable  ne  s'en 
mêle,  veuille  Dieu,  veuille  diable),  Cela  aura  lieu  malgré 
tous  les  obstacles,  n  Le  diable  s'eri  mêle.  Se  dit  d'une 
affaire  qui  tourne  mal.  n  Quand  le  diable  y  serait,  Quand 
ce  serait  le  diable.  Quels  que  puissent  être  les  obstacles 
ou  les  moyens  employés,  il  Le  diable  n'y  veri'ait  goutte. 
Se  dit  en  parlant  d'une  chose  fort  difficile  à  comprendre, 
à  débrouiller,  il  Le  diable  en  prendrait  les  ar7nes.  Se  dit  en 
parlant  d'une  cliose  qui  excite  de  l'indignation,  de  la  co- 
lère, un  grand  mécontentement,  il  Le  diable  est  déchaîné. 
Il  arrive  de  grands  malheurs,  n  Le  diable  n'y  perd  rien.  Se 
dit  en  parlant  d'un  mal  ou  d'un  sentiment  violent  que 
l'on  cache,  mais  qui  existe  réellement  ou  qui  éclatera 
plus  tard,  il  Le  diable  ne  lui  ferait  pas  faire.  On  no  lui 
ferait  pas  démordre.  (Se  dit  d'une  personne  entêtée.)  il  Le 
diable  pourî'ait  7nourir  que  je  n'hériterais  pas  de  ses  cornes. 
Je  n'ai  aucun  héritage  à  attendre;  je  n  ai  jamais  eu  au- 
cune chance  heureuse,  it  //  ji'est  pas  plus  dévot  que  le 
diable  n'est  saint.  Se  dit  d'un  homme  qui  n'a  pas  la  moin- 
dre dévotion.  Il  Quand  il  dort,  le  diable  le  berce.  Se  dit  d'un 
homme  inquiet,  qui  roule  toujours  dans  sa  tête  quelque 
dessein  contraire  au  repos  des  autres  ou  au  sien,  il  II  est 
comme  le  valet  du  diable,  il  fait  plus  qu'on  ne  lui  commande 
ou  simplement  //  fait  le  valet  du  diable.  Se  disent  d'un 
homme  qui,  par  zèle  ou  par  tout  autre  motif,  fait  plus 
qu'on  ne  demande  de  lui.  ii  II  mangerait  le  diable  et  ses 
cornes.  Se  dit  d'un  très  grand  mangeur,  ii  Femme  qui  a 
la  beauté  du  diable.  Femme  qui  n'est  pas  jolie,  mais  qui  a 
la  fraîcheur  do  la  jeunesse,  n  Diables  bleus.  V.  la  rubrique 
Pathol. 

—  Prov.  :  Le  diable  était  beau  quand  il  était  jeune,  La 
jeunesse  donnf  toujours  quelque  cliose  d'agréable,  même 
au.x  personnes  les  jdus  laides,  il  Le  diable  sait  beaucoup 
parce  qu'il  est  vieux,  Les  vieillards  ont  beaucoup  d'expé- 
rience. Il  Les  menteurs  sont  les  enfants  du  diable,  Proverbe 
venant  de  ce  que,  dans  l'Ecriture.  le  dial»le  est  nommé  le 
Père  du  mensonge,  il  Quand  le  diable  fut  vieux,  il  se  fit 
ermite,  Les  libertins  deviennent  volontiers  dévots  sur 
leurs  vieux  jours,  il  II  vaut  mieux  tuer  le  diable  que  si 
le  diable  vous  tuait,  II  vaut  mieux  tuer  sou  ennemi  que 
d'être  tué  par  lui;  il  vaut  mieux  faire  du  mal  à  quchiu'un 
que  de  s'en  laisser  l'aire  par  lui.  li  Le  diable  n'est  pas  tou- 
jours à  la  porte  d'un  pauvre  homme,  Un  iiuinmo  malheu- 
reux ne  l'est  pas  à  tous  les  instants,  li  Le  diable  est  bien 
lin.  Se  dit  pour  prévenir  une  personne  quelle  ait  à  prendre 
garde  à  elle,  à  ne  pas  se  laisser  suri)reudre  par  les  ten- 
tations, tl  Ce  qui  vient  du  diable  retourne  au  diable,  Lo 
bien  mal  acquis  ne  se  conserve  pas.  ne  fait  aucun  profit. 

Il  C'est  péché  de  calomnier  le  diable  (prov.  espagii.).  Il 
ne  faut  calomnier  personne,  pas  même  les 
plus  méchantes  gens. 

—  Archéol.  Tables  du  diable.  Nom  que  le 
peuple  donne  aux  dolmens,  il  Mur  du  diable. 
Nom  populaire  donné  à  un  mur  construit 
par  les  Romains,  et  qui  paraît  avoir  en- 
touré les  champs  décumates  en  Germanie. 

—  Artill.  Instrument  on  usago  dans  les 
arsenaux  pour  constater  l'état  intérieur  des 
canons. 

—  Bot.  Diable  en  haie,  Nom  donné  en  Nor- 
mandie à  la  clématite.  Diable. 

—  Econ.  dom.  Tuyau  do  tôle  noire  pour 

activer  le    feu    d'un    fourneau    en    donnant    du    tirage. 

—  Jeux.  Nom  donné   à  un  jouet  fait  do   deux   boules 


t 


I 


I 


G91 

crousos  réunies  par  une  tipo,  et  porcôns  do  plusieurs  trous, 
qui  peut  tourner  sur  une  ronio  on  produisant  un  runiloniout 
soooro.  Il  Autre  jouot  ayant  l'aspect  ^-^i 

oxtôriour  il'uno  boito  avei;  son  couver- 
cle. (Quand  on  soulùvo  le  couvorclo, 
un  ressort  à  boudin  se  détend  brus- 
quement et  l'ait  sortir  un  tlialilotin.) 

—  Man^iJ^.  Sorte  de  machine  do  bois, 
attachée  sur 
le  cheval 
pour  imiter 
un  cavalier 
et  habituer 
l'animal  à  se 
laisser  mon- 
ter.ilVoituro 
sans  cais- 
se, ù,  quatre 
roues,  dont 
on  se  sort 

pour  essayer  les  chevaux 
on  peut  se  tenir  debout. 

—  Mar.  Tire-bonde 
pour  les  futailles. 

—  Matb.  Courbe  du 
diable.  Nom  donné  à  la 
courbe  quiapouréqua- 
tion  )/*-x*-t-ai*+ÔY''=o. 

—  Mus.  anc.  Cadence 
du  diable.  Trille  ima- 
giné parTartini,  à  qui 
le  diable,  disait-on, 
l'avait  enseigné,  et  qui 
consistait  dans  une 
note  tenue  parle  doigt 
annulaire,   le  petit   do 


Diables  (jeux). 
Il  Espèce  de  calùcho,  dans  laquelle 


Diable  de  dressage. 


t  battant,  tandis  que  les  autres 
doigts  exécutaient  diverses  notes  sur  la  corde  voisine. 

—  Pathol.  Briat  de  diable.  V.  la  partie  encycl.  il  Diables 
bleus.  Nom  donné  par  les  Anglais  à  une  sorte  de  spleen, 
de  mélancolie.  (On  dit  avoir  des  diables  bleus  [blue  devils]). 

—  Techn.  Chariot  à  deux  roues,  dont  les  ma<:ons  se  ser- 
vent pour  transporter  des  fardeaux,  ii  Charrette  à  quatre 
roues  fort  basses,  qui  sert  au  transport 
de  certaines  marchandises,  il  Sorte  de 
brouette  très  basse,  sans  caisse,  dont  ou 
se  sert  pour  le  chargement  et  le  déchar- 
gement dos   marchandises   et  des  colis. 

Il  Levier  à  l'usage  du  fabricant  de  glaces 
et  du  maréchal,  il  Machine  armée  do 
dents,  dont  on  se  sert  pour  carder  et  net- 
toyer le  coton  brut,  les  déchets,  la  laine 
et  le  crin,  il  Ciseaux  du  plus  petit  modèle. 

Il  Machine  employée  pour  pétrir  le  caou- 


Diable  :  1.  De  camioQûeur;  2.  De  construclion. 

tchouc.iiSorte  d'essoreuse, appelée  aussi  hydro-extracteur, 
pour  sécher  les  soies  qui  sortent  de  teinture,  il  Point  du 
diable,  Point  do  tapisserie  consistant  en  une  double  croix. 

—  Adjectiv.  Tapageur,  turbulent,  scélérat  ;  Il  ij  a  des 
ennemis  si  oiables  !  (M"'^  de  Simiane). 

—  Interj.  Marque  la  surprise,  l'admiration,  l'inquiétude, 
le  mécontentement  :  Diable  !  comme  vous  y  allez!  ii  Est  sou- 
vent un  mot  explétif,  donnant  seulement  à  la  phrase  un 
certain  air  de  juron  :  Qui  diable  vous  a  dit  cela  ?  Que 
DIABLE  me  veut-il  ?  Que  diable  .'  te  voilà  grand  comme  père 
et  mère,  il  Fi  au  diable.  Exclamation  de  mépris,  de  chagrin. 

—  IjOC.  adv.  En  diable ,  Extrêmement  :  Mentir  kn 
DIABLE.  Cette  eau-de-vie  est  forte  en  diable. 

—  A  la  diable.  Très  mal,  sans  ordre,  au  hasard  :  E/re 
coiffé  k  LA  ni.vitLt:. 

—  Syn.  Diable,  démon.  V.  démon. 

—  Encycl.  Théol.  Les  théologiens  nomment  diables  les 
anges  déchus,  ennemis  de  Dieu  et  tentateurs  des  hommes. 
Ils  les  appellent  encore  démons,  d'un  mot  grec  (Saijjiwv)  qui, 
dans  la  mythologie  classique,  s'applique  à  des  êtres  inter- 
médiaires entre  les  dieux  et  les  hommes.  Ils  disent  aussi 
esprits  malins,  esprits  de  ténèbres,  mauvais  anges.  La  foi 
enseigne  que  Dieu  a  créé  tous  les  anges  purs  et  bons,  et 
quo  le  libre  arbitre  dos  anges  fut  soumis  par  Dieu  à  une 
épreuve  mystérieuse.  Tandis  que  les  uns  en  sortiront 
vainqueurs  et  furent  admis  aux  joies  étornollos  du  ciel, 
les  autres  résistèrent  à  Dieu,  qui  les  condamna  aux  sui)- 
plices  sans  lin  do  l'enfer  ;  ce  sont  les  diables  ou  démons.  Ils 
cédèrent  dans  leur  révolte  à  l'impulsion  d'un  chef,  sou- 
vent appelé  le  Diable  par  oxcollonco,  Satan  (c'ost-à-dir(ï 
l'Ennemi,  ou  lo  Mauvais),  ou  encore  Lucifer  (le  Brillant), 
par  allusion  à  l'éclat  des  perfections  dont  il  jouissait  avant 
ua  chute,  ou  entin  Azazeî,  lielzébutk. 

En  perdant  la  grâce  de  Dieu,  les  démons  ont  conservé 
une  partie  des  dons  qui  rendent  la  nature  angélique  supé- 
riouro  à  la  nature  humaine.  Aussi  sont-ils  encore  capables 
d'exercer  une  certaine  puissance  qui  se  manifeste  do  trois 
manières  :  l"  ils  tentent  les  hommes  et  s'oil'orcent  do  les 
porter  au  mal  pour  les  entraîner  dans  leurs  propres  sup- 

S lices  ;  2"  ils  tiennent  les  pécheurs  endurcis  sous  leur 
omination;  ils  peuv<înt  m(>mo  en  certains  cas  jeter  un 
trouble  profond  (fans  les  facultés  humaines  par  {'obsession 
et  la  possession  ;  3"  ils  ont  un  pouvoir  mystérieux  sur  la 
nature  matérielle,  ai*  point  môme  do  produire  parfois  des 
IMosiiges  et  dos  prodiges.  Mais  Dieu,  on  leur  permettant 
d'exercer  ainsi,  pour  dos  raisons  que  connaît  sa  sat^ossc, 
leur  activité  malsaine,  la  contient  dans  do  justes  limites. 
Il  veille  à  ce  quo  l'homme  ne  soit  pas  tenté  au  delà  do  ses 
forces.  En  môme  temps,  il  a  donné  ù.  son  Eglise  le  pouvoir 
do  combattre  ofllcacoment  les  démons  par  los  prières,  les 
bénédictions  liturgiques  et  los  exorcismos.  Knhn,  les  pro- 
diges diaholiquos  se  distinguent  toujours  dns  miraclins 
divins  par  la  présence  do  quoique  élément,  impur  ou  ridi- 
cule, qui  en  trahit  l'origine. 

L'exmtonco  d'ôtros  malfaisants  inférieurs  à  la  divinité, 
mais  d'une  nature  supérieure  à  la  naturo  humaine,  était 
généralement  admise  par  los  peuples  anciens.  Lo  déchif- 
fromont  des  tablottos  assyriennes  montre  quo  los  Chal- 
déens    croyaient   qu'un    Otro   supérieur    nommé    Tiamaf 


Diable  (sculpture  de  la  façade 
de  N.-D.  de  Paris). 


s'était  révolté  contre  les  dieux,  et  un  antique  glossaire 
appelle  le  serpent  »  l'ennemi  des  dieux  ».  Les  Perses 
croyaient  que  les  esprits  mauvais  ou  dews  combattaient 
les  izeds,  c'est-à-dire  les  bons.  Los  méfaits  dos  dévalas 
occupent  uno  grande  place  dans  la  mythologie  hindoue. 
Kntîn,  les  Grecs,  en  admettant  l'existence  dos  démons,  dis- 
tin^Miaiont  les  bons  {agathodxmones)  dos  mauvais  {caco- 
(Lrinoncs).  Ou  voit  quo  les  divers  peuples  so  sont  rencontrés 
dans  cette  croyance,  laquello  apparaît  ainsi  profondément 
oura(nnéo  dans  l'immanité. 

~  Théol.  prétest.  Les  théologiens  do  la  Réforme  conser- 
vèrent assez  longtemps  l'enseignement  do  la  scolastique 
sur  \qs  déjnons.  Luther  avait  uno  conception  très  vivo  et 
très  réaliste  de  Satan.  Pourtant,  au  xviii"  siècle,  Duncan, 
professeur  à  l'académie  de  Saumur,  s'elforce  d'expliquer 
par  la  psychologie  et  la  physiologie  les  phénomènes  re- 
levés dans  l'atTaire  d'Urbain  Grandior.  Au  xvii"  siècle, 
en  Allemagne,  Christian  Thomasius  et  Balthasar  Becker 
commencèrent  l'attaque  contre  la  croyance  à  Satan.  Les 
rationalistes  expliquaient  les  maladies  démoniaques  par  la 
psychologie  expérimentale  et  les  assertions  de  l'évangile 
par  le  système  de  l'accommodation.  Les  supranaturalistos, 
tout  en  conservant  les  récits  évangéliques,  n'admettaient 
pas  d'influences  semblables  dans  les  temps  modernes. 

—  Iconogr.  Il  n'est  pas  de  figure  qui  ait  plus  prêté  à  la 
fantaisie  des  artistes  que  celle  du  diable  auquel  ils  donnent 
souvent  une  forme  quasi  humaine.  Son  corps  est  géné- 
ralement couvert  de  poils  rudes  et  noirs;  de  grandes 
cornes  ornent  son  front,  accompagnées  de  larges  oreilles 
pendantes.  Ses  pieds  sont  fourchus  ;  au  lieu  de  mains,  il  a 
des  grifi'es.  Il  a  une  longue  queue,  un  museau  fantastique, 
des  yeux  effrayants.  Dans  VHortus  deliciarum  (xr  s.),  une 
miniature  représente  le  mauvais  esprit  sous  la  ligure  d'un 
oiseau.  De  même  au  xvi"  siècle. 

Mais,  où  le  rôle  du  diable  devient  bien  plus  important, 
c'est  dans  les  représentations 
qui  figurent  sur  les  vitraux,  sur 
les  colonnes,  sur  les  arcades 
sculptées  des  cathédrales.  Sou- 
vent, il  déploie  deux  ailes  de 
chauves-souris.  Les  artistes 
rivalisent  de  bizarrerie  :  les 
têtes  d'oiseau,  de  chien,  de  dra- 
gon, de  singe,  de  taureau,  sont 
posées  tant  bien  que  mal  sur 
un  corps  humain.  Les  pieds 
sont  empruntés  aux  faunes,  aux 
sylvains,  ces  ancêtres  du  diable 
catholique. 

Le  diable  joue,  en  quelque 
sorte,  le  principal  rôle  dans  la 
scène  de  la  pesée  des  âmes  au 
jugement  dernier.  Sur  les  por- 
tails des  basiliques,  à  Notre- 
Dame  de  Paris,  saint  Michel  • 
prend  les  âmes  et  les  met  dans  sa  balance,  mais  le  diable 
s'accroche  avec  ses  griffes  au  plateau  pour  faire  basculer 
l'appareil.  Les  artistes  ont  vu  quelquefois  dans  lo  diable 
une  véritable  trinité  du  mal,  et  l'ont  représenté  avec  trois 
visages.  On  a  même  figuré  quelquefois  trois  têtes  au  bas 
du  cgrps,  trois  ou  quatre  têtes  à  la  poitrine,  trois  têtes 
ou  trois  faces  au-dessus  du  tronc,  toutes  trois  surmontées 
do  trois  cornes  de  cerf.  A  la  main  droite  de  cet  étrange 
monarque  du  mal,  est  un  sceptre  fleuronné  do  trois  têtes 
monstrueuses.  Du  reste,  à.  partir  du  xiv*  siècle,  ce  n'est 
plus  le  premier  art  chrétien  si  gai,  si  serein  ;  l'imagination 
est  obsédée  de  tourments,  de  terreurs.  Le  sombre  symbo- 
lisme de  l'Apocalypse  se  montre  partout  comme  uno  san- 
glante menace  contre  le  siècle  méchant. 

—  Pathol.  Bruit  de  diable.  Le  bruit  do  diable  est  un 
souflle  intense  et  sonore,  ayant  une  certaine  analogie  avec 
le  bruit  que  l'on  entend  lorsqu'on  applique  à  sou  oreillo 
l'orifice  d  un  gros  coquillage  univalvo.  Bouillaud  l'a  com- 
paré au  bruit  produit  par  lo  jouet  connu  sous  lo  nom  do 
diable.  Il  siège  toujours  dans  le  triangle  susclaviculairo, 
à  l'endroit  où  passent  les  gros  vaisseaux  du  cou,  l'artère 
carotide  et  la  veine  jugulaire  externe,  et  se  perçoit  plus 
souvent  à  droite  qu'à  gauche,  et  il  est  plus  commun  chez 
la  femme  que  chez  l'iiomme.  Le  bruit  de  diable  est  tou- 
jours le  signe  d'une  altération  pathologique  du  sang. 

Diable  amoureux  (le),  roman  allégorique,  par  Jac- 
ques Cazotto,  publié  en  1772.  —  Un  jeune  Espagnol,  Alvare, 
apprend  d'un  de  ses  amis  l'art  do  .se  soumettre  le  démon. 
Il  va  dans  des  ruines  faire  dos  incantations,  et  Belzébutb 
lui  apparaît  successivement  sons  plusieurs  formes,  no- 
tamment sous  celle  d'un  jeune  page  qui  so  trouve,  enfin, 
être  une  jolie  fille,  Biondotta.  Elle  poursuit  Alvare  do  ses 
tentatives  amoureuses,  et  finit  par  triompher  do  sa  vertu. 
A  co  moment,  Belzébutb  reprend  ses  formes  do  monstre, 
et  disparaît.  Dans  ce  roman,  Cazotte  semble  no  vouloir 
raconter  qu'un  long  rêvo,  mais  co  rêve  est  plein  d'agré- 
ment. Du  fond,  d'abord  très  sombre,  ressortent  des  cou- 
leurs vives,  fraîches  et  brillantes  ;  lo  lecteur,  qui  s'atten- 
dait à  tout  autre  chose,  est  intéressé  par  une  histoire  bien 
humaine,  par  un  amour  tendre  et  délicat.  Il  n'y  a  point 
d'héroïne  de  roman  plus  jolie  ni  plus  touchante  que  Bion- 
dotta. Lo  dénouement  est  vague,  aussi  vaporeux  que  tout 
l'ouvrage,  et  le  drame  reste  suspendu  entre  les  otiorts  du 
démon  et  ceux  do  sa  victime. 

Le  Diable  amoureux  a  donné  naissance  au  roman  an- 
glais do  Lewis,  te  Moine,  qui  reproduit  sous  dos  couleurs 
sombres  la  fiction  originale  du  conteur  français. 

Diable  boiteux  (le),  roman  satirique  français,  par 
A.-R.  Lo  Sago  (1707).  —  Lo  titre  et  lo  plan  de  ce  roman 
sont  tirés  d'une  nouvelle  espagnole  de  don  Luiz  Vêlez  do 
Guevara  :  cl  liiablo  cojueto.  Mais  l'imagination,  la  grâce, 
l'esprit  et  la  vivacité  appartiennent  ontiôremeut  à  la  plume 
do  Le  S;ige.  Le  plan  est  intéressant.  Un  diable,  Asmodée, 
délivré  do  sa  prison,  uno  bouteille,  par  don  Cléofas  Léandro 
Zambullo,  écolier  d'AIcala,  donne  à  co  dernier  lo  don  do 
voir  à  travers  les  toits  et  les  murs  de  la  ville  do  Madrid  co 
qui  so  passe  chez  les  particuliers  do  toutes  les  conditions. 
La  couleur,  romanesque  et  mystérieuse,  de  la  fable  origi- 
naire, plait  et  attache  aussi  bien  par  son  propre  mérite  t|ne 
par  les  anecdotes  amusantes  et  les  observations  fines  sur 
la  vie  liumaino  dont  elle  est  le  cadre.  La  critique  y  est  vivo 
et  pi(|uanto:  les  traits  ont  do  la  finesse  et  de  la  naïveté. 
L'autour  a  l'art  d'y  mêler  des  récils  épisodinucs  qui  sou- 
tiennent l'intérêt;  c'est  d'un  do  ces  récits,  de  l'histoire  des 
amours  de  lïolflor  et  do  Léonoro,  quo  Beaumarchais  a  tiré 
son  drame  iVEugénic  Les  caraclôros  à  la  manière  do 


DIABLE   —  DIABLOT 

La  Bruyère  abondent.  Les  contemporains  prétendirent  que 
I^e  Sago  avait,  sous  dos  noms  et  des  circonstances  do  son 
invention,  raconté  beaucoup  d'anecdotes  parisiennes  et 
tracé  les  portraits  de  maints  personnages  do  la  cour  et  do 
la  ville.  On  nommait  Dufrosny,  Ninon  do  Lonclos,  M"*  de 
Lambert,  Baron. 

Diable  au  moulin  (le),  opéra-comiquo  en  un  acte, 
paroles  de  Carmen  et  Michel  Carré,  musique  do  Govaert, 
représenté  à  l'Opéra-Comiquo  lo  13  mai  1859.  La  pièce 
est  vivo,  alerte  et  gaie;  mais  la  musique,  bien  quo  très 
agréable,  manque  un  peu  de  légèreté  pour  un  tel  sujet. 

Diable  à  quatre  (le)  ou  la  Double  Métamorphose, 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  do  Scdaine,  musique 
parodiée  do  divers  compositeurs  italiens,  avec  quelques 
morceaux  nouveaux  de  Pliilidor,  représenté  à  l'Opéra- 
Comiquo  do  la  foire  Saint-Laurent  le  10  août  175G.  Rema- 
nié en  1809  par  Solié,  en  184r»  par  Ad.  Adam,  te  Diable  d 
quatre  reparut  encore  à  la  scène  avec  succès. 

Diable  amoureux  (le),  ballet-pantomime  en  trois 
actes  et  huit  tableaux,  scénario  do  Sain^Goo^ges,  clioré- 
graphie  de  Mazilier,  musique  de  Benoît  (l"'  et  3*  actes)  et 
Rebor  (2"  acte),  représenté  à  l'Opéra  lo  23  septembre  1840. 
—  Ce  ballet  obtint  un  grand  succès.  Dix  ans  plus  tard, 
Saint-Georges  reprenait  son  sujet  et  en  tirait  le  livret 
d'un  joli  opéra-comique,  que  Grisar  mettait  en  musique, 
et  qui  fut  représenté  au  Théâtre-Lyrique. 

DIABLE  n.  m.  Entom.  Nom  donné  à  divers  insectes  de 
couleur  noire,  ou  armés  d'appendices  en  forme  do  cornes, 
ou  pourvus  de  longues  antennes.  Il  Demi-diable,  Insecte 
hémiptôre. 

—  Ichtyol.  Diable  de  mer.  Nom  donné  à  plusieurs  pois- 
sons d'une  forme  hideuse,  tels  que  les  grandes  raies,  la 
baudroie,  le  chaljot  épineux,  etc. 

—  Mamra.  Diable  des  bois.  Espèce  de  singe.  11  Diable  de 
Java,  Pangolin  et  espèce  d'iguane. 

—  Ornith.  Diable  enrhumé,  Tangara.  il  Diable  des  savaries, 
Ani. 

Diable  (pont  du),  nom  que  l'on  donne,  en  plusieurs 
endroits,  à  des  ponts  très  hardis  et  ayant  coûté  beaucoup 
de  peine  à  établir,  comme  si  le  diable  seul  avait  pu  venir 
à  bout  d'une  telle  entreprise.  Quelque  légende  se  rattache 
toujours  à  l'origine  de  ces  ponts.  —  Le  pont  du  Diable  le 
plus  célèbre  est  celui  qui  a  été  jeté  sur  la  Reuss,  au  pied 
même  du  Saint-Gothard,  sur  la  grande  route  qui  va  de 
Lucerne  à  Milan. 

Le  pays  de  Galles,  en  Angleterre,  a  également  son 
pont  du  "Diable  à  uno  seule  arche,  jeté  au-dessus  d'un 
abîme  de  plus  de  66  mètres  do  profondeur,  où  le  Mynach 
s'élance  en  formant  do  magnifiques  cascades. 

Diable  (île  dd\  nom  d'une  dos  trois  îles  qui  consti- 
tuent lo  groupe  des  îles  du  Salut,  sur  les  côtes  de  la 
Guyane  fram^aise. 

DIABLEMENT  adv.  Fam.  En  diable,  excessivement  : 
Enfant  diablement  étourdi. 

Dlablerets,  massif  calcaire  dont  le  j)ic  le  plus  élevé 
atteint  3.246  mètres,  et  qui  dresse  ses  pointes  et  suspend 
ses  glaciers  au  N.-O.  de  Sion,  dans  les  cantons  de  Berne, 
de  Vaud  et  surtout  du  Valais.  Pentes  terribles,  ascensions 
difficiles.  Les  plus  vastes  de  ses  mers  do  glace  s'inclinent 
vers  la  rive  droite  du  Rhône  par  la  Lizerno  et  par  la 
Grande  Eau. 

DIABLERIE  (ï't  —  rad.  diable)  n.  f.  Mag.  Sortilège,  ma- 
léfice; action  où  intervient  lo  diable  :  La  diablerik  /loris- 
sait  au  moyen  âge. 

—  Fam.  Intrigue,  machination  secrète  :  Tenez  pour 
certain  qu'il  t/  a  toujours  tfuch^ue  diablkrib  cachée  sous  un 
étalage  de  modéi'ation.  (Founer.)  il  Malice,  méchanceté  : 
Vous  êtes  trop  convaincu  de  la  diablerie  de  ce  monde  pour 
croire  d  sa  justice.  (Proudh.)  il  'Vivacité,  fougue,  emporte- 
ment :  La  DiABLKBiii  naive  des  sens  chez  les  amoureux  de 
dix-sept  ans.  (Ste-Beuve.)  il  Chose  du  diable,  fâcheux  in- 
convénient :  Avoir  la  bourse  vide,  voilà   la   diablkrib. 

Il  Tableau,  image  quelconque,  représentant  des  scènes  où 
figurent  des  démons  :  Les  DlAJJLLRiiiS  de  Callot  et  de 
leniers. 

—  Tbéâtr.  On  donna  lo  nom  do  diableries,  vers  lo  xiv" 
ou  lo  w"  siècle,  à  des  pièces  populaires  dans  lesquelles 
le  diaiilo  jouait  le  principal  rôle.  Auparavant,  on  disait 

.niABLiii.  L'un  des  plus  célèbres  trouvères  du  xiii'  siècle, 
Rutebeuf.  a  donné  au  diable,  dans  lo  Miracle  de  Théophile, 
un  rôle  d'une  si  grande  importance,  que  cette  pièce  peut 
être  regardée  comme  une  diablerie.  On  joua  des  dianle-- 
rios  jusque  dans  la  première  moitié  du  xvi"  siècle.  Eloi 
d'Amerval  a  publié  un  recueil  intitulé  ;  Diableries  (1507). 
On  a  donné  aussi  lo  nom  de  «  diableries  »  ù  des  contes 
dont  le  plus  important  personnage  était  lo  diable,  et  qui 
avaient  pour  sujet  les  manœuvres,  les  persécutions  ou  les 
tours  singufiers  de  co  vieil  ennemi  do  l'humanité  chré- 
tienne. C  est  dans  co  sens  que  M"'"  do  Sôvigné  a  écrit  : 
.<  Si  nous  étions  des  sylphes,  nous  pourrions  vous  conter 
queUpio  diablerie,  u 

DIABLESSE  (blèss)  n.  f.  Diablo  femelle. 

—  Parext.  Femme  méchante,  acariâtre  ou  extrêmement 
vive.  Il  Une  bonne  diablesse.  Une  femme  do  joyeuse  hu- 
meur et  d'un  caractère  bon  et  facile,  il  6'hc  i/rande  dia- 
blesse, Uno  femme  de  grande  taille.  \\  Une  pauvre  diablesse, 
Uno  femme  misérable  ou  digne  de  pitié. 

—  Adjectiv.  Qui  est  méchant©  ou  turbulente  :  Une 
femme  diablessk  est  quelquefois  pire  qu'un  vrai  diaulë. 
(Dancourt.) 

DIABLETEAU  n.  m.  Lini:uis(.  V.  nniu.oTKAU. 

DIABLEZOT,  DIABLE  ZOT.  AU  DIABKX  ZOTI  {dodinblc, 
et  d'un  mot  zot,  dont  lorigiue  est  lucortainol,  interj.  Foiu, 
point  du  tout  !  (Exclamation  marquant  la  mauvaise  humour.) 
[Vieux.] 

DXABLIFIER  (SE)  [do  diable,  et  du  lat.  fieri,  devenir] 
V   pr.  Burlesq.  Se  changer  on  diablo. 

DiABLiNTES,  petit  peuple  dos  Gaules,  dont  !o  terri- 
toire, peu  considérable,  so  trouvait  renfermé  dans  celui 
des  Ceuomanui,  c'est-à-dire  dans  lo  diocèse  du  Mans.  Sa 
capitale  était  yi/6/ai«s  (Mayenne).  —  Un,  lue  DiaulïNTK. 

DIABLON  n.  m.  Voilo  d'étai  do  porrucbo,  qui  so  hisse 
au-dessus  du  diablotin.  (Rare.)  il  Ou  dit  aussi  diahlot. 

DIABLOT  {bli))  n.  m.  Linguist.  Petit  diablo.  (Vieux.) 

—  Mar.  V.  DiAOLON. 


DIABLOTEAU   —    DIACONESSE 


Diablotin  (jeux). 


DIABLOTEAU  (lo)  n.  m.  Linguist.  Petit  diable,  ii  On  a 
dit  aussi  diadletkao. 

—  Ornithol.  Nom  vulgaire  du  stercoraire  pomarin. 
DIABLOTIN,  INE  n.  Petit  diable,  petite  diablesse,  ii  Fam. 

Enfant  vif,  espiègle,  turbulent. 

—  adj.  Qui  est  propre  au  diable,  ou  aux  enfants  es- 
piègles :  Humeur  diablotine. 

DIABLOTIN  n.  ni.  Art  culin.  Plat  d'entremets,  consistant 
on  do  la  crème  aux  œufs,  divisée  en  petits  carrés  et  frite. 

—  Confis.  Espèce  de  dragée 
faite  de  chocolat  et  recouverte  do 
noupareilio,  qu'on  met  souvent  en 
papillotes. 

—  Jeux.  Sorte  de  petit  pétard, 
contenu  dans  un  papier  tordu  en 
forme  de  papillote,  et  qui  renferme 
le  pétard  en  même  temps  qu'un  bonbon  et  une  devise. 

—  Mar.  Yoile  d'étai  du  perroquet  de  fougue,  qui  se  hisse 
au-dessus  du  foc  d'artimon,  ii  Petit  nuage  irrégulier,  qui 
apparaîtdansles 
temps  d'orale. 

—  Ornithol.  Oi- 
seau voyageur, 
du  genre  pétrel, 
très  commun 
aux  Antilles,  où 
il  arrive  deux 
fois  par  an  ,  en 
mars  et  en  sep- 
tembre. 

—  Pharm.anc. 
Nom  que  l'on 
donnait  à  des  pas- 
tilles employées 
comme  aphro- 
disiaques ,  appe- 
lées aussi  DIABLO- 
TINS STIMULANTS 
ou  PASTILLES 
STIMULANTES. 

—  Philos,  soc.  Nom  donné  par  Fourier  aux  nourrissons 
do  la  catégorie  la  plus  turbulente. 

—  Techn.  Ouvrier  qui.  dans  un  moulin,  amène,  à  l'aide 
d'une  pelle,  les  olives  sous  le  passage  de  la  meule,  il  Cuve, 
appelée  aussi  RiiPosoiR,  qui  reçoit  1  indigo  nageant  encore 
dans  les  eaux  mèros. 

DIABOLICISME  (sissm'  —  du  lat.  dtabolits.  diable)  n.  m. 
Caractère,  nature  d'un  être  méchant,  diabolique. 

DlABOXilE  (li)  n.  f.  Arithm.  Caractère  des  nombres  for- 
mant un  carré  diabolique. 

DIABOLIQUE  {lik')  adj.  Linguist.  Qui  vient  du  diable, 
qui  est  inspiré  par  le  diable  :  Tentation,  Suggestion  diabo- 
lique. 

—  Fig.  Qui  a  quelque  chose  do  méchant,  de  mauvais  ou 
de  malin  :  ffomme  diabolique. /m'e«/ion  diabolique.  Temps, 
Breuvage  diabolique.  Sourire  diabolique.  Il  Très  pénible, 
très  difficile,  tel  que  le  diable  seul  en  viendrait  à  bout  : 
Travail  diabolique. 

—  Arithm.  Carré  diabolique,  Carré  magique,  ainsi  désigné 
par  Lucas,  et  tel  que,  si  on  le  divise  en  deux  rectangles 
égaux  ou  inégaux  par  une  ligne  horizontale  ou  verticale, 
de  toutes  les  façons  possibles,  lo  carré  doit  rester  ma- 
gique après  l'échange  des  deux  fragments  du  carré. 

—  Encycl.  Arithm.  Si  l'on  enroule  ancarré  diabolique  sur 
un  cylindre,  de  sorte  que  les  deux  côtés  verticaux  ou  hori- 
zontaux soient  juxtaposés,  la  somme  des  nombres  lus  par 


A,  diablotin. 


'12  ..'   7   .-Hf  [.1 
"zCzit"'Zk"    3^ 


15.-    -.6.'  ■  .9.-'    h. 
10  X' 3  X'l6  V  5 


11.  •   8  ,-'  13  V  2  '■-.ll/'.S  "13 


.12 


IV -.J    I  •■  J2  '-.  7    ■ 
3A      3V  Zi*"^2û' 


Carré  diabolique. 

colonnes,  par  tranches  perpendiculaires  aux  génératrices, 
par  lignes  à  45  degrés  menées  de  gauche  à  droite  ou  de 
droite  à  gauche,  en  commençant  par  le  haut,  est  toujours 
la  même.  Voici  un  carré  magique  de  seize  cases  :  nous 
avons  placé  en  dehors  de  ce  carré  les  nombres  qui  com- 
plètent les  lignes  à  45  degrés  lues  de  haut  en  bas,  de  gauche 
à  droite  et  do  droite  à  gauche,  sur  lo  cylindre  vertical  au- 
tour duquel  le  carré  est  supposé  enroulé. 

G.  Arnoux,  dans  un  ouvrage  intitulé  :  les  Espaces  ariUi- 
métiques  hypermagiqucs,  a  montré  comment  la  diaboHe 
n'est,  à  son  point  de  vue,  qu'un  cas  particulier  de  ce  qu'il 
appelle  Yhypennagie.  On  a  donné  des  méthodes  pour  con- 
struire des  carrés  satanigues  ou  à  2  degrés,  c'est-à-dire 
des  carrés  magiques  qui  restent  magiques  lorsqu'on 
élève  au  carré  tous  les  nombres  qui  y  figurent.  Plus  ré- 
cemment, enfin,  G.  Tarry  a  construit  des  carrés  qu'il  a 
appelés  cabalistiques,  et  qui  sont  à  la  fois  *'  diaboliques  » 
et  sataniques. 

DIABOLIQUEMENT  (ke-man)  adv.  D'une  façon  extrême- 
ment méchante  :  Machiner  diaboliquement  «"fCon/itrflïioj?. 
Inventer  diaboliquement  une  imposture.  \\  Extrêmement, 
prodigieusement,  en  diable  :  Bien  de  plus  diaboliquement 
opiniâtre  que  les  petits  génies.  (Virey.) 

DIABOTANUM  (nom'  —  du  gr.  dia, 
avec,  et  botaaê,  herbe)  n.  m.  Pharm. 
Emplâtre  fondant  et  résolutif,  autre- 
fois très  usité,  dans  la  composition  du- 
quel entraient  beaucoup  de  plantes, 
parmi  lesquelles  la  ciguô,  la  valériane, 
l'ellébore,  les  baies  de  laurier.  Tau- 
née,  l'élatérion. 

DIABROSE  (du  gr.  dia,  à  travers, 
et  brôsis,  action  de  manger)  n.  f. 
Méd.  Erosion,  corrosion. 

DIABROSE  n.  f.  Espèce  d'araignéo 

d'Australie.  DiaiH.n...M,.  .  i..i«). 

DiABROTiCAn.f.  Genre  d'insectes 
coléoptères  phytojihages,  famille  des  chrysomélidôs,  com- 
prenant des  formes  do  petite  taille,  lisses,  ovales  ou  ar- 
rondies, et  do  couleurs  variées.  (On  connaît  près  do  cent 
cinquante  espèces  de  diabrotica;  toutes  sont  américaines.) 


DIABROTIQUE  [tik'  —  rad.  diahrose)  adj.  Pharm.  Qui 
produit  la  corrosion  intermédiaire  entre  les  escarrotiques 
et  les  caustiques  :  Médicament  diabrotique. 

—  n.  m.  Médicament  diabrotique  :  Employer  les  dia- 
BROTiQUES.  (Vieux.) 

DIACALPE  n.  f.  Bot.  Genre  de  fougères,  à  sores  invo- 
lucrés,    globuleux,    origi- 


)s,    globi 
i  de  l'Ind 


Diacantha  fgr.  2  fois). 


naire  de  l'Inde  et  de  Java. 
DIACANTHA    n.   f.  En- 

tom.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères phytophages, 
famille  deschrysoméirdés, 
tribu  des  chrysomélinés, 
comprenant  des  formes  à 
corselet  large  émettant  un 
proIongemenLqui  recouvre 
on  partie  l'écusson.  (Les  diacantha  habitent  les  régions 
chaudes  do  l'Afrique  ;  on  en  connaît  une  dizaine  d'espèces, 
de  taille  moyenne.) 

—  Bot.  Syn.  de  barnadésie. 

DIACANTHE  (du  gr.  di,  deux,  et  akantha,  épine)  adj. 
Qui  porto  deux  épines  au-dessous  de  chaque  feuille. 

DIACARYON  (du  gr.  dia,  avec,  et  karuon,  noix)  n.  m. 
Pharm.  Extrait  que  Ton  préparait  autrefois  avec  des  noix 
vertes  et  du  miel,  et  qui  avait  été  mis  en  vogue  par 
Galieu.  ii  On  disait  aussi  dianucum,  et  rob  nucum. 

DIACATHOLICON  (du  gr.  dia,  avec,  et  do  katkoUkos, 
universel)  n.  m.  Pharm.  Electuairo  purgatif,  que  l'on  pré- 
parait avec  la  pulpe  de  casse  et  de  tamarin,  le  séné,  la 
rhubarbe,  la  réglisse  et  lo  fenouil,  et  qui  était  regardé 
comme  une  panacée  universelle. 

DIAGAUSIE  (kô-zt  —  du  gr.  dia.  à  travers,  et  kausis, 
action  de  brûler)  n.  f.  Echauffement  excessif. 

DIACAUSTIQUE  {kâ-stik'  —  rad.  diacausie)  adj.  Phys.  et 
géom.  Syn.  do  caustiqle  par  refraction.  V.  caustique. 

—  Méd.  Se  dit  des  lentilles  de  cristal  dont  on  se  sert 
pour  cautériser  certains  ulcères,  au  moyen  de  la  concen- 
tration des  rayons  du  soleil. 

DIACÉNISME  {sé-nissm'  —  du  gr.  dia,  avec,  et  do  cène) 
n.  m.  Liturg.  Semaine  do  Pâques,  dans  la  religion  grecque 
orthodoxe. 

DIACENTROS  {sin-tross  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  ken- 
Iron,  centre)  n.  m.  Astron.  Ancien  nom  du  petit  diamètre 
do  l'orbite  d'une  planète. 

DIACÉTAMIDE  n.  f.  Chim.  V.  ACÉTAMIDE. 

DIACÉTONALCAMINE  (5^-/0)  n.  f.  Chim.  Base  à  fonction 
amino  et  alcool  secondaire  C^H'^AzO,  résultant  de  l'hy- 
drogénation de  ladiacétonamine  par  l'amalgame  de  sodium. 

DIACÉTONAMINE  {sé-to)  n.  f.  Chim.  Base  C'H"AzO, 
résultant  do  la  combinaison  de  deux  molécules  d'acétone 
et  dune  molécule  d'ammoniaque  avec  élimination  d'une 
molécule  d'eau. 

—  Encycl.  On  obtient  ce  produit  en  faisant  arriver  à  la 
surface  de  l'acétone  maintenue  à  l'ébuUition  un  courant  de 
gaz  ammoniac.  Les  vapeurs  qui  se  dégagent  passent  dans 
un  tube  chauffé  par  un  courant  de  vapeur  d'eau  et  vont  se 
condenser  dans  un  récipient  refroidi  ;  le  produit  distillé  est 
neutralisé  par  l'acide  sulfurique  ;  on  évapore  l'excès  d'acé- 
tone, le  sulfate  de  diacétone  est  dissous  dans  l'alcool,  il 
cristallise  par  refroidissement;  ce  sulfate  est  enfin  traité 
par  la  soudo. 

DIACÉTONE  n.  f.  Syn.  de  dicÉtone. 

DIACÉTONIQUE  {sé-to-nik')  adj.  Chim.  Se  dit  des  corps 
qui  contiennent  deux  molécules  d  acétone  dans  leur  molé- 
cule ;  en  particulier,  d'un  alcool  CH'^O',  résultant  de  l'ac- 
tion do  l'acide  azoteux  sur  la  diacétonamine. 

DIACÉTOTARTRATE  [sé-to)  n.  m.  Chim.  Sel  de  l'acide 
diacétotartriijuo. 

DIACÉTOTARTRIQUE  {sé-to,  trik')  adj.  Chim.  Se  dit  d'un 
acide  qui  dérive  de  l'acide  tartrique  par  la  substitution  do 
deux  radicaux  acétyles  à  deux  atomes  d'hydrogène  typique 
alcoolique  de  cet  acide,  et  se  dit  aussi  de  l'éthor  neutre 
qui  dérive  du  tartrate  d'éthyle  par  la  substitution  de  deux 
molécules  d'acctyle  à  deux  atomes  d'hydrogène. 

DIACÉTYLACÉTATE  (sé-ti-la-sé)  n.  m.  Sel  dérivant  de 
l'acido  diacétylacétiquo. 

DIACÉTYLACÉTIQUE  {sé-tî-la-sê)  adj.  Se  dit  d'un  acide 
(CH'.CO)'  =  CH.C0'H  non  connu  à  l'état  libre,  mais  dont 
on  connaît  certains  sels.  Il  On  dit  aussi  acétylacétyla- 

CETIQUE. 

DIACÉTYLACETONÈ  {sé-ti-la-sé)  n.  f.  Tricétone 
CH'.C0.CH*-C0-CH'.C0.CH», 
obtenue  en  hydratant  la  diméthylpyrone. 

DIACÉTYLE  {se)  n.  m.  Premier  terme  de  la  série  des 
o-dicétones;  il  a  pour   formule  :  CH'-CO-CO-CH'.  Syn. 

BIACÉTYLE. 

DIAGÉTYLÈNE  (sé-^i)  n.m.  CMm.  Carbure  CH  =  C  -  C  h  Cil 
que  l'on  obtient  en  traitant  l'acide  diacéty- 
lène-dicarbonique  par  une  solution  de  chlo- 
rure cuivreux;  le  précipité  rouge  qui  se 
forme,  traité  par  une  solution  concentrée  de 
cyanure  do  potassium,  produit  le  gaz  dia- 
cétylène.  Syn.  biacétylènh. 

DIAGÉTYLÈNE -DICARBONATE  {sé-ti) 
n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  do  l'acido  diacé* 
tylène-dicarbonique. 

DIAGÉTYLÈNE- DIGARBONIQUE    {sé-ti, 
nik')  adj.  Chim.  Se  dit  d'uu  acide 
C0'H-C=C=-CO'H 
qui  se  forme  dans  l'oxydation  de  l'éther  pro-         ^.'^ 
pargilique. 

DIACHAINE  ikèn)  n.  m.  Fruit  sec  indéhis 
cent,  composé  do  deux  achaines  rapprochés. 
(Ou  l'observe  chez  les  ombellifùres  et  les 
rubiacôes.)  11  On  écrit  aussi  diachêne,  dia- 

KÎiNE. 

DIACHALASE   OU    DIACHALASIE   {ka,  zi 
—  du  gr.  dia,  â  travers,  et  khalasis,  relâche-    ^4 
ment)  n.f.  Chir.  Ecartemont  ou  relâchement  "'-  * 
dos  sutures  du  crâne.  (Vieux.)  Diachee. 

DIAGHÉE(c/it')n.f.Gcnre  do  champignons 
de  la  classe  des  myxomycètes,  caractérisé  par  une  fruc- 
tification simple  et  pédicelléo,  par  un  capilhtium  dont  les 


Diachila  (gr.  3  fois). 


692 

filaments,  allant  de  la  columelle  à  la  membrane  externe, 
forment  un  réseau,  et  par  des  spores  violettes.  Ils  vivent 
sur  le  bois  en  décomposition. 

DIACHÊNE  n.  m.  Bot.  V.  DIACHAINE. 

DIACHILA  [ki]  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  carni- 
vores, famille  des  carabidés,  tribu  des  élaphrinés,  com- 
prenant de  petites  formes  trapues  et 
bronzées,  vivant  au  bord  des  eaux. 
(On  connaît  quelques  espèces  de  dia- 
chila, répandues  dans  Thémisphèro 
boréal.) 

DIAGHORÈSE  [ko  —  du  gr.  dia- 
khôn/tn.  évacuer)  n.  f.  Méd.  Nom  gé- 
nérique des  exerétions.  il  Evacuation 
alvino  ou  urinaire.  (Peu  usité.) 

DIACHROMATOPSIE  (kro,  psî  — 
du  gr.  dia,  à  travers;  k/iromn,  a  tas, 
couleur,  et  opsis,  vue)  n.  f.  Pathol. 
Aberration  visuelle  qui  colore  les 
objets. 

DIAGHROMUS  (kro-muss)  n.  m. 
Genre  d'insectos  coléoptères  carni- 
vores, famille  des  carabidés,  tribu  des 
harpalinés,  comprenant  une  seule  espèce  habitant  l'Eu- 
rope et  la  région  circaméditerranéenne.  (Le  diachromus 
germanus,  assez  commun  dans  les  ter- 
rains argileux  et  humides,  est  roux, 
avec  lo  corselet  et  la  moitié  posté- 
rieure des  élytres  bleus  ;  une  pubes- 
cence  rousse  le  revêt  en  dessus.) 

DIACHYLON  OU  DIACHYLUM  [lom* 
—  du  gr.  dia,  avec,  et  chulos,  suc) 
n.  m.  Espèce  d'emplâtro.  qu'on  em- 
ploie généralement  étendu  sur  une 
toile. 

—  adj.;  Emplâtre  diachtlon. 

—  Encycl.  L'emplàtro  diachylon 
gommé  du  codex,  vulgairement  ap- 
pelé diachylon  ou  diachyhim,  est  com- 
posé des  substances  suivantes  :  em- 
plâtre simple,  48  grammes;  cire  jaune, 
3  grammes  ;  térébenthine,  3  grammes; 
poix  blanche ,  3  grammes  ;  gomme 
ammoniaque,  1  gramme;  bdellium.  1  gramme;  galbanum, 

I  gramme,  et  sagapénum,  1  gramme.  Pour  le  préparer,  on 
chauffe  l'emplâtre  simple  iusqu'à  liquéfaction,  puis  on 
ajoute  la  poix  blanche,  la  térébenthine  et  la  cire,  préala- 
blement fondues  ensemble  et  passées  à  travers  un  linge, 
et  enfin  les  gommes-résines,  que  l'on  a  divisées  à  chaud 
dans  de  l'alcool  à  56  degrés  centésimaux.  On  fabrique 
avec  l'emplâtre  diachylon  gommé  un  sparadrap  nommô 
vulgairement  diachylon  ou  diachyhim,  comme  l'emplâtre 
lui-même,  en  liquéfiant  remplâtre  sur  un  feu  doux  et  en 
l'étendant  sur  des  bandes  do  toile,  de  soie  ou  même  de 
papier.  Ce  sparadrap,  destiné  à  être  appliqué  sur  la  peau 
pour  faire  des  pansements,  doit  être  agglutinatif  ;  on  l'em- 
ploie aussi  queK|uefois  comme  résolutif  et  comme  fondant. 

II  importe,  surtout  quand  on  l'applique  sur  des  plaies, 
qu'il  ait  été  préparé  et  conservé  asoptiquement. 

DIAGHYME  ikim' —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  khiimos,  nu) 
u.  m.  Bot.  Nom  donné  au  parenchyme  vert  des  feuilles. 

DIACIDIE  f.î'V/0  "i-  f-  Genre  d'arbustes  de  la  Guyane,  de 

la  famille  dps  malpighiacées. 

DIAGH'YTON  n.  m.  Antiq.  Sorte  de  vin  doux,  que  les 
vignerons  romains  faisaient  avec  du  raisin  séché  au  soleil. 

—  Encycl.  Les  grappes,  très  mûres,  étaient  soigneuse- 
ment nettoyées  et  séchées  sur  des  roseaux.  Puis  on  déta- 
chait les  grains,  que  l'on  jetait  dans  une  futaille.  On  les 
recouvrait  de  moût  de  bonne  qualité,  et  quand,  au  bout  de 
six  jours,  ils  en  étaient  imbibés,  on  les  portait  au  pressoir. 

DIACLASE  (du  gr.  dia,  à  travers,  et  klasis,  rupture)  n.  f. 
Géol.  Mot  créé  en  1879  par  Daubrée,  pour  désigner  les 
grandes  cassures  du  sol  qui  ne  sont  pas  accompagnées  de 
rejet.  V.  lithoclase. 

—  Chir.  Ancienne  méthode  d'amputation,  qui  consistait 
à  briser  les  os,  puis  à  séparer  les  parties  molles  par  une 
forte  pression,  sans  se  servir  ni  de  scie  ni  d'instrument 
tranchant.  1  On  disait  aussi  diaclastie. 

DIACLASITE  n.  f.  Silicate  naturel  de  magnésie,  de  fer  et 
de  chaux,  qui  cristallise  dans  le  système  du  prisme  droit  à 
base  rhombo. 

DIACLASTIE  n.  f.  Chir,  Syn.  de  diaclase. 

DIACO  (du  gr.  diakonein,  servir)  n.  m.  Clerc  conventuel 
de  l'ordre  de  Malte. 

DIAGODE  (du  gr.  dia,  avec,  et  kâdcia,  tête  de  pavot) 
n.  m.  Pharm.  Se  dit  d'un  sirop  primitivement  compose 
avec  des  têtes  do  pavots  blancs. 

—  Encycl.  Le  sirop  diacode  du  codex  de  1866  se  prépare 
ainsi  :  extrait  d'opium,  oef,r>0;  eau  distillée,  4g',50;  sirop 
de  sucre,  995  grammes.  20  grammes  de  ce  sirop  contiennent 
OCSOI  d'extrait  d'opium.  Il  est  prescrit  pour  provoquer  le 
sommeil ,  pour  calmer  une  tou.\  d'irritation  ou  une  excitation 
nerveuse  trop  exaltée.  La  dose  varie  de  10  à  30  grammes, 
en  une  ou  deux  fois.  11  est  aussi  la  base  de  potions  cal- 
mantes. 

DIACODON  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères  insec- 
tivores, famille  des  ictop'sidés,  comprenant  des  formes  voi- 
sines des  leptictis.  et  fossiles  dans  le  tertiaire  de  l'Amé- 
rique du  Nord  [diacodon  celatus  et  alticuspis  [éoccne  dt 
"W'yoming]). 

DIAGOLOCYNTHIDE  {sin  —  du  gr.  dia,  avec,  et  kolo- 
kynlhis,  idos,  coloquinte)  n.  va.  Phavm.  Electuaire  drastique 
des  anciennes  pharmacopées,  dont  la  coloquinte  faisait  la 
base. 

DIAGONAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  appartient  au  diacre  ou 
au  diaconat  :  Devoirs  diaconaux.   /'onctions   diaconales. 

DIACONAT  («a  —  du  lat.  rimcojiKS,  diacre) n.  m.  Office  ou 
ordre  do  diacre  :  Becevoir  le  diaconat.  Etre  élevée  Etre 
promu  au  diaconat.  Exercer  le  diaconat. 

~  Encycl.  V.  diacre. 

DIACONATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  diaconique. 

DIACONESSE  {uêss  —  lat.  diaconissa;  de  diaconus,  dia- 
rre)  n.  f.  Hist.  relig.  Femme  qui,  dans  la  primitive  Eglise, 
était  préposée  au  service  du  temple  et  au  soin  des  pau- 


693 

vres  :  Les  anabaptistes  français  ont  conservé  les  diaconesses. 
Il  Femmo  do  diacre,  dans  lo  temps  où  il  était  permis  aux 
diacres  do  so  marier,  il  Daas  certaines  soctos  prutestantes, 
Femmes  qui  so  consacrent  à  des  œuvres  do  piotô  et  do 
charité.  (On  a  dit  aussi  diaconsise.) 

"  Kncycl.  Hist.  rolig.  Plusieurs  femmes  remplissaient 
un  minisiére  do  charité  auprt^s  do  Jéstis-('hrisl  et  de  ses 
apôtres  (Luc,  VIII,  2-7).  Lo  livre  dos  Actes  et  les  ICpî- 
tres  do  saint  Paul  mentionnent  les  noms  do  plusieurs 
veuves,  qui  secondaient  par  leur  zèlo  les  projjjrés  do  la 
foi.  Pline  le  Jcnno,  dans  sa  loiiro  à  Trajan  (lli),  déclare 
avoir  soumis  à  la  torture  dos  chrétiennes  qu'il  appelle 
jninistrs'.  c'est-à-dire  auxiliaires  ou  coadjntricos.  Mais 
c'est  dans  les  Constitittions  apostoliques  (VIII,  28)  que  l'un 
trouve  pour  la  première  fois  le  nom,  l'offico  et  l'organisa- 
tion des  diaconesses.  C'étaient  des  vierges  ou  des  veuves, 
(|ui  portaient  un  vêtement  particulier,  plus  sévère  que 
celui  des  autres  femmes,  et  qui  recevaient  de  rêvé(|UO  une 
sorte  do  consécration.  Elles  étaient  chargées  principale- 
ment d'assister  les  femmes  dans  la  cérémonie  du  haptêmc  ; 
elles  aillaient  aussi  les  diacres  dans  l'instruction  dos  jiMuies 
filles,  visitaient   les  malades  et  les  pauvres.    A  l'église, 

fiendant  les  ofHces,  elles  exerçaient  une  sorte  do  srirveil- 
anco  sur  la  partie  féminine  do  l'auditoire.  Lo  concile  ^lo 
Chalcédoine  (451)  fixa  pour  l'admission  parmi  les  diaco- 
nesses l'âge  moyen  de  quarante  ans.  Cette  institution  ac- 
quit une  grande  importance  dans  l'Eglise  d'Orient,  où  les 
mteurs  rendaient  difiîcile  aux  hommes  l'accès  des  familles  ; 
Théodose  et  Justinien  la  réglementèrent.  L'Eglise  d'Occi- 
dent so  montra  moins  favorable  aux  diaconesses;  bientôt, 
même,  les  conciles  d'Orange  (441),  d'Epauno  (r>07),  d'Or- 
léans (533)  rirent  des  règlements  qui  les  supprimèrent.  On 
ne  sait  exactement  jusqu'à  quelle  dato  l'iustitutiou  dura 
en  Orient. 

Les  protestants  donnent  aujourd'hui  le  nom  de  diaco- 
nesses à  des  femmes  de  leur  religion  qui  se  consacrent 
à  l'exercice  do  la  charité.  Le  D'  Fliednor,  à  Kaiserswerth 
(Allemagne)  en  1836,  le  pasteur  Antoine  Vermeil  à  Paris, 
en  1841,  conçurent  le  dessein  de  les  réunir  en  communau- 
tés et  de  leur  donner  des  règles.  Cette  innovation  ne  fut 
pas  sans  succès.  Actuellement,  il  y  a,  dans  toute  l'étendue 
des  pays  protestants,  environ  75  maisons  de  diaconesses 
et  près  do  8.500  sœurs.  Dans  la  haute  Eglise  anglicane,  elles 
ont  adopté  des  costumes  et  des  pratiques  qui  les  font 
ressembler  do  très  près  aiLX  religieuses  catholiques.  Les 
diaconesses  s'occupent  surtout  du  soin  des  malades  et  de 
l'instruction  des  enfants. 

DIACONICUM  {kom'  —  du  lat.  diaconus,  diacre)  n.  m. 
.\rchéol.  chrét.  Dans  les  basiliques  antiques,  Salle  atte- 
nante à  l'autel,  appelée  encore  vestiarium  et  mutatoriinn. 
(C'était  là  que  les  diacres  préparaient  les  vases  sacrés  et 
revêlaient  les  ornements  sacerdotaux.  Il  y  avait  aussi  un 
diaco7iicum  mains,  véritable  sacristie  dans  laquelle  était 
installée  la  bibliothèque  de  l'Eglise,  se  gardaient  les  vases 
et  les  ornements  hors  du  temps  des  offices,  était  reçu 
l'évèque,  et  siégeait  le  clergé  comme  tribunal.) 

DIACONIE  {ni  —  du  lat.  dtaconia,  même  sens)  n.  f.  Hist. 
rolig.  Charge  de  diacre,  dans  la  primitive  Eglise,  il  Aumô- 
nerie  d'un  monastère  grec,  ii  Chapelleàlaquelloestannexée 
une  espèce  d'hôpital,  où  les  diacres  de  Rome  distribuent 
des  aumônes  et  des  remèdes  aux  pauvres,  ii  Sorte  de  bureau 
do  charité,  établi  dans  chaque  consistoire  protestant. 

—  Encycl.  On  appelait  diaconie  idiaconia  ou  diaconium), 
dans  l'Eglise  primitive,  un  hôpital  ou  un  hospice  destiné 
à  recevoir  les  pauvres,  les  malades,  les  vieillards  et  les 
intirmes,  parce  que,  à  l'origine,  ces  établissements  étaient 
desservis  par  les  diacres.  Ce  nom  bientôt  passa  à  des  cha- 
pelles ou  oratoires  de  Rome  desservis  par  des  diacres  et 
auxquels  étaient  joints  un  hôpital  ou  bureau  pour  la  dis- 
tribution des  aumônes.  Il  y  avait  sept  diaconics.une  dans 
chaque  quartier,  et  elles  étaient  gouvernées  par  dos  dia- 
cres, appelés  cardinaux-diacres.  Leur  chef  portait  lo  nom 
d'archidiacre.  L'hôpital  avait,  pour  le  temporel,  un  admi- 
nistrateur appelé  le  Père  de  la  diaconie,  qui  était  soit  un 
prêtre,  soit  un  laïque. 

DIACONIQUE  («tA-'  — dugr.  rfiaÂTonein,  servir)n.m.Nom 
donné  autrefois  aux  sacristies  des  églises,  n  Partie  du 
siège  pontifical  où  siègent  les  diacres,  à  la  droite  du 
"apo.  il  Livre  qui  explique  les  devoirs  du  diacre,  dans 
_  Eglise  grecque,  il  Prière  que  l'on  fait,  dans  l'Eglise  grec- 
que, après  l'urdination  du  diacre. 

DIACONIQUE  {nik' —  du  préf.  rf/,  et  de  aconit)  adj.  Chim. 
Se  dit  d'un  acide  C*H' "O",  qui  se  produit  quand  on  chaulfo 
un  mélange  d'acido  citrique  et  d'acide  chlorhydriquo  vers 
aoO".  Il  On  dit  aussi  diconique. 

DIACONISER  (du  lat.  diaconus,  diacre)  v.  a.  Faire  dia- 
cre ou  diaconesse  :  Diaconisicr  un  clerc,  une  veuve. 

DIACOPE  n.  m.  Genre  do  poissons  acanthoptèros,  famille 
des  porcidés,  tribu  des  serraninés,  très  voisins  des  serrans, 
dont  ils  dureront  par  le  prôoporculo  à  bord  muni  d'uuo  en- 
taille où  rentre  une  sail- 
lie  de   l'intoroperculo. 

—  Encycl.  On  con- 
naît plusieurs  espèces 
do  ces  grands  et  beaux 

foissons  des  mers  de 
Indo;  leur  chair  est 
très  recherchée  sur  les 
marchés. 

Citons  le  dîacope  Se- 
h3>,  jauno  et  rose  doré, 
rayé  en  long  de  rouge 
vif,  lequel  atteint  1  métro  (côte  de  Coromandol)  et  le  dia- 
cope  rivul'ita  (orafi  des  Hindous),  encore  plus  grand,  violet 
et  lileu,  qui  est  répandu  do  la  mer  Rouge  à  l'Australie. 
DIACOPE  ou  DIACOPÉE  (du  gr.  dUkopé,  incision)  n.  f. 
Cliir.  Fracture  longitudinale  d'un  os  et  parliculiôrement 
dos  os  clu  crùiie. 

—  Gramm.  Un  des  noms  do  la  kmôso  ou  hyperbato 
grammaticale. 

DIACOPRÉGIG  ijî  —  du  gr.  dia.  avec  ;  kopros,  excré- 
ment, et  aix,  aif/n.s,  chèvre)  n.  f.  Pharm.  Médicament  fait 
d'exorétnents  de  clièvro,  employé  autrefois  contre  lo  goitre 
ot  les  maladies  do  la  raie,  du  Voie,  des  glandes  parotides. 

DIACORDE  n.  m.  Mus.  V.  DicoiiDrî. 

DiACOS,  patriote  grec,  né  on  1788,  mort  en  1820.  Lors- 
que les  Crocs  commenceront  à  so  soulever  contre  In  domi- 
QAtiou  turque,  Diacus  so  mit  à  la  tête  d'un  corps  do  mon- 


F! 


Dlacoiic. 


tagnards  ot  fît  prisonnier,  près  de  Négropont,  le  frôro  du 
caiuiacan  de  Livadio.  11  ne  consentit  à  rendre  son  captif 
qu'à  condition  que  lo  caïmacan  évacuerait  la  Livadio  et 
rendrait  la  lil)orté  aux  Grecs  qui  étaient  entre  ses  mains. 
Ces  conditions,  d'abord  acceptées,  furent  ensuite  violées 
par  les  Turcs,  qui  égorgeront  plusieurs  de  leurs  prison- 
niers. Diacos  vengea  cette  trahison  en  taillant  on  pièces 
la  troupe  du  chef  turc.  Il  souleva  ensuite  tous  les  habi- 
tants de  la  Béotio,  en  leur  persuadant  qu'il  agissait  d'après 
l'inspiration  d'une  vierge  miraculeuse.  Il  marcha  avec  eux 
contre  les  Turcs;  mais,  accablés  par  le  nombre,  presque 
tous  ses  compagnons  furent  tués.  Diacos,  blessé  et  fait 
prisonnier,  subit  avec  courage  l'horriblo  supplice  du  pal. 
DIACOUSTIQUE  {stik' —  du  gr.  dia,  à  travers,  ot  akouein, 
entendre)  n.  f.  Physiq.  Partie  de  l'acoustique  qui  s'oc- 
cupe de  la  réfractio'n  dos  sons  ot  do  l'étude  des  propriétés 
qu'ils  acquièrent  en  traversant  divers  milieux. 

DIAGRANIEN,  ENNE (n(-!n, ('«'— du  gr.  dia,  prép.  indi- 
quant séparation  et  mouvement,  et  krariion,  crâne)  adj. 
So  dit  du  maxillaire  de  la  mâchoire  inférieure  qui  est  mo- 
bile sur  le  crâne.  (Peu  usité.) 

DIACRE  (lat.  diaconus;  du  gr.  diakonos,  serviteur)  n.  m. 
Ecclésiastique  dont  la  principale  fonction  est,  aujourd'hui, 
do  servir  à  l'autel  le  prêtre  ou  l'évéque  et  de  réciter 
l'Evangile. 

—  Encycl.  Théol.  Les  diacres  sont  des  ministres  sacrés, 
d'un  ordre  immédiatement  inférieur  aux  prêtres.  Us  oui, 
pour  fonctions  de  chanter  l'Evangile  aux  messes  solen- 
nelles et  d'assister  lo  prêtre  à  l'autel.  Ils  peuvent  porter 
l'Eucharistie  enfermée  dans  le  ciboire,  et  même,  en  cas  de 
nécessité,  donner  la  communion.  Ils  ont  le  droit  de  prêcher 
et  de  conférer  le  baptême,  mais  ils  no  peuvent  exercer  ce 
droit  qu'avec  une  permission  spéciale  de  l'évéque.  Les  in- 
signes liturgiques  du  diacre  sont  :  l'amict,  l'aube,  le  cor- 
don, l'étole,  qu  il  porte  en  écharpe  sur  l'épaule  gauche,  et  la 
dalmatique.  Celui  qui  reçoit  le  diaconat  est  astreint,  comme 
les  prêtres,  à  la  récitation  quotidienne  du  bréviaire,  au 
célibat  et  au  port  de  l'habit  ecclésiastique.  Depuis  le  concile 
de  Trente,  les  jeunes  clercs  sont  régulièrement  ordonnés 
diacres  dans  leur  vingt-troisième  année  :  ils  reçoivent  le 
sacerdoce  à  vingt-quatre  ans  accomplis.  Ainsi,  lo  diaconat 
est,  dans  les  séminaires,  la  dernière  étape  de  la  prépara- 
tion au  sacerdoce. 

Pour  ordonner  les  diacres,  l'évéque  impose  sa  main 
droite  sur  chacun 
des  ordinands  en 
lui  disant  :  «  Re- 
cevez le  Saint-Es- 
prit et  le  don  de 
force  ;  »  puis  il 
fait  touchera  cha- 
cun des  nouveaux 
diacres  un  calice 
plein  de  vin  et 
une  patène  conte- 
nant une  hostie;  il 
lerevêtensuitede 
l'étole  et  de  la  dal- 
matique. 

Chez  les  protes- 
tants, le  nom  de 
" diacres  »  est 
donné  aux  assis- 
tants volontaires 
du  ministre^  qui 
se  chargent,  par 
charité  chré- 
tienne, do  visiter  les  malados  et  d'assister  les  pauvres. 
Mais  ce  titre  n'implique  aucune  consécration  sacramentelle. 
—  Hist.  relig.  D'après  les  Actes  des  apôtres  (VI,  1-6),  le 
nombre  des  fidèles  s'étant  accru,  les  apôtres  résolurent 
de  so  réserver  la  prière  et  lo  ministère  de  ta  parole,  et  de 
confier  à  sept  hommes,  élus  par  l'assemblée,  le  soin  des 
tables,  c'est-à-dire  des  agapes,  et  l'assistance  dos  pauvres. 
Los  fidèles  choisirent  Etienne,  Philippe,  Prochoro,  Nica- 
nor,  Timon,  Parmeoas  et  Nicolas,  à  qui  les  apôtres  impo- 
sèrent les  mains.  Cet  exemple  fut  suivi  par  les  autres 
Eglises,  et  les  diacres  figiirérent  bientôt  partout  à  côté  des 
prêtres  et  des  évêqucs.  Dans  l'église,  outre  leur  ministère 
auprès  do  l'évoque  pendant  l'office,  ils  donnaient  la  com- 
munion aux  fidèles  avec  le  calice,  mais  non  sous  l'espèce 
du  pain,  sauf  en  l'absence  dos  prêtres.  Do  plus,  ils  étaient 
spécialement  chargés  do  renseignement  ot  do  la  prépa- 
ration des  catéchumènes.  Hors  do  l'église,  ils  remplis- 
saient dirt'éronts  exercices  do  charité,  comme  la  visite  des 
malades,  la  répartition  des  aumônes  entre  les  pauvres, 
ot,  en  temps  de  persécution,  l'assistance  ot  l'exhortation 
dos  confesseurs  dans  les  prisons.  Ils  accompagnaient  et 
assistaient  l'Ôvôque  dans  l'accomplissomont  do  tous  les 
devoirs  do  sa  charge;  les  Constittitions  apostoliques  disent 
que  los  diacres  sont  les  oreilles,  les  veux,  la  bouche  ot  le 
cœur  do  l'évéque.  Us  avaient  la  garue  ot  l'administration 
des  biens  de  l'Eglise.  Il  semble  qu'il  n'y  eut  d'abord  qu'un 
diacre  à  Rome  ;  on  on  compta  sept  dans  la  suite  ;  il  y  en 
eut  trente-huit  à  Eplièse,  et  cent  à  Constantinoplo  'sous 
Justinien.  Souvent  on  prenait,  parmi  les  diacres,  les  prêtres 
ot  même  les  évoques. 
Souvent,  aussi,  on  voit 
dos  diacres  se  conten- 
ter do  leur  titro  pon- 
dant toute  leur  vie;  par 
exemple  saint  Ephrom 
ot,  beaucoup  plus  tard, 
saint  François  d'As- 
sise. Dans  les  Eglises 
très  importantes,  il  y 
avait  à  la  tête  dos  dia- 
cres un  ou  plusieurs 
archidiacres,  qui  assis- 
taient l'évêquo;  lo  dio- 
cèse était  divisé,  pour 
cettol  raison,  on  archi- 
diacon('s.  C'est  vers  lo 
IX"  et  lo  X*  siècle  que 
los  fonctions  dos  dia- 
cres échurent  à  des 
prêtres.  IjO  diaconat 
dovint  dè.s  lors  ce  qu'il  est  aujourd'hui  :  uno  période  dans 
le  stage  qui  précède  lo  sacerdoce.  Cependant,  plusieurs 
souvenirs  do  l'ancionno  discipline  furent  conservés  :  telle, 
par  oxemplo,  l'existouco  dos  quatorze  cardinatu-diacros 


Diacre  (vn^  s.). 


Diacre  actueL 


DIACONICUM   —   DIADÈME 

de  l'Eglise  romaine;  tel,  aussi,  le  nom  des  grands  vicai- 
res, assistants  immédiats  de  l'évoque,  qui  portent  le  titre 
d'«  archidiacres  ». 

DIACRE  (môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m.  Co 
mot  signifiait  anciennement  aussi  bien  le  vêtement  litur- 
gique, la  dalmatique  du  diacre,  que  la  dalmatique  ou 
tuniquo  royale  portée  lo  jour  du  sacre  et  celle  qui  habil- 
lait le  roi  et  ses  effigies  à  ses  obsèques.  Le  diacre  des 
obsèques  de  Charles  VII  (i46i)  était  recouvert  d'un  man- 
teau semé  de  cinquante  petites  fleurs  de  lis  d'or,  etc. 

Diacre.  Biogr.  V.  Warnkfrid  (Paul). 

DiAGRIE,  région  montagneuse,  du  nord  de  l'Attique, 
qui  s'étendait  jusqu'au  canal  d'Eubée  et  à  la  valléo  do 
1  Asope.  Ses  habitants  s'appelaient  Diacrions  ou  Monta- 
gnards ,  par  opposition  aux  Pédiéens,  habitants  do  la 
plaine,  et  aux  Paraliens,  habitants  des  côtes.  Dans  la 
Diacrie  se  trouvaient  la  valléo  de  Marathon  et  le  district 
de  Tétrapolis,avec  les  trois  bourgades  d'Œnoo,  de  Proba- 
lyntos  et  de  Tricorytos.  On  y  comptait  aussi  Aphidna, 
Rhamnus  et  Pœania,  patrie  de  Démosthène.  Les  coteaux 
do  la  Diacrie  étaient  couverts  de  vignes,  et  le  long  des 
routes  qui,  d'Athènes,  conduisaient  à  ses  villages,  se  ren- 
contraient de  longs  bois  de  daphnoïdes.  Elle  était  habi- 
tée par  une  population  travailleuse  et  gaie,  qui  se  vantait 
d'avoir  inventé  l'ancienne  comédie  et  qui  parlait  le  dialecte 
le  plus  pur  de  toute  l'Attique.  Les  Athéniecs  aimaient  fort 
à  venir  s'y  divertir  aux  jours  do  fête. 

DIACRIEN,  ENNE  [kri-in,  en'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et 
akros,  sommet)  adj.  Hist.  gr.  Nom  donné  aux  habitants 
des  districts  nord  de  l'Attique,  dans  ia  région  du  Parnès. 
11  Nom  donné  quelquefois  aux  habitants  d'un  quartier 
d'Athènes,  voisin  de  l'Acropole,  ii  Nom  d'un  pai-ti  poli- 
tique à  Athènes,  vers  le  temps  do  Selon. 

DIACRISB  (du  gr.  diakrisis,  action  de  discerner)  n.  f. 
Crise  caractéristique  d'une  maladie,  il  Evacuation  qui  ac- 
compagne parfois  cette  crise. 

DIACRITIQUE  [tik'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  krinein, 
distinguer)  adj.  Gramm.  Se  dit,  en  terme  de  grammaire 
hébraïque,  de  certains  signes  typographiques  ou  points 
qui  changent  ou  modifient  le  son  de  la  lettre  à  laquelle 
ils  sont  attachés. 

—  Méd.  Se  dit  des  signes  qui  servent  à  distinguer  une 
maladie  d'une  autre  :  Hymplômes  diacritiques. 

DIACYDONION  {si  —  de  dia,  et  du  gr.  cydonion,  coing) 
n.  m.  Electuaire  purgatif,  à  base  de  coing. 

DIADECTE  [dékt')  ou  DIADECTES  (dé-ktèss)  n.  m.  Genre 
de  reptiles  fossiles,  type  de  la  famille  des  diadectidéa, 
comprenant  de  grandes  formes  à  crâne  triangulaire,  très 
large  et  coupé  à  pic  en  arrière,  à  museau  en  pointe  mousse, 
à  dents  presque  égales,  à  l'exception  des  canines  saillan- 
tes. (L'espèce  type,  que  l'on  rencontre  dans  le  permien  du 
Texas,  est  le  diadectes  sideropelicus,  qui  atteignait  2  mètres 
de  long.) 

DIADECTIDÉS  {dèk^  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  do  rep- 
tiles anomodontiens  thériodontes,  caractérisés  par  les 
molaires  allongées  en  travers,  ordinairement  à  deux 
pointes,  les  incisives  en  cône  tronqué,  le  vomer  couvert 
de  petits  denticules.  (Les  diadectidés,  voisins  des  cynodon- 
tidés,  sont  représentés  dans  le  permien  de  l'Amérique  du 
Nord  par  les  genres  empedias,  diadecte,  kélodecte,  bolo- 
snare,  chilonyx  et  métarmosaure.)  —  Un  diadectidé. 

DIADELPHE  [dèlf  —  A\x  préf.  di,  marquant  la  dualité, 
et  du  gr.  adelpkoSy  frère)  adj.  En  T.  do  bot.,  Se  dit  des 
étamiues  lorsque  leurs  filets  sont  unis  en  deux  faisceaux. 

DIADELPHIE  {dèl-fi  —  rad.  diadelpfie)  n.  f.  Bot.  Réunion 
des  filets  des  étamines  en  deux  faisceaux. 

—  Encycl.  La  diadelphie  est  i^gale  quand  les  doux  fais- 
ceaux sont  composés  d'un  même  nombre  de  parties,  et 
inégale  dans  le  cas  contraire.  Chez  les  papilionacées,  un 
des  faisceaux  a  neuf  pièces,  l'autre  une  seule. 

DIADELPUIES  [dèl-fi)  Q.  f.  pi.  Bot.  Nom  d'une  des  classes 

do  Linné. 

DIADELPHIQUE  {dèl-fik*)  adj.  Bot.  Qui  se  rapporte  à  la 

diadelphie. 

DIADELPHITE  {déV)  Q,  f.  Afséniate  hydraté  naturel  do 
manganèse  ot  do  fer. 

DIADÉMATIDÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Famillo  d'écliinodermes 
écliinidos,  comprenant  los  oursins  réguliers,  caractérisés 
par  un  test  mince,  dos  arabulacros  étroits,  ilo  longs  lub<'r- 
culos  creux,  et  les  mâchoires  non  réunies  on  arc.  —  in 

DIADÉMATIDÉ. 

—  Encycl.  Les  rf(«rfema/(t/t's  sont  répandus  surtout  dans 
les  mors  chaudes;  los  formes  fossiles  apparaissent  dans 
lo  jurassique  et  atteignent  leur  développement  maximuiu 
dans  les  formations  mésozoïquos-  Genres  principaux  :  dia- 
dcma,  astropyga,  eckinothrijo,  cottaldïa,  temnopleurtts. 

DIADÈME  (du  gr.  diadèma,  mémo  sens)  n.  m.  Sorte  de 
bandeau  dont  les  hommes  ot  les  femmes  do  l'antiquité 
faisaient  usage  pour  retenir  leur  chovoluro  ot  qui  devint 


.  HObrou, 


3.  Egyption 

7. 


.  —  3.  Assyrien.  —  t.  Scandinave  (x»t.). 
De  rtnipi'fatrioe  Marlo-Louiso. 

OMiblèmo  de  consécration  pour  les  rois  ot  les  roinos  :  Vn 
DiADÎÏMK  d'or  orné  de  piej-rerifs. 

—  Par  oxt.  Royauté,  dignité  souveraine  flgurdo  par  lo 
diadème  :  Ceindre,  l'surpêr  te  diaoiï.mk. 


DIADÈME 


DIAGONALE 


—  Arclléol.  Se  disait  anciennem.  du  nimbe  circulaire 
ou  auréole  des  saints.  (Le  diadème  est  carré,  tant  que 
le  personnage 


figuré  est  en- 
core vivant. 
A  partir  du 
XYii"  siècle, 
n  diadème  » 
s'emploie  plu- 
tôt dans  le 
sens  de  guir- 
lande. Au 
xvr  siècle 
les  aj  uste- 
rn  e  n  t  s  de 
coiffure  en 


t     f     § 


'•Sna^rÂy  ■ 


Diadème  de  l'impératrice  Eugi^nie  11858). 


Diadème  (échia.). 


forme   de   diadème   étaient    appelés   aussi   crancelins.) 

—  Blas.  Nom  donné  à  des  bandes  ou  cercles  d'or  ser- 
vant à  former  la  couronne  des  souverains,  il  Cercle  ou  ban- 
deau qui,  sur  les  écussons,  orne  quelquefois  les  têtes  de 
Maure.    (On 

dit  plus  ordi-  ^^.^^^ ^^wx  ^^'^ 

Dairement 

TORTIL.)   Il 

Couronne     //     M^S^^^  ~\        \       ^i^ 

des  aigles 

éployées. 

—  Chir. 
Bandage  em- 
ployé autre- 
fois contre  la 
céphalalgie. 

—  Modes. 
Riche  orne-  Diadème  antique.  Diadème  (modes). 

ment  de  tête  dont  les  femmes  se  parent  dans  certaines 
soirées,  et  qui  ressemble  à  un  diadème  royal. 

—  Se.  occ.  Triple  diadème ,  Diadème  symbolique,  qui 
figuia  dans  les  représentations  gnostiques  longtemps 
avantqueles  papes  eussent 
adopté  la  tiare  ou  triple 
diadème. 

DIADÈME  n.  m.  Entom. 
Genre  d'insectes  lépido- 
ptères, dont  le  nom  scien- 
tifique est  liypolymnas. 
(y.  ce  mot.) 

—  Crust.  Genre  de  cru- 
stacés cirripèdes.  Syn.  de 

CORONULE. 

_ —  Echin.  Genre  d'our- 
sins, type  de  la  famille  des  diadématidés,  comprenant  des 
formes  aplaties  et  à  très  longs  piquants,  dont  on  connaît 
de  nombreuses  espèces  répandues  dans  les  mers  du  globe. 
(Tel  est  le  diadetna  longispinus  de  la  iléditerranée.) 

—  Moll.  Genre  de  mollusques.  Syn.  de  cyclophore. 
DIADÉMER  (change  é  en  é  devant  une  syllabe  muette  : 

Je  diadème.  Qu'ils  diadèment  ;  e.\-cepto  au 
fut.  de  l'ind.  et  au  cond.  prés.  :  Je  diadé- 
merai.   Tu  diadémerais)  v.  a.  Orner  d'un 
diadème.  (Peu  us.) 
Diadème,  ée  part.  pass.  duv.  Diadémer. 

—  Blas.  Se  dit  pour  couronnée  en  par- 
lant de  l'aigle. 

Se  diadémei;  v.  pr.  Ceindre  son  front 
du  diadème. 

DIADÉNION  n.  m.  Bot.  Genre  d'orchi- 
dées, tribu    des    vandées,  originaire  du      D'argent  à  une 
Pérou.  (Le  diadenium  micrantimm,  type   ^Slediadémée  de 
du  genre,  est  une  plante  épiphyte,  non  "'''°' 

bulbeuse,  à  rhizome  rampant,  à  hampe  ramifiée  avec  des 
fleurs  en  grappes  composées.) 

j,  ^^^OES,  ingénieur  grec  qui,  après  avoir  appris  son  art 
de  Polydus  de  Thessalie,  suivit  Alexandre  en  Asie  et  com- 
posa des  ouvrages  sur  diverses  machines  do  guerre  de  son 
invention. 

DIADÉTOGNATHE  ou  DIADETOGNATHUS  {de,  tuu) 
n.  m.  Paleont.  Genre  d'amphibiens  labyrinthodoutes,  com- 
prenant dénormes  animau.Y  fossiles  du  trias,  dont  le 
maxillaire  inférieur,  à  dents  presque  carrées,  était  muni 
d  une  grande  apophyse  concave  accompagnant  l'apophvse 
articulaire.  (L'espèce  type  du  genre,  le  diadelomathus 
V  aracensjs,  du  keuper  anglais  [Warwickshirel,  atteignait 
8  mètres  de  long.)  " 

DIADEXIE  (  dé-ksi  —  du  gr.  diadékhomai,  je  succède) 

n.  t.  Pathol.  \.  DUDOCHK. 

DIADIAPHORUS  {russ)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mam- 
mifères penssodactyles,  famille  des  protothéridés,  com- 
prenant de  grands  et  lourds  animaux,  fossiles  dans  le 
tertiaire  de  Patagonie.  Tels  sont  les  diadiaphorus  maius- 
culus  et  diplinthius,  des  couches  de  Santa-Cruz. 

DiADIN  ou  DlYADIN  (autref.  Daudiana),  ville  de  la 
Turquie  d  Asie  (Arménie  [vilayet  d'Erzeroum,  sandiak  de 
Bayazid),  sur  le  Mourad-Tchaï ,  bras  de  l'Euphrate: 
2.000  hab.  Sources  thermales. 

DIADOCBE  (du  gr.  diadukhè,  succession)  n.  f.  Pathol. 
substitution  à  une  maladie  grave  d'une  autre  moins  grave 
Il  On  dit  aussi  diadexie. 

—  Miner.  Espèce  de  pierre  précieuse,  dont  il  est  question 
dans  Pline. 

DIAOOCHITE  (rad.  diadoche)  n.  f.  Nom  donné  par  Broit- 
haupt  à  un  sulfate  hydraté  de  fer 
contenant  15  p.  loo  à'acide  phos- 
phorique,  15  p.  loo  d'acide  suifuri- 
quo,  40  p.  100  do  protoxyde  de  fer 
et  :!0  p.  100  d'eau. 

DIADOPBORUS    n.  m.    Paléont. 

V.  r'ROTERÛTHERlC.M. 

DIADOQUE  (rfo/t'  —  du  gr.  diado- 
klios,  successeur,  héritier)  n.  m. 
Nom  donné  aux  généraux  d'Alexan- 
dre qui  se  disputèrent  son  empire 
après  sa  mort.  (C'est  aujourd'hui  le 
nom  donné  au  prince  héritier  de  la 
couronne  grecque.) 

DiADUMÉNE  (du  gr.  diadumé-  ,         —, 

nos,  qui  a  le  front  ceint  d'un  ban-    m.j      x     /    .■ 
deau)    adj.    Antiq  .    gr.    Employé    D'^a"-*"»  (a"""!' g^)- 
substantiv.  comme  nom  d'une  statue  célèbre  do  Polyclète, 


Diadumène  (buste  du  Capitule). 


Dia?a  (gr.  2  fois). 


qui  représentait  un  éphèbe  se  couronnant  d'un  bandeau, 
et  dont  il  e.viste  de  nombreuses  répliques. 

Diadumène   ou   Diaduménien  (Marcus  Opelius 

llacrinus  Antoninus 
Hiadumenianus),  empe- 
reur romain,  né  l'an  202 
apr.  J.-C,  mort  en  218. 
Il  fut  fait  César  par  le 
■Sénat,  quand  son  père, 
-Macrin,  fut  élevé  à  l'em- 
pire (217),  et,  un  an 
après,  mis  à  mort  ]iar 
les  ordres  d'Héliogabale, 
en  même  temps  que 
Macrin. 

DIAAn.m.  Zool.  Genre 
d'arachnides  aranéides, 
type  de  la  tribu  desdixi- 
nés,  comprenant  plus  de 
cent  espèces  répandues 
dans  les  régions  chau- 
des et  tempérées  du  glo- 
be, et  dont  trois  seule- 
ment habitent  l'Europe. 
(Les  dixa  sont  des  arai- 
gnées aplaties,  de  taille  petite  ou  médiocre,  à  pattes  assez 
longues,   à   abdomen 
ovale  ;  une  seule  espèce, 
dixa  Dxmeli,  se  trouve 
en  France.) 

Di.ff;iNÉs  n.  m.  pi. 
Zool.  Tribu  d'arachnides 
aranéides, familledestho- 
misidés,  caractérisée  par 
kis  yeux  latérau.x  élevés 
isolément  sur  des  saillies 
arrondies,  dont  les  anté- 
rieures sont  les  plus  for- 
tes. (Les  diœinés  comp- 
tent des  représentants 
sur  tout  le  globe,  avec  les  genres  lieri.rus.  dixa,  oxi/ptila, 
plujsoplatis,  xysticus,  finnicus,  etc.)  —  Un  di.ein'e. 

Dmios,  général  et  homme  d'Etat  grec,  né  à  Mégalo- 
polis,  stratège  de  la  ligue  achéenne,  l'an  150  av.  J.-C  II 
joua  un  rôle  important  dans  les  dernières  querelles  et  les 
dernières  luttes  de  la  Grèce  indopendante.  En  14C,  après 
la  défaite  de  Scarphée,  il  s'efforça  d'organiser  la  résis- 
tance, enrôla  des  esclaves,  et  vint  livrer  bataille  au  consul 
Mummius,  à  Leucopetra,  près  de  Corinthe.  Vaincu,  il  s'en- 
luit  à  Mégalopohs,  mit  le  feu  à  sa  maison,  et  se  donna  la 
mort.  Corinthe  fut  saccagée,  et  la  Grèce  réduite  en  pro- 
viuce  romaine. 

DI.STA.  Archéol.  Chambre  ou  réunion  de  pièces  formant 
un  appartement  dans   la  maison    romaine,  n  Cabine   ou 
tente  disposée  à  l'arrière  d"un  vaisseau  romain  pour  ser- 
vir de   logement  au 
capitaine.  ^''Çx 

DMTHÉRALYSE 

(du  gr.  dia,  au  moyen 
de;  ètlœr,  éther,  et 
^»sis,  séparation )n.f. 
Chim.  Extraction,  au 
moyen  de  l'éther,  des 
principes  renfermés 
dans  les  plantes  :  Le 
procédé  analytique 

(/(ÏDl^rHÉRALYSEesf 

dû  au  pharmacien  Vic- 
tor Lei/rip  {IS21-ISK),  uj^j 

—  Encycl.  L'appa- 
reil servant  à  l'opération  est  un  tube  de  verre,  percé  de 
petits  trous.  Après  lavoir  rempli  des  organes  à  épuiser 
on  le  ferme  avec  un  bouchon  do  liège  que  l'on  suspend  au 
moyen  d  un  crochet,  dans  une  éprouvette  à  pied  contenant 
defether.  Lotierne  tarde  pas  à  se  colorer  en  vert,  en 
dissolvant  la  chlorophylle;  mais  on  voit  en  mémo  temps 
des  gouttelettes  brunâtres,  provenant  des  essences  vé^-é- 
lales  passer  par  les  ouvertures  du  tube  et  se  réunir'au 
lond  de  1  éprouvette;  ce  sont  les  alcaloïdes  et  les  acidos 
contenus  dans  les  plantes.  Les  feuilles  et  les  fleurs  se  dé- 
colorent, pendant  que  le  liquide  éthéré  dissolvant,  la  chlo- 
rophylle et  quelque  peu  de  matières  grasses  prennent  une 
coloration  rouge  brun  par  réfraciion,  et  d'un  vert  pur  par 
redexion.  Le  tube  intérieur  ne  contient  plus  que  des  vais- 
seaux hbreux  et  de  la  cellulose.  La  couche  inférieure,  sépa- 
rée do  1  ether,  est  ensuite  traitée  par  un  lait  de  chaux  et  éva- 
porée en  pato.  Cotte  méthode,  applicable  à  la  fabrication  des 
pari  unis,  a  permis  d'extraire  des  alcaloïdes  de  fruits  dans 
lesquels  on  n  en  avait  pu  jusqu'alors  constater  l'existence. 

DiAFOIRUS,  nom  de  deux  personnages  du  Malade  ima- 
çiimure,  comédie  de  Molière  :  le  médecin  Diafoirus  et 
Thomas  Diafoirus,  son  fils.  —  Diafoirus  père  est  un  des 
types  les  plus  comiques  que  Molière  ait  tracés  des  dis- 
ciples d'Hippocrate.  Thomas  Diafoirus  représente  ces 
jeunes  gens  frais  émoulus  des  écoles,  pétris  de  fausse  gra- 
vite, de  sottise  et  d'érudition  sans  gofit.  On  rappelle  sou- 
vent Thomas  Diafoirus,  et  surtout  le  compliment  pédant  et 
ridicule  qu'il  adresse  à  Angélique. 

DiAFOUNOU,  canton  du  Soudan  français  (Kaartal.  sur 
la  rivo  droite  du  Sénégal.  Sa  localité  principale  est  Tam- 
baliara. 

DIAGLYPHE  (du  gr.  dia,  dans,  et  gluphein.  tailler)  n.  m. 
Archeol.  Ouvrage  gravé  eu  creux,   il  On  dit  aussi  dia- 

GLIPTE. 

DIAGN03E  (du  gr.  diagnâsis,  connaissance)  n.  f.  Bot. 
<  aractéristique  abrégée  et  succincte  d'une  plante,  la  défi- 
nissant et  la  distinguant  dos  autres  végétaux. 

—  Pathol.  Art  do  reconnaître  les  maladies  pi 
de  rciisenible  des  symptômes. 

DIAGNOSIQUE  (:ik)  adj.  Qui  a  trait  à  la  diagnoso. 

DIAGNOSTIC  (  slik'  —  do  l'adj.  diagnostique  ou  dia- 
gnostic) n.  m.  Mcd.  La  diagnoso.  il  Action  do  roconnaStro 
la  nature  d'une  maladie  en  la  distinguant  de  celles  qni 
ont  avec  elle  quelques  traits  de  ressemblance  :  J'airc 
""  '"AGNOSTlc  exact,  un  faux  diagnostic  il  Diagnostic 
différentiel,  Partie  de   la  diagnoso  qui   s'occupe  do   la 


î  par  l'examen 


694 

différenciation'  de  plusieurs  maladies  ayant  des  signes 
communs. 

—  Encycl.  Méd.  Le  diagnostic  est  l'acte  médical  par 
excellence.  Le  savoir,  la  métliodc,  la  perspicacité,  toutes 
les  qualités  du  médecin  y  entrent  en  jeu.  Son  importance 
est  capitale,  puisqu'il  dicte  le  traitement. 

Les  diflicultés  qu'il  présente  sont  parfois  presque  insur- 
montables ;  aucun  ordre  de  renseignements  n'est  alors  né- 
gligeable :  commémoratifs,  signes  cliniques  révélés  par  la 
vue  (faciès,  décubitus,  colorations  et  éruptions  de  la  peau, 
des  muqueuses);  la  palpation,  l'auscultation,  la  percussion, 
1  e.xamen  du  pouls,  et  tous  les  moyens  d'investigation  di- 
recte sur  le  malade  ;  l'analyse  chimique  des  humeurs  (urine, 
sang,  bile,  sérosités),  l'e.xamen  microscopique  du  sang,  des 
sécrétions  du  pus,  des  crachats,  des  divers  produits  mor- 
bides, telles  étaient  les  ressources  déjà  importantes,  et 
pour  la  plupart  encore  récentes  ou  récemment  perfection- 
nées, dont  disposait  le  médecin  pour  établir  son  diagnostic, 
jusqu'en  18D6.  A  cette  époque,  la  découverte  des  rayons  X 
par  Rœntgen  lui  a  fourni  un  nouvel  et  puissant  auxiliaire. 
Vers  la  même  époque,  la  découverte  de  la  tuberculine 
permettait  de  diagnostiquer  la  tuberculose  qu'elle  fut  im- 
puissante  à  guérir. 

Depuis,  la  découverte  de  l'agglutination  des  bacilles  ty- 
phiques  par  le  sérum  des  typhiques  a  donné  un  nouveau 
moyen  pour  arriver  au  diagnostic  de  la  fièvre  typhoïde, 
souvent  si  embarrassant,  et  la  méthode  est  peut-être  sus- 
ceptible de  généralisation. 

Signalons,  enfin,  l'emploi  du  bleu  de  méthylène,  qui 
rend  do  grands  services  en  donnant  des  indications  sur  la 
perméabilité  du  rein.  Le  médecin  doit  toujours  se  souve- 
nir que,  quelle  que  soit  l'importance  d'un  signe  en  parti- 
culier, le  signe  pathognomonique,  c'est-à-dire  fixant  à  lui 
seul  le  diagnostic,  est,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  une 
rareté  en  médecine,  si  toutefois  il  n'est  pas  un  mythe. 

—  Art  vétér.  En  médecine  vétérinaire,  le  diagnostic  est 
plus  difficile  à  établir  qu'en  médecine  humaine,  parce  que 
les  sensations  indiquées  par  le  malade  manquent,  et  que 
le  vétérinaire  n'a,  pour  établir  son  diagnostic,  que  le  ré- 
sultat de  ses  propres  observations  et  les  renseignements 
fournis  par  le  propriétaire  ou  les  domestiques  qui  ont 
observé  le  malade. 

DIAGNOSTIQUE  {slik'  —  àu  gr.  diagnàstikos.  même  sens) 
ou  [vieilli]  DIAGNOSTICIQUE  [sti-sik')  adj.  Méd.  Qui  per- 
met de  reconnaître  la  nature  dune  maladie  :  Signes  dia- 
GNOSTiQDES.  Il  S'employait  autrefois  substantivem.  :  Un 
diagnostique. 

—  Encycl.  On  range  généralement  les  signes  diagnosti- 
ques en  trois  catégories  :  1"  les  signes  absolument  carac- 
téristiques ou  pathognomoniques,  qui  sont  censés  ne  se 
rencontrer  que  dans  une  seule  maladie  ;  2°  les  signes 
communs  à  plusieurs  maladies  ou  équivoques,  qui  seuls 
ne  peuvent  emporter  le  diagnostic  ;  3'>  les  signes  acci- 
dentels, dont  l'interprétation  sollicite  la  sagacité  du  mé- 
decin. 

DIAGNOSTIQUER  {sti-ké  —  rad.  diagnostic)  v.  a.  Méd. 
Reconnaître,  déterminer  d'après  les  symptômes  :  DiA- 
GNOSTIQDER  une  maladie. 

—  V.  n.  :  Porter  un  diagnostic. 

DiAGO  (François),  érudit  et  dominicain  espagnol,  né  à 
Bibel  (Valence),  mort  en  1615.  Il  devint  prieur  du  couvent 
de  Saint-Onuphre,  près  de  Valence,  et  Philippe  III  le 
nomma  cronista  (historiographe)  d'Aragon.  Il  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages  :  Htstoria  de  la  provincia  de  Aragon  (1599)  ; 
Hisloria  de  los  condes  de  Barcelona{1603)  ;  A7inales del  reino 
de  Valencia  (1613). 

DIAGOMÈTRE  (du  gr.  diagein,  faire  passer,  et  métron, 
mesure)  n.  m.  Sorte  d'électromètre,  destiné  à  contrôler  la 
pureté  des  huiles  d'olive,  et  fondé  sur  ce  fait  que  l'addi- 
tion d'une  matière  étrangère  rend  beaucoup  plus  rapide 
la  propagation  de  l'électricité  à  travers  ce  liquide. 

—  Encycl.  Le  diagomètre  de  Rousseau  consiste  en  une 
aiguille  aimantée  très  légère,  mobile  autour  d'un  axe  ver- 
tical, et  munie  à  une  de  ses  extrémités  d'un  petit  disque, 
qui  est  appliqué,  pendant  le  repos,  contre  un  disque  fixe, 
en  communication  électrique  avec  le  pivot  de  l'aiguille. 
Quand  on  charge  le  système  à  l'aide  d'une  pile,  les  deux 
disques  se  repoussent  ;  en  faisant  passer  l'électricité  à 
travers  le  liquide,  on  retarde  le  passage  de  l'électricité: 
il  faut  noter  le  temps  que  l'aiguille  met  à  atteindre  la  dé- 
viation maximum.  On  emploie,  dans  le  même  but,  un  élec- 
tromèire  bifilaire,  chargé  à  l'aide  de  l'électricité  statique. 

DIAGOMÉTRIE  (tri  —  Ta.à.  (diagomètre)  n.  f.  Phvsiq. 
Art  ou  action  de  comparer  les  degrés  de  conductibilité 
électrique  des  diverses  substances. 

DIAGOMÉTRIQUE  {trik')  adj.  Physiq.  Qui  se  rapporte  au 
diagomètre  ou  à  la  diagométrie  :  Appareil  diagometeique. 
Dèterininatiun  DIAGOMETRIQUE. 

DIAGONAL  n.  m.  Manèg.  Ligne  oblique  par  rapport  à 
l'axe  du  coriis  du  cheval,  qui  jiasse  par  un  pied  de  devant 
et  va  rejoindre  le  pied  de  derrière  du  côté  opposé  du 
corps.  (Le  diagonal  droit  est  la  ligne  hypothétique  allant 
du  pied  droit  de  devant  au  pied  gauche'do  derrière.) 

DIAGONAL,  ALE,  AUX  (du  gr.  dia,  à  travers,  et  gônia, 
angle)  adj.  Math.  Se  dit  d'une  ligne  qui  va  d'un  angle  d'une 
figure  rectiligne  à  un  angle 
opposé  :  Ligne  diagonale. 


A  B,  diagonale. 


DIAGONALE  (  même  éty- 
mol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f. 
Ligne  droite,  menée  du  som- 
met d'un  angle  d'une  figure  au 
sommet  d'un  angle  opposé  : 
Tirer,  Mener  une  diagonale.  Les  diagonales  d'un  losange 
se  coupent  à  angle  droit. 

—  En  diagonale,  Diagonalement,  en  allant  d'un  angle  à 
un  angle  opposé  :  Parcourrr  une  salle  en  diagonale. 

—  Encvcl.  On  nomme  diagonales  d'un  polygone  ou  d'un 
polyèdre  les  droites  menées  d'un  sommet  à  un  autre  à 
travers  la  figure. 

Un  polygone  de  n  côtés  a  "  '"  ~   '  diagonales,  parce 

que  do  chaque  sommet  on  peut  mener  [n  —  3)  diagonales, 
mais  qu'en  prenant  chaque  sommet  à  son  tour  on  compte- 
rait doux  fois  chacune  des  diagonales. 

Le  rapport  de  la  diagonale  du  carré  à  son  côté  est  \/i  . 

Les  diagonales  d'un  rectangle  sont  égales. 

Les  diagonales  d'un  parallélogramme  se  coupent  mu- 
tuellemeut  eu  parties  égales. 


Diagi-animagraphe  :  A,  crayon  inscrivant  les 

courbes  sur  le  cylindre  C  et  i-elie  à  la  tige  B 

de  la  bielle  du  tiroir. 


693 

La  somme  dos  carrés  dos  quatre  cAtés  d'un  quadrilatère 
plan  est  ('igalo  A  la  somnio  lios  carros  dos  diagonalos,  plus 
quatro  fois  lo  carré  do  la  liyiie  qui  joiut  les  milieux  do 
ces  diagonales. 

La  diaf^nnale  d'un  cube  est  au  coté  comme  v''i   ont  à  1. 

JjO  carré  de  la  diagonale  d'un  parallélépipède  rectangle 
est  équivalent  à  la  somme  des  carrés  dos  trois  arêtes  con- 
tjijuës  à  un  ni^me  angle. 

Les  quatre  diagonales  «l'un  parallélépipède  passent  en 
un  même  point  (contre  du  parallélépipède)  et  y  sont  divi- 
sées en  leurs  milieux. 

DIAGONALEMENT  adv.  En  diagonale,  dans  le  sens  de 
la  diagonale  :  Traverser  une  place  dugonalemknt. 
DIAGONITE  n.  f.  Minéral.  V.  brewstêritk. 

DiAGORAS,  médecin  grec  du  m"  siècle  av.  J.-C,  auteur 
d'ouvrages  sur  la  vertu  des  simples  et  sur  le  jardinage. 

DiAGORAS,  athlète  grec,  né  à  lalysos,  dans  l'île  de 
Rhodes  (V  s.  avant  notre  ère).  Il  descendait  de  Dama- 
gète,  roi  d'Ialysos.  Il  acquit  une  grande  célébrité  on  rem- 
portant, à  plusieurs  reprises,  la  victoire  aux  quatre  grands 
jeux  :  jeux  Olympiques,  Néméens,  Isthmiques  et  Pythi- 
ques.  Pindare  chanta  sa  victoire  au  pugilat,  l'an  464,  "dans 
sa  septième  Olympique,  et  sa  statue,  œuvre  de  Calliclès, 
fut  érigée  à  Olympie.  Dans  sa  vieillesse,  Diagoras  vit  ses 
deux  fils,  Damagete  et  Acusilaos,  triompher  à  leur  tour 
aux  jeux  Olympiques.  Ses  fils  le  portèrent  en  triomphe  au 
milieu  de  rassemblée,  qui  l'accueillit  par  des  acclama- 
tions enthousiastes. 

Diagoras  de  Mélos,  surnommé  l'Athée,  philosophe 

grec  qui  florissait  vers  4?0  avant  l'ère  chrétienne.  On  croit 
qu'il  tut  esclave,  puis  allVanchi  et  disciple  de  Démocrite. 
Suivant  Elien,  il  aurait  donné  d'excellentes  lois  aux  Man- 
tinéens.  Il  ne  nous  reste  de  ses  ouvrages  gue  deux  titres  : 
Discours  phrygiens  et  Chants  lyriques.  Diagoras,  accusé 
d'impiété  (412)  pour  ses  railleries  contre  les  mystères  et 
les  initiations,  s'enfuit  d'Athènes  pour  éviter  la  ciguë.  Le 
décret  de  proscription  rendu  contre  lui  fut  gravé  sur  lo 
bronze.  Poursuivi  de  ville  en  ville,  il  périt,  dit-on,  dans 
un  naufrage.  L'athéisme  de  Diagoras  était  sans  doute  moins 
une  négation  absolue  que  l'expression  d'une  incrédulité 
ironique  à  l'égard  des  dieux  de  l'Olympe. 

DIAGRAMMAGRAPHE  (do  diagramme,  et  du  gr.  gra- 
p/iem,écrire) 
n.  m.  Techn. 
Instrument 
pouvant  s'a- 
dapter à  une 
machine  à 
vapeur  et 
qui  tracedes 
diagrammes, 
c'est-  à- dire 
la  courbe  re- 
prése  n  ta- 
tiv  e ,    dite 

courbe  en  œuf,  de  la  distribution  de  vapeur  commandée 
par  certains  organes,  le  piston  et  le  tiroir. 

DIAGRAMME  (du  gr.  diagramma,  représentation  figurée) 
n.  m.  Mécan.  et  phys.  Nom  donné  à  une  courbe,  obtenue 
à  l'aide  d'un  indicateur,  et  qui  représente  un  pliénomôno 
bien  déterminé,  il  Fig.  Détermination  de  causes  diverses 
qui  s'entrecroisent  de  dilférentes  façons  :  Tracer  avec  pré- 
cision le  DIAGRAMME  abstrait  de  la  formation  des  langues. 
(E.  Littré.) 

—  Mus.  anc.  Echelle,  tableau  qui  présentait  simulta- 
nément à  l'œil  l'étendue  générale  de  tous  les  sons  compris 
dans  un  système  quelconque.  (Le  clavier  d'un  piano  qui 
donne  à  peu  près  tous  les  sons  appréciables  à  Toreille 
fournit  ce  qu  on  pourrait  appeler  lo  diagramme  mo- 
derne.) 

—  Encyci..  Mécan.  Le  diagramme  est  la  représentation, 
par  un  tracé  obtenu  au  moyen  du  diagrammagraphe,  de 
la  marche  d'un  phénomène  du  fonctionnement  d'une  ma- 
chine à  vapeur.  Dans  celle-ci,  le  diagramme  est  constitué 
par  une  courbe  représentative  de  la  valeur  de  la  pression 
de  vapeur  dans  les  diverses  positions  du  piston  à  l'inté- 
rieur du  cylindre  ;  cotte  courbe  constitue  le  diagramme  de 
pression.  D'un  autre  côté,  la  courbe  représentative  du 
mouvement  du  tiroir  par  rapport  à  celui  du  piston  est  le 
diagramme  du  tiroir  ;  il  permet  d'établir  graphiquement 
toutes  les  périodes  d'un»  distribution.  Lo  premier  dia- 
gramme permet  de  mesurer  lo  travail  développé  dans  les 
cylindres;  le  second  donne  les  différents  éléments  de  la 
distribution.  On  désigne  souvent  le  diagramme  sous  lu 
nom  de  graphiqur. 

—  Bot.  On  appolle,  en  botanique,  diagramme  d'une  fleur 
une  sorte  de  plan  ou  sont  représentés  le  nombre  et  la 
disposition  relative  des  pièces  de  ses  différents  verticiUes. 
Chaque  élément  est  figuré  par  un  dessin  purement  théo- 
rique ;  chaque  pièce  du  périaniho  par  un  arc  de  cercle  ; 
une  étamino,  par  un  dessin  (|ui 
représente  le  contour  extérieur 
de  la  coupe  d'une  anthère;  lo 
pistil,  par  une  section  de  l'ovaire 
dans  laquollo  figurent,  à>  leur 
place,  les  ovules.  Lo  diagramme 
doit  être  orienté,  c'est ■:!- dire 
placé  entre  laxo  do  l'inlloros- 
conco,  (|u'on  figure  par  un  point 
on  haut,  et,  on  bas,  la  bractée 
mèro  du  jiédoncule  lloréal,  qu'on 
peut  ne  pas 
figurer.  Los  di- 
mensions et  les 
formes  don- 
nôosauxdivers 
éléments  du 
d  iagrammo 
p  e  rmo  tton  t 
d'apprécier  lo 
moao  do  sy- 
métrie, actino- 
morjihe  ou  zy- 
L'omnri>he,  do 
lu  fi(!ur.  Les  traits  d'union  jetés  entre  les  pièces  d'un 
mémo  vorticille  oa  d'un  vorticillo  à  l'autre  pormetlent 
aussi  do  ko  rendre  compte  des  phénomènes  ao  concres- 
conco  qui  peuvent  les  atteindre. 

On  figure  aussi  par  un  diagramme  la  répartition  des 


OIAGONALEMENT   —   DIALECTIQUE 


DlaRrriminei*  :  1.  D'un»  brancho  ft  feutllo»  isn. 

lôcft  et  dtaposi^oB  Bulvant  ï/5.  —  2  D©»  llIlncAes. 

—  3.  De»  prlmulacée».  —  4.  Do»  crucifércB, 


Diagramme- 


feuilles  le  long  de  la  tige,  en  représentant  la  série  des 
projoctions  dos  coupes  transversales  faites  au  niveau  des 
ntruds  successifs. 

DIAGRAMME  OU  DTAGRAMMA  n.  m.  Genre  de  pois- 
sons acanthoptôres,  famille  des  pristipomatidés»  compre- 
nant dos  formes  voi- 
sines des  pristipomes, 
dentelles  diffèrent  par 
le  nombre  et  la  gran- 
deur plus  considérable 
des  pores  maxillaires. 
(On  connaît  de  nom- 
breuses espèces  de  dia- 
grammes; toutes  habi- 
tent les  mers  chaudes, 
portent  une  livrée  ar- 
gentée, et  sont  d'une 
taille  moyenne  :  diagramma  cavifroyis  [Brésil],  diagrnmma 
pjinctatissimum  [Seychelles].) 

DIAGRAMMISME  {missm')  n.  m.  Jeu  antique,  qui  corres; 
pondait  sans  doute  au  jeu  actuel  du  trictrac. 

DIAGRAPHE  (du  gr.  diagraphein,  dessiner)  n.  m.  Instru- 
ment qui  a  pour  objet  de  reproduire,  sans  qu'il  soit  besoin 
de  connaître  le  dessin  ni  la  perspective,  l'image  des  objets 
que  l'on  a  devant  les  yeux,  et  cela  d'après  le  principe  de 
la  chambre  claire. 

DIAGRAPHIE  (/"/)  n.  f.  Art  de  dessiner  au  moyen  du 
diagraphe. 

DIAGRAPHIQUE  [fik')  adj.  Qui  a  rapport  au  diagraphe 
ou  à  la  diagraphio  :  Appareil  DiAGRAPHiguE.  Dessin  dia- 

GRAPHIQUE. 

DIAGRAPHITE  n.  f.  Sorte  de  roche  schisteuse,  dont  on 
fait  les  crayons  à  dessin. 

DIAGRÈDE  (du  bas  lat.  dïagredium,  corrupt.  du  gr.  da~ 
criidion,  petite  larme)  n.  m.  Pharm.  Ancien  nom  d'une 
préparation  de  scammonce. 

—  Art  vétér.  Poudre  de  scammonée. 

DiAHOT  ou  Grande-rivière,  nom  du  plus  impor- 
tant des  cours  d'eau  de  la  Nouvelle-Calédonie,  long  d'en- 
viron 120  kilomètres  et  navigable  jusqu'à  40  kilomètres  de 
son  embouchure.  (Celle-ci  forme  un  port  étroit,  mais  offrant 
un  bon  mouillage.] 

DIAION  idi-a-yon  —  du  gr.  dia^  avec,  et  îon,  violette) 
^-.     u.^c~t;n^  A   ir,  ,.;^\^,t^ 


uiAïun    \ui-a-yon  —  au   ^ 

n.  m.  Pastille  à  la  violette. 


DIAIRE  idi-èr'  —  lat.  diarius ;  de  dies,  jour)  adj.  En  T. 
de  méd.,  Qui  se  termine  au  bout  d'un  jour  :  Fièvre  diaire. 
Syn.  de  éphémère. 

DIAKÈNE  n.  m.  Bot.  V.  diaohaink. 

DiAKOVA,  DiAKOVO  ou  DlAKOVTTZA.  localité  de  la 
Turquie  dEuroi)e  (.\lbanie  [vilayet  '\e  KossovaJ),  sur  la 
RiéUa,  affluent  du  Drin  Blanc  ;  Jl.OOO  hab. 

DiAKOVAR,  DeakOVAR,  ou  DjakOVO,  bourg  d" Aus- 
tro-Hongrie (Slavouie  Lcomitat  do  Virovititz])  ;  9.200  hab. 

DiALAFARA,  canton  du  Soudan  français  (Kaarta  [cercle 
de  Bafoulabéji,  sur  la  rive  droite  du  Sénégal  moyen.  Vil- 
lage principal  Diala,  sur  un  sous-affluent  du  Bak-Hy. 

DIALANTATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  dîalantique. 

DIALANTIQUEi^7c')adj.Chim.  Se  dit  d'un  acide, C*°H*'0\ 
qu'on  obtient  en  traitant  par  la  potasse  en  excès  le  com- 
posé cristallisé  qui  se  forme  quand  on  fait  passer  un  cou- 
rant d'acide  chlorhydrique  dans  une  solution  alcoolique 
d'acide  alantiquo. 

DIALDANE  n.  m.  Chim.  Aldéhyde,  C'H"0',  dérivé  do 
l'aldol  par  réunion  de  deux  molécules  on  une,  avec  élimi- 
nation dune  molécule  d'eau. 

DIALE  (lat.  dialis;  du  gr.  Zens,  Dios,  Jupiter)  adj.  m. 
Antiq.  rom.  Qui  était  consacré  à  Jupiter,  au  culte  do  Ju- 
piter :  Flaininc  diale.  V.  flamine. 

DIALECTAL,  ALE,  AUX  {lék')  adj.  Qui  a  rapport,  qui 
appartient  ù.  un  dialecte  :  Formes  dialectales.  Jdiotismes 

DIALECTAUX.  * 

DIALECTE  (l/^kf  —  du  gr.  dtale/ctos,  môme  sons)  n.  m. 
Formes  particulières  qu'a  ])rises  une  langue  dans  une 
ville,  uno  province,  une  contrée  ;  Le  dialecte  ionien.  Le 
DJALECTK  attique. 

—  Encycl.  Les  dialectes  sont  los  différentes  formes 
d'une  langue;  ils  dérivent  d'un  type  uniq^uo.  Ijorsquo  l'un 
dos  dialectes  on  usage  dans  un  pays  acquiert  une  influence 
prépondérante,  soit  par  la  puissance  du  jieuple  (jui  lo  parle, 
soit  parle  génie  des  écrivains  qui  l'emploient,  il  passe 
lui-même  à  l'état  de  type,  de  langue  liiiérairo,  et  annule 
presque  les  autres.  C'est  ainsi  que  lo  toscan,  manié  par 
Dante,  Pétrarque  et  Boccacc,  est  devenu  la  langue  litté- 
raire do  l'Italie.  Lorsque  les  peuples  de  mémo  langue  se 
divisent  en  ditTérentes  nations  d'une  égale  puissance,  les 
dialectes  dérivés  du  type  primitii  deviennent  eux-mêmes 
dos  langues.  Ainsi  les  langues  latines  :  l'italien,  lo  fran- 
çais, l'espagnol  et  le  portugais,  simples  dialectes  vis-à-vis 
du  latin  classique,  et  plus  lard  du  roman,  sont  dovonuos 
des  langues  ayant  elles-mêmes  leurs  dialectes. 

L'antiquité  no  nous  fotiruit  do  documents  que  sur  les 
idiomes  littéraires;  c'est  à  poino  si  los  auteurs  anciens 
mentionnent  l'oxislonco  dos  dialectes  qui  n'étaient  que 
parlés  et  qui,  pourtant,  étaient  innombrables.  Nous  no  con- 
naissons des  dialectes  grecs  que  los  dialectes  littéraires. 
On  les  ramène  aux  types  principaux  suivants  :  l'éolion, 
l'ionien,  l'attiquo,  lo  dorion  et  la  langue  commune.  Mais  la 
langue  grecquo,  parlée  sur  une  étendue  do  pays  considé- 
rable, en  Grèce,  en  Asie  Minoure,  dans  l'Italie  méridionale, 
se  subdivisa  en  un  grand  nombre  do  dialectes.  Du  laconion, 
du  béotien,  il  reste  ;i  poine  quelques  formes,  quelques 
inscriptions.  Le  dialecte  attique,  dérivé  do  l'ionion  primi- 
tif, devint  le  grec  par  exrdlonco,  Athènes  étant  devenue 
la  roino  de  la  Grèce.  Il  faut  remarquer  qu'aueun  do  ces 
dialectes  no  s'est  employé  pur  :  ils  so  sont  muluelloment 
emprunté  des  formes. 

.'  Le  latin  classimie,  dit  Max  Millier,  est  un  dos  nom- 
breux dialectes  parlés  par  les  habitants  aryens  do  l'Italie 
lusquo,  ombrien,  sabin,  mossapion,  latin,  otc.)  :  c'était 
lo  dialecte  du  Latium;  dans  lo  Latium  le  dialecte  de 
Komo,  ÎL  Komo  mémo  lo  dialecte  des  patriciens,  préva- 
lurent dans  la  littérature.  Si  los  plébéiens  avaient  ou  lo 


dessus  au  lieu  des  patriciens,  le  latin  eût  été  fort  diffé- 
rent do  ce  qu'il  est  dans  Cicéron.  Après  avoir  été  adopté 
comme  la  langue  do  la  législation,  do  la  religion,  de  la 
littérature  et  do  la  civilisation  générale ,  le  latin  clas- 
sique devint  fixe  et  immobile.  »  Mais  le  latin  populaire 
continua  à  se  développer;  il  s'altéra  différemment  dans 
les  différentes  parties  do  l'empire  romain  et  donna  plu- 
sieurs dialectes,  qui  devinrent  les  langues  romanes.  Cha- 
cune d'elles,  à  son  tour,  se  transforma  en  dialectes  :  c'est 
ainsi  que  le  français  renfermait  1ns  deux  langues  d'oc  et 
d'oïl,  qui  elles-mêmes  comprenaient,  la  première,  les  dia- 
lectes languedocien,  provençal,  auvergnat,  gascon,  etc.; 
la  seconde,  les  dialectes  normand,  picard,  bourguignon. 
Chacun  de  ces  dialectes  se  divisait  en  sous-dialectes,  et 
ainsi  do  suite. 

C'est  dans  le  nombre  de  leurs  dialectes  que  les  langues 
puisent  leurs  grands  éléments  de  vie.  Au  milieu  des  com- 
motions politiques,  lorsqu'un  mélange  plus  intime  des  di- 
verses fractions  du  mémo  peuple  s'effectue,  de  la  fusion 
des  dialectes  naît  une  langue  nouvelle  rajeunie. 

—  Syn.  Dialecte,  idiome,  langage,  langue,  patois.  Une 
langue  est  l'ensemble  des  mots  dont  un  peuple  fait  usage. 
Langage  a  aussi  quelquefois  le  même  sens;  mais,  le  plus 
souvent,  il  désigne  la  manière  dont  on  se  sert  de  la  langue, 
dans  telle  ou  telle  circonstance  particulière;  de  plus,  un 
langage  n'est  pas  seulement  un  ensemble  de  mots,  c'est 
aussi  un  système  de  signes  quelconques  propres  à  expri- 
mer la  pensée  ;  on  dit  :  le  langage  du  geste,  des  fleurs,  etc. 
'L'idiome  est  la  langue  considérée  dans  ce  qu'elle  ado  parti- 
culier pour  ses  tournures,  pour  ses  manières  d'associer  les 
mots;  ou  bien,  c'est  une  langue  dont  l'usage  est  peu  ré- 
pandu, c'est  la  langue  d'un  petit  peuple,  d'une  tribu  isolée. 
Entin,  le  dialecte  est  une  variété  dans  la  langue  principale, 
et  cette  variété  consiste,  soit  à  prononcer  les  mets  d'une 
façon  particulière,  soit  à  leur  donner  des  terminaisons  un 
peu  différentes  de  celles  qu'admet  la  langue  mère,  sans 
altérer  les  lois  générales  et  le  caractère  propre  de  celle-ci. 
he patois  est  proprement  la  manière  dont  s'expriment  les 
paysans  ou  au  moins  les  gens  peu  lettrés  d'une  province, 
quelquefois  même  d'une  région  moins  étendue  que  la  pro- 
vince. 

DIALECTICIEN,  ENNE  {Irk'-ti-si-in,  en'  ~  du  gr.  dialck- 
tikos,  qui  sait  raisonner)  n.  Philos.  Personne  qui  enseigne 
la  dialectique,  ou  qui  fait  usage  de  la  dialectique  :  L  er- 
reur propre  aux  dialkcticiens  est  de  croiz-e  que  la  réalité 
augmente  avec  la  généralité  et  dans  la  même  proportion. 
(J.  Simon.)  Il  Personne  habile  dans  la  dialectique  :  Un 
grand  dialecticien. 

—  adj.  Où  Ion  emploie  la  dialectique  :  L'éloquence  de 
liobespierrc,  d'abord  sèche,  verbeuse  et  dialecticienne, 
s'éleva  et  s'cclaircit.  (Lamart.) 

DIALECTIQUE  {lèk'~tik'  —  gr.  dialektikos  même  sens 
[de  dialegesthai,  s'entretenir,  discuter,  en  particulier  dis- 
cuter par  demande  et  par  réponse])  adj.  Philos.  Qui  appar- 
tient à  l'art  de  raisonner  ;  Les  procédés  dialectiques. 

—  Arguments  dialectiques.  Dans  la  philosophie  de  Kant, 
Arguments  seulement  probables,  et  ne  reposant  que  sur 
des  faits  contingents. 

—  Gramm.  Qui  appartient  à  un  dialecte  :  Mot  dialec- 
tique. Forme  dialectique.  La  conjugaison  est  ce  qui  offre 
le  plus  de  champ  aux  variations  dialectiques.  (E.  Littré.) 

Il  Dans  ce  sons,  on  dit  aussi  et  plus  souvent  dialectal. 
DIALECTIQUE  (lek'-tik'  —  même  étymol.  qu'à  l'art, 
précéd.)  n.  f.  Art  de  raisonner  avec  méthode  ou  avec  sub- 
tilité :  Toute  saine  niALECTigtiK  se  fonde  sur  la  définition. 
(V.  Cousin.)  Il  Raisonnement  méthodique,  enchaînement  de 
preuves. 

—  Encycl.  La  dialectique  est,  à  proprement  parler, 
l'art  de  discuter.  Mais  on  ne  discute  pas  seulement  avec 
les  autres,  on  discute  aussi  avec  soi-même.  Envisagée  à 
ce  dernier  point  do  vue  et  comme  moyen  de  critiquer 
ses  propres  idées,  la  dialectique  n'est  autre  chose  quo 
la  méthode  philosophique.  C'est  le  rôle  qu'elle  a  joué  dans 
la  première  période  do  la  philosophie  grecque  depuis  Ze- 
non, qui,  au  dire  d'Aristote,  fut  son  inventeur,  jusqu'à 
Platon,  où  elle  atteint  son  apogée.  Ainsi,  la  dialectique 
est  tout  à  la  fois  l'art  do  dist'uier  et  uno  méthode  philo- 
sophique. 

Comme  méthode  philosophique,  elle  fait  son  apparition 
quand  la  raison  commence  A  réfléchir  sur  elle-même  et  à 
comprendre  les  principes.  C'est  l'école  d'Eléo  qui  établit 
la  différence  de  la  raison  et  de  l'opinion,  et  c'est  Zenon 
d'Eléo  qui  inaugure  l'art  de  la  dialec- 
tique, lequel  reçoit  ce  nom  soit  parce 
quo  Zenon  discutait  en  interrogeant 
et  en  répondant,  soit  que  l'on  ait  vou- 
lu exprimer  par  là.  lo  caractère  dis- 
cursif de  cette  méthode  <iui  marche 
do  conséquence  en  consétjucnco.  La 
dialectique  do  Zenon  est  négative; 
elle  consiste  à  pousser  jusqu'à  la  con- 
tradiction la  doctrine  comnattuo.  So- 
crate  inaugure  une  nouvelle  dialec- 
tique qui  comprend  deux  parties  : 
l'ironie  ou  réfutation  do  la  fausse 
science  ;  lu  maïeulique  ou  accouche- 
mont  dos  ûmes  qui  sont  grosses  do  la 
vérité,  ot  qui  emploie  deux  procédés  : 
Vinduction,  qui  conduit  do  ce  qu'il  y 
a  do  particutior  dans  les  choses  à  ce 
qu'elles  renferment  do  plus  géné- 
ral; \a  définition,  qui  montre  dans  la 
notion  générale  la  vraie  raison  dos 
choses  particulières.  Platon  fait  de  la  dialectique  lo  mou- 
vement de  l'âme  qui  va  vers  la  vérité.  Il  on  a  donné  lo 
symbole  dans  l'allégorie  do  la  caverne.  Ce  voyage  do  l'Ame, 
comme  Platon  l'appelle,  débute  par  la  simple  conjecture, 
puis  la  croyance,  qui  constituent  l'opinion;  il  se  continue 
parla  pensée  discursive,  qui  commence  à  fonder  la  science 
en  nous  faisant  concevoir  les  irffV*  on  types  d'après  les- 
quels nous  jugeons  dos  choses  sensibles;  oniin  un  dernier 
élan  nous  découvre  l'idéo  une  qui  relio  toutes  les  autres, 
l'idéo  du  bien.  C'est  lA  la  dialectique  ascendante.  La  dia- 
loctiquo  descendante  consiste  A  redescendre  des  principes 
pour  constituer  los  sciences  narticulièros.  Dans  les  temps 
modernes,  Hegel  a  renouvelé  la  dialectique  par  l'idoutili- 
cation  du  rationnel  ot  du  réel.  La  vraie  science  do  lu  \>vn- 
séo  no  fuit  qu'un  avoc  la  vraie  scionco  do  l'être.  La  raison 
absolue  est  au-dessus  du  principe  do  contradiction,  ot  la 
dialoctiquo  procède  pur  tlièso,  untithèso  ot  synthèse. 

C'est  avoc  Aristoto  quo  la  dialoctiquo  prona  l'autro  srns 

87 


Ln  dialcctlquo  (sculi>- 

turc  t)o  la  caihMrolo 

de  Laon,  xin*  s.]. 


DIALECTIQUEMENT   —   DIALOGUE 


DialioD;  a.  âcur. 


que  nous  avons  indiqué.  Elle  n'est  pour  lui  qu'un  art  et  ne 
sert  qu'à  éprouver  le  savoir  d"autrui.  Elle  n'est  qu'une 
annexe  de  la  logique,  une  métliode  d'argumentation.  Chez 
les  stoïciens  et  chez  les  scolastiques  du  moyen  âge,  logique 
et  dialectique  ne  font  qu'une  môme  chose,  et,  maintenant 
encore,  on  les  confond  le  plus  souvent. 

—  Stn.  Dialectique,  logique.  La  dialectique  est  propre- 
ment l'art  d'exposer  des  arguments,  des  preuves,  Tart  de 
raisonner  extérieurement  pour  convaincre  les  autres.  La 
logique  est  l'art  de  bien  diriger  sa  raison  dans  la  recherche 
de  la  vérité,  de  raisonner  intérieurement.  Cependant, 
quand  la  logique  est  considérée  comme  une  branche  de  la 
philosophie,  c'est  l'art  de  raisonner  tout  entier,  et  elle 
renferme  la  dialectique  comme  moyen  de  communiquer 
aux  autres  la  vérité  qu'on  a  d'abord  découverte  par  un 
examen  fait  selon  les  règles. 

DIALECTIQUEMENT  (lék'-ti-ke)  adv.  Selon  les  formes, 
conformément  aux  règles  de  la  dialectique  :  Raisonner, 
Répondre,  Argumenter  dialectiqoement. 

DIALEGTIQUER  {lék\  ké)  V.  a.  Mettre  sous  forme  dia- 
lectique. 

DIALEGMATIQUE  {légh',  tik'  —  du  gr.  dialégein,  dis- 
courir) adj.  Se  dit  des  sciences  qui  ont  pour  objet  l'étude 
des  signes  servant  à  la  transmission  des  idées,  des  senti- 
ments, des  passions. 

DIALI  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dialion. 

DIALIES  'Jt  —  du  lat.  dialis,  de  Jupiter)  n.  f.  pi.  Relig. 
rom.  Sacrifices  offerts 
par  le  flamme  diale. 

DIALION  ou  DIA- 
LIUM  {li-om')  n.  m. 
Genre  de  légumineu- 
ses-césalpiniées ,  ren 
fermant  un  petit  nom- 
bre d'esjpèces,  qui 
croissent  dans  les  ré- 
gions tropicales,  n  On 
dit  aussi  diali. 

—  Encycl.  Les  dia- 
lions  sont  des  arbres  à 
feuilles  alternes  et  im- 
paripennées ,  à  fleurs 
groupées  en  grappes 
axiUaires  ou  termina- 
les. Les  gousses  sont 
employées,  en  Chine, 
comme   savon,  pour 

blanchir  le  linge  et  doivent  cette  propriété  à  la  présence 
d'un  principe  analogue,  sinon  identique,  à  la  sapouine. 

DIALLAGE  {a-laj')  n.  f.  Silicate  naturel  de  chaux,  de 
magnésie  et  de  fer,  appartenant  au  genre  pyroxène. 

—  Diallage  métalloïde.  Silicate  naturel  de  magnésie. 
(Syn.  de  bastite.)  ii  Diallage  verte.  Silicate  naturel,  variété 
fibreuse  d'actinote  ou  d'amphibole  hornblende. 

—  Encycl.  Le  poids  spécinque  de  cette  espèce  varie  de 
3,2  à  3,34.  Sa  dureté  est  égale  à  4.  La  diallage  est  iso- 
morphe avec  le  diopside;  elle  contient  de  10  à  14  p.  lOO  de 
fer  et  se  présente  en  masses  laminaires  avec  éclat  mé- 
talloïde. Cette  espèce  passe  souvent  à  l'amphibole  par 
décomposition. 

DIALLAGIQUE  [a-la-Jik')  adj.  Qui  tient  de  la  diallage, 
ou  qui  en  contient. 

DIALLÈLE  (g;r.  diallêlos,  réciproque)  n.  m.  Log.  anc. 
Espèce  de  pétition  de  pr  incipes,  par  laquelle  on  cherche  à 
prouver  une  chose  nécessaire  et  obscure  par  une  autre  qui 
a  les  mêmes  défauts,  puis  cette  seconde  par  la  première. 

—  Rhét.  Espèce  de  renversement  des  mots  d'une  phrase, 
comme  I  dans  les  suivantes  :  C'est  le  plus  savant  des 
BICHES  et  le  plus  riche  des  savants.  C'est  le  pâté  des  rois 
et  le  ROI  des  pâtés. 

—  Encycl.  Les  sceptiques  de  l'antiquité  appliquaient  le 
diallèle,  dans  un  sens  tout  particulier,  à  la  science  elle- 
même  qui,  selon  eux,  était  impossible  et  devait  toujours 
tourner  dans  un  cercle.  Mais  ce  terme  est  entré  plus  tard 
dans  la  langue  ordinaire  de  la  logique,  et,  d'une  façon  gé- 
nérale, il  sert  à  désigner  le  paralogisme  ou  l'on  tombe, 
soit  lorsqu'on  fait  entrer  dans  une  définition  le  mot  même 
qu'il  faut  définir  ou  un  mot  qui  en  dérive  immédiatement, 
soit  lorsqu'on  donne  pour  preuve  d'une  proposition  une 
seconde  proposition  que  l'on  prouve  elle-même  par  la  pre- 
mière. V .  CERCLE  vicieux. 

DIALLOGITE  n.  f.  Miner.  V.  dialogite. 

DIALLOMUS  [nniss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides,  famille  des  clubionidés,  tribu  des  cténinés,  com- 
prenant de  petites  araignées  rouges  et  jaunes,  qui  vivent 
dans  les  forêts  du  sud  de  l'Inde.  (Le  diallomus  speciosus, 
et  quatre  ou  cinq  autres  espèces  habitent  Ceylan.) 

DiALLONKADOUGOU,  petit  Etat,  incorporé  dans  le 
Soudan  français.  Localité  principale,  Tamba. 

DIALLYL,  préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un  corps, 
donne  la  dénomination  d'un  composé  formé  par  le  corps 
lui-même,  et  où  deux  groupes  monovalents  sont  rempla- 
cés par  deux  groupes  allyles.  {L'acide  diallvlacétique  dif- 
fère de  l'acide  acétiriue  par  la  substitution  de  deux  allyles 
à  deux  atomes  d'hydrogène.) 

DIALLYLCARBINOL  n.  m.  Chim.  Alcool  secondaire, 
CH(C*H»J*OH,  diliérant  de  l'alcool  méthylique  par  la  sub- 
stitution de  deux  groupes  allyles  à.  deux  atomes  d'hydro- 
gènu. 

DIALLYLE  n.  m.  Chim.  Carbure  d'hydrogène  ayant  pour 
formule    :    CH*  =  CU  -  CH' -  Cil' -CH  =  CH\   Syn.  bial- 

LYLB,  HEXADIÊNE. 

—  Encycl.  Ce  produit  a  été  obtenu  pour  la  première 
fois  par  Berthelot  et  do  Luca  (l»r.O).  Le  meilleur  procédé 
do  préparation  consiste  à  faire  agir  un  alliage  de  quatru 
partie»  d'étain  et  une  de  sodium  sur  l'ioduro  dallylo 
à.  110".  C'est  un  liquide  mobile  et  qui  présente  une  odeur 
éthérée  très  pénétrante.  Il  bout  à  5y°.  Il  doit  être  conservé 
à  l'abri  de  l'air,  pour  éviter  une  oxydation. 

Ce  composé  brûle  avec  une  flamine  brillante.  Mélangé 
avec  l'acide  sulfurique,  il  s'y  dissout  avec  dégagement  do 
chaleur.  L'acide  azotique  fumant  donne,  avec  le  diallyle, 
un  composé  nitré  liquide. 

Le  diallyle  donne  une  série  de  composés  qui  peuvent  se 
diviser  en  doux  catégories. 

La  première  comprend  des  composés  qui,  pour  une  mo- 
lécule de  diallyle,   renferment  doux  atomes  d'éléments 


monoatomiques;  tels  sont:  le  monoiodhydrate  de  diallyle 
C*H'",  HI,  le  monohydrate  de  dialbjle  (C'H"')H*0,  etc. 

La  seconde  renferme  les  composés  qui,  pour  une  mo- 
lécule de  diallyle,  contiennent  quatre  atomes  délémonts 
monoatomiques  ;  tels  sont  :  les  tétrabromures  de  diallyle 
C'H'-Br',  le  dichlurhydrate  de  diallyle  C«H'"H'C1',  etc. 

DIALLYLÈNE  n.  m.  Chim.  Hydrocarbure  à  la  fois  éthy- 
lénique  et  acétylénique,  dérivant  du  diallyle  par  deux 
atomes  d'hydrogène  en  moins. 

—  Encycl.  Le  diallylène  C'H' 

ou  CH  =  C-CH»-CH'~CH  =  CH' 

vient  se  placer  entre  le  dipropargyle  et  le  diallyle  : 
C«H^  C'H"  "  C'H'o 

dipropargyle.  diallylène.  diallyle. 

Onle  prépare  entraitantrallylacétoneC*H^-CH'-CO-CH» 
parle  percnlorure  de  phosphore,  et  décomposant  le  chlo- 
rure obtenu  par  la  potasse  alcoolique.  Il  bout  à  72»  et 
peut  fixer  directement  six  atomes  de  brome. 

DIALLYLISOPROPYLCARBINOL  n.  m.  Chim.  Alcool  ter- 
tiaire C"H"0,  résultant  de  la  substitution  d'un  isopropyle 
et  de  deux  allyles  à  trois  atomes  d'hydrogène  dans  l'alcool 
méthylique. 

DIALLYLMÉTHYLCARBINOL  n.  m.  Chim.  Alcool  ter- 
tiaire C.{C'H'')'.CH'.OH,  résultant  de  la  substitution  de 
deux  allyles  et  d'un  méthyle  à  trois  atomes  d'hydrogène 
dans  l'alcool  méthylique. 

DIALLYLPROPYLGARBINOL  n.  m.  Chim.  Alcool  ter- 
tiaire C.(C*H'')^C»H'.OH,  qui  difl'ère  de  l'alcool  méthy- 
lique par  la  substitution  de  deux  allyles  et  d'un  propyle 
à  trois  atomes  d'hydrogène. 

DIALOGIQUE  {jik')  adj.  Qui  est  écrit  en  forme  de  dia- 
logue :  Discussion  DiALOGigUK. 

DIALOGIQUEMENT  (ji-ke)  adv.  En  forme  de  dialogue  : 
Exposer  un  fait  dialogiqoement. 

DIALOGISER  Ui-~é)  v.  a.  Mettre  en  forme  de  dialogue  : 
Dialogiser  une  aiscussion.  (Peu  us.) 

DIALOGISME  (jissm"\  n.  m.  Littér.  Genre  du  dialogue  : 
Le  DiALOGi^MK  fleurit  clans   le  roman  populaire. 

—  Rhét.  Sorte  de  dialogue,  dans  lequel  on  prête  à 
des  interlocuteurs,  des  paroles  que  l'on  met  directement 
dans  leur  bouche. 

DIALOGISTE  (jisst')  n.  Celui,  celle  qui  écrit  des  ouvra- 
ges en  forme  de  dialogues.  (Vieux.) 

DIALOG2TE  ou  DIALLOGITE  {jit')  n.  f.  Carbonate  natu- 
rel de  mangauèse.  Syn.  rhodocrosite. 

—  Encycl.  La  dialogue,  dont  la  formule  est  MnCO',  le 
poids  spécifique  3,3  à  3,6  et  la  dureté  3,5  à  4,5,  est  iso- 
morphe avec  la  calcite.  Sa  couleur  est  rose,  son  éclat 
vitreux.  Cette  espèce  est  infusible  et  soluble  â  froid  dans 
l'acide  chlorhydrique. 

DIALOGUE  {logli'  —  du  gr.  dia,  avec,  et  logos,  discours) 
n.  m.  Conversation  entre  deux  ou  plusieurs  personnes. 
Il  Ouvrage  en  forme  de  dialogue,  ouvrage  dans  lequel  on 
introduit  des  personnages  qui  conversent  entre  eux  :  Il 
faut  de  l'opposition  et  du  jeu  dans  un  dialogde;  autre- 
ment, c'est  un  DIALOGUE  où  il  n'y  a  qu'une  personne  qui 
par  le.  {F  ontea.)  ii  Dans  une  œuvre  littéraire,  Paroles  échan- 
gées entre  les  personnages. 

—  Fam.  Cet  nomine  n'aime  point  le  dialogue.  Se  dit  d'un 
bavard,  qui  parle  perpétuellement  et  ne  laisse  pas  aux 
autres  le  temps  de  parlera  leur  tour. 

—  Mus.  Composition  dans  laquelle  deux  ou  plusieurs 
voix,  deux  ou  plusieurs  instruments  se  répondent,  jouant 
ou  chantant  alternativement. 

—  Encycl.  Littér.  La  forme  du  dialogue  est,  en  littéra- 
ture, la  plus  frapjiante  et  la  plus  commode  pour  mettre 
en  lutte  des  idées  et  des  sentiments  opposés.  On  la  trouve 
dans  l'Ancien  Testament.  Les  Grecs  l'employèrent  ;  le 
premier,  toutefois,  qui  la  mit  en  usa^e  d'une  manière  sys- 
tématique est,  selon  les  uns,  Zenon  d  Elée  ;  selon  d'autres, 
Ale.xamène  de  Téos.  Platon,  cependant,  les  efl'aça  telle- 
ment, dans  SOS  dialogues  philosophiques,  qu'il  est  regardé 
comme  le  créateur  de  ce  genre  littéraire.  Chez  les  Grecs, 
nous  citerons  encore  Lucien,  si  spirituel,  si  caustique.  Chez 
les  Romains,  Cicéron  imita  Platon  dans  les  Tusculanes, 
dans  les  dialogues  De  la  nature  des  dieux  et  De  l'orateur. 
Dans  ceux  qui  ont  pour  titres  De  la  vieillesse.  De  l'amitié,  il 
chercha  moins  l'élévation  du  style  que  la  douceur,  la  sim- 
plicité et  le  sentiment.  Tacite  écrivit  avec  abondance  son 
Dialogue  siir  les  orateurs.  Dans  le  latin  moderne,  il  faut 
surtout  citer  les  ingénieux  Colloguia  d'Erasme.  Les  Fran- 
çais, chez  qui  le  génie  de  la  conversation  est  si  développé, 
réussirent  sans  peine  dans  ce  genre.  Pascal  en  fit  usage 
dans  une  partie  de  ses  Provinciales  ;  de  même  Fénelon  et 
Fontenelle  dans  leurs  Dialogues  desvwrts  ;  Fénelon  encore 
dans  ses  Dialogues  sur  l'éloquence  ;  Montesquieu  avec  son 
Dialogue  de  Sylla  et  d'Eucrate;  Voltaire  cultiva  aussi  le 
dialogue  en  vers  et  en  prose.  L'abbé  Galiani  sut,  dans 
ses  Dialogues  sur  le  commerce  des  grains,  mettre  du  style, 
de  l'agrément,  de  la  grâce,  dans  un  sujet  qui  semble  com- 
porter si  peu  ces  qualités.  Renan  a  examiné  dans  ses  Dia- 
logues philosophiques  des  q^uestions  de  haute  métaphy- 
sique, comme  lavaient  fait  jadis  des  philosophes  tels  que 
Leibniz  et  Berkeley.  La  grande  difficulté  de  ce  genre  d'ou- 
vrage est  de  donner  un  caractère  individuel  et  vivant  à 
chaque  interlocuteur,  et  de  ne  pas  laisser  dégénérer  le 
dialogue  en  une  suite  de  dissertations  et  de  monologues. 

—  Anton.  Monologue,  soliloque. 

Dialogues  de  Plaiou.  Les  dialogues  authentiques  de 
Platon  sont  an  nombre  do  vingt-huit  :  VJon,  VAlcibiade  1, 
l'Hippias  I,  VHippias  11,  le  Lysis,  le  Charmide,  le  Lâchés, 
le  Ménon,  le  Protfigoras,  VÈutgph'on,  l'Apologie  de  Sa- 
crale, le  Criton,  le  Gorgias,  VEuthyilème.  le  Crati/le,  le 
Théétètc,  le  Sopfiiste,  le  Politigne.  le  Pannénide,  le  Phèdre, 
io  Ménéxène,  le  Ranquet,  le  Phédon,  le  Philébe,  la  Répu- 
blique, le  Timée,  le  Crifias  et  les  Lois.  Quant  auv  autres 
dialogues  qu'on  lui  attribue  sous  les  titres  de  :  Alcibtade  Jl, 
Théagés,  les  Amants,  Hipparque,  Minos,  Critophon,  Crixia, 
il  parait  démontré  qu'ils  sont  apocryphes.  —  h'Ion  traite 
do  la  poésie;  le  premier  Hippias,  de  la  beauté;  le  second 
Hippias,  des  maximes  débitées  par  les  sophistes  ;  le  Lysis, 
do  1  amitié  ;  le  Charmide,  de  la  sagesse  ;  le  Lâchés,  du  cou- 
rage; le  premier  Alcibiade,  des  passions;  le  Ménon  et  le 
Protagoras,  âe  l'enseignement  de  la  vertu;  VEutyphron, 
de  la  sainteté.  L'Apologie  de  Sacrale  nous  moutre  ce  phi- 
losophe se  défendant,  non  point  pour  sauver  sa  vie,  mais 
pour  ne  montrer  aux  Athuuicuâ  tel  qu'il  avait  toujours 


696 

été  dans  ses  actes  et  dans  ses  croyances  ;  le  Gorgias  nous 
enseigne  quel  est  le  citoyen  le  plus  propre  à  gouverner 
l'Etat:  la  République  traite  de  la  cité  idéale  et  les  Lois  de 
l'application  de  ces  principes  à  la  réalité;  l  Euthudème 
sert'orce  de  renverser  la  sophistique  par  le  ridicule;  le 
Cratyle  s'occupe  des  noms  et  des  signes  de  nos  pensées  ; 
le  Théétète  fait  résider  la  science,  non  dans  les  sensations, 
mais  dans  le  raisonnement  sur  les  sensations  ;  le  Sophiste 
iait  la  guerre  aux  faux  savants;  le  Politique  définit  la 
ruyauté  et  détermine  les  limites  dans  lesquelles  le  pou- 
voir royal  doit  être  renfermé  ;  le  Par-ménide  montre  l'unité 
dans  l'essence  des  êtres,  et  la  multiplicité  dans  les  acci- 
dents ;  le  Phèdre  roule  sur  la  beauté  et  l'amour,  et  expose 
les  grandes  théories  de  Platon,  celle  des  idées,  celle  de  la 
réminiscence,  etc.  ;  le  Banquet  examine  l'origine  et  les 
différentes  espèces  do  l'amour;  le  Philébe  met  en  opposi- 
tion l'intelligence  et  le  plaisir;  le  Timée  présente  une  véri- 
table encyclopédie.des  sciences  mathématiques,  physiques, 
naturelles  et  médicales  dans  l'antiquité  ;  le  C'riïjas  décrit 
la  fameuse  Atlantide  ;  enfin  \e Ménéxène o\iV Oraison  funèbre 
fournit  quelques  renseignements  précieux  sur  les  rapports 
des  Athéniens  avec  les  Lacédémoniens  et  les  Perses. 

Dialogue  des  orateurs,  titre  traduit  du  latin  :  Dia- 
logus  de  oratoribus  ou  De  causis  corruptse  eloquentis. 
Cet  ouvrage  est  aujourd'hui  ordinairement  attribué  à  Ta- 
cite. —  Le  dialogue  s'ouvre  par  un  long  parallèle  entre 
l'éloquence  et  la  poésie.  Le  fougueux  Aper  soutient  la  su- 
périorité de  la  première,  surtout  par  des  raisons  d'intérêt 
et  de  vanité.  Maternus  défend  la  poésie  en  termes  brillants 
et  poétiques.  Cette  discussion  est  interrompue  par  l'arrivée 
de  Mossala,  dont  une  parole  amène  Aper  à  critiquer  l'élo- 

3uouce  des  anciens,  à  laquelle  il  préfère  celle  des  mo- 
ernes,  pleine  d'esprit  et  de  traits.  Messala  n'a  pas  de 
peine  à  réfuter  cette  boutade.  Si  les  formes  de  l'éloquence 
changent  suivant  les  temps,  il  n'eu  est  pas  moins  vrai  que 
l'époque  de  Cicéron  l'emporte  sur  les  temps  postérieurs. 
Les  causes  de  cette  décadence  sont  la  légèreté  des  jeunes 
gens,  tout  occupés  de  spectacles  et  de  chevaux,  la  négli- 
gence des  parents,  l'ignorance  des  maitres,  le  chang'ement 
des  mœurs  privées  et  publiques.  Attachés  à  quelque 
maitre  de  l'éloquence,  les  orateurs  anciens  apprenaient 
leur  art  au  forum  et  au  tribunal,  non  chez  le  rhéteur 
comme  aujourd'hui.  Maternus  prend  ensuite  la  parole  et 
montre  comment,  par  ses  désordres  mêmes,  l'ancien  ré- 
gime était  plus  favorable  à  l'éloquence  que  la  paix  im- 
périale. 

Dialogues  des  dieux,  ouvrage  de  Lucien  (n"  s.  de 
notre  ère).  Le  recueil  comprend  vmgt-six  dialogues.  — 
L'auteur  y  met  en  scène  les  principaux  dieux  de  l'Olympe, 
saus  compter  quelques  divinités  seondaîres  et  des  héros. 
Avec  sa  verve  impitoyable,  Lucien  met  en  relief  toutes 
les  absurdités  du  polythéisme.  H  prête  aux  dieux  toutes  les 
faiblesses  et  les  ridicules  des  hommes.  C'est  un  véritable 
pamphlet  contre  la  rehgion  populaire.  —  Aux  vingt-six 
Dialogues  des  dieux  il  faut  joindre  les  quinze  Dialogues 
marins,  qui  mettent  en  scène  les  dieux  do  la  mer. 

Dialogues  des  morts,  ouvrage  de  Lucien  (ii'  s.  de 
notre  ère).  —  Le  recueil  comprend  trente  dialogues  où  figu- 
rent des  personnages  de  toute  condition  :  dieux  des  enfers, 
héros,  rois  légendaires,  personnages  historiques,  et  phi- 
losophes. Ce  sont  de  vraies  scènes  de  coméaie.  L'auteur 
y  montre  la  vanité  de  toutes  les  grandeurs  et  de  tous  les 
orgueils,  anéantis  par  la  mort.  11  esquisse  de  curieux  ta- 
bleaux de  mœurs,  qu'anime  le  mépris  de  toutes  les  gloires, 
la  satire  des  prétendues  conquêtes  de  la  civilisation.  Le 
genre  a  fait  fortune.  Les  Dialogues  des  ynorts  de  Lucien 
ont  été  souvent  imités,  notamment  par  Fénelon  et  Fonte- 
nelle; mais  aucune  des  imitations  n'approche  de  l'origi- 
nal, chef-d'œuvre  de  verve  satirique  et  de  grâce. 

Dialogues  des  courtisanes,  ouvrage  de  Lucien  (n*  s. 
de  notre  ère).  Le  recueil  se  compose  de  quinze  dialogues. 
—  Lucien  met  en  scène  les  courtisanes  de  son  temps,  soit 
entre  elles,  soit  avec  leurs  mères  ou  leurs  amants.  Sou- 
vent la  conversation  prend  les  allures  d'une  petite  comé- 
die. Elles  introduisent  le  lecteur  dans  le  monde  des  hé- 
taïres, le  demi-monde  grec. 

Dialogues  d'Ulrich  de  Hutten,  publiés  en  latin  et  en 
allemand,  de  1513  à  1520.  Ce  sont  des  pami)lets  acerbes 
soit  politiques,  soit  religieux;  ces  derniers  dirigés  contre 
la  papauté  ou  la  cour  de  Rome.  —  L'un  des  premiers  est 
le  Julius,  dialogue  facétieux  entre  Jules  II,  qui  vient  de 
mourir  (1513)  et  saint  Pierre,  qui  refuse  d'ouvrir  au  pape 
défunt  les  portes  du  paradis.  Arminius  est  un  dialogue  pa- 
triotique en  l'honneur  du  vainqueur  de  Varus  ;  Phalarismus 
est  dirigé  contre  le  duc  de  Wurtemberg,  iiui  avait  fait 
assassiner  un  frère  de  Hutten  ;  la  Triade,  la.  Bulle,  les  Bri- 
gands (Prïedones)  sont  do  vives  attaques  contre  les  mœurs 
de  la  cour  pontificale. 

Dialogues  du  nouveau  langage  français  ita- 
lianisé (lrs  Deux),  satire  en  prose  par  H.  Estienne,  pu- 
bliée en  1578.  — Elle  fut  dirigée  contre  la  manie  qu'avaient 
les  courtisans  d'italianiser  la  langue  française.  C'est  un 
pamphlet  multiple,  à  la  fois  littéraire  et  politique,  une 
mine  inépuisable  de  traits  plaisants,  d'érudition,  de  détails 
curieux  sur  les  mœurs,  les  toilettes  et  les  danses  à  la  mode. 
Là  revivent  toute  la  société  bigarrée  du  xvr  siècle,  la  cour 
des  Valois  et  des  Médicis,  que  le  protestant  H.  Estienne 
n'aimait  pas.  Tous  les  ridicules  des  partisans  fanatiques 
des  mœurs  italiennes  se  trouvent  réunis  dans  la  personne 
de  Philausone,  l'ami  des  Italiens.  Certaines  parties  du 
livre  sont  chargées  d'anecdotes  assez  lestes,  qui  attirèrent 
les  foudres  du  consistoire  de  Genève.  Le  grand  mérite 
d'H.  Estienne,  dans  cet  ouvrage,  est  d'avoir  travaille  à 
l'épuration  de  la  langue  française,  et  par  la  préparé  l'avô- 
ncment  du  classicisme. 

Dialogues  des  morts,  de  Fénelon  (ni2-i7l8-l730). 
Cot  ouvrage  a  été  composé  pour  l'éducation  du  duc  de 
lioiirgogne.  dont  Fénelon  était  le  précepteur.  —  Philoso- 
phie, morale,  art  militaire,  littérature,  peinture,  sculpture, 
politique,  tout  est  effleuré  dans  ces  dialogues.  Fénelon  est 
un  des  premiers  littérateurs  qui  se  soient  intéressés  à  la 
critique  d'art.  Nous  voyons  converser  entre  eux  Confucius 
et  Socrate,  Socrate  et  Alcibiade.  Platon  et  Aristoto,  Co- 
riolan  et  Camille,  Alexandre  et  Clitus,  Annibal  et  Fabius. 
Horace  et  Virgile,  Parrhasius  et  Poussin,  Louis  XI  et  la 
cardinal  La  Balue,  le  connétable  de  Bourbon  et  Bayard. 
Ces  dialogues  ont  été  écrits  rapidement,  et  ils  s'en  ressen- 
tent quelquefois.  On  y  trouve  des  anachronismes  ou  des 
affirmations  contraires  à  l'histoire.  Leurs  plans  sont,  en 
général,  peu  variés  et  peu  dramatiques.  Mais  la  morale 


I 


697 

qu'ils  dévoloppont  convenait  ù  un  enfant  et  à  un  prince  : 
ello  est  simpio  et  élevée. 

Dialogues  entre  Hylas  et  Philonoiis,  dont  h-  but 
est  de  démont7'er  c/airenœnt  :  \"  la  rtUiUté  et  la  pcrfcctinn 
de  l'entendement  fitimairi  ;  2"  la  nature  incorporelle  dr 
l'âme;  3"  la  providence  itnmédiate  de  la  Divinité  contre  les 
sceptiques  et  les  athées,  et  d'ouvrir  une  méthode  pour  l'endre 
les  sciences  plus  aisées,  plus  utiles  et  jilus  aoré()é.es,  par 
George  Berkeley,  évflquo  do  Cloyiio  iI)uliHii,  1713).  On  en 
doit  la.  traduction  française,  à  ràlil)é  du  Gua  (Amsterdam, 
1750).  —  L'auteur  y  développe  avec  un  art  séduisant  son 
immatérialisme. 

Dialogue  de  Sylla  etd'Eucrate,  par  Montesquieu. 

—  Cet  opuscule,  ([ui  fut  lu  par  l'auteur  au  club  do  l'Kii- 
tresol,  en  1715,  et  imprimé  pour  la  jiremiéro  fols  en  1718  ù. 
la  suite  de  Grandeur  et  décadence  des  Bownins,  expli(|ue, 
selon  les  vues  de  Montesquieu,  la  conduite  politique  do 
Syila.  Sylla  y  donne  les  causes  de  son  abdication.  Mon- 
tesquieu grandit  la  lîcruro  de  Sylla  eu  lui  prêtant  des  pen- 
sées politiques  profon^lesctun  dédain  superbe  dos  Romains 
qu'il  ne  veut  plus  dominer  dés  qu'il  los  a  vus  prêts  à  être 
esclaves.  Mais,  malgré  lui,  il  a  donné  l'exemple  aux  usur- 
pateurs à  venir,  et  il  craint  déjà  César.  Cet  opuscule  est 
un  chef-d'œuvre  de  pénétration,  de  style  ferme  et  concis. 

Dialogues,  do  Wieland,  publiés  en  trois  séries  : 
1»  Dialogues  dans  l'Elysée  (,1780);  2"  iVouveaiuT  dialogues 
des  dieux  (1791);  3"  Dialof/ues  entre  quatre  yeux  (1799). 

—  Wieland  fit  do  ces  dialogues  l'expression  d'idées  histo- 
riques, politiques,  philosophiques.  Du  ciel  Wieland  passe 
à  la  terre  ;  il  examine  et  jusiilie  avec  beaucoup  de  verve 
Faustino,  Livie,  Julie,  fille  d'Auguste  et  Aspasie.  Dans  la 
dernière  série  il  passe  aux  événements  modernes.  On  l'y 
voit  juger  sévèrement  les  républicains  jurant  une  haine 
éternollo  à  la  royauté.  A  ces  dialogues  se  rattache  par 
la  forme  une  autre  œuvre  de  Wieland,  parue  en  1769  :  lo 
Manuscrit  de  Diogène  de  Sinope  ou  Socrate  en  délire,  des- 
tinée à  expliquer  le  sens  véritable  du  cynisme,  doctrine 
prise  souvent  à  contresens.  Diogène  y  apparaît  comme 
voulant  simplement  dire  franchement  toutes  choses. 

Dialogues  sur  Téloquence  de  la  chaire,  par  Fé- 

nolon.  V.  Eloqden'ce  de  la  chairk  {Dialogues  sur  l'). 

Dialogues  philosophiques,  par  Ernest  Renan  (  1 876). 

—  Les  trois  principaux  interlocuteurs  de  ces  dialogues  sont 
Philalèthe,  Théophraste  et  Théoctiste.  Dans  une  réunion 
d'amis,  ils  exposent,  sur  le  grand  ensemble  des  choses,  ce 
que  l'auteur  appelle  des  certitudes,  des  probabilités  et  des 
rêves.  Chacun  de  ces  mots  est  lo  titre  d'un  dialogue.  Les 
deux  certitudes  que  croit  voir  Philalèthe,  c'est  d'abord 

aue  nous  ne  trouvons  nulle  part  trace  de  l'intervention 
'une  volonté  supérieure  à  celle  de  l'homme,  et  ensuite 
qu'il  y  a  dans  le  monde  une  finalité  à  laquelle  la  plupart 
des  êtres  obéissent  obscurément  et  qui  se  traduit,  chez 
l'homme  par  le  sentiment  du  devoir.  Théophraste  super- 
pose ses  probabilités  à  ces  certitudes.  Ses  probabiltés,  les 
voici  :  Nous  travaillons  pour  un  Dieu,  comme  l'abeille,  qui 
sans  le  savoir,  fait  son  miel  pour  l'homme  ;  c'est-à-dire  que 
nous  travaillons  à  faire  ce  Dieu,  qui  n'existera  que  lorsque 
l'univers,  dans  une  humanité  supérieure,  sera  parvenu  à  la 
pleine  conscience.  Le  philosophe  rêve  enfin  en  Théoctiste 
ce  que  sera  cette  humanité.  Les  individus  ne  sont  rien,  et 
il  importe  peu  de  savoir  ce  qu'ils  deviennent,  pourvu  que 
l'ensemble  arrive  à  la  perfection.  Une  société  bien  entendue 
doit  tenir  sa  masse  à  l'état  de  terreau  pour  la  production 
des  hommes  d'élite;  ceux-ci  seront  comme  des  dieux,  et 
la  science  mettra  entre  leurs  mains  de  formidables  moyens 
de  domination. 

DIALOGUER  {ghé)  v.  a.  Mettre  en  dialogue  :  Dialogukr 
une  scène. 

—  v.  n.  Converser,  parler  alternativement,  en  dialogue  : 
Les  personnages  de  Molière  DiALOGtJENT  aeec  beaucoup  de 
naturel,  il  Faire  parler  des  personnages  eu  dialogue  : 
Alexandre  Dumas  dialogue  avec  vet-ve. 

—  Mus.  Faire  que  plusieurs  voix,  plusieurs  instruments 
se  répondent,  chantent  ou  jouent  alternativement. 

Se  dialoguei*,  v.  pr.  Etre  mis  en  dialogue  :  Ouvrage 
gui  peut  se  dialoguer. 

DIALOGUEUR  igheur')  n.  m.  Interlocuteur,  daus  un  dia- 
logue. Il  Auteur  de  dialogues. 

DIALOSE  n.  f.  Substance  gélatiniforme,  extraite  du 
dialion. 

DIALTHÉE  (du  gr.  dia,  avec,  et  althaia,  guimauve) 
n.  m.  Sorte  d'onguent,  confectionné  avec  la  partie  muci- 
lagineu-so  do  la  racine  de  guimauve. 

DIALURAMIDE  n.  f.  Chim.  Corps  que  l'on  produit  en 
mélangeant  dn  lalloxantine  et  du  chlorure  d'ammonium. 

Syn.    du    UKAMILE. 

DIALURATE  n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  de  l'acide  dialu- 
rique. 

DIALURIQUE  {rik')  adi.  Chim.  So  dit  d'un  acido  que  l'on 
obtient  on  réduisant  l'alloxano.  Syn.  tartrontlurek. 

—  Kncvcl.  L'acide  dialuriguc,  C'M'Az'O',  est  le  produit 
final  de  l'action  des  agents  réducteurs  sur  l'alloxane.  Il 
-so  forme  lorsque  l'hydrogène  sulfuré  passe  à  travers  une 
-solution  aqueuse  d'alloxane  jusqu'à  cessation  de  toute 
action,  ou  encore  conjointement  à  d'autres  produits,  par 
l'action  du  cyanure  d'ammonium  ou  do  potassium  sur 
l'alloxano  étendue  d'eau.  Enfin,  on  le  prépare  on  dissolvant 
du  dialurate  d'ammonium  dans  do  l'acido  hypochlorique 
chaud.  L'acide  dialuriquo  cristallise  par  refroidissement. 
Quant  au  dialurato  d'ammonium,  on  peut  l'obtenir  do  plu- 
sieurs façons  :  en  particulier,  en  traitant  uno  solution 
d'alloxane  par  lo  zinc  et  l'acido  chlorhydriquo  ;  on  sépare 
par  décantation  l'alloxantino  précipitée  et  on  ajoute  à  la 
solution  un  poids  do  carbonate  d'ammonium  suffisant  pour 
dissoudre  de  nouveau  l'hydrate  do  zinc  précipité. 

L'acido  dialuriquo  so  présente  sous  la  formo  d'aiguilles 
incolores,  semblables  à  colles  do  l'alloxantino;  elles  rou- 

f[issont  fortement  la  teinture  do  tournesol  ot  sont  peu  so- 
ubles  dans  l'eau.  Les  dialuratos  sont  inaltérables  à  l'air. 
Lo  dialurato  d'ammonium  cristallise  on  aiguilles  soyeuses, 
qui  deviennent  roses  lorsqu'elles  sont  séchéos  à  la  tempé- 
rature ordinaire,  et  d'un  rouge  do  sang  à  la  température 
do  100"  centigrades,  car  elles  so  converlîssont  alors  en  pur- 
purato  d'ammonium,  leur  solution  réduit  les  sels  d'argent. 
L'acido  dialuriquo,  chautTÔ  avec  un  azotile  alcalin  ot  de 
l'acido  acétiquo,  uouno  do  l'allantoïno.  Il  produit  uno  boUe 
coloratloD  blouo  avoc  lo  porchlorure  do  for  et  l'ammO' 


Dialyseur. 


niaquo.  On  obtient  un  isomère  de  cet  acide,  l'acide  iso- 
diahirique  en  ajoutant  de  l'eau  bromée  à  do  l'acide  isobar- 
bituriipte,  en  suspension  dans  l'eau. 

DIALY  (du  gr.  dialuein,  séparer)  n.  f.  Indique  la  sépa- 
ration des  pièces  d'un  môme  verticillo  lierai. 

DIALYCARPELLE  (pèl'  —  de  diniij,  ot  carpelle)  adj.  Se 
dit  d  un  pistil  à  carpelles  séparés. 

DIALYDESME  (de  dialy,  et  du  gr.  desmos,  lion)  adj.  So 
dit  d'un  organe  dont  les  faisceaux  libéro-lignoux  sont  sé- 
parés. 

DIALYPÉTALE  (de  dialy,  et  pétale)  adj.  Se  dit  d'une 
cotolle  à  pétales  séparés. 

DIALYPETALUM  [pé-ta-lom')  adj.  n.  m.  Genre  d'herbes, 
de  la  famille  des  campanulacées-lobéliécs,  à  fleurs  jaunes 
et  qui  est  originaire  de  Madagascar. 

DIALYSABLE  adj.  Chim.  Qui  peut  être  dialyse. 

DIALYSE  (du  gr.  dialusis,  dissolution)  n.  f.  Pathol.  Dif- 
ficulté de  mouvoir  los  membres. 

—  Chir.  Solution  de  continuité. 

—  Chim.  Purification  de  certaines  substances  au  moyen 
du  dialvseur. 

—  Rnétor.  Construction  dans  laquelle  on  interrompt 
l'ordre  du  discours  en  interposant  une  sentence,  il  Omis- 
sion de  quelques  conjonctions  dans  la  phrase,  et  surtout 
de  la  conjonction  et. 

—  Chim.  La  dialyse  est  un  procédé  de  séparation  ou 
d'analyse  chimique,  fondé  sur  la  propriété  que  possèdent 
certaines  substances  {rristalloides)  de  traverser  facile- 
ment des  membranes  poreuses,  tandis  que  d'autres  suli- 
stances  {colloïdes)  sont  retenues  par  ces  membranes. 
Graham  a  été  le  promoteur  de  cette  méthode.  Les  colloïdes 
comprennent  les  matières  albuminoïdes,  la  silice  gélati- 
neuse, l'alumine,  lo  peroxyde  de  fer  soluble,  connu  on 
pharmacie  sous  le  nom  do  fer  dialyse,  les  ferrocyanures 
de  fer  et  de  cuivre,  le  tartrate  ferrico-potassiquo,  etc.  Les 
sels  solubles  et  faiblement  cristallisables  constituent  les 
cristalloïdes. 

L'appareil  nommé  dialyseur  se  compose  d'une  boîte  cy- 
lindrique de  parchemin  végétal,  ou- 
verte par  le  haut  et  plongeant  dans 
un  vase  plein  d'eau. 

On  peut  appliquer  la  dialyse  à  la 
séparation  des  substances  de  prin- 
cipes immédiats  combinées  dans  les 
végétaux,  à  la  séparation  des  sucres 
et  des  gommes,  au  dosage  de  l'urée 
contenue  dans  l'urine,  à  la  recherche  des  poisons  solubles. 
tels  que  l'acide  arsénieux,  la  strychnine,  la  digitaline,  à 
la  purification  du  tanin,  de  la  dextrine  et  en  général  de 
toutes  les  substances  colloïdes. 

La  dialyse  peut  encore  servir  à  séparer  les  cristalloïdes 
d'inégale  difl'usibilité  et  à  préparer  certains  alcaloïdes. 

V.    DI-ETHERALYSE. 

Par  la  dialyse,  on  extrait  de  la  liqueur  do  Schweitzer, 
mélange  d'azotite  de  cuivre  et  d'oxydo  de  cuivre  ammo- 
niacal, obtenu  en  traitant  par  l'ammoniaque  des  rognures 
de  cuivre,  l'oxyde  de  cuivre  ammoniacal  colloïde  qui  seul 
dissout  la  cellulose;  l'azotite  de  cuivre  et  l'excès  d'am- 
moniaque passent  dans  le  vase  extérieur. 

La  pnysiologie  est  aussi  appelée  à  tirer  un  grand  parti 
des  découvertes  de  Graham  par  l'explication  des  phéno- 
mènes de  sécrétion  et  d'excrétion. 

DIALYSÉPALE  (de  dialy,  et  sépale)  adj.  Se  dit  d'un  ca- 
lice dont  les  sépales  ne  sont  pas  soudés  entre  eux  :  tels 
le  tilleul,  le  pavot. 

DIALYSER  v.  a.  Chim.  Effectuer  la  dialyse  :  Dialysrr 
une  substance. 

DIALYSEUR  n.  m.  Chim.  Instrument  au  moyen  duquel 
on  cireciue  la  dialyse.  V.  dialyse. 

DIALYSTAMINÉ,  ÉE  [sta  —  de  dialy,  et  étamine)  adj.  Se 
dit  des  fleurs  dont  les  étamines  ne  sont  pas  soudées 
entre  elles. 

DIALYSTÈLE  [stèV  —  de  dialy,  et  stèlé)  adj.  So  dit  d'un 
orgnno  dont  les  stèles  sont  séparées. 

DIALYSTÉMONE  [sté  —  de  dialy,  et  du  gr.  stêmôn,  fil) 
adj.  Se  dit  d'une  antlrocéo  à  étamines  séparées.  (Indique 
aussi,  d'une  manière  plus  générale,  la  séparation  d'organes 
de  mémo  ordre.) 

DIALYTIQUE  {tik'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  îuein,  dis- 
soudre) adj.  Chim.  Qui  dissout,  qui  est  propre  à  dissoudre. 

DIAMAGNÉTIQUE  ('/h  mil.,  Ot  tik'  —  du  gr.  dia,  à  tra- 
vers, ot  magnètès,  aimant)  adj.  Physiq.  Se  dit  dos  corps  qui 
jouissent  de  la  propriété  d'être  repoussés  par  los  aimants. 

DIAMAGNÉTISME  {gn  mil.,  et  tissm')  n.  m.  Physiq.  En- 
semble des  phénomènes  que  présentent  les  corps  diama- 
gnétimies. 

—  Éncvol.  Un  certain  nombre  do  substances  jouissant, 
comme  le  for,  de  la  propriété  d'Atro  attirées  par  l'aimant, 
furcMit  nommées  substances  magnétiques.  En  1778,  Brug- 
manns  découvrait  quo  lo  bismuth  so  comportait  do  ma- 
nière opposée,  do  sorte  que,  pour  uno  aiguille  oscillante, 
par  exemple,  la  position  d'équilibre  serait  perpendiculaire 
à  la  direction  du  champ  magnétique.  Le  bismuth  était  </jrt- 
magnétiqne . 

pour  expliquer  lo  dtamagnétisme.  Faraday  avait  d'abord 
admis  que  los  corps  prennent  une  polarité  inverse  de  celle 
rlu  fer.  Il  montra  ensuite  quo  les  corps  marchent  vers  les 
points  do  champ  maximum  ou  minimum,  suivant  qu'ils 
sont  magnétiques  ou  diamagnétiques.  Ces  doux  vues  sont 
identiques  d'après  l'interprétation  donnée  par  lord  Kelvin. 
Los  expériences  do  T^ndall  pour  mettre  en  évidence  la 
polarité  inverse  du  bismuth  sont  particulièronient  frap- 
pantes :  imaginons,  par  exemple,  un  barreau  do  bismuth 
horizontal  suspendu  dans  uno  bobine  magnétisante,  los 
extrémités  au  voisinage  dos  pûlos  latéraux  d'un  élociro- 
aimant  :  sous  l'inlluenco  du  courant  d'aimantation,  l'ai- 
guille dévie  à  l'opposé  do  ce  quo  forait  un  barreau  do  for, 
et  cette  déviation  change  d'ailleurs  do  sens  en  mémo  temps 
que  le  courant  d'aimantation.  Un  autre  dispositif  do  Fara- 
day, utilisé  par  Wobor,  a  montré  que,  à  poids  égal,  l'ai- 
mantation du  bismuth  est  quatre  cent  cinmiante-six  mille 
fois  plus  petite  quo  celle  du  for.  L'action  d'un  champ  non 
uniforme  sur  un  corps  homogène  anisotropo  donno  lieu 
à  dos  phénomènes  conn)loxes;  chaquo  élément  sera  attiré 
vers  los  régions  do  maximum  ou  do  minimum,  suivant  qu'il 
est  magnétique  ou  dtftuagaâtiquoi  tandis  que  l'axo  de 


1          1          1  .1 

^^^^ 

^^k\-^ 

&:^  ft^sÊ^K^ 

/^^^p* 

A,  pointes  rie  diamant  décorant 
une  archivolte. 


DIALOGUER    —   DIAMANT 

plus  grande  aimantation  tend  à  prendre  une  direction  pa- 
rallèle ou  perpendiculaire  au  champ.  Ainsi,  dans  le  spath 
d'Islande,  à  l'inverse  de  co  qui  a  lieu  pour  le  bismuth, 
l'axo  de  cristallisation  se  met  en  équilibre  perpendiculai- 
rement au  champ. 

Les  travaux  les  plus  importants  sur  los  gaz  et  les 
liquides  sont  dus  à  Faraday,  K.  Becquerel,  Silow.  Quincke; 
los  recherches  complémentaires  do  Curie  permettent 
d'énoncer  l'importante  loi  suivante  : 

Pour  les  corps  diamagnétiques  solides  ou  liquides,  le 
coefficient  d'aimantation,  toujours  indépendant  du  champ, 
est  aussi  indépendant  de  la  température,  à  l'exception  au 
bismuth  et  de  l'antimoine. 

DIAMAGNÉTITE  {gn  mil.)  n.  f.  Magnétite  psoudomor- 
phiquo.  Syn.  do  dimagnétite. 

DIAMAGNÉTOMÈTRE  (gn  mil.  —  do  diamagnétisme,  et 
du  gr.  métron,  mesure)  n.  m.  Phys.  Instrument  servant  à 
mesurer  le  diamagnétisme. 

DIAMANT  (man  —  du  gr.  admnns,  antos,  indomptable, 
à  cause  de  la  dureté  de  ce  corps)  n.  m.  Pierre  précieuse. 
la  plus  estimée  de  toutes,  et  dans  laqucdle  les  chimistes 
ont  reconnu  du  carbone  pur  cristallisé. 

—  Par  anal.  Objet  qui  ressemble  à  un  diamant;  objet 
petit  et  élégant  :  La  rosée  met  des  diamants  aux  brins 
d'herbe. 

-—  Fig.  Objet  d'un  prix  inestimable  :  La  beauté  est  un 
Dwyix'ST  qui  doit  être  monté  et  enchâssé  dans  Tor.  (Th.Gaut.) 

Il  Pensée  brillante  :  Poème  plein  de  diamants  brillants. 

Il  Objet  dur,  insensible,  inattaquable  :  Certains  cœurs  sont 
des  diamants  que  rien  ne  peut  entamer. 

—  Au   XVII*   siècle,   Récompense,  cadeau   honorifique. 

—  Diamant  brut.  Diamant  qui  n'a  pas  été  taillé.  Il  Dia- 
mant brut  ingénu.  Diamant  naturellement  poli  sans  avoir 
été  taillé,  il  Diamant  à  pointes  naïves,  Diamant  cristallisé 
naturellement  en  facettes  régulières,  sans  avoir  été  taillé. 

Il  Diamant  en  rose  ou  simplement  Dose,  Diamant  dont  le 
dessus  est  taillé  en  facettes  pointues,  et  dont  le  dessous 
est  laissé  plat,  il  Diamant  bi'illant  ou  simplement  5ri7fan(, 
Diamant  dont  le  dessous  est  taillé  à  facettes  comme  le 
dessus.  !l  Diamant  en  table  ou  Table  de  diamant.  Diamant 
dont  la  surface  a  été  rendue  plane  par  la  taille,  il  Diamants 
de  nature.  Nom  donné  par  les  lapidaires  à  des  diamants 
dont  ils  ne  peuvent  tirer  parti,  et  qut  sont  réservés  pour 
les  vitriers,  n  Diamant 
savoyard,  Diamant  co- 
loré en  noir  ou  en  brun. 

Il  Diamant  d'Alençon, 
Cristaux  de  quartz  hya- 
lin, qui  se  trouvent  aux 
environs  d'Alençon. 

!i  Diamant  du  Canada, 
Quartz  hyalin  noir. 

—  Arcfiit.  Pointes  de 
diamant.  Forme  d'une 
pierre  à  bossages,  qui, 
comme  le  diamant,  est 
taillée  à  facettes,  il  Or- 
nement qui  décore  l'ar- 
chivolte des  portails  et 
les  moulures  des  corniches  extérieures,  dans  les  monu- 
ments romano-byzantins. 

—  Mar.  Diamant  d'une  ancre,  Point  de  jonction  do 
ses  deux  bras  avec  la  vergue. 

—  Techn.Outildevitrieret  de  miroitier,  fait  d'une  pointe 
de  diamant  fixée  à  un  manche,  _ 
et  servant  à  couper  le  verre. 

Il  Couleur  diatnant.  Sorte  de 
peinture  dont  la  base  est  le 
graphite. 

—  .-Vdjeciiv.  Typogr.  Edition 
diamant.  Edition  en  très  petits 
volumes,  en  caractères  très  fins, 
dont  le  nom  vient,  dit-on,  d'uno 
édition  anglaise  de  la  Bible,  in- 
titulée la  Bible  perte. 

—  Encycl.  Miner.  Le  rfmmflfj^ 
que  son  éclat,  sa  dureté,  sa  ra- 
reté surtout,  mettent  au  pre- 
mier rang  des  pierres  précieu- 
ses, paraît  avoir  été  connu  des 
anciens. 

Lo  diamant  dont  la  formule 
est  C,  lo  poids  spécifique  3,5  à  3,6  et  la  dureté  10,  appar- 
tient au  système  cubique;  cette  symétrie,  cependant,  no 
serait  peut-être  qu'apparente,  car  l'espèco  présente  sou- 
vent dos  indices  de  biréfringence.  Les  macles  sont  très 
fréquentes:  elles  so  produisent  par  hémitropio  molécu- 
laire, par  l'association  do  deux  tétraèdres  à  arêtes  croi- 
sées; les  formes  courbes  no  sont  pas  rares.  Les  faces  du 
diamant  sont  très  souvent  striées.  La  cassure  est  conchoï- 
dale,  son  éclat  adamantin.  Il  est  transparent  ot  incolore, 
mais,  quelquefois,  coloré  on  jaune  ou  jaunâtre,  plus  raro- 
ment  on  autres  teintes. 

Lo  diamant,  étant  du  carbone  pur,  possède  les  pro- 
priétés chimiques  do  co  corps. 

Il  y  a  dans  la  nature  trois  variétés  do  diamant  :  lo  dia- 
mant proprement  dit,  ou  diamant  incolore,  qui  est  consi- 
déré comme  la  première  des  pierres  précieuses,  valant 
300  francs  lo  carat  (0  gr.  205);  le  bort,    à  faces  courbes, 

3 ni  sert,"au  polissage  du  précédent;  enfin,  lo  carbonado, 
0  couleur,  noire,  qui  est  employé  dans  lo  forage  dos 
roches  les  plus  dures  par  los  machines  perforatrices.  Coito 
variété  so  présente  quel(|uefois  en  morceaux  gros  comme 
lo  poing.  Les  gisements  los  pluscélèbros  sont  ceux  des  In- 
des, du  Brésil  ot  du  Cap.  Les  premiers  sont  presque  épuises. 
On  a.  le  plus  souvent,  trouvé  lo  diamant  dans  des  allu- 
vions;  c'est  lo  cas  do  ceux  quo  l'on  trouve  au  Brésil.  Ce- 
pendant, dans  ce  pays,  on  ou  trouve  aussi  en  place,  dans 
des  argiles -résultant  do  la  décomposition  do  schistes  au 
sein  desquels  ils  so  seraient  formés.  A  Bornéo,  on  l'a 
trouvé  également  on  place  dans  uno  pegniatito.  Les  dia- 
mants du  Cap  so  trouvent  dans  un  terrain  tout  spécial, 
venu  do  bas  on  haut,  et  à  l'origino  duquel  Stanislas  Meu- 
nier a  donné  le  nom  d'a//«yio»  verticale. 

—  Pbvsin.  Lo  diamant  est  du  carbone  pur;  sa  combus- 
tion dans  1  oxygène  ne  laisse  aucun  résidu.  Moissan  est 
parvenu  à  faire  la  synthèse  du  diamant  :  sa  méthode  con- 
siste, on  principe,  ù'fairo  cristalliser  par  refroidissement, 
Rous  pression,  une  solution  saturée  do  carbone  dans  uu 
liquide  approprié.  V.  kour  ôloetriquo. 

—  ludustr.  Taille  ot  PoUêtage  du  diamant  La  t»illo  com- 


^^ 


A,  diamant   d'une   ancre. 
"i.  Diamant  de  vitrier. 


DIAMANT 


DIAMASTIGOSE 


prend  trois  opérations  successives  :  le  fendage  ou  clivage, 
fa  taille  proprement  dite  et  le  polissage. 

Le  clivage  débarrasse  le  diamant  de  Ja  croûte  qui  Ten- 
veloppe.  La  taille  donne  au  diamant  sa  forme  délinitive. 
de  brillant  ou  de  rose.  Le  polissage  fait  acquérir  à  la 
pierre  précieuse  taillée  l'éclat  et  la  transparence. 

Pour  opérer  le  fendage  du  diamant,  le  cliveur  fixe  la 
pierre  dans  une  virole  de  cuivre  placée  à  l'extrémité  d'un 
manche  en  bois  et  l'y  assujettit  au  moyen  d'un  mastic. 
Un  second  manche  porte,  enchâssé  dans  sa  virole,  un 
diamant  taillé.  Au  moyen  d'un  appareil  appelé  égrisoir, 
le  diamant  taillé  frotte" sur  la  pierre  brute.  La  croûte  ne 
tarde  pas  à  se  détacher  en  partie.  Le  cliveur,  se  servant 
d'un  marteau  conique  appelé  Jtiasse  et  d'une  lame  mousse 
eu  acier,  frappe  sur  la  pierre  par  petits  coups  secs,  et 
la  fend  suivant  ses  faces  de  clivage. 

Ainsi  clivé,  le  diamant  est  remis  au  tailleur  qui,  après 
en  avoir  enchâssé  deux  de  même  grosseur  dans  des  viroles 
de  manches,  frotte  à  l'égrisoir  les  pierres  fendues  l'une 
sur  l'autre  jusqu'à  ce  qu'il  leur  ait  donné  la  forme  voulue. 

Le  diamant  taillé  est  serti  ensuite  dans  une  sorte  de  co- 
quille en  cuivre.  Un  alliage  métallique  très  fusible  I'^' fixe  et 
laisse  émerger  seulement  la  partie  à  polir  que  I  ouvrier 
place  en  contact  avec  la  meule.  (Cette  meule,  générale- 
ment en  fer,  occupe  une  position  horizontale  et  est  douée 
d'uQ  rapide  mouvement  de  rotation.  Sur  sa  face  supé- 
rieure se  trouve  étalée  une  mince  couche  de  poudre  de 
diamant  appelée  égrisée  et  humectée  d'huile.)  Ce  travail 
très  délicat  est  renouvelé 
jusqu'à  ce  que  toutes  les 
faces  du  diamant  aient 
passé  sur  la  meule. 

Emplois  iitdiistriels  du 
diamant  Jioir.  Les  dia- 
mants noirs ,  enchâssés 
dans  l'acier  fondu,  s'em- 
ploient pour  les  sondages 
en  roche  dure,  pour  la 
perforation  des  trous  de 
mine,  pour  le  dressage  et 
le  rhabillage  des  meules 
de  moulin,  pour  scier  les 
porphyres  et  autres 
pierres  d'une  grande  du- 
reté, etc. 

—  Hist.  L'antiquité  ti- 
rait les  diamants  de 
l'Inde.  Leur  rareté  les 
rendait  d'un  prix  tel  que 
les    rois   et   les    princes 

Fouvaient  seuls  en  faire 
acquisition.  Les  plus 
belles  de  ces  pierres  pré- 
cieuses ont  une  histoire. 
Parmi  les  diamants  his- 
toriques, on  cite  :  le  Bé- 
gent,  qui  appartint  à  la 
couronne  de  France  et 
fut  acheté  par  le  duc 
d'Orléans,  alors  régent, 
pour  2.500,000  livres;  le 
Grand-Mogol,  qui  appar- 
tint à  Aureng-Zeb.  On 
ne  sait  au  juste  ce  qu'il 
est  devenu  ;  selon  les 
ims,  il  figurerait  sous  le 
nom  de  Deria-i-Noor 
(Océan  de  lumière)  dans 
le  trésor  du  schah  de 
Perse;  selon  d'autres,  il 
ne  serait  autre  que  le 
Koh-i-.\oor .  qui  appar- 
tint longtemps  au  trésor 
des  rajahs  de  Labore. 
C'est  là  que  les  Anglais 
le  trouvèrent  en  pillant 
le  trésor  et  qu'ils  l'offri- 
rent, en  1830,  à  la  reine 
Victoria.  L'Orlov  fut  en- 
levé par  un  grenadier  français  du  temple  de  Scheringam 
dans  l'Inde,  où  il  constituait  l'un  des  yeux  d'une  statue  de 
Brahma;  de  marchands  eu  usuriers,  il  arriva  au  prince 
Orlov,  qui  l'acheta  pour  Catherine  II  de  Russie  moyen- 
nant 2.250.000  francs.  L'Orlov  brille,  aujourd'hui,  au  naut 
du  sceptre  de  l'empereur  de  Russie.  Le  Schah  fut  donné 
à  la  couronne  de  Russie  par  le  prince  persan  Cosroës,  tils 
du  schah  Abbas-Mirza(i833).Le  Sancy  appartint  à  la  cou- 
ronne de  France,  après  avoir  eu  pour  maîtres  le  roi  An- 
toine de  Portugal,  Charles  I"  d'Angleterre,  et  Mazarîn, 
qui  le  légua  au  roi.  Le  Grand-Duc  de  Toscane,  ou  Floren- 
tin, qui  a  appartenu  à  Charles  le  Téméraire,  et  pendant 
des  siècles  aux  grands  ducs  de  Toscane,  fait  aujourd'hui 

Fartio  des  joyaux  de  la  couronne  d'Angleterre,  ainsi  que 
Etoile  du  Sud,  le  plus  gros  des  diamants  trouvés  au  Bré- 
sil (1853).  Parmi  les  autres  diamants  les  plus  remarquables, 
signalons  le  IVassak,  qui  vaut  de  700.000  à  800.000  francs, 
le  Pacha  d'Egypte,  qui  est  taillé  à  8  faces  et  a  une  valeur 
d'environ  700.000  francs;  l'Etoile  polaire,  du  poids  de 
40  carats,  le  Léopold,  etc. 

Les  diamants  do  la  couronne  de  France  méritent  une 
mention  particulière,  à  cause  dos  vicissitudes  qu'ils  ont 
subies.  Cette  collection  de  pierres  précieuses  remonte  à 
François  I",  qui  la  fit  entrer  dans  le  trésor  de  la  cou- 
ronne: Catherine  do  Médicis,  François  II  et  Henri  ITI, 
pendant  leurs  règnes,  firent  servir  ces  joyaux  de  gages  à 
des  emprunts  fréquents.  Henri  IV  remit  do  l'ordre  dans  ce 
trésor,  après  en  avoir  toutefois  usé  d'abord  comme  ses 
prédécesseurs.  Louis  XIV  augmenta  considf^rablemcnt  les 
diamants  de  la  couronne  en  achetant  à  Tavernier  plu- 
sieurs pierres  parmi  lesquelles  le  Diamant  bleu  de  la 
couronne,  volé  en  1792.  Sous  Louis  XV,  le  trésor  s'enrichit 
(in  Régent.  Mais  Louis  XVI  en  retira  illégalement,  en  1785, 
une  parure  de  brillants  et  de  rubis  dont  il  fit  cadeau  à 
Marie-Antoinette.  De  plus,  il  donna  en  payement  à  divers 
joailliers  plusieurs  pierres  valant  plus  de  100.000  livres. 
En  1789,  l'Assembiéo  nationale  constituante  ordonna  le 
dépôt  des  diamants  au  garde-meuble  de  la  couronne, 
sous  la  sur\'eillanco  du  ministèro  de  l'intérieur.  Us  étaient 
tous  rentrés  au  garde-meuble,  au  moment  de  l'ouverture 
do  la  Législative.  C'est  à  ce  moment  qu'en  eut  lieu  le  fa- 
meux vol  commis  par  une  bande  de  malfaiteurs  sous  la 
cooduited'uoreprisde  jui^tice,  Paul  Miotto(il  sept.  1792}. 


Lorsque  Roland,  ministre  de  l'intérieur,  annonça  le  vol 
à  l'Assemblée,  tous  les  partis  s'accusèrent  réciproque- 
ment du  méfait.  Une  instruction,  cependant,  fut  ouverte, 
pendant  laquelle  la  plupart  des  pierres  précieuses  furent 
retrouvées.  Quant  aux  voleurs,  leur  procès  dura  jusqu'en 
1797;  cinq  furent  condamnés  à  mort,  les  autres  à  la  déten- 
tion, d'autres,  enfin,  à  quinze  et  à  seize  ans  de  réclusion. 

Les  diamants  de  la  couronne,  servirent  sous  laRépublique 
à  contracter  dos  emprunts.  Le  Sancy  resta  de  cette  ma- 
nière dans  les  mains  d'un  banquier  berlinois.  Napoléon  en 
usa  comme  les  anciens  rois.  Louis  XVUI  les  emporta  à 
Gand  dans  ses  bagages  en  fuyant,  mais  les  rapporta  en  1815. 
Transportés  par  Charles  X  fuyant  jusqu'à  Rambouillet, 
les  diamants  de  la  couronne  furent  rapportés  par  une  armée 
de  gardes  nationaux.  Ils  servirent  peu  sous  la  royauté  de 
1830.  Ils  diminuèrent  d'environ  300.000  francs  en  1848,  pen- 
dant qu'on  les  transférait  au  ministère  des  finances.  Les 
diamants  de  la  couronne  eurent  encore  de  beaux  jours  sous 
l'Empire.  Au  4-Septeuibre,  ils  furent  envoyés  à  l'arsenal 
de  Brest,  puis  caoliés  dans  la  cale  du  vaisseau-écoIe  le 
Borda.  La  loi  du  10  décembre  1886  prescrivit  la  vente  d'une 
partie  des  joyaux  de  la  couronne.  Le  produit  de  cette  vente 
fut  7.097.665  francs  net  (brut  7.207.252  fr.  50  c).  Les  objets 
exclus  de  la  vente  furent  déposés  au  musée  du  Louvre, 
notamment  Xépée  m/Z/Yaire  (évaluée  2  millions  de  francs)  en- 
richie par  Napoléon  I"des  plus  belles  pierreries  des  autres 
joyaux  démontés  à  cet  effet  ;  la  broche  dite  religuairs  (éva- 
luée 2.500.000  fr.j,  de  l'époque  de  Louis  XV; la  taille  de 


A.  formes  cristallines  du  diamant 

hriUanl  ;  D,  diamant    taillé  en    rose. 

2.  Le  Régent;  3.  Le  Pacha  d'Egypte; 

Sancy;  8.  Le  Grand-Duc 


;  B,  diamant  brut  {le  I.éopoUl  avant  la  taille);  C,  diamant  taillé  en 
—  Diamants  célèbres  :  I.  La  montagne  de  Lumière  (Koh-i-Noor)  ; 
4.  L'Etoile  du  Sud;  5.    L'Etoile  polaire;  6.  Le  Grand-Mogol;  7.  Le 

de  Toscane;  9.  Le  Lôopold  ;  10.  Le  Nassak;  il.  L'Orlov. 

ses  diamants  trianf^ulaires  remonte  à  1476  ;  le  célèbre  dia- 
mant le  Bégenticsùméà  12  millions  de  francs  au  minimum)  ; 
le  diamantditJ/acari/i  (évalué  lOO.OOOfr.);  la  montre  offerte 
à  Louis  XIV  par  le  dey  d'Alger;  un  grand  rubis  {chimère), 

fravé  par  Gay,  graveur  de  M"""  de  Pompadour;  un  petit 
ragon  perle  et  émail  ;  une  plaque  de  l'ordre  de  l'Elépliant 
du  Danemark.  De  plus,  un  lot  de  rubis,  émeraudes,  saphirs 
et  diamants,  fut  attribué  au  cabinet  minéralogique  de 
l'Ecole  des  mines;  un  autre  lot,  beaucoup  plus  important, 
de  pierres  précieuses  et  perles  lînes  fut  donné  au  Muséum 
d'histoire  naturelle.  Quant  à  la  couronne  de  Charles  X,  la 
couronne  impériale  et  le  glaive  du  Dauphin,  ces  objets 
furent  versés  à  la  Monnaie  pour  être  fondus. 

Diamants  de  la  Couronne  (lks),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Saint-Georges,  musique 
d'Auber,  représenté  â  l'Opéra-Comique  le  6  mars  1841.  — 
Une  reine  de  Portugal,  ayant  vendu  ses  diamants  pour  pa- 
rer à  l'épuisement  du  trésor  royal,  en  fait  fabriquer  de  faux 
pour  les  remplacer  et  ne  craint  pas  de  se  mêler  aux  ban- 
dits qui  se  livrent  à  cette  fabrication  clandestine.  Une  ren- 
contre, une  intrigue  d'amour  fournie  par  le  hasard,  vient 
mettre  en  présence  de  la  reine  un  élégant  seigneur  nommé 
dom  Henrique  de  Sandoval,  qui  s'éprend  d'elle  et  qui 
réussit  à  lui  faire  partager  sa  passion.  I!  va  sans  dire 
qu'après  mille  péripéties  étranges,  l'action  finit  par  un 
mariage.  Sur  ce  thème  fantatisque  Auber  a  écrit  une  par- 
tition charmante,  qui  peut  être  classée  parmi  ses  meil- 
leures. On  peut  signaler  particulièrement  son  ouverture 
pimpante,  le  duo  du  déjeuner  et  lochceurdes  bandits  au 
premier  acte  ;  au  second,  un  charmant  duo  à  deux  voix  de 
femmes  et  le  joli  air  de  Catarina,  et,  au  troisième,  un 
quintette.  —  Le  poème  de  Scribe  fut  traduit  en  espagnol 
et  en  italien,  et  remis  en  musique  par  deux  comimsiteurs 
dont  le  succès  fut  loin  d'égaler  celui  de  leur  confrère  fran- 
çais. Le  15  septembre  1854,  le  théâtre  du  Cirque,  à  Madrid, 
représentait  los  Diamantes  de  la  Cnrona,  avec  musique 
de  Francisco  Barbieri,  et,  en  1856,  le  théâtre  do  la  Per- 
gola, de  Florence,  i  Diamanti  délia  Corona,  avec  musique 
de  Carlo  Romani. 

Diamant  'Lk),  bourg  dos  Antilles  françaises  (île  de  la 
Martinique;,  arrond.  et  à  M  Uilom.  de  Fort-de-Frauco, 
bur  la  côte  môridioûalo;  s.ooo  hab.  Sucreries. 


698 

Diamant  (cap),  extrémité  d'un  promontoire  abrupt  du 
bas  Canada,  à  la  jonction  des  rteuves  Saint-Charles  et 
Saint-Laurent.  Sur  ce  promontoire  se  dresse  la  citadelle 
de  Québec  ;  â  l'O.,  et  presque  de  niveau  avec  les  remparts, 
s'étendent  les  plaines  d'Abraham,  où,  le  1 3  septembre  1759, 
les  Français  perdirent  contre  les  Anglais  la  bataille  qui 
coûta  la  vie  aux  généraux  Montcalm  et  Wolf,  et  fut  suivie 
de  la  reddition  de  Québec. 

DIAMANTAIRE  {tpr')  adj.  Qui  se  rapproche  du  diamant 
par  son  éclat  :  Pierres  diamantaires. 

—  n.  m.  Ouvrier  lapidaire  qui  taille  les  diamants. 
Il  Marchand  qui  fait  le  tralic  des  diamants. 

DiAMANTE,  comm.  d'Italie  (Calabre  [prov.  deCosenza]), 
sur  la  mer  Tyrrhénienne  ;  2.400  hab.  Vignoble  réputé. 

DiAMANTE,  rivière  de  la  république  Argentine,  qui 
sort  des  Andes  du  Chili,  se  perd  dansle  rioDesaguadero, 
après  un  cours  d'environ  500  kilomètres. 

DiAMANTE,  nom  d'un  département  de  la  république 
Argentine  (prov.  d'Entre-Rios)  ;  cb.-l.  Diamante,  sur  le 
Parana  ;  2.000  hab. 

DiAMANTE  (Jean-Baptiste),poète  dramatique  espagnol, 
né  en  1026  {on  ignore  l'époque  de  sa  mort).  Il  faisait 
partie  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  et  il  en 
occupa  les  hautes  charges.  Ecrivain  fécond,  mais  inégal, 
il  déploya,  cependant,  de  grandes  qualités  dramatiques 
dans  plusieurs  de  ses  pièces.  La  plus  célèbre  est  et  Hon- 
rador  a  su  padre  »  Celui  qui  honore  son  père  »,  qui  n'est 
pas  autre  chose  que  le  Cid  de  Corneille,  arrangé  à  la  façon 
espagnole.  On  accusa  Corneille  d'avoir  plagié  Diamante, 
sans  songer  qu'en  1036,  date  du  Cid,  Diamante  n'avait 
qu'une  dizaine  d'années.  Diamante  emprunta  au  Cid  même 
le  titre  d'une  autre  de  ses  pièces  :  El  valor  no  tiene  edad 
«  La  valeur  n'a  pas  d'âge  »,  qui  n'est  que  l'interprétation 
du  vers  célèbre  : 

La  valeur  n'attend  pas  le  nombre  des  années. 

Parmi  ses  autres  pièces,  nous  citerons  :  el  Cerco  de 
Zamora,  qui  a  pour  tnème  les  hauts  faits  du  Cid  au  siège 
de  Zamora;  el  IJercules  de  Oceana,  dont  le  héros  est  un 
personnage  d'une  force  et  d'une  bravoure  extraordinaires; 
W  Maqdale7ia  de  Borna,  pièce  dont  le  sujet  est  religieux; 
la  Judia  de  Toledo,  dans  laquelle  il  peint  avec  une  grande 
énergie  la  passion  d'Alphonse  VIII  pour  une  juive  tuée 
par  le  peuple  soulevé.  Quelques-unes  de  ses  pièces  sont 
mêlées  de  chants;  la  plus  remarquable  est  intitulée  Alphée 
et  Ari'thuse.  Une  partie  de  ses  œuvres  a  été  publiée  à 
Madrid  (1670  et  1674).  Son  drame  el  Honrador  a  su  padre 
a  paru  dans  le  «  Tesoro  del  teatro  espanol  u  (1848). 

DIAMANTER  V.  a.  Orner  de  diamants  :  Diamanter  un 
diadème.  (Peu  usité.)  n  Faire  briller  comme  un  diamant: 
Les  rayons  du  soleil  diamantent  l'herbe  humide  de  rosée. 

Diamante,  ée  part.  pass.  Garni  d'une  pointe  do  diamant 
ou  plus  souvent  d'une  pointe  d'iridium  :  Se  sentir  pour 
écrire  d'une  plume  diamantée.  Il  Fleurs  diamantées.  Fleurs 
artificielles  saupoudrées  de  verre  broyé  ou  de  poudre 
d'acier. 

Se  diamanterf  v.  pr.  Prendre  l'éclat  du  diamant;  se 
couvrir  d'objets  brillants  comme  le  diamant  :  L'herbe,  au 
matin,  se  diamante  de  rosée. 

DIAMANT-FOSSÉ  n.  m.  Petit  fossé  établi,  dans  certaines 
parties  des  ouvrages  de  fortification,  devant  un  mur  dont 
ou  veut  interdire  l'approche  à  l'ennemi.  Tels  le  mur  de 
face  d'une  caponnière,  la  gorge  ou  entrée  d'un  ouvrage,  etc. 
(Ce  fossé  n'a  généralement  que  4  mètres  de  largeur,  sur 
autant  de  profondeur.)  il  PI.  Des  diamants-fossés. 

DIAMANTIFÈRE  (de  diamant,  et  du  lat.  ferre,  porter) 
adj.  Qui  contient  du  diamant  :  Sables  diamantifères. 

DIAMANTIN,  INE  adj.  Qui  a  la  dureté  ou  l'éclat  du  dia- 
mant :  //  n'y  a  pas  de  cristal  assez  limpide  pour  rendre 
l'éclat  DIAMANTIN  d'un  œil  de  scarabée.  (G.  Sand.) 

DiAMANTINA,  municipe  du  Brésil  (Etat  de  Minas 
Geraes),  près  de  la  source  du  rio  Jequitinbonha;  centre 
de  riches  gisements  diamantifères  découverts  vers  1725. 
Très  prospère  au  xviii*  et  au  début  du  xix*  siècle,  l'ex- 
traction des  pierres  précieuses  a  beaucoup  dimmué,  depuis 
la  concurrence  des  mines  de  l'Afrique  australe. 

DIAMANTINE  (rad.  diamant)  n.  f.  Poudre  à  polir,  à  base 
d'alumine  cristallisée,  qui  a  été  inventée  en  Suisse,  et 
dont  on  se  sert  dans  plusieurs  industries. 

DiAMANTINE,  personnage  de  la  comédie  italienne. 
C'est  le  nom  de  théâtre  qu'adopta  Patricia  Adami,  née  à 
Rome  en  1635,  et  qui  vint  débuter  à  Paris  en  1660,  avec 
les  rôles  de  soubrettes,  dans  la  troupe  appelée  en  France 
par  Mazarin. 

DiAMANTINI  (Ginseppe),  peintre  d'histoire  et  graveur 
italien,  né  à  Fossombrone  (duché  d'Urbin)  en  1660,  mort 
eu  1722  à  Venise,  où  il  étudia  son  art  et  exécuta  ses  tra- 
vaux les  plus  remarquables.  Diamantini  peignit,  dans  le 
goût  de  l'école  vénitienne,  principalement  des  sujets  mytho- 
logiques. Parmi  ses  peintures  religieuses,  on  estime  surtout 
son  AdoraîioH  des  mages,  dans  l'église  Saint-Moïse  de 
Venise,  et  son  David  avec  la  télé  et  le  glaive  de  Goliath,  au 
musée  de  Dresde.  Ses  toiles  peuvent  être  comparées  à 
celles  de  Schidone.  Comme  graveur  à  l'eau-forte  et  au 
burin,  cet  artiste  a  fait  preuve  d'une  grande  habileté,  et 
ses  estampes  sont  fort  estimées.  Nous  citerons,  entre 
autres  :  Mars  et  Vénus,  Agar  da7is  le  désert,  Diane  et  En- 
dymion,  le  Sacrifice  d'Iphigénie,  d'après  ses  propres  com- 
positions. 

DiAMANTINO,  ville  du  Brésil  (prov.  de  Matto-Grosso), 
non  loin  des  sources  du  Paraguay,  au  milieu  d'une  riche 
contrée  minière.  Ce  n'est  qu'une  bourgade  presque  déserte. 

DIAMASTIGOSE  {sti  —  du  gr.  diamastigâsis,  action  de 
fouetter)  n.  f.  Antiq.  gr.  Fête  Spartiate,  pendant  laquelle 
on  fouettait  les  jeunes  gens,  pour  les  endurcir  à  la  souf- 
france, devant  l'autel  d'Artémis. 

—  Encycl.  Pour  la  diamastigose.  les  jeunes  Spartiates 
se  présentaient  tout  nus  devant  l'autel  d'Artémis  Ortliia. 
Dos  hommes,  armés  de  verges,  les  frappaient  cruellement 
en  présence  de  leurs  parents,  qui  devaient  exhorter  les 
patients  à  supporter  cette  torture  avec  constance.  Cchii 
qui  recevait  le  plus  courageusement  et  le  plus  longtemps 
les  coups  était  proc^lamé  vainqueur  du  concours.  Partois, 
des  onlanis  mouraient  sous  les  coups;  ils  étaient  alors 
inhumés  en  grande  pompe.  Plus  tard,  quand  les  mœurs 
s'adouciront,  cuuu  coutume  barbare  disparut. 


699 

DIAMÈREoti  DIAMERUS(mf'-n(j.î)n.in.G(»nred'insecter. 
coléoptères  rhyin-liupliores,  famille  des  scolytidés,  com- 
prenant lies  lormes  ilo  petite  taille,  ovales,  convexes, 
rousses,  couvertes  en  arrière  d'un  revêtement  d'êi-ailles 
jaunûlres.  (Les  diamères  ont  la  taille  ot  l'aspect  des  liylé- 
sines  :  ils  haliitent  l'Afrique  tropicale  ot  Madagascar.) 

DIAMÉTRAL,  ALE,  AUX  adj.  Géom.  (^ui  a  rapport  au 
diamètre  :  J.xjne  DiAMKrKAi.K.  Il  Qui  partage  une  surface 
en  doux  portions  oquivaJoalos  :  Plans  diamktraux  d'un 
ellipso'ide. 

—  Fig-.  Direct,  absolu  :  Idi'es  eji  opposition  diamétkai.k. 

—  Mar.  Plan  di(tnuUrnl,  l'iau  qui  partage  le  bâtiment 
en  deux  moitiés  longitudinales. 

—  Kncyci..  Plans  dla/iiétraux.  \ .  Dtxyit'.TRK. 

DIAMÉTRALEMENT  adv.  Géom.  Dans  lo  sens  du  dia- 
mètre. 

—  Fig.  Directement,  absolument  :  Systèmes  diamktrai.k- 
MKNT  opposes. 

DIAMÈTRE  (du  sr.  dia,  à  travers,  et  întHron,  mesure) 
n.  m.  (n-iini.  Ligne  droite  passant  par  le  centre  d'un  cercle, 
dune  courbe  fermée  quelconque 
ou  d'une  splière,  et  terminée  à  la 
périphérie  :  La  sur  face  de  la  sphère 
est  égale  à  soti  diamètre,  multi- 
plié par  la  circonférence  d'un 
grand  cercle,  ii  Ligne  qui  passe 
par  les  milieux  d'un  système  de 
cordes  parallèles  d'une  courbe. 
(Les  diamètres  d'une  courbe  sont 
généralement  d'autres  courbes.) 
t\  Diamètres  conjugués.  Diamètres 
dont  chacun  coupe  les  cordes  pa- 
rallèles â  l'autre  en  deux  parties 
égales.  Il  Diamètre  transverse  et  non  transverse  d'une  hyper- 

bole.    V.  HYPERBOLK. 

—  Par  ext.  Ligne  qui  passe  par  la  partie  centrale  d'un 
objet  rond  ou  arrondi  :  Diamètri;  de  la  tète.  Diamètre  d'une 
colonne.  Diamètre  d'un  tronc  d'arbre. 

—  Fig.  Etendue,  extension  :  Ze  diamêtri-:  de  la  presse, 
c'est  le  DiAMÈTRK  même  de  la  civilisation.  (V.  Hugo.) 

—  Astron.  Diamètre  apparent  d'un  astre.Y.  la  part,  encycl. 

—  Encycl.  Géom.  On  appelle  diamètre  d'une  courbe  le 
lieu  des  milieux  des  cordes  limitées  à  cette  courbe  paral- 
lèles à  une  direction  donnée. 

Diamètres  des  courbes  du  second  degré.  Soit  f  {xy')  =  0 
l'équation  de  la  conique,  a,  ^  les  paramètres  directeurs  d'une 
direction  donnée,  Xo  yo  étant  un  point  du  lieu,  on  démontre 
aisément  que  : 

Cette  équation  montre  que  le  lieu  du  point  x^yo  est  une 
droite  qui  passe  par  l'intersection  des  droites  f  =  0, 
f     =  0.  Si  donc  la  conique  a  un  centre  à  distance  tinie,  tous 

les  diamètres  passent  par  ce  centre  ;  si  la  conique  est  une 
parabole,  tous  les  diamètres  sont  parallèles.  Le  diamètre 
ayant  pour  équation  (l)  est  dit  conjugué  de  la  direction  ai. 
Si  l'on  désigne  par  m,  m'  les  coefâcients  angulaires  du  dia- 
mètre et  de  la  direction  donnée,  et  si 

Ax'  +  2Bxy  +  Cî/'  +  2Dj-f  2Ei/  +  F=0 
est  l'équation  de  la  conique,  on  trouve  que  m  et  m"  sont 
liés  par  la  relation 

A  -I-  B(m  -f  m')  -f  Cmm'  =  0. 
La  symétrie  de  cette  relation  entre  m,  ï«'  montre  que, 
réciproquement,  le  lieu  des  milieux  des  cordes  de  coeffi- 
cient angulaire  m  sera  le  diamètre  du  coefficient  angu- 
laire ni' .  Ces  deux  diamètres  sont  dits  conjugués.  On  ap- 
pelle axes  do  la  conique  les  diamètres  perpendiculaires 
aux  cordes  conjuguées.  (V.  axk.)  Les  diamètres  conjugués 
dans  l'ellipse  et  l'hyperbole  jouissent  de  propriétés  rem^- 
uuables  dont  les  principales  sont  connues  sous  le  nom  de 
inéorôme  d'Apollonius  :  i^  la  somme  dans  l'ellipse,  et,  dans 
l'hyperbole  la  différence  des  carrés  de  deux  demi-diamè- 
tres conjugués  est  constante  et  égale  à  la  somnfe  des 
carrés  des  axes;  2"  la  surface  du  parallélogramme  con- 
struit sur  deux  diamètres  conjutrués  est  constante  et  égale 
à  la  surtace  du  rectangle  construit  sur  les  axes. 

On  peut  construire  une  ellipse  et  une  hyperbole  connais- 
sant deux  diamètres  conjugués  en  grandeur  et  position. 

Diamètre  des  surfaces.  On  appelle  diamètre  d'une  surface 
lo  lieu  des  milieux  des  cordes  limitées  à  la  surface  et 
parallèles  à  une  direction  donnée. 

Diamètres  des  surfaces  de  second  degré  ou  quadrique. 
Soit  f{xyz)  =  0  l'équation  de  la  quadriquo,  o^y  les  cosinus 
directeurs  d'une  direction  donnée. 

Si  l'on  suppose  que  (x^yoz^)  est  lo  milieu  de  la  corde,  U 
faut  que  l'on  ait 

J.0  IJxt  "O 

Cotte  é(|uation  montre  qun  lo  lion  du  point  {Xoy.,Zo)  est  un 
plan  qui  passera  en  général  par  l'iatersectiou  des  trois 


DIAMÉRE   -    DIANE 


plan 


f     =0  /     =0  /     =  0. 


Ce  plan  est  dit  conjugué  de  la  direction  (o^y).  Plusieurs 
cas  peuvent  se  présenter,  suivant  la  nature  de  la  qua- 
drique. Si  la  surface  a  un  contre  à  distance  finie,  tous  les 
plans  diamétraux  passent  par  ce  centre.  Los  plans  diamé- 
traux sont  parallèles  à  une  direction  fixe  dans  le  cas  du 
paraboloïde  ;  ils  passent  par  une  droite  !ixo  dans  le  cas  dos 
cylindres  elliptiques  ou  hyperboli<iues.  et  enfin  sont  paral- 
lèles à  un  plan  fixe  dans  le  cas  du  cylindre  parabolique. 
Tout  ce  qui  précède  suppose  que  g(afjY)4^  0,  car,  si  ç(a!i-j)  =  0, 
les  droites  parallèles  à  la  direction  (a^-^)  no  coupent  plus 
la  surface  qu'en  un  point  à  distance  finie,  lo  plan  diamétral 
qui  correspond  à.  cotte  direction  ost  cependant  bien  déter- 
miné :  c'est  le  lieu  dos  points  de  l'espace  tels  qiio  les  pa- 
rallèles menées  par  ces  points  à  la  direction  donnée  cou- 
pent la  surface  eu  deux  points  rejetés  à  l'infini.  Ces  plans 
Hin^uiiers  peuvent  être  rejetés  à  l'infini  dans  lo  cas  du 
parabolulde  elliptique  dos  cylindres  à  contre  ot  du  cy- 
lindro  paraboli(|uo -,  dans  tous  les  autres  cas,  ils  sont 
asymptotes,  c'est-à-dire  tanijents  à  la  surface  &  l'infini 
(autant  que  la  surface  a  de  ])oints  à  l'infini). 

Plans  diamétraux  conjugués.  Trois  plans  diamétraux  sotit 
dit»  «  conjugués  »  lorsque  chacun  d'eux  ost  conjugué  do 
l'intorsoction  dos  deux  autres,  ot  trois  diamètres  sont  dits 
conjugués  lorsque chacuu  d'eux  ost  conjugué  du  plan  formé 
par  les  deux  autres. 


Il  exî<;te  entre  trois  diamètres  conjugués  de  l'ellipsoïde 
et  de  l'hyperboloïde  des  relations  analogues  ù.  celles  qui 
existent  dans  les  coniques  entre  iloux  diamètres  conjugués  : 

1**  La  somme  des  carrés  do  trois  demi-diamètres  conju- 
gués ost  constante; 

2"  Le  volume  du  parallélépipède  construit  sur  trois  dia- 
mètres conjugués  ost  constant; 

'3°  La  somme  des  carrés  des  faces  du  parallélépipède 
construit  sur  trois  diamètres  conjugués  est  constante. 

Ou  peut  construire  un  ellipsoïde  ou  un  liyporboloïdo, 
connaissant  trois  diamètres  conjugués  en  grandeur  et  po- 
sition. 

Plans  principaux.  Les  plans  principaux  sont  les  plans 
diamétraux  perpendiculaires  aux  cordes  conjuguées;  ces 
plans  sont  au  nombre  de  trois,  qui  se  coupent  suivant  les 
axes  do  la  (juadrique.  V.  axk. 

Diamètres  lieudes  centres  des  tnoyeimes  distances .  Newton 
désignait  sous  le  nom  de  diamètre  d'une  courbe,  relative- 
ment à  une  direction  donnée,  le  lieu  des  points  dont  les 
coordonnées  auraient  pour  valeur  les  moyennes  arithmé- 
tiques des  coordonnées  des  points  de  rencontre  de  la  courbe 
avec  une  parallèle  à  la  direction  donnée.  Ce  lieu  est  une 
droite  pour  toute  courbe  plane  algébrique  et  se  confond 
avec  le  diamètre  défini  précédemment,  dans  le  cas  des 
coniques. 

—  Astron.  Diamètre  apparent.  L'angle  sous  lequel,  d'un 
lieu  d'observation,  on  perçoit  le  soleil,  par  exemple,  est  le 
diamètre  apparent  de  cet  astre  ;  de  même  pour  les  autres 
astres.  C'est  l'angle  AOB  des  tangentes  OA  et  OB,  aux 
points  d'intersection  de  la  sphère  S,  figurant  le  soleil  ou 
l'astre,  avec  la  sphère  de  centre  O  et  passant  par  le 
centre  S  ;  de  plus,  en  vertu  de  la  distance  du  point  d'obser- 
vation, la  corde  AB  peut  être,  sans  erreur  sensible,  assi- 
milée à  un  diamètre  effectif  do  la  sphère  S. 

Toute  observation  de  hauteur  ou  de  déclinaison  peut 
donner  le  diamètre  par  la  différence  des  hauteurs  dos 
bords  horizontaux  ou  des  déclinaisons  des  bords  parallèles 
à  l'équatour.  On  peut  aussi  directement,  avec  un  micro- 
mètre oculaire,  mesurer  l'angle  des  rayons  visuels  de  deux 
bords  opposés,  ou  déduire  le  diamètrohorizontal  de  l'inter- 
valle de  temps  qui  sé- 
pare les  passages  des  A 
deux  bords  devant  un 
fil  fixe.  Enfin,  on  peut 
mesurer  le  diamètre 
réel  de  l'image  du  so- 
leil formée  au  foyer  de 
l'objectif  de  la  lunette  ; 
à  cet  effet,  l'objectif 
peut  être  décomposé 
en  deux  parties,  l'une 
fixe,  l'autre  mobile,  et  l'on  amènera  les  deux  images  à  être 
tangentes,  à  moins  que  l'on  utilise  plusieurs  oculaires 
sur  une  même  lunette. 

Si  R  est  le  rayon  de  l'astre  observé,  d  la  distance  de  son 
centre  au  point  d'observation  O,  5  son  diamètre  apparent, 
on  a  ;  2  R  =  rf  sin  S,  c'est-à-dire  que  la  distance  de  l'astre  est 
inversement  proportionnelle  à  son  diamètre  apparent.  Cette 
formule,  au  moment  de  chaque  observation,  fait  connaître 
la  distance  de  l'astre  à  'a  terre.  R  peut  n'être  pas  supposé 
connu  ;  mais,  ce  qui  importe,  ce  ne  sont  point  les  distances 
mômes,  mais  des  quantités  proportionnelles  à  ces  distances 
pour  avoir  une  nomothétique  de  la  courbe  décrite  par 
l'astre.  Les  observations,  bien  entendu,  sont  supposées 
avoir  été  corrigées  de  la  réfraction. 

Diamètres  ^-éels.  Inversement,  connaissant  la  distance 
d'un  astre  au  soleil,  et  par  suite  à  la  terre,  ou  peut  avoir  la 
valeur  de  son  diamètre  réel. 

DIAMIDE  n.  f.  Chim.  V.  amide. 

DIAMIDOBENZOL  (bin)  n.  m.  Chim.  Base  diatomtque  pri- 
maire C'H'  =  i'AzH')*,  qui  dérive  de  la  benzine,  par  substitu- 
tion de  2AzH'  à  2  atomes  d'hydrogène. 

—  Encycl.  Cette  base  a  "été  préparée  par  l'action  de 
l'acide  iodhydrique  sur  le  dinltrophénol. 

Pour  obtenir  le  dinitrophénol,  on  mélange  intimement 
r.O  grammes  de  phénol  cristallisé  avec  500  grammes  d'eau, 
on  ajoute  ensuite  au  mélange,  en  agitant,  275  grammes  d'a- 
cide azotique  du  commerce  {de  1,38  de  densité).  On  chauffe 
un  peu  ;  après  quelques  minutes,  la  réaction  est  terminée  ; 

Eendant  le  refroidissement,  il  se  dépose  des  cristaux  jaune 
run  qu'on  purifie  par  cristallisation  dans  l'eau  bouillante. 
Si  l'on  fait  bouillir  il  grammes  de  dinitrophénol  avec 
100  grammes  d'eau,  et  que  Ton  verse  le  tout  bouillant  sur 
120  grammes  d'iodure  de  phosphore  (100  gr.  d'iode  pour 
20  gr.  de  phosphore),  il  se  forme  une  bouillie  d'aiguilles 
blanches  ;  ces  aiguilles,  lavées  â  l'alcool  puis  comprimées 
entre  des  plaques  de  plâtre,  donnent  après  dessiccation 
dans  le  vide  dos  cristaux  d'iodhydrate  de  diamidubenzol 
répondant  à  la  formule  C*H»  =  (AzIPHI)'.  ('et  iodhydrato 
de  diamidobenzol  en  solution  aqueuse,  mélangé  avec  do 
l'acide  sulfiirique  faible  en  excès,  donne  le  sulfate  de  dia- 
midobenzol.  On  obtient  d'une  façon  analogue  le  chlorhy- 
drate de  diamidobenzol. 

DIAMIDOPHÉNOL  n.  m.  Chim.  Substance  cristalline  in- 
colore C'U\OH),(AzH')* ,.,,  dérivée  du  pyrogallol,  dont  le 
chlordhyrate,  vulgairement  appelé  amidol,  ost  employé 
comme  révélateur.  (Lo  bain,  constitué  on  dissolvant  OP,  5 
damidol  dans  loo  centilitres  d'une  solution  à  6  p.  lOO  de 
sulfate  de  sodium,  s'emploie  sans  addition  d'alcali.) 

DIAMID0RÉ30RCINE  (.«in')  n.  f.  Chim.  Base  de  formule 
C'IP(OIl)',.,  (AzH*),.,,  dont  lo  chlorhydrate,  vendu  parfois 
sous  lo  nom  do  réducine,  est  utilisé  comme  révélateur,  de 
la  même  façon  que  l'amidol. 

DIAMINE  n.  f.  Chim.  V.  AMINE. 

Diamond  FiELDS  (Champs  de  diamants),  territoires 
diamatitifères  de  l'Afrique  australe  (colonie  du  Cap),  si- 
tués entre  le  Vaal  ot  le  fleuve  Orange  ot  sur  la  rive  droite 
du  Vaal.  Les  mines  do  Kiniborley,  do  Duloit's  Pan  ot  Old 
de  Iteers  y  sont  les  plus  importantes. 

DiAMOND-HARBOUR,  localité  de  l'Inde  anglaise  (présid. 
de  ('.-ilriitia  j,  à  70  kiloni.de  l'embouchure  do  l'Ilougly  ;  c'ost 
la  douane  ^lo  Calcutta. 

DIAMORPHE  n.  f.  Genre  do  plantes,  do  la  famille  des  cras- 
sulacées,  dont  rospôco  type  habile  lo  nord  do  !'Amérl(iuo. 

DIAMORPHE.    ÉE  adj.   Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 

rapporte  i\  la  diamorplio. 

n.  f.  ]d.  Tribu  do  la  famille  dos  crassulacéos,  ayant 
pour  typo  le  gonro  diamorphc.  —  Une  DiAMuuruÙK. 


DIAMORPHISME  {^ssm')  n.  m.  Nom  donné  à  l'action 
métamorphir|ue  exercée  par  la  roche  encaissante  sur  une 
roche  éruptive.  Syn.  de  knuomorphismk. 

DIAMOXALATE  [ksa]  n.  m.  Chim.  Sel  dérivant  de  l'acide 
diamoxalique. 

DIAMOXALIQUE  (ksa-lik'  )  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  acide 
oxalique  dans  lequel  un  oxygène  ost  remplacé  par  deux 
niolocules  d'amylo.  Sa  formule  est,  par  suite,  C"H"0*. 

DIAMPHIPNOA(f^i-nn)  n.  f.  Genre  d'insectes  névroptèrcs, 
du  groupe  des  perlions,  remar(|uablcs  en  ce  qu'ils  con- 
servent, à  l'état  d'insecte  parfait  ailé,  des  branchies  tra- 
chéennes, en  même  temps  que  des  stigmates. 

—  Encycl.  L'espèce  type  du  genre  diamphipnoa  est  une 
grande  perle  du  Chili  {diamphipnoa  lichcnalis),  remar- 
quable par  l'absence  de  branchies  au  sternum  et  par  les 
quatre  paires  de  branchies  en  forme  de  houppes,  insérée-s 
sur  les  quatre  premiers  anneaux  de  l'abdomen. 

DIAMPHIPNOÏQUE  {di-an,  pno-ik'  —  du  gr.  dis,  deux; 
amphi,  autour,  et  pneuein,  respirer)  adj.  Se  dit  des  insectes 
du  groupe  des  perles  qui  possèdent  dos  branchies  à  leur 
corselet.  (Les  némoures,  qui  conservent  à  l'état  parfait 
leurs  branchies  de  larves,  sont  des  orthoptères  pseudo- 
névroptères  diamphipnoïques.) 

DIAMPHORE  (di-an)  n.  m.  Genre  de  champignons,  de  la 
famille  des  mucorinées, caractérisés  par  un  sporange  à  peu 
près  cylindrique  et  des  spores  inégales  :  les  unes  ellipti- 
ques et  cloisonnées,  les  autres  très  petites,  globuleuses, 
unicellulaires. 

DIAMYL.  Chim.  Préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un 
corps,  fournit  le  nom  d'un  composé  qui  n'est  autre  que  le 
corps  dont  le  nom  suit  le  préfixe  dans  lequel  deux  groupes 
amyles  ont  remplacé  deux  groupes  monovalents. 

DIAMYLE  n.  m.  Chim.  Carbure  d'hydrogène  paraffinique, 
contenant  les  éléments  de  deux  groupes  amyles. 

—  Encycl.  Les  diamyles  C'"!!"  sont  les  carbures  sa- 
turés ou  parafrîniques  en  C"*  (décanes).  Etant  formés  de 
deux  groupes  amyles  identiques  ou  simplement  isoméri- 
ques,  ils  sont  assez  nombreux  théoriquement;  les  seuls 
diamyles  symétriques,  c'est-à-dire  formés  de  deux  amyles 
identiques,  sont  au  nombre  de  huit.  Ces  corps  sont  peu 
étudiés.  Celui  qu'on  obtient  en  traitant  par  le  zinc  l'iodure 
d'amyle  inactif  est  un  liquide  bouillant  vers  160°. 

DIAMYLÈNE  n.  m.  Chim.  Carbure  étbvlénique,  formé  de 
deux  molécules  d'amylène.  Syn.  biamylenb,  decyléne. 

—  Encycl.  Le  diamylène  C'"!!",  obtenu  en  agitant 
l'amylène  avec  le  double  de  son  volume  d'acide  sulfu- 
rique  étendu  de  la  moitié  de  son  volume  d'eau,  n'est  pas 
un  composé  bien  défini.  Le  produit  de  la  réaction  distillé 
bout  entre  150  et  ISS*".  L'oxydation  de  ce  corps  fournit  un 
acide  isomérique  avec  l'acide  œnanthylique. 

Diana  (Antonio),  théologien  et  casuiste  italien,  né  à 
Palerme  en  1586,  mort  à  Rome  en  1663.  Il  entra  chez  les 
théatins  en  1630  et  acquit  la  réputation  d'un  casuiste 
émiuent.  Il  fut  examinateur  des  évêques.  sous  les  papes 
Urbain  VIII,  Innocent  X  et  Alexandre  VII.  Les  princi- 
paux de  ses  ouvrages,  d'ailleurs  très  nombreux,  sont  :  Cas 
de  conscience  (Palerme,  1629-1656);  Somme  (Anvers.  1656). 

DIANDRE  (de  rfi,  et  du  gr.  anèr,  andros,  mâle'i  adj.  Se 
dit  des  végétaux  qui  offrent  la  diandrie.  il  S'est  dit  autre- 
fois d'une  femme  qui  avait  deux  maris. 

DIANDRIE  [drî)  n.  f.  Classe  de  Linné,  renfermant  les 
plantes  dont  les  fleurs  ont  deux  étamines  libres  et  dis- 
tinctes (ex.  :  lilas,  sauge). 

—  Linguist.  A  signifié  Etat  d'une  femme  ayant  deux 
maris. 

—  Tératol.  Classe  de  monstres,  dans  lesquels  on  observe 
deux  organes  màlcs  sur  le  même  individu. 

DtANDRIQUE  {drik')  adj.  Bot.  Qui  a  rapport,  qui  appar- 
tient à  la  diandrie  :  Végétaux  diandriques.  il  Qui  est  pourvu 
do  deux  étamines  ;  Fleur  uiANDRltiUE. 

DIANE  (de  l'espagn.  diana;  dérivé  de  dia,  jour,  lequel 
vient  lui-même  du  îat.  dies.  jour)  u.  f.  Art  milit.  et  mar. 
Batterie  de  tambour,  ou  sonnerie  do  clairon  ou  trompolte, 
qui,  à  la  pointe  du  jour,  sert  â  réveiller  les  troupes  ou 
1  équipage  :  Battre  ou  Sonner  la  diane.  u  Moment  où  l'on 
bat  la  diane. 

—  Fam.  Chant  matinal  :  La  diane  des  coqs,  des  oiseaux. 

—  Fig.  Signal,  avertissement  :  La  presse  est  le  clairon 
vivant  qui  son7ie  la  diank  des  peuples.  (V.  Hugo.) 

—  Agric.  Greffe  diane,  Espèce  de  greffe  par  approche. 

—  Alchim.  Argent. 

—  Chim.  Arbre  de  diane.  V.  arbrk. 

—  Mar.  Coup  de  canon  de  diane.  Coup  do  canon  tiré  de 
l'arsenal  pour  indiquer  l'ouverture  dos  portes  ot  l'enlève- 
ment de  la  chaîne. 

—  Encycl,  Milit.  La  diane  s'exécutait  à  l'origine,  surtout 


La  diauo  (tambour  et  clairon). 

dans  les  cnmps,  avec  un  certain  apparoil  :  chaque  tam- 
bour ou  clairon,  répétant  succossiveineut  In  diauo  battue 
ou  sonnée  jiar  celui  qui  était  i\  sa  droite  sur  lo  front  do 
bandièro,  do  facen  ti  transmettre  d'un  bout  A  l'nntro  lo 
i^iguat  que  donnait  lo  coup  do  canon  tiré  au  point  du  jour. 


DIANE 


DIAPÉDÈSË 


Bien  qu'elle  ne  sott  plus  officie II ement  désignéo,  aujour- 
d'hui, que  sous  le  nom  de  Téveil  en  fanfare,  cette  sonnerie 
a  encore  quelque  peu  gardé  de  son  ancien  caractère,  et  les 
jours  de  fôtes  militaires,  comme  par  exemple  le  jour  de  la 
Sainte-Barbe  dans  l'artillerie,  il  est  d'usage  de  sonner  le 
réveil  en  fanfare. 
DIANE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  niANRLT.E. 

—  Entom.  Espèce  de  papillon  diurne. 

—  Ichtvol.  Nom  d'un  poisson  du  genre  astroderme. 

—  Mamm.  Espèce  de  guenon  d'Afrique. 

Diane.  Myth.  Divinité  italique,  identifiée  par  les  Ro- 
mains avec  r'Artémis  hellénique.  La  Diane  primitive  des 
Italiotes  semble  avoir  été  une  déesse  de  la  nature,  sur- 
tout des  montagnes  et  des  bois.  Elle  avait  des  sanctuaires 
dans  la  Sabine,  à  Anagnia,  sur  le  mont  Algide,  sur  le  mont 
Corné,  près  de  Tusculum.  Près  de  Capoue,  on  l'adorait 
sous  le  nom  de  Diana  Tifatina.  On  connaît  surtout  la  cé- 
lèbre Diane  d'Aricie  {Biaua  Aricina),  qui  avait  son  temple 
dans  les  monts  Albains,  près  du  lac  de  Nemi,  et  dont  l'on 
obtenait  le  sacerdoce  en  tuant  le  prêtre  en  exercice. 
D'après  la  tradition,  le  culte  de  la  Diane  Sabine  fut  tran- 
sporté à  Rome  par  le  roi  Tatius.  La  déesse  eut  plus  tard 
divers  temples  dans  la  même  ville.  Le  plus  connu  des 
sanctuaires  de  Diane  est  celui  qui  lui  fut  élevé  sur  l'Aven- 
tin,  sous  le  régne  de  Servius  Tullius,  par  les  Romains  et 
leurs  alliés  latins.  Comme  r.\rtémis  grecque,  elle  fut  as- 
sociée à  Apollon  dans  le  temple  bâti  par  Auguste  sur  le 
Palatin,  et  elle  fut  invoquée  par  Horace  dans  le  Carmen 
sxculare.  V.  Artbmis. 

—  Turf.  Prix  de  Diano,  Prix  qui  se  court  le  premier 
dimanche  de  la  réunion  du  printemps,  à  Chantilly,  et  qui 
est  réservé  aux  pouliches  de  trois  ans. 

Diane,  planète  télescopique,  n°  78,  découverte  en  I8G3, 
par  Luther. 

Diane  Brauronia  (enceinte  de),  nom  d'une  des  en- 
ceintes sacrées,  située  dans  la  partie  occidentale  de  l'acro- 
pole d'Athènes.  (Elle  était  réservée  au  culte  à'ArIthnis 
Brauronia,  ainsi  appelée  du  bourg  attique  de  Brauron,  où 
l'on  conservait  une  vieille  imago  de  lArtémis  Taurique.) 

Diane,  roman  mêlé  de  prose  et  de  vers,  du  Portugais 
Jorgo  deMontemayor(1542).Ilestécrit  en  espagnol.— C'est 
UD  de  ces  romans  pastoraux  qui  eurent  une  si  grande  vogue 
au  XVI*  et  au  xvii"  siècle.  Sur  les  bords  de  l'Esle,  le  berger 
Sireno,  revenu  d'une  longue  absence,  retrouve  la  belle 
Diana,  dont  avaient  réussi  à  l'éloigner  les  artifices  d'un 
fourbe  enchanteur;  mais  il  a  un  rival  en  Delio,  qui  finit 
par  épouser  sa  maîtresse.  D'autres  bergers  ou  bergères, 
malheureux  comme  lui  en  amour,  se  font  mutuellement 
des  confidences  et  des  récits  qui  forment  la  suite  du  roman. 
Le  grand  nombre  de  ces  histoires,  qui  s'entre-croisent  avec 
l'action  principale,  finit  par  fatiguer  le  lecteur;  mais  on 
rencontre  quelques  épisodes  touchants  ou  ingénieux,  re- 
marquables par  l'élégance  et  la  douceur  du  style. 

La  Diane  de  Montemayor,  laissée  inachevée,  fut  con- 
tinuée par  Alonso  Perez,  qui  lui  donna  une  suite  en  sept 
livres,  puis,  par  la  Diane  amoureuse  de  Gil  Polo  (1564).  Ces 
suites  sont  fatigantes  et  monotones. 

Diane  de  France,  duchesse  de  Montmorency  et 
d'Angoul^me,  née  en  Piémont  en  1538,  morte  à  Paris  en 
1619-  Elle  était  tille  de  Henri  II,  alors  dauphin  de  France, 
et  d'une  Piémontaise  de  naissance  obscure,  mais  dune 
grande  beauté,  Filippa  Duco,  qu'il  avait  connue  durant  la 
campagne  de  ses  premières  armes  dans  le  Piémont  (1537). 
Henri  II  se  la  lit  amener  dès  son  enfance,  en  France,  prit 
soin  de  son  éducation  qui  fut  très  soignée,  et,  devenu  roi, 
la  légitima  solennellement;  elle  signa  dès  lors  :  Diane 
[légitimée]  de  France.  De  tous  les  enfants  de  Henri  II,  elle 
fut  celui  qui  ressembla  le 
plus,  physiquement,  à  ce 
prince,  et  il  lui  témoigna 
toujours  une  prédilection 
particulière.  Il  la  maria,  en 
1553,  à  Orazio  Farnèse,  duc 
de  Castro,  le  second  fils  du 
duc  de  Parme  et  le  propre 
neveu  du  pape  Paul  III; 
mais,  six  mois  plus  tard,  le 
nouveau  marié  périt  les 
armes  à  la  main,  à  la  prise 
d'Hesdin  parles  Espagnols. 
Quatre  ans  plus  tard,  la 
jeune  veuve  épousa  le  ma- 
réchal François  de  Mont- 
morency, fils  aîné  du  con- 
Dé  table. 

En  1579,  Diane  de  France 
devint  veuve  pour  la  se- 
conde fois.  Elle  DO  voulut 
pas  tenter  la  fortune  d'une 
troisième    union.   C'est   à  Diane  de  France, 

partir  de  cette  époque  que 

commence  son  rôle  politique,  rôle  tout  de  médiation  entre 
les  partis,  fait  de  noblesse  et  de  douceur,  qui  Tlionore 
infiniment.  On  doit  encore  lui  savoir  gré  d'avoir  fait  trans- 
porter dans  la  nécropole  de  Saint-Denis,  les  restes  de 
Catherine  de  Médicis  et  de  Henri  III.  Par  la  piété  qu'elle 
montra  envers  les  membres  do  la  maison  de  Franco, 
comme  par  ses  mœurs  irréprochables,  sa  vie  présente  un 
saisissant  contraste  avec  celle  de  sa  sœur  consanguine, 
Marguerite  de  France  dito  la  rei^ie  Alarqot. 

—  Un  portrait  do  Diane  do  Franco,  de  l'école  des  Clouet, 
est  conservé  dU  Louvre. 

Diane  de  Poitiers,  née  en  1499,  morte  en  1566,  fille 
de  Jean  de  Poitiers,  seigneur  de  Saint-Vallier,  et  de  Jeanne 
de  Bastarnay,  sa  première  femme.  Mariée,  le  20  mars  15I5, 
à  Louis  de  Brézé,  comte  do  Maulevrîer,  grand  sénéchal 
de  Normandie,  elle  était  dame  d'honneur  do  la  reine, 
lorsque  son  père  fut  convaincu  d'avoir  trempé  dans  les 
trames  criminelles  du  connétable  duc  de  Bourbon  (1523). 
Son  crédit  cl  celui  de  son  mari,  issus  très  naturellement  do 
leurs  charges  respectives,  expliquent  suffisamment  par 
quelles  voies,  tout  honnêtes,  fut  sauvée  la  vio  du  conspi- 
rateur sans  que  Diane  ait  eu  à  la  racheter  au  prix  de  son 
honneur,  selon  une  légende,  née  d'ailleurs  fort  peu  do 
temps  après  l'événement.  Elle  devint  veuve  en  1533.  Ce 
fut  à  quatre  ans  do  là  environ  (^110  commença  sa  liaison 
avec  le  Dauphin,  le  futur  Henri  II,  déjà  marié  depuis  le 
mémo  temps  à  Catherine  de  Médicis.  Dans  sa  curieuse  et 

Siquaote  préface  aux  Lettrée  de  Dianne  de  Poytiert  (I8Ô5), 
eorgoff  Guiffrey  a  excellemment  dépeint  la  singulière 


organisation  du  ménage  à  trois,  —  mari,  épousô  et  maî- 
tresse, —  qui  s'assit  sous  le  dais  royal  en  I5i7,  au  décès 
de  François  I";  le  parfait  accord  régnant  entre  Catherine 
et  Diane;  les  bons  oi'fices 
(les  plus  intimes  compris) 
que  celle-ci  rendait  à  celle- 
là  et  qui  lui  étaient  payés 
en  marques  publiques  de 
considération.  A  l'avène- 
ment de  François  II,  Diane 
de  Poitiers  fut  obligée  de 
quitter  la  cour  et  dut  échan- 
ger le  château  de  Chenoii- 
ceaux,  qu'elle  tenait  de  la 
munificence  de  Henri  II 
contre  celui  de  Chauraont- 
sur-Loire.  Des  deux  filles 
qu'elle  avait  eues  de  Louis 
de  Brézé,  la  cadette, 
Louise,  avait  épousé 
Claude  de  Lorraine,  alors 
marquis  de  Mayenne,  dé- 
puis duc  d'Auniale,  frère 
puîné  du  duc  François  de 
Guise;    l'aînée,  Françoise, 


Diane  de  Poitiers. 


avait  été  unie   à  Robert  de  Lamarck,  duc  de  Bouillon. 

—  Iconogr.  Un  médaillon  de  marbre,  attribué  à  Germain 
Pilon  (musée  de  Cluny),  représente  Diane  de  Poitiers  en 
Vénus.  Une  peinture  du  Louvre,  copiée  d'après  le  Pri- 
matice  par  Lavinia  Fontania,  nous  montre  la  duchesse  de 
Valentinois  tenant  une  floche  et  caressant  un  Amour  armé 
d'un  arc.  La  Bibliothèque  nationale  possède  un  collier  de 
camées  sur  coquilles,  dont  le  milieu  est  formé  par  une 
agato  sur  laquelle  est  gravé  le  portrait  de  Diane.  Une 
médaille  présente  d'un  côté  l'effigie  de  la  maîtresse  de 
Henri  II,  avec  ces  mots  :  Diana  dux  Vaîentinorum  claris- 
sima.  Jean  Cousin,  dans  ses  peintures  sur  verre  qui  se 
voient  encore  à  Anet;  Léonard  et  Limousin,  dans  ses 
émaux,  représentèrent  la  célèbru  duchesse. 

Dautres  portraits  do  Diane  se  voient  encore  à  la  Bi- 
bliothèque nationale  et  aux  galeries  de  Versailles. 

Diane  (les  Dkdx),  roman  historique,  paru  sous  la  si- 
gnature d'Alexandre  Dumas.  (Nous  employons  cette  ex- 
firession  parce  que  le  fécond  romancier  avoua  lui-même, 
orsqu'on  annonça  à  l'Ambigu  les  Deux  Diane  de  Paul 
Meurice,  qu'il  n'avait  fait  que  prêter  son  nom  pour  la 
publication  du  volume...  et  qu'il  no  l'avait  jamais  lu.)  — 
Diane  de  Poitiers  a  jadis  fait  bon  accueil  au  comte  de 
Montgommery,  tout  en  accordant  ses  faveurs  à  Henri  II. 
Il  lui  est  né  une  fille,  Diane  de  Castro,  dont  Gabriel  de 
Montgommery,  fils  du  comte,  est  amoureux.  Le  malheureux 
jeune  homme  apprend  du  même  coup  quo  son  père,  qu'il 
croyait  mort,  ^émit  dans  les  prisons,  victime  de  la  jalouse 
rancune  du  roi,  et  que  Diane  de  Castro  est  peut-être  sa 
sœur.  Désespéré,  il  fait  des  prodiges  de  valeur  pour  con- 
quérir la  liberté  de  son  père.  Le  roi  lui  a  promis  de  le  lui 
rendre  s'il  reprenait  Calais  aux  Anglais.  Il  accomplit  cet 
exploit  et  on  lui  rend...  le  cadavre  do  son  père.  Il  se  venge 
en  tuant  Henri  II  dans  un  tournoi,  et  en  faisant  subir  mille 
échecs  aux  troupes  royales  au  profit  des  calvinistes,  dans 
les  bras  desquels  il  s'est  jeté.  Plus  tard,  fait  prisonnier, 
il  est  mis  à  mort.  L'élément  comique  est  représenté  par 
l'écuyer  do  Montgommery,  Martin  Guerre,  et  par  son  sosie 
Arnauld  du  Thil.  Leur  merveilleuse  ressemblance  amène 
un  procès  qui  figure  parmi  les  Causes  célèbres.  L'intérêt 
est  ménagé  savamment  ;  le  stylo  vif,  animé,  coloré.  Ce 
serait  un  des  ouvrages  les  mieux  réussis  parmi  tous  ceux 
qui  ont  para  sous  la  signature  d'Alexandre  Dumas,  si,  vers 
la  fin,  il  ne  traînait  par  trop  en  longueur. 

DIANELLE  {nél')  n.  f.  Bot.  Genre  de  liliacées,  de  la  tribu 
dos  dracénées.  ti  On  dit  aussi  diank. 

—  Encycl.  Les  dianelles  sont  des  herbes  vivaces,  à 
fleurs  petites  et  bleues,  disposées  en  une  inflorescence 
terminale.  On  en  connaît  une  vingtaine  d'espèces,  de 
l'Afrique  et  de  l'Asie  tropicales,  de  l'Australie,  etc.,  cul- 
tivées en  Europe  ;  en  particulier  la  dianelia  cxi'ulea,  la 
dianella  nemorosa ,  qui  atteignent  1  mètre  de  haut  et 
exigent  la  serre  chauile. 

DIANÈME  n.  m.  Nom  d'un  poisson  du  genre  lonchure. 
DIANÉMOMÈTRE  (du  gr.  dianomf^  distribution,  et  mé- 
tron,  mesure)  n.  m.  Instrument  qui  sert  à  représenter  tous 


T>i anémomètre  :  R,  r^sletie  du  dîanémomètre  ;   G,    glissière  se 

mouvant  dans   la  coulisse  C;    D,   dfnii-cerrle  extéi'ifliir  divisé  en 

180  degrés;  D',  demi-cercle  intérieur  divisé  eu  100  parties. 

les  éléments  d'une  distribution  de  vapeur  par  le  simple 
déplacement  d'une  réglette.  (Cet  instrument  a  été  ima- 
giné par  Marcel  Deprez.)  n  On  dit  aussi  dianomêmètre  , 

DUNÛMÉGRAPHK. 

DiANGHIRTÉ,      DiANGOUNTÉ    ou     GhIANGOUNTÉ, 

pays  du  Souilan  l'ranvais  iicrrie  di'  Kita),  sur  la  rive  droiio 
du  Sénégal.  La  localité  la  iilus  considérable  est  Dianghtrté. 

DIANGIÉ,  ÉE  {ji  —  du  préf.  di,  et  de  aggeion,  vase)  adj. 
En  T.  do  bot..  Qui  a  des  fruits  à  deux  loges. 

DIANITE  n.  f.  Niohate  naturel.  Variété  de  columbite. 

DiANO  ou  Diane  (vaixêe  de),  vallée  fertile  d'Italie 
(Canipanie  fprov.  de  Salerne]),  formée  par  deux  ramifi- 
cations de  1  Apennin  méridional,  et  arrosée  par  le  Ncgro. 
Elle  tire  son  nom  de  la  ville  do  Diano  ou  Teggiano. 

DiANO.  Géogr.  V.  Tegiîiano. 

DiANO  d'Alba,  ville  dUalio  (Piémont  [prov.  de  Conil), 
sur  un  affinent  du  Tanaro;  2.250  hab.  Ruines  d'un  ancien 
château.  C'est  l'ancienne  Dianium  Albensium  Pompeiano- 
ru7n  dos  Romains. 

DiANO  Marina,  comm.  d'Italie  (îAgnrie  fprov.  de 
Porto  Maurizio^),  sur  la  mer;  2.250  hab.  Carrières  de 
pierre»  lithogruphiquos,  fabriques  de  Bftvpns. 


Dianthœcia  (gr.  nat.) 


700 

DtANÔMÉGRAPHE  n.  m.  Techn.  Syn.  de  dianémomïître. 

DIANOMÊMÈTRE  n.  m.  Techn.  Syn.  de  dianémomîîtrk. 

DIANOUS  {nouss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
brachélytres,  famille  des  staphylinidés,  tribu  des  sténinés, 
comprenant  de  petites  formes  cylindri- 
(|ues,  terminées  en  pointe,  à  tête  très 
large,  avec  des  yeux  peu  saillants.  (Les 
dianous  sont  très  voisins  des  stenus,  dont 
ils  ont  les  mœurs.  L'espèce  type  est  bleu 
loncé  brillant,  avec  le  disque  des  ôlytres 
rougeâtres.  On  la  rencontre  dans  toute 
l'Europe.) 

DIANTHE  (du  préf.  rfi,  et  du  gr.  anthos, 
fleur)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  deux  fleurs. 
Syn.  de  biflore. 

DIANTHE  D.  m.  Nom  scientifique  de 
l'œillet  (on  lat.  dianthus). 

DIANTHÉES  n.  f.  pi.  Trïbu  do  la  fa- 
mille des  caryophyllées,  dont  l'œillet  est 
le  type. —  Une  diÀnthee. 

DIANTHŒCIA  {té-si)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères  noctuines,  famille  des  hadénidés,  com- 
prenant dos  noctuelles  do  couleurs  vives,  à  ailes  dente- 
lées, et  dont  les  chenilles 
mangent  les  fruits  des  ca- 
ryopnyllées. 

—  Encycl.  On  connaît 
une  trentaine  d'espèces  do 
dianthœcia,  répandues  dans 
les  régions  tempérées  du 
globe,  partout  où  croissent 
les  œillets,  silènes,  lychnis 
et  saponaires.  Une  d'elles, 
la  dianthœcia  compta,  vul- 
gairement l'arrangée,  noir 
bleuâtre,  variée  do  jaune  et  de  blanc,  de  3  centimètres 
d'envergure,  très  commune  en  France,  et  très  nuisible 
aux  œillets  cultivés,  dont  sa  chenille,  nocturne,  dévore  les 
graines. 

DIANTHÈRE  (du  préf. irff.  et  de  anthère)  adj.  En  T.  de 
bot..  Se  dit  des  étamines  qui  ont  deux  anthères,  et  des 
plantes  qui  ont  des  étamines  de  celte  espèce. 

DIANTHON  ou  DIANTHUM  [totn  ~  du  gr.  dia,  au  moyen 
do,  et  ant/ios,  fleur)  n.  m.  Pliarm.  anc.  Antidote  célèbre, 
consistant  eu  un  mélange  d'un  grand  nombre  de  plantes 
aromatiques  et  excitantes  pulvérisées. 

DIANTRE  n.  m.  et  interj.  Fam.  Forme  euphémique  du 
mot  DIABLE.  (S'emploie  do  la  même  manière  que  ce  dernier 
mot)  :  Envoyer  quelqu'un  à  fous  les  diantbi-:s.  Diantre! 
c'est  cher!  11  S'emploie  quelquefois  au  fém.  ;  La  diantre  de 
femme! 

DIANTREMENT  adv.  Fam.  Forme  euphémique  du  mot 
diablemknt. 

DIANULITES  [tèss)  n.  m.  Paléont.  Genre  do  bryozoaires 
cyclostomates,  comprenant  de  petites  colonies  cupuli- 
formes,  piquées  'comme  un  dé  à  coudre,  fossiles  dans  le 
terrain  silurien.  (L'espèce  type  du  genre,  de  la  grosseur 
d'un  pois  chiche,  se  trouve  dans  le  silurien  de  Russie.) 

DIAPALME  (du  gr.  dia,  avec,  et  de  palme)  adj.  Pharm. 
Se  dit  d'un  emplâtre  siccatif,  dans  la  composition  duquel 
entrait  autrefois  la  feuille  de  palmier,  et  des  spara- 
draps et  autres  préparations  confectionnées  avec  cet 
emplâtre. 

DIAPASME  {passiyi  —  gr.  diapasma,  même  sens)  n.  m. 
Pharm.  Poudre  d'herbes  odoriférantes  et  de  fleurs  sèches 
dont  se  servaient  les  anciens,  soit  pour  se  parfumer  le 
corps,  soit  pour  parfumer  leurs  habits. 

-DIAPASON  (du  lat.  diapason;  gr.  dia  pasôn  [s.-ent. 
chordôn]  par  toutes  les  cordes,  c'est-à-dire  toutes  les  notes 
de  la  gamme)  n.  m.  Echelle  des  sons  que  peut  faire  en- 
tendrai une  voix  ou  un  instrument  :  Le  diapason  de  la  flûte. 
11  Petit  instrument  formé  d'une  verge  d'acier 
recourbée  en  forme  de  fourche  et  donnant, 
lorsque  l'on  fait  vibrer  les  branches  de  cette 
fourche,  un  son  déterminé,  toujours  le  même, 
qui  n'est  autre  quo  le  la  de  la  deuxième  corde 
à  vide  du  violon. 

—  Fig.  Niveau,  état  comparatif  et  servant 
de  type  ;  état  propre  et  habituel  :  Se  mettre  au 
diapason  de  son  interlocuteur.  11  Hausser,  Bais- 
ser le  diapason,  Hausser,  Baisser  la  voix,  le 
ton  ;  augmenter,  diminuer  ses  prétentions. 

—  En  T.  de  fonder.,  Sorte  de  mesure,  d'é- 
chelle, dont  les  fondeurs  de  cloches  font  usage     Diapason, 
pour  déterminer  le  poids,  l'épaisseur  et  les 

autres  dimensions  qu'ils  doivent  donnera  une  cloche, avant 
l'opération  de  la  fonte. 

—  Encycl.  Acoust.  et  mus.  Le  diapason  fut  inventé 
en  1711,  en  Angleterre,  par  John  Shore,  trompette  du  roi 
George.  En  1859,  une  commission  internationale  décida 
que  le  diapason  no}-mal  devait  fournir  870  vibrations  à  la 
seconde,  la  température  étant  de  15"  C.  ;  ce  nombre  de 
vibrations  correspond  précisément  au  la  normal.  Il  existe 
aussi  de  petits  instruments  à  bouclie,  donnant  la  note 
fondamentale;  ils  sont  aujourd'hui  très  répandus. 

On  démontre,  en  physique,  que  le  mouvement  d'un  dia- 
pason est  pendulaire,  et  obéit  à  la  loi  de  l'isochronisme 
des  petites  oscillations.  Aussi  l'inscription  du  mouvement 
d'un  diapason  est-elle  souvent  employée  dans  les  appareils 
chronographiques,  pour  la  mesure  do  courts  intervalles 
de  temps.  Kœnig  a  môme  construit  une  horloge  à  diapa- 
son qui,  donnant  la  totalisation  pendant  un  temps  quel- 
conque, lui  a  permis  de  constater  que  la  vitesse  de  vibra- 
tion diminue  de  1/8000  pour  une  élévation  do  température 
de  1  degré. 

DIAPASONNER  [zo-né]  v.  a.  Mettre  au  diapason,  régler 
sur  le  diapason  :  Diapasonner  un  instrument. 

Se  diapasonner,  v.  pr.  Se  régler  sur  le  diapason. 

DIAPÉDÈSË  (gr.  diapèdêsis;  de  diapêdân.  iaillir  à  tra- 
vers) n.  f.  Migration,  hors  des  vaisseaux,  dos  globules 
blancs  du  sang, 

—  Encycl.  Cû  mot  a  désigné  longtemps  certains  cas  non 
confirmés  de  sueur  de  sanq;  mais,  depuis  les  travaux  de 
Connheim,  il  exprime  la  sortie,  entre  leb  cellules  épithéiinles 
vasculaires,  des  globules  blancs  du  sang.  C'e»t  le  pliéno- 


Diaponsie  ;  a,  fleur; 
b,  fruit. 


701 

raône  indispensable  de  toute  Inflammation,  et  il  a  servi  à 
Metschuikov  pour  sa  ihéorio  Uo  la  phaj^ocytoso.  Los  glo- 
bules ôinign^s  hors  du  satig  anéautissont  les  microorga- 
nismos  et  doviennout  dos  pvo- 

citOS.    V.    INFLAMMATION,   PHAGO- 
CYTOSK. 

DIAPENSIE{paji-sf)n.f.  Genre 
de  plantDS  f^amopéialos,  type  do 
la  tamillo  dos  diapensit^es. 

—  Encycl.  Les  dmpensies  sont 
de  petites  plantes  ligiiouses,  à 
fouilles  alternes,  petites  et  nom- 
breuses. Les  fleurs  sont  herma- 
phrodites et  pentamères;  la  co- 
rolle est  gamopétale  régulière  ; 
le  gynécée  supère  à  ovaire  à 
trois  logos  multiovulées.  Elles 
habitent  les  montagues  de  l'Eu- 
rope ot  de  l'Amérique. 

DIAPENSIÉ,  ÉE  ( pan)  ou  DIA- 

PENSlACÉ,ÉE(p(iH,a-jef)adj.  Bot. Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  au  genre  diapensie. 

—  u.  f.  pi.  Famille  de  plantes,  ayant  pour  type  le  genre 
diapensie.  —  Une  diapensiée  ou  diapensi.\cèe. 

DIAPENTE  {pinf  —  du  gr.  dia,  avec,  et  pente,  cinq) 
n.f.  Nom  que  les  Grecs  donnaient,  dans  leur  système  mu- 
sical, à  l'intervalle  que  nous  désiguoQS  aujourd'hui  sous 
celui  de  u  quinte  ». 

DIAPENTER  (pin)  v.  n.  Jean  de  Mûris  et  quelques  mu- 
siciens de  son  temps  avaient  forgé  ce  mot  pour  indiquer, 
dans  le  déchant,  une  façon  de  procé- 
der par  quintes. 

DIAPÈRE  ou  DIAPERIS  {pf}-riss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
type  de  la  tribu  des  diapérinés,  compre- 
nant des  formes  globuleuses,  lisses  et 
brillantes,  noires,  tachées  de  rouge  ou 
de  jaune,  et  qui  vivent  dans  les  cliam- 
pignons.  (On  connaît  quatre  espèces 
de  diapères,  répandues  dans  l'hémi- 
sphère boréal,  dont  l'une  est  commun© 
en  France  dans  les  bolets.) 

DIAPÉRIE  iri)  n.  f.  Genre  d'herbes 
rameuses,  de  la  famille  des  composées,  tribu  des  inuloi- 
dées,  dont  les  espèces  habitent  l'Amérique  boréale. 

DIAPÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères  hété- 
romères,  famille  des  ténéhrionidés, comprenant  des  animaux 
détaille  médiocre,  arrondis,  bombés  ou  globuleux,  semblant 
vernissés,  métalliques  ou  de  teintes  variées.  (Les  diapérinés 
sont  foogicoles  :  ils  comptent  des  représentants  sur  tout  le 
globe,  avec  les  genres  :  aiaperis,  hoplocepkata,  scaphidema, 
cosmonota,  ceropfia,  platydema,  etc.)  —  Un  diapéeunê. 

DIAPHANE  (du  gr.  diaphanes,  môme  sens;  de  dia,  à 
travers,  et  phainein,  briller)  adj.  Se  dit  des  corps  qui  se 
laissent  traverser  par  la  lumière,  sans  laisser  distinguer 
la  forme  des  objets  :  Le  verre  poli  est  transparknt,  le  verre 
dépoli  est  diaphane,  ii  Se  dit  abusiv.  pour  Transparent, 
surtout  en  poésie  :  L'onde  diaphane. 

—  Poétiq.  Se  dit  des  chairs  auxquelles  leur  constitu- 
tion propre  ou  l'extrême  maigreur  donne  une  sorte  de 
demi-transparence  :  Des  mains  diaphanes. 

—  Fig.  Qui  se  laisse  pénétrer  :  Pour  un  œil  perçant,  le 
mensonge  est  diaphane.  (Sénèque.) 

DIAPHANÉITÉ  n.  f.  Physiq.  Propriété  des  corps  dia- 
phanes :  On  sait  que  Vap^ration  de  la  cataracte  conshte  à 
enlever  le  cristallin  qui  a  perdu  sa  niAPHANÉiTÊ.  (Arago.) 

—  Sorte  de  transparence  des  chairs,  due,  soit  à  leur 
constitution  prop-'o,  soit  à  une  extrême  maigreur. 

DIAPHANIUM  {ni-om')  n.  m.  Genre  de  champignons  iléo- 
sporiacés,  qui  croit  sur  les  troncs  des  pins  et  des  hôtrcs. 

DIAPHANOGÈNE  (jèn  —  du  gr.  diaphanes,  diaphane, 
et  f/enésis.  génération)  adj,  Physiq.  Qui  produit  la  transpa- 
rence ou  la  diaphanéito. 

DIAPHANOGRAPHE  (du  gr.  dia,  à  travers  ;  phanos,  clair, 
et  graphem.  écrire)  n.  m.  Appareil  dont  on  se  sert  pour 
apprendre  à  écrire  et  à  dessiner  sans  maître,  ot  qui  est 
constitué  par  une  fouille  do  mica,  ou  do  toute  autre  substance 
transparente,  qui  laisse  apercevoir  le  modèle  placé  au-des- 
sous. (L'opérateur  n'a  ou'à  suivre  le  tracé  ou  le  dessin 
qu'il  voit,  en  se  servant  d  une  pointe  sèche  ou  d'un  crayon. J 

DIAPHANOGRAPHIE  [fi  —  rad.  diaphanographc)  n.  f. 
Art  d'écrire  ou  du  dossiner  on  suivant  In  modèle  trait 
pour  trait  sur  une  feuille  de  mica  ou  do  toute  autre  ma- 
tière Iransparonto,  au  travers  do  laquelle  ou  peut  le  voir. 

DIAPHANOMÈTRE  (du  gr.  diaphanes,  transparent,  et 
métron,  im'suro)  w.  m.  V\\ys\i\.  Appareil  au  moyen  duquel 
on  pont  apprécier  les  variations  do  la  diaphanoité  do  ï'at- 
mospliùro. 

_  —  Techn.  Ensemble  d'appareils  créés  par  Savalle  pour 
l'essai  des  alcools  par  un  réactif  colorant. 

—  Encycl.  Techn.  Le  diaphanomètre  comprend  une  série 
de  dix  flolos,  contenant  dix  types  do  liquides  différant  par 
l'intensité  do  leur  coloration  ;  le  numéro  0  correspond  à 
l'alcool  pur,  et  les  autres  sont  do  l'alcool  additionne  lio 
quantités  d'Impuretés, croissant  do  i  à  lo  millièmes,  et  d'un 
réactif,  préparé  par  Savalle,  qui  donne  à  l'alcool  une  colo- 
ration rougoû-tre ,  dont  l'intonsité  est  proportionnelle  à 
l'impureté  du  liquide.  On  mesure  10  contîmètros  cubes  do 
l'alcool  à  essayer  ot  on  lo  chaiiffo  dans  un  matras,  après 
y  avoir  ajouté  la  niAmo  quantité  du  réactif  colorant.  On 
compare  l'alcool  .linsi  traité  avoc  los  flacons  types,  ot 
celui  iluMl  il  ^n  rapprocho  lo  plus  par  la  couleur  ludiquo 
la  quanriUï  d'impuretés  dont  il  ost  chargé. 

DIAPHANOMÉTRIE  ((ri  — rad.  diaphanomètre)  n.  f.  Par- 
tie de  la  Micii.  n  qui  s'occupe  do  la  diaplianéité  des  corps. 

DIAPHANOMÉTRIQUE  (tri/c')  adj.  Qui  a  rapport  au  dia- 
phanomètre ou  à  la  di;iphanoniéirie  :  Appareil  diaphano- 

MÉTRIQUE.    Procédé  DIAPHANÛ.M ÉTHIQUE. 

DIAPHANORAMA  (du  gr.  diaphanes,  diaphane,  ot  orama, 
vision)  II.  ni.  Toilo  pointe,  dans  laquelle  los  etfots  sont 
T-roduits,  non  par  des  artiflces  do  peintre,  mais  par  la 
lumièro  qui  éclaire  la  toilo  par  derrière  ot  qui  la  traverse. 

DIAPHÈNE  n.  m.  Drog.  et  pharm.  Nom  donné  h  un 
électuaire  purgatif,  dont  le  principe  actif  est  uno  gommo- 
résioe  extraite  do  la  bcummonéo. 


DIAPENSIE 


DIAPHRAGME 


DIAPHÉRODE  n.  m.  Genre  d'însectos  orthoptères  mar- 
cliuurs,  faniille  dus  phasmidés,  comprenant  do  grandes 
furmos  épineuses,  dont  on  connaît  trois  ou  quatre  espèces 
qui  habitent  les  régions  chaudes  do  l'Amérique.  (Les  mâles 
dos  diaphérodes  sont  longs  et  grôlos,  los  femelles  épaisses 
ot  larges.  L'espèce  type  nabito  les  Antilles.) 

pIAPHÉROMÈRE  OU   DIAPHEROMERA   n.    m.   Genre 

d'insectes  orthoptères  marcheurs,  famille  dos  phasmidés, 
comprenant  des  formes  américaines  à  pattes  longues,  à 
antennes  tixes,  à  thorax  très  allongé,  plus  grand  que 
l'abdomen.  (L'espèce  type,  d'un  vert  brunâtre  luisant,  se 
trouve  aux  Etats-Unis.) 

DIAPHŒNIX  {fè-nikss  —  du  gr.  dia,  avec,  et  nhoinix, 
datici  n.  m.  Pharm.  anc.  Electuaire  purgatif,  à  oase  de 
'lattes. 

—  ExrvcL.  Cet  electuaire,  autrefois  très  usité,  l'est  en- 
core (iLiL'i(|uefois  dans  les  coliques  de  plomb.  Il  y  entrait  : 
scanimouce,  gingembre,  poivre  noir,  macis,  cannelle,  ra- 
cine do  lurbitu,  rue,  carotte  de, Crète,  dtagrède.  Dose  8  â 
16  grammes. 

DIAPHONIE  (ni)  u.  f.  Mus.  anc.  Intervalle  ou  accord 
dissonant,  chez  los  Grecs,  il  Ancienne  musique  â  deux 
VOIX,  à  deux  parties. 

—  Encycl.  La  diaphonie  est  le  premier  essai  connu 
d'harmonie  à  deux  parties,  note  contre  note,  le  plus  sou- 
vent par  mouvements  semblables,  parfois  pourtant  mélan- 
gés, dont  on  trouve  des  exemples  dans  l'ancien  plain-chant. 
Cette  harmonie  rudimentaire  était  comme  une  sorte  de 
progrès  sur  ce  qui  se  pratiquait  alors,  où  l'on  ne  chantait 
d'habitude  qu'à  l'unisson  ou  à  l'octave,  c'est-à-dire  sans 
aucune  espèce  d'harmonie.  Le  premier  qui,  dit-on,  fitcet 
essai  de  contrepoiot  enfantin,  fut  le  fameux  Hucbald, 
moine  de  Saint-Âmand  (840-932).  Après  lui,  Guido  d'Arezzo 
améliora  quelque  peu  le  système,  d'où  découla  par  suite 
le  déchanl,  lequel  enfanta  le  véritable  contrepoint,  source 
de  l'harmonie  moderne  avec  ses  richesses,  sa  couleur  et 
sa  valeur  à  la  fois  musicale  et  expressive. 

DIAPHORE  (du  gr.  diaphora,  différence)  n.  f.  Rhétor. 
Répétition  d'un  mot  déjà  employé,  mais  auquel  on  donne 
uno  nouvelle  nuance  de  signification. 

—  Encycl.  U  y  a  diaphore  dans  les  vers  suivants  de 
La  Fontaine,  qui  commencent  la  fable  du  Renard  ayant  la 
queue  coupée  : 

Un  vieux  renard,  mais  des  plus  fin», 
Graod  croqueup  de  poulets,  grand  preneur  de  lapins, 
Sentant  son  renard  a'unn  lieue. 
Fut  enfin  au  piège  attrapé. 

Le  mot  renard,  dans  le  troisième  vers,  peut  se  traduire 
par  rusé,  et  le  vers  tout  entier  signitio  :  aussi  rusé  qu'on 
peut  l'être. 

DIAPHORÈSE  [du  gr.  diaphorêsis;  de  diaphorein,  faire 
transpirer)  n.  f.  Transpiration,  fonction  de  la  peau  qui 
a  pour  résultat  l'excrétion  de  la  sueur. 

—  Encycl.  La  sécrétion  sudorale  est  le  résultat  de  la 
diaphorèse  :  la  peau,  chaude  et  humide,  ne  présente  pas 
encore  de  gouttelettes  liquides  extérieures,  mais  est  prête 
à  laisser  sourdre  la  sueur.  La  diaphorèse  est  pathologique 
ou  physiologique  :  le  résultat  de  diverses  lièvres  ou  py- 
rexies  accroissant  la  température  et  gênant  la  circula- 
tion :  ou  d'actes  musculaires  ou  vitaux,  fatigants  ou  non, 
exercices  violents,  sommeil.  La  diaphorèse  varie  avec  les 
individus,  l'âge,  l'état  pathologique. 

DIAPHORÉTIQUE  Uik'  —  rad.  diaphorèse)  adj.  et  n.  m. 
Se  dit  do  tout  agent  ou  remède  favorisant  la  transpiration 
cutanée  d'une  façon  légère  :  Substance  dlaphorêtique.  Un 

DIAPHORETIQUK. 

—  Encycl.  Los  diaphorétiques  sont  des  sudorirîques  lé- 
gers. Ils  accroissent  la  circulation  des  vaisseaux  de  la 
peau.  L'eau  chaude,  mémo  non  aromatisée  ou  sous  forme 
de  tisanes  aqueuses,  est  un  excellent  diapliorétiquo  ou 
même  sudoriiifiue  ;  on  y  associe  généralement  des  sub- 
stances végétales.  Les  diaphorétiques  salins,  ammonia- 
caux, antimoniaux  (oxychlorure  d'antimoine)  ont  été  très 
employés.  I.es  opiacés  (poudre  de  Dower)  ne  sont  diapho- 
rétiques qu'à  petites  doses;  à  doses  élevées,  ils  arrêtent 
les  sécrétions.  V.  sudorifique. 

DIAPHORITE  (<Iu  gr.  diaphoros,  différent)  n.  f.  Silicate 
do  manganèse,  résultant  do  l'altération  do  la  rhodonito. 
Il  Antimoniosulfure  d'ari^ent  ot  de  ploml»,  i|ui  diffère  do  la 
froieslebénite  eu  ce  qu'il  est  orthorhombiquo,  tandis  que 
la  froieslebénite  (-st  clinorhombi(juo. 

DIAPHOROMERUS  (mê-russ)  n.  m.  Genre  d'însectos  co- 
léoptères carnivores,  famille  des  carabidés,  tribu  dos  har- 
palinés,  comprenant  des  formes  australiennes  do  taille 
médiocre,  ressemblant  beaucoup  â  des  harpalos,  mais  très 
voisines  dos  anisodactyles.  (Les  diaphoromerus,  dont  on 
connaît  uno  trentaine  d'espèces,  sont  ordinairomeut  bron- 
zés ou  vert  métalliciuo.) 

DIAPHORUS  [russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnivores,  famillo  dos  carabidés,  tribu  des  lébiinés,  coni- 
jjronaiu  dos  formes  do  taille  médiocre,  onlinairement 
roussâtres,  très  aplaties,  ot  dont  on  connaît  uno  vingtaine 
d'espèces  américaines.  (Répandus  surtout  dans  l'Améri- 
que centrale,  los  diaphorus  y  représentent  les  zuphium, 
qui  sont  jdutot  propres  à  l'ancion  monde.) 

DIAPHOTE  (du  gr.  dia,  à  travers,  ot  photos,  lumière) 
n.  m.  Appareil  transmettant  ù  distance  l'imago  dos  objets 
qui  lui  -sont  présentes.  (Cet  appareil,  qui  n"a  reçu  aucune 
application  pratique,  a  été  ims^^iné  simultanément  par  un 
Américain,  le  D'  Lichs,  et  par  un  Italien,  lo  prolessour 
Porosi,  en  1880.) 

DIAPHRAGMATIQUE  (tik')  adj.  Anat.  Qui  appartient  au 
diaphragme  :  Ai-tf-rcs.  Vcinrs,  Nvrfs  Di,\i'UUA(iMATnjUKs.  il 
Anneau  iluij>hrai/malii/ue,  Ouverture  par  luqiH^Uo  la  voino 
cave  iofth-ienre  traverse  lo  diaphragme,  i!  Pleurésie  dia- 
phraqmatique,  Pleurésie  siégeant  sur  uno  portion  do  la 
plèvre  on  contact  avoc  lo  diaphragme. 

—  Bot.  Syn.  do  multilocui.airk. 

—  Encycl.  Anat.  Artères  diaphragmât iques.  Les  artères 
diaphragmatiques  supérieures  ou  sus-dtaphragmatiques,  néos 
dos  mammaires  internes,  se  distribuent  dans  les  faisceaux 
musculaires  du  dia[>hragme  ot  envoient  dos  ramusculos 
peu  nombreux  au  nerf  phrénique,  â  l'œsophage,  au  thy- 
muH,  au  médiasiin,  à.  la  face  intorno  dos  poumons  ol  aux 
parois  dos  veines  )mlmonairos.  Los  artères  diaphragma- 
figues  inférieures  ou  sous-diaphragmatiques,  droite  ol 
gauche,  néos  do  l'aorte,  tantôt  au  même  point,  tantêt  & 


deux  points  distincts,  se  ramifient  dans  le  diaphragme  et 
s'anastomosent  avec  les  dia})hragmati(jues  supérieures, 
envoient  un  rameau  aux  capsules  surrénales  tcapsulaire 
supérieure)  et  donnent  aussi  des  ramuscules  à  l'œsophage, 
au  péricarde,  ot  des  anastomoses  avoc  les  intercostales. 
Les  iwiiies  diaphragmatiques  suivent  exactement  lo  trajet 
des  artères  du  même  nom,  et  se  jettent  dans  la  veine 
cave,  au-desïws  des  veines  sus-hépatiques.  Les  nerfs  dia- 
phragmatiques, l'un  adroite,  l'autre  à  gauche  de  la  co- 
lonne vertébrale,  naissent  de  l'extrémité  du  plexus  cer- 
vical, descendent  dans  la  cavité  thoracique  et  vont  se 
distribuer  au  diaphragme.  Les  plexus  diaphragmatiques, 
peu  importants,  au  nombre  de  deux,  l'un  à  droite,  l'autre 
à  gauclio  do  la  colonne  vertébrale,  naissent  de  la  partie 
supérieure  du  plexu.s  solaire  et  accompagnent  les  artères 
diaphragmatiques  inférieures. 

—  Pathûl.  Pleurésie  diaphragmatique.  Les  signes  sté- 
thoscopiques  ordinaires  de  la  pleurésie  font  souvent  dé- 
faut dans  cotte  variété,  qui  est  caractérisée  par  la  fré- 
quence de  la  toux.  V.  pleurésie. 

DIAPHRAGMATITE  n.  f.  Anat.  Inflammation  du  dia- 
phragme. (Cette  maladie  est  plutôt  hypothétique  que 
réelle.  Les  cas  observés  pourraient  bien  n'être  que  des 
pleurésies  diaphragmatiques.) 

DIAPHRAGMATOCÈLE  [séV  —  du  gr.  diaphragma,  dia- 
phragme, et  kèlê,  hernie)  n.  f.  Hernie  des  viscères  abdo- 
minaux â  travers  le  diaphragme. 

—  Encycl.  Pathol.  La  diaphragmatocèle  est  quelquefois 
congénitale.  Elle  est  assez  commune,  à  la  suite  de  bles- 
sures. L'estomac  avec  le  duodénum  et  le  côlon,  l'épiploon, 
le  pancréas,  l'intestin  grêle,  le  jéjunum,  l'iléon,  le  foie, 
peuvent  alors  passer  de  la  cavité  abdominale  dans  la  cavité 
thoracique,  pour  constituer  la  diaphragmatocèle.  Quelque- 
iois,  la  hernie  se  produit  par  l'ouverture  œsophagienne,  à 
la  suite  de  coliques  violentes,  et  sans  qu'il  y  ait  ni  dé- 
chirure, ni  blessure  du  muscle. 

La  diaphragmatocèle  s'observe  à  l'état  aigu,  ou  à  l'état 
chronique.  A  l'état  aigu,  elle  cause  de  violentes  douleurs, 
dont  la  mort  est  le  terme  prévu.  A  l'état  chronique,  la 
hernie  du  diaphragme  détermine  la  dyspnée  habituelle, 
des  coliques  intermittentes,  mais  elle  n'^eatraîne  pas  fata- 
lement la  mort  du  malade. 

—  Art  vétér.  Chez  le  cheval,  la  diaphragmatocèle  est  la 
conséquence  de  ruptures  ou  de  déchirures  du  diaphragme  ; 
la  hernie  comprend,  en  ce  cas,  une  partie  de  l'intestin 
çréle  et  de  l'épiploon  ;  chez  le  bœuf,  un  des  estomacs, 
1  épiploon  ou  le  foie,  se  trouvent  le  plus  fréquemment  in- 
téressés. 

DIAPHRAGMATOPHORIDÉS  u.  m.  pi.  Paléont.  Famille 
d'anthozoaires  zoanthaires,  comprenant  des  polypiers  ordi- 
nairement coniques,  à  planchers  entiers,  à  cloisons  ra^'on- 
nant  dans  le  calice.  (Les  diaphragmatophoridës  sont  fos- 
siles dans  les  terrains  paiéozoiques,  avec  de  nombreux 
genres  :  acanthodes,  calophyllum.  streptelasma,  pycnophyl- 
tmn,  zaphrentis,  ptychophyllum,  favistella,  etc.)  —  Un  dia- 

PHRAGM.ATOPHORIDÉ. 

DIAPHRAGME  (du  gr.  diaphragma,  cloison!  n.  m.  Anat. 
Muscle  mince,  qui  sépare  la  poitrine  de  l'abdomen  :  Le 
DIAPHRAGME  sépare  transrersalement  le  corps  ejitier  de  t'a7ii- 
mal  (Buff.)  Il  Cloison  cartilagineuse,  qui  sépare  les  deux 
narines,  li  Diaphragme  du  cerveau,  Nom  donné  quelquefois 
à  la  tente  du  cervelet,  n  Diaphragme  de  l'oreille.  Membrane 
du  tympan. 

—  Art  véiér.  Organe  membraneux  qui,  chez  les  mam- 
mifères, sépare  totalement  la  cavité  de  la  poitrine  de  la 
cavité  abdominale. 

—  Bot.  Se  dit  des  assises  transversales  de  cellules  qui 
interrompent,  à  l'intérieur  des  entre-nœuds,  les  canaux 
aérifères  de  l'écorce  de  la  lige,  dans  les  plantes  aquati- 
{[ues  ou  marécageuses,  u  Se  dit  aussi  des  cloisons,  trans- 
versales ou  autres,  qui  séparent  un  fruit  capsulaire  en 
plusieurs  loges. 

—  Electr.  Diaphragme  poreux,  Corps   poreux  que  l'on 
emploie,  dans  les  piles  à.  deux  liquides, 
pour  séparer  ces  liquides. 

—  Photogr.  Diaphragme  normal  d'un 
objectif  photographique.  Diaphragme  dont 
l'ouverture,  circulaire,  a  un  diamètre  égal 
au  dixième  do  la  distance  focale  de  l'ob- 
jectif. Il  Diaphragme  iris.  Diaphragme 
formé  do  nombreuses  petites  lamelles  do 
cuivre  comprises  entre  doux  anneaux  ; 
l'un  fixe,  l'autre  mobile.  (La  rotation  do 
co  dernier  fait  resserrer  ou  desserrer  les  lamelles  selon 
le  sens  de  la  rotation,  co  qui  diminue  ou  augmente  l'ou- 
vorturo.) 

—  physiq.  Nom  donné,  dans  un  instrument  d'optique, 
à  un  écran  porcé  d'un  trou  qui  ne  laisse  passer  que  les 
rayons  lumineux  utiles. 

--  Techn.  Nom  générique  donné  à  toute  cloison  trans- 
versale séparant  les  tubes  do  divers  instruments  ot  ma- 
chines. Il  cloison  séparant  en  doux  parties  l'intérieur  d'un 
soufflet  do  forge. Il  Cloison  mince,  interrompant  toute  com- 
munication outre  deux  récipients. 

—  Encycl.  Anat.  Le  diaphragme  est  un  muscle  impair, 
aplati,  très  largo,  plus  étendu  dans  le  sens  transversal 
quo  dans  son  diamètre  antéro-postérieur,  charnu  dans  sa 
circouféronce,  aponévrotiquo  au  centre ,  figurant  uno 
voiito  mobile  à  pou  près  olliptiQuo.  Incliné  d'avant  ou 
arrière,  il  s'insère,  en  avant,  à  la  face  postérieure  du 
sternum  et  à  l'appendice  xiphoïde  ;  sur  los  parties  laté- 
rales, ù  la  face  interne  et  au  bord  supérieur  des  cartilages 
des  six  dorniores  côtes,  par  des  digitations  qui  s'enlro- 
croisLMit  avoc  celles  dos  muscles  transverses  abdominaux. 
Les  fibres  postêrieuri>s  du  diaphragme  s'attachont  li  doux 
arcades  aponevroliques,  dont  l'une,  interne,  se  fixe  A  lu 
hase  de  l'aiiophyso  transverse  do  la  preinièro  vortèbro 
lombaire,  livrant  passage  ù  l'extrémité  du  muscle  psoas, 
et  dont  l'autre,  externe,  s'étend  de  la  première  urcado  à. 
l'extrémité  antérieuro.  Cotto  arcado  externe  donne  pas- 
sage à  l'extrémité  supérieure  du  carré  des  lombes.  En  bas, 
postérieurement  ol  sur  la  ligne  médiane,  les  deuxième 
ot  troisième  vertèbres  lombaires  fournissent  des  points 
d'attache  â  doux  faisceaux  musculaires  cjnsidérahles, 
appelés  B  piliers  du  diaphragme  »,  qui  s'envoient  mutuollo- 
ment  un  laisceau.  Cos  doux  jets  soutro-croisont  do  ma- 
nière à  ménager  deux  ouvertures  :  l'une  supérieure, 
situé©  tk  la  partie  antérieure,  traversée  par  l'œsophago 
et  los  nerfs  pneumo-gastriquosi  ouverture  opsophagienne^; 
l'autre  inférieure,  plucée  postérieurement  ot  à  gaucho, 


Diapiiragmc  iris. 


DIAPHRAGMER 


DIAS 


qui  donne  passage  à  l'aorte,  au  canal  thoracigue,  à  la 
veine  azygos  et  iiuelquolois  au  grand  sympathique  gau- 
che (ouverture  aortique). 

La  face  supérieure  ou  tlioracique  du  diaphragme  est 
fortement  unie  au  péricarde  dans  sa  partie  moyenne  ;  ses 
parties  latérales  sont  en  rapport  avec  le  cœur,  les  deux 
poumons  et  la  plèvre.  La  face  inférieure  ou  abdominale 
est  en  contact  avec  l'estomac,  le  foie,  la  rate  et  les  reins  ; 
le  pancréas  et  le  duodénum  correspondent  aux  piliers  du 
diaphragme. 

Le  diaphragme  est  un  muscle  essentiellement  inspira- 
teur. Lorsqu'il  entre  en  contraction,  sa  convexité  thora- 
cique  s'aplatit,  et  la  poitrine  se  trouve  ainsi  augmentée, 
aux  dépens  de  la  capacité  de  l'abdomen. 

Le  diaphragme,  en  comprimant  les  viscères  abdomi- 
naux, contribue  puissamment  au  vomissement,  à  l'acte  de 
la  défécation,  à  la  miction,  même  à  l'expulsion  du  fœtus 
lors  de  l'accouchement.  Il  concourt  aussi  à  produire  le 
bâillement,  le  sanglot,  le  hoquet,  le  rire,  la  toux  et  l'éter- 
nuement. 

—  Art  vétér.  Chez  les  animaux  à  station  quadrupédale, 
le  diaphragme  est  tendu  entre  les  reins  et  rexlrémitô  pos- 
térieure du  sternum,  de  manière  à  avoir  une  direction  de 
haut  en  bas  et  d'arrière  en  avant. 

Il  est  rarement  le  siège  de  maladies  ;  on  n'observe  guère 
que  la  hernie  diaphragmatique,  et  encore,  seulement,  chez 
le  cheval  et  le  oliien. 

—  Pathol.  Le  diaphragme  est  susceptible  de  présenter 
diverses  lésions,  qui  sont  :  les  ruptures  {pression  excessive 
sur  l'abdomen,  chute,  contraction  violente);  les  perfora- 
tions par  propagation  d'une  lésion  des  organes  voisins,  et 
les  plaies  en  général.  Ces  lésions,  qui  se  présentent  rare- 
ment, sont  d'une  grande 
gravité. 

—  Techn.  Le  généra- 
teur à  diaphragmes  su- 
perposés ,  imaginé  par 
Bout'gny ,  d'Evreux,  se 
compose  d'un  corps  ver- 
tical cylindrique,  et  de 
plusieurs  trémies,  alter- 
nativement convexes  et 
concaves,  et  percées  de 
petits  trous.  Ces  pièces 
{ ou  diaphragmes  )  sont 
étagées  dans  la  chau- 
dière, de  manière  à  rece-  Diaphragme  (Pompe  agricole  à), 
voir  successivement  l'eau 

à  vaporiser,  qu'elles  divisent  en  pluie  fine  avant  son  arri- 
vée dans  la  partie  sphérique  du  fond,  le  tout  afin  d'obtenir 
une  vaporisation  très  rapide.  —  On  construit  également 
des  pompes  à  diaphragme,  dont  le  rendement  est  très 
considérable. 

DIAPHRAGMER  V.  a.  Munir  d'an  diaphragme  un  géné- 
rateur, un  télescope. 

DIAPHRAGMITC  n.  f.  Méd. Inflammation  du  diaphragme. 

DIAPHRAGMODYNIE  (de  diaphragme,  et  du  gr.  odunê, 
douleuri  n.  1'.  Douleur  du  diaphragme  ;  rhumatisme  muscu- 
laire du  diaphragme  :  La  diaphragmodynie  est  une  affec- 
tion probable ,  plutôt  que  démontrée. 

DIAPHYLLE  n.  f.  Bût.  Syn.  de  buplëvre. 
DIAPHYSAIEŒ  [zèr  —  rad.  diaphyse)  adj.  Hist.  nat.  Qui 
sépare. 

—  Anat.  Qui  se  rapporte  à  la  diaphyse. 

DIAPHYSE  (du  gr.  rfmp/(us/s,  interstice)  n.  f.  Hist.  nat. 
Séparation,  cloison. 

—  Anat.  Corps  des  os  longs.  V.  os. 
DIAPHYSISTÉ,  ÉE  {sté)  adj.  Bot.  Syn.  de  articulé,  en 

parlant  des  plantes  marines  composées  d'articles. 

—  n.  f.  pi.  Division  des  algues  thalassiophytes.  —  Une 

DIAPHYSISTÉE. 

DIAPNOÏQUE  ipno-ik'  —  du  gr.  diapnoê,  transpiration) 
adj.  et  n.  m.  Se  dit  des  médicaments  qui  n'excitent  qu'une 
légère  transpiration  :  Sub- 
stance DIAPNOÏQUE.  Un  DIA- 
PNOÏQUE. 

DIAPOSITIVE  (du  gr.  dia,  à 
travers,  et  de  positive)  n.  f. 
Phot.  Photocopie  positive  sur 
verre,  destinée  à  être  projetée 
ou  àétre  utilisée  comme  vitrail 
devant  une  fenêtre. 

DIAPRE    ou    DIASPRE   (du 

bas  lat.  dijasperus,  même  sens  ; 
peut-être  dérivé  du  \a.i.  jaspis, 
jaspe)  n.  m.  Techn.  Tissu  de 
soie  :  drap  façonné  ou  brocart 
d'origine  orientale,  ou  sa  con- 
trefaçon. 

—  Joaill.  Syn.  de  diaspinkl. 

—  En'cycl." Techn.  Les  dia- 
prés ou  diaspres  se  fabri- 
quaient, au  moyen  âge,  à  Da- 
mas et  â  Bagdad;  l'Italie  les 
copia,  après  les  croisades, 
dans  ses  manufactures  de 
Lucaues.  On  les  employait  pour  les  ornements  sacerdotaux 
et  les  vêlements  d'apparat.  Au  xiV  siècle,  on  donna  aussi 
ce  nom  à  une  étotfc  do  laine,  semée  ou  bigarrée  de  fleurettes. 

DIAPRER  (par  corrupt.  de  diasprc)  v.  a.  Semer,  parer 
de  couleurs  variées  :  Le  printemps  dia- 
PkE  lefi  campagnes  de  riches  couleurs. 

—  Fam.  Consteller,  semer  par  places  : 
DiAPRER  un  corps  de  meurtrissures. 

—  Kig.  Emailler,  parer  d'ornements 
variés  :  IJiaprlr  ses  phrases  de  mots 
grecs  et  latins. 

Diapré,  ée  part.  pass.  S'entendait  au- 
trefois pour  toute  surface,  d'un  tissu 
comme  d'un  métal,  ou  d'une  céramique, 
oroéode  figures,  do  rinceaux,  de  hôtes, 
de  diverses  couleurs. 

—  Blas.  Se  dit  du  champ  ou  des  pièces 
d'un  écu,  fjuand  ils  sont  couverts  d'or- 
nomcnU  d  un  métal  ou  d'un  émail  difl'ércnts,  imitant  les 
incrustations  d'un  objet  damasquiné.  fLcs  écus  diaprés 
D'cxistcDl  guère  qu'eu  Allemagne  et  dans  les  Flandres.) 
.  —  Honic.  :  Prune  diapeëe  ou  substantiv.  Diaprêi:. 


Diapré  (x«  s.). 


a.   oemer,  parer 


D'argent. 

îi  In  ra8C6  d'azur 

(liapriSe  d'or. 


Diaptomus  {gr.  lo  fois). 


Se  diaprer,  v.  pr.  Se  parer,  s'émaillor  de  diverses  cou- 
leurs. 

DIAPRERIE  u.  f.  Linguist.  Syn.  de  diaprure. 

DIAPRUN  (du  gr.  dia,  avec,  et  du  lat.  prumnn,  prune) 
n.  m.  Pharm.  Electuaire  purgatif  de  pruneaux,  de  la  vieille 
pharmacopée. 

DIAPRURE  n.  f.  Variété  de  couleurs  d'un  objet  diapré  : 
Les  diaprures  des  prairies. 

DIAPTOMUS  (muss)  n.  m.  Genre  de  crustacés  copé- 
podes  nageurs,  famille  des 
calanidés,  comprenant  de 
petits  animaux  aquatiques, 
dont  les  mâles  ont  les  an- 
tennes asymétriques.  (L'es- 
pèce type  du  genre  est 
commune  dans  les  eaux 
stagnantes  d'Europe.) 

DIAPTOSE  (du  gr.  dia' 
ptôsis,  intercidence)  n.  f. 
Procédé  pour  s'assurer  de 
la  justesse  des  sons,  dans 
l'exécution  vocale. 

—  Encycl.  Ce  procédé, 
qui  nous  semble  empirique 
et  d'une  efficacité  contes- 
table, était  accepté  de 
J.-J.  Rousseau.  "  Diaptose,  dit-il,  intercidence  ou  petite 
chute.  C'est,  dans  le  plain-cliant,  une  sorte  de  périélèse 
ou  de  passage  qui  se  fait  sur  la  dernière  note  d'un  chaut, 
ordinairement  après  un  grand  intervalle  en  montant. 
Alors,  pour  assurer  la  justesse  de  cette  finale,  on  la 
marque  deux  fois,  en  séparant  cette  répétition  par  une  troi- 
sième note  que  l'on  baisse  d'un  degré,  en  manière  de  note 
sensible,  comme  ut,  si,  ut,  ou  mi,  ré,  mi.  »  Nous  pensons 
que  la  question  do  la  justesse  n'entrait  pour  rien  dans  la 
coutume  du  procédé,  qui  indiquait  simplement  la  conclu- 
sion finale  du  chant.  Cest  ce  qui  nous  semble  ressortir  de 
ce  qu'en  dit  l'abbé  heheuî  {Traité  pratique  du  chant  ecclé- 
siastique), qui  nous  apprend  que  la  terminaison  des  an- 
tiennes se  faisait  soit  par  périélèse  ou  circonvolution, 
soit  par  diaptose.  «Cette  seconde  manière  de  finir  l'into- 
nation, dit-il,  consiste  en  ce  que  la  première  des  deux 
notes  qu'on  ajoute  pour  faire  la  cadence  est  sur  la  même 
corde  que  la  note  sur  laquelle  on  finira  :  de  sorte  que  la 
seconde  qu'on  ajoute,  et  qui  est  plus  long^ue,  se  trouve 
entre  deux  notes  de  même  son;  c'est  ce  qui  forme  l'inter- 
cidence,  à  la  différence  de  la  première  manière,  qui  est 
la  circonvolution.  « 

DIAPYÈME  (du  gr.  diapuéma,  même  sens)  n.  m.  Méd. 
Suppuration,  il  On  dit  aussi  diapyèse  n.  f. 

DIAPYÉTIQUE  {tljc  -—  rad.  diapyème)  adj.  et  n.  m.  Méd. 
Se  dit  d'un  médicament  qui  produit  la  suppuration  :  Sub- 
stance DIAPYÉTIQUE. —  Un   DIAPY'ÉTIQUE.  Syn.  SDPPURATIF. 

DiARA,  contrée  do  la  Sénégamble,  bornée  au  N.  par 
la  Gambie,  â  l'E.  par  le  pays  de  Diamarou,  au  S.  par  le 
Firdou  et  le  Pakao,  et  à  10.  par  le  Kiân. 

DiARBÉKIR  OU  DiARBEKR,  vilayet  de  la  Turquie 
d'Asie,  dans  le  Kurdistan  et  l'Arménie.  II  est  compris 
entre  les  vilayets  d'Erzeroum  au  N.,  de  Van  au  N.-E.,  de 
Bitlis  à  l'E-,  "de  Mossoul  au  S.-E.,  d'Alep  au  S.-O.  et  de 
Mamouret-ul-Aziz  à  l'O.  D'une  superficie  de  46.800  kil. 
carr.,  il  est  peuplé  de  471.500  hab.  Région  montagneuse, 
où  naît,  à  1.100  mètres  d'altitude,  le  Tigre,  elle  a  un  cli- 
mat assez  dur  l'hiver,  mais  sain.  Lo  sous-sol  renferme  du 
charbon  et  du  cuivre.  Le  sol  est  couvert  de  forêts;  il 
produit  aussi  de  l'orge,  du  blé,  du  coton,  du  tabac,  des 
fruits.  Les  habitants  fabriquent  des  soieries,  des  coton- 
nades, des  lainages,  des  tapis,  des  maroquins. 

DiARBÉKIR  ou  DiARBEKR,  ville  forte  de  la  Turquie 
d'Asie  (anc.  Amida),  ch.-l.  du  vilayet  de  Diarbékir,  sur  le 
haut  Tigre;  3.5.000  hab.  Elle  est  déchue  de  son  ancienne 
importance  (elle  compta  jadis  200.000  hab.).  Malgré  le 
climat  [fièvres  endémiques],  cette  ville  doit  à  sa  situation 
entre  la  mer  Noire  et  le  golfe  Persique  d'avoir  conservé 
une  certaine  importance  commerciale  et  industrielle.  Elle 
fabrique  des  soieries,  cotonnades  et  maroquins;  elle  ren- 
ferme des  teintureries,  verreries,  poteries.  Tête  de  la  na- 
vigation du  Tigre  par  radeaux,  elle  entretient  aussi  des 
relations  par  caravanes  avec  Alep,  Smyrne,  Constanti- 
nople  et  Bassora. 

DIARDIGALLE  ou  DIARDIGALLUS  [hiss)  n.  m.  Sous- 
genre  d'euphcomus  (oiseaux  gallinacés,  famille  des  pha- 
sianidés),  fondé  pour  un  magnifique  faisan  d'Indo-Chine,  le 
diardigalle  prélat  [diardigallus  ûiardi).  [Cette  espèce  est 
de  la  taille  du  faisan  commun,  gris  violet  ;  la  tête  porte  une 
huppe  retombant  un  peu  en  arrière,  des  caroncules  rouges  ; 
le  dos  est  marqué  de  jaune  d'or,  le  croupion  écaillé  de 
roux  luisant,  la  longue  queue,  verte,  est  fourchue.  La  fe- 
melle est  fauve  et  rousse.] 

Diariuinsiveyî(??'umur6anar«7nco»îmenfanî(«  Journal  » 
ou  «  Mémoires  de  la  cour  romaine  »  [sous  Ale.xandre  VI], 
1483-1506).  —  Ce  journal,  écrit  par  Jean  Burchard,  maître 
des  cérémonies  pontificales,  est  un  compte  rendu  des  cé- 
rémonies et  des  fêtes  que  l'auteur  avait  à  régler.  Mais, 
chemin  faisant,  celui-ci  raconte  bien  d'autres  choses,  sans 
excepter  les  crimes  et  les  anecdotes  les  plus  scandaleuses. 
Une  édition  complète  en  a  été  donnée  par  L.  Thuasne  : 
Johannis  Burchardi  Argentinensis,  capelU'  pontificia?  sacro- 
rum  rituum  magistri,  Diarium  sive  Rerum  urbanarum  com- 
mentarii  (Paris,  1883-1885). 

DIARRHÉE  (a-r^  — du  lat.  diarrhœa,  gr.  diarrhoia;  de 
diarrhein,  couler  à  travers)  n.  f.  Evacuation  alvine  fré- 
quente et  liquide. 

—  Encycl.  Méd.  La  diarrhée  consiste  en  des  selles  plus 
ou  moins  nombreuses,  dues  à  une  quantité  d'eau,  venue 
do  l'intestin  grêle  et  très  supérieure  à  la  normale.  Chacune 
des  selles  est  précédée  de  coliques  d'intensité  variable, 
avec  sensation  de  défaillance  plus  ou  moins  marquée.  La 
diarrhée  reconnaît  dos  processus  fort  divers  :  les  infec- 
tions; les  intoxications  d'origino  interne  (urémie),  ou  d'ori- 
gine externe;  les  entérites,  les  aliments  (on  excès,  de 
mauvaise  nature,  etc.);  les  catarrhes  des  voies  biliaires; 
cerlaincs  diathèsos  peuvent  donner  lieu  à  ce  symptôme 
(artbritismo,  nervosismc). 

Au  point  de  vue  thérapeutiaue,  nous  diviserons  les 
diarrhées  en  deux  groupes  :  celles  par  excès  de  péristal- 

10  —  01 


702 

tisme  intestinal,  donnant  lieu  à  des  coliques,  ot  celles  dues 
à  l'hypersécrétion.  Le  régime  doit  primer  la  médication. 
Il  faut  donner  une  alimentation  nourrissante  sous  un  petit 
volume  et  sans  résidu  cellulosique,  modérer  les  boissons. 
Le  lait,  les  œufs,  la  viande  crue  sont  employés  avec 
succès.  Le  riz,  l'amidon,  les  coings  jouissent  d'une  répu- 
tation méritée  comme  aliments  antidiarrhéiques. 

L'opium,  la  morphine,  le  diascordium  calment  et  la 
douleur  due  aux  coliques,  et  les  contractions  intesti- 
nales. 

Le  sous-nitrate  de  bismuth,  la  craie  préparée,  l'eau  de 
chaux,  le  talc,  le  tanin,  le  ratanhia,  le  cachou  doivent 
être  réservés  aux  diarrhées  par  sécrétion  exagérée  sans 
douleurs. 

Si  la  déperdition  de  l'eau  était  trop  considérable,  il 
faudrait  sans  hésiter  avoir  recours  aux  injections  sous- 
cutanées  de  sérum  artificiel.  Enfin,  depuis  les  travaux  de 
Bouchard,  on  doit  réaliser  l'antisepsie  intestinale  avec 
le  naphtol-p  chez  l'adulte,  l'acide  lactique  chez  l'enfant. 

—  Art  vétér.  Diarrhée  des  veauœ.  C'est  une  maladie  grave 
et  assez  fréquente,  due,  le  plus  souvent,  â  la  substitution 
du  régime  artificiel  au  rêeime  naturel.  Aussi  le  meilleur 
traitement  à  opposer  à  cette  maladie  est  le  retour  au  lait 
maternel. 

DIARRHÉIQUE  {a-ré-ik')  adj.  Pathol.  Qui  tient  de  la 
diarrhée,  qui  se  rapporte  âla  diarrhée  :  J-lux  diarrhéique. 
Matières  diarrhi^:iques. 

—  Substantiv.  Personne  aflfectée  de   diarrhée  :  Guérir 

un  DI.\RRHÊ1QUE. 

DIARRHÈNE  (a-rèn')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  graminées,  tribu  des  festucées,  dont  l'espèce  type 
habite  l'Amérique. 

DIARRHODON  {a-i'o  —  du  gr.  dia,  avec,  et  rhodon,  rose) 
n.  m.  Pharm.  anc.  Nom  donné  à  diverses  préparations 
astringentes,  électuaires,  trochisques,  poudre,  dans  les- 
quelles entraient  les  roses. 

DIARTHRODIAL,  ALE,  AUX  adj.  Anat.  Qui  a  rapport 
à  la  diarthrose  :  Cartilage  di.vrthrodial. 

—  Articulation  diarthrodiale.  Syn.  de  diarthrose. 

DIARTHRON  n.  m.  Genre  d'herbes  grêles,  de  la  famille 
des  tïiymélacées,  tribu  des  thymêloes.  (Les  fleurs  sont 
hermaphrodites,  disposées  en  épis  grêles,  latéraux  ou 
terminau.x.  Les  deux  espèces  connues  sont  originaires  de 
l'Asie.) 

DIARTHROSE  (du  gr.  dia,  à  travers,  et  arthrôsîs,  articu- 
lation) u.  f.  Anat.  Articulation  mobile  par  glissement  des 
surfaces  articulaires. 

—  Encycl.  Les  diarthroses  présentent  des  mouvements 
divers  en  rapport  avec  la  forme  des  surfaces  articulaires, 
et,  à  ce  point  de  vue,  les  anatomistes  les  ont  divisées  en 
un  certain  nombre  de  genres.  Mais,  dans  toutes  les  diar- 
throses, qui  sont  les  articulations  mobiles  par  excellence, 
on  trouve  les  surfaces  recouvertes  de  cartilage  articulaire 
et,  entre  ces  surfaces,  une  ou  plusieurs  poches  synoviales 
pour  faciliter  le  glissement.  V.  sy'Noviale. 

DiAS  (Vicente),  navigateur  portugais  du  xv"  siècle,  né 
à  Lagos  (Algarves).  En  1446,  il  participa  à  l'expédition 
dirigée  par  Gomez  Pires,  qui  découvrit  le  fleuve  Sénégal. 
On  croit  qu'il  remonta  ce  fleuve  sur  une  partie  de  son 
cours. 

DiAS  (Diniz),  navigateur  portugais  du  xv'  siècle,  né  à 
Lisbonne.  Il  fut  chargé,  en  1445,  par  don  Henri  de  Viseu, 
d'explorer  la  côte  de  Guinée,  et  vit,  le  premier,  le  cap 
Vert. 

DiAS  ou  DiAZ  (Barthélémy  ou  Bartholomeu),  naviga- 
teur portugais  du  xv«  siècle,  mort  en  1500.  Chargé,  en 
1486,  par  le  roi  Jean  II  de  poursuivre  la  découverte  du  lit- 
toral africain,  il  s'avança  d'abord  le  long  de  la  côte  atlan- 
tique de  l'Afrique  australe,  à  environ  deux  degrés  au  S. 
du  tropique  du  Capricorne,  et  à  120  lieues  au  delà  du 
point  le  plus  éloigné  reconnu  par  les  précédents  navi- 
gateurs; puis  il  se  dirigea  directement  au  S. par  la  pleine 
mer,  doubla  sans  s'en  apercevoir  l'extrémité  méridionale 
du  continent,  et  ne  loucha  la  terre  que  40  lieues  plus  à  l'E. 
Après  s'être  avancé  jusqu'au  Rio  do  Infante  (la  grande 
Rivière  des  Poissons),  Barthélémy  Dias  revint  sur  ses  pas 
en  longeant  la  côte.  C'est  alors  qu'il  découvrit  la  pointe 
terminale  de  l'Afrique,  qu'il  nomma  cabo  Toi-mentoso  ou 
cap  des  Tempêtes  (le  roi  de  Portugal  changea  plus  tard  ce 
nom  en  celui  de  cabo  de  Buen  Esperanza  ou  cap  de  Bonne- 
Espérance,  pour  ne  pas  décourager  les  navigateurs).  Ren- 
tré à  Lisbonne  en  décembre  1487,  Diaz  y  fut  bien  accueilli  ; 
mais  il  se  vit,  dix  ans  plus  tard,  préférer  Vasco  de  Gama 
pour  la  direction  de  l'expédition  de  1497.  II  accompagna 
d'abord  ce  navigateur  dans  l'Inde,  puis,  en  1500,  Pedro 
Alvarez  Cabrai  au  Brésil;  il  périt  dans  une  tempête,  au 
cours  de  cette  expédition. 

DiAS  DE  NoVAES  (Pau!),  capitaine  portugais  du 
XVI"  siècle,  petit-fils  du  précédent,  mort  en  1589.  Nommé, 
en  1574,  par  don  Sébastien  gouverneur  général  d'Angola, 
il  débarqua  dans  le  Loanda,  y  fonda  la  ville  de  Saint-Paul, 

finis  s'établit  dans  le  territoire  d'Angola,  dont  il  vainquit 
e  roi  en  1577  et  en  1583-  Il  fut  arrêté  par  la  mort  au  milieu 
de  ses  conquêtes. 

<■  DiAS  (Filippe),  né  à  Bragance  vers  1540,  mort  en  1601, 
prédicateur  et  théologien.  Élève  de  l'université  de  Sala- 
manque,  il  entra  dans  l'ordre  des  franciscains,  et  acquit 
une  grande  réputation  comme  orateur  sacré.  Ses  Sermons. 
imprimés  â  Salamanque  en  1585,  à  Lyon  en  1586,  et  à 
Cologne  en  1604,  étaient  fort  estimés  de  saint  François 
de  Sales.  On  a  encore  de  lui  une  Somme  des  prédicateurs, 
écrite  en  latin  (Venise,  1586). 

DiAS  (Balihazar),  poète  portugais,  né  à  Madère.  II  était 
aveugle  de  naissance.  On  ne  sait  presque  rien  de  sa  vie, 
sinon  qu'il  vécut  en  Portugal  sous  le  règne  du  roi  Sébas- 
tien et  s'adonna  â  la  composition  de  pièces  dramatiques, 
espèces  de  Mystères  connus  sous  le  nom  à.'autos.  Les  plus 
connus  sont  :  les  Autos  du  roi  Salomon  (1612),  de  la  Passion 
(1613),  de  saint  Alexis,  de  sainte  Catherine,  etc. 

DiAS  fFernand),  voyageur  brésilien  du  xvii*  siècle, 
né  à  Saint-Paul,  mort  vers  1682.  Chargé,  en  1671,  de 
rechercher  dos  mines  d'émeraudes  qu'on  croyait  exister 
dans  l'intérieur  du  Brésil,  Dias  s'avança  jusqu'au  lieu 
qu'il  appela  lieino  dos  Mapaxos,  où  il  découvrit  des  pierres 
brillant  d'un  vif  éclat,  qui  n'étaient  pas  des  ômeraudes, 
mais,  vraisemblablement,  de  simples  aigues-mahnes. 


^ 


703 

DiAS  (Ileiiriquo),  général  brésilien,  né  à  Pernambouc 
vers  nioo,  mori  en  16ti2.  C'était  un  nôgro  allVanchi  qui, 
par  SOS  grandes  qualités,  arriva,  on  1639,  au  coniman«l(! 
ment  d'un  régiment.  Il  prit  une  part  active  à  la  longuo 
guerre  qui  eut  pour  résultat  le  renvorsoment  do  la  supré- 
matie hollandaise  au  Brésil.  C'est  pendant  ces  campagnes 
qu'il  remporta  les  victoires  do  Guarairas ,  d'Ohnda  et 
d'Kstauoia  (1648). 

DiAS  (Pedro),  jésuite  portugais,  né  à  Gouvoa  en  1621, 
mort  à  Bahia  en  1700.  Après  avoir  exploré  les  possessions 
portugaises  d'Afrique,  il  entra  dans  la  compagnie  do  Jésus, 
et  fut  missionnaire  au  Brésil.  Il  publia  une  Grammaire  de 
la  tangue  d'Anyola  (Lisbonne,  1597). 

DiAS-CAMARGO  (Antonio),  explorateur  brésilien  du 
xvii"  siècle,  né  dans  la  province  de  Saint-Vincent.  C'est 
lui  qui,  lo  premier,  vers  1665,  pénétra  dans  la  province 
do  ^Iinas,  où  il  découvrit  dans  un  ruisseau,  appelé  Kibeirao 
do  Carmo,  une  énorme  quantité  d'or,  à  l'endroit  où  s'éleva 
par  la  suite  lopulonto  ville  de  Villa-Kioa.  On  ignore  quel 
lut,  à  partir  de  cette  époque,  le  sort  de  Dias. 

DiAS  (Gabriel),  compositeur  portugais  du  xvii'  siècle, 
qui  fournit  sa  carrière  en  Espagne.  Il  fut  d'abord  chantre 
de  la  chapelle  de  Philippe  IV,  à  Madrid.  On  connaît  de 
lui  quantité  de  messes  et  motets,  et  le  catalogue  de  la 
célèbre  bibliothèque  musicale  du  roi  Jean  IV  de  Portugal 
renferme  497  mélodies  populaires  de  sa  composition. 

DIASCÉVASTE  {a-sé-vasst'  ~  dn  gr.  diaskeuastès.  arran- 
geur) n.  m.  Littér.  gr.  Nom  donné  aux  grammairiens  qui, 
avant  les  alexandrins,  réunirent  et  remanièrent  les  poèmes 
homériques,  il  On  dit  aussi  diaskévaste. 

—  Encycl.  Les  critiques  alexandrins,  dans  leurs  tra- 
vaux sur  Homère,  désignaient  sous  le  nom  de  diaskeuastai^ 
tous  leurs  prédécesseurs.  On  sait  que  les  poèmes  homéri- 
ques furent,  pendant  des  siècles,  livrés  à  la  discrétion  des 
rapsodes,  qui  en  récitaient  des  morceaux  à  la  cour  des 

rinces  et  dans  les  fêtes  publiques.  Pisîstrate  et  son  lils 
[ipparque  tirent  faire  une  recension  des  poèmes  homéri- 
ques par  des  poètes  et  des  savants,  parmi  lesquels  Onoma- 
critos  d'Athènes,  Orphée  de  Crotone,  Zopyre  d'Héraclée  et 
peut-être  Simonide  do  Céos,  qui  s'appliquèrent  à  retrouver 
fa  véritable  suite  des  poésies  attribuées  à  Homère.  Ils  ne 
se  contentèrent  pas  de  grouper  ensemble  les  ditférents 
fragments  dos  poèmes  homériques  qui  avaient  rapport  à 
un  même  événement,  à  un  même  personnage;  ils  furent 
chargés  de  revoir  et  de  corriger  ce  premier  travail  de  coor- 
dination. Çà  et  là  se  trouvaient  des  lacunes,  qu'il  fallut 
combler  :  on  introduisit  par  endroits  des  vers  intermé- 
diaires, destinés  à  relier  les  divers  épisodes.  De  là  ces 
passages  évidemment  interpolés  qui  coupent  la  trame,  au 
lieu  do  la  renouer.  On  ne  tarda  pas  à  regretter  ces  cor- 
rections, ces  additions,  et  de  nouveaux  arrangeurs  ou 
diascévastes,  appelés  diorthontes  (correcteurs)  [v.  dior- 
THOSTES],  recherchèrent,  pour  les  retrancher,  tous  les  vers 
suspects  d'interpolation.  Dès  le  iV  siècle  av.  J.-C,  la 
critique  grecque  avait  reconnu  et  noté  d'un  signe  con- 
venu les  passages  apocryphes. 

DIASCÈVE  {a-sèv  —àngv.diaskeuêf  revision)  n.  f.  Littér. 
r.  Correction  que  les  auteurs  dramatiques  grecs  devaient 
aire  subir  à  leurs  pièces,  lorsque  ces  pièces  n'avaient  pas 
remporté  le  prix,  et  qu'ils  voulaient  les  présenter  à  un 
nouveau  concours,  il  On  dit  aussi  diaskève. 

—  Encycl.  Trop  souvent,  la  diascève  n'était  pas  faite 
par  l'auteur  lui-môme.  Elle  n'était  pas,  alors,  sans  danger. 
Aussi  les  Athéniens  rendirent-ils,  sur  la  proposition  do 
Lycurgue,  un  décret  portant  qu'un  exemplaire  officiel  des 
grands  tragiques  serait  déposé  au  templo  d'Athéné,  et 
que  ce  texte  dértuitif  servirait  seul  aux  représentations 
sur  le  théâtre  de  Dionysos. 

DIASCHISMA  {a-chiss  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  schizein, 
fendre)  n.  m.  Dans  la  musique  ancienne,  Intervalle  qui 
formait  la  moitié  d'un  demi-ton  mineur.  «  Le  rapport,  dit 
J.-J.  Rousseau,  est  de  24  à  V'eoo,  et  par  conséquent  irra- 
tionnel. » 

DIASCIE  {a-sî)  n.  f .  G  enre  d'herbes  annuelles  ou  vivaces, 
de  la  famille  des  scrofulariées-hémiméridées,  propre  à  la 
région  du  Cap.  (On  en  connaît  environ  vingt  espèces.) 

DIASCORDIUM  {skor-di-om'  —  du  gr.  dia,  avec,  et  do 
scordiiim)  n.  m.  Pharm.  Electuaîrc  astringent  et  sédatif,  à 
base  de  scordium. 

—  Encycl.  Voici,  d'après  le  Codex,  la  formule  du  diascor- 
dium,  où  lo  principe  le  plus  actif  n'est  certainement  pas  le 
scordium,  mais  bien  l'opium  (l  gramme  contenant  oe^ooo 
d'extrait  d'opium):  feuilles  sèches  do  scordium,  60  gr.  ; 
fleurs  de  roses  rouges,  racine  do  bistorte,  de  grentiane  et  do 
tormentille,  semences  d'épino-vinette,  benjoin  en  larmes, 
dictame  de  Crète,  galbanum,  gomme  arabique,  do  chaque 
20  gr.  ;  cannelle  de  Coylan,  40  gr.  ;  gingembre,  poivre 
long,  extrait  d'opium,  de  chaque  10  gr.  ;  bol  d'Arménie 
(terre  argileuse),  80  gr.  ;  vin  d'Espagne,  200  gr.  ;  miel 
rosat,  1.300  gr.  Dose  :  2  à  4  gr.  délayés  dans  une  potion  ou 
enveloppé  do  pain  azyme,  à  cause  de  son  goût  ot  de  sou 
odeur  désagréables. 

DIASÉBCSTE  {bùsst')  n.  m.  Electuairo  purgatif,  qui  a 
pour    baso   les  sébostos. 


DIASEMIA  {sé)  n.  f. 
Genre  d'insectes  lépido- 
ptères microlépidoptèros, 
famille  dos  pyralidés , 
compronant  dos  petites 
tordcuses  européennes , 
dont  on  connaît  doux  es- 
pèces :  la  diasemia  litterata 
ùi\ixdiasemia  rambui'ialis . 

DIASÈNE  nu  DIASENNE  {sim'  —  du  gr.  dia,  avec,  ot  do 

s^.'fi'.'l  M.  m.  Kle>-tiiairo  purgatif,  qui  a  pour  base  lo  séné. 

DIASIE  izl)  n.  f.  Gonro  do  plantes  herbacées,  do  la 
famille  des  irid<'ns,  compronant  plusieurs  espèces,  qui 
croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

DIASICS  {zî  —  du  gr.  Zens,  Bios,  Jupiter)  n.  f.  Antiq. 
gr.  Eêtcs  do  Zous  Moilichios,  à  Athènes. 

DIASOSTIQUE  (stik'  —  du  gr.  diasôzein,  consorvor)  adj. 
Méd.  anc.  ii  lUUjimc  diasosliquc.  Celui  qui  est  hygiénique, 
qui  contribue  à  entretenir  la  santé.  (Pou  us.) 

DIASOSTIQUE  {stik'-  mômo  étymol.  qu'ù  l'art,  précéd.) 
n.  f.  Partio  do  la  médecine,  qui  a  pour  objet  la  consorva- 
tfon  do  lu  santé. 


DIAS 


DIASTOLE 


% 


Diasemia  (gr.  d'un  tiers). 


DIASPASIDE  {spa)  n.  f.  Genre  d'herbes  vivaces,  de  la 
famillo  dos  goodoniées,  à  fouilles  alttM'nes  linéaires  et  à 
ik'urs  axillairos  ot  solitaires,  compronant  une  soulo  os- 
YÎ-Ci\  (pli  habite  l'Australie. 

DIASPASME  {spassin'  ~  du  gr.  diaspasma ,  déchirure) 
n.  m.  Intervalle  ou  pause  marquant  suspension  de  sens 
on  séparation  entre  plusieurs  vers  d'un  chant,  chez  les 
anciens  Grocs. 

DIASPHENDONÈSE  (xfan  —  du  gr.  dïasphendon^sis  ; 
do  dia,  avec,  ot  syi/i.  //</.. nr,  fronde,  bandage,  ressort)  n.  f. 
Ant.  gr.  Genre  do  supplice  par  écartèlement.  (On  attachait 
les  doux  pieds  du  patient  à  deux  arbres  plies  de  force, 
qu'on  laissait  ensuite  reprendre  leur  position  première.) 

DIASPINEL  ou  DYASPINEL  {spi-nèV)  n.  m.  Coram.  Etoffe 
de  prix,  qui  était  une  variété  de  drap  de  soie,  dont  on  se 
servait,  autrefois,  pour  faire  des  chasubles,  des  chapes, 
des  dalmatiques  et  autres  ornements  d'Eglise,  n  On  disait 

aussi  DIASPMEL. 

—  Joaill.  Variété  de  calcédoine,  appelée  aussi  diapse 
par  les  lapidaires  du  moyen  âge,  et  qui  est  l'héliotrope  ou 
jaspo  sanguin  des  minéralogistes. 

DIASPON  (spon)  n.  m.  Chim.  Explosif  formé  de  92  à 
99  parties  de  nitroglycérine  et  de  5  à  7  parties  de  cellu- 
lose de  bois  légèrement  nitrée. 

DIASPORAMÈTRE  OU  DIASPOROMÈTRE  {spo  —  du  gr. 
dia-^pora,  dispersion,  et  jjiétroji,  mesure)  n.  m.  Instrument 
qu'emploient  les  fabricants  d'instruments  d'optique  pour 
déterminer  par  expérience  le  rayon  de  courbure  rigou- 
reusement exact  qu'ils  doivent  donner  à  une  lentille  de- 
vant être  accolée  à  une  première  lentille  pour  rendre 
l'ensemble  absolument  achromatique. 

—  Encycl.  Le  problème  de  l'achromatisme  des  lentilles 
peut  être  ramené  à  celui  de  l'achromatisme  des  prismes 
(de  même  substance  que  les  lentilles).  Taillant  dans 
les  deux  substances  deux  prismes  d'ano;les  quelconques 
A  et  A',  on  cherchera  à  achroniatiser  chacun  d'eux  avec 
un  troisième  prisme,  d'angle  variable,  dit  dtasporamètre. 

A  cet  effet,  Rochon  utilise  deux  prismes  d'angle  6,  l'un 
fixe,  l'autre  mobile  autour  de  l'axe  de  l'appareil,  dont  la 
rotation  est  mesurée  par  un  cercle  gradué  vertical,  de 
sorte  que  leur  ensemble  constitue  un  prisme  unique  dont 
l'angle  peut  varier  de  0  à  2  9.  Le  prisme  d'angle  A  à  achro- 
matiser  sera  placé  en  avant,  éclairé  par  une  fente  qui 
fournit  un  spectre  ;  A  et  la  fente  sont  affectés  à  un  nouveau 
cercle  divisé  vertical  et,  à  toute  rotation  du  diasporamètre, 
on  fait  tourner  A  et  la  fente  d'un  angle  convenable,  de 
calcul  aisé,  en  sorte  qu'il  reste  d'angle  opposé  au  diaspo- 
ramètre, mais  à  section  droite  parallèle.  L'arête  du  diaspo- 
ramètre varie  de  position,  en  effet,  suivant  la  rotation  du 
prisme  mobile. 

On  continue  la  rotation  du  diasporamètre  jusqu'à  dispa- 
rition des  couleurs,  et  le  prisme  A  est  alors  acnromatisé 
par  un  prisme  dont  l'angle  est  une  fonction  simple  de  la 
rotation.  Le  plus  grave  inconvénient  de  cet  appareil  est 
de  faire  suivre  constamment  le  mouvement  par  le  prisme  A, 
et  Jamin  y  remédie  en  faisant  tourner  également,  en  sens 
inverse,  les  deux  parties  du  diasporamètre,  ce  qui  est 
équivalent  à  une  rotation  double  pour  l'une  d'elles,  mais 
ce  qui  laisse  invariable  la  section  droite. 

Brewster  reçoit  limage  d'une  fente  sur  un  prisme  A  à 
arêtes  parallèles  à  la  fonte  ;  il  forme  un  spectre  de  lar- 
geur a;  un  autre  prisme  donne  un  spectre  opposé  de  lar- 
geur b;  en  tournant  le  second  prisme  d'un  angle  o,  on 
réduit  la  largeur  du  spectre  à  b  cos  a  et  les  deux  prismes 
sont  achromatisés  lorsque  b  cos  a  =  a.  II  reste  à  opérer 
do  môme  avec  le  prisme  A'. 

Signalons,  enfin,  le  diasporamètre  de  Boscovich. 

DIASPORAMÉTRIE  ou  DIASPOROMÉTRIE  (  spo,  tri  — 
rad.  diaspnra>nétre)  n.  f.  Physiq.  Science  do  l'achromatisme 
des  lentilles  ou  des  prismes. 

DIASPORE  {spor  —  du  gr.  diaspora,  dispersion)  n.  m. 
Hydrate  naturel  d'alumine. 

—  Encycl.  Le  diaspore,  dont  la  formule  est  IPAPO% 
contient  de  14  à  15  p.  100  d'eau;  son  poids  spécifique  varie 
de  3,3  à  3,5  ;  sa  dureté  est  égale  à  6.  Cette  espèce  minérale 
cristallise  dans  lo  système  rhombiquo.  Sa  couleur  ordi- 
naire est  vordâtre  ou  jaunâtre.  On  lo  trouve  dans  les 
schistes  ayant  subi  l'action  du  métamorphisme,  en  com- 
pagnie du  corindon.  Lo  minéral  qui  nous  occupe  a  été 
appelé  diaspore  par  Haiiy,  parce  que,  exposé  à  la  flamme 
d  une  bougie,  il  crépite  avec  violence  et  se  dissipe  en  une 
multitude  do  parcelles  blanches  ot  brillantes. 

DIASPRE  {asspr')  n.  m.  Nom  donné  anciennement  au 
jaspe. 

DIASTALTIQUE  {staf-  tik'  —  gr.  diastaîtikos,  propre  à 
séparer)  adj.  Anat.  Se  dit  de  l'cnsomblo  dos  organes,  des 
phénomènes  nerveux  qui  aboutissent  à  la  contraction  dos 
muscles  :  Action  diastaltujue. 

—  Encycl.  L'arc  diaslaltique  de  Marshall  Hall  se  com- 
pose d'un  groupe  de  nerfs  sonsitifs,  d'un  groupe  de  nerfs 
moteurs,  et  do  la  moelle  où  dos  relations  sont  établies 
entre  ces  deux  groupes. 

DIASTASE,  DIASTASIS  {sta-ziss  —  gr.  diastasis ,  dis- 
jonction) n.  f.  Chir.  Ecarlement  do  doux  os  articulés  sans 
luxation. 

—  Chim.  Principe  immédiat  que  l'on  a  trouvé  dans  les 
céréales  et  les  tubercules  de  pommes  de  torro  :  C'est  sur  ta 
/•traction  spéciale  de  la  niASTASii  que  se  fondent  surtout  les 
industries  de  la  fabrication  de  la  bière,  du  sirop  de  dextrine, 
de  la  dextrine  f/ommeusc,  etc.  (Payen.) 

—  Encycl.  Chim.  et  bot.  La  betterave  contient  dans  sa 
racine  du  sucre  cristallisable  ;  la  pomme  do  terro  ronforme 
do  la  fécnlo  ;  les  grains  do  l'orge,  do  l'amidon.  Ce  sont 
là  dos  espèces  do  réserves  (pie  ces  plantes  consomment  au 
moment  do  la  floraison  otqui  leur  lournissont  les  aliments 
nécessaires  à  leur  dôvelonpomont.  Tous  les  végétaux  pos- 
sèdent, sous  dos  formes  diverses,  des  réserves  alimentai- 
res du  mémo  genre;  mais  ces  réserves  ne  sont  pas  assi- 
milables sous  la  forme  où  nous  les  trouvons  :  elles  doivent, 
au  préalable,  subir  une  transformation.  Le  principe  qui 
accomplit  cette  opération  porto  lo  nom  do  dia.stase  ou 
ferment  soluble  :  il  n'apparaît  dans  les  plantes  qu'au  mo- 
ment où  sa  présence  devient  nécessaire,  quand  la  res- 
piration oxydanto  so  manifeste.  La  diastaso  de  la  bette- 
rave intervertit  le  sucro  cristallisable;  celle  des  graines 
transforme  l'amidon  endoxtrinoot  en  maltoso.  Los  ferments 
qui  vivent  aux  dépens  des  matières  sucrées,  do  l'amidon, 
do  la  caséine,  do   l'albumine,  doivent  d'abord,   pour  les 


III. 


rendre  assimilables,  les  modifier  au  moyen  d'une  diastaso 
qu'ils  sécrètent;  les  plantes  insectivores  :  drosera,  dar- 
iingtonia,  etc.,  possèdent  une  diastaso  qui  leur  permet  do 
diyércr  leur  proie.  Les  ferments  solubles  portent  encore 
lo  nom  de  ferments  7wti  fif/urés  ou  indirects;  on  les  désigne 
aussi  sous  les  noms  de  dinstascs  enzymes  ou  zymascs,  et, 

fdus  particulièrement  dans  les  graines,  émulsine;  dans 
es  sucs  végétaux,  ferments  peptogênes  ou  saccharigènes. 
Les  diastasos  se  rencontrent  dans  certains  organes  ani- 
maux :  diastase  des  glandes  salivaires,  ptyaline;  des  fol- 
licules gastriques,  pepsine;  du  pancréas,  pancréatine. 

Les  dia.stasos  desséchées  perdent  leur  action  vers  80"*  ; 
mais,  à  l'état  sec,  elles  ne  perdent  leur  activité  qu'à  une 
température  supérieure  ;  ainsi, la  pepsine  est  encore  active 
à  150^.  Chaque  diastase  possède  son  maximum  d'action  à 
une  température  déterminée. 

Les  diastases  ont  des  compositions  chimiques  variables, 
mais  elles  sont  toutes  oxydables;  leur  oxydation  affaiblit 
et  même  détruit  leur  pouvoirdiastasique;la  lumière  exerce 
aussi  une  influence  dans  le  mémo  sens,  de  sorte  que  les 
diastases  devront  être  conservées  à  l'obscurité  dans  un 
espace  privé  d'ox^-gène  ;  on  préfère  les  conserver  â  l'état 
sec  lorsqu'on  le  peut. 

DIASTASIFÈRE  [sta  —  de  diastase,  et  du  lat.  ferre,  por- 
ter) adj.  Se  dit  de  la  matière  d'origine  animale  ou  végé- 
tale qui  renferme  la  diastase  :  Matière  diastasifère. 

DIASTASIMÈTRE  [sta  —  de  diastase,  et  du  gr.  métron, 
mesure)  n.  m.  Instrument  servant  à  mesurer  approxima- 
tivement les  distances  dans  les  opérations  géodésiques. 
Il  On  dit  également  diastimètre. 

DIASTASIQUE  {sta-zik')  adj.  Chim.  Qui  se  rapporte  à  la 

diastase  :  Action  diastasique. 

DIASTATE  ou  DIASTATA  {sta)  n.  f.  Genre  d'insectes 
diptères  brachycères,  famille  des  piophilidés.  compre- 
nant de  petites  mouches  oblongues,  à  ailes  ordinairement 
tachetées,  avec  les  nervures  transversales  très  écartées. 
(On  connaît  une  douzaine  d'espèces  de  diastates.  propres 
à  l'Europe;  telle  est  la  diastata  adusta,  brune  et  fauve, 
de  France,  qui  vit  au  bord  des  eaux.) 

DIASTATITE  {sta  —  du  gr.  diastates,  différent)  n.  f.  Nom 
donné  par  Breithaupt  à  un  silicate  naturel  d'alumine,  de 
chaux,  de  fer  et  de  magnésie.  Variété  de  hornblende. 

DIASTÉMA  (s/e)  n.  m.  Bot.  Genre  de  gesnéracées,  tribu 
des  gesnérées,  habitant  l'Amérique  du  Sud.  (Les  diastémas, 
dont  on  connaît  plus  de  treize  espèces,  sont  des  herbes 
grêles,  à  feuilles  couchées,  à  petites  fleurs  axillaires.) 

DIASTÉMA  {sté  —  du  gr.  diastêma,  atos.  interstice)  n.  f. 
En  composition,  le  mot  désignait  autrefois  une  scission, 
une  séparation  entre  deux  parties  qui  sont  normale- 
ment jointes  :  vnxsTÊ^dXTébjtrie  (gr.  élutroJi,  vagin),  divi- 
sion longitudinale  du  vagin  en  deux  parties  ;  diàsté- 
MAxencéphalie ,  division  complète  des  deux  hémisphères 
encéphaliques;  etc. 

DIASTÉMANTHE  {sté)  n.  m.  Bot.  Genre  de  graminées, 
tribu  des  rotbœlliacées,  habitant  l'Australie.  (Ce  sont  des 
herbes  à  chaume  ramifié,  à  larges  feuilles  engainantes, 
à  fleurs  en  épis.) 

DIASTÉMATIE  {sté,  tî  —  du  gr.  diastê/yia,  intervalle) 
n.  f.  Tératol.  Fento  sur  la  ligne  médiane  du  corps. 

DIASTÈME(s/cm'— dugr.rfms/ewa,  intervalle)  n. m. Mus. 
Dans  la  musique  ancienne,  ce  mot  signifiait  proprement 
in(errrt//e;  mais  c'est  celui  par  lequel  les  Grecs  désignaient 
l'intervalle  simple  (nous  dirions  diatonique),  par  opposi- 
tion à  l'intervalle  composé,  qu'ils  nommaient  système.  (Il 
en  résulte  que  lo  système  se  com- 
posait d'au  moins  deuxdiastèmes, 
par  conséquent  d'au  moins  trois 
sons.) 

—  Zool.  Intervalle  normal  entre 
les  dents  de  divers  animaux.  (Chez 
les  mammifères,  le  diastème  con- 
stitue ce  qu'on  nomme  vulgaire- 
ment la  barre;  c'est  lo  vide  exis- 
tant entre  les  canines  et  les  mo- 
laires. Les  singes  supérieurs,  eux- 
mêmes,  comme  les  anthropoïdes, 
possèdent  un  diastèmo  :  c  est  un 
des  caractères  aualomiques  les 
plus  nets  par  lesquels  ils  ditVèrcnt  do  l'homme,  qui  n'en  a 
jamais  et  présente  toujours  la  continuité  dentaire.) 

DIASTÉMENTÉRIE  (sté,  rt  —  du  gr.  diastêma.  inter- 
valle .  et  oitéron,  intestin)  n.  m.  Tératol.  Scission  longitu- 
dinale anomale  du  canal  intestinal. 

DIASTICTUS  [sti-ktuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères lamellicornes,  famille  des  aphodiidés.  compronant 
de  petites  formes  très  voisines  des  psammobius,  dont  elles 
diffèrent  par  leur  prothorax  non  cilié  latéralement,  leurs 
tarses  postérieurs  à  éperons  grêles. (L'espèce  type  du  genre, 
lo  diastictus  vulneratus,  habite  l'Europe.) 

DIASTIMÈTRE  n.    m.    Géod.  Syn.  do  diastasimètre. 

DIASTIMOMÈTRE  {sti  —  du  gr.  diastêma,  intervalle,  et 
métron,  mesure)  n,  m.  On  désigne  sons  ce  nom  toute  une 
catégorie  d'instruments  au  moyen  dos(iuels  on  peut  me- 
surer les  distances  entre  divers  points,  sans  qu'il  soit  be- 
soin do  déplacer  l'Instrument  ou  do  se  déplacer  soi- 
même.  Il  On  dit  rncoro  lUASTOMiÏTRli. 

DIASTIMOMÉTRIQUE  {sti,  trik'  —  rad.  diastimomùtrc) 
adj.  So  dit  dos  appareils,  tels  que  les  studias,  les  télémè- 
tres, les  télémètres,  à  l'aido  desquels  on  peut  mesurer  la 
distance  qui  sépare  doux  points  sans  Ôtro  obligé  de  la 
parcourir,  n  On  dit  également  DiASTOMicTRiouii. 

DIASTOLE  (.î/or— du gr.r/irtWo^S  distension) n.  f.PhysioI. 
Mouvement  do  dilatation  du  cœur  et  des  artères. 

—  Cliir.  Instrument  dont  on  so  servait  autrefois  pour 
ouvrir  la  bouche. 

—  Gramm.  anc.  Signe  qu'on  introduisait  dans  certains 
mots  composés,  pour  les  distinguer  de  mots  de  même  forme 
et  do  sens  difl'érent.  Il  Décomposition  d'une  diphtongue  en 
deux  vovelles,  comme  dans  cu-i  pour  cui.  n  Changement 
d'une  syllabe  brève  eu  loncue,  par  le  redoublement  d'une 
consonne,  commo  dans  rcltigio  pour  relitjio.  n  Répétition 
d  un  ou  plusieurs  mots  après  une  incise  ou  une  parenthèse, 
commo  dans  l'oxemplo  suivant  :  //AMOim,  en  Atant  à  ce 
mot  tout  CQ  que  h  raffinement  des  mwurs  et  ta  dtUicatessa 

88 


Mâchoire  de  lion  mon- 
traut  eu  D,  D  les  dlast^mcs. 


DIASTOLTQUE  —   DIAUGEIE 

des  sentiments  lui  ont  donné  de  noble  et  de  poétique,  Tamour 
reste  encore  itn  des  premiers  vœux  de  la  riature. 

—  Log.  anc.  Espèce  de  définition  ou  de  distinction. 

—  Anton.  Systole. 

—  Encycl.  Physiol.  La  diastole  est  le  relâchement  du 
cœur  succédant  à  la  systole  ou  contraction  cardiaque.  On 
doit  distinguer  la  diastole  auriculaire  de  la  diastole  ven- 
triculaire  qui  la  suit.  Dans  un  sens  plus  général,  on  peut 
dire  encore  que  la  diastole  est  la  dilatation  du  cœur  ou 
des  artères  au  moment  où  le  sang  pénètre  dans  leur  ca- 
vité. V.  CIRCULATION,  CŒUR. 

DIASTOLIQUE  [sto-lik')  adj.  PhysioI.  Qui  a  rapport  à  la 
diastole  :  Mouvement  diastolique. 

DIASTOMA  {sto)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mollusques  gas- 
téropodes cténobranches,  famille  des  cérithiidés,  compre- 
nant des  coquilles  allongées,  turriculées,  à  bouche  oblique, 
fossiles  dans  les  terrains  éocènes. 

DIASTOMÉTBE  n.  m.  Géod.  Syn.  de  diastimomètre. 

DIASTOMICODON  (sto)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mam- 
mifères pénssodactyles,  famille  des  macrauchénidés.  com- 
prenant des  formes"  assez  petites,  fossiles  dans  les  forma- 
tions des  Pampas.  V.  macrauchenia. 

DIASTOPORE  ou  DIASTOPORA  [sto]  n.  m.  Zool.  Genre 
de  bryozoaires,  type  de  la  famille  des  diastopohdés,  com- 
prenant de  petites  colonies  dendroidos,  rameuses  et  tubu- 
Ieuses.[On  connaît  de  nombreuses  espèces  de  diastopores  ; 
quelques-uns  vivent  dans  les  mers  du'S .  (diastopora  7'epe7is), 
la  plupart  sont  fossiles  dans  le  jurassique  et  le  crétacé.] 

DIASTOPORIDÉS  {sto)  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  bryo- 
zoaires gymnolémates  cyclostomates,  section  des  incrustés, 
comprenant  les  genres  diastopora,  herenicea,  discosparsa. 
discoporella,  Defrancia,  buskia.  (Les  diastoporidés  forment 
des  colonies  encroûtantes  ou  rameuses,  parfois  libres,  avec 
cellules  tubuleuses  couchées.)  —  Un  diastoporidè. 

DIASTRÉPHOPHYLLE  [stré  —  du  gr.  diastréphein,  con- 
tourner, et  phuilon,  feuille)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  a  ses 
feuilles  rejetées  de  côté,  il  On  dit  aussi  diastrophylle. 

DIASTROPHIE  [stro-fi  —  du  gr.  diaslrophè,  distorsion) 
n.  f.  Pathol.  Nom  générique  de  la  luxation  des  os  et  du 
déplacement  des  muscles,  des  tendons  ou  des  nerfs.  (Vieux.) 

DIASTROPHIS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  ^ethionéme. 

DIASTYIX  [stiV  —  du  gr.  dia,  entre,  et  stulos,  colonne) 

n.    m.    Archit.  

Edifice     dont 

les     colonnes 

sont  éloignées 

de    trois    dia-        ^ 

mètres   ou   six  D,  diastyle. 

modu  I  e  s,  1  e 

plus  large   entre -colonnement  usité   chez  les   anciens. 

DIASTYLIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  crustacés  cumacés, 
comprenant  les  genres  diastyliSj  diastylopsis ,  leptostylis. 

—  un  DIASTYLIDE. 

DIASTYLIS  (sti'liss)  n.  m.  Genre  do  crustacés,  type  de 
la  famille  des  diastylidês,  comprenant  de  petits  animaux 
marins  à  thorax  globuleux,  à  abdomen  long,  filiforme,  ter- 
miné par  une  pointe  et  deux  styles  divergents.  {Répandus 
surtout  dans  les  mers  du  N.,  les  diastylis  no  dépassent 
guère  1  centimètre  de  long.) 

DIASYRME  (sirm'  —  du  gr.  diasurmos,  raillerie)  n.  m. 
Rhétor.  Figure  opposée  à  l'hyperbole,  et  ayant  pour  objet 
d'amoindrir  l'importance  d'une  chose  ou  d^un  homme. 

DIATÉRÉBATE  n.  m.  Sel  dont  l'acide,  l'acide  diatéré- 
bique,  na  pu  être  obtenu  à  l'état  libre. 

DIATÉRÉBILÉNATE  D.  m.  Chim.  Il  Diatéréhilénate  de 
potassium,  Sel  de  potassium,  C'H*0'*K',  que  l'on  obtient 
en  chauffant  Volide  diatérêbilénique  ou  acide  térébilénique 
avec  une  solution  de  potasse. 

DIATÉRÊBILÉNIQUE  (7u7i-")adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'on 
n'a  pas  encore  obtenu  à  l'état  libre,  mais  dont  on  connaît 
le  sel  de  potassium. 

DIATÉRÉBIQUE  [bîk')  adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'on  no 
connaît  pas  à  l'état  libre,  et  qui  se  transforme  en  son 
olide  [acide  térébique)  quand  on  veut  le  mettre  en  liberté. 

DIATERPÉNYLIQUE  [lik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  qu'on 
n'a  pu  obtenir  à  1  état  libre;  sou  olido  est  l'acide  terpé- 
nyliquc  C'H'=0'. 

DIATESSARON  {té-sa  —  du  gr.  dia,  avec,  et  tessara, 
ûuatrej  n.  m.  Mus.  auc.  Nom  que  les  Grecs  donnaient  à 
1  intervalle  de  quarte. 

—  Adjectiv.  Pharm.  Thériaque  diatessaron,  Médicament 
employé  comme  emménagoguo  et  aussi  contre  les  piqûres 
venimeuses,  et  composé  de  quatre  substances  :  myrrhe, 
gentiane,  aristoloche  et  baies  de  laurier,  dont  on  faisait 
un  électuaire  au  moyen  du  miel. 

DIATESSARONER  [té-sa)  V.  H. Mot  forgé  et  employé  par 
Jean  de  Mûris  et  plusieurs  des  anciens  musiciens,  pour 
caractériser  une  façon  de  procéder  dans  le  déchant  plutôt 
par  quartes  que  par  quintes,  l'un  n'étant  d'ailleurs  pas  plus 
agréable  que  l'autre  et  devant  produire  sur  l'oreille  une 
impression  à  peu  près  analogue,  la  quarte  étant  le  renver- 
sement de  la  quinte. 

OIATHERMANE  (^èr'  — du  gr.  dia,  à  travers,  et  thermos, 
chaleur;  adj.  Piiysiq.  Qui  laisse  passer  la  chaleur  :  Corjfs, 
Substance  diathÉrmane. 

—  KSCYCL.  V.   IJIATHERMANÉITË. 

DIATHERMANÉITÉ  {ter')  a.  m.  Physiq.  Propriété  dont 
jouissent  les  corps  diathermanes.  Il  Ou  dit  aussi  diatbër- 
mansie. 

—  Encycl.  La  diathermanéité  est  aux  rayons  calorifi- 
ques ce  que  la  transparence  est  aux  rayons  lumineux  ;  il 
n'existe  aucune  substance  complètement  diathermane  ;  il 
y  a  toujours  une  certaine  quantité  de  chaleur  absorbée 
par  le  corps.  Cette  quantité  absorbée  varie  avec  la  lon- 
gueur d'onde  du  rayon  correspondant.  La  diathermanéité 
fut  étudiée  d'abord  par  Mellooi,  à  l'aide  de  l'appareil  ap- 
pelé banc  de  Melloni{v.  chaleur),  puis  par  Manon,  Ja- 
min,  etc.  Biot  a  établi  (v  Mém.  de  l'Acad.  dos  sciences», 
t.  XIVj  la  loi  mathématique  de  la  diathermanéité  ;  il  a 
montre,  conformément  aux  expériences  de  Melloni,  que 
l'ioteDsité  d  un  faisceau  de  chaleur  qui  a  traversé  une 


lame  doit  changer  ;  l"  avec  les  sources  calorifiques  don- 
nant des  faisceaux  d'inégale  intensité  ;  2°  avec  la  nature 
du  milieu  traversé  ;  3°  avec  l'épaisseur  de  la  lame  traver- 
sée, et  cela  de  façon  que  l'intensité  d'un  rayon  qui  tra- 
verse une  lame  décroit  eu  progression  géométrique  quand 
l'épaisseur  croît  en  progression  arithmétique.  1  étant  l'in- 
tensité d'un  faisceau,  si  l'on  désigne  par  la^  l'intensité 
du  faisceau  qui  sort  d'un  corps  d'épaisseur  e,  a  est  appelé 
le  coefficient  de  trunsmission  du  faisceau  à  travers  le.corps. 

DIATHERMANSIE  n.  f.  Physiq.  Syn.  de  diatherma- 
néité. Il  On  dit  aussi  diathebmie  n.  f.  et  diatherma- 
NiSMK  n.  m. 

DIATHERMIQUE  [tèr'-mik'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et 
thermos,  chaleur)  adj.  Physiq.  Se  dit  quelquefois  pour  dia- 
therrfane. 

DIATHÉSATION  [si-on  —  rad.  diathèse)  n.  f.  Méd.  Géné- 
ralisation d'une  aff"ection  d'abord  locale. 

DIATHÈSE  {du  gr.  diathêsis,  disposition)  n.  f.  Tempéra- 
ment morbide,  caractérisé  par  un  mode  anormal  de  la  nu- 
trition et  qui,  héréditaire  ou  acquis,  entraine,  chez  l'indi- 
vidu qui  en  soufi're,  certaines  affections  locales  dont  les 
symptômes  et  les  lésions  dénotent  ordinairement  l'origine. 
*  —  Encycl.  Les  médecins  ont  jadis  distingué  les  dia- 
thèses  rhumatismale  et  goutteuse  (réunies  par  Bazin  sous 
le  nom  d'arihritis),  les  diathèses  tuberculeuse,  syphiliti- 
que, rachitique,  herpétique,  et  mémo  des  diathèses  par- 
tielles, comme  les  diathèses  variqueuse,  anévrismale, 
ulcéreuse,  vermineuse,  catarrhale,  etc.  Ainsi  étendu  à  des 
maladies  et  à  des  affections  si  diverses,  dont  l'étiologie 
et  la  pathogénie  sont  aujourd'hui,  en  grande  partie  au 
moins,  élucidées,  le  terme  de  «  diathèse  »  perd  toute  si- 
gnification précise.  Il  en  a  une  cependant,  traditionnelle 
(Hippocrate)  et  rigoureuse  :  celle  de  disposition  ou  de 
tempérament  morbide.  Aujourd'hui,  il  faut  admettre,  avec 
Bouchard,  que  la  diathèse  est  un  mode  particulier  de  nu- 
trition, et  on  ne  peut  en  admettre  rigoureusement  que  deux, 
Varthritis7ne  et  la  scrofule,  caractérisés  par  des  affections 
spéciales,  et,  chez  les  malades,  par  un  faciès  et  un  habitus 
spéciaux  aussi.  Tandis  que  la  diathèse  arthritique  se  tra- 
duit par  des  migraines,  de  l'asthme,  de  la  dyspepsie,  de 
l'eczéma,  du  diabète  gras,  de  la  gravelle,  de  la  goutte,  du 
rhumatisme,  la  diathèse  scrofuleuse  se  manifeste  par  do 
la  blépharite,  de  l'impétigo,  des  coryzas,  de  la  leucorrhée, 
l'hypertrophie  des  amygdales,  Tengorgement  des  gan- 
glions lymphatiques,  et  enfin  la  tuberculose,  qui  en  est  la 
terminaison  la  plus  habituelle. 

Les  diverses  modalités  cliniques  de  chaque  diathèse 
sont  rarement  réunies  chez  le  même  individu;  dans  les 
familles  pathologiques,  elles  s'échelonnent,  par  hérédité 
similaii'e  ou  pa.v  hérédité  homologue  (v.  hérédité)  chez  les 
divers  enfants,  mais  elles  aboutissent  presque  toujours, 
d'une  part  à  la  tuberculose  précoce,  d'autre  part  à  l'idiotie 
et  à  la  démence,  c'est-à-dire  de  toute  manière  à  l'extinc- 
tion de  la  race.  Cependant,  certains  médicaments  (l'iode 
sous  toutes  ses  formes,  le  sérum  artificiel  en  injections 
sous-cutanées)  et  surtout  une  hygiène  appropriée,  peuvent 
éloigner  notablement  le  terme  fatal. 

DIATHÉSIQUE  [zik')  adi.  Qui  appartient  à  une  diathèse 
ou  qui  en  découle  :  Maladies,  Affections  diathésiques. 

DIATHYRON  (du  gr.  dia,  entre,  et  thura,  porte)  n.  m. 
Antiq.  gr.  Couloir  qui  reliait  la  porte  extérieure  à  la  porte 
donnant  sur  la  cour,  dans  les  maisons  grecques,  n  Le  plu- 
riel diathyra  désignait  un  avant-toit  ou  péristyle  couvert 
devant  une  porte. 

DIATOME  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues,  qui  a  donné  son  nom 
à  la  famille  des  diatomées. 

DIATOMÉES  n.  f.  pi.  Bot.  Famille  de  phéophycées  ou 
algues  brunes.  —  Une  diatomee. 

—  Encycl.  Los  diatomées  {cent  soixante-dix  genres,  avec 
une  multitude  d'espèces)  sont  des  algues  microscopiques, 
d'eau  douce,  saumâtre  ou  salée,  qui  forment,  au  fond  de 
l'eau  ou  sur  la  terre,  une  couche  brune  ou  rougeâtre,  de 
consistance  gélatineuse.  Le  corps  d'une  diatomee  est  formé 
d'une  simple  cellule  ou  frus- 
tule,  aplatie  en  forme  de 
disque  circulaire ,  ellipti- 
que ou  losangîque.  La  mem- 
brane cellulosique  est  forte- 
ment incrustée  de  silice,  ce 
qui  lui  donne  une  grande 
dureté;  sa  surface  est  ornée 
de  stries  et  de  dessins  déli- 
cats, qui  font  de  certaines 
espèces  de  diatomées  des 
objets  commodes  pour  ap- 
précier les  qualités  d'un  mi-       Diatomées  :  1.  Carapace  de  pin- 

*„ „„    /?  „/     I  ■     ,  \     1        nulaire;     2    et    3.    Déduplication 

croscope  (test-objects)  La.  d'une  frustule  de  diatomee;  4.  File 
membrane  comprend  deux  de  frustules  dans  leur  gaine  gô- 
valves,   emboîtées   l'une  latineuse. 

dans  l'autre  comme  le  fond 

et  le  couvercle  d'une  boîte,  et  coïncidant  avec  les  deux 
faces  parallèles  du  disque.  Les  carapaces  do  diatomées, 
s'accumulant  au  fond  de  l'eau  en  masses  considérables 
après  la  destruction  des  protoplasmes,  forment  le  tripoli. 
Les  diatomées  vivantes  se  déplacent  par  des  mouvements 
brusques  et  saccadés.  Elles  se  multiplient  par  dédu- 
plication :  le  noyau  d'une  frustule  se  divise  en  deux 
parties;  entre  celles-ci  se  forme  une  cloison  cellulosique, 
parallèle  aux  valves,  se  dédoublant  plus  tard  de  manière 
à  séparer  les  deux  moitiés  du  corps  protoplasmique,  qui 
s'écartent  en  emportant  chacune  une  valve.  Les  mômes 
phénomènes  do  bipartition  se  renouvelant  plusieurs  fois 
de  suite,  une  cellule  initiale  donne  naissance  à  une  file  de 
cellules  semblables  à  elle,  qui,  chez  certaines  espèces,  res- 
tent unies  par  une  gaine  gélatineuse.  La  déduplication 
donne  deux  cellules  légèrement  inégales  et  aboutirait,  par 
suite,  à  une  réduction  extrême  do  la  dimension  des  fru- 
stules sans  le  phénomène  de  la  formation  des  auxospores  : 
une  frustule  do  dimensions  minima  écarte  ses  deux  valves, 
et  son  corps  protoplasmique,  mis  à  nu,  se  nourrit,  s'accroît 
de  manière  à  reprendre  des  dimensions  normales,  puis 
s'enveloppe  d'une  membrane  cellulosique,  qui  enrin  s'in- 
cruste do  silice.  On  a  observé  chez  certaines  espèces  {*»- 
rirelle  par  exemple),  la  conjugaison  de  deux  auxospores 
formées  par  deux  frustules  rapprochées  :  c'est  un  phéno- 
mène d'isoqamic.  Genres  principaux  :  mélosire,  coscino- 
flisoiic,  fraf/ilaire,  diatome,  f/nntphonéme,  surirclle,  cyma- 
topAcurc,  naiiculc,  ptnnulairc,  pleurosigme,  etc. 


704 

DIATOMELLE  fnîi^/')  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  de  ia  famille 
des  tabellariées,  à  frustules  en  carre  long,  à  bandes  droi. 
les.  (La  seule  espèce  connue  est  la  diatomtlle  de  Balfour.) 

DIATOMINE  n.  f.  Nom  donné  par  N?egeli  au  mélange 
do  chlorophylle  et  d'un  pigment  jaune  qui  teinte  les  chro- 
moloucites  des  diatomées. 

DIATOMIQUE  adj.  Chim.  Syn.  de  biatomique. 

DIATON  (du  gr.  dia,  entre,  et  de  ton)  n.  m.  Mus.  Inter- 
valle qui  sépare  deux  tons  successifs. 

DIATONI  n.  m.  pi.  Antiq.  gr.  et  rom.  Parpaings  em- 
ployés dans  la  construction  des  murs  do  l'appareil  em- 
plecton,  et  qui,  étant  disposés  en  assises,  à  intervalles 
réguliers,  avaient  pour  but  de 
lier  les  parties  de  la  construc-  >  ^>C>^ 
tion  et  d'en  consolider  l'en- 
semblo. 

DIATONIQUE  {nik'  —  rad. 
diaton)  adj.  Mus.  Qui  procède 
par  tons  et  demi-tons  naturels, 
et  par  degrés  conjoints: 
Gamme  diatonique.  Intervalle 
DIATONIQUE.  A,  diatonl. 

—  Genre  diatonique.  Un  des 

genres  de  la  musique  ancienne,  qui,  avec  le  genre  chro- 
matique et  le  genre  enharmonique,  formait  le  système 
musical  de  la  Grèce  :  Le  genre  diatonique  modulait  peu 
ou  point  ;  le  genre  chromatique  aiiaïY  des  modulations  fré- 
quentes  ;  le  genre  enharmonique  consistait  en  modulations 
pratiquées  par  un  procédé  particulier  de  substitution  dénotes. 

—  n.  m.  :  Ze  diatonique  se  dit  par  opposition  au  chro- 
matique. 

—  Encycl.  La  gamme  diatonique  est  la  gamme  normale, 
naturelle,  quelle  que  soit  sa  tonalité,  avec  ses  cinq  tons  et 
ses  deux  demi-tons,  tandis  que  la  gamme  chromatique  pro- 
cède uniquement  par  demi-tons.  (V.  GAMME.)  Un  intervalle 
diatonique  est  celui  qui  sépare  une  note  de  sa  note  immé- 
diatement supérieure  ou  inférieure.  Un  demi-ton  diato- 
nique est  un  demi-ton  entre  doux  notes  naturelles,  comme 
de  mi  à  fo,  de  si  à  do.  V.  chromatique,  et  demi-ton. 

DIATONIQUEMENT  [ke-man)  adv.  D'une  manière  dia- 
tonique, par  tons  et  demi-tons  naturels,  à  l'exclusion  de 
toute  note  altérée,  do  tout  intervalle  chromatique. 

DIATRAGACANTHE  (du  gr.  dia,  avec,  et  de  tragakan- 
t/ios,  arbrisseau  qui  produit  la  gomme  adragante)  n.  m. 
Pharm.  anc.  Poudre  adoucissante,  qui  est  composée  d'ami- 
don, de  sucre,  de  réglisse,  do  semences  froides  majeures 
(concombre,  melon,  citrouille,  courge), 
do  graines  de  pavot  blanc  et  de  gommes  *~ 
adragante  et  arabique. 

DIATRÈTE  (du  gr.  dia,  à  travers,  et 
teirein,  user)  n.  f.  Archéol.  Nom  donné  à 
des  vases  ou  coupes  antiques  do  cristal, 
do  pierre  précieuse  ou  de  verre,  ornés 
d'appliques  à  jour  ou  d'inscriptions 
découpées  d'un  travail  très  délicat. 

DIATRIBE    (gr.    diatribe,    proprem.  Diatrète. 

"  broiement  »,   et,  par  ext.,  Exercice 
d'école,  dissipation)  n.  f.  Critique  amère  et  violente  :  Lea 
diatribes   sont  moins  faites  pour  exulcéi'er   qu'une   épi- 
gramme  fine  et  mordante.  (Volt.) 

—  Encycl.  On  donne  aujourd'hui  le  nom  de  diatribe  k 
une  critique  amère  et  violente;  mais  ce  mot  signifiait 
autrefois  simplement  une  dissertation,  comme  le  mot  grec 
StaTpieij.  Plusieurs  érudits  du  xvi*  et  du  xvii"  siècle  ont 
donné  le  titre  latinise  de  Diatribse  à  des  écrits  de  contro- 
verse littéraire  ou  théologique.  C'est  sans  doute  dans  le 
ton,  quelquefois  injurieux,  de  la  dissertation  littéraire 
d'alors  qu  il  faut  chercher  l'origine  du  sens  de  critique 
amère  ôt  violente  donné,  vers  le  milieu  du  xviu*  siècle, 
au  mot  «  diatribe».  Voltaire  arbora  franchement  le  mot 
avec  sa  signification  nouvelle,  dans  la  Diatribe  du  docteur 
Akakia,  médecin  du  pape  (Rome-Berlin,  1752),  dirigée  con- 
tre Maupertuis,  président  de  l'académie  de  Berlin.  Plusieurs 
autres  opuscules  de  Voltaire,  auxquels  l'auteur  donna  le 
titre  de  Diatribes,  ne  sont  plus  dans  le  genre  du  libelle  dif- 
famatoire. Ainsi,  les  quatre  diatribes  dont  il  fit  suivre  la 
Défense  de  mon  oncle  (1767)  touchent  à  des  points  de  phi- 
losophie et  d'histoire  ancienne;  le  ton  satirique  y  règne, 
mais  elles  n'attaquent  pas  directement  un  ouvrage  ou  une 
personne. 

DIATRIBER  v.  n.  Ecrire,  prononcer  des  diatribes.  (Peu 
usité,) 

DIATRIBEUR  n.  m.  Auteur  de  diatribes,  d'une  diatribe. 

DIATRITAIRE  (ter'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  tritos, 
troisième)  n.  m.  Méd.  Membre  d'une  secto  de  médecins, 
qui  ne  donnaient  des  aliments  à  leur  malade  que  de  trois 
en  trois  jours. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  la  secto  des  diatritaires  : 
Médecin  diatritaire. 

DIATRITE  (du  gr.  dia,  entre,  et  tritos,  troisième)  n.  m. 
Méd.  Diète  de  trois  jours. 

DIATROPE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  buplèvre. 

DIATRYPE  n.  m.  Genre  do  champignons,  de  l'ordre  des 
pvrénomycèles,  du  sous-ordre  des  sphériacées,  vivant  sur 
les  branches  de  divers  arbres. 

—  Encycl.  Ce  genre,  qui  sert  de  type  à  la  famille  des 
diatrypées,  est  caractérisé  par  ses  périthèces  disposés  en 
une  seule  file  et  plongés  dans  un  stroma,  ses  spores  cylin- 
driques, unicellulaires,  brunâtres,  plus  ou  moins  incurvées, 
au  nombre  de  huit  par  asque.  Dans  un  genre  voisin,  le 
duitri/pelle.  il  y  a  beaucoup  de  spores  dans  chaque  asque. 

DIATRYPÉES  n.  f.  pi.  Famille  do  champignons  pyréno- 
mycètes  sjdiériacés,  ayant  pour  type  le  genre  diatrype. 
—  Une  diatbypék. 

DIATRYPÈSE  (du  gr.  dia,'  à  travers,  et  trupân,  percer) 
n.  f.  dur.  l'l',pece  de  suture  du  crâne. 

DIATYPOSE  (gr.  diatupôsis  ;  de  dia,  avec,  et  tuplein, 
frapper)  n.  f.  Khétor.  ISyn.  peu  usité  do  hypotypose. 

DIAUGEIE  (ô-jé-t)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  bra- 
cbycèros,  famille  dos  muscidés,  comprenant  des  mou- 
ches très  allongées,  habitant  l'Amérique  du  Sud.  (L'espèce 
tvpe  du  genre  est  la  diaugeia  angusla,  grise  et  noiro, 
dont  l'abdomon  transparent,  blanc,  est  varié  de  brun 
LBrésiij.) 


Ton 

DIAULE  {âl'  —  gr.  diiiulê;  Jo  dis,  doux  fois,  et  «»/(*, 
espace)  n.  m.  Métrol.  anc.  Double  stado,  ou  «Uonduo  do 
400  métros  environ,  ii  Course  double,  qui  consistait  à.  par- 
courir lo  stade  dans  toute  sa  longueur,  à  tourner  autour 
de  la  borne,  et  à  revenir  par  l'autre  côté  au  point  do 
départ. 

—  Adjoctiv.  Course  diaule,  Course  dans  latiuello  le  cou- 
reur parcourait  lo  diaule  ou 
double  stade. 

DIAULE  (Sr  —  du  préf.  di, 
et  du  gr.  (IhIos,  flûte)  n,  t".  An- 
tiq.  gr.  Klùte  double,  à  deux 
corps.  Il  Air  de  flûte  qu'on  exé- 
cutait dans  les  coméaies,  pon- 
dant que  la  soône  restait  vide. 

—  Adjoctiv.  :  Flûte  diaule. 

DIAULÉION  {â-lé)  n.  m.  An- 
tiq.  gr.  Air  (ju'on  jouait  sur 
la  flûte  double,  ou  diaule. 

DIAULODROME  (ô-h  —  do 
diaulc,  et  du  i^v.  dromos,  cou-  Diaule. 

reur)  n.  m.  Antiq.  gr.  Coureur 

qui,  dans  les  jeux  publics  de  la  Grèce,  exécutait  le  diaule 
ou  course  double. 

DIAVOLINO  (mot  ital.  qui  signif.  petit  diablr)  n.  m. 
Espèce  de  bonbon  italien. 

DiAZ  (Miguel),  explorateur  espagnol,  né  en  Aragon 
dans  la  seconde  moitié  du  xv"  siècle,  mort  vers  1514.  Il 
prit  part  à  la  seconde  expédition  de  Colomb.  Obligé,  en 
1495,  par  suite  d'un  duel,  à  se  réfugier  dans  le  sud  de 
Saint-Domingue,  il  y  épousa  une  femme  indigène.  Grâce 
aux  indications  que  celle-ci  lui  fournit,  Miguel  Diaz  put, 
avec  l'aide  do  Barthélémy  Colomb,  découvrir  les  mines  do 
Saint-Christophe;  il  contribua,  plus  tard,  à  la  fondation 
de  Nueva-Isabella  (depuis  Santo-Domingo),  dans  le  voisi- 
nage des  districts  aurifères.  Il  fut,  jusqu'à  sa  mort,  un 
fidèle  partisan  do  Christophe  Colomb. 

Diaz  de  Lugo  (Juan  Bernardo),  érudit  et  canoniste  es- 
pagnol, né  à  Séville  dans  les  dernières  années  du  xv*  siè- 
cle, mort  en  1556.  Remarquable  par  son  érudition,  il 
occupa  des  charges  ecclésiastiques  en  Espagne,  puis  fut 
envoyé  en  Amérique,  où  il  resta  treize  ans,  et  fut  ensuite 
nommé  évéquo  de  Calahorra.  C'est  en  cette  qualité  qu'd 
occupa  une  place  importante  au  concile  de  Trente.  On  lui 
doit;  Instrucioti  de  préludas  (l530);  Avisos  para  todos  tas 
curas  de  anii7ias  (l53y)  ;  Practica  criminalis  cajionica  (1540)  ; 
Soliloquios  entre  Dios  y  et  aima  (1541)  ;  etc. 

Diaz  de  Solis  (Juan),  navigateur  espagnol,  né  à 
Librixa  vers  la  (in  du  xv  siècle,  mort  en  1516.  Chargé  par 
Ferdinand  le  Catholique  do  poursuivre,  de  concert  avec 
Pinzon,  la  découverte  de  la  côte  du  Hrésil  vers  le  sud,  Diaz 
de  Solis  aborda  au  cap  Saint-Augustin,  longea  les  côtes 
en  se  dirigeant  vers  le  sud  jusque  vers  40  degrés  de  lati- 
tude S.,  et  en  prit  possession  au  nom  de  la  couronne  de 
Castille.  Emprisonné  à  son  retour,  par  suite  de  ses  dis- 
sentiments avec  Pinzon,  Diaz  de  Solis  reçut  sa  liberté 
Four  continuer  la  reconnaissance  de  la  côte  atlantique  de 
Amérique  du  Sud.  II  découvrit  au  cours  de  ce  voyage 
(1516)  1  estuaire  formé  par  la  réunion  de  l'Uruguay  et 
du  Parana,  et  périt  dans  une  embuscade.  Sébastien 
Cabot  le  dépouilla,  un  peu  plus  tard,  do  l'honneur  de 
cette  découverte  (1525):  il  pénétra  plus  avant  dans  l'es- 
tuaire, et  lui  imposa  le  nom  de  Rio  de  la  Plata  qu'il  a 
gardé  depuis. 

Diaz  de  Toledo  (Pierre),  prosateur  espagnol  du 
XV"  siècle.  Il  a  laissé  un  recueil  de  trois  cents  proverbes 
et  sentences,  traduits  de  Sénèque  :  Proverbios  de  Seneca 
{1482K  une  glose  des  proverbes  du  marquis  de  Santillane 
(1552),  et  de  nombreux  ouvrages  restés  en  manuscrit. 

Diaz  DEL  Castillo  (Bernai),  conquérant  et  chroni- 
queur espag^nol  du  xvi«  siècle,  né  à  Médina  del  Gampo. 
Parti  pour  le  nouveau  monde  en  15H,  il  assista  à  la  dé- 
couverte du  Yucatan,  puis  à  la  conquête  du  Mexique.  Le 
récit  de  ses  campagnes,  publié  pour  la  première  fois  on 
1632  (Madrid),  a  été  plusieurs  fois  traduit  en  français 
(Jourdanet,  1877;  J.-Nl.  de  Hérédia,  1878-1887).  C'est  un 
document  des  plus  précieux  pour  la  connaissance  de  l'his- 
toire des  conquistadores. 

Diaz  (François),  missionnaire  espagnol  de  l'ordre  de 
Saint-Dominique,  né  vers  1580,  martyrisé  en  Chine  eu 
1646.  Ayant  réussi  à  pénétrer  on  Chine  en  1635,  il  y  prê- 
cha l'évangile  durant  onze  ans.  Après  avoir  essuyé  une 
foule  de  mauvais  traitements,  il  fut  lapidé  par  l'ordre 
des  mandarins.  Il  a  composé  un  Catéckismp  en  langue 
chinoise  et  uti  Dictionnaire  chinois-castillan,  contenant 
7.160  caractères. 

Diaz  (Juau  Martine),  général  espagnol.  V.  E.\ipkci- 

NAUO. 

Diaz  DE  San  BuENAVENTURA  (Francisco),  écrivain 
mystique  espagnol  du  xvii"  sieili-,  né  en  Galice,  mort  ù. 
Rome  en  1728.  Il  fut  un  des  hauts  dignitaires  de  l'ordre 
des  franciscains,  commissaire 

fônéral  dos  missions,  membre 
0  la  congrégation  do  l'In- 
dex, etc.  On  lui  doit  plusieurs 
ouvrages  :  Ëspejo  scrafico  (  1683)  ; 
iirvinarin  srrnftro  (1700)  ;  etc. 

Diaz  de  La  Pena  (Nar- 

cisso-Virgilo),  peintre  français, 
né  à  Bordeaux  en  I807  do  pa- 
rents espagnols,  mort  à  Menton 
en  1876.  Orphelin  à  dix  ans  et 
sans  fortune,  il  fut  recueilli  par 
un  pasteur  do  Bellevuo.  Mordu 
un  jour  par  uno  vipère,  il  subit 
l'amputation  d'une  jamho.  On 
lui  chercha  un  niéiier  séden- 
taire; il  apprit  la  pointure  in- 
dustrielle. Son  goût  artistique 
s'éveilla  alors.  11  avait  uno  im-  ^  ,., 

pétuouso  facilité,  avec  un  don  '/)     '" 

do  la  couleur  tout  û,  fait  ospa-  d1«  do  La  Pc5a. 

gnol.  Diaz  est  un  talent  prime- 

Huutier,qui<iébordo  on  esquisses  exubérantes,  en  «  études  i 
d'une  clialour  otd'un  chatoyant  admirables,  mais  qui  repu 
gncra  toujours  au  tableau  composé  ot  ù  la  pouséo. 


DIAULE 


Diaz  débuta  au  Salon  do  1831  par  des  I^sqnisses  très  ro- 
marciuéos.  En  1835,  désireux  de  se  poser  en  artiste  sérieux, 
il  donna  la  Bataille  de  Medina-Cœli,  sa  seule  toile  n  com- 
posée ».  Diaz  ne  renouvela  pas  cotte  tentative,  et  lit  bien. 
Vers  1840,  il  commença  la  série  do  ces  Nymphes,  Vénus. 
Amours  (les  Nymphes  de  Calynso,  1840),  Cupidons,  Hnx- 
«/neuscs,  etc.,  qui  séduisirent  la  société  élégante.  Entre 
1844  ot  1859,  il  produisit  Bas-lirt'au,  VOricntale,  les  IJohr- 
miens,  le  Maléfice,  etc.,  où  so  montrent  toutes  les  qua- 
lités do  l'artiste.  Enlin,  lo  Diaz  le  plus  connu,  c'est  lo 
peintre  de  ces  tableautins  ensoleillés  où  revivent  les  sites 
de  la  forêt  de  Fontainebleau.  La  Mare  aux  vivèrcs  (1857) 
est  la  pièce  maîtresse  de  cet  art,  dans  lequel  Diaz  s'est 
montré  l'égal  et,  sous  certains  rapports,  le  précurseur  des 
maîtres  de  Barbizon.  Diaz  n'a  que  peu  produit  après  1859. 

Diaz  (Porfirio),  président  de  la  République  Mexicaine, 
né  en  1828.  Sorti,  en  1849,  do  l'université  d'Oaxaca,  il 
entra  dans  l'artillerie  ot  devint  général.  Lors  de  l'inva- 
sion française,  il  combattit  dans  les  rangs  des  juaristes. 
Après  le  départ  dés  Français  en  1867,  il  prit  d'assaut 
Puobla.  Il  fut  mis  ensuite  à  la  tête  des  troupes  répuljli- 
caines  lancées  contre  l'empereur  Maximilien.  et  remporta 
une  série  de  victoires  :  à  ïulancingo  sur  le  colonel  Visoso, 
à  Miahuatlan  sur  le  général  Oronoz,  à  La  Carbonera,  à 
San-Lorenzo,  et  s'empara  de  Mexico  après  un  siège  de 
deux  mois.  En  1871,  Porfirio  Diaz  prit  les  armes  contre 
Juarez,  puis,  en  1876.  contre  le  successeur  de  celui-ci, 
Lerdo  deTejada.  Il  le  vainquit  à  Huamantla  (12  nov.  1876i, 
battit  le  général  Iglesias  à  Guanaxato  (3  déc.)  et  fut  élu, 
l'aimée  suivante,  président  de  la  République  pour  trois 
ans.  En  novembre  1880,  il  rentra  dans  la  vie  privée,  et  fut 
remplacé  par  Manuel  Gonzalès.  Mais,  en  1884,  cédant  aux 
sollicitations  de  ses  partisans,  il  se  porta  comme  candidat 
à  la  présidence,  et  fut  élu.  Ses  pouvoirs  lui  furent  toujours 
renouvelés  depuis  lors,  et  son  administration  favorisa  le 
progrès  social  et  économique  au  Mexique. 

Diaz  de  La  Pena  (Eugène),  compositeur  français, 
fils  de  Narcisse  Diaz  de  la  Peûa,  né  à  Paris  en  1837,  mort 
à  Celleville  (Calvados)  en  1901.  Il  fit  ses  études  musicales 
au  Conservatoire,  où  il  remporta  un  second  prix  d'harmonie 
en  1858.  Il  donna  au  Théâtre-Lyrique,  en  1865,  un  opéra- 
comique  en  deux  actes  :  le  Roi  Candaule.  Diaz  prit  part 
au  concours  ouvert  en  1867  pour  les  trois  scènes  musicales 
françaises,  et  mit  en  musique  le  poème  de  la  Coupe  du 
roi  de  Thulé,  imposé  aux  artistes  pour  le  concours  relatif 
à  l'Opéra.  Sa  partition  fut  couronnée,  et  la  Coupe  du  roi 
de  Thulé  fut  représentée,  le  lO  janvier  1873.  à  ce  théâtre. 
Depuis  lors,  Diaz  n'a  donné  à  lOpéra-Comit^ue,  en  1890, 
que  le  drame  lyrique  en  quatre  actes  intitule  Benvenuto. 
On  ne  connaît  de  lui,  en  dehors  de  ses  productions  sec- 
niques,  que  quelques  mélodies  vocales. 

DIAZEUXIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  lycosëride. 

DIAZEUXIS  (ksiss)  n.  f.  Nom  sous  lequel  on  désignait, 
dans  l'ancienne  musique,  lo  ton,  c'est-à-dire  l'intervalle 
qui  séparait  deux  tétracordes  disjoints,  et  qui  formait,  par 
conséi|uent,  la  diapente  ou  la  quinte  de  la  première  note 
du  premier  de  ces  tétracordes. 

—  Enctcl.  «  La  diazeuxis,  dit  J.-J.  Rousseau,  se  trou- 
vait, dans  la  musique  grecque,  entre  la  mèseet  laparamèse, 
c'est-à-dire  entre  le  son  le  plus  aigu  du  second  tétracorde 
et  le  plus  grave  du  troisième;  ou  bien  entre  la  nète  syn- 
néménon  et  la  paramèse  hyperbolion,  c'est-â-dire  entre  le 
troisième  et  le  quatrième  tétracorde,  selon  que  la  disjonc- 
tion se  faisait  dans  l'un  ou  l'autre  lieu  ;  car  elle  ne  pouvait 
se  pratiquer  à  la  fois  dans  toutes  les  deux.  » 

DIAZINES  n.  f.  pi.  Nom  générique,  donné  à  trois  com- 
posés isomères  qui  résultent  du  rem|dacement,  dans  la 
pyridine,  d'un  des  groupes  Cil  tri  valent  par  un  atome  d'azote 
trivalent.  [Ces  composés  sont  également  connus  sous  les 
noms  des  pyridazine  (a-diazine),  pyrimidine  (ft-diazine),/^)/- 
razine.  a/o!ùje  (Y-diazine).]  —  Une  diazine. 

DIAZO  n.  m.  Chim.  Syn.  de  diazoÏqde. 

DIAZOAMIDÉ  adj.  m.  tl  Composés  diazoamidés.  Se  dit  des 
composés  qui  prennent  naissance  dans  l'action  de  l'acide 
azoteux  sur  les  composés  amidés  libres,  en  solution  alcoo- 
lique froide.  Syn.  di.vzoaminé. 

DIAZ0AMID0BENZ0L'7i(>i)n.m.  Chim.  Dérivé  diazo'i'que 
do  l'aniline. 

—  Encycl.  Le  diaznamidobenzol,  C"II"Az*,  peut  s'ob- 
tenir en  faisant  agir  l'acide  azoteux  sur  une  solution  al- 
coolique d'aniline,  refroidie  jus(|u'à  ce  qu'une  goutte  du 
liquide  cristallise  par  évaporation.  On  verse  alors  dans 
leau  le  diazoamitfobenzol,  '|ui  se  sépare  d'abord  sous 
forme  d'une  couche  dense  et  ne  tarde  pas  à  se  prendre  eu 
masse.  On  !o  lave  ù  l'alcool  froid  et  on  fait  cristalliser 
dans  la  benzine.  Le  diazoamidobenzol  fond  vers  91"  ot  dé- 
tone vers  2lM)^  11  est  insoluble  dans  l'eau,  pou  soluhle  dans 
l'alcool  froid,  très  soluble  dans  l'éther  et  la  benzine.  Il 
forme  des  combinaisons  avec  les  sols  métalliques.  L'acide 
nitrique  donne  du  nitrate  de  diazobenzol  ;  le  bromo  forme 
un  bromure  de  diazobenzol  ot  do  la  tribromaniline.  Ses 
dérivés  substitués  s'obtiennent  en  traitant  par  l'acide  azo- 
teux les  anilines  substituées.  C'est  ainsi  qu'on  a  préparé 
les  dérivés  monobromé,  dibromé,  tétrabromé,  bichloré, 
tétracliloré  ot  dmitré. 

DIAZOANISAMIDANISIQUE  adj.  Chim.  Syn.  dooxYAM- 

SAMUjUi:.  11  Ou  dit   {m>,>,l    l.l.VZu.'iMSOXYANlSAMWUE. 

DIAZOBENZINE  n.  f.  Chim.  "V.  AZOÏQUK. 

DiAZOBENZOATE  (6i«)  n.  m.  Sel  dérivant  d'un  acide 
diazubciizoïquo. 

DIAZOBENZOÏQUB  [bin-zo-ik')  adj.  Chim.  So  dit  de  l'un 
des  acides  répondant  à  la  formule  C'H*Az'OV  Los  trois 
isomères  prévus  par  lu  théorie,  ou  tout  au  moins  leurs 
sels,  sont  connus. 

DIAZOIQUE  adj.  Chim.  V.  AZoYyUlî. 

DIAZOME  l'du  gr.  diasôma.  ceinture)  n.  m.  Antiq.  gr. 
Se  dit  des  paliers  ([ui  étaient  ménagés  de  distance  on  dis- 
tance dans  les  gradins  des  théâtres  grecs  et  formant 
comme  autant  do  ceintures. 

DIAZONE  n.  f.  Zool.  Genre  d'acéphales  sans  comiillos 
(tuniciers!,  ayant  pour  type  la  diazonv  violette  do  la  Médi- 
terranée. 

DIAZO-OXYBENZAMATE  {lisi-biu)  n.  m.  Chim.  Soi  dé- 
rivant de  lucido  diazo  oxybenzauuquo. 


}; 


—    DIBENZYLCARBONATE 

DIAZO-OXYBENZAMIQUE  {.ksi-bin,  miA-")  adj.  Chim.  Se 
dit  d'un  acide  obtenu  par  l'action  de  l'acide  azoteux  sur 
l'acide  oxybenzaniique  refroidi. 

—  Encycl.  Acide  diazo-oTybenzamique.  Ce  corps  se  pré- 
sente sous  la  forme  do  fines  aiguilles  d'un  beau  jaune 
verdàtro,  inodores  ot  insipides.  Insoluble  dans  l'eau  et 
l'ah-ool.  très  pou  soluble  dans  lo  chloroforme,  cet  acido 
peut  êtio  porto  à  100"  sans  subir  de  décomposition,  mais 
il  explose  à  180"*.  L'acide  nitrique  fumant  le  décompose 
avec  assez  de  violence  pour  ennanimor  le  tout. 

Le  diazo-oxybenzamate  de  potassium  se  présente  sous 
forme  d'aiguilles  brillantes  et  irisées  d'un  blanc  jaune. 
Desséché  à  l'air  ot  porté  à  uno  température  supérieure  à 
160",  ce  sel  détone.  Plusieurs  éthers  correspondants  ont 
été  réalisés;  entre  autres,  les  composés  éthyliques  et  mé- 
thyliques. 

DIAZOTATION  {si-on)  n.  f.  Action  par  laquelle  on  trans- 
forme un  aniino  aromatiijuo  on  un  diazoïque,  en  faisant 
réagir  sur  1  ami  ne  l'acide  nitreux.  V.  azokjue. 

DIAZOTOLUÈNE  n.  m.  Chim.  Syn.  de  AZOTor.uiDiNE. 

DIAZOT'YPIE  (pt)  n.  f.  Procédé  photographioue,  basé 
sur  la  destruction  par  la  lumière  des  composés  du  sulfite 
de  sodium  et  des  dérivés  diazoïques,  qui  permet  d'obtenir 
des  photocopies  positives  de  diverses  couleurs. 

DIBADJ  (mot  arabe)  n.  m.  Etoffe  de  brocart,  de  satin  ou 
lie  velours,  brochée  d'or  ou  d'argent.  {Dîbadj  ou  Dîbadjèk 
est  aussi  le  nom  que  l'on  a  parfois  donné  aux  préfaces  des 
ouvrages  littéraires  dont  le  style  est  généralement  très 
orné  et  enrichi  de  métaphores  et  de  figures  qui  les  font 
ressembler,  suivant  les  idées  des  Orientaux,  à  des  étoffes 
richement  brodées.) 

DIBAPHE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  baphé,  teinture)  adj. 
Antiq.  Teint  <leux  fois  :  Pourpre  dibaphe. 

—  n.  f.  Robe  des  magistrats,  garnie  de  bandes  de 
pourpre. 

DIBAPTISTE  {ba-tisst'  —  dn  préf.  di,  et  du  gr.  baptizein, 
baptiser)  n.  Hist.  relig.  Nom  donné  à  des  sectaires  de 
l'Eglise  grecque,  qui,  au  ix"  siècle,  croyaient  à  la  néces- 
sité dun  second  baptême. 

DlB-BAKOUI  (en  turc  n  grande  capitale  »),  souverain 
légendaire  de  l'antiquité  mongole  ;  fils  d'.A.bouldja-Ivhan 
ou  Japhet,  fils  de  Noé  ;  il  eut  (Quatre  fils  :  Kara-Khan, 
Our-Klian,  Kour-Khan  et  Kouz-Kban.  Son  petit-fils  fut  le 
célèbre  Oughouz,  fondateur  de  la  nation  turque.  L'identi- 
fication historique  de  ce  personnage  n'a  pu  être  faite. 

DlBDIN  (Charles),  écrivain,  compositeur  et  acteur  an- 
glais, né  à  Southampton  en  1745,  mort  en  1814.  Il  avait 
dix-huit  ans  lorsqu'il  fit  représenter  à  Covent-Garden  la 
Jhise  du  berger,  pastorale  dont  il  avait  écrit  la  musiijue  et 

Hu'il  fit  suivre  d  autres  ouvrages  nombreux  :  Padhck;  te 
ubilé;  le  Miroir  comique;  Voyage  musical  en  Angleterre; 
le  Caprice  du  moment;  etc.  Il  fonda  quatre  théâtres,  où  il 
parut  comme  acteur.  Mais  les  revers  arrivèrent,  et  Dibdin 
se  fit  marchand  do  musique  dans  le  Strand.  On  lui  doit  un 
Abrégé  de  musique,  plusieurs  fois  réédité.  Enfin,  il  a  pu- 
blié une  Histoire  du  théâtre  (1795),  uno  autobiographie 
intitulée  Professional  life  of  Ch.  Dibdin  ^803),  et  divers 
autres  écrits. —Son  fils,  Thomas  Dibdin,  acteur  et  auteur 
comme  lui,  né  à  Londres  en  1771,  mort  en  1841,  fit  jouer  à 
Covent-Garden  un  grand  nombre  de  pièces,  dans  lesquelles 
se  trouvent,  à  défaut  de  beaucoup  d'art,  une  gaieté  com- 
nunicative  et,  en  grande  abondance,  une  verve  facile  et 
>opulaire.  Citons  le  Fougueux  Courrier  et  Mère-l'Oie. 

DlBDIN  (Thomas  Frognall),  bibliographe  anglais,  neveu 
de  Charles  Dibdin,  né  à îCensington  en  1776,  mort  en  1847. 
Chapelain  du  roi,  il  se  livra  tout  entier  à  l'étude  de  la  biblio- 
graphie. Après  avoir  débuté  par  un  petit  traité  plein  d'hu- 
mour :  liibliomania  (Bibliomanie,  1809),  il  publia  :  Antiqui- 
tés bibliographiques  d'Aïu/leterre ,  d'Ecosse  et  d'Irlande 
(1810-1819);  Bibliotheca  Spcnceriana  (1814-1815),  publica- 
tion somptueuse;  liibliographical  Decameron  ^1817),  livre 
unique  dans  son  genre,  contenant  l'histoire  do  la  calligra- 
phie, do  l'enluminure  des  manuscrits,  do  l'art  typographi- 
que, de  la  reliure,  etc.  ;  Voyage  bibliographique,  archéolo- 
gique et  pittoresque  en  France  et  cïi  AllemaQ7ie  (1821).  Il  a 
écrit  sa  propre  histoire,  sous  lo  titre  de  iiouvenirs  d'une 
vie  littéraire  (1836). 

DIBENZOYLBENZÈNE  {bin,  H'-bin-zèti')  n.  m.  Corps  de  for- 
iiiulo  C'U''-C(M>H'-r()-C*HS  dérivé  par  oxydation,  à 
I  aido  de  l'acide  clirumique,  du  dibenzylljenzôno.  (Comme 
ce  dernier,  il  existe  sous  deux  modifications  isomériques  : 
1"  l'a-dibenzoylbenzèno,  qui  se  prépare  aisément,  est  inso- 
luble dans  l'eau,  peu  soluble  dans  l'éther,  très  solublo 
dans  le  chloroforme;  2"  le  p-dibonzoylbenzène,  plus  diffi- 
cile à  obtenir,  uno  partie  do  ce  dernier  étant  détruite  par 
l'agent  oxydant.) 

DIBENZOYLBENZOATE  {bin .  it'-bin-zo)  n.  m.  Sel  dérivant 
d'un  ai'ido  dibenzoylhenzoïquo. 

DIBENZOYLBENZOÏQUE  {bin.  iV-bin-zo-îk')  adj.  Se  dit  de 
l'un  (luelconque  des  deux  acides  dérivés,  au  moyen  do 
I  ;icide  chrouiique,  du  dibenzyltoluèno.  (Lo  dérive  a.  fond 
à  SO**  et  lo  dérivé  p  à  210".) 

DIBENZYLACÉTATE  {bin,  sé-tat')  n.  m.  Sel  dérivant  do 
l'acide  dibenzy  lacé  tique. 

DlBENZYLAGÉTlQUE(ôm,$(*-/i/t')  adj.  So  dit  d'un  acide 
répondant  à  la  formule  (C*H'-CIP)«  CH-CO'H,  et  que  l'on 
prépare  en  chauffant  trois  heures  durant,  dans  un  appareil 
ù  rellux,  un  mélange  d'éthor  dibenzyluialouiquo  et  do  po- 
tasse alcoolique. 

DIBENZYLACÉTONE  (6in,  sé-ton')  B.  m.  Acétone,  do 
formule  (C'IP-CIP)'CO,  provenant  do  la  distillation  sôcho 
du  phénylacétate  do  calcium. 

DIBENZYLBENZÈNE  (ôifi.  sil-bin-zèn')  n.  m.  Nom  de  Tun 
quelconque  dos  carbures  aromatiques  C*H'(C*H»-CH»1,  so 
produisant  dans  l'action  du  zinc  on  poudre  sur  un  mélange 
do  benzène  ot  do  chlorure  do  bonzylo  soumis  ensuite  à  la 
distillation.  .      ...        •         . 

—  Encvci,.  Si  l'on  dissout  dans  l'alcool  bouillant  lo  mô- 
laugo  résultant,  dos  lamelles  brillantes  iVa-dibenzylbenzéne 
se  déposent  par  refroidissement,  tandis  une  lo  dérivé  ?  reste 
en  solution.  Leurs  composés  nitrés,  étudiés  par  Basler,ont 
quelque  application  dans  l'industrie  do  la  teinture. 

DIBENZYLCARBONATE  {bin)  U.  m.  Sol  dérivant  d'UQ 
acide  diben/ylcarljoniquo. 


DIBENZYLCARBONIQUE   —   DICHAPÉTALE 


DIBENZYLGARBONIQUE  {bin,  7ïik')  adj.  Se  dit  de  plu- 
sieurs acides  de  constitutions  différentes  ;  il  est  logique 
de  ranger  simplement  sous  cette  dénomination  ceux  cor- 
respondant à  la  formule  C^H*-CH=-CH*-C*H'-CO»H. 

DIBENZTLE  {bin)  n.  m.  Hydrocarbure  isomère  du  di- 
crésyle  et  du  benzvle-toluène. 

—  En'ctcl.  Découvert  par  Cannizaro  et  Rossi  dans  l'ac- 
tion du  sodium  sur  le  chlorure  de  benzyle,  le  dibenzyle  a 
été  obtenu  également  en  faisant  agir  la  benzine  sur  le 
chlorure  d'étliylène  en  présence  du  chlorure  d'alumi- 
nium. Il  cristallise  en  aiguilles  incoloros  fusibles  à  5'^^ 
L'acide  chromique  et  l'acide  nitrique  étendu  ne  l'atta- 
quent pas.  Les  autres  oxydants,  en  lui  enlevant  do  l'hy- 
drogène, le  convertissent"en  stilbène.  Fondu  avec  de  la  po- 
tasse, il  se  transforme  en  diosydibenzyle,  lamelles  fusibles 
à  185". 

DïBENZYLÉTHANE  (bin)  n.  m.  Carbure  de  formule 
CH*-CH^(J'H'-CH*)',  préparé  par  Grœbe  en  traitant  iacé- 
tophénone  par  un  mélange  d'acide  iodhydrique  et  de  phos- 
phore rouge. 

DIBEN2YLGLYG0LIQUE  {bin,  ko-lik')  adj.  Se  dit  d'un 
acide  répondant  à  la  formule  (C^H'-CH')'COH-CO'H,  et 

Sar  conséquent  semblable  à  l'acide  oxatotuique.  {Son  anhy- 
ride  a  été  obtenu  par  Spiegel  sous  forme  do  prismes  dis- 
posés en  étoiles.) 

DIBENZYLIDÈNE-ACÉTONE  {bm,  sé-ton')  n.  f.  Composé 
qui,  d'après  Bêhal,  serait  identique  à  l'acétone  correspon- 
dant à  l'acide  cinuamique.  (Obtenu  eu  saturant  de_  gaz 
chlorhvdrique  un  mélange  d'aldéhyde  benzylique  et  d'acé- 
tone, il  cristallise  en  beïles  lamelles  rougeâtres.) 

DIBENZYLMÉTHANE  n.  m.  Carburo  obtenu  par  Grrebe. 
en  réduisant  la  dibenzylacétone  par  l'acide  iodhydrique  et 
le  phosphore  rouge.  [Ce  liquide  incolore,  d'odeur  agréable, 
répond  à  la  formule  (C'H^-CH'j'CHV] 

DlBIL-AL-KHOZZAÎ,  poète  arabe,  né  à  Koufa  en  765, 
mort  en  S60  à  Tibb-  11  appartenait  à  la  tribu  de  Khozza 
et  s'appelait  Mohammed  ou  Hasan,  ou,  suivant  d'autres, 
Abd-er-Rahman  ;  quant  à  Dibil,  c'est  un  sobriquet  qui 
signifie  "  vieux  chameau  ».  Dibil  fut  le  favori  des  deux 
califes  Haroun-al-Rachid  et  Mamoun,  se  rendit  dans  le 
Khorasan  avec  l'iman  Ali-er-Rida  et  fut  gouverneur  de 
Semendjan,  dans  le  Tokharistan.  Il  est  surtout  connu  comme 
poète  satirique. 

DIBLASTIQUES  {stik'  —  du  préf.  rft,  et  du  g;r.  blastos, 
bourgeonj  n.  m.  pi.  Grande  division  du  règne  animal,  dans 
laquelle  le  naturaliste  anglais  Ra}'- Lan k ester  range  les 
animaux  dont  l'embryon  est  muni  de  deux  feuillets  pri- 
mitifs provenant  de  la  segmentation  de  l'œuf.  —  Un  dibla- 

STIQUE. 

—  Enctcl.  Au  groupe  des  diblastiques  correspondent 
les  cœlentérés.  En  effet,  chez  les  cœlentérés,  l'embryon, 
au  sortir  de  l'œuf,  se  présente,  en  général,  sous  l'aspect 
d'une  larve  ciliée,  dont  le  corps  est  formé  de  doux  couches 
différentes.  L'externe  est  l'ectoderme;  l'interne  estl'ento- 
derme. 

DIBLEMMA  {blèm')  n.  m.  Bot.  Genre  de  fougères,  groupe 
des  tœnitidées,  habitant  la  région  indo-malaise. 

—  Encycl.  Les  diblemma  sont  caractérisés  par  le  dimor- 
phisme  de  leurs  sores;  les  uns  étant  linéaires,  continus, 
placés  sur  un  réceptacle  marginal,  les  autres  arrondis  ou 
oblongs,  irréguliers,  avec  le  réceptacle 
placé  sur  les  veinules  anastomosées  ou 
récurrentes. 

DIBOLXB  ou  DIBOLIA  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  phytophages,  famille 
des  halticidés,  comprenant  de  petites 
altises  noires  ou  métalliques,  à  tête 
très  enfoncée  dans  le  corselet,  à  tibias 
postérieurs  armés  d'un  large  éperûn 
fourchu. 

—  Encycl.  Les  dibolia  comptent  d'as- 
sez nombreuses  espèces  ;  quinze  habi- 
tent l'Europe,  dont  six  le  bassin  de  la 
Seine.  Elles  vivent  dans  les  friches  des 
coteaux  calcaires,  les  plaines  sablon- 
neuses, ou  dans  les  lieux  humides,  sur  DiboUe  (gr.  4  fois). 
les  menthes,  comme  la  dibolia  occultans. 

Les  larves  mineuses  dévorent  surtout  les  labiées  et  se 
métamorphosent  dans  la  terre.  Une  des  espèces  les  plus 
communes  est  \a.  dibolia  femoraU3,\eTt  bronzé,  qu'on  trouve 
au  pied  des  sauges. 

DlBONG.  Géogr.  V.  Dihong. 

DlBRA  ou  DiVRA  SiPÉRÉ,  ville  de  la  Turquie  d'Eu- 
rope (Albanie),  sur  le  Drin  Noir;  4.000  hab.  Fabrication 
de  cmrs  et  d'objets  en  acier.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé 
de  75.000  hab. 

DIBRACHYA  [ki-a)  a.  m.  Bot.  Section  du  genre  morinda, 
propre  à  l'île  de  Bornéo,  il  Section  du  genre  pelargoninm. 
renfermant  les  formes  à  tiges  faibles  et  ramitiées,  à  feuilles 
ressemblant  à  celles  du  lierre. 

DIBRAQUE  ibrak'  — -  du  préf.  di,  et  du  ^r.  brakhus,  court) 
n.  m.  Gramm.  Pied  de  vers  grec  ou  latin,  formé  de  deux 
brèves.  Syn.  de  pyrrhique. 

DIBROM  {brom'j  préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un 
corps,  forme  le  nom  dun  composé  qui  n'est  autre  que  le 
corps  lui-même,  où  deux  atomes  de  brome  ont  été  substi- 
tués à  deux  groupes  monovalents  :  L'acide  DiBROMO^ar- 
trique  dérive  de  l'acide  tartrigue  par  la  substitution  de  deux 
atomrs  dç  brome  à  deux  atomes  d'hydrogène. 

DlBROUGARH  ou  DlBRUGARH,  ville  do  l'Inde  anglaise 
Assamj,  sur  le  liibrou,  près  de  son  confluent  avec  le 
Brahmapoutra;  7.155  hab.  Ch.-I.  de  district.  Son  port,  Di- 
hroumokh,  e.st  le  point  do  départ  de  la  navigation  des  gros 
paquebots  sur  le  Brahmapoutra. 

DIBSÉ  n.  m.  Espèce  de  sucre  de  raisin,  do  glucose. 

DlBUTADES,  artiste  et  potier  grec,  de  Sicyone,  qui, 
suivant  la  légende,  aurait  découvert  en  mftme  temps  le 
dessin  et  la  plastique-  Sa  fille,  désespérée  de  voir  partir 
Bon  amant,  voulut  au  moins  conserver  son  image.  Pendant 
que  celui-ci  dormait,  elle  s'aperçut  que  l'ombre  de  son 
profil  se  dessinait  nettement  sur  le  mur,  et  imagina  de 
cerner  celte  silhouette  d'un  trait  et  de  la  fixer  par  cet  arti- 
fice. Son  père,  dit-on,  s'avisa  de  remplir  l'espace  ainsi  cir- 
conscrit avec  de  largile,  et  obtint  de  cette  façon  le  premier 


bas-relief.   D'autres  historiens   n'attribuent  à  Dibutades 
que  l'invention  de  la  roue  de  potier. 

DIBUTYLE  n.  ra.  Chim.  V.  bcttle. 

DIBUTYLÈNE  n.  m.  Chim.  Carbure  d'hydrogène  C'H'% 
contenant  les  éléments  de  deux  molécules  de  butylène. 

DIBUTYL-PHOSPHINE  {sfiix')  n.  f.  Chim.  Base  organique 
phospliorce,  qui  résulte  de  la  substitution  de  2  radicaux 
butyle  à  2  atomes  d'hydrogène  dans  l'hydrogène  phos- 
phore, et  qu'on  peut  considérer  comme  de  la  butylamine 
dont  l'azote  est  remplacé  par  du  phosphore. 

DIBUTYL-PHOSPHINIQUE  isfi-nik')  adj.  Chim.  Se  dit 
de  l'acide  qui  résulte  do  l'oxydation  de  la  dibutyl-phos- 
phine.  (Cet  acide  est  monoatomique  et  monobasique.) 

DIBUTYRINE  n.  f.  Chim.  V.  butyrine. 
DIBUTYRIQUE  [rik')  adj.  Chim.  Qui  se  rapporte  à  la 
dibutyrine. 

DICAGITÉ  [si'lé —  lat.  dtcadtaSy  même  sens)  n.  f.  Raille- 
rie piquante,  il  Penchant  à  dire  des  mots  piquants.  (Inus.) 

DiCyEOMA  {sé-o)  n.  m.  Bot.  Genre  de  céomacées  formant 
sur  les  feuilles  des  taches  brunes.  (Les  spores  sont  ovoïdes, 
et  quelquefois  doubles.) 

DICAGE  {kaf)  n.  m.  Trav.  publ.  Nom  que  Ton  donnait, 
dans  la  Flandre  maritime,  aux  canaux  et  ouvrages  des- 
tinés à  l'écoulement  des  eaux  ou  au  dessèchement  des 
terres,  il  Nom  donné  aussi  à  l'administration  chargée  de 
surveiller  ces  travaux. 

DICARBOTÉTRIMIDE   n.   f.    Chim.   Syn.   de   dicyano- 

DIAMlDi:. 

DICARBOTHIONIQUE  {ti-o-nik')  adj.  Chim.  Se  dit  do 
l'un  des  acides  sulfocarboniques. 

DICARPE  {du  préf.  di,  et  du  gr.  karpos,  fruit)  adj.  Bot. 
Se  dit  de  bulbes  qui  produisent  deux  tiges  l'une  après 
l'autre. 

DICARPÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  limêole. 

DICARPELLAIRE  {pél'-lèr  —  du  préf.  di ,  et  de  car- 
pe liai  re)  ad}.  Bot.  Qui  a  deux  carpelles:  Fruit  dicabpel- 

LAIRE. 

DICASTÈRE  {stèr  —  gr.  dikastêrîon  ;  de  dikazeîn,2ngeT) 
n.  m.  Hist.  Nom  donné  à  chacune  des  dix  sections  du 
tribunal  des  héliastes,  à  Athènes,  il  Nom  des  locaux  où  sié- 
geaient ces  sections,  n  Nom  donné  à  certains  tribunaux 
établis  dans  l'ex-royaumo  de  Naples. 

DICATIO  {si'o)  n.  f.  Dr.  rom.  Acte  par  lequel  un  Romain 
transférait  sa  résidence  dans  une  cité  étrangère,  et  s'y 
faisait  agréer  comme  citoyen. 

DiCÉ  (mot  gr.  [de  rfi'AV,  justice]).  Myth.  ^r.  Personnifi- 
cation de  la  Justice  chez  les  Grecs.  Elle  était  fille  de  Zeus 
et  de  Thémis.  —  D'après  Homère  et  Hésiode,  c'était  une 
des  Heures.  (Elle  fut  plus  tard  assimilée  à  Astrée.) 

DiCÉARQUE,  historien,  géographe  et  philosophe  grec, 
né  à  Messine,  en  Sicile,  vers  le  milieu  du  iv  siècle  avant 
notre  ère,  mort  vers  285.  Disciple  d'Aristote,  il  fut  lié  avec 
Théophraste,  et  passa  une  partie  de  sa  vie  dans  le  Pêlopo- 
nèse.  Les  anciens  sont  unanimes  pour  proclamer  son  gé- 
nie philosophique,  l'étendue  et  la  variété  de  ses  connais- 
sances. Cicérou,  surtout,  revient  souvent  sur  lui,  et  l'ap- 
pelle ses  délices.  Il  avait  composé  de  nombreux  ouvrages 
de  philosophie,  d'histoire,  de  géographie,  de  politique, etc.; 
mais  il  ne  nous  en  reste  que  des  fragments.  Dicéarque 
goûtait  peu  les  spéculations,  et  préférait  la  philosophie 
pratique.  Il  attribuait  à  la  matière  la  faculté  de  penser, 
considérait  l'âme  comme  étant  le  résultat  de  l'harmonie 
des  parties  du  corps.  Il  développa  sa  doctrine  dans  deux 
dialogues  intitulés  Corintkioques  et  Lesbiaqnes.  Il  avait 
composé  aussi  un  traité  Sur  la  divinatioti.  et  un  autre,  inti- 
tulé le  Tripolitique  (gouvernement  mixte,  mélange  de  mo- 
narchie, d'aristocratie  et  de  démocratie).  On  citait  encore 
de  lui  une  étude  :  Sur  les  montagnes  ;  un  Tour  du  moJide. 
explication  des  cartes  géographiques;  une  Descente  dans 
l'antre  de  Trophomos;  une  étude  Sur  le  sacrifice  à  Ilion, 
par  Alexandre  le  Grand;  une  Histoire  des  Athéniens;  une 
Histoire  des  Spartiates;  des  Biographies  de  philosophes 
et  autres  hommes  illustres  ;  des 
Didascalies;  une  étude  sur  les 
Concours  dionysiaques  ;  une  Vie 
de  la  Grèce  ;  etc. 

DICÉE  ou  DICŒUM  {sé-om') 
n.  m.  Genre  d'oiseaux  pas- 
sereaux ténuirostres,  famille 
des  certhiadés,  comprenant  de 

ftetits  oiseaux  habitant  l'Inde  et 
a  Malaisie,  et  dont  on  connaît 
une  vingtaine  d'espèces. 

—  E-NCYCL.  Les  dicées  sont  de 
la  taille  des  roitelets,  ordinaire- 
ment marqués  de  couleurs  vi- 
ves et  tranchées,  mais  les  fe- 
melles sont  rousses  ou  verdâtres.  Le  dicœum  retrocinctum, 
des  Philippines,  est  noir  et  blanc  varié  de  carmin.  Citons 
aussi  le  aicœum  dorsale  (Malaisie),  rouge,  noir  et  orange. 

DICÉLIE  {sé'lî  —  du  gr.  deikélion  ou  deikélon,  représen- 
tation) n.  f.  Littér.  gr.  Farce  ou  parade  grotesque  qui  se 
jouait  en  pays  dorions,  surtout  à  Sparte.  (Dans  ces  repré- 
sentations populaires,  la  mimique  et  la  danse  tenaient  une 
grande  place.  On  ne  peut  affirmer  que  lesdicélies  remon- 
tent à  une  haute  antiquité,  ni  déterminer  la  part  qu'elles 
ont  pu  avoir  dans  la  constitution  du  théâtre  littéraire.) 

DICÉLISTE  {sé-lissf  —  gr.  dikélisiês;  de  deikélion,  dicé- 
lie)  a.  m.  Antiq.  gr.  Acteur  qui  jouait  dans  les  dicélies. 

DICELLE  [sèV)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  grimnants, 
de  la  famille  des  malpighiacéos,  dont  les  espèces  haoitent 
le  Brésil. 

DICELLOGRAPTUS  [sèV ,  ptuss)  n.  m.  Palêont.  Genre  do 
méduses,  famille  des  dicranograptidés,  comprenant  des 
colonies  bifurquées,  où  les  rameaux  sont  libres  sur  presque 
toute  leur  longueur.  (Les  dicctlograptus  sont  fossiles  dans 
le  silurien  inférieur  de  l'Amérique  du  Nord  [dicellograptus 
€legans\.) 

DIGELLOSTYLE  {sèV ,  stiV)  n.  m.  Bot.  Genre  de  malva- 
cées,  série  des  hibiscees,  liabitaut  les  Indes  orientales. 


Dicée. 


706 

DICÉLYPHE  (5^  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  kéîuphos,  écorce) 
adj.  En  T.  de  zool.,  Qui  a  une  double  enveloppe. 

DICENTRE  {sanir')  n.  m.  Bot.  Genre  de  papavéracées. 
i;  On  dit  aussi  bicuculléb,  dactylicapnos  ,  et  mieux 
DiËL^ïTRE.  V.  ce  mot. 

DICÉPHALE  {se  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  képhalè,  tête) 
adj.  Hist.  nat.  Qui  a  deux  tètes,  deux  capitules  ou  deux 
sommets. 

DICÉRANDRE  (se)  n.  f.  Genre  d'herbes  glabres,  à  fleurs 
en  cymes,  de  la  famille  des  labiées,  tribu  des  mélissées, 
habitant  la  Caroline. 

DIGÉRAS  (sé-rass)  adj.  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mollus- 
ques lamellibranches,  famille  des  chamidés,  comprenant 
des  coquilles  épaisses,  à  valves  inégales,  fixées  par  l'une 
ou  l'autre,  suivant  les  espèces.  (Les  dicéras  sont  fossiles 
dans  le  jurassique  supérieur;  ils  sont  de  taille  moyenne; 
leur  test ,  ordinairement  porcelaine,  est  recouvert  d'un 
épidémie  fibreux.) 

DICERATHERIUM  {sé,  tê-ri-om")  n.  m.  Paléont.  Genre 
de  rhinocéros,  caractérisé  par  les  fortes  protubérances 
existant  sur  les  côtés  de  la  face  et  supportant  chacune 
une  corne. 

—  Encycl.  Chez  les  dicerathe7-iu7n,  au  contraire  de  ce 
qu'on  observe  chez  les  rhinocéros  du  type  ordinaire,  les 
deux  cornes  sont  placées  transversalement.  Ces  animaux 
sont  fossiles  dans  le  miocène  inférieur  de  l'Orégon  {dice- 
ratherium  armatum;  diceratkeinum  nanuin).  Un  petit  rhi- 
nocéros {rhinocéros  niinulinn),  du  miocène  de  France  et 
d'Allemagne,  semble  faire  le  passage  entre  les  dicerathe- 
rium  et  les  rhinocéros  actuels. 

DICÉRATIEN,  ENNE  {sé,  si-in ,  en')  adj.  So  dit  d'une 
assise  corallienne  (jurassique  supérieur),  caractérisée  par 
le  diceras  arielinum. 

—  n.  m.  :  Le  diceratien. 

DICÉRATION  {sé,  si-on  —  du  préf.  dt,  et  de  cération) 
n.  m.  Aniiq.  Impôt  par  tête  (d'un  double  kération  ou  sili- 
qua),  établi  à  Constantinople,  par  Nicéphore  suivant  les 
uns,  par  Léon  l'Isaurien  suivant  d'autres,  pour  réparer 
les  murs  de  la  ville. 

DICERATOCARDIUM  {sé,  di-07n')  n.  m.  Paléont.  Genre 
de  mollusques  lamellibranches,  famille  des  mégalodonti- 
dés,  comprenant  des  coquilles  à  valves  égales  avec  les 
sommets  saillants,  â  charnière  grande  et  épaisse.  (Les 
diceratocardium  sont  fossiles  dans  le  trias  supérieur  [étage 
rhétien];  l'espèce  type  est  le  diceratocardium  Jani.) 

DICÉRION  {sé  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  kérion,  gâteau  de 
cire)  n.  m.  Lilurg.  gr.  Chandelier  ù  deux  branches  portant 
chacune  un  cierge  allumé,  en  usage  dans  la  liturgie 
grecque,  et  avec  lequel  le  patriarche  donne  la  bénédiction 
au  peuple.  (On  y  voit  le  symbole  des  deux  natures  [la  na- 
ture divine  et  la  nature  "humaine]  unies  en  la  personne 
de  J.-C.) 

DICERME  {sèi^m')  n.  m.  Bot.  Genre  de  légumineuses, 
nommé  encore  aphyllodium,  et  desmodie.  V.  ce  mot. 

DICÉROBATE  (se)  n.  m.  Ichtyol.  Genre  de  poissons,  de 
la  famille  des  raies. 

DICÉROCARYE  {sé,  rî)  n.  f.  ou  DIGÉROCARYON  {sé) 
n.  m.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des  sorofulariées-sé- 
samées,  qui  habite  l'Afrique  tropicale. 

DICERODERES  (sé,  dê-rèss)  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères hétéromères,  famille  des  ténébrionidés,  tribu 
des  cossyphinés,  comprenant  de  petites  formes  allongées, 
rugueuses,  dont  le  corselet  est  prolongé  antérieurement 
en  deux  cornes.  (On  connaît  deux  ou  trois  espèces  de  di- 
cerodt'res,  habitant  Java  et  le  Mexique.) 

DICERQUE  {sèrk')  ou  DICERCA  (sèr)  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  serricornes,  famille 
des  buprestidés,  comprenant  des  bu- 
prestes de  taille  moyenne,  bronzés, 
dont  les  élytres  se  prolongent  en  pointe. 
(On  connaît  une  quarantaine  d'espèces 
de  dicerques,  réparties  dans  l'hémi- 
sphère boréal  :  six  habitent  l'Europe, 
dont  trois  la  France.  Leurs  larves 
vivent  dans  les  souches  de  l'aune,  dans 
les  hêtres  et  les  charmes.* 

DICÉTONE  (sé)  n.  f.  Nom  donné  à  un 
composé  renfermant  deux  fois  le  grou- 
pement fonctionnel  CO  de  l'acétone. 

—  En'CYCL.  Les  dicétones  sont  très  Diceiqiie 
nombreuses;  les  plus  importantes  sont         (gr.  d'un  tiers), 
celles  où  les  deux  groupements  CO  so 

trouvent  dans  la  même  chaîne  linéaire.  Suivant  la  posi- 
tion du  groupe  CO,  on  a  :  les  a  ou  1,  2  dicétones;  les  p  ou 
/,  3  dicétones  ;  les-]-  ou  /,  4  dicétones  ;  etc.  Le  diacétyle  es.i\e 
type  des  premières,  Vacétylacétone  le  type  des  secondes. 

DIGHJELIE  (A"i^-/^)  n.  f.  Genre  d'asclépiadées-céropéglées, 
comprenant  des  herbes  à  tiges  napiformes,  à  feuilles  oppo- 
sées, et  caractérisé  surtout  par  une  corolle  à  tube  court, 
à  lobes  étroits.  (Il  est  originaire  de  l'Afrique  australe.) 

DIGHjENE  ou  DICHÈNE  {kèn')  n.  m.  Genre  de  champi- 
gnons ascoraycètes,  de  la  famille  des  dichxnées,  vivant 
sous  l'épiderme  des  végétaux  et  le  fendillant  eu  se  déve- 
loppant. 

DICHjENÉES  [kè-né]  ou  DICH.a:nACÉES  {ké,  sé)  n.  f.  pi. 
Famille  de  champignons,  ayant  pour  type  le  genre  dicAffne. 
—  Une  dich.enée  ou  dich.enacee. 

DICHA:tARIA  {ké)  n.  m.  Genre  de  graminées,  tribu  des 
Ktipacées,  habitant  les  Indes  orientales.  (Leurs  épillets 
comportent  deux  fleurs  stipitées  :  l'infériouro  fertile,  la 
supérieure  stérile.) 

DICH/BTE  ou  DIGHÈTE  {kèt')  n.  f.  Genre  d'insectes  diptè- 
res, de  la  tribu  des  mouches,  qui  habite  l'Europe. 

—  n.m.pl.  Groupe  d'insectes  diptères,  ayant  pour  type 
le  genre  dicliœte.  —  Un  dich^te  ou  dichète. 

DICHALCON  {kaV  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  kbalkos,  ai- 
rain^ n.  m.  Métrol.  anc.  Petite  monnaie  do  bronze,  chez 
les  Grecs.  (Elle  valait  2  chalques  ou  14  lepla,  soit  1/4  de 
l'oboIc.) 

DICHAPÉTALE  {ka  —  du  gr.  dikha,  en  deux,  et  de  pétale) 
adj.  Eu  T.  de  bot..  Qui  a  des  pétales  bifides. 


707 

DICHAPÉTALE  uu  DICHAPETALUM  {ka-pé,  lotn')  D.  m 
Gouro  type  des  dichapétalées. 

—  Encycl.  Los  dichupétales  sont  dos  arbustes  à  feuilles 
alternes  à  pétioles  stipulées,  à  fleurs  en  grappes  allon- 
gôos  et  ramilioes.  (On  on  connaît 
tronlo  espèces,  originaires  dos 
régions  tropicales.) 

DICHAPÉTALÉES  (Ara)  n.  f.  pi. 
Bot.  Série  doupliorbiacèes  bio- 
vuléos,  établie  pour  dos  formes  à 
fleurs  à  périaathe  double,  à  co- 
rolle souvent  gamopétale,  au  fruit 
incomplètemont  déhiscent  et  ù. 
graines  albuminées.  (Trois  genres 
rentrent  dans  cette  série  :  dicha- 
petalitm,  stephannpodium,  tapura.) 

—    Une  DlUHAl'ÈTALÉF. 

DIGHÉE  {kè)  n.  f.  Bot.  Genre 
d'orchidées-vandécs,  qui  habite 
l'Amérique  tropicale. 

DIGHÊLACHNE  (ké-lakn)  n.  f. 
Genre  do  plantes,  de  la  famille 
des  graminées,  tribu  des  stipa- 
cées,  dont  on  connaît  une  dizaine 
d'espèces,  originaires  de  l'Aus- 
tralie et  des  îles  environnantes. 


DICHAPÉTALE 


DICHROÏSME 


Dichapétale  :  a,  coupe  de 
la  Heur. 


DICHELASPIS  {ké,spjss)  n.  m. 
Genre  de  crustacés  cirrliipèdes,  famille  des  lépadidés, 
comprenant  des  formes  à  test  formé  de  cinq  pièces.  (Les 
dichelaspis  habitent  les  régions  septentrionales  et  bo- 
réales de  l'hémisphère  nord;  ils  sont  fixés  sur  les  ser- 
pents do  mer  [dichelaspis  Grayi],  ou  sur  les  crabes  [di- 
chelaspis Warwicki].) 

DIGHÈLE  {kèl')  ou  DICHELUS  {ké-luss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  lamellicornes,  famille  des  rutélidés, 
comprenant  des  scarabées  de  taille  moyenne  ou  grande, 
écaiileux  ou  velus,  à  pattes  postérieures  développées. 
(Les  dichèles  habitent  le  cap  de  Bonne-Espérance.) 

DICHÉLESTIIDÉS  {ké-U-sti)  n.  m.  pi.  Famille  do  crusta- 
cés copépodes  parasites,  comprenant  les  genres  diche- 
lestium,  eudaclylina,  lamproglena,  lernanihropus,  cygnus . 
kroyera,  etc.  (Les  dichélestiidés  sont  de  petite  taille;  leur 
corps,  allongé,  possède  un  abdomen  rudimentaire  ;  les  fe- 
melles sont  plus  grandes  que  les  mâles  ;  tous  vivent  accro- 
chés aux  poissons  de  mer.)  —  Un  nicuÉLt:sTitDÉ. 

DICHELESTIUM  {ké-lé-sti-07n^  n.  m.  Genre  de  crusta- 
cés, type  de  la  famille  des  dichtlestiidêSf  renfermant  des 
formes  à  grosse  tête  élargie,  à  thorax  formé  de  quatre 
anneaux,  à  abdomen  très  réduit,  accompagné  de  deux 
longs  tubes  ovifères  partant  du  dernier  segment  thoraci- 
que.  (L'espèce  la  plus  commune,  le  dickelestium  sturionis, 
vit  sur  les  branchies  de  l'esturgeon.) 

DICHEEJA  {ké)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères  micro- 
lépidoptères, famille  des  pyralidés,  comprenant  de  petites 
tordouses  de  l'Europe  moyenne  ou  boréale.  (On  connaît 
sept  ou  huit  espèces  de  dichelia;  la  plus  commune,  en 
France,  est  la  dichelia  gnomann,  dont  la  chenille  vit  sur 
toutes  sortes  de  plantes,  notamment  sur  la  sfac/i^ss^/iuafîcu.) 

DICHÉLONYQUE  {ké,  nik')  ou  DICHELONYCHA  {ké,  ka) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  lamellicornes,  famille 
des  mélolonthidés,  comprenant  des  formes  sveltes  et  allon- 
gées, dont  on  connaît  une  quinzaine  d'espèces  qui  habi- 
tent l'Amérique  du  Nord.  (Les  dichélonyques  sont  pubes- 
cents,  verts,  noirs,  bleus  ou  testacés,  de  taille  moyenne.) 

DICHELOPS  {ké-lopss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémi- 
ptères liétéroptères,  famille  des  pentatomidés,  tribu  des 
pentatominés,  comprenant  des  punaises  à  tête  bifide  et  à 
gros  yeux,  de  taille  moyenne,  et  ordinairement  brunes  ou 
rousses.  (Les  dichelops  habitent  l'Amérique  du  Sud  ;  on  en 
connaît  une  dizaine  d'espèces.) 

DICHÉLOSTYLE  D.  f.  Bot.  Syn.  de  fimbristyle. 

DICHÉLYME  iké)  n.  f.  Genre  de  mousses  pleurocarpes 
diplopéristomées,  tribu  des  fontinalées.  (Les  espèces  sont 
d'assez  grande  taille;  elles  vivent  dans  les  eaux  cou- 
rantes des  ruisseaux  et  des  fleuves.) 

DICHILANTHE  [/.'/)  n,  m.  Bot.  Genre  do  rubiacées,  tribu 
des  canthiéos,  habitant  les  Indes  orientales  et  leurs  archi- 
pels. (Les  dichilanthes  sont  des  ar- 
bustes résineux,  à  feuilles  opposées, 
à  fleurs  en  capitules  terminaux.) 

DICHILE  [kiV  —  du  préf.  di,  et  du 
gr.  khêli,  pince)  adj.  Manim.  Qui  a  le 
pied  divisé  en  doux.  Syn.  de  bisulque 

ou  FISSXPÈOE. 

—  n.  m.  pi.  Bot.  Genre  do  sous-ar- 
brisseaux, do  la  famille  des  légumi- 
neuses-papilionacées,    qui  croit    en       ^  /^IHiiyiHk   ^ 
Australie.  —  Un  dichilk. 

DICHIR0TRICHUS(/t(,/n-A-u5*)n.m. 
Genre  d'insectos  coléoptères  carni- 
vores, famille  des  carabidés,  tribu  des 
harpalinôs,  comprenant  do  petites 
formes  fauves  ou  roussâtros,  voisines  Dichirotrichus 

des  bradycelles,  et  vivant  dans  les  ter-  (gr.  2  fuis), 

rains  humides,  surtout  au  bord  des 

eaux  saumâtros,  où  ils  creusent  leurs  galeries.  (On  con- 
naît uno  douzaine  d'ospècos  do  dichiroirichus,  répandues 
dans  l'hémisplioro  boréal,  et  dout  uno  est  commune  on 
France.) 

DICHIRU3  lki-ru8s)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu  dos  carabinés, 
comprenant  dos  formes  très  voisines  des  anisodactylcs,  ot 
proprt^s  à  l'Amérique  du  Nord.  (Los  rficZ/iV»*  sontdo  taille 
moyenne  ot  rossomblont  vaguement  à  des  ditomides.) 

DICHITON  (/fi)  n.  m.  Genre  d'hépatiques,  série  des  jun- 
gormanniées,  dont  l'espèce  type  habiio  l'Algério.  (Los 
dichitons  sont  des  plantes  ù  tiges  rampantes,  d'abord 
souterraines,  ù  feuilles  dressées.) 

DICULANA  ikié)  n.  m.  Genre  de  champignons,  do  la  fa- 
mille  des  splueropsidéos,  caractérisé  par  un  périthèco  ù 
double  enveloppe,  l'extérieure  so  déchirant  ii  la  base,  et 
pardossporos  unicollulairos,  incolores.  (Co  gonro  ne  com- 
prend qu'une  seule  ospùco,  qui  vit  sur  le  lontisquo,  on 
Algérie.) 


DICHLORÉ  [klo)  adj.  m.  il  Dériiu}  diclilové.  Corps  déri- 
vant d'un  autre  par  la  substitution  do  deux  atomes  de 
chlore  à  deux  groupes  monoatomiques. 

DICHLORIE  {klo-vî)  n.  f.  Genre  d'algues  mannes,  à 
belles  frondes  cartilagineuses  d'un  vert  olivâtre,  quo  l'on 
trouve  dans  TAtlantique. 

DIGHLORO  (kh)  préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un 
corps,  forme  lo  nom  d'un  composé  qui  n'ost  autre  quo  le 
corps  lui-mômo  où  deux  groupes  monovalents  ont  été  rom- 
placés  par  deux  atomes  de  chlore  (ainsi  la  niciii.ORO- 
benzine,  ou  mieux  benzine  dichlorée). 

DICHOBUNE  {ko)  n.  m.  Paléont.  Genre  do  mammifères, 
lypo  do  !a  tribu  des  dic/iobuninés,  comprenant  des  formes 
à"  molaires  à  cinq  pointes,  à  extrémités  non  réduites,  dont 
la  taille  ne  dépassait  guère  celle  d'un  lièvre.  (On  connaît 
six  ou  sept  espèces  de  dichobune.) 

DIGHOBUNINÉS  [ko)  n.  m.  pi.  Paléont.  Tribu  do  mam- 
mifères artiodactyles  (ongulés  paridigités^,  famille  des 
anthracothéridos.  comprenant  les  genres  :  protodichobune, 
dichobune,  metrioihei'ium,  moaillacitherium,  oxacron,  tpus 
fossiles  dans  les  terrains  tertiaires,  notamment  dans  les 
phosphorites  du  Quercy.  —  Un  niCHOBUNiNÉ. 

DICHODON  [ko)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères 
artiodactyles  pachydermes,  famille  des  anoplothéndés, 
tribu  des  xiphodontinés,  comprenant  des  animaux  fos- 
siles dans  le  terrain  tertiaire. 

—  Encycl.  Les  dichoduns,  dont  le  type  est  le  dichodon 
ciispidatus  de  l'éocène  inférieur  du  Hampshiro,  comptent 
parmi  les  plus  anciens  mammifères.  De  fa  taille  dun  che- 
vreuil, ils  étaient  légers  et  grêles,  avec  dos  incisives  et 
des  canines  à.  la  mâchoire  supérieure. 

DIGHODONTIUM  {ko,  sî-om')  n.  m.  Genre  de  mousses, 
famille  des  dicranées,  à  fleurs  dioïques,  à  péristomo  à  divi- 
sions bideutées.  (Ces  grandes  mousses  cespiteusos  vivent 
sur  les  pierres,  la  terre  humide.) 

DIGHOGAME  {ko  ~  du  gr.  dikha,  séparément,  et  gamos, 
union)  adj.  Se  dit  d'une  fleur  dans  laquelle  le  pollen  et 
l'ovule  n'atteignent  pas  en  même  temps  leur  maturité. 

DIGHOGAMIE  {ko,  i}iî  —  rad.  dichogame)  n.  f.  Biol.  Né- 
cessité de  la  fécondation  croisée,  chez  les  espèces  herma- 
phrodites. 

—  Bot.  Etat  d'une  plante  qui  a  des  fleurs  dichogames. 

—  Encycl.  Biol.  Le  mot  dickogamie  a  été  employé  sur- 
tout par  les  botanistes,  mais  il  n'y  a  aucune  raison  pour  ne 
pas  étendre  sa  signification  aux  animaux.  Quand  un  indi- 
vidu possède  à  la  fois  des  appareils  génitaux  mâle  et  fe- 
melle, il  semble,  à  priori,  au 'il  puisse  être  le  siège  d'un© 
autofécondation  ;  mais  les  éléments  sexuels  ne  peuvent  se 
fusionner  et  donner  un  œuf  que  s'ils  sont  mûrs.  Or,  dans 
beaucoup  de  cas,  la  maturité  des  produits  sexuels  mâles 
et  femelles  ne  se  produit  pas  au  même  moment  chez  un 
individu  hermaphrodite.  La  dichogamie  détermine  dans  ce 
cas  une  fécondation  croisée. 

—  Bot.  Ce  phénomène  a  été  découvert  par  Sprongol, 
qui  a  imaginé  le  terme  de  dichogamie.  Dans  son  sens  le 
plus  restreint,  il  s'applique  uniquement  aux  fleurs  her- 
maphrodites. Tantôt  (cas  le  plus  fréquent  :  géranium, 
niaîvacées,  ombellifères,  campanulacées)  c'est  le  pollen 
qui  atteint  lo  premier  sa  maturité  et  la  fleur  est  dite 
protérandre;  tantôt  (et  plus  rarement  :  ellébore,  diverses 
graminées)  c'est  le  pistil,  et  la  fleur  est  dite  protérogyne. 
Les  fleurs  dichogames,  ne  se  prêtant  pas  à  l'autofécon- 
dation,  les  plantes  aff'ectées  de  ce  phénomène  so  com- 
portent comme  les  espèces  dioïques  :  elles  subissent  la 
fécondation  croisée.  Une  espèce  mono'ique  dont  les  deux 
sortes  de  fleurs  n'atteignent  pas  en  mémo  temps  leur 
maturité  se  comporte  encore  de  même  au  point  do  vue 
physiologique  et  est  dite  aussi  «  dichogame  ». 

DICHOGÉNIE  {ko-jé-nî  —  du  gr.dicka,  on  deux,  ot  génos, 
naissance)  n.  f.  Possibilité,  pour  un  élément  vivant,  d'évo- 
luer, suivant  les  conditions,  dans  deux  directions  absolu- 
ment distinctes. 

—  Encycl.  Cette  expression  s'applique  à  des  phéno- 
mènes dont  il  est  bien  difficile  de  délimiter  exactement  le 
cadre;  elle  peut  être  considérée,  en  réalité,  comme  com- 
prenant toutes  les  modifications  apportées  dans  l'évolution 
d'un  individu  par  des  modifications  de  milieu.  Si  l'on  coupe 
au  ras  du  sol  un  pied  de  pomme  do  terre,  la  partie  souter- 
raine qui  eût  donné  des  tubercules  sans  cette  opération 
donne  do  nouvelles  plantes  fouillées  et  vertes;  dans  beau- 
cuup  do  plantes,  certaines  feuilles  avortent  et  deviennent 
dos  écailles;  ces  écailles  redoviennonl  dos  feuilles,  si  l'on 
coupe  les  fouilles  bien  développées. 

DICHOGRAPTIDÉS  {ko)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  d'hy- 
droméduses,  du  groupe  dos  graptoloïdes,  comprenant  dos 
colonies  bilatérales,  à  branches  régulières  avec  cellules 
carrées,  on  rangées  pressées.  (Los  genres  principaux  des 
dichograptidés  sont  :  dichograptus.  didymograptus,  loga- 
nograptus,  etc.)  —  Un  DicuotiRAPTinÉ. 

DIGHOGRAPTUS  [ko,  p(uss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
méduses,  type  de  la  famille  dos  dichograptidés,  fossiles 
dans  le  silurien  inférieur,  et  carac- 
térisées par  leur  disposition  en  huit 
rameaux  simples,  portant  chacun 
une  rangée  do  cellules  et  réunis 
par  un  dis(|ue  central. 

DICHOLESTEMME  [ko,  stèm')  n. 
m.  Genre  do  plantes  à  bulbes  tuni- 
ques, de  la  famille  des  liliacées- 
asphodélécs,  originaire  de  la  Cali- 
fornie. 

DICHOLOPHE  {ko)  ou  DICHOLO- 

PHUS  {ko,  fass)  n.  m.  Nom  scien- 
tifique, tombé  en  désuétude,  des  oi- 
seaux du  gonro  cariama. 

DIGHOMMA  iko-ma)  n.  m.  Gonro 
d'insectes  cob'-optéros  hétéromèros, 
famille  dos  ténébrionidés,  tribu  des  tontyriinés,  compre- 
nant de  petites  formes  noiros,  ovales  allongées,  terminées 
on  i)ointo,  avw.  les  pattes  assez  courtes.  (IjOS  diehomma 
habitent  les  régions  arides  do  la  région  méditerranéenne.) 

DICHONDRE  (A'o;K/r')  ou  DICHONDRA  [Icon)  [du  préf.  di, 
et  du  gr.  kondros,  grain]  n,  f.  Genre  dlierbos,  do  la  famille 
dos  convolvulacées,  tribu  dos  dichondrées,  originaires  dos 
régions  chaudes. 


DXGHONDRÉ,  ÉE  {kon)  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  au  genre  dichondre. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  des  convolvulacées,  ayant  pour  type 
le  genre  dichondre,  caractérisée  par  un  ovaire  bilocu- 
lairo,  avec  doux  styles  gynobasiqucs.  —  Une  dicuonuri;e. 

DICHONÉME  n.  m.  Bot.  Syn.do  dictyonisme. 


Dir-liograiitu8. 


du  gr.  dikha,  en  deux,  ot  de  pé- 
'Se  dit  d'uuc  corolle  dout  les  pé- 


'    DIGHOPETALE  {ko 

taie)  adj.  En  T.  de  bot.,  Se 
talos  sont  bifides. 

DIGHOPHYLLIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dictyote. 

DIGHOPSIS  {ko-psiss)  n.  m.  Genre  do  sapotaccos,  habi- 
tant les  ludos  orientales  et  la  Malaisio. 

—  Encycl.  Les  dichopsis  sont  dos  arbres  élevés,  à  suc 
laiteux,  à  feuilles  ovales,  coriaces,  à  fleurs  hexamèros 
réparties  en  cymes  axillaires  ou  latérales.  L'espèce  la 
plus  remarquable  est  lo  dichopsis  gntta  dos  îles  Malaises, 
d'où  l'on  extrait  uno  gutta-percha  très  estimée. 

DICHOPUS  {kopuss)  n.m.  Bot.  Genre  d'orchidées,  créé 
pour  une  plante  de  la  Nouvelle-Guinée  {dichopus  insignis'^, 
à  feuilles  alternes,  sossiles,  à  pédoncules  floraux  formant 
une  grappe  terminale. 

DIGHORÉE  {ko-7'è  ~  du  préf.  di,  et  de  chorée)  n.  m. 
Métriq.  Pied  do  vers,  grec  ou  latin,  composé  de  deux 
chorées  ou  trochées.  Syn.  de  ditrochée. 

DIGHORISANDRE  {ko)  n.  f.  Genre  d'herbes  simples  ou 
ramifiées,  do  la  famille  des  commélinées,  qui  habite  le 
Brésil. 

DICHOSÈME  n.  m.  Bot.  Syn.  do  mibbklie. 

DIGHOSPORE  {ko-spor)  n.  m.  Genre  de  petits  champi- 
gnons myxomycètes,  qui  croissent  sur  les  écorces. 

DIGHOSTYLE  {ko-stiV  —  du  gr.  dikha,  en  deux,  et  do 
style)  adj.  Bot.  Dont  le  style  est  bifide. 

DIGHOTOMAL,  ALE,  AUX  {ko)  adi.  Bot.  Se  dit  du  pédon- 
cule qui  naît  dans  l'angle  d'une  dicuotomio. 

DIGMOTOME  {ko  —  du  gr.  dikha,  en  deux  parties,  et 
tome,  section)  adj.  Astron.  Qui  n'est  qu'à  moitié  éclairé 
par  le  soleil  :  L'hémisphère  de  la  lune  tourné  vers  la  terre 
est  DiCHOTOME  à  la  fin  du  premier  quartier  et  au  commen- 
cement du  quatinèine. 

—  Hist.  nat.  Syn.  scientifique  de  bifurqué,  iîe. 

—  Encycl.  Astron.  V.  phase. 

DIGHOTOMIE  [ko,  mi  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  pré- 
céd.)  n.  f.  Bot.  Division  d'un  organe  en  deux  parties 
égales. 

—  Méd.  Partage  des  honoraires  consenti  par  le  médecin 
appelé  en  consultation,  ou  par  le  chirurgien  qui  opère,  au 
confrère  qui  a  procuré  le  client.  (Fig.) 

—  Encycl.  Bot.  La  tige  et  la  racine  des  végétaux  supé- 
rieurs, ayant  très  généralement  une  ramification  latérale, 
ne  se  divisent  presque  jamais  réellement  par  dichotomie  : 
ce  phénomène  ne  s  observe  que  chez  les  lycopodes  et  les 
sélaginelles  ;  on  l'observe,  au  contraire,  'beaucoup  plus 
communément  sur  le  thalle  des  végétaux  inférieurs  (va- 
rechs ou  fucus,  marchantie  polymorphe,  etc.).  La  dicho- 
tomie peut  être  égale  ou  inégale  ;  dans  ce  dernier  cas,  une 
des  deux  branches,  originairement  égales,  se  dévelopjio 
rapidement  plus  quo  l'autre  et  la  rejette  de  côté  :  le  même 
phénomène  so  reproduisant  à  chaque  bifurcation,  l'en- 
semble des  branches  dominantes  forme  un  syynpode.  On 
décrit  aussi,  parfois,  comme  dichotomie  l'aspect  résultant 
de  la  formation  de  deux  fortes  brandies  opposées,  au- 
dessus  desquelles  l'axe  générateur  se  termine  rapidemmit 
(cas  des  cymes  bipares);  une  fausse  dichotomie  est  celle 
qui  résulte  de  même  de  deux  branches  nées  très  près 
1  une  de  l'autre,  sans  être  rigoureusement  opposées,  ou 
encore  du  grand  développement  d'une  branche,  rejetant 
de  côté  sa  tige  mère. 

La  corne  céphalique  de  certains  scarabées  obéit  à  la 
dichotomie.  Dans  la  systématique,  le  principe  de  la  dicho- 
tomie aboutit  à  la  nomenclature  dichotomique,  qui  procè>lo 
toujours  par  deux  caractères  pour  rétablissement  du 
genre  et  do  l'espèce. 

DIGHOTOMIQUE  {ko,  ntik')  adj.  Qui  se  bifurque,  qui  so 
divise  et  so  subdivise  de  deux  on  deux  :  Classification,  A/è- 
thode  DicuoTOMiyUK. 

—  Encycl.  Dans  laclassïfication  dîchotornique,  on  prend 
toujours  deux  caractères  pour  séparer  les  genres  et  hs 
espèces.  Ne  pas  confondre  avec  binaire;  la  nomenclaturo 
binaire  étant  celle,  univor-sollomont  admise  aujourd'hui, 
par  laquelle  on  désigne  un  animal  ou  un  végétal  par  deux 
noms,  toujours  latins  :  lo  premier,  destiné  à  spécifier  lo 
genre;  le  second,  l'espèce.  Ainsi,  l'abeille  domestique  est 
lapis  mellifica;  le  chêne  rouvre,  le  qurrcns  robur;  etc. 

DIGHOTOMIQUEMENT  {ko.  ini-ke)  adv.  Avoc  bifurca- 
tion, on  so  divisant  ot  subdivisant  de  doux  on  doux. 

DIGHOTOMISER  (/co  —  rad.  dichototnie)  V .  tL.  Bifurquer. 
(Peu  us.) 

Se  dichotomiser,  v.  pr.  Se  bifurquer. 

DICHOTOMOPHYLLE  [ko  ~  du  gr.  dikhotomos,  divisé 
en  doux,  ot  phullon,  feuille)  adj.  Bot.  Dont  les  feuilles  sont 
dichotomos  ou  bifurquées. 

DIGHOTOPHYLLE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  ckratopuyllec. 

DIGHROA  (kroa)  n.  m.  Bot.  Genre  do  saxifragacéos- 
hydrangées,  comprenant  une  espèce  qui  croît  ou  Chine  ot 
on  Coctiinchine. 

DICHROANTHE  {h'o  ~-  du  préf.  di,  et  du  gr.  khroa, 
couleur,  ot  anthos,  fleur)  adj.  Bot.  Dont  les  fleurs  sont  do 
doux  couleurs. 

—  n.  m.  pi.  Genre  do  crucifères,  formé  aux  dépens  des 
giroflées.  —  Un  dichroantue. 

DICHROCÉPHALE  (kro-sé  —  du  préf.  di,  et  du  gp.  khroa, 
couleur,  et  k<phalè,  tête)  n.  f.  Gonro  d'herbes  annuelles, 
do  la  famille  des  synanthérées,  tribu  des  grangéinéos» 
dont  les  sept  espèces  habitent  l'Asie  et  l'Afrique  australe. 

DIGHROÉ,  ÉE  {kro  —  du  préf.  di,  ot  du  gr.  khroa,  cou- 
leur) adj.  Qui  est  do  deux  couleurs.  Syn.  do  mcoi.ouK. 

DICHROÏQUE  {kro-ik')  adj.  Phys.  Qui  présente  le  phéno- 
mène du  dicliroïsme. 

DIGHROÏSME  {kro-isstn'  -  du  préf.  rfï.  ot  (Ui  gr.  khroa, 
couleur)  n.  m.  Propriété  possédée  par  cortainos  substan- 
ces qui  ofl'rent  des  colorations  diverses,  selon  les  circon- 
stances d'observation. 


DICHROÏTE  —   DICOTYLÉDONES 


—  Enxycl.  Dans  un  corps  isotrope,  tous  les  échantillons 
également  épais  offriront  la  môme  teinte,  l'absorption  des 
rayons  lumineux  dépendant  ici,  uniquement,  de  l'épaisseur. 

Mais,  dans  un  milieu  biréfringent,  les  vibrations  se  pro- 
pageant inégalement  suivant  les  directions,  l'intensité  et 
la  nature  de  la  lumière  transmise  varieront  non  seulement 
avec  l'épaisseur,  mais  encore  selon  le  sens  d'orientation 
dans  lequel  on  les  regarde.  Par  exemple,  le  zircon  (cristal 
uniaxe)  est  brun  dans  le  sens  de  l'axe,  et  gris  bleuâtre  dans 
une  direction  perpendiculaire.  Dans  les  cristaux  biaxes, 
on  pourra  rencontrer  des  colorations  plus  complexes, 
puisqu'il  y  a  trois  axes  d'élasticités  principales.  Ainsi,  la 
cordiérite  montrera,  selon  les  faces  considérées,  du  bleu 
vif,  du  bleu  très  pâle  ou  du  gris  jaunâtre.  L'absorption 
complète  de  l'un  des  faisceaux,  telle  que  la  présente  la 
tourmaline,  est  le  cas  limite  du  dichroïsme. 

Examinés  en  lumière  convergente,  les  cristaux  dichroï- 
ques  montrent  deux  houppes  obscures  limitées  par  des 
courbes  hyperboliques.  Mailard  a  donné  l'explication  de 
tous  ces  "phénomènes.  Comme  on  le  voit,  le  nom  do 
«  dichroïsme  »  est  très  incorrect,  puisqu'il  y  a,  en  défini- 
tive, une  infinité  de  teintes  possibles.  Ce  pol\chroïsmo 
est,  il  est  vrai,  peu  marqué  pour  la  plupart  dos  cristaux. 
Cependant,  Haidinger,  en  imaginant  un  appareil  dit  loupe 
dtchroscopigiie,  est  parvenu  à  le  rendre  appréciable. 

DICHROÏTE  (A-ro)  n.  f.  Silicate  naturel  d'alumine  de  fer 
et  de  magnésie.  Syn.  de  cordiérite. 

DICHROMATATE  (kro)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
dichromatique. 

DICHROMATIQUE  {kro,  tik'  —  du  préf.  di,  et  du  gr. 
kkroma,  couleur,  adj.  Phys.  Qui  offre  à  l'œil  deux  couleurs. 

—  Chim.  Se  dit  d'un  acide  C"'H**0',  isomère  des  acides 
pyroUthofelliqne  et  divalérylhie-divalériqiie,  et  qu'on  ob- 
tient on  faisant  réagir  vers  225"  la  potasse  caustique  sur  la 
chlorophylle. 

DICHROME  ou  DICHROMÈNE  {kro)  n.  f.  Bot.  Genre  do 
cypéracées-rhynchosporées,  qui  habite  l'Amérique  tro- 
picale. (Les  dichromes  sont  des  herbes  à  chaumes  feuilles, 
à  épis  réunis  en  corymbe.  On  en  connaît  environ  quarante- 
quatre  espèces,  originaires  de  l'Amérique.) 

DICHRONE  [kroii — du  préf.  di,  et  du  gr.  khronos,  temps) 
adj.  Bot.  Dont  la  végétation  est  alternativement  active  et 
inerte,  selon  les  saisons. 

DICHROOPHYTE  {kro  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  khroa, 
couleur,  et  phidon,  plante)  adj.  Appliqué  par  Nocker  aux 
plantes  dont  les  anthères  sont  bifurquéos. 

DICHROSCOPIQUE  {kro-sko-pik')  adj.  n  Loupe  dichrosco- 
pique.  V.  dichroïsme. 

DICHROSTACHYS  {kro-sta-kiss)  n.  m.  Genre  de  légu- 
mineuses-mimosées,  série  des  adénanthérées,  à  fleurs  en 
épis  jaunes  et  blanches. 

—  Encycl.  Les  dichrostachys  sont  des  arbrisseaux  à 
feuilles  bipinnées,  stipulées,  habitant  les  régions  tropi- 
cales do  l'ancien  monde.  Une  espèce  {dichrostachys  cine- 
rea)  est  estimée  dans  l'Inde  pour  son  bois  et  pour  ses 
jeunes  pousses  passant  pour  émollientes  et  légèrement 
astringentes. 

DICHROTRICHUM  {kro-tri-kom')  n.  m.  Genre  de  plantes 
grimpantes,  de  la  famille  des  gesnéracées-cyrtandrées, 
originaire  de  l'Inde. 

DICZBLE  {sibV  —  lat.  dicibilis  ;  de  dicere,  dire)  adj.  Qui 
peut  se  dire  ;  qu'on  peut  exprimer  :  Bien  n'est  dicible  que 
ce  qui  est  intelligible. 

—  Anton.  Indicible. 

DICINCHONINE  {sin-ko)  n.  f.  Chim.  Alcalo'ide  de  for- 
mule C'*H'*Az*0*,  trouvé  par  Hesse  dans  le  quinquina  ro- 
sulenta. 

DICINIMIQUE  {si,m\k')  adj.  Techn.  Se  dit  d'une  serrure  à 
à  un  tour  et  demi  et  à  bouton  double  :  Serrure  dicinimique. 

DICINNAMENE  n.  m.  Chim.  Syn.  de  distyrol. 

DiCK  (Thomas),  philosophe  et  physicien   anglais,   né 

firès  de  Dundee,  en  1774,  mort  en  1857.  Pasteur  de  l'Eglise 
ibro  d'Ecosse,  il  renonça  au  ministère  pour  se  livrer  à 
l'étude  des  sciences  physiques,  et  se  fit  connaître  par  des 
traités  populaires.  Ces  ouvrages  sont  fort  répandus  en 
Angleterre  et  aux  Etats-Unis.  Ce  sont  :  le  Philosophe  chré- 
tien ;  la  Philosophie  de  la  religion;  l'Amélioration  de  la 
société  par  la  propagation  des  connaissances  ;  Philosophie 
d'un  état  futur;  Traité  du  système  solaire;  les  Cieux  sidé- 
raux; l'Astronomie  pratique  ;  Essai  sur  la  bienfaisance  chré- 
tienne; etc.  Dick  était  sans  fortune;  aussi  le  repos  de  sa 
vieillesse  dut-il  être  assuré  par  une  souscription  et  une 
petite  pension  que  lui  accordèrent  les  Etats-Unis. 

Dickens  [/«/*is']  (Charles),  romancier  anglais,  né  à  Land- 
port  en  1812,  mort  à  Gad's  Hill  en  1870.  Il  reçut  une  instruc- 
tion rudimeniaire ;  mais,  plus  tard,  il  put  continuer  ses 
études.  Vers  1828,  nous  trouvons  Dickens  dans  une  étude 
d'avoué;  en  1831,  il  est  re- 
port ar  parlementaire  du 
«  MorningHerald  »,  et.bien- 
i6t  après,  il  fait  ses  débuts 
comme  romancier  dans  le 
u  Monthly  Magazine  »  et  pu- 
blie deux  volumes  intitulés  : 
Sketches  by  Boz  {Esquisses, 
par  Boz  ~  son  pseudonyme^. 
Les  Aventures  de  M.  Pickwick 
(1836)  assurent  à  Dickens  la 
ifloiro  et  la  fortune.  Il  publia 
coup  sur  coup  :  Olivier  Twist 
{ nzs);  Nicolas  NicklebynS3S); 
le  Magasin  d'antiquités  (iZiO); 
Barnaby  /iudge[mo).Enl8A2, 
il  tit  avec  un  énorme  succès, 
aux  Etats-Unis,  des  lectures 
de  ses  œuvres  ;  à  cette  pé- 
riode se  rattachent  les  Notes 
américaines  et  un  roman  : 
Afartin  Chuzzîewit  {isi3),  cri- 
tique dos  mœurs  yankees; 
Contes  de  Noël  (1843J,  continués  par  :  les  Carillons  (1844); 
le  Grillon  du  foyer {\Si5);  etc.  D'un  voyage  en  Italie  il  rap- 
porta ses  Pictures  from  lialy  (Pointures  d'Italie),  qu'il 
fiubliadanslo  ■  Daily  News  «,  journal  quotidien  fondé  par 
uien  I8fC. Puisse  succédèrent  :  Dombey  et  fils,  David  Cop- 
perfield, son  chef-d'œuvre  (1819);  liteàk  Housc  (1852)  ;  Uis 
l'emps  difficiles  (I854j  ;  la  Petite  Dorrit  (1855)  ;  Un  conte  de 


'7   ^ 

Charles  DickeoB. 


deux  villes  {\^h^),  réussit  moins  que  les  Grandes  Espérances 
«  Great  Expectations  »  ;  mais  ni  le  Voyageur  non  commer- 
cial (1800),  ni  Notre  ami  commun  (1864;  ne  valaient  ses 
œuvres  précédentes.  Il  laissa  un  roman  inachevé  :  les 
Mystères  d'Edwin  Drood. 

Dickens  a  ce  don  précieux  d'écrire  en  une  langue  ferme, 
nerveuse,  pleine  de  néologismes  bien  frappés.  Son  style 
n'a  rien  de  classique  :  il  est  même  parfois  assez  vulgaire; 
mais  ce  manque  d'art  est  amplement  racheté  par  1  exac- 
titude et  le  pittoresque  de  l'expression.  Plus  qu'aucun  de 
ses  compatriotes,  il  possède  cet  esprit  que  l'on  appelle 
l'humour  et  que  personne  n'a  su  exactement  définir  :  esprit 
do  satire  légère  et  de  finesse,  fait  de  mots  autant  que 
d'idées.  Ses  romans,  un  peu  longs,  un  peu  languissants, 
sont  mal  composés.  Dickens  est  presque  aussi  populaire 
en  France  que  dans  son  pays;  toutes  ses  œuvres  ont  été 
traduites  en  français. 

DICKIEIA  (ki-é-ya)  a.  m.  Bot.  Genre  d'algues  navîcula- 
cées  :  On  trouve  les  i>ickieia  logés  dans  une  masse  gélati- 
neuse, le  plus  souvent  membraneuse  ou  foliacée. 

DiGKINSON,  comté  des  Etats-Unis  (Kansas),  situé  sur 
les  deux  bords  du  Kansas.  Ch.-l.  Abilene  City. 

DiCKINSON  (John),  homme  politique  américain,  né 
dans  le  Maryland  en  1732,  mort  en  1808.  Avocat  à  Phila- 
delphie, il  fut  élu,  en  1764,  à  l'assemblée  de  la  province.  I! 
publia  alors  les  Lettres  d'un  fermier  aux  habitants  des 
colonies  anglaises  (1767),  et  il  rédigea,  en  1774,  les  adresses 
du  Congrès  continental  au  roi,  au  Canada,  et  aux  nations 
étrangères.  Mais,  en  1776,  il  refusa  de  signer  la  déclara- 
tion d'indépendance,  ii  dut  rentrer  pour  deux  ans  dans  la 
vie  privée.  Il  se  retira  dans  le  Delaware;  l'assemblée  de 
cette  province  le  renvoya  au  Congrès  en  1779.  Nommé 
président  du  Delaware  on  1781,  do  Pensylvanie  en  1782, 
il  céda  ce  poste,  en  1785,  à  Franklin,  retour  de  son  voyage 
en  France.  II  publia  encore  Lettres  de  Fabius  sur  la  con- 
stitution fédérale  (1788);  puis  une  série  de  Lettres  au  mo- 
ment où  les  relations  des  Etats-Unis  et  de  la  France 
étaient  sur  le  point  d'ôtre  rompues.  Il  se  retira  alors  à 
Wilmington  et  y  réunit  ses  divers  écrits  en  un  seul  ou- 
vrage ;  the  Polit icat  W'riting  (1801). 

DiCKINSON  (Anna-Elisabeth),  femme  auteur  améri- 
caine, née  en  1842  à  Philadelphie.  D'abord  institutrice, 
elle  se  fit  connaître  en  prononçant  dans  des  meetings  des 
discours  sur  les  droits  des  femmes,  et  fit,  à  partir  de  18G4, 
des  conférences  aux  Etats-Unis.  En  1875,  elle  publia  un 
roman  :  What  ansicer  '/  "  Quelle  réponse?  »,  puis  elle  écrivit 
des  drames  :  Arme  de  Doleyn  ^1878);  Marie  Tudor  (1879), 
en  interpréta  les  principaux  rôles,  et  quitta  peu  après  le 
théâtre    On  lui  doit  divers  autres  écrits. 

dcKINSON  (William),  graveur  anglais,  né  à  Londres 
en  1746,  mort  à  Paris  en  1823.  II  excellait  dans  la  gravure 
à  la  manière  noire  et  au  pointillé.  Il  a  surtout  gravé 
d'après  le  Corrège. 

DICKINSONITE  (de  Dickinson,  n.  pr.)  n.  f.  Phosphate 
hydraté  naturel  de  soude,  chaux,  manganèse  et  cérîum, 
appartenant  au  système  clinorhombique. 

DICKMAISCHE  {di-ke-n^ch'  —  de  l'allem.  dick,  épais, 
et  maisch,  moût;  n.  f.  Techn.  Nom  donné  par 
les  brasseurs  à  une  pompe  spéciale,  qui  enlève 
les  moûts  de  la  cuve-maiiôre  pour  les  envoyer 
aux  chaudières  do  cuisson  lorsqu'on  brasse  à 
moût  trouble,  ti  On  écrit  aussi  dicquemaiscuk. 

Dickson,  comté  des  Etats-Unis  (Tennessee), 
baigné  par  des 
affiuents  méri- 
dio  naux  du 
Cumberland  ; 
13.700  h.  Ch.-l. 
Charlotte. 

Dickson 

(Adam),  agro- 
nome écossais, 
né  àAlbermale 
en  1  ;2l,  mort  en  1776.  Il  fut  longtemps  pasteur.  On  a  de 
lui  un  ouvrage  fort  estimé,  intitulé  :  De  l'agriculture  des 
anciens,  que  Paris  a  traduit  en  français  (1802). 

Dickson  (Oscar),  riche  Suédois,  né  à  Gôteborg  en 
1823.  Membre  d'une  famille  d'origine  écossaise,  il  fut 
anobli  en  1880  et  fait  baron  en  1885,  pour  la  protection 
qu'il  accordait  aux  savants  et  aux  artistes.  C'est  lui  qui 
a  subventionné  les  cinq  expéditions  de  iNordenskjCld,  do 
1868  â  1878.  Il  a  fait  des  donations  importantes  aux  mu- 
sées d'ethnographie  de  Stockholm  et  au  musée  de  zoolo- 
gie de  Goteborg. 

DIGKSONIA  n.  m.  Bot.  Genre  de  fougères  herbacées 
ou  arborescentes,  qui  vit  dans  l'Amérique  tropicale,  les 
îles  de  la  Sonde  et  la  Polynésie. 

—  Encycl.  Des  tiges  de  dicksonia  ont  été  trouvées  dans 
le  crétacé  supérieur  avec  leur  structure  conservée;  on 
peut  admettre  qu'elles  remontent  jusqu'à  l'époque  carbo- 
nifère. On  trouve,  en  effet,  parmi  les  sphénoptères,  des 
feuilles  qui  n'ont  d'analogie  qu'avec  celles  des  dicksonia 
aujourd'hui  vivanis. 

DICKSONIIXS  n.  f.  pi.  Bot.  Tribu  de  fougères  hymé- 
nophylléos.  —  Une  dicksonii;k. 

OICKSONITE  n.  f.  Nom  donné  par  Stanislas  Meunier 
à  un  type  de  fer  météorique  ou  sidérite,  contenant  deux 
alliages,  qui  sont  la  tîenite  et  la  plessite,  celle-ci  prépon- 
dérante, et  à  texture  lamellaire  serrée. 

DICLADIA  n.  m.  Bot.  Genre  de  chaetocérées,  à  valves 
cornues,  mamelonnées,  parfois  épineuses. 

DICLAPODE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  kleiein,  fermer,  et 
fjodus,  podos,  pied)  adj.  Crust.  Dont  les  pattes  sont  munies 
de  pinces. 

^^^^^SIE  {ztjn.  f.  Fruit  dont  la  graine  est  soudée  avec 
la  basû  porsistanio  do  la  corolle,  comme  chez  l'épinard, 
labelJe-de-nuit. 

DICLIDANTHÈRE  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  rapporté 
avec  quelque  douto  ù  la  famille  des  styracées,  et  com- 
l^reDaut  doux  espèces,  qui  croissent  au  Brésil. 

DICLIDOPTÉRIS  {riss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  fougères 
pleurogrammées,  ù.  frondes  simples,  dressées  et  étroites, 
à  rhizome  court  et  rampant;  la  seule  espèce  connue  {di- 
ciid(.pttris  ungustissimaj  habile  les  îles  Viti  et  Samoa. 


Dickmaiache  (Pompe  de 
brasseur). 


708 

DICLINE  (du  préf.  di.  et  du  gr.  kliné.  lit)  adj.  Bot.  Se 
dit  d'une  espèce  végétale  dont  le*  fleurs  ne  sont  pas 
toutes  hermaphrodites.  (Une  plante  à  fleurs  diclines  peu 
(■■tro,  dès  lors,  monoïque,  dioïque  ou  polygame.)  il  On  dit 

aU.SSi   UNISEXUÉ,   ÉK. 

DICLINIE  (;(/)  n.  f.  Grande  classe  de  végétaux  établie 
par  de  Jussiou,  et  comprenant  les  genres  à  fleurs  diclines. 

DICLINISME  {nissm'  —  rad.  dicline)  n.  m.  Bol.  Sépara- 
tion des  sexes  dans  les  plantes,  chacun  des  deux  organes 
sexuels  étant  sur  des  fleurs  distinctes. 

DICLINOÉDRIQUE  {drik'  —  du  préf.  di  ;  du  gr.  klinê,  lit, 
et  édra,  base)  adj.  Se  dit,  en  minéralogie,  de  cristaux  dont 
les  plans  ne  sont  pas  coordonnés  entre  eux,  deu.x  des  angles 
étant  aigus  ou  obtus,  tandis  que  le  troisième  est  droit. 

DICLIPTÈRE  n.  m.  Genre  de  plantes  herbacées,  de  la 
famille  des  acanthacées,  tribu  des  dicliptérées,  à,  fleurs  so- 
litaires. 

—  Encycl.  On  connaît  soixante-cinq  espèces  de  dicli- 
plères.  des  régions  tropicales;  quelques-unes  sont  em- 
ployées en  médecine  et  dans  l'industrie.  Les  feuilles  du 
dic)iptere  multiflora  se  mangent  comme  légume  à  Quito  ; 
le  dicliptere  Baphica,  de  Cochinchine,  fournit  une  matière 
colorante  jaune. 

DICLIPTÉRÉES  n.  f.  pi.  Tribu  d'acanthacées,  dont  le 
genre  dicliptére  est  le  type.  —  Une  dicliptérée. 

DICLIS  (kliss)  n.  m.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des 
scrofulariéos-hémiméridées,  qui  croît  en  Afrique  tropicale. 

DICLONIUS  {ni'Uss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  reptiles 
dinosauriens.  famille  des  hadrosauridés,  comprenant  des 
formes  gigantesques,  amphibies,  qui  devaient  marcher 
sur  les  pieds  do  derrière  comme  les  iguanodontes. 

—  Encycl.  l^es  diclonius  ont  vécu  à  l'époque  secondaire 
dans  l'Amérique  du  Nord  ;  herbivores,  ils  se  tenaient  dans 
les  grands  lacs  dont  ils  broutaient  les  plantes.  Le  diclo- 
7iius  mirabilis,  seule  espèce  du  genre,  découvert  en  1883 
dans  le  Dakota,  mesure  plus  do  13  mètres  de  long;  son 
museau  est  élargi  en  spatule  ;  chaque  maxillaire  porto 
1.30  dents,  sans  compter  celles  des  os  lacrymaux,  lo  nom- 
bre total  étant  de  2.072  dents. 

DICODÉINE  n.  f.  Chinf.  Base  isomère  de  la  codéine. 
Syn.  de  codéine. 

DICŒLOPHORUS  (5^,  russ)  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
mammifères  rongeurs,  famille  des  octodontidés,  compre- 
nant des  formes  de  taille  médiocre,  à  mâchoires  longues 
et  fines,  à  grandes  incisives,  fossiles  dans  le  pliocène  des 
Pampas  et  de  l'Araucanie.  (Les  principales  espèces  sont 
les  dicœlophorus  simplex,  celsus  et  latiaots.) 

DICŒLUS  {sé-hiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu  des  licininés, 
comprenant  de  grands  et  beaux  animaux  allongés,  assez 
plats,  noirs  ou  violets.  (On  connaît  une  vingtaine  d'espèces 
de  dicœlus,  toutes  habitant  l'Amérique  septentrionale  et 
rentrale.  Tels  sont  les  dicœlus  costatus  et  splendidus  des 
Etats-Unis.) 

BICOLORE  (du  préf.  di,  et  du  lat.  color,  oris,  couleur) 
adj.  llist.  nat.  Qui  est  de  deux  couleurs,  ii  Bicolore  est 
plus  usité  et  plus  régulier. 

DiCOMANO,  ville  d'Italie  (Toscane  [prov.de  Florence]), 
au  confluent  du  Dicomano  et  do  la  Sievo;  4.350  hab. 
Tuilerie,  fabrique  de  pâtes,  olives. 

DIGOME  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux  de  la  famille  des 
composées,  tribu  des  mutisiées,  qui  croît  dans  l'Afrique 
australe. 

DiCON,  athlète  grec,  fils  de  Callibrote,  né  à  Caulonia 
(IV*  s.  av.  J.-C.).II  fut  à  plusieurs  reprises  vainqueur  aux 
quatre  grands  jeux  de  la  Grèce.  Plusieurs  statues  furent 
érigées  en  son  honneur  à  Olympie. 

DICONQUE(Aro?iA-'  — du  préf.  di,  et  de  conque)  adj.  Moll. 
Qui  a  deux  valves,  n  Bivalve  est  beaucoup  plus  usité. 

DICOQUE  {kok'  —  du  préf.  di,  et  de  coque)  adj.  Bot.  Qui 
est  formé  de  deux  coques:  Fruit  dicoque. 

—  n.  m.  pi.  Genre  de  champignons  hyphomycètes,  pré- 
sentant des  conidios  isolées,  allongées,  bicellulaires.—  Un 

DICOQL'E. 

DICORDE  OU  DIACORDE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  khordé, 
corde)   n.   m.    Instrument  de   musique  à  deux 
cordes,  en  usage  parmi  les  peuples  de   l'anti- 
quité, et  particulièrement  chez  les  Egyptiens. 
(11  avait  la  forme  d'un  luth  aplati.) 

DICORYNE  n.  f.  Zool.  Genre  de  méduses  hy- 
droïdes,  type  de  lafamilledes(?iCoi7/;iîrfes, com- 
prenant des  formes  à  cœnosarc  branchu,  avec 
polypes  en  massue  ayant  leurs  tentacules  au 
nombre  de  seize  disposés  en  verticilles  alter- 
nes. (Les  colonies  de  ces  petites  méduses  vi- 
vent dans  les  mers  du  N.,  sur  los  coquilles  do 
divers  mollusques  avec  des  hydractinies.) 

DICORYNIA  n.  m.  Bot.  Genre  de  léguniiuou- 
ses-césalpiniées,  série  des  cassiées,  voisin  des 
casses.  (Los  (^(corj/om  sont  de  grands  arbres  de   ' 
l'Amérique  du  Sud;  uno  espèce  [dicorynia  l'a-   Dicoide. 
raensis]  fournit  un   bois   très  estimé  dans  les 
constructions  navales,  parce  qu'il  se  conserve  et  résiste 
très  bien  à  l'humidité,  aux  insectes  et  aux  tarets. 

DICORYNIDÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  méduses  hy- 
droides tabulaires,  caractérisée  par  les  tentacules  des  po- 
lypes disposés  en  verticilles,  et  comprenant  le  genre  dico- 
ryne.  —  Un  dicory'NIDÉ. 

DICORYPHEn.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  do  la  famille 
des  saxifragacéos,  série  des  hamamôlidées,  comprenant 
sept  espèces  qui  croissent  à  Madagascar. 

DICOTYLEadj.  Bot.  Syn.  pou  usité  do  dicotylédon^,  p.e. 
DICOTYLÉDONÉ,  ÉE  (du  gr.  (/)".  deux,  et  do  cotylédon) 
adj.  Hni.  Muui  de  tloux  cotylédons:  P/a)i/e  nicoTYLÉDONÉE. 
Il  On  dit  aussi  iiICoty'lkuonk,  ihcotylé,  dicotyle. 

DICOTYLÉDONES  ou  DIGOTYLÉDONÉES  (mémo  éty- 
mol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  f.  pi.  Groupe  de  plantes,  com- 
prenant toutes  celles  dont  les  graines  sont  pourvues  de 
doux  cotylédons.  —  6'^jie  dicotylédone  ou  dicotylédonée. 

—  Encycl.  Les  dicotylédones  représentent  un  des  trois 
grands  embranchements  qui  formaient  la  base  do  la  clas- 
sification naturelle  do  de  Jussieu.   C'est  un   groupe   très 


709 

naturel,  <iuL  se  Uistmguo  «los  monnco(yli''(lo)ie.'i  non  seulo- 
nn-'iit  par  lo  nombre  îles  cotylûilons  do  la  ^Taiiie,  mais 
aussi  par  l'architecluro  ^'ùuéralo  do  la  ilfur,  onlinairoinoiit 
construite  sur  lo  type  i  ou  svir  lo  typo  5,  par  la  divorsitô 
do  coloration  du  calice  ot  <lo  la  corolle,  par  la  ramiiication 
des  norvuros  foliaires  suivant  plusieurs  directions,  par  la 
disposition  dos  faisceaux  primaires  do  la  tigo  sur  une 
seule  circonférence,  parla  présence  de  ibrmations  secon- 
daires concentriques  dans  la  tigo  ot  la  racine.  11  faut 
ajouter  que  les  conifères,  cycadoes  et  gnétacées,  ont  été 
extraites,  sous  lo  nom  de  gi/mnospermes,  du  groupe  des 
dicotylédones,  tel  que  lo  comprenait  de  Jussiou,  ot  qu'il 
ne  forme  plus  qu'une  dos  deux  classes  du  sous-embran- 
cliement  nos  phanérogames  angiospermes. 

DIGOTYLES  {léss)  n.  m.  Zool.  Nom  scientifique  dos 
mammifères  du  genre  pécari. 

DlCQUEMARE  (l'abbé  Jacques- François),  naturaliste  et 
asiruuomo  fran<;ais,  né  au  Havre  en  1733,  mort  en  1789. 
Il  entra  dans  les  ordres,  professa  la  physi(|ue  expérimen- 
tale ot  étudia  surtout  les  animaux  mariïis  sans  vertèbres. 
Il  s'occupa  aussi  do  géographie,  d'astronomie,  d'art  nau- 
tique, inventa  et  publia  :  Idée  générale  de  l'astronomie 
(1769),  plusieurs  fois  réimprimé,  et  la  Connaissance  de 
l'astrnnointe  rendue  aisée  et  mise  à  la  portée  de  tout  le 
monde  ^177  0,  Entin,  il  (uiltiva  la  peinture  ot  fit  cinq 
grands  tableaux  pour  l'hôpital  du  Havre. 

DICR^A  (kré)  n.  f.  Genre  de  podostémacées-néolacidées, 

3ui  comprend  une  dizaine  d'espèces  d'herbes  des  fleuves 
e  Madagascar  et  do  l'Inde. 

DICRANANTHÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  acisanthère. 

DïCRANASTRUM  (strom')  n.  m.  Zool.  Genre  de  proto- 
zoaires radiolariens,  famille  des  euchitonidés,  comprenant 
des  animalcules  vivant  à  la  surface  dos 
eaux  dans  le  grand  Océan  ot  dont  on 
connaît  quelques  espèces  affectant  des 
formes  singulières.  (  Le  dicranastrum 
cornutum,  type  du  genre,  a  la  forme  d'une 
croix  ancrée  :  il  habite  le  Pacifique.) 

DICRANE  ou  DICRANUM  [nom')  n.  m. 
Genre  de  mousses,  caractérisé  par  un 
péristome  simple  et  par  une  coiffe  fen- 
due latéralement. 

—  Encycl.  Les  feuilles  des  dicrancs 
sont  tantôt  insérées  sur  deux  rangs  op- 
posés,tantôt  déjetées  d'un  seul  côté.  On 
connaît  une  centaine  d'espèces  de  ce 
genre,  disséminées  dans  toutes  les  ré- 
gions du  globe  et  surtout  en  Europe. 
Les  dicranes  croissent  par  touffes  épais- 
ses, et  constituent  ces  beaux  tapis  do 
verdure  qui  couvrent  le  sol  des  bois  ou 
des  berges  sablonneuses.  On  remarque 
surtout  le  dicrane  glauque  {dicranum 
glancum),  qui  forme  dans  les  bois  des 
touffes  largos  ot  serrées,  d'un  vert 
blanchâtre. 

DICRANÉ,  ÉEadj.  Bot.  Qui  ressemble 
ou  qui  se  rapporte  au  genre  dicrane.  Il  On  dit  aussi  dicra- 

NOÏDÊ,    ÉE. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  do  mousses,  ayant  pour  typo  le  genre 
dicrane.  —  Une  dicsanék. 

DIGRANELLE  (nèV)  n.  f.  Genre  de  mousses,  famille  des 
dicranées,  compris  autrefois  dans  le  genre  dicrane. 

DIGRANOBRANCHE  {du  gr.  dikranos,  fourchu,  et  do 
branchie)  adj.  Moll.  Qui  a  des  branchies  bifurquées. 

—  n.  m.  pi.  Famille  do  mollusques  gastéropodes,  qui 
offrent  le  caractère  ci-dessus  indiqué.   —  Un   dicrano- 

BRANCHE. 

DIGRANOCÉPHALE  (s^)  ou  DICRANOGEPHALUS  {se,  luss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  lamellicornes,  famille 
des  cétonidés,  comprenant  de  petits  goliaths  propres  aux 
montagnes  sino-indiennes  (Népaul  ot  Thibet),  et  dont  on 
connaît  quatre  ou  cinq  espèces. 

DICRANOGÈRE  isèr'  —  du  gr.  dikranos,  fourchu,  ot 
kéras,  corne)  adj.  Zool.  Qui  a  les  cornes  ou  les  antennes 
fourchues,  il  On  dit  aussi  dicrocîîre. 

—  n.  m.  pi.  Entom.  Gonro  d'insectes  coléoptères  tétra- 
mèros  longicornos,qui  habite  lo  Brésil.  —  Un  dicranocère. 

DICRANODONTIUM  (si-om')  n.  m.  Genre  de  mousses, 
tribu  des  dicranées,  ù.  fleurs  dioïques.  (Ces  mousses,  ces- 
piteuses  et  grôles,  recouvrent  les  pierres,  la  terro  humido 
ou  les  bois  pourris  d'un  gazon  serré.) 

DIGRANOGLOS30N  n.  m.  Bot.  Genre  do  fougères,  ha- 
bitant les   régions  tropicales  do  l'Amérique. 
(On  peut  prendre  comme  espèce  type  lo  dicra- 
nof/losson  snhpinnatifidum ,  fougère  à.  fronde 
lobée  et  à  rhizome  rampant.) 

DICRANOGRAPTIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont. 
Famille  d'hyd  romédusos  du  groupe  des  grapto- 
loïdos,  comprenant  dos  colonies  birameuses, 
avec  cellules  imbriquées.  {Les  dicranogra- 
ptidés  comprennent  doux  genres  :  dicràno- 
graptiis  et  dicillograptus.)  —  Un  dicrano- 
GRArnini. 

DIGRANOGRAPTUS  ( pluss)  n.  m.  Paléont.        oicrano- 
Genre  dn  méduses  fossiles,  type  do  la  famille       graptu»" 
dos  dicranograptidés,  renfermant  des  formes 
à  deux  rameaux  très  divergents,  fossiles  dans  lo  silurien. 

DICRANOIDÉ,  ÉEadj.  Bot.  Syn.  dû  dicrane,  kk. 

—  n.  f.  pi.  Section  des  stégocarpôes,  qui  so  divise  en 
weisiacées,séligériacées  ot  dicranolcees.—  //«cdicranoïoék. 

DICRANOLÉPIS  (piss)  n.  m.  Bot.  Gonro  de  thymélacées- 
tliyoK-léos,  habitant  l'Afrique  occidentale.  (Los  dicrano- 
lépis  sont  dos  arbrisseaux  à  feuilles  alternes,  â  llours 
grandes  ot  colorées,  solitaires  ou  en  petits  groupes  insérés 
à  l'aissello  ou  près  do  l'extrémité  dos  rameaux.) 

DICRANOPHORE  ou  DICRANOPHORA  n.  f.  Gonro  d'in- 
sectes diptères  brachycôros,  famillo  dos  stratiomyidés, 
comprenant  do  belles  mouches  brésiliennes,  noires  ot 
jaunoN,  allongées.  (On  connaît  quelques  espèces  do  cos 
diptères.) 

DICRANOPHYLLUM  {lom')  n.  m.  Paléont.  Genre  do  coni- 
fères fossiles,  appartenant  au  terrain  Iiouillor  supérieur. 

—  KNrvcL.  Les  dieranophi/llum  ont  des  rameaux  simples 
ou  ramilles,  marqués  do  cicatrices  lépidodondroîdos,  fouilles 


coriaces,  linéaires,  entières  ou  bifurquées  une  ou  deux 
fois  au  sommet.  On  connaît  la  forme  des  étaminos,  leurs 
sacs  polléniques  voisins  do  ceux  des  taxus  ot  des  gingkos, 
leurs  graines  insérées  le  long  de  la  base  de  la  fouille  une 
seule  fois  bifurquéo.  Les  dicranopfigUum  doivent  être 
rangés  dans  la  famillo  des  taxinéos. 

DIGRANOSTAGHYS  [sta-kiss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'ul- 
macéos  artocarpées,  tribu  dos  conocêphalées,  habitant 
l'Afrique  occidentale.  (Les  dicranostachys  sont  des  arbres 
à  fleurs  dioïques,  les  mâles  réunis  on  épis,  les  femelles  en 
capitules.) 

DIGRANOWEISIA  {vé-i-zi)  n.  m.  Genre  do  mousses,  fa- 
millo dos  weisiées  ou  weisiaciées,  vivant  presque  exclusi- 
vement sur  les  roches  schisteuses  ot  siliceuses  des  hautes 
montagnes.  (Les  dicranoiveisia  sont  de  grandes  mousses, 
très  rameuses,  répandues  sur  tout  îe  globe.) 

DIGRANURE  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères  bom- 
bycines ,  famillo  des  uotodontidés,  comprenant  d'assoz 
gros  papillons  noctur- 
nes et  grisâtres,  dont 
les  chenilles  bizarres, 
boursouflées,  ont  l'ex- 
trémité du  corps  termi- 
née par  deux  appen- 
dices grêles  et  cornés. 

—  Encycl.  L'espèce 
type  de  ce  genre,  qui 
en  compte  quelq^ues  au- 
tres dans  1  némisphèro 
boréal ,  est  la  aicra- 
mira  vinula  ou  queue-  Dicranure  (réd.  do  moitié). 
fourchue,  dont  la  che- 
nille verte,  avec  le  dos  lie  de  vin,  vit,  en  France,  sur 
les  saules  et  peupliers,  pendant  l'été. 

DICRASTYIJS  [sti-liss)  n.  m.  Genre  de  verbénacées 
cloauthées,  habitant  l'Australie.  (Les  dicrastylis  sont  des 
arbustes  ou  sous-arbrisseaux  plus  ou  moins  duveteux,  à 
feuilles  opposées,  à  fleurs  en  cymes  corymbiformes.) 

DIGRÉSYLGÉTONE  (para)  n.  f.  Acétone  se  produisant 
dans  l'oxydation  par  l'acide  chromique  des  divers  hydro- 
carbures contenant  le  groupement  (CH'  C*  H*)'  C= .  On  la 
prépare  en  chauffant  un  mélange  de  toluène  et  de  sulfure 
de  carbone  saturé  à  0"  de  chlorure  de  carbonyle  en  pré- 
sence du  chlorure  d'aluminium. 

DIGRÉSYLE  n.  m.  Nom  de  l'un  quelconque  des  six 
hydrocarbures  dicrésyliques,  correspondant  à  la  formule 
CH*-C*H*-C*H*-CH\  (Le  mieux  étudié  est  le  dérivé  para, 
réalisé  par  Zuicke  et  Longuinine  en  attaquant  le  para- 
bromotoluène  par  le  sodium.  La  substance  qui  se  forme 
dans  la  réaction  apparaît  sous  forme  d'une  masse  jaunâtre.) 

DICRÉSYLÉTHANE  n.  m.  Hvdrocarburo  répondant  à 
la  formule  (CH*C*H')'CH.CH^'préparé  par  Fischer  en 
faisant  agir  l'acide  siilfurique  sur  un  mélange  de  toluène 
et  de  paraldéhyde. 

DICRÉSYLÉTHYLÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  obtenu  par 
l'action  de  la  potasse  alcoolique  sur  le  dicrésyléthane 
monochloré. 

DICRÉSYLIQUE  {lik')  adj.  Il  Composés  dicrésyliques,  Com- 
posés dérivant  du  dicrésyle. 

DICRÉSYLMÉTHANE  n.  m.  Hydrocarbure  ayant  pour 
formule  CH*(i).C"H'.CIP|i)C'H'.Crî'(i),  et  qu'on  a  obtenu  en 
réduisant  par  l'acide  iodhydriquo  et  lo  phosphore  la  para- 
dicrésylcétono. 

DIGRÉSYLPHÉNYLMÉTHANE  n.  m.  Hydrocarbure  de 
formule  (CH*C"H*jVCH.C*H*,  préparé  par  Griepentrog,  en 
chauffant,  plusieurs  heures  durant,  un  mélange  d'aldéhyde 
bonzylique,  de  toluène  et  de  chlorure  do  zinc.  Syn.  di- 

TOLYLPHÉNYLMÉTHANE. 

DICRÉSYLPROPIONATE  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide 
dicrésylpropionique. 

DIGRÉSYLPROPIONïQUE  {nik')  adj.  Se  dit  d'un  acide 
do  formule  (GIP-C'■H*J^C.(CHM.CO'H,  que  l'on  obtient  par 
l'action  du  toluène  sur  un  mélange  d'acide  pyrmiquo  ot 
d'acido  sulfurique. 

DIGROCÈRE  {sèr')  ou  DICR0GERU3  (sé-russ)  n.  m. 
Paléont.  Genre  do  corfs,  fossiles  dans  les  terrains  ter- 
tiaires, caractérisés  par  leurs  bois  bifurques  où  l'andouiller 
d'œil  se  relève  pour  former  uno  fourche  avec  l'axe  prin- 
cipal. (On  connaît  trois  ou  quatre  espèces  de  cos  rumi- 
nants, qui  no  dépassaient  guère  la  taillo  d'un  chevreuil,  et 
dont  los  débris  so  trouvent  dans  lo  miocène  de  Sansan 
[dicrocerus  furcatus],  dans  los  faluns  d'Anjou  [dicrocerus 
anocerus],  etc.) 

DICROGÈRE  adj.  Zool.  Syn.  do  DiCRANOcfeRE. 

DICROSTICHUS  (sti-kuss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  di- 
piioumones,  famillo  des  argiopidés,  comprenant  do  remar- 
([uablos  araignées  d'Australie,  d  céphalothorax  chargé  de 
hautes  saillies  inégales,  dont  une  porto  les  veux  médians. 
(On  connaît  doux  espèces  do  dicrostichus  .■le  dicrostichus 
furcatus,  et  le  dicrostichus  caliginosus.) 

DICROTE  (du  préf.  di,  ot  du  gr.  krotos,  action  do  frapper) 
n.  ni.  Antiq.  gr.  Navire  i  deux  rangs  do  rames  superposés. 

—  Adjectiv.  So  dit,  en  raodocine,  du  pouls  qui  présente 
lo  phénomène  du  dicrotismo  :  Pouls  dickotk. 

—  Kncycl.  Antiq.  gr.  Les  (/icro/fs  étaient  d'une  construc- 
tion très  légère,  qui  leur  donnait  do  grands  avantages 
dans  los  combats.  Auguste  s'en  servit  ù,  Actiuni  et  dut,  en 
grande  partie,  sa  victoire  sur  Antoine  au  secours  (ju'il 
on  tira.  Aussi,  ù  partir  do  cette  époque,  les  vaisseaux  do 
guerre  des  Romains  furent-ils  généralement  construits 
d'après  i-.o  modèle.  Nous  n'avons  pas  do  détails  sur  la 
construction  dos  dicrotes.  D'après  los  indications  do  Vécèco, 
il  semble  que  les  rameurs  du  rang  supérieur  aient  été  placés 
sur  lo  pont,  et  ceux  du  rang  inférieur  dans  un  entrepont, 
d'où  ils  faisaient  sortir  los  ramos  par  des  sabords. 

DICROTISME  (tissm'  —  rad.  dicrolc)  n.  m.  Pathol.  Mou- 
vonicnt  partioulier  de  l'onde  sanguine,  qui  permet  do  per- 
cevoir deux  pulsations  artériollos  pour  uno  seule  systole 
cardiaque;  c  est  le  pouls  double,  rebondissant. 

—  Encycl.  A  l'état  physiologique,  la  tension  artériello 
no  descend  pas  brusquement  après  In  systole:  ollo  pré- 
sonto  dos  alternatives  d'augmentation  et  do  diminution, 
porcoptiblos  seulement  au  sphygmographe.  En  général,  il 
n'y  a  qu'une  seule  distension  secondaire  dos  vaisseaux; 
parfois,  cependant,  il  y  on  a  doux  ou  trois. 

Lo  dicrotisme  normal  s'exagère  dans  certaines  mala- 
dies; il  devient  alors  perccptiblo  au  doigt,  mais  ou  no  lui 


DIGOTYLES  —   DICTATURE 

accorde  aucune  valeur  pathognomoniquo.  Il  est  très  fré- 
quent dans  les  hémorragies  aliondantes,  la  lièvre  typhoïde 
ot,  en  général,  chaque  fois  qu'il  y  a  relâchement  artériel, 
que  réiiergio  cardiaque  soit  faible  ou  forte. 

DIGROTRICHIUM  (^-l'-om')  n.  m.  Bot.  Genre  de  gesnéra- 
cens,  série  dos  cyrtandrées,  habitant  les  Indes  orientales 
et  la  Malaisie.  (Los  dicrotrichium  sont  des  plantes  herba- 
cées, à  feuilles  opposées  ou  verticillées  par  trois,  à  fleurs 
en  cymes  ombelliformes.) 

DICROTRYPANA  n,  m.  Genre  d'insectes  diptères  bra- 
chycères,  famille  des  bombyliidcs ,  caractérisé  par  la 
tarière  bifide.  (Les  dicrotrypana  sont  de  petites  mouches 
noires  à  fourrure  jaune,  dont  l'espèce  typo  [dicrotri/pana 
flavopilosa]  habite  l'Europe  méridionale.) 

DICRURE,  DIGRURUS  ou  DICROURU3  [russ)  n.  m.  Nom 
scientifique  des  oiseaux  du  genre  drongo. 

DICRURIDÉS  n.  m.  pi.  Famillo  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  comprenant  les  drongos  ot  formes  affines, 
habitant  los  régions  chaudes  de  l'ancien  monde.  —  Un 

DICRURIDÉ. 

—  Encycl.  Les  dicruridés  sont  de  taille  médiocre,  ordi-- 
nairement  noirs;  leur  tête  est  parfois  huppée;  leur  bec 
est  garni  à  sa  base  de  plumes  retombantes;  leur  queue, 
fourchue,  est  formée  do  douze  rectrices.  Ils  se  divisent  en 
deux  tribus  :  dicrurinés,  et  iréninés. 

DIGRURINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux,  fa- 
mille des  dicruridés,  comprenant  les  genres  :  drongo  (dicru- 
rus],  chibia,  chaptia  et  melxnornis.  —  Un  DiCRORiNÉ. 

DICRYPTE  n.  f.  Bot.  Genre  d'orchidées,  qui  habite 
l'Amérique  tropicale. 

DICRYPTORGHIDE  (/cirf'  —  de  di,  et  de  crgptorchide)  adj. 
et  n.  Se  dit  d'un  individu  cryptorchide  des  deux  côtés. 

DICT  (lat.  dictum,  dit)  n.  m.  Littér.  V.  dit. 

DIGTAME  n.  f.  Plante  aromatique,  de  la  famillo  des 
rutacées. 

—  Fig.  Ce  qui  apaise  la  souffrance  morale.  (Vieux.) 

—  Encycl.  La  plante  merveilleuse  que  les  anciens 
appelaient  dictamnos  (de  Dicta,  montagne  de  Crète),  le 
dictame  de  Crète,  paraît  être  une  labiée  [onjanum  dictam- 
nus],  à  feuilles  cotonneuses, 
à  fleurs  purpurines,  d'odeur 
aromatique,  de  saveur  acre 
et  amère,  qui  passent  pour 
cordiales,  vulnéraires  et  em- 
ménagogues. 

On  appelle  actuellement 
dictâmes  ou  fraxiyielles  les 
plantes  du  genre  dictamnus, 
appartenant  à  la  famille  des 
rutacées,  tribu  des  rutées. 
Elles  ont  uno  souche  vivaco 
et  des  branches  aériennes 
herbacées,  chargées  de  fouil- 
les alternes,  dont  la  forme 
rappelle  cellesdu  frêne.  Leurs 
fleurs,  d'apparence  labiée, 
contiennent  dix  étamines  et 
cinq  carpelles  qui  deviennent 
autant  de  follicules.  La  prin- 
cipale espèce  est  la  fraxinello 
blanche  (dictamnus  froj-inel- 
la),  de  l  Europe  australe  ot 
de  l'Asie  tempérée,  qui  at- 
teint 65  centimètres  de  haut, 
dont  la  racine  a  une  écorco 
stimulante  et  tonique,  et  dont 
les  parties  aériennes  sont  couvertes  de  petites  glandes 
sécrétant  une  essence  qui,  par  les  temps  chauds  et  ora- 
geux, s'enflamme  quand  on  approche  uno  bougie  allumée. 

On  donne  le  nom  de  «  dictame  »  à.  diverses  plantes  aro- 
matiques et  médicamenteuses  :  faux  dictame  {man'ubiuni 
pseudo-dictanmus)  ;  dictame  de  Virginie  {tnentha  pulegium). 

DIGTAMEN  {mèn  —  du  lat.  dictare,  dicter,  suggérer) 
n.  m.  Philos.  Impulsion  de  la  conscience,  penchant  à  1  acte, 
dft  au  sentiment  interne  :  Chacun  doit  suivi'e  le  dictamen 
de  la  conscience.  (St*Evr©m.) 

DïCTAMNE  n.  m.  Bot.  Orthographe  plus  scientifique  du 
mot  hun-AME. 

DICTAMNÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  a  rapport  au  genre  dic- 
tamne. 

DICTATEUR  (soit  de  dicere»  mot  qui  servait  à  exprimer 
la  création  du  dictateur  par  le  con.sul,  soit  de  dictare,  com- 
mander, parce  que  tous  lui  devaient  l'obéissance.  [V.  dic- 
tature.]) n.  m.  Antiq.  rom.  Magistrat  extraordinaire, 
investi  do  la  dictature,  n  Nom  donné,  dans  les  temps  mo- 
dernes, à  celui  qui  réunit  entre  ses  mains  tous  les  pouvoirs, 
soit  qu'ils  lui  aient  été  donnés,  soit  qu'il  so  les  soit  arrogés. 

—  Fig.  :  Ton  de  dictateur,  Ton  absolu,  impérieux. 

—  Hist.  Titre  donné  autrefois  au  socrétuiro  do  l'Elec- 
teur de  Mayonco.  n  Dans  l'ancienne  université.  Titre  donné 
à  l'élève  qui  avait  été  trois  fois  premier,  il  Hist.  littér. 
Nom  que  so  donnait  plaisamment  Voltaire,  lorsqu'il  dictait 
à  son  secrétaire. 

DIGTATORAT  [ra  —  rad.  dictateur)  n.  m.  Etat  gouverné 
par  un  dictateur,  n  On  dit  quelquefois  dictatoriat. 

DICTATORIAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  appartient  à  la  dic- 
tature :  Pouvoir  uictaïokiaI-- 

—  Par  cxt.  Absolu,  sans  contrôle,  sans  limite. 

—  Fig.  Tranchant,  impérieux  :  Ton,  Air  l)lClATORlA^. 
DICTATORIAL£MENT  adv.  D'uno  manière  dictatoriale, 

on  dictateur. 

—  Fig.  D'une  manière  tranchante,  impérieuse  :  Donner 
ses  ordres  dictatorialement. 

DIGTATRICE  n.  f.  Femuio  d'un  dictateur:  femme  inves- 
tie de  pouvoirs  dictatoriaux.  (N'a  guère  été  employé  que 
dans  lo  sens  suiv.)  ;  Dictatrice  perpétuelle.  Titre  donné  A 
la  duchosso  du  Maine,  présidento  do  l'ordre  do  la  Moucho 
â  miel. 

DICTATURE  n.  f.  Autorité,  gouvornemont  du  dictateur 
romain,  ou  de  tout  autro  dictateur  :  Conférer,  Exercer,  Ab- 
diijuer  la  dictatiirk. 

—  Par  oxl.  Pouvoir  absolu  dans  un  genre  quelconque  : 
L'autorité  paternelle  est  une  dutatimik.  (P.  Janot.^ 

—  Hist.  Dans  l'ancien  Empire  d'.\Ilomagno,  Nom  donné 
A  rassemblée  dos  secrétaires  do  légation  dos  différents 
princes  et  Etats,  qui  écrivaient  sous  la  dictéo  du  socré- 
tairo  do  la  légation  do  Maycnco. 


Dictame  :  a,  coupe  de  la  fleur; 
6,  fruit. 


.1' 


DICTE   —   DICTIONNAIRE 

—  Enctcl.  Antiq.  rom.  Le  gouvernement  de  Rome  était 
un  gouvernement  parlementaire.  Mais  les  Romains  avaient 
compris  qu'en  certains  moments  diiticiles,  il  était  bon  de 
concentrer  tous  les  pouvoirs  entre  les  mains  d'un  dicta- 
teur, ayant  mission  de  rétablir  l'ordre  ou  de  tirer  la  répu- 
blique d'un  péril  extérieur.  Grâce  à  l'institution  régulière 
de  la  dictature,  le  peuple  romain  profita  des  avantages  du 
pouvoir  personnel  sans  compromettre  la  liberté.  Un  séna- 
us-consuîte  proclamait  la  nécessité  détablir  la  dictature, 
puis  le  consul,  s'il  le  jugeait  à  propos,  choisissait  un  dic- 
tateur. En  l'absence  du  consul,  le  peuple  nommait  un 
tp7-odictat€ur.  Un  tribun  militaire  pouvait  également  sup- 
pléer au  consul  absent.  Mais  les  dictatures  de  Sylla  et  do 
César,  proclamées,  l'une  par  un  interrex.  l'autre  par  un 
pr.^/eMr,  furent  illégales;  le  nom  seul,  d'ailleurs,  leur  était 
commun  avec  la  véritable  dictature  républicaine.  Lps 
tribuns  ne  pouvaient  s'opposer  à  la  nomination  d'un  dic- 
tateur. Les  patriciens  purent  seuls,  à  l'origine,  étj'e  dicta- 
teurs ;  plus  tard,  les  plébéiens  eurent  accès  à  cette  magis- 
trature. La  durée  en  était  de  six  mois  et  ne  fut  jamais 
dépassée.  Souvent,  le  dictateur  abdiqua  avant  l'expiration 
de  ce  délai.  Le  dictateur  prenait,  aussitôt  nommé,  les  aus- 
pices, et  entrait  en  charge  immédiatement.  Il  s'adjoignait 
un  maître  de  la  cavalerie,  qui  était  son  lieutenant.  Il  était 
maître  absolu,  sauf  en  ce  qui  concerne  le  trésor  public 
(êerariumy,  auquel  il  ne  pouvait  toucher  sans  l'assentiment 
du  sénat.  C'était  la  seule  limitation  de  son  pouvoir.  Le 
pouvoir  de  tous  les  autres  magistrats  était  suspendu,  mais 
non  abrogé.  Ils  le  reprenaient  de  droit,  quand  le  dictateur 
cessait  ses  fonctions.  Enfin,  le  dictateur  était  irrespon- 
sable, c'est-à-dire  qu'il  n'y  avait  pas  contre  lui  de  recours 
au  peuple  (proroc(if/o),  sauf,  peut-être,  en  cas  de  sentence 
capitale  à  partir  de  479  av.  J.-C.  {lex  Valeria  Horatîa),  et 
qu'on  ne  pouvait  lui  demander  compte  de  ses  actes  quand 
il  était  sorti  de  charge.  Il  n'était  justiciable  que  d'un  blâme 
des  censeurs.  Les  tribuns  tentèrent,  d'ailleurs,  plus  d'une 
fois  d'user  de  leurs  prérog:atives  à  rencontre  du  dictateur. 
Le  pouvoir  dictatorial  était,  en  principe,  limité  à  l'Italie.  Il 
V  eut,  à  Rome,  88  dictateurs  jusqu'à  l'établissement  de 
l'empire,  qui  les  rendit  inutiles. 

On  appelait  aussi  dictature  une  magistrature  toute  tem- 
poraire, créée  en  vue  d'un  acte  spécial,  par  exemple  de 
planter  un  clou  dans  la  paroi  du  temple  do  Jupiter  en  temps 
de  calamité,  de  présider  certains  jeux,  etc.  Ces  dictateurs 
n'étaient  irresponsables  que  pour  l'acte  précis  qui  leurétait 
désigné.  Enfin,  certaines  villes  de  la  Confédération  latine 
avaient  à  leur  tête  des  dictateurs  qui  exerçaient  succes- 
sivement le  pouvoir  royal. 

—  Temps  mod.  La  dictature  apparut  aux  heures  des 
grandes  convulsions  nationales.  En  Angleterre,  elle  s'ap- 
pela Cromwell  ;  en  France,  comité  de  Salut  public.  Di- 
rectoire, Bonaparte,  Cavaignac.  Gambetta  considérait  que 
la  réaction  l'outrageait  quand  elle  l'appelait  «  le  dictateur 
de  Tours  et  de  Bordeaux  ». 

Dictatus  papae  {Ordonnances  du.  pape).  Le  recueil  qui 

Sorte  ce  titre  a  été  inséré  dans  le  Iter/istre  des  Actes  de 
régoire  VII.  Il  contient  la  doctrine  de  la  suprématie 
du  pape  sur  les  princes  séculiers.  Son  authenticité  est 
discutée. 

Dicte  MonS  ou  Digt^US  Mons,  ancien  nom  d'un 
rocher  de  l'ile  de  Crète,  sur  la  côte  orientale,  où  Jupiter 
avait  un  antre  sacré  qui  tirait  son  nom  de  la  nymphe  Dicté. 

Dicté.  Myth.  gr.  Nymphe  de  Crète.  Pour  échapper  à 
Minos,  qui  là  poursuivait  de  son  amour,  elle  se  jeta  à  la 
mer  du  haut  d  une  montagne,  et  donna  son  nom  au  mont 
Dicté. 

DICTÉE  n.  f.  Action  de  dire  ou  de  lire  quelque  chose 
qu'une  autre  personne  écrit  :  Ecrire  sous  la  dictée,  il  Le- 
çon ou  devoir  qu'un  maître  dicte  à  ses  écoliers  :  Recopier, 
Corriger  une  dictke. 

—  Fig.  Inspiration,  suggestion  :  L'Académie  ne  fait  pas 
la  langue  ;  elle  en  tient  registre  sous  la  dictée  des  hommes 
de  génie.  (Arnault.) 

DICTER  (lat.  dictare;  de  dieere,  dire)  v.  a.  Prononcer  à 
haute  voix,  pour  que  quelqu'un  écrive  à  mesure  ce  que 
l'on  dit  :  Dicter  une  lettre  à  son  secrétaire,  un  devoir  à  des 
élèves. 

—  Fig.  Inspirer,  suggérer  :  Dicter  à  un  homme  tout  ce 
qu'il  doit  dire  et  faire,  ii  Prescrire,  disposer,  ordonner  : 
Dicter  la  loi.  il  Prononcer  :  Dicter  des  arrêts. 

Se  dicter,  v.  pr.  Etre  dicté. 

DICTÉRIADE  (du  gr.  deiktérias,  ados,  actrice  de  mime) 
n.  f.  Antiq.  gr.  Pantomime;  comédienne;  courtisane. 

—  Encycl.  Les  dictériades  proprement  dites  étaient 
des  actrices  de  mimes  ou  do  pantomimes.  Mais  on  dési- 
gnait souvent  par  le  même  nom  les  joueuses  de  flûte  et  do 
lyre  qui  paraissaient  dans  les  festins,  les  danseuses,  même 
les  courtisanes  de  bas  étage,  les  hétaires  de  la  dernière 
catégorie. 

DICTÉRION  (du  gr.  deiklêrion  ;  de  deikmimi,  je  montre) 
n.  m.  Antiq.  gT.  Maison  de  prostitution  :  Solon  fit  élever 
un  temple  à  la  Prostitution  avec  les  produits  des  dicterions 
gu'il  avait  fondés  à  A  thènes. 

DICTIÉ  n.  m.  Littér.  V.  dit. 

DICTILÈME  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  marines. 

DICTIO  DOTIS  n.  f.  Dr.  rom.  Mode  do  constitution  de 
dot,  qui  consistait  dans  une  déclaration  verbale  faite  sans 
interrogation  préalable,  ce  qui  le  distingue  de  la  pro- 
missio  dotis.  (De  plus,  cette  forme  ne  pouvait  être  em- 
ployée que  par  la  feinmo  qui  se  mariait,  son  ascendant 
f>aLernel  ou  son  débiteur.  Elle  n'eut  plus  sa  raison  d'être, 
orsque  la  dot  put  faire  l'objet  d'un  pacte  légitime.) 

DICTION  (ksi'On  —  du  lat.  dictio,  môme  sens)  n.  f.  Rhé- 
tor.  Choix  et  arrangement  des  mots  :  Horace  porte  dans 
ses  descriptions  ctlte  curiosité,  cette  ciselure  de  diction  gui 
ne  l'abandonne  jamais  dans  ses  odes.  (Stc-Beuve.)  ii  Art  ou 
manière  de  lire  ou  de  réciter  en  public  :  Diction  lourde, 
traînante.  Diction  pure,  nette,  incisive.  It  Mot,  expression  : 
Les  synonymes  sont  plusieurs  dictions  fjui  signifient  une 
même  cfiose.  (La  Bruy.)  [Ce  sons  a  vieilli. 1 

—  Encvcl.  Le  mot  diction,  exprimant  la  manière  de 
dire,  do  débiter  des  vors,  un  discours,  un  rôle  théâtral, 
désigne  un  art,  dont  l'instrument  est  un  organe  souple  ou 
assoupli  par  le  travail.  Cet  art  embrasse  un  ensemble  de 
procédés  dont  les  orateurs  et  les  acteurs  doivent  faire 
une  étude,  et  qui  sont  ;  l'articulation,  la  prononciation,  la 
ponctuation,  1  intonation,  la  déclamation.  La  diction  ora- 
toire et  ihéMrale  peut  aider  le  talent,  mais  n'y  supplée 
pas.  Les  orateurs,  no  ^'appliquant  pas  assez  à  bien  dire, 


ont.  en  général,  des  vices  de  prononciation  qui  tiennent  à 
leur  pays  natal,  des  inflexions  qui  naissent  de  mauvaises 
habitudes  trop  facilement  contractées. 

—  Syn.  Diction,  élocution,  style.  La  diction  est  la  ma- 
nière de  dire;  c'est  le  choix  et  l'arrangement  des  mots 
considérés  au  point  de  vue  grammatical  ou  à  celui  des 
convenances  do  toute  nature.  L'élocution  considère  moins 
les  mots  que  les  phrases  ;  c'est  la  manière  d'exprimer  les 
pensées,  considérée  au  point  de  vue  de  la  rhétorique  et 
de  l'éloquence.  Le  style  comprend  tout  à  la  fois  la  diction 
etVélocution,  mais  considérées  dans  un  ouvrage  tout  en- 
tier ou  même  dans  tous  les  ouvrages  d'un  même  auteur  ; 
c'est  la  diction  et  l'élocution  habituelle,  ou  plutôt  c'est  le 
caractère  spécial  par  lequel  elles  se  distinguent  et  mon- 
trent le  talent  ou  le  génie  de  l'écrivain. 

DICTIONNAIRE  {ksi-o-7ièr' —  \ât.  dictionarium  ;  de  dictio, 
onis,  locution)  n.  m.  Recueil  des  mots  ou  d'une  catôç;orie 
do  mots  d'une  langue,  rangés  soit  par  ordre  alphabétique, 
soit  par  ordre  de  matières,  soit  par  analogies,  et  expli- 
qués dans  la  même  langue  ou  traduits  dans  une  autre  : 
Le  DICTIONNAIRE  de  l'Académie.  Becueillir,  définir  les  mots 
d'une  langue  et  ert  fournir  des  exemples  tirés  du  bon  usage, 
c'est  le  propre  d'un  dictionnaire.  (Racine.)  ii  Ouvrage  dans 
lequel  on  traite,  par  ordre  alphabétique,  les  matières  re- 
latives à  une  science,  à  un  art,  à  un  objet  quelconque,  ou 
même  à  toutes  les  connaissances  humaines  :  Dictionnaire 
encyclopédique.  Dictionnaire  de  médecine,  d'histoire  natu- 
relle. Il  Ensemble  des  mots  dont  se  sert  un  écrivain  :  Le 
DICTIONNAIRE  de  Comeille  est  très  étendu.  (Dans  ce  sens, 
on  dit  plutôt  vocabulaire.) 

—  Fam.  Dictionnaire  vivant.  Personne  dont  les  connais- 
sances sont  fort  étendues. 

—  Traduire  à  coups  de  dictionnaire,  Se  servir  fréquem- 
ment du  dictionnaire  pour  traduire  les  mots  d'une  langue 
que  l'on  étudie,  et  que  l'on  ne  sait  qu'imparfaitement. 

—  Encycl.  L'antiquité  a  eu  d'excellents  dictionnaires, 
mais  ils  sont  pour  la  plupart  perdus.  Dès  le  m*  siècle 
avant  J.-C,  le  grammairien  grec  Callimaque  écrivait,  sous 
le  titre  de  Musée,  un  ouvrage  en  cent  vingt  livres,  où  les 
auteurs  connus  à  cette  époque  étaient  mentionnés,  et 
leurs  productions  critiquées.  Au  temps  d'Auguste,  Verrius 
Flaccus  composa  un  traité  considérable,  intitulé  ;  De  signi- 
ficatione  verborum,  qui  est  également  perdu,  mais  dont 
Pompeius  Festus  donna  un  abrégé,  qui  a  été  édité  par 
Egger  (Paris,  1838).  U Onornasticon  de  Jules  Pollux,  qui 
professait  la  rhétorique  à  Athènes,  du  temps  de  l'empe- 
reur Commode,  ouvrage  précieux  par  les  explications  qu'il 
donne  sur  les  acceptions  diverses  des  mots,  par  les  cita- 
tions nombreuses  d'auteurs  anciens,  par  d'intéressants  dé- 
tails sur  les  mœurs,  les  institutions,  la  religion,  a  été  im- 
primé dès  1502  et  reproduit  plusieurs  fois.  Los  lexiques  de 
Phrynicus,  de  Timée,  d'Harpocration,d'Helladius,  d'Hesy- 
chius,  nous  sont  également  parvenus  et  ont  été  imprimés 
au  XVI'  ou  au  xvii«  siècle. 

Dans  la  période  qui  sépare  l'invasion  des  Barbares  du 
moyen  âge  proprement  dit,  il  faut  signaler  le  Lexicon 
do  Suidas  (  xi"  s.),  qui  est  à  la  fois  un  vocabulaire,  une 
encyclopédie,  et  un  dictionnaire  biographique  ;  compila- 
tion précieuse  par  ses  citations  souvent  tirées  d'auteurs 
dont  il  ne  reste  rien  de  plus  (imprimé  en  1499).  Le  Voca- 
bularium  de  Papias,  qui  remonte  aussi  au  xi'  siècle,  pré- 
sente d'utiles  renseignements  tirés  des  lexicographes 
anciens,  et,  malgré  de  nombreuses  erreurs,  il  est  fort  cu- 
rieux, en  tant  qu'il  reste  comme  un  témoignag-e  des  der- 
nières manifestations  d'une  langue  qui  achève  de  mourir. 
On  l'a  imprimé  en  1476  et  en  1496. 

Pendant  la  Renaissance,  les  dictionnaires  se  firent  très 
nombreux.  Le  dictionnaire  latin  de  Calepin  (Reggio,  1502) 
fut  l'instrument  de  travail  do  beaucoup  d'érudits  au 
xvi'  siècle,  ainsi  que  le  Thésaurus  Ciceronianiis  de  Riz- 
zoli  (1537).  Mais  les  grands  lexicographes  de  la  Renais- 
sance furent  Robert  Estienno  :  Inesaurus  linguae  latinx 
(1532  et  1543),  immense  travail  où  les  exemples  sont 
rangés  par  ordre  alphabétique,  co  qui  rend  les  recher- 
ches plus  faciles  et  permet  de  passer  en  revue  toute  la 
latinité,  et  Henri  Estienne,  fils  de  Robert,  qui  mit  au  jour, 
en  1572,  le  Thésaurus  grs-cx  linguas,  préparé  par  son  père, 
et  sacrifia  sa  fortune  à  l'impression  de  ces  cinq  volumes, 
riche  trésor  ou  ont  puisé  les  philologues  de  tous  les  pays. 
Il  nous  faut  encore  mentionner  le  GÏossaj'ium  ad  scriptores 
mediœ  et  infime  latinifatis  de  Du  Cange  (1678),  ouvrage 
d'une  prodigieuse  érudition  sur  le  latin  du  moyen  âçe;  le 
Glossarium  ad  sc7'iplores  médise  et  infime  f/nrcitatis,  du 
même  érudit(1688)  ;  le  Grœcumlexicon  mnHim/e de Hederich 
(1722),  et  le  savant  répertoire  de  Forcellini  :  Totius  latini- 
tatis  lexicon  (1771),  qui  fait  encore  autorité. 

Toutes  les  langues,  anciennes  et  modernes,  de  l'Orient 
et  de  l'Occident,  du  Nord  et  du  Midi,  ont  leurs  diction- 
naires. Il  y  en  a,  de  plus,  un  grand  nombre  dans  chaque 
langue,  sur  toutes  sortes  de  matières  :  dictionnaires  scien- 
tifiques, artistiques,  littéraires,  biographiques,  bibliogra- 
phiques, tantôt  embrassant  l'ensemble  des  sciences  ou 
des  lettres  ou  des  arts,  de  la  biographie  ou  de  la  biblio- 
graphie, tantôt  se  bornant  à  quelque  oranche  particulière 
des  connaissances  humaines.  Ce  sont  autant  de  diction- 
naires spéciaux,  dont  mention  est  faite  aux  matières  dont 
ils  traitent.  Nous  nous  contenterons  de  parler  ici  des  plus 
importants  de  ceux  dont  la  place  n'est  pas  nettement  mar- 
quée ailleurs. 

1"  Dictionnaire  de  l'Académie.  C'est  en  1638  que  l'Aca- 
démie, sur  l'invitation  de  Richelieu,  s'occupa  de  rédiger 
un  dictionnaire  "  qui  devait  porter  la  langue  à  sa  dernière 
perfection,  en  traçant  un  chemin  pour  parvenir  à  la  plus 
haute  éloquence  ».  Vaugclas  et  Chapelain  en  présentèrent 
le  projet,  et  Vaugelas  fut  chargé  de  diriger  la  rédaction. 
L<^s  noms  des  autours  qui,  seuls,  pourraient  être  cités 
comme  faisant  autorité,  furent  fixés  à  l'avance.  La  pre- 
mière édition  ne  parut  (|u'en  1694. 

Elle  offre  cette  particularité  que  les  mots  n'y  sont  pas 
rangés  par  ordre  alphabétique:  les  principaux  vocables, 
considérés  comme  k  chefs  de  famille  >•,  amenaient,  chacun 
à  sa  suite,  les  termes  dérivés  ou  composés  auxquels  ils 
ont  donné  naissance.  L'ordre  alphabétique  fut  adopté  dans 
la  deuxième  édition  (1718),  à  laquelle  l'abbé  Régnier- 
Desmarais  prit  la  part  principale,  et  dans  les  suivantes, 
qui  sont  do  1740  et  do  1742.  L'édition  do  1835  fut  dirigée 
j»ar  Morellet,  Suard,  Raynouard.  Auger,  Andrieux,  Ar- 
nault et  surtout  Villemain,  qui  en  écrivit  la  préface.  La 
dernièro  édition,  qui  consacra  quelques  changements  or- 
thographiques importants  et  admit  environ  2.200  mots 
nouveaux,  parut  en  1877. 


710 

S»  Dictionnaire  de  Trévoux  (1704).  Il  fut  réimprimé  pour 
la  dernière  fois  en  1771.  C'est  un  dictionnaire  de  la  langue 
et  qui  a  reçu  son  nom  de  la  ville  où  il  fut  imprimé  pour 
la  première  fois.  Œuvre  des  jésuites,  il  a  pour  principaux 
auteurs  les  pères  Buffier,  Bougeant,  Castel,  Ducerceau, 
Tûurnemine,  et  il  ajoui  longtemps  d'un  très  grand  crédit 
auprès  des  lexicographes  français  et  étrangers.  On  y 
trouve  quantité  de  mots  anciens,  que  l'Académie  avait 
bannis  de  son  vocabulaire  et  qui  sont  utiles  pour  l'intelli- 
gence des  vieux  auteurs. 

3"  Dictionnaire  de  la  langue  française,  par  E.  Littré 
(1877-1878).  Ce  remarquable  ouvrage  contient  une  nomen- 
clature bien  plus  étendue  que  le  -.  Dictionnaire  de  l'Aca- 
démie "  :  beaucoup  de  termes  scientifiques,  négligés  par 
celle-ci,ontétéadmis;  mais  il  s'en  faut,  cependant, que  cette 
nomenclature  soit  complète,  car  Littré  a  rejeté  non  seule- 
ment les  mots  d'argot  que  les  journalistes  et  les  roman- 
ciers ont,  cependant,  fait  passer  dans  la  langue,  mais 
presque  tous  les  néologismes.  La  partie  étymologique  est 
peu  développée:  en  revanche,  les  définitions  difficiles  au 
point  de  vue  philosophique  ou  religieux  sont  formulées 
avec  toute  la  science  et  toute  la  précision  que  l'on  pou- 
vait attendre  d'un  homme  tel  que  Littré.  La  partie  neuve, 
originale  de  ce  dictionnaire,  c'est,  à  chaque  mot  important, 
l'historique  de  ce  mot  dans  l'ordre  chronologique,  depuis 
qu'on  a  pu  en  constater  l'apparition  ;  on  y  voit  ses  formes 
et  ses  acceptions  successives  se  dérouler  au  moven  de 
citations  prises  dans  nos  anciens  auteurs,  de  la  Chanson 
de  Roland,  et  du  Roman  de  Brut  à  Rabelais  et  à  Mon- 
taigne, en  passant  par  Rutebeuf,  Froissart.  Joinville,  les 
chroniqueurs  et  les  auteurs  des  fabliaux.  Cette  partie  de 
l'œuvre  de  Littré  a  son  intérêt  propre  et  son  utilité. 

4°  Dictionnaire  de  la  langue  française,  du  commencement 
du  xvii"  siècle  jusqu'à  nos  jours,  par  Arsène  Darmesteter, 
A.  Hatzfeld  et  Ant.  Thomas  (1889,  gr.  in-S").  L'ouvrage 
comprend  :  la  prononciation  figurée  des  mots,  leur  étymo- 
logie,  leurs  transformations  successives ,  l'exemple  le 
plus  ancien  de  leur  emploi,  leurs  sens  propres  et  figurés, 
dans  l'ordre  à  la  fois  historique  et  logique  de  leur  déve- 
loppement, avec  des  exemples  tirés  des  meilleurs  écri- 
vains. C'est  surtout  à  montrer  les  transformations  des 
mots  que  les  auteurs  se  sont  appliqués,  et  l'explication  de 
ces  curieuses  transformations  forme  un  traité  â  part,  qui 
précède  le  Dictionnaire  et  auquel  il  est  fait  dans  1  ouvrage 
de  nombreux  renvois. 

5"  Dictionnaire  analogique  de  la  langue  française,  par 
Boissière,  répertoire  des  mots  par  les  idées,  et  des  idées 
par  les  mots  (1862). 

6"»  Dictionnaire  universel  du  XIX*  siècle  (grand),  par 
Pierre  Larousse  (1866-1876,  15  vol.  gr.  in-4'',  1"  supplément, 
1S78  ;  2'  supplément,  1888).  Conçu  et  exécuté  sur  le  plan  le 
plus  vaste,  le  Grand  Dictionnaire  universel  du  XIX'  siècle 
est  à  la  fois  un  dictionnaire  et  une  encyclopédie. 

Comme  dictionnaire,  il  est  le  plus  complet  qui  ait  paru 
jusqu'à  ce  jour.  La  partie  iexicographique  a  reçu  des  dé- 
veloppements qu'on  chercherait  vainement  ailleurs  :  défi- 
nitions, sens  propres,  sens  figurés,  par  extension  ou  par 
analogie,  sont  nettement  déterminés  par  des  exemples 
nombreux  ;  chaque  mot  trouve  son  historique  tout  tracé 
par  son  étymologie,  sa  formation  et  les  vicissitudes  de 
sens  qu'il  a  subies  avant  d'arriver  jusqu'à  nous.  Les  plus 
récents  néologismes,  l'argot  même,  y  ont  trouvé  place. 

Comme  encyclopédie,  son  caractère  propre  est  d'être, 
avant  tout,  un  ouvrage  de  vulgarisation.  Histoire,  géogra- 
phie, voyages,  mathématiques,  sciences  naturelles  et  leurs 
applications,  théologie,  puilosophie,  métaphysique,  exé- 
gèse religieuse,  littérature,  beaux-arts,  toutes  les  questions 
ont  été  traitées  à  ce  point  de  vue  avec  l'étendue  que  cha- 
cune d'elles  comporte,  de  façon  à  être  mises  à  la  portée  du 
grand  public,  et  à  l'y  intéresser.  On  y  trouvera  encore,  et 
c'est  ce  qui  le  rend  plus  complet  que  toutes  les  autres  ency- 
clopédies, la  définition  des  types  sortis  de  l'imagination  créa- 
trice dos  écrivains,  les  analyses  de  tous  les  chefs-d'œuvre 
de  l'art  et  de  la  littérature,  les  allusions  historiques,  les 
causes  célèbres,  les  anecdotes  caractéristiques,  etc.  Cet 
ensemble  si  abondant  et  si  varié  fait  du  Grand  Dictionnaire 
une  mine  inépuisable  de  renseignements  de  toute  nature. 

7"  Dictionnaire  complet  illustré,  par  Pierre  Larousse. 
Dès  l'origine,  ce  dictionnaire  présenta  un  ensemble  com- 
plet. Il  se  composait  de  deux  parties  :  l'une  compre- 
nant tous  les  mots  de  la  langue,  avec  leur  étymologie, 
leur  prononciation,  leur  signification,  des  développements 
encyclopédiq^ues  annexés  aux  principaux;  la  seconde  con- 
sacrée à  l'histoire,  à  la  géographie,  à  la  mythologie, 
à  la  bibliographie,  aux  beaux-arts,  et  renfermant,  outre 
les  noms  de  tous  les  personnages  célèbres,  la  nomencla- 
ture des  chefs-d'œuvre  artistiques  et  littéraires,  les  types 
créés  par  les  poètes,  les  romanciers,  les  auteurs  drama- 
tiques. Un  vocabulaire  des  locutions  latines  et  étrangères 
les  plus  usitées  complétait  cet  ensemble.  Dans  les  der- 
nières éditions  (l'ouvrage  a  été  complètement  refondu  par 
Claude  Auge  et  Maxime  Petit),  le  plan  primitif,  qui  était 
excellent,  a  été  conservé  ;  mais  toutes  les  parties  ont  reçu 
des  développements  considérables.  Enfin,  l'illustration  et 
la  cartographie  y  tiennent  une  grande  place. 

8"  Dictionnaire  historique  et  critique  de  Bayle  (1696). 
Bayle  n'avait  primitivement  l'intention  que  de  compléter 
Moreri  (v.  ce  nom)  :  il  a  fait  une  œuvre  bien  supérieure  à 
celle  de  son  devancier,  une  œuvre  qui  a  marqué  dans 
l'histoire  et  qui  a  exercé  une  immense  influence  sur  la 
direction  des  idées  au  xviii*  siècle.  Dans  son  dictionnaire, 
Bayle  suit  une  méthode  à  lui  :  considérant  chaque  article 
comme  un  simple  sommaire,  il  en  développe  la  matière, 
on  marge  ou  au  bas  des  pages,  dans  des  commentaires 
très  étendus  et  d'une  érudition  prodigieuse.  Il  y  aborde, 
au  point  de  vue  protestant  et  surtout  au  point  de  vue  du 
libre  examen,  une  foule  de  questions  de  théologie,  de  phi- 
losophie et  d'histoire,  h' Encyclopédie  de  Diderot  et  d'Alem- 
bert  était  en  germe  dans  le  Dictionnaire  historique  et  cri- 
tique de  Bayle. 

9*'  Dictionnaire  philosophique  de  Voltaire  (1764).  Tous 
les  articles  n'y  sont  pas  exclusivement  consacrés  à  la  phi- 
losophie, loin  de  là  ;  Voltaire  y  traite  aussi  bien  d'histoire, 
de  théologie,  degrammaire,de  physique,  de  littérature,  etc., 
avec  cet  esprit  étincelant  qu'il  s'avait  mettre  partout.  Le 
Dictionnaire  philosophique  fut  surtout  une  arme  de  guerre, 
dirigée  contre  le  catholicisme. 

—  Syn.  Dictionnaire,  encyclopédie,  glossaire,  lexique, 
vocabulaire.  Un  dictionnaire  est  un  ouvrage  où  beaucoup 
do  mots,  souvent  tous  les  mots  d'une  lanç:ue,  sont  rangés 
suivant  un  certain  ordre.  Une  encyclopédie  est  un  ouvrage 
contenant  seulement  les  mots  qui  se  rapportent  aux  dif- 


i 


711 

fôrontes  branches  du  savoir  humain  ot  qui  fait  suivre  ros 
mots  d'un  articlu  do  fond  plus  ou  moins  d<5voloppé.  lAi 
f/lussaira  osL  un  diftiumiairo  consacra  sprtcialoniont  i"" 
l'explication  dos  mots  spi^ciaux,  ohsc-urs,  inusités  ou  mal 
connus.  Le  vocabulaire  est  un  dictionuairo  où  cliuquo  mot 
no  reçoit  qu'une  explication  très  courte,  ou  bien  c'est 
un  dictionnaire  où  l'on  no  fait  entrer  que  les  mots  propres 
à  un  art,  à  une  science.  Lexique  no  s'est  dit  d'abord  quo 
des  dictionnaires  grecs  classiques;  mais,  par  extension, 
il  arrive  souvent  (^u'on  l'emploie  dans  toutes  les  accep- 
tions du  mot  dictionnaire.  Lo  N^uuveau  Larousse  illustn'- 
n'est  pas  un  vocabulaire;  mais  il  est  à  la  fois  un  diction- 
uairo, un  {glossaire  et  une  encyclopédie. 

DICTIONNARISER  (ksi-o-iia)  v.  a.  Classer  par  ordre 
alpliabtiti(iue  ;  ranger  sous  forme  do  dictionnaire  :  Diction- 
NARisKR  les  }>tots  de  ta  lanç/ue. 

DICTION NARISTE  {ksi-0-na-risst')  n.  m.  Autour  d'un  dic- 
tionnaire. 

DICTON  (du  lat.  dictum,  mot,  chose  dite)  n.  m.  Parole 
sentonciouso,  devonuo  populaire,  ii  Mot  plaisant  et  pi- 
([uant  :  Le  satirique  donne  à  chacun  son  dicton.  fCe  sons 
a  vieilli.]  it  Mot  passé  eu  proverbe:  Dicton  populaire. 
Il  Maxime,  sentence  : 

Arrière  la  morale  et  ses  dictoTis  moroses! 

A.  Barbier. 

—  Dr.  anc.  Dicton  de  jugement.  Dispositif  d'un  arrêt. 

V.  DICTUM. 

DICTUM  {toni  —  mot  lat.  qui  signifie  chose  dite)  n.  m. 
Dr.  Dispositif,  partiod'uu  jugomcnt  oud'uu  arrctcontenant 
L'y  t|uo  le  juge  prononce  ot  ordonne.  {Lorsque  les  jugements 
étaient  rondus  en  latin,  lo  dispositif  commençait  généra- 
lement par  les  mots  dictum  fuit...,  etc.) 

DICTYANTHE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  aristoloche. 

DICTYDERME  n.  m.  Bot.  Syn.  de  céramie. 

DICTYDIE  ((//)  n.  f.  Bot.  Genre  de  champignons  appar- 
tenant aux  myxomycètes  endosporées,  ayant  des  spores 
incolores,  et  dont  la  fructification  ne  présente  ni  capilli- 
tium  ni  columelle,  mais  possède  une  membrane  à  épais- 
sissements  en  réseau. 

DICTYITE  n.  f.  Paihol.  Syu.  de  bétinite.  (Inus.) 

DICTYMÉNIE  (n?)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  marines,  do 
la  iriha  des  rbodoraélées. 

DICTYNA  n.  f.  Genre  d'arachnides,  type  de  la  famille 
des  dictijnidés,  comprenant  plus  de  cent  espèces,  dont 
trente-trois  sont  européennes.  (Les  dic- 
tijna  sont  de  petites  araignées  dont  la 
plus  commune  [dictyna  civica]  couvre  de 
ses  toiles  grisâtres  les  murs  des  monu- 
ments, en  Europe  et  dans  une  partie  do 
l'Amérique  du  Nord.) 

DICTYNGHUS  {kuss)  n.  m.  Genre  de 
champignons,  de  la  famille  des  saprolé- 
gniées,  aquatiques,  vivant  sur  des  insectes 
morts  ou  des  fragments  de  bois  tombés 
dans  leau,  présentant  des  zoospores  de 
deux  formes  et  ayant  des  oogones  à  un  ou 
plusieurs  œufs. 

DICTYNIDÉS  n.  m.  pL  Famille  d'ara- 
chnides aranéides  dipneumones  lubi- 
télaires,  caractérisée  par  le  céphalo- 
thorax ovale ,  élargi  en  avant,  portant 
des  impressions  souvent  rayonnantes.  — 

Un  DICTYNIDÊ. 

—  Encvcl.  Les  dictipiidés  comptent  des 
repré-sentants  sur  tout  le  globe,  mais  ils 
sont  surtout  représentés  dans  la  zone 
tempérée,  dont  ils  habitent  les  hautes  montagnes.  Ils  sont 
sédentaires,  vivant  dans  une  toile  à  mailles  larges  .sur  les 
plantes,  le  long  des  murs,  etc.  Genres  principaux  :  amau- 
roLius,  dictijua,  rlnon,  etc. 

DiCTYNNE.  Myth.  gr.  Nymphe  qui  donna  son  nom  à 
un  promontoire  de  Crète.  On  dit  que,pour.suiviopar  Minos, 
elle  se  jeta  du  haut  d'un  rocher  et  tomba  dans  un  (ilet  do 
pécheur,  d'où  lui  vint  son  nom  (du  gr.  Sutuov,  filet).  —  Sur- 
nom d'Artémis  chasseresse. 

DICTYNNIES  {kti-nî  —  du  gr.  diktuon,  filet)  n.  f.  pi. 
Antiq.  gr.  Fêtes  en  l'honneur  d'.A-rtémis  chasseres.se,  qui 
était  adorée  en  Crète  et  à -Sparte  sous  lo  nom  ^'Artemis 
Dictynna. 

DICTYOCARIS(rm)  n.  m.  Paléont.  Genre  do  crustacés 
s«  rajiportant  aux  leptostracés,  ot  comiirenant  de  grandes 
fcirmcs  paléozoïques  du  nonl  do  l'Kurope.  (Lo  bouclier  cé- 

fdialotlioraciijuo  dos  dicti/ocaris  atteint  environ  0'",33  de 
ong  ;  d'une  soulo  piôco,  replié  en  toit,  il  est  grossièrement 
quadrillé  à  sa  surface.  Le  dictyocaris  Hamsayi  est  fossile 
dans  le  silurien  supérieur  d'Ecosse.) 

DICTYOCARPE  (du  gr.  dickluon,  réseau,  ot  karpos_,  fruit) 
adj.  Hot.  Dont  les  fruits  sont  réticulés. 

—  n.  m.  pi.  Genre  de  malvacéos,  trilni  dos  malvées,  dont 
quelques  espèces  sont  employées  en  médi-- 
cinenommomucilagineusesotémollientes. 
—  fJn  nicTVocAHri-;. 

DICTYOCÉPHALE  (sé)  ou  DICTYOCE- 
PHALUS  (.»(',  tuss)  n.  m.  Zool.  Genre  do 
protuzoairos  radiolariens,  famille  des  di- 
cyrtidés,  comprenant  dos  formes  dont  la 
coquille  ost  formée  do  deux  segments;  le 
supérieur  on  bouton,  l'inférieur  on  clocho 
arrondie  ou  cylindrique.  (Les  dictyocé- 
phales  vivent  dans  l  océan,  ou  sont  fos- 
siles dans  les  terrains  tertiaires.) 

DICTYOCHITON  n.  m.  Bot.  Syn.  do  vm- 

UUIAIHK. 

DICTYOCLINE  n.  m.  Bot.  Genre  do  fou- 
gères luunionitidées,  habitant  les  Indes 
orientales. 

DICTYOCYSTA  (si-sla)  n.  m.  Zool.  Genre 
(l'infusuln-s,  type  <le  la  famille  des  diclyocystidés,  compre- 
nant dos  fcirmos  suliiaires,  extensibles  et  contractiles,  ù 
carapace  siliceuse  plus  ou  moins  ajourée,  à  corps  glohu- 
leux  ou  campanulaire.  (Les  dictyocista  vivent  dans  l'eau 
de  mer;  on  en  connaît  quelques  espèces;  entre  autres,  lo 
dictyocyata  mitra,  de  la  Méditerranéo,  un  forme  de  casque 
ajouré.) 


III. 


DICTIONNARISER 


DIGYRTE 


DICTYOCYSTIDÉS  {si-sti)  n.  m.  pi.  Famille  d'infnsoires 
péritrirhes,  comprenant  les  genres  dÀctyocysta,  petala- 
tiiclm,  finlinniis.  tuus  animalcules  liliros,  vivant  dans  unn 
gaine  siliceuse  ou  cornée  qu'ils  sécrètent.  —  i/yi  dictyo- 

CYSTIDK. 

DICTYODAPHNÉ  n.  m.  Bot.  Genre  do  lauracées,  série 
des  eryptocaryéos ,  habitant  les  Duies  orientales.  (Les 
fleurs  forment  "des  grappes  axillaires,  ramifiées.) 

DICTYOGÈNE  {jcn  ~  du  gr.  diktuon,  réseau,  ot  f/éne'sis, 
génération)  adj.  Se  dit  d'un  végétal  dont  les  feuilles  pré- 
sentent des  nervures  réticulées.  Il  Couche  dictyof/ène,  Mé- 
nstème  spécial  qui  se  forme  dans  le  péricyclo  de  la  tige  des 
monocotylédones  et  aux  dépens  duquel  se  dififérencie  un 
réseau  particulier  de  faisceaux  libéro-ligneux  (réseau  ra- 
dicifère),  servant  d'intermédiaire  entre  l'appareil  vascu- 
laire  de  la  tige  et  celui  des  racmes  latérales  (Mangin). 

piCTYOGRAMME  n.  m.  Bot.  Genre  de  fougères  hémio- 
nitidées,  habitant  l'Asie  ot  l'Océanie,  et  voisines  des  syn- 
gramraes. 

DICTYOLOME  n.  m.  Genre  d'arbustes,  de  la  famille  dos 
rutacées,  tribu  des  quassiées,  comprenant  deux  ou  trois 
espèces  qui  croissent  au  Brésil.  (Les  dictyo- 
lomes  ont  les  feuilles  alternes,  bipinnées,  les 
fleurs  disposées  en  cymes.) 

DICTYOMITRA  n.  f.  Zool.  Genre  de  proto- 
zoaires radiolariens,  famille  des  stichocyrti- 
dés,  comprenant  des  animalcules  à  coq'uiHi^ 
treillissée,  sillonnée  transversalement,  à  lar-r 
bouche  simple  et  découverte.  (Les  dictyornitm 
comptent  de  nombreuses  espèces  marines,  ou 
fossiles  dans  les  terrains  tertiaires  et  crétacés.) 

DICTYONÈME  n.  m.  Bot.  Genre  de  crypto- 
games, rapporté  autrefois  tantôt  aux  cham-  Dictyoïnitra. 
pignons  ,    tantôt  aux   algues  ,   et  en   réalité 
constitué  par  Tassociation  d'une  algue  et  d'un   champi- 
gnon, c'est-à-dire  devant  être  rapporté  aux  lichens. 

DICTYONÈME  ou  DICTYONEMA  [né)  n.  m.  Paléont. 
Genre  de  méduses  campanulaires,  comprenant  des  formes 
dendroïdes,  dont  les  rameaux  fourchus  sont  réunis  par  des 
fibres  transverses.  (Les  dictyonèmes  sont  fossiles  dans  le 
silurien  et  le  dévonien,  et  se  montrent  surtout  abondants 
dans  les  deux  premières  zones  à  graptolithes.) 

DIGTYONEURE  OU  DICTYONEURA  n.  m.  Paléont.  Genre 
d'insectes  névroptères  planipennes,  famille  des  sialidés, 
comprenant  des  formes  voisuies  des  corydalis  et  fossiles 
dans  l'argile  de  Sulzbach. (L'espèce  type  est  lo  dictyonexira 
Humboldtiana,  du  gisement  houil- 
1er  précité.) 

DICTYONOTA  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères  hétéroptères,  fa- 
mille des  tingidés,  comprenant  des 
petites  formes  aplaties,  dont  ou  con- 
naît trois  espèces  européennes. 

DICTYOPHORA  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères  homoptères,  fa- 
mille des  fulgoridés,  comprenant 
de  petites  formes  à  tête  prolongée 
eu  avant.  (L'espèce  type,  la  seule 
qui  habite  la  France,  le  dictuo- 
phora  Europxa,  est  verte  avec  les 
ailes  hyalines  à  nervures  vertes; 
elle  vit  dans  les  prairies. 

DICTYOPHORE  (du  gr.  diktuon, 
filet,  etphoros,  qui  porte)  n.  m.  Antiq.  rom.  Nom  donné  à 
des  gladiateurs  qui  étaient  munis  d'un  lilet,  dans  lequel 
ils  tâchaient  d'envelopper  leurs  adversaires.  V.  liÊTiAiRE. 

DICTYOPHYLLUM  {lom')  n.  m.  Paléont.  Genre  do  fou- 
gères à  réseau  d(^  nervure  composé.  (Les  dictyophyllam 
ont  les  frondes  digitées,  pennées,  partagées  en  segments, 
les  sporanges  munis  d'un  anneau  circulaire,  les  spores 
tétraédriques  couvertes  d'aspérités.  Ils  sont  très  répandus 
dans  le  lias.) 

DIGTYOPTÈRE  ou  DICTYOPTERA   {pté)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  malacodermes,  famille  des  caniha- 
ridôs,  tribu  des  lycinés,  comprenant  des 
formes    allongées,  à  élytros   élargis  en     \  /' 

arrière,  ordinairement  rouges  ou  oranges, 
et  de  taille  médiocre.  (On  connaît  une 
vingtaine  d'espèces  de  uictyoptères;  six 
habitent  l'Europe,  dont  trois  la  France, 
comme  lo  dictyoptera  sanyuinea,  qui  vit 
surles  fleurs,  au  printemps.) 

DICTYOPTÉRIDE  n.  m.  Bot.  Genre  d'al- 
gues, do  la  familli^  des  dictyotées,  voisin 
des  halyséries. 

DICTYOPTÉRIS  [riss]  n.  m.  Genre  do 
fouj^'ères,  tribu  des  i)olypodiées,  à  l'rondes 
ruriaces,  à  soies  sans  indusie.  (Les  dic- 
lyoptéris  croisssent  dans  les  Indes  ot  on 
t)iéanio.)  Dictyopt^^o 

DICTYOPYGE  [piï)  n.  m.  Paléont.  Gonro  ^^^'  " 
de  poissons  ganoïaes  euganoïdos,  famille  des  stylodon- 
tidés,  comprenant  des  formes  élaucées,  ù  ventre  oombé, 
à  dos  presque  droit,  nageoires  avec  tins  rayons  et  fulcres 
on  avant.  (Chez  les  dictyopygos,  les  écailles  revêtant  le 
corps  couvrent  on  pat'tie  là  région  suiïériouro  de  la  na- 
geoire caudale.  Ces  poissons,  fossiles  dans  le  trias,  sont 
très  voisins  des  catoptèrcs.) 

DICTYORRHIZE  {o-riz'  —  du  gr.  diktuon,  réseau,  et 
rhizu.  racine)  adj.  En  T.  do  bot.,  Qui  a  dos  racines  réii- 

cuU'cs. 

DICTYOSIPHON  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  dictyotées 
d'un  jaune  oliv&ire,  qui  deviennent  rouges  ou  brunes  à,  uno 
corlaine  époque  do  leur  croissance. 

DICTY0SPERME(.s7)(}rm')n.  m.  Bot.  Genre  do  crucifèros, 
trihu  des  chi-iraiitliécs,  habitant  lo  Turkostan.  il  Gonro  do 
commélyuacées,  voisin  des  commeli/na  et  des  anvUema, 
habitant  les  régions  montagnousos  des  Indes.  (Ce  sont  dos 
herhes  drosséos,  ù.  fouilles  engainantes  ù  la  baso.) 

DICTYOSPHÉRIE  {sfé-ri)  n.  f.  Bot.  Gonro  d'alguos  coc- 
cuj>hveéos,  A  thalle  gélatineux.  (La  division  coluilairo  se 
fait  dans  toutus  tes  diroctious.) 


DICTYOSTROMA  (stro)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  méduses 
hydruiurallini's,  famille  des  stromatoporidés,  comprenant 
des  formes  à  lamelIovS  épineuses,  épaisses,  fossiles  dans 
le  silurien. 

■  DICTYOTE  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues,  t^pe  de  la  famille 
des  dictyotées,  qui  se  divise  en  deux  sectious,  suivant  quo 
la  fronde  ost  dichotomo  ou  peunatifide. 

DICTYOTÉES  (té)   ou  DICTYOTACÉES  (sé)   n.  f.  pi.  Bot. 

Famille  d'algues,  do  l'ordre  des  phéophycées.  —  Une  dic- 

TVOTÉE  ou  DICTYOTACÊE. 

—  Encycl.  Les  dictyotées  sont  dos  algues  à  thalle  plu- 
ricoUuIaire,  cloisonné  suivant  trois  directions  et  ramifié 
dans  un  plan  par  dichotomies  successives;  elles  se  multi- 
plient par  des  spores  immobiles,  nées  quatre  par  quatre 
dans  leurs  cellules  mères,  et  se  reproduisent  par  hété- 
rogamie; l'anthéridie  forme  un  grand  nombre  de  petits 
pollinides,  dont  un  féconde  l'oosphère  unique  expulsée  par 
un  oogone.  Ces  plautes  sont  toutes  marines  et  appartien- 
nent à  dix  genres  :  padine,  dictyote,  etc. 

DICTYOTHÉTON  (gr.  diktuothéton  ;  de  diktuon,  filet,  et 
tithêmi,  jo  place)  n.  m.  Archit.  anc.  Nom  que  les  Grecs 
donnaient  à  l'appareil  ou  arrangement  des  pierres  appelé 
aujourd'liui  apparell  rkticdlé. 

DiCTYS  de  Crète,  compagnon  d'Idoménôe  au  siège 
do  Troie.  On  a  mis  sous  son  nom  une  sorte  de  journal 
.sommaire  de  la  guerre  de  Troie,  qui  est  intitulé  :  Diclys 
Crelensis  de  Bello  Trojano  sive  Èphemeris  belH  Trojani. 
Cet  ouvrage  aurait  été  d'abord  écrit  en  phénicien  (ou  en 
punique),  puis  retrouvé  dans  un  tombeau  et  mis  en  grec 
sous  le  règne  de  Néron,  enfin  traduit  en  latin.  Le  récit  est 
précédé  d'une  lettre  d'un  certain  L.Septimius,qui  se  donne 
comme  le  traducteur,  à  Q.  Aradius.  On  s'accorde  pour 
placer  la  composition  de  cet  ouvrage  au  iv*  siècle  de  notre 
ère.  On  ne  peut  dire  s'il  y  a  eu  un  original  grec.  En  tout 
cas,  ce  roman  historique  a  été  très  populaire  au  moyen 
âge,  où  il  a  été  utilisé  par  les  poètes  du  cycle  troyen. 

DICTYURE  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues  marines,  de  la 
famille  des  floridées,  de  couleur  pourpre. 

DiCUIL  ou  DiCHUIL,  géographe  et  moine  irlandais 
du  ix*  siècle.  Son  De  viensura  orbis  terrœ,  écrit  en  825, 
contient  le  résumé  d'un  manuscrit  sur  les  mesures  de 
l'empire  romain  du  temps  de  Théodose,  des  extraits  de 
Pline,  d'Orose,  de  Priscien,  d'Isidore  de  Séville,  et  quel- 
ques observations  recueillies  par  des  moines  voyageurs. 
De  cette  compilation,  qui  donne  une  idée  du  peu  d'éten- 
due des  connaissances  géographiçiues  à  cette  époque,  Lc- 
tronne  a  donné  une  excellente  édition,  en  1814. 

DICUMÉNOL  n.  m.  Composé  qui  a  pour  formule 
OH  .  (CH')* .  HC«-C'H  .  (CH')' .  OH, 
et  que  l'on  obtient  en  oxydant  le  tétraméthylphénol  par 
le  dichromate  de    potassium  en  solution  acétique.  Syu. 

DIPSEDDOCUMÈNOI,,  HEXAMÉTHYLDIPHÉKOL. 

DICURELLE  (rèr)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  sphérococ- 
coïdées,  vivant  surtout  dans  les  mers  australes. 

DICYANIMIDE  (si)  n.  f.  Dinitrile  dérivant  do  l'ammo- 
niaque (AzH*)  par  substitution  de  deux  groupes  CAz  à. 
di^'Ux  atomes  d  Hydrogène.  [On  l'obtient  en  traitant  par 
l'hydrogène  sulfuré  lo  ^otassinm-dicyanimide  KAz  (CAz)', 
obtenu  lui-même  en  fondant  au  rouge  du  cyanure  de  potas- 
sium et  du  paracyanogène.] 

DICYANIQUE  (si-a-»i/:')adj.  Se  dit  d'un  acide  qui,  d'après 
E.  Schmidt,  n'est  autre  que  l'acide  cyanurique. 

DICYANODIAMIDE  (si-a)  n.  f.  Combinaison  do  formule 
C'Az*H*,  qui  se  forme  lorsqu'on  fait  digérer  au  baiu- 
marie  une  solution  sulfurée  avec  un  oxyde  métallique.  Syn. 

DICARBOTËTRAMIDE-:. 

DICYANODIAMIDINE  (si-a)  n.  f.  Urée  dans  laquelle  un 
groupe  AzH*  est  remplacé  par  le  reste  guanidique;  sa 
formule  est  C'IDAz'O. 

DICYÉMIDES  (sif)  n.  m.  pi.  Groupe  d'animalcules  voi- 
sins des  protozoaires,  et  pour  lesquels  certains  savants 
ont  fondé  un  embranchement  spécial  dit  dos  mésozoaires. 
(Les  dicyémides  vivent  en  parasites  sur  les  reins  des 
mollusques  céphalopodes.)  —  Un  dicyémide. 

DICYMBE  [sinb')  n.  m.  Genre  comprenant  un  seul  ar- 
buste du  Brésil,  voisin  des  thylacantlies. 

DICYMBIUM  {sin-bi-om')  n.  m.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides dipneumones,  famille  dos  argopidés,  caractérisé 
par  la  longueur  considérable  des  pattes. 

—  Encycl.  Los  dicymbinm  sont  do  petites  araignées 
européennes,  dont  on  connaît  deux  espèces  qui  vivent  au 
pied  des  plantes,  au  bord  dos  eaux;  elles  sont  do  couleur 
nuire.  Jj'ospèco  type  est  lo  dicymbium  nîyrum. 

DICYNODON  (.si)  n.  m.  Paléont.  Goure  do  reptiles  fos- 
siles. cara<'iérisé  par  doux  grosses  dents,  semblables  à 
vies  canines,  prolongées  en  défenses  ù  la  mâchoire  supé- 
rieure, et  qui  ont  vécu,  à  l'époque  triasiquo,  en  Afrique, 
en  Europe  ot  dans  l'Inde. 

—  En'cyci..  Par  la  forme  de  leur  tête,  la  structure  dos 
mâchoires,  sans  molaires  et  peut-être  revêiuos  d'uu  bec 
l'-orné,  les  dicynodons  présentent  quelques  rapports  avec 
les  tortues.  Ces  reptiles  disparus  atteignaient,  suivant 
les  espèces,  une  taille  énorme  ;  lo  crâne  seul  du  dici/nodon 
feliceps  mesure  r",'.':>  de  long;  celui  du  dicynodon  iacerti- 
ceps  lie  nu'stiro  «pin  l&  eenlimêtres. 

DICYNODONTIDÉS  ou  DICYNODONTES  (si-Ho)  n.  m.  pi. 
Paléont.  Famille  do  reptiles  anomodontes,  dont  le  genre 
dicynodon  est  lo  type.  —  Un  uicvNODONTinù  ou  DicvNO- 

DONCK. 

~  Encycl.  Par  la  plupart  dos  particularités  do  leur  squo- 
letto,  les  dicynodonttdès  s'éloignent  des  reptiles  actuels; 
leur  crâne  est  intormédiairo  entre  celui  dos  sauriens,  dos 
hydrosaurions  et  des  chéloniens;  il  uréseute  des  fossos 
nasales  disiinctes.  Les  mâchoires  supérieures  présenient, 
ou  dos  canines  prolongées  on  défenses,  ou  uu  ronflomonl 
en  tenant  lieu. 

DIGYPELUON  {si-pèV)  n.  m.  Bot.  Genre  do  lauracées, 
tribu  doii  oootées.  (La  seule  esnèco  connue  [dicypellion 
citryophytlatum]  fournit  la  cannetlo  giroflée.) 

DICYRTE  ou  DICYRTUS  {sir'-tuss)  n.  m.  Gonro  d'in- 
sectos  coléoptères  hétéromères,  famille  ties  léuébrionidês, 
tribu  des  strongyliiués,  compronaiit  dos  formes  oblun^ues, 
â  élytros  très  bossues,  aux  épaules  plus  larges  que  lo 
corselet.  (On  connaît  doux  ou  trois  espèces  do  dict/rtu.^:  ils 
sont  do  taille  muyonno  ot  ressemblent  â  des  éruiylions, 

89 


DICYRTIDES  —  DIDEROT 

car  ils  sont  tachés  de  noir  sur  fond  jaune  [dicyrttis  gibbo- 
sus]  ou  bleu  brouzé  [dicyrtus  binodosus].) 

—  Bot.  Genre  de  gesnéracées,  tribu  des  gesnérées,  habi- 
tant l'Amérique  tropicale.  (Les  uicyrtes 
sont  des  herbes  à  petites  fleurs  axillaires.) 

DICYRTIDES  (sir")  n.  m.  pi.  Zool.  Fa- 
mille de  protozoaires  radiolariens,  carac- 
térisés par  leur  coquille  treillissée,  di- 
visée en  deux  segments  inégaux  par  un 
sillon  transversal.  (Les  dicyrtidés  com- 
prennent comme  genres  principaux  :  dic- 
tyocéphaîe,  hphophène,  lithopère,  antho- 
cyrtis,  lychnocanium.)  —  Un  dictktidé. 

DICTRTOME  OU  DICYRTOMA  {sir') 
n.  m.  Genre  d'insectes  orthoptères  thysa- 
noures,  famille  des  poduridés,  tribu  des 
sraynthurinés,  comprenant  de  petites  for- 
mes courtes,  renflées,  à  antennes  de  huit 
articles  et  à  abdomen  muni  de  deux  tuber- 
cules. (Les  dicyrtomes,  dont  on  connaît 
quatre  ou  cinq  espaces  d'Europe,  vivent  dans  les  endroits 
marécageux  ou  humides  et  sautent  avec  agilité.) 

DiDACE  (saint),  franciscain  espagnol,  né  en  Andalousie 
vers  1400,  mon  en  1463,  à  Alcalade  Hénarêz.  Simple  frère 
convers  de  l'ordre  des  franciscains,  il  prêcha  la  foi  aux 
indigènes  des  Canaries.  A  son  retour  en  Europe,  il  s'il- 
lustra, en  Espagne  et  à  Rome,  par  sa  charité  envers  les 
malades.  Canonisé,  en  158S,  par  le  pape  Sixte  V,  il  est 
connu  dans  l'Aragon  sous  le  nom  de  saint  Jaime,  et  en 
Castilie  sous  celui  de  saint  Diego.  —  Fête  le  13  novembre. 

DIDAGNA  n.  m.  Zool.  Sous-genre  de  îimnocardium , 
comprenant  des  formes  à  siphons  sessiles,  à  coquille  iné- 
quivalve  avec  deux  dents  cardinales,  les  crochets  sail- 
lants. (Les  didacna,  dont  l'espèce  type  [didacna  trigo- 
noides]  habite  la  mer  Caspienne,  ont  des  représentants 
fossiles  dans  le  tertiaire  de  l'Europe  orientale.) 

DIDACTICIEN,  ENNE  {si-in,  en'  —  rad.  didactique)  a. 
Celui,  celle  qui  enseigne.  (Peu  us.)  ii  Celui,  colle  qui  publie 
un  ouvrage  de  didactique. 

DIDACTIQUE  {ktifc'  —  gr.  didaktikos ;  de  didaskein, 
enseigner)  adj.  Scientifique,  qui  sert  à  l'enseignement, 
qui  est  propre  à  l'enseignement  :  Termes  didactiques. 
Ordre  didactique. 

Loin  cea  rimeurs  craintifs,  dont  l'esprit  flegmatique 
Garde  dans  ses  fureurs  un  ordre  didactique. 

BOILEAU. 

—  Littér.  Se  dit  de  tout  ouvrage  écrit,  soit  en  prose, 
soit  en  vers,  dont  le  but  est  d'enseigner  les  principes  d'une 
science  ou  d'un  art  :  Tout  ouvrage  de  génie,  épique  ou 
DIDACTIQUE-  cst  trop  loug  s'il  ne  peut  être  lu  dans  un  jour. 
(J.  JoubertO 

—  n.  m.  Langage,  genre  didactique  :  Ecrire,  S'exercer, 
Exceller  dans  le  didactique. 

—  n.  f.  L'art  d'enseigner  :  Les  règles.  Les  principes  de  la 

DIDACTIQUE. 

—  Enctcl.  Si  l'on  voulait  appliquer  la  désignation  de 
didactique  en  se  conformant  au  sens  étymologique,  elle 
embrasserait  tous  les  livres  propres  à  l'instruction.  Mais 
le  genre  didactique  proprement  dit  est  restreint  ordinaire- 
ment à  une  espèce  de  poème  qui  présente  au  fond  un  ensei- 
gnement réguliersous  une  forme  agréable.  L'enchaînement 
logique  des  diverses  parties  y  est  voilé  à  l'aide  d'images 
variées,  de  pittoresques  descriptions,  d'épisodes  choisis 
avec  goût  se  reliant  à  l'œuvre  par  une  pensée  morale,  par 
un  souvenir  historique  ou  mythologique.  Hésiode  est  le 
plus  ancien  poète  grec  dont  les  vers  se  rattachent  à  la 
poésie  didactique.  Les  Œuvres  et  les  Jours  renferment  un 
grand  nombre  de  préceptes  moraux  ou  techniques.  La 
Théogonie  réunissait  les  généalogies  divines  en  un  système 
où  là  poésie  se  joignait  aux  conceptions  philosophiques. 
Il  faut  rattacher  au  genre  didactique,  chez  les  Grecs,  les 
poèmes  philosophiques  Sur  la  riature,  de  Xénophane,  do 
Parménide  et  d'Empédoclo,  et  les /'/i^nomèncr  d'Aratus. 

Les  Latins  excellèrent  dans  le  genre  didactique  ;  leur 
génie  s'y  déploya  sur  des  sujets  variés  :  Caton  l'Ancien, 
Ennius,  "Varroo,  Cicéron  tirent  des  poèmes  didactiques. 
Lucrèce,  dans  son  De  natura  rerum,  mit  la  poésie  au  ser- 
vice de  la  philosophie.  Vir^^ile  a  donné  dans  les  Géorgi- 
flMe*  le  chef-d'œuvre  du  genre  didactique.  U Art  poétique 
d'Horace,  où  le  poète  lixa  les  règles  de  la  poésie  latine, 
est,  dans  le  style  libre  de  la  conversation,  une  épître  di- 
dactique. \j  Art  d'aimer  et  les  i^osfes  d'Ovide  appartiennent 
au  genre  didactique,  auquel  se  rattachent  aussi  les  noms 
de  Cûlumelle,  Ausone,  Avienus,  etc. 

Les  poètes  chrétiens  essayèrent  d'appliquer  le  poème 
didactique  à  l'enseignement  îles  préceptes  de  la  religion. 
Les  poètes  latins  modernes  ont  cultivé  aussi  le  genre 
didactique;  citons-en  deux  des  plus  célèbres  et  des  der- 
niers venus  :  René  Rapin  avec  son  poème  des  Jardins 
(1GC5)  ;  Jacques  Vanièro  avec  sou  Prs'.dmm  rusticum  {1101). 

Dans  la  langue  française,  il  y  a  beaucoup  de  poèmes 
qui  sont  purement  didactiques  ou  qui  se  rapprochent  do 
CO   genre;  mais  il  n'en  est  qu'un  qui  soit  resté  classi- 

3ue  :  l'AW  poétique  do  Boiloau.  lîien  loin  de  cotte  œuvre 
e  maître,  nous  placerons  la  Heligion  do  Louis  Racine, 
les  Discours  sur  l'homme  do  Voltaire,  la  Peinture  de  Le- 
mierrc,  la  Déclamation  théâtrale  de  Dorât,  les  Lettres  à 
Emilie  sur  la  mythologie  do  Desmoutiers.  Citons  aussi 
Delille,  que  sa  traduction  des  Géorgiques  a  placé  surtout 
parmi  Ie.s  poètes  didactiques,  et  qui  s'y  rattache  aussi  par 
ses  poèmes  des  Jardins  et  de  l'/ïomme  des  champs.  Mais 
ces  dernières  œuvres  rentrent  plutôt  dans  le  genre  pure- 
ment descriptif,  de  même  aue  les  Saisons  de  Saint-Lambert 
et  les  Mois  de  Roucher.  Mentionnons  en  outre,  à  titre  de 
curiosités,  quelques  ouvrages  techniques  et  surtout  mné- 
motechniques en  vers;  et  d'abord  le  Jardin  des  racines 
grecques,  pstr  le  P.  Lancelot;  le  Code  civil  mis  en  vers, 
par  Flacon,  et  la  Géographie  de  la  France,  en  vers  tech- 
niques, par  Balestrier;  etc.  Do  nos  jours,  le  genre  didac- 
tique, surtout  en  France,  paraît  presque  complètement 
abandonné. 

DIDACTIQUEMENT  fke-man)  adv.  Dans  l'ordre  didac- 
tique :  Procéder  didactiquement. 

DIOACTYLE  tdu  prôf.  di,  et  du  (a^.  dakiuloa,  doigt)  adj. 
Zool.  Qui  possède  deux  doigLs,  qui  se  termine  par  deux 
appendices  opposables  en  manière  de  doigts  :  Fourmilier 
didacttlk.    Les    écrevïsses,    les  iiomards   ont   des   pinces 

DID4CTTLES. 


—  Métr.  anc.  Se  disait  d'un  pied  composé  de  deux  dac- 
tyles. Il  Substantiv.  :  Un  didactyle. 

DIDACTYLON  n.  ni.  Bot.  Genre  de  graminées,  tribu  des 
roitliœlliêes,  habitant  les  îles  de  la  Sonde.  (Les  didacty- 
lous  sont  des  herbes  cespiteuses,  simples  ou  ramifiées, 
annuclics.) 

Didakhê  (c'est-à-dire  enseignement  ou  doctrine  [des 
douze  apôtres]).  C'est  un  des  monuments  les  plus  anciens 
de  la  littérature  chrétienne  primitive.  Ce  petit  livre  était 
conservé  au  palais  du  Phanar  à  Constantinople,  dans  la 
bibliothèque  du  Saint-Sépulcre.  Il  a  été  découvert  en  1875 
et  publié  pour  la  première  fois,  en  1883,  par  Philotée 
Bryennios,  métropolitain  orthodoxe  de  Nicomédie.  C'est 
un  traité  destiné  à  l'enseignement  des  catéchumènes.  Il 
se  divise  en  deux  parties.  Dans  la  première  (I-VI),  les  pré- 
ceptes essentiels  de  la  morale  chrétienne  sont  exposés 
sous  l'image  do  deux  voies  :  la  voie  de  la  vie,  et  la  voie 
de  la  mort;  dans  la  seconde,  l'auteur  rappelle  d'abord 
(VII-XI)  les  principaux  actes  de  la  religion  chrétienne  ; 
il  décrit  le  baptême,  le  jeûne,  l'eucharistie  ;  il  expose  en- 
suite (Xl-XV)  l'organisation  de  la  société  chrétienne,  où 
il  distingue  les  apôtres,  les  prophètes,  les  docteurs,  les 
évoques  et  les  diacres.  La  conclusion  est  une  exhortation 
à  la  vigilance,  fondée  sur  l'espérance  de  la  venue  pro- 
chaine du  Seigneur.  Parmi  les  critiques,  les  uns  assignent 
pour  date  à  cette  œuvre  les  environs  de  l'année  135  ;  d'au- 
tres la  font  remonter  aux  premières  années  du  ii"'  siècle. 
Elle  était  fort  estimée  des  anciens  :  Clément  d'Alexandrie, 
Eusèbe  et  saint  Alhanase  l'ont  citée  plusieurs  fois. 

DiDAM,  bourg  des  Pays-Bas  (prov.  de  Gueldre),  arr.  de 
Dœsbourg  ;  3.930  hab.  Elève  de  bétail  ;  grains,  fourrages. 

DIDASCALE  {skaV  ~-  du  gr.  didaskalos,  celui  qui  en- 
seigne) n.  m.  Hist.  ecclés.  Docteur  de  l'Eghse  grecque. 

DIDASGALIG  [ska-lî  —  rad.  didascale)  n.  f.  Antiq.  gr. 
Instructions  qu'un  poète  donnait  aux  acteurs,  sur  la  ma- 
nière dont  ils  devaient  jouer  les  rôles  de  ses  pièces,  il  Nom 
donné  quelquefois  à  la  représentation  elle-même,  aux 
concours  dramatiques. 

—  Philol.  Comptes  rendus  ou  procès-verbaux  des  con- 
cours tragiques  et  comiques,  n  Edition  d'une  pièce  de 
théâtre,  ii  Petite  note  qui,  chez  les  Latins,  se  plaçait  en 
tête  d'une  pièce  de  théâtre  pour  indiquer  l'origine,  la 
date  de  la  représentation,  etc.  u  Répertoire  de  pièces  de 
théâtre. 

—  Philos.  Art  d'enseigner;  ensemble  de  préceptes. 

—  Enctcl.  Antiq.  gr.  Le  mot  didascalia  avait,  chez  les 
Grecs,  plusieurs  sens.  A  l'origine,  il  désignait  seulement 
les  instructions  données  par  le  didascalos  ou  metteur  en 
scène,  c'est-à-dire  par  le  poète  lui-même,  aux  acteurs  et 
aux  choreutes.  Plus  tard,  le  mot  s'appliqua  aussi  à  la 
représentation  elle-même,  aux  concours  tragiques  et  co- 
miques, même  aux  éditions  de  pièces  de  théâtre.  Mais, 
do  plus  en   plus,  on  réserva  le  nom  de  didascalies    aux 

firocès-verbaux  ou  comptes  rendus  officiels  des  concours 
ittéraires.  C'est  presque  le  seul  sens  qu'ait  conservé  le 
mot  chez  les  modernes,  du  moins  en  épigraphie  grecque. 
Ces  procès-verbaux  étaient  cooservés  dans  les  archives 
de  l'Etat.  Plus  tard,  ils  furent  aussi  gravés  sur  des  stèles, 
qu'on  plaçait  près  du  théâtre,  dans  l'enceinte  de  Dionysos. 
On  a  retrouvé  dans  les  fouilles  un  certain  nombre  de 
didascalies.  Les  plus  anciennes  paraissent  appartenir  au 
IV'  siècle  avant  notre  ère;  mais  l'usage  remontait  beau- 
coup plus  haut.  Aristote,  Dicéarque,  Callimaque,  Era- 
tosthène,  Aristophane  de  Byzance,  et  autres  savants, 
avaient  composé  des  recueils  do  ces  documents,  auxquels 
ont  été  empruntés  la  plupart  des  renseignements  précis 
que  donnent  les  scoliastos  sur  les  représentations  drama- 
tiques. —  Chez  les  Latins,  on  appelait  n  didascalies  »  les 
courtes  notices  qu'on  mettait  en  tète  des  pièces  de  théâ- 
tre, et  qui  renseignaient  le  lecteur  sur  les  circonstances 
de  la  représentation  à  Rome. 

DIDASCALIQUE  [ska-lik' —  rad.  didascalie)  adj.  Qui  con- 
cerne l'enseignement. 

DiDAY  (François),  paysagiste  suisse,  né  et  mort  à  Ge- 
nève (1802-1877).  Cet  artiste  étudia  à  Paris  et  à  Rome,  mais 
sans  se  donner  de  maître  :  c'est  un  autodidacte.  II  eut  le 
mérite  d'oser,  le  premier,  s'attaquer  à  la  montagne  et  de 
peindre  les  spectacles  alpestres  de  son  pays  natal.  Il  dé- 
buta, au  Salon  de  I840,  par  trois  toiles  qui  furent  remar- 
quées :  le  Soir  dans  la  vallée;  un  Chalet  datis  les  hautes 
Alpes;  un  Torrent  dans  les  Alpes.  La  première,  surtout, 
porte  l'empreinte  d'un  vrai  talent.  Le  Glacier  de  Bosenheim, 
au  musée  de  Lausanne  depuis  1842,  est  une  vigoureuse 
peinture.  Le  Chêne  et  le  Jioseau,  que  l'on  vit  à  Paris  en  1855, 
et  qui  appartient  maintenant  au  musée  de  Genève,  est  un 
tableau  d  un  grand  style.  Le  succès  de  Diday  fut  très  grand 
en  France,  vers  1840.  Il  a  vite  passé  de  mode,  après  avoir 
été  un  peu  surfait.  Il  n'en  a  pas  moins  fondé  un  genre  qui 
a  fourni  une  histoire  honorable.  Une  »  fondation  Diday  », 
en  outre,  fait  revivre  le  généreux  artiste  dans  le  musée  de 
sa  ville  natale. 

DiDE  (Auguste),  ancien  pasteur  protestant  et  publiciste 
français,  né  à  Nîmes  (Gard)  en  1839.  Sa  thèse,  qu'il  soutint 
à  Strasbourg,  sur  la  Co7wersioïi  de  saint  Paul,  le  classa 
dans  la  partie  la  plus  radicale  du  protestantisme  libéral. 
En  1868,  il  fut  nommé  l'un  des  trois  pasteurs  de  l'Eglise 
libérale,  fondée  par  Allianase  Coquereî  fils.  En  1885,  il  fut 
élu  sénateur  par  le  département  du  Gard.  Au  terme  de 
son  mandat,  il  n'a  pas  été  réélu.  11  a  écrit  :  Genève  et 
l'orthodoxie.  Essai  sur  le  positivisme;  Hérétiques  et  ré- 
volutionnaires; 
J.  Barni,  savie 
et  ses  œuvres. 
Ilarédigé  pen- 
dant plusieurs 
années  le  jour- 
nal •<  le  Protes- 
tant libéral  », 
et  fuddé  la  re- 
vue la  ItévolU" 
lion  française. 

DIDEAU(rfo) 

n.  m.  Pôch. 
Grand  filet 
avec  poche 
centrale,  qu'on 
tend  sous  les  arches  d'un  pont,  n  On  l'appollo  encore  dié- 

DEAU,  CDIDEAO,  CtC. 


Didée  (gr.  d'un  tierB). 


712 

DIDÉCAÈORE  (du  préf.  di.  et  du  gr.  déka,  dix,  et  édra, 

hast  .  ai^.  Se  dit.  en  minéralogie,  des  cristaux  où  l'ensem- 
ble d("î  I  acos  (itl'ro  la  combinaison  de  deux  solides  à  dix  faces. 

DIDÉCÈNE  [sén  ')  n.  m.  Chim.  Hydrocart  ure  polymère  du 
décène,  extrait  des  huiles  de  résine. 

DIDÉE  ou  DIDEA  [dé)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères 
brachycères ,  famille 
des  syrphidés ,  com- 
prenant des  mouches 
vertes  et  brunes,  à 
grosse  tête  saillante 
en  avant,  à  ailes  lar- 
ges. (L'espèce  type  du 
genre  est  la  didea  fas~ 
data,  qui  habite  la 
Franco.) 

DIDELOTIA  {dé,  si-n) 
n. m. Genre  d'arbres, de 
la  famille  des  légumineuses-césalpiniées,  série  des  am- 
herstiécs,  habitant  l'Afrique  tropicale. 

DIDELPHES  idèlf)  n.  m.  pi.  Ordre  de  mammifères,  plus 
ordinairement  appelés  marsupiaux.  —  Un  didelphe. 

DIDELPHIEN  {del'-fi-in,  en'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  del- 
phus,  matrice)  adj.  Zool.  Qui  possède  une  poche  et  des  os 
marsupiaux  :  Les  sarigues  sont  des  mammi fères  didelvuie^s. 
(Ce  terme,  aujourd'hui  inusité,  s'employait  jadis  par  oppo- 
sition à  monodelphien.) 

DIDELPHODUS  {dèl',  duss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
mammifères  carnivores  créodontiens,  famille  des  provi- 
verridés,  comprenant  de  petites  formes  fossiles  dans  le 
tertiaire  de  l'Amérique  du  Nord. 

DIDELPHOPS'(/êr-/'''>p5s)n.m.  Paléont.  Genre  de  mammi- 
fères iii;ii>iipiau\,  famille  des  didclphyidés,  comprenant  des 
sarigues  lossiji-s  dans  le  tertiaire  de  l'Amérique  du  Nord. 

DIDELPHYIDÉS  [dèl')  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  mam- 
mifères marsupiaux  rapaces,  comprenant  les  sarigues  et 
les  chironectes,  genres  américains.  —   Un  didelphyidé. 

DIDELTE  (rié/r)  ou  DIDELTA  (rf^r)  n.  m.  Genre  d'herbes 
subinermes,  de  la  famille  des  composées,  tribu  des  arctoti- 
dées,dont  les  espèces  croissent  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

DIDEMNIDÉS  (rfèm")  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  d'ascidies 
composées  (synascidies),  caractérisées  par  leur  corps  di- 
visé en  deux  régions  :  une  thoracique  et  une  abdominale. 

—    Un  DIDEMNIDÉ. 

DIDEMNUM  idèm''nom')  ou  DIDEMNE  {dèmii')  n.  m.  Zool. 
Genre  d'ascidies,  type  de  la  famille  des  didemnidés,  com- 
prenant des  colonies  d'animaux  marins,  habitant  les  mers 
chaudes.  (Tel  est  Icdidemnum  styliferum,  de  la  mer  Rouge.) 

DiDENHCIM,  village  de  la  Haute-Alsace  (cant.  Sud  de 
Mulhouse),  sur  l'ill  et  près  du  canal  du  Rhône  au  Rhin  ; 
1.100  hab. 

DIDERME  [dèrm')  n.  m.  Genre  de  petits  champignons 
myxum\ceies,  colorés  et  météoriques,  que  l'on  trouve 
surtout  en  automne,  sur  le  bois  mort  et  les  mousses. 

Diderot  (Denis),  .philosophe  et  écrivain  français,  né  à 
Langres  en  1713,  mort  à  Parts  en  1784.  Fils  d'un  coutelier, 
il  fut  envoyé  au  collège  des  jésuites  de  sa  ville  natale,  où 
il  fit  de  brillantes  études.  Il  alla  les  continuer  au  collège 
d'Hareourt,  sur  les  conseils  de  ses  maîtres.  Il  entra,  au 
sortir  du  collège,  chez  un  procureur,  qu'il  quitta  pour 
mener,  pendant  dix  années, une  vie  toute  de  privations  et 
d'études,  approfondissant 
les  mathématiques  et  les 
langues  vivantes.  Marié, 
il  fut  distrait  de  ses  af- 
fections domestiques,  par 
plusieurs  liaisons  (M""  de 
Puisieux  ;  Sophie  Yol- 
land).  Diderot  débuta  par 
des  traductions  et  d'ob- 
scurstravauxde  librairie. 
C'est  ainsi  que ,  chargé 
de  la  traduction  de  l'en- 
cyclopédie anglaise  d'E- 
plira'im  Chambers,  il  per- 
suada au  libraire  d'élabo- 
rer une  œuvre  nouvelle  : 
ce  fut  l'origine  de  1'^»- 
cyclopédie.  Il  s'adioignit 
le  mathématicien  d^Alem- 
bert,  qui  partagea  la  di- 
rection de  l'entreprise  et 
écrivit  le  Discours  préli- 
minaire, h' Encyclopédie,  dont  le  tome  I*'  parut  en  1751, 
avec  un  grand  succès,  fut  suspendue  en  1752  et  en  1759. 
Ces  persécutions  découragèrent  d'Alembert,  et  Diderot 
resta  seul  pour  achever  l'œuvre  (le  dernier  volume  parut 
en  1772).  Entre  temps,  il  avait  publié  une  traduction  de 
YEssai  sur  te  mérite  et  la  vertu,  de  Sliaftesbury  ;  la  Lettre 
sur  les  aveugles  à  l'usage  de  ceux  gui  voient  (1749),  qui  lui 
valut  d'être  enfermé  à  "Vincennes;  les  Peiisées  sur  l  intei'- 
prétation  de  la  nature  (1754);  le  Fils  naturel  et  les  Entre- 
tiens sur  le  Fils  naturel  (1757);  le  Père  de  famille  (175fi); 
Du  poème  dramatique  (1759).  En  1773,  Diderot  entreprit  un 
voyage  en  Russie,  pour  remercier  Catherine  II  de  lui  avoir 
acheté  sa  bibliothèque,  qu'il  avait  vendue  pour  doter  sa 
fille.  Auprès  de  l'impératrice,  il  dépensa  en  projets  do 
réformes,  en  utopies,  tout  ce  que  sa  prodigieuse  imagi- 
nation lui  suggérait.  De  retour  en  France,  il  écrivit  : 
Jacques  le  Fataliste,  la  lieligieuse,  le  Neveu  de  Hameau  et 
VEssai  sur  les  règnes  de  Claude  et  de  Néron.  11  mourut  dans 
un  appartement  de  la  rue  de  Richelieu,  que  Catherine  II 
avait  fait  louer  pour  lui,  et  pour  lequel  il  avait  quitté  son 
quatrième  étage  de  la  rue  "raranne. 

Diderot  s'assimila  presque  toutes  les  sciences  de  son 
époque,  l'antiquité  classique,  los  littératures  étrangères, 
faisant  ainsi  le  tour  du  monde  avant  de  le  refléter  dans  ses 
écrits.  Il  procède  peu  par  inspiration  ;  presque  toutes  ses 
œuvres  ont  pour  point  de  départ  une  lecture,  une  conver- 
sation, et  ne  sont  que  l'expression  d'un  état  passager  de 
son  activité  mentale,  au  lieu  d'être  le  résultat  d'un  long  et 

fiatient  travail.  De  là  une  certaine  impression  do  hâte  que 
aissent  ses  écrits.  ~  Diderot  est  athée.  Pour  lui,  Dieu 
n'existe  pas,  et  le  tiosoin  d'un  Etre  suprême  ne  se  fait 
même  pas  sentir  pour  sanctionnor  une  morale,  celle-ci 
n'étant  qu'une  invention  humaine,  une  duperie,  car  elle 


713 

consiste  à  rofrônor  dos  besoins  tout  naturels,  et  c'est  à.  la 
nature  que  nous  devons  obéir.  Etre  bienfaisant,  voilà  la 
soulo  obligation  morale.  Admirateur  onthousiasto  de  la 
vio  et  de  sos  formos,  Diderot  annonce  lo  rùgno  des  sciences 
naturelles  ot  leur  prédominance  sur  la  math6mati.|ue.  Il 
remet  l'homme  dans  la  nature,  ot,  un  pou  avant  Holvétius 
ot  d'Holbach,  ramène  la  morale  ù,  la  physiologie.  —  Le 
style  de  Diderot,  c'est  Diderot  lui-mfimo.  Sa  phrase  traduit 
l'impression  du  moment  ot  prend  tous  les  tons,  depuis  la 
déclamation,  d'un  lyrisme  quelquefois  emphatique,  jus- 
qu'au »  naturalisme  »  lo  plus  précis.  A  côté  de  telle  invo- 
cation, où  court  lo  souille  robuste  d'un  Ijucrôco,  à  côté 
do  tel  tableau,  où  apparaît  déj:V  lo  charmo  descriptif 
d'un  Chateaubriand,  so  trouvent  dos  scènes  d'une  crudité 
naïvo,  des  inia^^os  vulgaires.  Il  prend,  pour  rédiger  la 
partie  technologique  do  V Encyclopédie,  un  style  clair  et 
concis  do  spécialiste.  Enfin,  dans  sos  A'a/o/i«(1765-176G-17G7), 
il  rencontre,  pour  parler  do  la  pointure,  dos  expressions 
si  justes,  môlant  à  la  description  purement  littéraire  les 
détails  tocluiiquos  indispensables,  qu'il  est  regardé  avec 
raison  comme  le  fondateur  de  la  critique  d'art. 

—  BtBUOGR.  :  Œuvres  de  Diderot,  édit.  Assézat  ot  Tour- 
nons (Paris,  1875-1877);  Rosenkrauz,  Diderot's  Leben  und 
HVr/fe(Ijeipzig,  1866);  Ducros,  Z>/rferoi  (Paris,  1894). 

DIDEROTE  u.  f.  Bot.  Syn.  do  ocurosie. 
DI0E5ME  n.  m.  Bot.  Syn.  de  rapistrk. 

DiDGEL,  branche  du  Tigre,  dans  le  vilayot  de  Bagdad 
(Tur(iuio  d'Asie). 

DiDIA  fGiîNs),  famille  à  laquelle  appartenaient  Didius 
(JuLiANus),  empereur  romain,  ot  Didia  (Clara),  lillo  do 
00  dernier  et  do  Manlia  Scantilla.  V.  Didius  Jdlianus. 

DIDIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'oiseaux,  de  l'ordre  des  ce- 
lombinês,  comprenant  les  genres  dronte  (didus),  pezophaps 
et  apterornis,(\m  sont  aujourd'hui  éteints,  mais  comptaient 
encore,  au  xvir  siècle,  des  représentants  vivants  aux  Mas- 
careignes.  (V.  dronte.)  —  un  dioidé. 

Didier  ou  Dizier  (saint),  évoque  de  Langres,  né  près 
de  Gênes,  mort  on  Champagne  à  la  tin  du  m*  siècle.  Après 
s'è'tre  illustré  par  sos  vertus  épiscopales,  Didier  se  dévoua 
pour  aller  auprôs  do  Chrocus,  roi  des  Vandales,  demander 
grâce  en  faveur  de  la  ville  do  Langres.  Le  barbare  lo  lit 
mettre  à  mort,  au  lieu  où  fut  bâtie,  plus  tard,  la  ville  de 
Saint-Dizier.  Il  est  honoré,  en  Belgique,  sous  le  nom  do 
Désir,  ot  en  Languedoc  sous  ceux  do  Deséry,  et  de 
Drésery.  —  Fête  le  23  mai. 

—  Un  autre  saint  Dizier,  lecteur  de  saint  Janvier,  fut 
décapité  à  Pouzzolos,  pendant  la  persécution  de  Dioclé- 
tien.  Fcto  lo  19  novembre. 

Didier  (saint),  prélat,  né  à  Autua  vers  540,  massacré 
près  de  Lyon,  en  608.  Il  devint  évoque  de  Vienne,  en  596. 
Brunehaut,  irritée  dos  reproclios  qu'il  lui  adressait  sur  sos 
dérèglements,  le  fit  déposer  par  un  synode,  réuni  à  Cha- 
lon-sur-Saône, et  l'exUa  dans  l'île  Barbe,  près  de  Lyon.  Il 
obtint  sa  grâce,  quatre  ans  après;  mais,  comme  il  s'effor- 
çait do  détacher  lo  roi  Thierry  de  Brunehaut,  colle-ci  lo  rit 
lapider.  —  Fôto  lo  11  février. 

Didier  ou  Desiderius  (saint),  évoque  do  Cahors, 
né  à  Alhi  en  59ô,  mort  en  655.  Descendant  d'une  riche 
famille  d'Aquitaine,  il  fut  trésorier  royal  sous  les  règnes 
de  Clotaire  II  et   do  Dagobert  1".  Didier  devint  d'abord 

fouvcrneur  de  Marseille,  puis,  en  629,  évoque  do  Cahors. 
os  vertus  lo  lirent  honorer  comnio  saint.  C'est  le  même 
sa,int  qui  est  appelé  saint  Géry,  dans  certaines  parties  du 
midi  do  la  Franco  et  saint  Désiré,  dans  d'autres. 

Didier,  duc  de  Toulouse,  tué  sous  les  murs  do  Car- 
cassonuo  en  587.  Il  fut  un  des  meilleurs  généraux  de  son 
temps.  Il  envahit  l'Austrasio  à  la  tôte  dos  armées  du  roi 
de  Neustrio,  Chilpéric  ;  mais  Gontran  envoya  au  secours 
du  jeune  Childebert  l'habile  tacticien  Mummulus.  Didier 
fut  vaincu  dans  les  environs  de  Limoges.  A  la  mort  do 
Chilpéric  (584),  Didier  se  pronou'.'a  en  faveur  do  Ciondo- 
■wald,  fils  adultérin  de  Clotaire  I•^  au  détriment  do  Chil- 
debert. Gontran  intervint  pour  la  seconde  fois.  Didier 
s'cmi)rossa  do  faire  la  paix  avec  lui  et  il  conserva  lo  gou- 
vernement do  Toulouse.  Didier  crut  pouvoir  profiter  do  la 
révolte  des  Goths  do  Soptimanie  contre  Rècarède  pour 
^assiéger  Carcassouno,  mais  fut  tué  sous  la  place. 

Didier,  duc  d'Istrio,  dernier  roi  des  Lombards,  mort 
en  ral)liayo  do  Corbie  en  775.  Lorsque  Astolphe.  roi  des 
Lombards,  mourut  sans  enfant  en  756,  Didier  revendiqua 
la  couronne,  les  armes  â  la  main.  Le  pape  Etienne  11 
intervint  en  sa 
faveur,  et  il  fut 
couronné  en 
757.  Charlema- 
gno  épousa  la 
tillo  do  Didier, 
D  e  s  i  d  e  r  a  ta, 
puis  la  répu- 
dia.Cefutlori- 
gino  de  la  rup- 
ture entre  lo 
roi    dos   lioni- 

bards  et  lo  monaripio  franc.  Didier  donna  asile  aux  (ils  do 
Carloman,  frère  de  Charicniagno,  dont  lo  grand  emj)ereur 
avait  saisi  les  domaines.  Charlomagne  envahit  ITtalio  : 
Didier  fut  assiégé  dans  Pavio,  en  771,  où  il  fut  bientôt 
obligé  de  capituler.  Il  fut  exilé  au  monastère  do  Corbio, 
où  il  mourut,  l'année  suivante.  Son  dis  Adalgino  se  retira 
ù  Constantinoplo. 

Didier  (Jean-Paul),  conspiratour  français,  né  A  Upio 
(Drôme)  on  1758,  décapité  A  Grenoble  en  1810.  D'abord 
avocat  au  parlement  do  Grenoble,  il  embrassa,  on  1788.  la 
cause  des  réformés  ;  en  1789,  collo  do  la  Révolution  ;  en  noii, 
celle  do  la  résistance  royaliste  à  la  Convention;  en  1791, 
collo  de  la  réaction  thermidorienne.  Agent  dos  émigrés 
à  Paris,  il  so  rallia  an  Consulat,  ({ul  en  fit  un  professeur 
à  l'Ecolo  de  ilroit  de  Grenoble  (1802),  puis  aux  Bourbons 
(18M),qui  lo  nommèrent  maître  des  roquôlos  au  conseil 
d'Etat.  No  se  trouvant  pas  suftisammont  récompensé  do 
son  royalisme,  il  se  mit  à  conspirer  contro  Louis  XVIII. 
Anrès  avoir  vainement  essayé  d'entraîner  à  Clermont  lo 
général  Exelinans,  il  se  rendit  A  Grenoble,  où  il  réussit  A 
gagnf-r  qu(dc|ues  ofliciorsoii  demi-solde  et  des  paysans  dos 
villa^'os  voisins.  Il  dirigea,  le  4  mai  1816  au  soir,  une  priso 
d'armes,  dont  lo  général  Donnadieu,  commandant  la  divi- 
sion, fut  prévenu;  los  paysans  qu'il  conduisait  contro  Gro- 


onaic  de  Didier. 


noble  furent  dispersés  à  coups  de  fusil,  et  lui-mfimo  s'en- 
fuit en  Savoie.  Découvert  et  livré  par  les  autorités  sardes, 
il  fut  condamné  A  mort  par  la  cour  prévôtale  de  l'Iséro, 
ot  mourut  avoc  courage. 

DlDIER{Charles),  littérateur  suisse,  d'origine  française, 
ne  a  Gonùvo  en  1805,  d'une  famille  protostanto  réfugiée  on 
Suisse,  mort  A  Paris  en  1864.  Grand  voyageur,  Charles  Di- 
dier avait  visité  l'Italie,  l'Espagne,  lo  Maroc,  l'Allemagne, 
^'^''gypto,  l'Arabie.  Devenu  aveugle,  il  so  donna  la  mort. 
Ses  j>rincipau,Y  ouvrages  sont;  Home  souterraine  (1833), 
celui  de  sos  livres  qui  a  lo  plus  contribué  A  sa  réputa- 
tion ;  une  Année  en  Espagne  (1S37)  ;  Campagne  de  Home 
(1842);  Promenade  au  Maroc  (1844);  Séjour  chez  le  schérif 
de  La  Mecque  (1857)  ;  Cinquante  jours  au  désert  (1857)  ;  Cinq 
cents  lieues  sur  le  Nil  (1858). 

Didier  (Henri-Gabriel),  avocat  et  homme  politique 
français,  né  A  Fresnes-en-Woovro  (Meuse)  en  1807,  mort 
A  Paris  en  1891.  D'abord  professeur  libre  A  Fontenay-aux- 
Koses,  ot  rédacteur  du  «  Bon  Sens  »,  il  fut  ensuite  avocat 
A  Sedan  ot  A  Paris,  puis  magistrat.  Elu  député  d'Al^'or 
A  la  Constituante  do  1848,  réélu  A  la  Législative,  il  vota 
constamment  avoc  la  gauche.  Après  le  2-Décembre,  Didier 
reprit  sa  placo  au  barreau  do  Paris,  fut  nommé,  en  1870, 
procureur  do  la  République,  et,  plus  tard,  conseiller  A  la 
Cour  do  cassation.  Il  fut  élu  sénateur  inamovible  en  1881. 
Il  a  publié  plusieurs  ouvrages  estimés;  entre  autres  :  le 
Gouvernement  Jnilitaire  et  la  Colonisation  de  l'Algérie  (18S'>). 

Didier  (Jules),  peintre  et  lithographe  français,  né  à 
Paris  on  1831,  élève  do  L.  CogniotetJuIes  Laurens.  Il  obtint 
on  1857  le  grand  prix  de  Rome  pour  lo  paysage  historique. 
Il  a  peint  presque  exclusivement  des  scènes  rustiques,  dos 
paysages  et  des  animaux.  Voici  ses  principales  œuvres  : 
Troupeau,  de  bœvfs  passant  un  que  dans  la  campagne  de 
Home  (1864)  ;  les  Bords  du  lac  Trasimène  (1866)  ;  le  Labuu- 
rat/e  sur  les  ruines  d'Ostie  (186G)  [au  musée  du  Luxem- 
bourg]. Par  la  suite,  l'artisto  peignit  do  beaux  paysages 
[Saint-Pair  ;  Vue  de  la  forêt  de  Compièqne  ;  En  Charo- 
lais,  etc.).  Didier  a  fait  aussi  de  belles  lithographies. 

Didier  (Adrien),  graveur  français,  né  A  Gigors(Dr6me) 
en  1K38.  Il  se  rendit,  en  1860,  A  Paris,  où  il  reçut  les  leçons 
de  Ilenriquel  Dupont  et  de  Flandrin.  A  partir  do  1865,  il 
exposa  régulièrement  A  tous  les  Salons.  Sos  principaux 
modèles  ont  été  Rubens  [Jugement  de  Midas)  ;  Léonard 
{Portrait  d'Andréa  del  Sarto)  ;  Holbein  {Anne  de  Clèves)  ; 
Ingres  [Francesca  di  Himini);  Raphaël  (Portrait  d'homme)  ; 
Hcnner  (Madeleine);  Bonnat  [Thiers);  etc.  A  l'Exposition 
universelle  de  1878,  où  l'artisto  remporta  une  première  mé- 
daille, on  put  voir  :  Portrait  de  J.-Paul  Laurens,  d'après 
lo  maitro  ;  au  Salon  triennal,  la  Vierge  au  coussin  vert, 
d'après  Solari.  En  1899,  il  exposait  encore  deux  figures 
d'après  soo  maître  H.  Flandrin  :  la  Justice  et  la  Vigilance. 

DIDINXUM  (nt-07»*)  n.  m.  Zool.  Genre  d'infusoires  péri- 
triches,  famille  dos  trichodinidés,  compronantdes  animal- 
cules microscopiques  nageant  librement,  ovales  ou  subcy- 
lindriques, pouvant  émettre  une  trompe  pour  s"emparer 
des  micro-organismes  dont  ils  se  nourrissent. 

DiDION  (Isidore),  général  ot  mathématicien  français, 
né  A  Thionvillo  en  1798,  mort  A  Nancy  en  1878.  Ancien 
élève  do  l'Ecole  polytechnique,  il  entra  dans  l'artillerio 
en  1819,  fut  professeur  d'artillerie  A  l'Ecole  d'application 
do  Metz,  adjoint  A  la  Direction  des  poudres,  et  direc- 
teur do  la  capsulerie  de  guerre.  Il  a  été  promu  général  en 
1858.  Examinateur  d'admission  A  l'Ecole  polytechnique,  il 
fut  élu  membre  correspondant  de  l'Académie  des  sciences 
(1873).  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  :  Traité  de  àalis- 
tigue  [\M'i)  \  Mémoire  sur  la  balistique  (1849);  Lois  de  la 
résistance  de  l'air  sur  les  projectiles  (IS^il)  ;  Progrès  des 
sciences  et  de  l'industrie  appliqués  à  l'artillerie  (1875). 

DIDIPLASE  (du  prêt",  di,  et  du  gr.  diplasios,  double) 
adj.  Miner.  Qui  provient  do  la  réunion  de  deux  rhomboïdes 
et  do  deux  dodécaèdres. 

DIDISQUE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  TRAciiYMiiNB. 

DiDiuS  (Titus),  général  romain,  qui  vivait  vers  la  fin  du 
11"  siècle  avant  notro  ère.  Il  vainquit,  vers  100,  les  Scor- 
disquos,  qui  avaient  envahi  la  Macédoine,  obtint  les  lion- 
neurs  du  triomphe,  fut  élu  consul  en  98;  devint,  l'année 
suivante,  proconsul  d'Espagne,  lit  uno  guerre  heureuse 
aux  Coltibériens  ot  combattit  plus  tard  contro  les  Marsos. 
D'après  Appion,  il  mourut  on  89. 

Didius  Julianus  (Man-us  Soverus),  empereur  ro- 
main, né  A  Mihiû  l'an  103  de  notro  ôro,  mort  A  Rome  en 
193.  Edile  et  prêteur  sous  MarcAurôle,  il  gouverna  succos- 
sivemont  la  Belgique,  la  Dal- 
matio,  la  Gernianio  inforieuro, 
la  lîithynie,  fut  consul  on  79, 
puis  proconsul  d'Afrique. Quand 
Pertmax  ont  été  massacré  par 
les  prétoriens  (193),  il  leur 
acheta  la  pourpre.  Le  sénat 
confirma  son  élection,  mais  !o 
peuple  romain  no  voulut  point 
le  reconnaître.  En  môme  temps, 
les  légions  do  Syrie,  d'Illyrio, 
de  Bretagne,  élisaient  trois  em- 
pereurs. L'un  d'eux,  Soptime- 
Sévèro,  vint  camper  A  trois 
journées  do  Romo.  Aussitét, 
Didius  fut  abandonné  de  tous,  otlo  sénat  le  fit  périr.  11  avait 
régné  soixante-six  jours.  Il  n'avait  ou  le  temps  que  do 
marier  sa  fille  Didia  ;  do  la  déclarer  Augusta  ot  do  frapper 
dos  monnaies  on  son  honneur. 

DiDO  (lat.  Dido,  Didon)  n.  f.  Planète  téloscopiquo, 
n"  Ï09,  découverte  on  1879,  par  C.-H.-F.  Petors. 

DIDODÉCAÈDRC  (du  préf.  di,  et  do  dodécaèdre)  adj.  So 
dit.  eu  minéralogie,  d'un  cristal  produit  parTunieDdodoux 

dodécaèdres. 

»  DiDON,  nommée  aussi  EUssa  ou  Elisa,  fondatrice  do 
Carlhiigc.  suivant  la  tradition.  Sos  aventures  ont  été  contées 
par  Timée.  par  Justin,  par  Ntjovius,  surtout  par  Virgile  et 
ses  commentateurs.  D'après  leurs  récits,  Didou  ou  Klissa 
était  fille  de  Mutto  ou  do  Bol,  roi  do  Tyr,  ot  sœur  do 
Pygmallon,  qui  succéda  A  Mutto.  Très  jeûne,  elle  avait 
épousé  Sicharbas  ou  Sichéo,  prôtro  d'Iléraklés,  que 
Pygmalion  fit  tuer,  dans  l'iutontiou  de  s'emparer  do  sos 
trésors.  Mais  Didon  réussit  A  s'enfuir  avoc  los  trésors,  ot 
oUo  emmena  avec  ollo  do  nombreux  Tyrious.  Etlo  aborda 


Didius  Julîanus. 


DIDEROTE  —   DIDON 

on  Chypre,  puis  en  Afriq^uo,  sur  la  côto  do  Zougitane. 
Jarbas,  roi  des  tribus  voisines,  refusa  d'abord  de  laisser 
les  fugitifs  s'établir  dans  lo  pays.  Pourtant,  il  consentit  A 
leur  accorder  la  portion  do  terrain  que  pourrait  couvrir  la 
peau  d'uu  bœuf.  Didon  fit  découper  cotte  peau  eu  bandes 
si  étroites,  qu'elle  obtint  un  terrain  a.ssez  vaste  pour  y 
bâtir  uno  citadelle.  Elle  y  construisit  Byr.sa,  qui  fut  tou- 
jours l'acropole  de  Carthage.  Cependant,  Jarbas  demanda 
la  main  de  la  princesse,  menaçant,  en  cas  de  refus,  d'at- 
taquer et  do  massacrer  les  Tyriens.  Pour  gagner  du 
temps  ot  sauver  ses  compagnons,  Didon  feignit  de  con- 
sentir ;  mais,  le  jour  vouu  do  s'exécuter,  elle  monta  sur  un 
bûcher  et  s'y  frappa  d'un  coup  do  poignard.  —  Telle  est  la 
légende  sous  sa  première  forme,  telle  que  la  connaissaient 
les  Grecs.  Vers  le  temps  do  la  première  guerre  punique, 
so  forma,  A  Rome,  la  tradition  qui  mettait  on  présence 
l'ancêtre  dos  Romains  et  la  fondatrice  do  Carthage.  Nœ- 
vius  admettait  déjA  qu'Enée,  se  rendant  en  Italie,  avait 
étépoussé  par 
les  vents  sur 
la  côte  d'Afri- 
riue,  s'y  était 
fait  aimer  de 
Didon ,  T>uis 
l'avait  aoan- 
donnée.  On 
sait  tout  lo 
parti  que  Vir- 
gile a  tiré  <!<■ 
cettelégeiide, 
dans  le  qua- 
trième chant 
deV  Enéide. — 
Didon-  Elissa 
fut  toujours 
honorécàCar- 
tha^'o, comme 
fondatrice  de 
la  cite. 

—  Iconogr. 
On  ne  connaît 
aucune  effigie 

'  de  Didon  ap- 
partenant in- 
contestable- 
ment à  l'an- 
tiquité.  Les 
compositio^^ 
modernes  re- 
latives A   la 
princossecar- 
thaginoisr 
sont     n  o  m  - 
breuses.  Rap- 
pelons, entre 
autres  :  Didon 
faisant  bâtir 
Carthage,  ta- 
bleaudoV.-H. 
Janssens,   au 
musêedeBru-  i...  ....  .> ...  ...,..,.,  ^,.,...»  lv-jj,^». 

xe  11 e  s  ;    la 

mémo  scène  peinte  par  Turner,  à  la  National  Gallery. 
La  mort  de  Didon  a  fourni  des  sujets  de  composition  à 
Raphaël, au  Guercliin  (Nîmes),  etc.  On  attribue  aussi  Ace 
maître  uno  Didon  abandonnée  (Grenoble).  Cette  dernièro 
scène  a  été  traitée  encore  par  G. -A.  Donducci.  Claude 
Lorrain  a  point  Didon  pleurant  le  départ  d'Enée.  Didon 
sur  le  bûcher  a  été  pointe  par  Piotro  Testa  (musée  dos 
Offices)  ;  par  Sébastien  Bourdon  ;  par  Lebrun  ;  par  Ch.  Na- 
toiro  (musée  do  Nantes);  par  Rubens;  par  Aut.  Ceypol; 
par  Nie,  Vloughel;  etc. 

—  Art  dram.  Peu  do  sujets  ont  été  aussi  fréquemment 
abordés  au  théAtre  que  l'histoire  do  Didon.  Nous  citerons  : 
Didon,  tragédie  du  poète  valoncion  Cristobal  do  Viruès 
(xvi'  s.);  —  Didon  se  sacrifiant,  tragédie  on  cinq  actes  ot 
en  vers,  avec  chœurs,  d'Etionne  Jodelle  ;  —  />irfon,  tragé- 
die, par  Guillaume  do  La  Grange  (1576);  —  Didon  se  sa- 
crifiant, tragédie  de  Hardy  (1603);  —  Didon,  tragédie  do 
Scudëry  (1030);  —  Didon  la  c/iaste  o\i  les  Amours  d'iliai'bas, 
tragédie  de  Bois-Uobort  (1042);  — Didon,  tragédie-opéra, 
par  M""  do  Saiutonge,  miisi(pio  de  Desmarost  (1093);  — 
Didon  abandonnée,  tragédie  de  Métastase  (1724).  [Ga- 
luppi,  Scarlatti  (1724),  Porpora  (1742),  Piccini  (1707),  Pai- 
sieno(1797),  Paër  (1810)  et  Morcadanto  (lS23)en  firent  dos 
opéras];  —  Didon,  tragédie  do  Lo  Franc  de  Pompignan, 
représentée  en  1734.  [L'auteur  s'est  inspiré  du  ouatrièmo 
chant  de  l'Enéide  et,  plus  encore,  do  la  Jîér*hiice  ao  Racine 
et  des  tragédies  do  Boisrobort  ot  do  Métastase.  Le  Franc 
a  imité  !a  simplicité  d'action  de  Racine,  mais  en  ofirant 
uno  conception  plus  théâtrale.]  —  On  peut  encore  men- 
tionner Didon,  opéra  en  trois  actes,  poème  de  Marmontel, 
musiqiio  do  Piccinni,  roprésontô  à  l'Opéra  lo  I"  décem- 
bre 1783. 

Didon  (le  p.  Henri),  prédicateur  ot  écrivain  catho- 
liiiue.né  en  1840  au  Touvot  (Isère),  mort  A  Toulouse  en  u»oo 
l'intré  chez  les  dominicains, 
il  prononça  ses  vœux  on 
1862.  Il  so  plaça  de  bonne 
heure  au  premier  rang  des 
prédicateurs  contempo- 
rains. Eu  1871,  il  prononça 
l'oraison  funèbre  de  Ms'Dar- 
boy.  Plus  tard,  en  1879,  il 
commence,  A  Saint  •  Phi- 
lippedu-Koule,surrjn(^(MO- 
/K6i7i/''(/i/"Nir(rt7ff,  une  série 
lie  conférences  (lu'un  ordro 
de  l'archovéquo  do  Paris  in- 
terrompit. Le  général  des 
doniinicaiiis  lui  conseilla  de 
so  retirer  pendant  (|uidquo 
lemps  au  couvent  do  Cor- 
hara,  eu  Corso.  Ses  livres 
8ur  les  Allemands  M884) 
ot  sur  Jésus-Cfirist  (1890), 
furent   los    fruits   do  doux 

vovaRos  qu'il  entreprit  :  l'un  on  Altomagno,  Kautro  en 
Palestine.  Lo  P.  Didon  se  voua  ensuite  A  l'éduontion  chré- 
tienne do  la  iounosso  ot  prit  la  diroctioa  do  l'écolo 
Alborl-IO'Graua  A  Arcuoil,  près  do  Paris* 


L«  P.  Didon. 


DIDONIS 


DIDYMOPLEXIS 


DIDONIS  (niss)  n.  f.  Genre  d'insectes  lépidoptères 
rhopalocères,  famille  des  nymphalidés,  tribu  des  njon- 
phalinés,  comprenant  une  jolie  espèce  de  l'Amérique 
centrale  et  méridionale.  (La  didonis  biblis  est  brune, 
avec  les  ailes  marquées  de  rouge  dans  le  bas.) 

DIDORON  (rfi  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  dôron,  palme) 
n.  m.  Métrol.  gr.  Mesure  linéaire,  équivalant  à  deux  pal- 
mes. (Cette  mesure  n'est  guère  mentionnée  que  par  les 
poèmes  homériques,  par  Hésiode  et  les  scoliastes.) 

DiDOS  (Désirée  Pochonet,  dame).  V.  Désirée. 

DiDOT,  famille  de  libraires  et  d'imprimeurs  parisiens. 
Le  premier  fut  François  Dldot  (16S9-1759),  reçu  libraire 
en  1713.  Ce  fut  lui  qui  édita  les  œuvres  de  l'abbé  Prévost. 
Il  avait  pour  enseigne  :  A  la  Bible  d'oj\  li  eut  deux  Hls  : 
Francois-Ambroise"  (1720-1804)  et  Pierre-François  (1732- 
1795(.  _  François-Ambroise  fut  uu  libraire  de  beaucoup 
de  goût  et  d'initiative.  Il  fit  graver  par  Wailard  et  par  son 
propre  îils  Firmin  de  nouveaux  caractères,  d'une  élé- 
gance remarquable.  Il  fit  paraître  la  Collection  de  divers 
ouvrages  frajiçais  imprimée  par  ordre  du  comte  d'Artois 
(64  Tol.),  qui  est  une  merveille  d'exécution.  On  lui  doit 
aussi  la  Collection  des  classiques  frajiçaîs  destitJée  à  l'édu- 
cation du  Dauphin  (33  vol.).  C'est  lui  oui,  le  premier,  in- 
troduisit en  France,  à  Annonay,  la  fabrication  du  papier 
vélin,  que,  jusque-là,  l'Angleterre  était  seule  à  produire. 
—  Son  frère,  Pierre-François,  perfectionna  la  fonte  des 
caractères  et  fonda  la  papeterie  d'Essonncs.  Co  dernier 
avait  trois  fils  :  Henri  (1765-1852),  graveur  en  caractères  ; 
Didot- Saint-Léger  (1767-1829),  qui  fit  construire  la  pre- 
mière machine  pour  la  fabrication  du  «  papier  sans  fin  », 
inventée  par  Robert,  et  Didot  Jeune  (1794-1871),  qui  suc- 
céda à  son  père  comme  libraire  et  fit  paraître  le  Voyage 
du  jeune  Anacliarsis.  Une  de  leurs  sœurs  avait  épouse 
Bernardin  de  Saint-Pierre. 

A  François-Arabroise  succéda,  en  1789,  son  fils  aîné, 
Pierre  (1761-1853).  Il  exécuta  de  magnifiques  impressions 
connues  sous  le  nom  d'  «  éditions  du  Louvre  ».  —  Son  fils 
Jules  continua  sa  maison  à  Paris.  Il  transporta  ensuite  à 
Bruxelles  son  imprimerie,  qu'il  vendit  au  gouvernement 
belge  pour  en  faire  l'Imprimerie  royale.  —  Firmin  (1764- 
1836),  frère  de  Pierre,  fut  un  graveur  et  fondeur  de  carac- 
tères sans  rival  ;  c'est  à  lui  

que  l'on  doit  l'invention  de 
la  stéréotypie.  En  18  11, 
Firmin  Didot  était  l'impri- 
meur de  l'Institut.  De  1827 
jusqu'à  sa  mort,  il  repré- 
senta, à  la  Chambre,  l'ar- 
rondissement de  Pso^enl- 
le-Rotrou.  On  lui  doit  la 
traduction  en  vers  des 
chants  de  Tyrtée,  des 
œuvres  de  Théôcrite  et  des 
Bucoliques.  Dès  1811,  il 
s'était  associé  ses  fils  Am- 
broise  et  Hyacinthe.  Am- 
BROiSE  (1790-1876),  après 
avoir  beaucoup  voyagé  en 
Orient,  s'adonna  à  l'étude 
du  grec.  H  procéda,  sous 
la  direction  de  Hase  et  des 
frères  Dindorff,  à  la  re- 
fonte du  Thésaurus  grxcx 
lingue  do  Henri  Estienne, 
et  en  grava  lui-même  les  caractères.  Il  commença  la 
Bibliothèque  des  auteurs  grecs,  et  réimprima  également  le 
Glossarium  medix  et  infime  latinitatts  de  Du  Cango.  Elu, 
en  1872,  membre  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres,  Ambroise  Firmin-Didot  a  laissé  de  nombreux  et 
importants  ouvrages  d'érudition.  — 'Son  frère  Hyacinthe 
(1794-1880)  se  consacra  à  la  direction  de  la  papeterie  du 
Mesnil,  ainsi  que  son  fils,  Paul,  auquel  on  doit  dos  tra- 
vaux sur  l'application  de  la  chimie  et  des  sciences  à  l'in- 
dustrie du  papier.  —  Frédéric,  le  troisième  fils  de  Firmin, 
mort  jeune,  avait  fondé  une  papeterie  dans  le  royaume  do 
Naples.  (Les  Didots  ont  été  autorisés  à  faire  précéder 
leur  nom  patronymique  de  celui  de  Firmin.) 

DIDRACHME  [draqm'  —  du  préf.  rfi,  et  de  drachme)  n.  f. 
Métrol.  gr.  Poids  et  monnaie  d'argent,  chez  les  peuples 
de  race  grecque,  qui  avait  la  valeur  de  deux  drachmes, 
et  qui  varièrent  comme  la  drachme,  selon  les  temps  et  les 
lieux. 

DIDRIMITE  n.  f.  Variété  de  mica,  appartenant  au  genre 
mnscovite.  (On  le  trouve  particulièrement  au  ZÎUcrthal, 
dans  le  Tyrol.) 

DiDRON  (Adolphe-Napoléon),  écrivain  et  archéologue 
français,  né  à  Hautvillers  (Marne)  en  1806,  mort  à  Paris 
on  1867.  En  1835,  il  fut  appelé  au  comité  des  monuments 
historiques,  et  fut  nommé,  en  1838,  professeur  d'icono- 
graphie chrétienne  à  la  Bibliothèque  royale.  En  1839, 
Dîdron  commença  avec  Lassus  une  monographie  de  la 
cathédrale  do  Chartres,  qui  resta  inachevée.  En  1844,  il 
fonda  les  Annales  archéologiques,  consacrées  aux  arts  du 
moyen  âge.  Il  fonda  aussi  une  librairie  archéologique, 
une  fabrique  de  vitraux  et  dornements.  Ou  peut  dire  qu'il 
fut  un  des  restaurateurs  des  études  archéologiques  en 
France.  Outre  des  articles  de  revues,  il  a  publié  :  Bulletin 
arcfiéologiquc  du  comité  des  arts  et  mojiu/iumts  (1840-1847)  ; 
Histoire  de  Dieu,  iconographie  des  personnes  divines  (1843)  ; 
Manuel  d'iconographie  chrétienne,  grecque  et  latine  (1845); 
Manuel  des  œuvres  de  bronze  et  d'orfèvrerie  du  mouen  âge 
(1859)  ;  Verrières  de  la  Rédemption  à  Notre-Dame  de  Chà- 
lons-sur-Marne  (1863);  etc. 

DzDRON  (Edouard-Amédée),  peintre  verrier  et  écri- 
vain d'art  français,  né  à  Paris  en  1836,  Elève  et  fils  adoptif 
du  précédent,  il  a  continué  pendant  plusieurs  années  la 
grande  et  luxueuse  publication  des  «  Annales  archéologi- 
ques «.Didron  donna  la  table  générale  et  détaillée  de  celte 
publication.  Do  1864  à  1880,  0  a  écrit  dans  le  journal  «  le 
Monde  »  sur  l'art  cl  l'archéologie.  Il  a  publié  on  outre  :  les 
VitrawE  du  Grand- Andeb/  (1863);  les  Vitraux  à  l'Exposi- 
tion universelle  de  i867  (1868);  Etude  sur  les  images  ou- 
vrantes et  ta  Vierge  en  ivoire  du  Louvre  (1870);  les  Nou- 
velles Verrières  de  la  cathédrale  d'Anvers  (1873);  Du  rôle 
décoratif  de  la  peinture  en  mosaïque  (1875)  ;  Rapport  sur  les 
cristaux,  la  verrerie  et  les  vitraux  à  l'Exposition  univer- 
selle de  IBIS  (1880)  ;  Rapport  général  sur  les  arts  décoratifs 
à  l'Exposition  de  1818  (1882);  etc.  Comme  dessinateur, 
Dîdron  a  exposé  aux  Salons  ao  1857  et  de  1859. 


Ambroise  Firmin-Didot. 


Diduncule. 


DiDSBURY,  localité  d'Angleterre  (comté  de  Lancastre), 
sur  la  Mcrsey;  7.400  hab.  Un  des  bourgs  situés  dans  la 
banlieue  de  Manchester. 

DIDUCTEOR,  TRICE  (du  lat.  diducere,  supin  diductum, 
conduire  çà  et  là)  adj.  En  T.  d'anat-,  Qui  produit  la  di- 
duction  :  Muscle  diducteur.  Force  didcctrice. 

DIDUCTION  {ksi-on  —  rad.  diducteur)  n.  f.  En  T.  d'anat., 
Mouvement  de  latéralité  de  la  mâchoire  inférieure,  qui 
s'écarte  à  droite  et  à  gauche  de  la  mâchoire  supérieure. 

—  Encycl.  La  diduction,  qui  fait  accomplir  aux  mo- 
laires leur  rôle  de  meules,  existe  chez  l'homme;  elle  est 
beaucoup  plus  marquée  chez  les  herbivores  et  surtout 
chez  les  ruminants  :  chez  ces  derniers,  la  mâchoire  tout 
entière  pivote  autour  de  l'un  des  condyles,  pendant  que 
l'autre  se  déplace  largement  dans  la  cavité  condylienne, 
en  raison  de  la  cavité  de  l'articulation.  Pendant  la  rumi- 
nation, chaque  condyle  sert  alternativement  de  pivot  pen- 
dant un  temps  variable,  qui  est  d'environ  un  quart  d'heure 
dans  l'espèce  bovine. 

DIDUNCULE  [don)  ou  DIDUNCULUS  {don,  luss)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux,  type  de  la  famille  des  didunculidés,  com- 
prenant un  sin- 
gulier pigeon 
terrestre,  qui  ha- 
bite les  îles  Sa- 
moa et  des  Na- 
vigateurs. (Le 
didunculus  stri- 
girostris ,  de  la 
taille  d'un  ra- 
mier, est  roux 
avec  toute  la 
partie  antérieure 

vert  bronzé;  son  bec,  jaune,    crochu,   bombé,    avec   la 
mandibule  inférieure  dentée  en  avant.) 

DIDUNCULIDÉS  [don)  n.  m.  pi.  Famille  d'oiseaux,  de 
l'ordre  dos  pigeons  ou  colombins,  dont  le  genre  didun- 
cule est  le  type.  —  Un  didunculidé. 

DIDUS  (duss)  u.  m.  Nom  scientifique  des  oiseaux  du 
genre  dronte.  V.  ce  mot. 

DIDYMAION  n.  m.  Antlq.  gr.  Temple  d'Apollon,  à  Di- 
dy  me,  prés  de  Milet.  il  On  dit  aussi  didymeion  ou  didyméon. 

DIDYMALGIE  (jî  —  du  gr.  didumos,  testicules,  et  al- 
gos,  douleur)  n.  f.  Pathol.  Douleur  des  testicules. 

DIDY MALGIQUE  ijik')  adj .  Qui  a  rapport  à  la  didymalgie. 

DIDYMANDRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  i.acistème. 

DIDYMANTHE  n.  m.  Petit  arbrisseau,  de  la  famille  des 
salsolacées,  tribu  des  camphorosmées,  qui  habite  l'Aus- 
tralie. 

DIDYMASPIS  {spiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons 
ganoides  placodermes,  famille  des  céphalaspidés,  compre- 
nant des  formes  fossiles  dans  le  silurien  supérieur  de 
l'Angleterre,  et  caractérisés  par  leur  bouclier  céphalique 
divisé  en  deux  régions  :  l'antérieure  en  demi-cercle,  la  pos- 
térieure en  carré. 

DIDYME  (du  gr.  didumos,  jumeau)  adj.  Bot.  Se  dit  d'un 
organe,  et  particulièrement  d'une  anthère,  formé  de  deux 
lobes  disposés  symétriquement  de  chaque  côté  de  la  ligne 
médiane. 

DiDYME  (mémo  étymol.  qu'à  l'art,  précôd.),  ancien 
nom  de  la  constellation  des  Gémeaux. 

DIDYME  ou  DIDYMIUM  [mi-om')  n.  m.  Chim.  Corps  qui 
se  rencontre  dans  uu  assez  grand  nombre  de  minéraux  ; 
dans  les  apatites,  le  marbre  de  Carrare,  la  scheelite,  la 
cérite,  la  gadolinite,  enfin  dans  la  monagite,  dont  on  a  dé- 
couvert dernièrement  de  grands  gisements  dans  l'Améri- 
que du  Nord. 

—  Encycl.  Le  didyme  se  trouve  dans  ces  minéraux,  en 
même  temps  que  deux  autres  métaux  du  même  genre  : 
le  cérium  et  le  lanthane.  On  l'extrait  par  traitement  des 
minerais  à  l'aide  de  l'acide  sulfurique  et  par  cristallisa- 
tions fractionnées  des  sulfates  ainsi  formés.  On  avait  ex- 
trait le  didyme  sous  forme  d'un  métal  jaunâtre,  de  den- 
sité 6,54,  altérable  à  l'air  et  brûlant  à  la  température  du 
rouge.  On  avait  aussi  préparé  des  sels  de  didyme,  parmi 
lesquels  on  peut  citer  :  le  nitrate,  le  sulfate,  le  carbonate, 
les  phosphates,  les  vanadates,  molybdates.  tungstates; 
enfin,  divers  sels  doubles  :  bromure  de  didyme  et  de  zinc, 
fluorure  de  didyme  et  de  potassium,  nitrate  do  didyme  et 
d'ammonium,  sulfate  de  didyme  et  de  potassium,  etc.  En 
18S6,  Auer  von  AVelsbach  a  scindé  le  didyme  de  la  cérite 
en  deux  parties  :  le  praséodyme  et  le  néodyme  ;  enfin, 
les  recherches  récentes  de  plusieurs  savants  tendent  à 
prouver  que  ces  deux  corps  sont  eux-mêmes  d'une  nature 
complexe. 

Didyme,  ville  antique  de  l'Asie  Mineure,  sur  l'empla- 
cement de  laquelle  est  bâti  le  village  turc  de  Joronda. 
Elle  était  située  près  de  Milet  et  possédait  un  temple 
d'Apollon,  où  l'on  accourait  de  toutes  parts  consulter 
l'oracle.  La  statue  du  dieu,  œuvre  do  Comachus  de  Si- 
cyone,  fut  emportée  à  Ecbatane  par  Xerxès  à  l'époque 
des  guerres  médiques,  et  restituée  plus  tard  par  Séleucus 
Nicator.  Ce  temple,  brûlé  par  Darius  ou  par  Xerxès,  fut 
reconstruit,  auiv«  siècle  av.  J.-C,  par  Pœuios  et  Daphnis; 
du  nouvel  édifice,  ruiné  par  un  tremblement  de  terre,  il 
reste  encore  trois  colonnes,  qui  s'élèvent  sur  un  amoncel- 
lement de  débris.  Les  fouilles  entreprises  en  1873  par 
Olivier  Rayet  et  Albert  Thomas  ont  permis  de  le  recon- 
stituer et  de  constater  qu'il  était  plus  grand  que  l'Arté- 
mision  de  Delphes.  Les  archéologues  français  découvrirent 
dans  les  ruines  les  bases  sculptées  des  dix  colonnes  de 
la  façade  principale.  Quelques-uns  des  marbres  ainsi  re- 
cueillis furent  donnés  au  Louvre  par  de  Rothschild. 

Didyme,  surnom  de  saint  Thomas,  apôtre.  V.  Thomas 
(saint). 

Didyme  (Arius).  philosophe  grec,  né  à  Alexandrie  à 
une.  date  inconnue.  Il  fut  le  maître  d'Auguste  et  resta  en- 
suite son  ami.  Il  se  rattachait  à  l'Académie  et  professait 
l'éclectisme  inauguré  par  Aniiochus.  Il  avait  écrit  un 
grand  ouvrage,  YEpitomc,  dont  il  ne  reste  que  des  frag- 
ments et  oïl  il  résumait  les  idées  principales  des  plato- 
niciens, dos  péripatéliciens,  dos  pythagoriciens  et  des 
stoïciens, 

Didyme,  grammairien  et  critique  alexandrin  (i"  s.  av. 
J.-C.j.  II  avait  composé  un  nombre  considérable  d'ouvra- 
ges :  3.500  suivant  Athénée,  4.000  d'après  Sénèque.  On 


714 

appréciait  surtout  ses  travaux  sur  la  diorthose  d'Aristarque, 
où  il  comparait  les  éditions  d'Homère  par  Aristarque.  Son 
ardeur  au  travail  et  sa  critique  impitoyable  lui  avaient  valu 
le  surnom  de  Khalkentéros  (homme  aux  entrailles  d'airain). 
Les  ouvrages  de  Didyme  ont  péri,  mais  on  en  connaît 
nombre  des  fragments  par  les  scoliastes.  Il  nous  renseigne 
sur  les  travaux  des  grammairiens  d'Alexandrie. 

Didyme  (saint),  martyr,  né  à  Alexandrie,  mort  en  304. 
Une  jeune  chrétienne,  nommée  Théodora,  avait  été  enfer- 
mée, à  cause  de  sa  foi,  dans  un  lieu  de  prostitution.  Un 
soldat,  dont  on  ne  connaît  pas  le  nom,  changea  d'habits 
avec  elle  et  lui  permit  ainsi  de  s'évader.  Traduit  devant  le 
préfet  d'Alexandrie,  Eustathius,  il  refusa  d'indiquer  la  re- 
traite de  la  jeune  fille,  et  préféra  se  laisser  mettre  à  mort. 
Métaphraste  identifie  le  martyr  Didyme  avec  l'héroïque 
sauveur  de  Théodora  ;  Corneille  a  usé  de  son  opinion  dans 
la  tragédie  qui  porte  le  nom  de  la  jeune  martyre.  —  Fêle 
le  5  avril. 

Didyme,  théologien  et  chef  de  l'école  d'Alexandrie, 
né  en  :ui,  mort  en  396.11  perdit  la  vue  dès  l'âge  de  quatre 
ans.  11  acquit,  cependant,  une  grande  connaissance  des 
lettres  sacrées  et  profanes,  et  fut  placé  à  la  tète  de 
l'école  d'Alexandrie, qu'il  dirigea  de  340  à  395.  Saint  Jérôme 
fut  son  élève,  ainsi  que  Rufin  et  Palladius.  Dans  les  con- 
troverses contre  les  ariens,  Didyme,  qu'on  avait  surnommé 
l'Aveugle,  fut  un  des  plus  courageux  défenseurs  de  la  doc- 
trine du  concile  de  Nicée.  Mais,  fervent  disciple  d'Origène, 
il  reproduisit  presque  toutes  les  opinions  de  son  maître, 
et  il  fut,  longtemps  après  sa  mort,  condamné  avec  tous 
les  origénisies  par  le  II*  concile  de  Latran  (649).  Ses  ou- 
vrages étaient  nombreux;  la  plupart  ont  été  perdus.  Il 
n'en  reste  qu'une  traduction  latine  d'un  livre  Sur  le  Saint- 
Esprit,  faite  par  saint  Jérôme  en  386;  le  texte  grec  d'un 
Commentaire  sur  les  EpUres  canoniques,  d'un  livre  Contre 
les  jnanichéens,  et  d'un  traite  Sur  la  Trinité. 

Didyme  (  Gabriel  )  ou  Z"Willing,  réformateur  alle- 
mand, né  en  Bohême  en  1487,  mort  en  155S.  Consacré  prê- 
tre en  1513,  il  fut  gagné  aux  idées  de  Luther.  Avec  Carl- 
stadt  elles  prophètes  de  Zwickau,  il  soutint  le  parti  de  la 
réforme  radicale.  Il  séjourna  quelque  temps  à  Altenbourg 
et  à  Torgau;  mais,  en  1549,  fut  destitué  par  Maurice  do 
Saxe  pour  avoir  repoussé  l'intérim  de  Leipzig. 

DIDYMÉES  {mè  —  rad.  Didumaios,  surnom  d'Apollon, 
particulièrement  honoré  à  Didyme)  n.  f.  pi.  Antiq.  gr. 
Fêtes  que  les  Milésiens  célébraient  en  l'honneur  d'Apollon, 
dans  le  temple  de  Didyme. 

DIDYMION  n.  m.  Genre  de  champignons  appartenant 
aux  myxomycètes  endosporées,  caractérisé  par  la  mem- 
brane du  sporange,  qui  se  divise  en  deux  couches,  par 
ses  cristaux  de  calcaire  formés  de  grains  ou  disposés  en 
croûte  à  la  face  externe,  et  par  ses  spores  violettes. 

DIDYMITE  n.  f.  Géol.  Variété  de  mica,  appartenant  au 
genre  inuscovite. 

—  Pathol.  Inflammation  des  testicules.  (Mot  peu  em- 
jdoyé.)  V.  OBCHiTi-:. 

DIDYMOCARPE  (du  gr.  didumos,  double,  et  karpos,  fruit) 
adj.  Bot.  Dont  les  fruits  sont  doubles. 

—  n.  m.  pi.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des  gesnéra- 
cées,  type  de  la  tribu  des  didyvwcarpées.  (Les  quarante 
espèces  connues  croissent  en  Asie;  quelques-unes  sont 
cultivées  dans  les  serres  d'Europe.)  —  Un  didtmocabi'E. 

DIDYMOCARPE,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapi'orto  au  genre  didymocarpe. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  gesnéracées  cyrtan- 
drées.  ayant  pour  type  le  genre  didymocarpe.  —  l  ne  ni- 

DYMOCARPEE. 

DIDYMOCHITON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  épicharis. 
DIDYMOGHLAMYS  [kla-miss]  n.  m.  Bot.  Genre  de  rubia- 

cées,  j^érie  des  génipées. 

—  Encycl.  Les  didymochlamys  sont  des  plantes  herba- 
cées de  la  Colombie,  à  feuilles  alternes,  distiques,  à  fleurs 
penlamères  disposées  en  faux  capitules,  les  inflorescences 
étant  enveloppées  de  deux  larges  bractées  ovales,  d'où  le 
nom  do  la  plante  (5i5j|jloç  />a[Jii;,  double  manteau). 

DIDYMOCHLÈNE  [klèn')  n.  f.  Bot.  Genre  de  fougères 
arborescentes,  à  sores  indusiés  elliptiques  oblongs.  (Ori- 
ginaire des  pays  tropicaux.) 

DIDYMOCRATÈRE  n.  m.  Genre  de  petits  champignons 
mucorinés  à  spores  cylindriques,  présentant  une  ouver- 
ture circulaire. 

DIDYMOCYRTIS  {sir'-tiss)  n.  m.  Zool.  Genre  de  proto- 
zoaires radiolariens,  du  groupe  des  polysphéridés,  famille 
des  actinommatidés,  vivant  en  diverses  mers  et  fossiles 
dans  les  terrains  tertiaires.  (Leur  squelette  est  composé  do 
trois  co(|uilles  concentriques,  sphériques  et  réunies  par 
des  prolongements  rayonnants;  la  coquille  externe  est 
divisée  en  deux  moitiés  par  un  étranglement  médian,  ce 
qui  leur  a  fait  donner  leur  nom  par  Kseckel.) 

DIDYMODE  ou  DIDYMODON  n.  m.  Genre  de  mousses, 
ayant  certains  caractères  communs  avec  les  trichostomes. 
(l^es  didymodons  habitent  les  régions  montagneuses  de 
l'Europe;  l'espèce  la  plus  commune  [didymodon  rubellus] 
monte  jusqu'aux  neiges  éternelles.) 

DIDYMOGLOSSUM  {som')  n.  m.  Genre  de  fougères  hy- 
ménophv  liées  des  régions  tropicales,  que  l'on  doit  faire 
rentrer  dans  le  goure  trichomaue.  V.  ce  mot. 

DIDYMOGRAPTUS  [ptuss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mé- 
duses, famille  desdichograptidés,  comprenant  des  colonies 
à  deux  rameaux  simples,  dont  les  empreintes  se  trouvent 
dans  le  silurien  inférieur  de  l'Amérique  du  Nord. 

DIDYMONEME  n.  f.  Genre  d'herbes  à  chaumes  dressés, 
rigides,  de  la  famille  des  cypéracées,  tribu  des  rhyncho- 
sporées. 

DIDYMOPANAX  (nakss)  n.  m.  Genre  d'araliées.  à  co- 
rolle formée  de  pétales  valvaires.  (Les  didymopanax 
sont  des  arbres  à  feuilles  simples  ou  composées  dtgi- 
tées,  à  fleurs  en  ombelles,  habitant  l'Amérique.  Cer- 
taines espèces  sont  cultivées  pour  l'élégance  d©  leur 
feuillage.) 

DIDYMOPHYSE  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
cruf-iféros,  tribu  des  thiaspidéos,  qui  habite  l'Arménie 

DIDYMOPLEXIS  (plè-ksiss)  n.  m.  Genre  d'orchidées, 
tribu  dos  pogonidées  néottiées,  habitant  les  Indes  orien- 
tales et  lOcéanie.  (Les  didymoplcxis  sont  des  herbes 
grêles,  sans  feuilles,  à  fleurs  petites.) 


715 

DIDYMOTHÈQUE  {tel!')  tï.  m.  Bot.  Gouro  do  phytolac- 
r;u'tHîs  ^yi'*^'^l'*'i"^»"t^os.  (Los  didymothônuos  sont  dos  plan- 
tes sutt'rùtoscoalos,  ù  feuillos  altor- 
nos,  étroites,  à  fleurs  dioïquos,  à 
fruits  capsulairos,  ronforniant  uno 
arillo.  Los  trois  espùces  connues 
sont  ori^iiiairos  de  1  Australie.) 

DIDYNAME  (du  prof.  (/(,  ot  du  pr. 
tliiiuiniîs,  puissance)  adj.  Eu  T.  do 
bot.,  So  dit  d'iHaminos  au  nombre 
do  quatre,  dont  doux  lony;uos  et  doux 
courtes  ruinmo  coUos  dos  labiées. 


DIDYMOTUlilQUE   —   DIELEGTRICITE 


Diiiyrnolliii^ue  :  a,  Ihur 
niAle  ;  b,  Heur  feniclU-. 


Armes  de  Die, 


DIDYNAMIE  {mt)  n.  f.  Etat  d'uno 
pkiiite  à  ôtainiues  didynamos. 
Il  t'iasso  do  Linné,  ronforrliant  les 
[liantes  à  6taniinos  didynamos 
(tliyni,   diij;itale). 

DIDYNAMIQUE  {>ni/c')  adj .  Qui 
appariioui  ù.  la  didynamio. 

Die,  ch.-l.  d'arr.  do  la  Drômc,;\ 
à  ti7  kilom.  do  Valonco,  sur  la 
Drômo;  3.081  hab.  {Diois ,  oises.) 
Vins  blancs  estimés  sous  lo  noiu 
do  "  clairette  de  Die  ».  Filatures, 
nioulinorios  à  soie,  pâtes,  papete- 
ries,  mé^issorio.  Dio  a  conservé  d'anciens  nionumenis 
romains,  dos  autels,  un  arc  do  triomphe  (porto  Saint- 
Pierro).  Découvorios  de  bas-roliofs, 
de  mosaïques,  d'inscriptions,  do  mé- 
dailles. Ancienne  capitale  des  Vo- 
conces,  cité  romaine  {Dca  Aut/usta 
Voco)itîont7n),  ovôcliô  au  ni"  siècle , 
capitale  du  comté  de  Diois.  L'évôchô 
fut  supprimé  on  1790.  —  L'arrondis- 
sement a  y  caut.,  117  comm.,53.33uli., 
lo  canton,  15  comm.  et  e.753  hab. 

Die  {Béatrice,  comtesse  de), 
fomme  poète  du  xii"  siècle.  Fille  do 
Guigue  VI,  dauphin  de  Viennois  (mort 
en  1142),  elle  épousa  Guillaume  I", 
comte  do  Valentinois  (1158-1189). 
Après  son  mariage,  comme  nous  l'apprennent  ses  vers, 
ello  aima  le  prince  troubadour  Rambaud  d'Orange.  Il  reste 
d'elle,  outre  une  tenson  avec  ce  dernier,  quatre  chansons, 
d'un  style  élégant  et  délicat,  les  plus  passionnées  peut- 
être  ([ue  nous  ait  laissées  la  littérature  provençale,  où 
elle  fait  l'éloge  de  son  amant  et  se  plaint  de  sa  froideur. 
On  a  récemment  conjecturé  qu'elle  était  l'auteur  d'un 
traité  didacttriue  et  moral,  aujourd'hui  perdu  et  dont 
Fr.  da  Barberino  a  analysé  quelques  fragments.  Mais  il 
est  plus  probable  ([u'il  s'agit  d'une  autre  comtesse  de 
Die,  ayant  vécu  seulement  au  xm*  siècle. 

DiÉ  (saint)  ou  DiEUDONNÉ  (en  lat.  Deodatiis),  soli- 
taire, mort  vers  510.  Après  avoir  été  moine  dans  un  mo- 
nastère d'Isioudun,  il  se  retira  dans  un  ermitage  près  de 
Cliambord,  où  lo  roi  Clovis  lui  donna  l'argent  nécessaire 
pour  construire  un  couvent.  Ses  reliques,  gardées  au 
village  do  Saint-Dié-en-Biaisois,  furent  placées,  par  ordre 
de  Louis  XI,  dans  une  châsse  en  argent,  que  dos  voleurs 
firent  disparaître,  en  1518.  — Fête  le  21  avril. 

DiÉ  (saint)  ou  DiEUDONNÉ  (en  lat.  Deodatus),  évoque 
do  Nevers,  né  vers  600,  mort  à  Jointures  (Lorraine)  en 
679.  Elu  évoque  do  Nevers  en  G56,  il  prit  part  au  concile 
de  Sons  en  657.  Ayant  renoncé  aux  fonctions  épisoopales, 
il  se  lit  ermite  et'  habita  successivement  différentes  soli- 
tudes des  Vosges,  do  l'Alsace  et  de  la  Suisse.  Enfin,  grâce 
aux  libéralités  de  Childéric  II,  roi  d'Austrasie,  il  bâtit  un 
monastère  dans  une  vallée  des  Vosges,  nommée  la  «  vallée 
de  Galilée  ».  C'est  autour  de  ce  couvent  que  s'éleva,  plus 
tard,  la  ville  appelée  do  son  nom  Saint-Diié.  Ses  reliques, 
que  l'on  y  conservait,  furent  brûlées  par  les  Suédois,  ou 
163^.  —  Vête  le  19  juin. 

DiEBITSGH-ZABALKANSKY  f  Charles  -  Frédéric- An- 
toine, comte  DK,,  feld-maréchal  do  l'armée  russe,  no  à 
Grossleippe  (Silésie)  on  1785,  mort  à  Pultusk  on  1831.  11 
était  fils  d'un  aide  de  camp  de  Frédéric  II.  Placé  à  l'école 
dos  cadets,  à.  Berlin,  il  entra  au  service  de  la  Russie  comme 
lieutenant,  et  devint  lieutenant  général  après  Leipzig. 
Dans  la  campagne  do  France  (1811),  il  conseilla  à  l'empo- 
rour  Alexandre  de  marcher  droit  sur  Paris  ;  ce  plan  réus- 
sit, et  le  tsar  le  nomma,  on  1820,  major  général.  A  l'avè- 
noment  de  Nicolas  (1825),  Diebitsch  déjoua  plusieurs  con- 
spirations. 11  fit  la  campagne  contre  les  Turcs  (1828),  fut 
nommé  commandant  on  chef  à  la  place  do  Wittgonstoin  : 
les  Ottomans  furent  refoulés,  et  les  lialkans  furent  fran- 
chis. II  prit  Andrinoplo  et  allait  s'omparer  do  Constan- 
tinople  quand  la  paix  fut  signée  à  Andrinoplo.  iJiobitsch 
avait  reçu  lo  bâton  do  fold-maréclial  et  lo  titre  do  Zabal- 
kansky  (qui  a  passé  do  l'autre  côté  dos  Balkans).  Chargé 
d'agir  contre  la  Pologne,  il  battit  les  Polonais  â  Ostro- 
lenka,  mais  fut  battu  à  son  tour,  et  mourut  subitement, 
suivant  les  uns  par  suicide,  suivant  les  autres  du  choléra. 
DlÉBOLT  (Georges),  statuaire,  né  à  Dijon  on  isi6, 
mort  à  Paris  en  18G1.  Klèvc  de  Darbois,  Kamoy  et  Dû- 
ment, il  remporta  le  prix  do  Romo  on  l8-tl.  Il  envoya  do 
Rome  une  Famille  chrétienne  ensevelissant  son  enfant  aux 
catacomht's,  bas-relief  d'un  sentiment  exquis  et  (|ui  fut  ro- 
niartpié  ;  une  chartnante  es(iuisse,  V Enlèvement  de  Déjà- 
nire;  lo  portrait  de  Schnctz^  directeur  do  la  villa  Médicis  ; 
la  Méditation,  figure  do  marbre,  do  gran<lour  naturelle 
(musée  do  Carcassonno).  Uno  Sap/to  (1817)  est  au  muséo  do 
Dijon.  De  retour  d'Italie,  il  exécutait  la  statue  de  d'Alern- 
fiert,  pour  la  façade  do  l'IIùtel  de  villo  do  Paris;  puis  les 
bas-roliofs,  do  bronze,  pour  le  soubassement  do  la  statue 
équestre  de  ]\'apnléon,  par  le  comte  do  Niouworkerko  ;  doux 
bustes  do  marbre  :  lo  Ti/pe  sévère  ot  le  Type  t/racicux. 
Bientôt  aprèsi'  1H51),  futoxposée,  au  rond-pointdost'hamps- 
Klysécs,  pour  la  fèto  du  i  mai,  la  /''rtiuce  rémunératrice, 
statue  colossale  décorative,  qui  eut  un  immense  succès  ot 
pour  laquelle  la  villo  do  Paris  offrit  à  l'autour  uno  grande 
médaille  d'or.  Diébolt  décora  lo  pavillon  do  Uohan  et  fit 
les  (|uatro  («ils-de-bœuf  du  pavillon  Turgot.  Lo  nouveau 
Louvre  possèile  entre  autres  do  cet  autour  :  la  statue  de 
Ihicercean.  Citons  encore,  parmi  los  bonnes  choses  du  maî- 
tre ;  les  Deux  Hnnommécs  ot  los  /Jeux  groupes  d'enfants  do 
la  ra<;ado  du  palais  dos  Champs-Elyaôos  ;  les  doux  soldats 
du  pont  do  l'Aima,  lo  Zouave  en  tenue  de  eampnijnc  ot  lo 
Grenadier;  un  joli  hustc  de  l'Impératrice.  Mais  lo  groupe 
do  Héro  ot  Léandrc  est  lo  cliof-d  couvre  do  Diébolt. 


DiEBOURG  ou  DiEBURG,  ville  d'Allemagne  (gr. -duché 

do  H(^sso-l^a^nlstadt  \  prov.  do  8l.arkonl)ourg|),  sur  le  (îors- 
l'ronz,  affiiirnr  du  Mom  ;  4.500  hab.  Tanuorio,  briqueterie, 
l'ii.d.  d'un  cerclo  peuplé  do  53.000  hab. 

DIECBOLIQUE  [èk'-ho-lik'  —  du  gr.  diekbolê,  sortie  par 
un  lieu  étroit)  adj.  Méd.  Qui  provoque  l'avortemoDt  : 
Potion  diecholique. 

DiECK  (Charles-Frédéric),  jurisconsulte  allemand,  né 
â  Kall)0  en  1798,  mort  à  Halle  on  ISU,  où  il  était,  de- 
puis 182(1,  professeur  do  droit.  Nous  citerons,  parmi  ses 
nombreux  écrits  :  Du  droit  criminel  des  Romains  (1822); 
le  Droit  cojnmun  féodal  et  allemand  (1823)  ;  Jfistoire,  anti- 
quités et  institutions  du  droit  privé  allemand  (1826);  His- 
toire littéraire  du  droit  féodal  {IS7S)  ;  la  Léfjitimation  par 
niaria;/e  sufiséqucnt  (1332);  les  Mariages  de  co7iscience  et 
les  mésalliances  (1838);  etc. 

DIECTASE  \è-ktaz'  —  du  gr.rfie^^asts,  allongomont)  n.  f. 
Phénomène  grammatical,  particulier  au  grec  homérique, 
ot  qui  consiste  dans  la  résolution  apparente  d'uno  voyelle 
longue  on  deux  voyelles  do  mémo  timbre  :  l'une  brè-ve, 
l'autre  longue.  Ainsi,  ôçwffi  (ils  voient)  est  écrit,  dans 
Homère,  iùow<i'.. 

DIECTASIQUE  {è-kta-zik'  —  rad.  diectasite)  adj.  Qm 
s'éiciul  en  deux  sens  ditférenls. 

DIECTASITE  [è-kta  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  ektasis. 
cxtmsion)  adj.  Qui  résulte  de  deux  décroissemonts  sur  un 
même  bord  ou  sur  un  mémo  angle. 

DIÉCULE  (du  lat.  diecula,  dimin.  de  dies,  jour)  n.  m. 
Petit  jour,  crépuscule  du  matin,  dans  Rabelais. 

DiEDILOVA,  bourg  do  Russie  (gouv.  de  Toula  [district 
de  Bogorodit.sk]),  sur  la  Chîvorona,  affluent  do  l'Oupa  ; 
O.500  hab.  Mines  de  fer. 

DiEDO  (François),  jurisconsulte  italien,  né  à  Venise, 
mort  à  Vérone  en  1484.  D'abord  professeur  de  droit  à 
l'université  de  Padoue,  Diodo  fut  envoyé,  en  1474,  comme 
ambassadeur  auprès  du  roi  de  Hongrie,  Mathias  Corvin, 
pour  l'amener  à  s'allier  avec  les  Vénitiens  contre  les 
Turcs:  puis  il  se  rendit  avec  le  môme  titre  à  Rome  (1481), 
où  le  pape  .Sixto  IV  le  reçut  avec  les  plus  grands  hon- 
neurs. Il  était  depuis  un  an  podestat  de  Vérone  lorsqu'il 
mourut.  On  a  de  lui  des  Discours,  des  Lettres  et  une  Vte 
de  saint  Roch. 

DiEDO  (Jacques),  historien  italien,  né  à  Venise  en 
IGSi,  mort  en  1748.  Il  était  sénateur  dans  sa  ville  natale. 
On  a  de  lui  une  Histoire  de  la  république  de  Venise,  depuis 
sa  fondation  jusqu'en  il47  (1751). 

DIÈDRE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  édra,  base)  adj.  Géom. 
Portion  de  l'espace,  comprise  entre  deux  plans  qui  se  cou- 
pent et  sont  limités  à  leur  droite  d'intersection. 

—  Encycl.  Los  deux  plans  qui  limitent  le  dièdre  sont 
appelés  les  faces  du  dièdre  ;  leur  droite  d'intersection  est 
appelée  arête  du  dièdre.  Pour  désigner  un 
dièdre,  s'il  est  seul,  il  suffit  de  placer  deux 
lettres  sur  l'arôte  et  de  nommer  les  deux 
lettres  ;  ainsi,  on  dit  :  le  dièdre  AB.  Si 
plusieurs  dièdres  ont  la  même  arête,  on 
place  une  lettre  sur  chaque  face  et  doux 
lettres  sur  l'arête,  on  nomme  les  quatre 
lettres  à  la  suite  los  unes  des  autres  en 
ayant  soin  de  placer  les  lettres  de  l'aréto 
entre  les  lettres  dos  faces  ;  ainsi  ou  dit  ;  le 
dièdre  PABQ. 

On  dit  que  deux  dièdres  sont  opposés  par 
l'arête  lorsque  les  faces  do  l'un  sont  for- 
mées par  lo  prolongement  des  faces  do 
l'autre.  On  dit  que  deux  dièdres  sont  adja-  Dièdre 

cents  lorsqu'ils  ont  môme  arête,  une  face 
commune,  et  sont  situés  de  côté  et  d'autre  do  la  face 
commune.  On  apijelle  angle  plan  ou  rectiligne  d'un  dièdre 
l'angle  plan  que  l'on  obtient  en  élevant  dans  chaque  face 
une  perpendiculaire  en  un  même  point  do  l'arête.  Si  om 
ot  On  sont  perpendiculaires  au  point  O  do  l'arête  AB, 
l'angle  mon  est  le  rectiligne  du  dièdre.  Ce  rectiligne  ca- 
ractérise lo  dièdre,  car  on  démontre  que  le  rapport  de  deux 
angles  dièdres  est  égal  au  rapport  de  leurs  rectiligncs. 

DIEF  {di-èf)  n.  m.  Min.  Nom  donné,  dans  les  houillères, 
à  uno  couche  argileuse  d'épaisseur  variable,  interposée 
entre  les  liions  d'un  mémo  gisement,',  et  qui  retient  los 
eaux  d'infiltration,  il  On  dit  également  dibvk. 

DiEFENBACH  (Laurent),  philologue  et  ethnologue  al- 
lemand, no  à  Osthoim  (Hosse)  en  180G,  mort  à  Darmstadt 
(;n  18k;j.  11  fut  past(Hir,  voyagea  à  l'étranger,  devint,  en 
isiS,  député  d'Olfonbach  au  parlement  de  Francfort,  et  so 
fixa  dans  cotto  ville,  dont  il  fut  nommé  bibliothécaire.  Il 
connaissait  les  langues  ot  littératures  les  plus  diverses. 
Outre  des  poésies,  des  nouvelles,  des  ronums,  on  lui  doit 
dos  ouvrages  d'érudition  :  C(.*//jc«  (1839-1840);  Dictionnaire 
comparatif  de  la  langue  gothique  (1846-1851)  ;  Grammaire 
pragmatique  allemande  (1847);  Origines  /t'uro/)C«  (1861)  ; 
Préparation  à  l'étude  des  peuples  et  de  la  civilisation  (1864)  ; 
Giossarium  latino-qermanicwn  mediae  et  infimx  jeïafts  (1857), 
supplément  à  l'œuvre  do  Du  Cango;  Vocabulaire  du  haut 
cl  du  bas  allemand,  avec  E.  Wiilcker  (1874)  ;  iLthnographie 
de  l'Europe  orientale  (1880). 

DlEFFENBACH  (Joan-Frédéric),  chirurgien  allemand, 
né  à  Kbuigsbcr;.'  en  171)1,  mort  â  Berlin  en  1847.  11  aban- 
donna vite  la  théologie,  à  laquelle  son  père  lo  destinait, 
pour  so  livrer  â  l'étude  do  la  médecine.  Elève  do  Wal- 
thor  â  Bonn  on  1820,  docteur  ù  Wurzbourg  on  1822,  il  so 
rendit  célèbre  à  Berlin  par  son  habileté  chirurgicale  et 
y  obtint  los  titres  do  cliirurgion  do  la  Charité  en  1830,  puis 
do  professeur  do  clinique.  Il  faut  citer,  parmi  ses  ouvrages  : 
Expériences  chirurqicales,  spécialement  en  ce  qui  concerne 
le  rétablissement  des  parties  détruites  du  corps  humain 
(1829-1834):  la  Chirurgi''.  opératoire  (1844-1849),  sou  chof- 
d'ceuvro;  'l'héories  chirurgicales  {li\0),  publiées  par  son 
élùvo  Phillips. 

DlEFFENBACH  (Ernest),  naturaliste  allemand,  cousmï 
du  précédent,  né  ot  mort  à  Gîosson  (1811-1855J.  Il  fit 
partie,  on  1839,  d'une  expédition  anglaise  dans  la  Nou- 
volle-Zélanilo,  qu'il  explora  on  partie,  ot  devint  onsuite 
professeur  do  géograpnto  ù  Oiossen.  Il  a  publié  on  an- 
glais :  Voyages  dans  la  NouveUe-Zé lande  (1843). 

DIEFFENBACHIE  [di-fèn,  chî  —  de  Dirffvnlmch.  n.  pr.) 
n.  f.  Bot.  (ieiiro  d'aroïdées.  (Los  dietfenbachioK  sont  dos 
plantes  sulfrutoscootos  do  1  AmérÎQjuo  iropiculo.  On  oa 


connaît  environ  six  espèces,  cultivées  la  plupart  dans 
los  serres  d'Europe 
pour  leur  beau  feuil- 
lage.) 

DiEGHEM.  com-' 
muno  do  Belgique 
(prov.  do  Brabant), 
arrond.  admin.  ot 
judic.  de  Bruxelles, 
sur  la  Woluwo,  af- 
fluent de  la  Senne; 
2.012  h.  Papeteries. 

Diego  (formo 

ospagn.du  nom  Jac- 
ques). Sous  le  nom 
de  Miracle  de  Diego, 
il  existe  un  célèbre 
tableau  do  Murillo. 
(V.  coisiNE  des  an- 
ges.) La  Vie  de  saint 
Diego  a  été  peinte, 
dans  l'église  des  Es- 
pagnols, à  Rome, 
par  Annibal  Carra- 
che,  dont  les  com- 
positions ont  été  gravées  en  une  série  do  vingt  planches, 
par  S.  Guillaiu. 

Diego,  village  d'une  cinquantaine  de  cases,  situé  dans 
une  presqu'île  à  l'intérieur  de  la  baie  do  Diégo-Suarcz 
(Madagascar).  Dos  casernes  et  divers  établissements 
militaires  se  trouvent  dans  le  voisinage  de  sou  port. 

DiÉGO-GARCIA,  île  anglaise  de  l'océan  Indien,  la  plus 
méridionale  du  groupe  <les  Cliagos. 

DiÉGO-SUAREZ,  baie  située  dans  la  partie  nord  do  Ma- 
dagascar. Ouverte  à  TE.  par  un  goulet  de  3  kil.  de  largeur, 
que  l'îlot  de  ISosy-VoIaiia  partage  en  deux  passes  dont  la 


Dieffenbachie  :  a,  fleur. 


~7^1 


Nnsy-Farto     ', 


(  Sjie 


Jf>  I  Cail/oav  blanca   >  f  »'^<'onl-a»aratra  <%  X. 


fljS'P*'^'*  hoajLanijDPpiiJei». 

.VVl**      ^   -  RAIF      np     Cap  Mme 

^   «lleduSéputrt         BMlt       Ut  ^■ 

■-  DIÈGO-SUAREZ    ~ ^^^ 


^C  fctnmonio 


4^"' 


plus  méridionale  est  seule  accessible,  elle  se  divise,  à  l'in- 
térieur, en  quatre  baies  secondaires  :  au  N.  les  baies  du 
Tonnerre  et  des  Cailloux-Blancs;  au  S.  celles  des  Français 
et  de  la  Nièvre.  L'ensemble  constitue  un  port  naturel  do 
premier  ordre;  au  centre  les  navires  trouvent  do  2.")  à 
30  mètres  d'eau,  et  ils  peuvent  atterrir  par  dos  fonds  do  12 
à  15  mètres.  Lo  territoire  environnant  la  baie  de  Diégo- 
Suarez  a  été  cédé  i  la  France  par  le  traité  de  1885,  ([ui  a 
mis  fin  à  la  guerre  franco-hova.  D'abord  colonie  distincte, 
il  forme,  depuis  1896,  uno  province  do  la  colonie  de  Mada- 
gascar et  a  pour  chef-lieu  Antsirane,  bâtie  sur  un  plateau 
dominant  la  rade.  Diégo-Suaroz  a  été  classé  au  nombre 
des  points  d'appui  do  la  flotte.  V.  Madagascar. 

DiEGULIS.  roi  thraco  (milieu  du  iii«  s.  av.  J.-C).  Pour 
so  venger  d'Altalo  II,  roi  do  Porgame,  qui  avait  été  cause 
do  la  mort  de  son  gendro  Prusias,  il  s'empara  de  la  ville 
de  Lysimachio,  ot  on  traita  los  habitants  avec  uno  épouvan- 
table férocité.  Ses  principaux  sujets  so  réfugièrent  à  la 
cour  du  roi  de  Porgame.  Celui-ci  marcha  contre  Diegulis, 
b.'t'iiipara  de  son  royaume,  et  le  fit  lui-même  prisonnier. 

DIÉHIQUE  \é-ik")  adj.  Clum.  Se  dit  d'un  acido  C'H'O*, 
pr-ibaliU'uifiit  identique  à  Vacide  glyoxylique,  et  qu'on  ob- 
tient on  o.xydant  le  sucre  par  lo  permanganate  do  potasse. 

DiEHL  iMichol-CViaWc.v^.  érudit  français,  né  à  Stras- 
bourg eu  1859.  Elèvo  de  l'Ecole  normale  supérieure,  mem- 
bre dos  écoles  françaises  de  Homo  (1881-1883)  et  d'Athènes 
(1883-1885),  professeur  dhistoiro  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Nancy,  puis  de  Paris  (1899),  a  fait  son  domaine  do  l'histoire 
byzantine,  ot  ses  travaux  sont  do  ceux  qui  ont  rendu  à. 
rèmpire  grec  sa  vraie  physionomie.  Nous  citerons  ses 
Etudes  sur  l'administration  byzantine  dans  l'exarchat  de 
Havenne  (1888),  ses  Excursions  archéolofiiques  en  Grèce 
(1890),  son  Afrique  bqzautine  (  1896),  mais  il  faut,  i^  coté  do 
ces  livres,  remarqua\)lcs  par  une  science  précise,  un  rare 
talent  d'exposinon.  des  vues  réellement  neuves,  mention- 
ner des  piildicalious  épigrapliiques,  des  èuivtos  d'adminis- 
tration, d'histoire  et  d  art  byzantins.  Il  a  donné  au  .VouiydM 
Liinmsse  illustré  de  nombreux  articlosd'histoire  byzantine. 

DiEKIRCH.  ville  du  grand-duché  du  Luxembourg»  sur 
la  Sure,  affluent  do  la  Moselle;  3.500  hab.  CU.-I.  d'un  dis- 
trict peuplé  de  19.000  hab. 

DXEL  DU  Parquet  (Jacques),  gouvorneur  des  An- 
tilles frau^aisos  liepuis  1038,  mort  à  Saint-Pierre  \.Marti- 
niipie)  en  IG.%8.  Lieutenant  général  du  roi  aux  .\ntilIos, 
pour  la  Compagnie  des  îles  d  Amérique,  il  rit  prospérer  la 
colonie,  introduisit,  en  1039,  la  culture  de  la  canne  à  sucro 
i\  la  Martinique,  ot  fonda  doux  nouveaux  établisseiuenls 
A  Sainie-Lucio  et  A  la  Grenade,  qu'il  acheta  en  1650.  Mais 
il  lui  fallut  disputer  la  possession  de  ces  îles  aux  CaraUies 
et  aux  Anglais.  Diol  battit  les  Caraïbes  et  leur  imposa  la 
paix  un  pou  plus  tard  (16571.  Après  sa  mort,  sa  veuve,  qui 
1  avait  déjA.  on  1646,  remplacé  avec  beaucoup  d'énergie 
pendant  sa  lutte  contre  Poincy  et  les  Anglais,  essaya  do 
gouverner  la  Martinique:  mais  elle  dut  quitter  l'ilo  bieu- 
(ùt  après,  ot  mourut  en  revenant  on  ^Yanco  (16r«9). 

D1ÉLECTRICITÉ  (Wr",  si)  ».  f.  Electricité  moléeuluiro, 
qu'on  admet  connue  polarisée  dans  les  ror|is  iselnnls. 

—  Constanle   de  diélcctricilé.  Ka|>port  do  la  capacité 


Diélytre. 


DIÉLECTRIQUE   —  DIÈSE 

d'un  condensateur  formé  d'un  diélectrique  donné,  à  sa 
capacité  lorsque  le  diélectrique  est  constitué  par  l'air. 

DIÉLECTRIQUE  n.  m.  Electr.  V.  isolant,  besistancë 
élecirique. 

DIÊLECTROLYSE  {îèk'  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  de 
électroly&e)  n.  f.  Mêd.  Méthode  d  introduction  do  certains 
médicaments  dans  les  tissus  par  voie  d'électrolyse. 

—  Encycl.  La  diélectrolysey  imaginée  et  dénommée  par 
Broudel,  d'Alger,  permet  d'introduire  dans  les  tissus,  par 
voie  électrolytique,  certaines  substances  médicamenteuses 
et  en  particulier  l'iode.  Il  suffit  d'appliquer  sur  la  peau  une 
plaque  d'amadou  trempée  dans  une  solution  d'iodure  de  po- 
tassium et  de  la  faire  communiquer  par  un  conducteur  avec 
le  pôle  négatif  d'une  pile,  dont  l'autre  pôle  est  relié  par  un 
conducteur  avec  un  autre  point  d'un  corps  ;  l'iode  électrolysé 
se  porte  à  travers  les  tissus  au  pôle  positif.  Cette  mé- 
thode parait  applicahle  à  l'arsenic,  au  mercure,  au  fluor. 

DIÉLYTRE  n.  f.  Bot.  Genre  de  papavéracéos-l'umariacôes. 

—  Encïcl.  Les  dicli/tres,  encore  appelées  diclytres  ou 
dicentres,  ont  leurs  deux  pé- 
tales externes  dilatés  en  sac  ou 
en  éperon.  Ce  sont  des  plantes 
vivaces.  originaires  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  de  l'Asie  cen- 
trale et  orientale.  On  en  con- 
naît une  douzaine  d'espèces.  Le 
dieltjtra  speclahilis  (  cœur-de- 
Jeannetle  ou  de  Marie),  est  sou- 
vent cultivé  dans  les  parterres, 
où  il  forme  des  touffes  hautes 
de  60  à  "5  centimètres,  remar- 
quables par  leur  feuillage  élé- 
gamment découpé  et  leurs  p:rap- 
pes  pendantes  de  jolies  fleurs 
roses.  La  dielytra  formosaa.  une 
souche  riche  en  corydalino  et 
en  une  résine  acre;  on  l'emploie, 
aux  Etats-Unis,  comme  anti- 
scrofuleuse  et  antisjphilitique. 

DIEM  PERDIDI  {J'ai  perdu 
ma  journée),  mot  célèbre  de  l'empereur  Titus.  (Quand  il 
avait  passé  une  journée  sans  trouver  l'occasion  de  faire 
du  bien,  d'accorder  une  grâce,  il  s'écriait  :  «  Mes  amis,  j'ai 
perdu  ma  journée!  »)  Ces  belles  paroles  de  Titus  sont  sou- 
vent rappelées,  soit  sous  leur  forme  latine,  soit  en  frani^ais. 

DiEMEN  (Antoine  "Van),  amiral  et  gouverneur  hollan- 
dais, né  à  Cuylenbourg  en  1593,  mort  à  Batavia  en  1045. 
Cadet  dans  les  troupes  de  la  Compagnie  hollandaise  des 
Indes,  il  se  fit  remarquer  du  gouverneur  de  Batavia  et 
devint  conseiller  ordinaire  de  la  compagnie,  puis  premier 
conseiller  en  1631,  et  succéda,  en  1636,  au  général  Brouwcr 
comme  gouverneur  général  dos  Indes  hollandaises.  Grâce 
à  lui,  la  Compagnie  s'éleva  au  plus  haut  degré  de  prospé- 
rité. Il  prit  aux  Portugais  Ceylan  et  Malacca,  soumit 
Amboine,  étendit  les  relations  commerciales  des  Hollan- 
dais jusqu'au  Japon  et  au  Tonkin,  et  améliora  beaucoup 
l'administration  intérieure  des  colonies.  En  même  temps,  il 
faisait  faire  des  voyages  do  découvertes.  A  son  initiative 
est  due  en  particulier  la  découverte  de  l'Ile  ou  terre  de 
Van-Dieraen,  par  Abel  Tasman ,  en  1642;  c'est  encore 
d'après  les  ordres  de  ce  gouverneur  que  Tasman  explora, 
en  1644,  le  golfe  de  Carpentarie  et  la  terre  d'Arnheim,  et 
que  fut  entrepris  un  voyage  de  découvertes  dans  la  mer 
du  Japon.  Van  Diemen  venait  de  demander  son  rappel  en 
Europe  quand  il  mourut,  laissant  la  réputation  d'un  admi- 
nistrateur aussi  habile  qu'intègre. 

Diemen  (terrf  de  Van-).  Géogr.  v.  Tasmanie. 

DiÉMER  (Louis),  pianiste  et  compositeur  français,  né 
en  1843.  Il  obtint  au  Conservatoire  les  premiers  prix  de 
piano,  d'harmonie  et  de  fugue,  et  Iç  second  prix  d'orgue. 
Diémer  succéda  à  Marmontel  comme  professeur  au  Conser- 
vatoire. Il  s'est  produit  comme  compositeur.  On  lui  doit 
deux  trios  pour  piano  et  cordes,  deux  concertos  de  piano, 
deux  sonates  pour  piano  et  violon,  de  nombreux  morceaux 
de  genre  pour  piano,  un  recueil  do  mélodies  vocales,  etc. 

DiEMERBRŒCK  (Isbrand  de),  médecin  hollandais,  né 
à  Montfort  en  1609,  mort  à  Utrecht  en  1674.  Il  se  rendit  à 
Angers,  y  prit  le  titre  de  docteur,  passa  en  Allemagne, 
se  dévoua  dans  l'épidémie  de  peste  de  Nimègue  en  1636, 
devint  recteur  de  l'université  d'Utrecht.  Ses  principaux 
écrits  sont  :  De  peste  libri  (/uatuor  {\G\A)  ;  Anatome  corporis 
humani  (1695);  Opéra  omnia  anatomica  et  medica  (1685). 

DiEMERINGEN,  village  de  la  Basse-Alsace  (cercle  de 
Saverne  [cant.  de  Drulingen]),  dans  la  vallée  de  l'Eicliel  ; 
900  hab.  Mine  de  fer;  fabrique  do  cotonnades.  Aux  envi- 
rons, sources  salines. 

DIÉNIE  [ni]  n.  f.  Genre  d'orchidées,  qui  croît  en  Asie 
et  dans  l'Amérique  tropicale.  (Les  diénies  sont  des  herbes 
terrestres,  à  feuilles  membraneuses,  à  pétiole  cylindrique, 
à  fleurs  en  grappes  terminales,  vertes  ou  brunes.) 

DiENNE,  comm.  du  Cantal,  arr.  et  à  10  kilom.  de  Murât, 
sur  la  Santoire,  affluent  do  la  Rue;  1.180  hab.  Fabrication 
de  fromages  façon  Roquefort. 

OIENNÉAÈDRE  {('ri-né  —  du  préf.  di,  et  de  ennéaèdre) 
adj.  Qui  est  formé  do  deux  pyramides  à  neuf  faces,  acco- 
lées par  leurs  bases. 

DiEPENBEECK  'Abraham  van),  peintre  flamand,  élève 
de  Knbens,  né  â  Bois-le-Duc  en  1596,  mort  à  Anvers  en 
167j.  Il  a  laissé  de  nombreux  dessins  à  Assise,  à  Amalfi, 
à  Piso,  à  Rome,  à  Florence,  et  dans  d'autres  villes.  Ren- 
tré en  Belgique  en  1635,  il  peignit  do  grands  vitraux 
pour  les  églises  d'Anvers;  il  travailla  aux  décorations  de 
Sainte-Gudulc.  Il  lit  le  portrait  de  William  Cavendish  et 
ceux  du  roi  Charles  II  et  de  sir  Cartwright.  Parmi  ses 
tableaux,  rappelons  :  saint  Norbert  dotmant  la  bénédiction 
abbatiale  au  bienheureux  Waltman  (  celte  page  est  à 
Dcurno,  près  d'Anvers);  Extase  de  saint  lionaventure 
(Anvers)  ;  au  Louvre,  Clélie  passant  le  Tibre,  et  deux  por- 
traits; Èntévemefit  de  Ganymède  (Bordeaux).  Presque  tous 
les  graveurs  flamands  ont  reproduit  ses  œuvres.  On  re- 
marque, â  Berlin,  deux  morceaux  d'un  grand  prix  :  Clélie 
fuyant  Porsenna,  une  Vierge  à  l'Enfant  et  le  Mariaye  de 
sainte  Catherine.  Dresde  possède  un  Triomphe  de  Neptune; 
"Vienne,  une  Allégorie  sur  le  néant  des  choses  humaines. 

SlEPENBEEK,  ville  de  Belgique  (prov.  de  Limbourg), 
arr,  admin.  et  judic.  do  Ilasselt,  sur  la  Demer;  3-642  hab. 

DiEPENBROGK  (Melchior  de),  cardinal  et  prince-évôque 
de  Broslau,  né  en   1798  à  Bocholt  en  Westpbalio,  mort 


à  Jobannisberg  en  1853.  Elevé  à  l'Ecole  militaire  de  Bonn, 
il  lit  la  campagne  de  France  (1814),  en  qualité  de  lieute- 
nant, dans  le  régiment  de  Salm,  oue  son  père  comman- 
dait. Après  la  guerre,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique  et 
fut  ordonné  prêtre  en  1823.  En  1845,  le  roi  Louis  I"  de 
Bavière  le  nomma  baron,  puis  prince-évêque  de  Breslau; 
le  pape  Pie  IX  lui  donna  le  chapeau  de  cardinal,  en  1850. 
C'était  un  orateur  d'une  grande  éloquence.  Outre  sa  Lettre 
pastorale  do  1845,  qui  eut  en  Allemagne  un  grand  reten- 
tissement, il  a  publié  une  V'je  de  H.  Suzo  (1837). 

DiEPENHElM,  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  d'Overyssel), 
près  de  l'Yssel  ;  1.550  hab. 

SiEPHOLZ,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Ha- 
novre]), sur  la  Hunte,  affluent  du  \Veser  ;  2.900  hab.  Fa- 
brique de  cigares  et  de  faux,  cardage  de  laine.  Ch.-l.  d'un 
cercle  peuplé  de  21.200  hab. 

Dieppe,  ch.-l.  d'arr.  delà  Seine-Inférieure,  à  54  Icilom. 
de  Rouen,  à  l'embouchure  de  l'Arques  dans  la  Manche; 
22.439  hab.  {Dieppois,  oises.)  Ch.  de  f.  Ouest.  Tribunaux  de 
1"  instance  et  de  commerce,  collège  communal,  école  d'hy- 
drographie, q^uartier  maritime  du  sous-arrondissement  du 
Havre.  Port  important;  transit  de 
voyaf'eurs  et  de  marchandises  avec 
l'Angleterre,  par  les  paquebots  de 
Dieppe  à  Newhaven.  Dieppe  reçoit 
à  l'importation  les  cliarbons,  fer. 
acier,  les  laines  d'Angleterre,  les 
bois  et  le  lin  du  Nord,  et  exporte  de 
peaux,  des  cuirs,  des  denrées  agrî 
coles,  des  œufs,  des  légumes  et  dc^, 
fruits.  Pêche  très  productive,  ali- 
mentant en  grande  partie  le  marché 
do  Paris.  Nombreux  départs  de  ba- 
teaux allant,  chaque  année,  pécher 
la  raorueàTerre-Nouveeten  Islande. 
Conserves  de  maquereaux  et  de  harengs,  corderic,  tonnel- 
lerie, huilerie;  dentelles;  travail  do  1  ivoire  très  ancien- 
nement pratiqué  dans  la  ville.  Baius  de  mer  fréquentés. 

Située  dans  une  brèche  dos  hautes  falaises  crayeuses  du 
pays  de  Caux,  la  ville  do  Dieppe  est  séparée  par  son  port 
du  faubourg  du  PoUet,  habité  surtout  par  des  pécheurs.  Elle 
est  dominée  par  un  château  fort,  dont  les  hautes  murailles 
et  les  quatre  tours  roudos  datent  du  xv*  siècle  (1453).  Les 
autres  monuments  intéressants  de  Dieppe  sont  :  l'église 
Saint-Jacques  i^xii",  xiii'  s.);  l'église  Saint-Remi  (xvi"  s.). 
Place  du  marché,  décorée  de  la  statue  d'Abraham  Duquesne 
par  Dantan  aîné  (1S44).  —  L'arrondissement  a  8  cant., 
168  comm.,  105.855  hab.  ;  le  canton,  9  comm.  et  27.404  hab. 

—  Bistoire.  L'importance  du  port  de  Dieppe  date  de  la 
conquête  de  l'Angleterre  par  les  Normands.  Après  la  réu- 
nion de  la  Normandie  à  la  Franco  par  le  roi  Philippe  Au- 
guste (1202),  des  marins  dieppois  entrèrent  souvent  en 
conflit  avec  les  marins  anglais.  Pendant  la  guerre  de  Cent 
ans,  Dieppe  lutta  courageusement  pour  rester  française  : 
elle  soutint  même  un  siège  contre  Talbot,  qu'elle  força  à  se 
retirer  (1442).  En  même  temps,  les  Dieppois  équipaient  des 


Armes  de  Dieppe. 


Château  de  Dieppe. 

navires  pour  les  voyages  lointains,  et  découvraient  les  pre- 
miers le  littoral  do  l'Afrique,  depuis  les  îles  Canaries  jus- 
(|u'à  la  Côte  d'Ivoire.  Au  xvi"  siècle,  ils  exploraient  le 
nouveau  monde  et  l'extrême  Orient.  Au  xvir  siècle,  cepen- 
dant, Dieppe  avait  cessé  d'être  un  grand  port;  la  révoca- 
tion de  l'édit  de  Nantes  dispersa  les  protestants  dieppois, 
qui  étaient  nombreux,  puis  la  ville  fut  bombardée  et  en 
grande  partie  incendiée  par  une  flotte  anglaise  (1694).  La 
prospérité  de  Dieppe  se  développe  au  xix"  siècle,  grâce 
aux  relations  commerciales  très  actives  avec  l'Angleterre, 
favorisées  surtout  par  le  traité  do  1860.  Des  travaux  ont 
été  accomplis,  do  1880  à  1886,  pour  améliorer  le  port. 

DIERAMA  {dl)  n.  f.  Genre  d'orchidées,  dont  on  ne  connaît 
qu'une  espèce  {dierama  ensifolium),  et  qui  est  voisin  du 
genre  geissorhiza. 

DiERBACH  (Jean-Henri),  botaniste  allemand,  né  et  mort 
à  Heidelberg  (1788-1846),  où  il  était  professeur  de  botani- 
que. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Flora  Heîdelbergensis 
(1819-1820);  Contribution  à  l'étude  de  la  flore  allemande 
(1825-1833);  Flora  mythotogica  (1833);  etc. 

DIÉRÈSE  (du  gr.  diairésis.  séparation)  n.  f.  Gramm. 
Division  de  deux  voyelles  consécutives  en  deux  syllabes. 
11  Tréma,  double  point  indiquant  cette  division,  ii  En  pro- 
sodie. Manière  de  décomposer  les  mots  en  syllabes,  qui 
consiste  à  diviser  certains  groupes  de  voyelles  ne  for- 
mant, en  prose,  qu'une  seule  syllabe,  comme  cela  a  lieu 
dans  lo  mot  diamant.  Il  Nom  donné  quelquefois  à  la  tmèse, 
ou  division  dos  mots  composés. 

—  Chir.  Division,  séparation,  écartement  des  parties  dont 
la  continuité  ou  le  rapprochement  pourrait  être  nuisible. 

—  Anton.  Crase,  synérëse. 

DIÉRÉSIF,  IVEadj.  Gnimm.  Qui  appartient  à  la  diérèse; 
qtii  indique  une  diérèse  :  L'n  est  un  signe  diérésif.  (Ragon.) 

DIÉRÉSILE  (rad.  diérèse)  n.  f.  Genre  de  fruits,  qui  so 
divi.sunt  en  plusieurs  coques  à  la  maturité. 

DIÉRÉSILIEN,  ENNE  adj.  Qui  a  les  caractères  d'une 
di''Tésilo  :  Fruit  i)it^:Bt:siLiKN. 

DIÉRÉSIQUE  (:t/c')  adj.  Oramm.  Qui  appartient,  qui  a 
rap}jort  à  la  diérèse,  qui  est  marqué  du  signe  indiquant 
la  diérèse  ;  L'î  diêresique  commence  une  syllabe  dans 
ateul,  liéromo.  (Ragon.) 


DierviUe. 


716 

DIÉRÉTIQUE  (tik')  adj.  Chir.  Qui  se  rapporte  à  la  dié- 
rèse :  Procédé  diébètique. 

DIERGRAPHE  (rfi-ér'—  du  gr.  dia,  pendant;  ergon,  tra- 
vail, et  graphein,  écrire)  n.  m.  Sorte  de  compteur  contrô- 
leur universel,  ainsi  appelé  par  son  inventeur,  l'ingénieur 
Pradel,  parce  qu'il  enregistrait  la  durée  et  la  nature  d'un 
travail  au  moment  même  où  ce  travail  s'effectuait. 

—  Encycl.  Cet  instrument  s'appliquait  aux  dislances 
que  parcourent  les  véhicules,  à  l'écou- 
lement des  eaux,  sous  quelque  pres- 
sion et  avec  quelque  rapidité  qu'il 
ait  lieu,  au  sillage  des  navires,  pour 
faire  connaître  les  différentes  vitesses 
de  leur  marche,  à  l'arpentage,  au  tra- 
vail à  poste  rixe  exécuté  par  les  hom- 
mes ou  les  machines,  à  l'enregistre- 
ment astronomique  du  temps  entre  deux 
faits,  Ole. 

DiERICX  (  Charles  -  Louis  -  Maximi- 
lien),  jurisconsulte  et  historien  belge, 
né  à  Gand  en  1756,  mort  en  1823.  Il  fut 
conseiller  pensionnaire  de  sa  ville  na- 
tale, et  membre  du  conseil  de  Flandre. 
Il  défendit,  en  1790,  les  droits  de  Jo- 
seph II  pendant  la  révolution  braban- 
i:oune,  et  se  réfugia  en  France.  Rentré 
dans  son  pays,  il  fut  jeté  en  prison  lors 
de  l'entrée  dos  Français,  mais  il  s'évada 
et  gagna  la  Iloilande.  Depuis,  il  no  s'oc- 
cupa plus  que  d'histoire.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Mémoires  sur  la  ville  de 
Gand  (1814-1816):  Mémoire  sur  les  lois, 
coutumes  et  privilèges  des  Gantois  jus- 
qu'à la  7-èvolutionde  l'un  jr>40\\S\l-lSlS); 
Mémoires  sur  le  droit  public  et  politique 
de  la  ville  de  Gand  {ISW);  etc. 

DIÉRUCINE  n.  f.  Chim.  V.  érucinb. 

DIERVILLE  idi-èr')  n.  f.  Genre  d'ar- 
brisseaux, de  la  famille  des  rubiacées, 
intermédiaires  entre  les  chèvrefeuilles 
et  les  cinchonées,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs  jaunes, 
roses,  ou  blanches. 

DiERX  (Léon),  poète  français,  né  à  la  Réunion  en  1838. 
Il  suivit  les  cours  de  l'Ecole  centrale,  puis  se  fixa  définiti- 
vement à  Paris.  fSon  premier  volume,  Poèmes  et  poésies, 
est  de  1864.  Il  publia,  en  1867,  les  Lèvres  closes;  une 
u  scène  dramatique  »,  la  Bmcontre,  représentée  à  la  salle 
Taitbout  eu  1875,  et,  en  1871», 
les  Ama7its.  Léon  Dierx  ap- 
partient au  Parnasse  ;  il  a  la 
pureté,  la  précision,  l'éclat 
du  stylo.  Ce  fut  lo  disciple  de 
Leconte  de  Lisle,  mais  avec 
moins  de  grandeur  dans  les 
conceptions,  moins  d'ampleur 
et  de  magnificence  dans  la 
forme.  Son  plus  beau  recueil 
est  les  Lèvres  closes.  Dans  les 
Amants,  qui  marque  mieux 
son  originalité  intime,  il  se 
contraint  moins,  il  se  départ 
do  l'impassibilité  olympienne 
qu'imposait  la  discipline  du 
Parnasse.  II  y  a  là  de  la  ten- 
dresse, une  grâce  sentimen- 
tale ou  même  voluptueuse 
f|u'on  ne  lui  avait  pas  jus- 
qu'alors connue.  Signalons 
encore  les  Paroles  du  vaincu  (1871). 
Il  a  été  proclamé  prince  des  poètes  par  les  jeunes,  après 
la  mort  de  Mallarmé,  en  1898. 

DiERZAViNE  (Gabriel  Romanovitch).  'V.  Derjavine. 

DiESDORF,  localité  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  do 
SaxcJ);  2.520  hab. 

DiESBACH  [bak']  (famille  de),  famille  allemande  établie 
à  Berne,  et  dont  les  membres  occupent,  dès  le  xiv*  siècle, 
une  place  importante  dans  la  magistrature  de  cette  ville. 
Enrichie  au  commencement  du  xv*  siècle  par  le  commerce, 
elle  acheta  une  partie  de  la  seigneurie  de  Diesbach  (près 
de  Thun) ,  dont  elle  prit  les  armes.  —  Nicolas  de  Diesbach 
(né  en  1430,  mort  en  1475)  fut  le  plus  ardent  champion  de 
l'alliance  française,  après  s'être  laissé  acheter  par  Louis  XI. 
11  fit  conclure,  sous  l'influence  du  roi  de  France,  la  paix  per- 
pétuellc  enive  les  cantons  et  l'Autriche  (Senlis,  U  juin  1474), 
et,  en  octobre,  l'alliance  avec  la  Franco  dirigée  contre 
Charles  le  Téméraire.  Lui-même  prit  une  part  active  au 
début  de  la  guerre  contre  la  Bourgogne.  —  Ses  cousins, 
Guillaume  de  Diesbach  (mort  en  1517)  et  Louis  (1452- 
1527),  furent,  comme  lui,  tout  dévoués  à  la  France.  Le  pre- 
mier, qui  passait  pour  être  lo  plus  riche  Bernois  de  son 
temps,  fut  conseiller  à  Berne,  ambassadeur,  et  se  battit 
à  Morat.  Louis  a  laissé  des  mémoires  intéressants.  Il  est 
l'ancêtre  de  la  branche  existante.  —  Son  fils  Sébastien 
(né  en  1480,  mort  vers  1540)  commanda  les  Suisses  à  la 
Bicoque  (1522),  puis  les  troupes  réformées,  et  dut  se  retirer 
à  Frinourg,  après  s'être  attiré  le  mécontentement  do  ses 
concitoyens.  —  Joseph  de  Diesbach  (1772-1838),  avoyer 
de  Fribourg,  s'est  rendu  très  populaire  par  son  dévoue- 
ment au  bien  public  et  à  la  cause  de  l'égalité  politique. 

Diesbach  (Jean),  savant  autrichien,  néon  1729  à 
Prague,  mort  en  1792  à  Vienne.  Professeur  à  Olmutz,  à 
Brunn,  à  Prague  et  à  Vienne,  il  donna  des  leçons  de  ma- 
thématiques à  l'archiduc  François,  qui  fut  empereur  d'Al- 
lemagne sous  le  titre  do  «  François  II  »  et  empereur  d'Au- 
triche sous  celui  de  «  François  I"  ».  Il  a  composé,  en  latin, 
plusieurs  ouvrages  de  philosophie  et  d'histoire  naturelle; 
on  particulier,  un  traité  Des  attnlntts  des  coj'ps  (Prague, 
1761),  et  un  Traité  des  actes  kiimaitts  (Prague,  1773). 

DIÈSE  (du  gr.  diésis,  quart  de  ton  [autrof.  fém.])  n.  m. 
Mus.  anc.  Intervalle  d'un  quart  de  ton  (dièse  enharmonique 
mineur).  \\  Intervalle  d'un  demi-ton  mineur  Idièse  chroma- 
tique). Il  Intervalle  do  trois  quarts  de  ton  {dièse  enharmo- 
nique majeur). 

—  Mus.  mod.  Intervalle  d'un  demi-ton  dont  on  hausse  une 
note.  Il  Signe  qu'on  ]tlace  à, la  clef,  ou  accidentellement  de- 
vant une  note,  pour  indiquer  qu'il  faut  hausser  d'un  demi-ton 
toutes  les  notes  placées  sur  la  même  ligne,  il  Double  dièse, 
Celui  qui  hausse  une  uote  d'un  ton.  il  Fig.  Elévation  de  ton. 


Léon  Dierx. 


poème  patriotique. 


in 

—  Ailjectiv.  So  dit  iVuno  note  affectée  d'un  diôso  :  Fa 
TukRK.  Il  Fig.  Dont  le  ton  ost  plus  61ov(V. 

-  -  Kncycl.  Do  inr-mo  (|uo  lo  Ik^iuo!,  lo  dièse  s'omploio  ilo 
doux  la<:oiis,  (:"ost-i-diro  éiuiI  y  alo  Jii>se  tonal,  ou  porma- 
nont,  ot  lo  diôso  accidentol.  Lo'proinior,  qu'on  pourrait  uua- 
lilicr  aussi  do  di6so  initial,  est  celui  qui  so  place  on  tflto  d'un 
morceau,  immi^diatomont  après  la  clef,  dont  il  constitue 
r  «  armure  »,  ot  avant  lo  signe  indicatif  de  la  mosuro. 
Ainsi  placi-V,  lo  dit^se  exerce  son  action,  tout  lo  long  du 
morceau,  sur  toutes  les  notes  qui  so  trouvent  sur  le  môme 
dogrô  (|ue  lui.  à  n'importe  quelle  octave,  à  moins  qu'un 
bécarre  no  vienne  aceideiitolloment  annuler  cette  action 
et  remettre  la  noto  dans  son  état  naturel  ot  normal.  Il 
va  sans  dire  que  la  clef  peut  porter  ainsi  un,  doux,  trois 
ot  jusqu'à  sept  disses,  selon  la  tonaliti^  adoptée,  ot  c'est 
precisomont  lo  nombre  do  cos  dièses  qui  détermine  cotto 
tonalité.  Ajoutons  que  la  position  de  ces  diôsos  n'est  pas 
arbitraire  ;  elle  ost,  au 
contraire,  absolument 
régulière,  lo  premier 
so  trouvant  toujours 
placé  sur  lo  fa,  et  les 
autres  suivant  toujours 
à  la  quinte  supérieure 
do  celui  qui  précède, 
dans  cet  ordre  par  consi 
Un  dièse   no  saurait   don 


i 


fa    do    sol    ré    la    r 
Ordre  des  dlèsea. 


quont  :  fa,  do,  sol,  ré,' la,  mi,  si. 
être  employé  sans  ceux  qiii 
viennent  avant  lui  dans  l'ordre  naturel  do  succession, 
c'est-à-dire  quo  le  dièse  placé  sur  le  do  doit  être  précédé 
de  celui  du  fa;  q^ue  la  présence  de  ceux-ci  est  nécessaire 
pour  qu'un  troisième  puisse  être  posé  sur  le  sol,  ot  ainsi 
de   suite.  Quand  il  y  a  dos  dièses  à  la  clef,  il  suflit  do 

f)rendre  un  domi-ton  au-dessus  du  dernier  dièse  pour  avoir 
a  tonique  du  ton  majeur  et,  par  conséquent,  pour  con- 
naître lo  ton  dans  leq^uol  est  écrit  le  morceau. 

Quant  au  dièse  accidentel,  dont  l'action  n'est  que  mo- 
mentanée, il  se  pose  immédiatement  devant  la  note  qu'il 
doit  altérer.  Il  n'agit  que  dans  la  seule  mesure  où  il  est 
placé,  et  son  action,  ne  dépassant  pas  cette  mesure,  s'étend 
sur   toutes   les 


Eb  wI  majeur  on  en  mf  mlifbur 


notes  de  même 
nom,  à  quelque 
octa've  que  ce 
soit. 

Il  est  un  autre 
signe  dont  la  va- 
leur ost  double 
de  celle  du  dièse 
simple  :  c'est  le 
double  dièse,  qui 
sert,  lorsque  la 
note  est  déjà 
diésée,  à  la  suré- 
lever d'un  nou- 
veau demi  -ton, 
c'est-à-dire  à  l'é- 
lever d'un  ton 
entier.  Le  double 
dièse  se  figure 
de  deux  maniè- 
res :  soit  par 
deux  dièses  placés  l'un  contre  l'autre,  ainsi  :  J(  J,  soit,  beau- 
coup plus  communément,  par  une  petite  croix  entourée  do 

quatre  points,  ainsi  :  )(  ou  ^Ê,  Ijô  double  dièse  no  s'em- 
ploie jamais  qu'accidentellement  et,  par  conséquent,  il  ne 
saurait  prendre  place  à  la  clef.  Lorsqu'on  veut  laire  cesser 
son  action,  on  place,  devant  la  note  frappée  précédemment 
par  lui,  soit  un  dièse  simple,  soit,  plutôt  encore,  un  diôso 
suivi  d'un  bécarre  ;  J  tj  ;  cela  indique  que  la  note  redevient 
diéséo  simplement. 

DIÉSER  { zé.  — Change  ^  en  ^  devant  une  syllabe 
muette  :  Je  dièse.  Qu'ils  diésent;  exee[)té  au  fut.  de  l'ind. 
ot  au  cond.  prés.  :  Je  diéseraî.  Tu  aicseruis)  v.  a.  Mus. 
Marquer  d'un  dièse;  hausser  d'im  demi-ton  :  Dièser  w« 
fa,  un  do. 

Se  diéser,  v.  pr.  Etre  diésé. 

Dies  iras,  l'une  des  quatre  seules  proses  qui,  depuis 
la  réforme  opérée  par  lo  papo  Paul  V,  aient  conservé 


Tons  majeurs  ou  mineurs  avec  des  dièses 
à  la  clef. 


in    fa—vil— la       Te— -slè'     Da----vid     cura  Sl-"bvl— la 
*  ^    o-     — 


Tu--ba  mi--rum      Spar-gensso-num    PerSepulchra 


— **** c/     '  tj» '  -      c^ 

scriphia      pro--fe — re---tup.    In   quololum 


con-"ti ne-""lur.Un--de  mun-dus  ju — di---ce — -tur. 


m 


La-cT7"mo  -sa    di--e3     il— la,  Oua  re— surgel 


ft- vit-la    Ju--di-can-dus         ho — mo  re-ua 


M    g  ...p 


Hu-ic  ep-go     par ce  De-us  ,    Pi--e    Je-su  Dominei 


"^   ^ 


»- 


dO"-na       ei---"i3     requiem       A men 

Le  Diea  iras  a  trois  phrases  miiBlcnlefl,  qui  se  r^p^tent  six   fols 
BVoc  des  [tarolcH  diflV^rentes.  11  ko  tcrtiilno  par  utiu  autre  [ihraao 
{Lacryniosa)  ot  par  le  Pic  Jcsu. 

lour  place  dans  lo  Missel  romain,  La  poésie  ot  la  mu- 
fliqtin  sont  éfçalement  admirables  dans  cette  hymne  dune 
f^andr'ur  solfniiello,  d'un  <'aractère  si  profondénuuit  dra- 
matique.  C'est  la  proso  des  morts;  prose   terrible  à   la 


fois  et  touchante,  que  l'Eglise  entonne  aux  heures  où  elle 
porto  le  douil  do  ses  enfants.  On  la  cbanto  aux  messes 
di's  morts. 

Un  11(5  connaît  ni  l'autour  dos  paroles  et  de  la  musique 
de  co  cliaiiL,  ai  l'époquo  à  laquidlo  il  a  dû  6tro  écrit. 

Une  lé^onile  prétend  que  lo  Dies  irx  aurait  été  composé, 
durant  la  nuit  qui  précéda  son  supplice,  par  un  moine 
espaj^nol  condamné  au  bilchor.  Légende  aussi,  l'opinion 
qui  attribuerait  ce  chant  à  saint  Grégoire.  Un  moine 
cclostin ,  Benoît  Gononcos,  prétendait  avoir  trouvé  la 
preuve  qu'il  était  dû  à  saint  Bonavonture.  D'autres  croient 
pouvoir  affirmer  (ju'il  est  l'ceuvre  do  Mathieu  d'Aquaporta, 
du  diocèse  de  Todi,  mort  cardinal  en  1302,  tandis  que  les 
biographes  de  l'ordre  dos  dominicains  on  font  honneur,  les 
uns  à  Hunibort,  général  de  leur  ordre,  qui  mourut  on  1277, 
les  autres  à  Latinus  Frangipani,  qui,  devenu  cardinal  sous 
le  nom  do  de  l/rfiniis,  mourut  on  1295.  Le  P.  Gandolti  croit 
que  lo  Dies  irx  est  l'ouvrage  d'Augustin,  moine  do  l'ordre 
de  Saint-Augustin,  surnommé  Ihujellense,  ot  d'autres  pen- 
sent que  la  poiisie,  tout  au  moins,  en  est  due  au  carclinal 
Malal)ranca,  dit  «  Orsini  h,  du  nom  de  sa  mère,  sci'ur  du 
pape  Nicolas  UT.  Enfin,  l'opinion  la  plus  répandue  est 
que  la  musique  do  ce  chant  a  été  composée  par  un  moine 
do  l'ordre  dos  frères  mineurs,  nommé  Thomas  do  Celano, 
qui  vivait  au  milieu  du  xiii"  siècle,  ot  qui  fut  le  disciple 
ot  l'ami  intime  de  saint  François  d'Assise. 

DIÉSINGIE  {zin-jî)  n.  f.  Genre  de  plantes  grimpantes, 
do  la  faniiUo  des  légumineuses,  tribu  des  phaséolées,  com- 
prenant cinq  ou  six  espèces,  qui  croissent  au  Brésil, 

DIÉSIS  iziss)  n.  m.  Ane.  mus.  gr.  Petit  intervalle  qui 
marquait  la  dîH'érence  entre  deux  sons  approximatifs; 
tels,  par  exemple,  que  ut  dièse  et  ré  bémol. 

—  Encycl.  Dans  ses  Notices  sur  divers  manuscrits  grecs 
relatifs  à  la  musique,  Vincent  s'exprime  ainsi  :  «  L'into- 
nation simultanée  de  deux  sons  forme  ce  que  l'on  nomme 
en  général  un  intervalle,  et,  on  particulier,  c'est  tantôt 
un  diésis,  tantôt  un  demt-ton,  tantôt  un  ton.  Le  diésis  est 
tantôt  la  moitié  du  demi-ton,  tantôt  le  tiers  (du  ton),  sui- 
vant la  doctrine  d'Ansto.xèue.  n 

DiESKAU  (Louis-Auguste),  officier  allemand,  né  en  1701, 
mort  en  1767.  Il  entra  au  service  de  la  France,  devint 
aide  de  camp  du  maréchal  de  Saxe,  fit  la  campagne  dos 
Pays-Bas,  et  fut  nommé,  en  1748,  maréchal  de  camp  et 
gouverneur  de  Brest.  En  1755,  il  partit  pour  le  Canada  à 
la  tête  de  troupes  françaises  destinées  à  opérer  contre  les 
Anglais.  Il  faillit  s'emparer  de  B'ort-Edouard;  mais,  aban- 
donné dans  un  vif  engagement  par  ses  auxiliaires  indi- 
gènes, il  reçut  quatre  blessures,  dont  la  dernière  ne  lui 
permit  plus  de  servir.  Il  finit  ses  jours  en  Europe,  pen- 
sionné par  le  gouvernement  français. 

DiESPITER  (dérive  du  lat.  dies,  jour,  et  pater,  père,  le 
pèro  du  jour),  autre  nom  donné  à  Jupiter  chez  les  Latins. 

DiESSENHOFEN,  ville  de  Suisse  (cant.  de  Thurgoviel, 
sur  le  Rhin;  1.840  hab.  Tanneries,  huileries,  poteries,  fa- 
brication de  cartes  à  jouer.  Commerce  de  bestiaux.  Cetie 
ville,  fondée  en  1176,  enlevée  aux  Autrichiens  par  les 
confédérés  en  1460,  souffrit  des  combats  livrés  par  les  Fran- 
çais sous  ses  murs  aux  Autrichiens  et  aux  Russes  (1799). 
Ch.-l.  du  district  de  Diessen/wfen,  peuplé  de  3.800  hab. 

DzEST,  ville  de  Belgique  (prov.  du  Brabant  méridional), 
arrond.  admin.  et  judic.  de  Louvain,  sur  la  Demer,  sous- 
affluent  do  l'Escaut:  8..'^3l  bab.  Brasseries,  distilleries,  fa- 
briques de  bonneterie  et  draperie.  La  ville  est  fortifiée. 

DiESTERWEG  (Frédéric-Adolphe-GuiUaumo) ,  philo- 
loo;uo  allemand,  né  à  Siegen  (Westphalie)  en  1790,  mort 
à  Berlin  on  1866.  Il  fut  directeur  de  l'école  modèle  à  Franc- 
fort-sur-lo-Moin  (1812),  du  séminaire  des  instituteurs  à 
MOrs ,  qu'il  administra  de  1S20  à  1832.  Appelé  à  l'Kcole 
normale  de  Berlin  (1S32),  il  so  prononça  contre  le  système 
pédagogique  qui,  dans  son  pays,  soumettait  l'enseigne- 
ment au  contrôle  et  à  la  dépendance  de  l'Egliso  protes- 
tante. Ces  idées  soulevèrent  contre  Diestorweg  do  vives 
colères,  ot,  en  1847,  il  fut  mis  en  disponibilité,  puis  on 
retraite  en  1850.  Outre  doux  revues  publiées  et  rédigées 
par  lui  :  Feuilles  rhénanes  pour  l'éducation  et  l'enseignement 
et  Annuaire  des  professeurs,  on  a  do  Diestorweg  plusieurs 
ouvrages,  dont  les  plus  importants  sont  :  Guide  pour  for- 
mer les  maîtres  (1830);  Voyage  pédagogique  dans  le  Dane- 
mark (183G)  ;  Traité  de  géographie  mathématique  et  astro- 
nomie populaire  (1840);  Cours  pratique  pour  l'étude  de  la 
langue  allemande  {lS\l-l»\\));  etc.  Les  Œuvres  choisies  de 
Diesterweg  ont  été  traduites  ou  français  par  P.  Goy,  direc- 
teur de  l'Ecolo  normale  do  Toulouse  (1884). 

DIESTIEN,  ENNE  (di-éss-ti-in,  en'  —  de  Diest,  n.  do 
ville)  adj.  Se  ilit  duno  portion  de  la  série  pliocène  de  Bel- 
gique. (Ce  nom  avait  été  indiquii  par  Dumont  pour  dési- 
gner des  sables  et  grès  ferrugineux  très  développés  aux 
environs  do  Diest  et  de  Louvain.  Le  fossile  caractéristiquo 
lo  plus  abondant  du  système  diostion  ost  la  terebratula 
grandis.) 

—  n.  m.  :  f.e  dikstikn. 

DIESTUS  [é-stuss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéidos, 
famille  des  clubionidés,  tribu  des  œdîgnathés,  comprenant 
des  araignées  grandes  ou  moyennes,  trapues,  brunes  ou 
rousses,  (pli  habitent  l'Amérique  du  Sud.  (On  connaît  une 
vingtaine  d'espèces  do  dieslus;  une  des  plus  communes 
ost  lo  diestus  vaiidus.  qui  met  ses  œufs  dans  un  eo<^on  do 
soie  rose  ressemblant  à  une  graine  do  pithecoctenium  {\n- 
gnoniacéosl.)  Syn.  iiypsinotus. 

DiET  (Arthur-Stanislas),  architecte  français,  né  ù  Am- 
boiso  en  1827,  mort  à  Paris  on  1890.  Elève  do  Duban  et 
do  Blouot,  il  obtint  lo  prix  do  Rome,  on  1853.  Il  entra  à 
l'Aradémio  des  boau.x-arts  en  1884.  On  doit  4  cet  archi- 
tecte des  travaux  importants,  parmi  lesquels  :  la  nouvolle 
Préfecture  de  police  et  lo  nouvol  IIùtol-Dieu  do  Paris,  lo 
musée  d'Amiens,  etc.) 

DIETA  {di-é)  n.  f.  Genre  d'arachnides  aranéidos,  type  do 
la  iribu  des  diétinés.  comprenant  des  araignées  glanros, 
rosàtrcs  ou  vert  paie,  dont  on  connaît  plusieurs  espèces, 
habitant  les  régions  cbaudesdo  l'Asie  et  do  l'A fritjuo.( L'es- 
pèce type  ost  la  dieta  Parnassia  du  sud  de  rin<ie,  tonguo 
do  7  à  8  millimètres,  vert  pdlo  avec  l'abdomen  blanc.) 

DIÉTAIRE  (ItV  ~  rad.  diète)  n.  m.  Anli([.  rem.  Officier 
préposé  à  la  distribution  des  vivres  sur  les  navires. 

DIÉTAL,  ALE,  AUX  udj.  lilst.  Qui  appartient,  qui  n 
rapport  à  la  dièto  ;  Interrègne  mÙTAL.  Décret  oi^tal. 


DIESER   —   DIETE 

DIÉTARQUB  {iark'  —  du  gr,  diaita,  subsistance,  et  ar^ 
kh»s,  idiof)  n.  m.  Anliq.  rom.()flicier  qui,  chez  les  eniperours 
rdMiaiiis,  était  prépoiié  à  la  garde  do  la  salie  à  manger. 

DIÈTE  (du  lat.  dixta;  gr.  diaita,  régime)  n.  f.  Tout  ré- 
gime alimentaire  employé  commo  moyen  do  traitement 
dos  malades  :  Diètk  lactée.  Diète  végétale.  Il  Privation  to- 
tale ou  partielle  d'aliments,  imposée  commo  moyen  do  gué- 
rison  :  Mettre  à  la  diètk.  il  Dièie  sèche,  Abstention  complète 
ou  partielle  des  aliments  liquides,  ii  Privation  d'aliments 
on  général  :  Les  loups  supportent  aisément  la  diètk.  (Bulf.) 

—  Fam.  Privation  quelconque  :  Diète  d'argent,  de  plai- 
sirs. 

—  Encycl.  L'individu  sain  succombe  rapidement  à  la 
diète  absolue;  il  résiste  plus  ou  moins  selon  sa  vitalité, 
son  Ùgo,  etc.  La  limite  ost  do  4  à  8  jours,  en  général, 
pour  les  adultes  ;  les  enfants  meurent  plus  rapidement.  Le 
malade  est  souvent  soumis  à  la  diète,  non  plus  à  la  diète 
absolue  d'autrefois,  mais  à  un  régime  alimentaire  dimi- 
nué ou  réglé.  On  a  remarqué,  en  effet,  les  désordres  de  la 
dièto  complète  :  la  diminution  rapide  des  tissus  adipeux 
et  musculaire,  l'abaissemont  de  la  température,  le  ralen- 
tissement respiratoire  et  circulatoire,  la  rétraction  de  l'es- 
tomac ot  de  1  intestin,  le  délire  et  enfin  la  mort.  L'afl'ection 
morbide  aiguë,  seule,  paraît  supporter  la  diète  absolue 
sans  désordres;  certains  jeûneurs  do  la  fin  du  xix"  siècle 
ont  paru  dans  le  mémo  cas.  Aujourd'hui,  dans  la  plupart 
des  maladies,  la  diète  n'est  que  limitée  à  telle  quantité  ou 
à  telle  nature  d'aliments,  le  médecin  se  guidant  sur  la 
façon  dont  ils  se  comportent  pendant  la  digestion  :  lab- 
sence  de  douleurs  ou  de  réaction  fébrile,  en  commençant 
par  les  plus  légers,  bouillon,  lait,  etc.,  avant  d'arriver  aux 
aliments  solides.  Selon  la  nature  des  aliments,  le  lait,  par 
exemple,  devenu  l'élément  indispensable  de  la  diète  lactée 
dans  certaines  affections  du  cœur,  du  foie,  de  l'estomac, 
des  reins,  la  diète  a  reçu  le  nom  de  l'aliment  principal  et 
unique  le  plus  souvent;  on  a  ainsi  la  diète  animale,  végé- 
tale, etc. 

—  Art  vétér.  La  diète  était  autrefois  très  employée  en 
médecine  vétérinaire  comme  en  médecine  humaine,  et 
marchait  de  pair  avec  la  saignée.  Aujourd'hui,  l'importance 
de  ces  moyens  thérapeutiques  a  bien  diminué,  et  cela  se 
comprend,  surtout  dans  la  médecine  des  animaux.  En  effet, 
ces  derniers  ont  un  admirable  instinct  auquel  ils  obéissent 
servilement  :  dès  qu'ils  sont  malades,  ils  se  mettent  spon- 
tanément à  la  diète,  et  le  retour  de  l'appétit  est  un  très 
bon  signe  auquel  il  faut  obéir,  non  pas  brutalement,  mais 
avec  précaution.  Il  n'v  a  guère  que  certains  chiens  d'ap- 
partement, qui  ont  l'instinct  en  question  plus  ou  moins 
pervoni,  qu'il  faut,  dans  certains  cas  d'affections  gastro- 
intestinales,  soumettre  à  la  diète,  ou  plutôt  à  une  demi- 
diète,  en  choisissant  certains  aliments  comme  lo  lait.  On 
dit,  alors,  que  lo  chien  est  soumis  à  la.  diète  lactée.  Le  mot 
«  diète  "  reprend  dans  ce  cas  son  sens  primitif  de  régime. 

DIÈTE  (bas  lat.  dieta,  même  sens  ;  de  dies,  jour,  par  suite  : 
jour  d'assemblée  [de  même  l'allemand  tag,  jour,  signifie 
aussi  assemblée])  n.  f.  Assemblée  politique  où  Ton  discute 
les  affaires  publiques  d'une  nation  :  Diète  helvétique.  Diète 
germanique.  Diète  particulière,  il  Assemblée  de  quelques 
ordres  religieux,  ii  Petit  chapitre,  chez  les  bénédictins. 

—  Antiq.  rom.  Salle  dans  laquelle  les  Romains  rece- 
vaient leurs  visiteurs. 

—  Chancoll.  rom.  Chemin  qu'on  peut  faire  en  un  jour, 
évalué  à  dix  lieues. 

—  Encycl.  Hist.  des  institutions.  Diète  est  le  nom  donné 
aux  assemblées  délibérantes  qu'eurent  au  moyen  ftge  l'Al- 
lemagno,  la  Pologne,  la  Hongrie,  la  Confédération  helvé- 
tique, la  Suède,  le  Danemark, Ta  Croatie.  Son  nom  allemand 
est  /ïeir/(.ï/(if/.  conservé  actuellement  encore  pour  désigner 
le  Parlement  de  l'ompiro  allemand.  La  diète  de  l'empire, 
pendant  des  siècles,  décida  du  sort  de  l'Allemagne.  Lors- 
que l'empiro  so  décomposa,  la  diète  perdit  de  son  impor- 
tance et  no  fut  plus  qu'une  sorte  de  congrès  diplomatique. 
Elle  disparut  avec  lui,  on  1806.  Le  congrès  de  Vienne  la 
rétablit  et  fixa  le  siègo  de  la  diète  fédérale  de  l'empire 
germanique  à  Francfort.  Depuis  1874,  le  Roichstag  siège 
à  Berlin. 

Les  diètes  no  devinrent  permanentes  qu'à  partir  do 
l'avènemont  dos  Hohenstaufen.  La  dièto  s'assemblait  sur 
l'invitation  de  l'empereur,  qui  fixait  lo  lieu  do  réunion. 
On  y  convoquait  les  évé((ues,  abbés  d'empire,  les  ducs,  les 
comtes,  et  certains  seigneurs  ot  ministériels  désignés  par 
l'empereur.  A  partir  de  1255,  les  députés  des  villes  en  firent 
partie.  Au  xv  siècle,  les  Electeurs  formèrent  un  collège 
spécial  et  délibérèrent  à  part  ;  les  princes  ecclésiastiques 
ot  laïques  firent  de  mémo,  do  sorte  que  la  diète  se  par- 
tagea en  trois  sections:  collège  des  Electeurs,  présidé  par 
l'arcbevéque  do  Mayence  ;  collège  dos  princes,  présidé 
alternativement  parl'archcvèquo  de  Sal/bourg  et  l'archi- 
duc d'Autriche  :  collège  dos  villes,  itrésidc  par  le  délégué  do 
la  ville  où  siégeait  la  diète.  Les  diètes  les  plus  célèbres  so 
réunirent  à  Francfort,  A  Katisbonno,i\  Spire,  à  Augsbourg, 
ù.  Nuremberg,  àWorms  et  à  Mayence.  Au  xvii"  siècle,  il 
s'établit,  dans  lo  collège  des  princes,  une  distinction  entre 
:^eiix  qui  avaient  assisté  ù  la  dièto  do  1582  et  les  chefs  dos 
nouvelles  maisons;  les  premiers  seuls  obtinrent  voixvirilo, 
les  autres  n'étaient  admis  que  do  leur  consentement;  do 
plus,  les  suffrages  admis  ;\  la  dièto  de  1582  furent  consi- 
dérés désormais  commo  territoriaux,  c'est-Adiro  qu'en 
cas  de  division  d'une  principauté,  les  héritiers  n'auraient 
((u'iine  voix  pour  eux  tous.  Vers  la  fin  do  l'enipire,  lo  col- 
lège dos  i)rincos  était  divisé  on  banc  séculier  ot  en  banc 
occlésiasti(|ue;  les  évéi|ucs  protesUints  de  Lubock  et  d  Os- 
nabruck  siégeaient  sur  un  bain;  on  travers;  il  y  avait 
94  voix  viriles,  33  ecclésiastiques,  61  laïques,  possédées 
par  i|uarante  souverains  ;  on  outre,  certains  jirélats  d'em- 
pire possédaient  deux  voix  curiatcs  ou  collectives  pour  lo 
banc  do  Souabo,  qui  comprenait  22  prélats,  et  le  banc  du 
Rhin,  qui  en  comptait  18;  les  comtes  et  seigneurs  avaient 
eu  d'abord  deux  voix  ainates  pour  le  banc  de  Wetteravio 
ot  celui  do  Souabo  ;  on  1040,  lo  banc  do  Franconie  on  reçut 
uno  troisième  ;  on  1653,  celui  de  Westphalie  une  quatrième. 
Le  collège  des  villes  impériales  so  partageait  on  banc  do 
Souabo  (37  villes)  ot  on  banc  du  Rhin  (14  villes). 

Cbaquo  collège  délibérait  séparément,  puis  les  décisions 
prises  étaient  soumises  à.  l'assomblôo  générale.  Votées, 
elles  étaient  soumises  au  souverain,  puis  ratifiées  par  un 
édit.  Los  diètes  faisaient  les  lois,  déclaraient  la  guerre  ou 
concluaient  la  paix,  otc.  L'onsemble  tlos  décisions  d'une 
diète  s'appelait  rou//»'  ou  recez  do  t'eninire.  L'ompiro  pou- 
vait ratitler  partiellomont  ou  en  totalité,  mais  non  moditier 
lo  texte  adopté.   Kaute  du  consontemont  d'un  des  trois 


DIÈTE 


DIETRICH 


collèges  .nulle  décision  ne  pouvait  être  prise. Quand  celles-ci 
avaient  pris  lo  caraolcrc  lég-al  de  résolution  de  l'empire, 
elles  étaient  publiées,  et  les  tribunaux  devaient  s'y  confor- 
mer. Les  affaires  de  moindre  importance  étaient  expédiées 
par  des comiiés  nommés  «  députations  de  l'empire  ■ .  Quand, 
à  partir  de  1663,  la  diète  devint  permanente  à  Ratisbonne, 
l'empereur  et  les  membres  de  la  diète,  au  lieu  d'y  compa- 
raître en  personne,  se  firent  représenter  :  l'empereur  par  un 
commissaire  principal  qui  était  un  prince  de  l'empire,  et 
un  sous-commissaire,  qui  était  un  jurisconsulte.  Lo  direc- 
teur de  la  diète  était  l'électeur  de  Mayenco. 

DIÈTES   PRINCIPALES 

classées  par  ordre  chronologique. 

Diète  d'ATlgsbourg  (1518).  C'est  celle  oii  l'on  voit 
apparaître  le  nom  de  Luther.  Le  cardmal  Cajétany  parla 
longuement  des  dani;'ers  et  des  troubles  que  causait  la. 
doctrine  du  réformateur  et  conjura  l'assembléo  d'y  re- 
médier. Le  pape  avait  appelé  Luther  à  Rome.  Celui-ci 
refusa  de  s'y  rendre,  encouragé  et  soutenu  par  l'Electeur 
de  8axe.  Il  consentit,  toutefois,  à  se  présenter  devant  la 
diète  d'Augsbourg,  pour  y  exposer  ses  doctrines. 

Diète  de  "Worms  (1521).  Elle  fut  convoquée  par 
Charles-Quint  pour  s'occuper  des  affaires  intérieures  de 
l'empire,  reconstituer  la  Chambre  impériale,  établir  un 
conseil  do  régence  de  l'Empire;  enfin,  la  diète  s'occupa 
do  Luther,  cité  devant  elle,  et  qui  avait  obtenu  un  sauf- 
conduit  de  l'empereur.  Excommunié  par  le  pape,  il  se 
rendit  quand  même  à  Worms  et  composa  en  route  le  can- 
tique :  C'est  un  rempart  que  notre  Dieu.  Il  défondit  éncrgi- 
quement  sa  doctrine,  et  refusa  toute  rétractation  (16  avr.}. 
L'empereur  demanda  sa  mise  au  ban  ;  mais,  le  27  avril, 
Lutlier  s'enfuit  de  Worms  et  fut  enlevé  en  route  par  des 
cavaliers  du  duc  de  Saxe  qui  le  conduisirent  à  la  Wart- 
bourg.  où  il  resta  caché  et  put  traduire  trauquiliemeut 
la  Bible  en  allemand. 

Diète  de  Nuremberg  (1523).  Elle  fut  convoquée 
par  Ferdinand,  frère  de  Cliarlos-Quiut,  et  devait  s'occuper 
de  secourir  la  Hongrie,  assaillie  par  les  Turcs,  et  de  ré- 
primer l'hérésie  de  Luther.  La  diète  se  plaignit  des  maux 
que  la  cour  de  Rome  imposait  à  l'Allemagne  et  rédigea 
un  long  mémoire  en  cent  articles,  appelé  les  Cenlum  gra- 
vamina.  Les  principales  plaintes  concernaient  les  indul- 
gences qui  épuisaient  les  provinces,  la  collation  des  bé- 
uolices  et  les  artifices  dont  Rome  se  servait  pour  conférer 
ceux  d'Allemagne  au  préjudice  du  droit  des  possesseurs. 
Enfin,  la  diète  lan<;a  un  édit  qui  défendit  aux  luthériens  de 
publier  aucun  ouvrage  contre  l'Eglise  catholique. 

Diète  de  Nuremberg  (1524).  Elle  rejeta  la  réforme 
du  clergé,  que  lui  présentait  le  cardinal  Campége,  comme 
insuffisante.  Celui-ci  s'adressa  alors  à  t(uelques  princes  et 
évoques  qui  acceptèrent  son  projet  à  Ratisbonne  ;  d'où  pro- 
testation des  autres  membres  de  la  diète,  qui  se  réunirent 
à  Spire,  malgré  la  défense  de  l'empereur,  mais  en  trop 
petit  nombre  pour  prendre  des  résolutions  importantes. 

Diète  de  Spire  (1526).  Ce  fut  la  première  où  les 
luthériens  demandèrent  la  liberté  do  prêcher  leur  doctrine 
dans  toutes  les  provinces  d'.\llemagne. 

Diète  de  Spire  (1529).  Elle  rétablit  l'édit  de  Worms 
et  annula  le  décret  de  la  diète  précédente.  Plusieurs 
princes  et  villes  protestèrent  énergiquement.  C'est  de  cette 
solennelle  protestation  que  les  luthériens  prirent,  à  partir 
de  ce  moment,  le  nom  de  «  protestants  ». 

Diète  d'Augsbourg  (1530).  EUo  fut  présidée  par 
Charles-Quint  lui-ni<"'me.  Los  six  princes  qui  avaient  signé 
la  protestation  de  Spire  présentèrent  alors  une  profession 
de  foi  que  Mélanchthoa  avait  rédigée  et  qui  prit  le  nom 
de  Confessio7ï  d'Auysbourg.  Ouverte  en  juin,  la  diète  durait 
encore  en  août  sans  qu'il  fut  possible  d'amener  une  eu- 
tente  entre  catholiques  et  protestants. 

Diète  de  Cologne  (1530).  Elle  élut  roi  des  Romains 
Ferdinand,  frère  de  Charles-Quint,  malgré  l'opposition  des 

firotestants  qui  se  réunirent  à  Smalkalde,  où  ils  jurèrent 
a  fameuse  ligue  qui  porte  ce  nom,  puis  à  Francfort,  d'où 
ils  envoyèrent  une  protestation  contre  le  vote  de  la  diète 
de  Cologne. 

Diète  de  "Worms  (1536).  Elle  fut  convoquée  pour  dé- 
cider du  sort  de  Jean  de  Loydo,  le  chef  des  anabaptistes. 
Diète  de  Francfort  (1539).  Charles-Quint  y  accorda 
une  trêve  de  quinze  mois  aux  protestants  pour  qu'ils  eus- 
sent le  temps  de  mieux  s'instruire  des  points  concernant 
la  religion  ;  on  décida  que  l'accord  de  Nuremberg  et  l'édit 
de  Ratisbonne  seraient  conlirmés  et  que  la  paix  continue- 
rait jusqu'à  la  diète  générale  :  mais  catholiques  et  protes- 
tants devaient  fournir  aide  à  l'empereur  contrôles  Turcs. 

Diète  de  Ratisbonne  (1541).  Elle  fut  réunie  par 
Charles-Quint  pour  mettre  un  terme  aux  divisions  reli- 
gieuses qui  troui>lai6nt  l'Allemagne.  II  proposa  aux  dépu- 
tés de  réunir  un  colloque  auquel  serait  soumis  un  mé- 
moire :  le  Livre  de  la  Coticorde,  en  vingt-deux  articles.  Il  fut 
composé  :  du  côte  catholique,  de  Jean  Eck,  Jules  Prtug. 
Georges  Gropper  ;  du  côté  protestant,  de  Philippe  Mélancli- 
thon,  Martin  Bueor  et  Jean  Pistorius,  présidés  par  le  comte 
palatin  Frédéric  et  Granvello.  Les  évoques  refusant  d'exa- 
miner le  Livre  de  la  Concorde,  la  diète  fut  dissoute  et  con- 
voquée à  nouveau  pour  15-i2  à  Spire,  où,  malgré  l'oppo- 
sition des  protestants,  la  majorité  vota  la  réunion  d'un 
concile  général  à  Trente.  En  attendant,  une  dicte  fut 
réunie  en  1.^4»  à  Nuremberg,  où  les  protestants  se  plai- 
gnirent vivement  des  catholiques  et  s'élevèrent  en  outre 
contre  l'iniquité  des  impôts  et  la  guerre  contre  les  Turcs. 
Diète  de  Spire  (1544).  Kilo  fut  réunie  par  Charle.s- 
Quint  pour  demander  des  secours  extraordinaires  contro  les 
Turcs  et  contro  lo  roi  de  Franco.  En  ce  qui  concernait  les 
protestants,  elle  suspendit  de  nouveau  l'exécution  de  l'édit 
d'Augsbourg.  avec  défense  expresse  d'inquiéter  personne 
pour  cause  de  religion  ;  elle  déclara  <iue  chaque  parti  joui- 
rait des  biens  ecclésiastiques  dont  il  était  possesseur. 

Diète  de  "Worms  (1545).  Charies-Quint  déclara 
qu'il  avait  fait  la  paix  avec  la  France  pour  s'appliquer  à 
pacifier  les  querelles  de  religion.  Mais  les  protestants 
refusèrent  do  se  .soumettre  aux  décisions  du  concile  do 
Trente;  d'où,  à  Ratisbonne  et  ù.  Worms,  nouvelles  diètes 

Ïui  amenèrent  la  guerre  entre  protestants  et  catholiques, 
/empfrreur  battit  l'Electeur  de  Saxo  et  le  landgrave  do 
Ilcsst:  et  hrs  lit  prisonniers. 

Diète  d'Augsbourg  (1547-1549).  EIlo  proclama 
ï Intérim,  c'est  ù-dire  le  règlement  pour  Ja  doctrine  qu'il 


fallait  recevoir  dans  l'empire  jusqu'à  ce  que  le  concile  eût 
rendu  une  décision.  Los  ]>rinces,  sauf  Brandebourg  et 
Deux-Punts,  racceplèrent.  Les  villes  lo  refusèrent. 

Diète  d'Augsbourg  (1550).  Elle  fut  convoquée  pour 
assurer  l'observance  do  l'Intérim,  voté  à  la  diète  précé- 
dente. Ce  lut  la  dernière  grande  dicte.  Celles  qui  suivirent 
ne  roulent  que  sur  les  réclamations  des  seigneurs  catho- 
liques lésés  par  les  protestants.  A  la  diète  d'Augsbourg 
(I5S2),  on  voulut  introduire  le  calendrier  de  Grégoire  XIII 
en  Allemagne;  mais,  les  protestants  s'y  opposant,  on  leur 
accorda  le  droit  de  se  servir  de  l'ancien  calendrier. 

Diètes  de  Ratisbonne.  A  partir  de  1622,  presque 
toutes  les  diètes  se  tiennent  à  Ratisbonne.  Mais  leurs 
votes  deviennent  de  plus  en  plus  une  simple  formalité. 
Elles  disparaissent  avec  l'Empire,  pour  reparaître  après  la 
chute  de  Napoléon.  La  première  diète  s'ouvrit  à  Francfort, 
le  5  novembre  1816.  Elle  était  composée  de  représentants 
de  tous  les  Etats  de  la  Confédération  germanique  et  devait 
s'occuper  surtout  d'empêcher  et,  au  besoin,  juger  les  diffi- 
cultés qui  s'élevaient  entre  les  membres  de  la  Confédéra- 
tion ;  elle  pouvait  voter  l'emploi  de  la  force  armée,  en  cas 
de  résistance  du  condamné.  Après  l'assassinat  de  Kot- 
zebue,  la  dièto  fut  investie,  par  les  souverains  coalisés, 
d'un  pouvoir  dictatorial  et  de  la  police  de  l'Allemagne,  ce 
qui  la  rendit  impopulaire.  Après  les  fêtes  de  Hambach 
(1833),  elle  écrasa  le  parti  libéral-démocratique,  oui  prit  sa 
revanche  en  18^8.  La  diète,  dissoute,  fut  remplacée  par 
le  parlement  do  Francfort,  composé  de  représentants  de 
toute  l'Allemagne.  Rétablie  en  1851,  elle  disparut  après  les 
événements  do  1870  et  fit  place  à,  un  Parlement  allemand 
(Reichstag)  qui  siège  à  Berlin  depuis  1874. 

Diète  de  Francfort  (1820).  Après  l,e  Congrès  de 
"Vienne  et  en  vertu  des  actes  internationaux'  qui  en  furent 
la  conséquence,  trente-neuf  Etats  formèrent  la  Conft^déra- 
tion  germanique,  constituée  à  Vienne  et  définitivement  or- 
ganisée à  Francfort.  Le  Bundestag  ou  Diète  fédérale  était 
présidé  par  l'Autriche.  Cette  assemblée  se  déclara  dis- 
soute le  24  aolit  1866,  après  que  l'Autriche,  vaincue  à  Sa- 
dowa,  eut  été  exclue  de  la  Confédération  germanique,  à 
laquelle  fut  substituée  la  Confédération  de  l'Allemagne  du 
Nord,  avec  un  lieîcfistag  pour  organe. 

DiETERICI  (Frédéric-Henri),  orientaliste  allemand,  né 
à  Berlin  en  1821.  Il  fit  de  longs  voyages  en  Europe  et  en 
Orient,  et  devint,  en  1850,  professeur  à  l'université  de  Ber- 
lin. Il  est  surtout  connu  par  d'importants  travaux  sur  les 
Arabes.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  la  Logique  et  la 
Psychologie  des  Arabes  (1868);  Anthropologie  des  Arabes 
(1871);  la  Philosophie  des  Arabes  au  X"  siècle  (1876-1879); 
le  Darwinisme  au  x"  et  au  xiX"  siècle  (1878). 

DIÉTÉRIDE  (gr.  diétêris,  idos  ;  de  dis,  deux  fois,  et  de 
étos,  année)  n.  f.  Chronol.  Cycle  de  deux  ans,  en  usage 
dans  certains  calendriers  des*  anciens  Grecs. 

DIÉTÈTE  (gr.  diaitêtès,  même  sens)n.  m.  Antiq.  gr.  Ar- 
bitre chargé  de  juger  certains  procès  privés,  à  Athènes. 
1!  Nom  donné  quelquefois  aux  juges,  au  temps  de  Justinien. 

DIÉTÉTIQUE  [tik')  n.  f.  Science  de  la  diète,  il  Science 
des  règles  ayant  pour  objet  la  conservation  de  la  santé, 
aujourd'hui  appelée  HYCiiiNE. 

—  adj.  Qui  se  rapporte  au  régime  alimentaire  :  Régime 

DIKTiiTiqCE. 

DIÉTÉTIQUEMENT  \kc-man)  adv.  Conformément  aux 
préceptes  di.*  la  diététiquo. 

DIÉTÉTISTE  {tisst')  n.  m.  Médecin  expectant  (vieux  mot), 
([ui  uni  1^1-  suriout  la  dièto  comme  moyen  d'action  dans 
les  iiialadiL-s  et  surveille  les  symptômes. 

DiETHER  l'Ancien.  Dans  les  légendes  allemandes, 
c'est  le  nom  du  fils  aîné  d'Amelung.  A  la  mort  de  son  père, 
il  reçut  en  partage  Brisach  et  la  Bavière,  et  fut  le  père 
des  Harlungs. 

DiETHER  le  Jeune,  héros  des  légendes  allemandes. 
Il  était  fils  do  Dietmar,  frère  de  Diether  l'Ancien,  et  fut 
chassé  d'Italie  par  leur  oncle,  avec  son  frère  Dietrich  de 
Berne.  Il  devint  ensuite  le  favori  d'Erkas,  femme  d'Etzel 
(Attila),  et  partit  avec  les  fils  de  ce  dernier,  Erp  et 
Ortwin,  à  la  conquête  du  royaume  des  Amales;  mais  il 
fut  tué  à  la  bataille  de  Ravenne. 

DIÉTHOXALATE  {ksa)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide 
diéthoxalique. 

DIÉTHOXALIQUE  {ksa-lik')  n.  m.  Se  dit  d'un  acide  oxa- 
lique, dans  lequel  un  atome  d'oxygène  est  remplacé  par 
deux  radicaux  éthyles. 

DIÉTHOXYGLYCOLATE  [ksi)  n.  m.  Sel  dérivant  de 
l'acide  diéthoxyglycolifiue. 

DIÉTHOXYGLYCOLIQUE  {ksi,  lik')  adj.  Se  dit  d'un 
acide  glycol  (C'H*0}^CH.CO'H,  contenant  deux  éthols  et 
un  groupe  acide  liés  au  mémo  atome  de  charbon.  (On 
l'obtient,  non  isolé,  mais  à  l'état  d'éther  éthylique,  à 
l'aide  de  l'acide  dichloracéti(|uo  et  de  l'alcool.) 

DIÉTHYL  ou  DIÉTH  préfixe  qui,  placé  devant  le  nom 
d'un  corps,  sert  à  former  le  nom  d'un  composé  (co  com- 
posé représente  chimiquement  le  corps  dans  lequel  deux 
groupes  monovalents  ont  été  remplacés  par  deux  groupes 
éthyles)  :  L'acide  'DiiiTHYLacétique  dérive  de  l'acide  acétique 
par  :,ubslitntion  de  deux  éthyles  à  deux  atomes  d'hydrogène. 

DIÉTHYLACÉTONE  n.  f.  Chini.  V.  miOTHYLClixONE. 

DIÉTHYLALLYLCARBINOL  n.  m.  Alcool  de  formule 
(.'/C'H'')'.C^H'.OH,  dérivé  de  l'alcool  méthylique  par  sub- 
stitution d'un  éthylê  et  de  deux  allylos  ù.  trois  atomes 
d'hydrogène. 

DIÉTHYLBENZÈNE  (6m-5i??i')  n .  m. Carbure  d'hydrogène, 
dérivé  de  la  benzine  par  substitution  de  deux  éthyles  à  deux 
atomes  d'hydrogène.  Syn.  de  piiényldikthyle. 

—  Encycl.  Il  existe"  trois  rfic7/n//6eH-ènes  C"H*(C*H^)*, 
que  l'on  peut  obtenir  par  la  méthode  générale  de  Friedel 
et  Crafts,  en  faisant  réagir  sur  le  benzène  le  bromure  ou 
l'iodure  d'éthyle  en  présence  du  chlorure  d'aluminium. 

DIÉTHYLBENZOATE  {bin)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide 

diérJiyilH-nzoiquo. 

DIÉTH YLBENZOÏQUE  {hin-so-ik')  adj.  So  dit  d'un 
acide  C"ir*0'  que  l'on  obtient  on  chaujfant  vers  210»  le 
diéthylcarbobenzoate  do  potassium  avec  de  la  potasse 
caustique!. 

DIÉTHYLCARBINOL  n.  m.  L'un  dos  alcools  amyliques 
secondaires.  V,  amyliquk. 

ÏO  —  01 


718 

DIÉTHYLCARBOBENZOATE  [bin)  n.  m.  Sel  dérivant  de 

l'acide  diéthylcarbutienzoïque. 

DIÉTHYLCARBOBENZOÏQUE  [bin-zo-ik')  adj.  So  dit 
d'un  acide  C'*H"0%  qui  se  forme  dans  l'action  de  la  po- 
tasse alcoolique  sur  la  désoxybenzoine. 

DIÉTHYLCÉTONE  {se)  n.  f.  Acétone  (C'H*)'C0  qu'on 
obtient,  entre  autres  façons,  en  traitant  le  chlorure  d'acé- 
tyle  par  le  perchlorure  de  fer,  et  en  décomposant  par 
1  eau  la  combinaison  formée.  Syn.  diéthylacétone,  pen- 

TANONE. 

DIÉTHYLÉNIQUE  (ni'/c")  adj.  Désigne  un  composé  ren- 
fermant doux  fois  la  ionction  carbure  éthylénique  :  Corn- 
posés  DiÊTHYLÉNiQUES.  (Pour  Ics  désigner  d'après  la  nou- 
velle nomenclature,  on  fait  suivre  le  nom  du  carbure  saturé 
de  la  terminaison  dicne;  ainsi,  CH»=CH-CH^-CH  =  CH' 
est  le  pentano-rfù'/)p.) 

DIÉTHYLINE  n.  f.  Corps  obtenu  par  Berthelot  en  chauf- 
fant à  iriO«C.,  pendant  quatre-vingts  heures,  de  la  glycé- 
rine, de  l'éther  bromhydn([uo  et  de  la  potasse  en  excès. 

DIÉTHYLPHÉNYLPROPIONATE  n.  m.  Sel  dérivant  do 
l'acide  diéthylphénylpropionique. 

DIÉTHYLPHÉNYLPROPIONIQUE  (nik')  adj.  Se  dit  d'un 
acide  (C=H\C*H')' C(CfP)(CO^H),  qui  seforme  quand  on 
traite  par  l'acido  suU'uriquo  un  mélange  d'acide  pyruviquo 
et  d'étnylbenzène. 

DIÉTHYLPHOSPHINE  {sfîn')  n.  f.  Base  qui  résulte  de 
la  substitution  de  deux  radicaux  éthyles  à  doux  atomes 
d'hydrogène  dans  l'hydrogène  phosphore,  et  qu'on  peut 
considérer  comme  de  la  diéthylamine  dont  l'azote  est  rem- 
placé ]ta.r  du  pliusphore. 

DIÉTHYLPROPYLGARBINOL  n.  m.  Alcool  de  formule 
(C^H*)\COH.  C''H\  qu'on  obtient  en  laissant  en  contact  à 
froid  un  mélange  d'iodure  d'éthyle,  d'éthylpropylcétono 
et  de  zinc. 

DIÉTHYLSUCCINATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'un  des 
acides  diétliylsucci niques. 

DIÉTHYLSUCCINIQUE  {nik')  adj.  Se  dit  de  deux  acides 
(C'H')'-C-H-  =  (CO'Hj^  :  l'un,  l'acide  dissymétrique,  qui 
n'est  pas  connu;  l'autre,  l'acide  symétrique,  qui  présente 
deux  isomères  stéréochimiques. 

DIÉTINE  (dimin.  de  diète)  n.  f.  Hist.  Nom  donné  aux 
diètes  particulières  et  sans  grande  importance  historique  : 
DiÉTiNES  de  Pologne. 

DIÉTINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'arachnides  aranéides,  fa- 
mille des  thomisidés,  caractérisée  par  le  céphalothorax 
rétréci  en  avant,  les  pinces  garnies  en  dessous  dune  bande 
do  poils,  les  yeux  latéraux  antérieurs  plus  saillants  que 
les  autres.  (Les  diétinés  sont  considérés  souvent  comme 
une  subdivision  de  la  tribu  des  misuméninés;  ils  com- 
prennent les  genres  :  dicta,  pasias,  loxobates,  etc.)  —  Un 

DIETINÈ. 

SiETMAR,  comte  de  Saxe,  mort  vers  1048.  Il  est  connu 
pour  s'être  révolté  contre  l'empereur  Henri  II.  et  ]iour 
avoir  essayé  de  s'emparer  traîtreusement  de  Henri  HI.  11 
fut  lue  t-n  duel  judiciaire. 

Dietmar  ou  DitHMAR  {Thietmar,  Tiethmar),  évoque 
de  Mursebourg,  né  vers  '.>76,  mort  en  1018  {ou  en  1019),  his- 
torien allemand.  Parent  des  empereurs  de  la  maison  des 
Othons,  il  fut,  après  avoir  été  abbé  de  Waldeck  (1002), 
placé,  en  1009,  à  la  tête  de  l'évéché  frouticro  de  Merse- 
l)ourg ,  théâtre  des  guerres  contre  les  Magyars  et  les 
Wendes,  et  résolut,  presque  seul  lettré  en  ce  pays,  de  fixer 
par  écrit  les  événements  auxquels  il  assistait.  Sa  chro- 
nique, genre  d'annales  intitulées  Chronicon.  en  huit  livres, 
allant  de  908  à  1018,  écrite  dans  le  latin  du  x*  siècle,  est, 
cependant,  un  document  des  plus  précieux,  surtout  pour 
les  années  de  1014  à  1018. 

Dietrich,  forme  gothique  du  nom  de  Théodoric 
(Thierry  signifiant  «  prince,  élu  du  peuple  »)•  C'est  un  pré- 
nom fort  en  faveur  en  Allemagne  ;  il  se  retrouve  dans  les 
épopées  germaniques  des  temps  héroïques  comme  nom 
d'un  personnage  aux  exploits  fal)uleux,  jjrésento  dans 
divers  poèmes,  appelé  lu.i\ioi  Lfietrich  de  Berne  ou  ùietrich. 

Dietrich    de    Eilenburg    ou    de    Landsberg, 

deuxième  fils  du  margrave  Conrad  de  Meissen.  né  en  ILTO, 
mort  en  1185,  fondateur  du  monastère  de  Dobrilugk  (prov. 
de  Brandebourg  [Prusse  centrale]),  adversaire  de  Henri 
le  Lion. 

Dietrich  Kagel'wit  ou  Kogelwut  (c'est -à-diro 
au  CapucItoTi),  archevêque  de  Magdebourg,  né  vers  1300  à 
Stendal,  mort  on  1367.  Il  fut  moine  en  Brandebourg,  à 
Lehnin,  un  de  ces  monastères  de  Cîteaux  par  le  travail 
desquels  l'extrême  Est  de  l'Allemagne  put  être  rattaché  à 
l'Empire.  Ayant  rendu,  en  qualité  de  protonotaire  du  Bran- 
debourg, de  grands  services  politiques  à  Charles  IV,  em- 
pereur d'Allemagne,  il  fut  nommé,  en  13ô3,  évêquo  de 
Minden  et  chancelier  pour  la  Bohême;  en  13(:>1,  arche- 
vêque de  Magdebourg. 

Dietrich,  dit  rOpprimé,  margrave  de  Meissen.  né 
en  ll(i2,  mort  en  1221.  Fils  du  mnrgrave  Olhon  lo  Riche, 
il  éijousa  Julta,  fille  de  Ilerman  ï'^  landgrave  de  Thu- 
ringe,  son  allié.  Frustré  dans  son  héritage  par  son  père, 
au  profit  de  son  frère  Albert,  il  fit  la  guerre  à  ce  dernier 
et  le  vainquit.  L'empereur  Henri  VI,  convoitant  les  riches 
mines  de  Meissen,  se  prétendit  héritier  d'A!l)ert,  qui  était 
mort  en  Palestine  en  1195.  La  mort  de  l'empereur  lui  per- 
mit enfin,  en  1197,  d'entrer  en  possession  do  sa  part.  Il 
mourut  empoisonné,  après  une  guerre  contre  la  ville  de 
Leipzig,  révoltée. 

Dietrich  (Veit)  [Vitus  Theodords],  théologien  pro- 
testant allemand,  né  en  1506  à  Nuremberg,  mort  en  1519. 
Amanuensis,  c'est-à-dire  secrétaire  de  Luther  (1527-1530), 
cju'il  accompagna  dans  tous  ses  voyages,  il  devint,  sur 
I  intervention  de  Mélanchthon,  pasteur  à  Nuremberg,  sa 
ville  natale. 

Dietrich  (Dominique),  ammeister  [président  ou  ma- 
gistryi,)  de  Strasbourg,  né  en  1G20,  mort  en  1092.  Il  signa, 
en  1C.81,  après  avoir  lutté  jusqii'au  bouton  faveur  de  la 
neutralité  de  sa  ville  natale,  à  Illkirch,  l'acte  de  capitula- 
tion avec  Louvois.  En  1085,  mandé  à  Paris  et  mis  on  de- 
meure do  so  convertir  au  catholicisme,  il  persista  dans  sa 
foi  (H  fut  exilé  à  Ouérct.  Il  ne  reçut  qu'on  1089  la  permis- 
sion do  rentrer  ù  Strasbourg. 


719 

DiETRICH  (Pliilippc-Frôdôric,  baron  de),  minéralo- 
gisto  et  liuinnie  politique  français,  petit-fils  do  Dominiquo, 
né  à  Straslfourg  on  Uis,  mort  ù.  Paris  en  1793.  En  178G  il 
fut  noniniiS  associé  lihro  de  rAcadéniio  des  sciences,  puis 
commissaire  royal  ù  la  visite  des  mines,  bouches  à  fou  et 
forêts  du  royaume.  A  la  fois  monarchislo  et  partisan  do  la 
Révolution  "française,  il  fut  élu  premier  maire  constitu- 
tionnel de  Strasbourg  en  1790.  C'est  chez  lui  que  Kouf^et  de 
risie  chanta,  pour  la  première  fois,  la  Marseillaise.  11  dut 
émigrer  ù  la  suite  dos  événements  du  10  août  1792;  rentré 
entranco,  il  fuiarrt>té  et  transféré  à  Paris,  il  fut  condamné 
à.  mort  par  le  tribunal  révolutionnaire.  Son  principal 
ouvrage  est  intitulé  :  Desci'iption  des  yites  de  minerai  et 
des  bouches  à  feu  de  France  (Paris,  1786-1800). 

DiETRICH,  prince  d'Anhalt-Di;ssau,  troisième  fils  du 
duc  Ltiupuld  I"'',  né  à  Dcssau  en  1702,  mort  en  nii9,  gé- 
néral prussien,  connu  sous  le  nom  do  der  alte  Dessauer 
(le  vieux  do  Dossau).  En  1716,  il  prit  du  service  en  IloUaudo  ; 
on  1718,  on  Prusse  ;  se  distingua  dans  la  guerre  do  la  suc- 
cession do  Pologne:  dans  les  deux  premières  guerres  de 
Silésie  :  i  MoUwitzol  à  Hohenfriedberg,  où  il  fut  blessé. 
Feld-maréchal  en  1747,  il  quitta  lo  service  en  1750  et  prit, 
en  1752,  son  fréro  le  duc  régnant  Lèopold  II  étant  mort, 
la  régence  du  duché  d'AnhaU-Dcssau,  qu'il  conserva  jus- 
que, la  majorité  de  l'iiériticr,  en  175S. 

DiETRICH  (Adam),  dit  le  Botaniste  de  Ziegenhain, 

naturaliste  allemand,  né  à  Ziegenhain,  prés  léna,  on  1711, 
mort  en  17S2.  11  élait  eu  correspondance  avec  Linné,  tout 
en  étant  simple  paysan,  et  fut  la  souche  d'une  famille  de 
botanistes  dont:  FiiKoÉBic-GoTTLiiiB  Dietrich,  son  pctii- 
lUs,  né  en  176S  à  Ziegenhain,  mort  en  1850  à  Eisenach, 
qui  fut  professeur  de  botanique  après  avoir  été  simple  jar- 
dinier, et  dotiton  possède  :  Journal  économique  et  botanvjue 
du  jardinaf/e  (Eisenach,  1795-1804),  et  Lexique  du  jardi- 
naije  et  de  la  botanique  (1802-1810);  —  Nathan-François- 
David  Dietrich,  son  arriôre-petit-fils,  neveu  du  précé- 
dent, né  en  1800  à  Ziegenhain,  mort  en  188S  à  léna,  parmi 
les  nombreux  ouvrages  duquel  nous  citerons  :  Encyclopé- 
die des  plantes  {ISA  i-}S5ô);  ta  Flore  de  l'AUemag7ie{lSZ^); 
Flora  uriiversalis  (1831-1856). 

DiETRICH  (Chrétien-Guillaume-Ernest,  appelé  parfois 
Dietrici  ,  peintre  et  graveur  allemand,  né  à  Weimar  en 
J712,  mort  à  Dresde  en  1774.  11  étudia  son  art  à  l'académie 
de  cette  dernière  ville,  sous  la  direction  de  Thiele.  11  inonda 
l'Alloniagne  de  dessins  et  de  tableaux  sans  originalité.  Mais 
Dietrich  valait  surtout  comme  administrateur  et  profes- 
seur. En  1743,  il  était  inspecteur  de  la  galerie  de  Dresde; 
on  1763,  directeur  de  la  manufacture  de  porcelaine  do 
Meissen,  en  1765,  professeur  à  l'académie  de  Dresde.  Il 
rendit  de  grands  services  dans  ces  diverses  fonctions. 

DiETRICH  (Albert),  musicien  allemand,  né  en  1829 
près  de  Meissen,  auteur  do  lieder,  de  quatuors,  de  so- 
nates, etc.,  et  de  deux  opéras  :  Bobin  Hood,  première  re- 
présentation à  F>ancfort-sur-le-Mein  (1879);  l'Enfant  du 
dimanche  (1886). 

DiETRICH  (Antoine),  peintre  d'histoire  allemand,  né  à 
Meissen  en  1833.  Ses  principales  œu\Tes  sont  :  Jîodolphe 
de  Habsbourg  devant  le  corps  d  Ottokar,  roi  de  Bohème; 
Faust,  près  de  Marguerite,  dans  son  cachot  ;  les  fresques  do 
la  grande  salle  des  fêtes  de  l'Ecole  de  la  Croix,  à  Dresde  ; 
saint  Paul  prêchant  à  Athènes  (Zittau)  ;  etc. 

DiETRICH  le  Jeune.  V.  Diezmann. 

DiETRICH  de  Niem  (ou  de  Nieheim),  historien  alle- 
mand, né  vers  1340  dans  le  diocèse  de  Paderborn,  mort  en 
1418  à  Maestricht.  Chanoine  de  Bonn  en  1361,  il  vécut, 
à  partir  de  1371,  à  la  cour  de  plusieurs  papes  et  fut 
appelé,  en  1396,  au  siège  épiscopal  de  Verden,  dont  il  se 
démit,  quatre  ans  plus  tard,  pour  retourner  à  Rome.  Il  fut 
envoyé  par  lo  papo,  en  14I4,  au  concile  de  Constance. 
Sou  principal  ouvrage  a  pour  litre  :  I)e  schismate  (le 
Schisme)  [Nuremberg,  1532], 

DiETRICH  DE  ThuringE,  chroniqueur  allemand  du 
xiir  siècle.  Il  était  moine  au  couvent  des  dominicains  d'Er- 
furth  et  écrivit,  vers  1289,  une  vio  de  sainte  Elisabeth,  en 
latin,  qui  tigure  dans  la  plupart  des  Vies  des  saints. 

DIÉTRICHITE  {kit")  n.  f.  Alun  naturel  de  zinc,  qui  se 
présente  en  cristaux  fibreux  à  éclat  soyeux,  jaunes  ou 
bruns. 

DiETRICHSON  (Lorentz  Henrik  Sogelcke),  littérateur 
et  poète  norvégien,  né  à  Bergen  en  1834.  Il  a  été  profes- 
seur à  Upsal  (1861),  à  Stockholm  (1869),  et  à  Christiania 
(1875).  On  lui  doit  des  recueils  de  vers,  des  pièces  do 
théâtre  et  divers  ouvrages  :  Littérature  des  pays  septen- 
trionattx  (1860);  Introduction  à  l'étude  de  la  littérature  sué- 
doise (lKfi2)  ;  Eléments  de  littérature  Hon'(.V/ïe7?ne(1866-18G9); 
le  Monde  du  beau  (1867-1869),  ouvrago  très  estimé;  etc. 

DlETRICHSTElN,  famille  nohlo  do  Carinthie,  où  se 
trouve  lo  chiteau  familial.  Elle  apparaît  au  début  du 
XI"  siècle;  au  xn%  elle  était  établie  à  Bamberg.  Sos 
chefs  étaient  barons  et  devinrent  princes  en  1769.  Les 
membres  les  plus  éniinents  de  cette  fauiiilo  furent  ; 
pANCKAci:  de  Dietrichstein,  mort  en  i508,  qui  com- 
battit Mathias  Corvin;  —  Son  fils,  Sigismond  de  Die- 
tricbstein  (1484-1533),  grand  échanson  do  Carinthio 
(l.>00),  liaroii  d'empire  (1514),  lequel  se  signala  aux  oôtésdo 
Bayard  dans  la  guerre  contre  Venise  et  fut  le  favori  do 
Maximitien  1";  -  Adam  de  Dietrichstein  (i527 1590) 
un  des  plus  habiles  conseillers  do  Ma\imilien  II  et  di- 
plomate remarquable;  —  Fkan^ois  de  Dietrichstein 
(1570-1636),  cardinal  et  ôvénuo  d'Olmutz  (1599).  fils  du  pré- 
cédent. [Il  rendit  do  grands  services  à  la  maison  d'Au- 
triche, il  fut  l'ennomi  acharné  des  protestants,  qui  eurent 
i)eaui-onp  i  soufi'rir  do  lui]  ;  —  François-Josi:i'11  de  Die- 
trichstein, major  général  et  diplomate.  Il  se  signala  à 
l'assaut  do  Valenciennes  (1792)  et  dans  diverses  ambas- 
sades; —  Mauricic  de  Dietrichstein  U775-1864K  aido 
do  rainp  du  général  Mack  et  précepteur  du  duc  do  Reicli- 
stadt.  cous(Mllor  aulique,  chambellan,  etc. 

DiETSCH  (  Picrro-/.o»is-Philippe),  compositeur  fran- 
çais, né  ù.  Dijon  on  l«08.  mort  à  Paris  on  1865.  Il  devint 
maître  de  cliupelle  ù  la  Madeleine.  En  1842,  il  faisait  re- 
présenter à  lOpcra  \\i\  ouvrage  en  deux  artes  :  le  Vaisseau 
fantôme,  dont  le  livret  avait  été  tiré  par  Paiil  Foucher  do 
celui  île  Kicliard  Wagner. ('et  opéra  n  obtint  aucun  sui-cès. 
Dielscdi,  après  avoir  été  (picdqiio  temps  irliof  d'orchostro  à 
l'Opéra,  devint  professeur  d'harmonie,  do  rontronoint  et  do 
fugue  &  l'Ecolu  do  musique  roligiouso  foadéo  ot  uirigôo  par 


III. 


DIETRICH 


DIEU 


Niodormeyor.  Cet  artiste  distingué  a  écrit  des  messes,  des 
hymnes,  des  motets,  des  cantiques  et  plusieurs  ouvrages 
didactiques  qui  sont  consacrés  dans  l'enseignement  :  Ré- 
pertoire de  l'organiste;  Manuel  du  maître  de  chapelle; 
Accompagnement  pour  l'orgue  du  plain-chant  romain  de  la 
commission  de  Beims  et  de  Cambrai;  Répertoire  des  maî- 
trises et  chapelles;  etc. 

DiETSCH  (Rodolphe),  philologue  allemand  d'un  grand 
mérite,  né  à  Mylau,  en  Saxo,  en  1814,  mort  en  1875  près 
do  Leipzig.  Après  avoir  professé  dans  diverses  villes,  il 
devint  dijectour  du  gymnase  et  de  l'école  industrielle  do 
Plauen  (1861).  C'était  un  excellent  pédagogue.  Outre  do 
bonnes  éditions  do  Salluste,  de  Cornélius  Nepos,  d'Héro- 
dote ot  d'Eutrope,  on  lui  doit  un  Essai  sur  Thucydide 
(isr.ô),  et  plusieurs  livres  classiques  souvent  réédités. 

DiETTER  (Chrétien-Louis),  compositeur  allemand,  né  à 
Lndwigsbourg  en  1757,  mort  en  182.'.  11  a  écrit  beaucoup 
d'opéras-comiques  empreints  d'une  vervo  assez  remar- 
(juablo,  entre  antres  :  t'Echevin  au  village,  le  Feu-Follet, 
le  Becrutement,  Laura  Hosetii,  Belniont  et  Constance,  l'Heu- 
reux Mensotige  mutuel,  les  Députés  du  village,  Elison(la, 
le  Ballon  aérostatique,  etc.  Il  a  publié  do  nombreux  con- 
certos, des  sonates,  etc. 

DiETTERLIN  (Wendel),  de  son  vrai  nom  ^\'endlij>g 
Gkai'p,  architecte,  peintre,  graveur  et  orfèvre  alsacien, 
né  et  mort  à  Strasbourg  (1550-1599).  Son  Traité  d'archi- 
ti'cture  civile  (1593)  fia  troisième  édition,  la  plus  complète, 
est  celle  de  Nuremberg  (1598)]  et  son  Traité  d'architec- 
ture militaire  (1608)  le  rendirent  célèbre.  11  peignit  sur  le 
plafond  du  château  de  Stuttgard  la  Création  du  monde  et 
le  Juf/enient  dernier,  A  Vienne  se  trouve  sa  l'oca/(on  de 
l'apôtre  saint  Matthieu,  ot  ses  dessins  sont  à  Dresde. 

DiETZ  ou  DiEZ  (autref.  Theodissa)^  ville  d'Allemagne 
(Prusse  [prov.  de  Hessel),  au  confluent  de  l'Aar  et  de  la 
Lahn  ;  4.600  hab.  Elle  a  donné  son  nom  à  la  branche  des 
Nassau-i?ief:r,  qui  obtint  le  stathoudérat  de  Hollande  et 
occupe  encore  le  trône  des  Pays-Bas.  Pépinière  célèbre. 
Vieux  château,  servant  habituellement  de  maison  de  dé- 
tention. Aux  environs,  château  d'Oranienstein. 

DiETZ  (Jean-Chrétien),  facteur  d'instruments  de  musi- 
que et  mécanicien  allemand,  né  à  Darmstadt  en  1778, 
mort  en  Hollande  en  1849.  Il  s'est  fait  connaître  par  l'in- 
vention do  plusieurs  instruments,  tels  que  le  mélodion, 
dont  les  sons  étaient  assez  semblables  à  ceux  de  l'har- 
monica; lo  claviharpe,  qui  rendait  les  sons  do  la  harpe. 
Enfin,  Dietz  inventa  encore  un  trochléon,  instrument 
composé  d'un  archet  circulaire  agissant  sur  des  tiges 
métalliques.  —  Son  fils,  Chrétikn,  facteur  d'instruments 
de  musique,  né  à  Emmerich  vers  1801,  est  l'inventeur 
d'un  instrument  à  archet  mécanique  qui  se  jouait  avec 
un  clavier  et  auquel  il  donna  le  nom  de  pobjplectron. 

DiETZ  (Fédor),  peintre  allemand,  né  en  1813  à  Neun- 
stetten  (gr. -duché  de  Bade),  mort  à  Gray  (Haute-Saône) 
en  1870.  En  1840,  il  était  nommé  peintre  de  la  cour  de  Bade; 
mais,  dès  1841,  il  vînt  se  fixer  à  Munich;  enfin,  en  1862,  il 
fut  professeur  à  l'Ecole  des  beaux-arts  de  Karlsruhe.  Parmi 
les  toiles  qu'il  a  exécutées,  tant  à  Carlsruhe  qu'à  Munich, 
nous  citerons  :  la  Mort  de  Max  Piccolomini ;  la  Mort  de 
Gustave-Adolphe  à  Lutzen;  le  Margrave  Louis  de  Bade 
vainqueur  des  Turcs  ;  le  Bégiment  des  grenadiers  de  la  garde 
badoise  à  l'assaut  de  Montmartre  en  )8i4;  les  Habitants  de 
Pforzheim  à  la  bataille  de  Wimpfen;  etc.  On  lui  doit  en- 
core :  l'Explosion  du  i^aisseau  de  ligne  danois  le  Chris- 
tian VIII  (1853)  ;  une  Bévue  nocturne,  d'après  le  poème  de 
Zediitz  ;  la  Bataille  de  Leipzig  ;  le  Passage  du  Bhin  par 
Blitcher;  la  Destruction  du  vieux  château  de  Ueidelbei-g  par 
le  général  Melac;  la  Prise  de  Belgrade  par  Max  Emma- 
nuel; la  Beine  de  Suède  Eléonore  sur  le  cercueil  de  Gustave- 
Adolphe;  etc.  La  correction  du  dessin,  la  vivacité  du  co- 
loris, le  choix  et  lo  développement  habiles  des  sujets  sont 
les  qualités  de  Dietz,  qui  jomt,  en  outre,  à  une  grande  har- 
diesse d'imagination  une  réelle  originalité  dans  l'exécution. 

DiETZ-MONNIN  (Charles),  industriel  et  homme  politi- 
nue  français,  né  à  Barr  (Bas-Rhin)  en  1826.  Elu  député  à 
1  Assemblée  nationale  de  1871,  il  y  soutint  la  pohtjque  de 
Thiers.  S'élant  présenté  aux  élections  législatives  do  1876, 
dans  le  IIP  arrondissement  de  Paris,  il  échoua  contre 
Spuller.  En  1878,  Dietz-Monnin  fut  nommé  directeur  do  la 
section  française  de  l'Exposition  universelle.  Il  a  été  élu 
sénateur  inamovible  on  1882  et  fut  président  do  la  chambre 
de  commerce  do  Paris  jusqu'en  1887. 

Dieu  (du  lat.  deus)  n.  m.  Dans  lo  sens  absolu,  Etre 
suprême,  objet  du  culte  des  hommes  :  Died  est  une  sphère 
infinie  dont  le  centre  est  partout,  la  circonférence  nulle 
part.  (Pasc.)  il  Le  mot  Dieu  est  souvent  accompagné  do  l'ar- 
ticle ou  d'un  adjectif  détorminatif  :  Le  Dieu  des  armées. 

—  Dans  le  système  panthéiste.  Etre  mâle  ou  femelle, 
d'une  nature  svipérieuro  à  celle  do  l'homme  ot  à  celle  des 
esprits  ou  génies,  et  généralement  chargé  de  qiiolquo  attri- 
bution particulière  dans  le  gouvernement  do  l'univers  ; 
Les  DiKUX  du  ciel,  de  la  terre,  des  enfers.  Le  diko  du  vin. 
Les  DiKUx  champêtres,  il  Exclamation  :  Dieux  !  Gramls 
DIEUX  !  Jurer  ses  grands  niKOx  ! 

—  Par  ext.  Personne  d'un©  naturo  supérieure,  d'un 
caractère  ou  d'un  esprit  très  élevé,  d'un  pouvoir  très 
grand  ot  très  étendu  :  On  a  souvent  appelil  les  rois  les 
niKUX  de  la  terre,  il  i'orsonno  vénérée,  admirée  avec  en- 
thousiasme; personne  adorée,  tendrement  chérie  :  (Juand 
l'homme  est  malade,    le    médecin   est  un    Dit:u   pour    lui. 

Il  Objet  aucjuel  on  sacrifie  tout,  que  l'on  aime  uniquement  : 
Se  faire  un  dieu  de  son  argent,  de  son  vetitre. 

—  Loc.  div.  :  De  Dieu.  Dans  lo  langage  biblique,  Très 
grand,  très  considérable  :  Montagne  nu  Dieu.  Courage  dk 
Dieu.  — Dans  lo  langage  familier.  Précieux,  aimé  :  Cent 
beaux  écus  de  Dieu.  It  lies  dieux.  Dans  lo  langage  des  an- 
ciens, ot  aujourd'hui  on  stylo  poétique  ou  familier.  Déli- 
cieux, excellent  :  Plaisir  des  dieux.   Festin   des  dieux. 

Il  Main  de  Dieu.  Bras  de  Dieu,  Puissance;  aido  ou  colère 
divine  :  Appuyez-vous  sur  le  bras  de  Dieu.  Il  Doigt  de  Dieu, 
Intervention    do   Dieu   dans    los  événements  du  monde. 

Il  Homme  de  Dieu,  Ilommo  consacré  ù  Dieu,  prêtre,  reli- 
gieux ;  homme  très  pieux,  saint  hommo.  n  Homme  du  bon 
Dieu,  ilommo  simple,  doux  et  crédule,  il  A  Dieu,  Ancionno 
locution  qui  est  devenue  lomot  adiku.1i  CoHime(mrfi>u,  Très 
bien;  beaucoup,  en  b(»nne  part:  Chanter  comme  i^n  diki". 
Etre  contint  comme  I'N  dieu,  il  En  dieu.  Comme  un  dieu. 
Avec  munificence  ou  magnanimité:  Agir,  Parler,  Punir, 
f'ardonner  kn  uiku.  —  Au  point  do  vue  spirituol,  dans  la 
lungagû  des  couvents  surtout  :  iVotrc  révérende  mère  bn 


Dieu.  Nos  chères  sœuis  en  Dieu.  —  Dans  un  état  de  pro- 
fond mysticisme,  on  peusant  beaucoup  à  Dieu  :  Etre  tout 
EN  Dieu.  Ne  viv7-e  çu'en  Dieu,  ii  Demi-dieu,  Nom  que  les 
païens  donnaient  aux  êtres  nés  d'un  dieu  et  d'une  mortelle, 
ou  d'un  hommo  ot  d'une  déesse. —  Fig.  Homme,  héros  su- 
périeur au  reste  des  hommes  -.Les  grands  ne  se  croiraient 
pas  des  demi-dieux  si  les  petits  ne  les  adoraient  pas.  (Boil.) 

H  Bon  Dieu,  Nom  populaire  que  l'on  donne  à  Dieu,  parce 
que  l'Eglise  met  la  bonté  souveraine  au  nombre  de  ses 
attributs  :  Aimer  le  bon  Dieu,  ii  Nom  que  l'on  donne  vul- 
gairement à  l'eucharistie  :  Becevoir  le  bon  Dieu.  Porter  le 
BON  Dieu  à  un  malade.  \\  On  lui  donnerait  le  bon  Dieu  sans 
confession.  (Se  dit  d'une  personne  moins  pieuse  ou  moins 
innocente  qu'elle  ne  paraît.)  il  Grâce  ou  Grâces  à  Pieu, 
Par  la  grâce  de  Dieu,  Dieu  merci.  Dieu  soit  loué.  Dieu  en 
soit  loué.  So  disent  pour  reconnaître  qu'on  tient  une  chose 
de  la  bonté  do  Dieu,  ou  seulement  pour  exprimer  la  sa- 
tisfaction que  l'on  éprouve  de  quelque  chose.  (On  disait 
autrefois  Dieu  grâce.)  h  Par  la  grâce  de  Dieu,  Formule 
employée  par  les  souverains  et  les  évoques  pour  affirmer 
que  leur  puissance  leur  vient  de  Dieu  :  Napoléon,  par  la. 
grâce  de  Dieu  et  la  volonté  nationale,  empereur  des  Fy-an- 
çnis.  Il  Dieu  me  damne.  Dieu  m'emporte,  Sortes  de  formules 
imprécatives.  il  Aw  nom  de  Dieu,  Pour  Dieu,  Expressions 
dont  on  se  sert  pour  rendre  une  prière  plus  pressante. 

11  Pour  l'amour  de  Dieu,  Dans  lo  but  de  plaire  à  Dieu  : 
Faire  l'aumône  pour  l'amour  de  Dieu.  —  Sans  intérêt,  gra- 
tis :  Les  riclics  seuls  peuvent  travailler  pour  l'amour  de 
Dieu,  h  Comrne  pour  l'amour  de  Dieu,  De  mauvaise  grâce, 
ou  avec  lésinerie  :  Faire  une  chose  comme  pour  l'amour  de 
Dieu,  il  Travailler  à  la  grâce  de  Dieu.  Pop.  Travailler  sans 
goût,  à  contre-coeur,  ii  .S"t7  plaît  à  Dieu,  Avec  l'aide  de 
Dieu,  Dieu  aidant,  Si  rien  ne  s'y  oppose,  si  les  circon- 
stances le  permettent,  il  Etre   devant   Dieu,   Etre  mort. 

II  Promettre,  Jurer  ses  grands  dieux.  Faire  de  grandes 
protestations,  de  grands  serments,  ii  Dieu  sait.  Se  dit  : 
1»  pour  donner  plus  de  force  à  une  affirmation  :  Dieu  sait 
si  l'on  se  donne  du  mal  pour  vous  satisfaire:  2"  pour  ren- 
forcer une  négation  :  Dieu  sait  si  je  l'ai  fait,  si  j'en  ai  eu 
seulement  la  pensée;  Z°  pour  marquer  l'incertitude  d'une 
chose  :  Dieu  sait  ce  qui  ch  arrivera,  n  Sur  mott  dieu.  De- 
vant Dieu,  Dieu  m'est  témoin.  Pieu  m'en  est  témoin,  Dieu, 
le  sait,  Expressions  en  usage  dans  les  serments  ou  les 
affirmations  solennelles,  il  Dieu  sait  tout.  Se  dit  pour  expri- 
mer que  l'avenir  est  inconnu,  et  qu'il  adviendra  selon  la 
volonté  do  Dieu,  il  Dieu  le  veuille!  Plaise  à  Pieu!  Plut  à 
Dieu  !  Dieu  vous  entende  !  Expressions  dont  on  se  sert  pour 
exprimer  le  désir  ou  le  regret  que  l'on  a  d'une  chose. 

Il  Plût  aux  dieux  !  Se  dit  de  même,  soit  quand  on  fait 

Sarler  dos  païens,  soit  dans  le  style  poétique,  n  Dieu  garde^ 
*ieu  préserve,  A  Pieu  ïic  plaise.  Expressions  dont  on  se 
sert  pour  exprimer  combien  on  est  éloigné  de  faire  quel- 
que chose,  ou  combien  l'on  redoute  un  événement,  n  Dieu 
vous  garde.  Se  disait  autrefois  en  forme  de  salutation.  (On 
écrivait  aussi  Dieu  vous  gard'  et  Dieu  gard'.)  il  Ainsi  Dieu 
me  soit  en  aide!  Ainsi  Pieu  m'aide!  Se  disaient  autrefois 
pour  implorer  l'assistance  divine,  afin  d'être  fidèle  à  une 
promesse  solennelle  ou  à  un  serment  que  l'on  venait  de 
faire,  n  Dieu  me  pardonne.  S'emploie  pour  s'excuser  de 
quelque  chose  qu  on  a  fait  ou  qu'on  allait  faire.  —  S'em- 
ploie aussi  pour  exprimer  la  surprise,  l'indignation,  n  Pieu 
vous  consei've.  Dieu  vous  co7iduise.  Formules  de  souhaits 
que  l'on  adresse  à  quelqu'un  que  l'on  quitte  ou  qui  s'en 
va.  Il  Pieu  vous  bénisse,  ÎHeit  vous  assiste.  Pieu  vous  con- 
tente, Dieu  vous  soit  en  aide.  Souhaits  que  l'on  adresse  à 
une  personne  qui  éternue,  et  dont  on  fait  remonter  l'usage 
â  l'an  590,  parce  que  beaucoup  de  personnes  moururent 
alors,  dit-on,  d'une  épidémie  dont  l'éternuement  était  le 
prodrome.  (On  emploie  également  une  de  ces  formules  afin 
d'adoucir  son  refus,  quand  on  ne  veut  ou  ne  peut  faire 
l'aumône.)  il  Dieu  vous  le  rende.  Se  dit  à  quelqu'un  pour  lo 
remercier  d'un  présent  qu'il  nous  a  fait,  il  Dieu  merci.  Dieu 
soit  loué.  Heureusement,  il  Dieu  merci  et  vous.  Pieu  merci 
et  à  vous.  Anciennes  locutions  pour  exprimer  la  recon- 
naissance d'un  service,  il  Ne  craindre  ni  Dieu  ni  diable.  Ne 
connaître  aucune  règle,  aucune  loi.  n'être  arrêté  par  rien 
dans  l'accomplissement  de  ses  désirs  coupables.  —  No  re- 
douter aucun  obstacle,  être  d'un  caractère  déterminé,  prêt 
à  tout  braver,  il  Ne  relever  que  de  Dieu  et  de  son  père^  No 
reconnaître  que  Dieu  pour  maître  et  ne  compter  que  sur 
sa  force  et  son  courage,  n  Entre  Dieu  et  soi.  Secrètement. 
w  Aller  comme  it  plaît  à  Dieu  ou  Dieu  sait  comme.  Etre 
laissé  à  l'abandon.  Comment  vont  les  affaires  ?  Comme  il 
plai't  a  Dieu,  Dieu  sait  comme,  h  Venir  de  Pieu,  de  la 
grâce  de  Dieu,  Arriver  par  un  heureux  hasard,  non  comme 
une  conséquence  dos  soins  et  du  travail,  ii  //  semble  que 
LHeti  lui  en  doive  de  reste.  Se  dit  d'un©  personne  qui  s'ac- 
quitte de  ses  devoirs  avec  nonchalance,  it  Dieu  bat  ses  ma- 
telas. Pop.  Il  neige.  (Peu  usité.)  (Enfin,  lo  mot  Pieu  s'em- 
ploie, soit  seul,  soit  accompagné  d'autres  expressions,  dans 
une  foule  de  phrases  exclamatives  et  do  jurons  :  Pieu  de 
Pieu,  Pieu  vivant.  Jour  de  Dieu,  etc.] 

—  Adjectiv.  Qui  est  un  dieu  ou  passe  pour  être  un  dieu  : 
Tout  était  dieu,  excepté  Dieu  lui-mévie. 

—  Arg.  H  n'y  a  pas  de  bon  Dieu  (sous-ontcndu  •  qui 
puisse  m'en  empêcher  »),  Je  ferai  cola  quand  mémo. 
Il  Manger  le  bon  Dieu.  Etre  dévot. 

—  Hist.  Paix  ot  Trêve  de  Dieu,  Paix  quo  le  clergé,  pen- 
dant le  moyen  ftge,  imposaaux  seigneurs  féodaux,  ù  cer- 
taines époques  liétermiiiées.  V.  paix. 

—  Jard.  Nom  vulgaire  sous  lequel  les  jardiniers  et  arbo- 
riculteurs désignent  lo  ficus  retigiosa,  qu'ils  appellent 
oncoro  arbre  de  Dieu. 

—  Théol.  Dieu-homme,  Dieu  fait  homme.  hamme-Dieu. 
(ils  de  Dieu,  Jésus-Christ.  Il  Mère  de  Dieu,  Nom  donné  par 
l'Eglise  à  Mario,  mèro  de  Jésus. 

—  Prov.  :  La  voix  du  peuple  est  la  voix  de  Dieu  (  ro.r 
populi.  V0.C  Dei).  La  vérité  est  dans  l'opinion  publique,  ii  Ce 
quo  femme  veut.  Dieu  le  veut,  truand  une  femme  veut  uno 
chose,  elle  réussit  presque  toujours,  il  Chacun  pour  soi. 
Dieu  pour  tous,  Chacun  défend  sos  intérêts,  sons  la  protec- 
tion de  Dieu,  qui  veille  sur  tous  les  hommes,  ii  L'homme 
propose  et  Dieu  dispose ,  Souvent  les  entroprisos  do 
riiomme  ont  une  issue  dlfi'éronto  do  celle  qu'il  aticndait. 
—  I';(|uivunt  A  L'homme  s'agite  et  Dieu  le  mène,  ii  II  y  a  un 
dieu  pour  \ea  Ivrognes,  Il  est  rare  «u'uu  hommo  ivre  su- 
bisse les  fâcheux  accidents  qui  semnleraieut  devoir  êlro 
les  suites  niiturolles  de  son  état,  n  Servir  Dieu,  c'est  ré- 
gner, Maîtriser  ses  passions,  c'est  régner  sur  .soi-im'ino 
comme  un  princo  règne  sur  sos  sujets.  ii  DIou  donne  lo 
froid  selon  le  drap,  Dieu  proportionne  los  poinos  ou  los 
malheurs  qu'il  nous  ouvoio  aux  moyous  quo  nous  avons 

90 


DIËÙ 

pour  y  résister.  —  Ou  dit  dans  ce  même  seos  :  A  br^ebis 
tondue  DiiiU  mesure  le  vent.  Il  La  sagesse  du  monde  est  folie 
devant  Dieu,  Dieu  juge  les  choses  autremeut  que  nous. 
li  Qui  donne  aux  pauvres  prête  à  Dieu  (v.  donner),  Qui 
du  sien  donne,  Dieu  lui  redonne,  Dieu  récompense  ceux 
qui  font  raumône.  il  Là  où  Dieu  veut,  il  pleut,  Rien  ne  se 
fait  que  par  la  volonté  de  Dieu. 

Allus.  littér.  :  Dieu,  c'est  le  mal,  Aphorisme  de 

P.-J.  Prouihon  qui,  dans  la  pensée  de  l'autour,  était  la 
formule  d'une  doctrine  métaphysique,  qu'il  désigne  sous 
le  nom  d' antithéisme  et  qu'il  distingue  expressément  de 
l'athéisme. 

Si  Dieu  n'existait  pas,  il  faudrait  l'inventer, 
Vers  fameux  de  Voltaire  dans  son  Epître  à  l'auteur  du 
livre  des  Trois  i7nposteurs.  Voltaire  ressentait  une  tendre 
prédilection  pour  ce  vers,  a  Je  suis  rarement  content  de 
mes  vers,  écrit-il  à  Saurin,  le  10  septembre  1770,  mais 
j'avoue  que  jai  une  tendresse  do  père  pour  celui-là.  »  On 
rappelle  souvent  le  vers  du  poôte,  mais  presque  toujours 
d'une  manière  plaisante  et  en  remplaçant  le  mot  Dieu 
par  un  autre,  li  Les  dieux  s'en  vont.  V.  aller.  Il  Sera-t-il 
dieu,  table  ou  cuvette?  V.  cdvktte. 

Des  dieux  que  nous  sei-vons  connais  la  différence. 

(VoLTAiRt,  Atzire.) 
V.  DIFFÉRENCE.  ,  ,     ,.     . 

Enctcl.  Deux  questions  remplissent  la  thôodicee  : 

celle  de  l'existence  de  Dieu  et  celle  do  ses  attributs.  Nous 
allons  résumer  l'une  et  l'autre,  en  renvoyant,  jiour  les 
opinions  athôistiques,  aux  mots  où  sont  exposés  les  sys- 
tèmes philosophiques  qui  les  professent. 

I.  Existence  de  Died.  —  Les  arguments  divers  dont  se 
sont  servis  les  penseurs  de  toutes  les  époques  pour  édifier 
la  démonstration  do  l'existence  de  Dieu  ont  été  puisés  à 
quatre  sources  :  la  raison,  la  conscience,  l'histoire  et  le 
monde.  C'est  pourquoi  on  les  répartit  ordinairement  en 
quatre  groupes  :  les  preuves  métaphysiques,  morales,  his- 
toriques etphi/siques.  Cette  classitication  est  généralement 
préférée  par  les  écrivains  français  à  la  classification  en 
preuves  cosmologique,  téléologique  et  ontologique,  imaginée 
par  Kant  et  adoptée  en  Allemagne. 

l"  Preuves  métaphysiques.  Les  prouves  métaphysiques 
sont  tirées  de  l'analyse  des  idées  qui  coustituent  la 
raison. 

D'après  Platon,  il  y  a  dans  la  pensée  humaine  un  mouve- 
ment ascendant,  dont  Dieu  est  le  terme.  Notre  esprit 
traverse  d'abord  la  sphère  du  sensible;  il  monte  ensuite 
dans  celle  de  ïintelUyible,  d'où  il  s'élève  jusqu'à  la  con- 
templation de  l'u7iiversel,  c'est-à-dire  des  idées.  Les  idées 
sont  les  types  éternels  par  qui  existent  les  choses  passa- 

fèrcs.  Elles  forment  entre  elles  un  monde  à  part,  une 
iérarchie  au  sommet  de  laquelle  brille  le  Bien  absolu, 
c'est-à-dire  Dieu.  —  Saint  Augustin  a  reproduit  l'argumen- 
tation platonicienne  en  lui  donnant  plus  do  précision. 
«L'homme  n'aimo  rien,  dit-il,  que  ce  qui  est  bon.»  Mais  les 
choses  étant  inégalement  bonnes,  pour  que  nous  puissions 
les  juger,  il  faut  que  nous  portions  imprimée  dans  notre 
âme  1  idée  d'un  bien  en  soi,  règle  invariable  des  diffé- 
rences que  nous  apercevons  dans  les  êtres  dérivés.  Le 
bien  en  soi,  le  bien  absolu,  c'est  Dieu.  —  Descartes  a  ap- 
pliqué cette  argumentation  à  l'idée  de  l'être  parfait,  en 
insistant  sur  le  fait  d'expérience  interne  qui  en  est  l'ori- 
gine. 0  Je  sais,  dit-il,  que  je  suis,  mais  q^ui  suis-je?  un  être 
qui  doute,  c'est-à-dire  un  être  imparlait.  Or  je  ne  puis 
considérer  mon  imperfection  sans  concevoir  l'être  infini- 
ment parfait.  Et  cette  idée  ne  peut  me  venir  ni  de  moi- 
même,  puisque  je  suis  imparfait,  ni  du  monde  extérieur, 
qui  est  plus  imparfait  encore.  Il  faut  donc  qu'elle  me  soit 
donnée  par  l'être  parfait  lui-même.  »  Après  des  raisonne- 
ments analogues,  Fénelon  conclut  :  <«  11  y  a  un  soleil  des 
esprits,  qui  les  éclaire  beaucoup  mieux  que  le  soleil  vi- 
sible n'éclaire  les  corps.  »  [Existence  de  Dieu,  2"  p.) 

2°  Preuves  morales.  On  appelle  de  ce  nom  les  preuves 
que  fournissent  les  données  de  la  conscience.  Voici  com- 
ment elles  sont  présentées  :  Le  fait  caractéristique  de  la 
vie  morale,  c'est  la  responsabilité,  c'est-à-dire:  d'une  part, 
la  liberté,  qui  fait  le  mérite  ou  le  démérite  de  l'agent  ;  de 
l'autre,  le  devoir,  règle  qui  s'impose  par  sa  propre  auto- 
rité et  sans  conteste.  La  présence  dans  les  consciences 
humaines  de  cette  loi  universelle,  invariable,  nécessaire, 
implique  évidemment  l'existence  d'un  législateur  absolu  et 
d'un  juge  éternel,  devant  qui  tous  les  êtres  moraux  sont 
responsables. 

3'  Preuve  historique.  Cette  preuve,  que  Cicéron  a  lon- 
guement développée  dans  son  livre  De  la  nature  des 
dieux,  repose  sur  le  consentement  universel  des  peuples; 
elle  se  résume  ainsi  :  Touchant  la  foi  à  l'existence  de  Dieu, 
il  y  a,  entre  les  peuples  divers,  un  accord  unanime  qui 
fait  de  l'humanité  comme  une  seule  famille.  La  foi  reli- 
gieuse est  antérieure  à  toute  civilisation  :  les  voyageurs 
ne  découvrent  pas  une  seule  peuplade  sans  y  reconnaître 
au  moins  un  culte  grossier;  l'histoire,  aussi  haut  qu'elle 
remonte,  aussi  bas  qu'elle  descende,  voit  partout  Dieu  asso- 
cié généralement  aux  joies  comme  aux  larmes  de  Thu- 
manité.  Cette  croyance,  quelles  que  soient  les  erreurs  qui 
l'aient  obscurcie,  loin  de  favoriser  en  elle-même  les  pas- 
sions, les  a  souvent  combattues  :  elle  no  peut  donc  avoir 
d'autre  origine  que  les  principes  gravés  par  Dieu  lui-mémo 
dans  l'esorit  humain. 

4«  Preuves  physiques.  On  donne  ce  nom  aux  arguments 
sur  lesquels  s'appuient  les  philosophes  pour  montrer  en 
Dieu  la  cause  do  l'ordre  et  do  ïexistence  du  monde. 

—  I .  Ordre  du  monde.  C'est  la  preuve  dite  des  causes  finales 
ou,  comme  s'exprime  Kant,  la  preuve  téléoloyique.  De 
toutes,  c'est  la  plus  ancienne  et  aussi  la  plus  populaire. 
Socralo  l'emploie  dans  les  Mémorables  de  Xénopnon.  Ci- 
céron, Plutarquo,  saint  Augustin  ont  reproduit  la  même 
démonstration,  à  laquelle  Fénelon  a  consacré  des  pages 
célèbres.  Dans  le  Traité  de  l'existence  de  Dieu  (1"  partie), 
il  fait  ressortir  «  l'art  qui  éclate  dans  toute  la  nature  »  et 
qui  révèle  «  un  dessein  suivi,  un  enchaînement  n  do  moyens 
appropriés  à  une  fin.  Un  tel  ordre  pourrait-il  être  le  résul- 
tat d'une  combinaison  fortuite  d'atomes?  —  Non,  certai- 
nement, répond-il,  car  qui  croira,  par  exemple,  quo  V  Iliade 
d'Homère,  moins  belle  assurément  et  moins  compliquée 
que  la  machine  du  monde,  puisse  être  produite  par  1  assem- 
blage fortuit  do  caractères  de  l'alphabet  jetés  en  l'air  au 
hasard?  Un  édifice  aussi  parfait  suppose  un  archilecto 
divin.  —  Col  argument  était  l'argument  préféré  de  Newton. 
«  Il  est  absurde,  dit-il  dans  ses  Principes  de  philosophie 
naturelU:,  de  supposer  que  la  nécessité  préside  à  l'univerii, 
car  une  nécessité  aveugle  étant  partout  la  même  en  tout 
temps  ot  en  tout  lioa,  la  variété  des  choses  ne  saurait  en 


provenir  ;  et  par  conséquent  l'univers,  avec  l'ordre  de  ses 
parties  approprié  à  la  variété  des  temps  et  des  lieux,  n'a 
pu  tirer  son  origine  que  d'un  être  primitif  ayant  des  idées 
et  une  volonté.  »  "  La  nature  a  des  idées  »,  disait  à  son 
tour  Cl.  Bernard;  ces  idées  sont  celles  de  Dieu.  C'est  ce 
que  Voltaire  avait  exprimé  dans  deux  vers  restés  popu- 
laires : 

L'univers  m'embarrasse,  et  je  ne  puis  songer 
Que  cette  horîjge  existe  et  n'ait  pas  d'horloger. 

A  ceux  qui  objectent  les  imperfections  du  monde,  les- 
quelles semblent  indignes  d'un  ouvrier  divin ,  on  a  répondu  ; 
Tout  ce  qui  n'est  pas  Dieu  ne  peut  avoir  qu'une  perfection 
bornée;  la  créature  serait  le  créateur  s'il  ne  lui  manquait 
non.  D'ailleurs,  dans  tout  ouvrage,  il  faut  juger  des  par- 
'ies  par  rapport  à  l'ensemble;  toute  autre  vue  est  courte 
et  trompeuse.  Mais  qui  sommes-nous  pour  juger  l'ensem- 
lile,  le  tout  de  l'univers?  Les  défeuseurs  modernes  de 
l'argument  téléologique  ajoutent  :  Beaucoup  de  choses 
relevées  à  différentes  époques  comme  des  imperfections 
dans  la  nature  ne  passaient  pour  telles  que  par  suite  de 
l'ignorance  de  ceux  qui  s'en  scandalisaient;  chaque  pro- 
grès accompli  dans  le  domaine  des  sciences  nous  dévoile 
des  merveilles  nouvelles  et  fait  tomber  une  objection. 

—  2.  Existence  du  monde.  Outre  la  preuve  tirée  de 
l'existence  du  mouvement,  lequel  suppose  un  premier  mo- 
teur qu'aucun  autre  no  meut,  l'existence  du  monde  lui- 
nicme  donne  lieu  à  l'argument  que  voici.  Tous  les  êtres 
qui  composent  le  monde  procèdent  d'êtres  précédents  qui 
leur  ont  donné  l'existence.  Quo  l'on  remonte  aussi  haut 
quo  l'on  voudra  dans  l'espace  ou  dans  le  temps,  il  n'est 
aucun  être  dont  on  ne  puisse  demander  quelle  est  sa 
(;ause.  Or  cette  question  ne  peut  se  répéter  à  l'infini.  Il 
faut  nécessairement  arriver  à  un  principe  indépendant  du 
monde,  qui  donne  l'existence  à  tous  et  ne  la  reçoive  de 
personne.  Cet  argument,  reproduit  universellement  par 
les  philosophes  spiritualistes,  a  reçu  du  P.  Gerdil  et  du 
mathématicien  Cauchy  cette  forme  saisissante  et  origi- 
nale :  l'ensemlilo  des  êtres  qui  ont  actuellement  et  qui 
ont  eu,  à  un  moment  quelconque,  l'existence,  peut  être 
représenté  par  un  nombre  que  l'intelligence  est  impuis- 
sante à  calculer,  mais  dont  la  raison  conçoit  la  possibi- 
lité. Or  un  nombre  ne  saurait  être  à  la  fois  concret  ot 
indéfini.  C'est  un  théorème  de  Galilée  ;  tout  nombre  concret 
a  pour  point  de  départ  une  unité.  Il  faut  donc  que  le  nom- 
bre des  êtres  passés  et  présents  commence  paruno  unité. 
Cette  unité,  c  est  Dieu. 

Or,  remarque  Leibniz,  la  cause  première  de  toutes  choses 
doit  être  nécessaire,  absolue  et  parfaite.  «  Dieu,  dit-il,  est 
la  première  raison  des  choses,  car  celles  qui  sont  bornées, 
comme  celles  quo  nous  connaissons,  n'ont  rien  en  elles 
qui  rendent  leur  existence  nécessaire.  Il  faut  donc  cher- 
cher la  raison  de  l'existence  du  monde,  qui  est  l'assem- 
blage entier  des  choses  contingentes,  dans  la  substance 
qui  porte  la  raison  de  son  existence  avec  elle,  laquelle 
par  conséquent  est  nécessaire  et  éternelle.  »  [Essais  de 
théodicée.) 

Telles  sont  les  principales  preuves  que  les  philosophes 
donnent  de  l'existence  de  Dieu.  En  les  exposant,  beaucoup 
d'entre  eux  font  remarquer  qu'un  lien  étroit  les  unit  les 
unes  aux  autres.  Elles  s'appellent,  disent-ils,  et  se  forti- 
fient mutuellement.  Au  fond,  la  certitude  do  l'existence 
do  Dieu  n'est  pas  seulement  le  fruit  de  tel  ou  tel  raison- 
nement ;  elle  naît  de  la  raison  entière,  ou  mieux  de  toutes 
les  facultés  de  l'homme;  c'est  l'âme  elle-même,  l'âme  tout 
entière  qui,  de  toutes  ses  voix,  appelle  Dieu. 

II.  Attributs  de  Dieu.  —  La  raison  humaine  ne  sau- 
rait avoir  de  la  suprême  perfection  une  science  adéquate. 
Mais  il  ne  s'ensuit  pas,  pour  cela,  qu'elle  n'en  puisse  rien 
connaître.  «  Il  m'est  impossible  d'embrasser  une  mon- 
tagne, disait  Descartes,  mais  je  puis  la  toucher.  » 

La  philosophie  spiritualiste  distingue  en  Dieu  des  attri- 
buts métaphysiques  et  des  attributs  moraux.  Voici,  briève- 
ment, quels  sont  les  principaux  et  sur  quelles  raisons  elle 
on  établit  l'existence  et  la  nécessité, 
/o  Attributs  métaphysiques. 

1.  Unité.  II  ne  peut  y  avoir  deux  êtres  infiniment  par- 
faits. Les  raisons  qui  nous  convainquent  qu'il  y  en  a  un 
ne  nous  prouvent  pas  qu'il  y  en  ait  plus  d'un.  Deux,  d'ail- 
leurs, ne  feraient  pas  plus  qu'un.  Le  vrai  infini  épuise  tout 
l'être  et  ne  laisse  rien  pour  la  multiplication.  Enfin,  la 
conception  de  deux  êtres  parfaits  implique  contradiction  : 
ces  deux  prétendus  infinis  seraient  la  borne  l'uu  de  l'autre 
et  no  seraient  donc  pas  infinis;  de  plus,  chacun  d'eux 
serait  moins  qu'un  seul  qui  n'aurait  point  d'égal.  V.,  pour 
les  systèmes  opposés,  dualisme,  polythéisme. 

2.  Simplicité.  «  Les  compositions,  dit  Fénolon,  sont  des 
assemblages  do  bornes.  »  L'être  parfait  ne  peut  avoir  ni 
parties,  ni  divisious.  <■  Tout  ce  qui  est  plus  d'un  est  infini- 
ment moins  qu'un."  Par  conséquent,  toutes  les  perfections 
de  Dieu  n'en  font  qu'une  ;  si  nous  les  multiplions,  c'est  par 
la  faiblesse  de  notre  esprit.  Nous  supposons  en  Dieu  des 
distinctions  qui  n'existent  quo  dans  nos  pensées. 

3.  Immutabilité.  Celui  qui  est  par  soi  ne  peut  changer, 
parce  qu'il  a  toujours  la  même  raison  d'être,  qui  est  son 
essence.  Celui  qui  est  infiniment  parfait  ne  peut  rien 
acquérir,  puisqu'il  possède  tout;  rien  perdre,  puisqu'il  no 
peut  déchoir.  Il  est  essentiellement  immuable,  car  il  est 
toujours  égal  à  lui-même,  ne  pouvant  jamais  avoir  ni  plus, 
ni  moins. 

4.  h'éternité  est  la  conséquence  de  l'immutabilité.  Le 
temps  est  la  mesure  du  changement.  Il  n'y  a  pas  do  temps 
en  Dieu,  parce  qu'il  n'a  pas  de  succession.  Il  n'y  a  en  lui 
ni  passé,  ni  avenir,  mais  un  seul  présent  qui  embrasse 
tout  son  être  dans  sa  simplicité  immuable. 

5.  Immensité.  Il  ne  saurait  exister  pour  l'être  parfait  au- 
cune distinction  de  liou.  Il  n'est  point  ici,  il  n'est  point  là. 
Dire  qu'il  remplit  tout,  c'est  s'accommoder  à  l'insuffisance 
do  la  parole  humaine.  Dieu  est  l'êtro  par  excellence,  ou, 
mieux  encore,  il  est. 

i'"  Attributs  moraux. 

1.  Inintelligence  étant  ce  qu'il  y  a  do  plus  noble  dans  le 
monde.  Dieu  est  certaincmout  intelligent.  Mais  les  procé- 
dés do  l'inteUigence  humaine,  à  qui  ses  limites  mêmes  les 
imposent,  no  peuvent  convenir  à  l'intelligence  divine; 
comme  l'être  divin  persiste  au  lieu  do  s'écouler,  comme 
Diou  possède  dans  un  même  acte  la  plénitude  do  son  être, 
tout  ce  qui  le  constitue  est  également  présent.  Il  ne  peut 
donc  ni  se  souvenir,  ni  abstraire,  ni  généraliser,  ni  rai- 
sonner. Etant  la  vérité,  il  a  conscience  do  la  vérité  par 
uno  vue  simple  cl  inliuic. 

2.  La  science.  Dieu  connaît  tout  :  il  se  connaît  lui-même 
d'une   connaissance  adéquate.  11  connaît  tous  les  possi- 


720 

bles.  Il  connaît  ses  œuvres,  dont  il  renferme  on  lui-même 
le  plan  éternel. 

Dieu  connaît  même  par  avance  les  actions  libres  des 
hommes  ;  il  a  ce  que  nous  appelons  la  prescience.  Mais,  en 
réalité,  ce  mot  est  impropre,  car  la  connaissance  n'est 
pas  en  Dieu  une  prévision.  Le  présent,  le  passé  et  l'avenir 
sont  des  relations  qui  existent  entre  les  êtres  successifs, 
mais  non  pour  Dieu,  qui  saisit  tout  d'un  seul  et  même  re- 
gard. V.  AKBITRE  [libre). 

3  .  La  sagesse ,  c'est  -  à  -  dire  l'art  d'approprier  les 
moyens  à  leur  lin,  frappe  d'autant  plus  en  Dieu  que  ses 
œuvres  sont  mieux  connues.  La  sagesse  divine  se  mani- 
feste par  deux  caractères  qui  lui  sont  propres  ;  la  grandeur 
dos  fins  et  la  simplicité  des  moyens. 

4.  La  toute-puissance  est  un  attribut  divin  qui  découle  de 
la  notion  de  la  cause  première.  L'être  nécessaire  et  par- 
lait, qui  est  l'origine  de  tout,  possède  évidemment  une 
puissance  qui  na  pas  de  limites.  Il  peut  réaliser  tous 
les  possibles,  sans  qu'on  ait  besoin  d'excepter  l'absurde, 
puisque  l'absurde  est  impossible,  irréalisable  par  essence. 

5.  La  liberté  ne  saurait  manquer  à  Dieu,  puisqu'elle  est 
une  qualité  ou,  comme  on  dit  en  théodicée,  uno  perfection. 
Mais,  dès  qu'il  faut  définir  la  liberté  divine,  la  difficulté 
commence.  Il  ne  peut  être  question  ici  de  choix  entre 
io  bien  ou  le  mal,  ou  même  de  délibération,  d'hésitation 
ou  de  réflexion.  Dieu  fait  éternellement  le  bien  sans  être 
soumis  à  aucune  condition.  Mais,  entre  plusieurs  possibles, 
comment  se  détermine  le  choix  de  Dieu?  Est-il  astreint 
à  choisir  le  plus  parfait?  V.  le  mot  optimisme. 

6.  La  personnalité  de  Dieu  est  absolue  et  parfaite. 
Fichte  avait  objecté  que  Dieu  ne  peut  être  personnel, 
parce  qu'il  n'est  pas  limité  et  que  l'essence  de  la  person- 
nalité, c'est  la  limitation  du  moi  par  le  non-moi.  Les  spiri- 
tualistes lui  répondent  que  la  limite  est  la  marque  de  l'im- 
perfection dans  les  personnes  contingentes,  mais  non  lo 
propre  de  la  personnalité.  Etre  personnel,  c'est  pouvoir 
s'affirmer  à  soi-même,  se  poser  comme  la  cause  consciente 
(le  ses  propres  actes.  Or,  qu'y  a-t-il  de  plus  divin?  Dieu  se 
dit  à  lui-même,  en  exprimant  la  personnalité  à  son  plus 
haut  degré  :  n  Je  suis  celui  qui  suis.  »  Pour  l'opinion  con- 
traire, v.  panthéisme.  En  ce  qui  regarde  la  doctrine  chré- 
tienne des  trois  personnes  divines,  v.  Trinité. 

7.  La  providence  est  l'attribut,  ou  plutôt  l'ensemble  des 
attributs  par  lesquels  Dieu  gouverne  le  monde  moral, 
c'est-à-dire  la  sainteté,  la  justice,  la  boîité  et  l'amour. 
V.  Providence. 

—  BiBLiOGK.  :  En  dehors  des  ouvrages  dont  l'analyse  va 
suivre,  il  convient  de  citer  :  La  Luzerne,  Dissertation  sur 
l'existence  et  les  attributs  de  Dieu  (Lyon,  1856);  Bou- 
chitté,  Histoire  des  preuves  de  l'existence  de  Dieu,  dans 
les  "  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 
litiques >>  (année  1841);  Chastanù,  l'Idée  de  Dieu  dans  la 
philosophie  spiritualiste  (Paris,  1882);  Franck,  l'Idée  de 
Dieu  dan^  ses  rapports  avec  la  science  (Paris,  1891);  Fau- 
vety,  Démonstration  scientifique  de  l'existence  de  Dieu 
(Nantes,  1894). 

—  Symbol.  La  doctrine  chrétienne  de  la  Trinité,  c'est- 
à-dire  d'un  seul  Dieu  en  trois  personnes  distinctes  :  le 
Père,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit,  a  été  religieusement 
observée  par  les  artistes  : 

Dieu  le  Père.  C'est  toujours  au  centre  que  l'on  met  Dieu 
lo  Créateur,  qui  fait  asseoir  à  sa  droite  Jésus,  Dieu  le  Fils, 
lequel  a  raclieté  le  monde.  Auprès 
d'eux  on  place  la  Vierge,  comme 
étant  la  première  des  créatures 
humaines.  Puis  viennent  les  an- 
ges, les  séraphins,  ensuite  les 
apôtres,  les  martyrs,  les  confes- 
seurs, les  vierges,  ces  dernières 
occupant  la  partie  extérieure  de 
la  circonférence.  Tel  est  l'ordre 
observé,  à  quelques  exceptions 
près.  La  matérialisation  de  Dieu 
répugnait  aux  premiers  chrétiens. 
Aussi,  dans  les  premiers  siècles 
de  l'Eglise  et  même  plus  près  do 
nous.  Dieu  lo  Père  ne  fut  géné- 
ralement figure  que  d'une  ma- 
nière symbolique.  Au  portail  nord 
de  la  cathédrale  de  Paris,  qui  remonte,  on  le  sait,  au 
XIII"  siècle,  on  ne  voit  que  la  main  do  Dieu  le  Père; 
probablement,  l'artiste  a  voulu,  en  cela,  être  fidèle  aux 
idées  du  christianisme  primitif,  qui  désignaient  la  puis- 
sance do  Dieu  dans  les  Ecritures  par  lo  mot  manus  (la 
main  par  excellence). 

La  main  divine  affecte  sur  les  monuments  trois  carac- 
tères différents  :  1°  elle  est  ou  bénissante,  ou  ouverte  de 
deux  ou  do  trois  doigts  (selon  que  la  bénédiction  est  grec- 
que ou  latine);  2"  elle  est  donatrice  {et  alors  elle  laisse 
tomber  de  ses  doigts  des  rayons);  3"  elle  est  donatrice  et 


Main  divine. 

sculptée  sur  le  portail 

de  la  cathédrale  de  Ferrare 

(xn»  s.). 


Dieu  le  Père,  d'après  Schnorr  [Bible  populaire). 

rayonnante  tout  à  la  fois.  On  la  voit  aussi  posée  sur  un 
nimbe,  ot  ce  nimbe  est  parfois  divisé  par  des  croisillons. 
Le  nimbe  est  toujours  absent,  dans  les  sujets  représentés 
sur  les  catacombes,  sur  les  sarcophages  et  sur  les  plus 
vieilles  mosaïques.  Sur  quelques  mosaïques,  le  commence- 
ment du  bras  so  voit  on  même  temps  que  la  main.  Sur  tous 
les  sujets  qui  retracent  l'histoire  do  Diou  le  Fils,  c'est-à- 
dire  depuis  sa  naissance  jusqu'à  sa  résurrection,  la  main 
do  Dieu  lo  Père  le  dirige. 

A  partir  du  xiii"  siècle,  les  artistes  commencent  à  don- 
ner à  Dieu  uno  figure  humaine;  seulement,  on  lui  attribue 
les  traits  do  Dieu  lo  Fils.  C'est  sous  ces  traits  que,  sur 
l'un  dos  chapiteaux  de  Notre-Dame-du-1'ort,  à  Clermont, 
il  est  représenté  assénant  des  coups  do  poing  à  Adam; 
que,   dans  un   manuscrit  do  la  Bibliothèquo  nationale,  il 


721 

chasse  Adam  et  Evo  à  coups  do  flèches;  que,  dans  un 
psautier  do  la  ni6nio  biblioth^(|uo,  il  apparaît  tenant  on 
niaiu  un  arc,  dos  Ilùchus,  uno  plt|UO,  uu  i-iaivi». 

Franchissons  doux  cents  ans  :  à  Sainto-Madoloino  do 
Troyos,  OU  voit  un  vitrail  du  xvi»  siAclo,  qui  représonto 
Diou  faisant  sortir  Kvo  do  la  côto  d'Adam.  Lo  Pèro  ost 
habillé  en  papo  ot  porto  uno  tiaro  cordée  do  trois  cou- 
ronnes royales  comme  coUo  du  pontifo  romain.  Di^sormais, 
Diou  lo  Pôro  sera  roprésontô  avec  une  figure  qui  ira  so 
porl'octionnaut  do  plus  en  idus.  Il  n'a  pas  fallu  moins  do 
sept  cents  ans  pour  quo,  do  la  main  divine,  considérée 
comme  symbole  do  Diou  le  l'ère,  on  arrive  ù.  lui  donner 
d'abord  une  fi}j;nro,  ontin  un  corps. 

A  partir  du  xii"  siècle,  la  fit^nro  du  Pôro  est  à  peu  près 
idontiquo  à  collo  du  Fils;  cllo  s'en  distinguo  ordinaire- 
ment on  ce  quo  lo  Pore  tient  la  boule  du  monde,  tandis 
quo  lo  tils  supporte  la  croix. 

Dieu  le  Fils.  V.  Cukist.  —  Saint-Esprit.  V.  Saint-Esprit. 

Dieu  (DÉMONSTRATION  DK  L'EXISTENCE  ET  DES  ATTRI- 
BUTS de),  par  Samuel  Clarko.  —  Cet  ouvrage,  publie  à 
Londres  en  1705  et  souvent  traduit  on  français,  se  compose 
do  seize  sermons  sur  la  religion  naturelle.  L'autour  a  pour 
but.  principal  do  réfuter  Hobbos  et  Spinoza.  S'appuyant. 
sur  les  démonsl.ralions  do  Newton,  Clarke  prouve  quo  la 
matière  n'ost  pas  étornoUo  ot  que  le  mouvement  no  lui 
apjiartiont  pas  en  propre.  Il  établit  ensuite  trois  principes  : 
r  il  y  a  un  être  éternel;  2"  l'être  éternel  ost  personnel  et 
immuable;  3»  il  existe  par  lui-même.  De  ces  principes 
découle  l'obligation  do  se  soumettre  à  la  loi  morale.  Cotte 
loi  est  l'expression  des  règles  immuables  qui  gouvernent 
l'intoUigence  même  do  Dieu.  La  nécessité  de  recompenses 
et  de  châtiments  amène  le  philosophe  à  proclamer  l'im- 
mortalité des  âmes  et  leur  jugement  par  Diou.  Entin, 
l'inenicacité  de  la  loi  naturelle,  prouvée  par  l'histoire, 
lui  montre  la  nécessité  d'une  Révélation. 

Dieu  (Traité  de  l'existicnce  et  des  attributs  de), 
par  Fénelon.  —  La  première  partie  parut  du  vivant  de  l'au- 
teur, on  1712  ;  la  seconde  ne  fut  publiée  qu'après  sa  mort, 
en  171S.  C'est,  d'après  le  témoignage  du  chevalier  de  Ram- 
say,  lo  préambule  d'un  grand  traité  sur  la  vérité  de  la  reli- 
g:ion  chrétienne,  dont  Fénelon  ne  composa  que  l'introduc- 
tion. Dès  le  début,  l'écrivain  annonce  qu'il  va  exposer  les 
preuves  de  l'existence  do  Dieu,  tirées  du  spectacle  de  la 
nature  et  de  la  connaissance  do  l'homme.  Les  deux  pre- 
miers chapitres  renferment  le  tableau  des  merveilles  quo 
présente  la  nature,  sans  oublier  l'âme  humaine  avec  ses 
facultés,  surtout  la  raison.  Le  troisième  chapitre  contient 
l'exposition  et  la  réfutation  du  système  des  épicuriens.  La 
seconde  partie  est  consacrée  aux  preuves  métaphysiques 
de  l'existence  de  Dieu  ot  à  l'étude  de  ses  attributs.  Fénelon 
use  du  doute  méthodique  de  Descartes  pour  établir  la  certi- 
tude de  sa  propre  pensée  et  de  sa  propre  existence;  il  dé- 
montre que  Dieu  existe, par  l'imperfection  de  l'être  humain, 
par  1  idée  que  nous  avons  de  l'iniini,  réfute  le  spinosisme  et 
donne  une  nouvelle  prouve  de  l'existence  de  Dieu,  tirée  de 
la  nature  des  idées.  La  fin  de  l'ouvrage  est  consacrée  à 
l'exposé  des  attributs  de  Dieu.  Dans  cet  ouvrage,  Fénelon 
unit  l'éclat  des  descriptions  à  la  subtilité  de  la  dialectique. 

pieu  {Traité  de  la  connaissance  de  dieu  et  de  soi- 
même),  par  Bossuet.  —  Cet  ouvrage  fait  partie  des  travaux 
que  Bossuet  avait  entrepris  pour  l'éducation  du  grand 
Dauphin,  fils  de  Louis  XIV.  Imprimé  pour  la  première 
fois  en  1722,  il  fut  d'abord  attribué  à  Fénelon;  une  édi- 
tion, publiée  en  1741,  fit  connaître  le  véritable  auteur.  Ce 
traité  commence  par  uno  description  de  l'homme.  L'homme 
est  une  âme  se  servant  de  son  corps.  L'âme  est  sensitive 
et  intellectuelle.  Sensitive,  elle  éprouve  en  présence  des 
objets  extérieurs  des  sensations,  parmi  lesquelles  il  faut 
remarquer  le  plaisir  et  la  douleur.  De  la  réunion  des  sen- 
sations et  de  1  imagination  qui  les  reproduit  naissent  dans 
l'âme  les  pafisions.  I!  y  a  deux  sortes  d'opérations  intel- 
lectuelles :  celles  de  l'entendement  et  colles  do  la  volonté. 
L'entendement  sert  à  discerner  le  vrai  du  faux.  Il  est  aidé 
par  la  mémoire.  Ses  trois  opérations  sont  :  concevoir, 
juger  et  raisonner.  «  Vouloir  est  une  action  par  laquelle 
nous  poursuivons  le  bien  et  fuyons  le  mal.  »  Nous  sommes 
déterminés  à  vouloir  lo  bien  en  général,  mais  nous  avons 
la  liberté  de  notre  choix  à  l'égard  dos  biens  particuliers. 
Le  bon  usage  do  la  liberté,  quand  il  se  tourne  en  habitude, 
s'appelle  vertu;  et  lo  mauvais  usage,  quand  il  so  tourne 
en  habitude,  s'appelle  vice.  Quoique  nous  donnions  diffé- 
rents noms  aux  facultés,  en  réalité,  elles  sont  l'âme  consi- 
dérée dans  SCS  diverses  opérations.  Bossuet  décrit  ensuite 
le  corps  humain  ot  montre  uno  connaissance  remarquable 
do  l'anatomie  et  do  la  physiologie,  qu'il  devait  aux  leçons 
du  savant  Duvornoy.  Après  avoir  parlé  du  miracle  pcr- 
pi-tHcl  de  l'union  do  l'âme  et  du  corps,  Bossuet  arrive 
enfin  â  Diou.  Il  démontre  quo  la  parfaite  harmonie  qui 
existe  entre  lo  corps  et  l'âme  n'a  pu  ^iro  établie  quo  par 
uno  causo  intelligente,  qui  ost  hors  do  nous.  Cotte  cause 
est  étoriielle,  parfaite,  immuablo  ot  nécessaire.  Hossuet 
termine  on  exposant  les  dill'érontos  opinions  des  philo- 
sophes sur  l'âmo  des  bétos. 

Dieux  (De  i.a  nature  des),  ouvrago  philosophique  do 
Cicéron.  — César  venait  d'êtro  assassiné.  Romo  était  trou- 
blée par  la  rivalité  d'Antoine  ot  d'Octave.  Cicéron,  retiré 
ù  la  campagne,  cherchait  dans  l'étudo  une  diversion  â  ses 
inquiétudes  patriotiques.  Il  dédie  son  ouvrage  à  Mrutus,  et 
y  met  en  .scène  C.  Velloius,  Lucilius,  Halbus  et  C.  Cotta. 
Chacun  des  interlocuteurs  expose  une  des  opinions  quo  les 
philosophes  les  plus  célèbres  ont  soutenues  sur  la  nature 
des  riieux.  Velloius  oxpli(iuo  lo  système  d'Epicuro,  Cotta  lo 
réfute  et  prouve  l'existence  d'urio  causo  première,  intelli- 
gonto  :  il  insiste  sur  lo  consentement  de  tous  les  peuples. 
Tel  ost  lo  premier  livre.  Le  second  renferme  l'exposition 
dos  dofnrinos  stoïciennes,  que  Cicéron  met  sur  les  lèvres 
do  Bulbus.  Dans  lo  troisième  livre,  Cotta,  qui  paraît  parler 
au  nom  de  l'auteur,  reprend  la  narolo  ot  so  fait  l'intorprèto 
dos  doctrines  do  l'Académie.  Puis  il  met  on  regard  dos 
opinions  des  philosophes  los  antiques  traditions  roligieuses 
do  Home  ;  il  déclare  préférer  aux  théories  de  Zenon  ot  do 
Chrysippo  les  croyances  dos  grands  pontifes  T.  Corunca- 
cius,  1*.  Scipion,  P.  Scévola.  En  traçant  lo  tableau  des 
circonstances  dans  lesquelles  il  a  composé  son  ouvrage, 
Cicéron  ne  cache  pas  ses  angoisses.  Elles  n'élaiont  quo 
trop  fondées  :  il  fut  tué  l'année  suivante. 

Dieux  (la  (îiiEiiRE  des),  noèmo  do  Pamy  (1799).  — 
Au  point  do  vue  du  fond,  do  1  objet  ot  des  conséquences, 
0  no  fioèmo  est  le  plus  monstruoiix  et  lo  plus  révoltant 
qu'aient  produit  limpiélé,  la  corruption  et  rimmurulilé  % 


DIEU  —  DIEZ 


comme  l'a  dit  Foletz.  Si  l'on  considère  uniquement  la 
Cncrrr  des  Dieux  sous  le  rapport  de  la  forme,  on  j)eut 
ulurs  rappeler  lo  seiitiniont  de  Joseph  Cliéuior,  qui  y  voit 
«  uiio  composition  originale,  où  le  talent  se  varie  ot  so 
soutif-nt  d'une  nianiùro  continue  ».  II  ost  écrit,  comme  la 
J'ucetle  do  Voltaire,  en  vers  do  dix  pieds,  et  comporte  dix 
chants.  Le  sujet  ost  la  victoire  remportée  par  lo  christia- 
nisme sur  les  vieilles  divinités  de  l'Olympe;  mais  cotte 
victoiro  est  tournée  en  dérision. 

Dieux  (les  Amodrs  dks),  suite  de  vingt  estampes  gra- 
vées par  Jacopo  Caraglio,  d'aprùs  les  dessins  de  Pierino 
dol  Vaga.  Cetto  série  ost  peut-être  le  chof-d'reuvre  do 
Pierino.  —  Dispensés  dos  pudeurs  humaines,  los  diou-t  so 
livrent  à  leurs  amours  avoc  un  élan  tempéré  par  une 
sorte  de  sérénité  majestueuse  et  suus  dos  formes  telle- 
mont  idéalisées,  que  la  beauté  du  spectacle  en  efface 
l'indécence.  Los  estampes  de  Caraglio  sont  rares;  voici 
quels  sont  les  sujets  :  Amours  de  Saturne  et  de  Philyre; 
Jupiter  et  Simélé  ;  Jupiter  et  lo  ;  Jupiter  transformant  lo 
en  vache;  Jupiter  pasteur  ;  Jupiter  et  Antiope;  Neptune  çt 
Thétis;  Pluton  et  froserpine ;  Mars  et  Vénus;  Vénus  et 
Adonis;  Apollon  poursuivant  Daphné;  Apollon  et  Hyacinthe; 
Diane  et  Pan  ;  Mercure  et  Hersé  ;  Bacchus  et  Ariane  ;  Her- 
cule et  Déjanire  ;  Vulcain  et  Cérés  ;  Vénus  et  Cupidon  ; 
Amours  de  Janus ;  Vertumne  et  Pomone. 

Dieu  et  la  Bayadère  (le),  opéra-ballot  en  deux  actes, 
paroles  de  Scriho,  musique  d'AuDer,  représenté  à  l'Opéra 
lo  13  octobre  1830,  —  La  pièce  est  amusante  et  gaie  ;  la  mu- 
sique, aimable  et  séduisante.  Parmi  les  meilleures  pages 
do  la  partition,  il  faut  signaler  surtout  une  ouverture 'ex- 
cellente, une  jolie  chanson  dialoguée  à  deux  voix  :  Aux 
boi-ds  heureux  du  Gange;  le  bel  air  dOlifour  :  Quel  vin, 
quel  repas  délectable,    et  de  délicieux  airs  de  ballet. 

Dieu  (île).  V.  Yeu  (lie  d'). 

Dieu  {Louis  de),  orientaliste  et  théologien  hollandais, 
né  à  Flessingue  en  1590,  mort  en  1642  à  Levde,  où  il  pro- 
fessait les  langues  orientales.  Le  premier,  il  compara 
d'une  manière  satisfaisante  l'hébreu,  le  chaldéen  ot  le 
syriaque.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Grammatica 
trilinyuis  :  Hebraica,  Syriaca  et  Cnaldaica  (1628);  Historir 
Christ!  et  S.  Pétri  persice  conscriptse  (1639);  Rudimenta 
linçux  Persicx  (i639);  Critica  sacra  (1693). 

DiEUCHIDAS  de  Mégare.  historien  grec  de  l'époque 
alexandrine.  II  avait  compose  une  histoire  de  la  ville  de 
Mégare  (Megarika),  qui  a  été  utilisée  par  Diogène  Laérce. 

DIEU-CONDUIT  (rfu-i)  n.  m.  Mar,  Nom  donné  autrefois  ù 
une  image  pieuse  qui  représentait  le  saint  ou  la  sainte 
sous  la  conduite  de  qui  on  voulait  mettre   le  navire,  il 

PI,  Des  DlEU-CONDUIT. 

DIEUDONNÉ  (do-né)  n,  ra.  Donné  par  Dieu,  surnom  attri- 
bué à  des  fils  du  prince  dont  la  naissance  est  regardée 
comme  uoe  faveur  du  ciel. 

DiEUDONNÉ  1"  ou  Deusdedit  (saint),  pape  de  614  à 
617,  ou,  selon  d'autres,  de  615  à  618.  Il  se  signala  par  sa 
charité  envers  les  lépreux.  C'est  le  premier  pape  dont  los 
bulles  aient  été  scellées  avec  dos  sceaux  de  plomb.  — 
Fête  le  s  novembre. 

DiEUDONNÉ  II  ou  AdÉODAT,  pape,  de  672  à  676.  Il 
était  bénédictin.  Il  mit  le  premier  en  tête  de  ses  lettres 
la  formule  Saint  et  bénédiction  apostolique  ;  il  fut  aussi  le 
premier  pape  qui  data  ses  actes  des  années  do  son  pontificat. 

DiEUDONNÉ  (Jacques-.4ugustin),  sculpteur  et  graveur 
français,  ne  et  mort  à  Paris  (1795-1873).  Elève  de  Gros  et 
de  Bosio,  il  s'adonna  à  la  gravure  en  médailles  et  rem- 
porta un  second  prix,  en  1819.  Parmi  ses  œuvres,  nous 
citerons  :  les  médaillons  du  duc  d'Orléans,  du  duc  de  Ba- 
guse,  du  duc  de  Iteggio,  etc.,  et  une  médaille  représentant 
la  Mort  du  duc  de  Berry.  A  partir  de  1824,  il  s'adonua  à  peu 
près  entièrement  à  la  sculpture.  Il  exécuta  la  statue  du 
duc  d'Angoulême,  les  bustes  de  Charles  X,  de  Louis-Philippe, 
de  la  princesse  Adélaïde;  le  Mariage  de  Louis-Philippe  à 
Palerme,  has-roliof  ;  etc. 

DiEUDONNÉ  (AIphonse-Emilo),  acteur,  né  à  Paris  en 
1S3J.  Elève  do  Samsoii,  il  joua  à  Lisbonne,  suivit,  en  1855, 
Rachel  on  Amérique,  jiuis  fut  attaché  à  l'Ambigu  (1857), 
au  Gymnase  (1860),  au  théâtre  Michel  à  Saint-Pétersbourg 
(1861),  au  Palais- Royal  (1874),  au  Vaudeville  (1875),  et 
enfin  aux  Variétés  (1897).  Cet  excellent  acteur,  plein  do 
verve  et  do  gaieté,  a  créé  avec  un  vif  succès  un  grand 
nombre  do  rôles,  dont  un  des  derniers  a  été  celui  de  La- 
bosse  dans  lo  Nouveau  jeu  do  Lavedan  (1898). 

DIEUDONNEA  (do-né-a)  n.  m.  Bot.  Genre  de  cucurbi- 
tacéos  dont  une  espèce,  le  dieudonnea  rhizantlui,  est  uno 
sorte  do  liane  des  forêts  vierges  des  Andes  péruviennes, 
(Ses  tiges  rameuses  s'enroulent  jusqu'au  sommet  des  plus 
gramls  arbres.) 

DiEUE,  comm.  do  la  Meuse,  arrond.  ot  à  12  Idlom.  do 
Verdun,  sur  la  Meuse,  qui  reçoit  lo  ruisseau  de  Dieue; 
1.070  liai).  Port  sur  lo  canal  de  l'Est.  Carrières  de  pierre. 
Faliri(|uo  de  chaises,  broderies,  moulins. 

DlEULAFOY  (.Ioseph-Marie-.\rmand-Michol),  autour 
dramatique  français,  né  i  Toulouse  en  1762,  mort  A  Paris 
en  1823.  D'abord  avocat  ii  Toulonso,  puis  planteur  ;\  Saint- 
Domingue,  où  il  fut  ruiné  lors  de  l'insurrection  do  1793,  il 
so  rendit  il  Paris  et  écrivit  soit  seul,  soit  en  collaboration, 
nombre  de  pièces  pleines  d'esprit  et  do  gaieté:  le  Moulin 
de  Sans-Souci  (1798);  Défiance  et  um/ice  T 1801)  ;  (es  Pages 
du  duc  de  l'e«d(!mo  (1807)  ;  /iaynrd  au  Pont-Neuf  {i»os)  ; 
le  Duel  par  la  croisée  (1818)  ;  /a  Pauvre  fille  (1823)  ;  etc. 

DiEULAFOir  (Georges), médecin  français, né  àToulouse 
en  isio.  V.t\  1887,  il  occu^ie  la  chaire  do  pathologie  interne 
ii  la  Facilité,  est  (ilu  prolesseur  do  cliniijue  ù  l'ÏIôtel-Dieu 
do  Paris  en  1896,  et  enfin  membre  do  l'Académie  de  méde- 
cine. C'est  en  1869  quo  lo  professeur  Gubler  présenta  A 
l'Académio  l'aspirateur  de  Ùieulnfoy,  composé  d'un  réci- 
pient dans  lequel  on  a  fait  lovido.ot  armé  d'une  aiguille 
crouso.  Dans  lo  Traité  de  l'aspiration,  l'invonteiir  incliquo 
l'application  do  cette  méthode  nouvollo  au  diagnostic  et 
au  traitement  de  tontes  los  collections  liquides,  en  insis- 
tant surtout  sur  lo  traitement  de  la  plenrésio  par  la  thora- 
centèse.  On  lui  iloit.  on  outre,  dos  travaux  importants  sur 
la  tuberculose,  sur  le  mal  de  Bright,  surtout  lians  ses  rap- 
ports avoc  la  chlorose,  sur  rappontlicito  qui,  d'après  lui, 
doit  être  opérée  aiissilêt  le  diagnostic  posé.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  De  la  mort  subite  dans  la  fièvre  ty- 
phoïde (1HI19)  ;  Des  progrés  réalisés  par  la  physiologie  e.Tpé- 
rimentale  dans  la  connaissance  des  maladies  du  système 


ux  f  1875)  ;  Traité  de  l'aspiration  des  liquides  morbides 
)  ;  De  la  thoracentèse  par  aspiration  dans  la  pleurésie 


nen^eux  { 

('*'"); 

aiguë  (1878);  Manuel  de  pathologie  interne  ;i898),'ouvrago 

classique  ;  Clinique  médicale  de  l'Hôtel-Dieu  de  Paris  (1897). 

DiEULAFOY  (Marcel-Auguste),  ingénieur  et  archéo- 
loguo  français,  frèro  du  précédent,  né  à  Toulouse  en  1844. 
Elève  do  l'Ecolo  polytoclinique,  il  outra  dans  le  corps  des 
ponts  et  chaussées,  et  devint  ingénieur  do  1"  classe  en 
1880.  Chargé,  en  1881,  d'uno  mission  archéologique  en 
Perse  et  en  Susiano,  il  parvint,  dans  trois  campagnes  suc- 
cessives au  milieu  do  grands  d.angors,  à  découvrir  les 
palais  do  Darius  ot  d'Artaxer.xès,  aies  mettre  au  jour  et 
à  rapporter  en  France  des  fragments  considérables  qui 
figurent  au  musée  du  Louvre  (1886).  Il  a  été  élu,  en  18'à:>, 
membre  libre  do  l'Académie  dos  inscriptions.  On  lui  doit 
los  ouvrages  suivants  :  l'Art  antique  de  la  Perse  (1884-1889); 
l'Acropole  de  Suse  (1890-1894  )  ;  le  lloi  David  (1897).  —  Sa 
femme,  Jane-Paule-ftachel  Magre,  dame  Dieulafoy,  néo 
à  Toulouse  en  1851,  a  partagé  les  travaux  et  les  dangers 
de  son  mari,  dans  los  fouilles  de  Perse  (lsai-1886).  Elle  a 
publié  :  la  Perse,  la  Chaldée  et  la  Susiane  (1886);  A  Suse 
(18S8)  et  des  romans  :  Panjsalis  (1890);  Vo/onïaire  (1892)  ; 
Frn-e  Pelage  (1894);  Déchéance  (1897);  etc. 

DiEULEFIT,  ch-l.  de  canton  du  départ,  de  la  Drôme, 
arrond.  et  à  29  kiloin.  de  Montélimar;  3.544  hah.  Centre 
manufacturier  important  :  filatures,  moulinories  de  soie, 
draperies,  poteries.  Co  fut  uno  place  forte  des  calvinistes 
au  XVI"  siècle.  Les  protestants  y  ont  encore  une  église 
consistoriale.  —  Le  canton  a  16  comm.,  et  9.684  hab. 

DiEULIVOL,  comm.  de  la  Gironde,  arrond.  et  à  18  kilom. 
de  La  Réole,  près  du  Drot  ;  515  hab.  Vignobles  compris 
dans  l'Entre-Deux-Mers  et  qui  fournissent  dos  vins  blancs 
et  des  vins  rouges.  Les  principaux  crus  sont  :  aux  Petits, 
cru  Favereau,  au  Bourg,  au  Breton,  à  Martineau,  etc. 

DiEULOUARD,  comm.  de  Meurlhe-et-Moselle,  arrond. 
et  à  21  kilom.  de  Nancy,  sur  la  Moselle  ;  1.993  hab.  Ch.  de  f. 
Est.  Sources  abondantes.  Aciers  raffinés  et  puddiés.  Bras- 
series. Ruines  d'un  château  du  XI"  siècle.  Aux  environs, 
vestiges  de  la  ville  romaine  ou  camp  de  Scarpoua. 

DIEUTELET  [lèj  n.  m.  Petit  dieu.  (Mot  de  Ronsard.) 

DiEUZE,  ville  d'Allemagne  (Alsace-Lorraine),  cercle 
et  à  20  kilom.  de  Château-Salins,  sur  la  Seille  et  le  canal 
des  Salines;  3.500  hab.  Avant  1871.  elle  faisait  partie  de 
l'ancien  département  français  do  la  Meurthe.  On  y  extrait 
chaque  année  plus  de  500.000  quintaux  de  sel.  Fabriques 
de  produits  chimiques,  de  gélatine,  de  broderies.  Un  che- 
min de  fer  en  part  pour  aboutir  ù  la  ligne  de  Paris  à 
Strasbourg.  —  Patrie  d'Edmond  About. 

DIÈVE  (^mot  flamand  [à  rapprocher  de  l'allemand  tief, 
et  de  l'angl.  deep,  profond])  n.  f.  Dépôts  argileux  qui  consti- 
tuent l'étage  turonien,  dans  le  nord  de  la  France. 

DiEZ.  Géogr.  V.  DiETZ. 

DiEZ  (Friedrich),  littérateur  allemand,  fondateur  de 
la  philologie  romane,  né  à  Giessen  en  1794,  mort  à  Bonn 
en  1876.  11  prit  part,  en  1813,  à  la  campagne  de  France.  Il 
avait  étudié  la  philologie  et  le  droit  et,  fixé  à  Goettingue, 
il  s'occupait  de  langues  et  littératures  modernes.  Gœthe, 
qu'il  vit  à  léna  en  avril  1818, 
lui  signala  les  publications 
de  Raynouard  sur  la  poésie 
provençale.  Diez  fut  nommé, 
en  1821,  lecteur  à  Bonn  pour 
l'italien,  l'espagnol  et  le  por- 
tugais. Professeur  extraor- 
dinaire en  1823,  il  fut  nommé, 
en  1S30,  dans  la  même  uni- 
versité, professeur  ordinaire 
de  langues  germaniques, 
tout  en  conserservant  sa 
fonction  de  lecteur.  Ses  pre- 
miers ouvrages  sont:  Vieilles 
romances  espagnoles  (IS21)  ; 
Essai  stir  les  cours  d  amour 
(  1 825),  traduction  française 
par  do  Roisin  (1842);  ;«  Poé- 
sie des  troubadours  (1826), 
traduction  française  par  le 
même  (1845);  Vie  et  rruvres 
des  troubadours  (1829),  Ces 
publications  inaugureront 
uno  méthode  nouvelle  dans 
l'étude  des  littératures  romanes.  Ses  œuvres  maîtresses 
sont  sa  Grammaire  des  langues  romanes  (lS;t6-lS38) ,  tra- 
duite en  français  sur  la  3"  édition  par  A,  Uriichot,  G,  Paris 
ot  Morol-Fatio  (1872-1876);  ot  son  Dictionnaire  étipnologique 
des  langues  romanes  (iS53),  Diez  a  abordé  los  langues  ro- 
manes avoc  un  esprit  vraiment  historique  ot  scientifique. 
Citons  encore,  parmi  ses  antres  publications,  les  Monu- 
ments des  anciennes  langues  romanes  (ISI6);  Deux  anciens 
poèmes  romans  (1852);  Anciens  glossaires  romniis  (1865)  ; 
Formation  des  mois  dans  les  langues  7'omanes  (1875);  enfin, 
Opuscules  et  comptes  rendus,  ouvrage  posthume  (18S3). 

DiEZ  (Catherine),  femme  do  lettres  allemande,  néo  ù 
Neplilen  (  Wosiplialie)  en  ISIO.  morte  en  lS8i.  Avec  sa 
sœur,  /■.■/i.V((/)(7/)  tiuinn-:,  elle  jmhliatles  poésies,  dos  récits, 
des  romans,  etc.,  qui  se  distinguent  par  la  finesse  du 
sentiment.  Nous  citerons  ;  Couronne  poétique  {\Mi)  ;  Fleurs 
des  prés  de  la  .'^ieg  et  Fleurs  des  champs  du  Jlhin  (1847); 
Contes  du  printemps  (1851);  Nouveawr  contes  des  champs, 
des  bois  et  des  prés  (1854);  l'Oncle  Martin  (1859);  Kdith 
{18IÎ7)  :  les  Femmes  de  ta  Sitile  {ISG3)',  lo  Premier  Amour  de 
Henri  Heine  (1870);  etc. 

Diez  (Wilhelm),  neintro  et  illustrateur  allemand,  né  A 
Bayreuth  on  1839.  Il  illustra,  entre  autres,  l'Histoire  de 
la  Guerre  de  Trente  ans,  do  Schiller,  et  collabora  aux 
«  Fliegendo  Bllitter  ",  journal  satirique  do  Munich,  et  A 
la  "  Gormauia  u,  do  .Scliorr,  h'ièvo  de  Piloty,  il  est  devenu 
un  des  principaux  reprt'Sentaiits  de  la  poi'nturo  de  genre 
de  l'école  de  Munich.  Nous  citerons,  parmi  ses  tableaux  : 
Adoration  des  bergers;  Marché  aux  chevaux;  te  Pique- 
nique  (galerie  nationale  de  Berlin)  ;  et  Son  Excellence  en 
voyaqe  ;  un  Chevalier  routier  du  mot/en  Age,  qui  ont  figuré 
Il  l'Exposition  universelle  do  1873.  Il  est,  depuis  1871,  pro- 
fesseur il  l'Académie  dos  beaux-arts  do  Munich. 

DiEZ  (Robert),  statuaire  allemand,  né  A  Pîlssneek 
|Savc-Meiuingen|  eu  1814.  Elève  de  l'académie  de  Dresde 
(isiî;t)  et  de  .Scliilling  \18fi7),  il  obtint  un  premier  prix  pour 
Sun  groupe  :  Vénus  consolant  l'Amour,  11  fondu  tin  utolior 


DIÉZEUGMENON   —   DIFFERENTIEL 


en  1873  et  a  produit  un  certain  nombre  de  travaux  appré- 
ciés :  la  Musique  et  le  Vin;  Obéron  et  Titania,  au  nouveau 
théâtre  de  la  cour,  à  Dresde  ;  la  statue  du  margrave  Henri 
l'Illustre,  pour  l'Albrechtsburg,  à  Meisseu  ;  le  Voleur  d'oies, 
décorant  la  fontaine  de  la  place  Ferdinand,  à  Dresde,  etc. 

DIÉZEUGMENON  (gén.  plur.  du  gr.  diézeugménos,  dis- 
joint] adj.  Nom  donné  par  les  Grecs  à  leur  troisième  té- 
tracorde,  lorsqu'il  était  disjoint  du  second. 

DiEZMANN  ou  DiETRiCH  le  Jeune,  landgrave  de 
Tliuringe,  Jils  d'Aibert  et  de  Marguerite,  tille  de  l'empe- 
reur Frédéric  II,  né  vers  1260,  mol't  en  1307.  Il  fut  élevé, 
ainsi  que  sou  frère,  par  son  oncle  Dietrich  de  Landsberg, 
lorsque,  par  suite  des  amours  scandaleuses  d'Albert  et  do 
la  princesse  d'Eïsenberg,  Marguerite  fut  contrainte  de 
quitter  son  mari.  Les  deux  frères  furent  en  lutte  con- 
stante avec  leur  père  et  avec  l'empereur  d'Allemagne 
Albert,  qui  voulait  leur  enlever  leurs  Etats.  Ils  battirent  ce 
dernier  complètement  à  Lucka  (1307)  et  le  forcèrent  à 
abandonner  ses  prétentions. 

DiEZMANN  (Jean-Auguste),  littérateur  allemand,  né 
à  Gazon  près  de  Groitzsch  en  1805,  mort  en  1869.  En  1831, 
il  fonda  les  Feuilles  contemporaines  pour  servir  de  distrac- 
tion utile  ou  le  Monde  et  le  Temps  ;  il  dirigea  en  outre  plu- 
sieurs journaux.  De  plus,  il  traduisit  de  l'anglais  et  du 
français  une  quantité  d'ouvrages,  et  publia  des  études  inté- 
ressantes sur  Gœthe  et  Schiller. 

DIFFA  (déformation  du  mot  arabe  dhiyâfa  [hospitalité]) 
n.  f.  Nom  donné  par  les  Arabes  d'Algérie  à  la  réception 
faite  à  des  hôtes,  et  dans  laquelle  un  ropas  tient  la  pre- 
mière place.  (L'usage  de  la  diffa  est  fondé  sur  le  texte  du 
Coran  et  admis  comme  obligatoire  par  la  coutume.) 

DIFFAMABLE  [di-fa]  adj .  Qui  peut  être  diffamé  :  Certaines 
gens  ont  une  si  inauvaise  réputation  qu'ils  ne  sont  plus  dif- 

FAMABLES. 

DIFFAMANT  {di-fa-ynan),  ANTE  adj.  Qui  est  propre,  qui 
est  de  nature  à  diffamer  :  Discours,  Ecrits  diffamants. 

DIFFAMATEUR,  TRIGE  (di-fa)  n.  Celui,  colle  qui  diffame 
par  des  paroles  ou  par  des  écrits  :  Cei-tains  journalistes  se 
sont  érigés  en  diffamateurs  publics. 

DIFFAMATION  [di-fa,  si-on)  n.  f.  Action  de  diffamer; 
paroles  diffamatoires  :  Etre  en  butte  à  des  diffamations. 

—  Dr.  Allégation  d'un  fait  qui  est  de  nature  à  porter 
atteinte  à.  l'honneur  ou  à  la  considération  :  La  plainte 
d'une  injure  publique  ne  peid  jamais  être  une  diffamation. 

—  Enctcl.  Dr.  rom.  La  diffamation,  comme  nous  l'enten- 
dons aujourd'hui,  rentrait  dans  la  catégorie  des  injures.  Les 
écrits  diffamatoires  étaient  punis  des  peines  de  l'injure; 
il  en  était  de  même  de  l'outrage  par  paroles.  Les  coupables 
étaient  notés  d'infamie.  Les  individus  de  basse  condition 
étaîeut  frappés  de  verges  ;  les  autres  étaient  punis  de 
l'exil  temporaire,  ou  privés  de  certains  droits.  Valentinien 
et  Valens  punirent  de  mort  les  écrits  diffamatoires. 

—  Dr.  franc,  anc.  La  diffamation  n'a  pas  été  plus  spéci- 
fiée par  l'ancien  droit  français  que  par  le  droit  romain.  On 
appelait  de  ce  nom  toute  calomnie  répandue  dans  le  but 
de  donner  de  la  publicité  à  une  imputation  injurieuse.  Un 
édit  de  1626  punit  de  mort  la  diffamation  écrite.  Une  dé- 
claration de  1728  prononce  la  peine  du  carcan  et,  en  cas 
de  récidive,  celle  des  galères  pour  cinq  ans. 

—  Dr.  act.  La  diffamation  est  ainsi  définie  par  l'article  29 
de  la  loi  du  29  juillet  1881  sur  la  presse  :  «  Toute  allégation 
ou  imputation  d'un  fait  qui  porte  atteinte  à  l'honneur  ou 
à  la  considération  de  la  personne  ou  du  corps  auquel  le 
fait  est  imputé.  »  Elle  ss  différencie  de  l'injure,  aux 
termes  du  même  texte,  en  ce  que  linjuro  ne  renferme  l'im- 
putation d'aucun  fait  précis.  V.  injure. 

La  diffamation  n'est  considérée  comme  publique  que 
lorsqu'elle  est  commise  par  l'un  des  moyens  de  puljl-ication 
que  déterminent  les  articles  23  et  28  de  la  loi  du  29  juillet 
1881.  Pour  la  diffamation  publique  envers  les  particuliers, 
la  juridiction  compétente  est  le  tribunal  de  police  correc- 
tionnelle; pour  la  diffamation  publique  envers  les  corps 
constitués  ou  les  fonctionnaires  publics,  la  compétence 
appartient  à  la  cour  d'assises.  La  preuve  des  imputations 
diffamatoires  envers  de  simples  particuliers  ne  peut,  en 
principe,  être  faite  ;  au  contraire,  la  vérité  du  fait  diffama- 
toire, quand  il  est  relatif  aux  fonctions,  peut  être  établie 
dans  le  cas  d'imputation  contre  les  corps  constitués  ou  les 
fonctionnaires  publics. 

Les  diffamations  commises  par  cartes  postales  ou  cartes- 
télégrammes,  circulant  à  découvert,  fout  l'objet  do  la  loi 
du  \\  juin  1887.  Les  diffamations  envers  la  mémoire  des 
morts  peuvent  être  poursuivies  par  les  héritiers,  aux  con- 
ditionsprécisées  par  l'article  34  de  la  loi  du  29  juillet  1881. 

Lorsqu'elle  n'est  pas  publique,  la  diffamation  est  consi- 
dérée comme  une  injure  simple.  En  ce  cas,  suivant  la  qua- 
lité de  la  personne  diffamée  et  aussi  suivant  les  circon- 
tances,  elle  tombe  tantôt  sous  l'application  de  l'article  471, 
§  11,  du  Code  pénal,  tantôt  sous  le  coup  des  articles  222, 
224  ou  226  du  même  Code. 

DIFFAMATOIRE  {di-fa)  adj.  Qui  est  fait  ou  ditdans  l'in- 
teution  de  diffamer  :  Libelle,  Ecrit,  Discours  diffamatoire. 

DIFFAMER  {di-fa  —  lat.  diffamare;  du  prêf.  di,  et  do 
fama,  réputation)  V.  a.  Attaquer  dans  la  réputation,  cher- 
cher à  déshonorer  :  Certaines  gens  diffamknt  un  honnête 
homme  uniquement  parce  qu'il  est  d'une  opinion  différente 
de  la  leur.  Il  Déshonorer  par  sa  conduite  :  Diffamer  ses 
aïeux.  (Boileau.) 

—  A  signifié  Défigurer,  salir,  gâter  : 

Le  Parnasse  surtout,  fécond  en  imposteurs, 
iJi/ftima  le  papier  par  ses  propos  menteurs. 

BOILCAU. 

Diffamé,  ée  part.  pass.  du  v.  Diffamer. 

—  Par  ext.  Réputé  funeste  ou  dangereux  :  Au  milieu 
de»  Scylln  et  des  Charybde,  lieux  diffa- 
mes par /an/ </*?  naufrages...  (Fléch.) 

—  Blas.  Lion  diffamé,  Lion  représenté 
sans  queue.  Il  Armes  diffamées.  Armes 
dont  on  a  retranché  quelque  pièce,  ou 
auxquelles  on  a  joint  certaines  pièces 
déshonorantes,  pour  punir  un  crime  com- 
mis par  celui  qui  les  porte. 

—  Stn.  Diflamé,  malfamé.  L'homme 
diffamé  a  été  signalé  comme  un  homme 
inf^àme;  l'homme  malfamé  a  seulement 
une  réputation  mauvaise. 

Se  diffamer,  v.  pr.  Se  faire  tort  à  soi- 
même  dans  l'opinion  publique;  attaquer 
sa  propre  réputation  :  C'est  SR  diffamer   soi-même  que 


D'nr;.'f!ijl  h  un 
lion  r.iinpant  L-t 
dilTamé  do  s:iblc. 


d'écrii'e  pour  diffamer  les  autres,  il  Se  décrier  les  uns  les 
autres. 

—  Syn.  Diffamer,  décrécUter,  décrier,  etc.  V.  décré- 
diter. 

DIFFARRÉATION  {di-fa,  si-on  —  lat.  di ffarreatio  ;  du 
préf.  di,  et  de  farreum,  gâteau  de  froment)  n.  f.  Dr.  rom. 
Cérémonie  religieuse,  qui  servait  à  dissoudre  la  manus  dans 
le  mariage,  lorsqu'elle  avait  été  établie  par  la con/"arreafio; 
c'était  une  sorte  de  cérémonie  inverse. 

DIFFÉREMMENT  {di-fé-ra-man)  adv.  D'une  manière 
différente  à  : 

L'homme,  en  différents  temps,  fen&e  différemment. 

Destodches. 

DIFFÉRENCE  [di-fé-ranss  —  lat.  differentia  ;  du  préf.  di, 
et  de  ferre,  emporter)  n.  f.  Défaut  de  similitude,  caractère 
autre,  manière  d'être  qui  n'est  pas  la  même  :  L'égalité  est 
dans  la  société,  sauf  la  différence  des  fortunes,  sauf  la 
DIFFÉRENCE  des  rangs,  sauf  la  différence  des  facultés, 
sauf  enfin  l'inégalité.  (Ballanche.) 

—  Faire  la  différence.  Sentir  la  différence,  Remarquer  en 
quoi  une  personne,  une  chose  diffère  d'une  autre,  n  Faire, 
Mettre  de  la  différence  entre  deux  personnes,  entre  deux 
choses.  Reconnaître  qu'elles  sont  différentes,  les  juger 
différentes. 

—  Algèbr.  Calcul  aux  différences  finies.  Calcul  ou  théorie 
des  différences  rinies  des  fonctions,  correspondant  à  des 
accroissements  finis  des  variables,  qui  y  entrent,  il  On  dit 

aussi   CALCUL  DES  DIFFÉRENCES  FINIFS.  V.  CALCUL. 

—  Bours.  Ecart  qui  existe,  au  moment  de  la  liquida- 
tion, entre  le  taux  des  valeurs  vendues  et  achetées  et 
le  taux  des  mêmes  valeurs  au  moment  où  le  marche  a  été 
consenti  :  Payer  la  différence.   Toucher  la  différence. 

Il  Différence  de  bourse.  Solde  débiteur  ou  créditeur  d'un 
compte,  résultant  de  la  compensation  de  deux  opérations 
se  faisant  contre-partie  respectivement.  (Les  opérations  de 
bourse  se  résolvant  par  des  différences  ont  été  reconnues 
légales  par  l'article  i*""  de  la  loi  du  28  mars  1885.) 

—  Logiq.  Différence  spécifique,  Attribut  essentiel  et  spé- 
cial, qui  distingue  l'espèce  de  toute  autre  espèce  du  même 
genre. 

—  Mar.  Ecart  entre  le  tirant  d'eau  de  l'arrière  et  celui 
de  l'avant,  n  Ecart  qui  existe  entre  les  résultats  fournis 
par  l'estime  et  ceux  que  donne  l'observation,  il  Ecart  de 
route  fait  par  le  bâtiment  en  vingt-quatre  heures  :  Diffé- 
rence en  latitude.  Différence  en  longitude. 

—  Mathém.  Excès  d'une  quantité  sur  une  autre  :  3  est 
la  différence  de  8  à  iO. 

—  A  la  différence  de.  Différemment  de. 

—  Alh;s.  littér.  :  l"  Des  dieux  que  nous  servons  con- 
nais la  différence,  vers  do  Voltaire  dans  la  tragédie  d'A/- 
zire.  Guzman,  gouverneur  des  possessions  espagnoles  en 
Amérique,  vient  d'être  assassiné  par  le  cacique  Zamore, 
auquel  il  avait  ravi  sa  maitresse  et  ses  Etats.  Sur  le  point 
d'expirer,  il  adresse  ces  belles  paroles  à  son  meurtrier  ; 

Des  dieux  que  nous  servons  connais  la  ilifférence  : 
Les  tiens  t'ont  commandé  le  meurtre  et  la  vengeance. 
Et  le  mien,  quand  ton  bras  vient  de  m'assassiner, 
M'ordonne  de  te  plauidre  et  de  te  pardonner. 

Ces  vers,  qui  rappellent  la  réponse  de  François  de  Guise 
au  huguenot  qui  venait  d'attenter  à  ses  jours,  sont  em- 
pruntés au  Tamerlan  du  poète  anglais  Rowe. 

Dans  l'application,  ils  s'adressent  à  un  adversaire  pour 
lui  faire  sentir  la  supériorité  d'une  opinion,  d'une  doctrine, 
sur  celle  que  lui-même  professe. 

2o    Les  mortels  sont  égaux  ;  re  n'est  point  la  naissance, 
C'est  la  seule  vertu  qui  fait  leur  différence, 

Allusion  à  un  passage  de  Mahomet.  V.  égal. 

—  Syn.  Différence,  disparité,  dissemblance,  diversité, 
inégalité,  variété.  La  différence  est  ce  qui  distingue  une 
chose  d'une  autre,  sans  qu'il  soit  nécessaire  que  ces 
choses  aient  pu  jamais  semoler  de  même  nature,  l^a.  dis- 
parité est  ce  qui  empêche  les  choses  d'êtres  semblables  ; 
elle  suppose  que  les  choses  paraîtraient  telles,  si  Ion  ne 
montrait  pas  en  quoi  elles  diffèrent.  La  dissemblance  est 
apparente,  visible,  relative  à  la  forme.  La  diversité  im- 
plique un  défaut  d'accord,  une  opposition;  ou  dit  la.  diversité 
des  opinions,  des  caractères,  pour  exprimer  ce  qui  empêche 
les  hommes  de  vivre  en  bonne  intelligence.  L  inégalité  so 
rapporte  à  la  quantité,  au  degré,  ou  bien  à  un  change- 
ment qui  empêche  une  chose  d'être  conséquente  avec 
elle  même.  La  variété  est  multiple  ou  collective  :  elle  fait 
considérer  lesdifférencesqui  distinguent  plusieurs  choses 
sous  le  rapport  du  plaisir  qui  peut  en  résulter  pour  les 
yeux  du  corps  ou  de  l'esprit. 

—  Anton.  Analogie,  parité,  ressemblance,  similitude. 

DIFFÉRENCIATION  [di-fé-ran-si-a-sî-on)  n.  f.  Action  do 
différencier;  résultat  de  cette  action. 

—  Biol.  Différenciation  histologique.  Série  des  phéno- 
mènes qui  donnent  naissance  aux  éléments  des  divers 
tissus  pendant  le  développement  d'un  organisme. 

—  Philos.  Dans  le  système  d'Herbert  Spencer,  passage 
de  l'homogène  à  l'hétérogène,  qui  est  la  loi  du  progrès. 

—  Enctcl.  Biol.  Un  organisme  pluricellulaire  animal 
ou  végétal  est  une  agglomération  d'un  grand  nombre 
d'éléments  histologiques  de  types  divers,  qui  dérivent 
tous,  par  des  bipartitions  successives,  d'un  élément  pri- 
mitif unique  appelé  œuf  ou  spore.  Le  fait  que  ces  éléments 
de  types  divers  proviennent  d'un  élément  primitif  unique 
est  ce  qui  constitue  la  différenciation  histologique. 

La  différenciation  cellulaire  n'est  guère  apparente  au 
début  de  la  segmentation  de  l'œuf;  elle  le  devient  quand 
la  gaslrula  (v.  ce  mot)  est  constituée. 

^  Bot.  La  différenciation,  chez  un  végétal,  porte,  d'une 
part,  sur  la  forme  extérieure  du  corps  :  réduit  à  un  thalle 
chez  les  végétaux  inférieurs,  il  peut  subir  une  différen- 
ciation primaire  qui  auiorise  la  distinction  de  membres 
divers  (racine,  tige,  feuille);  puis  les  membres  do  môme 
nom  peuvent  subir  des  différenciations  secondaires  fré- 
(luentcs,  surtout  parmi  les  feuilles,  et  qui  aboutissent  à 
la  constitution  des  écailles  protectrices,  des  carpelles,  des 
étamines,  ou  bien  encore  des  piquants,  des  flotteurs,  etc. 
^  La  différenciation  porte,  d'autre  part,  sur  la  constitution 
di:s  éléments  anatoraïqucs,  et  elle  peut  atteindre  soit  leur 
membrane  (cutinisation,  lignification,  etc.),  soit  le  contenu 
(figuré  ou  non)  du  cytoplasme,  etc.;  d'où  la  constitution 
des  divers  tissus  végétaux  (tissus  conducteurs  de  soutien, 
de  protection,  etc.). 

DIFFÉRENCIER  {di-fé-ran-si-é.  —  Prend  deux  i  de  suite 
aux  deux  prom.  pors.  pi.  de  l'imp.  de  l'ind.  ot  du  prés,  du 


722 

subj.  :  No\is  différenciions.  Que  vous  différenciiez)  v.  a.  Dis- 
tinguer, ne  pas  confondre,  mettre  de  la  différence,  consti- 
tuer une  ditrérence  entre  ;  Ce  qui  différencie  l'homme,  ce 
n'est  pas  le  plus  ou  7noins  de  vigueur^  c'est  l'intelligence. 
(E.  Pelletan.) 

—  Mathém.  V.  différentier. 

Se  différencier,  v.  pr.  Etre  différent;  se  distinguer,  se 
rendre  différent. 

—  Anton.  Comparer,  rapprocher.  —  Identifier. 

DIFFÉREN  CIO  MÈTRE  [di-fé-ran-si  —  de  différence,  et 
du  gr.  7nétron,  mesure)  n.  m.  Instrument  destiné  à  mesurer 
la  différence  de  tirant  d'eau.  (II  se  compose  de  deux  tubes 
communiquant  avec  la  mer,  placés  l'un  à  l'avant,  l'autre 
à  l'arrière  et  dans  l'intérieur.  Ils  sont  gradués,  et  on  peut 
ainsi,  en  cours  de  route,  conserver  le  navire  dans  de  bonnes 
lignes  d'eau.) 

DIFFÉRENCIOMÉTRIQUE  {di-fé-ran-si,  trik')  adj.  Mar. 
Qui  a  rapport  à  la  détermination  du  tirant  d'eau  d'un 
navire  ;  Procédé,  Appareil  différenciometrique. 

DIFFEREND  {di-fé-ran  —  rad.  différer)  n.  m.  Débat, 
contestation  sur  un  point  déterminé  :  Apaiser,  Assoupir, 
Vider,  Terminer,  Accommoder  un  différend,  ii  Partager  le 
différend.  Accorder  les  parties  en  prenant  un  moyen  terme. 

—  Syn.  Différend,  altercation,  contestation,  etc.V.  alter- 
cation. 

DIFFÉRENT  (di-fé-ran),  ENTE  [du  lat.  differens,  part, 
prés,  de  di/ferre,  différer]  adj.  Qui  dilfère,  qui  n'est  pas  sem- 
blable ou  identique  ;  Tous  les  hommes  sont  semblables  par 
les  paroles;  ce  n'est  que  les  actioîis  qui  les  montrent  diffé- 
rents. (Mol.)  Il  Distinct,  divers  :  Les  différents  peuples 
du  monde.  S'y  prendre  a  différentes  reprises. 

—  n.  m.  Monn.  Signe  particulier  au  directeur  ou  au 
graveur  :  Les  coins  de  monnaies  portent  le  différent  du 
directeur  de  la  fabrication  et  celui  du  graveur  général. 

—  Anton.  Analogue,  pareil,  ressemblant,  semblable, 
similaire.  —  Identique,  même. 

DIFFÉRENTIATION  {di-fé-ran-si-a-si)  n.  f.  Mathém.  Opé- 
ration par  laquelle  on  trouve  la  différentielle  d'une  fonction. 

—  Encvi  L.  La  di/férentiation  d'une  fonction  a  pour  objet 
la  recherche  de  la  différentielle  de  cette  fonction. 

La  différentiation  d'une  équation  entre  plusieurs  varia- 
bles consiste  dans  la  mise  en  équation  des  différentielles 
des  deux  membres,  lesquelles  doivent  être  efi'ectivement 
égales  par  l'hypothèse  même  que  l'équation  reste  toujours 
satisfaite. 

—  Di/férentiation  sous  le  signe  { .  On  peut  avoir  à  différen- 
tier, par  rapport  à  une  lettre  considérée  jusque-là  comme 
représentant  une  constante,  une  intégrale  portant  sur  une 
fonction  où  cette  lettre  entre  comme  paramètre.  Ainsi 


f 


f(x,y,z...)dx 


représente  une  fonction  de  x,  y,  z,  etc.,  dont  on  peut  avoir 
à  prendre  la  dérivée  par  rapport  à  y.  On  démontre  aisé- 
ment que  la  dérivée  et  la  différentielle  d'une  intégrale, 
par  rapport  à  un  paramètre  considéré  comme  variable, 
s'obtiennent  en  dérivant  ou  différenliant  l'expression  placée 
sous  le  signe  J  .  Ainsi, 


f{x,y,z...)dx  =  dy    f      ■ 


df(x,y,z...) 
dy 


dx. 


THFT±RENnEh,BLl.^(di- fé-ran-si-èV—  rad.  di  fférentier) 
arlj.  Mathém. Qui  prueêde  par  différences  infiniment  petites. 
Il  Calcul  différentit  I,  Calcul  qui  s'occupe  des  quantités 
variables  dans  leur  mode  d'accroissement  par  différences 
infiniment  petites. 

—  n.  f.  :  Une  différentielle.  V.  la  partie  enrycl. 

—  Algèbr.  Equations  différentielles.  V.  équation. 

—  Comm.  Droit  différentiel.  Droit  payé  sous  forme  de 
taxe  dont  la  valeur  peut  varier  suivant  la  provenance  de 
l'objet  soumis  au  droit,  ii  Tarif  différentiel.  Nom  donné  au 
tarif  perçu  sur  un  chemin  de  fer  ou  sur  une  voie  de  trans- 
port quelconque  et  qui  varie  entre  les  différents  points  de 
cette  voie  de  transport. 

—  Electr.  Galvanomètre  différentiel.  Galvanomètre  dont 
le  cadre  est  composé  de  deux  circuits  égaux  semblable- 
ment  disposés 

et  dont  les  ac-  ^ 

tiens  sur  l'ai- 
guille aiman- 
tée peuvent  se 
retrancher  ou 
s'ajouter  en  di- 
rigeant le  cou- 
rant d'une  ma- 
niôre  conve- 
nable dans  les 
deux    circuits. 

—  Mécan. 
En  gren  âges 
différentiels , 
Nom  sous  le- 
quel on  dé- 
signe, dan  s 
l'industrie,  di- 
verses combi- 
naisons d'en- 
grenages au 
moyen    d  e  s- 

quelson  transmet  à  une  roue  dentée  un  mouvement  com- 
posé, équivalent  à  la  somme  ou  à  la  différence  de  deux 
autres  mouvements. 

—  Méd.  Diagnostic  différentiel.  Celui  qui  sert  à  établir 
pour  des  maladies  qui  ont  des  signes  communs  les  symp- 
tômes qui  les  distinguent. 

—  Encycl.  Différentielle  d'une  fonction.  Différentielle 
partielle  et  totale  d'une  fonction  de  plusieitrs  variables. 
Différentielle  des  divers  ordres  des  fonctions  de  plusieurs 
variables.  V.  calcul. 

Différentielle  rationelle.  C'est  une  expression  de  la  forme 

Ffa-)  ,       ,  ,  „     F(x)  ,        .  .       „ 

-~~  dx,  dans  laquelle  -rr^  est  une   fonction  rationelle 

f{x)  ^  f{x) 

de  la  variable  .r.  On  démontre  que  1  intégrale  d  une  telle 

difforentinllu  est  toujours  exprimable  par  des  fouiMious 

algébriques  et   logarithmiques.  V.   intégrale,  fonction 

ratiounclle. 


Engrenage 
difl^rfiitiel. 


R.  roue  calice  sur  l'arbre  AB.  —  C,  mue  folle 
sur  l'arbre  AB.  —  D,  E.  roues  folles  sur  les  axes 
respectiTs  et  engreonût  nvec  les  roues  R  et  C.  — 
K,  roue  folle  sur  l'arbre  AB  et  recevant  le  mou- 
vement qui  rèbulte  des  roues  R  et  (J. 


723 

DlFFÉRENTlER(f^-/''^-ran-*i'-fl  —  rad.  différence.  [Prond 
doux  i  do  suito  aux  doux  prom.  pors.  pi.  de  l'imp.  do  l'ind. 
ot  du  prôs.  du  subj.  :  Nous  différcntiions.  Que  ruus  di/ft'ren- 
tiifz])  V.  a.  Mallicni.  Pi-Piidro  lu  dillorontiolln  :  Dikkkukn- 
TiKR  une  fonction,  il  Quel.|uos-uns  ùcrivonl  DiKKiiKiiNcitiii. 

Différentié,  ée  part.  pass.  Dont  ou  a  délomiiiKi  la  ditrù- 
rontiollo  :  {hiantilt-  dikfkrentiéi!:. 

Se  dilTérentier,  v.  pr.  Ktro  différentié. 

DIFFÉRER  ((/(-/('  —  ^^^-  differre;  du  prôf.  di,  ot  do 
fcrre^  portor.  [Chango  IV  forme  eu  è  ouvert  devant  uno 
syllabe  muette  :  Je  diffère;  cxcoptti  au  futur  simple  ot  au 
ooudit.  prés.  :  Je  différerai.  Il  différerait])  v.  a.  Kemottro, 
ronvuyor,  no  pas  exécuter  sur-le-champ  :  Difkkrkr  sùu 
départ.  DiFKÉUKK  de  partir. 

—  V.  n.  N'ôtro  pas  semblable,  pas  pareil;  n'ôtropas  idou- 
li(luo;  ôlre  nu  autre  :  La  calomnie  difkèrk  de  la  médisance 
en  ce  que  celle-ci  publie  le  mal  d'autrui  et  que  l'autre  l'in- 
vente. (Do  Bruoys.) 

—  Différer  dû  blanc  au  noir,  du  tout  au  tout,  Etre  cora- 
plôtoment  différent. 

Différé,  ée  part.  pass.  du  v.  Différer. 

—  Piîov.  :  Ce  qui  est  différé  n'est  pas  perdu,  Parce  qu'on 
a  retardé  rexécution  de  quelnue  chose,  ce  n'est  ^as  uno 
prouve  qu'on  y  a  renoncé. 

Se  différer,  v.  pr.  Etre  différé,  renvoyé  à  un  temps  plus 
é\oi<xné:Malgré  le  proverbe. cequi  si-.mvvP.REseperdsotivent. 

~   Anton.  Avancer,  hâter,  précipiter. 

DIFFICILE  [di'fi-sii  —  lat.  difficilis  ;  du  préf.  priv.  di.  et 
de  facilis,  facile)  adj.  Qui  n'ost  pas  facile,  caii  ne  se  fait 
qu'avec  peine  :  Travail,  Opération  difficile.  Bien  n'est  plus 
DIFFICILE  à  dire  aux  hommes  que  la  vérité.  (Volt.)  il  Qui 
n'est  pas  commode,  qui  offre  des  obstacles  ou  des  dangers 
matériels  ;  Chemin  difficile.  Cheval  difficile,  ii  Pénible, 
douloureux,  misérable  :  Tous  les  débuts  sont  difficiles. 

—  Qui  ne  se  comprend  qu'avec  peine  :  Texte  difficile. 

—  Se  dit  soit  d'un  être  qui  a  le  caractère  mauvais,  pou 
agréable  :  Compagnon  difficile.  Cheval  difficili-:  ;  soit  de 
00  caractère  lui-même  :  Un  caractère  difficile,  il  Exigeant, 
malaisé  à  satisfaire  :  A  mesure  qu'on  se  forme  le  goût,  on 
devient  plus  difficile.  (Ste-Beuve.)  il  Se  dit  des  choses  qui 
exigent  impérieusement,  pour  réussir  et  prospérer,  cer- 
taines conditions  :  Le  camélia  est  très  difficile  sur  le  choix 
du  terrain. 

—  Difficile  à  ferrer.  Se  dit  d'un  cheval  qui  résiste  quand 
on  veut  le  ferrer,  il  Fig.  Se  dit  d'une  personne  qui  se  laisse 
difticilement  diriger. 

—  Paov.  :  Jeunesse  est  difficile  à  passer,  Dans  la  jeu- 
nesse on  modère  ses  passions  avec  peine. 

—  Substantiv.  Faire  le  ou  la  difficile.  Ne  céder  qu'avec 
peine,  faire  de  la  résistance  :  Une  dame  pla'U  beaucoup  plus 
quand  elle  fait  un  peu  la  difficile.  (Brantôme.)  1|  Ne  se 
montrer  satisfait  de  rien. 

Le  difficile  n.  m.  chose  difficile  ;  point  difficile  :  En 
tout,  les  hommes  sont  sujets  à  prendre  le  difficile  pour 
LE  BEAU.  (Turgot.) 

—  Anton.  Aisé,  facile. 

DIFFICILEMENT  (di-fi)  adv.  Avec  difficulté,  avec  peine. 

—  Anton.  Aisément,  facilement,  sans  effort,  sans  peine, 
couramment. 

DIFFICILES  NUG^  {des  niaiseries  laborieuses).  Ce  mot, 
que  l'on  attribue  le  plus  souvent  à  Horace,  est  de  Martial 
(liv.  II,  ép.  Lxxxvi).  Le  poète  exprime  heureusement 
cette  pensée  judicieuse  que,  depuis  lors,  on  a  souvent  re- 
produite :  "  Il  est  honteux  de  s'appliquer  laborieusement 
à  dos  niaiseries  et  à  des  sottises.  » 

DIFFICULTÉ  {di-fi  —  lat.  difficultas  ;  de  difficilis,  diffi- 
cile) n.  f.  Peine,  obstacle  que  l'on  trouve  à  faire  une  chose  : 
Eprouver  des  DifFicuLTÈs.  Ne  s'exprimer  qu'avec  DiFViciJLTé. 

—  Objection  :  Soulever  une  difficdlté.  Il  Répugnance, 
hésitation  :  Pardonner  avec  difficulté,  n  Contestation  lé- 
gère :  Amis  qui  'ont  quelque  difficulté  ensemble. 

—  Texte  ou  chose  quelconque,  difficile  à  entendre  :  Les 
odes  de  Pindare  sont  hérissées  de  difficultés.  Il  Morceau 
do  musique  difficile  à  exécuter. 

—  Jeu.  Jouer  la  difficulté.  Au  billard,  Chercher  à  faire 
un  carambolage  d'une  manière  autre  que  celle  qui  appa- 
raît tout  d'abord  comme  la   plus  simple,   la  plus  facile. 

Il  Fig.  Chercher  à  réussir  par  des  moyens  compliqués. 

—  Turf.  Etre  en  difficulté.  Se  dit  d'un  cheval  de  course 
qui  a  de  la  peine  à  suivre  le  train. 

—  Loc.  div.  Sans  difficulté.  Sans  peine;  d'une  manière 
certaine  :  Comprendre  san.s  difficulté,  ii  Sans  résistance, 
sans  objection  :  Nul  ne  se  rend  sans  difficulté,  il  Nœud 
de  la  difficulté.  Ce  qui  la  constitue  essentiellement  :  Gou- 
verner le  peuple  et  le  laisser  libre,  voilà  le  nœud  de  la 
DIFFICULTE.  Il  Trancher  la  difficulté.  Faire  un  coup  d'auto- 
rité, recourir  à  uno  solution  violente  ;  décider  au  lieu  d'ar- 
gumenter. Il  Souffrir,  Eprouver  des  difficultés.  Etre  sujet  à 
des  objections  :  Affaire  qui  éprouvera  bien  de.s  diffi- 
cultés. 11  Faire  difficulté,  des  difficultés,  Présenter  dos 
objections,  ne  pas  se  décider  sans  peine,  sans  lutte,  sans 
résistance,  il  Fam.  Etre,  le  père  des  difficultés.  Faire  des 
objections  à  tout , voir  à  tout  dos  inconvénients  :  D'Aqursseau 

ÏÏTAIT    LE  PÉRK    DES    DIFFICULTÉS  ;     (7   COUpait    UU  CflCVeU    CU 

quatre.  fSt-Simon.)  [Vieux.] 

—  Anton.  Alnance,  facilité. 

DIFFICULTISTE  (di  fi.  tisst')  n.  Personne  qui  cherche 
les  ditli<uki's  pour  se  dcmiier  le  mérite  de  les  vaincre. 

DIFFIGULTUEUSEMENT  I  di-fi)  adv.  D'uno  façon  diffi- 
cultueusc.  avec  lieaucuup  de  diffumlté  ;  en  faisant  beau- 
coup dn  .lilliiMiltés. 

DIFFICULTUEUX  {di-fi,  tu-ei't),  EUSE  adj.  Qui  fait  hoau- 
coiij)  <lo  dillicultcs,  qui  est  pointilleux  :  Homme,  Esprit 
DIFFICULTUEUX.  Il  Qui  présente  do  nombreuses  difficultés  ; 
Entreprise  difficcltueuse. 

--  Substantiv.  Personne  pointilleuse,  qui  voit  partout 
dos  diflit-ultés  :  Faire  le  mvvwvL'TVKVX. 

DIFFIDATION  (di-fi,  si-on  —  lat.  diffidatio,  défi  ;  do  dif- 
fidare,  défier)  n.  f.  Food.  Nom  donné  aux  guerres  nue  les 
seigneurs  d'Allomagno  se  faisaient  entre  eux,  ponaant  le 
xiV  et  le  xv"  siècle.  (La  diflidatiou  fut  abolie  on  1495,  par 
la  diète  do  Worms.) 

DIFFLOBIGÈRE  {di'fio,fèr'  —  du  préf.  di,  et  du  lat.  flos, 
oris,  et  gcrere,  portor)  adj.  Bot.  Qui  porte  doux  fleurs. 

DIFFLUANE  [di-fiu  —  du  !at.  diffïucrc,  s'éparpiller  on  cou- 
lanl)  II.  Tii.  ('Iiim.  {Composé  qui  so  lormn  coniointoment  avec 
l'acnlci  leiiruturique,  lorsqu'une  solution  aquciisfï  d'acido 
ulluxuni(|uo  e»t  maintenue  quelque  temps  on  ébullitiun. 


DIFFÉRENTIER  —   DIFFUSIOMÈTRE 


Difllugie. 


DIFFLUENCE  {di-fiu-anss)  n.  f.  Etat  de  ce  qui  est  dif- 
fluent  :  Diffluenck  des  humeurs. 

DIFFLUENT  {di-fiu-an),  ENTE  [rad.  diffluer]  adj.  Qui  so 
réi»aiid,  i\m  s'épanche  :  Enqorgements  dikfluents. 

—  Astron.  Etoiles  diffiuentes.  Etoiles  qui  paraissent  se 
confondre  entre  elles. 

DIFFLUER  {di-flu-é  —  lat.  diffiuere  ;  du  jiréf.  di,  ot  do 
finrrr .  coulur)  v.  n.  Se  répandre,  s'éjian- 
rlinr  do  tous  côtés. 

DIFFLUGIE  {di'fiu-jl)  n.  f.  Zool.  Genre 
do  foraminifèros,  type  de  la  famille  des 
diffiugiidés,  comprenant  dos  animalcules 
mi(TOScopiquos  vivant  dans  les  eaux  douces 
otsauma.tres.(On  connaît  quelques  espèces 
do  ce  genre.) 

DIFFLUGIIDÉS  (di-fiu)  n.  m.  pi.  Zool.  Fa- 
mille de  protozoaires  rhizopodes  foramini- 
fères  amiboïdes,  caractérisée  par  la  pré- 
sence d'uno  carapace  chitinouse  oblongue, 
incrustée  de  corps  étrangers,  recouvrant 
le  corps  qui  émet  des  pseudopodes  filiformes 
et  larges,  ceux-ci  sortant ipar  une  étroite 
ouverture  de  la  coquille.  —  Uji  diffldgiidé. 

DIFFORAIN,  AINE   {di-fo-rin,    en'  —   du 
préf.   di,   et    du  lat.  forerisis,    habitant  de 
la  ville)    adj.  Nom   donné,   dans  quelques 
coutumes,  aux  habitants  de  la  campagne,  par  opposition 
à  ceux  des  bourgs  et  des  villes.  —  Substantiv.  :  Les  dif- 

FORAINS. 

DIFFORMATION  [di-for',  si-on)  n.  f.  Forme  ancienne  du 

mot   DIFFORMITÉ. 

DIFFORME  (rfj-/'oj'm' —  bas  \B.t.  difformis,  classique  rfe- 
formis;  du  préf.  di,  et  de  forma,  forme)  adj.  Qui  manque 
tout  à  fait  de  proportions,  d'harmonie,  d'ordre  et  de  grâce 
dans  la  disposition  des  parties  :  Coi^s  difforme.  V  isage 

DIFFORME. 

—  Fig.  Hideux,  ignoble,  repoussant  pour  l'esprit  :  Rien 
de  plus  DIFFORME  que  le  vice. 

—  Syn.  Affreux,  hideux,  horrible,  laid.  V.  affreux. 

DIFFORMER  (di-for')  v.  a.  Forme  ancienne  de  déformer. 

—  Techn.  Dénaturer  la  forme  d'une  médaille,  d'une 
monnaie  :  Il  est  défendu  aux  orfèvres  de  difformer  les 
7}wnnaies. 

DIFFORMITÉ  (di-for)  n.  f.  Vice  de  conformation  ;  état 
de  ce  qui  est  difforme  :  Difformité  de  la  taille. 

—  Fig.  Vice,  désordre,  chose  répugnante  ;  C'est  une 
grande  difformité  dans  la  nature  qu'un  vieillard  amou- 
reux. (La  Bruy.) 

DIFFRACTER  (di-fraW  —  du  lat.  diffringere,  supin 
diffractum,  briser)  v.  a.  Physiq.  Opérer  la  diffraction  de  : 
DiFFKACTER  Ics  rayons  lumineux. 

Se  diffracter,  v.  pr.  Etre  diffracté  :  Les  rayons  lumineux 
se  j'é fléchissent,  se  réfractent  et  se  diffractent. 

DIFFRACTIF,  IVE  (di-frak')  adj.  Physiq.  Qui  peut  pro- 
duire la  diffraction  :  Puissance  diffractive. 

DIFFRACTION  {di-fra-ksi-on  —  rad.  diffrncter)  n.  f. 
Ensemble  des  modifications  qu'éprouvent  les  rayons  lumi- 
neux, quand  ils  passent  très  près  des  limites  des  milieux 
où  ils  se  meuvent. 

—  Encycl.  Grimaldi,  en  examinant  une  ombre  portée 
par  un  corps  opaque  qu'éclaire  un  point  lumineux,  re- 
connut que  le  contour  do  l'ombre  est  bordé  de  fratujes. 
c'est-à-dire  de  petites  bandes,  alternativement  sombres 
et  brillantes,  dont  les  premières  sont  extérieures  et  les 
secondes  intérieures,  de  manière  qu'il  y  a  de  la  lumière 
dans  l'ombre  géométrique  et  de  l'obscuriié  en  certains 
points  placés  en  dehors.  La  lumière  s'infléchit  on  rasant 
les  contours  des  corps,  ot  on  ne  peut  considérer  sa  pro- 
pagation comme  rectiligne.  Ce  phénomène  de  diffraction 
était  inexplicable  dans  le  système  de  l'émission  de  Newton. 
Fresnol  a  pu  en  rendre  compte  au  moyen  du  principe  des 
interférences. 

Lorsqu'une  onde  lumineuse  O,  issue  d'un  point  lumi- 
neux L,  rencontre  un  écran  E  qui  intercepte  uno  portion 
do  cette  onde,  le  reste  de  cette  onde  n'en  subsiste  pas 
moins.  La  partie  de  l'onde  ainsi  conservée  est  le  lieu  géo- 
métrique des  points  vibrants  qui  transmettent  leurmouve- 
ment  au  milieu  situé  au  delà 
do  l'écran  comme  le  feraient 
autant  de  sources  lumineuses 
synchrones,  réparties  sur  la 
surface  OP.  Les  points  tels 
que  K  situés  dans  l'ombre 
géométrique  re(;oivent  uno 
partie  de  co  mouvement  vi- 
bratoire, ot  par  suite  uno  par- 
tie de  la  lumière,  (Principe 
do  Huyghens.)  Le  calcul  <io 
l'amplitudo  au  point  K  re- 
vient à  trouver  la  résultante 

des  amplitudes  qui  proviennent  de  tous  le.ï  points  de  la 
surface  OP.  Ce  probh'-mo  n'est  autre  que  celui  dos  inter- 
férences; mais,  tandis  que.  dans  le  cas  des  miroirs  de 
Fres7iel,  on  no  considère  que  deux  sources  lumineuses  syn- 
chrones, on  a  ici  uno  infinité  do  sources.  La  résultante  clïer- 
chée  est  une  somme  algébritjue,  c'est-à-dire  la  somme  do 
termes  (jui  n'ont  pas  mémo  signe,  formant  une  série  alter- 
née. Il  en  résulte  l'existonco  de  maxima  ot  do  minima  sui- 
vant la  position  du  point  K.  Dans  oo  calcul  intervient  la 
longueur  d'onde  de  la  lumière  employée,  et  il  s'ensuit  (|ue, 
si  l'on  so  sert  do  lumière  blanche,  il  y  aura  superposi- 
tion dos  di-  . 
verses  cou-  fik*  ft|.B 
leurs,  et  par  [f]  \]^  4^|iM 
suito  pro- 
duction do 
franges  iri- 
sées. 

—  Banc  de 
diffraction. 
On  nommo 
ainsi  un  a(>- 
naroil  uti- 
lisé dans  les 
cou rs  pour 

faire  les  expériences  ot  que  nous  représentons  ol-contro. 
Ou  peut  étudier  asuoz  fucilonient  les  frangea  produites 


lï.inc  .I.'        ' .'.  ,M    -.-II.,,,, 

rnp[iar«ii;  KK,  li.iric  do  rr[^|i' .Iim-.i  r  ;  A,  .•ursfur 
portant  «tni  lontUlu  lîyliiulrhuio  ;  M.  oculnlro  iiil- 
croiiK'Lriqiio  ;  H,  rfcraii  d  forii^tro  iminlcil'uiiclK'Vuil. 


par  le  bord  d'un  corps  opaque;  les  franges  produites  dans 
l'intérieur  de  l'ombre  dun  corps  étroit ;\eii  franges  pro- 
duites par  les  petites  ouvertures. 

L'image  d'un  point  lumineux  ot  brillant,  formée  au  foyer 
d'uno  lunette  astronomique,  n'est  pas  un  i)oint  géomé- 
trique, mais  bien  un  disque  dont  1  éclaircment  diminue 
depuis  le  centre  jusqu'aux  bords,  entouré  d'une  série 
d'anneaux  brillants  dont  les  intensités  diminuent  rapide- 
ment. Uno  lunette  ou  un  télescope  donné  no  pourra,  par 
suito,  séparer  que  des  étoiles  dont  la  distance  angulaire  est 
telle  que  les  images  formées  n'empiètent  pas  l'une  sur 
l'autre,  Dawes  ot  Foucault  on-t  exprimé  ce  fait  en  disant 
que  le  pouvoir  séparateur  d'un  objectif  est  ])roportionnel 
à  son  ouverture.  Pour  les  applif'ations  do  la  théorie  do  la 
difi'raction,  v.  réseau,  arc-en-ciel  .çuniHmffraiVc,  etc. 

DIFFRINGENT  (di-frin-jayi),  ENTE  [du  lat.  diffringens, 
part.  prés,  de  diffringere,  romprel  adj.  Pliysiq.  Qui  opère 
la  diffraction  :  Surface   diffringentk. 

—  n.  m.  Substance  qui  produit  la  diffraction  :  Un  puis- 
sant DIFFRINGENT. 

DIFFUS  {di-fu),  USE  [lat.  difiTusus,  môme  sens]  adj.  Ré- 
pandu dans  les  diverses  parties  :  L'esprit  est  diffus  dans 
toute  la  substance  de  l'ârne,  comme  l'dme  est  diffuse  dans 
toute  la  substajice  du  corps.  (Didor.)  [Peu  usité.] 

—  Fig.  Trop  abondant  en  paroles  :  Style  diffus. 

—  Bot.  -Se  dit  des  tiges,  branches,  inflorescences  rami- 
fiées sans  direction  fixe. 

—  Pathol.  Qui  n'est  pas  circonscrit  :  Phlegmon  diffus. 
Il  Anéviisme  diffus.  Tumeur  produite  par  du  sang  épanché 

hors  d'une  artère  ouverte. 

—  Phys.  Lumière  diffuse.  Lumière  dont  les  rayons  sont 
confusément  réfléchis  et  ne  projettent  pas  d'ombres  nel  tes, 
comme  celles  qui  sont  dues  à  des  rayons  directs  ou  régu- 
lièrement réfléchis. 

—  Syn.  Diffus,  prolixe.  On  est  diffus  quand  on  s'écarte 
du  sujet,  ou  quand  on  emploie  beaucoup  de  paroles  pour 
dire  ce  qui  pourrait  être  exprimé  plus  brièvement.  On  est 
prolixe  quand  on  donne  trop  de  détails  inutiles,  quand  on 
allonge  outre  mesure  le  récit  ou  la  discussion.  Dans  le 
style  diffus,  les  mots  manquent  de  précision  et  ne  par- 
viennent à  désigner  les  choses  dont  il  s'agit  qu'au  moyen 
de  périphrases  lourdes  et  traînantes;  dans  lo  style  pro- 
lixe, on  dit  plus  de  choses  qu'il  ne  faut,  on  se  perd  dans 
les  accessoires. 

—  Anton.  Bref,  concis,  court,  laconique,  précis. 

DIFFUSÉMENT  (di-fu)  adv.  D'une  manière  diffuse  : 
Parler,  Ecrire  diffusément. 

DIFFUSER  (di'fu  —  du  lat.  diffundere,  supin  diffusum, 
répandrel  v.  a.  En  T.  de  phys..  Répandre  dans  diverses 
directions  :  Diffuser  la  lainière. 

Se  diffuser,  v.  pr.  Etre  diffusé,  se  répandre  dans  diver- 
ses directions  :  Certains  parfuins  se  diffusent  plus  facile- 
ment que  d'autres. 
(L.-J.  Larcher.) 

DIFFUSEUR  (di- 
fu  —  rad.  difi^user) 
n.  m.  Appareil  au 
moyen  duquel  on 
extrait  le  jus  sucré 
de  la  betterave. 

—  Ency'cl.  Les 
diff'useurs  se  mon- 
tent généralement 
e  n  batterie  de 
douze  ou  quatorze 
appareils,  chacun 
d'eux  étant  consti- 
tué par  une  sorte 
de  grand  récipient 
cylindrique  verti- 
cal. C'est  dans  ces 
récipients  qu'arri- 
vent les  cossettes, 
c'est-à-dire  les  bet- 
teraves réduites 
en  fragments  par 
lo  coupe-racines. 
V.  diffusion. 

—  En  distillerie, 
on  emploie  aussi 
des  appareils  analogues  que  l'on  nommo  difi'useurs-macé- 
rateurs,  et  dans  lesquels  les  cossettes  sont  épuisées  par 
l'eau  acidulée.  V.  distillation. 

DIFFUSIBILITE  (di-fu)  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est 

diffusil)le. 

DIFFUSIBLE  (di-fu  —  lat.  diffusibilis  ;  do  diffundere,  ré- 
pandre) adj.  Qui  est  susceptible 
do    se   répandre  en   tous  sens  : 
Odeur  diffusihlk. 

—  Méd.  Qui  se  répand  rapide- 
ment dans  l'économie  animale  : 
L'alcool,  l'élher  sont  des  médica- 
ments DIFFUSIULES. 

■  -  Phys.  Se  dit  des  substances 
fluides  dont  le  mélange  s'opèro 
spontanément  par  leur  surface  de 
contact, on  sorte  que  celle-ci  fait 
place  à  une  zone  do  mélange  qui 
s'étend  de  plus  en  plus. 

DIFFUSir,  IVE  (di-fu  —  rad. 
diffu-i)  ad].  (,>ui  a  la  propriété  do 
se  répandre  <Ians  tous  les  sens  : 
Substance  diffusivk. 

—  Phys.  Pouvoir  diffusif,  Pro- 

Sriété  que  possèdent  les  corps 
0  réfléchir  les  rayons  caloriques 
dans  toutes  les  directions.  V.  dif- 
fusion. 

DIFFUSIOMÈTRE  (di-fu  —  do 
diffusion. et  da  gr.  »i  tf/roH.  mesure) 
n.  m.  Instrument  propre  à.  me- 
surer la  diffusion.  V.  diffusion. 

—  Diffusiomèlrc  de  Itunsen,  Ap- 
pareil so  composant  d'un  tube  gradué  do  ÎS  millimètres 
de  diamôtre,  (font  l'exlrémité  inférieure  ouverte  plonge* 
dans  uno  cuve  à  mercure. 

-  Encycl.  \jO  diffusiomètrede  Itunsen  est  formé  i\  sa 
partie  supérieure  par  un  diaphragme  de  plâtre,  logé  dans 


Diffuse  ur-maci>rti 


A.  iou|n.-  racines; 
B,  iltffuaeiirs. 


Dlfruslomètro  do  Buniou. 


DIFFUSION   —   DIGESTE 

an  étranglement  b  (le  plâtre  peut  ôtre  remplacé  par  un 
disque  do  graphite  comprimé  de  1  à  2  millimètres  d  épais- 
seur). Un  bouchon  de  verre  rodé  c,  se  mauœavrani  par 
une  tige  mobile  t,  établit  ou  supprime  la  communication. 
Les  tubulures  latérales  supérieures  permettent  d'amener 
en  contact  du  diaphragme  le  gaz  à  étudier.  La  tubulure 
latérale  h  permet  d'extraire  le  gaz  diffusé.  Cet  appareil 
est  suspendu  à  une  corde  enroulée  sur  un  petit  treuil  que 
l'expérimentateur  fait  tourner  pour  plonger  rapidement  le 
tube  dans  le  mercure  ou  l'en  tirer,  en  diminuant  ainsi  la 
pression  intérieure. 

DIFFUSION  {di-fu  —  rad.  di^us)  n.  f.  Physiq.  Action  de 
répandre;  état  do  ce  qui  est  répandu  :  liiFFusiON  de  la 
lumière,  de  la  chaleur,  etc.  Il  Fig.  Plus  grande  division, 
propagation  :  La  diffusion  des  connaissances. 

—  Chim.  V.  la  partie  enejcl. 

—  Littér.  Trop  grande  aliondance  de  paroles,  défaut  do 
concision  :  Diffusion  du  style.  La  diffusion  est  la  clarté 
des  faibles.  (V.  Cousin.) 

—  Méd.  Distribution  d'une  substance  dans  toutes  les 
parties  du  corps  par  la  circulation  ou  l'assimilation  :  Tous 
les  poisons  n'agissent  pas  par  diffusion,  il  Anévrisyne  par 
diffusion,  Tumeur  sanguine  produite  par  l'extravasation 
du  sang. 

—  Anton.  Agglomération,  centralisation,  concentration, 
convergence. 

—  Encycl.  physiq.  Diffusion  des  gaz.  BerthoUot  a  mon- 
tré que  doux  gaz  qui  n'exercent  aucune  action  chimii|UO 
l'un  sur  l'autre  se  mélangent,  chacun  d'eux  se  coniporiaD 
comme  s'il  était  seul  ot,  par  suite,  occupant  tout  1  espace 
qui  lui  est  offert.  V.  mélange  des  gaz. 

Diffusion  des  gaz  à  travers  les  cloisons  poreuses.  Quand 
deux  gaz  sont  séparés  par  une  cloison  poreuse  sèche,  la 
diffusion  peut  avoir  lieu  ;  mais,  alors,  les  pressions  ne  sont 
plus  les  mêmes  do  chaque  côté  do  la  cloison,  et  les  gaz  y 
sont  mélangés  dans  dos  proportions  différentes.  Graham 
a  montré  que  le  rapport  existant  entre  le  volume  do  l'air 
qui  pénètre  et  celui  du  gaz  qui  se  diffuse  varie  en  raison 
inverse  des  racines  carrées  des  densités  de  l'air  et  du  gaz. 
Thomson  a  admis  que  les  vitesses  d'entrée  et  de  sortie 
étaient  à  chaque  instant  dans  ce  mémo  rapport.  Bunsen, 
à  l'aide  de  son  diffusiomètre  (v.  ce  mot),  a  établi  les  lois 
suivantes  :  1"  Les  parois  du  diaphragme  n'exer^ccnt  aucune 
attraction  sur  les  gnz  qui  les  traversent  ;  2"  En  dirigeant 
au-dessus  du  diaphragme  un  courant  de  gaz  à  la  pression 
ordinaire,  si  le  tube  gradué  contient  le  même  gaz  à  une 
pression  plus  faible,  mais  constante,  la  vitesse  de  propaga- 
tion à  travers  le  diaphragme  est  proportionnelle  à  la  diffé- 
rence des  pressions  et  à  un  coefficient  de  frottement  dé- 
pendant à  la  fois  de  la  nature  au  gaz  et  de  la  nature  du 
diaphragme  :  3"  La  diffusion  des  gaz  différents  suit  un  rap- 
port constant  gui  ne  vérifie  pas  la  loi  de  la  raison  inverse 
des  racines  carrées  de  Graham;  pour  l'oxygène  et  l'hydro- 
gène, on  trouve  3,34  au  lieu  'de 


3,86  = 


Diff'usion  de  la  lumière  et  de  la  chaleur.  Los  ondes  lu- 
mineuses ou  calorifiques  qui  tombent  sur  la  surface  d'un 
corps  mat  se  réfléchissent  dans  toutes  les  directions. 
Cela  tient  simplement  à  co  que  la  surface  d'un  corps  dé- 
poli présente,  en  chacun  de  ses  éléments,  une  infinité  do 
petites  facettes  ayant  toutes  les  directions;  la  réflexion 
sur  chacun©  de  ces  facettes  se  fait  bien  spéculairement, 
mais,  par  rapport  à  l'ensemble  de  l'élément,  elle  se  fait 
irrégulièrement.  La  lumière  réfléchie  irrégulièrement  se 
nomme  lumière  diffuse  ;  c'est  même  à  cette  lumière  diffusée 
par  les  objets  que  nous  devons  do  les  apercevoir.  La  diffu- 
sion de  la  lumière  par  les  corps  dits  blancs  est  très  in- 
tense ;  oUe  est  presque  nulle  pour  les  corps  noirs  ou  doués 
d'un  poli  parfait. 

La  diffusion  de  la  chaleur,  reconnue  par  Herschel,  a  été 
étudiée  par  Melloni,  par  de  La  Provostaye  et  Desains  et 
par  L.  Godard.  Un  faisceau  de  lumière  solaire  vient  frap- 
per normalement  une  plaque  do  verre  recouverte  do  pou- 
dre, blanc  de  céruse,  etc.  ;  une  pile  thermoélectrique,  pla- 
cée dans  une  direction  faisant  avec  la  normale  un  angle 
quelconque,  indique  une  radiation  diffusée,  ce  qui  permet 
do  trouver  le  pouvoir  di^usif  da  corps  dans  une  direction 
déterminée,  en  entendant  ainsi  lo  rapport  de  la  quantité 
do  chaleur  diffusée  dans  cette  direction,  à  la  quantité  de 
chaleur  reçue  par  la  surface  du  corps. 

Si  B  représente  l'intensité  do  la  diffusion  dans  la  direc- 
tion de  la  normale,  la  formule  6  =  B  cos  a  donnera  l'inten- 
sité do  la  diffusion  dans  la  direction  qui  fait  avec  la  nor- 
male l'angle  a. 

L.  Godard  a  montré  que  cette  loi  du  cosinus  de  l'obli- 
quité s'applique  à  toutes  les  substances  mates;  et,  en  em- 
ployant des  plaques  do  verre  recouvertes  de  poudres, 
d'épaisseurs  croissantes,  a  montré  que  cette  loi  no  s'ap- 
plique que  lorsque  la  plaque  a  une  certaine  épaisseur  ;  uo 
plus,  le  pouvoir  diffusif  est  lié  à  la  couleur  do  la  substance. 
I^a  lumière  polarisée,  diffusée  par  les  surfaces  dépolies  de 
verre  ou  de  métal,  étudiée  avec  un  analyseur,  montre  on 
général  une  polarisation  partielle  ;  mais,  dans  certaines 
directions  neutres,  cette  iiolarisation  disparait  complète- 
ment. Gouy  a  montré  quo,  suivant  ces  directions  neutres, 
la  lumière  est  polarisée  circulairemont,  et  elli])tiquemeut, 
dans  leur  voisinage. 

—  Chim.  Diffusion  moléculaire.  Graham  appelle  ainsi  la 
propriété  quo  possèdent  les  corps  solides  et  li(|uides  do 
se  disséminer  ù,  travers  un  corps  liquide  qui  peut  les  dis- 
soudre. C'est  un  cas  particulier  lie  rendosmoso. 

—  Technol.  La  diffusion,  dans  les  sucreries,  consiste  A 
extraire,  en  faisant  usage  d'appareils  appelés  diffuseurs, 
le  jus  sucré  quo  renferme  la  betterave.  Grâce  à  ce  pro- 
cédé, lo  jus  sucré  ne  contient  pas  les  impuretés  quo  l'on 
trouve  dans  lo  liquide  similaire  obtenu  pur  pression. 

II  existe  industrioliemnnt  doux  modes  de  diffusion  :  la 
diffusion  intermittente  et  la  diffus-on  continue.  Dans  lo  pre- 
mier modo,  les  racines,  après  lavage,  sont  débitées  on 
cossottos  par  lo  coupe-racines;  on  amène  cos  cossettos 
dans  les  diffuseurs,  où  elles  sont  épuisées  par  do  l'eau 
chaude.  Le  jus  obtenu  do  cotte  façon  est  envoyé  ù,  la.  car- 
bonatation,  tandis  que  les  cossettes  épuisées  sont  deve- 
nues les  pulpes,  dont  on  nourrit  et  engraisse  les  bestiaux. 

La  di^uition  continue  diffère  de  la  précédente  on  ce  quo 
le  travail  d'extraction  des  jus  sucrés  s'opère  d'une  manière 
continue,  co  qui  dispense  do  vider  les  diffuseurs  dès  quo 
les  cossettes  sont  épuisées. 

En  distillerie,  on  procède  également  à  la  diffusion  des 
e«SBettes  dan^  les  (/iy7"i«c'ur5-»i(ïc^Ta(ewr«.  V,  distillation. 


DIGALLIQUC  (lik*)  adj.  Se  dit  do  l'acide  appelé  aussi 
acide  lannif/ue  ou  tannin,  qui  est  formé  de  l'union  de  deux 
molécules  d'acide  galli(iae.  V.  tannin. 

DIGAMBARA  n.  m.  Nom  donné  aux  adhérents  de  la  plus 
ancienne  et  de  la  plus  stricte  des  deux  sectes  entre  les- 
quelles se  partage  la  religion  djaine. 

—  Encycl.  Les  adhérents  du  digambara  se  distinguaient 
primitivement  surtout  par  une  observation  rigide  à  l'excès 
des  règles  de  leur  religion  et  de  l'ascétisme  indien,  par  leur 
nudité  complète  et  par  leur  refus  d'accorder  aux  femmes 
la  possibilité  de  parvenir  au  nirvana  et  de  leur  permettre 
de  se  réunir  en  congrégations  religieuses.  Actuellement, 
leurs  religieux  n'observent  plus  la  règle  de  nudité  que  pen- 
dant les  repas  pris  à  l'intérieur  des  maisons. 

DIGAMB  {du  préf.  di,  et  du  gr.  gamos,  mariage)  adj. 
Bot.  Se  dit  tles  capitules  des  composées,  quand  ils  ren- 
ferment des  fleurs  des  deux  sexes. 

DIGAMMA  (du  gr.  digamma,  proprem.  double  gamma; 
de  dis,  deux  fois,  et  gamma)  n.  m.  Sixième  lettre  de  l'ancien 
alphabet  grec. 

—  Encycl.  Le  digamma  a.vaït  la  forme  graphique  de  l'F 
latin,  ce  qui  justifie  sa  dénomination  de  double  gamma 
(5i'j'a[ji}ia  ou  5f[-a(ipov),  et  son  nom  grammatical  était  Faû. 
Il  avait  la  valeur  d'une  consonne  et  so  prononçait  comme 
lo  w  anglais  ou  le  ou  français.  Cette  lettre  disparut  do 
l'usage  chez  les  Ioniens,  et  ne  fut  plus  employée  que 
comme  chiffre,  avec  la  valeur  do  6.  L'Iliade  et  VOdgssée 
ne  contiennent  pas  de  dii;amma.  Mais  les  règles  de  la 
versification  permettent  de  conclure  que  le  digamma  exis- 
tait dans  la  prononciation  dos  aèdes  qui  récitaient  ces 
chants.  Cette  lettre  se  retrouve,  d'ailleurs,  dans  les  in- 
scriptions éoliennes.  L'équivalent  du  digamma  est  l'esprit 
rudo  dans  les  dialectes  ioniens,  le  v  en  latin,  le  w  en  alle- 
mand et  en  anglais. 

DIGASTRIQUE  {strik'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  gastèr, 
stros,  ventre)  adj.  cl  n.  m.  Anat.  Se  dit  d'un  muscle  de  la 
région  supérieure  et  latérale  du  cou,  qui  a  deux  portions 
charnues  renflées,  séparées  par  un  tendon  plus  étroit  : 
Rainure  digastrique.  Le  digastriqoe. 

—  Encycl.  Le  digastrique,  mastoïdo-génien  de  Chaus- 
sier,  inséré  d'une  part  à  l'apophyse  mastoïde,  d'autre  part 
à  l'os  maxillaire  inférieur,  derrière  la  symphyse  du  men- 
ton et,  en  son  milieu,  à  l'os  hyoïde,  décrit,  en  se  réfléchis- 
sant à  la  partie  supérieure  et  latérale  du  cou,  un  arc  de 
cercle  dont  la  concavité  regarde  en  haut.  Ce  muscle  n'est 
recouvert  que  par  la  peau,  le  peaucior  et  l'aponévrose  cer- 
vicale. Par  la  concavité  de  son  bord  supérieur,  il  embrasse 
la  parotide  et  la  glande  sous-maxillaire.  Quand  il  so  con- 
tracte en  totalité,  il  élève  l'os  hyoïde,  ou  abaisse  la  mâ- 
choire inférieure.  Si  celle-ci  est  lixo  et  que  son  ventre  an- 
térieur se  contracte  seul,  l'os  hyoïde  est  porté  en  haut  et 
en  avant  ;  il  est,  au  contraire,  porté  en  haut  et  en  arrière 
si  c'est  le  ventre  postérieur  qui  entre  seul  en  action. 

DiGBY,  comté  du  Dominion  canadien  (Nouvelle-Ecosse), 
à  la  rive  Est  de  la  baie  de  Fundy,  où  il  projette  le  Digby 
Neck,  presqu'île  très  effilée;  2.644  kil.  carr.  ;  19.897  hab., 
dont  8.500  Acadiens-Français. 

DiGBT  (sir  Everard).  conspirateur  anglais,  né  en  1578, 
mis  â  mort  on  1606.  Très  bien  accueilli  à  la  cour  d'Elisa- 
beth, il  continua,  sous  Jacques  I",  à  jouir  de  la  plus  haute 
considération.  Mais  Digby  entra  en  relations  avec  Fran- 
çois Trosham,  esprit  fougueux,  qui  parvint  à  lui  persua- 
der que  les  catholiques  allaient  être  persécutés,  et  qu'il 
fallait,  afin  d'éviter  ce  malheur,  renverser  lo  gouverne- 
ment. Digby  entra  donc  dans  la  fameuse  conspiration  des 
poudres.  Les  conjurés  parvinrent  à  introduire  des  barils 
de  poudre  dans  les  caves  du  Parlement,  et  l'un  d'eux,  Guy 
Fawkes,  devait  y  mettre  le  feu  quand  le  roi,  les  princes 
et  sa  suite  viendraient  assister  à  l'ouverture  de  l'assem- 
blée. Le  complot  fut  découvert.  Arrêté  avec  ses  com- 
plices, Digby  fut  condamné  à  la  peine  capitale.  Pendant 
sa  captivité'à  la  Tour,  il  écrivit  des  Notes  qui  ont  été  pu- 
bliées en  1678. 

Digby  (sir  Kenelm),  philosophe  et  chimiste  anglais, 
fils  du  précédent,  né  à  Gayhurst,  près  de  Newport  Pagnell, 
en  1603,  mort  on  1655.  A  vingt  ans,  il  fut  nommé  gentil-  ' 
homme  de  la  chambre  par  Charles  I".  En  1628.  à  la  tête 
d'une  escadre  équipée  à  ses  frais,  il  alla  combattre  les 
Algériens  et  les  Vénitiens,  et  s'acquit  une  grande  répu- 
tation de  courage  ot  d'habiloié.  En  1636,  il  vint  on  France 
et  se  convertit  au  catholicisme.  Lorsque  éclata  la  révo- 
lution on  Angleterre,  Digby,  ayant  embrassé  le  parti  du 
roi,  fut  emprisonné.  Mis  on  liberté,  en  1643,  sur  l'inter- 
cession de  la  reine  do  Franco,  il  émigra  dans  ce  dernier 
pays,  y  jouit  de  l'amitié  do  Descartos  et  d'autres  savants. 
Après  la  Restauration,  il  retourna  en  Angleterre,  fut  fort 
en  faveur  auprès  de  Charles  II,  et  se  consacra  à  ses  tra- 
vaux philosophiques.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Con- 
férences avec  une  dame  sur  le  choix  d'une  religion  (i651); 
Traité  sur  la  natui'e  des  corps  (1644);  Traité  sur  l'âme, 
prouvant  son  immortalité  (1644)  ;  Traité  de  l'attachement  à 
Dieu;  De  la  guérison  des  blessures  par  la  poudre  de  sympa- 
thie (1658);  Discours  sur  la  végétation  des  plantes  (1661); 
Mémoires  particuliers  de  sir  Kenelm  Diqby,  etc.,  écrits  par 
Itii-iiiéme,  publiés  pour  la  première  fois  en  1827. 

Digby  (John),  premier  comte  do  Bristol,  homme  poli- 
tique anglais,  né  en  1580,  mort  à  Paris  en  itïSi.  Il  débuta, 
en  1611,  par  une  ambassade  à  Madrid.  Pair  d'Angleterre 
en  1617,  il  remplit  différentes  missions  en  Allemagne,  fut 
créé  comte  de  Bristol  on  1622,  retourna  en  Espagne  et  ne 
put  réussir  à  atteindre  le  but  de  ses  longs  efforts,  le  ma- 
riage du  fils  de  Jacques  I"  et  de  la  fille  de  Philippe  III.  A 
l'avènomeut  de  Charles  I"(1625),  il  fut  emprisonné.  Au  dé- 
but des  démêlés  du  roi  avec  lo  Parlement  (1639),  il  se  jeta 
dans  l'opposition;  ensuite  il  revint  au  parti  de  la  cour  en 
1042,  s'attira  par  là  la  haino  des  presbytériens,  ot  vit  ses 
biens  confisques.  Il  .se  retira  on  France,  où  il  mourut.  Il  a 
,  composé  son  Apologie  (1647). 

Digby  (George),  deuxième  comte  de  Bristol,  homrao 
politique  anglais,  fils  aîné  du  précédent,  né  à  Madrid  en 
1612,  mort  à  Chelsoa  en  1G77.  'Tour  à  tour  do  l'opposition 
et  du  parti  du  gouvernement,  il  .so  battit  bravement  sous 
les  onlros  do  Charles  I"  et  de  Charles  II,  et  so  réfugia 
on  Franco  après  lajournéo  do  Dunbar  (1650);  pourvu  par 
Mazarin  d'un  commandement  (1651),  il  fut  bientôt  (1653) 
expulsé  pour  intrigues  contre  le  ministre.  Il  séjourna  aux 
Pays-Bas  jnsqu'A  le  restauration  do  Charles  II  (1660),  re- 
tourna alors  dans  son  pays  ot  y  joua  un  rôle  important 


724 

dans  les  débats  de  la  Chambre  des  lords.  Outre  une  cor- 
respondance étendue  avec  son  cousin,  sir  Kenelm  Digby 
(1638-1639),  il  a  laissé:  une  Apologie  {  lGi2);  the  Adven- 
ture  of  five  houjs  (1663);  Elvira,  comédie  (1671). 

DIGÈNE  (jèn'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  génos,  race)  adj. 
Hisl.  nat.  Qui  naît  ou  s'accroît  par  deux  surfaces,  n  Qui  a 
les  doux  sexes. 

DIGÉNÉE  Ué)  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues  marines,  de  la 
famille  dos  rhudomélées,  caractérisé  par  une  fronde  fili- 
forme, dichotome,  striée  de  veines  longitudinales,  qui  vit 
dans  de  la  Méditerranée. 

DIGÉNÈSE  (je)  n.  f.  Mode  de  reproduction  double,  ayant 
liou  Suit  par  voie  directe,  soit  par  bourgeonnement  ou 
scissiparité.  (Les  méduses  présentent  des  phénomènes  do 
digénése.) 

DIGÉNÉSIQUE  (jé-né-sik')  adj.  Zool.  Qui  a  rapport  à  la 
digénèse  :  Phénomène  digénésiqde.  il  On  oLit  aussi  digéné- 

TIQUE. 

DIGÉNIE  ijé-nt)  n.  f.  Hist.  nat.  Génération  qui  s'opère 
par  le  concours  des  deux  sexes,  n  On  dit  plutôt  génération 

SEXDÉK. 

DiGÉNIS  Akritas  (Basile),  héros  d'une  chanson  de 
gesto  byzantim-  «jui  j)cut  être  considérée  comme  la  véri- 
table épopée  nationale  do  Byzance,  analogue  à  la  Chan- 
son de  Holayid  ou  au  Honumcero  du  Cid,  dont  elle  doit  être 
rapprochée.  L'histoire  de  Digénis  Akritas  a  son  point  de 
départ  dans  les  merveilleuses  aventures  qu'eut,  au  x*  siè- 
cle, un  membre  de  la  famille  des  Dukas,  le  domestique  des 
scholes  Pahtherios,  dans  la  région  perpétuellement  trou- 
blée des  rives  de  l'Euphrate.  Sur  ce  fond  historique  s'est 
développé  un  vaste  cycle  do  poèmes  épiques,  qui  s'est  ré- 
pandu dans  tout  le  monde  byzantin  et  jusque  dans  les 
sociétés  slaves.  La  première  édition  de  cette  épopée  a  été 
donnée  sur  un  manuscrit  incomplet  de  Trébizonde,  en  1875, 
par  Sathas  et  Emile  Legrand;  une  autre,  faite  sur  un  ma- 
nuscrit plus  ancien  et  plus  complet,  a  été  donnée  en  1892 
par  Legrand  (Bibliothèque  grecque  vulgaire,  t.  VI). 

DIGÉNISME  iié-nissm')  n.  m.  Physiol.  Syn.  de  digénie. 
Il  Digémsme  pklegmasitoxique.  Doctrine  qui  attribue  à 
l'inflammation  et  à  l'intoxication  du  sang  la  cause  do 
toutes  les  maladies. 

DIGÉNITE  {je  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  génos,  généra- 
tion) n.  f.  Mélange  naturel  de  deux  sulfures  de  cuivre,  qui 
sont  la  chalcosine  et  la  covelline. 

DIGEON  ijon)  n.  m.  Mar.  Remplissage  triangulaire  en 
bois,  servant  à  raccorder  avec  la  coque  les  figures  que 
portent  les  vaisseaux. 

DiGEON  (Alexandre-Elisabeth-Michel,  vicomte),  général 
français,  né  à  Paris  en  1771,  mort  en  1826.  II  prit  part  à 
toutes  les  guerres  do  la  Révolution  et  de  l'Empire,  et  se 
signala  en  Espagne,  où  il  devint  gouverneur  dos  provinces 
de  Cordoue  et  do  Jaon,  en  18i2.  Général  do  division  en 
1813,  il  se  rallia,  en  1814,  au  gouvernement  de  la  Restau- 
ration, qui  l'en  récompensa  par  le  titre  do  "  vicomte  "  et  la 
dignité  de  «  pair  de  Franco  ».  En  1823,  il  fut  ministre  inté- 
rimaire de  la  guerre  et,  l'année  suivante,  chargé  du  com- 
mandement do  l'armée  française  d'occupation  en  Espagne. 

DIGÉRABLE  {je)  adj.  Qui  peut  se  digérer.  Il  On  dit  plus 
souvent  digestible. 

DIGÉRANT  (jé-ran),  ANTE  adj.  Qui  digère,  qui  a  la  pro- 
priété do  digérer  :  Certains  esto/7iacs  perdent  leur  faculté 
digérante. 

DIGÈRE  {jèr')  n.  f.  Genre  d'amarantacées,  comprenant 
dos  herbes  décombantes,  à  feuilles  alternes,  à  fleurs  her- 
maphrodites en  épis,  qui  sont  originaires  de  l'Egypte. 

DIGÉRER  {je  —  lat.  digerere;  du  préf.  di,  et  de  gerere, 
porter.  [Change  ^  en  é  devant  une  syllabe  muette  :  Je  di- 
gère. Qu'ils  digèrent  ;  excepté  au  fut.  de  l'ind.  et  au  cond. 
prés.  :  Je  digérerai.  Tu  digérerais])  v.  a.  Faire  la  digestion 
de  :  Digkrer  péniblement  son  dîner.  ||  Fam.  Estomac  qui 
digérerait  du  fer.  Se  dit  d'une  personne  dont  la  digestion 
est  très  active. 

—  Fig.  Etudier  avec  soin  et  lenteur,  mûrir  par  la  ré- 
flexion :  Pour  bien  lire,  il  faut  digérer  sa  lecture  et  la 
cojiverlir  en  sa  propre  substajice.  (Fén.) 

—  Supporter,  endurer,  s'accommoder  de,  se  résigner  à: 
Ne  pouvoir  digérer  une  injure. 

--Méd.  Activer  la  maturation  de:  Onguent  propre  à  di- 
gérer ny\e  inflammation  suppurative. 

—  V.  n.  Cuire  à  petit  feu  :  Eaire  digérer  une  substance 
à  une  douce  chaleur.  \\  So  macérer,  se  pénétrer  peu  à  pou 
d'un  liquide  :  Eaire  digérer  des  herbes  dans  l'eau. 

Se  digérer,  v.  pr.  Etre  digéré  ;  Ce  qui  se  mange  avec 
plaisir  su:  digère  ordinaire77tent  avec  facilité.  Il  Etre  l'agent 
de  sa  propre  digestion. 

—  Fig.  Etre  médité,  mûri,  n  Etre  supporté,  souffert, 
cru,  admis  :  Jiécits  qui  se  digèrent  difficilement. 

DIGÉREUR,  EUSE  {je)  n.  Celui,  celle  qui  digère  :  L'au- 
truclie  n'est  pas,  comme  on  croit,  une  digerkuse  de  clous. 

DiGES,  comm.  do  l'Yonno,  arr.  et  Ci  14  kil.  d'Auxerre, 
sur  lo  ruisseau  de  Varennes,  sous-affluent  do  l'Yonne; 
1.524  liab.  Ch.  do  f.  P.-L.-M.  Ocrières.  Source  minérale. 

DIGESTA  {jè-sta  —  mot  lat.  qui  signif.  choses  digérées) 
n.  m.  jd.  Méd.  Aliments  digérés,  par  opposition  aux  ali- 
ments ingérés  :  Les  ingesta  et  les  digksta. 

DIGESTE  {jèssf  — \at.digestus.  di^é^é^  n.  m.  Dr.  rom. 
Réunion  en  un  corps  de  doctrine  de  tragments  d'écrits  de 
jurisconsultes. 

—  Encycl.  Lo  mot  digeste  a  servi  do  titre  aux  ouvrages 
do  plusieurs  jurisconsultes  romains.  Lo  digeste  le  plus 
célènro  est  celui  de  Justinien.  La  constitution  Deo  auctore, 
du  15  décembre  530,  prescrivit  au  quiestor  sacri  palatii 
Tribonien  de  constituer  une  commission  chargée  do  faire 
un  choix  d'extraits  de  jurisconsultes  pour  en  composer  un 
corps  complet  do  droit.  C'était  faire  pour  le  jus  ce  quo  le 
Code,  paru  en  529,  avait  fait  pour  les  leges.  Tribonien 
choisit  seize  collaborateurs.  Ce  travail  fut  terminé  en  trois 
ans,  et  l'ouvrage  rendu  exécutoire  le  30  décembre  533, 
sous  le  titre  do  Digesla  sivo  Pandecfa  juris  {de  -ràv  Hiyo]t.rii, 
[omnia  amplcctor]).  Cet  énorme  répertoire  est  partagé  en 
cinquante  livres  et  sept  parties.  Ces  livres  sont  divisés 
en  litres  munis  do  rubriques,  ('haquo  titre  comprend  un 
certain  nomliro  do  lois  ou  fra^^nients  numérotés,  que  les 
glossateurs  ont,  plus  tard,  subdivisés  en  paragraphes. 
Chaque  fragment  porte  en  tète  lo  nom  de  l'auteur  et  le 


Digcstfiir  lie  B<!'moat 
et  litard. 


72S 

titre  do  l'ouvrago  duquel  il  est  tiré.  Le  Digeste  contient 
dos  extraits  do  treiito-nouf  jurisconsultes.  (Jos  iraf^iuonts, 
par  la  position  ([u'ils  occupoiit  dans  lo  Ùtijcsto,  par  lour 
séparation  do  ce  (|ui  les  procédait  ou  les  suivait  et  lotir 
réunion  à  dos  frafj;nioiUs  d'autres  ouvrages,  présentent  sou- 
vent, dans  co  recueil,  uu  sous  autre  quo  celui  ([u'ils  avaient 
dans  les  livres  originaux.  Les  textes  lurent  même  souvent 
altiSrôs,  afin  d'ôtro  mis  d'accord  avec  lo  nouveau  droit.  Le 
Diijestc  n'ost  pas  une  simple  compilation  doctrinale;  Jus- 
tiuion  a  voulu  uu'il  fftt  une  véritable  œuvre  législative, 
dont  les  divers  éléments  auraient  force  do  loi. 

Le  texte  du  Diijestc  nous  a  été  conserve  par  un  manu- 
scrit du  vi"  ou  du  vil"  siècle,  écrit  par  des  copistes  grecs, 
au'on  appollo  la  Florentine,  parce  qu'il  est  ù  Flurenco 
opuis  l'année  1406.  Nous  possédons  aussi  un  certain 
nombre  do  copies  des  xi"  et  xii*  siCicles,  (^ui  ont  formé  lo 
texte  commun  dos  glossatours  nommé  la  Vulgate,  divisé 
par  oux  eu  trois  parties  :  Digestum  l'etus,  infortiation,  no- 
vam.  La  meilleure  édition  du  i>i(?es(e  est  celle  do  Mommsen 
(Borliu,  1800-1870). 

On  donne  le  nom  do  Digeste  ant^justinien  à  des  frag- 
ments juridiques,  datant  de  320  d'après  Mommson  ;  ou  no 
sait  s'ils  font  partie  d'un  recueil  proprement  otriciel. 

DIGESTE  (y(}-5ff'  —du  lat.  digestus,  digéré)  n.  m.  Pharm. 
Pruiluit  d'une  digestion,  c'est-à-dire  do  la  macération 
dunt?  substance  médicinale  dans  uu  liquide  approprié  et 
soumis  à  uuo  température  élevée. 

DIGESTEUR,  TRICE  {jcss  —  du  lat.  diqerere,  supin  diges- 
tum, digérer)  adj.  Qui  sort  à  digérer  :  ù'apparril  uuîksteur 
peut  être  considéré  comme  un  moulin  garni  de  ses  blutoirs. 
(lirill.-Sav.) 

DIGESTEUR  {Jèss  —  môme  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  Cliitn.  Appareil  servant  à  extraire  les  parties  so- 
lubles  de  certains  corps. 

—  Techn.  Vase  métallique  très  épais,  formé  hermétique- 
ment, dans  lequel  on  peut  éle- 
ver à  une  très  haute  tempéra- 
ture les  liquides  dans  lesquels 
on  met  certaines  substances 
à  djgéror.  {Le  premier  dos  di- 
gesteurs  est  la  marmite  do 
Papin.) 

—  Enctcl.  Chim.  Parmi  les 
digeste urs  employés,  celui  de 
Payen  peut  épuiser  à  froid,  à 
l'aide  d'un  dissolvant  volatil, 
eau,  alcool,  éthor,  etc.,  servant 
de  véhicule,  les  substances  con- 
tenant certains  principes  solu- 
bles  dans  le  véhicule. 

Le  digesteur  éptiiseur  de  Be- 
rnent et  Etard  comprend  trois 
parties  :  A  est  uu  cylindre 
aplati  à  doubles  parois  ;  dans  lo 
cylindre  intérieur  se  trouve  un 
panier  en  tôle  perforée,  con- 
tenant les  matières  à  traiter  : 
ce  panier  plonge  dans  le  dissolvant;  entre  les  deux  parois 
du  cylindre  A,  et  appliqué  sur  lo  cylindre  intérieur,  se 
trouve  un  serpentin  qui  sert  soitàconienserles  dissolvants 
lorsqu'on  distillera,  soit  à  chauflfer  l'eau  qui  le  baigne,  lors- 
qu'on voudra  sécher  les  matières  après  épuisement  ;  les 
niveaux  n  li  indiquent,  l'un  la  hauteur  do  l'eau  dans  l'es- 
pace annulaire,  1  autre  la  hauteur  du  dissolvant.  Lo  dis- 
solvant chargé  de  matières  extractives  passe  dans  le  vase 
B  à  l'aide  du  tube  r  ;  un  serpentin  à  vapeur  le  chautTe,  et 
les  vapeurs,  après  avoir  passé  par  le  tube  m  et  le  serpen- 
tin dont  nous  avons  parlé,  arrivent  eu  C. 

DIGESTIBILITÉ  {jèss)  n.  f.  Aptitude  à  être  digéré  :  La 
DiGE.sTiBiLiTu  des  aliments  est  très  variable. 

—  Encycl.  Zootechn.  La  digestihilité  d'uno  substance 
alimentaire  varie  dans  des  proportions  très  sensibles  sui- 
vant son  état  physique  (crue,  cuite,  hachée,  etc.),  car, 
selon  cet  état,  elle  est  plus  ou  moins  aisément  attaquée 
par  les  sucs  digestifs.  Mais  cctto  digestihilité  paraît,  en 
outre,  dépendante  do  la  composition  chimique. 

On  nomme  digestihilité  absolue  d'un  aliment;  colle  qui 
est  sous  l'influence  de  son  état  physique  et  coefficient  de 
digestibilité  absolue,  la  proportion  coutésunalo  de  l'alimont 
susceptible  d'être  digérée.  Lo  coefficient  do  digestibilité 
absolue  est  très  élevé  pour  les  racines  et  les  tubercules. 
Celui  des  aliments  concentrés  (tourteaux,  farines)  est  de 
plus  failjle  valeur;  de  plus  faible  valeur  encore,  et  d'au- 
tant plus  faible  que  les  tissus  en  sont  moins  jeunes  et 
moins  tendres,  celui  dos  fourrages  tlbreiix  :  herbes  de 
prairie,  luzerne,  sainfoin,  trùflo,  etc.  Enfin,  le  coofticient 
do  digestibilité  absolue  de  la  paillo  ost  très  faiblo. 

DIGESTIBLE  {jcss  —  lat.  digestibilis  ;  do  digcstus,  di- 
géré) adj.  Qui  peut  étro  digéré  ;  Aliment  très  digkstiule. 

DIGESTIF  (jé-stif),  IVE  adj.  Anat.  Qui  sort  à  la  di- 
gestion :  Organes  dicïiîsth-'s.  Appareil  digestif.  Facidtés 
uiGESTivKS.  L'homme  est  le  seul,  panni  les  êtres  vivants, 
gui  abuse  de  ses  organes  digkstiks.  (Alibert.) 

-^  Organe  digestif.  Appareil  digestif  supposé  simple, 
comme  il  l'est  dans  les  animaux  les  plus  inférieurs. 

—  'J'ube  digestif.  Canal  digestif.  Portion  tabulaire  mus- 
culo-mombraiieuso  de  l'appareil  digestif. 

—  Sucs  digestifs,  Nom  doinié  aux  liijuidos  que  les  glandes 
annexes  do  l'appareil  digestif  déversent  normalement  dans 
lo  tube  digestif. 

—  Môd.  Qui  facilite  la  digestion  :  Poudre  niOKSTiVR. 
Pastilles  DiGi-iSTivKS.  Le  sel  est  niciKSTiK.  n  Qui  facilite  la 
suppuration  des  plaies  :  Onguent,  Topique  digkstif. 

—  Physiol.  Fourtion  digestive.  Acte  digestif.W.  digkstion. 

—  Anton.  Indigeste,  lourd,  pesant. 

—  n.  m.  Substance  qui  facilite  la  digestion  :  L'eau  de 
Seltz  est  un  digkstif. 

—  Pharm.  Uoméde  servant  à  faciliter  la  suppuration. 

—  Enoycl.  Anat.  Appareil  digestif.  L'appareil  digestif 
ost  l'ensomble  dos  organes  (|ni,  dans  la  série  uniinale, 
concourent  à  l'accomplissomont  do  la  digestion.  11  se 
compose  du  tube  digestif  et  do  divers  organes  qui  on  sont 
les  annexes. 

IjO  tube  digestif  n'existe  pas  chez  les  animaux  infô- 
rJeiirs;  chez  les  polypes,  il  ost  réduit  à.  une»  simph»  poche 
(|ui  communif|uo  avec  l'extérieur  par  une  ouverture  des- 
tinée à  l'entréo  ot  à  la  sortie  des  aliments.  L'appareil 
digestif  se  forme  en  tube  ù  partir  des  écliinodcnnes,  si 
bien  qu'on  peut  décrire  uno  bourbe,  ou  organe  d'entréo 
doa  ahmouis,  et  uu  anus,  ou  orifico  do  sortïo.  Do  la  boucho 


à  l'anus,  lo  tube  digestif  varie  do  forme;  il  se  ronfle  en 
certains  endroits,  dimiuuo  à  d'autres.  On  décrira  ces  dif- 
rérentns  trans- 
formations aux 

noms  qui  leur  /tV '*^S)^^i'\ 

sont  donnés  ot  'u  \] 

à  l'histoire  dos  SW'  ^ 

d  i  If  é  r  en  tes 
classes  d'ani- 
maux. 

Aprôsla                              j       ^ 
bouche  so  trou- 
vent   lo    pha- 
rynx,    l'œso-  y'  v^  11\ \_(l9optiflg« 

phago,  puis 
l'estomac.  L'in-        Fbie_ 

tostin,    divisé     Vésicule 

en    intestin     ^'""'^ ~J~~T]ia^^^MBO^  1 1        '    p«n^,*a> 
f^rèlo    et  gros  ^^^^ÊSlÊri-JÊ  \  I         —estomac 

intestin,   fait       Colon  r^_  ^^^^^ 

suite   à    l'estO-       «««ndant  VVMËtâÊMfflH     ^■"--fV'"'^ 

mac  et  so  ter-        'n^" /NsGffï^Hrr~^~- «    '^'°" 

mine  à  lanus.      Cœcum       'KTTm^fÇS^ÊWi  l  Côlon 

Chez     cor-     ApoendiM  /    it^f %HlBSrT\  dtsccnddnt 

ou  Uecuiii 

tains  animaux,        ^^ 

les  ruminants,  i     *       \  \M  ''    f      l      Rectun 

la   c omp l i ca-  If^ 

tion  augmente 
encore,  et    on         Appareil  de  la  digestion,  chez  l'homme, 
distingue  qua- 
tre parties  à  l'estomac  :  la  panse,  le  bonnet,  le  feuillet  ot 
\a.caillelle.  Chez  les  oiseaux,  l'œsophage  communique  avec 
le  jabot;  le  ventricule  succenturié  lui  succède,  et  enfin,  le 
'jésier. 

Le  tube  digestif  reçoit  des  sucs  qui  l'aident  à  accom- 
plir la  digestion  et  qui  sont  élaborés  par  les  glandes  sa- 
Uvaircs,  le  foie,  le  pancréas,  etc. 

. —  Hyg.  Pouvoir  digestif  ou  Action  digestive  au  point 
de  vue  alimentaire.  L'action  des  sucs  digestifs  s'exerce 
sur  presque  toutes  les  substances  introduites  dans  les 
voies  digestives,  mais  cette  action  est  plus  ou  moins  ra- 
pide. Tantôt  la  substance  est  réfractaire  à  l'action  des 
sucs  :  elle  ost  indigeste;  tantôt  elle  subit  la  transformation 
qui  doit  la  rendre  assimilable  :  elle  est  digestive. 

Les  aliments  les  plus  digestifs  so  classent  dans  l'ordre 
suivant  :  bouillon,  lait,  œuf  cru,  viande,  pain,  féculents, 
légumes  verts,  etc.;  mais  il  ne  faut  pas  confondre  la 
digestibilité  avec  la  nutritivité  :  le  bouillon,  qui  de  tous  les 
aliments  est  le  plus  digestif,  est  peut-être  le  moins  nutritif. 

Une  infinité  de  circonstances  font  varier  l'exercice  de  la 
fonction  digestive,  môme  en  dehors  des  cas  pathologiques. 

Le  mode  de  préparation  des  aliments  a  une  grande 
influence,  et  l'on  peut  indiquer,  comme  ordre  de  digestibi- 
lité pour  les  préparations  culinaires,  le  suivant  :  grillage, 
rôtissage,  hachis  et  cuisson  à  l'étuvée,  cuisson  dans  l'eau, 
cuisson  au  four,  salaison.  L'âge  des  animaux  intervient 
aussi  ;  la  chair  des  jeunes  est  plus  digestive,  mais  moins 
nourrissante;  le  temps  qui  s'est  écoulé  depuis  la  mort,  la 
manière  dont  l'animal  a  été  tué  sont  encore  des  facteurs 
de  la  digestibilité.  Les  viandes  fraîches,  peu  grasses,  sont 
les  meilleures  à  ce  point  de  vue. 

Pour  les  végétaux,  on  doit  considérer  surtout  l'état  do 
fraîcheur  et  de  conservation. 

—  Pharm.  Le  mol  r/Zfl'e.îïi/' est  employé  substantivement, 
en  pharmacie,  pour  désigner  une  préparation  onguentairo 
composée  do  : 

Térébenthine 2 

Jaune  d'œuf 1 

Huile  d'olive Q.  S. 

C'est  le  digestif  simple  ou  digestivnm.  En  le  mélangeant 
à  parties  égales  avec  du  styrax  liquide,  on  obtient  lo 
digestif  animé.  Le  digestif  opiacé  so  prépare  avec  s  par- 
ties de  digestif  simple  et  1  do  laudanum;  lo  digestif  mer- 
curiel,  avec  parties  égales  de  digestif  simple  et  d'onguent 
mercuriol.  (On  employait  ces  onguents  dans  le  pansement 
dos  plaies.)  —  On  faisait  aussi  des  pastilles,  dos  poudres, 
des  vins  digestifs,  mais  ces  préparations  sont  aujourd'hui 
très  pou  employées. 

DIGESTION  (jé-sti-on  —  lat.  digeslio,  môme  sons)  n.  f. 
I*;!alioraiion,  coction  des  aliments  dans  l'estomac  et  dans 
les  intestins,  qui  prépare  leur  assimilation;  faculté  do 
digérer  :  Avoir  la  digi-:stion  laborieuse.  Le  poisson  est,  en 
général,  d'une  digkshon  facile. 

—  Fig.  Action  d'élaborer,  do  s'approprier,  d'arriver  à 
posséder  :  La  lecture  yt'est  qu'une  mastication;  la  réflexion, 
c'est  la  DiGi'.sTioN.  il  Action  d'ondurer,  de  supporter  : 
L'esprit  enjoué  fait  passer  bien  des  choses  d'une  rude  et 
cruelle  digestion.  (J.  Janin.) 

—  Fam.  Visite  de  digestion,  Visite  qu'il  est  d'usage  do 
faire  quelques  jours  après  qu'on  a  dîné  chez  q^uelqu'un. 

—  Biol.  Digestion  intracellulaire,  Dissolution  do  ma- 
tières alimentaires  i  l'intérieur  d'une  cellule  vivante. 

—  Méd.  Maturation  d'une  humeur  ou  d'une  tumeur. 

—  Pharm.  Macération  dans  un  liquide  maintenu  à  uno 
température  élevée  :  Mettre  des  os  en  digestion  pour  ob- 
tenir de  la  gélatine. 

—  Anton.  Apepsie. 

—  Encycl.  Physiol.  La  digestion,  qui  a  pour  but  final 
l'assimilation,  comprend  les  actes  qui  s'accomplissent 
depuis  l'ingestion  des  aliments  jusqu'à,  leur  passage  dans 
le  sang  ot  le  chyle. 

Les  phénomènes  de  la  digestion  sont  des  actes  mécani- 
ques ot  chimiques. 

Les  actes  mécaniques  sont  :  la  préhension  des  aliments, 
la  mastication,  la  déi/lutition.  Puis  les  aliments  sont  bras- 
sés par  l'estomac  on  un  mouvement  circulaire  qui,  par- 
tant du  cardia,  leur  fait  parcourir  le  grand  cul-do-sac,  la 
crando  courbure,  pour  revenir  par  la  petite  courbure.  Dans 
Fintestin,  les  aliments  progressent  par  suite  dos  contrac- 
tions péristaltiques.  Enfin,  les  résidus  alimentaires  sont 
expulsés  au  dehors  par  la  défécation. 

Les  phénomènes  cnimi(|ues  do  la  digestion  varient  avec 
les  sucs  digestifs  agissant  sur  lo  bol  alimoutairo. 

La  salive,  oulro  qu'elle  favorise  la  déglutition,  dissout 
les  parties  solubles  dos  aliments  ainsi  quo  certaines  sub- 
stances ulbuminoïdes,  mais  surtout  transforme  l'amidon  et 
la  substance  glycogèno  en  glycoso. 

Lo  suc  gastrlifur  transforme  les  matières  albuminnïdes 
nt  azoté(^s  en  pepttmrs,  corps  facilement  soiublos.  Il  est 
sans  action  sur  les  tissus  élastiques,  cornés,  et  la  collu- 
loso  (sauf  chei  les  ruminants).  Par  son  acide  chlorhydriquo. 


DIGESTE   —  DIGGES 

il  dissont  les  carbonates  ot  les  phosphates.  Il  n'agit  pas 
sur  los  graisses. 

Le  suc  pancréatique  agit  sur  les  albuminoïdes,  en  don- 
nant dos  poptones  do  la  leucino,  de  la  tyrosine,  etc.  ;  sur 
les  féculents,  on  los  transformant  en  glycoso;  sur  los 
graisses,  en  les  émulsionnant  ot  les  saponifiant. 

Lo  suc  entérique  a  pou  d'action,  saut  sur  les  féculents 
qu'il  saccharifie.  La  bUe  émulsionne  los  graisses,  s'opposo 
aux  fermentations  intestinales. 

Di(/estion  artificielle.  La  chimie  de  la  digestion  a  été 
étudiée  artificiellement;  c'est-à-dire  quo  les  aliments  ont 
été  mis  en  contact  avec  du  suc  gastrique,  pancréatique,  de 
la  bile,  obtenus  d'animaux  vivants  par  des  fistules.  La  di- 
gestion artitîciollo  ne  dili'ère  pas  do  la  digestion  naturelle 
et  a  permis  d'étudier  les  ditférenis  phénomènes  chimiques 
do  la  digestion. 

-~  Pliysiol.  végét.  Les  phénomènes  de  digestion  végé- 
tale consistent  essentiellement  à  rendre  assimilable  l'ali- 
ment do  la  plante.  Certains  organes  sécrètent  un  liquide 
capable  de  dissoudre  les  particules  solides  et  de  los  rendre 
absorbablos  :  la  racine  attaque  le  calcaire;  les  organes 
actifs  des  plantes  carnivores  digèrent  le  corps  des  insectes 
captures.  Mais,  lo  plus  souvent,  c'est  à  l'intérieur  même 
du  corps  de  la  plante  et  aux  dépens  des  matériaux  mis  en 
réserve  par  elle  quo  s'exercent  ses  facultés  digestives  ; 
ces  matériaux  (amidon,  corps  gras,  inuline,  saccharose) 
sont  attaqués  par  des  diastases,  qui  les  transforment  en 
produits  assimilables. 

A  l'intérieur  do  la  graine  on  germination,  on  dit  quo 
la  digestion  est  intei-ne  lorsque  la  diasiase  est  produite 
par  la  cellule  môme  qui  contient  la  matière  de  réserve 
(graines  exalbuminées  ou  graines  albuminées  à  réserve 
oléagineuse);  elle  est  externe  lorsque  la  diastase  est  pro- 
duite par  une  cellule  difiTérente  do  celle  qui  contient  la 
réserve  (graines  albuminées  à  réserve  amylacée). 

—  Biol.  Digestion  intracellulaire.  Un  certain  nombre 
d'animaux  et  de  végétaux  inférieurs  se  nourrissent  uni- 
quement par  osmose  (digestion  extracellulaire).  Beaucoup 
d'êtres  unicellulaires  sont  capables  d'englober  dans  leur 
propre  substance  des  corps  solides  alimentaires  [digestion 
intracellulaire).  Dans  certains  cas  {gromie,  rhizopodes  réti- 
culés), le  corps  alimentaire  baigne  dans  le  protoplasma 
de  l'animal  qui  l'a  ingéré  et  s'y  dissout.  Dans  d'autres 
cas  (amibe,  rkizopodes  lobés,  infusoires  ciliés),  le  corps  ali- 
mentaire est  englobé  on  même  temps  qu'une  goutte 
d'eau,  et  la  goutte  forme  une  vacuole  au  sein  du  proto- 
plasma; cette  vacuole  so  remplit  en  peu  de  temps  d'un  suc 
acide  qui  dissout  les  aliments  albuminoïdes,  modifie  les 
féculents.  Les  liquides  résultant  de  cette  digestion  intra- 
cellulaire passent  ensuite  dans  le  protoplasma  et  servent 
à  sa  nutrition. 

—  Pharm.  L'opération  quo  les  pharmaciens  et  les  fabri- 
cants de  produits  chimiques  nomment  digestion  consiste 
i  laisser  les  corps  baigner  dans  un  liquide  maintenu 
à  une  température  généralement  supérieure  à  celle  de 
l'atmosphère,  et  qui  change  avec  la  nature  du  corps  ot 
celle  du  liquide.  Ce  dernier,  séparé  des  matières  solides, 
après  la  digestion,  se  nomme  digestujn  ou  digeste.  Si  le 
liquide  dans  lequel  on  fait  digérer  la  substance  est  volatil, 
on  opère  dans  des  appareils  distillatoiros  qui  ramènent 
dans  le  digesteur  lo  liquide  provenant  de  la  condensation 
des  vapeurs. 

La  digestion  diffère  de  la  macération  et  de  la  décoction 
par  la  température  à  laquelle  les  solides  et  les  liquides 
mélangés  sont  maintenus  en  contact.  Depuis  quelques  an- 
nées, on  se  sert,  dans  l'industrie,  de  chaudières  formées 
de  toutes  parts,  dans  lestjuelles  les  mélanges  sont  portés 
à  des  températures  élevées.  Ces  appareils  ont  reçu  los 
noms  de  cttaudicres  autoclaves,  digcsteui's  de  Papin,  diges- 
teurs  à  soupapes,  etc. 

La  digestion  est  usitée  pour  la  préparation  deshnilesmé- 
diciuales  ot  d'autres  médicaments  auxquels  los  corps  gras 
servent  de  véhicule.  Les  parfumeurs  s'en  servent  pour  fa- 
briquer un  grand  nombre  d'extraits  de  fleurs  odoriférantes. 

—  Art  vétér.  La  digestion,  en  général,  se  fait  chez  les 
animaux  comme  chez  l'homme  ;  elle  en  difi'ère  seulement 
par  les  appareils  dans  lesquels  elle  s'opère.  L'appareil 
digestif  du  porc  est  celui  qui  se  rapproche  lo  plus  do  celui 
de  l'homme;  il  n'y  a  môme  pas  do  différences  bien  mar- 
quées. Celui  du  cheval  est  simple,  comme  lo  précédent  ; 
mais,  comme  chez  tous  les  horbivoros,  l'intestin  est  beau- 
coup jdus  long,  et  certaines  do  ses  parties,  comme  le 
ciecumet  le  côlon,  beaucoup  plus  volumineuses  ;  il  lo  fallait, 
les  principes  nutritifs  étant  ydus  disséminés  et  on  moins 
grande  (luantité  dans  les  végétaux  dont  se  nourrit  lo  che- 
val que  dans  les  aliments  variés  dont  so  nourrit  lo  porc, 
qui  est  omnivore. 

Le  chion  a  los  organes  digestifs  simples  comme  lo 
porc,  et  sa  digestion  est  analogue. 

Chez  lo  bœuf,  l'estomac  ost  très  complexe  et  immense. 
Chez  la  chèvre  ot  lo  mouton,  l'appareil  digestif  est  con- 
stitué comme  chez  lo  bœuf,  et  ces  animaux  à  quadruple 
estomac  sont  appelés  «  ruminants  u.  V.  uuminant. 

Los  oiseaux  ont  l'estomac  presque  aussi  comploxo  que 
les  ruminants,  et,  cependant,  ils  no  ruminent  pas  et  ils 
n'ont  \nxs  do  dents.  V.  oishau. 

DIGGER  [di-gheur  —  niotangl.  qui  signifie  fouilleur)  n.  m. 
Nom,  en  Australie,  des  travailleurs  qui  suivent  les  prospec- 
teurs, cherchant  ipiolques  pépites  d'or  oubliées  dans  dos 
terrains  déjà  lavés  avec  soin  par  ces  derniers. 

DiGGES  (Léonard),  mathématicien  anglais,  né  dans  lo 
comté  de  Kout,  mort  vers  1571.  Ou  a  do  lui  :  Tectonicum 
enseignant  ctt  peu  de  temps  le  mesurage  exact  et  le  calcul 
expéditif  de  toutes  sortes  de  terrains,  places  publiques, 
arbres,  pierres,  clochers,  etc.  (1556);  Pantomctria.  traité 
de  géométrie  pratique  (ISUl),  ot  Prognostication  perpétuelle 
ou  Choix  de  régies  pour  déterminer  le  temps  au  moyen  du 
soleil,  de  la  lune  et  des  étoiles  (1555). 

DiGGES  (Thomas),  mort  en  1595,  flls  du  précédent,  in- 
specteur des  contrôles  dos  troupes  anglaises  envoyées  par 
Elisabeth  au  secours  dos  Pays-Bas.  î>igges  écrivit  aussi 
plusieurs  ouvrages  sur  les  sciences;  lo  plus  important  a 
été  suscité,  en  1572.  par  l'apparition  d'une  éioilo  duos  la 
constellation  do  Cassiopée.  son  titre  est:  ALv  seu  ScalM 
mathematicv  (l57a).  et  il  a  pour  objet  principal  la  déloruii- 
nation  dos  parallaxes. 

DiGOES  (sir  Dudloy),  homme  politique  et  magistrat 
anglais,  né  en  15SLI,  mort  en  Ui39.  Il  étudia  le  droit,  fut 
amhassadeur  en  Kussio  en  lOlS,  devint  meiiibro  du  par- 
lement en  itJSl  .  so  rangea  parmi  les  adversaires  do 
Buckingham,   fut,  pour  co  motif,  emprisonné  à  plusieurs 


DIGH  —  DIGNITAIRE 


726 


reprises,  et  soutint,  en  toute  circonstance,  les  droits  de  la 
nation.  En  1636,  il  fut  nommé  maître  des  rôles,  fonctions 
qu'il  exerça  jusqu'à  sa  mort.  On  a  de  lui  :  Défense  du 
commerce  (16l5);  Discours  sur  les  droits  et  les  pinvilèyes  du 
sujet  (1628).  —  Son  fils,  Dudi^y  Digges,  aé  en  1613,  mort 
en  1643.  Royaliste  ardent,  il  défendit  le  roi  Charles  I"  par 
de  nombreux  écrits,  dont  un  très  populaire  :  Illégitimité 
de  la  rébellion  des  sujets  contre  leur  souverai/i  (1643). 

DiGH  OU  DiG,  ou  Deeg,  ville  de  l'Inde  anglaise,  dans 
la  principauté  tributaire  de  Bhartpour  (nord-ouest  de 
l'Inde);  20.000  hab.  On  cite  son  palais,  une  merveille  du 
xvii*  siècle.  Digti  joua  un  rôle  militaire  important  dans  les 
guerres  du  commencement  du  xix'  siècle. 

DIGITAIRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  panic  et  de  cynodon. 

DIGITAL,  ALE,  AUX  {ji  —  lat.  digitalis ;  de  diyilus, 
doigt)  adj.  Qui  appartient  aux  doigts  :  Artèj^es  digitales. 
Veines  DiGiTALtis.  Nerfs  digitaux. 

—  Qui  a  la  forme  d'un  doigt,  ii  Itnpressions  digitales, 
Légères  dépressions  de  la  faco  interne  des  os  du  crâne. 

Il  Cavité  digitale,  Diverticule  en  doigt  de  gant  du  ventri- 
cule latéral,  qui  pénètre  dans  le  lobe  postérieur  du  cer- 
veau. Il  Appendices  digitaux.  Sortes  de  renflements,  en 
forme  de  doigt  de  gant,  que  présente  la  tunique  séreuse 
du  gros  intestin.  Syn.  appendicks  épiploïgues. 

DIGITAL  {ji)  n.  m.  Champignon  en  forme  de  doigt.  (PI. 
Des  DIGITAUX.)  Il  Digital  blanc.  Nom  vulgaire  de\a.clavaria 
pistillaris. 

DIGITALATE  [ji]  n.  m.  Sel  dérivantde  l'acide  digitalique. 

DIGITALE  iji  —  du  lat.  digitus,  doigt)  n.  f.  Bot.  Genre 
de  plantes,  de  la  famille  des  scrofularinées. 

—  Ichtyol.  Nom  vulgaire  des  jeunes  saumons. 

—  Zooph.  Nom  spécitique  dune  vorticelle.  Il  Grosse 
pointe    d  oursin  fossile,  qui  ressemble  à  un  dé  à  coudre. 

—  Encycl.  Bot.  Les  digitales 
ont  une  corolle  tubnleuse  à 
deux  lèvres  très  courtes  et  ob- 
tuses: leur  fruit  est  une  capsule 
septicide,  dont  les  deux  valves 
s'écartent  en  laissant  au  milieu 
les  placentas  couverts  de  graines 
à  albumen  charnu  ;  leurs  feuilles 
sont  alternes  simples  et  sans  sti- 
pules. On  en  distingue  environ 
dix-huit  espèces,  la  plupart  euro- 
péennes. La  plus  connue  est  la 
digitale  pourprée  (digitalis  pur- 
purea),  dite  gant  de  Notre-Dame, 
doigt  de  la  Vierge,  qantelée,  doig- 
tier,  etc.,  à  cause  àe  la  forme  de 
sa  corolle,  pourpre  extérieure- 
ment, rose  pâle  à  l'intérieur , 
avec  des  taches  noirâtres.  C'est 
une  plante  bisannuelle  ou  vivace, 
pouvant  atteindre  1  mètre  de 
haut,  qu'on  cultive  souvent  dans 
les  jardins  pour  l'ornement,  à 
cause  de  ses  longues  grappes, 
terminales  et  unilatérales,  de 
belles  fleurs  pourprées,  et  qui 
habite  naturellement  les  terrains 
siliceux  de  l'Europe,  jusqu'au  62° 
de   latitude  N.  Elle  contient  un 

firincipe  actif,  amer  et  toxique, 
a  digitaline.  Citons  encore  :  la 
digitale  jaune  [digitalis  httea), 
originaire  des  Alpes;  la  digitale 
Touillée  {digitalis  ferruginea)  ;  la 
digitalis  lanata,  à  fleurs  poilues,  originaire  de  Hongrie. 

—  Art  vétér.  La  digitale  est  rarement  employée  dans 
la  médecine  des  animaux,  chez  qui  les  maladies  de  cœur 
sont  rares. 

Comme  puissant  diurétique,  on  s'est  bien  trouvé,  dans 
des  cas  de  rhumatismes  aouloureux  du  chien,  torticolis 
rhumatismal,  de  l'emploi  de  la  digitaline  d'HomoUe  et 
Quevenne,  à  la  dose  de  2  à  3  milligrammes  par  jour. 

DIGITALE,  ÉE  (ji)  adj.  Qui  ressemble  à  une  digitale. 

DIGITALÉATE  {ji)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  digita- 
léifjue. 

DIGITALÉINE  n.  f.  Chim.  V.  DIGITALINE. 

DIGITALÉIQUE  {ji,  lé-ik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  extrait 
des  feuilles  de  digitale,  cristallisant  en  aiguilles  vertes 
peu  solubles  dans  l'eau,  très  solubles  dans  l'alcool. 

DIGITALIFORME  (ji —  du  lat.  digitus,  doigt,  et  de  forme) 
adj.  Qui  a  la  forme  d'un  doigt. 

DIGITALINE  [ji]  n.  f.  Chim.  Nom  générique  sous  lequel 
on  désigne  plusieurs  composés  actifs,  extraits  de  la  digitale 
pourprée. 

—  Zool.  Genre  d'infusoires. 

—  Enctci..  Chim.  Certains  principes  extraits  de  la  digi- 
tale sont  utilisés  en  thérapcutifiue  sous  le  nom  de  digita- 
line. Ce  sont,  d'après  les  travaux  de  Schmiedeberg,  Kiliani 
et  Arnaud  :  l"  la  digitaline  cristallisée  ou  digitoxine,  phy- 
siologiquement  très  active,  se  présentant  en  une  masse 
incolore  do  fines  aiguilles  fusibles  à  240».  (Très  amère,  elle 
est  insoluble  dans^'eau,  soluble  dans  l'alcool;  de  consti- 
tution chimique  indéterminée,  on  lui  attribue  la  formule 
C"H"0');  2"  une  série  do  glucosides,  parmi  lesquels  :  la 
digitaline  amorphe,  soluble  dans  l'eau,  presque  insoluble 
dans  le  chloroforme,  dédoublablo  en  un  sucre  réducteur 
et  en  une  résine,  la  digitalirésine;  la  digitaléine,  très 
soluble  dans  l'eau  et  l'alcool  (ces  deux  glucosides  ont  un 
pouvoir  toxiouo  beaucoup  plus  faible  que  celui  de  la  digi- 
taline cristallisée)  ;  la  digitonine,  sans  action  physiologique 
bien  déterminée,  très  abondante  dans  la  digitale,  et  cris- 
tallisée ;  elle  est  soluble  dans  l'eau,  et  les  acides  la  dédou- 
blent en  doux  sucres,  la  dextrose  et  la  galactose,  et  en  un 
composé  cristallin,  la  digitofjénine,  qui,  oxydée,  donne 
naissanco  aux  acides  digitique,  digitogénique  et  oœydigito- 
génique. 

Les  digitalines  commerciales  contiennent  les  précé- 
dentes espèces  chimiques  en  proportions  variables  ;  par  la 
nature  complexe  du  mélange,  les  fraudes  sont  difficiles  à 
déceler;  les  principales  digitalines  employées  sont  : 

I.  La,  digitaline  française  amorphe,  prAp^rée  ea  18M  par 
Homollo  et  Quiîvenne,  en  épuisant  les  feuilles  de  digitale 

Far  l'eau  ;  poudre  blanche,  très  amère,  pou  soluble  dans 
eau,  très  soluble  dans  l'alcool,  c'est  uo  mélange  de  digi- 
toxine ot  de  digitogénine  ; 


Digitale  pourprée. 


IL  La  digitaline  française  cristallisée  de  Nativelle 
(1868),  extraite  des  résidus  de  l'épuisement  aqueux  du 
végétal,  épuisés  cette  fois  par  l'alcool;  c'est  de  la  digi- 
toxine presque  pure;  sous  cette  forme,  la  digitaline  est 
la  plus  active:  20  kilogrammes  de  feuilles  sèches  en  four- 
nissent de  2  à  3  grammes; 

IIL  La  digitaline  allemande  de  Merck,  préparée  en 
extrayant  les  glucosides  de  la  digitale  par  l'eau.  Elle  est 
peu  active  :  elle  contient  jusqu'à  60  pour  100  de  digitonine 
mélangée  de  digitaléine  :  c'est  une  poudre  amorphe,  soluble 
dans  l'eau,  presque  insoluble  dans  le  chloroforme.  Le  codex 
frani;ais  n'admet  que  les  digitaUnes  solubles  dans  le 
chloroforme. 

La  digitaline  est  un  toxique  violent,  qui  arrôle  les  mou- 
vements du  cœur  ;  c'est  un  poison  musculaire  occasionnant 
rapidement  la  mort,  par  suite  de  perturbations  nerveuses 
et  respiratoires;  on  ne  doit  l'administrer  que  par  doses 
infimes,  dixièmes  de  milligrammes,  et  pendant  quelques 
jours  seulement.  On  l'utilise  avec  succès  dans  les  troubles 
cardiaques,  la  pneumonie,  l'asthme  nerveux  et  comme 
diurétique  contre  l'hydropisie. 

DIGITALIQUE  (,;/.  li/c')  adj.  Se  dit  d'un  acide  extrait 
des  feuillos  de  digitale,  et  se  présentant  sous  forme  d'ai- 
guilles solubles  dans  l'eau. 

DIGITALIRÉSINE  n.  f.  Chim.  V.  DIGITALINE. 

DIGITALISATION  (ji.  si-on)  n.  f.  Action  d'introduire 
dans  l'organisme  de  la  digitale. 

DIGITALISER  [ji)  V.  a.  Introduire  de  la  digitale  dans 
l'urganisiue. 

DIGITALOSMINE  {ji,  smiii')  n.  f.  Chim.  Principe  odorant 
de  la  digitale  pourprée  et  de  la  digitale  jaune. 

DIGITATION  {ji,  si-on  ~  du  lat.  digitus,  doigt)  n.  f.  Anat. 
Division  des  muscles  on  forme  de  doigts,  il  Marque  ana- 
logue à  l'impression  laissée  par  des  doigts. 

—  Bot.  Découpure  des  feuilles  digitées. 

DIGITÉ,  ÉE  {ji)  adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  est  en  pro- 
longements divergents  ou  parallèles  rappelant  les  doigts 
de  la  main  :  Feuille  digitéiî.  Coquille  digitée.  Certains  in- 
sectes ont  l'extrémité  des  tibias  digitêk. 

DIGITIFÈRE  {ji  ~  du  lat.  digitus,  doigt,  et  ferre,  porter) 
adj.  Qui  porte  un  doigt,  (^ui  est  terminé  par  un  doigt. 

DIGITIFOLIÉ,  ÉE  {ji  —  du  lat.  ditjitus,  doigt,  ot  foliuni, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot.,  Se  dit  des  plantes  dont  les 
feuilles  sont  digitées. 

DIGITIFORME  {ji  —  du  lat.  digitus,  doigt,  et  de  forme) 
adj.  En  T.  d'hist.  nat.,  Qui  a  la  forme  d'un  doigt. 

DIGITIGRADE  (./(  —  du  lat.  digitus.  doigt,  et  gradi,  mar- 
cher) adj.  Qui  marche  sur  ses  orteils  sans  poser  à  terre 
la  plante  des  pieds.  (Se  dit  en  parlant  des  mammifères)  : 
Les  chats  sont  digitigrades,  tandis  que  les  ours  sont  plan- 
TiGRADiis.  Il  En  tant  que  division  des  carnassiers,  le  terme 
digitigrades,  pris  substantivement,  a  été  supprimé. 

DIGITINE  {ji)  n.  f.  Chim.  Corps  neutre  non  azoté,  sans 
action  physiologique,  contenu  à  l'état  de  traces  dans  la 
digitale. 

DIGITINERVE  {ji,  nèrv'  —  du  lat.  digitus,  doigt,  et 
nervus,  nerf)  adj.  Se  dit  dos  feuilles  qui  ont  les  nervures 
disposées  comme  les  doigts  de  la  main  :  Les  feuilles  du 
pifitane  so7it  digitinebves.  [i  On  dit  aussi  digitinervè,  ée. 

DIGITATE  (,/(■)  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  digitiquo. 

DIGITIPENNÉ,  ÉE  {ji,  pèn  —  do  digité,  et  penné)  adj. 
Se  dit  des  feuilles  digitées,  dont  chaque  pétiole  principal 
est  terminé  par  des  pétioles  secondaires  qui  portent  les 
folioles,  comme  dans  les  mimosas.  Il  On  dit  aussi  digiti- 

PALMÉ,  EE. 

DIGITIQUE  adj.  Il  Acide  digitique.Y.  digitaline. 

DIGITOGÉNATE  {ji,  jé-nat')  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 
digitogénique. 

DIGITOGÉNINE  n.  f.  Chim.  V.  DIGITALINE. 

DIGITOGÉNIQI;e  3.iV}.\\  Acide  digitogénique  y. digitalise. 

DIGITONINE  n.  f.  Chim.  V.  digitaline. 

DIGITOXINE  n.  f.  Chim.  V.  digitaline. 

DIGITUS  Dei  est  hic  {le  doigt  de  Dieu  est  là),  locu- 
tion latine  qui  signilio  que  l'action  de  la  Providence  se 
manifeste  d'une  manière  évidente  dans 
telle  circonstance. 

DIGLÈNE  ou  DIGLENA  {glé)  n.  m.  Genre 
de  vers  rotateurs,  famille  des  hydatinidés, 
comprenant  des  formes  à  pied  fourchu  et 
à  deux  yeux  frontaux.  (Les  diglènes  sont 
de  minuscules  animaux,  vivant  dans  les 
eaux  stagnantes.  L'espèce  type  habite 
l'Europe.) 

DIGLOSSA  n.  f.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères bracliclytres,  famille  des  sta- 
jiliylmidés,  triliu  des  gymnusinés,  com- 
priMiant  de  petites  formes  habitant  l'hé- 
misphère boréal  et  qui  vivent  dans  le 
sable  au  bord  de  la  mer. 

—  Encyl.  Les  diglossa  sont  noires  ou 
brunes,  et  présentent  cette  particularité  de  se  tenir  en- 
fouies dans  les  plages  submergées  à  marée  haute.  L'espèce 
type  du  genre,  diglossa  SHÔmar/Hrt,  est  assez  commune  sur 
les  côtes  océaniques  et  méditerranéennes  de  la  Franco. 

DIGLOSSE  on  DIGLOSSA  n.  m.  Ornith.  Gonru  d'oiseaux 
passereaux  don  ti  - 
rostres,  triliu  des 
crerébinés,  compre- 
nant dos  formes 
assez  petites,  res- 
semblant à  des  pios- 
grièches,  et  dont  on 
conn.'iU  une  dizaine 
d'espèces,  habitant 
l'Amérique  du  Sud. 
(Lc;s  diglosses  sont 
bruns  ou  noirs,  mar- 


Diglossc. 


qués  do  blanc,  avec  le  ventre  roux;  ils  sont  insectivores.) 

—  Hot.  Syn.  do  tagktk. 

DIGLOTTIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  galipée. 

DIGLUCOSE  n.  f.  Composé  qui  n'est  probablement  autre 
qu'un  mélange,  et,  (lui  a  été  obtenu  par  A.  Gautier  en 
traitant  par  le  gaz  ctilorhydriquo  ù.  0°  C.  une  solution  de 
glucose  dans  l'alcool  absolu. 

ïo  —  01 


DIGLYCOLAMIDIQUE  {dik'  ~  du  préf.  di,  do  ghjcol,  ot 
do  amnlique)  adj.  Se  dit  d'un  acide  qui  résulte  du  rem- 
placement de  deux  atomes  d'hydrogène  par  le  résidu  mo- 
noatomique de  l'acide  glycolique  dans  l'ammoniaque. 

DIGLYPHE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  gluphé,  gravure)  n.  m. 
Archit.  Console  à  deux  cannelures  ou  gravures  en  creux. 
(C'est  une  sorte  de  corbeau  ornementé.) 

DIGLYPHIDE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  chrtsoglosse. 

DiGNA  ou  DONGNA,  femme  d'Aquilée,  en  Italie  (auj. 
en  Autriche-Hongrie),  morte  en  452.  La  prise  d'Aquilée 
par  les  Huns,  que  commandait  Attila,  fut  marquée  par  des 
scènes  horribles  de  carnage  et  de  viol.  Voici  le  récit  de 
Paul  Diacre  :  «  Une  femme  de  haute  noblesse,  Dongna 
(aussi  appelée  Digna),  brillait  par  sa  beauté,  mais  plus 
encore  par  sa  pudeur.  Sa  demeure  donnait  sur  les  murs 
mêmes  de  la  ville  ;  une  tour  élevée  dominait  les  eaux  trans- 
parentes de  risonzo.  Du  haut  de  la  tour,  ayant  enveloppé 
sa  tête,  elle  se  précipita  dans  le  goufi're,  donnant  un 
exemple  remarquable  de  la  crainte  qu'elle  avait  que  sa 
pudeur  fût  blessée.  »  A  ce  récit  la  légende  a  ajouté  ce 
dialogue  :  Attila  lui-même  voulut  faire  violence  à  la  jeune 
femme.  Elle  le  pria  de  monter  au  haut  de  sa  maison  : 
"  Suis-moi,  lui  dit-elle,  si  tu  veux  me  posséder;  "  et,  en 
prononçant  ces  mots,  elle  s'élani.-a  dans  l'espace. 

DiGNAG,  comm.  de  la  Charente,  arrond.  et  à  14  kilom. 
d'Angûulême;  1.126  hab.  Belle  église  romane.  Au  village 
de  Pouyaud  se  trouve  une  jolie  tour  carrée  à  deux  ctag^es, 
reste  d'un  château  construit  au  commencement  du  xvi"  siè- 
cle. Non  loin  do  là,  on  voit  aussi  une  autre  tour  d'un  châ- 
teau du  xv*  siècle. 

DiGNANO,  bourg  d'Italie  (Vénétie  [prov.  d'Udine]); 
2.1j0  hab. 

DiGNANO,  ville  d'Austro-Hongrie  (Istrïe),  près  de 
l'Adriatique:  2.150  hab.  Vin  et  olives;  commerce  de  bois; 
haras.  Cl). -1.  d'un  district  peuplé  de  15.100  hab. 

DIGNE  (gn  mil.  —  lat.  dignus)  adj.  Qui  mérite,  en  bonne 
ou  en  mauvaise  part  :  Digne  de  récompense,  de  châti- 
ment. Il  Qui  est  dans  le  cas  d'obtenir,  à  qui  il  convient 
d'accorder  :  yel  fait  envie,  qui  est  digne  de  pitié, 

—  Qui  a  de  l'élévation  dans  les  sentiments  ou,  dans  la 
conduite,  une  noble  retenue  :  Un  homme  digne.  Une  co7i- 
dnite,  Un  maintien  digne.  Il  Qui  affecte  une  gravité,  une 
noblesse  exagérée  ou  déplacée  :  Ai-oir  un  petit  air  digne 
(/(((  déplaît.  (Dans  les  deux  sens  qui  précèdent,  digne  se 
place  toujours  après  le  substantif.) 

—  Bon,  honnête,  honorable  :  Un  digne  homme.  Une 
digne  femme,  il  Excellent,  distingué  en  son  genre,  très 
apte  à  remplir  ses  fonctions  :  Un  rêve,  c'est  que  toutes  les 
circonscriptions  envoient  à  la  Chambre  de  dignes  repré- 
sentants. I!  Convenable,  bien  choisi,  qui  s'accorde,  qui  est 
approprié,  en  bien  ou  en  mal  :  Conduite  qui  n'est  pas 
digne  d'un  honnête  homme.  Qui  s'aime  plus  que  son  frère 
n'est  pas  digne  du  Christ.  (Lamenn.) 

—  Rem.  Digne  est  un  de  ces  adjectifs,  comme  bo7i, 
brave,  dont  le  sens  se  modifie  suivant  qu'il  est  placé 
avant  ou  après  le  substantif.  Un  digne  homrne  est  un 
honnête  homme;  un  homme  digne  est  un  homme  qui  a  un 
air  de  gravité,  de  retenue  un  peu  hauta,ine. 

—  Allls.  HiST.  :  Au  plus  digne,  Paroles  prononcées  par 
Alexandre,  à  son  lit  de  mort.  Ses  généraux  lui  ayant  de- 
mandé à  qui  il  laissait  l'empire  :  «Au  plus  digne,»  ré- 
pondit-il. L'application  de  ces  paroles  se  fait  le  plus  sou- 
vent dans  un  sens  familier. 

—  Syn.  Digne  (être),  mériter.  On  est  digne  par  ses  qua- 
lités, par  sa  nature;  on  mérite  par  ses  actions,  par  sa 
conduite.  Ainsi,  être  digne  est  absolu,  se  rapporte  à  l'es- 
sence même  des  choses;  mériter  est  relatif  à  tel  ou  tel 
fait,  à  telle  ou  telle  circonstance. 

—  Anton.  Indigne. 

Digne  (lat.  Dinia),  ch.-l.  du  département  des  Basses- 
Alpes,  à  830  kilom.  de  Paris,  entourée  de  hautes  monta- 
tagnes,  au  confluent  du  Mardarie  et  du  ruisseau  des  Eaux- 
Chaudes  avec  la  Bléone;  7.276  hab. 
{Dignois,  oises,  ou  Diniens,  ennes.) 
Ch.de  f.  P.-L.-M.  Evêché  sutfragant 
d'Aix,  tribunal  de  i"  instance,  cour 
d'assises,  lycée,  séminaire.  Fruits  ; 
pruneaux,  miel.  Industrie  des  peaux 
de  chevreau,  des  pâtes;  marbreries. 
Peu  de  monuments.  La  cathédrale 
otfre  un  mélange  de  tous  les  styles 
employés,  depuis  le  gothique  flam- 
boyant. Les  autres  monun>ents  sont 
modernes.  Ancienne  capitale  des  Bo- 
dntntii,  évêclié  au  iv'  siècle.  La  ville 
a  été  très  éprouvée  par  la  peste  de 
1G29.  Patrie  du  général  Desmichels.  —  L'arrondissement 
a  9  cant.,  83  comm.,  et  40.345  hab.  ;  le  canton,  18  comm., 
10.791    hab. 

DIGNEMENT  {gn  mil.)  adv.  D'une  manière  digne,  en 
proportion  exacte,  soit  avec  le  mérite,  soit  avec  les  cir- 
constances ;  /ft'com/jense/' dignement.  Faire  dignement  les 
honneurs  de  sa  maison,  il  En  termes  convenables,  dignes  du 
sujet  :  Toute  philosophie  ne  parle  pas  dignemknt  de  Dieu, 
de  sa  puissance.  (La  Bruy.)  n  D'une  façon  conforme  ù.  ce 
qu'exigent  certains  précédents  :  Achever  dignement  une 
journée  bien  commencée. 

—  Rem.  Cet  adverbe  ne  peut  se  joindre  qu'aux  verbes 
pris  en  bonne  part  ;  on  ne  dit  pas  :  Il  a  été  puni  digne- 
ment, mais  :  //  a  été  puni  comme  il  le  méritait. 

—  Anton.  Indignement. 

DIGNIFIER  (gn  mil.  —  du  lat.  dignus,  digne,  et  facere, 
faire.  —  Pj-cnd  deux  i  de  suite  aux  deux  premières  pers. 
du  pi.  de  l'imparf.  de  l'ind.  et  du  près,  du  subj.  :  Nous 
dignifiions,  Que  vous  dignifiiez)  v.  a.  Elever  en  dignité  : 
DiGNiFiER  un  favori.  (Pou  usité.)  Il  Donner  de  la  dignité  à  ; 
Dignifii:r  une  numifeslation  par  un  calme  solennel. 

DIGNITAIRE  (yïî  mil., et  ter' ~ra.d. dignité)  n.  m.  Homme 
revêtu  de  quelque  dignité  :  Les  dignitaires  de  l'Etat.  Les 
grand.i  dignitaires  de  la  cour,  de  la  jnaison  du  roi. 

~  Ilist.  Grands  dignitaires  de  l'Empire,  Titulaires  des 
six  grandes  dignités  instituées  par  Napoléon  T'''"  :  le 
grand  électeur,  l'archichancelier  de  l'Empire,  l'archi- 
chancelior  d'Etat,  l'architrésorior,  le  connétable  et  le 
grand  amiral. 

—  Se  dit  au  féminin,  dans  les  communautés,  des  reli- 
gieuses revêtues  des  principaux  offices. 


Armes  de  Digne, 


727 

DIGNITÉ  [an  mil.  —  rad.  diijne)  n.  f.  Respect  que  mérite 
iiuelqu'uii  :  Compromeltre  sa  mGNiTK.  ii  Majesté,  grandeur, 
maniôro  dV'trc  nui  inspire  lo  respect  :  La  rvt/ularilé  des 
mœurs  fait  toute  la  niGNiri-;  des  femnies.  i,M™"  de  Rémusat.) 
Il  Noblesse  et  gravité  dans  l'aspect,  dans  les  manières  : 
O'n  tnaintien  pttùy)  de  dignitk. 

—  En  mauv.  part,  Solennité,  gravité  ridicule  dans  le  ton 
ou  dans  les  manières. 


On  B'onfornie  avec  art  dans  un  noble  stleoce  ; 
La  (tignuv  souvent  masque  rinaufilBancc. 

Voltaire. 


Con- 


—  Par  anal.  Noblesse  d'une  matière,  d'un  sujet 
former  son  sti/le  â  la  dignitk  de  ta  matière. 

—  Hautes  fonctions,  charge  ou  titre  éminent  :  Aspirer 
à  la  DiGNiTtî  ^piscnpale. 

—  Astrol.  Situation  d'une  planète  dans  le  signe  où  elle 
a  sa  principale  influence. 

—  Hist.  Grandes  digniti's  de  l'Empire,  Fonctions  exer- 
cées par  les  six  grands  dignitaires  do  l'Empire,  sous  Na- 
poléon  l'f.  V.  DIGNITAIRK. 

—  Relig.  Haute  fonction  exercée  par  un  membre  do 
chapitre  ecclésiasiii|ae,  comme  celles  d'archidiacre,  do 
prévôt,  de  grand  chantre,  etc.  ii  Officier  qui  exerce  une  de 
ces  fonctions  :  Toutes  les  dignitks  donnèrent  leur  démis- 
sion. (N'est  usité  qu'au  plnr.  daus  ce  dernier  sens.1 

—  Stn.  Dignité,  gravité,  majesté.  La  dignité  est  la  f/rn- 
vite  considérée  par  rapport  à  la  fonction,  au  rang  i|u'ûn 
occupe  ;  c'est  le  sentiment  profond  des  convenances  do 
son  état  et  le  soin  avec  lequel  on  évite  tout  ce  qui  pour- 
rait alfaiblir  le  respect  auquel  on  a  droit.  La  f/ravité  est 
relative  au  caractère  ;  elle  suppose  le  goût  des  choses 
sérieuses  ot  l'habitude  d'écarter  tout  ce  qui  est  frivole  ou 
trop  familier.  Majesté  suppose  quelque  chose  de  grand 
par  soi-même  ou  par  l'opinioD,  qui  frappe  les  yeux,  qui 
éblouit,  qui  impose  le  respect. 

—  Anton.  Indignité.  —  Platitude,  trivialité,  vulgarité. 

—  Encycl.  Hist.  Les  dignités,  en  France,  ont,  bOus  l'aii- 
cienne  monarchie,  été  conférées  à  certains  officiers  ayant 
une  part  dans  l'exercice  de  la  puissance  publique,  ou  atta- 
chées à  des  ordres  conférant  quelque  titre  honorilique  et 
enfin  à  des  seigneuries.  Elles  étaient  ecclésiastiques,  on 
temporelles.  Quelques-unes  étaient  héréditaires.  Colles-ci 
émanaient  de  la  royauté.  Plusieurs  y  sont  retournées  par 
voie  de  réversion  et  de  réunion. 

Le  sénatus-consultc  du  28  floréal  an  XII,  qui  consti- 
tua le  gouvernement  impérial,  en  créa  six  :  celles  de 
grand  électeur,  d'arcliichancelier  de  1  Empire,  d'archi- 
cliancelier  d'Etat,  d'architrésorier,  de  connétable  et  de 
grand  amiral.  Ces  grands  dignitaires,  nommés  par  l'Em- 
pereur, à  vie,  jouissant  des  mêmes  honneurs  que  les 
princes  français  et  prenant  rang  immédiatement  après 
eux,  étaient  membres  de  droit  du  Sénat  et  du  conseil 
d"Etat.  Ils  formaient  le  grand  conseil  do  l'Empereur;  iU 
étaient  membres  du  conseil  privé  et  composaient  le  grand 
conseil  de  la  Légion  d  honneur.  Lo  séuatus-consultc  du 
2  février  IS08  ajouta  un  septtcme  grand  dignitaire  :  le 
gouverneur  général  des  départements  d'au  delà  des  .-Vl-. 
pes.  Les  grands  dignitaires  disparurent  avec  l'Empire. 
Ni  la  Restauration,  ni  la  monarchie  de  Juillet,  ni  même 
le  second  Empire,  n'ont  rétabli  de  cliargcs  analogues. 

—  Milit.  La  dernière  dignité  militaire  qu'il  y  ait  en 
France  est  lo  maréchalat,  qu'on  a  souvent  le  tort  d'assi- 
miler à  un  grade.  Les  deux  titres  do  grand  officier  et 
grand-croix  do  la  Légion  d'honneur  sont  ofticielleniont 
qualifiés  de  <-  dignités  «  ;  la  qualiticaiion  do  «  grades  » 
étant  donnée  aux  trois  autres.  V.  m.vréch.\l. 

—  Philos.  La  dignité  est  lo  respect  de  soi.  Elle  est  l'em- 
pire absolu  que  l'homme  sait  acquérir  sur  lui-même  et 
qui  lui  permet  non  seulement  d'échapper  â  l'esclavage 
honteux  dos  passions,  mais  même  de  se  préserver  de  cer- 
taines faiblesses  tt  imporfections,  qui  font  tache  sur  la 
nature  humaine.  Le  sentiment  de  la  dignité,  c'est  la  con- 
science s'affirmant  hautement  par  les  actes  et  l'attitude 
extérieure  de  l'individu.  L'école  criliciste  fait  reposer  la 
morale  sur  le  principe  do  dignité;  on  d'autres  termes,  sur 
le  respect  de  la  personne  humaine.  V.  dkvoir. 

De  même  que  Kant,  Proudhon  adopto  le  principe  do  di- 
gnité comme  base  de  la  morale.  Il  voit  dans  le  respect 
ue  la  personne  humaine  la  source  de  tous  les  droits  et  de 
tous  les  devoirs  ;  mais  il  fait  de  ce  respect  un  sentiment 
dérivé  de  l'expénencc,  et  non  pas  une  idée  a  priori.  Il  a 
développé  sa  théorie  dans  l'ouvrago  :  De  la  justice  dans 
la  Itéoolution  et  dans  l'Eglise. 

DIGNUS  EST  INTRARE  I  i/i  Hostro  dorlo  corporc).  Il  est 
digne  d  entrer  ^dans  nuire  docte  corps).  Réponse  cliantéc 
en  chœur  par  les  médecins,  apothicaires  et  autres  sarants, 
dans  la  fameuse  cérémonie  du  Malade  imaginaire,  de  Mo- 
lière, lorsque  Argan  vient  do  subir  victorieusement  son 
burlesque  examen  do  médecine.  (Ces  mots,  que  l'on  cite 
fréquemment,  s'emploient  toujours  par  plaisaotcnc.) 

DiGNT,  comm.  d'Eure-et-Loir,  arrond.  ot  à  29  kilom. 
do  Dreux,  près  de  la  source  du  Couasnon,  affluent  de 
1  Euro  ;  l.in  liab.  Filature  de  laine;  chaux  hydraulique. 

DiGOIN,  ch.-l.  do  cant.  do  Saônc-ot-Loiro,  arrond.  et  à 
2:.  kil.  de  Charollos,  sur  la  Loire,  près  de  l'embouchure  du 
canal  du  Centre  et  du  canal  latéral  :  5.8G9  hab.  {Digoinuis. 
'lises.)  Ch.  do  f.  P.-L.-M.  Carrières  do  pierre  ù  chaux 
hydraulique,  marnières,  cliantiers  do  construction  do  ha- 
icaux,  fer  là.Chizeuil).  Importante  fabrique  de  céramique. 
Eglise  avec  clocher  du  xi'  siècle;  pont  suspendu  sur  la 
Loire,  beau  pont-aqnoduc  du  canal  latéral  qui  traverse  le 
fleuve.  —  Le  canton  a  G  comm.  et  10.093  hao. 

DIGON  n.  m.  Mar.  Hampe  de  flamme  ou  do  pavillon, 
que  l'on  attache  au  bout  d  une  vergue,  n  Anciennom.  As- 
semblage do  plusieurs  pièces  do  bois,  qui  augmentaient 
la  longueur  do  la  gorgère. 

—  Pêch.  Fer  barbelé,  que  l'on  ajuste  au  bout  d'une  per- 
che pour  liarponner  lo  poisson  plat  dans  lo  sable,  a  la 
basse  mer.  il  On  dit  aussi  ancon. 

DIGONE    lu  préf.  di,  et  du  gr.  gânia)  adj.  Qui  a  deux 

;ins.;les.     Peu  usité.) 

DIGONOCARPE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  CUPXNIE. 

DIG0N0P0RE3  ( por')  n.  m.  ]d.  Grouno  do  vers  turbella- 
riés  dendrocèles,  comprenant  surtout  des  formes  marines. 
et  qui  se  répartissent  dans  les  familier  de»  stijloc/iîdés, 
leptoftlanid'H  ,  céplialnleptith's .  euri/liplidés.  (Les  larves 
des  digonopores  ont  été  jadis  décrites  comme  appartenant 
a  un  gonro  spécial  :  rhysanotoon.)  —  Un  DiooNoroRik. 


III. 


DIGOT  {go)  n.  m.  Instrument  pointu,  que  l'on  désigne 
quelquefois  sous  le  nom  d'aiguillette,  et  au  moyen  duquel 
ou  pique  et  on  retire  du  sable  un  coquillage  marin,  co- 
mosliblo,  que  l'on  appelle  vulgairement  co»fea«. 

DIGRAMME  (du  préf.  di,  et  du  gr.  gramma,  signe,  con- 
sonne) M.  m.  Gramm.  Double  siyne  employé  pour  figurer 
uiio  ariioulatiou  unique,  comme  cl,  pr,  qn,  etc.  :  Le  di- 
GUAMMEî  est  aur  consonnes  <e  que  lu  diphtongue  est  aii.r 
logelles.  (Peu  usité.) 

DIGRAPHIE  {fi  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  grap/iein,  écrire 
n.  f.  Tenue  des  livres  en  partie  double,  par  opposition  ;i 

UMGRAPHtE.  V.  CO  mot. 

Ri:m.  Cette  expression,  ainsi  que  chacun  de  ses  dérivés, 
peut  être  appliquée  à  tout  ce  qui  concerne  la  comptabilité 
en  partie  double,  remplaçant  ainsi  plusieurs  mots  et  allé- 
geant le  langage  comptable.  Ses  dérivés  sont  :  digvaphe,  di- 
grapkié,  éc,  digraphique,  digraphier,  digraphiquèment,  etc. 

DIGRESSER  [gré-sé  —  du  lat.  digredi  ;  du  préf.  di,  et  de 
grndi,  marcher)  v.  n.  Faire  des  digressions  :  Monfargne 
niGRicssR  continuellement  avec  beaucoup  de  naturel  et  de 
bonhomie. 

DIGRESSEUR  {grè-seur')  n.  m.  Celui  qui  aime  à  faire 
des  digressions,  qui  fait  beaucoup  de  digressions  :  Dieu 
nous  garde  des  digresseurs  1 

DIGRESSIF  igrè-sif),  IVE  adj.  Qui  consiste  en  digres- 
sions, qui  est  formé  de  digressions  :  Méthode,  Marche  ni- 
GRi;ssivE. 

DIGRESSION  {grc-si-on  —  lat.  digressïo,  même  sens) 
n.  f.  Rhétor.  Ecart  dans  le  discours,  action  de  sortir  du 
sujet  que  Ion  traite  :  Tomber,  S'égarer  dans  des  digre-s- 
siONS  ronlinuefles. 

—  Astron.  Eloignement  apparent  d'une  planète  par 
rapport  au  soleil  :  A  sa  plus  grande  digression,  Mercun^ 
est  encore  frés  roisin  du  soleil,  il  On  dit  aussi  élongation. 

DIGRESSIONNAIRE  {grè-si-0-nèr')  n.  m.  Celui  qui  fait 
des  digressions. 

DIGRESSIVEMENT  {grù-si)  adv.  Par  digression,  en  fai- 
sant une  digression  :  Jtaconter  digressivement  une  anec- 
dote. 

DIGUAIL  'di-gùij')  n.  m.  Pcch.  Grand  filet  en  forme  de 
tramail  et  avant  une  nasse  à  l'extrémité  d'une  manche. 


(Ce  filet  se  tend  à  poste  fixe,  au  pîod  des  digues  d'un  étang 
ou  d'un  cours  d'eau.)  il  On  dit  encore  diguveau,  diguiai". 
DiGUiAL,  uiRii,  etc. 

DIGUE  idigh'  —  de  l'anc.  frauc-  digue,  venu  du  flam.  dijh-, 
même  sens)  n.  f.  Coustruction  de  maçonnerie,  do  char- 
pente, de  (erre,  de  fascines  ou  d'autres  matières,  destinée 
à  retenir  les  eaux,  il  Obstacle  naturel  qui  s'oppose  à.  l'écou- 
lement des  eaux,  ii  Obstacle  destine  ù.  briser  l'eflbrt  des 
lames  de  la' mer  :  Digue  de  Cherbourg. 

—  Fig.  Barrière,  obstacle,  moyen  de  comprimer,  dar 
rêior  :  La  morale  oppose  une  digue  «  nos  passions. 

Où  sont  «'PS  graiiJs  guerriers  ilont  les  fat.iles  lignes 
Dcv.iicuC  il  ce  torrent  o|iiioâer  tant  Je  digues  ? 

Uoiix&u- 

—  Encycl.  Les  digues  protègent  cl  défendent  de  grandes 
longueurs  de  côtes  contre  les  ulTorts  dévastateurs  des 
eaux  de  mer;  elles  améliorent  les  rades  naturelles,  ou  suiii 
employées  pour  créer  des  )>orts  ariiliciels;  tantôt  leur  con- 
struction est  destinée  ù  protéger  les  propriétés  riveraines 


Di^iie  lie  Clici'ljoiir;; 

d'un  cours  d'eau  de  toute  inondation;  tantôt  elles  servent 
de  retenue  d'eau  dans  le  Voisinage  décluses,  elles  sont 
alors  en  partie  submergées;  tantôt,  enfin,  elles  servent  à 
établir  do  puissants  barrages,  au  moyen  desquels  il  devient 
possible  d  établir  dans  uno  vallée  d'immenses  réservoirs 
où  viennent  s'emmagasiner  les  eaux  qui  doivent  alimenter 
un  canal  ou  une  ville. 

Les  digues  en  maeonneric  sont  des  barrages  ou  des  murs 
'le  soutènement,  construits  pour  résister  ù  la  poussée  de 
l'eau.  Ces  constructions  doivent  avoir  des  fondations  par- 
faitement encastrées  dans  un  sol  imperméable,  afin  d  em- 
pêcher l'eau  do  passer  au-dessous  ou  sur  les  côtés  extrê- 
mes. Pour  s'opposer  aux  inondations  d'un  cours  d'eau  à 
régime  variable,  on  établit  des  digues  en  terro  et  en  fas- 
cines: leur  talus  du  côté  de  l'eau  est  très  incliné  et  ofl're 
souvent  une  pente  de  pins  d'un  mètre  par  mètre  de  han- 
leur;  du  côté  opposé  ù  l'eau,  l'inclinaisoD  du  talus  esi 
moins  considérablo. 


DIGNITF:   —   DIHÉLIE 

Lorsqu'il  s'agit  do  construire  une  digue  dont  lo  but  est 
de  préserver  un  port,  on  commoDce  par  procéder  à  une 
sorte  d'enrochement,  en  coulant  au  fond  de  l'eau  des  blocs 
do  ciment  aggloméré  ou  des  blocs  de  roches  très  dures  ; 
ces  enrochements  sont  destinés  à  recevoir  et  à  briser  les 
premiers  efforts  des  vagues.  Ce  mode  de  procéder  s'ap- 
i)eile  construction  à  pierres  perdues.  I^es  blocs,  s'enchevê- 
irant  les  uns  dans  les  autres,  finissent  par  former  uu  talus 
assez  régulier,  sur  lequel  s'établit  la  maçonnerie  propre- 
ment dite.  Le  profil  que  Ion  donne  généralement  aux 
digues  des  ports  est  un  enrochement  à  large  base,  ou  un 
mur  à  parois  presque  verticales.  Ce  genre  de  digues  prend 
plus  souvent  lo  nom  de  jetée. 

Les  digues  destinées  à  protéger  des  rontr<^ps  basses  con- 
tre l'envahissement  de  la  mer  s'appellent  digues  de  polders. 


Digue  ;  i.  De  barrage  de  vallée  ;  S.  Contre  l'inondation 
3.  De  polders  en  fascinage. 

L"nc  grande  partie  du  littoral  hollandais  est  ainsi  protégée. 
Ces  digues  sont  d'une  construction  toute  partioulièrer  Ou 
a  recours,  pour  soutenir  lo  sable  et  l'argile,  à  l'emploi 
de  branches  d'arbros.  de  roseaux  et  même  de  paille.  On 
en  forme  des  fascines,  des  clayonnages,  des  saucissons  qiio 
l'on  relie  et  que  Ton  enchevêtre  :  le  revêtement  de  ces 
digues  de  polders  est  généralement  fait  avec  du  gazon. 
Le  pied  des  talus  repose  sur  des  cordons  superposés  de 
fascines:  la  crête  do  la  digue  est  en  moyenne  à  un  niveau 
supérieur  â  l  mètre,  mais  ne  dépassant  pas  2  mètres  au- 
dessus  des  plus  hautes  eaux. 

Lorsque  le  sol  supportant  les  cordons  de  fascines  est 
compressible,  les  fascines  do  soutènement  sont  elles- 
mêmes  établies  sur  des  plates-formes  de  même  matière. 

DIGUE-DIGUE  [dtyh'-digh')  n.  f.  Arg.  Attaque  d'épilep- 
sie.  1  Bottriir  de  digue-digue.  Faux  épilepti(|uc. 

DIGUEMCNT  (digh'-nian)  n.  m.  Ilydraul.  Action  de  di- 
guer.  Il  Ouvrage  servant  do  digue.  ^On  dit  plus  souvent 

ENDIOCEMENT.) 

DIGUER  ighê)  v.  a.  Hydraul.  Munir  d'une  digue  ou  do 
digues  :  Digcer  h»  fieuvè.  i:  On  dit  plus  ordinairement  en- 
diguer. 

—  Manèg.  Frapper  fortement  de  l'éperon  :  Digcer  son 
cheval, 

DIGUET  '(/hè)  n.  m.  Eu  Normaudie,  Petit  morceau  do 
bois  eu  pointe,  pour  aiguillonner  les  àncs. 

DiGUET  Charles),  littérateur  français,  né  au  Havre 
en  183G.  11  se  rendit  à  Paris,  où  il  collabora  à  des  journaux 
et  à  des  revues,  et  publia  un  grand  nombre  d'ouvrages 
très  divers,  récits,  romans,  ijuésîcs,  livres  de  chasse,  etc. 
C'est  un  conteur  spirituel,  uu  écrivain  agréable  et  fin,  un 
!  cullaborateuraciit  du  "  Journal  des  chasseurs  ".  Parmi  ses 
I  lenvrcs.  nous  citerons  :  les  Jolies  Ecmmes  de  I*aris  i\$~0); 
Histoire  galante  de  Henri  /  V  (IS75);  le  Livre  du  chasseur 
(ISSO);  Moi  et  l'autre  (18S0);  Mémoires  d'un  fusil  (188lt): 
.Mémoires  d'un  lièvre  (1885);  Chasse  de  mer  et  de  grèves 
(1886);  ta  Vie  rustique  (I88S);  la  Chasse  au  marais  ("iSSDi: 
Xos  (t»j(5...  les  ùètes  (1896)  ;  la  Chasse  en  France  (IBOl)  ;  etc. 

DIGUETIA  (ghé-si)  n.  f.  Genre  d'arachnides  aranéides, 
famille  des  sicariidés,  comprenant  dos  araignées  califor- 
niennes, voisines  des/)ene(/07>s  et  des  p/ecireui'HS.  (L'espèce 
type  du  genre  est  la  diguetia  canitics,  dont  l'habitus  et 
les  mœurs  sont  colles  des  ségestries.) 

DIGUIAU  (gbi'O)  ou  DIGUIAL  (ghi)  n.  m.  Pèeh.  Syn.  de 

DIGUAII,.    1  PI.  Des  DIGCIACX. 

DiGULLEVILLE  (Guillaume  de),  poète  français  du 
xiv  siècle,  né  à  Digulloville  (Manche^.  Il  était  moine  do 
l'ordre  do  Citeanx  et  con)posa,  à  l'imitation  du  Itoman  de 
la  liose.  uu  immense  poème  allégorique,  dont  lo  plan  pré- 
sente de  singulières  analogies  avec  la  Divine  Comédie, 
que  l'auteur,  pourtant,  no  connaissait  pas.  Les  doux  pre- 
mières parties  de  ce  poème  :  le  Pèlerinage  de  la  vie  humaine 
et  le  Pèlerinage  de  l'âme,  furent  écrites  de  1330  A  1335  ot 
remaniées  plus  tard  ;  la  troisième,  le  Pèlerinage  dv  Jésus- 
Christ, \cts  13.'>5.  Cette  œuvre,  plusieurs  fois  imprimée 
aux  XV*  et  xvi*  siècles,  a  eu  un  très  grand  succès  et  a 
servi  do  modèle  notamment  au  célèbre  Voyage  du  pèlerin. 
do  John  Biinyan.  Stilrzinger  on  a  donné  uno  nouvelle  édi- 
tion pour  loKoxburghe-Club  (1895). 

DIGYNE  ijin'  ~  du  préf.  di,  et  du  gr.  gunv,  femelle)  adj 
lïot.  Qui  a  deux  organes  femelles,  deux  pistils,  ou  un  seul 
surmonté  do  deux  stigmates,  ou  deux  stigmates  sossilos  ; 
/'leur  diov.sk.  Plante  digynic. 

—  Térat.  Qui  a  les  organes  du  sexe  féminin  doubles. 

DIGTNIE  Ot*"'  —  f»**-  f^'OU'**")  n-  *"•  Classe  do  plantes  du 
système  do  I*iuné,  comprenant  colles  <|ui  oui  doux  pistils 
uu  deux  stigmates. 

DIHÉLIE  [di-é-ll  —  du  gr.  (/(<i.  ii  travers,  ol  /it'/iojr.  soleil^ 
n.  f.  Astron.  Ordonnée  do  l'orbite  ollipliquo  do  la  terre, 
passant  par  colui  dos  doux  foyers  qu'occupe  lo  soUil. 

91 


DIGNITES   ET    CHARGES   IMPÉRIALES 


NoDVEAU  Larousse  illustré 


Pnnces  Grands  Dignitaires 


Comte  Sénateur 


-^ars^. 


Comtes  Ministres 


Comte  Conseiller  d'Etat 


Comte  Président 
du Corp5  législatiF 


''  ^ 


-^ 


n 


Comte  Archevêque 


Comte  Militaire 


Comte  Orricier  Comte  Officier 

de  la  Maison  de  lEmpereur  de  la  Maison  des  Princes 


Comte  Ambassadeur 


V 


Comte  Maire 


Comte  Membre 
d'un  Collège  électoral 


Comte  Propriétaire 


Barons 


Baron    Militaire 


r 

r'-—- 

BHBI^ 

-    - 

■ 

Baron  ConseUlerdELat  .elaM^Xn  JeTÉmpe'reun  B^^°"   Ambassadeur 


Baron    Préfet 


Baron  Evèque 


Baron  M 


aron  maire 


Baron  Président  ou  Procureur  Baron  Conseillep  Baron  PrésidentouProcureurG®'         OFficierde  Santé 

Gr  de  la  Cour  de  Cassation  en  une  Cour  Impériale  de  Cour  Impériale  aux  Armées 


Baron  Président  Baron 

de  Collège  électoral  lire  dt-.  Corp-,  Savanti  Baron  Propriétaire 


Comtesses       et         Baronn' 
attachées  aax  Maisons  Impériales 


Baroniieb 


Comtesses    et     Baronnes 
veuves  de  Militaires 


A.:yr~f^^  l^yTtr;)^^frM^,}j'^Se^ 


Voir   ni. AS  ON,    r.oURONNF.s. 


DIGNITÉS   ET   CHARGES   ROYALES 


Nouveau  Larousse  illustré. 


Grond  Prévôt  de  IHôLel 


Ijrand  Maréchal  des  Logis  Capitaine  dos  Gandesdels  Ponte 


Premier  Président, 


PrésidenLdoftirlemwili, 


Vutr   Bi.ASuN,    i:oUHuNNb:ii. 


DlHEPtAPOÛE   —   DILATATION 


r 


?ïï=l 


DIHEPTAPODE  {é-pla  —  du  gr.  rfi,  deux  fois  ;  hepta,  sept, 
er  /i  jw.î.  ;)orfo.î,  pied  I  adj.  Qui  a  quatorze  pieds. 
DIHEPTENE  ti.  m.  Clùm.  Syn.  de  diheptine.  V.  heptine. 
DIHEPTINE  n.  f.  Chim.  V.  heptine. 

DIHEXAÈDRE  {é-ksa  —  du  préf.  d',  et  du  gr.  hex,  six,  et    1 
l'th-a,  surface;  adj.  Se  dit  des  cristau.\  avani  douze  faces 
qui,  prises  six  à  six  et  prolongées  jusqu'à  leur  roncoutre 
mutuelle,  donneraient  naissance  à  deux  hexaèdres  :  Chaux 
carbonatée  dihexaèdre. 

DIHEXYLCÉTONE  [é-ksiV-sé)  n.  f.  Acétone  qui  se  forme 
quand  on  traite  le  clilorure  d'œnantliyle  par  le  perclilorure 
de  fer  anhydre,  et  que  l'on  décompose  ensuite  le  composé 
olitonu  par  l'eau.  Syn.  œnanthylone,  acétone  œnantuy- 

l.UiVB. 

DlHEXYlf  n.  m.  Chim.  Syn.  de  dodécane. 
DIHEXYLÈNE  n.  m.  Chim.  Syn.  do  nonÉcTi.ÈNE. 

DlHONG,  nom  de  la  partie  moyenne  du  grand  fleuve 
d  Asie  qui  nait  dans  le  Thibot  sous  le  nom  de  Yarou-tsang- 
Bo,  et  se  jette  dans  le  golfe  do  Bengale,  sous  le  nom 
de  Brahmapoutra.  (V.  ce  mot.)  Sous  le  nom  de  Dihong, 
ce  flouTC  coule  d'abord  d  O.  en  E.,  au  N.  de  l'Himalaya 
oriental,  puis  du  N.  au  S.  :  c  est  alors  qu'il  pénùtro  dans 
l'Assam  (Inde  anglaise)  et  devient,  après  sa  jonction  avec 
le  Lohit,  son  grand  afduent  de  gauche,  le  Brahmapoutra. 

DIHOPLDS  [phiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  ou  plutôt  sous- 
genre  de  rhinocéros,  comprenant  les  formes  armées  de 
deux  cornes,  telles  que  les  rhinocéros  Sansaîiivnsis  et 
Sckleiermacfieri.  (Ce  dernier  est  le  ty^)c  du  genre;  fossile 
dans  le  miocène  d'Allemagne  et  de  "Grèce,  de  Perso,  il  a 
été  retrouvé  dans  le  pleistocène  de  Mexico.  Le  dihophis 
Siinsaniensis  est  du  miocène  franr-ais.) 

DIHYDRIQUE  \drilc'  —  du  prof.  (//,  et  de  hi/(lri(jiic)  adj. 
gui  contii^iit  tlcux  proportions  d'hydrogène  contre  une 
proporiion  d  un  autre  corps. 

DIHYDRITE  n.  f.  Miner.  Phosphate  hydraté  naturel  de 
ruivro,  dont  lu  formtdo  est  ^PClrP■0'^  Variété  de  lunnite. 

DIHYDRO-THENARDITE  n.  f.  Miner.  .Sulfuic  hydraté 
naturel  -le  sou'lc. 

DIIAMBE  i'-anO'—  du  préf.  (/)',  et  de  iamhc]  n.  m.  Mctriq. 
Pied  composé  de  deux  ïambes,  c'est-à-dire  d'une  brève, 
d  une  longue,  d'uuo  brève  et  d  une  longue. 

DIÏAMBIQUE  <,i-aii'bifc')  adj.  Métriq.  Qui  est  composé  de 
deux  ïambes  :  Pied  niiAMiiiQUK.  Il  Qui  est  composé  do 
diïambes  :  Vers  niïAMnnjui;. 

DIIODACÉTATE  (.îe)  n.  m.  Sel  produit  par  la  combinai- 
son <le  r;ii-ide  diiodacétique  avec  une  base. 

DIIODACÉTIQUE  adj.  Cliim.  Y.  lODAClhiQUi:. 

DIIODOFORME  n.  m.  Composé  d'iode  et  de  rarbonc, 
avant   pour  formule  C'P. 

"—  Encvcl.  Le  diiodofonne  est.  comme  on  le  voit  par 
sa  détinition,  un  ctliylènc  ictraïodë,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  le  produit  de  la  combinaison  de  deux  molécules 
d'iodofornic  avec  élimination  d'acide  iodhydrique.  C  est 
un  solide  jaune  insoluble  dans  l'eau,  l'alcool  et  létber,  so 
lubie  et  cristallisablc  dans  le  chloroforme,  la  benzmo  et  le 
toluène.  H  est  à  pou  près  sans  odeur,  ce  qui  la  fait  quel- 
quefois préférer,  en  tliorapcuti<|ue,  à  l'iodofonue,  dont 
il  est  un  boa  succédané. 

DIIPOLIES  \li  —  du  gr.  Dios,  gén.  de  Zfus.  .Jupiter,  et 
polis,  \i\\c.  n.  r.  pi.  Anucf.  gr.  Féto  athéniciuie  eu  l'hon- 
neur de  Zens  PuUrifs,  protecteur  de  la  ville,  ii  On  dit  aussi 

DIPOLIE:^. 

Dns  MANIBUS  (n«.c  dien.r  mdnrs),  formule  funéraire 
dont  les  initiales  se  retrouvent  souvent  sur  les  sépultures 
pa'iennes  :  I).  M. 

DITSOPRÈNE  n.  m.  Chim.  V.  isoPiïftSE. 

DIISOPROPYLALLYLCARBINOL  n.  m.  Alcool  tertiaire 
C  H-  O.  résultant  de  la  sultstitution  de  deux  isopropyles 
et  d'un  allyle  à  trois  atomes  d'hydrogène  dans  l'alcuol 
méthylique. 

DIISOPROPYLE  n.  m.  Hydrocarbure  formé  par  la  con- 
densation de  deux  molécules  de  propylc  eu  uue  molécule 
unique  et  saturée. 

DUON,  chef-lieu  ,du  département  do  la  Côte-d'Or.  à 
315  kil.  de  Paris,  au  conllueut  du  Suzon  et  de  TOuclie,  at'- 
Uuentdc  la  Saône  et  sur  le  canal  de  Bourgogne  :  G7.73G  hab- 
iDijonnais,  aises,)C\\.  de  f.  P.-L.-M.  Kvêchè  suffragant 
de  I^von,  cour  d'appel,  cour  d'assises,  académie,  écoles 
normales  d'instituteurs  et  institutrices,  lycées  de  gar- 
(;ous  et  de  filles,  bibliothèque,  musée.  CheMieu  de  la 
2'  subdivision  du  8'  corps  d  armée 
(Bourges;  et  de  la  3*  conservation 
forestière.  Manufacture  de  tabacs: 
conservatoire  de  musique. 

—  L'arrondissement  de  Dijon  a 
1 1  cant.,  264  comm,  et  une  popnla 
tion  dciG2.1  to  liai).  :  le  canton  Est  -i 
17  comm.  et  20.G31  bab.  ;  le  canton 
Ouest,  14  comm.  et  41.017  hab.  ;  b 
canton  Nord,  lô  comm.  et 2 l.osi  hab. 
Vilio  industrielle  et  commerçante, 
Dijon  fabrique  dos  articles  de  mé- 
nage, des  bâches,  bateaux,  billards,  Armes  de  nij"n. 
do  la   moutarde,  du  cassis  et  du 

parn  dépice  renommés.  Elle  possède  des  brasseries, 
eliapollerics,  carrosseries,  «les  manufactures  do  chaus- 
sures, de  produits  chimiques  (colle,  engrais),  d'encre,  de 
bougies,  etc.;  des  huileries,  distilleries.  lilatures:  des 
scieries,  tanneries,  mégisseries,  tuileries,  vinaigreries  :  des 
aicliersde  constructions  mécaniques  (grosse  chaudronne- 
rie, fabriques  de  limes,  taillanderies),  il  s'y  fait  un  grand 
commerce  de  vins,  grains  (blé),  farines,  fourrages,  bestiaux. 
Parmi  les  monuments  de  Dijon,  il  convient  do  citer; 
la  cathédrale  (Saint-Bénigne),  qui  renferme  les  restes  de 
Philippe  le  Hardi,  do  Jean  sans  Peur  et  de  sa  iillc  (Anne 
.  de  Bourgogne),  do  Tabourot  des  Accords;  Notre-Dame, 
chof-d'œiivro  de  l'architecturo  bourguignonne  du  xiii*  siè- 
cle 'ornée  d'une  superbe  façade  que  domine  une  horloge 
enlevée  par  Philippe  lo  Hardi  à  la  ville  de  Courtrai  en 
1383);  Saint-Michel,  rcmarquablo  par  les  ^sculptures  do 
son  portail;  Saint-Jean;   la  Synagos:uc;  l'Hôpital;  lci> 


Eglise  Saint-Michel,  ix  Dijon. 


églises  Saint- Philibert  (transformée  en  entrepôt)  et 
Saini-Kticnne  \auj.  Bourse  de  commerce);  la  Chartreuse 
(v.  Chartîîeuse  de  Champmol);  le  palais  des  ducs  de 
Bourgogne,  ou  palais  des  Etats  (auj.  l'hôtel  de  ville),  avec 
sa  tour  de  4G  mètres  ;iuur  de  la  Terrasse),  construite 
en  1419  par  Philippe  le  lion,  et  celle  dite  «  de  Bar  »,  où 
Charles  le 
Témérai  re 
fit  enfermer 
René,  comte 
de  Bar  ;  le 
Palais  de 
justice.  Le 
musée  (enri- 
chi delà  col- 
lection Tri- 
molet),  est 
l'un  des  plus 
importants 
de  province, 
et  renferme 
les  tombeaux 
des  ducs 
.loan  sans 
Peur  et  Phi- 
lippe le  Har- 
ih.œuvresde 
Claux  Sluter 
et  do  Jean  de 
La  Huerta  : 
des  peintu- 
res de  Ru- 
bens,  du  Do- 
miniquin,  df 
Poussin,  Pli. 
de  Champai- 
gne,  A.  Car- 
rache,  Breu- 

ghcl,  le  Guide,  etc.;  dos  sculptures  de  Rude.  Houdon, 
Jouffroy,  etc.  Parc  dessiné  par  Lenôtre;  jardin  de  l'Ar- 
iiuebuse.  Monument  de  la  Défense  de  Dijon;  statues  de 
Rude,  Rameau,  saint  Bernard,  Garibaldi  et  Sadi  Carnot. 
(d'Ile  dernière,  inaugurée  en  1899,  est  l'œuvre  de  Gasq  et 
Muthurin  Moroau.) 

—  Patrie  de  sainte  Jeanne  do  Chantai,  de  Bossuet,  du 
président  Bonhier,  de  Tabourot  des  Accords,  de  Bcriicr. 
du  prévôt  IIuç;ncs  Aubriot,  du  physicien  Mariette,  du 
cbimisic  Ouyton  de  Morveau,  de  Jacotot,  A.  Jeanne,  du 
musicien  Rameau,  de  l'arcbitecte  Sambin,  dos  sculpteurs 
Dubois.  Ranicy,  Rude,  Joulfroy,  des  écrivains  Bernard 
de  La  Monnnye,  CrébiUon,  Piron,  Cazotte,  des  ducs  de 
Bourgog;nc  Jean  sans  Peur,  Philippe  le  Bon  et  Charles  le 
Téméraire,  de  l'amiral  Koussin,dti  maréchal  Vaillant;  etc. 

—  Histoire.  Les  historiens  ne  sont  pas  d'accord  sur  les 
origines  do  Dijon  .Divio).,  mais  c'est  une  ville  fort  ancienne  ; 
Grégoire  de  Tours  î'appcllo  Castrtim  Uivionense,  et,  en  500, 
ct'ost  sous  les  murs  de  cette  ville  que  Clovis  battit  Gonde- 
baud.  Plusieurs  fois  jirise  et  ravagée  par  les  barbares, 
Dijon  .  qui  appartenait  aux  évoques  do  Langrcs,  fut.  en 
lo"l.'>  et  après  des  sièges  successifs,  donnée  au  roi  Robert 
le  Pieux  avec  le  ducbo  de  Bourgogne,  et  son  histoire  se 
confond,  dès  lors,  avec  celle  du  duché  lui-même.  Elle  fut 
Ilorissante  sous  Philippe  lo  Hardi  et  ses  successeurs,  Jean 
sans  Pour,  Philippe  le  Bon  et  Charles  le  Téméraire.  A  la 
mort  de  celui-ci,  elle  revint  à  la  couronne,  et,  en  1513.  se 
défendit  héroïquement  contre  30.000  Suisses.  Troublée 
liendant  les  guerres  religieuses.  Dijon,  grâce  à  Philippe 
de  Chabot,  comte  de  Charny,  ne  vit  pas  cependant  se  com- 
mettre dans  ses  murs  Ics"^  massacres  qui  avaient  ensan- 
glanté Paris,  et  Henri  l\\v  Ht  son  entrée  en  i::i'.)5,  après  la 
défaite  des  Ligueurs  à  Foiîtaine-Franeaise.  Dijon  fut  mêlée 
do  loin  à  la  Fronde,  mais  l'agitation  fut  de  courte  durée. 
Sa  tranquillité  ne  fut  plus  troiiblée  qu'eu  1814  et  1815,  par 
la  présence  des  Alliés,  et  en  1870-1871  par  1  invasion  prus- 
sienne, qu'une  héro'ique  résistance  ne  put  empêcher.  Un 
décret  du  18  mai  I8ii9  a  conféré  à  Dijon  le  droit  de  faire 
ligurer  dans  ses  armes  la  croix  de  la  Légion  d'honneur. 

Dijon  (côte  dk'i,  l'une  des  subdivisions  œnologiques  de 
la  côte  d'Ôr,  qui  commence  à  Gevrey-Chambert^n  et  s'é- 
tend jusqu'aux  portes  de  Dijon.  Elle  englobe  les  communes 
de  Larrey,  Cbenove,  Marsannay-la-Côte.  Coucbey,  Fixin. 
Fixey,  Brochon  et  Gcvrcy-Chambertin.  Lesvins'les  plus 
estimés  de  cette  région  sont  ceux  de  Gevrey-Chambertin  : 
quant  aux  vignobles  des  autres  localités,  ils  produisent 
d'excellents  ordinaires.  Il  faut  rattacher  également  à  cette 
région,  et  bien  qu'ils  ne  soient  pas  compris  dans  la  côte  de 
Dijon  proprement  dite,  les  vignobles  de  Plombièresdès- 
Dijon,Talant.  Perrigny-Iès-Dijon,etc.,  qui  fournissent  éga- 
lement de  bous  ordinaires. 

DiJONNAlS  (le),  ancien  petit  pavs  de  la  province- do 
Bourgogne,  dont  le  chef-lieu  était  bijou.  Il  formait  l'an- 
cien comté  de  Dijon,  traversé  par  la  rivière  Oucbe.  Il  fui 
réuni  au  duché  de  Bourgogne  en  9G(:;.  Il  fait  mainicnaiit 
partie  du  département  de  la  Côte-d'Or. 

DIKA  n.  m.  n  7^a/;(  de  dika.  Substance  alimentaire  intro- 
duite en  Kurope  et  en  France  depuis  1855,  et  venant  du 
Gabon.  C'est  une  sorte  de  pain  qui  est  fait  avec  raman<lc 
du  fruit  d'une  variété  do  manguier  [irvinffia  Gabonensis'. 
La  saveur  de  ce  pain  rappelle  celle  du  cacao  et  de  l'amande 
grillée.  On  en  extrait,  iiar  la  chaleur  et  la  pression,  une 
graisse  diie  beurre  de  dika.) 

DIKE  -mot  angl.  signif.  di{/iie)  n.  f.  Sorte  de  mur  forme 
par  des  laves  qui,  d'abord  coulées  dans  une  crevasse  ou 
autre  cassure  du  sol.  se  sont  ensuite  trouvées  i.solées  par 
la  dégradation  progressive  du  terrain  encaissant. 

DiKÉ  (nom  gr.  do  Tliémis)  n.  f.  Planète  télescopiquc 
n"  9'.».  découverte,  en  18G8.  par  Borrelly. 

DiKÉLI  ou  DiKIIJ,  ville  do  la  Turquie  d'Asie  (Anato- 
lie  Lprov.do  Smvrne  j,  sur  lecanal  de  Mytilèno  ;  4.000  hab. 
C'est  le  port  do"Borgama  et  réchclle  clés  produits  do  la 
vallée  du  Bakir-Tchaï. 

BXKOA,  ville  du  Soudan  central  (Bornou  [près  du  lac 
Tchad  j.  sur  un  iribniairo  du  lac,  le  Yadséram;  15.000  hab. 
Résidence  fréquente  des  souverains  de  Bornou. 

DILACÉRATION  (.'ié.si-on  —  rad.  dilnct'rer)  n.  f.  Action 
do  déchirer,  de  mettre  en  pièces.  fPcu  usité.) 

DILACÉRER  {se  —  lat.  dilaeerare;  du  préf.  di,  et  do  luce- 
rare,  lacérer.  Change  c'  en  è  devant  une  syllabe  muctto  : 

12  —  00 


730 

Je  dilacère.  Qu'ils  dilacèrent ;  excepté  au  fut.  del'ind.  et  au 
prés,  du  cond.  :  Je  dilacèi^erai.  Il  dilacéreraii)  v.  a.  Déchi- 
rer violemment,  mettre  en  plusieurs  morceaux.  i^Ne  s'em- 
ploie pas  dans  lo  langage  commun,  sinon  par  idaisantene.) 

—  Par  cxt.  Détruire,  anéantir,  en  parlant  d'un  acte 
formulé  par  écrit  :  Dii.acerer  un  testament. 

DILACTIQUE  adj.  Syn.  de  dilactylujue. 

DILACTYliATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  dilacty 
liquc.  Syn.  uilactate. 

DILACTYLIQUE  [lik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  bibasique 
de  formule  CO^H-CIb  CH').O.CHfCH^)CO=H,  obtenu  eu 
chauli'aut  le  lactate  de  calcium  vers  280".  Syn.  dilac- 

TIQl'E. 

DILAIER  V.  a.  Linguist.  'V.  dilater. 

DILANIATEUR,  TRICE"(du  lat.  rfï'/rtfimîr,  supin  dilania- 
tum,  déchirer,  mettre  en  lanières)  adj.  Pliysiq.  Qui  produit 
un  déchirement  violent  :  Force  dilamatrice.  (Peu  usité.' 

DiLAO,  comm.  de  la  Malaisie  (archipel  des  Philippines, 
lie  de  LueoQ  ^prov.  de  Manille]);  4.000  hab. 

DILAPIDATEUR,  TRICE  (rad.  dilnpider)  adj.  Qui  dé- 
pense sans  règle  et  sans  raison  ;  L'n  ministre  dilapida- 
TKUR.  il  Qui  détuurne  à  son  prolit. 

—  Substantiv.  Personne  qui  dilapide  :  Un  hilapidatelr 
des  deniers  publics. 

DILAPIDATION  {si-on  —rad.  dilapider)  n.  f.  Action  de 
dépenser  sans  règle,  sans  mesure,  et,  quand  il  s'agit  des 
deniers  de  l'Etat,  frauduleusement  :  Colbert  avait  l'œil  sur 
les  dilapidations  de  Fouquet.  (Ste-Beuve.) 

—  Encycl.  L'antiquité  a  connu  le  détournement  des  de- 
niers de  l'Etat.  Cicéron  l'a  rtétri  chez  Verres,  Tacite  chez 
les  empereurs.  En  France,  sous  l'ancienne  monarchie, 
Henri  IV,  allant  saluer  à  Samt-Denis  le  savant  du  Haillan 
et  lo  trouvant  occupé  à  écrire  une  histoire  du  royaume, 
l'invita  à  ne  pas  «  oublier  d'y  consigner  bien  au  long  les 
larcins  des  trésoriers  et  les  brigandages  des  gouver- 
nants >'.  Sous  Louis  XIII,  les  dilapidations  du  duc  de 
Lnynes  firent  scandale.  Richelieu  cnercha  â  y  mettre  un 
terme  avec  le  Code  Michaud.  Cela  n'empêcha  pas  le  ma- 
réchal de  La  Meillerayo  de  faire  figurer  dans  ses  comptes 
1.300.000  livres  -  pour  rafraîchir  le  canon  »  ;  Fouquet  de 
construire  le  château  de  Vaux,  et  le  maréchal  de  Villars 
d'écrire  à  Louis  XIV  :  «  Sire,  j'ai  mis  le  Palatinat  à  con- 
tribution, j'en  ai  tiré  de  très  grosses  sommes.  Avec  un 
tTcrs  j'ai  payé  notre  armée.  Avec  un  second,  j'ai  retiré  les 
billets  de  subsistances  qu'on  avait  donnés,  l'année  der- 
nière, aux  officiers,  faute  d'argent.  Avec  le  troisième,  j'ai 
engraissé  mon  veau.  »  Le  règne  de  Louis  XV  lut  le  règne 
des  dilapidations.  Le  Directoire  n'eu  fut  jias  exempt  et,  le 
14  messidor  an  VII,  le  conseil  des  Cinq-Cenis  dut  instituer 
une  Commission  des  dilapidations.  On  saii  les  scandales 
causés  par  lavidité  de  Talleyrand,  les  dilapidations  qui 
marqueront  le  règne  de  Louis-Philip]ic  et  celui  de  Napo- 
léon III.  Le  coiiirùlc  législatif  cl  judiciaire  y  a  mis  fin. 

DILAPIDER  I  lat.  dtlapidare  ;  du  préf.  di,  et  de  lapis,  idis, 
pierre  ipropreni.  <-  disperser  les  pierres  d'un  édifice  »]) 
v.  a.  Dépenser  sans  règle  cl  sans  mesure  :  Dilapider 
les  deniers  de  t  l-lhd.  sa  /'ortioie.  il  Détonrner  à  son  prolît  : 
Dilapider  les  bu-as  d'an  papille. 

Se  dilapider,  v.  pr.  Etre  dilapidé. 

—  SVN.  Dilapider,  dissiper,  gaspiller,  prodiguer.  />//a- 
2>/(/er  n'est  pas  du  style  ordinaire;  il  ne  convient  qu'en 
parlant  d  une  grande"  fortune  ou  des  linanccs  de  l'Etat. 
Dissiper,  c'est  réduire  à  rien  par  des  dé"ifcnses  faites  à 
tort  et  à  travers.  Caspiller,  c'est  aussi  déiicnscr  à  tort  et 
à  travers  ;  mais  la  fortune  que  l'on  (jaspille  est  plutôt 
rendue  inutile  que  détruite,  et,  de  plus,  le  mot  est  du  lan- 
gage familier.  Prodiqaer,  c'est  aller  trop  loin  dans  la 
dépense,  ne  pas  savoir  s'arrêter  à  propos. 

—  Anton.  Economiser,  épargner,  ménager. 

DILATABILITÉ  (rad.  diliil'ible\  n.  f.  Propriété  par  la- 
quelle les  corps  angmeutent  de  volume,  sous  l'innuenco 
d'un  accroissement  de  température  :  La  iiii.aiadilité  est 
une  propriiHi'-  romniuac  a  tous  les  corps. 

—  Anton.  Compressibilité,  coercibilité. 

—  ENrVLl..    \'.   PUAI  ATION. 

DILATABLE  (rad.  dilater}  adj.  Doué  de  dilatabilité  : 
Les  qaz  sont  plas  dilatables  que  les  liquides.  Il  Susceptible 
de  s'agrandir  :  L'ouverture  de  la  pupille  est  plas  dilatarliî 
chez  tous  les  naiaiaux  i/ai  pi_'i'rt?nf  rotr  dans  l'obscurité. 

—  Anton.  Coercible,  compressible,  inextensible. 
DILATANT  ^laa  ,  ANTEadj.  Physiq.  Qui  produit  ladila- 

tation,  qui  dilate  ;  Force  dilatante. 

—  Chir.  Qui  sert  à  agrandir,  à  étendre  une  ouverture  on 
une  cavité  :  La  charpie  n'est  guère  7nise  en  usage,  comme 
corps  dilatant,  qu'après  l'ouverture  des  abcès  dans  les' 
plaies.  (Roux.') 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Les  sondes,  les  sétons  et  les 
boules  d'iris,  les  Uuninaires  sont  des  dilatants,  il  On  dit 
aussi  dilatatkur. 

DILATATEUR,  TRICE  adj.  Qui  sert  à  dilater,  qui  est 
propre  à  dilaicr. 

~  Anat.  .yascles  dilatateurs.  Muscles  servant  à  dilater 
les  parois  des  cavités  auxquelles  ils  adhèrent. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  Muscle  dilatateur  :  Les  dila- 
tateurs de  In  poitrine.  \i  Corps  employé  en  chirurgie  pour 
dilater  un  oritice  ou  une  cavité.  (On  dit  aussi  dilatant  i 

Il  Instrument  servant  à  agrandir  les  plaies,  â  en  augmen- 
ter l'ouverture. 

DILATATION  (si-on  —  lat.  dilatatio)n.  f.  Phys.  Augmen- 
tation en  volume,  sans  changement  de  nature  ou  de 
constitution,  sous  l'influence  do  la  chaleur  :  La  dilatation 
de  l'esprit'de-vin  est  plus  grande  que  celle  des  huiles. 

—  Accroissement  dans  les  dimensions  d'une  ouverture  : 
La  DILATATION  de  la  pupille. 

—  Développement,  propagation,  extension  :  Les  cla- 
quâtes prodigieuses  de  Cbarîeinaqne  furent  la  dilatation 
du  rèqne  de  Dieu.  (Bossuet.)  [Peu  us.] 

—  Fig.  Accroissement  d'intensité  dans  l'activité  de 
l'Amo  ou  des  passions  :  La  joie  résulte  d'une  dilatation  de 
l'Ame. 

—  Electr.  Dilatation  galvanique.  Augmentation  du  vo- 
lume d'un  corjis  sous  l'influence  do  l'électricitâ  seule. 

—  Pathol.  Dilatation  des  veines.  V.  varices,  n  D'tlataliun 
,    des  artères,  y.  ankvrlsmk. 

—  Encycl.    Méd.  En  obstétrique,  la  dilatation   du  col 


731 

Utérin  est  la  phaso  du  travail  aui  suit  roffacomont  du  col. 
Avoe  ello  eoniuieiico  lo  travail  propromont  dit.  Pour  les 
autres  organes,  la  dilaiatio»  est  un  otat  patliologiquo. 
Dans  le  plus  çrand  nombre  do  cas,  un  or^auo  no  se  dilate 
que  parce  (juil  existe  un  obstacle  au  libre  iiassago  dos 
raatiùros  qu  il  contient  ou  auxquelles  it  sort  do  conduit. 
II  existe  pourtant  d'autres  sortes  do  dilatations,  duos  à 
des  causes  diverses. 

La  dilatation  des  cavités  du  cœur  OAt  une  conséquence  de 
l'altération  do  la  libre  musculaire  cardiaque  ;  la  dilatation 
des  brotiches  ou  bronc/wctasic  est  conscculive  à  la  bron- 
cbite  clironiquo  et  s'accompagne  d'altération  dos  libres 
musculaires,  do  disparition  dos  fibres  élastiques  et,  par- 
fois, de  mortification  do  la  mu(|uouse.  Ces  matières  s'y 
accumulent,  y  séjournent  et  la  distendent. 

La  dilatation  de  la  pupille  peut  accompa^'ner  toutes 
les  atfectious  cérébrales  et  alterner  avec  la  contraction 
dans  le  cours  de  la  m^mo  maladie;  elle  est  encore  un  des 
signes  assez  ordinaires  de  la  présence  des  vers  dans  le 
tune  intestinal.  On  peut  la  produire  à.  volonté  en  appli- 
quant do  l'extrait  de  belladone  sur  le  globe  de  l'œil,  en 
faisant  ingérer  ou  en  injectant  sous  la  peau  de  l'atropine 
ou  toute  préparation  de  cette  substance. 

Enfin,  la  dilatation  peut  être  essentielle  eu  idiopathique. 
Cette  alfoction  est  aussi  liée  assez  souvent  à  la  paralysie 
de  la  troisième  paire  de  nerfs,  qui,  on  le  sait,  envoie  une 
grosse  branche  au  ganglion  ophtalmique  d'où  partent 
les  nerfs  ciliaires.  Dans  ce  dernier  cas,  elle  doit  ôtro 
traitée  par  les  moyens  propres  à  combattre  la  cause  de 
la  paralysie  du  moteur  oculaire  commun,  et  qui  est  ordi- 
nairement rhumatismale. 

La  dilatation  du  conduit  auditif,  signalée  par  Itard, 
s'accompagne  toujours  de  surdité,  et  certains  auteurs 
prétendent  qu'elle  en  est  la  cause. 

—  dur.  La  dilatation  chirurgicale  est  une  opération 
qui  a  pour  but  d'exercer  une  pression  excentrique, 
destinée  à  élargir  une  cavité  ou  un  conduit.  Ladilatation 
peut  être  progressive  ou  lente,  brusque  ou  forcée.  La  di- 
latation lente  ou  progressive  se  fait  avec  de  Téponge  pré- 
parée, c'est-à-dire  avec  de  l'éponge  desséchée  à  l'étuve 
et  serrée  fortement  avec  une  ficelle;  avec  la  racine  de 
gentiane  ;  avec  la  laminaire  ;  avec  l'ivoire  ramolli  dans  de 
l'acide  nitrique  et  sécbé  ;  etc.  On  taille  un  morceau  de  ces 
substances  et  on  l'introduit  à  sec  dans  les  parties  que  l'on 
veut  dilater.  Ce  morceau  se  gonfle  par  l'humidité  et,  de 
cette  façon,  écarte  les  tissus.  Cette  méthode  s'applique 
particulièrement  à  la  dilatation  du  col  de  l'utérus,  quand 
il  n'y  a  point  urgence.  La  dilatation  brusque  ou  forcée 
s'obtient  à  l'aide  d'un  gros  tube  ou  d'une  sphère  surmon- 
tant une  tige,  que  l'on  introduit  et  qu'on  promène  brusque- 
ment et  avec  force,  dans  un  espace  rétréci. 

La  dilatation  forcée  de  l'anus,  pratiquée  couramment 
contre  les  fissures  et  les  hémorroïdes,  peut  être  faite  avec 
un    spéculum     dont 
les  valves  s'écartent 
sous   l'action  de  le- 
viers articulés  (dila- 
tateur de  Trélat,  do 
Siredey)  ou  simple- 
ment avec  les  pou- 
ces. La  dilatation  ra- 
pide du  col  de  l'uté- 
rus  s'obtient  au  Dilatateurs  (chir.) 
moyen   de  ballons  à 

enveloppe  souple,  que  l'on  introduit  vides,  et  que  l'on 
gonfle  d'air  ou  d'eau.  Le  colpeurynter  do  Braun  ou  dila- 
tateur du  vagin  est  basé  sur  le  même  principe.  On  dilate 
encore  le  col  de  l'utérus  avec  des  écarteurs  à  trois  branches. 

La  dilatation  de  l'urètre  rétréci  s'opère  au  moyen  de 
bougies. 

—  Pathol.  dilatation  des  vaisseaux  lymphatiques.  Les 
vaisseaux  lymphatiques  sont  susceptibles  de  dilatations 
semblables  à  colles  qui  sont  connues  dans  les  veines  sous 
le  nom  de  varices.  Leur  siège  de  prédilection  est  surtout 
à  la  face  interne  dos  cuisses,  à  l'aine.  La  compression  est 
lo  seul  moyen  à  employer  contre  la  maladie. 

La  dilatation  du  thorax  so  montre  principalement 
dans  la  pleurésie,  la  pneumonie,  lacongostion  et  l'omphy- 
sème  de.s  poumons,  et  dans  le  pneumothorax. 

La  dilatation  de  l'estomac  est  une  afi'cctioD  assez  fré- 
quente, qui  paraît  due  à  dos  causes  diverses.  Tantôt  elle 
est  consécutive  à  uno  inflammatiou  chronique  (gastrite 
chronique),  tantôt  à  une  maladie  aiguë  (fièvre  typhoïde, 
gastro-entérite  des  nouveau-nés),  tantôt  elle  est  due  à 
une  parésie  de  rélôment  musculaire,  ce  qui  est  fréquent 
chez  les  gens  nerveux;  au  lieu  d'en  être  la  conséquence, 
elle  est  alors  la  cause  dos  dyspepsies.  Les  gros  mangeurs 
et  les  gros  buveurs  ont,  plus  fréquemment  que  les  indi- 
vidus sobres,  l'ostomac  dilaté.  Les  signes  do  ladilatation 
de  l'estomacsout  :  pesanteur  au  creux  de  l'épigastre,  qui 
est  efltacé  et  remplacé  par  une  saillie  sonore  à  la  percus- 
sion ;  clapotement  do  li(iuide  lorsqu'on  percute  lo  malade 
à  jeun;  la  céphalalgie  et  les  étourdissemonts. 

On  recommande  comme  traitement  :  lo  lavage  de  l'osto- 
mac,  les  douches  froides  chez  les  neurasthéniques,  les 
préparations  de  noix  vomiquo  ou  de  strychnine  contre  la 
parésie  des  fibres  mu.sculaires,  les  alcalins  (Vichy),  les 
amers,  enfin  le  régime  d'où  sont  exclues  les  matières 
grasses,  féculentes  et  sucrées,  et  comportant  uno  quantité 
de  boisson  aussi  petite  que  ])ossible. 

—  Phys.  Les  premiers  exemples  de  dilatations  obser- 
vées au  point  do  vue  nhysique  furent  les  variations  do 
volume  des  corps,  sens  l'influence  d'une  tompérature  crois- 
sante. V.  ciiALKOR.  {Gtfnéralités.} 

Ce  changement  de  volume,  plus  grand  on  général  avec 
les  liquides,  est  encore  bien  plus  considérable  pour  les  gaz  ; 
on  lo  mettra  en  évidence  on  chaulfant,  par  exemple,  uiî 
liquide  dans  un  vase  en  vcrro  ù  col  etfilé,  on  bien  un  gaz 
retenu  par  une  gouttelette  liquide  qui  so  déplacera  aisé- 
mont  dans  le  tube  lin.  Au  reste,  tous  ces  corps,  ou  se  dila- 
tant, peuvent  oli'«îctuer  parfois  un  travail  considérable, 
comme  dans  l'expéruuKîo  do  Tommasi  oU  un  liquide 
cbaulfé  découpe  uno  rundoUo  dans  uno  épaisse  lamo  de 
plomb  obturant  le  tube  solide  qui  le  ronfcrnie.  Nous  sup- 
posons, bien  entendu,  pour  l'étudo  de  la  seule  dilatation, 
que  l'on  n'attoigno  pas  les  températures  capables  de  fu- 
sion, ôvaporation  ou  décomposition  ;  et.  pour  savoir  pins 
exactement  comment  la  force  de  cohésion  s'opposo  à  l'oiret 
du  calorique,  nous  admettons  comme  définie  la  tempera- 
ture  et  ses  diverses  échelles  de  mesure. 

Dilatations  cubique,  linéaire,  super ficiellr.  Le  volume  V 
d'un  corps  peut  ôtro  développé  on  fonction  de  la  tempo- 


rature  t,  suivant  une  formule  do  Mac-Laurin  très  conver- 
gente, en  sorte  que  l'on  ait  V^  ^  V^  (i  -\- at)  en  première 
appro.Kimation,  et  la  constante  a  se  nommera  coefficient 
de  dilatât  ion  ni/iique  ;  s'il  fallait  adopter  une  formule  para- 
bolique roprc^^i'htative  du  volume,  le  coefficient  de  ddata- 
tion,  non  plus  constant,  serait  lui-même  fonction  linéaire 
de  la  température.  On  nommera,  on  général,  coefficient 
de  dilatation  moyen  entre  les  températures  (  et  l'  lo 
rapport  : 

V,  -  V., 


DILATATOIRE   —  DILATOIRE 

Dilatation  des  (jaz.  Une  difficulté  longtemps  insurmon- 
tée fut  ici  d'obtenir  lo  gaz  pur  et  bien  desséché  :  les  recher- 
clies  entreprises  par  Hawksbee,  Amontons,  Lambert,  de 
Luc,  Dalton,  Davy  conduisaient  Gay-Lussac  à  penser 
cpio  tous  les  ijaz  se  dilatent  également,  d'une  manière  indé- 
priidante  de  la  pressioîi.  Ces  expériences  devaient  être 
reprises  par  Dulong  et  Petit,  Pouillet,  Hudberg,  Magnus, 
Kognault  (qui  distinguo  nettement  le  coefficient  de  dila- 
tation sous  pressiofi  constante  et  à  volume  constant),  Men- 


A 

'r"'>5°5^ 

0 

■'V„! 
.  -AS 

s_ 

-*-^r;rr.^=f-_^_       i^J'^^ 

;  ^^:::-v^-,-*^; 

-T_: 

Dilatation  du  mercure  fappareil 
de  Dulong  et  Petit). 


qui  dovientlo  aie  fficicntvrai  de  dilatation  ila.tempera.laro  t, 
lors(|UorintorvalloWdinlinuoind6liniment.  En  considérant 
comme  noyligoablos,  au  delà  do  la  promiôre,  les  puissances 
du  cooijiciont  de  dilatation  cubique,  et  partant  de  la 
formo  Vj  =  V|j  (  1+  k),  on  aura  pour  les  dimonsions  li- 
néaire ot  superlicielle  du  corps  considéré  : 

S,  =  S„(l  +  A)ï=S^(l+|fc). 

ce  qui  conduit  à  énoncer  que  les  coefficients  de  dilatation 
linéaire  et  super ficielle  au  corps  sont  respectivement  égaux, 
en  première  approximation,  au  tiers  et  aux  deux  tiers  du 
coefficient  cubique. 

Pour  les  corps  que  l'on  no  peut  étudier  en  liberté,  il  ne 
faudra  pas  oublier  que  la 
dilatation  absolue  est  la 
somme  de  la  dilatation 
apparente  et  de  la  dila- 
tation  cubique  du  vase 
employé.  Enfin  les  chan- 
gements de  température 
devront  être  assez  lents 
pour  obtenir  un  équilibre 
définitif. 

Dilatation  du  tnerciire. 
Elle  présente  un  intérêt 
tout  particulier,  vu  la 
régularité  assez  grande 
quelle  offre  et  l'emploi 
si  fréquent  du  mercure  dans  les  expériences  et  appa- 
reils de  mesure.  Dulong  et  Petit,  pour  avoir  la  dilatation 
absolue,  cherchent  les  variations  de  densité  en  mesurant 
avec  soin  au  cathétomètre  les  hauteurs  des  colonnes  de 
mercure  qui  se  font  équilibre  dans  les  deux  branches 
verticales  d'un  vase  communiquant  ;  l'une  des  branches 
est  maintenue  dans  un  manchon  à  0"  ;  l'autre,  par  un  pro- 
cédé analogue,  portée  à  une  température  t.  Ils  trouvèrent 
ainsi,  entre  0*"  et  lOO"»,  200*',  300«,  des  coefficients  moyens 

allant  en  croissant ,  et  •.  Citons  encore  à  ce 

5550    5425  5300 

sujet  les  travaux  de  Regnault,  Broch,  Wùllner,  Rekcna- 
gel,  Bosscha.  Mendeleeff,  etc. 

Connaissant  la  dilatation  absolue  du  mercure,  on  pourra 
obtenir  celle  d'un  liquide  quelconque,  en  comparant  les 
dilatations  apparentes  de  ce  liquide  et  du  mercure  ;  les 
recherches  de  Luc,  Biot,  Is. Pierre,  Kopp,  etc.,  ont  montré 
que,  pour  tous  les  liquides  connus  le  coefficient  vrai  de  dila- 
tation augmente  avec  la  température.  Cette  loi  continue 
encore  plus  nette  pour  les  liquides  surchauffés,  cas  très 
intéressant,  qui  a  suscité  les  travaux  de  Thilorier,  Drion, 
Hirn,  etc. 

Dilatation  de  l'eau.  Outre  l'intérêt  considérable  qui  s'at- 
tache à  cette  substance,  la  dilatation  de  l'eau  présente  un 
caractère  remarquable  :  Tralles  et  Hope  refroidissent 
une  éprouvette  pleine  d'eau  dans  laquelle  plongent  des 
thermomètres  à  diverses  hauteurs;  ils  atteignent  d'abord 
la  température  de  4",  en  commençant  par  le  plus  bas,  et, 
si  l'on  continue,  les  températures  s'abaissent  encore,  mais 
en  ordro  inverse  cette  fois,  do  haut  on  bas  successive- 
ment. L'eau  présente  donc  un  maxi- 
mum de  densité  à  4'>,  quo  Deprez  rend 
plus  manifeste  on  traçant  des  courbes 
oui  s'entrecroisent,  représentatives 
des  indications  simultanées  de  tous 
les  thermomètres.  Avec  Lefèvro  Gi- 
neau  et  Hallstrrera,  on  peut  encore 
observer  avec  précision  les  portes  de 
poids  d'une  sphère  de  verre  plongée  ■  pj    ,'H       j 

dans  l'eau,  à  moins  que  l'on  emploie, 
avec  Deprez,  la  méthode  du  ther- 
momètre ù.  tige.  Kossetti.  Muncke, 
Kopp,  Pierre,  Stumpfer,  Horr,  etc., 
ont  encore  fait  à  ce  sujet  d'intéres- 
santes recherches.  En  général,  toutes  les  dissolutions  sali- 
nes ont  ainsi  un  maximum  de  densité  qui  s'abaisse  plus 
rapidement  que  le  point  de  congélation,  et  ces  deux  abaisse- 
ments sont  sensiblement  proportionnels  aux  quantités  de  sels 
dissoutes. 

Dilatation  des  solides.  Avec  Musschenbrœck,  Bonguor 
ot  Smeaton,  on  employa  d'abord  lo  pyromôtre  à  cadran 
pour  avoir  la  dilatation  linéaire;  Laplace  et  Lavoisier 
étudient  optiquement  l'allongement  d'une  barre  dans  un 
bain;  Dulong  et  Petit  constatent  la  dilatation  cubique 
avec  lo  thermomètre  ù.  poids,  par  différence  avec  celle  du 
mercure;  do  Luc  et  lïorda  comparent  rallongement  d'une 
tige  à  celui  d'un  étalon  préalablement  étudié;  Koy  ot 
Ramsdon  perfectionnent  lo  dispositif  expérimental  et. 
eufin,  avec  de  Wrodo  ot  Benoit,  on  mesure  les  dilatations 
linéaires  avec  la  grande  précision  quo  permet  l'emploi  du 
comparateur. 

Pour  les  petits  échantillons,  mis  on  lames  planes,  on 
emploiera  uno  méthode  optique  due  à  Fizeau,  et  il  no  faut 
pas  oublier,  dans  toutes  ces  recherches,  que  l'on  obtient 
dos  résultats  particuliers,  car  les  propriétés  d'une  sub- 
stance peuvent  dépendre  d'une  manièro  très  sensible  des 
actions  mécaniques  ou  physiques  auxquelles  ollo  a  été 
soumise  antériouroment. 

Pour  les  corps  cristallisés,  il  y  a  dos  dilatations  princi- 
pales suivant  les  axes  d'élasticité;  les  travaux  do  Mit- 
scherlich,  Pfaff,  Fizeau,  Bollati  ot  Homanese,  Rodwoll, 
conduisent  à  des  résultats  très  importants  :  ainsi  l'ioduro 
d'argent  est  lo  seul  corps  à  coefficient  do  dilamtion  né- 
gatif (même  s'il  est  fondu)  avec  mmimum  de  densité 
vers  —  ôO».  D'autres  corps  se  dilatent  dans  certaines  di- 
rections tout  on  80  contractant  par  ailleurs. 


Appareil  do  IIopo. 


deleeff,  etc.  La  relation  — —  ■■ 

1  +  at 


c'«  entre  1©  volume,  la 


les 
rom- 


Appareil  de  Gay-Lussac. 


pression  et  la  température,  qui  suppose  rigoureuses 
lois  de  Mariotte  et  de  Gay-Lussac,  doit  alors  être  r 
placée  par  uno  forme  plus 
compliquée  ;  pour  tous  ces 
gaz  très  compressibles ,  lo 
coefficient  de  dilatation  à  vo- 
lume constant  est  plus  petit 
que  le  coefficient  à  pression 
constante,  tandis  que  c'est 
l'inverse  pour  l'hydrogène, 
plus  compressible  que  ne  l'in- 
dique la  loi  de  Mariotte.  Her- 
wig  a  montré  que  les  vapeurs 
ont  une  densité  constante,  indépendante  de  la  tempéra- 
ture d'observation,  à  condition  d'être  assez  raréfiées  pour 
obéir  à  la  loi  de  Mariotte  et,  par  suite,  à  celle  de  Gay- 
Lussac. 

Enfin,  Maurice  Lévy  parvient  à  cette  curieuse  loi  géné- 
rale ;  5ï  l'on  échauffe  un  corps,  quel  qu'il  soit,  sous  volu7)ie 
constant,  la  pression  qu'il  exerce  sur  les  parois  immobiles 
de  l'enceinte  qui  le  renferme  ne  peut  que  croître,  en  toute 
rigueur,  proportionnellement  à  sa  température. 

Dilatations  électrique  et  magnétique.  Edhned  et  Streintz 
avaient  annoncé  qu'un  courant  électrique  allonce  le  con- 
ducteur dans  le  sens  du  mouvement  de  l'électricité,  sans 
qu'il  y  ait  de  dilatation  transversale  correspondante;  les 
expériences  de  Blondlot  paraissent  contradictoires,  et, 
cependant,  Wertheim  a  établi  que  le  son  d'une  verge 
métallique  est  modifié  par  le  passage  du  courant,  alors 
que  les  dimensions  transversales  sont  assez  grandes  pour 
qu'il  n'y  ait  pas  d'échauffoment  appréciable.  Il  n'y  aurait 
là  rien  de  surprenant,  quand  on  songe  aux  relations 
étroites  entre  les  phénomènes  élastiques  et  magnétiques  ; 
Joule,  puis  Wiedemann,  observent  l'allongement  du  fer 
dans  l'aimantation  temporaire,  allongement  qui  subsiste 
partiellement  dans  l'aimentation  permanente;  il  peut  v 
avoir  contraction,  au  contraire,  si  le  fil  de  fer  soumis  à 
l'aimantation  est  fortement  tendu.  En  tout  cas,  il  est 
certain,  comme  l'avait  observé  déjà  Page,  que  ces  chan- 
gements de  longueur,  périodiques,  peuvent  être  accom- 
pagnés de  sons  qui  ont  été  utilisés,  depuis,  dans  la  télé- 
phonie. —  On  sait  aussi  que  les  cristaux  bémiôdres  sont 
susceptibles  de  dilatations  électriques  ;  le  quartz  piézo- 
électrique de  Curie  a  d'importantes  applications  pour  les 
mesures  relatives  aux  corps  cristallisés  ou  mauvais  con- 
ducteurs. Ces  dilatations  sont  réciproques  des  propriétés 
suivantes  :  si  l'on  soumet,  suivant  certaines  directions, 
à  des  compressions  ou  à  des  tractions,  un  cristal  dépourvu 
de  centre  de  symétrie,  ce  cristal  se  polarise  suivant  des 
directions  déterminées,  dites  axes  électriques. 

DILATATOIRE  adj.  Qui  opère  la  dilatation.  (Vieux.) 

—  Substantiv.  n.  m.  :  Un  dilatatoire. 

DILATER  (du  lat.  diff'erre,  supin  dilatum,  différer)  v.  a. 
Physiq.  Augmenter,  sans  changement  de  constitution  ou 
de  nature,  le  volume  de  :  La  chaleur  dilate  les  corps. 

—  Par  anal.  Agrandir  l'ouverture  de  :  Dilater  le  canal 
de  l'urètre.  L'obscurité  dilate  la  pupille,  il  Augmenter  la 
capacité  de  :  Gaz  qui  dilatk  un  aérostat. 

—  Fig.  Donner  plus  de  grandeur,  plus  de  noblesse  à  : 
Dilatez  vos  voies  et  laissez  ces  choses  très  indi^érentcs. 
(Boss.)  Il  Epanouir,  accroître  l'activité  de  l'âme  ou  de  cer- 
tains organes  pris  métaphoriquement  pour  les  sentiments 
ou  les  passions  dont  ils  sont  ou  sont  censés  être  le  siège  : 
La  tristesse  resserre  le  cœur,  mais  la  joie  le  dilate,  il  En 
mauv.  part,  Accroître,  on  parlant  d'une  passion  mauvaise  ; 
La  possession  dilate  la  convoitise. 

Dilaté,  ée  part.  pass.  du  v.  Dilater. 

—  Bot.  So  dit  de  toute  partie  s'ôlargissant  en  lame  do 
la  base  vers  le  sommet. 

—  Entom.  Corselet  dilaté,  Corselet  dont  les  bords  laté- 
raux sont  grands  ot  avancés  :  La  cigale  a  le  corselet 
dilate. 

Se  dilater,  v.  pr.  Augmenter  de  volume,  il  8'agrandir, 
en  parlant  d'une  ouverture,  il  S'étendre,  en  parlant  d'uno 
capacité,  il  Par  anal.  Se  détondre,  en  parlant  des  traits  du 
visage. 

—  Fig.  S'épanouir,  il  Jouir  pleinement  de  son  bonheur. 
II  S'étendre  au  dehors,  se  communiquer,  ii  Goûter  uno  joie 

profonde  et  qui  épanouit  le  cœur,  ii  Etendre  sa  nature 
ou  ses  facultés,  ii  Se  développer,  en  parlant  d'une  passion 
mauvaise. 

—  Anton.  Coercer,  comprimer,  presser,  resserrer,  tasser. 

DILATION  [si-on  —  lat.  difatio;  du  préf.  di,  et  de  latus, 
porté)  n.  f.  Action  de  difi'érer,  de  retarder,  do  susnondro  : 
La  DILATION  du  baptême  laissait  un  grand  nojnbre  d'enfants 
dans  la  malédiction.  (Pascal.)  [Vieux.] 

DILATOIRE  (lat.  dilatorius;  de  dilatus,  ditréré)  adj.  Qui 
nécessite  nu  favorise  le  renvoi  àuno  époi^uo  plus  ou  moins 
problémati([ue  d'un  acte,  d'uno  conclusion  logiquo  con- 
sidérés comme  inopportuns  ou  fâcheux  :  User  ae  moyens 

DILATOIRKS. 

—  Terme  de  Palais,  par  lequel  on  désigne  toute  mosuro 
ou  démarche  judiciaire  qui  tond  à  retarder  l'iusti'uctioL 
ou  lo  jugement  d'un  procès. 

—  Encycl.  Dr.  Lo  terme  dilatoire  s'applique  spéciale- 
ment aux  exceptions,  entre  lesijuolles  on  distinguo  celles 
oui  ont  pour  but  de  faire  renvoyer  l'oxorcice  de  ladomando 
devant  un  autre  tribunal  ot  colles  qui  out  pour  but  do  lo 
faire  renvoyer  à  un  autre  temps.  Dans  le  premier  cas, 
elles  se  nomment  déclinatoircs ;  dans  le  second,  elles  con- 
servent lo  nom  de  dilatoires. 

Les  exceptions  déclinatoiros  consistent  à  opposor  l'in- 
conipétence  du  tribunal. 

Quant  aux  exceptions  dilatoires  proprement  dites,  lo 
Code  do  procédure  civile  (art.  174  ot  suiv.)  n'en  cite  quo 
deux  :  1*  celle  de  l'héritier  ou  do  la  femme  commune  on 
biens,  actionnés  pendant  losdélais  oui  sont  accordés  nu 
premier  pour  faire  inventaire  ol  délibérer,  à  la  seoendo 

91' 


DILATOIREMENT   —   DILLON 

pour  accepter  ou  répudier  sa  part  dans  la  communauté 
dissoute;  2°  celle  qui  se  réfère  aux  délais  que  le  défen- 
deur a  le  droit  d'obtenir  à  l'oflet  de  mettre  en  cause  ua 
garant. 

DILATOIREMENT  adv.  Dune  manière  dilatoire,  né- 
cessitant ou  favorisant  des  délais,  des  retards  :  Procéder 

DILATOIREMENT. 

DILATOMÈTRE  (de  dilater,  et  du  gr.  métron,  mesure) 
n.  m.  Espèce  d'alcoomètre,  connu  aussi  sous  le  nom  de 
pèse-alcool  Silbermann,  et  fondé  sur  cette  remarque  que 
f  alcool  et  l'eau  se  dilatent  d'une  façon  très  différente  à  la 
même  température. 

DILATOMÉTRIQUE  (trik'  —  rad.  dilatomètre)  adj.  Qui 
sert  à  mesurer  la  dilatation. 

DILATRIDE  D.  f.  Genre  d'herbes  à.  fleurs  en  corymbes.  de 
la  famille  des  hémodoracées,  comprenant  trois  ou  quatre 
espèces,  qui  habitent  le  Cap. 

DiLAWER  -  PACHA ,  grand  vizir  du  sultan  osmanli 
Osman  II,  mort  à  Soutari  eu  1622.  Cet  oflicier,  qui  était 
d'origine  croate,  obtint,  par  la  protection  du  kizla7'-aga, 
le  gouvernement  de  la  province  de  Diarbékir,  mais  il  fut 
destitué  après  la  chute  de  son  protecteur.  La  bravoure 
qu'il  montra  pendant  la  guerre  contre  la  Perse  et  son  dé- 
sintéressement déterminèrent  Osman  II  à  lui  donner  la 
charge  d©  grand  vizir.  Mais  les  janissaires  se  révoltèrent 
et  exigèrent  qu'on  leur  livrât  le  grand  vizir,  qui  fut  immé- 
diatement massacré. 

OILAYER  ou  DILAIER  (lé-ié  —  de  Tanc.  franc,  délayer) 
V.  a.  Retarder  par  ses  délais,  il  Renvoyer,  remettre  à  plus 
tard  :  Dilater  un  payement,  uJie  réponse.  (Vieux.) 

DiLBEEK,  comm.  de  Belgique  (prov.  de  Brabant  [arr. 
admin.  et  judic.de  Bruxelles^);  2.195  hab. 

DILECTION  {lè-k$i-on  —  du  lat.  diligere,  supin  dilectum, 
aimer  tendrement)  n.  f.  Amour  tendre  et  pur  :  La  seule  di- 
LECTION  nous  fait  agir  naturellement, par  inclination.  (Boss.) 

—  Ascét.  Dilection  spirituelle,  Lien  entre  les  âmes  fondé 
sur  l'amour  de  Dieu,  et  absolument  étranger  aux  sens  et 
aux  intérêts  de  la  terre,  i;  Enfant  de  dilection,  Fils  de  dilec- 
tion. Ame  tendrement  aimée  de  Dieu. 

—  Chancell.  Salut  et  dilection.  Formule  qu'employaient 
les  empereurs  d'Allemagne  et  les  papes  en  écrivaut'à  cer- 
tains princes. 

—  Hist.  Votre  Dilection,  Sa  Dilection,  Titreo  que  l'on 
donnait  aux  électeurs  d'Allemagne. 

DILEMMATIQUE  ((/èm',  tik')  adj.  Logiq.  Qui  est  de  la 
nature  du  dilemme  :  Raisonnement  dilemmatiquk. 

DILEMME  {lèm'  —  gr.  dilemma;  de  rfi,  deux  fois,  et  lêmma, 
argument)  n.  m.  Argument  présentant  au  choix  de  l'ad- 
versaire deux  propositions  dont  l'une  est  nécessairement 
vraie  si  l'autre  est  fausse,  et  dont  on  tire  deux  conclusions 
desquelles  il  faut  nécessairement  accepter  l'une,  ou  une 
même  conclusion  pour  chacune  des  deux  alternatives. 

—  Enctcl.  Le  dilemme  est  un  raisonnement  composé, 
où,  après  avoir  divisé  un  tout  en  ses  parties,  on  conclut 
affirmativement  ou  négativement  du  tout  ce  qu'on  a  con- 
clu de  chaque  partie.  On  dit,  par  exemple,  à  un  soldat 
qui  a  laissé  passer  l'ennemi  ;  «  Il  faut  que  tu  aies  quitté 
ton  poste,  ou  que  tu  aies  volontairement  livré  le  passage. 
Si  tu  as  quitté  ton  poste,  tu  mérites  la  mort.  Si  tu  as  livré 
le  passage,  tu  mérites  encore  la  mort.  Donc,  dans  tous 
les  cas,  tu  mérites  la  mort.  »  Le  danger  du  dilemme,  c'est 
que  la  disjonction  posée  ne  soit  pas  complète.  C'est  ce 
qui  fait  que  ce  raisonnement  est  rarement  probant.  Il  y 
a  presque  toujours  un  milieu  que  l'on  a  négligé.  Dans 
l'exemple  cité,  le  soldat  a  pu  ne  pas  quitter  son"  poste  et 
ne  pas  laisser  volontairement  passer  l'ennemi,  mais  ne 
pas  l'apercevoir  à  cause  de  l'obscurité. 

DILEPTIUM  (/^-;)«i-om")  n.  m.  Genre  de  plantes,  do  la 
famille  des  crucifères,  détaché  du  genre  passerage. 

DILEPYRUM  n.  m.  Bot.  Syn.  de  orvzopsis. 

DILETTANTE  (lé-tant' —  mot  ital.  ;  proprem.  «  qui  se 
délecte  e)  n.  m.  Amateur  passionné  de  musique,  ii  Celui 
qui   s'occupe    d'une  chose  en  amateur.  (Pi.   Des  dilet- 

TANTI.) 

—  Adjectiv.  :  La  haute  classe  dilettante. 

DILETTANTISME  (/é-fan'-^"55m'  —  rad.  dilettante)  n.  m. 
Goût  très  vif  pour  la  musique;  Chez  les  Italiens,  le  di- 
lettantisme figure  comme  besoin,  et  7ion  pas  comme  mode. 

—  Par  ext.  Lesdilettanti  :  L'actrice  adorée,  adulée,  est 
l'objet  des  extravagances  du  dilettantisme.  (Th.  Gaut.) 

—  Par  anal.  Goût  très  vif  pour  un  art  quelconque  spé- 
cifié, ou,  dans  un  sens  plus  général.  Recherche  passionnée 
de  toutes  les  curiosités  élégantes  do  l'art,  de  la  littéra- 
ture, etc.  :  Le  dilettantisme  dégénère  souvent  en  snobisme. 

DILEUCÉINE  {sé)  n.  f.  Produit  d&  dédoublement  de  l'al- 
bumine, obtenu  par  Schutzenberger  en  chauffant  l'albu- 
mine à  lOO*  avec  l'eau  de  baryte.  (C'est  un  polymère  des 
leucéines  ou  anhydrides  hydroprotéiques.) 

DIUGEMMENT  {ja-man  —  rad.  diligent)  adv.  Avec  un 
soin  empressé,  une  attention  soutenue  :  Chercfipr,  Etudier 
diligemment.  Il  Avec  zèle  et  promptitude  :  Exécuter  dili- 
gemment un  ordre. 

DILIGENCE  (^Janss  — lat.  diligentia-  de  diligens,  dili- 
gent) n.  f.  Som  actif,  attention  empressée,  application 
zélée  ;  Grappes  de  raisin  qui  ont  échappé  à  la  diligence 
des  vendangeurs.  (Mass.)  n  Rapidité,  activité  :  Travailler 
avec  diligence. 

—  Loc.  div.  :  Faire  diligence.  Faire  une  chose  prompte- 
ment,  se  hâter,  se  dépêciier.  il  En  diligence,  ICn  touti-  dili- 
gence. En  grande  diligence,  Promptement,  en  toute  hâte. 

—  Dr.  Faire  ses  diligences  contre  quelqu'un,  Exercer 
contre  lui  des  poursuites  judiciaires  selon  les  formes  vou- 
lues par  la  loi.  n  A  la  diligence  de,  Par  les  soins  et  la  vo- 
lonté de,  sur  la  demande  de,  à  la  requête  de. 

—  Eriseign.  Application  aux  leçons  du  catéchisme,  dans 
le  langage  do  certaines  maisons  d'éducation  :  Premier  prix 
de  diligence. 

DILIOENGC  (Janss  —  dérivé  du  précédent  [on  disait 
d'abord  carrosse  de  diligence])  n.  f.  Grande  voiture  pu- 
blique de  voyage,  montée  sur  quatre  roues,  divisée  en 
deux  ou  trois  compartiments,  et  faisant  un  service  ré- 
gulier :  Voyager  en  diligence.  Partir  par  la  diligence. 

—  Par  ext.  Personnes  qui  se  trouvent  ensemble  dans 
une  même  diligence  :  Préparer  le  dîner  de  la  diligence. 


—  Par  anal.  Nom  que  l'on  a  donné,  sur  quelques  che- 
mins de  fer,  à  des  wagons  de  première  classe  qui  ont  la 
forme  d'une  caisse  de  diligence,  ii  Diligence  d'eau.  Paque- 
bot, bateau  faisant  le  service  des  voy.igeurs.  ("Vieux.) 

—  Fam.  C'est  la  diligence  embourbée.  Se  dit  d'une  per- 
sonne extrêmement  lente  dans  co  qu'elle  fait. 

—  Arg.  Diligence  de  Borne,  Langue,  ainsi  dite  à  cause 
du  proverbe  :  «  Qui  langue  a,  à  Rome  va.  « 

—  Enctcl.  Les  trois  compartiments  de  la  grande  dili- 
gence étaient  :  le  coupé  en  avant,  l'intérieur  au  milieu  et 
la  rotonde  en  arrière.  Sur  l'impériale,  derrière  le  cocher. 


Diligence  (iSio). 

se  trouvait  la  banquette,  recevant  aussi  des  voyageurs, 
et,  derrière  cette  banquette,  sous  la  bâche,  on  mettait  les 
colis,  les  chiens,  etc.  Les  deux  compartiments  inférieurs 
des  petites  diligences  se  nommaient  le  coupé  et  Vinté- 
rieur,  qui  n'était  autre  que  la  rotonde. 

DILIGENT  [jan),  ENTE  [lat.  diligens;  de  diligere,  aimer 
tendrement]  adj.  Assidu,  laborieux  et  actif  :  Etre  diligent 
en  ses  affaires,  ii  Qui  agit  avec  zèle  et  promptitude  :  Mes- 
sager, Commissiojinaire  diligent,  il  Par  ext.  Fait  avec  un 
zèle  vigilant  :  Soins  diligents. 

—  Dr.  Partie  la  plus  diligente,  Celle  qui  agit  la  pre- 
mière dans  une  poursuite  dont  le  droit  lui  était  commun 
avec  d'autres. 

—  Anton.  Indolent,  lent,  négligent,  nonchalant,  pares- 
seux. 

—  n.  m.  Techn.  Machine  servant  à  dévider  l'or  en  brins. 

—  n.  f.  Carross.  Sorte  d'omnibus  :  Les  diligentes,  il 
Hortic.  Variété  de  tulipe  printaniôre,  la  première  à  fleurir. 

DILIGENTER  {jan-té)  V.  a.  Stimuler,  presser  d'agir  :  Di- 
LiGENTER  des  paresscux.  Il  Activer,  en  parlant  des  choses  : 
Diligenter  une  affaire. 

—  V.  n.  Se  bâter,  agir  en  diligence  :  Hâtez-vous,  dili- 

G  ENTEZ. 

Se  diligenteft  v.  pr.  Agir  avec  diligence,  avec  empres- 
sement. (Vieux.) 

DILITURATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  diliturique. 

DILITURIQUE  (/')7i')  adj.  Se  dit  d'un  acide  de  formule 
C*H'Az'0%6H'0,  que  l'on  obtient  en  traitant  l'acide  bar- 
biturique par  l'acide  azotique  fumant.  Syn.  nitrobarbi- 
TDRiQOE  (acide). 

DILIVAIRE  (rè;'')n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  acanthacées,  comprenant  cinq  ou  six  espèces,  qui  ha- 
bitent l'Asie  tropicale. 

DiLKE  (sir  Charles  Wentworth),  homme  politique  et 
écrivain  anglais,  né  à  Chelsea  en  1843.  Avocat  en  1866,  il 
publia,  après  de  longs  voyages,  ses  impressions  :  Greater 
Britain,  a  record  of  travel  in  E nqlish-speaking  countries 
during  i866-i8ô7  (1868),  qui  lui  valurent  une  grande  noto- 
riété. Elu  aux  Communes,  en  1868,  par  la  circonscription 
de  Chelsea,  Charles  DIlke  fit  partie  du  groupe  radical  le 
plus  extrême.  En  18S0,  Gladstone  le  choisit  pour  sous- 
secrétaire  d'Etat,  et,  en  décembre  1882,  comme  ministre 
de  l'intérieur.  Cependant,  en  1886,  sa  carrière  fut  arrêtée 
par  un  scandale  mondain  :  accusé  d'adultère  par  Donald 
Crawford,  membre  du  Parlement,  qui  plaidait  en  divorce 
contre  sa  femme,  il  rentra  dans  la  vie  privée  ;  mais,  en 
1892  et  1895,  il  fut  élu  de  nouveau  par  les  électeurs  du 
Gloucestershire.  On  a  de  lui,  outre  Greater  Britain,  l'Etat 
présent  de  la  politique  européenne  (1887);  V Armée  britan- 
nique (1888)  ;  Problèmes  de  la  Plus  grande  Bretagne  (1890)  ; 
la  Défense  impériale  {\S92).  Sir  Charles  Dilke  s'est  montré 
sympathique  à  la  France,  surtout  en  tant  que  libéral. 

DILKÉA  n.  m.  Bot.  Genre  de  passifloracées,  voisin  des 
passiflores,  habitant  l'Amérique  tropicale.  (Les  dilkéas 
sont  des  arbustes  grimpants,  à  feuilles  alternes,  à  fleurs 
en  grappes  ou  glomérules  axillaires.) 

DiLL  (Louis),  peintre  do  marine  allemand,  né  à  Gerns- 
bach  (gr.-duché  do  Bade)  en  1848.  Il  étudia  l'art  de  l'in- 
génieur ot  l'architecture  au  Polytechnikon  de  Stuttgard, 
fut  officier  pendant  la  guerre  de  1870-1871,  et,  plus  tard, 
s'adonna  tout  à  fait  à  la  peinture.  Parmi  ses  tableaux,  on 
cite  surtout  :  Canal  à  Venise  (galerie  de  l'Etat  de  Wurtem- 
berg) ;  Siroco,  marine  vénitienne  (galerie  do  Mannheim); 
Marée  dans  les  lagunes;  Village  des  lagunes;  Soir  en 
Hollande  (1888);  Canal  hollandais  ;  etc. 

DiLLENBOURG  ou  DiLLENBURG,  ville  d'Allemagne 
(Prusse  [prov.  de  Hcsse]),  dans  l'ancien  duché  de  Nassau, 
sur  la  Dill;  3.900  hab.  Ch.-l.  de  cercle.  Cour  d'appel,  tri- 
bunal civil,  chambre  des  comptes;  direction  des  mines. 
Cette  ville  doit  son  origine  à  un  château  que  les  Français 
rasèrent  en  1760,  et  qui  fut  le  berceau  de  Guillaume  et  de 
Maurice  d'Orange.  Sous  l'Empire,  Dillenbourg  fut  le  chef- 
lieu  du  département  de  îa  Sieg. 

DILLENBURGITE  {lin,jit')  II.  f.  Silicate  hydraté  de 
cui\re.  \'ariùté  do  chrysocolle. 

DILLÉNIACÉES  (sé)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dico- 
tylédones dialypétales.  —  Une  dilléniacke. 

—  Encycl.  Los  dilléniacées  (seize  genres  avec  doux  cent 
quatre-vingts  espèces)  sont  des  arbres  ou  des  arbustes 
souvent  grimpants,  à  feuilles  isolées,  simples  ot  sans 
stipules,  dont  la  plupart  habitent  les  régions  tropicales 
(l'Australie).  Leurs  fleurs  ont  en  général  un  seul  verti- 
cille  d'étamines  très  ramifiées.  Le  fruit  est  ordinairement 
formé  d'autant  de  follicules,  contenant  des  graines  albu- 
minées olpourvues  d'une  arille  ;  quelquefois,  c'est  une  baie. 


732 

DILLÉNIE  (nî  —  du  nomdubotan.  Dillenius)  n.  f.  Genre 
de  plantes,  type  de  la  famille  des  dilléniacées. 

—  Encycl.  Les  dillénies  (dillenia)  sont  des  arbres  à 
larges  feuilles,  dont  le  fruit  est  une  baie.  On  en  connaît 
huit  à  dix  espèces,  de  l'Inde 
et  de  l'archipel  indien.  Les 
indigènes  consomment  non 
la  baie,  qui  n'est  pas  comes- 
tible, mais  le  calice,  parfumé 
et  gorgé  d'un  suc  acidulé. 
L'espèce  la  plus  remarquable 
est  la  dillenia  elegans,  qui 
peut  atteindre  15  mètres  de 
haut,  et  dont  le  suc  du  calice 
est  employé  comme  condi- 
ment. Quelques  espèces  sont 
cultivées  dans  les  serres  eu- 
ropéennes pour  la  beauté  de 
leur  feuillage. 

Dillenius  ou  Dillen 

(Jean-Jacques),  botaniste  al- 
lemand, né  à  Darmstadt  en 
1687,  mort  en  1747.  Il  apporta 
une  attention  extrême  à  la 
distinction  des  genres  au 
moyen  de  la  fleur  et  du  fruit, 
et  fut  appelé  par  Sherard  à  i^mcuio. 

l'université  d'Oxford.  II  a  publié  deux  ouvrages  remar- 
quables :  Uortus  EUhamensis  (1732),  et  Histoire  des 
mousses  (1741). 

DiLLENS  (Adolphe-Alexandre),  peintre  de  genre  belge, 
né  à  Gand  en  1821,  mort  à  Bruxelles  en  1877.  Ses  Cinq 
sens  lui  valurent  une  médaille  en  1848.  On  distingue  dans 
son  œuvre  les  tableaux  suivants:  le  Becrulement;  Ordre 
et  désordre;  le  Savetier  barbier;  le  Galandn;  Défaite  du 
duc  d'Alençon  à  Anvers  eu  1593.  Dillens  a  su  également 
éviter  la  recherche  minutieuse  de  Leys  et  la  sécheresse 
archéologique  d'Alma  Tadema.  Dillens  était  membre  de 
l'académie  d'Amsterdam. 

DiLLi,  DÉLI  ou  Delhi,  ville  et  ch.-l.  de  district  de 
la  Malaisie  portugaise,  sur  la  côte  nord-est  de  l'île  de 
Timor  (Oceanie)  ;  7.000  hab.  Port  sûr,  mais  fermé  par  une 
barre  périlleuse,  en  rapports  par  paquebots  avec  Macao 
et  Singapour.  Exportation  de  cire  et  nids  d'hirondelles. 

DilLINGEN,  ville  d'Allemagne  (Bavière),  cercle  de 
Souabe,  sur  le  Danube  ;  5.030  hab.  Papeterie,  brasseries, 
construction  de  bateaux.  Ch.-I.  de  district. 

DiLLINGEN,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  du 
Rhin]),  près  de  la  Sarre;  environ  3.000  hab.  Papeteries. 
Dillingen  avait  autrefois  une  université,  fondée  en  1554, 
qui  a  été  supprimée  en  1804. 

DiLLIS  (Georges  de),  peintre  allemand,  né  à  Griingie- 
bing  (Haute-Bavière)  en  1759,  mort  à  Munich  en  1841.  Il 
rencontra  sur  les  bords  du  Rhin  le  peintre  Kobell,  qui 
lui  apprit  la  peinture  à  l'huile.  Dillis  se  perfectionna  en- 
suite dans  son  art  en  Italie.  Nommé,  en  1822,  directeur 
général  des  collections  royales  de  tableaux  et  d'objets 
d'art,  il  réorganisa  le  musée  de  Munich,  dont  il  publia  le 
catalogue,  et  fut  le  véritable  fondateur  de  la  Pinaco- 
thèque. C'est  grâce  à  lui  que  la  Bavière  possède  une  belle 
galerie,  composée  d'œuvres  des  maîtres  de  toutes  les 
écoles.  Entre  1791  et  1806,  Dillis  a  gravé  un  grand  nom- 
bre de  planches  (paysages  des  environs  de  Munich).  — 
Son  frère  Cantius,  peintre  allemand,  né  en  1779àGiebing 
(Haute-Bavière),  mort  en  1856,  acquit  une  grande  répu- 
tation comme  paysagiste  ;  il  fut  nommé  peintre  de  la  cour. 
11  a  gravé  cinquante-deux  planches. 

DiLLMANN  (Chrétien-Frédéric-Auguste),  orientaliste 
allemand,  né  à  lUingen  (Wurtemberg)  en  1823.  Il  s'est  sur- 
tout occupé  de  la  langue  éthiopienne;  on  lui  doit  le  ca- 
talogue des  manuscrits  éthiopiens  des  bibliothèques  de 
Londres  et  d'Oxford,  des  traductions  de  livres  éthiopiens, 
un  Lexicon  linguœ  jÈthiopics  (1862-1865). 

DILLNITE  (de  Dill,  n.  d'un  lieu  de  Hongrie)  n.  f.  Mé- 
lange naturel  d'un  hydrate  d'alumine  qui  est  le  diaspore, 
et  d'un  silicate  hydraté  d'alumine  qui  est  la.  pkolérite.  "Va- 
riété d'allophane. 

DiLLON  (Jacques),  général  français,  issu  des  anciens 
rois  d'Irlande,  mort  en  1664.  Entré  au  service  de  la 
France  en  1653,  il  leva  un  régiment,  à  la  tête  duquel  il  se 
distingua  à  la  bataille  des  Dunes  et  fut  nommé  maréchal 
de  camp.  II  regagna  l'Irlande,  à  la  restauration  des  Stuarts, 
en  1663. 

DiLLON  (Arthur ,  comte) ,  général  français ,  né  en 
Irlande  en  1670,  mort  en  1733.  Il  reçut  le  commandement 
du  régiment  de  son  nom,  que  son  père,  le  vicomte  Théo- 
bald  Dillon,  avait  levé  à  ses  frais  pour  la  défense  des 
Stuarts  et  que  Jacques  II  mit  à  la  disposition  de  Louis  XIV, 
en  1690.11  se  signala,  en  1693,  au  siège  de  Girone;  en  1696, 
à  Ostalrie;  en  i6ï>7,  au  siège  de  Barcelone;  en  1702,  à  la 
défense  de  Crémone  et  à  Luzzara;  en  1707,  au  siège  de  la 
Mirandole  et  à  Castiglione,  de  Toulon,  et  en  1709  à  celui 
de  Briançon.  En  1713,  Dillon  s'empara  de  Kaiserslautern 
et  contribua,  en  1714,  à  la  prise  de  Barcelone.  Disgracié  en 
1719,  il  finit  ses  jours  au  château  de  Saint-Germain,  où 
Louis  XIV  lui  avait  jadis  réservé  des  appartements. 

Dillon  (Théobald,  comte),  général  français,  petit-fils 
du  précédent,  né  à  Dublin  (Irlande)  en  1745,  massacré  à 
Lille  en  1792.  Pendant  la  guerre  de  l'Indépendance,  sa 
brillante  conduite  au  siège  de  Savanuah  lui  valut,  en  1780, 
le  brevet  de  colonel.  Lors  de  la  Révolution,  Dillon  resta 
en  Franco.  Promu  maréchal  de  camp  en  1791,  il  fut  chargé, 
en  1792,  du  commandement  de  la  place  de  Lille.  Accusé 
do  trahison  injustement,  il  fut  tué  dans  une  émeute  par 
ses  soldats.  Son  cadavre,  mutilé,  fut  ensuite  brûlé  sur  la 
grande  place  do  Lille.  L'Assemblée  nationale  décerna  à 
Dillon  les  honneurs  du  Panthéon  et  adopta  ses  enfants. 
Les  assassins  furent  condamnés  à  mort. 

Dillon  (Arthur,  comte),  général  français,  frère  du 
précédent,  né  à  Braywick  (Irlande)  en  1750,  mort  à 
Paris  en  1794.  Colonel,"à  dix-sept  ans,  du  régiment  portant 
son  nom,  il  se  signala  pendant  la  guerre  de  l'Indépen- 
dance. Brigadier  en  1780,  lieutenant  général  en  1792,  il  se 
vit  enlever  le  commandement  de  l'armée  du  Nord,  pour 
avoir  fait  renouveler  à  ses  troupes  le  serment  de  fidélité 
au  roi.  On  lui  confia,  cependant,  le  commandement  d'une 


division  do  l'arméo  do  Dumouriez,  à  la  tôle  do  laquelle 
il  détendit  les  détilt^s  dt*  l'Ar^onno.  Accusé,  tiiialeuiont, 
d'avoir  voulu  favoriser  l'ôvasioQ  drt  Mario-Antoinetto,  il 
l'ut,  on  juillet  17y3,  condamné  à  mort  par  lo  tribunal  révo- 
lutionnaire, malgré  les  elforts  do  Camille  Dosmoulins. 

DiLLON  (Edouard,  comte),  général  français,  cousin  du 
précédent,  né  ou  Angleterre  vers  1751,  mort  on  1839.  11 
fut  d'abord  page  do  Louis  XV,  puis  colouol  du  régiment 
do  Dillon,  à  la  této  duquel  il  fit  la  guerre  d'Amérique.  U 
obtint,  par  sos  belles  manières,  un  vif  succès  à  la  cour  do 
Louis  XVI,  et  le  nom  du  n  l>eau  Dillon  »  a  été  m^lé  aux 
accusations  lant^ées  contre  Mario-Antoinetto.  A  la  Révo- 
lution, Dillon  émigra  en  Allemagne,  tit  la  cami>agne  do  1793 
dans  l'arniôo  dos  princes,  puis  passa  au  service  de  l'Angle- 
torre.  A  son  retour  en  France,  en  1814,  Louis  XVIIÏ  lo 
nomma  lieutenant  général,  et,  en  1816,  l'envoya  ambassa- 
deur à  Dresde,  puis  à  Florence.  En  1827,  Charles  X  le 
créa  premier  chambellan  honoraire. 

Dillon  (Jacques-Vincent-Mario  de  Lacroix),  ingé- 
nieur dos  ponts  et  chaussées,  né  à  Capoue  en  17iiO,  mort  à 
Paris  ou  1807.  Il  servit  à  Naples  dans  le  corps  dos  in^jé- 
nieurs  hydrauliques,  puis  se  rendit  à  Paris,  où  il  se  nxa 
et  fut  nommé  professeur  d'arts  et  métiers  à  TEcolc  cen- 
trale ot  entin  ingénieur  en  chef.  On  lui  doit  lo  premier 
pont  en  fer  qui  ait  été  construit  en  France  :  le  pont  des 
Arts,  à  Paris  (1798). 

Dillon  (Peter),  navigateur  anglais,  né  vers  1785, 
mort  on  1817.  C'est  lui  qui,  en  1826,  recueillit  les  premiers 
indices  relatifs  au  naufrage  de  La  Pérouso  à  Vanikoro. 
En  1827,  il  se  rendit  sur  les  lieux  mômes  et  y  recueillit 
les  épaves  do  rexpédition,  aujourd'hui  exposées  au  musée 
do  la  marine,  au  Louvre. 

Dillon  (Johnl,  médecin  et  homme  politique  irlandais, 
né  en  1851,  à  New -York,  où  son  père  s'était  réfugié, 
ainsi  qu'un  grand  nombre  de  sos  compatriotes.  John  Dil- 
lon s'adonna  ù.  la  politique,  et  devint  un  des  champions 
les  plus  résolus,  les  plus  violents,  non  seulement  de  l'au- 
tonomie, mais  même  de  l'indépendance  complète  de  l'Ir- 
lande. Elu  aux  Communes,  en  1880,  par  la  circonscription  de 
Tipperary,  il  ne  se  rallia  qu'avec  peine  à  la  politique  mo- 
dérée de  Parnell.  Après  la  chute  du  ministère  Gladstone, 
Dillon  devint  un  des  membres  les  plus  actifs  de  la  ligue 
irlandaise.  En  1886,  il  fut  condamné  à  six  mois  de  pri- 
son ;  en  1887,  il  fut  de  nouveau  poursuivi,  mais  acquitté. 
En  1S90,  au  moment  de  la  scission  qui  se  produisit  dans  le 
parti  irlandais,  il  adhéra  à  la  fraction  antiparnelliste  et 
mtracsigeante.  Il  reçut  la  direction  de  ce  groupe  quand 
Mac  Carthy  lo  quitta,  en  1896. 

DILLWYNELLE  {loU'i-nèV)  n.  f.  Bot.  Genre  de  phycées, 
ayant  pour  type  la  conferve  admirable. 

DILLWYNIE  {lou-i-rii)  n.  f.  Genre  de  légumineuses- 
papiliouacées  de  la  Nouvelle-Hollande,  comprenant  des 
arbrisseaux  dont  une  espèce  est  cultivée  pour  la  beauté 
de  ses  fleurs. 

DiLMAN,  ville  de  la  Perse  (prov.  d'Aderbaïdjan),  à 
égale  distance  entre  le  lac  d'Ourmiah  et  la  frontière  turque. 
Malgré  sa  situation  sur  la  route  d'Erzeroura  à  Tabriz,  c  est 
une  ville  déchue  ;  5.000  hab.  A  environ  7  kilomètres  à  l'O., 
ruines  de  l'ancienne  ville. 

DILOBE  ou  DILOBA  n.  m.  Genre  d'însoctes  lépidoptères 
bombycines,  famille  des  noto- 
dontidés,  comprenant  un  pa- 
pillon nocturne  d'Europe,  qui 
forme  le  passage  entre  cette 
famille  et  celle  des  pygéridés. 

—  Encycl.  Le  dilate  à  tête 
bleue  ou  double-oméga  est  gris 
et  jaune,  avec  le  ijhorax  ar- 
doisé bleuâtre;  sa  chenille, 
bleuâtre  et  jauno,  vit  en  mai 
sur  l'aubépine,  le  prunellier 
et  les    arbres   fruitiers,  auxquels  elle  est  très  nuisible. 

DILOBÉ,  ÉE  (du  préf.  rf/,  et  do  lobe)  adj.  Hist.  nat.  Qui 
a  deux  lobes,  il  On  dit  plus  souvent,  mais  moins  bien, 

BILOBÉ,    KK. 

DILOBÉIA  n.  m.  Genre  de  protéacées,  tribu  des  protées, 
comprenant  de  grands  arbres  do  Madagascar,  à  feuilles 
divisées  en  deux  lobes  inégaux. 

DILOBURA  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  homo- 
ptércs,  fainillo  des  fulgoridés,  comprenant  des  formes  do 
taille  moyenne,  massives,  à  pattes  longues  ot  épineuses,  à 
ailes  supérieures  grisâtres  et  opaques,  los  inférieures  hya- 
lines. 

DILOCHIE  [chl  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  lochos,  cohorte) 
n.  f.  Antiq.  gr.  Corps  do  troupes,  composé  do  doux  com- 
pagnies {li)choi)y  dans  les  armées  grecques. 

—  Bot.  Genre  d'orchidacées-pleurothallées,  ayant  pour 
type  une  espèce  caulescento  do  l'Indo,  que  l'on  cultive 
dans  los  serres  européennes  pour  la  beauté  de  ses 
fleurs. 

—  Encycl.  Antiq.  gr.  Le  lochos  était  la  principale  unité 
militaire  à  Sparte,  à  Athènes,  et  dans  la  plupart  désarmées 
grecques.  Quelquefois,  l'on  réunissait  deux  lochoi  pour  for- 
mer uae  dilochia.  Comme  l'olfectif  du  lochos  variait  suivant 
les  pays  ot  les  temps,  on  ne  peut  indiquer  avec  précision 
relToctif  do  la  dilochie  :  en  moyenne,  200  hommes. 

'  DILOCHITE  frad.  dilochie)  n.  m.  Antiq.  gr.  Soldat  qui 
cummandaii  une  dilochie,  dont  il  tenait  la  této  â  droite. 

DILOOIE  (n"  ~  du  préf.  di,  et  du  gr.  logos,  discours) 
n.  f.  Logiq.  Equivoque,  double  sons. 

—  Littér.  Drame  contenant  doux  actions  distinctes,  et 
pour  ainsi  diro  parallèles. 

DiLOLO  (lac),  lac  do  l'Afrique  équatoriale,  dans  la  co- 
lonie portugaise  d'Angola,  sur  la  frontière  qui  séparo 
cette  dornièro  possession  do  l'Etat  indépendant  duContîo, 
depuis  l'accord  de  1891.  Il  est  situé  à  l.-l'iS  mètres  d'alti- 
tude, sur  lo  plateau  qui  sert  do  ligne  do  partage  entre 
lo  bassin  du  Congo  ot  lo  bassin  du  Zambèze.  Aussi  sos 
eaux  se  dévorsent-ellos  à  la  fois  dans  la  partie  supérieure 
du  Kassaï  par  le  Lotnmoua  septentrional,  ot  dans  la  Liba 
(partie  supérieure  du  Zambèzo),  par  lo  Lotomona  méri- 
dioi:nl.  U  a  7  à  8  kilomètres  do  long  sur  ;i  do  largo,  ot  so 
conliniin  au  nord  y.ir  un  vaste  marais,  au  bord  duquel  est 
siturie  la  (^Tando  ville  do  Katéma.  Lo  lac  Dilolo  a  été  dé- 
couvert par  Livingstuno,  on  18^3. 


Dilobe  [r'jJ.  (i'uu  liera). 


Dilophe  (ornith.). 


Dilophe  (gr.  3  fois). 


DILOPBE  OU  DILOPHUS  {ftiss)  n.  m.  Ornith.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dentirostres,  famille  des  sturnidés,  com- 
pronant  dés  étour- 
neaux  de  l'Afrique 
méri<lionale,  carac- 
térisés parleur  tète 
garnie  de  deux 
crêtes  charnues. 
(Le  dilophus  carun- 
ciilatus,  seule  es- 
pèce du  genre,  est 
bronzée  ;  la  femelle 
est  grise.) 

—  Entom.  Genre 
d'insectes    diptères 
némocèros,   famille 
des  bibionidés,  com- 
prenant  do  petites 
10  r m  e  s    allongées, 
noir  brillant,  ayant 
l'aspect  des  bibions  et  leurs  mœurs.  (On  connaît  une  di- 
zaine d'espèces  de  rfi7o- 
phus  propres  à  l'Europe  ; 
le  dilophus  vulgaris    est 
très  commun  en  France). 

DILOPHIA  n.  m.  Bot. 
Genre  de  crucifères  lé- 
pidinées,  habitant  le 
Thibet.  (Les  dilophia 
sont  des  herbes  humbles, 
un  peu  charnues,  à  feuil- 
les en  rosettes,  à  fleurs 
en    grappes    rameuses.) 

DÏLOPHOSPORE  (spor') 
ou     DILOPHOSPHORE 

[ftfor')  n.  m.  Genre  de  champignons,  de  la  famille  des  sphé- 
riacées. 

—  Encycl.  Le  dilophospore  des  graminées  {dilophospora 
graminis)  attaque  le  seigle  et  le  ulé;  il  détruit  les  épis 
comme  le  font  le  charbon  et  la  carie.  Les  spores  de  ces 
champignons  sont  allongées,  styliformes,  transparentes 
et  terminées  à  leurs  deux  extrémités  par  des  aigrettes  ra- 
mifiées (Fùckel).  Les  épis  atteints  prennent  l'aspect  d'un 
rouleau  noir  et  dur;  la  tige  se  courbe  et  se  brise  souvent. 

DILUCIDATION  {si-da-si-on)  n.  f.  Action  de  dilucider, 
éclaircissement  :  Une  dilucidation  nette  et  intelligible. 
(Peu  us.) 

DILUCIDE  {sid'  —  lat.  dilucidus,  lumineux)  adj.  Clair, 
net,  facile  à  comprendre.  (Peu  us.) 

DILUCIDER  [si  —  rad.  dilucide)  v.  a.  Eclaircir,  rendre 
intelli^^iblo  :  Dilucideb  une  question,  un  point  de  doctrine. 
Il  On  dit  plus  ordinairement  élucider. 

DILUCULE  (lat.  diliculum  ;  du  préf.  di,  et  de  lux,  lucis, 
lumière)  n.  m.  Point  du  jour.  (Employé  seulement  au 
XVI"  s.  par  les  écrivains  de  la  Renaissance.) 

DILUER  (lat.  diluere;  du  préf.  di,  et  du  gr.  luein,  laver) 
V.  a.  Délayer,  étendre  dans  un  liquide  :  Diluer  un  médi- 
cament. 

—  Obtenir  la  séparation  de  substances  de  môme  nature 
ou  différentes,  par  le  maintien  en  suspension  dans  l'eau 
des  substances  les  plus  fines;  celles  qui  ont  des  dimen- 
sions plus  considérables  tombant  au  fond  du  récipient. 

Se  ailuer,  v.  pr.  Etre  dilué. 

DILUTION  (si-on)  n.  f.  Action  de  diluer,  de  délayer, 
d'étendre  dans  un  liquide,  il  Substance  diluée  :  Avaler  une 

DILUTION. 

—  Encycl.  La  dilution  est  employée,  en  pharmacie,  pour 
séparer  los  parties  les  plus  ténues  d'une  substance  d'avec 
les  parties  grossières;  à  cet  otFet,  on  fait  une  pâte  du 
tout,  puis  on  ajoute  une  grande  quantité  do  lii^uide  pour 
délayer,  et  on  agite;  enfin,  après  avoir  laissé  déposer  les 
plus  gros  fragments,  on  décante  lo  liquide  trouble  qui 
contient  les  parties  ténues.  Celles-ci  so  déposent  à  leur 
tour  et  sont  alors  recueillies. 

En  horaœopathie,  on  entend  par  dilution  l'opération  par 
laquelle  on  atténue  la  dose  d'un  médicament.  La  dilution 
Q"  1  ost  une  dilution  au  1/100',  la  dilution  n»  2  au  1/10. OOO*. 

DILUVIAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  diluvîum,  déluge)  adj.  So 
dit  quelquefois  pour  dilovii;n,  enne. 

DILUVIEN,  ENNE  {vi-in,  en' —  du  lat.  diluvium.  déluge) 
adj.  Qui  a  rapport  au  déluge  universel,  n  Géol.  So  dit  des 
dépôts  ou  aliuvions  des  cours  d'eau.  V.  diluvium. 

~  Par  exagér.  Très  abondant,  en  parlant  des  eaux  do 
pluie  ou  des  eaux  débordées  :  Une  pluie  diluvienne.  Une 
inondation  diluvienne. 

—  Par  plaisant.  Très  expansif,  très  verbeux  :  Une  fa- 
conde diluvienne.  Pftitom^ne  se  distinguait  de  sa  sœur  par 
utie  sensibiiiC''-  DILUVIENNE.  (E.  About.) 

DILUVIUM  [vi-om'  —  mot  lat.  signif.  déluge;  de  diluere, 
délayer)  n.  m.  Terme  par  lequel  on  désigno  los  aliuvions 
anciennes  ou  quaternaires  des  fleuves  actuels  :  Diluvium 
de  la  Seine,  de  l'Oise,  etc. 

—  Encycl.  Lo  diluvium,  composé  do  sables,  graviers  ou 
cailloux,  forme  un  onsemble  do  couches  dans  lesquelles 
on  retrouve  généralement  tous  les  éléments  lithologiques 
empruntés  par  la  rivière  aux  différents  terrains  do  sa 
vallée.  C'est  ainsi  que  le  diluvium  do  la  Seine,  dans  la  ré- 

f^ion  de  Paris,  contient  dos  fragments  do  roches  cristal- 
inos  du  Morvan,  et  on  particulier  do  très  nombreux 
échantillons  do  granit  rose. 

Ou  a  partagé  ce  terrain  on  doux  niveaux  :  diluvium  gris, 
à  la  base,  et  diluvium  rouge,  ù  la  partie  supérieure.  Lo 
premier  ost  le  plus  intact.  On  y  reconnaît  fes  lits  obli- 
ques, si  caractéristiques  des  "dépôts  de  rivières.  '  '" 
silex  provenant  de 


Los 


la  craie,  les  grès,    :!e7?<r«3^:^^-v>r ov- 

niinont.                        ^^^*^"*" 
Le  diluvium  pris    ^î^^iVJ. 
contient  un  certain                          _        N^^T*"  .  .  .^■. 
nombre    do   co-    iîô«il;'w5^/''^-i^^^^ 
quilles  lossilos  ter- 
restres ou  aquati-    -— ••— «.-«—•..-- ».._..*■•>••- 

ques.   Il    rontermo  D<)pdt  dlluvioa  :  A.rougo;  B,  grta. 

aussi  los  osso- 

nuMits  do  vertébrés,  parmi  lesquels  tl  faut  citer  :  l'hyt^no 
des  cavernes,  l'ours,  le  manimoutli  [vlcphns  primiijvniuK); 
l'éléphaDt  antique  {vlephas  antiquus);  dos  rhiuoc6ros  (r/ii 


DILLON   —  DIMANCHE 

nocerus  Merckii.  tichorhîinus,  elruccus,  etc.);  des  hippo- 
potames [hippopotamus  major,  ampkibius)  ;  des  chevaux, 
bisons,  cerfs  (cervus  megaccros,  Belgrandi,  elaphus,  etc.)  ; 
lo  ronno  (cervus  tarandus);  puis  dos  carnassiers,  rongeurs, 
oiseaux,  reptiles,  etc.  L'homme  a  laissé  ses  traces  dans 
lo  diluvium,  sous  forme  de  silex  taillés  et  d'ossements. 
Le  diluvium  gris  est  presque  toujours 
recouvert  par  H  diluvium  rougo;  la 
limite  des  deux  niveaux  est  très  irré- 
gulièro,  très  ondulée. 

Les  différentes  grosseurs  des  élé- 
ments qui  constituent  le  diluvium  ré- 
sultent dos  différentes  vitesses  des 
eaux  qui  les  ont  déplacées.  Les  sables 
et  graviers  représentent  lo  régime 
moyen,  au  cours  duquel  les  matériaux 
les  plus  tins  so  déposent  contre  les 
couroes  convexes;  les  cailloux  indi- 
quent les  crues  et  les  dépôts  dos 
courbes  concaves. 

DIMA  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères serricornes,  famille  des  élaté-    Dima(gr.  d'un  tiers), 
ridés,  comprenant  des  formes  de  taille 
moyenne,  courtes  et  larges,  glabres,  brunes  ou  noires,  et 
dont  on  connaît  quatre  espèces  habitant  l'Europe  méri- 
dionale. 

DlMA,  bourg  d'Espagne  (Biscaye  [prov.  de  Bilbao]),  sur 
1  Ugachun:  2.200  hao.  Usines;  sources  minérales. 

DÎMABLE  adj.  Qui  est  sujet  à  la  dîme. 

DIMAGNÉTITE  {gn  mil.)  n.  f.  Magnétite  pseudomor- 
phiquo  d'un  silicilate  hydraté  qui  est  l'ilvaite. 

DlMAH,  ville  d'Ethiopie  (Godjam),  sur  l'Abaï  ou  haut 
Nil  Bleu;  2.500  hab.  Cette  localité  fut  quelque  temps  la 
capitale  du  Godjam. 

DIMANCHE  (du  lat.  dies  dominica.  jour  du  Seigneur)  n.m. 
Premier  jour  de  la  semaine,  qui  est,  chez  les  chrétiens, 
un  jour  consacré  au  repos  et  aux  pratiques  religieuses, 
en  mémoire  de  la  résurrection  de  Jésus-Cnrist  :  Sanctifier 
le  DLMANCHE.  Il  HabUs  du  dimanche  ou  des  dimanches,  Vête- 
ments plus  propres  ou  plus  neufs,  que  l'on  réserve  pour  los 
dimanches  et  les  circonstances  solennelles  :  Mettre  sa  robe 
DES  DIMANCHES.  Il  Par  ext.  et  ironiquem.,  on  donne  la  même 
qualification  à  des  choses  dont  on  n'use  que  dans  les  occa- 
sions exceptionnelles  :  Prendre  son  sourirk  des  dimanches. 

—  Dimanche  gras.  Dimanche  avant  le  carême,  parce  que 
c'est  le  dernier  où  il  est  permis  d'user  d'aliments  gras. 

—  Ecoles  du  dimanche.  Ecoles  établies  pour  la  première 
fois  dans  les  Pays-Bas,  au  xvi"  siècle,  par  des  prêtres 
catholiques,  dans  le  but  de  développer  l'instruction  reli- 
gieuse. (Elles  furent  favorablement  accueillies  par  les 
protestants.  Introduites  aux  Etats-Unis  dès  l'année  1781, 
elles  se  répandirent  bientôt  également  en  Angleterre,  et 
fonctionnèrent  même  en  France.) 

—  Liturg.  Dimanche  des  Hameaux,  de  Quasimodo.  V.  Ra- 
meaux, Quasimodo.  I!  Dijnanches  de  première  classe.  Ceux 
qui  ne  le  cèdent  à  aucune  fête,  et  dont  on  fait  toujours 
l  office.  (Ce  sont  :  les  premiers  dimanches  de  l'Avent  et  du 
carême,  les  dimanches  de  la  Passion,  des  Rameaux,  de 
Pâques,  de  Quasimodo,  do  la  Pentecôte  et  de  la  Trinité.) 

—  Mar.  Palan  de  dimanche,  Palan  volant,  le  plus  petit 
de  tous  ceux  dont  on  fait  usage. 

—  Techn.  Lacune,  place  que  les  peintres  ont  laissée 
vide  :  Il  y  a  là  des  dimanches,  il  faut  repasser  de  la  pein- 
ture. 

—  Loc.  fam.  :  Dimanche  après  la  grand'messe ,  Jamais. 
Il  Etre  mis  comme  un  dimanche.  Avoir  des  habits  neufs; 

être  très  proprement  ou  très  richement  vêtu. 

—  Prov.  : 

Tel  qui  rit  vendredi,  dimancht  pleurera. 
Souvent  la  joie  n'est  pas  de  longue  durée.  Ce  proverbe  est 
uu  vers  emprunté  aux  Plaideurs,  de  Racine. 

—  Encycl.  Relig^.  et  dr.  Dés  les  temps  apostoliques,  !e 
jour  consacré  à  Dieu,  parmi  les  chrétiens,  cessa  d  être  lo 
samedi,  comme  chez  les  juifs,  et  fut  le  lendemain,  le  pre- 
mier jour  de  la  semaine  {Act.  des  ap.,  XX,  7).  Ce  jour  a 
été  choisi  en  mémoire  de  la  desconte  du  Saint-Esprit  sur 
les  apôtres,  qui  avait  eu  lieu  à  pareil  jour,  et  surtout  en 
l'honneur  do  la  résurrection  do  Jésus-Clirist,  arrivée  aussi 
le  lendemain  du  sabbat.  On  a  voulu  fêter  ainsi,  cliaque 
semaine,  l'accomplissement  de  l'œuvre  de  la  rédemption, 
dont  la  résurrection  do  Jésus-Christ  est  la  conséquonco, 
le  couronnement  ot  la  preuve.  Pour  quo  les  fidèles  consa- 
crent vraiment  ie  dimanche  à  Dieu,  co  jour-là  l'Eglise  leur 
interdit  tout  travail  servile,  ot  leur  ordonne  strictement 
do  remplir  au  moins  lo  premier  acte  du  culte,  qui  ost 
l'assistance  au  sacrifice  de  la  messe.  Elle  leur  demande 
aussi  d'assister  aux  offices  ot  aux  instructions  religieuses  ; 
elle  leur  conseille,  enfin,  de  vaquer  ù  des  couvres  do  piété 
et  de  s'abstenir  de  tout  coqui  serait  contraire  à  la  sainteté 
du  jour  qui  porte  lo  nom  du  Seigneur. 

Ce  fut  Constantin  qui,  le  premier,  on  321,  interdit  par 
une  loi  tout  exercice  do  la  justice  et  toute  occupation 
manuollô  lo  dimanche.  Après  lui,  toutes  los  législations 
chrétiennes  ont  sanctionné  les  prescriptions  do  l'Kgliso, 
touchant  le  repos  dominical.  En  France,  la  Révolution 
avait  remplacé  le  dimanche  par  lo  décadi,  qui  tombait  tous 
les  dix  jours.  Mais,  en  1802,  une  loi,  aujourd'hui  encore 
on  vigueur,  a  fixé  au  dimancho  la  fermeture  dos  tribunaux 
ot  le  repos  de  tous  les  fonctionnaires. 

Une  loi  du  18  novembre  1814  ordonnait  quo,  sauf  cer- 
taines e.xceptiûns  qu'elle  déterminait,  les  travaux  ordi- 
naires seraient  «  interrompus  les  dimanches  et  jours  do 
fête  reconnus  par  la  loi  do  l  Etat  -> .  Cotto  loi  a  été  abrogée 
par  une  loi  du  IS  juillet  1880.  Toutefois,  est  demeuré  eii 
vigueur  l'article  57  do  la  loi  organique  du  18  germinal  an  X, 
fixant  au  dimanche  lo  repos  dos  fonctionnaires  publics. 

Do  divers  articles  du  Cotlo  de  procédure  civilo,  notam- 
ment do  l'article  1037,  résulte  la  défense,  on  malièro  ci- 
vilo, d'instrumenter  les  dimanches  ot  jours  do  fête. 

Knfin,  l'article  25  du  Code  pénal  porto  :  <^  Aucune  con- 
damnation no  pourra  être  exécutée  les  jours  do  iHo% 
nationales  ou  roligieusos,  ni  los  dimanches.  » 

Dimanche  (Monsieur),  personnago  du  Don  Juan,  do 
Molière.  Monsieur  Dimanche  est  te  type  du  créancier  ti- 
mi<lo,  du  fournisseur  patient.  Quand  il"  vient  réclamer  son 
drt,  don  Juan  lo  comble  do  civilités,  laccablo  do  questions 
sur  sa  femme,  sur  ses  enfants,  sur  son  chien  mémo,  l'in- 
vite à  soupor,  et,  finalement,  lo  met  doliors  sans  quo  lo 
pauvre  hommo  ait  pu  diro  un  mot  do  l'objet  do  sa  visiio. 


DIMANCHIER   —   DIMEROCRI MDES 


DIMANCHICR  {cki-é).,  ÈRE  D.  Fam.  Personne  qui  chôme 
les  dimanches.  (Peu  usité.) 

DIMAQUE  {mak'  —  du  préf.  rfi,  et  du  gr.  makhê,  com- 
bat) n.  m.  Cavalier  oui  combattait  à  cheval  ou  à.  pied. 

—  Encycl.  Les  aimagues,  comme  les  anciens  dragons 
français,  pouvaient  combattre  à  cheval  ou  à  pied-  Créés  par 
Alexandre  le  Grand,  ils  avaient  des  armes  plus  légères 
que  celles  des  fantassins  et  étaient  accompagnés  de  ser- 
vants, chargés  de  garder  leurs  chevaux,  quand  ils  devaient 
combattre  à  pied.  D'après  Arrien,  les  dîmaques  étaient 
simplement  des  hoplites  montés. 

DIMARGARIS  {riss)  n.  m.  Genre  de  champignons  hypho- 
mycotes.  vivant  en  parasites  sur  des  champignons  "de  la 
famille  des  mucorinées. 

DlMAS.  Myth.  gr.  Fils  de  Dardanos  et  do  Chrysé.  I! 
resta  en  Arcadie  après  le  départ  de  son  père  pour  Samo- 
ihrace  et  la  Troade. 

DÎMAS.  DiSMAS  ou  DiMSAS,  nom  attribué  au  bon 
larron,  crucifié  à  la  droite  de  Jésus-Christ.  (Le  bon  lar- 
ron figure  au  martyrologe  romain,  le  25  mars,  mais  sous 
le  nom  simplementde  o  Îjoq  larron  a.) 

DlOfAS  DE  LA  Croix,  missionnaire  et  carme  italien, 
dont  le  nom  de  famille  était  Jacques  Tonelli.  né  à  Mon- 
teleone  (Toscane),  mort  en  1639.  Il  se  rendit  en  Perse, 
résida  successivement  à  Ormuz  et  Ispahan.  Nommé,  en 
1634,  par  Urbain  VII,  évêque  de  Babylone,  sa  modestie 
lui  fit  refuser  cet  honneur.  Très  versé  dans  les  langues 
orientales,  il  avait  composé  un  vocabulaire  persan-indien, 
qui  n"a  pas  été  publié. 

DlMASCHKI(Shihab-ad-Din-Abou-'l-Abbas-Ahmed-el-), 
historien  musulman,  né  en  1297  ou  1300,  mort  à  Damas  en 
1348  de  notre  ère  ;  il  descendait,  au  moins  à  ce  qu'il  pré- 
tendait, du  calife  Omar,  ce  qui  lui  fit  donner  le  surnom 
de  el-Omari.  Il  enseigna  la  littérature  arabe  au  Caire 
et  à  Damas.  Son  principal  ouvrage,  intitulé  Mesalek-al- 
absar-fi-memalik-roé-'l-t7nsar.  est  une  encyclopédie  histori- 
que et  géographique  dont  on  ne  possède  que  des  fragments. 

DlMASGHKY  OU  Ad-DIMASCHKY  (  Schems-Eddin- 
Abou-Abd-AUah-Mohammed),  géographe  et  iman  arabe, 
né  en  1256  de  notre  ère,  mort  près  du 
mont  Thabor  en  1327.  Il  a  composé, 
sous  le  titre  de  :  Ce  qu'il  y  a  de  plus 
remarquable  dans  les  temps  en  fait  de 
merveilles  de  la  terre  et  de  la  mer,  une 
géographie  traitant  de  la  Perse,  de 
llnde,  de  l'Afrique,  de  l'Europe,  etc. 

DIMASTIGOAULAX  isfi-go-â-lakss) 
n.  m.  Genre  de  protozoaires  flagel- 
lâtes, comprenant  des  animalcules 
microscopiques,  cuirassés,  avec  une 
ligne  transversale  de  cils,  et  deux 
flagellums.  (L'espèce  type  du  genre» 
qui  habite  les  eaux  douces  d'Europe, 
est  brun  ou  vert  sombre.)  Dimastigoaulax 

DiMBOVITZA,  DaMBOVITZA  OU  '^^    ^^'''' 

DuMBOVTTZA,  rivière  de  Roumanie.  Elle  naît  dans  les 
Karpathes,  puis  s'attarde  en  détours  dans  la  plaine  vala- 
que.  Elle  passe  devant  Bucarest  et  va  se  perdre  dans  l'Ar- 
gesu ou  Ardjich,  affluent  gauche  du  Danube;  cours  d'en- 
viron 225  kilom. 

DiMBOVITZA,  DaMBOVTTZA  OU  DUMBOVITZA,  dé- 
part, de  la  Roumanie  (Valachie),  peuplé  de  179.143  hab., 
sur  3-540  kilom.  carr.  Ch.-l.  Tirgoviste. 

DÎME  (du  lat.  décima,  dixième  [partie])  n.  f.  Hist.  Chez 
les  Juifs,  Dixième  oartie  de  la  récolte,  prélevée  sur  le 
peuple  pour  être  offerte  au  Seigneur  ou  attribué  aux  lé- 
vites, li  Dixième  et,  par  ext.,  Portion  quelconque  de  la 
récolte  prélevée  par  l'Eglise  et  par  les  seigneurs,  il  En 
général,  Dixième  ou  portion  d'un  revenu  ou  d'un  tribut 
quelconque,  payé  à  titre  d'impôt,  n  Dans  un  sens  péjoratif, 
Impôt  ou  droit  quelconque  per^u  d'une  manière  vexatolre  : 
La  DÎME,  de  nos  jours,  se  paye  dans  les  ateliers.  (A.  Blanqui.) 

—  Métrol.  Monnaie  de  compte  et  monnaie  réelle  aux 
Etats-Unis,  où  elle  est  un  dixième  de  dollar  ou  10  cents  ; 
en  monnaie  de  France,  0  fr.  50  c. 

—  Encycl.  Dîme  chez  les  Juifs.  La  dîme  est  mentionnée 
dans  la  Genèse  (XIV,  20;  XXVIII,  22).  La  législation  de 
Moïse  établit  une  double  dîme  :  1°  la  dîme  des  fruits  de  la 
terre  pour  l'entretien  des  lévites,  les  prêtres  recevant 
la  dîme  de  la  dîme;  2"  la  dîme  de  tous  les  revenus,  pour 
la  célébration  d'un  festin  auquel  devaient  prendre  part 
tous  les  membres  de  chaque  famille  et  tous  les  esclaves 
{Deut.,  LIV). 

Dime  ecclésiastique.  Conseillée  d'abord  comme  une  pra- 
tique de  religion,  la  dîme  devint  obligatoire  vers  le 
IV*  siècle.  Deux  capitulaires  de  Charlemagne  (en  779  et 
en  794)  firent  une  loi  civile  de  la  prescription  ecclésias- 
tique de  la  dîme.  Les  anciens  canonistes  enseignent  qu'une 
obligatioD,  ainsi  fondée  sur  le  droit  sacré  et  le  droit  pro- 
fane, engageait  rigoureusement  les  consciences.  Relative- 
ment à  l'incidence  de  cette  contribution,  on  distinguait 
les  dîmes  personnelles,  prélevées  sur  les  fruits  du  travail 
(salaires  et  gains  de  l'industrie)  ;  les  dîmes  réelles  ou  pré- 
sidiales,  perçues  sur  les  produits  de  la  terre  ;  les  dîmes 
mixtes,  (lai  s'appliquaient  aux  produits  des  industries  ru- 
rales comme  la  mouture  du  blé.  Relativement  à  leur  valeur, 
on  distinguait  les  dîmes  grasses,  afi'ectant  les  objets  de 
grande  culture  ;  les  dîmes  menues  ou  vertes,  prélevées  sur 
les  potagers  et  les  jardins.  Relativement  à  leur  origine. 
on  distinguait  les  dîmes  anciennes  qui  venaient  des  terres 
cultivées  depuis  un  temps  immémorial  ;  les  dîmes  nouvelles 
ou  natales,  qui  concernaient  les  terres  nouvellement  cul- 
tivées ;  les  aîmes  solites,  perçues  conformément  au  droit 
commun  ;  les  dîmes  insolites,  réclamées  sur  un  genre  de 
récoltes  qui  n'avait  pas  encore  été  tarifé.  Celui  qui 
percevait  la  dîme  se  nommait  le  décimatcur.  Le  décima- 
teur  de  droit  était  le  curé  de  la  paroisse.  Mais  il  arrivait 
que,  par  suite  d'arrangements  ou  pour  des  raisons  diverses, 
la  dime  était  versée  directement  entre  les  mains  des  évo- 
ques ou  des  abbés  de  certains  monastères,  qui  recevaient 
alors  le  nom  de  gros  décimateurs.  On  appelait  /portion  con- 
grue la  part  qu'ils  abandonnaient  à  l'ecclésiastique  chargé 
de  remplir  en  leur  nom  les  fonctions  curlales. 

Contrairement  à  lV;tymolot,'io  do  ce  mot,  la  dîme  n'était 
pas  en  Franco,  dans  l'ancien  régime,  égale  au  dixième  des 
revenus;  elle  lui  était  mémo  très  inférieure.  Suivant  les 
coutumes  locales,  du  reste,  la  dîme  était  diversement  ré- 
partie et  perçue.  Un  certain  nombre  do  dîmes  d'origine 


ecclésiastique  étaient  ïn/'<^od^es>  c'est-à-dire  qu'elles  étaient 
devenues,  malgré  les  réclamations  des  papes,  la  propriété 
des  seigneurs  qui  les  donnaient  en  fiefs. 

Plus  tard,  la  Constituante  décida  que  l'abolition  se  ferait 
sans  rachat,  mais  qu'il  serait  pourvu,  par  l'Etat,  à  l'en- 
tretien du  clergé.  Toutes  les  dîmes  ecclésiastiques  furent 
abolies  en  France  par  la  loi  du  4  août  1789.  Le  principe  de 
l'obligation  de  la  dîme  a  écé  maintenu  dans  les  législations 
des  autres  nations  soit  catholiques,  soit  protestantes,  mais 
il  est  diversement  apphqué. 

La  dîme  n'avait  jamais  été  perçue  régulièrement  dans 
l'Eglise  chrétienne  d'Orient;  elle  n'existe  pas  aujourd'hui 
dans  l'Eglise  grecque  orthodoxe. 

Dime  saladine.  On  appelle  ainsi  un  impôt  qui  fut  établi 
en  1188,  par  les  rois  de  France  et  d'Angleterre,  lors  de 
la  troisième  croisade,  dirigée  contre  Saladin.  Elle  devait 
être  prélevée  sur  la  totalité  des  biens,  sans  déduction  des 
dettes.  Les  prélats  prescrivirent  d'obéir  aux  ordonnances 
de  Richard  Cœur  de  Lion  et  de  Philippe  Auguste,  sous 
peine  d'excommunicatiou. 

Dîme  royale  (Projet  d'unr),  ouvrage  de  Vauban  (  1 707). 
—  Sous  le  nom  de  Dime  royale,  Vauban  proposa  d'établir  un 
impôt  proportionnel,  frappant  le  revenu  de  tous  les  ci- 
toyens non  pas  d'un  dixième,  comme  on  l'a  dit  à  tort,  mais 
dans  une  proportion  variant  du  vingtième  au  dixième,  sui- 
vant les  besoins  du  Trésor.  Vauban  avait  ouvert  une  en- 
quête auprès  des  intendants.  Il  avait  lui-même  étudié, 
observé  auprès  des  habitants  leurs  ressources,  leurs 
besoins  et  les  améliorations  que  réclamait  leur  condition. 
De  cet  examen  il  avait  conclu  que  le  peuple  souflTrait  bien 
plus  d'une  mauvaise  répartition  des  charges  fiscales  que 
de  l'énormité  même  de  ces  charges.  Afin  de  répartir  le 
fardeau  sur  toutes  les  classes  de  la  population  en  propor- 
tion de  leurs  ressources,  Vauban  propose  d'établir  un  pré- 
lèvement variable  :  \°  sur  tous  les  produits  de  la  terre  ; 
2"  sur  les  rentes,  maisons,  moulins,  pensions,  gages,  etc.  ; 
3°  sur  la  vente  du  sel  ;  4"  sur  les  domaines  appartenant  aux 
communautés,  francs  tiefs,  amendes,  etc.  Vauban  se  décida, 
en  1707,  à  imprimer  son  projet.  Il  ne  sollicita  point  une 
autorisation  qui  lui  aurait  été  refusée.  L'impression  se  fit 
clandestinement,  et  Vauban  distribua  lui-même  quelques 
exemplaires  aux  ministres  et  intendants  en  situation  de 
hâter  la  réforme  projetée.  En  dépit  de  ces  précautions,  le 
livre  produisit  une  émotion  considérable.  Les  traitants  et 
les  collecteurs  d'impôts  qui  avaient  un  intérêt  personnel 
au  maintien  des  abus  se  mirent  en  campagne  :  la  police 
saisit  les  exemplaires  de  la  Dime  non  encore  distribués,  et 
le  conseil  du  roi  en  ordonna  la  destruction.  Vauban,  déjà 
miné  par  la  maladie,  fut  profondément  affecté  de  cette 
mesure,  et  mourut  quelques  jours  après.  Quelques  exem- 
plaires de  la  Dîme  ont  échappé  à  la  destruction  ;  de  nom- 
breuses éditions  en  ont  été  publiées. 

DÎMÉE  [mé)  n.  f.  Droit  de  lever  la  dîme  :  Avoir  la  dîmée. 

DÎ,  MELIORA  PUS  {6  dieux,  accordez  aux  hommes  pieux 
des  destins  plus  prospères).  Sorte  d'épiphonème  par  lequel 
Virgile  termine  une  description  de  la  peste,  au  III'  livre 
des  Géorgiques.  (On  l'applique  d'une  façon  générale,  sou- 
vent en  supprimant  le  dernier  mot  :  Que  le  ciel  nous  pro- 
tège!... Que  l'amour  nous  soit  favorable!...  Dî,  meliora.) 

DIMENSION  [man  —  du  lat.  dimensus,  mesuré)  n.  f.  Eten- 
due, grandeur  proportionnelle  :  Tout  corps  a  trois  dimen- 
sions :  longueur,  largeur  et  profondeur,  il  Mesure,  éva- 
luation do  l'étendue  rapportée  à  une  unité  :  Prendre  des 

DIMENSIONS. 

—  Loc.  fam.  :  Prendre  les  dijiiensions  de  queîgu'un.  L'ap- 
précier,  le  juger  ou  en  lui-même   ou  dans  ses  œuvres. 

11  Prendre  ses  dimensions,  Prendre  ses  mesures,  ses  pré- 
cautions :  Echouer  pour  avoir  mal  pris  ses  dimensions. 

—  Timbre  de  dimension.  Timbre  tarifé  selon  la  dimension 
du  papier  sur  lequel  il  est  apposé.  V.  timbre. 

—  Algèbr.  Se  disait  du  degré  d'une  équation  ou  d'une 
puissance. 

—  B.-arts.  En  T.  de  dessin.  Rapport  entre  un  objet  arti- 
ficiel et  le  même  objet  pris  en  nature. 

—  Géom.  Chacune  des  étendues  nécessaires  à  considérer 
pour  l'évaluation  des  figures  et  des  solides,  il  Géométrie  à 
deux  ditnensions.  Géométrie  plane,  ii  Géométrie  à  trois  di- 
metisJons,  Géométrie  dans  l'espace. 

—  Pliysiq.  Nombre  qui  exprime  la  relation  entre  une 
unité  dérivée  et  les  unités  fondamentales  dont  elle  dépend. 

—  Encycl.  Géom.  et  algèbr.  Le  mot  dimension,  dans 
l'origine,  a  été  employé  pour  distinguer  les  trois  genres 
d'étendue.  Les  lignes  n'ont  qu'une  dimension,  les  surfaces 
en  ont  deux,  les  volumes  en  ont  trois.  On  dit  »  géométrie 
à  deux  ou  à  trois  dimensions  »  pour  distinguer  l'étude  des 
figures  planes  de  celle  des  figures  dans  l'espace. 

La  dimension  d'un  terme,  ou  plus  généralement  d'une 
expression  homogène,  en  algèbre,  est  le  degré  de  ce  terme 
ou  de  cette  expression.  Cette  assimilation  vient  de  ce  que 
l'expression  d  une  longueur  est  du  premier  degré  ;  l'ex- 
pression de  la  mesure  d'une  surface  au  moyen  des  me- 
sures de  quelques-unes  des  lignes  qui  s'y  rapportent  est 
du  second  degré.  De  même,  l'expression  de  la  mesure  d'un 
volume,  au  moyen  des  mesures  de  lignes  convenablement 
choisies,  est  du  troisième  degré. 

Viète,  pour  donner  un  sens,  au  moins  fictif,  aux  équa- 
tions où  les  termes  dépassaient  le  troisième  degré,  comme 
il  y  introduisait  toujours  les  grandeurs  elles-mêmes  et  non 
leurs  mesures,  avait  été  conduit  à  imaginer  le  guadrato 
guadratiim,  le  cuho  quadratum ,  le  cubo  cubus ,  etc.,  w^. 
comme  il  le  dit  naïvement,  geometria  suppleatur  géométrie 
defectus.  On  disait  donc  la  »  dimension  d'un  terme  "  pour 
le  degré  de  ce  terme. 

—  Physiq.  Les  unités  physiques  peuvent  se  ramener 
à  trois  fondamentales  :  longueur  L,  masse  M,  et  temps  T. 
Ainsi,  une  vitesse  est  le  quotient  d'une  longueur  par  un 
temps  ;  l'unité  de  vitesse  varie  donc  en  raison  directe  de 
l'unité  de  longueur  et  en  raison  inverse  de  l'unité  de  temps  ; 
ses  dimensions  sont  1  par  rapport  à  la  longueur,  —  l  par 
rapport  au  temps  ;  ce  qu'on  exprime  par  la  formule  : 


[»]=  [lt-']. 

îst  le  quotient  c 
sions  1  et  —  2  ;  1 
ilération  est  : 

[,]=  [lt-]. 


IS nccHération  qui  est  le  quotient  d'une  vitesse  par  un 
temps  a  pour  dimensions  1  et  —  2  ;  la  formule  do  dimen- 
sion do  l'unité  d'accélération  est  : 


La  force  est  le  produit  d'une  masse  par  une  accélération; 


734 

par  suite,  la  formule  de  dimension  de  l'unité  de  force  est  : 

[/]  =  ["lmt-'I. 

Le  travail  ou  l'énergie  est  le  produit  d'une  force  par 
une  longueur  ;  la  force  vive,  le  produit  d'une  masse  par 
le  carré  d'une  vitesse.  Ces  trois  quantités  ont  donc  pour 
formule  de  dimension  : 


[W]. 


Tl^mt-H. 


La  quantité  d'électricité  q  est  définie  par  la  formule  de 
Coulomb  : 

/"étant  la  force  développée  par  deux  quantités  q  d'élec- 
tricité agissant  l'une  sur  l'autre  àla  distance  d.  On  en  tire  : 

q=d.^J=d.f\ 
La  formule  de  dimension  correspondante  est  donc: 

[?]  =  [!-][/•']  =  [lîM'T-'J. 

Les  exemples  précédents  suffisent  pour  montrer  ce 
qu'on  entend  par  les  mots  «  dimensions  des  unités  »  et 
"  formules  de  dimension  ».  Voyons,  maintenant,  l'usage 
qu'on  en  fait  dans  les  changements  d'unités. 

Soit  n  l'expression  numérique  d'une  grandeur  évaluée 
à  l'aide  d'une  unité  de  comparaison  [NJ  ;  n^  l'expression 
de  la  même  grandeur  quand  on  prend  pour  unité  de  com- 
paraison [N'}.  On  a  évidemment  : 

C'est-à-dire  que,  si  l'on  change  d'unité,  la  nouvelle  ex- 
pression numérique  de  la  quantité  est  égale  à  l'ancienne, 
multipliée  par   le  rapport  de  l'ancienne  unité  à  la  nou- 

velle  hrry-  Quand  il  s'agit  des  unités  fondamentales,  on  a 

directement  ce  rapport. 

Dans  le  cas  d'une  unité  dérivée,  le  rapport  se  calcule  à 
l'aide  de  la  formule  de  dimension.  Soit,  par  exemple,  à 
traduire  en  kilogrammètres  un  travail  exprimé  en  ergs. 
Les  unités  fondamentales  dont  dérive  le  kilogrammèire 
sont  d'abord  le  mètre  et  la  seconde.  Pour  trouver  l'unité 
de  masse  dans  ce  cas,  rappelons  que  l'unité  de  masse  est 
la  masse  à  laquelle  l'unité  de  force  imprime  une  accélé- 
ration égale  à  l'unité  de  longueur.  Or  la  force  de  1  kilo- 
gramme, qui  est  le  poids  d'un  kilogramme-masse,  imprime 
à  cette  masse,  sous  l'action  do  la  pesanteur,  une  accéléra- 
tion de  9", 81  par  seconde  ;  d'autre  part,  à  force  égale,  les 
masses  sont  en  raison  inverse  des  accélérations.  Si  donc 
la  force  d'un  kilogramme  imprime  à  l  kilogramme-masse 
une  accélération  de  9'°,81,  la  même  force  imprimera  à 
9,81  kilogrammes-masse  une  accélération  de  1  mètre.  C'est 
donc  la  masse  de  9,81  kilogrammes-masse,  ou  9.810  gram- 
mes-masse, qui  est  implicitement  l'unité  de  masse  dans  le 
kilogrammètre. 

Les  unités  fondamentales  dont  dérive  l'erg  sont  le  cen- 
timètre, la  seconde  et  le  gramme-masse.  Quand  on  passe 
du  premier  système  au  second,  le  rapport  des  unités  de 


longueur  est  ■ — :  celui  des  unités  de  masse 

des  unités  de  temps  1. 
La  formule  de  dimension  du  travail  : 


9.810* 


celui 


L' MT  - 


indique  que,  pour  avoir  le  rapport  des  deux  unités  de 
travail,  il  faut  faire  le  produit  suivant  :  carré  du  rapport 
des  unités  de  longueur  multiplié  parle  rapport  des  unités 
de  masse  multiplié  par  l'inverse  du  carré  du  rapport  des 
unités  de  temps,  soit  : 


10*         9810  r         981   X   10» 

Tel  est  le  rapport  de  l'erg  au  kilogrammètre. 

Donc,  pour  convertir  un  nombre  d'ergs  en  kilogrammè- 
tres, il  faut  multiplier  ce  nombre  par ,ou  diviser 

^  '^      981  X  10» 

par  9S1  X  10". 

DIMENSIONNEL,  ELLE  {man-si-o-nèl)  adj.  Qui  se  rap- 
porio  aux  dimensions. 

DIMENTHÈNE  n.  m.  Chim.  V.  menthène. 

DÎMER  (rad.  dîme)  v.  n.  Percevoir  la  dime  :  Di'mer  sur 
un  champ.  Il  Avoir  le  droit  de  percevoir  la  dîme  :  Le  seigjieur, 
l'évêque  et  l'abbé  dîmaient  sitr  le  paysan. 

—  Activ.  Lever  la  dîme  sur  :  Dîmer  une  terre.  (Peu  us.) 
Il  Par  ext.  Faire  un  prélèvement  sur  :  Dîmer  les  recettes. 

DIMÊRE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  méros,  partie)  adj.  Hist. 
nai.  Qui  est  composé  de  deux  articles  ou  de  deux  parties. 
Il  Tarse  dimere,  Celui  qui  n'a  que  deux  articles. 

DIMÉRÉGRAMME  n.  m.  Boi.  Genre  d'algues  diatomées, 
famille  des  fragiilariées,  caractérisé  par  ses  frustules  co- 
hérents, ondulés  antérieurement. 

DIMERELLA  {mé-rèV)  n.  f.  Paléont.  Genre  de  mollus- 
coides  bracliiopodes,  famille  des  rhynchonellidés,  com- 
prenant des  coquilles  triangulaires,  convexes,  à  plis  rayon- 
nants, avec  cloison  très  haute  à  la  valve  dorsale.  (Les 
dimerella  sont  fossiles  dans  le  trias;  l'espèce  type  est  la 
diitierella  Oumbeli.) 

DIMÉRÈZE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cupanie. 

DÎMERIE  (ri  —  rad.  dîmer)  n.  f.  Etendue  du  territoire 
sur  lequel  un  seigneur,  etc.,  avait  droit  de  dîme. 

DIMÉRIE  (ri)  n.  f.  Genre  de  graminées,  tribu  des  andro- 
po^'onées,  comprenant  des  plantes  de  l'Australie  et  des 
Indes  orientales. 

DIMÉROCRINIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'échinodermes 
criiioides,  caractérisée  par  la  fornio  irrégutière  du  calice 
et  les  bras  à  doux  rangées  d'articles.  (Les  genres  prin- 
cipaux sont  :  diynerocruuis,  maci'ostylocr'inus,  cytocrinus, 
dûlatocrinus .)  —  Un  DiMÉKocuiNiDlt. 


735 

DIMCROCRINUS  ('«^  nuss)  n.  m.Gonro  d'(Srhinodormos 
criiioùU's ,  l'aimllo  dos  dhnérocrhiidi's ,  comprouaiit  dos 
enoriiios  ù.  calice^  oupuliformo,  avec  dix  ou 
vingt  bras  simples  et  à  lun^ruos  piniiulos. 
{Los  dhnerocnnus  sont  fossiles  dans  lo 
silurien  du  nord  do  l'Kuropo,  comme  lo  iH- 
merocriuus  li-ptodoctiflus  de  Scandinavie,  do 
la  grosseur  (l'une  datte.) 

DIMEROSPORIUM  {m*',  xpo-ri-om')  n.  m, 
Cienro  do  oliainpit;iions  do  l'ordre  des  pyré- 
iiomyoèies,  sous  ordre  dos  pôrisporiacéos, 
caractérisé  par  ses  péritliôces  sphériipios, 
sans  appendices,  ses  asquos  arrondis  ou 
ovuïiios,  contenant  liuit  spores  bicellulairos. 

DIMÉROSTEMME  {strm')  n.  f.  Genre  de 
compusoes  lu'liaiithées, comprenant  soixante 
ospùcos  du  Brésil.  (Los  dimôrostemmes  sont 
des  herbes  ou  arbustes  à  fouilles  alternes, 
à  capitules  solitaires  ou  en  cymes.) 

DIMÉSITYLMÉTHANE  n.  m.    Hydrocar-   Dimerocrinus 
bure  riI'.i,C"H"j-  dérivant  du  méthane  ou 
paz  dos  marais  par  la  substitution  de  deux  mésityles  à 
deux  atomes  d'hydrogone. 

DIMESSES  {mèss)  n.  f.  pi.  Religieuse  appartenant  à  une 
congrégation  fondée  à  Viceuce,  en  1752,  par  Déjanara 
Valmarana,  veuve  du  jurisconsulte  Agrippa  Pisistrato.  — 
Une  niMESSE. 

—  Encycl.  La  règle  do  cotte  congrégation  fut  composée 
par  le  P.  Antonio  Pagani,  religieux  observantin  do  1  ordre 
de  Saint-François.  Los  dimesses,  appelées  aussi  les  mo- 
destes, se  vouent  à  l'instruction  religieuse  des  habitants 
de  la  campagne  et  à  Tassistance  des  femmes  malades  dans 
les  hôpitaux.  Elles  ne  font  point  de  vœux,  mais  une  simple 
promesse  d'obéissance  à  leur  supérieure.  Elles  portent 
une  rotie  do  laine  noire  ou  brune  et  un  manteau  de  talTetas 
noir,  11  y  a  plusieurs  maisons  de  cet  institut  ù  Viconce,  à 
Padoue  et  à  Venise. 

DIMÉTH  ou  DIMÉTHYL,  préfixe  qui,  placé  devant  le 
nom  d'un  corps,  forme  le  nom  d'un  composé  qui  n'est 
autre  que  lo  corps  lui-même,  où  deux  groupes  méthyles 
ont  été  substitués  à  deux  groupes  monovalents  ;  L'acide 
ïnyiF.THaci'y ligue  ou  acide  DiMÊTHYLacri/Zimie  résulte  de  la 
substitution  de  deux  groupes  méthyles  à  deux  atomes  d'hy- 
drogène de  l'acide  acrylique. 

DIMÉTHYLALLYLGARBINOL  n.  m.  Chim.  Alcool  ter- 
tiaire CH  '  =  CH  -  CIP  -  C(  CH')^  -  OH ,  qui  a  l'odeur  des  fram- 
broises  sèches,  et  qui  résulte  de  la  substitution  de  deux 
méthyles  et  d'un  allyle  à  trois  atomes  d'hydrogène  dans 
l'alcool  méthyliquo. 

DIMÉTHYLBENZINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  xylène. 

DIMÉTHYLDIÉTHYLIQUE  {lik')  adj.  Se  dit  d'éthers 
mixtes,  renfermant  deux  atomes  de  méthyle  et  deux 
d'éthyle. 

DIMÉTHYLE  n.  m.  Corps  formé  par  l'union  do  doux 
atomes  de  carbone  et  de  six  atomes  d'hydrogène.  Sa  for- 
mule est  C^H*.  u  On  l'appelle  aussi  hydrure  d'éthyle. 

—  Encycl.  On  peut  préparer  le  diméihi/le  par  plusieurs 
procédés  :  1"  traitement  du  cyanure  d'éthyle  par  le  sodium  ; 
2"  action  de  l'eau  sur  le  zinc-éthyle  ;  3°  chautFage  d'iodure 
de  raéthyîe  en  présence  de  zinc  en  tubes  scellés;  4<*élec- 
trolyse  d'acétate  de  potassium  dans  un  appareil  spécial. 

Le  diméthyle  est  un  gaz  incolore  et  inodore,  qui  brûle 
avec  une  flamme  bleuâtre  peu  lumineuse.  Il  est  un  peu 
soluble  dans  l'alcool  et  moins  soluble  dans  l'eau.  La  plu- 

Fart  des  réactifs  sont  sans  action  sur  lui  ;  mais  lo  chlore 
attaque  en  donnant  naissance  à  divers  dérivés,  notam- 
ment au  diméthyle  bichloré  C'H'Cl' et  au  diméthyle  pen- 
tachloréC^HCP. 

DIMÉTHYLÉTHYLACÉTIQUE  {sé-tik')  adj.  Nom  de  l'un 
des  acides  caproïquos. 

DIMÉTHYLÉTHYLBENZÈNE  (hin)  D.  m.  Nom  donné  à 
quatre  carbures  C'IP^CH'j'i^C'H")  dérivant  des  xylènes. 
Syn.  do  ÉriiVLXYi.KNE. 

DIMÉTHYLÉTHYLCARBINOL,  DIMÉTHYLISOBUTYL- 
CARBINOL,  DIMÉTHYLISOPROPYLCARBINOL  n.  ni.  Al- 
cools tertiaires  analogues  an  dimétbylallylcarbinol  et 
provenant  do  la  substitution  de  divers  radicaux  à  trois 
atomes  dhydrogèno  dans  l'alcool  méthylique. 

DIMÉTIEN,  ENNE  (si-in.  en')  adj.  Se  dit  d'une  dos  quatre 
divisions  établies  par  Hicks,  dans  lo  terrain  primitif  de 
l'Angleterre. 

—  n.  m.  :  Le  dimétien. 

DlMETOKA,  DlMOTIKA  Ou  DeMOTIKA,  villo  de  la 
Tur(]ui<!  d'Kiiropo  (vilayct  d'Andrinople!.  sur  la  Maritsa; 
8.00(1  liali.  Poteries,  tissage  do  laine,  coton  et  soie. 

DIMÉTOPIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  trachymi^ne. 

DlMÉTOR  {mot  gr.  ;  do  dis,  deux  fois,  et  mètth;  môrel 
adj.  Mytbol.  gr.  Surnom  de  Dionysos,  parce  qu'il  était  né 
deux  fois  :  do  Sémélé  d'abord,  et,  plus  tard,  do  la  cuisso 
de  Zeus. 

DIMÈTRE  fdu  préf.  di.  et  du  gr.  métron,  mesure)  adj. 
Métriq.  anc.  Dans  les  genres  anapestiqno,  ïambiquo,  tro- 
chaïquo,  Qui  a  deux  mesures,  de  doux  pieds  chacune,  et 
deux  temps  marqués. 

DIMÉTRODON  n.  m.  Gonro  de  reptiles  anomodontes, 
famille  des  cynodontidés,  fossiles  dans  lo  pormien  du 
Texas  et  du  Nouveau-Mexique. 

—  Encycl.  Les  dimétrudons  se  caractérisent  par  leurs 
fortes  dents  pointues,  accompagnées  do  deux  canines 
beaucoup  plus  longues.  (Oti  en  connaît  quatre  espèces, 
dont  la  plus  romarquable  ost  le  dimetrodon  incisivus,  (pii 
mesurait  au  moins  2  mètres  <le  long.) 

DÎMEUR  n.  m.  Celui  qui  lève  la  dîmo. 

DlMIAO,  villo  de  l'archipel  des  Philippines  (ilo  do 
Bohol)  ;  7.500  hab.  Commerce  de  bois  d'ébénisterio,  do  ciro, 
d«  '(jiiJM  et  iVti/mea,  ou  chanvre  de  Manille. 

DIMIDIÉ,  ÉE  fdu  lat.  dimidiua,  qui  ost  &  moitié)  adj. 
Ilist.  nat.  iJunt  une  moitié  soulomont  s'est  dévoloppéo. 

DIMIÉ  n.  m.  Drap  épais  ipie  les  paysans  moldo-vahupios 
tiss(wii,  pour  lour  usagn  iiersonncd,  et  (pii  est  ordinairo- 
mmi  blanc,  noir,  marron  ou  vort  foncé,  ti  Ou  l'appelLou^d, 
on  Turquie. 

DÎMIER  [mi-é)  n.  m.  Féod.  EmployA  chargé  do  percevoir 
la  dimo  :  Le  nÎMiKK  d'un  évUguc.  Il  On  trouve  aussi  dîmkur. 


DIMEROCRINUS 


DIMŒRITE 


—  Agric.  Nom  sous  lequel  on  désigne,  dans  certaines 
[lartios  du  sud-est  do  la  Franco,  l'ouvrier  moissonneur  qui 
fauclio  les  blés,  les  avoines,  les  seigles,  à  la  tâche. 

DIMINUANT  [nu-an) ,  ANTE  adj.  Qui  amoindrit,  qui 
di'prci-ic  :  /,,;;  Jugemeiils  DIMINUANTS  et  étroits  des  petits 
huinii/fs  sur  Ifs  grands  hommes.  (V.  Hugo.) 

DIMINUENDO  inu-in  —  mot  ital.  signif.  en  diminuant) 
adv.  Mus.  l^n  alfaiblissant  la  voix,  en  passant  graduoUo- 
ment  du  forte  au  piano  ou  du  piano  au  pianissimo. 

—  Encycl.  Diminuendo  est  synonyme  do  decrescendo, 
(^n  décroissant.  Parfois,  on  écrit  lo  mot  seulement  en 
abrogé  :  Dhn.  D'autres  fois,  encore,  on  remplace  le  mot 
par  ce  signe  :  >•. 

DIMINUER  (lat.  diminuera;  du  préf.  rfe,  et  de  minus, 
nhtindre)  v.  a.  Amoindrir,  rendre  moins  grand,  moins 
étendu  :  Diminuer  la  longueur  d'une p laite ke,  l'ampleur  d'une 
robe.  Il  Rendre  moins  considérable  :  Diminuer  sa  dépense, 
les  impôts.  Diminuer  les  ressources  d'un  pays,  il  Rendre 
moins  intense  :  Diminuer  le  volume  de  sa  voix^  la  vitesse 
de  sa  marche. 

—  Fig.  Altérer,  amoindrir  une  chose  :  Diminuer  le  cré- 
dit, la  répxitation,  la  gloire  de  quelqu'un,  il  Porter  atteinte 
à  la  réputation,  ù  la  gloire  de  quoiqu'un  :  Babylonc  violée 
DIMINUE  Alexandre  ;  /iome  enchaînée  DiiMiNUE  César;  Jéru- 
salem tuée  DIMINUE  Titus.  (V.  Hugo.)  n  Aflaiblir  :  L'ab- 
sence DIMINUE  les  médiocres  passions  et  augmente  les 
f/randes.  {La  Rochef.)  it  Adoucir,  tempérer  :  Diminuer  les 
souffrances  de  quelqu'un.  \\  Corriger  en  partie  :  Il  semble 
qu'on  DIMINUE  une  faute  en  abrégeant  le  temps  jnis  à  la  com- 
melttre.  { Petit-Sonn.  )  il  Faire  paraître  moindre  ;  JSotre 
amour-propre  nous  diminue  tous  nos  défauts. 

—  V.  n.  Devenir  moindre,  moins  étendu,  moins  intense  : 
Le  nombre  des  véqétaux  diminue  en   allant  vers  le  pôle. 

Il  Maigrir  :  Malade  qui  dimini^îe  à  vue  d'œil.  n  On  disait  au- 
trefois diminuer  de  :  Les  voyages  sur  mer  avaient  diminué 
DE  sa  vigueur.  (Malh.) 

—  Fig.  Perdre  de  ses  qualités  :  Tord  avance  et  se  déve- 
loppe; une  seule  chose  DIMINUE,  c'est  l'âme.  (Michelet.) 

—  Mar.  Diminuer  de  voiles.  Réduire  la  surface  do  voi- 
lure. Il  Diminuer  de  vitesse,  Dunner  moins  de  tours  d'hélice. 

—  Manuf.  Opérer  les  diminutions  nécessaires,  soit  à  la 
main,  soit  au  moyen  des  métiers  à  tricoter,  dans  l'mdus- 
trie  de  la  bonneterie. 

Diminué,  ée  part.  pass.  du  v.  Diminuer. 

—  Archit.  Colonne  diminuée.  Dont  le  diamètre  se  rétré- 
cit graduellement. 

—  Fortif.  Angle  diminué.  Se  dît  de  l'angle  compris  entre 
le  côté  extérieur  et  la  face  du  bastion. 

—  Mus.  Se  dit  de  tout  intervalle  dont  on  retranche  un 
demi-ton  par  un  dièse  à  la  note  inférieure  ou  par  un  bémol 
à  la  note  supérieure  :  Inten^alle  diminué.  Quinte  diminuée. 

—  Techn.  Bana  diminué,  Rang  de  tricot  ou  de  crochet 
qui  a  une  ou  plusieurs  mailles  de  moins  que  le  précédent. 

Se  diminuer,  v.  pr.  Devenir  moindre,  être  diminué. 
Il  S'amoindrir  soi-même,  n  On  disait  autrefois  se  dimi- 
nuer de. 

—  Anton.  Aggraver,  agrandir,  amplifier,  augmenter  et 
accroître,  magnifier,  rengréger. 

DIMINUEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  diminue,  qui  ap- 
porte queiquc  diminution  ;  Un  terrible  diminueur  de  sa- 
laire. (Ledru-Rollin.) 

DIMINUEUSE  n.  f.  Dans  la  bonneterie,  Nom  des  ma- 
cbmes  employées  sur  les  métiers  à  tricoter  pour  opérer 
les  diminutions,  c'est-à-dire  supprimer  un  nombre  donné 
do  mailles  pour  chaque  rang,  pour  arriver  progressive- 
ment à  la  forme  voulue  de  l'objet  tricoté.  (Ces  machines 
ont  été  inventées  en  1834  par  Delarothiôre,  ot  perfection- 
nées par  Lebrun  en  1867.) 

DIMINUTIF,  IVE  {du  lat.  diminutus ,  diminué)  adj. 
Gramni.  Qui  affaiblit,  qui  adoucit  le  sens  des  mots.  (Se  dit 
particulièrement  de  la  terminaison  et  de  ce  qui  se  rap- 
porte à  la  terminaison)  :  Les  tevîninaisons  en  ot,  ette,  et  en 
m,  ine,  ajoutées  à  des  rnots  usités  sans  cette  terminaison, 
comme  dans  pauvret,  formé  de  pauvre,  dans  tillette,/b;'»i(i 
de  fille,  et  dans  enfantin,  formé  rf'onfant,  so/((  des  termi- 
naisons DiMiNUTiVEs.  Il  Qui  a  la  forme  diminutivo  :  Terme 
diminutif. 

—  n.  m.  Mot  qui  a  la  terminaison  diminutive.  et,  par 
conséquent,  un  sons  atfaibli  ou  adouci  :  Les  Italiens  ont 
presque  autant  de  diminutifs  que  de  mots. 

—  Par  ext.  Objet  qui  ressemble  à  un  autre  dont  il  no 
diffère  (jne  par  de  moindres  proportions  :  La  Maisoii  Carrée 
de  Nîmes  est  un  diminutif  du  /'arthénon. 

—  Econ.  dom.  Espèce  do  réchautl  mobile  qui  sort  à  ré- 
trécir l'ouverture  d  un  fourneau,  afin  d'y  pouvoir  placer 
de  petites  casseroles. 

—  Anton.  Augmentatif. 

—  Encycl.  Gramm.  La  plupart  dos  langues  sont  pauvres 
en  augmentatifs  et  en  diminutifs,  co  qui  les  oblige  à  re- 
courir ù.  des  périphrases  souvent  lentes  ou  lourdes,  tandis 
que  rien  n'est  plus  expressif  quo  les  diminutifs.  Ils  pou- 
vent  s'employer  dans  des  intentions  bien  différentes,  pour 
exprimer  la  petitesse,  la  gentillesse,  la  tendresse,  la  com- 
passion, lo  mépris,  etc.  Dans  l'ancien  français,  on  on  fai- 
.sait  un  très  fréquent  usage.  Cependant,  plusieurs  diminu- 
tifs ont  passé  dans  le  langage  vulgaire,  ou  mémo  dans  le 
langage  S(Mentifique,  comme  globule,  granule,  module,  etc. 
^L1is  on  a  tollemont  oublié  l'origine  do  certains  d'entre 
eux  que,  malgré  Inur  forme  diminutive,  on  no  voit  en  eux 
que  des  substantifs  ordinaires;  tel  ost  le  mot  casriuette 
(petit  casque),  qui  n'est  plus  ijour  nous  qu'une  coiffure 
pouvant  être  grande  ou  petite.  Généralement,  les  diminu- 
tifs sont  du  genre  du  substantif  dont  on  les  a  formés. 

Plusieurs  langues  anciennes ,  entre  autres  le  latin , 
avaient  do  nombreux  diminutifs.  Dans  la  poésie  latine, 
Catulle  on  a  tiré  les  plus  jolis  effets.  Parmi  les  langues 
modernes,  l'italien,  lo  grec  moderne,  l'espagnol  ot  les  dia- 
lectes slavo-lettons  sont  les  plus  riches  en  diminutifs;  les 
Italions  on  ont  qui  marquent  la  gentillesse  (terminés  on 
ino,  lino,  ello,  etto,  icelio,  ccello)  ou  lo  mépris  (terminés 
on  uccio,  tipola,  agita,  ami,  icciato,  iccinola)  ;  los  Espagnols 
expriment  la  petitesse  par  les  diminutifs  on  ito,  tco,  illo, 
ot  le  mépris  parles  diminutifs  on  zuelo. 

Comme  los  substantifs  et  les  adjectifs,  les  verbes  ot  les 
adverbes  peuvent  donner  naissance  à  dos  diminutifs;  ainsi 
l'on  dit  on  français  :  vivoter,  vivre  avec  poiuo;  trembloter, 
tronililor  légèrement;  etc. 

DIMINUTION  {«r-o;i  —  du  lat.  diminuera  supin  Himinu- 

tum,  diminuer)  n.  f.  Action  do  diminuer  ou  d'éiro  diminué  ; 


porto  1"  en  dimension  ou  en  quantité  :  Faire  une  diminu- 
tion à  une  robe;  2"  en  intensité  :  Diminution  de  la  vitesse; 
3"  en  valeur  :  Monnaie  qui  a  subi  iine  diminution,  il  Réduc- 
tion, rabais  :  /''aire  «ïie  diminution  sur  wn  co7»p/!e.  il  Affai- 
blissement :  ICprouver  une  grande  diminution  de  ses  forces. 

—  Objet  diminué,  amoindri  :  Doctrine  qui  est  la  diminu- 
tion d'u7ie  autre. 

—  Fig.  Porto  d'importance  ou  d'activité  :  Diminution  de 
l'autorité,  de  la  liberté.  Il  Affaiblissement  dos  facultés,  des 
aptitudes  :  L'homme  du  meilleur  esprit  est  inégal,  il  souffre 
des  accroissements  et  des  diminutions.  (La  Briiy.) 

—  Archit.  Diminution  des  colotines ,  Rctl'éci.ssement 
graduel  du  fût,  depuis  la  base  ou  depuis  le  premier  tiers 
de  la  hauteur  jusqu'au  chapiteau. 

—  Dr.  anc.  Débat  qui  s'élevait  sur  une  déclaration  do 
dépens,  avant  qu'un  tiers  en  eût  taxé  les  articles. 

—  Fin.  Diminution  d'espèces,  Abaissement  de  la  valeur 
légale  des  espèces  monnayées. 

—  Mar.  Bordages  de  diminution,  Bordages  contigus  à  la 
préceinte,  et  dont  la  face  accolée  a  plus  de  largeur  que  la 
face  extérieure. 

—  Mus.  anc.  Division  d'une  note  longue  en  plusieurs 
autres  de  moindre  valeur. 

—  Rbétor.  Figure  consistant  dans  remploi  d'expres- 
sions affaiblies;  figure  par  laquelle  on  dit  moins  pour  ex- 
primer plus.  (C'est  ainsi  qu'on  dit  d'un  malhonnête  hommo 
qu'il  n'est  pas  très  honnête;  d'une  femme  vicieuse  que  sa 
conduite  n'est  pas  exemplaire  ;  à  propos  d'un  froid  rigou- 
reux, qu'ii  ne  fait  pas  chaud  ;  etc.)  ii  On  dit  plus  souvent 
litote. 

—  Techn.  Dans  la  bonneterie,  Opération  qui  se  fait  à  la 
main  ou  à  la  machine,  et  qui  consiste  à  tricoter  ensemble 
deux  mailles  ou  à  prendre  une  maille  sur  l'aiguille  et  à  la 
rejeter  sur  la  maille  suivante,  dès  que  cette  dernière  se 
trouve  tricotée. 

—  Anton.  Accroissement,  aggravation,  agrandissement, 
amplification,  augmentation,  croissance,  croît,  crue,  ren- 
grègement. 

—  Encycl.  Mus.  anc.  Au  xvii»  et  au  xvm^  siècle,  en 
France,  on  donnait  le  nom  de  diminutions  à  ce  que  nous 
appelons  aujourd'hui  n  variations  <  ;  ceci,  sans  doute,  parce 
que  les  variations  d'un  thème  contenant  plus  de  notes  que 
celui-ci,  les  notes  de  ce  thème  se  trouvaient,  par  ce  fait, 
considérablement  diminuées.  On  se  servait  aussi  dans  le 
mémo  sens  du  mot  double,  et  l'on  disait  d'un  virtuose  qu'il 
exécutait  tel  passage  «  en  diminutions  »,  où  qu'il  faisait 
"  des  doubles  "  sur  telle  phrase. 

DIMINUTIVEMENT  adv.  D'une  façon  diminutive,  en  di- 
minutif. 

DIMISSOIRE  [mi-soiî''  —  du  lat.  dimissorius,  qui  renvoie) 
n.  m.  Dr.  can.  Lettres  signées  par  un  évêque  et  scellées  do 
son  sceau,  par  lesquelles  il  renvoie  un  de  ses  diocésains  à 
un  autre  prélat  pour  en  recevoir  les  ordres  :  Les  clercs  ne 
ynarc/œnt  pas  sans  le  dimissoire  de  leur  évèqîte.  (Fleury.) 

DIMISSORIAIi,  AIX,  AUX  (7Hi-5o)  adj.  Qui  contient  un 
dimissoire,  qui  a  force  de  dimissoire.  (Usité  dans  l'expres- 
sion lettres  dimissoriales.) 

DlMITRI  (saint).  V.  Démétrios. 

DlMlTRI.  Biogr.  V.  Dmitri. 

Dimitri,  opéra  en  cinq  actes  et  sept  tableaux,  poème 
de  Henri  do  Bornier  et  Armand  Silvestre,  musique  do 
Victorin  Joncières,  représenté  à  l'Opéra-Lyrique  (théfuro 
de  la  Gaité)  lo  5  mai  1876.  Lo  poème  n'es't  autre  que  la 
mise  en  action  de  l'histoire  du  faux  Dimitri,  qui  parvint, 
avec  l'aide  des  Polonais,  à  chasser  du  trône  de  Russie 
l'usurpateur  Boris  Godounoff  pour  se  mettre  à  sa  place, 
et  qui  fut  ensuite  massacré  par  lo  peuple.  Les  auteurs  ont 
emprunté  les  éléments  de  leur  drame  à  la  tragédie  que 
Schiller  laissa  inachevée  sous  lo  titre  do  Demetrius. 

La  musique,  quoique  inégale,  vaut  mieux  que  co  poème 
poussé  au  noir.  Elle  se  distinguo  surtout,  en  son  ensemble, 
par  un  sentiment  scénique  très  sincère  et  d'une  rare  in- 
tensité. On  peut  en  signaler  plusieurs  pages  intéressantes 
et  d'une  réelle  valeur  musicale,  particulièrement  au  pre- 
mier acte  les  deux  chœurs  d'introduction  et  les  stances 
poétiques  de  Marina  :  L'aies  étoiles...;  an  troisième,  l'air 
do  Marpha  :  O  nature  puissante  et  douce,  et  la  très  belle 
invocation  de  Dimitri  :  Salut,  Moscou,  la  ville  sainte;  enfin, 
au  cinquième,  <|ui  est  le  meilleur  do  la  partition,  le  trio 
très  dramatique  et  très  scénique  de  Wanda,  Marina  ot 
Dimitri,  un  chœur  d'un  bel  effet  et  la  marche  du  couronne- 
ment, page  puissante,  nerveuse  et  colorée,  qui  précède  un 
finale  rapide  ot  mouvementé. 

DlMiTSANA,  villo  du  royaume  do  Grèce  (Péloponôso 

[nomarohie  d'Arcadie]);  5.520  hab. 

DiMMLER  [Antoine),  musicien  allemand,  né  ù  Mann- 
heim  en  1753.  II  fut  un  virtuose  habile  sur  lo  cor  et  sur  la 
contrebasse,  en  mémo  temps  qu'un  compositeur  assez 
fécond.  On  lui  doit  plusieurs  petits  opéras  :  la  Jalousie,  les 
Chercheurs  de  trésors,  les  Chasseurs  Je  zibelines,  ot  la  mu- 
sique d'un  grand  nombre  do  ballots,  ainsi  que  beaucoup  do 
musiiiuo  pour  divers  instruments. 

DIMOCARPE  11.  m.  Bot.  Syn.  do  NÊPiiÉLiON. 

DIMODOSAURE  ou  DIMODOSAURUS  f50-r».çs)  n.  m. 
Paléont.  Gonro  do  reptiles  dinosaurieiis  thoropodos,  com- 
prenant dos  formes  gigantesques,  fossiles  dans  les  marnes 
irisées  du  Jura.  (L'ospèco  type  du  genre,  le  dimodosaurus 
Polignie7isis,  a  un  fémur  qui  mesure  0'",S0  de  long,  co  qui 
indique  une  longueur  totaio  d'au  moins  5  mètres.  La  den- 
tition semble  colle  d'un  animal  carnassier.) 

DIMŒRIE  {mé-ri  —  gr.  dimoiria;  de  dis,  doux  fois,  ot 
moiria,  portion)  n.  f.  Nom  donné  ii  diverses  subdivisions 
dos  arméos  grecques  ot  romaines, 

—  Encycl.  Le  mot  dimn-rie  a  pris,  suivant  los  époquos, 
des  sons  assez  différents.  Dans  los  anciennes  armées 
grecques,  il  paraît  avoir  désigné  simplemont  la  réunion 
de  doux  unités  inilitairos;  par  exemple,  deux  énomutios. 
I>Ofi  tacticiens  du  temps  do  l'empire  romain  omploiont  lo 
mot  pour  désigner  une  ilemi-coliorte.  Enfin,  dans  la  milice 
byzantine,  la  diinœrio  était  uno  subdivision  inférieure  dos 
corps  do  troupes. 

DIMŒRITE  (gr.  dimoirités;  do  dimoiria,  dima>rio)  ndi. 
Art  iiiilit.anc.Qui  toucho  uno  double  soldo  ot  reçoit  doublu 
ration  :  Soldat  dimu;ritk. 

—  n.  m.  Soldat  dinuorito.  il  Commandant  d'un©  diuiœrio. 
Il  Chef  d'une  donii-cohorto. 


DIMORPHANDRE 


DINAPHTYL 


«:>"■ 


Dimorphandre  ;  a,  coupe  de  la  tieur. 


DIMORPHANDRE  {de  dimorphe,  et  du  gr.  anèr^  andros, 
mâle)  D.  m.  Genre  de  légumineuses-cèsalpiDiées  de  l'Amé- 
rique tropicale.  (La  fleur  des  dimorphandves  est  régu- 
lière; sur  dix  étamiQes, 
les  cinq  oppositipétales 
sont  fertiles,  tandis  que 
les  cinq  oppositisépaies 
sont  stériles.  Ce  sont  des 
arbres  inermes,  à  feuilles 
pennées,  ou  bipennées  à 
stipulespetitesou  nulles.) 

DIMORPHANDRÉES 

n.  f.  pi.  Tribu  de  césal- 
piniées,  dont  le  genre  rfj- 
morphandre  est  le  type. 

—  Une  DIMOBPHANDRÉK. 
DIMORPHE  (du  préf. 
rfi,  et  du  gr.  viorphè  ^ 
forme)  adj.  Hist.  nat.  Qui 
peut  revêtir  deux  formes 
difl'érentes. 

—  Chim.  et  cristallogr. 
Qui  est  susceptible  de  cristalliser  sous  des  formes  apparte- 
nant à  des  systèmes  différents  :  Minéral  dimorphe.  V.  di- 

MORPHISME. 

—  Zool.  Qui  présente  deux  formes  différentes  dans  une 
même  espèce  ou  un  même  sexe.  (Les  fourmis,  les  termites 
ont  des  femelles  neutres  dimorphes  ou  polymorphes;  ce 
dernier  terme  s'employant  quand  il  y  a  plus  de  deux  formes 
différentes.) 

DIMORPHE  ou  DIMORPHA  n.  m.  Genre  de  protozoaires 
flagellâtes,  comprenant  des  animalcules  microscopiques 
nageant  librement  dans  les  eaux  douces  d'Europe,  et  qui 
ressemblent  tantôt  à  des  héliozoaires,  tantôt  à  des  acti- 
nophrys,  et  qui  changent  sans  cesse  de  forme.  (L'espèce 
type  est  le  dimorpha  mutans.) 

DIMORPHIE  n.  f.  Biol.  V.  DIMORPHISME. 

DIMORPHINE  n.  f.  Paléont.  Genre  de  céphalopodes  fos- 
siles, de  la  famille  des  enallostègues. 

—  Miner.  Nom  donné  par  Scachi  à  un  sulfure  d'arse- 
nic dont  les  cristaux  offrent  deux  formes.  (La  dimorphine 
contient  moins  de  soufre  que  l'orpiment.  On  la  trouvée 
pour  la  première  fois  aux  environs  de  Naples,  où  elle  est 
produite  par  les  fumerolles  de  la  solfatare  de  Pouzzoles.) 

DIMORPHISME  Ifissin'  —  rad.  dimorphe)  n.  m.  Biol.  Exis- 
tence de  deux  formes  spécifiques  distinctes  pour  une  même 
espèce  animale  ou  végétale,  il  On  dit  aussi  dimobphik. 

—  Cristallogr.  Caractère  d'une  substance  dimorphe,  c'est- 
à-dire  susceptible  de  cristalliser  sous  deux  formes  diffé- 
rentes incompatibles. 

—  Enctcl.  Cristallogr.  Le  dimorphisme  est  la  propriété 
que  possèdent  certains  corps  de  cristalliser  sous  deux 
formes  différentes,  dans  des  circonstances  diverses.  Ainsi, 
le  soufre  cristallise  par  voie  sèche  à  lll*",  en  prismes 
obliques  à  base  rhombe  {soufre  prismatique),  tandis  qu'à 
l'état  naturel  ou  dans  la  cristallisation  par  voie  humide, 
il  se  présente  sous  la  forme  octaédrigue  appartenant  au 
prisme  droit  à  base  rhombe.  La  différence  des  températures 
est  la  cause  du  dimorphisme.  Los  deux  variétés  obtenues 
ne  diffèrent  pas  seulement  par  leurs  systèmes  cristallins, 
mais  aussi  par  les  densités,  les  points  do  fusion,  etc.  On 
peut  passer  d'une  forme  à  l'autre;  ainsi  le  soufre  prisma- 
tique par  refroidissement  lent  se  transforme  peu  à  peu 
en  chapelets  d'octaèdres,  et  réciproquement  le  soufre 
octaédrique  chauffé  pendant  quelque  temps  se  transforme 
en  soufre  prismatique. 

—  Pseudo-dimorpliisme.  V.  pseudo-dimorphisme. 

—  Biol.  Les  cas  les  plus  intéressants  de  dimorphismes 
sont  :  !*•  Le  dimorphisvie  sexuel.  Chez  presque  toutes  les 
espèces  sexuées,  il  est  possible  de  distinguer  le  mâle  de  la 
femelle,  par  la  seule  observation  extérieure,  sans  qu'il  soit 
nécessaire  d'étudier  pour  cela  la  nature  même  des  produits 
génitaux.  Ainsi  l'on  distingue  sans  peine  le  coq  do  la  poule, 
l'homme  de  la  femme,  etc.  Ces  caractères  extérieurs  s'ap- 
pellent caractères  sexuels  secondaires.  Ils  dépendent  des 
éléments  sexuels  existant  dans  l'organisme.  Chez  certains 
animaux  inférieurs,  le  dimorphisme  sexuel  atteint  des  pro- 
portions énormes;  la  femelle  de  quelques  crustacés  copé- 
podes  est  mille  fois  plus  volumineuse  que  le  mâle,  qui  est 
parasite  sur  elle.  Chez  d'autres  animaux,  au  contraire,  le 
dimorphisme  sexuel  est  nul  ; 

2"  Le  dimorphisme  dans  la  génération  alternante.  Beau- 
coup d'animaux  inférieurs  et  la  plupart  des  cryptogames 
vasculaires  ont  deux  formes  spécitiques  extrêmement  diffé- 
rentes :  l'une  sexuée,  l'autre  asexuée,  qui  se  succèdent 
quelquefois  très  régulièrement.  V.  mkduse,  fougère; 

3"  Le  dimorpJùsme  femelle  de  Wallace.  Dans  un  certain 
nombre  de  papilionides,  on  a  constaté  la  présence  de  deux 
formes  femelles  {quelquefois  plusieurs,  dans  les  cas  de  po- 
lymorphisme) pour  une  seule  forme  mâle. 

—  Bot.  Chez  certaines  espèces  végétales  inférieures,  les 
champignons  par  exemple,  un  même  être,  au  cours  de  son 
développement,  passe  par  deux  formes  assez  différentes 
pour  qu  on  puisse  être  tenté,  au  premier  abord,  de  les  attri- 
buer à  deux  espèces  distinctes;  on  dit  alors  que  l'espèce 
est  dimorphe;  c  est  !e  cas  le  plus  simple  du  polymorphisme. 
Le  dimorphisme  peut  encore  se  manifester  par  des  diffé- 
rences considérables  de  taille  entre  individus  de  même 
espèce  ou  par  dimorphisme  sexuel.  V.  la  rubr.  Biol. 

On  peut  observer  sur  un  mémo  individu  des  variations 
considérables  dans  la  forme  des  feuilles,  dues  à  l'influence 
du  milieu  {dimorphisme  chez  les  renoncules  aquatiques), 
à  l'adaptation  profonde  des  rameaux  florifères,  à  leur  fonc- 
tion spéciale  (feuilles  entières  des  rameaux  fertiles  chez 
le  lierre),  etc. 

Le  dimorphisme  peut  intéresser  la  fleur  et  porter  soit 
sur  la  totalité  de  son  organisation  (fleurs  cjéistogamos, 
fleurs  stériles  du  sommet  de  la  grappe  do  certains  mus- 
caris),  soit  sur  un  organe  déterminé  :  chez  beaucoup  de 
primulacées  {primula  officinalis),  chez  une  rubiacéo  [ade- 
nosacme  à  longues  feuilles),  etc.,  les  fleurs  sont  hétéros- 
iylées  ;  les  nïi(is{brax:hy stylées)  ont  un  stylo  court,  laissant 
le  stigmate  au-dessous  des  anthères;  les  autres  [doli- 
chostylées)  ont  un  stylo  long,  portant  Je  stigmate  bien 
au-dessus  des  anthères. 

DIMORPHOCHLAMYS  (kla-mi.'is)  n.  m.  Genre  do  cuciir- 
bitacëes  cucumêrinées,  habitant  l'Afrique  tropicale  et  dont 
les  fleurs  ressemblent  à  celles  des  ocballions.  (Les  dimor- 
phochlamys  sont  des  arbustes  grimpants,  à  feuilles  al- 
ternes; les  fruits  ont  la  peau  granulée.) 


Dimorphodon. 


DIMORPROCOCCUS  (koh'-kuss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'algues 
uuicelluiaircs,  formant  de  petites  colonies  associées  au 
moyen  do  trabécules  gélatineux. 

DIMORPHODON  n.  m.  Paléont.  Genre  de  reptiles  pté- 
rosaunens,  famille  des  rhamphorhynchidés,  comprenant 
des  formes  à 
grosse  tête,  à 
longue  queue, 
qui  volaient 
comme  les 
ptérodactyles. 
(L'espèce  type 
du  genre  est  le 
dimorphodon 
macronyx ,    du 

lias  inférieur  du  Dorsetshire  [Angleterre],  qui  ne  dépas- 
sait pas  la  taille  d'un  corbeau.) 

DIMORPHOSTACHYS  {sta-kiss)  n.  m.  Genre  de  grami- 
nées, tribu  des  pauicées,  très  voisin  des  panicum. 

DIMORPHOTHÈQUE  {tèk')  n.  f.  Genre  de  composées  ca- 
lendulêes,  qui  doit  son  nom  aux  deux  formes  que  présen- 
tent ses  akènes. 

—  Enctcl.  La  dimorphothèque  pluviale,  appelée  aussi 
"  souci  hygrométrique  "  ou  «  pluvial  »,  est  une  plante 
annuelle,  dont  les  fleurs  sont  réunies  en  larges  capitules, 
blancs  en  dedans,  violets  en  dehors,  solitaires  à  l'extré- 
mité des  pédoncules.  Cette  plante,  originaire  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  est  cultivée  dans  quelques  jardins,  pour 
la  singularité  de  ses  fleurs  qui  s'ouvrent  le  matin,  se  fer- 
ment le  soir,  et  demeurent  toujours  closes  par  les  temps 
pluvieux. 

DIMP  (dinp')  n.  m.  Petite  monnaie  d'argent  qui  avait 
cours,  antérieurement  au  xviii"  siècle,  dans  le  royaume  de 
Pologne,  et  qui  valait  environ  15  sols  tournois  de  France. 

DiMSDALE  (Thomas),  médecin  anglais,  ne  dans  le 
comté  d'Essex,  on  l'712,  mort  à  Hertford  en  ISOO.  I!  fut  un 
ardent  propagateur  de  la  méthode  d'inoculation  contre  la 
petite  vérole,  et  la  flt  adopter  dans  divers  pays,  notam- 
ment par  la  tsarine  Catherine  II,  qui  le  fit  baron  et  le 
combla  de  présents.  On  lui  doit:  Méthode  actuelle  d'ino- 
culer la  petite  vérole  (1772)  ;  'Traité  sur  l'inoculation  (17S1). 

DIMYA  n.  f.  Genre  de  mollusques,  type  de  la  famille 
des  dimyidés,  comprenant  des  coquilles  arrondies,  plates, 
é(iuivalves,  fossiles  dans  les  terrams  tertiaires,  et  dont  on 
a  retrouvé  des  représentants  vivants  dans  les  grands 
fonds  de  la  mer  des  Antilles. 

DIMYAIRE5  {mi-èr')n.m.  pi.  Groupe  de  mollusques  lamel- 
libranches, comprenant  ceux  qui  ont  deux  muscles  adduc- 
teurs de  la  coquille.  (Cette  division,  aujourd'hui  abandonnée, 
correspond  aux  dimya.)  —  Un  dimyaire. 

DIMYIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  lamellibran- 
ches asiphoniens,  caractérisés  par  leur  charnière  sans 
dents  ou  à  dents  symétriques,  la  présence  de  deux  muscles 
adducteurs.  (Los  dimyidés  ressemblent  aux  huîtres  par 
leur  coquille  lixée  par  une  valve;  ils  forment  le  passage 
entre  les  huîtres  et  les  peignes.  Le  genre  principal  est  la 
dimya.)  —  Un  dimyidé. 

DlMYXJDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  de  mammifères 
insectivores,  venant  après  celle  des  soricidés  ou  musa- 
raignes, et  comprenant  les  genres  dimylus  et  cordylodon, 
fossiles  dans  le  miocène.  —  Un  dimylidé. 

DIMYLUS  [luss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères, 
type  de  la  famille  des  dimylîdés,  comprenant  de  petits  ani- 
maux caractérisés  par  leurs  premières  molaires  à  quatre 
tubercules  beaucoup  plus  grosses  que  les  secondes.  (L'es- 
pèce type  est  fossile  dans  le  miocène  inférieur  d  Alle- 
magne.) 

DIN,  mot  arabe,  dérivé  de  la  racine  dana  {dina),  et 
signirtant  «religion».  (La  racine  dana  a  le  sens  de  payer 
ses  dettes  et  de  se  soumettre  à  quoique  chose  :  c'est  évi- 
demment à  ce  second  sens  que  se  rattache  le  mot  din.  11 
entre  dans  la  composition  de  beaucoup  de  noms  propres  ; 
Badr-ed-T}iy,  <•  la  lune  de  la  religion";  TadJ-ed-Dm,  «cou- 
ronne de  la  religion  ".) 

Dîna  ou  Dinah,  fille  du  patriarche  Jacob  et  de  Lia. 
La  Genèse  mentionne  sa  naissance  (XXX,  21),  et  raconte 
son  histoire  au  chapitre  XXXIV.  Sichem,  fils  d'Hémor, 
chef  des  Hévéens,  l'ayant  enlevée,  lui  fit  violence  et  la 
retint  prisonnière.  Il  osa  ensuite  la  demander  en  mariage 
à  Jacob.  Pendant  que  le  patriarche  méditait  sa  réponse, 
deux  de  ses  fils,  Simoon  et  Lévy,  tendirent  un  piège  à 
Sichem,  le  massacrèrent  avec  Hêmor  et  toute  la  tribu 
des  Hévéens,  et  ramenèrent  leur  sœur. 

DlNAGEPOUR,  DlNADJPOUR  ou  DlNAJPUR,  ville  de 
l'Inde  anglaise  (prov.  de  Radjchahî  [présid.  de  Bengale]j, 
sur  la  Pournabhada,  tributaire  du  Gange;  13.000  hab. 
—  Le  district  du  même  nom  s'étend  sur  une  superficie 
de  10.686  kilom.  carrés  et  renferme  une  population  de 
1.501.000  hab.  Le  pays  est  plat,  assez  malsain,  mais  très 
fertile.  Coton,  canne  à  sucre,  tabac,  indigo. 

DINAMCEBA  [mé-ba)  n.  m.  Genre  de  protozoaires  rhi- 
zopodes,  comprenant  des  animalcules  microscopiques,  de 
forme  changeante,  sphéroïde  ou  ovale,  atténuée  en  avant, 
et  qui  émettent  des  pseudopodies  simples  ou  fourchues. 

DINADE  n.  f.  Dans  certaines  contrées,  Quantité  de  vigne 
(lu'uii  vigneron  peut  cultiver  et  labourer  de  l'aube  à  l'heure 
lie  sou  dîner. 

DlNAGAT,  île  de  l'archipel  des  Philippines,  entre  les 
îles  Mindanao  et  Leyte,  peuplée  de  quelques  milliers  d'ha- 
bitants. Ville  principale  Dinafjat. 

DlNAH-SALIFOU,  roi  dos  Nalous  et  des  Bagas,  dans  le 
Hio-iNunez,  mort  à  Saint-Louis  (Sénégal)  en  1897.  Protégé 
de  la  France,  Dinah-Salifou  se  rendit  à  Paris  en  1S89,  lors 
de  l'Exposition  universelle,  avec  une  suite  do  Sénégalais, 
et  fut  reçu  par  le  président  Carnot,  ainsi  que  par  le  schah 
de  Perse,  qui  lui  fit  don  d'un  sabre  enrichi  de  pierreries. 
Do  retour  dans  ses  petits  Etats,  le  roi  des  Nalous,  enivré 
par  l'accueil  qu'il  avait  reçu  à  Paris,  voulut  agrandir  son 
royaume  aux  dépens  de  ses  voisins;  mais  ceux-ci  se 
liguèrent  et  lui  infligèrent  de  sanglantes  défaites.  Le  pays 
des  Nalous  fut  envahi  et  les  factoreries  françaises  se 
virent  menacées.  Dinah-Salifou  étant  devenu  un  obstacle 
à  la  tranquillité  do  cotte  région,  il  fut  intorué,  on  181)0,  à 
Saint-Louis,  où  il  mourut. 


nu 

filNAti,  ch.-l.  d'arrond.  du  dép.  des  C6tes-du-Nord,  à 
55  kilom.  de  Saint-Brieuc,  sur  la  Rance  et  sur  le  canal 
d'Ille-et-Rance  ;  10.C20  hab.  {Dinandois,oises,o\x  Dinannais, 
aises,  ou  Dinandiens,  ennes. )  Ch.  do  f.  Ouest.  Exportation 
de  grains,  bois  et  cuirs;  hôtel  de  ville 
contenant  une  bibliothèque  etun  mu- 
sée ;  tour  de  l'horloge  {l'horloge  est 
un  don  de  la  reine  Anne  [1507])  ;  égli- 
ses :  Saint-Malo  (U90),  Saint-Sau- 
veur (nef  moitié  romane  et  moitié 
gothique,  avec  un  chevet  de  1507). 
Le  petit  séminaire,  installé  dans  un 
ancien  couvent  de  cordeliers,  a  con- 
servé un  cloître  du  xvi*  siècle.  Les 
Petits  et  les  Grands-Fossés,  belles 
avenues,  remplacent  une  partie  de 
l'ancienne  enceinte. 


Ai-mes  de  Dinan. 


Les  remparts  de  Dinan,  en  partie 
conservés,  datent  des  xiii*  et  xiv*  s. 
Le  château  do  Dinan,  aujourd'hui  transformé  en  prison, 
est  dominé  par  la  tour  de  la  Reine-Anne.  Un  viaduc,  qui 
traverse  la  vallée  de  la  Rance,  unit  Dinan  à  son  faubourg 
de  Lanvallay.  Du  Guesclin  est  né  dans  le  château  de  la 
Motte-Broon,  voisin  de  la  ville  de  Dinan,  qui  est  aussi  la 
patrie  de  l'académicien  Duclos.  A  1  kilom.  :  ruines  du  châ- 
teau de  Lehon  (xii"  et  xm«  s.);  église  paroissiale  (xm'  et 
xiv  s.),  reste  du  prieuré  de  Lehon,  qui  avait  été  fondé 
par  le  roi  des  bretons  Nominoé  (850).  —  L'arrondissement 
a  10  cant.,  9i  comm.  et  120.868  hab.;  le  canton  Kst  a 
8  comm.  et  ï5.844  hab.;  le 
canton  Ouest  13  comm,  et 
16.104  hab. 

DINAN  n.  m.  Il  Œuvre  de 
Dinan.  On  entendait,  au 
moyen  âge,  sous  ce  nom, 
les'  lainages  fabriqués  à 
Dinan,  en  Bretagne,  et  qui 
servaient  pour  la  literie  et 
la  tenture. 

DINANDERIE  [rî]  n.  f. 
Objet  de  métal  ouvré  à  Dî- 
nant (Belgique)  et  aussi  à 
Lyon,  à  Milan,  et  en  divers 
centres  d'Allemagne. 

—  Encycl.  La  dinanderie 
se  faisait  en  un  bronze 
jaune,  riche  eu  zinc,  qui 
avait  pris  son  nom  de  la 
ville  de  Dinant,  dont  le  ter- 
ritoire possédait  des  mines  d 


Dinanderie 
{aiguière  ea  cuivre  [xiv»  s.]). 


calamine.  Les  dinanderies 
sont  aussi  bien  des  pièces  de  vaisselle  ;  pots,  plats,  fon- 


Dinanderie 
(bassin  en  cuivre  repoussé  [xvi*  s.]). 


taines,  que  chandeliers,  statuettes,  etc.  Cette  industrie  fut 
surtout  prospère  durant  le  moyeu  âge  ;  l'expression  demeu- 
ra courante  jusqu'au» 
XVIII*  siècle,  et  les 
chaudronniers  étaient 
encore,  au  xvn*,  appe- 
lés <'  diuandiers  ». 


DINANDIER  (di-é  — 
pour  dnuiiitirr:  do  Di- 
nant. ville  de  Belgique, 
célèbre  par  l'indusirif 
du  cuivre)  n.  m.  Ou- 
vrier, fabricant  ou  mar- 
chand de  dinanderie,  et 
aussi  artiste  produi- 
sant la  chaudronnerie 
de  cuivre  d'art. 

Dînant  (lat.Oinrtn- 

dium),  ville  de  Belgi- 
que (prov.  de  Namur), 
ch.-l.  d'arrond.  admin. 
et  judic,  sur  la  Meuse;  7.048  hab.  [Dinanfaîs,  aises,  ou 
Dinantois,  oises.)  Industries  diverses  :  tanneries,  chaudron- 
neries, fabrication  de  pains  d'épice  appelés  «  couques  de 
Dinant  ».  Eglise  Notre-Dame  (édifice  gothique  du  xm*  s.). 
En  1466,  elle  fut  saccagée  et  détruite  de  fond  en  comble 
par  Philippe  le  Bon,  pour  avoir  pris  le  parti  du  roi  de 
France.  Les  Français  s'en  emparèrent  encore  en  1554. 

Dînant  (Henri  dk'I,  tribun  populaire  du  xm*  siècle. 
La  démocratie  liégeoise  trouva  en  lui  un  chef  remarquable, 
qui  sut  profiter,  avec  habileté,  des  dissensions  entre  le 
clergé  et  le  patricial  liégeois  pour  obtenir  des  concessions 
en  faveur  du  peuple.  Il  parvint  à  organiser  une  fédération 
populaire  entre  les  villes  de  Dinant,  Saint-Trond,  Huy  et 
Tliuin.  L'accord  s'étant  rétabli  entre  le  patricial  et  le 
clergé,  Henri  fut  chassé  (1255).  Rentré  en  1257,  il  ne  tarda 
pas  à  reconnaître  l'inutilité  do  ses  efl'orts  et  mourut  en 
exil,  à  la  cour  do  la  comtesse  Marguerite  de  Flandre. 

DINANTIEN,  ENNE  [si-in,  en'  —  de  Diuant,  n.  de  lieu) 
adj.  Se  dit  d'un  étage  formant  la  partie  inférieure  du 
système  carbonifère  ou  carboniférien,  et  qu'on  appelait 
autrefois  anthracifère.  (Cet  étage  est  représenté  dans 
le  bassin  franco-belge  par  les  calcaires  de  Visé,'  de 
Dinant,  de  Namur,  do  Waulsort  et  do  Tournai.)  V.  car- 

BONIFBRR. 

—  n.  m.  :  Le  dinantien. 

DINAPHTOL  n.  m.  Phénol  diatomiquo  de  formule 
C"II'.OH-C'"H*.OH,  dérivé  d'un  dinaphtyle. 

—  Encycl.  Le  dinaphtol  est  susceptible  de  nombreuses 
isoméries;  on  obtient  l'a-dinaphtol  et  le  p-dinaphtol  en 
traitant  respectivement  l'a-naphtol  et  le  p-naphtol  par  le 
chlorure  ferrique. 

DINAPHTYL,  préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un  corps, 
forme  le  nom  d'un  composé  qui  n'est  autre  que  le  corps 


737 

lui-mômo,  dans  lequel  l'un  a  substitué  doux  tjroupes  najdi- 
tylos  à  doux  groupes  monovalents  :  Ainsi,  le  iunaphtyl- 
acétylène  résulte  de  la  substitution  de  deux  groupes  napk- 
tyles  à  deux  atomes  d'hydroffène  dans  l'acétylène. 

DINAPHTYLE  n.  m.  Composé  (C'"!!')',  dont  les  trois 
forim^s  isouiéritjutis  prévues  par  la  théorio  ont  oté  obtenues. 

DINAPHTYLÉNE  n.  m.  Radical  hydrocarboné,  formé 
do  doux  groupes  naplitylônes. 

—  Kncycl.  Li»  dinaphtylènc  CH'-C'"!-!'  n'oxisto  pas  ù 
l'état  libre,  mais  on  connaît  Voxyda  de  dinaphtijUne 
(C"'H*)'-0  sous  doux  moditicatious  isomériques.  On  les 
prépare  tous  deux  do  la  m(>me  manière,  l'un  en  partant 
do  l'o-napbtol,  l'autre  on  partant  du  p-naphtol;  on  distille 
du  napbiol  avec  trois  fois  sou  poids  doxydo  do  plomb 
dans  une  c:ornuo  de  cuivre. 

DlNAPOUR  ou  DlNAPUR,  ville  do  l'Indo  anglaise 
{présid.  do  Calcutta),  dans  l'ancienne  province  do  liéhar, 
sur  lo  Gange;  18.000  hab.  ;  fabrique  do  draps. 

DINAR  {mot  arabe,  corrompu  du  lat.  denarius,  donior) 
n.  m.  Mëtrol.  Ancionno  unité  de  poids  arabo,  qui  valait 
une  draciime  et  demie,  il  Monnaie  d'or  arabe,  qui  fut  frap- 
pée ù  Ja  lin  du  vii'siôcle,  et  dont  la  valeur  a  souvent  varié. 

DlNARA  ou  DlNARI,  montagne  située  aux  contins  do 
la  Dalmatie  et  de  la  Croatie,  qui  a  donné  son  nom  aux 
Alpos  Dinariques,  dont  elle  est  la  cime  culminante.  Alti- 
tude 1.811  mètres. 

DINARDA  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères  braché- 
lytres,  famille  des  staphvlinidés,  tribu  des  myrmédoniinés, 
comprenant  des  formes  larges  et  plates,  rousses  et  noires, 
et  do  petite  taille.  (On  connaît  cinq  espèces 
de  dinarda,  dont  quatre  propres  à  1  Europe  ; 
elles  vivent  dans  les  fourmilières ,  sans 
doute  des  débris  accumulés  par  leurs  hôtes. 
La  dinarda  dentata  se  trouve  en  Franco 
avec  les  fourmis  rousses.) 

DlNARD-SAINT-ÉNOGAT,  ch.-l.  de  can- 
ton d'Illo-et-Vi laine,  arroud.  et  à  4  kilom.  do 
Saint-Malo,  sur  la  Rance  ;  5.095  hab.  Ba- 
teaux à  vapeur  pour  Saint-Malo,  Saint- 
Servan.  Ch.  de  f.  Ouest.  Bains  de  nier  fré- 
quentés. Villas  et  parcs  nombreux.  —  Le 
canton  a  6  comra.  et  14.567  hab. 

Dinariques  (Alpes)  ou  Alpes  Dal- 
mates,  chaîne  de  monts  calcaires,  dans  l'ancienne  Illyrie. 
Certains  la  font  aller  de  Croatie  en  Macédoine,  jusqu'au 
Tchar-Dagh,  à  travers  la  Dalmatie,  l'Herzégovine,  le  Mon- 
ténégro, la  Macédoine,  et  lui  donnent  une  longueur  de 
700  kilomètres  ;  mais,  dans  la  réalité,  ces  «  Alpes  Dalmates  " 
n'ont  guère  que  150  kilomètres.  Elles  se  lèvent,  sèches, 
stériles,  cassées,  entre  la  Dalmatie  à  l'O.  et  la  Bosnie  à 
l'E.,  ayant  pour  axe  le  S.-E.,  et  en  prolongement  de  la 
KapcUa,  chaîne  croate.  Cime  culminante  :  le  Dinara.  Ses 
eaux  d'orage,  ses  neiges  occasionnelles  s'engoufl'rent  et 
ressortént  à  l'O.  par  des  sources  splendides;  telles  celles 
de  la  Kerka  et  de  la  Cettina. 

DlNARQUB,  orateur  grec,  né  à  Corinthe  vers  3G0,  mort 
à  Athènes  après  292  (av.  J.-C).  Il  alla  se  fixer  à  Athènes 
vers  336,  suivit  les  leçons  de  Théophraste  et  de  Démétrios 
de  Phalcre,  se  rallia  au  parti  macédonien,  et  exerça  le 
métier  do  logographe.  Il  devint  célèbre  après  la  mort 
d'Alexandre,  et,  de  322  à  307,  il  composa  de  nombreux 
plaidoyers.  En  307,  quand  Démétrios  Poliorcète  vint  réta- 
blir à  Athènes  la  démocratie,  Dinarque  s'enfuit  avec  les 
partisans  do  Démétrios  de  Phalère.  Il  se  retira  à  Chalcis, 
en  Eubôe,  où  il  vécut  quinze  ans.  Il  revint  riche  à  Athènes, 
en  292.  On  attribuait  à  Dinarque  cent  ou  cent  cinquante 
discours.  Nous  en  possédons  trois,  relatifs  à  l'affairo 
d'Harpale.  Dinarque  était  très  estimé  comme  orateur; 
dans  son  éloquence  vigoureuse,  il  imitait  Démosthène. 

DÎNATOIRE  adj.  Fam.  et  usité  seulement  dans  l'expres- 
sion dêjeumn'  dinatoire,  déjeuner  abondant,  très  prolongé, 
et  qui  tient  ou  peut  tenir  lieu  de  dîner. 

DlNAUX  (Arthur-Martin),  littérateur  français,  né  à 
Valenciennes  on  1793,  mort  en  1864.  Il  s'occupa  surtout 
d'histoire  et  de  bibliographie,  fonda,  en  1821,  les  Archives 
historiques  et  littéraires  du  nord  de  la  France  et  du  midi  de 
la  Belgique,  et  publia  sur  les  Trouvères,  jongleurs  et  mé- 
nestrels du  nord  de  la  France  et  du  midi  de  la  Belgique 
(1841),  un  ouvrage  encore  estimé.  Il  fut  membre  associe 
de  l'Académie  des  inscriptions. 

DINCKLÉRIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  jdngermannie. 

DINDE  (abrév.  des  mots  -poule  d'Inde,  à  cause  de  l'ori- 
gine américaine  de  cet  animal)  n.  f.  Fomollo  du  dindon  : 
La  DiNDK  a  des  œufs  blancs  et  tachetés.  (BulT.)llSe  dit, 
sans  distinction  de  sexe,  du  poulet  d'Inde,  il  Dinde  sauvage. 
Nom  vulgaire  de  la  grande  grue,  dans  le  midi  do  la  France. 

—  Fam.  Fiimmo  sotte,  niaise,  lourde  do  démarche  et 
d'esprit,  ii  Plumer  lu  dinde,  Tiror  do  l'argent  ou  d'autres 
valenrs  do  qui-lqu'un  qui  se  laisse  dépouiller  sottement. 

--  n.  m.  l'aialius,  Dindon. 

DiNDENAULT,  personnage  du  Pantagriiel,  do  Rabe- 
lais, ([ui  joue  un  rôlo  dans  la  scène  des  moutons  de  Pa- 
nurgc.  V.  mouton. 

DINDBT  {di})  ou  DINGUET  {ghè)  n.  m.  Sloop  à  tapecu. 

DiNDIGAL.  ville  do  l'Inde  anglaise  fprésid.  do  Madras), 
sur  le  versant  N.-O.  du  massif  dos  Siroumalèh;  20.000  hab. 
Cette  ville  fabrique  des  ouvrages  en  laine,  des  soiorios, 
dos  mousselines,  et  cxporto  des  peaux,  du  tabac  et  du 
café,  dos  cardamomes.  A  l'O.  do  la  ville,  un  fort,  pris  trois 
fois  par  los  Anglais  au  cours  chi  xv!»"  siècle,  commando 
les  passes  qui  mènent  du  district  do  Madoura  à  celui  du 
Coïmbatour.  —  Le  district  de  Oiiidi- 
yal,  peuplé  do  305.000  hab.,  a  été  cédé 
aux  Anglais  lmi  1792. 

DINDIMINI  n.  m.  Petit  tambour  en 
usav,'(^  dans  1  Inde,  et  dont  los  chan- 
teurs se  servent  pour  s'accompagner. 

DINDON  (rad.  dindf)  n.  m.  Ornith. 
Genre  d'oiseaux  gallinacés,  famille 
dos  pliasianidés,  tribu  des  méléagri- 
nés,  dont  le  nom  scientiliquo  est  me- 
leaqria,  ot  qui  comprend  do  gros  et  forts  oi.soaux  de  l'Amé- 
rique centrale  et  orientale.  Il  Se  dit  spécialement  du  mûtlo 
do  ce  genre  :  Un  dindon  gras. 

—  Fam.  Sot,  niais,  ii  Gourmand,  Bâte,  Colère  covtmo  un 


DINAPHTYLE 


DINER 


IMiuUniliil. 


dindon,  Ext^<^momont  gourmand,  béto,  colôro.  ||  Aller  gar- 
der ses  dindons.  Se  retirer,  se  reléguer  à  la  campagne. 
II  Garder  les  dindons  avec  quelqu'un.  V.  cochon.  Il  Danse 
des  dindons,  Locution  qui  s'emploie  ([uehjuofois  à  propos 
d'une  chose  qu'on  a  l'air  do  faire  do  bonne  grâce,  quoique 
ce  soit  à  contre-cœur.  (L'expression  vient  d'un  spectacle 
cruel  que  l'on  voyait  autrefois  dans  les  foires.  Pour  arriver 
à  faire  danser  dos  dindons,  l'imprésario  les  plaçait  sur  un 
j)mit  théîltro  dont  le  parquet  était  formé  d'une  plaque  do 
tôle  que  l'on  chautî'ait  à  volonté.) 

—  Arboric.  Variété  de  pruno. 

—  Théâtr.  Père  dindon.  Nom  que  l'on  donnait  autrefois 
aux  pères  dupés  par  leurs  enfants. 

—  Allus.  LiTTER.  :  Le  dindon  de  la  fable,  Allusion  i  un 
passage  do  la  fable  de  Florian  le  Singe  qui  viontre  la  lan- 
terne magique.  Le  singe  a  oublié  d'éclairer  sa  lanterne, 
et  les  animaux  n'aperçoivent  rien  de  toutes  les  merveilles 
qu'il  annonce  : 

Moi,  disait  un  dindon,  je  vois  bien  quelque  chose, 
Mais  je  ne  sais  pour  quelle  cause 
Je  ne  distingue  pas  très  bien. 

Ces  vers  se  rappellent  ironiquement  pour  faire  com- 
prendre à  un  narrateurqu'il  n'est  pas  clair,  ot  que,  lui  aussi, 
il  a  oublié  ^.'éclairer  sa  lanterne. 

—  Loc.  PROv.  :  Etre  le  dindon  de  la  farce,  Signifie  être 
victime  dans  une  afi'aire  et  aussi  être  la  risée  des  gens. 
(Les  uns  veulent  voir  dans  cette  expression  une  corruption 
du  dindon  de  la  fable  et  entendent  par  là  désigner  la  per- 
sonne qui,  dans  une  atfaire  quelconque,  veut  paraître  plus 
maligne  que  les  autres  et,  finalement,  se  fait  tourner  en 
ridicule  ;  d'autres  prétendent  qu'elle  vient  de  ce  que  le 
dindon  est  toujours  victime,  de  quelque  manière  qu'on  le 
farcisse.) 

—  Encycl.  Ornith.  Les  dindons  sont  caractérisés  parleur 
tète  et  le  devant  de  leur  cou  dénudés,  peints  de  nuances 
vives,  munis  de  caroncules  érectiles;  leurs  fortes  pattes. 


Dindon  :  I.  Domestique  ;  2.  Ocellé. 

armées  d'éperons  chez  les  mâles;  leur  plumage  bronzé  ou 
doré:  leur  queue  large  et  étalée.  On  en  connaît  trois 
espèces,  dont  la  plus  belle  est  le  dindon  ocellé  (tneleagris 
ocellata),  du  Yukatan  et  du  Honduras,  d'une  livrée  dorée 
magnifique.  La  seconde  est  le  melengris  gallopavo,  du 
Mexique,  qui  n'est  peut-être  qu'une  variété  du  meleagris 
Americana-yàe  l'Amérique  du  Nord.  C'est  d'elle  que  descend 
le  dindon  domestique,  lequel  fut  acclimaté  en  Europe  dès  le 
xvi"  siècle  par  les  Espagnols,  qui  l'avaient  trouvé  domesti- 
qué chez  los  Mexicains.  En  France,  il  apparaît  comme  vo- 
laille de  ferme,  dés  le  règne  de  François  I"  ;  sous  Henri  IV, 
il  était  déjà  commun.  On  le  nommait  «  coq  d'Inde  »,  alors  que 
l'on  appelait  les  faisans  «  coqs  de  Limoges  »,  et  los  pintaaes 
"poulesdo  Turquie" .  Les  dindons  sauvages  ont  une  livrée 
plus  brillante  que  celle  des  dindons  domestiques  ;  jadis 
communs  dans  les  forêts  des  Etats-Unis,  ils  y  sont  mainte- 
nant devenus  rares.  Batailleurs,  lourds  et  stupides,  vivant 
à  terre,  perchant  seulement  la  nuit,  ils  font  leurs  nids  dans 
dos  creux  du  sol,  où  la  femolle  couve  une  vingtaine  d'œufs  ; 
vers  la  tin  do  l'automne,  les  familles  émigrent  vers  le  S. 
DINDONNADE  ido-nad')  n.  f.  "Variole  dos  dindons.  V.  v.\- 

Kli)I,K. 

DINDONNEAU  (do-no  —  dimin.  do  dindon)  n.  m.  Jeune 
dindon,  jeune  dinde  :  Dindonnkao  rôti. 

DINDONNER  {do-né)  V.  a.  Duper  ;  mener  comme  un  din- 
don, comme  un  sot  :  Monsieur  Dimanche  ne  se  laisse  plus 
niNnoNNKR. 

DINDONNIER  {do-7ii-é),  ÈRE  n.  Personne  qui  garde  des 
dindons. 

—  n.  f.  Fam.  Femme  ou  fillo  qui  habite  la  campagne, 
qui  est  de  la  campagne  :  Epouser  une  DiNDONNif:nK. 

—  Adjoctiv.  :  La  gent  dindonniêre,  Los  dindes  ot  les 
dindons. 

DiNDORF  (Wilholm),  hollénisto  allemand,  né  et  mort 
ù  Leipzig  (1802-1883).  Il  fut  professeur  d'histoire  littéraire 
A  Leipzig.  Vers  1833.  il  fut  appelé  A  Paris  par  la  maison 
Didot  pour  y  collaborer,  avec  Haso  ot  son  fréro  L.  Din- 
dorf,  à  la  nouvelle  édition  du  Thésaurus  Gr^csp  Lingux 
d'Estionno  (1832-1865).  Pendant  cotte  période  de  sa  vie, 
Dindorf  s'occupa  surtout  du  théâtre  grec.  Il  publia  :  Poet.r. 
scenici  Or,vci{lSZÛ);  Aristophane  et  «e*5coims/cjî(  1835-1839); 
Eschyle  (18-11-1851);  Sophocle  (1832-183G);  Euripide  (1834- 
1863).  Il  compléta  ces  travaux  sur  lo  théâtre  jiar  une  étude 
sur  la  vorsincation  grecque  ;  Metra  .-Eschyli.  .Suphoclis, 
l'Juripidis  et  Aristophanis  (1812);  i)ap  un  Leuicon  Supho- 
cleum{l'i1i),  et  un  /.f\ricou  .-Eschyleum  (iSTô).  Entre  temps, 
Dindorf  avait  publié  Homère  (18551856);  les  scolics  do 
VOdi/ssée  (1855),  et  de  X'iliaile  (1875-1877)  ;  enfin,  une  grande 
éditu>n  do  Démosthène  avec  scolies  (18-16-1851),  ot  nomhre 
d'éditions  classiques. 

Dindorf  (Ludwig  August),  helléniste  allemand,  frèro 
du  pn-fi-dent.  né  et  mort  à  Leipzig  (1805-1871).  Il  colla- 
l)Oi'a  à  la  réédition  du  Thésaurus  Griecsp  Lingue  d'Estionno 
(1832-18051.  Il  a  publié  dos  éditions  d'auteurs  grecs  :  AVho- 
phon  (1819-1851);  />iO(/orc  (1812  ;  1860-1868)  ;  la  C/iroïii'i/i/c 
/m.îc/irt/(.' (1832);  Pausanias{\%\rt)\  Dion  Chn/sostome  (}&^1)  ; 
Dion  Cassius  (1803-18'65); /^o/i/6c  (I86G-1868);  los  /Iistàrici 
Orxci  minores  (1870-1871);  ^o»rtnis  (1868-1875);  etc. 

DINDOULETTE  (lèf)  n.  f.  Nom  vulgaire  de  l'hirondollo 
or<lMiair(*,  dans  certaines  contrées  do  la  Franco. 

DINDYMÈNE  n.  m.  Paléont,  Genre  do  crustacés  trilo- 
bitos,  famille  dos  oncrinuridés,  comprenant  des  formes  à 
carapace  ovalo,  ronlléo,  â  této  dé|>ourvuo  d'youx,  aveu 
joues  très  saillantes.  (On  connnit  trois  espèces  do  dindy- 
niénos,  fossiles  dans  lo  sdurion  inférieur  do  Bohême.) 


Dinémandre  : 


,  fleur. 


Diuémoure. 


DindymÈNE  adj.  f.  Myth.  gr.  Surnom  de  Cybèle, 
adorée  sur  lo  mont  Dindymo,  en  Phrygie,  où  l'on  célébrait 
•ses  mystères.  11  y  avait  a  Magnésie  un  temple  de  Cybèle 
Dindymèno. 

DÎNÉ  n.  m.  Linguist.  V.  dÎnbr. 

DlNÉAULT,  comm.  du  Finistère,  arr.  ot  à  7  kil.  de  Châ- 
teauiin,au  pied  du  Monez-Hom;  2.053  h.  Menhirs,  dolmens. 

DINÈBE  u.  f.   Bot. Syn,  do  luptochloa.  u  On  dit  aussi 

DlNÏilîRE. 

DÎNÉE  n.  f.  Heure  à  laquelle  on  prend,  on  voyage,  le  re- 
pas appelé  dinor;  lieu  où  ronprondco  repas.  Il  Dépense  que 
l'on  y  {ait: Pai/er  la  DÎ- 
NER.Il  Ropas  lui-même: 
Dépense  faite  pour  la 
DÎNÉE.  (Vieux.) 

DINÉMAGONE  n.  m. 
Genre  d'arbrisseaux,  do 
la  famille  dos  malpî- 
ghiacées,  tribu  deshi- 
rées,  caractérisé  par 
deux  étamines  stériles, 
et  qui  habite  le  Chili. 

DINÉMANDRE  n.  m. 

Genre  do  sous-arbris- 
seaux à  fleurs  jaunes, 
de  la  famille  des  mal- 
pighiacées,  tribu  des  hi- 
rées,  qui  habite  lo  Chili. 

DINEMASPORION 

{7îé,  spo)  ou  DINEMASPORIUM  {né,  spo-ri-o7n')  n.  m.  Genre 
de  champignons  de  la  famille  des  sphéronémées  qui  se 
rencontre  très  communément  sur  les  feuilles  des  grami- 
nées, où  il  forme  des  amas  noirâtres,  ressemblant  à  des 
excréments  d'insectes. 

DTNÈME:  (du  préf.  di,  et  du  gr.  nêma,  filament)  adj. 
Zool.  Qui  est  muni  de  deux  filaments  ou  tentacules. 

—  n.  m.   Bot.   Genre  d'orchidées-épidendrées,    à   rhi- 
zome rampant,  à  fleurs  solitaires,  terminales, 
qui  habite  l'Amérique  centrale. 

^  Zool.  Genre  de  méduses  liydroïdes  tubu- 
laires,  famille  des  eudendridés,  comprenant 
des  polypes  formant  des  colonies  rampantes, 
recouvertes  d'un  péridcrme  cliitineux. 

DINÉMOURE  ou  DINEMURA  (Ht?)  n.  m. 
Genre  de  crustacés  copépodes  parasites,  fa- 
mille des  caligidés,  comprenant  des  formes 
qui  vivent  sur  les  grands  poissons  des  mers 
chaudes.  (Caractérisés  par  leurs  pattes  posté- 
rieures à  rames  foliacées  et  membraneuses, 
leurs  pattes  antérieures  munies  de  longues 
soies  plumeuses,  les  dinémoures  sont  de  petite 
taille  et  allongés.) 

DINENYMPhA  {né-nin)  n.  m.  Genre  d'infu- 
soires  holotriches,  famille  des  trichonym- 
phidés,  comprenant  des  animalcules  allongés, 
élastiques,  transparents,  couverts  do  cils, 
et  qui    sont    enroulés   comme  des  copeaux. 

DÎNER  (né —  du  lat.  disjunare,  pour  disjejunare,  cesser 
de  jeûner;  même  orig.  que  déjeuner)  v.  n.  Prendre  le 
repas  qui  est  d'ordinaire  le  plus  important  de  la  journée, 
et  qui  a  lieu  à  des  heures  variées,  suivant  les  temps  et  les 
pays  :  Dîner  en  famille.  Dîner  ô  dix  francs  par  tète. 

—  Diner  de.  Manger  pour  son  dîner  :  Dîner  d'uhc  tran- 
che de  bœuf.  Il  Se  dit,  par  ironie  ou  par  plaisanterie,  d'une 
chose  impropre  à  la  nourriture,  d'une  action  même  à  la- 
quelle on  se  livre  pour  se  procurer  de  quoi  dîner  : 

Ils  dînent  du  meusongc,  et  soupent  du  scnndale. 

M.-J.   CuÉNIER, 

—  Loc.  div.  :  Donner  à  dîner.  Inviter  du  monde  à  dîner 
chez  soi.  n  Diner  en  ville,  Diner  hors  do  chez  soi,  et,  par 
plaisant.,  Dîner  sur  la  voie  puhlique.  ii  Dîner  sur  le  pouce, 
Diner  à  la  hâte  et  debout,  ii  ÏUncr  par  cœur.  Etre  privé  do 
dîner  pour  une  raison  quelconque. 

—  Gramm.  V.  dkjeunkr. 

—  Substantiv.  :  Faire  grand  cas  du  dîner  et  du  tormir. 

—  Pkov.  et  i.oc,  pRov.  :  Quand  Alexandre  avait  dîné, 
11  laissait  dîner  ses  gens,  Il  faut  laisser  aux  domcslii|ues 
le  temps  de  manger  à  leur  tour,  ii  S'il  est  riche,  qu'il  dîne 
deux  lois.  Se  dit  pour  déclarer  qu'on  ne  s'inquiète  pas  d'un 
homme  dont  (juclqu'un  vante  la  richesse,  il  U  me  semble 
que  j'ai  dîné  quand  je  le  vois,  C'est  un  homme  insuppor- 
table et  dont  la  présence  me  cause  une  répugnance  qui 
m'enlève  tout  appétit,  il  Son  assiette  dîne  pour  lui,  Il  paye 
son  dîner  et  ne  le  mange  pas.  ii  Qui  dort  dîne,  Le  som- 
meil tient  lieu  de  nourriture,  n  On  ne  dérange  pas  un 
honnête  homme  qui  dîne,  Il  no  faut  pas  iirendre  le  ti'mps 
où  los  personnes  sont  à  table  pour  aller  Unir  parler  d'af- 
faires ou  Jes  occuper  do  (pioi  que  ce  suit,  ii  Qui  s'attend  à 
l'écuelle  d'autrui  a  souvent  mal  dîné,  Quand  on  compte 
sur  lo  bien  qu'on  attend  des  autres,  on  est  souvent  trompé. 

—  AllDS.  LlTTÉR.  : 

1"  Le  v<*ritablo  Ampliitryoo, 

Est  rAmpliitryon  où  l'on  dîne. 
V.    AMPUITRYON. 

2"  M  dinait  do  l'autL'I  ot  snupait  du  tlifùlrt', 

Lo  matin  ciitholiquc  ut  lo  aotr  idoltitit'. 
Passage  do  l'épitapho  consacré  par  Charles  Kemi,  poèlo 
à  pou  près  inconnu,  d  l'abbo  Pellegrin,  qui  travaillait  pour 
lo  théâtre.  (Dans  l'application,  ces  deux  vers  se  disent  des 
porsoimes  qui  se  livrent  à  dos  occupations  dout  l'uuo 
;,emble  exclure  l'autre.) 

DÎNER  ('i.')  ou  DÎNÉ  [même  ôtymoL  <\iiii  l'art,  précéd.] 
n.  m.  Principal  repas  de  la  jonrnéo,  que  1  on  j>rond,  suivant 
les  temps  et  les  lieux,  it  des  heures  très  varices.  (^Autrefois, 
le  diner  émit  le  repas  do  midi;  encore  aujourd'hui,  dans 
la  plupart  dos  départements  français,  on  anpelle  «diner» 

10  repas  do  midi;  à  Paris,  a»  contraire,  lo  diner  est  lo 
repas  du  soir.)  Il  So  dit  particulièrement  d'un  repas  d'ap- 
parat, qui  a  ([uolquo  chose  de  plus  où  moins  officiel  :  DiNKiî 
de  gala.  Di^im  politique,  électoral. 

—  Par  oxt.  Mets  dont  on  fait  son  dtuor  :  Servir  le  otNKR. 
Ai'oir  son  dÎnkr  sur  l'estomac. 

—  Déjcuner-dlner,  Déjeuner  dtnateiro.  Il  Dîner  de  eorpit. 
Celui  où  se   réunissent  los  membres  do  la  corpoUUion. 

11  [hi  diner  de  chien.  Du  pain  ot  do  l'eau.  (Vieux  ot  pou.) 
Il  Diner  de  gari;ons,  Dîner  où  il  n'y  a  que  dos  hommes.  (On 

dit  aussi,  dans  un  sons  analoguo',  nùJia'NKR  dk  garçons.) 

—  Après  diner,  Dans  lo  temps  qui  suit  lo  dîner. 


DINERA 


DINODERUS 


Diaetus  (gr.  2  fois). 


—  Prov.  :  Qui  garde  de  son  dîner,  il  a  mieux  à  souper, 

Il  est  prudent  de  garder  des  ressources  pour  l'avenir. 

DINERA  (né)  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  brachycères, 
famille  des  dexiidés,  comprenant  des  mouches  allongées, 
cylindriques,  à  antennes  pectinées,  à  trompe  et  à  pattes 
longues.  (On  connaît  quelques  espèces  de  dincra,  habitant 
l'Europe  et  l'Amérique  centrale.  L'une  d'elles,  mouche  gris 
blanchâtre,  est  commune  en  France.) 

DlNET  (Alphonse-Etienne),  peintre  français,  né  à  Paris 
en  1S61.  Elève  de  Gallaod,  Bouguereau  et  Tony  Robert- 
Fleury,  il  obtint  sa  première  récompense  en  1883,  avec  une 
Vue  jyrjse  du  rocher  de  Samois.  En  1SS4,  un  Saint-Julien- 
V Hospitalier  \u\\3\ulxiTiQ  bourse  devoyage.  Dinet  se  rendit 
en  Algérie,  d'où  il  est  revenu  orientaliste.  Principales 
toiles  :  les  Terrasses  de  Laghouat  (1886)  [au  musée  du 
Luxembourg!  ;  Vue  de  M'sila  [musée  de  Pau];  Charmeurs 
de  serpents  [musée  de  Slduey];  etc.  Il  a  donné  une  quan- 
tité d'études,  de  scènes,  de  croquis,  de  portraits,  d'une 
lumière  flamboyante.  Il  a  pris  part  aussi  aux  expositions 
spéciales  des  orientalistes  :  Vue  du  ksar  d'El-Goléah  ;  la 
Montée  de  Bou-Saada  (1894);  Ouleds-JS'<nls ;  Othello;  Por- 
traits peints  à  lœuf  (1896);  Courtisane;  Coup  de  siroco 
(1897);  Sur  les  terrasses  (1898);  Tempête  de  sable  ;  la  Ven- 
geance  des  fils  d'Antar  (1899). 

DÎNETTE  (nèf  —  dimîn.  de  dîner)  n.  f.  Fam.  Petit  repas 
vrai  ou  simulé  que,  pour  imiter  les  grandes  personnes,  les 
enfants  font  ensemble  ou  avec  leur  poupée  ;  Faire  la 
DÎNETTE.  Il  Par  est.  Petit  repas  familier,  que  l'on  prend 
ensemble. 

—  Fig.  Petits  plaisirs  enfantins  ou  autres  :  Les  dînettes 
de  l'amour. 

DINETUS  l'né-tuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  liyménoptères 
porte-aiguillon,  famille  des  tachytidés,  comprenant  de  pe- 
tites formes  fouisseuses,  allongées,  à  cuisses  en  massue 
et  à  livrée  noire  variée  de 
jaune  et  de  roux.  (On  connaît 
deux  espèces  de  ce  genre, 
habitant  l'Europe;  l'une  se 
trouve  en  France.) 

DÎNEUR,  EUSE  n.  Per- 
sonne qui  dine ,  qui  prend 
son  dîner,  qui  prend  part  à 
un  dîner  :  Déranger  des  dî- 
neurs. Il  Personne  qui  fait 
du  dîner  son  principal  re- 
pas :  Locke,  Addison,  Clarke, 
Humej  Gibbon,  étaient  dî- 
neurs. (De  Cussy.) 

—  Par    ext.   Grand    man- 
geur; personne  qui  met  beaucoup  de  temps  à  ses  repas  : 
lin  beau  dîxecr. 

DINEURON  n.  m.  Bot.  foss.  Genre  de  fougères  du  culm, 
caractérisé  par  deux  faisceaux  vascu- 
laires  distincts  soudés  par  leur  face 
ventrale,  et  qui  constituent  le  cylindre 
ligneux  de  la  tige. 

DINEUTE  ou  DINEUTUS  {tuss)  n.m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  carnivo- 
res, famille  des  gyrinidés,  comprenant 
des  formes  ovales ,  plus  ou  moins 
bombées,  à  pattes  antérieures  très 
longues  et  sans  écusson. 

—  Encycl.    Les    dineutes  sont    de 
grands  gyrins,  propres   aux   régions  Dineute 
chaudes  du    globe;  ils  émigrent  par         {gr.  d'un  tiers), 
petites  troupes  et  vivent  dans  les  fla- 
ques d'eau  de  pluie,  les  petits  étangs.  On  en  connaît  une 
quarantaine  d'espèces. 

DING  n.  m.  Hist.  scand.  V.  thing. 

DINGA  n.  f.  Ancienne  barque,  particulière  à  la  côte  de 
Malabar,  ayant  beaucoup  d  élancement  et  de  quête,  et 
dont  la  quille  est  courbée  comme  celle  de  certains  navires 
du  Nil  :  La  dinga  a  un  mât  incliné  sur  l'avant,  portant  une 
voile  à  antenne.  Il  On   dit   aussi 

DINGHI  et  DINGUY. 

DiNGÉ,  comra.  d'Ille-et- Vi- 
laine, arrond.  et  à.  26  kilom.  de 
Rennes,  non  loin  de  l'ille  nais- 
sante: 2.513  hab.  Ch.de  f.  Ouest. 
Forêt  de  Tanouarn. 

DiNGELSTEDT  OU  DINGEL- 
STÂDT,  bourg  d'Allemagne 
(Prusse  [prov.  do  Saxe]),  près  de 
la  source  de  l'Unstrut,  affluent 
de  la  Saale;  3.500  hab.  Tissage 
de  laine;  corroirie. 

DiNGELSTEDT   (François),  Dinga. 

poète  et  romancier  allemand,  né 

à  Halsdorf  (Hesse)  en  1814,  mort  à  Vienne  en  1881.  Il 
devint,  en  1843,  bibliothécaire  du  roi  de  Wurtemberg,  puis 
fut  directeur  de  théâtre  à  Munich  (1850),  à  Welmar  (1857) 
et  à  Vienne,  où  il  dirigea  le  Hofburgtheater  et  le  Grand 
Opéra  (1867).  Il  a  publié  des  recueils  de  vers  :  Chants  d'un 
veilleur  de  nuit  cosmopolite  (1840);  Poésies  (1845);  Nuit 
et  matin  (l8GI);  une  tragédie  :  la  Maison  de  Barnevieldt 
(1850),  qui  eut  un  grand  succès;  des  romans,  des  nouvelles, 
des  récits  de  voyages,  des  adaptations  do  pièces  étran- 
gères, comme  l'Avare,  le  Mariage  de  Figaro,  Macbeth,  etc. 
Il  représente  la  transition  entre  l'esprit  maniéré  do  la  lit- 
térature jeune-allemande  et  le  réalisme  actuel. 

DiNGLE,  ville  d'Irlande  fprov.  de  Munster  [comté  do 
Kerrvij,  au  fond  de  la  baie  du  même  nom  ;  3.300  hab.  Port 
sûr.  La  population,  assez  misérable,  ne  vit  guère  que  de 
la  pèche, 

DiNGLE,  ville  do  l'archipel  des  Philippines  (île  Panay 
rprov,  dlloïloj),  sur  le  fleuve  côtier  Jalaud;  12.850  hab. 
Carrières  de  marbre;  mines  d'or. 

DiNGLER  (.Johann  Gottfried),  pharmacien  et  chimiste 
allemand,  né  à  Deux-Ponts  en  1778,  mort  en  1855.  Après 
avoir  servi,  de  1793  à  1795,  comme  pharmacien  militaire 
dans  l'armée  prussienne,  il  s'est  surtout  occupé  de  la  toin- 
taro  et  de  l'impression  sur  étoffes,  et  ces  doux  industries 
lai  sont  redevables  de  nombreux  perfectionnements.  Il  a 
publié,  entre  autres  écrits  ;  Journal  pour  l'impression  du 
coton  ou  de»  indiennes  (1806-1807);  Nouveau  journal  flSlS- 
1817);  Descriptions,  avec  figures,  de  plusieurs  appareils  à 


vapeur  destinés  à  utiliser  la  vapeur  d'eau  pour  la  cuisine  et 
pour  le  chauffage  (1818)  ;  Magasin  pour  l'imprimerie,  la  teiyi- 
turerie  et  la  blanchisserie  (1818-1820)  ;  etc.  —  Son  rtls,  EiaiL 
Maximilian  Dingler,  né  et  mort  à  Augsbourg  (1806-1874), 
prit  part  aux  travaux  de  son  i)ère,  et  se  consacra  en  1831 
au  «  Polytechniches  Journal  ».  Ses  remarquables  études 
dans  cette  publication,  que  pendant  trente  quatre  ans  il 
rédigea  seul,  et  dont  il  flt  le  premier  journal  mdustriel  do 
l'Allemagne,  lui  valurent  une  réputation  universelle. 

DINGO  n.  m.  Variété  de  chien,  qui  habite  l'Australie  à 
l'état  sauvage,  et  dont  on  a  voulu  faire  une  espèce  {canis 
dingo). 

—  Encycl.  La  ressemblance  du  dingo  avec  les  chiens 
domestiques  et  demi  sau- 
vages d'Asie  et  de  Malai- 
sie  fait  penser  qu'il  a  été 
importé  en  Nouvelle-Hol- 
lande, où  il  est  devenu 
marron  et  a  pullulé  comme 
le  lapin.  C'est  un  animal 
atteignant  80  centimètres 
de  long  sans  la  queue  ;  ro- 
buste, à  nez  assez  pointu, 
mais  à  tête  large,  entiè- 
rement fauve  doré,  plus 
clair  en  dessous.  Il  chasse 
en  troupes,  donne  de  la 
voix  (v.  voix),  mais  n'aboie 
pas.  Découvert  par  Dam- 
pier  au  xvii"  siècle,  il  était 
alors  très  commun;  mais  il  devient  plus  rare,  car  on  le 
détruit  à  cause  des  dégâts  qu'il  fait  dans  les  troupeaux  et 
les  basses-cours.  Il  se  domestique  difficilement. 

DiNGOLFING,  ville  d'Allemagne  (Bavière  [cercle  de 
Basse-Bavière]),  sur  l'Isar  ;  2.705  hab.  Brasseries;  fabri- 
ques de  toiles.  L'an  772  ou  773,  Tassilo,  duc  de  Bavière,  y 
réunit  un  concile  de  treize  évêques  et  de  douze  abbés.  On  y 
publia,  touchant  les  atfaires  ecclésiastiques  et  civiles  du 
pays,  quatorze  canons  fort  remarquables,  suivis  de  seize 
lois  ou  décrets,  relatifs  surtout  â  la  police  publique. 

DiNGRAS,  ville  de  l'archipel  des  Philippines  (île  de  Lu- 
çon  [prov.  d'Ilocos  Norte]),  sur  le  rio  côtier  de  Dingras; 
11.880  hab.  Ville  fondée  en  1598. 

DINGUER  {ghé)  V.  n.  Arg.  Flâner,  errer  sans  but. 

—  Envoyer  dinguer,  Envoyer  se  promener,  congédier 
brusquement. 

DiNGUIRAY,  petit  Etat  compris  dans  la  partie  française 
du  Soudan,  et  qui  faisait  partie  autrefois  de  l'empire  tou- 
couleur  d'Abmadou.  Le  colonel  Galliéni  plaça  cet  Etat 
sous  le  protectorat  français  en  1887,  au  lendemain  do  la 
mission  accomplie  par  le  capitaine  Oberdof.  Le  pays  est 
riche,  mais  il  a  été  ravagé  par  les  incursions  des  bandes 
de  Samory.  Il  a  été  annexé  à  la  France  en  1893. 

DINGUY  n.  m.  Mar.  V.  dinga. 

DiNGWALL,  ville  d'Ecosse  (comté  do  Ross),  sur  le 
golfe  do  Cromarty;  2.300  hab.  Carrières  do  grès;  eaux 
minérales;  petit  port  de  commerce,  pêche  du  saumon; 
ruines  de  l'ancien  château  dos  comtes  de  Ross. 

DINICHTHYS  {kliss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons 
ganoïdes  placodermes,  famille  desptérichthyidés,  compre- 
nant de  grandes  formes,  fossiles  dans  les  formations  dé- 
voniennes,  et  dont  la  bouche  était  armée  en  avant  de  quatre 
plaques  osseuses,  crochues  et  aiguës,  formant  dents. 

—  Encycl.  Les  dinichthys  étaient  d'une  taille  gigan- 
tesque; leur  tête,  cuirassée  de  plaques  osseuses,  mesure 

I  mètre  de  long,  sur  68  centimètres  de  large.  On  en  connaît 
cinq  ou  six  espèces;  leurs  débris  se  trouvent  dans  les 
couches  dévoniennes,  en  Angleterre,  en  Amérique  et  dans 
le  calcaire  à  crinoïdes  de  Gerolstein,  en  Allemagne. 

DINICTIS  (ktiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères 
carnassiers,  famille  des  félidés,  tribu  des  machairodinés, 
comprenant  des  animaux  de  la  taille  d'une  panthère.  (Fos- 
siles dans  le  miocène  inférieur  de  l'Etat  de  Nebraska  et 
du  Colorado  ou  dans  le  miocène  inférieur  de  l'Orégon.) 

DINIDOR  n.  m.  Genre  d'Insectes  hémiptères  hétéro- 
ptcres,  type  d'une  petite  famille  dite  des  dinidoridés,  et 
comprenant  des  punaises  américaines  de  taille  mé- 
diocre. 

DINING-CAR  {dai-nin'g'-kar'  —  mot  angl.  ;  de  dining, 
dinaut,  et  car.  wagon)  n.  m.  Wagon-restaurant. 

DINITE  n.  f.  Cire  fossile  blanche,  hyaline,  contenue  dans 
les  fissures  du  bois  fossile  de  Gassagnana,  en  Toscane. 

DINITRÉ,  ÉE  adj.  Chim.  V.  dinitro. 

DINITRO.  Chim.  Préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un 
corps,  indique  que  le  composé  désigné  par  le  tout  a  été 
obtenu  par  la  substitution,  dans  le  corps,  de  deux  groupes 
nitryles  à  deux  atomes  d'hydrogène  :  ainsi,  le  BiNiTROthy- 
mol  résulte  de  la  substitution  de  deux  groupes  nitryles  à 
deux  atomes  d'hydrogène;  de  même  le  DiNiTR0j:7//èïîe,  etc. 

II  On  dit  aussi  thymol  dinitré,  xylène  dinitré,  etc. 

DlNIZ  DA  Cruz  E  SilvA  (Antonio),  poète  surnommé 
le  Pindare  du  Portugal,  né  à  Lisbonne  en  1731,  mort 
à  Rio-Janeiro  en  1799.  Il  fut  un  des  restaurateurs  de  la 
poésie  portugaise.  Ses  Œuvres  n'ont  vu  le  jour  qu'en 
1811  ;  on  y  trouve  de  belles  Odes;  un  poème  dirigé  contre 
les  jésuites  :  le  Goupillon,  traduit  en  français  par  Boisso- 
nado  (1828);  les  Métamorphoses  du  Brésil,  pièces  de  vers 
plfiincs  de  couleur  locale. 

DINKARD  ikar')  n.  m.  Vaste  recueil,  en  langue  pehlvie, 
de  fragments  relatifs  â  l'histoire  et  à  la  littérature  du 
mazdéisme. 

DiNKAS,  nom  d'une  peuplade  nègre  établie  sur  les 
rives  du  Bahr-el-Abiad,  entre  6"  et  12"  de  lat.  N.  —  Un, 
Une  DiNKA, 

—  Encycl.  Les  Dinkns,  au  nombre  d'environ  400.000, 
sont  divisés  en  un  très  grand  nombre  de  tribus;  ils  sont 
d'une  haute  stature,  pratiquent  la  polygamie,  cultivent  le 
millet,  les  fèves,  le  tabac,  élèvent  des  bêtes  à  cornes,  des 
chèvres,  des  poules,  se  nourrissent  de  lait,  de  bourre,  de 
bouillie,  plus  rarement  de  viande.  Ils  ne  forment  point  do 
communauté;  dans  chaque  ville,  ÎI  y  a  un  chef  qui  est 
surtout  nominal.  Leur  langue,  assez  harmonieuse,  est 
proche  parente  do  celle  des  peuples  voisins,  Chillouks, 
Nouers,  Baris,  considérés  par  les  Dinkas  comme  des  en- 
nemis héréditaires. 

10  —   01 


738 

DiNKELSBUHL,  ville  d'Allemagne  (Bavière  [cercle  do 
la  Moyenne-Franconio]),  sur  la  Wôrnitz,  affluent  du  Da- 
nube; 4.500  hab.  Bonneterie,  ganterie,  chapellerie.  Les 
environs  de  Dinkelsbiihl  sont  renommés  pour  l'excellenco 
du  bétail  qu'on  y  élève.  Ville  entourée  de  murs  et  de 
tours.  Elle  était  déjà  regardée  comme  une  forteresse  im- 
portante dès  le  règne  du  roi  Henri  I",  de  la  maison  de 
Saxo.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  25.000  hab. 

DiNKLAGE,  bourg  d'Allemagne  (grand-duché  d'Olden- 
bourg), sur  un  tributaire  de  l'Haase,  affluent  de  TEms; 
3.530  hab.  Corroieries. 

DiNO  (Dorothée  de  Codrlande,  duchesse  de  Talley- 
rand-Pèrigord,  princesse  de  Sagan,  duchesse  de),  née 
en  1792,  morte  en  1862,  fille  du  duc  Pierre  de  Courlandc. 
Elle  épousa,  en  1807,  Edmond  de  Talleyrand-Périgord, 
neveu  du  prince  de  Bénévent.  Le  mariage  ne  fut  pas  heu- 
reux. La  jeune  femme  vécut  en  compagnie  de  son  oncle 
par  alliance,  se  fit  remarquer  par  l'enthousiasme  avec 
lequel  elle  accueillit,  en  1814,  l'entrée  des  Alliés  à  Paris, 
accompagna  Talleyrand  au  congrès  de  Vienne  (1814),  et 
à  l'ambast^ade  de  Londres  (1830),  et  ne  quitta  plus  le  cé- 
lèbre diplomate  jusqu'à  sa  mort.  De  son  mariage  avec 
Edmond  de  Périgord  elle  eut  trois  enfants  :  1°  Napoléon- 
Louis,  duc  de  Valençay  et  de  Sagan,  père  du  prince  do 
Sagan  et  du  duc  de  Montmorency;  2''  Alexandre-Edmond- 
duc  de  Dino;  3"  Joséphine-Pauline,  marquise  de  Castel- 
lane. 

DINOBOLUS  [luss)  D.  m.  Paléont.  Genre  de  molluscoïdes 
bracbiopodes,  famille  des  trimérellldés,  comprenant  des 
coquilles  discoïdes,  peu  épaisses,  dont  la  valve  ventrale  a 
une  plaque  intérieure  lobée.  (Les  dinobolus  sont  fossiles 
dans  le  silurien  inférieur.) 

DINOBRYON  n.  m.  Genre  de  protozoaires  flagellâtes, 
famille  des  cryptomonadidés,  comprenant  des  organismes 
microscopiques,  groupés  en  colonies  rameuses  et  habi- 
tant les  eaux  douces.  (On  connaît  quatre  espèces  de  dino- 
bryons.) 

DINOCÉRAS  {sé-rass)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammi- 
fères, type 
de  la  famille 
des  dinocéra- 
tidés,  com- 
prenant des 
animaux  gi- 
gantesques, 
dont  la  face 
portait  six 
protubéran- 
ces en  forme 
de  cornes. 

—  Encycl.  Dinocéras. 

Les    dinocé- 

7-as  étaient  de  la  taille  des  éléphants  asiatiques  actuels; 
ils  avaient  un  long  cou  et,  sans  doute,  no  possédaient  pas 
de  trompe. 

DINOCÉRATIDÉS (se)  n.m. pi.  Paléont.  Famille  de  mam- 
mifcns  ]HriNsi)dactyles,  comprenant  les  genres  dinoceras, 
tinoc-rns .  vubasileus ,  elaclioceras ,  tous  fossiles  dans  le 
tertiaire  américain  (éocène  du  W^oming).  —  Un  dinocè- 

RATIDÈ. 

DINOCHARI5  [ka-riss]  n.  m.  Genre  de  vers  rotateurs, 
famille  des  brachionidés,  comprenant  des  animalcules 
aquatiques,  revêtus  d'une  cuirasse  à  bord  latéral  tran- 
chant, possédant  un  œil  simple  et  un  pied  fourchu  non 
rétractile.  (L'espèce  type  du  genre,  le  dinocharis  dulcis, 
habite  les  eaux  stagnantes  d'Europe.) 

DlNOCOURT  (Pierre  -  Théophile  -  Robert) ,  romancier 
français,  no  à  DouUens  (Somme)  en  1791,  mort  à  Paris  en 
1862.  Il  écrivit  dans  le  genre  mélodramatique  et  sombre 
un  nombre  considérable  de  romans  aujourd'hui  oubliés, 
où  l'on  trouve  de  l'invention  et  l'art  d'intéresser,  mais  qui 
sont  dépourvus  de  tout  style;  nous  citerons  ;  le  Serf  du 
xv"  siècle  (1822);  le  Camisard  (1823)  ;  l'Homme  des  rtdnes 
(1823);  le  Corse  (1824);  le  Conspirateur  (1826);  l'Ombre 
d'Escobar  (1826);  la  Chambre  rouge  (1829);  le  Chasseur 
noir  (1831);  le  Pape  et  l'Empereur  (1832):  le  Siège  de  Rome, 
suite  du  précédent  (1839);  la  Sorcière  des  Vosges,  etc.  Ou 
lui  doit  aussi  des  brochures  politiques  ;  un  Cou7'S  de  morale 
sociale  à  l'usage  du  père  de  famille  (1840). 

0INOCRATE,  architecte  macédonien.  Quelques-uns  le 
nomment  Timocratès,  Dinocbarès  ou  encore  Dioclès.  Il 
florissait  vers  300  av  J.-C.  et  était  contemporain  d'Alexan- 
dre. Il  fut  chargé  de  reconstruire  le  temple  de  Diane  à. 
Ephèse,  brûlé  par  Erostrate,  présida  à  la  construction 
d'Alexandrie,  conçut  le  projet,  rejeté  par  Alexandre,  do 
tailler  dans  le  mont  Athos  une  statue  colossale  du  conqué- 
rant, et  éleva  pour  la  pompe  funèbre  d'Ephestion  le  fameux 
bûcher  décrit  par  Diodore.  Il  mourut  vers  278. 

DlNOCRATE,  général  messénien,  mort  l'an  182  av.  J.-C. 
Vendu  aux  Romains,  il  fut  un  des  chefs  des  Mcsséniens 
contre  la  ligue  Achéenne,  et  présida  l'assemblée  qui  con- 
damna Philopœmen  à  mort.  Lycortas,  élu  stratège  à  la 
place  de  Philopœmen,  exigea  là  punition  des  meurtriers; 
Dinocrate  se  donna  la  mort  pour  échapper  au  supplice, 

DINOCYON  {si)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères 
carnassiers,  famille  des  canidés,  comprenant  des  formes 
fossiles  voisines  des  amphicyons,  mais  avec  le  museau 
plus  court,  et  seulement  deux  grosses  molaires  à  la  mâ- 
choire supérieure.  (Les  dinocyons  étaient  de  puissants 
animaux,  de  la  taille  d'un  ours;  leurs  débris  se  trouvent 
dans  le  miocène  de  l'Isère,  et  la  molasse  d'Allemagne.) 

DINODÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
térédiles,  famille  des  bostrychidés  procéphales,  caracté- 
risée par  le  peu  de  saillie  des  hanches  antérieures  qui  sont 
transvorses,  par  les  tibias  plus  longs  que  les  tarses,  dont 
le  dernier  article  est  le  plus  long.  (Les  dinodéridés,  de 
taille  petite  ou  médiocre,  sont  représentés  dans  les  régions 
tropicales  par  les  genres  :  dinoaerus,  rhizopertha,  stepha- 
nopachys,  prostephanus.)  —  Un  dinodêriné. 

DINODERUS  (dé-russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères typo  de  la  tribu  des  dinodérinés ,  comprenant  de 
petites  formes  cylindriques,  courtes,  à  élytres  arrondis 
on  arrière,  et  de  coloration  brune  ou  roussâtre.  (Les 
dinoderus  ont  les  mœurs  dos  bostryches  ;  on  en  connaît 
treize  espèces,  répandues  surtout  àans  la  région  indo- 
océanienne.) 


Diiindca 
(gr.  d'un  tiers). 


739 

DINODES  [iléss)  u.  m.  Sous-çonro  d'insoctos  colôoptôros, 
roinprLMiaiit  *lo  beaux  chl!enitis  blous,  à  pattos  roussios, 
iiui  lialutoiil  l'Europi!  iiioyonno  otoriiMi- 
tulo.  (L'osp^oo  type  iio"  remonto  pas, 
on  Frauce,  au  N.  do  la  Loiro;  oUo  ost 
blouo.) 

DINOMONADE    OU    DINOMONAS 

(nuss)  n.  t'.  (iiMiro  du  i>roi.ozoairL's  lia- 
goUutes,  faniillo  dos  zy^'osolmidt^s,ooiii- 
prmiaiit  dos  aiiirnalcùlos  ovales  ou  \>\- 
riforuios ,  plasliquos,  transparents ,  à 
doux  Ilagoilunis  pros([ut)  égaux.  fLos 
dinoinoiiadcs  vivtMit  tlans  les  infusious 
végétales,  ou  oaux  douces  ou  salées.) 

DlNON ,  liistorion  grec  (milieu  du 
IV»  s.  av.  J.-C).  Il  avait  composé  uno 
histoire  de  la  Perso  et  de  l'Orient,  qui 
allait  de  la  fondation  du  royaume  d'As- 
syrie à  la  conquête  do  l'Egypte  par  Artaxerxès  Ochos, 
en  340.  Cet  ouvrage,  dont  nous  avons  quelques  fragments, 
a  été  rais  à  contribution  par  Trogue-Pompée,  Plutariiuo, 
Cornélius  Nepos,  etc.  Diuon  fut  le  péro  de  Clitarque,  l'iiis- 
toriuM  d'Alexandre. 

DINOPHILUS  (hiss)  II.  m.  Genre  de  vers  turbellarics 
rliabdocèles,  famille  des  miatomidés,  comprenant  de  pe- 
tits animaux  marins  ressemblant  à.  dos  limaces,  et  dont 
le  corps  ost  divisé,  par  deux  comniissures  profondes,  en 
trois  régions  nettement  inégales.  (L'espèce  type  du  genre 
vit  dans  la  Balti(iuo.) 

DINOPHYSIS  [ziss)  n.  m.  Genre  do  protozoaires  fla- 
gellâtes cilioÛagellôs,  compre- 
nant des  animalcules  microsco- 
piques cuirassés,  avec  un  an- 
neau transversal  de  cils  près  de 
l'extrémité  postérieure,  et  avec 
crête  longitudinale  saillante. 
(On  connaît  une  douzaine  d'es- 

fièoes  de  ce  genre,  qui  habitent 
es  mers  du  N.) 

DINOPINÉS  n.  m.  pi.  Tribu 
d'arachnides  aranéides  dipneu- 
mones  orbitélaires,  famille  des 
uloboridés,  caractérisée  par  les 
lames  des  pièces  buccales  di- 
vergentes et  arquées  à  l'extré- 
mité. (Les  dinopinés  compren- 
nent les  deux  genres  dinopis  et 
7nenneus.)  —  Uti  dinopinê. 

DINOPIS  (pm)  n.  m.  Genre 
d'arachnides  aranéides,  type  de 
la  tribu  des  dinopinés,  renfer- 
mant de  grandes  formes  à  pat- 
tes très  longues,  à  corps  élancé,  Dinopis  (réd.  au  tiers), 
oui  habitent  les  régions  chau- 

aes  du  globe.  (On  connaît  une  vingtaine  d'espèces  de  di- 
nopis; leurs  toiles  sont  vastes  et  irrégulières,  et  l'arai- 
gnée se  tient  au  milieu,  les  pattes  étendues  dans  Taxe  du 
corps.  L'espèce  type  est  propre  aux  Antilles.) 

DINORHAX  (rafcss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  solifuges, 
famille  des  galéodidés,  comprenant  des  galéodes  à  énormes 
chélicères,  voisins  des  datâmes  et  habitant  la  Malaisie. 

DINORNIS  (niss)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'oiseaux  cou- 
reurs, type  do  la  famille  des  dinornithidés ,  renfermant  des 
formes  élan- 
cées, à  bec 
pointuetcourt, 
à  pieds  muni 
de  trois  doigts. 

—  Enctcl. 
Les  dinomis , 
dont  on  con- 
naît dix-sept 
ou  dix-huit 
espèces,  va- 
riaient,comme 
taille,  do  i  mè- 
tre à  3  mètres 
et  demi.  Leurs 
ossements  se 
trouvent  dans 
lescavornesdo 
la  Nouvelle- 
Zélande,  dans 
les  alluvions 
et  les  bas- 
fonds  tour- 
beux; on  y 
a  rencontré 
aussi  des  plumes,  des  portions  do  peau  et  des  œufs  conte- 
nant encore  des  embryons.  Bien  que  l'on  ait  exagéré  les 
récits  traditionnels  des  .Maoris,  qui  désignaient  cet  oiseau 
par  le  nom  du  «  géant  Moa  ••,  vieil  habitant  do  l'île,  on 
peut  aflirmor  que  les  dinomis  y  ont  été  contemporains 
do  l'homme,  et  peut-éiro  à  une  époque  historique. 

DINORNITHIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Pamillo  d'oiseaux 
fossiles,  très  voisins  dos  aptérygidés,  comprenant  des  for- 
mes gigantesques,  propres  à  la  Nouvelle-Zélande,  et  ré- 
parties dans  les  genres  palapten/x  ot  dinornis.  (Lesdinor- 
nithidés  ont  pour  caractères  communs  :  un  corps  massif, 
à  pattes  rol)Ustes  et  courtes,  à  bec  court,  à  long  cou  formé 
do  vertèbres  cervicales  nombreuses,  i  ailes  complètement 
atrophiées.)  —  (Jn  niNouNiTUiDii. 

DINOSAURIENS  [sô-ri-in)  n.  m.  pi.  Paléont.  Ordre  do 
repiil(«s,  n*'  renfermant  quo  dos  formes  éteintes,  ayant 
pour  caractères  :  dents  à  couronne  comprimée,  tranchan- 
tes on  avant  ot  on  arrière,  implantées  dans  des  alvéoles; 
membres  allongés,  os  longs,  parfois  creusés  d'un  canal  mé- 
dullaire, peau  nuo  ou  couverte  do  plaques  osseuses.  —  Un 

DINOSAUKIHN. 

—  K.NOYCL.  Les  dinomuriens  étaient  des  animaux  gigan- 
tesques, lourds  et  puissants,  carnassiers,  à  l'exception  dos 
iguanodons  herbivores,  ot  qui  vivaient  aux  époques  juras- 
suiuo  et  crétacée  ;  certains  atteignaient  ot  dépassaient 
mAmo  25  mètres  do  long.  On  les  divise  on  trois  sous-ordres  : 
8nuropi>drx,  théropodes  et  ornithopodcs.  V.  hrontosaurk, 

ATLANTtiSAimK,  KiUANODON,  ctc. 

DINOSERIS  (sè-hg)  n.  m.  Genre  do  composées,  habitant 
1  Amérique.  (Los  dinoêeria  sont  dos  arbustes  ù.  fouilles  op- 

in. 


DINODES 


DIOGLÈS 


Crâne  de 
dinotherium 


posées,  ù  fleurs  d'un  jauno  pâlo,  réunies  on  capitules;  ils 
sont  voisins  des  hyaloseris.) 

DlNOSTRATE,  géomètre  grec  du  commoncoraont  du 
iv«  sioclo  avant  notre  ère.  U  était  élève  de  Platon.  La 
géométrie  lui  dut,  ainsi  qu'à  son  frère  Monechme,  des 
progrès  notables.  D'après  Pappus,  il  avait  employé,  pour 
démontrer  la  quadrature  du  cercle,  uno  ligne  courbe,  appe- 
lée pour  ce  motif  la  quadralrice. 

DlNOTH  (Uichard),  historien  français,  né  à  Coutances, 
murt  à  Monthéliard,  vers  1590.  D'abord  chassé  de  France 
par  la  persécution  religieuse,  il  fut,  pins  tard,  pasteur  do 
l'Eglise  fran(.'aise  de  Monthéliard.  11  a  laissé  :  De  rébus  factis 
memorabilibus  loci  communes  historici  (1580)  ;  Sententix  his- 
toricornm  (1580);  De  belto  cwHi  gallicû,  reliqionis  causa 
susrrpto,  lih.  VI  (1582).  [Cette  histoire  va  de  1555  à  1577.] 

DINOTHÉRIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  de  mammi- 
fères probosoidiens,  comprenant  le  seul  genre  dinotlierium, 
—  Un  mNoTHi-:HiniJ;. 

DINOTHERIUM  {té-ri-om)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mam- 
mifères proboscidiens,  famille 
des  dinolkéndés,  comprenant 
des  formes  gigantesques,  fossi- 
les dans  les  terrains  miocènes 
moyen  et  supérieur,  et  carac- 
térisées par  les  défenses  do 
la  mâchoire  inférieure,  dirigées 
verticalement  en  dessous. 

—  Encycl.  Les  dinoiherium 
avaient  la  taille  et  les  propor- 
tions des  éléphants  ;  ils  ressem- 
blaient à  des  tapirs  et  devaient 
posséder  une  trompe.  Leurs 
débris  se  trouvent  en  Europe 
ot  en  Asie.  Le  type  du  genre,  le 
dinotherinm  giga^iteum,  dépas- 
sait en  grandeur  l'éléphant  d'Afrique  actuel  ;  il  est  du 
miocène  moyen  d'Europe  (Pyrénées,  Grèce,  Allemagne). 
Citons  aussi  le  dinotkenum  Sindïense  et  le  dinotherium  in- 
diciim  (nord  de  l'Inde).  Une  petite  espèce  (dinotkenmn 
intennediuni)  a  été  trouvée  dans  l'Isère  et  en  Allemagne. 

DlNOUART  (Joseph-Antoine-Toussaint),  ecclésiastique 
et  littérateur  français,  né  à  Amiens  en  1716.  mort  en  17S6. 
Il  collabora  à  divers  journaux  et  encyclopédies,  mais  il 
ne  fut  guère  qu'un  compilateur  et  fut  fréquemment  accusé 
de  plagiat.  Parmi  ses  ouvrages,  citons  :  Indiculus  wiiver- 
salifs,  reproduction  de  l'Univers  en  abrégé  du  P.  Pomey 
(1756);  Abrégé  d'embryologie  sacrée,  traduit  du  latin  du 
docteur  Cangiamila  (1762);  Manuel  des  pasteurs  (1764); 
Santohana,  compilation  de  ia  Vie  et  les  Bons  Mots  de 
Santeuil  (1764). 

DiNSHElM,  village  d'Alsace-Lorraine  (Basse-Alsace 
[cercle  de  Molsheim]),  sur  la  Bruche;  1.150  hab.  Agricul- 
ture, tissage  de  coton,  teintureries  chimiques,  moulins  et 
carrières  do  pierre. 

DiNSLAKEN,  ville  d'Allemagne  (Prusse-Rhénane  [cer- 
cle de  Mulheim]),  près  du  Rhin;  2.660  hab.  Chapellerie, 
forges,  fonderies. 

DlNTELOORD,  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  du  Brabant 
septentr.),  près  du  confluent  du  Dintel  et  de  la  Meuse  ; 
3.000  hab. 

DlNTER  (Edmond),  chanoine  de  Saint-Pierre  de  Lou- 
vain,  mort  en  1448,  auteur  d'une  Généalogie  des  ducs  de 
Bourgogne,  de  Brabant.  etc.,  et  d'une  Chronique  des  ducs 
de  Lorraine  et  de  Brabant,  qui  s'arrête  à  l'année  1445. 

DiNTER  (Gustav  Friedrich),  pédagogue  allemand,  né 
à  Borna  (Saxe)  en  1760,  mort  à  KOnigsberg  on  1S31.  Pré- 
cepteur, puis  pasteur,  il  fut  directeur  de  l'Ecole  normale 
de  Friedrichstadt,  près  de  Dresde,  de  1797  à  isoo.  Le 
gouvernement  prussien  l'appela  à  Kdnigsberg  ot  lui  con- 
féra les  titres  do  conseiller  et  d'inspecteur  des  écoles 
(1816).  Dinter  a  publié  environ  soixante  ouvrages  do  péda- 
gogie, presque  tous  sans  nom  d'auteur. 

DiNUR,  mot  qui,  dans  le  Talmud,  désigne  an  torrent  do 
feu  qui  a  sa  source  sous  le  trôno  de  Dieu,  et  dans  lequel 
les  âmes  des  justes  sont  purifiées,  tandis  qu'il  entraîne 
avec  lui  dans  les  enfers  celles  des  méchants. 

DiNUS  ou  DiNO  DE  ROSSONIS,  jurisconsulte  ita- 
lien, né  ù  Mugollo  (d'où  son  surnom  do  Mugellanus). 
mort  à  Bologne  vers  1298.  Professeur  de  droit  dans  cette 
dernière  ville,  il  fut  chargé  par  Boniface  Vllt  do  la  com- 
pilation du  VI"  livre  dos  Décrétâtes,  désigné  sous  ie  nom 
de  Sexte,  qu'il  accompagna  do  notes.  Nous  citerons,  parmi 
ses  ouvrages  :  Commentaires  sur  le  Digestum  vêtus,  1'/»- 
fortiatum,  le  Digestum  novum,  De  actionibus,  De  regulis 
jnris  in  Sexto. 

DlNWlDDIE,  comté  dos  Etats-Unis  (Virginie),  peuplé 
de  13.500  hab.  Villo  principale  :  Pc^ersW^.  Il  est  ainsi 
nommé  en  l'honneur  do  Robert  Dinwiddie,  gouverneur  do 
la  Virginie. 

-  DiNXPERLO,  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  do  Gueidro), 

sur  l'Aa,  atllucnt  de  l'Yssel  ;  2.470  hab. 

DiOBA,  pays  do  la  colonie  française  du  Sénégal,  situé 
au  S.  du  Cayôr  ot  ù  l'E.  du  cap  Vort,  soumis  en  1891. 

DIOBELON  (bé)  n.  m.  Genre  de  mousses,  voisin  dos  di- 

cranelles. 

DIOBOLE  (du  prôf.  di,  ot  do  obole\  n.  m.  Métrol.  anc. 
Monnaie  athénienne,  valant  deux  oboles,  il  Poids  athénien, 
valant  deux  oboles,  n  Poids  qui  était  usité  en  médecine,  ot 
s'appelait  aussi  scrupulb. 

DIOCÉSAIN,  AINE  (sé-zin,  en')  adj.  Qui  ost  du  diocèse  : 
Prêtres  ihocfsains.  Cîerijé  diocbsain.  Il  Qui  administre  le 
diocèse  :  J'.'vc'/m;  niociisAiN.  il  Qui  concerne  le  diocèse,  qui 
lui  appartient  :  Cat''chisme  diociSain- 

—  Substantiv.  hîcclésiaslique  d'un  diocèse,  li  Fidèle  d'un 
diocèse  :  Mandement  d'un  èviUpu:  à  ses  diocksains.  Il  Dio- 
césain. Se  disait  autrefois  (plus  rarement  aujourd'hui)  pour 
l'évoque  <Iu  diocèse  :  L'évèque  de  Chartres  était  mon  Dio- 
ciisAiN  à  La  Fcrté.  (St-Simon.) 

DIOCÈSE  {.-iéz'  —  gr.  dioikâsis;  do  dia,  avec,  ot  o(A:o.v, 
maison)  n.  m.  Admiu.  occlés.  Circonscription  territoriale 
administrée  occlésiastiqneniont  par  un  ovôqno  ou  un  ar- 
chevêque :  /^;  Dioci'tsK  de  Paris,  de  Lyon,  de  Marseille. 

—  Ilist.Chacnno  des  qnalorzo  provinces  qui  comiiosaient 
l'empiro  romain  au  iv*  Kièclo  ot  étaient  administrées  pur 
dos  vicaires. 

—  Kmcycl.  Admiu.  rom.  Au  temps  do  Cicéron,  les  Ko- 


mains  ne  donnaient  le  nom  de  diocèses  qu'aux  subdivisions 
territoriales  dos  provinces  d'Asie.  Peu  à  peu,  ce  terme  fut 
étendu  à  tout  l'empire.  A  partir  de  Constantin,  on  appela 
grands  diocèses  les  quatorze  grandes  divisions  do  l'empire» 
qui  renfermèrent  chacune  plusieurs  provinces;  mais  on 
continua  d'appeler  diocèses  particuliers  les  circonscriptions 
intérieures  de  chaque  province.  Los  grands  diocèses, 
administrés  par  un  vicaire  impérial,  étaient  groupés  de 
manière  à  former  quatre  préfectures,  soumises  chacune 
à  l'autorité  d'un  préfet. 

—  Adniin.  ecclés.  A  l'origine  du  christianisme,  dans 
presque  toutes  les  villes,  résidait  un  évêquo  assisté  d'un 
culiègo  de  prêtres.  Les  églises  que  l'on  construisit  plus 
tard  dans  les  bourf^s  ot  les  villages  furent  desservies  par 
des  prêtres,  que  l'ovÔque  le  plus  voisin  y  envoyait.  Pou 
à  peu,  la  réunion  de  plusieurs  églises  particulières,  admi- 
nistrées par  un  mémo  évoque,  forma  uno  circonscription 
ecclésiastique,  à  qui  on  donna  d'abord  le  nom  de  paroisse 
{pars-cia).  Le  terme  do  diocèse  désignait  une  province 
ecclésiastique,  dont  tous  les  évêques  étaient  régis  par  un 
exarque  ou  patriarche.  C'est  on  ce  sens  que  l'emploient  les 
conciles  de  Constantinople  (381)  et  d'Ephèse  (431).  Dans  la 
suite,  le  mot  paroisse  ne  s'appliqua  plus  qu'au  territoire 
administré  par  un  curé;  toute  circonscription  ecclésias- 
tique (ovêché  ou  archevêché)  soumise  à  l'autorité  épisco- 
pale  fut  appelée  »  diocèse  « . 

Le  diocèse  porte  toujours  le  nom  de  la  ville  où  est  le 
siège  de  l'évêque.  La  réunion  de  plusieurs  diocèses  sufi^ra- 
gauts  forme  une  province  ecclésiastique.  Il  y  a  actuelle- 
ment, dans  toute  l'Eghse  catholique,  environ  1 .100  diocèses. 
Avant  la  Révolution,  il  y  avait  en  Franco  141  diocèses, 
répartis  en  18  provinces  ecclésiastiques,  dont  quelques- 
unes  avaient  leur  métropole  hors  du  royaume.  Le  con- 
cordat de  1802  no  rétablit  que  10  archevêchés  et  50  évê- 
chés,  en  tout  60  diocèses,  qui  furent  réduits  à  50  en  1815, 
par  suite  de  la  perte  do  plusieurs  départements.  La  con- 
vention de  1819,  entre  Louis  XVIII  et  le  pape  Pie  VII, 
porta  le  nombre  des  diocèses  français  à  80,  dont  14  arche- 
vêchés et  66  évéchés.  En  1870,  on  comptait  18  archevêchés 
et  74  évêchés,  c'est-à-dire  92  diocèses  (86  pour  la  France, 
3  pour  l'Algérie,  3  pour  les  colonies).  La  perte  de  l'Alsace- 
Lorraine  a  réduit  à  72  le  nombre  des  évêchés  :  celui  des 
archevêchés  n'a  pas  subi  de  changement.  Les  circonscrip- 
tions de  ces  différents  diocèses  et  les  modifications  qui  y 
ont  été  introduites  à  diverses  époques  ont  été  fixées  d'un 
mutuel  accord  par  le  saint-siège  et  le  gouvernement  fran- 
çais, et  promulguées  à  la  fois  par  une  bulle  du  pape  et  un 
décret  du  pouvoir  exécutif.  Les  diocèses  correspondent, 
pour  l'étendue  territoriale,  aux  départements.  II  y  a  cepen- 
dant quelques  exceptions.  Ainsi  le  diocèse  de  Lyon  com- 
prend les  départements  du  Rhône  et  de  la  Loire;  le  dio- 
cèse de  Limoges,  les  départements  de  la  Creuse  et  de  la 
Haute-Vienne;  le  diocèse  de  Reims,  le  département  des 
Ardennes  et  un  arrondissement  du  département  de  la 
Marne.  Le  territoire  de  Belfort  a  été  rattaché  au  diocèse 
de  Besançon.  Au  contraire,  le  département  des  Bouches- 
du-Rhône  renferme  les  deux  diocèses  d'Aix  et  de  Mar- 
seille ;  le  territoire  des  départements  de  la  Savoie  et  de  la 
Haute-Savoie  est  réparti  entre  les  quatre  diocèses  de  Cham- 
béry, d'Annecy,  de  Saint-Jean-de-Maurienne  et  de  Taren- 
taise.  Par  exception  à  la  règle  générale,  ce  dernier  dio- 
cèse porte  le  nom  d'une  vallée  et  non  pas  d'une  ville  :  sou 
évêque  réside  à  Moutiers. 

D'autre  part,  dans  les  diocèses  dont  les  noms  suivent,  lo 
siège  épiscopal  est  différent  du  chef-lieu  du  département  : 


DIOCÈSES  DÉPARTEUENTS 

Aire Landes. 

Aix Bouc  ti. •du- Rhône 

Autun Suône-et' Loire. 

Bayeux Calvados. 

Bayoone  ....  Bajises-Ptjrénces- 

Belley Ain. 

Cambrai  ....  Nord. 

Coutances  .  .  .  Manche. 

Fréjus Var. 

Laiigros  .  .  .  ■  BautP-Marne. 

l.uçon Vewlée. 

Meaux ^t'ine-clStarne. 


DIOCÈSES  DÉPARTEUENTS 

Moutiers Savoie. 

Pamiers Ariège. 

Keims Marne. 

Saint-Claude Jura. 

Saint-Dié Vosges. 

Saini-Flour Contât. 

SWean-de-Maurienne.  Savoie. 

S^ez Orne. 

Sens yoime. 

Soissons Aisne. 

Verdun Uleuse. 

Viviers Ardcche. 


DIOCM  {di-ok')  n.  m.  Nom  vulgaire  du  moineau  à  bec 
rouge  du  Sénégal  {quelea  saîwuinirostris)^  petit  oiseau  du 
genre  malijnbus,  famille  des  plocéidés. 

DiOCLÉATE,  prêtre  d'Antivari,  qui  vécut  au  xn"  siècle. 
Il  écrivit,  en  slavou  et  on  latin,  une  histoire  des  rois  de 
Dalmatie»  que  l'Italien  Maure  Orbini  inséra,  au  xvii»  siè- 
cle, dans  son  livre  Hegno  degli  Slavi. 

DIOGLÉE  n.  f.  Genre  de  légumineuses-papilionacées, 
tribu  des  phaséoléos,  do  l'Amérique  tropicale,  dont  uno 
espèce,  qui  est  un  arbrisseau  grimpant,  est  cultivée  pour 
la  beauté  do  ses  fleurs. 

—  Encycl.  Les  dioclées  ont  les  feuilles  pinnées-trifo- 
lioléos,  et  les  folioles  opposées;  les  fleurs  bleues,  violettes 
ou  blanchâtres,  sont  en  petits  épis  disposés  lo  long  d'un 
pédoncule  commun.  On  en  connaît  environ  20  espèces. 

DIOCLÉES  n.  f.  pi.  Antiq.  gr.  Fétos  qu'on  célébrait  à 
Mégare,  eu  l'honneur  du  héros  Dioclès,  mort  en  défondant 
son  ami. 

DiOCLÈS,  chef  du  parti  démocratique  syracusain  ffin 
du  V*  s.  av.  J.-C).  II  ont  la  plus  grande  part  A  la  révolu- 
tion de  112,  qui  établit  dans  Syracuse  lo  gouvernement  po- 
pulaire ;  il  attacha  son  nom  à  la  rédaction  du  nouveau 
code  de  lois,  et  vit  encore  augmenter  son  intluenco  dans 
lo  gouvernement  après  le  bannissement  d'Harmocrate  et 
du  parti  do  l'aristocratie  (iio)  ;  il  combattit  les  Carthagi- 
nois, mais  no  put  empi''cher  la  prise  d'Ilimère.  H  fut  ù 
son  tour  exilé  on  -ios.  il  mourut  sans  doute  vers  406. 

Dl  OC  LÈS  de  PhliontUe,  poète  coniii|uo  grec  (v*  s. 
av.  J.-C).  Il  appartenait  à.  la  comédïo  ancionno.  On  a  do 
hii  iineh|ues  fragments. 

DiOCLÈs  de  Carystos,  médecin  grec,  né  à  Carystos 
(Enbée)  au  m'  siècle  av.  J.-C  II  no  reste  quo  dos  frag- 
ments de  ses  ouvrages  do  séméiotiqno  ot  do  diététique; 
au  point  de  vue  thérapeutique,  il  employait  do  préférouco 
dos  remèdes  tirés  du  règne  végétal.  l'*lino  ot  Galion  lo 
citent  avec  éloge.  G.  Kilhn  a  réuni  co  qui  reste  do  ses 
rouvres  sous  lo  titre  ;  Dioclis  fr'agmvnta  (1820). 

DiOCLËs  de  Carystos,  poèto  groc  do  l'époouo  ro- 
maine, auteur  d'épigranimes   insérées  dans  VÀnthohgiv. 

DiOCLÈS,  géomètre  groc,  qu'on  a  supposé  vivre  dans 
lo  VI*  siècle  do  notre  ère.  La  plus  connue  do  ses  déoou- 
vertes   ost   la    solution    du    fameux    problèmo  do    doux 

92 


DIOCLETIEN 


DIOGÈNE 


DiocléticD  (buste  du  Capitole). 


moyennes  proportionDcUes  entre  deux  droites  données,  au 
moyen  d'une  courbe  qu'on  nomma  plus  tard  cissoide. 

DIOCLETIEN,  ENNE  {siin,  en)  ailj.  Qui  se  rapporte  à 
Diûclétieu  ou  à  son  règne  :  Persécution  dioclétiknne. 

DIOCLETIEN  (Caius  Valerius  JoviusDiocletianus),  em- 
pereur romain,  né  en  245,  près  de  Salonc,  en  Dalmatie, 
mort  dans  cette  ville  en  313.  Fils  d"un  affranchi,  il  servit 
d'abord  dans  une  légion.  SacarrièresodessîuesousProbus, 
puis  sous  Aurélien,  <jui  lui  donne  le  consulat.  A  la  mort 
de  Numérien,  assassiné  par  son  beau-père  Arrius  Aper,  il 
était  chef  des  domestiques  (cojnes  dômes ticortan).  Apcr, 
loin  d'être  proclamé  empereur,  fut  arrêté  par  les  soldats, 
qui  choisirent  Dioclétlen  (2S4).  Celui-ci  attesta  le  soleil 
qu'il  était  étranger  au  meurtre  de  Numérien  et  perça  Aper 
de  son  épée.  Cependant, 
Carinus,  aussi  détesté  que 
l'avait  été  son  frère  Nu- 
mérien, régnait  à  Rome. 
Dioclétien  envoya  contre 
lui  des  troupes,  qui  furent 
battues.  Maïs  Carinus 
fut  tué  par  ses  propres 
soldats.  Dioclétien,  resté 
seul  maître  de  l'empire, 
montra,  dans  la  victoire, 
une  grande  modération. 
Ayant  compris  que  l'ac- 
tivité d'un  seul  homme 
ne  suffisait  plus  à  assurer 
l'ordre  dans  l'empire,  il 
s'adjoignit  comme  col- 
lègue Masimien,  soldat 
frossier,  mais  bravo  et 
dèle  (486).  Dioclétien 
prit  le  surnom  de  Jovien, 
Maximien  celui  à'Her- 
cule.  Ce  dernier  se  rendit  aussitôt  en  Gaule,  pour  réprimer 
la  terrible  sédition  des  Bagaudes,  paysans  révoltés.  Là, 
donnant  carrière  à  la  dureté  de  son  caractère,  il  fit  massa- 
crer la  légion  Thébaine,  composée  de  chrétiens  comman- 
dés par  saint  Maurice,  parce  qu'elle  refusait  de  l'associer 
à  ses  sacrifices.  Rome  ne  paraissant  plus  assez  près  des 
frontières,  deux  nouvelles  capitales  furent  choisies  :  Mi- 
lan, d'où  l'on  surveillait  les  Alpes,  Nicomédie,  à  proximité 
de  la  frontière  perse.  Quelques  années  plus  tard,  Dioclétien 
créa  en  outre  deux  Césars,  qui  furent  comme  les  lieute- 
nants des  Augustes  (292).  Ce  fut  la  tAtrarcliie,  et  l'empire 
fut  ainsi  divisé  :  1"  Dioclétien  (Auguste)  eut  la  Thrace, 
l'Egypte,  l'Asie,  avec  Nicomédie  pour  résidence;  Galère, 
son  César ,  eut  l'Illyrie ,  les  possessions  du  Danube , 
l'Achaïe,  et  résida  à  Sirmium  ;  %"  Maximien  (Auguste)  eut 
l'Italie,  la  Sicile, 
l'Afrique,     avec  ^^^îî^ 

résidence  à  Mi-       /^jt^'-  ap-  -y>  4i:=^/iA-^-\> 

lan;  son  César,  ^  M^^  i  A  /^  }^V  tÀ 
Constance  Chlo- 
re, eut  la  Gaule, 
l'Espagne,  et  ré- 
sida à  Trêves. 
Ce  gouverne- 
ment fonctionna 
en  parfaite  har- 
monie, sous  la 
haute    influence 

de  Dioclétien.  L'ordre  fut  rétabli  à  l'intérieur;  à  l'exté- 
rieur, l'empire  fut  restauré  dans  ses  frontières.  Une  paix 
glorieuse,  et  qui  devait  durer  quarante  ans,  fut  conclue 
avec  les  Perses  (297).  En  304,  les  deux  Augustes,  Maxi- 
mien et  Dioclétien,  venaient  à  Rome  célébrer  le  triomphe 
le  plus  brillant  et  le  plus  mérité.  C'était  la  dernière  fête 
de  ce  genre  à  laquelle  Rome  dût  assister.  En  298,  fut 
commencée  la  construction  de  toute  une  série  de  forte- 
resses aux  frontières.  Les  dernières  années  du  règne  de 
Dioclétien  sont  obscurcies  par  Tune  des  plus  violentes 
persécutions  qu'aient  subies  les  chrétiens  (303-311). 

Dioclétien,  âgé  de  soixante  ans,  las  du  pouvoir  (305),  se 
retira  à  Salone,  où  il  vécut  comme  un  sage,  en  cultivant 
son  jardin.  Il  mourut  en  313. 

DiocLlDE  d'Abdère,  ingénieur  grec  du  iv<^  siècle 
avant  notre  ère.  Il  fut,  au  dire  d'Athénée,  l'inventeur  de 
la  fameuse  machine  de  guerre  connue  sous  le  nom  d'hé- 
Iffpole ,  que  Démétrios  Poliorcète  employa  au  siège  de 
Rhodes,  et  qui  fut  construite  par  Epimaque. 

DIOCTAÈDRE  {du  préf.  rfi,  et  du  gr.  oh'lô,  huit,  et  édra, 
base,  face,  adj.  Cristall.  Dont  les  faces  sont  combinées  en 
deux  octaèdres  différents. 

DIOCTONAL,  ALE,  AUX  adj.  Cristall.  Dont  les  faces 
déterminent  deux  octaèdres  de  forme  ditférente. 

DIOCTRIA  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  brachycères 
tanystomes,  famille  des  asilidés,  tribu  des  dasypogôninés, 
comprenant  des  formes  à 
antennes  assez  long^ues 
dressées  sur  une  saillie, 
à  abdomen  allongé  et 
grêle,  à  pattes  velues  en 
dedans.  (Les  rfiocïrm  sont 
de  fortes  mouches  car- 
nassières, dont  on  con- 
naît une  vingtaine  d'es- 
pèces, propres  à  l'Eu- 
rope.) 

DIOCTYL.  Chim.  Pré- 
fixe qui,  placé  devant  un 
nom,  forme  le  nom  d'un 
composé  qui  n'est  autre  que  le  corpslui-mômeoù  deux  grou- 
pes uciylcs  ont  remplacé  deux  groupes  monoatomiques. 

DIOCTYLACÉTATE  {sé)  D.  m.  Soi  dérivant  de  l'acide 
dioctylacétique, 

DIOCTYLACÉTIQUE  (sé-tik')  adj.  So  dit  d'un  acide 
(C*ïr-)*CU-CO'H,  homologue  de  l'acide  acétique,  dont  il 
diffère  par  la  substitution  de  deux  acétyles  ù.  deux  atomes 
d'hydrogène.  Syn.  i.so8tkariquk. 

DIOCTYLGARfiINOL  n.  m.  Compo-sé  (C«H'')'CH(On), 
résultant  de  l'hydrogénation  de   la  dioctylcotonc.   Syn. 

NONAnKCANOI,. 

DIOCTYLCÉTONE  {sé}  n.f.  Acétone  (C'IP  j'CO,  obtenue 
en  chautîant  l'acide  nonylique  avec  l'anhydride  phospho- 
rique.  Syn.  nonylone. 


Monnaie  de  Dioclétien. 


Dioctria  (gr.  3  foie). 


DIOCTYLE  n.  m.  Hydrocarbure  paraflinique  formé  de 
deux  ootyles.  Syn.  de  hexadécank. 

—  E.NcvcL.  Les  dioctyles  C"H"  peuvent  être  extrême- 
ment nombreux.  Le  dioctyle  normal  CH^(CH*)'*-CH*  fond 
ù  1-1",  bout  vers  279». 

DiODATI  (Jean),  théologien  protestant  suisse,  d'origine 
italienne,  né  à  Genève  en  1576,  mort  en  1649.  En  collabo- 
ration avec  Le  Clerc,  il  écrivit  une  préface  à  la  confes- 
sion de  foi  de  Cyrille  Lucar,  patriarche  de  l'Eglise  grecque 
de  Constantinople,  qui  était  le  correspondant  des  chefs  de 
la  Réforme,  et  s'efforçait  de  greffer  sur  la  communion 
grecque  les  idées  luthériennes  et  même  calvinistes.  En 
1645,  Diodati  abandonna  le  professorat.  Il  a  publié  un 
certain  nombre  d'ouvrages,  dont  des  traductions  en  italien 
ou  en  français  de  livres  de  la  Bible. 

DiODATI  (Domenico),  archéologue  italien,  né  à  Naples 
en  1736,  mort  en  1801.  Il  s'est  surtout  fait  connaître  par  un 
livre  intitulé  De  Christo  grœce  logiiente  ecrercitatio  (1767), 
dans  lequel  il  prétend  que  le  grec  était  la  langue  natu- 
relle de  Jésus-Christ  et  do  ses  apôtres.  Citons  encore  de 
lui  ;  Illustrazioni  délie  monele  nominale 
iielle  Jiostre  constituzioni  (1788),  et  un 
Traité  sur  le  prêt  à  intérêt  (1796). 

DIODE  (du  gr.  diodéia,  passage)  n.  m. 
Bot.  Nom  donné  aux  spores  de  passage 
que  produit,  chez  les  floridces,  les  mous- 
ses, les  cryptogames  vasculaires,  l'orga- 
nisme asexué  provenant  de  la  germina- 
tion de  l'œuf. 

DIODESME  ou  DIODESMA  [dèss]  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  clavicornes, 
famille  des  colydîidés,  tribu  des  orthocé- 
rinés,  comprenant  une  petite  espèce 
courte,  grise,  qui  vit  dans  les  souches  do 
hêtre.  (Un  diodesma  à  élytres  striés  et  crénelés,  habite 
l'Europe  centrale  et  méridionale.) 

DIODIE  ou  DIODIA  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  rubiacées,  dont  l'espèce  type  croît  dans  l'Amérique 
centrale. 

DIODON  n.  m.  Ornith.  Faucon  à  bec  bidenté. 

—  Ichtyol.  Genre  de  poissons  plectognathes  gymnodon- 
tes,  famille  des  tétrodontidés.  comprenant  des  formes  arron- 
dies, couvertes  d'épines  érectiles,  dont  on  cunnait  une 
vingtaine  d'espèces  ha- 
bitant les  mers  chaudes 
du  globe. 

—  Mamm.  Sorte  de 
cétacé,  dit  aussi  deux- 

DKNTS. 

—  Enctcl.   Ichtyol. 
Les  diodo7is,  vulgaire- 
ment appelés  orbes  épi-  Diodon. 
ncux    ou    hérissons   de 

mer,  sont  de  taille  médiocre  ;  ils  sont  caractérisés  par  leurs 
mâchoires  armées  d'une  plaque  osseuse  qui  forme  un  véri- 
table bec  tranchant.  Se  nourrissant  de  mollusques  et  de 
coraux,  ils  ne  sont  pas  comestibles,  et  leur  chair  est  sou- 
vent toxique.  Comme  tous  les  tétrodontidés.  les  diodons 
peuvent  se  gonfler  à  volonté  en  remplissant  d'air  leur  œso- 
phage muni  d'une  poche.  Le  diodon  histryx,  fauve  ou  roux 
taché  de  brun,  atteint  jusqu'à  50  centimètres;  il  est  com- 
mun sous  les  tropiques. 

DIODONCÉPHALE  [sé  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  odoits. 
ontus,  dont,  et  kèphalè,  tête)  adj.  Tératol.  Qui  a  deux  ran- 
gées paralUdos   do  dents  :    Monstre   diodoncéphale. 

—  n.  m.  Monstre  qui  a  deux  rangées  de  dents. 

DIODONTE  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  hétéro- 
mères,  famille  des  ténébrionidés,  comprenant  des  formes 
courtes,  arrondies  et  rugueuses,  voisines  des  erodius,  dont 
elles  ont  le  port  et  les  mœurs.  {Les  diodon  tes  sont  de  petite 
taille  et  habitent  les  régions  arides  du  Sénégal  et  du  Cap  ; 
on  en  connaît  quatre  espèces.) 

SlODORE  de  Sinope,  poète  comique  grec  (iv"  s.  av. 
J.-C).  Il  appartenait  â  la  comédie  moyenne.  Nous  con- 
naissons les  titres  et  quelques  fragments  de  ses  pièces  : 
la  Joueuse  de  flûte,  les  Panégyristes,  l'Héritière. 

DiODORE  le  Périégète,  historien  grec,  qui  vivait 
vers  la  fin  du  iv*  siècle  avant  notre  ère.  II  habita  Athènes 
et  fut  l'ami  du  rhéteur  Anaximène.  Il  nous  reste  des 
fragments  de  deux  doses  ouvrages  sur  les  Dèmes  de  l'At- 
tique  et  sur  les  Mo7iU7iïents.  Ces  ouvrages,  fort  importants 
pour  la  topographie  de  l'Attique,  ont  été  souvent  mis  à 
contribution  par  les  lexicographes  byzantins. 

DlODORE  d^Aspendos,  philosophe  grec,  qui  vécut 
au  m'' siècle  av.  J.-C.  Il  était  disciple  du  pythagoricien 
Arésas  et  essaya  d'introduire  le  costume  cynique  dans  les 
babitudes  de  la  vie  pythagoricienne. 

DlODORE  Cronos,  philosophe  grec,  un  des  grands 
dialecticiens  de  l'école  de  Mégare,  nô  à  lasos  (Carie), 
mort  vers  296  avant  J.-C.  C'est  à  tort  qu'on  lui  a  attribué 
les  sophismes  connus  dans  l'histoire  deVécole  de  Mégare, 
sous  les  titres  du  Voilé  et  du  Cornu,  et  qui  appartiennent 
à  Eubolide.  Sa  dialectique  s'est  exercée  sur  1  idée  du  pos- 
sible et  sur  les  conditions  de  légitimité  du  jugement  con- 
ditionnel. Il  niait  la  possibilité  du  mouvement,  avec  les 
éléates.  et  professait  sur  la  question  de  la  nature  des 
choses  un  atomisme  renouvelé  de  Déniocrito. 

DlODORE  de  Tyr,  philosophe  grec,  qui  vivait  vers 
110  av.  J.-C.  Il  devint,  après  son  maître  Critolaos,  chef 
do  l'école  péripatéticienne  d'Athènes.  Il  n'a  laissé  aucun 
ouvrage.  Il  semble  avoir  été  assez  indépendant.  En  mo- 
rale, il  s'éloignait  d'Aristote  et  so  rapprochait  d'Epicure, 
iMi  ajoutant  à  la  vertu,  comme  condition  de  la  félicité, 
l'absence  de  douleur. 

DlODORE  de  Sicile,  historien  grec  de  la  fin  du  i"  siè- 
cle av.  J.-C,  contemporain  de  César  et  d'Auguste.  II  était 
né  à  Agyrion,  en  Sicile.  Il  tit  de  longs  voyages  en  Euro))o 
et  en  Asie,  séjourna  longtenii)s  à  Rome,  et  travailla  pen- 
dant trente  ans  à  une  ïiihliothèque  historique,  dont  nous 
possédons  des  fragments  considérables.  C'est  une  histoire 
universollo,  qui  s'étendait  depuis  les  temps  les  plus  reculés 
jusqu'à  l'an  60  avant  Jésus-Christ.  Diodoroest  un  historien 
<-onsciencieux,  qui  a  utilisé  les  recherches  do  tous  ses  pré- 
décesseurs grecs  et  romains  ;  c'est  un  écrivain  inégal,  mais 
assez  clair.  Malgré  son  extraordinaire  crédulité,  et  son 
manque  do  sens  critique,  il  fournit  do  nombreux  et  pré- 
cieux renseignements. 


740 

DlODORE  de  Sardes,  poète  grec  du  i"  siècle  avant 
notre  ère.  Nous  possédons  de  lui  quelques  épigrammes. 

DlODORE  (saint),  martyr,  mort  vers  257.  Il  faisait  par- 
tie d'une  assemblée  de  chrétiens,  que  les  païens  surpri- 
reut  dans  la  catacombe  dos  saiuts  Crysanthe  et  Darie,  près 
de  Rome.  L'entrée  du  souterrain  fut  murée  par  ordre  de 
l'empereur  Valérien ,  et  les  chrétiens  périrent  étoufl'és. 
Leurs  restes  furent  retrouvés  et  transportés  à  Rome,  en 
886,  sous  le  pape  Etienne  yi.  —  Fête  le  25  octobre. 

DlODORE  d^Antioche,  évoque  de  Tarse  et  écrivain 
ecclésiastique,  qui  mourut  vers  390.  Moine,  puis  archi- 
mandrite d'un  couvent  d'Antioche,  il  soutint  le  patriarche 
Mélétius,  persécuté  par  l'empereur  Valons.  Elu  évoque  do 
Tarse  en  378,  il  assista,  en  381,  au  premier  concile  de 
Constantinople.  Diodore  avait  composé  beaucoup  d'ou- 
vrages estimés  des  anciens;  le  texte  grec  est  perdu  :  il 
en  existe  des  traductions  en  langue  syriaque. 

DlODORE,  jurisconsulte  byzantin  du  v"  siècle.  Il  fit 
partie  de  la  commission  nommée,  en  435,  par  Théodose  II 
pour  hâter  l'œuvre  commencée,  en  429,  de  la  rédaction  du 
Code  théodosien.  11  était  magister  scriniorum  et  avait  rang 
de  comte. 

DiODOTE,  orateur  athénien,  qui  a  attaché  son  nom  à 
l'un  des  épisodes  de  la  guerre  du  Péloponèse.  En  427  avant 
notre  ère,  l'ile  de  Lesbos  rompit  son  alliance  avec  Athènes 
et  demanda  du  secours  aux  Spartiates.  Peu  de  temps  après, 
une  armée  athénienne  s'empara  de  Mitylène,  capitale  de 
l'île.  Le  peujile  athénien,  dans  un  premier  élan  do  colère, 
rendit  un  décret  de  mort  contre  tous  les  Mityléniens.  Une 
galère  partit  sur-le-champ  pour  porter  ce  décret  à  l'ami- 
ral Pachès.  gui  devait  le  faire  exécuter.  Mais  Diodote 
parvint  à  faire  rapporter  le  décret.  Une  seconde  galère 
fut  expédiée,  et  parvint  à  empêcher  le  massacre. 

DiODOTE  I"  ou  ThÉODOTE,  roi  de  Bactriano  vers  le 
milieu  du  m"  siècle  avant  notre  ère.  Il  était  gouverneur  de 
cette  contrée  pour  le  roi  de  Syrie,  lorsque,  vers  256,  il  se 
déclara  indépendant,  et  fonda  une  monarchie  qui  dura 
environ  cent  cinquante  ans.  —  Diodote  H,  roi  de  Bac- 
triane,  fils  du  précédent,  auquel  il  succéda  vers  240  av. 
J.-C,  fit  alliance  avec  Tiridate,  roi  des  Parthes,  et  contri- 
bua à  la  défaite  du  roi  de  Syrie,  Seleucos  Callinicos. 

DICECETE  {é-sét'  —  du  gr.  dia,  sur,  et  oikia,  maison) 
n.  m.  Antiq.  gr.  Intendant,  économe,  trésorier,  ii  intendant 
du  trésor,  dans  les  monarchies  grecques  d'Orient,  ii  Gou- 
verneur de  province. 

DICECIE  {ê'sl  —  rad.  dioique)  n.  f.  Etat  d'une  plante 
dioïque.  il  Classe  de  Linné,  renfermant  les  plantes  phané- 
rogames dioïques.  Ex.  :  saule,  dattier. 

—  Encycl.  La  diœcie  rend  absolument  nécessaire  la 
fécondation  croisée;  la  difficulté  que  présente  ce  mode 
particulier  est  compensée  généralement  par  la  profusion 
du  pollen  que  fournissent  les  pieds  mâles. 

DIOGDOÈDRE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  ogdoos,  huitième, 
et  édra,  base,  face}  n.  m.  Cristal  formé  de  deux  pyramides 
à  bases  carrées,  dont  les  faces  sont  symétriquement  incli- 
nées sur  la  base. 

DIOGDOÉDRIE  [drî)  n.  f.  Caractère  d'un  diogdoèdre. 

DIOGDOÉDRIQUE  {drik')  adj.  Qui  a  le  caractère  dos 
diogdoèdres  :  Cnstaux  diogdoédriqdks. 

DlOGÈNE  d*Apollonie,  né  à  Apollonie,  en  Crète,  au 
commencement  du  v«  siècle  avant  Jésus-Christ,  disciple 
d'Anaximène.  C'est  un  de  ces  premiers  philosophes  qui 
cherchèrent  une  explication  rationnelle  de  toutes  choses  en 
dehors  de  la  religion  de  la  cité.  Cette  explication,  l'écolo 
ionienne,  dont  il  était,  la  cherchait  dans  l'un  ou  l'autre  des 
"  éléments  "  (eau,  air,  feu),  et  Diogène  pensait  la  trouver 
dans  l'air.  Sa  doctrine  peut  être  justement  qualifiée,  non 
de  matérialisme,  mais  de  panthéisme  naturaliste;  car, 
pour  lui,  malgré  la  diversité  de  ses  manifestations  ou  de 
ses  dons,  ce  principe  unique  est  intinî,  éternel,  immense, 
tout-puissant,  tout  connaissant,  ayant  disposé  tout  avec 
une  beauté  parfaite.  Diogène  d'ApoUonie  avait  écrit  un 
livre  ;  De  la  nature,  titre  fréquent  alors;  nous  ne  le  con- 
naissons que  par  des  citations  qu'en  ont  faites  Aristoto, 
Simplicius,  Diogène  Laërte. 

Diogène  de  Sinope  ou  le  Cynique,  né  à  Sinope,  sur 
le  Pont-Euxin,  vers  413  av.  J.-C,  phuosopho  célèbre  par 
son  tonneau  (devenu  son  unique  logis),  par  sa  besace  et  son 
bâton,  par  son  écuclle,  qu'il 
jeta  comme  superflue  àl'as- 
pect  d'un  enfant  qui  buvait 
dans  le  creux  de  sa  main; 
par  cette  lanterne  avec  la- 
quelle il  cherchait  un 
homme  en  plein  midi;  par 
sa  réfutation  péremptoire 
de  Zenon,  que  l'on  trou- 
vera exposée  plus  loin  ;  par 
sa  réponse  à  Alexandre  le 
Grand  :  «  Ce  que  je  veux  de 
toi  '?  Que  tu  t'ôtes  de  mou 
soleil  !  » 

Diogène,  sectateur  d'An- 
tisthène,  était  l'ennemi  des 
philosophes  s  p  é  c  ul  a  t  i  f  s . 
Zenon  d'Elée  s  efforçait  de 
prouver  par  les  arguments 
les  plus  subtils  l'impossi- 
bilité du  mouvement  :  Dio- 
gène se  présentait  à  lui  et 
marchait.  On  sait  aussi  qu'il  embarrassa  plus  d'une  fois 
Platon  lui-même.  Celui-ci  avait  défini  l'honmie  :  "  un  ani- 
mal à  deux  pieds,  sans  plumes.  "  Diogène  Un  jeta,  en  pré- 
sence de  ses  auditeurs,  un  coq  plumé,  en  s'écriant  ;  »  Voilà 
l'homme  do  Platon  »  ! 

Ennemi  des  métaphysiciens,  il  était  aussi  l'ennemi  de  la 
religion  de  son  pays  et  de  ceux  qui  la  représentaient;  il 
excluait  mémo  l'idée  d'un  Dieu,  comme  incertaine  et  inutile. 
Il  so  montra  aussi  l'adversaire  des  distinctions  entre  les 
cités,  des  préjugés,  des  artifices,  en  un  mot  de  tout  ce  que 
l'homme  avait  ajouté  ot  ajoutait  à  la  jmro  nature.  Il  mordait 
qui  lui  déplaisait  et  aifectait  do  tout  se  permettre  publique- 
ment, disant  que  t'o  qui  n'est  pas  mal  en  soi  doit  pouvoir 
so  faire  dans  la  rue  comme  dans  la  maison.  Toutefois,  s'il 
était  l'otinemi  de  l'art  et  du  luxe,  il  n'était  point  l'cnnonii 
du  travail;  et,  s'il  bravait  toutes  les  opinions,  il  l)ravait 
aussi  la  fatigue,  le  froid,  le  chaud,  les  privations.  De- 
venu esclave,  après  avoir  été  pris  et  vendu  à  Corinthe  par 


Diogène  daus  son  tonneau, 
d'après  une  peinture  antique. 


741 

(les  pirates,  il  dédaigna  do  so  faire  racheter,  et  il  éleva, 
dit-un,  fortement  les  deux  tils  do  son  maître  Xéiiiado  qui, 
do  son  côté,  l'estima,  l'aima  et  linaloment  ralîVanchit,  Sou 
caractôro  était  un  bizarre  mélan^'e  do  Ilnosso  et  de  ^gros- 
sièreté, de  bon  sons  et  d'al)snrde  révolte,  do  simplii-'itô 
et  d'orgueil,  d'austérité  souvent  affectée  d'abandon  com- 
plot aux  instincts  do  la  nature  animale. 

~  Iconogr.  Los  busios  antiques  de  Diogôno  qui  sont 
parvenus  jusqu'à  nous  (musées  du  Vatican,  du  CapUûle,  du 
Louvre)  n'ont  pas  co  caractère  do  vul- 
garité ot  de  rudosso  quo  la  plupart  dos 
artistes  modernes  se  sont  plu  a  doiuier 
à  sa  physionomie.  Winekelmanu  a  pu- 
blié un  bas-relief  antique  on  marbre  do 
la  villaAlbani.qui  roprôsonte  l'entrevuo 
de  Diogône  et  d'Alexandre.  La  scène  a 
été  figurée  par  P.  Puget.  (V.  Alexan- 
DRR.)  On  cito  encore  :  Dioçfène  cher- 
chant un  homme  (Louvro),  peinture  at- 
tribuée par  les  uns  à  Rubens  et  par 
d'autres  ù-Iordaens;  une  pointure  au- 
tlioiitiipie  de  ce  dernier  (Dresde),  qui 
nous  monlio  lo  philosoplie  entièrement 
nu,  ayant  ù  la  main  sa  lanterne  et 
cherchant  un  hommo  on  plein  marché; 
un  tableau  de  Jean  Steen  sur  le  même 
sujet;  une  ligure  à  mi-corps  de  Diogrnc 
tenant  $a  Umlerne,  par  Ribora  (Dresde)  ; 
un  Diogihie  avec  sa  lanterne  (Dresde), 
par  Adrien  Van  dor  Werff.  Abraham 
bloomaort  a  peint  Diogèno  montrant  à 
sos  disciples  un  coq  plumé,  et  leur  di- 
sant :  M  Voilà  l'homme  de  Platon  ! 
[Munich].  Le  Diogène  jetant  son  écuelh  . 
tableau  du  Poussin,  est  au  musée  du 
Louvre.  Le  philosophe  cynique  s'e^I 
arrêté  pour  boire  à  une  source.  Il  te- 
nait à  la  main  une  écuelle,  mais  il  l'a 
jetée  en  voyant  un  jeune  paysan  qui 
s'est  accroupi  pour  boire  dans  le  creux 
de  sa  main.  Joaurat  a  également  au  Louvro  un  Dicgène 
brisant  son  i-cucUe.  Des  toiles  de  Salvator  Kosa  (à  l'Ermi- 
tage), Karcl  Dujardin  (à  Dresde)  représentent  le  même 
sujet. 

Diogène  (Antonios),  romancier  grec,  de  l'époque 
alexandrine.  Il  avait  composé  :  les  Choses  incroyables  qu  on 
voit  au  delà  de  Thulé,  roman  en  vingt-quatre  livres,  où  des 
descriptions  géographiques,  exactes  ou  do  fantaisie,  enca- 
draient une  idylle  et  un  récit  d'aventures.  Ce  roman  est 
perdu,  mais  Photios  nous  en  a  conservé  une  analyse  et 
des  fragments. 

Diogène  de  Babylone,  philosophe  stoïcien,  né  à  Sé- 
loucie,  près  de  Babylone.  Il  vivait  au  ir  siècle  avant  notre 
ère.  Il  se  rendit  à  Athènes,  où  il  étudia  la  pliilosophie  sous 
Chrysippe  et  Zenon  de  Tarse;  les  Athéniens  l'envoyèrent, 
avec  Critolaos  et  Carnéade,  en  ambassade  à  Rome,  au 
sujet  de  la  ville  d'Orope.  Pendant  son  séjour  dans  cette 
ville,  Diogène  enseigna,  avec  succès,  la  dialectique. 

DlOGÈNEd'Athènes,sculpteurgrec,auquel  sont  attri- 
bués les  cariatides  et  le  fronton  du  Panthéon  d'Agrippa, 
exécutés  vingt-cinq  ans  avant  notre  ère. 

Diogène  Laërce  ou  de  Laërte,  philosophe  et  histo- 
rien {j;roc,  né  à  Laérte,  en  Ciiicie,  probablement  dans  la 
première  moitié  du  iii'  siècle  do  notre  ère.  Il  est  l'auteur 
d'un  ouvrage  intitulé  :  Vies,  doctrines  et  sentences  des  phi- 
losophes illustres,  en  dix  livres.  Dans  son  X"  livre,  l'auteur 
parle  avec  complaisance  des  épicuriens,  ce  qui  a  fait  sup- 
poser qu'il  était  lui-même  épicurien.  L'ouvrage  était  dédié 
à  une  dame  platonicienne,  sans  doute  Arria,  l'amie  du  mé- 
decin Galion.  C'est  une  compilation  sans  critique  et  assez 
confuse,  où  les  bio^aphies  ot  les  anecdotes  se  suivent  un 
peu  au  hasard.  Mais  Diogène  Laorce  avait  entre  les  mains 
une  foule  d'ouvrages  qui  sont  aujourd'hui  perdus;  il  cito 
des  fragments  dos  philosophes,  même  des  documents  au- 
thentiques, comme  le  testament  et  les  lettres  d'Epicuro  : 
il  nous  apprend  beaucoup  de  détails  biographiques.  Aussi 
son  livre,  malgré  le  peu  de  valeur  littéraire,  est-il  infini- 
ment précieux  pour  l'étude  des  écoles  philosophiques  groc- 
Ques.  Diogène  Laërce  parle  souvent  d'un  recueil  ae  poésies 
diverses  qu'il  avait  composé. 

Diogène  (Romain),  empereur  d'Orient.  V.  Romain  IV. 

DIOGÈNE  ijrn')  ou  DI0GENE3  [ghé-nèss]  [n.  propre  gr., 
parce  (pie  ces  crustacés 
traînent  avec  eux  la  co- 
quille où  ils  logent  lourab- 
omon ,  comme  Diogène 
roulait  son  tonneau]  n.  m. 
(ienre  de  crustacés  déca- 
podes macroures,  famille 
dos  paguridés,  tribu  des  -jy -sù.^m  «w?  •■ 
pagurinés,  comprenant  des    W  ^M    -^^  !  - 

pagures  ayant  une   épine    (^    ^A,  ytf^  j 

mobile  entre  los  yeux,  ot     \.       M.  J?^*w-  ^ 
dont  la  livrée  est  terne;  ils 
babiient  surtout  les  mers 
chaudes.  (On  connaît  quol- 

<|uns  espèces  de  diogônes,  ^.i     ,^^  ^       „..,t.). 

dont  la  plus   répandue  se  t»       v»  / 

trouve,  depuis  la  Manche  jusqu'au  Gabon,  sur  los  ri- 
vages sablonneux;  co  diogôno  ost  blanc  jaunâtre  ot  rose 
clair.) 

DiogÉNIEN,  grammairien  grec,  né  à  Iléracléo  (ii*  s. 
de  notre  ère).  Il  avait  composé  d'assez  nombreux  ouvra- 
ges :  dos  Chronica;  un  traité  Sur  les  fleuves,  les  tuarais, 
les  sources  et  les  montagnes  ;  iino  Anthologie  d'6\>icratt^moH; 
un  abrégé  du  Lexique  do  Pamphile  on  cinq  volumes;  un 
Lerif/ue  on  cinq  livres,  qui  a  été  mis  à  contribution  par 
Hosyehios  ot  autres;  enlin,  un  recueil  do  Proi'crôe*,  dont 
nous  possédons  un  abrégé. 

DIOOÉNIQUE  {J('-n>k')  adj.  Qui  conviendrait  À  Diogène 

le  Cynique  :  Cynisme  diogkniquk. 

DIOGÉNISER  (;V)  v.n.  Rendre  cyniquo  commo  Diogôno  : 
Les  ynœurs  actuelles  tendent  it  niOGKNiSicn  tout  le  jnondc. 

—  v.  n.  Faire  le  cyniquo,  se  conduire  avec  un  sans- 
façon  cyniquo  :  //  est  des  gens  qui  mettent  leur  gloire  à 
nroni^;NisKi\.  li  Vivre  dans  un  état  do  dénuement  volonlairo  : 
DiOfiKNrsKii  avec  une  incroi/able  fierti'.\ 

Se  Cliogéniser,  v,  pr.  Devenir  cyniquo. 


DIOGÉNISME  {Jt!-niss7n')  n.  m.  Cynisme  comparable  à 

celui  de  Diogcnn. 

DIOGGOT  ou  DIOGOT(.'/o  —  du  russ.  dii'got,  môme  sens) 
n.  m.  Ihulo  que  le  bouleau  fournit  quand  ou  distille  son 
éc^orce,  et  qui  donne  son  odeur  particulière  au  cuir  de 
Russie.  Il  On  dit  aussi  dkgdt. 

DIOÏQUE  {O'ik' — du  gr.  dia,  séparément,  et  oikos,  de- 
meure) 11.  m.  .Se  dit  d'uno  ospèc^o  vi'^L'étalo  chnz  Ia(^uolle 


Type  diola. 


Diogene  j  tant  ussrn 

les  fleurs  mâles  ot  les  iîeurs  femelles,  ou,  d'uno  manière 
plus  générale,  les  organes  mâles  et  les  organes  femelles 
sont  portés  par  des  pieds  différents. 

DIOÏQUES  [o-ik'  —  mémo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  m.  pi.  Moll.  Se  dit  des  céphalopodes  à  sexes  distincts. 
—  Un  nioïQUE. 

Diois  (lat.  Diensis  pagus),  ancien  pays  de  France  [prov. 
du  Dauphiné],  dans  la  vallée  de  la  Drôme  ; 
capit.  Die.  Le  premier  comte  du  Diois 
fut  Guillaume,  (ils  de  Boson,  roi  de  Pro- 
vence (ix»  s.).  A  la  mort  d'Hyscard,  qui 
avait  pris  part  à  la  première  croisade, 
le  comté  échut  aux  évoques  de  Die,  mais 
leur  fut  disputé  par  les  comtes  do  Valen- 
tinois.  Charles  VI  acheta  le  Diois,  en  1  iO-i. 
Il  fait  aujourd'hui  partie  du  département 
de  la  Drôme. 

DiOLAS  ou  YoLAS,  population  des 
Rivières  du  Sud  (.Sénégarabie),  composée 
de  nègres  fortement  constitués,  qui,  par 
la  saillie  de  leurs  pommettes,  leur  pro- 
gnathisme, l'épaisseur  de  leurs  lèvres,  so 
rattachent  incontestablement  aux  Man- 
dingues.  — Un,  Il  ne  Diola  ou  Yola. 

—  Encycl.  Maigre  leur  air  farouche, 
les  Diolas  sont  d'humeur  pacifique  et  so 
livrent  volontiers  à  l'agriculture  et  au 
commerce.  —  On  donne  aussi  le  nom  do 
diolus  à  des  colporteurs  nègres  qui  par- 
courent la  Sénégambie  et  lo  Niger,  et 
appartiennent,   pour  la  plupart,  à  la  race  mandin_guo. 

DiOMA  ou  DlM,  rivière  do  la  Russie  d'Europe  {gouv. 
d'Orenbourg).  affluent  gauche  do  la  Biolaïa,  et  qui  se  jette 
dans  cette  rivière,  un  peu  on  amont  d'Oufa,  après  un  cours 
do  375  kilomètres. 

DiOMÈDE  (CHAMPS  np:).  Géogr.  anc.  Nom  donné  A  une 
plaine  d'Apulie,  située  lo  long  d«  l'Autidus,  aux  environs 
do  Cannos.  (On  appelait  lies  de  Diomède  un  groupe  d'ilos  do 
l'Adriatique,  près  do  la  côte  d'Apulie.) 

Diomède.  Myth.  gr.  Fille  de  Pborbas,  roi  do  Losbos. 
Elle  fut  enlevée  par  Achille,  dont  ollo  devint  l'esclave  et 
la  maîtresse. 

Diomède.  Myth.  gr.  Roi  des  Bistonos  do  Thrace.  Il 
était  bis  d'Ares  et  de  Cyrèno.  Il  avait  dos  chevaux  farou- 
ches qui  jetaient  le  feu  par  la  bouche.  Il  les  nourrissait  de 
chair  humaine  et  leur  donnait  à  dévorer  tous  les  étran- 
gers qui  tombaient  entre  ses  mains.  Hôraklôs  lo  vainauit 
et  lo  lit  dévorer  lui-môme  par  sos  propres  chevaux.  (La 
scène  ost  souvent  représentée  sur  les  vases  peints.) 

Diomède  dévoré  par  ses  chevaux,  tableau  de 
Gustave  Moreau  (Salon  do  1805).  Ilérakiès  a  vaincu  lo  roi 
des  Bistonos  et  l'a  jeté  en  j>âture  à  ses  chevaux  anthro 
pojdiages;  assis  sur  lo  chaperon  d'un  mur,  enveloppé  de 
sa  peau  do  lion,  sa  massue  près  de  lui,  il  contemple, 
impassible,  le  coupable  puni  par  le  supplice  qu'il  infligeait 
aux  autres.  Les  cliovaux  furieux  so  sont  rués  sur  leur 
maître  ot  le  déchirent.  Lebrun  a  peint  un  Diomède  dévoré 
par  sfs  chevaux,  gravé  par  Lafltto. 

Diomède,  un  dos  principaux  héros  do  l'Iliade  ot  du 
cvcle  troyen.  Il  était  fils  no  Tydéo  ot  do  Dôipylo,  flile 
d  Adrasto.  Originaire  d'Etolio,  il  fut  un  des  princes'd'.\rgos. 
Il  vongea  son  grand-père  Œnous ,  nui  avait  été  chassé 
d'Kiolio  i>ar  les  fils  a'Agrios,  fut  1  un  dos  prétendants 
d'ilélèno,  et  prit  jiart  à  la  guerre  de  'l'rnio,  où  il  accom- 
plit une  foulo  d'exploits,  gràco  à  la  protection  d'Athénè. 
Avec  Ulysse,  il  va  chercher  Achille  à  Skyros,  ot,  plus  tard, 
Philoctôte  à  Lomnos.  Avec  Ulysse  encore,  il  pénétre  dans 
Troio  et  dérol)e  le  palladium.  Il  lutto  contre  Hector  et 
Enéo,  blesse  Aphrodite,  s'emparodes  chevaux  do  Rhœsos, 
défond  lo  corps  d'Achillo.  Il  est  un  des  héros  qui  s'onfor- 
mont  dans  le  cheval  lio  bois.  Puis,  il  prend  part  au  sac  de 
Troie.  Après  la  victoire  îles  Achéens,  il  revient  à  Arpos, 
où  le  poursuit  le  ressentiment  d'Aphrodite.  La  trahison 
ot  les  embûches  de  sa  femme  Egialéo  lo  forcent  A  so  ré- 
fugier dans  un  temple.  11  so  décide  A  quitter  son  pays  et 
va  on  Lybie,  en  Ibério.  Il  so  i\xo  enfin  dans  l'Italio  méri- 
dionale, oi"!  il  épouse  lOrippe,  flilo  de  Dauiuis,  roi  d'Apulie. 
Suivant  une  tr;idition,  il  aurait  été  tué  par  Daunus.  Il 
passait   pour  lo  fondateur  do    plusieurs  villes  grecques 


DIOGÈNE  —   DION 

d'Italie,  notamment  d'Arpi,  en  Apulio.  On  lui  rendait  des 
honneurs  divins  dans  (piolques  cités  do  la  région,  par 
exemple  à  Thurii  et  à  Métapoute. 

Parmi  les  œuvres  d'art  relatives  à  Diomède,  citons 
une  estampe  de  "Westermann,  d'après  Rubous,  Diomède  et 
Ulysse  venant  dérober  le  palladium;  une  statue  d'Ksper- 
cieux  (i8iyj,  représentant  le  même  sujet. 

Diomède  (saint),  martyr,  né  à  Tarse,  on  Cilicio;  il 
était  médecin  et  fut  décapité  en  haine  de  la  foi,  l'an  304, 
sous  le  règne  de  Dioclétien.  —  Féto  lo  IG  août. 

Diomède,  grammairien  latin  du  iv"  siècle  apr.  J.-C, 
auteur  d'un  Ars  grammatica  et  d'un  traité  De  oratione  et 
partibus  orationis  et  vario  génère  metrorum  libri  III.  — 
Grammairien  grec,  d'époquo  incertaine,  auteur  d'un  com- 
mentaire sur  la  grammaire  de  Denys  do  Thrace;  frag- 
ments dans  les  Analecta  de  Villoison. 

Diomède  (vii.la  dr),  l'une  des  plus  vastes  habitations 
dc.'-nvertes  à  Pompéi,_  ainsi  nommée  arbitrairement  du 
toiiiix-au  de  la  faniitlo  d'Arrius  Diomède,  qui  se  trouve  en 
face.  Cette  villa,  située  en  dehors  de  la  porto  d'Hercu- 
lanum,  sur  la  voie  des  Tombeaux,  ditfèro  essentiellement, 
par  ses  vastes  proportions  et  par  son  ordonnance,  des 
mai.sons  de  la  ville.  On  arrive  à  la  porte  d'entrée  par  un 
escalier  de  sept  marches,  flanqué  de  deux  colonnes,  et  qui 
donne  accès  dans  un  vaste  péristyle  à  quatorze  colonnes 
doriques.  De  là,  on  pénètre  dans  plusieurs  chambres,  puis 
dans  des  salies  do  bains,  toutes  d'une  grande  élégance  de 
décoration.  En  face,  des  terrasses  forment  un  jardin  de 
33  mètres  de  long,  entouré  do  portiques  sous  lesquels 
s'étendent  de  vastes  celliers.  On  y  remarque  encore  do 


Plan  de  la  villa  de  Diomède:  1.  Entrée;  2.  Péristyle;  3-Tabli- 
num;  4.  Œcus:  a.  Cour;  6.  Cryptoportique;  7.  Piscine;  8.  Bains; 
9.  CoDstruction  en  terme  de  teciple. 

grandes  amphores.  Là,  furent  trouvés  les  corps  do  dix- 
sept  personnes,  qui  s'y  étaient  réi'ugiées  pendant  l'érup- 
tion, avec  beaucoup  de  provisions.  Leurs  corps  étaient 
moulés  dans  la  cendre.  Le  propriétaire  présumé  de  la  villa 
a  été  retrouvé,  une  clef  à  la  main,  près  de  la  porte  du 
jardin,  avec  un  esclave,  des  coupes  de  métal  précieux  et 
des  pièces  dor. 

DIOMÉDÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  à  une  diomédée. 

DIOMEDEA  {mc-dé  —  n.  lat.  d'un  oiseau  fabuleux)  n.  f. 
Nom  scientifique  des  oiseaux  du  genre  albatros. 

DIOMÉDÉE  n.  f.  Genre  de  composées  hélianthéos,  com- 
prenant des  arbustes  glabres,  à  feuilles  opposées,  en- 
tières. (Les  cinq  espèces  connues  croissent  en  Américiuo, 
sur  le  bord  do  la  mor.) 

DIOMÉDÉES  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  do  la  famille  des 
composées,  ayant  pour  type  le  genre  diomédée.  —  Une 

DIOMÈnÊE. 

DiOMÉDON,  général  athénien  (fin  du  v  s.  av.  J.-C). 
Il  exerça  divers  commandements,  pendant  la  guerre  du 
Péloponôse.  Il  défendit  les  côtes  alonio,  en  -il2-lii.  Il 
fut  un  des  six  amiraux  qui,  après  la  bataille  des  Argi- 
nuses,  furent  condanuiés  à  mort  pour  n'avoir  pu  recueillir 
les  cadavres  des  Athéniens  tués  pondant  lo  combat. 

DiOMÉE  (gr.  Itiomeia)^  dômo  de  l'Attiquo,  appartenant  à 
la  tribu  des  Lgéens.  La  porte  Dioméenne,  à  Athènes,  con- 
duisait à  co  Jème,  situé  à.  l'E.  de  la  ville.  Il  renfermait  uno 
petite  ville  du  même  nom,  dans  laquelle  s'élevait  un  tomplo 
d'Hercule.  Il  y  avait,  à  Dioméo,  un  tribunal  do  soixante 
juges,  chargés  do  décider  de  la  valeur  des  bons  mots  et 
facéties  do  toute  sorte.  La  prétention  des  habitants  do 
Dioméo  d'avoir  plus  d'esprit  que  tout  le  reste  de  l'Attiquo 
leur  avait  suggéré  l'idée  do  cette  originale  institution. 

DIOMÉIES  (mé-î  —  gr.  dioyneia,  mf-mo  sens)  n.  f.  pi. 
Antiq.  gr.  Pétes  athéniennes,  célébrées  en  l'honneur  do 
Zens  Dioineus,  ou  en  l'honneur  de  Diomos,  héros  éponynio 
du  dème  do  Diomoia.  il  On  Uit  aussi  DioMr:i':s. 

DION  n.  m.  Bot.  Syn.  do  niooN. 

DiON.  Myth.  gr.  Roi  léjjcndairo  do  Laconio.  Il  donna 
riiospitalité'à  Apollon,  qui  accorda  à  ses  filles  Orphé, 
Lyco  et  Carya,  le  pouvoir  de  deviner  l'avenir,  mais  A  con- 
dition qu'elles  no  trahiraient  jamais  los  secrets  des  dieux. 
Plus  tard,  Carya  fut  aimée  de  Dionysos,  co  qui  amena  «no 
intervention  indiscrète  d'Orphé  et  de  Lyco.  Le  dieu,  après 
leur  avoir  vainement  rappelé  la  défense  d'Apollon,  leur 
inspira  un  délire  furieux  et  les  changea  on  rochers.  Carya 
ollo-mt'^nio  fut  métamorphosée  en  noyer. 

Dion  do  Syracuse,  hommo  d'Etat  syracusain,  né 
on  lO'.t,  mort  en  ;i5i  av.  .I.-C  II  était  Fo  beau-frèro  do 
Denys  l'Ancien  ot  l'onclo  do  Donys  II,  lo  Jouno.  II  out 
un  grand  eré-  _ 

dit  ù  la  cour 
dos  tyrans; 
mais  il  s'alién:t 
son  noveu  De- 
nys H,  le  Jeu- 
ne, on  lo  rappe- 
lant a»  rosnect 
de  la  légalité. 
Lors  du  pre- 
mier voytigo 
do  Platon  i'U 
Sicile,  il  so  lia 


Monnnlo  dt^  Dion  do  Syraouu. 


d'amitié  avec  lui  et  fut  son  protectouv*  dans  lo.s  dangers 
qu'il  out  à  courir.  Denys,  craignant  son  crédit  et  sa  pms- 
sanco,  exila  Dion  qui  parcourut  hi  lîrtVco.où  son  non»  et  ses 


fa 


DION   —   DIONYSOS 

immenses  richesses  lui  valurent  un  magnifique  accueil  (358 
av.  J.-C).  Pressé  par  ses  amis,  il  leva  des  mercenaires, 
s'adjoignit  un  certain  nombre  de  bannis  et  débarqua  en  Si- 
cile, où  une  foule  de  mécontents  se  joignirent  à  lui  (357), 
puis  il  marcha  sur  Syracuse,  annonçant  l'intention  de  ren- 
verser la  tyrannie;  les  principaux  citoyens  vinrent  au-de- 
vant de  lui",  pendant  que  le  peuple  se  soulevait  et  contrai- 
gnait les  troupes  de  Denys  à  se  renfermer  dans  la  citadelle. 
Dion  entra  sans  coup  férir  dans  la  ville,  proclama  la  liberté 
syracusaine  et  reçut  le  commandement  des  troupes  de  terre 
et  de  mer.  Il  voulut  alors  organiser  une  oligarchie,  et  mé- 
contenta le  parti  démocratique,  mû  lui  opposa  son  chef, 
Héraclide.  Dion,  derechef,  fut  exile,  liais  les  discordes  et 
les  désordres  continuèrent  à  Syracuse  ;  Denys  le  Jeune 
attaqua  laville.  Rappelé  par  le  peuple,  Dion  défendit  avec 
succès  la  cité,  puis  rétablit  l'oligarchie,  et  laissa  ou  fit 
assassiner  Héraclide.  Il  s'attira  ainsi  la  haine  des  Syracu- 
sains  ;  peu  de  temps  après,  il  fut  tué  lui-même  par  Callippe, 
le  nouveau  chef  de  la  démocratie  (354  av.  J.-C). 

Dion  Chrysostome,  rhéteur  et  philosophe  grec,  né  à 
Pruse,  en  Bithynie,  vers  le  milieu  du  i"  siècle  de  l'ère 
chrétienne,  mort  à  Rome  en  117.  Il  enseigna  dabord  la 
rhétorique  dans  sa  ville  natale,  et  y  exerça  diverses  ma- 
gistratures ;  mais  il  s'attira  l'inimitié  de  ses  concitoyens, 
dut  abandonner  sa  patrie,  voyagea  en  Egypte,  en  Grèce, 
et  alla  enfin  se  fixer  à  Rome,  oîiVespasien  lui  accorda  sa 
confiance.  H  y  professa  la  rhétorique.  Il  protesta  contre 
les  cruautés  de  Domitien.  Proscrit  par  cet  empereur,  il 
mena  une  vie  errante,  réduit  souvent  à  labourer  la  terre 
pour  vivre,  traversa  ainsi  la  Thrace  et  la  Mésie,  et  arriva 
chez  les  Gètes,  où  campait  une  armée  romaine.  11  était 
dans  le  camp  romain  lorsque  arriva  la  nouvelle  du  meurtre 
de  Domitien  et  de  l'avènement  de  Nerva  ;  il  empêcha 
les  soldats  de  se  révolter.  Il  revint  ensuite  à  Rome,  où  il 
passa  le  reste  de  sa  vie  et  où  il  fut  traité  avec  égards  par 
Nerva  et  Trajan.  Il  nous  reste  de  lui  quatre-vingts  ouvra- 
ges, dont  la  plupart  sont  des  discours  réels  ou  fictifs.  On 
y  distingue  deux  groupes  :  les  ouvrages  composés  pendant 
_;a  première  moitié  de  la  vie  de  Dion  sont  simplement 
des  déclamations  dans  le  goût  du  temps,  et  sur  tous 
sujets.  Mais,  du  jour  où  il  fut  exilé  par  Domitien,  Dion 
Chrysostome  devint  philosophe,  à  la  mode  dos  stoïciens. 
Dès"  lors,  avec  une  vigoureuse  éloquence  un  peu  décla- 
matoire, il  démasqua  et  poursuivit  les  vices  de  ses  con- 
temporains. 

Dion  GaSSIDS,  historien  grec,  né  à  Nicée,  en  Bithy- 
nie, vers  155  de  notre  ère,  mort  vers  240.  Il  était  fils  àe 
Cassius  Aproniaaus,  qui  fut  gouverneur  de  Dalmatie,  puis 
de  Cilicie;  on  suppose  que,  par  sa  mère,  il  descendait  de 
Dion  Chrysostome.  Il  se  rendit  à  Rome  en  180,  fut  ques- 
teur, puis  édile  sous  Commode,  préteur  en  194.  Plus  tard, 
il  remplit  les  plus  hautes  charges,  fut  deux  fois  consul  :  la 
première  fois  sans  doute  en  221,  la  seconde  fois  en  229. 
En  218,  sous  Macrin,  il  fut  curateur  de  Smyrne  et  de 
Pergame.  D  fut  proconsul  d'Afrique  sous  Alexandre-Sé- 
vère, légat  de  Dalmatie  en  226,  légat  de  Pannonie  supé- 
rieure en  227.  Après  son  second  consulat,  en  229,  il  retourna 
dans  sa  ville  natale,  à  Nicée,  où  il  mourut  très  vieux.  Il 
écrivit  d'abord  un  livre  sur  les  prodiges  qui  avaient  an- 
noncé l'avènement  de  Septime-Sévère  ;  puis,  il  se  tourna 
vers  l'histoire.  Il  rédigea  une  biographie  de  Commode,  et 
enfin,  il  entreprit  une  histoire  générale  de  Rome,  qu'il 
acheva  sans  doute  après  son  retour  à  Nicée,  et  qui  s'arrê- 
tait à  l'année  229.  En  outre,  il  avait  composé  une  histoire 
de  Trajan  et  une  biographie  d'Arrien.  La  plupart  de  ces 
ouvrages  ont  péri;  il  ne  reste  qu'une  partie  de  l'Histoire 
romaine.  Dion  Cassius  est  d'une  singulière  crédulité,  mais 
en  même  temps  très  consciencieux.  Son  histoire,  pleine 
d'erreurs  sur  les  temps  anciens,  est  di^e  de  foi  en  ce  qui 
concerne  l'empire  romain.  La  composition  est  assez  habile, 
et  le  style  élégant,  quoique  un  peu  banal. 

Dion  (Henri  de),  ingénieur  français,  né  en  1828,  mort 
en  1878.  Il  fut  en  quelque  sorte  le  promoteur  et  le  créateur 
des  fermes  à  très  longue  portée  et  sans  entraits,  ce  qui 
leur  donne  une  très  grande  hardiesse  en  même  temps 
que  beaucoup  d'élégance.  Comme  son  maître  Flachat,  il 
introduisit  l'emploi  presque  exclusif  du  fer  et  de  la  fonte 
dans  les  travaxLx  d'art  pour  la  construction  des  ponts  et 
viaducs  de  chemins  de  fer. 

DIONCOSE  (du  gr.  diogkôsis,  même  sens)  n.  f.  Pathol. 
Enflure,  pléthore  résultant  de  la  suppression,  dans  la  doc- 
trine méthodiste,  de  la  circulation  des  liquides  ou  de  la 
rétention  des  matières  destinées  à  être  excrétées. 

—  Anton.  Symptose.  (Vieux.) 

DiONÉ.  Myth.  gr.  Fille  de  l'Océan  et  de  Téthvs;  sui- 
vant d'autres,  tille  d'Ouranos  et  de  Gœa.  Aimée  de  Zeus, 
elle  fut  la  mère  d'Aphrodite.  Dans  Vlliade,  elle  console 
et  guérit  sa  fille,  blessée  par  Dioméde.  (Dioné  était  sou- 
vent l'objet  d'un  culte,  dans  les  temples  de  Zeus.  On 
l'associait  aussi  à  Rbéa,  à  Thémis  ou  Lêto.  Un  bois  lui 
était  consacré  au  pied  du  mont  Lapréon,  dans  le  Pélopo- 
nèse.)  —  Déesse  de  Dodone;  femme  de  Zeus  Naios.  — 
Nymphe,  mère  ou  nourrice  de  Dionysos.  —  Fille  d'Atlas 
et  mère  do  Niobé.  —  Une  des 
Hyades. 

V  DiONÉ  (nom  mythol.)  n.  f.  Pla- 
nète télescopique,  n*  106,  décou- 
verte en  1868,  par  Watson. 

DiONÉE.  Myth.  gr.  Surnom 
d'Aphrodite,  qui  était  tille  de  Zeus 
et  ae  Dioné. 

DIONÉE  (de  Dioné,  mère 
d'Aphrodite)  n.  f.  Genre  de  plan- 
tes carnivores,  de  !a  famille  dos 
droséracées.  ii  On  l'appelle  aussi 

mONÉE  GOBE-MOUCHES  (  OU  AT- 
TEAPE-MOUCHES.) 

—  Encycl.  La  dionée  est  une 
petite  herbe  vivace  des  tourbiè- 
res do  la  Caroline  du  Nord,  dé- 
couverte par  Ellis  en  1765,  et  in- 
trodaiic  depuis  un  siècle  environ 
dans  les  serres  tempérées  d'Eu- 
rope. Toutes  les  feuilles  sont 
réunies  au  ras  de  terre  en  une 
rosette,  du  contre  do  laquelle  .se  drosse  nno  hampe  por- 
tant do  petites  fleurs  régulières  et  blanches.  Chaque 
feaiUe  comprend  un  limbe  cordiformo,  à  échancrure  ter- 


Dionéc. 


minale,  du  milieu  de  laquelle  sort  un  prolongement  de 
la  nervure  médiane,  qui  porte  lui-même  deux  lobes  laté- 
raux, symétriques  et  aplatis,  articulés  comme  autour 
d'une  charnière.  Chaque  lobe  est  bordé  de  cils  et  porte, 
vers  le  milieu  de  sa  face  supérieure,  trois  épines,  sensi- 
bles au  moindre  contact  :  qu  un  insecte  vienne  les  frôler, 
les  deux  lobes  foliaires  tournent  autour  de  leur  char- 
nière, et,  enchevêtrant  étroitement  leurs  cils  margi- 
naux, emprisonnent  l'animal;  de  nombreuses  petites 
glandes  rouges,  dont  la  feuille  est  couverte,  sécrètent  un 
suc  acide,  riche  en  pepsine,  qui  tue  l'insecte  et  en  digère 
la  substance  :  la  plante  absorbe  le  résultat  de  cette  diges- 
tion, et  le  piège  se  rouvre  après  quelques  jours,  prêt  à 
fonctionner  de  nouveau. 

DIONIDE  n.  m.  Palêont.  Genre  do  crustacés  trilobites, 
famille  des  trinucléidés,  comprenant  des  formes  rétrécies 
en  arrière,  nettement  trilobées,  et  remartjuables  par  leurs 
grandes  épines  des  joues,  beaucoup  plus  longues  que  le 
corps.  (On  connaît  cinq  espèces  de  dionides,  fossiles  dans 
lo  silurien  de  l'Europe  boréale.) 

DiONiS  (Pierre),  chirurgien  français,  né  à  Paris,  où  il 
est  mort  en  1718.  Nommé  professeur  d'anatoraie  et  de 
chirurgie  au  Jardin  des  Plantes  en  1672,  il  devint  en- 
suite chirurgien  de  Marie-Thérèse,  de  la  Daupbine,  des 
enfants  de  France.  Il  a  laissé  :  Anatomie  de  l'fiomme  sui~ 
vant  la  circulation  du  sang  et  les  nouvelles  découvertes 
(1690);  Cours  d'opérations  de  chirurgie  (1707);  Traité  gé- 
néral des  accouchements  { 1718  ).  Ces  ouvrages  ont  été 
longtemps  classiques.  —  Son  petit-fils,  Charles  Dionis, 
né  et  mort  à  Paris  (1710-1776),  a  laissé  :  Dissertatioti  sur 
le  ténia  (I749j. 

DiONiS  DU  SÉJOUR  (Achille-Pierre),  astronome  et 
jurisconsulte  français,  né  à  Paris  en  1734,  mort  à  Anger- 
ville,  près  de  Fontainebleau,  en  1794.  Il  fut  conseiller  au 
parlement,  et  député  de  la  noblesse  à  l'Assemblée  consti- 
tuante. Mais  il  est  surtout  connu  par  ses  travaux  sur  les 
mathématiques  et  l'astronomie.  Il  avait  publié,  en  1761, 
avec  Goudin,  des  Becherches  sur  la  giiomonique,  les  rétro- 
gradations des  planètes  et  les  éclipses  de  soleil,  qui  contri- 
buèrent à  lui  ouvrir  les  portes  de  l'Académie  des  sciences 
en  1765.  Son  Essai  sur  les  comètes  en  général  et  parti- 
culièrement sur  celles  gui  peuvent  approcher  de  l'orbite  de 
la  terre  (1775)  était  destiné  à  dissiper  les  terreurs  qui 
s'étaient  emparées  du  public  à  la  lecture  d'un  mémoire  de 
Lalande. 

Ses  ditférents  mémoires  à  l'Académie  forment  deux  vo- 
lumes sous  lo  titre  :  Traité  analytique  des  mouvements  ap- 
parents des  corps  célestes  (1787-1789).  Dans  cet  ouvrage, 
l'auteur  essaye,  pour  la  première  fois,  la  réduction  à  une 
seule  formule  des  lois  des  mouvements  apparents  des 
astres.  Du  Séjour  fait  ressortir  les  grands  avantages  que 
l'on  peut  tirer  des  équations  de  condition  indiquées  par 
Euler  et  employées  par  Mayer.  De  plus,  il  soumet  au  calcul 
les  quantités  de  l'irradiation  et  de  l'inflexion  dont  il  con- 
vient de  corriger  les  diamètres  apparents  du  soleil  et  de  la 
lune.  Il  croyait  à  l'existence  d'une  atmosphère  lunaire. 

L'ouvrage  se  termine  par  une  analyse  neuve  et  exacte 
des  apparitions  et  disparitions  de  l'anneau  de  Saturne  et 
par  la  reproduction  de  l'Essai  sur  les  comètes. 

DiONISI  (Gian  Giacomo),  archéologue  et  philologue 
italien,  né  et  mort  à  Vérone  (1724-1808),  où  il  fut  biblio- 
thécaire du  chapitre.  Il  passa  dix  années  à  chercher  des 
documents  sur  les  écrits  et  l'existence  de  Dante,  et  publia 
une  magnifique  édition  de  la  Bivina  commèdia  (Parme, 
1795).  Parmi  ses  écrits,  citons  :  Apologetiche  Riflessioni 
(Vérone,  1755);  Série  di  aneddoti  (Vérone,  1786-1790),  sur 
le  Dante  et  son  oeuvre. 

DIONYCHUS  {kuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
rhyncbophores,  famille  des  curculionidés,  tribu  des  cholî- 
nés,  comprenant  de  grands  charançons  tachés  de  blanc  et 
de  jaune,  à  épaules  obtuses  et  à  élytres  assez  convexes. 
(On  connaît  sept  ou  huit  espèces  de  dionyckus,  qui  habitent 
l'Amérique  du  Sud.) 

DÏONYSIA  n.  m.  Genre  de  primulacées  qui  sont  des 
herbes  gazonnantes,  à  fleurs  jaunes  ou  violettes,  et  dont 
les  dix  espèces  connueshabitent  les  parties  montagneuses 
de  l'Asie  centrale. 

DIONYSIADE  (du  gr.  Z>(on»sos,  Bacchus)  n.  f.  Antiq.gr. 
Prêtresse  de  Dionysos,  à  Sparte,  il  Nom  donné  aux  jeunes 
filles  de  Sparte  qui  concouraient  pour  les  fêtes  de  Dio- 
nysos. Il  Nom  d'une  plante,  d'une  pierre  précieuse,  et  d'une 
espèce  de  raisin. 

DIONYSIAQUE  {zi-ak")  adj.  Antiq.  gr.  Qui  se  rapporte 
à  Dionysos  :  Culte  dionysiaque.  Fêtes  DioNTStAQUES.  il  Ar- 
tistes dionysiaques.  Troupes  de  poètes,  de  musiciens  et 
d'acteurs,  qui  parcouraient  le  monde  grec  pour  donner  des 
représentations  dramatiques,  ii  Période  dionysiaque  ou 
Cycle  dionysien.  V.  cycle. 

DIONYSIAQUES  {zi-ak')  n.  f.  pi.  Fêtes  en  l'honneur  do 
Dionysos,  célébrées  en  beaucoup  de  pays  grecs  et  notam- 
ment à  Athènes. 

—  Enctcl.  Antiq.  gr.  Dans  tout  le  monde  grec,  sous 
divers  noms{dionysies,  anthestéries,  etc.),  on  célébrait  de 
joyeuses  fêtes  en  l'honneur  de  Dionysos,  dieu  du  vin.  Ces 
fêtes  présentaient,  suivant  les  cas,  des  caractères  assez 
difi'éreots  :  les  unes  étaient  des  fêtes  champêtres  ou  po- 
pulaires; les  autres,  des  fêtes  d'initiés,  des  mystères. 
Dans  presque  tous  les  bourgs  grecs,  le  culte  de  Dionysos 
était  l'occasion  de  processions  grotesques,  de  banquets, 
do  phallophories.  Les  principales  fêtes  d'initiés  se  célé- 
braient en  Phrygie  et  en  Lydie,  en  Thrace  (orgies  des 
Bassarides),  en'Macédoine  (orgies  des  clodones),  à  Naxos, 
sur  le  Cithéron  et  sur  le  plateau  de  Delphes,  tous  les 
trois  ans  (orgies  des  bacchantes  et  des  thyiades),  en 
Italie  (mystères  dionysiaques,  bacchanales  de  Rome)  ; 
mais,  nulle  part,  les  fêtes  de  Dionysos  n'étaient  aussi 
nombreuses  et  aussi  brillantes  qu'en  Attique,  aux  v"  et 
IV*  siècles  avant  notre  ère.  Tous  les  bourgs  de  l'Attique, 
Icaria,  Brauron,  le  Pirée,  etc.,  fêtaient  le  dieu  chaque 
année.  A  Athènes  même,  on  célébrait  en  l'honneur  de 
Dionysos  les  oscophories  (mois  de  pyanepsion,  avant  les 
vendanges);  les  anthestéries ,  qui  duraient  trois  jours 
(H-13  anthesterion  :  pythoigia,  choès.  chytroi);  les  lé- 
néennes  (en  gamélion,vers  le  solstice  d'hiver,  au  Lènieon), 
qui  comprenaient  dos  processions,  dos  sacrifices,  des 
concours  dithyrambiques  et  dramatiques  ;  les  petites 
diunysies  ou  aionysies  champêtres,  fête  des  dèmes  (on 
posidéon);  enfin,  les  grandes  dionysies  ou  dionysics  ur- 


742 

baines.  Ces  dernières,  les  plus  importantes  de  toutes, 
duraient  au  moins  six  jours,  et  se  célébraient  au  mois 
délaphébolion,  sous  la  présidence  de  l'archonte  éponyme. 
Elles  comprenaient  plusieurs  parties  distinctes  :  le^roa- 
gon ,  ou  annonce  des  pièces ,  avec  présentation  des 
poètes  et  des  acteurs  au  public;  une  procession  et  des 
sacrifices;  des  concours  dithyrambiques;  le  hômos,  un 
banquet  accompagné  de  danses,  de  chants  et  de  quolibets  ; 
les  représentations  de  tragédies  et  de  comédies,  qui  ne 
prenaient  pas  moins  de  trois  jours.  Par  la  partie  littéraire 
et  artistique  du  programme,  les  fêtes  de  Dionysos  ont 
joué  un  rôle  prépondérant  dans  l'histoire  de  la  poésie 
lyrique  et  du  théâtre.  Los  mystères  ont  inspiré  les  poé- 
sies orphiques;  on  exécutait  des  dithyrambes  dans  ces 
fêtes,  et  c  est  aux  lénéennes  ou  aux  grandes  dionysiaques 
qu'ont  été  représentés  les  chefs-d'œuvre  du  théâtre  grec. 

Dionysiaques  (les),  poème  épique,  composé  par 
Non  nos,  de  Panopolis  (Egypte),  vers  le  milieu  du  v  siècle. 
—  Cet  ouvrage  est  divisé  en  quarante-huit  chants,  où 
sont  décrites  toutes  les  aventures  de  Dionysos,  depuis 
sa  naissance  jusqu'à  son  apothéose,  et  toutes  les  céré- 
monies de  son  culte.  Par  la  sûreté  de  l'information  et  la 
précision  des  détails,  l'ouvrage  est  précieux  pour  la  con- 
naissance du  cycle  et  du  culte  dionysiaques.  Il  est,  de 
plus,  écrit  avec  une  réelle  élégance  et  une  richesse  d'ima- 
gination, qui  sont  d'un  vrai  poète. 

DIONYSIARQUE  {ark'  —  du  gr.  Dionusos^  Bacchus,  et 
arkhos,  chef)  n.  m.  Titre  que  portaient  des  magistrats  ou 
prêtres  de  Dionysos,  dans  quelques  Etats  grecs. 

DiONYSlAS,  ville  d'Egypte,  située  sur  les  bords  du  lac 
Mûeris.  et  importante  sous  les  Césars. 

DIONYSIEN,  ENNE  {zi-in,  en  —  du  gr.  Dïonusos,  Denis 
ou  Bacchus)  adj.  Qui  appartient  à  quelque  personnage  du 
nom  de  Denis. 

—  Chronol.  Ere  ou  Période  diotiysienne^  ou  Cycle  dio- 
nisien.  V.  cycle. 

—  Pathol.  Qui  est  affecté  sur  les  côtés  du  front  de  vé- 
gétations cornées  :  Monstre  dionysien. 

DIONYSIES  n.  f.  pi.  Hist.  gr.  V.  DiONYSLiQUES. 

DiONYSlUS.  Biogr.  V.  Denis  (saint). 

DiONYSODORE  de  Chios,  sophiste,  frère  d'Euthy- 
dème,  qui  a  donné  son  nom  à  un  dialogue  de  Platon,  où 
ils  sont  mis  en  scène  tous  les  deux. 

DiONYSODORE  d^Aioisus,  mathématicien  grec,  vi- 
vant, d'après  Strabon,  avant  l'ère  chrétienne.  On  a  conservé 
de  lui  la  solution  du  problème  d'Archimède  sur  la  section 
d'une  sphère  en  parties  qui  soient  dans  un  rapport  donné. 
(Cette  solution  est  obtenue  par  l'intersection  d  une  hyper- 
bole et  d'une  parabole.) 

Dionysos.  Myth.  gr.  Dieu  du  vin,  dans  l'ancienne 
Grèce.  D'après  la  légende  la  plus  accréditée,  il  était  fils 
de  Zeus  et  de  Sémélé,  fille  de  Cadmos.  Après  la  mort  de 
sa  mère,  foudroyée  pour  avoir  voulu  voir  son  divin  amant 
dans  toute  sa  "gloire,  le  jeune  Dionysos,  dont  l'heure 
n'était  pas  venue  encore, fut  enfermé  pour  quelques  mois 
dans  la  cuisse  de  Zeus,  d'où  il  sortit  au  jour  fixé  pour  la 
naissance  :  aussi  disait-on  qu'il  était  né  deux  fois.  Il  fut 
éîevé  parles  nymphes  de  Nysa,  eut  une  enfance  sauvage 
en  pleine  nature,  et,  de  bonne  heure,  imagina  de  planter 
et  cultiver  la  vigne.  On  lui  attribuait  une  foule  d'aven- 
tures :  par  exemple,  il  avait  été  enlevé  par  les  pirates 
tyrrhéniens  et  s  était  vengé  d'eux  ;  il  avait  rendu  visite 
à  beaucoup  de  rois  ou  do  héros;  il  s'était  fait  aimer 
d'Ariadne,  à  Naxos;  il  avait  pris  part  à  la  guerre  des 
dieux  et  des  géants;  il  avait  conduit  dans  ITnde  une  ex- 
pédition triomphale.  Il  est  souventmôlé  aussi  aux  légendes 
relatives  à  Zeus,  à  Apollon,  à  Démèter.  On  lui  donnait 
un  grand  nombre  de  surnoms  {Nysxos,  Bromios,  Dithy- 
ranibos,  Evios,  Bakkhos,  Zagreus,  Sabazios,  etc.),  qui  rap- 
pelaient quelque  trait  de  sa  vie  ou  de  son  culte.  Dans  ses 
innombrables  aventures,  on  se  le  représentait  suivi  d'un 
joyeux  cortège,  où  figuraient  les  satyres,  k'S  silènes, 
Pan,  Priape,  les  ménades,  les  thyiades,  les  bacchan- 
tes, etc.  L'histoire  du  culte  de  Dionysos  est  assez  com- 
plexe. Dans  Y  Iliade,  il  est  considéré  comme  un  dieu  étran- 
ger, et  on  l'appelait  souvent  le  plus  jeune  des  dieux, 
quoiqu'il  fût,  en  un  sens,  l'un  des  plus  anciens.  C'est  que 
le  Dionysos  classique  oftVe  deux  aspects  assez  différents  : 
d'une  part,  c'est  un  dieu  national,  dieu  champêtre  et 
populaire,  le  dieu  du  vin,  et,  comme  tel,  honoré  de  tout 
temps  en  pays  grecs  ;  d'autre  part,  c'est  un  dieu  des  extases 
et  des  mystères,  dieu  étranger,  originaire  de  Thrace,  de 
Phrygie  et  de  Lydie,  dont  le  culte  se  répandit  en  Grèce 
au  vi"  siècle  avant  notre  ère.  Les  principaux  centres  de  la 
religion  do  Dionysos  étaient  la  Thrace,  la  Béotie,  surtout 
Thèbes  et  le  Cithéron,  enfin  Delphes,  Naxos  et  l'Attique. 
Le  dieu  avait  d'ailleurs  des  temples  dans  tous  les  pays 
grecs.  En  son  honneur  étaient  célébrées  do  nombreuses 
fêtes.  (V.  DIONYSIAQUES.)  Le  culte  de  Dionysos  a  exercé,  en 
Grèce,  une  influence  considérable  sur  le  développement 
de  la  religion,  de  la  poésie  et  de  l'art.  Il  a  beaucoup  con- 
tribué à  introduire,  dans  la  religion,  le  sens  du  mystère; 
dans  la  poésie  lyrique,  le  sentiment  de  la  nature,  comme 
le  montrent  les  Bacchantes  d'Euripide;  dans  les  arts  plas- 
tiques, le  mouvement  passionné,  comme  l'attestent  les 
bas-reliefs  dionysiaques.  Enfin,  c'est  de  ce  culte  que  sont 
sortis  plusieurs  genres  littéraires  :  les  poésies  orphiques, 
le  dithyrambe,  et  tout  le  théâtre  :  drame  satyrique,  tra- 
gédie et  comédie.  V.  Bacchus. 

—  Iconogr.  Beprésentations  antiques  de  Dionysos  {Bac- 
chus). A  l'origine,  on  le  représentait  sous  les  traits  d'un 
homme  dans  la  force  de  l'âge,  très  barbu  (Dionysos  Pô~ 
gônités).  Plus  tard,  les  artistes  firent  de  lui  un  efféminé 
vêtu  d'une  tunique  de  femme  ou  un  éphèbe.  C'est  ce  dernier 
type  qui  prévalut.  Nous  citerons  quelques-unes  de  ces  re- 
présentations ;  la  Naissance  de  Bacchus  (musée  Pio  Cle- 
mcntino)  ;  —  Bacchus  enfant  et  Leucothoé,  groupe  en  marbre 
(Munich,  Versailles,  Louvre)  ;  —  Bacchus  enfant  porté  par 
Silène  (musée  Chiaramonti);  —  de  nombreux  Bacchus  en- 
fant; —  le  Bacchus  enfant  sur  un  bouc,  do  la  collection  Car- 
lislo;  —  les  Bacchus  au  i-epos,  en  marbre,  du  Louvre,  dont 
l'un  est  connu  sous  le  nom  do  Bacchus  liichelieu,  et  ceux 
do  bronze  qui  sont  à  la  galerie  des  Offices  ;  —  les  Bac- 
chus couché  du  Louvre  et  du  musée  Pio  Clémentine  ;  — 
Bacchus  ïure  (Louvro  ;  musée  Chiaramonti  ;  coll.  Demidoff, 
Torlonia,  Giustiniani,  Naples.  Florence,  Madrid,  Venise, 
Dresde)  ;  —  Bacchus  soutenu  par  Ampélos  (Brilish  Muséum, 
Florence)  ou  par  un  jeune  faune  (Venise);  —  Bacchus  et 


743 

Silène  (Louvre).  Baccluis  est  encore  figure  s  appuyant  sur 
un  satvro,  un  jeune  Pan  ou  Panisque,  une  Ménado  ;  —  Bac- 
cluis Ji/clpomhw,  qui  est  roi)rosout6  on  cosluruo  tragique, 
ou  tenant  une  Miiso  par  la  taille;  —  Bncc/ius  hiformin, 
sous  la  l'onno  d'un  lun'nn>s  à  double  face  ;  —  Bacclius  cornu 
ou  tauromorphe,  porsonnitication  do  la  force  de  la  pénr- 
ration  et  de  l'iMt^niont  liquide  ;  —  Bacchus  et  la  panthrn- 
(musées  do  Dresde,  Capitolin,  degli  Studi,  Pio  Clomen- 
tino,  de  Kloroiico,  coll.  (iiustmiani,  Hope,  etc.);  —  Bacc/tus 
indien,  Bacchus  barbu  (musée  Pio  Clementino),  et  le  Bac- 
cUus  imlien  du  Vatican  ;  —  Bacchus  en  habit  de  femme  ou 
Bacchus  hermaphrodite  (musées  Pio  Clementino,  doglî 
Studi);  —  Bacchus  et  Ariane;  etc. 

Be présentations  modernes  de  Bacchus.  Parmi  les  plus  re- 
marquables :  le  Bacchus  ivre  de  Michel-Ange,  le  lincchua 
seulpté  par  Sansovino (musée  dos  Offices),  les  tableaux  dn 
Goltzius,  du  Guide,  de  Rubens,  du  Parmesan,  Hosso  dei 
Rossi,  Van  Dyck,  Polydoro  do  Caravage,  etc. 

La  Naissance  de  Bacchus  a  été  peinte  par  Poussin  (Mont- 
pellier) et  par  Fr.  Boucher.  IS Education  de  Bacchus  a  été 
représentée  par  Poussin  (National  Gallery);  par  Ranvior 
(1865).  Un  tauleau  minutieusement  fini,  du  chevalier  Van 
der  Werf,  au  musée  Van  der  Hoop,  à  Amsterdam,  est  inti- 
tulé :  l'Enfance  de  Bacchus.  Les  amours  d'Ariane  et  de 
Bacchus  ont  inspiré  un  grand  nombre  d'artistes,  notam- 
ment :  le  Titien,  fe  Guide,  Jules  Romain,  Vouet.  A.  Coypel, 
Natoire,  G.  de  Lairosse,  Sébastien  del  Piombo  (Gênes), 
Clodion  (groupe  eu  terre  cuite,  1860),  etc.  Il  faut  citer 


DIONYSOS 


DIOPTRE 


sur  les  Nombres  angulaires.  Diophanto,  pour  les  méthodes 
oxnéditives  de  calcul  qu'il  emploie,  est  sans  doute  rode- 
vanlo  ;iux  travaux  d'ilippanjuo  ;  mais,  co  ipii  paraît  lui 
a|qi;irtt'nir,  c'est  la  tliéorie  toute  nouvelle  et,  à  ce  qu'il 
MMiihlo,  (Complète,  des  équations  du  premier  degré  et  la 
risuhuion  de  celles  du  second.  Les  ouvrages  do  Diophante 
ont  formé  le  sujet  des  méditations  des  Grecs  ses  contem- 
|M»i;iiris,  et  des  Arabes,  et,  plus  tard,  des  géomètres  de  la 
Koiiaissanco.  Viôte  môme,  dans  son  œuvro  capitale,  se 
borne  presque  à  les  reproduire,  proposition  par  proposi- 
tion, en  substituant,  il  est  vrai,  des  questions  de  géomé- 
trie, à  résoudre  par  l'algèbre,  aux  proelémes  abstraits  de 
son  modèle.  L'ouvrage  de  Diophante  a  été  commenté,  au 
v"  siècle,  par  la  célèbre  Hypathia;  mais  il  no  nous  reste 
rien  de  ce  commentaire. 

DIOPHANTINE  (do  Diophante,  n.  i>r.)  adj.  f.  Terme  ap- 
|di(|ué  par  quelques  mathématiciens  modernes,  comme 
Gauss  et  Legendro,  à  une  espèce  particulière  d'analyse 
employée  dans  la  recherche  de  la  théorie  des  nombres. 

DiOPHOROS.  Myth.  gr.  Fils  de  la  Terre.  Il  déBa  sa  mère 
à  un  combat  singulier,  et  les  dieux  le  changèrent  en  rochôr. 

DIOPHTALME  (du  préf.  di,  et  du  gr.  ophthalmos,  œill 
n.  m.  Chir.  Bandage  disposé  de  façon  à  être  appliqué  sur 
les  deux  yeux.  S^n.  binocle. 

DiOPITHE,  général  athénien  (milieu  du  iv»  s.  av.  J.-C). 
Il  reçut  le  commandement  d'un  corps  de  colons  athéniens 


DIOPTASE  n.  f.  Silicate  hydraté  naturel  de  cuivre,  ainsi 
nommé  parce  que  si  l'on  en  regarde  les  cristaux  par  trans- 
parence, et  d'une  certaine  utanière,  on  y  apei\'oit  ordi- 
nairement les  retlets  intérieurs  des  plans  do  clivages. 

—  Knovcl.  La  dioptase  ou  achirite,  ou  smaragdo-cbal- 
cite  do  Breithaupt,  kupTermaragd  de  Werner,  est  repré- 
sentée par  la  formule  H'CuSiO*.  Son  poids  spécihquo 
varie  do  3,27  à  3,35.  Sa  dureté  est  égale  à  5.  C'est  une 
substance  vitreuse,  transparente,  à  cassure  conchoïde  et 
inégale.  Ses  cristaux,  nets  et  petits,  sont  des  prismes 
hexagonaux,  terminés  par  des  sommets  trièdres  symétri- 
ques. Ce  minéral  est  infusible  au  chalumeau.  On  ne  l'a 
encore  rencontré  qu'au  mont  Altyn-Tubé,  au  nord  de  la 
mer  d'.\rai,  dans  un  calcaire  compact. 

DIOPTRE  (du  gr.  dioptron  ou  dioptra,  mémo  sens;  do 
dia.  à  travers,  ex  optesthai,  voir)  n.  f.  Géom.  et  astron. 
Pinnule  avec  ouverture  traversée  par  un  fil  :  Les  ixoptrks 
ou  pinnules  percées  d'une  ouvertitre  ont  été  employées  par  les 
Grecs  et  les  Arabes,  pour  déterininer  le  diamètre  de  la  lune. 
(Sédillot.)  Il  Appareil  muni  de  pinnules  :  Géminius,  contem- 
porain de  Cicéron ,  signale  l'emploi  d'une  dioptrk  tournant 
autour  d'une  ligne  parallèle  à  l'axe  du  monde.  (Arago.) 

—  Chir.  Spéculum.  (Peu  usité.) 

—  Optiq.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Optiq.  On  appelle  dioptre  un  système  op- 
tique formé  de  deux  milieux  d'indices  différents  n  et  n', 
séparés  par  une  surface  sphérique  de  faible  ouverture. 


Représentations  antiques  et  modernes  de  Dionysos  (Bacchus)  :  1  et  2.  Dionysos  (glyptothèque  de  Munich).  —  3.  Dionysos  enfant  (Britiah  Muséum).  —  *.  Dionysos  chez  Icarios  (bas-relief  du  Louvre). 
—  5.  Dionyaos  en  habit  de  femme  (musée  Pio  Clementino).  —  6.  Uioiiysos  et  Melpomi'fnft  {Saint-Pétersbourg).  —  7.  Dionysos  ivre  sur  un  Ane  (Angleterre).  —  8.  Enfance  de  lïacclius.  par  Perraud  (Louvre).  — 
9.  Bacchiia  de  Michel-.\nge  (Florence).  —  10.  Bacchus  cnfanl,  par  A.  Mercie.  —  It.  Dionysos  endormi  (Angleterre).  —  12.  Dionysos  couché  (Rome).  —  ii.  Dionysos  du  Vatican  (dit  Bacchus  indien). 


encore  le  Triomphe  de  Bacchus  et  d'Ariane,  plafond  célèbre 
d'Ann.  Carraclio,  au  palais  Farnèso;  le  même  sujet,  traité 
par  Jules  Romain,  Nicolas  Poussin  (Angletorro),  etc. 

Parmi  les  innombrables  compositions  de  la  statuaire 
contemporaine,  nous  citerons  :  Bacchus  enfant  et  faune 
jouant  des  cymbales,  ^roujio  do  marbre,  par  H.  do  Tnqueti 
(1817);  Bacchus  et  Leucnthoé,  groupe  do  marbre,  par  Dû- 
ment ;  r£'H/'«»ce//c  ^f(rc/(»5.  par  Perraud  (1857,  Louvre)  ;  etc. 

Dionysos,  philosophe  grec,  fils  d'Arius  Didyme.  On 
ignorri  les  datos  de  sa  mort  et  de  sa  naissance.  Il  vécut 
sous  Auguste.  Avec  son  frère  Nîcanor,  il  hérita  do  la 
faveur  dont  leur  père  avait  joui.  Cette  faveur  était  due 
à  un  éclectisme  sans  mesure,  qui  servait  les  plans  poli tiqims 
du  gouvernement,  désireux  de  voir  la  paix  s'établir  dans 
le  domaine  drs  idées  pures,  comme  dans  les  partis. 

DION'YCHUS  ikuss)  n.  m.  Zool.  Genre  de  coléoptères  té- 
tramèrcs,  fl^  la  famille  des  curculionidés,  et  comprenant 
une  rjuin/aine  d'espèces  de  l'Amérique  du  Sud. 

DIOON  n.  m.  Genre  do  plantes,  do  la  famille  dos  cyca- 
dées.  Il  On  écrit  aussi  dion. 

—  Encycl.  Los  dioons  sont  de  petits  arbres  mexicains, 
à.  fleurs  laineuses  en  dehors.  La  seule  espèce  bien  dé- 
finie, le  dioon  comostihln  [dioon  edule),  est  cultivée  dans 
les  serres  comme  plante  d'ornement;  sa  moelle  est  très 
riche  en  fécule,  ainsi  quo  ses  graines,  qui  possèdent,  dit- 
on,  uno  saveur  agréable. 

DIOPËTE  (du  fjr.  Bios,  génit.  do  Zeus,  Jupiter,  et  pi~ 
ptein,  tomber)  adj.  Antiq.  gr.  Nom  donné  à  certains  objets 
sacrés,  qu'on  croyait  tombés  du  ciel,  comme  \o  palladium 
et  autres  statues,  pierres,  boucliers,  etc. 

—  n.  m.  Statue  diopète  :  Un  diopiite. 

DiOPHANE,  rhéteur  grec,  né  à  Mytilèno  (ii"  s.  av.  J.-C.\ 
C'était,  au  dire  do  Cicéron,  un  dos  plus  remarquables  ora- 
teurs do  la  Grèce.  Il  se  rendit  ù  Rome  du  temps  do  'l'ibérius 
Grancbus,  à  qui  il  donna  fies  leçons.  Il  périt  on  mf^mo  temps 
quo  jo  célèbre  tribun  (133). 

Diophante,  mathématicien  grec  de  l'école  d'Alexan- 
drie, né  vnrs  l'an  :\2T>  do  notre  ère,  mort  à  quatro-vingt- 
(piatro  ans.  Il  avait  laissé  trei/o  livres  d'arithmétique,  dont 
loH  HJx  premiers  souloment  nous  Hont  parvenus,  ot  un  autre 


envoyés  dans  la  Chersonèso  do  Thraco.  Dos  ditférends 
s'étant  élevés  outre  les  colons  ot  les  Cardions,  ces  der- 
niers demamièrent  ot  obtinrent  le  secours  de  Philippe  de 
Macédoine.  Diopithe  envahit  alors  les  régions  maritimes 
(l<i  la  Thraee.  les  ravagea,  et  fut,  pour  ce  fait,  mis  en  ac- 
cusation à  Athènes;  mais,  grâce  à  Démoslhèno  (341),  il 
obtint  la  confirmation  de  son  commandement.  Il  continua 
la  guerre,  prit  Crobylo  et  Tiristiasis,  dont  il  réduisit  les 
habitants  en  esclavage.  Il  fut  le  père  du  poète  Ménandro. 

DIOPSIDE  n.  m.  Miner.  Kspèco  appartenant  au  genre 
pyroxènc;  silicate  naturel  do  chaux,  magnésie  ot  for. 

--  Kncvcl.  Le  diopside,  do  formule  Ca(Fo,MgiSi'0',  dont 
le  poids  spécifique  est  3,3  et  la  dureté  5  à  G,  esi  la  plus  i>ure 
ot  la  moins  commune  de  toutes  los  espèces  pyroxéniquos. 
C'est  une  substance  généralement  transparente,  incolore, 
mais  quelquefois  gris  verdàlre  ou  vert  clair.  Il  est  pres- 
ijuo  toujourscristallisé.etsescristaux  oflTrcnt  dos  prismes 
plus  allongés  que  ceux  dos  autres  pyroxènes.  Co  mi- 
néral a  la  cassure  lamelleuse  dans  le  sons  de  l'axe,  con- 
choïde ou  inégale  en  travers.  Los  acides  ne  l'attaquent 
pas.  Au  chalumeau,  il  fond  en  donnant  un  verre  incolore 
ou  peu  coloré.  Citons,  parmi  les  variétés  los  plus  impor- 
tantes :  ValalitCf  d'AIa  (Piémont);  le  diopside  asbestiforme, 
qui  se  présente  on  fibres  déliées,  ot  so  rencontre  dans  le 
Tyrol  ;  la  mussite,  do  l'aliie 
de  la  Mussa,  eu  Piémont,  qui 
est  on  longs  prismes  d'un  gris 
verdâtre  ou  <l'un  vert  clair, 
lantôt  opaques,  tantôt  trans- 
(ucidos,  etc. 


DIOPSIS  (/ïsiVç)  n.  f.  Genre 
d'insectes  diptères  bracliv- 
cèros,  famille  des  sopsidos, 
comprenant  dos  mouches  al- 
longées, plates,  ù  tète  rondo 
avec  prolongements  latéraux 
portant  les  yeux,  A  écusson 

armé  d'éi)inos.  (On   connaît  Dlopsls  («•.  3  foU). 

cinq   ou    six    espèces   do  co      ^ 

curieux  genre,  propre  aux  régions  chaudes  do  l'ancien 
monde.  Telle  est  la  dtopsis  circularis  do  l'Inde.  D'autres 
habitont  los  Ktats-Unis  ((/*o;ï«iî  Arortconits].) 


I.  Image  d'un  point  sur  l'a.re  principal.  Soit  un  point  lu- 
mineux P  dans  le  premier  milieu  sur  l'axe  principal,  c'est- 
à-dire  sur  la  droite  qui  passe  par  le  sommet  S  et  par  lo 
centre  C;  il  envoie  des  rayons,  l'un  d'eux  PI  se  réfracte 


Fig.  I. 


on  TP'  {fig.  l).  La  loi  de  Képlor  nous  donne  ni  =  n'r  et  les 
relations"  :  i  =:  a  -H  ï,  r  =  y  —  a,  conduisent  ù  la  formule  : 
na  ■\-  n'  a.'  -  {n  —  n)^. 

Remplar.'ons  los  angles  par  leurs  tangentes,  et  convenons 
de  compter  les  distances  A  partir  du  sommet  S  on  sens 
opposé  des  rayons  incidents  ;  la  formule  générale  est  alors  ; 
n        n'      n  —  n' 

II.  Plans  conjut/uis.  Si  du  point  C  nommo  contro,  nous 
décrivons  doux  potitos  calottes  sph<Sri<|iica  PQ  et  l"y, 
chanuo  point  de  la  première  aura  pour  conjugué  un  point 
de  la  seconde.  On  peut  confondre  ces  deux  calottes  avec 
leurs  plans  tangents,  co  sont  des  plans  conjugués. 

ni.  Foyers  iirincipaux.  Si  dans  la  formule  (l)  on  faii 
;>  =  »  ,  on  trouve  pour/)'  une  valeur  f 

f,  ..    "''^ 
'         n'  —  «■ 

et  pour  p'  =  «  on  n  uno  valeur  f 
>|R 
^  "  n-  n'' 
D'où  lexistenco  do  doux  foyers  principaux.  On  déduit  dos 
formules  précédentes  ; 
l 

r 


/'+/"-R. 


DIOPTRIE   —   DIOSMALÉOPTÈNE 


ce  qui  permet  d'écrire  l'équation  des  poinls  conjugués  : 

p     p 

rV.  Construction  des  images.  Pour  avoir  l'image  d'un 
point  Q  hors  de  l'axe  priocipal,  on  mène  QI  parallèle  à 
l'axe  ;  ce  rayon  se  réfracte  en  passant  par  F' .  Le  rayon  QF, 
rencontrant  la  surface  en  I',  se  réfracte  parallèlement  à 
l'axe  principal.  Les  deiuc  rayons  réfractés  se  coupent 


0 

1 

^4^^ 

■^^F' 

y- 

P' 

f 

f"~^~~. 

S 

c  ~- 

" — ^i 

^y 

p 

Q^ 

Fig.  2. 

en  Q'.  Comme  vérification,  la  droite  QQ'  doit  passer  par  le 
centre  C.  En  convenant  de  compter  les  ordonnées  posi- 
tivement dans  le  sens  SI  à  partir  de  l'axe  principal,  les 
triangles  semblables  {/ig.  2)  l'QI  et  l'FS  donnent  : 
-■■/    ^    f 

y  — y'      p  ' 

Les  triangles  semblables  ISF'  et  H'Q'  donnent  : 

y    ^  r 
y  — y'     p' 

d'où 

^  '  y       f  P  ^ 

formule  qui  donne  l'agrandissemeut  linéaire. 

V.  Equation  de  Newton.  En  posant  FP  =  q  et  F'P'  =  g', 
on  obtient 

ÇQ'  =  rr- 

On  pourrait  discuter  les  formules  (i)  ot  (2)  et  suivre 
géométriquement  les  variations  de  position  et  de  gran- 
deur de  limage  d'une  droite  dans  les  quatre  cas  particu- 
liers du  dioptre  : 

ïi>-7i',  n^;)',  u<Cn\  n  <Cji\ 

R  >  O,         R  <  O,         K  >  O,         R  <  O. 

DIOPTRIE  (ptri  —  de  dioplrique  [ce  mot,  créé  par  le 
professeur  Monnoyern,  a  été  popularisé  en  France  par 
Javali)  n.  f.  Phys.  Unité  de  convergence  des  instruments 
dioptriques,  représentée  par  la  convergence  d'une  lentille 
intiniraent  mince  do  I  mètre  de  foyer.  (Le  nombre  de  dio- 
ptries qui  mesure  la  convergence  est  l'inverse  de  la  dis- 
tance focale  exprimée  en  mètres.) 

DIOPTRIQUE  [trik'  —  du  gr.  diopti'ikê,  même  sens)  adj. 
Phys.  Qui  se  rapporte  à  la  dioptrique  ;  où  Ton  emploie  des 
milieux  réfringents  :  Instrument  dioptrique. 

DIOPTRIQUE  [trik'  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
n.  f.  Partie  de  la  physique,  qui  s'occupe  de  l'action  des  mi- 
lieux sur  la  lumière  qui  les  traverse  :  La  dioptriqde  de 
Descartes  suffirait  seule  à  l'immortaliser.  (Thomas.) 

—  Enctcl.  u'optique  est  la  science  générale  de  la  lu- 
mière; la  catoptrique  a  trait  à  la  lumière  réfléchie,  et  la 
dioptrique  aux  lois  auxquelles  sont  assujettis  les  rayons 
réfractés.  On  appelait  encore  autrefois  cetto  dernière  ana- 
elastique,  qui  signifie  «  science  de  réfraction  u.  Cette  divi- 
sion de  l'optique  n'est  plus  usitée  aujourd'hui,  tous  les  phé- 
nomènes étant,  en  réalité,  plus  compliqués  que  ne  l'avaient 
supposé  les  physiciens  des  derniers  siècles. 

Dioptrique  (la),  ouvrage  de  Descartes,  publié  en  1637, 
à  la  suite  du  Discours  de  la  méthode^  avec  les  Météores  et 
la  Géométrie.  —  Le  but  spécial  de  cet  ouvrage  est  la  re- 
cherche de  la  figure  dos  verres  de  lunettes.  Il  y  établit 
théoriquement  que  si  l'on  construisait  des  lentilles  con- 
caves-convexes, dont  la  surface  convexe  fut  une  calotte 
élypsoïdale  et  la  surface  concave  une  calotte  sphérique  ou 
réciproquement,  on  pourrait  obtenir  tous  les  efl'ets  qu'on 
demande  aux  instruments  d'optique,  c'est-à-dire  le  rappro- 
chement ou  l'éloignement  des  objets.  Cet  opuscule  obtint 
un  succès  prodigieux  en  Europe,  tout  le  monde  voulut 
faire  des  lunettes  cartésiennes.  Mais  dans  la  construction 
des  lentilles  on  rencontra  des  difficultés  insurmontables. 
On  reconnut,  d'ailleurs  plus  tard,  que  Descartes,  par  suite 
de  lignorauce  où  il  se  trouvait  de  la  véritable  composi- 
tion de  la  lumière  blanche,  avait  donné  une  théorie  fausse 
des  lois  de  la  réfraction. 

DIORABIA  (du  gr.  dia,  à  travers,  et  oram^r,  vue)  n.  m. 
Tableau  de  grandes  dimensions,  peint  d'une  manière  spé- 
ciale sur  une  toile  sans  bords  visibles,  que  l'on  soumet 
à  des  jeux  d'éclairage,  tandis  que  le  spectateur  est  dans 
l'obscurité. 

—  Encycl.  Le  tableau  du  dîorama  est  généralement 
peint  sur  les  deux  faces  dune  toile  de  coton,  de  façon  assez 
légère  pour  que  Ja  vue  d'une  face  ne  soit  pas  troublée  par 
la  vue  de  l'autre,  la  toilo  étant  éclairée,  par  derrière.  Lo 
spectateur  est  dans  l'obscurité  complète,  et  les  deux  faces 
do  la  toile  peuvent  être  éclairées  grâce  à  des  orifices  circu- 
laires au  plafond,  soustraits  à  la  vue  du  public.  Ces  ou- 
vertures, munies  de  volets,  de  transparents  à  teintes  di- 
verses, permettent  de  nuancer  la  lumière  et  d'en  régler 
l'intensité  ;  on  rendra  de  la  sorte,  pour  un  même  paysage, 
des  effets  très  variés  :  .soleil  ardent,  ciel  nuageux,  "brouil- 
lard, clair  do  lune,  crépuscule,  ou  bien  on  peut  encore  sub- 
stituer le  tableau  du  verso  à  celui  du  recto,  en  suppri- 
mant l'éclairage  d'un  c6lé  de  la  toilo  pour  le  faire  appa- 
raître do  l'autre  côté.  D'autres  effets  seront  dus  à  l'angle 
d'incidence  de  la  lumière  sur  la  toile,  à  sa  distribution. 
au  procédé  de  peinture  et  à  la  position  exceptionnelle 
du  spectateur;  on  peut  aussi  compléter  un  tableau  par 
l'auiro  en  les  éclairant  tous  deux  ensemble,  d'où  un  nouvel 
effet. 

Le  premier  diorama  de  Daguerre  et  Bouton  fut  installé, 
en  1822,  ruo  Samson,  derrière  le  Chateau-d'Kau,  ù  Paris: 
le  spectacle  le  plus  admiré  fut  celui  de  la  messe  de  minuit 
à  Saint-Etienne-du-Mont  :  la  nuit  envahissait  l'église, 
puis  l'autel  s'illuminait  ;  peu  à  peu  apparaissait  une  foule 
compacte.  BrùIé  on  1839,  le  diorama  fut  reconstruit  bou- 
levard Bonne-Nouvelle,  pour  6tro,  à  nouveau,  réduit  en 
cendres  en  I8i9.  Aujourd'hui,  co  spectacle,  beaucoup  plus 
perfectionné,  est  très  répandu. 
DIORAMIQUE  {mik')  adj.  Qui  a  rapport  au  dîorama. 
DIORES  iri^.ts)  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéides  di- 
pncumones,  famille  des  zodariidés,  caractérisés  par  l'intcr- 


Diorite  orbiculaire  de  Corse. 


vallo  séparant  les  yeux  médians  des  postérieurs,  et  par 
les  pattes  terminées  en  pointe.  (Les  diores  habitent  l'Afri- 
que australe;  ils  sont  petits,  roussâtres  ou  gris  [diores 
bivittalus],  très  vifs,  et  filent  un  cocon  globuleux,  recouvert 
d'une  véritable  mosaïque  de  petits  cailloux.  Ces  araignées 
vivent  surtout  de  fourmis.) 

DiORÈS.  Myth.  gr.  Descendant  d'Amaryncée.  II  con- 
duisit dix  vaisseaux  au  siège  de  Troie  et  fut  tué  parle 
Thrace  Piros.—  Fils  d'Eole,  qui  épousa  sa  sœur  Polymela. 
DIORITE  n.  f.  Roche  d'origine  éruptive,  représentant 
une  association  granitoïde  de  plagioclase  avec  amphibole 
hornblende  ou  mica  biolite. 

—  Enctcl.  Le  feldspath  qui  entre  dans  la  constitution  des 
diorites  peut  varier, 
depuis  l'oligoclase 
jusqu'à  l'anorthite. 
Mais  la  première  y 
est  plus  fréquente 
que  la  seconde;  il 
en  est  de  même  do 
l'andésine.  Certains 
minérauxy  sont  très 
nombreux  ;  sphène, 
pyrite  ;  d'autres  y 
sont  assez  rares  : 
magnétite,  ilménite, 
apatite,  zircon. 

Les  diorites  ren- 
ferment quelques 
variétés.  Les  dio- 
rites à  amphibole 
comprennent  les  va- 
riétés à  feldspath  oligoclase  ou  ayidésines  et  les  diorites 
à  feldspath  lanrador  ;  elles  sont  représentées  en  Bretagne. 
Les  diorites  ynicacées  se  trouvent  dans  les  Vosges,  les 
diorites  à  pyrorène  dans  les  îb'S  Normandes.  Les  diorites 
à  calcite  ou  hémithrcne  du  plateau  Central  et  des  Côtos- 
du-Nord  paraissent  avoir  subi  une  notable  altération.  La 
diorite  orbiculaire  ou  corsite,  que  l'on  trouve  aux  environs 
de  Sartène,  en  Corse,  présente  dans  sa  masse  une  quantité 
prodigieuse  et  régulièrement  distribuée  de  sphéroïdes  à 
structure  radiée,  qui  produisent  après  polissage  le  plus  bel 
effet.  Chaque  sphéroïde  montre  plusieurs  zones  concen- 
triques de  feldspath  cristallisé,  séparées  entre  elles  par 
des  zones  plus  minces  d'amphibole  et  de  pyroxèno.  Toutes 
les  variétés  de  diorites  sont  classées  avec  les  roches  ba- 
siques, mais  il  faut  ajouter  ici  les  diorites  quartzifêres, 
qui  font  partie  dos  roches  neutres  et  que  l'on  rencontre 
en  plusieurs  points  de  la  Bretagne. 

DIORITINE  n.  f.  Roche  basique,  d'origine  éruptive,  que 
l'on  trouve  à  Doyet  et  à  Commentr^'  (Allier). 
DIORITIQUE  {(ik')  adj.  Qui  est  de  la  nature  de  la  diorite. 
DIORREXINE  [rèk-sin  —  du  gr.  dia,  à  travers,  et  orexi^, 
élancement)  n.  f.  Explosif  autrichien  dont  il  existe  deux 
types.  Le  premier  se  compose  de  :  75  parties  d'azotate  de 
potasse  et  de  soude,  12  parties  de  soufre,  13  de  sciure  do 
bois.  Le  second  renferme  :  60  parties  d'azotate  de  potasse 
et  de  soude,  12  parties  de  soufre,  10  de  sciure  de  bois,  7  de 
charbon,  1,3  d'acide  picrique  et  7,5  d'eau. 

DIORTHONTE  (gr.  diorthontès ,  proprem.  redresseur) 
n.  m.  Nom  donné  aux  grammairiens  grecs  qui  s'efforçaient 
de  rétablir  le  texte  authentique  des  poèmes  homériques. 
—  Encycl.  Les  diascévastcs  avaient  réuni  et  coordonné 
les  différentes  rapsodies  homériques.  Ce  premier  travail 
opéré,  il  restait  à  reviser,  à  épurer  le  poème  dans  le  détail  : 
ce  fut  l'œuvre  des  diorthoiîtes.  Cette  revision  méthodique 
des  vieux  poèmes  commença  à  Athènes,  au  temps  de  Pisis- 
trate;  elle  se  poursuivit  plus  ou  moins  pendant  le  v  et 
le  iv"  siècle.  Parmi  les  diorthontès  do  cette  première  pé- 
riode, on  cite  lo  philosophe  Anaximandre,  Démocrite,  Sté- 
simbrote  de  Tbasos,  Glaucon,  Phérécyde,  Antimaque  de 
Colopbon,  Hippias,  Protagoras,  Eurip'ide  le  Jeune,  Aris- 
tote.  Les  diorthontès  de  l'époque  alexandrine  profitèrent 
de  tous  ces  travaux  antérieurs  et  donnèrent  les  premières 
éditions  critiques  d'Homère  :  tels,  Zénodote,  Aristophane 
de  Byzance,  Aristarque. 

DIORTHOSE  (du  gr.  diorthôsis,  môme  sens)  n.  f.  Chîr. 
Redressement,  réduction  d'un  membre  fracturé  ou  luxé. 
DIORYCHE  (du  gr.  dioruchê,  fosse)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  carnivores,  famille  des  carabidés,  tribu 
des  harpalinés,  comprenant  des  formes  assez  petites,  d'un 
gris  métaUique  soyeux,  et  dont  on  connait  une  vingtaine 
d'espèces,  répandues  dans  l'Asie  et  l'Afrique  tropicales. 

Syn.   PLATYMKTOPDS. 

DIORYGMA  n.  m.  Bot.  Genre  de  verrucariées.  à  thalle 
crustacé,  à  nucléus  gélatineux,  que  l'on  trouve  dans  l'Amé- 
rique tropicale,  sur  les  écorces  des  arbres. 

DiOSAZ,  DiOZAZ  ou  DiOSA,  torrent  de  France  (Haute- 
Savoie),  affluent  droit  de  l'Arve,  célèbre  par  les  galeries 
cramponnées  à  la  roche  au-dessus  de  cascades  merveil- 
leuses, dans  une  fissure  très  profonde  qui  se  réduit  par- 
fois à  2  mètres  de  large  ;  descendu  d'un  glacier  du  Buet, 
il  conflue  avec  l'Arve  à  Servoz. 

DIOSCAMPHRE  [sknnfi^')  n.  m.  Composé  CH'^O,  envi- 
sagé comme  un  homologue  inférieur  du  camphre,  et  qne  l'on 
obtient  en  dissolvant  du  sodium  dans  le  diosmaéoptône. 

DIOSCÔDION  (du  gr.  Dios,  génit.  de  Zeus,  Jupiter,  et 
kôdion.  toison)  n.  m.  Antiq.  gr.  Peau  d'une  victime  im- 
molée à  Zeus,  sur  laquelle  on  faisait  marcher  ceux  qu'on 
allait  initier  aux  mystères  d'Eleusis. 

DiOSCORE,  évéquo  d'Hormopolis,  mort  à  Conslanti- 
noplo,  vers  305.  H  vivait  parmi  les  ermites  du  désert  do 
Nitrie,  avec  ses  frères  Ammonius,  Eusèbe  et  Euthymc, 
lorsqu'il  fut  élu  évôquo  d'Hormopolis.  Irrité  de  cette  élec- 
tion, Théophile,  patriarche  d'Alexandrie,  commença  une 
série  de  persécutions  contre  les  quatre  solitaires  do  Nitrie. 
surnommés  les  quatre  grands  frères,  à  cause  de  leur  haute 
taille.  Leur  monastère  fut  pillé  et  brûlé.  Poursuivis  do  re- 
traite en  retraite,  ils  se  réfugièrent  enfin  à  Conslantinopl<^, 
auprès  do  saint  Jean  Chrysostomo.  Après  l'oxil  et  la  mort  do 
co  dernier,  Théophilo  consentit  à  se  réconcilier  avec  Eu- 
sèbe et  Euthymc,  qui  étaient  seuls  survivants,  et  réhabihta 
la  mémoire  d'Ammonius  ot  de  Dioscoro. 

DiOSCORE,  patriarche  d'Alexandrie,  mort  on  451.  Il  fut 
arrludiaciY^  d'Alexandrie,  et  succéda,  en-lA-i,  sur  le  siège 
patriarcal  de  cetto  ville,  à  saint  Cyrille.  En  -HS,  le  moine 


744 

Eutychès  ayant  été  déposé  par  Flavien,  patriarche  do  Con- 
stantinople,  pour  avoir  nié  la  réalité  de  la  nature  humaine 
en  Jésus-Christ,  Dioscore  se  déclara  pour  l'hérésiarque.  Il 
réunit  â  Ephèse  un  synode  des  évoques  de  son  parti,  qui 
est  connu  sous  le  norù  de  Brigandage  d'Ephèse  :  Eutychès 
y  fut  approuvé  et  réhabilité,  Flavien  déposé  et  chassé. 
Dioscore  alla  jusqu'à  excommunier  le  pape  saint  Léon. 
Pendant  sept  ans,  l'Eglise  d'Asie  fut  en  proie  au  schisme 
et  au  trouble.  Enfin,  en  451,  le  concile  œcuménique  de 
Chalcédoine  condamna  définitivement  Eutychès  et  déposa 
Dioscore,  que  l'empereur  Marcien  exila  à  Gangres,  ou  il 
mourut. 

DiOSCORE,  dit  le  Jeune,  patriarche  d'Alexandrie,  do 
517  à  519.  Par  complaisance  pour  l'empereur  Zenon,  il 
montra  une  indulgence  suspecte  pour  les  mouothélites. 

DIOSCORÉACEES  (sko,  sé)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes 
monocotylédones.  —  Ujie  dioscoréacée. 

—  Encycl.  Les  dioscoréacées  (9  genres  avec  170  espèces 
environ)  sont  des  plantes  des  régions  chaudes  ou  tempé- 
rées, à  tige  ligneuse  et  volubile,  ne  contenant  qu'un  cercle 
de  faisceaux,  à  feuilles  distiques  pétiolées  et  palmati- 
nervées,  dont  les  fleurs  sont  petites,  régulières  et  presque 
toujours  unisexuées,  généralement  dioïques  ;  les  fleurs 
mâles  ont  six  étamiues  et  les  femelles  renferment  un  ovaire 
infère  et  triloculaire  qui  fournit  une  baie  (tamier)  ou  une 
capsule  (igname,  testudinaire).  Ces  plantes  forment  sou- 
vent un  gros  tubercule  souterrain,  riche  en  fécule,  aux 
dépens  soit  du  premier  entre-nœud  de  la  tige  principale 
(tamier,  testudinaire).  soit  du  bourgeon  axillaire  d'une 
feuille  inférieure  (igname)  ;  quelquefois  (igname  bulbifère^, 
des  bourgeons  plus  élevés  se  renflent  en  bulbilles.  Les 
dioscoréacées  se  rapprochent  assez  des  amaryllidées,  bien 
que  l'organisation  de  leur  tige  et  de  leurs  feuilles  les 
mette  à  part  parmi  les  monocotylédones. 

DIOSCORÉE  {sko)  n.  f.  Genre  de  plantes,  type  do  la 
famille  des  dioscoréacées,  et  appelé  aussi  ic.name. 

DiOSCORIDE,  moraliste  grec,  du  iv*  siècle  av.  J.-C,  qui 
avait  reçu  les  leçons  d'Isocrate.  Il  nous  reste  de  lui  des 
fragments  de  deux  ouvrages  :  l'un  intitulé  Apomnêmoneu- 
mata,  c'est-à-dire  recueil  d'actions  et  de  paroles  remar- 
quables ;  l'autre.  Des  mœurs  chez  Homère,  ou  bien  encore 
Sur  la  vie  des  héros  d'Homère.  Dans  ce  dernier  ouvrage, 
Dioscorido  cherchait  dans  la  vie  des  héros  d'Homère  les 
actes  qui  pouvaient  servir  de  leçons  de  tempérance  et  de 
sagesse.  Mnller  en  a  inséré  des  fragments  dans  ses  His- 
toricorum  Grxcoram  fragrnenta. 

DiOSCORIDE  (surnommé  Pedanius,  de  la  gens  Peda- 
nxa),  mrdecm  grec  du  i"  siècle  de  notre  ère.  11  était  né 
probablement  à  Anazarbe,  en  Cilicio.  Il  voyagea  beaucoup, 
peut-être  à  la  suite  des  armées,  comme  médecin  militaire. 
11  parait  s'être  occupé  surtout  de  botanique.  Nous  avons 
de  lui  un  grand  traité,  en  grec,  Sur  la  matière  médicale, 
qui  fut  composé  sous  le  règne  de  Néron,  et  où  l'on  relève 
des  observations  justes,  à  côté  de  superstitions  et  do  re- 
cettes bizarres.  Il  s'est,  le  plus  souvent,  contenté  de  ré- 
sumer les  travaux  de  ses  prédécesseurs.  Il  est  souvent  cité 
par  Galien.  et  souvent  copié  par  Pline.  En  tout  cas,  l'ou- 
vrage do  Dioscoride  a  été  très  lu  et  fréquemmeut  reproduit, 
au  moyen  âge,  par  les  Grecs,  les  Latins  et  les  Arabes. 

DiOSCORIDE  d'Alexandrie,  poète  grec  de  l'époque 
alexandrme.  On  a  de  lui  trente-neuf  morceaux  insérés  dans 
\' Anthologie. 

DiOSCORIDE  d'Egée,  graveur  sur  pierres  fines,  con- 
temporain dAiitrusie,  dont,  au  témoignage  do  Suétone, 
il  avait  gravé  le  cachet.  La  Bildiothèque  nationale  con- 
serve de  lui  une  améthyste  représentant  Mécène. 

DIOSCORIEN,  ENNE  [sko-ri-in,  en')  adj.  Partisan  do  l'hé- 
résie de  Dioscore. 

DiOSCURES  iskur  —  du  gr.  Dios,  génit.  de^eus,  Jupi- 
ter, et  kouroi,  jeunes  hommes)  n.  m.  pi.  Mvthol.  gr.  Castor 
et  Pollux,  fils  jumeaux  de  Zeus  et  de  Léda.  CV.  Castor.) 
—  L'n  DioscuRE. 

Dioscures  (les)  ou  Combat  des  Dioscures,  XXII*  idylle 
de  Théocrite,  d'une  forme  épique,  et  divisée  en  deux  par- 
ties. —  Au  retour  de  la  Colchide,  

les  Argonautes  abordent  dans  le 
pays  des  Bébryces.  Castor  et 
Pohux  se  séparent  de  leurs  ca- 
marades pour  aller  chercher  de 
l'eau.  Le  géant  Amykos  les  pro- 
voque au  pugilat.  Pollux,  vain- 
queur du  géant,  lui  accorde  la 
vie,  sous  la  condition  qu'il  se 
montrera  désormais  plus  hospi- 
talier. Dans  la  seconde  partie, 
le  poète  raconte  la  lutte  de 
Castor  et  de  Lyncée,  fiancé  de 
l'une  des  deux  filles  de  Leu- 
cippe,  enlevées  par  les  Dioscu- 
res. Lyncée  est  tué.  Son  frère 
Idos  va  le  venger  en  écrasant 
Castor  sous  une  pierre,  quand 
Jupiter,  pour  sauver  son  fils, 
foudroie  Idos.  Apollonios  de  Rhodes  a  traité  la  première 
partie  du  même  sujet  au  II*  livre  des  Ai-gonautigues,  et 
Virgile  au  V«  livre  de  l'Enéide,  dans  l'épisode  d'Entelle 
et  de  Darès. 

Dioscures  (les)  enlevant  les  filles  de  Leucippe. 
V.  Castor. 

DiOSCURIAS,  ancienne  ville  de  l'Asie  (Colchide),  sur 
le  P.mt-Kuxiu,  qui  devait,  disait-on.  son  nom  aux  Dioscu- 
res. lesquiMs  y  abordèrent  à  l'époque  de  l'expédition  des 
,\rgonautes.  ÎPIus  tard,  sous  le  nom  do  Sébastopolis,  elle 
devint  un  des  plus  grands  entrepôts  du  commerce  de  l'Asie 
avec  l'Europe.  Auj.  Jskouriah  ou  Isgaur. 

DIOSCURIES  (sku-rî)  n.  f.  pi.  Antiq.  rora.  Fêtos  insti- 
tuées a  Kome  par  le  dictateur  Posthumius,  en  Ihonneur 
du  secours  prêté  aux  Romains  par  les  Dioscures,  à  la 
bataille  du  lac  do  Régille.  Elles  avaient  lieu  le  8  avril. 

DiOS-GYOR,  ville  de  l'Austro-Hongrio  (Hongrie),  co- 
mitat  do  Borsod,  sur  un  sous-affluent  do  la  Tisza  par  lo 
Sajo;  G. 500  hab.  Mines  de  fer,  aciéries. 

DIOSMALÉOPTÈNE  {sma)  n.  m.  Iluilo  isomère  du  bor- 
nêol.  ayant  pour  formule  C'^IP^O,  et  qu'on  extrait  do  1  es- 
sence de  diusme. 


Combat  de  Pollux  et  de  Lyn- 
che {plfique  de  bronze). 


745 

DIOSME  (di-ossm')  n.  m.  Gonro  lio  plautos,  do  la  famillo 
dos  rutacèos,  tvpo  do  la  trilui  dos  diosmôus. 

—  Kncycl.  Lo  {^ouro  Utosme  très  réduit  dans  los  classi- 
tîcatioiis  actuellos,  ouuliont  eiiviruii  dix 
esiiùcos  dû  la  région  du  Cap.  Ce  sont  lios 
arurissoaux  ayant  l'aspect  dos  bruyùros, 
dout  los  feuilles  sout  parsemées,  à  leur 
lace  inférieure,  de  points  g;laûduleux  qui 
sécrètent  une  ossouce  d'odeur  aromatique 
et  très  pônotranto,  perçue  do  fort  loin,  à. 
laquelle  on  attribue  des  propriétés  sti- 
mulâmes et  toniiiues.  Lo  fruit  comprend 
de  trois  à  cinq  follicules,  rugueux  irans- 
versaloment.  Une  espèce  ((/losmo  um/îora) 
est  cultivée  dans  les  jardins. 

DIOSMÉES  (stuë)  n.  f.  pi.  Tribu  de  la 
famille  dos  rutacées,  dont  le  genre  diostne 
est  le  type.  (Co  sont  dos  rutacées  à  car- 
pelles libres  cuire  eux  ot  biovulés,  ù.  grai- 
nes exalbuniinées,  contenant  un  embryon 
droit.)  —  Une  diosmèk. 

DIOSMINE  {smin')  n.  f.  Glucosîde,  pro- 
bablrniont  identique  à  l'hespéridino,  quo 
l'on  trouve  dans  les  feuilles  du  diosme. 

DIOSPERME  [sp^rm')  n.  m.  Bot.  Genre 
do    cuniposécs    héliantbées    comprenant 
des  liorbes  vivaces  â  port  do  rudbeckies.    Diosme:  a.  lU-ur; 
Un  en  connaît  cinq  espèces  américaines,  b.  fruit. 

DIOSPHÉNOL  n.  m.  Chim.  Syn.  do  diostkaroptîîne. 

DiOSPOLIS  {la  Ville  de  Zeus),  traduction  grecque  du 
nom  de  l'a-Amon  ou  JVouit-Amon  [la  ynaison  ,  la  viile 
d'AmonU  quo  les  Egyptiens  donnaient  à  plusieurs  de  leurs 
villes  : 

l"  Diospolis  la  Grande  est  la  célèbre  Thôbes; 

2"  Diospolis  la  Petite,  capitale  du  nome  du  Sistra,  est 
aujourd'hui  la  petite  ville  de  Hou; 

3"  Une  troisième  Diospolis,  surnommée  Diospolis  Katé, 
la  Dio.spulis  d'eu  Ijas,  se  trouvait  dans  le  Delta. 

DIOSPYRAGÉES  {spi,  sé)  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes 
dicotylédones  gamopétales  superovariées. —  Une  dtospt- 

KACKÊ. 

—  Encycl.  Les  diospyracées  ou  ébénacées  (5  genres  avec 
275  espèces,  dont  180  pour  lo  seul  genre  plaqueminier)  sont 
des  arures  ou  arbustes  des  régions  tropicales,  sans  latex, 
à  bois  dur,  louid,  souvent  noir,  à  feuilles  isolées  et  coria- 
ces, simples  et  sans  stipules,  dont  les  fleurs,  régulières, 
unisexuéeset  dioïques,  sont  construites  sur  les  types  5,  4 
ou  3;  les  étamines,  formant  théoriquement  deux  verticil- 
les,  sout  quelquefois  remplacées  par  des  faisceaux  d'éta- 
raines  partielles;  l'ovaire,  à  plusieurs  log^es  biovulées, 
fournit  une  baie,  parfois  comestible,  contenant  des  graines 
à  gros  albumen  corné.  Les  diospyracées  sont  voisines 
des  éricacées. 

DIOSPYRE  {spir")  ou  DIOSPYROS  (spi-ross)  n.  m.  Nom 
scientilique  du  plaqueminier.  (Les  diospyres  se  trouvent 
à  l'état  fossile  dans  les  dépôts  tertiaires  et  même  dans 
les  dernières  assises  du  terrain  crétacé  des  déserts  li- 
byens [oasis  de  Cargoh].) 

DIOSTÉAROPTÈNE  (slé)  n.  m.  Composé  C"H"0',  qui  se 
trouve  dans  la  partie  de  l'essence  de  diosme,  soluble  dans 
les  alcalis.  Syn.  diospuénol. 

DIOSTOMÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  néottie. 

DiOSZEGH,  bourg  d'Austro-Hongrio  (Hongrie  [comitat 
de  Biliarjj,  sur  l'Er,  affluent  du  KOrôs;  5.700  hab.  Vins 
appréciés. 

DIOTA  (du  préf.  di,  et  du  gr.  ous,  ôtos,  oreille)  n.  m. 
Antiq.  gr.  Vase  à  deux  anses,  plus  petit 
que  l'amphore. 

DIOTHONÉE  n.  f.  Bot.  Genre  d'orchi- 
dacées  épiphytcs,  tribu  des  épidendrées, 
comprenant  une  seule  espèce  du  Pérou. 

DiOTIME,  prêtresse  de  Mantinée,  à 
qui  Platon,  dans  le  Banquet,  attribue  les 
théories  développées  par  Socrate  sur 
l'amour  et  la  beauté.  Quelques  auteurs 
ont  pensé  que  co  n'était  là  qu'une  fiction 
do  Platon. 

DlOTIME,  grammairien  grec,  né  ù 
Adramytte,  en  Mysie  (m*  s.  av.  J.-C).  Il 
tint  une  écolo  à  ftargara,  en  Troade.  On  lui  attribue  di- 
verses épigrammos  de  Y Antliolofjie,  ot  un  manuel,  intitulé 
Lectures  variées,  quo  cite  Etionno  do  Byzancc. 

DlOTIME,  philosophe  grec,  dont  la  doctrine  participait 
du  stoïcisme  ot  do  I  arisiotolisme,  et  qui  vivait  dans  lo 
I"  ou  lo  M"  siècle  avant  Jésus-Christ.  Il  accusa,  dit-on, 
Epicure  de  dôrùglemont,  et,  j)our  le  prouver,  il  lui  attribua 
dos  lettres  apocryphes.  11  lut  convaincu  d'imposture. 

DIOTIS  {tiss)  n.  f.  Genre  d'herbo  maritime,  de  la  famille 
dos  composées,  tribu  dos  anthômidôos,  ([ui  habite  los  bords 
do  la  Méditerranée  et  do  l'Océan. 

DiOTlSALVI,  arcliitocto  italien,  un  des  restaurateurs 
de  l'art  au  xii*  siècle.  Il  commença,  en  i  irj3,  l'ailmirablo 
baptistère  do  Pise,  dont  il  dirigea  la  construction  jus- 
qu  on  IK.i. 

DiOTOGÈNE,  philosophegroc,  d'une  époque  incortaino. 
Il  appartenait  à  la  secte  des  pythagoriciens.  Il  avait  com- 
posé, dans  le  dialecte  dorion,  dos  ivaXii^^  sur  la  sainteté  et 
sur  la  roijaulé,  <io\\t  nous  avons  quohpies  fragments. 

DiOU,  conim.  de  l'Allier,  arr.  et  îi  32  Itil.  do  Moulins, 
entre  la  Loire  et  son  canal  latéral;  1.702  liab.  Ch.  do  f. 
P.-L.-M.  Port  sur  le  canal  latéral.  Abbaye  cistercienne  do 
Srpt-Punis,  fondée  on  1132,  rétablie  par  les  trappistes. 

DiOULOUFET  {Joan-.Iosoph-Mariusl,  poèto  provençal, 
bibliotliécaire  d'Aix,  né  à  Kguilles  (Bouchos-du-Khône) 
on  1785,  mort  à  Cucurron  (Vauclusc)  en  IHlO.  Il  a  publié 
un  grand  nombre  do  fables,  de  contos.  d'odes,  do  chan- 
sons, do  pièces  de  circonstance,  on  vers  provençaux,  qui 
eurent  un  prodigieux  succès.  Le  plus  important  do  ses 
ouvrages  est  Leit  Mnqnans  (IR20),  poème  didactif|uo,  en 
quatre  chants, sur  l'éducation  des  vers  à  soie.  On  cite  éga- 
lement de  lui  Don  Quichotte  philosophe  ;  Poética  proven- 
çales ;  Ion  Vo;/a(ji'  d'/Clii'zer;  etc. 


DIOSME 


DIPIITÈRE 


Diota. 


DiOÛRS.  fraction  dos  Chillouks,  qui  a  émigré  vers  lo 
Sud  entre  lo  territoire  dos  Bouges  et  celui  des  Dinkas. 
[Presque  nus,  ils  so  livrent  surtout  i  l'agriculture  ;  ils  fa- 
briquent cependant  do  la  poterie  et  so  muntrout  habiles 
forgerons.]  (V.  Cuillouks.)  —  Un,  Une  DioOft. 

DIOXIE  iksî)  n.  f.  Nom  donné  parfois  par  les  Grecs, 
selon  Nicomaque,  à  l'intervalle  de  quinte,  qu'ils  désignaient 
ee  pendant  plus  comniunénieut  sous  celui  do  diapente. 

DiOXIPPE  ou  DexippE,  poèto  comiquo  athénien 
fm"  s.  av.  J.-C).  11  appartenait  à  la  comédie  nouvelle. 
On  no  connaît  guère  (pie  les  titres  do  quelques-unes  de  ses 
pièces  :  le  Trésor,  les  Juijes,  l'Historiographe,  l'Avai-e,  etc. 

DIOXY.  Chim.  Prélixo  qui,  placé  devant  lo  nom  d'un 
corps,  forme  lo  nom  d'un  composé  qui  diffère  du  corps 
par  deux  atomes  d'oxygène  en  plus.  Ainsi,  l'acido  dioxy- 
békénoUque  C^H'^O'  diffère  do  l'acide  béhénoliquo  par 
deux  atomes  d'oxygène  en  plus.  Do  mémo  les  acides  : 
inowadipique  C'il^  (OII)'(CO'H)':  mo-s.^ maléique  C*K'0'  ; 
ï>\oy.\butijrique  C^WO*  ;  DioxYcaproiyHe  C*H"0*  ;  diûx\- 
cinctioninique  (OH)*.  C'JPAz.CO'H;  etc.,  et  les  composés 
tels  que  le  moyi\' benzhxjdrol  [CH.(C'H«)HOH)»i',  etc. 

DIOXYLITE  n.  f.  Miner.  Sulfate  naturel  do  plomb.  Syn. 

do   LAiNARKITli:. 

DIPALMITINE  n.  f.  Chim.  V.  palmitine. 

DlPÊNE  (OU  DiPOiNOS)  et  SCYLLIS,  Statuaires  grecs, 
que  l'on  croit  nés  en  Crète,  vers  580  avant  notre  ère.  Ces 
deux  artistes  auraient  été  des  premiers  à  employer  lo 
marbre  blanc  do  Paros.  Parmi  leurs  œuvres,  Pline  cite 
les  statues  d'Apollon,  de  Diane,  d'Hercule,  de  Minerve  et 
un  groupe  en  ébene  représentant  Castor  et  PoUux  avec 
leurs  femmes  et  leurs  enfants. 

DIPÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  dispéride. 

DIPÉRIANTHÉ,  ÉE  (du  préf.  di,  et  de  périanthe)  adj. 
Bot.  Qui  est  muni  d'un  périanthe  double. 

—  n.  f.  pi.  Grande  division  de  plantes  dicotylédones, 
comprenant  les  genres  dont  les  fleurs  ont  un  périanthe 
double,  c'est-à-dire  un  calice  et  une  corolle.  —  Une  dipiî- 
riânthée. 

DIPÉTALE  (du  préf.  di,  et  de  pétale]  adj.  Bot.  Qui  a 
doux  pétales  :  Corolle,  Fleur,  Plante  dipétale. 

DIPHALANGARGHIE  [chi)  OU  DIPHALANGIE  (j't  )  [gr. 
dtphalafpjarchia;  de  diphalnffgia,  diphalangie,  et  arche, 
conimaudenieutj  n.  f.  Art  milit.  anc.  Dans  l'armée  macé- 
donienne, Commandement  d'une  diphalangie  ou  double 
phalange,  il  Corps  de  troupes  d'environ  8.000  hommes, 
formé  de  doux  phalanges. 

DIPHALANGARQUE  {gark'  —  rad.  diphalangarchie)  n.  m. 
Art  milit.  anc.  Commandant  d'une  diphalangie. 

DIPHALANGIE  n.  f.  Art  mîlit.  anc.  V.  diphalangarchik. 

DIPHANITE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  phainein,  briller)  n.  f. 
Substance  minérale,  appartenant  à  la  famille  des  micas 
et  au  genre  margarite.  Variété  do  l'espèce  margarito  pro- 
prement dite. 

DIPHAQUE  (fak')  n  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
légumineuses,  tribu  des  hédysarées,  dont  l'unique  espèce 
habite  la  Cochinchine. 

DIPHAULAQUE  {fô-lak')  OU  DIPHAULACA  (fô)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  phytophages,  famille  des 
chrysomélidés,  tribu  des  halticmés,  comprenant  des  alti- 
ses  à  élytres  couverts  de  points  serrés  formant  stries,  et 
plus  larges  que  le  corselet.  (On  en  connaît  une  troii- 
laino  d'espèces;  toutes  habitent  l'Amérique  du  Sud,  sout 
de  taille  médiocre  et  d'aspect  métallique.) 

DIPHÉNATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acido  diphéniquo. 

DIPHÉNINE  n.  f.  Matière  colorante  rouge,  de  formule 
(C"IP)(CAzH*)-AzlI-AzlI-(C»II*)(A2ll»),  préparéo  par 
réduction  de  Tazebonzol  dinitré. 

DIPHÉNIQUE  {nik')  adj.  Se  dit  d'un  acido  do  formule 
COOil -C''!1*-C"IP-C00H,  se  présentant  sous  forme  de 
cristaux  peu  solul)lcs  dans  l'eau,  fusibles  à.  226*,  et  dérivés 
par  oxydation  du  carbure  phénantlirèuc. 

DXPHÉNOL  n.  m.  Combinaison  qui  a  pour  formule  i^éné- 
rale  (  01i-C4I*-C'II*-01I  ),  ot  dont  on  connaît  plusieurs 
modilications  selon  les  positions  relatives  dos  h^droxylcs 
OU.  Lo  plus  important  prend  naissance  dans  1  action  do 
la  potasse  sur  lo  phénol  :  c'est  une  substance  cristalline, 
fusiblo  i  123". 

DIPHÉNOLÉTHANE  n.  m.  Corps  qui  est  une  combi- 
naison CIP-CH(C'H».OH)\  do  phénol  C'H'.OII  et  d'aldé- 
hyde CH'.CII.O  on  présence  d'acido  chlorliydri(|ue.  fu- 
sible à  1220.  Ace  corps  se  rattache  lo</ip/t(!Ho;/Wc/i/ojvMrtnc 
CCP-CH(C'H*.OH)',  obtenu  eu  remplaçant  l'aldéhyde  par 
lo  chloral  CCP.COH  ;  la  réduction  de  co  dérivé  chloré 
i-onduit  au  dipkénolélhylàne  CniHOU)-CH  =  CH-C*H'(0H), 
fusiblo  à  2S0<'. 

DIPHÉNYL ANE  n.  f.  Série  do  carbures  C»H"'+*  dé- 
rivés par  substitution  do  deux  radicaux  phényl  à  doux 
hydrogènes  des  carbures  gras  saturés. 

—  Encycl.  Parmi  ces  carbures,  los  principaux  sont  :  le 
nipm-:NYLm(f//iANK  (v.  dipuknylméthankI  ,  lo  diphknyi.- 
.'//(ANiï  CH»-CU(C"IP)*,  li([uido  incolore  bouillant  A  208*  ;  lo 
i)iPiiENYLpropANiîC*lP(C'H')',Jiquido  bouillant  à  280";  lo 
dipiiiïnyl/jhUne,  non  isolé  ;  son  dérivé  (C'II')*.CII.C*IPCP 
est  seul  connu. 

DIPHÉNYL IQUE  adj.  Chim.  So  dit  d'acidos  obtenus 

en  substituant  aux  hytirogènos  du  noyau  carburé  deux 
groupes  pliényl  :  [CIÙCMP)' -CO'IIl,  a'eide  TtwUK^YiMcr- 
/njDii  par  oxomple,  dérivé  do  l'acide  acétique  CH'.CO'II. 
Ou  connaît  encore  les  acides  DiPHr:NYr,/iJ'<'/>i'»niguKS.  de  for- 
mule [C1I'.C(C'ÏP:J.CoML]  et  CH'(CMP).CiUC'iP).C'OMl, 
Vitcidc  iiiPiiKNVi.M'CcimQUti,  etc. 

DIPHÉNYLAMINE  n.  f.  Amino  découverte  on  186-1  par 
A.-\V.IIofinann,dérivant  de  l'aniline  CMI'.AzIP  par  substi- 
tution d'un  nouveau  radical  phényl  dans  lo  noyau  ami- 
dogèno(C'IP)-AzII-(^CMP). 

—  Enoyci..  La  diphénf/lnminc  est  une  hase  on  cristaux 
blancs,  fusiblo  A  si*,  bouillant  à  aïo",  presque  insolublo 
dans  l'eau,  soluble  dans  l'alcool,  la  benzine,  préparéo  par 
réaction  du  chlorhydrate  d'aniline  sur  lanilino  ollo-ni^mo 
A  îriO".  Cette  base  est  une  matière  première  très  omployào 
dans  l'industrie  dos  colorants  uriiileicU. 


La  diphénvlamine  est  le  type  d'un  grand  nombre  de 
substances,  ae  formule  générale  K  AzII  R',  dans  laquelle 
R  et  R'  sont  dos  radicaux  aromatiques  :  pliényL  tolyl, 
naphtyl,  etc.;  ces  substances  ont  à  peu  près  les  mémos 
propriétés  chimiciues  qu'elle  et  s'obtiennent,  soit  comme 
elle,  soit  en  chaulfant  une  amino  KAzIP  avec  un  dérivé 
hydroxylé  R'OH,  cette  dernière  réaction  étant  surtout 
applicanle  aux  cas  où  R'  est  un  groupe  a  ou  |j  naphtyl. 

La  diphénylamino  et  les  corps  analogues  ont  une  très 
grande  importance  technique,  particulièrement  dans  l'in- 
dustrie des  colorants.  A  citer,  entre  autres,  parmi  leurs 
dérivés  :  Vorangé  iV  (diazoïquo  do  p.  sulfaoilique  sur 
diphénylamine);  la  citronine  ou  jaune  indien,  produit  de 
nitration  du  précédent;  le  jaune  N,  etc.;  les  Oleus  de 
diphénylamine  :  bleus  d'aniline,  bleus  Nicholson,  bleu  de 
Bavière,  bleu  d' Helvélie,  etc.;  les  bleus  Victoria  et  le  bleu 
de  îiuit,  qui  sout  fabriqués  au  moyen  des  phénylnaphtyl- 
amines. 

La  diphénylamine  ot  los  corps  analogues  peuvent  être 
considérés  comme  la  matière  constitutive  de  la  classe 
dos  indamines,  des  indophénols,  et  on  peut  en  faire  dé- 
river très  simplement  les  thiazines  (bleu  de  méthylène), 
les  oxazines,  les  safranînes  et  les  inaulines,  classes  très 
importantes  do  nombreuses  matières  colorantes. 

La  diphénylamine  est  un  réactif  très  sensible  do  l'acide 
nitrique,  avec  lequel  elle  donne  une  coloration  bleue  in- 
tense. 

DIPHÉNYLBENZÈNE  {bin)  n.  f.  Série  de  carbures  de 
formule  générale  C*H*  =  (C*H*i',  différenciés  par  les  posi- 
tions respectives  des  trois  noyaux  benzéniques;  lo  dé- 
rivé paraC*H'(C*H*)',.t,  fusible  à  205*»,  s'obtient  par  l'action 
du  sodium  sur  un  mélange  de  benzine  dibromée  et  mono- 
bromée, 

DIPHÉNYLBUTINE  n.  f.  Carbure  C"H",  que  l'on  obtient 
par  l'action  de  l'acido  sulfurique  sur  l'alcool  styrolé- 
uique. 

DIPHÉNYLCARBINOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  benzhydrol. 

DIPHÉNYLCARBONIQUE  {nik')  Q.  m.  Se  dit  d'un  acide 
de  formule  C*]:P-C^H\CO'H. 

DIPUÉNYLE  n.  m.  Carbure  constitué  par  la  liaison  de 
deux  radicaux  phényl  (C'H'-C'H*),  préparé  par  l'action  du 
sodium  sur  la  benzme  monobromée,  solide  cristallisé  eu 
lames  incolores,  fusible  à  TO^ô.  bouillant  à  239°,  insoluble  dans 
l'eau.  Ace  carbure  se  rattache  \a.  benzidine  [C*H\AzH'}j\.4 
ot  la  diphényline.  Syn.  de  phénylk. 

DIPHÉNYLÈNE  n.  m.  Se  dit  du  radical  fC*H*-C*H*)", 
dont  les  principaux  dérivés  sont  :  Voxyde  (C'H')*0,  solide 
fusible  à  80*;  l'imide  ou  carbazol  ;  àes  ai-ides,  parmi  les- 
quels :  Vacide  diphénylène  acétique  (C*H*1'  =  CH.CO'H, 
Yacide  diphénylène  g Igcolt que  (C»H')'C(CO*H)(OH);  et  des 
carbures  :  Yhydrure  de  diphénylène  ou  diphéni/le,  le  diphé- 
nylène méthane,  identique  au  fiuorène,  le  diphénylène  phé- 
uylméthane  (C»H')'CH.C'H\ 

DIPHÉNYLÉTHYLÈNE  n.  m.  Carbure  isomérique  du  stil- 
bèno  C"H"  ou  CK'  =  C(C'H»)',  fusible  à  211\ 

DIPHÉNYLINE  n.  f.  Aminé  isomérique  de  la  benzidine, 
formée  en  même  temps  que  celle-ci  dans  l'action  des  acides 
sur  l'hydrazobenzol,  et  qui  so  présente  en  cristaux  fusibles 
à  53»;  sa  formule  est  .AzH'-C'H'-C'H*-AzHS. 

DIPHÉNYLMÉTHANE  n.  m.  Composé  C'H'CH»-C*H' 
oI)tenu  en  traitant  du  chlorure  de  benzine  C^H*CH*C1  et 
de  la  benzine  par  du  chlorure  d'aluminium;  il  y  a  élimi- 
nation d'HCl  et  soudure  de  deux  molécules.  Syn.  benzyl- 

BBNZOL  ou  BENZYLBENZINE. 

—  Encycl.  C'est  un  corps  solide  incolore,  fondant  à 
26-27»  et  présentant  une  odeur  très  agréable  d'orango  ; 
sesdérivés,  amidés  en  para  du  carbone  méthanique  (CH*  =  ), 
donnent  naissance  à  des  colorants  d'une  importance 
considérable,  au  groupe  desquels  il  donne  son  nom.  Ces 
dérivés  amidés  se  préparent  industriellement  par  l'action 
do  la  formaldéhyde  CÏPO  ou  par  l'action  de  l'oxychlornre 
do  carbooo  COCP  (phosgèno)  sur  les  aminés  tertiaires 
ot,  plus  particulièrement,  !a  diméthylaniline;  on  obtient, 
dans  lo  premier  cas,  le  léiraméthyldiamidodiphényhnélhane 
((CIP)*Az  -  C*H* VcH'  ou,  plus  brièvement,  lo  méthane  (en 
terme  technique),  ot,  dans  le  second  cas,  lo  tétramé- 
thyldiamidobenzophénone  ((CH*)'Az-C'H*yCO.  Ces  deux 

corps  servent  à  préparer  Vatiramine. 

Quand  on  réduit  co  dernier  corps  ou  qu'on  o.\ydo  lo 
méthane,  on  obtient  un  mémo  corps  qu'on  appelle  1  hydrot 

CIP  =  C  =  (c'H'Az{CH*)'y.  C'est   la    base  d'une  matière 

colorante  qui  teint  le  coton  tanné  on  un  bleu  magnilique, 
dont  on  n'a  pu  tirer  parti  ù  cause  do  son  extrême  fugacité. 
Néanmoins  l'hydrol  a  une  grande  importance,  car  il 
fixe  facilement  une  molécule  d'amino  tertiaire  pour  en- 
gendrer des  colorants  du  triphénylméthano.  Enfin,  parmi 
les  colorants  du  diphénylméthaue,  citons  los  pi/ronines. 

DiPHILE,  poèto  comique  grec,  né  i\  Sinopo,  mort  ù 
Smyrno  i,iv"  s.  av.  J.-C).  11  est  un  des  principaux  repré- 
sentants do  la  comédie  nouvelle,  lo  contemporain  et  lo 
rival  do  Ménandro  ot  do  Philémon.  On  lo  vit  surtout  à 
Athènes,  dans  les  cercles  do  viveurs.  On  lui  attribuait 
une  centaine  do  comédies.  Plante  lui  a  emprunté  lo  sujet 
lie  plusieurs  comédies  :  la  Casina,  lo  Iludens,  YAsinnna; 
et  Térenco  l'a  imité  dans  les 
A(/t7/)/it*s. 

DIPHOSPHONIUM    n.   m. 

Cbini.  V.   iMioM-iioMUM. 

DIPHTALIQOE  adj.  Chim. 

V.   PHTAl.WUE. 

DIPHTALYLE  o.m.  Chim. 

V.   IMiTALYI.i:. 

DIPHTÈRE  (/"/t^)    ou    DI-  Dii>bi«re  (i;r.  d'un  tiers). 

PHTERA  (ftè)  U.   f.  Gonro 

d'insectes  lépidoptères  nocturnes,  famille  dos  acronycti- 
dés,  comprenant  des  DoctuoUos  massives,  rossomblant  à 
dos  bombyx.  ,     ,■  ..       r,  ■ 

—  Encycl.  Lospôco  tvpo  du  gonro  est  itidtphtera  Orwn» 
jolie  petite  noctuello  do  Vrancc,  vulgairement  nommé©  l'd- 
vritièrc,  à  ailos  supérieures  vortos,  avec  dessins  noirs  ot 
blancs.  La  chenille  vit  sur  lo  ch^ne  on  août  et  boplombro, 
lo  luipillon  éclét  on  mat. 


DIPHTÈRE   —   DIPLOCÉPIIALE 


Lare  vètti 

Ae  ]ft  diphtère 

(statuette  de  broiize 

du   Louvre). 


DIPHTÈEIE (du  gr.  diphthêra,  peau  d'aoiinal)  n.  f.  Antiq. 
Poau  préparée,  dont  ou  se  servait  pour  écrire,  dans  l'au- 
tiquité. 

—  Antiq.  gr.  Vêtement  de  peau,  tannée  ou  non,  que  les 
esclaves,  les  paysans,  les  bergers,  etc., 

portaient  par-dessus  la  tunique. 

—  Mythol.  gr.  Peau  de  la  chèvre 
Amalthée,  sur  laquelle  Jupiter  avait 
écrit  les  destinées  humaines. 

DIPHTÉRIE  {  ri  —  du  gr.  diphthêra, 
membrane)  n.  f.  Maladie  contagieuse, 
fébrile,  caractérisée  par  la  production 
de  fausses  membranes  sur  les  mu- 
queuses, notamment  sur  celles  de  la 
gorge.  {Syn.  diphtébite.)  Il  Angine  ma- 
ligne, ulcéreuse,  gangreneuse,  suflb- 
cante,  couenneuse  (  morbus  suffocans, 
garotillo). 

—  Encycl.  La  diphtérie  est  une  ma- 
ladie causée  parla  multiplication  d'uue 
bactérie  spécifique  sur  une  surface  té- 
gumentaire  excoriée  (  peau  ou  mu- 
queuse). Elle  est  caractérisée  :  i"  loca- 
lement, par  la  formation  de  fausses 
membranes  molles,  grisâtres,  constituées  par  des  leuco- 
cytes et  do  la  lïbrine,  et  dans  lesquelles  se  trouvent  empri- 
sonnés les  microbes  pathogènes;  2"  par  des  phénomènes 
d'intoxication  générale,  dus  à  la  diffusion,  dans  l'orga- 
nisme, des  poisons  microbiens  sécrétés  au  niveau  de  la 
lésion  locale.  La  fausse  membrane  diphtérique  peut  appa- 
raître en  un  point  quelconque  des  téguments  :  sur  la  peau, 
particulièrement  àla  surface  des  plaies  ;  sur  la  muqueuse 
nasale,  buccale  ou  pharyngienne.  La  forme  la  plus  com- 
mune, est  la  diphtérie  des  amygdales  et  du  pharynx,  rrt?j- 
gine  diphtérique,  dont  l'extension  au  larynx  constitue  le 
croup. 

Les  relations  qui  unissent  le  croup  et  l'angine  diphté- 
rique, déjà  entrevues  par  Arétée  de  Cappadoce,  furent  dé- 
finitivement établies  par  Bretonneau,  dont  l'élève,  Trous- 
seau, fut  le  vulgarisateur  de  la  trachéotomie.  En  1883, 
Klebs  découvrit  le  microbe  de  la  diphtérie  ;  Lôffler  le 
cultiva  l'année  suivante.  Roux  isola,  en  1889,  le  poison 
ou  toxine  diphtérique;  il  reproduisit  les  symptômes  géné- 
raux de  la  maladie  en  inoculant  cette  toxme  aux  animaux 
et  démontra  ainsi  la  spécificité  du  microbe  de  Lôfflor. 
Behring,  en  immunisant  les  animaux  contre  des  doses 
progressivement  croissantes  de  toxine,  démontra,  en  1890, 
que  le  sérum  des  animaux  immunisés  contient  une  anti- 
toxine, et  que  ce  sérum,  iuoculé  sous  la  peau,  est  capable  de 
prémunir  un  autre  animal  con- 
tre la  diphtérie  ou  de  le  guérir 
quand  la  maladie  est  déclarée. 
Roux,  en  publiant  au  congrès 
de  Budapest,  en  1894,  les  résul- 
tats de  ses  expériences  sur 
l'homme,  démontra  la  supério- 
rité du  traitement  sérotliéra- 
fùque  de  la  diphtérie  sur  toutes 
es  méthodes  préexistantes. 

C'est  le  cheval  qui  est  actuelle- 
ment employé  pour  la  fabrica- 
tion du  sérum  antidiphtérique. 

L'angine  diphtérique  est  ca- 
ractérisée par  l'apparition,  au 
niveaudes  amygdales,  de  taches 
grisâtres  (fausses  membranes)  qui  restent  isolées  et  peu 
nombreuses  dans  les  formes  bénignes  ;  dans  les  formes 
graves,  elles  sétendent,  deviennent  confluentes,  envahis- 
sent tout  le  pharynx,  le  voile  du  palais,  les  fosses  nasales  ; 
les  ganglions  du  cou  se  tuméfient,  et  les  phénomènes  d'in- 
toxication générale  (malaise,  courbature,  alTaissement  pro- 
fond, albummurie,  etc.)  acquièrent  .ici  une  intensité  ex- 
ceptionnelle. L'angine  diphtérique  prend  un  caractère  tout 
particulier  de  gravité  quand,  dans  les  fausses  membranes, 
le  streptocoque  se  trouve  associé  au  bacille  de  LofÛer. 
Parmi  lescomplicationslesplus  fréquentes  de  l'intoxication 
diphtérique,  il  faut  citer  les  paralysies  musculaires,  dont 
la  plus  ordinaire  est  celle  du  voile  du  palais. 

La  diphtérie  prend  le  nom  de  croup  {i'nn  mot  populaire 
écossais  vulgarisé  par  Home)  quand  les  fausses  membranes 
envahissentle  larynx.  L'obstruction  des  voies  respiratoires 

Provoque  des  accès  de  suff'ocation  avec  tirage  et  amène 
asphyxie  et  la  mort,  sauf  dans  les  cas  exceptionnels  où  les 
fausses  membranes  laryngées  sont  spontanément  rejetées. 
Avant  le  traitement  sérothcrapique,  la  mortalité  était  de 
60  à  70  p.  100.  Elle  est  aujourd'hui  inférieure  à  10  p.  100, 
et  cette  proportion  doit  s'abaisser  encore.  La  diphtérie 
n'épargne  aucun  âge;  le  maximum  de  fréquence  est  entre 
deux  et  cinq  ans;  le  pronostic  est  particulièrement  grave 
pour  les  malades  très  jeunes  ou  très  âgés.  La  propagation 
de  la  maladie  se  fait  toujours  par  contagion,  soit  par  le 
contact  direct  du  malade,  soit  par  l'intermédiaire  d'objets 
ayant  servi  à  ce  dernier,  soit  par  les  parcelles  de  mem- 
branes expulsées  lors  des  quintes  de  toux.  Le  bacille 
reste  vivant  pendant  des  mois,  peut-être  <ies  années,  dans 
une  pièce  habitée  par  un  diphtérioue.  D'où  la  nécessité 
d'isoler  absolument  les  malades  et  de  désinfecter  soigneu- 
sement tout  ce  qui  entre  en  contact  avec  eux. 

Le  traitement,  autrefois  si  compliqué,  de  la  diphtérie  se 
réduit  aujourd'hui  aux  injections  sous-cntanées  de  sérum. 
On  lave  la  bouche  à  l'eau  boriquée  et  l'on  s'abstient  de 
toucher  aux  fausses  membranes.  On  pare  aux  accidents 
immédiats  du  croup  par  la  trachéotomie  ou  mieux  par  le 
tubage  du  larynx  qui  tend  do  plus  en  plus  à  se  substituer 
à  la  première  opération. 

DIPHTÉRIQUE  frik' —  du  gr.  diphthêra,  peau)  adj.  Qui  se 
rapporte  à  ladiphtérie;  qui  produit  des  fausses  membranes 
Il  Qui  est  atteint  de  diphtérie  :  Enfant  diphtérique. 

—  Substanliv.  :  Un,  Une  diphthriqoe. 

DIPHTÉRITIQUE  adj.  Pathol.  Syn.  do  diphtérique. 

piPHTÉROÏDE  Mu  gr.  diphthêra,  peau,  et  cidos,  forme) 
adj.  Patbol.  Qui  a  la  forme,  l'apparence  d'une  fausse  mem- 
brane :  On  observe  quelquefois  une  altération  diphtéeoîde 
de  la  coqueluche. 

DIPHTÉRITE  n.  f.  Pathol.  V.  diputkrik. 

DIPHTONGAISON  ighù)  n.  f.  Action  de  se  diplitonguer. 

DIPHTONOAL.  ALE  adj.  Qui  forme  diphtongue  :  .Çy/- 
Inhes  orpBTONGALBS.  Il  Qui  contient  beaucoup  de  diphton- 
guea  :  Les  langues  diphtonoalks. 


Culture  de   bacilles  de  la 
diphtérie  sur  S'^lose 
(gr.  l.bOOfoiB). 


DIPHTONGUE  [ftonqh*  —  anciennem.  diphthongue  [du 
préf.  di,  et  du  gr.  phthoggos,  son])  n.  f.  Gramm.  Réunion  de 
doux  sous  que  l'on  entend  très  distinctement  et  successive- 
ment, bien  qu'ils  n'exigent  qu'une  seule  émission  de  voix. 
Tels  sont  les  sons  composés  ié,  ta,  iu,  ieu,  etc. 

—  Mus.  anc.  Nom  donné  à  la  tierce  majeure. 

—  Encycl.  Gramm.  C'est  à  tort  qu'on  appelle  diphtongue 
la  réunion  de  deux  voyelles  en  une  seule  syllabe.  Si  les 
deux  voyelles  conservent  chacune  leur  valeur  de  voyelles 
et  se  prononcent  successivement  et  distinctement,  il  y 
aura  nécessairement  deux  syllabes,  comme  daus  le  mot 
naïf,  et  non  une  diphtongue.  Au  contraire,  quand  deux 
voyelles  qui  se  suivent  dans  l'écriture  forment  dans  la 
prononciation  un  son  unique,  elles  équivalent  alors,  en 
réalité,  à  une  simple  voyelle  pour  laquelle  le  français  n'a 
pas  do  signe  uni(|uc,  par  exemple  :  au,  ou,  dans  eau,  cou. 
Ou  les  désigne  ordinairement  sous  le  nom  de  diphtongues 
fausses  ou  improprement  dites.  Pour  qu'il  y  ait  véritable- 
ment diplitongue,  il  faut  que  la  voix  passe  tellement  rapi- 
dement d'un  son  à  l'autre,  que  les  deux  voyelles  ne 
puissent  pas  garder  une  valeur  égale;  que  Tune  d'elles 

F  rédomine  comme  son  franchement  vocalique,  tandis  que 
autre  se  rapproche  du  son  d'uue  consonne  et  devient  ce 
qu'on  appelle  une  semi-voyelle.  I  et  u  sont  les  sons  les 
plus  propres  à  devenir  des  semi-voyelles  et  à  entrer  dans 
la  constitution  d'une  diphtongue.  On  peut  distinguer  los 
diphtongues  où  la  somi-voyelle  vient  avant  la  voyelle  {ié) 
et  celles  où  elle  vient  après  [ei).  La  voyelle  peut  d'ailleurs 
être  afl'ectée  de  la  nasalisation  (ian)  ou  de  l'allongement 
(en  grec,  diphtongues  wu,  ï)u). 

DlPHTONGUER((//)É';autref.mPHTU0NGUiiR)et  quelquef. 
DIPHTONGUIFIER  {ghi-fi-é  —  de  diphtongue,  et  du  lat. 
fieri,  devenir)  v.  a.  Faire  devenir  diphtongue  :  La  con- 
traction DIPHTONGUE  OU  DiPHTONGuit- IE  des  Sijllabes  mé- 
dianes. Il  Donner  la  valeur  d'une  diplitongue  à. 

Se  d/p/i(on^i;er,v.  pr.  Prendre  la  valeur  d'une  diphtongue. 

DIPHUGÉPHALE  OU  DIPHUCEPHALA  {se)  n.  m.  Genre 
d'inscrtrs  .  <ili'uptères,  type  de  la  tribu  des  diphucéphalî- 
ni's,  cuiiiiirciiaut  Jes  scaraoéesde  taille  petite  ou  moyenne, 
allonges,  très  métalliques  en  dessus  et  revêtus  en  dessous 
d'écailIes  blanches.  (On  connaît  une  vingtaine  d'espèces  de 
diphucéphales;  toutes  habitent  l'Australie,  où  elles  pullu- 
lent sur  les  plantes  comme  les  hoplies.) 

DIPHUCÉPHALINÉS  {se)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères lamellicornes,  famille  des  mélolontbidés,  caracté- 
risée par  le  métastoruum  tronqué  carrément  eu  arrière, 
les  hanches  postérieures  étroites,  l'épislome  double.  — 

Un    DIPHUCÉPHALINÉ. 

DIPHYA  n.  f.  Genre  d'araclinidos  aranéides,  type  de  la 
tribu  des  diphyinés,  comprenant  de  petites  formes  jaunes 
ou  grisâtres  répandues  au  Chili  {diphya  macrophthalma], 
dans  l'Afrique  australe  [diphya  Capensis),  et  à  Madagascar 
[dijihi/a  pn?nila). 

DIPHYËS  (fi-èss  —-  du  gr.  diphuès;  de  dis,  deux  fois,  et 
phusis,  nature)  adj.  Myth.  gr.  Qui  a  deux  natures  dis- 
tinctes :  par  exemple,  le  dieu  Pan  ou  les  centaures  (à  la 
fois  hommes  et  chevaux). 

—  n.  f.  Bot.  Syn.  de  bolbophyi.le. 

DIPHYËS  {fi-éss)  n.  m.  Zool.  Genre  de  siplionophores, 
famille  des  diphuidés,  renfermant  de  petites  colonies  d'a- 
nimaux marins  flottant  au  moyen  de  deux  vésicules  poly- 
gonales dissemblables,  dont  une  est  en  forme  de  cloche 
pointue.  (Les  diphj^ès,  dont  on  connaît  de  nombreuses 
espèces,  sont  répartis  dans  toutes  les  mers  du  globe.) 

DIPHYIDÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Famille  de  siplionophores 
calycophorides,  comprenant  les  genres  praya,  diphyès  et 
abyla.  —  Un  diphyidé. 

—  Encycl.  Les  dipliyidés  sont  caractérisés  par  leurs 
grosses  vésicules  natatoires  au  nombre  de  deux,  opposées 
à  l'extrémité  supérieure  d'une  longue  tige  cylindrique; 
leurs  colonies  flottantes  se  séparent  parfois  en  individus 
libres,  qui  sont  les  eudoxies. 

DIPHYINÉS  n.  m.  pi.  Zool.  Tribu  d'arachnides  aranéides 
d'pneumones,  famille  des  argiopidés,  caractérisés  par  les 
pieds  antérieurs  munis  en  dedans  de  séries  de  poils.  (Les 
diphyinés  sont  de  petites  araignées  qui  se  répartissent 
daus  les  genres  diphya  et  dolichognatha.)  —  Un  dipuyiné. 

DIPHYLLE  (du  prof.  di.  et  du  gr.  phullnn,  feuille)  adj.  Bot, 
Qui  a  deux  feuilles,  qui  se  compose  de  deux  feuilles  ou  de 
deux  divisions  foliacées  ;  Calice  diphylle.  Bulbe  diphylle. 

DIPHYLLÉE  n.  f.  Bot.  Genre  de  berbéridacées,  com- 
prenant une  seule  espèce  du  nord  de  l'Amérique,  il  On  dit 

aussi   DIPHYLLËIE. 

DIPHYLLOBRANCHE  (de  diphylle,  et  du  gr.  bragchia, 
branchies)  adj.  Zool,  Dont  les  branchies  ont  deux  feuillets. 

DIPHYLLOCÈRE  (sèr')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
peutamères,  famille  des  eucnémidés,  comprenant  des  tau- 
pins  dépourvus  de  la  faculté  de  sauter.  Les  larves  vivent 
daus  le  bois  pourri,  il  On  dit  aussi  biphyllocêre. 

DIPHYLLODE  OU  DIPHYLLODES  {dèss)  a.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dcnti- 
rostres,  famille  des  pa- 
radiséidés ,  comprenant 
do  jolis  paradisiers,  de 
petite  taille,  de  couleurs 
vives  et  métalliques,  et 
dont  la  queue  émet  deux 
lilets  recourbés  et  diver- 
gents. 

—  Encycl.  Les  diphyl- 
lodes,  dont  on  connaît 
quatre  ou  cinq  espèces, 
habitent  la  Nouvelle-Gui- 
née et  ses  archipels;  ils 
sont  ordinairement  roux 
vif  et  orangé,  avec  le 
plastron  d'un  beau  vert 
soyeux.  Tels  sont  les  di- 
phyllodes  speciosus,  do  la 
région  nord,  et  l/unstcini,  do  la  région  sud.  Leurs  mœurs 
sont  celles  des  paradisiers. 

DIPHYODONTE(du  gr.  diphnâs,  double,  et  odous,  ontos, 
dent)  adj.  Qui  a  deux  dentitions  successives.  [IjOs  mammi- 
fères diphyodoutes  sont  ceux  chez  lesquels  les  dents  do  lait 
sont  remplacées  par  d'autres  dents,  dites  permanentes. 
Tous  les  mammifères,  à  l'exclusion  des  cétacés,  dos  mono- 
trômosotdos6dentôs(monophyodontes)sontdiphyodontos.] 


Dipliyllode. 


746 

DIPHYOPSINES  n.  m.  pi.  Zool.  Tribu  des  diphyidés, 
ayant  pour  type  le  genre  diphyes.  —  Un  diphyopsiné. 

DIPHYPHYLLUM  ilom')  n.  m.  Paléont.  Genre  d'antho- 
zoaires  zoanthaires,  famille  des  pléonophoridés,  compre- 
nant des  polypiers  composés  de  nombreux  individus  cylin- 
driques. (Les  diphyphyllum  sont  fossiles  dans  les  terrains 
paléozoïques.  On  peut  en  prendre  comme  type  le  diphy- 
phyllum concinnum,  du  carbonifère  de  l'Oural.) 

DIPHYSCION  {fis-si-on)  n.  m.  Genre  de  mousses  buxbau- 
miées,  qui  habite  le  nord  de  l'Europe  et  de  l'Amérique  et 
qui  croît  sur  la  terre  ou  le  bois  pourri. 

DIPHYSE  n  f.  Zooph.  Genre  de  zoophy tes  acalèphes,  qui 
habite  les  mers  du  S. 

—  Bot.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des  légumineuses 
papilionacécs,  tribu  des  galégées.  (On  en  connaît  quatre 
espèces,  qui  habitent  l'Amérique  centrale.) 

DIPHYSIS  {ziss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hyménoptères 
mellifôros,  voisin  des  osmies. 

DiPiGNANO,  bourg  d'Italie  (Calabre  [prov.  de  Co- 
senza]),  sur  le  BusL-nto,  affluent  du  Crali  ;  3.250  hab. 

DIPLACANTHE  ou  DIPLACANTHUS  [tuss)  n.  m.  Paléont. 
Genre  de  poissons  ganoïdes,  famille  des  acanthodidés, 
comprenant  des  formes  allongées  en  fuseau,  avec  deux 
nageoires  dorsales,  la  postérieure  placée  au-dessus  de 
l'anale.  (Les  diplacanthus  sont  fossiles  dans  le  vieux  grès 
rouge  d'Ecosse;  on  en  connaît  sept  espèces.) 

DIPLACHNE  n.  m.  Genre  de  graminées, versé  aujourd'hui 
dans  les  trioilies. 

DIPLACRE  n.  m.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des  cypé- 
racées,  tribu  des  sclériécs,  qui  habite  Ceylan,  les  Molu- 
ques  et  l'Australie. 

DiPLACTUEtA  n.  m.  Genre  de  protozoaires  radiolarions, 
comprenant  des  animalcules  marins  dont  la  carapace,  en 
forme  de  masse  arrondie  au  milieu,  porte  une  grosse  épine 
à  chacune  de  ses  extrémités. 

DIPLACUS  {kuss)  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  personuées,  tribu  des  gratiolces,  voisin  des  mimules, 
et  qui  habite  la  Californie,  n  On  dit  aussi  diplaque. 

DIPLADÉNIE  (ni)  n.  f.  Genre  d'arbustes,  de  la  famille 
des  ai'Ocynées  écnitées,  qui  croît  dans  l'Amérique  australe, 
et  dont  plusieurs  espèces  sont  cultivées  dans  les  serres 
chaudes. 

DIPLANDRE  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille  des 
onagrariées,  tribu  des  circées,  originaire  du  Mexique. 

DIPLANTHÊRE  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des 
personuées,  comprenant  six  espèces  océaniennes,  à  grandes 
fleurs  jaunes. 

DIPLARCHE  n.  m.  Genre  d'éricacées-rhodorées,  habitant 
l'Himalaya.  (Les  diplarches  sont  des  plantes  à  port  de 
bruyère,  â  petites  feuilles  imbriquées,  à  petites  fleurs  en 
capitule  terminal.) 

DIPLARRHÈNE  {pla-rèn)  n.  f.  Genre  d'herbes  à  fleurs 
blanches,  de  la  famille  des  iridées,  tribu  des  gladiolées, 
qui  croit  en  Tasmanie. 

DIPLARRHINE  {pla-rin')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la 
famille  des  cypéracées,  comprenant  des  herbes  souvent 
aquatiques,  à  épillets  rarement  terminaux. 

DIPLASIASME  {zi-assra  —  gr.  diplasiasina  ;  de  diplasios, 
double)  n.  m.  Art  milit.  anc.  Suite  d'évolutions  ayant  pour 
objet  de  doubler  le  front  ou  la  profondeur  du  corps  de 
troupes. 

—  Gramm.  Redoublement  d'une  consonne  ;  comme  apper- 
cevoir,  pour  apercevoir. 

—  Méd.  Duplication  d'une  membrane. 

DIPLASIE  {zî)  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
cypéracées,  tribu  des  hypolytrées,  à  cbaume  dressé,  cou- 
vert de  feuilles  gigantesques,  originaire  de  la  Guyane. 

DIPLATYS  {tiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  orthoptères  cou- 
reurs, famille  des  forficulidés, comprenant  des  formes  assez 
convexes,  mais  avec  la  tète  large,  et  plate  et  munie  de 
gros  yeux.  (Les  diplatys  sont  des  forticules  africaines  de 
taille  médiocre,  à  élytres  longs  et  étroits.  L'espèce  type, 
le  diplatys  macrocephala,  habite  le  Bénin.) 

TilP'LAX.i  plakss  —  du  gr.  diploos,  douhle)  n.  m.  Antiq.  gr. 
Largo  manteau  qui  peut  faire  deux  fois  le  tour  du  corps. 

—  Bot.  Genre  d'herbes,  de  la  famille  des  graminées, 
tribu  des  oryzées,  originaire  de  la  Nouvelle-Zélande. 

DIPLAZION  n.  m.  Genre  do  fougères  tropicales,  delà 
tribu  des  aspléniées.  (Les  diplazions  sont  des  plantes  à 
rhizome  dressé,  à  frondes  herbacées;  on  en  compte  une 
centaine  d'espèces,  dont  plusieurs  sont  cultivées.) 

DIPLE  (du  gr.  diploos,  double)  n.  f.  Paléogr.  Signe  ayant 
à  peu  près  la  îigure  d'un  V  couché  (  <  ),  et  qui  sert,  dans 
les  manuscrits,  à  indiquer  les  textes  empruntés  à  l'Ecri- 
ture sainte,  n  Signe  de  doute,  remplacé  aujourd'hui  par 
le  point  d'interrogation,  il  Signe  de  distinction. 

DIPLÉCOLOBÉ,  ÉE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  plékeîn,  entre- 
lacer, et  lobosy  lobe)  adj.  Bot.  Qui  a  les  cotylédons  deux 
fois  repliés  sur  eux-mêmes. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  crucifères,  compre- 
nant les  genres^dont  l'embryon  a  des  cotylédons  incom- 
bants, linéaires  et  repliés  deux  fois  transversalement  sur 
eux-mêmes  (ex.  les  senebiera).  ~  Une  Dii-LticoLOBÉE. 

DIPLECTANUM  (/ï/è-Âr/a-nom')  n.  m.  Genre  devers  tré- 
matodes,  famille  des  gyrodactylidés,  comprenant  de  petites 
formes  qui  vivent  fixées,  par  leur  disque  caudal,  sur  les 
branchies  des  poissons.  (Le  diplectanum  sequans  est  para- 
site du  labrax  lupus;  le  diplectanum  pedatum  se  trouve  sur 
les  girelles,  etc.) 

DIPLÉGIE  {ji  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  plessein,  frapper  , 
n.  f.  Méd.  Paralysie  des  membres,  s'étendant  aux  aeuy 
côtés  du  corps. 

DIPLEX  (plèkss)  n.  m.  et  adj.  Se  dit  d'un  système  do 
transmission  de  deux  dépêches  télégraphiques  simultané- 
ment, permettant  de  les  envoyer  à  la  fois  dans  le  mémo 
sens  ot  par  le  même  lil.  (Ce  système  a  été  découvert  par 
Staro  et  Bossciiia,  en  IS'jj.) 

DIPLOCENTRE  {sanlr')  n.  m.  Genre  d'orchidées-vandées, 
dont  on  connaît  deux  ou  trois  espèces  de  l'Inde.  (Les  di- 
plocentres  sont  des  plantes  herbacées  épiphytos,  à  feuilles 
repliées,  à  fleurs  petites,  sans  éclat.) 

DIPLOCÉPHALE  (se  —  du  gr.  dipluos,  double,  et  képhalè, 
tête)  adj.  et  n.  m.  Tératol.  Monstre  à  deux  tètes  sur  un 
seul  corps  :  .inimnl  diplocépuale,  Un  diploclphale. 


747 

DIPLOCÉPHALE  on  DIPLOCEPHALUS  (s^,  lus3)  n.  m. 
Zoul.  CuMiro  d;ir;u-lmi<t<'S  arant^idoa  dlpiioumones,  famillo 
dos  ar^miiiilcs,  futii|u-i'ii;uii  .ins  fortm-s  à  tarses  {j:rôU's,  à 
front  ôlûvo  ca  rôiio  cliez  les  niàh's.  (On  connaît  do  tiuin- 
brousos  ospùccs  do  dipluoéplialos  ;  ([uaranto  habitent  l'Ku- 
rope,  les  autres  les  régions  tonipôri'os  ou  troidos  du  j^loljo. 
Le  type  du  genro,  Uiitlocephalus  cj'isia/us,  presque  cosmo- 
polite, est  commun  dans  toute  l'Kurupo.) 

DIPLOCÉPHALIE  [sr,  II)  n.  1*.  Tèratol.  Monstruositô 
diplocèpluilt». 

DIPLOCHITON  {ki}  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  dos  molastomacoes,  tribu  des  miconiôos,  qui  babitt.' 
l'Amoriquû  tropicale. 

DIPLOCIDARIS  (si,  riss)  n.  m.  Genre  d'oursins  réguliers, 
famillo  des  cidaridés,  comprenant  de  grandes  formes  eir- 
eulaires,  Ijssiles  dans  le  jurassique  moyen  et  supérieur 
d'Europe. 

DIPLOCOLON  n.  m.  Genre  d'algues,  de  la  famille  des 
scytonémacées,  caractérisé  par  un  filament  flexuoux,  à 
gaine  épaissie,  gélatino-cariiiagineuse,  fermée  aux  extré- 
mités. 

DIPLOCOMIUM  (mi-om")  n.  m.  Genre  do  mousses  acro- 
carpées,  tri  lui  des  bryaeées,  vivant  sur  les  terres  tour- 
beuses, (jnelles  revotent  d'un  épais  gazon. 

DIPLOCONIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  protozoaires  radio- 
lariens,  dont  le  genre  diijlucunus  est  le  type.  —  Un  diplo- 

CONEDÉ. 

DIPLOCONUS  {miss)  n.  m.  Genre  de  radiolaires,  type  de 
la  famille  des  diploconidés.  comprena.nt  des  animalcules  des 
mers  d'Europe,  dont  la  coquille,  non  grillagée,  tnbuleuse, 
est  ouverte  à  ses  deux  extrémités  et  contient  une  longue 
épiiio  siliceuse,  disposée  suivant  son  grand  axe. 

DIPLOCOS  [koss)  n.  m.  Bot.  Genre  de  moracées,  tribu  des 
strébloos,  habitant  les  Indes.  (Los  diplocos  sont  dos  arbres 
ou  des  arbustes  à  feuilles  alternes,  à  court  pétiole,  à  sti- 
pules petites,  à  fleurs  dioïques,  à.  fruit  indéhiscent.) 

DIPLOGTENIUM  {k(é-ni-om')  n.  m.  Paléont.  Genre  d'an- 
thozoaires  zuantliaires,  famille  des  astréidés,  comprenant 
des  polyi'iers  a^jlatis  en  éventail  ou  en  fer  à  cheval,  et  qui 
abondent  dans  le  crétacé  des  Alpes  orientales. 

DIPLOCYNODON  (si)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  reptiles 
liydrosaurieus  crocodiliens,  famille  des  alligatoridés,  com- 
prenant des  animaux  formant  le  passage,  par  leur  denti- 
tion, entre  les  caïmans  et  les  crocodiles. 

—  Encycl.  Les  diplocynodons,  de  taille  moyenne  ou 
petite,  sont  remarquables  par  leur  armure  dermique  do 

fdaques  osseuses  armant  le  dos  et  le  ventre,  comme  chez 
es  jacaras  actuels.  Les  espèces  connues  [diploct/nodon  gra- 
cile Gervaisi,  etc.)  sont  fossiles  dans  le  tertiaire  d'Europe. 

DIPLODACTYLE  OU  DIPLODACTYLUS  {lus$)  n.  m.  Genre 
de  reptiles  sauriens  crassilingues,  famille  des  ascalabo- 
tidés,  caractérise  par  les  écailles  petites,  lisses,  les  pattes 
à  cinq  doigts  égaux  et  munis  d  ongles  rétractiles.  (Les 
diplodactyies  sont  des  geckos  d'Australie.) 

DIPLODERME  {dèrm  "j  n .  m.  Genre  de  champignons  gasté- 
romycétes,  do  l'Europe  australe. 

DIPLODIGTYON  n.  m.  Genre  déponges  hexactinellîdes, 
famille  des  calludyctionidés,  comprenant  des  formes  larges 
et  aplaties,  à  tige  forte  et  mamelonnée.  (Les  diplodictyons 
sont  fossiles  dans  le  terrain  crétacé.) 

DIPLODIE  (di)  n.  f.  Genre  de  champignons  pyrénomy- 
cètes,  vûism  ues  sphéries,  croissant  sur  les  feuilles  et  lo 
bois  mort.  (On  en  connaît  une  trentaine  d'espèces.) 

DIPLODISQUE  {dissk')  n.  m.  Genre  do  vers  intestinaux, 
voisin  des  douves. 

OIPLODIUM  n.  m.  Bot.  Syn.  de  ériochilk. 

DlPLODOCIDÉS  (si)  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  de  reptiles 
diuosauriens  saurojiodes,  caractérisée  par  les  dents  cylin- 
driques et  grêles  existant  seulement  à  l'extrémité  dos 
mâchoires,  le  crâne  long,  à  narines  étroitement  fendues, 
avec  une  fosse  entre  les  orbites.  Genre  unique  :  diplodocus, 

—   Un  DIPLODOCIDIC. 

DIPLODOCUS  {kuss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  reptiles, 
type  do  la  famillo  des  dipludocidi's,  comprenant  des  formes 
gigantesques,  sans  doute  herbivores,  fossiles  dans  le  ju- 
rassique supérieur  du  Colorado  ot  du  Wyoming.  (Les  di- 
plodocus atteignaient  16  ou  17  métros  de  long.) 

DIPLODON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  dipi.usodon. 

DIPLODUS  (duss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons 
plagiostomes,  famille  dos  xénacantliidés,  comprenant  des 
squales  à  dents  brillantes, avec  deux  longues  pointes  diver- 
gentes et  dentelées. 

—  Encycl.  Les  diplodus  sont  fossiles  dans  le  carbonifère 
et  le  rothlicgondo  do  l'hémisphère  boréal  ;  c'étaient  dos 
requins  très  allongés,  vivant  dans  les  eaux  douces;  tel 
est  le  diplodus  ii u hn m iciis,  do  la  houille  à  gaz  do  Bohême. 
Leur  peau  était  munie  d'écaillés  chagrinées  qui  ont  servi, 
avec  les  piquant.s  dos  nageoires,  à  élalilir  do  prétendus 
goures  conimo  lo  dcltodiis,  Vaganodus,  otc. 

DIPLOÉ  (du  gr.  diploâ,  chose  double)  n.  m.  Anat.  Autref. 
Ki-uniun  do  deux  lames  osseuses  compactes,  iorinaiit  la 
surface  interne  ot  externe  du  crâne.  Il  Couche  do  tissu  cellu- 
leux,  située  entre  les  deux  tables  des  os  du  crâne,  il  'l'issu  de 
môme  nature,  que  l'on  trouve  dans  l'intérieur  des  os  plats. 

—  Encycl.  Lo  diplué  est  remart|uablo  par  les  veines 
nombreuses  qui  le  traversent,  établissant  une  communi- 
cation complète  entre  les  veines  du  cuir  chevelu  et  les 
veines  (jui  se  jettent  dans  les  sinus  intra-craniens.  Cetlo 
disposition  expli(iuo  la  propagation  des  inflammations 
oxtoriouros  ot  do  l'infection  purulente  au  cerveau.  L'in- 
terposition d'une  couche  spongieuse  entre  dos  lames  osseu- 
ses très  dures,  ipii  sfîmlde  spéciale  au  crâno,  puisqu'on 
no  la  retrouve  pas  dans  d'autres  os  jilats,  lo  scapulum, 
par  exemple,  donne  â  la  voûte  une  légèreté  plus  grande 
en  augmentant  sa  résistance  aux  chocs.  L'étendue  dos 
aréoles  du  diploô  atteint  le  maximum  chez  l'adulto;  chez 
le  vieillard,  la  résoriition  du  tissu  osseux  coïncide  avec 
un  rapprochement  de  la  table  interne  ot  de  la  table  ex- 
terne, en  sorte  que  le  travail  do  résorption  est  compensé; 
chez  l'enfant,  les  aréoles  sont  étroites,  et  le  champ  di- 
ploïque  est  d'ailleurs  limité  par  les  fontanellos. 

DIPLOÈDRE  (du  gr.  diploos,  double,  ot  édra,  baso)  n.  m. 
Nom  gfnerifjue  des  cristaux  formés  par  la  combinaison  ilo 
doux  rliomhuèdros. 


m. 


DIPLOCÉPIIALE   —   DIPLOMATIQUE 


£)IPLOÉDRIQUE((/n7i:')adj.Quialaformed"undiploèdre. 

DIPLOGASTER  iga-slî^r')  n.  m.  Genre  do  vers  nomatodi's, 
faiiwllo  dus  anguillnlidés,  comprenant  do  petites  formes 
allongées,  qui  vivent  tians  la  terre  humide.  Tels  sent  les 
dtplognster  inermis  et  loiigicauda  d'Europe. 

DIPLOGASTRIE  {ga-sfrt  —  du  gr.  diploos,  double,  et 
ga.sft-r,  (rus,  ventre)  u.  f.  Tératol.  Monstruosité  dans  la- 
quelle le  corps  est  double,  au-dessus  du  bassin  seulement. 

DIPLOGÉNÉE  (./(')  n.  f.  Gcnro  d'arbrisseaux,  do  la  famillo 
des  nu;las(omacéès-raélastomées,  dont  l'espèce  type  croît  â 
Madagascar,  ii  On  dit  aussi  Dii'LoGi'cNii.  Syn.  do  mkhinu-lk. 

DIPLOGÉNÈSE  {Je  —  du  gr.  diploos,  double,  et  génihis, 
génération)  n.  f.  Tératol.  Monstruosité  caractérisée  par  la 
réunion  de  deux  fœtus  on  un  seul  corps. 

—  Biol.  Théorie  du  naturaliste  américain  Copo,  destinée 
à  expliquer  l'hérédité  des  caractères  acquis. 

—  Encycl.  Biol.  La  théorie  de  la  diplogénèse  consiste 
en  ceci  que,  lorsque  le  corps  d'un  animal  acquiert,  for- 
tuitement ou  sons  l'influence  des  conditions  du  milieu,  un 
caractère  nouveau,  les  éléments  sexuels  de  l'organisme 
ac(iuièrent  en  mémo  temps  un  caractère  correspondant. 
qui  s'ajoute  aux  caractères  héréditaires  préexistants.  En 
réalité,  il  ny  a  pas  là  uno  explication,  mais  uniquement, 
une  manière  de  raconter  l'hérédité  des  caractères  acquis. 

DIPLOGLOSSE  ou  DIPLOGLOSSUS  {glo-suss}  u.  m.  Genre 
de  reptiles  sauriens  brévilingues,  famille  des  scincoïdés, 
comprenant  de  grandes  formes  caractérisées  par  leur 
langue  échancréo  et  portant  des  papilles  de  deux  sortes. 
(Les  diplùglosses,  dont  on  connaît  six  espèces  américaines, 
comptent  parmi  les  plus  grands  scinques  connus.) 

DIPLOGLOTTIS  {tiss)  n.  m.  Genre  de  sapindacées,  série 
des  sapmdées,  renfermant  des  arbres  australiens  à  fleurs 
irrégulières,  à  feuilles  pennées,  à  fruit  arillé.  (L'espèce 
type,  le  diploqlotds  Cunnin- 
ijhami ,  est  cultivé  dans  les 
serres  d'Europe.) 

DIPLOGNATHE  OU  DIPLO- 
GNATHA  n.  f.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  lamelli- 
cornes, famille  des  cétonidés, 
comprenant  des  formes  d'as- 
sez grande  taille,  habitant 
les  régions  chaudes  de  l'Afri- 
que. (Les  diplognathes  sont 
dos  cétoines  noires  ou  fauves, 
souvent  tachées  de  rouge; 
on  en  connaît  une  quinzaine 
d'espèces.) 

DIPLOGONIE  n.  f.  Bot.  Syn. 

de  CHRYSOI'SIS. 

DIPLOGRAPHE  (du  gr.  di- 
ploos ,  double ,  et  graphein , 
écrire)  n.  m.  Appareil  avec 
lequel  on  peut  faire  à  la  fois 
deux  copies  sur  dos  feuilles  de  papier  difl'érentes.  Il  Ma- 
chine imprimant  à  la  fois  les  caractères  ordinaires  et  les 
signes  en  relief  à  l'usage  des  aveugles. 

—  Encycl.  Diploqraphe  pour  double  copie.  Dans  le  diplo- 
graphe  Lévèque,  les  feuilles  sont  disposées  l'une  au- 
dessus  de  l'autre;  celle  du  haut  repliée  en  dessous,  pour 
que  les  plumes  puissent  porter  sur  chacune  d'elles. 

Ùiplographe  à  l'usage  des  aveugles.  Les  appareils  per- 
mettant aux  aveugles  d'écrire  sont  dus  à  Barbier;  ils  ont 
été  perfectionnés  en  1827  par  Braille.  L'alphabet  est  com- 
posé de  lettres  représentées  par  dos  points  en  relief,  ini- 
firimés  au  moyen  u  une  règle  percée  d  ouvertures  carrées  ; 
es  lettres  et  les  chifl'res  sont  diîférenciés  par  le  nombre  et 
la  situation  des  points  dans  chaque  carre. 

Le  diplographo  inventé  par  Recordon,  de  Genève,  im- 
prime à  ia  fois  doux  sortes  do  caractères  :  ceux  en  relief 
par  points  pour  les  aveugles,  et  les  caractères  romains 
pour  los  voyants.  Il  peut  être  manipulé  par  un  aveugle  ou 
par  un  voyant,  sans  que  colui-ci  ait  besoin  de  connaître  la 
signilicaiiun  des  caractères  des  aveugles. 

DIPLOGRAPTIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  de  méduses 
hydroïdes,  du  groupe  des  diprionidés,  caractérisées  par 
leurs  rameaux,  au  nombre  de  deux,  soudés  par  la  face  dor- 
.sale.  (Les  -iplograptidés  comprennent  les  genres  c/imaco- 
grapfiis  ot  diplôgraptus.)  —  un  diploghaitidé. 

DIPLOGRAPTUS  iptuss)  n.  m.  Paléont.  Genre  do  mé- 
duses, type  do  la  famillo  des  diplograptidés,  comprenant 
des  colonies  à  cellules  oblitiuos,  à  bouche  épineuse,  dispo- 
sées on  rangées  altornes.  (  Los  nombreuses  espèces  do  diplô- 
graptus sont  fossiles  dans  le  silurien.) 

DIPLOHÉMIÉDRlE  {drl  —  du  gr.  diploos,  double  ;  hémi, 
demi,  et  édra,  haso»  n.  f.  Caractère  d'un  cristal  qui  con- 
siste dans  uno  hémiédrie  double,  mais  sans  parallélisme 
et  d'une  inégale  inclinaison. 

DIPLOHÉMIÉDRIQUE  (t/n'A')  adj.  Qui  a  lo  caractère  de 
la  diplohémiêdrio. 

DIPLOÏQUE  [plo-ik')  adj.  Qui  a  rapport  au  diploé. 

DiPLOis  [iss  —  mot  gr.,  formé  de  diploos,  double)  n.  m. 
Antiq.  gr.  Vêtement  de  f<!mme  ;  chitou 
double,  dont  la  partie  supérieure  retom- 
bait du  cou  jusqu'à  la  ceinture,  ii  Partie 
supérieure  de  co  vÔtomont,  celle  qui 
enveloppait  lo  buste. 

D!PLOïTE(dugr.(ii/)/oo«,double'|n.m. 
Miner.  Silicate  naturel  d'alumine  et  do 
chaux.  Variété  d'anorthite. 


Diploglottis  :  a,  fleur. 


DIPLOLABIS  {tdss)  n.  ni.  Bot.  foss. 
Gunre  do  fougères  du  culm,  caractérisé 
par  la  forme  du  faisceau  vasculaire  do 
la  tige  qui,  en  coupe  transversale,  est 
colle  do  deux  mors  do  tenailles  soudes 
entre  eux.  (On  connaît  la  structure  de 
la  tige,  dos  pétioles  et  des  fructilica- 
tions  do  ce  genre  curieux,  roncontrtS 
dans  les  terrains  nnthracifères  des  en- 
virons d'Autun  et  do  Koanno.) 

DIPLOLËNE  n.  f.  Genre  do  rutacéos, 
tribu  des  boromées.  (Les  diplolènos  sont  des  arbrisseaux 
duveteux,  à  fouilles  alternes  ot  dont  les  fleurs,  petites, 
sont  disposées  en  capitulos  axiltairos.) 


Dlplola. 


DIPLOLÉNÉ,  ÉE  adj.  Qui  ressemble,  ou  qui  se  rapporte 

au  genre  dipluléne. 

DIPLOLÉPAIRE  (pèr')  adj.  Eotom.  Qui  ressemble  ou  qui 
se  rapporte  au  genre  diplolèpe. 

—  -  n.  m.  pi.  Syn.  do  gallicolks. 

DIPLOLÈPE  n.  m.  Entom.  Syn.  de  cynips. 

DIPLOMASTYX  {stikss)  n.  m.  Genre  de  protozoaires  fla- 
gellâtes, famille  des  anisonémidés,  comprenant  des  animal- 
cules microscopiques  ovales  ou  allongés,  libres  ou  tempo- 
rairement fixés,  (le  formes  changeantes,  qui  habitent  les 
eaux  douces  et  salées.  (On  on  connaît  trois  espèces.) 

DIPLOMATE  {riid.  diplomatique  ad}.)  n.  Personnage  qui 
représente  un  gouv<;rnemont  auprès  d'un  autre  gouver- 
ncmont  :  Les  chctnins  de  fer,  le  télégraphe,  le  téléphone, 
diminuent  chaque  jour  le  rôle  des  diplomates,  il  Personne 
habile  dans  la  diplomatie,  propre  à  la  diplomatie  :  Les 
DIPLOMATES  ne  mant/uent  pas  en  Europe,  mais  les  hommes 
d'ICtat  y  sont  l'ares.  (Uiguon.)  Il  Par  anal.  Personne  rusée, 
hal>ile  à  négocier,  très  adroite  jtour  arriver  à  ses  fins  : 
Toute  femme  est  une  habile  diplomate. 

~  Adjectiv.  Habile  en  diplomatie  :  Un  homme  d'Etat  di- 
plomate. Il  Fin,  rusé,  adroit  dans  l'emploi  de  ses  moyens  : 
Tout  marchand  est  diplomate. 

—  Encycl.  V.  diplomatie. 

DIPLOMATIE  {si  —  rad.  diplomatique  adj.)  n.  f.  Science 
des  rapports  mutuels  entre  les  nations  et  les  gouverne- 
ments. Il  Art  de  négocier  à  l'étranger  les  intérêts  d'un  Etat 
qu'on  y  représente,  il  Action  de  négocier  auprès  des  gou- 
vernements étrangers  les  intérêts  de  son  propre  gouver- 
nement; fonctions  de  diplomate  :  L'ai't  de  la  diplomatir 
réclame,  chez  ceux  qui  le  pratigueyit,  de  grandes  qualités  rfc 
tact  et  d'éducation,  et  des  connaissances  très  variées  ;  l'an 
de  se  posséder  toujours.  \\  Corps  des  diplomates  :  Entrer 
dans  la  diplomatie,  ti  Avait  autref.  le  sens  de  diploma- 
tique. V.  ce  mot. 

—  Par  anal.  Précautions  rusées,  roueries  ;  conduite  me- 
surée et  circonspecte  :  Tel  commis,  pour  vous  décider  a 
prendre  de  son  vin,  fera  plus  de  diplomatie  que  dix  Tal- 
leyrand.  (Michelet.) 

—  Encycl.  La  diplomatie  est,  tout  à  la  fois,  la  science 
et  la  pratique  des  relations  internationales.  Elle  n'existait 
guère,  dans  l'antiquité,  au  sens  que  nous  lui  reconnaissons 
aujourd'hui.  La  première  ébauche  d'un ^yi^/en/ïum  n'appa- 
rait  c|u'à  l'époque  romaine;  César  fut  un  grand  diplomate- 
Pendant  les  invasions  des  barbares  et  durant  la  féodalité, 
la  diplomatie  ne  joue  encore  qu'un  rôle  secondaire.  Son 
importance  augmente,  à  mesure  que  grandit  le  rôle  de  la 
papauté  dans  les  rapports  des  peuples.  En  France, la  diplo 
matie  naquit  avec  Louis  XI  :  ce  roi  fut  l'un  des  premiers 
qui  entretinrent  partout  des  agents  à  poste  fixe.  Henri  IV 
1  imita.  Le  xvii*  siècle  fut  l'époque  de  la  diplomatie  fran- 
çaise :  c'est  le  règne  des  Richelieu,  des  Mazarin.  des 
Lionne,  des  Torcy.  Au  siècle  suivant,  la  diplomatie  dégé- 
nère trop  souvent  en  basses  intrigues.  Sous  la  Révolu- 
tion, la  diplomatie  no  rentre  en  scène  qu'à  l'occasion  des 
traités  de  Bàle  ;  elle  est  plutôt  brutale.  Sous  Napoléon, 
elle  garde  ce  caractère,  tout  en  prenant  parfois  des  allures 
astucieuses.  La  diplomatie  traditionnelle  renaît  en  1815, 
avec  les  Talleyrand  et  les  Metternich;  mais  elle  a  perdu, 
de  nos  jours,  son  caractère  un  peu  mystérieu.\  et  ses  allures 
classiques.  Par  suite  de  la  facilité  des  communications, 
la  responsabilité  des  agents  diplomatiques  est  devenue 
beaucoup  moins  considérable,  puisque  les  ordres  télégra- 
phiques du  ministre  ont  remplacé  les  n  Instructions  ». 

Une  procédure  spéciale  s'impose  à  la  diplomatie.  Il  y  a 
d'abord  la  note  verbale,  dont  on  se  borne  à  laisser  copie; 
elle  fixe  un  point  de  discussion.  Vient  ensuite  le  mémo- 
randum, mémoire  motivé  analogue  à  une  consultation  de 
jurisconsulte.  Le  mémorandum  est  dit  manifeste,  lorsqu'il 
contient  une  proclamation  solennelle  de  principes.  L'in- 
stance engagée,  les  parties  déposent  et  communiquent 
leurs  conclusions,  ot,  si  l'on  ne  parvient  pas  à  s'entendre, 
les  gouvernements  signifient  un  ultimatum,  dernier  mot, 
à  défaut  d'acceptation  duquel  la  guerre  est  déclarée.  Les 
propositions  peuvent  être  acceptées,  mais  ad  référendum. 
quand  l'agent,  muni  d'instructions  insuffisantes,  croit,  pour 
dégager  sa  responsabilité,  devoir  consulter  sou  gouver- 
nement. Pour  les  atfaires  graves  et  d'intérêt  général,  on 
procède  ordinairement  par  voie  de  conférences  ou  de  con- 
grès; il  est  tenu  procès-verbal  des  séances  dans  des  pro- 
tocoles qui  résument  impartialomenl  les  opinions  émises 
sans  préjuger  les   solutions.   V.  agents  diplomatiques, 

CONSULS. 

DIPLOMATIQUE  <tik'  —  àa  lat.  scientifiq.  diplomaticus; 
de  diploma,  diplôme)  adj.  Qui  a  rapport  à  la  connaissance 
des  diplômes,  chartes  et  autres  documents  historiques  offi- 
ciels, u  Ecriture  diplomatique,  E-TÏture  en  usage  dans  les 
diplômes,  il  Edition  diplomatique,  Edition  où  le  texte  est  re- 
produit exactement,  comme  si  c'était  la  copie  d'une  charte. 

—  Corps  diplomatique.  Ensemble  des  ambassadeurs  ot 
ministres  résidant  auprès  d'un  gouvernement,  pour  y  re- 
présenter los  gouvernements  qui  los  ont  accrédités. 

—  Par  ext.  Qui  est  relatif  à  la  science  des  rapports 
d'Etat  à  Etat,  de  gouvornement  à  gouvernement  ;  Langue 
niPLOMATigiiK.  il  Qui  a  rapport  aux  négociations  entre 
Etats  et  gouvernements  :  Voies  diplomatiquks.  Relations, 
iJocumcnts  diplomatiql'es.  iiQui  remplit  des  fonctions  dans 
la  diplomatie  :  Agent  dipi.omatiquk.  i!  Qui  est  administré, 
régi  par  un  diplomate  :  l'ose  diplomatiquk.  h  Qui  se  fait 
pour  dos  diplomates,  pour  lo  corps  dos  diplomates  :  Diner 

■  DIPLOMATigUB. 

—  Par  anal.  Qui  est  plein  de  ruse  ot  do  circonspection  : 
Les  femmes  ont  l'esprit  diplomatique.  (P.  Lanfroy.) 

DIPLOMATIQUE  (/lA-'—mAmoétymoI.  qu'jU'art.  précéd.) 
n.  f.  Pliilol.  Art  do  déchilfrer,  d'expliquer,  d'utiliser  los 
diplômes,  chartes  et  autres  documents  officiels. 

—  Encycl.  La  diplomatique,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  la  diplomatie,  est  la  science  qui  a  pour  objet  l'étudo 
dos  diplômes,  chiu-tes  et  autres  documents  otficiols  que 
nous  ont  légués  les  temps  passés,  et,  plus  purticulièro- 
mont,  lo  moyen  ftge.  Le  mot  a  pour  origine  lo  mot  di- 
plôme, par  lequel  les  savants  do  la  Renaissance  dési- 
gnèrent ces  actes.  Son  but  principal  est  do  résoudre  les 
difficultés  inhérentes  aux  dates,  formules,  signatures, 
sceaux,  etc..  qui  peuvent  se  trouver  daus  ces  actes,  puis 
d'en  établir  l'authenticité.  Do  nombreux  ouvrages  ont  été 
consacrés  A  la  dipIomati<iue,  dont  lo  plus  important  est 
le  traité  dedom  Mabillon  :  De  re  diplomatiea  /lôcï  V/{Itl8l). 
Doux  autres  bénédictins,  dom  Tousiain  et  doni  Tassin,  en 

93 


DIPLOMATIQUEMENT   —  DIPLOXYLÉES 


donnèrent  une  nouvelle  édition,  de  1150-1765  :  I\''oitveaii 
traité  de  diplomatique,  qui  prouve  une  somme  de  travail 
étonnante,  mais  n"a  pas  été  rédigé  avec  la  clarté  et  la 
sûreté  de  critique  de  leur  devancier.  Au  xix"  sièclo,  l'étudo 
diplomatique  a  été  reprise  avec  une  ardeur  nouvelle. 
L'école  française,  représentée  par  Natalis  de  W'ailly,  Ben- 
jamin Giiérard,  Quicnerat,  Léopold  Delisle,  et  l'école  alle- 
mande, représentée  par  les  Th.  de  Sickel  et  les  H .  Bresslau. 
ont  rivalisé  de  zèlo.  La  science  diplomatique  est  aujour- 
d'hui établie  ?ie  varietur,  au  moins  dans  ses  lignes  princi- 
pales, et  les  travaux  ultérieurs  n'en  modifieront  plus  que 
dos  points  de  détail.  Les  résultats  en  sont  consignés  dans 
le  Manuel  diplomatique  do  A.  Giry  (Paris,  1894). 

—  BiBLioGR.  :  Outre  les  ouvrages  cités  déjà  do  dom  Ma- 
bilIonetdedoraToustain,  nous  citerons  :  NaialisdeWajlly, 
Eléments  de  paléof/raphie  [Paris,  IS^S):  H.  Breslau,  Hand- 
buch  der  Urkai^denlehre  fiir  Deutschland  und  Italien  (Leip- 
zig, 18S9). 

DIPLOMATIQUEMENT  (Ae-man)  adv.  D'une  façon  diplo- 
matique ;  Conflit  qui  peut  se  résoudre  diplomatiquement. 

—  Par  anal.  Avec  ruse  et  circonspection. 
DIPLOMATISER  V.  n.  User  do  diplomatie,  employer  la 

ruse  pour  arriver  à  ses  fins. 

DIPLOMATISTE  {tissf)  n.  Personne  qui  est  versée  dans 
la  connaissance  do  la  diplomatique. 

DIPLÔME  (gr.  diplôma,  proprem.  »  chose  pliée  en  doux  "  ; 
do  diploos,  double,  parce  que  les  actes  se  font  ordinaire- 
ment en  double)  n.  m.  Pièce  ancienne,  contenant  un  acte 
qui  confère,  établit  ou  confirme  un  droit  ou  un  privilège,  et 
i|ui  émane  d'un  prince,  d'un  seigneur,  d'une  personne  sou- 
veraine :  Déchiffrer  des  diplômes. 

—  Par  ext.  Acte  émané  d'un  corps  enseignant,  d'un 
comité  d'examen,  d'une  société  littéraire  ou  autre,  pour 
certifier  la  capacité  ou  reconnaître  le  titre  de  quelqu'un  : 
Diplôme  de  docteur,  de  licencié.  Diplôme  de  saqe-femmc. 

—  Antiq.  rom.  Espèce  do  passeport  qui  était  remis  à 
toute  personne  voyageant  pour  les  affaires  de  l'Etat,  afin 
(^ue,  sur  son  chemin,  toutes  les  choses  nécessaires  lui 
fussent  livrées  à  la  première  réquisition. 

—  Chim.  Nom  donné  quelquefois  à  un  vase  à  doux  parois 
distantes  l'une  de  l'autre,  disposées  de  façon  qu'on  puisse 
introduire  do  l'eau  dans  l'entre-deux,  et  se  servir  de  ce 
vase  pour  chauffer  au  bain-marie  les  corps  placés  dans 
le  récipient  intérieur. 

—  Franc-maçonn.  Nom  donne  au  certificat  attestant 
qu'un  franc-maçon  possède  le  grade  de  maître  ou  un  grado 
supérieur  à  celui-ci. 

—  Enctcl.  Hist.  On  donnait  lo  nom  de  diplôme,  à  Rome, 
soit  à  des  espèces  de  passeports  ou  permis  de  circulation 
que  le  sénat  ou  l'empereur  donnait  à  dos  courriers,  soit  à 
des  congés  accordés  à  des  soldats  ayant  accompli  leur 
temps.  Ces  actes  étaient  gravés  sur  une  double  plaque  do 
bronze  formant  diptyque,  d'où  le  nom  (5nc>.oov,  double).  Ce 
n'est  ensuite  qu'à  la  Renaissance  que  les  érudits  exhumè- 
rent ce  mot,  pour  l'appliquer  sans  grande  raison  aux  actes 
les  plus  solennels  donnés  par  les  autorités  constituées. 
Il  fut  accepté  par  les  médiévistes,  urisconsultes,  feu- 
distes,  historiens, 
mais  sans  que  lo 
sens  en  ait  jamais 
été  netteraentpré- 
cisé.  On  l'applique 
d'un  e  man  iè  re 
plus  particulière 
aux  actes  donnés 
par  les  chancelle- 
ries des  souve- 
rains. Les  plus 
anciens  diplômes 

âue  nous  possé- 
ions  remontent 
au  Tii»  siècle  et 
sont  écrits  sur  pa- 
pyrus. Dès  le 
VIII*  siècle,  ils 
sont  sur  parchemin.  Le  diplôme  est  authentiqué  par  un 
sceau  ;  sceau  plaqué,  jusqu'au  commencement  du  xii«  s.; 
sceau  pendant  de  lils  ou  lacs  de  soie  à  partir  de  cette 
époque.  Dans  le  courant  du  xiii*  siècle,  les  diplômes  de- 
viennent de  plus  en  plus  rares,  et  sont  remplacés  par  les 
lettres  patentes.  Les  diplômes  les  plus  récents  remontent 
au  commencement  du  xiv»  siècle.  De  nos  jours,  lo  mot 
u  diplôme  »  n'est  plus  employé  que  pour  les  documents  qui 
constatent  officiellement  l'olkention  d'une  distinction  hono- 
rifique, d'un  titre  ou  d'un  grade. 

DIPLÔMER  v.  a.  Décerner  un  diplôme  à  :  Diplômer  un 
candidat. 

DIPLOMÉRIDE  n.  f.  Genre  d'orchidées-ophrydées,  ren- 
fermant des  plantes,  à  racines  tuberculeuses,  originai- 
res de  l'Inde. 

DIPLOMÈTRE  (du  gr.  diploos,  double,  et  mêtron,  me- 
sure) n.  m.  Instrument  qui  sert  à  mesurer  le  diamètre  d'un 
objet  à  distance  et  indépendamment  de  ses  mouvements. 

DIPLOMITRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  diplolènr. 

DIPLONCHUS  {kuss)  n.  m.  Genre  de  planaires  digono- 
pores,  de  la  famille  des  leptoplanidés,  à  corps  épais  et 
oblong,  à  région  cépbaliquo  portant  do  nombreuses  pa- 
pilles et  seulement  deux  yeux. 

DIPLONEURE  (du  gr,  diploos,  double,  et  neuron,  norfj 
a'ij.  Z'jol.  t^ui  a  deux  systèmes  nerveux. 

DIPLONOME  (du  f^.  diploos,  double,  et  nomos,  loi)  a<lj. 
llist.  nat.  (^ui  est  soumis  à  deux  lois  distinctes. 

DZPLONYCHUS  (Ifuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères 
Jiétéropiorcs,  famille  d.es  bélostomidés,  comprenant  des 
punaises  d'eau,  propres  aux  régions  chaudes  de  l'ancien 
monde.  (L'espèce  tvpo  du  genre  est  le  diplonychus  rusticus, 
très  commun  dans  l'Inde,  brun  testacé;  les  femelles  portent 
leurs  œufs  sur  lo  dos,  dans  une  sorte  de  gâteau  à  alvéoles 
membraneuses.) 

DIPLOPAPPE  ou  DIPLOPAPPUS  (pusa)  n.  m.  Genre  d'ar- 
brisseaux, de  Ja  famille  dos  composées,  tribu  des  astérécs, 
comprenant  vingt  espèces,  toutes  exotiques.  {Lodiplopap- 
pua  Sinenais  est  fort  cultivé  dans  los  jardins,  sous  le  nom 
de  rcino-marguorito.) 

DIPLOPELTIS  ipH'-tiHs)  n.  m.  Genre  de  sous-arbrisseaux 
australiens,  do  la  famille  des  sapindacéos.  tl  On  dit  aussi 

DIPLOPKLTK, 


C-    IVNl   . 

Tmaai 

f-     FI  AVI 

e 

SiCVNDI 

SEXCAUONl 

CMUSTI 

T-riAVl 

ABMCANTi 

Ooro^^P£l 

HONMM 

1  IVAltW 

• 

BASTfRNAE 

L-  rvtLi 

• 

f  f  MHRODlT 

Face  d'un  diplôme  militaire  romain. 


Diploptère. 


DIPLOPÉRISTOMÉ,  ÉE  (slo  —  du  gr.  diploos,  double  ; 
P'^ri,  autour,  cl  st'uii't.  Iiouclie)  atij.  -Se  dit  des  mousses  qui 
ont   un  double  péristome.  i)  On   dit   quelquefois  diplopé- 

KISTOMATK,  Eli. 

DIPLOPÉTALON  n.  m.  Bot.  Syn.  de  cdpanie. 

DIPLOPHRYIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  protozoaires  rhi- 
zopodes  furaminifères  amœbiens,  comprenant  les  genres 
diplophrijs  et  amphitrema,  caractérisés  par  leur  corps  à 
noyau  unique,  avec  vacuoles  contractiles  et  pseudopodes 
filiformes,  renfermé  dans  une  coquille  ouverte  à  ses  deux 
extrémités.  —  Un  DiPLOPHRYiDii. 

DIPLOPHRYS  ifriss)  ïï.  m.  Genre  de  foraminifères  ami- 
boides,  type  de  la  famille  des  diplophrtjidés,  comprenant  dos 
animalcules  microscopiques  aquatiques,  tels  que  le  diplo- 
pkrijs  Archcri. 

DIPLOPHYSA  n.  f.  Zool.  Nom  donné  aux  individus  libres 
issus  des  colonies  de  monophyes,  qui  sont  des  calycopho- 
rides  de  la  famille  des  monophyidés. 

DIPLOPIE  [pt  —  du  gr.  diploos,  double,  et  ôps,  opos,  œil) 
n.  f.  Trouble  de  la  vue,  qui  consiste  dans  la  perception 
d'une  douljle  iniaçe  dos  objets. 

—  Encycl.  La  diplupie  dite  binoculaire,  c'est-à-dire  causée 
par  la  divergence  des  axes  optiques  des  deux  yeux,  est 
ordinairement  symptomatique  du  strabisme,  de"  taches  à 
la  cornée,  de  lésions  à  l'iris,  d'une  altération  des  milieux 
transparents  de  l'œil  ou  du  cristaUin,  d'un  état  do  con- 
gestion cérébrale;  elle  peut  ôtre  idiopathique,  c'est-à-dire 
due  à  une  simple  névrose  sympathique  d'un  embarras  gas- 
trique, de  la  présence  de  vers  dans  les  voies  digestives. 

La  diplopie  monocidaire,  qui  consiste  dans  la  perception 
de  deux  images  par  un  seul  œil,  se  distingue  en  outre  de 
la  précédente  en  ce  que  la  distance  des  deux  images  y 
est  invariable,  tandis  qu'elle  est  variable  dans  la  diplopie 
binoculaire;  elle  résulte  d'un  défaut  d'homogénéité  du 
cristallin,  soit  par  lésion  de  celui-ci,  soit  par  paralysie 
des  muscles  ciliairos. 

DIPLOPOGON  n.m.  Bot.  Genre  de  graminées-pappopho- 
rées,  dont  on  connaît  une  seule  espèce,  qui  habite  l'Aus- 
tralie. 

DIPLOPORITIDÉS  n.  m.  pi.  paléont.  Famille  d'échino- 
dermes  cystides,  comprenant  ceux  dont  le  calice  présente 
des  pores  doubles,  disposés  t 'uvent  en  nombre  sur  une 
même  plaquette.  —  Un  diploporitidk. 

DIPLOPSALIS  {liss)  n.  m.  Genre  do  protozoaires  flagel- 
lâtes cilioflagellés,  comprenant  des  animaux  microsco- 
piques dos  mers  du  N.,  segmentés,  réticulés,  inclus  dans 
une  cuirasse  à  crêtes  membraneuses.  (L'espèce  type  du 
genre,  diplopsalis  leniicula,  habite  la  Baltique.) 

DIPLOPTÈRE  (du  gr.  diploos,  double,  etptéron,  aile)  adj. 
Qui  peut  replier  ses  ailes  longitudinalemont,  comme  les 
rais  d'un  éventail,  à  l'exemple  des  guêpes  :  Les  polijbies, 
les  polistes,  les 
guêpes  sont  des 
hyménoptères 

DIPLOPTÈRKS 

(ou,  substanti- 
vera.,   des   di- 

PLOPTÈBES). 

DIPLOPTERE 
ou  DIPLOPTE- 

RUS   [pté-russ) 

n .  m.   Genre 

d'oiseaux, type 

de  la  tribu  des 

diploptérinés, 

renfermantdes 

coucous  de  l'Amérique  centrale  et  méridionale,  auxquels 

leur  longue  et  large  queue  a  fait  donner  le  nom  de  coucous 

paons.  (On  en  connaît  huit  espèces) 

DIPLOPTÉRINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  grimpeurs, 
famille  dos  cuculidés,  comprenant  le  seul  genre  diploptère. 

—    Un   DIPLOPTERINÊ. 

DIPLOPTÉRYS(rm)  n.m.  Genre  de  végétaux  grimpants, 
de  la  famille  des  malpighiacées,  comprenant  une  seule  es- 
pèce, qui  croît  à  la  Guyane.  Il  On  dit  aussi  diploptl:byx. 

DIPLORHOMBOEDRE  {ron-bo  —  du  gr.  diploos,  double, 
et  de  rhomboèdre)  n.  m.  Cristal  formé  do  deux  rhomboè- 
dres.   Il  Ou  dit  aussi  diplokdre. 

DIPLOSANTHÉRÉ,  ÉE  (du  gr.  diploos,  double,  et  de  an- 
thère) adj.  Bot.  Qui  a  des  étamines  en  nombre  double  de 
celui  des  pétales  de  la  corolle.  iiOn  dit  mieux  oiPLosTiiMONi:. 

—  n.  f.  pi.  Classe  de  plantes,  qui  offrent  le  caractère  ci- 
dessus  énoncé.  —  Une  diplosanthérée. 

DIPLOSASTRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  coréopsis. 

DIPLOSELMIS  [sèl'-miss)  n.  m.  Genre  de  protozoaires 
flagellâtes,  famille  des  spongomonadidés,  comprenant  des 
animalcules  microscopiques, 
solitaires,  ovales, fixés  par  un 
ligament  rétractile  et  renfer- 
més dans  une  cuirasse  cornée. 
{Les  diploselmis  habitent  les 
eaux  douces,  ordinairement 

ftar  petits  groupes  fixés  sur 
es  conforvos.) 

DIPLOSIS  {ziss)  n.  f.  Genre 
d'insectes  diptères némocères 
gailicoles,  famille  des  cécido- 
rayidés,  comprenant  do  peti- 
tes formes  dont  certaines  sont 
très  nuisibles    aux  céréales. 

—  Encyol.  On  connaît  plus 
de  cent  espèces  de  diplosis, 
propres  à  l'Europo.  La  plus 
connue  est  la  cécidomyie  du 
f^roment{diplosistritici),ja.uno 
avoc  los  yeux  noirs.  Elle  pond  Diplosis  (gr.  8  fois), 
entre  los  glumos  dos  épillets 

avant  la  floraison  ;  les  larves  se  développent  par  quinze  ou 
vingt  dans  un  môme  grain,  qui  avorte  ou  se  dessèche,  puis 
elles  s'enfoncent  en  terre  et  y  passent  dix  mois  avant 
décloro,  au  mois  do  juin,  à  l'état  do  mouche. 

DIPLOSOME  (du  gr.  diplons,  double,  et  sôma,  corps) 
n.  m.  Tératol.  Monstre  formé  do  deux  corps  complots, 
réunis  par  une  ou  plusieurs  do  leurs  parties. 

DIPLOSOMIE  [ml]  u.  f.  Monstruosité  diplosomo. 


748 

DIPLOSPHÈRE  ou  DIPL03PHŒRA  {sfé)  n.  m.  Genre  de 
protozoaires  radiularieiis,  famille  des  astrosphéridés,  com- 
prenant di-s  animalcules  marins,  dont  on  connaît  huit  es- 
pèces de  1  Atlantique  et  du  Pacifique  sud. 

DIPLOSPONDYLE  {spon  —  du  gr.  diploos,  double,  et 
spondulos,  vertèbre)  n.  m.  Qui  a  deux  arcs  et  deux  corps 
vertébraux  dans  chaque  segment  de  la  colonne  vertébrale. 

—  n.  m.  pi.  Syn.  de  plagiostomes.  (Ne  pas  confondre 
avec  dispondijles.) 

DIPLOSPORE  {spor')  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  dos  rubiacoes-gardéniées,  comprenant  une  seule 
espèce,  qui  croît  eu  Chine. 

DIPLOSTÈGE  [stèf)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  fa- 
mille des  mélastomacées,  comprenant  une  seule  espèce» 
qui  habite  le  Brésil. 

DIPLOSTEMME  istèm')  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  fa- 
mille des   '  i.iij|.i;sécs-inulées,  dont  l'espèce  type  habite 

l'Arabie  llnu-ftise. 

DIPLOSTÉMONE  {sté)  adj.  Se  dit  d'un  androcée,  dans 
lequel  le  nombre  dos  étamines  est  double  de  celui  des  sé- 
pales ou  des  pétales  (ex-  ;  l'androcée  des  liliacées). 

DIPLOSTÉMONIE  {sté,  ni)  n.  f.  Etat  d'une  fleur  diplo- 
stémone. 

DIPLOSTÈPHE  (s/^r)  n.  m.  Genre  d'herbes  vivaces,  do 
la  famille  des  synanthérées,  tribu  des  astérées,  qui  habite 
l'Amérique  du  Nord,  ii  On  dit  aussi  diplostépuie  n.  f. 

DIPLOSTOME(s/om')  ou  DIPLOSTOMUM (5/o-niom') n. m. 
Genre  de  vers  trématodes  polystomiens,  famille  des  holo- 
stomidés,  comprenant  des  formes  dont  la  partie  antérieure 
du  corps  est  en  ventouse  discoïde,  et  qui  vivent  en  para- 
sites dans  le  tube  digestif  des  oiseaux  aquatiques. 

—  Bot.  Syn.  de  tulostome. 

DIPLOSTOMIDES  {sto)  n.  m.  pi.  Division  des  échîno- 
dermes,  créée  par  certains  naturalistes  pour  les  holothu- 
ries du  genre  rhopalodina.  —  Un    diplostomide. 

DIPLOSTROMIÉES  (stro)  n.  f.  pi.  Famille  d'algues  ma- 
rines dermoblastées,  caractérisées  par  leur  fronde  brune, 
comprenant  les  genres  diplostromion  et  phycolapathum.  — 

Une  DIPLOSÏROMlÉE. 

DIPLOSTROMION  {stro)  n.  m.  Genre  d'algues  dermato- 
blastées,de  la  famille  desdiplostromiées.à  fronde  foliacée, 
composée  de  plusieurs  couches  de  cellules. 

DiPLOTjENIA  ité)  n.  m.  Genre  d'ombellifères,  voisins  des 
peucédans.  à  fleurs  polygames.  (La  seide  espèce  connue 
habite  la  Perso.) 

DIPLOTAGMA  n.  m.  Paléont.  Genre  d'oursins  réguliers, 
famille  des  échmidés,  comprenant  des  formes  à  test  épais, 
rondes  et  hautes,  avec  péristome  petit,  paraissant  dénué 
d'entailles.  (La  seule  espèce  est  le  diplotagma  altum,  du 
crétacé  d'Allemagne.) 

DIPLOTAXIS  [ksiss')  n.  m.  Entom.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères lamellicornes,  famille  des  mélolonthidés,  com- 
prenant des  scarabées  de  taille  petite  ou  moyenne,  noirs, 
rougeàtres  ou  verdàtres,  poilus  en  dessous.  (On  connaît 
une  cinquantaine  d'espèces  de  diplotaxis,  réparties  dans 
l'Amérique  boréale  et  centrale.) 

—  Bot.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des  crucifères, 
tribu  des  brassicées,  à  fleurs  jaunes,  qui  habitent  l'Europe 
et  le  bassin  méditerranéen. 

DIPLOTËGE  {tèf  —  du  gr.  diploos,  double,  et  tégos,  toit) 
adj.  Se  dit  de  quelques  plantes  dont  le  fruit  sec,  indéhis- 
cent, est  infère  ou  engagé  dans  le  calice  :  Campanule  di- 

PLOTÈGE. 

DIPLOTESTA  (téss)  n.  m.  Bot.  foss.  Genre  de  graines  ap- 
partenant à  la  famille  des  cordaïtées,  se  distinguant  par 
deux  enveloppes  :  endotesta,  dur  et  coriace  ;  sarcotesta, 
mou  et  pulpeux,  le  tout  conservé  par  la  silice.  (Les  difl'é- 
rentes  espèces  sont  fréquentes  dans  les  gisements  silicifiés 
de  Grand-Croix  et  d'Autun.) 

DIPLOTHÈLEn,  m.  Genre  d'arachnides  aranéîdes  tétra- 
pneumoncs,  famille  des  avicularidés,  comprenant  des  my- 
gales à  deux  fllières.  à  long  tube  anal,  terminé  en  pointe. 
(Les  diplothèles  habitent  le  sud  de  l'Inde  et  Ceylan  [diplo- 
thele  Walshi  et  diplothele  Habji];  leurs  mœurs  sont  celles 
des  mygales  fouisseuses.) 

DIPLOTHÉMION  OU  DIPLOTHÈME  n.  m.  Genre  de  pal- 
miers, do  la  tribu  des  cocoïnées,  (|ui  habite  le  Brésil. 

DIPLOTHRIX  {trikss)  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  fa- 
mille des  composées,  tribu  des  sénécionées,  qui  habite  le 

Mexique.  Syn.  de  zinnia. 

DIPLOTRICHIE  {kî)  n.  f.  Genre  d'algues  marines,  de  la 
triliu  des  rivulariées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui 
croit  dans  l'Adriatique. 

DIPLOTROPIS  {piss)  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  légumineuses-papilionacées,  dont  l'unique  espèce  ha- 
bile le"  Brésil. 

DiPLOVATATZIS  ou  DiPLOVATAZIO,  ou  DlPLOVA- 
TACCIUS  (Thomas),  jurisconsulte  et  écrivain  ionien,  né 
dans  l'île  de  Corfou  en  1468,  mort  à  Pesaro  en  1541.  Il 
étudia  à  Naples,  à  Salerne,  à  Bologne.  En  1492,  il  se  fixa 
comme  avocat  à  Pesaro.  Après  avoir  protesté  contre  l'as- 
sassinat de  CoUesiuccio  par  Jean  Sforza,  il  quitta  Pesaro, 
se  rendit  à  Gubbio,  puis  à  Rome,  auprès  du  pape  Jules  II. 
Plus  tard,  il  enseigna  le  droit  civil  à  Venise  (1517).  Rap- 
pelé à  Pesaro  parle  vœu  des  habitants, en  1532,  il  fut, bien- 
tôt après,  chargé  des  fonctions  de  gonfalonier.  Outre  les 
liiographies  d'Ange  Arétin  (1551),  d'Innocent  IV  (1552),  de 
Barthole  et  de  Paul  de  Castro  (1596),  il  a  laissé  de  nom- 
breux traités  de  droit. 

DIPLOVERTÉBRON  {vèr')  n.  m.  Paléont.  Genre  de  batra- 
ciens ou  amphibiens  sté^ocôphales,  comprenant  dos  formes 
fossiles  dans  le  carbonifère  de  Bohême,  et  remarquables 
par  les  stries  rayonnantes  couvrant  leurs  os  cramons. 

DIPLOXYLÉES  (ksi-lé)  n.  f.  pi.  Bot.  foss.  Groupe  do  plan- 
tes surtout  fossiles,  dont  le  cylindre  ligneux  est  formé  do 
deux  bois  bien  distincts.  —  Dne  diploxylée. 

—  Encycl.  Le  premier  des  deux  bois  qui,  chez  les  di- 
ploxylées,  constitue  le  cylindre  ligneux,  est  caractérisé  par 
un  accroissement  dirigé  de  la  périphérie  vers  le  centre, 
comme  celui  dos  Icpidodendron  Harcourti,  lepidodendronEs- 


749 

nosiense,  etc.;  lo  socond  cylindre,  coDcontnque  au  premier, 

s'accroît  du  contre  A  la  pôriphôrîo  par  le  ronctioanomont 
d'une  zùue  génératrice  roguliùre,  comnio  chez  los  plan  tes  di- 
cotylôdunosaiitîiosponnus.  Los  di])Ioxylôos  pos.sodcnt  donc 
un  cyliudro  llyiioux  composé  do  doux  parties  :  l'uuo,  la  plus 
interne,  ost  conlrlpeto;  l'aulro,  la  plus  oxlorno,  ost  ceu- 
triCugo.  Los  cycudées  sont  les  seules  plantes  vivantes  qui 
(dans  le  faisceau  vasculairo  des  fouilles  soulumeut)  pré- 
sentent l'association  do  ces  doux  bois  ù.  accroissonionts 
distincts,  association  si  fréquente  dans  los  plantes  dos 
terrains  primaires. 

DIPLOXYLON  n.  m.  Bot.  foss.  Genre  de  plantes  du  ter- 
rain houillor  infôriour,  dont  lo  cylindre  ligneux  ost  formé 
do  bois  contripôte  ot  de  bois  centrifugea  (On  peut  citer, 
comme  oxemiuo,  le  diplaxyhn  cycadeoideum.) 

DIPLOZOON  n.  m.  Genre  do  vers  trématodcs  polyslo- 
micns,  famiUo  dos  polystomiJés,  compreuaut  des  animaux 
doubles,  où  cliaiino  individu  est  formé  de 
deux  vers  sondés  transversalement  par  le 
milieu  du  corps  en  croix  do  Saint-André. 
(Lesdiplozoons  no  sont  soudés  qu'à  l'état 
adulte;  dans  leur  jouno  âge,  ils  sont  soli- 
taires [diporpa].  Ces  trématodes  singu- 
liers sont  parasites  sur  les  branchies  de 
divers  poissons  d'eau  douce.) 

DiPLURAn.  f.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides,  typo  de  la  tribu  des  diplurinés, 
comprenant  des  mygales  propres  à  l'Amé- 
rique du  Sud,  et  dont  on  connaît  une  quin- 
zaine d'espèces.  Los  unes  sont  entière 
ment  d'un  roux  soyeux  ;  les  autres,  tache- 
tées. Ces  mygales  se  tiennent  sur  les  plan- 
tes, dans  de  grandes  toiles  étendues  en 
nappes. 

DIPLURINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'arachni-         Diplozoon. 
desarauoides  totrapucuinones,  famille  des 
avicularidés,    caractérisées    par    leurs    tarses   grêles,   à 
gritfes  supérieures,  munies  d'une  double  série  do  dents. 
(Les  diplurinés  habitent  les  régions  tropicales  et  tempé- 
rées.) —  Un    DIPLURINÉ. 

DIPLURUS  {l'Hss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons  cros- 
soptérygiens,  famille  des  cœlacanthidés,  comprenant  de 
grandes  formes  en  fuseau,  avec  nageoire  en  pinceau  tlabel- 
liforrao,  nettement  séparée  de  la  caudale.  (L'espèce  type 
du  genre,  diplurus  hiu/icaudatus,  est  fossile  dans  le  trias 
de  1  Amérique  du  Nord.) 

DIPLUSODON  n.  m.  Genre  de  lythrariéos-lythrées,  qui 
sont  des  arbrisseaux  ou  des  sous-arbrisseaux  à  feuilles 
opposées,  à  petites  fleurs  en  panicules,  situées  à  l'aisselle 
ou  à  rexirémité  des  rameaux,  et  dont  les  quarante  espèces 
connues  habitent  lo  Brésil. 

DIPLYCOSIA  n.  m.  Genre  d'éricacées-andromédées,  qui 
sont  des  arbrisseaux  à  feuilles  coriaces,  à  fleurs  campanu- 
lées,  à  dix  étamines,  à  style  tronqué  au  sommet  et  dont  les 
six  espèces  connues  habitent  Java. 

DIPNEUMONE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  pneumon,  poumon) 
adj.  Qui  possède  deu.x  poumons  :  Poisson  dipneomone. 
Araignée  dipnedmone. 

DIPNEUMONES  n.  m.  pi.  Sous-ordro  d'araignées  (arach- 
nides aranéidos),  comprenant  celles  qui  comme  les  attes, 
les  lycoses,  etc.,  ont  deux  poumons  et  six  filières,  et  los 
chélicères  à  crochets  recourbés  en  dedans.  (Les  dipneu- 
mones  se  divisent  en  six  tribus  :  saltigrades,  citigrades, 
latérigrailes ,  tubilélaires,  rétitélaires,  orbitélaires.)  —  Un 

DIPNKUMONE. 

DIPNEUMONES  n.  m.  pi.  Ordre  do  poissons  dipnoïques, 
possédant  deux  poumons.  —  Un  DïPNKtjMONf-;. 

—  E-NCYCL.  Les  dipncumonés,  qui  comprennent  la  seule 
famille  des  sirénoïd^s  ou  protoptéridés,  sont  caractérisés 
par  leurs  nageoires  grôles  à  rayons  dressés  sur  une  tige 
cartilagineuse,  leurs  branchies  réduites  en  nombre,  leur 
cône  artériel  à  deux  replis.  Ils  habitent  les  fleuves,  dans 
les  régions  tropicales  do  l'Afrique  et  de  l'Amérique. 

DIPNEUSTE(/J/ie»ssr—  du  préf.  di,  et  du  gr.  pneuein, 
respirer)  adj .  Qui  possède  ù.  la  fois  dos  branchies  et  des  pou- 
mon a  :  Les  i''iiîdosirens  soîtt  des  poissons  mPNEtJSTES. 

—  n.  m.  pi.  Syn.  de  DiPNoiQUES. 

DIPNOÉ,  ÉE  (m«''mo  étymol.  qu'à  l'art,  préc.)  adj.  Zool. 
Qui  a  los  deux  modes  do  respiration  :  branchiale  ot  pul- 
monaire. 

DIPNOIQUES  {pno-ik']  n.  m.  pi.  Sous-classe  de  poissons 
appelés  aussi  pncumobranchcs,  qui  respirent  à  la  fois  par 
des  braurliies  et  des  poumons,  ot  dont  les  types  principaux 
sont  les  cératodcs  ot  les  lépulosirens.  —  ifn  dipnoïquk. 

—  Encycl.  Los  dipnoiqiics  se  rapprochent  des  batra- 
ciens parleurs  poumons,  niais  rappellent,  parleur  colonne 
vertébrale  à  corde  dorsale  persistante,  les  poissons  les 
plus  inférieurs.  Ce  sont  des  ôtros  singuliers,  qui  vivent 
dans  les  eaux  stagnantes  do  l'Afrique  tropicale,  dans  les 
marais  de  l'Amazonie,  les  fleuves  de  l'Ausiralie.  Enfoncés 
dans  la  vaso,  où  ils  vivent  de  matières  en  putréfaction, 
ils  s'y  laissent  englober  quand  los  eaux  tarissent;  ils 
tapissent  la  cavité  au'ils  occupent  avec  du  mucus  et  atten- 
dent lo  retour  do  l'inondation.  Les  dijinoïques  sont  sou- 
vent de  très  grande  taille,  comme  les  rvratodas,  qui  attei- 
gnent 2  mètres.  On  subdivise  los  dipnoïques  en  deux 
ordres  :  monopncumonés,  ot  dipneumonés. 

DIPODE  ou  DIPODION  n.   m.   Bot.  Gonro  d'orchidées- 

vandées,  qui  liahite  hvs  ilrs  de  l'Océanio. 

DIPODIDES  n,  m.  pi.  Famille  do  mammifères  ron- 
geurs, comprenant  les  gerboises  et  autres  formes  sau- 
teuses, réparties  dans  les  tribus  dos  dipodiués,  sminthinvs 
et  zapodinds.  —  Un  uiponinEî. 

DIPODIE  {dl  —  lat.  ot  gr.  dipodia;  du  préf.  di,  ot  du  gr. 
ptxts,  p'jilos.  pied)  n.  f.  Métriq.  Assemblage  de  doux  pieds. 

—  Chorégr.  anc.  Danse  particulière  dos  Spartiates. 

DIPODINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  do  mammifères  rongeurs, 
famille  dos  dipodidâtt,  caractérisés  par  les  os  mét,atarsioiis 
n'-unis  on  un  canon,  ot  comprenant  los  genres  dipux,  nlnc- 
tagn.  p'att/cercomt/»,  euchorectas.  (Les  dipodinés  habitent 
Ion  régions  arides  ou  désertiques  de  l'aucioD  monde.)  — 

Un   DI10D\NÉ. 

DIPODOMYINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  do  mammifères  ron- 
geurs, laniille  des  liéléromyidés ,  comprenant  los  genres 


Dipodomya. 


Dipœna  (gr.  2  fois). 


cricetodipus ,  dipodomys  et  microdipodops ,  tous  améri- 
cains.    —     Un    DIPODOMYINË. 

DIPODOMYS  {7niss)  n.  m. 
ueiiro  de  mammifères  ron- 
geurs, typo  de  la  tribu  des 
dipudomymés,  qui  habitent  les 
régions  désertiques  à  l'E.  des 
montagnes  Rocheuses.  (Les 
dipodomys  sont  les  kangou- 
rous-rats dos  Anglais  :  ils  ont 
([uatro  doigts  aux  pattes  pos- 
térieures ot  la  queue  terminée 
en  pinceau.) 

DIPŒNA  (/)('■)  n.    m.  Genre 
d'arachnides  aranéides  dipnou- 
nioncs,  famiUo  des  thoridiidés, 
comprenant  do  petites  araignées  dont  on  connaît  une  qua- 
rantaine d'espèces  habitant  surtout  l'Europe. 

—  Encycl.  Les  dipœna  vivent  dans  dos  toiles  irrégu- 
lières sur  les  plantes,  les  conifères, 
ainsi  que  sous  la  mousse  ou  les 
pierres.  L'espèce  type  ost  lo  di- 
pœna melanogaster  d'Europe.  Ce 
genre  est  le  type  de  la  petite  tribu 
dos   dipœninés. 

DiPOINOS.  Biogr.  V.  DiPÊNE. 

DIPŒNINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'ara- 
chnides aranéides,  famille  des  thé- 
rididos,  caractérisés  par  leurs  ché- 
licères pointues,  leurs  tarses  à 
grifl*es  courbes  et  dentées.  (Les 
genres  principaux  des  dipœninés 
sont  :  latrodecte,  dipœna,  tltymoiles.) 

—   Un  DIPŒNINÊ. 

DIPORPA  n.  m.  Helminth.  Forme 
larvaire  du  genre  diplozoon. 

—  Encycl.  Les  diporpa  demeu- 
rent fixés  aux  branchies  de  diverses 
espèces  de  poissons  par  une  ven- 
touse abdominale  et  une  saillie  dor- 
sale. Quand  ils  se  soudent  deux  par  deux  pour  former  les 
individus  adultes  dits  d'x^lozoon,  c'est  au  moyeu  de  ces 
organes.  V.  diplozoon. 

DiPPEL  (Jean-Conrad),  médecin  allemand,  né  au  châ- 
teau de  Frankeustein,  près  de  Darmstadt,  en  1673,  mort  en 
1734.  On  lui  doit  diverses  préparations  utiles  en  pharma- 
cie :  la  découverte  de  l'huile  empyreumatique  connue  sous 

10  nom  d'/aii7e  de  Dippel.  le  prussiate  de  fer  ou  bleu  de 
Prusse,  etc.  Il  s'occupait  aussi  d'alchimie. 

DiPPOLDISWALDE,  ville  d'Allemagne  (Saxo  [cercle  de 
Dresde]),  sur  la  Hothe-Weisseritz  ,^  affluent  de  l'Elbe; 
3.500  hab.  Ch.-l.  d'arrondissement.  Ch.  de  f.  C'est  là  que 
vécut,  dit  la  légende,  Adalbert  (Dippold),  apôtre  de  la 
Prusse.  La  ville  semble  avoir  été  fondée  au  x"  siècle  par 
des  mineurs  venus  de  la  Bohême. 

DIPRIONIDES  n.  m.  pi.  Paléont.  Groupe  de  méduses  hy- 
droïdes,  do  la  grande  division  des  graptoloïdes,  comprenant 
celles  qui  ont  un  axe  central  et  leurs  cellules  disposées  sur 
deux  rangs.  (Les  diprionides  renferment  deux  familles  :  di- 
ployraptidés  et  phyllograptidés .)  —  Un  dipkionide. 

DIPROPARGYLE  {jiV)  n.  m.  Hydrocarbure  diacétylé- 
nifjue,  isomère  do  la  benzine.  Syn.  hexadiink  1.  5. 

—  Encycl.  Le  dipropargi/le  qui  a  pour  formule  C'H' 
ou  CH  aC-CH'-CH'eCH  s'obtient  en  distillant  le  tribro- 
inure  d'allyle  avec  la  potasse  alcoolique  ;  on  a  ainsi  un  dial- 
lylône  dibromé,que  l'on  traite  ensuite  par  la  potasse  solide. 
r^e  dipropargylo  est  octovalent;  le  tétrabrovmre  et  l'oc- 
tobromure  s'obtiennent  par  action  directe  du  brome.  Il 
bout  à  85",  est  insoluble  dans  l'eau  et  soluble  dans  l'éiher. 

11  précipite  en  jaune  le  chlorure  de  cuivre  ammoniacal,  et 
on  blanc  l'azotate  d'argent.  Ces  précipités  sont  explosifs. 
Le  dipropargyle  se  polymériso  facilement. 

DIPROPARGYLIQUE  adj.  Syn.  do  ACÉTYLÎINE-DICAIïBO- 

NiyUE.  V.   ACÊTYLliNE-CARBONnjDK. 

DIPROPYL.  Chim.  Préfixe  qui,  placé  devant  le  nom  d'un 
corps,  formo  lo  nom  d'un  composé  qui  n'est  autre  quo  lo 
corps  lui-même  où  deux  groupes  monoatomiqnos  sont  rem- 
placés par  doux  groupes  propvl.  Ainsi  le  Dii'H0PYL6e«:;L')ie 
C'H'(C"H')*  résulte  do  la  su"ljstitulion  do  deux  groupes 
propyl  à  doux  atomes  d'hydrogène  dans  !o  bonzôue. 

DIPROPYLALLYLCARBINOL  n.  m.  Alcool  tertiaire 
(C'H  )'.C*II'.COH,  dérivant  do  l'alcool  méthyliquo  par 
substitution  do  deux  groupes  propyl  ot  d'un  groupe  allyl 
à  deux  atomes  d'hydrogène. 

DIPROPYLCARBINOL  n.  m.  Alcool  hcptyliquo  secon- 
liaire,  dérivant  do  l'alcool  méthylicpie  par  substitution  de 
deux  groupes  propyl  à  deux  atomes  d'hydrogène. 

DIPROPYLE  n.  m.  Hydrocarbure  narafliniquo,  formé  par 
la  réunion  do  deux  groupes  du  radical  propyl  ot  qui  est, 
par  conséquent,  VUexane  normal. 

DIPROTODON  n.  m.  Paléont.  (ïenre  do  mammifères  mar 
snpiaiix  macropodes,  familledes  halmaturidés,  comprenant 
de  gigantesques  animaux  apparentés  aux  kangourous,  ot 
fossiles  dans  los  brèches  os- 
seuses d'Australie.  (Le  crâne 
seul  du  diprotodon  Ansb-alis 
mesure  1  mètre  do  long;  los 
incisives,  très  développées, 
et  les  molaires,  très  serrées, 
indi([uent  quo  ces  marsu- 
piaux étaient  franchomout 
herbivores.) 

DIPSACÉE3  ou  DIPSACA- 
CÉES  [se)  n.  f.  pL  Kamillo  do 
plantes  dicotylédones  gamopétalos-ioforovariéos.  —  Une 

DIPSACliu  ou  DU'SACACKK. 

—  Kncycl.  Les  dipsacées  (10  genres  avec  180  espèces) 
sont  des  herbes  annuelles  ou  vtvacos,  do  la  région  médi- 
terranéenne surtout,  à  feuilles  opposées,  simples  et  sans 
siipuloi.  Genres  principaux  :  earaère,  scabietise,  knantie. 
Lonrs  fleurs,  groupées  on  un  capitule  involucrô,  sont  zygo- 
morphos  et  [ïentantères;  lo  calice  se  prolonge  dans  sa 
partie  lilire  par  cinq  ou  quatre  dents;  la  corollo,  d'appa- 
rence bilabiéo,  se  ramène  au  typo  4  parla  fusion  do  deux 
pétales  poslérionrs;  los  étamines  se  réduisent  A  quatre 
par  uvortemont  de  lu  postérieure;  des  deux  carpelles  mé- 


Cràuc  (lo  iliprotoiloD. 


DIPLOXYLON   —  DIPTÈRE 

dians,  l'antérieur  seul  développe  son  ovaire  on  une  logo 
uniovulée;  le  fruit  ost  un  akèno,  contenant  une  graine  à 
albumen  charnu.  Los  dipsacées  ont  des  affinités  avec  les 
composées  ot  avec  los  valérianées. 

DIPSADE  (du  gr.  dipsas,  ados,  môme  sens;  de  dipsa,  soif) 
n.  L  Suivant  les  anciens,  Serpent  venimeux,  dont  la  mor- 
sure cau.sait  une  soif  mortelle. 

DIPSADIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  reptiles  ophidiens 
colubnformcs,  comprenant  des  serpents  d'arbre  nocturnes, 
à  corps  élancé,  comprimé,  i!L  grosse  tête  souvent  triangu- 
laire, précédée  d'un  cou  étroit.  —  Un  uipsadidé. 

—  Encycl.  Les  dipsadidés,  représentés  en  Europe  par 
un  seul  ^enre  {iarbophis),  sont  répandus  surtout  dans  lo 
nord  de  l'Amôriquo  du  Sud  {t/iamtwdynas tes),  on  Indo-Chine 
et  Malaisie  {dipsas),  à  Madagascar  {eieirodipsas).  Ils  vivent 
d'oiseaux  et  d  œufs,  de  poliis  reptiles,  et  no  sont  pas  ve- 
nimeux. 

DIPSADOMORUS  (russ) 
diens  coluliriformcs, 
famille  des  dipsadidrs, 
caractérisé  par  los  os 
des  mâchoires  plus  di- 
latés en  arrière  qu'on 
avant,  et  par  les  cro- 
chets dirigés  en  avant. 
(Les  dipsadomorus  sont 
des  serpents  non  veni- 
meux, grôles  et  à 
grosse  tête  courte;  ils 
habitent  Sumatra.) 

DIPSAQUE  ipsak'  — 
lat.dipsacus;  du  gr.  rfi- 
psaâ,  j'ai  soif,  à  cause 
de  la  disposition  connée 
des  feuilles,  qui  retieu- 


.  m.  Genre  de  reptiles  ophi- 


Dipsadomorus. 


nent  l'eau  de  pluie)  n.  m.  Autre  nom  du  genre  cardôro, 
type  de  la  famille  des  dipsacées. 

DIPSAS  {psass)  n.  m.  Erpét.  Genre  de  reptiles  ophidiens, 
type  de  la  famille  des  dipsadidés,  comprenant  de  longues 
couleuvres  d'arbre,  dont  on  con- 
naît une  vingtaine  d'espèces  ha- 
bitant surtout  l'Inde,  la  Malaisie 
et  l'Afrique  occidentale  et  tropi- 
cale. (Une  des  plus  communes  est 
le  dipsas  dendrophilus ,  d'Iodo- 
Chiueetdes  ilesde  la  Sonde,  ouZai- 
bourong  [serpent  des  oiseaux]  des 
Malais,  atteignant  2  mètres  do 
long,  qui  est  d  un  noir  brillant,  an- 
nelé  do  gris ,  et  dont  le  ventre  est 
souvent  marbré  de  jaune.  Non 
plus  que  ses  congénères,  ce  beau 
serpent  n'est  venimeux.) 

—  Moll.  Sous-genre  d'anodontcs  »?;  -.a 
(  mollusques  lamellibranches  ), 
comprenant  des  formes  de  l'Asie  -r;, 
orientale  et  qui  devrait  être  ap- «C-^ 
pelé  régulièrement  «  barbala  ». 
(L'espèce  type  de  ces  moules  d'eau 
douce  est  le  dipsas  ou  barbala 
plicatusy  do  Chine,  dont  la  cociuille  est  employée  à  faire 
des  perles  et  des  camées,  dans  la  région  du  Ning-Po. 
On  place  entre  la  coquille  et  le  manteau  de  l'animal  vivant 
une  forme  en  métal,  puis  on  remet  le  mollusque  dans  l'oau 
et  on  l'ouvre  au  bout  d'un  an  ;  la  forme  est  alors  complè- 
tement recouverte  d'une  couche  nacrée.) 

DIPSECTEUR  {psèk'—àyxQT.dipous,  à  deux  pieds,  et  de 
secteur)  n.  m.  Mar.  Instrument  servant  à  mesurer  sur  mer 
la  dépression  do  l'horizou. 

DIPSÉTIQUE  (/('yt' —  du  gr.  dipsa,  soif)  adj.  Mèd.  Qui 
provoque  la  soif.  (Inusité.) 

DIPSEUDOCUMÉNOL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  dicumknol. 

DIPSOMANE  (du  gr.  dipsa,  soif,  ctma7)ia,  fureur)  d.  et 
adj.  Se  du  d'une  personne  atteinte  do  dipsonianie. 

DIPSOMANIE  [ni  —  rad.  dipsomane)  n.  f.  Pathol.  Vio- 
lente propension  à  boire. 

—  Encycl.  hadipsomanie  est  une  impulsion  paroxystique 
à  boire  des  liqueurs  alcooUiiues.  H  ost  à  remarquer  quo 
les  femmes  y  sont  plus  sujettes  que  los  hommes.  Le  dipso- 
mane sent  très  bien  quand  ses  accès  vont  apparaître  et 
peut  en  prévenir  son  entourage  :  il  ost  triste,  abattu;  sou 
caractère  devient  irritable,  il  çerd  l'appétit,  sent  des  brû- 
lures à  l'estomac,  puis  la  soit  violente,  irrésistible  pour 
quelque  boisson  excitante,  so  développe,  et  l'accès  est 
déclaré.  Pour  satisfaire  leur  passion,  rien  n'arrête  les 
dipsomancs  ;  ils  en  arrivent  à  voler,  â  commettre  des  abus 
de  confiance,  à  vendre  co  qu'ils  possèdent.  Quelquefois, 
honleu.x,  ils  se  cachent,  s'éloignent  pondant  la  durée  do 
l'accès.  Ces  accès,  essen- 
tiellement     intermittents , 

fieuvont  so  renouveler  tous 
es  huit  jours  ou  so  sus- 
pendre pendant  dos  an- 
nées; lo  plus  souvent,  ils 
so  rapprochent,  ot  la  dip- 
somanio  devient  chronique. 
Kn  outre  dos  troubles  phy- 
siques déterminés  par  l'al- 
cool, un  état  somi-délirant 
so  déclare  parfois  et  lo  dé- 
nouement so  fait  par  la  dé- 
mence ou  le  suicide. 

DIPTÉRACANTHE  n.  m. 
luit.  Svn.  de  RLlKLLUi. 

DIPTÉRACÉ  {se.),  ÉE  (du 
préf.  di ,  et  du  gr.  ptérxtn, 
aile)  adj.  Hist.  naC.  Qui  a 
deux  ailes. 

—  n.  f.  pi.  Bot.  Ancien 
nom  do  la  famille  des  diptô- 
rocarpéos.  —   Une   uipté- 

KACKK. 

DIPTÈRE  (du  gr.  diptt'- 
ros,  â  doux  ailes,  ot,  par 
oxt.,  entouré  do  doux  rangs 
do  colonnes)  adj.  Archtt. 
anc.  So  dit  d'un  toniplo  ou  do  tout  nutro  édillce  caraottV- 
risé  pur  uu  portique  se  Uéveloppunt  sur  tout  lo  pourtour 


DIplàro  (arcblt.  ado.). 


DIPTÈRES   —   DIRCÉE 

avec  une  double  rangée  de  colonnes.  (L'antiquité  attri- 
buait cette  ordonnance  à  Chersiphon  et  à  Métagénès,  son 
tils,  architectes,  au  vi"  siècle  av.  J.-C.,du  temple  d'Arténiis, 
à  Ephèse.)   il  Substantiv.  :  Un  diptère,  Temple  diptère. 

—  Zool.  Qui  a  deux  ailes  et,  par  extension,  deux  expan- 
sions membraneuses  :  Insecte  diptère.  Nageoire  diptkre. 

Voile  DiPTÈRt:  (chez  un  mollusque),  etc.  il  Se  dit  do  cer- 
tains insectes  à  quatre  ailes,  qui  semblent  n'en  avoir  que 
deux  :  Chloé  dipterk. 

DIPTÈRES  n.  m.  pi.  Ordre  d'insectes  comprenant  les 
mouches,  les  cousins,  les  tipules  et  toutes  les  formes  qui 
sont  munies  de  deux  ailes  et  dont  les  pièces  de  la  boucno 
sont  disposées  pour  sucer.  —  Un  diptère. 

—  Encycl.  Les  diptères  sont  des  insectes  à  métamor- 
phoses complètes;  leurs  larves,  vermiformcs,  se  transfor- 
ment en  une  pupe  ou  chrysalide,  d'où  sort  l'animal  adulte. 
Tous  les  diptères  ne  possèdent  pas  d'ailes,  car  ceux  du 
sous-ordre  des  aphaniptères,  tels  que  les  puces,  n'en  pos- 
sèdent même  pas  do  vestiges.  Le  genre  de  vie  des  diptères 
est  extraordinairement  varié  :  la  plupart  vivent  du  suc  des 
fleurs,  mais  beaucoup  se  nourrissent  de  matières  animales 
en  décomposition,  d  autres  d'insectes,  qu'ils  transpercent 
avec  leur  trompe  aiguë,  ou  même  sucent  le  sang  des  verté- 
brés. Les  larves  se  développent  dans  l'eau,  dans  la  terre,  le 


Diptérocarpi 


Diptères  ;   1.  Mouche  à  viande;  2.  Sa  larve  ;  3.  Sa  nymphe  ; 
4.  Taon;  5.  Cousia;  6.  Puce;  7.  Sa  larve. 

boispourri,  les  plantes,  ou  vivent  en  parasites  dans  le  corps 
de  divers  animaux,  voire  chez  l'homme,  où  elles  produisent 
les  accidents  de  la  mt/iasis.  Les  innombrables  espèces  de 
diptères  sont  répandues  dans  toutes  les  régions  du  globe  : 
les  plus  grandes  et  les  plus  brillantes  vivent  dans  les 
régions  tropicales.  Beaucoup  sont  très  nuisibles  à  l'agri- 
culture, comme  les  cécidomyies.  Les  espèces  fossiles  ap- 
paraissent dans  le  lias  d'Angleterre  et  deviennent  abon- 
dantes dans  le  tertiaire.  Les  diptères  sont,  en  général, 
d'une  taille  petite  ou  médiocre;  ledrs  formes  et  leurs 
couleurs  sont,  par  contre,  très  variées.  On  subdivise  ces 
insectes  en  trois  sous-ordres  :  brachycères,  némocères  et 
aphaniptères. 

DIPTÉRION  n.  m.  Bot.  Syn.  de  rèticulaire. 

DIPTÉRIQUE  aJj.  Archit.  anc.  Syn.  de  diptëre. 

DIPTÉROCARPE  n.  m.  Genre  d'arbres,  type  de  la  famille 
des  ili/itJrocnrpt'es. 

—  Encycl.  Ce  genre  comprend  environ  vingt-cinq  es- 

Fèces  ,    de 
Asie  tropi-  ^Sii 

cale  et  de 
rOcéanie. 
Le  fruit ,  à 
péric  arpe 
ligneux,  con- 
tient une  ou 
deux  graines 
et  est  pro- 
tégé par  un 
calice  per- 
sista n  t  à 
deux  gran- 
des ailes.  Le 
bois  est  em- 
ployé pour 
les  construc- 
tions, et  on  en  extrait  une  «  huile  de  bois  i 
comme  vulnéraire  en  Cochinchine  et  à  Java. 

DIPTÉROCARPÉES  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  dicotylé- 
dones dialy pétales,  superovariées. —  Une  diptkrocarpée. 

—  Enxycl.  Les  diptérocarpées  (300  espèces  réparties  en 
7  genres,  dont  le  diptérocarpe  et  le  dryobalaiiops)  sont 
de  grands  arbres  des  régions  tropicales  de  l'Asie  et  de 
rOcéanie,  à  feuilles  isolées,  simples  et  pourvues  do  petites 
stipules  caduques.  Ils  contiennent  des  canaux  sécréteurs 
oléorésineux.  Leurs  fleurs,  grandes,  actinomorphes,  pen- 
tamôres,  ont  un  androcée  formé,  par  ramification,  de  nom- 
breuses étamines  uniformément  réparties  et  un  pistil 
formé  de  trois  carpelles  fermés,  concrescents  et  biovulés. 
Le  fruit  se  réduit  ordinairement  à  un  akène,  qui  contient 
une  graine  exalbuminée.  —  Les  diptérocarpées  ont  des 
affinités  avec  les  clusiacées  et  les  hypéricacées. 

DIPTÉROCOME  n.  m.  Genre  de  composées-radiées,  voi- 
sines des  soucis,  et  dont  l'unique  espèce  est  une  herbe 
naine  à  feuilles  linéai- 
res, qui  croît  en  Perse. 

DIPTÉRODON  n.  m. 
Genre  de  poissons  acan- 
thoplères,  famille  des 
sparidés,  tribu  des  pi- 
méléptérinés,  caracté- 
risés par  leurs  dents  an- 
térieures tranchantes, 

leur  nageoire    dorsale  Dipt^rodon. 

divisée  en  deux  régions 

distinctes.  (Les  diptérodons  re<^snmblcnt  aux  souami- 
pennes;  l'espèce  type  du  genre  [diptcrudon  Capensis]  ha- 
bite l'océan  Atlantique  sud.  Brune,  variée  de  blanc,  elle 
atteint  0'»,60  de  long.)  n  Les  vieux  auteurs  appelaient  dipte- 
rodon  apron  l'apron  commun  {aapro  vulyaris). 
^  DIPTÉROLOGIE  {ji  —  rad.  diptérolor/ite)  n.  f.  Partie  de 
rcntomologie,  qui  se  rapporte  aux  insectes  diptôros  :  Un 
manuel  de  oiptbrologie.  (Peu  usité.) 

DIPTÉROLOGIQUE  {jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  diptô- 
rologie  :  Essais  iMPTÉBOLOtiiQUES. 


,  employée 


DIPTÉROLOGUE  \.lo()h'  —  de  diptère,  et  du  gr.  logos,  dis- 
cours) n.  m.  Naturaliste  qui  se  livre  à  l'étude  spéciale 
des  insectes  diptères. 

DIPTERUS  ipté-riiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons 
dipno'ïques,  type  d'une  famille  diie  des  "  cténodiptéridos  " , 
comprenant  des  formes  élancées,  de  taille  petite  ou  médio- 
cre, couvertes  d'écaillés  rondos,  à  têie  armée  de  grandes 
plaques.  (On  connaît  quelques  espèces  de  dipteras,  fossiles 
dans  le  vieux  grès  rouge  triasique  d'Ecosse  et  do  Russie.) 

DIPTÉRYGIE  [ji]  n.  f.  Genre  de  crucifères,  à  feuilles  pe- 
tites et  â  fleurs  accompagnées  do  bractées. 

DIPTÉRYGIEN,  ENNE  [ji-in,  en'  —  du  préf.  di,  et  du 
gr.  ptéru.T,  iiij'js,  aile)  adj.  Zool.  Qui  a  deux  nageoires. 

DIPTÉRYX  n.  m.  Bot.  Syn.  de  codmarouna. 

DIPTOTE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  ptôsïs,  cas)  adj.  Granim. 
Qui  n'a  que  deux  cas  :  JVom  diptote. 
—  n.  m.  :  Un  Dii'TorE. 

DIPTYCHANDRA  {/cnn)  n.  m.  Genre  de  légumineuscs- 
césalpiniées,  tribu  des  scléro- 
biées,  habitant  l'Amérique  du 
Sud,  comprenant  des  arbres  ou 
arbustes  inermes  ,  à  feuilles 
pennées,  à  fleurs  en  grappes, 
situées  à  l'aisselle  ou  à  l'extré- 
mité des  rameaux. 

DIPTYCHUS  [kiiss]  n.  m. 
Genre  do  crustacés  décapodes 
macroures,  famille  des  gala- 
tliéidés,  comprenant  des  for- 
mes de  taille  médiocre,  à  ros- 
tre triangulaire ,  à  carapace 
souvent  épineuse  ,  à  pattes 
antérieures  robustes  et  très 
longues.  {Les  diptychiis, dont  on 
connaît  sept  ou  huit  espèces, 
vivent  dans  les  mers  chaudes.) 


DiptyoLus  (gr.  2  fois). 


DIPTYQUE  iptik'  —  du  gr.  diptukhos,  plié  en  deux;  du 
préf.  di.  marquant  la  dualité,  et  de  ptakhê,  pli)  n.  m.  Antiq. 
rom.  Tablettes  doubles  reliées  par  une  charnière,  s'ouvraut 


Diptyque  en  ivoire  (rAnnoûciation.  la  naissance  du  Christ,  l'Ado- 
ralioii,  la  mort  du  Christ)  [Collection  Sauvageot,  Louvre]. 

et  se  fermant  comme  un  livre.  (Un  cadre  intérieur  per- 
mettait do  les  garnir  d'une  couche  do  cire,  sur  laquelle 
on  écrivait  à  l'aide  d'un  style.  Le  cadre  empêchant  les 
doux  surfaces  de  so  toucher,  l'écriture  no  s'elfacait  pas.) 
Il  Double  tablette  d'ivoire,  sur  laquelle  on  inscrivait,  dans 
l'Eglise  primitive,  les  noms  des  évéques,  dos  martyrs,  des 
bienfaiteurs  dont  il  devait  étro 
fait  mention  à  la  messe  et  dans 
les  prières. 

—  Peint,  et  sculpt.  Tableau  ou 
bas-relief  couvert  d'un  seul  volet 
qui  est  peint  ou  sculpté  lui-même 
sur  la  face  intérieure,  n  Si  le  sujet 
e.st  couvert  do  deux  volets,  on 
l'appelle  triptyque. 

—  Encycl.  Archéol.  Les  dipty- 
ques de  l'antiquité  servaient  de 
carnet  et  étaient  assez  petits  pour 
être  cachés  dans  la  main  fermée  ; 
c'est  pourquoi  les  Romains  les 
appelaient  piigillares  (proprem.  : 
qu  on  peut  tenir  dans  le  poing 
terme,  pugnus).  Ils  étaient  faits 
do  bois,  d'os  ou  d'ivoire,  et  pou- 
vaient ,  quand  on  les  envoyait 
comme  missives,  être  fermés  avec 
un  ruban  cacheté.  Beaucoup  do 
ces  diptyques  avaient  leur  face 
extérieure  ornée  do  sculptures  ; 
ceux  que  les  questeurs  et  les 
consuls  {diptyques  consulaires)  en- 
voyaient en  souvenir  de  leur  no- 
mination portaient  leur  eflîgie  ar- 
mée des  insignes  de  la  dignité,  et 
aussi  des  inscriptions  cornmémo- 
ratives.  Ces  diptyques  devinrent, 
;'i  la  longuo,  des  objets  assez 
grands.  A  leur  tour,  et  sans  doute 

ù.  l'imitation  de  cet  usage,  les  d'.AJîastase,  consui"^en  617. 
chrétiens  mirent  entre  les  mains 

dos  diacres  des  diptyques  où  étaient  incrîts  les  noms  des 
saints,  des  catéchumènes,  des  dignitaires,  etc.  Des  lors 
leur  place  est  sur  l'autel  et  ils  se  multiplient  dans  tous 
les  houx  consacrés  au  culte,  en  même  temps  que  leurs 
faces  extérieures  sont  do  véritables  tableaux  ou  l)as- 
reliefs;  les  diptyques  très  ornés  deviennent  des  couver- 
tures mobiles  pour  l'Evangilo,  etc.  Et,  quand  l'nmpiro 
romain  eut  pris  le  christianisme  comme  religion  offlciollo, 


Tablette  du  diptyque 


7S0 

les  tablettes  consulaires  dovienncDl  Us  mêmes  que  les 
diptyques  liturgiques. 

DIPUS  {puss)  n.  m.  Zool.  Nom  scientifique  du  genre  ger- 
boise. 

DIPYRAMIDODÉCAÈDRE  (du  préf.  di  ;  do  pyramide,  et 
dodi}caèdre)  adj.  Mmér.  Formé  de  deux  pyramides  à  douze 
faces  latérales. 

DIPYRE  n.  m.  Miner.  Silicate  naturel  d'alumine,  de 
soude  et  do  chaux  appartenant  au  genre  wernérite.  (Ainsi 
appelé  par  Haûy  à  cause  de  la  double  action  que  le  feu 
exerce  sur  lui  :  premièrement,  en  le  fondant,  deuxième- 
ment, en  le  rendant  phosphorescent.) 

—  Encycl.  Le  drpyre,  dont  le  poids  spécifique  varie  de 
2,62  à  2,68,  et  dont  la  dureté  est  égale  â  6,  est  une  sub- 
stance limpide  ou  translucide,  à  éclat  vitreux,  incolore. 
Il  est  toujours  en  cristaux  ;  ces  derniei-s  sont,  le  plus  sou- 
vent, de  longues  baguettes  à  quatre  ou  à  huit  pans,  entou- 
rées ou  non  d'une  pellicule  terreuse,  due  à  un  commence- 
ment d'altération.  Au  chalumeau,  cette  substance  perd  sa 
transparence,  blanchit  et  fond,  avec  un  bouillonnement, 
on  un  verre  blanc  bulleux.  Le  dipyre  se  trouve  sur  plu- 
sieurs points  de  la  chaîne  dos  Pyrénées,  principalement 
ù.  Libarens,  dans  un  calcaire  argileux,  et  à  Pouzac,  dans 
des  calcaires  saccharoides. 

DIPYRËNE  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille  des 
vcrbénacéos,  à  fruit  non  épineux,  qui  croît  au  Chili. 

DIPYRÉNÉ,  ÉE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  purèn,  noyau)  adj. 
Se  dit  des  fruits  qui  renferment  deux  noyaux. 

DiPYPviDINE  n.  f.  Cliira.  V.  ptridine. 

DIPYRITE  n.  f.  Miner.  Sulfure  naturel  de  fer.  Variété 
de  pyrrhotino.  u  On  dit  aussi  dipvrrhotine. 

DIPYROTARTRIQUE  (trik')  adj.  Se  dit  d'une  acétone 
C'H"0%  liquide  aromatique  bouillant  vers  230°,  qui  se 
forme  en  petite  quantité  dans  la  distillation  sèche  de 
l'acide  tartrique. 

DIPYRRHICHE  ou  DIPYRRHIQUE  (rik'  —  du  préf.  di,  et 
du  gr.  pi/rrhUchios,  pyrrhique)  n.  m.  Métriq.  anc.  Pied  com- 
posé de  deux  pyrrhiques,  c'est-à-dire  do  quatre  brèves. 

DIPYRRHOTINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  dipyrite. 

Dira  (djebel),  massif  montagneux  d'Algérie  (prov. 
d'Alger),  composé  de  schistes  et  de  grès,  et  dominant  la 
ville  d'Aumale;  1.810  mètres  d'altitude. 

DIRACODES  {di'ss)  n.  m.  Bot.  Genre  d'amoraacées,  habi- 
tant les  Moluques,  à  fruit  en  capsule,  à  graine  arillée, 
caractérisé  par  son  étamino  fertile,  qui  so  prolonge  au- 
dessous  do  l'anthère  en  un  lilet  pétalo'i-de  bilobé. 

DIRACODON  n.  m.  Paléont.  Genre  de  reptiles  stégosau- 
rieus,  fossiles  dans  les  terrains  jurassiques  des  montagnes 
Rocheuses,  comprenant  les  dinosauriens  cuirassés,  herbi- 
vores, plantigrades,  remarquables  par  leurs  dents  étran- 
glées au-dessous  de  la  couronne.  (Les  formes  connues 
mesurent  de  3  à  4  mètres  de  long.) 

DIRAMATION  {si-on  —  du  préf.  di,  et  du  lat.  ranius,  ra- 
meau) n.  f.  Géogr.  Bifurcation,  partage  en  branches. 

DiRAN  l"",  roi  d'Arménie,  de  la  dynastie  des  Arsacides, 
fils  d'Ardaschès  III,  mort  en  l'an  142.  Il  succéda,  vers  i2i, 
û  son  frère  Ardavazt  IV.  II  vainquit  le  roi  d'Ibérie,  K'har- 
dsam,  mais  il  fut  défait  par  une  armée  romaine  qui  péné- 
tra en  Arménie  sous  le  règne  de  Domitieu.  Diran  laissa 
le  trône  à  son  frère  Tigrano  VI. 

DiRAN  II,  roi  d'Arménie  do  325  à  341,  succéda  à  son 
père  Chosroès  IL  Sapor  II,  roi  de  Perse,  envahit  l'Ar- 
ménie, mais  fut  défait  par  Arscbavir,  général  de  Diran. 
Plus  tard,  Diran  voulut  faire  alliance  avec  Sapor,  mais 
celui-ci.  trompé  sur  les  intentions  du  roi  d'Arménie,  le 
lit  enlever  et  l'envoya  prisonnier  en  Perse.  Après  un 
soulèvement  des  Arméniens,  Sapor  renvoya  Diran  en  Ar- 
ménie,  mais  celui-ci  abandonna  le  pouvoir  â  son  fils 
Arsace  III. 

Diran,  prince  de  Daron  en  Arménie,  mort  vers  l'an 
637.  Il  succéda  à  son  père  Vatian  III.  Mis  â  la  tête  d'un 
corps  d'armée  envoyé  contre  les  Romains,  il  passa  du 
côté  d'Héraclius,  et  périt  prés 
du  lac  do  Van  en  combattant 
les  Arabes. 

DIRCA  n.  f.  Genre  d'arbris- 
seaux, de  la  famille  des  thy- 
mélées,  comprenant  une  seule 
espèce ,  qui  croit  dans  les 
marais  de  l'Amérique  du 
Nord. 

—  Encycl.  La  rf/rca  des  ma- 
rais, vulgairement  6ojs  f/e  c»/)', 
<;roît  au  Canada  et  dans  lo 
nord  des  Etats-Unis.  Son  bois 
est  tendre;  son  écorce,  pliante 
et  tenace  comme  du  cuir,  est 
nmployée  pour  faire  des  cor- 
dauos. 

DIRC^INÉS  (:Vfî)  n.  m.  pi. 
Tribu  d'insectes  coléoptères 
hétéromères,  famille  des  mé- 
landryidés,  comprenant  les  genres  :  abdera,  anisoxva, 
diraea,  xylita  et  serropalpus.  (Tous  les  dircaeinés  sont  des 
insectes  élégants,  do  taille  moyenne,  vivant  dans  les  vieux 
arbres;  ils  sont  répandus  surtout  dans  l'hémisphère  boréal.) 

DiRCÉ.  Myth.  gr.  Fille  d'ILMios  et  femme  de  Lycos,  roi 
de  Tliebos.  Elle  maltraita  Antiope, 
que  venait  de  répudier  Lycos.  Plus 
tard,  Amphion  et  Zétos,  fils  d'An- 
tiope,  voulurent  venger  leur  mère. 
Ils  s'emparèrent  de  Dircé,  la  con- 
duisirent sur  lo  Cithéron,  et  l'atta- 
chèrent aux  cornes  d'un  taureau  in- 
dompté, qui  la  déchira.  C'est  le  su- 
jet au  groupe  de  sculpture  connu 
sous  le  nom  do  Taureau  Farnèsc. 
V.  taureau.  Dircé  fut  changée  eu 
fontaine.  C'est  la  fontaine  do  Dircé, 
située  an  N.-O.  do  Thèbes. 


Dirca  :  a,  rameau  fleuri  ;  6,  fleur. 


Dircée  (gr.  4  fois^ 


DIRCÉE  ou  DIRCA;A(sd-«)  Tn.my- 
thol.jn.  f.  Genre  d'insectes  coléoptè- 
res, tribu  dos  dircxinés,  comprenant  des  formes  allongées, 
étroites,  k  pattes  assez  courtes.  -^  anteaics  épaissies  vers 


751 

]o  hou  t.  (On  rontiîiît  sopt  ospccos  do  dircara  répaii- 
dnos  dans  l'iH'iniispliùro  boréal;  quatre  habitoiu  l'Enropo; 
oUos  vivent  dans  le  vioiix  bois,  où.  so  dôvcloppont  leurs 
Jarvos.) 

DIRCENNA  {sthi')  n.  m.  Genre  d'insectes  lépidoptères  rho- 
paloL-ùrfis,  lannllo  dos  nyrapbalidôs,  tribu  des  danaïnôs, 
comprenant  dos  formes  gVôlos,  à  ailes  longues  et  étroites, 
les  supérieures  arrondies  au  sommet,  les  mtoriouros  ova- 
les. (Ou  connaît  une  dizaine  d'espèces  do  ce  joli  genre, 
répandu  daus  rAinéri.|uo  centrale  et  méridionale.) 

DiRGK-HATICHS,  navigateur  bollandais  du  xvi"  siècle, 
né  ù  Anistordani.  Kn  l(îi6,  il  partit  pour  une  exploration 
aux  Indes  orientales  et  à  la  Nouvelle-Guinée.  Lo  premier 
des  Hollandais,  il  aborda  sur  les  côtes  de  l'Australi*',  et  il 
laissa  comme  traco  do  son  passage  une  inscription  (jui  a 
été  apportée  en  Franco,  en  iSls,  par  de  Freycinet. 

DiRCKINCK-HOLMFELD  (Constant-Pierre-Henri-Ma- 
rio Walpuri:;is,  baron  i>i-:),  luibliciste  danois,  né  à  Bocholt 
(Westphalie)  en  17i>'.>,  mort  à  Hambourg  on  1880.  D'ori- 
gine hollandaise,  il  tut  bailli  dans  le  duché  do  Lauenbourg 
d«  1S31  à  1840.  Dans  ses  ouvrages,  publiés  en  danois,  en 
allemand,  en  latin,  en  fran(7ais,  sous  divers  pseudonymes, 
ce  fécond  écrivain  a  traité  surtout  des  questions  d'intérêt 
public.  Mais  ses  idées  et  son  ton  doctrinaire  lo  rendirent 
si  impopulaire  qu'une  émeute  l'expulsa  du  Danemark. 

DlRCKS  (Henry),  écrivain  et  ingénieur  anglais,  né  à 
Liverpoûl  en  I8û(î,  mort  à  Brigbton  en  1873.  Il  prit  une 
part  active  à  la  fondation  d'établissements  d'instruction 
pour  les  enfants  d'ouvriers  pauvres;  lui-môme  avait  été 
apprenti.  Il  a  pul)lié  de  nombreux  et  importants  ouvrages 
de  technologie.  Parmi  ses  œuvres  plus  spécialement  lit- 
téraires, nous  citerons  :  Joseph  Anstey,  nouvelle  (i8G3^; 
Nature  studtj  as  applicable  to  the  purposes  of  poclry  and 
éloquence  (1809),  et  Naturalistic  poetry  (1872). 

DIRE  (du  lat.  diccrc,  môme  sens  :  Je  dis,  tu  dis,  il  dit,  nous 
disojis,  vous  dites,  ih  disent.  Je  disais,  7ious  disions.  Je  dis, 
7l0^ls  dimes.Je  dirai,  nous  dii'ons.  Je  dirais,  nous  dirions.  Dis, 
diso>ts,  dites.  Que  je  dise,  que  nous  disions.  Que  je  disse, 
que  nous  dissions.  Disant.  Dit,  dite)  v.  a.  Exprimer,  énon- 
cer, communiquer  par  la  parole  :  Avoir  quelque  chose  à 
DrRE.  Ne  juqcz  point  les  hotnmes  sur  ce  qu'ils  disent,  ynais 
d'après  ce  qu'ils  font.  —  Quelquefois,  il  s'agit  do  la  parole 
écrite  :  L'art  d'écrire  est  t7ioins  l'art  de  beaucoup  diki; 
que  de  laisser  beaucoup  à  penser.  \\  Contenir  expressément  : 
On  ne  doit  faire  dire  à  la  loi  que  ce  qu'elle  dit. 

—  Se  servir  de  certaines  expressions  :  Peut-on  dire  digne 
de  créance  pour  digne  de  croyance? 

—  Débiter,  lire,  réciter  ou  chanter  :  Dire  soji  rôle,  sa 
leçon,  son  bréviaire,  son  morceau. 

—  Répondre,  objecter  :  Qu'avez-vous  à  dire  à  cela  ?  Il  Dé- 
terminer, décider,  indiquer  :  On  ne  peut  dire  d'oii  viennent 
certaines  locutio7ïs.  il  Kévéler,  divulguer,  dévoiler  :  On  a  le 
droit  de  dire  son  secret,  mais  non  le  secret  d'autrui.  Il  Aftir- 
mer,  avancer,  déclarer  :  Souvent  l'on  fait  dire  aux  r/ens 
ce  qu'ils  n'ont  jamais  dit.  il  Ordonner,  commander:  (Jui  a 
DIT  ait  soleil  :  .Sortez  du  néant  ?  (Mass.)  ii  Prévenir,  avenir  : 
Faire  dire  «  quelqu'un  de  rerij'r.  il  Conseiller,  persuader, 
demander  ;  Dire  «  quelqu'un  de  partir. 

—  Manifester,  faire  connaître  par  des  gestes  ou  par 
des  signes  extérieurs  :  Sémaphore  qui  dit  l'arrivée  des 
navires.  Horloge  qui  dit  l'heure,  il  Etre  la  marque,  le  signe 
extérieur  de  :  Pour  le  pJnjsionomiste  exercé,  le  premier 
aspect  d'un  homme  dit  tout.  (Lamenn.)  il  Avoir  de  l'expres- 
sion, réveiller  quelque  sentiment,  causer  quelque  im- 
pression :   Tableau,    Monument,  Visaqe  qui  ne  dit   rien. 

11  Faire  juger,  deviner,  présumer  :  Parfois  le  silence  en 
DIT  long.  Il  Avoir  du  sens  ou  un  sons  particulier  ;  prononcer 
des  paroles  qui  ont  un  sens  :  Les  vers  disent,  dans  une 
égale  étendue,  plus  que  la  prose  ne  saurait  dire.  (La  Font.) 

—  Penser,  avoir  une  certaine  opinion  ;  juger,  apprécier  : 
Que  DiTES-i"o».s  de  (^e  dictionnaire  ? 

—  Poétiq.  Célébrer,  chanter  : 

Je  dirai  les  exploits  de  ton  règne  paisible. 

BOILEAU. 

—  Loc.div.  On  dit,  Quelqu'un  dit,  ou  C'est  un  bruit  qui 
court  :  On  dit  que  des  signes  nombreux  annonceront  la  fin 
du  monde,  il  C'est  une  expression,  une  locution  reçue,  usi- 
tée :  En  poésie,  on  dit  encore  ou  eoeor,  suivant  les  besoins. 

Il  On  dirait.  On  aurait  dît  que.  Il  semble,  il  semblerait. 
(Après  cette  locution,  on  peut  employer  l'indicatif  ou  le 
subjonctif.l  il  On  dirait,  On  aurait  dit  de.  On  prendrait  (On 
aurait  pris)  cela,  cette  porsonue-là  pour  :  Quand  Santeuil 
récitait  ses  vers,  on  aurait  dit  u'un  démoniaque.  (Boileau.) 
[Aujourd'hui,  on  supprime  généralement  la  préposition  de.] 
Il  C'est  comme  qui  dirait.  C'est  l'équivalent  do.  Il  Je  vous 
l'avais  bien  dit.  Sorte  do  reproche  que  Ton  adresse  à  quel- 
qu'un que  l'on  a  averti  do  ce  qui  allait  lui  arriver,  il  Dit-on, 
D'après  lo  bruit  qui  court,  d'après  la  renommée,  ii  Quoi 
qu'on  dise,  Quoi  qu  on  en  dise,  Quoi  que  dise,  Quoi  qu'en  dise, 
Malgré  ce  qu'on  dit,  Malgré  ce  qu'on  en  dit,  Malgré  ce 
que  .dit,  Malgré  ce  qu'on  dit.  w  Hait,  Elle  dit.  S'emploient 
pour  indiquer  la  lin  d'un  discours  et  une  action  qui  va 
suivre  :   Elliî  dit,  et  fondit  en  larmes,  ii  J'ai  dit.  Se  mot 

uer  la 
s-je!  Tournure  oratoire  par 
laquelle  on  feint  do  reprendre  ce  qu'on  a  dit  pour  dire 
quelque  chose  de  plus  fort  ou  do  plus  exact,  il  l'our  ainsi 
aire.  En  quoique  fu'.'on  :  L'animal  est,  pour  ainsi  dire,  un 
végétal  sensible.  IV.  Leroux.)  il  /*our  ne  pas  dire,  Pour  user 
do  discrétion  :  Il  y  a  der.  positions  où  le  silence  est  une 
défection,  l'ovn  ne  pas  dire  une  complicité.  (E.  Augier.) 
W  Disons-le,  Convenons-en,  avouonslo.il  Vous  l'avez  dit, 
C'est  cola,  voilù,  ce  qui  est  vrai.  H  Qui  dit...  dit,  Nommer 
telle  chose  revient  ù.  en  désigner  telle  autre  :  Qui  dit 
conquérant,  dit  bourreau.  \\  Qui  dirait?  Qui  aurait  dit? 
Comment  cioirait-on?  Comment  aurait-on  pu  croire?  Il  Qui 
i^ous  dit  que  ?  Qui  ro»5  a  dit  que  ?  Comment  ètes-vous  sur 
que?  Sur  quoi  vous  fondez-vous  pour  croire  que?  ii  ()«<?/- 
que  chose  me  dit.  Mon  cœur  me  dit,  Je  me  sens  instincti- 
viMucnt  porté  à  croire,  ii  En  dire.  En  dire  de  belles.  En 
dire  de  toutes  les  couleurs,  Dire  beaucoup  de  choses  ou 
certaines  choses  étranges,  ii  Vouloir  dire.  Avoir  l'inten- 
tion de  dire  :  .S'ouucn/,  ce  que  l'on  vedt  dire  vaut  mieux  que 
ce  que  l'on  dit.  —  Signiller  :  Vertu  vient  d'un  mot  latin  qui 
veut  dire  force,  il  Pouvoir  dire.  Pouvoir  avancer,  aftlrmer 
sans  mentir,  il  C'est-à-dire,  Cela  signifie  :  Vous  ne  pouvez 
pas,  o'ekt-à-diU'K  que  vous  ne  voulez  pas.  ii  Ce  n'est  pas  à 
dire  pour  cela  que,  Ce  n'est  pas  à  dire  que,  Co  n'est  pas  une 
raison  pour  quo,  i)  no  faut  pas  inférer  de  lu  que.  il  Qu'est-ce 


dans  laboucbo  de  la  personne  qui  parle,  pour  indique 
rtn  do  son  discours,  ii  (>h(?  dis-je !  Tournuro  oratoire 


fT  dire  '*  Qu'est-ce  quo  cola  signifie?  Quelle  est  la  raison 
de  ces  paroles  ou  do  ce  fait?  Il  C'est  tout  dire,  Cela  dit  tout,  ^ 
11  n'y  a  rien  à  ajouter  à  cela,  c'est  là  co  qu'on  peut  dire 
de  plus  fort.  11  A  vrai  dire,  A  dire  vrai,  A  ne  point  mentir, 
pour  parler  selon  la  vérité,  il  Y  avoir  à  dire,  Aimr  à  dire, 
V  avoir,  avoir  à.  répondre  ou  û,  observer  :  Il  y  aurait 
beaucoup  A  dire  sur  bien  des  choses,  ii  Trouver  à  d'ire.  Trou- 
ver ù.  reprendre,  [i  Dire  son  mot.  Placer  une  observation. 

11  iXe  dire  mol.  Garder  le  silonco,  ne  rien  dire,  ii  Sans  mot 
dire.  Sans  dire  le  mot.  Sans  ouvrir  la  bouche,  sans  parler. 

Il  Dire  U7i  mot,  un  petit  mot.  Converser  un  moment,  il  Dire 
son  fait,  ses  i^érités  à  quelqu'un,  Lui  dire  quel()ue  cruelle 
vt'rité,  le  malmener  en  paroles,  il  Diix'  des  douceui's  à,  Ca- 
joler, courtiser,  en  parlant  d'une  femme;  lui  en  conter. 

H  Dire  d'or.  Parler  très  ])oninemnient,  fort  à  propos,  fort 
juste.  (On  dit  plutôt  parler  d'or.)  il  I)i}-e  d'un,  puis  d'un 
autre.  Changer  de  langage,  se  contredire,  se  dédire.  Il  Ne 
savoir  ce  qu  071  dit.  Parler  inconsidérément,  sans  réfléchir 
au  sens  de  ses  propres  paroles,  il  Ce  Ji'est  pas  pour  dire. 
Sorte  de  restriction,  d'adoucissement  vaguo,  dont  ou  fait 
précéder  une  proposition  pénible  à  énoncer,  il  Ce  que  j'en 
dis  7iest  pas,  J'avance  cela,  mais  co  n'est  pas  à  l'inten- 
tion de  ou  dans  l'intention  de.  ii  Aller  sa7is  dire.  Etre  tout 
naturel,  n'avoir  pas  besoin  d'être  indiqué,  déclaré,  remar- 
qué. Il  Vous  n'avez  qu'à  dwe.  Il  suffit  que  vous  donniez  un 
ordre,  que  vous  exprimiez  un  désir,  ii  Si  le  cœur  vous  en 
dit,  Si  vous  le  désirez,  ii  Cela  ne  me  dit  rien.  Cela  no  me 
tente  pas.  il  //  7i'y  a  pas  à  dire.  Il  n'y  a  pas  à  raisonner, 
cela  est  nécessaire  ou  certain,  ii  A  qui  le  dites-vous?  Je 
sais  bien  cela  par  ma  propre  expérience,  ii  Avoir  beau  dire, 
Parler,  agir  en  vain,   perdre   ses   jjaroles   et   sa    peine. 

[|  Mettez,  P7'enez  que  je  7i'ai  rien  dit.  No  tenez  aucun 
compte  des  paroles  que  j'ai  prononcées,  il  Cela  vous  plaît 
à  dire,  Vous  ne  dites  pas  cela  sérieusement,  ii  Je  ne  vous  dis 
que  cela.  S'emploie  pour  annoncer  quelque  chose  de  très 
fort,  d'extraordinaire  ;  Nous  vous  promettons  une  surprise, 
JK  NE  vous  DIS  QUE  CELA.  Il  6'e  le  faire  dire.  Hésiter  beau- 
coup à  faire  une  chose,  il  Ne  pas  se  le  fai/'e  dire  deux  fois. 
Obéir,  accepter,  accéder  avec  empressement,  il  Je  ne  vous 
le  fais  pas  dire,  Vous  le  reconnaissez,  vous  l'avouez  vous- 
même.  Il  Je  ne  vous  l'e/ivoie  pas  dire.  Je  vous  dis  cela  en 
lace,  sans  hésiter-  il  Dii'e  pis  que  pendre  de  quelqu'u7i,  Lit- 
léralement.  L'accuser  do  pis  que  d'avoir  mérité  d'être 
pendu,  dire  beaucoup  do  mal  de  lui.  il  L'art  de  bien  dire, 
Ij'art  do  bien  parler. 

—  pROv.  et  Loc.  PROV.  :  Comme  dit  l'autre,  Comme  dit 
quelqu'un  dont  on  ne  sait  pas  ou  dont  on  ne  veut  pas  dire 
le  nom.  ii  On  sait  ce  que  parler  veut  dire.  Je  comprends  lo 
sens  vrai  des  paroles,  et  ne  m'arrête  pas  à  la  signification 
apparente  des  mots,  ii  Je  Tirai  dire  à  Rome,  C'est  une  chose 
SI  absurde  à  supposer,  que,  si  elle  so  réalise,  je  m'engage 
ù  faire  quelque  chose  do  très  pénible,  comme  l'était  le 
voyage  à  Rome,  il  n  ne  dit  mot,  mais  il  n'en  pense  pas 
moins,  Bien  qu'il  ne  dise  rien,  il  n'est  pas  insensible  à  ce 
qui  se  dit  ou  se  fait,  ii  Bien  faire  vaut  mieux  que  bien  dire, 
Les  bonnes  actions  sont  préférables  aux  belles  paroles. 

U  «  On  dit  »  est  un  sot,  Les  bruits  publics  sont  le  plus  sou- 
vent absurdes.  Il  Qui  no  dit  mot  consent.  Dans  certaines 
circonstances,  garder  le  silence,  c'est  avouer  ou  accepter. 

—  V.  n.  Fam.  Plaire,  agréer,  sourire  :  Cela  ne  me  dit 
pas. 

—  Substanliv.  Action  do  dire,  paroles  :  Le  cont7'aste  du 
FAIRE  avec  le  dire. 

—  On-dit  n.  m.,  Qu'en  dira-t-on  n.  m.  V.  ces  mots  à  leur 
ordre  alphabétique. 

Se  dive,  v.  pr.  Etre  dit.  n  Etre  exprimé,  il  Etre  usité. 

—  Prétendre  que  Ion  est,  se  donner  pour  :  Tous  les 
ambitieux  se  croient  ou  se  disent  nécessaires.  (G.  Sand.j 

—  Dire  à  soi-même  ;  penser,  réfléchir  à  part  soi.  il  So 
faire  des  reproches  à  soi-même,  il  Prendre  une  résolution. 

—  Dire  l'un  à  l'autre  ;  Se  dire  des  i7ijiires,  des  douceu7-s. 

—  Anton.  Omettre,  sous-entendre,  taire. 

—  Ai.Lus.  littbr.  :  1"  Quoi  qu'on  die.  Cotte  expression 
so  trouve  dans  le  fameux  sonnet  sur  la  fièvre  de  la  prin- 
cesse Uranie,  que  Trissotin  lit  ù  la  scène  ii  du  IIP  acte 
des  Femmes  savantes.  Elle  est  insignifiante,  et  cependant, 
elle  fait  les  précieuses  so  pâmer  d'aiso.  Molière  tourne 
ainsi  en  ridicule  la  manie  qui  pousse  certains  esprits 
prétentieux  ù.  s'extasier  sur  des  choses  que  personne  no 
remarque,  ot  cela  dans  le  but  do  se  faire  passer  pour 
habiles  et  connaisseurs.  Lo  quoi  qu'on  die  est  resté  dans 
la  langue  comme  l'expression  d'un  entliousiasmo  ridicule. 

Il  2"  Je  ne  dis  pas  cela.  Dans  le  Misanthrope,  de  Molière, 
Oronto  lit  un  sonnet  sur  lequel  il  veut  avoir  lo  sentiment 
d'Alcesto.  Celui-ci  trouve  lo  sonnet  détestable.  Mais  ex- 
I)rimer  crûment  au  jioèto  uno  telle  opinion  est  difficile, 
mémo  pour  un  bonimo  qui  so  pique  d'une  franchise  intrai- 
tablo.  Alceste  emploie  donc  (juchiues  détours;  mais  ils 
no  trompent  pas  Oronte,  qui  no  cesse  do  poser  des  ques- 
tions équivalant  à:  Mesversvoussombicnt-ils  mauvais?... 
Alcesto  répond  trois  fois  :  Je  ne  dis  pas  cela,  mots  invaria- 
blement suivis  d'un  mais,  qui  donne  à  comprendre  que  c'est 
précisément  cela  qu'il  veut  dire.  —  On  rappollo  dans  des 
circonstances  analogues  co  plaisant  hémistiche  : 

On  dit,  et  sans  horreur  je  ne  pul»  le  redire... 
Vers  de  Racine.  V.  redire. 

—  Ali. us.  uist.  ot  littér.  :  Le  maître  l'a  dit,  Allusion  h 
une  formule  adoptée  par  les  disciples  de  Pythagore,  et 
qui  sert  à  exprimer  lo  respect  aveugle  (juc  l'on  jjrofesso 
pour  uno  autorité  quelconque.  V.  mauister  dixit. 

DIRE  (verbe  rfirtî  pris  substantiv.)  n.  m.  Affirmation, 
déclaration,  prétention,  assurance  : /'rotn'cr  sp.s  dires. 

—  Dr.  Témoignage,  déclaration  juricliquo  :  Le  dire  des 
experts.  \\  Moyens,  prétention,  at^irmation  :  liépéler  les 
DIRES  de  la  partie  adverse,  n  Pièce  do  procédure  signifiée 
d'avoué  à  avoué  et  contenant  les  moyens  et  les  défenses 
des  parties,  il  Toute  observation  faite  sur  un  procès-verbal 
ou  sur  un  cahier  des  cliargos.  n  Dire  droit  d  un  appel.  Ad- 
mettre un  appel.  —  Faire  droit  sur  l'appel,  n  Faire  ses  dires 
et  rérjuisilions.  Exposer  ses  moyens  et  formuler  ses  de- 
mandes. Il  A  dire  d  experts,  Par  l'avis  dos  exports. 

—  Loc.  nrépos.  :  Au  dire  de,  D'après  la  déclaratioD,  l'af- 
firmation do. 

Dit,  ite  part.  pass.  du  v.  Dire. 

—  Képulé  :  Que  de  choses,  dites  l'œuvre  du  génie,  gut 
furent  l'œuvre  du  hasm-d  !  (' Chateaubr.  )  Il  Surnommé  : 
Louis  II  DIT  le  Itéguc.  Louis  III  dit  le  Jeune.  Il  Appelé  com- 
munément ;  désigné  ordinairement  sous  lo  nom  do  :  Un  tolf 
DIT  Fit  d'acier. 

—  Fixé,  indiqué  :  Arriver  à  l'heure  ditk. 

—  Loc.div.  Proprement  dit,  Dans  l'accoption  lu  plus  ri- 


DIRCENNA    -   DIRECT 

goureuso  du  mot  :  J^'Europe  Ji'a  plus  d'esclaves  propre- 
ment DITS.  (L.-J.  Larcher.)  w  Auti^ement  dit,  En  d'autres 
termes,  pour  employer  une  autre  expression,  il  C'est  dit. 
C'est  bien  dit,  Voilà  qui  est  dit,  C'est  entendu,  convenu, 
arrêté.  Il  C'est  bien  dit.  On  a  bien  fait  do  dire  cela.  Il  C'est 
bientôt  dit,  C'est  plus  facile  à  dire  qu'à  faire.  Il  Tout  est  dit, 
Tout  est  fini,  terminé.  Ii  Ceci  soii  dit  en  passa}it  ou  sim- 
plement Soit  dit  en  passant.  Formule  usitée  pour  exprimer 
(|u'on  no  veut  pas  s'appesantir  sur  ce  quon  dit.  n  //  tie 
sera  pas  dit  que...,  Je  ne  souffrirai  pas  quo...  ;  telle  chose 
ne  sera  pas.  Il  Se  tenir  pour  dit,  No  plus  avoir  à  douter  ; 
être  bien  convaincu  d'une  chose  ;  n'avoir  plus  à  y  revenir. 
Il  Mettons  qu'il  n'y  ait  rien  de  dit.  Je  rétracte  ce  que  j'ai 
dit  ;  no  parlons  plus  de  ce  qui  a  été  dit.  Il  Ce  qui  fut  dit  fut 
fait.  On  mit  à  exécution  le  plan  qu'on  avait  dressé,  la 
chose  convenue,  il  //  est  dit  que,  Il  semble  décidé  que. 

—  Pratiq.  Ledit  sieur  U7i  tel,  Ladite  dame  une  telle.  Lo- 
cutions employées  pour  exprimer  que  les  personnes  nom- 
mées ont  été  uéjîY  désignées. 

—  Prov.  :  Ce  qui  est  dit  est  dit,  Il  n'y  a  point  à  rovonii" 
sur  ce  qu'on  a  dit. 

DIRECT.  ECTE  {rèkf  ~  an  lat.  dirigere,  supin  directum, 
mener  droit)  adj.  Qui  est  droit,  qui  n'a  pas  de  détours  : 
Chemin  direct.  Ligne  directe,  n  Qui  a  lieu,  (pii  se  fait  en 
ligne  droite  :  Mouvement  direct.  Marche  dikecte.  ii  Par 
ext.  Qui  s'approche  de  la  ligne  droite  :  Sentier  qui  est  plus 
direct  que  tous  les  autres,  w  Par  anal.  Qui  se  fait,  qui  a  Hou 
sans  moyens  intermédiaires  :  Co)7i7nu?iication3  directes. 
Coi'7'espoiida7ice  directe. 

—  Fig.  Immédiat,  qui  résulte,  sans  intermédiaire,  de 
sa  cause  propre  :  L'homme  travaille  d'autant  mieux  qu'il  a 
un  i7itérét  plus  direct  à  travailler.  (E.  Pelletan.)  il  Qui  va 
droit  au  but,  sans  ambages,  sans  déguisement  :  Défi  di- 
rect. Dë/nenti  direct,  n  Absolu,  complet,  en  parlant  d'uno 
opposition  :  Deu.r.  opi /lion s  e/t  contradiction  directe  7ic  pew 
vent  être  in-aies  l'une  et  l'autre, 

—  Astron.  Mouvement  direct.  Mouvement  d'occident  en 
orient. 

—  Ch.de  f.  Train  dïi'ect.  Celui  qui  s'arrête  moins  fréqueni' 
ment,  qui  dessert  moins  de  stations  qu'un  train  omnibus. 

—  Dr.  rom.  Usité  dans  l'expression  action  directe.  (On 
appelait  «cï/on  directe,  par  opposition  à  action  utile,  uae 
action  donnée,  on  supposant  réunies  toutes  les  conditions 
auxquelles  cotte  action  avait  été  subordonnée.  Dans  les 
contrats  synallagmatiques  imparfaits,  on  appelait  action 
directe,  par  opposition  à  action  contraire,  celle  qui  était 
la  conséquence  directe  et  nécessaire  du  contrat.) 

—  Féad.  Seigneur  rftrec^.  Seigneur  qui  tenait  de  lui-même 
son  propre  fief,  et  non  en  qualité  de  vassal,  il  Seiyneuiue 
directe.  Droit  et  titre  du  seigneur  direct. 

—  Fin.  I/npôts  directs,  CoiUributions  dii'ectes.  V.  contri- 
butions. 

—  Généal.  Qui  a  Heu  Je  père  en  fils,  qui  no  contient 
que  des  ascendants  et  des  descendants  ou  ne  se  rapporte 
qu'à  eux  :  Succession  i>irecte.  Les  héritiers  de  la  ligne 
directe  passent  avant  ceux  de  la  ligne  collatérale. 

—  Gramm.  Construction  directe,  O/'dre  dii-eet.  Construc- 
tion grammaticale  des  parties  du  discours  dans  l'ordre 
naturel  et  logique  de  leurs  relations,  ii  Coinpléme7it  direct. 
Complément  du  verbe  actif  sur  lequel  tombe  directement 
l'action  marquée  par  le  verbe,  il  Proposition  co7nplétive  di- 
7-ecte,  Proposition  qui  remplit  à  l'égard  du  verbe  la  fonc- 
tion de  complément  direct,  n  Discours  direct.  Discours  mis 
dans  la  bouche  de  la  personne  à  qui  il  est  attribué  :  Les 
discours  directs  s'écrivent  entre  guilletixets.  n  Mode  direct, 
L'indicatif,  il  Cas  direct^  Le  nominatif  et  l'accusatif. 

—  Logiq.  Proposition  di7-ecte.  Ne  se  dit  que  par  oppo- 
sition à  Proposition  inverse,  pour  désigner  une  Proposition 
dont  les  termes  ne  sont  pas  renversés.  Ainsi,  si  l'on  ren- 
verse la  proposition  :  Tout  ce  qui  est  juste  est  licite,  et 
que  l'on  dise  :  7'outce  qui  est  licite  est  juste,  cette  seconde 
proposition  sera  l'inverse  de  la  première,  qui  prendra  alors 
le  nom  de  <■  proposition  directe  ».  ii  Preuve  directe,  Preuve 
réelle,  exacte,  rigoureuse,  par  opposition  aux  inductions 
et  conjectures,  qui  sont  des  preuves  indirectes,  il  Conclu- 
sion directe.  Conclusion  dans  laquelle  le  petit  terme  est 
sujet  et  le  grand  terme  attribut,  il  Syllogisme  direct.  Syl- 
logisme dont  la  conclusion  est  directe   "(Inus.) 

—  Mar.  Pointage  et  tir  direct.  Celui  dans  leouel  la  pièce 
est  au  milieu  du  sabord,  il  Ordre dijxct  et  tiaturel,  Cohn  dans 
lequel  chaque  vaisseau  d'uno  fiotto  suit  celui  qui  a  été  dé- 
signé pour  son  matelot  d'avant. 

—  Mathém.  liaison  directe,  Happort  dont  les  doux  ter- 
mes croissent  dans  le  môme  sens  et  la  même  proportion 
comme  le  temps  ot  lo  chemin  parcouru  dans  le  niouvo- 
mont  uniforme,  lo  rapport  du  salaire  au  nombre  d'heures 
do  travail,  etc.  n  S'emploie,  dans  lo  langage  conmiun,  pour 
indiquer  des  variations  proportionnelles  et  sinuilianécs 
do  deux  ou  plusieurs  choses  :  L'iniquité  de  l'i/npot  est  en 
RAISON  directe  de  son  énor7nitc.  (Proudh.)  n  Itègle  de  trois 
directe.  Règle  do  trois  dans  laquelle  tous  les  rapports 
sont  directs  :  Rf-.GLE  de  trois  sirnvle  et  directk.  Kègi.u 
DK  TROIS  composée  et  directe. 

—  Mus.  Mouvement  direct.  Celui  où  les  parties  har- 
moniques montent  ou  descendent  en  même  temps,  par 
opposition  au  Mouvement  contraii'e,  dans  lequel  plusieurs 
parties  montent,  tandis  quo  les  autres  descondout.  il  Inter- 
valle direct.  Celui  qui  fait  un  harmonique  sur  lo  son  fonda- 
mental qui  lo  produit:  La  quinte,  la  tierce  jnajeure,  l'octave 
et  les  répliques  sont  rigoui'cusement  tes  seuis  intervallks 
directs  propretiwnl  dits.  Il  Intervalle  (pio  fait  chaque  partie 
avec  lo  son  fondamental  qui  est  ou  doit  être  au-dossous 
d'elle.  Il  Accord  di/'ect,  Accorc"  fondamental  ou  grave,  dont 
les  parties  sont  distribuées  dans  leur  ordre  le  plus  rappro- 
ché, ot  non  dans  leur  ordre  lo  plus  naturel. 

—  Philos.  Connaissattce  directe,  La  connaissance  que 
l'on  obtient  sans  avoir  besoin  de  passer  par  aucune  autre, 
par  opposition  à  la  co/maissance  discursive,  qu'on  n'obtient 
qu'après  qu'on  en  a  déjà  obtenu  d'autres  :  Nous  n 'droits 
la  CONNAISSANCE  DiREtn'E  quc  dcs  faîts  de  conscience.  (On 

Ut  aussi  CONNAISSANCE  IMMIÏDIATK  OU     INTUITIVK.) 

—  Physiq.  Hayon  direct,  UayoD  dont  la  maroho  n'est 
point  modifiée  par  lo  phénomino  do  la  réllexion  :  i'n 
objet  nous  parait  double  lorsqu'il  nous  envoie  des  rayons 
DIRECTS  et  des  RAYONS  Ki-':i-LKciiis.  Il  ^1510»  directe.  Vision 
<|ui  s'opère  par  rintormédiaire  de  rayons  directs  :  La 
VISION  est  DiUBCïK  dans  les  lunettes,  iniuwkcte  dans  les  té' 
Icscopvs. 

—  Anton.  Détourné,  dévié  ot  dévoyé,  Indlroct,  réfléchi, 
réti-ogrodo,  sinué,  alnuoux,  toilu,  tortueux.  —  Invorso, 
collatéral. 


DIREGTANE 


DIRECTOIRE 


DIRECTANÉ  {rèk' —  has  ïat.  directajieus  ;  de  dircctus, 
direct!  adj.  m.  Dans  le  plaiD-chant,0D  donne  le  nom  ^q  chant 
direclané  à  une  sorte  de  psalmodie  qui  se  poursuit  sur  une 
seule  intonation,  sans  modulation  aucunei  C[ui  forme  comme 
une  simple  prononciation  courante. 

DIRECT  ARIEN  [Tèk\  ri~in  —  lat.  directarius  ;  de  dirigere, 
supin  directum,  diriger)  n.  m.  Antiq.  rom.  Voleur  avec 
effraction  :  Les  lois  du  Digeste  prononçaient  contre  les  di- 
RECTARiENS  des  peines  plus  fortes  que  contre  les  autres 
voleurs. 

DIRECTE  (rèkt')  n.  f.  Féod.  On  appelait  directe  {domaine 
direct)  le  droit  réservé,  appartenant  au  bailleur  d'un  fonds 
possédé  féodalement,  au  suzerain  ,  par  opposition  au  do- 
maine utile,  droit  immédiat,  appartenant  au  détenteur  du 
fief,  au  vassal.  (Ce  mot  indiçiuait  que  le  suzerain  avait  un 
droit  de  propriété  légal  ;  mais  le  domaine  utile  fut  de  plus 
en  plus  considéré  comme  la  véritable  propriété.) 

DIRECTEMENT (r?-Ar/el  adv.Tout  droit, en  ligne  directe: 
Aller  DIRECTEMENT  dcvant  soi.  il  Par  le  plus  court  chemin, 
sans  se  détourner  de  sa  route  :  Retourner  directement 
chez  soi.  Il  Par  est.  Sans  intermédiaire  :  Correspondre 
DIRECTEMENT.  S'adresser  directement  à  quelqu'un,  il  Par 
anal.  Face  à  face  et  sur  la  même  ligne  :  IJpux  maisons 
situées  directement  vis-à-vis  l'une  de  l'autre,  il  Diamétrale- 
ment :  Midi  et  six  heures,  sur  un  cadran,  sont  directement 
opposés. 

—  Fig.  Rigoureusement,  exactement,  à  propos  d'une 
opposition  :  Des  téinoignages  directement  contradictoires. 

Il  Naturellement  et  fatalement  :  L'alcoolisme  mène  direc- 
tkment  à  la  folie.  Exactement  et  précisément  :  Répondre 
directement  à  la  question,  n  Nettement,  d'une  manière 
claire  et  décidée  :  Beaumarchais  fut  plus  vif  et  plus  directe- 
ment agresseur  que  ses  devanciers.  (Géruzez.) 

—  Anton.  Indirectement,  inversement. 
DIRECTEUR,  TRICE  (rèk'  —  lat.  director,  trix,  même 

sens;  n.  Personne  qui  dirige,  qui  administre,  qui  régit  une 
entreprise  quelconque  ;  Le  directeur  d'un  théâtre,  La  di- 
RKCTRiCE  d'un  pensionnat,  n  Président  d'une  société  litté- 
raire ou  autre  :  Le  directeur  de  l'Académie  française. 

—  Celui  qui  exerce  sur  la  conduite  d'un  autre  une  auto- 
rité morale  :  Dieu,  ce  directeur  souvei-ain.  (Boss.) 

—  Admin.  Chef  do  service  dans  une  administration  :  Le 
directeur  général  des  douanes,  n  Fonctionnaire  chargé 
d'administrer  une  circonscription  dite  direction  :  Il  t/  a  un 
directeur  des  postes  et  des  télégraphes  par  département. 

Il  Titre  des  chefs  de  certains  établissements  scolaires  ;  Le 
directeur  du  collège  Rollin. 

—  Art  milit.  Titre  donné  à  des  officiers  placés  à  la  tête 
de  services  appelés  directions. 

—  Dr.  Directeur  du  jurg.  Magistrat  institué  en  1791,  dans 
chaque  tribunal  d'arrondissement,  pour  dresser  l'acte  d'ac- 
cusation, préparer  l'affaire,  la  soumettre  au  premier  jury, 
et  rendre  une  ordonnance  de  mise  eu  accusation  ou  de  non- 
lieu,  selon  la  décision  de  ce  jury. 

—  Hist.  Titre  que  portait  le  président  dos  cercles  ger- 
maniques. 11  Nom  des  membres  du  comité  choisi  par  les 
états  de  Bohème,  en  IG09,  lorsqu'ils  se  robellèrent  contre 
l'empereur  Rodolphe  pour  en  obtenir  de  force  la  liberté 
eo  faveur  des  non-catholiques,  ii  Cliacun  dos  cinq  membres 
qui  composaient,  en  France,  le  Directoire  exécutif. 

—  Hist.  ccclés.  Supérieur  de  chacune  des  maisons  des 
missionnaires  du  Saint-Sacrement. 

—  Relig-  Directeur  da  conscience.  Directeur  spirituel  ou 
simplement  Directeur,  Kcclosiastique  choisi  par  une  per- 
sonne pour  éclairer  sa  conscience  et  diriger  sa  conduite 
au  point  de  vue  religieux. 

—  adj.  Qui  dirige,  qui  exerce  une  direction  :  Force, 
Puissance^  Autorité  dirixtrice. 

—  Géom.  Qui  dirige  le  niouvement  d'un  point  ou  d'une 
ligne  en  fournissant  plus  ou  moins  complètement  la  direc- 
tion de  ce  mouvement,  il  Plan  directeur  d'un  conoïde,  Plan 
annuel  lu.  génératrice  droite  doit  rester  constamment  pa- 
rallcle.  V.  la  partie  encycl. 

—  Enctcl.  Géom.  On  nomme  généralement  directrice 
d'une  surface  la  ligne  sur  laquelle  doit  s'appuyer  consiam- 
ment  la  génératrice.  Lorsque  la  génératrice  est  droite,  la 
surface  est  déterminée  par  trois  directrices.  En  effet,  si, 
prenant  à  volonté  un  point  M  sur  la  première  directrice  A, 
on  conçoit  le  cône  engendré  par  une  droite  assujettie  à 
passer  parce  point  M  et  à  rencontrer  toujours  la  seconde 
directrice  B,  ce  cône  sera  coupé  par  la  troisième  direc- 
trice G  en  quelt(ues  points,  et  les  droites  qui  joindront  ces 
points  au  point  M  rencontreront  les  trois  directrices  don- 
nées. Ainsi,  par  chaque  point  M  do  la  première  directrice, 
on  pourra  faire  passer  quelques  génératrices  de  la  surface 
déhnie  :  le  point  M  se  déplaçant  sur  la  directrice  A,  cha- 
cune des  génératrices  obtenues  décrira  une  nappe  de  la 
surface  considérée. 

Le  cylindre  et  lo  cône  sont  définis  par  une  seule  direc- 
trice, parce  que  la  génératrice  se  trouve  déjà  assujettie  à. 
deux  conditions  analytiques. 

—  Directrices  d'une  courbe  du  second  degré.  V.  foyer. 

—  Cône  directeur  d'une  surface  du  second  degré.  C'est  un 
cône  dont  les  génératrices  sont  parallèles  à  celles  de  la 
surface.  Ce  côno  pour  certaines  surfaces  est  un  plan  ;  ou 
l'appelle  plan  directeur. 

—  Plan  directeur  d'un  conoïde.  Lo  paraboloïde  hyperbo- 
lique est  lo  conoïde  du  second  degré  ;  il  comporte  deux 
systèmes  de  génératrices  rcctiligncs,  et  a  deux  plans 
directeurs,  ou  plutôt  deux  systèmes  do  plans  directeurs, 
car  un  plan  directeur,  en  se  déplaçant  parallèlement  à  lui- 
même,  conserve  sa  qualité. 

—  Tout  plan  directeur  d'un  paraboloïde  hyperbolique 
coupû  cette  surface  suivant  une  droite  unique. 

Los  plans  directeurs  du  paraboloïde 

yi-^=2x 

P     9 
sont  parallèles  aux  deux  plans 

—  Relig.  Le  terme  de  directeur  spirituel  ou  directeur 
de  conscience  n'est  usité  on  France  que  depuis  lo  xvii"  siè- 
cle, mais  la  fonction  sacerdotale  qu'il  désigne  est  aussi 
ancienne  quo  l'E^'lise.  Au  xvu'  siècle,  la  dévotion  étant 
devenue  ix  la  mode  dans  la  haute  société,  la  t)ratiquo  de 
la  direction  se  répandit  môme  parmi  les  âmes  d'une  rcli- 

f:ioD  pou  profonde  et  donna  lieu  à  des  abus.  La  Bruyèro 
os  a  signalés  dans  ses  Caractères  (Dos  femmes,  36,  42,  elc). 
IjC  plus  souvent,  lo  directeur  est  le  prôtre  môme  qui  reçoit 
la  coofossioD  ;  cependant,  lo  directeur  peut  ôtro  distinct 


-=-\/f 


du  confesseur;  c'est  même  co  qui  arrive  ordinairement 
dans  les  communautés  religieuses. 

DIRECTIF,  IVE  [rèk' —  du  lat.  dirigere,  supin  directum, 
diriger)  adj.  Qui  sert  à  régler  la  conduite,  mais  ne  l'im- 
pose pas  :  Cette  décision  n'a  qu'une  force  directive. 

—  Algèbre  directive.  Se  dit  do  l'ensemble  des  théories 
fondées  sur  la  représentation  géométrique  d'une  quantité 
imaginaire,  et  comprenant,  par  suite,  non  seulement  lo 
calcul  des  imaginaires,  mais  la  véritable  traduction  ana- 
lytique de  faits  géométriques  connus,  il  On  dit  aussi  calcul 
directif. 

—  Encycl.V.  imaginaire,  équipollence. 

DIRECTION  {rc-ksi~on  —  lat.  directio,  môme  sens)  n.  f. 
Action  de  diriger,  de  guider  la  marche  :  Prendre  la  direc- 
tion d'une  barque,  d'une  voiture,  d'une  locomotive . 

—  Emploi  de  directeur  dans  une  entreprise  ou  une  ad- 
ministration :  La  DIRECTION  d'un  théâtre.  La  direction  des 
douanes.  Demander,  Obtenir  une  direction,  ii  Pays  admi- 
nistré par  un  directeur  :  Inspecter  sa  direction,  ii  Bureaux 
d'administration  d'un  directeur  :  Aller  à  /a  direction,  h  En- 
semble, réunion  des  directeurs. 

—  Par  anal.  Action  de  diriger,  de  régler,  de  conduire 
avec  autorité  :  Avoir  une  direction  active  et  vigilante. 
Se  charger  de  la  direction  des  études  d'un  prince. 

—  Fig.  Sens,  but  spécial  de  l'action,  de  la  conduite  : 
Donner  à  ses  vues  une  nouvelle  direction,  n  S'emploie  en 
ce  sens  au  plur.  :  Recevoir  d'utiles  directions. 

—  Particulièrem.  Sens  d'un  mouvement  ou  d'une  posi- 
tion :  Prendre  une  direction  oblique.  Changer  de  direction. 
La  DIRECTION  d'une  rue,  d'un  canal,  il  Position  relative,  si- 
tuation d'un  objet  par  rapport  à  un  autre  objet  réel  ou  fic- 
tif: L'aiguille  aimantée  prend  spontanément  la  direction 
du  N.  Il  Ligne  droite  :  Points  pris  dans  la  même  direction. 

—  AstroT.  Calcul  par  lequel  on  cherchait  à  déterminer 
l'heure  d'un  accident  prédit  à  la  personne  dont  on  faisait 
l'horoscope. 

—  Astron.  Direction  d'une  comète,  Sens  de  la  révolution. 

—  Dr.  Direction  de  créanciers.  Assemblée  de  créanciers 
nommés  pour  régler  les  affaires  d'uue  succession  ou  les 
comptes   d'une   faillite;    fonctions    de    cette    assemblée. 

Il  Biens  en  direction,  Biens  dont  l'administration  est  con- 
fiée à  des  syndics  par  une  assemblée  de  créanciers. 

—  Hist.  e"cclés.  Maison  de  la  congrégation  des  mission- 
naires du  Saint-Sacrement. 

—  Mécan.  Direction  d'une  force.  Sens  du  mouvement 
que  cette  force  tend  à  imprimer  au  corps  sur  lequel  elle 
agit  :  La  direction  d'une  force  est  la  ligne  droite  suivant 
laquelle  elle  tend  à  mouvoir  les  corps  qui  éprouvent  son  ac~ 
tion.  (L.  Jourdan.) 

—  Relig.  Direction  spirituelle  ou  simplement  Direction. 
Se  dit  de  l'action  qu'exerce  un  directeur  de  conscience  :  Se 
mettre  sous  la  direction  d'un  religieux  austère.  Il  Se  dit 
aussi,  au  sens  passif,  de  celui  qui  reçoit  cette  action  :  Pra- 
tiquer la  direction. 

—  Théol.  Direction  de  l'intention.  Action  d'un  fidèle  qui 
règle  l'intention  de  ses  actes  douteux  ou  indifférents,  pour 
les  rendre  bons  ou  méritoires,  ou  qui  se  propose,  dans  une 
série  d'actes  divers,  l'intention  supérieure  de  plaire  à  Dieu 
en  faisant  ce  qu'il  veut. 

—  Encycl.  Milit.  Direction  de  l'administration  centrale 
de  la  guerre.  Les  bureaux  du  ministère  de  la  guerre  sont, 
en  dehors  de  ceux  du  service  intérieur,  répartis  entre  neuf 
directions  :  d'abord  celles  du  «  contrôle  »  et  du  «  conten- 
tieux et  justice  militaire»,  puis  les  suivantes,  numé- 
rotés do  1  à  7  :  1"  infanterie;  2"  cavalerie;  3"  artillerie 
et  équipages  militaires  ;  4"  génie;  5"  services  administra- 
tifs; 6"  poudres  et  salpêtres;  1°  service  de  santé. 

Directions  territoriales  d'artillerie  et  du  génie.  Au  point 
de  vue  des  services  de  l'artillerie  et  du  génie,  le  territoire 
est  divisé  en  un  certain  nombre  de  circonscriptions,  à  la 
tête  de  chacune  desquelles  est  placé,  avec  le  titre  de 
directeur,  un  colonel  ou  un  lieutenant-colonel. 

Enfin,  le  5'errice  de  l'intendance  et  le  5en'icc(/esn7i/f*  com- 
portent aussi  une  direction  par  corps  d'armée.  V.  inten- 
Di'iNCE,  et  SANTÉ  {service  de). 

—  Hist.  La  grande  et  la  petite  direction  étaient  deux 
conseils  qui  avaient  la  haute  main  sur  l'administration 
financière.  Hs  furent  créés  par  Louis  XIV.  Le  conseil  de 
grande  direction  était  présidé  par  le  chancelier;  lo  surin- 
tendant des  finances  avait  la  présidence  du  conseil  de 
petite  direction,  A  la  grande  direction  ressortissait  lo 
contentieux  financier;  la  petite  direction  examinait  les 
questions  d'administration  financière.  A  défaut  du  surin- 
tendant, le  conseil  de  petite  direction  était  présidé  par  le 
président  du  conseil  des  finances,  institué  par  Louis  XIV 
en  1661.  La  grande  et  la  petite  direction  formèrent  des 
rouages  du  conseil  d'Etat  et  subsistèrent  jusqu'en  1791. 

Directions  pour  la  conscience  d'un  roi,  ouvrage 
de  Fénelon,  connu  plutôt  sous  le  litre  iXExamen  de  con- 
science sur  les  devoirs  de  la  royauté,  et  qui  fait  partie  des 
œuvres  pédagogiques  de  l'archevôque  de  Cambrai.  —  Après 
avoir  composé  pour  son  royal  élève,  le  duc  de  Bourgo- 
trne,  les  Fables  et  Telémague,  Fénelon,  ainsi  que  l'avait  fait 
Bossnet  dans  sa  Politique  sacrée,  crut  devoir  préciser  pour 
l'héritier  présomptif  du  trône  quelques-unes  de  ses  idées 
politiques,  en  appliquant  la  morale  chrétienne  à  la  science 
du  gouvernement,  avec  des  idées  d'ailleurs  fort  différentes 
do  celles  de  Bossuet.  Cet  ouvrage  forme  un  ensemble  de 
trente-huit  questions,  rangées  sous  les  trois  chefs  de  l'in- 
struction, de  l'exemple  et  de  la.  justice,  et  de  ces  trente-huit 
questions  ressort  cette  théorie,  si  neuve  alors  et  si  remar- 
quable, de  rajeunir  le  pouvoir  royal,  de  mettre  le  prince 
en  contact  avec  la  nation,  de  faire  prévaloir  sur  le  bon 
plaisir  le  droit  et  la  justice.  A  cet  Examen,  loué  par  les 
critiques  —  et  notamment  par  Laharpe  et  D.  Nisard  — 
est  jomtun  Supplément,  trouvé  dans  les  papiers  de  Fénelon 
par  son  neveu,  qui  l'édita  en  1734.  Il  en  a  été  fait  des 
tirages  à  part  en  1747  à  La  Haye,  et  à  Paris  en  1774. 
l^' Examen  hguro  au  tome  III  des  (Èuvres  complètes  de  Féne- 
lon (1878). 

DIRECTITE  n.  f.  Dr.  anc.  Syn.  de  directe. 

DIEIECTIVE  {rèk")  n.  f.  Mot  emprunté  à  la  technologie 
militaire  allomande,  où  il  est  employé  pour  désigner  les 
instructions  données,  en  cami)a::rne,  par  l'autorité  militaire 
supérieure,  ot  qui  doivent  constituer,  pour  ceux  qui  les 
rcr^oivent,  plutôt  des  indications  générales,  des  lignes  de 
conduite  à  suivre,  quo  des  ordres  a  exécuter  littéralement. 
(La  substitution  des  directives  aux  ordres  implique  une 
conception  nouvelle  et  très  rationncUo  du  haut  comman- 
dement militaire  moderne.) 


752 

DtRCCTOIRC  {rèk'  —  du  lat.  dirigere,  supin  directum, 
diriger)  n.  m.  Admin.  Conseil  ou  tribunal,  chargé  d  une 
direction  publique. 

—  Fr.-maçonn.  Directoires  écossais,  Divisions  territo- 
riales créées  dans  le  système  de  la  maçonnerie  écossaise 
templière  du  régime  de  la  Stricte  Observance. 

—  Hist.  Directoire  V.  l'art,  suiv.  il  Conseil  d'administra- 
tion créé,  par  la  Constituante,  au  chef-lieu  de  chaque  dé- 
partement et  de  chaque  district.  Il  En  Suisse,  Conseil  qui 
était  chargé  de  l'administration  générale  des  affaires  de 
la  Confédération  :  Le  directoire  fédéral.  \\  Juridiction  de 
Strasbourg,  qui  connaissait  en  première  instance  des  af- 
faires relatives  aux  gentilshommes,  et  en  appel  des  causes 
jugées  en  première  instance  par  les  juges  seigneuriaux. 

—  Liturg.  Petit  livre  dont  les  ecclésiastiques  se  servent 
pour  régler,  pendant  toute  une  année,  la  manière  de  dire 
l'office  et  de  célébrer  la  messe,  i;  On  dit  plus  souvent,  en 
ce  sens,  un  bref  ou  un  ordo. 

—  Encycl.  Admin.  anc.  Directoire  de  département  et  de 
district.  Après  avoir  divisé  la  France  en  départements,  la 
Constituante  lés  avait  organisés.  A  la  tôte  des  paroisses, 
devenues  des  communes,  elle  avait  placé  une  municipalité 
élue.  Du  groupement  de  plusieurs  communes  elle  avait  fait 
le  district,  circonscription  administrative  dotée  d'un  con- 
seil délibérant  et  d'un  directoire  exécutif  élus.  Au-dessus 
de  ces  conseils  et  directoires  de  districts,  correspondant 
aux  conseils  d'arrondissement  (assemblées  délibérantes) 
et  aux  sous-préfets  actuels  (agents  d'exécution),  elle  avait 
placé  un  conseil  administratif  correspondant  à  notre  mo- 
derne conseil  général  et  un  directoire,  agent  d'exécution, 
ayant  des  attributions  assez  semblables  à  celles  des  pré- 
fets actuels.  Les  conseils  étaient  électifs.  Ils  recrutaient 
dans  leur  sein  le  directoire  de  département  (8  membres) 
et  le  directoire  de  district  (4  membres).  Ils  étaient  nom- 
més par  les  électeurs  primaires  choisis  à  raison  de  1  p.  100 
citoyens  actifs,  c'est-à-dire  âgés  de  vingt-cinq  ans,  domici- 
liés depuis  un  an  et  payant  une  contribution  directe  de 
trois  journées  de  travail.  Ils  se  recrutaient  parmi  les 
citoyens  payant  une  contribution  foncière  égale  à  la  va- 
leur" do  dix  journées  do  travail. 

Directoire  (lo)  ou  Directoire  exécutif,  corps 

composé  de   cinq   membres,  auquel    la   Constitution   do 
l'an  III  avait  confié,  en  France,  le  pouvoir  exécutif. 

—  Encycl.  Le  Directoire  est  le  gouvernement  qui  succéda 
à  celui  de  la  Convention  nationale  et  régit  la  France  du 
5  brumaire  an  IV  (27  oct.  1795)  au  19  brumaire  an  VIU 
(10  nov.  1799).  Il  avait  été  organisé  par  la  Constitution  de 
l'an  III,  qui  confiait  le  pouvoir  législatif  à  deux  assem- 
blées (conseil  des  Anciens  et  conseil  des  Cinq-Cents)  et  le 
pouvoir  exécutif  à  cinq  directeurs  élus  par  elles.  Les  pre- 
miers directeurs  furent  l'honnête  et  faible  La  Réveillère- 
Lépeaux;  Rewbell  et  Lotourneur,  anciens  montagnards, 
Barras,  et,  sur  le  refus  de  Sieyès,  Carnot.  Ils  entrèrent 
en  fonctions  le  4  novembre. 

Pendant  une  première  période,  qui  s'étend  jusqu'au 
18  fructidor  an  V  (4  sept.  1797),  le  Directoire  ne  compta  que 
des  succès.  Au  dedans,  les  royalistes  et  les  jacobins,  qui 
cherchaient  à  ébranler  le  gouvernement,  furent  arrêtés 
dans  leurs  tentatives  :  les  premiers,  par  la  défaite,  la  prise 
et  l'exécution  dos  chefs  vendéens  Charctte  et  Stofflet  (1796) 
et  la  destitution  de  Pichegru,  soupçonné  de  trahison  ;  les 
seconds,  par  la  fermeture  du  club  du  Panthéon,  l'échec 
d'un  coup  de  main  tenté  sur  le  camp  de  Grenelle  et  la 
condamnation  à  mort  d'un  de  leurs  chefs,  Babeuf.  Les 
plus  pressantes  difficultés  financières  furent  momentané- 
ment écartées  par  la  création  des  mandats  territoriaux, 
destinés  à  absorber  les  assignats.  Au  dehors,  les  opéra- 
tions militaires  en  Allemagne,  malheureuses  en  1796  (sous 
Jourdan  et  Moreau),  aboutirent, 
en  1797,  à  de  pleins  succès.  En 
Italie,  le  général  Bonaparte  fai- 
sait la  conquête  du  Piémont  (1796), 
se  maintenait  en  Lombardic  et  de- 
vant Mantoue  contre  les  armées 
autrichiennes  envoyées  contre  lui 
(1796-1797),  marchait  sur  Vienne, 
arrivait  au  Semmering  (1797)  et 
signait  avec  l'Autriche  les  préli- 
minaires de  Leoben,  suivis  oien- 
tôt  du  traité  do  Campo-Formio 
(17  oct.  1797),  qui  reconnaissait 
à  la  France  la  rive  gauche  du 
Kliin. 

A  cette  ère  de  prospérité  suc- 
céda une  période  do  revers  et  do 
décadence.  Ce  changement  fut  du 
à  trois  causes  :  aux  lattes  des 
partis,  aux  difficultés  financières, 
à  la  politique  extérieure.  Tout 
d'abord,  le  succès  du  parti  roya- 
liste dans  les  élections,  son  àu- 
daco  croissante  dans  les  assem- 
blées déterminèrent  la  majorité  des  directeurs  à  sacrifier 
la  cause  de  la  légalité  à  celle  de  la  République.  Le 
18  fructidor  an  V,  le  Directoire  appelait  à  Paris  le  général 
Augereau  avec  une  division,  faisait  déporter  deux  de  ses 
membres,  Barthélémy  et  Carnot,  et  exilait  un  grand  nom- 
bre de  députés  royalistes  :  c'était  rouvrir  l'ère  des  coups 
d'Etat.  Il  en  accomplit  un  second,  le  22  floréal  [mai  1798),  en 
cassant  les  élections  qu'il  trouvait  trop  démocratiques; 
l'année  suivante  (30  prairial  an  VII  [isjuin  I799J),  les  Con- 
seils prirent  leur  revanclic  en  chassant  trois  directeurs.  La 
détresse  financière  suivit  de  près  le  désordre  politique,  les 
mandats  territoriaux  arrivèrent  bientôt  au  même  état  de 
dépréciation  que  les  assignats.  La  dette  publique,  toujours 
croissante,  fut  partagée  eu  trois  portions,  dont  l'une  seule- 
ment fut  inscrite  au  porteur,  les  deux  autres  devant  être 
remboursés  en  ioïi.î  au  porteur,  qui  perdirent  bientôt  80  p.  lOO 
de  leur  valeur.  Ce  {atla.  banqueroute  des  deux  /(ers.  Enfin,  les 
liesoins  d'argent  du  Directoire  le  poussèrent  à  inaugurer  à 
l'extérieur  une  politique  envahissante  et  oppressive,  qui 
devait  provoquer  une  seconde  coalition  do  l'Europe.  Tandis 
qu'il  laissait  aller  Bonaparte  en  Egypte  (179S),  il  envoyait 
ses  troupes  envahir  la  Suisse,  occuper  le  Piémont,  dont  lo 
roi  se  réfugia  en  Sardaigne,  et  conquérir  l'Etat  romain  et 
lo  royaume  do  Naples,  où  furent  fondées  les  républiques 
Homaine  et  Parthénopéenne.  A  la  fin  de  1798.  il  eut  à  so  dé- 
fendre contre  une  coalition  formée  par  l'Autriche,  1  Empire, 
Naples,  la  Russie  ot  la  Turquie.  L'armée  d'Allemagne  fut 
battue  à  Stockach.  l'armée  d'Italie  à  Magnano  sous  Schérer, 
ù  Cassano  sous  Moroau,  à.  la  Trcbbia  sous  Macdonald,  à, 


Membre  du  Directoire. 


J 


753 

Novi  sous  Joubert  (1799).  Brune  réussit  à  ropousser  les 
Anglo-Russos  do  la  Hollande,  à  liorgen  ;  Masséua  so  main- 
tini  on  Suisse  contre  les  Russes  do  Koi'saUov  et  do  Sou- 
varov  (vicloiro  do  Zurich  [n'JUj).  Ces  succès  partiels  no 

Surent  sauver  la  situation  et  prolonger  l'existence  du 
iroctoiro.  Bonaparte,  revenu  d'Egypte,  dispersa  lo  Direc- 
toire ot  les  Conseils  (9  et  10  nov.  i"99)  ot  dumia  à.  la  Franco 
un  nouveau  gouvernement,  qui  prit  le  nom  de  Consulat. 
V.  Brumairk  an  VIU  (coup  d'Etat  du  Dix-hdit). 

Directoire  d'Alsace.  A  côté  du  conseil  do  régence 
d'Ensislu'im,  il  existait  déjà  sous  les  ducs  d'Autriclio, 
dans  cotto  localité,  un  présidial  ou  directoire  de  la  noblesse 
de  l'Alsace  supérieure,  qui  connaissait  do  toutes  les 
alVairos  concernant  los  nobles,  ot  qui  était  composé  de 
sept  assesseurs  ot  do  huit  adjoints.  Ai)rôs  l'annexion  do 
l'Alsaco  à  la  France,  co  directoire  so  confondit  avec  le 
conseil  souverain  d'Alsace.  La  noblesse  de  la  Basso- 
Alsace  avait,  de  même,  un  directoire  siégeant  à  Stras- 
bourg, qui  exista  jusqu'en  1789. 

DIRECTORAT  (rè-kto-ra)  n.  m.  Titre,  charge,  fonctions 
d'un  directeur  :  Aspii'ey  nu  diuectokat  de  la  lianuiu'. 
Il  Exercice  des  fonctions  d'un  directeur  :  Mourir  pendant 

son   DIRECTORAT. 

DIRECTORIAL,  ALE,  AUX  (rèk')  adj.  Hist.  Qui  appar- 
tient au  Directoire  exécutif  :  Pouvoirs  directoriaux. 

—  Qui  a  rapport  à  la  direction  d'un  théâtre  ou  ù.  quelque 
autre  fonction  de  directeur. 

—  n.  m.  Partisan  du  Directoire  :  Les  directoriaux. 

DIRECTRICE  (rèlc' —  rad.  diriger)  n.  f.  Géom.  Ligne  le 
long  de  laquelle  on  suppose  qu'une  ligne  so  meut  pour 
engendrer  une  surface,  il  Ligne  droite  qui,  avec  le  foyer., 
concourt  à  définir  une  conique. 

—  Fortif.  Ligne  idéale  qui  passe  par  lo  milieu  de  l'om- 
brasure  ot  aboutit  au  point  battu. 

DIREMPTION  [ran-psi-on  —  du  la"t.  dirîmere,  supin  di~ 
remptum,  abroger)  n.  f.  Dissolution,  eu  parlant  d'un  ma- 
riage. 

DIRETMUS  (rè-tmuss)  n.  m.  Genre  de  poissons  acantho- 
ptôres,  famille  des  scombéridés,  tribu  des  scombérinés, 
comprenant  des  petites  formes  hautes,  lenticulaires,  laté- 
ralement comprimées,  à  grands  yeux,  à  boucho  fendue 
presque  verticalement.  (On  ne  connaît  que  le  diretmus  ar- 
gentalus,  des  côtes  de  Madère.) 

DIRHEM  {rèm')  n.  m.  Métrol.  Nom  d'une  mesure  de 
poids  qui  correspondait  à  la  drachme  grecque  en  Egypte, 
en  Arabie,  en  Perse,  en  Turquie.  Elle  valait  environ  de  2 
à  3  grammes,  il  On  dit  aussi  dirham. 

DIRHOMBOÉDRIQUE  {ron,  dri/c')  adj.  Miner.  Se  dit  d'un 
solide  qui  résulte  de  la  réunion  de  deux  rhomboèdres,  et 
qui  comprend  comme  formes  simples  le  prisme  droit  à  base 
hexagonale,  le  dihexaèdre  et  le  didodécaôdre. 

DIRHYNQUE  {rink'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  rugkhos, 
bec)  adj.  Zool.  Se  dit  des  vers  ayant  deux  appendices  cé- 
phaliques  à  crochets. 

DiRIAMBA,  bourg  de  l'Amérique  centrale  (Nicaragua 
[départ,  de  Granada])  ;  6.000  hab. 

DIRIBITEUR  n.  m.  Antiq.  rom.  Nom  donné  à  dos  agents 
chargés,  dans  les  comices  romains,  de  dépouiller  les  votes. 
(Ils  notaient  sur  autant  de  tablettes  qu'il  y  avait  de  candi- 
dats les  voix  obtenues  par  chacun  dans  chaque  tribu,  et 
établissaient  ainsi  la  majorité  par  tribu.) 

DIRIBITORIUM  {ri-om'\  n.  m.  Antiq.  rom.  Edifice  situé 
sur  lo  Champ  de  Mars,  où  l'on  portait  les  votes  dos  comices 

fiour  en  faire  lo  dépouillement.  (Plus  tard,  c'est  dans  ce 
ieu  qu'on  fit  au  peuple  les  distributions  de  vivres  ot  la 
paye  aux  soldats.) 

DlRlCHLET(Piorre-Gustave  LejeunE-),  mathémati- 
cien allemand,  né  en  1805  à  Duren  (Prusse),  mort  à  Gœt- 
lingue  en  1859.  Il  termina  à  Paris  ses  études  scieutifiques 
et,  dans  la  maison  du  général  Foy,  dont  il  était  lo  com- 
mensal, se  mit  en  étroits  rapports  avec  les  principaux 
mathématiciens  de  l'époque.  Fourier,  qui  avait  apprécié  ses 
hautes  capacités  scientifiques,  le  recommandai  Alexandre 
de  Humboldt,  (mi  le  fit  nommer,  en  1827,  répétiteur  à 
l'université  de  Breslau.  Il  devint  ensuite  successivement 
professeur  à  l'école  générale  militaire  do  Berlin  (1828), 
professeur  extraordinaire  (1831),  et  enfin  professeur  ordi- 
naire de  mathématiques  à  l'université  do  cette  ville  (1839). 
Il  faisait  partie  de  r.\cadémio  des  sciences  prussienne 
depuis  1832,  et,  en  1855,  il  succéda  à  Gauss  dans  la  chaire 
de  mathématiques  supérieures  à  l'université  doGœttinguo. 
Dirichlet  était  certainement  le  seul,  do  tous  los  mathéma- 
ticiens allemands,  qui  fût  capable  de  mener  à  bonne  fin 
los  travaux  que  Gauss  laissait  inaclievés  à  sa  mort.  Sos 
travaux  portent  surtout  sur  la  théorie  dos  équations  aux 
différontiollos  partielles,  celle  des  séries  périodiques  et 
des  intégrales  déterminées,  théories  si  importantes  pour 
la  physique  mathématique,  ot  la  théorie  dos  nombres,  la 
partie  la  plus  abstraite  des  mathématiques. 

DIRIGEABLE  [jdbV)  adj.  Quo  l'on  pout  diriger  :  Ballons 

DIKlOliAHI,l';S.  V.   AKROSTAT. 

DIRIGEANT  (J^n),  ANTE  adj.  Qui  dirige,  qui  fait  son- 
tir  sa  (iirection  :  Pouvoir  omiGiiANT.  Il  Qui  sort  ù  diriger, 
à  guider,  à  régler  :  Principes  dirigkants.  il  Snhstantiv. 
n.  m.  Personnage  politique,  du  gouvornomont  :  Un  diri- 
geant. 

—  Méd.  Afi'dicaments  dirigeants  ou  substantiv.  Les  diri- 
geants. Médicaments  auxquels  on  attribuait  la  vertu  do 
diriger  vers  tel  ou  tel  organe  l'action  dos  autres  médica- 
ments auxquels  ils  étaient  joints. 

—  Politiq.  Ministre  dirigeant.  So  dit  du  ministre  qui 
dirige  ou  passe  pour  diriger  plus  particulièrement  la  poli- 
tique générale,  ii  Classes  dirigeantes,  Los  classes  qui,  par 
leur  savoir  ou  leur  fortune,  exercent  dans  l'Etat  une  in- 
rtuenco  plus  ou  moins  directe,  mais  prépondérante  ;  La 
nofilesse  française  n'a  pas  été,  sous  l'ancienne  monarchie,  une 

CI.ASSK  DIRIGEANTE. 

DIRIGER  (jà  —  lat.  dirigera;  du  préf.  di.fit  do  rcgere, 
gouverner.  Prend  un  e  après  lo  g,  devant  un  A  ou  un  o  : 
Nous  dirigeâmes.  Nous  dirigeons  )  v.  a.  Imprimer  une 
direction  à,  déterminer  la  direction  do  :  Dirighr  une  voi- 
ture, une  barque.  |i  Guider,  monor  :  Diuigku  un  cheval,  les 
pas  d'un  aveugle.  Il  Porter  d'un  certain  côté  :  Diiuokr  sa 
marche. 

—  Placer  dans  uno  certaine  direction,  tourner  d'uD  cor- 


DIRECTORAT 


DISCERNEMENT 


tain  côté  :  Diriger  son  arme  sur  quelqu'un,  n  Porter,  appli- 
quer, lancer  dans  certaine  direction  :  Diriger  ses  coups 
vers  la  tête  de  son  adversaire. 

—  Faire  aller,  envoyer  :  Diriger  un  paquet  sur  Paris. 

—  Avoir  la  direction  de  :  Diuigkr  une  usine,  uti  journal. 
Il  Gouverner,  administrer  :  On  ne  peut  trop  bien  savoir  les 

faits  quand  on  veut  diriomr  les  hommes.  (Do  Rômusat.) 

—  Par  ext.  Donner  une  impulsion  déterminée  à:  C'étaient 
des  jésuites  du  Canada  qui  avaiknt  dirigi^.  les  colons  vers 
la  culture.  (Chateaubr.)  n  Déterminer  le  sons  ot  la  marche 
de  :  //  devient  itnpussiùle  de  bien  diriger,  une  maladie  lors- 
qu'on n'est  pas  secondé  par  le  malade.  (llévoillé-Parise.) 

—  Fiç.  Pousser  et  retenir  à  son  gré  :  Le  faible  tremble 
devant  l'opinion,  le  fou  la  brave,  le  sage  la  juge,  l'homme 
habile  la  dirige.  (M"""  Roland.)  11  Etre' le  maître,  le  modé- 
rateur do  ;  Diriger  ses  désirs,  ses  passions. 

—  Astrol.  Tirer  une  «  direction  >>  ou  des  «  directions  ». 

—  Relig.  Guider,  par  ses  conseils  et  sos  exhortations, 
dans  la  pratique  des  devoirs  religieux  et  la  poursuite  do 
la  perfection  chrétienne,  u  Diriger  so7i  iritention,  Donner 
une  intention  religieuse  à  ses  actes,  soit  pour  rendre  bons 
ou  méritoires  ceux  qui  sont  douteux  ou  indilféronts,  soit 
pour  accroître  leur  mérite  par  l'élévation  ou  la  pureté  du 
motif  qui  fait  agir.  \\  Se  dit  aussi  de  la  pensée  par  laquelle 
on  applique  à  un  but  déterminé  le  fruit  moral  do  ses  actes. 

Dirigé,  ée  part.  pass.  du  v.  Diriger. 

—  Substantiv.  Personne  dirigée  :  S'occuper  avec  zèle  de 
ses  dirigés. 

Se  diriger,  v.  pr.  Etre  dirigé,  avoir  une  certaine  direc- 
tion. Il  Se  porter  dans  uno  certaine  direction,  n  Etre  guidé, 
conduit,  mené,  gouverné. 

—  Fig.  Régler  sa  conduite,  ses  actions. 

—  Sy.v.  Diriger,  administrer,  conduire,  gérer,  gouver- 
ner, régir.  V.  administrer. 

—  Anton.  Egarer,  fourvoyer,  désorienter,  perdre. 

DIRIMANT  i'ma"1.  ANTE  [du  lat.  dirimens,  rompant]  adj. 
Dr.  So  dit,  en  droit  civil  et  en  droit  canon,  des  empêche- 
ments qui  rendent  nulle  une  union  contractée  nonobstant 
cet  empêchement.  (V.  mariage.)  ii  Par  anal.,  dans  le  lan- 
gage vulgaire.  Qui  empêche  radicalement. 

DIRIMEft  (du  lat.  dirimere ,  rompre)  v.  a.  Annuler, 
rompre,  anéantir  un  acte  légal  :  Diremer  un  contrat,  un 
jugement,  il  Faire  cesser:  Dirimer des  différends.  (Larûenn.) 

DIRINE  n.  f.  Genre  de  lichens,  tribu  des  parmélies,  à 
apothécies  tuberculiformes,  puis  scutellées.  (Il  vit  sur  les 
écorces  des  arbres  dans  les  pays  chauds.) 

DiRINON,  comm.  du  Finistère,  arrond.  et  à  13  kil.  de 
Brest;  1.5Ù4  hab.  Ch.  de  f.  Orléans. 

Dirîtto  (il)  [le  /)roi7].  journal  quotidien  italien,  fondé  à 
Florence  en  1860  par  le  député  Valérie,  qui  en  fit  l'organe 
de  la  gauche  parlementaire  piémontaise.  Il  eut  ensuite  pour 
directeur  Marazio,  et  devint  le  journal  du  tiers  parti,  qui 
reconnaissait  Ratazzi  pour  chef.  Il  a  été,  depuis,  dirigé 
par  Mauro-Macchi,  Bargini,  députés,  ot  Civinnini. 

DIRK  n.  m.  Poignard  autrefois  en  usage  chez  les  mon- 
tagnards écossais.  (Il  fait  partie  de  l'éouipement  des 
Scuttish  Hiqklanders  et  est  aussi  porté  par  les  midshipmen 
ot  les  cadets  de  la  marine  royale  anglaise.) 

DIR  L'ORAZION  DELLA  BERTUCCIA  {dire  l'oraison  du 
singe),  proverbe  italien,  qui  signifie  Marmotter  des  paroles 
inintelligibles;  fairo  semblant  de  prier  et  remuer  seule- 
ment les  lèvres. 

DIROTUS  [tuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  car- 
nivores, famille  des  carabidés,  tribu  des  trigonotominés, 
comprenant  des  formes  de  taille  moyenne,  allongées, 
ressemblant  à  des  abacètes.  (L'espèce  type  du  genre  est 
le  dirotus  subiridescens,  de  Java.) 

DIRRHAGUS  {//uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 

sorricornes,  famille  des  cucnémidés,  comprenant  des  formes 
allongées,  ovales,  qui  vivent  dans  lo  vieux  bois.  (On  connaît 
une  dizaine  d'espèces  de  dirrhagus  habitant  l'Europe  et 
l'Asie  :  lo  dii-rhaqus  pqqmxus,  noir,  avec  les  antennes  fia- 
belloes,  se  trouve  en  France.) 

DIRRHIZODON  n.  m.  Genre  de  poissons  plagiostomes, 
sous-ordre  des  squales,  famille  des  carchariidés,  compre- 
nant des  requins  longs,  à  tête  convexe,  qui  habitoul  la 
mor  Rouge.  (L'espèce  type  de  co  genre,  le  dirrhizodon 
elongatus,  gris  ardoisé  en  dessus,  blanc  en  dessous,  dé- 
passe 2  mètres  do  long.) 

DiRSCHAU  (en  polonais  Sscsewo),  ville  d'Allemagne 

(Prusse  [prov.de  la  Prusse  occid.]),  sur  la  Vistulo;  0.7ir>Iiab. 
Beau  pont  sur  la  Vistule.  Tanneries,  commerce  do  bois. 
—  Patrie  du  voyageur  Forstor. 

DlRUPTir,  IVE  (du  lat.  diruptus,  brisé)  adj.  So  dit  de  la 
carie  dentaire,  lorsqu'elle  attaque  lo  collet  ot  la  racine, 
laissant  intacte  la  couronne  qui  se  détacho  par  la  rupture 
de  la  racine  cariéo. 

DiRUTA  (Girolamo),  moine  et  musicien  italien,  né  h 
Pérouse  vers  1560,  organiste  remarquable.  Diruta  est 
l'auteur  d'un  ouvrage  très  important,  publié  sous  ce  titre  : 
il  Transdvano  o  Dialogo  sopra  il  vero  modo  di  sonar  organi 
e  slromenti  da  pen/uii  1593-1609).  Cet  ouvrage  contient  los 
principes  du  doigter  dos  Instruments  à  clavier,  les  règles 
du  contrepoint  et  de  la  transposition,  avec  l'exposition  dos 
tons  do  l'égliso.  Do  plus,  on  y  trouve  dos  pièces  d'orgue 
ot  dos  contrepoints  d'autours  célèbres. 

DIS  {diss  —  particule  gr.  de  mémo  sons),  préfixe  quo 
l'on  introduit  dans  un  grand  nombre  de  mots.  U  so  chango 
en  di  dans  plusieurs  cas  déterminés  seulement  par  l'eu- 
phonie :  Dilution.  Diminuer.  Diriger.  Divulguer,  et  change  s 
on  /"devant  un  f:  Dwficite.  Dîvférence.  Dip/'usion.  —  Sous 
cos  trois  formes,  dis  prend  dos  sons  variés;  il  signifie 
principalement  :  1*  Eloignemont,  s<^paration,  division  : 
D[Sfor(/e.  Disçrdcc.  Distraire;  8*  DitTôrence  :  Diasemblance. 
Disparité;  3*  Diffusion,  extension  :  Divugluer.  Dilater; 
4'»  Di^faut  ou  privation  :  Dispro/jor/ioH.  5»  Il  est  aussi 
quelquefois  explétif,  ot  ajoute  uno  certaine  énergie  do 
forme,  plutôt  qu'un  sons  :  Diminuer.  Dissoudre. 

DIS  {dis  —  gr.  dis,  deux  fois)  préfixe  qui  prend  les 
mémos  formes  nue  lo  précédent,  ot  indique  uno  duplica- 
tion du  sons  radical  :  Dissyllabe.  Dtptére.  Diacide. 

T>IS  (disv).  Phnrm.  Abréviation  du  mot  latin  dis.folvntur 
ou  dissotvaniur  |snit  ou  suiont  dissous),  par  laquelle  on  dé- 
signe une  diNsulutiou. 


Dis  (mot  lat.  qui  signif.  riche).  Myth.  Un  des  noms  du 
Phit-ju  latin  (du  gr.  Ploutôn;  do  ploutos,  richesse). 

DIS  idiss)  n.  m.  Nom  que  les  Allemands  donnent  à  la  note 
que  les  Fran(;ais  et  los  Italiens  appellent  ré  dièse. 

DISA  n.  f.  Bot.  Genre  d'oTchidées-ophrydées,  remar- 
quables par  la  beauté  de  leurs  fleurs  d'un  rouge  éclatant. 
{D  une  culture  difficile,  la  disa  est  rare  dans  les  serres 
d'Europe.) 

DiSABLEadj.  Qui  peut  être  dit,  qu'il  n'est  pas  défendu 
ou  inopportun  de  dire,  il  Qui  peut  être  exprimé  par  la  pa- 
role :  Sa  colère  n'est  pas  dis.\blk.  (Pou  usité.) 

DISACRYLE  n.  m.  Composé  nui  est  probablement  un 
isomère  de  l'acroléine,  ot  que  l'on  obtient  par  l'action 
du  carbonate  do  potasse  sur  l'acroléine,  dans  un  flacon 
plein  d'acide  carbonique.  (La  masse  devient  solide  au  bout 
de  quinze  jours.) 

DISACRYLIQUE  {lik')  adj.  So  dit  d'un  acide,  polymère 
do  l'acide  acrylique,  obtenu  en  traitant  l'éther  a-chlo- 
ropropionique  par  lo  cyanure  de  potassium  en  solution 
acétique. 

DISAGRÉER  (gré-é  —  du  préf.  dis,  et  de  agréer)  v.  a.  Ne 
pas  agréer  :  Disagrker  un  présent.  (Vieux.) 

DISAKISPERMA  {spèr')  n.  m.  Genre  d'herbes  glauques, 
famille  des  graminées,  tribu  des  festucacées,  habitant  le 
Mexique. 

DIS  ALITER  VISUM  (les  dieux  en  ont  jugé  autrement) 
phrase  de  Virgile  [Enéide,  II.  428),  pleine  de  mélancolie. 
Il  l'applique  à  Hiphée  :  »  Riphéo  tombe  aussi,  Riphée  lo 
plus  juste  des  Troyens...  Les  dieux  en  ont  jugé  autre- 
ment. >>  C'est  une  phrase  elliptique, 
dont  la  pensée  se  complète  facilement  : 
Riphée,  lo  plus  juste,  le  plus  vertueux 
des  hommes,  était  digne  d'échapper  ù. 
la  ruine  de  Troie  ;  les  dieux  en  ont  or- 
donné autrement  :  il  meurt. 

DISAMARE  n.  m.  Fruit  formé  de 
deux  samarcs  rapprochées  (ex.  :  le 
fruit  de  l'érable). 

DISAMIS    {miss)   n.   m.    Logîq.    Mot     Disamare  (érable), 
factice  qui,  dans  l'ancienne  logique,  dé- 
signait un  syllogisme  de  la  troisième  figure,  dont  la  nia- 
ieure  et  la  conclusion  sont  particulières  affirmatives,  et 
la  mineure  générale  affirmative.  V.  baraxipton. 

DISANT  {zan),  ANTE  adj.  Qui  dit,  qui  parle,  qui  s'ex- 
prime. (Vieux.)  Il  Bien-disant,  Soi-disant.  V.  ces  mots. 

—  Substantiv.  Personne  qui  dit,  qui  s'exprime,  qui  dis- 
court :  Me  laisserai-je  éteiixelletnent  ballotter  par  les  so- 
phismes des  mieux  disants?  (J.-J.  Rouss.) 

DISARRÈNE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  hierochloa. 
DISAZOÏQUE  n.  m.  Chim.  V.  poltazoïque. 
DISBRODER  {diss)  v.  a.  Laver  la  soie  en  écheveau,  au 
sortir  du  bain  de  teinture  :  Disbroder  de  la  soie. 

DISBRODURE  {diss  —  rad.  disbroder)  n.  f.  Lavage  que 
l'on  fait  subir  à  la  soie  après  l'avoir  retirée  du  bain  de 
teinture.  Il  Eau  dans  laquelle  ce  lavage  est  opéré. 

DISCALE  {diss  —  de  l'ital.  dialect.  discalo,  même  sens) 
n.  f.  Déchet  qui  ke  produit  au  bout  do  quelque  temps  dans 
toutes  les  marchandises  emmagasinées  en  vrac.  (Elle  est 
due  à  l'effritement  provoqué  par  la  dessiccation.)  n  On  dit 

aussi   FRKINTE. 

DISCALER  [diss)  v.  n.  Subir  du  déchet,  en  parlant 
d'une  marchandise  emmagasinée  ù  l'abri  do  toute  humi- 
dité et  qui  so  dessèche  leutement  :  La  soie  discalk  moins 
que  la  laine. 

DISCANT  {skan  —  du  préf.  dis,  et  du  lat.  cantus)  n.  f. 
Au  moyen  âge,  on  employait  inditréremraent  ce  mot  ou 
celui  do  déchant,  la  signification  en  étant  équivalente. 
(V.  DÉCHANT.)  [Les  Anglais  donnent  ce  nom  à  la  voix  do 
soprano,  dans  la  musique  d'église.] 

DISCANT  SCHALMEY  n.  m.  Petit  hautbois  soprano,  dont 
l'usage  était  général  en  .\llemagne,  aux  xv«,  xvi»  et 
XVII*  siècles.  (Il  était  formé  d'un  simple  tuyau  de  bois 
do  perce  conique,  façonné  autour  et  percé  do  huit  trous. 
Son  étendue  était  d'une  octave,  et  il  donnait  la  gamme 
majeure.) 

DISGANTHÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  CTCLANTIŒRB. 

DISCAPOPHYSIUM  n.  m.  Bot.  Syn.  do  splachne. 

DISCARIE  [diss,  ri)  n.  f.  Genre  d'arbustes,  do  la  famille 
desrhamnées,  tribu  dos  collétiées,  comprenant  quatre 
ou  cinq  espèces  américaines. 

DISCÉDER  {diss-sé  —  du  lat.  diseedere,  se  retirer)  v.  n. 
S'crartor,  ne  pas  concorder  :  Discbdkr  de  l'opinion  d'un 
autre.  (Très  rare.) 

DISCÉLIACÉES  {diss-sé,  a-sé)  n.  f.  pi.  Bot.  Famille  do 
mousses,  ayant  pour  type  lo  genre  discélium.  —  Une  dis- 

Cl-;i.IACKK. 

DISCÉLIUM  (diss-sé-li-om')  n.  m.  Gonre  do  mousses,  do 

la  fainiUo  dos  discéliacées,  à  fieurs  dioïques,  qui  vit  sur  la 
terre  liumido. 

DISCEPTATEOR,  TRICE  {disê-sêp'  —  du  lat.  discepfare, 
supin  disccptalum,  discuior)  D.  Disputeur.  u  Porsoouo  qui 
discute.  (Rare.) 

DISCEPTATION  {diss-sèp',  sion  —  rad.  diseeptateur)  n.  f. 
Didact.  Discussion  do  vive  voix  ou  par  écrit. 

DISCERNABLE  {diss-sêr')  adj.  Quo  l'on  peut  discerner, 
distinguer,  reconnaître  :  Lésions  dif/icilement  discbrna- 
ULKS.  iLittré.)  Il  Que  l'on  peut  apercevoir  :  Les  étoiles  de  ta 
voie  lactée  ne  sont  pas  disckhnaulks  à  la  vue  simple. 

—  Anton.  iDdlBcernable. 

DISCERNEMENT  {diss-sèr',  man)  n.  m.  Opération  do  l'es- 
prit qui  distinguo,  isolo  dos  objets,  de  façon  i^  ne  pas  tes 
confondre  avec  d'autres  :  On  ne  saurait  faire  de  loin  le 
DiscKHNKMKNT  dcs  couleurs.  Il  Aplitudo  à  distinguer,  à  ro- 
connaître  d'avec  d'autres  dos  onjots  qui  ont  quelque  rap- 
port avec  cos  autres  objets  :  Le  disckiiniùmunt  des  niiiiNcr; 
dans  tes  couleurs  ne  s'acquiert  que  par  une  longue  pratique. 

—  Par  anal.  Opération  kU''  l'esprit  qui  distinguo  los  per- 
sonnes ou  les  choses  par  leurs  qualités  murales  on  imma- 
térielles :  Faire  le  disckrnr.mknt  des  bons  et  des  méchants. 


DISCERNER 


DISCIPLINE 


de  la  vérité  et  de  l'erreur,  de  la  réalité  et  des  apparences. 
Il  Faculté  par  lafiaello  l'esprit  distinguo,  par  leurs  ijualités 
morales  ou  matérielles,  les  personnes  ou  les  choses  :  Le 
DISCERNEMENT  est  la  recHtiide  pratique  de  l'intelligence, 
l'exercice  de  la  faculté  de  voir  juste.  (Latena.)  il  Choix  in- 
telligent :  Le  DISCERNEMENT  cst  nécessaire  à  la  possession 
du  plaisir.  (Corbinellï.) 

—  Par  ext.  Intelligence,  jugement  :  Celui  qui  compte 
encore  sur  l'honneur  et  sur  la  bonne  foi  fait  plus  l'éloge  de 
son  cœur  que  de  son  discernement.  (Sanial-Dubay.) 

—  Dr.  Saine  appréciation,  au  point  de  vue  moral,  des 
actes  que  l'on  accomplit  :  Celui  qui  commet  un  crime  ne 
peut  être  puni  s'il  a  agi  sans  discernement.  (Merlin.) 

—  Encycl.  Dr.  pén.  Lorsqu'une  infraction  aux  lois  pénales 
est  établie  à  la  charge  d'un  mineur  de  seize  ans,  une  ques- 
tion se  pose,  selon  le  vœu  formel  de  la  législation  criminelle 
en  France  :  ce  mineur  de  seize  ans  a-t-il  agi  avec  discerne- 
ment  ?  En  matière  criminelle,  c'est  par  le  jury  que  cette 
question  est  résolue.  Si  le  mineur  de  seize  ans  est  déclaré 
avoir  agi  sans  discernement,  il  est  non  coupable  et  il  est 
absous;  mais  il  est,  selon  les  circonstances,  remis  à  ses 
parents,  ou  bien  envoyé  dans  une  maison  de  correction, 
pour  un  temps  fixé  par  le  jugement,  et  qui  ne  peut,  toutefois, 
excéder  l'époque  où  il  aura  accompli  sa  vingtième  année. 
Si,  au  contraire,  le  mineur  de  seize  ans  est  déclaré  avoir 
agi  avec  discernement,  il  est  coupable  ;  mais  son  ieuno 
âge  devient  alors  une  cause  d'excuse,  qui  a  pour  effet  do 
faire  réduire  à  son  égard,  dans  une  proportion  considé- 
rable, l'échelle  ordinaire  et  normale  de  la  pénalité. 

DISCERNER  (diss-scr' —  lat.  disce}'nei'e,  m^me  sens;  du 
prèf.  dis,  et  de  ccrnere,  voir)  v.  n.  Séparer  :  Discerner  les 
bons  d'avec  les  7néchants.  Il  Voir  à  part,  isolément  et  sans 
confusion  avec  d'autres  objets  :  Discerner,  les  coidetirs. 
Il  Par  ext.  Voir,  apercevoir,  distinguer  plus  ou  moins 
nettement  :  Discerner  de  petits  objets  à  de  grandes  dis- 
tances. 

—  Par  anal.  Distinguer,  isoler,  reconnaître  à  part,  par 
une  opération  de  l'esprit  :  Discerner  le  bien  du  mal,  toute 
la  science  de  la  vie  c-tt  là.  (P.  Janet.)  n  Connaître,  juger, 
apprécier  :  //  faut  avoir  du  mérite  pour  savoir  le  discerner 
dans  les  autres.  (M™*  de  Tcncin.) 

Se  discerner,  v.  pr.  Etre  discerné,  distingué,  vu  dis- 
tinctement. Il  Etre  distinct  et  discernable,  il  Se  distinguer, 
se  reconnaître  l'un  l'autre. 

—  Syn.  Discerner,  démêler,  distinguer.  V.  diïmèler. 

—  Anton.  Confondre. 

DISCESSION  {diss-sà-si-on  —  lat.  discessio,  même  sens) 
n.  f.  Hisl.  rom.  Sorte  de  vote  usité  dans  les  assemblées 
du  sénat,  et  qui  consistait  à  se  grouper  auprès  de  celui 
dont  on  partageait  l'avis  ;  Quand,  après  la  discession,  l'opi- 
nioîi  paraissait  douteuse^  on  recueillait  les  suffrages. 

DISCHIDES  [slci'doss)  n.  m.  Sous-genre  de  dentalidés, 
caraciérisô  par  le  pied  étroit  et  cylindrique  et  par  l'oritico 
postérieur  de  la  coquille  portant  deux  profondes  entailles. 
(Les  quelques  espèces  connues  de  dischides  habitent  les 
mers  d'Europe  [dischides  bifissus]  ou  sont  fossiles  dans 
i'êocène  [dischides  bilabiatus,  dischides  brevis].) 

DISCHIDIE  ou  DISCHTDIA  [ski]  n.  f.  Genre  de  plantes, 
de  la  famille  des  asclépiadées-marsdéniées.  (Les  dischi- 
dies  sont  des  herbes  rampantes  à  fleurs  pentamôres,  pe- 
tites, blanches  on  rouges,  disposées  en  cymes.  On  en 
connaît  vingt  espèces,  de  l'Inde  et  de  l'Océanie.) 

DISCHISME  [di-slcissm')  n.  m.  Genre  de  sélaginôes,  com- 
prenant huit  ou  dix  espèces  de  plantes  frutescentes,  qui 
croissent  au  Cap. 

DXSCIDE5  {diss-sid')  n.  m.  pi.  Groupe  de  protozoaires  rhi- 
zopodes,  caractérisés  par  leur  squelette  discoïde  ou  lenti- 
culaire, ajouré,  contenant  une  lamelle  spirale  siliceuse. 
(Les  discides  se  subdivisent  en  quatre  familles  :  coccodi.'!- 
cidés,  trématodiscidés,  discospiïjfdés,  Q?nmatodiscidés .)  —  Un 
discide. 

DISCIFÈRE  (diss-sî  —  du  lat.  discus,  disque,  et  ferre^ 
porter)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  porto  un  disque  :  Apothécie 

DISCIFÈHE. 

DISCIFLORE  (diss-si} —  du  lat.  discus,  disque,  et  /7o5, 
oris,  fleuri  adj.  En  T.  do  bot.,  Chez  qui  les  folioles  do  l'i]i- 
volucre  sont  réunies  en  un  disque  subarrondi  et  sublobé. 

DISGIFORME  {diss-si  —  du  lat.  discus,  disque,  et  de 
formel  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  est  plat  et  arrondi  comme 
un  disque. 

DISCIGTNE  <diss-sî-jin'  —  du  lat.  discus,  disque,  et  du 
gT-  gtinê,  femelle)  adj.  En  T.  de  bot.,  Qui  a  son  ovaire  im- 
planté sur  un  disque. 

DISCINA  (diss-si)  n.  m.  Genre  de  champignons,  de  l'ordre 
des  discomycètes,  caractérisé  par  des  fructitications  plus 
ou  moins  discoïdes,  parfois  lobées,  brunes;  des  asquos 
cylindriques  possédant  huit  spores  incolores,  elliptiques 
ou  oblongues. 

DISCINE  ou  DISCINA  {diss-si)a.  f. Genre  de  molIuscoYdes 
braohiopo'i.îs  éLarJines,  famille  des  discinidés,  compre- 
nant des  formes  suhorbîculaires, 
à  valves  coniques  et  égales.  (Los 
discines  habitent  les  mers 
chaudes  de  l'ancien  monde,  ou 
sont  fossiles  du  silurien  au  cré- 
tacé ;  leur  taille  est  petite.) 

DISCINIDÉS  Idiss-si)  n.  m.  pi. 
Famille  de  molluscoïdes  brachio- 
podes,  caractérisée  par  la  forme 
ordinairement  conique  dos  val  ves, 
dont  la  ventrale  porte  une  fenêtre  arrondie,  par  oii  passe 
le  pédoncule  qui  fixe  l'animal.  (Les  discinidés  sont  ré- 
pandus dans  les  mers  chaudes  et  comptent  surtout  des 
représentants  fossiles  dans  les  terrains  paléozoïques.  Les 
genres  principaux  sont  :  discina,  trematis,  paterula,  etc.) 
—  Un  discinid6. 

DISCINOCARIS  {disa-si,  riss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
crustacés  se  rapportant  aux  phyllocardiens,  fossiles  dans 
les  terrains  paloozoïques  d'Ancletorro,  comprenant  des 
formes  assez  petites,  remarquables  parleur boucliorcépha- 
lothoraciquo  circulaire,  bivalve.  (L  espèce  type  est  le  dis- 
çlnocari*  Browniana  du  silurien  inférieur  d'Ecosse.) 

'  DXSCIPHANIE  {disS'Si,  nt)  n.  f.  Genre  de  ménîsperma- 
cées,  composé  de  plantes  grimpantes,  à  larges  icuillos 
trilobées,  a  fleurs  en  épis  allongés. 


Discine  :   a,  dessus; 
b,  dessous. 


DISCIPLE  {diss-sipl' —  lat.  dîscîpulus,  m^me  sens)  n.  Per- 
sonne qui  est  instruite  par  une  autre  dans  un  art  ou  une 
science  :  Un  tnaître  et  ses  disciples,  ii  Personne  qui,  imbue 
des  doctrines  d'un  maître,  les  enseigne  à  son  tour,  ou  les 
adopte,  ou  se  modèle  sur  lui,  cherche  à  lui  ressembler: 
Les  panthéistes  d'aujourd'hui  sont  plus  ou  rnoins  des  dis- 
ciples de  Hegel.  (E.  Laboulaye.)  —  Une  disciple  de  Hosa 
Bonheur. 

—  Fig.  Partisan  zélé  :  Disciple  de  la  vérité,  de  la 
liberté. 

—  Poétiq.  Disciple  d'Apollon,  Poète.  wDisciple  de  Bacchus, 
Amateur  de  bon  vin;  ivrogne,  il  Disciple  d'Esculape,  Mé- 
decin. 

—  Hist.  rel.  Disciples  de  Jésus-Christ  ou  simplem.  Disci- 
ples, Personnes  qui,  du  vivant  de  Jésus,  s'attachèrent  à  sa 
personne  et  à  ses  doctrines,  il  Premiers  chrétiens.  Il  Secta- 
teurs de  la  doctrine  de  Jésus,  chrétiens.  (On  dit  aussi,  dans 
ce  sens.  Disciple  de  l'évangile.)  il  Chrétien  fervent.  Il  Disciple 
bien-aimé,  Saint  Jean  l'Evangéliste,  celui  des  apôtres  que 
Jésus  aima  plus  que  tous  les  autres. 

—  Encycl.  Hist.  rel.  Quoiqu'il  n'admît  dans  son  intimité 
que  les  douze  apôtres,  Jésus  avait  ordinairement  autour 
de  lui  un  groupe  d'hommes  plus  considérable,  qui  lo  suivi- 
rent dc|)uis  le  commencement  jusqu'à  la  fin  de  son  minis- 
tère. C  étaient,  pour  la  plupart,  des  pêcheurs  de  Galilée, 
hommes  simples  et  de  peu  d'instruction.  Le  maître  en 
choisit  un.jour  soixante-douze,  à  qui  il  confia  une  mission 
temporaire  en  Galilée.  (Luc,  X,  1-24.)  Ils  devaient  n'avoir 
aucune  inquiétude,  partir  sans  bourse  et  sans  besace, 
guérir  les  malades  et  délivrer  les  possédés.  Ils  revinrent 
bientôt  pleins  de  joie  :  la  puissance  du  maître  les  avait 
accompagnés.  Parmi  les  disciples  qui  suivaient  Jésus  se 
trouvaient  aussi  quelques  femmes  galiléennes  qui  avaient 
été  guéries  par  lui.  C'étaient  Marie  de  Magdala  (Marie- 
Madeleine),  la  pécheresse  convertie;  Jeanne,  femme  de 
Chusa,  intendant  du  roi  Hérode,  Suzanne  et  plusieurs 
autres,  «  qui  l'aidaient  de  leurs  biens  »  (Luc,  VIII,  2-1; 
XXin,  55).  Enfin,  en  dehors  des  disciples  déclarés,  il 
y  avait  quelques  disciples  cachés.  Tels  le  pharisien  Nico- 
dème  et  Joseph  d'Arimathie,  homme  riche,  qui,  retenu 
par  la  crainte  des  Juifs,  ne  se  déclara  lui-même  qu'à  la 
mort  du  maître.  Le  drame  du  Calvaire  jeta  d'abord  lo  trouble 
dans  le  troupeau  lidèle;  mais,  peu  à  peu,  l'assurance  et  le 
courage  lui  revinrent.  L'Evangile  raconte  que  Jésus-Christ, 
ressuscité,  se  manifesta  non  seulement  aux  onze  apôtres, 
mais  encore  à  un  certain  nombre  de  disciples.  Un  jour, 
en  Galilée,  cinr]  cents  le  virent,  d'après  le  récit  de  saint 
Paul  (l.  Cor.,  XV,  6).  Son  ascension  eut  lieu  devant  une 
véritable  foule  (Luc,  XXIV).  Dans  cette  Eglise  naissante 
on  distingua  de  bonne  heure  :  Matthias,  élu  bientôt  apôtre 
à  la  place  de  Judas;  Barnabe,  Jean  Marc,  le  futur  évan- 
gélisto,  et  les  sept  diacres.  L'enthousiasme  persévérant 
de  leur  foi,  l'exemple  de  Jésus-CIirist  et  celui  des  apôtres, 
l'attente  des  grands  malheurs  suspendus  sur  Jérusalem 
comme  une  menace  divine,  agissaient  sur  ces  premiers 
fidèles  avec  tant  de  puissance  que,  pris  de  dédain  pour 
les  choses  de  la  terre,  ils  pratiquaient  librement  et  spon- 
tanément la  communauté  des  niens.  La  grande  persé- 
cution qui  éclata  à  Jérusalem  après  le  martyre  de  saint 
Etienne  dissémina  la  plupart  des  disciples  dans  les  cam- 
pagnes de  la  Judée  et  de  la  Samario  et  même  plus  loin, 
dans  la  Phénicie,  l'île  de  Chypre  et  Antioclie.  Elle  fut 
suivie  de  l'entrée  des  gentils  dans  l'Eglise.  Le  centurion 
Corneille  fut  baptisé  par  saint  Pierre,  et  bientôt  saint 
Paul,  de  persécuteur  devenu  apôtre,  porta  l'évangile  dans 
l'Asie  Mineure,  la  Macédoine  et  la  Grèce.  Les  disciples 
étaient  désormais  un  peuple;  ils  prirent  à  Antiocho  le 
nom  de»  chrétiens  »:  l'histoire  de  l'Eçlise  était  commencée. 

—  Syn.  Disciple,  écolier,  élève.  Disciple  désigne  celui 
qui  non  seulement  reçoit  les  leçons  d'un  maître,  mais 
encore  adopte  sa  doctrine,  ses  idées  et  cherche  à  marcher 
sur  ses  traces.  Ecolier  ou  élève  signifie  proprement  celui 
qui  va  à  l'école  ou  dans  un  établissement  quelconque  d'en- 
seignement. Ecolier  se  dit,  de  préférence,  de  l'enfant  qui 
fréquente  l'école  primaire.  Elève  représente  lo  jeune  homme 
comme  élevé,  formé  dans  ses  mœurs  ou  dans  la  pratique 
d'un  art,  en  même  temps  qu'il  reçoit  l'instruction  théo- 
rique pure.  On  l'emploie  aujourd'hui  de  préférence  à  éco- 
lier, toutes  les  fois  qu'on  veut  un  peu  relever  l'idée  que 
donnent  également  ces  deux  mots. 

—  Anton.  Maître,  professeur. 

Disciple  (le),  roman,  par  Paul  Bourget(l889).— Adrien 
Sixte,  l'illustre  philosophe  déterministe,  a  pour  disciple 
Robert  Greslou,  qui  prétend  appliquer  dans  la  vie  les 
principes  de  son  maître.  Précepteur  chez  les  Jussat-Ran- 
don,  Greslou,  par  pure  curiosité  de  psychologue,  se  fait 
aimer  de  la  fille  du  marquis.  Prise  aux  subtils  manèges 
du  jeune  homme,  qui  finit  par  lui  jouer  la  comédie  d'un 
suicide,  Cliarlotte  se  donne,  à  condition  que  tous  deux 
meurent  ensemble.  Mais,  le  moment  venu,  Greslou  refuse 
de  boire  le  poison.  Charlotte  le  chasse,  et,  après  avoir 
tout  dit  à  son  frère  aîné,  elle  se  tue.  Greslou,  accusé  de 
meurtre,  est  traduit  devant  la  cour  d'assises  ;  le  frère  do 
Charlotte  vient  y  déclarer  son  innocence,  puis  lui  loge 
une  balle  dans  la  tête.  Sixte  a  été  appelé  comme  témoin  ; 
devant  le  cadavre  de  son  disciple,  le  grand  négateur, 
versant  des  larmes,  éprouve  le  besoin  de  prier.  La  thèse 
du  roman  n'est  pas  très  solide,  car  il  n'y  a  vraiment  au- 
cun rapport  entre  la  théorie  de  Sixte  et  la  conduite  do 
Greslou;  on  lui  a,  au  surplus,  reproché  d'aboutir  à  la 
subordination  de  la  science  à  la  morale.  Néanmoins,  le 
Disciple  est  une  œuvre  supérieure.  La  partie  intitulée 
Confession  d'un  jeune  homme  d'aujourd'hui  passe  à  juste 
titre  pour  une  merveille  d'analyse  psychologique,  et  c'est 
là  presque  tout  le  roman. 

DISCIPLES  DU  CHRIST  n.  m.  pi.  Association  religieuse 
protestante  des  Etats-Unis,  fondée  par  Alexandre  Camp- 
bell, né  en  Irlande,  en  1788,  d'un  père  écossais  et  d'une 
mère  française. 

--  Encycl.  En  1809,  Campbell  émîgra  et  s'établit  en  Vir- 
ginie. II  projeta  la  fusion  do  toutes  les  communions  protes- 
tantes dans  une  seule  Eglise  chrétienne,  r)ui  chercherait  à 
retracer  l'image  de  l'Eglise  apostolique.  Il  ne  considérait 
comme  essentiel  à  la  religion  du  Christ  que  ce  qu'il  (-royait 
être  la  doctrine  et  la  pratique  des  temps  apostoliques, 
c'est-à-dire  la  foi  en  Jésus-Christ,  le  baptême  par  immer- 
sion et  la  cône.  Uni  d'abord  aux  baptistes,  il  se  sépara 
d'eux  on  1827,  et,  en  1830,  constitua  ses  adhérents  en  Eglise 
distincte,  sous  le  nom  de  disciples  du  Christ.  Lorsque  Camp- 
bell mourut  (1866),  il  comptait  plus  de  quatre  cent  mille 
partisans  et  ce  nombre  s'élève  à  près  de  Jeux  millions. 

lu  —  01 


754 

DISCIPLINABLE  (diss-si)  adj.  Qui  peut  être  discipliné, 
qui  se  laisse  discipliner  :  7'el  peuple  est  di.sciplinabliî 
en  Jiaissunt,  tel  autre  ne  l'est  pas  au  bout  de  dix  siècles. 
(J.-J.  Rouss.)  Il  Doux,  docile,  facile  à  conduire,  n  Qui  peut 
être  dompté  et  élevé,  en  parlant  d'un  animal  :  Jl  g  a  des 
animante  d'un  naturel  si  farouche  qu'ils  ne  sont  jamais  disci- 
PLiNABLES.  (Du  Rozoir.) 

—  Anton.  Indisciplinable,  rebelle,  rétif. 
DISCIPLINAIRE  (diss-si,  nèr')  adj.  Qui  a  rapport  à  la 

discipline    d'une   assemblée    ou    d'un    corps  ;  Jtèglement 
disciplinaire. 

—  Milit.  Peine  disciplinaire.  Peines  infligées  directement 
auxmilitairos  parleurs  supérieurs  hiérarchiques,  paroppo- 
sition  aux  peines  prononcées  par  les  tribunaux  militaires, 

—  n.  m.  Nom  donné  aux  militaires  des  compagnies  de 
discipline,  il  Lieu  où  les  enfants  qui  se  conduisent  mal 
sont  soumis  à  une  discipline  particulière. 

DISCIPLINAI  RE  MENT  (diss-sl,  7iè)  adv.  Pour  cause  de 
discipline,  en  vertu  des  règles  de  la  discipline  :  Un  ordre 
disciplinairument  établi,  il  En  vertu  d'une  condamnation 
disciplinaire  :  Enfermer  j)iscn'i.i^\\B.Y,yi^i^T  un  coupable. 

DISCIPLINANT  (diss-si,  nan),  ANTE  adj.  Qui  discipline, 
qui  est  propre  à  discipliner  :  Cause  disciplinante.  Vertu 
disciplinante. 

DISCIPLINANTS  (diss-si,  nan)  n.  m.  pi.  Hist.  relig.  Nom 
des  confréries  dont  les  membres  se  donnaient  mutuellement 
la  discipline.  —  Un  disciplinant. 

—  Encycl.  On  peut  voir  à  l'article  ascétisme  l'ancien- 
neté et  le  caractère  des  pratiques  de  pénitence;  la  plus 
usitée  de  toutes,  chez  les  chrétiens  des  premiers  siècles, 
fut,  certainement,  ladiscipline.  Elle  consistait  à  se  frapper 
soi-même  sur  les  épaules  ou  à  se  laisser  frapper  par  un 
autre  avec  une  sorte  de  fouet,  formé  de  lanières  de  cuir 
ou  de  cordes  garnies  de  nœuds.  Dans  les  anciens  mona- 
stères, la  discipline  était  à  la  fois  une  pénitence  volon- 
taire et  une  punition  à  laquelle  les  supérieurs  les  soumet- 
taient pour  certaines  fautes.  C'est  sous  cette  double  forme 
qu'elle  figure  dans  un  grand  nombre  de  règles  monasti- 
ques. En  Allemagne,  en  Italie,  en  Espagne  et  dans  le  midi 
de  la  France,  des  confréries  s'organisèrent  au  xiii^  et  au 
xw"  siècle,  dont  les  membres  s'engageaient  à  se  donner 
mutuellementladiscipline.Ces  associations  de  disciplinants 
ou  de  flagellants  ne  tardèrent  pas  à  dégénérer  :  des  scan- 
dales se  produisirent,  que  l'autorité  ecclésiastique  et  le 
pouvoir  civil  durent  réprimer  sévèrement.  Aujourd'hui, 
les  confréries  de  disciplinants  ont  toutes  disparu. 

DISCIPLINE  (diss-si  —  lat.  disciplina,  même  sens)  n.  f. 
Action  directrice  d'un  maître  sur  les  personnes  qu'il  instruit 
ou  qu'il  élève  : -£'//-e  sous  la  discipline  d'uîi  père  sévère. 
Il  Soumission  ;  instruction  que  l'on  acquiert  par  sa  docilité 
aux  leçons  d'un  maître  :  Le  monde  est  utie  école  et  im  lieu  de 
discipline.  (St-Evrcra.)  11  Science,  art,  ensemble  de  con- 
naissances :  Zenon  déclarait  inutiles  toutes  tes  littérales  disci- 
plines. (Montaigne.)  [Vx  en  ce  sens.]  11  Par  anal.  Influence 
exercée  par  quelqu'un  dont  l'autorité  est  comparable  à 
celle  d'un  maître  :  5ows  la  discipline  d'Aristote,  la  philo- 
sophie était  aride,  mais  exacte. 

—  Ensemble  de  règles  tacites  ou  de  règlements  écrits, 
destinés  à  assurer  le  bon  ordre  et  la  régularité  dans  un 
corps,  une  assemblée,  etc.  :  La  discipline  d'uti  collège,  d'un 
club.  La  discipline  militaire.  11  Observation  des  mêmes  rè- 
glements ;  bon  ordre  qui  résulte  de  cette  observation  :  Une 
armée  sans  discipline  est  une  arynée  perdue. 

—  Fig.  Ensemble  de  règles  qui  assurent  l'ordre  dans  lo 
fonctionnement  d'une  faculté  ou  l'accomplissement  d'une 
action  :  Le  travail  le  plus  obstiné  ne  produit  rien  sans  une 
discipline  qui  le  dirige  et  un  but  qui  le  féconde.  11  Se  dit 
particulièrement  des  règles  de  conduite  qui  assurent  lo 
maintien  des  bonnes  mœurs  :  La  discipline  des  mœurs 
périt.  (Mass.) 

—  Dr.  Discipline  judiciaire.  Celle  qui  a  pour  objet  les 
devoirs  des  magistrats,  avocats  et  officiers  ministériels 
envers  leur  compagnie,  et  envers  les  justiciables.  11  Cham- 
bre, Conseil  de  discipline.  Sorte  de  tribunal  institué  pour 
veiller  au  maintien  de  la  dignité  personnelle  des  membres 
de  certains  corps,  auxquels  leurs  fonctions  imposent  une 
réserve  exceptionnelle  :  Conseil  de  discipline  de  l'ordre 
des  avocats.  Chambre  de  discipline  des  huissiers. 

—  Dr.  can.  Discipline  ecclésiastirjue  ou  simplem.  Disci- 
pline, Ensemble  de  règlements  formulés  par  les  apôtres, 
les  papes  et  les  conciles,  servant  de  base  à  la  police  exté- 
rieure et  au  gouvernement  de  l'Eglise. 

—  Milit.  Principe  au  nom  duquel  est  établie  la  subor- 
dination de  grade  à  grade  et  imposée  l'obéissance  de  l'infé- 
rieur à  ses  supérieurs  hiérarchiques,  dans  tout  ce  qu'ils  lui 
commandent  «  pour  le  bien  du  service  et  l'exécution  des 
règlements  militaires  ".  li  Discipline  du  feu,  Ensemble  des 
dispositions  ordonnées  pour  assurer  la  meilleure  utilisation 
possible  des  munitions  dans  le  combat.  Il  Conseil  de  disci- 
pline. Conseil  que  convoque  le  colonel,  pour  juger  les  de- 
mandes d'expulsion  formulées  contre  des  hommes  de  son 
corps.  Il  Compagnies  de  discipline.  V.  comi  agnies. 

—  Rclig.  Sorte  de  fouet,  composé  do  chaînettes  ou  de 
cordelettes  à  nœuds,  qui  sert  d'instrument  de  pénitence. 
(V.  disciplinants.)  Il  Coups  appliqués  avec  le  même  instru- 
ment :  Se  donner  la  discipline.  ||  Pratitjue  de  la  flagellation 
volontaire  :  La  discipline  était  soit  une  pénitence,  soit  un 
exercice  de  mortification. 

—  Encycl.  Dr.  can.  1.  Discipline  ecclésiastique.  On  donne 
ce  nom  à  l'ensemlde  des  règlements  qui  concernent  le 
gouvernement  de  l'Eglise.  Dès  les  premiers  temps  on  voit 
la  discipline  s'établir  dans  les  églises.  Elle  se  développa 
de  plus  en  plus.  Les  constitutions  pontificales  et  les  ca- 
nons des  conciles  firent  peu  à  peu  un  grand  nombre  de  rè- 
glements et  de  lois  sur  le  célibat  ecclésiasticiuo,  la  vie  et 
le  costume  des  prêtres,  la  liturgie,  l'administration  des 
sacrements,  la  gestion  des  biens  d'église,  les  tribunaux 
épiscopaux  et  les  appels  au  saint-siège.  Ainsi  fut  consti- 
tuée \'a7icieune  discipline.  Le  concile  de  Trente,  confor- 
mant les  antiques  prescriptions  aux  nécessités  des  épociues 
modernes,  fonda  la  discipline  nouvelle.  Ainsi,  d'après  1  en- 
seignement et  la  pratique  de  l'Eglise,  ladiscipline  ecclé- 
siastique, immuable  dans  ses  fondements  qui  sont  d'un 
ordre  divin,  peut  varier,  et  varie  en  effet,  dans  les  diverses 
applications  qu'elle  fait  des  maximes  évangéliques  aux 
besoins  changeants  des  peuples.  Les  papes  en  sont  les 
gardiens  et  les  interprètes  :  c  est  à  eux  qu'il  appartient  do 
décréter  les  modifications  et  d'accorder  les  dispenses. 
Au-dessous  de  la  discipline  générale,  obligatoire  pour  tous 
les  fidèles,  il  y  a  la  discipline  particulière,  propre  aux 


755 

ditierontos  K^lisos,  qui  forment  autant  do  potitos  socitUôs 
dans  layrandu.  On  appoUn  tiisciiiline  ntonastiijue  rouseiiiblo 
des  rùglos  quo  lus  fondateurs  d'ordres  ont  établies  pour 
leurs  religieux  avoi;  l'approbation  du  saint-siôgo. 

Les  K^iises  et  eouiniunions  protestantes  entendent  par 
le  mot  (iisriplim-  les  riiglemouts  de  police  intérieure  aux- 
quels elles  uhéisseiit. 

L'Eglise  grecque-ortbodoxe  so  gouverne  par  les  eanons 
des  conciles  des  sept  premiers  siècles,  et  en  particulier 
par  ceux  du  concile  in  Trullo  (692). 

2.  Discipline  du  secret.  On  appelle  ainsi  cotte  règle 
générale  d'après  laquelle  l'KgUse  primitive  cachait  une 
partie  de  sa  foi  et  do  son  culte  à  ceux  qui  n'étaient  pas 
hapiisos,  pour  ôvitor  les  blasphèmes  des  païens  et  les 
trahisons  dos  faux  frères.  Voici  en  quoi  consistait  ce 
secret  :  l»  on  no  laissait  assister  les  païens  et  les  caté- 
chumènes qu'au  commencement  de  l'oftice  (ils  devaient 
so  retirer  après  la  prédication);  î*"  on  ne  faisait  connaître 
aux  catéchumènes  qu'après  un  enseignement  de  plu- 
sieurs années  lo  texte  du  Symbole  des  apôtres,  la  doctrine 
et  les  cérémonies  du  baptême,  le  rit  do  l'eucharistie  et  le 
dogme  de  la  présence  réelle  ;  3"  dans  les  discours  publics, 
on^no  faisait  à  tout  ce  qui  était  l'objet  du  secret  que  des 
allusions  indirectes.  On  se  contentait,  pour  ceux  qui 
n'étaient  pas  baptisés,  de  formules  vagues  ou  symboliques. 
D'après  'I^rtullien,  la  discipline  du  secret  était  déjà  en  vi- 
gueur au  n*  siècle.  Saint  Justin  l'a  donc  enfreinte  sciem- 
ment dans  sa  grande  Apologie,  pour  des  motifs  d'ordre 
supérieur.  Elle  subsista  taut  qu'il  y  eut  une  société 
païenne  dans  l'empire,  c'est-à-dire  jusqu'au  vi"  siècle. 

—  BiBLEOGR.  :  Thomassin,  Ancienne  et  nouvelle  discipline 
de  l'Eglise  (Bar-le-Duc,  1864-1867). 

—  Dr.  />(sci7)/(;(e_/«(//ciaire.  Au  point  de  vue  delà*/ /scîp/î'ne 
qui  régit  les  magistrats,  il  faut  distinguer  entre  les  ma- 
gistrats du  parquet  et  les  autres  magistrats.  Les  uns  et 
les  autres  sont  soumis  à  la  réprimande  de  leurs  chefs 
liiérarcbiques  ;  mais,  au  cas  de  faute  grave,  tandis  que 
les  magistrats  du  ministère  public  sont  sous  le  coup  de  la 
décision  discrétionnaire  du  garde  des  sceaux  et  unique- 
ment passibles  de  déplacement  ou  de  révocation,  les  ma- 
gistrats du  siège  et  les  juçes  de  paix  relèvent  d'un  pouvoir 
disciplinaire  spécial,  celui  que,  aux  termes  de  l'article  14 
de  la  loi  du  30  août  1883,  exerce  la  Cour  de  cassation,  toutes 
cliambres  réunies,  constituée  en  cojîseil  supérieur  de  la 
ynagistrature.  Les  peines  que  peut  prononcer  ce  conseil 
sont  ;  la  censure  simple,  la  censure  avec  réprimande,  la 
suspension  provisoire  ou  la  déchéance  des  fonctions. 

Les  greftiers  dépendent  des  présidents  et  des  tribunaux 
dans  lesquels  ils  siègent. 

Les  avocats  sont  justiciables  de  leurs  conseils  de  disci- 
pline ou,  à  défaut,  des  tribunaux  civils.  V.  avocat. 

En  ce  qui  concerne  les  officiers  publics  et  ministériels 
(avoués,  notaires,  commissaires-priseurs,  huissiers),  la 
répression  de  toute  faute  contre  la  discipline  appartient  â 
la  chambre  de  discipline,  qui  existe  dans  chacune  de  leurs 
corporations  et  aux  tribunaux  civils. 

—  Enseiçn.  Discipline  du  corps  enseignant.  Au  point  de 
vue  disciplmaire,  les  instituteurs  et  les  institutrices  relè- 
vent du  co;i5ei7  rf<^/>rtWe;nenïaZ,  qui,  pour  cause  de  faute  grave 
dans  l'exercice  de  leurs  fonctions,  d'inconduiie  ou  d'immo- 
ralité, leur  applique  la  censure,  l'interdiction  à  temps  ou  ab- 
solue, sauf  appel  devant  le  conseil  supérieur  de  l'instruction 
publique.  Dans  les  mémos  circonstances,  les  professeurs 
des  lycées  et  collèges  et  des  universités,  c'est-à-dire  tous 
les  fonctionnaires  de  l'enseignement  secondaire  et  de 
l'enseignement  supérieur  sont  justiciables  du  conseil  supé- 
rieur, qui  peut  leur  appliquer  les  mômes  pénalités. 

DISCIPLINE-DE-EIELIGIEUSE  {diss-si,ji'euz')  n.  f.  Nom 
vulgaire  d'une  plante  ornementale  [amarantus  caudatus), 
appelée  aussi  «  quoue-de-renard  u. 

DISCIPLINEMENT  {diss-si,  man)  n.  m.  Action  do  disci- 
pliner. 

DISCIPLINER  idisS'Si)  V.  a.  Former,  dresser  à  la  disci- 
pline :  Discipliner  une  armée,  un  collège,  ii  Rendre  docile 
par  l'emploi  de  moyens  énergiques  :  Discipliner  un  enfant, 
un  animal,  il  Plier  des  objets  purement  matériels  à  des  lois 
auxquelles  on  les  soumet  pour  leur  faire  produire  certains 
effets  :  On  est  parvenu  à  ihsciplinkr  la  vapeur. 

—  Par  ext.  Régler,  mettre  de  l'ordre  dans  :  Discipliner 
son  travail,  c'est  le  doubler. 

—  Appliquer  des  cou^is  de  discipline  à  :  Discipliner  un 
moine. 

—  Fig.  Plier,  soumettre,  assujettir  :  Il  est  plus  facile  de 
dompter  les  corps  que  de  disciplinhr  les  esprits. 

Discipliné,  ée  part.  pass.  du  v.  Discipliner. 

—  n.  m.  Soldat  faisant  partie  d'uno  compagnie  de  dis- 
cipline :  Aller  aux  disciplinés,  il  On  dit  mieux  discipli- 
naire. 

.Se  disciplinerf  v.  pp.  Etre  discipliné,  li  Devenir  disci- 
pliné, preudio  dos  habitudes  do  discipline,  n  So  soumettre 
avec  docilité,  se  plier.  Il  S'appliquer  dos  coups  do  ilisci- 
plino  :  Lacordaire  se  disciplinait  jusqu'au  sang,  il  So 
donner  l'un  à  l'autre  dos  coups  de  discipline. 

DISCISSION  (disS'Si-si-on  —  du  lat.  discissio,  formé  do 
dificindfve,  supin  dtscissum,  séparer)  n.  f.  Chir.  Lacération, 
au  moyen  d'uno  aiguille,  du  cristallin  atteint  do  cataracte, 
en  vue  d'en  amener  la  résorption. 

DISCirE  {diss-sit')  ou  DISCITES  {si-tèss)  n.  m.  Paléont. 
Sous-gonro  do  nautiles,  comprenant  dos  formes  fossiles 
dans  Te  terrain  carbonifère  et  caractérisées  par  leur  co- 
quille discoïde,  à  largo  ombilic,  à  tours  étroits,  qiiadran- 
gulaires.  (L'espèce  type  est  le  discitrs  planiturgatus.t 

DISCITE  JUSTITIAM  MONITI  ET  NON  TEMNEBB 
DIVOS  {Apprenez  à  connaître  la  justice  et  n  ne  pas  nicfn-i- 
srr  l,-s  dieu.r).  [Virgile,  Enéide,  'Vï,  tî20.]  Phlôgias,  roi  de 
iJéotie,  ayant  pillé  lo  tomplo  do  Delphes,  fut  précipité  par 
Apollon  dans  les  onfors,  et  condamné  à  répéter  sans  cesse 
il  haute  voix  cet  avcrtissomont  :  Discite  justitiam,  etc. 

DiSCO  ou  DiSKO,  îln  danoise  de  la  mer  do  Hafiin,  sur 
la  rôte  oufst  du  (îroenland,  au  N.-O.  do  la  grande  baie 
de  Disko.  Loi;alité  iiriucipalo,  Oadhavu.  Houille. 

DISCOBOLE  {s/co  —  du  gr.  diskobnlos;  do  diskos,  disquo, 
et  ballfin,  lancer)  n.  m.  ot  adi.  Antiq.  gr.  So  disait  do 
l'athlèto  qui  disputait  lo  prix  du  aisque,  dans  les  joux  gym- 
niques do  la  (rrèce. 

—  Ichtyol.  Se  dit  dos  poissons  dont  les  nageoires  ven- 
trales HO  "réunissent  sous  la  gorgo  on  forme  do  ilisque. 

—  Kncvcl.  Antiq.  gr.  Lo  jeu  du  disquo  était  fort  ancien 
choz  les  (i rocs.  On  donnait  lo  nom  do  discoboles  auxuthlètos 


DISCIPLINE 


DISCONTINU 


Discobole.  (Palais  Massimi.) 


qui  avaient  fait  de  cet  exercice  leur  spécialité,  ot  qui  prô- 
naient part  aux  concours  de  disque.  Les  poses  variées  que 
prenait  le  corps,  dans  cet  exercice,  fouruiront  souvent  dos 
sujets  d'étudo  aux  artistes  do  l'autiquitô. 

-  Iconogr.  Parmi  les  représentations  antiques  des 
athlètes  se  livrant  à  l'exorcico  du  disque,  ou  cite  surtout 
le  Discobole  lançant  le 
disque  ou  Discobole  eii  ac- 
tion, statue  antique,  au 
palais  Massimi,  à  Home, 
découverte  sur  l'Esqui- 
lin,  au  xviu"  siècle.  On  a 
vu  dans  cette  figure  une 
copie  du  Discobole  en 
bronze  de  Myron ,  ou- 
vrage célèbre  dans  l'an- 
tiquité, et  dont  Quintilien 
a  vanté  l'attitude  éner- 
giquemont  contournée. 
Il  existe  d'autres  répéti- 
tionsau  Vatican  et  â  Lon- 
dres, mais  qui  sont  infé- 
rieures. —  Le  Discobole 
méditant  sur  la  manière 
de  tancer  le  disque  ou  Dis- 
cobole en  repos ,  statue 
antique  de  marbre  pen- 
télique  (  Louvre  ).  Cette 
ligure  passe  pour  être  la 
copie  d'une  statue  de 
bronze  du  sculpteur  grec 
Naucydès  (vers  la  lxx.^viii»  olympiade),  ouvrage  célèbre 
dans  l'antiquité.  Elle  représente  un  discobole  avançant 
le  pied  droit  et  semblant  mesurer  de  l'œil  l'espace  qu'il 
veut  faire  parcourir  à  son  disque.  Trouvée  sur  la  voie 
Appienne,  cette  statue  fut  acquise  par  Pie  VI  ;  elle  a  été 
apportée  en  France  par  Napoléon  P^ 

DISCOBOLIDÉS  ^sko  —  rad.  discobole)  n.  m.  pi.  Famille 
de  poissons  acanthoptères,  comprenant  des  formes  inter- 
médiaires entre  les  gobiidés  et  les  gobiésocidés.  (Les  re- 
présentants des  discobolidés  sont  les  cycloptères  et  les 
liparis,  caractérisés  par  leurs  nageoires  ventrales  formant 
un  disque  â  rebord  membraneux.)  —  l/n  discobolidè. 

DISCOCAGTUS  'sko.  ktuss)  n.  m.  Genre  de  cactées  échi- 
nocactées,  comprenant  des  plantes  à  tige  déprimée,  à 
fleurs  odorantes  solitaires.  (On  en  connaît  trois  espèces 
brésiliennes,  i 

DISCOCAPNOS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  fumarie. 

DISCOCARPE  ixko)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées  phyl- 
lanthées.  comprenant  des  arbres  à  feuilles  entières,  à 
fleurs  axillaires,dioïques.  (  I^cs  deux  espèces  connues  crois- 
sent dans  l'Amérique  tropicale.) 

pISCOCELIS  {sko-sé-liss)  n.  m.  Genre  de  vers  turbella- 
riés  dendrocéles,  famille  des  leptoplanidés,  comprenant 
des  planaires  marines  rubanées,  larges,  dont  on  connaît 
trois  espèces  vivant  dans  la  Méditerranée.  (Le  discocelis 
tigrina.  gris,  est  commun  dans  le  port  de  Gênes.) 

DISCOCÉPHALE  ou  DISCOCEPHALA  {sko-sé)  n.  m. 
Genre  d'insectes  hémiptères,  type  de  la  tribu  des  disco- 
cépkalinés,  comprenant  de  petites  punaises  massives,  à 
tète  large,  rousses  ou  brunes.  lOn  on  connaît  vingt-quaire 
espèces  ;  la  plus  septeutrionale  habite  le  Mexique.) 

DISCOCÉPHALINÉS  {sko-sé)  Q.  m.  pi.  Tribu  d'insectes 
hémiptères  hétéroptères,  groupe  des  géocorises,  famille 
des  pentatomidés, comprenant  quatre-vingt-douze  espèces, 
réparties  dans  vingt-quatre  genres,  tous  américains.  —  Un 

DISCOCÉl'HALINÉ. 

DISCOCER.^S  (sko-sé-rass)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  mol- 
lusques céphalopodes,  famille  des  nautilidés,  comprenant 
des  coquilles  ressemblant  à  une  planorbe,  mais  ayant  une 
partie  de  leur  spire  déroulée.  (Les  dtscoceras  sont  fossiles 
dans  lo  silurien  moyen  do  1  Europe  boréale.) 

DISCOCÊRE  ou  DISCOCERA  {sko-sé)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères  hétéroptères,  famille  dos  pentatomidés, 
tribu  dos  asopinés,  comprenant  d'\s  scutollèrcs  do  taillo 
moyenne ,  convexes ,  larges ,  ordinairement  testacées , 
bleues  et  vertes.  (On  coiuiait  quchpios  espèces  do  disco- 
côros,  qui  habitent  rAmériquo  du  Sud.) 

DISCOCÉRINE  ou  DISCOCERINA  {sko-sé)  n.  f.  Genre 
d'insectes  diptères  brachycères,  famille  dos  hygromyzidés, 
comprenant  dos  potitos  mouches  ovales,  à  ailes  longues 
terminées  en  pointe,  à  antennes  terminées  par  un  article 
lenticulaire.  (Les  discocérinos  sont  noires,  grises  ou  vert 
sombre,  avec  les  youx  rougos;  on  en  connaît,  on  France, 
(■in(j  ou  six  espèce^s,  vivant  dans  les  lieux  humides.) 

DI5COCYMATIEN,  ENNB  {sfco-si-ma-si-in,  en'  —  du  gr. 
tliskos,  dis(|U(',  et  kumation,  cim&isc)  adj.  Bot.  Pourvu 
d'une  nienibr;ino  proiigère. 

DISCODACTYLES  {sko)  n.  m.  pL  Sous-ordro  do  batra- 
ciens anoures,  caractérisés  par  la  présence  d'uuo  langue 
ot  la  largeur  dos  doigts  qui  so  terminent  par  dos  ven- 
touses adhésives.  —  Un  discodactyle. 

—  Encvcl.  Les  discodactytes  comprennent  les  formes 
vulgairement  appelées  rainettes,  et  qui  so  répartissent  dans 
les  trois  familles  des  ht/lidés  phyllomédusidés^  dendrobati- 
dés.  Répandus  surtout  lo  globo,  ayant  leurs  plus  nombreux 
représentants  dans  les  régions  tropicales,  los  discodac- 
tylos  comptent  quelques  formes  fossiles  tertiaires.  Ce  sont 
des  amphibions  insectivores,  vivant  sur  los  arbres;  dans 
leurs  premiers  états,  ils  sont  a(iuaLiquos. 

DISCŒLIUS  [diss-sê.  li-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères porto-aiguillon,  famille  dos  ouménidés,  compre- 
nant des  formes  as- 
sez    petites,    allon- 
gées, à  abdomen  for- 
tement pédicule. 

—  Encycl.  On  con- 
naît uno  douzaine 
d'espèces  do  ces  guê- 
pes solitaires,  noires, 
rayées  do  jaune  ou 
do  blanc,  répandues 
sur  tout  lo  globe.  La 
plus  conmiuno,  en 
l''ranco,  est  le  disctr- 
lins  zonalis,  qui  loge 


DlHOoollus  (gr.  d'un  tiorn). 


lauH  loM  trous  dos  muru  ot  upprovisionDo  ses  larves  avoc 
les  chouillos  do  la  pyrulo  do  la  vigno. 


DISCOGASTRE  {sko-gasstr'\  ou  DISCOGASTER  [sko-ga- 
stèr'}  n.  m.  (ienre  d'insectes  hémiptères  hétéroptères,  tribu 
des  disco(iastrinés,  comprenant  des  punaises  do  grande 
taillo,  à  tôto  carrée,  armée  d'une  poiute  mousse  en  avant, 
à  abdomen  eu  losange,  très  large  au  milieu.  (Les  disco- 
gastres  habitent  l'Amérique  du  Sud.) 

DISCOGASTRINÉS  {sko,  stri)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes 
homiptùros  hétéroptères,  groupe  des  géocorises,  famille 
des  coréidés,  comprenant  des  punaises  propres  à  l'Amé- 
rique du  Sud,  dont  on  connaît  dix-sept  espèces,  réparties 
dans  les  six  genres  :  cnemonis,  scamurtus,  savius,  lupan- 
thus,  discogastcr  ot  conjzoplalus.  —  Un  discogastriné. 

DISCOGLOSSE  OU  DISCOGLOSSUS  [sko,  suss)a.m.  Genre 
de  batraciens  ou  amphibiens  anoures,  type  de  la  tribu  des 
(/^sco(/ /ossi/ies,  comprenant  des  grenouilles  très  plates,  sans 
sacs  vocaux,  formant  lo  passage  entre  les  cystig^nathes  et 
les  pseudis.  (L'espèce  type,  le  discoglossus  piclus,  habile 
la  région  circaméditerranéenne.) 

DISCOGLOSSINÉS  {sko)  n.  m.  pi.  Tribu  de  batraciens 
ou  amphibieus  anoures  oxydactyles,  famille  des  ranidés, 
caractérisés  par  les  doigts  munis  d'une  membrane  et 
1  olargissemont  des  apojdiyses  de  la  vertèbre  sacrée.  (Les 
principaux  genres  des  discoglossinés  sont  :  pélodyle,  du- 
rolepte,  discoglusse,  meyalopicrys.)  —  Un  discoglossinÉ. 

DISCOÏDAL,  ALE,  AUX  [sko  —  du  gr.  diskos,  disque, 

ot  eidos,  aspect)  adj.  Qui  ressemble  à  un  disque. 

—  Eu  T.  de  zool.,  Qui  se  rapporte  au  disque,  avec  celte 
restriction  que  lo  mot  «  disque  «  ne  désigne  pas  la  même 
partie  du  corps  chez  tous  les  animaux.  (La  cellule  dis- 
co'tdale  de  l'aile,  chez  les  insectes,  est  celle  qui  occupe  le 
milieu  ou  disque  de  l'aile;  la  tache  discoidale»  celle  qui 
est  pareillement  placée.) 

DISCOÏDE  {slco  —  du  gr.  diskos,  disque,  eteirfos,  aspect) 
adj.  Bot.  Qui  a  deux  faces  planes  parallèles  et  un  bord  cir- 
culaire :  Fruits  discoïdes.  Agarics  discoïdes. 

DISCOÏDE,  ÉE  {sko  —  même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
adj.  Hist.  uat.  Qui  a  la  forme  d'un  disque. 

—  Bot.  Plantes  discoidées,  Synanthéréos  chez  lesquelles 
la  calathide  n'est  ni  radiée  ni  radiatiforme,  mais  petite, 
déprimée  ou  planiuscule  au  sommet,  composée  de  deux 
fleurs  courtes,  droites,  parallèles,  entassées. 

DISCOIDEA  {sko-i-dé)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'oursins 
clypéastroidcs,  famille  des  galéritidés,  comprenant  des 
formes  circulaires,  à  bouche  ronde  et  légèrement  entaillée 
aux  angles  des  ambulacres.  (Les  discoidea  comptent  de 
nombreuses  espèces,  fossiles  dans  le  crétacé.) 

DISCOÏDO-RADIÉ.  ÉE  [sko]  adj.  Bot.  Se  dit  des  synan- 
thérées  munies  de  deux  couronnes,  dont  l'intérioufe  est 
irradiante  et  l'extérieure  radiante. 

DISCOLIE  (sko-li)  n.  f.  Section  du  genre  scolie  (insectes 
hvménoptères  porte -aiguillon),  renfermant  les  formes 
n^ayant  que  deux  cellules  cubitales  fermées  aux  ailes  supé- 
rieures. (Ou  peut  prendre  comme  tvpe  de  ce  sous-geure 
une  petite  espèce  vivant  dans  toute  l'Europe  et  remontant 
jusqu'aux  environs  de  Paris  :  la  scolie  à  quatre  points,  à 
ailes  ferrugineuses  à  reflets  violets.) 

DISCOLITE  {sko)  n.  f.  Substance  minérale,  appartenant 
au  genre  pyroxène.  Variété  discoïde  de  coccohte. 

DISCOLOBIUM  [sko.  bi-om')  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux 
ou  sous-arbrisseaux,  de  la  famille  des  légumineusos-papi- 
liouacées,  tribu  des  hédysaréos,  comprenant  trois  espèces 
qui  croissent  au  Brésil. 

DISCOLORE  {sko  —  du  préf.  duplic.  dis,  et  du  lat.  co- 
lor,  oris,  couleur)  adj.  Qui  a  deux  couleurs,  il  On  dit  mieux 

BICOLORE. 

—  En  T.  de  bot.,  Qui  a  deux  faces  de  couleurs  difl'érentes: 
Feuille  discolore. 

DISCOMÉDUSE  OU  DISCOMEDUSA  [sko-mé)  n.  f.  Genro 
de  méduses,  typo  de  la  famille  des  disco77\édusidés,  carac- 
térisé par  l'omorelle  en  disquo  aplati  et  lobé  sur  ses  bords. 
(Les  discomédusos  sont  de  taille  médiocre  et  babiteut  la 
Méditerranée.) 

DISCOMÉDUSIDÉS  (sko)  n.  m.  pi.  Famille  de  méduses 
acalèphes  acraspôdes,  comprenant  le  seul  genre  discomé- 
duse. —  Un  discomédusidé. 

DISCOMÈLEn.  f.  Bot.  Syn.  de  hélianthe. 

DISCOMPTE  {skont'  —  de  l'ital.  disconto,  môme  sous)  n.  m 
Escompte.  (Vieux.) 

DISCOMPTER  (skon)  V.  a.  Escompter.  ("Vieux.) 

DISCOMYCÈTES  {sko,  sèf)  u.  m.  pi.  Ordre  do  champi- 
gnons de  la  classe  des  ascomycètes,  caractérisé  par  nos 
fructifications  présentant  sur  uno  partie  de  leur  surface, 
toujours  largement  on  contact  avec  l'extérieur,  uno  assise 
périphérique  appelée  hiiménium.  —  Un  discomycètic. 

—  Encycl.  Dans  les  discomi/cètes,  l'hyménium  est  formé 
par  les  asquos  à  l'intérieur  desquels  naissent  los  spores, 
ot  qui  sont  onlromèlés.  ou  non,  d  éléments  stériles  appelés 
paraphyses.  Les  f  rue  tilicat  ions  ont  des  formes  très  variées: 
ce  sont  de  petits  disques  ou  de  petits  boutons,  dos  coupes 
plus  ou  moins  creuses  portant  l'hyménium  sur  leur  faco 
concave,  dos  masses  globuleuses  ou  aplaties  portées  par 
do  longs  pédicellos,  etc. 

C'est  à  l'ordre  dos  discomycètos  qu'appartiennent  les 
plus  grands  champignons  ascomycètes,  dont  plusieurs  sont 
comestibles;  en  font  partio  les 
morille»,  tes  helvolles.los  pezizes. 
(V.  ces  mots  ot  aussi  lo  mot  cham- 
pignon, ainsi  (|Uo  los  planches 
on  couleurs  corrospoudaul  ;!  col 
article.) 


DISGOMYZE    ou    DISCOMYZA      .    -. 
{sko)  n.  f.  Genro  d'iusecles  di-    Q-"^ 
ptères  brachycères,   famille  des 
muscidés,  cotnpronant  do  petites 

mouches  larges,  discoïdes,  apla-       DUcomyze  (gr.  S  foU). 
lies,  qui  vivent  dans  les  prairies 

humides.  (On   connaît  quelques  espèces  do  discomytos, 
qui  habiicui  l'Europe;  elles  sont  d'un  noir  brillant.) 

DISCONTINU,  UE  {diss  —  du  préf.  priv.  dis,  ot  do  eon- 
linu)  adj.  Qui  n'ost  pas  continu,  qui  olt'ro  dos  interruptions. 

—  Dr.  Servitudes  dtscoulinues.  Colles  qui  ont  besoin  du 
fait  actuel  do  rhonimo  pour  ôtro  oxorcées  :  tols  sont  lo» 
droits  do  passage,  puisagu  et  uutrus  semblables. 

04 


DISCONTINUATION   —   DISCOURS 


—  Math.  Fonction  discontinuCf  Fonction  qui  n'est  pas 
continue.  V.  contincité. 

—  Miner.  Qualification  donnée  par  Haiiy  à  des  variétés 
de  minéraux  dont  le  signe  est  composé  d'exposants  for- 
mant une  progression  à  laquelle  il  manque  un  terme  pour 
être  contmue. 

-  Mus.  anc.  Voix  discontinue,  La  voix  chantante  qui 
marche  par  tons  et  demi-tons,  par  opposition  à  la  Voix 
continue,  qui  est  la  simple  parole. 

DISCONTINUATION  {skon,  si-on —  rad.  discontinu)  n.  f. 
Cessation,  interruption,  suspension,  défaut  de  continuité 
dans  l'état  ou  l'action  :  Discontindation  des  études,  des 
travaux,  des  recherches,  des  poursuites. 

DISCONTINUER  {sfcoH  —  rad.  discontimi)  v.  a.  Inter- 
rompre, suspendre,  cesser,  ne  pas  continuer  :  DiscoNTi- 
?;UER  un  travail.  Discontinuer  de  travailler. 

—  V.  n.  Cesser  d'être,  de  se  faire,  d'agir  :  Fièvre  qui  ne 

DISCONTINDE  paS. 

Se  discontinuer,  v.  pr.  Etre  discontinué. 

—  tlYN.  Discontinuer,  cesser,  finir.  V.  cesser. 

DISCONTINUITÉ  (skon—  rad.  discontinu)  n.  f.  Cessa- 
tion, interruption  :  Travailler  sans  discontinuité. 

—  En  T.  de  math..  Qui  ne  présente  pas  les  caractères 
de  la  continuité  :  La  discontinuité  d'ujie  fonction. 

DISCONVENABLE  [skon  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  conve- 
7iable)  adj.  Qui  ne  convient  pas,  qui  n  est  pas  convenable  : 
Façon  de  parler  disconvenable.  (Peu  usité.) 

DISCONVENABLEMENT  adv.  Dune  façon  qui  n'est  pas 
convenable,  qui  ne  convient  pas.  (Peu  usité.) 

DISCONVENANCE  [skon,  nrtHss  — du  préf.  priv.  dis,  et  de 
convenance}  n.  f.  Disproportion,  défaut  de  cette  analogie 
nui  produit  :  1**  l'ordre  ou  l'accord  ;  2°  le  rapport  de  simi- 
litude :  Toute  la  nature  est  pleine  de  convenances  et  de 
DISCONVENANCES.  Il  Vice  de  ce  qui  n'est  pas  approprié  :  La 
captivité  abrège  moins  la  vie  de  l'éléphant  que  la  disconve- 
nance du  climat.  (Butf.)  u  Désaccord  :  Parmi  les  honnêtes 
gens,  les  rapports  augmentent  avec  les  années;  pour  les  gens 
vicieux,  les  disconvenances  augmentent.  (M""*  Necker.) 

—  Gramm.  et  rhétor.  Disconvenance  de  mots,  Défaut  de 
convenance,  d'analogie  entre  les  termes  employés  dans 
une  même  proposition.  {On  cite  souvent,  comme  exemple 
de  disconvenance,  ce  vers  de  Malherbe  : 

Prends  ta  foudre,  Louis,  et  va  comme  un  lion... 
II  offre,  en  effet,  un  défaut  d'analogie  choquant  entre  les 
mots  foudre  et  lion,  les  lions  n'ayant  pas  coutume  d'atta- 
quer avec  la  foudre.)  n  Disconveiiance  de  constru-tion.  Dé- 
faut de  rapport  convenable  entre  les  divers  membres  ou 
les  diverses  propositions  d'une  phrase.  (Par  exemple,  la 
conjonction  ni  employée  dans  une  phrase  subordonnée 
aflirmative  donne  lieu  à  une  disconvenauce.  Ainsi,  l'on  no 
devra  pas  dire  :  f  empêcherai  qu'il  l'ous  voie  ni  quil  vous 
parle.  Il  y  a  encore  disconvonance  lorsque  le  verbe  de  la 
proposition  subordonnée  n'est  pas  au  même  temps  que 
celui  de  la  proposition  principale,  si  le  sens  exige  cette 
identité  de  temps.  Ex.  :  Si  vous  étiez  venu  hier,  je  x>ous 
présentais  au  ministre.)  il  Disconvenance  de  style ,  Défaut 
de  convenance  entre  le  sujet  que  l'oo  traite  et  le  style  que 
l'on  emploie  :  Le  style  bas  dans  un  sujet  élevé,  le  style  noble 
dans  un  sujet  familier,  sont  des  disconvenances  de  style. 

—  Anton.  Compatibilité,  convenance. 

DISCONVENIR  {skon  —  rad.  disconvenanee.  [Pour  la 
coiijug.,  v.  venir])  v.  n.  Ne  pas  concorder,  ne  pas  s'ac- 
corder, ne  pas  convenir  à  :  Des  hommes  qui  disconvienni<;nt 
d'avec  tous  les  autres  sur  les  principes  les  plus  communs. 
(Fonten.)  [Peu  us.]  il  Ne  pas  reconnaître,  ne  pas  avouer, 
ne  pas  convenir  de  :  Je  ne  disconviens  pas  qu'on  7ie  puisse 
faire  quelques  objections  contre  Sophocle.  (^Voll.)  ^ 

Se  disconvenir,  v.  pr.  Ne  pas  coovenir  l'un  à  l'autre,  ne 
pouvoir  s'accorder  :  Les  bons  et  tes  méchants  se  discon- 
viennent et  doivent  ^éviter.  (Boistc.) 

DISCOPHORE  ou  DISCOPHORA  {sko)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes lépidoptères  rhopalocères,  famille  des  nymphalidés, 
tril>u  des  morphines,  comprenant  des  papillons  de  grande 
taille,  à  ailes  entières,  arrondies,  dont  on  connaît  sept 
espèces  habitant  la  Malaisie.  (Le  discophora  tullia,  brun 
violet  en  dessous,  roussâtre  et  fauve  en  dessus,  mesure 
0°,08  d'envergure  [îles  de  la  Sonde].) 

DISCOPHORES  (sko)  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  méduses 
acalèphes,  appelées  aussi  acra^pédes.  ii  Sous-classe  de  vers 
comprenant  les  sangsues,  et  plus  ordinairement  dite  des 
hirudinés.  —  Un  discophore. 

DISCOPLEURE  [sko)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  ombeilifères.  comprenant  trois  ou  quatre  espèces  de 
l'Amérique  du  Nord. 

DISCOPODIUM  {sko,di-om')  n.  m.  Genre  de  cypéracées, 
tribu  des  rhynchosporées,  habitant  l'Australie,  et  renfer- 
mant des  herbes  à  chaume  bulbeux,  renflé  à  la  base  et 
muni  de  gaines  sans  feuilles.  ^Tison.)  iiGenre  d'arbustes  de 
l'Afrique  tropicale,  do  la  famille  des  solanacées,  à  corolle 
urcéolée,  serrée  à  la  gorge. 

DISCOPORE  (sko)  n.  m.  Zool.  Genre  de  bryozoaires  chilo- 
storaates,  de  la  famille  des  discoporidés,  et  dont  l'espèce 
type  (discopora  scutulata)  habite  le 
Groenland. 

DISCOPORIDÉS  {sko)  n.  m.  pi.  Zool. 
Famille  de  bryozoaires  gvmnolémates 
chilostomés,  croupe  des  escliari nés,  com- 
prenant les  formes  à  cellules  ovales  ou 
en  losange,  à  bouche  en  demi-cercle,  ot 
dont  le  genre  type  est  le  discopore.  — 
Un  discopohidé. 

DISCOPYLE  {sko)  n.  m.  Genre  do  pro- 
tozoaires  radiolariens,  famille  des  py- 
lodiscidés,  comprenant  des  animalcules  marins,  propres  à 
l'océan  Pacifique. 

—  Encycl.  l-.es  discopjjles  sont  arrondis,  épineux  à  la 
périphérie,  avec  une  ouverture  entourée  d  épines  plus 
fortes  et  par  où  passe  un  flagoUum.On  connaît  deux  ou 
trois  espèces  do  ce  genre,  dont  l'espèce  type  est  le  disco- 
pyle  osculata,  découvert  par  l'expédition  du  Challenger, 

CD  1874. 

DI8C0RD  {skor'  —  da  lat.  discors,  ordis,  m6me  sens)  adj. 
m.  Se  dit  d'un  instramont  qui  n'est  point  d'accord  :  Piano 
Diacuuu. 


DiscordaQce. 


—  Par  ext.  Qui  manque  d'harmonie,  de  convenance, 
d'accord  entre  les  parties  :  Appartements  dans  lesquels  tout 
est  discokd. 

—  Fig.  Incohérent,  inconséquent  :  Esprit  discord. 

—  Syn.  Discord,  discordant.  Ces  deux  mots,  en  musique, 
ne  s'emploient  pas  de  la  même  manière  ;  ils  indiquent  tous 
deux  l'état  de  discordance  dans  lequel  se  trouvent  un  ou 
plusieurs  instruments,  lorsque  les  sons  de  ces  instruments 
n'ont  pas  entre  eux  un  rapport  parfait  d'intonation  ;  mais 
le  premier  s'applique  uniquement  aux  instruments  et  même 
marque  plus  particulièrement  l'état  passif  (piano,  violon 
discord,  c'esi-à-dire  mal  accordé),  tandis  que  1  antre  s'étend 
aux  voix.  On  dira  donc  un  piano  discord  et  non  pas  discor- 
dant, mais  on  dira,  surtout  au  pluriel,  des  voix  disco7-- 
danles,  des  instruments  discordants,  c'est-à-dire  qui  ne 
sont  pas  d'accord  entre  eux. 

—  n.  m.  Autref.  Désaccord,  discorde,  désunion  : 

Le  cri  de  la  patrie,  étoufTant  lea  discords. 
Doit  contre  1  étranger  unir  tous  nos  efforts. 

A.  GuiRJiUD. 

DISCORDAMMENT  (skor-da-inan)  adv.  Sans  ordre,  d'une 
ra<;on  discordante.  (Vieux.) 

DISCORDANCE  (skor'-danss  —  rad.  discord)  n.  f.  Mus. 
Défaut  d'accord  entre  les  sons  :  La  discordance  de  deux 
iiistrumeitts. 

—  Par  anal.  Défaut  de  proportion,  de  convenance,  d'en- 
semble, d'accord  entre  les  parties  :  La  discordance  des 
couleurs,  des  monOres  d'une  statue,  des  parties  d'un  édifice. 

—  Fig.  Défaut  d'harmonie  ;  mésintelligence,  discord  : 
Les  discordances  égarent  l'imagination  et  rebutent  les  affec- 
tions.  (Senancour.) 

—  Géol.  V.  la  partie  encycl. 

~  Encycl.  Géol.  Il  y  a  discordance  dans  les  couches 

géologiques,  lorsque  ces     ^__ ■ 

couches  no  se  superpo-     ■:'?'/=  z"\-lr^------^i^T?^.rV 

sent  pas  régulièrement     f^-"  ~r~.-  ;  ~  --,-\-  --  =  ^^^  --~.^r^^^ 
les  unes  au.x  autres.  Il     3"  "  "  z 

est  arrivé  maintes  fois,  "^ 
que  des  dépôts  se  sont 
trouvés  déplacés  par  les 
mouvements  du  sol,  et 
que  leur  position  hori- 
zontale est  devenueplus 
ou  moins  oblique.  Plus  tard,  de  nouveaux  sédiments  se 
sont  formés  sur  leurs  couches  redressées,  mais,  générale- 
ment, aplanies  par  la  dénudation,  et  des  assises  horizon- 
tales ont  recouvert  les  assises  obliques.  C'est  un  des 
exemples  les  plus  communs  de  discordance. 

DISCORDANT  (skor'-dan),  ANTE  adj.  Dont  les  sons  dis- 
cordent, ne  sont  pas  d'accord  :  Instruments  discordants. 
11  Faux,  qui  manque  de  justesse,  en  parlant  d'un  son  :  Voix 
discordante.  Cris  discordants. 

—  Par  anal.  Qui  manque  d'harmonie  :  Vers  discordants. 

—  Par  ext.  Qui  manque  d'ensemble,  d'accord  dans  ses 
diverses  parties  :  Des  ornements  discordants,  ii  Qui  manque 
d'ordre  et  d'unité  :  Un  plan  discordant. 

—  Fig.  Qui  ne  s'accorde  point,  qui  ne  s'harmonise  point  : 
Caractères  discordants.  Humeurs  discordantes. 

—  Stratification  discordante.  Géol.  Celle  dans  laquelle  les 
couches  d'une  formation  recouvrent  celles  de  la  formation 
sous-jacente,  sans  que  les  plans  de  stratification  soient 
parallèles. 

DISCORDE  {skord'  —  du  lat.  discordïa,  venu  du  préf. 
priv.  dis,  et  de  cor,  cordis,  cœur)  n.  f.  Division,  dissen- 
sion, querelles  produites  par  une  opposition  d'intérêts  ou 
de  sentiments  :  Semer,  bomenter.  Allumer  la  discorde. 
Apaiser,  Etonner  la  discorde. 

—  Poétiq.  Pomme  de  discorde,  Sujet  de  division,  de  que- 
relle. "V'.  l'art,  suiv. 

—  Jeux.  Au  jeu  do  l'hombre,  Réunion  des  quatre  rois 
dans  la  même  main. 

—  Anton.  Accord,  concert,  concorde,  entente,  harmo- 
nie, sympathie,  unanimité,  union. 

—  Allus.  littér.  :  La  discorde  est  au  camp  d'Agramant. 
V.  Agkamant. 

Discorde.  Myth.  gr.  et  rem.  Divinité  allégorique  mal- 
faisante, à  laquelle  on  attribuait  non  seulement  les  guerres 
entre  les  peuples,  mais  aussi  les  querelles  entre  les  parti- 
culiers et  les  dissensions  dans  les  familles.  Elle  est  déjà 
mentionnée  chez  les  Grecs.  Selon  Hésiode,  elle  était  fille 
de  la  Nuit,  et  mère  de  la  Misère,  de  la  Famine,  des  Batailles, 
des  Combats,  du  Meurtre,  de  la  Querelle,  du  Mensonge,  etc. 
Mais  ce  sont  surtout  les  Romains  qui  aimaient  à  personni- 
fier la  Discorde.  Virgile  la  donne  comme  compagne  à  Mars, 
à  Bellone  et  aux  Furies.  Jupiter  l'exila  du  ciel,  parce  qu'elle 
ne  cessait  d'en  brouiller  les  habitants.  On  la  représente 
les  cheveux  épars,  hérissés  de  serpents,  la  bouche  écu- 
mante,  les  yeux  enflammés.  D'une  main  elle  porte  une 
torche,  et  de  l'autre  un  poignard.  Après  avoir  été  exilée  du 
ciel,  furieuse  de  n'avoir  pas  été  invitée  dux  noces  de  Pelée 
et  de  Thétis,  elle  lança  dans  la  salle  du  festin  une  pomme 
sur  laquelle  elle  avait  tracé  ces  mots  :  «  A  la  plus  belle.  » 
Paris,  pris  pour  juge  par  Junon,  Minerve  et  Vénus-,  adjugea 
la  pomme  à  Vénus.  C'est  depuis  cette  sentence  que  les 
querelles  et  les  guerres  se  sont  déchaînées  sur  le  monde. 
La  Discorde  joue  un  rôle  chez  la  plupart  des  poètes  latins, 
(ifpuis  Ennius,  jusqu'à  Claudien.  On  la  retrouve  encore 
chez  l'Arioste,  dans  le  Lutrin  de  Boileau  dans  la  Henriade 
de  Voltaire,  et  jusque  chez  Victor  Hugo. 

DISCORDER  {skor'  —  rad.  discord)  v.  n  Se  dit  des  sons 
et  des  instruments  qui  no  sont  pas  d'accord  ;  Des  insUm- 
mcnts  qui  discordknt.  ||  Par  anal.  Manquer  d'ensemble, 
d  harmonie  ;  faire  disparate  :  Des  couleurs  gui  discordent. 

—  Fig.  Etre  en  désaccord,  ne  pas  s'accorder,  ne  pas 
s'harmoniser. 

DISCORT  {skor'  —  rad.  discorder)  n.  m.  Pièce  de  poésie, 
uù  les  troubadours  mêlaient  des  vers  en  plusieurs  langues. 

DISCOSAURE  {sko-sor')  ou  DISCOSAURUS  {sko-$o~rms) 
n.  m.  Paloont.  Genre  de  reptiles  énaliosanriens,  famille  dos 
jdésiosauridcs,  com[)renant  des  plésiosaures  appelés  aussi 
cimolia.^aurms,  et  caractérisés  par  leur  tète  petite,  leurs 
dents  grêles,  leur  cou  très  long.  (Le  type  du  genre  est  le 
discosaurus  magnus,  do  l'Amérique  du  Nord.) 

DISCOSIAou  DISCOSlE(ri')  n.  m.  Genre  de  champignons, 
(le  la  famille  des  spliîcropsidccs,  à  périthôccs  discoïdes, 
noires,  à  spores  incolores,  allongées,  ayant  un  nombre  de 
cloisons  variable,  généralement  trois.  (Parasites  sur  les 
feuilles  de  divers  arbres.) 


DISCOSOME  ou  DISCOSOMA  {sko)  n.  m.  Genre  d'ara- 
chnides phalangides,  famille  des  phalanpidés,  tribu  des 
opilioniués,  comprenant  des  formes  orbiculaires,  aplaties» 
à  abdomen  caché  dans  le  céphalothorax.  (Les  discosomes 
sont  des  faucheurs  à  très  longues  pattes  égales,  qui  habitent 
l'Amérique  du  Sud.  L'espèce  type,  brune,  bordée  de  blanc, 
est  proj're  au  Brésil.) 

DISCOUREUR,  EUSE  (skou)  n.  Parleur,  considéré  au 
point  de  vue  des  qualités  de  sa  parole,  de  sa  manière  de 
s'exprimer  en  parlant  ou  en  écrivant,  de  l'étendue  de  ses 
discours  :  U7i  ennuyeux  discoureur.  U71  beau  discoureur. 

—  Dans  certaines  provinces.  Sorte  de  barde  ou  de  poêle 
qui  sert  de  messager  officiel  aux  amoureux. 

—  Adjectiv.  Qui  parle  beaucoup,  qui  fait  des  discours  : 
Femme  discoureuse.  Il  Par  ext.  Qui  se  traduit  en  paroles: 
Passions  discoureuses. 

DISCOURIR  {skou  —  rad.  discou7's.  [Pour  la  conjug-, 
V.  courir])  v.  n.  Traiter  oralement  un  sujet,  avec  quelque 
méthode  et  une  certaine  étendue  :  Discourir  sur  la  poli- 
tique. Il  S'entretenir,  parler  :  Perdre  son  temps  à  discourir. 
Il  Tenir  des  propos  sur  le  compte  d'autrui  ;  Laissez  dis- 
courir le  monde. 

—  n.  m.  :  Le  discourir.  (Vieux.) 

DISCOURS  Iskoiir'  —  du  lat.  disciirrere.  sup.  discursu7n, 
courir  çà  et  là)  n.  m.  Talent  de  discourir  ;  Avoir  le  discours 
prompt  et  facile.  Il  Ce  que  l'on  dit  on  ce  que  l'on  écrit  ; 
assemblage  de  mots,  de  phrases  dont  on  se  sert  pour  ex- 
primer ses  idées  :  Faire  de  lo7igs  discours.  Les  discours 
ne  sont  rien  sans  l'exemple.  (Lamenn.)  n  Sujet  de  conver- 
sation que  l'on  développe  :  Je  quitte  un  discours,  on  croit 
en  être  dehors,  et  tout  d'un  coup  je  le  reprends.  (M""  de 
Sév.)  Il  Propos  que  Ton  tient  en  conversant  :  Tenir  de  sots 
discours.  Être  sensé,  mesuré  dans  ses  discours.  Il  Exhorta- 
tions, conseils,  réflexions,  observations  qui  font  la  matière 
d'un  entretien  familier  :  Les  lo7igs  discoi'Rs  de  l'a7nitié. 
(J.-J.  Rouss.)  Il  Elocution,  façon  de  s'exprimer,  de  s'é- 
noncer :  Moins  les  raiso7ïncnients  sont  convainca7its,  plus 
on  a  besoin  de  séduire  par  les  grâces  du  discours.  (Volt.) 
Il  Vaines  paroles  :  Payer  quelqu'un  en  beaux  discours. 
Il  Vain  bruit  :  Des  discours  me7isongers.  Il  Explications,  rai- 
sonnements, réplique  :  Point  tant  de  Discovïis  ',je  n'ai7nepas 
les  raisonneu7-'s. 

—  Gramm.  Parties  du  discours.  Mots  considérés  au  point 
de  vue  de  leur  rôle  grammatical  :  Il  y  a  dix  parties  du 
DISCOURS  :  le  nom,  l'adjectif,  etc. 

—  Polit.  Discours-ministre,  Discours  où  un  homme  poli- 
tique, en  passe  de  devenir  ministre,  expose  ses  vues. 

—  Rhétor.  Morceau  oratoire,  dont  le  but  est  de  produire 
la  persuasion  dans  l'esprit  des  auditeurs  :  Discours  d'un 
avocat,  d'un  député.  L'exorde,  la  péroraison  d'itn  discours. 

Il  Discours  d'ouverture,  Discours  prononcé  par  un  profes- 
seur à  l'ouverture  d'un  cours  public.  11  Discou7's  académiq7ie, 
Discours  prononcé  devant  une  académie.  11  Discours  de  7'é- 
ception.  Discours  prononcé  par  un  membre  nouvellement 
élu  à  son  entrée  dans  une  académie.  |i  Discours  familier. 
Le  parler  familier,  il  Le  discours  écrit,  Le  parler  tel  qu'il 
est  quand,  en  écrivant,  on  soigne  son  style,  li  Discours  en 
ve7's,  Dissertation  poétique  sur  un  sujet  moral,  il  Composi- 
tion que  l'on  donne  dans  les  lycées,  collèges  :  Discours 
fra7îçais.  Discours  latin,  il  Discours  sur-le-champ.  S'est  dit 
pour  Improvisation.  11  Traité  oratoire  et  concis  sur  un  sujet 
quelconque  :  Discours  rfeZ>escnries  sur  la  méthode.  Discours 
de  Bossuet  sur  l'histoire  universelle.  Discours  de  Buffon  sur 
le  style. 

—  Loc.  fam.  t  Tenir  un  discours,  Parler  de.  il  Reprendre  le 
fil  de  son  discours,  Recommencer  à  parler,  revenir  à  son 
idée  principale,  après  une  interruption  ou  une  digression. 

Il  C'est  un  autre  discours,  Ce  n'est  pas  de  cela  qu  il  s'agit. 

[|  Cela  est  bon  pour  le  discours.  C'est  une  chose  que  I  on 
dit,  mais  que  l'on  ne  fait  pas.  —  On  dit  plus  souvent  :  Cela 
est  bon  à  dire. 

—  Encycl.  Rhétor.  On  nomme  discours  une  suite  de  dé- 
veloppements oratoires  enchaînés  avec  art,  avec  l'inten- 
tion de  convaincre,  de  persuader  ou  d'émouvoir.  11  y  a  plu- 
sieurs sortes  de  discours.  Les  rhéteurs  grecs  et  "romains 
les  divisaient  en  trois  classes  :  ceux  du  genre  démonstra- 
tif, appliqués  à  la  louange  ou  au  blâme;  ceux  du  genre 
délibé/-atif,  faits  pour  conseiller  ou  dissuader;  ceux  du 
pcnre  judiciaire,  ayant  pour  objet  la  défense  ou  l'accusa- 
tion. Cette  antique  classification  ne  correspond  plus  aux 
divers  genres  de  l'éloquence  moderne.  Les  discours  pro- 
noncés à  la  tribune  ou  sur  les  bancs  des  assemblées  déli- 
bérantes sont  rattachés  à  l'éloquence  politique.  On  y  joint 
les  discQui's  de  la  couro7ïne,  les  adresses,  \gs  p7-ocla7nations 
militaires,  les  harangues,  etc.  Véloqucnce  de  la  chaire  com- 
prend le  ser^mon,  Vhomélie,  le  prône,  la  conférence,  le  pané- 
gy7'ique,  Yoraison  funèb7'e.  On  range  sous  le  titre  d'éloque7ice 
du  ban'eau  non  seulement  les  plaidoyers,  mais  aussi  les 
réquisitoires  et  1ns  7nercuriales.  En  dehors  de  ces  genres, 
se  placent  les  discours  académiques  et  les  discours  pro- 
noncés sur  la  tombe  d'un  personnage  qui  vient  de  mourir. 

Le  discours  oratoire  se  compose  de  six  parties  :  exorde, 
proposition,  nan-atiojt,  preuve  ou  confirmation,  réfutatio7i, 
péroraison.  Ces  six  parties  n'entrent  pas  toutes  nécessai- 
rement dans  un  discours  ;  en  outre,  elles  ne  se  présentent 
pas  toujours  dans  cet  ordre  théorique.  L'arrangement  des 
six  parties  du  discours  est  ce  que  la  rhétorique  nomme 
disposition,  h'exorde,  qui  prépare  l'auditeur  à  entendre  la 
suite,  a  pour  objet  de  se  concilier  sa  bienveillance  et  son 
attention.  La  proposition  est  l'exposé  clair  et  précis  du  su- 
jet; quand  elle  est  composée,  il  faut  exposer  chaque  point 
l'un  après  l'autre;  c'est  ce  qui  s'appelle  la  division.  La 
7iarration  est  l'exposition  du  fait,  assortie  à  l'utilité  de 
la  cause.  La  preuve  ou  coy\fir7nation  consiste  à  établir  les 
moyens  sur  lesquels  on  s'appuie,  et  à  démontrer  ce  qu'on 
avance  dans  la  propositipn.  On  la  tient  pour  une  partie 
essentielle  du  discours.  Les  lieux  communs  y  occupent  une 
grande  place.  La  7-éfutatio7i  consiste  à  mettre  à  néant  les 
moyens  de  ses  adversaires.  La  péroraison,  dernière  partie 
du  discours,  a  deux  objets  :  elle  achève  de  convaincre, 
ot  elle  persuade  par  1  émotion  qui  s'ajoute  aux  preuves 
données. 

—  Hist.  Discours  du  trône.  On  appelle  ainsi  les  discours 
par  lesquels  les  souverains  constitutionnels  inaugurent  les 
sessions  législatives.  Ces  discours  présentent  le  tableau 
général  do  Ta  situation,  tant  intérieure  qu'extérieure,  font 
connaître  les  intentions  de  la  couronne,  et  annoncent  les 
projets  dont  les  Chambres  seront  saisies.  En  Angleterre» 
ils  sont  l'œuvre  des  ministres.  En  France,  ils  furent  plus 
particulièrement  l'œuvre  des  souverains,  ot  ils  portèrent 
leur  empreinte  individuelle.  Napoléon,  f|ui  les  inaugura. 


737 

leur  donna  uno  allure  guorriôre;  Louis  XVIII  un  carac- 
tôro  contro-ri^vulutionnairo.  Charles  X  y  manifesta  son 
aversion  noiir  la  ctuirto  on  on  bannissant  nionio  lo  mot. 
Louis-Pliilippo  y  manilosta  son  incessante  préoccupation 
d'assurer  l'accord  dos  doux  Chambres,  la  satisfaction  des 
intôrôts  et  la  rérormo  de  la  législation.  Disparus  avec  la 
monarchie,  les  discours  du  trône  reparurent  avec  lo  second 
En^JU'o.  L'un  dos  premiers,  celui  do  1S5'J,  (it  lo  procès  de 
la  hborté  politiiiuo  et  essaya  do  justifier  les  entraves 
apportées  ù  la  lioorlé  de  la  tribune  et  â  la  publicité  dos 
débats  législatifs.  Lo  dernier,  celui  do  mai  1870,  fut  tout 
à  fait  insignifiant.  ActuoUoment,  le  chef  du  pouvoir  exé- 
cutif communique  directomoot  avec  les  Chamures,  à  l'aide 
do  messages.  V.  ce  mot. 

—  Littér.  Discours  acadt'miques  ou  de  réception  à  l'Aca- 
démie française.  Olivier  l'atru,  qui  fut  admis  on  l(îiû  ù 
l'Académie  française,  y  prononça,  à  cette  occasion,  un 
discours  do  remerciement  dont  elle  fut  si  satisfaite,  qu'olh* 
imposa  ensuitô  à  tous  les  récipiendaires  l'obligation  d'en 
prononcer  un  du  mémo  genre.  Quelques  membres  de  la 
compagnie  furent,  pourtant,  dispensés  de  cette  formalité, 
par  exemple  Colbort,  et  plus  tard  Maret  et  Regnaultde 
Saint-Jean-d'Angely.  D'autres  n'écrivirent  pas  eux-mônies 
leur  discours  ;  Duels  lit  composer  le  sien  par  Thomas.  Cha- 
teaubriand, désigné  en  181 1  pour  occuper  le  fauteuil  laissé 
vacant  par  la  mort  do  Marie-Joseph  Chéuier,  ne  voulut  pas 
faire  l'éloge  de  son  prédécesseur.  Avant  lui,  Condorcot 
s'était  refusé  à  célébrer  les  mérites  du  duc  do  La  Vrilliôre, 
et  avait  du  à  cette  circonstance  de  n'étro  appelé  à  l'Aca- 
démio  qu'après  nS2.  Cette  obligation  de  haranguer  pu- 
bliquement empêcha  La  Rochefoucauld  de  se  présenter  à 
l'Académie.  Dans  lo  discours  que  le  maréchal  de  Riche- 
lieu prononça  en  prenant  le  fauteuil  do  Dangeau,  on  trouve 
les  fautes  d'orthographe  les  plus  extraordinaires. 

Pendant  longtemps,  le  discours  de  réception  dut  conte- 
nir l'éloge  de  l'académicien  que  remplaçait  le  récipien- 
daire, les  éloges  du  cardinal  do  Richelieu,  fondateur  de 
l'Académio,  du  chancelier  Séguier  qui  en  fut  le  second 
protecteur,  do  Louis  XIV,  du  roi  régnant,  et  enfin  de  la 
compagnie  elle-même.  A  la  suite  venait,  comme  aujour- 
d'hui, 1  éloge  du  récipiendaire,  prononcé  par  le  directeur. 
Pou  à  peu,  la  monotonie  et  le  vide  qui  résultaient  de  cette 
série  uniforme  de  louanges  accumulées  en  tit  retrancher 
une  partie.  Vers  le  milieu  du  xviii*  siècle,  on  commença  à 
y  mêler  l'examen  d'une  question  littéraire,  et  l'on  se  borna 
souvent,  ainsi  qu'il  est  de  règle  de  nos  jours,  à  l'élogo  de 
l'académicien  remplacé  et  à  celui  de  l'élu. 

Indépendamment  des  éloges,  d'autres  discours  étaient 
autrefois  prononcés  par  des  académiciens,  à  l'ouverture 
des  séances  solennelles  de  la  Saint-Louis,  que  l'Académie 
avait  choisie  pour  sa  fête.  Le  sujet  fut  longtemps  lo  même  : 
l'utilité  des  académies;  c'est  seulement  au  xviii*  siècle 
que  le  choix  du  sujet  fut  laissé  au  directeur,  chargé  de 
porter  la  parole  en  cette  occasion.  Les  rapports  sur  les 
concours  d  éloquence  et  de  poésie,  sur  les  candidats  aux 
divers  prix,  comme  le  prix  Montyon,  peuvent  aussi  être 
rangés  parmi  les  discours  académiques.  Les  discours  aca- 
démiques composés  par  des  écrivains  qui  n'appartiennent 
pas  à  la  Compagnie  sont  faits  par  des  aspirants  aux  prix 
d'éloquence.  Lo  premier  prix  de  ce  genre  fut  fondé  en 
1654  par  Guez  de  Balzac,  pour  récompenser  un  concours 
d'éloquence  religieuse.  Ce  fut  M""  de  Scudéry  qui  le  rem- 
porta pour  la  première  fois.  C'étaient  de  véritables  ser- 
mons. En  1758,  sur  les  observations  de  Duclos,  rappelant 
celles  de  l'abbé  de  Saint-Pierre,  l'Académie  se  décida  à 
changer  les  sujets  des  concours  d'éloquence,  et  proposa 
l'éloge  des  hommes  illustres.  Le  premier  fut  celui  du  ma- 
réchal de  Saxo;  Tliomas,  qui  devait  pousser  si  loin  sa  re- 
nommée en  ce  genre,  remporta  le  prix. 

Discours  sur  la  servitude  volontaire,  de  la  méthode,  sur 
le  style,  etc.  V.  servitude,  méthodk,  styi-k,  etc. 

—  Syn.  Discours,  harangue,  oraison.  Discours  appartient 
au  langage  usuel;  ri  s'emploie  soûl  aujourd'hui  pour  dési- 
gner, à  un  point  de  vue  général,  les  paroles  suivios  pro- 
noncées en  public  par  un  orateur.  Harampie  et  oraison  se 
disent  l'un  et  l'autre  des  discours  prononcés  en  public  par 
les  anciens;  mais  harangue  convient  mieux  quand  il  s'agit 
de  la  Grèce,  et  o7'aison  quand  il  s'agit  des  Romains  ;  (ce- 
pendant, harangue  sert  exclusivement  pour  les  paroles 
adressées  par  un  général  à  ses  soldats,  et  oraison  somblo 
le  plus  convenable  quand  on  considère  les  discours  sous 
le  point  do  vue  du  mérite  littéraire.  On  dit:  les  harangues 
do  Tito-Live,de  Salluste,  parce  qu'elles  s'adressent  géné- 
ralement à  des  soldats;  on  dit,  au  contraire  :  les  oraisons 
de  Cicéron  et  de  Démosthèno,  quand  il  s'agit  do  les  faire 
étudier  comme  morceaux  d'éloquence. 

DISCOURTOIS,  OISE  {jkou7''toi,  oiz'  —  du  préf.  priv.  dis, 
et  do  courtois)  adj.  Qui  manque  do  courtoisie  :  Un  homme 
DISCOURTOIS,  li  Qui  n'est  pas  fait  ou  dit  avec  courtoisie  ; 
Action  DiscouRToisK.  liefus  discourtois,  ii  Chevalier  dis- 
courtois. Se  disait  d'un  chevalier  qui  manquait  aux  cievoirs 
d'honneur  ot  de  politesse  que  lui  imposait  sa  jjrofossion. 

DISCOURTOISEMENT  {s/iour')  adv.  D'uno  manière  dis- 
courtoise. 

DISCOURTOISIE  [skour,  3^—  rad.  discourtois)  n.  f.  Défaut 
do  courtoisie,  manque  do  civilité  :  C'est  une  discourtoisie 
de  rt'fusfr  a  f/ncl'iu'un  un  service  gui  ne  coûte  rien. 

DI3COZONIUM  {sko,  ni-om')  n.  m.  Genro  do  protozoaires 
radiolariens,  famille  dos  pylodiscidés,  comprenant  des 
animalcules  marins  propres  à  l'océan  Paciliquo  et  dont 
on  connaît  trois  espèces.  (L'onvcloppo  cuirasséo  des  dis- 
eozonium  est  circulaire,  presque  hexagonale,  épineuse  à  la 
périphérie,  et  émettant  à  chacun  dos  angles  doux  spiculos 
vigoureux.  L'espèce  type  est  lo  discozonium  hexagonium.) 

DISGRASE  n.  f.  Miner.  Syn.  do  dyscrask. 

DISCRÉDIT  [skré-di  —  du  préf.  priv.  dis,  ot  do  crédit) 
n.  m.  Etat  d'uno  personne  ou  d'une  valeur  qui  a  pordu  son 
crédit,  ou  dont  le  crédit  a  diminué  :  Un  négociant  tombé 
dans  le  discrkuit.  Le  discrhdit  des  assignats  ruina  beau- 
coup de  gens. 

—  Par  anal.  Etat  d'uno  personne  ou  d'uno  choso  qui  a 
perdu  do  son  inlluenco  ou  de  sa  considération  :  Un  minis- 
tre, un  écrivain,  un  livre  tombés  dans  le  di.scriÎdit. 

DISCRÉDITER  {s/cré)  v.  a.  Faire  tomber  dans  lo  discré- 
dit, en  jiarlant  d'une  personne  ou  d'uno  valeur  :  //  faut 
peu  de  chose  pour  discrkditkr  un  négociant.  Plusieurs 
causes  s'unirent  pour  discuiîihtkh  les  assignats.  Il  Par  anal. 
Jeter  la  défaveur,  la  déconsidération  sur  ;  DiscKiiDiTiiu  les 
œuvres  d'un  artiste,  une  opinion,  un  sysléme. 


Se  discréditer,  v.  pr.  Perdre  do  son  crédit,  tomT)or  dans 
le  discrédit,  il  Porter  atteinte  à,  son  propre  crédit,  à  sa 
considération,  il  Nuire  au  crédit,  à  la  considération  l'un  do 
l'autre. 

—  Syn.  Décréditer,  décrier,  etc.  V.  diîcrkditer. 

—  Anton.  Accréditer. 

DISCRET  (skré),  ETE  [du  lat.  discernere,  supin  àiscrelum, 
dîstîorner]  adj.  Séparé,  mis  à  part.  (Vieux.)  ii  Retenu,  mo- 
déré :  1»  dans  ses  paroles  :  Sogez  si7icère,  mais  discrkt; 
2"  dans  ses  actions  :  Il  faut  être  discrkt  quand  on  use  du 
bien  d'autrui.  ii  Qui  sait  garder  un  secret  :  L'homme  discrkt 
parle  quelquefois  pour  ne  rien  divulguer  par  son  silence, 
{La  Rochof.-Doud.)  ti  Par  ext.  Réglé  par  la  discrétion  ;  en 
qui  l'on  met  de  la  retenue  :  Paroles  DiscRiiTES.  il  Qui  dénote 
do  la  discrétion,  do  la  retenue,  de  la  mesure  :  Manières, 
J''açons  DISCRÈTES.  —  Substaotiv.  :  Faire  le  discrkt. 

—  Poétiq.  Qui  favorise  le  mystère,  ou  no  lui  est  pas 
nuisililo  :  une  ombre  discrètk.  Une  lueur  discrète. 

—  Hist.  relig.  Vénérable  et  discrète  personne,  Titro  que 
l'on  donnait  autrefois  aux  prêtres  et  aux  docteurs,  ii  Père 
discret.  Mère  discrète.  Religieux,  Religieuse  faisant  partie 
du  conseil  du  supérieur  ou  de  la  supérieure.  (Se  dit  à  caust^ 
du  secret  auquel  ces  personnes  sont  tenues.)  il  Père  discret. 
Autref.  Titre  d'un  religieux  député  au  discrétoire  ou 
conseil  provincial  de  l'ordre. 

—  Littér.  Style  discret,  Style  qui  a  le  caractère  do  la  rete- 
nue, et  dans  lequel  on  évite  l'ornement,  le  développement. 

—  Mathém.  Quantité  discrète,  Expression  qui  s'emploie 
quelquefois  pour  désigner  une  quantité  composée  d'unités 
physiquement  distinctes,  comme  des  pièces  d  or,  des  grains 
deulé,  etc.,  par  opposition  aux  quantités  continues,  comme 
lo  temps,  la  vitesse,  les  forces,  etc.,  dont  les  unités  no 
sont  considérées  comme  distinctes  que  par  un  eflTort  de 
l'esprit.  Il  Proportion  discrète.  Se  dit  quelquefois  d'une 
proportion  dans  laquelle  lo  rapport  du  premier  au  second 
moyen  n'est  pas  égal  au  rapport  des  antécédents  à  leurs 

2     4 
conséquents  respectifs,  comme  la  suivante  :    -  =  -.  dans 

3  2 

laquelle  -  n'est  pas  égal  à  -.  Dans  les  cas  contraires,  la 

4  3 

proportion  serait  dite  continue.  Telle  est  la  suivante  : 

-=  — ,  dans  laquelle  -  =  -. 
3     27  '  9     3 

—  Pathol.  Variole  discrète,  Petite  vérole  dans  laquelle 
les  pustules  sont  séparées  et  distinctes.  (On  le  dit  par 
opposition  à  variole  confluentk.)  il  Exaiithèmes  discrets, 
Exanthèmes  dont  les  pustules  sont  isolées. 

—  Anton.  Indiscret,  rapporteur,  bavard. 
DISCRÈTEMENT  (skrè)  adv.  D'une  façon  discrète,  avec 

discrétion.  Il  Avec  retenue,  avec  sagesse,  prudence  ou  à 
propos. 

—  Anton.  Indiscrètement. 

DISCRÉTIF,  IVE  [skré  —  du  lat.  discretus,  distingué, 
mis  à  part)  adj.  Log.  anc.  Proposition  composée,  qui  con- 
tient deux  affirmations,  dont  l'une  exprime  la  convenance, 
et  l'autre  la  disconvenance  do  l'attribut  avec  des  sujets 
différents,  comme  la  suivante  :  Dieu  est  éternel,  l'homme 
7ie  l'est  pas. 

DISCRÉTION  {skré-si-on  —  rad.  discret)  n.  f.  Discerne- 
ment :  Sans  réflexion  et  sans  discrétion.  (Bourd.)  iVieux.] 

Il  Retenue,  modération,  sages  limites  :  il  faut  mettre  de 
la  discrétion  dans  l'exercice  de  son  droit.  Il  n'y  a  pas  de 
discrétion  à  accepter  tout  ce  qu'on  vous  offre,  il  Réserve, 
sagesse  dans  les  actes  :  Il  faut  savoir  se  retirer  avec  nis- 
CHKTION,  lorsqu'on  s  aperçoit  qu'on  est  de  trop,  n  Qualité  par 
laquelle  on  règle,  on  mesure  ses  paroles,  de  façon  à  no 
parler  qu'à  propos  :  Avoir  de  la  discrétion,  dans  le  monde, 
c'est  tout  entendre  et  ne  jamais  rien  redire.  tSt-Prosper.) 

11  Ri-serve  (|ui  empêche  de  violer  les  secrets  :  Sans  dis- 
crétion, on  n'est  pas  un  honnête  homme. 

—  Age  de  discrétion,  Ago  do  raison. 

—  Conim.  Discrétion  des  prix.  Taux  modéré. 

—  Jeux.  Enieu  qu'on  ne  détermine  pas,  et  que  lo  perdant 
règle  à  sa  volonté  :  Gagner,  Perdre  une  discrétion. 

—  Loc.  adv.  A  discrétion  :  i»  A  volonté,  tant  qu'on 
veut  :  Manger,  Boire  k  discrétion.  (  Vivre  à  discrétion. 
So  dit  particuliôrem.  des  soldats  qui  rançonnent  à  leur 
gré  les  habitants  des  pays  qu'ils  occupent  ou  qu'ils  tra- 
versent); 2'»  A  son  gré,  ù.  son  choix:  liendre  quelqu'un 
heureux  ou  malheureux,  k  discuétion;  3*>Sans  composition, 
sans  conditions,  à  merci,  en  parlant  d'uno  ville,  d'un  poste 
ou  d'uno  troupe  qui  se  rend.  (S'emploie  dans  lo  langage 
courant,  dans  un  sens  tout  à  fait  analogue  :  Lorsqu'on 
désire,  on  se  rend  k  discrétion  à  celui  de  qui  on  espèi^e.) 
[La  Bruy.] 

—  Loc.  propos.  :  A  la  discrétion  de,  A  la  volonté,  à  la 
merci,  à  la  libre  disposition  do  :  Se  mettre  k  la  discrétion 
DIS  gens  sans  conscience,  n  A  la  sagesse,  à  la  retenue  ot  à 
la  justice  de  :  Uemettre  une  affaire  k  la  discrétion  d'wh 
homme  prudent. 

—  Syn.  Discrétion,  réserve,  retenue.  La  discrétion  est 
lo  soin  avec  lequel  on  évite  do  dire,  ou  do  faire,  co  qui 
pourrait  nuire  à  autrui  ou  lui  déplaire.  La  réseri'e  ei  la  /•(•- 
tenue  so  rapportent  aux  intérêts  ou  à  la  dignité  do  la  per- 
sonne môme  qui  se  les  impose.  Avoir  do  la  réserve,  c'est 
avoir  do  la  prudence,  craindre  de  so  comprometlro  :  avoir 
do  la  retenue,  c'est  être  maître  do  soi,  no  pas  so  laisser 
entraîner  au  del;\  des  bornes. 

—  Anton,  indiscrétion. 

—  Encycl.  Philos.  Loi  de  discrétion  des  phénomènes.  On 
appelle  ainsi  uno  loi  cosmolo^iquo,  affirmée  par  l'école 
néo-criticisto.  Los  mathématiciens  distinguent  entre  les 
grandeurs  discrètes  ou  discontinues  et  les  grandeurs 
coiuinues.  Los  premières  sont  des  collections  d'unités 
distinctes  ot  semblables;  oUos  varient  brusquement  par 
l'addition  ou  le  retranchement  d'une  ou  plusieurs  unités. 
Les  secondes  ont  la  propriété  do  croître  ot.de  décroltro 
d'uno  manière  continue,  insensible.  La  loi  do  discrétion  ou 
d(î  discontinuité,  appliijuéo  à  la  réalité  concrèto,  signifie 
qiio  celle-ci  so  compose  do  quantités  discrètes.  Elle  ost  ra- 
dicalement opposi'-o  aux  doctrines  do  déterminisme  rigou- 
reux ot  do  nécessité  univorsello,  qui  supposent  absolues 
l'unité,  la  continuité  et  la  solidarité. 

DISCRÉTIONNAIRE  {skré-si-o-nèr")  adj.  Qui  ost  laissé 
A  la  discrétion,  qui  n'est  pas  prévu  ot  déterminé  par  la  loi, 
ot  que,  partant,  on  fait  quand  et  comme  l'on  vont  :  Quoi 
gnon  fasse,  il  reste  toujours,  dans  les  affaires  humaines, 
quelque  chose  do  disciîétionnairh.  {U.  Const.)  (Pou  usité 
dans  lo  langage  commun.] 


DISCOURTOIS  —   DISCDSSIF 

—  Dr.  Pouvoir  discrétionnaire.  Faculté  laissée  à  un 
magistrat  d'agir,  en  certains  cas  et  dans  certaines  li- 
mites, selon  sa  volonté,  ot  non  d'après  dos  règles  ou  des 
lois  fixes. 

DI3CRÉTIONNAIREMENT  (skré-si-o-nè)  adv.  D'uno  ma- 
nière discrétionnaire. 

DISCRÉTOIRE  {skré  —  rad.  discret)  n.  m.  Hist.  relig. 
Salle  d'assemblée  de  certains  religieux  ou  religieuses  qui 
composent  lo  conseil  du  supérieur  ou  do  la  supérieure 
do  la  maison,  ot  que  l'on  appelle  Pères  discrets.  Mères 
discrètes,  ii  Ce  conseil  lui-mémo  :  7out  le  discrétoire 
opina  dans  ce  sens. 

DISCRIMEN  [skri-mên'  —  mot  lat.  qui  signifie  séparation) 
a.  m.  Chir.  Bandage  que  l'on  employait  autrefois  dans  la 
saignée  de  la  veine  frontale,  et  dont  un  chef  passait  le  long 
de  la  suture  sagittale,  divisant  ainsi  la  tète  on  doux  parties 
égales,  fil  était  maintenu  par  plusieurs  circulaires.)  ii  Dis- 
crimen  au  nez,  Bandage  en  X  employé  pour  relever  le  nez, 
lorsque  cet  organe  a  reçu  une  blessure  transversale. 

DISCRIMINANT  [skri,  na7i)y  ANTE  [du  lat.  discrimcn, 
inis,  caractère  distiuctifj  adj.  Qui  établit  une  séparation 
entre  deux  termes. 

—  n.  m.  Algèbr.  Fonction  des  coefficients  d'une  équation 
du  second  degré,  qui  permet  do  discerner  si  la  courbe 
représentée  par  cette  équation  en  coordonnées  rectangu- 
laires est  une  courbe  proprement  dite  ou  un  système  do 
deux  droites,  et,  dans  le  cas  de  l'ellipse,  si  elle  est  réelle 
ou  imaginaire. 

—  Encycl.  Algèbr.  Considérons  l'équation  du  second 
degré  : 

Ax'  -h  2  Bxy  +  Cy»  -^  2  Dj:  -}-  2  Ei/  H-  F  =  0. 

Si  on  la  résout  par  rapport  à  y,  après  avoir  posé  : 

B'  —  AC  =  m 

BE  — CD  =  n 

E'  —  CF  =  p, 

on  a  ■  V  =  -  (B3?+E)  ±/»ix' -|- 2na; +p. 

^  C 

Le  trinôme  sous  le  radical  m.r'  -I-  2nx  +  p  joue  un  rôle 
important  dans  la  nature  de  la  courbe  ;  il  a  ses  racines 
réelles  ot  inégales  si  :     7i*  —  mp  >-  o  ; 
réelles  et  égales  si  :        n'  —  mp  =  0  ; 
imaginaires  si  :  «'  —  mp  -C  0. 

Or  la  fonction  n*  —  mp  développée  prend  la  forme  : 

C[AE>  -l-CD'  — 2BDE-1-F[B'  — AC)]. 
La  quantité  entre  crochets  est  le  discriminant  de  l'équa- 
tion ;  ce  discriminant  A  nous  a  servi  (v.  conique)  à  discu- 
ter la  nature  de  la  courbe  représentée  par  l'équation  du 
second  degré. 

Dans  tous  les  cas  où  le  discriminant  est  nul,  la  courbe 
se  réduit  à  un  système  de  deux  droites.  On  peut  donc  en- 
core trouver  le  discriminant  en  exprimant  que  l'équation 
du  second  degré  peut  se  décomposer  en  deux  facteurs  du 
premier  degré. 

Dans  le  cas  des  coordonnées  trilinéaires,  les  polaires 
des  trois  sommets  du  triangle  do  référence,  par  rapport  à 
la  conique,  se  coupent  au  mémo  point  quand  la  conique 
se  réduit  à  un  système  de  deux  droites.  On  peut  donc 
trouver  le  discriminant  en  exprimant  quo  ces  trois  polaires 
sont  des  droites  concourantes. 

Or,  a  =  0,  fi  =  0,  Y  =  0  étant  les  trois  droites  du  triangle 
do  référence,  toute  conique  peut  s'écrire  : 

aa'  +  6^1  +  Cï'  -h  2/*;;^  +  25ï«  -f  2/ja?  =  0, 

et  les  polaires  des  sommets  du  triangle  de  référence  sont  t 

aa.  -}-  /j3  -|-  j7y  =  0, 

Aa  -^b^-V  f-i  =  0, 

(J'^  +  ft.+    Cï  =  û. 

On  exprime  qu'elles  sont  concourantes  en  écrivant  quo  lo 
déterminant  des  trois  équations  est  nul  : 

a    h    g 

h     à    f 

Q    f    c 
ou  en  développant  : 

abc  -f  'ifgh  —  af*  —  bg*  —  ch'  =  0, 
forme  plus  symétrique  quo  celle  qui  a  été  donnée  plus 
haut. 

DISCRIMINATION  (skri,  si-on  —  rad.  disci'iminant)  n.  f. 

Faculté  do  discerner,  de  distinguer. 

DISCULPATION  (skul',  *i-on)  n.  f.  Action  de  disculper 
quelqu'un  on  do  se  disculper  :  Poursuivre  la  disculpation 
d'un  accusé.  Il  Etat  d'uno  personne  disculpée  :  Souvent,  la 
disculpation  d'une  personne  acquittée  est  incomplète. 

—  Aston.  Inculpation. 

DISCULPER  {skul'  —  du  préf.  priv.  dis,  et  du  lat.  culpa, 
faute)  V.  a.  Justifier  d'une  faute,  en  parlant  d'une  personne 
accusée  ou  soupçonnée  :  Disculper  im  accusé,  il  Justifier 
d'un  défaut  :  Disculper  quelqu'un  d'un  travers  d'esprit. 
Il  Justifier,  en  parlant  d'un  vico  ou  d'un  acte  :  Disculper 
une  action. 

Se  disculper,  v.  pr.  Etre  disculpé,  justifié,  ii  So  justifier, 
so  laver  d'une  faute  ou  d'un  vico. 

—  Anton.  Inculper. 

DISCURSIF,  IVE  (skur'  —  du  lat.  diseurrere,  supin  dis- 
cursuni,  courir  çà  et  là)  adj.  Logiq.  Qui  a  rapport  au  raison- 
nement :  Fonne  discursive.  Faculté  discursive,  n  Qui  so 
déduit  par  lo  raisonnement  :  liaisonnement  discursif. 
Il  Qui  a  lieu  par  lo  raisonnement,  qui  n'est  pas  intuitif  ; 
Science  discursive. 

—  Ascét.  Inquiet,  agité  :  Passage  de  l'état  discursif  à 
l'état  contemplatif.  (Boss,) 

—  Philos.  Méthode  di.^cursive.  Méthode  do  déduction. 

—  Encycl.  Logiq.  Di.tcursifso  dit  do  tout  procédé  do  raî- 
sonnomont  où  l'esprit  n'aperçoit' pas  la  vérité  dirootomont. 
et  oi"!  il  no  l'atteint  qu'après  avoir  examiné  succossive- 
mout,  ot  on  les  onchaînant  les  unes  aux  autres,  plusieurs 
idées.  Ainsi,  déduire,  comparer,  sont  pour  l'esprit  des  pro- 
cédés discursifs.  Les  connaissances  discursives  sont  op- 
posées aux  connaissances  intuitives  :  los  unos  nous  don- 
nent la  vérité  diroctoment  ;  los  autres  nous  lu  douiiout 
indirectomont. 

DISCUS3IF  (sku-sif),  IVE  [du  Int.  discutcre,  supin  discuS' 
sum,  secouer]  adj.  Logiq.  Qui  appartient  A  lu  discussion, 
à  lu  coutrovorso  :  Question  entrée  dans  la  phase  discussiviï. 


DISCUSSION 


DISJONCTION 


Méd.  anc.  Fondant,  résolutif,  propre  à  dissiper  les 

engorgements,  il  On  dit  plutôt  KÉsoLUTii'',  IVE. 

—  u.  m.  :  Remède  Discussil^ 

DISCUSSION  {sku-si-on  —  rad.  discussif)  a.  f.  Examen 
des  raisons  pour  et  contre,  auquel  une  personne  se  livre 
pour  arriver  à  connaître  ou  à  faire  connaître  la  vérité  ; 
L'histoire  est  une  science  toute  de  discussion.  Il  Raisonne- 
ments contradictoires,  auxquels  deux  ou  plusieurs  per- 
sonnes se  livrent  pour  faire  prévaloir  leurs  opinions  ou 
leurs  intérêts  :  Les  discdssions  du  conseil  d'Etat.  Il  Manière 
de  discuter  :  Ai'oi>  la  discdssion  nette,  vive,  ardente. 

—  Par  ext.  Différend,  querelle,  dispute  :  Avoir  des  dis- 
cussions euftcmble. 

—  Pop.  Arotr  une  discussion  avec  les  pavés.  Tomber. 

—  Dr.  Dtscus.iion  de  àiens.  Recherche  des  biens  d'un 
débiteur,  faite  dans  l'intention  de  les  faire  vendre  par  voie 
de  justice,  il  Binéfice  de  diMiission,  Exception  par  laquelle 
la  caution,  mise  en  demeure  de  payer,  exige  la  discussion 
préalable  des  biens  du  débiteur  principal,  il  Sans  division 
ni  discussion.  Solidairement  l'un  pour  l'autre  et  un  seul 
pour  le  tout,  sans  distinction  d'ordre  entre  les  débiteurs. 

—  Mathém.  Discussion  d'une  équation.  Examen  théo- 
rique de  ses  termes  et  des  diverses  solutions  auxquelles 
donnent  lieu  les  diverses  hypothèses  qu'on  peut  faire  sur 
les  données. 

Méd.  Résolution  ;  Discussion  d'une  tumeur,  d'un  en- 


é>- 


orgement. 

Loc.  PROv.  :  De  la  discussion  jaillit  la  lumière,  C  est 


frrâce  aux  connaissances  spéciales  que  chacun  apporte 
dans  ia  discussion  que  l'on  parvient  ù  dégager  la  vérité 
dans  une  question  donnée. 

—  Allus.  HiST.  :  Discussions  byzantines,  Disputes  oiseu- 
ses, par  allusion  aux  disputes  qui  occupaient  les  Grecs  du 
Bas-Empire  dans  un  temps  où  ils  auraient  dû  songer  sur- 
tout à  se  défendre  contre  leurs  ennemis  extérieurs. 

—  Syn.  Discussion,  altercation,  contestation.  V.  alter- 
cation. 

—  Encycl.  Algèbr.  Un  même  problème  peut  être  possible 
lorsque  ses  données  satisfont  à  de  certaines  conditions,  et 
devenir  impossible  dans  le  cas  contraire  ;  le  nombre  des 
solutions  que  comporte  un  problème  peut  changer  aussi, 
selon  que  sesdonnéesremplissent  toiles  ou  telles  conditions. 

Or  on  ne  peut  pas,  la  plupart  du  temps,  préjuger  les 
conditions  de  possibilité  de  la  question  qu'on  traite;  la 
contemplation  extérieure  de  l'énoncé  n'y  suffirait  que  dans 
les  cas  les  plus  simples. 

La  méthode  qu'on  suit,  en  algèbre,  consiste  essentielle- 
ment à  traiter  toutes  les  questions  imaginables  comme  si 
les  données  n'en  pouvaient  pas  être  incompatibles  ;  à  ré- 
soudre avant  tout  les  problèmes  qu'on  se  propose,  encore 
même  qu'ils  soient  impossibles,  sans  faire  ni  admettre 
aucune  hypothèse  particulière  relativement  aux  données, 
que  l'on  aura  dû,  par  suite,  introduire  dans  les  calculs, 
sous  forme  littérale. 

Quand  ce  travail  préliminaire  est  achevé,  quand  on  a 
obtenu  les  formules  algébriques  des  calculs  numériques 
qui  resteraient  à  effectuer  pour  obtenir  les  valeurs  des 
inconnues,  l'inspection  seule  de  ces  formules,  où  les  opé- 
rations indiquées  devraient  être  possibles,  suffit  pour  re- 
connaître après  coup  les  conditions  auxquelles  le  pro- 
blème est  lui-même  possible,  le  nombre  et  la  nature  des 
solutions  qu'il  comporte  dans  cliaque  cas. 

Cette  discussion  des  formules  se  réduit  toujours  à  savoir 
pour  quelles  valeurs  des  données  l'expression  de  l'inconnue 
serait  positive,  négative  ou  imaginaire  ;  elle  se  réduit  par 
conséquent  à  la  discussion  d'inégalités  que  la  formule  in- 
dique d'elle-même. 

DISCUTABLE  [sku)  adj.  Qui  peut  être  discuté,  qui  offre 
matière  à  di^-^cussion  :  Des  raisons  discutables.  Il  Cela  n'est 
pas  discutabh  :  i"  C'est  absolument  certain;  2"  Cela  ne 
mérite  pas  d'être  examiné. 

—  Anton.  Indiscutable. 

DISCUTANT  {sht-tan),  ANTE  adj.  Qui  Se  livre  à  la 
discussion,  qui  aime  la  discussion  :  Une  certaine  manie 
DISCUTANTE  s'cst  emparée  de  la  jeunesse.  (H.  Beyle.) 

DISCUTER  [sku  —  du  lat.  discutere.  secouer)  v.  a.  Exa- 
miner, débattre  contradictoirement  :  Discuter  uyie  opinion, 
un  fait,  une  a/faire,  une  question,  un  projet  de  loi,  le  budget. 
Le  merveilleux  disparaît  dès  qu'on  le  discute,  ii  Discuter 
quelqu'un.  Soumettre  à  un  examen  critique  sa  personne,  sa 
conduite,  ses  actes,  ses  opinions,  sa  candidature,  tl  Abso- 
lum.  :  Discutons  souvent,  ne  disputons  JamaîS.  (De  Ségur.) 

—  Dr.  Discuter  les  biens  d'un  débiteur.  Discuter  un  débi- 
teur. Rechercher  les  biens  d'un  débiteur,  dans  l'intention 
de  les  faire  vendre  par  voie  de  justice. 

Se  discuter,  v.  pr.  Etre  discuté. 

—  Syn.  Discuter,  agiter,  débattre,  traiter.  V.  agiter. 

DISCUTEUR,  EUSE  {sku)  n.  Personne  qui  discute,  qui 
aime,  qui  recherche  la  discussion. 

DISDIAPASON  {diss  —  du  préf.  séparât,  dis,  et  de  diapa- 
son) D.  m.  C'est  le  nom  que  prenait,  dans  l'ancienne  mu- 
sique grecque,  l'intervalle  de  la  double  octave. 

DISEMME  (zèm')  n.  f.  Bot.  Genre  de  dicotylédones  dialy- 
pédales,  voisin  des  passiflores,  originaire  de  l'Australie. 

DiSENTIS,  bourg  de  Suisse  (cant.  des  Grisons),  près 
du  confluent  du  Rhin  antérieur  et  du  Rhin  moyen  ; 
1.330  hab.  L'abbaye  des  bénédictins  de  Disentis,  fondée 
au  VII"  siècle,  et  dont  les  abbés  étaient  jadis  princes  do 
l'Empire  et  présidents  de  la  Ligue  grise,  domine  le  bourg. 
L'église  abbatiale  renferme  le  tombeau  de  saint  Colombau. 
(Sou  nom  romanche  est  Muster.) 

DI3ÉPAIX  (du  préf.  di,  et  àe)  sépale)  adj.  Qui  est  formé  de 
deux  sépales.  (Se  dit  du  calice  des  pavots,  fumeterres,  etc.) 

DISERT  f^^r"),  ERTE  [du  lat.  disertus,  mi^me  sens]  adj. 
Qui  parle  avec  une  facilité  élégante;  qui  exprime  hien  ce 
qu'il  dit  :  Avocat  disert,  il  Qui  est  dit  avec  une  élégance 
facile  :  Discours  diskrt. 

—  Syn.  Disert,  éloquent.  L'orateur  disert  plaît  par  la 
facilité,  l'élégance  de  sa  parole,  mais  il  émeut  rarement  ; 
il  connaît  son  art  et  il  y  montre  de  l'habileté,  mais  le  gé- 
nie lui  fait  défaut.  L'homme /i'Yoçmph/  s'empare  des  esprits, 
émeut  les  cœurs  et  domine  son  auditoire.  L'un  brille  par 
la  dlctioDt  l'autre  par  la  grandeur  des  pensées  et  par 
l'élévation. 

DISERTEMENT  {zèr")  adv.  Avec  élégance  et  facilité. 

DISETTE  izèt'  —  orig.  inconn.)  n.  f.  Manque  do  choses 
nécessairo.s  k  la  vie,  et  particuli6rcm.  d'aliments  :  Parmen- 


tior  indiquait  les  qoiiets  comme  un  aliment  précieux  dans  1rs 
7noments  de  disette.  (H.  Berthoud.)  l!  Etat  de  pauvreté,  de 
pénurie  :  On  a  quelque  peinte  a  voir  ceux  qui  labourent  dans 
la  DISETTE,  ceux  qui  ne  produisent  rien  dans  le  luxe.  (Volt.) 

Il  Par  ext.  Manque,  pénurie  générale  :  La  disette  rfes  bons 
livres  est  en  proportion  directe  de  l'abondance  des  mauvais. 

Il  Manque,  pénurie  individuelle  :  Etre  dans  wie  grande 
DISETrE  de  vrais  amis. 

—  Fig.  Absence,  privation,  défaut  :  Disette  d'esprit^ 
d'idées,  de  sujets. 

—  Hacine  de  disette  ou  elliptiquement  Disette,  Nom 
donné  à  la  betterave. 

—  Syn.  Disette,  famine.  La  disette  est  le  manque  ou  la 
rareté  des  vivres.  La  famine  est  une  disette  extrême,  con- 
sidérée sous  le  rapport  des  soufl'rances  qui  en  résultent 
pour  la  masse  du  peuple  :  à  un  point  de  vue  plus  spécial, 
la  famine  est  le  résultat  de  la  disette,  c'est  la  disette  sé- 
vissant comme  un  fléau. 

—  Disette,  besoin,  dénuement,  etc.  V.  besoin. 

—  Anton.  Abondance. 

—  Encycl.  V.  famine. 

DISETTE  {zèf  —  rad.  dire)  n.  f.  Pop.  Propos  malins, 
commérages,  médisances.  (Peu  us.) 

DISETTEUX  {zè'(ei'i),  EUSE  n.  et  adj.  Se  dit  de  celui 
qui  est  dans  la  disette,  dans  la  pénurie.  Il  D'un  endroit  où 
les  gens  sont  dans  la  disette  :  Pays  disetteux.  Maison 
DiSETTEUSE.  Il  De  ce  qui  se  passe  dans  la  disette  :  Vie 
disetteuse.  (Vieux.) 

DISEUR,  EUSE  (rad.  dire)  n.  Personne  qui  dit  habituel- 
lement des  choses  d'un  genre  spécifié  :  Diseuse  de  riens. 
Le  pape  Benoit  XIV  était  un  grand  diseur  de  fions  mots. 
(A.  Karr.)  n  Personne  considérée  au  point  de  vue  dos  qua- 
lités de  son  élocution  :  Un  beau  diseur.  H  Personne  qui 
parle  beaucoup,  qui  fait  de  grandes  démonstrations  en 
paroles. 

—  Pop.  Menteur,  hâbleur,  il  Diseur  de  mots.  Sorcier.  (  Vx.) 

—  Diseur,  Diseuse  de  bonne  aventure.  Personne  qui  fait 
profession  d'annoncer  ce  qui  doit  arriver. 

—  Prov.  :  Les  grands  diseurs  ne  sont  pas  les  grands  fai- 
seurs, Ceux  qui  se  vantent  le  i)liis,  qui  promettent  le  plus, 
sont  ordinairement  ceux  qui  font  le  moins,  il  L'entente  est 
au  diseur,  Celui  qui  prend  la  parole  passe  toujours  pour 
en  savoir  plus  long  que  celui  (;ui  garde  le  silence. 

Diseuse  de  bonne  aventure  (la),  tableau  de  W.  van 
Mieris,  au  musée  do  Dresde.  —  Une  jeune  et  jolie  femme 
a  confié  sa  main  à  une  vieille  bohémienne  qui  y  r-herche 
les  indices  favorables  ou  fâcheux  de  se  ir  ;;  -  :  : 

cotte  peinture 
est  remarqua- 
ble par  la  fi- 
nesse de  l'exé- 
cution. Beau- 
coup d'autres 
artistes  ont 
peint  des  Di- 
seuses debonne 
aventure;  en- 
tre autres  :  le 
Caravage,  le 
Garofalo,  Te- 
niers,G.  Hon- 
thorst,  C.  Be- 
pa,  Watteau, 
N.  Berghem, 
Ch.-L.  Coy- 
pcl ,  etc.  Te- 
niers   l'a  fait 

en  peintre  de  bamhochades,  qui  insiste  sur  les  accessoires 
pittoresques,  Watteau  en  peintre  précieux  et  galant.  Le 
tableau  du  Caravage  (Louvre),  qu'on  désigne  souvent  sous 
le  nom  de  la  Bohémienne,  représente  une  jeune  femme 
coiffée  d'un  turban  blanc,  qui  lit  l'avenir  dans  la  main  d'un 
jeune  seigneur,  élégamment  vêtu.  La  Diseuse  de  bonne 
aventure,  tableau  de  Valentin  (Louvre)  représente  aussi 
une  bohémienne,  au  teint  basané,  qui  examine  avec  gravité 
la  main  d'un  soldat  assis  devant  une  table,  le  dos  tourné 
au  spectateur.  La  mise  en  scène  de  ce  tableau  est  savante, 
sa  couleur  énergique  et  impressionnante.  A  l'exemple  du 
Caravage,  Manfredi  a  peint  plusieurs  fois  des  diseuses 
de  bonne  aventure.  Un  de  ses  tableaux  (au  Louvre)  repré- 
sente une  de  ces  chiromanciennes  occupée  à  lire  dans  la 
main  d'une  femme  derrière  laquelle  se  tient  un  cavalier. 
Le  palais  Pitti  (Florence)  possède  une  composition  ana- 
logue, qui  est  exécutée  avec  beaucoup  de  largeur  et  de 
fermeté. 

DISGRÂCE  {diss  —  de  l'ital.  disgrazia,  même  sens)  n.  f. 
Défaut  de  grâce,  de  charme  extérieur;  mauvaise  grâce  : 
La  disgrâce  du  maintien,  de  l'allure,  des  gestes,  des  dis- 
cours. (Rare.) 

—  Perte  des  bonnes  grâces  d'une  personne  puissante  ou 
aimée  :  Tomber  dans  la  disgrâce  d'un  ministre.  Il  Par  ext. 
Infortune,  malheur  :  Nous  sommes  presque  toujours  les 
artisa7is  de  jïos  disgrâces,  il  Insuccès,  revers  : 

La  guerre  a  ses  faveurs  ainsi  que  ses  disgrâces. 

Racine. 

—  Syn.  Disgrâce,  défaveur.  V.  défaveur. 

—  Disgrâces,  adversité,  détresse,  infortune,  malheur, 
misère.  V.  adversité. 

~  Anton.  Faveur,  bonnes  grâces. 

DISGRACIANT  {diss,  si-an),  ANTE  adj.  Qui  cause  la  dis- 
grâce. (Vieux.) 

DISGRACIER  [diss,  si-é  —  rad.  disgrâce.  Prend  deux  i 
de  suite  aux  deux  prem.  pers.  du  plur.  de  l'imp.  de  l'iiid. 
et  du  prés,  du  subj.  ;  Nous  disgraciions.  Que  vous  disgra- 
ciiez) v.  a.  Retirer  sa  faveur,  ses  bonnes  grâces  à  :  Dis- 
gracier uJi  favori. 

Disgracié,  ée  part,  pass,  du  v.  Disgracier. 

—  Mar.  Sïarin  disgracié,  Marin  qui  est  sur  le  point 
d'ohtenir  son  rapatriement. 

—  Substantiv.  Personne  tombée  en  disgrâce  :  Les  ms- 
GRAciÉS  ont  peu  d'amis  à  la  cour.  \\  Personne  mal  douée, 
dépourvue  do  qualités  naturelles  :  Pauvre  disgraciée  ! 

DISGRACIEUSEMENT  (diss-qra-si)  adv.  D'une  manière 
qui  manque  :  i"  de  grâce  :  Danser  disgraciedsrment  ; 
2"  de  cijurtoisio  :  Itefuser  diroracirusement  un  seri'ice. 

DISGRACIEUX  {diss,si-eft),  EUSE  [du  préf.  priv.  dis,  e(  de 
gracieux]  adj.  Qui  est  dépourvu  de  grâce  :  Dobe,  Tournure 


La  Diseuse  de  bnnne  aventure, 
d'après  le  Caravage. 


758 

DISGRACIEUSE.  Il  Déplaisant ,  fâcheux,  ennuyeux:  Besogne 
DisGHAciKusK.  Il  Discourtois  :  Befus  disgracieux. 

DISGRÉGATION  (diss,  si-on  —  rad.  disgréger)  n.  f.  Des- 
truction de  l'état  d'agrégation. 

—  Optiq.  anc.  Se  disait  de  la  propriété  attribuée  à  cer- 
taines couleurs  d'écarter  les  rayons  visuels  et  de  rendre  la 
vision  plus  nette. 

DISGRÉGER  \diss,jé  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  agréger. 
Prend  un  e  après  le  g  devant  les  voyelles  a  et  o  :  Nous 
disgrégeons.  Nous  disqrégeàmes  ;  change  \'é  fermé  on  è  ou 
vert  devant  une  syllabe  muette  :  il  disgrège;  sauf  au  fut. 
simple  et  au  cond.  prés.  :  Je  disgrégerai.  Il  disgrégerait) 
V.  a.  Ancienne  forme  de  désagréger. 

DlSHLEY  (moutons  de).  Zootechn.  V.  Leicester. 

DISHLEY-MÉRINOS  {chlè,  noss)  n.  m.  Produit  du  croi- 
sement des  moutons  anglais  de  Leicester  avec  ceux  de  la 
race  mérine. 

—  Encycl.  En  1840,  on  eut  l'idée  de  croiser  les  mérinos 
avec  les  moutons  anglais  de  Zei'ces^er^  ou  moutons  diskley, 
dans  l'espoir  de  réunir  en  un  seul  type  les  qualités  exccjj- 
tionnelles  du  mérinos,  comme  producteur  de  laine,  la  pré- 
cocité du  leicester  et  ses  qualités  remarquables,  comme 
producteur  de  viande.  On  a  simplement  obtenu  des  métis 
en  variation  désordonnée,  se  rapprochant  d'une  manière 
plus  spéciale  tantôt  du  dishley,  tantôt  du  mérinos.  L'éle- 
vage de  ces  métis  n'a  pris,  d'ailleurs,  qu'une  extension 
assez  restreinte. 

DISIDOLIQUE  {Uk'  ~  du  préf.  dis,  et  du  gr.  eidosj  image) 
adj.  Physu|.  Qui  produit  deux  images. 

DISILICATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  disilicique. 

DISILICIQUE  adj.  Chim.  V.  .siLicigUE. 

DISJECTI  MEMBRA  POET^  {les  membres  dispersés  du 
poète),  mots  tirés  d'un  passage  d'Horace  (liv.  I",  sat.  iv). 
[On  applique  ces  mots  du  poète  latin  à  tout  ce  qui  est  dis- 
persé, épars,  comme  en  ruine,  mais  rappelant  encore  1  en- 
semble qui  fut  harmonieux,  et  cela,  qu'il  s'agisse  d'art,  de 
littérature,  de  toilette,  etc.] 

DISJOINDRE  {diss-jou-indj''  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de 
joindri'.  I  So  conjugue  comme  _/o»(rfre])  v.  a.  Réparer, 
désunir  :  Disjoindre  les  ais  d'une  porte.  W  /Jisjoindre  deux 
causes,  Les  séparer  pour  que  chacune  soit  l'objet  d'une 
procédure  spéciale. 

Se  disjoindre,  v.  pr.  So  diviser,  se  désunir. 

—  Syn.  Disjoindre,  déjoindre.  V.  déjoindrk. 
Disjoint,  ointe,  part.  pass.  du  v.  Disjoindre. 

—  Bot.  Espèces  disjointes,  Espèces  de  plantes  séparées 
dans  leur  distribu- 
tion géographique 
par  de  grandes  dis- 
tances. 

—  Mu's.  Degré 
disjoint.  V.  degré. 

DISJOINTURE 
{diss-jou-in  —  rad. 
disjoindre)  n.  f.  Ac- 
tion de  se  disjoin- 
dre ;  La  DISJOIN- 
TURE des  pierres 
d'un  mur. 


Disjoncteur  ;  A.  B,  lames  de  laiton  dont 
lea  extrémités  mobiles  reposent  sur  des 
poupées  E;  —  C.  ressort  qui,  en  se  déten- 
dant, soulève  les  extrémités  des  lames  A 
etB,  en  interrompantle  courant;  —  D,  griffe 
maintenant  le  ressort  C  en  place. 


DISJONCTEUR 

{diss  —  du  lat.  (//.•;- 

jungcre,  supin  dis- 

junctum,  séparer)  n.  m.  Physiq.  Genre  de  commutateur, 

destiné  à  rompre  brusquement  un  circuit. 

DISJONCTIF,  IVE  {diss  —  du  lat.  disjunctus,  disjoint) 
adj.  Gramm.  Se  dit  de  toute  conjonction  qui  sert  à  relier 
entre  eux  les  diversmots  d'unephrase,  tout  on  établissant 
une  distinction  dans  les  idées  qu'ils  expriment  :  Ou,  soit, 
ni  sont  des  mots  disjonctifs,  des  particules  disjonctives. 
Il  Accents  disjonctifs,  Accents  toniques  qui  servent  do 
signes  de  ponctuation  dans  la  langue  hébraïque. 

—  Logiq.  Propositio7i  disjonctive.  Celle  dont  les  termes 
sont  séparés  par  une  particule  disjonctive.  il  Syllogisme 
disjonctif.  Celui  dont  la  majeure  est  une  proposition  dis- 
jonctive. 

—  Anton,  Copulatif,  conjonctif. 

—  n.    f.   Gramm.    Particule   disjonctive  :   Ou   est   une 

DISJONCTIVE. 

—  Encycl.  Logiq.  On  appelle  disjonctive  une  double 
proposition  séparée  en  deux  par  la  conjonction  ou  :  Ce  gé- 
néral a  exécuté  les  ordres  reçus,  ou  il  a  trahi.  On  appelle 
disjonctif,  un  raisonnement  dont  la  première  proposition 
est  disjonctive  :  Ce  générai,  a  exécuté  les  ordres  reçus, 
ou  il  a  trahi  ;  or  il  a  exécute  les  ordres  ;  donc  il  n'a  pas  trahi. 
Une  question  étant  posée,  on  peut  faire  plusieurs  suppo- 
sitions. Si  l'on  prouve  que  toutes  ces  suppositions,  moins 
une,  sont  inadmissibles,  et  qu'on  en  conclue  que  la  der- 
nière doit  être  admise,  on  aura  un  raisonnement  disjonc- 
tif. Pour  que  ce  raisonnement  soit  bon,  il  faut  que  l'on 
ait  fait  une  énumération  complète  de  toutes  les  supposi- 
tions possibles  dans  le  cas  donné,  et  que  ces  suppositions 
soient  contradictoires. 

DISJONCTIFLORE  [diss  —  du  lat.  disjonctus,  disjoint,  et 
.fus.  uns,  fleur)  adj.  Bot.  Dont  les  fleurs  sont  très  écartées. 

DISJONCTION  (diss.  si-on  —  rad.  disjonctif)  n.  f.  Dés- 
union, division,  séparation  :  Mettre  une  traverse  à  un  volet 
pour  empêcher  la  disjonction  des  ais. 

—  Biol.  Disjonction  des  caractères.  Juxtaposition  sans 
fusion  des  caractères  paternels  et  maternels  dans  le  pro- 
duit d'une  hybridation. 

—  Dr.  Séparation  de  causes  ;  Demander  la  disjonction. 

—  Logiq.  Proposition  dans  laquelle  on  rapporte  â  un 
.sujet,  comme  attributs  possibles,  plusieurs  termes  oui 
s'excluent  réciproquement,  comme  dans  celle-ci  :  une 
porte  est  ouverte  ou  fermée. 

—  Mus.  anc.  Espace  qui  séparait  un  tétracorde  d'un 
autre  tétracorde,  lorsqu'ils  n'étaient  pas  conjoints,  il  Es- 
pace qui  séparait  la  mèso  de  la  paramèse  :  L'intervalle 
de  la  disjonction  était  d'un  ton. 

—  Khétor.  Suppression  des  conjonctions.  Il  Figure  d'élo- 
eution  dont  on  so  sert  quand,  en  citant  les  paroles  d'un 
interlocuteur,  on  supprime  les  mots  qui  lui  attribuent  ces 
paroles,  comme  dit-il,  ajoute-t-il,  reprit-il,  etc.,  ou  les  par- 
ticules conjonctions  comme  :  et,  ou,  ni,  etc. 

—  Encycl.  Rliétor.  Le  but  de  la  disjonction  est ,  en 
général,  de  rendre  le  discours  plus  rapide  par  la  suppres- 
sion  des  conjonctions  qui   relient  les   ditl'érents   termes. 


739 

comme  dans  ce  vors  do  Racine ,  à   la    dernière   scène 
d'Athafie  : 

Fiminu'S,  vioillanls,  t'uraiits,  s'oiiilirasHnnt  avoc  joio... 
IjR  disjonction  est  lo  contraire  clo  la  lit^uro  nomnit^o  co7i- 
jonction,    laquelle  consiste  à    multiplier    les    particules 
conjonctives,  comme  dans  ce  vers  de  Ctnna  : 

Vovis  tneUrez  et  l'Eitrope,  et  l'Asie,  et  l'Afrique 

Sous  las  lois  d'un  monarque 

Kn  ce  sons,  diy'oiction  est  synonyme  do  asyndètk. 
Quant  a  la  Hf^uro  de  rlit^torique  qui  consiste  dans  la 
suppression  dos  mots  roliaut  les  paroles  d'un  intorlocu- 
tour  à  la  phrase  précédente,  tels  que  :  dit-il,  reprii-ïl, 
répondit-H,  etc.,  nous  en  trouvons  un  exemple  très  frap- 
pant dans  le  Charlatan  de  La  Fontaine  : 

Un  lies  derniers  se  vantait  liVtre 
En  éloquence  si  grand  maître 
Qu'il  rendrait  disert  un  bndand,        , 
Un  manant,  un  rustre,  un  lourdaud. 
■  Ouï,  messieurs,  un  lourdaud,  un  animal,  un  Ane.  « 

—  Biol.  Le  plus  souvent,  lo  produit  d'nno  fécondation 
croisée  d'une  espèce  A  par  une  espèce  B  est  intermédiaire 
aux  deux  types  spécifiques  A  et  B  ;  soit  par  fusion  des 
caractères  paternels  et  maternels  en  chaque  point  du 
sujet,  soit  par  juxtaposition  sans  fusion  do  ces  caractères. 
Ainsi,  le  produit  du  croisecnont  d'une  espèce  à  fleurs 
rouges  par  une  espèce  à  fleurs  blanches  peut  avoir  des 
fleurs  d'une  couleur  intermédiaire  rouge  paie  (fusion  des 
caractères)  ou  des  fleurs  panachées,  mi-partie  roupes,  mi- 
partio  blanches,  et,  dans  ce  dernier  cas,  il  y  a  disjonction 
des  caractères.  Cette  disjonction  peut  aller  jusqu'aux 
simples  cellules,  et  l'on  voit  quelquefois  des  cellules  du 
type  paternel  alterner  avec  des  cellules  du  type  maternel 
dans  la  plante  hybride.  Lorsque  la  disjonction  atteint  les 
éléments  sexuels,  il  peut  y  avoir  retour  à  l'un  des  ancêtres, 
ce  que  l'on  constate  dans  la  génération  des  hybrides.  Il 
faudrait  rechercher  si  la  disjonction  des  caractères  a  lieu 
chez  les  hybrides  vrais,  ou  si  les  cas  dans  lesquels  elle  se 
produit  ne  sont  pas  plutôt  des  cas  de  métissage.  Mais  cola 
revient  à  poser  d"une  manière  précise  la  question  contro- 
versée de  la  définition  de  [espèce. 

—  Dr.  En  droit,  le  mot  disjonctio7i  exprime  la  sépara- 
tion de  deux  ou  plusieurs  causes  qui  étaient  réunies. 

En  matière  civile,  la  disjonction  est  prononcée  lorsque, 
l'une  des  causes  étant  prête  à  recevoir  jugement,  l'autre 
n'a  point  encore  atteint  le  degré  d'instruction  nécessaire. 

En  matière  criminelle,  la  disjonction  est  prononcée,  par 
exemple,  lorsque,  dans  le  cours  des  débats,  il  vient  à  se 
produire  des  faits  dont  l'éclaircissement  peut  changer  ou 
modifier  la  situation  de  l'un  des  accusés  ou  prévenus. 

DiSKO.  Géogr.  V.  Disco. 

DiSLÈRB  (Paul),  ingénieur  et  administrateur  français, 
né  à  Douai  en  1840.  Elève  de  l'Ecole  polytechnique,  il  en 
sortit  dans  le  génie  maritime 
(1861).  Il  remplit  brillamment 
une  mission  de  dix-huit  mois 
comme  ingénieur  de  la  divi- 
sion navale  du  Mexique,  et, 
à  l'âge  de  vingt-huit  ans.  fut 
appelé  à  la  direction  de  l'ar- 
senal de  Saigon  (1868-1871). 
Secrétaire  du  conseil  des  tra- 
vaux do  la  marine,  il  reçut  la 
mission  de  visiter  les  arse- 
naux d'Europe  (1874  et  1876'). 
Maître  des  requêtes  fi879), 
puis  conseiller  d'Etat  (1881), 
il  fut  appelé,  en  1382,  au 
poste  de  directeur  des  colo- 
nies au  ministère  de  la  ma- 
rine. Promu  ingénieur  de 
1"  classe  en  1888,  il  fut  char- 

fé,  en  1891,  de  la  direction 
u  commerce  extérieur.  Les 
?;uestions  coloniales  lui  sont 
amilières,  et  son  Traité  de  législation  coloniale  fait  jus- 
tement autorité,  ainsi  que,  dans  un  autre  ordre  d'idées, 
sa  Législation  de  l'année  française.  Président  du  conseil 
d'admmistration  de  l'Ecole  coloniale,  il  fut  nommé,  on 
1898,  président  de  section  au  conseil  d'Etat. 
DISLOCATEUR,  TRICE  [diss)  adj.  Qui  disloque. 
DISLOCATION  {diss,  si~on  —  rad.  disloquer)  n.  f.  Dis- 
jonction, séparation,  écartement  do  choses  contigués  nu 
eniboitéos  :  La  dislocation  des  pierres  d'un  mur,  des  os. 
Il  Par  ext.  Démembrement,  séparation,  isolement  des  par- 
ties d'un  tout  ;  La  nisLOCATiON  des  provinces  d'un  Etat. 

—  Acrobat.  V.  la  partie  eucycl. 

—  Art  milit.  Dislocation  des  troupes,  Opération  par 
laquelle  on  dissout,  en  renvoyant  chaque  corps  dans  sa 
garnison,  les  troupes  momentanément  réunies  pour  exé- 
cuter des  manœuvres. 

—  Géol.  "V.  la  partie  oncycl. 

—  Encycl.  Acrobat.  Avant  la  soudure  du  squelette, 
avant  que  les  os  aient  perdu  la  flexibilité  des  toutes  pre- 
mières années,  les  jambes  sont  soumises  à  des  écarte- 
ments  devenant  un  pou  plus  grands  tous  les  jours.  On 
habitue  d'abord  lo  petit  acrobate  à  prendre  un  pied  dans 
la  main,  à  lo  soulever  à  hauteur  de  sa  tôtc,  et,  un  pou  plus 
tard,  à  s'asseoir  et  ù.  se  relever  dans  cette  position.  Lo 
professeur  met  ensuite  une  main  sur  lo  dos  do  l'enfant, 
qui  est  debout  devant  lui,  et  l'amène  à  renverser  lo  torse 
et  la  tète  on  arrière.  Quand  les  reins  ont  acquis  assez  de 
souplesse  dans  le  renversement,  on  place  le  jeune  élève  le 
dos  tourné  près  d'un  mur,  et  contre  lequel,  s  appuyant  des 
lieux  mains  posées  à.  plat,  il  doit  chaque  jour  descendre, 
renversé,  plus  bas  de  quelques  centimètres,  jusqu'à  ce 
que,  complètement  ployé  on  tieux,  les  mains  viennent  à 
toucher  les  talons.  Do  cette  façon,  la  contraclibiliiô  des 
muscles  du  dos  est  augmentée  en  môme  temps  que  se  di- 
latent les  nerfs  correspondant  à.  la  colonne  vertébrale,  et 
qui  servent  de  liens  à  chaque  vertèbre.  L'enfant  oxécuto 
ensuite  toute  la  progression  dos  exercices  acrobatiques 
du  «  tapis  11 .  Enfin,  il  se  spécialise  et  se  prépare  ù.  devenir 
antipodi(*n,  cbéirobate,  equilibristo  ou  caoutchouc.  Les 
caoutchoucs  sont  les  véritaoles  disloqués  ou  «  désossés  ». 
("os  hommes-serpents,  enfermés  dans  des  maillots  aux 
paiHottes  éblouissantes,  ont  été  particulièrement  désar- 
ticulés dans  le  bas  fige. 

—  Géol.  On  appelle  dislocation  les  résultats  des  mouvn- 
monts  du  sol,  dus  aux  contractions  do  la  croftfo  terrestre 
par  rofroidissement  du  foyer  central.  On  peut  riter  dans 
ce  cas  loH  soulèvements  et  atraissomonts  tents,  comme 


Dislèrc. 


ceux  qui  caractérisent  les  cfitcs  do  Scandinavie  ;  c'est  ainsi 
que  toutes  les  vallées  de  la cûte  occidenlalo,  en  satfaissant 
dans  les  eaux  do  la  mer,  sont  devenues  th^s  fjords.  Los 
tremblements  de  terro  produisent  (|uohpiefois  dos  cre- 
vasses visibles  à  la  surface;  ce  pbénomcno  s'est  produit 
à  plusieurs  reprises  en  Italie.  Ces  brisures  violentes  des 
terrains  sont  parfois  accompagnées  de  véritables  déni- 
vellations. Les  déplacements  et  déformations  des  masses 
géologiques  se  sont  produits  à  tous  les  âges. 

DISLOCATURE  [diss)  ïï.  f.  Forme  ancienne  do  disloca- 
tion. 

DISLOQUEMENT  {diss,  ke-man)  n.  m.  Etat  de  ce  qui 
est  disloqué. 

DISLOQUER  {diss,  ké  —  du  préf.  dis,  et  du  lat.  loc.us. 
place,  endroit)  v.  a.  Déplacer,  déboîter,  désunir  :  Dislo- 
quer un  bras,  les  os  d'un  membre,  une  machine.  Il  Rompre 
les  articulations,  par  un  accident  ou  par  un  supplice. 

—  Eig.  Déranger  les  parties  do  :  Disloqueu  nn  système, 
un  drame. 

Disloqué,  ée  part.  pass.  du  v.  Disloquer. 

—  Dégingandé.  Il  Etre  disloqué.  Avoir  une  infirmité  qui  ■ 
rond  difficile  la  station  verticale  et  les  mouvements,  n  Ar- 
7née  disloquée.  Armée  dont  les  difl'érents  corps  ont  été  ren- 
voyés dans  leurs  garnisons  ou  leurs  cantonnements,  il  Dis- 
cours disloqué.  Pièce  disloquée.  Discours,  Pièce  dont  les 
diverses  parties  ne  se  répondent  pas,  ne  tiennent  pas 
ensemble. 

—  Substantiv.  Personne  dont  les  membres  semblent 
désarticulés  :  Les  disloqués  du  cirque. 

Se  disloquer,  v.  pr.  Etre  disloqué;  se  démettre;  se  dé- 
placer. Il  Disloquer  à  soi-même. 

—  Fiç.  Se  diviser,  se  désunir  ;  farti  qui  su  disloquk 
chaqiie  jour. 

—  Anton.  Emboîter  et  remboîter,  monter  et  remonter. 

DiSMAL  SWAMP  {Marais  maudit),  région  des  Etats- 
Unis,  sur  les  confins  de  la  Virginie  et  do  la  Caroline  du 
Nord,  que  couvrait  naguère  un  vaste  marécage  en  partie 
desséché  et  cultivé.  Une  partie  du  Dismal  Swamp  est 
couverte  par  le  lac  Drummond,  que  traverse  le  canal 
connu  sous  le  nom  de  Canal  du  marais  maudit  (Dismal 
Swamp  canal).  Le  Dismal  Swamp  martjue,  en  Virginie,  le 
début  de  la  longue  rangée  de  marécages  qui  se  succèdent 
le  long  de  la  côte  atlantique  des  Etats-Unis  jusqu'à  la 
pointe  méridionale  do  la  Floride. 

DISMODICUS  {diss,  kuss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides  dipneumones,  famille  des  argiopidés,  comprenant 
des  formes  voisines  des  gonatium,  et  portant  deux  saillies 
frontales  considérables  chez  les  mâles.  (Les  dismodicus 
habitent  en  été  l'bémisphère  boréal;  les  espèces  d'Eu- 
rope vivent,  en  été,  sur  les  hautes  herbes  et  les  buissons 
[dismodicus  elevatus].) 

DiSNA,  riv.  de  la  Russie  d'Europe,  affluent  de  la  Dwina, 
avec  laquelle  elle  conflue  près  de  la  petite  ville  de  Disna. 

DiSNA  ou  DziSNA,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (gouv. 
de  Vitua),  au  confinent  de  la  Dwina  et  de  la  rivière  de  son 
nom;  8.000  bab.  Briqueteries  et  poteries.  Ch.-l.  d'un  dis- 
trict peuplé  de  120.000  hab. 

DiSO,  comm.  d'Italie  (Apulie,  Pouillo  [prov.  de  Lecce]), 
non  loin  du  canal  d'Otrante  ;  2.360  hab. 

DISOME  (du  préf.  di,  et  du  gr,  sôma,  corps)  adj.  S'est 
dit  des  monstres  doubles. 

DISOMOSE  n.  f.  Miner.  Arséniosulfure  naturel  de  nic- 
kel, qu'on  appelle  aussi  nickel  éclatant,  nickel  gris. 
Il  Syn.  de  gersdorffite. 

—  Encycl.  La  disomose,  dont  la  formule  est  Ni  As  S,  le 
poids  spécifique  6  à  6,7,  et  la  dureté  5,5,  est  isomorphe 
avec  la  cobaltine  ou  cobalt  gris,  d'où  elle  ne  diffère  qu'en 
ce  que  le  nickel  y  remplace  complètement  lo  cobalt.  C'est 
une  substance  d  un  gris  d'acier,  tirant  sur  le  blanc  d'ar- 
gent, mais  se  ternissant  un  peu  à  l'air;  elle  est  cassante, 
à  éclat  métallique.  Ses  cristaux  ont  absolument  les  mômes 
formes  que  ceux  de  la  cobaltine.  La  disomose  décrépite 
au  fou  et  donne  une  forte  odeur  d'ail.  I^'acido  azotique 
la  dissout  en  partie,  et  la  .solution  est  verte.  Cette  sub- 
stance se  trouve  surtout  en  Suède,  où  elle  accompagne  les 
minerais  do  coljalt. 

DISOMUM  {mom'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  s6ma,  corps) 
n.  m.  Arcbéol.  cbrét.  Tombeau  qui  contient  deux  corps. 

DiSON,  ville  de  Belgique  (prov.  do  Liège  [arrond. 
adunn  etjudic.  do  VerviorsJ)  ;  13.221  hab.  Fonderies. 

DISONYCHA  {ka)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
phytophages,  famille  des  chrysomélidés,  tribu  dos  hal- 
ticniés,  comprenant  de  petites  altises  allongées,  brunes 
ou  noires,  rayées  do  jaune.  (On  connaît  une  cinquantaine 
d'espèces  de  disonycha,  toutes  américaines,  répandues  du 
nord  au  sud.) 

DISOPHYLLE  n.  f.  Bot.  Autro  orthographe  de  dyso- 
rnvM:i;.  V.  re  mot. 

DISPACHE  (diss  —  de  l'ital.  dispacdo,  mAme  sens)  n.  m. 
Terme  d'assurance  maritime.  (Nom  donné  un  règlement 
des  comptes  entre  les  assurés  et  les  assureurs.) 

DISPACHEUR  (diss  -—  rad.  dispache)  n.  m.  Agent  spécial 
chargé  soit  de  faire  les  règlements  des  pertes  ou  avaries 
dos  navires,  soit  do  les  vérifier  et  redresser.  (Il  faut  une 
science  spéciale  et  très  étendue  pour  faire  un  compte 
d'avance  en  assurance  maritime.  Cotte  difficulté  n'existe 
pas  dans  les  autres  branches  d'assurances.) 

DISPAIR,  AIRE  idi-spèr'  —  lat.  dispar,  mf^mo  sons)  adj. 
Qui  n'est  pas  pareil  :  Homme  qui  a  des  yeux  disi>airs. 

DISPARAGE  {diss,  raj')  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  fa- 
mille dos  coniposéos-inuloïdéos,  originaire  du  Cap. 

DISPARAISSANT  (s/)a-ré-5an),  ANTE  adj.  Qui  disparaît, 
qui  sévaiiouit.  (Peu  us.) 

DISPARAÎTRE  {spa-râtr'  —  du  préf.  priv.  dis,  et  do  pa- 
rn'itre.  [Pour  la  conjug.,  v.  ce  dornior  verbe])  v.  n.  Cesser 
d'étro  visible,  de  paraître  :  Les  étoiles  filantes  paraissunt 
et  disparaissant  comme  par  enchantement,  il  S'éloigner  du 
lieu  où  l'on  est  ;  quitter  les  gens  avec  lesquels  on  se 
trouve  :  Un  homme  habile  sait  disparaître  le  moment  qui 
précède  relut  oit  il  serait  de  trop  quelque  part.  (La  Bruy.) 
Il  Se  retirer  précipitamment,  s'enfuir  :  Dire  que  les  ban- 
quiers gui  nisPAUAissKNT  ne  nuisent  en  rien  aux  banquiers 
qui  s'établissent!  il  Venir  A  manquer  subitement. 

—  Etre  perdu,  égaré,  no  plus  se  trouver,  ^tro  déroba  ; 
Livre  qui  a  disparu. 


DISKO   —   DISPENSE 

—  Ne  plus  être,  cesser,  être  détruit,  anéanti,  passer  : 
Combien  de  vices  et  de  crimes  on  ferait  disi'ABAÎtku,  si  l'on 
parvenait  à  bannir  l'oisiveté  et  la  misère!  (Droz.) 

—  Anton.  Apparaître  et  reparaître. 
Disparu,  ue  part.  pass.  du  v.  Disparaître. 

—  Substautiv.  :  Las  disparus. 

—  Encycl.  Milit.  On  désigne  sous  le  nom  de  disparus 
les  militaires  dont,  en  campagne,  notamment  à  la  suite 
d'une  aff^aire,  on  constate  l'absonco  sans  qu'on  puisse  éta- 
blir leur  acte  de  décès,  en  se  conformant  aux  formalités 
prescrites  par  la  loi.  La  personne  chargée  des  fonctions 
d'officier  de  l'état  civil  établit,  alors,  un  simple  procès- 
verbal  de  disparition,  indiquant  les  circonstances  dans 
lesquelles  elle  s'est  produite,  ainsi  que  les  présomptions 
de  décès,  s'il  y  a  lieu.  Ces  procès-verbaux  sont  envoyés 
au  ministre  de  la  guerre,  puur  être,  lo  cas  échéant,  sou- 
mis aux  tribunaux  chargés  de  prononcer  sur  la  probabi- 
lité du  décès  des  intéressés. 

Los  constatations  de  disparition  sont  corroborées,  à  la 
fin  de  la  campagne,  par  les  témoignages  dos  militaires 
qui  rentrent  de  captivité,  et  que  les  conseils  d'administra- 
tion des  corps  de  troupes  doivent  inviter  à  déclarer  les 
disparitions  par  eux  constatées,  et  dont  il  est,  en  consé- 
quence, dressé  acte  sur  un  registre  ad  hoc. 

DISPARATE  {diss  —  du  lat.  disparatus,  part.  pass.  de 
disparare,  rendre  inégal)  adj.  Qui  ne  s'accorde  pas,  qui 
contraste  d'une  façon  choquante  :  Des  couleurs  dispa- 
rates. Sentiments  disparates,  il  On  écrivait  aussi  autre- 
fois DisPAKAT  au  masc. 

—  n.  f.  Manque  d'harmonie,  d'accord;  défaut  de  rapport 
entre  les  choses;  contraste  choquant  :  La  disparatic 
de  goûts  et  de  caractères  éclate  dès  le  lendemain  du  ma- 
riage. (Fourier.) 

DISPARATE  {diss  —  de  l'ospagn.  disparate,  môme  sens) 
n.  f.  Incartade,  action  capricieuse,  déraisonnable.  [Vieux.] 
Il  On  trouve  aussi  disparadr. 

DISPAREIL,  EILLE(rf/ss,  ivy")  adj.  Qui  n'est  pas  pareil. 
(Vieux.) 

DISPARITÉ  [diss  —  rad.  dispair)  n.  f.  Disproportion, 
contraste;  caractère  des  choses  qui  diffèrent  entre  elles  : 
Pour  l'amitié,  il  y  a  trop  de  disparité  et  de  disproportion 
entre  un  prince  et  son  sujet.  (Boiste.) 

—  Syn.  Disparité,  difiérence,  dissemblance,  etc.  V.  dif- 
férence. 

—  Anton.  Analogie,  conformité,  homogénéité,  parité, 
ressemblcince,  similitude. 

DISPARITION  {diss,  si-on)  n.  f.  Action  de  disparaître,  de 
s'éloigner,  de  fuir,  de  ne  plus  se  trouver  sous  la  main  de 
quelqu'un  :  La  disparition  de  la  lune  derrière  les  nuayes. 
La  disparition  d'un  invité;  d'un  portefeuille. 

—  Anton.  Apparition. 

DISPELTOPHORE  n.  m.  Bot.  Syn.  de  menonvillée. 

DISPEN DIEU  SEMENT  {span)  adv.  D'une  façon  dispen- 
dieuse. 

DISPENDIEUX  {span-di-eû),  EU5E  [lat.  dispendiosus  ; 
de  dis^endere,  dépenser]  adj.  Qui  nécessite  une  grande 
dépense  ;  qui  occasionne  beaucoup  de  frais  ;  Train  de 
maison  dispendieux.  Tout  procès  est  dispendieux. 

—  Anton.  Gratuit,  à  bon  marché,  économique. 

DISPENSABLE  (s/joh)  adj.  Il  Cas  dispejisable,  Cas  pour 
lequel  on  peut  accorder  dispense. 

DISPENSAIRE  {spayi-sèr'  —  rad.  di<!pense)  n.  m.  Recueil 
de  fornmies  pharmaceutiques,  il  Officine  où  l'on  prépare 
les  médicaments.  (Peu  us.  dans  ces  deux  acceptions.) 
11  Etablissement  médical,  où  l'on  donne  des  soins  gratuits 
et  des  médicaments. 

—  Encycl.  11  y  a  trois  sortes  de  dispensaires,  destinés  : 
les  uns  aux  malades  adultes,  les  seconds  aux  enfants,  les 
autres,  entin,  aux  prostituées. 

Les  dispensaires,  déclarés  d'utilité  publique  à  Paris 
depuis  1844,  donnent  des  soins  aux  malades,  et  se  char- 
gent aussi  des  opérations  chirurgicales  et  d'accouche- 
ment. L'organisation  administrative  est  tout  à  fait  parii- 
liculière.  On  donne  les  médicaments,  on  vaccine;  des 
consultations  gratuites  sont  non  seulement  données  à  dos 
souscripteurs  ou  à  leurs  représentants,  mais  encore  aux 
personnes  inscrites  au  bureau  de  charité. 

D'autres  dispensaires  sont  exclusivement  destinés  aux 
visites  sanitaires  des  tilles  de  mauvaise  vie. 

Le  dispensaire  pour  enfants  malades,  créé  en  1875,  seri 
aux  enfants  de  la  classe  ouvrière,  pas  assez  malados  pour 
être  hospitalisés,  mais  cependant  faibles,  scrofuleux  ou 
rachitiquos.  On  a  même  institué  des  dispensaires  pour  les 
bébés.  On  y  donne  des  leçons  do  gymnastique,  des  ali- 
ments, dos  consultations. 

DISPENSATAIRE  {span,  1er')  n.  et  adj.  Se  dit  do  la 
personne  qui  a  reçu  une  part  dans  la  distribution  d'une 
somme. 

DISPENSATEUR  {span),  TRICE  n.  Celui,  celle  qui  dis- 
tribue, qui  fait  les  répartitions  :  Le  dispensateur  des 
aumônes.  Un  grand  ministre  est  celui  qui  est  le  plus  sage 
dispensateur  des  j'evenus  publics.  (Montesq.) 

—  Antiq.  rom.  Payeur  on  trésorier  militaire,  sous  les 
enipereurs  romains:  Dispensateur  de  l'armée  d'Arménie. 

Il  Esclave  qui  était  particulièrement  chargé  des  écritures, 
do  la  caisse  ou  do  l'intendance  d'une  maison. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  A  Rome,  on  appelait  dispensateur 
(dispensator)  l'osclavo  chargé  dos  payements,  soit  chez 
les  particuliers,  soit  dans  les  services  publics,  les  muni- 
cipos  et  les  corporations.  Sous  l'Empire,  on  on  trouve 
dans  tous  les  services.  Dans  les  provinces,  il  y  avait  dos 
dispensatores  pour  la  caisse  do  la  province,  ainsi  que 
pour  la  perception  de  certains  droits. 

DISPENSATIF,  IVE  {span)  adj.  Qui  dispense  :  Pouvoir 
DisPENSATii-'  des  lois. 

DISPENSATION  (span,  si-on)  n.  f.  Distribution,  répar- 
tition :  DisPKNSATiON  équitable.  Il  Ordonnancement,  éco- 
nomie, administration  :  La  dispknsation  des  choses  hu~ 
nmines.  (Mass.) 

—  Kn  T.  de  pharm.,  Disposition  des  diverses  stibstanccs 
dont  doit  se  composer  un  médicament. 

DISPENSE  {spanss  —  rad.  dispenser)  n.  f.  Exemption; 
autorisation  qui  permet  do  se  soustraire  A  une  rèplo 
étnblio  :  Dispbnsk  d'Age.  Dispknsiî  de  jeùtw.  Dispknsr  du 
maigre.  Il  Pièce  qui  constate  la  dispense,  il  H  émise  de  ce  qui 


DISPENSER 


DISPOSER 


a  été  fait  contrairement  aux  lois  de  Dieu  ou  de  l'Eglise  : 
Donner  la  dispense  d'un  péché. 

—  Dispense  de  mariage,  Dispense  relative  aux  empêche- 
ments, et,  dans  le  droit  canonique,  aux  publications  et  au 
domicile. 

—  Dispense  de  bâtardise.  Dr.  can.  Acte  par  lequel  le 
pape  ou  le  roi  donnait  à  un  bâtard  le  titre  d'enfant  légi- 
time, et  le  rendait  apte  à  entrer  dans  les  ordres  ou  à  pos- 
séder un  bénétice. 

—  Enxycl.  Dr.  can.  L'Eglise  ne  peut  dispenser  ni  de  la 
loi  naturelle,  ni  des  lois  divines  positives.  Cependant, 
dans  les  cas  obscurs,  elle  a  le  droit  de  déclarer  si  l'obli- 

fation  subsiste  ou  non;  mais  alors,  elle  interprète,  elle  uo 
ispense  pas.  L'Eglise  ne  donne  véritablement  de  dis- 
penses que  de  ses  propres  lois.  En  principe,  l'autorité 
qui  a  édicté  la  loi  peut  soûle  en  dispenser.  Ainsi,  l'évéque 
dispense  des  ordonnances  diocésaines;  les  conciles  œcu- 
méniques et  les  papes,  des  lois  générales  de  l'Eglise. 
Le  concile  de  Trente  a  exigé  trois  conditions  pour  que  la 
dispense  soit  régulièrement  accordée  :  l"  un  motif  urgent 
et  juste;  2°  une  enquête  préalable  et  sérieuse;  3"  la  gi'a- 
tuité.  Le  mot  gratuité  signifie  que  la  dispense  ne  doit  pas 
être  pour  celui  qui  l'accorde  l'occasion  d'un  gain  person- 
nel; mais  le  concile  do  Trente  n'a  prohibé  ni  l'acquitte- 
ment des  frais  de  chancellerie,  ni  les  componendes  (v.  ce 
mot)  dont  les  fruits  sont  appliqués  à  des  œuvres  de  cha- 
rité. En  pratique,  les  évèques  dispensent  encore  de  cer- 
taines lois  générales;  par  exemple,  dans  les  cas  où  ce 
droit  leur  a  été  accordé  par  les  canons,  en  ce  qui  regarde 
les  causes  matrimoniales. 

—  Dr.  civ.  Les  dispenses  d'âge,  pour  les  examens,  ou  de 
stage  à  l'entrée  des  carrières,  sont  accordées  par  les  minis- 
tres de  qui  ressortissent  ces  examens  ou  ces  carrières. 
Quant  aux  dispenses  des  empêchements  de  mariage  établis 
par  les  lois  civiles  (sous  le  rapport  de  l'âge  ou  du  degré  de 
parenté,  C.  civ.,  art.  U4,  145,  103, 104),  c'est  au  ministre  do 
îa  justice  qu'elles  doivent  être  demandées.  Lorsqu'il  s'agit 
de  publications,  on  doit  s'adresser. au  procureur  de  la  Ré- 
publique ou  au  ministre,  mais  c'est  le  chef  de  l'Etat  qui 
prononce. 

Sur  la  dispense  de  rapport  des  dons  et  legs,  v.  rapport. 

—  Admin.  milit.  Les  dispenses  du  service  militaire  en 
temps  de  paix  sont  de  quatre  catégories,  instituées  res- 
pectivement par  les  articles  2i,  22,  23  et  50  de  la  loi  du 
l.T  juillet  1889. 

La  dispense  accordée  par  les  trois  premiers  articles 
consiste  à  ne  faire,  en  temps  de  paix,  qu'une  année  de 
service  actif. 

C'est  au  conseil  de  revision  du  domicile  de  l'intéressé 
qu'il  appartient  de  statuer  sur  les  demandes  de  dispense, 
et  que  la  demande  doit  être  présentée  avec  pièces  justi- 
ficatives. Celles-ci  doivent  être  formulées  au  moment 
même  de  la  revision,  sous  peine  de  déchéance. 

L'article  21,  après  les  modifications  dont  il  a  été  l'objet 
jusqu'au  26  mars  1898,  accorde  la  dispense  :  1°  à  l'aîné 
d'orphelins  de  père  et  de  mère,  ou  de  mère  seulement  si  le 
père  est  légalement  déclaré  absent  ou  interdit;  2°  au  fils 
unique  ou  aîné  des  fils  de  femme  veuve,  ou  de  femme  dont 
le  mari  est  légalement  déclaré  absent  ou  interdit,  ou  de 
père  aveugle  ou  entré  dans  sa  soixante-dixième  année. 
(A  défaut  de  fils,  la  dispense  s'applique  au  gendre  ou  au 
petit-tils  unique,  ou  â  l'aîné  des  petits-fils);  3°  au  fils  unique 
ou  aîné  des  fils  d'une  famille  de  sept  enfants  au  moins. 
(Dans  les  trois  cas  ci-dessus,  le  frère  puîné  jouit  de  la 
dispense,  si  le  fils  aîné  est  avengle  ou  impotent  d'une 
façon  incurable);  4'»  au  plus  âgé  des  deux  frères  appelés 
la  même  année;  5"  au  frère  d'un  homme  présent  sous  les 
drapeaux  au  moment  des  opérations  du  conseil  do  revi- 
sion ;  6"  au  frère  d'un  militaire  mort  en  activité  de  ser- 
vice ou  réformé,  ou  retraité  pour  blessures,  ou  infirmités 
contractées  au  service  de  terre  ou  de  mer.  (11  ne  peut  être 
dispensé  qu'un  seul  frère  dans  chacun  des  cas  5"  et  6"; 
mais,  si  le  cas  se  répète  dans  une  même  famille,  il  donne 
droit,  chaque  fois,  à  une  nouvelle  dispense.) 

Les  intéressés  doivent  adresser  leurs  demandes  au 
maire  avant  le  tirage  au  sort.  Si  un  jeune  homme  se 
trouve  n'entrer  dans  une  des  catégories  ci-dessus  qu'a- 
près son  incorporation,  il  est,  sur  sa  demande,  envoyé 
dans  ses  foyers,  dès  qu'il  compte  un  an  de  présence  au 
corps. 

L'article  22  accorde  la  dispense  aux  «  jeunes  gens  qui 
remplissent  etfectivement  les  devoirs  de  soutiens  indis- 
pensables de  famille  ».  Le  même  article  23  concède  la  dis- 
pense :  1"  aux  professeurs,  instituteurs  laïques,  novices  ou 
membres  des  congrégations  religieuses  vouées  à  l'ensei- 
gnement et  reconnues  par  la  loi,  qui  souscrivent  un  enga- 
gement décennal,  etc.  ;  2°  aux  jeunes  gens  qui  ont  obtenu 
ou  travaillent  en  vue  d'obienir  les  diplômes  ou  prix  énu- 
mérés  par  la  loi;  3"  aux  jeunes  gens  exerçant  certaines 
industries,  dans  la  proportion  d'un  demi  pour  cent  du  con- 
tingent; 40  aux  élèves  ecclésiastiques.  En  principe,  c'est 
au  conseil  de  revision  de  prononcer  sur  ces  dispenses,  qui 
doivent  lui  être  soumises  au  jour  de  sa  réunion. 

Les  dispenses  accordées  par  l'article  23  ne  sont  que 
conditionnelles;  elles  tombent  si  les  jeunes  gens  n'ac- 
complissent pas  entièrement  leur  engagement  décennal, 
s'ils  n'obtiennent  pas  avant  l'âge  prescrit  les  diplômes 
ou  les  prix  spécifiés,  ou  s'ils  no  poursuivent  pas  leurs 
études. 

Enfin,  en  vertu  de  l'article  50,  la  dispense  du  service 
militaire  peut,  en  temps  do  paix,  sur  l'avis  du  consul  de 
France,  être  accordée,  pendant  la  durée  de  leur  séjour  à 
l'étranger,  aux  jeunes  gens  qui  ont  établi  leur  résidence 
hors  d'Europe,  avant  l'âge  de  dix-neuf  ans  révolus,  et  occu- 
pent une  situation  régulière,  dont  ils  ont  à  justifier  chaque 
année  devant  le  consul.  S'ils  rentrenten  France  avant  l'âge 
de  trente  ans,  ils  doivent  accomplir  la  totalité  du  service 
prescrit  par  la  loi. 

En  vertu  de  l'article  82,  le  bénéfice  de  l'article  50  peut 
être  accordé,  sur  l'avis  du  gouverneur  ou  du  résident,  aux 
jeunes  gons  établis  dans  une  colonie  française  ou  un  pays 
do  protectorat  où  il  n'y  aurait  pas  do  troupes  françaises 
stationnées. 

En  dehors  des  dispenses  conférées  par  les  conseils  de 
revision,  il  en  peut  fitro  concédé  par  les  conseils  d'admi- 
nistration des  corps  do  troupes  aux  militaires  qui,  après 
incorporation,  viennent  â  so  trouver  dans  un  des  cas  pré- 
vus par  l'article  21. 

Do  mémo,  les  dispenses  conférées  en  vertu  do  cet  article 
peuvent  être  retirées,  soit  par  les  conseils  do  revision. 
soit  directement  par  l'autorité  militaire,  quand  viennent  â 
cesser  les  causes  qui  les  avaient  motivées. 


Enfin,  les  dispenses  peuvent  être  retirées  aussi  par  me- 
sure de  discipline. 

—  Syn.  Dispense,  exemption,  immunité.  La  dispense 
implique  l'idée  d'une  faveur  accordée,  et  c'est  un  acte 
d'auiorité;  il  faut  avoir  le  droit  d'imposer  des  lois  pour 
avoir  celui  d'accorder  des  dispenses.  L'exemption  suppose 
niuius  le  bon  plaisir  ;  celui  qui  exempte  les  autres  de  faire 
quel(|ue  chose  le  fait  quelquefois  lui-même  à  leur  place, 
ou  bien  il  renonce  à  son  droit  par  bonté,  par  condescen- 
dance, parce  gu'il  reconnaît  I  impossibilité  do  le  faire 
valoir.  Immunité  est  un  terme  de  jurisprudence,  qui  ex- 
prime une  exemption  reconnue  par  la  loi  ou  par  l'usage  et 
devenue  une  sorte  de  droit  bien  établi. 

DISPENSER  [span  —  lat.  dispe7isare,  répartir;  du  préf. 
di,  et  do  pensare,  peser)  v.  a.  Distribuer,  départir  :  Dis- 
piiNSEB  l'éloge  et  le  blâme.  Dispenshr  les  fonctions.  \\  Dis- 
penser les  médicaments,  Les  doser.  (Vieux.) 

—  Dispenser  à,  Autoriser  â  faire  quelque  chose  (vieux)  : 

Quoi  !  s'il  aimait  ailleurs,  serais-je  dispensée 
A  suivre,  t  son  exemple,  une  ardeur  insensée? 

Corneille. 

—  Dispenser  de,  Autoriser  à  ne  pas  faire, exempter,  déchar- 
ger de  :  Le  bien-dire  ne  dispense  pas  nu  bien-faire.  (Mirab.) 

—  Sans  régime  indirect,  absoudre  ou  relever  d'une  faute  : 
Le  pape  seul  peut  dispenser  en  cas  de  simonie. 

Dispensé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dispenser. 

—  Subslaiitiv.  Personne  dispensée  :  Les  dispensés. 
Se  dispenser,  v.  ur.  Etre  distribué. 

—  Se  itispunser  à,  Prendre  la  permission  de  faire  (vieux)  : 

Quand  je  me  dispensais  d  lui  mal  obéir. 

Corneille. 

—  Se  dispenser  de.  S'exempter  de,  se  soustraire  à  l'obli- 
gation do  :  Sk  dispenser  de  tout  travail. 

—  .Syn.  Dispenser,  départir,  distribuer,  etc.  V.  départir. 

—  Anton.  Assujettir,  astreindre,  contraindre,  exiger, 
forcer,  obliger. 

DISPÉRIDE  [spé)  n.  f.  Genre  de  plantes  herbacées,  de  la 
famille  des  orchidées,  tribu  des  ophrydées,  comprenant  une 
dizaine  d'espèces,  qui  croissent  à  l'iie  de  France,  à  Bour- 
bon, au  cap  de  Bonne-Espérance,  ii  On  dit  aussi  dispéris. 

DISPERME  [sperm'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  sperma,  se- 
mence) adj.  En  T.  de  bot..  Qui  contient  deux  graines.  Il  On 
a  dit  quelquefois  dispermatiqde. 

DISPERSEMENT  [spér,  man)  n.  m.  Action  de  disperser  ; 
état  de  ce  qui  est  dispersé. 

DISPERSER  {spér'  —  du  lat.  dispergere,  supin  dispersum, 
même  sens)  v.  a.  Eparpiller,  jeter  çà  et  là  :  Disperser  des 
papiers,  des  débris.  \\  Diviser,  séparer,  pousser,  chasser, 
fare  aller  en  divers  endroits  ;  Disperser  un  rassetnblement, 
des  bataillons  ennemis. 

—  Fig.  Empêcher  de  se  concentrer  :  L'éducation  faite 
en  s'aîiiiisant  disperse  la  pensée.  (M"""  de  Staël.) 

Se  disperser,  v.  pr.  Etre  dispersé  ;  se  répandre  de  côté 
et  d'autre  ;  se  dissiper  ;  fuir  ;  appliquer  ses  facultés  à  divers 
sujets. 

—  Anton.  Agglomérer,  centraliser,  conceutrer,  rallier, 
rapprocher,  rassembler,  réunir. 

DISPERSIF,  IVE  (s;)(V)  adj.  Physiq.  Quï  cause,  qui  pro- 
duit le  phénomène  de  la  dispersion,  il  Pouvoir  dispersif 
d'une  substance.  Quotient  de  la  dispersion  par  l'indice  de 
réfraction  moyen,  c'est-à-dire  celui  qui  correspond  aux 
rayons  jaunes. 

—  Fig.  Qui  n'est  pas  concentré  :  Au  moyen  âge,  les  gou- 
vernements étaient  dispersifs. 

DISPERSION  {spér')  n.  f.  Action  de  disperser  ou  de  se 
disperser;  résultat  de  cette  action,  ii  Manque  de  concen- 
tration :  Nous  autres,  gens  cultives,  7ious  nous  énervons  par 
la  dispersion  de  l'esprit.  (Miclielct.)  Il  Parties  disjointes  : 
Vous  avez  rassemblé  les  dispersions  d'Israël.  (Mass.) 

—  Art  milit.  Dispei-sion  des  coups.  Phénomène  qui  fait 
qu'en  tirant  plusieurs  fois  avec  la  môme  arme  et  dans  les 
mômes  conditions,  on  n'atteint  cependant  pas  la  cible  au 
même  point,  par  suite  des  causes  qui  modiJient  d'un  coup 
à  l'autre  la  direction  ou  la  portée. 

—  Electr.  La  dispersion  électrique  est  la  diminution  do 
potentiel  d'un  conducteur  par  son  contact  avec  l'air  atmo- 
sphérique. (Coulomb  a  observé  que  la  dispersion  dans  un 
temps  très  court  est  proportionnelle  à  la  tension  dans  un 
air  calme  et  à  un  état  hygrométrique  constant.) 

—  Physiq.  Elargissement  d'un  faisceau  lumineux,  pro- 
duit par  l'inégalité  de  réfraction  des  difl'érenTs  rayons. 

Il  Séparation  de  la  lumière  blanche  en  rayons  de  diverses 
couleurs. 

—  Encycl.  Physiq.  On  entend  par  dispersion  la  sépara- 
tion des  divers  éléments  de  la  lumière  blanche  au  moyen 
d'un  prisme.  Si  l'on  pratique  dans  le  volet  d'une  chambre 
noire  une  petite  ouverture  par  laquelle  on  laisse  pénétrer 
les  rayons  solaires,  et  qu'on  les  reçoive  sur  une  des  faces 
inclinées  d'un  prisme  de  flint-glass,  disposé  horizonta- 
lement, ces  rayons  seront  non  seulement  déviés  de  leur 
direction  naturelle,  mais  décomposés  en  sept  couleurs 
principales  bien  distinctes.  Si  l'on  place  un  icran  blanc 
derrière  le  prisme,  on  reçoit  une  image  oblongue  et  colo- 
rée. Les  nuances  de  cette  image,  appelée  spectre  solaire, 
se  présentent  dans  l'ordre  suivant  :  violet,  indigo,  bleu, 
vert,  jaune,  orangé  et  rouge,  le  rouge  étant  le  moins  dévié. 
(V.  spectre  solaij'e.)  La  différence  entre  les  indices  de 
réfraction  des  rayons  violets  et  des  rayons  verts  est  ap- 
pelée coefficent  ae  dispersion. 

—  Dispersion  anomale.  On  appelle  ainsi  un  phénomène 
particulier  que  présentent  certains  corps,  comme  la  vapeur 
d'iode.  Le  Roux  a  montré  que  le  spectre  de  la  vapeur  d'iodo 
renferme  une  bande  roun;e  et  une  bande  bleue,  le  rouge 
étant  plus  dévié  que  le  bleu.  Hurian  a  constaté  cette  dis- 
persion anomale  sur  des  liquides  fortement  colorés  (bleu 
d'aniline,  chlorhydrate  do  fuchsine,  permanganate  de 
l)otassium). 

DISPH/CRICUS  {sfé,  huss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères carnivores,  famille  dos  carabidés,  tribu  dos  harna- 
linés,  comprenant  dos  formes  noires  et  luisantes,  et  chez 
qui  le  corselet  est  séparé  du  reste  du  corps  par  un  étran- 
glement très  prononcé.  (Les  dispkxricus,  dont  on  connaît 
quatre  ou  cinq  espèces,  iiabitent  les  régions  tropicales  de 
l'ancien  monde.) 

DISPHARIDÉS  (sfè)  n.  m.  pi.  Famille  de  protozoaires 
radiolarions,  caractérisés  par  le  .squelette  composé  do 
deux  sphères  concentriques,  rattachées  par  des  spiculcs 


760 

rayonnantes.  (Les  genres  principaux  des  disphseridés  sont: 
haliojnrna,  heliodiscus,  telrapijle.)  —  Un  dispUjERIdé. 
DISPHÉNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  cyathëe. 

DISPIRA''5p/)n.f.  Bot.  Genre  de  mucédinées,  qui  présente 
des  filaments  se  déchotomisant  plusieurs  fois.  (Le  dispira 
cumula  vit  en  parasite  sur  les  mucorinécs.) 

DISPLICUIT  NASUS  TUUS  {Ton  nés  a  déplu).  Hémisti- 
che célèbre  de  Juvénal  (sat.  VI,  v.  495).  —  Le  poète  vient  de 
rappeler  les  mauvais  traitements  que,  parfois,  les  dames 
romaines  faisaient  subir  à.  leurs  servantes,  coiffeuses,  ha- 
billeuses, mauvais  traitements  n'ayant,  le  plus  souvent, 
pour  cause  que  la  cruauté  ou  le  dépit  de  la  grande  dame, 
et  il  ajoute  : 

Quxnam  est  culpa  pueltm 
Si  liOi  displicuit  nasus  tiius  ? 

«  Do  quoi  cette  jeune  fille  est-elle  coupable,  si  ton  nez 
t'a  déplu?  »,  c'est-à-dire  :  Est-ce  sa  faute  si  aujourd'hui 
ton  nez  te  déplaît,  si  tu  te  trouves  laide?...  Dans  les  ap- 
plications que  l'on  a  faites  de  cet  hémistiche,  on  ne  s'est 
plus  souvenu  du  sens  précis  que  lui  avait  donné  le  sati- 
rique, et,  en  le  retournant,  on  lui  en  a  attribué  un  beaucoup 
plus  général.  On  rappelle  le  displicuit  nasus  tuus  pour 
signifier  que  ce  dont  on  parle  est  le  fait  du  hasard,  ou  pour 
faire  entendre  à  quelqu'un  que  l'échec  ou  la  disgrâce  dont 
il  se  plaint  n'a  pas  de  cause  sérieuse,  qu'il  est  la  victime 
du  caprice,  de  l'arbitraire  ;  son  nez  a  déplu,  voilà  tout. 

DISPOLINE  (spo)  n.  f.  Composé  C"H"Az,  recueilli  dans 
la  distillation  de  la  cinchouine  avec  la  potasse.  On  ne  l'ob- 
tient qu'à  l'état  de  sel  de  platine  (C"H"AzHCl)*PtCl*. 

DISPONDAÏQUE  {spon-da-ik'  —  rad.  dispondée)  adj.  Pro- 
sod.  Qui  est  forme  par  un  double  spondée  :  Mesure  dispon- 

DAÏQUK. 

DISPONDEE  {spon  —  du  préf.  di,  et  de  spondée)  n.  m. 
Métriq.  Pied  compose  de  deux  spondées  ou  de  quatre  syl- 
labes longues. 

DISPONDYLES  (spon)  n.  m.  pî.  Groupe  de  poissons  pla- 
giostouies,  du  sous-ordre  des  squales,  caractérisés  par  leur 
colonne  vertébrale  à  éléments  incomplets.  (Les  dispon- 
dvles  possèdent  toujours  plus  de  cinq  paires  de  sacs  bran- 
chiaux. Ils  renferment  la  seule  famille  des  notidanidés, 
composée  par  ces  grands  requins  des  mers  européennes 
que  l'on  appelle  les  grisets.)  —  t'n  dispondtle. 

DISPONIBILITÉ  {diss)  n.  f.  Etat  d'une  chose  disponible  ; 
faculté  de  disposer  d'une  chose  :  La  disponibilité  d'uyi 
appartetnent.  La  disponibilité  des  capitaux  est  essentielle 
au  commerce. 

—  Admin.  Situation  d'un  fonctionnaire,  d'un  employé, 
momentanément  écarté  de  l'exercice  de  sa  fonction,  sans 
perdre  ses  droits  à  l'avancement. 

—  Admin.  milit.  V.  la  partie  encycl. 

—  Banq.  Fonds  disponibles  :  Avoir  de  nombreuses  dispo- 
nibilités. 

—  Dr.  Faculté  de  disposer  de  ses  biens. 

—  Encycl.  Admin.  Les  préfets,  sous-préfets,  conseillers 
de  préfecture,  agents  diplomatiques  et  consulaires  en  dis- 
ponibilité jouissent  d'un  traitement  moins  élevé  que  celui 
auquel  ils  ont  droit  quand  ils  sont  en  exercice  ;  mais  ce 
traitement  est  tout  de  faveur,  révocable,  et  ne  peut  se  pro- 
longer au  delà  du  temps  fixé  par  la  loi.  Les  ingénieurs 
ressortissant  au  ministère  des  travaux  publics,  qui  de- 
mandent leur  mise  en  disponibilité  pour  être  attachés  aux 
mines,  chemins  de  fer,  etc.,  ne  reçoivent  aucun  traitement, 
mais  ils  conservent  leurs  droits  à  l'avancement  et  peuvent 
être  promus  au  grade  supérieur. 

—  Admin.  milit.  La  disponibilité,  c'est,  pour  les  soldats, 
la  situation  de  ceux  qui,  pour  une  cause  quelconque  de 
dispense  et  sans  cesser  d  être  aptes  au  service,  ont  été 
renvoyés  dans  leurs  foyers. 

Pour  les  officiers  généraux,  c'est  la  situation  de  ceux 
qui  se  trouvent  momentanément  sans  emploi.  Quand  un 
officier  général  s'y  trouve  placé,  il  a  droit,  pendant  les 
six  premiers  mois,  à  la  solde  de  présence,  sans  les  acces- 
soires, et  aux  rations  de  fourrage.  Au  delà,  il  n'a  plus  droit 
qu'à  la  solde  d'absence. 

—  Anton.  Activité,  indisponibilité. 

DISPONIBLE  {spo  —  du  lat.  disponere,  disposer)  adj. 
Dont  on  peut  disposer  :  Logemeixt,  Capital  disponible. 

—  Admin.  Se  dit  d'un  employé  qui  est  momentanément 
sans  service  olfectif. 

—  Admin.  milit.  Se  dit  d'un  militaire  qui  se  trouve  en 
disponibilité.  (On  appelle  non-disponibles  les  militaires  de 
la  réserve  ou  de  l'armée  territoriale  dispensés  de  rejoindre 
en  cas  de  mobilisation,  comme  appartenant  à  certains 
services  publics  que  leur  départ  pourrait  désorganiser.) 

—  Dr.  Se  dit  de  la  portion  de  biens  dont  on  peut  dis- 
poser par  donation  ou  par  testament  :  Quotité  disponible. 

V.    QUOTITÉ. 

—  u.  m.  Comm.  Ce  dont  on  peut  disposer;  valeurs  réali- 
sables plus  ou  moins  immédiatement.  (En  T.  de  bourse,  le 
disponible  comprend  les  marchandises  à  la  disposition  do 
l'acheteur,  et  qu'on  peut  livrer  tout  de  suite.  En  compta- 
bilité, les  valeurs  dispo7îibles  comprennent  Targent,  les 
effets,  les  marchandises  et  les  titres.  Les  valeurs  indis- 
ponibles sont  celles  qui  sont  immobilisées  en  mobilier, 
matériel,  fonds  de  commerce,  ou  qui  sont  transitoirement 
engagées  en  constructions,  fabrications,  cultures,  etc.) 

—  Anton.  Employé,  engagé,  occupé,  pris,  indisponible, 
ea  activité. 

DISPORE  {spor')  n.  m.  Genre  de  liliacées,  comprenant 
des  herbes  à  feiiillos  alternes,  à  fleurs  en  cymes  latérales, 
qui  croissent  dans  les  Indes  orientales,  et  ont  presque 
toutes  été  introduites  en  Europe. 

DISPOS  {spo  —  du  lat.  dispositus  ;  de  disponere,  disposer) 
adj.  m.  Vif,  alerte  ;  qui  est  dans  de  bonnes  conditions  do 
santé  et  d'activité,  n  En  parlant  de  l'esprit,  Favorablement 
disposé,  éveillé,  ouvert. 

—  Rem.  Quelt|ues-uns  emploient  le  féminin  dispose,  qui 
était  usité  autrefois. 

—  Anton.  Incommodé,  indisposé,  maladif. 
DISPOSANT  [spo-zan),  ANTE  (rad.  disposer)  n.  Personne 

((ui  fait  uno  donation  entre  vifs  ou  par  testament. 

DISPOSER  (spo  —  du  préf.  dis,  et  de  posera  v.  a.  Arran- 
ger, installer,  distribuer  dans  un  certain  ordre  :  Disposer 
drs  chaises  autour  d'une  table,  des  /leurs  sur  une  étagère,  des 
sentinelles  autour  d'un  poste,  ii  Préparer  en  vue  d'un  ré- 
sultat, approprier  à  une  certaine  fin  :  Disposer  uîi  théâtre 
en  salle  de  bal. 


761 

—  Mottro  dans  cortafnos  dispositions  d'esprit  :  La  fran- 
chise d'un  homme  devrait  toujours  nous  i>isim)si:u  en  sa  fa- 
veur. Il  Mottro  on  état,  proparor  pour  :  Disi'osiin  quelqu'un 
à  la  mort,  il  Engager,  sollieitor,  porter,  rendre  enclin  :  Le 
printemps  disposa  t'dmeanx  douces  impressions.  (A.  Karr). 

—  En  T.  do  coinm-,  Tirer  une  traite  sur  un  client.  (Ou 
dit  aussi  kouhniu.)  [Le  commerçant  qui  dispose  sur  un 
client  a  soin  do  l'en  prévenir,  pour  que  colui-ci  prenne 
uoto  do  la  souimo  qu'il  devra  payer  ù  l'écliôanco.] 

—  PROV.  :  L'homme  propose,  et  Dieu  dispose.  V.  DiETJ. 

—  V.  n.  Proscrire,  ordoiuior  :  La  loi  ne  insi-usi-:  que  pour 
/avenir.  \\  En  stylo  admin.,  on  dit  :  Disposer  que  :  Hèyle- 
ment  qui  disposk  quh  les  ouvriers  devront,  etc. 

—  Disposer  de,  Régler  l'emploi  de,  user  do  :  Les  miîieurs 
ne  peuvent  disposer  dk  leur  bien.  \\  Avoir  à  sa  disposition, 
posséder  pour  son  libre  usage  :  L'mployer  toutes  les  res- 
soui'ces  DONT  on  peut  disposeh.  il  User  do  l'aide  de  ;  Dis- 
l'OSicz  DK  moi  comme  il  l'ous  plaira.  —  Fatn.  Disposer  de 
quelqu'un  comme  des  choux  de  son  jardin.  En  disposorsans 
réserve,  en  user  sans  ménagement.  —  Fig.  :  iJicu  a  dis- 
posé de  lui.  Il  est  mort. 

Disposé,  ée  part.  pass.  du  v.  Disposer. 

Se  disposer,  v.  pr.  P>ro  disposé,  placé,  distribué,  ii  Ktre 
préparé,  ordonné,  arrangé,  il  Se  préparer,  se  tenir  prêt  : 
Se  disposer  à  partir. 

—  Syn.  Disposer,  apprêter,  préparer.  V.  APPRÊTER. 

DISPOSEUR  (diss)  n.  m.  Celui  qui  dispose. 

DISPOSITIF  {diss  —  du  lat.  dispositus,  disposé)  n.  m.  Dr. 
Disposition  d'une  loi.  |i  Partie  d'un  jugement,  d'un  décret, 
d  un  arrêté,  d'une  ordonnance,  qui  énonce  la  volonté,  la 
décision  du  législateur  ou  du  jugo  :  L'absence  de  dispositif 
entraîne  la  nullité  du  jugement. 

—  Art  railit.  Partage  d'une  troupe  en  fractions,  ayant 
cnacuno  un  rôle  particulier  à  remplir  pour  concourir  au 
mémo  but. 

—  Fortif.  Plan  suivant  lequel  un  ouvrage  est  établi. 

—  Mar.  Syu.  dcAPPARKiL:  Dispositif  rfe  m/re  de  feu  par 
l'électricité. 

—  Phys.  ot  tochn.  Se  dit  de  la  manière  particulière  dont 
on  agence  les  divers  organes  d'un  appareil,  d'une  machine 
(piolconque.  il  Au  ])lur..  Dispositifs  de  mines,  Opérations 
exécutées  pour  établir  des  mines. 

—  Anton.  Points  de  fait  et  de  droit,  considérants. 
DISPOSITIF,  IVE  {diss   —  môme   étymol.  qu'à   l'art. 

précéd.)  adj.  Méd.  auc.  Préparatoire,  qui  dispose  :  Méde- 
cine DISPOSinVE. 

DISPOSITION  [spo,  si-on)  n.  f.  Arrangement,  manière 
dont  une  clioso  est  disposée,  distribuée  ;  La  disposition 
d'an  appartement,  des  diverses  parties  d'uîi  monument,  des 
choses  de  ce  monde. 

—  Arrangement  préalable,  préparatif.  (Ne  s'emploio 
qu'au  plur.)  :  Faire  ses  dispositions,  ii  Faculté  de  disposer 
de  son  bien  ;  acte,  clause  par  lesquels  on  en  dispose  :  Dis- 
l'osiTioN  testamentaire,  il  Autorité,  pouvoir  d'user  à  son 
gré  :  Bien  ne  nous  est  moiiis  assuré  que  la  di-sposition  de 
nous-mêmes.  (M"*"  Guizot.)  il  Intention,  dessein  :  Etre  dans 
la  DISPOSITION  de  partir. 

—  Etat  do  santé,  manière  d'être  :  Le  climat  influe  sur  la 
DISPOSITION  habituelle  des  corps.  (J.-J.  Rouss.) 

—  Fiç.  Situation  de  l'àme,  manière  actuelle  de  voir  ou 
do  sentir  ;  penchant,  inclination,  aptitude:  Nous  voi/ons 
toutes  choses  selon  la  disposition  ou  nous  sommes.  (Boss.) 

Il  Sentiment  dont  on  est  animé  à  l'égard  d'uno  personne  : 
Sonder  les  dispositions  de  quelqu'un,  il  Aptitude  (en  bonne 
ou  mauv.  part)  ;  Avoir  des  dispositions  pour... 

—  Absolum.  (toujours  en  bonne  part).  Aptitude  à  réussir 
à  quelque  chose  :  Enfant  qui  a  des  dispositions. 

—  A  la  disposition  de,  Au  pouvoir,  à  la  discrétion  do  : 
Etre  entièrement  \  la  disposition  de  quelqu'un.  Mettre 
une  somme  d'argent  k  la  disposition  \>'un  ami. 

~  Art  milit.  Mesures  prises  en  vue  d'un  engagement 
prochain. 

—  Comm*.  Traite,  mandat,  tirés  sur  un  commerçant 
par  un  autre  commerçant,  qui  se  remliourse  ainsi  do 
ce  que  le  premier  lui  doit,  et  que  celui-ci  devra  payer  à 
l'échéance. 

—  Dr.  Chacun  des  points  réglés  par  une  loi,  un  juge- 
ment, un  arrêté,  une  ordonnance,  il  Disposition  de  la  loi. 
Objet  môme  de  la  loi,  ce  qu'elle  ordonne,  il  Disposition 
d'un  jugement.  Son  dispositif. 

—  Uist.  roni.  Roscrit  ou  réponse  d'un  empereur  au  sujet 
des  procès  sur  lesquels  on  le  consultait,  n  Comte  du  trésor 
des  dispositions.  Troisième  dos  surintendants  des  archives 
impériales,  celui  qui  avait  sous  sa  garde  les  livres  ou  coni- 
montairos  des  bcnôlices. 

—  Littér.  et  rhétor.  Arrangement,  plan  suivant  lequel 
est  exécutée  une  œuvre  littéi-airo.  il  Manière  dont  on  dis- 
yjoso  les  idées  dans  lo  discours  :  La  rhétorique  a  trois  par- 
ties: l'invention,  la  disposition  et  l'élocution. 

—  Philos,  scolast.  Disposition  prochaine,  Etat  prochain 
dans  lequel  so  trouve  uno  chose  pour  revêtir  une  nouvelle 
manière  d'être, 

—  Toclmol.  A  dispositions.  Se  dit  do  robes,  iupons,  etc., 
dont  la  garniture  ost  imprimée  dans  la  robe,  lo  jupon,  etc. 

—  Syn.  Dlspositton,  goût,  Inclination,  penchant,  voca- 
tion, hii  vocation  est  un  attrait  que  nous  offre  telle  carrière, 
telle  occupation.  Disposition  so  dit  surtout  par  rapport 
aux  enfants  et  à  la  manière  dont  ils  répondent  au  soin 
qu'on  prend  do  los  instruire.  Le  penchant  nous  ontraînc^ 
vers  un  objet  :  VincUnation  nous  y  fait  tendre  seulement. 
Le  goût  nous  détermine  ot  nous  incite. 

DISPROPORTION  {diss,  si-on  —  du  préf.  priv.  dis,  ot  do 
proportion)  n.  f.  Eiat  do  choses  mal  proportionnées,  défaut 
do  rapport  entre  les  personnes  ou  los  choses  mises  ou  consi- 
dérées ensemble  :  C'est  dans  la  disproportion  de  nos  désirs 
et  de  nos  facultés  que  consiste  notre  mi.ub'e.  (J.-J.  Rouss.) 

DISPROPORTIONNÉ,  ÉE  {diss,  si-o-né  —  rad.  dispropor- 
tion) adj.  Qui  n'est  pas  proportionné  :  Louanges  di.spropob- 
TioNNKi'ts  aux  actions. 

DISPROPORTIONNEL,  ELLE  (diss,  si-O-nèl'  —  du  préf. 
priv.  dis,  et  tio  proportionnel)  adj.  Qui  n'est  point  propor- 
lionnol. 

DI3PR0P0RTI0NNELLEMENT  {dis8 ,  si-o-nè-le)  adv. 
I)'urm  manière  dispru[ioniunncdlo. 

DISPROPORTIONNÉMENT  {diss,  si-o-né)  adv.  D'uno  fa- 
çon dispruportionm'ii^. 

DISPROPORTIONNER  {diss,  si-o-né  ^  rad.  dispropor- 
tion) v.  a.  Mal  proportionner;  rendre  disproportionné  :  La 


DISPOSEUR   —   DISQUALIFICATION 


perspective  mal  observée  dans  un  tableau  disproportionné 
les  objets  qui  y  sont  représentés. 

DISPUTABLE  {spu)  adj.  Sujet  A  contcsto  ;  qui  peut  ôtro 
disputé  ;  Question  disputaui.k.  (Vieux.) 

DISPUTAILLER  {spu-ta-ill-é  [Il  ndl.])  V.  n.  Fam.  Dis- 
puter beaucoup  et  sans  résultat. 

DISPUTAILLERIE  {spu-ta-ille-rî  [Il  mil.]  —  rad.  dispu- 
tailleri  u.  l\   Fam.    Dispute  longue  et  vaino  :  Des  dispu- 

TAILLKKIKS  (/(;   dépulês. 

DISPUTAILLEUR,  EUSE  [spu-ta-ill  \ll  mll.l  —  rad.  dis- 
putailler)  n.  Fam.  Personne  qui  se  plaît  aux  stôrilos  ot 
longues  disputes. 

DISPUTANT  {spu-tan),  ANTE  adj.  Qui  dispute  :  Les  par- 
ties DlSPUTANTliS. 

—  Substantiv.  :  Presque  toujours  les  disputants  se  con- 
firment dans  leur  opposition.  (Boiste.) 

DISPUTATION  (spu,  si-on  —  Lit.  disputatio,  même  sens) 
n.  f.  Action  do  disputer,  discussion,  débat,  n  Traite  en  forme 
de  discussion. 

—  Encvcl.  Théol.  Le  mot  disputation,  aujourd'hui  tombé  ■ 
en  désuétude,  désignait,  au  xvi*  siècle,  une  discussion  pu- 
blique sur  un  sujet  presoue  toinours  emprunté  aux  ques- 
tions brûlantes  do  la  théologie.  Ces  joutes  avaient  lieu  entre 
des  ministres  protestants  d'une  part,  et  des  moines  ou 
prêtres  d  autre  part;  elles  portaient  sur  des  thèses  fixées 
à  l'avance  et  avaient  pour  témoins  des  foules  immenses. 
Les  plus  célèbres  sont  celles  de  Berne  {janv.  1528),  de  Siis, 
dans  l'Engadine  (1537),  de  Metz  (1543),  de  Locarno  (1548). 
Au  XIX*  siècle,  il  y  a  eu  à  Genève,  le  4  mai  18G9,  une 
disputation  analogue  à  celles  du  xvi*  siècle,  entre  Ed.  Barde 
et  F.  Buisson  :  le  premier  représentant  le  protestantisme 
orthodoxe,  ot  le  second  le  protestantisme  libéral. 

DISPUTE  {diss  —  rad.  disputer)  n.  f.  Débat  contradic- 
toire entre  deux  ou  plusieurs  personnes  :  Le  but  de  la  dis- 
pute ou  de  la  discussion  7ie  doit  pas  être  la  victoire,  mais 
l'amélioration.  (J.  Joubert.)  il  Discussion  dans  un  endroit 
public  sur  une  thèse  donnée  :  Disputks  théologiques  en  Sor- 
honne.  Il  Lutte  d'émulation  pour  obtenir  quelque  chose  : 
La  dispute  f/e  la  victoire.  (Tous  ces  sens  ont  vieilli.)  n  Que- 
relle, altercation  :  Dispute  rie  cabaret. 

—  Action  de  disputer  une  chose  :Z.a  disputi-;  delavictoire. 

—  Loc.  div.  Etre  en  dispute  :  1"»  Avoir  une  discussion: 
2"  Faire  l'objet  d'une  discussion;  3"  Se  disputer,  il  Esprit 
de  dispute.  Inclination  à  discuter  sur  des  questions  sub- 
tiles. Il  Dispute  de  ynots,  Discussion  sur  uno  distinction  do 
mots.  Il  tiors  de  dispute,  Incontestable. 

—  Syn.  Dispute,  altercation,  contestation,  débat.  V.  al- 
tercation. 

—  Allcs.  aiST.  :  Disputes  byzantines.  V.  discussion. 

Dispute  de  Jésus  avec  les  docteurs  (la)  ou  la 

Dispute  dans  le  temple.  Icouogr.  Cotte  si^ône,  que  l'on  inti- 
lule  encore  :  Jésus  enfant  dans  le  temple,  Jésus  parmi  les 
docteurs,  Jésus  disputant  avec  les  docteurs,  a  été  souvent 
représentée  par  les  artistes,  notamment  par  Giotto  (petite 
peinture  en  détrempe  appartenant  à  l'Académie  des  beaux- 
arts  de  Florence),  par  un  peintre  de  l'école  de  Dosso  Dossi 
(Dresde),  par  Léonard  de  Vinci  (galerie  Aldobrandini,  à 
Rome),  par  Bern.  Luini  (National  Gallery,  à  Londresl,  par 
Jean  d'Udine  (pinacothèque  de  Venise),  par  P.  Véronèso 
(musée  de  Maarid),  par  lo  Caravage  (Offices  do  Florence  ; 
Musée  artistique  et  historique  do  Vienne  ;  collection  Barry, 
à  Londres;  palais  royal,  à  Naples),  par  Andréa  tlcl  Sarto 
(palais  Pitti),  par  Ribera  (Musée  artistique  et  historique 
do  Vienne)  ;  etc. 

Dispute  du  saint  sacrement  (la)  ou  la  Théologie, 
célèbre  fresque  de  Raphaël,  dans  la  chambre  de  la  Signa- 


latino  :  à  droite,  saint  Augustin  ot  saint  Ambroise,  rovétus 
de  leurs  habits  épisconaux;  à  gauche,  saint  Jérôme,  ab- 
sorbé dans  la  lecture  dos  livres  sacrés,  et  saint  Grégoire 
lo  Grand,  coilTo  do  la  tiare  et  dont  los  ,yeux  sont  levés 
vers  lo  ciel.  A  côté  do  saint  Ambroise  est  Piorro  Lombard, 
ôvôquo  de  Paris,  dont  la  science  théologiquo  a  résumé 
les  travaux  des  Pèros  do  l'Eglise;  derrière  lui,  on  voit 
Duns  Scot  (  le  Docteur  subtil).  Le  papo  qui  so  tient  sur  la 
première  marche  de  l'autol  est  Innocent  III,  l'autour, 
selon  certains,  du  Veni  Creator  et  du  Stahal  Mater,  et  lo 
cardinal,  dont  la  robe  rouge  tranche  si  vivomonl  sur  le 
fond,  est  saint  Bonaventuro  (le  Docteur  soraphique).  Vien- 
nent ensuite  le  pape  saint  Anaclet,  martyr,  un  des  ar- 
dents confesseurs  de  l'Eucharistie,  et  saint 'Thomas  d'Aquin 
(le  Docteur  angélique),  en  costume  nionat^al.  Par  derrière, 
on  entrevoit  la  teto  émaoiée  du  Dante,  couronnée  do 
lauriers.  —  Le  Louvre  possède  uno  eopio  do  la  Dispute 
du  saint  sacrement,  peinte  par  Ticrsonnicr. 

DISPUTER  {diss  —  lat.  disputare,  même  sons)  v.  n. 
Avoir  une  discussion  ;  débattre  contradictoirement  un 
point  quelconque  :  Disputer  du  talent  d'un  auteur.  Dispu- 
ter sur  une  question  religieuse,  il  Se  quereller,  avoir  une 
altercation. 

—  Loc.  div.  Disputer  de.  Lutter,  rivaliser  do  :  J'ai  encore 
r:i  dans  mon  enfance  des  magistrats  disputer  D'élégance 
et  de  futilité  avec  les  gens  de  cour.  (M"«  de  Rémusat.) 

Il  Disputer  si,  Disputer  la  question  de  savoir  si.  n  Ne  pas 
disputer  que  {avec  le  subjonctif),  Ne  pas  contester  que. 
Il  Disputer  à  (suivi  d'un  inlinitifj.  Entrer  en  rivalité  pour. 
Il  Disputer  que,  Soutenir  que. 

—  Loc.  PROV.  :  Disputer  sur  la  pointe  d'une  aiguille. 
V.  AIGUILLE.  Il  Disputer  de  la  chape  à  l'évêque.  V.  chape. 

—  pRov.  littér.  :  Des  goûts  et  des  couleurs,  il  no  faut 
i>as  disputer.  V.  de  gustibus  et  coloriiids... 

—  V.  a.  Contester,  faire  l'objet  d'un  débat  :  Disputer  le 
talent  d'un  peintre,  la  renommée  d'im  poète,  n  Revendiquer, 
chercher  à  conquérir,  à  obtenir  par  la  lutte  :  Le  courage 
DISPUTE  la  bataille.  (J.'de  Maistre.) 

—  Fig.  Disputer  le  terrain,  Soutenir  vivement  son 
opinion. 

—  Pop.  Disputer  quelqu'un,  Le  quereller,  lo  gourmander. 

—  Le  disputer  à  ou  ai'ec,  Lutter,  rivaliser  avec  :  Le  dis- 
puter en  beauté  avec  Quelqu'un.  Thèbes  hE  pouvait  disvv- 
TER  AUX  plus  belles  villes  de  l'univers.  (Boss.) 

—  Disputer  le  vent.  Mar.  Se  dit  d'un  bâtiment  qui  ma- 
nœuvre pour  s  élever  au  vent  d'un  autre. 

Se  disputer,  v.  pr  Etre  disputé,  ii  Etre  en  dispute, 
se  quereller,  ii  Disputer  1  un  à  l'autre,  lutter  à  qui  ob- 
tiendra. 

—  Allus.  mtthol.  :  Se  disputer  les  armes  d'Achille, 
Allusion  à  la  lutte  qui  s'établit  entre  Ajax  ot  Ulysse  pour 
la  possession  des  armes  d'Achille  après  la  mort 'du  héros. 
Les  deux  rivaux  6rent  valoir  leurs  droits  devant  tous  les 
chefs  grecs  assemblés.  Ajax  vanta  sa  vaillance,  qui  lui 
donnait  le  premier  rang  après  Achille  ;  mais  Ulysse  l'em- 
porta par  son  éloquence  persuasive.  Ajax,  furieux,  en 
perdit  la  raison,  et  se  perça  do  son  épôo.  On  fait  allusion 
à  ce  démêlé  homérique  pour  caractériser  l'ardeur  qu'ap- 
portent deux  adversaires,  deux  partis,  à  s'approprier  les 
dépouilles,  la  succession  d'un  grand  homme. 

DISPUTEUR,  EUSE  {diss)  n.  Personne  qui  dispute,  qui 
aime  à  disputer  :  L'n  disputeur  infatigable.  Les  Grecs, 
Disi'UTEURs  subtils.  11  On  a  dit  jadis  displtatkur,  TRICK. 

—  adj.  Qui  aime  à  disputer  :  Enfant  disputeur. 
DISQUALIFICATION  {ska,  si-on)  a.  f.  Turf.  Action  de 

disqualilier  ;  déclaration  d'incapacité  do  courir,  mise  hors 
do  concours  ;  résultat  de  cette  action  :  Les  causes  de  dis- 
yUALiFiCATiON  d  uji  ckcval  sont  :  s'il  a  été  engagé  sous  une 


L^i  l>b[>iito  du  saint  sacrement,  d'après  RaphaOl. 


tnro,  au  "Vatican.  Cotto  peinture  représonto  un  concile  ima- 
cinaire,  uno  réunion  icléalo  des  Pères  et  dos  docteurs  do 
rKgliso  (|ui  ont  pris  part  aux  controverses  théologiquos 
sur  l'Eucharistie,  réunion  quo  président,  du  haut  du  oiri, 
1ns  patriarches,  los  apôtros,  la  Viorgo  ot  Dieu  lui  mi^me. 
Dans  lu  partie  infériouro  du  tableau,  un  autel  élevé  do  trois 
deprés  supporte  le  saint  sarremtMit.  renforiné  dans  un  so- 
leil d'or.  Do  chaiiuo  côté  sont  rangés  los  Pèros  de  l'Eglise 


fausse  désignation  ;  si  les  enlrées  et  ies  forfaits  de  ta  course, 
OH  d'autres  courses  où  il  aurait  été  engagé,  ne  sont  pas  payés  î 
s'il  est  di),  dans  ta  même  course,  des  entrées  ou  forfaits  pour 
chevau.r  appartenant  à  son  ;)ro/)n'(*Mïr'(î.  H  Par  oxt.  S  em- 
ploie en  parlant  d'un  homme  mû,  d'uno  façon  quelconque» 
a  démérité,  n'est  plus  dîpno  uo  ses  pairs  :  L'usage  de  ta 
main  gauche  sur  le  terrain,  pour  parer  les  coups  de  l'advci> 
saire,  est  un  cas  de  discjualification. 


DISQUALIFIER  —  DISSECTION 


DISQUALIFIER  {ska  —  de  l'ang^l.  disgnalify)  v.  a  Mettre 
hors  de  concours,  déclarer  iucapable  de  courir:  DisyUA- 
LiKiiiR  un  cheval.  Il  Frapper  quelqu'un  de  disqualilicatiou. 

Se  cf/squa//fîer,  v.  pr  Etre,  devenir  disqualifié,  eu  par- 
lant d  uu  cheval,  ii  Se  déshonorer,  déchoir. 

DISQUE  {dtssic'  —  du  lat.  discus,  gr.  diskos,  palet)  n.  m. 
Palet  rond  et  pesant,  que  les  anciens  s'exerçaient  à  lan- 
cer :  Avant  de  lancer  son  disqui;,  l'atldête  lui  imprimait 
un  mouvement  de  rotation.  Il  Par  anal.  Objet  plat  et  circu- 
laire :  Le  DisQUK  d'une  horloge,  il  Plateau,  il  Se  dit  parti- 
culièrem.  de  la  surface  des  astres,  qui  nous  paraît  plane 
et  circulaire  :  Le  disque  du  soleil,  de  In  lune. 

—  Siffler  au  disque.  Se  dit,  au  propre,  du  mécanicien 
d'une  locomotive  qui,  trouvant  la  voie  fermée,  ce  que  lui 
indique  un  disque,  fait  agir  le  sifllet  de  la  machine  pour 
qu'on  lui  ouvre  la  voie,  il  Fig.  et  fam.  Demander  de  l'ar- 
gent. ^-  Faire  une  cour  pressante  à  une  femme. 

—  Archéol.  Disque  ailé.  Chez  les  Egyptiens,  Figuration 
symbolique  de  Houd,  seigneur  du  ciel,  le  soleil  en  marche. 


W 


■^ 


Disque  ailé  esyjuit.'n. 


Disque  ailé  assyrien. 


(Elle  consiste  en  un  disque  central  accosté  de  deux  ailes  et 
souvent  de  deux  Urœus.  Los  Assyriens  et,  plus  tard,  les 
Mazdéens  de  l'Irani 
avaient  —  par  imita- 
tion peut-être  —  dos 
symboles  se  rappr-i- 
cliant  comme  Ibrnir 
du  disque  ailé  d'E- 
gypte: chez  les  pre- 
miers, il  est  occupé 
par  une  figure  du 
dieu  Assour  ;  chez  les 
seconds,  par  celle  du 
grand  dieu  Ahoura- 
niazda;  les  deux  di- 
vinités personnifient  la  lumière  céleste,  la  lumière  maté- 
rielle et  morale.) 

—  Bot.  Portion  centrale  du  capitule,  cliez  les  composéos- 
radiées.  il  Partie  centrale  et  circulaire  qui,  dans  les  fleurs 
radiées,  porto  les  fleurons,  il  Bourrelet  qui,  dans  certaines 
fleurs,  entoure  la  base  de  l'ovaire. 

—  Ch.  de  f.  Plaque  de  métal  dont  chaque  côté  est  peint 
d'une  couleur  ditférente,  et  qui,  montée  sur  pivot  mobile, 
sert  à  indiquer,  par  la  couleur  qu'elle  présente,  si  la  voie 
est  libre  ou  bloquée. 

—  Electr.  Disque  d'épreuve  ou  Plan  d'épreuve,  Petit 
disque  métallique  isolé,  dont  on  se  sert  pour  recueillir 
une  certaine  quantité  d'électricité  sur  un  corps  électrisé. 

—  Liturg.  anc.  Disque  liturgique,  Ancien  accessoire 
liturgique  en  forme  décran,  composé  d'une  palette  dor- 
fèvrerie  rehaussée  souvent  de  gemmes,  et  qui  compta,  au 
moyen  âge,  dans  le  mobilier  religieux  de  toutes  les  égli- 
ses'et  abbayes. 

—  Moll.  Partie  convexe  d'une  coquille  bivalve,  il  Corps 
d'une  coquille  univalve. 

—  Photogr.  Disque  orthochromatique,  Disque  percé  do 
plusieurs  ouvertures,  dans  lesquelles  sont  insérés  des 
verres  de  teintes  différentes.  (Ces 

verres  sont  destinés  à  la  photo- 
graphie orihochromatique.) 

—  Physiq.  Disque  de  Newton. 
V.  sPiccTRE  solaire. 

—  Zool.  Dune  façon  générale, 
le  mot  disque  désigne  la  région 
centrale  de  toute  partie  du  corps 
d'un  animal,  lorsiju'clle  s'étend 
en  surface.  (Le  disque  de  l'aile 
des  insectes  est  le  milieu  de  cet 
organe,  qu'il  soit  une  aile  non 
modifiée,  ou  un  élytre.) 

—  E.N'CYcL.  Aniiq.  On  donnait 
le  nom  de  disque  à  un  gros  palet  rond,  primitivement  de 
pierre  ou  de  fer,  plus  tard  de  bronze,  que  les  anciens 
s'exerçaient  à  lancer  à  de  gran- 
des distances.  Le  jeu  du  disque 
remonte  à  une  haute  antiquité.  Il 
est  mentionné  dans  les  poèmes 
homériques  et  les  plus  vieilles 
traditions  :  c'est  en  jouant  au 
disque  nue  Hyacinthe  fut  tué 
par  Apollon,  Crocos  par  Hermès, 
Acrisios  par  Persée.  Le  disque 
des  Grecs   était  très  pesant    et 

f>oli.  L'athlète  qui  se  préparait  à 
e  lancer,  le  roulait  dans  la  pous-  Disque  (jeux) 

sière.   Puis,   la  jambe  droite  en 

avant,  la  jambe  gauche  on  arrière,  les  genoux  plies,  le 
corps  penché,  il  élevait  le  liras  droit  le  plus  haut  possi- 
ble, et  lui  faisait  décrire  un  mouvement  rotatoire  au  mo- 
ment de  lâcher  le  dis- 
aue.  Telle  est  l'attitude 
u  discobole  de  Myron. 
L'athlète  qui  avait 
lancé  son  disque  le  plus 
loin  gagnait  le  prix.  Cet 
exercice  figurait  dans 
tous  les  jeux  gymni- 
ques de  la  Grèce,  et  fai- 
sait partie  du  pcntathlo. 
U  est  resté  en  honneur 
jusqu'à  l'époque  romai- 
ne. Nous  possédons  des 
disques  votifs,  avec  figu- 
res au  trait.  Par  exten- 
sion, on  donnait  te  nom 
lie  «  disque  n  (grec  î'.-jxoç, 
latin  discus)  à  une  foute 
d'objets  circutairos  : 
plateaux,  bassins,  assiettes,  miroirs,  cadrans  solaires,  etc. 

—  Bot.  On  appelle  disque,  dans  la  fleur,  un  corps  charnu 
et  glanduleux,  ordinairement  jaunâtre,  qui  lais.so  exsuder 
à  sa  surface  un  liquide  sucré,  et  qui  n'est  constitué  di- 
rectomont  aux  dépens  d'aucun  des  verticilles  floraux.  U 
est  ordinairement  situé  entre  landrocée  et  le  pistil. 
Tantôt  il  est  formé  de  plusieurs  tubercules  indépendants 


A,  disque 
ortliochromatiqiie. 


Disque  votif. 


Disques 


.  Electrique  de  Hall  ;  — 
de  Garret  ;  —  5 


en  nombre  égal  à  celui  des  pétales  opposés  (joubarbe) 
ou  alternes  (vigne)  avec  eux;  tantôt  il  est  représenté  par 
une  masse  unique,  qui  prend  une 
symétrie  bilatérale  dans  ses  fleurs 
zygomorphes,  qu'elle  soit  située  à  la 
partie  postérieure  do  la  fleur  (réséda), 
ou  à  sa  partie  antérieure  (labiées). 
Le  disque  n'est  qu'une  forme  parti- 
culière des  nectaires,  dont  il  partage 
le  rôle  :  c'est  un  magasin  de  matière 
sucrée,  que  la  plante  consomme  pour  d.  Disque  (caroubierj. 
la  maturation  du  fruit  et  de  la  graine. 

—  Ch.  de  f.  Les  disques  ou  disques  signaux  servent  â 
protéger  les  stations.  Ou  les  divise  en  disques  à  distance 
et  en  disques  d'arrêt  absolu.  Les  premiers,  qu'avec  le 
block  st/stem  le  mécanicien  peut  franchir,  tout  en  diminuant 

considérablement     la 

vitesse  du  train,  se 
composent  d'un  discjue 
métallique  peint  d  un 
côté  en  rouge  et ,  de 
l'autre  côté,  on  blanc. 
Ce  disque,  qui  peut 
tourner  sur  lui-même, 
se  trouve  placé  au 
sommet  d'un  mât  mé- 
tallique.  Le  côté 
rouge,  tourné  paral- 
lèlement à  la  voie,  in- 
dique que  celle-ci  est 
libre  et,  perpendicu- 
lairement, qu'elle  est 
bloquée.  De  nuit,  le 
disque  porte  une  lan- 
terne qui  tourne  avec 
lui  ;  elle  est  munie  do 
trois  verres,  dontdeux 
blancs,  fixés  sur  les 
côtés  parallèles,  et  un 
rouge  placé  sur  la 
face;  la  lumière  blan- 
che indique  f|Uo  le 
passage  est  libre,  la 
lumière  rouge  com- 
mande l'arrêt. 

Le  disque  d'arrêt 
absolu  a,  en  général, 
une  forme  carrée  ;  il  est  peint  sur  chaque  face  en  damier 
blanc  et  rouge.  A  la  hauteur  de  ce  disque  se  trouve  dis- 
posé un  pétard,  qui  manœuvre  concurremment  avec  le 
signal.  Sous  aucun  prétexte,  le  mécanicien  ne  doit  forcer 
le  passage  de  ce  genre  do  disque.  La  détonation  produite 
par  le  passage  des  roues  de  la  locomotive  sur  le  pétard 
lui  rappelle,  en  cas  d'oubli  ou  d'inattention,  que  la  voie 
est  bloquée.  Ces  divers  disques  se  manœuvrent  mécani- 
quement, ou  électriquement;  ils  sont  munis  d'appareils 
accessoires  appelés  compensateurs  et  contràleni's  de  fonc- 
tionnement. Les  premiers  remédient  à  la  dilataiion  des 
fils  qui  font  mouvoir  les  disques;  les  seconds  indiquent  à 
l'agent  manœuvrant  le  disque  à  distance  que  celui-ci  a 
fonctionné.  Il  existe  également  des  disques  indiquant  les 
aiguillages,  les  bifurcations,  croisements  do  voie,  etc. 
V.  CHKMiN  de  fer. 

—  Liturg.  anc.  \jQ% disques,  ti\  langage  liturgique,  étaient 
dits  crucift-rcs.  On  les  considère  aujourd'hui  comme  une 
variété  de  flabellum  ou  emouchoir  qui  devint,  dans  l'Eglise 
latine,  un  Insigne  épisoopal  et  pontifical,  un  reliquaire, 
une  dépendance  des 
châsses.  Leur  souve- 
nir même  semble  per- 
liu  au  xvi*  siècle.  Il 
en  existe  toutefois  des 
spécimens  dans  les  tré- 
sors de  diverses  égli- 
ses et  dans  quelques 
musées. 

DISQUE-SCIE  n.  m. 
Techn.  V.  slie. 

DISQUISITION  {ski, 
si-on  —  lat.  disquisitio; 
de  disquirere,  recher- 
cher) n.  f.  Investiga- 
tion, recherche  :  Mil- 
Ion  ayant  éirit  en  latin 
la  plupart  de  ses  dis- 
QUisiTioNS,  elles  restè- 
rent inaccessibles  à  la 
futile.  (Chateaubr.) 

Disraeli  ou  d'Is- 
RAELI  (Isaac),  écri- 
vain anglais,  né  à  EnfieM  en  1766,  mort  en  1848.  Fils 
unique  d'un  négociant  Israélite  qui  s'était  établi  en  An- 
gleterre sous  George  II,  il  reçut  une  excellente  éducation. 
Après  un  séjour  en  Hollande  et  en  France,  il  rentra  dans 
sou  pays  natal  et  se  voua  à  la  carrière  des  lettres;  il 
s'occupa  surtout  do  critique  et  d'histoire.  Il  a  quelques 
traits  communs  avec  Beyle  ;  bien  qu'il  lui  suit  inférieur  en 
logique  et  en  précision,  il  lui  est,  cependant,  supérieur  par 
le  charme  du  style.  Ses  principales  œuvres  sont  :  Abus  de 
(a  s'fiire  (1788),  pamphlet  anonyme  dirigé  contre  Peter 
Pindar;  Curiosités  de  lu  liUéra'ture  (1791,  1793,  1823),  in- 
téressant recueil  d'anecdotes  et  de  faits  peu  connus;  des 
poèmes  narratifs;  quelques  romans;  un  Essai  sur  le 
caractère  delà  littérature  (181G),  son  meilleur  ouvrage  ; 
Défense  du  caractère  de  Jacques  I"  {\^\(S];  Commentaires 
sur  la  vie  de  Charles  I"  (1828-1831)  ;  Aménités  de  la  littéra- 
ture (1840).  Ses  œuvres  complètes  ont  été  publiées  (1849- 
i.STii  et  1858-1859)  parsonfîls,  lordBeaconsfield,  qui  y  joignit 
une  intéressante  notice  biographique.  Les  Curiosités  de  la 
hltératurr.  furent  traduites  en  français  par  Bertin  (1809). 

Disraeli  (Benjamin).  V.  Beaconsfibld. 

DISRESPECTUEUX  (di-srè-spè-ktu-eû),  EUSE  [du  préf. 
pnv.  dis,  et  de  respectueux]  adj.  Qui  n'a  point  de  respect,  : 
C.i-t  homme  si  DiSRKSPKcruEUX  de  la  postérité.  (Didier.) 
(Iiiiis.;  Il  On  dit  mieux  iiiRKsn-XTUKUx,  nusii. 

DISRUPTIF,  IVE  idiss  —  du  lat.  disrumpere,  supin  dis- 
ruptum,  éclater)  adj.  Qui  éclate.  [Se  dit  do  la  décharge 
électrique  avec  étincelle,  lorsque  cette  décharge  dépense 
la  plus  grande  partie  de  l'énergie  disponible]  :  Décharge 

UISKUPTIVE. 


762 

DISRUPTION  idi-srup-sJ-on  -—  rad.  disruptif)  n.  f.  Chir. 
Fracture,  dilatation  brusque  d'un  rétrécissement.  (Peu  us.) 

DISS  n.  m.  Nom  arabe  de  Yarundo,  employé  en  sparterie. 

DiSS,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Nurtollt),  sur  le 
fleuve  cotier  Waveney;  3.8U0  hab.  Fabrique  de  toiles. 

DiSSA,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Goudjerat  [Etat  de 
Gaikovar]),  sur  la  Banas  du  Sud,  tributaire  du  Hann  de 
Katch;  13.000  hab. 

DISSATISFACTION  [sfa-ksl-on  -~  du  préf.  priv.  dis,  et 
de  satisfaction)  u.  f.  Absence  de  satisfaction,  mécontente- 
ment. 

DiSSAY  ou  DisSAIS,  comm.  de  la  ■Vienne,  arr.  et  à 
14  kil.  de  Poitiers,  sur  le  Clain  ;  1.129  hab.  Ch.  de  f. 
P.-L,-M.  Vin  rouge.  Château  bâti  par  Pierre  d'Amboise. 


.  Indicateur  d'aîp^ 
Iadicat>.-ur  de  direclioa  ;  ■ 


—  3.  D'arrêt  h  distance  ;  - 

-  G.  D'arrct  absolu. 


.  Electrique 


Disque  liturgique 


DiSSAY-SOUS-GOURCILLON,  comm.  de  laSarthe,  arr. 
et  à  43  kilom.  de  Saïut-Calais,  au  confluent  de  l'Escotais 
et  du  Vendeuvre,  affluents  du  Loir;  1.290  hab.  Ch.  de  f.  Or- 
léans. Eglise  du  xiï*  siècle.  Cliâteau  ruiné  de  Courciilon. 
—  l'atrio  de  Dangeau. 

DISSÉCABLE  adj.  Qui  peut  être  disséqué. 

DISSECTEUR  (sè-kteur')  n.  m.  Celui  qui  dissèque  les 
cadavres  ;  Un  dissecteur  habile. 

DISSECTION  {sè-ksî-on'j  n.  f.  Action  de  dissétjuer,  do 
séparer,  de  mettre  en  évidence  les  parties  constituantes 
d'un  corps  organisé,  en  enlevant  ou  lacérant  les  tissus  qui 
les  unissent  ou  les  recouvrent  :  DissECTiOiS  d'wi  cadavre. 
Dissection  d'un  muscle. 

—  Fig.  Recherche,  analyse,  investigation  scrupuleuse. 

—  Encycl.  La  dissection  est  une  des  branches  les  plus 
importantes  des  études  zoologiques.  Toutes  les  notions 
exactes  que  nous  possédons  sur  l'anatoniie  de  l'homme  et 
des  autres  animaux,  sur  le  rôle  physiologique  des  organes, 
sont  dues  à  la  dissection.  Les  Asclépiades  et  Hippocrate 
lui-même  se  bornèrent,  probablement,  à  la  dissection  des 
animaux.  Aristote,  qui  vint  ensuite,  charg:é  par  Alexandre 
d  un  travail  immense  sur  les  animaux,  en  disséqua  un  grand 
nombre.  Dans  le  même  siècle,  Hérophile  (307  av.  J.-C.)  et 
Krasistrate  (304),  fondateurs  de  l'école  d'Alexandrie,  ob- 
tinrent des  Ptolémées  l'autorisation  d'ouvrir  les  cadavres 
humains.  La  dissection  fut  interdite  par  les  Romains. 
Quelques  hommes  seulement  chez  les  Grecs  :  Rufus,  Ma- 
rinus,  Soranus  et  Arétée,  continuèrent  les  traditions  de 
L'école  d'Alexandrie. 

Galien  (131  de  l'ère  chrétienne)  no  disséqua  point  de 
cadavres  d'hommes,  mais  d'un  grand  nomhre  d'animaux 
s'en  rap])rochant  beaucoup  par  leur  conformation,  des 
singes  surtout.  Il  lit  des  vivisections  et  fut  le  père  de  la 
physiologie  expérimentale.  Les  médecins  de  l'école  arabe 
ne  disséquèrent  pas.  Il  faut  descendre  jusqu'à  l'an  1315 
après  J.-C.  pour  trouver  Mondini  de  Luzzi,  le  restaura- 
teur de  l'anatoniie,  qui,  le  premier,  disséqua  en  public  deux 
cadavres  de  femmes  et  publia  un  traité  orné  de  planches 
faites  d'après  nature.  Enfin,  le  xvr  siècle  vit  en  Italie  les 
travaux  anatomiques  remis  en  honneur  parmi  les  savants, 
mais  non  sans  péril,  ainsi  que  le  montre  l'aventure  de  Vé- 
sale.  Fallope,  son  élève,  attacha  son  nom  à  de  brillantes 
découvertes.  Il  raconte  que,  lorsque  les  anatomistes  man- 
quaient de  sujets,  on  leur  livrait  des  criminels  qu'ils  fai- 
saient périr  avec  de  l'opium,  pour  les  disséquer  ensuite. 
Eustachi  étudia  comparativement  les  mêmes  organes  chez 
riiommo  et  chez  les  animaux,  et  l'on  vit  naiire,  en  même 
temps,  Vanatomie  comparée,  Yanalomie  pathologique  et 
ïanatomie  de  texture. 

La  dissection  du  corps  humain  passait  encore  pour  un 
sacrilège  au  commencement  du  règne  de  François  I"",  et 
l'empereur  Charles-Quint  fit  consulter  les  théologiens  do 
Salamanque  pour  savoir  si  l'on  pouvait,  en  conscience,  dis- 
séquer, le  corps  d'un  homme  mort.  Les  théologiens  se 
prononcèrent  pour  la  négative. 

L'amphithéâtre  de  Montpellier  avait  été  fondé  en  1556, 
mais  ce  no  fut  que  longtemps  après  (1576)  que  la  dissec- 
tion des  suppliciés  fut  autorisée  à  Paris. 

Riolan  imagina  l'insufflation  et  donna  à  son  procédé  le 
nom  d'uanatomie  pneumatique»  ;  Ruysch  injectait  dans  les 
vaisseaux  non  seulement  des  liquides  colorés,  pénétrants 
et  solidifiables,  destinés  à  démontrer  leur  trajet  et  la  dis- 
tribution de  leurs  moindres  rameaux,  mais  encore  dos 
liquides  conservateurs.  C'est  dire  que  les  procédés  de  dis- 
section étaient  déjà  fort  perfectionnés. 

Aujourd'hui,  toutes  les  écoles  de  médecine  de  Franco 
et  do  l'étranger  ont  leur  salle  de  dissection,  et  les  élèves 
doivent  disséquer,  dès  la  première  année  de  leurs  études 
médicales.  Les  sujets  sont  fournis  par  les  hôpitaux,  dont 
l'administration  livre  aux  études  anatomiciues  une  partie 
des  corps  (]ui  n'ont  pas  été  réclames. 

Un  grand  nombre  de  préparations  faites  par  des  anato- 
mistes habiles  ou  données  dans  les  concours  sont  conser- 
vées dans  des  musées  spéciaux,  dont  les  plus  remarquables, 


Dîsscmioatiou  : 


763 

à  Paris,  sont  lo  rausôo  Orfila,  lo  musée  Dupuytron  et  les 
galeries  de  zoologie  'tu  Jarilin  dos  Plantes. 

La  dissection  des  cadavres  u'est  pas  sans  danger,  et  los 
piqûres  peuvent  ôtro  mortelles.  Il  importe  de  faire  saigner 
ahondammont  et  nidmo  qnolnuefois  d'ouvrir  la  piaie  pour 
t^liminor  les  substances  virulentes  qui  ont  pu  ôlre  intro- 
duites et  de  faire  un  pansement  antiseptique. 

DISSEMBLABLE  [san  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  sem- 
blable) adj.  Qui  n'est  point  semblable,  pareil,  qui  diffère  : 
Les  mœurs  sont  plus  dissemblables  que  les  visages.  (Boss.) 
[On  liit  dissemblable  à,  et  dissemblable  de.] 

-—  Fig-  Qui  ne  so  ressemble  pas  à  lui-m(^mo,  qui  est  mo- 
bile, changeant  :  Les  hoitimes  sont  souvent  disskmblables 
d'eux-mêmes. 

—  Substantiv.  Hist.  relig.  Nom  oui  fut  donné  aux  ariens, 
parce  qu'ils  prétondaient  que  le  verbe  était,  en  tout,  dis- 
semblable du  Père. 

DISSEMBLABLEMENT  (san)  adv.  D'une  manière  dissem- 
blable, ditïérente. 

DISSEMBLANCE  {san-blanss~  T^d,  dissembler)  n.  f.  Dé- 
faut de  ressemblance. 

—  Syn.  Différence,  disparité,  etc.  V.  différence. 
^  .Anton.  Ressemblance. 

DISSEMBLANT  [san-blan],  ANTE  adj.  Qui  n'est  point 
semblable  :  Le  Lapon  et  le  nègre,  si  dissemblaiNTs  entre 
eux,  peuvent  cependant  s'unir  ensemble  et  se  propager  en 
commun.  (Buff.)  [Peu  us.] 

DISSEMBLER  [san  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  sembler] 
V.  n.  Ne  pas  être  semblable,  différer.  (Peu  usité.) 

DISSÉMINATEUR,  TRICE  n.  et  adj.  Qui  dissémine. 

DISSÉMINATION  {5i-o«)n.f.  Bot.  Dispersion  des  graines 
sur  la  terre,  à  l'époque  de  leur  maturité. 

—  Par  ext.  :  Dissémination  des  idées.  Dissémination  des 
Européens  sur  le  globe. 

—  Encycl.  Tantôt  la  graine  sort  du  fruit  avant  d'être 
entraînée  {fruits  déhiscents)  ;  tantôt  elle  est  entraînée  en 
même  temps  que  le  fruit  lui-môme,  avec  lequel  elle  fait 
corps  (fruits  indéhiscents}.  Les 

causes  de  la  disséminât io7i  peu-  g'     " 

vent  être  intrinsèques  :  le  phéno- 
mène même  de  la  déhiscence  peut 
projeter  les  graines  à  de  grandes 
distances  (fruits  charnus  à'ecbal- 
lium  elaterium,  d'impatiens  noli- 
tangere;  fruits  secs  de  géranium, 
d'aura  crepitans,  etc.).  Mais  elles 
sont  surtout  extririsèques.  L'ac- 
tion du  vent  se  fait  sentir  sur  les 
fruitsauxquels  adhèrent  de  larges 
bractées  (charme,  tilleul),  sur  les 

fruits  ailés  (érable)  ou  pourvus  t.  EMlum;  2.  Impatiens. 
d'aigrettes  (laitue),  sur  les  graines 

surmontées  d"aigrettes(épilobe).  Darwin  a  montré  jusqu'où 
peut  aller  la  résistance  du  pouvoir  germinatif  à  une  im- 
mersion prolongée  dans  l'eau,  même  l'eau  de  mer,  et  ainsi 
s'explique  le  rôle  considérable  que  jouent  les  cours  d'eau 
ou  les  courants  marins  dans  la  dissémination  de  certaines 
espèces.  Les  êtres  vivants  disséminent  aussi  beaucoup 
d'espèces  :  les  oiseaux,  granivores  surtout,  dispersent  de 
préférence  les  fruits  charnus  et  les  akènes  ;  certains  fruits 
à  appendices  crochus  (bardane,  benoîte)  se  fixent  à  la 
toison  des  mammifères.  Enfin,  citons  le  transport  des  mar- 
chandises par  l'homme  ;  les  graines  d'erigero/i  Canadense 
sont  venues  du  Canada  en  France  avec  des  matières  d'em- 
ballaçe;  puis  1"  "  herbe  des  Français  »  a  été  transportée 
en  Allemagne  par  les  armées  de  l'Empire. 

DISSÉMINEMENT  (man)  n.  m.  Etat  de  ce  qui  est  dissé- 
miné ;  action  de  se  disséminer:  La  Révolution  produisit  un 
DissÉMiNEMENT  général  des  ouvriers. 

DISSÉMINER  (lat.  disseminare;  du  préf.  dis,  et  de  semi- 
nare,  semer)  v.  a.  Semer  de  place  en  place  :  Le  vent  dissé- 
mine les  graines  de  certains  végétaux,  il  Par  ext.  Répandre 
en  différents  endroits  :  Disséminer  ses  troupes  dans  un 
patis.  11  Propager  :  Disséminer  ses  idées. 

Disséminé,  ée  part.  pass.  du  v.  Disséminer. 

Se  disséminer,  v.  pr.  Etre  disséminé,  semé  çà  et  là. 
Il  Se  répandre. 

—  Anton.  Agglomérer,  centraliser,  concentrer,  raesem- 
bler,  réunir. 

DISSENSION  {san  —  lat.  dissensio  ;  du  préf.  dis,  et 
de  senttre,  être  d'avis)  n.  f.  Opposition  d'avis,  de  senti- 
ments; querelle,  discorde  :  Dissensions  domestiques,  ciin- 
les.  Pcj'sonne  ne  gagne  au.r  dissensions  politiques.  (Grimm.) 
Il  Dissensions  intestines.  Dissensions  qui  troublent  la  tran- 
quillité intérieure  d'un  pays. 

—  Syn.  DlaBension,  dissentiment.  Il  y  a  dissentiment  dbs 
quo  la  manière  de  penser  ou  do  sentir  n'est  pas  la  môme  : 
la  dissension  commence  lorsque  le  dissentiment  so  mani- 
feste au  dehors  par  dos  actions  ou  par  dos  paroles  plus  oti 
moins  vives. 

—  Anton.  Accord,  concert,  concorde,  harmonie,  bonne 
intelligence,  union. 

DISSENT  [sèn't'  —  mot  angl.)  n.  m.  Ensemble  dos  sectes 
qui  so  séparent  d'une  Eglise  établie. 

DISSENTER  (sèn'-teur'  —  du  v.  angl.  dissent,  être  d'avis 
opposé)  n.  m.  Hist.  relig.  Nom  par  lequel  on  désigne  tous 
los  chrétiens,  habitant  l'Angleterre,  qui  n'appartiennent 
pas  à  l'Eglise  anglicane. 

~  Encycl.  V.  dissident. 

OIS8ENTÉRISME  {san,  rissm'  —  rad.  dissenter)  n.  m. 
Hist.  relig.  Etat  ou  ensemble  des  opinions  dos  chrétiens 
anglais  qui  ne  reconnaissent  pas  l'Eglise  anglicane. 

DISSENTIMENT  {san,  77ian)  n.  m.  Différence,  diversité, 
opf.o.sition  dans  les  avis,  les  opinions  :  Les  dissentiments 
font  naître  les  dissensions.  (Boiste.) 

—  Anton.  Assentiment. 

DISSENTIR  (san  —  du  lat.  dissentire,  mAme  sens)  v.  n. 
Avoir  uiio  manière  dépenser  différente  do  celle  d'an  autre. 
DISSÉPALE  adj.  Bot.  .Syn.  de  disépale. 

DISSÉQUANT  (kati),  ANTE  [rad.  disséquer]  adj.  So  dit 
do  certaines  airections  dans  lesquelles  los  tissus  offrent 
l'aspect  quo  leur  donnerait  la  dissection  :  Anévris/nc  dissé- 
quant. 

DISSÉQUER  fké  —  du  préf.  lat.  dis,  et  de  seeare,  couper. 

Change  ''  on  '"•  devant  une  syllabe  muette  :  Je  dissèque. 


Qu'ils  dissèquent;  excepté  au  fut.  de  l'ind.  et  au  condit. 
prés.  :  Je  aisséqnerai.  Tu  disséquerais)  v.  a.  Anat.  Ouvrir 
IbS  différentes  parties  d'un  corps  organisé,  pour  on  étu- 
dier l'organisme  :  Disséquer  un  cadavre,  un  bras,  une 
tête,  une  fleur. 

—  Par  oxt.  Diviser,  décomposer  :  Le  prisme,  qui  dis- 
sèque la  lu7Jîière...  (Hivarol.) 

—  Fiç.  Analyser,  étudier  dans  le  détail  :  Disséquer  une 
(puvre  Itttéraii-e.  Disséquer  un  philosophe. 

—  Fam.  Rançonner,  écorcher,  dépouiller  :  Hôtelier  qui 
dissèque  les  voyageurs. 

Disséqué,  ée  part.  ^ass.  du  v.  Disséquer. 

—  Bot.  Se  dit  dos  teuillos  profondément  découpées  et 
de  quelques  plantes  qui  ont  des  fouilles  de  ce  genre. 

Se  disséquer,  v.  pr.  Etre  disséqué  ;  Les  corps  se  dissè- 
quknt  rt  l'aide  au  scalpel. 

—  Fig.  Se  mettre  à  découvert,  s'offrir  soi-même  à  la 
crilique. 

DISSÉQUEUR  {keur'),  EUSE  n.  et  adj.  Se  dit  d'une  per- 
sonne qui  pratique  la  dissection  :  Un  habile  disséqueur. 
Il  On  dit  plus  ordinairem.  dissecteur,  trice. 

—  Fig.  Personne  qui  se  livre  à  dos  analyses  minu- 
tieuses. 

—  adj.  :  M.  Dumas  possède  un  style  sec  et  DissÊQtJEUR. 
(A.  Daudet.) 

DISSERTATEUR  {sèr')  n.  Celui,  celle  qui  disserte,  qui 
aime  à  faire  des  dissertations,  n  On  dit  aussi  disserteur. 

—  Adjectiv.  :  Un  critique  dissertateur. 

DISSERTATir,  IVE  {sèr')  adj.  Qui  tient  de  la  disserta- 
tion ;  qui  a  rapport  à  la  dissertation  :  Méthode  disserta- 

TIVE. 

DISSERTATION  (sèr",  sî-on  —  rad.  disserte7')n.  f.  Discus- 
sion. (Vieux.)  Il  Examen  critique  et  détaillé  d'une  question 
spéciale  :  Faire  une  dissertation  siir  un  point  d'histoire, 
de  philosophie,  de  7'eligion.  \\  Exercice  littéraire  que  l'on 
donne,  dans  les  lycées,  aux  élèves  de  rhétorique  et  de  phi- 
losophie, et  qui  consiste  dans  une  composition  en  français 
ou  en  latin,  sur  un  sujet  donné  :  Le  premier  prix  de  disser- 
tation latine. 

—  Encycl.  La  dissertation,  soit  en  langue  latine,  soit  en 
une  langue  moderne,  est  un  des  exercices  qui,  depuis  le 
moyen  âge,  se  sont  conservés  dans  tous  les  pays  d'Europe, 
mais  en  prenant  un  caractère  différent  dans  chacun  d'eux. 
A  l'origine,  c'est-à-dire  dans  les  anciennes  universités,  la 
dissertation  {disputatio)  correspondait  aux  épreuves  du 
doctorat  actuel.  La  dissertation  de  philosophie  en  latin  ou 
en  allemand  est  restée,  jusqu'à  ce  jour,  la  condition  «iwe 
qua  non  pour  l'obtention  du  titre  de  privat-doce7it  et,  à 
plus  forte  raison,  de  professeur  extraordinaire  dans  les 
universités  d'Allemagne,  Tous  les  grands  philosophes 
allemands  du  xix*  siècle,  depuis  Fichte  jusqu'à  Hegel, 
ont  dû  à  de  semblables  dissertations  leur  première  célé- 
brité et  leur  nomination  aux  chaires  qu'ils  ont  illustrées. 
En  France,  la  dissertation  latine  ou  française  n'est  plus 
qu'une  composition  de  quelques  pages  sur  un  sujet  de 
littérature,  d'esthétique,  d'érudition  ou  de  philosopnie. 

Diderot  définit  ainsi  la  dissertation  :  «  Disserter,  c'est 
parler  avec  détail  sur  une  matière  quelconque,  en  obser- 
vant une  certaine  suito  dans  ses  raisonnements.  La  dis- 
sertation ne  roule  ordinairement  que  sur  un  point  ou  sur 
q^ueiques  points  d'une  question  ;  elle  n'examine  cette  ques- 
tion que  sous  quelques-unes  do  ses  faces  générales  ou 
particulières,  ce  en  quoi  elle  diffère  du  traité,  qui  em- 
brasse, sans  exclusion,  tout  ce  qui  a  rapport  à  son  objet.  » 

DISSERTER  {sèr'  —  lat.  dissertare;  fréquentatif  do 
dissererp,  même  sens)  v.  n.  Faire  une  dissertation,  traiter 
méthodiquement  une  question  :  Disserter  sur  un  point 
de  droit.  Disserter  de  philosophie. 

DISSERTEUR,  EUSE  {sèr')  n.  Personne  qui  disserte. 

DISSIDENCE  {dunss)  D.  f.  Schisme,  scission  ;  divergence 
d'opinions  :  Serrons  nos  /'angs,  oublions  nos  petites  dissi- 
dences. (Chateaubr.) 

DISSIDENT  (dan^.  ENTE  [lat.  dtsstdcns  ;  du  préf.  priv. 
dis,  et  de  sedere,  siéger]  adj.  Qui  fait  schisme;  qui  se 
sépare  du  plus  grand  nombre  sur  un  point  do  doctrine, 
de  philosophie  ou  autre  :  Membres  dissidents. 

—  n.  :  Les  presbytériens  sont  des  mssiDKtiTs  en  Angleterre. 

—  Hist.  Dissidents  de  Pologne,  Luthériens  et  grecs  schis- 
matiques  de  Pologne. 

—  Encycl.  Hist.  relig.  Le  nom  de  dissident,  dans  sa 
siç:nification  ecclésiastique,  a  été  employé  pour  la  pre- 
mière lois,  au  xvi*  siècle,  par  les  catholiques  do  Pologne, 
pour  désigner  les  protestants  ou  toute  personne  qui  se 
séparait  de  l'Eglise  romaine.  En  Angleterre,  est  dissident 
quiconque  n'appartient  pas  à  l'PIgliso  épiscopalo  :  le  mot 
est  synonyme  do  «  non-conformiste  «  ;  il  peut  s'appliquer 
aux  uoux  cinquièmes  environ  de  la  population.  En  Ecosse, 
au  contraire,  l'Eglise  presb}'térienne  comprenant  la  ma- 
jorité dos  protestants  du  pays,  les  épiscopaux  sont  consi- 
dérés comme  dissidents.  iWis  les  contrées  do  langue 
iVançaiso,  io  nom  a  été  donné  aux  communautés  protes- 
tantes (pii,  au  commencement  do  ce  siècle,  so  constituè- 
rent en  dehors  des  Eglises  officielles,  eu  faisant  de  la 
conversion  la  condition  do  l'entrée  dans  l'Eglise.  Ces  com- 
munautés so  sont,  depuis,  fondues  soit  dans  les  groupe- 
ments darbystos,  soit  dans  dos  Eglises  plus  vastes,  qui 
ont  pris  lo  nom  d'Eglises  libros  ou  indépendantes. 

DISSIGNE  (qn  rail.  — du  préf.  dis,  et  de  signe)  n.  m. 
AlL-ehr.  Variation  de  signe.  (Pou  usité.) 

Adjeciiv.  Qui  a  deux  signes  différents  :  Quantités  dis- 
signes, (peu  usité.) 

DXSSIMILAIRE  {ter  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  similaire) 
adj.  Qui  diffère  do  genre,  d'espèce  :  Pai'tics  dissimilaires, 
comme  les  os,  les  artères,  les  muscles. 

~  Physiq.  Corps  dont  la  poussière  a  une  couleur  dilfé- 
ronto  de  colle  que  présente  la  masse  compacte  ;  Cristal 

DISSIMILAIRE. 

—  Zool.  Opercule  dissitnilaire,  Celui  qui  n*a  pas  la  forme 

de  la  coquille. 

DISSIMILARITÉ  n.  f.  Etat,  qualité  do  ce  qui  est  dissi- 
milairo  :  Dissimilarité  (/e*  /nusctes. 

DISSIMILATION  {si-on  —  rad.  dissimiler)  n.  f.  Action  de 
rendre  dissemblable,  de  séparer  ce  oui  était  assimilé. 

—  Kncvcl.  I^inguist.  La  dissimitation  consiste  dans  lo 
fait  qu'un  phonème  (^\'oyello  ou  consonne)  se  transforme 
plus  ou  moins  sous  l'influence  d'un  phonème  voisin  do 


DISSEMBLABLE   —  DISSIPER 

mémo  nature.  Ainsi,  dans  pèlerin,  il  y  a  ou  dissimilation 
du  premier  r  de  7)erp^n>(um,  sous  l'inlluenco  du  second  r, 
lj'ddissi7nilation  est  le  contraire  do  l'assimilation. 

DISSIMILER  (du  préf.  priv.c/is,  et  do  as5amifer)v. a.  Ren- 
dre dissemblable. 

—  En  T.  de  linguist.,  Modifier  un  son  sous  l'influence 
d'un  autre  son  :  Pour  qu'un  phonème  puisse  en  dissimiler 
un  autre,  il  faut  qu'ils  possèdent  tous  deux  un  ou  plnsieui's 
éléments  communs.  (Graramont.) 

DISSIMILITUDE  (du  préf.  priv.  dis,  et  de  similitude) 
n.  f.  Man(|U6  de  similitude,  do  conformité;  défaut  de  res- 
semblance :  La  DISSIMILITUDE  de  deux  ouvi-ages. 

—  Encycl.  Rhétor.  En  rhétorique,  la  dissimilitude  est 
un  lieu  commun  propre  à  la  preuve  et  aux  passions,  qui 
sert  à  invoquer  la  différence,  ou  plutôt  la  aisproportion 
entre  deux  ou  plusieurs  objets,  soit  qu'on  les  compare  en- 
semble dans  leur  état  actuel,  soit  que  l'on  compare  l'état 
présent  d'un  seul  objet  avec  son  état  passé.  Les  anciens 
rhéteurs  appelaient  la  dissimilitude  un  argument  a  dissi- 
mili. Voici  un  exemple  de  dissimilitude,  emprunté  à  Ra- 
cine : 

Déplorable  Sioo  !  qu'as- tu  fait  Je  ta  gloire? 

Tout  l'univers  admirait  ta  splendeur  ; 
Tu  n'es  plus  que  poussière,  et  «le  cette  grandeur 
U  ne  nous  reste  plus  que  la  triste  mémoire. 

On  voit  que  la  dissimilitude  peut  avoir  beaucoup  do 
rapport  avec  l'antithèse. 

DISSIMULATEUR,  TRICE  n.  Celui,  celle  qui  emploie  la 
dissimulation  :  Ces  ho7)imes  vieillis  dans  les  cours  sont  de 

profoilds    DISSIMULATEURS. 

DISSIMULATION  {si-on)  n.  f.  Action  ou  art  de  dissimu- 
ler, de  feindre  un  sentiment  qu'on  n'a  pas,  ou  de  donner  le 
change  sur  celui  qu'on  a  :  La  dissimulation  est  U7ie  impos- 
ture 7-éfléchie.  (Vauven.)  il  Etat,  caractère  de  celui  qui  dis- 
simule :  Eti-e  d'u7ie  dissimulation  profonde. 

—  Anton.  Bonhomie,  candeur,  effusion,  franchise, 
loyauté,  simplicité,  sincérité. 

DISSIMULER  (lat.  dissimi'lare,  même  sens)  v.  a.  Cacher, 
ne  pas  laisser  voir,  au  pr.  et  au  fig.  :  Dissimuler  sa  for- 
tune. Les  femmes  fières  dissimulent  leur  jalousie  par  or- 
gueil. (H.  Beyle.)  il  Feindre  de  ne  pas  remarquer  :  Dissi- 
muler U7ie  injure,  il  Tenir  secret,  cacher  :  Un  despote  habile 
dissimule  les  chaînes  qu'il  fait  porter.  (La  Rochef.-Doud.) 

—  Rendre  moins  visible,  moins  apparent,  atténuer  : 
Dissimuler  par  quelque  artifice  les  défauts  d'un  ouvrage. 
Babil  qui  dissimule  les  défauts  de  la  taille. 

Dissimuléf  ée  part.  pass.  Façonné»  accoutumé  à  la  dis- 
simulation : 

Les  filles,  par  ma  foi,  sont  bien  dissimulées. 

Molière. 

—  Substantiv.  Personne  dissimulée  :  Ces/  un  dissimui.k. 

—  Anton.  Comznunicatif,  franc,  loyal,  naïf  et  candide, 
simple,  sincère. 

Se  dissimuler,  v.  pr.  Etre  dissimulé,  caché,  ii  Ne  pas 
s'avouer  une  chose  à  soi-même.  ii  Faire  en  sorte  de  n'être 
pas  vu  ;  s'esquiver  ;  partir  à  la  dérobée  :  Sk  dissimuler 
derrière  une  tapisserie.  Il  Se  faire  moins  visible  ;  être  rendu 
moins  apparent  :  Ouvrage  dont  les  défauts  se  dissimulent 
par  leur  originalité. 

—  Gramm.  Après  dissiynuler  que,  on  emploie  le  subjonc- 
tif ;  7£ /aurfra  dissimuler  que  «o»s  en  ai/ons  été  inforntés 
Après  ne  pas  dissiinuler,  on  emploie  l'indicatif  ou  le  sub- 
jonctif, selon  qu'on  veut  présenter  la  chose  d'une  manière 
positive  ou  douteuse;  mais,  quand  on  emploie  le  subjonc- 
tif après  ne  pas  se  dissimuler  que,  le  verbe  suivant  prend 
ne  sans  qu'il  y  ait  négation  expresse  dans  la  pensée  :  Je 
ne  ME  dissimule  pas  que  cela  ne  soit  difficile. 

—  Prov.  uistor.  :  Qui  ne  sait  pas  dissimuler  ne  sait  pas 
régner,  Devise  de  Louis  XL  V.  qui  nescit  dissimulare... 

—  Syn.  Dissimuler,  cacher,  celer,  etc.  V.  cacher. 

—  Aston.  Dire,  divulguer. 

DISSIPANT  {pan),  ANTE  adj.  Qui  entraîne  à  la  dissipa- 
tion :  Idée  dangereuse  et  dissipante.  (J.  de  Maistre.) 

DISSIPATEUR,  TRICE  (rad.  dissiper)  n.  Celui,  celle  qui 
prodigue  follement  sa  fortune  :  Diderot  dépensait  ses  idées 
avec  l'ijisouciance  d'un  riche  dissipateur.  (L.  Blanc.)  n  Par 
ext.  En  parlant  de  certaines  choses  personnifiées  :  Le  jeu 
est  le  dissipateur  des  biens  et  des  richesses.  (J.-J.  Rouss.) 

—  adj.  :  Jeune  homme  débauché  et  dissipateur. 

—  Syn.  Dissipateur,  dépensier,  prodigue.  V.  dépensikk. 

—  Anton.  Econome,  parcimonieux. 

Dissipateur  (le),  comédie  do  Destouches,  imprimée 
en  1130,  jouée  en  1737  en  province,  et  seulement  on  1753 
à  Paris.  —  Destouches  a  imité  Ti77ton  d'Athènes,  do  Shak- 
speare,  et  a  fait  des  emprunts  de  détail  au  Détour  i7uprévu, 
do  Regnard.  Une  jolie  veuve  que  Cléon  doit  épouser,  pour 
lo  corriger  do  sa  prodigalité  et  lui  conserver  sa  fortune, 
entreprend  do  la  lui  gagner  au  jeu,  et  y  réussit.  Ce  moyen, 

aui  est  un  peu  en  dehors  do  la  morale  malgré  la  bonté 
0  l'intention  et  qui,  en  tout  cas,  est  invraisemblable,  a 
fait  sévèrement  juger  la  pièce  par  Laharpe.  Le  rôlo  do 
Géronto,  l'oncle  avare  do  Cléon,  est  fort  comique. 

DISSIPATION  {si-on  —  rad.  dissiper)  n.  f.  EvJiporation, 
déperdition  :  La  dissipation  des  esprits  anit7iaux. 

—  Action  de  faire  cesser,  de  faire  disparaître  :  Bemèdc 
pour  la  dissipation  de  la  mig/'aine.  il  Action  do  prodiguer 
follement  l'argent  :  Ce  qui  est  dans  les  gra/tds  splctidenr, 
somptuosité,  est  dissip.vtion, /b/i'e,  tnep^e,  chcs  les  particu- 
liers. (La  Bruv.)  ii  Vie  de  désordre  et  do  prodigalité  :  La 
dissipation  mène  au  vice. 

—  Distraction,  inattention,  indiscipline,  qui  empêche  le 
travail  ou  le  calme  do  l'esprit  :  ia  dissipation  e.'î/  le  pro- 
p/^e  des  écoliers,  il  Récréation,  amusement  destiné  à  reposer 
l'esprit  :  Il  vous  faut  de  la  dissipation.  (Volt.)  [Pou  usité.I 

—  Anton.  Economie,  épargne,  parcimonie.  —  Applica- 
tion, attention,  réflexion. 

—  Encycl.  Miiit.  Le  Code  de  justice  militaire  punit 
d'un  emprisonnement  de  six  mois  à  doux  ans  la  dissi- 
pation d  effets,  c'ost-ù-diro  lo  délit  commis  par  un  mili- 
taire qui  pord,  vend  ou  donne  à  des  étrangers,  môme  A 
d'autres  militaires,  les  eflets  d'habillement,  do  grand  ou 
petit  équipement,  armes,  munitions,  otc,  A  lui  confiés. 

DISSIPER  (lat.  dissipare,  mémo  sons)  v.  a.  Faire  dispa- 
raître, faire  cesser  :  Le  soleil  dissipb  les  nuages,  il  Mottro 
fin  à  :  Dissiper  des  illusions,  il  Ecarter  do  soi  :  Personne 
qui  DiftsiPE  SOS  a/armes. 

—  Distraire,  récréer ,  divertir  :   La  comédie  dissipk 


DISSITIFLORE    -   DISSOLUTION 


l'esprit.  (Peu  us.)  il  Rendre  inattentif,  sans  application  :  Il 
suffit  d'un  hanneton  qui  vole  pour  dissiper  une  classe. 

—  Disperser,  mettre  en  déroute;  Dissipée  l'ennemi,  des 
rassemblements. 

—  Dépenser  follement,  consumer  en  prodigalités  :  Dis- 
siper sa  fortune,  il  Employer  sans  utilité,  perdre  :  Dissi- 
per sa  jeunesse  au  milieu  des  plaisirs. 

—  V.  n.  Phjsiol.  Perdre  par  le  mouvement  vital  :  On 
DISSIPE  par  l'exercice.  (Littré.) 

Dissipé,  ée  part.  pass.  u  Vie  dissipée.  Vie  de  celui  qui 
se  livre  trop  aux  amusements,  aux  plaisirs. 

—  Substantiv.  Personne  dissipée  :  i\>  ynariez  pas  votre 
fille  à  un  DISSIPÉ. 

—  Anton.  Appliqué,  attentif,  réfléchi,  studieux. 

Se  d/ss/per,  v.  pr.  Etre  dissipé  ;  s'évanouir,  ii  Avec  sup- 
pression du  pronom  se  : 

Elle  voit  dissiper  sa  jeunesse  en  regrets, 
Son  amour  eu  fumée  et  soq  bien  en  procès. 

Racine  ■ 

—  Par  est.  Cesser,  disparaître,  il  Se  disperser,  se  déban- 
der. Il  Etre  consumé,  gaspillé  follement,  il  Se  distraire,  se 
divertir,  se  récréer.  (Peu  us.)  il  Se  livrer  à  la  dissipation; 
devenir  dissolu,  désordonné. 

—  Syx.  Dissiper,  dilapider,  gaspiller,  prodiguer.  V.  di- 
lapider. 

DISSITIFLORE  (du  lat.  dissitus,  séparé,  et  fîos,  oris, 
fleur)  adj.  Dont  les  fleurs  sont  divisées,  écartées  les  unes 
des  autres. 

DISSITIVALVE  (du  lat.  dîssitus,  séparé,  et  de  valve)  adj. 
Qui  comprend  plusieurs  valves  distinctes  les  unes  des 
autres. 

DISSOCHÈTE  (A-èO  n.  m.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  mélastomacées,  à  feuilles  entières  quintiner- 
vées.  à  fleurs  en  c^'mes,  habitant  la  Malaisie. 

DISSOGIABILITÉ  (si-a)  n.f.  Qualité  de  ce  qui  est  disso- 
ciable. 

DISSOCIABLE  {si-abV  —  du  préf.  priv.  dis^  et  de  sociable) 
adj.  Qui  peut  être  dissocié  :  L'hydrogène  et  l'oxygène  de 
l'eau  sont  dissociables. 

—  Rem.  Quelques-uns  définissent  ce  mot  :  Qui  n'est  pas 
sociable  ;  c'est  mal  comprendre  la  portée  du  préfixe  dis. 
Dans  ce  dernier  sens,  c'est  insociable  qu'il  faut  dire. 

DISSOCIAL,  ALE,  AUX  {si-al'  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de 
social)  adj.  Qui  est  contre  la  nature  de  l'homme  ;  qui  s'op- 
pose à  la  sociabilité  :  Bans  la  nature  de  l'homme,  il  existe 
certaines  affections  dissociales.  (Bentham.) 

DISSOCIATION  (si-a-si-on)  n.  f.  Chim.  Réaction  limitée 
qui  se  produit,  lorsque  certains  corps  composés  sont 
maintenus,  à  une  température  donnée,  en  présence  des 
produits  de  leur  décomposition. 

—  Encycl.  Chim.  Le  mot  dissociation  a  été  créé  par 
H.  Sainte-Claire  Deville,  qui,  le  premier,  attira  l'attention 
sur  ces  phénomènes  :  les  deux  leçons  que  le  savant  chi- 
miste professa  à  ce  sujet  devant  la  Société  chimique  de 
Paris,  le  18  mars  et  1"  avril  1864,  font  date  dans  l'his- 
toire des  théories  chimiques  modernes.  Les  recherches 
faites  depuis  par  Debray,  Isambert,  Troost,  Hautefeuille, 
Ditte,  et  beaucoup  d'autres,  ont  apporté  des  données  cer- 
taines et  ont  permis  d'établir  les  lois  que  nous  allons 
exposer. 

Un  système  est  dit  homogène  lorsque  le  corps  composé 
et  les  produits  de  sa  décomposition  sont  tous  gazeux  ; 
hétérogène,  quand  le  corps  composé  est  solide  et  que  l'un, 
au  moins,  des  produits  do  sa  décomposition  est  gazeux. 

I.  Systèmes  hétérogênks.  Le  cas  des  systèmes  hétéro- 
gènes est  régi  par  des  lois  parfaitement  établies,  que  nous 
exposerons  avec  quelques  exemples. 

1»  Carbonate  de  calcium.  Expériences  de  Debray.  Du 
spath  d'Islande  est  mis  dans  un^  réservoir  en  porcelaine 
communiquant  par  un  tube  fin  avec  un  manomètre,  et 
pouvant  être  relié  soit  à  une  pompe  à  mercure,  soit  à 
un  réservoir  contenant  du  gaz  carbonique.  Après  avoir 
fait  le  vide  dans  l'appareil,  on  chauff'e  à  une  température 
constante  T  ;  si  cette  température  est  suffisamment  éle- 
vée, les  cristaux  perdent  leur  transparence  et  se  recou- 
vrent de  chaux  anhydre,  tandis  que  de  l'anhydride  carbo- 
nique est  mis  en  liberté;  la  pression  dans  l'appareil  croît 
progressivement  et  atteint  una  valeur  F,  qui  reste  ensuite 
constante  pendant  tout  le  temps  que  la  température  T  est 
maintenue  invariable  ;  85  ""^  à  830»,  520  ""^  à  960°].  Mais,  si, 
conservant  toujours  cette  température  T  et  la  pression  F 
étant  établie,  on  extrait  du  gaz  au  moyen  do  la  machine 
à  mercure,  une  nouvelle  décomposition  du  carbonate  se 
produit,  du  gaz  carbonique  est  dégagé  jusqu'à  ce  que  la 
pression  F  soit  rétablie.  Et  l'on  pourrait  ainsi,  en  faisant 
le  vide  un  nombre  de  fois  suffisant,  décomposer  complè- 
tement le  carbonate  de  calcium  à  la  température  T. 

Cette  décomposition  eff'ectuée,  il  reste  dans  l'appareil 
de  la  chaux  anhydre  et  du  gaz  sous  la  pression  F.  La 
température  T  étant  toujours  maintenue,  introduisons  du 
gaz  carboniûue  sous  une  pression  supérieure  à  F  :  le  gaz  se 
combinera  alors  à  la  chaux,  jusqu'à  ce  que  la  pression  se 
soit  abaissée  à  cette  même  valeur  F.  Il  peut  donc  y  avoir 
à  cette  température  T  décomposition  du  carbonate  de  cal- 
cium, ou  combinaison  de  la  cnaux  et  de  l'anhydride  car- 
bonique :  le  sens  do  la  réaction  dépend  de  la  pression  du 
gaz  carbonique. 

Jl  faut  remarquer  d'ailleurs  que  cette  pression  limite  F 
prise  par  le  gaz  carbonique  dans  l'un  et  l'autre  cas  est 
indépendante  de  l'espace  offert  au  gaz,  indépendante  aussi 
de  (juantités  de  chaux  et  de  carbonate  en  présence.  La 
tension  F  est  en  tout  point  comparable  à  une  tension 
maximum  de  vapeur;  on  l'appelle  tension  de  dissociation  à 
la  température  T. 

2»  Chlorures  ammoniacaux.  L'étude  de  la  dissociation 
de  chlorures  ammoniacaux  se  produisant  à  des  tempéra- 
tures relativement  basses,  a  permis  à  Isambert  de  géné- 
raliser les  résultats  obtenus  par  Debray  ;  c'est  le  cas  des 

deux  chlorures  d'argent  AzCl3  AzH',  ot  AzCl-AzH*. 

3*  Oxyde  de  cuivre.  L'oxyde  do  cuivre  CuO  se  décompose 
au  rouge  on  sous-oxyde  Cu*Oet  oxygène,  jusqu'à  ce  que, 
dans  l'appareil  clos  où  l'on  opère,  la  tension  ae  dissocia- 
tion F  s  établisse,  caractéristique  de  la  température  de 
l'expérience  ;  inversement,  le  sous-oxyde  Cu*0,  mis  en 
préspnœ  d'oxygène  à  cette  mémo  température  sous  une 
pression  supérieure  à  F,  absorbe  do  l'oxygène  jusqu'à  ce 
que  la  pression  s'abaisse  à  F  dans  l'appareil. 


Tube  chaud  et  froid 
de  Sainte-Claire  Deville. 


4"  Efflorescenct,.  i)ebray  a  montré  qu'un  sel  est  efflores- 
cent  ou  dt^liquescent,  suivant  que  la  tension  de  la  vapeur 
d'eau  dans  1  atmosphère  qui  le  surmonte  est  inférieure  ou 
supérieure  à  sa  tension  ae  dissociation  à  la  température 
où  il  se  trouve. 

5*  Dissociation  des  sels  par  l'eau.  Un  certain  nombre 
de  sels  se  décomposent  au  contact  de  l'eau,  suivant  des 
lois  analogues  à  celles  de  la  dissociation  dans  les  systè- 
mes hétérogènes.  Tel  est  le  cas  du  sulfate  mercurique 
C[ui,  au  contact  de  l'eau,  se  décompose  en  sulfate  tribasique 
jaune  et  acide  sulfurique  :  cette  décomposition  s'effectue 
tant  que  l'eau  renferme  moins  de  67  grammes  d'acide  sul- 
furique libre  par  litre  ;  au  contraire,  en  présence  d  eau 
contenant  pl"S  de  67  grammes  d'acide  par  litre,  c'est  le 
sulfate  tribasique  qui  s  unit  à  l'acide  sulfurique  et  se  trans- 
forme en  sulfate  neutre. 

6»  Les  mêmes  considérations  thermodynamiques,  qui 
permettent  de  relier  la  chaleur  latente  de  vaporisation  à 
la  loi  de  variation  des  tensions  de  vapeur,  peuvent  être 
appliquées  au  cas  des  tensions  de  dissociation. 

II.  Systèmes  homogènes.  Ici,  les  phénomènes  sont  plus 
complexes  ;  nous  n'aurons  à  citer  que  des  expériences 
d'ordre  qualitatif. 

1"  Vapeur  d'eau.  On  sait,  depuis  Grove,  que  l'eau  est  dé- 
composée par  le  platine  incandescent.  Sainte-Claire  Deville 
a  montré,  le  premier,  que  cette  décomposition  de  l'eau 
n'est  qu'un  cas  particulier  du  phénomène  général  de  la 
dissociation. 

On  prend  un  tube  en  porcelaine  vernissée,  suivant  l'axe 
duquel  on  dispose  un  tube  plus  étroit  eu  terre  poreuse  : 
dans  l'espace  annulaire  circule  un  courant  de  vapeur 
d'eau  ;  dans  le  tube  central,  un  courant  de  gaz  carbonique. 
On  porte  le  tout  à  1.300"  environ  :  à  la  sortie  des  deux 
tubes,  on  recueille  un  mélange  de  gaz  carbonique,  d'hydro- 
gène et  d'oxygène  :  c'est  que,  l'eau  étant  partiellement 
décomposée  à  cette  température  élevée,  l'hydrogène  libre 
est  passé  au  travers  du  tube  poreux  plus  vite  que  l'oxy- 
gène, à  l'action  ultérieure  duquel  il  a  été  soustrait;  si,  en 
effet,  on  supprime  le  tube  poreux,  on  ne  recueille  aucun 
gaz  tonnant  ;  la  vapeur  d'eau,  décomposée  dans  les  régions 
très  chaudes  du  tube,  se  reconstitue  dans  les  régions  plus 
froides. 

2"  Oxyde  de  carbone,  gaz  sidfureux,  acide  chlorhy- 
drique,  etc.  Un  appareil  connu  sous  le  nom  de  tube  chaud 
et  froid  a  permis  à  Deville  de  vérifier  la  dissociation  de 
ces  gaz.  Le  tube  de  porcelaine  poreuse  du  système  précé- 
dent est  remplacé  par  un  tube  en  laiton  argenté,  que  tra- 
verse un  courant  ra- 
pide d'eau  froide  ; 
dans  l'espace  annu- 
laire on  fait  circuler 
le  gaz  à  dissocier  : 
s'il  y  a  dissociation 
dans  les  régions  très 
chaudes  du  tube  de 
porcelaine,  les  par- 
ticules dissociées  se 
refroidissent  brus  - 
quement  au  contact 
du  tube  de  métal  et  ne  peuvent  réagir  l'une  sur  l'autre. 
Dans  le  cas  de  l'oxyde  de  carbone,  la  surface  argentée  du 
tube  est  recouverte  de  charbon.  Dans  le  cas  du  gaz  sul- 
fureux, l'argent  est  noirci,  par  suite  de  la  formation  de 
sulfure  d'argent.  Enfin,  si  le  tube  métallique  est  amalgamé 
et  que  l'on  fasse  passer  un  courant  d'acide  chlorhydriquo 
dans  l'espace  annulaire,  on  constate,  après  l'expérience, 
un  dépôt  de  chlorure  mercureux. 

III.  Applications.  La  conception  exacte  des  phénomènes 
de  dissociation  permet  d'interpréter  un  grand  nombre  de 
réactions  chimiques  ;  telles  sont  :  la  décomposition  de  l'eau 
par  le  platine  incandescent,  la  préparation  du  potassium 
par  le  procédé  de  Gay-Lussac,  l'action  de  l'hydrogène 
sulfureux  en  excès  sur  les  carbonates  alcalins  en  disso- 
lution, l'action  inverse  du  gaz  carbonique  sur  les  sulfures 
alcalins  dissous,  etc.  De  même,  cette  théorie  a  permis  de 
faire  la  lumière  sur  la  constitution  de  diverses  vapeurs 
complexes,  sur  les  températures  de  combustion,  etc. 

On  a  expliqué  la  constance  de  la  proportion  de  gaz  car- 
bonique contenu  dans  l'atmosphère  par  l'état  de  dissocia- 
tion du  bicarbonate  de  calcium  dissous  dans  les  eaux.  On 
a  même  étendu  au  monde  extérieur  la  théorie  de  la  dis- 
sociation, et  l'on  a  donné  de  la  lenteur  de  refroidissement 
du  soleil  une  explication  basée  sur  les  phénomènes  de 
dissociation. 

—  Philos.  La  dissociation  joue  dans  la  vie  de  l'esprit 
un  rôle  aussi  important  que  Vassociation.  L'esprit  débute 
par  une  synthèse  vague  d'impressions  :  c'est  l'association 
spontanée.  De  cette  synthèse,  il  sépare  tel  ou  tel  élément  : 
dissociation.  Il  réunit  cet  élément  à  d'autres  qu'il  a  éga- 
lement mis  à  part  :  réassociation.  Il  rompt  cette  associa- 
tion nouvelle  par  une  nouvelle  dissociation,  et  ainsi  de 
suite.  La  dissociation  permet  seule  à  l'esprit  de  former 
les  associations  par  ressemblance,  qui  sont  bien  plus  im- 
portantesque  les  associations  par  contiguïté.  Tandis  que 
Spencer  s'efforce  de  l'expliquer  mécaniquement,  "W.  James 
en  fait  l'œuvre  de  l'attention  volontaire. 

DISSOCIER  {si-é  —  du  lat.  dissociare;  du  préf.  priv.  dis, 
et  de  sociws,  compagnon)  v.  a.  Désagréger,  désassocier  les 
molécules  d'un  corps  :  Les  affinités  chimiques  dissocient 
après  la  mort  les  éléments  des  corps  organiques. 

—  Autref.  Dissoudre  une  association,  une  société. 

Se  dissocier,  v.  pr.  En  parlant  des  molécules  d'un 
corps,  Se  désassocier  :  Le  carbonate  d'ammoniaque  se 
Dissociiî  à  50  degrés  environ.  (L.  Figuier.) 

—  Autref.  Se  séparer  ;  rompre  son  association. 

DISSODON  n.  m.  Genre  do  mousses,  de  la  famille  des 
tayloriées,  caractérisé  par  une  coifl'e  en  forme  de  mitre. 
iLcs  dissodons  croissent  sur  la  terre  humide  des  mon- 
tagnes élevées.) 

DISSOLÈNE  n.  f.  Genre  d'arbres,  rapporté  avec  doute 
;'t  la  famille  des  apocynées,  et  dont  l'espèce  type  habite  la 
Chine.  fOn  cultive  dans  les  serres  européennes  le  dissolena 
l'crticillata.) 

DISSOLU,  UEflat.  dissolutus,  même  sens)  adj.  Adonné  à 
la  débauche,  au  libertinage  :  Monique  pleurait  Augustin. 
DissoLD  et  infecté  des  erreurs  les  plus  monstrueuses.  (Mass.î 
Il  Par  ext.  En  parlant  des  choses,  Corrompu,  impudique  : 
Mœurs  dissoldes.  Vie  dissolde.  Chansons,  Discours  dis- 
solus. 

—  Anton.  Austère,  rangé,  rigide,  vertueux,  chaste,  pur. 


764 

DISSOLUBILITÉ  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  dîssoluble  .- 
La  DissoLDBiLiTÉ  du  sucre  dans  un  liquide. 

DISSOLUBLE  (lat.  dissolubilis  ;  de  dissolvere,  dissoudre) 
adj.  Chim.  Qui  peut  être  dissous  :  La  gomme  est  une  sub- 
stance DISSOLUBLE  dans  l'eau.  (Vieux.)  ii  En  ce  sens,  on  dit 
plus  ordinairement  solddle. 

—  Dr.  Qu'on  peut  rompre,  annuler  :  Contrat  dîssoluble. 
Union  dissolubli;:. 

—  Anton.  Indissoluble. 

DISSOLUSSENT  adv.  D'une  manière  dissolue  :  Messaline 
virait  dissolument.  (Brant.) 

DISSOLUTÉ  n.  m.  Pharm.  Produit  de  la  dissolution 
d'un  corps  dans  un  liquide,  il  On  dit  plutôt  soluté. 

DISSOLUTIF,  IVE  (du  lat.  dissolvere,  supin  dissolutujn, 
dissoudre)  adj.  Qui  a  la  propriété  de  dissoudre  :  Hemède 
dissolctif.  (Vieux.) 

—  Substantiv.  :  Un  dissolutif. 

—  Syn.  Dissolutif,  dissolvant.  Le  premier  exprime  plutôt 
la  puissance  de  dissoudre  ;  le  second,  l'action  de  dissoudre. 
Cependant,  aujourd'hui,  on  dit  plus  souvent,  d'une  façon 
générale,  dissolvant. 

DISSOLUTION  [si-on  —  rad.  dissolutif)  n.  f.  Désorgani- 
sation d'un  corps  qui  fait  cesser  la  cohésion  de  ses  molé- 
cules :  Dissolution  du  sel,  du  sucre  dans  l'eau.  \\  Résultat 
de  cette  dissolution  :  Employer  une  dissolution  de  sulfate 
de  cuivre. 

—  Par  ext.  Séparation  :  La  corruption  du  corps  s'opère 
par  la  dissolution  des  parties,  il  Absolum.  Mort  naturelle. 

—  Libertinage,  dérèglement  de  mœurs  :  Corintlte  fut 
fameuse  par  son  luxe  et  par  ses  dissolutions.  (Fén.) 

—  Par  anal.  Décadence,  corruption  ;  La  polémique  po- 
litique est  le  plus  puissant  instrumerit  de  la  dissolution 
des  langues.  (St-Marc  Girard.) 

—  Dr.  comm.  Acte  par  lequel  une  société  commerciale 
déclare  prendre  fin.  ii  Déchéance,  annulation  de  pouvoir  : 
La  dissolution  de  l'Assemblée  législative,  il  Anéantisse- 
ment, ruine  :  L'empire  rotnaijt  avait  en  lui,  dès  le  temps  d'Au- 
guste,  le  germe  de  sa  dissolution.  (Renan.) 

—  Physiq.  V.  la  part,  encycl. 

—  Rhétor.  anc.  Syn.  peu  usité  do  disjonction. 

—  Anton.  Convention.  —  Combinaison,  synthèse. 

—  Encycl.  Géol.  Les  phénomènes  de  dissolution  ont. 
en  géologie,  une  très  grande  importance.  L'eau  pure  suffit 
pour  dissoudre  des  rocnes  comme  le  sel  gemme  et  le  gypse, 
mais  l'action  des  eaux  chargées  d'acide  carbonique  a  un 
pouvoir  dissolvant  considérable  sur  certaines  roches  et 
sur  les  calcaires  en  particulier.  En  pénétrant  dans  le 
sol,  ces  eaux  donnent  lieu  au  phénomène  chimique  de  la 
corrosion.  Les  fissures  des  terrains  calcaires  s'élargissent, 
deviennent  l'objet  d'une  véritable  circulation  souterraine 
et,  avec  l'aide  de  l'action  érosive  des  eaux  courantes,  fo- 
rent les  grottes  et  les  cavernes.  Les  stalactites  et  les  sta- 
lagmites sont  édifiées  par  les  eaux  d'infiltration  qui  avaient 
dissous  le  carbonate  de  chaux  formé  dans  leur  course.  C'est 
aussi  aux  phénomènes  de  dissolution  qu'est  due  l'altération 
si  fréquente  d'un  grand  nombre  de  roclies  et  de  minéraux. 

—  Chim.  Une  substance  solide,  liquide  ou  gazeuse,  se 
dissout  dans  un  liquide,  mis  à  son  contact,  quand  elle  dis- 

f)araît  dans  la  masse  de  ce  liquide  pour  donner  un  tout 
lomogène. 

Le  sucre  qui  se  dissout  dans  l'eau  donne  une  dissolution 
sucrée  qui  laisse  déposer,  quand  on  l'évaporé,  du  sucre 
solide  identique  à  celui  qui  a  été  employé  en  premier  lieu. 
Le  phénomène  n'est  pas  aussi  simple  quand  ou  dissout  un 
métal  dans  un  acide,  du  fer  dans  de  l'acide  sulfurique 
étendu,  par  exemple  :  l'évaporation  donne,  dans  ce  cas,  des 
cristaux  de  sulfate  ferreux  hydraté  ;  ces  cristaux  sont  le 
résultat  de  l'action  chimique  de  l'acide  sur  le  fer.  Ce  cas 
où  le  dissolvant  commence  par  réagir  chimiquement,  sui- 
vant des  lois  connues,  sur  le  corps  à  dissoudre,  est  en 
réalité  le  plus  fréquent  ;  auta.nt  qu'il  est  possible  d'ail- 
leurs, on  sépare  avec  soin  du  phénomène  complexe  les 
réactions  cliimiques  connues  et  étudiées  par  ailleurs. 
Malheureusement,  les  phénomènes  de  dissolution  et  do 
combinaison  sont  liés  par  une  chaîne  continue  qu'il  est 
impossible  de  rompre  en  un  seul  point  [Deville)  ;  et  même, 
pour  les  dissolutions  simples,  le  mécanisme  suivant  lequel 
le  corps  se  liquéfie  et  change  d'état  nous  échappe. 

—  Dissolutions  satu7'ées.  Une  dissolution  est  dito  saturée 
quand,  à  la  température  à  laquelle  elle  se  trouve,  elle  ren- 
ferme la  plus  grande  quantité  possible  de  la  substance  à 
dissoudre.  (V.  saturation.)  En  évaporant  à  sec  un  poids 
connu  d'une  telle  dissolution  saturée,  on  peut  peser  la 
substance  dissoute  qui  reste  comme  résidu,  et  obtenir  par 
différence  le  poids  du  liquide  dissolvant  évaporé.  On  a 
alors  toutes  les  données  pour  calculer  la  quantité  de  solide 
dissoute  dans  100  parties  du  liquide  ;  le  nombre  ainsi 
obtenu  caractérise  la  solubilité  du  corjis  à  la  température 
où  s'est  effectuée  la  saturation.  —  Les  causes  qui  font  va- 
rier la  solubilité  sont  :  1"  la  nature  des  corps;  2"  la  tempé- 
rature; 3°  les  substances  déjà  dissoutes. 

—  Dissolutions  sursaturées.  La  solubilité  diminuant  en 
général  à  mesure  que  la  température  s'abaisse,  si  l'on  a 
une  dissolution  saturée  à  une  température  T,  et  qu'on  la 
refroidisse  à  une  température  t  inférieure  à  T,  une  portion 
du  corps  dissous  doit  se  déposer;  c'est  effectivement  ce 
qui  se  passe  en  général.  Dans  certains  cas  pourtant,  il 
arrive  que  le  sel  ne  se  dépose  pas  par  refroidissement 
d'une  dissolution  saturée  à  chaud;  on  dit  alors  que  la  dis- 
solution est  sursaturée.  V.  surs.aturation. 

—  PhénomèJies  thermiques  gui  accompagnent  les  disso- 
lutions. Quand  un  corps  se  dissout  dans  un  liquide,  il 
éprouve  un  véritable  changement  d'état,  une  liquéfaction  : 
il  existe  une  clialeur  latente  do  dissolution  en  tout  point 
comparable  à  la  chaleur  latente  de  fusion.  C'est  là  l'expli- 
cation des  abaissements  de  température  observés  lorsque 
l'on  prépare  certaines  dissolutions  utilisées  comme  mé- 
langes réfrigérants. 

il  peut  arriver  qu'une  réaction  chimique  s'effectue  en 
même  temps  que  la  dissolution,  et  que  la  variation  de 
température  ooscrvée  résulte  de  la  superposition  des 
deux  phénomènes.  C'est  le  cas  du  chlorure  de  calcium 
anhydre  dissous  dans  l'eau  :  le  sel  s'unit  à  l'eau  et  la 
chaleur  de  formation  de  l'hydrate  l'emporte  de  beaucoup 
sur  sa  chaleur  de  dissolution. 

—  Température  de  solidification  et  d'ébullition  des  disso- 
lutions. V.  CBYOSCOPIE,  et  ébullioscopie. 

—  Dissolution  des  gaz.  Les  gaz  se  dissolvent  dans  los 
liquides,  suivant  la  loi  expérimentale  suivante  :  le  volume 
d'un  gaz  dissous  ù  une  température  donnée  dans  l'unité 


765 

do  volumo  d'un  lu|iiide,  mosuré  sous  la  pro&sion  oxorci5o 
par  lo  gixz  à  la  surface  du  dissolvant  et  à  la  temnôra- 
luro  0",  est  uuo  constante  que  l'on  appelle  lo  coefficient 
de  solubilité  du  gaz.  Le  coofliciont  do  solubilité  dos  gaz 
diminue  en  général  quand  la  température  s'élève;  enlln, 
quand  un  mélange  gazeux  ost  en  contact  avec  un  liquide, 
chacun  dos  gaz  se  dissout  comnio  s'il  était  soûl. 

—  Polit,  et  admin.  La  dissolution  ost  l'acte  par  lequel 

10  pouvoir  exécutif  mot  lin  à.  l'existence  des  assombléus 
législative,  départemontalo  ou  communale. 

Admis  en  Angleterre,  non  reconnu  on  Suisso  ot  aux 
Etats-Unis,  lo  droit  do  dissoudre  la  Chambre  des  di'puttKt  a 
été  conféré,  en  Franco,  au  président  de  la  République  par 
la  loi  constitutionnello  de  lévrier  1875.  Ce  droit  osl  subor- 
donné à  l'avis  du  Sénat,  lequel  no  peut  être  dissous. 

La  dissolution  d'un  cotïseil  général  ne  peut  ôtro  pronon- 
c6o  que  par  décret.  Si  ollo  a  lieu  pondant  los  sessions 
législatives,  les  Chambres  fixent  la  date  des  élections 
nouvelles.  Si  ello  a  liou  dans  riulervalle  des  sessions,  lo 
décret  doit  ôtre  motivé. 

Un  conseil  municipal  no  peut  ôtre  dissous  également 
que  par  décret  motivé,  rendu  en  conseil  des  ministres, 
publié  au  «  Journal  officiel  i>. 

S'il  y  a  urgence,  le  conseil  peut  être  provisoirement 
suspendu  par  arrêté  motivé  du  préfet,  qui  en  rend  compte 
au  ministre  de  l'intérieur.  La  durée  de  la  suspension  ne 
peut  excéder  un  mois.  En  cas  de  dissolution,  une  déléga- 
tion, nommée  par  décret,  remplace  le  conseil. 

DISSOLVANT  {van),  ANTE  n.  m.  et  adj.  Se  dit  de  ce  qui 
dissout,  qui  a  la  propriété  do  dissoudre  :  Substance  dis- 
solvante. L'eau  régale  est  le  dissolvant  de  l'or. 

—  Fig.  Cause  de  désordre,  de  dissolution,  de  corrup- 
tion :  Les  opinions,  au  lieu  d'être  la  force,  sont  le  dissol- 
vant des  armées.  (Lamart.) 

DISSOLVING-VIEWS  {di-sol-vign-viouz')  n.  pi.  Nom 
donné,  en  Angleterre,  aux  projections  fondantes. 

—  Encycl.  La  projecticn  amusante  ou  instructive  était, 
il  y  a  quelques  années,  beaucoup  plus  en  faveur  en  Angle- 
terre qu'en  France,  et  le  terme  anglais  fut  adopté.  Depuis, 
la  projection  s'est  très  répandue  en  France,  et  le  mot  fran- 
çais "Vues  fondantes  »,  traduction  exacte  de  l'expression 
anglaise,  est  maintenant  presque  seul  employé.  (V.  fon- 
dantes [vues].) 

DISSONANCE  [jianss  —  du  lat.  dissonantia,  même  sen^ 
n.  f.  Mus.  FaiLX  accord  :  La  septième  est  une  dissonance. 

—  Par  ext.  Manque  d'harmonie  dans  le  rapprochement 
de  choses  quelconques. 

—  Fig.  Sauver  une  dissonance.  Faire  disparaître  avec 
difficulté.  (Peu  us.) 

—  Gramm.  Rencontre  peu  harmonieuse  de  svHabes 
ou  de  mots;  cacophonie  :  il  suffit  d'avoir  un  peu  a  oreille 
pour  éviter  les  oissonances.  (Buff.) 

—  Littér.  Manque  d'unité  dans  le  style  ou  les  idées. 

—  Mus.  V.  la  partie  encycl. 

—  Peint.  Combinaison  de  couleurs  qui  ne  se  marient 
pas  bien  ensemble. 

—  Anton.  Consonance. 

—  Encycl.  Mus.  Dans  les  accords,  il  y  a  des  conso- 
nances qui  laissent  l'oreille  calme  ot  paisible;  il  y  a, 
d'autre  part ,  des  dissonances  qui  affectent  l'oreille  d  une 
façon  presque  pénible.  Un  morceau  ne  saurait  se  terminer 
sur  un  accord  dissonant;  la  sensation  produite  surloreille 
serait  celle  d'une  phrase  restée  inachevée  ot  qui  n'aurait 
plus  aucun  sens. 

11  y  a  donc,  en  harmonie,  des  consonances  et  des  dis- 
sonances. Et,  do  même  qu'on  trouve  des  consonances  par- 
faites et  des  consonances  imparfaites,  on  trouve  aussi  des 
dissonances  absolues  ot  ce  qu'on  peut  appeler  des  disso- 
nances relatives.  Les  dissonances  absolues  sont  :  la  se- 
conde majeure  ou  mineure,  !a  septième,  qu'elle  soit  ma- 
jeure, mineure  ou  diminuée,  et  la  neuvième.  Encore  faut-il 
faire  ici  une  distinction.  Les  dissonances  de  septième  ot  de 
neuvième  devraient,  en  principe,  être  toujours  préparées, 
c'est-à-dire  entendues  sous  forme  do  consonances  dans 
l'accord  précédant  celui  oii  elles  se  produisent  comme 
dissonances.  Mais,  dans  la  pratique,  il  n'y  a  guère  que  la 
septième  majeure  et  la  neuvième  qui  exigent  impérieu- 
sement cette  préparation;  quant  à  la  septième  mineure 
{septième  de  dominante)  et  même  la  septième  diminuée, 
on  les  attaque  très  volontiers,  et  leur  dureté  très  relative 
ost  très  acceptable  pour  l'oreille. 

Les  dissonances  que  nous  appellerons  relatives  sont  la 
<^uarte  ot  la  quinte,  qui,  de  consonances  qu'elles  sont  à 
1  état  normal,  deviennent  dissonances  lorsqu'elles  subis- 
sent une  altération.  Ainsi,  la  quarte  augmentée  et  la  quinte 
diminuée  ou  augmentée  sont  des  dissonances. 

Une  particularité  des  dissonances,  c'est  qu'elles  doivent 
toujours  êtro  résolues,  c'est-à-dire  qu'elles  ont  une  marche 
forcée.  La  quinte  diminuée,  los  septièmes  ot  los  nouviômos 
doivent  toujours  descendre  d'un  degré  sur  l'accord  sui- 
vant, ou  tout  au  moins  rester  en  place,  do  manière  à  se 
transformer  en  consonances.  Au  contraire,  la  quarto 
augmentée  doit  monter  d'un  demi-ton,  toujours  do  manière 
à  devenir  consonance. 

DISSONANT  {nan  —  rad.  disBonerV  ANTE  adj.  Qui  forme 
une  harmonie  peu  agréable  pour  l'oroiUo.  ii  Accord  dis- 
sonant, Coiui  qui  a  besoin  de  se  résoudre  dans  un  accord 
parfait. 

DISSONER  V.  n.  Faire  dissonance. 

DISSOBHYNCHION  {Ici-on)  n.  m.  Genre  d'orchidées 
ophrydoos.  U  péngono  on  forme  de  casque,  à  anthôro 
volumineuse.  (Les  dissorhyachicas  sont  des  plantes  de 
Manille,  à  fleurs  lancéolées  et  ayant  lo  port  dos  platan- 
thères.)  V  r  r 

DISSOUDRE  (du  lat.  dissolvere,  mfimo  sens  :  Je  diasouê. 

tu  dissous,  il  dissout,  nous  dissolvons,  vous  dissohes,  ils 
dissolvent.  Je  dissolvais.  Point  do  passé  déf.  ;  Je  dissou- 
drai, je  dissoudrais.  Dissous,  dissolvons,  dissolvez.  Que  Je 
dissolve.  Point  d'imp.  du  subj.;  Dissolvant.  Dissous,  dis- 
soute) v.  a.  irrég.  Défaire,  dénouer  :  Dissoudru  un  réseau. 
(Vieux.)  Il  Opéror  la  dissolution  d'un  corps  :  L'eau  rt^gale 
DISSOUT  l'or.  Il  Dét;lai'or  la  nullité,  invalider,  révoquer  : 
DiNSOiinui':  un  mariage,  il  Suspendre  un  corps  po!itt(|U(' 
dans  l'exorcico  do  ses  fonctions,  ii  Annuler,  rompre  :  Dis- 
soUDUiî  une  société  de  commerce,  il  Mettre  Un  à  :  Dihsoodbk 
les  cnli-res.  (V.  Hngo.) 

—  Ruiner,  au  pr.  ot  au  llç^.  :  Law  nissoLVAiT  la  mo- 
narrhie  par  ses  chiinériffues  remboursements.  (  MontoHfi.) 

11  Anéantir  par  la  dispersion  :  Dirhoudiik  des  coalitions. 


DISSOLVANT  —   DISTANCIOMÈTRE 


—  En  T.  do  méd-,  Dégager,  désobstruer  :  Dissoudrk  un 
engorgement,  une  concrétion. 

—  Par  anal.  Transformer,  môtamorphosor  :  L'air  dis- 
sout d'autant  plus  deau  que  la  température  est  plus  élevée. 

Se  dissoudre,  v.  pr.  Etre  dissous  :  Le  sucre  sb  dissout 
dans  l'eau,  il  Avec  ellipse  du  pronom  :  Faii-e  mssouDKK  du 
sucre. 

—  Fiç.  Se  résoudre  en  :  Colère  qui  se  dissout  en  larmes. 
Il  S'art'aissor,  devenir  mou,  perdre  sa  vigueur  :  Une  cham- 
bre à  poêle  est  un  matras  où  se  oissolvknt  les  ho7n7nes 
d'énergie.  (Balz.)  il  Se  disperser  :  A  rm^e*  qui  se  dis-solvent. 

Il  Etre  séparé,  rompu;  se  diviser  :  Association  qui  se 
uissoi;t.  Il  Etre  annulé  :  Le  mariage  se  iussodt  par /a  morf 
de  l'un  des  conjoints.  Il  Résigner  ses  fonctions  :  Assemblée 
qui  menace  de  se  nrssouuRE.  il  Périr,  être  anéanti  :  Société 
qui  SE  dissout,  n  Disparaître  :  Toutes  les  guerres  se  dis- 
soudront rfti«s  la  fraternité  des  races.  (V.  Hugo.) 

—  Syn.  Dissoudre,  résoudre.  Dissoudre  marque  simple- 
ment la  séparation  des  raolcculos  qui  étaient  réunies  pour 
former  une  substance.  Résoudre  marque,  de  plus,  le  re- 
tour à  un  état  primitif  ou  lo  passage  à  une  combinaison 
nouvelle.  L'eau  dissout  le  sucre,  et  il  n'y  a  plus  do  sucre 
proprement  dit  ;  une  tumeur  se  résout  lorsque  les  humeurs 
qui  s'y  étaient  accumulées  retournent  a  la  place  qu'elles 
occupent  dans  l'état  normal. 

—  Anton.  Combiner,  composer;  convoquer,  réunir. 

DISSUADER  (du  lat.  dissuadere,  même  sens)  v.  a.  Per- 
suader quelqu'un  de  ne  pas  l'aire  une  chose;  le  détourner 
d'un  projet  :  Dissuader  quelqu'un  de  partir. 

Se  dissuader,  v.  pr.  Se  convaincre  soi-même  de  la 
nécessité  do  ne  pas  faire  une  chose. 

—  Anton.  Conseiller,  persuader. 

DISSUASIF,  IVE  adj.  Qui  dissuade;  qui  est  de  nature 
à  dissuader  :  Ai^gument  dissuasif.  7îai507i5  dissuasives. 

—  Anton.  Persuasif,  ive. 

DISSUASION  (lat.  dissuasio,  môme  sens)  n.  f.  Action  de 
,  dissuader;  raison  qu'on  emploie  pour  dissuader  :  L'ora- 
teur, dans  le  genre  délibératif,  a  deux  principaux  objets  .■ 
la  PERSUASION  et  la  dissuasion. 

—  Anto?î.  Persuasion. 

DISSYLLABE  (du  gr.  dis,  deux,  et  sullabê,  syllabe)  n.  m. 
et  adj.  Se  dit  d'un  mot  qui  se  compose  de  deux  syllabes  : 
Mot  dissyllabe.  Canon  est  un  dissyllabe. 

DISSYLLABIQUE  [bik')  adj.  Qui  concerne  le  dissyllabe, 
qui  a  deux  syllabes  ;  Forme  dissyllabique.  Vers  dissyl- 
labique. 

DISSYLLABISME  [bissm')  n.  m.  Etat  des  langues  qui  ont 
des  radicaux  dissyllabiques. 

DISSYMÉTRIE  {tri  —  du  préf.  priv.  dis,  et  de  symétrie) 
n.  f.  Défaut  de  symétrie. 

—  Chim.  V.  stéréochimie. 

—  Encycl.  Crisiall.  On  a  donné  (v.  cristallographie) 
la  définition  d'un  cristal  hémièdre.  Un  exemple  d'hémié- 
drie,  signalé  par  Hauy,  est  celui  que  fournit  le  quartz. 
Ce  minéral  cristallise  en  prismes  hexagonaux  réguliers, 
terminés  par  deux  pyramides  à  six  faces.  Or  on  remarque, 
dans  certains  échantillons,  une  facette  plus  ou  moins  dé- 
veloppée, qui  se  trouve  à  l'angle  d'une  djes  faces  latérales 
du  prisme  et  s'incline  vers  un  des  côtés,  sans  être  cepen- 
dant double,  ainsi  que  l'exigerait,  dans  ce  cas,  la  loi  de 
symétrie.  De  plus,  cette  face  est  inclinée  tantôt  dans  un 
sens,  tantôt  dans  l'autre.  Haiiy  l'a  nommée  plagièdre  droit 
ou  plagièdre  gauche,  suivant  le  sens  de  son  inclinaison. 

Biot  observa  que,  parmi  les  échantillons  de  quartz,  les 
uns  dévient  dans  un  sens  le  plan  de  la  lumière  polarisée, 
et  les  autres  dans  Je  sens  opposé.  John  Herschel  montra 
que  les  cristaux  qui  portent  des  plagièdres  droits  ou  gau- 
clies  dévient,  à  droite  ou  à  gauche,  le  plan  de  polarisation 
de  la  lumière.  Pasteur  montra  que  l'observation  d'Herschel 
est  applicable  à  tous  les  corps  hémièdres  (acide  tartrique 
ot  tartrates).  La  dissymétrie  molécidaire  entraîne  donc  la 
différence  de  polarisation  rotatoire.  Les  corps  à  molé- 
cules dissymétriques  sont  tous  des  substances  élaborées 
par  la  nature  dans  un  être  vivant.  On  no  connaît  encore 
aucune  substance  artilicielle  douée  de  cette  propriété. 

DISTACHYÉ  {diss,  ki-é),  ÉE  —  [du  préf.  di,  ot  do  stakhus, 
épi]  adj.  Kot.  Qui  porte  deux  épis. 

DISTAL,  ALE  {diss  —  du  lat.  distans,  éloigné)  adi.  Zool. 
Qui  est  le  plus  éloigné  (par  opposition  à  proximaî)  do  la 
pointe  de  la  colonie.  (S  emploie  dans  la  description  dos 
graptolithos,  colonies  d'hydroïdes  fossiles.) 

DISTANCE  {stanss  —  du  lat.  distnntia,  mOmo  sens)  n.  f. 
Intervalle  oui  sépare  deux  points  ditrérents  do  l'espace  : 
Le  son  faiblit  à  mesure  que  les  distances  augmentent. 
Il  Espacement,  vide  laissé  entre  deux  choses  :  Laisser  trop 
de  DiSTANCK  entre  les  boutons  d'une  redingote. 

—  Par  ext.  Intervalle  oui  sépare  deux  points  différents 
dans  le  temps  :  Du  siège  de  Troie  d  la  naissance  de  Jésus- 
Christ,  il  g  a  ujie  distance  d'envii'on  douze  siècles. 

—  Fig.  Différence  entre  les  personnes  ou  les  choses  : 
La  DisrANCB  qu'il  g  a  de  l'honnête  homme  à  l'habile  homme 
s'affaiblit  de  jour  à  autre.  (La  Bruy.) 

—  Arcliit.  Point  de  distance.  Point  où  il  faut  se  placer 
pour  saisir  tout  l'ensemble  d'un  édifice,  il  En  T.  do  perspec- 
tive. Point  où  tombent,  sur  le  plan  du  tableau,  les  (feux 
rayons  visuels  horizontaux  inclinés  à  15  degrés  sur  ce  plan. 

—  Art  milit.  Espace  laissé  entre  les  rangs  et  les  subdi- 
visions d'une  colonne. 

—  Astron.  Distance  angulaire  de  deux  astres,  Angle  formé 
par  los  rayons  visuels  allant  do  l'oeil  do  l'observateur  ù 
chacun  des  astres,  ii  Distance  zénithale  d'une  étoile,  Ant^lo 
formé  par  lo  rayon  visuel  allant  à  l'étoile  avec  la  verticale 
du  lieu.  (C'est  lo  complément  de  la  hauteur.)  il  Distance  po- 
laire d'un  astre.  Arc  compté  sur  lo  corclo  do  déclinaison 
do  l'astre  au  pôle  élevé. 

—  Dr.  Distance  légale.  Kloignoment  on  raison  duquel  on 
calcule  les  délais  accordés  pat*  la  justice  pour  se  rendre 
à  une  injonction. 

—  Géom.  Distance  d'un  point  à  une  droite,  Distance  du 
point  au  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  du  point  sur 
la  droite,  n  Distance  d'un  point  à  un  plan.  Distance  du  point 
au  pied  de  la  perpendii-ulairo  abaissée  du  point  sur  lo  plan. 

11  Plus  ctturte  distance  de  deux  droites.  V.  la  partie  oncyci. 

—  Turf.  Poteau  de  distance,  Poteau  autrefois  placé,  en 
Angleterre,  A  240  yards,  ot  on  France  à  loo  mètres  du  po- 
teau d'arrivée,  et  que  los  chevaux  devaient  dépasser  pour 
n'Otro  pa«  di«tanoés.  n  A  la  distance,  A  environ  100  mètres 
du  putouu  d'urnvéo. 


—  Loc.  div.  De  distance  en  distance  :  1°  De  place  en 
place,  ici  et  là  ;  g*»  De  temps  on  temps  :  S'écriy'e  de  dis- 
tance EN  distance.  Il  A  distance  :  l"  A  une  certaine  dis- 
tance, dans  un  certain  éloignement  ;  2"  Dans  un  temps 
éloigné,  reculé  ;  après  l'heure,  après  le  moment  où  une 
chose  s'est  passée  :  Plus  la  postérité  voit  tes  qrands  homyncs 
k  distance,  plus  elle  les  grandit  en   bien  comme  en  mat. 

Il  Te7iir  quelqu'un  à  distance  :  1«  Ne  pas  le  laisser  appro- 
cher :  Tenir  l'ennemi  \  distance;  2»  Lui  enlever  touto 
idée,  tout  prétexte  do  familiarité  :  Dans  les  anciennes 
familles,  le  père  tenait  à  distance  les  enfants.  \\  liappro- 
chcr  les  distances.  Combler  les  inégalités,  niveler  los  posi- 
tions :  Le  malheur  uapproche  les  distances. 

—  Encycl.  Arpont.  Mesure  des  distances.  Les  distances 
se  prennent  sur  le  terrain  avec  lo  mètre,  la  chaîne  et  la 
stadia,  lorsque  les  points  sont  accessibles;  quand  ils  ne 
le  sont  pas,  le  graphomètre,  l'équerro-graphomètre,  le 
cercle,  la  boussole  et  le  sextant 
sont  les  instruments  qui  ser- 
vent à  mesurer  les  angles  des 
triangles  que  l'on  est  obligé 
d'imaginer  et  do  résoudre  pour 
obtenir,  par  le  calcul,  les  dis- 
tances clierchées. 

—  Géom.  Distance  d'iin  point 
à  une  droite,  en  géométrie  plane. 
La  distance  d'un  point  M  \x,  y] 
à  une  droite  AB,  y  =  ax-{-  b,  en  coordonnées  obliques,  est  : 

S  =  MP  =  MQ  sin  (fl  —a), 
MQ  étant  la  parallèle  à  l'axe  des  y  menée  du  point  M  à 
la  droite  AB,  9  et  a  los  angles  de  og  et  de  AB  avec  ox. 
Or 

MQ  =  y  ~  ax  —  b; 
et,  par  suite, 

MP  =  {g~ax  —  b)  sin  (0  —  a)  ; 
d'ailleurs, 

sin  ot 

-■ ;  =  a  ; 

sin  (9  —  a) 

l'élimination  de  a  entre  les  deux  formules  donne 
()/  —  ax  —  b)  sin  9 


Vi  +  2a  cos  6  -f-  a' 
Distance  d'un  point  à  un  plan.  La  distance  d'un  point 
x,y,z  à  un  plan 

Aj+  Bi/  +  C:  +  D  =  0, 
en  coordonnées  rectangulaires,  est  : 

Ax-L  By-h  C;-1-D 
S  =  ■ 

^A*  +  B'  +  C» 
Distance  d'un  point  à  une  droite  dans  l'espace.  La  distance 
d'un  point  x,y,z  à  une  droite 

X  =  az  +  p 
y  =  bz  +  q, 
en  coordonnées  rectangulaires,  est 

f{x-az-p)*  +  {g-bz-q)'-\-{b[x-p]-a[y-g])\ 

a'  +  6'  -f-  1 

Plus  courte  distance  de  deux  droites.  La  plus  courte 
distance  de  deux  droites  est  la  portion  de  leur  perpendi- 
culaire commune  qui  se  trouve  entre  elles.  Cette  perpen- 
diculaire commune  est  l'intersection  des  deux  plans  me- 
nés par  l'une  et  l'autre  droite  perpendiculairement  au  plan 
de  leurs  parallèles  menées  par  un  même  point  quelconque 
de  l'espace.  Pour  les  deux  droites 

X  =  az  -i-  p  x  =  az'  +p' 

y  =.  bz-k-q  1/  =  b's'  +  q', 

la  plus  courte  distance,  en  coordonnées  rectangulaires, 
est  : 

{b-.b'){p-p')^{a-a'){g-q') 


V  (a  —  a')" -(- (6  —  A')' -h  (ai' —  6a')» 
La  distance  d'un  point  à  une  courbe  ou  à  une  surface  so 
compte  sur  la  normale  menée  de  ce  point  à  la  courbe  ou 
à  la  surface. 

—  Dr.  En  droit,  la  circonstance  de  distance  est  souvent 
prise  en  considération. 

Il  en  est  ainsi,  tout  d'abord,  pour  la  publication  des  lois 
et  des  décrets  :  los  délais  de  cette  ipublication  varient 
selon  les  distances  (C.  civ.,  art.  i*""  ;  décret  du  5  uov.  1870). 

Do  mémo,  sont  augmentés  en  raison  des  distances  les 
délais  pour  les  actes  de  procédure  judiciaire  ou  extra- 
judiciaire  (C.  proc.  civ.,  art.  73  et  1033). 

Dans  un  autre  ordre  d'idées,  l'observation  do  certaines 
distances  ost  prescrite  par  le  Code  civil  pour  certaines 
constructions  (art.  674)  et  pour  l'établissement  de  rues 
directes  ou  obliques  (art.  677  ot  suiv.). 

II  en  ost  de  môme,  on  vertu  do  lois  spéciales  ou  do  rè- 
glements do  l'autorité  publique,  en  ce  qui  concerne  los 
établissements  industriels  qualifiés  inco7nmodes  ou  insa- 
lubres, les  servitudes  militaires,  les  cimetières,  etc. 

—  SvN.  Distance,  éloignement.  La  distance  est  l'espace, 
petit  ou  grand,  qui  sépare  une  chose  d'une  autre,  sans 
aucune  idée  accessoire,  l/éloignement  est  ce  mémo  espace, 
considéré  comme  mettant  un  objet  loin  do  l'autre. 

DISTANCER  {stan-sé  —  rad.  distance.  Prend  une  cédille 
sous  le  c  devant  un  A  ou  un  0  :  Ao»«  distançotts.  Vous 
distançâtes)  v.  a.  Turf.  So  dit  d'un  cheval  qui  parvient  au 
poteau  d'arrivée  avant  que  ses  concurrents  soient  au  po- 
teau do  distance  :  Cheval  qui  distance  facilt'ment  ses  ri^ 
vaux.  Il  Déclarer  qu'un  cheval  sera  considéré  comme  n'ayant 
pas  pris  part  ù  la  course  :  Cheval  que  les  commissaires  ont 
distanck,  HOKr  avoir  passé  en  dehors  d'un  drapeau. 

—  Fig.  Surpasser,  devancer  :  Ecolier  qui  distance  tous 
ses  camarades. 

—■  ICspacer  :  Mosaïste  qui  distancb  ses  cubes, 
Distuncé,  ée  part.  pass.  Se  dit  d'un  cheval  qui  a  failli  & 
nuolqu'uno  dos  conditions  do  la  course,  ou  qui  a  gôné  l'un 
de  ses  concurrents  ;  il  ost,  alors,  réputé  n'avoir  pas  pris 
part  à  la  course. 

DISTANCIOMÈTRE  (si-o  —  do  distance,  ot  du  gr.  »i('- 
tron,  mesure)  n.  m.  Toclin.  Appareil  lélémétriquo,  servant 
à  mesurer  les  distances. 

—  Encycl.  Il  existe  un  certain  nombre  d'appareils  télé- 
métriques  nommés  dislanciométres.  Celui  du  major  hollan- 
dais Inook  ost  un  instrument  à  double  réiloxion,  résolvant 
un  triangle  dont  la  base  ost  proporliounoUe  A  la  longueur 
qu'on  veut  mesurer.  Les  distancinmètres  Mer/,  lOmms- 
mauu,  Benodictis,  musuront  los  distances  d  après  l'inler* 


DISTANT   —   DISTILLATION 

valle  compris  entre  l'image  de  l'objet  vu  à  travers  une 
lunette  et  la  lentille  qui  fournit  cette  image. 

DISTANT  {stan),  ANTE  [du  lat.  distans,  part.  prés,  du 
V.  distare,  être  éloigué]  adj.  Eloigné  :  1"  dans  l'espace  : 
Villes  DistASTES  l'une  de  l'autre  de  i 00  kilomètres;  2"  dans  le 
temps  :  La  vieillesse  est  fort  distante  de  l'enfance.  (Pasc.) 

—  Bot.  Se  dit  d'organes  qui  présentent  un  écartement 
qu'on  ne  remarque  pas,  d'ordinaire,  dans  les  organes  de 
même  nature  :  Etamines  distantes. 

—  Entom.  Antennes  distantes,  Celles  qui  offrent  un  cer- 
tain écartement  à  leur  origine. 

—  Anton.  Contigu,  immédiat,  proche,  rapproché. 
DISTASIS  [ziss]  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 

svnanthérées,  tribu  des  astérées,  qui  croît  au  Mexique. 

DISTÈGE  {stèf  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  stégê,  toit)  adj. 
Qui  présente  deux  sommets  superposés. 

DiSTELI  (Martin),  caricaturiste  suisse,  né  à  Olten  (can- 
ton de  Soleure)  en  1802,  mort  en  1844.  Il  se  préparait  à.  la 
carrière  administrative,  lorsque  le  succès  de  dessins  qu'il 
crayonna  sur  les  murs  de  la  prison  d'Iéna,  où  un  de  ses 
ami's  était  enfermé,  et  qui  représentaient,  avec  une  verve 
bouffonne,  Marins  dans  les  marais  de  Minturnes  et  \'En- 
lèvement  des  Sabines,  le  décida  à  se  livrer  entièrement  à 
son  goût  pour  la  caricature.  Il  donna  de  nombreuses 
charges  politiques  dans  V Almanach  des  figures  suisses,  et 
composa,  entre  autres  travaux,  de  remarquables  illustra- 
tions pour  les  fables  de  Frœlich,  pour  le  Sire  de  Mûnch- 
hausen  (1841),  le  Michel  allemand  (1843),  etc. 

DiSTELMEYER  ( Lampert ) ,  jurisconsulte  et  homme 
d'Etat  allemand,  né  à  Leipzig  en  1522,  mort  à  Berlin  en 
1.^88.  D'abord  professeur  de  droit,  il  entra,  en  1551,  au  ser- 
vice de  Joachim  II,  électeur  et  margrave  do  Brandebourg, 
comme  chef  de  la  chancellerie.  Il  rendit  d'éminents  ser- 
vices à  ce  prince  et  à  son  successeur  Jean-Georges,  aussi 
bien  pour  1  agrandissement  territorial  que  pour  le  dévelop- 
pement économique  des  pays  soumis  à  leur  souveraineté. 

DISTÉMONE  {sté  —  du  gr.  dis,  deux,  et  stêmôn,  étamine) 
atij.  Bot.  Se  dit  des  plantes  et  des  Ûeurs  ayant  deux  étamines. 

DISTÉMONOPLÉANTHÉRÉ,  ÉE  [sté]  adj.  Bot.  Qui  a  un 
nombre  d'anthères  double  de  celui  des  étamines. 

DISTENDRE  {standr  —  du  lat.  distendere,  même  sens) 
V.  a.  Produire  une  forte  tension  :  Le  corps  de  la  dent  dis- 
tknd  la  gencive  au  point  de  la  déchirer  pour  passer  au  tra- 
vers. (Buff.) 

—  Fig.  Relâcher,  diminuer  la  tension  de  :  La  liberté  se 
plaît  à  DISTENDRE  les  attaches  sociales  et  politiques.  (Michel 
Chevalier.) 

Se  d(s(enc/re,v.pr.  Etre  distendu  ;  éprouver  une  tension. 

—  Anton.  Détendre,  lâcher,  relâcher. 

DISTÉNIE  {sté-nî)  OU  DISTENIA  (sté)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  longicornes,  famille  des  cérambycidés, 
tribu  des  cérambycinés,  comprenant  des  formes  allongées, 
pubescentes,  étroites,  à  corselet  tuberculeux.  (On  connaît 
une  vingtaine  d'espèces  de  disténies,  répandues  dans  les 
deux  Amériques.  Elles  sont  noires  et  rousses,  avec  une 
pubescence  grise,  formant  des  bandes  ou  des  taches.) 

DISTENSION  {stan)  n.  f.  Tension  considérable  :  La  DIS- 
TENSION de  l'estomac  sous  l'influence  des  gaz.  ti  Tiraille- 
ment en  sens  opposé  des  tissus  d'une  articulation  :  La 
DISTENSION,  portée  à  un  certain  degré,  constitue  l'entorse- 

—  Art  vétér.  :  Distension  du  boulet. 

—  Anton.  Chalasie,  détente,  laxité,  prolapsus,  relâche- 
ment, rémission. 

DISTEPHANUS  {sté,  nuss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de  pro- 
tozoaires radiolariens  fossiles,  du  groupe  des  acantho- 
desmidés. 

DISTERRTTE  n.  f.  Miner.  Syn.  de  brandisite. 

DISTHÈNE  {stèn')  n.  m.  Mînér.  Silicate  naturel  d'alu- 
mine, qu'on  appelait  autrefois  schorl  bled  ou  talc  bleu. 

—  Encycl.  Le  distliéne,  dont  la  formule  est  AP  Si  O",  le 
poids  spécifique  3,48  à  3,68  et  dont  la  dureté  est  de  5  dans 
le  sens  de  la  longueur  et  de  7  dans  le  sens  transversal,  se 
présente  ordinairement  en  cristaux  lamellaires  allongés, 
appartenant  au  système  clinoédrique.  Il  est  transparent 
ou  translucide  ;  le  plus  souvent,  bleu  de  saphir.  Ou  voit 
souvent,  dans  les  lamelles,  les  deux  couleurs  à  la  fois, 
savoir  :  une  bande  bleue  entre  doux  bords  blancs.  Le 
disthène  est  infusible  au  chalumeau,  inattaquable  aux 
acides  ;  soluble  dans  le  sel  de  phosphore.  L'électricité  que 
développe  le  frottement  est  positive  dans  certains  cris- 
taux ou  sur  certaines  faces,  et  négative  sur  d'autres  cris- 
taux ou  sur  d'autres  faces.  Le  disthène  se  rencontre,  en 
général,  dans  les  localités  où  la  présence  de  la  staurotide 
a  été  constatée,  c'est-à-dire  dans  les  schistes  anciens. 

DISTHÉNIQUE  Isté-nik")  adj.  Qui  contient  du  disthène  ; 

Schiste  DISTHÉNKJUE. 

DISTHYMIE  [sti-mî  —  du  préf.  priv.  dis,  et  du  gr.  thumos, 
Unie)  n.  f.  Abattement  moral.  (Vieux  mot.) 

DISTIGUIASE  {sti-ki  —  du  gr.  dis,  deux,  et  stikhos,  ran- 
gée) n.  m.  Disposition  des  cils  sur  deux  rangs,  dont  l'un 
est  dirigé  vers  le  globe,  n  On  dit  aussi  distichiasis. 

DISTICHIB  [sti-klj  n.  f.  Geure  de  joncacées,  compre- 
nant de  petites  herbes  à  fleurs  terminales,  croissant  en 
toutfes,  et  qui  sont  originaires  du  Pérou. 

DISTICHOCERA  (sti-ko-sé)  n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères longicornes,  famille  des  cérambycidés,  com- 
prenant quelques  espèces  australiennes,  d  assez  grande 
taille.  (Les  mâles  des  distichocera  sont  noirs,  les  femelles 
rousses  ou  rougeâtres  et  soyeuses.) 

DISTICHOCÊRE  {sti-ko-sèr)  n.  f.  Genre  d'in.sectes  co- 
léoptères tétraméres,  voisin  des  côrambyx,  et  qui  habite 
l'Australie. 

DISTICHODUS  {ko-dms)  n.  m.  Genre  de  poissons  physo- 
storaes,  famille  des  salmonidés,  comprenant  des  saumons 
allongés,  à  profil  convexe,  à  museau  aplati,  couverts  de 
petites  écailles  cténoïdes,  qui  donnent  au  corps  un  aspect 
r&peux.  (L'espèce  type  do  ce  genre,  propre  aux  fleuves  de 
l'Afrique,  est  lo  distichodus  niîolicus  [nefasch  des  fellahs], 
d'un  von  uniforme  argenté,  qui  atteint  environ  0",GO  do 
long.) 

DISTICHOPHYLIX  {8ti-ko  ~  du  gr.  distikiws,  sur  deux 
jangs,  fil  phullon,  fouille)  adj.  Qui  a  les  feuilles  disposées 
sur  deux  rangs. 

DISTICHOPORE  OU  DISTICHOPORA  (sti-ko)  n.  m.  Genre 
de  méduses  bydroïdes,  famille  des  siylastéridés,  compre- 


nant de  beaux  polypiers  à  ramifications  palmées,  de  cou- 
leurs éclatantes,  rouge  ou  violet,  et  qui  habitent  les  mers 
chaudes.  (Le  distickopora  coccinea,  de  couleur  écarlate,  se 
trouve  dans  les  parages  de  la  Nouvelle-Calédonie.) 

DISTIGMA  istig'  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  stiyma,  marque) 
n.  m.  Genre  de  protozoaires  flagellâtes,  famille  des  zygo- 
selmidés,  comprenant  des  formes  libres,  élastiques,  chan- 
geantes, avec  deux  fiageiiums  inégaux  placés  à  la  nais- 
sance de  la  bouche.  {Les  distigma  habitent  les  eaux  sta- 
gnantes, parmi  les  lentilles  d'eau.) 

DISTIGMATE  {stig  ~-  du  préf.  di,  et  du  gr.  stigma,  atos, 
stigmate)  adj.  Bot.  Qui  est  pourvu  de  deux  stigmates. 

DISTIGMATIE  {stig'-ma-sî)  n.  f.  Bot.  Section  de  la  syn- 
génésie,  renfermant  les  genres  qui  ont  deux  stigmates 
distincts. 

DISTILLABLE  {stiV)  adj.  Qui  peut  être  distillé  ;  Plante 
distillable. 

DISTILLATEUR  {stiV)  n.  m.  Industr.  Celui  qui  fait  mé- 
tier do  distiller  les  substances  dont  on  tire  des  produits 
essentiels  :  On  nomme  distillateurs  ceux  qui  fabriquent 
des  eaux-de-vie  et  des  liqueurs. 

—  Mar.  Appareil  qui  permet  de  distiller  l'eau  de  mer, 
sur  les  bâtiments. 

DISTILLATION  {stiV,  si-on  —  du  lat.  distillatio,  écou- 
lement) n.  f.  Art  de  distiller  ;  opération  qui  consiste  à 
soumettre  un  corps  à  l'action  de  la  chaleur  pour  en  re- 
cueillir les  principes  volatils,  dégagés  des  principes  fixes. 
Il  Le  produit  de  la  distillation. 

—  Fiç.  Subtilité,  rafrinement  :  Les  distillations  et  les 
distinctions  de  métaphysique.  (M"""  de  Sév.) 

—  Chim.  Distillation  sèche,  Opération  consistant  à  cal- 
ciner les  corps  dans  une  cornue  de  métal  et  à  recueillir 
les  produits  volatils  dégagés. 

—  Enctcl.  Industr.  La  distillation  traite  les  matières 
qui  renferment  une  ou  plusieurs  substances  transforma- 
bles en  alcool.  Ces  substances,  très  diverses,  sont  de  trois, 
sortes,  suivant  que  la  matière  alcoolisable  qu'elles  con- 
tiennent peut  fermenter  directement,  indirectement  ou 
qu'elle  a  besoin,  au  préalable,  d'être  sacchariliée.  A  la 
première  catégorie  appartiennent  le  raisin  et  tous  les 
fruits  sucrés:  à  la  seconde  la  betterave,  la  canne  à  sucre, 
le  topinambour,  etc.;  à  la  dernière  les  féculents  :  pomme 
de  terre  et  céréales.  Les  substances  de  la  première  caté- 
gorie sont  distillées  sans  préparation,  celles  de  la  seconde 
doivent  être  épuisées  par  l'eau  et  inverties  par  l'action  de 
l'acide  sulfurique;  quant  aux  dernières,  1  amidon  ou  la 
fécule  qu'elles  renferment  doivent  être  transformés  en 
glucose. 

La  distillation  s'opère  au  moyen  d'appareils,  dont  les 
plus  connus  sont  ceux  de  Savalle,  Barbier,  Egrot  et  Deroy. 

Parmi  les  produits  de  la  terre  qui  servent  à  la  fabrication 
de  l'alcool,  la  betterave  tient  le  premier  rang.  L'extraction 
des  jus  que  l'on  doit  transformer  en  alcool  nécessite  cinq 
opérations  successives  :  le  lavage,  le  coupage,  la  macéra- 
tion des  cassettes  pour  en  extraire  le  jus  sucré,  et  enfin  la 
distillation  proprement  dite  des  jus. 

Le  lavage  s'opère  à  l'aide  du  laveur  à  palettes,  sorte  de 
grand  cylindre  dans  lequel  les  betteraves  sont  débarras- 
sées de  la  terre  et  des  cailloux  y  adhérents.  Au  sortir 
du  laveur,  la  racine  est  prise  par  V élévateur-transporteur, 
formé  d'une  chaîne  sans  fin,  munie  de  godets  en  tôle  per- 
forée, qui  la  conduit  dans  le  coupe-racines.  En  sortant  du 
coupe-racines,  les  fragments  de  betteraves  (cossettes) 
tombent  sur  un  disque  horizontal,  occupant  le  centre  de 
chacun  des  macérateurs-di ffuscurs,  et  qui  est  animé  d'un 
rapide  mouvement  de  rotation,  afin  de  distribuer  les  cos- 
settes contre  les  parois  de  l'appareil.  Ces  macérateurs-dif- 
fuseurs,  cylindro-coniques,  disposés  en  ligne  ou  en  batterie 
circulaire,  ont  à  leur  extrémité  inférieure  une  ouverture 
fermée  par  un  joint  en  caoutchouc,  pour  la  décharge  de 
la  pulpe  épuisée.  Un  système  de  tuyauterie  fait  commu- 
niquer tous  les  macérateurs  ensemble,  de  telle  sorte  que  le 
mouillage  des  cossettes  au  moyen  d'eau  acidulée  et  chauf- 
fée entre  80**  et  85"  s'exécute  d'une  manière  continue.  Le 
jus  acidulé  obtenu  passe  d'un  macérateur  dans  l'autre  et 
épuise  progressivement  les  cossettes.  Lorsqu'il  a  atteint 
la  densité  voulue,  on  l'envoie  dans  les  cuves  à  fermenta- 
tion, en  le  faisant  passer  par  un  7'afraîchissoir.  afin  d  en 
abaisser  la  température  à  20°  ou  22".  Dans  ce  rafraichis- 
soir,  le  réfrigérant  employé  est  de  l'eau  qui  traverse,  en 
sens  inverse  du  jus,  tout  un  faisceau  de  tubes. 

Les  cuves  à  fermentation,  placées  à  proximité  du  rafraî- 
chissoir,  sont  reliées  entre  elles  par  un  ensemble  de  gros 
tuyaux  munis  de  soupapes  assurant  le  coupage  en  quelques 
instants.  On  active  la  fermentation  avec  de  la  levure  sèche, 
que  l'on  ajoute  par  pied  de  cuve,  ce  qui  veut  dire  qu'après 
avoir  extrait  d'une  cuve  une  certaine  quantité  de  jus,  on 
le  mélange  intimement  dans  une  cuvette  avec  de  la  levure, 
et  qu'on  Te  verse,  en  agitant  la  masse,  dans  le  liquide  de 
la  cuve  où  on  l'a  puisé.  Dès  que  la  fermentation  commence, 
la  communication  est  établie  entre  les  diverses  cuves,  afin 
d'y  faire  pénétrer  une  certaine  partie  de  ce  jus  en  fer- 
mentation. Lorsque  la  cuve  est  tombée  ou  morte,  les  jus 
sont  aspirés  directement  pour  être  envoyés  aux  appareils 
de  distillation. 

Ces  appareils  comprennent  une  colonne  verticale  à  tron- 
çons contenant  des  plateaux;  un  brise-mousses,  un  chauffe- 
vin  tubulaire;  deux  réfrigérants  :  l'un  vertical,  l'autre  hori- 
zontal :  un  régulateur  de  chauffage  de  la  colonne  ;  deux 
cÂawrfiéres communiquant  entre  elles;  une  éprouvette  char- 
gée de  déverser  les  alcools  bruts  ;  un  réseivmr  à  flegmes  ou 
alcools  bruts  ;  un  second  réservoir  situé  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  colonne  et  dans  lequel  sont  pompés  les  jus 
fermentes. 

Lorsque  le  réservoir  supérieur  est  rempli  de  jus  ou  vi- 
nasse, celle-ci  s'écoule  au  bas  du  réfrigérant  vertical  qui 
se  trouve  bientôt  rempli,  et  le  jus  arrive  dans  le  réfrigé- 
rant nommé  chauffe-vin.  Do  cet  appareil,  il  va  dans  un 
récipient  placé  eu  haut  du  tronçon  inférieur  de  la  colonne 
et  tombe  sur  une  série  de  capsules  convexes  et  concaves, 
d'où  il  se  rend  dans  l'une  des  chaudières.  Dés  que  le  fond 
do  celle-ci  est  couvert  de  quelques  centimètres  de  vinasse, 
on  allume  le  feu  sous  ia  seconde  chaudière,  remplie  aux 
trois  quarts  de  jus  fermenté.  La  vapeur  produite  passe 
dans  un  siphon,  qui  la  conduit  dans  la  première  chaudière, 
où  elle  se  condense  et  élève  lo  niveau  du  liquide  que 
contient  celle-ci.  La  température  monte  et  les  vapeurs 
émi-^es  pénètrent  dans  la  colonne,  où  elles  rencontrent 
la  vinasso  tombant  en  jduio  fine  des  capsules  d'un  pla- 
teau sur  colles  du  plateau  inférieur.  Los  vapeurs,  do  plus 


766 

en  plus  abondantes,  gagnent  ainsi,  de  plateau  en  plateau, 
lo  sommet  de  la  colonne  en  s'enrichissant  de  principes 
alcooliques,  et  arrivent  dans  un  serpentin  entouré  d'un 
réfrigérant;  elles  s'y  condensent  à  l'état  d'alcool  brut. 
Celui-ci  s'écoule  par  un  tube  incliné  et  vient  aboutir  à 
l'éprouvette,  qui  le  déverse  dans  le  réservoir  à  flegmes. 
On  soutire  alors  l'alcool  brut  obtenu  pour  en  opérer  lârecti- 
fication  ou  le  livrer  tel  quel  au  commerce. 

La  distillation  du  topinambour  s'effectue  d'une  fanon 
identique. 

La  distillation  des  vins  s'opère  dans  un  alambic  muni,  le 
plus  souvent,  d'un  chaufl'e-vin,  et  les  produits  volatils  sont 
cundensés  à  l'intérieur  d'un  serpentin  qui  plonge  dans  une 
cuve  réfrigérante.  On  opérait  autrefois  par  la  méthode  des 
brouillis  et  des  repasses,  qui  donnait  d'abord  une  eau-de-vie 
titrant  20°,  que  Ion  distillait  à  nouveau  pour  obtenir  un 
produit  marquant  65»  ou  70»  ;  mais  on  fait  usage  aujourd'hui 
d'appareils  munis  d'un  rectificateur  et  qui  permettent 
d'obtenir  du  premier  jet  une  eau-de-vie  de  bonne  qua- 
lité. Toutefois,  lorsqu'il  s'agit  de  produits  fins,  comme  les 
eaux-de-vie  de  Cognac  et  d'Armagnac,  il  est  d'usage  de 
recueillir  à  part  les  tête  et  queue  de  distillation  pour  les 
mélanger  à  une  nouvelle  chauffe  et  ne  garder  que  l'eau- 
de-vie  de  cœur. 

Les  marcs  et  les  lies  de  raisins,  les  cidres  et  poirés  sont 
distillés  dans  les  mêmes  conditions. 

Les  fruits  (merises,  prunes,  pêches,  abricots,  etc.)  sont 
foulés  légèrement  pour  ne  pas  en  briser  le  noyau  et  mis 
à  fermenter  avant  la  distillation  qui  s'exécute,  en  ce  cas, 
dans  des  alambics  munis  d'une  grille  intérieure  destinée 
à  éloigner  du  fond  de  la  chaudière  les  parties  susceptibles 
de  brûler.  La  distillation  des  résidus  de  la  sucrerie  fmé- 
lasses,  eaux  de  lavage  des  appareils)  offre  quelque  diffi- 
culté, parce  que  les  mélasses  contiennent  des  produits  qui 
font  obstacle  à  la  fermentation  et  qu'on  est  obligé  d'éli- 
miner par  divers  procédés. 

Les  graines  des  céréales  (blé,  seigle,  mais,  orge,  riz), 
pour  être  distillées,  doivent,  au  préalable,  être  nettoyées, 
puis  mises  à  germer  ;  on  les  saccharifie  soit  par  les  acides, 
soit  par  l'adjonction  de  malt,  et  l'on  fait  un  moût  comme  en 
brasserie,  mais  en  laissant  la  diastase  agir  sur  la  dextrine 
jusqu'à  transformation  complète  de  celle-ci  en  maltose 
fermentescible.  Après  fermentation,  on  distille  comme 
pour  tous  les  autres  jus  sucrés.  —  Quant  à  la  pomme  de 
terre,  elle  est  lavée,  cuite  sous  pression,  saccharîfiée  par 
le  malt  et  distillée  en  matière  pâteuse. 

Les  résidus  de  la  distillation  sont  employés  à  l'engrais- 
sement du  bétail  ou  comme  engrais. 

—  Physiq.  Distillation  par  entraînement.  On  peut  distil- 
ler certains  liquides  peu  volatils  à  une  température  infé- 
rieure à  celle  de  leur  point  d'ébuUition  sous  la  pression 
atmosphérique  en  les  entraînant  par  un  courant  de  vapeur 
d'un  autre  liquide  plus  volatil,  de  vapeur  d'eau  par 
exemple.  L'eau  présente  les  avantages  d  être  commune, 
d'un  maniement  commode  et  sans  danger  et  d'avoir  une 
forte  chaleur  de  vaporisation.  La  distillation  dans  la 
vapeur  d'eau,  surchauffée  ou  non,  est  une  opération  sou- 
vent utilisée  industriellement. 

Pour  se  rendre  compte  de  ce  phénomène  d'entraînement 
il  suffit  d'observer  que,  lorsque  les  corps  mélangés  ne  se 
dissolvent  pas  réciproquement,  la  force  élastique  des 
vapeurs  du  mélange  est  égale  à  la  somme  des  forces  élas- 
tiques des  liquides  pris  isolément  :  l'ébullition  se  produit 
des  que  cette  force  élastique  est  égale  à  la  pression 
atmosphérique,  ce  qui  a  lieu  à  une  température  inférieure 
au  point  d'ébuUition  du  liquide,  même  le  plus  volatil,  sous 
la  pression  atmosphérique. 

—  Distillation  fractionnée  des  liquides  miscibles.  La 
théorie  de  la  distillation  des  liquides  qui  se  dissolvent 
mutueUement  est  plus  compliquée,  à  cause  de  l'action 
dissolvante  de  chaque  liquide  sur  les  vapeurs  des  autres. 
Au  point  de  vue  expérimental,  il  est  souvent  très  diffi- 
cile de  séparer  par  distillation  les  corps  miscibles  ;  il  y  a 
même  des  mélanges  qui  distillent  comme  un  liquide  pur, 
sans  qu'on  puisse  réaliser  de  séparation  (alcool  à  97  p.  100  ; 
mélange  d'eau  et  d'acide  butyrique  à  25  p.  100). 

Dans  les  laboratoires,  on  à  successivement  utilisé  un 
certain  nombre  de  dispositifs  ;  actuellement,  l'appareil  le 
plus  communément  employé  est  le  tube  de 
Le  Bel  et  Henninger.  Il  se  compose  d'une 
série  de  boules  superposées,  communiquant 
directement  suivant  leur  axe,  et  indirec- 
tement par  de  petits  tubes  latéraux;  les 
étranglements  axiaux  sont  obturés  par  de 
petites  toiles  métalliques  ou  un  disque  à 
queue,  formé  par  un  fil  de  platine  enroulé 
en  spirale  plate.  La  vapeur  suit  la  voie 
axiale  et  traverse  le  liquide  condensé  dans 
chaque  boule;  celui-ci  redescend  par  les 
tubes  latéraux,  dès  que  son  niveau  à  cha- 
que étranglement  affleure  l'orifice  d'un  de 
ces  tubes.  La  puissance  de  séparation  du 
tube  Le  Bel  augmente  avec  le  nombre  de 
boules. 

—  Distillation  fractionnée  sous  pj'essioii 
réduite.  Certains  liquides  ne  peuvent  être 
distillés  sous  la  pression  atmosphérique, 
soit  qu'ils  se  décomposent  à  la  tempéra- 
ture d'ébuUition  sous  cette  pression,  soit 
que  d'autres  corps  instables  à  cette  tem- 
pérature les  accompagnent.  On  peut  éviter  cet  inconvé- 
nient en  opérant,  comme  nous  lavons  vu  plus  haut  :  en 
distillant  dans  un  courant  de 
vapeur  d'eau.  On  peut  encore 
opérer  la  distillation  sous  pres- 
sion réduite,  ce  qui  abaisse 
considérablement  la  tempéra- 
ture d'ébuUition.  Ce  procédé 
peut,  en  outre,  avoir  l'avantage 
de  faciliter  le  fractionnement. 

La  distillation  dans  le  vide 
est  également  entrée  dans  la 
pratique  industrielle. 

Dans  les  laboratoires,  on 
opère  dans  des  appareils  clos 
et  mis  en  rapport  avec  une 
trompe  à  eau  ;  il  est  nécessaire 
do  ménager,  au  sein  du  liquide 
soumis  à  la  distillation,  une  lé- 
^'ère  rentrée  d'air,  pour  éviter  la 
sur(;baiifi'e  et  les  soubresauts  qui  se  produisent  presque  tou- 
jours dans  l'ébullition  à  basse  pression  dos  liquides  volatils, 


Détails   de    l'appareil  :    a . 
irbeille  de  toilp  de  platine  ; 
h,  disque   à  queue  fûrmê 
par  un  fll  de  platine. 


767 

—  Dr.  Kn  vertu  du  droit  do  liocnco  ot  dos  impôts  rmil- 
liples  qui  frappout  les  boissons  alcooliques,  les  distilla- 
teurs ot  bouilleurs  de  profession ,  c'est-ù-dire  les  por- 
soiiuos  qui  distillent  des  substances  farinousos,  soit  des 
matières  saccharit'ùres,  telles  i^ue  mélasses,  jus  do  botte- 
raves,  soit  des  vuis,  cidres,  poirés,  lies,  marcs  ou  fruits, 
ne  provenant  pas  exclusivement  do  leurs  récoltes,  soin, 
soumis  pour  chaque  fabrication  distincte  à  une  dôclaratioii 
particuliôro.  Les  distilleries  sont  assujetties  À  une  cau- 
tion, subissent  l'exercice  dos  employés  des  contributions 
iudirocti\s  ot  là  une  série  de  furmalités  minutieuses  dé- 
taillées dans  les  règlements  des  18-19  septembre  187y  (dis- 
tilleries agricoles),  et  15  avril  1881.  Les  produits  de  la 
fabrication  sont  pris  en  charge  par  le  distillateur,  au  fur 
et  à  mesure  de  la  distillation  ou  par  suite  de  recensements 
généraux  ;  les  manquants  sont  frappés  dos  droits  do  la 
vente  en  gros  et,  de  plus,  des  droits  d  entrée  et  do  consom- 
matioD,  SI  les  distilleries  sont  établies  dans  dos  localités 


DISTILLATOIRE    —   DISTIQUE 


plicite,  indécis,  indétiol,  Indéterminé,  indistinct,  va(jue, 
identique. 

DISTINCTEMENT  {stin-htr)  adv.  D'uno  manière  dis- 
tinrle,  préciso  :  avec  netteté,  clairi-mcni. 

-    ANrt)N.    Confusément,    implicitement,    indéliniment, 
indistinctement,  vaguement. 

DISTINCTIBLE  {sCin-ktihi'  —  rad.  dîstiiicl)  adj.  tOu'on 
pour  distinguer,  ([ui  se  voit  distinctonient  ;  (jui  se  perçoit 
chiircmont  :  Paroles  à  peine  DisTiNcnnLiis.  (luus.) 

DISTINCTIF,  IVE  [stink')  adj.  Qui  distinguo,  qui  sert  ù 
distinguer  :  Les  cheveux  tuntjs  étaient  te  siijua  distinctik  de 
la  royauté,  chez  les  Mérovinijiens. 

DISTINCTION  {stin-ksi-on  —  lat.  distinct io;  do  distin- 
yuere,  distinguer)  n.  f.  Action  do  séparer,  do  distinguer  des 
personnosou  des  choses,  de  ne  pas  les  confondre  ensemble  : 
Lu  DISTINCTION  du  bien  et  du  vial. 

—  Kq  t.  de  dr.  can. ,  Titre  contenant  plusieurs  questions. 


bien  arec  le  roi,  i/ui  le  distinguait  fort.  (St-Sim.)  Il  Se  dit 
spécialement  d'uno  femme  qui  remarque  un  homme  avant 
de  s'attacher  à  lui. 

—  Knvisager  séparément  les  diverses  parties  d'un  tout, 
d'un  ensemble  :  iJans  un  ouvrage  de  l'esprit,  il  y  a  deux 
choses  à  DisTiNCiUi-:ii  :  le  fond  et  la  for^ne. 

—  -  Ku  ï.  do  logiq.,  Spécifier  d'une  manière  précise  les 
divers  sens  d'uno  proposition,  les  diverses  acceptions  d'un 
mot:  DiSTiNGUKR /es  termes  d'une  proposition  complexe. 

Distingué,  ée  part.  pass.  Supérieur,  éminont,  remar- 
(juablo  :  Musicien  distingob.  Il  Qui  donne  ou  marque  la 
distinction  ;  IVaissance  distinguée.  Occuper  des  fonctions 
DISTINGUÉES.  j|  S'omploîe  souvent  comme  formule  dans  le 
sens  de  Peu  commun,  non  ordinaire  :  Croyez  à  ma  consi- 
dération DISTINGUÉE. 

—  Qui  est  de  bon  ton  :  Manières  distinguées.  Toilette 
DisTiNGUÉK.  Il  Qui  a  de  bonnes  manières;  qui  est  bien  né, 
(|ui  a  reçu  une  bonne  éducation  :  Uii  homme  distingue. 


gasin  Ei.-,l,.u,-T[ri 


betteraves 


yCoupe- racines 


Macérateurs- 


Quai  do  chargement 


faoKol    k^ 


'■     '^''"■''^'>^ 


sujettes  à  ces  droits.  Toute  absence  de  déclaration  ou 
fausse  déclaration  de  la  part  des  distillateurs  est  soumise 
à  l'amende  et  à  la  confiscation  des  objets  trouvés  en  fraude. 
En  ce  qui  concerne  les  distillateurs  ambulants  {décret  du 
15  avr.  1881,  art.  33),  les  alambics  mobiles  ne  peuvent  être 
mis  en  circulation  ou  stationner  sur  la  voie  publique  ou 
dans  un  emplacement  non  clos  n'appartenant  pas  au  pro- 
priétaire de  l'appareil  sans  un  permis  de  circulation  cléli- 
vré  à  la  suite  d  une  déclaration  faite  quarante-huit  heures 
d'avance.  Les  propriétaires  ou  locataires  des  locaux  où 
s'opère  la  distillation  doivent  se  conformer  aux  prescrip- 
tions du  décret  de  1881,  à  moins  qu'ils  ne  bénéhciont  du 
privilège  des  bouilleurs  de  cru  (distillant  le  vin  ou  les 
fruits  provenant  de  leurs  récoltes  [loi  du  M  janv.  1875]}. 
La  distillation  des  eaux-de-vie  et  esprits  est  prohibée  dans 
la  ville  de  Paris  et  dans  certaines  villes  sujettes  à  octroi 
(lois  des  l"mai  1822,  24  mai  1834  et  l"  sept.  1871). 

DISTILLATOIRE  {sti-îa)  adj.  Techn.  Propre  à  la  distil- 
lation :  Appareil  digtillatoike. 

—  Bot.  :  Plante  distillatoibr. 

—  Mar.  Cuisine  distillatoire.  Sorte  de  chaudière  ou  de 
bouilleur  destiné  à  distiller  Teau  de  mer  pour  en  faire  de 
l'eau  potable,  ii  On  dit  aussi  distillateur  n.  m. 

DISTILLER  [sti-lé  —  lat.  distillare;  de  la  partie,  dis,  et 
de  stillu,  goutte)  v.  a.  Opérer  la  distillation  de  :  Distillkr 
des  plantes  aromatiques.  \\  Laisser  écouler  goutte  à  goutte, 
sécréter  :  Ilyades  plantes  exquises  çi/ï  distillent  le  poison. 

Il  Extraire  par  certains  procédés  ;  Les  abeilles  vont  buti- 
ner les  /leurs  et  reviennetit  à  la  ruche  distiller  leur  miel. 

Il  Répandre,  épancher  :  La  lumière  blafarde  que  distille 
la  lune. 

—  Fig.  Tirer  l'essence  d'une  chose,  soumettre  à  mie 
analyse  minutieuse  :  Distiller  une  a/faire,  il  Répandre, 
épancher  :  //  est  des  hommes  dont  l'essence  est  de  distiller 
l'imposture  et  la  calomnie.  \\  Fam.  Epuiser  complètement  : 
Les  gens  de  loi  distillent  les  pauvres  plaideurs  bien  plus 
habilement  que  ne  ferait  un  chimiste.  \\  Distiller  un  coup  aux 
échecs,  aux  cartes,  au  billard.  Le  jouer  avec  beaucoup 
d'habileté,  d'adresse. 

—  Mar.  Laisser  tomber  des  gouttes  rares  ot  espacées, 
en  parlant  d'un  nuage.  (Peu  usité.) 

—  V.  n.  Tomber  goutte  à  goutte;  ôtre  sécrété  :  La  houille 
est  formée  d'un  suc  bitumineux  qui  distillk  du  l'oc.  (ButL) 

Il  Etre  répandu,  épanché. 

Distillé,  ée  part.  pass.  n  Fig.  Fin,  raffiné,  comme  quel- 
(|ue   clioso  qui  aurait  été  distillé  :    Epitjramme   finement 

lilSTlLÏ^ÉK. 

Se  distiller,  v.  pr.  Etre  distillé  :  La  plupart  des  sub- 
stances se  distillent  dans  des  alambics,  ii  Se  répandre  : 
Sk  distiller  en  pleurs. 

—  .Se  distiller  le  cerveau.  Se  mettre  martel  en  t^te  ;  se 
donner  beaucoup  de  mal.  (Peu  us.) 

DISTILLERIE  {sti-le-rl)  n.  f.  Laboratoire,  atelier  où  l'on 
fait  dos  distillations,  il  Profession  du  distillateur  :  La  dis- 
tillerie est  une  industrie  lucrative. 

DISTINCT,  INCTE  {stinkf'  —  lat.  distinctus;  do  distin- 
guere,  distinguer)  adj.  Différent,  qui  no  se  confond  pas 
avec  un  autre  :  La  noblesse  ne  fait  un  corps  distinct  du 
peuple  que  quand  elle  a  des  privilèges.  (Pinol.)  Il  Visible, 
dont  la  forme  est  saisissablo  ù.  l'œil  :  Objet  qui  commence 
à  devenir  dihtin(^  â  travers  le  brouillariï.  Il  Qui  se  fait  en- 
tendre clairement  :  lirutt  distinct.  Voix  uistinctk.  ii  Pré- 
cis, net  :  Paroles  claires  et  distinctes. 

—  Kn  T.  clo  bot.,  Qui  n'adhère  pas  avec  les  organes 
voisins  :  lUamincs  histincti;s.  Loues  distincis.  Stipules 

DISTINCTKM. 

—  Anton,  Confus,  embrouillé,  équivoque,  Ilottant,  im- 


DISTILLATION    DE    LA    BETTERAVE. 

—  Explication  des  diverses  acceptions  d'un  mot,  des 
divers  sens  d'une  proposition  :  Il  ne  faut  pas  pousser  les 
DISTINCTIONS  Jhsûu  à  la  subtilité.  Il  DitTérence  entre  les  per- 
sonnes ou  les  choses  :  La  distinction  des  classes,  abolie 
en  droit,  subsiste  toujours  en  fait. 

—  Signe  extérieur,  destiné  â  éviter  la  confusion  entre 
les  personnes  ou  les  choses  :  Distinctions  extérieures. 

—  Faveur,  prérogative  ;  marque  d'honneur  :  Tout  député 
promet  des  distinctions  à  ses  électeurs. 

—  Bon  ton,  manières  courtoises  révélant  une  bonne  édu- 
cation :  Avoir  de  la  distinction.  La  noblesse  est  l'ouvrage 
de  la  nature,  la  distinction  est  celui  de  l'art.  (G.  Sand.) 

—  Distinctions  universitaires.  V.  académique. 

—  Dr.  Distinctions  honorifiques  et  îiobiliaires.  V.  la  partie 
encycl. 

—  Log.  Qualité  d'une  idée  dont  l'esprit  saisit  nettement 
les  dirtérents  éléments. 

—  Loc.  div.  De  distinction.  Distingué  par  le  mérite  ou 
par  des  honneurs  exceptionnels:  Ecrivain  de  distinction. 
Pe7'sotinafies  de  distinction,  ii  S'ans  distinction.  Indistinc- 
tement, sans  faire  de  différence  :  Ji  faudrait  appliquer  la 
justice  à  tous,  sans  distinction. 

—  Encycl.  Logiq.  La  distinction  est,  avec  la  clarté,  une 
qualité  essentielle  des  idées.  L'idée  claire  est  colle  qui  se 
distingue  nettement  d'une  autre  idée  :  celles  de  plaisir  et 
de  douleur  sont  claires,  parce  qu'elles  se  distinguent  net- 
tement l'une  de  l'autre.  L'idée  distincte  est  celle  dont  on 
distingue  nettement  les  dilférents  éléments  :  colle  de  cercle 
est  distincte,  parce  que  nous  en  connaissons  les  éléments 
(à  savoir:  l'idée  de  surface,  celle  do  ligne  courbe  qui  en- 
ferme cette  surfa<'e,et  enrin  colle  do  l'égalitêdes  rayons). 
Une  idée  distincte  ne  peut  pas  no  pas  être  claire;  une 
idée  claire  n'est  pas  forcément  distincte.  A  l'idée  claire 
s'oppose  l'idée  obscure,  et  à  l'idée  distincte  l'idée  confuse. 

—  Dr.  Bien  qu'aucun  privilège  no  soit  plus  attaché, 
depuis  la  Révolution,  aux  titres  de  noblesse  et  aux  noms 
nobiliaires,  nombre  de  gens  se  parent  de  ces  titres  ou  do 
ces  noms.  Une  loi  du  28  mai  18r>8  punit  d'une  amende  de 
TiOO  ù  10.000  francs  celui  qui,  sans  droit,  prend  publiquement 
ot  sans  y  avoir  droit  un  de  ces  titres  ou  un  dt*  ces  noms, 
cliango,  altère  ou  modifie  le  nom  que  lui  assignent  les 
actes  de  l'état  civil.  Dans  la  rédaction  ])riniitivo  du  pro- 
jet, le  conseil  d'Etat  s'était  servi  du  mot  titre  de  noblesse. 
La  commission  lui  a  substitué  l'appellation  de  distinctions 
honorifiques,  pour  bien  marquer  le  caractère  purement 
honorili(|ue  de  ces  titres  et  de  ces  noms. 

DISTINCTIVE  (stink')  n.  f.  Cordelette  d'une  ou  plusieurs 
couleurs,  terminée  par  (luatro  glands,  et  tiui  sert,  chez 
les  spahis,  i  distinguer  les  escadrons.  (La  distinctivo  se 
porto  sur  le  turban,  posée  diagonalcmont  d'avant  on  ar- 
rière, les  glands  pemlant  en  arrière.) 

DISTINCTIVEMENT  {slink')  adv.   D'une   maniôre   dis- 

tinoti\  e. 

DISTINGUABLE  [stin-qabl')  adj.  Qui  peut  6lvo  distingué. 

DISTINGUER  {.tdn-ghé  ~  lat.  distini/uere;  du  préf.  di. 
et  de  sttni/uere,  proprcm.  pi(]uer,  licher)  v.  u.  Faire 
qu'une  personne  ou  une  chose  soit  différenciée  d'avec 
une  autre  :  La  nature  A  distingué  les  diverses  races 
d'hommes.  (Buff.) 

—  Discorner,  reconnaître  :  Distinguer  une  lutnière  à 
l'horizon,  une  personne  dans  la  foule.  H  Faire  une  différence 
entre  Ion  personnes  ou  les  choses;  ne  pas  les  mettre  au 
m<\me  rang  :  Distinguez  les  vrais  amis  d'avec  les  faux. 

—  Etre  le  caractère  distinctif  des  personnes  ou  dos  cho- 
ses :  C'eut  la  raison  qui  DisTiNiiUK  l'Iionime  des  antres  ani- 
"iuii.r.  (La  Hruy.)  il  Accorder  une  attention  spéciale  A;  faire 
uuo  diatioclion  ou  faveur  do  :  Le  maréchal  d  JJumiàt'ui  était 


—  a.  m.  Arg.  des  limonadiers,  Grand  bock  :  Un  dis- 
tingué. 

Se  distinguer,  v.  pr.  Etre  distinct,  différer,  ii  Avoir  un 
caractère  distinctif.  n  Etre  distinct,  li  S'élever  au-dessus 
des  autres;  se  montrer  supérieur.  Il  Se  signaler;  se  faire 
remarquer. 

—  Rem.  On  disait  indifféremment  distiyiguer  de  et  dis- 
tinguer d'avec,  avec  cette  nuance,  pourtant,  que  distinguer 
d'avec  précisait  plus  le  sens,  donnait  plus  de  force  à 
l'expression.  Aujourd'hui,  on  emploie  plutôt  distinguer  de. 

—  Syn.  Distinguer,  démêler,  discerner.  V.  démêler. 

—  Anton.  Confondre. 

DISTINGUO  {sti?i-gho[i'}e  distingue  »]),  formule  de  l'an- 
cienne argumentation  scolastique  qui  faisait  pendant  à 
concedo  (j'accorde),  et  à  nego  (je  nie),  et  que  l'on  emploie 
plaisamment,  en  littérature  ou  dans  le  langage  courant. 
Molière,  dans  le  Malade  imaginaire,  la  met  dans  la  bouche 
de  Thomas  Diafoirus  répondant  à  Angélique  sur  une  ques- 
tion d'amour. 

—  n.  m.  Quelquef-,  distinguo  est  pris  comme  substanlil 
invariable  :  S'en  tirer  par  des  distinguo  subtils. 

DISTIQUE  {stik'  —  du  gr.  distikhos  ;  de  dis.  deux  fois,  et 
stikhos,  vers)  n.  m.  Liiter.  Réunion  d'un  vers  hexamètre 
et  d'un  vers  pentamètre  grecs  ou  latins,  formant  un  sens 
complet  :  Le  vers  pentamètre  n'est  usité  que  dans  les  dis- 
tiques. Il  Réunion  de  deux  vers  français,  formant  un  sens 
complet  ;  Composer  un  distique  pour  servir  d'épifaphe. 

—  Encycl.  Dans  la  pocsio  des  anciens,  le  distique  se 
composait  essentiellement  d'un  vers  hexamètre  et  d'un 
vers  pentamètre.  Les  Grecs  ne  s'assujettirent  pas  toujours 
ù  renfermer  un  sens  complet  dans  chaque  distique,  ce  qui 
était,  cependant,  la  règle  générale  ;  les  premiers  poètes 
latins,  jusqu'à  Catulle  lui-même,  s'affranchiront  également 
do  cette  règle  par  trop  tyrannique.  Mais,  plus  tard,  Ovide, 
TibuUe  et  Properce,  niaîtres  dans  ce  genre  do  poésie, 
s'imposèrent  l'oDligationde  ne  plus  enjamber  d'un  distique 
i\  l'autre.  Cotte  restriction  imprime  au  distique  ce  caractère 
de  mélancolie  un  peu  monotone  qui  l'a  fait  adopter  de 
préférence  par  les  poètes  gnomiques  ot  élégiaques.  Do 
là.  par  une  transition  naturelle,  le  distique  se  trouva  sou- 
vent consacré  à  la  poésie  erotique.  Cependant,  une 
foule  d'autres  compositions,  didactiques  ou  autres,  chez 
les  anciens,  sont  entièrement  en  distiques. 

Comme  modèle  do  ce  petit  genre  do  poésie,  rappelons 
le  distique  que  Virgile  composa  lui-mémo  pour  sou  épi- 
tapho  : 

àlantita  me  genuit;  Calnbri  ra}>ucrt  ;  tenet  nunc 
Parthenû}ie  :  cecini  ptiscua,  rurti,  duces. 

Mantoue  m'a  donné  le  jour:  la  Calabrc  me  l'a  Ot*;  Naplcs  carde 
maintenant  me»  cenarcti  :  j'ai  cliuoiâ  ItiB  pûturage»,  lc>  champs, 
Ica  héros. 

Chez  les  modernes,  le  distique,  comme  genre  do  poésie, 
n'existe  pas  à  proprement  parloi  :  on  en  a  cependant  con- 
servé le  nom,  qu'on  applique  à  deux  vers  rimant  ensemble, 
formant  un  tout  et  un  sens  complet.  Ce  distique  convient 
particulièrement  ù  répitaphe.  u  répigramme,  à  l'inscrip- 
tion, à  l'énigme  et  à  tous  les  petits  poèmes  que  constitue 
l'exprossion  d'uno  idée  simple  et  unique.  On  donne  quel- 
quefois encore  le  nom  do  distique  a  toute  réunion  de  deux 
vers  rimant  ensemble,  faisant  partie  d'un  morceau,  mais 
qui,  au  besoin,  peuvent  s'en  détacher  sans  rien  perdre  do 
leur  valeur. 

DISTIQUE  f.ï^i7i'~m^nieétymol.  qu'A  l'art.  précéd.)»dj. 
Hot.  Se  dit  des  fouilles  isolées,  avec  la  divergence  1/8. 
(Klles  sont  insérées  suivant  doux  génératrices  de  In  lige 
et  alternent  d'un  lueud  au  suivant;  ex.:  les  fouilles  uo 
l'orme,  des  graminées,  etc.) 


DISTIRA  —  DISTRIBUTEUR 

DISTIRA  {sti)  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophidiens  pro- 
téroglyphes,  famille  des  liydrophidés,  comprenant  des 
serpents  marins  lon^s  et 

plats,  venimeux,  qui  ha-         ^SW  ^  —  'P'""t 

bitent  les  côtes  de  l'Inde.  ^"Ss^^        ,.  "  sw^  ■?- 

(Le  distira  cyanocj/ncta^ 
annelé  de  blanc  bleuâtre 
et  de  noir,  atteint  l  mè- 
tre de  long;  il  est  com- 
mun sur  les  côtes  de  Cey- 
lan  et  du  Bengale.) 

DiSTLER  (Jean-Geor- 
ges), musicien  allemand, 
né  dans  un  village  du 
Wurtemberg,  vers  le  mi- 
lieu du  xviii*  siècle,  mort 
à  Vienne  en  1798.  Il  se  fit  Disttra. 

une    réputation     comme 

violoniste  et  comme  compositeur.  Il  fut,  avec  Pleyel  et 
Neukomm,  ruades  tross  seuls  élèves  de  l'illustre  Haydn. 
Admis,  en  1 '81,  comme  premier  violon  dans  rorchestre  de 
la  cour  de  Siuttgard,  il  en  devint  le  chef,  neuf  ans  après, 
lia  publié  un  assez  grand  nombre  de  compositions,  parmi 
lesquelles  douze  quatuors  et  six  quintettes  pour  instru- 
ments à  cordes,  un  concerto  do  violon,  etc. 

DISTOME  {stom')  ou  DISTOMA  [sto)  n.  m.  Holminth. 
Nom  scientifique  du  genre  douve. 

DISTOMIDÉS  (sto)  n.  m.  pi.  Famille  de  vers  trématodes 
distomiens,  dont  le  genre  douve  (distotna)  est  le  type,  et 
qui  se  caractérise  par  le  corps  en  forme  de  feuille  pointue, 
par  deux  ventouses  :  une  à  la  bouche,  une  sur  le  ventre. 
(Les  genres  principaux  des  distomidês  sont,  outre  les 
douves  :  biiharzie,  rkopalopliore,  amphistome.)  —  L'n  Dis- 

TOMIDÉ. 

DISTOMIENS  {sto-mi-in)  n.  m.  pi.  Sous-ordre  de  vers 
trémarodes,  comprenant  les  douves  et  autres  vers  plats, 
toujours  parasites,  munis  de  une  ou  deux  ventouses  sans 
crochets.  —  L'n  distomien. 

—  Encycl.  Les  dîstomietîs  se  reproduisent  par  géné- 
ration alternante  et  émigrent  dans  le  corps  de  plusieurs 
hôtes.  Leur  vie,  qui  commence  ordinairement  dans  le  corps 
des  mollusques,  se  continue  dans  celui  des  poissons  et 
autres  vertébrés  qui  avalent  les  mollusques.  Les  sexes 
sont  souvent  dissemblables,  et  certains  distomiens  sont 
même  hermaphrodites  ;  les  larves,  au  sortir  de  l'œuf,  diffé- 
rent toujours  profondément  des  individus  adultes.  Les  dis- 
tomiens se  divisent  en  familles  :  monostomidés,  holosto- 
midés,   distomidês,  gastérostomidés. 

DISTORDRE  {stordr  —  rad.  distors)  v.  a.  Contourner, 
faire  subir  une  torsion  à  :  La  paralysie  distord  le  corps 
humain,  il  Donner  une  entorse. 

Se  distordre,  v.  pr.  Etre  distordu,  se  contorsionner. 

DISTORS  {star'),  ORBE  [du  préf.  dis.  et  de  tors]  adj.Qui 
est  contourné,  de  travers  :  Membres  Disroas. 

DISTORSION  {stor  —  rad.  dislors)  n.  f.  Action  de  dis- 
tordre. Il  Etat  d'un  membre  ou  d'un  organe  distordu,  tourné 
de  travers  par  suite  de  la  contraction  des  muscles. 

DISTRAGTIF,  IVE  adj.  Hist.  nat.  Syn.  de  distbactile. 

DISTRAGTILE  (strak'  —  lat.  distractilis;  de  distrahere. 
supin  distractiun,  tirer  en  sens  opposé)  adj.  Hist.  nat.  Qui 
est  partagé  en  deux. 

—  Bot."Se  dit  duconnectif,  quand  il  écarte  sensiblement 
les  loges  de  l'anthère,  comme  dans  la  sauge. 

DISTRACTIO  BONORUM  n.  f.  Dr.  rom.  Vente  en  détail 
des  biens  d'un  débiteur  insolvable,  paropposition  à  lavante 
en  bloc,  vendîtio  bonoriim.  (D'abord  admise  dans  des  cas  ex- 
ceptionnels, la  distractio  bonorum  fut  de  plus  en  plus  em- 
ployée et,  sous  Justinien,  elle  était  devenue  la  règle.  La 
vente  en  détail  était  faite  par  les  soins  d'un  curateur  nommé 
par  le  magistrat.) 

DISTRACTION  {stra-ksi-on  —  du  lat.  distractio^  même 
sens)  n.  f.  Action  de  séparer  une  ou  plusieurs  parties  d'un 
tout  :  Faire  distraction  d'ipie  partie  des  objets  saisis. 
Il  Prélèvement  d'une  somme  d'argent  :  Faire  une  distrac- 
tion pour  être  distribuée  aux  employés. 

—  Inadvertance,  relâchement  d'attention  qui  fait  qu'on 
n'a  plus  conscience  des  choses  :  La  vie  de  La  Fontaine  ne 
fut,  pour  ainsi  dire,  qu'une  distraction  continuelle.  (Dider.) 

Il  Action  d'un  distrait  ;  chose  faite  par  inadvertance  :  Com- 
mettre des  DISTRACTIONS. 

—  Délassement,  plaisir,  amusement;  objet  qui  divertit 
et  récrée  l'esprit  ;  Procurer  à  quelqu'un  toutes  sortes  de 

DISTRACTIONS. 

—  Dr.  Demande  en  distraction.  Revendication  par  un 
tiers  d'un  objet  indûment  compris  dans  une  saisie,  ii  Dis- 
traction en  dépens,  Jugement  qui  attribue  à  l'avoué,  à 
titre  d'honoraires,  les  dépens  accordés  à  son  client,  ii  Dis- 
traction de  juridiction,  Action  de  refuser  à  un  jugo  de 
connaître  d'une  affaire. 

—  Anton.  Application,  attention,  tension  d'esprit. 

DISTRAIRE  {slrèr  —  du  lat.  distrahere.  même  sens  :  Je 
distrais,  tu  distrais,  il  distrait,  nous  distrayoiis,  vous  dis- 
trayez, ih  distraient.  Je  disti-ayais,  nous  distrayions.  Point 
de  passé  défini  ;  Je  distrairai,  nous  distrairons.  Je  distrai- 
rais, nous  distrairions.  Distrais,  distrayons,  distrayez.  Que 
je  distraie,  que  nous  distrayions.  Point  d'imp.  du  subj.  :  Dis- 
trayant, ante.  Distrait,  aite)  v.  a.  irrég.  Séparer  une  ou  plu- 
sieurs parties  d'un  tout  :  Distraire  utie  terre  d'un  apanaqe. 
Il  Prélever  une  certaine  fraction  d'une  somme  :  Distraire 
cent  francs  sur  ses  économies.  \\  Dérober,  détourner  à  son 
prolît  :  Caissier  infidèle  qui  a  distrait  des  valeurs,  n  Dé- 
tourner de,  faire  abandonner  une  résolution  :  Distraire 
quelqu'un  d'un  projet. 

—  Enlever  à  l'esprit  le  calme,  l'attention  dont  il  a  besoin  : 
Les  préoccupations  pécuniaires  distraient  trop  souvent  le 
penseur,  il  Débarrasser  l'esprit  de  ce  (jui  le  préoccupe  ;  faire 
diversion  aux  pensées  tristes  on  changeant  le  cours  des 
idées  :  On  distrait  plus  aisément  qu'on  ne  console  l'homme 
abattu.  (St-Marc  Gir.)  Il  Divertir,  amuser,  récréer  :  Il  faut 
DiSTiiAiRK  les  enfants. 

—  Dr.  Opposition  à  fin  de  distraire.  Opposition  formée 
dans  lo  but  de  revendiquer  un  objet  indûment  compris  dans 
une  saisie,  n  Distraire  quelqu'un  de  ses  juqes  naturels.  Le 
faire  comparaître  devant  une  autre  juridiction  que  celle 
qai  lui  est  donnée  par  la  loi. 

Distrait  [stré],  a/te  pan.  pass.  En  parlant  des  choses. 


Qui  dénote  de  la  distraction  :  Air  Dli5TTtAiT.  Regards  dis-    I 
TRAITS.  Il  Substantiv.  Celui,  celle  qui  est  sujet  aux  dis-    I 
tractions  ;  Les  distraits  oublient  tout,  font  tout  a  contre- 
temps. 

—  Anton.  Appliqué,  attentif,  réfléchi. 

—  Techn.  Chez  les  fabricants  de  glaces,  l'expression 
Cflace  distraite  du  mercure  signifie  que,  lors  de  l'étamage 
de  la  glace,  le  mercure  s'est  dissous  et  a  disparu  dans 
l'amalgame,  en  produisant  un  bon  étamage. 

Se  distraire,  v.  pr.  Etre  séparé  d'un  tout,  d'un  ensem- 
ble. Il  Se  détourner  de  :  Sk  distraire  de  son  projet,  n  Se 
dissiper,  perdre  son  application  à  une  chose.  It  Se  débar- 
rasser l'esprit  de  ce  qui  l'obsède;  faire  diver.sion  à  .ses 
pensées  en  en  changeant  le  cours,  il  Absolum.  Se  di- 
vertir, se  récréer,  il  Avoir  des  distractions,  se  laisser  aller 
à  des  distractions  :  Se  distraire  à  tout  instant.  (Peu  us. 
en  ce  sens.) 

—  Techn.  Dans  la  fabrication  des  glaces.  Se  dit  du  mer- 
cure qui  disparaît  dans  l'amalgame. 

—  Stn.  Distraire,  détourner,  divertir.  V.  détourner. 

Distrait  (le),  comédie  en  cinq  actes  et  en  vers,  de 
Regnard,  représentée  le  2  décembre  1697.  —  M"»"  Grognac 
veut  marier  à  Léandre  (le  distrait),  qui  aime  Clarisse,  sa 
iille  Isabelle,  aimée  du  Chevalier,  qui  est  protégé  dans  ses 
amours  par  son  oncle  Valère.  Léandre  court  le  risque  do 
perdre  un  héritage,  s'il  ne  devient  pas  le  mari  d'Isabelle. 
Cependant,  après  bien  des  péripéties,  il  épouso  Clarisse 
et  n'est  point  déshérité. 

L'auteur  met  en  scène  les  mœurs  de  la  fin  du  règne  de 
Louis  XIV,  en  particulier  celles  des  jeunes  gens  à  la 
mode.  Sa  pièce  n  a  pas  une  haute  portée  morale  :  ce  n  est 
que  la  peinture  amusante  d'un  travers  de  l'esprit.  Mais  les 
nombreuses  distractions  de  Léandre  —  qui  va  jusqu'à 
oublier  qu'il  est  marié  le  jour  de  ses  noces  —  font  rire 
franchement.  Le  style  est  vif  et  spirituel. 

DISTRAITEMENT  {st7'è)  adv.  D'une  manière  distraite. 

DISTRATou  DISTRAGT  (s/ra  — du  lat.  rfi$^rac/us,  retiré, 
séparé,  distrait)  n.  m.  Dr.  anc.  Acte  qui  modifie  ou  rompt 
un  contrat.  (On  opposait  distrat  à  contrat.) 

DISTRAYANT  {strè-ia7i),  ANTE  adj.  Qui  donne,  qui  offre 
de  la  distraction  ;  Lecture  distrayante.  Il  Qui  est  de  nature 
à  détourner  l'esprit  de  son  application. 

DISTRIBUABLE  (stri)  adj.  Qui  peut  être  distribué  :  Se- 
cours distkibuables  en  nature. 

DISTRIBUANT  {stri-hu-aji)  n.  m.  Chez  les  protestants, 
Celui  qui  distribue  la  communion. 

DISTRIBUER  [stri  —  lat.  distribuere  ;  du  préf.  dis,  et  de 
tribuere,  assigner)  v.  a.  Faire  la  répartition  de  :  Distribuer 
des  aumônes  aux  pauvres,  des  prix  à  des  écoliers,  il  Dis- 
penser, octroyer  :  Les  conseils  sont  un  bien  qu'on  aime  plus 
à  distribuer  qu'à  recevoir.  (De  Ségur.) 

~  Conduire,  amener  en  divers  lieux  :  Conduites  qui 
DISTRIBUENT  icau.  11  Répartir  en  différents  endroits  :  Dis- 
tribuer habilement  ses  troupes,  w  Disposer,  agencer,  coor- 
donner :  Distribuer  avec  art  les  parties  d'un  discours,  les 
lumières  d'un  tableau. 

—  Classer,  distinguer  :  Les  ckasseiirs  distribuent  les 
bétes  fauves  en  noires  et  rousses  ou  carnassières.  (E.  Chapus.) 

—  Fara.  Donner  au  hasard,  sans  distinction  :  Distribuer 
des  saluts,  des  coups  de  poing. 

—  Archit.  Diviser,  aménager  :  Distribuer  un  apparte- 
ment selon  les  exigences  du  confortable. 

—  Dr.  Distribuer  un  procès.  En  attribuer  l'instruction  à 
un  juge. 

—  Typogr.  Distribuer  les  lett7'es  ou.  absolum.  Dis-"''  '-..irr. 
Répartir  dans  leurs  casses  et  cassetins  re'-  i....iis  les 
caractères  des  formes  ayant  servi  à  la  c.:~;^usition  d'un 
ouvrage.  (Dans  les  typographies  de  jov.iT.aux,  on  dit  faire 

UNE  CASSE.) 

—  Syn.  Distribuer,  déprii"  r,  dispenser,  etc.  V.  dé- 
partir. 

DISTRIBUT  Air."  (stri,  ter')  n.  Personne  qui  a  reçu  une 
Dart  dans  une  oibiribution  d'i-ljjets. 

DISTRIBUTEUR,  TRICE  (stri)  n.  Celui,  celle  qui  distri- 
bue :  l'n  DISTRIBUTEUR  dc  vivres.  il  Dispensateur  :  Fuyez 
cette  qloire  dont  le  démon  est  le  véritable  distributeur. 

(PascO 

—  Typographe  ayant  une  grande  habileté  dans  la  distri- 
bution des  caractères.  (On  l'emploie  principalement  dans 
les  équipes  des  grands  journaux,  pour  aider  le  composi- 
teur.) Il  On  dit  aussi  faiseur  de  casse. 

DISTRIBUTEUR  (stri)  n.  m.  Mécan.  Nom  donné  à  divers 
appareils  qui  servent  à  distribuer  la  matière  soumise  à 
l'action  des  machines,  n  Appareil  employé,  dans  les  ma- 
chines à  vapeur,  pour  établir  alternativement  la  commu- 
nication, d'une  part  entre  la  chaudière  et  l'une  des  faces 
du  piston  moteur,  d'autre  part  entre  l'autre   face  de  ce 


7C8 

des  comestibles  divers.  (Le  système  de  fonctionnement 
est  identique  pour  tous  ces  appareils.  Le  poids  de  la  pièce 
de  monnaie  agit  sur  un  ressort, 
qui  produit  le  déclanchement  d'un 
mouvement  d'horlogerie.  Celui-ci, 
calculé,  met  vis-à-vis  lune  de 
l'autre,  à  un  moment  donné,  deux 
ouvertures,  dont  l'une  laisse  pas- 
ser dans  l'autre  l'objet  à  distri- 
buer.) 

—  Agric.  Distributeur  d'engrais. 
Appareil  pour  épandre  les  en- 
grais. 

—  Mar.  Agent  de  cambuse, 
sous  les  ordres  du  commis  aux 
vivres. 

—  Techn.  Organe  servant  à  ré- 
gler l'introduction  de  l'eau  dans 
les  cylindres  ascenseurs,  ii  Pièce 
du  télégraphe  Baudot,  qui  sert  à 
transmettre  les  combinaisons  du 
manipulateur. 

—  Adjectiv.  :  Robinet  distribu- 
teur. V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Mécan.  Les  distribu- 
teurs se  divisent  en  deux  classes, 
suivant  que  la  machine  est  sans 
détente  ou  à  détente.  Pour  opérer 
la  distribution  sans  détente,  on  a 
tour  à  tour  employé  les  robinets, 
les  tiroirs  à  surfaces  glissantes 
avec  pression  par  la  vapeur.  Iss 
tiroirs  à  surfaces  glissantes  avec 
pression  fixe,  les  soupapes,  etc. 

Les  robinets  ont  été  les  pre- 
miers distributeurs  de  vapeur  appliqués  aux  petites  ma- 
chines; ils  étaient  à  deux  ou  à  quatre  ouvertures,  commu- 
niquant avec  deux  ou  quatre  voies  permettant  de  distribuer 
la  vapeur  en  dessus  et  en  dessous  du  piston  et  de  lui  donner 
écoulement  après  son  travail  produit. 

Les  appareils  distributeurs  généralement  adoptés  au- 
jourd'hui sont  ceux  à  surfaces  glissantes,  appelés  tiroirs, 
mus  par  un  excentrique. 

Les  distributeurs  à  soupape  sont  principalement  em- 
ployés dans  les  fortes  machines.  On  distingue  les  soupapes 
simples  et 
les  soupapes 
doubles.  Les 
premières 
ont  l'inconvé- 
nient d'exi- 
ger un  ef- 
fort considé- 
rable pour 
être  soule- 
vées, d'occa- 
sionner des 
chocs  et  de 
ne  pas  offrir 
immédiate- 
ment une  is- 


DistribiUcur   automatique 
à  ii  compartiments. 


A,  distributeur  de  vapeur  ou  tiroir. 


bihtributeurfl  automatiques  :  1.  De  parfum;  2.  De  billets  ; 
\i.  A  musique- 
piston  ot  l'atmosphère  ou  le  condenseur,  suivant  le  sys- 
tème do  la  machine,  n  Distributeurs  automatiques,  Appa- 
reils automatiques  do  formes  diverses  qui,  à  la  suite  do 
l'introduction  d  une  ou  de  plusieurs  pièces  de  monnaie  par 
une  ffuto,  distribuent,  les  uns  do  menus  objets,  tels  <(ue  : 
chocolat,  bonbons,  savons,  parfums,  billets  de  chemin  de 
fer.  etc.,  d'autres  des  liquides  :  bières,  vins,  liqueurs,  ou 


sue  assez  grande  à  la  vapeur.  Les  secondes,  qui  font 
disparaître  ces  inconvénients ,  sont  appelées  soupapes 
de  Cornouailles,  du  nom  de  la  contrée  où  elles  ont  été 
inventées  et  appliquées  aux  machines  d'épuisement  des 
mir.-s. 

On  appelle  aussi  robinet  distributeur  ou  distributeur  un 
robinet  combiné  spécialement  pour  l'éclairage  à  rox3'gène 
des  appareils  de  projection  doubles  ei  même  triples  ;  il 
sert  à  faire  le  fondant  des  vues.  Les  ga2  oxygène  et  hydro-» 
gène  nécessaires  au  fonctionnement  du  chalumeau  de  cha- 
cune des  lanternes  sont  reçus  par  ce  robinet  qui,  grâce  à 
sa  percée  spéciale,  les  envoie  simultanément  ou  alterna- 
tivement dans  chacun  des  appareils,  par  un  seul  mouve- 
ment de  la  clef.  Cette  clef,  ou  manette,  tournée  d'un  côté, 
envoie  à  l'un  des  appareils  le  gaz  oxygène  et  le  gaz  hydro- 
gène et  ne  donne  à  l'autre  que  le  gaz  hydrogène  à  bleu, 
placée  au  centre,  de  face,  elle  laisse  passer  les  gaz  pour 
les  deux  lanternes.  Tournée  de  l'autre  côté,  elle  envoie 
au  second  appareil,  laissant  à  bleu  l'hydrogène  du  pre- 
mier; mise  en  arrière,  elle  éteint  tout  le  système.  V,  oxhy- 
drique. oxYÊTBÊRiQnE  (éclairage). 

—  Distributeur  d'électricité.  Dans  un  grand  nombre 
d'appareils  multiples,  tous  fondés  sur  la  division  du 
temps,  tels  que  les  appareils  de  Baudot,  de  Mcyer,  etc., 
on  fait  usage  d'un  distributeur  d'électricité.  Cet  organe 
est  un  système  formé  de  pièces  de  contact  fixes  ef  sépa- 
rées, disposées  suivant  les  secteurs  d'un  cercle,  au  centre 
duquel  un  rayon  mobile,  en  relation  avec  la  ligne,  met 
successivement  l'extrémité  de  cette  ligne  en  communi- 
cation avec  chacun  des  appareils  en  correspondance  et 
reliés  aux  pièces  de  contact  fixes.  Ce  mouvement,  qui  esL 
synchrone  dans  les  deux  distributeurs  des  stations  en 
relation,  permet  de  relier  plusieurs  appareils  aux  divers 
contacts  du 
distributeur  et 
do  so  servir 
successive- 
ment de  la  li- 
gne, afin  de 
desservir  les 
appareils  s i- 
tués  aux  deux 
extrémités,  et 
cela  pendant 
un  temps  dé- 
terminé. 

—  Agric. Les 
distributeurs 
d'engrais  liqui- 
des se  compo- 
sent d'une  tonne  cylindrique  de  bois  ou  de  tôle,  portée 
par  deux  ou  quatre  roues.  L'appareil  de  distribution  est 
tantôt  une  caisse  rectangulaire  placée  en  arrière  et  au- 
dessous  de  la  tonne,  et  d'ailleurs  pourvue  d'une  série  longi- 
tudinale d'ouvertures,  par  où  s'écoule  le  liquide  en  minces 
filets,  tantôt  un  simple  robinet  dont  l'ouverture  débouche 
vis-à-vis  d'une  plaque  légèrement  relevée  :  celle-ci  sou- 
lève le  jet  liquide  et  l'étalé  en  nappe  mince.  Les  distri- 
buteurs d'engrais  pulvérulents  .sont  construits  d'après  les 
mômes  systèmes  et  sur  le  môme  type  que  les  semoirs. 

V.  8KM0IR. 


Distributeur  d'engrais  liquides. 


769 

—  Dislribiiteur  d'avoine,  Sorte  de  pros  tubo  on  for  galva- 
nise^, Icj^ùrcnioiit  recourbé  à  sa  juirtio  inl'ériouro  ot  muni 
d'un  rubiiH't-vulvo.  (Cot  instrumout  sort 
àdistrilmor  l'avoino  aux  chevaux  ou  à 
procéder  ù.  roiisactioniout  do  l'avoino.) 

DISTRIBUTir,  IVE  {stri  —  lat.distri- 
tiutliHis,  niônin  sens)  adj.  Qui  donne  à 
chacun  la  (lari  qui  lui  roviout  :  Mesures 

UISTRIBUTIV1-:S. 

—  Justice  dislrlbutive,  Cello  qui  répar- 
tit les  rôcomponsos  ot  ios  poinos. 

—  Granim.  Cortainos  langues  ont  dos 
formes  spéciales  pour  marquer  l'idée 
distributive;  ainsi,  le  latin  a  une  série 
de  noms  de  nombre  distributifs  :  sin- 
guli,  hini,  etc.  (Ces  mots  indiquent  le 
Dombre  d'unités  qui  revient  à  chacun         r»;  »  -i,  <^  „ 

j  1-       -1      *■        \  Distributeur 

dans  une  distribution.)  ^  avoine. 

—  Lofj:iq.  Qui  s'applique  à  chacune 

des  parties  d'un  tout  (par  opposition  à  collectif,  qui  s'ap- 
plique au  tout). 

DISTRIBUTION  [stri,  Sï-on)  n.  f.  Action  de  distribuer, 
répartition  :  Jl  faut  apportei'  du  discernement  dans  la 
DiSTKiBUTioN  de  ses  aumû/tes.  il  Action  ou  manière  de  ré- 
partir en  plusieurs  endroits  ou  en  des  temps  différents  :  La 
DISTRIBUTION  des  eaux  de  la  ville.  Distribution  des  saisotis 
dans  l'année.  Il  Classement  :  La  distribution  des  animaux 
en  familles  a  facilité  l'étude  de  la  zoologie. 

—  Distribution  des  prix,  Solennité  dans  laquelle  une 
académie,  un  collège,  etc.,  récompensent  ceux  qui  ont  été 
jugés  les  plus  méritants. 

—  Archit.  Division,  agencement:  Appartement  dont  la 
distribution  est  commode. 

—  Dr.  Distribution  par  contribution^  Répartition,  entre 
les  créanciers,  au  prorata  de  leurs  droits,  des  deniers 
provenant  de  la  saisie  de  leur  débiteur. 

—  Dr.  can.  Distributions  manuelles,  Répartition,  entre 
les  membres  d'un  chapitre,  des  fruits  et  revenus  qui  en 
dépendaient. 

—  Econ.  polit.  Distribution  des  richesses.  Ensemble  des 
conditions  suivant  lesquelles  a  lieu  la  répartition  de  la  ri- 
chesse entre  les  divers  membres  de  la  société,  il  Distribution 
du  travail.  Affectation  des  divers  travaux  à  chaque  spécia- 
lité do  travailleurs:  Sans  vi^tribvtio:^  judicieuse  du  tra- 
vail, d'immenses  efforts  et  de  mitmnes  résultats.  (E.  de  Gir.) 

—  Littér.  Disposition,  arrangement  :  La  distribution 
des  parties  d'un  discours. 

—  Mar.  Marques  faites  sur  la  quille,  pour  indiquer  la 
place  des  couples. 

—  Math.  Paramètre  de  distribution.  V.  surface  gauche. 

—  Miiit.  Les  distributions ,  Dans  la  cavalerie,  sonnerie 


Les  Distributions  [sonnerie  de  trompette). 

de  trompette  pour  annoncer  les  distributions  de  vivres, 
de  fourrage,  etc. 

—  Peint.  Manière  de  disposer,  de  combiner  :  Une  sar/e 
distribution  de  lumière. 

—  Théàtr.  Répartition  des  différents  rôles  d'une  pièce 
entre  les  artistes  d'un  théâtre. 

—  Typogr.  Action  de  distribuer,  de  répartir  les  carac- 
tères d'une  forme  dans  leurs  casses  et  cassetins  respec- 
tifs, après  tirage  ou  clichago.  (La  distribution  mécanique, 
essayée  depuis  l'invention  de  la  composition  mécanique, 
n'a  pas,  jusqu'à  ce  jour,  donné  do  résultats  pratiques.) 

—  Encvcl.  Hydraul.  On  appelle  distribution  des  eaux 
l'ensemble  des  moyens  employés  pour  permettre  l'appro- 
visionnement d'une  Ville  on  eau  potable. 

Dans  ce  but,  on  capte  des  sources  ou  des  rivières  dont 
les  eaux  sont  pures  et  on  les  conduit,  au  moyen  d'aque- 
ducs à  ciel  ouvert  ou  souterrains,  dans  un  réservoir.  Du 
réservoir  les  eaux  se  déversent 
dans  des  conduites  généralement 
en  fonte,  sur  lesquelles,  suivant 
les  besoins,  viennent  se  brancher 
d'autres  conduites  so(;ondairos, 
qui,  elles-mêmes,  par  l'intermé- 
diaire de  boîtes  do  distribution, 
se  subdivisent  en  colonnes  do  dis- 
tribution d'oau  pour  les  bouches 
à  incendie,  pour  lo  lavagn  dos 
rues,  etc.,  et  pour  Ios  établisse- 
ments publics  ou  les  maisons  par- 
ticulières. 

Pour  déterminer  le  diamètre  à 
donner  aux  conduites  do  distribu- 
tion d'eau,  on  fait  généralement 
usage  de  la  formule  suivante  : 


DISTRIBUTIF 


DISTRIBUTION 


laisse  à  la  vapeur  introduite  la  facilité  do  pouvoir  pro- 
duire encore  une  certaine  quantité  do  travail  par  expan- 
sion ;  3°  qu'on  facilite  l'évacuation  dans  l'atmosphère  ou 
au  condenseur  avant  la  tin  de  lu  course  ;  4^  qu'on  introdui.so 
la  vapeur  en  sons  contraire  du  mouvement,  avant  que  lo 
piston  ait  commencé  sa  course  rétrograde. 

Une  distribution  bien  réglée  otordoinuMi  entraîne  avec 
elle  une  consommation  plus  faible  do  charbon  ot  un  ren- 
dement plus  grand  de  travail  utile.  Dans  une  machine  à 
vapeur,  la  distribution  s'opère  à  l'aide  du  tiroir  ou  distri- 
buteur de  vapeur.  Dans  son  mouvement,  le  tiroir  démasque 
ou  recouvre  alternativement  les  lumières  qui  amènent  la 
vapeur  au-dessus  ou  au-dessous  du  piston,  ou  encore  la 
laisse  écouler  par  la  lumière  d'écliappement.  11  faut,  à 
moins  de  perdre  une  quantité  notable  do  travail  utile,  que 
la  vapeur  no  cesse  pas  d'agir  brusquement  sur  l'une  des 
faces  du  piston,  pour  s'écouler  par  la  lumière  d'échappe- 
ment; il  taut  que  cette  vapeur  pousse  i)ondaiit  un  certaiu 
temps  lo  piston  devant  elle,  lorsque  la  comnmnication 
avec  la  chaudière  est  interrompue.  11  faut  qu'elle  se  dé- 
tende, c'est-à-dire  que,  se  trouvant  dans  un  espace  clos, 
elle  augmente  progressivement  de  volume,  tout  en  dimi- 
nuant de  pression,  et  ne  s'échappe  au  doliors  que  lorsque 
cette  pression  est  presque  nulle.  C'est  pourquoi,  dans  les 
machines  à  vapeur,  on  a  été  conduit  à  faire  usage  de  la 
détente.  On  est  tout  d'abord  arrivé  à  ce  résultat  en  ajou- 
tant extérieurement  aux  parois  verticales  du  tiroir  et  à 
leur  partie  inférieure  deux  petits  empattements  que  l'on 
appelle  recouvremeyits.  De  cette  manière,  pendant  le  mou- 
vement du  tiroir,  la  communication  de  la  vapeur  contenue 
dans  le  cylindre  se  trouva  un  mstant  interrompue,  ce  qui 
oblige  celle-ci  à  se  détendre  en  continuant  de  faire  avan- 
cer le  piston.  Dans  le  mouvement  inverse  du  tiroir,  le 
mémo  phénomène  se  produit. 

On  distingue  dans  la  distribution  de  vapeur  deux  types 
do  détente  :  la  détente  fixe  et  la  détente  variable.  La  pre- 
mière se  produit  dans  une  machine  à  vapeur  qui  n'est  à 
aucun  moment  soumise  à  des  efforts  susceptibles  de  varier. 
La  détente  variable,  au  contraire,  s'applique  aux  machines 
qui  ont  à  développer  un  travail  variant  d'intensité,  aux 
loco^'^tives  par  exemple.  L'emploi  du  tiroir  à  recouvre- 
men  suffit  pour  assurer  la  détente  dans  le  premier  cas. 
Il  n'en  est  plus  de  môme  pour  le  second. 

La  plus  ancienne  des  détentes  variables,  et  celle  qui  est 
encore  le  plus  _. 

communément  \. 

employée    sur  NJ!^^^„■ 

les     locomoti-  '^«61  .-  -  • 

ves,  est  la  dé- 
tente   de    Ste~ 
phenson.     (V. 
coulisse    de 
Stephenson.) 
Il  existe   d'au- 
tres types- de 
coulisses  :  cel- 
les de  Gooch  et  celle  d'Allan,  cjui,  tout  en  étant  basées  sur 
lo  même  principe  que  la  coulisse  de  Stephenson,  obvient 
aux    inconvénients    que    présente    celle-ci,    en    rendant 
l'avance  du  ti- 
roir invariable.  ^~^ 

Dans  la  dis-  ^  0= 

tribution     par  a      r   "^ .        ^    a 

double  tiroir, 
dito  détente 
Fa rcot ,  on 
évite  certains 
inconvénients 
présentés  par 
la  distribution 
par  tiroir  à 
recouvrement. 
Cette  distribu- 
tion se  compose  d'un  tiroir  que  fait  mouvoir  un  excentri- 
que ot  dont  les  orifices  ont  une  largeur  un  peu  moindre 
que  celle  des  lumières  d'admission.  Au-dessus  do  ce  pre- 


Distribution  d'AUan  :  B,  bielle  du  tiroir  reliée 

à  la  coulisse  CC,  et  suspendue  aux  leviers  de 

relevage  DD'. 


G         0 

Distribution  Farcot 


par  un  excentrique; 
détente;  00', 


AA',  oriflce  du  tiroir  mù 
B6',  taauets  du  tiroir  de 
orifices  d'admission. 


V   -111,7  X  /, 


Dans  cette  formule,  D  est  lo  dia- 
mètre à  donner  à  la  conduite; 
/,  la  longueur  de  la  conduite  ;  h,  la 
hauteur  do  la  couche  d'eau  cou- 
lant sur  l'arête  du  réservoir  ;  d  est 
lo  débit  connu  que  doit  fournir  la 
conduite.    • 

—  Méran.  Machines  à  vapeur. 
On  nomme  distribution  l'ensomlde 
des  pièces  destinées  à  mettre  al- 
ternativiînuMït  chacune  dos  faces 
du  piston  en  communication  avec 
la  chaudière  ot  avec  le  tuyau 
<ré'liappemont.  Les  différents  ap- 
pareils rlont  se  composent  les  dis- 
tril)utions  sont  :  les  tuyaux  d'ad- 
mission do  la  vapeur  dans  les  boîtes  à  tiroir,  les  distribu- 
tours,  les  conduits  de  vapeur  attenant  aux  cylindres,  les 
mouvements  dos  distributeurs  et  les  modérateurs. 

On  entend  encore  par  «  distribution  »  la  manière  dont  la 
vapeur  se  répartit  dans  le  cylindre,  les  effets  qu'elle  pro- 
duit, ot  la  marche  dos  tiroirs,  comparativement  à  cello  du 
pistou. 

Pour  que  la  distribution  se  fasse  d'une  manière  conve- 
nable, il  faut  :  i"  que  l'ariliix  dans  lo  cylindre  n'ait  lieu 
que  pendant  une  portion  do  lu  course  du  piston  ;  2"  qu'on 


Distribution  d'eau  :  1.  Uobinot-vanno;  S.  Bouchn  d'incendie  pour  pompe  à  vapeur;  3.  Bouche 
BouH  trottoir  pour  lavage;  4,  5.  Cliuiubiu  <lo  |)arta;,'e.  plan  ot  i^evation  ;  t).  Bouche  soua  trottoir 
pour  niTu«nge. 

mior  tiroir,  ot  maintenu  en  place  par  des  ressorts,  est 
placé  lo  tiroir  do  détonte  qui  est  constitué  par  doux  ta- 
quets ayant  chacun  doux  ouvertures  d'une  section  égale 
aux  ori'lices  du  tiroir  inférieur.  I^o  mouvement  dos  ta- 
(juets  est  limité  par  deux  heurtoirs.  Entre  les  taquets  se 
trouve  une  came  de  forme  particulière  qui  butte  contre 
chacun  d'eux  allornativoment,  faisant  communiquer  leurs 
lumières  avec  les  orifices  du  tiroir  pondant  un  temps 
très  court. 
La  distribution  ou  détentv  Mojer  ost  uuo  sorto  do  com- 


DistributioD  Meyer     E,  excentrique  condui- 
sant les  taquets  du  tii'oir  de  détente. 


binaison  do  la  détente  Fyrcot  ot  de  la  coulisse  do  Ste- 
phenson. Cotte  coulisse  actionne  le  tiroir  de  distribution 
au-dessus  duquel  glissent  les  deux  taquets  de  détonte  dont 
la  tige  est  (conduite  par  un  excentrique  spécial.  Ce  disposi- 
tif permet  do 
modifier  la  du- 
rée de  la  dé- 
tente en  chan- 
geant la  posi- 
tion dos  ta- 
quets sur  leur 
tige  motrice. 

I.a  distribu- 
tion ou  détente  Sidzer,  ou  distribution  avec  admission  et 
échappement  indépendants,  est  basée  sur  l'emploi  do  sou- 
papes au  lieu  du  tiroir.  Ces  soupapes,  maintenues  par  des 
ressorts,  obstruent  ou  décou- 
vrent, sous  l'action  do  cames 
qui  les  laissent  retomber  ou 
les  soulèvent,  les  lumières 
d'admission  et  celles  d'échap- 
pement. Les  soupapes  d'ad- 
mission sont  munies  de  ti{j;es 
articulées  avec  un  levier 
coudé,  dont  l'autre  extrémité 
se  relie  à  un  second  levier, 
aboutissant  à  l'arbre  mo- 
teur. Dans  celles  d'échappe- 
ment, le  levier  coudé  est 
commandé  par  un  excentri- 
que qui  s'articule  à  une  ma- 
nivelle mobile  et  se  termi- 
nant par  un  galet  qu'actionne 
une  came  à  arcs  cylindriques, 
dont  le  mouvement,  transmis 
au  galet,  puis  à  la  manivelle, 
soulève  les  soupapes,  pour 
les  laisser  retomber  ensuite 
brusquement  sur  leurs  sièges. 

La  disfrtbutio7i  ou  détente 
Corliss  s'opère  au  moyen  de  tiroirs  cylindriques  au  nom- 
bre de  quatre.  Deux  sont  les  tiroirs  d'admission  ;  les  deux 
autres,  ceux  d'échappement.  Ces  divers  tiroirs  sont  placés 
aux  extrémités  du  cylindre 
à  vapeur  ;  ils  sont  simulta- 
nément mis  en  mouvement 
par  un  excentrique  unique. 

Il  existe  un  grand  nombre 
d'autres  distributions  ou  dé- 
tentes variables.  Nous  cite- 
rons, entre  autres,  les  dé- 
tentes Guinotte,  Gonzen- 
bach,  compound,  etc. 

Distributiori  d'électricité. 
L'application  des  machines 
dynamo-électriques  à  des 
circuits  variables  en  résis-  Distribution  Corliss  :  A.  bielle 
tance  a  fait  naître  l'intéres-  de  connexion;  B.  bielle  de  rap- 
pel; C.  came  commanaant  les  ti- 
roirs  "■ 


Distribution  Sulzer:  AB,  sou- 
papes  d'admission  et  d'échap- 
pement. 


sant  problème  de  la  distr 
bution. 

La   distribution   d'électri- 
cité par  conducteur  métal- 


d'admission;  D.  balancier 
décommande;  E,  tige  de  détente 
ommandée  par  le  régulateur. 


I) 


\.  Distribution  en  dérivation  ou  en 

quantité  ;  *i.  Distribution  en  tension 

ou  en  série.  —  R,  K',  elc,  bornes  ou 

récepteurs  sur  le  circuit. 


liquei  constitue,  dans  l'application,  deux  types  distincts  : 
1"  la  distribution  en  série  ou  en  tension;  2**  la  distribution 
en  dérivation  ou  en  quantité. 

Dans  le  premier  type,  Ios  récepteurs  sont  successive- 
ment traversés  par  le 
courant  de  la  machine 
génératrice.  Il  suffit, 
pour  assurer  le  fonc- 
tionnement normal  des 
différents  récepteurs , 
de  maintenir  constante 
l'intensité  du  courant, 
nuelque  soit  le  nombre 
aes  récepteurs  en  ser- 
vice. On  peut  arriver 
à  ce  résultat  en  substi- 
tuant à  chaque  récep- 
teur en  repos  une  ré- 
sistance équivalente.  Mais  la  distribution  en  série  a  l'in- 
convénient  de  ne  pas  assurer  i'indépondanco  des  récep- 
teurs. En  effet,  si  l'un  do  ces  récepteurs  ost  avarié,  lo 
circuit  général  do  distribution  est  coupé.  Par  contre,  ce 
type  do  distribution  a  l'avantage  de  n'envoyer  dans  la 
canalisation  ()ue  des  courants  d'intensité  pou  élevée;  elle 
est  d'une  installation  économique  et  convient  au  cas  où 
les  récepteurs  sont  très  éloignés  do  l'usine  centrale. 

Le  second  type  do  distribution  jirésento  des  analogies 
avec  lo  mode  de  distribution  usité  pour  l'eau  ou  lo  gaz. 
Les  récepteurs  sont  disposés  sur  des  dérivations  spéciales 
prises  aux  bornes  de  la  machine,  ou  encore  sur  les  conduc- 
teurs principaux  de  distribution.  Co  mode  assure  bien 
mieux  (pie  le  type  en  série  l'indépendance  dos  récepteurs  ; 
mais  il  nécessite  dos  conducteurs  do  grande  section.  Ou 
peut  néan- 
moins dire 
qu'une  distri- 
bution en  dé- 
rivation otfro 
plus  de  sécu- 
rité, tout  on 
ayant  un  ren- 
dement moin- 
dre que  1  o 
modo  précé- 
dent. 

Distributioi^ 
du  gazd'éclai- 
rage.  La  dis- 
tribution du 
gaz  exige,  ù 
partir  du  fja- 
zométre,\'cm- 
plui  dune  ou 
do  plusieurs 
condultessou- 
terraiues  dites 

conduites  ma(trcsses,  sur  lesquelles  viennent  so  brancher 
d'autres  conduites  également  souterraines,  et  (]ui  abou- 
tissent à,  des  sortes  do  chambres  ou  boites  en  fonte  her- 
métiquement closes,  d'où  partout  un  certain  nombre  do 


Distribution  do  gai  :  I.  Boîto  ouvorlo  du  rt>- 

blQOt  d'ari-6t;  1.  Raccord  h  pa({>n>;  3,  Raccord 

h  ouvotto. 


DISTRIBUTIYEMENT 


DITHMARSCHEiN 


tubulures  se  raccordant  avec  les  colonnes  de  prise  de 
gaz.  Des  robinets-vannes  permettent  d'interrompre  la  cir- 
culation du  gaz  dans  les  conduites.  Sur  les  colonnes  de 
prise  se  soudent  des  tuyaux  en  plomb,  conduisant  le  gaz 
aux  compteurs  et  du  compteur  aux  brûleurs. 

On  fait  généralement  usage,  pour  les  conduites  souter- 
raines, de  tuyaux  en  tôle  que  l'on  bitumine  avec  soin  ; 
quelquefois  aussi  on  emploie  des  tuyaux  en  fer  étiré  ou 
en  fonte.  Avec  les  premiers,  les  joints  de  deux  tuyaux  se 
font  au  moyen  de  vis  et  d'écrous  que  portent  les  extré- 
mités. Les  tuyaux  en  fer  se  réunissent  à  l'aide  d'un  pas 
de  vis.  Les  joints  des  tuyaux  en  fonte  se  font  à  l'aide 
d'un  mastic  spécial. 

—  Dr.  On  nomme  contribution  ou  distribution  par  contri- 
bution la  distribution  entre  créanciers  des  deniers  pro- 
venant d'une  saisie-arrêt  pratiquée  sur  leur  débiteur  ou 
dune  vente  d'objets  mobiliers  lui  appartenant.  Cette  dis- 
tribution se  fait  proportionnellement  aux  créances.  Les 
règles  qui  lui  sont  propres  ont  été  édictées  par  le  Code  de 
procédure  civile,  où  elles  font  l'objet  du  titre  xi  du  livre  V 
(art.  656  à  672).  Lorsque  les  deniers  arrêtés  ou  le  prix  des 
ventes  ne  suffisent  pas  pour  payer  les  créanciers,  ceux-ci 
et  le  saisi  sont  tenus,  dans  le  mois,  de  convenir  de  la  dis- 
tribution par  contribution  (art.  656).  Après  l'expiration  de 
ce  délai  d  un  mois,  si  la  contribution  ne  s'est  pas  opérée 
amiablement,  les  deniers  à  distribuer  doivent  être  déposés 
à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  (art.  657).  Et  alors 
commence  la  période  judiciaire. 

Un  juge  est  commis  pour  diriger  la  distribution 
(art.  658).  Les  créanciers  sont  sommés  de  produire,  et  la 
partie  saisie  de  prendre  communication  des  pièces  pro- 
duites et,  s'il  y  a  lieu,  de  contredire  (art.  659).  Lorsque  le 
délai  pour  produire  est  expiré,  le  juge-commissaire  doit 
dresser  l'état  provisoire  de  distribution,  d'après  les  pièces 
produites;  la  clôture  de  ce  procès-verbal  est  ensuite  dé- 
noncée, par  l'avoué  poursuivant,  au  saisi  et  aux  créanciers 
produisants,  auxquels  un  délai  de  quinze  jours  est  accordé 
pour  contester  l'état  des  collocations  (art.  663).  S'il  n'y  a 
pas  de  contestations,  le  juge-commissaire  clôt  définitive- 
ment son  procès-verbal,  arrête  la  distribution  des  deniers 
et  ordonne  au  greffier  de  délivrer  des  bordereaux  ou  man- 
dements aux  créanciers,  à  la  charge,  par  eux,  d'affirmer 
avec  serment  la  sincérité  de  leurs  créances  (art.  665).  S'il 
s'élève  des  difficultés,  le  juge-commissaire  renvoie  à  l'au- 
dience (art.  666),  avant  de  dresser  l'état  définitif  des  dis- 
tributions {art.  670). 

—  Milit.  On  désigne  sous  le  nom  de  distribution  la 
remise  aux  diverses  unités  de  troupes  ou  aux  militaires 
isolés,  compris  sous  la  dénomination  générale  de  parties 
prenantes,  des  prestations,  qui  leur  sont  réglementaire- 
ment allouées  en  temps  de  paix  ou  en  campagne.  Telles 
sont  les  distributions  de  vivres,  de  fourrage,  d'effets  d'ha- 
billement, d'effets  de  couchage,  etc. 

Les  denrées  {vivres  ou  fourrages)  distribuées  à  une 
troupe  doivent  être  d'abord  examinées  par  Vufficier  de  dis- 
tribution, qui  les  reçoit  ou  les  refuse,  suivant  qu'elles  sont, 
ou  non,  de  bonne  qualité,  qu'elles  satisfont,  ou  ne  satis- 
font pas,  aux  conditions  réglementaires. 

Distribution  des  aigles  (la)  ou  le  Serment  de  l'ar- 
mée fait  a  l'Empereur  après  la  distribution  des  aigles,  au 
Ckamp-de-Mars  (5  déc.  18041  tableau  de  David  ;  musée 
de  Versailles.  —  Napoléon  est  debout  devant  son  trône, 
dressé  sous  un  pavillon 
surmonté  d'aigles  et  de 
banderoles  flottantes, 
orné  de  colonnes  triom- 
phales et  de  riches  dra- 
peries. L'Empereur,  en- 
touré des  princes,  des 
princesses ,  des  grands 
dignitaires,  des  minis- 
tres, des  grands  officiers, 
des  membres  du  corps 
diplomatique  et  des  re- 
présentants des  premiers 
corps  constitués,  vient  de 
faire  à  la  Grande  Armée 
la  distribution  des  aigles. 
Cette  vaste  composition, 
que  David  exécuta,  avec 
œ  Couronnement  de  jVa- 
poléon,  pour  la  décoration 
de  la  Salle  du  trône,  fut 
exposée  au  Salon  de  1810. 
—  Un  sujet  analogue  est 
figuré  dans  la  Distribution 
des  drapeaux,  tableau  de 
Détaille  (1881).  Cotte 
vaste  toile  se  divise  en 
deux  parties.  A  droite ,  sur 
l'estrade,  sont  :  le  prési- 
dentJulesGrévy;  le  prési- 
dent du  Sénat,  Kïartel  ;  le 
président  de  la  Chambre, 
Gambetta,  etc.  A  gauche  sont  rangés  les  officiers  et  les 
soldats,  qui  reçoivent  les  étendards  sous  les  rayons  d'un 
gai  soleil  inondant  la  pelouse  verte  de  Longchamp.  Dans 
fa  première  moitié  du  tabloau,  où  dominent  les  portraits 
et  les  habits  noirs  qu'il  était  difficile  de  rendre  pittores- 
ques, Détaille  n'a  pas  montré  toutes  ses  ressources,  qu'il 
a  réservées  pour  l'autre  moitié,  où  il  a  pu  grouper  à  sa 
guise  soldats  et  officiers. 

BISTRIBOTIVEMENT  'stri)  adv.  Logiq.  Dans  un  sens 
distributif  :  Examiner,  Discuter  distbibctivement. 

—  Séparément,  seul  à  seul. 

—  Anton.  Collectivement. 

DISTRICT  Itrick'  d'après  les  uns;  tricld'  d'après  les 
autres  —  du  lat.  districtus,  resserré)  n.  m.  Etendue  d'une 
juridiction  judiciaire  ou  administrative  :  Un  juge  ne  peut 
juger  hors  de  son  district. 

—  Fig.  Ce  dont  on  a  l'administration,  ce  qu'on  a  sous  sa 
direction  :  Le  district  des  pansements  et  des  drogues,  ii  Cela 
n'est  pas  de  mon  district.  Cela  n'est  pas  de  mon  ressort,  do 
ma  compétence. 

—  Géogr,  Subdivision  territoriale,  établie  en  Franco  en 
1789,  et  répondant  à  peu  près  aux  arrondissements  ac- 
tuels. Il  Subdivision  territoriale  d'étendue  variable  suivant 
les  Etats  où  elle  est  adoptée  fAllcmagno,  Autriche-Hon- 
grie. Suède,  etc.)  il  District  fédéral,  Nom  donné,  dans  les 
républiques  fédératives  do  l'Amérique,  au  territoire  qui 
constitue  la  capitale  générale  de  la  fédération,  sans  appar- 


tenir à  aucun  Etat  particulier  :  Dans  la  république  Argen- 
tine, Buenos  Ayres  avec  son  territoire  forme  un  district 

FÉDÉRAL. 

—  Encycl.  Districts  de  Paris.  Le  mot  district  était  em- 
ployé, dès  le  commencement  du  xviri"  siècle,  pour  dési- 
gner, surtout  au  point  de  vue  do  la  perception  des  impôts, 
un  groupe  de  localités.  La  Révolution  en  généralisa 
l'usage.  Pour  Paris,  une  ordonnance  du  prévôt  des  mar- 
chands, en  date  du  15  avril  1789,  divisa  les  vingt  quartiers 
alors  existants  de  la  capitale  en  soixante  districts,  ayant 
chacun  leur  chef-lieu  dans  une  église  où  les  habitants 
furent  convoqués  le  mardi  21  avril,  de  sept  à  neuf  heures 
du  matin,  pour  nommer  les  électeurs  chargés  à  leur  tour 
d'élire  les  députés  de  la  ville  aux  états  généraux.  Bien 
que  constituées  dans  ce  but  très  précis  et  très  limité,  les 
assemblées  de  district  n'en  restèrent  pas  moins  en  perma- 
nence après  les  élections  et  prirent  quotidiennement  une 
part  très  active  à  toutes  les  manifestations  de  la  politi- 
que et  de  l'administration  municipale.  Le  21  mai  1790,  une 
loi  substitua  la  division  en  quarante-huit  sections  aux 
soixante  districts  institués  l'année  précédente.  Sous  le 
Directoire,  ces  quarante-huit  sections  furent  réparties  en 
douze  arrondissements  ;  elles  prirent  le  nom  de  quartiers 
en  1811  ;  enfin,  la  loi  du  16  jmn  1859,  portant  son  effet  à 
dater  du  l"  janvier  suivant,  divisa  Paris  en  vingt  arron- 
dissements et  quatre-vingts  quartiers. 

District  fédéral  de  Columbia.  v.  Columbia. 

District  fédéral,  district  neutre  des  Etats  unis  du 
Brésil,  formé  par  le  territoire  de  Rio  do  Janeiro  et  de  sa 
banlieue,  peuplé  de  550.000  bab.,  sur  1.394  kil.  carr. 

DISTRÏGLYPHE  {stri\  n.  m.  Archit-  Espace  qui  sépare 
deux  triglyphes  l'un  de  l'autre.  Syn.  ditriqlyphe. 

DISTYLE  {stiV  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  stulos,  colonnei 
adj.  Archit.  Qui  a  deux  colonnes  :  Porche  disttle. 

—  Bot.  Se  dit  des  fleurs  ou  des  gynécées  qui  présentent 
deux  styles. 

DISTYPSIDERA  Istï,  dé-ra)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères carnivores,  famille  des  cicindélidés,  tribu  des  cicin- 
délinés,  comprenant  dos  formes  allongées  et  robustes,  à 
labre  arrondi  ou  tronqué  au  sommet.  (Les  distypsidera 
sont  de  belles  cicindêles  australiennes,  bronzées,  tache- 
tées de  jaune,  dont  on  connaît  une  douzaine  d'espèces.) 

DISTYRÉNATE  [sti)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  distyré- 
nique. 

DlSTYRÉNlQUE(si),  ni/:') adj.  Se  dit  d'un  acide  C"H'*OV 
qu'on  obtient  en  faisant  bouillir  dans  un  appareil  à  réfri- 
gérant ascendant  un  mélange  d'acide  cinnamique  et  d'acide 
sulfurique. 

DISTYROL  {sti)  n.  m.  Carbure  C"H'*,  dérivé  de  l'acide 
cinnamique,  et  dont  on  connaît  deux  isomères  :  le  distyrol 
solide,  fondant  à  124"  C,  et  le  distyrol  liquide,  bouillant 
vers  311°  C.  Syn.  dicinnamèni;. 

DISULFOBENZOLIQUE  {bin,  lik')  adj.  Se  dit  d'un  élher 
sulfureux  acide  de  l'osyphénol,  que  l'on  nomme  plus 
communément  acide  phény lèue-sulfureux . 

DISULFOMÉTHOLIQUE  {Uk')_  adj.  Se  dit  d'un  éther 
sulfureux  acide  à  base  de  méthylène,  qu'on  désigne 
plus  souvent   sous  le   nom  à!  acide  méthylène -sulfureux. 


Distributii-.n  dos  aiglfs,  il'aiTéi  David. 


DISULFONAPHTOLIQUE  [lik')  adj.  Se  dit  d'un  éther 
sulfureux  acide  do  lo.xynaphtol,  encore  connu  sous  le 
nom  A'acide  thionaphtique,  d'acide  hyposulfonaphtolique  et, 
surtout,  A'acide  naphtylène-sulfureua:. 

DISULFONIQUE  adj.  Chim.  V.  SULFONIQUE. 

DISULFURIQUE  {rik')  adj.  Se  dit  quelquefois  d'un  acide 
sulfurique,  plus  connu  sous  les  noms  d'acide  sulfurique 
fumant,  d'acide  sulfurique  de  Saxe,  et  d' acide  suif urique  de 
Nordhausen.  V.  sulfcrique. 

DiSZNOPATAK.  petit  bourg  d'Austro-Hongrie l'Hongrie 
[comitat  de  Maramaros]);  460  hab.  Sources  sulfureuses. 
DIT  [di  —  lat.  dictum;  de  dicere,  dire)  n.  m.  Maxime, 
sentence,  mot  remarquable  : 

De  dils  joyeux  et  de  bons  mots 
Nous  assaisunuons  la  lamproie. 

Chaulieu. 

Il  Dits  et  redits.  Ce  qui  se  dit  et  se  répète  au  sujet  de 
quelqu'un  ou  de  quelque  chose. 

—  A  signifié  Promesse,  parole  donnée  :  Il  faut  tenir  son 
DIT.  Il  Avoir  son  dit  et  son  dédit.  Etre  susceptible  de  reve- 
nir sur  une  promesse. 

—  Dr.  Pièce  affirmant  certains  faits  relatifs  à  la  cause. 

—  Littér.  Au  moyen  âge,  Pièce  de  vers  de  peu  d'éten- 
due, sur  des  sujets  empruntés  à  la  vie  quotidienne.  Il  On 
disait  aussi  dict.  ditiè,  ou  dictié- 

—  Encycl.  Littér.  Dit  ou  Ditié.  Ce  mot,  dérivé  du  verbe 

10  —  01 


770 

ditier,  qui,  au  moyen  âge,  signifie  «  écrire  »,  "  composer  «, 
a  donc,  à  l'origine,  le  sens  général  de  composition.  Il  dé- 
signa d'abord  de  petits  poèmes  sur  des  sujets  empruntés  à 
la  vie  quotidienne  :  plusieurs  dits  dépeignent,  par  exemple, 
la  professiou  de  forgeron,  de  tavernier,  etc.;  ces  pièces 
étaieu  destinées  à  être  récitées  devant  ceux  qu'elles  con- 
cernaient et  font  parfois  appel,  en  terminant,  à  leur  gé- 
nérosité. Certaines,  comme  les  Dits  des  Bues  de  Paris, 
des  Cris  de  Paris,  des  Moustiers  (couvents)  de  Paris,  ont  un 
caractère  purement  descriptif  ou  énumératif.  Vers  le  milieu 
du  xiu"  siècle,  quand  la  poésie  didactique  et  satirique 
prit  un  grand  développement,  ce  fut  le  mot  dit  qui  en 
désigna  la  principale  variété.  Plusieurs  fabliaux  portent 
ce  titre  (Z>t7s  du  Bœuf,  des  Perdrix,  de  la  Bourgeoise  de 
Borne);  il  en  est  de  même  de  quelques-unes  des  satires 
politiques  de  Rutebeuf  [Dits  de  Pouille,  de  la  Voie  de 
Tu7îes,  des  Jacofnns,  des  Cordeliers).  Au  xiv  siècle,  la  plu- 
part des  dits  affectent  un  caractère  moral  [Dits  des  Femmes, 
des  Quatre- Sœurs,  de  Triade  [remède^  et  Venin,  des  Pla- 
nètes et  presque  tous  ceux  de  Baudoin  de  Condé)  ou  reli- 
gieux {Dits  des  Quinze-Signes,  du  Corps  et  de  l'Ame).  Au 
xv  siècle,  le  dit  est  remplacé  par  le  dictoji  ou  blason  qui, 
en  affectant  la  prétention  de  moraliser,  est  souvent  fort 
licencieux. 

DITA  n.  f.  Nom  philippin  des  alstonies. 

DITAINE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  échitamine.  V.  ditamine. 

DITAMINE  n.  f.  Alcaloïde  de  l'écorce  de  dita. 

—  Encycl.  La  ditamine  C'*H''AzO'  a  été  découverte 
par  Pabst  et  Hesse  dans  l'écorce  de  dita  {alstonia  schola- 
ris  ou  echites  scholaris),  où  elle  est  accompagnée  de  deux 
autres  :  la  ditalne  ou  échitamiue  C"H"Az'0'  et  Véchiténine 
C'^H^'AzOSetde  plusieurs  cowposés.Vêchicaou  te  hïjie, Y  écbi- 
cérine  C*°WO\\' échirétine  C'01'^^0%  rtT/»7eme  C"H'»0' et 
reV/!'7meC''H"0'.  C'est  une  poudre  amorphe,  fondantà75<', 
soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  etc.  On  l'obtient  en  épuisant 
l'écorce  de  dita  par  du  pétrole  léger,  reprenant  le  résidu 
dans  un  appareil  à  déplacement  par  de  l'alcool  bouillant, 
traitant  après  concentration  l'extrait  alcoolique  par  l'acide 
acétique,  sursaturant  de  soude  et  agitant  avec  de  l'éther 
qui  dissout  la  ditamine. 

DITARTRATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  ditartrîque. 

DITARTRIQUE  {trik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  représentant 
deux  molécules  d'acide  tartrique  unies,  avec  perte  d'une 
molécule  d'eau.  V.  taetrique. 

DITASSA  n.  ra.  Genre  de  sous-arbrisseaux,  de  la  famille 
des  asclépiadées-cynanchées,  comprenant  une  douzaine 
d'espèces,  à  fleurs  très  petites,  qui  croissent  au  Brésil. 

DITAXION  n.  m.  Nom  donné  aux  fruits  capsulaires  à 
deux  rangs  de  loges. 

DITAXIS  n.  m.  Bot.  Syn.  de  celsie. 

DITÉTRAÈDRE  (du  préf.  di,  et  de  tétraèdre)  adj.  Qui 
présente  deux  tétraèdres. 

DlTFURT,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Saxe;>, 
sur  la  Bode,  affluent  de  la  Saale  ;  2.200  hab. 

DITHÉISME  [té-issni  —  du  préf.  di,  et  de  théisme)  n.  m. 
Système  religieux  qui  admet  deux  dieux  créateurs,  dont 
l'un  est  le  principe  du  bien,  et  l'autre  celui  du  mal. 

DITHÉISTE  (té-issf)  adj.  Qui  a  rapport  au  dithéisme  : 
Philosophie  dithéiste.  n  Qui  professe  le  dithéisme  :  Philo- 
sophe DITHÉISTE. 

—  Substantiv.  Partisan  du  dithéisme. 

DITHERMIE  (  tèr'-mî  —  du  préf.  di,  et  du  gr.  tkermê, 
chaleur)  n.  m.  Physïq.  Etat  de  deux  corps  dont  l'un  est  ho- 
motherme,  o'est-â-dire  porté  à  une  température  uniforme, 
l'autre  pouvant  être  divisé  en  deux  parties  homothermes 
de  températures  différentes. 

—  Encycl.  he  mot  dithermie a.  été  introduit  parMorizot, 
dans  son  étude  sur  les  variations  de  température  de  deux 
corps  en  présence.  Le  cas  de  la  dithermie,  bien  que  très 

Farticulier,  a  fourni  à  cet  auteur,  quand  il  la  soumis  à 
analyse  mathématique,  une  équation  complète  du  3*  degré, 
qui  n'a  pu  être  résolue  que  dans  des  cas  particuliers. 

DITHIÈNE  n.  m.  Composé  C'H'S*,  que  l'on  obtient  en 
chauffant  à  170"  1  acide  thiodiglycolique  avec  deux  fois 
son  poids  de  penlasulfure  de  phosphore.  Syn.  biophène. 

DITHIOBENZOATE  {bin)  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide 

ditluobenzûi(|ue. 

DITHIOBENZOÏQUE  (bin-zo-ik')  adj.  Se  dit  d'un  acide 
C'H'S^  qui  prend  naissance  en  très  petite  quantité  par 
l'action  du  chlorure  de  benzoile  sur  le  sulfure  de  plomb,  à 
la  température  de  200",  et  se  forme  en  quantité  plus  con- 
sidérable lorsqu'on  soumet  le  toluène  trichloré  C*H*.  CCI* 
à  l'action  du  sulfure  de  potassium  ;  c'est  un  acide  benzoïquo 
dont  tout  l'oxygène  est  remplacé  par  du  soufre. 

DITHIOCARBONATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  di- 

thiocarboiiiiiue. 

DITHIOCARBONIQUE  {nik')  adj.  Se  dit  d'un  acide  hy- 
pothétique CO(SH)',  connu  seulement  par  ses  sels  et  ses 
élbers,  comme  l'acide  carbonique  normal  CO(OH)',  dont 
il  diffère  par  la  substitution  do  deux  atomes  de  soufre  à 
deux  atomes  d'oxygène  en  dehors  du  groupe  carbouyle. 
Il  est  isomérique  avec  l'acide  xanthique  ou  sulfothiocar- 
bonique  CS.  (OH.SH). 

DITHIONATE  n.  m.  Sel  dérivant  do  l'acide  dithionique. 

DITHIONIQUE  {nîk')  adj.  Se  dit  de  l'un  des  acides  de  la 
série  thionique.  ^^  TuioMQUfc:. 

DiTHMAR  ou  DiETMAR.  Biogr.  V.  DiETMAR. 

DiTHMARSCHEN  ou  DiTHMARSEN,  bailliage  de  l'an- 
cien Holstein.  limité  par  l'Eider,  la  Marche  occidentale, 
l'Elbe  et  la  mer  du  Nord.  D'une  superficie  d'environ 
1.340  kilom.  carr.,  il  est  peuplé  de  ?.0.^00na.h.  (Dit limarses.) 

Ce  pays,  appelé  Xoraalbingie  dans  les  temps  anciens, 
faisait  autrefois  partie  du  comté  de  Stade,  qui,  en  1156, 
reçut  de  l'empereur  Henri  le  Lion  dos  comtes  particuliers. 
Au  xu"  siècle,  le  comté  de  Stade  et  le  Dithmarschen  échu- 
rent à  l'archevêché  de  Brème,  sous  la  protection  duquel 
ces  deux  pays  formèrent  une  espèce  de  république,  redou- 
tée pour  ses  brigandages.  En  1474,  l'empereur  Frédéric  III 
'  omposa  des  provinces  de  Holstein,  de  Stormarn  et  de 
Dithmarschen,  un  duché  dont  fut  investi  le  roi  de  Dane- 
mark Christian  I"  ;  mais  la  population  ne  subit  le  joug  de 


771 

ClirUiiaii  qu'à  la  condition  quo  sos  lois  ot  sos  coutumos 
fu.^Miit  garanties.  Lo  duché  posséda,  lmi  etTut,  un  code  par- 
tuulicr,  rédigé  en  1348,  nioililio  en  1  tn,  imprimé  ponr  la 
pi-rnucro  fuis  on  1497,  amélioré  on  15in  ot  publié  on  1711. 
bojiuis  1867,  lo  Ditlimarschen  formo  deux  cercles  du  IIol 
stoiti  :  Aort/fJiurniMARSCHKN  el  A'((7i(/frDiTHMAKS(iii:N. 

DiTHMARSCHEN  (bœuks  de),  variété  métisse,  résultani 
d'iui  (  niisciiunit  acL-identol  dos  races  bataviquo  [animaux 
hollandais  1  et  {j;ornianiniio ,  dont  lo  tvi)o  est  fourni,  on 
Franco,  par  los  animaux  normands.  (La  variété  do  Ditli- 
marschou  habite  la  côto  ouest  du  Holstein.  Kilo  ost  con- 
stituée principalement  par  dos  bœufs  de  forto  taille,  dont 
le  pi'lage  est  composé  do  noir,  de  blanc  ot  do  brun  foncé, 
ou  de  ronge  et  do  blanc.) 

DlTHMARSUS  (Ursus),  astronome  du  xvi"  siôcle,  élôvo 
de  lîyrL^o.  Il  ost  connu  par  sa  table  des  sinus,  calcuhie  par 
la  méthode  des  diflerences,  et  par  ses  querelles  avec 
Tyeho-Hrahé. 

DITHYMOL  n.  m.  Chira.  V.  thymol. 

DITHYMOL,  prélixo  qui,  placé  devant  le  nom  d'un  corps, 
forme  lo  nom  d'un  composé  qui  n'est  autre  quo  lo  corps 
lui-même,  où  doux  groupes  monoatomiquos  ont  été  rem- 
placés par  deux  restes  univalents  do  thymol.  Le  dilh;/- 
wo^éthane  CH*-CH(C"'ir*,  0H)%  résulte  de  deux  restes 
univalents  de  thymol  substitués  à  deux  aton)es  d'hydro- 
gène dans  l'éthane. 

DITHYRAMBE  {ranb'  [y.  la  partie  encycl.])  n.  m. 
Antiii-  gr.  Chant  liturgique  en  l'iionncur  do  Dionysos. 
Il  Auj.  Poémo  lyrique  qui  respire  l'onthousiasmo  :  iJelitle 
a  fait  un  dithyrambe  sur  l'immortalité  de  l'âme. 

—  Par  ext.  Louanges  enthousiastes  et,  lo  plus  souvent, 
exagcrèos. 

—  Encycl.  On  a  fait  venir  dithi/rambe,  soit  do  thriambos 
(hymne  triomphal),  surnom  do  Dionysos;  soit  do  diihi/- 
raoïbos,  autre  surnom  du  même  dieu  (de  dis,  deux  fois, 
t/iitra,  porte,  et  awôamein,  passer,  parce  quo  Dionysos  était 
né  deux  fois)  ;  soit  du  nom  d'un  certain  Dithyrambos,  un 
satyre  du  cortège  de  Dionysos.  A  vrai  dire,  aucune  do 
ces  étymologies  n'est  bien  satisfaisante.  Quoi  qu'il  en 
soit,  lo  dithyrambe  était  fort  ancien  chez  les  Grecs,  et 
même,  sans  doute,  plus  ancien  que  le  culte  de  Dionysos. 
Il  a  été  surtout  populaire  à  Corinthe,  à  Sicyone,  à 
Tlièbes,  à  Naxos,  à  Athènes.  Il  prit  forme  littéraire  avec 
Arion  de  Méthymne,  à  la  tin  du  vu*  siècle  avant  notre 
ère.  Désormais',  ce  fut  le  chant  entonné  par  les  choristes, 
pendant  leurs  évolutions  autour  de  l'autel  de  Dionysos. 
Ce  genre  lyrique  prit  une  grande  importance  à  partir  du 
Ti'  siècle.  Il  fut  perfectionné  par  Lasos  d'Hermione,  qui 
modilia  les  rytlimes  et  les  mélodies,  augmenta  lo  nombre 
des  flûtes,  et  fit  instituer  des  concours  dithyrambiques. 
Simonide  de  Céos  et  Pindare  avaient  composé  des  poèmes 
de  cette  catégorie,  et  trois  des  morceaux  récemment 
retrouvés  de  Bacchylide  (XVII-XIX)  paraissent  être  des 
dithyrambes.  On  sait  comment  du  dithyrambe  dialogué 
sortit  la  tragédie.  Mais  lo  genre  primitif  resta  en  hon- 
neur. Seulement,  il  changea  peu  à  peu  de  caractère  ;  avec 
Mclauippide,  Krcxos,  Cinésios,  Philoxène,  Phrynis,  Thi- 
motliée,  l'élément  musical  y  devint  prépondérant,  malgré 
les  railleries  de  Platon,  d'Aristophane  et  autres  poètes 
comiques.  On  continua,  en  Grèce,  d'exécuter  des  dithy- 
rambes jusque  sous  l'empire  romain. 

DITHYRAMBIQUE  {ran-bik')  adj.  Qui  est  do  la  nature 
du  dithyrambe  ;  Poésie  dithy'iïamuiquk.  li  Poète  dithyram- 
bique, Poète  qui  fait  des  dithyrambes,  il  Par  ext.  Elogieux 
avec  excès  :  Louaiujes  dithykambiqccs. 

DITHYRAMBIQUEMENT  {ran-bi-ke)  adv.  A  la  manière 

du  dUhyraiu)j<'. 

DITHYRAMBISTE,  {raii-bisst')  u.  m.  Qui  fait  des  ditliy- 
rambcs. 

DITHYROGARIS  {riss)  n.  m.  Genre  de  crustacés  Icpto- 
stracés,  comprenant  des  petites  formes  à  large  carapace 
presque  circulaire,  laissant  dépasser  seulement  un  seg- 
ment abdominal,  terminé  par  un  telson  à  trois  aiguillons. 

DITHYROSTERNON  {stèr')  n.  m.  Paléont.  Genre  de  rep- 
tiles chéloniens,  famille  des  émydés,  comprenant  dos  tor- 
tues à  grande  carapace  bombép,  à  (tiastron  ayant  une 
pièce  mobile  eu  avant  et  eu  arrière.  (Les  dithyrosteruons 
resseiublaiont  à  des  pyxides  et  habi- 
taient los  eaux  douces.) 

DmÉ  n.  m.  Poés.  V.  dit. 

DITIOLE  'si-oV)  n.  f.  Genre  do  chara- 
jiignuiis  hyméDoniycôtos,  do  l'ordre  des 
troniollinéos,  à  fructilication  do  consis- 
tance cirouso,  à  hymc'uium  gélatineux, 
puis  difflueut,  vivant  sur  los  brindilles 
mortes. 

DITO  (de  l'ilal.  detto,  dit)  adv.  Tormo 
commercial,  fjuo  l'on  emploie  pour  no 
pas  répéter  lo  nom  d'une  marchandise 
déjà  désignée:  Une  douzaine  de  moti- 
cltoirs  bleus;  une  douzaine  dito  blancs. 

Ditotnc  (gr. 

DITOME  ou  DITOMUS  {muss)  n.  m. 
Genre  d'insectos  coléoptères  carnivores,  famille  des  ca- 
rabidés,  tribu  dos  harpalinés,  qui,  dans  la  nomonclaturo 
niodorno,  est  substitué  à  aristus. 

—  Encycl.  Los  ditomus  qm  aristus  sont  do  taille  moyenne, 
noirs;  un  étranglement  très  prononcé  sépare  leur  corselet 
desélytres:  leur  této  est  ronde  et  trrosso.  lissent  fouisseurs 
et  nocturnes,  et  entassent  dans  Tours  terriers  les  graines 
do  graminées  dont  Us  se  nourrissent.  Los  espèces  con- 
nues   liabitont  surtout    la   région  circamcditerranéonuo. 

DITON  (du  gr.  ditOHon^ 
même  sons;  do  dis,  indi- 
(|uant  la  dualité,  et  do  to/ios, 
ton)  n.  m.  Musiii.  Dans  io 
système  musical  dos  Grecs, 
lo  dilon  représente  un  in- 
tervalle non  do  doux  degrés, 
mais  de  d<Mix  tons  entiers, 
Boit  d'niiM   tifu'<;e  niujiure. 

DITRÈME  ou   DITREMA 

itrt')  n.  m.  Gniire  de  poissons  acanthoptèros,  famille  dos 
moinidés,  comprouani  des  formes  marines  allongées,  cum- 
priméos,  hautes,  ù  tôto  grande  ot  pointue,  avec  bouche 

lit. 


DITHMARSCHEN 


DIURNE 


DilrùniP. 


s'allongoant  ou  tube  i)rotractiIo.  (Los  ditrônios  sont  de 
taille  médiocre;  ils  habitent  les  mers  du  Japon.) 

DITRIGLYPHE  n.  m.  Archit.  Syn.  do  distriglyi'he. 

DITRINOME  hUi  gr.  (//«,  doux  lois;  tris,  trois  fois,  et 
iininns,  loi)  adj.  Qui  est  produit  par  trois  lois  do  décroisse- 
mont,  agissant  chacune  sur  deux  points  ditl'éronts. 

DITROGHÉE  [du  préf.  di,  ot  do  trochaios,  trochée)  n.  m. 
Pied  do  vers  latin  ou  grec,  composé  de  trochées.  (C'est  une 
des  formes  du  genre  ioni((uo.) 

DITROÏTE  n.  f.  Miner.  Uoclio  noutro,  du  groupe  dos 
s\  i-intos  él<'oliilii(iuos. 

DITROPE  (du  préf.  di,  et  du  gr.  tropos,  action  do  tour- 
ner) adj.  Bot.  Se  dit  do  l'ovule  réiléclii,  dont  le  funiculo 
décrit  un  tour  do  spire  vouant  placer  l'ovule  dans  la  posi- 
tion d'un  ovule  droit. 

DITROPIDUS  (f/f?ss)  n.  m.  Genre  d'insectos  coléoptères 
phyiopliages,  famille  dos  chrysomélidés,  tribu  dos  crypto- 
cépbalinés,  comprenant  une  soixantaine  d'espèces  austra- 
liennes, remarquables  par  leur  forme  atténuée  aux  deui 
extrémités.  (Les  difropidus  sont  de  taille  médiocre  et  de 
couleur  bronzée  ou  d'un  cuivreux  métallique  éclatant.) 

DITTANACLASIS  ou  DITTONCLASIS  [ziss)  n.  m.  Mus. 
Piano  double,  inventé  et  construit  en  i80l.  à  Vienne,  par 
un  facteur  d'instruments,  nommé  Mathias  Miiller.  (Ce 
piano  était  de  forme  rectangulaire,  avec  un  clavier  à  cha- 
cune do  ses  extrémités.  De  ces  deux  claviers,  l'un  sonnait 
à  l'octave  de  l'autre.  Miiller  avait  pris  un  brevet  pour  cet 
instrument,  dont  l'usage  ne  se  généralisa  pas.) 

DiTTE  (Alfred),  chimiste  français,  né  à  Rennes  en  1S43. 
Ancien  élève  de  l'Ecole  normale  supérieure,  professeur 
de  chimie  à  la  faculté  des  sciences  do  Caen,  puis  à  la 
Sorbonne  (1888),  il  s'est  fait  connaître  par  de  nombreux 
travaux  de  laboratoire,  notamment  sur  l'acide  iodique, 
sur  la  dissociation  des  sels  dissous,  les  équilil)res  chi- 
miques, etc.  II  a  publié,  outre  uue  multitude  do  notes  et 
mémoires  dans  les  puldications  scientiliques,  quelques 
ouvrages  de  longue  haleine  :  7'raitë  élémentaire  aanabjse 
qualitative  des  matières  vûnérales  {l»19);  Traité  de  chimie 
fondé  sur  hs  principes  de  la  (en)wc)iiynie  (1884  ).  Il  a  fourni 
à  r«  Encyclopédie  chimique  »  de  Frémv  un  remarquable 
Exposé  de  quelques  propriétés  générales  des  corps  (ISSl),  et 
les  monographies  de  l'uraiiium  et  de  l'étain. 

DiTTENBERGER  (Jean -Gustave ),  peintre  allemand, 
né  à  Neuenweg,  dans  le  grand-duché  de  Bade,  en  1799, 
mort  à  Moscou  en  1879.  Il  étudia  la  peinture  à  Ileidelberg, 
à  Munich  et  à  Paris,  où  il  travailla  dans  l'atclior  de  Gros, 
et  enfin,  partit  pour  Rome,  qu'il  habita  jusqu'en  1831.  Ses 
œuvres  sont  principalement  en  toiles  de  grande  dimen- 
sion pour  les  églises:  on  cite,  comme  les  plus  remarqua- 
bles :  Sai7tt  Séverin  bénissant  la  terre  d'Autriche  (lS4i); 
Saint  André  convertissant  les  Russes  {\%\\)  ;  une  Salutation 
angélique;  etc.  Il  a,  en  outre,  gravé  quelques  illustrations 
pour  les  œuvres  de  Schiller. 

DiTTERS  DE  DiTTERSDORF  (Cliarlos),  violoniste  et 
compositeur  allemand,  né  à  Vienne  en  1739,  mort  en  1799. 
Attaché  à  l'orchestre  d'un  théâtre  de  Vienne,  il  connut 
Gluck,  qui  l'emmena  on  Italie.  Do  retour  à  Vienne  il  ccri- 
vii  d'abord  quatre  oratorios,  Isnac,  David,  Job  et  ICsther, 
et  ne  fit  pas  jouer  moins  de  vingt  et  un  opéras  à  Vienne, 
à  Berlin,  à  Breslau,  etc.  Citons  parmi  los  meilleurs  :  le  Cha- 
peron rouge,  Don  Quichotte,  le  Tambour  nocturne,  le  Sultan 
de  Scliiraz,  les  Joyeuses  Commères  de  Windsor,  le  Marché 
de  filles,  et  surtout  le  Médecin  el  l'Apothicaire.  Dittors  a 
publié  aussi  quelques  écrits  sur  lu  musique.  Il  mourut 
deux  jours  après  avoir  achevé  de  dicter  à  son  fils  sa  bio- 
grai)hie  sous  le  titre  :  Histoire  de  la  vie  de  Charles  de  Dit- 
fersdorf,  qui  fut  publiée  en  1801,  et  dans  lacjuello  on 
rencontre  dos  anecdotes  curieuses  sur  divers  artistes  do 
ce  temps. 

DlTTERSBACH  bei  "Waldenburg,  ville  d'Allemagne 
(Prusse  [prov.  de  Silésiej),  cercle  do  \Valdenburg;  7.300  h. 
DITTMARIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  krismk. 

DITTOLOGIE  'ji  —  du  gT.  diUos,  double,  et  logos,  traité) 
n.  f.  Mémo  sens  que  SY'NONYMiii. 

DiTTON  (Humphry),  malhématicion  anglais,  né  à  Sa- 
iisbury  en  1675,  mort  on  17ir>.  Entré  dans  los  ordres,  il 
fut  d'abord  ministre  àTunbridge,  dans  le  comté  do  Kent. 
Uabandotuia  l'Eglise  afin  do  se  livrer  exclusivement  aux 
mathématiques,  et  devint  professeur  k  l'école  spéciale  de 
rHë]>ital  du  Clirist.  En  1714,  il  publia,  en  collaboration 
avec  Whiston,  uno  méthode  nouvelle  pour  trouver  la  lon- 
gitude en  mer,  méthode  qui  rocnt  rai)probation  do  New- 
ton, mais  fut  ropousséo  par  lo  Bureau  des  longitudes.  Lo 
chagrin  qu'il  ressentit  à  cotlo  occasion  ot  celui  que  lui 
causèrent  quelques  vers  satiriques  do  Swift  furent,  dit- 
on,  la  cause  do  sa  mort  prématurée.  Ditton  ost  autour 
d'un  grand  nombre  d'ouvrages  sur  les  mathématiques  \  les 
priuciiiaux  senties  suivants  :  Des  tangentes  des  courbes; 
Ao/s  f/énérales  de  la  nature  et  du  mouvement  ;  Etablissement 
des  calculs  différentiels  ;  IVourflle  loi  de.i  fluides  ou  Théorie 
de  l'ascension  des  liquides  dans  Os  figures  géométriques 
exactes,  entre  deux  surfaces  presque  contigu^s. 

DITYLE  ou  DITYLUS  (luss)  n.  m.  Genre  d'insectos  co- 
léoptères maiacodormes,  famille  dos  œdéméridés,  com- 
prenant dos  formes  allongées,  à  tète  et  corselet  courts, 
■\  élytros  longs  ot  largos,  ù  pattes  ot  antennes  longues  ot 
grélos.  (Les  dilglus  comptent  parmi  los  phis  grands  codé- 
méridés  d'Europe;  ou  en  connaît  uno  dizaine  d'espèces, 
répandues  on  Europe,  aux  Canaries  et  dans  l'Américiue  du 
Nord.  Lo  ditylus  l,rvis,  bleu  foncé,  habite  l'Europe  méri- 
dionale et  la  Sibérie.) 

Dm,  petite  ilo  portugaise,  située  sur  la  cote  sud  do 
la  nresqu'ile  du  Goudjerat,  &  l'E.  du  cap  Diu.  Elle  mesure 
13  Kilomètres  do  long  sur  3  do  largo,  ot  n'a  d'Importance 
que  par  son  port,  qui  est  oxcollont,  mais  qui  a  perdu  son 
importance  commerciale  do  jadis.  Les  Portugais  s'y  éta- 
Idirent  en  1535  ;  oUo  fut  occnpée,  do  l(î70  ù  1717,  par  les 
Arabes  do  Mascato,  aux<iuels  los  Portugais  durent  la  ro- 
prendr(ï. 

DIURE  ou  DIURUS  (russ)  n.  m.  Genre  d'insectos  co- 
lénpiei'os  rh\  tit'hophores,  famille  dos  hronthidés,  Iribu 
des  némoci'phahiiés.  romprenant  des  formes  allongées,  à 
této  cylindrique  et  A  élytres  terminés  par  doux  épines. 

—  IÎncY'cl.  Los  diur'us,  dont  on  connaît  quatre  ou  cinq 


Diurc  (réd.  d'un  tlcrt). 


espèces  propres  à  la   Malaisie,  sont  les  seuls  brenthi- 

dés  dont  le  corps  soit  recouvert  d'écaillés;   ils  sont  de 

taille   moyenne,  ot  roux,  ou  ornés 

do  bandes  longitudinales.  Tel   est 

le  diurus  furciilatus,  des  îles  de  la 

Sonde. 

DIURÈSE  (dn  gr.  dioiirêsis,  mémo 
sons)  u.  f.  Sécrétion  abondante 
d'urine. 

—  Enctcl.  La  diurèse  colUqua- 
tive  caractérise  l'excrétion  habi- 
tuelle d'urine  en  rjuantité  supérieure 
à  celle  des  boissons  ingérées.  Elle 
a  lieu  surtout  Ja  nuit,  en  uno  urino 
incolore  et  non  albuminouso.  Cer- 
taines affections  du  cœur,  quelques 
cachexies  la  présentent,  et  alors  la 
dyspnée  est  diminuée. 

DIURÉTINE  n.  f.  Médicament 
diurétique  composé  de  théobromine 
rendue  soluble  par  la  soude. 

DIURÉTIQUE  (tik'—r-dd.  diurèse) 
n.  m.  et  adj.  Se  dit  d'un  médicament 
qui  excite,  augmente  la  sécrétion 
des  urines. 

—  Encycl.  Méd.  Un  ensemble  de 
substances,  de  nature  et  de  com- 
position variées,  ont  la  propriété  d'activer  la  sécrétion 
urinaire. 

La  dose  du  médicament  diurétique  est  très  importante 
à  connaître  :  ainsi,  les  sulfates  de  potasse,  de  soude  ou 
de  magnésie,  sont  diurétiques  à  1  ou  2  grammes,  purga- 
tifs au-dessus. 

L'action  a  lieu  surtout  sur  les  reins,  et  on  trouve,  éli- 
minés dans  les  urines,  les  médicaments  diurétiques  ab- 
sorbés. Ceux-ci  peuvent  se  trouver  dans  les  trois  règnes 
de  la  nature,  mais  végétal  et  minéral  surtout. 

Les  diurétiques  végétaux  sont  très  nombreux.  La  scille, 
la  digitale  et  la  scammooée,  par  exemple,  à  la  dose  do 
5  grammes  chacune,  mélangées  à  du  sirop  de  gomme  en 
quantité  suffisante,  peuvent  donner  iOO  pilules  hydra- 
gogues.  Citons  encore  le  colchique  qui  tient,  avec  la  di- 
gitale, le  premier  rang  dans  les  diurétiques  végétaux; 
l'asperge,  la  fleur  de  geuét,  le  petit  lioux,  la  pariétaire, 
Vuva  ursi,  la  doradille,  le  cétérach,  les  stigmates  do 
maïs,  etc.,  et  leurs  alcaloïdes  :  colchicine,  digitaline,  as- 
paragine,  scoparine,  etc. 

On  a  employé,  avec  peu  do  succès  d'ailleurs,  les  diuré- 
tiques alcalins  comme  liihotritiques,  nour  dissoudre  les 
pierres  déjà  formées  dans  les  reins  ou  la  vessie. 

L'eau,  qui  est  l'excipient  de  toutes  ces  substances,  est 
elle-même  un  puissant  diurétique. 

—  Art  vétér.  Les  diuj^étiques  sont  très  employés  eu 
médecine  vétérinaire.  Celui  dont  on  fait  le  plus  usage  est 
Vazotate  de  potasse  ou  sel  de  nitre.  Il  s'emploie  chez  les 
grands  animaux  à  la  dose  de  I6  grammes  chez  lo  cheval, 
à  32  chez  le  bœuf;  chez  le  mouton  et  la  chèvre,  à  la 
dose  do  4  à  8  grammes,  et  chez  le  chien  et  lo  chat,  à  la 
dose  de  50  centigrammes  à  i  granmie.  La  digitale  s'em- 
ploie dans  les  atfections  du  cœur  ou  rhumatismales  du 
chien,  surtout  sous  forme  de  digitaline  Horaolle  et  Que- 
venne.  et  à  la  dose  de  2  à  3  milligrammes  par  jour. 

DXURIDE  n.  f.  Genre  d'orchidées-ophrydées, comprenant 
une  vingtaine  d'espèces  qui  habitent  les  terres  australes. 
(Plusieurs  de  ces  herbes  sont  cultivées  pour  l'oléganco  de 
leurs  fleurs.) 

DIURIDÉ,  ÉE  adj.  Bol.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte 
à  la  diuride. 

DIURNAIRE  {nèr'  —  du  lat.  diurnus,  journalier)  n.  m. 
Anti(i.  rom.  Fonctionnaire  chargé  de  rédiger  les  Actes 
diurnaux  ou  journal  officiel  de  Homo,  n  Registre  qui  cou- 
tonait  cette  rédaction.  V.  diurn.\l. 

DIURNAL  i  du  lat.  diurnale,  office  pour  le  jour)  n.  m. 
Livre  d'église,  qui  contient  les  heures  de  l'office  divio 
pour  chaque  jour,  excepté  matines,  il  Récit  do  ce  qui  se 
fait  jour  par  jour  :  Un  diurnal  rfe  la  Iiévolutio7i. 

DIURNAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  diumuSj  diuruo)  adj.  Do 

chaque  jour  :  Le  repos  didrnal. 

—  Encycl.  .\utiq.  rom.  Les  Actes  diurnaux,  institués 
par  Jules  César  on  mémo  temps  que  les  Acta  senatus  (ou 
comptes  rendus  des  séances  du  sénat),  étaient  uno  sorto 
do  journal  officiel  de  Rome,  publié  par  un  agent  du  gou- 
vernement. On  y  trouvait  l'annonce  des  décès  et  des  nais- 
sauces,  les  édiis  des  magistrats,  les  nouvelles  politiques 
et  judiciaires,  la  mention  dos  exécutions  capitales,  la 
relation  des  funérailles  importantes,  los  divorces,  toutes 
sortes  de  faits  divers;  enlin,  sous  l'empire,  uno  clironi<iuo 
des  faits  et  gestes  do  la  famille  impériale.  Toutes  ces  nou- 
velles étaient  données  sous  la  formo  brève  ot  sèche  d'un 
mémento.  Le  texte  officiel  était  envoyé  «lans  los  muni- 
cipes,  oCi  les  libraires  en  prenaient  des  copies  pour  los 
vendre  i\  un  grand  nombre  d'exemplaires. 

Lo  mémo  nom  est  donné,  parfois,  à  des  sortes  do  jour- 
naux rédigés  par  des  particuliers  qui  les  communiquaient 
régulièrement  à  leurs  amis  éloignés  de  Komo.  Lo  véri- 
table titre  du  journal  que  Cœïius  Kufus  adressait  :\  Clcéron, 
proconsul  en  Cilicie,  ost  :  Commentarius  rerum  urbaiiarum, 

DIURNE  (lat.  diurnus;  do  (//es,  jour)  adj.  Qui  se  fait 
dans  un  jour  :  Mouvement  DtORNB  de  la  sphère  céleste. 
Il  Par  ext.  Se  dit  do  tout  ce  qui  so  fait  pondant  lo  jour  : 
7'ravaux  dicrnks. 

—  Antiq.  rom.  Actes  diurnes  ou  diurnaux.  V.  diuhnaL. 

—  Astron.  Mouvement  diurne.  Mouvement  quotidien 
apparent  du  ciel  autour  do  la  terre,  di\  au  mouvomenl 
réel  do  rotation  do  celle-ci.  n  Cercle  diurne.  Cercle  paral- 
lèle i\  l'équateur  qu'un  astre  semble  parcourir  ou  un  jour, 
par  IVlVet  du  nïouvemoni  do  rotation  do  la  terre. 

~  Bot.  Se  tiit  des  llenrs  qui  no  s'épanouissent  quo 
lorstpie  le  soleil  est  sur  l'horizon. 

--  Patliol.  Fièvre  diurne,  Eièvro  ipii  so  fait  sentir  pon- 
dani  le  jour. 

—  Zool.  Se  dit  des  animaux  iiui  no  vivent  pas  au  doh\ 
do  vingt-iiualre  heures,  tels  que  les  éphémères,  ou  qui 
no  volent  ou  no  so  nioiitront  quo  pendant  lo  jour. 

—  Encycl.  Mouvement  diurne.  On  voit  appnridtra  ou 
disparaitro  les  étoiles  ù  l'horizon;  elles  so  lèvent  et  so 
couchent  ot  semblent  so  déplacer  dans  lo  ciol  d'une  ma- 
nière continue.  Ce  mouvcmout  est  rendu  plu^  sousiblo 


1)6 


DIV 


DIVERSITE 


daDS  le  champ  d'une  lunette  dirigt^e  sur  l'astre,  grâce  au 
grossissement.  Et,  comme  nous  n'avons,  à  priori,  aucune 
idée  des  distances  stellaires,  il  faut  tout  d  abord  étudier 
les  déplacements  des  rayons  visuels,  comme  si  les  étoiles 
étaient  liées  à  une  sphère  très  grande,  dite  sphère  céleste, 
dont  l'observateur  serait  le  centre. 

Les  étoiles  seront,  alors,  remplacées  par  leurs  perspec- 
tives sur  la  sphère  céleste,  positions  qui  pourront  être  dé- 
terminées avec  précision  à  l'aide 
de  coordonnées,  par  l'azimut  et  la 
distance  zénithale  par  exemple.  Ces 
coordonnées  horizontales  peuvent 
être  prises  au  théodolite,  et,  avec 
un  pendule  à  mouvement  uniforme 
quelconque,  on  pourraàtout  instant 
tigurer  la  position  d'une  étoile.  On 
constate,  alors,  que  chaque  étoile, 
d'un  mouvement  imiforme,  décrit 
un  petit  cercle  de  la  sphère  céleste 
dans  le  sens  rétrograde  ;  tous  ces 
cercles  ont  mêmes  pôles  P.P',  et 
sont  décrits,  chacun  par  sou  astre, 
dans  le  même  temps.  Tout  se  passe  donc  comme  si  les 
étoiles  étaient  fi.\ées  invariablement  à  une  sphère,  concen- 
trique à  la  "Sphère  céleste,  tournant  uniformément  autour 
de  l'axe  du  monde  PP'.  C'est  le  mouvement  diurne  qui  en- 
traîne bien  l'invariabilité  des  distances  et  conligurations 
stellaires.  On  constatera  encore  la  généralité  des  lois  de 
ce  mouvement,  à  tout  instant  et  en  fout  point  de  la  terre, 
et  il  en  résulte  la  notion  de  jour  sidéral,  plus  court  de 
quatre  minutes  que  le  jour  civil. 

Le  mouvement  diurne  entraîne  les  notions  fondamen- 
tales de  temps  sidéral,  de  coordunnées  équatorialcs.,  ascen- 
sion droite  et  déclinaison,  avec  la  relation  essentielle  que 
le  temps  sidéral  est  égal  à  l'ascension  droite  d'un  astre, 
augmentée  de  son  angle  horaire.  Enfin,  ce  mouvement 
diurne  lui-même  n'est  qu'apparent  et  doit  être  attribué 
à  la  rotation  propre  de  la  terre  en  sens  inverse,  autour  de 
la  ligne  des  pôles. 

—  ZooL  Les  papillons  diurnes  des  anciens  auteurs  ré- 
pondent aux  rhopalocères actuels:  ce  sont  ceux  qui  volent 
en  plein  jour,  comme  les  piérides,  les  vanesses,  etc.  — 
Les  oiseaux  de  proie  diurnes  répondent  aux  accipitridés 
actuels;  ce  sont  les  faucons,  les  aigles,  par  opposition 
aux  hiboux  et  autres  rapaces  nocturnes. 

~-  Anton.  Nocturne. 

DIV  n.  m.  Myth.  pers.  "V.  dive. 

DIVA  (mot  ital.  signif.  déesse)  n.  f.  Nom  sous  lequel  on 
désigne  une  cantatrice  de  talent,  célèbre  par  ses  succès. 

DIVAGANT  {gan),  ANT£  adj.  Qui  erre  çà  et  là,  qui  va 
à  droite  et  à  gauche. 

—  Fig.  Qui  se  perd  en  divagations; 

DIVAGATEUR,  TRICE  adj.  Qui  divague;  dont  l'esprit 
se  laisse  aller  aux  divagations  :  Imagination  divagatrici;. 
Il  Qui  est  empreint   de  divagation  :  Enthousiasme  diva- 

GATEUR. 

—  Substantiv.  :  Un  divagatedr. 

DIVAGATION  'si-on  —  rad.  divaguer)  n.  f.  Action  d'errer, 
de  vaguer  çà  et  là  :  La  divagation  des  ayiiniaux  malfai- 
sants ^est  punie  d'une  amende.  Il  En  parlant  d'une  rivière. 
Action  de  sortir  de  son  lit. 

—  Fig.  Action  de  laisser  l'esprit  s'écarter  du  sujet  en 
question  ;  ce  qui  résulte  de  cette  action  :  Se  jeter  dans  des 
DIVAGATIONS  gui  font  perdre  le  sujet  de  vue.  Il  Èlucubrations 
d'un  esprit  qui  divague. 

—  En  T.  de  géol.,  Déplacement  des  méandres  d'un  cours 
d'eau  et  du  cours  d'eau  lui-même,  dans  le  sens  de  la  lar- 
geur de  sa  vallée.  (C'est  par  ses  divagations  qu'une  rivière 
remanie  périodiquement  toutes  ses  alïuvions  et  qu'elle 
arrive  à  creuser  une  vallée  plus  large  que  son  lit.) 

DIVAGUER  {ghé  —  lat.  divagari ;  du  préf.  di,  et  de  vagari, 
errer)  v.  n.  Errer  çà  et  là,  sans  but,  à  l'aventure.  Il  En  par- 
lant d'une  rivière.  Sortir  de  son  lit. 

—  Fig.  Se  perdre  dans  des  divagations  ;  ne  pas  pour- 
suivre un  sujet  :  La  conversation  divague  de  sa  nature. 
(J.  de  Waistre.) 

DIVAGUEUR  (gheur"),  EUSE  n.  et  adj.  Se  dit  d'une  per- 
sonne qui  divague. 

DiVAIiENT  (lan  —  du  préf.  di,  et  du  lat.  valens,  qui 
vaut)  n.  m.  Chim.  V.  valence,  atome. 

DIVAN  (du  turc  diouân,  même  sens)  n.  m.  Hist.  Conseil 
du  padischah  ou  sultan  ottoman,  ii  Assemblée,  réunion  de  ce 
conseil  :  Les  divans  se  tiennent  dans  des  salles  autour  des- 
quelles régne  une  sorte  d'estrade  ou  de  sofa,  gui  sert  de  siège 
aux  membres  de  l'assemblée,  n  Salle  où  se  réunit  le  divan  : 
Entrer  au  divan,  ii  Par  ext.  Le  gouvernement  turc  :  En- 
royer  une  note  diplomatique  au  divan. 

—  Par  plaisant.  Assemblée  d'individus  quelconque,  for- 
mant tribunal. 

—  Dans  les  grandes  maisons  turques.  Vaste  salle  ou 
antichambre,  autour  de  laquelle  sont  les  portes  des  au- 
tres pièces  de  l'appartement  et  où,  l'on  reçoit  les  visites 
do  cérémonie. 

—  En  Franco,  Siège  où  plusieurs  personnes  peuvent 
s'asseoir  ensemble,  et  qui  se  distingue  du  canapé,  en  ce 
qu'il  n'a  ni  dossier  ni  bras  :  S'étendre  sur  un  divan,  ii  Café- 
divan  ou 

s  imple- 
ment  Di- 
van. Se  di- 
sait d'un 
café  orné 
de  divans, 
sorte  d'es- 
taminet de 
bonne  com- 
pagnie, où 
la  pipe  n'é- 
tait ordi- 
naircmoDt 
pas  tolé- 
rée :  Le  premier  divan  s'ouvrit  à  Paris  vers  fS38,  rue 
/-ç  Pelelier,  et  disparut  à  ta  fin  de  i8b9,  sous  la  pioche  des 
démolisseurs.  V.  Divan  Le  Pcletier. 

—  Recueil  dos  œuvres  d'un  auteur  musulman,  princi- 
palcm-^-nt  celles  qui  ont  été  rassemblées  après  sa  mort. 

—  Ditan  ad  hoc,  Assemblée  générale  des  représentants 
da  peuple  roumain,  constituée  en  vertu  do  l'articlo  2-i  du 


'■±^\: 


I>ivao  orieolal- 


traité  de  Paris  (1856),  en  vue  de  formuler  les  vœux  et  les 
revendications  des  principautés  roumaines.  V,  la  partie 
encycl. 

—  Encycl.  Histoire  ottomane.  On  donne  le  nom  de  divan 
au  conseil  d'Etat  présidé  par  le  sultan  do  Turquie  ou  son 
délégué,  ainsi  qu'à  la  salle  où  il  .se  tient.  Le  divan-i-hu- 
jnaioun  était  le  ministère  de  la  Porte  ottomane,  par  oppo- 
sition au  serai  ou  cour  du  sultan.  Le  ghalébé-divan,  ou  grand 
conseil,  se  tenait  sous  la  présîdeuce  du  grand  vizir,  qui  était 
assisté  du  Boumeli-kasi-asker  et  de  YAiiatolg-kasi-asker, 
du  Koubhèh-vizir,  du  deflerdar  et  du  re?s-e/fcndi ;  le  ayak- 
divan  était  un  conseil  extraordinaire,  convoqué  i»ar  le  sul- 
tan pour  les  atfaires  urgentes  ;  le  secrétaire  du  conseil 
portait  le  titre  de  divan-efendisi  ou  7'ees-ed-divan  ;  on  le 
nomme  aujourd'hui  sefaret-sirr-katibi  ;  le  divan-kisèdari 
était  le  sous-directeur  du  second  bureau  de  la  chancelle- 
rie d'Etat.  Les  jours  où  se  tient  le  divan  sont  nommés 
divan-guni ;  la  rue  de  Constantinople  qui  conduit  au  divan 
porte  le  nom  de  Divan-Yoli. 

Histoire  tunisientie.  Quand  la  Tunisie,  après  la  victoire 
de  Sinan-pacha,  en  lô';4,  fut  devenue  un  simple  pachalik 
turc,  le  gouvernement  se  trouva,  en  principe,  centralisé 
entre  les  mains  du  pacha  qui  représentait  le  sultan  de 
Constantinople  ;  mais  ce  fonctionnaire  fut  rapidement  an- 
nulé par  le  divan,  assemblée  formée  d'anciens  janissaires, 
dont  l'influence  fut  bientôt  telle  que  le  peuple  ne  distin- 
guait plus  entre  le  gouvernement  et  les  chefs  militaires. 
Les  relations  avec  les  puissances  étrangères  devinrent 
plus  difficiles  par  l'intrusion  de  ces  personnages  dans  les 
négociations.  Leur  arrogance  amena  une  révolution  mili- 
taire. Alors,  apparut  le  dey,  puis  le  bey  et  le  koptan.  Ces 
personnages  divers ,  réunis  au  divan ,  constituèrent  les 
«  Puissances  ",  c'est-à-dire  les  représentants  souverains 
de  l'autorité  à  Tunis. 

Histoire  roumaine.  Les  élections  pour  le  divan  ad  hoc, 
faites  en  Valachie  sous  la  licutenance  d  Alexandre  Ghica, 
et  en  Moldavie  sous  celle  de  Vogoridès,  ayant  subi  les 
ingérences  des  caïmacans  qui  voulaient  écraser  les  «  unio- 
nistes ",  furent  cassées,  grâce  à  l'intervention  de  Napo- 
léon IIL  Les  nouvelles  élections,  faites  sans  pression  au- 
cune, furent  favorables  aux  unionistes  et  eurent  comme 
résultat  l'union  des  principautés  et  l'élection  d'un  prince 
étranger  héréditaire  (1857) 

Divan  (le),  recueil  des  œuvres  poétiques  do  Hafiz  (mort 
en  791  de  l'hégire  [1389  de  J.-C.]).  Comme  tous  les  recueils 
poétiques  du  même  genre,  lo  Divan  de  Hafiz  est  forme 
de  diverses  compositions  qu'on  ne  peut  que  très  difficile- 
ment identifier  aux  œuvres  occidentales,  et  qui  portent  le 
nom  de  casidf'hs,  mesnevis,  terdjibends,  ghazels,  roubais 
(quatrains),  et  de  fragments  détachés,  appelés  moukattaat. 
Ces  pièces  sont  rangées  suivant  l'ordre  alphabétique  des 
rimes.  Le  Divan  de  Hafiz  est  célèbre  dans  tout  l'Orient, 
non  seulement  pour  son  ton  mystitme,  qui  est  d'ailleurs 
bien  éloigné  de  celui  du  il/es«eiù' de  Djelal-ed-Din  Roumi, 
mais  aussi  pour  la  grâce  avec  laquelle  le  poète  a  chanié 
lamour  et  le  vin  ;  ces  louanges  n'étaient  peut-être  pas  très 
sincères,  car  les  versificateurs  n'étaient  pas  très  favorisés 
do  la  fortune  et,  plus  d'une  fois,  leur  coupe,  au  lieu  du 
vin  parfumé  de  Chiraz,  no  contenait  guère  que  de  l'eau. 

Divan  Le  Peletier.  café  parisien,  qui  était  situé  rue 
Le  Peletier.  Fondé  en  1837,  il  ferma  ses  portes  le  14  oc- 
tobre 1859.  Ce  fut,  pendant  cette  période  do  vingt-deux 
ans,  le  café  littéraire  et  artistique  par  excellence.  Mon- 
selet,  qui  en  était  l'hôte  assidu,  énumère  parmi  les  habi- 
tués John  Lemoiune,  Pierre  Dupont,  Courbet,  Clésinger, 
Alfred  de  Musset,  Gustave  Mathieu,  Gustave  Planche, 
Gérard  de  Nerval,  Taxîle  Delort,  etc. 

Divan  oriental-occidental  (le)  [1819],  recueil  de 
poésies,  inspiré  à  Gœthe  par  l'étude  dos  poètes  persans 
et  indiens,  et  rhytmées  sur  la  prosodie  orientale.  Co  qui, 
dans  ce  recueil,  a  une  certaine  valeur,  ce  sont  les  com- 
mentaires dont  Gœthe  accompagne  les  poésies,  commen- 
taires jetant  une  vive  lumière  sur  l'histoire,  la  religion, 
la  littérature,  les  mœurs  de  l'Orient. 

DIVANI  ou  DiVANYn.  m.  Ecriture  spéciale  au  divan 
ot  aux  bureaux  de  la  chancellerie,  à  Constantinople. 

DIVARICATION  [si-on  —  rad.  divariquer)  n.  f.  Action 
d'écarter  deux  parties  qui  se  joignent;  résultat  de  cette 
action  :  La  divarication  des  lèvres  d'une  plaie. 

DIVARIQUÉ  (ké),  ÉE  [du  lat.  divaricatus,  même  sens] 
adj.  Qui  va  en  s'écartant  à  partir  du  point  de  départ,  par 
rapport  à  un  autre  objet.  (Se  dit  de  deux  pièces  contiguës 
à  la  base  et  très  écartées  à  l'extrémité)  :  Stries  divari- 
QUÉES.  Carènes  divariquées. 

DIVARIQUER  fA'^—  du  lat.  divaricare,  enjamber,  écarter 
les  jambes)  v.  a.  Ecarter,  élargir  :  Divariquer  une  plaie, 
Divariquéf  ée  part.  pass.  du  v.  Divariquer. 

—  Bot.  V.  DIVERGENT. 

DIVE  (du  lat.  diva,  déesse)  adj.  f.  Divine.  (Vieux,  mais 
s'emploie  encore  dans  cette  expression  :  La  dive  bouteille.) 

DIVE  n.  m.  Myth.  pers.  Nom  des  mauvais  génies  de 
l'empire  d'.Viirimân. 

DIVELLENT  {vèl'-lan),  ENTE  [du  lat.  divellere,  arracher] 
adj.  Qui  arrache,  qui  disjoint. 

—  Chim.  anc.  Affinité  divellente,  Celle  qui,  pour  réunir 
deux  éléments,  les  sépare  d'autres  éléments  avec  lesquels 
rliacun  des  deux  premiers  était  combiné  de  son  côté. 

DIVERBIUM  (vèr'-bi-om'  —  mot  lat.  ;  plur.  diverbia)  n.  m. 
Toute  partie  non  chantée,  dans  la  comédie  romaine.  (Les 
diverbia  étaient  écrits  en  senaires  îambiques.  Les  parties 
i-liantées  s'appelaient  les  canlica.)  [V.  canticum.] 

DIVERGENCE  {rèr'-janss  —  rad.  diverger)  n.  f.  Géom. 
Acrroissonient  progressif  de  l'écart  entre  des  directions 
qui  110  sont  l'oint  parallèles. 

—  Par  ext.  Difiérence  entre  les  opinions  :  La  diver- 
gence des  idées,  en  politique,  brouille  les  meilleurs  a?nis. 

Il  Opposition,  diversité  :  La  divergence  des  intéi-éls. 

—  Algèbr.  Marche  irrégulière,  ii  Non-convergence.  iiTen- 
(lancc  alternative  vers  diverses  valeurs,  il  Acception  de 
valeurs  infinies,  il  Divergence  des  séries.  V.  .s^kie. 

—  Biol.  Divergence  des  caractères.  Principe  de  Darwin, 
par  lequel  il  explique  la  formation  progressive  des  espèces 
au  moyen  des  races. 

—  Bot.  Angle  de  divergence.  Nom  qu'on  donne  à  la  frac- 
Lion  qui  exprime,  en  fonction  de  quatre  angles  droits,  la 
valeur  do  l'angle  dièdre  formé  par  deux  plans  passant  par 


772 

i'axe  d'une  tige,  d'une  part,  et,  de  l'autre,  par  les  points 
d'insertion  de  deux  feuilles  consécutives.  Le  numérateur 

de  cette  fraction  (  7   -,  etc.  1  indique  le  nombre  de  tours 

qu'il  faut  faire,  en  suivant  riiélice  fictive  sur  laquelle  sont 
insérées  les  feuilles,  pour  retrouver  une  feuille  exacte- 
ment superposée  à  celle  qui  a  servi  de  point  do  départ, 
et  le  dénominateur  indique  le  nombre  de  feuilles  qui  ont 
été  rencontrées  chemin  faisant. 

—  Miner.  Disposition  d'aiguilles,  de  cristaux  qui.  par- 
tant d'un  même  point,  vont  en  s'écartant  graduellement. 

—  Anton.  Convergence. 

DIVERGENT  [vèr-jan),  ENTE  [rad.  diverger]  adj.  Géom. 
Se  dit  des  lignes  qui,  pariant  d'un  môme  point,  vont  en 
s'écartant  de  plus  en  plus. 

—  Par  ext.  Qui  diffère,  qui  est  opposé,  qui  ne  s'accorde 
pas  :  Jdées  divergentes.  Principes  divergi;nts. 

—  Algèbr.  Série  divergente.\.  série.  11  Produit  divei'gent. 

V.   PRODUIT  infini. 

—  Araolin.  Se  dit  des  aranéides  dont  les  yeux  sont  sur 
deux  lignes  opposées  et  dirigées  en  sens  contraire. 

—  Bot.  Se  dit  des  parties  des  plantes,  feuilles,  stipules, 
pédoncules,  etc.,  qui,  partant  d'un  point  commun,  s'en 
écartent  en  formant  une  sorte  de  cône  ou  d'éventail. 

—  Miner.  Cristaux  divergents.  Cristaux  produits  en 
vertu  de  deux  décroissements  :  l'un  simple,  l'autre  inter- 
médiaire, en  sorte  que  la  loi  des  décroissements  semble 
diverger  à  l'égard  d'elle-même,  en  passant  du  premier  au 
second. 

—  Anton.  Convergent,  ente. 
DIVERGENTIFLORE  {vèr'Jan  —  de  divergent,  et  du  lat. 

Pus,  oris,  tb-ur)  adj.  Dont  les  fleurs  sont  divergentes  : 
Plante  divergentiflore. 

DIVERGER  [v'tr-jé  —  lat.  divergere ;  du  préf.  e^',  et  de 
vergere,  pencher  vers,  être  tourné  vers.  Prend  un  e  muet 
ajirès  le  g  devant  un  a  ou  un  o  :  Nous  divergeons.  Nous  di- 
vergeâmes) V.  n.  S'écarter  de  plus  en  jdus  du  point  de 
départ  :  Hautes  o»i  divergent  co»i  me  les  rayons  d'une  étoile. 

—  Par  ext.  S  écarter,  difl'érer  :  Nos  opinions  divergent 
complèteinent . 

—  Fig.  Se  répandre  en  sens  divers  :  /"aire  diverger  sur 
une  multitude  a  objets  à  la  fois  les  faisceaux  él  incelants  de 
son  éloquence.  (Ste-Beuve.) 

—  Anton.  Converger. 

DIVERGINERVÉ,  ÉE  {vêr-ji-nèr'  —  de  divergent,  et  du 
lat.  ncrnis,  nerf)  adj.  Se  dit  des  feuilles  dont  les  ner- 
vures divergent  de  la  base  du  limbe  à  sa  périphérie. 

DIVERGIVEINÉ,  ÉE  {vèr''ji-i:è  —  de  dii'ergent,  et  veine) 
adj.  Bot.  Dont  les  veines  se  portent  en  divergeant  de  la 
base  au  sommet  :  Dans  le  plantain,  les  feuilles  sont  diver- 
giveinées. 

DIVERS  (rèr'),  ERSE  [lat.  diversus ;  du  préf.  di,  mar- 
(jiiant  s-i>;iration,  opposition,  et  ve7-sus,  tourné]  adj.  Au 
sing.  Ciiangeant;  qui  prend  différents  aspects  :  Combien 
l'homme  est  i7}constant,  divers  !  (La  Font.)  11  Au  plur.  Qui 
offre  des  caractères,  des  propriétés  varices,  multiples  : 
Des  couleurs  diverses,  selon  les  divers  jours  dont  on  les 
regarde.  (La  Bruy.)  ]i  Plusieurs,  un  certain  nombre  de  : 
Divers  auteurs  ont  écrit  que... 

DIVERSEMENT  {vèr  —  rad.  divei's)  adv.  De  différentes 
façons  ;  autrement. 

DIVERSICOLORE  {vèr'—  de  divers,  et  du  lat.  color,  oris, 
couleur)  adj.  En  T.  de  bot.,  Dont  la  couleur  varie  suivant 
les  individus  :  Champignons  divicrsicolores. 

DIVERSIF,  rVE  ivèr')  adj.  Qui  marque  la  diversité.  11  Qui 
opcrc  une  diversion  :  Mouvement  diversif. 

DIVERSIFIABLE  [vèr')  adj.  Qui  peut  être  diversifié,  qui 
est  suscci'tihle  de  diversité. 

DIVERSIFICATION  [vèr',  si-on)  n.  f.  Action  de  diver- 
sifier. 

DIVERSIFIER  ([■('/•"  —  du  lat.  scolastîque  diversificare, 
même  sens.  Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers. 
du  plur.  de  l'iniparf.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous 
diversifiions.  Que  vous  diversifiiez)  v.  a.  Varier,  changer, 
rendre  divers  ;  apporter  do  la  diversité  dans  :  Diversifier 
ses  occupations,  ses  plaisirs,  ses  lectures. 

Se  diversifier,  v.  pr.  Etre  diversifié  ;  varier  :  Les  nuances 
SE  diversifient  à  l'infini. 

DIVERSIFLORE  [vèr'  —  de  divers,  et  du  lat.  flos,  oris, 
fleur)  adj.  En  T.  de  bot..  Dont  les  fleurs  ont  une  grande 
variété  de  formes  et  de  couleurs  :  Calathide  diversiklorb. 
Disque  diversiflore.  11  Qui  a  les  fleurs  du  centre  régulières 
et  celles  de  la  circonférence  irrégulières  :  Ombelle  diver- 
siflori:. 

DIVERSIFOLIÉ,  ÉE  {vèr  —  de  divers,  et  du  lat.  folium, 
feuille)  adj.  En  T.  de  bot..  Dont  les  feuilles  ont  des  formes 
variables  :  Certaines  labiées  sont  diversifoliees. 

DIVERSIFORME  (vèr'  —  de  divei's,  et  fortne)  adj.  En  T. 
d  hist.  nat.,  Dont  la  forme  est  variable.  11  On  dit  aussi  hkté- 
romorphe. 

DIVERSIFRONDÉ,  ÉE  {vèr'  —  de  divers,  et  fronde)  adj. 
En  T.  de  bot,,  <Oui  a  les  frondes  peuuatifides  :  Byméno- 

StachyS  DIVFRSIFRONDE. 

DIVERSION  (lat.  diversio  ;  âe  divertere,  supin  diversutn, 
écarter,  éloigner)  n.  f.  Art  milit.  Opération  stratégique 
ou  tactique,  ayant  pour  but  d'attirer  une  partie  des  forces 
de  l'ennemi  loin  du  terrain  où  l'on  veut  diriger  contre  lui 
l'attaque  décisive. 

—  Par  ext.  Changement  dans  le  cours  des  idées  ;  dis- 
traction, variété  apportée  dans  une  chose  pour  en  rompre 
la  monotonie. 

—  Faire  diversion  à.  Détourner  l'esprit,  le  distraire  do. 

—  Méd.  Action  qui  détourne  le  mal  sur  un  autre  point. 

DIVERSISPORÉ,  ÉE  {vèr' ~-  de  divers,  et  du  gr.  spora, 
scmencoj  adj.  Bot.  Qui  contient  des  graines  de  diverses 
formes. 

DIVERSITÉ  {vèr'—  lat.  diversitas;de  diversus,  va.TÏé)  n.  f. 
Etat  de  co  qui  est  divers,  varié,  do  ce  qui  échappe  à 
kl  nionutonie  et  à  l'uniformité  :  Diversité  d'occupations. 
Diversité  de  tejnpératnenls.  La  divicrsité  des  7'aces.  il  Au 
plur.  Choses  diverses  :  Mêler  dans  ses  discoui's  beaucoup  de 
DIVERSITÉS.  (Vieilli.) 

—  Syn.  Diversité,  différence,  disparité,  etc.  V.  diffé- 
rence. 

—  Anton.  Monotonie,  unité. 


73 


DIVERTICULE   —   DIVINATOIRE 


—  Encvcl.  Philos.  Principe  de  diversité.  Tandis  r;uo  la 
raison  somblo  allirmor  runitô  dos  choses,  1  uxpérioiico 
nous  prt'seuto  lo  moiuio  coninio  multijdo  ot  relatif.  D'où 
lo  grand  i>rol>li'mo  Uo  la  métaphysiquo  :  Quoi  est  le  rap- 
port de  Vunité  ot  do  la  diversité  ?  Quelle  est  la  valeur  do 
l'un  ot  do  l'aulro  principe?  Trois  solutions  principales  ont 
été  prosonloes  :  1"  lo  principe  do  diversité  est  puromont 
phènoménat  :  c'est  la  réponse  dos  ôlôates,  du  brahma- 
nisme ot  du  bouddhisme,  la  réponse  de  tout  panthéisme  ; 
2"  lo  principe  do  diversité  a  une  valeur  absolument  objec- 
tive (Démocrito,  Einpédocle,  les  nominalistos,  Leibniz, 
Locke,  Condillac)  ;  3"  lo  principe  do  diversité  a  une  valeur 
réelle,  mais  relative  ot  limiiéo  parcelle  du  principe  d'unité 
(Socrate,  Platon,  Aristoto,  Descartes).  Il  y  a  des  diver- 
gences très  graves  entre  les  systèmes  cpie  nous  groupons 
sous  chacune  de  ces  trois  catégories.  Ce  problème  est 
celui  qui  est  au  fond  dos  systèmes  de  Spinoza,  Kant, 
Hegel,  Scholling. 

DIVERTICULE  {vér'  —  du  lat.  diverticuhtm  ou  deverticu- 
liii'i,  t'iulriiit  l'carté)  n.  m.  Anat.  Appendice  creux  et  ter- 
miné on  cul  do  sac. 

DIVERTIR  {ver  —  lat.  divertere;  du  préf.  séparât,  di, 
et  de  vertere,  tourner)  v.  a.  Détourner  d'un  lieu  vers  un 
autre.  (Vieux.)  il  Par  ext.  Soustraire,  détourner  à  son  pro- 
fit :  Divertir  les  dcniey-s  de  l'Etat.  (Vieux.) 

—  Fig.  Détourner,  éloigner  quelqu'un  do  ce  qui  l'occupe  : 
Si  notre  condition  était  heureuse,  il  ne  faudrait  pas  noiis 
piVKRTiR  d'y  penser.  (Pasc.)  [Vieux.]  ii  Distraire,  apaiser, 
adoucir,  en  parlant  d'un  chagrin  :  Divkrtir  sa  tristesse. 

Il  Amuser,  réjouir,  égayer  :  La  comédie  divertit  les  plus 
inêlancoUifiies.  \D'Ablanc.) 
Se  divertir,  v.  pr.  S'empêcher,  se  défendre,  s'éloigner. 

—  Fig.  S'amuser,  s'égayer,  se  distraire,  ii  Chercher,  se 
douuer  des  divertissements  :  Les  gens  gui  se  divertissicnt 
trop  s'ennuient.  (Christine  de  Suède.)  Il  Se  divertir  de. 
S'amuser  aux  dépens  de. 

—  Syn.  Divertir,  amuser.  V.  amuser. 

—  Divertir,  détourner,  distraire.  V.  détourner. 

—  Anton.  Ennuyer,  fatiguer,  importuner,  obséder. 

DIVERTISSABLE  irèr'-ti-sabl')  adj .  Que  Ion  peut  divertir. 

DIVERTISSANT  (fv'r'- /i-sn«),  ANTE  adj .  Propre  à  égayer, 
a  récréer  ;Zy'/i5j0cc^at:/e  divertissant. /^/,<7(»'e  divertissante. 

—  Anton.  Ennuyeux,  fastidieux,  impatientant,  insipide, 
maussade. 

DIVERTISSEMENT  (vèi^'-ti-se-man  —  rad.  divertir)  n.  m. 
Dér'juriieiii.Mit  :  In  divertissement  de  fonds,  w  Action 
de  d'-tonriKT  nn  moment  de  ce  qui  occupe  l'esprit. 

—  Fig.  Action  do  se  divertir,  ii  Moyen  de  se  divertir, 
amusement,  distraction,  récréation  :  La  seule  chose  qui 
710US  console  est  le  divertissement,  et  cependant  c'est  la 
plus  grande  de  nos  misères.  (Pascal.) 

—  Mus.  Morceau  de  musique  instrumentale  d'un  genre 
facile  et  léger,  ii  Partie  épisodique  entre  les  reprises  du 
sujet  d'une  fugue. 

—  Théàtr.  Morceau  le  plus  souvent  accompagné  de 
danses  et  do  chants,  et  qui  est  destiné  à  occuper  le  public 
pendant  un  eutr'acte.  il  Petite  pièce  écrite  pour  un  théâtre 
de  société. 

—  Syn.  Divertissement,  Eunusement,  récréation,  réjouis- 
sance. V.  AMUSEMENT. 

—  Encycl.  Dr.  On  appelle  divertissement  lo  détourne- 
ment frauduleux  d'un  etiet  d'une  succession  par  un  héri- 
tier ou  dun  elfet  de  la  communauté  par  l'un  des  époux 
mariés  sous  le  régime  do  la  communauté. 

L'hériiier  coupable  de  divertissement  ou  de  recel  (dissi- 
mulation frauduleuse)  est  déclaré  héritier  pur  et  simple 
et  no  pL-ut  prétondre  à  aucune  part  dans  les  objets  diver- 
tis ou  recelés  (C.  civ.,  art.  792).  De  plus,  il  est  déchu  de 
la  faculté  d'accepter  sous  bénéfice  d'mventaire  (art.  801). 
De  même,  sous  la  communauté  entre  époux,  celui  d'entre 
eux  qui  a  frauduleusement  diverti  quelques  objets  de  la 
communauté  est  privé  de  sa  portion  dans  lesdits  effets 
(art.  H77).  Si  c'est  la  veuve  qui  s'est  rendue  coupable  do 
divertissement,  elle  est  déi;larée  commune,  nonobstant  sa 
renonciation  ;  il  t-n  est  de  mémo  à  l'égard  de  ses  héritiers 
(art.  1  ioO).  C'est  là  une  vraie  peine  édictée  par  la  loi.  La 
minorité  de  l'époux  ne  paraît  même  pas  devoir  le  sous- 
traire à  l'application  de  ces  articles. 

—  Chorégr.  Au  xvii'  et  au  xvm"  siècle,  un  grand  nombre 
do  pièces  légères  se  terminaient  par  uno  sorte  d'intermède 
de  chant  ot   do   danse,  appelé  divertissement,  ot   auquel 

F  Tenaient  part  tous  les  acteurs  en  scène.  Gilliers,  Mourot, 
acteur  Quiiiault,  ((ui  était  bon  musicien,  ont  écrit  la  mu- 
sique d'un  grand  nombre  de  divertissements  de  ce  genre. 
On  appollo  aussi  »  divertissement  »  les  grands  épisodes 
chorégraphiques  qui  sont  introduits  dans  les  opéras. 

—  Mus.   La  fugue  d'écolo  comprend  diverses   parties 

firincipales,  qui  sont  le  sujet  et  sa  rt'ponse,  lo  contre-sujet, 
a  contre-exposition,  les  divertissements,  la  strette  et  la 
pédale.  On  ajjpello  divertissements  les  épisodes  secon- 
daires (jui  prennent  place  d'abord  avant  la  contre-oxposi- 
tion,  ensuite  ceux  qui,  traités  en  imitations  ou  en  canons, 
se  promènent  do  modulations  on  modulations  pour  ame- 
ner le  repos  à  la  dominante  et  l'attaque  do  la  strette. 
On  donne  aussi  lo  nom  do  "  divertissements  •>  ù.  certaines 

Sièces  légères  do  musique  instrumentale  qui  n'ont  point 
e  forme  arrêtée,  et  dans  lesquelles  lo  compositeur  peut  se 
laisser  aller  à.  toute  la  fantaisie  do  son  imagination,  sans 
crainie  d'aucune  «'iiirave. 

DIVERTISSEUR  {vàr'-li-seur'),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui 
éloii.'ni»,  ([iii  détourne.  (Vieux.)  n  Personne  divertissante, 
ou  qui  clmn-iici  i  divertir.  (Peu  us.) 

DiVES,  petit  tlfMivor.Atinr  do  Franco,  prenant  sa  source 
près  d'Kxnios  (dép.  do  l'Orne),  arrosant,  dans  le  dépar- 
tement du  Calvados,  Saint-Pierre-sur-/>jfje5,  Mézidon,  tra 
versant  les  prairies  du  pays  d'Auge  et  se  jetant  dans  la 
Manche,  on  aval  du  bourg  de  Dives,  après  un  cours  de 
100  kilomètres,  dont  28  navigables.  Principaux  afiîuenis  : 
la  Vie,  qui  arrose  Vimoutiers  ot  Livarot:  rAnlo,  qui  arrose 
Falais.-.  * 

DiVES,  comm.  du  Calvados,  arr.  ot  à  23  kilom.  do  Pont- 
l'Kvèque,  à  l'ombouchuro  do  la  Hivcs ;  1.720  hab.  Ch.  de  f. 
do  l'Ouest  er.  cli.  do  f.  du  Calvados.  Usine  métallurgique. 
Salaisuns.  liains  do  mer  voisins  do  Cabourg  et  liouzoval  ; 
petit  port.  I/ancien  port,  célèbre  par  lo  départ  do  (iuil- 
laumo  lo  Connuérant  pour  la  conquête  do  rAngloterro, 
était  au  pied  dn  la  butte  de  Caumont,  2  kilomètres  plus 
avant  dans  les  terres.  K{<liso,  halles  dos  XiV-xv"  siôclos. 
Hostollorio  do  Guillaumo  lo  Conquérant  (xvi"  a.). 


DiVES  (L.  Canuleius),  général  romain  du  n"  siècle 
av.  J.-C.  Préteur  en  171,  il  s'entondit  avec  l'aristocratie 
comi)romiso  pour  étonder  les  plaintes  des  députés  espa- 
gnols venus  à  Kome  dans  le  dessein  de  se  plaindre  de  la 
tyrannie  et  des  concussions  dos  magistrats  romains.  En 
l^Ispagno,  il  établit  à  Catera,  sur  les  bords  de  l'Océan, 
■1.000  hommes,  nés  du  commerce  dos  soldats  romains  avec 
dos  femmes  espagnoles  et  qui  se  trouvaient  sans  état  civil. 

DrvÉSIEN,  ENNE  {zi-in,  ('/i'—  de  D'ives,  n.  do  ville)  adj. 
So  dit  d'un  sous -étage  formant  la  partie  supérieure  de 
l'étago  callovien,  lequel  constitue  la  base  des  terrains 
([ui  composent  la  série  suprajurassiquo  ou  jurassique  su- 
périeur. (Ce  niveau  est  caractérisé  par  l'argile  do  Dives 
[Calvados].) 

—  v\.m.  :  Le  divésien. 

DiVEST  ivèsst')  n.  m.  Dr.  anc.  Action  de  dépouiller 
qui'lqu'im  d'une  possession. 

DIVETTE  [rèf  —  dimin.  do  diva)  n.  f.  Cantatrice  en 
renom,  d'opérette  ou  de  café-concert. 

DIVICINE  [sin]  u.  f.  Alcaloïde  C"U»'Az»0'»,  dérivé  de 
la  viciai'. 

DIVIDE  ET  IMPERA.  V.  l'art,  suiv. 

DIVIDE  UT  REGNES  [Divise  pour  régner),  maxime  qui 
exprime  la  règle  gouvernementale  des  États  et  des  princes 
astucieux  et  sans  foi.  Ce  fut,  en  particulier,  la  polititjue 
du  sénat  de  Rome,  et  Montesquieu,  Bossuet  et  Polybe 
s'accordent  à  dire  que  ce  principe  contribua  beaucoup  à 
donner  le  monde  à.  un  petit  peuple  de  l'Iialio.  Macliiavcl 
n'a  pas  inventé  cette  politique,  mais,  la  trouvant  au  fond 
de  la  conquête  romaine,  il  l'a  énoncée  dans  le  précepte 
Divide  ut  règnes,  cher  à  Catherine  de  Médicis.  —  On  dit 
quelquefois  Divide  ut  imperes,  mais  la  forme  la  plus  usitée 
est  Divide  et  impera  (Divise  et  règne). 

DIVIDENDE  [dand'  —  du  lat.  dividendus,  devant  être 
partagé)  n.  m.  Arithm.  Quantité  ou  nombre  que  l'on  se 
propose  de  diviser  :  Le  dividende  est  un  produit  dont  le 
diviseur  et  le  quotient  sont  les  facteurs. 

—  Comm.  Droit  que  donne  chaque  action  à  chaque 
actionnaire  d'une  entreprise,  sur  les  bénélices  à  partager  : 
Les  dividendes  se  payent  le  plus  souvent  aux  actionnaires 
le  f'^  jamuer  et  le  1'^  juillet  de  chaque  année,  il  Part  pro- 
portionnelle de  cbaque  créancier  dans  le  partage  du  fonds 
d'un  failli. 

—  Anton.  Diviseur. 

—  Encycl.  En  droit,  le  dividende  est  une  masse  de  va- 
leurs (le  plus  ordinairement  une  somme  en  numéraire) 
qui  doit  être  distribuée  encre  un  certain  nombre  do  coïn- 
téressés  ou  ayants  droit.  Ainsi,  on  nomme  «  dividende  » 
l'actif  net  à  répartir  entre  les  créanciers  dans  la  liquidation 
d'une  faillite.  On  appelle  encore  «  dividende  »  les  bénéfices 
réalisés  par  une  société  civile  ou  commerciale,  et  (lui  doi- 
vent, périodiquement,  être  subdivisés  entre  les  dinéronts 
intéressés  ou  actionnaires. 

La  loi  du  2-1  juillet  1S67  sur  les  sociétés  assimile  au 
délit  d'escroquerie,  par  ses  articles  15  et  45,  et  punit,  en 
conséquence,  des  peines  de  l'article  405  du  Code  pénal, 
le  fait,  par  les  gérants  ou  administrateurs  de  sociétés  par 
actions,  d'avoir,  en  l'absenco  d'inventaire  ou  au  moyen 
d'inventaires  frauduleux,  opéré  entre  les  actionnaires  la 
répartition  de  divide7ides  fictifs,  c'est-à-dire  de  dividendes 
que  no  justifiait  aucun  bénéfice  eft'ectif. 

DIVIDIRI  n.  m.  Gousse  qu'on  a  employée  en  Europe 
pour  le  tannage  des  peaux,  et  qui  est  le  fruit  d'une  césal- 
piiiiéo  originaire  de  l'Améritiue  du  Sud.  (Elle  contient  une 
notable  quantité  de  tanin,  d'où  son  emploi  en  médecine.) 

DIVIDUEL,  ELLE(rfH-ér^  du  lat.  diridcre,  diviser)  adj. 
Philos.  Composé  do  parties  qui  peuvent  être  conçues  sé- 
paréraont  :  bien,  comme  l'homme  et  la  femme,  est  une  unité 
Divii)t3KLLK.  (Vaillant.) 

DrvIKO  ou  DiVICON,  célèbre  chef  helvète  du  i"  siè- 
cle av.  J.-C.  Il  remporta  uno  éclatante  victoire  sur  Cas- 
sius,  qui  perdit  la  vie  dans  lo  combat  (107),  ainsi  que 
Pison,  aïeul  et  beau-père  do  César.  Plus  tard,  i!  entraîna 
trois  cent  soixante  huit  mille  émigrants  holvètos  pour  les 
établir  en  Gaule.  César  les  refoula,  et  ce  fut  le  prétexte  de 
la  campagne  do  dix  ans  qui  devait  donner  la  Gaule  aux 
Romains.  Il  fut  tué,  sans  doute,  à  Bibracto.  Comme  César 
lui  demandait  dos  otages,  il  fit  cette  fièro  réponse  :  »  Des 
otages!  les  Helvètes  sont  accoutumés  à  on  recevoir,  non 
à  en  donner.  Les  Romains  devraient  lo  savoir!  » 

DIVIN,  INE  (lat.  divinus ;élo  Deus,  Dieu) adj.  De  Dieu,  qui 
appartient,  qui  est  propre  à  Dion  ou  ù  un  dieu  :  La  majesté 
DIVINE.  La  sagesse  divine,  ii  Qui  vient  do  Dieu  :  La  grâce 
DIVINE.  L'inspiration  divink.  il  Qui  est  en  relation  avec  Dieu, 
que  Dieu  inspire  :  Les  prophètes  divins,  il  Qui  so  rapporte  à 
Dieu,  qui  a  Dieu  pour  but :/,*o/';ïce  DIVIN. /,e*Aonne«r«  DIVINS. 

—  Par  oxagér.  Sublime,  parfait,  excellent  en  son  genre  : 
Poète  DIVIN.  Temps  divin,  il  //  fait  divin,  11  fait  un  temps 
exceptionnellement  beau. 

—  Polit.  Droit  divin.  Droit  que  certains  écrivains  poli- 
tirpies  attribuent  aux  souverains,  ot  qui,  d'après  eux, 
tirant  son  origine  de  la  volonté  divine,  serait  naturoUo- 
mcnt  inaliénal)le.  V,  droit. 

—  Relig.  ant.  Mis  au  nombre  des  dieux  :  Le  divin  Au- 
guste. 

~  Tbéol.  Personne  divine.  Chacune  dos  trois  personnes 
do  la  Trinité,  n  Verbe  divin.  Deuxième  personne  do  la 
Trinité. 

Le  divin  n.  m.  Ce  qui  est  divin,  ce  qui  regarde  Dieu  ou 
vient  do  lui  :  L'instinct  du  DivtN,  comme  explication  de 
/'uuMAiN,  se  retrouve  dans  la  masse  de  l'humanité.  (Vinet.) 

—  Allcs.  littéb.  : 

Lo  tabac  est  divin,  tl  n'est  rien  qui  l'i^gale, 
Vers  de  Th.  Corneille.  V.  Akistotk. 

—  Antdn    Diabolique,  Inleroal.  —  Humain,  terrestre. 

DrviNA  PaSTORA.  municipodos  Etats  unis  du  Brésil 
Ktat  do  Sor-ippei;  s.:tuû  liab. 

Divina  Tragœdla,  tableau  do  Chenavard,  exposé  au 

Salon  do  lî*'>y,  envoyé  depuis  au  musée  du  Luxembourg. 
C'est  uno  vaste  allégorie  qui  pourrait  Atro  intitulée  7e 
Triomphe  du  christianisme  sur  Ivs  religions  antiques. 

Au  contre,  lo  Père  éternel,  assis  sur  l'arc-on-ciol,  sou- 
tient sur  ses  genoux  lo  Christ  qui  expire,  ot  près  duquel 
[ilano  la  colombe.  Kn  arrière,  a  droite,  so  tient  ta  Ma- 
done avec  lo  bambino;  ù,  gaucho,  on  entrevoit  Adam  ot 
Eve.  plus  bas,  sous  l'arc-on  ciel,  d'un  cùté,  Satan  lutte 
contre  l'ungo;  do  l'autre,  lo  vautour  dévore  Prométhée. 


Tout  autour  tourbillonnent  ot  luttent  les  faux  dieux  du 
paganisme.  Au  bas  du  tableau,  la  vieille  Maïa,  l'Indienne, 
est  accroupie  et  piano  sur  les  corps  de  Jupiter-Ammon,  aux 
cornes  de  bélier,  et  d'Isis-Cybèlo,  à  la  tôte  de  vacho.  Un 
pied  sur  lo  cadavre  do  Jupiter-Ammon,  lo  dieu  Thor,  armé 
de  son  marteau,  de  son  gantelet  ot  do  son  bouclier,  com- 
bat le  monstre  Jormoungardour  qui  lo  mord  à  la  gorge,  lutte 
qui  symbolise  colle  du  Dion  et  du  Mal.  A  gauche,  Mi- 
nerve secoue  la  této  do  Méduse.  Plus  à  gauche  encore, 
Apollon  écorcho  Marsyas.  Derrière  ce  groupe,  Hercule, 
monté  sur  Pégase,  brandit  sa  massue.  Au-dessus  do  lui, 
Diane  lance  au  Christ  une  flèclie  impuissante.  Plus  haut 
encore,  les  trois  Parques  poursuivent  leur  lugubre  tâche. 
Du  côté  opposé,  à  droite,  la  Mort,  agitant  sa  faux,  Tqngo 
do  la  Justice,  tenant  dos  balances,  et  l'ange  des  vengean- 
ces célestes,  armé  d'un  glaive,  précipitent  dans  l'abîme 
Typhon  l'Egyptien,  à  tête  de  chien,  et  le  noir  Démiurge, 
au  corps  de  lion.  Au-dessous,  Mercure  emporte  dans  ses 
bras  Pandore  évanouie  et  un  enfant  mort. 

On^  ne  peut  méconnaître  que  la  Divina  Ti-agœdia  ne 
soit  l'œuvre  d'un  artiste  profond;  il  s'est  fourvoyé  peut- 
ôtre  en  faisant  choix  d'une  sccno  trop  compliquée,  mais 
il  s'est  eiforcé  de  réaliser  par  l'art  uno  conception  vraiment 
synthétique. 

DIVINATEUR,  TRICE  (lat.  divinator,  trix,  même  sens)  n. 
Antiq.  Celui,  celle  qui  pratiquait  la  divination. 

—  adj.  :  Science  divinatrice.  Il  Qui  devine  :  Instinct  divi- 
nateur. 

DIVINATION  (si-on  —  lat.  diviuatio,  même  sens;  de 
divus,  divin)  n.  f.  Art  prétendu  ou  action  de  prédire  Tave- 
uir  :  La  divin.vtion  est  toujours  florissante. 

—  Par  ext.  Sorte  de  prévision  instinctive  :  La  divina- 
tion du  désespoir.  (V.  Hugo.)  \i  Moyen  quelconque  d'arriver 
à  la  connaissance  de  l'avenir  :  L'esprit  hu77iain  ne  pouvant 
jamais  connaître  l'avenir,  la.  vertu  doit  être  sa  divination. 
(M-"-  do  Staël.) 

—  Antiq.  rom.  Choix  que  faisaient  les  juges  d'un  accu- 
sateur unique  parmi  les  différentes  personnes  qui  reven- 
diquaient ce  rôle  dans  les  procès  criminels,  u  Par  ext. 
Discours  que  prononçait  à  cette  occasion  chacun  des  can- 
didats accusateurs. 

—  Encycl.  Antiq.  class.  De  tout  temps,  les  hommes, 
tourmentés  du  désir  de  connaître  l'avenir,  ont  cru  qu'il  y 
avait  des  moyens  d'établir  des  rapports  entre  eux-mêmes 
et  la  pensée  divine.  Ces  moyens  constituent  la  divination. 
Les  stoïciens  avaient  établi  une  classification  commode  :  la 
divination  peut  être  obtenue  soit  par  l'interprétation  des 
signes  {divination  artificielle),  soit  par  une  communication 
directe  de  la  divinité  avec  l'âme  humaine  vdivination  spon- 
tanée ou  naturelle).  Le  discernement  des  signes  extérieurs 
et  leur  explication,  révélés  par  les  dieux  aux  devins  primi- 
tifs, avaient  été  formulés  en  règles  par  leurs  successeurs. 
Mais  la  superstition,  d'ailleurs  exploitée  par  les  devins, 
étendit  sans  cesse  le  champ  de  la  divination.  En  Etrurio 
et  à  Rome,  la  divination  officielle  était  étroitement  limi- 
tée, et  les  signes  n'avaient  de  valeur  que  si  on  les  obser- 
vait avec  l'intention  de  pénétrer  la  volonté  divine.  Mais 
la  foule  s'inquiétait,  en  outre,  de  mille  signes  fortuits.  Ces 
signes,  officiellement  reconnus  ou  non,  s  observaient  dans 
le  vol,  le  cri,  l'espèce  des  oiseaux,  les  paroles  entendues 
par  hasard;  dans  les  entrailles,  le  feu,  l'eau,  les  sorts, 
les  astres,  etc.  La  divination  naturelle  avait  lieu  par  des 
songes,  l'apparition  des  morts,  la  magie,  par  l'enthou- 
siasme qui  inspirait  les  oracles. 

—  Dr.  rom.  Quand  plusieurs  accusateurs  so  présen- 
taient pour  une  seule  atfaire,  la  loi  exigeait  qu'un  seul 
fut  choisi  pour  soutenir  l'accusation.  Ce  choix  s'appelait 
divinatio,  parce  que  les  magistrats  ne  s©  décidaient  que 
d'après  leur  impulsion  naturelle,  indépendamment  de  tout 
signe  extérieur.  La  divination  n'est  régulièrement  orga- 
nisée que  dans  la  période  des  quœstiones  perpetux.  C'était 
un  moyen  d'échapper  aux  accusateurs  fictits  que  la  cor- 
ruption du  temps  avait  fait  naître. 

—  Pliilos.  Sous  le  nom  do  philosophie  de  la  divination, 
un  penseur  italien,  A.  lïasevi,  a  donné  une  philosophie  do 
la  finalité  :  «  divination  »  est,  dans  son  s^'stème,  synonyme 
do  «  prévision  ».  Il  la  trouve  dans  la  volonté,  dans  l'instinct, 
dans  la  prédestination  dos  organes,  dans  les  concordances 
de  l'être  au  foml  du  mon<lo  atomique.  U  tire  do  cotte 
constatation  universelle  les  preuves  de  roxistonco  de 
Dieu  et  do  l'immortalité  do  l'anio,  ou,  plutôt,  les  motifs 
d'admettre  ces  croyances.  Il  a  développé  ses  théories 
principalement  dans  les  trois  ouvrages  :  Sut  principîo 
universale  délia  divinasione  (1872);  7a  Dit^inasione  e  la 
Scienza  {IST6);  la  Filosofia  délia  divinazione  (ISSO). 

Divination  (De  la),  traité  philosophique  do  Cicéron.  — 
11  est  partagé  en  deux  livres.  Dans  lo  premier,  Quintus, 
frèro  do  Cicéron,  soutient  la  réalité  de  ta  divination.  Sans 
raisonner  cette  science,  il  constate  qu'on  une  foulo  do 
circonstances,  ses  avortissomonts  ot  ses  prédictions  so 
sont  réalisés.  L'expérience  est  donc  on  sa  faveur.  Quintus 
s'appuie,  en  outre,  sur  lo  consentement  universel.  Enfin, 
il  reproduit  l'argument  stoïcien,  à  savoir  quo  les  dieux 
connaissant  l'avenir  et  aimant  les  hommes,  ils  doivent, 
nécessairement,  faire  en  quelque  mesure  participer  les 
hommes  à  cotte  connaissance.  Dans  le  second  livre. Cicéron 
réfute  cette  thèse  par  des  arguments  do  bon  sens,  avec 
autant  do  justesse  quo  de  verve.  Lo  traité  De  la  divination, 
qui  ruinait  une  grando  partie  de  la  superstition  païoano, 
tut  en  si  grand  honneur  chez  les  chrétiens,  qu'on  308 
Dioclélien  Te  lit  brûler  avec  les  livres  saints. 

DIVINATOIRE  adj.  Qui  appartient  à  la  divination,  qui  a 
rapport  ù  la  divination  :  L'art  divinatoire.  Il  Qui  sert  ù  la 
divination,  iiui  est  employé  pour  deviner  l'avenir  :  La 
baguette  divinatoire.  V.  b,\c.ui-:tte. 

Par  ext.  Qui  jouit  d'une  sorte  do  double  vue,  qui  n 


la  faculté  do  connaître   les   choses   cachées  :  L'oeil  des 
femmes  est  divinatoire.  (Lamart.) 

Divine  Comédie  (la),  poème  épique  do  Danto  AH- 
ghiori  (composé  do  UOO  à.  liilS;  imprimé  pour  la  première 
fois  on  1 172),  —  Ce  poèmo,  l'uno  des  plus  hautes  concep- 
tions do  l'esprit  humain,  frappe  tout  d'abord  par  son  or- 
donnance A  la  fois  si  savante  et  si  profonde,  par Vndmirablo 
symétrie  à  l'aido  do  laquollo  lo  poète  a  pu  embrasser 
l'ensemble  lo  plus  vaste  de  faits  et  d'idées,  sans  s'égarer 
un  instant,  sans  que  lo  nombre  infini  dos  détails  ot  des 
descriptions  nuisit  ù  rharmonie  do  la  composition. 

I^  Divine  Comédie  ost  une  trilogie,  uno  numonso  notion 
en  trois  actes  :  V/Cnfer,  lo  Purgatoire,  lo  /'«ru(/(«;chaouno 
de  CCS  trois  parties,  appelées  Cantiiiues  pur  lo  poète,  so 


DIVINEMENT   —   DIVISIBILITE 


subdivise  elle-mèrae  on  chants  très  courts,  de  cent  trente 
à  cent  quarante  vers  environ;  le  nombre  total  des  cliants 
est  de  cent.  L'Enfer  sert  d'introduction  à  toute  l'œuvre. 
Dante  suppose  qu'il  se  trouve  au  milieu  du  chemin  de  sa 
vie,  à  l'entrée  d'une  forêt  obscure,  dont  le  souvenir  seul 
lui  cause  des  angoisses.  Il  veut  avancer;  trois  bètes  hor- 
ribles lui  barrent  le  passage;  alors  paraît  l'ombre  de 
Virgile,  qui  lui  propose  de  le  guider.  Dante  accepte  et 
entreprend  avec  le  poète  latin  son  long  voyage  à  travers 
le  monde  des  âmes.  Virgile  le  prévient  qu'il  ne  l'accom- 
pagnera que  dans  l'enfer  et  dans  le  pur^^atoire;  quand 
ils  seront  arrivés  au  paradis,  uu  autre  guide,  Béatrix,  le 
conduira  dans  ces  sphères  dont  un  païen  ne  peut  point 
passer  le  seuil.  Aussitôt  commence  la  célèbre  pérégrina- 
tion du  Florentin  à  travers  les  damnés  et  les  supplices. 
C'est  la  partie  la  plus  etfrayante  et  la  plus  connue  du 
poème;  la  singulière  diversité  des  châtiments;  la  rapidité 
avec  laquelle  Dante  passe  en  revue  tous  les  grands  cou- 
pables historiques,  et  marque  d'un  trait,  ineffaçable  malgré 
sa  brièveté,  ces  physionomies  grimaçantes  ;  la  grâce  de 
certains  épisodes  au  milieu  de  toutes  ces  horreurs, 
attestent  uue  vigueur  d'imagination  que  nul  n"a  égalée. 
Sur  ce  fond  si  sombre  se  détachent  des  épisodes  admi- 
rables, tels  que  les  amours  et  le  châtiment  de  Francesca 
de  Rimini  et  de  Paolo  Malatesta,  la  mort  d'Ugolin  et  de 
ses  enfants  dans  la  tour  de  Pise,  Bertrand  de  Born,  et 
bien  d'autres-  Le  Purgatoire  et  le  Paradis  n'offrent  pas 
d'épisodes  aussi  dramatiques;  le  Pa/^idis  surtout,  où,  en 
traversant  les  différents  cercles  du  ciel,  le  poète  ne  fait 
que  converser  tantôt  avec  son  guide,  Béatrix,  tantôt  avec 
les  bienheureux  ou  les  illustres  penseurs  qu'il  rencontre: 
saint  François,  saint  Dominique,  saint  Benoît,  saint 
Thomas  d'Aquin,  Siger  de  Brabant,  Pierre  Damien,  etc.. 
et  décider  avec  eux  divers  points  de  théologie,  mais  il 
atteint  partout  la  même  sublimité  d'expression. 

Dans  la  Divine  Comédie  Dante  s'est  manifesté  comme 
un  des  plus  grands  génies  do  l'humanité.  Il  a  fait  de  son 
poème  une  immense  encyclopédie,  où  est  incluse  toute  le 
science  de  son  temps,  formulée  en  vers  d'une  précision, 
d'une  puissance, d'une  portée  incomparables.  Ou  les  étudie, 
on   les  commente  depuis   six  siècles   sans  avoir  encore 

Îiénétré  toutes  leurs  profondeurs.  Dante  a,  de  plus,  créé  la 
angue  italienne,  et  avec  une  telle  autorité  que  c'est  à  peine 
si  quelques-unes  de  ses  tournures  ont  vieilli,  si  quelques 
mots  de  son  vocabulaire  sont  tombés  en  désuétude. 

DIVINEMENT  (rad.  divin)  adv.  Par  Dieu,  par  la  puis- 
sance, par  la  volonté  de  Dieu  :  Un  écrivain  divinement 
inspiré,  il  Par  ext.  D'une  manière  parfaite,  excellente  :  Etre 

DIVINEMENT  lof/é.    Vin  DIVINEMENT  boH. 

DIVINIS  (A),  locution  latine,  employée  en  droit  canon 
quand  l'autorité  ecclésiastique  interdit  à  un  prôtre  la  célé- 
bration des  choses  divines,  c  est-à-dire  des  fonctions  de  son 
ordre.  (On  dit,  alors,  qu'il  est  suspendu  a  divinis.) 

DIVINISATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  diviniser  :  La  di- 
vinisation de  la  matière. 

DIVINISER  (du  lat.  divinus,  divin)  v.  a.  Faire  dieu, 
mettre  au  rang  dos  dieux  :  Les  païens^  divinisaient  les 
héros,  it  Par  ext.  Donner  un  charme  divin  à  :  Diviniser  le 
plaisir. 

—  Par  exagér.  Elever  très  haut,  exalter,  préconiser  : 
Que  l'Italie  ait  divinisé  Dante,  cet  enthousiasme  est 
naturel.  (Laharpe.  )  L'amour  divinise  ce  qu'il  aime.  (Do 
Ségur.)  Il  Sanctifier  :  L'évangile  divinise  l'obéissance  dans 
l'épouse,  dans  l'enfant,  dans  le  serviteur.  (Michon.) 

Se  diviniserj  v.  pr.  Se  faire  dieu,  se  mettre  au  rang  des 
dieux  :  Alexandre  se  divinisa.  Il  Par  exagér.  S'élever  très 
haut,  preudre  une  sorte  de  caractère  divin. 

DIVINITÉ  (lat.  divinitas,  même  sens;  do  divinus,  divin) 
n.  f.  Nature,  essence  divine  :  Nier^  Méconnaître  la  divinité 
de  Jésus. 

—  Dieu  ou  déesse  du  pao:anisme  :  Le  soleil  était  la 
divinité  principale  de  tous  les  peuples  voisins  de  l'empire 
mexicain.  (Chateaubr.) 

—  Par  ext.  et  dans  le  sens  absolu,  Dieu  lui-même  :  La 
définition  de  la  Divinité  échappe  à  l'intelligence.  (Proudh.) 

—  Fig.  Personne  ou  chose  divinisée,  préconisée  à 
cause  de  soq  oxcellence  vraie  ou  prétendue  :  L'espérance 
est  une  divinité  qui  n'a  ni  temple  ni  autels  que  dans  nos 
cœurs.  (Fén.)  ii  Femme  d'une  grande  distinction,  d'une 
rare  beauté:  femme  aimée,  maîtresse. 

—  Hist.  rom.  Titre  que  prcuaiout  quelques  empereurs 
romains. 

DiviON,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arr.  et  à  12  kilom. 
de  Béthune,  sur  un  sous-affluent  de  la  Lys  par  la  Lawe; 
1.208  hab.  Mine  de  houille. 

DIVIS,  ISE  (rj,  i;*  —  tiré  de  indivis)  adj.  Divisé,  par- 
tagé. (Peu  usité  et  seulement  par  opposition  à  indivis.) 

—  n.  m.  Etat  d'un  bien  partagé  entre  plusieurs  proprié- 
taires; partage  d'un  bien  entre  plusieurs  propriétaires  : 
Demander  le  divis. 

—  Loc.  adv.  Par  divis^  Après  partage,  dans  un  état  de 
partage  :  Posséder  par  divis.  (Peu  usité  et  seulement 
par  opposition  à  par  indivis.) 

—  Anton.  Indivis,  ise. 

DIVISANT  {:an},  ANTE  adj.  Qui  divise. 

DIVISE  (de  diviser)  n.  f.  Pièce  héraldique  qui  est  une 
fasco  réduite  à  la  moitié  de  sa  largeur. 
n  On  dit  mieux  bubèlk,  quand  elle  est 
en  nombre. 

DIVISÉMENT  (rad.  diviser)  adv.  Sépa- 
rément :  Hien  ne  peut  être  conçu  divi- 
sÊMENT  dans  son  être  substantiel.  (Bou- 
lainvilliers.)  [Vieux.] 

—  Anton.  Indivisément,  Bolidai  rement. 


DIVISER  (du  lat.  dividere,  supin  divi- 
«um,  diviser)  V.  a  Partager  en  plusieurs    D'argent  à  la  divise 
parties  isolées  :  Diviser  une  planche,  en  de  gueules. 

cinq  morceaux,  ii  Indiquer  des  divisions, 
des  séparations  sur  :  Diviser  un  angle  en  deux  parties 
ét^ales.  Il  Etablir  des  divisions  politiques  dans  :  DiviSEit  un 
Etat  en  provinces.  \\  Etablir  des  parties  distinctes  dans  : 
Les  républicains  diviskikst  les  mois  en  trois  décades.  Divi- 
ser un  discours  en  trois  points.  [1  Morceler,  distribuer  par 
petites  portions  ;  Diviser  la  question,  ii  Diviser  le  travail, 
Conrtor  chaque  parti©  d'un  travail  à  un  ouvrier  spécial. 

—  Etudier  séparément,  considérer  par  parties  séparées  : 
Dieu  est  tellement  grand  et  tellement  vaste,  que,  pour  le 
comprendre,  il  faut  te  diviser.  (J.  Joubort.) 


—  Par  ext.  Séparer,  écarter  l'un  de  l'autre  :  Horace  di- 
visa les  Cui'iaces.  il  Désagréger,  désunir  les  parties  de  : 
Les  eaux  entî-ainent  Us  sahYeSj  les  terres,  les  graviers  qu'elles 
peuvent  DIVISER.  (Butf.) 

—  Fig.  Désunir,  mettre  en  désaccord,  en  discorde  :  L'in- 
térêt vaiT  autaiit  les  hommes  qu'il  /e^ divi.se. (M'^'^C.  Bachi.) 

—  Machine  à  diviser,  Machine  employée  pour  établir 
dos  échelles  mathématiquement  exactes'  sur  les  instru- 
ments dits  «  de  précision  »  et  servant  au  mesurage. 

—  Dr.  Faire  doux  actions  juridiques  distinctes  de  :  Cause 
que  l'on  ne  peut  diviser. 

—  Mathém.  Partager  en  parties  égales,  en  parlant  d'uu 
nombre  :  On  divise  les  nombres  décimaux  par  10  en  dépla- 
çant la  virgule  d'un  rang  vers  la  gauche. 

—  Typogr.  Diviser  un  mot.  Le  séparer  en  deux  parties 
dont  oh  place  l'une  à  la  iin  d'une  ligne  et  l'autre  au  com- 
mencement de  la  ligne  suivante. 

Divisé,  ée  part.  pass.  du  v.  Diviser. 

--  Gramm.  Sens  divisé.  Sens  improprement  attribué  à 
un  mot,  auquel  il  a  actuellement  cessé  de  convenir  et  qui 
devrait,  à  la  rigueur,  être  modilié  par  l'indication  de  cette 
circonstance.  (Quand  Jésus  a  dit  :  Les  aveugles  voient,  il 
a  voulu  dire  :  Ceux  qui  étaient  aveugles  voient  ;  il  a  donné 
à  ses  paroles  un  sens  divisé.) 

—  Hist.  nat.  Se  dit  de  tout  organe  qui,  bien  que  formé 
en  apparence  d'une  seule  pièce,  est  partagé  profondément 
en  parties  qui  se  continuent  presque  jusqu'à  sa  base. 

Se  diviser,  v.  pr.  Etre  divisé,  partagé,  il  Etre  composé 
de  parties  distinctes. 

—  Fig,  Se  séparer,  se  désunir,  il  Entrer  en  discorde. 
Il  Différer  d'avis,  d'opinion:  Sur  presque  toutes  les  ques- 
tions, les  philosophes  se  divisent. 

—  Arithm.  Etre  divisible,  ne  pas  donner  de  reste  à  la 
division  :  S60  se  divise  par  les  nombres  premiers  5,  3  et  5. 

—  Allus.  hist.:  Diviser  pour  régner. V.  divideut règnes. 

—  Syn.  Diviser,  partager.  Quand  on  divise,  les  parties 
conservent  k'urs  rappuris  avec  le  tout,  ou  ne  sont  consi- 
dérées que  d'une  manière  spéculative  ;  quand  on  partage, 
chaque  partie  devient  un  tout  qui  reçoit  une  destination 
particulière.  On  divise  un  cercle  en  3(jO  degrés  ;  on  par- 
tage une  succession  en  autant  de  parts  qu'il  y  a  d'héritiers. 

—  Anton.  Multiplier,  réunir. 

DIVISEUR  (lat.  divisor;  de  dividere,  supin  divisum,  di- 
viser) n.  m.  Arithm.  Dans  nue  division.  Nombre  par  lequel 
on  en  divise  un  autre,  ii  Diviseur  d'un  nombre,  Second  nom- 
bre qui  divise  exactement  le  premier,  il  Comînun  diviseur, 
Nombre  qui  on  divise  exactement  plusieurs  autres  :  5  est 
un  COMMUN  DIVISEUR  de  i5  et  de  30.  ii  P/hs  grand  commun 
diviseur.  Le  plus  grand  de  tous  les  communs  diviseurs  à 
plusieurs  nombres  donnes  :  15  est  le  plus  grand  commun 
DIVISEUR  de  30  et  de  45.  il  Diviseur  premier.  Nombre  qui  en 
divise  un  autre,  mais  qui  n'a  pas  lui-même  de  diviseur. 

—  Antiq.  Nom  que  les  Romains  donnaient  à  des  agents 
subalternes,  chargés,  dans  les  comices,  de  faire  partager 
le  peuple  en  curies,  centuries  ou  tribus  :  Les  candidats 
chargeaient  les  diviseurs  de  distribuer  en  leur  nom  de  l'ar- 
tjent  parmi  les  votants. 

—  Adjcctiv.  :  Le  nombre  diviseur.  La  fraction  diviseur. 


Système  diviseur  :  A,  réservoir  à  matières  sulides;  B,  conduit 
servaut  ft  l'écoulement  des  matières  liquides;  E,  égout;   C,  cave. 

—  Système  diviseur,  Procédé  de  vidange  consistant  à 
obtenir  la  séparation  des  matières  fécales  liquides  de  celles 
qui  sont  solides. (Les  matières  liquides  s'écoulent  dans  les 
égouts  en  suivant  des  branchements  spécialement  établis 
pour  cet  usage,  tandis  que  les  matières  solides  restent  dans 
un  récipient  ad  hoc.) 

—  Anton.  Dividende. 

—  Enoycl.  Arttlim.  Los  diviseurs,  sous-multiples  ou  fac- 
teurs d'un  nombre  sont  les  nombres  qui  le  divisent  exac- 
tement ;  par  exemple,  2,3,4,6  sont  des  diviseurs  ou  sous- 
multiples  de  12. 

Les  diviseurs  premiers  ou  facteurs  premiers  d'un  nombre 
sont  les  nombres  premiers  qui  le  divisent  exactement.  Les 
diviseurs  premiers  do  12  sont  2  et  3. 

Pour  déterminer  les  diviseurs  d'un  nombre,  on  com- 
mence par  en  chercher  les  diviseurs  premiers  ;  pour  cela, 
on  divise  le  nombre  proposé,  autant  de  fois  que  possible, 
par  le  plus  petit  nombre  premier  2  ;  on  divise  de  même, 
autant  de  fois  que  possilile,  le  dernier  quotient  obtenu  par 
le  second  nombre  premier  3,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce 
qu'on  parvienne  à  un  quotient  égal  à  l'unité. 

Les  diviseurs  premiers  du  nombre  donné  étant  connus, 
on  en  forme  les  diviseurs  composes,  en  multipliant  deux  à 
deux,  trois  à  trois,  etc.,  les  diviseurs  premiers. 

Deux  nombres  peuvent  avoir  plusieurs  diviseurs  com- 
muns ;  le  plus  grand  de  tous  les  diviseurs  communs  à  ces 
deux  nombres  est  appelé  plus  grand  commun  diviseur  des 
deux  nombres. 

Pour  obtenir  le  plus  grand  commun  diviseur  entre  plu- 
sieurs nombres,  on  commence  par  décomposer  ces  nombres 
en  leurs  facteurs  premiers,  puis  on  fait  le  produit  des  fac- 
teurs /n-t'mirrs  communs  à  ces  nombres,  dincun  de  ces  facteurs 
étant  affecté  du  plus  pftit  de  ses  exposants. 

Ou  peut  aussi,  pour  trouver  le  plus  grand  commun  divi- 
seur ae  deux  nombres,  divisor  le  plus  grand  par  le  plus 
petit,  le  plus  petit  par  le  reste  obtenu,  le  premier  reste 
par  lo  second,  le  troisième  par  le  quatrième,  et  ainsi  do 
suite  jusqu'à  ce  qu'on  arrive  à  un  reste  nul.  Lo  diviseur 
de  la  dernière  division  est  lo  plus  grand  commun  diviseur 
cherché. 

Pour  trouver  lo  plus  grand  commun  diviseur  entre  plu- 
sieurs nombres  A,  B,  C,  D,  on  peut  encore  chercher  lo 


774 

plus  grand  commun  diviseur  a  entre  A  et  B,  puis  le  plus 
grand  commun  diviseur  p  entre  a  et  C,  et  enlin  le  plus 
grand  commun  diviseur  y  entre  -i  et  D  ;  -j  est  lo  plus  grand 
commun  diviseur  cherché. 

Les  propriétés  du  plus  grand  commun  diviseur  sont 
renfermées  dans  les  énoncés  suivants  : 

Tout  nombre  qui  en  divise  d'autres  divise  leur  plus  grand 
commun  diviseur. 

Lorsqu'on  multiplie  des  nombres  par  un  même  facteur, 
leur  plus  grand  commun  diviseur  est  multiplié  par  ce  fac- 
teur. 

—  Algèbr.  Les  diviseurs  d'un  polynôme  sont  les  poly- 
nômes qui  le  divisent  exactement,  c'est-à-dire  qui  four- 
nissent des  quotients  entiers.  Les  diviseurs  les  plus  simples 
d'un  polynôme  en  x  sont  du  premier  degré  et  de  la  forme 
(x  —  a).  Tout  polynûmo  en  .r  du  degré  771  est  décompo- 
sable  en  m  facteurs  du  premier  degré  de  la  forme  (x  —  a). 
V.  divisibilité. 

Lo  plus  grand  commun  diviseur  de  deux  polynômes  en  x 
est  le  produit  des  facteurs  binômes  communs*  à  ces  deux 
polynômes  ;  on  l'obtient  par  la  même  série  d'opérations 
qui  fournit  le  jilus  grand  commun  diviseur  de  doux  nombres 
entiers,  c'est-à-dire  qu'on  divise  le  polynôme  du  plus  haut 
degré  par  l'autre,  celui-ci  par  le  reste  obtenu,  le  premier 
reste  par  le  second,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  qu'on  par- 
vienne à  un  reste  qui  divise  le  précédent,  et  qui  est  le 
plus  grand  commun  diviseur. 

DIVISI  (mol  ital.  signif.  rfru(s^s)adj.  m.  pi.  Mus.  Mot  qui, 
dans  une  partie  à  deux,  placé  au-dessus  ou  au-dessous 
de  certaines  notes  indiquant  de  doubles  octaves,  signifie 
que  l'exécution  do  ces  passages  doit  être  divisée  "entre 
les  deux  exécutants  :  le  premier  doit  faire  les  notes  supé- 
rieures, et  le  second,  les  notes  inférieures. 

DIVISIBILITÉ  n.  f.  Mathém.  Qualité  de  ce  qui  peut  être 
divisé  ;  La  divisibilité  d'un  nombre  par  3  se  reconnaît 
lorsque  la  somme  de  ses  chiffres  est  divisible  par  3. 

—  Physiq.  V.  la  partie  encycl. 

—  Encycl.  Physiq.  La  divisibilité  est  la  propriété  que 
possèdent  les  corps  de  pouvoir  être  partagés  en  portions 
distinctes  les  unes  des  autres.  Elle  est  considérée  comme 
une  propriété  générale  de  la  matière,  bien  que  n'étant 
pas  essentielle.  Nous  concevons  facilement  la  divisibilité 
de  la  matière  à  l'infini,  quand  il  s'agit  de  n'y  appliquer 
que  la  pensée.  En  réalité,  nous  pourrions  citer  beaucoup 
d'exemples  de  l'extrême  ténuité  à  laquelle  les  corps  peu- 
vent être  réduits.  Un  grain  de  carmin,  quantité  de  matière 
colorante  à  peine  visible,  communique  sa  couleur  à  une 
quantité  d'eau  dix  millions  de  fois  plus  volumineuse.  Haiiy 
a  divisé  mécaniquement  la  mica  en  lames  qui  réfléchis- 
saient un  beau  bleu,  ce  qui,  d'après  la  règle  de  Newton, 
indique  une  épaisseur  tellement  petite  qu'il  pourrait  y 
avoir  23.255  de  ces  lames  dans  une  épaisseur  de  O^.ooi. 
On  n'admet  pas,  cependant,  que  la  matière  soit  divisible 
à  l'infini;  l'étude  delà  physique  et  de  la  chimie  nous  conduit 
à  admettre,  surtout  pour  la  commodité  de  nos  théories, 
que  les  corps,  quels  qu'ils  soient,  sont  formés  par  le  grou- 

ficment  d'éléments  indivisibles,  atomes  ou  molécules,  sur 
esquels  agissent  les  forces  phvsico-chimiques. 

—  Arithm.  Les  principes  de  la  théorie  de  la  divisibilité 
sont  tous  renfermés  dans  l'énoncé  suivant  :  Un  nombre 
composé  par  voie  d'addition  ou  de  soustraction  de  parties 
d'visibles  par  un  même  nombre  est  divistble  par  ce  nombre, 
uu,  eu  d'autres  termes  :  Le  résultat  définitif  d'additions  et 
lit:'  soustractions  effectuées  sur  des  rnult/ples  quelconques 
d'un  même  nombre  est  un  multiple  de  ce  nombre. 

Pour  abréger  les  calculs,  il  est  important  de  savoir, 
à  priori,  si  un  nombre  est  exactement  divisible  par  un 
autre;  dans  le  cas  ot"i  le  second  nombre  est  simple,  on 
peut  souvent  le  reconnaître  à  l'aide  d'opérations  simples  ; 
l'énoncé  de  ces  opérations  constitue  les  ccnditiofis  ou  ca- 
ractères  de  divisibilité. 

—  Caractères  de  divisibilité  d'un  nombre  par  3  et  ses 
puissances  4,  S,  16.  etc.  On  démontre,  en  arithmétique,  que  : 
le  reste  de  la  division  d'un  nombre  par  ?  est  le  même  que  le 
reste  de  la  divisio7i  du  dernier  chiffre  de  ce  nombre  par  S  , 
le  reste  de  la  division  d'un  nombre  par  4  est  le  même  que  le 
reste  de  la  division  par  4  du  nombre  formé  par  les  deux  der- 
niers chiffres  à  droite  du  nombre  considéré,  etc.  ;  on  on 
conclut  que  :  pour  (ju'uu  nombre  soit  divisible  par  2,  il  faut, 
et  il  suffit,  que  le  chifi!"re  de  ses  unités  soit  divisible  par  2, 
c'est-à-dire  que  ce  chiffre  soit  2,  4,  6,  8  ou  0  ;  pour  qu'un 
nombre  soit  divisible  par  4, il  faut,  et  il  suffit, que  le  nombre 
représenté  par  ses  deux  derniers  chiffres  à  droite  soit 
divisible  par  4.  Pour  qu'un  nombre  soit  divisit)lo  par  8, 
par  IS,  etc.,  il  faut,  et  il  suffit,  que  le  nombre  formé  par 
ses  trois,  quatre,  etc.,  derniers  chiffres  à  droite,  soit  lui- 
même  divisible  par  8,  par  16,  etc. 

—  Caractères  de  divisibilité  d'un  nombre  par  5  et  ses 
puissances  25,  i'25,  etc.  On  démontre, en  aritlmiétique,que  : 
le  reste  de  la  division  d'un  nombre  par  5  est  le  même  que  le 
reste  de  la  division  du  dernier  chiffre  de  ce  nombre  par  5; 
le  reste  de  la  division  du  no7nbre  par  ;'5  est  le  même  que  le 
reste  de  la  division  par  25  du  nombre  formé  par  les  deux 
derniers  chiffres  du  nombre  considéré,  etc.  ;  on  en  conclut 
que,  pour  qu'un  nombre  soit  divisible  par  5,  il  faut,  et  il 
suffit,  que  son  dernier  chiffre  soit  5  ou  0  ;  pour  qu'il  soit 
divisible  par  25,  il  faut,  et  il  suffit,  que  ses  deux  derniers 
chiffres  forment  un  nombre  divisible  par  25,  etc. 

—  Caractères  de  divisibilité  d'un  nombre  par  9.  On  dé- 
montre, en  arithmétique,  que  tout  nombre  est  un  multiple 
de  9  augmenté  de  la  som7ne  de  ses  chiures  significatifs;  il 
s'ensuit  qu'«7i  jwmbre  est  divisible  par  9  loi'sqiw  In  somme 
de  ses  chiffres  significatifs  forme  un  nombre  divisible  par  9. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  du  diviseur  9  convient  aussi 
au  diviseur  3  :  Tout  nombre  est  un  multiple  de  S,  augmenté 
de  la  somme  de  ses  chiffres  significatifs. 

—  Caractères  de  divisibilité  d'un  nombre  par  H.  On  dé- 
montre en  arithmétique  que  tout  nombre  se  compose  d'un 
multiple  de  H,  augmenté  du  nombre  obtenu  en  faisant  la 
sojiime  de  ses  chiffres  de  rangs  impairs  à  partir  de  la  droite, 
et  en  retranchant  du  total  la  somme  de  ses  chiffres  de  rangs 
pairs.  Par  suite,  un  nombre  est  divisible  par  11  lorsque 
la  somme  do  ses  chiffres  do  rangs  impairs  à  partir  do  la 
droite,  diminuée  de  la  somme  doses  chiffres  do  rangs  pairs, 
est  U  ou  un  multiple  de  11. 

—  Caractères  de  divisibilité  par  7  et  par  fS.  On  démontre 
que:  si  l'on  décompose  un  nombre  quelconque  en  tranches 
lie  trois  chiffres,  à  partir  do  la  droite,  qu'on  fasse  la  somme 
dos  nombres  composant  les  tranches  de  rangs  impairs  et 
qu'on  en  retranche  la  somme  des  nombres  composant  les 
tranches  de  rangs  pairs,  la  différence,  divisée  indifférem- 


775 

mont  par  7  ou  par  13,  donnera  les  mômes  restes  qu'aurait 
(lounos  lo  nomlii'o  lui-môme.  Ou  déduira  aisiimoiit  do  là 
les  caractères  lie  divisibilité. 

—  Caractères  <lf  dwisibilitt^  par  un  nombre  D  quelconque. 
Soit  D  un  nombre  quolconquo  premier  avec  lo,  lu  frac- 
tion -— -  convertie  on  décimales  donnerait,  comme  ou  sait, 

un  quotient  périodique  simple,  loquol  à  son  tour  pourrait 
iMro  remis  sous  la  forme  d'une  fraction  ordinaire,  dont  lo 
dénominateur  no  serait  cumposô  que  do  ciiiirres  9  ;  or, 
soit  n  lo  nombre  do  ces  9,  lo"  —  1  sera  lo  dénominateur 
do  la  fraction  obtenue  par  l'iutormôdiairo  du  quotient  pé- 
rioditiue,  mais  l'égalité  de  cotte  fraction  et  de  la  fraction 

proposée  --  oxijjera  que    lo"  —  1  soit  divisible  par    D. 

Ainsi,  quelque  nombre  D,  premier  avec  10,  que  l'on  con- 
sidère, il  existe  toujours  une  ceriaino  puissance  de  10, 
lo"  ,  qui,  diminuée  do  1,  donne  un  muliiplo  du  nombre 
considéré.  Cola  étant,  pour  obtenir  lo  reste  do  la  division 
d'un  nombre  par  lo  diviseur  1),  on  pourra  décomposer  ce 
nombre  en  trancbes  do  n  chiH'res,  faire  la  somme  des  nom- 
bres représentés  par  ces  tranches  et  diviser  la  somme  ob- 
tenue par  D. 

—  Alf^ôbr.  Le  mot  divisibilité  n'a  de  sens  en  algèbre 
qu'autant  qu'il  s'agit  d'expressions  entières  ou  do  polynô- 
mes. On  dit  qu'un  polynôme  est  divisible  par  un  autre 
polynôme,  lorsque  le  quotient  do  leur  division  peut  être 
exprimé  par  un  polynôme. 

Il  est  très  important  d'établir  lo  caractère  de  divisibilité 
d'un  polynôme,  en  x  par  exemple,  par  un  binôme  x  —  a,  a  re- 
présentant soit  un  nombre,  si  les  coefficients  du  polynôme 
proposé  sont  eux-mêmes  numériques,  soit  une  expression 
formée  des  lettres  qui  entrent  dans  ces  cofflicieuis. 

On  démontre  que  le  reste  de  la  division  d'un  polynôme 
entier  en  .t  par  x  —  a  est  le  résultat  que  l'on  obtient  en 
remplaçant  dans  lo  polynôme  x  par  a;  on  eu  conclut  que, 
pour  qu'im  polynôme  en  x  soit  divisible  par  un  binàmç 
X  —  a,  il  faut,  et  il  suffit,  que  la  substitution  de  a  à  x  dans 
le polijnôme  le  rende  identiquement  nul. 

On  conclut  aisément  do  là  qu'ici  polynôme  quelconque 
en  X  est  toujours  décomposable  en  autant  de  facteurs  bind- 
wies  de  la  forme  x  —  a  qu'il  y  a  d'unités  dans  son  deyré.  11  en 
résulte  quo  toute  équation  du  degré  m  a  nécessairement 
m  racines,  et  m  seulement.  Si  a,  3,  f,  etc.,  désignent  1ns 
racines  d'une  équation,  le  premier  membre  de  cette  équa- 
tion doit  être  identiquement  le  produit  des  binômes 
(x  —  a),  (jr  —  3),  etc. 

Les  diviseurs  du  premier  degré  d'un  polynôme  en  sont 
les  diviseurs  premiers  ;  ils  jouissent  des  mémos  propriétés, 
par  rapport  à  ce  polynôme,  que  les  facteurs  premiers  d'un 
nombre  entier  par  rapport  à  co  nombre. 

—  Anton.  Indivisibilité. 

DIVISIBLE  (lat.  divisibilis  ;  de  dïvidere,  supin  divistim. 
diviser)  adj.  Qui  peut  être  divisé. 

—  Dr.  Oùliijalion  divisible,  Oldigation  dont  c^ertaines  par- 
ties peuvent  être  isolées  et  accomplies  indépeudamment 
des  autres. 

—  Mathém.  Qui  se  divise  exactement,  qui  ne  donne  pas 
de  reste  à  la  division  :  /5  est  divisible  par  5.  il  Nombre 
divisible  par  un  autre,  Celui  qui  contient  ce  dernier  un 
nombre  exact  de  fois  ;  par  exemple,  24  est  divisible  par  2, 
par  3,  par  4,  par  6,  par  8  et  par  12  :  Un  nombre  divisible 
par  un  autre  est  un  multiple  de  cet  autre. 

—  n.  m.  Co  qui  est  divisible  ;  //  n'y  a  point  de  divisible 
qui  soit  le  plus  petit  divisible.  (Didor.) 

—  Anton.  Indivisible. 

DIVISIBLE  ME  NT  adv.  D'une  façon  divisible.  (Peu  us.) 

DIVISIF,  IVE  adj.  Qui  appartient  à  la  division,  qui  con- 
cerne la  division  :  Des  propriétés  divisives. 

—  Gliir.  Bandaye  dicisif.  Bandage  qui  tient  des  parties 
écartées  et  en  empêclie  l'adhérence,  ii  Bandage  qui  sort 
à  maiiiienir  la  tête  dans  sa  position  verticale. 

DIVISION  {\a.t.  dii'isio,  même  sens;  do  dioidere,  supin 
divisuin,  diviser)  n.  f.  Action  :  1"  de  séparer  en  parties  dis- 
tinctes et  isolées;  2"  d'indiquer  des  parties  distinctes: 
La  division  du  terrain  en  inanyles  et  en  trapèzes  est  la 
première  opération  de  l'arpenteur.  ii  Action  d'établir  <ios 
parties  distinctes,  état  qui  en  résulte  :  La  division  de  la 
France  en  départements,  il  Action  de  morceler,  do  diviser 
on  petites  portions  :  I.M,  iuvision  de  la  propriété. 

—  Par  anal.  Séi)aration,  action  d'isolor.  il  Action  de 
rendre  distinct  ;  Les  divisions  rft'i  Innyues  n'impliquent  pas 
nécessairement  des  divisions  de  races.  (Konan.]  ii  Désagré- 
gation :  Le  séjuur  dans  l'eau  amène  la  division  ties  matières. 

—  Opération  do  l'esprit  par  laquelle  on  isole  un  objet 
pour  le  considérer,  pour  l'étudier  à  part  :  La  division  est 
l'instrument  de  l'analyse.  (Géruzoz.) 

—  Par  ext.  Partie  obtenue  par  l'opération  même  do  la 
division  ;  La  minute  est  une  division  de  l'heure  parla- 
ijée  en  60  parties  égales.  \\  Chacune  dos  parties  distinctes 
d'un  môme  ouvrage  :  Le  yrand  nombre  de  divisions,  loin  de 
rendre  un  ouvraye  plus  solide,  endctruit  l'assemblage.  (Buir.) 

—  Fig.  Dissension,  discorde,  désunion  :  Semer,  Fomenter 
la  division. 

—  Admin.  Réunion  do  plusieurs  bureaux  sous  un  môme 
employé  perlant  le  titre  do  »  chef  do  division  •>  et  qui  ne 
constitue  pas  un  service  assez  important  pour  former  une 
direction  :  Un  chef  de  division. 

—  Admin.  milit.  Division  territoriale  qui  comprenait  au- 
trefois plusieurs  départements  placés  sous  l'autorité  d'un 
général  do  division,  il  Corps  militaire  composé  do  doux 
ou  trois  brigades  avec  artillerie,  génie  et  é<|uipages  :  Un 
général  de  division,  il  Troupe  do  manœuvre,  formée  de  deux 
compagnies  ou  do  deux  escadrons  :  Former  les  divisions. 

-^Chir..S(iparation  accidentelle  do  parties  naturellement 
unies,  il  Séparation  méthodique  do  parties  naturellement 
ou  accidentellement  unies  :  Opérer  la  division  des  pha- 
langes. 

—  Dr.  Division  de  biens.  Partage  entre  vifs  d'un  héri- 
tage. Il  Uénéficc  de  division,  Kxcoption  on  faveur  do  lu 
caution,  par  laquello  celle-ci  obtient  que  le  créancier  di- 
viso  sa  demande  entre  tontes  les  cautions,  il  Sans  division 
ni  discussiun.  Solidairement,  chacun  pour  tous. 

—  Dr.  parlom.  Manière  de  consulter  l'opinion  d'une  as- 
semblée parlomonlairo  (on  Antletorre,  la  Chambre  dos 
<,'ommnnes),  et  qui  consiste  à  la  séparer  en  deux  par- 
ties, l'une  composée  de  coux  r|ui  adoptent  la  mesure  on 
passant  à  droite  do  la  Chambre,  l'autre  do  ceux  ([ui  la 
rejettent  en  passant  à  gaucho  :  Demander  ta  division. 


DIVISIBLE 


DIVISION 


—  Econ.  polit.  Division  du  travail,  Partage  du  travail 
ontro  les  travailleurs,  de  façon  quo  chacun  ait,  autani 
eue  possible,  la   mémo   besogne  à   faire  coustammenl. 

—  îlist,  nat.  Partie  d'un  organe  divisé. 

—  Instruct.  pnbl.  Escouade,  ordinairement  do  vingt- 
cinq  élèves,  qui  sont  soumis  à  la  surveillance  d'un  mémo 
maitro  d'étude,  il  Chacune  dos  sections  établies  dans  uno 
dusse  trop  nombreuse  pour  assister  aux  mêmes  cours. 

—  Logiq.  Opération  do  l'osprit,  qui  consiste  à  chercher 
et  à  énoncer  les  parties  constitutives  ou  les  manières  d'être 
essentielles  d'un  objet. 

—  Mar.  Division  d'une  escadre,  Groupe  do  trois  cuiras- 
sés et  bâtiments  légers,  placé  sous  les  ordres  d'un  contre- 
amiral  commandant  on  sous-ordre,  il  Division  navale.  Petite 
escadre  do  formation  irréguliére,  i>lacée  sous  les  ordres 
d'un  clief  de  division,  amiral  ou  (Capitaine  de  vaisseau  : 
Division  navale  des  iiters  de  Chine,  il  /)ivisio7i  des  équipages 
de  la  flotte,  Ancienne  organisaiion,  ajipoléo  à  présont 
dépôt  (tes  équipages,  et  groupant  en  caserne  tous  les  mate- 
lots non  embarqués  des  ports.  Il  Divisions  d'un  équipage. 
Nom  <lo  chaque  demi-bordée. 

—  Mathém.  Opération  par  laquelle  on  cherche  combien- 
do  fois  une  quantité  est  contenue  dans  uno  autre  :  Division 
des  nombres  entiers.  Division  des  polynômes,  il  Division  des 
angles  et  des  arcs.  V.  Moivre  (formule  de). 

—  Miner.  Division  mécanique  ou  clivage.  Facilité  que 
présentent  la  plupart  des  cristaux  à  être  divisés  suivant 
certaines  faces  planes. 

—  Polit.  Division  des  pouvoirs,  Séparation  effective  du 
pouvoir  législatif  et  du  pouvoir  exécutif  :  La  division  des 
POUVOIRS  est  ta  lot  même  de  l'ordre  politique.  (Vacherot.) 

Il  Scrutin  par  division.  Scrutin  dans  lociuel  l'assemblée  est 
appelée  à  voter  successivement,  c'est-à-dire  par  votes 
distincts,  les  ditFéreutes  parties  d'un  ordre  du  jour,  d'un 
amendement,  etc.,  ou  les  paragraphes  d'un  article  de  pro- 
jet ou  de  proposition  de  loi. 

—  Rhét.  Opération  qui  consiste  à  partager  la  matière 
d'un  discours,  d'une  composition,  d'un  ouvrage  on  plu- 
sieurs séries  de  faits  ou  d'idées  qui  se  lient  entre  elles. 

—  Typogr.  En  T.  do  composition.  Opération  consistant 
à  couper,  à  la  du  d'une  ligne  de  prose,  un  mot  en  deux 
parties,  pour  rejeter  la  seconde  au  commencement  de  la 
ligne  suivante.  (La  coupure  ne  va  pas  sans  l'adjonction, 
à  la  syllabe  laissée  en  fin  de  ligne,  d'un  petit  trait  spécial 
appelé,  lui  aussi,  division.  Ce  nom  do  «  division  »  a  été  im- 
proprement donné  par  les  typographes  au  trait  d'union.) 

—  Encycl.  Math.  Division  des  nombres  entiers.  La  divi- 
sion est  une  opération  qui  a  pour  but  de  partager  un  nom- 
bre appelé  dividende  eu  autant  de  parties  égales  qu'il  y 


a  d'unités  dans  un  autre  nombre  appelé  diviseur 

"opération  est  appelé 
contient  un  nombre  exact  de  fo 


qu  il  y 
Le  ré- 
sultat de  l'opération  est  appelé  quotient.  8i  lo  dividende 
contient  un  nombre  exact  de  fois  le  diviseur,  on  peut  en- 
core dire  que  la  division  est  une  opération  qui  a  pour  but, 
étant  donné  un  produit  de  deux  facteurs  et  1  un  do  ces  fac- 
teurs, de  trouver  l'autre.  Dans  ce  cas,  on  dit  quo  la  division 
se  fait  exactement. 

11  peut  so  faire  que  le  dividende  no  contienne  pas  un 
nombre  exact  de  fois  le  diviseur;  ainsi,  lo  dividende  58 
contient  7  fois  le  diviseur  s,  et  il  reste  2  unités  indivises; 
le  nombre  d'unités  restant  indivises  dans  l'opération  est 
appelé  reste  de  la  division.  Le  reste  d'une  division  est, 
d  après  sa  définition  même,  plus  petit  que  lo  diviseur. 

On  indique  une  division  à  faire  par  le  signe  : ,  et  le  quo- 
tient de  cette  division  par  uno  formule  composée  dos 
nombres  dividende  et  diviseur  séparés  par  co  signe;  on 
peut  encore  écrire  les  mêmes  nombres  l'un  au-dessus  de 
l'autre  et  séparés  par  une  barre  horizontale. 

Si  l'on  désigne  par  D  lo  dividende  d'une  division,  par  (/ 
le  diviseur,  par  Q  lo  quotient,  et  par  R  lo  reste,  on  a  évi- 
demment la  relation  D  -  t/  x  Q  -<-  R. 

Do  la  définition  mémo  do  la  division  il  résulte  qu'on 
pourrait  otfectuer  l'opération  par  uno  série  de  soustrac- 
tions; ainsi,  soit  à  diviser  421  par  31.  Do  421  je  retranche- 
rai 34,  du  reste  387  jo  retrancherai  encore  34,  et  ainsi  do 
suite  ;  quand  i'aurai  retranché  18  fois  34,  il  restera  13  ;  j'en 
conclus  que  lo  nombre  421,  divisé  par  3ï,  donne  12  pour 
quotient  et  13  pour  reste. 

Co  procédé  permettrait  donc  d'otfoctuer  la  division  de 
doux  nombres  entiers,  mais  il  serait  beaucoup  trop  long. 
Voici  la  régie  générale  permettant  do  trouver  lo  quotient 
do  deux  nombres  entiers  : 

Pour  diviser  deux  nombres  entiers,  on  commence  par 
séparer  sur  la  gaucho  du  dividende  autant  do  chiirros 
qu  il  en  faut  pour  former  un  nombre  qui  contienno  lo  divi- 
seur au  moins  uno  fois  et  moins  do  dix  fois;  lo  quotient 
du  nombre  ainsi  séparé  par  lo  diviseur  est  lo  premier 
chilfro  du  quotient.  On  fait  le  produit  du  diviseur  par  lo 
premier  chiffre  du  quotient  et  on  retranclie  le  résultat  du 
<lividendo  partiel  considéré,  on  abaisse  à  la  droite  de  la 
ditféronco  obtenue,  lo  i)rcmior  cliiffro  qui  suit  le  nombre 
séparé  au  dividende,  ou  forme  ainsi  un  second  dividende 
partiel  ;  en  lo  divisant  par  lo  diviseur  on  a  lo  second  chillVe 
du  quotient.  On  continuera  de  la  même  façon  jmur  avoir 
snccossivemont  les  autres  cbllFros  du  quotient  :  le  dernier 
dividende  partiel  donnera  le  dernier  cnilfro  du  quotient. 

Preuve  de  la  division.  Pour  faire  la  prouve  do  la  divi- 
sion, on  se  reportera  àrégalitô  donnée  plus  haut  : 

D  =  rfxQf  R; 

ou  ctTectuora  lo  produit  du  diviseur  par  le  quotient  trouvé  ; 
au  résultat  on  ajoutera  lo  reste  do  la  division  et,  si  l'opé- 
ration est  exacte,  on  devra  retrouver  lo  dividende. 

Principes  relatifs  à  la  division.  Si  plusieurs  nombres 
sont  multiples  d'un  autre  noukbre,  leur  somme  ou  leur 
diiréronco  forment  encore  un  multiple  du  nombre  consi- 
déré. —  Tout  diviseur  commun  à  deux  nombres  est  un  divi- 
seur du  rosio  do  leur  division.  —  Pour  diviser  un  produit 
<io  plusieurs  facteurs  par  un  nombre,  il  suffit  do  diviser 
l'un  d'eux  par  ce  nombre.  —  Pour  diviser  un  nombre  \K\r 
un  produit  do  facteurs,  il  suffit  do  diviser  co  nombre  par 
un  dos  facteurs,  puis  lo  quotient  obtenu  par  un  second  ot. 
ainsi  do  suite:  le  dernier  quotient  est  le  résultat  cherché, 
—  Quand  on  multiplie  deux  nombres  par  un  troisième,  lo 
fiuoliont  *\o  leur  division  n'est  pas  changé,  mais  lo  rosto 
est  multiplié  par  co  troisième  nombre. 

Division  des  nombres  décimaux.  La  division  dos  nom- 
bres décimaux  repose  sur  cette  remarque  ipi'on  n'altère 
pas  lo  ((uoiient  du  deux  noiut'res  décimaux  en  multipliant 
cliacun  d'eux  pur  une  mémo  puissance  do  10,  ou,  coqui  ro- 
viont  au  mémo,  on  déplaçant  dans  chacun  d'oux  la  virgule 
[l'un  mél^l^  nombre  do  rangs  vers  lu  droite. 

l'our  faire  l'opération,  on  commonco  par  rendre  lo  divi- 


seur entier  en  appliquant  le  principe  précédent,  puis  on 
opère  comme  pour  des  nombres  entiers,  on  ayant  soin  do 
placer  une  virgule  au  quotient,  à  la  droite  du  dernier  chiffre 
résultant  du  dividende  partiel  contenant  lo  dernier  chiffre 
dis  la  partie  entière  du  dividende. 

Division  des  fractions.  Diviser  deux  fractions  ordinaires^ 
c'est  chercher  une  troisième  fraction  cpii,  multipliée  par 
la  fraction  diviseur,  reproduise  la  fraction  dividende.  Ou 
l'obtient  eu  multipliant  la  fraction  dividende  par  la  frac- 
tion diviseur  renversée. 

—  Quotient  à  —  près.  V.  quotient. 

—  Algôbr.  Division  algébrique.  La  division  do  deux  po- 
lynômes a  pour  objet  do  trouver,  s'il  est  possible,  un  troi- 
sième polynôme  qui,  multiplié  par  lo  diviseur,  reproduise 
le  dividende. 

La  recherche  du  (luotient  d'une  division  do  deux  poly- 
nômes, quand  cette  division  est  possible,  est  fondée  entiè- 
rement sur  cette  remarque  que,  dans  lo  produit  do  deux 
polynômes  ordonnés  par  rapport  aux  puissances  d'une 
même  lettre,  le  premier  terme  est,  sans  réduction,  lo 
produit  des  premiers  termes  du  multiplicande  et  du  mul- 
tiplicateur. D'après  cette  remarque,  si  l'on  a  préalable- 
ment ordonné  le  dividende  et  le  diviseur,  ot  qu'on  imagine 
le  quotient  ordonné  aussi  par  rapport  à  la  même  lettre, 
le  premier  terme  du  dividende  devra  être  identiquement 
le  produit  des  premiers  termes  du  diviseur  et  du  quo- 
tient; on  trouvera  donc  le  premier  terme  du  quotient  en 
divisant  le  premier  terme  du  dividende  par  le  premier 
terme  du  diviseur.  Lo  iiromier  terme  du  quotient  étant 
connu,  on  pourra  multiplier  lo  diviseur  par  ce  terme  et 
retrancher  le  produit  obtouu  du  dividende  ;  le  reste  de  cette 
soustraction  ne  contiendra  évidemment  plus  que  lo  pro-. 
duit  du  diviseur  par  la  partie  encore  inconiiuo  du  quo-- 
tient  :  de  sorte  que,  pour  trouver  cette  partie  inconnue,  on 
opèreracomme  précédemment.  On  continuera  ainsi  jusqu'à 
ce  qu'on  parvienne  à  un  reste  nul  (auquel  cas,  la  division 
aura  fourni  un  quotient  entier  complet),  ou  jusqu'à  co 
qu'on  arrive  à  un  reste  de  degré  inférieur  au  dividende. 

Quand  une  division  est  impossible,  on  peut  la  prolonger 
indéfiniment  en  introduisant  au  quotient  des  puissances 
négatives  de  la  lettre  ordonnatrice,  lorsque  lo  dividende 
ot  le  diviseur  ont  été  ordonnés  par  rapport  aux  puissances 
décroissantes  de  cette  lettre.  Le  quotient,  poussé  plus  ou 
moins  loin,  doit  alors  être  complété  par  la  fraction  for- 
mée du  dernier  reste  comme  numérateur  et  du  diviseur 
comme  dénominateur. 

—  Biol.  Divisio7i  cellulaire.  Le  phénomène  essentiel  do 
la  vie  élémentaire  manifestée  étant  Vassimiiation,  c'est-à- 
dire  l'augmentation  de  la  quantité  de  toutes  les  substances 
constitutives  de  la  cellule,  il  en  résulterait  un  accroisse- 
ment indéfini  de  l'élément  vivant,  si  les  conditions  mêmes 
de  l'assimilation  ne  limitaient  mécaniquement  la  dimen- 
sion d'équilibre  possible.  On  ne  connaît  pas  les  phéno- 
mènes qui  déterminent  cette  limitation,  mais  leur  résultat 
immédiat  est  la  division  cei/w/aïre.  V.  diffkkenciation. 

—  Méd.  et  anat.  Divisioti  des  paupières.  Ou  appelle  ainsi 
une  difformité  qui  cciisiste  dans  une  échancrure  ou  dans  une 
division  verticale  des  paupières.  Cette  division,  rarement 
congénitale,  est,  le  plus  souvent,  consécutive  à  uno  plaie, 
à  une  perte  de  substance  produite  par  la  gangrène.  La 
division  des  paupières  peut  être  la  source  d'incommodités 
sérieuses  :  fatigue  de  la  vue,  irritation  de  la  conjonctive 
par  l'air,  par  les  poussières,  écoulement  des  larmes  sur  les 
joues.  La  suture  des  bords  après  avivemont  ou  l'autoplastie 
en  cas  do  perte  de  substance  trop  considérable  sont  les 
seuls  traitements  efficaces. 

Division  de  l'iris.  V.  ihidoscuisma.. 

Division  du  nez.  ha.division  des  ailos  du  noz,  quohiuofois 
congénitale,  est,  beaucoup  plus  souvent,  accidentelle.  Lo 
traitement  consiste  dans  la  suture  après  avivemeut  des 
bords  ou  dans  l'autoplastie  en  cas  do  porto  do  substauco 
trop  considérable. 

Division  des  lèvres.  V.  bec-de-lièvrr. 

Division  du  voile  du  pal  us.  Cette  affection,  presque  tou- 
jours congénitale,  est  plus  ou  moins  étendue;  dans  quel- 
ques cas  rares,  elle  est  bornée  à  la  luette;  beaucoup  plus 
souvent,  elle  occupe  toute  la  hauteur  du  voile  du  palais  ; 
assez  souvent,  mémo,  elle  fait  suite  à  uno  division  des  os 
do  la  voûte  palatine,  laquelle  so  continue  elle-même» 
dans  quelques  cas,  avec  un  bec-do-lièvro  simple  ou  double 
(v.  BKc-Dii-LiisviîK,  GCiiui.ii-Diî-LouH.  C'est  Grtefo  do  Berlin 
([ui,  le  premier,  a  songé  à  réunir  les  bords  do  la  division 
par  une  opération  analogue  à  colle  du  bec-de-lièvre. 

Division  de  la  paroi  antérieure  de  l'abdomen  et  de  la  vessie. 
Co  vice  de  conformation,  jdus  fréquent  chez  les  individus  du 
sexe  masculin,  résulte  d'un  arrêt  du  développement.  Il  est 
presque  incompatible  avec  la  prolongation  de  l'exislenco. 

—  Agric.  Division  du  sol.  Uno  grande  division  du  sol 
est  la  consé(iueuco  nécessaire  du  modo  do  succession,  on 
vertu  duquel  tous  les  enfants  re(;oivent,  autant  quo  pos- 
sible, une  pari  identique  d'héritage  ot  qui  ost,  comme  on 
lo  sait,  adopté  en  France,  où,  par  suite,  lo  morcollemout 
du  sol  va  on  augmentant.  La  division  do  la  propriété  fon- 
cière, qui  présente  de  grands  avantages,  présente  aussi 
les  inconvénients  les  plus  graves.  Ses  avantages  sont  do 
rendre  possesseurs  du  sol  ot  d'intéresser  à  sa  culture  lo 
plus  grand  nombre  possible  de  citoyens  et  de  contribuer, 
par  suite,  à  retenir  dans  los  campagnes  uno  partie  consi- 
dérable do  la  population.  Ses  inconvénients  sont  dans 
l'obstacle  presque  insurmontablo  que  présente,  au  déve- 
loppement des  méthodes  do  culture  perfectionnées,  lo 
morcellement  excessif  du  sol  arable.  On  peut  remédier  en 
partie  aux  inconvénients  du  morcellement,  soit  par  dos 
échanges  do  parcelles  opérés  entre  particuliers  ou,  mieux 
encore,  par  lo  remembrement  général  do  la  propriétô 
pour  l'onsomblo  du  torritoiro  d'une  commune.  Eiilin,  tous 
les  modes  d'association,  soit  pour  l'achat  ou  commun  des 
engrais,  dos  semonces,  des  machines  porfoctionnées,  soit 
pour  la  vonto  des  produits,  soit,  au  besoin,  pourTexploila- 
lion  du  sol,  so  généralisent  et  tondent  à  faire  dispuraîtro 
les  inconvénients  divers  do  la  petite  propriété  et  do  lu  pe- 
tite culture,  sous  la  pression  îles  nécessités  économiques. 

—  Kcou.  polit.  Division  du  travail.  Cette  opération  con- 
siste A  répartir  outre  un  certain  nombre  d'ouvriers  l'exé- 
oution  d'un  objet  dont  la  fabrication,  plus  ou  moins  com- 
pliquée, ne  pourrait  étro  monéo  à  bien  et  aussi  rapidement 
par  un  seul.  La  meilleure  définition  de  la  division  du  tra- 
vail a  été  donnée  eu  ces  tenues  par  Adam  Smilh  ;  «  Les 
plus  grandes  améliorations  dans  la  puissuuco  productive, 
et   la  plus  u'i-ande   partie  do   l'Iiabilolé,  de  ladresso,  do 


DIVISIONNAIRE     -   DIVORCER 


l'intelligence  avec  lesquelles  elle  est  dirigée,  sont  dues  a 
la  division  du  travail.  Prenons  un  exemple  dans  une  ma- 
nufacture d'objets  de  la  plus  petite  importance,  mais  où 
la  division  du  travail  s'est  souvent  fait  remarquer  ;  une 
fabrique  d'épingles.  Un  homme  qui  ne  serait  pas  façonné 
à  ce  genre  d'ouvrage  pourrait  à  peine  faire  une  épingle 
dans  sa  journée,  et  certainement,  quelque  adroit  qu'il  fut, 
il  n'en  ferait  pas  une  vingtaine.  Eh  bien,  dans  ces  ma- 
nufactures, établies  d'après  le  principe  de  la  division  du 
travail,  la  fabrication  dune  épingle  est  divisée  en  dix- 
huit  opérations  distinctes  ou  environ,  quoique,  dans  cer- 
taines fabriques,  le  même  ouvrier  en  fasse  deux  ou  trois. 
J'ai  vu  une  petite  manufacture  dans  ce  genre,  qui  n'em- 
ployait que  dix  ouvriers,  et  où,  par  conséquent,  quelques- 
uns  étaient  chargés  de  deux  ou  trois  opérations.  Eh  bien, 
quoique  la  fabrique  fût  pauvre  et  mal  outillée,  les  dix  ou- 
vriers faisaient  entre  eux  environ  12  livres  d'épingles  par 
jour,  ce  qui,  à  quatre  mille  épingles  par  livre,  donnait  un 
total  de  quarante-huit  milliers  d'épingles  par  journée, 
soit  quatre  mille  huit  cents  épingles  par  ouvrier.  »  Il  est 
évident,  en  elTet,  que  l'habileté  qu'acquiert  rapidement 
l'ouvrier  à  confectionner  toujours  la  même  pièce  améliore 
et  accroît  la  production.  Par  cotte  assistance  réciproque, 
chacun  arrive  à  obtenir  des  résultats  bien  supérieurs  à 
ceux  qu'il  obtiendrait  avec  la  même  somme  d'etïorts.  Mais 
encore  convient-il  de  ne  pas  pousser  à  l'extrême  cette  di- 
vision du  travail,  qui  ne  s'applique,  d'ailleurs,  qu'au  seul 
travail  industriel.  ... 

—  Logiq.  En  logique,  la  division  est  une  partie  de  la  mé- 
thode qui  consiste  à  considérer  un  objet  dans  chacune  de 
ses  parties,  afin  de  se  rendre  un  compte  exact  de  ce  qu'il 
est.  Il  y  a  autant  de  sortes  de  divisions  qu'il  y  a  de  scien- 
ces. Dans  les  sciences  naturelles,  la  division  se  nomme 
a  classification  ■.  En  logique  proprement  dite,  elle  se  nomme 
«division  par  genre  et  différence  ", 

Pour  qu'elle  soit  bonne,  la  division  doit  être  :  1°  eom- 
jilète  ou  adéquate;  2°  distincte  ou  irréductible,  au  point  de 
vue  de  la  clarté;  3°  immédiate,  c'est-à-dire  qu'elle  doit 
commencer  par  les  parties  importantes  ;  4°  bornée,  con- 
dition sans  laquelle  la  mémoire  serait  surcliargée. 

—  Milit.  Le  mot  dirision  est  employé  dans  toutes  les  ar- 
mées pour  désigner  la  première  grande  unité  de  combat, 
comprenant  des  troupes  de  toutes  armes  et  pouvant  se 
suflire  à  elle-même  pour  des  opérations  d'une  certaine 
importance.  Sa  création,  due  au  maréchal  de  Broglie,  re- 
monte à  1770,  et  eut  pour  but  de  faciliter  le  commandement 
des  armées,  dès  lors  fractionnées  en  divisions  de  10.000 
à  12.000  hommes,  dont  les  chefs  relevaient  directement  du 
commandant  en  chef.  Les  armées  devenant  plus  nom- 
breuses encore,  et  le  nombre  de  leurs  divisions  trop  con- 
sidérable, Napoléon  groupa  celles-ci  par  corps  d'armée,  de 
façon  à  faciliter  le  rôle  du  commandant  en  chef,  en  ré- 
duisant le  nombre  de  ses  lieutenants.  Ce  groupement  ne 
s'applique  généralement,  d'ailleurs,  qu'aux  divisions  d'in- 
fanterie, les  divisions  de  cavalerie  restant,  le  plus  souvent, 
en  dehors  des  corps  d'armée  et  étant,  pour  cela,  qualifiées 
d'indépendantes. 

La  division  d'infanterie  comprend  en  France,  et  à  peu 
près  partout,  2  brigades  ;  plus,  en  campagne,  1  escadron  de 
cavalerie,  2  groupes  de  3  batteries  d'artillerie  montées  et 
1  compagnie  du  génie.  Elle  comprend,  en  outre,  3  sec- 
tions de  munitions,  dont  1  d'infanterie  et  2  d'artillerie, 
1  ambulance  et  1  convoi  de  subsistances,  le  tout  représen- 
tant un  etfectif  d'environ  Ij.ooo  hommes,  dont  12.000  fusils, 
150  sabres  et  30  bouches  à  feu. 

La  division  de  cavalerie  comprend  un  nombre  de  bri- 

fades  moins  bien  déterminé,  le  plus  souvent  3  :  1  briçade 
e  cuirassiers,  1  de  dragons,  1  de  cavalerie  légère  (chas- 
seurs ou  hussards),  avec  un  groupe  de  2  batteries  à  cheval 
et  les  services  accessoires  :  vivres,  ambulances,  télégra- 
phie, etc. 

Le  mot  «  division  ■>  désigne  encore,  parfois,  un  groupe 
de  2  compagnies  d'infanterie  ou  de  2  escadrons  de  cava- 
lerie. En  Russie,  on  donne  à  ce  groupement  le  nom  fran- 
çais de  division,  tandis  qu'on  appelle  divisia  la  réunion  do 
plusieurs  brigades. 

C'est  seulement  depuis  1870  que  les  régiments,  en  France, 
sont  embrigadés  et  endivisionnés  en  permanence.  Précé- 
demment, ils  ne  l'étaient  qu'exceptionnellement,  et  les  gé- 
néraux, au  lieu  de  commander  comme  aujourd'hui  en  temps 
de  paix  des  divisions  et  des  brigades  actives,  comman- 
daient des  divisions  et  des  subdivisions  territoriales.  Il  y 
avait,  en  France,  en  1870,  22  divisions  militaires  dont  cha- 
cune comprenait  un  certain  nombre  de  subdivisions. 

—  Rhétor.  La  division  est  une  partie  du  discours  ora- 
toire, placée  par  les  rhéteurs  entre  la  proposition  et  la 
narration.  Son  but  est  d'indiquer  aux  auditeurs  les  points 
principaux  sur  lesquels  portera  la  discussion.  Les  ora- 
teurs de  l'antiquité  n'en  ont  pas  usé  d'une  manière  métho- 
dique et  rigoureuse,  et,  en  effet,  dans  l'éloquence  politique 
ou  judiciaire  qu'ils  ont  surtout  cultivée,  la  division  doit 
être  très  discrête.  Chez  les  modernes,  les  orateurs  de  la 
tribune  et  du  barreau  l'emploient  assez  rarement,  ou  du 
moins  ne  le  font  pas  d'une  manière  explicite.  Les  orateurs 
de  la  chaire,  au  contraire,  conservent  presque  tous  la 
division,  en  distinguant  nettement  les  divers  points  qu'ils 
ont  l'intention  de  traiter,  et  divisant  et  subdivisant  d'a- 
vance leurs  discours  en  plusieurs  parties  bien  séparées. 
Bourdaloue  s'est  rendu  fameux  par  la  rigueur,  le  détail  et 
parfois  la  minutie  de  ses  divisions. 

Si  la  division  trop  subtile  est  fâcheuse, une  divisionsobre 
et  claire  rend  le  discours  plus  facile  à  saisir,  et  aussi  ii 
retenir,  ce  qui  est  important  quand  il  s'agit  d'un  enseigne- 
ment moral  comme  celui  qui  émane  de  la  chaire. 

DIVISIONNAIRE  {zi-o-nèr")  adj.  Qui  est  chargé  d'une  di- 
vision. Il  Inspecteur  divisionnaire.  Fonctionnaire  chargé  de 
l'inspection  d'une  division.  Il  Professeur  divisionnaire.  Pro- 
fesseur do  chacune  des  divisions  d'une  classe  de  collège. 

—  Admin.  Commissaire  divisionnaire,  A  Paris,  Commis- 
saire de  police  placé  au-dessus  des  officiers  de  paix  et  qui 
concourt  à  la  direction  du  service  actif  de  la  police  nriu- 
nicipale.  (Il  y  a  un  commissaire  divisionnaire  pour  cinq 
arrondissements,  et  chacun  d'eux  commande,  en  outre, 
une  brigade  de  réserve.  Les  commissaires  divisionnaires 
sont  nommés  par  le  ministre  de  l'intérieur,  sur  la  propo- 
sition du  préfet  de  police.)  ii  Inspecteur  divisionnaire.  Fonc- 
tionnaire do  la  police  municipale,  à  Paris,  qui  remplis- 
sait, avant  la  création  des  commissaires  divisionnaires, 
les  fonctions  aujourd'hui  dévolues  à  ces  derniers. 

—  Fin.  Monnaie  divisionnaire,  Monnaie  d'argent  d'une 
râleur  inférieure  à  celle  de  la  pièce  de  5  francs. 


Monnaie  de  Divitiac. 


—  Milit.  Qualification  donnée  aux  troupes  des  différentes 
armes  attachées  aux  divisions,  par  opposition  à  celles  qui 
relèvent  directement  des  commandants  de  corps  d'armée 
ou  du  commandant  de  l'armée  :  Artillerie  divisionnaire. 
Compac/nie  divisionnaike  du  génie.  Il  Général  divisionnaire. 
on   substantiv.   Divisionnaire   (un).  Général  de   division. 

Il  Capitaine  divisionnaire,  Capitaine  qui   commande  une 
division  de  deux  compagnies. 

DIVISOIRE  (rad.  diviser)  adj.  Qui  sépare,  qui  forme  la 
séparation  :  Ln  ligne  divisoire  des  eaux  de  deux  rivières. 

—  Dr.  rom.  Actions  divisoires.  Nom  sous  lequel  les  in- 
terprètes désignent  les  trois  actions  :  familiie  erciscundie, 
communi  dividnndo  et  finium  regundorum,  parce  qu'elles 
ont  pour  but  de  diviser  des  biens,  ou  de  les  séparer  les 
uns  des  autres.  V.  partage,  et  bornage. 

DiVISS  ou  DiWISCH  (Procope),  savant,  musicien  et 
moine  allemand,  né  à  Senftenberg  (Bohême)  en  16',i6,  mort 
à  Brenditz  en  1767),  supérieur  de  l'abbaye  des  prémontrés 
de  Bruck.  Il  fut,  dit-on,  le  premier  inventeur  du  paraton- 
nerre, retrouvé  plus  tard  par  Franklin.  Il  imagina  aussi 
un  grand  instrument  de  musique,  auquel  il  donna  le  nom 
de  dénis  (/'or,  par  analogie  avec  le  sien,  qui  signifie  en  alle- 
mand Denis.  Cet  instrument  se  jouait,  comme  l'orgue,  avec 
les  mains  et  les  pieds,  et  il  pouvait,  dit-on,  produire  cent 
trente  variétés  de  sons.  Le  dernier  spécimen  en  appar- 
tenait à  Georges  Lambeck,  évêque  de  Bruck  (1790);  on 
ignore  ce  qu'il  est  devenu.  Diviss  a  publié  un  traité  inti- 
tulé :  Théorie  de  l'électricité  et  application  de  ses  principes 
à  la  chimie  (Tubingue,  17G8). 

DivITIAC,  chef  éduen,  membre  du  collège  des  druides. 

Il    fut    député 

à  Rome,  pour         /'f^^^^^v'^  ./■'^^"'^^^ 

demander  des         /  \'^^llU>ir\   \  /^ .<'  ._  «-" 

secours  contre 
les  Séquanais, 
les  Arvernes 
et  les  Suèves, 
et  servit  con- 
stamment d'in- 
terprète à  Cé- 
sar et  à  ses 
légions.    Son 

frère  Dumnorix  fut,  au  contraire,  le  défenseur  de  l'indé- 
pendance nationale. 

DrviTIAIRE  {si-èr  —  du  lat.  diviiis',  richesses)  adj. 
Qui  est  propre  à  la  richesse,  qui  la  suppose  :  Système  di- 

VITIAIRE. 

DivITIS  (Antoine),  compositeur  français,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  xV  siècle,  et  fut  un  des  chantres  de 
la  chapelle  de  Louis  XII.  Il  était  considéré  comme  l'un 
des  artistes  les  plus  habiles  et  les  plus  distingués  de  son 
temps.  On  connaît  de  lui  un  certain  nombre  de  composi- 
tions, éparses  dans  les  recueils  de  l'époque  :  une  messe  à 
4  voix,  intitulée  Gaude  Barbara,  un  Magnificat,  un  Credo 
à  G  voix,  plusieurs  motets,  diverses  chansons,  etc. 

DIVITISME  {tissm'  —  du  lat.  dives,  itis,  riche)  n.  m. 
Extrême  richesse  :  Les  milliardaires  américains  sont  les 
princes  du  divitisme.  (Peu  us.) 

DIVOLTAIN  itin)  ou  DIVOLTIN  adj.  m.  Se  dit  d'une  race 
japonaise  do  vers  à  soie,  qui  produisent  de  la  graine  deux 
i'ois  dans  l'année. 

DiVONA,  divinité  tutélaire  des  sources  et  fontaines, 
chez  certains  peuples  de  la  Gaule. 

DiVONNE-LES-BAINS,  comm.  de  l'Ain,  arrond.  et  à 
8  kiloni.  de  Gex,  sur  la  Versoix,  qui  se  jette  dans  le  lac 
Léman;  1.624  hab.  {Divonnais,  aises.)  Carrières  de  pierres. 
Etablissement  liydrothérapique.  Château. 

DIVORCE  [vorss  —  lat.  divortiiim ;  de  divertere,  détour- 
ner) n.  m.  Rupture  légale  des  liens  du  mariage,  effectuée 
du  vivant  des  deux  époux. 

—  Fig.  Dissension,  désunion,  désaccord;  rupture  d'un 
lien  moral  quelconque  :  Le  divorce  de  la  civilisation  et  de 
la  liberté  est  le  coté  honteux  de  notre  histoire.  (Edg.  Quinet.) 

Il  i'rouble  d'un  esprit  combattu  : 

Tu  mets  dans  tous  mea  sens  le  trouble  et  le  divorce. 
Corneille. 
et  fam.  Avoir  fait  divorce  (ou  Etre  en  divorce)  avec  l'esprit. 
Manquer  d'esprit. 

—  Stn.  Divorce,  répudiation.  Le  divorce  est  la  dissolu- 
tion légale  du  mariage  en  vue  des  intérêts  respectifs  du 
mari  et  de  la  femme."  La  répudiation  est  le  renvoi  de  la 
femme,  par  la  volonté  seule  du  mari. 

—  Enctcl.  Hist.  Toutes  les  législations  antiques  ad- 
mettaient le  divorce.  Dans  la  loi  de  Moïse,  le  mari  avait 
le  droit  de  renvoyer  sa  femme  dans  certains  cas,  tels  que 
l'adultère,  la  stérilité,  un  défaut  ou  une  maladie  rendant 
la  vie  commune  insupportable  ou  dangereuse.  Pratique- 
ment les  juifs  divorcèrent  peu  jusqu'au  retour  de  la  cap- 
tivité. Rare  à  Sparte,  le  divorce  était  fréquent  à  Athènes. 
Les  lois  de  Solon  en  faisaient  même  une  obligation  au 
mari,  en  cas  d'adultère  de  la  femme;  elles  allaient  jusqu'à 
autoriser  te  beau-père,  dans  certains  cas,  à  répudier  son 
gendre  et  â  le  remplacer  par  un  mari  de  son  choix.  A  Rome, 
le  mariage  des  patriciens,  célébré  suivant  le  rit  de  la  con- 
farreation,  était  peut-être  indissoluble  à  l'origine  ;  mais 
le  mari  acquit  de  bonne  heure  le  droit  de  répudier  sa 
femme.  La  loi  des  Douze  Tables  le  lui  reconnut  formel- 
lement, dans  certaines  circonstances  déterminées.  Le  beau- 
père  pouvaitaussi  répudierson  gendre.  Plus  tard,  laferamo 
con(|uit  un  droit  égal  à  celui  de  son  époux.  Seul  le  mariage 
du  flamine  de  Jupiter  resta  indissoluble  jusqu'à  Dioclétien. 
Les  divorces  furent  rares  dans  les  premiers  temps  de 
Rome.  Plusieurs  écrivains  antiques  ont  même  prétendu 
qu'il  ne  s'en  produisit  pas  un  seul  durant  les  cinq  siècles 
qui  suivirent  Romulus  et  virent  s'élever  l'édifice  de  la 
puissance  romaine.  Mais  ils  se  multiplièrent  dans  les  der- 
niers temps  de  la  république  et  sous  l'empire.  Le  di- 
vorce par  consentement  mutuel  {divortium  communi  con- 
sensu,  bona  gratia)  n'était  subordonné  à  aucune  forme.  Le 
divorce  pouvait  aussi  avoir  lieu  par  la  volonté  d'un  seul 
des  époux  (repudiatio). 

Lo  divorce  était  admis  dans  presque  toutes  les  lois  bar- 
bares. Sous  l'influence  de  l'Eglise,  il  en  disparut  peu  à 
peu.  Les  capitulaires  de  Charlemagne  le  prohibèrent,  et, 
depuis  cotte  époque,  il  ne  figura  dans  aucune  des  légis- 
lations occidentales,  jusqu'à  la  Réforme,  qui  s'y  montra 
favorable.  En  Franco,  co   fut  la  Révolution  qui  lo  fit 


776 

eutrer  dans  les  lois  (1792).  Elle  supprima  la  si^paration  de 
corps.  Lo  code  civil  la  rétablit  en  1804.  Mais  en  même 
temps,  et  sauf  pour  le  motif  d'incompatibilité  d'humeurs 
([u'il  n'admit  point,  il  maintint  le  divorce,  qui  ne  fut  aboli 
nu'en  1816,  pour  être  rétabli  près  de  soixante-dix  ans  après. 
—  Dr.  mod.  France.  Cest  la  loi  du  27  juillet  1884  (jui  a 
rétabli  lo  divorce  en  France;  celle  du  18  avril  1886  en  a 
réfflé  la  procédure. 

La  demande  en  divorce  ne  peut  être  fondée  que  sur  Tune 
des  trois  causes  suivantes  :  1*  l'adultère  de  1  un  des  deux 
époux;  2"  les  excès,  sévices  et  injures  graves  ;  3°  la  condam- 
nation de  l'un  des  deux  époux  à  une  peine  afflictive  et  in- 
famante. La  législation  actuelle,  en  instituant  le  divorce,  a 
maintenu  la  séparation  de  corps.  (V.  séparation. )  Lorsque 
celte  séparation  a  duré  trois  ans,  elle  peut  être  convertie 
en  divorce,  sur  la  demande  de  l'un  des  deux  époux.  Pour 
ce  qui  concerne  la  pi'océdure,  le  droit  de  demander  le  di- 
vorce est  un  droit  personnel,  qui  ne  peut  être  exercé  que 
par  les  époux  eux-mêmes.  Le  premier  acte  de  la  procé- 
dure est  une  requête  rédigée  par  un  avoué,  dans  laquelle 
sont  exposés  les  faits  servant  de  base  à  la  demande.  Le 
président  du  tribunal  fait  comparaître  les  parties  devant 
fui  ou  le  juge  qui  le  remplace,  pour  tenter  de  les  réconci- 
lier; s'il  n'y  parvient  pas,  il  autorise  le  demandeur  à  assi- 
gner son  conjoint  devant  le  tribunal  compétent,  qui  est 
celui  du  doniicile  du  défendeur.  Les  débats  sont  publics, 
mais  la  reproduction  par  la  presse  en  est  interdite,  sous 
peine  d'une  amende  de  100  à  2.000  francs;  d'ailleurs,  lo 
huis  clos  peut  être  ordonné.  Lorsque  lademaode  en  divorce 
est  fondée  sur  la  condamnation  de  l'un  des  époux  à  une 
peine  afdictive  et  infamante,  le  tribunal,  la  preuve  faite, 
est  tenu  de  prononcer  immédiatement  le  divorce  ;  en  dehors 
de  ce  cas,  il  peut  soumettre  les  époux  à  un  certain  temps 
d'épreuve.  11  maintient  alors  l'habitation  séparée  et  les 
mesures  provisoires  pour  un  délai  qui  ne  peut  excéder 
six  mois.  Ce  délai  expiré,  l'un  des  deux  époux  peut  citer 
l'autre  à  comparaître.  Le  tribunal,  alors,  prononce  le  di- 
vorce et  statue  dérinitivement  sur  la  garde  des  enfants  et 
sur  la  pension  alimentaire  ;  il  commet  aussi  un  notaire  pour 
procéder  à  la  liquidation  do  la  communauté  et  des  reprises. 
Si  une  réconciliation  survenait  entre  les  époux  à  un  mo- 
ment quelconque  de  la  procédure,  avant  le  jugement, 
l'instance  serait  éteinte  immédiatement. 

Le  divorce  étant  prononcé  détinitivement,  voici  les  effets 
qui  s'ensuivent.  Les  époux  sont  aptes  à  contracter  de 
nouveaux  liens  devant  la  loi.  Cependant,  la  femme  divor- 
cée ne  peut  se  remarier  que  dix  mois  après  la  transcri- 
ption du  divorce  sur  les  registres  de  l'état  civil.  En  cas 
d'adultère,  il  est  interdit  à  l'époux  coupable  do  se  marier 
avec  sa  complice.  Cette  disposition  n'est  que  prohibitive  ; 
son  infraction  n'entraîne  pas  la  nullité  du  nouveau  mariage. 
Les  époux  divorcés  peuvent  se  remarier  entre  eux  ;  mais, 
alors,  ils  n'ont  pas  la  faculté  d'adopter  un  régime  matrimo- 
nial autre  que  celui  qui  réglait  leur  première  union. 

Les  enfants  sont  confiés,  en  principe,  à  l'époux  qui  a 
obtenu  le  divorce  ;  toutefois,  le  tribunal  est  libre  d'en 
ordonner  autrement.  Sous  réserve  du  droit  de  garde  qui 
peut  être  attribué  à  la  mère,  la  puissance  paternelle  est 
maintenue  dans  ses  autres  prérogatives  (émancipation 
des  enfants,  consentement  à  leur  mariage,  etc.).  Par  l'effet 
du  divorce,  chacun  des  époux  reprend  1  usage  de  son  nom 
(loi  du  6  févr.  1893). 

Etranger.  L'indissolubilité  du  mariage  est  reconnue  en 
Italie,  en  Espagne,  en  Portugal  et  dans  presque  toute 
l'Amérique  du  Sud.  En  Autriche,  le  divorce  est  défendu 
aux  catholiques  et  permis  aux  membres  des  autres  reli- 
gions. La  Belgique  a  conservé  les  dispositions  du  code  ci- 
vil français  de  1804.  Toutes  les  nations  protestantes,  dès 
l'établissement  de  la  Réforme,  ont  adopté  le  divorce.  Très 
facile  dans  l'Allemagne  du  rs'ord ,  plus  aisé  encore  aux 
Etats-Unis,  il  est  entouré  de  plus  de  restrictions  en  Suisse, 
en  Danemark  et  en  Hollande.  En  Angleterre,  il  ne  pou- 
vait d'abord  être  prononcé  que  par  le  Parlement.  L'acte 
de  1857  l'a  soumis  à  la  juridiction  ordinaire  des  tribunaux. 
—  Doctrine  de  l'Eglise  catholique.  Le  Coran  permet  le 
divorce.  Le  protestantisme,  on  l'a  vu,  l'admet  aussi. 
L'Eglise  grecque  schismatique  l'autorise  en  cas  d'adul- 
tère, mais  sans  permettre  un  second  mariage  à  l'époux 
coupable.  L'Eglise  catholique  le  repousse  absolument. 
Elle  reconnaît^que  le  mariage  peut  être  nul  à  son  origine, 
quoi  qu'il  paraisse;  mais,  en  admettant  cette  nullité  dans 
certains  cas,  elle  entend  seulement  constater,  d'une  ma- 
nière authentique,  l'absence  du  lien  conjugal  qui,  une  fois 
valablement  contracté,  ne  peut,  à  ses  yeux,  être  dissous 
que  par  la  mort.  Elle  se  regarde  comme  liée  par  l'ensei- 
gnement do  Jésus-Christ,  qui  a  déclaré  adultère  tout 
homme  répudiant  sa  femme  pour  en  épouser  une  autre, 
et  qui,  en  élevant  à  la  dignité  de  sacrement  le  consente- 
ment mutuel  des  époux,  a  fait  de  l'autorité  divine  la  cau- 
tion inviolable  des  promesses  humaines.  "  Que  l'homme, 
dit-il,  ne  sépare  pas  ce  que  Dieu  a  uni  !  i>  (Matth.  XIX,6.) 
Les  théologiens  font  remarquer  aussi  que  la  possibilité 
du  divorce  intervient  comme  une  chance  fatale  dans  les 
promesses  d'affection  pour  y  introduire  un  élément  d'in- 
certitude, dans  les  discussions  du  foyer  pour  les  aggra- 
ver, dans  les  tentations  du  cœur  ou  des  sens  pour  leur 
donner  une  nouvelle  force  en  les  encourageant.  Quant  aux 
inconvénients  qui  naissent  parfois  de  l'indissolubilité  du 
mariage,  l'Eglise  admet,  pour  y  remédier,  autant  que  pos- 
sible, la  simple  séparation,  qui  ne  permet  pas  d'union  nou- 
velle. Il  en  est  d'ailleurs,  à  ses  yeux,  du  contrat  matrimo- 
nial comme  de  tant  d'autres  contrats,  que  l'intérêt  de  ceux 


qui  les  subissent  ne  doit  pas  empêcher  d'être  durables, 
parce  qu'il  s'efface  devant  celui  des  tie 


iers  ou  celui  de  la 
société';  les  tiers,  ici,  sont  les  enfants,  et.  quant  à  la  société, 
sou  bien  veut  qu'on  écarte  tout  ce  qui  peut  porter  atteinte 
à  la  famille,  dont  le  lien  ne  saurait  être  affaibli  sans  un 
grave  préjudice  pour  elle. 

—  BiBLioGR.  :  J.  Cauvière,  le  Lien  conjugal  et  le  Divorce  : 
mœurs  Israélites  et  mœurs  jiaïennes  (Paris,  1890);  P.  Di- 
don,  Iinlissolufiilité  et  dit-orce  (Paris,  1880);  H.  Coulon,  le 
Divorce  et  la  Séparation  de  corps  (Paris,  1890-1893)  ;  J.  Hi- 
tier,  le  Développement  de  la  jurisprudence  en  matière  de 
divorce,  depuis  iSSi  (Paris,  1895). 

DIVORCER  {se.  —  Prend  une  cédille  sous  le  c  devant  A 
et  o  :  H  divorça.  ÎVous  divorçons)  v.  n.  Se  séparer  légale- 
ment de  son  conjoint  et  reprendre  la  liberté  de  convoler  à 
d'autres  noces  :  Ifeyiri  VIU  divorça  malgré  le  pape.  (Vac- 
querie.)  [Dans  ce  sens,  suivi  d'un  complément,  ce  verbe 
exige  la  prépos.  de  :  Elle  a  DivoRCfi  Davec  lui.] 

—  Fig.  Se  séparer  de,  se  brouiller  :  Divorcer  avec  tous 


777 

ses  amis.  Divorcer  arec  le  bon  sens,  il  Renoncer  à  :  Divon- 
ciiR  avec  le  mensonge.  (G.  Saiid.) 

—  Activ.  Sciparor,  ilésunir  :  C'est  la  faim  ijiii  divorckccs 
espèces,  non  la  vulonti}.  (Michelot.)  [Pou  usité.] 

Divorcé,  ée  part.  pass.  du  v.  Divorcer. 

—  Siilist.  l»orsonuo  ilivorcéo  :  Le  divorck  fait  une  posi- 
tio>i  nef  te  et  normale  à  chacun  des  DivoRciis.  {L.-J.  Larcuor.) 

Se  divorcer,  v.  pr.  So  séparer  par  lo  divorce.  (Peu  us.) 

Divorçons,  comédio  ou  trois  actes,  do  V.  Sardou  ot 
Emile  do  Najac  (Palais-Hoyal  [ParisI,  1880).  —  Lascônose 
passe  à  Keiiiis,  avant  lo  vote  do  la  loi  qui  a  rétabli  lo  di- 
vorce. Adhémar  fait  une  cour  acharnée  à  M"""  Desprunellos, 
qui  lui  trouve  toutes  les  qualités,  uniquement  parce  qu'il 
n'est  pas  lo  mari,  mais  l'inconnu.  Néanmoins,  elle  ne  lui 
a  pas  encore  cédé.  Ah  !  si  la  loi  sur  lo  divorce  venait  àétro 
votée,  SOS  derniers  scrupules  s'envoleraient,  car  elle  no  tar- 
derait ]5as,  i>ense-t-elle,  à  devenir  M"""  Adhémar.  I/amou- 
reux  feint  d  avoir  reçu  une  dépêche  qui  anuooco  le  vote 
do  la  loi  ;  rien  ne  saurait  plus,  désormais,  s'opposer  à  leur 
bonheur.  Lo  mari  découvre  le  stratagème  ;  mais,  au  lieu  du 
révélor  la  supercherie  à  sa  femme,  il  semble  donner  dans 

10  panneau,  ot  s'arrange  mémo  si  adroitement  qu'Adhé- 
mar,  pris  à  son  propre  piège,  tinit  par  croire  que  la  nou- 
vello  donnée  par  lui  est  réellement  exacte.  Le  divorce 
des  deux  époux  est  aussitôt  arrêté  eu  principe.  »  Et  main- 
tenant, dit  Desprunelles  à  sa  femme,  maintenant  que  nous 
allons  nous  séparer,  nous  no  sommes  plus  que  de  bons  ca- 
marades; c'est  l'autre  qui  est  ton  mari,  causons...  "  Il  se 
révèle  sous  un  jour  nouveau;  il  plaît,  et,  lorsqu'il  annonce 
qu'il  va  se  rendre  en  garçon  au  restaurant,  sa  femme  de- 
vient jalouse.  Ils  linissent  par  aller  dîner  ensemble  en  ca- 
binet particulier...  et  par  signer  la  plus  complète  des 
réconciliations.  Tout  le  mérite  de  la  pièce  vient  dos  dé- 
tails spirituels;  mais  ils  ne  lui  font  pas  défaut,  et  elle 
obtint  un  graud  succès. 

DIVULGATEUR,  TRICE  n.  Personne  qui  divulgue,  qui 
donne  de  la  publicité  ;  ItolUn,  dans  sa  modestie,  lie  se 
donne  jamais  que  pour  un  divulgateur,  un  colporteur  de 
belles  choses  tirées  des  anciens.  (Ste-Bouve.) 

—  Adjectiv.   Qui  fait  connaître  :  Signe  divulgateur. 

DIVULGATION  (si-on)  n.  f.  Action  de  divulguer,  de  ré- 
pandre dans  le  public  :  La  divulgation  d'un  secret. 

DIVULGUER  {ghé  —  lat.  dicul;/are;  du  préf.  di  ou  dis, 
indiquant  la  diffusion,  et  vulgus,  peuple.  L'u  se  conserve 
après  le  g,  même  devant  un  a  et  un  o  :  Il  divulgue.  Nous 
divulguons.  Divulguant)  v.  a.  Répandre  dans  le  public  :  Les 
fenunes  et  les  enfants  divulguicnt  très  facilement  les  secrets 
qu'ils  savent.  (M™^  Monmarson.) 

Se  divulguer,  v.  pr.  Etre  divulgué. 

—  Syn.  Divulguer,  publier.  Divulijuer,  c'est  faire  con- 
naître partout  une  chose  vraie,  mais  qui  devrait  être  tenue 
secrète.  Publier,  c'est  donner  de  la  publicité,  rendre  no- 
toire une  chose  quek'on(|ue,  et  le  mot  n'entraîne  avec  lui 
aucune  idée  défavorable;  si  la  publication  est  blâmable, 
ce  sont  les  autres  mots  de  !a  phrase  qui  l'indiquent. 

—  Anton.  Cacher,  dissimuler. 

DIVULSER  [du  lat.  divellere,  su[nii  divulsum.  arracher) 
V.  a.  Séparer  violemment,  déchirer,  arracher.  (Peu  usité.) 

DIVULSEUR  (rad.  dtvulser)  n.  m.  Instrument  chirurgi- 
cal, destine  à  dilater  par  une  expansion  brusque  l'urètre 
ou  tout  autre  canal  rétréci. 

DIVULSION  (rad.  divuber)  u.  f.  Didact.  Action  d'arra- 
cher, de  séparer  violemmeut  ;  résultat  de  cette  action. 

DIX  {diz'  devant  une  voyelle  ou  un  h  muet  ;  di  devant 
une  consonne  ou  un  h  aspiré;  diss,  quand  il  est  tinal  ou 
suivi  d'un  repos  —  du  lat.  decem,  même  sons)  adj.  numér. 
card.  Neuf  plus  un  :  Les  deux  mains  ont  ensemble  dix 
doigts.  Il  Peut  désigner  un  nombre  indéterminé,  soit  grand, 
comme  dans  :  On  vous  l-'a  dit  déjà  dix  fois;  soit  petit,  comme 
dans  :  Cela  peut  se  dire  en  dix  lignes. 

—  Dix,  ajoute  à  un  autre  nombre  ou  augmenté  d'un 
autre  nombre,  se  joint  à  l'autre  nom  de  nombre  par  un 
trait  d'union  :  Dix-sep^  Dix-/(»/(.  lH\-neuf. 

—  adj.  numér.   ord.   Dixième:  Livre  dix.   Charles  Dix. 

—  n.  m.  Dixième  nombre  entier  :  Dix  et  dix  font  vingt. 

11  ChilTre  qui  représente  dix  unités  simples  :  Le  dix  romai}i 
a  la  forme  d'un  X,  Il  Dixième  jour  du  mois  :  Partir  le  dix. 
Il  Ellipt.  Nous 

sommes  le  dix, 
Nous  sommes 
au  dixième 
jour  du  mois. 

Il  Carte  mar- 
q uéo  de  dix 
points  :/,e»ix 
s'appelle  ma- 
nille daJis  le 
jeu  de  ce  nom. 

Il  Au  piquet, 
Quatorze  de 

di.r,  Réunion,  dans  los  mains  d'un  joueur,  des  quatre  dix 
du  jeu. 

—  Hist.  Conseil  des  Dix,  A  Venise,  Tribunal  suprême 
composé  do  dix  nobles. 

—  Véner.  Cerf  dij:  cors  ou  absolum.  Dix  cors,  Cerf  âgé 
do  sept  ans.  il  Cerf  dix  cors  jeunemenlf  Cerf  âgé  do  cinq  à 

six  ans.  V.  JliUNBMENT. 

Dix  fcoNSEir.  des),  nom  donné  à  dos  gouvorDomcnts 
collectifs  :  dans  l'histoiro  ancienne,  à  un  conseil  de  dix 
magistrats  qui  gouvernèrent  quolcpio  temps  Athènes,  on 
403  av.  J.-C.,otàdivr'rsos  commissions  établies  dans  les  ci- 
tés grecques  ;  dans  l'histoire  modrrno,  à  un  pouvoir  occulte 
qui  gouverna  la  république  do  Venise,  do  1310  à  1797. 

—  Encyci,.  Après  la  prise  d'Athènes  par  los  Lacédé- 
moniens  ot  leurs  alliés  { -iO  1  )i  Lysandro  avait  confié  lo 
gouvornomont  do  la  ville  ù.  trente  archontes,  choisis  dans 
lo  parti  aristocratique  et  dévoués  à  Sparto,  ceux  qu'on 
apuello  "  les  Trente  tyrans  ».  L'année  suivante,  Thrasy- 
biiio,  qui  s'était  réfugia  en  Béotio,  résolut  de  renverser  les 
Trente.  Il  s'empara  suncossivomont  do  Philé  et  du  Pirée; 
une  victoire  lui  ouvrit  la  roule  d'Athènes,  où  il  fit  déposer 
los  Trente.  U  les  remplaça  par  un  conseil  provisoire,  dit 
«  conseil  des  Dix  » .  Peu  do  tomjis  n]irôs.  une  entento  se  tU 
avec  Sparte,  et  Thrasybulo  rétablit  à  Athènes  la  constitu- 
tion démocrati<(uo. 

On  donne  encore  lo  nom  do  <■  conseil  des  Dix  »  à  dos 
commissions  do  dix  magistrats  rpie  Lysandre,  après  sa 
victoire  khi-  hvs  Alhénious,  élablil  eu  diverses  cités,  sous 


DIVULGATEUR 


Les  quatre  dix 


la  protection  d'une  garnison  et  d'un  harmoste,  pour  assu- 
rer l'hégémouio  Spartiate.  Des  conseils  do  ce  genre,  au 
temps  dos  Trente,  sont  mentionnes  au  Pirée,  à  Samos,  à 
Milet,  ot  on  bien  d'autres  villes. 

—  Ilist.  mod.  Lo  conseil  des  Dix^  qui  gouverna  Venise 
pondant  près  do  cinq  cents  ans,  était  une  sorte  do  dictature 
or^^aniséo  par  l'aristocratie  vénitieuno  pour  maintenir  sa 
puissance  sur  le  peuple  ot,  par  la  suite,  diriger  la  fortune 
do  la  république  à  l'extérieur.  Créé  eu  1310,  après  la  con- 
spiration démocratique  de  Tiepolo,  pour  dix  jours  seule- 
mont,  il  lit  prolon^'cr  ses  pouvoirs  do  dix  ans  en  dix  ans 
jusqu'en  1335,  où  il  devint  permanent.  Il  so  composait  du 
doge,  président  ù  vie,  des  six  conseillers  rouges,  élus  pour 
huit  mois  par  le  grand  conseil  do  l'aristocratie,  et  dos  dix 
couseillers  noirs,  élus  pour  un  an  par  lo  même  conseil.  Il 
n'avait  d'abord  qu'un  pouvoir  de  naute  police  contre  les 
conspirations  intérieures,  qui  Huit  par  se  concentrer  dans 
les  trois  inquisiteurs  d'Etat;  mais  il  accapara  peu  à  peu 
toutes  les  attributions  du  gouvernement,  ot  devint  le  seul 
pouvoir  exécutif  do  la  république.  Jamais  gouvernement 
ne  montra  tant  de  suite  dans  les  idées  et  tant  de  dévoue- 
ment à  la  chose  publique  ;  mais  nul  ne  montra  non  plus  • 
tant  do  fanatisme  pour  la  «  raison  d'Etat  »  et  ne  commit 
on  sou  nom  plus  de  crimes  publics  et  privés. 

Dix  août  (journée  du).  V.  août  1792. 

Dix-Décembre  (Société  du).  Elle  fut  fondée  en  1849 
par  Abbatucci,  Ferdinand  Barrot,  le  comte  Clary.  le 
D"^  Conneau,  le  prince  de  la  Moskova.  le  maréchal  Kxel- 
mans,  etc.,  et  présentée  comme  société  de  secours  mu- 
tuels. Co  no  fut,  en  réalité,  qu'une  société  politique  des- 
tinée, comme  le  rappelle  sa  dénomination,  à  soutenir  le 
prince  Louis-Bonaparte,  élu  président  de  la  République, 
le  10  décembre  1848  ;  à  lui  faire  cortège  lorsqu'il  allait  en 
voyage,  et  à  organiser  des  manifestations  en  sa  faveur 
dans  les  villes  où  il  s'arrêtait.  Comme  la  plupart  des  as- 
sociations de  cette  nature,  elle  ne  tarda  pas  à  recruter 
ses  adhérents  parmi  les  gens  tarés  et  les  intrigants,  dont 
les  affectations  de  dévouement,  si  l'on  en  croit  une  note 
de  Carlier  alors  préfet  de  police,  n'avaient  d'autre  but  que 
de  poser  des  jalons  pour  l'avenir.  Elle  dut  se  dissoudre 
après  la  proclamation  du  second  Empire. 

Dix  (Joho-Adams),  général  et  diplomate  américain,  né 
à  Boscawen  (New-Hampsliire)  en  1798,  mort  à  New- York 
en  1879.  Après  avoir  appartenu  à  l'armée,  il  devint  avo- 
cat à  New- York.  Sénateur  au  cong^rôs  de  l'Union  (1845- 
1849),  il  se  montra  favorable  à  la  liberté  commerciale  et 
accusa  nettement  ses  tendances  antiesclavagistes.  Il  oc- 
cupa différents  postes  jusqu'à  la  guerre  de  Ta  Sécession, 
où  il  se  déclara  partisan  du  maintien  de  l'Union  et  de 
l'abolition  de  l'esclavage.  Nommé  major  général  par  le 
président  Lincoln,  il  fut  commandant  de  l'Etat  de  Mary- 
land  et  do  la  Virginie  orientale.  Après  la  défaite  des  sé- 
paratistes (1865),  Dix  rentra  dans  la  vie  privée.  Il  fut 
nommé  (1866)  ministre  des  Etats-Unis  à  Paris  par  lo  prési- 
dent Lincoln.  Bien  qu'il  eût  appuyé  la  candidature  du 
général  Grant,  il  donna  sa  démission  d'ambassadeur,  en 
raison  de  son  âge.  Il  fut,  depuis,  gouverneur  de  l'Etat  de 
New-York  en  1872.  On  lui  doit  des  ouvrages  estimés. 

DiXAN  ou  DiXA,  ville  d'Ethiopie  (Tigré),  près  de  la 
côte  do  la  mer  Kouge,  jadis  centre  d'un  commerce  assez 
important  entre  le  Darlour  et  Massaouah. 

DiXCOVE,  ville  anglaise  de  la  Guinée  (Côte  de  l'Or), 
au  N.-E.  du  cap  des  Trois-Pointos  ;  1.200  liab.  Petit  port, 
établissement  de  commerce. 

DIXE  ou  DIXA  n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  iiémocô- 
ros,  famille  des  tipulidés,  comprenant  do  petites  tipules 
assez  robustes,  rousses  ou  fauves,  à  pattes  plutôt  courtes. 
(On  connaît  une  douzaine  d'espèces  do  dixos,  propres  à 
l'Europe  ;  telle  est  la  dixa  aprilina,  d'un  jaune  grisâtre, 
avec  les  ailes  grises.) 

DIX-EN-DIX  idi-zan-diss)  n.  m.  Techn.  Nom  donné  par 
les  dessinateurs  do  tissus  au  papier  do  mise  eu  carte  dans 
la  mécanique  Jacquard,  dont  chacun  dos  grands  carreaux 
a  sa  hauteur  et  sa  base  divisées  en  dix  parties  égales, 
co  qui  donne  cent  petits  carrés.  (Il  existe  aussi  des  papiers 
appelés  dix~en-huit ,  dix-en-douze,  dfx-en-tjuatorze  ,  etc. 
Dans  tous,  le  nombre  dix  désigne  la  division  do  la  base, 
et  los  nombres  huit,  douze,  quatorze,  etc.,  s'appliquent  à 
celles  do  la  hauteur.) 

—  Adjectiv.  :  Papier  dix-en-dix. 

DIX-HUIT  {di-zu-ït' —  de  dix,  ot  huit)  adj.  numér.  card. 
Dix-sept  plus  un  :  /Stre  émancipé  à  dix-huit  ans. 

—  adj.  numér.  ordin.  Dix-liuitième  :  Page  dix-huit 

—  n.  m.  Dix-huitième  nombre  entier  :  iOix-iiuiT  et  dix- 
huit  font  trente-six.  Il  Dix-huitième  jour  du  mois  :  Ecrire  le 
DIX-HUIT  janvier.  —  Ellipt.  :  Nous  sommes  le  Dlx-HuiT, 
Nous  sommes  au  dix-huitièmo  jour  du  mois. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  du  vanneau. 

—  Pop.  Soulier  ressemelé  ayant  un  aspect  neuf,  ou  vôte- 
mont  qui  a  été  retourné  (parce  que  dix-huit  équivaut  à 
deux  fois  neuf). 

—  Typogr.  In-dix-huil,  Format  dans  lequel  la  feuille 
d'impression  est  pliéo  en  dix-huit  feuillets  et  donne  trente- 
six  pages.  (Co  format  so  désigne  ainsi  :  inis.) 

Dix-huit-brumaire.  V.  hkumairk  an  VIII. 

DIX-HUITAIN  (di-zU'ï'tin)  n.  m.  Autrefois,  dans  le  midi 
de  la  France,  Drap  dont  la  cliaîno  était  composée  de  dix- 
huit  cents  lils.  n  On  l'appelait  dix-huit-cknts,  dans  los  fa- 
briques du  nord  ot  du  cenlro. 

—  Adjectiv.  :  /h-ap  dix-huitain. 

DIX-HUITIÈME  (di'zu-i  -■  rad.  dix-hutt)  adj.  num.  ordin. 
i,Jui  est  au  premier  rang  après  le  dix-soptièmo  :  Le  Dix- 
iiuiTiivMi-:  siècle.  Occuper  la  dix  hoitikmk  place. 

—  Substantiv.  Celui,  colle  qui  occupe  la  di.v-huitième 
place  :  Etre  le  nix-HUixiiïMK  de  sa  classe. 

—  n.  m.  Di.x-huitiômo  partie  d'un  tout  :  Le  dix-uuitièmis 
de  30  est  'J.  il  Autref.  Dix-huitièmo  jour  du 
mois  :  Partir  le  dix-iiuitiicmk  d'avnl. 

—  n.  f.  Mus.  Intervalle  do  dix-sept  do- 
grés  diatoniques,  composé  d'une  double  oc- 
tave ot  d'uno  quarto  :  Du  do  grave  au  fa  de 
la  troisii^me  octave,  il  y  a  une  Dix-iiuiTrëMiî. 

—  Jeux.  Au  pi(|itet,  Série  do  huit  cartes 
de  mémo  couleur,  depuis  l'as  jusqu'au  sept,  qui  compto 
puur  dix-huit  points. 

DIX-HUITIÈMEMENT  (r:f('2i(-i)  ndv.  En  dix-huitièmo  lieu. 


DIXON 


Dix-liulU&mo. 


DIXI  [J'ai  dit),  mot  (pii  terminait  autrefois  une  argu- 
mentation plulosoi>iiique.  (On  l'emploie  souvent  par  pTai- 
santorio,  pour  indiquer  qu'on  a  terminé  un  exposé  do 
preuves,  de  princii)es,  de  faits,  etc.) 

DIXIÈME  (:/-(}m')  adj.  num.  ordin.  Qui  occupe  la  première 
place  après  la  neuvième  :  Lire  le  dixième  chapitre. 

—  Substantiv.  Celui,  colle  qui  occupe  la  dixième  place  : 
Etre  lu  DixiiîMK  m  composition. 

—  n.  m.  Dixième  partie  d'un  tout  :  Le  volume  de  Mer- 
cure est  un  Dixii^Mii  de  celui  de  ta  terre.  (Arago.)  il  Autref. 
Dixième  jour  du  mois  :  Article  daté  du  dixième  de  janvier. 

—  Pin.  Impôt  extraordinaire  dont  on  augmente,  dans 
certaines  circonstances  extraordinaires,  les  droits  d'enre- 
gistrement, do  timbre,  d'hypothèque,  de  greffe,  etc.,  et 
qui  s'élève  à  un  décime  par  franc.  (On  dit 
plus  souvent  décimk  de  guerkk.  )  ii  Im- 
pôt extraordinaire,  qu'on  levait  autrefois  au 
nom  du  roi. 

—  n.  f.   Mus.  Inter^'alle  qui  donne  le  re-        iJi'îiéme. 
doublement  do  la  tierce  à  l'octave  supérieure  :  Du  do  grave 
au  mi  de  la  seconde  octave,  il  y  a  une  dixième. 

—  Encycl.  B'in.  Sous  l'ancien  régime,  les  propriétaires 
fonciers,  en  temps  de  guerre,  payaient  le  dixième  du  pro- 
duit de  leur  revenu,  et  les  marchands  et  artisans  le  dixième 
du  produit  do  leur  industrie.  Après  1741,  ledixièmo  fut  porté 
au  vingtième  ;  il  resta  ainsi  jusqu'en  1717. 

DIXIÈMEMENT  {di-zi-è)  adv.  Eu  dixième  lieu. 

DiXMERlE  (Nicolas  Bricairk  de  IiA),  littérateur  fla- 
mand, né  à  Lamothe  (Haute-Marne)  en  1731,  mort  en  1791. 
Il  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages  d'un  style  facile 
et  agréable,  notamment  :  Contes  philosophiques  et  moraux 
(17(i5)  ;  les  Deux  âges  du  goût  et  du  génie,  sous  Louis  XIV 
et  Louis  XV  (1769);  l'Espagne  littéraire  (1770). 

DIXMIER  {di-7ni-é  —  rad.  dix)  n.  m.  Ouvrier  moisson- 
neur et  batteur,  qui  prélève  pour  salaire  la  dixième  gerbe. 

Dix  mille  (rktraite  dks),  retraite  célèbre  des  merce- 
naires grecs,  enrôlés  par  Cyrus  le  jeune,  à  travers  la 
haute  Asie  (400  av.  J.-C).  Après  la  bataille  do  Cunaxa, 
où  avait  péri  Cyrus,  les  mercenaires  grecs  de  son  armée 
résolurent  de  regagner  leur  pays.  Traqués  par  les  troupes 
d'Artaxerxès,  ils  prêtèrent  d'abord  l'oreille  aux  perfides 
propositions  du  satrape  Tissapherne,  qui  attira  Cléarquo 
leur  chef  et  quatre  autres  généraux  à  une  entrevue  et  les 
fit  massacrer.  Les  Grecs  élurent  d'autres  chefs,  dont  le 
célèbre  Xénophon  d'Athènes.  A  travers  les  montagnes 
d'Arménie,  au  milieu  de  peuplades  hostiles  et  do  difficultés 
de  tout  genre,  ils  réussirent  à  gagner  le  Pont-Euxin,  et 
s'embarquèrent  à  Sinope,  d'où  ils  atteignirent  la  Thrace. 
Cette  héroïque  retraite,  dont  Xénophon  s'est  fait  l'iusto- 
rien  dans  son  Anabase.  eut  un  ç^rand  retentissement  par 
tout  le  monde  grec.  Elle  étendu  le  champ  des  connais- 
sances géographiques,  en  apportant  des  renseignements 
précis  sur  des  contrées  et  des  populations  presque  incon- 
nues jusque-là.  Surtout,  elle  révéla  la  faiblesse  de  l'em- 
pire perse;  et,  parla,  elle  fut  le  prélude  de  l'expédition 
d'Alexandre. 

DiXMONT,  comm.  de  l'Yonne,  arrond.  et  à  15  kil.  de 
Joigny,  sur  le  Saint-Ange,  affinent  de  l'Yonne  ;  1.476  hab. 
Commerce  de  bois.  Eglise  des  xiii"  et  xvi^  siècles. 

DiXMUDE,  ville  de  Belgimie,  ch.-I.  do  la  Flandre  occi- 
dentale, sur  le  fleuve  côtier  l'Yser;  3. 989  hab.  Fabriques 
do  toiles,  distilleries,  tanneries.  On  y  fait  un  grand  com- 
merce de  bourre  avec  l'Angleterre.  Cette  ville  est  célèbre 
par  le  jubé  do  son  église,  construit  dans  lo  stjlo  flam- 
boyant, vers  lo  commencement  du  xvi"  siècle. 

DiXMUDE  (Olivier  van),  chroniqueur  flamand,  né  à 
Ypres,  mort  en  1459.  Il  fut  conseiller  de  sa  villo  natale  et 
a  laisse  des  mémoires,  en  langue  néerlandaise,  publiés  à 
Ypres,  en  1S35-1839. 

DIX-NEUF  (di-zneuf  quand  il  est  final  ou  suivi  d'un  re- 
pos; di-zneu  devant  une  consonne  ou  un  h  aspire:  (//- 
zneuv'  devant  une  voyelle  ou  un  h  muot)  adj.  numér.  card. 
Dix-huit  plus  un  :  S'engager  à  i»ix-ni:df  ans. 

—  adj.  numér.  ordin.  Dix-neuvième  ;  7ome  dix-neuf. 

—  n,  m.  Dix-nouvième  nombre  entier  :  Dix-nkuf  e/ se/)^ 
font  vingt-six.  Il  Dix-nouvîèmo  jour  du  mois  :  Ecrivez-moi 
le  Dix-NKUF  du  Jnois  courant.  —  Nous  sotumes  le  dix-neuf. 
Nous  sommes  au  dix-neuvième  jour  du  mois. 

DIX-NEUVIÈME  {di-znen)  adj.  numér.  ordin.  Qui  occupe 
lo  premier  rang  après  le  dix-huitièmo  :  Le  dix-neuvièmk 
siècle. 

—  Substantiv.  Personne  qui  occupe  la  di.x-ucuvièmo 
place  :  Et7-e  le  dix-neuvièmh  en  composition. 

—  n.  ra.  Dix-neuvième  partie  d'un  tout  : 
Le  Dix-NEDviÈME  de  S8  est  ^.  il  Autref.  Dix- 
neuvième  jour  du  mois  :  Ce  dix-nhuvième 
de  mai. 

—  n.  f.  Mus.  Intervalle  de  dix-huit  degrés    ^^ 
diatoniques  ou  de  deux  octaves  et  d  une 
quinte  :  Il  y  a  ujie  dix-neuvième  du  do  grave  au  sol  de  la 
troisième  octave. 

Dix-neuvième  Siècle  (i.r.^  ou  mieux  le  A7.V^  Siècle, 

journal  politique  quotidien,  fondé  on  1871  sous  la  direc- 
tion d'Eamond  About,  qui  eut  pour  principaux  collabora- 
teurs Liébert,  Ch.  Bigot,  Sarcoy.  etc.  Organe  do  la  ré- 
publique modérée  et  très  anticlérical,  il  fit  une  guerre 
énergique  au  ministère  do  Brof^lio  on  1877.  Eu  1884,  About 
dut  quitter  la  direction  do  ce  journal,  qui  périclita  ot  fut 
acheté,  en  1SS6,  par  Edouard  Portalis.  En  1887,  il  devint 
un  journal  à  5  centimes  le  numéro,  défendit  la  jiolitiquo 
radicale,  ot,  après  la  disparition  do  Portalis  (1894),  il  de- 
vint la  propriété  de  Vacqiiorio.  Après  la  mort  do  ce  der- 
nier, il  lut  dirigé  par  J.  Lofèvro,  ot  suivit  la  ligue  politique 
du  "  Kappel  » . 

DIX-NEUVIÈMEMENT  (di-zneu)  adv.  Ku  dixuouvièmo 
lieu. 

DixON  (George),  navigateur  anglais,  né  on  1755,  mort 
en  1800.  U  fit  partie  de  la  seconde  expédition  do  CooU.  En 
17S5,la  King  fieorge's  Sound  Comnang  fréta  deux  biitimonts 
pour  aller  explorer  la  portion  de  mer  qui  sépare  l'Asie 
do  r.\mériquo  septentrionale,  et  y  faire  lo  commerce  dos 
fourrures,  ot  les  placsi  sous  les' ordres  do  Dixnn  et  do 
Portiock.  Ce  dernier  fit  une  «i-uvre  hydrographique  inté- 
ressante; quant  A  Dixou,  il  fil  le  tounïu  groupe  d'Iles  qu'il 
appela  Hes  de  ta  Heine-Charlotte  (1787),  dont  I*;i  Pérouso 
avait,  dès  l'année  précédente,  étudié  la  partie  occidonlalo, 


ux-ncuvicmc. 


DIXON   —   DJAIIVAR-IBN-MOHAMMED 


puis  se  dirigea  vers  le  détroit  de  Nootka,  et,  ayant  rejoint 
Porllock  aux  îles  Sandwich,  regagna  l'Angleterre,  en  1788. 
On  doit  à  ce  navigateur  une  relation  très  sérieuse  de  son 
expédition,  intitulée  :  Voyage  autour  du  monde,  mats  plus 
particulièrement  à  la  côte  nord-ouest  de  l'Amérique. 

DiXON  (AVilliam  Hepworth),  littérateur  et  publiciste 
anglais,  né  dans  le  comté  d'York  en  1S21,  mort  à  Londres 
en  1S7Î1.  Parmi  les  travaux  importants  de  Dixon,  il  convient 
de  citer  sa  biographie  de  Jean  Hoicard  (I849i,  ses  études 
sur  Guillaume  Penn  (l85i},  fondateur  de  Philadelphie,  sur 
Robert  Blake  (1852),  grand  amiral  de  Cromwell,  et  sur  le 
Chancelier  Bacon,  qu'il  essaya  de  réhabiliter.  Il  a  publié 
aussi  la  Terre  sainte  (1865);  puis  la  Nouvelle  Amérique 
(1867)  et  les  Femmes  selon  l'esprit  (1868),  deux  ouvrages 
qui  eurent  un  grand  retentissement  ;  le  premier  fut  traduit 
par  Philarèto  Chasles  (1868).  Dixon  a  aussi  écrit  un  livre 
sur  la  liussie  (1870)  et  un  autre  sur  les  Suisses  (1872).  Il 
reprit  ensuite  ses  travaux  historiques  et  publia  :  Histoire 
de  deux  reines  :  Catherine  d'Aragon  et  Anne  Boleyn  (1873)  et 
Royal  Windsor  (1878).  Il  étudia  la  colonisation  des  Etats- 
Unis  par  la  race  blanche  dans  :  White  Conquest  (1S75). 
Enfin,  on  a  de  lui  :  British  Cyprus  (1879),  souvenirs  d'un 
voyage  fait  à  Chypre  au  moment  do  l'annexion  de  cette 
île"  par  l'Angleterre,  et  deux  romans  :  Diana,  Lady  Lyle 
(1877)  et  Ituby  Grey  (1878). 

DIX-SEPT  {diss-scf  devant  une  voyelle  ou  un  h  muet; 
dtss-sè  devant  une  consonne  ou  un  /i' aspiré)  adj.  numér. 
card.  Seize  plus  un  :  Livre  qui  coûte  dix-sept  francs. 

—  adj.  numér.  ord.  Dix-septième  :  Tome  dix-sept. 

■ —  n.  m.  Dix-septième  nombre  entier  :  Dix-sept  est  un 
nombre  premier,  il  Dix-septième  jour  du  mois  :  Mourir  le 
dix-sept  juin.  —  Nous  sommes  le  dix-sept,  Nous  sommes 
au  dix-septième  jour  du  mois. 

Dix-sept  Provinces,  nom  donne  parfois  aux  posses- 
sions de  Charles-Qiiint  au  nord  de  la  France  :  Cambrésis, 
Artois,  Flandre,  Hainaut,  Brabant,  Anvers,  Malines, 
Namur,  Luxembourg,  Limbourg,  Utrecht,  Gueldre,  Over- 
Yssel,  Frise,  Groningue,  Zélande  et  Hollande.  En  1609, 
à  la  trêve  de  douze  ans,  dite  «  trêve  d'Anvers  »,  sept  de  ces 
provinces  (Hollande,  Zélande,  Utrecht,  Gueldre,  Ovcr- 
Vssel,  Groningue  et  Frise)  se  rendirent  indépendantes, 
sous  le  nom  de  Provinces-Unies  ;  les  dix  autres  formèrent 
les  Pays-Bas  espagnols,  dont  plusieurs  parties  furent 
annexées  à  la  Franche  par  les  traités  des  Pyrénées  (1639), 
d'Aix-la-Cbapclle  (1668)  et  de  Nimègue  (1678). 

DIX-SEPTIÈME  ( diss-sé-ti-èni")  adj.  numér.  ordin.  Qui 
occupe  le  premier  rang  après  le  seizième  :  Le  dix-septième 
siècle  a  été  appelé  le  grand  sit-de. 

—  Substantiv.  Personne  qui  occupe  la  dix-soptiôme 
place  :  Etre  le  dix-septième  de  sa  classe. 

—  n.  m.  Dix-septiènic  partie  d'un  tout  : 
Toucher  le  dix-septièml:  d'une  somme,  il  Au- 
tref.  Dis-septième  jour  du  mois  :  Le  dix- 
septième  de  jnars. 

—  n.  f.  Mus.  Intervalle  de  seize  degrés  Dix -septième, 
diatoniques   ou  de  deux  octaves   et  d'une 

tierce  :  Du  do  grave  aumi  de  la  troisième  octave,  on  compte 
une  dix-septième. 

—  Jeux.  Au  piquet,  Suite  de  sept  cartes  de  même  cou- 
leur, qui  compte  pour  dix-sept  points,  de  l'as  au  huit  ou 
du  roi  au  sejn. 

DIX-SEPTIÈMEMENT  [diss-sé-tiè)  adv.  En  dis-scptième 
lieu. 

DlTADÎN,  ville  de  la  Turquie  d'Asie  (Arménie  turque 
[prov.  d'Erzeroum]  ),  au  pied  du  Tandourek.  à  la  jonction 
des  premières  sources  du  Mourad,  branche  de  l'Euphrate. 
Tapis  et  feutres  estimés.  Ch.-l.  de  canton.  —  Près  de  ce 
"  bourg  ruiné,  sont  les  sources  chaudes  sulfureuses  du  Tan- 
dourek et  l'emplacement  do  la  ville  de  Zakt'avan,  détruite 
par  les  Sassanides. 

DiTLLOS  d'Athènes,  historien  grec  du  commence- 
ment du  m'  siècle  avant  notre  ère.  Il  se  proposa  de  con- 
tinuer l'œuvre  d'Ephore.  Il  raconta,  en  vingt-sept  livres, 
l'histoire  do  la  Grèce  et  de  la  Macédoine,  depuis  l'année 
357  jusqu'à  l'année  336;  et,  en  vingt-six  livres,  l'histoire 
d'Alexandre  et  de  ses  successeurs,  de  336  à  298.  11  a  été 
souvent  utilisé  par  Diodoro. 

DIZAIN  [zin  —  rad.  dix)  n.  m.  Assemblage  de  dix  objets 
de  môme  nature  :  Balzac  et  d'autres  coJiteurs  divisent  leurs 
recueils  de  contes  en  dizains,  ii  Pièce  de  poésie,  composée 
do  dix  vers  ;  strophe  ou  stanco  de  dix  vers  : 

Or,  est  passé  ce  temps  où  d'un  bon  mot. 
Slauce  ou  dizain,  on  payait  son  êcot. 

M^c  DESiiouLiirREs, 

—  Archéol.  Portion  de  chapelet  composée  de  dix  grains 
et  qui  devint  un  objet  de  parure  pour  les  femmes.  (Au  xvi'^s., 
elles  le  portaient  en  brace- 
let. Mais,  dans  le  dizain, 
pris  comme  bijou,  il  y  a  sou- 
vent plus  de  dix  grains  ; 
ainsi  celui  de  la  comtesse 
de  Sault  [1595]  comprenait 
douze  olives  de  cristal  mon- 
tées en  orémaillc.) 

—  Jeux.   Paquet  do  dix 
jeux  de  cartes. 

—  Numism.  Pièce  de 
billon,  qui  valait  dix  deniers  tournois,  et  qui  fut  frappée 
on  Franco  sous  Louis  XII  et  sous  François  l",  et  portait 
un  h  conronné,  puis  un  F  couronné.  (Il  y  eut  aussi  des 
dizains  en  Dauphiné  et  en  Bretagne.) 

—  Encycl.  Littér.  Le  dizain,  inventé,  dit-on,  par  Maurice 
Scève,  fut  en  faveur  au  xvr  siècle,  où  les  poètes  l'appli- 

?iuèrent  surtout  aux  sujets  amoureux.  Mellln  de  Saint- 
lelais  en  fit  souvent  usage.  On  l'a  employé,  pourtant,  à 
des  sujets  différents  et  môme  à  des  traits  épigranimati- 
qucs.  Ce  genre  de  coupe  poétique  n'a  jamais  eu  le  succès 
du  quatrain  ;  mais  il  vaut  le  huiiain  ou  le  douzain,  et,  sans 
contredit,  il  est  supérieur  au  onzain. 

DIZAINE  (ïé/i')  n.  f.  Arithm.  Nombre  composé  de  dix 
unités  :  Les  nombres  de  la  première  dizaine,  m  Chacun  des 
multiples  do  dix  par  les  neuf  premiers  nombre.s  :  Nombre 
gui  se  compose  de  centaines,  de  dizaines  et  d'unités,  li  Total 
composé  de  dix  objets  ou  do  dix  personnes  :  Diviser  une 
sommp  par  dizaines  de  francs.  Compter  par  dizaines. 

—  Parlicullèrem.  Suite  de  dix  jours  consécutifs  :  Le 
receveur  général  est  constitué,  tous  les  dix  jours,  débi- 


Dizain  (xvio  s.). 


leur  de  ce  qui  est  entré  dans  /a  dizaine  écoulée.  (Thiers.) 
Il  Dizain  do  chapelet  :  Les  dernières  dizaines  du  rosaire. 

—  Par  ext.  Dix  environ  :  Une  dizaine  de  personnes.  Une 
dizaine  de  pas. 

—  Autref.  Subdivision  des  seize  quartiers  de  Paris. 
Il  Subdivision  du  comté,  à  l'époque  des  Mérovingiens  et 

des  Carolingiens. 

—  Techn.  Nom  donné  par  les  dessinateurs  de  tissus  aux 
grands  carreaux  du  papier  de  mise  en  carte,  c'est-à-dire  aux 
divisions  formées  par  les  lignes  fortes  appelées  lignes  de 
compte  ou  de  démarcation. 

DIZAINIER  (zè-ni-é)  n.  m.  Admin.  anc.  V.  dizenikr. 

DiZÉ  (Michel-Jean-Jérôme),  chimiste  français,  corres- 
pondant de  l'Institut,  né  à  Aire  (Landes)  en  1764,  mort  à 
Paris  en  1852.  Il  étudia  la  chimie  sous  Darcet,  fut  son 
préparateur  au  Collège  de  France  (1784-1791),  et  devint 
pliarmacien  en  chef  des  hôpitaux  militaires  (1796),  pro- 
fesseur d'histoire  naturelle  à  l'Ecole  de  pharmacie  (1797), 
aflineur  national  des  monnaies  (1808).  On  lui  doit  la  dé- 
couverte de  la  soude  arlificielle,  un  procédé  pour  la  des- 
siccation et  la  conservation  des  viandes  et  la  composition 
des  encres  de  sûreté  avec  lesquelles  on  imprimait  les 
billets  de  loterie.  Ses  travaux  sont  répandus  dans  les  jour- 
naux scientifiques  du  temps.  Il  n'a  publié  à  part  qu'un 
Précis  historique  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Darcet  (1802  i. 

DIZEAU  (zo  —  rad.  dix)  n.  m.  Tas  de  gerbes  au  nombre 
de  dix  ou  de  douze,  relevées  et  opposées  les  unes  aux 
autres  de  manière  à  se  soutenir  mutuellement.  (Les  di- 
zeaux  sont  en  usage  dans  la  région  septentrionale  de  la 
France.  On  les  dresse  sur  le  cliamp  moissonné,  alors  qu'on 
vient  de  lier  les  gerbes.) 

DIZENIER  {ni-é  —  rad.  dix)  ri.  m.  Fonctionnaire  muni- 
cipal, dans  diverses  villes  de  France,  sous  l'ancien  régime. 
Il  On  écrit  aussi  dizainier. 

—  Encycl.  Les  fonctions  des  dizeniers  n'étaient  pas  par- 
tout les  mi^mes.  A  Paris,  c'étaient  des  sortes  d'ofliciers 
de  police.  Il  y  en  avait  16  par  quartier,  subordonnés  aux 
cinquanteniers.  qui  dépendaient  eux-mêmes  des  quarte- 
nicrs.  Dès  qu'ils  avaient  eu  connaissance  d'un  crime,  ils 
étaient  tenus  d'en  avertir  le  commissaire  du  quartier,  et, 
au  besoin,  de  lui  prêter  main-forte. 

DiZIER  (saint),  évoque  de  Langres.  V.  Didier. 

DIZONIUM  {7ii-ûm')  n.  m.  Genre  do  protozoaires  radio- 
laricns,  famille  des  pylonidcs,  comprenant  des  animalcules 
marins,  dont  la  cuirasse  est  largement  ajourée  et  armée  de 
grosses  épines.  ^Le  dizonium  pleuracan(hu7yi  a  sa  coquille 
ovale  percée  de  aeux  grandes  fenêtres,  entre  lesquelles  est 
logée  la  capsule  centrale;  il  habite  le  Pacifique  sud.  On 
en  connaît  en  tout  sept  espèces.) 

DiZY-LE-GROS,  comm.  de  l'Aisne,  arrond.  et  à  30  kil. 
do  Laon,  sur  un  plateau  crayeux;  1.373  hab.  Carrières  de 
pierre  à  bâtir.  Chaussée  romaine.  Ancien  château. 

DiZY-MAGENTA,  comm.  de  la  Marno,  près  du  canal 
latéral  à  la  Marne,  arr.  et  à  21  kil.  de  Reims;  2.844  hab. 
Vignoble  exposé  au  S.  et  à  10.,  l'un  des  principaux  crus 
de  la  rivière  de  Marne,  et  qui  produit  des  vins  estimés.  Bri- 
(|ueterie,  poterie. 

DJ,  prononciation  anglaise  du  J.  (Pour les  noms  géogra- 
idiiques  commençant  par  ces  lettres  et  qui  ne  se  trouvent 
pas  ici,  V.  la  lettre  j.) 

DJA  n.  m.  L'une  des  consonnes  palatales  de  l'alphabet 
sanscrit. 

Djabalpour  ou  Jabalpour,  ville  de  ITnde  anglaise, 
dans  le  Haut-Commissariat  des  Provinces  centrales.  Elle 
est  située  au  confluent  de  la  Nerbuddah  et  do 
son   affluent,  l'Amti  ;    84.400   hab.  Ville   indus- 
trielle ;  fabrication  de  tapis,  cordes  et  toiles; 
commerce  de  coton. 

—  La  province  de  Djabalpour,  dont  elle  ost 
la  capitale,  aune  superficie  de  49.313  kil.  carr., 
une  population  de  2.375.000  hab.  Elle  est  située 
entre  la  principauté  de  Rewahou  Baghelkand 
auN.-E.,  leBandelkand  et  la  province  de  Djânsi 
au  N.,  les  Etats  indigènes  de  Scindia  et  de 
Bhopal  et  la  province  de  Nerbuddah  à  l'O..  la 
province  de  Nagpour  au  S.  et  celle  de  Tchattis- 
garh  à  l'E.  C^est  une  région  montagneuse, 
qu'arrose  le  cours  supérieur  de  la  Nerbuddah, 
tributaire  de  la  mer  d'Oman. 

DjabouA  ou  JabOOAH,  ville  de  Tlndo  an- 
glaise (Haut-Commissariat  des  Provinces  cen- 
trales), située  vers  l'extrémité  ouest  de  la  clialne 
des  monts  Vindhyas.   Capitale   d'une    petite  principauté 
radjpouto,  dont  là  superficie  est  de  3.157  kil,  carr-,  et  la 
population  do  120.000  hab.  environ. 

Djabra'Ïl  ou  GabRAÏL,  nom  que  les  musulmans 
donnent  à  l'arcliani^'e  Gabriel,  qui  aurait  été  l'intermé- 
diaire entre  Allah  (Dieui  et  Mahomet. 

Djacobabad,   Djakoubabad,  ou   Jacobabad, 

ville  de  l'Inde  anglaise  (présid.  de  Bombay  [prov.  de 
Sindh];,dans  la  plaine  do  Pat;  11.300  hab.  Commerce  de 
grains  et  de  cuirs. 

Djadjar,  JUJUR,  ou  Jhujhur,  ville  de  l'Inde  an- 

flaisc  (Pendjab  [prov.   de  Delhi]),  près  de  la  Sahibi,  af- 
uent  de  laDjemna;  11.650  hab. 

Djadjpour  ou  Djahadjpour  (on  angl.  Jujpoor, 
Jbujpoor  ou  Jehaujpore),  villo  do  l'Inde  anglaise 
(présiii.  du  Bengale  lOrissaJ),  sur  la  Baïlarni  ;  10.700  hab. 
Djadjpour  fut  la  capitale  religieuse  de  l'Orissa:  aujour- 
d'hui, bien  que  peuplée  encore  de  sanctuaires  qui  attirent 
de  nombreux  pèlerins  brahmanes,  elle  est  déchue. 

DjAFAR,  grand  vizir  et  favori  du  calife  Haroun-al- 
R:is<;hid,  de  la  famille  des  Barmécides.  V.  ce  mot. 

DjAFAR,  surnommé  al-Sadik  (le  Yéridi(|uel,  sixième 
iman,  fils  de  Mohamraed-ol-Baker  et  d'Omm-Fervah. 
petito-nilo  d'Abou-Bekr,  né  à  Médine  en  699  apr.  J.-C, 
mort  en  765.  A  la  chute  des  Ommeyades,  il  refusa  le  titre 
de  calife  que  lui  offrait  Abou-Sôlamah,  et  il  laissa  le 
pouvoir  passer  aux  Abbassides.  Son  fils  Mousa-el-Hadi 
lui  succéda,  mais  une  partie  des  Chiites  so  rallia  aux  des- 
cendants d'un  autre  de  ses  fils,  Ismaïl  ;  c'est  li  l'origine  de 
la  secte  des  ismaïliens  ou  bathéniens,  dont  les  jnincipalos 
divisions  sont  les  assassins,  les  karmathes  et  les  fatimites. 
On  lui  attribue  plusieurs  livres  do  divination. 


778 

Djafar  (Ben-Moharamed  Abou-Maschar).  astronome 
arabe,  connu  également  sous  le  nom  do  Albumazar,  né 
à  Balkh  (Khora<;an)  vers  776  de  notre  ère,  mort,  en  88:». 
Nous  citerons,  parmi  ses  ouvrages  :  Kitab  oul-Moudakhel 
lia  ahkamin-nodjoum  (le  Livre  de  l'introduction  à  la  science 
de  la  législation  des  astres),  qui  a  été  traduit  en  latin  sous 
lo  titre  de  fntroductorium  in  astronomiam  Albumasaris 
Abalachi  (1489);  Kitab  oul-Kironat  fi  ahkamin-nodjoum  {le 
Livre  de  la  conjonction,  sur  la  législation  des  étoiles),  tra- 
duit en  latin  (1489!. 

Djafar-KHAN,  souverain  de  la  Perse,  de  la  dynastie 
zende,  mort  en  178S.  Il  était  neveu  de  Kcrlm-Khan  et 
fils  do  Sadik-Khan,  vice-roi  de  Perse,  qui  lo  nomma 
gouverneur  d'Ispahan.  Il  échappa  à  Ali-Mourad,  neveu  de 
Sadik,  qui  fit  massacrer  toute  sa  famille  (1781).  A  la  mort 
de  Mourad.  Djafar,  alors  gouverneur  do  Shouster,  voulut 
s'emparer  du  trône;  mais,  de  son  côté,  l'eunuque  Aga- 
Mobammed  se  mettait  en  campagne  dans  co  même  but. 
Djafar  s'empara  du  sud  de  la  Perse,  tandis  qu'Aga-Mo- 
liammed  régnait  dans  le  nord,  d'Ispahan  à  la  Caspienne. 
[1  fut  empoisonné  à  Chiraz.  et  laissa  le  trône  à  son  fils 
Loutf-AH-Khan,  qui  fut  le  dernier  prince  de  la  dynastie 
des  Zends. 

Djafnapatam  ou  Djafna,  port  do  l'Asie  anglaise, 
sur  la  côte  de  la  petite  île  Velligamo,  à  l'extrémité  septen- 
trionale de  Ceylan  ;  43.000  liab.  Ancienne  capitale  d'un 
petit  Etat  indigène,  cette  ville  fait  un  commerce  assez 
important  de  riz,  coton,  palmiers  et  tabac.  Environs  riches 
en  cocotiers  et  iialmiers. 

DjAGANNÂTHA  {Jagannâlha},  n  Seigneur  du  monde  «, 
une  des  épithètos  de  Vichnou  sous  son  avatar  Krichna,  lo 
dieu  fait  homme.  Le  culte  de  Krichna  Djagannâtha  esl 
particulièrement  licencieux.  Son  véritable  centre  est  au 
temple  de  Djagannâtha,  à  Pjaggernat. 

DjAGATAÏ  ou  GlAGATHAÏ,  OU  TCHAGATHAÏ,  second 
fils  de  Gengis-Khau,  après  la  mort  duquel  il  régna  sur  lo 
Turkestan  jusqu'au  Sir-Daria,avec  Samarcande  pour  capi- 
tale (1240).  Ses  descendants  régnèrent  jusqu'en  1397,  sous 
le  nom  de  khans  mongols  du  Djagatai  ou  Djagataides.  La 
langue  du  Djagata'i,  qui  n'est  pas  du  mongol,  mais  du  turc 
oriental,  a  pris  aussi  le  nom  de  djagatai. 

DJAGATÉEN,  ENNE  {té-in,  en)  adj .  Dialecte  turc  de  l'Asie 
centrale.  (V.  TCRguiE  [langues].)  il  On  dît  aussi  djaga- 

TAÏQUE. 

—  n.  m.  Le  dialecte  lui-même  :  Le  djagatéen. 

Sjagga,  région  montagneuse  à  l'est  de  l'Afrique,  sur 
la  frontière  qui  sépare  l'Afrique  allemande  orientale  do 
l'Afrique  orientale  anglaise.  C'est  un  des  principaux  nœuds 
orographiques  du  continent  africain,  puisqu'il  renferme 
des  cimes  dépassant  6.000  mètres  d'altitude,  telles  que  le 
Kilimandjaro,  le  mont  Mérou,  etc.  De  là  se  détachent  les 
monts  Kioulou  et  les  monts  Oulou.  qui  courent  au  N.-O. 
et  limitent  à  l'orient  le  bassin  du  lac  Vîctoria-Nyanza. 

Djaggernat.  Bjaghernath,  Jaghernath  ou 

POURI,  une  des  principales  villes  sacrées  de  l'Inde.  Elle 
est  située  dans  la  partie  orientale  do  la  péninsule,  dans 
l'Orissa,  et  n'est  séparée  que  par  des  dunes  de  sable  du 
littoral  du  golfe  du  Bengale;  adminisirativement,  elle 
est  comprise  dans  la  présidence  du  Bengale,  dont  elle 
occupe  l'extrémité  sud.  Elle  est  à  75  kilom.  S.-S.-O.  de 
la  ville  de  Kattak.  îDjaggernat  est  uniquement  un  lieu 
de  pèlerinage.  La  ville,  mal  bâtie,  sans  industrie  ni 
commerce,  semble  morte,  en  temps  ordinaire,  avec  ses 
20.000  hab.;  en  juin  et  juillet,  lors  de  la  promenade  solen- 
nelle dos  statues  sacrées,  une  foule  de  plus  de  cent  mille 


Temple  de  Djagannâtha,  à  Djaggernat. 

personnes  s'entasse  dans  ses  maisons  malpropres,  et  cet 
entassement  ajoute  encore  à  l'insalubrité  du  climat.  Le 
temple  est  situé  sur  une  butte,  la  montagne  Bleue  ;  il  date 
de  la  fin  du  xii'  siècle;  il  renferme  la  statue  do  Vichnou 
ou  Djagannâtha,  objet  de  la  vénération  de  l'Inde  entière. 
C'est  sur  un  char  énorme,  qui  a  la  forme  d'une  pagode 
haute  de  14  mètres,  que  la  statue  est  traînée,  chaque  an- 
née, jusqu'à  un  petit  temple  voisin;  quant  aux  sacrifices 
humains  volontaires  qui  signalaient  cette  promenade,  ils 
ont  été  fort  exagérés  et  no  sont  plus,  au  reste,  qu'un  sou- 
venir. Le  temple  est  desservi  par  une  armée  de  cinq  à  six 
mille  prêtres  vivant  de  ce  oue  leur  apportent,  chaque  an- 
née, les  pèlerins,  pour  la  plupart  venus  à  pied. 

DjagrAON  ou  JagRAON,  ville  do  l'Inde  anglaise 
l'prov.  de  Djalandar),  au  N.-O.  do  la  péninsule  fvice-gou- 
vern.  du  Pendjab);  1G.S75  hab.  Commerce  actif  de  grains. 

Djahedh  ou  Djahez  (Abou-Osman-Amroul,  savant 
musulman,  de  la  secte  des  motazallistes,  mort  en  255  de 
l'hégire  (869  apr.  J.-C.1.  Il  paraît  qu'il  connaissait  à  fond 
les  traités  scientifiques  écrits  par  les  Grecs,  et  il  écrivait 
sur  un  très  grand  nombre  de  sujets.  Ses  noniltreux  parti- 
sans formèrent  une  secte  particulière  des  motazallistes,  les 
djahidiyyèh.  Son  principal  ouvrage  était  un  traité  d'his- 
toiro  naturelle. 

Djahvar-IBN- MOHAMMED,  souverain  maure  de 
Cordouo,  mort  en  1013.  11  monta  sur  le  trône  en  1031,  à 
la  suite  de  la  révolution  qui  força  le  calife  Hisham  III  à 
abdiquer;  et,  comme  son  autorité  était  fort  peu  établie 
dans  la  Péninsule,  il  fut  obligé  do  faire  des  concessions 
qui  l'art'aiblirent  encore.  Sa  politique  n'aboutit  guère  qu'au 
morcellement  de  l'Espagne  ;  et,  quand  il  voulut  soumettre 
le  caïd  Acabila,  qui  s'était  révolté,  ses  armées  furent  com- 
plètement battues.  Il  laissa  le  trôno  à  son  fils  Abou-'l- 
"Walid-Mohammcd. 


Tirthamkaras  du  djaïaisme. 


779 

DJAÏN    OU   DJAÏNA   n.    m.    Soctatour    du    djaïnisme. 

—  Ailjcctiv.  Qui  appariiont  au  djaïnismo. 

—  Kncycl.  Los  tljiitrts  roduisciit  los  castes  à  doux  :  los 
kchatrytis  ou  noblos,  los  vaiçijas  ou  bourgeois;  pros(|uo 
tous  so  disent  kchatryas.  On  coinpio,  dans  l'indo,  environ 
1  nuilion  do  djaïus.  l^os  niôtiors  manuols  leur  sont  inter- 
dits par  la  relij;ion  et  lo  préjuj^ô;  ils  sont,  en  trénéral, 
banquiers,  changeurs  ou  négociants.  La  purotù  uo  leurs 
manirs,  leur  probité,  leur  ont  valu  une  situation  honorablo 
ot  suuvcMit  la  l'ortuno. 

DJAÏNISME  [dja-i-nissm')  [ou  «  Religion  djaïne  »]  (DJaina 
Dhnrina)  ["  la  Loi  djaïno»]  n.  m.  Religion  do  l'Inde,  dont 
l'origino  est  attribuée  à  un  porsuunagomytlnquo,RicbalilKi, 
qu'on  donne  comme  uno  incarnation  do  Vicnnou,  ot  dont 
1  œuvre  lut  continuée  par  vingt-trois  autres  rfjjVias  ou  //;*- 
thamkaraSy  dont  l'avani-dernier  a  oto,  soion  quelques 
autours,  contemporain  du 
bouddha  Çakya-niouni. 

~  Encycl.  Les  djaïns 
admettent  l'existonco  do 
doux  matières  ;  l'uno,  gros- 
sière, inerte  («rf/i)'a),  qui 
forme  la  partie  inaniméo 
de  l'nnivors;  l'autre,  djiva 
(animé),  ([ui  constitue  los 
âmes  (lUman),  depuis  coUo 
do  la  plante  jusqu'à  celle 
du  dieu.  Ces  âmes  sont  in- 
destructibles, individuel- 
les éternoUemont.  Toutes 
los  formes  destructibles  ot 
transitoires  so  réalisent  on 
vertu  d'une  force  éter- 
nelle, irrésistible,  qui  est 
la  conséquence  des  actes 
antérieurs  de  chaque  être. 
Les  âmes,  revêtues  d'une 
enveloppe  extérieure,  évo- 
luent lentement.  Parleurs 
mérites  {dharma)^  elles  di- 
minuent leur  écorce  gros- 
sière, ou  l'épaississent 
par  leurs  fautes  {karma),  et  s'élèvent  progressivement  du 
végétal  à  l'animal,  et  de  l'animal  à  l'homme  et  au  dieu. 
Dénarrassées  de  toute  matière  par  la  méditation  et  les  mor- 
titications,  les  âmes  deviennent  los  sîddlias,  possesseurs  de 
la  béatitude  du  î\'irvdna  ou  Mokcha  (demeure  éthérée),  où 
trônent  les  vingt-quatre  djinas-tirthamkaras.  Ces  derniers 
sont  seuls  affranchis  de  toute  renaissance  ;  étant  soustraits 
à  toute  attache  matérielle,  ils  n'ont  aucun  pouvoir  par 
la  nature,  et  ne  peuvent  aider  au  salut  des  hommes  que 
par  les  préceptes  et  les  exemples  qu'ils  ont  donnés. 

Deux  sectes  so  partagent  le  djaïnisme  :  les  diîjambaras 
et  los  cvetambaras;  leurs  dogmes  sont  les  mêmes,  mais 
les  premiers  suivent  une  loi  excessivement  rigide. 

DjAITPOUR  ou  DjEITPOUR  (en  angl.  Jeytpore),  prin- 
cipauté indigène  de  l'Hindoustan,  tributaire  de  l'empire 
an2:lais  des  Indes.  Située  au  centre  de  la  presqu'île  de 
Kattiavar,  englobée  dans  la  province  de  Sorath,  elle  a 
une  «superficie  do  i.soo  kil.  carr.,  et  une  population  de 
95.600  hab.  Le  sol  est  d'une  faible  altitude  et  peu  boisé; 
il  renferme  du  minerai  de  fer.  Le  chef-lieu  du  môme  nom, 
est  peuplé  de  9.600  hab.  —  Ville  de  la  province  d'Allahabad 
(Provinces  du  Nord-Ouest)  ;  5.000  hal>. 

DJAÏZÉ  (de  l'ar.  djaizah,  cadeau)  n.  m.  Hist.  ottom. 
Redevance  payée  à  l'îigha  des  janissaires  par  les  officiers 
qui  entraient  eu  fonctions. 

Djalandar  ou  Jalundhur,  ville  de  l'Inde  anglaise 
(Pendjab).  Cette  ville,  très  ancienne,  est  située  au  pied  des 
premiers  contreforts  de  l'Himalaya  occidental;  66.200  h.  — 
La  province  du  même  nom  est  limitée  par  le  Satledj  au  S., 
la  Bias  à  l'O-,  l'Himalaya  au  N.-E.  ;  elle  a  une  superficie  de 
49.225  kil.  carr.,  une  population  de  4.217.600  hab.  Après  le 
ch.-l.,  les  villes  principales  sont  Hochiarpour  et  Kangra. 

DjALAOUN,  DjALOUN  ou  JaLOUN,  ville  de  l'Inde 
anglaise  (Provinces  du  Nord-Ouest  [prov.  d'Allahabad]), 
au  milieu  des  marais  malsains  où  naît  lo  Non.  affiuont  do 
la  Djemua  ;  lo.ooo  hab.  environ.  Le  district  dont  elle  est 
le  chef-lieu  a  une  superficie  do  3.833  kilom.  carr.,  et  il 
est  peuplé  de  396.360  hab. 

DJALA-PRALEYAM  d.  m.  Déluge,  dans  le  brahma- 
nisme. 

—  Encvcl.  Lo  déluge  est  très  nettement  indiqué  dans 
los  traditions  des  brahmanes,  comme  dans  celles  do  presque 
tous  les  anciens  peuples.  Il  est  désigné  dans  leurs  livres 
sous  le  nom  de  djala-praleyam  (déluge  d'eau).  Un  seul 
personnage  fut  salivé  par  Rrahma,  qui  avait  pris  la  ligure 
d'un  poisson  ;  c'est  Manou  Vaivaçvata,  qui  devint  père  d'un© 
nouv«dIt!  race  d'hommos. 

DjaLAVAR  «n  DjhALAVAR,  principauté  de  l'Hin- 
doustan, iributairo  de  l'cnipiro  anglais  des  Indes,  située 
dans  le  Radjpoutana  oriental,  dans  le  sud  do  la  princi- 
pauté de  Kotah.  Elle  s'étend  sur  une  superficie  do  7. «Kl  kil. 
carr.,  et  compte  une  population  do  343.600  hab.  Lo  sol  pro- 
duit du  froment,  du  millet  et  de  l'opium;  le  sous-sol  ron- 
formo  <lu  minerai  de  for. 

Djalgam,  DjalGAON  ou  JuLGAUM,  ville  de  l'indo 
ant^'Iaisi- (  prc^irl.  de  Muriibay,  pruv.  de  Deccan  [district  do 
Kandi'^fh ,),  siiuéo  daiis  la  vallée  du  (îliirna  {affinent  do  la 
Tapti)  ;  9.880  hab.  Grand  marché  do  coton  durant  la  guerre 
de  Sécession  aux  Etats-Unis,  elle  possède  encore  dos  fila- 
tures ot  dos  pres.sos  à  coton. 

DjalgÂM-DJAMBOD,  villo  do  l'Inde  anglaise  (Rérar 
[Provinces  centrales |);  10.390  hab.  Kilo  est  située  au  mi- 
lieu do  beaux  vergers  ot  exporte  du  coton. 

Djalna  (on  angl.  Jalnah)  ou  Kadirabad,  ville  do 
rindo  anglaise  (Provinces  du  Nord-Ouest);  23.355  hab. 
Djalna  a  dos  vergers  renommés;  elle  fabrique  des  coton- 
nades ot  des  passementeries  en  or  ot  on  argent. 

DjaLPIGORI  ou  DjaLPAÏGOURI,  ville  de  l'indo  an- 
ghiise  (HenL,'ale  [prov,  <l(f  Kadjehahi!),  sur  la  Tista,  af- 
flui-m,  du  lîrahmapnutra;  7.910  hab.  Ch.l.  d'un  district, 
au  sol  mart'cacenx  ot  malsain,  formé,  on  1865,  avec  la 
portion  du  Toraï  enlevée  au  Hou  tan,  qui,  sur  uno  superficie 
de 7.671  kil.  carr., est  pouplé  de  081.350  hab. 

DjaLRA-PATAN,  ville  do  rilinrloustan  (Radjpoutana 
orient.},  capitale  do   la  principauté  do  Djalavar,  sur  un 


IH. 


DJAÏN  —  DJÉÏPAL 


sous-affluont  du  Tchambal  (affluent  do  la  Djemna,  bassin 
du  tiange).  La  villo  proprement  dite,  fondée  on  1796,  n'a 
guère  que  11.470  liau.  ;  mais  son  annexe,  Tchaùni,  qui 
s  élève  à  6  kil.  plus  au  N.  ot  renferme  lo  palais  fortifié  et 
les  bazars,  compte  20.300  hab.  Djalra-Palan  est  connue 
pour  ses  vergers  et  pour  son  lac  artificiel,  oil  so  mirent 
do  nombreux  temples. 

DjAMBOUSIR  ou  JamBOOSEER»  ville  do  l'Inde  an- 
glaise (présid.  do  Bombay  [prov.  do  Goudjerat]),  située 
non  loin  ilu  point  où.  la  Maliî  so  jette  dans  lo  golfo  de 
Cambayo;  Tankaria,  â  15  kilom.  au  S.-O.,  lui  sort  do  port, 
njanibeusir  no  compte  plus  que  15.000  habitants,  après 
avL.ir  été  jadis  uno  ville  de  commerce  maritime  dune 
grande  importance;  entrepôt  do  coton. 

DJAMI  ou  DJAMY(d6  l'arabe  rf;rt-7/i(',  lieu  ou  l'on  se  réunit) 
n.  m.  Nom  quo  los  musulmans  donnent  aux  mosquées  où 
l'on  fait  la  grande  prière  du  vendredi  avec  \a.khotba,  dans 
laquelle  on  cite  les  titres  du  sultan  et  du  calife  régnants. 
(Co  mot  désigne  aussi  un  recueil  et  est  surtout  usité  dans  les 
titres  d'ouvrages  arabes,  par  exemple  :  Djami  al-hikaj/at 
(Recueil  des  anecdotes),  Djami  al-tawarikk  (Recueil  des  , 
cliruiiiquos). 

DjÂMI  (Nour-oddin  Abd-ur-Rahman-ibn- Ahmed),  poète 
persan,  né  l'an  1414  do  notre  ère,  à  Djam  (Khorassan), 
d'où  son  nom  de  Djdmi,  mort  on  1492.  Il  vécut  à  la  cour 
des  sultans  de  Hérat.  Poète  avant  tout,  il  fut  également 
théologien  et  grammairien.  Ses  principaux  poèmes  sont 
los  suivants  :  Nefl  Aureng  (les  Sept  étoiles);  Soubet  al- 
Abrar  (Rosaire  des  gens  pieux) ,  traité  do  philosophie  et 
do  morale  entreniôlé  d'historiettes  ;  Cohfat  a/-AArar  (Pré- 
sent fait  aux  hommes  libres);  Khird  Nameh  Iskendery  (le 
Livre  do  la  sagesse  d'Alexandre)  ;  Salman  et  Absal,  poème 
philosophique  sous  la  forme  d'un  roman  ;  Youssouf  et  Zii- 
leikha,  dont  le  sujet  est  l'histoire  de  Joseph  et  de  la  femme 
do  Putiphar.  D'autres  ouvrages  ont  été  publiés  et  traduits, 
notamment  :  Medjnoun  et  Leda,  roman  en  vers. 

Djammou,  Djamou  ou  Djambou  (en  angl.  Jum- 
moo),  villo  et  principauté  sikh,  tributaires  de  l'empire 
des  Indes.  Admintstrativement,  le  Djammou  est  aujour- 
d'hui réuni  au  royaume  de  Cachemire  (v.  Cachiîmirk),  au 
nord-ouest  de  l'Hindoustan  ;  il  forme  la  province  méridio- 
nale de  co  royaume  et  borne  au  N.  le  vice-gouvernement 
du  Pendjab.  Compris  entre  le  Djelem  à  l'O.  et  la  Ravî  à 
l'E.  (tous  deux  affluents  du  Tchinab,  qui  naît  sur  son  ter- 
ritoire), le  Djammou  se  compose  d'une  bande  étroite  de 
plaine  au  S.,  et,  au  N.,  des  premières  chaînes  de  l'Hima- 
laya occidental.  —  La  principauté,  d'une  superficie  de 
39.557  kilom.  carr-,  compte  938.600  hab.  Elle  fut  consti- 
tuée par  los  victoires  du  rajah  de  Djammou,  qui  conquit  : 
en  1820,  le  Cachemire;  en  i825,  le  Ladak  et  le  Baltistan, 
et  qui  devint,  en  1846,  l'allié  des  Anglais.  ~  La  ville  de 
Djammou  domine  (400  m.  d'alt.)  la  Tavî,  affluent  du  Tchi- 
nal)  ;  34.500  hab.  Entrepôt  de  commerce. 

Djanbeg-GHÉRAÏ,  kan  ou  empereur  de  Crimée  et 
de  la  Petiie-Tartarie,  mort  à  Rhodes  en  1640.  Il  était 
fils  de  Dewlet-Ghéraï  I**"  et  succéda,  en  IGIO,  à  son  frère 
Sélamet-Ghéraï  I"  ;  il  reçut  un  firman  d'investiture  du 
sultan  Ahmed  I*',  après  que  son  frère  Mohammed  eut 
cherché  à  se  substituer  à  lui.  Il  gouverna  la  Crimée  avec 
sagesse  et  fut  chargé,  en  1617,  de  faire  la  guerre  à  la  Perse  ; 
cette  expédition  fut  malheureuse  et  il  fut  remplacé,  en  1623, 
par  son  frère  Mohammed.  Djanbeg-Ghéraï,  s'étant  rendu 
à  Constantinople,  rentra  en  grâce  et  fut  de  nouveau  re- 
connu comme  kan  de  Crimée;  il  chercha  à  secouer  le  joug 
du  sultan  et  à  se  déclarer  indépendant,  mais  il  fut  déposé 
une  seconde  fois  et  exilé  â  Rhodes. 

Djang  ou  DlHANG  (en  angl.  Jhang),  ville  de  l'Inde 
an<,daise  (Pendjab  [prov.  de  Lahore]),  près  du  Tchinab, 
affluent  do  l'Indus;  23.300  hab.  (avec  Maghiana,  siège  du 
gouvernement).  Tissus  communs.  Ch.-l.  d'un  district  peu- 
plé do  437.000  hab.,  sur  uno  superficie  de  15.206  kilomè- 
tres carrés. 

DJANGAMA  n.  m.  Religieux  hindou,  de  la  secte  de  Çiva. 
(On  rencontre  les  djangamas  en  très  grand  nombre  dans 
les  provinces  de  l'Inde  centrale.  Ils  vivent  isolément  auprès 
do  petites  chapelles  consacrées  au  culte  du  Lingam.) 

DjANKS-SEYLON,  DjONKS-SEYLON  ou  JUNKS- 
SEYLON,  ilo  de  l'Indo-Chine.  ap|ndi-e  Salmiga  par  les  in- 
di^'èiies,  la  plus  importante  des  Pescaduros,  sur  lo  détroit 
do  Eo-Kion. 

Djannabi  (Abou-Saïd-Hasan),  chef  de  la  secte  hété- 
rodoxe des  karmatlies,  mort  en  913  de  l'ère  chrétienne.  Il 
était  libraire,  lorsqu'il  fut  gagné  à  la  doctrine  commu- 
niste do  l'ismaïlismo  par  Hanidan-i-Karmath.  Il  no  tarda 
pas  ù.  devenir  l'un  des  chefs  les  plus  influents  do  cette 
terrible  secto,  ravagea  le  Bahreïn  et  les  embouchures  du 
Tigre,  battit,  en  901,  lo  général  du  calife  Motaded  et,  en 
902,  envahit  la  Syrie,  où  il  so  livra  à  des  cruautés  inouïes. 
Il  fut  assassiné  par  un  do  ses  esclaves,  et  eut  pour  succes- 
seur son  fils  Abou-Taher. 

Djannabi  (Mohammed-ibn-Mohammed  el-Edirnevi), 
historien  et  fonctionnaire  turc,  mort  on  1640  apr.  J.-C.  Il  a 
composé  uno  histoire  qui  s'étend  do  la  naissance  de  Maho- 
met â  l'année  1619  après  J.-C. 

DJANOUBE  n.  m.  Cordon  à  neuf  flls,  quo  portent,  à  tout 
âge,  les  brahmanes  do  l'Inde,  et  qui  est  lo  signe  distinctif 
de  la  caste. 

DjanpOUR  ou  JaunpOOR,  villo  de  l'Inde  anglaise 
(Provinces  du  Nord -Ouest  [prov.  de  Bénarèsl),  sur  la 
Goumti,  affinent  du  (iange;  42.800  hab.  Elle  est  connue 
pour  sa  citadelle,  ses  monuments  du  Xïv*  et  du  xV  siècle. 
Elle  fabrique  des  parfums  renommés  et  fut  le  siège  d'uno 
industrie  (le  papier  très  importante,  aujourd'hui  déchue.  — 
Lo  district  dont  elle  est  lo  chef-liou  est  très  peuplé  : 
1.2G4.950  hab.,  sur  uno  superficie  de  4.015  kilom.  carr. 

DjANSi  ou  Djhansi  (on  angl.  Jhansle  ou  Jansl), 

province,  villoet  bourgade  de  l'Hindoustan  central.  Il  faut 
distinguer  la  villo  do  la  province  :  elles  n'ont  point  entre 
elles  do  lion  politique.  —  La  villo  do  Djansi  appartient  ù. 
l'Etat  indigène  do  Scindia.  tributaire  do  l'empiro  anglais 
dos  Indes;  53.780  hab.  Lors  do  la  révolte  dos  cipajr'os,  cllo 
soutint  un  siège  d'un  mois  contre  los  Anglais,  qui  la  pri- 
rent le  3  avril  18.'j8.  —  La  province  du  mémo  nom,  qui  a 
été  unio  à  collo  d'Allahabad  (Provinces  du  Nord-Ouest),  est 
a<lininislrée  directement  par  les  autorités  impériales  an- 
glui^ou.  ï>u  superficiu  ont  du  13.126  kilom.  curr.  ;  sa  popu- 


lation de   1.079.980  hab.  Ch.-l.  DJaJisi-Noabad  (2.700  hab.), 
({ui  est  enclavé  dans  les  murs  do  la  villo  do  Djansi. 

DjaORA  ou  JOWRA,  ville  et  petite  principauté  do 
l'Hindoustan  central,  dans  le  Malva,  tributaires  de  l'empire 
anglais  des  Indes.  La  principauté,  enclavée  dans  le  Scindia, 
arrosée  par  lo  Tchambal ,  affluent  de  la  Dj  emnâ,  a  une  super- 
ficie do  1 .505  kil.  carr.,  et  une  population  de  1 17.650  hab.  ; 
son  sol  produit  lo  meilleur  pavot  du  Malva  ;  anciennes 
mines  d'argent.  ~  La  villo  ^ 

do  Djaora  comj)to  21.800  h.   f3/|,,'Mtf^B^i\iiiTiintT^r-^'""^ 
Grand  dépôt  d  opium.  «.a,  ■■■•!  phuuuhii  xjim 

,  Djaouak. 
DJAOUAK    n.  m.  Petite 
flûte  arabo,  dont  les  sons  rappellent  ceux  du  flageolet. 
(Elle  est  faite  d'un  simple  roseau,  percé  do  sept  trous 
latéraux  et  do  six  sur  lo  devant.) 

DJAOUI  n.  m.  Nom  donné  au  simoun  dans  le  Sahara 
occidental,  et  notamment  dans  l'oasis  d'Araouan. 

DjaPARA  ou  Japara,  ville  do  l'île  de  Java,  sur  la 
cùtû  nord,  chef-lieu  de  la  résidence  do  son  nom,  dont  les 
Chinois  ont  presque  entièrement  monopolisé  lo  commerce, 
qui  est  considérable.  —  La  jîroumce  de  DJapara  est  peuplée 
de  105.000  hab. 

DjaRABOUB,  localité  du  désert  de  Libye  (oasis  do 
Farcdgha),  capitale  de  la  confrérie  des  Senoussis. 

DjAROUN,  ville  de  Perse  (Farsistan);  4.000  hab.  Cul- 
ture du  tabac,  exploitation  de  mines  de  fer. 

DJATAKI  n.  m.  Dialecte  hindou,  parlé  au  sud  du  Pend- 
jab. V.  HINDI. 

Djats,  population  de  plusieurs  millions  d'individus, 
qui  occupe  le  Pendjab  et  lo  nord-ouest  de  l'Inde. — Un  Dj-vt. 

—  Encycl.  Au  iv"  siècle,  les  Djats  formaient  une  nation 
agricole,  qui  se  soumit  presque  sans  résistance  auxRadi- 
poutes.  Par  leurs  caractères  physiques,  notamment  par  îa 
saillie  considérable  de  leur  nez,  les  Djats  se  distinguent 
des  Mongols  ;  néanmoins,  la  saillie  de  leurs  pommettes  fait 
croire  qu'ils  ont  reçu  une  certaine  quantité  de  sang  jaune. 
Parmi  les  coutumes  des  Djats,  signalons  la  polyandrie, 
quoique  toutes  les  femmes  n'aient  pas  plusieurs  époux. 

DjavalAPOUR,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Provinces 
du  Nord-Ouest  [prov.  de  Mirât]),  sur  le  grand  canal  du 
Gange;  15.195  hab. 

DjAYADEVA.  poète  indien,  qui  vivait  probablement  au 
XV"  siècle  de  notre  ère,  et  l'auteur  du  célèbre  poème  in- 
titulé GUa-Govinda,  traduit  par  "William  Jones  «  Asiatic 
researches  u  (1808),  ot  Lassen  (1836). 

Djébeïl,  DjébaÏl,  Djéblé  ou  DjÉbleb»  parfois 
aussi  Gibyle,  ville  de  la  Turquie  d'Asie  (prov.  de  Liban), 
sur  la  Méditerranée,  au  N.  de  l'embouchure  de  l'ancien 
Aéouxs^Nahr- Ibrahim);  6.000  hab.  Résidence  d'un  évéquo 
et  d'un  émir  des  maronites.  Port  autrefois  important  do 
la  Phénicie  (sous  lo  nom  de  Btjblos)  et  aujourd'hui  comblé  ; 
forteresse  des  Croisés,  maintenant  démantelée. 

DJÉBÉDJI  n.  m.  Soldat  d'un  corps  ottoman,  dont  la 
mission  était  de  convoyer  les  transports  d'armes  et  de  mu- 
nitions de  guerre.  (Leur  chef  était  appelé  djébédji-baschi.) 

DJEBEL  {djé-bèl)  n.  m.  Géogr.  Mot  arabe  qui  signifie 
montagne,  et  qui  entre  dans  la  formation  d'une  foule  do 
noms  géographiques.  (Pour  n'en  citer  qu'un,  Gibraltai-  est 
une  corruption  de  l'expression  arabo  Djebel  al-Tarik,  la 
montagne  de  Tarik.) 

DjeBEL-CHOMER,  pays  do  l'Arabie  centrale,  tirant  son 
nom  do  la  montagne  Cnomor  ou  Chammar,  double  chaîne 
granitique.  La  partie  habitée  de  cette  région  désertique 
est  le  large  entre-deux  dessiné  par  ces  rangées  paral- 
lèles du  mont  Chômer  :  soit  environ  35  kilomètres  do  lar- 
ceur.  Divisé  on  cinq  provinces,  le  Djebel-Chomer  doit 
avoir  de  250.000  à  300.000  hab.  {Chomeriens,  ennets),  qui 
sont  peut-être  «  la  plus  belle  race  de  l'Arabie  u,  parlant 
l'arabe  le  plus  pur.  Avec  les  tribus  nomades  de  leur  res- 
sort, les  Chomériens  arrivent  à  450.000  environ.  Villo 
principale  Hall. 

DJEBIRAS  [djê,  rass  —  mot  ar.)  n.  m.  Sorte  do  grand 
portefeuillo  ou  de  gibecière  de  cuir,  que  les  cavaliers 
algériens  portent  suspendue  au  pommeau  de  la  selle. 

DjeDDAH  ou  DjiddAH,  ville  de  l'Arabie  occiden- 
tale (prov.  du  Hedjaz),  sur  la  rive  orientale  de  la  mer 
Rouge.  Mauvais  port  sans  profondeur,  d'une  importance 
capitale  en  tant  que  lieu  d  arrivée  ou  de  départ  du  plus 
grand  nombre  des  pèlerins  de  La  Mecque.  Population  do 
30.000  hab.,  souvent  triplée  et  quadruplée  à  l'époque  dos 
pèlerinages.  Climat  chaud,  humide  ot  des  plus  malsains; 
épidémies  terribles,  provoquées  par  l'entassonicnt,  la  sa- 
leté des  pèlerins.  La  population  est  faite,  en  grande  par- 
tie, de  pèlerins  ;  gens  d'Egypte,  de  Nubie,  de  Berbérie,  du 
Soudan,  Hindous,  Malais,  Dayaks  do  Bornéo,  Chinois,  etc.; 
ot,  naturellement,  Arabes  et  Turcs. 

DjÉDI  (oued  EL-)  ou  OUED  DjeDDI,  rivière  do  l'Algé-; 
rie  méridionale,  formée  do  la  réunion  do  l'oued  Mzi,  qui 
vient  du  djebel  Amour  et  alimente  les  oasis  de  Laghouat, 
otde  l'oued  Mossad.  Sa  longue  vallée  est  dirij^éo  du  S.-O. 
au  N.-E.,  parallèlement  à  T.Vilas,  qu'elle  limite  du  cÔlô 
du  S.;  elle  aboutit  au  chott  Meighir.  Quoique  l'oued  ol- 
Djédi  soit  presque  toujours  sans  eau,  ses  crues  annuelles 
ot  les  puits  creusés  dans  les  sables  do  sou  lit  servent  à 
irriguer  los  oasis  placées  sur  son  parcours. 

Djefr-kitabi,  livre  do  prédictions  relatives  aux  dy- 
nasties musulmanes,  dont  on  fait  remonter  la  composition 
ù  l'iman  l)jafar-el-Sadik.  Un  livre  sibyllin  de  ce  genre  fut 
trouvé  on  Egypte  par  Sélim  I",  et  il  était  conservé  dans 
la  bibliothèque  du  Sérail  do  Constantinople.  C'est  dans  co 
livre  que  le  suUan  Mourad  IV  vit  la  prédiction  de  sa  mort. 

DjÉGA  ou  JÉGA,  ville  du  Soudan  central,  sur^lo 
Goulbi-n'Ghindi,  sous-affluent  du  Niger  parle  Goulbi-n'So- 
koto.  Co  serait  la  cité  la  plus  populeuse  et  la  plus  commor- 
<;ante  du  Haoussa,  d'après  Joseph  Thomson. 

DjÉHOL  ou  JéHOL  {Tching-Té-Fou),  ville  do  la  Chino 
soptentrienule,  province  du  Pétchili,  non  loin  du  coutluout 
do  risoun-Ho  et  du  Lohan-Ho.  (Ce  dernier  est  tributaire 
du  golfo  de  Pétchili.)  Elle  est  située  au  N.do  la  Grande 
Muraille.  Sa  population  atteindrait  «50.000  hab.  Djéhol 
possède  un  palais  impérial. 

DjeÏPAL,  rniah  do  Lahoro,  nui  vécut  nu  x»  siècle  do 
noire  cie,  ol  dont  lo  vrai  nom  est  Djayapaltt.  Los  conquôlos 

97 


DJEÏPOUR  —   DJHA 

des  Cihaznévides  lui  ayant  fait  craindre  une  attaque  de 
leur  part,  cepriace  résolut  de  prendre  les  devants,  et  mar- 
cha contre  Sebouktikin  avec  une  année  très  nombreuse  ;  il 
rencontra  l'émir  ghaznévide  à  Laç^hman,  à  la  sortie  du  dé- 
filé qui  conduit  de  Peschaver  à  Xaboul.  Surpris  par  un 
orage  terrible,  il  consentit  à  traiter.  A  peine  Sebouktikin 
se  tut-il  éloigné  qu'il  viola  ses  engagements  en  s'alliant 
aux  rajahs  de  Delhi,  d'Adjmir,  Kanoudje,  mais  il  fut  écrasé 
à  Laghman.  En  997.  il  fut  de  nouveau  battu  jiar  le  sultan 
Mahmoud;  à  la  suite  de  cette  défaite,  il  laissa  le  irône  à 
son  fils  et  se  brûla  sur  un  bûcher. 

DjeïPOUR  ou  DjAÏPOUR  (en  angl.  Jeypoore).  ville 
de  l'Hindoustan  (Radjpoutanal,  capitale  de  la  principauté 
du  même  nom;  ISS.OÙO  hab.  C'est  une  ville  industrielle 
(lainages,  orfèvrerie)  et  savante  {collège  très  fréquenté, 
musée)  ;  son  origine  est  récente  ;  elle  fut  fondée  en  1725 
par  le  rajah  Djei^Singb. 

DjeïPOUR  ou  DounDHAR,  principauté  de  l'Hindous- 
tan occidental  (Radjpoutana),  tributaire  de  l'empire  an- 
glais des  Indes.  Elle  occupe  au  S.  do  la  province  anglaise 
de  Hissar,  une  superficie  de  39.750  kilom.  carr.  ;  sa  popu- 
lation est  importante  :  2.832.000  hab.  Le  sol  est  plat  :  c  est 
la  continuation  orientale  du  grand  désert  Indien;  il  est, 
dans  le  nord,  sablonneux  et  peu  fertile;  il  produit  ailleurs 
du  blé.  du  coton  et  du  tabac.  On  fabrique  dans  le  pays  des 
éiolfes  de  coton,  des  manteaux,  des  armes. 

DjeÏS,  ville  de  l'Inde  anglaise  (prov.  de  Laknô),  dans 
l'Aoudh  (Provinces  du  Nord-Ouest).  Agréablement  située 
au  milieu  d'une  forêt  de  manguiers,  on  y  fabrique  du  sal- 
pêtre et  des  mousselines;  11.300  hab. 

DjÉLALABAD  ou  DjALALABAD.villedel'Afghanistan 
occidental ,  dominant  le  Kaboul ,  affluent  de  l'Indus  ; 
3.000  hab.  Elle  est  à  peu  près  à  mi-chemin  entre  Kaboul 
et  Peïchaver.  Les  Anglais  y  furent  bloqués  quelque  temps, 
à  la  suite  du  désastre  de  Kaboul,  en  1842,  et  la  détruisi- 
rent en  grande  partie  en  se  retirant. 

DjELAL-ED-DIN-MANKOUBIRTI  (ou  Ma7ikkouvirdi 
[créé  par  le  Dieu  suprêmo]  en  ouïgour),  souverain  du 
Klivanzm,  né  dans  la  première  moitié  du  xiii'  siècle  de 
notre  ère,  mort  en  1231.  Il  succéda  en  1219  à  son  père, 
Ala-ed-Din-Mohammcd,qui  avait  été  battu  par  les  Mongols 
et  qui  était  mort  dans  une  ile  de  la  Caspienne.  Lui-même 
fut  vaincu  par  Gengis-Khan.  Il  parvint  à  s'enfuir  avec 
4.000  cavalierset  attaqua  immédiatement  plusieurs  princes 
qui  s'étaient  soumis  aux  Mongols.  Après  avoir  réuni  des 
troupes, il  envahit  l'Iran,  qu'il soumitjusqu'àl'Irak-Adjémi 
et  ïa Géorgie, mais  Djelal-ed-Dîn  se  désintéressa  immédia- 
tement du  sort  de  l'empire  qu'il  venait  de  conquérir.  Battu 
par  le  sultan  seldjoukide  Ala-ed-Din-Kaikobad  et  le  sul- 
tan avvoubile  El-Melik-el-Aschraf,  il  se  réfugia  en  Géor- 
gie, et  fut  assassiné  dans  sa  faite. 

Djelal-ed-din-mohammed-roumi,  le  plus  célèbre 
poète  soufis  de  Perse,  né  à  Balkh  (Khorassan)  en  604  de 
l'hégire  (1195  apr.  J.-C),  mort  à  Koniah,  dans  le  pays  de 
Roum,  en  672  de  l'hégire  (1274  apr.  J.-C).  De  race  royale, 
il  fut  obligé  de  quitter  Balkh  par  suite  do  la  jalousie  du 
sultan,  et  il  se  rendit  à  Koniah,  y  fut  le  disciple  des 
principaux  soufis  et  fonda  l'ordre  des  derviches  maulévis, 
qui  existe  encore  aujourd'hui.  Son  principal  ouvrage  est 
le  Mesnevi,  immense  poème  philosopniqua. 

DJÉLALÉEN,  ENNE  {lé-in,  en'  —  adaptation  du  persan 
djt'lali,  atij.  tiré  du  nom  pr.  Djelal-ed-Din)  adj.  Qui  a  été 
fait  par  les  ordres  du  sultan  Djelal-ed-Din-Mankoubirti. 
(Cet  adjectif  ne  s'emploie  que  pour  qualifier  la  réforme  du 
calendrier  persan,  qui  fut  accomplie  sous  le  règne  de  ce 
souverain.)  V.  calendrier. 

Djelam,  Djelem  ou  Jhelum  [VBijdaspes  des  Grecs), 
rivière  do  IHindoustan  du  Nord-Ouest,  dans  le  Pendjab. 
Formée,  dans  la  partie  orientale  de  la  vallée  de  Cache- 
mire, près  de  Islamabad,  du  Lidar  et  do  la  Vechâo,  des- 
cendus de  l'Himalaya,  la  Djelem,  sous  le  nom  do  Vikat, 
arrose  Srinagar,  traverse  le  lac  Valar,  forme  un  premier 
bief  navigable  long  de  lOû  kilom.,  puis,  au  défilé  deBara- 
moula,  se  précipite,  à  travers  une  série  de  rapides,  dans 
la  plaine  du  Pendjab.  Quittant  sa  direction  vers  le  N.-O, 
elle  coule  dès  lors  vers  le  S.,  arrose  Djélam,  Djalalpour, 
Chahpour,  et  va  se  joindre  au  Tchinab,  pour  former  la 
Trimba  ou  Tchinab  inférieur.  A  ce  confluent,  sa  longueur 
est  de  790  kilomètres.  Elle  a  reçu  à  l'O.  le  Kichenganga, 
son  principal  affluent. 

Djelam,  Djelem  ou  Jhelum,  ville  de  l'indo  an- 
glaise (Pendjab  [prov.  de  Rawalpîndi]},  sur  la  Djelam  ; 
20.000  hab.  Chantiers  de  bateaux.  —  Le  district  du  même 
nom  est  peuplé  de  609.000  hab. 

DjELFA,  comm.  d'Algérie,  dép.  et  à  330  kil.  d  Alger; 
2.569  hab.,  sur  le  territoire  de  la  commune  mixte  ;  53.S03  sur 
le  territoire  de  la  commune  indigène.  Vignes.  Ruiues  de 
postes  militaires  romains. 

DjEM  ou  Djim,  priuce  osmanli,  généralement  appelé 
Zizim  par  les  historiens  occidentaux,  fils  de  Mahomet  II 
et  de  la  sultane  Zou-l-Kadr,  né  en  1459,  mort  en  1495,  l'rèro 
du  sultan  Bajazot.  Mahomet  II  avait  nommé  Djom  gou- 
verneur de  la  Karamanie;  mais,  à  sa  mort,  il  chercha  à 
so  rendre  indépendant  on  Asie  Mineure;  son  armée  fut 
anéantie  en  1481 ,  et  il  fut  obligé  de  chercher  asile  chez  les 
chevaliers  de  Rhodes.  Ceux-ci  l'enfermèrent  au  château 
do  Rochechinard,  dans  le  Dauphiné,  puis  dans  la  forte- 
resse do  Bourganeuf.  Le  pape  se  le  fit  remettre,  pour  s'en 
faire  une  arme  contre  la  Porte.  En  1488,  Djcm  fut  conduit 
à  Toulon  et  de  là  à  Civita-Vecchia.  A  la  suite  de  com- 
plications, le  roi  de  France,  Charles  'VIII,  se  fit  livrer  lo 
prisonnier,  sans  doute  pour  s'en  faire  une  arme  contre  le 
sultan  ;  mais  Djcm  mourut  quelques  jours  plus  tard. 

DJEMÂA  n.  f.  En  Kabylio,  Conseil  do  notables  qui,  dans 
chaque  douar,  fonctionne  sous  la  présidence  du  caïd. 

—  Encycl.  Les  membres  de  la  djemâa  sont  nommés  par 
lo  général  de  division.  Elle  est  consultée  sur  l'assiette 
et  la  répartition  de  l'impôt,  sur  les  contestations  qui 
s'élèvent  au  sujet  de  la  répartition  des  terres  collectives 
de  culture,  etc.  Le  secrétaire  de  la  djemàa  lient  les  re- 
gistres do  l'état  civil. 

DjCBSAL,  tIUo  de  Tanisie,  contrôle  civil  ot  à  32  kilom. 
de  Sousso,  non  loia  du  golfo  de  Monastir;  5.000  hab. 
Huiles  ot  laines. 

DJEMAUS  n.  m.  pI.  Ordre  do  derviches,  fondé,  dans  la 
première  moitié  du  xviir  siècle,  par  Mohammed-Djomal- 
cd-Dio  d'Andrinoplc.  —  Un  djkmaxi. 


DjfMILA,  femme  esclave  de  Médine  (!"■  s.  de  rhégire), 
qui,  merveilleusement  douée,  put,  en  donnant  des  leçons 
(le  musique,  gagner  beaucoup  d'argent,  s'affranchir  et 
attirer  dans  sa  maison  une  cour  d'élèves,  de  poètes,  de 
musiciens  et  d'admirateurs. 

DjÊMINI  ou  Jaimini,  philosophe  hindou,  disciple  de 
Vyasa,  qui  vivait,  selon  certains  auteurs,  au  v«  siècle  avant 
notre  ère.  Il  est  considéré  comme  le  fondateur  de  l'école 
l)hilosophique  â.'p'ÇGiéQ  Poùrva  AIbnâmsâ,  laquelle  enseigne 
les  moyens  d'interpréter  les  Yédas  et  de  déterminer  les 
règles  du  devoir  religieux. 

DjEMttAH  (Mohammed),  général  persan  au  service  des 
Mongols  de  l'Hindoustan,  né  près  d'Ispahan,  dans  les  pre- 
mières années  du  xvii"  siècle,  mort  en  1665.  Il  acquit  dans 
le  commerce  des  diamants  une  fortune  considérable,  puis 
acheta  une  charge  à  la  cour  du  roi  de  Golconde,  pour  le 
compte  duquel  il  soumit  le  Karnatik;  mais  sa  puissance 
devint  telle  que  le  roi  en  prit  ombrage.  Djemlah  passa  alors 
au  service  d'Aurangzeb,  fils  de  Sliah-Djihan,  qui  se  prit 
pour  lui  d'une  vive  amitié.  Shah-Djihan  le  nomma  grand 
vizir  et  l'envoya  conquérir  le  Deccan.  L'empereur  étant 
mort,  Djemlah  aida  Aurangzeb  à  s'emparer  du  trône  ;  il  en 
fut  récompensé  par  la  vice-royauté  du  Bengale.  Il  mourut 
au  cours  d'une  expédition  qu'il  avait  entreprise  pour  con- 
quérir le  pays  d'Assara. 

Djemna,  Djemnah,  Djamna  ou  Djoumn  (en 
angl.  Jumna),  rivière  de  l'Hindoustan  septentrional,  prin- 
cipal affluent  du  Gange  dans  son  cours  supérieur  et  moyen. 
Formée  de  deux  branches  qui  descendent  du  versant  sud 
de  l'Himalaya  occidental  (la  Djemna  proprement  dite  et 
la  Tonsa,  plus  considérable  et  sortie  du  glacier  de  la 
passe  do  Nila),  la  Djemna  se  fraye  un  chemin  à  travers  la 
chaîne  des  Sivalik,  puis  forme  deux  bras  secondaires, 
canalisés,  qui  rejoignent  le  tronc  principal  à  Delhi.  Klie 
so  dirige,  à  partir  de  cette  ville,  vers  le  S.-E.,  serpente 
dans  la^plaine  du  Doab,  devient,  à  Agra,  navigable  aux 
vapeurs,  puis,  grossie  à  gauche  du  Tchambal,  qui  lui 
apporte  les  eaux  du  Radjpoutana  oriental  et  du  Malva,  et 
de  la  Betva,  ses  deux  principaux  affluents,  elle  joint  ses 
eaux,  devant  Allahabad,  à  celles  du  Gange.  Sa  longueur 
est  de  1.375  kilom.,  tandis  que  la  longueur  du  Gange  à 
ce  confluent  n'est  que  de  1.050  kilom.;  mais  le  volume 
de  ses  eaux  est  inférieur  au  volume  des  eaux  du  Gange. 
L'importance  économique  de  la  Djemna,  qui  joint  le 
Pendjab  au  Bengale,  est  grande;  cette  rivière,  en  parti- 
culier, est  la  voie  principale  du  coton  dans  l'Hindoustan 
du  Nord. 

DjEMSHID  ou  Djem,  roi  persan  do  l'époque  légendaire, 
quatrième  roi  de  la  dynastie  des  Pishaadiens  (distribu- 
leurs  de  la  justice),  fils  et  successeur  de  Tahmouraz.  Il 
joue  un  rôle  important  dans  l'épopée  persane.  La  légende 
en  fait  le  rival  de  Noé,  comme  inventeur  du  vin. 

Djendel,  comm.  mixte  d'Algérie,  dép.  et  à  87  kilom. 
d'Alger,  arrond.  de  Miliana,  dans  la  vallée  du  Chélifl*; 
26.96S  hab. 

DjeniEN-BOU-RESG  ou  BOU-REZG,  localité  d'Algérie 
(Sahara  oranais^  à  365  kil.  d'Oran,  sur  le  versant  méri- 
dional du  mont  Mzi.  Elle  est  à  4ù  kilom.  de  Figuig,  le  ter- 
minus provisoire  du  chemin  de  fer  d'Arzewau  Touat,  tout 
près  de  la  frontière  marocaine. 

DjENNÉ  ou  DiENNÉ,  ch.-l.  de  cercle  du  Soudan  fran- 
çais, sur  le  Baui,  non  loin  de  son  confluent  avec  le  Niger. 

Cette  ville,  qui  fut  la  véritable  capitale  de  l'empire  son- 
ghaï,  est  admirablement  bâtie  dans  le  style  égyptien  ;  elle 
a  recouvré  sous  la  domination  française  son  ancienne 
splendeur,  et  fait  l'admiration  de  tous  les  voyageurs. 
Cest  le  véritable  entrepôt  oii  se  réunissent  les 'produits 
de  la  contrée  ;  le  sel,  les  céréales,  les  blocs  de  karité,  les 
noix  de  kola,  le  fer,  etc.  Ses  habitants,  industrieux,  tissent 
les  étoffes,  ou  sont  d'habiles  forgerons.  Les  commerçants 
disposent  d'immenses  pirogues,  jaugeant  jusqu'à  trente 
tonneaux,  qui  sillonnent  sans  cesse  le  Niger  et  ses  affluents. 
Djenné  demeura,  à  travers  les  révolutions  qui  désolèrent 
le  Soudan  occidental,  une  des  grandes  places  commer- 
ciales du  Soudan,  la  rivale  heureuse  de  Tombouctou.  Le 
colonel  Archinard  s'en  empara  en  1893,  après  un  violent 
combat. 

Djérandjimo,  Iéren-gheumé  ouIarengheumé, 

localité  de  la  Turquie  d'Asie  (Anatolie  [prov.  d'Aïdin]), 
dans  la  vallée  de  l'Ak-Tchaï,  affluent  du  Mendereh  ; 
9.830  hab.  Vignobles;  lingerie  renommée 

Djerba  ou  DjERBEH,  île  tunisienne  de  la  Méditer- 
ranée, partie  visible  du  vaste  plateau  sous-marin  qui  pro- 
longe la  grande  plaine  quaternaire  avoisinaut  le  golfe  do 
Gabès.  Autrefois  réunie  à  la  presqu'île  de  Zarzis,  elle  en 
est  séparée  aujourd'hui  par  un  étroit  couloir  et  constitue 
une  jetée  naturelle  pour  la  belle  rade  de  Bou-Grara. 

Peu  élevée  au-dessus  des  flots,  Djerba  offre  l'aspect 
d'un  immense  jardin ,  divisé  en  petits  enclos  où  de  blanches 
maisons  se  cachent  parmi  les  palmiers,  les  grenadiers, 
les  figuiers,  les  orangers  et  les  amandiers.  Dans  les 
villages  d'Houmt-es-Souk ,  Bordj-Aghir,  Houmt-Adjim, 
Bordj-el  Kantara ,  se  presse  une  foule  de  tisserands , 
potiers  ou  marins.  L'ensemble  de  la  population  peut 
être  évalué  à  45.000  habitants,  répartis  sur  640  kilom. 
carr.  Les  DJerbi  (hab.  de  Djerba)  sont  des  musulmans 
kharedjites. 

—  Histoire.  Djerba  est  la  fameuse  Meninx  (ou  île  des 
Lotophages),  si  célèbre  dans  l'antiquité  grecque  par  la 
douceur  de  son  climat  et  la  qualité  de  ses  fruits.  L'ile  est 
actuellement  le  siège  d'un  califat,  soumis  à  la  surveillance 
d'un  contrôleur  civil  français.  Les  autorités  françaises  et 
indigènes  dépendent  de  la  circonscription  de  Gabès. 

DJÉRI  n.  m.  Caractère  arabe  réservé  aux  brevets,  di- 
plômes et  inscriptions.  Il  Adjectiv.  :  Le  caractère  djéri. 

DJERID  n.  m.  Nom  arabe  d'une  course  à  cheval,  pendant 
laquelle  les  cavaliers  lancent  en  l'air  et  rattrapent  une 
sorte  do  javelot,  n  Ce  javelot  lui-même. 

DJCRID  (cHOTT  EL-),  vaste  étendue  saléo  du  Sahara 
tunisien,  présentant  la  forme  d'une  immense  cuvetie,  di- 
visée en  trois  compartiments  séparés  par  des  isthmes  très 
étroits.  La  dépression  la  plus  proche  du  littoral  semble 
une  outre  dont  lo  long  col,  appelé  par  les  indigènes  chott 
ei-Fpxljei,  voudrait  épancher  ses  eaux  dans  lo  golfe  de 
Gabè.s.  Dix-huit  kilomètres  seulement  do  dunes  peu  éle- 
vées séparent  des  rivages  méditerranéens  cette  grande 


780 

étendue  do  sel  mélangé  de  boue  et  de  sable.  C'est  ce  qui 
amena  le  commandant  Roudaire  à  élaborer  son  fameux 
iirojet  de  mer  intérieure.  La  composition  du  terrain  et 
l'extrême  sécheresse  du  climat  donnent  un  caractère  dé- 
sertique à  cette  région.  Fort  heureusement,  sur  le  pour- 
tour du  chott,  les  nappes  artésiennes  d'eau  douce  abon- 
dent et  se  font  jour,  soit  aux  affleurements  des  roches 
crétacées,  soit  au  travers  des  terrains  quaternaires.  Tello 
est  l'origine  des  belles  sources  de  Nefta,  Tozeur,  el- 
Hamma,  où  circulent  des  ruisseaux  qui  entretiennent  plus 
de  000.000  arbres  chargés,  chaque  année,  de  lourds  régimes 
de  dattes.  C'est  bien  le  pays  de  la  Djerida  (la  "  branche 
de  palmier  u).  Menacées  par  les  sables,  les  oasis  ont  été 
récemment  protégées  par  divers  travaux  exécutés  sous  la 
direction  d'iRgénfeurs  français.  On  compte,  dans  la  région 
du  Djerid,  environ  40.000  hab.,  presque  tous  sédentaires, 
groupés  sous  les  ordres  d'un  caïd  soumis  lui-même  à  l'au- 
torité d  un  contrôleur  civil  français. 

DjÉRIR,  poète  arabe,  né  vers  la  moitié  du  vii»  siècle 
de  notre  ère,  mort  en  110  ou  116  de  l'hégire  (728  ou  734 
apr.  J.-C.)  ;  il  fut  sur- 
nommé el-Basri.  Il  fut 
l'un  des  principaux  poè- 
tes de  la  cour  du  calife 
Abd-el-Melik. 

DJERME  {djèrm")  n.  f. 
Petit  bâtiment  qui  navi- 
gue sur  la  côte  d'Alexan- 
drie et  sur  le  Nil. 

Djesselmire  ou 
DjeSSALMÎR  (en  angl.        ~=.^  ,^^.^^ 
Jessulmere),  princi-   _j^3l..;Vj^.C^ 
pauté  de  IHindoustan       --^  ~^^  S-   .;      _    -^  -' 
(Radjpoutana)  tributaire  ^ 

de   l'empire  anglais  des  Djerme  d'Alexandrie. 

Indes  et  qui  occupe  une 

vaste  superficie  (41.500  kil.  carr.)  du  grand  désert  indien; 
elle  n'est  peuplée  que  de  115. 700  hab.  Ce  ne  sont  que  des 
landes  sablonneuses,  sans  eau,  et  où  la  température  est 
extrême,  en  hiver  comme  en  été:  élève  de  bestiaux  et 
de  moutons;  fabrique  de  couvertures  en  laine.  Le  rajah 
est,  depuis  1818,  le  vassal  de  l'Angleterre.  —  La  capitale, 
DJessel/nire,  résidence  ordinaire  du  rajah,  compte  une 
population  d'environ  20.000  hab.  Temples  djaïnites,  dont 
le  plus  ancien  remonte  à  1371. 

DjessORE  {en  angl.  Jessore),  ville  de  l'Hindoustan 
anglais  (présid.  du  Bengale  [prov.  de  Calcutta]).  Station 
importante  de  la  ligne  Calcutta-Koulna,  cette  cité  compte 
8.000  hab.  —  Le  district  de  Djessore  s'étend  sur  une  super- 
ficie de  7.576  kil.  carr.  et  compte  1.888.800  hab.  Située  au 
centre  du  delta  du  Gange,  cette  région  est  fort  peu  élevée 
et  plate;  ce  n'est  qu'une  immense  rizière;  on  y  récolte 
aussi  l'indigo,  le  tabac  et  le  bétel.  Au  Sud,  le  sol  est  maré- 
cageux, souvent  inondé  et  couvert  de  forêts  épaisses. 

DjÉVAT  ou  DjÉBAT,  ville  de  la  Russie  d'Asie  (Trans- 
caucasie),  sur  le  KolJr,  non  loin  de  son  confluent  avec 
lAras  ;  3.500  hab. 

DjevhÉRIou  mieux  DjAUHÉRl  (Isma'illbn-Hamiflad), 
lexicographe  et  philologue  arabe,  né  dans  le  Mavera-an- 
Nahar  ou  Transoxiane  vers  le  milieu  du  x*  siècle  de  l'ère 
chrétienne,  mort  à  Nichapour  en  1008.  Hadji-Khalifa  ra- 
conte qu'il  devint  fou,  inventa  un  appareil  pour  s'élever 
dans  les  airs,  et  qu'il  se  tua.  en  l'essayant.  C'est  à  Nichai 
pour  qu'il  composa  son  célèbre  dictionnaire,  le  Sihah  e- 
Loghat  («  Pureté  du  langage  u).  Cet  ouvrage  est  l'uno  des 
bases  de  la  lexicographie  arabe. 

DJEZIA  (rf/é)  n.  f.  Mot  désignant,  au  Maroc,  la  capi- 
tation  imposée  aux  juifs  qui  habitent  dans  les  villes  et  qui 
pouvait  s'élever  jusqu'à  10  pour  100  du  revenu.  (Les  Bé- 
douins et  même  les  chefs  des  villes  désignent  par  ce 
mot  la  somme  que  l'on  fait  payer  à  tous  les  voyageurs, 
même  aux  musulmans.) 

DjÉZIRÈH  (Al-)  [ou  l'Ile],  contrée  de  la  Turquie 
d'Asie,  entre  l'Euphrate  et  le  Tigre  à  l'O.  et  à  l'E.,  entre 
Diarbékir  et  Bagdad  au  N.  et  au  S.  (140.000  kilom.  carr.). 
Ce  sont  les  parties  septentrionale  et  centrale  de  l'ancienne 
Mésopotamie.  Ce  nom,  d'ailleurs,  ne  désigne  nullement  une 
division  politique  ou  administrative  :  l'Al-Djézirèh  est  com- 
pris dans  les  vilayets  de  Diarbékir,  d'Alep  et  de  Bagdad. 
Montagneuse  et  habitée  par  les  Turcomans  au  Nord,  sur 
les  confins  du  plateau  d'Arménie,  cette  région  n'est,  au 
Sud,  qu'une  immense  plaine  désertique  que  parcourent  les 
pasteurs  arabes  ;  ici,  on  ne  rencontre  de  cultures  que  dans 
les  vallées  des  fleuves. 

DjÉZIRÈH-IBN-OMAR,  ville  de  la  Turquie  d'Asie  (Kur- 
distan [prov.  de  Diarbékir]),  sur  le  Tigre;  9.500  hab.  Son 
commerce  de  transit  consiste  surtout  en  exportation  de 
légumes  et  de  fruits  sur  Mossoul. 

DJEZM  n.  m.  Gramm.  ar.  Signe  en  forme  de  demi-cercle 
qui  se  place  au-dessusd'uneconsunne  pour  îndiquerqu'elle 
ne  porte  pas  de  voyelle.  (Ce  mot  signifie  «  coupure  »  ;  H  a 
pour  synonyme  soûkvu7ï  «  repos  ».) 

DJEZMÉ  {dérivé  de  djezm)  adj.Philol.  ar.  Consonne  mar- 
quée d'un  djezm  ou  soùkoun,  et  ne  portant  par  conséquent 
pas  do  voyelle. 

DjEZZAR  (Ahmed-pacha),  gouverneur  de  Saint-Jean 
d'Acre,  né  en  Bosnie  de  parents  chrétiens  vers  1735,  mort 
en  1804.  A  peine  âgé  de  dix-sept  ans,  il  commit  un  assas- 
sinat et  dut  s'expatrier.  Après  avoir  été  matelot,  il  se  vendit 
comme  esclave  à  Constantinople,  et  il  fut  conduit  au  Caire 
où  il  se  fit  musulman,  et  où  Ali-bey,  chef  des  mameluks, 
l'acheta  et  le  fit  entrer  dans  la  milice.  Ali-bey  lo  chargea 
d'assassiner  tous  ceux  dont  il  voulait  se  venger,  et  c'est 
à  cette  occasion  qu'on  lui  donna  le  surnom  de  Djezzar 
<■  boucher».  Il  s'enfuit  en  Syrie  pour  éviter  le  ressentiment 
de  son  maître,  entra  au  seWice  de  lémir  Youssouf,  chef 
des  Druses,  puis  à  celui  de  Daher,  pacha  d'Acre,  et,  après 
avoir  trahi  par  deux  fois  ses  deux  nouveaux  maîtres,  il  fut 
nommé  par  lo  sultan  des  Turcs  gouverneur  de  Saint- 
Jean  d'Acre  et  do  Damas.  Quand  Bonaparte  vint  faire  lo 
siège  d'Acre,  Djezzar,  puissamment  souienu  par  Sidnyo 
Smith  et  l'émigré  Philippoteaux,  lui  résista  avec  la  der- 
nière énergie  et  le  força  à  lever  le  siège  (21  mai  1799). 
En  1802.  il  conclut  la  paix  avec  le  Premier  Consul. 

DJHA  n.  m.  Nom  do  la  consonne  palatale  sonore  aspi- 
rée du  sanscrit:  Le  djha  est  l'aspirée  de  dja. 


781 


DJIARICIIA 


DJUVARA 


DJIARICHA  (mol  japon,  qui  signifto  littéralcm.  /w»imc- 
force-roue)  u.  f.  Nom,  au  Japon  ot  daus  roxtrèmo  Orient, 
où   son   usago  est 

très  répandu,  d'un  ,ja,  aé^*i 

j)  0 1  i  t  V  ô  h  i  c  u  1 0 
trùs  lÔK'"'",  monté 
sur  rossorls,  A 
uuo  ou  à  doux  pla- 
ces, ot  qui  ost  traî- 
né il  hras  d'Iiommo. 


DJIARICHI  n.m. 

Nuni  iluiuiô.  au  Ja- 
pon cl  ilacs  l'ox- 
tr^mo  Orient ,  au 
coolio  qui  traîne  la 
djiariclia. 

Djibouti,  ch.l.  Djiaricha. 

du  1*  r  o  1 0  c  t  o  r  a  t 

français  do  la  cote  des  Somalis  (côte  oriontalo  d'Afrique); 
16.000  hab.,  dont  2.000  européens.  Climat  trùs  soc  ot  rela- 
tivement tri's  sain.  Port  très  important  sur  le  goUo  d'Aden. 
à  80  kilom.  du  détroit  do  Bah-el-Mandeb.  Cette  ville,  dont 
la  création  date  do  18S8,  a  pris  un  développement  remar- 
{iual)lo,  ^ràce  à  sa  position  géocri'aphiquo  sur  la  route  do 
1  extrême  Orient  et  de  Madagascar  et  ù.  sa  proximité  des 
riches  contrées  d'Ethiopie.  La  rade,  vaste,  bien  abritée, 
ost  excolloiito. 

DjidiouÏA  ou  DjeddiouÏA,  riviôre  d'Aleérie,  affl. 
gauclio  du  Cholilf.  Los  eaux  de  la  Djidiouïa,à7  kilom.  avant 
leur  débouché  dans  la  plaine,  sont  arrêtées  par  un  bar- 
rage destiné  à  irriguer  une  surface  de  2.500  hectares  ;  à 
l'entrée  de  la  plaine,  se  trouve  le  village  de  la  DJidiouia 
(ou  Saint-Aimé). 

DjiDJELLi  (l'anc.  Igilgilis  dos  Romains),  ville  ma- 
ritime de  l'Algérie,  départ,  de  Constantine,  arrond.  de 
Bougie,  sur  la  Méditerranée;  6.122  hab.  Prise  par  le  duc 
de  Beaufort  on  1664.  Son  port  est  inabordable  par  une 
grosso  mer. 

DJIGHITB  {(ihit')  n.  m.  Cavalier  cosaquo.  V.  djighitofka. 

DJIGHITOFKA  n.  f.  Exercice  national  des  Cosaques, 
qui  consiste  on  une  sorte  de  voltige  équestre,  do  caractère 
militaire,  exécutée  par  des  cavaliers  qualifiés  de  dju/hites, 
ot  qui  présente  une  certaine  analogie  avec  la  fantasia  des 
Arabes.  (Le  mot  et  la  chose  sont  d'origine  tatare.) 

DjiGOKOU,  l'Enfer  bouddhique  japonais,  le  dernier 
et  le  pire  des  dix  mondes  de  la  transmigration,  empire 
ténébreux  du  dieu  juge  Yeinma  [en  sanscrit,  Yama],  qui 
assigne  aux  âmes,  quand  leur  peine  sera  finie  (les  tour- 
ments de  l'Enfer  sont  temporaires),  la  nouvelle  existence 
quo  méritent  leur  bonnes  actions. 

DJIHAD  (de  l'arabe  djihàd)  n.  m.  Guerre  sainte  que 
tous  les  musulmans  doivent  faire  sans  cesse  contre  les 
infidèles,  chrétiens  ou  autres;  le  dar-el-djihad (o\i  théâtre 
do  la  guerre  sainte)  comprend  les  confins  et  les  places 
frontières  des  pays  musulmans  exposés  aux  premières 
attaques  des  infidèles. 

DjiHADZPOUR,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Radjpoutana 
[ro^.  d'Oudéipour^)  ;  10.000  hab. 

DJIHAN  n.  m.  Mot  persan  qui  signifie  monde,  et  qui 
entre  dans  la  composition  de  plusieurs  noms  propres  mu- 
sulmans; par  ex.  :  Djihânârâ  »  colle  qui  orne  le  monde  ». 

DjIHANDAR-SCHAH    ou    Dj  AH  AND  AR-SCHAH 

(Moizz-ad-Din),  empereur  do  Dellii,  né  dans  la  seconde 
moitié  du  xvii'  siècle,  mort  en  171 J.  Il  succéda  à  son  père, 
en  1712,  après  avoir  fait  tuer  ses  trois  frères,  et  choisit 
comme  vizir  l'émir  Zoulfekar-Khan,  qui  avait  contribué  à 
son  triomphe.  A  peine  sur  le  trône,  il  se  laissa  dominer 
par  une  do  ses  favorites,  Lolla  Koré,  et  distribua  les 
postes  de  l'empire  aux  parents  de  cette  femme  ;  ces  me- 
sures révoltèrent  les  éinirs,  qui  ofi*rirent  la  couronne  à  son 
neveu  Ferroukh-Siyyar.  Ce  prince  marcha  contre  Djiban- 
dar-Schah,  dispersa  ses  armées,  s'empara  de  Dellii  ot 
s'assit  sur  le  trône,  après  avoir  fait  décapiter  l'empereur. 

DjIHANGIR  ou  DjAHANGIR,  empereur  de  Delhi,  de  la 
dynastie  timourido  de  l'Hindoustan,  né  dans  la  seconde 
moitié  du  xv  siècle  de  notre  ère,  mort  en  l(j27.  Il  succéda 
à  Sun  père  Akbar  en  1605,  sous  le  nom  de  Djihangir.  Il 
se  laissa  dominer  par  une  de  ses  favorites,  Nour-i-Djihan, 
dont  les  intrigues  troublèrent  son  règne  et  amonèrent 
les  révoltes  de  son  fils  Khourram  et  du  général  Mohobbot- 
Khan.  lient  pour  successeur  Khourram,  qui  prit  le  nom 
de  Schah-Alem.  Co  prince  a  laissé  dos  mémoires  en 
persan . 

DJILVETI  n.  m.  Ordre  do  derviches,  fondé  à  Brousso, 
vers  la  fin  du  xvi"  siècle,  par  Pir  Ouftadèh  Mohammed 
Djilvoti.  (Le  nom  de  djilveti  dérive  do  ifjilvct,  ((ui,  dans 
la  technologie  du  soufisme,  désigne  la  manifestation  do 
la  «livinité  à  l'initié  qui  a  franclii  les  étapes  do  la  voie 
spirituelle.) 

DJIM  n.  f.  Consonne  arabe,  correspondant  au  g  doux  de 
l'italion,  ot  qui  se  transcrit  exactement  par  le  dj  français. 
(En  Egypte, le  djim  se  prononce  comme  le  c/  dur  français  ; 
c'est  ainsi  quo  mesdjid  s'y  prononce  mesged,  d'oii  le  mot 
français  do  mosquée.) 

DJIM  n.  m.  Prince  turc.  V.  djem. 

Djimilah  ou  Djemilah,  localité  d'Algérie,  prov.  ot 
à  "rz  kiluni.  do  Cmistantino.  sur  un  plateau  d'un  accès 
difficile.  Là  s'élevait  autrefois  CuiciUiim  ou  liespublica 
('uiculilanorum,  dont  il  subsiste  encore  dos  ruines  remar- 
quablos  (arc  do  triomphe,  etc.). 

DjiMINI,  contrée  de  la  Côto  d'Ivoire,  s'étendant  au  S. 
du  pays  do  Kong  ot  compris  entre  les  hautes  vallées  do 
la  Comoé  et  du  Bandama.  Elle  est  couverte  par  la  grande 
forêt  équatorialo  aux  essences  riches  et  variées,  ot  le 
caoutchouc  y  abonde.  Le  sous-sol  passe  pour  renfermer 
dos  gisements  aurifères. 

Les  haiiitants  du  Djimini  (dont  les  villages  principaux 
sont  Lafiboro  ot  Sokola-Dioulassou),  doux  ot  hospitaliers, 
furent  uno  nroio  facile  pour  Samory,  maître  do  Kong.  Le 
pays,  comnlôtomont  ravagé  par  ses  sofas,  n'a  retrouvé  le 
calme  et  la  tranquillité  qu'au  lendemain  dos  campagnes 
virtoriouses  des  Kraiirais. 

DjiMMA  ou  DjlMMA-KARAÏ.  région  montagnouso  do 
ri'Uhnjpio  méridionale,  limitée  au  N.  par  lo  Motcha,  à  10. 
pur  lo  Gouma,  au  S.  par  le  Kall'a,  ot  ù  l'E.  par  lo  Gouragué. 


Son  point  culminant  atteint  l'altitudo  do  2.500  mètres.  La 
pu|)ni;itiun  est  de  race  galla. 

DJIN  on  DJINA  n.  m.  Dans  lo  bouddhisme  japonais, 
(l'/nie  ou  divinité  do  classe  inl'ériouro,  comprenant  les 
dieux  do  l'atmosphère  ou  du  mnmio  terrestre.  (Parmi  los 
djins  se  trouve  Matali-Djïn  |lo  Temps  destructeur],  chargé 
déteindre  lo  soleil  à  la  fin  du  kaliia.) 

DjiND  ou  DJHIND  (en  angl.  Jheend),  principauté 
sikh,  trilmtairo  de  l'euipiro  anglais  des  Indes.  Elfe  ost 
située  sur  los  pentes  méridionales  de  l'Himalaya  occiden- 
tal ;  d'une  superficie  de  3.280  kil.  carr.,  elle  est  peuplée  do 
■^s  LTiOO  hab.  Sa  capitale,  Djind,  compte  7-1^0  halj.  Marché. 

DjiNDjiRA  ou  HabchÎ  (en  ang;!.  Junjeera),  ville 
de  rindo  occidentale,  sur  la  côte  do  Konkan  (mer  d'Oman), 
tributaire  de  l'empire  anglais  des  Indes.  Située  à  l'entrée 
de  la  baie  de  Radjponri,  cette  ville  était  jadis  le  port  des 
rois  musulmans  du  Doccan;  i.800  hab.  environ.  —  La 
principauté  du  mémo  nom  occupe  sur  lo  littoral  uno  Imndo 
lungu(5  de  60  kil,  Lo  sol  produit  riz,  cocos,  bétel,  chanvre  ; 
les  habitants  se  livrent  à  la  pèche  et  fournissent  à  Bom- 
bay les  bateliers  du  port.  D  uno  superficie  do  8ay  kilom. 
carr.,  cette  principauté  ne  compte  quo  81.700  hab. 

Djingiz-KHAN  (en  mongol  Tchinkkiz-Kliakhan)  [l'em- 
pereur dos  braves],  surnom  do  Témoudjin.  V.  Gengis-Khan. 

DJINN  n.m.  Nom  que  les  musulmans,  et  en  particulier 
les  Arabes,  donnent  à  toute  uuo  catégorie  d'êtres  sur- 
naturels, supérieurs  à  l'homme  par  leur  pouvoir  magique, 
mais  bien  inférieurs  auv  anges  irnélaikèh). 

—  Enctcl.  Il  y  a  des  djinns  nienfaisants  et  des  djinns 
malfaisants  ;  ces  derniers  reçoivent  plus  spécialement  le 
nom  de  shêyatin,  démons.  Les  djinns  correspondent  aux 
kobolds,  gobelins  et  gnomes  des  légendes  occidentales. 
Leur  nom  est  certainement  une  altération  du  mot  latin 
gentils,  qui,  dans  les  textes  de  la  basse  latinité,  a  le  sens 
d''i  ange  »,  par  l'intermédiaire  du  grec  byzantin.  Leur 
fonction  est  très  nettement  jmprnntée  au  mazdéisme  ira- 
nien, où  les  djinns,  qui  sont  en  nombre  indéfini,  correspon- 
dent aux  innombrables  génies  bienfaisants  et  malfaisants 
qui  ont  pour  chefs  Ormazd  et  Ahriman.  Les  yhoules  et  los 
afrits  ne  sont  que  des  variétés  de  djinns. 

DJIZGUI  {ghi)  n.  m.  Outil  tranchant  dont  les  Turcs 
se  servent  pour  inciser  les  capsules  du  pavot,  pour  en 
faire  couler  le  suc  qui, 
par  évaporation,  laisse 
déposer  l'opium. 

DJODO  n.  m  Membre 
d'une  secte  bouddhique 
fondée  en  Chine,  intro- 
duite au  Japon  en  1175, 

—  Enctcl.  La  doctrine 
fondamentale  de  cette 
secte  repose  sur  la 
croyance  que  la  contem- 
plation du  Dhyàni-Boud- 
dha  Araida  et  le  culte 
spécial  à  Amida  sont 
les  seuls  moyens  effica- 
ces d'acquérir  la  sagesse  prôtre  de  la  secte  des  Dj>5dô. 
parfaite    et    la    science 

transcendante  ou  bodki,  et  d'assurer  son  salut.  La  facilité 
d'une  pratique  aussi  efficace  a  donné  une  grande  impor- 
tance à  cette  secte. 

Djodpour,  Djoudpour,  ou  Djodapour  (on  angl. 
Joodpore],  capitale  de  la  principauté  de  Marvar,  au 
centre  du  Radjpoutana  (Inde  anglaise);  61.850  hab.  Com- 
merce assez  important  ;  banques.  Elle  ost  dominée  par  une 
citadelle,  bâtie  sur  un  rocher  de  240  mètres  do  hauteur. 
A  peu  de  distance  au  N.,  ruines  de  l'ancienne  ville  do 
Mandore,  abandonnée  en  1459. 

DjÔF  (El-),  DjAOur  ou  Djouf  (c'est-à-dire  le 
Crcur),  oasis  de  l'Arabie  septentrionale,  au  N.  dos  sables 
du  iSofoud,  au  S.  des  plateaux  pierreux  do  l'Arabio  Hétrée. 
Longueur,  100  kilom.;  largeur,  15  à  20.  Jardins  magnifi- 
ques, les  plus  beaux,  peut-être,  de  l'Arabie;  40.000  hab. 
—  Ville  principale,  Djéf-Amer,  à  504  mètres  d'altitude. 

DjOGA,  déesse  de  la  lune,  au  Japon.  Elle  est  d'origine 
exclusivement  bouddhique. 

DjOHORE  ou  JOHORC.  sultanat  de  la  presqu'île  de 
Malacca  (Asie  mérid.),  sur  lequel  l'Angleterre  a  établi  son 
protectorat  en  1SS5.  Co  petit  Etat  occupe  l'extrémité  mémo 
de  la  presqu'île,  entre  le  détroit  do  Malacca  ot  la  mer  do 
Chine;  15.000  kilom.  carr.,  quo  peuplent  300.000  Malais  et 
Chinois.  L'île  do  Singnpoiir  en  a  été  détachée.  Lo  Djoliore 
exporte  du  poivre,  du  sagou,  du  thé  et  du  café.  L'ancienne 
capitale,  du  mémo  nom,  fondée  on  1512,  n'est  plus  aujour- 
d'hui qu'une  misérable  bourgade  ;  ollo  a  été  remplacée  par 
la  ville  de  Lingga. 

Djokdjokarta  ou  Djokdjakarta,  ville  do  la  Ma- 
laisio  hollandaise  (île  de  Java);  5S.0it0  hab.  Elle  ost  reliéo 
à  Batavia  par  un  tramway  long  do  -i20  kil. 

DjOLOF  ou  DjiOLOF,  pays  de  la  Sénégambio  (Afrique), 
hal)ité  par  les  Djolofs  ou  Ouolofs,  qui  vivent  dans  des  vil- 
lages. Ce  pays  est  lo  débris  d'un  grand  royaume.  Ouar- 
khokh  est  la  résidence  du  chef,  à  180  kilom.  E.-S.-E.  do 
Saint-Louis.  Lo  protectorat  do  la  Franco  y  ost  établi  de- 
puis tS.'i8. 

Djolofs.  Etlmogr.  V.  Ouolofs. 

DjONEID  (Abou-l-Kasim),  sofi,  né  à  Bagdad  ot  mort 
dans  cette  ville  en  1)12  do  notre  ère.  H  était  iils  d'un  souf- 
Uour  en  verre,  co  qui  lui  fit  donner  los  surnoms  de  Knm- 
rizzi  et  de  Xedjadj ;  il  commença  par  travailler  A  la  fabri- 
cation des  étottos,  puis  il  étudia  à  fond  la  jurisprudence 
et  la  théologie;  il  ac(|uit  uno  grande  réputation  dans  ces 
doux  sciences,  ot  écrivit  cent  quatre-vingt-trois  ouvrages. 

DjORDJANI  fZoïn-od-Din-Abou'-l-IIasan  Ibn-Moham- 
med-ibn-Ali),  littérateur  musulman,  né  près  d'Asterabad, 
en  1339  de  notre  ère,  mort  A  Chiraz  en  1113.  Il  était  pro- 
fesseur à  Chiraz,  en  1378;  quand  Taniorlan  se  fut  emparé 
do  cotte  ville,  Diordjani  se  rendit  A  Samarkand,  où  il  vécut 
dans  l'intimité  au  conquérant.  Son  prîm-ipal  ouvrage,  inti- 
tulé Taarifiit  «  Définitions  »,  est  un  dictionnairo  des  termes 
techniques  do.s  scioncos  musulmanes,  publié  par  Fluogol, 
ù  Leipzig,  on  1845. 

Djouba,  ou  DjOUBO  ou  Djeb,  fleuve  de  l'Afrique 
orientale,  dont  los  nombreux  al'fiuents,  sous  lo  noQl  géné- 


Djou-itchi-nion-kouan-ou. 


r.'il  de  Oucbbi,  prennent  leurs  sources  sur  les  pentes  mé- 
ridionales du  plateau  do  l'Ethiopie,  et  traversent  les  sa- 
bles ariJosdu  pays  des  Somalis.  Lo  Djouba  se  jette  dans 
l'océan  Indien,  an  S.  do  l'équateur,  au  N.  de  la  ville  do 
Kismayou. 

En  vertu  do  la  convention  anglo-italienne  do  1891,  lo 
cours  inférieur  du  fleuve  Djouba  sort  do  ligne  frontièro 
entre  los  sphères  d'influence  respective  de  l'Angleterre 
et  de  l'Italie,  dans  celte  partie  do  l'Afrique  orientulo. 

DjoubaN  ou  Tghouban,  général  mongol,  né  dans 
la  so(!ondo  moitié  du  xiii"  siècle,  mort  en  i:j23.  Il  appar- 
tenait à  la  tribu  turque  des  Youldouz,  et  il  acquit  un  rang 
très  élové  à  la  cour  du  souverain  mongol  Oldjaïtou-Khan. 
A  la  mort  de  co  sultan  (131G),  son  fils  Abou-Saïd-Mirza- 
Beliadonr-Khan  monta  sur  le  trône  et  laissa  tout  le  pou- 
voir à  Djouban.  La  folle  conduite  des  fils  do  celui-ci  causa 
sa  ruine  :  en  1322,  l'un  d'eux  se  conduisit  si  insolemment 
envers  Abou-Saïd,  que  ce  souverain  donna  l'ordre  de  lo 
tuer,  ainsi  quo  son  père.  Djouban  se  révolta,  mais  fut  as- 
sassiné par  Ghyas-ed-Din,  prince  d'IIérat.  Son  fils  chercha 
un  refuge  chez  le  sultan  d'Egypte,  qui  le  lit  tuer  et  envoya 
sa  tête  à  Abou-Saïd. 

Djouher  ou  Djauher-AFITABDJI,  historien  per- 
san qui  vécut  longtemps  à  la  cour  de  l'empereur  timou- 
rido de  l'HindousTan,  Houniayonn;  il  y  était  afUabdji,  ou 
porte-aiguière.  En  '.I26  (1555*  apr.  J.-t.),  Iloumayoun  le 
nomma  percepteur;  il  fut  ensuite  trésorier  [khazmaji)  du 
Pendjab  et  du  Moultan.  Il  a  écrit  une  histoire  de  son 
maître  sous  le  titre  de  Tezkirch-al -Wakiat,  qui  a  été  fort 
mal  traduite  par  le  major  Ch.  Stcwart. 

DjOU-ITCHI-MEN-KOUAN-ON  {Koitan-on  à  onze 
têtes),  forme  de  ce  bodhisattva  très  fréquente  au  Japon, 
qui  personnifie  —  comme  Avalo- 
kitêçvara  dans  l'Inde  —  la  cha- 
nté, la  pitié  et  la  grâce. 

DJOULFA,  villes  de  l'Arménie 
russe  et  de  Perse.  La  Djoulka  ar- 
MÈNiKNNE,  sur  l'Aras,  dans  l'Asie 
russe  (Transcaucasie  [gouv.  d'Eri- 
van]),  est  une  ville  ancienne,  dé- 
peuplée par  Chah-Abbas,  après  sa 
conquête  de  l'Arménie,  on  1605. 
Los  habitants  furent  alors  trans- 
férés dans  diverses  localités  de  la 
Perse,  c'est  ainsi  que  se  forma  La 
Djoulfa  persk,  au  S.  dlspahan, 
sur  le  2endèh-Roud  ;  3.000  hab. 

Djouma  (Eski-),  ville  de  la 
Bulgarie,  près  des  sources  de  la 
Klisourska,  affluent  du  fleuve  cô- 
tier  Kamtchik;  8.600  hab.  Grâce 
à  sa  foire  annuelle,  c'est  le  centre 
le  plus  important  de  la  Bulgarie 
danubienne. 

DjounaGHAR,  ville  do  l'Hin- 
doustan occidental  (^Goudjerat), 
tributaire  de  l'empire  anglais  des 
Indes.  Située  dans  la  partie  sud- 
ouest  de  la  presqu'île  de  Kattia- 
var,  elle  compte  31.640  hab.  La  citadelle  {Ouparkot)  est 
une  dos  plus  anciennes  cités  do  l'Indo,  et  renferme  des 
grottes  bouddhiques.  La  ville  actuelle  {Alous-tafaliad)  dato 
du  XV*  siècle.  —  La  principauté  de  Djounaghar  (ou  de  So- 
ralh),  occupe  une  superficie  de  8.503  kil.  carr.;  elle  ost 
peuplée  de  387.500  hab. 

DjOUNDJNOU,  ville  de  ITndo  anglaise  (Radjpoutana), 
capitale  de  la  principauté  do  Chèkavatî  ;  9.540  liab. 

DjOUNIR,  DjOUNER  ou  JoONEER,  ville  de  l'Inde 
anglaise  (Provinces  du  Nord-Ouest  [prov.  d'Allahabadj), 
sur  le  Gange;  3.670  hab. 

Djou-SAN  Boutsou  (  Treize  Bouddhas).  Co  sont  treize 
boudiihas.  bodhisattvas  ot  dieux  qui,  selon  la  croyanco 
populaire  du  Japon,  veillent  sur  les  morts, 

DJOUTI  n.  m.  Prètro  officiant,  chez  les  parsis  do  l'Inde. 

DJUNIMON  n.m.  Ancienne  monnaie  du  Japon,  en  cuivre, 
dont  la,  valeur  était  d'un  peu  moins  de  2  centimes. 

Djurdjura  ,    Djorjura    ou    Jurjura  ,   grande 

chaîne  montagneuse  do  l'Algérie,  â  laquelle  s'adosse  lo 
massif  do  la  Grande-Kabylio,  qui  s'étend  an  N.  entre 
cette  chaîne  ot  la  mer.  Lo  Djurdjura  proprement  dit  a 
uno  longueur  do  60  kilom.  environ.  d'O.  en  E.,  du  Tizi- 
OnjabouL  (1.185  m.)  an  col  do  Tironrda.  Les  Kabyles  l'ap- 
pellent plutôt  Adrar  [Va. Montagne).  Les  arêtes  sont  conipo- 
séesde  calcaires  jurassiques,  formant  dos  cr/^los  dentelées 
et  des  murailles  rocheuses  ;  les  flancs,  de  terrains  éocènes  : 
marnes  ot  conglomérats  au  sud,  calcaires  nummulitiqucs 
au  nord.  La  chaîne,  qui,  vuo  d'en  bas  et  do  loin,  a  l'aspect 
d'une  muraille  unique,  est  double  en  réalité  :  uno  pre- 
mière arôte  comprend  l'IIeïdzer  (2.123  m.)  et  l'AkonUor 
'2.305  m.);  une  seconde  ost  formée  par  lo  Lalla-Khodidja 
2.303  m.),  point  lo  plus  élové  do  la  chaîne,  â  l'est  duquel 
e  col  de  lirourda  (1.701  m.)  ost  franchi  par  uno  route, 
carrossable  seulement  en  été. 

Il  n'y  a  pas,  dans  le  Djurdjura,  do  glaciers  ni  m^mo  do 
névés;  mais  los  noires  y  persistent  do  novembre  â  fin 
mai  :  ce  sont  ces  noiges  qui,  alimentant  les  torrents,  les 
sources  fraîches  ot  limpides,  donnent  A  la  Kabylie  co  ca- 
ractère alpestre  sous  un  ciol  africain,  qui  fait  son  origi- 
nalité ot  son  charme. 

DjurjuRA,  comm.  mixte  d'Algérie  (dép.  d'Alpor),  ar- 
rond. de  Tizi-Ouzou,  sur  lo  versant  septentrional  du 
Djurdjura,  dans  lo  bassin  do  l'oued  Sébaon  :  61,002  hab. 
Commerce  do  grains,  bestiaux,  laines,  étoiVos  ;  fabrique 
de  tapis  ot  de  bijoux. 

DjUVARA(AIoxandro-D.)  publicistoethommopolitiauo 

roumain,  né  A  Bucarest  on  1858.  Après  avoir  fait  ses  éimies 
A  Paris,  il  revint  à  Bucarest,  où  il  créa  lo  journal  VEtoih 
roumaine.  En  1886,  il  fit  partie  du  parti  libéral  dissident 
et  collabora  au  n  Uomînnl  u.  Elu  député,  il  fut  nommé  mi- 
nistre do  la  justice  en  1897.  On  a  do  lui  :  Jdcalism  si 
rc(i/t.vm(iS83K  la  Jtussie  et  la  Crise  bulgare  {l^Sd)  ;  Discours 
parlementaires;  etc. 

DjuvARA  (TraudafiD.  puhliciFto  et  diplomato  roumain, 
né  A  Bucarest  on  1856.  Il  fut  attaché,  on  1870,  A  l'agenco 
diplomatique  roumuino  do  Paris.  Socrélairo  général  uu 


DKAR-RTSIS   —   DOBROUDJA 

ministère  des  affaires  étrangères  en  1SS7,  il  fut  envovô,  en 
1S'.>6,  comme  ministre  plénipotentiaire  à  Constantinople.  Il  a 
publié  :  istria,  Dalmatia {ISSO)  ;  Coarde  sparte  (Cordes  bri- 
sées), poésies  (1884)  ;  Essai  sur  la  littérature  roumaine  {IS93). 

DKAR-RTSIS  (kar-tsis),  «  Mathématiques  blanches  », 
nom  donné,  au  Thibet,  à  la  science  astronomique  apportée 
de  l'Inde,  par  opposition  à  celle  venue  de  la  Chine,  et  qui 
est  appelée  Nag-rtsis,  «  Mathématiques  noires  «.  (Cette 
astronomie  n'a  point  d'autre  utilisation  que  l'astrologie, 
science  fort  cultivée  au  Thibet.) 

DlaSCHKOWITZ,  mine  de  grenat,  située  au  N.-O.  de 
Prague,  en  Bohôme,  à  une  distance  d'environ  60  kilom. 
de  cette  ville.  Outre  le  grenat  de  très  belle  qualité  qu'elle 
produit,  on  y  trouve  encore  des  tourmalines,  des  chryso- 
lithes  et  aussi  du  zirconium. 

Dz^ElPOLE,  bourg  d'Austro-HoDgrie  (Hongrie  [comitat 
de  Trencsin])  ;  2.650^hab. 

DlugOSZ  (Jean)  [en  lat.  Longiiius],  historien  polonais, 
né  à  Erzezinca  en  1415,  mort  à  Cracovie  en  1480.  Entré 
dans  les  ordres,  il  fut  chargé  par  Casimir  IV  de  diverses 
missions  diplomatiques  auprès  de  Jean  Hunyade,  gouver- 
neur de  Hongrie,  auprès  du  pape  et  de  l'empereur  d'Alle- 
magne. Quelque  temps  avant  sa  mort,  Dlugosz  fut  nommé 
archevêque  de  Lemberg.  II  laissa  en  manuscrits  un  grand 
nombre  d'ouvrages  latins  et  polonais,  parmi  lesquels  une 
Bistoire  de  Pologne,  dont  les  trois  derniers  livres  (13S6  à 
1480)  sont  d'un  prix  inestimable.  Ses  œuvres  complètes 
ont  été  publiées  par  Al.  Przozdziecki  (Cracovie,  1868-1899). 

D.M.  ou  plus  rarement  D.M.  S.  {Diis  manibus  ou  Diis 
manibus  sacrum,  n  Aux  dieux  mânes  »  ou  o  Objet  consacré 
aux  dieux  mânes  »),  siçle  qui  se  rencontre  très  fréquem- 
ment en  tête  des  inscriptions  funéraires  romaines.  [Cette 
consécration  aux  dieux  mânes  rendait  la  tombe  inviolable 
et  sacrée.  On  relève  parfois  le  même  sigle  sur  des  inscrip- 
tions funéraires  chrétiennes.  Cela  tient,  sans  doute,  à  ce 
que  l'on  achetait  souvent  les  pierres  toutes  préparées  chez 
le  marbrier.  Cette  suscription  disparaît  au  iv°  s.] 

D.M. A.  Abréviation  de  la  formule  latine  Dolus  7nalus 
abesto.  Y.  ces  mots. 

DmÉTOR.  Myth.  gr.  Fils  de  Jasos,  roi  de  Chypre,  à  qui 
Ulysse  disait  avoir  été  vendu  comme  esclave. 

DmitRI  ou  DlMTTRI  (lat.  Demetrius)^  nom  qu'ont 
porté  plusieurs  grands  princes  de  Russie,  dont  les  plus 
connus  sont:  Alexandrovitch  D.mitri  \",  qui  régna  de  127G 
à  1294,  et  qui  fut  surnommé  la  Bonté  de  son  père.  [Son 
règne  se  passa  dans  les  euerres  civiles.  Détrôné  par  son 
frère,  il  se  fit  moinol; — llikailovitcfi  Dmitri  II,  qui  régna 
de  1322  à  1325;  —  Constantinovttch  Dmitri  III,  qui  régna 
de  1360  à  1363.  [Il  eut  pour  compétiteur  à  la  grande  prin- 
cipauté Ivanovitch  Dmitri,  à  qui,  après  de  longues  luttes, 
il  dut  céder  le  trône]  ;  —  IvanovitchTiiiiVïKi  IV,  né  en  1349, 
mort  ea  1389.  [Son  règne  commença  par  une  guerre,  qu'il 
dut  soutenir  contre  un  rival  qui  lui  disputait  le  trôco.  Il 
est  surtout  fameux  par  la  lutte  qu'il  entreprit  contre  les 
Tatares,  dont  le  grand  kan  était  suzerain  des  Russes,  et 
dont  il  voulait  secouer  le  joug.  Il  gagna  contre  lui  la  ba- 
taille de  Koulikof  (USO).  Mais,  en  13S2,  les  Tatares  repre- 
naient l'offensive,  et  s'emparaient  de  Moscou,  qui  fut  pillé 
et  brûlé.  Dmitri  IV  se  soumit,  consentant  à  payer  tribut 
au  crand  kan  et  à  reconnaître  sa  suzeraineté]:  —  Ivano- 
vitch Dmitri,  tsarévitch  russe,  dernier  descendant  de  la 
race  de  Rurik,né  en  1581,  mort  en  1591,  assassiné,  croit-on, 
par  le  régent  Boris  Godounov.  Il  a  été  placé  par  l'Eglise 
russe  au  nombre  de  ses  martyrs. 

0MITRI  SamotzVANETZ  (ou  faux  Demetrius),  nom 
donné  à  plusieurs  aventuriers  qui,  au  commencement  du 
XVII*  siècle,  se  firent  passer  pour  fils  d'Ivan  IV.  Le  plus 
célèbre  parut  en  Pologne,  en  1 603  ;  avec  la  complicité  tacite 
du  roi  Sigismond  III  et  l'aide  de  la  noblesse  polonaise,  il 
organisa  une  expédition  pour  détrôner  le  tsar  Boris  Go- 
dounof.  A  la  tête  de  5.000  hommes,  il  franchit  la  frontière, 
et  s'avança  vers  Moscou,  lorsque  le  tsar  vint  à  mourir.  Il 
entra  alors  sans  difficulté  dans  cette  ville,  y  fut  reconnu 
pour  le  tsarévitch  et  couronné  peu  après  (1605).  Installé 
sur  le  trône,  il  gouverna  avec  fermeté  et  sagesse.  Ayant 
voulu  réformer  ses  Etats,  il  procéda  avec  trop  do  rapidité 
et  trop  peu  de  ménagements,  en  sorte  qu'il  s'attira  l'inimi- 
tié des  Russes,  dont  il  paraissait  mépriser  la  race  et  les 
coutumes.  Les  mécontents  suscitèrent  une  révolte  popu- 
laire contre  lui  ;  il  fut  massacré  par  la  multitude  avec  un 
grand  nombre  de  Polonais  (1606).  —  Parmi  les  autres  faux 
Demetrius,  on  cite  :  Petrouschka  Samotzvanetz ,  qui 
s'avança  jusque  sous  les  murs  de  Moscou,  puis  fut  pris 
et  mis  à  mort  ;  André  Nagii,  qui  se  donna  pour  Dmitri  Sa- 
motzvanetz, lequel  serait  parvenu  à  s'échapper  de  Moscou 
au  moment  où  il  allait  être  massacré  par  la  populace  ; 
puis,  le  diacro  Sidore,  qui  parvint  aussi  à  se  faire  passer 
pour  Dmitri. 

Dmitriev  (Ivan  Ivanovitch),  poète  et  homme  d'Etat 
russe,  no  dans  le  gouvernement  de  Simbirsk  en  1760, 
mort  à  Moscou  eu  1837.  Il  entra  dans  l'armée,  où  il  attei- 
gnit le  grade  de  colonel.  A  l'avènement  de  Paul  1",  il 
quitta  le  service,  fut  nommé  sénateur  et,  plus  tard,  con- 
seiller privé.  Alexandre  I""  lui  confia  le  portefeuille  de  la 
justice,  qu'il  conserva  pendant  quatre  années.  Il  a  laissé 
des  poésies  diverses,  un  poème  intitulé  Yerrnak  (la  Foire)  ; 
do  jolies  chansons,  devenues  populaires,  et  surtout  des 
apologues,  où  il  a  imité  La  Fontaine.  II  a  laissé  des  mé- 
inoircs.  Ses  Œuvres  complètes  out  été  publiées  en  1823. 

DmiTROV,  ville  do  la  Russie  d'Europe  (gouv.  de  Mos- 
cou), sur  la  Jakhroma,  affluent  de  la  Sestra;  9.350  hab. 
Fabriques  de  draps  ;  corroiries,  tanneries.  Ch.-l.  d'un  dis- 
trict peuplé  de  103.800  hab. 

BmitrOVSR,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (gouv.  d'Orel), 
sur  la  Noroussa,  afâuent  de  la  Desna  ;  7.000  hab.  Cuirs  de 
Russie.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  84.009  hab. 

DmoCHOWSKI  (François-Xavier),  littérateur  polonais, 
né  en  1702  dans  la  Podlaohie,  mort  en  1808  à  Varsovie. 
Il  entra  dans  la  congrégation  des  piaristes,  devint  pro- 
fesseur au  Collège  des  Nobles  de  Varsovie  et  fut  secré- 
taire do  Hugo  Kollatajs.  Membre  du  conseil  supérieur 
révolutionnaire  en  17i*4  et  rédacteur  de  la  a  Gazette  offi- 
ciollo  »,  il  voyagea,  après  lo  dernier  partage  de  la  Pologne, 
en  Italie  cl  en  Franco.  Après  son  retour  à  Varsovie,  il  fut 
l'un  des  fondateurs  de  ia  Société  des  amis  des  sciences. 
Chef  do  l'ôcolo  classique,  il  a  traduit  en  polonais  \' Iliade, 


YOdyssêe,  l'Enéide,  des  ouvragés  anglais  et  français,  édité 
les  ouvrages  de  Krasicki,  Karpinski,  Zablocki,  et  com- 
posé un  Art  poétique  inspiré  d'Horace  et  de  Boileau. 

DmOCHOWSKI  (François  de  Sales),  littérateur  et  pu- 
blicisto  polonais,  fils  du  précédent,  né  et  mort  à  Varsovie 
(1801-1872).  Il  donna  de  nombreuses  traductions  de  romans 
étrangers,  et  publia,  entre  autres  ouvrages  :  l'Institutrice 
(1857);  la  Malédiction  d'une  wiêre(1857)  ;  Contes  satiriques 
en  vers  (1858);  les  Questions  publiques  et  industrielles  de 
l'époque  (1858);  les  Aouvelles  Voies  (1858);  la  Question  des 
limites  (1860)  ;  etc.  11  fit  paraître  en  outre,  à  partir  de  1861, 
un  recueil  intitulé  :  le  Monde  de  la  littérature,  de  l'histoire, 
des  études  économiques,  des  voyages  et  des  romans. 

Dmochowski  (Henri),  sculpteur  polonais,  né  à  Vilna 
en  1810.  Réfugié  en  France  après  1830,  il  ne  tarda  pas  à 
se  rendre  en  Amérique  et  se  fixa  à  Philadelphie,  où  il  ac- 
quit bientôt  une  grande  réputation  comme  sculpteur,  sous 
le  nom  de  Henri  Saunders-Dmochowsri.  Parmi  ses  œu- 
vres, il  faut  citer  le  buste  de  Pulawski,  qu'il  exécuta  pour 
la  ville  de  Savannah,  et  le  tombeau  en  marbre  blanc  de  la 
femme  et  dos  deux  enfants  de  l'artiste,  dans  le  cimetière 
de  Philadelphie.  Presque  tous  les  bustes  des  illustrations 
américaines  qui  ont  été  placés  dans  les  salles  du  Capitole 
de  Washington  sont  l'œuvre  de  Dmochowski. 

DmYAL-BA  et  Dmyal-KHAMS  (n  région  de  tor- 
tures i>},  noms  que  donnent  les  Thibétains  à  leur  enfer, 
situé  au-dessous  du  monde  terrestre,  à  une  immense  dis- 
tance. V.  ENFER  bouddhique. 

D.  N.  Abréviation  qui  se  trouve  sur  les  médailles  des 
empereurs  postérieurs  à  Aurélien,  et  qui  signifie  Domino 
riato  {<i  Le  Seigneur  étant  né  ",  «  Depuis  la  naissance  du 
Seigneur  »). 

—  Dans  les  manuscrits  du  moyen  âge,  D.  N.  signifie 
Dominiis  Noster,  Notre-Seigneur.  i!  A.  D.  N.  J.  C.  Anno 
Domini  Nostri  Jesu  Christi,  L'an  de  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ. 

Dnieper  ou  Dniepr,  grand  fleuve  de  la  Russie,  l'an- 
tique Danapris,  plus  connu  sous  le  nom  de  Borysttlène. 

11  part  comme  la  Volga  et  la  Duna,  de  ces  monts  de  Valdai 
que  les  Russes  ont  surnommés  «  le  pays  des  Sources  ».  Né 
près  du  56"  degré  de  latitude  N.,  il  coule  tantôt  vers  le 
S.-O.,  tantôt  vers  le  S.-E.,  et  enfin  vers  le  S.  Il  baigne 
Dorogobouj.  Smolensk,  où  il  commence  à  être  navigable, 
Chklov,  Mohilov,  Rogatchev,  reçoit  à  droite  la  Bérésina, 
puis  coule  devant  Rietchitza  et  reçoit  :  à  droite,  le  Pripet, 
dégorgement  des  marais  de  Pinsk  ;  à  gauche,  la  Desna.  Il 
serpente  devant  Kiev  la  Sainte,  devant  Kanev,  Tcherkask, 
reçoit  à  gauche  la  Soula,  passe  à  Krémentchoug,  reçoit,  à 
gauche  aussi,  le  Psiol,  la  Vorskla,  la  Samara,  celle-ci  à 
l'aval  d'iékaterinoslav.  Plus  loin,  pendant  65  kilomètres,  se 
succèdent  ses  rapides,  qui  se  terminent  vers  Alexandrov. 
Dès  lors,  il  se  disperse  en  bras  et  coulées  dans  les  prai- 
ries marécageuses;  passe  près  de  Nikopol,  Berislav,  reçoit 
à  droite  l'Iogoulets  et,  au-dessous  de  Kherson,  il  entre  dans 
son  liman,  estuaire  d'eau  saumâtre,  où  l'on  arrive  à  peine 
à  entretenir,  par  le  dragage,  un  chenal  pour  les  grands  ba- 
teaux. Cet  estuaire  s'unit  à  celui  du  Boug  et  s'ouvre  dans 
la  mer  Noire,  à  l'E.  d'Odessa.  Cours,  2.146  kilom. 

Dniester  ou  Dniestr,  fleuve  d* Austro-Hongrie  et 
de  Russie,  naît  en  Galicie,  dans  les  Karpathes.  Il  descend 
en  arc  de  cercle  vers  le  S.-E.,  baigne  Samboroù  il  sort  de 
la  montagne,  ayant  déjà  parcouru  550  kilom.,  entre  en 
Russie.  Il  sépare  la  Bessarabie  (à  droite)  do  la  Podolie  et 
du  gouvernement  do  Kherson  (à  gauche),  baigne  Khotin, 
AtaTii,  Mohilev,  lampol,  Sorok,  Doubossary,  Grigoriopol, 
Bonder,  Tiraspol  ;  puis  des  prairies  basses  le  mènent 
dans  un  li7nan  ou  estuaire   de  43  kilom.  de  long,  do  4  à 

12  kilom.  de  large,  de  384  kilom.  carrés  d'étendue,  ayant 
à  sa  rive  E.  Ovidiopol,  à  sa  rive  O.  l'importante  Akker- 
man.  Cours  de  1.382  kilom.,  rapide,  rocheux  ou  sablonneux, 
malaisément  navigable. 

DO  (de  Vital,  do,  syllabe  sans  signification,  clioisio,  à 
cause  de  sa  sonorité,  pour  remplacer  la  syllabe  tit  dans  la 
solfiation)  n.  m.  Nom  de  la  première  note  de  la  gamme. 

DOAB  ou  DOUAB  {les  deux  eaux,  en  sanscrit),  terme  qui 
désigne,  dans  l'Hindoustan  septentrional,  toute  région  si- 
tuée entre  deux  cours  d'eau  voisins  et  d'une  façon  géné- 
rale parallèles.  Ainsi,  le  Pendjab  est  découpé  par  l'Indus 
ot  ses  quatre  tributaires  (Djelara,  Tchinab,  Ravî,  Sutledje) 
en  quatre  doabs. 

DoAB,  grande  plaine,  de  720  kilom.  de  long,  de  100  kil. 
do  largeur  moyenne,  de  200  kilom.  de  largeur  maximum 
(entre  Matra  et  Farakabad).  qui  s'étend  entre  le  Gange  et 
son  grand  affluent,  la  Djemna,  depuis  les  pentes  de  l'Hi- 
malaya jusqu'au  confluent  des  deux  cours  d'eau,  à  AUaba- 
bad.  Cette  plaine,  d'origine  alluvionnaire,  compte  parmi 
les  terres  les  plus  riches  de  l'Inde  ;  elle  produit  en  abon- 
dance coton  et  céréales.  Administrativement,  elle  com- 
prend la  province  de  Mirât  (en  totalité)  et,  partiellement, 
les  provinces  d'Agra  et  d'Allahabad  (vice-gouv.  des  Pro- 
vinces du  Nord-Ouest). 

DOANGA  n.  f.  Petite  pirogue  du  Gange,  à  fond  plat. 

DOARA  (Buso  de),  capitaine  italien  du  parti  gibelin, 
né  près  de  Crémone,  mort  vers  1269.  Podestat  do  Crémone 
sous  Frédéric  II,  il  partagea,  après  la  mort  do  cet  empe- 
reur, avec  Pelavicino  de  Plaisance,  l'honneur  de  délivrer 
l'Italie  du  monstrueux  tyran  Ezzelin  de  Padoue,  contre 
lequel  lo  pape  Alexandre  IV  avait  prêché  la  croisade,  et 
que  Doara  vainquit  et  tua  à  Cassano  (1259). 

DOASSANSIE  [zî]  n.  m.  Genre  de  champignons,  de  la  fa- 
mille des  ustilaginées,  vivant  en  parasite  principalement 
sur  les  plantes  aquatiques,  et  caractérisé  par  ses  spores 
groupées  en  glomérules  recouverts  d'une  enveloppe  de 
cellules  stériles. 

DOAZIT,  comra.  des  Landes,  arrond.  et  à  il  kilom.  de 
Saint-Scvcr,  dans  la  Chalosso  ;  1.250  hab.  Carrières  de 
pierres.  —  Patrie  du  chimiste  Darcet. 

DOBACHY  n.  m.  Sur  la  côte  de  Coromandol,  Principal 
ilomostic|ue  d'uno  maison,  sorte  d'intendant.  Il  A  Bombay, 
Fournisseur  indigène  dos  navires  de  passage. 

Dobczyce,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [district 
do  Wioliczka]),  sur  la  Uaba,  affluent  do  la  Vistulo  ; 
3.330  hab. 

DobELL  (Sydney),  poète  anglais,  né  dans  le  comté  do 
I    Kent  en  1824,  mort  en  1874.  Il  ût  lo  commerce  des  vins  ù 


782 

Cheltenham,  puis  s  adonna  avec  succès  à  la  poésie.  Sous 
le  pseudonyme  de  Sydney  Yendis,  il  publia  deux  poèmes  : 
Bo/nan  (1850)  ;  Balder  (1854),  un  recueil  intitulé  :  Sonnets 
de  la  guerre  (1855),  avec  Alexandre  Smith,  et  England's 
Day  (1871).  Ses  Œuvres  poétiques  ont  été  réunies  en  1875. 

DÔBELN,  ville  d'.^llemagne  (Saxe  [cercle  de  Leipzig]), 
sur  la  Frelberger  Mulde  ;  14.000  hab.  Industrie  active; 
fabrication  de  chapeaux,  do  draps,  de  toiles,  do  bonne- 
terie de  laine.  Commerce  de  grains  et  de  beurre.  Petite 
ville,  bien  bâtie  et  agréablement  située;  jolies  prome- 
nades; églises  de  Saint-Nicolas  et  de  la  Madeleine. 

DobERAN,  ville  d'Allemagne  (gr. -duché  de  Mecklem- 
bourg-Schwerin),  non  loin  de  la  Baltique;  4.350  hab.  Rési- 
dence d'été  du  grand-duc.  Bains  ferrugineux  très  fréquen- 
tés. Vieille  abba^-e,  église  gothique  du  xiii*  siècle,  une 
des  plus  belles  d  Allemagne. 

DOBÈRE  n.  m.  Genre  de  célastracées ,  tribu  des  azi- 
mées,  ressemblant  aux  salvadores,  originaire  de  l'Afriquo. 

DOBEUR  n.  m.  Métall.  V.  daubeur. 

DOBINÉE  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille  dos 
sapindacées  acérinées,  à  feuilles  dentées  en  scie,  à  fleurs 
unisexuées,  dont  l'espèce  type  croît  au  Népaul. 

DOBLADO  (Manuel),  homme  d'Etat  et  général  mexî- 
caiu,  né  en  1812,  mort  à  New- York  en  1865.  Il  fut  d'abord 
avocat,  puis  juge  à  la  cour  suprême  et  gouverneur  de 
l'Etat  de  Guanajuato,  où  il  parvint  à  rétablir  l'ordre. 
Juarez  le  prit  pour  ministre  des  afl'aires  étrangères  (1861). 
En  cette  qualité,  il  négocia  avec  l'Angleterre,  l'Espagne 
et  la  France,  et  signa  la  convention  du  19  février  1862. 
La  France  n'étant  pas  satisfaite,  la  guerre  éclata.  Do- 
blado  prit  le  commandement  de  l'armée  de  réserve.  Il  se 
signala  par  son  courage  et  son  habileté,  mais  subit  un 
grave  échec  en  juin  1864.  Considérant  la  cause  natio- 
nale comme  perdue,  il  quitta  le  Mexique,  et  mourut 
l'année  suivante,  à  New-"iork. 

DOBNER  (Félix-Jacob),  en  religion  Gelase  de  Sainte- 
Catherine,  historien  bohémien,  né  à  Prague  en  1719, 
mort  en  1790.  Il  entra  dans  la  congrégation  des  piaristes, 
se  livra  avec  succès  à  l'enseignement  et  devint  recteur 
(1762),  puis  conseiller  provincial  de  son  ordre.  Dobncr, 
qui  reçut  de  Marie-Thérèse  le  titre  d'  "  historiographe 
impérial  et  royal  ",  contribua  à  développer  l'éducation 
dans  son  pays,  et  écrivit  ou  publia,  sur  l'histoire  de  la 
Bohême,  des  ouvrages  précieux.  Les  principaux  sont  : 
Wenceslaï  Haqek  Liboczan  annales  Bohemorum  (1762-1782)  ; 
Monumenta  historien  nusqvam  antea  édita  (1764-1786)  ;  Tîe- 
cherches  critiques  sur  la  question  de  savoir  à  quelle  époque 
la  Moravie  fut  érigée  en  margraviat  (1776);  Histoire  du 
prince  morave  Ulrich  et  de  la  famille  bohème  des  Théo- 
6a/rft'(i787).  [Ces  deux  derniers  ouvrages  sont  on  allemand.] 

DOBRAO  n.  m.  Numism.  Doublon  (nom  de  deux  an- 
ciennes monnaies  d'or  portugaises  valant,  l'une  166  fr.  17  c, 
l'autre  90  fr.  25  c.) 

Dobrin  (ordre  de).  V.  dobrzyn. 

DOBRITCH,  ville  de  la  principauté  de  Bulgarie  (arr.  do 
Varna)  ;  10.715  hab. 

DÔBRENTEI  (Gabriel),  poète  et  philologue  hongrois, 
né  en  1786,  mort  en  1851.  Il  fut  commissaire  du  gouver- 
nement d'Ofen,  directeur  du  théâtre  de  Pest,  conimissairo 
supérieur  et  conseiller  royal  (1843).  On  lui  doit  des  traduc- 
tions :  les  Anciens  Monume?its  de  la  langue  hongroise;  des 
recueils  de  vers  :  la  Violette  des  Alpes  (1822);  Chaiisons 
hussardes,  qui  ont  été  traduites  en  français  ;  Théâtre  étran- 
ger (1821-1823);  Chefs-d'œuvre  de  Shakspeare  (1828);  etc. 

DOBRIZHOFFER  (Martin),  missionnaire  autrichien,  no 
à  Gratz,  en  Stvrie  (1717),  mort  en  1791  à  Vienne.  Entré 
dans  la  Compagnie  de  Jésus  en  1736,  il  fut  envoyé  dans  les 
missions  de  l'Amérique  du  Sud,  et  passa  dix-huit  ans  au 
Paraguay.  Il  rit  paraître  en  latin,  à  Vienne  (1784),  une 
Histoire' des  Abipons  et  des  Giim^anis ,  dans  laquelle  il 
donne  de  curieux  détails  sur  ces  peuples  et  sur  les  établis- 
sements des  jésuites  au  Paraguay. 

DOBROLIOUBOV  (  Nicolas-Alexandrovitch),  publiciste 
et  critique  russe,  né  à  Niini-Novgorod  en  1836,  mort 
en  1861.  Il  a'nandonna  la  théologie  pour  les  lettres,  et 
devint  lo  continuateur  du  critique  Bielinsky.  Adversaire 
de  la  théorie  de  l'art  pour  l'art,  il  voulait  que  la  littéra- 
ture servît  de  véhicule  aux  idées  humanitaires  et  révolu- 
tionnaires. Ses  études  critiques  ont  exercé  une  grande 
influence  sur  les  écrivains  russes.  Partisan  do  lalibcrto 
individuelle,  les  nihilistes  le  considèrent,  avec  Tcherni- 
chevski,  comme  un  des  initiateurs  du  mouvement  révolu- 
tionnaire en  Russie. 

DOBROMYL,  ville  d' Austro-Hongrie  (Galiciel,  sur  la 
Wyrnta,  affluent  du  Dniester;  3.250  hab.  Foires  à  bestiaux. 
Aux  environs,  sources  salées  et  salines. 

DOBROSLAV,  roi  de  Serbie  en  1102.  Il  succéda  à  son 
père  Bodine.  L'année  môme  de  son  avènement,  il  fut  dé- 
trôné par  deux  rivaux,  joté  en  prison  et  aveuglé. 

DOBROUDJA,  DOBROUTCHA  OU  DOBRUTSCHA  (en 
roumain  Dobrogea),  région  maritime  do  la  Roumanie, 
située  sur  la  rive  ouest  do  la  mer  Noire  ;  15.600  kil.  carr.  ; 
200.000  hab.  La  Dobroudja  comprend  tout  le  delta  du  Da- 
nube, terre  éminemment  plate  et  noyée;  lo  reste  du  pays 
consiste  en  un  plateau  de  60  à  80  mètres  de  surrection  au- 
dessus  de  la  rive  droite  du  Danube,  comme  de  la  rive  ma- 
rine. Plateau  de  sables  filtrants  et  de  calcaires  fissurés, 
lamentablement  sec.  Sur  le  versant  de  la  mer  Noire, 
longues  lagunes  littorales,  dont  la  plus  vaste  est  le  lac 
Raseïo  (Rasira  ou  Raseln).  En  somme,  steppe  assez  pau- 
vre, peuplé  de  Tatars  Nogaïs,  Turcs,  Russes  dit  Lipovans, 
Polonais,  Allemands,  Roumains  en  nombre  croissant. 
—  Deux  départements  :  Tulcea  au  N.,  Kustendjé  au  S- 

—  Histoire.  Depuis  l'an  29  avant  notre  ère,  la  Dobroudja 
fit  partie  de  la  province  romaine  de  Mœsie;  la  réorgani- 
sation de  Dioclétien  et  de  Constantin  !"■  en  fit  la  Scytha 
minor.  Pendant  les  migrations,  elle  fut  d'abord  soumise 
aux  Goths,  au  vu*  siècle  aux  Slaves,  en  679  aux  Bulgares, 
do  97 1  à  1 186  à  l'empire  d'Orient,  de  1 1 86  à  1396  de  nouveau 
aux  Bulgares,  et  de  1396  à  1878  à  la  Turquie;  enfin,  en  1878, 
à  la  suite  du  traité  de  Berlin,  elle  fut  incorporée  à  la  Rou- 
manie, qui  dut  donner  en  échange  à  la  Russie  la  Bessa- 
rabie. Malgré  son  caractère  désolé,  elle  a  une  importance 
stratégique  hors  ligne,  étant  le  chemin  lo  plus  court  ot 


783 

lo  plus  rtimmoiio  pour  attoimlro,  on  voniuit  ilu  nord,  los 
cols  dos  lialkaus  ot  CoustaïUinoiilo,  cluMiiiii  nue  prirent 
los  Uussus  en  1828  ot  en  1851.  Kii  1851,  imo  divisiuii  iran- 
çaiso,  sous  lo  y'ôut^ral  Espinasso,  y  soulTrit  beaucoup  du 
choiera,  du  uiaiu(uo  d'oau  ot  do  la  chaleur. 

DOBROVSKY  (Joseph),  jésuite  et  philologue  skivon,  nô 
à.  Gyarmaih  (Uuu^'rio)  en  1753,  mort  à  Bruun  (Moravie) 
on  1829.  Il  visita  la  Sin^do,  la  liussio  et  l'Kurope  occidcn- 
talo  pour  V  roouoillir  los  documents  nôcossaires  à  ses  tra- 
vaux sur  l'histoiro  et  los  langues  dos  peuples  slaves,  l^o 
plus  c6l<'liro  do  ses  ouvrages  est  intitulé  :  /ns^titutinitcs 
hiiffiur  Sliivicx  dialecti  vetcris  (1822).  Parmi  ses  autres 
oorits,  nous  citerons  :  Scriptores  renun  liohemica7\t7H{n'i'i- 
1781);  Jlistoire  de.  la  langue  et  des  littératures  anciennes 
de  la  lioUèmc  (^1792);  Cyrille  et  Métkodius,  apôtres  des 
Slarcs  (I82:s). 

DOBROWSKYE  {brou-ski)  n.  f.  Genre  de  plantes,  do  la 
faniille  dos  loholiacées,  comprenant  une  dizaine  d'espèces, 
qui  croissent  au  cap  do  Bonne-Kspéranco. 

DOBRZYN  ou  DOBRIN,  ville  de  Pologne  (gouv.  do 
Plock),  sur  la  Vistulo;  2.200  liah. 

Dobrzyn  (ordrk  de).  Conrad,  duc  do  Cujavie  ot  de 
Moravie,  fonda,  en  1230,  un  ordre  religieux  et  militaire 
pour  préserver  ses  Etats  dos  incursions  des  Prussiens. 
Ses  membres  portaient,  commo  insigne,  un  mautoau  où 
était  brodé  un  glaive  rouge,  surmonté  d'une  otoilo  do 
môme  couleur.  Appelés  d'abord  chevaliers  du  Christ,  ils 
prirent  le  nom  de  chevaliers  de  Dobrzi/n,  lorsque  Conrad 
les  établit  dans  la  forteresse  de  ce  nom,  sur  la  Vistule. 
Us  furent,  dans  la  suite,  réunis  à  l'ordre  Teutoniqtic. 

DOBSA  (Louis),  écrivain  dramatique  hongrois,  no  en 
1R24.  Il  a  cultivé  surtout  le  drame  historique.  Sa  moilleuro 
tragédie  est  Ladislns  IV,  puissant  tableau  des  débauches 
d'un  jeune  roi  hongrois,  sur  lequel  la  beauté  des  femmes 
curaanes  a  exercé  un  attrait  particulier.  Ses  comédies, 
dans  le  genre  de  Scribo,  ont  eu  moins  de  succès. 

DOBSGHAU  ou  DOBSINA,  ville  d'Austro-Hongrio  (Hon- 
grie [comitat  de  Gomôr]),  près  des  sources  du  Sayo,  sous- 
afâuent  do  la  Theiss,  par  le  Hernad  ;  5.000  hab.  Mines  de 
for,  de  cuivre  et  de  cooalt.  —  Non  loin  do  là,  dans  le  val 
Stracena,  il  existe  une  grotte  de  glace  des  plus  vastes  et 
dos  plus  grandioses  qu'on  connaisse,  découverte  et  explo- 
rée en  1870  par  l'ingénieur  dos  mines  hongrois  Ruflînyi. 
C'est  une  dos  curiosités  naturelles  de  la  Hongrie. 

DOBSCHAUITE  n.  f.  Arséniosulfure  naturel  de  nickel  ; 
variété  do  disomose. 

DOBSCHUTZ  (Guillaume-Léopold),  général  prussien, 
no  en  1763,  mort  en  1836.  Il  fit  toutes  les  campagnes  con- 
tre la  Franco  jusqu'en  1807,  et  vécut  dans  ses  terres  jus- 
qu'en 1813.  A  cette  époque,  il  empêcha  les  Français  do 
traverser  l'Oder,  puis  il  contribua  aux  victoires  do  Gross- 
beeron,  de  Dennowitz  et  de  Muhlberg.  Il  prit  d'assaut 
Wittenborg  en  18U,  et  bloqua  Erfurt. 

DoBSON  (William!,  peintre  anglais,  né  et  mort  à  Lon- 
dres (1610-1616).  Elève  etami  de  Van  Dyck,  il  fut  présenté 
par  lui  à  Charles  I".  Il  peignit  le  portrait  du  monarque, 
puis  celui  du  prince  Robert,  du  prince  de  Galles  et  des 
principau.x  courtisans.  L'artiste  devint  ainsi  rapidement 
célèbre.  Le  roi  on  fit  son  peintre  ordinaire,  et  on  no  l'ap- 
pela bientôt  plus  que  le  Tiutoret  anglais.  Parmi  les 
portraits  de  Dobson.il  en  est  qui  valent  presque  ceux  do 
Van  Dyck.  Plusieurs  se  voient  à  la  Bridgewater  Gallery, 
à  Londres.  Dobson  mourut  victime  do  ses  excès. 

DOBSON  (  Henry-Austin^,  poète  anglais  ^  né  à  Ply- 
mouth  en  18 lo.  lia  adopté  lo  genre  qu'on  appelle  en  An- 
gleterre "  les  formes  françaises  »  :  le  rondeau,  la  villanelle, 
la  ballade,  et  a  publié  des  recueils  très  estimés  :  Vignettes 
i/i  rhyme  (1873):  Prqverbs  in  porcelain  (1877)  ;  At  the  sii/n 
of  the  lyre  (1885).  On  lui  doit  encore  de  nombreux  écrits  : 
Thomas  Tieirick  and  his  pupils  (1884);  Four  Frenchivomen 
(1890J;  Eighteenth-ccntury  vignettes  (1892-1894),  etc.;  des 
articles  de  critique  dans  des  revues  ;  etc. 

DOBULE  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  du  chevesne 
commun  ou  meunier. 

DOCE  (uio),  fleuve  du  Brésil.  Né  dans  la  province  do 
Minas-Geraes,  il  la  longe  d'abord  du  N.  au  S.,  puis  la  tra- 
verse do  rO.  il  l'E-,  pour  aboutir  à  l'Océan  dans  la  province 
do  Espirito-Santo,  après  un  cours  d'environ  800  kilomètres. 

DOCELLES,  comm.  des  Vosges,  arrond.  ot  à  13  kilom. 
d'Epinal,  au  conlluent  de  la  Vologno  et  du  Barba;  971  hab. 
Ch.  de  f.  Est.  Carrières  do  pierre  do  taille. 

DOCÈTE  {sèf  —  gr.  dokêti'S  ;  do  dokcin,  croire  à  une 
apparence,  paraître)  n.  m.  Mcmibro  d'une  secte  qui  était 
ainsi  nommée  parce  qu'elle  assurait  que  Jésus  n'était  utS 
mort  et  ressuscité  qu  en  apparence.  V.  docktismk. 

DOCÉTIQUE  {sf'-tik')  adj.  Se  disait  do  ceux  qui  profes- 
saient In  (iocétisme  ;  do  ce  qui  les  concernait  :  Les  gnosti- 
fjues  uovi-.iii^vKH  supprimaient  l'humanité  duChrist.{'StrSLUss.) 

—  n.  tu.  ;  Un  DociÏTiQUii. 

DOCÉTISME  {s^-tissm'  —  rad.  doct^te)  n.  m.  Hérésie  des 
premiers  siècles  do  l'Egliso,  qui  consistait  à  enseigner  que 
Jésus-Christ,  n'ayant  eu  qu'une  chair  apparente,  était  né, 
avait  soutfort  ot'était  mort  seulement  en  apparence. 

—  Encyoi.,.  Lo  docétisme  était  lo  fond  dos  doctrines 
gnoslitjuos.  Modéré  encore  chez  Basilide  ot  chez  Valen- 
tin  ,  il  est  absolu  chez  Saturnin  ot  chez  Marcion.  S<*s 
adoptes  cherchaient  d'une  part  à.  éloigner  lo  plus  possibhs 
la  nature  divine  de  tout  contact  avec  lo  monde  ;  do  l'autre, 
ils  enseignaient  que  la  matière  est  impure  ot  souillée, 
étant  l'ipuvre  d'un  principe  mauvais.  La  conséquence  iné- 
vitat)le  de  cette  doctrine  était  la  négation  de  l'incarnation 
du  Vorhe,  telle  que  l'Eglise  l'onseigne.  Lo  corps  du  Messie 
n'était,  pour  les  gnostiques,  qu'une  sorte  do  fantôme.  Lo 
docétisme  fut,  au  ii"  siècle  encore,  soutenu  par  un  héré- 
tique nommé  Jules  Cassien.  Il  reparut,  au  vi»  siècle,  chez 
jilusieurs  eutychéons  ou  monmibysites.  C'est  par  cotte 
voie  qu'il  s'est  glissé  dans  lo  Coran.  Ce  système  semble 
avoir  exercé,  en  son  tomjis,  une  grande  séduction  sur  un 
certain  nombre  do  chrétiens  appartenant  aux  rangs  élevés 
do  la  société.  Sa  réfutation  occupe  uno  placo  considérable 
dans  la  littérature  des  trois  premiers  siècles. 

DOCHC  (Joseph-Donis),  musicien  français,  né  ù,  Paris 
en  176r.,  mort  à  Soissons  on  182ri,  Il  devint  chef  d'orchestro 
du  Vaudeville.  Sa  ronumméo  s'établit  par  la  quantité  d'airs 


cliarmants  (|u'il  écrivait  pour  les  pièces  nouvelles  de  ce 
théâtro.  On  citait  surtout  ceux  de  hi  /lelle  nu  Ijois  dormant, 
de  Haine  aux  femmes,  do  t'anclion  la  Vielleuse,  do  Lari- 
t/ira,  etc.  Il  en  publia  plusieurs  recueils  sous  le  titre  de  la 
Musette  du  Vaudeville,  ainsi  que  Trois  Jtecueils  de  romaticrs 
ot  uno  Collection  de  romatices  et  chansons  sur  des  paroles 
do  L.-P.  Sôgur  Tainé.  Il  fit  représenter  deux  petits  opé- 
ras-comiques ;  les  lieux  sentinelles  (1803),  ei  Point  de  bruit 
(1804),  et  fit  exécuter  plusieurs  messes  à  grand  orchestre. 

I3oCHE  (Aloxandro-Piorro-Joscph),  musicien  français, 
fils  du  précédent,  né  à  Paris  on  1799,  mort  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1849.  Il  devint  chef  d'orchestre  au  Vaude- 
ville, en  1823.  C'est  alors  qu'il  se  distingua  par  les  jolis  airs 
qu'on  trouve  dans  la  Clef  du  Caveau.  On  remarque  ceux  de 
Catherine  ou  la  Croix  d'or,  dos  Afémoii'cs  du  Viable,  do 
Satan  ou  le  Diable  à  Paris,  etc.  Docho  montra  des  qualités 
plus  sévères  dans  une  messe  .solennelle,  qu'il  fit  exécuter, 
en  1844,  pour  l'inauguration  do  l'église  Saint-Vincent-do- 
Paul.  Il  écrivit  aussi  pour  l'Opéra-Comique  doux  petits 
ouvrages  en  un  acte  :  le  Veuf  du  Malabar  (1846),  et  Alix.  En 
1848,  il  (juittait  lo  Vaudeville  pour  aller  prendre,  à  Saint- 
Pétersbourg,  la  direction  do  l'orchestre  du  théâtre  français. 

DOCHE  (Maric-Charlottc-Eugénie  de  Plcnkktt,  dame), 
actrice  française,  femme  du  précédent,  née  à.  Bruxelles  en 
1821,  morte  à  Paris  en  1900.  Elle  débuta  en  1838  au  Vau- 
deville, sons  le  nom  d'EuGÉNiK  Fleuky,  ot,  en  1839,  épousa 
Doche,  dont  elle  se  sépara  bientôt.  En  1845,  elle  entra  au 
Gymnase,  puis  revint  au  Vaudeville,  et  alla  jouer  en  1848 
à  l'étranger.  De  retour  au  Vaudeville.  M"'  Doche  créa, 
on  1852,  avec  un  éclatant  succès,  la  Dame  aux  camélias, 
de  Dumas,  dont  elle  semblait  ôtro  la  vivante  incarnation. 
Après  avoir  créé  divers  autres  rôles,  elle  parut  successi- 
vement à  l'Ambigu,  à  la  Gaîté,  à  la  Porte-Saint-Martin,  ù 
l'Odéon.  etc.  Parmi  les  pièces  où  elle  eut  le  jdus  de  suc- 
cès, citons  :  le  Diable  à  Paris,  la  Pénélope  îiorjnandc,  les 
Parasites,  la  Contagion,  les  Bourgeois  de  Ponlarcy  i,l,87S). 

DOCHIER  (Jean-Baptiste),  jurisconsulte  et  historien 
français,  né  à  Romans  (Drôme)  en  1742,  mort  en  1828.  Il 
se  fit  recevoir  avocat  au  parlement  de  Paris,  puis  s'éta- 
blit dans  sa  ville  natale.  En  1791,  il  alla  siéger  à  l'As- 
semblée législative,  et  devint  ensuite  membre  de  la  Cour 
do  cassation,  dont  il  cessa  de  faire  partie  en  1795.  On  a  de 
lui  plusieurs  ouvrages,  dont  les  principaux  sont  :  Hecher- 
cbes  historiques  sur  la  taille  en  Dauphiné  (1783);  Mémoires 
sur  les  corvées  en  Dauphiné  (1787);  Mé/noires  sur  la  ville 
de  Iio}7ians  (1812);  Recherches  sur  l'impôt  foncier  en  Dau- 
phiné (i8I7);«n  Cri  d'humanité  en  faveur  des  Grecs  (1826). 

DOCHMAÏQUE  n.  m.  Métriq.  anc.  Syn.  de  dochmiaque. 

DOCHMIAQUE  ldok'-7ni-ak')  adj.  m.  Métriq.  anc.  Qui 
contient  lo  pied  dochmius. 

—  n.  m.  \'ers  dochmiaque  :  Un  dochmiaque. 

DOCHMIUS  {dok'-mi-uss —  gr.  dokhmios;  do  dokhmé, 
palme  [mesure  de  longueur])  n.  m.  Métriq.  anc.  Pied 
composé  d'une  brève,  do  deux  longues,  d'une  brève  et 
d'une  longue. 

—  Enxycl.  Le  pied  appelé  dochmius  (5ô^[x.toç)  qui  con- 
stitue le  vers  dochmiaque  se  compose  théoriquement,  sui- 
vant Cicéron ,  do  cinq  svllabes  ainsi  disposées  :  uno 
brève,  deux  longues,  une  brève,  une  longue.  II  éciuivaut, 
si  l'on  veut,  à  la  combinaison  d'un  ïambe  et  d'un  eroti- 
que: mais,  en  fait,  il  affecte  des  formes  très  variées,  tout 
en  conservant  sa  valeur  de  huit  unités  de  durée.  Lo  doch- 
miaque n'existe  qu'en  grec.  Il  se  rencontre  rarement 
dans  la  comédie,  fréquemment  dans  la  tragédie,  où  il 
exprime  des  passions  vivement  excitées.  En  prose,  Quin- 
tilien  et  Rufin  en  recommandent  l'emploi  à  la  fin  des  pé- 
riodes oratoires. 

DOCIDIE  {si-di)  n.  f.  Genre  d'algues,  do  la  tribu  des 
desmidiées,  voisin  des  clostéries,  comprenant  trois  es- 
pèces, qui  liabitont  les  eaux  douces. 

DOCILE  [siV — lat.  docilis;  de  docere,  enseigner)  adi. 
Qui  a  de  la  disposition  à  se  laisser  instruire  :  Esprit  no- 
ciLE  aux  leçons.  \\  Par  ext.  Qui  se  laisse  conduire  aisé- 
ment, qui  se  soumet  sans  résistance,  en  parlant  d'une 
personne  ou  d'un  animal  :  Un  enfant  docile,  f/n  cheval 
DOCILE  au  frein.  Un  bœuf  Docihn  au  joug. 

—  Fig.  Qui  se  prèle,  qu'on  manie  aisément,  dont  on 
fait  facilement  ce  qu'on  veut,  en  parlant  des  choses  :  Des 
arbres  noc:i[,KS  à  la  serpe  du  jardinier,  ftimc  docile. 

—  Gramm.  On  peut  être  docile  à  une  volonté,  îV  des 
ordres  donnés;  mais  on  n'est  point  docile  aux  personnes. 
C'est  donc  une  faute  do  dire  :  Un  enfant  docile  à  ses  pa- 
rents; il  faut  dire  soumis  à  ses  parents. 

—  Suljstantiv.  :  /.e  docile  et  le  faible  sont  susceptibles 
d'impressions.  (La  Bruy.) 

—  S\N.  Docile,  flexible,  souple.  On  est  docile  quand  on 
cède  à  la  voix  d'un  maître  qui  instruit,  quand  on  obéit 
avec  la  conviction  que  l'ordre  donné  est  raisonnable.  Un 
esprit  flexible  plie  sous  la  volonté  dos  autres;  il  n'a  au- 
cune force  do  résistance,  sa  soumission  est  toute  passive. 
Un  esprit  souple  s©  plie  volontairement  aux  volontés  d'au- 
trui,  il  les  devine  mémo  et  fait  d'avance  ce  qu'il  sait  de- 
voir être  agréable.  La  docilité  fait  aimer,  la  flexibilité  est 
uno  preuve  do  faiblesse,  la  souplesse  sent  l'intrigue. 

~  .Vnton.  Indocile,  Indlsciplinable,  indiscipliné,  mutin, 
rebelle,  récalcitrant,  rétif. 

DOCILEMENT  {si)  adv.  Avcc  docilité. 

DOCILISER  (si)  V.  a.  Rendre  docile  :  Dociliser  un  enfant. 

Se  dociliseP,  v.  pr.  Devenir  docile. 

DOCILITÉ  (si  —  lat.  docilitas;  do  docilis,  docile)  n.  f. 
Qualité  lIiî  celui  ou  do  ce  qui  est  docile  :  C'est  l'amour  qui 
enseigne  à  l'enfance  la  dociliti'c.  (De  Gérando.) 

DOCIMASIE  {si-ma-zt  —  du  gr.  dokimasia.  éprouve)  n.  f. 
Antiq.  gr.  EnquGto  préalable  qui  so  faisait,  à  Athènes, 
sur  los  citoyens  appelés  à  remplir  diverses  fonctions. 

—  Chim.Scionco  qui  enseigne  à  déterminer,  sur  échan- 
tillons, les  proportions  des  métaux  utilisables  contenus 
dans  los  minerais  ou  dans  des  mélanges  artificiels,  il  On 
dit  aussi  docimastique.  Syn.  analyse. 

—  Méd.  lég.  Docimasie  pulmonaire.  Méthode  pour  déter- 
miner si  le  poumon  d'un  enfant  mort  a,  ou  non,  respiré. 

—  Encyci..  Antiq.  gr.  I^a  plus  connue  dos  docimasies  es*, 
colle  ù  la<iuelle  on  soumettait  les  magistrats,  les  prêtres,  et 
beaucoup  do  fonctionnaires,  avant  leur  entrée  on  charge. 
On  attribuait  cette  institution  ù  Selon,  qui  avait  voulu  ainsi 
romédior  aux  inconvénients  du  tirage  au  sort.   La  doci- 


DOBROVSKY   —   DOCOSANE 

niasio  des  archontes  comportait  nn  double  examen,  devant 
lo  sénat  ot  devant  les  héliastes;  collo  des  stratèges  avait 
lieu  seulement  devant  les  héliastes;  celle  des  nouveaux 
sénateurs  devant  le  sénat  sortant,  avec  recours  aux  tri- 
bunaux. En  dehors  do  quelques  conditions  particulières, 
l'enquôto  tendait  seulement  à  établir  que  lo  nouvel  élu 
avait  rompu  ses  devoirs  essentiels  :  devoirs  de  respect  et 
d'assistance  envers  ses  parents  ;  devoirs  militaires  et  finan- 
ciers envers  l'Etat;  devoirs  do  piété  envers  los  dieux  na- 
tionaux :  Zous  Horkoios  et  Apollon  Patrôos.  —  Parmi  les 
autres  docimasies,  nous  citerons  :  coUo  qui  visait  les  per- 
sonnes à  qui  l'on  venait  do  conférer  le  droit  de  cité;  la 
dociniasio  des  cavaliers,  sorte  de  revue  où  le  sénat  con- 
statait l'état  de.s  clievaux  et  les  aptitudes  des  hommes  ;  la 
docimasie  dos  ieunes  gens  do  dix-huit  ans,  qui  avait  lieu 
annuellement  dans  l'assemblée  du  dôme,  avant  l'inscrip- 
tion sur  le  registre  civique;  la  docimasie  des  orphelins, 
destinée  soit  à  assurer  la  protection  do  l'Etat  aux  en- 
fants des  citoyens  morts  pour  la  patrie,  soit  à  constater 
que  les  pupilles,  devenus  majeurs,  étaient  capables  d'ad- 
ministrer leurs  biens;  enfin,  la  docimasie  des  orateurs, 
qui,  avant  do  monter  à  la  tribune,  devaient  prouver  qu'ils 
avaient  honoré  leurs  parents  et  accompli  leur  service  mi- 
litaire, qu'ils  n'avaient  pas  dissipé  leur  fortune  et  n'élaient 
pas  frappés  d'atimie. 

—  Méd.  lég.  La  docimasie  pulmonaire  a  pour  objet  de  dé- 
terminer si  l'on  se  trouve  on  présence  d'un  mort-né  ou  d'un 
enfant  ne  vivant  et  tué,  question  qui  se  pose  souvent  en 
médecine  légale.  L'épreuve  consiste  à  couper  le  poumon 
en  petits  fragments  et  à  jeter  ceux-ci  dans  l'eau  :  si  l'en- 
fant a  respiré,  le  poumon,  dont  les  vésicules  so  sont  remplis 
d'air,  s'est  dilaté,  est  devenu  léger  et  surnage;  s'il  s'agit 
d'un  mort-né,  les  fragments,  plus  lourds,  tondjent  au  fond. 

DOCIMASISTE  [si,  zisst')  n.  m.  Métall.  Individu  qui  s'oc- 
cupe de    docimasie,  d'essais  métallurgiques. 

DOCIMASTE  {masst')  a.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux 
tcnuiro^tres,  famille  des  trochilidcs,  comprenant  des  coli- 
bris habitant  les  montagnes 
de  l'Amérique  du  Sud.  (Le  do- 
cimasie porte-épée  est  un  bel 
oiseau-mouche  à  reflet  métal- 
li(jue,  d'un  vert  bronzé,  à  bec 
long  en  forme  d'alêne  ;  il  mesure 
23  centimètres  de  long,  dont  11 
pour  le  bec  et  6  pour  la  queue.) 

DOCIMASTIQUE  adj.  Qui  se 
rapporte  à  la  doiimasie  :  Mé- 
tallurgir.    nnciMASTiQUK. 

—  n.  f.  Syn.  de  docimasie, 

DOCIMITE  [si)  n.  f.  Variété 
de  marbre  exploitée  à  Docimia, 
près  do  Synnada,  en  Plirygie. 

DociMOS,  général  grec  du 
IV"  siècle  avant  notre  ère. 
Après  la  mort  d'Alexandre,  il  Docimaste. 

entra  successivement  au  ser- 
vice de  Perdiccas,  d'Attalo  et  d'Antigone.  Il  fonda,  en 
Phrygie,  une  ville  qui  reçut  le  nom  de  Docimia. 

DOCK  (mot  angl.  ;  du  holt.  dok,  bassin)  n.  m.  Bassin 
entouré  de  quais   pour    lo    déchargement    des    navires. 

Il  Magasins  construits  sur  les  quais  pour  recevoir  les 
marchandises,  il  Cale  couverte  pour  construire  les  navires. 

Il  Dock  flottant.  Bassin  mobile  et  flottant,  permettant  do 
caréner  les  navires.  Il  Réunion  de  vastes  magasins,  desti- 
nés à  contenir  une  marchandise  déterminée. 

—  Encycl.  Ce  mot  spécifiait,  au  début,  les  constructions 
faites  par  des  compagnies  privées,  tant  en  hangars  (ju'en 
estacades  et  (piais,  pour  recevoir  les  navires  de  conimerco 
et  emmagasiner  les  marchandises.  On  appliqua  ensuito  ce 
nom  indistinctement  aux  hangars  et  aux  bassins,  co  qui 
est  illogique,  et  enfin  aux  bassins  do  radoub,  dont  le  nom 
français  est  si  expressif.  En  France,  on  ne  trouve  pas, 
commo  en  Angleterre,  de  compagnies  privées  ayant  con- 
sacré àces  services  maritimes  des  centaines  do'millions. 
Les  bassins  sont  propriété  do  l'Etat,  et  seuls  les  hangars 
ont  été  construits,  lo  plus  souvent,  par  les  compagnies  do 
navigation,  oui  louent  les  places  occupées  par  leurs  na- 
vires devant  les  docks.  En  Angleterre,  c  est  dans  les  docks 

a  ne  so  font  toutes  les  formalités  et  contrôles,  et  la  rapi- 
ité  dos  opérations  commerciales  en  est  accrue  d'autant. 
Les  docks  flottants  sont  des  bassins  de  radoub  mobiles, 
composés  de  caissons  qu'on  emplit  pour  faire  entrer  lo 
navire  et  qu'on  vido  quand  il  est  dedans.  Ces  docks  ten- 


Dock  Oottant. 

dent  à  disparaître,  à  cause  du  poids  énorme  et  de  hi  lon- 
gueur des  navires  actuels.  On  construit  j\  leur  place  des 
bassins  do  radoub  en  pierre,  dont  l'usage  est  plus  sûr  ot 
plus  pratique. 

DOCKA  n.  f.  Constr.  marit.  Sorte  do  bassin  couvert,  des- 
tiné à  rer-evoir  un  navire  seulement. 

DOCLÉE  OU  DOCLEA  (klé)  n.  f.  Gonro  do  crustac(Ss  dé- 
çanodes  bruchyuros  oxyrhynquos.  famille  des  majidés, 
triliu  des  majinés,  comprenant  des  formes  A  carapace 
presque  gloh'ulouso.  vohie,  épineuse,  il  région  frontale 
relovée,  à  rostre  court  et  étroit.  (On  connaît  cinq  ou  six 
espèces  de  doclées,  qui  habitent  les  mers  chaudes  et  sont 
remarquables  par  la  longueur  de  leurs  pattes  postérieures.) 

DOCOSANE  n .  m.  Paraffine  ou  hydrocarbure  solide  C"ïl", 
que  Ion  prépare  :\  partir  de  l'acétone  C"I1".C0.C*1I", 
ohionuo  on  distillant  un  mélange  do  palmitato  ot  d'henty- 
lato  do  baryum.  lOn  traite  cotto  acétone  par  lo  porcnlo- 


DOCTE   —   DOCTRINE 

rurc  ilo  phosphore,  cl  on  rôdait  le  cliloriire  obtenu  par 
l'acido  iotlhydrique  et  le  phospliorc  rouge.) 

DOCTE  (du  lat.  doctus;  do  docere,  instruire)  adj.  Erudît, 
savant,  très  instruit  :  Ayons  plus  de  soin  de  nous  rendre 
intelligibles  que  de  paraître  doctes.  (St-Evrem.) 

—  Par  ext.  Savamment  combiné  ;  qui  prouve,  qui  con- 
tient de  l'érudition  :  Un  docte  entretie7i.  \\  Disposé,  pré- 
paré avec  habileté  :  Un  docte  mélange  de  couleurs. 

—  Poétiq.  Doctes  veilles.  Travail  littéraire:  ouvrage 
qui  résulte  de  ce  travail,  il  On  applique  parfois  aux  muses 
lépithète  de  doctks. 

—  n.  m.  Horamo  savant,  érudit  :  La  probité  est  encore 
plus  chère  aux  gens  de  bien  que  l'érudition  aux  doctks. 
(J.-J.  Rouss.) 

—  SvN.  Docte,  érudit,  savant.  Savant  est  le  terme  le 
plus  usité  et  le  plus  général  :  il  désigne,  à  un  point  de  vue 
quelconque,  l'homme  qui  a  de  la  science.  Docte  ne  se  dit 
guère  qu'en  parlant  des  anciens  ou  do  ceux  dont  les  tra- 
vaux ou  les  études  se  rapportent  à  l'histoire  ancienne, 
et,  dans  ce  dernier  cas,  il  se  prend  souvent  dans  un  sens 
ironique.  Erudit  suppose  surtout  une  grande  somme  de 
connaissances  acquises,  se  rapportant  aussi  bien  aux  litté- 
ratures anciennes  et  modernes,  qu'à  l'étude  des  langues, 
des  monuments  et  des  mœurs  de  tous  les  âges.  Les  sa- 
vants, les  doctes  travaux  sont  lo  fruit  de  longues  médita- 
tions; les  travaux  d'érudition  demandent  principalement 
beaucoup  de  lecture,  de  la  mémoire  et  de  la  sagacité. 

DOCTEMENT  adv.  D'une  manière  docte,  savante,  éru- 
dito.  ;i  Par  ext.  Habilement,  pertinemment. 

—  ïroniq.  D'une  fa^on  pédantesque  :  Proui'erDOCTEMKNT 
les  vérités  les  plus  triviales. 

DOCTEUR  (du  lat.  doctor;  de  docere,  supin  doctum,  en- 
seicner)  n.  m.  Celui  qui  enseigne  publiquement  et  par  au- 
torisation expresse,  li  Celui  qui  a  obtenu  le  plus  haut  des 
?  rades  d'une  faculté  :  Un  docteur  es  sciences,  es  lettres, 
'n  DOCTEUR  en  droit.  Un  docteur  médecin  ou  en  médecine. 
(Pour  ce  dernier,  on  dit  souvent  docteur  tout  court.) 

—  Adiectiv.  Qui  fait  profession  de  science  ;  qui  est  doc- 
teur :  Cne  femme  doctkub- 

—  ïroniq.  Personne  qui  se  môle  d'enseigner  les  autres  ; 
pédant  :  La  nation  des  docteurs  a  multiplié  aux  dépens 
de  celle  des  disciples.  {De  Custine.) 

—  Par  ext.  Homme  très  savant,  personne  très  capable 
dans  un  genre  quelconque  :  Combien  de  grands  docteurs 
qui  ne  voient  goutte  l  (Fén.)  !!  Fam.  Faire  le  docteur,  Se 
donner  des  airs  de  savant.  —  Faire  l'habile  homme. 

—  Fig.  Moyen  de  s'éclairer  :  Une  conscience  droite  est 
le  meilleur  de  tous  les  docteurs.  (Mass.)  il  Ce  qui  rend  ingé- 
nieux, inventif  ;  Le  besoin,   docteur  en  stratagèmes 

(La  Font.) 

—  Antiq.  rom.  Docteur  d'armes  (doctor  armorum  ou  cam- 
pidoctor),  Oflicier  instructeur  qui  enseignait  aux  soldats 
l'escrime  et  le  maniement  dos  armes. 

—  Hist.  relig.  Docteur  de  la  loi.  Docteur  en  Israël,  Inter- 
prète  ofrîciel  des  livres  sacrés   de  l'Ancien  Testament. 

Il  Docteur  de  l'Eglise  ou  simplem.  Docteur,  Père  de  l'Eglise 
ou  théologien  d'une  très  grande  autorité,  il  Se  dit  aussi 
des  principaux  maîtres  de  la  scolastique;  et  alors,  doc- 
teur est  accompagné  d'une  épitliète  :  Docteur  irréfra- 
gable, Alexandre  de  Haies  ;  Docteur  angélique.  Saint  Tiio- 
mas  d'Aquin  ;  Docteur  séraphique ,  Saint  Booaventure  ; 
Docteur  subtil,  Jean  Duns  ou  Scot;  Docteurs  illuminés, 
Raimond  Lulle  et  Jean  Thaulère  ;  Docteur  admirable.  Le 
moine  Béda;  Docteur  invincible,  Guillaume  Ockam;  Doc- 
teurs très-chrétiens,  Jean  Gerson  et  le  cardinal  Casa; 
Docteur  extatique,  Denys  le  Chartreux;  Docteur  très-fondé, 
Gilles,  précepteur  de  Philippe  le  Bel. 

—  Techn.  Sorte  de  lame  métallique  fixe,  placée  à  une 
très  petite  distance  et  parallèlement  au  cylindre  employé 
pour  l'impression  des  tissus,  et  qui  enlève  l'excédent  de 
couleur  que  ce  cylindre  peut  entraîner  dans  son  mouve- 
ment de  rotation. 

—  Théâtr.  Le  docteur.  Un  des  personnages  ordinaires 
de  la  comédie  italienne. 

—  Loc.  div,  :  Docteur  régent.  Nom  qu'on  donnait  autrefois 
à  tout  docteur  autorisé  pour  l'enseignement  public,  ii  Doc- 
teur in  utroque  Jure  ou  simplem.  in  utroque.  Littérale- 
ment, Docteur  dans  l'un  et  l'autre  droit,  Docteur  en  droit 
civil  et  en  droit  canon,  n  Docteur  ubiquiste,  Celui  qui 
n'avait  étudié  dans  aucune  des  trois  grandes  écoles  do 
Paris  :  maison  des  Cholets,  école  de  Navarre,  Sorbonne. 

\\  Docteur  en  musique ,  Nom  donné,  en  Angleterre  et  en 
Allemagne,  à  des  musiciens,  il  Docteur  en  soupe  salée. 
Ignorant  plein  de  prétention.  (Inus.) 

—  Encvcl.  Les  Juifs  conféraient  le  titre  de  docteurs  à 
ceux  de  leurs  raiôjs  (maîtres)  qui  s'étaient  distingués  par 
nne  connaissance  approfondie  do  la  Loi.  Le  même  nom 
servit,  chez  les  premiers  chrétiens,  à  désigner  ceux  qui 
excellaient  dans  l'interprétation  des  Livres  saints.  C'est 
seulement  au  xii*  siècle  que  la  dénomination  de  «  doc- 
teur »  devint  un  titre,  décerné  après  un  certain  nombre 
d'épreuves  et  conférant  des  droits.  La  première  réception 
de  docteurs  eut  Heu  à  l'université  de  Bologne,  vers  1140. 
L'université  de  Paris,  peu  do  temps  après,  adopta  ce  nou- 
vel usage.  Peut-être  Pierre  Lombard  et  Gilbert  de  La 
Porrée  reçurent-ils  les  premiers,  à  Paris,  lo  titre  de 
•  docteurs  ».  Il  est  certain,  du  moins,  que,  vers  la  fin  du 
xii*  siêclct  cette  dénomination  rcmp!a<;a  celle  de  maître, 
qui  se  conserva  toujours  dans  quelques  ordres  religieux. 
En  13<0,  furent  organisées  définitivement  les  quatre  facul- 
tés do  l'université  do  Paris  :  théologie,  droit  (canonique 
et  romain),  médecine,  arts,  c'est-à-dire  lettres  et  sciences. 
Seules,  les  trois  premières  conféraient  le  titre  de  «  doc- 
teur •  ;  les  grades  inférieurs,  que  les  candidats  devaient 
acquérir  avant  de  parvenir  au  doctorat,  étaient  ceux 
de  maître  es  arts,  de  bachelier  et  de  licencié.  Après  un 
stage,  qui  variait  do  huit  à  quatorze  ans,  et  une  série 
d'épreuves  parfois  très  compliquées,  les  docteurs  rece- 
vaient solennellement  les  insignes  de  leur  grade,  c'est-à- 
dire  la  robe.  Vanneau  et  le  bonnet  carré.  Primitivement, 
ils  étaient  astreints  au  célibat,  môme  s'ils  n'étaient  pas 
prêtres;  les  docteurs  en  médecine  furent  dispensés  de 
cette  obligation,  au  milieu  du  xv«  siècle.  Cette  exemption 
fut  étendue,  quelque  temps  après,  aux  docteurs  en  droit.  Lo 
doctorat  conférait  à  ceux  qui  en  étaient  revêtus  le  droit 
d'enseigner.  Il  rendait  les  docteurs  en  tliéologie  aptes  à 
6lre  promus  aux  bénéfices  les  plus  importants  et  donnait 
aux  médecins  la  faculté  d'exercer  légitimement  leur  art. 
En  Allemagne,  tout  docteur  était  acobli  par  son  titre. 

L'ancienne  organisation  du  doctorat  subsista  jusqu'à 
la  Révolution.  Lo  décret  du  17  mars  1808,  on  établissant 


la  nouvelle  université,  institua  cinq  facultés  :  lettres, 
sciences,  droit,  médecine  et  théologie.  Toutes  devaient 
conférer  lo  doctorat,  mais  d'après  des  règlements  par- 
ticuliers à  chacune.  Les  grades  inférieurs  sont  ceux  de 
bachelier  et  de  licencié;  ils  sont  requis  du  candidat  au 
doctorat.  Dans  la  faculté  des  lettres,  le  candidat  doit 
soutenir  deux  thèses  :  l'une  composée  en  français,  l'autre 
en  latin,  devant  un  jury  nommé  par  le  doyen.  Dans  la 
faculté  des  sciences,  deux  thèses  sont  présentées  sur  des 
sujets,  soit  de  mathématiques,  soit  de  physique  ou  de 
chimie,  soit  d'histoire  naturelle,  suivant  que  le  candidat 
veut  obtenir  le  doctorat  es  sciences  mathématiques  ou  le 
doctorat  ôs  sciences  physiques,  ou  le  doctorat  es  sciences 
naturelles;  la  seconde  thèse  peut  être  remplacée  par  une 
série  de  questions  posées  par  les  examinateurs.  Dans  la 
faculté  de  droit,  les  épreuves  du  doctorat  se  composent 
de  deux  examens  et  d'une  thèse.  Un  décret  de  1895  a  décidé 
que  les  diplômes  de  docteur  en  droit  porteraient  l'une  des 
mentions  suivantes  :  sciences  juridiques,  sciences  politiques 
et  éco7iomiques.  Dans  la  faculté  de  médecine,  les  candi- 
dats pourvus  du  baccalauréat  es  lettres-philosophie  sont 
tenus  de  faire,  dans  une  faculté  des  sciences,  l'année 
d'études  préparatoires  au  certificat  des  sciences  physi- 
ques, chimi(|ues  et  naturelles,  institué  par  le  décret  du 
31  juillet  1S93,  et,  après  quatre  années  d'études  médicales 
et  cinq  examens,  ils  soutiennent  une  thèse  sur  un  sujet 
de  leur  choix.  Le  décret  de  isos  avait  institué  des  facultés 
de  théologie  catholique,  qui  accordaient  aussi  des  grades  ; 
un  décret  du  21  mars  1885  les  a  supprimées,  et  n'a  laissé 
subsister  que  les  deux  facultés  de  théologie  protestante 
do  Paris  et  de  Montauban.  V.  doctorat. 

—  Docteur  de  l'Eglise.  Ce  titre  est  donné  à  plusieurs 
saints  qui  ont  défendu  la  doctrine  catholique  avec  zèle  et 
éloquence.  La  liturgie  romaine  contient  un  office  spécial 
pour  les  docteurs.  Il  y  a  quatre  docteurs  do  l'Eglise 
grecque  :  saint  Athanase.  saint  Basile,  saint  Grégoire  de 
Nazianze  et  saint  Jean  Chrysostome.  Les  docteurs  de 
l'Eglise  latine  sont  :  saint  Jérôme,  saint  Augustin,  saint 
Grégoire  lo  Grand,  saint  Ambroise,  saint  Thomas  d'Aquin, 
saint  Bonaventuro ,  saint  François  de  Sales  et  saint 
Alphonse  de  Liguori. 

Docteur  Miracle  (le),  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
Léon  Battu  et  Ludovic  Halévy,  représentée  au  théâtre 
des  Boufl"es-Parisiens  le  8  avril  1857,  avec  musique  de 
Charles  Lecoq  ;  le  lendemain.  9  avril,  avec  musique  de 
Georges  Bizet.  —  Ce  petit  ouvrage  était  le  produit  d'un 
concours  ouvert  par  J.  Olfenbach  et  auquel  avaient  pris 
part  soixante-dix-huit  compositeurs,  qui  tous  avaient  mis 
en  musique  le  livret  du  Docteur  .Miracle.  Le  jury  avait 
décidé  que  le  prix  serait  partagé  entre  Georges  Bizet 
et  Cliarles  Lecocq,  et  que  leurs  deux  partitions  seraient 
exécutées  sur  le  même  poème  et  par  les  mômes  artistes. 

Docteurs  de  l'Eglise  (les),  tableau  de  Sacchi  di  Pa- 
via  [Louvre].  Sous  un  portique  soutenu  par  des  pilastres 
décorés  de  riches  arabesc|ues,  les  docteurs  de  l'Eglise 
latine  sont  assis  autour  dune  table  do  marbre.  Auprès 
d'eux  on  remarque  les  symboles  donnés  aux  évangélistes. 
Ce  tableau  date  de  1516. 

Les  quatre  grands  docteurs  de  l'Eglise  latine  :  saint  Am- 
broise, saint  Augustin,  saint  Grégoire  et  saint  Jérôme,  ont 
été  représentés  par  beaucoup  d'autres  artistes,  notam- 
ment par  Ruhens,  Ab.  Bloemaërt,  Dosso  Dossi  (Dresde), 
le  Guide,  Cl.  Vignon.  etc.  Quelquefois,  les  docteurs  sont 
représentés  au  nombre  de  plus  de  quatre,  comme  dans  la 
Dispute  du  saint  sacrement,  de  Raphaël.  Hippolyte  Flan- 
drin  a  groupé  aussi  des  docteurs  de  toutes  les  époques 
et  de  tous  les  pays,  dans  une  des  frises  de  l'église  Saint- 
Vincent-de-Paul. 

DOCTIFIQUE  ifik'  —  du  lat.  doctus,  docte,  et  facere, 
faire)  [mot  burlesque]  adj.  Qui  rend  docte,  qui  répand  la 
science  :  La  doctu-'ique  assemblée. 

DOCTILOQUE  {lok!  —  du  lat.  doctus,  docte,  et  loqui, 
parler)  [mot  burlesque]  adj.  Qui  parle  doctement,  savam- 
ment. 

DOCTISSIME  {lat.  doctissimus,  superlat.  de  doctus,  oa- 
vant)  adj.  ï*ar  plaisant.  Très  docte,  savantasse^ 

—  Substantiv.  Personne  très   docte  :    Un   doctissime. 

DOCTORAL.  ALE,  AUX  (du  lat.  rfoc/or.  docteur)  adj.  Qui 
appartient  â  un  docteur  ou  aux  docteurs  :  La  dignité  doc- 
torale, n  Fig.  Qui  a  une  gravité  pédantesque  :  Un  ton. 
Un  air  doctoral.  Une  démarche  doctorale. 

DOCTORALEMENT  adv.  D'une  manière  doctorale,  avec 
une  L;ravité  sentencieuse  ou  un  ton  tranchant  :  Décider  de 

tout   DOCTORALEMENT. 

DOCTORAT  {ra  —  du  bas  lat.  doctoratus,  même  sens) 
n.  m.  Grade  de  docteur  :  Aspirer  au  doctorat  en  dro}t,  en 
médecine.  Il  Examen  que  l'on  subît  pour  devenir  docteur  : 
L-'asser  son  doctorat.  Il  Par  plaisant.  Le  plus  haut  degré 
dans  une  profession  quelconque  :  Le  doctorat  de  la  cuisine. 

—  Encycl.  Doctorat  d'université.  h&  décret  du  21  juil- 
let 1897  a  autorisé  les  universités  à  instituer  des  titres 
d'ordre  exclusivement  scientifique,  qui  ne  confèrent  au- 
cun des  droits  attachés  aux  grades  par  les  lois  et  règle- 
ments. Los  diplômes  sont  délivrés  au  nom  de  l'université  ; 
ils  dilfèreni  des  diplômes  de  l'Etat  en  ce  que  les  titres 
légaux  exigés  pour  les  obtenir  peuvent  être  remplacés  par 
d'autres  titres  de  la  valeur  desquels  l'université  reste 
juge.  L'université  de  Paris  a  organisé  le  doctorat  d'uni- 
versité dans  ses  facultés  des  lettres  et  des  sciences  par 
une  délibération  du  29  mars  1898.  V.  docteur. 

DOCTORERIE  {rî  —  du  lat.  doctor,  docteur)  n.  f.  En- 
semt)le  des  actes  auxquels  était  soumis  le  candidat  pour 
être  reçu  docteur,  il  Grade  de  docteur.  (Vieux.) 

DOCTORESSE  {rèss  —  du  lat.  doctor,  docteur)  n.  f. 
Femme  qui  a  obtenu  devant  une  faculté  le  titre  de  docteur: 
Doctoresse  en  droit,  ii  Spécialem.  Femme  docteur  en  mé- 
decine. Il  Par  dénigr.  Femme  qui  all'ecte  de  se  donner  pour 
savante. 

DOGTORIFIER  (du  lat.  doctor,  oris,  docteur,  et  facere, 
faire.  —  Prend  deux  i  do  suite  aux  deux  prem.  pers.  pi.  do 
l'imp.  de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  doctori fiions. 
Que  vous  doctorifiiez)  v.  a.  Par  plaisant.  Fairo  docteur  ; 
DocToRii-'iKR  un  sot,  ce  n'est  pas  en  faire  un  habile  homme. 
Il  On  a  dit  aussi  doctoriser. 

DOCTRINAIRE  (n^r'  —  rad.  doctrine)  adj.  Politiq.  Qui 
se  rapporte  au  système  d'opinions  appelé  «  doctrine  »  : 
Ecole  DOCTRINAIRE. /*u6ficis(e  doctrinaire. 


784 

—  Par  anal.  Systématique,  raidc,  empesé  :  Tcryncs  ab- 
straits et  DOCTRINAIRES.  (StC-BcUVe.) 

DOCTRINAIRES  (nêr")  n.  m.  pi.  Poliiiq.  IS'om  donné, 
sous  la  Restauration,  aux  partisans  d'une  écolo  politique 
fondée  par  Royer-CoUard  et  Guizot.  —  Un  doctrinaire. 

—  Hist.  littér.  Nom  donné  aux  représentants  du  roman- 
tisme allemand  et  à  ses  partisans. 

—  Hist.  relig.  Nom  donné  souvent  aux  pères  et  quel- 
quefois aux  frères  delà  Doctrine  chrétienne. 

—  Encycl.  Polit.  V.  doctrinarisme. 

—  Hist.  littér.  Doctrinaires  allemands.  On  a  donné  ce 
nom  aux  écrivains  allemands  qui  ont  représenté  ou  pré- 
tendu représenter  les  principes  dogmatiques  du  roman- 
tisme en  Allemagne,  principes  qui  sont  loin  d'être  identi- 
ques à  ceux  du  romantisme  français.  Le  romantisme 
allemand,  en  effet,  fut  surtout  une  réaction  contre  lo 
mouvement  créé  par  Lessing,  Gœthe,  Schiller.  Les  frères 
Schlegel,  les  coryphées  de  la  doctrine,  pour  protester 
contre  ce  qu'ils  appelaient  le  "  paganisme  »  de  Gœthe,  se 
plongèrent  —  et  une  partie  de  la  littérature  allemande 
avec  eux  —  dans  Tétude  et  le  culte  du  moyen  âge.  Ils  so 
convertirent  au  catholicisme,  afin  de  pénétrer  plus  avant 
les  «  nouveautés  poétiques  »  des  siècles  passés.  Ils  éla- 
borèrent sur  ces  données  la  dogmatique  du  romantisme. 
Les  autres  doctrinaires  sont  Louis  Tieck,  Frédéric  do 
Hardenberg,  autrement  appelé  Novalis,  J.-O.  Gries  et 
quelques  autres  ;  puis,  plus  tard,  Achim  d'Arnim,  Clcmens 
Brentano,  etc. 

—  Hist.  relig.  V.  doctrine  chrétienne. 

DOCTRINAIREMENT  (?ié-re)  adv.  D'une  façon  doctri- 
naire; selon  le  système  des  doctrinaires. 

DOCTRINAL,  ALE,  AUX  adj.  De  doctrine,  qui  se  rap- 
porte a  la  doctrine  ou  à  une  doctrine  :  Les  décisions  doc- 
trinales des  papes  ont  toujours  fait  loi  dans  l'Eglise.  (J.  de 
Maistre.)  ii  Avis  doctrinal.  Sentiment  écrit  d'un  docteur  en 
théologie,  consigné  par  écrit,  il  Livre  doctrinal.  Au  moyeu 
âge.  Livre  qui  était  destiné  à  l'enseignement. 

—  Subslaïuiv.  :  Un  doctrinal. 

DOCTRINALEMENT  adv.  D'une  façon  doctrinale. 

DOCTRINARISME  (rissm'  —  rad.  doctrinaire)  n.  m.  Sys- 
tème politique  des  doctrinaires,  il  Doctrine  systématique. 

—  Encycl.  Le  doctrinarisme,  personnifié  sous  la  Restau- 
ration par  Royer-Collard  et  Guizot,  avait  pour  objet  d'éta- 
blir un  compromis  rationnel  et  philosophique  entre  les 
principes  politiques  que  professaient,  d'une  part  les  par- 
tisans de  1  ancien  régime,  et,  d'autre  part,  les  révolution- 
naires exaltés.  Il  se  présente  dans  l'histoire  de  la  pensée 
sous  une  double  forme  :  d'abord  comme  une  théorie  liis- 
torique  formulée  par  Guizot  dans  ses  cours  à  la  Sor- 
bonne. (Il  consiste,  alors,  à  expliquer  le  développement 
et  le  progrès  des  nations  par  les  diverses  combinaisons 
d'éléments  éternels,  toujours  identiques  à  eux-mêmes  et 
toujours  légitimes;  il  conduit  à  condamner  toutes  les 
doctrines  reposant  sur  la  raison  pure,  et  non  sur  l'his- 
toire, et  à  considérer  le  présent  sous  la  forme  d'une  con- 
stante évolution.)  Comme  philosophie  politique,  le  doctri- 
narisme repousse  la  souveraineté  du  peuple  et  conclut  à 
la  monarchie  constitutionnelle;  mais  il  entend  lui  donner 
des  bases  expérimentales  et  non  rationnelles.  L'école  doc- 
trinaire s'est  toujours  élevée  contre  la  conception  que 
l'école  libérale  s'était  faite  du  rôle  du  souverain  et,  par 
la  bouche  de  Guizot,  protesté  contre  le  fameux  axiome  : 
r  Le  roi  règne  et  ne  gouverne  pas.  »  Le  terme  de  son 
in^uence  a  été  la  révolution  de  1848. 

DOCTRINARISTE  (rissf)  adj.  et  n.  m.  Se  dit  des  par- 
tisans du  système  politique  des  doctrinaires. 

DOCTRINE  (lat.  doctrina;  de  docere,  enseigner)  n.  f. 
Ensemble  des  connaissances  possédées  par  quelqu'un  : 
N'allez  point  déployer  toute  votre  doctrine.  (Mol.)  il  En- 
semble des  dogmes  qui  constituent  un  système  d'enseigne- 
ment religieux,  pliilosophique  ou  politique  :  La  doctrine 
chrétienne.  La  doctrine  des  pérîpatéticiens. 

—  Système  d'opinions  ou  de  dogmes  relatifs  à  un  seul 
point  de  l'enseignement  religieux,  philosophique  ou  scienti- 
fique :  La  doctrine  de  l'immortalité  de  l'âme.  Les  doctrines 
astronomiques  de  Copernic. 

—  Par  ext.  Opinion  :  Changer  de  doctrine  tous  les  Jours 
Il  Savoir  :  L'esprit  est  illuminé  par  la  doctrine,  comme  l'œil 

par  l'air  gui  l'environne.  (D'Ablanc.) 

—  Dr.  Manière  dont  les  jurisconsultes  résolvent  les 
difficultés  que  présente  un  texte  de  loi.  (La  doctrine  est  lo 
droit  théorique  expliqué  par  les  auteurs,  par  opposition  à 
la  Jurisprudence,  qui  est  le  droit  mis  en  pratique.) 

—  Polit.  Système  politique  des  doctrinaires  :  Maine  de 
Biran,  de  Serre  et  Boyer-Collard  sont  regardés  comme  les 
fo7idateurs  de  la  doctrine.  V.  doctrunarisme. 

—  Encycl.  Les  mots  doctrine  et  si/stème  désignent  tous 
deux  un  ensemble  d'idées  liées  entre  elles;  mais  ils  no 
sont  pas  complètement  synonymes.  Le  mot  "  système  »> 
s'applique  surtout  à  l'enchainement  des  idées  qui  com- 
posi'Ut  une  théorie;  ie  mot  «  doctrine  »  à  l'acception  do 
système  ajoute  une  idée  morale  ;  il  éveille  la  pensée 
d  une  direction  imprimée  à  la  volonté  de  rhomme  vers  lo 
but  do  la  vie.  C'est  pourquoi  on  donne  ordinairement  lo 
nom  do  «  systèmes  »  aux  solutions  raisonnées  que  les  philo- 
sophes ou  les  savants  apportent  des  problèmes  théori- 
ques de  la  philosophie  ou  des  sciences.  Ainsi,  on  dit  ;  lo 
système  do  Leibniz  sur  l'origine  des  idées,  le  système  do 
Newton  sur  l'attraction  universelle.  On  réserve  le  nom  do 
c  doctrine  "  à  tout  ensemble  d'enseignement  ayant  pour  but 
de  résoudre  les  questions  relatives  à  la  nature  et  à  la  des- 
tinée morales  de  l'homme.  Or  les  solutions  de  ces  ques- 
tions peuvent  être,  ou  présentées  au  nom  de  la  raison, 
ou  imposées  au  nom  de  la  Révélation.  Dans  le  premier 
cas,  elles  donnent  naissance  aux  àoctr'ines  philosophiques  ; 
dans  le  second,  elles  constituent  les  doctrines  religieuses. 

Doctrine  cbrétienne  (congrégation  de  la).  Ce  nom 
a  été  donné  à  deux  institutions  fondées  presque  simulta- 
nément au  xvi"  siècle  :  l'une  en  Italie,  l'autre  en  Franco, 
pour  l'instruction  religieuse  des  enfants  et  du  peuple. 

En  Italie,  vers  1560,  un  gentilhomme  milanais,  nommé 
Marc  de  Sadis  Cusaui,  réunit  plusieurs  prêtres  et  plu- 
sieurs laïques  dévoués  et  en  forma  une  association  qui, 
chaque  dimanche,  enseignait  le  catéchisme  aux  artisans. 
Le  pape  Pio  V  approuva  cet  Institut  en  1567  ;  Paul  V  l'éri- 
gea  en  archiconfrérie;  Clément  VII  confirma  les  règles 
(|uo  Haronius,  l'un  des  premiers  membres,  rédigea  pour 
la  société,  avec  l'aide  du  cardinal  Bellarmin. 


785 

En  Franco,  César  do  Bus  fonda  ù  l'islo,  dans  lo  comtat 
Viuiaissin,  une  associalion  do  prGu'os  ot  do  clercs,  <jui 
pait'otiraiont  avec  lui  les  campagnes  ou  oiisoignant  la 
d^TM'iiio  elifolionno  (1592).  La  société,  ajjproiivôo  par 
Clément  VU  on  I'jO?  et  autorisée  par  lettres  paUintos  du 
roi  ou  ICIO,  fut  agitôo  par  des  dissensions  intestines.  Un 
do  SOS  promiors  membres,  le  chanoiuo  Romillon,  la  (luiila 
avoe  plusieurs  do  ses  confrères,  pour  entrer  à.  l'Oraloiro. 
Le  P.  Vigior,  succossour  du  P.  do  lius,  tonta  do  la  réunir 
à  l'ordre  dos  somasquos.  Mais,  ontin,  la  paix  fut  rétablie 
en  16J7;  lo  papo  Innocent  X  constitua  les  pôros  do  la 
Doctrine  chréttouno  ou  doctrinaires  on  une  congrégation 
qui  dura  jusqu'à  la  Révolution.  Les  doctrinaires  avaient 
un  grand  nombre  do  maisons  dans  lo  midi  do  la  Franco 
ot  une  rosidonco  à  Paris.  Fléchior  passa  plusieurs  années 
parmi  eux.  Lo  P.  César  de  Bus  avait  aussi  fondé,  en  ITiitr., 
une  congrégation  do  femmes  qui,  appelées  d'abord  filles 
lie  la  Doctrine  chrétienne ,  prirent  lo  nom  d'ursulines. 

Ou  connaît  six  congrégations  do  femmes  portant  lo  nom 
do  sœurs  de  la  Doctrine  chrétienne  :  les  maisons  méros  res- 
pectives sont  dans  les  villes  de  Digne,  do  Ceilhos  (Hé- 
rault), do  Saint-Gildas-dos-Bois  (Loire-Inf.),  do  Moyruois 
(Lozère),  ot  do  Nancy.  Enfin,  une  congrégation  do  frerrs 
de  la  Doctrine  chrétienne  a  son  siège  à  Vézolise  (Meurthe- 
et-Moselle). 

Los  membres  de  la  congrégation  des  frères  des  Ecoles 
chrétiennes  portent  aussi  Te  nom  do  frères  de  la  Doctrine 
chrétienne. 

Doctrine  de  l'Eglise  catholique  sur  les  matières 
de  controverse  (Exposition  de  la),  par  Bossuot  [Paris, 
1071].  —  Après  la  conversion  do  Turonne,  Bossuot  avait 
écrit  une  exposition  de  la  doctrine  catholique  sur  les  points 
controversés  par  les  protestants.  Turonne  lo  pressa  do  la 
publier.  Bossuot  on  fit  d'abord  imprimer  douze  exemplaires, 
qu'il  soumit  à  ceux  dos  évoques  et  des  membres  do  la  faculté 
uo  théologie  do  Paris  qui  lui  parurent  le  plus  capables  do 
l'aider  do  leurs  lumières.  Enfin,  il  se  décida  à  faire  paraStro 
son  ouvrage.  Il  y  expose,  avec  une  grande  clarté,  la  foi  do 
l'Eglise  catholique  sur  lo  culto  de  Dieu  et  l'invocation  des 
saints,  les  images  et  les  reliques,  la  justification  et  le  mé- 
rite des  œuvres,  les  satisfactions,  lo  purgatoire  et  les  in- 
dulgences, les  sacrements  et  en  particulier  l'Eucharistie, 
la  parole  de  Dieu  écrite  et  non  écrite,  enfin  l'autorité  du 
pape  et  de  l'Eglise.  Bossuot  donna,  en  1679,  une  nouvelle 
édition  en  tête  do  laquelle  il  plaça  un  Avertissement  con- 
tenant ses  réponses  aux  objections  des  ministres  de  La 
Bastide  et  Noguier.  La  même  année,  dans  nu  bref  daté  du 
4  janvier,  lo  pape  Innocent  XI  avait  approuvé  formellement 
la  traduction  latine  de  VExposition  faite  par  l'abbé  Fleury 
sous  les  yeux  de  Bossuot. 

DOCTUS  GUM  LIBRO  (savant  avec  le  livre).  Se  dît  de 
ceux  qui,  incapables  de  penser  par  eux-mêmes,  étalent  une 
science  d'emprunt  et  puisent  toutes  leurs  idées  dans  les 
ouvrages  des  autres.  (Il  se  dit  aussi  de  ceux  qui  ne  peuvent 
répondre  à  uno  question  sans  consulter  leurs  auteurs.) 

DOCUMENT  (mail  —  lat.  docuvientum;  de  docere.  ensei- 
gner) n.  m.  Ce  qui  sert  à  instruire  ;  enseignement.  (Vieux.) 
Il  Renseignement  écrit,  servant  de  preuve  ou  de  titre: 
Documents  historiques.  Les  documents  sont  muets  pour  qui 
ne  sait  pas  les  animer.  (Renan.) 

—  Fig.  Objet  quelconque  servant  de  prouve,  do  témoi- 
gnage. Il  Document  humain,  Renseignement  pris  sur  le  vif  : 
Les  frères  de  Goncourt  firent  la  chasse  au  document  hdmain 
et  employèrent  les  premiers  cette  expression. 

DOCUMENTAIRE  {man-tèr')  adj.  Qui  a  le  caractère  d'un 
document  :  Exactitude  documentaire. 

—  Traite  documentaire.  Conim.  Traite  accompagnée  de 
documents. 

DOCUMENTATION  {man-ta-si-on  —  rad.  document)  n.  f. 
Actiun  d'appuyer  un  récit,  un  débat,  en  fournissant  des 
documents  ;  ensemble  do  ces  documents. 

DOCUMENTER  [man)  v.  a.  Fournir  dos  documents;  ap- 
puyer par  des  documents. 

DOCZY  (Louis),  écrivain  dramatique  hongrois,  né  en 
184:>.  Attacné  au  bureau  de  la  presse  au  ministère  do  l'in- 
térieur (18G8},  il  se  fit  remarquer  par  une  sério  d'articles 
contre  Tisza,  et  sut  gagner  la  confiance  du  comte  An- 
drassy,  qui  le  fit  entrer  au  ministère  dos  atTairos  étran- 
gères à  Vienne.  Doczy  est  particulièrement  bien  doué 
pour  le  conto  dramatique.  Son  Baiser  (Csôk)  obtint  lo 
prix  Teleki  à  r.4.cadémie  hongroise  (1871)  et  fut  joué  avec 
un  grand  succès  sur  toutes  les  scènes  de  Hongrie  ci 
d'Allemagne.  Ses  autres  pièces  :  Marie  Szécsi/,  Dernier 
amour,  ElUnor,  so  distinguent  par  uno  langue  colorée  et 
dos  scènes  frappantes.  Doczy  a,  le  premier,  traduit  Faust 
on  vors. 

DODART  (Donis),  médecin  français,  né  à  Paris  en  I6:il, 
mort  on  17()7.  Ses  brillantes  études  lui  méritèrent  l'admi- 
ration do  Gui  Patin  ^  à  poino  docteur,  on  1600,  il  devint 
médecin  dos  plus  grandes  familles,  et,  vers  ICtîG,  motU-- 
cin  conseiller  du  roi;  en  même  temps,  ses  ^ecllorch(^.s 
hotaiHcpios  lui  ouvraient  les  portos  do  l'Académie  dos 
sciences.  Ce  médecin,  charitable  autant  que  savant,  a 
laissé  :  De  febribus  bulneitm  (IGGO)  ;  Mémoires  pour  sei'vir 
à  l'élude  des  plantes  (1670);  Médecine  des  pauvres  (1692). 

DODARTIE  (sï  —  de  Dodart,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  do 
plantes  herbacées,  ayant  le  port  des  joncs,  et  qui  appar- 
tient à  la  faniillc  dos  scroi'ulariôos.  (II  comprend  unosculo 
cspè{;e,  qui  habite  l'Asie.) 

DODD  (Robert),  peintre  do  marine  anglais,  né  vers 
17  is,  mort  après  1809.  Il  était  sans  rival  dans  son  genre, 
parmi  ses  compatriotes.  .Sa  plus  grande  œuvre  a  figuré  à 
l'Exposition  do  Londres  do  1796  :  Nautic  Camp,  tableau 
do  110  pieds  de  long,  représentant  la  llotto  anglaise  ù 
Spithead,  en  1795,  au  moment  où  elle  s'éloigno  pour 
échap|)erà  l'incendie  du  vaisseau  la  IJoi/le.  Citons  encore  : 
la  Flotte  de  la  Jamaïque  par  une  tempête  (1782)  ;  le  «  Cen- 
taure n  sombrant  (1785);  etc.  Une  do  ses  dernières  pro- 
ductions est  le  Combat  de  TrafalQar  (1800).  Dodd  a  exé- 
cuté avec  talent  dos  gravures  ù  Teau-forto  ot  au  burin,  re- 
présentant des  scènes  maritimes. 

DoDD  (William),  écrivain  anglais  ot  théologien  protes- 
tant, né  i  liourno  (Lincolnshiro)  on  1729,  mort  ù  Tyburn 
on  1777.  Ilabilo  prédicateur,  il  devint  chapelain  du  "roi  on 
176;i.  Ses  dissipations,  do  nombreuses  dettes,  uno  tenta- 
tive avortée  do  corruption  sur  la  femme  du  loni-chanco- 
lior  l'obligeront  à  quitter  Londres.  Il  vécut  quoique  temps 


DOCTRINE  —  DODÉCASCHÈNE 


Dodds. 


à  Genève  ot  en  France.  De  retour  on  Angleterre,  il  si- 
gna du  nom  do  Cheslerfiold  uno  lettre  do  change  do 
1.200  livres  sterling,  fut  condainno  ù  mort  pour  faux,  et 
pendu.  Il  a  laissé  un  grand  nombre  d'écrits,  entre  autres  : 
Ji fautes  de  Shakspeare  (1752);  Ilijmnes  de  Callimaque, 
traduits  on  vers  (1755);  Pensées  en  prison  [xn^X);  etc. 

DODDRIDGE  ou  DODERIDGE  (sir  John),  jurisconsulte 
anglais,  né  à  Barnstaplo  on  1555,  mort  en  1028.  Il  fut  juge 
drs  plaids  communs,  soliciter  général,  juge  du  banc  du 
roi.  et  membre  du  parlcmont.  Savant  antiquaire  ot  juris- 
consulte dos  i)Ius  distingués.  Doddridge  composa  plusieurs 
ouvrages  qui  no  parurent  qu'après  sa  mort.  Los  principaux 
sont  :  le  l'iambeaii  de  l'homme  de  loi  (1629);  Histoire  des 
pai/s  de  Galles,  Cornouailles,  Chester{lij'iO)  ;  Opinions  ton- 
chant  l'antiquité,  la  puissayice,  etc.,  de  la  haute  cour  du 
parlement  d'Amjleterre  {XdTii);  etc. 

DODDS  (Alfrod-Amédéo),  général  français,  né  ;\  Saint- 
Louis  (Sénégal)  en  1842.  Admis  à  Saint-Cyr,  il  eu  sortit 
en  1864  connue  sous-liouto- 
nant  dans  rinfanterie  de  ma- 
rine, fut  prisonnier  à  Sedan 
(1870),  s  évada,  servit  aux 
armées  de  la  Loire  et  de 
l'Est,  puis  fut  envoyé  au  Sé- 
négal. Après  avoir  pris  part 
aux  expéditions  de  Cochin- 
chine  (1878)  et  du  Tonkiu 
(1889),  il  retourna  au  Séné- 
gal, où  il  fît  diverses  expédi- 
tions jusqu'en  1891.  Il  était 
colonel  depuis  1887,  lorsqu'il 
fut  chargé,  en  1892,  do  com- 
battre Bébanzin,  roi  du  Da- 
homey. Il  le  mit  en  fuite 
après  avoir  pris  sa  capitale, 
revint  en  France,  et  fit,  en 
1893,  une  nouvelle  campagne 
au  Daliomey.  Il  s'empara 
d'Atcheribé,  reçut  la  soumis- 
sion des  chefs  et  prononça  la 
déchéance  de  Bélianzin,  qui  s'était  enfui,  et  quî,  aban- 
donné de  tous,  dut  se  rendre  (189i).  Nommé,  en  1892,  gé- 
néral de  brigade,  Dodds  devint  inspecteur  d'infanterie  de 
marine  (1894),  commandant  en  chef  en  Indo-Chino  (1896), 
fut  rappelé  peu  après,  et  reçut  le  commandement  d'une 
brigade  à  Brest. 

DODE  (sainte),  abbesse  et  vierge,  morte  vers  la  fin  du 
vil"  siècle.  Elle  était  parente  du  roi  Dagobert  I".  D'après 
le  récit  de  l'historien  Flodoard,  Dode  succéda  à  sa  tante, 
sainte  Beuve,  dans  le  gouvernement  du  monastère  de  la 
Sainte-Vierge,  que  saint  Baudry,  son  oncle,  avait  fondé  a 
Reims.  —  Fête  le  24  avril. 

DODE  DE  La  BrunERIE  (Guillaume,  vicomte),  pair 
et  maréchal  de  France,  né  à  Saiot-Geoire  (Isère)  en  1775, 
mort  en  1851.  Sorti,  en  1795,  do  l'Ecole  do  Metz,  il  entra 
dans  le  génie  et  fit  les  campagnes  du  Rhin,  d'Egypte  et 
d'Italie.  Il  se  signala  particulièrement  à  la  bataille  do 
Rastadt.  Colonel  en  1805,  il  prit  une  part  glorieuse  à  la 
victoire  d'iéna  (1806)  et  au  siège  de  Saragosso  on  1809. 
Il  fut  nommé  général  de  brigade  peu  de  temps  après,  et 
promu  divisionnaire  en  1812.  Dode  de  La  Brunorio  ost 
surtout  célèbre  par  sa  belle  défense  do  Glogau  en  1813  :  il 
ne  rendit  la  place  qu'en  1814,  sur  l'ordre  formel  de 
Louis  XVIII.  Resté  au  service  sous  la  Restauration,  il 
suivit  le  duc  d'Angoulême  pendant  l'expédition  d'Espa- 
gne en  1823,  et  reçut,  à  son  retour,  les  titres  de  ••  vi- 
comte »  et  de  «  pair  de  France  ■•.  Cliargé,  en  1840,  de  la 
construction  des  fortifications  de  Paris,  il  reçut  lo  bâton 
de  maréchal  en  1847. 

DODÉCA,  préfixe  signifiant  douze. 

DODÉCACORDE  (du  gr.  dôdéka,  douze,  ot  khordè,  corde) 
n.  f.  Mus.  anc.  Système  de  musique  qui  a  ajouté  quatre 
tons  aux  huit  fournis  par  le  chaut  ecclésiastique  romain. 

DODÉCADE  (du  gr.  dôdéka,  douze)  n.  f.  Douzaine  :  Les 
éons  des  ijnostiques  étaient  classés  par  uoDECADiis. 

DODÉCADÉNIE  {nî)  n.  f.  Genre  d'arbres,  de  la  famille 
des  lauracéos,  tribu  des  tétranthôréos,  à  fleurs  herma- 
phrodites solitaires.  (La  seule  espèce  connue  habUo  l'indo 
oriontalo.) 

DODÉCAÈDRE  (du  gr.  dôdéka,  douze,  ot  édra,  face) 
n.  m.  Giioni.  Solide  à  douze  faces  :  Dodëcaèdrh  régulier. 

—  Miner.  Cristal  terminé  par  douze  facettes. 

—  Adjoctiv.  Qui  a  la  formo  d'un  dodécaèdre  :  t^n  cris- 
tal DODECAiiDRK. 

—  Encycl.  Dodécaèdre  régulier.  Un  dodécaèdre  régu- 
lier a  pour  faces  des  pentago- 
nes  réguliers  égaux;   ses  an- 
gles solides  sont  égaux,  et  sos 
an^'Ics  dièdres  aussi  égaux. 

vSuit  AIîODE  un  pentagone 
régulier.  Si  l'on  mène  du  point 
A  uno  droite  AM,  faisant  avec 
AB  et  AE  des  angles  égaux  à. 
l'angle  EAB  du  pontagono,  do 
manière  que  l'anglo  trièdro 
ABEM  soit  régulier,  et  si  l'on 
formo  do  môme  on  B,  C,  D,  E 
quatre  autres  angles  tnôdros 
réguliers;  que  Ion  prenne  les  longueurs  AM,  BN, 
CP,  DQ  et  ER  égales  ù  AB,  et  qu'on  achève  dans  los 
plans  MAHN,  NBCP,  etc.,  les  pentagones  réguliers 
MABNG,  NBCPn,  ntc,  los  six  faces  ^)ontagonalos  ainsi 
ajoutées  ormeront  la  moitié  do  la  surtaco  du  dodécaèdre 
régulier. 

Chaque  angle  solide  du  dodécaèdre  étant  formé  do  trois 
angbïs  plans  égaux  A  l'anglo  d'un  pentagone  régulier, 
riiiclinaison  do  doux  faces  adjacentes  sera  déterminée  di- 
roctemont  par  l'une  des  équations  : 

1— /s  1  8 

CCS  K  = —  = —  1  sin  a  Œ  -— , 

5-/5  /5  /s 

Ot  tanga  ^  —2. 

On  peut  aussi  employer  la  formule  généralo  : 
1  iï      .    « 

sin  -  a  =  cos  —  ;  sin  -  , 
i  m  n 

où  n  représente  lo  nombre  dos  cftlés  do  chaquo  face,  et 
m  lo  nombre  d'unglos  plans  ((ui  so  réunissent  dans  chaque 


angle  solide.  Dans  lo  dodécaèdre,  m  ost  égal  à  3  et  n  ù  5  ; 
on  a  donc  : 


d'où 


UG°32'11", 


2         sin  30" 

DODÉCAÉDRIQUE  {drik')  adj.  Géom.  Qui  so  rapporte, 
qui  convient  au  dodécaèdre  :  La  forme  DODÉCAÉDUniUE. 

DODÉCAFIDE  (du  gr,  dôdéka,  douze,  et  du  lut.  /idns, 
fondu)  adj.  En  T.  de  bot..  Qui  est 

divisé  en  douze  segments. 

DODÉCAGONAL,     ALE ,     AUX 

(rad.  dodécagone)  adj.  Géom.  Qui 
a  douze  angles  :  Figure  dodé- 
cAGONALE.  Il  Qui  a  pour  base  un 
dodécagone  :  Pyramide  dodéca- 
GuNM.i-:.  Prisme  dodécagonai,. 

DODÉCAGONE  (du  gr.  dôdéka, 
douze,et(/d/((rt,  angloJn.m.Géom. 
Polygone  qui  a  douze  angles  et, 

par" conséquent,  douze  côtés  :  Un  o.  ccntr.-  iIk  la  cicMiiré- 
dodêcagone  régulier  a  douze  an-  reiice  ;  AB.  égal  au  rayon, 
qles  égaux  et  douze  côtés  égaux.  ^^^^  «je  l'hexagone  v_*f,'ii- 
,.  V-NCYCL.  i^e  aoaecagone  regix-  g^^,  ^y  ^j,  ^^^^  ^^  ^^^^^^ 
lier  s  obtient  en  portant  six  lois  le  caô-one. 

rayon   sur  une  circonférence  de 

cercle,  ce  qui  donne  l'hexagone  régulier;  divisant  los  arcs 
sous-tendus  par  les  côtés  do  l'hexagone,  chacun  en  deux 
parties  égales,  et  joignant  los  nouveaux  points  do  division 
deux  à  deux  de  proche  en  proche. 

300" 
L'angle  au  centre  du  dodécagone  régulier  est  de  

ou  de  30";  les  angles  aux  sommets  sont  do  150". 
Le  côté  du  dodécagone  régulier  est 

son  apothème  est 

par  conséquent,  sa  surface  est 

S  =  3R'. 
Deux  dodécagones  réguliers  égaux,  juxtaposés  le  long 
d'un  côté,  laissent  entre  eux  un'anglo  vide  de  60";  c'est 
l'angle  du  triangle  équilatéral  ;  par  conséquent,  on  peut 
daller  une  surface  plane  au  moyen  do  dodécagones  régu- 
liers et  de  triangles  équilatéraùx. 

DODÉCAGYNE  {fin'  —  du  gr.  dôdéka,  douze,  et  gunê, 
femellei  ailj.  Bot.  Quia  douze  pistils,  styles  ou  stigmates. 

DODÉCAGYNIE  {Ji-nî  — rad.  dodécagtpie)  n.  f.  Bot.  Ordre 
do  la  deuxième  classe  du  système  de  Linné,  comprenant 
los  genres  dont  la  fleura  douze  pistils. 

DODÉCAGYNIQUE  [ji-nik')  adj.  Bot.  Qui  appartient  à  la 
dodécagyme  :  Système  dodécagynique. 

DODÉCANAPHTÈNE  n.  m.  Carbure  C"H"  bouillant 
vers  180",  extrait  des  pétroles  de  Bakou. 

DODÉCANDRE  (du  gr.  dôdéka,  douzo,  ot  anèr,  andros, 
mâle)  adi.  Bot.  Qui  a  douzo  étamines  on,  plus  exactement, 
plus  de  dix  et  moins  de  vingt  étamines. 

DODÉCANDRIE  ((/ri—  rad.  dodécandre)  n.  f.  Bot.  On- 
zième cinsscdu  système  de  Linné,  comprenant  les  genres 
duiit  les  tb'ui's  ont  plus  de  dix  et  moins  de  vingt  étamines 
t^cx.  ;  réséda,  aigremoino). 

DODÉCANDRIQUE  [drik')  adj.  Bot.  Qui  appartient  à  la 
dodécandrie. 

DODÉCANOME  (du  gr.  dôdéka,  douzo,  et  nojnos,  loi) adj. 
Minér.  Soumis  à  douze  lois  de  décroîssement. 

DODÉCAPARTI,  lE  [du  ^r.  dôdéka,  douze,  et  du  lat. 
partitus,  divisé)  adj.  Bot.  Qui  est  divisé  on  douze  segments 
aigus  et  profonds,  ii  On  dit  aussi  dodécapaktit,  ite. 

DODÉCAPÉTALE  (du  gr.  dôdéka,  douze,  et  do  pétale) 
adj.  Bot.  Qui  a  douze  pétales,  dont  les  fleurs  ont  douzo 
pétales  :  Fleur  dodécapètale.  Plante  dodécapétale. 

DODÉCAPÉTALE,  ÉE  (rad.  dodécapétale)  adi.  Bot.  Qui 
a  douzo  pétales  :  Une  fleur  dodécapétaléb.  une  corolle 
dodécapétalée. 

DODÉCAPHARMACUM  (ko7n'  —  du  gr.  dôdéka,  douze, 
et  pharuiakon.  remède)  n.  m.  Phariu.  anc.  Onguent  lort 
réputé  au  moyen  ùgo,  qui  contenait  douzo  drogues  dont  on 
attribuait  l'indication  a  chacun  dos  apôtres.  (Sa  formule 
no  nous  est  pas  parvenue.)  ii  On  le  nommait  aussi  onguent 

DES  DOUZE  APÔTRES. 

DODÉCARCHIE  ((iu  gr.  dôdéka,  douzo,  ot  arche,  com- 
mandomont)  u.  f.  Ilist.  anc.  Gouvernement  des  douzo  rois 
qui  so  partageaient  l'Egypte,  vers  l'an  G80  av.  J.-C. 

—  Encycl.  Ilôrodoto  (II,  M7-151)  rapporte  qu'après 
l'invasion  des  Assyriens,  vors  lo  vu*  siècle  av.  J.-C, 
l'Egypte  avait  été  partagée  entre  douzo  princes  qui  la 
gouvernaient  on  conmuin.  L'oraclo  d<î  Biilo  leur  avait 
prédit  quo  celui-là  renverserait  ses  collègues  qui  so  ser- 
virait d'une  coupe  d'airain  pour  faire  la  libation  au  dieu 
Phtah.  Un  jour,  Psammétiquo  do  Saïs,  n'ayant  pas  do 
coupe  d'or,  employa  son  casque  d'airain  A  cet  usage  ;  sur 
quoi,  los  autres  le  reléguèrent  dans  los  marais  do  lu 
Méditerranée.  Or  l'oraclo  do  Butù  lui  avait  annoncé  qu'il 
recouvrerait  la  couronne,  avec  l'aide  d'hommes  d'airain 
sortis  do  la  mer  :  il  accomplit  la  prodiction  en  lu-onant  ù 
son  service  dos  hoplites  ioniens  ot  carions,  déhaniués  au 
voisinage  de  l'endroit  oiï  il  vivait.  Uno  victoire,  remportée 
griu-e  A  eux  prés  do  Momonipliis,  aurait  mis  tin  ù  la  dodé- 
carchie.  Tout  ce  récit  est  fabuleux. 

DODÉCAS  [kass)  n.m.  Genre  de  plantes,  do  la  famille  dos 
lytbrucées,  à  feuilles  opposées  entières,  ù  fleurs  blanches 
assi'Z  grandes,  originaire  do  la  Guyane. 

DoDÉCASCHÈNE  (transcription  d'un  mot  gr.  qui  signif. 
étendue  de  douze  schùnes).  C'est  le  nonï  donné  par  certains 
géographes  d'époque  gréco-romaine  i\  la  partie  do  la  Nubio 
qui  s'étond  immédiatement  au  S.  do  Phila^.el  qui  fut 
occupée  A  partir  d'Auguste  par  los  légions.  D'autres  do- 
cuments nomment  ce  mémo  pays  lo  Commilitoniinn  (los 
confins  militaires  do  l'Egvpto).' La  Nubio  eomplèlo,  do 
Pbihe  !\  Ibsamhoul.  s'appofa  parfois,  vors  lo  mémo  lomps, 
lo  Triacontaschène  (lo  pays  dos  ironto  schùuos). 


DODECASTYLE    —   DŒLLINGER 


Dodécathéon  :  a,  fleur. 

contient 


DODECASTYLE  [stil'  —  du  gr.  dôdéka,  douze,  et  stulos, 
coloDue)  aiij.  Archit.  Qui  a  douze  colounes  sous  le  fronton, 
en  parlant  d'un  édifice,  d'un  temple  :  Un  temple  dodêca- 

STYLE. 

DODÉCATHÉON  n.  m.  Genre  de  plantes  herbacées,  de 
la  famille   des  primulacêos  :  Le   dodêcathicon   de  Mead 
est  une  jolie  plante  à  feuilles  radicales  disposées  eu  rosette 
et  irrégulièrement  dentées, 
douze  fleurs  d'un  beau  rose 
pourpre     terminant     une 
hampe  de  SO  à  35  centimè- 
tres. (Gouas.) 

DODÉCATOMORIE  {rî  — 
gr.  dôdécatomorion  ;  de  dô- 
dékatos.  douzième,  et  mo- 
rjo7),  partie)  n.  f.  Géom. 
anc.  Douzième  partie  du 
cercle  ou  arc  de  30**. 

—  Astrol.  Chacune  des 
douze  maisons  ou  parties 
du  zodiaque,  pour  les  dis- 
tinguer des  douze  signes. 

—  Astron.  anc.  Chacun 
des  douze  signes  du  zodia- 
que ;  l'arc  qu'ils  occupent 
valant  30». 

—  Pharm.  anc.  Nom  que 
les  Grecs  donnaient  à  uu 
médicament  composé  do 
douze  ingrédients. 

DODÉCUPLE  (du  gr.  dâ- 
dékat  douze,  et  du  suif.  lat. 
plex,   qui    indique    la    multiplication)   adj.    Qi 
douze  objets;  qui  est  répété  douze  fois. 

DODÉCYLÈNE  (si)  D.  ni.  Carbure  CH'(CH')'CH  =CH', 
que  Ion  obtient  dans  la  distillation  sèche  de  l'éther  palmi- 
tique  de  l'alcool  dodécylique. 

DODÉCTLIDÈNE  [si]  n.  m.  Carbure  C"H",  nue  l'on 
obtient  par  iaciion  de  la  potasse  alcoolique  sur  le  bro- 
mure de  dodécylùue. 

DODÉCYLIQUE  Isi-lik')  adj.  Il  Alcool  dodécrjlique ,  Al- 
cool CH'(CH'j"'CH*OH  que  l'on  obtient  en  saponifiant 
l'éther  acétique  résultant  de  la  réduction  de  l'aldéhyde 
Jaurique  par  la  poudre  de  zinc  et  l'acide  acétique. 

DODELINEMENT  {man  —  rad.  dodeliner)  n.  m.  Berce- 
ment, balancement. 

DODELINER  (fréquent,  de  dodiner)  v.  a.  Bercer  douce- 
ment: DoDiîLiNERuH  enfant.  Il  Balancer  lentement  et  légè- 
rement :  DoDiiLiSER  la  tète  en  écoutant  un  air.  \\  ÎS'eutrale- 
ment  :  Dodeliner  de  la  tête. 

Se  dodeliner,  v.  pr.  Se  bercer,  se  balancer  légèrement. 

DODERETE  iThomas),  publiciste  français,  né  près  de 
Langres  en  I75i,  mort  en  1824.  Il  était  avocat  lorsqu'il 
fut  nommé,  pendant  la  Révolution,  administrateur  du 
district  de  Langres.  Il  se  signala  dans  ce  poste  par  ses 
opinions  extrêmement  avancées,  et  publia  le  Catéchisme 
à  l'usage  de  toutes  les  religions. 

DODGE,  comté  des  Etats-Unis  (Etat  du  Wisconsin); 
45.000  hab.  Ch.-l.  Watertoitm.  —  Il  existe  d'autres  comtés  du 
même  nom  dans  les  Etats  de  Géorgie  (11.500  hab.),  de 
Minnesota  (11.000  hab.)  et  de  Nébraska  (19.500  hab.). 

DoDIECJ  (Claude),  sieur  de  Velly,  prélat  et  diplomate 
français,  né  à  Lyon  vers  le  commencement  du  xvi'  siècle, 
mort  à  Paris  en  1558.  Il  remplit  deux  ambassades  près 
de  Charles-Quint,  en  1535  et  1537.  La  première  eut  pour 
conséquence  détournée  l'occupation  de  la  Savoie  et  du 
Piémont  par  François  I""  ;  la  trêve  de  Nice  sortit  do  la 
seconde.  L'habile  négociateur  reçut  en  récompense  l'ové- 
cho  do  Rennes  (1541). 

DODINAGE  {naj')  n.  m.  Mouvement  lent  et  régulier 
imprimé,  dans  le  sens  de  la  longueur,  à  la  chausse  d'un 
blutoir.  Il  Action  de  secouer  des  clous  de  tapissier  dans  un 
sac,  avec  de  l'émeri,  pour  les  polir. 

DODINE  n.  f.  Sauce  au  blanc  avec  des  champignons,  oïl 
l'on  mêle  le  jus  de  la  volaille  rôtie.  (Vieux.) 

DODINER  (rad.  dodo;  étym.  dont.)  v.  a.  Bercer,  balan- 
cer :  Dodiner  un  enfant. 

—  Techn.  Communiquer  à  la  chausse  d'un  blutoir  un 
mouvement  lent  et  régulier  dans  le  sens  de  sa  longueur. 

Il  Polir  les  clous  de  tapissier. 

—  V.  n.  Faire  le  paresseux,  agir  avec  nonchalance. 

—  Osciller  régulièrement,  en  parlant  du  balancier  d'une 
horloge,  d'une  pendule. 

Se  dodiner,  v.  pr.  Se  balancer,  se  bercer. 

—  Fig.  Avoir  un  soin  minutieux  de  sa  personne  : 
Homme  qui  se  dodine  cotnme  une  femme. 

DODINETTE  {net')  u.  f.  Mouvement  par  lequel  on  dodine 
un  enfant. 

DODO  (rad.  dormir)  interj.  Invitation  à  dormir  que  l'on 
adresse  aux  jeunes  enfants  :  Dodo,  mon  petit,  dodo. 

—  n.  m.  Dans  le  langage  enfantin,  Sommeil  ;  L'Iieure  du 
DODO,  Il  Faire  dodo^  Dormir,  ii  Lit  :  Bébé  qui  s'agite  dans 

son  DODO. 

—  Ornitli.  Nom  vulgaire  du  dronte. 

DODOENS  ou  DODONÉE  (Kembertl,  médecin  et  bota- 
niste néerlandais,  né  à  Maliues  en  1517,  mort  à  Leyde  en 
1585.  .■Vprès  do  nombreux  voyages  en  France,  en  Allemagne, 
en  Italie,  il  devint  médecin  de  l'empereur  Maximilien  II 
en  1574,  fut  obligé  de  quitter  la  cour  à  la  suite  de  polé- 
miques avec  Jean  Craton,  autre  médecin  de  l'empereur,  et 
s'arrêta  à  Loydo,  où  on  lui  offrait  une  chaire  de  médecine. 
Il  a  surtout  laissé  des  ouvrages  do  botanique  :  De  fruqnm 
historia  (1552);  Stirpium  historix  Pemptades  sex  sivo  IJbj'i 
triginta  (1583);  Medicinalium  observationum  exempta  rara 
(15«i);  Praxis  medica  {161G). 

DODON.  Myth.  gr.  Fils  de  Zeus  et  d'Europe;  héros 
éponyme  de  la  ville  de  DodonOt  en  Epire. 

DODONE  (lat.  Dodona),  ancienne  ville  de  l'Epiro,  qui 
était  située  au  S.-O.  do  Janina,  dans  la  vallée  de  Tcharaco- 
vista.  près  du  village  actuel  do  Dramési.  Dodono  n'eut 
jamais  d'importance  par  elle-même,  mais  elle  était  célèliro 
par  son  temple  et  son  oracle  de  Zeus.  Ce  sanctuaire  était 
un  des  plus  anciens  de  la  Grèce.  Zeus  Dodonéen  est  men- 
tionné déjà  dans  les  poèmes  homériques,  et  il  est  tou- 
jours resté  populaire  chez  les  Hellènes,  dont  les  diverses 
tribus  étaient  précisément  originaires  do  la  région  do  Do- 


Bronzes  trouvés  à  Dodone. 


done.  Suivant  la  tradition,  Dodono  avait  été  fondée  par 
les  Pélasges;  plusieurs  légendes,  recueillies  par  Héro- 
dote, rattachaient  à  l'Egypte  et  la  Libye  les  origines  do 
l'oracle.  On  pratiquait  à  Dodone  divers  procédés  do  divi- 
nation :  le  vol  des  colombes,  les  dés,  le  son  rendu  par  un 
bassin  de  bronze,  surtout  le 
bruit  du  veut  dans  les  chênes 
sacrés.  Le  service  de  l'oracle 
était  fait  d'abord  par  des 
devins  appelés  tomouroi  ou 
hypophètes  ;  plus  tard,  il  fut 
confié  à  des  prêtresses  appe- 
lées péleiadès.  L'oracle  con- 
serva sa  popularité  jusqu'à 
l'époque  macédonienne.  Le 
temple  fut  détruit  par  Dori- 
machos,  en  250  av.  J.-C,  dans 
la  guerre  des  Etoliens  et  des 
Acliéens.  11  se  releva  pour- 
tant; et.  au  temps  de  Pausa- 
nias  (ii^  s.  de  notre  ère),  il 
passait  encore  pour  une  des 
curiosités  de  la  Grèce.  On  y 
célébrait  des  jeux  en  l'hon- 
neur de  Zeus  Naïos.  Mais  l'oracle  avait  alors  perdu 
presque  tout  son  crédit.  Les  progrès  du  christianisme 
lirent  le  reste  :  le  temple  fut  changé  en  église,  et  l'on  voit 
des  évêques  de  Dodone  assister  aux  conciles  des  v*  et 
vC  siècles.  La  vieille  cité  disparut  vers  la  fin  du  vi"  siècle, 
sans  doute  à  la  suite  des  invasions  des  Goths. 

DODONÉÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte au  genre  dodonée.  ii  On  dit  aussi  dodonë,  dodonir. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  la  famille  des  sapiudacées,  ayant 
pour  type  le  genre  dodonée.  —  Une  dodonêèe. 

DODONÉE  n.  f.  Genre  de  sapindacées,  tribu  des  dodo- 
7iéées.  (Les  dodonées  sont  des  arbrisseaux  visqueux,  à  pé- 
tales nuls,  habitant  l'Australie  et  les  régions  tropicales). 

DoDONÉEN,  ENNE  (né-in,  en'),  personne  née  à  Dodone, 
ou  qui  habitait  cette  ville.  —  Les  Dodonéens. 

—  Adjectiv. Qui  appartientà  Dodone  ou  à  ses  habitants: 
Histoire  dodonéenne.  ii  Continent  dodonéen,  L'Epire. 

—  Mythol.  gr.  Zeus  Dodonéen,  Zeus  adoré  à  Dodone,  en 
Epire,  où  il  avait  un  temple  célèbre. 

DODRANS  [dranss)  n.  m.  Antiq.  rom.  Poids  de  neu 
onces.  Il  Monnaie  valant  les  neuf  douzièmes  de  l'as,  it  Les 
trois  quarts  d'une  mesure  quelconque. 

DODRANTAIRE  (/èr')  adj.  Antiq.  rom.  Qui  coocorne  le 
dodrans  ou  les  trois  quarts  d'un  tout,  il  Tables  dodrantaires. 
Registres  établis  pour  pcrmeitre  l'exécution  de  la  lex 
Vaïe7'ia  feneratoria,  qui  réduisait  les  dettes  de  trois  quarts. 

DODRANTAL,  ALE,  AUX  (rad.  dodrans)  adj.  Qui  con- 
tient uu  dodrans. 

DODRO,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la  Coro- 
gncj),  sur  rUIlo,  affluent  de  l'Arosa  ;  3.530  hab. 

DODSLEY  (Robert),  poète,  libraire  et  littérateur  an- 
glais, né  à  Mansfield  en  1703,  mort  en  17G4.  Commis,  puis 
valet,  il  écrivit  des  vers  qui  parurent  par  souscription 
sous  le  titre  de  la  Muse  en  livrée  (1732),  ouvrit,  en  1735, 
une  librairie,  qui  devint  le  rendez-vous  des  écrivains  d'élite, 
fonda  d'importants  recueils  périodiques  et  fit  fortune. 
Dodsley  a  écrit  pour  le  théâtre  des  pièces,  dont  quelques- 
unes  ont  eu  du  succès  :  la  Boutique  du  bijoutier  (1735);  le 
Boi  et  le  Meunier  de  Maiisfield  (1737)  ;  Sir  John  Cockle  at 
court  (1738),  et  publié  un  ouvrage  :  the  Economy  of  the 
liuman  life  {\''i7>\),  qui  a  été  traduit  en  français.  Ses  œuvres 
complètes  ont  été  publiées  en  1760. 

DoDSON  (James),  mathématicien  anglais,  né  à  Londres 
vers  1710,  mort  en  1757.  ïl  professa  les  mathématiques  et 
publia,  entre  autres  ouvrages  :  the  Antilogarithmic  Canon 
(1742).  Ce  fut  lui  qui  donna  la  première  idée  de  la  fondation 
d'une  société  pour  l'assurance  de  la  vie. 

DODSWORTH  (Roger),  ministre  anglican  et  archéo- 
logue anglais,  né  en  1585,  mort  en  1654."ll  explora  les  bi- 
bliothèques et  les  cloîtres  de  l'Angleterre,  et  consigna  le 
résultat  de  ses  recherches  sur  les  antiquités  de  son  pays 
dans  122  volumes  in-foL,  écrits  de  samain.  On  ena  puolié, 
après  sa  mort,  une  faible  partie,  sous  le  titre  do  :  Monas- 
ticon  Anglicanum  or  the  History  of  the  ancient  abbeyies, 
monasteries,  hospitals,  etc.,  in  Éngland  and  'Wales  (1655). 

DODU,  UE  (rad.  dos)  adj.  Gras,  bien  en  chair,  en  parlant 
d'uu  animal,  et,  par  ext.,  d'une  personne  :  Un  chapon  dodu. 
Femme  dodue,  ii  Ferme  et  replet,  en  parlant  des  chairs 
d'une  personne  :  Des  joues  dodues,  ii  Par  ext.  Rebcndi, 
exactement  plein  :  Une  bourse  dodue. 

—  Substantiv.  Personne  dodue  :  Un  gros  dodu. 
Dodu   {Lucie-Juliette),   née  à  Saint-Denis  (île  de  la 

Réunion)  en  1S50.  Elle  était  receveuse  du  bureau  télé- 
graphique de  Pithiviers  (Loiret),  lorsqu'on  1870  les  Alle- 
mands s'emparèrent  de  cette  ville.  Etant  parvenue  à  ca- 
cher ses  appareils,  elle  les  mit,  la  nuit,  en  communication 
avec  le  fil  extérieur  des  Prussiens,  attaché  au  mur,  et 
put  ainsi  saisir  au  passage  d'importantes  dépêches,  qu'elle 
fit  ensuite  parvenir  au  général  d'Aurelle  de  Paladines. 
Elle  sauva  ainsi  d'une  perte  presque  certaine  un  corps 
d'armée,  qui  allait  être  cerné  par  les  Allemands.  Dénoncée, 
Juliette  Dodu  fut  traduite  devant  un  conseil  do  guerre 
et  condamnée  à  mort  ;  mais  le  prince  Frédéric-Charles  la 
gracia  ;  elle  fut  décorée  de  la  médaille  mihtaire,  puis, 
en  1878,  de  la  croix  de  la  Légion  d'honneur,  et  nommée, 
on  1880,  déléguée  générale  pour  l'inspection  des  salles 
d'asile.  Le  baron  Larrey,  en  mourant  (1895),  l'institua  sa 
légataire.  Elle  a  publié,"  en  collaboration,  sous  le  pseudo- 
nyme do  Lipp,  un  roman  intitulé  l'Éternel  Boman  (1891). 
DODWELL  (Karris),  théologien  et  philosophe  anglais, 
né  à  Dublin  (Irlande)  en  1641,  mort  en  1711.  En  1688,  il  fut 
nommé  professeuràOxford,  mais  fut  révoque  sur  son  refus 
do  prêter  sermentàGuillaumeIIIetàMarie(-i69l).  Dodwell 
se  plaisait  à  soutenir  les  idées  parfois  les  plus  paradoxales. 
I!  connaissait  à  fond  les  sciences  ecclésiastiques.  Il  se 
init  à  écrire  contre  les  catholiques  protégés  par  le  duc 
d'York  (Jacques  III),  puis  contre  les  non-conformistes. 
Ses  Dissertations  sursawt  Cyprien,  son  Discours  sur  un  sa- 
cerdoce et  7in  autel,  le  Traité  du  droit  de  sacerdoce  dt-s  laï- 
ques, et  enfin  ses  travaux  sur  les  œuvres  posthumes  de 
Poarsou,  évêque  de  Cluster,  puis  six  dissertations  sur  saint 
Irénée,  attestent  une  fécondité  peu  commune.  Il  avait  déjA 
dit,  ca  1C72,  que  l'ûmo  était  mortelle,  mais  qu'elle  pouvait 

H    -   (Il 


786 

devenir  immortelle  par  son  union  avec  Dieu.  Il  reprit  sa 
thèse,  en  1704,  dans  un  écrit  sur  le  mariage,  puis,  en  1706, 
dans  un  travail  plus  important  {Epistolary  discourse). 

Dodwell  (Henri),  fils  aîné  du  précédent,  avocat  et 
philosophe  sceptique.  Il  se  fit  connaître  en  Angleterre 
par  un  pamphlet  anonyme  :  le  Chj'isttamsme  non  fondé  en 
preuves  (1742),  qui  excita  un  moment  d'émotion  dans  le 
sein  de  l'Eglise  anglicane,  et  fut  l'objet  de  réfutations. 

Dodwell  (Guillaume),  autre  fils  du  théologien,  ministre 
anglican,  en  dernier  lieu  archidiacre  de  Berks,  né  en  1710. 
mort  en  1785.  Il  a  publié,  contre  le  livre  de  son  frère  Henri 
Dodwell,  un  sermon  intitulé  :  Libre  réponse  aux  libres  re- 
cherches du  docteur  M  iddle  ton.  On  a  de  lui  plusieurs  sermons. 

Dodwell  (Edouard),  archéologue  anglais,  né  en  1767, 
mort  à  Rome  en  1S32.  Il  parcourut  la  Grèce  et  l'Italie,  et 
consigna  les  résultats  de  ses  recherches  dans  :  Voyage 
classique  et  topographique  en  Grèce  (Londres,  1818);  Vues 
et  descriptions  de  constructions  cyclopéennes  ou  pclasgigues, 
troHi.-ées  eu  Grèce  et  en  Italie  (1834). 

DODWORTH,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York  [West- 
Riding]);  3.100  hab.  Commerce  de  toile. 

Dœbereiner  (Jean  Wolfgaog),  chimiste  allemand, 
né  près  de  Hof  (Bavière)  en  1780,  mort  à  léna  en  1849.  Ou 
lui  doit  de  nombreuses  et  utiles  découvertes,  parmi  les- 
quelles nous  citerons  :  les  chlorures  alcalins,  l'extraction 
de  la  soude  du  sel  de  Glauber.  la  préparation  do  l'alun  et 
du  sel  ammoniac.  la  propriété  désinfectante  du  charbon, 
la  décomposition  de  lacide  oxalique  en  eau  et  en  oxyde 
de  carbone,  l'analyse  des  substances  organiques  par 
l'oxyde  de  cuivre;  enfin,  la  propriété  qu'a  la  mousse  de 
platine  d'enflammer  l'hydrogène  au  contact  de  l'air  ou 
de  l'oxygène.  On  a  de  lui:  Essais  de  chimie  pneumatique 
(1821-1825);  Sur  la  chimie  de  fermentation  (1822);  De 
quelques  propriétés  remarquables  du  platine  récemment 
découvertes  (1824);  Essais  de  chimie  physique  (1824-1826); 
Eléments  de  chimie  et  de  sfœchiométrie  (Ï826);  Principes  de 
chimie  générale  {IS26):  Supplément  à  la  chimie  générale 
(1837);  etc.  Citons  enfin  son  Manuel  du  phai'macièn  (1840- 
1844),  en  collaboration  avec  son  fils,  Franz  Dœbereiner. 

DœderleiN  (Louis),  professeur  et  philologue  alle- 
mand, né  en  1791  à  ïéna,  mort  en  1863  à  Erlangcu.  Profes- 
seur de  philosophie  à  Berne  (I819),puis  recteur  du  gymnase 
d'Erlangen,  charge  qu'il  conserva  jusqu'en  1862,  il  professa 
en  même  temps  ia  philologie  dans  l'université  de  cette 
ville.  On  lui  doit  :  Synonymes  et  étymologies  de  la  langue 
latine  (1826-1838)  ;  ManueX  de  synonymie  latine  (1839);  ^fa- 
nuel  d'étipnologie  latine  (l841)  ;  des  éditions  à'Œdipe  à  Co- 
loue  (1825),  de'Tacite  (1841-1847)  ;  des  traductions  d'Homère, 
d'Horace  et  de  Tacite. 

Dœdes  (J.-J.),  théologien  protestant,  né  à  Langerak 
en  1817,  mort  à  Utrecht  en  1897.  En  1844,  il  fut  reçu  doc- 
teur en  théologie  avec  la  thèse  De  Jesu  in  vitam  reditu  (Du 
retour  du  Jésus  à  la  vie),  reçut  la  médaille  d'or  de  la  So- 
ciété Teyler  pour  un  travail  sur  la  Critique  du  texte  du 
Nouveau  Testament.  Pasteur  à  Hall,  puis  à  Rotterdam,  il 
devint,  en  1859,  professeur  à  l'université  d'Utrecht.  Parmi 
les  nombreux  ouvrages  qu'il  a  publiés,  son  Herméneutique 
des  livres  du  Nouveau  Testament  fut  très  remarfiuéc  et  a 
été  traduite  en  anglais.  Sa  doctrine 
prétend  se  tenir  à  égale  distance  do 
l'inlellectualisme  calviniste  et  des  idées 
modernes. 

DŒDYCORRHYNCHUS  {kuss)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  rhyncho- 
phores,  famille  descurculionidés,  tribu 
des  némonychinés ,  comprenant  des 
charançons  de  petite  taille,  à  rostre  long 
et  grêle  portant  les  antennes  insérées 
vers  son  milieu. 

—  Encycl.  Les  dœdycorrhynchus  vi- 
vent dans  l'hémisphère  boréal;  on  en 
connaît  deux  espèces  :  l'une  habite 
l'Amérique  du  Nord,  l'autre  la  Franco 
et  l'Europe  centrale.  C'est  le  dœdycor- 
rhynchus Austriacus,  oblong,  brun  pâle  ou  jaune  roux,  qui 
vit  sur  les  fleurs  mâles  des  pins,  au  printemps. 

DOÉGLIQUE  îglik')  adj.  Chim.  Se  dit  d'un  acide  extrait 
de  rimile  de  la  balœîia  rosti-ata,  et  que  l'on  prépare  en  sa- 
ponifiant l'huile  par  l'oxyde  de  plomb  et  dissolvant  le  pro- 
duit dans  l'éther. 

DœhlER  (Théodore),  pianiste  italien,  né  à  Naples  en 
1814,  mort  en  1856  à  Florence.  Devenu,  à  dix-sept  ans» 
virtuose  de  la  musique  du  duc  de  Luo{iues,  il  entreprit  do 
grands  voyages  artistiques.  Durant  un  séjour  en  Russie, 
il  épousa  la  princesse  Tschermetefi'.  Il  alla  se  fixer  avec 
elle  à  Florence,  ne  s'occupant  plus  de  musique  qu'en 
amateur.  Il  succomba  dans  toute  la  force  de  l'âge  à  une 
maladie  de  langueur.  Il  a  laissé  :  un  concerto,  dix  noc- 
turnes, des  études,  caprices,  fantaisies,  etc. 

DOEL,  bourg  de  Belgique  (prov.  de  la  Flandre  orient.), 
arr.admin.de  Saint-Nicolas,  arr.  judic.  de  Termonde,  sur 
l'Escaut;  2.330  hab.  Tannerie;  céréales. En  1832. rencontre 
entre  les  Français  et  les  Hollandais,  qui  furent    battus. 

Dœll  (Frédéric-Guillaume),  sculpteur  allemand,  né  à 
Hildburghausen  en  1750,  mort  en  18 1 6  à  Gotha.  Il  étudia 
la  sculpture  à  Paris  sous  Houdon  (1 770),  puis  se  rendit  en 
Italie,  habita  huit  ans  Rome,  aux  frais  du  duc  de  Saxe- 
Gotha,  exécuta  dans  cette  ville  une  statue  de  AVinckel- 
mann,  qui  fut  fort  admirée,  et,  de  retour  en  Allemagne, 
devint  directeur  du  musée  de  Gotha.  Dœll  fonda  dans 
cette  ville  une  école  des  beaux-arts,  d'où  sont  sortis  des 
artistes  distingués.  Parmi  ses  œuvres  capitales,  rappe- 
lons le  groupe  représentant  la  Foi,  l'Espérance  et  la 
Charité,  exécuté  pour  léglise  de  Lunebourg:  la  statue  do 
Leibniz,  à  Hanovre  ;  celle  de  Kepler,  à  Ratisbonno  ;  etc. 

Dœllinger  (Ignace),  anatomisto  et  physiologiste  alle- 
mand, né  à  Bamberg  en  1770,  mort  à  Munich  en  1841.  Suc- 
cessivement professeur  à  Bamberg  (i794),  à  Wurtzbourg 
(1803),  à  Landshut  (1823),  et  à  Munich  f]826),  il  fut  mem- 
bre de  l'académie  de  Bavière,  partisan  des  idées  de  Sclicl- 
ling  sur  la  philosophie  naturelle.  On  le  connaît  moins  pour 
ses  travaux  personnels  que  pour  l'impulsion  qu'il  sut  don- 
ner à  la  science  de  l'évolution  de  l'organisme  animal,  en 
engageant  ses  élèves  à  diriger  leurs  travaux  dans  cette 
voie.  Parmi  ses  ouvrages,  nous  citerons  :  Sur  l'importance 
fie  Vanatomie  comparée  (Wurlzbourg,  1814);  Contribution  à 
l'histoire  de  l'évolution  ùu  cerueau  (Francfort,  1814);  Prin- 


Dœdycorrhynchus 
Igr.  4  fois). 


Dœllinger. 


787 

cipes  de  physiologie  (Ratisbonne,  1835).  On  lui  doit  des 

améliorations  du  mioroscopo. 

Dœllinger  (Joan-Josoph-Ignace),  prôtro  ot  écrivain 
allemand,  no  ù  Bamberg  en  1799,  mort  a  Munich  on  1890. 
Filsilu  préct'doni,  il  l'ut  ordonné  prt>tro  on  1822,  et,  en  1826, 
devint  professeur  d'histoire  ecclésiastiquo  à  l'université 
do  Munich.  Oo  182G  à  1860,  il  fut  l'ardeut  défenseur  do 
l'unité  do  l'Kgliso  et  des  pré- 
roçcatives  du  saint-siégo.  Ses 
prmcipaux  ouvrages  sont  :  la 
liéfonne  (1816-1818);  Luther 
fl85l);  litppolyte  et  Calliste 
(1853)  ;  Ptiijfin isme  et  J udaisîne 
(1857);  le  Christianisme  et 
l'Eqlise  à  l'époque  de  leur 
établissement  (iSiîO).  En  1845, 
il  siégea  dans  les  rangs  des 
ultramoti tains  à  la  Chambre 
des  députés  de  Munich,  et 
défendit  avec  élo(|ueuce  l'in- 
dépendance de  1  Kglise  ca- 
tholique au  parlement  de 
Francforttl848-l849).  De  1861 
à  1870,  il  attaqua  à  plusieurs 
reprises  le  pouvoir  temporel 
ot  la  politique  de  Pie  IX. 
Devenu  roctour  de  l'univer- 
sité de  Munich,  il  publia» 
sous  lo  pseudonyme  de  Jands, 
une  brochure  intitulée  le  Pape 
et  le  Concile,  qui  contient  de 
vives  critiques  contre  le  Sijllabus.  La  dernière  phase  de 
ses  opinions  s'ouvre  en  1871.  Dœllinger  refusa  publitjue- 
mont  de  se  soumettre  à  la  définition  do  rinlaillibilité 
pontificale,  décrétée,  l'année  précédente,  par  le  concile  du 
Vatican.  Après  lui  avoir  accordé  deux  mois  de  rétlexion, 
l'archevêque  de  Munich  l'excommunia  (avr.  1871).  Cepen- 
dant, Dœllinger,  quoique  sympathique  au  parti  des  vieux 
catholiques,  refusa  d'adhérer  avec  eux  à  la  constitution 
d'une  Eglise  schismatique.  Constamment  soutenu  par  le 
roi  de  Bavière  Louis  II,  il  consacra  le  reste  de  sa  vie  à 
poursuivre  le  projet  de  la  fusion  de  toutes  les  commu- 
nions chrétiennes  dissidentes.  Il  exposa  ses  vues  et  son 
Slan  au  congrès  de  Bonn  1 1874),  qui  n'eut  aucun  résultat, 
attaqua  ensuite  l'œcuménicité  du  concile  de  Trente.  Il 
ne  cessa,  d'ailleurs,  d'écrire  jusqu'à  sa  mort. 

DœluNGER  (Conrad),  architecte  allemand,  né  à  Bibe- 
rach  ^  Wurtemberg)  en  1840.  Il  fut  nommé  inspecteur  des 
chemins  de  fer  de  la  Haute-Souabe  et  professeur  à  l'Ecole 
polytechnique  de  Stuttgard  (1872),  où  il  avait  été  élève.  Il 
dirigea  les  constructions  intérieures  du  château  de  Mont- 
fort,  sur  le  lac  de  Constance,  en  1865;  éleva  le  Kurhaus  à 
Friedrichshafen,  le  monument  des  guerriers  à  Biberach, 
et  l'église  de  la  garnison  à  Stuttgard.  Il  restaura  aussi 
l'hôtel  de  ville  de  Tubingue  et  la  salle  des  Chevaliers  du 
château  de  Neuenstein,  près  d'Œhringen  ;  enfin,  il  exécuta 
la  partie  architecturale  des  monuments  de  Schiller,  à 
Marbach,  et  de  Wieland,  à  Biberach.  On  lui  doit  des 
Estjuisses  de  voyages  en  Allemagne,  en  France  et  en  Italie 
(1872  à  1880). 

DŒLLINGÉRIE  [dê-lin-jé-rî]  n.  f.  Genre  de  plantes,  de 
la  famille  des  composées,  tribu  des  astérées,  qui  habitent 
la  Cliine  et  le  Japon. 

DœnniGES  (François- Alexandre-Frédéric-Guillaume, 
chevalier  de),  économiste  et  publiciste  allemand,  né  à 
Kolbatz,  près  de  Stettin,  en  1814,  mort  à  Rome  en  1872.  Il 
fut  nommé  à  une  chaire  d'économie  politique  à  Berlin,  et, 
en  1848,  devint  un  des  représentants  de  la  Bavière  à  l'as- 
semblée de  Francfort.  Il  se  rangea  parmi  les  conserva- 
teurs, et  se  prononça  en  faveur  de  l'unité  de  l'Allemagne, 
tout  en  voulant  le  maintien  et  l'indépendance  des  grands 
Etats.  En  ISiiO,  il  fut  élevé  à  la  noolesse  héréditaire  de 
Bavière,  et,  en  1862,  fut  nommé  chargé  d'atfaires  de  la 
Bavière  près  la  Confédération  helvétique,  poste  qu'il  fut 
obligé  de  quitter  en  1865,  par  suite  de  la  part  que  sa  fille 
eut  à  la  mort  du  socialiste  Lassalle.  Il  fut  ensuite  ministre 
plénipotentiaire  à  Madrid,  puis  ambassadeur  en  lialin,  ot 
devint  un  des  plus  fougueux  ultramontains  de  la  i-iavière. 
Comme  économiste,  il  est  libre-échangiste.  On  lui  doit, 
entre  autres  ouvrages  :  Histoire  de  l'empire  allemand  au 
XIV»  siècle  (1841-1842),  inachevée;  Système  du  libre-échange 
et  les  Droits  protecteurs  (1847);  les  Actes  de  la  naviga- 
tion allemande  et  la  Question  des  taxes  différentielles  de 
douane  (1848). 

DœrFEL  (George-Samuel),  astronome  et  pasteur  lu- 
thérien, né  à  Plauen  (Saxe)  en  1643,  mort  à  Weida  (Saxe- 
Weimar)  en  1688.  Il  observa,  l'un  des  premiers,  la  fameuse 
comète  de  1680;  il  fit  de  ses  observations  la  base  d'une 
théorie  générale,  qu'il  publia  sous  le  titre  de  :  Etude  astro- 
nomique des  grandes  comètes,  etc.  (1681).  Il  est  le  premier 
astronome  qui  ait  justifié  l'hypothèse  du  mouvement  para- 
bolique do  ces  astres,  le  premier  qui  ait  eu  l'idée  de  placer 
au  soleil  le  foyer  commun  dos  trajectoires  de  toutes  les 
comètes.  Ce  n'est  qu'en  1745  que  lo  nom  do  l'auteur,  pré- 
curseur do  Newton,  fut  tiré  do  l'oubli  par  l'académie  de 
Berlin. 

DœrinG  (Goorge-Chrétien-Guillaume-Asmus),  roman- 
cier, publiciste  ot  auteur  dramatique  allemand,  né  à  Cassel 
en  1789,  mort  à  Francfort  en  1833.  Il  fut  tour  à  tour  musi- 
cien, journaliste,  conseiller  aulique  et  professeur.  On  lui 
doit  des  pièces  de  théâtre,  entre  autres  :  Cervantes  (1802)  ; 
Gellert  /»o«a '(1822);  Zénobie  (1823);  le  Secret  du  tombeau 
(1824);  Albert  le  Sage(l»2^);  dos  livrets  d'opéras-comiquos  : 
la  Fiancée  du  briqana,  etc.,  ot  des  romans  populaires  :  lu 
Guerre  des  pasteurs  (1830);  Nouvelles  (1831);  la  Victinu' 
d'Ostrolenka  (  1832);  Roland  de  Brème  (1832);  etc. 

Dœrppeld  { Frédéric-Guillaume  ),  pédagogue  alle- 
mand, né  à  Wormelskirclien  (cercle  do  Lennepl  on  1824. 
mort  à  Ronsdorf  on  1893.  Il  occupa  divers  emplois  dans 
r<inseignomont.  Dœrpfold  a  combattu  la  prépondéranci> 
do  l'Kgliso  sur  l'EcoIo,  qu'il  reprochait  ù  la  Prusse  pro- 
testante. Il  a  publié  :  l'hcole  et  l'Eglise  libres  dans  l'Etat 
libre  (1863);  Trois  vices  fondamentaux  de  la  constitution 
scolaire  (1808)  ;  Histoire  des  souffrances  de  l'école  /irimaire 
et  pro/toiiition  de  réfnrmc  de  l'administration  scolnirr  {  ihko)  ; 
/tase  d'une  juste,  saine,  libre  et  pacifique  administration 
scolaire  (1892).  —  Son  (Ils.  Guiu.aumk,  né  on  l8r>:i,  colla- 
bora comme  architecte,  avec  Schlieman,  tians  ses  fuuilloN, 
ot  <lirigea  colles  d'Olympio,  do  1878  à  1881.  En  1882,  il  fut 


DŒLLINGER  —  DOGMATIQUE 


nommé  architecte  de  Tlnstitut  archéologique  allemand 
d'Atlicnos. 

T>OËS  (Jean  van  drr),  dit  Janu.s  Dousa,  général  et 
éruiiit  hollandais,  né  à  Noordwijk  on  1.545,  mort  ù  La  Ha^e 
on  if.ui.  Il  signa  le  Compromis  des  Nobles.  En  1572,  il  lut 
le  cliof  d'une  députatîon  qui  allait  demander  dos  secours 
à  la  roine  Elisabeth.  Il  commandait  la  milice  bourgeoise 
au  fameux  siège  de  Leyù-  on  1574,  ot  s'y  UistinjJ:ua  par  sa 
vaillante  attitude.  Lorsque,  aprus  le  départ  des  Espagnols, 
une  université  fut  fundéo  à  Leyde,  il  on  fut  lo  premier 
curateur.  Ses  travaux  philologiques,  qui  l'ont  fait  sur- 
nommer le  "Varrou  do  son  pays,  l'avaiont  désigné  pour 
ces  fonctions.  Il  a  laissé  do  très  bons  commeniaires  sur 
les  élégiaques  latins,  sur  Plaute,  Horace,  Pétrone,  Juvé- 
nal,  etc.  11  était  lui-môme  un  poète  latm  distingué. 

DoËS  ^Pierre  van  der),  amiral  hollandais,  né  à  Leyde 
on  1562,  mort  à  l'île  Saint-Thomas  en  1599.  Il  prit  part 
à  la  guerre  quo  la  Hollande  soutint  contre  l'Kspagno  pour 
son  affranchissement.  Grand  maître  do  l'artillerie  en  1595, 
il  fut  chargé,  en  1599,  d'attaquer  les  colonies  espagnoles, 
après  avoir  ravagé  les  côtes  d'Espagne.  Il  ht  ensuite  , 
vode  pour  le  Brésil,  captura  sur  la  côte  de  Guinée  plu- 
sieurs navires  et  opéra  une  descente  dans  l'île  Saint- 
Thomas,  mais  il  y  mourut. 

DOESBURG,  DOESBOURG  ou  DOESBORGH,  ville 
forte  dos  Pays-Bas  (prov.  do  Gueidro  [arr.  do  Zutphon]], 
sur  r  Yssel,  à  son  confluent  avec  l'Oudo  :  4.505  hab.  Centre 
de  culture. 

DOETINCHEM,  ville  des  Pays-Bas  (Gueldre),  surl'Oude- 
Yssel,  affluent  de  l'Yssel;   3.700   hab. 
Ancienne  ville  hanséatique  importante. 

DOFFER  n.  m.  Nom  que  l'on  donne, 
dans  les  filatures,  à  un  rouleau  ou  sorte 
de  corde  circulaire  qui,  dans  son  mou- 
vement continu  de  rotation,  enlève  les 
blousses  ou  déchets  dont  les  peigneuses 
et  les  brosses  de  nettoyage  sont  en- 
combrées. 

DOFRINES  (altération  franc,  du  scan- 
din.  Dovrefield).  On  désigne  ainsi 
la  partie  centrale  et  la  plus  élevée  du 
long  plateau  norvégien;  c'est  par  abus 
qu'on  a  fini  par  étendre  ce  nom  à  toutes 
les  montagnes  de  la  Scandinavie  et  par 
lui  donner  pour  synonyme  l'expressiOQ 
de  ALPES  Scandinaves. 

Les  Dofrines  sont  faites  do  roches  : 
gneiss ,    micaschistes ,    syénites,    por- 
phyres ;  sur  leurs  cimes  et  leurs  pla- 
teaux, des  neiges;   sur  leurs    pentes, 
de  superbes  forêts  de  sapins;  en  bas, 
des   prairies  et  quelque   peu   de    cul- 
tures,  tel   est   leur  aspect   coutumier. 
Dressées    à  300  kil.  environ  au  N.  et 
N.-O.   do   Christiania,    immédiatement 
au  S.  de  Trondhjem,  elles  ont  pour  cime  dominatrice  le 
Sneehœtta  (2.306  m.),   sixième  cime  do  la  Scandinavie. 
Les  grandes  rivières  Khar  et  Glommon  y  naissent.  Im- 
menses névés, 
hautes  cascades. 

DoGADO.nom 

d'unedesaucien- 
nesprovincesdes 
Etats  vénitiens, 
compriseentrela 
Marche  trévisa- 
ne  au  N.,  le  Pa- 
douan  à  l'O.,  la 
Polésine  de  Ro- 
viço  au  S.  et  l'A- 
driatique à  l'E. 
Cette  province , 
dont  le  nom  signi- 
fie résidence  du 
doge,  avait  pour 
capitale  Venise. 

DOGALINE 

(rad.  doge}  n.  f. 
Vêtement  long, 
porté  en  Italie  par  les  deux  sexes,  au  xiv«  siècle  et  plus 
tard  encore,  et  qui  était  une  robe  à  larges  manches  retom- 
bantes ou  fendues.  (La  dogaline  des  dames  était  une  robe 
descendant  jusqu'aux  pieds;  celle  des  hommes  no  dépas- 
sait guère  les  genoux.) 

DOGARESSE  [ri^ss  —  de  l'ital.  dogaressa,  mémo  sons)  n.  f. 
Femme  d  un  doge. 

DOGAT  iqa  —  de  l'ital.  dogato,  môme  sens)  n.  m.  Dignité 
de  «luge.  Il  Durée  des  fonctions  d'un  doge. 

DOG-CART  {kâr'  —  mot  angl.;  de  dog,  chien,  et  cart. 
voiture)  n.  m.  Voiture  légère  à  deux  roues  très  élevées 
et   m u - 


s'établir  sur  Venise,  entreprise  qui  se  termina  par  l'épou- 
vantable mort  do  Candiano  IV  et  de  ses  fils.  Les  Orseolo 
no  furent  pas  plus  heu- 
reux. L'anarcliie  régna 
jusqu'en  1173,  époque 
do  l  assassinat  de  Vital 
Michioli  II,  qui  avait 
mené  la  république  à 
sa  ruine. 

L'aristocratie  so  dé- 
cida enfin  à,  saisir  lo 
pouvoir.  Une  assem- 
blée de  onze  mem- 
bres fut  chargée 
d'élire  le  nouveau  doge 
et  de  régler  l'équilibre 
des  pouvoirs.  Le  pou- 
voir du  doge  fut  désor- 
mais limité  par  celui 
do  la  ■■  seigneurie  », 
sorte  de  conseil  d'Etat, 
et  du  n  sénat  »,  parle- 
ment de  l'aristocratie, 
son  élection  fut  confiée 
au  "  grand  conseil  " ,  et 
lo  peuple  n'eut  plus 
qu'un  droit  de  confir- 
mation illusoire.  Sébas- 
lien  Ziani  fut  le  premier  doge  élu  de  cette  façon.  Depuis 
lors,  le  dogat  ne  fut  qu'un  instrument  de  l'aristocratie. 
En  1275,  le  grand  conseil  défendit  aux  doges  d'épouser 


Costume  de  doge  (xvi"  s.). 


Dogalioes. 
(Homme.)  (Femme.) 


Dog-cort. 

sons  in.  j    r.* 

m.  Chef  élu  de  la  république  do  Venise  ou  do  cello  de  Gflnes. 
—  Encycl.  Lo  dogat  exista  ù.  Venise  de  607  ù  I7î)7.  Los 
premiers  (/offcs,  depuis  Anafesto  jusqu'à  Urso,  furent  dos 
princes  ù.  peu  près  absolus.  Urso,  ayant  abusé  de  ce  pou- 
voir, fut  massacré  on  737,  et  lo  dogat  fut  aboli  jnsqu  en 
742.  où  il  fut  rétabli  on  faveur  do  Théodat,  lils  d  Urso. 
Mais  la  lutte  était  continuelle  entre  les  doges,  qui  s'offor- 
çaiont  d'établir  la  monarchio  héréditaire,  et  l'aristocratie, 
impatiente  do  toute  autorité,  qui  soulevait  contre  oux  lo 
peuple.  Huit  doges  furent  déposés  coup  sur  coup,  do  737 
à  8oy.  PuiH.  do  «oy  ù  97tî,  ce  furent  les  doux  dynasties 
rivales  dos  Participatio  ot  dos  Cundiunoqui  essayèrent  do 


Palais  des  doges,  h  Venise. 

des  étrangères.  En  1310,  les  assemblées  du  peuple  furent 
supprimées  et  le  conseil  des  Dix  établi.  La  conjuration  de 
Marine  Faliero,  en  1378,  fut  le  dernier  effort  du  dogat 
pour  s'affranchir  de  l'aristocratie  en  s'appuyant  sur  le 
peuple,  et,  depuis  lors  jusqu'à  Manin,  en  1757.  les  doges 
furent  seulement  les  exécuteurs  du  conseil  des  Dix. 

A  Gênes,  le  dogat  fut  créé  par  le  parti  populaire,  en  1339. 
Mais,  à  partir  de  1528  jusqu  en  1757,  le  doge  ne  fut  plus, 
comme  à  Venise,  que  l'exécuteur  des  décisions  de  l'aristo- 
cratie triomphante. 

DOGESSE  O.    f.    Hist.   V.  DOGARESSE. 

DOGGER  (mot  angl.)  n.  m.  Assise  quo  l'on  rencontre  en 
Angleterre,  dans  le  Yorkshire,  ot  dont  la  base  appartient 
au  jurassique  inférieur  (basique  de  de  Lapparont),  et  la 
partie  supérieure  au  jurassique  moyen  (étage  bajocien). 
iLe  doijger  comprend  principalement  des  sables  micacés 
et  surtout  des  grés  ferrugineux.] 

DOGGERBANK  (nom  holland.  sïgnif.  banc  des  dogres» 
autrement  dit  «  des  bateaux  de  pèche  »).  banc  de  sable 
plat,  dans  la  mer  du  Nord,  entre  le  littoral  anglais  et 
celui  du  SIesvig  (Allemagne)  et  du  Jutland  (Danemark); 
515  kilom.  sur  64,  avec  7  à  30  brasses  d'eau  seulement. 
Morues  et  harengs. 

DOGXEL  (Mathias),  historien  polonais,  né  près  do  Vilna 
en  1715.  mort  à  Varsovie  en  1760.  Il  entra  dans  la  congré- 
gation des  piaristes,  puis  il  devint  recteur  du  collège 
de  Vilna.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Codex  diplo- 
maticus  regni  Poloniêe  et  magni  ducatus  Lithuanix  (j)ublié 
sans  date)  ;  Limites  regni  Polonix  et  magni  ducatus  Lithua- 
ni.r  (Vilna,  1758). 

DOGLIANI,  comm.  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Coni]), 
sur  le  Tanaro,  affluent  du  P6;  5.3i0  hab.  Vins;  fabnqut^ 
do  poterie. 

DOGLîNGE  {qlinf)  n.  f.  Nom  que  les  pôchours  baleiniers 
donnent  à  une  variété  do  baleine. 

DOGMATIGIEN  {si-in  —  rad.  dogmatisme)  n.  m.  Celui  qui 
professe  certains  principes  commodes  dogmes  sur  lesquels 
il  ne  peut  s'élever  aucun  doute.  Syn.  dogmatïstk. 

DOGMATIQUE  [tik'  —  gr.  dogmatikos;  do  dogma,  aîos, 
dogme)  adj.  gui  a  rapport  au  dogme,  qui  atfocte  la  forme 
d'u"n  dogme  :  Les  vérités  dogmatiques. 

—  Relatif  aux  doctrines  religieuses  philosophiques  (par 
opposition  à  histonquc,  relatif  aux  faits). 

_  Fi"  Tranchant,  qui  décide  avec  une  certain© préten- 
tion péSantesquo  :  C'est  la  profonde  ignorance  qm  inspire 
le  ton  DOGMATiQUK.  (La  Bruy.)  '  „„„;Ar« 

—  Littér.  Style  doqinatique.  Stylo  afrtrmatif,  mamèro 
d'écriro  iranchanto.  absolue  dans  les  anirmatïons. 

—  Méd  Qui  a  rapport  au  svstèmo  médical  connu  sous 
le  nom  do  «  dogmatisme  ».  ou  aux  autours  qui  suivent  ce 
système:  Doctrine  im.cmatwvik.   Médecjns  nooMATiQUKS. 

—  Philos.  Qui  prétend  atteinUro.  par  la  raison,  la  vente 
absolue  :  La  philosophie  dogmatiquk  et  la  philosophie  scep- 

"'.!!.**'Théol.  Théologie  dogmatique»  Exposition  ot  preuves 
dos  dogmes  religieux.  .•„...,„ 

—  Syn.  DogmaUque,  déclsU,  péromptotro.  V.  dkcisik. 

—  Substanliv.  au  masc.  (icnre  dogniaiique  :  Le  doc.ma- 
T\<iVV.sount  toujours  aux  pfttts  esprits,  ii  Partie  dogmatique 
d'un  ouvrage  ou  d'uno  doclrino  :  liohngbivke  a  séparé  («' 
D01.MAT1QUB  d'avcc   /'HisTORigrK.  (Volt.)    Il  PûrlisttU   du 

08 


DOGMATIQUE   —  DOHATCHI 

dogmatisme  :  Un  dogmatique  des  plus  absolus,  ii  Partisan 
de  la  médecine  dogmatique,  dont  Hippocrate  fut  le  chef. 
DOGMATIQUE  {tik'  —  même  étymol.  tju'à  l'art,  précéd.) 
n.  f.  Ensemble  des  dogmes  d'une  religion.  iV.  la  partie 
encvcl.)  Il  Dans  le  système  de  Bentham,  Partie  de  la 
science  juridique  qui  critique  les  lois,  non  au  point  de  vue 
des  textes  et  de  leur  application  légale,  mais  de  leur  rap- 
port avec  le  droit  naturel. 

—  Encycl.  Théol.  II  faut  distinguer  avec  soin  le  doqme 
et  la  dogmatique.  Le  dogme  est,  pour  tout  catholitjue, 
l'expression  même  de  la  vérité  révélée  :  enseigné  au  nom 
de  l'autorité  infaillible  de  l'Eglise,  il  est  immuable.  La 
dogmatique  est  cette  partie  de  la  tliéologie  qui  renferme 
l'exposé  systématique  et  raisonné  des  dogmes  ;  elle  est 
l'œuvre  des  docteurs  et  des  écrivains  ecclésiastiques,  qui 
s'appliquent  à  coordonner  les  vérités  révélées  d'après 
leurs  vues  personnelles.  La  do^atique  a  varié,  dans  le 
cours  des  temps,  suivant  le  génie  des  théologiens  et  aussi 
suivant  les  diverses  méthodes  philosophiques  qui  lui  ont 
servi  de  cadre.  Le  premier  essai  de  dogmatique  remonte  à 
Origène  qui,  au  m'  siècle,  tenta  une  synthèse  des  dogmes 
chrétiens.  Saint  Augustin,  penseur  non  moins  hardi,  mais 
théologien  d'une  orthodoxie  plus  sûre,  fut,  en  Occident,  le 
véritable  fondateur  de  la  théologie  dogmatique. 

Au  moyen  âge,  les  docteurs  de  l'école  appliquèrent 
à  la  théologie  les  principes  et  la  méthode  de  la  philoso- 
phie d'Aristote.  La  Somme  de  saint  Thomas  d'Aquin  est  le 
résultat  le  plus  marquant  de  cette  tentative.  Depuis  la 
Renaissance,  la  controverse  et  l'apologétique  tiennent  une 
grande  place  dans  les  ouvrages  des  écrivains  catholiques. 
Cependant,  la  dogmatique  proprement  dite  n"a  pas  été  né- 
gligée. Au  XVII»  siècle,  Suarez  et  Melchior  Cano  ont  com- 
posé de  vraies  sommes  théologiques  ;  les  Pères  Péiau  et 
Thomassin  ont  savamment  mêlé  l'histoire  à  l'exposé  du 
dogme.  Bossuet  adonné  un  résumé  brillant  de  la  doctrine 
catholique.  Au  siècle  suivant,  Billuart  et  Bergier  se  distin- 
guent entre  tous  les  théologiens  de  leur  temps.  Le  xix*  siè- 
cle a  vu  naître  une  dogmatique  qui,  se  dégageant  des  for- 
mules de  l'école,  ne  craint  pas  de  faire  appel  à  toutes  les 
ressources  de  l'éloquence  et  de  la  littérature.  Ce  carac- 
tère apparaît  surtout  dans  les  ouvrages  des  écrivains  fran- 
çais :  Frayssinous,  Lacordaire,  Gratry,  Gousset,  Dupan- 
loup,  Besson,  Bougaud,  d'Hulst,  Monsabré,  etc.  Il  faut 
citer  :  en  Angleterre,  Wiseman  et  Newman  ;  en  Allemagne, 
Mœhler,  Klee,  Hettinger.  Parmi  les  auteurs  du  xix*"  siècle, 
qui  ont  composé  en  latin  des  traités  classiques  de  théologie 
dogmatique,  on  peut  nommer  :1e  P.  Perrone,  Franzelin, 
Scnouppe,  Hurter,  etc. 

En  Orient,  saint  Jean  Chrysostome  a  fondé  la  dogma- 
tique catholique  ;  saint  Jean  Damascène  lui  a  donné  sa 
forme  définitive. 

Chez  les  protestants,  la  dogmatique  a  suivi  les  vicissi- 
tudes de  la  foi  aux  dogmes.  Elle  tient  une  grande  place 
dans  les  écrits  des  premiers  réformateurs.  Très  vivante 
encore  au  xvii'  siècle,  elle  tend  à  se  confondre,  aujour- 
d'hui, avec  la  critique  biblique. 

—  BiBLiOGR.  :  saint  Thomas  d'Aquin,  Sumnia  theotogica; 
Thomassin,  Doqmata  theologica  (Paris,  1680-1684);  Bou- 
gaud, ^e  CAmfmnisnieef /es /emps;jresenïî  (Paris,  1872-1884). 

—  Méd.  V.   DOGMATISME. 

DOGMATIQUEMENT  {ke-man)  adv.  D'une  manière  dog- 
matique. Il  Dune  manière  décisive,  avec  un  ton  tranchant  : 
Parler  dogmatiqdkment  de  toules  choses. 

DOGMATISATION  {si-an)  n.  f.  Action  d'ériger  en  dogme 
une  opinion  théologique  :  Le  xix*  siècle  a  int  la  dogmati- 
SATioN  de  l'Immaculée  Conception  et  la  dogmatisation  de 
l'infaillibilité  du  pape. 

—  Encycl.  "V.  dogmatique,  dogmatisme  et  dogme. 
DOGMATISER  v.  n.  Discuter,   établir,   enseigner  des 

dogmes  :  Jean  ffuss  commença  à  DOGMATisiiR  en  (401. 
(De  Donald.) 

—  Parler,  écrire  sur  un  ton  dogmatique,  décisif,  impé- 
rieux :  Il  ne  faut  pas  dogmatiser,  viais  s'expliquer. 

—  Fig.  Recommander,  appuyer  certaines  doctrines, 
certaines  opinions. 

—  v.  a.  Prêcher,  préconiser,  recommander. 
DOGMATISEUR  n.  m.  Homme  qui  aime  à  prendre  le 

ton  dogmatique. 

—  Adjectiv.  :  Hérétiques  dogmatisedrs. 
DOGMATISME  [tissm'  —  rad.  dogmatiser)  n.  m.  Philoso 

phie  dogmatique,  qui  admet  la  certitude  :  L'histoire  nous 
montre  partout  cette  lutte  du  dogmatisme  et  du  scepticisme. 
(J.  Simon.) 

—  Par  ext.  Disposition  à  croire,  à  affirmer  :  Guizot  était 
conservateur  par  dogmatisme,  libéral  par  conviction.  (La 
Guéronnière.)  n  Affirmations  données  sur  un  ton  décisit  et 
tranchant  :  Le  livre  des  Ruines  est  plein  d'un  dogmatisme 
négatif  et  d'affirmations  scientifiques.  (Ste-Beuve.) 

—  Méd.  Système  de  lïiédecine  purement  rationnel  et 
restant  en  dehors  de  l'expérience  et  de  l'observation  :  La 
médecine  a  rejeté  le  dogmatisme. 

—  Enctcl.  Philos,  he  dof/matisme  est  une  théorie  de  la 
connaissance  qui  attribue  à  l'homme  la  faculté  d'atteindre, 
par  la  raison,  la  vérité  absolue.  Avec  des  nuances  impor- 
tantes, elle  fait  le  fond  des  doctrines  platoniciennes,  pé- 
ripatéticiennes, stoïciennes,  néo-platoniciennes,  carté- 
siennes, leibniziennes,  spinozistes.  Malgré  la  révolution 
accomplie  par  Kant,  le  dogmatisme  est  à  la  base  des 
grandes  métaphysiques  qui,  pendant  une  partie  de  ce 
siècle,  ont  été  en  faveur  en  Allemagne.  Il  est  également 
à  la  base  de  la  vaste  construction  édifiée  par  Herbert 
Spencer.  Le  dogmatisme  comporte  au  moins  deux  formes  : 
l'une  positive,  c'est  la  plus  fréquente  ;  l'autre  négative. 
Nier  avec  certitude,  c'est  encore  dogmatiser.  A  l'égard  de 
la  métaphysique,  par  exemple,  l'attitude  des  positivistes 
n'est  pas  celle  des  sceptiques  :  ceux-ci  n'affirment  rien 
touchant  les  premiers  principes;  ceux-là  pensent  ferme- 
ment que  la  recherche  des  premiers  principes  est  une 
recherche  stérile. 

Dans  l'histoire  de  la  philosophie,  c'est  le  scepticisme 
oui  a  été,  d'ordinaire,  opposé  au  dogmatisme.  Pourtant,  dès 
1  antiquité,  dans  la  Nouvelle-Académie,  une  solution  inter- 
médiaire, qu'on  a  appelée  probabilismpy  a  été  proposée 
par  Carnéade.  On  s'est  accordé  longtemps  pour  la  trouver 
contradictoire.  U  est  permis  de  se  demandor  si  ce  n'est 
pas  l'ébauche  d'une  philosophie  de  la  croyance,  d'une  doc- 
trine, qui  annonce  la  solution  moderne  du  crlticisme.  A  la 
suite  dû  Kant,  aujourd'hui ,  bien  des  penseurs,  tout  en 
contestant  la  valeur  absolue  des  métaphysiques  dites 
«  rationnelles  »,  nient  les  négations  qu'on  leur  oppose  et 


affirment  les  inductions  morales  que  la  raison  pratique 
permet  et  exige.  Do  telle  sorte  que,  de  nos  jours,  comme  aux 
lemps  antiques,  le  débat  sur  la  connaissance  est  encore 
entre  le  dogmatisme,  le  scepticisme  et  le  probabilisme. 

—  Méd.  On  donne  le  nom  de  dogmatisme  à  un  aucien 
système  médical,  au  moyen  duquel  on  cherchait  à  con- 
naître, par  le  raisonnement,  les  causes  occultes  des  ma- 
ladies, avant  d'en  entreprendre  la  guérison.  L'école 
antagoniste  était  celle  des  empiriques.  Tandis  que  les 
empiriques  se  bornaient  à  l'expérience,  c'est-à-dire  à 
l'application  pure  et  simple  des  remèdes  aux  symptômes 
o'>servés,  les  partisans  du  dogmatisme,  qui  reconnaissaient 
Hippocrate  pour  chef,  sans  négliger  cette  méthode,  s'ap- 
pliquaient â  étudier  les  causes  morbifiques,  les  circon- 
stances d'âge,  de  sexe,  de  tempérament,  do  saison,  de 
climat,  etc.,  et  arrivaient  par  le  raisonnement  à  déter- 
miner le  traitement  convenable.  Cette  méthode  était  dé- 
signée sous  le  nom  d'analogisme,  tandis  que  celle  des  em- 
piriques s'appelait  épitogisme.  La  méthode  des  médecins 
dogmatiques  eût  été  certainement  la  meilleure,  si  ceux  qui 
a  suivaient,  à  force  de  vouloir  remonter  aux  causes  in- 
connues, ne  s'étaient  livrés  à  des  écarts  d'imagination 
que  les  empiriques  ne  manquèrent  pas  de  leur  reprocher 
avec  amertume.  De  là  une  polémique  violente,  qui  fut  sou- 
tenue, du  côté  des  dogmatiques,  par  Diodes,  Praxagoras, 
Chrysippe,  Hérophile,  Erasistrate,  Asclépiade,  Galien,  etc. 
Celse  nous  a  transrais  de  précieux  documents  sur  ces 
deux  sectes  médicales. 

DOGMATISTE  {((55^)  adj.  Qui  a  rapport  au  dogmatisme  : 
Les  opinions  doomatistes.  Les  philosophes  dogmatistes. 

—  Substautiv.  Personne  qui  appartient  au  dogmatisme 
dans  les  deux  sens  du  mot  :  Un  dogmatiste. 

DOGME  [dogm'  —  gr.  et  lat.  dogma,  même  sens)  n.  m. 
Article  de  croyance  religieuse  enseignée  avec  autorité  et 
donnée  comme  étant  d'une  certitude  absolue  :  L'infaillibi- 
lité du  pape  est  iin  dogme  catholique  depuis  i870.  il  L'en- 
semble des  dogmes  ;  Le  dogme  chrétien. 

—  Par  ext.  Opinion,  doctrine  quelconque  donnée  comme 
étant  d'une  certitude  absolue  :  Des  dogmes  politiques, 
littéraires,  'i  Précepte,  prescription.  (Inus.) 

—  Encycl.  Théol.  Dans  la  langue  des  écrivains  ecclé- 
siastiques, le  mot  dogme  s'applique  uniquement  aux  doc- 
trines que  l'Eglise  enseigne  au  nom  de  Dieu.  Ainsi  entendu, 
le  dogme  peut  être  étudié  soit  dans  ses  sources,  soit  dans 
ses  caractères. 

1»  Sources  du  dogme.  Le  dogme  catholique  est  puisé  à 
deux  sources  :  l'Ecriture  sainte  et  la  Tradition.  D'après  la 
doctrine  de  l'Eglise,  l'Ecriture  sainte  contient,  dans  l'An- 
cien Testament,  les  vérités  dont  Dieu  avait  confié  le  dépôt 
au  peuple  d'Israël,  et,  dans  le  Nouveau,  les  enseigne- 
ments que  Jésus-Christ  a  chargé  les  apôtres  de  répandre 
dans  le  monde  entier.  Quant  à  la  Tradition,  elle  est  ren- 
fermée dans  trois  sortes  de  monuments.  Les  premiers  et 
les  plus  importants  sont  les  décrets  portés,  en  matière  de 
l'oi,  par  les  conciles  œcuméniques  et  par  les  papes  par- 
lant ex  cathedra.  Leur  autorite  est  irréfragable  :  tout  ca- 
tholique doit  les  tenir  comme  l'expression  authentique  de 
la  vérité  révélée,  l'Eglise  ayant  été  instituée  par  Jésus- 
Christ  gardienne  et  mterprète  infaillible  de  la  foi.  Une 
seconde  source  de  la  tradition,  ce  sont  les  symboles  de  foi 
qu'emploie  l'Eglise.  Le  premier  de  tous  par  la  date  et  l'au- 
torité est  le  Symbole  des  apôtres,  complété  par  le  Symbole 
de  Nicée.  Enfin,  la  Tradition  est  renfermée  dans  les  écrits 
des  Pères  de  l'Eglise,  échos  fidèles  de  ce  que  les  chrétiens 
croyaient  de  leur  temps.  Ni  tous  les  enseignements  des 
apôtres,  ni  même  tous  ceux  de  Jésus-Christ,  comme  le  dit 
saint  Jean  lui-même,  n'ont  été  recueillis  dans  le  Nouveau 
Testament.  Plusieurs  ont  été  conservés  oralement  par  les 
premiers  chrétiens  et  transmis  pareux.  U  s'est  formé  ainsi 
une  croyance  traditionnelle,  dont  les  Pères  de  l'Eglise  sont 
Jes  témoins  authentiques. 

2"  Caractères  du  dogme.  Le  premier  caractère  du  dogme, 
celui  qui  frappe  d'abord,  c  est  V immutnbilité .  L'Eglise 
croit  et  professe  que  sa  doctrine  lui  vient  immédiatement 
de  Dieu  :  elle  ne  saurait  donc  admettre  que  l'esprit  hu- 
main puisse  la  modifier.  Quand  une  controverse  dogma- 
tique s'élève,  le  devoir  des  papes  et  des  évoques  est  de 
rechercher  si  le  point  discuté  fait,  ou  non,  partie  de  la 
Révélation  ;  s'il  est  reconnu  lui  appartenir,  une  définition 
solennelle  le  constate,  et,  pour  tout  catholique,  la  discus- 
sion est  close.  Le  second  caractère  des  dogmes  chrétiens 
est  leur  union  intime  avec  la  morale.  La  Révélation  a  pour 
but  de  conduire  l'homme  à  son  salut  éternel  :  tous  les 
dogmes  qu'elle  renferme  tendent  à  cette  fin.  Un  troisième 
caractère  que  l'Eglise  reconnaît  au  dogme  est  d'être  à  la 
fois  divin  et  humain  :  divin  dans  son  principe  et  son  fond, 
humain  dans  son  expression,  qui  est  forcément  empruntée 
au  langage  des  hommes  et  participe,  d'une  certaine  ma- 
nière, à  ses  imperfections.  En  d'autres  termes,  il  faut  dis- 
tinguer dans  le  dogme  la  vérité  qui  vient  de  Dieu  et  la 
formule  qui  est  l'œuvre  de  l'Eglise,  assistée  sans  doute  par 
l'Esprit-Saint,  mais  obligée  de  se  servir  des  termes  que 
l'homme  a  inventés.  Enfin,  quoique  immuable,  le  dogme 
n'est  cependant  pas  étranger  à  tout  prog:rès  et  à  tout  dé- 
veloppement. Ce  progrès  s  accomplit  ordinairement  à  l'oc- 
casion des  contradictions  et  des  luîtes  que  suscitent  les 
novateurs.  Obligée  de  défendre  un  point  de  la  doctrine  ré- 
vélée contre  une  hérésie  nouvelle,  l'Eglise  l'étudié  avec 
plus  de  soin,  le  distingue  plus  nettement  des  opinions  hu- 
maines qui  le  contredisent  et  le  précise  dans  une  définition 
plus  rigoureuse.  De  plus,  une  conséquence  contenue  en 
principe  dans  un  dogme  reconnu  depuis  longtemps  peut 
d'abord  avoir  été  laissée  dans  l'ombre  ;  un  moment  vient  où 
elle  est  mise  en  pleine  lumière  :  il  y  a  ^lors  une  nouvelle 
formule,  il  n'y  a  pas  de  vérité  nouvelle.  Ce  n'est  pas 
clianger,  pour  un  germe,  que  de  s'épanouir  :  c'est  achever 
de  devenir  soi-même. 

En  dehors  de  l'Eglise  catholique,  il  n'est  guère  question 
de  dogmes.  Le  mot  ne  peut  être  appliqué  que  très  impro- 
prement; par  exemple,  aux  enseignements  des  religions 
païennes,  car  aucune  d'elles  ne  prétendait  avoir  une  doc- 
trine invariable.  De  tous  les  peuples  antiques,  seuls  les 
Juifs  avaient  dos  dogmes.  Parmi  les  modernes,  les  premiers 
écrivains  protestants  appelaient  de  ce  nom  les  vérités  sur 
lesquelles  tous  les  chrétiens  leur  paraissaient  d'accord  ; 
mais  les  progrès  du  rationalisme  au  sein  du  protestan- 
tisme tendent  à  restreindre  de  plus  en  plus,  parmi  les 
protestants,  le  nombre  de  ces  vérités. 

—  HiBLiOGR.  :  Genouilhiac,  Histoire  du  dogme  catho- 
lique dans  les  trois  pi^emiers  tiiècles  [Introduction]  {Paris, 
1865)  ;  do  La  Barre,  ta  Vie  du  dogme  catholique  (Paris,  189S.) 


788 

DOGNACSKA,  bourg  d' Austro-Hongrie  (Hongrie  [co- 
mitat  de  Krasso]),  sur  une  des  sources  du  Karras,  affluent 
du  Danube;  3.500  hab. 
Exploitation  de  cuivre,  de 
plomb  et  de  zinc;  mines 
d'or,  d'argent,  de  fer  ;  car- 
rières de  marbre  blanc. 

DOGNEVILLE,  comm. 
des  Vosges,  arr.etàôkil. 
d'Epinal  ;  908  hab. 

DoGNON  (le)  ou  Doi- 
GNON,  ancien  petit  pays 
de  France  (Limousin),  ac- 
luellement  compris  dans 
la  Haute-Vienne. 

DOGREou  DOGREBOT 
(bo)  [du  holl.  dogger, 
même  sens]  n.  m.  Petit 
bâtiment  ponté  et  à  voi- 
les, faisant  la  pêche  au  DoTe. 
maquereau  dans  la  mer 

du  Nord.  (Il  jauge  de  100  à  200  tonnes,  et  sa  cale  est  dis- 
posée en  vivier.) 

DOGUE  [dogh'  —  de  l'angl.  dog,  chien)  n.  m.  Mamm. 
Chien  de  garde,  caractérisé  par  sa  face  plate  et  noire,  son 
nez  écrasé,  ses  lèvres  épaisses  et  pendantes,  son  carac- 
tère irascible  et  féroce. 

—  Fig.  Personne  d'un  caractère  violent  et  emporté. 

—  Par  plaisant.  Portier  ou  portière,  par  allusion  aux 
fonctions  de  Cerbère  aux  enfers. 

—  Fam.  Etre  d'une  humeur  de  dogue,  Avoir  une  humeur  de 
dogue,    Etre    très  irascible  ; 
avoir  très  mauvaise  humeur. 

— Mar.  anc.  Bassin,  il  Forme 
de  radoub.  (V.  dock),  ii  Dogue 
d'amure.  Fort  chaumard  ap- 
pliqué contre  la  muraille,  ou 
Trou  percé  dans  le  bordé  de 
pavois  et  dont  l'orifice  exté- 
rieur était  orné  d'un  masque 
de  chien  par  où  l'on  passait 
l'amure  de  la  grande  voile. 

—  Véner.  Chiens  dont  on  se 
sert  pour  assaillir  et  coiffer 
les  sangliers  et  les  loups. 

—  Encycl.  Mamm.  Le  mot  Dogue  d'amure. 
dogue    n'apparaît    guère,   en 

France,  quau  xvii*  siècle.  Le  dogue  est  alors  considéré 
comme  un  gros  mâtin  venant  d'Angleterre.  Au  xviii"  siècle, 
on  entend  encore  par  "  dogue  u  {molossus  Britannicus)  le 
grand  mâtin  qui  vient 
d'Angleterre  et  qui  a 
gardé  le  nom  anglais  de 
dog.  On  croit  que  ces 
chiens  étaient  employés 
dès  le  moyen  âge  comme 
chiens  de  garde,  ou  peut- 
être  aussi  comme  chiens 
de  guerre;  mais  ceux  qui 
sont  figurés  sur  les  monu- 
ments ressemblent  beau- 
coup à  des  danois  (tom- 
beau d'Alphonse  le  Ma- 
gnanime, à  Naples,  etc.). 
On  entend,  en  langage 
moderne,  par  «  dogue  », 
un  molossoïde  moins  fort 
que  le  molosse,  mais  plus 
grand  que  le  danois,  et  qui 
atteint  o^iSO  au  garrot,  comme  le  dogue  de  Bordeaux. 
La  tête  forte,  le  museau  court  et  gros,  les  babines  pen- 
dantes, le  pelage  ras,  fauve  plus  ou  moins  foncé,  sont 
les  principaux  caractères  de  cette  race  que  l'on  confond  à 
tort  avec  les  mastiffs  anglais,  hauts  de  1  mètre,  qui  ont 
le  pelage  ras,  fauve,  bringé  de  noir.  V.  chien. 

DÔ-GUEN,  prêtre  japonais,  de  la  secte  Tendaï.  Il  alla 
en  Chine  en  1245,  pour  y  étudier  le 
bouddhisme  auprès  des  maîtres  illus- 
tres de  cette  époque,  et  reçut  les  le- 
çons de  Djô-djô,  qui  enseignait  que 
l'esprit  de  l'homme  pouvait  acquérir 
la  science  parfaite,  en  Bodhi,  par  la 
méditation,  sans  autre  aide  que  sa 
volonté  et  ses  propres  efforts.  A  sou 
retour  au  Japon,  il  fonda  la  sous- 
secte    de    Zen-siou,  appelée    Sotô. 

V.    ZEN-SIOC. 

DOGUER  [qhé^,  (SE),  V.  pr.  Se  battre 
en  se  heurtant  mutuellement  avec  la 
tête  :  Les  béliers  se  doguent  surtout 
dans  le  temps  de  larnonie.  (Legoarant.) 

DOGUET  {ghè)  n.  m.  Nom  que  les 
pêcheurs  donnent  :   1"  à  une   petite 
morue;  2"  à  l'aigrefin,  notamment  dans  les  ports  du  lit- 
toral nord  de  la  France. 

—  Nom  sous  lequel,  dans  l'ouest  de  la  France,  on  dé- 
signe un  cochon  court,  trapu,  â  oreilles  droites. 

DOGUIN(9/îm),INE  n.  Petit,  mâle  ou  femelle,  du  dogue  : 
Elever  un  DOGuiN. 

—  n.  m.  Individu  résultant  du  croisement  du  dogue  com- 
mun et  du  petit  danois,  il  En  Normandie, 
Variété  de  cochon  trapu,  à  oreilles  droites. 

DOMAD  ouDEVAD.villede  l'Hindous- 
tan  occidental  (Goudjeral),  ch.-l.  d'une 
principauté(|ui  relève  de  l'Etatde  Scindia 
et  est  tributaire  de  l'empire  anglais  des 
Indes;  11.500  hab.  Son  importance  straté- 
gique est  grande:  elle  commande  les  dé- 
niés des  monts  Doungars,  qui  mènent  du 
plateau  de  Malvadans  les  terres  basses  du 
Goudjerat.  Fort  construit  par  Aurangzeb. 

DOHATCHI,    DORA   et   DZAROUGANÉ 

n.  m.^ase  sonore  en  bronze,  affectant  la 
forme  d'une  cloche  hémisphérique  ren- 
versée, dont  le  son,  très  puissant  et  pro- 
longé, sert  au  Japon  pour  annoncer  aux 
bouddhas  et  aux  dieux  le  commencement  et  la  fin  des  cé- 
rémonies religieuses. 


Dogue. 


Dô-Guen. 


DdhatcLî. 


789 

DoHCM,  comm.  ilii  Pas-do-Calais,  arr.  et  A  U  kilom.  do 
Saint-Omor,  sur  lo  massif  entre  la  Lysetl'Aa;  1.083  hab. 
Coniiuorco  do  bestiaux. 

DÔHLEN,  bourg  d'Allemagne  [Saxe  [cercle  do  Dresde]), 
sur  lu  Weiss.M'itz,  atHueut  de  l'Elbe;  2.500  hab.  Ilouillùro, 
lor};u  oL  m-tèrio,  verrerie. 

DOHM  (Clirétien-Guillaumo  dk),  diplomate  et  histo- 
rien allemand,  né  à  Lomgo  en  1751,  mort  près  do  Ho- 
honsioin  on  1820.  Il  fut  nommé  archiviste,  secrétaire 
privé  et  consoillor  au  niinisiéro  dos  atrairos  étrangôres. 
Lors  des  démêlés  entre  la  Prusse  et  l'Autriche,  il  rédigea 
un  mémoire  justificatif  des  prétentions  de  la  fi-usse,  inti- 
tulé Histoire  de  la  discussion  relative  à  la  succesaion  df  (a 
liavit^re,  avec  un  exposé  de  la  situation  de  ce  pays  (Berlin, 
my).  U  publia  avec  Mendelssohn  :  Amélioration  de  l\Hat 
civil  des  Israélites  (Berlin,  1781).  Après  diverses  missions 
diplomatiques,  il  fut  nommé  conseillé  privé  (1788'  et  mi- 
nistre plénipotentiaire,  puis  anobli.  Kn  1789.  il  publia  la 
Hévolution  liéfjeoise  et  se  posa  en  défenseur  dos  droits  de 
l'homme.  Lors  de  l'invasion  française  en  1806,  il  so  rendit 
auprès  de  Napoléon  et  parvint  à  épargner  à  cette  pro- 
vince les  rigueurs  et  tes  vexations.  Il  fut  nommé  conseil- 
ler d'Etat  en  1807  et,  en  1S08,  ministre  pléniiiotentiairo 
près  la  cour  de  Saxe.  II  prit  sa  retraite  en  1810.  Dohm  a 
écrit  aussi  :  Exposition  succincte  du  sjfstème  physiocrati- 
ûue  (1778);  De  la  ligue  des  princes  allemands  (1789);  et 
A/tUnoiresde  mon  temps,  de  i77Sà  iS06  (Lemgo,  1814-1819). 

Dohm  (Ernest),  écrivain  humoristique  allemand,  né  à 
Breslau  en  1819,  mort  à  Berlin  en  1883.  Il  collabora  à  di- 
verses revues  et  devint,  en  1849,  rédacteur  en  chef  du 
«  Kladderadatsch  »,  sorte  de  «  Charivari  »  berlinois.  Outre 
des  traductions,  on  lui  doit  des  pièces  comiques;  entre 
autres  :  la  Guerre  de  Troie  et  le  Sauveur.  —  Sa  femme, 
Hedvige  Dohm,  née  à  Berlin  en  1833,  s'est  occupée  de 
l'émancipation  des  femmes ,  et  a  publié  notamment  : 
l  Emancipation  scientifique  de  la  femme  (1874)  ;  le  Droit  de 
la  fonme  (1876),  et  des  comédies. 

DoHNA,  ville  d'Allemagne  (Saxe  [cercle  de  Dresde]), 
au  confluent  de  l'Elbe  et  de  la  Miiglitz  ;  2.750  hab.  Au 
xiV  siècle,  y  siégeait  le  yyial  ou  la  table  des  chevaliers  de 
Dohna,  tribunal  célèbre,  aux  sentences  duquel  recourait 
même  l'étranger.  Restes  d'un  vieux  château,  berceau  de 
la  famille  de  Dohna. 

Dohna  (comté  de),  formé,  en  1840,  dans  la  Prusse 
orientale  (arr.  de  Preussisch-Holland),  près  Kœnigsberg, 
des  terres  éparpillées  de  la  famille  do  Dohna,  et  dont  trois 
ou  quatre  titulaires  sont,  depuis,  membres  héréditaires  de 
la  cliambre  des  seigneurs  de  Prusse. 

Dohna,  grande  famille  allemande,  que  l'on  trouve  men- 
tionnée dès  le  X"  siècle.  Celui  qui  a  laissé  le  plus  grand 
souvenir  dans  l'histoire  est  Jkan  ou  Jkschke  de  Dolina, 
qui  entra  en  lutte  contre  le  margrave  Guillaume  do  iMisnie. 
Vaincu,  il  se  réfugia  auprès  de  l'empereur  Sigtsmond  ; 
mais  celui-ci,  loin  de  lui  prêter  appui,  le  fit  décapiter 
comme  perturbateur  de  la  paix  publique.  Au  xV  siècle, 
la  famille  des  Dohna  se  partagea  en  deux  branches,  dont 
l'une  se  lixa  en  Sdésio.  et  l'autre  en  Prusse.  —  Abraham  II, 
comte  de  Dohna,  mort  en  I612,  prit  part  aux  guerres  de 
religion.  —  Karl  Hannibal,  son  lils  (1588-1633),  s'attacha 
à  l'Autriche,  se  signala  par  ses  cruautés  contre  les  pro- 
testants, et  fut  nommé  comte  de  l'Empire.  —  Fabian, 
comte  de  Dohna  (155O-I622),  homme  de  guerre  au  ser- 
vice de  la  Pologne,  vint  au  secours  de  Henri  IV  contre  les 
ligueurs.  —  CHRisTOPHii-DELPHicus,  burgrave  et  comte 
de  Dohna-Carwinden  (1628-1668),  entra  au  service  de 
la  Suède  et  de  la  reine  Christine,  et  se  distingua  par  ses 
talents  militaires  et  diplomatiques.  —  Alexandeb  de 
Dohna-Schlobitten  et  chef  de  la  famille  de  Schlobitten 
(1661-1725),  fold-maréchal  au  service  de  la  Prusse.  — 
Christopue  de  Dohna-Schlodien  (1665-1733),  frère  du 
précédent  et  colonel  d'un  régiment  d'émigrés  français 
iormé  à  la  suite  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Il  a 
laissé  des  Mémoires  originaitx  sur  le  règne  et  la  cour  de  Ere' 
déric  I",  roi  de  Prusse.  —  Chistophë  de  Dohna-Schlo- 
dien  (1702-1762),  général  prussien,  fils  du  précédent,  se 
distingua  pendant  les  guerres  de  Silésie  et  de  Sept  ans.  — 
Frédéric-Fkh[>inand-Alexander,  burgrave  et  comte  de 
Dohna-Schlobitten  (I77i-l83l),  administrateur  distin- 
gué, fut  ministre  de  l'intérieur  de  1808  à  1812  ;  adversaire 
de  Napoléon,  il  eut  l'idée  de  la  landwekr.  Il  fut  gouver- 
neur de  la  province  de  Prusse  jusqu'en  1814.  —  Cuarlks- 
Fbédéric-Emilk,  comte  de  Dohna-Schlobitten  (1784- 
1859),  frère  du  précédent.  De  1806  à  I8II,  il  fut  l'àme  de 
la  résistance  contre  la  domination  frantjaise.  En  1811,  il 
passa  au  service  de  la  Russie,  pour  qui  il  fit  les  campagnes 
de  1813,  1814,  1815;  puis  reprit  du  service  dans  l'armée 
prussionne,  assista  ;l  Waterloo,  et  mourut  feld-maréchal. 
il  fut  lo  gendre  de  Scharnhorst. 

DOHRN  (Antoine),  naturaliste  allemand,  né  à  Stettin 
en  1840,  fils  do  l'entomologiste  Charlos-Auguste(1806-1892). 
Docteur  et  privat-docent  en  1868,  il  fonda,  en  1870,1a 
fameuse  station  zoologique  du  golfe  de  Naplos,  ouverte 
libéralement  à  tous  les  savants.  Ses  travaux  sur  V Origine 
des  vertébrés  (Leipzig;,  1875)  et  sur  le  développement  et 
l'embryologie  des  articulés  l'ont,  à  juste  titre,  rendu  cé- 
lèbre.—Son  frère,  Henri  Dohm,  né  à  Brunswick  en  1838, 
naturaliste  et  homme  politique,  a  fait  partie  du  Rcichstag 
allemand,  de  1881  à  1885. 

DOIGT  {dni  —  du  lat.  digitus,  mot  qui  correspond  au  grec 
(luklulos)  n.  m.  Chacun  dos  prolongements  distincts,  com- 
posés de  phalanges  articulées,  le  plus  souvent  mobiles, 
iHii  terminent  lus  pieds  des  animaux,  les  pieds  et  les  mains 
Ile  rhommo  et  du  sin^e,  et,  spécialom.,  Chacune  dos  cinq 
parties  libres  et  mobiles  qui  terminent  les  mains  et  Ion 
pieds  de  l'homme  :  Aous  avons  dix  uoiaTS  aux  mains  et  dix 
DOIGTS  aux  pieds. 

—  Fig.  Agent  d'une  activité  quelconque  ;  Les  mots  s'il- 
luminent quand  le  doigt  du  pointe  y  f'a^t  passer  son  phos- 
phore. [G.  Jûubert.)  11  Doigt  de  Dieu,  Action,  influonco  de 
Dieu  sur  les  événements  humains. 

—  Loc.  div.  :  /.es  quatre  dtiigts,  Los  quatre  doigts  les 
plus  longs  par  opposition  au  pouco.  11  Le  petit  doigt.  Lo 
[dus  court  clos  cinq  doigts  et  le  plus  éloigné  du  pouce. 

Il  Les  cinq  doigts,  La  main  ouvorte  :  Appliquer  à  quelqu'un 
l,ES  ciN(,(  DOKiTs  sur  la  joue,  il  Tirer  au  doigt  mouillé,  Tiri-r 
quelque  chose  au  sort,  en  choisissant  entre  plusieurs  doigts 
que  l'on  présente  et  dont  un  seul  est  mouillé  on  dessous. 

Il  Doigt  lie  gant,  Chacune  dos  parties  d'un  gant  qui  sont 
dostinôoa  â.  couvrir  les  doigts.  11  Travers  de  doigt  ou  sim- 


nlement  Doigt,  Dimension  grossièrement  évaluée  par 
l'épaisseur  d  un  doigt  :  Un  ruban  de  quatre  doigts.  Boire 
un  DOIGT  de  vin.  Il  Un  doigt.  Deux  doigts,  Quelques  doigts. 
Une  certaine  quantité,  le'  plus  souvent  présentée  comme 
considérable  :  Eemme  qui  a  mis  dkux  doigts  de  rouge. 
Avoir  UN  DOIGT  de  crasse  sur  ses  mains.  \\  A  deux  doigts  de. 
Très  près  de  :  Voir  utie  épée  À  deux  doigts  de  sa  poUrine. 
Etre  k  DEUX  doigts  de  sa  perte,  il  Un  doigt  de  cour, 
Un  brin  do  cour  :  Faire  un  doigt  de  cour  à  une  femme. 
Il  Compter,  Calculer  sur  ses  doigts,  avec  ses  duigts,  par  ses 
doigts,  proprem.,  Calculer  au  mo^eu  dos  doigts  do  la 
main,  et  tig..  Supputer  avec  attention.  11  Montrer  du  doigt, 
ou  au  doigt,  ou  avec  le  doigt,  ou  du  bout  du  doigt,  Désigner 
avec  le  doigt.  —  Désigner  comme  un  objet  digne  <ie  mo- 
querie, railler  :  On  montre  au  doigt  les  maris  comptaisatits. 
—  Désigner  publiquement,  dévoiler  :  Montrer  au  doigt 
un  coupable.  Il  Avoir  une  bague  au  doigt.  Avoir  (juelque 
chose  d'açréablo,  mais  do  superflu.  11  Avoir  une  jolie  (ou 
une  belle)  bague  au  doigt.  Avoir  une  bonne  place,  un  beau 
revenu,  etc.  il  Donner  sur  les  doigts  à  :  i<*  Donner  des  coups 
sur  les  doigts  de  ;  2<'  Vaincre,  battre  ;  S»  Réprimander, 
gourmander,  châtier.  Il  Avoir  sur  les  doigts.  Etre  repris, 
châtié  ou  humilié.  11  Les  doigts  lui  démangent  :  r  II  a  grande 
envie  do  se  battre  ;  2**  U  brûle  décrire,  ti  Mordre  ses  doigts 
ou  Se  mordre  les  doigts  :  1"  Se  donner  du  mal.  chercher 
avec  inquiétude  ;  2"  Se  repentir,  avoir  regret.  11  Mettre  h 
doigt  sur  la  bouche,  Faire  signe  de  garder  le  silence.  Il  Pop. 
Se  mettre{o[i  Se  foui'rer)  le  doigt  dans  l'œil,  Se  porter  un  tort, 
se  causer  un  dommage  à  soi-même,  s'abuser  grossièrement. 
Il  Mettre  son  doigt  (ou  sa  main)  au  feu,  Affirmer  avec  une 
grande  vivacité,  se  déclarer  absolument  certain  de.  11  Tou- 
cher au  doigt  [on  du  doigt).  Toucher  au  doigt  et  à  l'œil.  Voir 
au  doigt  et  à  /œ?7.  Voir,  comprendre  très  clairement,  très 
nettement,  il  Toucher  du  doigt.  Etre  très  près  de  :  Toucher 
DU  DOIGT  la  mort.  11  Toucher  du  bout  du  doigt  :  1"  Effleurer 
à  peine,  toucher  très  légèrement;  2"  Traiter  avec  beau- 
coup d'égards  ou  de  ménagements  :  C'est  une  personne, 
c'est  un  sujet  qu'il  ne  faut  toucheb  que  du  bout  du  doigt. 
11  A'e  pas  toucher  du  bout  du  doigt,  en  parlant  d'une  femme, 
Ne  rien  faire  absolument  qui  puisse  alarmer  sa  pudeur. 
Il  Aller  au  doigt  et  à  l'œil,  Aller  très  mal,  en  parlant  d'une 
montre;  proprem.  N'aller  que  lorsqu'on  pousse  l'aiguille 
avec  le  doigt.  11  Conduire  au  doigt  et  à  l'œil,  Diriger  avec 
une  extrême  vigilance,  une  grande  énergie.  11  Obéir,  Mar- 
cher au  doigt  et  d  l'œil.  Obéir  au  premier  signe.  11  Mettre 
le  doigt  sur,  Deviner  juste.  11  Mettre  le  doigt  sur  la  plaie. 
Deviner  où  est  le  mal.  11  Avoir  mal  au  bout  du  doigt.  Avoir 
un  mal  tout  à  fait  insignifiant.  11  Avoir  des  yeux  au  bout  des 
doigts.  Avoir  le  sens  du  loucher  excessivement  délicat. 
Il  Avoir  une  ressource  au  bout  de  ses  doigts.  Pouvoir  se 
procurer  quelque  chose  par  son  travail,  n  Avoir  dans  les 
doigts.  Posséder  parfaitement  ;  exécuter  très  bien  :  Avoir 
un  morceau  de  musique  dans  les  doigts.  (Se  dit  surtout  en 
parlant  d'un  pianiste.)  11  Avoir  des  doigts  de  fée,  Etre  d'une 
adresse  merveilleuse.  11  Avoir  de  l'esprit  jusqu'au  bout  des 
doigts ,  Etre  plein  d'esprit.  11  Savoir,  Coniiaity^e  siir  le  bout 
du  doigt  :  1"  Savoir  très  siîrement  :  Savoir  son  rôle  sur  le 
bout  du  doigt;  2"  Connaître  à  fond  :  Je  sais  mon  don  Juan 
SUR  LE  bout  du  DOIGT.  (Mol.)  11  A'e  faire  œuvre  de  ses  dix 
doigts,  Ne  rien  en  faire  du  tout,  être  d'une  paresse  absolue. 
Il  Ne  pas  7'emuer  le  petit  doigt.  Ne  se  donner  aucun  mou- 
vement, ne  s'aider  en  rien,  n  Etre  les  deux  doigts  (ou  comme 
les  deux  doigts)  de  la  main,  Etre  intimement  liés,  il  Y  mettre 
les  quatre  doigts  et  le  pouce  :  1"  Se  servir  salement  d'un 
mots  ;  2"  Agir  brutalement,  lourdement,  grossièrement. 
Il  Croire  qu'il  ne  s'agit  que  de  remuer  et  souffler  les  doigts, 
Croire  tout  facile,  ne  douter  de  rien,  il  Mon  petit  doigt  me 
l'a  dit,  Parole  dont  on  se  sert  pour  arracher  la  vérité  aux 
enfants,  en  leur  faisant  croire  qu'on  a,  dans  son  petit  doigt, 
un  révélateur  de  leurs  actions.  (Cette  locution  vient,  vrai- 
semblablement, de  l'habitude  qu^on  a  de  porter  à  l'oreille  le 
petit  doigt,  nommé  auriculaire.)  u  Servir  à  lèche-doigts, 
Servir  délicatement,  mais  peu  abondamment,  il  A'e  lécher 
les  doigts,  Y  passer  la  langue  pour  ne  rien  perdre  d'un 
morceau  friand  qu'ils  ont  touché,  et  au  fi^..  Se  lécher  les 
doigts  de  quelque  chose.  Trouver  cette  chose  très  bonne, 
très  agréaole.  il  Ça  ne  te  brûlera  pas  les  doigts.  Se  dit  pour 
faire  entendre  aune  personne  qu'elle  no  doit  pas  compter 
avoir  l'objet  dont  il  est  question. 

—  Poétiq.  L'Aurore  aux  doigts  de  rose.  Expression  par 
laquelle  les  poètes,  après  Homère,  ont  désigné  l'Aurore,  à 
cause  de  la  couleur  du  ciel  avant  lo  lover  du  soleil. 

—  Astron.  Douzième  du  diamètre  apparent  du  soleil  ou 
do  la  lune. 

—  Manôg.  Extrémité  du  pied  du  cheval,  comprenant 
le  paturon,  la  couronne  et  l'os  du  pied. 

—  Métrol.  Mesure  de  longueur  usitée  chez  les  Egyp- 
tiens et  chez  les  Grecs,  et  valant  18  millimètres. 

—  Mus.  Les  doigts.  Le  doigté  :  .S'a>u  les  doigts,  il  y  a 
des  musiciens,  mais  non  des  pianistes. 

—  Pôch.  Unité  de  mesure,  servant  à  évaluer  la  gran- 
deur dos  mailles  d'un  filet  ;  Des  mailles  de  deux  doigts, 
de  six  DOIGTS,  ii  Pêcher  au  doigt.  Tenir  la  ligne  directe- 
ment à  la  main,  au  lieu  de  l'attacher  à  la  canne. 

—  Tochn.  Pièce  de  la  quadrature  d'un  appareil  à  répé- 
tition, qui  entre  sur  l'arbre  du  barillet  contenant  lo  res- 
sort du  petit  rouage.  H  Pièce  de  répétition, i[ui  sert  à  faire 
sonner  les  quarts. 

—  Télégr.  électr.  Doigt  d'arrêt  de  la  croix  de  Malte,  Sorte 
do  came  qui, en  pénétrant  dans  l'une  dos  échancrures  con- 
venablement conformée  de  la  croix  de  Malte,  s'y  trouve 
arrêtée  et  empoche  de  remonter  le  ressort  du  barillet 
outre  mesure. 

—  Zool.  Nom  donné  aux  prolongements  qui  terminent 
les  extrémités  des  mammifères,  dos  oiseaux  et  di«s  rep- 
tiles :  à  l'eusomble  des  derniers  articles  de  la  patte  des 
insectes;  aux  .doux  derniers  articles  mobiles  de  la  pince 
des  crustacés  ;  aux  segments  des  polypes  dits  alcyons,  etc. 

—  pKOV.  :  Entre  l'arbre  et  l'écorce,  etc.  V.  akbiie.  ii  Les 
cinq  doigte  de  la  main  ne  se  ressemblent  point,  U  no  faut 
pas  s'attendre  ù  plus  d'unironnité  entre  les  caractères,  les 
vues,  les  opinions,  qu'il  n'y  en  a  outre  les  cinq  doigts  do 
la  main. 

—  Encycl.  Anat.  Los  (/otf/(.ç  sont  les  appendices  qui  ter- 
minent les  membres.  Leur  base  s'arlioule  avec  lo  méta- 
carpien correspondant  (|ui  les  soutient,  et  leur  sommet  libre 
et  arrondi  so  termine,  ù  la  face  palmaire,  par  une  pulpe 
molle;  à  la  face  dorsale,  par  une  lame  cornée  [Vonqle), 
r|ui  dépasse  le  doigt  et  lo  protège.  Les  doigtai  dos  pieds 
portont  lo  nom  iVovteils.  A  chaque  main,  les  doigts  sont 
au  nombre  de  cinq,  qu'on  désigne  sous  les  noms  do  pouce, 
index,  médius,  annulaire,  petit  doigt  ou  auriculaire. 


Annulaire 

Auriculaire 


celui  de  leur  extenseur 


DOHEM  —  DOIGTE 

Le  pouce  est  lo  plus  fort,  quoique  souvent  lo  plus  court 
des  doigts,  et  il  est  opposable  aux  autres  ;  le  médius  est 
lo  plus  long;  l'index  et  l'annulaire,  presque  égaux,  sont 
notablement  plus  courts  et  plus  minces  que  le  médius; 
l'auriculaire  est  le  plus  grôle  de  tous,  tantôt  plus  long, 
tantôt  plus  court  que  le  pouce. 

On  compte  à  chaque  doigt  trois  articles  appelés  pha- 
langes, soutenus  par  autant  d'os  distincts  appelés  aussi 
'(  phalanges»!,  dont  lo  premier  s'articule  par  unoénarthrose 
avec  lo  métacarpien  correspondant,  et  qui  s'articulent 
ontro  eux  par  des  diarthroses  trochléennes  ou  en  poulie  •, 
lo  pouce  seul  non  a  que  doux.  On  les  appelle  première, 
seconde  et  troisième  ])lialaQge,  ou  bien  encore  phalange, 
phalangine,  phalangette.  Lorsque  la  main  est  abandonnée 
à  elle-même,  la  seconde  phalange  est  légèrement  fléchio 
sur  la  première,  et  celle-ci  sur  l'os  du  carpe,  tandis  que 
la  troisième  est  étendue  sur  la  seconde  ;  chez  quelques 
personnes,  et  spécialement  chez  les  femmes,  les  deux  der- 
nières phalanges  offrent  une  légère  concavité  vers  la  face 
dorsale  du  doigt,  comme  la  Vénus  de  Médicis. 

L'extrémité  libre  de  la  dernière  phalange  est  garnie, 
sur  la  face  palmaire,  d'une  peau,  riche  en  papilles,  très 
sensible,  recouvrant  une  pulpe  souple;  le  toucher  y  ac- 
quiert toute  sa  délicatesse.  La  face  dorsale  de  cette  même 
extrémité  est  protégée  par  un  ongle,  qui  est  en  même  temps 
un  outil  et  une  arme,  d'où  le 
nom  de  <>  phalange  uoguéale  i) 
donné  à  la  dernière  phalange. 
Les  muscles  qui  font  mou- 
voir les  doigts  ont  tous  leur 
origine  à  la  main  et  à  l'avant- 
bras  ;  les  tendons  seuls  se 
rendent  aux  doigts  où  ils  s'in- 
sèrent, les  uns  à  la  base,  les 
autres  à  l'extrémité.  Sur  la 
face  dorsale ,  on  trouve  le 
tendon  du  muscle  extenseur 
commun  des  doigts,  qui  s'in- 
sère à  la  phalange  unguéale 
et  se  fixe,  par  des  fibres  lami- 
neuses,  aux  autres  articula- 
tions. L'index  et  l'auriculaire 
présentent  un  second  tendon , 
propre.  Le  pouce  a  pour  lui  seul  tout  un  système  de  mus- 
cles. Les  artères  des  doigts,  au  nombre  de  deux  pour 
chaque  doigt,  désignées  sous  le  nom  de  «  collatérales  >'  et 
accompagnées  des  veines  collatérales,  sont  fournies  par 
les  arcades  superficielles  et  profondes  de  la  main  et  lon- 
gent les  côtés  des  tendons  palmaires.  Les  vaisseaux  lym- 
phatiques des  doigts  sont  les  uns  superficiels,  les  autres 
profonds;  ils  se  rendent  tous  aux  ganglions  de  l'aisselle. 
Les  filets  nerveux  qui  se  distribuent  aux  doigts  sont  four- 
nis par  les  nerfs  médian,  cubital  et  radial. 

—  Pathol.  Les  doigts  présentent  des  anomalies  dans 
leur  nombre  (v.  polydactylieI,  dans  leur  conformation 
(v.  ÀCROMÉGALiK,  syndactylie).  Ils  pouvout  être  déviés 

far  le  rhumatisme  déformant.  Ils  se  gangrènent  dans 
asphyxie  locale  des  extrémités  ou  maladie  de  Reynaud. 

Le  doigt  mort,  qui  consiste  dans  uu  trouble  vaso-moteur 
(  vaso-constriction  )  passager,  produisant  la  pâleur,  le 
refroidissement,  la  perte  de  la  sensibilité  quand  il  n'est 
pas  lié  à  une  névrose,  est  un  des  premiers  symptômes  de 
la  maladie  de  Bright.  Un  ou  plusieurs  doigts  peuvent  être 
atteints  simultanément. 

Les  doigts  en  grifl'e  (première  phalange  étendue,  les 
deux  autres  fortement  fléchies)  indiquent  la  paralysie  du 
nerf  médian  (index,  médius)  ou  du  nerf  cubital  (annulaire, 
auriculaire). 

La  phalange  unguéale  est  sujette  à  une  inflammation 
d'allure  spéciale,  appelée  /lanaris. 

Les  plaies  des  doigts  (brûlures,  écrasement,  etc.)  com- 
portent comme  indication  spéciale  l'isolement  complet  do 
chacun  deux  pour  éviter  la  soudure  pendant  la  cicatri- 
sation. L'amputation  est  quelquefois  nécessaire. 

Le  doigt  hippocratique  consiste  en  une  hypertrophie  do 
la  dernière  phalange,  qui  se  renfle  on  baguette  de  tam- 
bour, pendant  que  l'ongle  s'altère  et  se  courbe.  C'est  ordi- 
nairement un  signe  datfoction  chronique  du  poumon  ou 
du  cœur,  quelquefois  du  foie. 

—  Zool.  En  zoologie,  les  doigts  sont  des  organes  com- 
posés de  phalanges  qui  terminent  les  membres  des  animaux 
des  trois  premières  classes,  c'est-à-dire  dos  mammifères, 
des  oiseaux  et  des  reptiles.  Los  mammifères  n'ont  jamais 
plus  de  cinq  doigts  et  plus  de  trois  articulations  ;  mais  par- 
fois ils  en  ont  moins,  et  le  nombre  des  doigts  n'est  pas  lo 
même  dans  les  membres  antérieurs  et  postérieurs.  Les 
doigts  ont  fourni  d'excellents  caractères,  que  plusieurs 
naturalisi(^s  ont  pris  pour  base  des  classifications  dans  lo 
règne  animal.  Certains  animaux,  chez  les  mammifères,  ont 
les  doigts  munis  d'ongles  aigus  et  tranchants  qui  devien- 
nent pour  eux  une  arme  puissante.  Chez  les  bimanes  et 
les  quadrumanes,  les  doigts  sont  les  narlies  du  corps  dans 
lesquelles  le  tact  se  développe  an  pins  haut  degré.  Chez 
les  oiseaux,  les  doigts  ne  sont  pas  visibles  aux  membres 
pectoraux:  ils  forment  l'extrémité  des  ailes.  Quelquefois, 
unis  par  une  membrane  solide  et  moins  développée  qno 
celle  qui  les  lie  dans  les  mains  de  la  cljauve-souris,  ils 
passent  insensiblement  à  l'état  do  nageoires,  comme  chez 
les  phoques  et  les  cétacés. 

DOIGTÉ  ou  DOIGTER  [doi-té  —  rad.  doifft)  n.  m.  Mus. 
Jeu  des  doigts,  dans  l'exécution  sur  les  instruments  à 
cordes  :  A  voir  un  excellent  DoiOTh";. 

—  Par  ext.  Sorte  d'habileté  mécanique,  ce  qu'il  y  a  do 
plus  matériel  dans  la  pratique  d'un  art  :  Pour  faire  des 
vers,  il  faut  un  doigté,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  acquis 
de  longue  main.  (Th.  Gaut.) 

—  ENrYCL.  Que  ce  soit  sur  un  instrument  à  cordes, 
comme  lo  violon,  la  guitare  ou  la  harpo;  ù  clavier,  comme 
l'orgue  ou  le  piano;  à  vent  et  ù  clefs,  comme  la  flilte.  lo 
hautbois  ou  le  basson,  on  appelle  doigté  la  marche  dos 
doigts  sur  cet  instrument  au  cours  do  l'exécution  musi- 
cale. Lo  doigté  est  l'une  dos  grandes  difficultés  des 
instruments  à  cordes  et  à  clavier.  U  n'est  nullement  arbi- 
traire et  repose  au  contraire,  on  prinoino  général,  sur  des 
données  précises  et  nettement  formulées,  non  seulement 
pour  que  l'exécution  soit  correcte  et  naturolle.  mais  pour 
que,  lisant  à  première  vue,  rexécutant  no  soit  jamais  ni 
arrêté  ni  hésitant  en  présence  d'une  difliculté  quelconque. 
Ce  n'est  précisément  que  dans  la  musique  do  certains 
virtuoses  exceptionnels,  tels,  par  exemple,  que  Liszt  pour 
lo  piano  ou  Paganini  pour  le  violon,  que  lo  doigté  prend 


DOIGTER  —   DOLCETTO 

f)arfois  un  caractère  bizarre  et  fantasque,  dû  justement  à 
a  nature  fantasque  et  bizarre  de  la  musique.  Encore 
Î)eut-oa  dire  que,  là  même,  les  principes  ne  perdent  jamais 
eurs  droits,  et  que,  sans  l'usage  et  1  habitude  de  ces  prin- 
cipes, l'exécutant  se  trouverait  parfois  en  pirésence  d'im- 
possibilités absolues.  En  réalité,  un  bon  doigté  est  l'une 
des  premières  qualités  que  doit  acquérir  et  posséder  un 
instrumentiste  habile.  Il  arrive  souvent  que  le  composi- 
teur, pour  obtenir  un  effet  particulier  dans  l'exécution  et 
dans  l'expression  d'un  passage,  prend  la  précaution  de 
doigter  ce  passage,  c'est-à-dire  d'indiquer  par  des  chiffres 
l'emploi  de  tel  ou  tel  doigt  sur  telle  ou  telle  note. 

DOIGTER  (rfoi-ie  —  rad.  doiqt)\.  a.  Diriger  les  doigts  sur 
les  instruments,  selon  certaines  règles  qui  ont  pour  but 
de  rendre  l'exécution  sûre,  facile  et  rapide  :  Doigter  un 
passage  avec  adresse,  il  Indiquer  par  des  chiffres,  sur  la 
musique,  lo  doigt  dont  l'exécutant  doit  se  servir  pour 
chaque  note  :  Doigter  un  morceau  difficile. 
Se  doigter,  v.  pr.  Etre  doigté. 

DOIGTIER  {doi'ti-é  —  rad.  doigt)  n.  m.  Doigt  de  gant 
isolé,  qu'on  emploie  pour  couvrir  un  doigt  malade. 

—  Artill.  Sorte  de  gros  doigt  de  gant  en  cuir,  qui  se 
fixait  au  poignet  par  une  courroie  et  dans  lequel  le  poin- 
teur plaçait  le  premier  ou  les  deux  premiers  doigts  de  la 
main,  pour  boucher  la  lumière  des  anciens  canons,  à  char- 
gement parla  bouche,  pendant  qu'on  écouvillonnaitet  qu'on 
chargeait  la  pièce,  afin  d'assurer  l'extinction  complète  des 
débris  de  gargousse  enflammés  qu'avait  pu  laisser  dans 
l'âme  la  charge  précédente  et  qui,  autrement,  rallumés  par 
le  courant  d'air,  auraient  pu  mettre  le  feu  à  la  charge  sui- 
vante et  causer  de  graves  accidents. 

—  Jard.  Nom  vulgaire  de  la  digitale  pourprée,  il  Nom 
vulgaire  de  la  clavaire 
digitée. 

—  Orfèvr.  Cylindre  de 
bots  ou  de  carton  habillé  '*'      *       "^    "  "" 
de  cuir  ou  de  tissu  et  ser-  liui:.'ii.  r  .n  it-vr  i 
vant  anciennement  à  en- 

(ilei  les  bagues  et  à  les  tenir  dans  un  commun  écrin.  ii  On 
disait  aussi  noiT,  et  dessière. 

—  Techn.  Dé  de  cuivre  ouvert  aux  deux  bouts,  employé 
par  le  passementier  pour  frapper  la  trame. 

DOÏNA  n.  f.  Dans  la  littérature  populaire  roumaine,  La 
chanson  exprimant  tantôt  l'amour,  tantôt  la  plainte  et  le 
deuil. 

DoiNGT,  comm.  de  la  Somme,  arr.  et  à  3  k.  de  Péronne, 
sur  la  Cologne,  affl.  de  la  Somme;  1.098  hab.  Sucreries. 

DOINT  (autref.  3"  pers.  sing.  du  subj.  du  v.  DonnerJ 
v.  a.;  Prions  Dieu  qu'il  leur  doint  paradis.  (J.-B.  Rousseau.) 

DoiRÂN  ou  DORIJAN,  ville  de  la  Turquie  d'Europe 
(Roumélie  [vilayet  de  Salonique]),  sur  un  lac  dont  les 
eaux  se  déversent  dans  le  Vardar;  8-000  hab.  Ch.-l.  d'un 
district  peuplé  de  70.000  hab. 

DOIRE  BaLTÉE  et  DoiRE  HiPAIRE  [Dora  [ou  Doi^ia] 
Ballea  et  Dora  (ou  Doria]  Hiparia),  noms  de  deux  torrents 
du  Piémont,  tributaires  du  Pô.  —  La  Doire  Baltée  {150  kil.) 
descend  du  Petit-Saint-Bernard,  coule  d'abord  de  l'E.  à 
rO.,  puis  du  N.-O.  au  S.-O.,  par  Aoste  et  Ivrée,  et  va 
se  jeter  entre  Turin  et  Alexandrie.  —  La  Doire  Jîipaire 
{105  kilora.),  plus  méridionale,  s'échappe  du  mont  Genèvre 
et,  coulant  du  S.-O.  au  N.-E.,  puis  de  l'E.  à  l'C,  atteint 
le  Pô  en  aval  de  Turin. 

Doire  (dêpartemknt  de  la),  division  administrative  du 
premier  Empire  français,  formée  d'une  partie  du  Piémont 
et  tirant  son  nom  do  la  Doire  BaUée.  Son  chef-lieu  était 
Ivrée  ;  ses  sous-préfectures,  Aoste  et  Chivas  (Chivasso). 

DOIS  ou  DOIT(f/oi  — du  lat.t^ffc/us, conduit)  n.  m.  Source. 
(Vieux.)  Il  Ecluse,  mare.  (Ce  terme,  dans  l'ouest  de  la 
France,  sert  à  désigner  un  tout  petit  cours  d'eau.) 

DOISIL  (zi  —  rad.  dois)  n.  m.  Trou  fait  à  une  barrique  pour 
la  mettre  en  perce,  il  Fausset  servant  à  boucher  ce  trou. 
(On  trouve  aussi  les  formes  dialectales  dodsil  ou  douzil.) 

DoiSSIN  (Louis),  jésuite  français,  né  en  1721  en  Amé- 
rique, murt  à  Paris  en  1753.  Il  composa  en  vers  latins 
plusieurs  poèmes  descriptifs.  Son  principal  ouvrage,  Scul- 
ptura,  a  été  publié  à  Paris  ^1752-1753). 

DOIT  [doi  —  3*  pers.  sing.  du  prés,  de  l'indicat.  du 
V.  Devoir,  pris  substantiv.j  n.  m.  Comptab.  Le  côté  gauche 
d'un  compte,  dont  le  côté  droit  est  désigné  par  le  mot 
avoir. 

—  Encycl.  Le  doit  d'un  compte  d'une  personne  indique 
ce  qu9  cette  personne  a  reçu  d  une  autre  personne  ;  lavoir 
d'un  compte  d'une  personne  indique  ce  que  cette  per- 
sonne a  livré  à  une  autre.  La  comptabilité  en  partie  double 
est  basée  sur  cette  distinction.  Qui  reçoit  doit...  un  avoir 
à  la  partie  qui  livre.  Qui  livre  a...  un  avoir  chez  la  partie 
qui  reçoit.  D'où  le  principe  :  le  compte  qui  reçoit  doit  au 
compte  qui  livre. 

DOIT  n.  m.  Agric.  V.  dois. 

Doit.  Géogr.  v.  Authion. 

DOITE  (rad.  doigt)  n.  f.  Epaisseur  dos  fils  d'un  mémo 
écheveau  ou  d'écheveaux  différents. 

DOITÉE  (rad.  doigt)  n.  f.  Petite  longueur  de  fil.  ii  Aiguil- 
lée qui  sert  aux  filouses  pour  régler  la  grosseur  de  leur  lil. 

DoiX,  comm.  de  la  Vendée,  arrond.  et  à  13  kilom.  de 
Fontcnay-le-Comte,  près  des  marais  de  l'Autise  et  de  la 
Sèvre  Nionaise;  1.256  hab. 

DoiZIEUX,  comm.  de  la  Loire,  arrond.  et  à  17  kilom. 
de  Samt-Etienne,  sur  le  versant  septentrional  du  mont 
pilât;  2.011  hab. 

DOKA,  ville  du  Soudan  oriental,  dans  la  plaine  do 
l'Atbara,  aflluenl  du  Nil   Blanc;  5.500  hab. 

DokhAn  [DJKURh),  massif  porjdiyrique  de  la  Haute- 
Kn'ypt'O  (dans  la  chaîne  Arabique),  le  mons  Porphyrites 
des  anciens.  Son  porphyre  rouge  fut  exporté  à  Rome,  à 
Byzaccc,  etc.,  jusqu'à  Tinvasion  arabe. 

DOKHMA  n.  m.  Rcl.  ind.  V,  dakiima. 

DOKJMASIE  n.  f,  Antiq.  gr.  V.  docimasie. 

DOKITCH  'Lazare),  médecin  et  homme  d'Etat  sorbe, 
né  à  Belgrade  en  1846.  mort  à  Abbazzia  on  1893.  Il  fit  ses 
études  à  Vienne  et  à  Prague.  Précepteur  du  roi  Alexan- 
dre, il  jooa  un  rôle  dans  le  coup  d'Etat  par  lequel  son 
royal  élèvo  8e  déclara  majeur.  Il  devint  alors  président 
dn  conseil  des  ministres. 


DOKKUM,  ville  de  Hollande  (Frise),  à  8  kilom.  de  la 
mer  du  Nord,  à  laquelle  l'unit  un  canal  ;  6.000  hab.  Chan- 
tiers de  construction,  grande  exportation  de  chicorée  en 
Angleterre,  commerce  de  lin,  de  neurre,  de  fromage.  Ville 
fort  ancienne.  —  Patrie  de  l'astronone  Gemma 
Frisius. 

DOKÔ  n.  m.  Objet  du  culte  bouddhique  japonais, 
employé  dans  les  cérémonies  mystiques  ef  ma- 
giques, qui  figure  la  foudre,  arme  d'Indra  contre 
les  démons. 

DOL  (du  lat.  dotus,  ruse)  n.  m.  Dr.  Manœuvre 
frauduleuse,  destinée  à  induire  en  erreurcelui  avec 
lequel  on  contracte,  de  façon  à  l'amener  à  donner 
son  consentement  :  On  dislingue  le  dol  positif,  con- 
sistant à  faire  croire  des  choses  qui  n'existent  pas, 
et  le  DOL  négatif,  consistant  à  taire  certains  faits 
importants. 

—  Encycl.  Dr.  rom.  On  n'avait,  en  droit  civil, 
tenu  aucun  compte  du  dol  du  contractant.  Mais 
le  droit  prétorien  introduisit  des  moyens  permet- 
tant à  la  victime  du  dol  d'obtenir  réparation  :  l'ex- 
ception de  dol,  pour  repousser  l'action  tendant  à 
l'exécution  de  la  convention;  l'action  de  dol,  pour 
obtenir  une  indemnité  en  prenant  les  devants;  la 
restitutio  in  integrum,  pour  remettre  les  choses 
dans  l'état  antérieur.  Dans  les  contrats  bons  fidei,  la  na- 
ture môme  du  contrat  protégeait  la  victime  du  dol,  sans 
qu'elle  eût  besoin  de  recourir  aux  moyens  prétoriens.  L'ac- 
tion de  dol  a  été  créée  par  Aijuilius  Gàllus,  en  688  de  Rome. 
Elle  a  été  donnée  même  contre  les  tiers  de  qui  émanait 
un  dol.  Par  opposition  au  dolus  malus,  les  Romains  appe- 
laient dolus  bonus  les  ruses  non  répréhensibles  par  les- 
quelles un  marchand  faisait  valoir  une  marchandise. 

—  Dr.  mod.  En  matière  de  contrats  ou  d'obligations 
conventionnelles  en  général,  les  etfets  du  dol  sont  réglés 
par  les  articles  1109,  1116  et  1117  du  Code  civil.  Il  ny  a 
point  de  consentement  valable  si  le  consentement  a  été 
surpris  par  dol  (art.  1109).  Mais  le  dol  n'est  une  cause  de 
nullité  de  la  convention  qu'autant  que  les  manœuvres  pra- 
tiquées par  l'une  des  parties  ont  été  telles  qu'il  est  évident 
que,  sans  ces  manœuvres,  l'autre  partie  n'aurait  point  con- 
tracté; du  reste,  le  dol  ne  se  présume  pas  :  il  doit  être 
prouvé  (art.  1116).  Le  dol  n'annule  pas  de  plein  droit  les 
conventions;  il  donne  seulement  lieu  à  une  action  en  res- 
cision (art.  1117). 

A  part  le  dol  principal,  c'est-à-dire  le  dol  qui  fait  naître 
chez  l'une  des  parties  l'idée  de  contracter,  le  dol  qui  est 
le  mobile  déterminant  du  contrat,  on  distingue  le  dol  inci- 
dent, lequel,  intervenu  au  cours  d'une  négociation  déjà 
entamée,  n'est  relatif  qu'à  des  accessoires  de  la  conven- 
tion ;  par  exemple,  à  la  qualité  de  la  chose,  au  prix  plus 
ou  moms  élevé.  Cette  dernière  espèce  de  dol  donne  sim- 
plement ouverture  à  une  action  en  dommages-intérêts  ou 
en  diminution  de  prix. 

DOL  (du  turc  davoul  dhaoul.  même  sens)  n.  m.  Gros  tam- 
bour, employé  autrefois  dans  la  musique  militaire. 

Dol  ou  DOL-DE- BRETAGNE  ^lat.  Dola  QM  Dolum), 
ch.-l.  de  canton  d'I Ile-et-Vilaine, 
arr.  et  à  26  kil.  de  Saint-Malo; 
4.762  hab.  [Dolois,  oises. )  Ch.  de  f. 
Ouest.  Tanneries,  mégisseries;  ci- 
dre, distilleries;  commerce  de  bé- 
tail. Maisons  des  xif-xv:*  siècles. 
Halle  ornée  de  sculptures  du  xv«  s. 
Cathédrale  Samt-Samson,  remar- 
quable, construite  au  xiu*  siècle  et 
remaniée  jusqu'au  xvi". 

—  Le  marais  de  Dol  sépare  la  ville 
de  la  baie  du  Mont-Saint-Michel 
(6  kil.).  C'est  une  ancienne  forêt, 
dont  le  territoire,  envahi  par  la 
mer,  puis  endigué,  contient  des 
champs,  des  tourbières,  des  marais  salants,  dominés  par 
l'îlot  granitique  du  ynont  Dol  (village  et  église).  —  Le  can- 
ton a  8  comm.  et  16.366  hab. 

DoLABELLA,  illustre  famille  romaine,  une  des  bran- 
ches de  la  gens  Cornelia.  Deux  de  ses  membres  sont  sur- 
tout célèbres  : 

DOLABELLA  (Publius  Cornélius),  consul  romain,  mort 
à  Laodicée  en  44.  11  fut  le  gendre  de  (_!icéron,  dont  la  fille 
Tullia  l'épousa  sans  le  consentement  de  son  père.  Il  la  quitta, 
du  reste,  par  le  divorce.  Deux  fois  il  fut  défendu,  dans 
des  causes  criminelles,  par  le  grand  orateur,  qui  conserva 
toujours  de  l'amitié  pour  lui.  Débauché,  intrigant,  Dola- 
bella  ne  manquait  pas  de  talent.  Il  s'attacha  à  la  fortune 
de  César  et  engagea  Cicéron  à  faire  de  même.  Perdu  de 
dettes,  il  se  fit  adopter,  en  48,  par  une  famille  plébéienne 
pour  devenir  tribun,  et,  dès  qu'il  le  fut,  proposa  l'abolition 
des  dettes  et  des  loyers.  Ce  prujet  échoua,  par  l'opposition 
d'Antoine.  Brouillé  avec  César,  qui  n'avait  pas  tenu  sa 
promesse  de  lui  donner  le  consulat,  il  profita  des  troubles 
qui  suivirent  le  meurtre  du  dictateur  pour  s'emparer  do 
cette  magistrature,  et  fit  abattre  la  colonne  élevée  au  grand 
homme  par  le  peuple  et  au  pied  de  laquelle  celui-ci  oftrait 
des  sacrifices.  Mais,  bientôt,  Dolabella  se  laissa  acheter  par 
Antoine,  qui  lui  donna  le  gouvernement  de  Syrie  occupé 

Car  Trébonius,  l'un  dos  meurtriers  de  César"  Il  fit  périr 
rébonius  par  trahison,  et,  pour  ce  fait,  le  sénat  lo  déclara 
ennemi  public.  Il  marcha  alors  sur  la  Syrie;  mais  Cassius 
le  prévint  et  l'enferma  dans  Laodicée  où,  après  trois  mois 
de  siège,  Dolabella  se  donna  la  mort,  pour  ne  pas  tomber 
vivant  aux  mains  do  son  ennemi  (44). 

Dolabella  (PubHus),  proconsul  sous  Tibère,  ter- 
mina ;24)  par  une  bataille  sanglante,  la  guerre  contre  le 
chof  numide  Tacfarinas, 
qui  avait  vaincu  trois  gé- 
néraux romains.  Tibère  lui 
refusa  le  triomphe  pour 
éviter  de  blesser  Séjan, 
dont  l'oncle,  Blesus,  avait 
échoué. 

DOLABELLA  {bèV-la) 
n.  f-  Genre  de  mollusques 
gastéropodes  opisthobran- 
ches  tcctibrancnes,  famille  Dulabclla. 

des  aplvsiidés,  comprenant 

des  animaux  prands,  allongés,  tronqués  en  arrière,  avec 
coquille  calcaire  on  forme  do  doloire.  (Los  dolabella  habi- 


Armes  de  Dol. 


790 

tent  les  mers  chaudes  du  globe;  citons  la  dolabella  Rum- 
pkii,  de  l'océan  Indien, belle  espèce  verte,  qui  mesure  0™,15 
de  long.  Leurs  mœurs  sont  celles  des  apb'sies.) 

DOLABELLE  {6é/'  ~  du  lat.  dolabella,  petite  doloire)  n.  f. 
Archéol.  Instrument  servant  à  débarrasser  la  vigne  du  bois 
mort.  11  Sorte  de  petite  doloire  employée 
par  le  tonnelier. 

DOLABRE  (du  lat.  dolabra,  doloire) 
n.  f.  Antiq.  rom.  Instrument  consistant 
eu  un  long  manche  muni  d'un  fer,  dont 
un  côte  avait  la  forme  d'une  hache,  et 
l'autre  celle  d'un  coin  légèrement  re- 
courbé. H  Elle  s'appelait  quelquefois  do- 
labella. 

—  Encycl.   La  dolabre  servait  aux 
bûcherons,  aux  cultivateurs,  pour  tailler 
les   arbres,   pour   fouiller   le    sol  ;    aux 
soldats,  pour  façonner  le  bois  dont  ils 
faisaient   les  palissades,    pour  abattre 
les  murailles,  etc.  Les  mineurs  usaient 
aussi  de  cet  instrument,  que  l'on  voit 
sur  les  peintures  des  catacombes  entre  Dolabre. 
les  mains  des  fossores  chargés  de  creu- 
ser les  niches  où  l'on  déposait  les  corps  des  chrétiens.  La 
dolabre  est  aussi  mentionnée  parmi  les  instruments  dont 
se  servaient  les  bouchers  et  les  sacrificateurs. 

DOLABRE  ou  DOLABRA  (du  lat.  dolabra,  doloire)  n.  f. 
Paléont.  Genre  de  mollusques  laraelliltranches,  famille  des 
trigoniidés,  comprenant  des  formes  fossiles  dans  le  carbo- 
nifère, et  dont  1  espèce  type  est  la  dolabra  corrugata,  d'Ir- 
lande. (Les  délabres  sontbombées,  en  ovale  ou  en  trapèze  ; 
la  valve  gauche  est  plus  grande  que  la  droite,  la  charnière 
est  armée  d'une  dent  allongée.) 

DOLABRIFÈRE  OU  DOLABRIFER  {fèr  —  du  lat.  dolabra, 
doloire,  et  ferre,  porter)  n.  m.  Genre  de  mollusques  gasté- 
ropodes, voisins  des  dolabelles  et  dont  les  espèces  habi- 
tent l'océan  Indien  et  les  mers  chaudes  d'Amérique.  (Les 
dolabrifères,  dont  l'espèce  type  est  le  dolabrifer  Cuviei'i, 
des  Antilles,  sont  allongés,  sans  disque  postérieur,  avec 
le  pied  très  grand;  leur  coquille  calcaire,  platOj  épider- 
mée,  est  presque  trapézoïdale  ou  carrée.) 

DOLABRIFORME  (du  lat.  dolabra,  doloire,  et  de  forme) 
adj.  Qui  est  élargi,  échancré,  comme  le  fer  d'une  doloire  : 
U/ie  feuille  dolabriforme.  Une  coquille  dolabriforme. 

DOLAGE  {laj')  n.  m.  Action  de  doler,  d'ébaucher  les 
cornes,  les  baleines  en  les  amincissant,  il  Action  d'amin- 
cir et  de  parer  les  peaux  qui  doivent  servir  à  la  fabrica- 
tion des  gants,  il  Action  de  faire  disparaître,  en  les  enle- 
vant, les  bavures  de  plomb  qui  adhèrent  à  une  lingotière. 

DOLBEAU  n.  m.  Techn.  V.  doleau. 

DOLBEAU  (Henri-Ferdinand),  chirurgien  français,  né 
à  PariS  en  1830,  mort  en  1877.  Il  fut  nommé  chirurgien 
des  hôpitaux  en  1858,  agrégé  en  1860,  et  enfin,  en  1872, 
professeur  de  pathologie  externe  et  membre  de  l'Académie 
de  médecine.  Dolbeau  fut  un  praticien  remarquable;  son 
nom  est  resté  attaché  à  l'opération  de  la  lithotritie  péri- 
néale.  qu'il  conçut  et  réalisa  le  premier.  Comme  profes- 
seur, il  se  distingua  par  son  talent  d'exposition.  Il  a  laissé, 
outre  de  nombreux  mémoires  :  Recherches  sur  les  vais- 
seaux du  bassin  (1855);  Traité  de  la  pierre  dans  la  vessie 
(1864);  De  la  lilhotritie  périnéale  [\&12);  Sur  le  traitement 
d'une  difformité  cnngétinale  de  la  lèvre  supérieure  (1875),  ou- 
vrage fait  avec  la  collaboration  de  Felizet. 

DOLCE  (dol'-tc hé  — mot  ital.  signif.  doux)  adv.  Mus.  Avec 
une  expression  douce. 

—  Encycl.  Dolce  est  un  terme  de  la  langue  musicale 
qui,  placé  sous  une  phrase,  indique  que  cette  phrase 
doit  être  dite  avec  douceur,  avec  grâce,  d  une  façon  cares- 
sante et  paisible,  excluant  la  force  et  l'éclat.  La  phrase 
qui  porte  cette  indication  doit  donc  s'exécuter  dans  le  piario 
ou  dans  le  mezzo  forte.  (On  emploie  quelquefois  le  super- 
latif dolcissimo.) 

DoLCE,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  do  Vérone]  ). 
sur  lAdige;  2.450  hab. 

DoLCE  (Lodovico),  littérateur  italien,  né  à  Venise  en 
1508,  mort  en  1568.  On  a  de  lui,  outre  des  traductions 
d'Horace,  de  Virgile,  de  Cicéron,  d'Homère,  etc.  :  Dialogo 
délia  instituzione  délie  donne  (1546);  Osservazioni  nella 
volgar  linr/ua  (1550);  des  tragédies  et  des  Vies  de  l'empe- 
reur Charîes-Quint  et  de  l'empereur  Ferdinand  (1501-1566). 

Dolce  ou  Dolci  (Carlo  ou  Carlino),  peintre  italien, 
né  et  mort  à  Florence  (1616-1686),  éJovo  de  Jacopo  Vi- 
gnali.  Ses  toiles,  t;nies  jus- 
qu'à la  puérilité,  représen- 
tent des  madones  mélancoli- 
ques, des  Christs  rêveurs.  Ses 
tableaux  sont  traités  avec  ta- 
lent. Les  figures  sont  géné- 
ralement grandes,  simples  et 
d'un  type  distingué. 

Le  musée  du  Louvre  n'a 
qu'une  copie  de  la  tête  du 
Sauveur  bénissant  le  pain,  de 
lagalerie  de  Dresde,  faite  par 
la  fille  de  Dolce.  C'est  à  Flo- 
rence qu'on  admire  les  mor- 
ceaux les  plus  remarquables 
de  ce  maître,  et  l'uniquecom- 
position  qu'il  ait  exécutée 
avec  des  figures  grandes 
comme  nature;  elle  est  connue 
sous  le  nom  de  Sai7it  Clovis 
des  Cordeliers.  On  y  trouve 
aussi  son  portrait  peint  par 
lui-même,  œuvre  de  mérite  ;  enfin,  la  Sainte  Lucie,  qui  passe 
pour  un  de  ses  chefs-d'œuvre.  Il  existe  de  nombreux  ta- 
bleaux de  ce  peintre  dans  la  jdupart  des  musées  d'Europe. 
—  Sa  fille,  Agnkse  Dolci,  morte  vers  1690.  apprit  la  pein- 
ture sons  la  direction  de  son  père,  dont  elle  a  copié  avec 
succès  de  nomljreux  tableaux. 

Dolceacqua,  comm.  d'Italie  (Ligurie  [prov.  do  Porto- 
MaurizioJ),  sur  le  torrent  côlior  la  Nervia  ;  2.340  hab. 

DOLCEDO,  comm.  d'Italie  (Ligurie  [prov.  do  Porto- 
Maurizio]);  2.700  hab. 

DOLCETTO  n.  m.  Cépage  précoce  do  la  région  septen- 
trionale do  l'Italie.  (U  donne  une  grappe  moyenne,  un  peu 


musKiuo 


Armes  de  Dôle. 


791 

allongée  et  dont  les  grains,  à  poau  fine,  ont  une  chair 
molki  ot  snorèo,  ot  l'ournissout  un  vin  très  coloré.) 

DOLCIAN  ou  DULCIAN  n.  m.  Instrument  do 
eu  bois,  ù.  veut,  en  usage  en  AUemagno  vers  lo 
XVI'  siècle,  et  qui  roprêseotait  le  proniior  essai, 
un  pou  grossier,  do  riostrumont  qui  est  dovonu  lo 
basson  modorno.  (11  est  aujourd'hui  extrômomont 
raro.  On  on  trouve  des  spécimoiis  dans  les  mu- 
sées do  Vienne  ot  do  NuriMuborg.) 

DOLCISSIMO  m.  ital.  Mus.  V.  dolce. 

DOLDER  (  Jean  -  Rodolphe  ) ,  révolutionnaire 
suisse,  no  à  Moilon  (cant.  de  Zurich),  mort  on 
1806.  Sans  instruction,  mais  doué  d'un  esprit 
retors,  il  sut  par  ses  intrigues  se  ménager  tous 
les  partis.  Il  entra  au  directoire  helvétique  en 
1799,  devint  landamman  en  1802,  puis,  après  l'acte 
de  médiution,  fut  membre  du  gouvernement  can- 
tonal d'Argovio. 

DÔLE  {lai,  montagne  du  Jura  (Suisse),  canton 
de  Vaud,  sur  la  frontière  de  France,  haute  do 
1.678  moires.  Do  sou  sommet,  on  découvre  uu 
magniliquo  panorama. 

DÔLE  {lat.  Dola  Set]Hanontm),  ch.-l.  d'arrond. 
du  Jura,  à  5X  kilom.  de  Lons-le-Saunier,  sur  lo 
Doubs  et  le  canal  du  Rhône  au  Rhin  :  14.437  liab. 
{Dolois,  oises.)Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Tribunaux  civil 
et  de  commerce,  collège  communal,  musée,  biblio-     (xvi"  s.), 
thôque,  fabrique  de  produits  chimiques  (cirage, 
bleus),  bougies,  savon,  machines  agricoles^  moulins,  com- 
merce important  de  grains  et  farines.  —  L'arrondissement 
a  9  cant.,  138  conim.,  73.000  hab.  ;  lo  canton,  16  comm.  ot 
21.762  hab. 

Dôle,  dont  le  nom,  d'après  les  érudits  locaux,  doit  s'écrire 
sans  accent  circonflexe,  s'étago  sur  la  déclivité  du  plateau 
Comtois,  en  face  des  hauteurs  do  la 
forêt  de  Chaux,  avant-chaîne  du  Jura 
français.  Ou  y  trouve  de  curien'^ 
monuments.  L'église  Notre-Dann- 
est  un  édilice  du  xvi*  siècle,  uni 
renferme  une  élégante  chapelle 
Boyvin,  type  singulier  de  ma^-is- 
trat  artiste,  éleva  au  xvii»  siècle 
io  gracieux  portail  de  l'église  des 
Jésuites ,  aujourd'hui  chapelle  du 
Collège,  et  Ihôtel-Dieu,  avec  son 
balcon  à  échauguettes  si  original 
La  Renaissance  espagnole  est  re- 

Frésentée  par  plusieurs  maisons,  et 
antiquité  par  les  ruines  d'un  pont 
romain.  Les  ducs  de  Bourgogne  y  fixèrent  leur  résidence. 
Elle  fut,  pendant  longtemps,  la  capitale  de  la  Franche- 
Comté.  En  1435,  le  duc  de  Bourbon  essaya  vainement  d'y 
pénétrer.  Charles  d'Amboise,  général  de  Louis  XI.  s'en 
empara  par  ruse,  en  1479,  et  détruisit  presque  entière- 
ment la  ville.  Reconstruite  quelque  temps  après,  elle  fut 
prise  deux  fois  (1668  et  1674),  par  Louis  XIV,  à  qui  elle 
n'appartint  définitivement  qu'après  le  traité  do  Nimègue 
(1678),  —  Patrie  du  général  Mallet  et  de  Pasteur. 

Dôle  (la  Prise  de),  tableau  de  Van  der  Meulen,  au 
musée  du  Louvre.  Louis  XIV,  à  cheval  et  suivi  de  ses 
officiers,  interroge  un  garde  à  pied.  Ce  tableau,  qui  fut 
exposé  au  Palais-Royal  en  1673,  a  été  gravé  par  Huch- 
tenburg  et  A. -F.  Baudouins.  Une  autre  composition,  do 
plus  grande  dimension,  fut  exécutée  sur  le  môme  sujet 
par  Van  dor  Meulen  et  Lebrun,  pour  servir  de  modèle 
de  tapisserie  à  la  manufacture  des  Gobelins. 

DOLÉANCE  [lé-anss  —  rad.  dolent)  n.  f.  Plainte  cha- 
grine :  /.es  DOLÉANCES  d'un  créancier. 

—  Hist.  Demandes  ou  représentations  consignées  aux 
cahiers  des  états  généraux.  (Ne  s'employait  q^u'au  plur.) 

—  Syn.    Complainte,     jérémiade. 

V.  COMPLAINTK. 

DOLEAU(/o  —  rad.  doler)  n.  m.  Pe- 
tite hache  à  double  tranchant,  au 
moyen  de  laquelle,  dans  les  ardoisiè- 
res, on  rendit  les  ardoises  sur  le  cha- 
put,  c'est-à-dire  on  leur  donne  la  forme 
ot  les  dimeasions  voulues.  Syn.  dol- 

DEAU. 

DOLEMMENT  (la-maJi)  adv.  D'une 
façon  'lah-nio. 

DOLENT  {lan),  ENTE  [lat.  dolcns; 
do  dnicre,  se  plaindre)  adj.  Inquiet,  Doleau. 

qui  se  plaint,  qui  murmure  :  Un  vieil- 

lard  DOLiCNT.  il  Qui  exprime  lo  chagrin,  l'innuiôtudo,  la  dou- 
leur: Un  ion  DOLENT,  il  Atfocté  par  un  malaise  :  Se  sentir 

DOLENT. 

—  Fam.  Etre  ma  commère  doleiite,  Etre  constamment 
inquiet,  se  plaindre  continnollement. 

—  Substantiv.  personne  dolente. 

Dolent  (Charlos-Antoine  FoURNiER.  connu  sous  lo 
psouilonynie  do  Jean),  publiciste  ot  critique  d'art,  né  k 
Paris  on  1835. 11  débuta,  on  1862,  par  une  suito  do  portraits 
littéraires  :  une  Volée  de  merles.  Il  obtint  un  franc  succès 
par  la  publication  d'un  recueil  de  variétés  artistiques  et 
littéraires  :  Aurt/ii  le  diHu<ie  {\^'i\).  Mais  Jean  Dolent  doit 
surtout  sa  réputation  à  son  Petit  manuel  d'art  (1874).  Il  a 
publié  ensuite  :  le  Livre  d'art  des  femmes  (1877)  ;  Amoureuj: 
d'art  (  I8d8j;  etc. 

DOLENTER  [lan]  (SE)  [rad.  dolent]  v.  pr.  So  plaindre 
pour  dos  rions,  s'affliger  sans  sujet.  (Peu  us.) 

DOLEQUIN  (7i.-//j)   n.  m.  ou  DOLEQUINE  {km' 

pèco  do  dagiio  on  ^.— mil i 

usage  au  moyen  ^     «iiiliiiriUïSiSiMiHiaMMk 

âge  et  qui  som-  Doloqmn  (I4o0), 

hlo  avoir  été  ^ 

uno  sorte   do  couteau  à  armer  à  lame  largo'  ot   aigué. 

DOLER  (du  lat.  dnlare)v.  a,  Travailler  à.  ladoioiro  :  I)oi.i:ii 
des  douvcst  Les  aplanir,  il  Amincir  ot  paror,  en  parlant  dtt 
poaux  destinées  à  la  fabrication  dos  gants,  il  Ebaucher  des 
(îornos  dostinoos  à  la  fabrication  dos  cornets  t  jouer,  il  En- 
lever les  bavures  do  plomb  qui  adhèrent  à  la  lingotiôro. 

Se  doter,  v.  pr.  Etre  dolé. 

DOLÉRITE  (du  pr.  dnléros,  trompeur,  parce  que  cette 
roche  est  uno  osiiéco  de  fausse  diorito)  n,  f.  Hoche  érup- 
tivo   coinpouéo   d'un    mélaogo    granitoïdo    ou   ophiticpte 


f.  I':s- 


do  pyroxôno  augite  et  do  plagioclaso  (oligoclaso  ou  la- 
brador). 

—  Encycl.  La  dolérite,  qui  représente  on  quelque  sorte 
l'état  granitoïdo  du  basalte»  passe  ù  cotto  dernière  roche 
par  Vauamésite.  La  dolérito  est  parfois  porphyroïdo;  c'est 
lo  cas  de  certaines  variétés  d'Auvorgne,  dans  la  pâte  des- 
ijuollos  on  voit  de  gros  cristaux  d'augiio  ot  do  plagioclaso. 

DOLÉRITIQUE  {tik')  adj.  Qui  ost  de  la  nature  de  la  dolé- 
rito :  Itucke  IIULÉRITIQUE, 

DOLÉROPHANE  (du  gr.  dolc'ros ,  trompeur,  et  phai- 
nein,  paraiii-o)  n.  f.  Miner.  Sulfate  naturel  do  cuivre, 
brun,  opaque,  cristallisé  dans  le  système  clinorhombiauo 
et  prenant  une  lointe  bleue  dans  l'oau  avaut  de  se  uis- 
soudro. 

DOLEROPHYLLUM  (lé,  fil-lom')  a.  m.  But.  foss.  Genre  ré- 
pandu dans  io  torr.iin  liouiller  supérieur  et  lo  terrain  per- 
niion,  caractérisé  par  des  fouilles  rondos  ou  ovales,  épais- 
ses, sessiles,  à  nervures  rayonnantes,  accompagnées  do 
canaux  résineux.  (Les  feuilles  fertiles  poUinifèrcs  du  dolero- 
phyllum  ont  un  limbe  très  épais,  dans  lequel  sont  creusées 
des  loges  cylindriques  contenant  des  grains  de  pollen  [pré- 
pollinies]  pluriceUulaires,  ayant  renformé  sans  doute  des' 
anthérozoïdes  ;  l'exino  était  munie  d'un  opercule  permet- 
tant à  rintine  de  sortir  et  de  pénétrer  seule  dans  la  chambre 
polliuiquo.) 

DOLES  (Jean-Frédéric),  compositeur  allemand,  né  à 
Stembach  en  1715,  mort  à  Leipzig  en  1797.  Elève,  à  Leipzig, 
de  Sébastien  Bach,  il  devint  directeur  de  musique  à  l'é^liso 
Saint-Thomas  de  cette  ville.  Il  jouit,  en  son  temps,  dune 
grande  renommée  do  professeur  et  de  compositeur.  On 
connaît  de  lui  deux  messes,  la  musique  de  plusieurs 
psaumes  de  David,  des  oratorios,  toute  une  série  de  chorals 
et  plusieurs  recueils  de  chansons  religieuses  ou  profanes. 

DOLET  (Etienne),  savant  imprimeur  et  philologue  fran- 
çais, né  à  Orléans  en  I50;i,  supplicié  à  Paris,  place  Mau- 
bert,  en  1546.  Il  fut  l'un  des  plus  intéressants  et  des  plus 
énergiques  représentants  de  la 
renaissance  intellectuelle  en 
France,  au  xvi*  siècle.  Une  cer- 
taine obscurité  entoure  sa  filia- 
tion et  sa  jeunesse.  Demeuré 
dans  sa  vdle  natale  jusqu'à 
l'âge  de  douze  ans,  il  se  rendit 
alors  à  Paris  afin  d'y  continuer 
ses  études,  partit  ensuite  pour 
l'Italie,  resta  trois  ans  à  Padoue, 
un  an  à  Venise  ;  de  là  revint  en 
France  faire  son  droit  à  Tou- 
louse, tout  cela  aux  frais  de 
riches  et  puissants  protecteurs 
que  l'on  ignore.  Caractère  en- 
tier, passionné  en  tout,  dans 
l'amitié  comme  dans  la  haine, 
Dolei  s'attira,  dès  ses  premiers 
pas  dans  la  carrière  des  lettres, 
une  foule  d'ennemis  acharnés, 
dont  la  vengeance  devait  se 
montrer  implacable.  Banni  do 
Toulouse,  à  la  suite  de  deux 
harangues  qu'il  avait  pronon- 
cées contre  le  fanatisme  des 
étudiants  et  pour  ses  attaques 
contre  le  parlement,  il  se  réfugia  à  Lyon,  où  nous  le  re- 
trouvons en  1536,  imprimant  le  premier  volume  in-folio 
d'un  remarquable  ouvrage  dont  il  était  l'auteur  :  Com- 
menta>'ii  linijuse.  latinx;le  tome  second  devait  paraître 
en  1538.  En  1537,  il  avait  publié  De  re  narali,  iu-4«.  Enfin, 
en  1539,  il  donnait  sen  Foi-mulse  latÎJiarum  luciitionum,  in-fol. 
Ces  œuvres  le  plaçaient  au  premier  rang  parmi  les  érudits 
de  la  Renaissance,  à  côté  des  Robert  Estienne  et  des 
Guillaume  Budé. 

L'étude  approfondie  de'^  auteurs  latins  avait  développé 
au  plus  haut  point,  chez  Etienne  Dolet,  l'esprit  d'examen. 
Aussi  so  lanea-t-il  avec  ardeur  dans  le  mouvement  hostile 
à  la  scolastiaue  et  favorable  aux 
idées  nouvelles.  Ayant  obtenu 
un  brevet  d  imprimeur,  il  s'éta- 
blit à  Lyon,  rue  Mercière,  à  l'en- 
seigne do  la  Doulouére  d'or  et, 
outre  ses  propres  ouvrages,  mit 
au  jour,  pour  son  malheur,  bon 
nombre  do  brochures  de  combat, 
des  publications  populaires,  al- 
manachs  et  satires  —  quelques- 
unes  dues  à.  la  plume  mordante 
do  son  ami  Rabelais.  La  har- 
diesse de  ses  opinions,  son  ca- 
ractère agressif,  la  véhémonoo 
de  ses  satires,  lui  firent  do  nombreux  ennemis.  Accusé 
d'hérésie  et  d'athéisme,  condamné  une  promîôro  fois  à 
mort  par  l'olTicial  de  Lyon  (1542),  il  obtint  des  lettres  do 
rémission  de  François  I*'';  repris  en  1544,  sous  prétexte 
d'avoir  introduit  en  France  des  livres  genevois  et  d'avoir 
traduit  un  diah)gue  attribué  à  Platon,  dans  lequel  on  trou- 
vait une  né''ation  de  l'immortalité  de  l'âme,  il  fut  dénoncé 
par  la  Sorbonno,  condamné  et  brûlé  vif  à  Paris,  place 
Mauboit,  à  l'endroit  où  l'on  voit  aujourd'hui  sa  statue,  due 
au  sculpteur  E.  Guilbert  eu  I8S7. 

—  BiBLioGR.  :  J.  Boulmier,  ICstienne  Dolet  (Evroux,  1857)  ; 
R.  Copley-Christie,  Etienne  Dolet  (1886). 

DOLETTE  {lél')  n.  f.  Copeau  détaché  du  bois  on  dolaut. 
(S'emploie  mieux  au  plur.) 

DOLFI  (Joseph),  démocrate  italien,  mort  on  1869.  Bou- 
langer à  Florence,  il  était  très  nomilairo  ot  il  fit  uno  grande 
propagande  au  profit  des  garioaldions. 

DOLGELLY  ou  BOLGELLEN,  villo  de  la  Grande-Bro- 
tau'Mtî  (pays  do  Galles  [comté  do  Merioneth)),  sur  laWnion, 
aflliuMitdu  Muiiddo.-h  ;  :t.780  hab.  Fabrimios  do  lainages, 
gros  draps  ot  fiariellos.  Ch.-l.  du  ronité  do  Merionoth. 

DOLGOROUKI  ou  DOLGOROUKOV,  famille  princièro 
russe.  <|ui  fait  remontor  son  ori^'im»  à  Kurik  (x"  s.).  Ses 
principaux  membres  sont  :  Grkgoikk  Dolgoroukl,  qui 
se  distingua  dans  des  guerres  contre  les  Polonais  (1608- 
KUO):  —  Mauik  Dolgorouki,  qui  épousa,  on  1624,  lotsar 
Micliol  Fodoruvitch,  et  mourut  en  1625;  —  Yuri  Dol- 
gorouki,  général  sous  Alexis  et  Fédor,  tué,  ainsi  que 
son  nis  Michel,  pendant  la  révolte  dos  strôlitz.oa  1082.  en 
défendant  les  droits  do  Pierre  lo  Grand;  —  Jacod  Dol- 


Statue  d'E.  Dolet,  à  Paris. 


Maroue  di*  l'iniprimcur 
E    DolL't. 


DOLCIAN   —  DÛLICHLASE 

gorouki,  sénateur  sous  Pierre  lo  Grand,  célèbre  par  sa 
ïi-anchise  vis-à-vis  du  tsar,  et  qui  fut  envoyé  comme 
aml)assadeur  en  France  ot  en  Espagne  (1639-1720)  ;  —  Va- 
silï-Vladimirovitch  Dolgoroukl,  fold-maréchal  {1667- 
1746).  [Il  remplit  des  missions  sous  Pierre  lo  Grand,  tomba 
en  disgrâce  eu  1717,  mais  revint  à  la  cour,  en  1726,  sous 
Catherine  I",  qui  le  nomma  général.  Il  fit  la  guerre  en 
Perse  et  devint  feld-maréchal.  A  la  mort  de  Pierre  II, 
Vasili  et  son  frère  Michel  furent  exilés.  Klisabeth  les  rap- 
pela en  1742];  —  Ivan  Dolgoroukl  (1710-1739),  ami  ae 
Pierre  11,  mais  qui,  à  la  mort  do  ce  tsar,  fut  exilé  en  Si- 
bérie par  Biren,  duc  de  Courlando,  favori  de  l'impératrice 
Anna.  (Accusé  ensuite  d'avoir  conspiré  contre  elle,  il  fut 
exécuté];  —  Vasili  Dolgorouki  (1722-1782),  noveu  du 
précédent,  surnommé  A'nms/coi  parce  au'en  quinze  jours 
il  conquit  la  Crimée  [I77i]);  —  Pikrre-Pêtrovitch  Dol- 
gorouki (1778-1806),  qui  fit  la  campagne  de  1805  contre  les 
Français,  et  combattit  en  Moldavie;  —  Georgk  Dolgo- 
roukl, mort  en  1829.  [Il  combattit  en  Finlande  en  1795,  à 
Corfou  en  1804.  fut  ambassadeur  à  Vienne  (1806),  en  Hol- 
lande (1807),  et  se  ftxa  en  France  en  1815];  —  Ivan-Mi- 
KHAiLoviTCH  Dolgoroukï,  né  à  Moscou  en  1764,  mort  en 
1823.  [II  fut  colonel,  puis  idministratour,  et  composa  des 
poésies  réunies  sous  le  titre  d  Etat  de  mon  âme]  ;  —  Vasili 
Dolgorouki  (I8O4-I868),  Iciiuel  fut,  de  1849  à  1856,  mi- 
nistre de  la  guerre,  et  cnsuiie  chef  de  la  gendarmerie;  — 
PiERRE-VLADiMiROViTCH  Dolgofouki,  né  en  1807,  mort 
à  Berne  en  1868,  cousin  du  précéent,  qui  a  publié  on  russe  ; 
Bistoirede  la  famille  Dolyurouki  (1840);  Généalogies  russes 
(1840-1841).  [Une  Notice  sur  les  principales  familles  de  la 
Jîussie  (1843),  écrite  en  français,  fit  exiler  l'auteur.  Ayant 
pu  revenir  à  Saint-Pétersbourg,  il  fit  paraître  un  Diction- 
naire de  la  noblesse  russe  (1854-1857).  Venu  à  Paris,  il  pu- 
blia la  Vérité  sur  la  Hussie  (1860)»  vit  ses  biens  confisqués 
et  fut  banni  de  la  Russie  à  perpétuité;  bientôt,  même,  le 
séjour  de  la  France  lui  fut  interdit.  Il  a  encore  publié  :  la 
France  sous  le  régime  bonapartiste  (1864).  Plusieurs  do  ses 
ouvrages  sont  signésd'un  pseudonyme: Comte d'Almagno. 
Ses  Mémoires  ont  paru  à  Genève  (1867-1871).] 

Dolgorouki  ou  Dclgoroukova  (^Catherine-Mi- 

khaïlovna),  princesse  russe,  née  on  1846.  Elle  fut  élevée  à 
l'Institut  des  filles  nobles,  et  devint,  à  dix-sept  ans,  demoi- 
selle d'honneur  de  l'impératrice.  Elle  plut  à  l'empereur 
Alexandre  II,  et,  bientôt,  commença  entre  eux  une  liaison 
qui  dura  jusqu'à  la  mort  du  monarque  (1881).  Le  tsar  avait 
épousé  fa  princesse  morganatiquement,  en  I88O.  Elle 
quitta  la  Russie,  peu  de  temps  après  la  mort  de  sou  époiLx  ; 
elle  fit  un  séjour  à  Venise  et  s'établit  définitivement  à 
Cannes,  où  elle  se  consacra  entièrement  à  l'éducation  des 
trois  enfants  quelle  a  eus  de  l'empereur. 

DoLHASCA,  comm.  de  Roumanie  (district  de  Suceava)  ; 
4.320  hab. 

DOLIAIRE  {li-èr')  adj.  Zool.  Qui  ressemble  au  genre 
dolium. 

DOLIANITE  n.  f.  Zéolithe  calcico-potassique,  variété 
d'apophyllite. 

DOLICouDOLIQUE(//A-*  —  du  gr.(?o//A7i05,  haricot)  U.  m. 
Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  légumineuses. 

—  ENCYt  L.  Les  doUcs  sont  très  voisins  des  haricots 
(phaseolits)^  avec  lesquels  on  les  a  souvent  confondus: 
Théophrastedonnait  au  haricot  le  nom  de  dolichos  ;  ils  en 
diffèrent  parleurcarène  et  leurpistil.  simplement  arqués  ou 
rostres,  au  lieu  d'être  tordus  en  spirale.  Ce  sont  des  herbes 
ou  des  sous-arbrisseaux  souvent  volubiles,  des  régions 
chaudes  du  globe,  dont  on  consomme  les  graines  sèches 
ou  les  gousses  en  vert.  On  en  connaît  vingt  espèces  bien 
définies,  parmi  lesquelles  :  le  dolic  à  œil  noir  [dotichos 
unguiculatus),  cultivé  dans  le  midi  de  la  France  [mongetto 
ou  bannette  des  Provençaux],  ne  dépassant  pas  1  môtro 
de  haut,  ayant  des  fleurs  d'un  pourpre  assez 
pâle  et  des  graines  dont  le  hile  est  entouré 
d'une  petite  tache  noire  ;  lo  dolic  asperge 
(  dolicnos  sesguipedalis),  de  l'Inde  et  de 
l'Amérique  équatoriale,  dépassant  3  mè- 
tres de  haut,  ayant  des  fleurs  d'un  jaune 
verdàtre  et  des  gousses  longues  d'envi- 
ron 0"',45;  le  dolic  d'Egypte  [dolichos  La- 
blab),  le  plus  anciennement  connu,  dépas- 
sant 2  mètres  de  haut  et  ayant  des  fleurs 
violettes. 

DOUCHAON  (A:rt-on)  n.  m.  Genre  d'insectes 
coléoptères  brachélytres,  famille  des  sta- 
phylinidés,  tribu  des.  pœdérinés,  compre- 
nant dos  formes  allongées,  élégantes,  dont 
on  connaît  une  dizaine  d'espèces  européen- 
nes. (Doux  dolichaons  habitent  la  France  :  ce  sont  des 
petits  staphylins  noirs  ;  leurs  élytres  sont  roux  ou  rouges, 
en  tout  ou  partie.  Ils  sont  surtout  communs  dans  lo  Midi.) 
Il  On  écrit  aussi  doli- 

CAON. 

DOLICHENUS  {ké- 
ntiss'.  surnom  donné  à 
JupiteradoréàDolichô, 
petite  ville  do  la  Com- 
niagéno(aiij./>o/»Ar).On 
ignore  le  nom  indigène 
de  cette  divinité  asia- 
tique. Son  nom  latin 
se  trouve  orthosçraphié 
de  façons  très  différen- 
tes :  Dolicenus,  Dolictie- 
nus,  Dutcenus,  Dulche- 
nus,  etc.  Au  u'  siècle 
apr.  J.-C,  les  lésions 
contribuèrent  à  répan- 
dre son  culte  dans  tout 
l'Occident.  A  Rome, 
Jupiter  Dous  Dolicho- 
nus  eut  un  temple  sur 
l'Aventin  et  un  autre 
sur  l'Esquilin.  Sur  les 
monuments  figurés,  ce  DoUchoims.fKs  votocnltroiizoarctiuti'. 
dieu    ost    représenté,  trouvé  ft  Uottyati  [lloiiiîiU'l.) 

avec    do    nombreuses 

variantes  dans  lo  détail,  sous  les  traits  d'un  guornor  ro- 
main, debout  sur  un  taureau. 

DOLICHLASE  {klas')  n.  m.  Gonro  d'horbos  OU  d'arbustos, 
do  la  famillo  dos  composées,  tribu  dos  mutisiéos,  dont 
l'espôco  type  croît  uu  Pérou. 


DOLICHOCÉPHALE   —  DOLLFUS 


Dolichoderus  (gr.  7  fois). 


DOLICHOCÉPHALE  {ko-sé  —  du  gr.  dohkhos,  long,  ot 
héphalè,  tête)  adj.  Anthrop.  Se  dit  de  certaines  races  à 
crâne  allongé,  dont  l'iudice  crânien  est  au-dessous  de  77. 
(Les  Anglo-Scandinaves,  les  Francs,  les  Sardes,  etc.,  sont 
dolichocéphales.) 

DOUCHOCÉPHALIE  ijio-sêt  U)  n.  f.  Etat  de  dolichocé- 
phale. 

DOLICHOCÈRE  {kosèr')  OU  DOLICHOGERA  [ko-sé)  n.  m. 
Genre  d'insectes  coléoptères  rhynchophores,  famille  des 
anthribridés,  comprenant  des  formes  robustes,  de  grande 
laille.  à  longues  antennes,  et  dont  ou  connaît  trois  espèces 
propres  à  la  Malaisie.  (L'espèce  type  du  genre  est  fauve, 
variée  de  lignes  blanches  et  noires.) 

DOLICHODÉRINÉS  [ko)  D.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  hymé- 
noptères porte-aiguillon,  famille  des  formicidés,  compre- 
nant des  fourmis  à  petit  aiguillon,  avec  vessie  à  venin  et 
deux  glandes  anales,  à  pétiole  abdominal  simple.  —  Un 

DOLICHODKRÏNÈ. 

—  Enctcl.  Les  doUchodérinês  sont  répandus  surtout 
dans  les  régions  tropicales;  leurs  nymphes  ne  sont  jamais 
renfermées  dans  des  cocons.  Les  genres  principau.\  sont  : 
dolichoderus,  bothriomyrmex,  liome- 
topum,  lapinoma. 

DOLICHODERUS  {ko -dé-  russ  ) 
D.  m.  Genre  d'insectes  hyménoptè- 
res, tribu  des  doUchodérinês.  renfer- 
mant de  petites  fourmis  à  tète  al- 
longée, à  abdomen  presque  rond,  à 
pétiole  épais.  (On  connaît  de  nom- 
breuses espèces  de  dolichoderus, 
répandues  dans  les  régions  tropi- 
cales du  globe,  excepté  en  Afrique. 
La  seule  européenne  est  noire  et 
rouge;  elle  fait  ses  nids  dans  lo 
bois  vermoulu.) 

DOLICHODROME  {ko  —  du  gr. 
dolikhos,  long  siade ,  et  dromos, 
course  I  n.  m.  Antiq.  Coureur  qui  effectuait  la  course  longue 
ou  dolique,  que  les  auteurs  évaluent  à  une  distance  va- 
riant entre  7  et  24  stades. 

DOLIGHODROMIQUE  [ko.  mîk'  —  rad.  dolichodrome)  adj. 
Qui  a  rapport  à  la  course  longue  ou  dolique. 

DOLIGHOGNATHE  OU  DOLICHOGNATHA  {ko)  n.  m. 
Genre  d'arachnides  aranéides  dipneumones  orbitélaires, 
famille  des  argiopidés,  tribu  des  diphyinés,  comprenant 
des  petites  araignées  tigrées  de  brun,  qui  font  des  toiles 
en  nappes  légères,  horizontales.  (On  connaît  trois  espèces 
de  doiichognathes  :  une  de  Ceylan ,  une  du  Venezuela,  et 
une  de  r.\î"rique  occidentale.) 

DOLIGHOGYNE  [ko-jin]  n.  f.  Genre  d'arbustes,  de  la  fa- 
mille des  composées,  comprenant  deux  espèces,  qui  habi- 
tent l'Amérique  australe. 

DOLICHOUTHE  {ko  —  du  gr.  dolikhos,  long,  et  Uthos, 
pierre)  n.  f.  Vertèbre  fossile  de  poisson. 

DOLICHOMITUS  {ko,  tuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères lérébrants  entomophages,  famille  des  ichneurao- 
nidés,  compre- 
nant des  formes 
à  tarière  d'une 
longueur  déme- 
surée.(L'espèce 
type  du  genre 
habite  l'Araéri- 
que  tropicale  ; 
elle  est  noire  et 
jaune.) 

DOLICHONTZ 
(ko-nikss)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux 
passereaux  den- 
tirostres,  fa- 
mille des  ictéri- 
dés,  compre- 
nant des  trou- 
piales  améri- 
cains, dont  on 
connaît  cinq  es- 
pèces. 

—  Enctcl. 

L'espèce  type  du  genre  est  le  doliçhonyx  orizivora,  com- 
mun dans  1  Amérique  du  Nord  et  le  Brésil.  Les  sous- 
genres  :  agélaïode  {age~ 
laiode$  Ladias  et  fusci- 
pennis,  du  Brésil),  et 
erytbropsar  {en/lkro^ 
piar  frontalis  [Brésil 
nord] ,  et  ru/ùapiltus 
[Paraguay]},  sont  plus 
méridionaux. 

DOLICHOPE/Ao/)*)ou 
DOLICHOPUS  iko-pms) 
n.  m.  Oeiiro  d'insectes 
diptères,  famille  des 
dolichopidés,  compro- 
naot  do  petites  mou- 
ches ordinairement  d'un  beau  vert  métallique,  avec  les 
yeux  rouges  ot  les  pattes  jaunes.  (On  connaît  une  tron- 
taÎDO  d'espèces  de  doli- 
chopes,  propres  à  l'Eu- 
rope ;  le  doticliopua  cfiœ- 
rophijlii  est  commun  par- 
tout sur  lo  cerfeuil.) 

DOUCHOPEZA  {ko-pé') 
n.  f.  Genre  d'insectes  di- 
ptères némocèros,  famille 
dos  tipulidés, comprenant 
des  formes  allongées,  à 
tarses  très  longs,  dont  lo 
port  et  les  mœurs  sont 
ceux  des  tipulcs.  (L'es- 
pèce type  du  gonro  est  la  dolicftopeza  sijlvicola,  do  Franco, 
Lruriitrc  avec  les  ailes  enfumées.) 

DOLICHOPIDÉS  (ko)  n.  m.  pi.  Famille  d'insctîtes  diptères 
bracbycères,  caractérisée  par  la  ténuité  du  corps,  la  lon- 
gueur ot  la  finesse  dos  pattes,  les  palpes  d'un  seul  article. 
(Leit  dohcbopidés  vivent  sur  les  fleurs;  leurs  larves  so 


Dolichomitus  (réd,  d'un  tiers). 


Doliçhonyx. 


Dolichopc  (gr.  S  fois). 


Dolichopode  (gr.  nat.). 


développent  dans  le  terreau,  lo  bois  pourri,  etc.  Genres 
principaux  :  dolichopus,  ckrysotus,  xanthochloroSf  neuri~ 
gona,  etc.)  —  L'n  dolichopidé. 

DOLICHOPODE  ou  DOLICHOPODA  {ko)  n.  m.  Genre 
d'iusectes  orthoptères  sauteurs,  laniille  des  locustidés, 
comprenant  des  formes  grêles,  décolorées,  à  appendices 
extraordinaire- 
meni  allongés, 
et  qui  vivent 
dans  les  caver- 
nes de  l'Europe 
centrale.  (L'es- 
pèce type  du 
f;^enreest  lerfo- 
ichupoda  pal- 
pata,de  France, 
de  Dalmatie  et 
de  Sicile  ;  il 
n'est  pas  aveugle  et  vit  dans  les  grottes  des  Pyrénées  et 
de  l'Aude  ;  d'un  jaune  verdâtre  très  clair.) 

DOLICHOS  {koss)  n.  m.  Bot.  Nom  scientifique  du  genre 
dolic. 

DOLICHOSAURE  {ko-sôr')  OU  DOLIGHOSAURUS  {ko-s6- 
7'uss)  n.  m.  Paléout.  Genre  de  reptiles,  type  do  la  famille 
des  dolichûsauridés,  comprenant  des  animaux  serpeuti- 
formes,  mais  ayant  quatre  membres  comme  les  lézards,  et 
dont  le  cou  comportait  dix-sept  vertèbres  cervicales  et  le 
sacrum  deux.  (Ces  lézards  sont  fossiles  dans  le  crétacé 
supérieur  anglais  :  dolichusaurus  longtcollis,  etc.) 

DOLICHOSAURIDÉS  {ko-sôju.m.  pi.  Paléont.  Famille  de 
reptiles  sauriens  tissilingues,  comprenant  d'assez  grandes 
formes  rappelant  un  peu  les  monitoridés,  et  reparties 
dans  les  genres  doUchosaurus,  acieosaui-us,  7)iesol€ptos,  etc., 
et  fossiles  dans  le  crétacé.  —  Un  dolichosauridé. 

DOUCHOSCÉLIS  {ko-sé-liss  —  du  gr.  dolikhos,  allongé, 
et  skiHus.  jambej  n.  m.  Genre  d'arachnides  phalangides, 
famille  des  phalangides,  tribu  des  cosmétinés,  comprenant 
des  formes  américaines,  à  pattes  postérieures  d'une  lon- 
gueur démesurée.  (L'espèce  type  du  genre,  jaune,  habite 
le  Brésil.) 

DOLICHOSOME  ou  DOLIGHOSOMA  {ko)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  malacodermes,  famille  des  cautha- 
ridés,  tribu  des  dasytinés,  comprenant  quelques  espèces 
de  la  région  circaméditerranéenne.  (Les  dolichosomes  sont 
allongés,  Iméaires,  métalliques,  de  taille  médiocre,  et 
vivent  sur  les  fleurs  comme  les  dasytes.  L'espèce  type  du 
genre,  le  dolichosoma  Uneare,  habite  la  France.) 

DOLICHOTIS  {ko-tiss)  n.  m.  Genre  de  mammifères  ron- 
geurs, lamille  des  caviidés,  comprenant  de  grandes  formes 
vulgairement  appe- 
lées lièvres  des  Pam- 
pas. 

—  Encycl.  Les  do- 
lickotis  ne  compren- 
nent qu'une  seule  es- 
pèce, actuellement 
vivante,  (^ui  est  le 
mara  {dolichotis  Pa- 
tagonica),  répandue 
dans  les  lieux  déser- 
tiques et  arides  de 
l'Amérique  du  Sud  ; 
elle  mesure  0^,90  de 
long  et  constitue  un 
gibier  estimé.  Vivant 
par  petites  troupes, 
diurnes,  les  dolichotis  creusent  des  terriers  et  vivent  do 
graines  et  de  racines.  Des  espèces  fossiles  existent  dans 
tes  terrains   tertiaires  de  rArgentine. 

DOLICHOTOME  ou  DOLIGHOTOMA  {ko)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  ph^'topbages,  famille  des  chryso- 
mélidés,  tribu  des  cassidinés,  comprenant  des  formes  assez 
grandes,  vertes  ou  bleuâtres,  métalliques,  tacliées  de 
jaune,  de  rouge  ou  d'orange.  (On  connaît  plus  de  cinquante 
espèces  de  ces  cassides,  propres  à  l'Amérique  centrale 
et  méridionale.) 

DOLIGHURUS  {ku-russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères porte-aiguillon,  famille  des  sphégidés,  ne  com- 
prenant qu'une  seule  espèce  toujours  rare  [dolichurus  cor- 
7ïiculus),  noir.  (II  lial'ite  l'Europe  et  est  parasite  des  sphé- 
giens  du  genre  ampulex.) 

DOLIGHUS  (kuss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnivores,  famille  des  carabidés,  tribu  des  sphoarinés, 
comprenant  des  formes  allongées,  élégantes,  très  voisines 
des  caluthus,  dont  elles  ont  l'aspect  et  les  mœurs.  (On 
connaît  deux  espèces  do  dotichus  :  une  d'Europe,  dolichns 
flavicornis,  roux  et  brun,  avec  une  tache  rougeâtre  sur  le 
dos,  et  l'autre  du  Japon.) 

DOLIIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  gastéropodes 
cténobranches,  caractérisée  par  la  grandeur  du  pied  qui 
déborde  de  la  coquille,  par  la  finesse  des  tentacules  acérés 
portant  des  yeux  à  leur  base,  et  surtout  par  la  coquille 
sans  varices  et  sans  opercule.  (Les  genres  principaux  des 
doliidès  sont  :  doliutn  et  pirula.)  —  Un  doliidé. 

DOLIMAN  (du  turc  dholâma,  même  sens)  n.  m.  Robe 
longue  et  étroite,  ouverte  par  devant,  que  les  Turcs  portent 

Ear-dessus  leurs  autres  vêtements.  (C'est  do  ce  mot  que 
3  français  a  fait  dolman.) 

l^OLINA,  ville  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle  de 
Ntryj),  à  la  source  d'un  tributaire  du  Dniester;  8.350  hab. 
Saline  et  source  salée. 

DOLINE  n.  f.  Nom  par  lequel  on  désigne,  en  Carniole, 
les  gourt'rcs  ou  abîmes  qui  s'ouvrent  à  la  surface  des  pla- 
teaux calcaires  ot  mettent  parfois  la  surface  du  sol  en 
communi(^ation  avec  les  grottes  et  cavernes. 

DOLIOCARPE  n.  m.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
dilléniacées,  qui  habite  l'Amérique  tropicale. 

—  Encycl.  Les  doliocarpes  sont  des  arbustes,  pour  la 
plupart  grimpants,  à  fouilles  alternes,  à  fleurs  blîinchcs, 
solitaires  ou  en  corymbe. 

DOLIOLE  n.  m.  Nom  donné  à  dos  articulations  cylin- 
drirjiu's  d'oncrinos  fossiles,  u  Genre  d'acalôphes  peu  connu, 
qui  babito  la  Méditerranée. 

DOLIOMALUS  [luss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéides, 
famille  des  platoridés,  comprenant  dos  araignées  aplaties, 
do  taille  médiocre,  qui  habitent  le  Chili  et  dont  ou  connaît 
deux  espèces. 


Dolichotis. 


DoliorniB, 


792 

DOLIOPS  {opss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères  longi- 
cornes,  famille  des  cérambycidés,  tribu  des  lamiinés,  com- 
prenant des  formes  épaisses,  \ 
courtes,  d'un  vert  métallique 
brillant,  avec  des  taches  et 
des  bandes  blanches.  (Les  do- 
liops  sont  de  taille  moyenne, 
et  habitent  l'archipel  des  Phi- 
lippines.) 

D0LI0RNlS(»(S5)n.m.Genre 
d'oiseaux  passereaux  denti- 
rostres ,  famille  des  ampéli- 
dés,  comprenant  des  formes  à 
bec  court,  à  narines  rondes  et 
nues,  à  plumage  long,  abon- 
dant et  soyeux.  (L'espèce  type 
du  genre  est  le  doliornis  S'cla- 
terijdu  Pérou  central,  long  de 
18  centimètres;  il  est  roux  en  dessous,  avec  le  dos  et  la 
queue  gris  brun,  la  gorge  grise  et  les  joues  ornées  de 
longues  plumes  noires.) 

DOLIOS.  My  th.  gr.  Esclave  donné  par  Icarios  à  Pénélope, 
qu'il  suivit  à  Ithaque.  Il  était  chargé  des  soins  du  jardi- 
nage. Il  fut  un  des  premiers  à  reconnaître  Ulysse  déguisé. 
Avec  ses  six  fils,  il  se  joignit  à  son  maître  pour  repousser 
les  attaques  des  parents  des  prétendants  de  Pénélope. 

DOLIUM  {li'Om'  —  mot  lat.)  n.  m.  Antiq.  rom.  Grand 
récipient  de  terre  cuite,  dont  les  anciens  Romains  se  ser- 
vaient pour  mettre  le  vin  nouveau  avant 
de  le  transvaser  dans  les  amphores. 

DOLIUM  {li-om')  n.  m.  Genre  de  mol- 
lusques gastéropodes,  type  de  la  famille 
des  doliidès,  comprenant  des  formes  à 
coquille  mince,  ventrue,  avec  spire 
courte  et  bouche  très  large. 

—  Encycl.  Les  dolium,  vulgairement 
appelés  tonnes ,  sont  d'assez  grande 
taille  et  souvent  d'une  coloration  har- 
monieuse ;  on  en  connaît  quinze  es|)èces 
de  l'océan  Indien  et  deux  de  la  IVlédi- 
terranée.  Le  dolium  perdix,  d'un  jaune  roux,  moucheté  de 
blanc  et  de  gris,  habite  les  mers  de  l'Inde  et  de  Chine. 

DOLJE,  dép.  de  la  Roumanie  ^Valacbie),  sur  la  frontière 
serbe;  302.385  hab.  sur  6.780  kilom.  carr.  Ch.-l.  Craiova. 

DOLKA,  ville  de  l'Erythrée  italienne  (pays  des  Hababs)  ; 
!s.5uo  hab.  Aux  environs,  inscriptions  éthiopiennes  hymia- 
ritiques. 

DOLLAR  [do-lar  —  mot  angl.,  qui  est  une  altération  de 
lallem.  thaler)  n.  m.  Monnaie  d'or  des  Etats-Unis  de 
l'Amérique  du  Nord,  valant  5  fr.  20  c.  en  monnaie  française. 

—  Encycl.  Primitivement,  le  mot  dollar  était  appliqué 
à  toute?  les  monnaies  espagnoles  ayant  cours  en  Angle- 
terre et  dans  ses  colonies,  mais  principalement  aux  pias- 
tres fortes  d'argent.  Une  imitation  de  cette  dernière  pièce 
resta  l'unité  monétaire  aux  Etats-Unis,  de  1782  à  1873, 
mais  en  subissant  quelques  changements  de  détail.  Une  loi 
du  12  février  1873  adopta  en  principe  comme  unité  mo- 
nétaire le  dollar  d'or,  du  poids  de  16^,67185  et  au  titre 
de  900  millièmes.  Mais,  par  une  seconde  loi  en  date  du 
28  février  1878.  le  gouvernement  fédéral  a  ordonné  la  fabri- 
cation d'un  dollar  d'argent,  du  poids  de  412  grains  1/2  troy 
ou  26ef,729,  valant  5  fr.  3458,  et  pouvant  servir  d'étalon 
légal  parallèlement  au  dollar  d'or.  Les  pièces  fabriquées 
en  plus  grand  nombre  aux  Etats-Unis  sont  le  demi-aigio 
d'or  de  .5  dollars  et  le  dollar  d'argent  de  1878. 

En  1873,  a  été  frappé  le  trade  dollar  (dollar  du  com- 
merce), d'argent,  pesant  27e\215G,  à900  millièmes,  et  valant 
5  fr.  44312.  Cette  monnaie  a  été,  depuis,  en  partie  retirée 
de  la  circulation.  V.  monnaie.  ' 

Dollar,  paroisse  d'Ecosse  (comté  de  Clackmannan), 
sur  le  Devon  ;  2.300  hab.  Mines  de  houille  et  anciennes 
mines  do  cuivre,  de  fer  et  de  plomb.  Carrières  de  grès. 

DoLLART  (^aoLFE  de),  golfe  de  la  mer  du  Nord,  exacte- 
ment situé  à  l'embouchure  de  l'Ems,  dont  il  forme  l'es- 
tuaire; 35  kilomètres  de  long  sur  15  de  large.  Il  a  été 
creusé,  comme  d'ailleurs  le  Zuyderzée  dont  il  reproduit  en 
réduction  les  formes  générales,  par  la  mer  qui,  en  1277  et 
en  1287,  envahit  brusquement  toutes  les  côtes  de  la  Hol- 
lande et  du  Hanovre,  détruisit  plus  de  quarante  villes  ou 
villages  et  engloutit  une  grande  partie  de  l'ancien  rivage. 
Le  nom  de  «  DoUart  »,  qui  signihe  furieux,  rappelle  vrai- 
semblablement cette  catastrophe. 

DOLLERN  et  non  Doller  {die  Tollre[wv'>  s."]),  rivière 
d'Alsace,  aftiuent  de  1111,  où  elle  se  jelte  à  Illzach.  Elle 
prend  sa  source  au  fond  de  la  vallée  de  Seiden  et  passe  à 
Massevaux  et  Sentheim. 

DoLLFUS,  famille  d'industriels  alsaciens,  originaire 
de  Mulhouse,  ou  elle  est  mentionnée  dès  1552.  Ses  princi- 
paux membres  sont  :  Jl:an-Hknri,  l'un  des  trois  fondateurs 
(avec  Scbmallzer  et  J.  Kœchlin)  de  la  fabrication  de  l'in- 
dienne à  Mulhouse  (1746);  —  Daniel  DoIIfus-Ausset. 
géologue  français  (1797-1870),  auquel  on  doit  un  travail' 
sur  la  Coloration  des  étoffes  (1862);  —  Jean  DoUfus, 
manufacturier  et  économiste  (Mulhouse  [1800-18871),  qui 
fut  un  partisan  déterminé  du  libre-échange  et  de  la  ré- 
forme douanière.  ^Longtemps  maire  de  Mulhouse,  on  lui 
doit  la  construction  des  cités  ouvrières.  Sa  courageuse 
conduite,  lors  de  l'invasion  allemande  en  1870,  lui  acquit 
la  sympathie  générale,  et  il  resta  jusqu'à  sa  mort  le  député 
de  Mulhouse  au  Reichstag,  à  Berlin,  où  il  ne  se  mon- 
trait que  pour  protester  contre  l'annexion  de  son  pays. 
On  a  de  lui  :  De  la  levée  des  prohibitions  douanières  (1859)]  ; 
—  Charles-Emilk  DoUfuS,  manufacturier  et  homme  po- 
litique, né  à  Mulhouse  en  J805,  mort  en  1858.  [Frère  du 
précédent  et  son  associé,  il  fut  président  de  la  Société 
industrielle  de  Mulhouse,  qu'il  avait  fondée,  et  nommé 
maire  do  cette  ville  en  1843.  Elu  député  du  Haut-Rhin 
on  1846,  il  combattit  le  ministère  Guizot.  A  la  Constituante 
de  1848,  il  vota  avec  la  droite  et  ne  fut  pas  réélu  à  la 
Législative.  Il  rentra  dans  la  vie  privée,  après  le  coup 
d'Etat  du  2  décembre];  —  Charles  Dollfus,  littérateur, 
né  à  Mulhouse  on  1827.  [Après  avoir  été  avocat  à  Colniar, 
il  (|uitta  le  barreau  pour  la  littérature  et  la  philosophie. 
Parmi  ses  ouvrages,  nous  citerons  :  Lettres  philosophiques 
1851);  le  Calvaire  (1855);  Essai  sur  la  philosophie  sociale 
1856);  Révélation  et  révélateurs  (1858);  le  A7A"  siide 
J865).  En  1857,  il  fonda,  avec  Neiftzor,  la  Revue  germa- 
nique, qu'il  dirigea  jusqu'en  18C8.  Il  fut  longtemps  undos 


Dolman  (1626). 


793 

collaborateurs  du  «  Temps  >> .  Il  a  oncoro  écrit,  entre  autres 
ouvrages:  Etwies  sur  V Allemagne {\'iiV\)\  Méditations  phi- 
losophiques (1865);  De  lu  nature  humaine  (1868);  ConsiUi'- 
rations  sur  l'histoire  (1&12);  l'Ame  dans  tes  phénornèncs  de 
conscience  (1876):  le-Iioman  de  Darwin  (1876);  ta  Plainte 
humaine  (1891);  les  Problèmes  (1893)]. 

DOLLINÈRE  n.  f.  Bot.  Syn.  ao  draba. 

DOLLON,  coinm.  (io  la  Sarthe,  arrond.  ot  à  21  kilom. 
de  Saint-Calais,  ontro  le  Due  ot  son  afUuont,  la  Lod- 
guiivo;  1.U33  hab. 

DOLLOND  (Jobn),  opticien  anglais,  né  à  Spitalfieldsen 
1706,  mort  en  i76i.  Il  était  d'origino  française.  Son  pre- 
mier mémoire  est  do  1753.  Il  y  développait  la  théorie  de 
l'oculaire  à  quatre  verres  plans  convexes  qui  porte  son 
nom.  Ce  mémoire  so  trouve  dans  le  quarante-huitième 
volume  des  Transactions  philosophiques.  La  découverte 
capitale  de  Dollond  est  celle  du  principe  à  l'aide  duquel  on 
obtient  l'achromatisme  dos  lentilles;  elle  lui  valut  la  mé- 
daille de  Copley  ot  le  titre  de  membre  de  la  Société  royale 
de  Londres.  —  Son  fils,  Pierre  Dollond  (,1730-1820),  amé- 
liora un  grand  nombre  d'instruments;  entre  autres,  le 
télescope,  le  cadran  de  Hal- 
ley  et  1  équatorial.  On  a  aussi 
de  lui  des  mémoires.  —  Le 
neveu  de  ce  dernier,  George 
Dollond  (1774-1852),  se  fit 
une  grande  réputation  comme 
opticien.  Il  a,  en  outre,  fourni 
un  grand  nombre  de  mémoi- 
res aux  Phitosophical  transac- 
tions et  aux  Mémoi}-es  de  la  So- 
ciété astrojiomique  de  Londres. 

DOLMAN  (rad.  dnliman) 
n.  m.  Veste  courte  à  brande- 
bourgs, que  portent  les  chas- 
seurs, les  hussards,  etc.,  et  les 
officiers. 

—  Encycl.  Archéol.  Le  mot 
dolman  est  assez  ancien;  il 
signifiait,  au  xvi*  siècle,  une  soubreveste  ajustée  au  buste, 
boutonnée  au  droit  de  la  poitrine,  à  basques  flottantes 
formant  jupe  et  descendant  jus- 
qu'aux genoux.  Cevêtementorien- 
tal  étaft  porté  par  les  archers 
turcs,  par  les  stradiots  et  autres 
cavaliers  armés  à  la  guerre. 

—  Art  milit.  Le  dolman,  qui, 
dans  l'armée  française,  était  ré- 
servé jadis  à  la  cavalerie  légère, 
chasseurs  et  hussards,  s'est  gé- 
néralisé depuis,  en  même  temps 
que  la  coupe  s'en  modifiait  beau- 
coup; très  ajusté  autrefois,  il  est 
devenu  très  ample,  no  conservant 
de  son  ancien  caractère  que  les 
brandebourgs.  Le  dolman  adopté 
en  1871,  pour  l'artillerie,  fut  co- 
pié, sauf  les  nuances,  sur  celui 
que  portait  déjà  la  remonte,  avec  Dolman  d'ofâcîer  e^néral 
cmq  brandebourgs.  Plus  tard,  le 

nombre  des  brandebourgs  fut  porté  à  sept  ;  un  dolman  de 
coupe  analogue  avec  neuf  brandebourgs  fut  donné  aux 
chasseurs  et  aux  hussards,  puis 
aux  dragons.  Il  fut  adopté  eu  1883 
pour  l'infanterie;  mais  il  n'y  fut 
jamais  porté  que  par  les  officiers, 
qui  reçurent  quelques  années 
après  la  tunique-dolman ,  sans 
brandebourgs,  ou  tunique  ample. 
De  môme  il  fut  donné  aux  méde- 
cins, vétérinaires,  fonctionnaires 
de  l'intendance,  officiers  d'admi- 
nistration, avec  diverses  modifi- 
cations de  coupe  et  d'ornemen- 
tation. 

Enfin ,  les  officiers  généraux 
ou  assimilés  portent,  en  petite 
tenue,  un  dolman  en  drap  bleu 
foncé,  avec  cinq  brandebourgs 
noirs,  larges  et  maintenus  par 
des  olives  semblables,  sans  au- 
cun bouton  métallique,  avec  deux  ou  trois  étoiles  sur  les 
manches,  suivant  lo  grade. 

DOLMATOV  ou  DOLMATOVSKOÉ,  bourg  de  l'empire 
russe  (gouv.  do  Perm),  sur  llcot,  affluent  du  Tobol; 
3.600  hab. 

DOLMEN  {mèn'  —  du  gaélique  tnlmen.  table  de  pierre) 
n.  m.  Antiq.  préhist.  Monument  mégalithique  constitué 
par  une  grande 
pierre  plate  po-  ^^ 

sée  horizontale- 
ment sur  d'au- 
tres pierres. 

—  Encycl.  La 
construction  do 
ces  monuments 
n'était  pas  parti- 
culière aux  Coi- 
tes; on  on  a  trou- 
vé en  Algérie, 
on  Syrie,  dans 
l'Inde,  au  Japon,  etc.  On  a  donné  lo  nom  do  demi-dolmens 
aux  monuments  dont  la  tablo  est  inr-linéo,  s'anpuyant  d'un 
côté  -sur  dos  supports  verticaux  ot  reposant  de  1  autre  sur 
lo  sol.  Il  est  pro- 
bable que  ce  sont 
des  ruines  do  dol- 
mens dont  l'un  des 
soutiens  s'est  elfon- 
dré.  On  croit  géné- 
ralement que  ces 
monuments  ijtaiont 
des  sépultures. 

DOLMÉNIQUE 

(«e7c')adj.yui  a  rap- 
port aux  dolmens. 

DOLMON    n.    m. 

Voiture  do  transport,  dont  lo  couvorclo  s'ouvre  à  doux 
battantfl. 


DOLLINERE   —  DOLOPHONINÉS 


Dolman 
(hussard  ntoderne). 


^-1- 


Dolon'i 


Dolmen. 


DOLNJA,  DOLNIÉ,  mots  sorbo-croates,  signifiant  bas, 
et  entrant  dans  la  composition  d'un  grand 
nombre  do  noms  do  lieux  de  la  péninsule  dos 
l'alltans. 

DOLO,  comm.  des  Côtes-du-Nord,  arrond. 
ot  à  2r>  kilom.  do  Dinan  ;  965  hab. 

DoLO,  oomm.  dltalio  CVénétio  fprov.  de 
Vcnisej'i,  sur  la  Brenta;  6.500  h.  Ch.-L  d'un 
circondario  peuple  de  34.00(i  hab. 

DOLOIR  n.  m.  Couteau  à  doler,  dont  se  sert 
le  gantier  pour  amincir  les  peaux  qui  servent 
à  la  fal)rication  des  gants. 

DOLOIRE  (rad.  doler)  n.  f.  Techn.  Outil  do 
charpentier,  il  Instrument  de  tonnelier  h  lame  très  large, 
servant  à   travailler  et  à   unir  lo    bois  des  douves  do 


Doloire  de  toonelier. 


Doloires  de  maçon. 


futailles,  n  Instrument  de  maçon  pour  mêler  et  gâcher  le 
sable  ot  la  chaux. 

—  Blas.  Meuble   d'armoirie  représentant  une  doloire. 

—  Bot.  Feuille  en  doloire.  Fouille  cy- 
lindrique à  sa  base,  plane  et  élargie  en 
dessus  et  tranchante  par  un  de  ses 
côtés.  Il  On  dit  aussi  feuille  dolabri- 
forme. 

—  Chir.  Bandage  en  doloire  ou  sim- 
plem.  Doloire,  Bandage  dont  chaque 
tour  est  en  retrait  d'un  tiers  environ 
sur  le  précédent. 

^  Encycl.  Techn.  La  doloire,  instru- 
ment de  charpentier  qui  est,  en  principe, 
une  cognée  à  taillant  droit,  oblique  par 
rapport  au  manche,  et  toujours  large, 
avec  manche  court,  était  employée  au 
moyen  âge  comme  fer  de  justice  pour  décapiter  les  condam- 
nés. Mais,  alors,  elle  était  montée  sur  un      i.]^kMdS''^'-w-'i 
manche  beaucoup  plus  long,  comme  les      J^^^^^  i-jf' \1 
doloires  de  guerre.   Dans  ces  dernières, 
la  tête  du  taillant  est  évidée  en  crois- 
sant, de   manière   à  fournir  une   pointe 
d'estoc  comme  dans  certaines  haches  da- 
noises. Dans  un  appareil  à  exécution,  re- 
montant au  delà  du  xvr  siè- 
cle, une  lourde  doloire  atia- 


D'argent  à  la  do- 
loire dé  sable  posée 
en  bande. 


Doloire  de  guerre. 


Doloire  ioiitil  de 
charpentier). 


Dolomedea  (réd.  d'un  tiers). 


chée  à  une  corde  et  maintenue  entre  deux  poteaux  descen- 
dait sur  le  cou  du  patient. 

DOLOMEDES  {jné-dt-ss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  ara- 
noides,  tribu  des  dolomédés , 
comprenant  des  araignées  al- 
longées, de  forte  taille,  dont 
on  connaît  une  trentaine  d'es- 
pèces, habitant  l'ancien  monde 
et  l'Amérique  du  Nord. 

—  Encycï..  Les  dolomedes 
sont  ou  bruns  ou  fauves,  variés 
de  noir  ou  do  blanc;  ils  vivent 
dans  les  marécages  ,  courent 
sur  l'eau  et  attaquent,  dit-on, 
les  petits  poissons.  L'espèce  la 

f)lus  commune,  en  France,  est 
unguo  de  12  à  20  millimètres. 

DOLOMÉDÉS  n.  m.  pi.  Tribu 
d'arachnides  aranéides,  famille 
dcspisauridés,  caractérisée  par 
les  yeux  antérieurs  disposés 
en  rangée  plus  ou  moins  droite, 
les  latéraux  de  devant  situés 
près  dos  médians.  (Les  dolome- 
des font  le  passage  entre  les 
pisaures  et  les  lycoses,  ot  comprennent  les  genres  :  dolo- 
medt's,  drancea,  dossenus,  hf/tjrupoda,  etc.)  —  Un  doloméok. 

DOLOMIE(wO  oubOLOMITE  (du  n.dugéolog.  Dolomieu) 
n.  f.  Carbonate  naturel,  double,  de  chaux  ot  de  magnésie. 

—  Encycl.  La  dolomie,  dont  la  formule  est  CaMgC'0% 
!e  poids  spécifit|ue  2,85  à  2,92  et  la  dureté  3.5  à  4,  résulte 
du  mélange  isumorphique ,  en  proporiions  variables,  du 
carbonate  do  chaux  avec  le  carlionate  do  magnésie.  Elle 
so  présente  tantôt  en  masses  amorphes,  qui  constituent 
parfois  dos  étages  géologiques  très  puissants,  tantôt  en 
cristaux  rhomboédriques  ou  on  masses  cristallines.  A 
l'état  cristallin,  elle  possède  un  éclat  nacré  vitreux,  qui 
la  fait  désigner  souvent  par  lo  nom  do  spath  perlé.  Les 
cristaux  de  dolomio  sont,  lo  plus  souvent,  incolores;  ce- 
pendant, ils  présentent  parfois  dos  tointos  claires  do  rouge, 
de  jaune,  de  brun  ot  do  vi'rdâtro.  Cotte  espèce  est  infusiluo, 
solublo  dans  l'acide  clilurhydriquo,  avec  moins  d'ort'or- 
vesconno  que  la  calcito.  Les  variétés  de  dolomio  sont  nom- 
breuses. On  nomme  spath  brunissant  ou  ankérite  une  va- 
riété brunûire,  contenant  15  p.  100  do  carbonate  do  for. 

DOLOMIÉE  n.  f.  Genre  do  plantes,  do  la  famillo  dos 
composées,  tribu  des  carduacécs,  dont  l'unique  espèce  ha- 
biin  riliiidoustan. 

DoLOMlEU,  comm.  do  l'Isère,  arrond.  et  &  8  kilom.  do 
La  Tour-du-Piu,  ontro  la  Boubre  ot  lo  Rhôno;  2.279  hab. 
Ancienne  soigneiirio  du  Dauphiné,  érigée  on  marquisat 
on  1688.  —  Patrie  du  géologue  Dolomieu. 

DOLOMIEUfnéodat-Guy-Sylvain-TancrédoORATRTde). 

géolo^'uii  «'t  minéralogiste  français,  né  ù  Itolomiou  (Isère) 
«•Il  I7r)0,  mort  A  Chùteaunouf  (.Saôiie-et-Loire)  on  laoï. 
Admis  dans  l'ordro  do  Molle  dés  lo  berceau,  il  faisait  son 
noviciat  sur  lus  galères  dos  cliovaliora,  lorsque,  &  ï'ILgo  do 


Dolomieu. 


dix-huit  ans,  il  tua  eu  duol  un  de  ses  camarades.  Con- 
damné à  mort,  il  fut  gracié  par  lo  grand  maître.  Dolomieu 
quitta  lo  service,  pour  so  livrer  aux  sciences.  Il  visita 
d'aburd  l'Etna,  lo  Vésuve,  les  Apennins,  les  îles  Liparî 
et  la  Calabro.  Il  publia,  bientôt  après  (1784),  ses  études 
sur  les  tremblements  do  terre.  Do  retour  en  Franco  on 
1789,  il  publia  ditférents  mémoires  sur  le  basalte,  sur  lo 
genre  do  pierres  calcaires  auxquelles  on  a  donné  depuis  lo 
nom  <lo  dolomie;  sur  les  Pierres 
figurées  de  Florence,  et  sur  la 
Constitution  physique  de  l'Egypte. 
Nommé,  en  l'an  IIÏ,  professeur  de 
géologie  à  l'Ecolo  dos  mines,  il 
devint  membre  de  l'Institut.  Il  on- 
troprit,  bientôt  après,  un  voyage 
dans  le  centre  de  la  Franco , 
à  son  retour,  traça  l'histoire  du 
massif  Central  et  établit  la  re- 
lation qui  lie  les  tremblements 
de  terre  aux  phénomènes  volca- 
niques. 

Dolomieu  fit  partie  de  l'expédi- 
tion d'Egypte.  C'est  à  son  inter- 
vention que  Bonaparte  dut  do 
pouvoir,  sans  coup  térir,  prendre 
possession  de  Malte.  Après  deux 
années  de  séjour  en  Egypte,  il 
dut  songer  à  revenir  en  f^'rauce, 
pour  y  soigner  sa  santé.  Le  vais- 
seau qui  le  ramenait  ayant  été 
poussé  par  une  tempête  dans  le  golfe  de  Tarente,  Dolo- 
mieu fut  fait  prisonnier  et,  en  qualité  de  chevalier  de  Malte, 
fut  soumis  à  la  juridiction  de  l'ordre,  transféré  à  Messino 
et  subit  les  plus  durs  traitements.  Il  écrivit,  pourtant,  là, 
un  de  ses  plus  beaux  ouvrages  :  l'introduction  à  la  Philo- 
sophie minéralogique ,  qui  vit  le  jour  en  1802. 

L'Institut  réclama  avec  force  sa  délivrance;  mais  ce 
no  fut  qu'après  la  bataille  de  Marengo  qu'il  fut  mis  en 
liberté. 

Dolomieu.  pendant  sa  captivité,  avait  été  nommé  à  la 
chaire  que  Daubenton  venait  de  laisser  vacante  au  Mu- 
séum. L'épuisement  de  ses  forces  ne  lui  permit  de  l'oc- 
cuper que  peu  de  temps  :  il  succomba  au  retour  d'une 
nouvelle  excursion  dans  les  Alpes.  Ses  principaux  ouvra- 
ges sont  :  Voyage  aux  î/es  Lipari  (1783);  Mémoire  sur  les 
îles  Ponces  et  les  produits  volcariiques  de  l'Etna  (1758); 
Dernier  voyage  dans  les  Alpes  (1802);  etc. 

DOLOMISATION  n.  f.  Géol.    Syn.  de  dolomitisation. 
DOLOMITE  n.  f.  Miner.  Syn.  de  dolomie. 

Dolomites  ou  Alpes  dolomitiques  {de  Doloynieu, 

n.  pr.),  groupe  montagneux  de  la  chaîne  des  Alpes. 

—  Encycl.  Les  iJohmites,  dont  le  point  culminant  est  la 
Marmolada  (3.494  ml.  font  partie  des  Alpes  Cadoriques 
(Alpes  orientales].  Elles  doivent  leur  nom  au  mélange  do 
carbonate  de  chaux  et  de  carbonate  de  magnésie  ou  do- 
lomie qui  les  constitue,  et  sur  lequel  l'action  physique 
(gel),chiniique(corrosion)ou  mécanique (érosionl des  agents 
atmosphériques  a  produit  des  formes  extraordinaires  et 
pittoresques.  Les  Dolomites  présentent  des  masses  cal- 
caires puissantes,  formant  quelques  sommets  assez  élevés  : 
Geisler  Spitze  (3.182  m.),  Palla  di  Martino  (3.244),  Curta 
(3.177  m.),  Sorapiss  (3.291  m.).  V.  Alpes. 

DOLOMITIQUE  ((iA-')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  dolomie  : 
Des  roches  dolomitiques. 

DOLOMITISATION  (si-on)  n.  f.  Transformation  d'un  cal- 
caire magnésien  en   dolomie. 

—  Encycl.  Les  eaux  chargées  d'acide  carbonique,  en 
pénétrant  dans  les  lorrains  formés  de  carbonate  do  chaux 
et  do  carbonate  do  magnésie,  peuvent  arriver  à  dissoudre 
entièrement  le  calcaire, 
on  respectant  la  dolo- 
mie, moins  solublo,  qui 
persiste  seule. 

DOLON  n.  m.  Archéol. 

Poignard  dont  la  lame 
était  dissimulée  dans  un 
bùtou ,  un  manche  do 
fouet,  etc.  Il  Nom  donné 
par  les  anciens  ù  l'uiio 
des  voiles  d'avant  d'un 
bateau. 

DOLON.  Myth.  gr. 
Guerrier  troven,  fils  du 
héros  Eumédès.  Il  offrit 
à  Hector  do  pénétrer  de  nuit  dans  le  camp  dos  Grecs  afin 
do  découvrir  leurs  dessoins,  mais  il  fut  surpris  par  Ulysso 
et  Diomède,  qui  l'atteignirent,  malgré  sa  rapidité  à  la 
course,  et  lo  tuèrent. 

Dolopathos  (Ar  romans  de),  ouvrage  d'un  trouvèro 
du  XIII*  siècle,  Herbers,  traduction  ou  imitation  fran- 
çaise de  Vllistoria  septetn  sapîentium,  tirée  clle-môme  do 
légendes  orientales.  —  La  trame  de  l'ouvrage  se  compose 
d'une  suite  de  récits  quo  viennent  faire  les  sept  sagos  do 
ta  Grèce  pour  retarder  ot,  finalement,  empêcher  le  supplice 
d'un  jeune  homme  quo  sa  marlitro,  nouvelle  Phèdre, 
a  accusé  d'un  odieux  attentat,  après  avoir  inutilement 
essayé  de  le  séduire.  Shakspearo  a  omnrunté  ù  un  des  ré- 
cits, la  Livre  de  chair,  lo  fameux  épisoao  do  Shylock  dans 
te  Marchand  de  Venise. 

DOLOPES,  ancien  pouplo  do  la  Thossalie,  habitant  au 
pied  du  Piiido  ot  sur  les  confins  do  l'Etolio  ot  do  l'Epiro. 
(LaDoloiiic  était  traversée  par  l'AcliéloUs.  Los  Dolopes 
étaioni  célèbres  pour  leur  cruauté,  si  l'on  on  croit  VEnéide. 
Au  temps  do  la  ^Mierro  do  Troio,  ils  avaient  pour  roi  Pé- 
lôo,  père  d'Achille.  Une  nombreuse  armre  de  Dolopes,  con- 
duite par  Phénix,  so  rendit  sous  les  murs  do  Troio.)  il  On 
appelait  aussi  Dolonos  un  pouplo  do  corsaires  habitant 
lilo  do  Scyros.  —  6n,  Une  Dolopiî. 

DOLOPHONES  {fo-n^ss")  n.  m.  Gonre  d'araclinidos  ara- 
néides, type  do  In  tribu  dos  f/o/o/i/ioHirit's.  comprenant  do 
grandes  "araignées  ù  livrée  rougo  foncé,  à  abdomen  trans- 
versalement élargi,  ot  dont  les  mœurs  sont  colles  des 
épeires.(Coj;enro  compte  uno  douzaine  d'ospècos,  Imbitaul 
les  Moluques  et  l'Australie.) 

DOLOPHONINÉS  n.  m.  pL  Tribu  d'arachnides  nranéidcs, 
famillo  des  argiopidés,  caractérisés  par  les  youx  latéraux 
égaux  ot  pro»quu  cuutigus  ot  lu  pièco  labitUô  louguo.  (Lot 


A,  do  Ion. 


DOLOPHRAGME   —   BOMBES 

dolophoninés  habitent  la  Malaisie,  l'Australie.)  —  L'n  do- 

LOrHOXKÎÉ. 

DOLOPaRAGME  D.  m.  Bot.  Syn.  de  arénaire. 

COLOPIE,  pays  habité  par  les  Dolopes. 

DOLOPS.  Myth.  gr.  Fils  d'Hermès.  (Il  périt  dans  la  ville 
de  Ma^Désie.)  —  Fils  de  Kronos  et  de  Pbily re.  — Troyen,  tils 
de  Lampos  etpetil-fils  de  Laomédon.  (11  fut  envoyé  souvent 
comme  espion  dans  le  camp  des  Grecs.  Il  fut  tué  par 
Ménélas.)  —  Grec,  îils  de  Clytios,  tué  par  Hector. 

DoLORES,  ville  d'Espagne  (Valence  [prov.  d'Alicante]), 
au  milieu  d'une  plaine  arrosée  par  la  ï?egura;  2.560  hab. 
Moulins  à  farine  et  à  huile.  Ch.-l.  d'un  partido  peuplé  de 
30.500  hab. 

DoLORES,  ville  de  la  république  Argentine  (prov.  de 
Buenos-Ayres);  10.000  hab.  Ch.-l.  d'un  partido  peuplé  de 
17.000  hab. 

DOLORES  OU  SaN-SALVADOR,  ville  de  l' Urumiay  (dép. 
de  Soriano),  sur  l'arroyo  de  San-Salvador,  affluent  de 
l'Uruguay;  8.000  hab.  Elève  de  bétail. 

DOLORES  de  Hidalgo,  ville  du  Mexique  (Etat  de 
Guanajuato)  ;  7.500  hab.  L  insurrection  contre  l'Espagne  y 
commença  en  ISIO,  à  la  voix  du  curé  Hidalgo. 

DOLORIFIQUE  {fifc'  —  du  lat.  dolor,  oris,  douleur,  et 
facere,  faire)  n.  et  adj.  Qui  cause  de  la  douleur. 

DOLORXFUGE  (du  lat.  rfo^or,  oi'is,  douleur,  et  fngare, 
mettre  en  fuite)  n.  et  adj.  Méd.  Qui  chasse  la  douleur. 

DOLOSIF,  IVE  (du  lat.  rfo/oiiw,  rusé)  adj.  Dr.  Qui  offre  le 
curactère  du  dol  :  Une  clause  dolosive. 

DOLOVO,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [comitat 
de  Torontal]}  ;  6.450  hab. 

DOLURE  (rad.  doler)  n.  f.  Partie  de  la  peau  du  côté 
chair,  que  les  mégïssiers  enlèvent  avec  la  doloire. 

DOLUS,  comm.  de  la  Charente-Inférieure,  arrond.  et  à 
18  kilom.  de  Marennes,  dans  l'île  d'Oléron  ;  2.058  hab. 
l>olmens. 

DOLUS  MALUS  ABESTO  iq»e  toute  ruse  déloyale  soit 
absente).  Formule  dont  les  initiales,  D.  M.  A-,  figuraient 
fréquemment  dans  les  actes  de  vente,  les  contrats,  etc., 
chez  les  Romains. 

D.  O.  M.  Abréviation  des  mots  latin  Deo  Optimo  Maxime 
(au  Dieu  très  bon  et  très  grand).  Cette  formule  figure  sur 
beaucoup  d'édifices  religieux,  comme  une  dédicace  qui  les 
déclare  consacres  à  Dieu. 

DOM  (rfon  — abréviat.  du  lat.  dominus,  maître,  seigneur) 
n.  na.  Titre  d'honneur  donné  aux  religieux  de  certains 
ordres,  comme  les  bénédictins  et  les  feuillants.  Il  Titre 
d'honneur  en  usage  dans  le  Portugal. 

—  Par  ext.  et  par  plaisant.  Titre  d'honneur  donné  aune 
personne  quelconque.  (Il  a  même  été  donné  par  La  Fon- 
taine et  par  d'autres  à  des  animaux.) 

—  Enxtcl.  Dès  le  SI*  siècle,  ce  mot  était  employé  comme 
titre  honorifique.  On  le  plaçait  devant  le  nom  de  famille, 
dans  le  style  indirect,  et  devantcelui  de  la  fonction,  lors- 
qu'on s'adressait  directement  à  la  personne.  Les  anciennes 
chansons  de  geste  ne  laissent  aucun  doute  sur  ce  point. 
Au  xiV  siècle,  il  tomba  en  désuétude.  Seuls  les  bénédic- 
tins et  les  chartreux  conservèrent  l'usage  de  le  porter  de- 
vant leur  nom  de  famille. 

DÔM  n.  m.  Sorte  de  caboteur  indien. 
DOMAGNÉ,  comm.  dTlle-et-VilaiDe,arr.  et  à  17  kilom. 
de  Vitré,  près  de  i'Yaine,  afûuent  delà  Seiche;  1,595  hab, 

DOMAINE  {mèn  —  du  bas  lat.  dominiais,  qui  appar- 
tient au  maître;  rad.  dominus,  maître)  n.  m.  Possession, 
propriété  :  Domai.ne  utile.  Domaine  direct,  n  Par  ext. 
Campagne  d'exploitation  d'une  grande  étendue,  ii  Propriété 
agricole  d'une  étendue  quelconque,  avec  habitation  de 
maître,  n  Par  anal.  Propriété,  habitation  Quelconque,  es- 
pace occupé  :  Pendant  la  période  éocène,  la  terre  ferme  a 
gagné  en  étendue  sur  le  domaine  des  mers.  [L.  Figuier). 
n  Ressort,  étendue  des  attributions  ou  de  la  capacité  : 
Question  gui  est  du  domaine  des  tribunaux,  ii  Pouvoir,  au- 
torité, domination  :  //  a  voulu  nous  laisser  un  certain  do- 
ta ai^b  sur  nos  actions.  (Boss.)[Inus.]  — En  ce  sens,  i)omaine 
de  chasse.  Faculté  de  chasser  sur  une  propriété. 

—  Féod.  Fief  dominant,  manoir  où  le  vassal  devait 
rendre  foi  et  hommage  au  seigneur,  il  Domaine  royal.  Ter- 
ritoire que  le  roi  possédait  en  propre,  n  Domaine  de  l'Etat, 
ou  Oumaine  public  ou  simplem.  Domaine,  Ensemble  des 
biens  oui  appartiennent  à  l'Etat,  et  dont  l'usage  est  pu- 
blic :  Les  chemins,  routes  et  rues  à  la  charge  de  l'Etat,  les 
fleures  et  rivières  navigables  ou  flottables,  les  rivages,  lais 
et  relais  de  la  mer,  les  ports,  les  havres,  les  rades,  et  géné- 
ralement toutes  les  portions  du  territoire  français  gui  ne 
sont  pojt  susceptibles  d'une  propriété  privée,  sont  considérés 
comme  dépendant  du  domaine  public.  Il  Administration  des 
domaines  de  l'Etat  ;  Plaider  contre  le  Domaine,  il  Domaine 
privé  ou  simplem.  Z^omaine,  Biens  particuliers  de  l'Etat. 

il  Domaine  de  la  couronne,  Liste  civile  et  dotations  do  la 
couronne.  ("V.  la  partie  encycl.)  i\  Domaine  fixe.  Ancienne 
dénomination  des  oiensde  la  couronne,  il  Domaine  extraor- 
dinaire. Biens  que  la  conquête  ou  les  traités  avaient  acquis 
à  la  France,  sous  le  premier  Empire^  et  qui  restaient  à 
la  disposition  de  l'Empereur. 

—  Mathém.  V.  champ. 

—  Enxycl.  Hist.  Sous  le  régime  féodal,  on  distinguait 
le  domaine  direct  et  le  domaine  utile;  le  premier  était  un 
droit  que  se  réservait  le  soigneur  sur  un  héritage  concédé 
en  fief  ou  à  cens,  et  qui  cousistait  à  pouvoir  exiger  cer- 
tains devoirs  imposés  à  la  personne,  comme  l'hommage, 
nt  certaines  rcaevances,  comme  le  droit  do  relief;  le 
domaine  utile  conférait  lo  droit  de  percevoir  les  fruits  de 
l'immeuble  et  d'en  jouir  en  véritaole  propriétaire.  II  y 
avait  encore  :  le  domaine  eongéable,  concédé  à  un  détcn- 
Vîur  qui  pouvait  être  congédié  à  la  volonté  du  proprié- 
taire; lo  domaine  royal,  torritoire  possédé  en  propre  par 
loroi;  \e  domaine  fixe,  composé  do  seigneuries,  terres  et 
droits  spécialement  consacrés  à  la  couronne;  le  domaine 
casnel,  acquis  par  droit  de  conquête  ou  à  titre  de  confis- 
cation; \q  d'tmaine  forain,  imposition  perçue  à  l'entrée  et 
ù.  la  sortie  des  marchandises. 

I/ordormanccde  Moulins  do  iTiCC,  rendue  par  Charles  IX, 
en  proclamant  le  principe  do  l'inaliénabiliié  du  domaine 
de  lit  couronne,  distingua  deux  domaines  :  l'un,  lo  petit 


domaine,  toujours  aliénable  ;  l'autre,  le  grand  domaine,  ina- 
liénable, sauf  dans  deux  cas  :  pour  apanage  des  puînés 
mâles  de  la  maisou  de  France,  et  pour  les  nécessités  de 
la  guerre.  On  désignait  sous  le  nom  à'apanage  ou  domaine 
apanager  les  dotations  territoriales  attribuées  par  le  roi 
à  ses  fils  ou  frères  puînés,  sous  condition  de  retour  au 
domaine  de  la  couronne,  à  défaut  d'héritiers  mâles  en 
ligne  directe.  L'engagement  était  l'aliénation  du  domaine 
pour  la  nécessité  de  la  guerre  ;  les  biens  engagés  pouvaient 
toujours  être  rachetés,  à  quelque  époque  que  ce  fût. 

Sous  la  Révolution,  la  nation  fut  substituée  au  roi,  et  le 
décret  des  21  novembre-l'f  décembre  1790  déclara  domaine 
national  le  domaine  de  la  couronne,  en  supprimant  l'ina- 
liénabilité,  principe  fondamental  de  l'ancien  droit. 

Rétabli  sous  l'Empire,  le  domaine  de  la  couronne  se 
divisait  en  deux  parties: l'une, appelée  liste  cii'î/e,  consis- 
tait en  la  toute  propriété  d'une  somme  de  25  millions  de 
francs  payée  chaque  année  par  le  trésor  public;  l'autre, 
désignée  sous  le  nom  de  dotation  de  la  couronne,  compre- 
nait la  jouissance  de  palais,  parcs,  jardins,  mobiliers,  et  le 
droit  de  chasse  dans  certaines  forêts  domaniales. 

Le  domaine  extraordinaire,  constitué  par  un  sénatus- 
consulte  du  30  janvier  1810,  se  composait  des  biens  acquis 
par  voie  de  conquêtes  ou  de  traités.  Il  fut  réuni  au  do- 
maine de  l'Etat  par  une  loi  du  15  mai  1818. 

—  Dr.  civ.  et  admin.  Le  rfomaine  public  comprend  tous 
les  biens  qui,  par  leur  nature  ou  leur  afi'ectation  à  l'usage 
public,  ne  sont  pas  susceptibles  de  propriété  privée.  11 
est  national,  départemental  ou  communal. 

Le  domaine  public  national  comprend  :  les  rivages  de 
la  mer,  les  ports,  havres  et  rades  {domaine  maritime)  ;  les 
fleuves  et  rivières  navigables  et  flottables,  les  canaux 
[domaine  fluvial);  les  forts,  remparts  et  autres  dépen- 
dances des  places  deguerre  (rfomaine  miliiaire)  ;  les  routes, 
ponts  et  rues,  les  chemins  de  fer  ;  les  églises,  musées, 
monuments  et  édifices  publics. 

Le  domaine  public  départemental  se  compose  des  routes 
départementales,  palais  de  justice,  prisons,  casernes  de 
gendarmerie,  hôtels  des  préfectures  et  sous-préfectures. 
Le  domaine  public  communal  comprend  les  chemins  vici- 
naux, les  rues  et  promenades,  les  hôtels  de  ville,  les 
églises  paroissiales  et  les  cimetières. 

Les  biens  du  domaine  public  sont  inaliénables  et  im- 
prescriptibles, c'est-à-dire  qu'ils  ne  peuvent  être  vendus 
ni  acquis  par  prescription. 

Tous  les  meubles  et  immeubles  qui,  pouvant  être  sou- 
mis à  l'appropriation  de  1  homme,  ne  sont  pas  afl'ectés  à 
l'usage  du  puolic,  forment  le  domaine  privé.  L'Etat,  les 
départements  et  les  communes  ont  leur  domaine  privé  ; 
ils  en  perçoivent  les  revenus  et  peuvent  vendre,  échan- 
ger, louer  les  ditférents  biens  qui  le  constituent,  comme 
le  ferait  un  simple  particulier  de  son  propre  patrimoine. 
Font  partie  du  dumame  de  l'Etat:  les  lais  et  relais  de 
mer:  les  biens  vacants  et  sans  maître;  les  biens  du  do- 
maine public  qui  ont  cessé  de  lui  appartenir;  les  bois  et 
forêts  [domaine  forestier);  les  palais,  châteaux,  établisse- 
ments nationaux  ;  le  mobilier  des  ministères,  des  évêchés  ; 
les  objets  contenus  dans  l'hôtel  du  garde-meuble  ;  etc. 

Le  domaine  départemental  comprend  les  immeubles  de 
difl'érentes  natures  non  afl'ectés  à  un  service  public,  et 
dont  le  département  tire  des  revenus;  le  mobilier  des 
préfectures,  sous-préfectures,  palais  de  justice,  etc. 

Le  domaine  communal  comprend  les  biens  communaux 
proprement  dits,  c'est-à-dire  ceux  dont  la  jouissance  en 
nature  est  laissée  aux  habitants  de  la  commune,  tels  que 
les  pâturages,  les  forêts  afl'ouagères,  et  les  biens  patri- 
moniaux, loués  et  exploités  au  profit  de  la  commune. 

—  Admin.  La  régie  des  biens  du  domaine  de  l'Etat  est 
confiée  à  la  direction  générale  de  l'enregistrement  et  des 
domaines;  toutefois,  la  conservation,  l'entretien  et  l'ex- 
ploitation des  forêts  domaniales  et  des  biens  afl'ectés  à 
des  services  publics  appartiennent  exclusivement  aux 
divers  départements  ministériels  dans  les  attributions 
desquels  ces  biens  sont  placés;  mais  c'est  toujours  à 
l'administration  des  domaines  qu'incombe  le  soin  d'in- 
struire les  afl'aires  et  de  suivre  les  instances  concer- 
nant la  propriété  des  biens  de  l'Etat,  sans  distinction, 
et  de  percevoir  les  produits  dont  ils  sont  susceptibles. 
Ces  produits  sont  d  environ  40  millions  de  francs  par  au. 

DOMAÏRI  ou  DamiRI  (Abou-1-Beka-Mohamnied  Ibn- 
Mousa-ibn-Isa-ad),  naturaliste  musulman,  né  à  Domaïra 
(Egypte)  en  1349.  mort  au  Caire  en  U05.  Il  enseigna  les 
traditions  dans  deux  des  mosquées  du  Caire,  et  il  est  connu 
surtout  par  son  dictionnaire  zoologique,  intitulé  ;  Heyyat- 
i-heiwan.  On  cite  encore  de  cet  auteur  deux  traités  de 
jurisprudence  et  de  théologie  et  un  commentaire  sur  le 
divan  de  Thogra'i. 

DOMAIRON  (Louis),  littérateur  et  grammairien  fran- 
çais, né  à  Béziers  en  1745,  mort  à  Paris  en  1807.  Après 
avoir  fait  partie  de  l'ordre  des  jésuites,  il  entra  dans  l'en- 
seignement et  devint  inspecteur  général  de  l'instruction 
publique.  Parmi  ses  ouvrages,  citons  :  Principes  généraux 
des  bel/es-lettres  (1785),  livre  plein  de  vues  neuves  et 
ingénieuses  sur  la  grammaire  générale. 

DOMAIZE,  comm.  du  Puy-de-Dôme,  arr.  et  à  35  kilom. 
de  Clermont,  non  loin  de  la  Dore;  1.086  hab.  Féculerie. 

DÔMAL,  ALE  adj.  Qui  se  rapporte  au  dôme,  qui  en  a  la 
forme  :  Architecture  dômalk. 

DOMALAIN,  comm.  d'Ille-et-'Vilaine,  arrond.  et  à  15  kil. 
de  Vitre,  pr^s  de  l'étang  de  la  Chaussée;  2.042  hab.  Mi- 
noteries. Eglise  ogivale  des  xvi*  et  xvu"  siècles. 

DOMANIAL,  ALE,  AUX  (bas  lat.  domanialis:  de  doma- 
ninm,  domaine)  adj.  Qui  tient  à  un  domaine  :  Possessions 
DOMANIALES.  II  Qui  a  rapport  au  domaine  de  l'Etat  ;  qui  ap- 
partient au  domaine  :  Les  biens  domaniaux.  Affaires  do- 

MANlALIiS. 

DOMANIALISER  (rad.  domanial)  v.  a.  Annexer  au  do- 
maine de  l'Etat,  soumettre  au  régime  du  domaine  :  Doma- 
NiALlsER  une  furet. 

DOMANIALITE  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est  domanial. 

DOMANIER  (ni-é)  a.  m.  Employé  do  l'administration  des 
domaines.  (Vieux.) 

—  Dr.  féod.  Fermier  qui  prend  un  domaine  eongéable. 

—  Adjectiv.  Qui  a  rapport  au  domaine  :  Les  droits  do- 

MANIERS. 

DOMANISTE  (nis*?'— -  du  bas  lat.  domnninm,  domaine) 
n.  m.  Celui  qui  aaminîstre  le  domaine  do  l'Etat,  qui  connaît 

i  —  01 


Domat. 


794 

la  législation  et  la  jurisprudence  relatives  à  ce  domaine  ; 
celui  qui  est  attaché  à  l'administration  des  domaines. 

DOMARD  (Joseph-François),  graveur  en  médailles,  né 
et  mort  à  Paris  (n92-';'r'8).  De  1824  à  1833,  il  envoya  au 
Salon  des  pierres  -iivées  qui  établirent  sa  réputation. 
Les  plus  belles  pierres  gravées  de  Domard  sont  :  un  Faune, 
ï Innocence^  Ulysse  reconnu  par  son  chien,  un  beau  por- 
trait du  duc  de  Herry,  etc.  Parmi  ses  médailles,  il  faut 
particulièrement  mentionner  :  la  Bataille  de  Navarin; 
l'Arc  de  triomphe  de  l'Etoile;  l'Enseignement  mutuel;  le 
Rétablissement  de  la  statue  de  Napoléon  Z"  f,ur  la  colonne 
Vendôme  en  iS33  ;  la  Naissance  du  comte  de  Paris  ;  les 
médailles  de  Cartelier,  de  Percier,  de  Bleuet,  du  général 
Foy,  de  Talleyrand,  etc.  ;  un  Mercure  assis,  pour  la  cham- 
bre de  commerce  do  Marseille;  la  grande  médaille  com- 
mandée en  1851  par  le  gouvernement  anglais  pour  {'Expo- 
sition universelle  de  Londres  ;  etc. 

DOMARTou  DOMART-EN-PONTHIEU,  cb.-l.  de  cant. 
de  la  Somme,  arrond.  et  à  20  kilom.  de  Doullens,  sur  le 
ru  de  Uomart;  1.187  hab.  Hôtel  de  ville  qui  est  une  an- 
cienne maison  de  templiers.  —  Le  canton  a  82  comm.  et 
14.711  hab. 

DOMAT  ou  Daumat  (Jean),  jurisconsulte  français,  né 
à  Clermont  (Auvergne)  en  1625,  mort  à  Paris  en  1696.  Il 
fit  ses  études  sous  la  direction  de  son  grand-oncle,  le 
jésuite  Sirmond,  confesseur  de  Louis  XIll,  cl  suivit  avec 
succès  la  carrière  du  bar- 
reau. Il  se  lia  avec  les  soli- 
taires de  Port-Royal  et  avec 
Pascal,  qui  lui  conlia  en 
mourant  ses  papiers  les 
plus  secrets.  Il  fut  avocat  du 
roi  au  présidial  de  Clermont, 
pendant  près  de  trente  an- 
nées. Dans  sa  vieillesse,  il 
reçut  une  pension  du  roi,  et 
alla  se  fixer  à  Paris  (1681). 
Il  fut  certainement  le  plus 
grand  jurisconsulte  du 
xvii"  siècle.  Son  œuvre  capi- 
tale est  :  les  Lois  civiles  dans 
leur  ordre  naturel  {Paris,  1689- 
1694).  Cet  ouvrage,  œuvre 
d'un  philosophe  autant  que 
d'un  homme  de  loi,  est,  à 
proprement  parler,  une  his- 
toire résumée  des  sociétés 
humaines.  Domat  y  pose  les 
principes  fondamentaux  du 
droit  français,  grâce  à  son 
admirable  connaissance  du  droit  romain.  L'ouvrage,  paru 
sans  nom  d'auteur,  n'obtint  pas  d'abord  le  succès  qu'il 
eut  plus  tard.  Deux  autres  ouvrages  de  Domat  furent 
publiés  après  sa  mort  ;  le  Droit  public  (1697),  et  un  choix 
de  textes  romains  sous  le  titre  de  Legum  delectus  (1700). 

DOMB.  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Silésie]); 
4.150  hab. 

DoMBASLE,  comm.  de  Meurthe-et-Moselle,  arrond.  et 
à  16  kil.  de  Nancy,  sur  le  Sanon;  5.206  hab.  Ch.  de  f. 
Est.  Port  sur  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin.  Mines  de 
sel  gemme;  carrières  de  sable  et  de  gravier;  fabriques 
de  soude,  de  savons,  de  produits  chimiques.  Le  port  de 
Dombasle  est  un  centre  actif  de  commerce  de  sel,  de 
houille,  de  bois,  etc.  Gisement  de  phosphate  de  chaux. 

Dombasle  fut, au  moyen  âge,  lacapitaled'uneseigneurie 
puissante  qui  appartint  d'abord  aux  comtes  de  Salm,  puis 
aux  d'Harcourt  et  aux  Bassompierre.  Eglise  du  xvm"  siè- 
cle. Ruines  dun  vieux  château;  donjon  du  xi'  siècle.  — 
Patrie  de  la  famille  de  Mathieu  de  Dombasle. 

Dombasle  (Christophe-Joseph- Alexandre-J/oM/ewDK), 
agronome  français,  né  à  Nancy  en  1777,  mort  en  1843. 
Il  a  puissamment  contribué,  par  le  livre  et  par  l'exemple, 
au  développement  de  ragriculiure  scientifique.  Initiateur 
audacieux,  il  monte,  pendant  le  blocus  continental,  une 
fabrique  de  sucre  de  betterave,  puis  une  fabrique  d'eau- 
de-vie  de  mélasse;  mais  les  événements  politiques  cau- 
sent sa  ruine.  Sans  découra- 
gement, il  tourne  ses  vues 
vers  l'agriculture,  et  met  en 
usage  des  métliodes  de  cul- 
ture plus  réfléchies  et  des 
instruments  moins  imparfaits 
que  ceux  alors  en  usage.  En 
1822,  il  est  mis  à  la  Tête  de 
l'Institut  agricole  de  Roville, 
fondé  par  une  société  d'ac- 
tionnaires, et  il  le  dirige 
d'une  manière  remarquable, 
transformant  le  domaine,  at- 
tirant des  élèves  et  faisant 
face  à  tous  ses  engagements, 
non  sans  reconstituer  partiel- 
lement sa  fortune,  Mathieu 
de  Dombasle  a  construit  la 
charrue  araire  qui  porte  son 
nom  ;  il  a  révélé  l'importance 
du  chaulage  dans  les  terres 
argileuses;  il  est  l'auteur  d'un 
grand  nombre  .d'ouvrages  : 
Essai  sur  l'analyse  des  eaux  naturelles  {\ 810)  ;  Théorie  de  la 
charrue  (1821);  Caleruirier  du  bon  cultivateur  {\S2\):  In- 
struction sur  la  distillation  des  grains  et  des  pommes  de 
terre  (1829)  ;  Sur  la  fabrication  du  sucre  de  betterave  (1839)  ; 
Annales  de  lioville;  etc.  En  outre,  il  a  traduit  de  l'alle- 
mand, de  Thcer,  une  Description  des  nouveaux  instruments 
d'agriculture  (1821),  et  de  l'anglais,  de  Sinclair,  une  Agri- 
culture pratique  et  raisonnée  (1825). 

DoMBAY  (François  de),  orientaliste  autrichien,  né  à 
'Vienne  eu  1756,  mort  en  1810.  Il  fit  partie  de  missions  à 
l'étranger,  et  devint  interprète  de  la  cour  à  Vienne.  On 
lui  doit  dos  ouvrages,  dont  les  principaux  sont  :  Philo- 
sophie des  Arabes,  des  Persans  et  des  Turcs  (1797);  Histoire 
des  chérifs  (1801);  Grammatica  linguse  persics  (X804);  etc. 

DOMBÉ,  fort  portugais  de  la  colonie  d'Angola  (prov. 
de  Henijuelal,  qui  commande  un  district  renfermaut  des 
mines  importantes. 

DoMBES  (lat.  Dombensis  pngns),  ancien  pays  do  France, 
jadis  principauté,  actueilcmeut  compris  dans  le  départe- 


Mathieu  de  Dombasle. 


795 

mont  do  l'Ain  {arrond.  do  TrtSvoux).  Il  ost  limité  par  lo 
Rhôno,  l'Ain,  la  Saùiin.  Lo  nom  oxai't  do  la  rôgiou  est 
la  Dombcs,  mais  on  dit  i|uel(|uorois  ics  Douihcs. 

Co  pays  se  dévoloppo  on  longues  ondulations.  Quelques 
collines  i|ui  le  dominent  sont  dos  restes  do  moraines, 
laissées  par  les  glaciers  dis|iartis.  L'altitude  est  d'environ 
300  métros  à  l'E.,  et  de  2ôo  prùs  do  Lyon. 

La  silice  est  l'élomont  prédominant  du  sol  et  du  sous- 
sol,  (jui  sont  riches  on  maiiéros  organitjues.  Mais  ce  ter- 
rain, pcvï  perméable,  laisse  séjourner  l'eau  à  sa  surface. 
Los  propriétaires  y  ont  creusé  dos  étangs  pour  élever 
dos  poissons  :  carpes,  tanches,  brochets.  Les  étangs  cou- 
vraient autrefois  20.000  hectares.  Ces  eaux  stagnantes 
rendaient  lo  pays  malsain.  A  la  domando  des  habitants 
[pomhistes),  5.000  hectares  ont  été  rendus  à  la  culture. 
Des  chemins  ont  été  ouverts,  une  voie  t'errôo  traverse  la 
contrée  de  Lyon  à  Bourg. 

La  Dombes  fit  d'abord  partie  du  royaume  d'Arles,  de- 
vint principauté  indépendante,  échut  par  mariage  aux 
sires  de  Beaujeu,  fut  confisquée  sur  le  connétable  de 
Bourbon,  appartint  aux  Montpensier  et  fut  définitivement 
réunie  à  la  couronne  en  1762. 

DOMBBS  (Louis-Auguste  de  Bodrbon,  prince  de),  né 
à  Versailles  en  Uoo,  mort  à  Fontainebleau  en  1755.  Fils 
aîné  du  duc  du  Maine  et  de  Louise-Bénédictine  de  Bour- 
bon-Condé,  il  descendait  par  sa  mère  du  grand  Condé.  Il 
reçut,  en  1710,  le  rang  de  prince  du  sang. "En  1717,  il  alla 
servir  en  Hongrie  sous  le  prince  Eugène.  Exilé  pour  avoir 
pris  part  à  la  conspiration  de  I7is,  il  combattit  pendant  la 
guerre  de  la  succession  de  Pologne,  et  il  fut  fait  lieutenant 
général  en  1735.  Colonel  général  des  Suisses,  gouverneur 
du  Languedoc,  grand  veneur,  il  se  distingua  pendant  la 
guerre  de  la  succession  d'Autriche.  Il  vécut  dans  la  re- 
traite à  la  suite  d'un  duel  où  il  tua  le  duc  de  Coigny.  Il 
mourut  épuisé  par  les  excès. 

DoMBET  (Joseph),  botaniste  et  voyageur  français,  né 
à  Màcon  en  1742,  mort  aux  Antilles  en  1794.  Il  fut 
chargé,  en  1777,  d'une  mission  scientifique  dans  l'Amé- 
rique du  Sud.  II  parcourut  le  Pérou  et  le  Chili,  et  en  rap- 
porta une  prodigieuse  quantité  de  plantes  et  d'objets 
d'histoire  naturelle,  dont  ia  moitié,  à  son  arrivée  à  Cadix 
(1785),  fut  confisquée  au  profit  du  roi  d'Espagne.  Lié  par 
sa  promesse  de  ne  rion  publier  avant  le  retour  de  ses  deux 
compagnons  de  voyage,  Dombey  ne  put  pas  éditer  ses  tra- 
vaux, qui  parurent  après  sa  mort,  par  les  soies  de  L'Héri- 
tier. Ce  qu'il  avait  pu  sauver  des  mains  des  Espagnols  (son 
herbier,  entre  autres)  fut  dépose  au  Muséum.  Ayant  reçu, 
en  1793,  une  mission  pour  les  Etats-Unis,  il  fut  pris  en 
mer  par  des  corsaires  et  mourut  en  captivité. 

Dombey  et  fils,  roman  anglais,  de  Dickens,  publié  en 
1847.  —  Dombey  est  un  riche  commerçant  de  Londres,  fier 
de  sa  situation  et  dévoré  d'un  orgueil  immense.  Il  a  tou- 
jours commandé  et  il  n'entre  pas  dans  sa  pensée  qu'il 
puisse  cédera  quelqu'un  ouàquelque  chose.  Dombey  fonde 
les  plus  grandes  espérances  sur  son  fils  Paul,  destiné  à 
perpétuer  sa  race,  mais  il  ne  sait  pas  se  faire  aimer  de 
l'enfant.  Paul  meurt  à  l'âge  de  dix  ans  (le  récit  de  cette 
mort  est  une  des  plus  belles  pages  de  Dickens)  .  cest  un 
coup  terrible  pour  le  commerçant.  Il  lui  reste  une  fille, 
Florence,  qu'il  hait  parce  ouelle  a  su  gagner  l'affection 
exclusive  de  Paul.  Cette  fille  n'a  que  tendresse  pour  son 
père;  quand  Dombey,  ruiné,  va  se  tuer,  c'est  Florence 
qui  vient  le  consoler.  Il  s'attendrit,  et,  par  un  revirement 
trop  brusque,  qui,  suivant  Taino,  gâte  un  beau  livre,  il 
devient  le  meilleur  dos  hommes. 

DOMBÉYA  [don)  n.  m.  Genre  de  plantes,  do  la  famille  des 
malvacées,  type  de  la  famille 
des   dombéyacées.  ii  Syn.    de 
AEAUCABiA,  genre    de    coni- 
fères, et  de  TOURRÉTIE. 

—  Encycl.  Les  dambéyas 
sont  de  petits  arbres  et  des 
arbrisseaux  pubescents,  à 
feuilles  alternes,  munies  do 
stipule;  à  fleurs  groupées  en 
corymbes  axillairesetpédon- 
culés.  Les  espèces,  au  nombre 
do  quinze,  habitent  surtout 
les  îles  de  Madagascar  et  do 
la  Réunion.  L'êcorce  do  cos 
végétaux  est,  en  général,  très 
tenace  et  en  mémo  temps 
souple  et  liante;  on  on  fait 
des  cordages.  Les  dombi'^yas 

se  font   remarquer  nar  Tel,',-  Dombiya:  a.  Byi>«c«c. 

gance  de  leur  port  et  la  beauté 

de  leurs  fleurs;  plusieurs  sont  cultivées  dans  les  serres. 

DOMBEY ACÉ  (don,  sd),  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  à  un 
dombéya. 

—  n.  f.  pi.  Famille  de  plantes  à  fleurs  hermaphrodites, 
çentamères,  à  étaminos  au  nombre  do  15  à  30,  avant  les 
tilets  connos  à  la  base.  (I,o  type  do  cette  famiUo  ost  lo 
genre  dombéya.)  —  Une  DO.MBÉY*cÉli. 

DOMBISTE  (don-bissf),  personne  ndo  dans  la  Dombes, 
ou  qui  habite  ce  pays  —  Les  Domuistks. 

—  Adiectiv.  Qui  appartient  à  ce  pays  ou  à  ses  habi- 
tants :  Les  chevaux  domuistks. 

—  n.  Se  dit  d'une  race  do  chevaux  do  la  principauté 
do  Dombes  :  Un  excellent  domuistk. 

—  Encycl.  Suivant  AndrcS  Sanson,  les  domàistes  sont 
une  variété  de  la  race  cbovalino  |)ar  lui  dénommée  «  ger- 
manique  •  (chevaux  du  Mocklembourf,',  do  roidonbourfr.  <lu 
Hanovre,  du  Danemark,  anciens  cbevaux  normands,  etc.). 
Ils  .sont,  on  général,  mal  formés  :  la  této  ost  grosso,  lo 
corps  anguleux  et  les  membres  grMes. 

DOMBO,  bourg  d'Austro-IIongrie  (Hongrie  [comitat  do 
Marmaros]),surloTaracz,  affluent  do  laTheiss;  2.630  liab. 

DOMBOVAR,  bonrg  d'Austro- Hongrie  (Hongrie  fcomi- 
tatdeTulna]),surlo  Kapos, affluent  du  Danube;  4.O00  hab. 
Kninos  d'un  vieux  cliiloaii. 

DOMBROWKA  ou  DOBRAWKA,  roino  do  Pologne,  née 
on  Bohême  on  'J20,  inurle  à  (inezno  (970).  Elle  était  (illo  de 
Boloslas  !■",  duc  de  Dobémo,  Elle  épousa  Mioczyslas  I". 
à  la  condition  qu'il  so  convertirait,  ainsi  quo  son  peuple,  ft 
la  religion  cbrétionne(o«r>).  Lo  roi  do  Pologne  so  lit  baptiser 
ot  publia  un  édit  par  loquel  il  ordonnait,  sous  peino  do 
mort,  à  ses  sujets  (l'abandoiiiK^r  lo  paganisme,  l^umbrowku 
fut  la  mère  do  lioloslas  le  lîrand. 


J.-H.  Dombrowski. 


DOMBROWSKI  (Jean-Henri),  l'un  des  plus  glorieux 
généraux  dos  armées  polonaises,  ne  à  PierszowTco  (pa- 
lîUinat  do  Craeovie)  en  17j5,  mort  à  Vinagora  (Posnanie) 
en  1818.  Il  se  <listingua  dans  les  campaguos  do  1792  et 
de  1791.  Il  battit  les  Prus- 
siens ù  Labiszin  et  à  Ryd- 
goszcy,  ot  fut  promu  au  grade 
de  général  do  division  peu  de 
temps  avant  la  prise  de  Var- 
sovie par  les  Russes.  En  1796, 
il  organisa  à  Milan  la  V  lé- 
gion polonaise,  et  so  distin- 
gua pendant  la  campagne 
d'Italie.  Il  passa,  on  1802,  au 
service  de  l'Italie,  mais  re- 
joignit l'Empereur  lors  de  la 
eamp.-igno  de  Prusse  (1806),  et 
seconda  les  efforts  de  Ponia- 
towski.  Pendant  la  retraite  ^i 
de  Russie  (1812),  il  livra  la  ^^" 
bataille  de  Borissov  et  cou- 
vrit le  passage  de  la  Béré- 
sinajusqu'auderniermoment. 
Après  la  mort  doPoniatowski, 
il  prit  le  commandement  des 
Polonais,  continua  à  servir  la 
France  en  1814,  et  ramena 
ses  hommes  dans  leur  patrie,  sur  la  promesse  illusoire  quo 
ht  Alexandre  I"  de  rendre  à  la  Pologne  son  indépendance. 
On  a  de  lui  une  Histoire  de  la  légion  polonaise  en  Italie, 
publiée  par  Léonard  Chodzko  (Paris,  1829). 

DOMBRO-WSKI  (laroslaw),  oflicier  polonais,  général  de 
la  Commune  de  Paris,  néà  Jitomir  (Volhynie)  en  1838,  tué 
à  Pans  en  1871.  Il  fut  admis,  en  1848,  Jans  le  corps  des 
cadets  de  Saint-Pétersbourg:  devenu  officier,  il  fut  mêlé  à 
1  insurrection  générale  de  la  Pologne,  en  1863.  Mais  il  fut 
dénoncé,  arrêté  et  condamné  aux  travaux  forcés';  il  s'évada 
pendant  son  transfert  en  Sibérie.  Il  s'établit  à  Paris  en 
1865.  Pendant  le  siège  de  Paris  par  les  Prussiens,  Dom- 
browski prit  part  à  la  défense  de  la  ville.  Après  la  capitu- 
lation, il  fit  partie  du  Comité  central,  et, le  6  avril,  remplaça 
Bergeret  comme  commandant  de  la  place.  A  ce  titre,  il 
prit  une  part  active  et  personnelle  à  la  défense  de  Paris 
contre  l'armée  de 'Versailles.  Lorsque  colle-ci  eut  pénétré 
dans  Paris,  Dombrowski  fut 
chargé  de  défendre  Montmar- 
tre :  le  27  mai,  à  midi,  il  tomba, 
mortellement  blessé,  sur  la 
barricade  de  la  rue  Myrrha  et 
du  boulevard  Ornano. 

DÔME  (de  l'ital.  duomo, 
venu  du  lat.  domus ,  maison 
—  par  ext.  maison  de  Dieu , 
église)  n.  m.  Nom  donné,  en 
Italie,  à  certaines  églises  ca- 
thédrales, dont  quelques-unes 
n'ont  pas  de  dôme  an  sens  ar- 
cbitectural  du  mot  :  Le  dôme 
de  .Milan, 

—  Par  anal.  Objet  quelcon- 
que, offrant  l'apparence  d'un 
domo  ou  d'une  voûte  ;  Sous 
le  oôMK  des  arbres\.  ii  Ciel, 
voûte  cél  ste  :  Le  ciel  d'Es- 
pagne forme  un  dôme  d'azur. 

—  Archit.  Voûte  reposant 
sur  une  base  circulaire,  poly- 
gonale   ou    elliptique,   et  qui 
surmonte  un  grand  nombre  de 
monuments  :  Le  dôme  des  In- 
valides, du  Panthéon,  du  Val- 
de-Grâce.  il  Dôme  surbaissé.  Dôme  formant  une  moitié  de 
sphéroïde  aplati,  il  Dôme  surmonté  ou  surélevé.  Dôme  for- 
mant une  moitié  de  sphéroïde  allongé,  ii  Dôme  à  pans, 
Dôme  repo- 
sant sur  un 
plan  polygo- 
nal. 

—  Jardin. 
Dôme  de  ver- 
dure,  Sorte 
de  voûto  que 
forme  le  feuil- 
lage.   

—  Mar.Nom     y  xr  fv' — » 

donné  aux  v\  ^                    ~— ^ 

montants  en  v  ^  \  \  \  \  \  s  x  \  \\ 

cuivre,    on  Démo  (mar.). 
bois  ou   en 

for,  formant  voûte  au-dessus  des  panneaux  de  descente 
et  permettant  do  disposer  un  capot  jiour  le  temps  do  pluie. 

—  Mécan.  Dôme  de  vapeur.  V.  la  partio  encycl. 

—  Tochn.  Partie  supérieure  d'un  fourneau  à  réverbôro. 
Il  Couvercle  do  casso- 
lette ou  d'encensoir. 

—  Encycl.  Archit. 
Les  dômes  sont  dos 
voûtes  génôrale- 
nienl  sphériques, 
dont  la  surface  in- 
terne ost  engendrée 
par  un  quart  de  cir- 
conférence :  ils  pou- 
vent  étro  surbaissés 
ou  surélevés.  Cos 
voûtes  no  trouvent 
leur  véritable  appli- 
cation que  dans  les 
monuments  d'une 
très  grande  impor- 
tance; aussi  le  nom- 
bre on  est-il  res- 
treint. On  peut  citer 
comme    types  :   lo 

dôme  do  J^aint-Pierre  de  Rome;  ceux  do  Saint- Paul  de 
Londres;  du  Panthéon,  &  Paris;  du  Panthéon,  &  Romo: 
do  l'église  Saint-Isaac,  en  Russie;  dos  Invalides,  de 
Saint- Augustin,  tin  Val-do-Grûco  ù  Paris;  onlin,  celui  do 
la  cathédrale  île  Florence.  On  a  actuollenient,  dans  la 
construction  dos  dômes,  remplacé  la  piorro  par  lo  métal, 
coqui  simi>lilie  d'une  manière  nolnblo  l'étublissomont  do 


Dôme  des  Invalides,  à  Paris. 


Ouatura  du  démo  du  Val-de-Grtcc, 
k  Parla. 


D    dôm     d     vip 
de  prise  de  vapeur 


DOMBES   —  DOMESDAY 

cet  appareil.  Il  importe,  lorsque  l'on  veut  construire  un 
dôme,  de  calculer  très  exactement  ses  poussées  au  vide. 
Ce  calcul  est  identique  à  celui  des  voûtes  sphériques, 
lorsque  le  dôme  est  engendré  par  un  quart  de  circonfé- 
rence, ce  qui  est  lo  cas  le  plus  fréquent.  Ce  même  calcul 
dérive  de  celui  des  voûtes  cylindriques,  quand  lo  dôme 
est  polygonal.  V.  voûte. 

—  Mécan.  Dôme  de  vapeur.  Ou  donne  ce  nom  à  la  capa- 
cité additionnelle  cylindro- 
sphérii|ue  que  l'on  élève, 
dans  quelques  machines  lo- 
comotives, au-dessus  do 
la  partie  supérieure  de  la 
chaudière,  et  qui  forme  un 
réservoir  dans  lequel  est 
puisée  la  vapeur  qui  so 
rendaux cylindres. Ce  dôme 
apour  objet  d'augmenter  la 
dimension  du  réservoir  de 
vapeur,  qui  doit  être  dans 
un  certain  rapport  avec  la 
dépense  faite  à  chaque 
coup  de  piston,  et  de  relo- 
ver à  une  certaine  hauteur, 
au-dessus  de  la  surface  do 
l'eau,  l'origine  du  tuyau  de 
prise  de  vapeur. 

DÔME  (monts),  ligne  de 
volcans  éteints  d'Auver- 
gne, dans  le  département 
du  Puy-de-Dôme,  au  S.-O., 
àl'O.,  au  N,-0.  de  Cler- 
mont-Ferrand,  sur  le  pla- 
teau séparant  la  plaine  de 
la  Limagne  et  la  vallée  de 
l'Allier  (à  l'E.)  des  gorges 
de  la  Sioule,  affluent  gauche  de  l'Allier  (à  l'C).  Ce  pla- 
teati  de  granits,  de  gneiss,  de  micaschistes,  se  poursuit 
du  S.  au  N.,  avec  altitudes  de  800  à  1.000  mètres,  et  ces 
volcans,  dominant  leur  socle  de  500  mètres,  de  200,  de  loo 
seulement,  ne  remontent  qu'à  la  période  quaternaire. 
Le  plus  haut  et  le  plus  connu  de  tous,  le  pu>j  de  Dôme 
(1.465  m.),  au-dessus  même  de  Clermont,  a  550  mètres  de 
commandement  sur  le  plateau,  l.ioo  mètres  sur  la  Li- 
magne. Ces  volcans,  ou  pmjs,  sont  au  nombre  de  62. 

DOMEGGE,  comm.  d'Italie  (Vénétie  [prov.  de  Bellune]), 
près  de  la  Piave;  2.650  hab. 

DoMEJKO.  Biogr.  V.  Domeyko. 

DOMÈNE.  ch.-l.  de  cant.  de  l'Isère,  arr.  et  à  10  kil.  de 
Grenoble,  près  de  l'Isère,  sur  son  affluent  le  Doménon, 
dans  le  Graisivaudan  :  1 .878  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Culture 
du  tabac  ;  moulins  ;  fabriques  de  parquets,  papeteries, 
taillanderie,  scieries,  tuileries,  briqueteries.  Ruines  do 
l'église  de  l'ancien  prieuré,  autour  duquel  s'est  formé  le 
bourg,  au  moyen  âge.  —  Lo  canton  a  II  comm.  et  9.537  hab. 

DOMENECB  (abbé  Emmanuel-Henri-Dieudonné),  lit- 
térateur français,  né  à  Lyon  en  1825.  Missionnaire,  puis 
chanoine  de  Montpellier," il  fut  aumônier  à  l'armée  du 
Mexique  et  attaché,  comme  directeur  de  la  presse,  au 
cabinet  de  Maximilien.  Pendant  la  guerre  franco-allemande 
de  1870-1871,  il  fut  aumônier  dos  ambulances  à  l'armée  de 
Mac-Mabon,  puis  à  l'armée  de  la  Loire.  Il  a  écrit  divers  ou- 
vrages sur  le  Mexique,  publié  un  Manuscrit  pictographique 
américain  (1860),  dont  l'authenticité  fut  contestée,  et  donné 
une  Histoire  de  la  campagne  de  IS10-IS7I  et  de  la  deuxième 
aynùulance,  dite  ambulance  de  la  presse  française  (1871). 

DoMENICHI  (Lodovico),  littérateur  italien,  né  à  Plai- 
sance en  1515,  mort  à  Pise  en  1564.  Ayant  eu,  à  Florence, 
maille  à  partir  avec  l'Inquisition  pour  une  cause  qu'on 
ignore,  il  subit  la  question,  et  fut  condamné  à  une  déten- 
tion perpétuelle.  Paul  Jove,  dont  il  s'était  acquis  l'amitié, 
lui  fit  rendre  la  liberté.  Domenichi  fut  également  lié  avec 
Pierre  Arétin  et  avec  A. -F.  Doni,  qui  devint,  par  la  suite,  son 
ennemi  implacable.  Outre  ses  traductions  de  Polybe  (1545), 
des  l'ïej  de  Plutarque  (1555),  de  V Histoire  naturelle  do 
Pline  (1561),  Domenichi  a  publié  plusieurs  ouvrages  qui  no 
sont  guère  que  des  compilations. 

DOMER  (Jean),  chroniqueur  français,  né  vers  1420, 
mort  après  1459.  Régent  à  l'université  de  Paris,  il  fut  chargé 
par  Charles  VII  de  réunir  les  matériaux  d'une  histoire  do 
France,  pris  dans  les  chartes  et  les  chroniques.  Il  reçut, 
avec  une  pension,  le  titre  do  «  chroniqueur  du  roi  » .  Los 
manuscrits  qu'il  a  pu  laisser  sont  perdus. 

DoMÉRAT,  comm.  do  l'Allier,  arrond.  et  à  7  kilom.  da 
Moniluçou,  sur  un  affluent  de  la  Xlagieure  ;  3.513  hab. 
Ch.  do  I'.  Orléans. 

DOMERGUE  (François-Urbain),  grammairien  français, 
né  à  Aubagno  (Provence)  en  1745,  mort  à  Paris  en  1810. 
Il  entra  dans  la  congrégation  des  doctrinaires,  qu'il  quiita 
en  1784,  après  avoir  professé  la  grammaire  et  publié  une 
Grammaire  française  simplifiée  (1778).  Il  devint  membre 
de  l'Institut  (1795),  professeur  de  grammaire  générale  au 
collège  des  Quatro-Nations,  enfin  professeur  do  belles- 
lettres  au  collège  Charlemagno.  Sa  morgue,  sa  faconde, 
son  mauvais  style,  son  pédantismo  lui  attirèrent  do  vifs 
sarcasmes.  Outre  de  fort  médiocres  poésies,  on  lui  doit  : 
lo  Mémorial  d'un  Jeune  orthographiste  (1790);  la  Pronon- 
ciation française  déterminée  par  des  signes  invariables 
(Paris,  1797);  Grammaire  générale  anatylioue  (1799);  Ma- 
nuel des  étrangers  amateurs  de  la  langue  française  (1S05); 
Solutions  grammaticales  (180s);  etc. 

DOMERIE  Irl)  n.  f.  Bénéfice  ecclésiastique,  dont  lo 
possesseur  porto  lo  titro  do  dom. 

Domesday-book  ou,  plus  simplom.,  Domesday, 
sorte  do  cadastre  des  comtés  anglais,  rédigé  on  français, 
sous  lo  règne  do  Gitillaume  lo  Conquérant.  C'est  l'état  dos 
domaines  conquis  par  les  Normands  sur  les  .\nglo-Saxons 
ot  sa  répartition  entre  le  roi  conquérant  et  sos  fidèles.  Lo 
Domesday-honk  ost  on  doux  volumes,  sur  parchemin  ;  lo  pre- 
mier do  382  folios,  lo  second  do  450.  La  rédaction  on  f\it 
i(>riniiiée  eu  1086.  Le  roi  (It  rédiger  cet  état  dos  terres  pour 
déterminer  les  redevances  do  ses  vassaux.  On  donne  au 
mot  />ome.^daii-bnak  lo  sons  de  Livre  du  jour  du  jugement  : 
lattribution  des  terres  par  l'inscription  dans  ce  gnind-livro 
étant  une  senlenco  sans  appel.  Lo  llomcutau^ook  n  été 
publié  en  1783  ot  1310,  A  Londres,  par  les  soins  ilo  la  Record 
commission. 


91» 


DOMESSIN 


DOMICILIAIRE 


BOMESSIN,  comm.  de  la  Savoie,  arrond.  et  à  17  kilom. 
de  Chambéry,  non  loin  du  Guiers;  1.262  liab. 

DOMESTICATION  {mè-sti,  si-on)  n.  f.  Action  de  domes- 
tiquer :  Les  bêtes  ont  des  instincts  sauvages  gui  survivent  à 
la  DOMESTICATION.  (G.  Sand.) 

—  EscYCL.  La  domestication  de  l'animal  est  l'asso- 
ciation de  son  existence  à  celle  do  l'Iiomme.  Cette  asso- 
ciation, si  elle  est  imposée  par  l'homme,  est  tout  au 
moins  subie  passivement  par  1  animal,  et.  quelquefois,  elle 
est  recherchée  par  lui.  La  domestication  doit  résulter 
essentiellement  d'une  tendance  innée,  chez  certaines  races 
animales,  de  vivre  en  troupes  sous  la  conduite  d'un  chef. 
Il  faut  distinguer  rapprivoiscment  de  la  »  domestication  » . 
L'apprivoisement  contraint  par  force,  ou  par  ruse,  un  in- 
stinct naturel  d'indépendance,  tandis  que  la  domestication 
exploite  un  instinct  naturel  do  sociabilité. 

Les  espèces  vraiment  domestiquées  sont  celles  des 
chiens,  des  chevaux,  des  ânes,  des  bœufs,  des  chameaux, 
des  moutons,  des  chèvres,  des  porcs,  des  poules,  des  din- 
dons, des  oies  et  des  canards.  Les  animaux  qui  vivent  soli- 
tairement, ou  par  couples,  ne  sont  jamais  qu'apprivoisés. 
Toutefois,  quand  les  races  privées  ou  captives  sont  d'un 
naturel  timide  et  qu'elles  subissent  le  joug  de  l'homme  de- 
puis de  longues  générations,  on  les  distingue  à  peine  des 
races  domestiquées  :  tel  est  le  cas  pour  le  pigeon,  le  lapin. 
Le  chat  est  moitié  apprivoise,  moitié  parasite  :  il  s'attache 
à  la  maison,  parce  qu'il  y  trouve  ses  aises. 

La  domestication,  parce  qu'elle  change  les  conditions 
d'existence  de  l'animal,  a  pour  conséquence  do  modifier 
son  organisme.  Les  modifications  portent  tout  d'abord  sur 
les  caractères  les  plus  fugitifs,  c'est-à-dire  les  moins 
essentiels  de  la  race  :  couleur  de  la  robe,  longueur  ou 
finesse  des  poils  qui  la  constituent,  taille  de  l'animal,  etc. 
Mais,  à  la  longue,  les  altérations  du  type  primitif  peuvent 
ttre  telles  qu'il  devient  presque  impossible  do  le  déter- 
miner avec  certitude.  Aussi  la  question  de  l'origine  de  nos 
animaux  domestiques  et  do  nos  plantes  cultivées  est-elle 
l'une  des  plus  obscures  et  des  plus  controversées. 

DOMESTICISMB  {mè-sti-sissm')  n.  m.  Etat  de  celui  qui  a 
perdu  tout  sentiment  d'indépendance  et  se  plie  à  toute 
domination  :  Le  domesticisme  des  partis  rétrogrades. 

DOMESTICITÉ  {mè-sti-si  —  du  lat.  domesticitas,  même 
sens)  n.  f.  Condition  d'une  personne  qui  est  aux  gages  et  au 
service  d'une  autre  :  La  domesticité  est  beaucoup  moins 
antipathique  à  la  femme  qu'à  l'homme.  (Proudh.)  il  Par  ext. 
Ensemble  des  personnes  qui  font  le  service  d'une  maison  : 
Se  faire  obéir  par  la  domksticitë. 

—  Fig.  Bassesse,  action  basse  d'un  domestique  ou  d'une 
personne  qui  est  tombée  à  l'égard  d'une  autre  dans  une 
sorte  de  servilisme  :  Les  clomns  de  Shakspeare  ont  des 
domesticités  hautaines.  (Vacquerie.) 

—  Par  anal.  Etat  de  soumission  et  de  dépendance  dans 
lequel  vivent  les  animaux  domestiques  :  La  domesticité 
consiste  en  une  association  devenue  nécessaire  par  l'influence 
de  l'habitude.  tCuv., 

—  EnCTCL.  V.  DOMESTIQUE. 

DOMESTIQUE  {mè-stik'  —  du  lat.  dom  es  tic  us,  même  sens) 
adj.  Qui  concerne  la  maison,  l'intérieur  de  la  famille  : 
L'autorité  DOMESTIQUE.  Des  dissensions  domestiques,  n  Qui 
concerne  le  ménage,  le  service  de  l'administration  des  dé- 
penses de  la  famille  :  Les  soins  domestiques  sont  la  plus 
chère  occupation  de  la  /'emme.(J.-J.Rouss.)iiQni  est  attaché 
au  service  de  la  maison,  qui  est  aux  gages  de  la  famille  ; 
L'ouvrier  domestique  vit  dans  lu  maison  de  ses  maîtres. 
(Vacherot.) 

—  Par  ext.  Qui  a  rapport  à  l'intérieur  de  l'Etat  :  Les 
guerres  domestiques   sont  plus    cruelles   que  les  guerres 

ÉTBANGÈBES. 

—  Fig.  Intérieur  à  l'homme,  par  opposition  à  étranger, 
extérieur:  Les  sensualistcs  sont,  en  quelque  sorte,  les  en«e- 
7711*  domestiques  de  la  raison.  (J.  Simon.) 

—  Loc.  div.  :  Education  domestique,  Education  qu'on  re- 
çoit chez  soi,  et  non  dans  un  établissement  public,  ii  Dieux 
domestiques,  Dieux  païens,  qui  présidaient  à  la  garde  de 
la  maison,  sous  le  nom  de  «  dieux  pénates  »  et  de  «  dieux 
lares  ». —  La  maison  elle-même  :  Quitter,  Bevoir  ses  dieux 
domestiques.  Il  Tribunal  domestique.  Tribunal  de  famille  à 
qui  les  lois  romaines  attribuaient  la  connaissance  de  cer- 
taines affaires,  il  Esprit  domestique,  Caractère,  manière  de 
voir  d'une  personne  qui  se  concentre  dans  sa  maison  et  ne 
voit  rien  en  dehors  de  sa  famille,  n  Economie  domestique, 
Economie  qui  a  rapport  au  ménage,  il  Etat  domestique. 
Etat  des  personnes  qui  sont  aux  gages  et  au  service  d  au- 
trui, —  Etat  d'un  animal  que  l'homme  a  dompté  et  soumis 
à  son  usage,  n  Animal  domestique,  Animal  que  l'homme  a 
dompté  et  soumis  à  son  usage. 

—  n.  Personne  aux  gages  et  au  service  d'une  autre 
personne  :  On  a  autant  d'ennemis  que  de  domestiques. 
TSénèque.)  il  Animal  domostiqtie  :  Le  bœuf  est  le  domestique 
le  plus  utile  de  la  ferme,  (Buu.)  il  Personne  d'une  condition 
quelconque,  attachée  au  service  d'un  grand  personnage  : 
Les  grands  ont  des  domestiques  qui  les  gouvernent.  {Le 
Sage.)  Il  Ensemble  des  serviteurs  d'une  maison  :  Avoir  un 
nombreux  domestique,  h  Les  domestiques.  Les  gens  d'un 
pays,  par  opposition  aux  étrangers. 

—  Personne  qui  consacre  tout  son  zèle  à.  servir  une 
institution  :  Les  fidèles  ont  quelquefois  été  appelés  les  do- 
HBSTIQUK.S  de  la  foi. 

—  Grand  domestique.  Hist.  Officier  do  la  cour  sous  lo 
Bas-Empire. 

—  n.  m.  Inléricur  de  la  famille,  ménage  :  Le  président 
du  Harlnu  était  dans  son  domestique  sur  un  cérémonial  ridi- 
cule. (St-Simon.) 

—  Encycl.  Hist.  Après  avoir,  au  iv«  et  au  v'  siècle, 
désiré  un  corps  de  soldats  do  la  garde  impériale,  ce 
terme  linit,  à  partir  du  vi*  siècle,  par  s'appliquer  à  dos 
officiers.  Au  ix*  et  au  x"  siècle,  le  titre  était  plus  répandu 
encore  :  les  quatre  régiments  do  la  garde,  excubUeurs, 
hiennates,  numeri  et  scholes,  étaient  commandés  par  des 
domestiques;  dans  les  provinces,  le  stratège  avait  comme 
chef  d'état-major  et  suppléant  le  domestique  du  thème  ; 
enfin,  les  deux  commandants  en  chef  do  l'armée  s'appelaient 
domestique»  des  scholes  d'Orient  ou  d'Occident  ;  souvent, 
leurs  fonctions  étaient  réunies  entre  les  mains  d'un  géné- 
raii&simo,  lo  grand  domestique.  Los  plus  grands  person- 
nages de  Eyzance  ont  revêtu  cos  dignités. 

Aux  premiorK  temps  do  la  monarchie  française,  on  donna 
co  nom  aux  dignitaires  do  la  couronne,  à  l'imitation  de 
l'ompiro  romain.  Quant  aux  domestiques  proprement  dits, 
leur  condition  sociale  no  différait  guère,  dans  l'ancloono 


France,  do  ce  qu'elle  est  aujourd'hui,  avec  cette  différence 
que  la  coutume  faisait  des  domestiques  une  partie  inté- 
grante de  la  famille.  C'est  ce  qui  explique  la  sévérité  des 
lois  qui  punissaient  les  délits  commis  par  les  domestiques 
contre  leurs  maîtres.  Lo  vol  domestique  était  puni  de 
mort,  et,  au  xviii"  siècle  encore,  on  vit  les  parlements 
condamner  à  mort  et  faire  exécuter  des  servantes  cou- 
pables d'avoir  volé  une  paire  de  draps  à  leurs  maîtres. 
■D'autre  part,  les  domestiques  ne  pouvaient  tester  en  fa- 
veur de  leurs  maîtres. 

—  Dr.  L'engagement  do  ses  services  par  un  domestique 
ne  peut  avoir  lieu  que  pour  un  temps  déterminé  (C.  civ., 
uri.  1780).  A  l'inverse,  rien  ne  s'oppose  à  ce  qu'un  maître 
s'engage  à  conserver  toute  sa  vie  un  domestique;  d'où 
résulte  pour  lui,  s'il  le  renvoie,  l'obligation  de  l'indem- 
niser. Depuis  la  loi  du  2 août  l8G8,qui  a  abrogé  l'article  1781 
du  Code  civil,  on  applique  les  règles  du  droit  commun  pour 
les  contestation.s  qui  s'élèvent  entre  le  maître  et  le  domes- 
tique relativement  à  la  quotité  des  gages,  au  payement 
du  salaire  de  l'année  échue,  aux  acomptes  donnés  pour 
l'année  courante.  Avant  cette  loi,  le  maître  était,  à  défaut 
d'écrit,  cru  sur  son  affirmation.  —  Les  domestiques  ont, 
pour  leurs  gages  de  l'année  échue  et  pour  ce  qui  leur  est 
dû  sur  l'année  couraute,  un  privilège  général  sur  les  meu- 
bles et  les  immeubles  de  leurs  maîtres  (C.  civ.,  art.  2101, 
§  4,  et  2101).  —  L'action  pour  le  payement  de  leurs  sa- 
laires, de  la  part  des  domestiques  qui  se  louent  à  l'année, 
se  prescrit  par  un  an  (C.  civ.,  art.  2272,  §  5).  —  Le  legs 
fait  à  un  domestique  n'est  pas  censé  fait  en  compensation 
de  ses  gages  (C.  civ.,  art.  1023). 

Les  domestiques  ont  le  môme  domicile  que  la  personne 
qu'ils  servent,  lorsqu'ils  demeurent  chez  elle  (C.  civ., 
art.  109).  —  Lo  maître  est  responsable  du  dommage  causé 
par  ses  domestiques,  dans  les  fonctions  auxquelles  il  les 
avait  employés  (C.  civ.,  art.  1384).  —  On  peut,  dans  les  ma- 
tières civiles,  récuser  le  domestique  dune  partie,  produit 
comme  témoin  (C.  proc.  civ.,  art.  233).  —  La  peine  de  la 
réclusion  est  applicable  au  cas  de  vol  par  les  domestiques 
dans  la  maison  de  leurs  maîtres  (C.  pén.,  art.  3S6),  et  celle 
des  travaux  forcés  (à  temps  ou  à  perpétuité,  suivant  les 
circonstances)  au  cas  d'attentat  aux  mœurs  de  leur  part 
sur  la  personne  qu'ils  servent  (C.  pén.,  art.  333). 

—  Syn.  Domestique,  apprivoisé,  privé.  V.  apprivoiser. 

—  Domestique,  laquais,  serviteur,  valet.  Domestique  et 
serviteur  expriment  :  l'un  la  condition,  l'autre  l'action  de 
servir  une  personne,  de  lui  consacrer  son  travail  et  ses 
soins,  sans  idée  défavorable  ;  mais  Zo  domestique  est  dans 
la  maison  du  maître,  il  est  toujours  à  ses  ordres,  tandis 
que  lo  serviteur  peut  avoir  un  domicile  propre  et  se  trouve 
dans  une  dépendance  moins  absolue.  I-.0  laquais  suit  son 
maître  partout  et  porte  une  livrée.  Valet  est,  de  tous  ces 
mots,  celui  qui  rappelle  les  idées  les  plus  basses. 

DOMESTIQUEMENT  (jnè-sti-ke)  adv.  En  domestique, 
comme  domestique  :  Servir  domestiquement.  (Pou  us.) 
Il  Par  ext.  Familièrement,  comme  personne  de  la  maison  : 
Vivre  domestiquement  avec  quelqu  un.  (Vieux.) 

DOMESTIQUER  (mè-sti-ké)  v.  a.  Faire  passer  un  animal 
do  l'état  sauvage  à  l'état  de  domesticité  :  Les  Chinois  ont 
complètement  domestiqué  la  loutre  depuis  des  siècles. 

—  Par  dénigr.  Amener  à  une  soumission,  à  une  défé- 
rence sorvile  :  Un  prince  n'éprouve  aucuiie  peine  à  domes- 
tiquer ses  courtisans. 

Se  domestiquer,  v.  pr.  Devenir  domestique  :  L'kémionc 
ne  s'est  pas  domestiqué  7"»s^w'ic/.  11  Par  dénigr.  Prondrj 
des  habitudes  serviles  :  Le  courtisan  est,  de  tous  leii  ani- 
maux, celui  qui  se  domestique  le  plus  aisément. 

DOMET  [mè)  n.  m.  Nom  donné,  en  Belgique,  à  toute  fla- 
nelle dont  la  chaîne  est  de  coton,  et  que  l'on  fabrique 
princiiialemcnt  à  Verviers  et  à  Thimistcr. 

DOMETT  (Alfred),  poète  et  homme  politique  anglais, 
né  en  isn,  mort  en  1887.  Il  débuta,  en  1S32,  par  un  volume 
de  vers,  puis,  de  1836  à  1838,  il  donna  au  n  Blackwoods 
Magazine  »  une  série  de  poésies,  parmi  lesquelles  se  trouve 
lo  fameux  Chant  de  Nnèt,  devenu  populaire.  En  1842,  il  alla 
se  fixer  on  Nouvelle-Zélande,  où  il  occupa  les  plus  hautes 
magistratures  jusqu'à  celle  de  ministre.  En  1871,  Domett  se 
retira  des  affaires  publiques.  De  retour  à  Londres,  il  publia 
lianolf  and  Arnohia,  a  SoJith  sea  Dajt  Dream.  En  1877,  il  a 
publié  sous  le  titre  do  :  Flotsam  and  Jetsnm,  Rhymes  Old 
and  New,  un  autre  recueil  qui  eut  un  vif  succès. 

DOMÊVRE-EN-HAYE,  ch.-l.  de  cant.  de  Meurthe-et- 
Moselle,  arrond.  et  à  18  kilom.  de  Toul,  non  loin  de  l'Eclie, 
affluent  de  la  Moselle  ;  354  hab.  —  Lo  canton  a  27  comm. 
et  8.990  hab. 

DOMEYKITE  {mè-kit')  n.  f.  Arséniure  naturel  de  cuivre, 
dont  la  formule  est  Cu'As%  le  poids  spécifique  7  à  7,5,  et 
la  dureté  3  à  3,5.  Cotte  espèce  se  trouve,  en  nodules  blan- 
châtres, au  Mexique  et  au  Chili. 

DOMEYKO  ou  DOMEJKO  (Ignace),  chimiste  polonais, 
né  à  Niezdwiadka  (gouv.  de  Grodno)  en  1802,  mort  à  San- 
tiago (Chili)  on  1889.  Il  s'occupa  d'agriculture  jusqu'en  1830. 
Ayant  pris  une  part  active  à  l'insurrection  polonaise,  il  dut 
quitter  son  pays  et  devint,  au  Cliili,  directeur  de  l'école  et 
du  cabinet  de  physique  et  de  minéralogie  que  le  gouverne- 
ment chilien  avait  tonde  à  Coquimbo.  Pendant  son  séjour 
à  Coquimbo,  il  publia  on  espagnol  divers  ouvrages  élémen- 
taires, entre  autres  :  Eléments  de  physique  expérimentale  et 
de  minéralogie  ;  Eléments  de  minéralogie,  enrichis  d'études 
sur  les  minéraux  découverts  dans  les  Andes  par  l'autour, 
et  Introduction  à  l'étude  des  sciences  naturelles.  En  1846,  lo 
gouvernement  chilien  l'appela  à  la 
chairo  do  chimie  de  l'université  do 
Santiago.  Il  a  publié  aussi  :  Traité 
de  minéralogie  chilienne;  Traité  de 
géoloqie  chilienne  ;  l'Araucanie  et  ses 
habitants,  le  seul  ouvrage  qu'il  ait 
fait  paraître  en  polonais  (1860). 

DOMEYROT,  comm.  de  laCreuse, 
arr.  (;t  à  25  kilom.  do  Hoiissac,  non 
loin  du  Verraiix,  affluent  do  la  Pclito- 
Crenso  ;  l.oiG  hab. 

DOMFRONT  (Don-fron),   ch.-l. 
d'arrond.  do  l'Orne,  à  56  kjl.  d'Alen-       Armes  de  Uomfront. 
çon  ;  4.966  hab.  {Domfrontais,  aises.) 

Ch.  do  f.  Ouest,  Tribunal  de  1"  instance,  collège  commu- 
nal, bibliothèque,  comice  agricole,  hospice,  carrières  do 
granit.  Située  sur  une  colline  du  Bocage  normand  qui  do- 
mino do  70  mètres  la  vallée  do  la  Varenno,  Domlront  a 


796 

conservé  l'aspect  d'une  ville  du  moyen  âge.  On  voit 
encore  quatorze  tours  de  son  ancienne  enceinte,  et,  dans 
un  s(|uare,  des  pans  de  mur  hauts  de  30  mètres,  restes  du 
château  construit  par  le  comte  do  Bellême.  —  L'arron- 
dissement a  8  cant.,  96  comm.  et  112.874  hab.;  le  canton, 
11  comm.  et  17.410  hab. 

Domfront  doit  son  origine  et  son  nom  à  un  ermite  nommé 
Front,  qui  se  fixa  en  ce  lieu  vers  540  et  y  attira  des  disci- 
ples. A  cause  de  sa  position  stratégique,  la  ville  fut  très 
éprouvée  par  les  guerres  de  Cent  ans  et  de  religion.  On 
attribue  aux  Anglais  la  construction  de  la  prison  ;  l'église 
de  Notre-Dame-sur-rEau  (xi*  s.)  porto  encore  les  traces 
des  dévastations  des  protestants.  La  cité  a  été  démantelée 
par  l'ordre  de  Henri  IV. 

Domfront  ou  Domfront-en-champagne,  comm. 

de  la  Sarlhe,  arr.  et  à  17  kil.  du  Mans,  non  lom  du  Vray, 
affluent  de  laSarthe;  1.067  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Chaux. 

DOMGERMAIN,  comm.  de  Meurthe-et-Moselle,  arr.  et 
à  7  kil.  de  Toul,  près  de  la  source  de  l'Ocher,  affluent  de 
la  Moselle  ;  1.046  hab.  Ch.  de  f.  Est.  Commerce  de  vins. 

DOMXCELLAIRE  { sèl'-lêr'  —  du  lat.  dornus,  maison) 
n.  m.  L'un  des  grands  officiers  des  cours  allemandes. 

DOMICELLE  {sèV]  n.  m.  Nom  que,  dans  les  colonies,  on 
donne  vulgairement  à  une  variété  de  perroquet. 

DOMICELLUS  {sèl'-luss  —  abrév.  du  mot  lat.  dominicel- 
lus,  dimin.  inus.  de  dominus,  maître,  seigneur)  n.  m.  Féod. 
Nom  qui  désignait  les  seigneurs  apanages,  pour  les  distin- 
guer des  domini,  ou  seigneurs,  ti  PI.  Des  domicelli. 

DOMICILE  [siV  —  lat.  domicilium  ;  de  domus,  maison) 
n.  m.  Résidence  principale;  habitation  fixe  ou  habituelle  : 
Avoir  trois  ans  de  domicile  à  Pa^'is.  \\  Par  ext.  Lieu  où  l'on 
réside  :  Violer  le  domicile  de  qiKlqu'un.  11  Elire  domicile,  Se 
fixer,  se  décider  à  résider,  il  Par  anal.  Lieu  où  un  animal 
habite  ordinairement  :  Le  domicile  de  l'écureuil  est  propre, 
chaud  et  impénétrable  à  la  pluie.  (Buff.) 

—  Dr.  Domicile  légal  ou  simplement  Domicile,  Lieu  où 
la  loi  présume  qu'une  personne  se  trouve,  pour  l'exercice 
de  ses  droits  et  l'accomplissement  do  ses  devoirs.  11  Domi- 
cile réel,  Celui  où  l'on  réside  do  fait.  11  Domicile  élu, 
Domicile  fictif  que  l'on  déclare  choisir  pour  l'exercice  de 
certains  droits,  n  Election  de  dominle.  Déclaration  légale 
du  domicile  élu.  11  Domicile  de  riaissance  ou  d'origine.  Domi- 
cile du  père  et  de  la  mère,  il  Domicile  de  secours,  Lieu  où, 
d'après  les  règlements,  les  personnes  nécessiteuses  ont 
droit  à  être  secourues  ;  Le  domicile  de  secours  départe- 
mental, communal  est  établi  par  trois  ans  de  résidence,  il 
Domicile  politique,  Lieu  où  l'on  peut  exercer  ses  droits 
politiques  :  Le  domicile  réel  et  le  domicile  politique 
sont  ordinairement  confondus. 

—  Astrol.  Signe  du  zodiaque,  dans  lequel  une  planète 
avait  ?a  principale  influence. 

—  Loc.  adv.  A  domicile,  Dans  l'habitation  particu- 
lière des  personnes  ;  Négociant  qui  sert  ses  pratiques  À  do- 
micile. 

—  Encycl.  Dr.  A  un  point  de  vue  pratique,  le  domicile 
est  lu  siègo  juridique  d'une  personne,  le  lieu  où  elle  est 
censée  se  trouver  toujours,  aux  yeux  de  la  lui,  pour 
l'exercice  do  certains  droits.  Le  domicile  consiste  dans  un 
droit  et  se  conserve  par  l'intention,  malgré  l'absence  et 
les  voyages;  il  diffère  de  la  résidence,  qui  est  tonte  de 
fait,  et  se  perd  dans  un  lieu  dès  que  Ton  va  dans  un 
autre.  Si  une  personne  a  plusieurs  établissements,  c'est 
au  plus  important  que  se  trouve  son  domicile.  Le  domicile 
est  politique  ou  civil.  Le  domicile  politique  est  celui  où  une 
personne  exerce  ses  droits  politiques,  notamment  ses  droits 
électoraux.  Il  s'acquiert  par  une  résidence  d'une  certaine 
durée  dans  une  môme  commune.  Le  domicile  m-i/ est  celui 
où  une  personne  exerce  ses  droits  civils.  Sa  détermination 
a  grande  importance,  à  divers  points  de  vue  de  compétence 
et  de  procédure.  I!  se  subdivise  en  domicile  réel  et  domi- 
cile élu  ou  d'élection. 

Le  domicile  réel  est  le  domicile  général  et  ordinaire, 
celui  de  droit  commun,  où  l'on  est  censé  se  trouver  tou- 
jours et  où  doivent  être  adressées  toutes  les  notifications 
d'actes  qui  se  font  à  personne  ou  à  domicile.  Le  domicile 
réel  est  «  au  lieu  où  la  personne  a  son  principal  établis- 
sement »  (C.  civ.,  art.  102).  Le  domicile  d'élection,  au  con- 
traire, est  un  domicile  exceptionnel,  généralement  fictif, 
choisi  spécialement  pour  l'exécution  d'un  acte  ou  pour 
recevoir  telle  notification  déterminée  (C.  civ..  art.  111). 

Le  domicile  d'origme  ou  de  Jiaissayice  se  conserve  jus- 
qu'à ce  qu'il  y  ait  preuve  de  changement  (C.  civ.,  art.  103 
et  suiv.). 

Un  certain  nombre  de  personnes  (art.  107  et  suiv.  du 
C.  civ.)  acquièrent  un  domicile  par  l'effet  de  la  loi.  Il  en 
est  ainsi  des  femmes  mariées,  dont  le  domicile  est  fixé 
chez  leur  mari;  des  interdits,  qui  ont  leur  domicile  chez 
leur  tuteur,  etc. 

La  violation  du  domicile  est  un  délit  puni  par  l'article  184 
du  Code  pénal.  Elle  n'est  permise  aux  officiers  de  police, 
munis  de  mandats  réguliers,  que  dans  les  cas  expressé- 
ment prévus  par  la  loi. 

—  Milit.  Au  point  de  vue  militaire,  la  distinction  entre 
le  domicile  et  la  résidence  n'est  pas  moins  importante 
qu'au  regard  du  droit  civil.  Pour  le  tirage  au  sort  et 
1  inscription  sur  les  tableaux  do  recensement,  le  canton 
assigné  au  jeune  hommo  est  celui  où  sont  domiciliés  ses 
parents  ou  tuteurs,  quelle  que  soit  sa  résidence  person- 
nelle. Plus  tard  encore,  co  jeuno  homme,  môme  émancipé, 
établi  ailleurs,  expatrié,  absent,  engagé,  emprisonné,  est 
toujours  considéré  comme  domicilié  dans  le  canton,  si  ses 
parents  y  ont  conservé  leur  domicile ,  ou  si  son  père, 
môme  expatrié,  y  avait  son  dernier  domicile;  le  jeune 
hommo  marié  est  môme  considéré  comme  domicilié  dans 
le  canton  de  son  père,  tant  qu'il  ne  justifie  pas  d'un  autre 
domicile  réel.  Après  avoir  servi  dans  l'armée  active  et 
tant  qu'ils  comptent  dans  la  réserve  ou  l'armée  territo- 
riale, les  anciens  soldats  doivent  informer  l'autorité  mili- 
taire, par  déclaration  A  la  gendarmerie,  de  tous  leurs 
changements  de  domicile  ou  de  résidence.  Le  premier 
i.liangoment  seul  fait  modifier  leur  affectation,  c'est-à-dire 
la  désignation  du  corps  do  troujios  où  ils  ont  à  accomplir 
ItMirs  [lériodes  d'instruction  et  qu'ils  doivent  rejoindre  en 
cas  de  mobilisation. 

—  Syn.  Domicile,  demeure,  réeidence,  etc.  V.  demeure 
DOMICILIAIRE  (si-li-èr')  adj.  Qui  a  rapport  an  domicile, 

qui  so  fait  dans  lo  domicile  :  Description  domiciliaire. 
Il  Visite  domiciliaire,  "Visite  faîte  au  domicile  de  quoiqu'un 
par  autorité  de  justice. 


i 


W7 

DOMICILIAIREMENT  {sï-li-è)  adv.  Commo  ilans  un  do- 
micile :  Habiter  partout,  mais  nulle  part  ijomiciliair1':mknt. 

—  Fig-.  D'tuio  manière  rtxo,  immuable  :  Juron  tradi- 
tionnel, ooMU'iLiAïUKMKNT  établi  sur  les  làvres  de  quel- 
</H'un.  (liitis.) 

DOMICILIATAIRE  {si,  ti)r')  n.  m.  Tiers  au  domicile  du- 
quel osi  payable  une  lettre  do  chaugo  fournie  sur  une 
l»orsoiino. 

—  Kncyci..  Lo  domiciliataire  nayo  ù  1  echôaDce,  peur  le 
l'onipio  du  tirô,  la  traite  précéuemmont  accoptéo  par  ce- 
lui-ci. Le  domiciliataire  peut  résider  dans  la  môme  ville 
(|^ue  lo  tiré,  ou  dans  un  lieu  dillcront.  Lo  nom  du  doniici- 
halaire  peut  ôtre  indii|;iô  par  lo  tireur  lors  do  rtimissioii 
do  la  traiio;  le  plus  souvent,  il  lo  sera  par  lo  tire  au  mo- 
ment do  l'accoptation. 

DOMICILIER  [si.  —  Prend  deux  i  de  suite  aux  doux  prom. 
pors.  pi.  do  l'imp.  do  i'ind.  et  du  près,  du  subj.  :  Nous  do- 
miriliio/is.  (Jue  vous  domicilUe:)  v.  a.  Domicilier  une  traite, 
Kliro  un  domicilo  pour  son  payement. 

Domicilié,  ée  part.  pass.  du  v.  Domicilier. 

—  Vouer.  Animal  domicilié,  Animal  qui  so  fixe  dans  un 
Uou. 

—  P^ch.  Poissons  domiciliés,  Poissons  qui  vivent  près 
des  mêmes  oôtos  :  Les  soles  et  la  plupart  des  poissons  plats 
sont  des  poissons  domiciliés. 

—  Substanliv.  n.  m.  Antiq.  gr.  Etranger  qui  avait  son 
domicile  à  Athônos,   sans    être  citoyen  do   cotte  ville. 

V.   MÉTÈQUKS. 

Se  domicilier,  v.  pr.  Etablir  son  domicile  :  Se  domici- 
lier a  Pans,  ii  Pri'udre  un  domicile. 

DOMIDUCUS  et  DOMIDUGA,  épithôtes  de  Jupiter  et 
de  Junon,  lorsiiu'ou  les  invoquait  comme  divinités  tuté- 
laires  des  jeunes  mariés  en  conduisant  l'épouse  à.  la  mai- 
son de  l'époux. 

DOMIFICATION  [si-on]  n.  f.  Astrol.  Action  de  domitîer. 

DOMIPIER  (du  lat.  domus,  maison,  et  facere,  faire  — 
Prend  doux  i  do  suite  aux  deux  prem.  pers.  du  pi.  de  l'imp. 
de  I'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  iVous  domifiions.  Que  vous 
dominiez)  v.  a.  Astrol.  Diviser  en  douze  parties  appelées 
"  maisons  »,  on  parlant  du  ciel  :  Domefier  le  ciel. 

DOMINANCE  [nanss)  n.  f.  Fait  d'être  dominant  :  On  ap- 
pelle sociétés  limbltjues  celles  où  le  mal  est  en  dominanck. 

DOMINANT  (nan),  ANTE  adj.  Qui  domine,  qui  gou- 
verne, qui  a  l'autorité  :  Les  liomains  furent  le  peuple 
DOMI.VANT  de  l'antiquité.  Il  Qui  a  la  prépondérance,  par  l'in- 
fluence, le  nombre,  l'étendue  :  La  faction  dominante.  La 
religion  dominante  se  crée  d'ordinaire  un  privilège  contî-e 
ta  critique.  (Renan.)  il  Par  ext.  Qui  joue  le  principal  rôle, 
(|ui  a  le  plus  d'importance  relative  ;  Les  couleurs  domi- 
nantes dans  un  tableau. 

—  Fig.  Principal,  supérieur  aux  autres  :  Pourvu  qu'on 
sache  la  passion  dominante  de  quelqu'un,  on  est  assuré  de 
lui  plaire.  (Pasc.)  il  Qui  est  le  plus  général,  lo  plus  ré- 
pandu :  L'idée  dominante  des  temps  modernes  est  le  droit 
de  l'homme  à  la  liberté.  ^Laténa.) 

—  Astrol.  Astre  dominant,  Astre  qui  a  la  principale 
influence  dans  un  horoscope. 

—  Dr.  Fonds  dominant,  Fonds  en  faveur  duquel  est 
établie  une  servitude,  par  opposition  à  fonds  servant, 
celui  qui  est  soumis  à  la  servitude. 

—  Féod.  Fief  dominant.  Fief  dont  d'autres  fiefs  dépen- 
daient. 

—  Hist.  relig.  Père  dominant.  Nom  quo  les  cordeliers 
donnaient  au  supérieur  général  de  toutes  les  maisons 
d'une  province. 

—  Miner.  Forme  dominante.  En  parlant  d'un  cristal, 
Solide  simple  d'où  la  forme  du  cristal  ost  dérivée. 

—  Syn.  DominaDt,  dominateur.  Le  preniior  do  ces  mots 
marque  l'état  mémo  do  l'objet  propre  à  dominer  ;  le  second 
se  rapporte  davantage  au  fait,  à  l'acte  do  dominer. 

—  Anton.  Accessoire,  dépendant,  incident,  secondaire, 
subordonné,  subsidiaire  ou  auxiliaire. 

DOMINANTE  (rad.  dominer)  n.  f.  Partie  caractéristi- 
|U0  :  La  passion  de  la  chasse  est  la  dominante  caracté- 
rielle de  la  race  caniîie.  (Toussenol.) 

—  Agric,  Expression  employée  quelquefois  pour  dési- 
gner, parmi  les  éléments  chimiquos  essentiels  dont  se 
nourrit  une  plante  (azotn,  potasse,  acide  phospboriquo, 
chaux,  etc.),  celui  dont  elle  paraît  plus  particulièrement 
avide.  [Cette  notion  de  la  dominante  chimique  ou  nutri- 
tive des  plantes  a  surtout  joué  un  rôle  important  dans 
certaines  théories  de  Georges  Ville,  théories  dont  l'exac- 
titude est  d'ailleurs  contestée. 1 

—  Granmi.  Dominante  ou  adjectiv.  Voyelle  dominante, 
■Voyelle  d'une  diphtongue  qui  sonno  d'une  manière  nota- 
blement plus  distincte  quo  l'autre,  appelée  demi-voi/elle. 
(Telle  est  la  seconde  dos  deux  voyelles  dans  dos  diphton- 
gues comme  ia,  ié,  io;  c'est,  au  (;ontraire,  la  première 
dans  des  diphtongues  commo  ai.  ei.) 

— .Métriq.  Dominante  on  iuijOcliv.Sj/llabe  dominante,  Sy\- 
labe  principalo  dos  deux  syllabes  dont  une  rime  est  formée. 

—  Mus.  Dominante,  ou  adjectiv.  Note  dominante.  Autref. 
Note  <(ui  so  répétait  lo  plus  souvent  dans  la  tinale;  auj. 
Le  cinquième  degré  du  ton  et  l'une  des  trois  notes  géné- 
ratrices. Il  Sous-dominante,  Quatrième  note  au-dessus  de 
la  tonique.  Il  .accord  domjïian/  ou  de  dominante,  Accord 
sur  la  dominante. 

—  Encycl.  Mus.  I^a  dominante  est  la  cinquième  note  do 
la  gamme  et  forme,  par  conséquent,  une  (|uinto  juste  avec 
la  tonique.  Ainsi,  dans  le  ton  do  do,  la  dominante  est  sol  ; 
dans  le  ton  do  si\j,  la  dominante  est  fa,  otc.  On  lui  a  donné 
co  nom  parce  qu'elle  caractérise  la  tonalité,  et  qu'elle  do- 
mino et  règno  en  souveraine,  tant  quo  dure  cotte  tonalité. 
Elle-mftme  a  donné  son  nom  à  un  accord  :  l'accord  do  sep- 
tième do  dominante,  qui  sn  place  sur  elle  et  qui,  dans  sa 
résolution  naturelle,  la  fait  retomber  sur  la  toniquo.  Quo 
lo  modo  soit  majeur  ou  mineur,  la  dominante  conserve  son 
rôlo  jusqu'A  co  qu'un  procédé  harmoni{|ue  amène  une  mo- 
dulation, dont  elle  est  d'ailleurs,  au  moment  d'abdiquer  sa 
puissance,  un  des  principaux  éléments. 

Dans  In  plain-cliant,  la  dominante,  qui  ost  la  note  quo 
l'on  fait  entf-ndro  lo  j)lus  souvent,  n'a  pas  une  position 
immuable  comme  dans  le  système  musical  moderne.  Ello 
chanj^e  do  place,  selon  les  divers  tons  ou  modes.  Dans  lo 
premier  ton,  elle  esta  la  quinte  do  la  finale  ;  dans  lo  second, 
&  la  tierce  min(Miro  ;  dans  lo  troisième,  ù  la  sixte  mineure  ; 
dans  le  quatrième,  à.  la  quarto;  dans  le  cinquième,  à  la 
(|^uinte  ;  dans  le  sixième,  à  la  tierce  majeure  ;  dans  lo  so[)- 
tième,  à  ta  quinte  ;  et  dans  lo  liuitième,  ù  la  quarto. 


DOMICILIAIREMENT 


DOMINICAINE 


DOMINATEUR,  TRICE  {lat.  dominator,  tn'x;  de  do7ni- 
nari,  dominer)  n.  Personne  qui  domino,  qui  gouvorno,  qui 
a  la  domination  :  Dominateur  du  continent,  le  Premier 
Consul  avait  Jeté  l'Europe  entière  sur  l'Angleterre.  (Thiers.) 

—  Fig.  Objet  quelconque  exerçant  une  sorte  d'influence 
souveraine  :  La  parole  éloquente  est  une  dominatkicb  qui 
sa  fait  obéir.  (Lacord.) 

—  u.  m.  Astrol.  Astre  qui  a  la  principale  influonco  dans 
un  horoscope. 

—  adj.  Qui  a  la  domination,  (pli  jouit  do  l'autorité  sou- 
veraine :  Un  peuple  dominateur.  Il  Qui  exerce  comme  une 
mlluence  souveraine  :  Caste  dominatiuce. 

—  Qui  caractérise  la  domination,  qui  a  rapport  à  la  do- 
mination :  Fsprit  DOMitiA-TKVK.  Il  Qui  dénote  un  esprit  do 
domination  :  Un  ton  dominateur. 

—  Par  oxt.  Qui  a  plus  d'éclat,  d'élévation,  d'intensité  : 
Des  cris  puissants  et  dominateurs.  (G.  Sand.) 

—  Syn.  Dominateur,  dominant.  V.  dominant. 

—  Anton.  Docile,  humble,  soumis,  souple. 
DOMINATIF,  IVE  adj.  Qui  aie  caractère  de  la  domination. 
DOMINATION  [si-on  —  lat.  domïnatio,  mémo  sens)  n.  f. 

Autorité  exercée  d'une  façon  souveraine  :  Une  domination 
tijrannique.  Il  Autorité  quelconque  :  Dans  la  famille,  la  do- 
mination liait  du  dévouement.  (Portails.)  Il  Influence  pous- 
sée jusqu'à  l'autorité  etîectivo  :  La  domination  d'u7ie  caste. 

—  Par  ext.  Objet  sur  lequel  la  domination  s'exerce  : 
-Ces  Domains  joignent  la  Sgrte  à  leur  vaste  domination. 
(Volt.)  Il  Gouvernement  qui  exerce  la  domination  :  Toutes 
les  dominations  se  sont  efforcées  d'obtenir  deux  appuis  prin- 
cipaux :  la  force  militaire  et  l'autorité  religieuse.  (L.  Plée.) 

—  Par  anal.  Faculté  d'user,  d'employer  pour  son  utilité  : 
Pour  produire,  il  faut  diriger  toutes  ses  facultés  vers  la 
domination  de  la  nature.  (F.  Bastiat.) 

—  Fig.  Influence  morale  :  La  domination  de  l'âme  sur 
les  sens. 

—  n.  f.  pi.  Théol.  Premier  ordre  de  la  deuxième  hiérar- 
chie des  anges. 

—  Syn.  Domination,  autorité,  empire,  pouvoir,  puis- 
sance. V.  autorité. 

DOMINÉ  n.  m.  Hortic.  Variété  de  pois  cultivés. 

—  Miner.  Variété  de  limonite,  vulgairement  pierre 
d'aigle  ou  aétite. 

Dominé  (Marc-Edmond),  officier  français,  né  à  Vitry- 
le-François  en  184S.  Sorti  de  Saint-Cyr  en  1868  ot  incor- 
poré au  2"  régiment  do  zouaves,  il  fut  blessé  en  faisant 
ses  premières  armes  à  Aïn- 
Cha'ïr.  Maintenu  en  Algérie  au 
début  de  la  guerre  franco-alle- 
mande, il  partit,  après  le  4-Sep- 
tembre,  avec  le  2*  régiment  de 
zouaves  do  marche  à  l'arméo 
de  la  Loire,  fut  nommé  lieu- 
tenant, ot  reçut  une  nouvelle 
blessure  au  combat  de  Beaune- 
la-Rolande.  Capitaine  en  1874 
au  52*  de  ligne,  il  passa  deux 
ans  à  l'Ecole  supérieure  de 
guerre,  et  devint  chef  de  ba- 
taillon en  1884.  Envoyé  au  Ton- 
kin,  il  s'illustra,  en  même  temps 
que  le  sergent  Bobillot,  par  son 
héroï(|uo  défense  de  Tuyen- 
Quan.  Promulieutenant-colonel 
en  1885,  puis  colonel  en  1888, 
il  commanda  la  3*  brigade  de  Dominé 

marine  en  Indo-Chine,  puis,  en 

1801,  lo  2*  régiment  d'infanterie  de  marine  à  Brest.  Son 
émouvant  Jtapporl  sur  le  siège  de  Tuijen-Quan  a  été  publié 
en  1885.  Le  colonel  Dominé  a  été  mis  à  la  retraite,  sur  sa 
demande,  en  1891. 

DOMINE,  NON  SUM  DIGNUS  {Seigneur,  je  ne  suis  pas 
digne).  On  lit  dans  l'Evangile  (saint  Matth-,  VIII;  8;  saint 
Luc,  VII.  6},  que  le  centurion  qui  priait  Jésus  do  guérir 
son  fils  lui  dit  :  "  Soigneur,  je  ne  suis  pas  digne  que  vous 
entriez  dans  ma  maison,  mais  dites  seulement  une  parole, 
ot  mon  enfant  sera  guéri.  »  Dans  la  liturgie  romaine,  lo 
prôtre  applique  ces  paroles  à  ceux  qui  vont  recevoir  lo 
sacrement  do  l'Eucharistie.  Avant  do  faire  la  communion 
et  de  la  donner  aux  fidèles,  ii  répète  trois  fois  :  «Soigneur, 
je  ne  suis  pas  digne  que  vous  entriez  dans  ma  maison, 
mais  diies  seulement  une  parole,  ot  mon  àmo  sera  guérie.  » 

DOMINE.  QUO  VADIS  ?  {Seigneur,  où  allez-vous  ?).  Ces 
mots  appartiennent  à  une  ancienne  tradition,  d'après  la- 
quelle l'apôtre  saint  Pierro,  quittant  Homo  pour  fuir  la 
))ersécution,  rencontra  Jésus  chargé  do  sa  croix,  ot  lui 
dit  :  fl  Seigneur,  où  allez-vous?  —  Je  vais  à  Romo,  dit 
Jésus,  pour  y  ôtro  crucifié  do  nouveau,  u  Pierro  comprit 
ot  rentra  dans  la  ville,  où  11  ne  tarda  pas  ù.  ôtro  arrêté  et 
condamné  ù.  mort.  Une  église  a  été  élevée  sur  le  lieu  où 
l'on  place  l'apparition,  près  do  la  porto  do  Saint-Sébastien, 
dans  la  vallée  de  l'Almono. 

DOMINELAIS  (La),  comm.d'Ille-et-Vilaino,  arrend.  et 
•\  3!>  kilom.  dt)  Redon,  à  la  source  d'un  affluent  do  la  Vi- 
laine; 1.021  hab.  Mine  do  for. 

DOMINER  (lat.  dominari;  de  dominus,  maître)  v.  a. 
(toiiverncr  souverainement ,  avoir  la  <lomination  sur  : 
L'Angleterre  UOMINK  une  grande  partie  des  Indes.  —  Absol.  : 
La  soif  df  dominkh.  Il  Par  oxt.  Etre  maître  do,  disposer  à 
son  gré  do  :  La  mort  nous  domine,  il  Par  anal.  Exercer 
une  autorité,  une  influence  souveraine  sur  :  Un  sot  hardi 
domink  le  plus  habile  homme,  si  ce  dernier  est  timide.  Il  Etre 
au-dessus  do  :  Nous  croyons  dominkh  tous  ceux  que  nous 
arons  jugés.  (Bougoart.)  il  Avoir  plus  d'intensité,  plus 
d'éclat,  plus  do  force  que  :  Le  rouge  dominr  les  antres  cou- 
leurs. Voix  qui  domink  le  bruit  des  vagues,  ii  Etre  lo  plus 
apparent  do  :  Deux  nations  de  l'antiquité  dominent  le  cours 
de  nos  traditions.  (C.  Renouvior.) 

—  Dépasser  on  hauteur,  ôtro  placé  plus  haut  quo  :  Dôme 
qui  domink  toute  la  ville. 

—  Fig.  Etre  maître  de  :  Dominons  en  nous  tout  ce  qu'il 
y  a  d'animal.  (Hoss.)  Il  Exercer  uno  influence  souveraine 
sur  :  Les  femmes  dont  l'àmo  et  les  intentions  sont  pures  se 
serrent  des  vertus  pour  dominkr  les  hommes  qu'elles  aiment. 
(Halz.)  Il  Régir,  gouverner,  diriger  ù.  son  gré  :  Il  ne  faut 
reconnaître  qu'à  la  raison  et  à  ta  justice  le  droit  de  nous 
DoMiNKU.  Il  Emporter,  étro  plus  fort  ([uo  :  Homme  redou- 
table quand  la  colère  te  dominr.  ii  Etre  au-dessus  do;  ma- 
nier il  son  pré  :  //  faut  que  l'écrivain  domink  ses  pensées, 
et  soit  Do.MiNtï  par  ses  sentiments.  (Lameuu.) 


Dominicain. 


—  En  T.  d'astrol.,  Exercer  son  influence  principale  sur 
une  constellailon. 

Se  dominer,  v.  pr.  Dominer  ses  passions;  être  maître 
de  soi. 

DOMINE,  SALVAM  FAC  ReMPUBUCAM  (mots  lat.  si- 
gnif.  :  Seigneur,  sauvez  la  lié  publique),  premiers  mots  d'une 
prière  publique,  qui  so  chante  le  dimanche  dans  toutes  les 
églises  de  France.  [Sous  la  royauté,  on  disait  salvum  fac 
regem  (sauvez  le  roi),  et  sous  l  Empire,  on  a  remplacé  le 
mot  regem  parle  mot  imperatorcm  (l'empereur).]  ii  Par  ext. 
Cette  prière  ello-mémo  :  Chanter  un  salvam  fac,  un  s-u.- 

VUM  KAC. 

DOMINGOIS,  OISE.  Kthnogr.  V.  Dominicain,  aine. 

DoMINICA  (Annia),  impératrice  romaine  do  la  seconde 
moitié  du  iV  siècle.  Femme  do  l'empereur  Valens,  elle 
exerça  uno  grande  influence  sur  sa  politique  religieuse. 
Après  la  mort  du  prince  (378),  elle  contribua  énergique- 
ment  à  la  défense  do  Constantinoplo  contre  les  Gotns. 

DOMINICAIN,  AINE  (A-tn.  ki^n')  n.  Religieux,  religieuse 
de   l'ordre  de  Saint-Dominiquo  :  Lacor- 
îlaire  était  provincial  des  dominicains  de 
France. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  aux  ordres 
de  Saint-Dominique  :  Solennités  domini- 
caines. 

—  Encycl.  L'ordre  des  dominicains, 
fondé  en  1215  par  saint  Dominique,  fut 
approuvé  par  le  pape  Innocent  III,  qui 
donna  à  ces  religieux  le  nom  de  frères 
prêcheurs,  et  confirmé  solennellement  par 
Honorius  III,  le  22  décembre  1216.  Si 
règle  fut  établie  par  son  fondateur  ci 
complétée  par  Jordan  de  Saxe,  qui  lui  sur- 
céda en  qualité  de  maître  général.  Les 
dominicains  observent  l'abstinence  per- 
pétuelle :  ils  jeûnent  depiiis  le  14  septem- 
uro  jusqu'à  la  fête  de  Pâques.  Entière- 
ment vêtus  de  laine,  ils  portent  une  robe  i 
blanche  avec  un  scapulairo  de  la  même 
couleur,  un  manteau  ot  un  chapeau  noirs, 
une  ceinture  de  cuir  à  laquelle  est  atta- 
ché un  rosaire.  Un  chef  unique,  sous  le 
nom  de  maître  général,  gouverne  tout  l'ordre,  qui  est  di- 
visé en  provinces.  A  la  tête  de  chaque  province,  com- 
posée do  plusieurs  couvents,  est  un  prieur  provincial  ;  un 
prieur  conventuel  dirige  chaque  couvent.  Toutes  les  di- 
gnités sont  conférées  par  l'élection. 

Les  dominicains  tiennent  uno  grande  place  dans  l'his- 
toire do  l'Eglise,  commo  prédicateurs,  docteurs  et  mis- 
sionnaires. De  leurs  rangs  sortirent  Albert  lo  Grand,  saint 
Thomas  d'Aquin  et  beaucoup  d'écri- 
vains scolastiques.  L'Inquisition,  fon- 
dée en  1185  an  concile  de  Vérone, 
sous  le  règne  du  papo  Lucius  III,  et 
confiée  d'abord  aux  moinesdeCiteaux, 
compta  dans  la  suite  un  grand  nom- 
bre de  dominicains  parmi  ses  commis- 
saires ;  en  particulier,  le  célèbre  Tor- 
quemada.  L'Eglise  a  canonisé  beau- 
coup de  membres  de  leur  ordre.  Deux 
peintres  illustres,  Fra  Angelico  et  Fra 
Uartolomeo,  portèrent  leur  habit.  Les 
reformes  étant  rendues  nécessaires,  il 
t*n  résulta  la  création  do  congréga- 
tions particulières.  De  ce  nombre 
étaient  la  congrégation  gallicane,  étix- 
blie  en  France  au  xv»  siècle,  et  la 
congrégation  du  Saint-Sacrement , 
fondée  on  1636  à  Avignon.  Les  domi- 
nicains de  Paris  étaient  vulgaire- 
ment appelés  jacobins,  parce  qu'ils 
s'étaient  primitivement  établis  dans 
uno  maison  destinée  à  héberger  les 
pèlerins  de  Saint-Jacquos  do  Compostelle.  L'ordre  fut  sup- 
primé en  1792.  Lacordaire  le  rétablit  en  Franco,  après 
avoir  lui-même  pris  l'habit  à  Komo,  on  1839.  Lo  premier 
couvent  fut  ouvert  à  Nancy,  on  1843  ;  uno  vingtaine  <iô 
maisons  ont  été  fondées  depuis. 

L'ordre  des  dominicaines,  fondé  on  1206  par  saint  Do- 
minique ù  Notre-Dame-do-Prouille,  dans  l'archovécho  do 
Toulouse,  était  destiné  à  recueillir  les  jeunes  filles  catho- 
liques dorigino  noble.  U  fut  réformé  au  xiv«  siècle  par 
sainte  Catherine  do  Sienne.  Les  religieuses  portent,  dans 

10  couvent,  uno  robe  et  un  scapulairo  blancs;  au  chœur, 
olles  mettent  par-dessus  un  voile  et  uno  chape  noirs. 
Jusqu'à  la  Révolution,  elles  ne  reçurent  ([UO  dos  filles 
nobles.  Les  unes  sont  consacrées  ù  l'onseignomout,  les 
autres  à  la  vie  contemplative. 

DOMINICAIN  (Am)  n.  m.  Nom  d'une  espèce  do  moiuoau 
ot  d'une  mouchcroUe. 

Dominicain,  aine  {kin,  kèn')  ou  Domxngois  {gai), 

OISE,  personne  néo  à  Saint-Domingue,  ou  qui  babito  lu 
république  de  co  nom.  —  Les  Dominicains  (ou  Do.min(.ois:. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  Saint-Domingue  ou  à  ses 
habitants  :  I^opulation  dominicaine  (ou  domingoisk). 

DOMINICAINE  [kèn)  n.  f.  Nom  d'un  oiseau  du  genre 
voiivo. 

Dominicaine  (RKptîBLiQUE)  ou  de  Saint-Domin- 
gue, l'un  des  doux  Etats  qui  se  partagent  lilo  d'Haïti. 

11  occupe  l'est  ot  lo  centre  de  l'île,  l'ouest  appartenant 
à  riCtat  d'Haïti.  Sur  les  74.100  kilom.  rarr.  de  l'île,  il  lui  ou 
revient  do  fait  15.200,  et  il  en  revendique  53.313. 

Séparée  do  l'île  de  Portn-Rico  (à  l'L.)  par  lo  canal  do 
Mena,  (pii  ado  125  ù  I60  kilom.  d'ampleur,  la  Dominicanie 
(on  emploie  aussi  ce  tornio,  ainsi  quo  l'espagnol  Santo 
/lomingo)  a  pour  bornes  la  mer  à  l'K.,  au  N.  ot  au  S.  Ello 
est,  -séparée  do  la  république  d'Haïti,  à  l'O.,  par  uno  frou- 
tièro  do  225  kilom.  du  N.  au  S. 

Son  rivage  otTre  des  baies  spaciousos  :  baies  do  Noyba, 
d'Ocoa,  do  Santo  Domingo  au  S.,  et  surtout,  à  l'E.,  la 
splendido  baie  de  Samana,  qui  a  75  kilom.  de  profondeur, 
sur  20  do  largeur.  Cos  baies  reçoivent  dos  torrents,  dont 
quelques-uns  assez  développés  :  A  la  baie  do  Noyba,  lo 
Yaqui  du  Sud  (275  kil.);  à  la  bai»  do  Santo  Do'mingo, 
ro/ama  (80  kilom.);  A  labaiode  Saniana.  le'^'una  (3G0kit.): 
A  la  baio  do  Manzanilio,  tout  au  N.-O.  de  l'Etat,  lo  YnquI 
du  Nord  (100  kilom.),  torronls  auxquels  l'oau  no  mannuo 
jamais   tout  A  fait,  lo  climat  étant  fort  pluvieux  ot  lo» 


DomÎDicaine. 


Drapeau  de  la  république 
DominicoiDe. 


DOMINICAL   —   DOMINIQUIN 

montagnes  très  hautes  :  Loma   Tina  (ou  Cima  del  Cibao), 
3.140  mètres;  Puntade  Yagui,  2.955. 

Donc,  de  belles  montagnes,  un  climat  cliaud,  un  hiver- 
nage prodigue  en  pluies— par- 
fois avec  épouvantables  ora- 
ges —  ot  un  sol  extraordinai- 
rement  fertile.  A  la  lisière  de 
ses  vastes   forêts  de  pins,   on 
cultive  un  exceileut  tabac  (deux 
récoltes  par  an);  café  estimé  à 
l'égal  de  celui  de  la  Martini- 
que; cannes  à  sucre  (plus  de    >^j 
cent  usines  s'occupent  de  1  "ex-     '^î/ 
traction   du   jus);    cotonniers, 
surtout  près  de  Saint-Domin- 
gue. A  côté  de  ces  ressources 
essentielles    :    exploitation    de 
l'acajou  et  autres  bois;  mines 
d'or,  jadis  fort  célèbres,  et  mi- 
nes d'argent,  très  riches  lesunes 
et  les  autres;  mine  de  sel  gem-     Armoiries  de  la  république 
me;   marais    salants;    sources  Dominicaiue. 

minérales  nombreuses,  actives. 

Population  probable  :  600.000  hah.  {Dominicains ,  aines 
ou  Domingois,  oises.)  La  langue  espagnole  y_  est  seule  en 
usage,  et  tout  le  monde  y  prolésse  le  catholicisme.  Six  pro- 
vinces (Santo  Domingo,  Compo- 
stella  de  Azua,  SeilTo  ou  Santa 
Cruz  del  Seibo,  la  Vega,  San- 
tiago, Espaillat)  et  cinq  districts 
maritimes  (Puerto  Plata,Samana, 
Barahona,  Monte  Cristi.  San  Pe- 
dro de  Macoris).  Capit.  Santo  Do- 
mingo (ou  Saint  Domingiie). 

Constitution  républicaine  ;  une 
seule  Chambre,  composée  de 
22  députés;  un  président  nommé 
pour  quatre  ans.  Judiciairement, 
11  districts  avec  tribunaux  de 
1"  instance  ;  ecclésiastiquement,  5  vicariats  et  54  parois- 
ses :  l'archevêque  réside  à  Santo  Domingo. 

L'ile  entière  fut  espagnole  jusqu'au  traité  de  Ryswick 
(1697),  qui  en  donna  l'Ouest  à  la  France,  l'Est  restant  «  cas- 
tillan». En  1795,  elle  devint  toute  française,  mais  pour 
se  séparer  aussitôt  de  la  France.  En  1844,  nouvelle  et 
définitive  scission,  suivant  la  langue  et  les  mœurs  :  à 
l'Ouest,  la  française  ou  franco-nègre  Haïti  (v.  Haïti);  à 
l'Est,  la  dominicaine  espagnole. 

DOMINICAL,  ALE,  AUX  (lat.  dominicalis  ;  de  Dominus, 
Seigneur)  adj .  Qui  appartient  au  Seigneur,  il  Du  dimanche, 
qui  concerne  le  dimanche  :  Repos  dominical,  ii  Le  Jour  do- 
minical. Le  dimanche. 

—  Oraison  dominicale.  Prière  enseignée  par  Jésus-Christ, 
et  qu'on  appelle  communément  \e  Pater. 

—  Lettre  dominicale  ou  substantivem.  Dominicale  n.  f. 
Lettre  qui,  dans  le  calendrier  romain,  désigne  le  jourdudi- 
roanclie.  il  Instruction  dominicale  ou  substantivem.  Domini- 
cale n.  f.  Instruction  religieuse  pour  un  dimanche  non 
compris  dans  l'Avent  ou  le  Carême  :  Prêcher  les  domini- 
cales. Les  DOMINICALES  de  Bourdaloue. 

—  Linge  dominical  ou  substantivem.  Dominical  n.  m. 
V.  la  partie  encycl.  (Hist.  rel.) 

—  Encycl.  Ilist.  relig.  Dans  les  premiers  siècles  de 
l'Eglise,  les  fidèles  qui  se  présentaient  à  la  communion 
recevaient  le  pain  eucharistique,  non  sur  leurs  lèvres, 
comme  aujourd'hui,  mais  sur  leurs  mains  étendues  en 
forme  de  croix.  Un  sermon  de  saint  Césaire  d'Arles  recom- 
mande aux  femmes  d'étendre  sur  leurs  mains,  au  moment 
de  la  communion,  un  voile  de  lin  blanc,  appelé  pour  cette 
raison  dominical  (de  Dominus,  Seigneur).  Cette  prescrip- 
tion fut  renouvelée  par  le  concile  d'Auxerre.  Elle  tomba 
d'elle-même  lorsqu'au  vu*  siècle  il  fut  ordonné  aux  prê- 
tres de  déposer  l'hostie  consacrée,  non  plus  sur  les  mains, 
mais  sur  les  lèvres  des  fidèles  ;  mais  elle  a  laissé  des  traces 
dans  plusieurs  provinces  de  la  France. 

—  Calendr.  Lettres  dominicales.  Comme  les  Romains 
désignaient  les  jours  du  mois  par  les  lettres  tnoidinales, 
nous  pouvons,  au  lieu  de  leur  donner  les  noms  connus, 
affecter  successivement  aux  jours  de  la  semaine  les  let- 
tres A,  B,  C.  D,  E,  F,  G,  et,  puisqu'il  en  est  autant  que  do 
jours,  la  lettre  qui  se  trouvera  en  face  du  premier  diman- 
che se  trouvera  aussi  vis-à-vis  de  tous  les  autres  :  cette 
lettre  sera  dominicale  pour  l'année  en  question. 

Mais  l'année  ordinaire  se  compose  de  cinquante-deux 
semaines,  plus  un  jour;  de  sorte  que,  si  le  jour  A  commence 
une  année,  l'année  suivante  sera  commencée  par  le  jour  B. 
Durant  une  période  de  sept  années,  chaque  lettre  aura 
commencé  une  année,  comme  chaque  lettre  sera  deve- 
nue dominicale  à  son  tour  dans  l'ordre  même  A ,  B,  C,  etc. 
L'intercalation  des  années  bissextiles  dérange  la  simpli- 
cité de  ce  comput;  chaque  année  bissextile  (v.  cycle  so- 
laire) fera  avancer  de  deux  rangs  au  lieu  do  un  rang,  et 
la  périodicité  septennale  devra  faire  place  à  une  période 
de  vingt-huit  ans,  comme  l'indique  le  tableau  suivant,  où 
les  lettres  sont  en  regard  des  années  successives  corres- 
pondantes : 


J.  . 
S.  . 
3.  . 


A 

3. 

F 

9. 

» 

\3. 

n 

n. 

.    fî 

21. 

F 

U 

6. 

O 

10. 

E 

U. 

<; 

is. 

.      A 

2-î 

K 

C 

1. 

A 

11. 

f 

15, 

i> 

19. 

.     B 

2:1 

r. 

D 
E 

8. 

le" 

IJ. 

\1 

16. 

9.  .  . 

!^ 

20. 
A 

•To 

2». 

ÎB 

Cependant,  les  Pères  du  concile  de  Nicéo,  en  325,  déci- 
dèrent que  toutes  les  années  commenceraient  par  la  let- 
tre A,  de  sorte  que  les  lettres  deviennent  alors  dominicales 
par  rétrogradation;  mais  la  complication  la  plus  grande 
dans  la  théorie  des  lettres  dominicales  vient  de  la  réforme 
grégorienne  :  suppression  d'années  bissextiles  séculaires. 
Au  reste,  ces  lettres  dominicales,  qui  permettaient  de 
connaître  à  l'avance  les  jours  do  féie,  sont  actuellement 
innsitéos  devant  la  simplicité  des  calendriers  perpétuels. 
Dclambro  a  donné  une  formule  simple  pour  déterminer 
la  lettre  dominicale  d'une  année  quelconque. 

DOMINICALIER  Ui-é)  n.  m.  Prédicateur  qui  prêchait 
les  dominicales  dans  une  église.  (Inus.) 

DOMINICANŒ  Oa},  nom  donné  à  la  république  Domi- 
nicaine. V.  IJOMIMCAINE. 

DOHINICI  (Jean),  cardinal  et  théologien  italien,  né 
vers  1350  â  Florence,  mort  en  141».  Né  do  parents  pauvres, 
il  ftot  se  donner  une  instruction  remarquable  ot  fut  en- 
voyé &  Homo  par  la  république  do  Florence,  pour  enga- 


ger les  cardinaux,  réunis  on  conclave,  à  mettre  fin  au 
schisme  qui  divisait  l'Eglise.  Grégoire  XII,  qui  fut  élu 
pape,  nomma  Dominici  archevêque  de  Raguso  (1407)  et 
cardinal  (1408).  Le  pape  Martin  V  le  chargea,  en  1418,  de 
prêcher  une  mission  parmi  les  hussites.  De  ses  ouvrages, 
d'ailleurs  nombreux,  un  seul  a  été  imprimé  :  c'est  le  Traité 
de  la  charité,  publié  en  latin  (1535),  et  en  italien  (1736). 

Dominion  (mot  angl.  signif.  littéralem.  domiriation), 
nom  officiel  abrégé  de  Dominion  of  Canada  [Puissance  du 
Canada],  la  grande  confédération  des  colonies  anglaises 
de  l'Amérique  du  Nord,  moins  Terre-Neuve.  V.  Canada. 

DOMINIQUE  {nik')  n.  m.  Fam.  Nom  que  les  marins 
donnent  à  la  caisse  du  bord  :  On  élingue  Dominique  avec 
lin  fort  crin  et  une  bonne  bouée,  pour  qu'il  ne  se  perde  pas 
s'il  tombait  à  la  mer. 

Dominique  (la),  une  dos  Antilles,  du  groupe  Sous  le 
Vent,  appartenant  à  l'Angleterre.  Elle  est  située  à  53  kil. 
de  la  Guadeloupe  ;  longueur,  46  kilom.  duN.  au  S.  ;  largeur 
25  kilom  ;  superf.  754  kilom.  carr.  ;  26.840  hab.  CapU.  Le 
Roseau  ou  Charlotletown. 

Cette  île  est  d'origine  volcanique  et,  vue  de  la  mer, 
présente  l'apparence  d'une  masse  confuse  de  montagnes. 
Le  sommet  le  plus  élevé  aune  altitude  de  1.615  mètres. 
La  Dominique  est  bien  arrosée,  sillonnée  par  plus  do 
trente  rivières  et  par  de  nombreux  petits  ruisseaux.  Elle 
renferme  également  des  sources  thermales  et  sulfureuses. 
Son  sol,  noirâtre,  est  extrêmement  fertile  et  se  prête  à 
toutes  les  cultures  tropicales.  Celles-ci  alimentent  le  com- 
merce d'exportation,  qui  comprend  :  le  sucre,  le  rhum,  les 
mélasses,  le  café,  le  cacao,  le  coton,  les  citrons,  les  oranges, 
le  miel,  produit  en  quantités  considérables  par  une  espèce 
spéciale  d'abeilles. 

Dominique  l^encuirassè  (saint),  né  au  commence- 
ment du  XI"  siècle,  mort  en  1060.  Ses  parents  ayant  fait 
un  présent  à  l'évêque  qui  l'avait  ordonné,  Dominique  crut 
son  ordination  entachée  de  simonie,  et,  renonçant  à  exer- 
cer le  ministère  sacerdotal,  se  retira  d'abord  dans  un 
ermitage,  puis,  en  1042,  au  monastère  de  Fonte  Avellano, 
dirigé  par  saint  Pierre  Damien.  Il  pratiqua  les  plus  grandes 
austérités,  et  porta  longtemps  sur  sa  chair  une  cuirasse 
de  fer,  qui  lui  fit  donner  le  surnom  de  Enccibassé  C'est 
lui  qui  répandit  dans  les  couvents  la  pratique  de  la  fla- 
gellation. —  Fête  le  14  octobre. 

Dominique  (saint),  fondateur  de  l'ordre  des  domini- 
caitîs.  né  en  1170  au  village  de  Calahorra  ("Vieille-Cas- 
lille),  mort  à  Bologne  en  1221.  Issu  de  l'illustre  famille  des 
Guzman,  ii  passa  dix  années  dans  l'université  de  Palencia, 
ot,  membre,  puis  sous-prieur  du  chapitre  régulier  d'Osma, 
il  se  plia,  durant  neuf  ans,  aux  pratiques  de  la  vie  com- 
mune. En  1203,  il  accepta  d'accompagner  en  Danemark 
l'évêque  d'Osma,  Diego  de  Azevedo,  cnargé  d'une  négo- 
ciation. Les  deux  voyageurs  furent  témoins,  en  traversant 
le  Languedoc,  des  progrès  qu'y  faisait  1  hérésie  des  albi- 
geois. Aussi,  après  avoir  accompli  leur  mission  et  fait  à 
Home  un  court  séjour,  ils  se  joignirent  aux  légats  envoyés 
par  le  pape  Innocent  III  pour  combattre  les  hérétiques 
du  midi  de  la  France.  La  mission  eut  d'abord  quelque 
succès.  Mais,  en  1207,  Diego  mourut  dans  un  voyage  qu'il 
fit  en  Espagne;  un  des  légats,  Pierre  do  Casteluau,  fut 
assassiné  (1208),  les  autres  se  retirèrent.  Dominique  resta 
seul,  il  refusa  plusieurs  évêchés,  entre  autres,  celui  de 
Béziers.  En  1215,  il  réunit  six  compagnons,  avec  lesquels 
il  commença  à  pratiquer  les  exercices  de  la  vie  monas- 
tique. S'étant  rendu  à  Rome,  il  fit  approuver  au  pape 
Innocent  111  cet  ordre  nouveau,  consacré  spécialement  à 
la  prédication.  (V.  dominicains.)  Le  premier  cloitre  fut 
bâti  à  Toulouse,  en  1216.  Saint  Dominique  partagea  les 
seize  premiers  religieux  en  petites  troupes,  qu'il  envoya 
en  différentes  directions.  Lui-même  se  rendit  à  Rome, 
où  il  fonda  les  couvents  de  Saint-Sîxie  et  de  Sainte- 
Sabine.  Nommé  maître  du  sacré  palais,  il  enseigna  la 
théologie  pendant  deux  années  (1217-1218).  En  1221,  l'or- 
dre était  déjà  assez  important  pour  être  divisé  en  huit 
provinces.  Avant  de  mourir,  saint  Dominique  fonda  en- 
core un  tiers  ordre.  Il  fut  canonisé,  en  1234,  par  le  pape 
Grégoire  IX.  —  Fête  le  4  août. 

--  Iconogr.  Une  des  plus  anciennes  et  des  plus  remar- 
quable s  œu- 
vres d'art  qui 
soient  relati- 
ves à  saint 
Dominique  est 
le  tombeau  de 
ce  saint,  dans 
l'église  atte- 
nante au  cou- 
vent où  il  vé- 
cut et  mourut, 
à  Bologne.  Ce 
tombeau  a  été 
exécuté,  en 
majeure  par- 
tie, par  Nicolo 
P  i  s  a  n  0.  L  o 
musée  du  Lou- 
vre possède  la 
série  des  pe- 
tits tableaux 
formant  le  gra- 
din du  Couron- 
nement de  la 
Vierge,  par 
Fra  Giovanni 
Angelico  de 
Kiesole,  qui 
appartenait  à 
l'ordre  des  do- 
minicains. Ces 
tableaux  re- 
présentent dos 
scènes  de  la 
vie  du  saint, 
savoir  :  i"  Vi- 
sion du  pape 

Innocent  III;  2'»  Apparition  des  apôtres  saint  Pierre  et 
saint  Paul  à  saint  Dominique  ;  3*"  Hèsurrection  du  jeune  A'a- 
poleone  ;  4"  Itésurrection  du  Chri.st  ;  5"  saint  Dominique  et 
Ica  albigeois;  6"  saint  Dominique  et  les  moines  nourris  par  les 
anqes;  7»  saint  Dojninîque  mourant  dans  sa  cellule  en  /i'I'/. 
Lo  musée  do  Berlin  a  do  Fra  Angelico  un  tableau  qui 


Tombeau  de  saint  Dominique,  h  lîolognc. 


798 

représente  saijif  Dominique  voyant  en  songe  saint  François 
d'Assise.  Fra  Bartolomeo,  qui  était  aussi  dominicain,  a 
au  Louvre  une  Vierge  entourée  de  sainta,  parmi  lesquels  on 
voit  saint  Duminique  et  saint  François  s'embrassant.  Un 
tableau  de  Louis  Carrache,  à  Bologne,  représente  saint 
Dominique,  saint  François  et  saint  Ange,  carme,  se  rencon- 
trant dans  l'église  de  Sainte-Sabine,  a  Borne. 

Dominique  (Domenico  Biancolelli,  dit),  acteur  ita- 
lien, né  à  Bologne  en  1640,  mort  à  Paris  en  1688.  Il  se  rendit 
à  Paris  avec  la  troupe  appelée  dans  cette  ville  par  Mazarin 
(1061),  et  s'y  fit  remarquer,  dans  les  rôles  d'Arlequin.  Il  ga- 
gna la  bienveillance  de  Louis  XIV  et,  par  la  régularité  de 
ses  mœurs,  l'estime  de  tous.  Ce  fut  pour  lui  que  Santeuil 
composa  la  célèbre  devise  :  Castigat  ridendo  mores.  — Son 
fils  aîné,  Louis  Biancolelli,  dit  Dominique,  mort  à  Tou- 
lon en  1729,  eut  pour  parrain  Louis  XIV.  Il  fut  un  ingé- 
nieur militaire  distingue  et  devint  directeur  des  fortifica- 
tions de  Provence.  Il  écrivit  pour  le  théâtre  italien  plu- 
sieurs comédies.  —  Son  second  fils,  Pierre-François 
Biancolelli,  acteur  et  auteur  dramatique  français,  né 
et  mort  à  Paris  (1680-1734),  suivit  la  carrière  du  théâtre 
en  Italie,  puis  à  Paris,  d'abord  à  l'Opéra-Comique,  puis  à 
la  Comédie-Italienne,  oîi  il  excella  dans  les  rôles  de  Pier- 
rot, d'Arlequin  et  de  Trivelin.  Plein  d'esprit,  ii  a  écrit  un 
trand  nombre  de  comédies,  presque  toutes  très  applau- 
ies,  entre  autres  :  l'i  Femme  fidèle  (1711);  l'Ecole  galante 
(17111;  l'Agnès  de  Chaillot  (1723);  Hérode  et  Marianne 
(1725J;  la  Foire  des  poètes  (nzo) ;  Arlequin  Eullo  (1731J; 
les  Enfants  trouvés  (1732);  etc. 

Dominique,  roman  d'Eugène  Fromentin  (1863).  — Le 
sujet  de  ce  roman  est  très  simple  et  peut  se  résumer  en 
quelques  mots.  Dominique,  au  moment  où  Madeleine,  une 
amie  d'enfance,  en  épousait  un  autre,  a  reconnu  qu'il 
l'aimait.  Il  cache  ses  sentiments  à  la  jeune  femme;  celle- 
ci  les  découvre,  et,  bientôt,  sent  qu'elle  les  partage.  Et, 
sans  doute,  elle  ne  cède  pas,  mais  il  lui  est  impossible  de 
dissimuler  longtemps  un  amour  qui  fait  maintenant  toute 
sa  vie.  L'aveu  finit  même  par  lui  en  échapper.  Dès  lors, 
il  faut  que  Dominique  parte  :  il  ne  reverra  jamais  Made- 
leine, il  ne  saura  même  pas  ce  qu'elle  est  devenue.  Le 
roman  de  Fromentin  rappelle  à  la  fois  la  Princesse  de  Clé- 
ves  et  Adolphe.  Si  la  Princesse  de  Clèves  lui  est  supérieure 
par  son  élégante  simplicité,  il  l'emporte  par  ce  que  l'ana- 
lyse sentimentale  y  a  de  plus  nuancé,  de  plus  complexe. 
Quant  à  ^rfo/p/ic,  l'observation  en  est  plus  profonde,  la 
composition  plus  serrée,  le  pathétique  plus  sobre  encore 
et  plus  intense;  mais  on  trouve  dans  Dominique,  outre 
deux  ou  trois  scènes  d'une  poignante  émotion,  une  grâce, 
une  mélancolie  et  un  tour  de  rêverie  poétique.  Ajoutons 
que,  très  fin  psychologue,  Fromentin  est  aussi  un  peintre 
admirable.  Il  sait  donner  la  vie  à  ses  figures,  et,  d'autre 
part,  ses  paysages  sont  admirables  de  vérité  sentie,  de 
justesse  significative.  Dominique  renferme  nombre  de  jolis 
morceaux  descriptifs. 

Dominique  de  la  Sainte-trinité,  théologien 

français,  ne  à  Nevers  en  1616,  mnrt  à  Rome  en  1687. 
Il  entra,  malgré  sa  famille,  dans  l'ordre  des  carmes  dé- 
chaussés de  Paris  (1634),  devint  inquisiteur  à  Malie,  et  fut 
nommé  général  de  son  ordre  en  1656.  Il  a  publié  :  2'racta- 
tus  polemicus  de  annojubilxi  (i650),  et  Bibliotheca  theolo- 
gica,  septem  libris  destinata,etc.  (1665-1676). 

DOMINIQUIN  [kin)  [Domenico  Zampieri.  dit  il  Dome- 
nichino  (le  Petit  Dominique),  ou  le],  peintre  et  archi- 
tocte  italien,  né  à  Bologne  en  15S1,  mort  à  Naples  en  1641. 
Klêvo  de  Denis  Calvaert,  puis  des  Carraches,  il  visita 
Parme  et  Modène,  en  compagnie  de  TAlbane;  puis  il  se 
rendit  à  Rome,  où  Annibal  Carrache  l'employa  aux  tra- 
vaux de  la  galerie  Farnèse.  Il  peignit  le  Saint  Pierre  aux 
liens,  pour  Te  cardinal  Agucclii,  ainsi  que  trois  épisodes 
de  la  Vie  de  saint  Jérôme;  pour  le  cardinal  Aldubrandini, 
des  fresques  représentant  la  Vie  de  saint  ^Vil,  dans  la  cha- 
pelle de  l'abbaye  de  Grotta- 
Ferrata,  et,  pour  le  cardinal 
Scipion  Borghèse,  la  Flagel- 
lation de  saint  André,  dans 
l'église  de  Saint- Grégoire. 
Dans  sa  célèbre  Communion 
de  saint  Jérôme,  on  lui  repro- 
cha les  emprunts  qu'il  avait 
faits  à  Augustin  Carrache. 
Il  peignit  ensuite,  au  palais 
Patrizi,  le  Temps  découvrant 
la  Vérité,  et,  dans  l'église 
tSaint-Louis-des-Français,  di- 
verses scènes  de  la  Vie  de 
sainte  Cécile.  Fatigué  des  at- 
taques de  ses  ennemis,  il  re- 
tourna dans  sa  ville  natale, 
où  il  peignit  le  Martyre  de 
saiiite  Agnès,  la  Madone  du 
Bosaire  et  ^e  Martyre  de  saint 
Pierre  le  dominicain. 

En  1619,  il  épousa  une 
jeune  fille  d'une  rare  beauté, 
Marsibilia  Barbetti.  Le  pape  Grégoire  XV,  en  1621,  lo 
rappela  à  Rome  et  le  nomma  architecte  du  palais  aposto- 
lique. Peu  après,  il  fut  chargé  par  le  cardinal  Monsalto  do 
décorer  l'église  de  Saint-André  délia  Valle  ;  il  y  })eignit 
les  Evangéîistes  et  divers  sujets  de  la  Vie  de  saint  André. 

Parmi  ses  compositions,  rappelons  encore  :  à  Rome, 
l'Extase  de  saint  Fi-ançois,  dans  l'église  des  capucins  ;  un 
Ecce  Homo  et  saint  Ignace  de  Loyola  en  prière,  au  Qujri- 
nal  ;  la  Sibylle  de  Cumes,  au  palais  Borglièse;  à  Naples, 
l'Innocence  protégée  par  l'ange  gardien  et  un  Saint  Jean 
l.'Evangé liste,  au  musée  des  Etudes;  les  Miracles  de  saint 
Janvier,  en  trois  tableaux  formant  dessus  d'autel,  à  la  ca- 
thédrale; à  Milan,  au  musée  Brera,  la  Vierge  entre  saint 
Pétro7\e  et  saint  Jfon  l'Evangéliste  ;  à  Florence,  une  Mode- 
leinr,  au  palais  Pitti  ;  la  Prédication  de  saint  Jean-Baptiste 
ot  le  Baptême  de  Jésus-Christ,  au  musée  des  Offices;  un 
Saint  Jérôme  au  musée  de  Dijon  ;  etc.  Le  Dominiquin  a 

Ceint  quelques  scènes  de  l'histoire  profane,  entre  autres  : 
'imoclée  amenée  derant  Alexandre  (Louvre)  et  la  Mort  de 
Lucrèce  {Vienne);  les  portraits  du  prélat  Agucchî  (Offices), 
de  Tarchitocte  Scamozzi  (Berlin),  d'un  cardinal  (palais 
Sj)ada)  ;  de  nombreux  tableaux  mythologiques,  dont  les 
plus  connus  sont  la  Chasse  de  Dimie  (galerie  Borghèse): 
/('  Triomphe  de  l'Amour,  le  Combat  d  Hercule  et  d'Aché- 
tuils.  Hercule  et  Cacus  (Louvre),  etc.  La  plupart  des  scènes 
de  la  Fable   peintes  par  le  Dominiquin  sont  encadrées 


Le  Dominiquin. 


I 


799 

dans  dos  paysages  d'ini  siylo  noble.  Co  pointro  fut,  eu 
oulre,  bon  arcbitocto,  lit  (|uèl(iuos  ouvrages  do  sculpturo, 
et  cultiva  avec  passion  la  inusiquo. 

DOMINIS  (  Mari'-Antoino  im),  thtiologion  et  savant 
dalnuito,  nô  dans  l'ïlo  d'Arbe  (Dalniatio)  en  ISGtî,  mort  à 
Romo  en  liiil.  Il  entra  dans  l'ordre  dos  jésuites,  et  pro- 
fessa avec  succôs  la  pliilosoj)hio  et  les  sciences  à  l'uni- 
vorsiiô  do  Padouo.  C'est  lui  qui,  le  premier,  exposa  la 
véritable  théorie  do  l'arc-on-ciol.  Kn  15S8.  il  (piitta  la 
compagnie  do  Jésus  et  fut  snccossivomeut  évoque  de 
Segni  et  arcbovf-quo  do  Spalato,  ou  Dalmatîe  :  puis  il 
s"enfuit  en  Angleterre,  où  il  abjura  la  foi  catlioliquo.  Le 
roi  Jacques  I"  le  nomma  doyen  do  Windsor.  C'est  en  1G17 
qu'il  commença  la  publication  do  sou  ouvrage  De  vepubtica 
ecciesiastica.  Il  y  soutenait  quo  la  papauté  était  une  insti- 
tution purement  humaine.  Dominis  lit,  eu  !621,  une  pre- 
mière rétractation  à  Londres,  et  une  seconde  à  Rome,  on 
1622.  Mais,  dès  l'année  suivante,  il  entama,  avec  les  pro- 
testants anglais,  dos  négociations  qui  parurent  suspectes 
à  Urbain  VIII,  lequel  lo  lit  enfermer  au  château  Saint- 
Ange,  où  il  mourut.  Outre  l'ouvrage  cité  plus  haut,  Domi- 
nis publia  ulusieurs  traités  de  physique,  dont  Newton 
faisait  grand  cas. 

DOMINIUM  {7>i-oin'—  mot  lat.)  n.  m.  Droit  de  propriété  : 
Le  ooMiNuiM  fxchtsif,  personnel  et  hércditaire,  appliqué  à 
la  terre,  est  un  fait  relativement  très  restreint,  il  Dommium 
e.T  jure  Quiridum  [ou  propriété  quiritaire].  Expression  qui 
désignait  la  propriété  telle  que  la  concevait  le  droit  civil 
romain,  par  opposition  àVin  bonis,  propriété  prétorienne. 
{Le  domijiium  était  réservé  aux  citoyens,  applicable  à 
certaines  choses  seulement,  et  ne  pouvait  s'acquérir  quo 
par  certains  modes  admis  par  \e  Jus  civile.) 

DOMINO  {du  lat.  do/niniis,  soigneur)  n.  m.  I^iturg.  Robe 
d'hiver  que  les  ecclésiastiques  mettaient  autrefois  par- 
dessus le  suridis,  et  qui  portait  une  sorte  de  capuchon 
pour  couvrir  la  tôte.  n  Se  dit  encore,  mais  rarement,  du 
caniail  que  les  ecclésiastiques  portent  au  chœur  pendant 
l'hiver,  il  Voile  noir,  porté  par  les  femmes  en  deuil,  ii  Par 
anal.  Longue  robe  de  bal  masqué,  ouverte  par  devant, 
munie  d'un  capuchon,  et  que  portent  surtout  les  femmes, 
mais  aussi  les  liommes  :  Des  dominos  roses,  n  Parext.  Per- 
sonne qui  porte  un  domino  de  bal  :  Un  malicieux  domino. 

—  Archéol.  Papier  ou  dessin  grossièrement  imprime  avec 
des  planches  de  bois,  et  colorié  au  moyen  de  patrons. 

—  Arg.  Dent,  il  Jouer  des  dominos,  Manger. 

—  Hortic.  Fruit  du  prunier  non  greffé,  dans  les  environs 
de  Paris. 

—  Jeux.  Chacune  des  pièces  du  jeu  do  domino.  (V.  la 
partie  encycl.)  il  Le  jeu  lui-même  :  Demander  un  domino 
ou  des  DOMINOS.  Jouer  au  domino  ou  aux  dominos,  il  Faire 
domino.  Placer  son  dernier  domino,  tandis  que  l'adversaire 
a  encore  dans  les  mains  une  partie  des  siens,  i:  Ellipt. 
Domino!  J'ai  fait  domino,  je  joue  mon  dernier  domino. 

—  Ornith.  Nom  vulgaire  d'un  gros-bec,  dont  le  nom 
scientifique  est  coccothraustes  punctiilata. 

—  Encycl.  Archéol.  Dans  l'industrie  ancienne  de  la 
papeterie,  on  entendait  par  domi- 
nos ces  papiers  marbrés,  verge- 
tés ou  historiés,  qui  servaient  à 
faire  les  gardes  des  livres,  et  sur- 
tout ces  images  grossièrement  en- 
luminées à  l'impression,  que  l'on 
vendait  aux  enfants  et  dans  les 
campagnes,  comme  les  images 
d'Epinal.  Ces  dominos  étaient,  au 
XVIII''  siècle  encore,  particulière- 
ment appréciés  dans  les  campa- 
gnes pour  orner  les  cheminées. 

—  Cost.  On  donnait  le  nom  de 
domino  à  un  capuchon  ou  au- 
musse  que  les  clercs  mettaient 
l'hiver,  et  co  nom  est  demeuré  ap- 
pliqué au  camail  quo  'les  prêtres 
portent  encore  au  chœur  pon- 
dant l'hiver.  Par  extension,  on 
donna  ce  nom  à  tous  les  vêtements  à  capuchon  qui  pou- 
vaient servir  à  dissimuler  les  traits.  Ce  fut  d'abord  un 
vêtement  de  voyage;  cnsnilo, 
un  déguisement  do  plaisir. 
Dans  ce  dernier  cas,  il  est  tou- 
jours complété  par  un  masque 
ou  loup  de  soie  ou  do  velours. 
Primitivement  noir  oU  do  cou- 
leur foncée,  il  prenait  parfois 
le  nom  de  c/ia>œc-sonns  ;  de- 
puis, il  fut  fait  de  teintes  plus 
gaies  :  bleu,  blanc,  rose,  et  de- 
vint, do  plus,  orné  de  dentelles, 
do  volants,  do  ruches,  eu  un 
mot,  plus  en  harmonie  avec  les 
plaisirs  auxquels  il  était  des- 
tiné. 

—  Jeux.  Lo  jeu  do  domino 
comprend  vingt-huit  petits  rec- 
tangles plats.  Une  dos  facos  est  d'ébèno,  l'autre  d'os; 
c'est  sur  cetto  dernière  quo  sont  marqués  les  points 
représentant  toutes  les  combi- 
naisons du  dnublc'-blanc  au  double- 
six. 

Lo    domino  so   joue   do   diffé- 
rentes manières. 

Toutes  les  parties  so  ramènent 
à  celle  dite  do  tête-à-tâtc  et  à 
la  partie  appelée  domino  voleur. 
Dans  toutes,  la  distribution  dos 
dominos  a  lieu  do  la  mrtmo  faf;on. 
Après  les  avoir  retournés  à  l'on- 
vors,  do  façon  ;ï  rendre  les  points 
invisibles,  on  les  mélo,  et  chaque 
joueur  on  prend  un  au  hasard, 
alin  do  savoir  qui  aura  l'avan- 
tage d(i  la  pose  ou  do  la  main. 
Cet  avantat,'o  appartient  à  celui 
qui  a  lo  dé  lo  plus  fort  en  points. 
Cola  fait,  on  remet  les  dominos 
tirés  dans  le  jou,  on  mêle  de  nou- 
veau; puis  les  joueurs  prennent 
un  même  nombre  do  dés.  J^es 
dominos  qui  restent  sont  pous- 
h6s  sur  la  table,  m  forment  ci 
lo  talon  ou  la  cuisine. 


DOMINIS 


DOMITIEN 


Cadre  ea  cuivre,  à  cachette 

(xYll"  s.],  contenant  ua 

domino  (imagtr). 


Domino  (coBt.). 
qu'on  appelle  la  réserve, 


—  Partie  de  tête-à-tête.  Les  joueurs  sont  au  nombre  do 
doux,  et  chacun  prend  sept  dominos.  Celui  qui  a  la  main 
place  sur  la  table  un  dé,  qui,  en  général,  est  le  plus  fort. 
A  la  suite  do  ce  dé,  l'adversaire  en  pose  un  des  siens, 
dont  l'une  des  moitiés  présente  un  des  nombres  quo  porto 


•  ••     •••    Il    K    8  8 

*  • —       « —        • • -^     ■ 

•  «         •         •         •         • 


^  •n  vi m 

•        •        •        • 

•^      •        •        • 


le  précé- 
dent.   Lo 
proini  or 
joueur  on 
fait  au- 
tant, et  lo 
ieu  se  continue  de 
la  même  manière, 
tant    que    les 
joueurs     ont    des 
dominos   remplis- 
sant la  condition 
nécessaire    pour   pouvoir 
être  placés.    Si   1  un  des 
joueurs  vient  à  ne  pas  en 
avoir,    il  boude,   pendant 
(jue  l'autre  continue  à  po- 
ser ses  dominos;  lo  bou- 
deur no  rentre  dans  le  jeu    que 
lorsqu'une    nouvelle    combinaison 
lui  permet  de  placer  les  siens.  La 
partie  est  gagnée   par  celui   qui 
réussit  le  premier  à  se  débarrasser 
de  tous  ses  dés.  On  dit  alors  qu'il 
fait  domino.  Si  les  deux  joueurs  sont  obli- 
gés de  bouder,   ils   abattent  leur  jeu,   et 
celui   qui  a  le  moins   de  points   dans  les 
dominos  qui  lui  restent,  gagne. 

La  partie  dite  à  la  pêche  ne  diffère  do  la 
partie  ordinaire  qu'en  ce  que  le  joueur  qui 
boude  est  tenu  de  pêcher,  cest-à-diro  de  pui- 
ser dans  les  dominos  du  talon,  et  de  les  prendre  un 
à  un  jusqu'à  ce  qu'il  en  ait  trouvé  un  qui  soit  dans 
les  conditions  voulues.  Au  lieu  de  deux  joueurs 
seulement,  il  y  en  a  quelquefois  trois,  quatre  ou 
ent    cm 


:: 


•  • 

•  • 

•  • 

•  • 

•  • 

•  • 

H 

•  • 

c  • 

••• 


••• 


«  e 

•  • 


â_î. 


davantage ,    qui   jouent    chacun   pour   soi  ;    mai 
la  marche  du  jeu   n'en  subit  aucun   changement 

—  Partie  du  domino  voleur.  Elle  se  joue  à  quatre  :  deux 
associés  contre  deux  autres,  désignés  par  le  sort.  Chaque 
joueur  prend  six  dés.  Le  premier  do  posé,  la  main  passe 
à  celui  qui  est  à  la  droite  du  poseur,  et  ainsi  de  suite 
jusqu'à  la  fin  du  coup.  Si  l'un  des  joueurs  se  trouve  dans 
l'impossibilité  de  placer  un  dé  à  l'une  quelconque  des 
extrémités  de  la  ligne,  il  annonce  qu'il  boude,  et  c'est 
alors  son  voisin  de  droite  qui  joue.  Cliaquo  coup  so  ter- 
mine de  l'une  des  deux  manières  suivantes  :  ou  bien  l'un 
des  joueurs  fait  domino,  et,  alors,  il  marque  avec  son  par- 
tenaire autant  de  points  qu'il  y  en  a  sur  les  dés  qui  res- 
tent entre  les  mains  des  adversaires;  ou  bien  le  jeu  se 
trouve  fermé,  parce  que  tous  les  joueurs  boudent,  et  alors, 
chacun  ayant  abattu  son  jeu,  les  deux  partenaires  qui  ont 
le  moins  de  points  comptent  à  leur  profit  les  points  réunis 
do  leurs  adversaires. 

Domino  noir  (le"),  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Scribe,  musique  d'Aubcr,  représenté  à  l'Opéra- 
Comiquo  le  2  décembre  1837.  —  L'intrigue  est  menée  avec 
une  grande  adresse.  Le  jeune  comte  Horace  de  Massarena 
est  tombé  amoureux  fou  d'une  jeune  femme  qu'il  a  rencon- 
trée clans  un  bal,  couverte  d'un  domino  noir.  Il  n'a  pu  voir 
son  visafïo,  et  elle  s'est  enfuie  au  premier  coup  de  minuit, 
laissant  interrompue  leur  conversation.  Il  la  clu^rche  en 
vain  depuis  lors  et  se  désespère,  quand  do  nouveau  il  la 
retrouve  au  bal,  toujours  masquée,  toujours  on  domino, 
et  do  nouveau  s'échappant  dés  que  minuit  sonne. 

Qui  peut  être  cetto  inconnue?  La  jeune  Angôle,  (jul 
appartient  à  une  noble  famille,  cstl'abbesse  d'un  couvcni, 
mais  une  abbcsse  qui  n'a  pas  encore  prononcé  ses  vœux  rt 
qui,  sur  un  ordre  de  la  roine,  est  rendue  au  monde  ot  peut 
épouser  celui  (]u'ello  aime  et  dont  elle  est  aiméo. 

C'est  sur  ce  thème  qu'Aubcr  a  écrit  une  partition  char- 
mante, ot  qui  reste  une  de  ses  œuvres  les  plus  parfaites 
et  les  plus  achevées.  Il  on  faudrait  tout  citer  :  an  premier 
acte,  la  romance  d'Horace,  les  couplets  d'Angèlo  ot  leur 
duo;  au  second,  l'Aragonaise,  les  coui)lets  do  damo  Jacin- 
tiie,  le  morceau  d'ensemble  et  VAn:  Maria;  au  troisième, 
les  couplets  do  Brigitte,  le  chœur  délicieux  des  religieuses, 
enfin  la  grande  scène  d'Horace  :  Filles  de  Dieu,  priez 
pour  un  pauvre  insensé,  dans  laquelle  Auber  a  trouvé  des 
accents  d'uue  puissance  pathétique  qui  ne  lui  était  pas 
habituelle. 

DOMINOTERIE  (n  —  rad.  domîjiotier)  n.  f.  Fabrication 
et  commerce  do  papiers  imprimés  ot  coloriés .  pour 
sorvii»  à  certains  jeux,  comme  lolo,  jeu  de  l'oie,  jeu  de 
dames,  d'échecs,  etc.  :  Articles  de  noMiNoTKRii:.  n  Pro- 
duits de  cette  industrie  :  Vendre  de  ta  i>ominot[;kii-:. 

DOMINOTIER  [ti-é],  ÈRE  [rad.  doinino]  n.  Comm.  et 
techn.  Fabricant  ou  marchand  do  dominotorie.ii  Nom  donné 
amnennomont  aux  graveurs  sur  bois,  aux  fabricants  do 
papiers  dits  dominos,  aux  chasubliors  :  //  i^tait  enjoint  aux 
si/ndics  des  libraires  de  visiter  les  dominotiiîhs,  imayiers, 
tapissiers,  afin  qu'ils  n'imprimassent  aucune  peinture  dis- 
.%olue. 

—  n.  m.  Hortic.  et  par  ext..  Prunier  non  greffé,  qui 
produit  la  prune  appelée  domino. 

—  Encycl.  On  désignait  sous  co  nom  les  industriels  ou 
artisans  qui  se  livraient  à  la  fabrication  des  dominos,  pris 
en  lant  quo  p;»piers  points  ot  marbrés,  ot  à  celle  des 
images  vivement  coloriées.  Par  analogie,  on  appelait  do- 
niiniers,  les  fabricants  do  chasubles  et  ornemeius  d'é^rliso; 
ces  vêtements  ot  ornements  portant  presque  toujours  dos 
images,  parfois  des  scènes  brodées  do  couleurs  vives. 

DOMINUS,  philosophe  et  mathématicien  grec,  qui 
vécut  au  milieu  diiv'  siècle.  H  était  né  à  Lari.sso  do  Syrie 
et  avait  suivi,  à  Athènes,  les  leçons  de  Syrianus.  Marinus 
vont  qu'il  ait  succédé  à  son  maître  dans  la  direction  de 
l'école;  mais  le  successeur  do  Syrianus  a  été  Proclns. 
Philosophe  médiocre,  il  avait  écrit  sur  lu  doctrine  plu- 
tuuicionue  un  livre  quo  Pruolus  so  crut  obligé  do  réfuter. 


DoMINUS  VOBISCUM  (mots  lat.  siguif.  :  Le  Seigneur 
soit  avec  vous).  Lo  prêtre  prononce  plusieurs  fois  ces  mots 
au  cours  de  la  célébration  do  la  mosso,  on  se  retournant 
vers  les  fidèles. 

—  n.  m.  Popul.  et  par  dénigr.  Prôtre,  curé  :  Fréquenter 
les  DuMiNus  VOBISCUM.  Il  Par  oxt.  Patolin,  hypocrite  :  Faire 

le  DOMINOS  VOUISCUM. 

DOMITE  (rad.  dôme)  n.  f.  Variété  de  trachyte,  qui  con- 
stiitio  la  masse  rocheuse  du  Puy-de-Dôme,  en  Auvergne. 
(La  domito  est  un  trachyte  poreux,  à  68  p.  100  de  silice.) 

DOMITIA  (gens),  famille  plébéienne  do  Romo,  à  la- 
quelle appartenait  Néron.  On  on  connaît  surtout  deux  bran- 
ches :  les  Calvinus,  qui  parvinrent  au  cousulat  dès  442, 
et  les  Ahenubarbus  (à  la  barbe  d'airain),  ainsi  nommés  de 
la  couleur  de  la  barbe  d'un  Domitius.  Ces  derniers  four- 
nirent une  suite  do  consuls  à  partir  de  562.  Cette  branche 
s'éteignit  avec  l'empereur  Claude  {iVej'o  Claudius  Cxsar 
Domitianus),  rilsdeCueius  Domitius 
Ahenobarbus,  consul  on  32  apr.  J.-C, 
et  de  la  célèbre  Agrippine. 

DoMITIA,  tante  do  Néron,  mort© 
vers  l'an  60  de  notre  ère.  Elle  avait 
une  maladie  d'entrailles;  Néron  or- 
donna aux  médecins  de  lui  adminis- 
trer une  violente  purgation.  Elle  en 
mourut,  et  son  neveu  s'empara  de 
ses  biens. 

DoMiTlA  Lepida,  tante  de 
Néron  et  sœur  de  la  précédente, 
femme  de  Valerius  ISIessala  Bar- 
batus.  Elle  eut  pour  fille  la  célèbre 
Messaline,  qui  épousa  l'empereur 
Claude.  Accusée  par  Agrippine 
d'avoir  jeté  un  sort  sur  le  mariage 
de  Néron,  elle  fut  mise  à  mort. 

DOMITIA    LONGINA.    fille    de  ^°"^itiaLongina. 

Corbulon,  préfet  do  la  Germanie  sous  Néron.  Mariée 
d'abord  à  Lucius  .-Elius  Lamia,  elle  se  fit  aimer  do  l'empe- 
reur Domitien,  qui  l'enleva  à  son  mari  pour  lui  faire  par- 
tager son  trône.  Débauchée,  elle  prit  pour  amant  le  co- 
médien Paris,  avec  qui  elle  afficha  scandaleusement  sa 
liaison.  Domitien  la  répudia,  fit  mourir  Paris,  ainsi  qu'un 
autre  comédien  qui  lui  ressemblait,  et  Helvidius  le  lils, 
coupable  d'avoir  fait  représenter  une  scène  entre  (Enone 
et  Paris,  où  l'empereur  crut  reconnaître  son  divorce.  Ce- 
pendant, toujours  épris  de  Domitia,  il  la  rappela.  Mais 
elle-même  finit  par  le  prendre  en  haine,  et  se  mit  à  la  tête 
de  la  conjuration  qui  le  fit  périr.  Elle  continua  sa  vie  do 
désordres,  et  mourut  sous  le  règne  de  "Trajan. 

DOMITIANUS  (Lucius  Domitius),  général  romain  du 
m"  siècle,  qui  so  disait  descendant  de  l'empereur  Domitien. 
Général  d'Aureolus,  il  battit  les  deux  Marius  proclamés 
empereurs  en  Orient.  Lui-même  se  fit  donner  la  pourpre 
à  Alexandrie  et  périt  par  l'ordre  d'Aurélien  ou,  selon  d'au- 
tres, de  Dioclétien.  Il  existe  de  rares  médailles  àson  effigie. 

Domitien  (saint),  évêque  du  district  de  la  Mêlitène, 
en  Arménie,  mort  vers  602.  Sous  le  règne  de  l'empereur 
Justin  II  {565-57SI,  Domitien  brillait  à  la  cour  de  Constan- 
tinople  par  son  savoir  et  ses  vertus.  Ayant  perdu  préma- 
turément sajeune  épouse,  il  renonça  au  monde  et  fut  élu 
évêque  de  la  Mêlitène.  L'empereur  Maurice  (5S2-602), 
dont  il  était  parent,  lui  témoigna  une  grande  confiance 
et  le  chargea  de  travailler  à  la  conversion  de  Chosroès  H. 
roi  des  Perses,  alors  détrôné.  Il  no  réussit  pas  dans  sa 
mission,  mais  s'en  acquitta  do  manière  à  mériter  les  éloges 
de  saiut  Grégoire  le  Grand.  —  Fête  le  10  janvier. 

Domitien  (Titus  Flavius  Domitianus),  empereur  ro- 
main, no  et  mort  à  Rome(5i-96  apr.  J.-C).  FilsdeVespasien 
et  frère  do  Titus,  il  fut  le  dernier  des  douze  Césars  de  la 
maison  d'Auguste.  Sa  jeunesse  se  passa  dans  la  débauche 
et  l'intrigue.  Du  reste,  il  était  d'un  caractère  énergique, 
très  sobro.  ami  des  lettres.  A  la  mort  de  Titus,  il  accourut 
à  Rome,  (jui  lo  reconnut  sans  contestation.  Les  ti-eize  pre- 
mières années  du  I\'éron  chauve  furent  bonnes.  Il  donna 
tous  ses  soins  à  réformer  la  justice,  il  châtia  los  déla- 
teurs. Il  prit  lo  titre  de  censeur  et  en  exerça  les  fonctions 
avec  rigueur,  mais  équité.  Une  foule  de  mesures  de  détail 
furent  prises  pour  rendre  aux  mœurs  romaines  quelque 
dignité.  Les  désordres  les  plus  graves  s'étaient  introduits 
dans  lo  collège  dos  vestales. 
Trois  d'entre  elles  reçurent  l'or- 
dre do  so  donner  la  mort.  La 
grande  vestale  CornoHa  fut  en- 
terrée vivante,  suivant  l'an- 
cienne coutume.  Domitien  pro- 
tégea la  culture  du  blé,  et  rendit 
à  leurs  propriétaires  les  par- 
celles restées  disponibles  des 
terres  données  aux  vétérans.  Il 
augmenta  la  paye  des  soldats  et 
so  montra  d'abord  généreux  ot 
désintéressé.  11  voulait  réduire 
lo  chitlVe  de  l'année,  mais  la 
crainte  dos  Barbares  l'en  em- 
pêcha. Il  encouragea  les  lettres 
et  les  arts,  créa  dos  bibliothè- 
ques, institua  au  Canitolo  un 
concours  quinquennal  ue  poésie, 
d'éloquence  ot  do  musique.  Sous 
son  règne,  les  provinces  jouirent 
d'une  paix  profonde.  Il  soutint 
plusieurs  guerres;  lui-même  fit, 
sur  lo  Khiu,  une  expédition  fa- 
cile contre  les  Cattes,  à  la  suite  Domitien. 
do  laquelle  il  prit  le  surnom  do 

Germanirus.  Trajan  fut  chargé  d'exécuter  de  grands  tra- 
vaux do  défonso,  du  Rhin  au  Danube.  La  conquête  do  la 
Bretagne  fut  achevée  par  Agricola  jusqu'aux  Hiiutes- 
Torres  d'Kcosso.  La  guerre  la  plus  dit'licile  fut  celle  tpio 
l'on  eut  à  soutenir  contre  les  iVices  et  les  (îèles  réunis 
sons  Décéhnio.  Après  trois  uns  de  succès  divers,  on  ou 
vint  ù  un  compromis  avantageux  pour  les  doux  parties 
Divers  .soulèvements  sur  lo  Danube,  chez  les  Pannes,  on 
Afrique,  furent  victorieusement  réprimés. 

En  \iy,  commencèrent  les  grandes  cruautés  do  Domitien. 
Suétone  oxpliipio  on  doux  mois  su  tyrannie  ;  ^  IjO  besoin  lo 
ronilit  uvide,  lu  peur  lo  rendit  cruel.*»  Les  frais  énormes  do 
SOS  constructions  ot  do  ses  spectacles  épuiseront  lo  Trésor 


DOMITILLA 


DOMPTE-VENIN 


aussi  limpôi  fut-il  perçu  avec  une  extrême  rigueur,  la 
délation  Ûeurit  de  nouveau,  la  chasse  aux  testaments,  la 
confiscation  redevinrent  des  ressources.  La  révolte  d'An- 
tonius  Saturniûus  et  des  légions  do  Germanie,  en  93, 
épouvantèrent  Domitien.  Il  vit  des  complots  partout,  et. 
vrais  ou  faux,  les  réprima  impitoyablement.  Dés  lors,  il 
vécut  solitaire,  entouré  d'astrologues,  livré  aux  pires  dé- 
bauches. Les  livres  même  furent  poursuivis,  les  philo- 
sophes chassés  de  Rome.  Les  lois  contre  les  judaïsaîits, 
c'est-à-dire  les  chrétiens,  furent  remises  en  vigueur,  avec 
une  extrême  sévérité.  Le  sénat  prêtait  la  main  à  toutes 
ces  cruautés  et  se  montrait  plus  vil  que  jamais,  bien 
qu'il  ne  faille  sans  doute  pas  prendre  à  la  lettre  la  fameuse 
histoire  du  turbot,  où  Juvénal 
nous  montre  le  sénat  délibé- 
rant gravement  sur  la  sauce  à 
laquelle  sera  man^é  ce  remar- 
quable animal.  Ennn,  en  96,  un 
dernier  complot,  à  !a  tète  duquel 
se  trouvait  la  femme  même  de 
l'empereur,  Domitia,  mit  fin  à 
ses  jours.  Un  esclave  impérial, 
aidé  de  gladiateurs,  le  perça  de 
sept  coups  de  poignard. 

—  BiBLiOGR.  :  Suétone,  Vie  des 
douze  Césars;  Tacite,  Histoire 
latine,  et  Vie  d'Agrtcola;  Tille- 
mont.  Histoire  des  empereurs  ;D\i' 
ruy.  Histoire  romaine;  S.  Gsell, 
Essai  sur  l'empereur  Domitien. 

DOMITILLA  (Flavia),  fille  du 
greffier  d'un  questeur,  Flavius 
Liberalis.  Après  avoir  été  la 
maîtresse  du  clievalier  Statilius 
Capella,  elle  fut.  par  un  jugement,  reconnue  citoyenne 
romaine,  épousa  Vespasien,  et  mourut  avant  que  celui-ci 
fût  parvenu  à  lompire. 

DOMITXLLE  ^sainte),  martyre  de  la  fin  du  i"  siècle. 
Nommée  Flavia  Domitilla,  elle  appartenait,  on  ne  sait  pas 
exactement  à  quel  titre,  à  la  famille  des  Flaviens,  montée 
avec  Vespasien  sur  le  trône  des  Césars.  Sœur  ou  peut-être 
nièce  du  consul  Flavius  Clemens.  elle  était  chrétienne 
comme  lui.  Domitien  l'exila  dans  l'île  do  Ponce,  près  de 
Pouzzoles;  mais  Nervalui  rendit  la  liberté.  Quoique  mariée 
à  Flavius  Onesimus,  sa  vie  fut  telle  qu'on  l'honora  comme 
vierge.  On  lui  donna  aussi  le  titre  de  ■■  martyre  n,  parce 
quelle  souffrit  pour  la  foi.  —  Fête  le  12  mai. 

DOMITIQUE  (/)A-"j  adj.  Miner.  Qui  appartient  àladomite, 
qui  en  contient. 

DOMITIUS  Ahenobarbus,  famille  romaine  de  la 
gens  Domitia.  Les  principaux  de  ses  membres  furent  : 
Domitius  Ahenobarbus  {Cneîus),  consul  en  192  av. 
J.-C,  vainqueur  des  Boiens,  puis  lieutenant  do  Scipion 
contre  Antiochus  ie  Grand  ;  —  Domitius  Ahenobarous 
{Cneius),  consul  en  122,  lequel  battit  les  AUobroges  et  leur 
allié,  l'Arverne  Bituit,  grâce  à  la  terreur  qu'inspirèrent 
ses  éléphants  ;  construisit  en  Gaule  une  voie  qui  porta  son 
nom,  exerça  sévèrement  la  censure  en  115;  —  Domitius 
Ahenobarbus  {Cneius),  fils  du  précédent,  tribun  du 
peuple  en  104,  consul  en  96,  censeur  en  92,  en  mémo 
temps  que  Licinius  Crassus  Domitius,  avec  lequel  il  eut 
de  violents  démêlés.  [Sous  leur  censure,  les  écoles  do  rhé- 
teurs furent  fermées]  ;  —  Domitius  Ahenobarbus 
(Cneius),  préteur  en  96,  consul  en  94,  frère  du  précédent, 
qui  embrassa  le  parti  de  Sylla  et  périt  par  ordre  do  Marins  ; 
—  Domitius  Ahenobarbus  iCneius).  beau-frère  et  par- 
tisan de  Caton  d'Utique,  édile  en  58,  consul  en  54,  lequel 
fut  chargé  par  Pompée  de  présider  le  tribunal  qui  jugea 
Milon,  meurtrier  de  Clodius.  [Il  se  déclara  contre  César, 
ténia  de  défendre  Corfinium  et  Marseille,  et  fut  tué  à  Pliar- 
sale  (18)];  —  Domitius  Ahenobarbus  (Cneius),  fils  du 
précédent,  consul  en  32.  [Il  combattit  à  Pbarsale,  fut  au 
nombre  des  meurtriers  de  César,  prit  d'abord  une  part 
active  à  la  lutte  contre  Antoine,  puis  se  réconcilia  avec 
ce  dernier,  fut  gouverneur  de  Bithynie,  fut  de  la  malheu- 
reuse expédition  d'Antoine  contre  les  Parthes,  et  devint 
consul  en  32.  Il  quitta  enfin  Antoine  pour  Auguste,  et  mou- 
rut peu  de  temps  après^  ;  —  Domitius  Ahenobarbus 
(Cneius),  consul  en  16.  [Il  commanda,  en  17,  l'armée  do 
Germanie  et  obtint  le  triomphe.  Il  se  fit  remarquer  par  sa 
cruauté  dans  les  chasses  et  les  combats  de  gladiateurs,  au 
point  qu'Auguste  dut  le  réprimander  par  un  édit];  — 
Domitius  Ahenobarbus  (/.ucius),  consul  eu  32  ap.  J.-C, 
proconsul  en  Sicile,  où  il  mourut.  [Il  fut  le  père  de  Néron  ; 
souillé  de  tous  les  crimes,  il  avait  conscience  de  son  infa- 
mie, car  on  lui  attribue  ce  mot  :  «  D'Agrippine  et  de  moi, 
il  ne  peut  naître  qu'un  monstre,  u] 

DÔHITZ,  ville  d'Allemagne  ^duché  de  Mecklembourg- 
Schwerin^  au  confluent  de  l'EIde  et  de  l'Elbe  ;  2.600  hab. 
Escale  de  la  navigation  sur  l'Elbe. 

DoBCJEAN,  comm.  do  la  Manche,  arrond.  et  à  15  kilora. 
de  Saint-Lô,  sur  un  affluent  de  la  Vire  ;  1.03i  hab. 

DOMLESCHG,  belle  et  fertile  vallée  do  la  Suisse,  can- 
ton des  Grisons,  débouchant  à  Reichenau,  au  confluent 
des  deux  grands  bras  du  Rhin  ot  s'étendanl  le  long  du 
Rhin  postérieur. 

DoMLOUP,  comm.  d'IIlc-ct-'Vilalne,  arrond.  et  à  13  kil. 
de  Rennes,  sur  rVaino,  affluent  de  la  Seiche  ;  924  hab. 

DOMMAGE  (dn-maf—  du  gr.  dôma,  demeure)  n.  m.  Nom, 
en  Belgique,  du  terrain  avoisinant  les  bâtiments  du  char- 
bonnage, dans  une  exploitation  houillère. 

DOMBifAGE  Ido-maf  —  anc.  franc,  damar/,  dérivé  de 
damj  u.  m.  Préjudice,  tort  causé  àautrui  :  Quiconque  cause 
un  DOMMAGK,  doit  le  réparer,  ii  Perte,  par  opposition  à 
Profit  :  f/n  bonne  année  répare  les  do.mmagks  de  deux  mau- 
vaites.  ii  Par  cxt.  Dégât,  détérioration  de  la  propriété  :  La 
grêle  cause  de  grands  dommagcs.  il  Action  do  causer  du 
dégât  ;  Troupeau  trouvé  en  dommaor. 

—  Chose  malheureuse,  regrettable  ;  inconvénient  fâ- 
cheux :  C'est  DOMMAGK  ffuc  Molière  soit  mort,  (M«"  de  Sév.) 

Il  Cç*/  dommaf/e!  .Se  dit  souvent  par  ironie,  ou  par  une 
sorte  'in  fli^fi.  ■!  ,1  son  dommage,  A  son  propre  préjudice. 
"  '*"  '■  ■  Aux  Irais  et  dépens  de.  (Peu  us.) 

—  1  ■?'  intérêts  ou  Dommaf/es-intéréts,  pro- 
P^^"^'  '  inéo  à  réparer  un  dommage,  et  intérôts 
de  la  m  :i;.e  iommc  accumulés  depuis  que  le  dommage  a  été 
porlo.ii.Sommc  quelconque,  destinée  à  réparer  uu  dommage. 


—  Syx.  Dommage,  détriment,  préjudice,  tort.  V.  dé- 
triment. 

—  Anton.  Avantage,  bénéfice,  gain,  profit. 

■ —  Enctcl.  Dr.  Le  dommage  est  le  préjudice  que  l'on 
cause  à  autrui.  Aux  termes  de  l'article  1382  du  Code  civil, 
"  tout  fait  quelconque  de  l'Iiomme  qui  cause  à  autrui  un 
<lommage  oblige  celui  par  la  faute  duquel  il  est  arrivé,  à 
le  réparer  ».  Mais  on  n  est  pas  respoosable  seulement  du 
dommage  que  l'on  cause  par  son  propre  fait  :  l'article  1384 
lia  même  code  édicté  que  l'on  est  responsable,  eu  outre,  du 
dommage  qui  est  causé  par  le  fait  des  personnes  dont  on 
doit  répondre  (enfants  mineurs,  domestiques  et  préposés, 
élèves  etapprentisj,  ou  parle  fait  des  chuses  quel  on  a  sous 
sa  garde.  Quant  au  dommage  qui  est  volontairement 
causé  aux  propriétés  mobilières  ou  immobilières  d'autrui, 
les  articles  434  et  suivants  et  479  du  Code  pénal  le  frap- 
pent de  peines  plus  ou  moins  sévères. 

—  Dommage s-intcrcts.  La  réparation  d'un  préjudice  causé 
prend,  en  droit,  lo  nom  de  dommages-intérêts.  En  géné- 
ral, il  y  a  lieu  à  allocation  de  dommages-intérêts,  toutes 
les  fois  qu'il  y  a  préjudice.  En  matière  criminelle  ou  cor- 
rectionnelle, tous  les  condamnés  sont  tenus  solidairement 
des  dommages-intérêts  prononcés  (C.  pén.,  art.  55). 

DOMMAGEABLE  [do-ma-jabV)  adj.  Qui  cause  un  dom- 
mage, qui  porte  un  préjudice  :  Etre  obscur  en  législation, 
c'est  être  dangereux  et  dommageable.  (Lanjuinais.) 

DOMMAGEABLEMENT  {do~ma~ja)  adv.  D'une  façon 
dommageable. 

DOMMARTIN  (on  lat.  Domitius  Martinus  [saint  Martin, 
le  seigneur  Martin]),  nom  adopté  par  de  nombreuses  loca- 
lités placées  sous  le  patronage  de  saint  Martin. 

DOMMARTIN,  comm.  do  l'Ain,  arrond.  et  à  25  kilom. 
do  Bourg,  près  d'un  affinent  de  la  Saond  ;  909  hab. 

DOMMARTIN-LÈS-CUISEAUX,  comm.  de  Saônc-el- 
Loire,  arrond.  et  â  18  kilom.  de  Louhans,  près  du  Solnan, 
en  Bresse;  1.2G0  liab.   Ch.  de  f.   P.-L.-M. 

DOMMARTIN-LÈS-REMIREMONT,  comm.  des  Vosges, 
arrond.  et  à  4  kilom.  de  Remiremont.  entre  la  Moselle  ot 
la  Mosclotte  ;  i.l:îû  hab.  Ch.  de  f.  Est.  Source  thermale. 

DOMMARTIN-SUR-YÈVRE,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Marne, 
arrond.  et  à  18  kilom.  de  Sainte-Menehould,  sur  VVèrre, 
sous-affluent  de  l'Aisne  par  l'Aune  ;  196  hab.  —  Lo  canton 
a  26  comm.  et  6.57S  hab. 

DoMME,  ch.-l.  de  caat.  de  la  Dordogne,  arrond.  et  à 
13  kilom.  de  Sarlat,  sur  un  plateau  terminé  par  de  très 
hautes  roches  à  pic;  1.562  hao.  Bastide  fondée  en  1281  par 
ordre  do  Philippe  lo  Hardi.  —  Le  canton  a  15  comm.  et 
11.422  hab. 

DoMMEL  (la),  rivière  de  Belgique  et  des  Pays-Bas, 
affluent  de  la  Meuse.  Son  cours  est  d'environ  lÔO  kilo- 
mètres. L'Aa  est  son  principal  affluent. 

DOMMER  'Arrey  von),  musicographe  allemand,  né  à 
Dantzig  en  1828.  Il  publia  quelques  compositions,  puis  se 
livra  à  do  nombreux  travaux  littéraires  ot  théoriques,  rela- 
tifs à  la  musique.  Il  est  surtout  connu  par  doux  ouvrages  : 
un  Dictionnaire  de  musique  (1863-186'»),  ot  un  Manuel  de 
l'histoire  de  la  tnusique  depuis  ses  origines  jusqu'à  la  viort 
de  Beethoven  (1867). 

DoMNAU,  bourg  d'Allemairne  (Prusse  [prov.  de  la 
Prusse-Orientale]),  sur  un  affluent  de  l'Aile  ;  2.000  hab. 

DOMNINE  (sainte),  martyre,  morte  vers  303.  Sous  la 
persécution  de  Dioclétien,  "Doranine  s'enfuit  d'Antiocho 
avec  ses  deux  filles  Bérénice  et  Prosdoé,  pour  se  réfugier 
à  Edosse.  Les  trois  chrétiennes,  dénoncées  par  leur  propre 
famille,  furent  arrêtées  et  conduites  à  Hiéraple;  mais, 
craignant  que  leur  beauté  ne  les  exposât  à  la  brutalité  des 
soldats,  elles  se  jetèrent  dans  un  fleuve  et  s'v  noyèrent. 
L'Eglise,  louant  Pintention  plus  que  l'acte,  et  regardant 
cet  héroïque  sacritice  comme  leff'et  d'une  inspiration  par- 
ticulière, les  a  mises  au  nombre  des  martyres.  Saint  Jean 
Clirysostorae  a  prononcé,  à  Antioche,  une" homélie  en  leur 
lioiinour.  —  Fête  le  4  octobre. 

DoMNIZO  ou  DONIZO.  bénédictin  du  monastère  de 
Canossa,  mort  vers  1130.  Il  composa  en  hexamètres  un 
poème  latin,  qui  formait  deux  chants,  sur  la  Vie  de  la  com- 
tesse Mathilde,  do  Toscane.  Cette  oeuvre  contient  do  pré- 
cieux détails  sur  les  événements  dont  l'auteur  a  été  témoin 
oculaire.  Publiée  en  1GI2  à  Ingolstadt.  elle  a  été  rééditée  à 
Milan,  avec  des  notes  do  Leibniz  et  de  Muratori,  dans  le 
Trésor  des  écrivains  d'Italie. 

DOMNOLE  (saint),  évêquo  du  Mans,  mort  en  SSI.  Il 
était  frère  de  saint  Audoin,  évêque  d'Angers  ;  d'abord  abbé 
du  monastère  de  Saint-Laurent,  il  fut  élu  évêque  de  la 
ville  du  Mans.  En  556,  il  assista  au  concile  de  Tours.  Il 
fut  le  conseiller  du  roi  Clotaire  I'^  et  pami  de  saint  Ger- 
main, évêque  de  Paris.  —  Fête  le  IG  mai,  ot,  dans  l'Eglise 
du  Mans,  le  l"  décembre. 

DOMNONÉE,  nom  signifiant  vallée  profonde,  squs  le- 
quel les  Bretons  armoricains  désignaient  le  territoire  de 
la  péninsule  où  les  Domnonii,  Bretons  insulaires,  s'établi- 
rent au  V*  siècle  et  se  maintinrent  contre  les  Francs,  de 
540  à  818.  Ce  pays  comprenait  les  évéchés  de  Vannes,  de 
Cornouaillcs,  do  Léon,  de  Tréguier,  do  Saint-Brieuc  et  une 
partie  du  diocèse  de  Saint-Malo.  Ses  habitants  étaient 
appelés  Donuwnéeus,  emies. 

DOMNUS.  Biogr.  V.  DoNus. 

DOMODOSSOLA,  ville  d'Italie,  prov.  et  à  80  kilom. 
N.-O.  de  Novaro  (Piémont)  dans  la  vallée  d'Ossola,  sur  la 
Toce,  affluent  du  lac  Majeur,  au  débouché  de  la  route  du 
Simplon  ;  3.650  hab.  Ch.-l.  de  circondario.  Belle  cathédrale 
du  xv»!"»  siècle,  maisons  à  colonnades.  Exploitation  do 
gneiss.  —  Le  circondario  comprend  57  comm.  et  35.000  hab. 

DOMOÏDE  (do  dame,  et  du  gr.  eidos,  forme)  n.  m.  Géom. 
Se  dit  (luelquefois  d'un  corps  d'une  forme  polygonale  dé- 
rivant de  la  pyramide. 

DOMOKO,  ville  do  la  Grèce  (Thessalio  [prov.  do  La- 
rissa)), sur  le  Domokitihos,  affluent  de  l'Apidanos  ;  4.750  h. 
A  la  suite  de  la  prise  do  cotte  ville  par  les  Turcs  (18  mai 
1807,,  la  Turquie  signa  un  armistice  avec  les  Grecs. 

DOMONT^  comm.  do  Soine-et-Oise,  arrond.  et  à  24  kil. 
do  Pontoiso,  au  pied  du  massif  couvert  par  la  forôt  do 
Montmorency  ;  1.357  hab.  Ch.  do  f.  Nord. 


800 

DOMOVOÏ  (du  russe  dom,  maison)  n.  m.  Dans  le  folk- 
lore russe,  Génie  familier  qui  préside  aux  destinées  do 
la  maison. 

—  Encycl.  On  donne  au  domovo'i  la  figure  d'un  homme 
velu,  qui  passe  sa  vie  derrière  !o  poêle,  et  auiiuel  on  fait 
au  moins  une  fois  par  an  une  oflVaude  de  bouillie.  Pendant 
la  nuit,  il  visite  les  écuries  et  soigne  les  animaux.  Il  protège 
la  maison  où  il  s'est  flxé;  mais  il  joue  de  mauvais  tours 
aux  maisons  voisines. 

DOMPAIRE,  ch.-l.  de  cant.  des  Vosges,  arrond.  et  à 
i;î  kiloni.  do  Mirecourt,  sur  la  Gilte,  affluent  du  Madon  ; 
1.1U6  hab.  Ch.  de  f.  Est.  —  Le  canton  a  30  comm.  et  9.447  h. 

DOMPIERRE,  comm.  de  l'Ain,  arrond.  et  à  15  kilom. 
de  Bourg,  sur  la  Veyle,  en  Bresse;  1.098  hab.  —  Comm.  de 
la  Vendée,  arrond.  et  à  s  kilom.  de  La  Roche-sur- Yon,  sur 
l'Yon  naissant  ;  1.669  hab.  Minerai  de  fer.  —  Comm.  de  la 
Haute-Vienne,  arrond.  et  à  24  kilom.  de  Bellac,  près  de  la 
Brame  ;  1.328  hab. 

DOMPIERRE  ou  DOMPIERRE-SUR-MER,  Comm.  do 
la  Charente-Inférieure,  arroud.  et  à  7  kilom.  de  La  Ro- 
chelle, près  du  canal  de  Marans  à  La  Rochelle  ;  1.374  hab. 
Cil.  de  f.  Etat. 

DOMPIERRE  d'Hornoy  (Charles-Marius-Albert  de), 
amiral  et  homme  politique  français,  né  à  Hornoy  ^Somme) 
en  1S16,  înort  à  Paris  en  1901.  Il  est,  par  son  grand-père-, 
le  président  de  Dompierre,  arrière-petit-neveu  de  Voltaire. 
Entré  à  douze  ans  à  l'Ecole  navale,  il  était  capitaine  de 
vaisseau  en  1854,  pendant  le  siège  de  Sébastopol  ■  il 
commanda,  comme  contre-amiral,  la  division  navale  de 
la  Manche  (18641.  Du  4  septembre  1870  au  20  janvier  1871, 
il  exerça  les  fonctions  de  ministre  intérimaire  de  là 
marine,  en  labsence  de  l'amiral  Fourichon,  parti  à  Tours 
avec  la  délégation  du  gouvernement  de  la  Défense  natio- 
nale. Il  fut  promu  vice-amiral  en  IS71,  et  élu  député  de 
la  Somme  à  l'Assemblée  nationale.  II  accepta,  dans  le 
cabmet  de  Broglie,  le  portefeuille  de  la  marine,  qu'il 
^'arda  jusqu'en  1874.  Elu  sénateur  de  la  Somme  en  1876, 
il  vota  la  dissolution  de  la  Chambre  des  députés,  après  le 
Seize-Mai.  II  échoua,  en  1882,  au  renouvellement  triennal 
'iii  Sénat;  mais  il  fut  réélu,  en  1885  et  en  1889,  député  de 
la  Somme. 

DOMPIERRE-LES-ORMES,  comm.  de  Saône-et-Loire, 
arrond.  et  à  26  kilom.  de  Mâcou,  non  loin  de  la  Grosne  ; 
1.346  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 

DOMPIERRE-SUR-BESBRE,  ch.4.  de  cant.  de  l'Allier, 
arrond.  et  à  27  kilom.  de  Moulins,  sur  la  Destre.  affluent 
de  la  Loire;  3.:^04  hab.  Cb.  do  f.  P.-L.-M.  A  3  kilom.  de 
Dompierre,  ancienne  et  célèbre  abbaye  do  Sept-Fonds, 
de  l'ordre  de  Cîteaux  (colonie  agricole).  —  Lo  canton  a 
9  comm.  et  12.799  hab. 

DOMPTABLE  {don-tabV  [v.  DOMPTER])  adj.  Qui  peut  être 
dompté,  soumis  :  Cheval  domptable. 

—  Fig.  Dont  on  peut  se  rendre  maître,  qu'on  peut  arri- 
ver à  gouverner  à  son  gré  : 

La  fortune  est  domptable,  et  l'amour  ne  l'est  pas. 

La  Fontaine. 

—  Anton.  Indomptable. 

DOMPTAGE  idon-taf  [v.  dompter])  n.  m.  Action  de 
dompter  des  chevaux,  des  animaux  féroces,  etc.  :  Le 
DOMPTAGE  du  Uon  exigc  avant  tout  du  sang-froid. 

DOMPTAIRE  [don-tèr  [v.  dompter])  n.  m.  Bœuf  habitué 
au  joug,  <iu'on  attelle  avec  un  breuf  non  encore  façonné  au 
travail,  pour  y  accoutumer  ce  dernier. 

DOMPTEMENT  (don-te-man  [v.  DOMPTER])  n.  m.  Action 
de  dompter;  état  de  ce  qui  est  dompté. 

DOMPTER  fpour  ce  mot  et  pour  ses  dérivés,  l'Acad. 
[édit.  de  1877]  ne  dit  plus,  comme  auparavant,  que  le  p  ne 
doit  pas  se  faire  sentir.  Elle  autorise  donc  à  prononcer 
don-plé  —  lat.  domitare ,  fréquent,  de  domare ,  domjiter) 
V.  a.  Subjuguer,  soumettre  de  force  :  Ce  sont  les  nations 
pauvi'es  et  barbares  qui  ont  toujours  dompté  les  peuples 
policés  et  r/c/?<?5.(Grimm.)  ii  Soumettre,, apprivoiser,  en  par- 
lant d'un  animal  :  L'homme  a  su  dompter  par  l'esprit  les 
animaux  gui  le  surruontaient  par  In  force.  (Boss.) 

—  Fig.  Soumettre,  abattre,  vaincre,  en  parlant  d'une 
passion  ou  d'une  force  morale  quelconque  :  Dompter 
des  esprits  rebelles.  Dompter  ses  dpirs. 

Il  n'est  point  de  malheurs  qui  ne  soient  limités, 
Et  qui  sait  les  souffrir  les  a  presque  domj'té.t. 

Chevreau. 
Il  Subjuguer,  séduire,  vaincre  en  inspirant  une  sorte  de 
crainte  respectueuse  : 

La  douceur  dps  regards  de  la  femme 

Dompte  le  cœur  de  l'homme  et  ses  esprits  briilaxix. 
A.  Barbier- 

Se  dompter,  v.  pr.  Se  vaincre,  subjuguer  ses  passions. 
Il  Etre  dompté,  contenu. 

—  Sy.n.  Dompter,  réduire,  surmonter,  triompher  de, 
vaincre.  Dompter  s'applique  proprement  aux  animaux 
sauvages;  mais,  par  extension,  on  dompte  aussi  des  hom- 
mes farouches,  tout  ce  qui  est  fier,  intraitable.  Réduire 
suppose  la  révolte  ;  c'est  ramener  au  devoir,  à  la  soumis- 
sion. On  SMï'mon^e  ce  qui  est  inerte,  ce  qui  barre  le  passage 
et  forme  un  obstacle  considérable.  Triompher  de,  c'est 
vaincre  avec  gloire,  remporter  une  victoire.  Enfin,  vaincre 
suppose  le  combat,  la  résistance;  si  l'on  dit  quelquefois 
vaincre  un  obstacle,  c'est  que  l'obstacle  est  considéré 
comme  repoussant  l'attaque  et  forçant  ù  une  sorte  de  lutte. 

DOMPTEUR  {don-teui^'  [v.  dompter]),  EUSE  n.  Personne 
qui  dompte,  qui  subjugue  à  main  armée  :  Un  domptfitr  de 
ti/ratis.  Il  Par  ext.  Personne  qui  a  terrassé,  qui  a  vaincu 
ou  détruit.  II  Personne  qui  dompte,  qui  soumet  des  ani- 
maux :  Les  principaux  Do.MPTEt'Rs  modernes  sont  :  Henri 
Martin,  Dntfi/,  Van  Akcn,  Carter,  Julius  Leeth,  Juliano, 
Laurent,  Nouma  Hara.  Rideh  Pezon,  etc.  V.  ménagerie. 
11  Fig.  Personne  qui  subjugo  des  hommes,  les  soumet  à  son 
.lutorité.  à  son  influence. 

DOMPTE-VENIN  {dont'  [v.  DOMPTER])  n.  m.  Plante  de 
la  faniillo  des  asclépiadées. 

~  Encycl.  Lo  dompte-venin  (vincctoxicum  officinale) 
est  une  herbe  ;V  souche  vivaco,  à  feuilles  opposées,  haute 
d'environ  .50  centimètres,  à  fleurs  petites  et  blancliitres, 
groupées  en  grappes  axillairos,  qui  croit  dans  les  bois 
do  presque  toute  l'Europe.  Une  tradition  erronée  lui 
attribuait  des  propriétés    merveilleuses   contre   tous  les 


801 

genres  do  poisons  ;   c'est,  on   réalité,  une  plante  véné- 
noiiso,   bien    qu'ello    produise    raromont,   dos    accidents 

f  raves,  dont  la  souche,  douée 
0  propriétés  éinétit|uos,  cutro 
dans  la  compustiioii  du  via 
diarétu|iio  de  la  Chantô. 

DOMPTURE  {don-titi'')  n.   f. 
Action  do  duinpior.  (Vioux.) 

DOMREMY-LA-PUCELLE. 

coinni.  dt'S  Vosges,  arrudd.  ot 
à  11  kiloni.  do  Noufchàteau, 
sur  la  Meuse,  au  piod  do  col- 
lines boisées  ;  339bab.Ch.do  I'. 
Est.  Carrières  de  pierres  cal- 
caires; vignobles;  moulin. 

IjO  bourj^  de  Domreniy  n'a 
pas  d'hisioire  jusqu'au  mo- 
ment où  Jeanne  d'Arc  y  naquit. 
Jacques  d'Arc,  le  pôro  do  la 
Pucelle,  était  venu  s'y  fixer 
vers  lUO,  peu  de  temps  avant 
la  naissance  do  Jeanne.  La 
maison  qu'il  habitait,  la  i<  mai- 
son do  Jeanne  d'Arc  <>,  est  au- 
jourd'hui classée  parmi  les 
monuments  historiques.  Elle  fut  achetée  par  l'Etat  en 
1818  et  reconstituée,  autant  que  possible,  dans  son  aspect 
primitif.  La  porte  est  surmontée  do  trois  écussons,  avec 
cette  inscription  oui  date  do  usi  :  »  Vive  Labeur;  vive 
le  Roy  Loys  !  »  La  maison  se  compose  de  trois  pièces, 
dont  la  chambre  de  Jeanne  d'Arc  ;  elle  est  toute  remplie 
d'objets  rappelant  la  mémoire  de  l'héroïne.  Dans  la  plus 
grande  pièce,  solôve  un  modèle  en  bronze  de  la  statue 
do  la  Pucelle,  par  la  princesse  Mario  d'Orléans. 

Le  roi  Louis  XVIU  voulut  qu'une  école  do  tilles  fût  an- 
nexée à  la  maison  de  Jeanne  d"Arc  et  une  fontaine,  sur- 
montée do  sa  statue,  érigéo  on  son  honneur.  —  Devant 
réglise  (xi«  s.),  siatuo  do  Jeanne  d'Arc  par  Paul.  —  Devant 
la  maison,  autre  nouvelle  statue  par  le  sculpteur  Morcié. 
—  Une  superbe  basili<me  a  été  construite,  eu  1890,  au 
n  Bois-Chenu  u,  à  2  kilom.  de  Domremy,  sur  remplace- 


DOMPTURE 


DONAGH 


Dompte-venin  :  a,  coupe 
de  la  fleur;  b,  fruit. 


Maison  de  Jeanne  d'Arc,  à  Domremy. 

ment  qu'occupait  la  chapelle  de  Sainte-Cathorine,  où  allait 
souvent  prier  Jeanne  d'Arc. 

DÔMSÔD,  bourg  d'Austro-IIongrie  (Hongrie  [coraitat 
de  PestJ),  sur  le  Danuho  ;  4.070  hab. 

DoMSURE,  comm.  do  l'Ain,  arrond.  et  à  25  kilom.  do 
Bourg,  non  loin  du  Soluan,  en  Bresse  ;  932  hab. 

DON  (lat.  donum,  mémo  sens)  n.  m.  Présent,  cession 
gratuite  et  volontaire  :  Les  dons  acadi'miqaes  de  M.  de 
Montyon.  Il  Bien  donné  ou  procuré  :  La  prudence  est  un 
DON  p'écieuT.  Il  Avantage  naturel  ;  talent;  faculté  do  faire 
ou  de  ne  pas  faire  une  chose  :  Frauldin  at^ait  nature  Usinent 
ce  DON  piipnlaire  de  p'^nser  en  prouerôes.  (Sto-Beuve.) 
—  Ironiq.  Défaut,  qualité  mauvaise  :  Avoir  le  don  d'in- 
disposer tous  ses  amis. 

—  Loc.  div.  :  Don  des  larmes.  Facilité  à  pleurer,  ti  Dons 
de  la  terre,  Ses  productions,  n  Dons  de  la  fortune.  Biens, 
richesses,  il  Don  de  soi,  yacrilîce  de  ses  intérêts,  de  ses 
penchants,  de  sa  volonté  ;  abnégation  de  soi-même,  il  Don 
d'amoureuse  merci.  Dernières  faveurs  accordées  par  une 
femme.  (Vieux.)  il  flaire  don  de  son  cœur.  Faire  don  de  sa 
foi,  Accorder  son  amour. 

—  Poétiq.  Dons  de  Flore,  Dons  de  Pomone,  Dons  de 
Ttacchus.  Dons  de  Cérès^  etc.,  Fleurs,  Fruits,  Vendanges, 
Moissons,  etc. 

—  Alchim.  Don  céleste,  Pierre  philosophalo. 

—  Comm.  Déduction  gracieuse  que  fait  un  marchand  on 
gros  sur  le  poids  net  des  marchandises  qu'il  vend,  ii  Ko- 
laction  pour  altération  ou  déchet  naturel  do  la  marchan- 
dise. (La  tolérance  accordée  en  général  pour  le  déchet 
nommé  pousse  ou  poussière  a  pour  objet  do  limiter  la 
réclamation  do  l'acboteur  contre  le  vendeur.) 

—  Coût.  anc.  /)on  mobile.  Kn  Normandie,  Avantage  quo 
la  femme  acirordait  sur  sa  dot  pour  aider  aux  dépenses  du 
ménage,  il  /)on  du  7nalin.  Don  iju'il  était  d'usago  d'olfrir  à 
uno  nouvelle  mariée,  le  lendemain  do  ses  noces,  sous  les 
rois  de  la  première  race.  (On  disait  aussi  moroivNOAH.) 

—  Dr.  Donation  entre  vifs,  n  Don  jnanuel,  Donation  faite 
par  transmission  directe,  de  la  main  à  la  main  et  sans 
écrit.  Il  /Jon  mutuel.  Donation  réciproque  entre  époux. 
'V.  la  partie  encycl.)  n  Dons  corrompuhlrs.  Dans  l'ancienne 
législation,  Présents  ollerts  à.  un  juge  ou  ù  un  magistrat, 
dans  l'intention  de  les  corrompre. 

—  liisl.  Libéralités  que  le  roi  faisait  ù  ses  sujets,  soit 
par  brevet,  soit  par  lettres  patentes,  et  qui  consistaient 
en  confiscations,  amendes  et  autres  biens  casuels,  qui 
n'avaiont  pas  oiicoro  fait  partie  du  domaine  de  la  cou- 
ronne. Il  Don  gratuit  ou  Don  du  gratuit.  Taxe  volontaire 
que  lo  clergé  s'imposait  sur  la  doinando  du  roi.  — Taxodu 
mémo  yonro,  quo  votaient  les  états  do  province,  ii  J)ons 
patriotiques,  Dons  offerts  par  les  particuliers,  pour  sub- 
venir aux  besoins  do  l'Etat. 

—  Illst.  occlés.  Don  des  langues,  Faculté  do  parler 
toutes  les  langues, que  loSaint-Esiirit  accordaaux  apùtros. 


Il  Dans  lo  langage  commun.  Facilité  à  apprendre  ot  i 
parler  les  langues. 

—  Liturg.  grecque.  Saints  dons.  Symboles  du  corps  ol  du 
sang  tlo  Jésus,  espèces  cucharistitiiies. 

—  Théol.  Chacune  des  sept  grâces  que  lo  Saint-Esprit 
donne  dans  la  contirmatiou  :  JUcevoir  lo  Saint-Iîsprit  avec 

tous  ses  DONS. 

—  Prûv.  :  II  n'est  ai  bel  acquis  que  le  don,  La  moillouro 
acquisition  qu'on  puisse  faire  est  ccllo  pour  laquelle  on  n'a 
rien  à  donner  on  retour. 

~  Encycl.  Relig.  Dons  du  Saint-Esprit.  Dans  la  lan- 
gue do  la  théologie  catholique,  cette  expression  a  doux 
sens.  Los  voici,  avec  l'explication  que  les  théologiens  on 
donnent.  On  désigne  ainsi  d'abord  les  dons  surnaturels 
que  Dieu  accordait  aux  premiers  chrétiens  pour  fortilier 
leur  propre  foi  et  pour  convaincre  les  infidèles.  La  réalité 
do  ces  dons  est  attestée  par  de  nombreux  passages  des 
Actes  des  Apôtres.  .Saint  Paul,  dans  la  première  Epitre  aitx 
Corinthiens  (ch.  XII),  en  parle  comme  de  faits  incontestés 
et  dont  les  chrétiens,  à  qui  il  s'adresse,  sont  témoins  jour- 
nellement. Plus  souvent  encore,  ordinairement  même,  on 
entend  par  dons  du  Saitit-Esprit  certains  dons  surnatu- 
rels, quo  Dieu  communique  par  infusion  à  l'homme  rég^é- 
néré,  en  lui  conférant  la  grâce  sanctitiante.  Le  chrétien 
en  reçoit  la  plénitude,  dans  le  sacrement  de  confirmation. 
Les  dons  du  Saint-Esprit  sont  au  nombre  de  sept  :  leurs 
noms  sont  tirés  d'un  passage  du  prophète  Isaïe  (ch.  X,  2,  3). 
Ce  sont  les  dons  de  sagesse  ou  de  discernement,  à'intelli- 
gence,  de  science,  de  conseil  on  do  prudence,  de  force,  de 
piété  et  enfin  do  crainte  de  Dieu. 

Don  des  langues.  Le  Livre  des  Actes  (ch.  II,  4-14)  ra- 
conte que  les  apôtres,  réunis  dans  le  cénacle,  »  virent 
paraître  comme  des  langues  de  feu,  qui  se  partagèrent  et 
s'arrêtèrent  sur  chacun  d'eux.  Aussitôt,  ils  furent  tous 
remplis  du  Saint-Esprit,  et  ils  commencèrent  à  parler  en 
diverses  langues.  D'après  le' témoignage  du  même  Livre 
des  Actes,  ce  miracle  s'est  reproduit  une  première  fois  en 
faveurdu  centurion  Corneille  et  de  sa  famille  (ch.  X.  40),  et 
une  seconde  en  faveur  desnéophytesd'Ephèse(ch.XIX,  6). 
Voilà  ce  que  les  exégètes  ont  appelé  don  des  langues. 

Mais  on  donne  aussi  lo  même  nom  à  un  fait  mysté- 
rieux que  saint  Paul  décrit  en  détail,  dans  l'épître  citée  à 
l'article  précédent  (ch.  XIV).  Parmi  les  dons  du  Saint- 
Esprit  dont  il  raconte  quo  les  premières  assemblées  chré- 
tiennes étaient  gratifiées,  il  signale  en  particulier  le 
don  des  langues.  Or  il  arrivait  souvent,  d'après  son  témoi- 

fnage,  quo  celui  qui  parlait  ainsi  une  langue  différente 
0  sa  langue  natale  ne  se  comprenait  pas  lui-même  et 
n'était  pas  compris  de  ses  auditeurs.  Aussi  saint  Paul 
déclare-t-il  préférer  lo  don  de  prophétie  au  don  des  lan- 
gues ainsi  manifesté. 

Plusieurs  exégètes  rationalistes  on  même  protestants 
voient  dans  co  phénomène  une  sorte  d'extase  où  le  fidèle 
inspiré  ne  faisait  entendre  que  des  sons  confus  et  inarti- 
culés ou  des  paroles  incohérentes.  Ils  nomment  ce  pou- 
voir étrange  la  glossolalie.  Les  exégètes  catholiques  rejet- 
tent cette  interprétation,  comme  opposée  à  la  tradition  et 
contredite  par  le  texte  même  de  saint  Paul. 

—  Dr.  Don  manuel.  Ou  désigne  ainsi  la  donation  faite  do 
la  main  ù.  la  main  d'une  choso  susceptible  d'être  transmise 
par  voie  de  simple  tradition.  Cette  libéralité  n'est  assu- 
jettie à  aucune  condition  do  forme  ;  elle  se  consomme,  sans 
<Hn'i\  soit  rédiçô  d'acte,  par  le  seul  consentement  des  par- 
ties et  la  remise  réelle  de  l'objet  donné. 

Mais,  si  le  don  manuel  échappe  aux  règles  de  forme,  il 
reste  soumis  à  toutes  les  règles  de  fond  qui  régissent  les 
donations.  Il  suppose  d'abord,  chez  le  donateur,  Vanimus 
donandi,  c'est-à-diro  l'intention  do  gratiiier  lo  donataire, 
en  se  dépouillant  actuellement  et  irrévocablement  do  la 
choso  donnée  et,  de  la  part  du  donataire,  la  volonté  d'ac- 
cepter la  libéralité.  Les  conditions  de  capacité  de  disposer 
et  de  recevoir  sont  les  mêmes  qu'en  matière  do  donation. 
Les  dons  manuels  sont  rapportables  à  la  succession  du 
donateur,  s'ils  n'ont  pas  été  faits  à  titre  de  préciput;  ils 
sont  sujets  à  réduction,  s'ils  dépassent  la  quotité  dispo- 
nible; ils  sont  révocables  pour  cause  d'inexécution  des 
charges,  d'ingratitude  et  de  supvonance  d'enfant. 

Mais  les  dons  minimes,  qui  peuvent  être  considérés 
comme  do  simples  présents  d'usago.  no  constituent  pas, 
en  droit,  dos  donations  ot  échappent  à  l'application  dos 
règles  susvisées.  Les  meubles  corporels,  tels  quo  lo  mobi- 
lier, l'argent,  les  bijoux,  les  denrées,  ainsi  quo  les  billets 
et  valeurs  au  porteur,  peuvent  seuls  faire  l'objet  d'un  don 
manuel.  Les  meubles  incorporels,  comme  les  rentes,  les 
créances,  los  effets  négociables,  dont  lo  modo  do  trans- 
mission est  régi  par  des  règles  spéciales,  no  sont  pas 
susceptibles  d'ôtro  acquis  à  Ulre  do  don  manuel. 

Don  mutuel.  Ainsi  se  nommo  la  donation  réciproque 
faite  entre  mari  et  femme  p;ir  un  acte,  ot  devant  s'exé- 
cuter au  profit  do  l'époux  survivant  sur  les  biens  du  pré- 
mourant. Ce  don  ne  pouvait,  dans  l'ancien  droit  français, 
avoir  pour  objet  que  l  usufruit  de  biens  communs.  Les  deux 
libéralités  devaient  être  de  mémo  étendue.  De  plus,  les 
époux  ne  devaient  avoir  aucun  enfant  au  décès  du  pré- 
mourant. Lo  don  mutuel  est  permis  aujourd'hui,  mais  il  est 
révocable  ot  ne  peut  se  faire  par  un  seul  et  mémo  acte. 

—  8yn.  Don,  cadeau,  gratification,  présent.  V.  cadrau. 

DON  (mot  espagn.;  du  lat.  dominus,  maître,  seigneur) 
n.  Titro  d'honnour  donné  aux  nobles  en  Espagne  |lo  mot 
portugais  correspondant  est  r/om]  :  Don  Juan.w  Par  ext. 
Noble  d'Espagne  ot,  fam..  Surnom  donné  aux  Espagnols  : 
Voilà  les  DONS  (]ui  sortent  du  détroit.  (E.  Sue.)  V.  doSa. 

Don  ou  UldON,  affinent  gaucho  do  la  Vilaino,  sorti 
de  l'éiangdu  Pin.  11  baigne  Troffieuc,  Guéinéné,  et  coiitluo 
près  do  Massérac,  après  un  cours  do  80  kilomètres. 

Don,  rivière  d'.'Vngloterro  (comté  d'York),  affluent  do 
rOuso,  (|ui  arroso  Shurfield.  Environ  i  lo  kilom.  de  cours. 
—  Fleuvo  côtior  d'Etrosso  (comté  d'Abordoon),  qui  so  jette 
dans  la  mer  du  Nord,  prés  d'Aberdeon,  après  un  cours 
d'environ  130  kilomètres.  Sos  oaux  alimontout  uu  canal 
navigaido  d'Inverary  à.  Abordeon. 

Don  (Io  Tanaïs  dos  anciens),  grand  fleuvo  do  Russio, 
qui  naît  «lans  lo  gouvernement  de  Toula  ot  va  se  jeter 
dans  la  mer  d'Azov.  Il  passe  devant  Dankof,  l^ebédian,  so 
double,  ii  droite,  de  la  Sosna  BystraVa  ou  Sosna  rapide 
(321  kilom.),  baigne  Zatlonsk.  reçoit  ù  gaucho  la  Voronèio 
(4»i  kilom.),  le  Khopor  (ou  Kbopior),  qui  n'a  pas  moins  île 
SOr.  kilom.,  et  la  M('dviédiiza((isi  kibim.).  Arrivé  i\  00  kilom. 
soulonioiit  do  la  rive  droite  du  Volga  (mais  à  uno  altitiKle 
do  125  m.  supérieure),  il  so  détourne  brusquoinont  vors  lo 


Donacicola. 


S. -G.  à  travers  lo  pays  des  Cosaques  du  Don  reçoit  à 
droite  lo  Donetz  (1.083  Itilom.),  passe  devant  Rostof,  Azov, 
ot  se  perd  dans  la  mor  d'Azov  par  tronto  bras,  dont  trois 
navigables.  Cours  :  1.855  kilom. 

Don  (TimuiToiRE  DE  l'armkb  nu),  province  de  la 
Russie  d'Europe,  dans  la  steppe  méridionale,  s'étendant 
du  littoral  do  la  mor  d'Azov  à  la  frontière  de  la  province 
du  Kouban,  et  couvrant  uno  superficie  de  164.600  kilom. 
carrés;  elle  est  peuplée  do  2.200.000  hab.  Novo-Tcher- 
kask,  la  capitale,  Rostof  sur  le  Don  et  Taganrog  sont  les 
trois  principales  villes  du  pays,  qui  est  administrative- 
ment  divisé  en  9  cercles  depuis  1887,  date  où  furent 
ajoutés  aux  7  arrondissements  créés  on  1802  le  district  de 
Rostof  sur  lo  Don  et  la  capitainerio  de  Taganrog. 

Don  [ciïRCLES  du),  nom  do  deux  cordes  dépendant  du 
Territoire  do  l'armée  du  Don.  Le  premier  cercle  du  Don 
a  215.617  hab.  sur  11. :ïS5  kîlom.  carrés;  son  chef-lieu  est 
la  stanitza  Konstantinovskaia.  —  Lo  second  cercle  du 
Don  a  193.843  hab.,  sur  uno  superficie  do  31.959  kilom. 
carrés.  Ch.-l.  stanitza  Nijné-Tchirslcaia. 

Don  (pats  des  cosaques  du),  nom  donné  à  la  province 
russe  dite  officiellement  Territoire  de  l'armée  du  Don. 

DONA,  DONA  (vieilli)  OU  DONNE  [de  l'espagn.  doua, 
dame]  n.  f.  Titre  d'honneur  donné  aux  princesses  ou  aux 
femmes  nobles  d'Espagne. 

DONAGARGYRITE  (  ; i  )  n.  f.  Antïmoniosulfure  naturel 
d'argent  ot  do  plomb.  Syn.  de  freieslbbênite. 

DONACE  {nass)  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  donax 
comestible. 

DONACICOLA  (si)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux  co- 

nirostres,  famille  des  plocéidés,  comprenant  dos  bengalis 
dont  on  connaît  cinq  ou  six 
espèces  habitant  la  région 
australienne.  (Les  donacicola 
sont,  exactement,  un  sous- 
genre  d^amadlna.  Une  dos 
plus  jolies  espèces  est  le  do- 
nacicola  spcctabilis,  roux, 
avec  la  tète  noire  et  le  ven- 
tre blanc.  Elle  est  propre  à 
la  Nouvelle-Bretagne.) 

DONACIDÉS  {si)  n.  m.  pi. 
Famille  de  mollusques  lamel- 
libranches siphoniens,  carac- 
térisée par  la  coquille  équi- 
valvô,  trigone,  sans  nacre,  recouverte  d'un  épiderme. 
(Les  genres  donax  et  Iphigenia  sont  les  représentants  des 
donacîdés.)  —  Un  donacidé 

DONAGIE  [si]  ou  DONAGIA 
{si)  n.  f.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères, type  do  la  tribu  des 
donaciinés ,  comprenant  des 
formes  élégantes,  ordinaire- 
ment métalliques,  qui  vivent 
sur  les  plantes  aquatiques. 

—  Encycl.  On  connaît  do 
nombreuses  espèces  do  doua- 
cies ,  répandues  dans  l'hémi- 
sphère boréal  ;  vingt-six  habi- 
tent la  France.  Leurs  larves, 
toujours  submergées,  so  trans- 
forment en  nymphes  dans  une 
coque  fixée  au  pied  des  végé- 
iau.x  (alismacées,  typhacées, 
etc.),  qui  les  ont  nourries. 

DONACIINÉS  ($0  n.  m.  pi. 
Tribu  d'insoctes  coléoptères  phytophages,  famille  des 
chrysomélidés,  qui,  par  leur  forme  élancée  ot  leurs  an- 
tennes longues,  forment  lo 
passage  entre  les  longi- 
cornos  et  les  chrysomèles. 
(Les  genres  principaux  des 
donaciinés  sont  ;  ?ifl?HiOHia 
et  donacia.)  —    Un  dona- 

CIINÈ. 

DONACOBIUS  {bi-uss) 
n.  m.  Genre  d'oiseaux  pas- 
sereaux don  tirostros, 
famille  des  troglodytidés, 
tribu  des  troglodytinés, 
comprenant  do  petites  for- 
mes ressemblant  aux  fau- 
vettes, à  bec  long  ot  fin, 
à  queue  large  et  arrondie, 
à  livrée  rousse  et  grise,  ou 
noiro,  variée  do  blanc.  (On 
connaît  six  espèces  de  do~ 
nacobius ,  réparties  depuis  lo  Panama  jusqu'au  Chili  : 
donacobius  albolineatus  [Bolivie];  donacoùius  ej/aneus 
[Brésil!;  etc.) 

DONACOCHARA  {ko-ka)  n.  m.  Gonro  d'arachnides 
dipneumonos,  famille  des  argiopidés, 
comprenant  uno  seule  espèce  euro- 
péenne, qui  vit  dans  les  grands  ma- 
récages. (C'est  lo  donacocliara  spe- 
riosa,  petite  araignée  qui  so  trouve 
dans  lo  nord  do  la  Franco.) 

DONACODE  n.  m.  Genre  déplantes 
odoriférantes,  do  lu  fumillo  dos  zingi- 
béracées,  à  port  d'amomum,  qui  croit 
aux  Moluquos. 

DONACOPSi3f/)5fss)  n.m.Paléont. 
Genre  do  niollusques  himellibranchos, 
rauiilledescyrénidés,  comprenant  dos 
coquilles  voisines  dos  corbiculos, 
avant  uno  charnière  &  (rois  dents  car- 
dniales  A  droite  ot  doux  à  gaucho.  (Lo 
t  vpodocogcnro,  fossile  dansTéocèno, 
est  lo  donacopsis  aculangularis.) 

DONA-FRANCISGA.  Qéogr. 

V.     DltNNA-FUANCISCA. 

DONAOH,  pnroisso  dTrlando  (prov.     Donncooharn  (gr  3  f.). 
ilUlsior  [l'onité  do  Doiiegalp,  i\  l'en- 
(100  «lo  la  baioTrarbogha;  a.V000  liub.  —  Comm.  du  cou\t6 
do  Monaghun;  3.800  Itub. 


Donacic  (gr.  2  fois). 


Donacobius. 


DONAGHADEE   —   DONATION 

DONAGHADEE,  vîUe  maritime  d'Irlande  (prov.  d'Ulster 
"^oomté  de  Do%\ii':),  sur  le  canal  du  Nord;  6.000  hab.  Sta- 
tion balnéaire,  pèche  ;  centre  d'élevage  et  d'exportation  de 
bétail.  Depuis  1S53,  un  télégraphe  sous-marin  relie  Dona- 
ghadee  à  Port-Patrick,  sur  la  cote  occidentale  de  l'Ecosse. 

DONAGHCLONCT,  village  d'Irlande  (prov.  d'Ulster 
[comté  de  Down]);  3.900  hab.  Manufacture  de  toile. 

DONAGHEDY,  comm.  d'Irlande  fprov.  d'Ulster  [comté 
de  Tvrouejy;  6.500  hab.  Pierre  à  chaux;  tissage  de  toile. 

DONAGHENRT,  bourg  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Tvroûe   ,  sur  un  tributaire  du  lac  Neagh;  3.350  hab. 

DONAGHHORE,  bourg  d'Irlande  (prov.  de  Munster 
[comté  de  Corkej),  sur  un  affluent  du  fleuve  côtier  Lee; 
3.000  hab.  —  Bourg  de  la  province  d'Ulster  (comté  do 
Donegal),  sur  le  Finn,  affluent  du  fleuve  côtier  Foylc; 
6.370  hab.  —  Bourg  du  comté-  de  Down  :  2.000  hab.  — 
Bourg  du  comté  de  Tyrone,  sur  un  tributaire  du  lac 
Neagh  ;  6.000  hab. 

DONAGHMOTNE,  bourg  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Monaghan]);  6.6S0  hab. 

Dona!,  Dong-NAÏ  ou  Don-NAï.  fleuve  côtier  de 
rindo-Chine  orientale  ou  française,  tributaire  de  la  mer 
de  Chine.  Il  est  formé  par  le  Da-Deung  et  le  Da-Dong, 
grossi  du  Dalagna,  du  Songbé  et  de  la  rivière  de  Saigon, 
et  arrose  Bien-Hoa.  Il  se  jette  dans  la  mer,  après  un  cours 
total  de  400  à  450  kilora. 

Donald,  nom  commun  à  huit  rois  d'Ecosse,  des  m*, 
vu',  IX',  X',  XI'  et  xii'  siècles.  L'histoire  est  muette  sur  les 
trois  premiers,  qui  sont  sans  douie  légendaires.  Citons  : 
Donald  IV,  Breac.  mort  en  643  ;  —  Donald  V,  qui  succéda 
à  son  père  Kenneth  Macalpin  en  860  et  mourut  en  864.  (Il 
était  roi  des  Pietés  et  des  Scots)  ;  —  Donald  VI,  lils  de 
Constantin  I",  roi  d'.\Iban  de  889  à  900,  lequel  défendit  son 
royaume  contre  les  Normands;  —  Donald  VII,  le  même 
que  Duncan  I"  ;  —  Donald  VIII,  le  Blanc,  flls  de  Duncan  I" 
(Réfugié  dans  les  îles  Hébrides,  pendant  la  tyrannie  de 
Macbeth,  il  s'empara  du  pouvoir  en  1093,  au  détriment 
de  ses  neveux,  dont  l'un,  Duncan  II,  le  chassa  en  i094. 
Rétabli  en  1095,  il  mourut,  en  1098,  dans  un  combat  que 
lui  livra  EJgar,  un  autre  de  ses  neveux  soutenu  par  les 
Anglais.) 

]30NALDS0N  (Thomas  Levorton),  architecte  et  écrivain 
d'art  anglais,  né  et  mort  à  Londres  (1795-1885).  Il  visita 
successivement  les  localités  les  plus  remarquables  de 
l'Italie,  de  la  Grèce  et  de  l'Asie  Mineure,  et,  entre  autres 
découvertes,  fit  celle  d'une  curieuse  variété  de  l'ordre 
ionique,  dans  les  ruines  du  temple  d'Apollon  Epikou- 
rios,  à  Bassœ.  De  retour  en  Angleterre,  il  fournit  le  texte 
et  la  partie  architecturale  au  grand  ouvrage  publié  par 
"W.  B.  Cooke,  sur  Pompéi  (1S27),  collabora  au  volume 
ajouté  par  Weale  à  VAthtnes  de  Stuart  (1830),  et  fit  ensuite 
paraître  sa  Collection  des  meilleurs  modèles  de  portes,  d'a- 
près les  monuments  anciens  et  modernes  de  la  Grèce  et  de 
l'Italie  (1833).  Lors  de  la  fondation,  en  1835,  de  l'Institut 
des  architectes  de  la  Grande-Bretagne,  Donaldson  en  fut 
nommé  secrétaire.  En  1843,  il  fut  nommé  professeur  d'ar- 
chitecture et  de  construction  au  collège  de  l'Université 
à  Londres,  et  fut,  l'année  suivante,  nommé  président 
de  l'Institut  des  architectes.  Parmi  les  édifices  exécutés 
d'après  ses  plans,  nous  citerons  :  à  Londres,  l'église  de 
Tous-les-Saints,  la  Bibliotlièque,  Fiaxman-Hall,  et  l'esca- 
lier du  collège  de  l'Université;  à  Woolwich,  l'église  des 
Ecossais,  etc. 

DoNAIiDSON  (John  ■William),  philologue  anglais,  né  à 
Londres  en  1811,  mort  à  Cambridge  en  1861.  Destiné  à  la 
carrière  judiciaire  et  placé  chez  un  attorney,  il  le  quitta 
pour  aller  à  Cambridge  étudier  la  théologie,  au  collège 
de  la  Trinité.  Il  devint  ensuite  principal  du  collège  de 
Bury-Saint-Edmund.  On  lui  doit  :  the  Théâtre of  the  Greeks; 
the  New  Cratylus  (1839);  Varronianus  (1844);  Christian  or- 
thodoxy,  livres  où  l'auteur  montre  ses  préférences  pour  le 
rationalisme,  et  un  grand  nombre  d'articles  fournis  à  la 
■  Quarterly  Review  ».  Il  a  traduit  et  continué  l'Histoire 
de  la  littérature  grecque  d'Otfried  Miiller  (1850-1858). 

Donaldson  (James),  écrivain  anglais,  né  à  Aberdeen 
en  1831.  Il  s'est  adonné  à  l'enseignement  de  la  littérature 
à  Aberdeen,  à  Edimbourg,  et  est  devenu,  en  1890,  recteur 
de  l'université  do  Saint-Andrew  ;  a  collaboré  à  diverses 
revues,  dirigé  le  recued  «■  le  Muséum  »  et  a  publié,  entre 
autres  ouvrages  estimés  :  Modem  greek  G/vïm/nar  (1863)  ; 
Critical  Histonj  of  Christian  literature  and  doctrine,  from 
t/ie  death  of  the  apostlcs  to  the  iViceïie  com«C(7  (1866)  ;  the 
Anle-Nicene  Library  (1867-1876);  etc. 

DONALDSONVILLE,  ville  des  Etats-Unis  (Louisiane), 
sur  le  Missis- 
sipi;  3.120hab. 

DONA-MEN- 
CIA,  ville  'lEs- 

f)agne   (Anda- 
ousio    '  prov. 

de  Cordoue]  ) ,  //  /<C/VJ^^^*^V~^î^^?^/?'^^i^P^ 
sur  un  affluent 
du  Guadajoz  ; 
4.700  hab.  Ré- 
colte et  com- 
merce de  vins, 
d'huiles,  de  cé- 
réales; élève 
do  bétail. 

DONARIUM 
(ri-om')  n.  m. 
A  n  t  i  q.  rom. 
Partie  d'un 
temple  où  l'on 
conservait  les 
offrandes  fai- 
tes aux  dieux. 
Il  Offran'Je  vo- 
tive, consis- 
tant en  armes.  Donarium. 
objets  pr6- 
'  doux,  tableaux,  objets  de  terre  cuito  représentant  la 
partie  du  corps  guérie,  etc. 

DoNAS  (saint),  évoque  do  Reims.  V.  Donatien. 

DONAT  {na  —  du  lai.  donatuM,  gratifié)  n.  m.  Laïque  à  qui 
lo  grand  maître  do  l'ordro  de  Malte  avait  accordé  la  demi- 
croix.  (C'était  le  dernier  rang  de  l'ordre.) 


DONAT  {na)  n.  m.  Titre  d'anciens  traités  de  grammaire 
élémentaire,  que  l'on  considérait  comme  extraits  de  la 
grammaire  latine  d'^EliusDonatus.  il  Nom  donné,  par  ana- 
rogie,à  uu  grand  nombre  de  livres  élémentaires.  (Il  existe, 
par  exemple,  un  Donat  de  la  religion  chrétienne.) 

DONAT  (saint),  évêque  d'Arezzo,  martyrisé  en  361. 
Arrêté  comme  chrétien  sous  le  règne  de  Julien,  il  refusa 
de  sacrifier  aux  idoles  et  fut  décapité.  —  Fête  le  7  août. 

DoNAT  (Donalus),  sectaire  d'Afrique  au  iV  siècle.  II 
était  évêque  des  Cases-Noires  lorsque,  à  la  fin  de  la  per- 
sécution de  Dioclétien,  il  accusa  Mensurius,  évêque  do 
Carthage,  et  Cécilien,  un  de  ses  diacres,  de  traiter  avec 
trop  d'indulgence  les  chrétiens  tradtteurSy  ainsi  nommés 
parce  qu'Us  avaient  livré  les  Livres  saints  aux  païens. 
Quand,  à  la  mort  de  Mensurius,  Cécilien  fut  élu  évêque 
de  Carthage,  Donat  se  mit  à  la  tête  du  parti  qui  refusait 
de  reconnaître  le  nouvel  évêque  (311).  Ses  principaux 
auxiliaires  étaient  deux  prêtres,  anciens  compétiteurs  de 
Cécihen,  et  une  femme  riche  et  intrigante,  nommée  Lu- 
cilla.  Donat,  condamné  à  Rome,  le  fut  une  seconde  fois 
en  Afrique  par  les  délégués  impériaux,  et  une  troisième 
au  concde  d  Arles  (314).  On  ignore  la  date  de  sa  mort. 

DONAT  (Donatus),  évêque  schismatiqiie  de  Carthage, 
mort  vers  355.  Au  début  du  schisme  qui  divisa  l'Eglise 
d'Afrique,  après  la  persécution  de  Dioclétien,  les  dissidents 
avaient  opposé  à  Cécilien,  évêque  légitime  de  Carthage, 
un  des  leurs,  nommé  Majorinus.  A  la  mort  de  ce  dernier, 
Donat  fut  élu  pour  lui  succéder(3l6).  Actif  et  habile,  Donat 
résista  pendant  trente  ans  à  l'autorité  des  papes,  aussi  bien 
qu'à  celle  des  empereurs.  Ses  partisans  lui  donnèrent  le 
nom  de  Grand  et  s'appelèrent  de  son  nom  donatistes,  tant 
à  cause  de  lui  qu'à  cause  de  Donat,  évêque  des  Cases- 
Noires.  (V.  ci-dessus.)  Banni  par  l'empereur  Constant, 
Donat  de  Carthage  mourut  probablement  dans  son  exil. 

Donat  (.Elius),  grammairien  latin  du  iV  siècle  après 
J.-C.  Il  eut  pour  élève  saint  Jérôme.  Son  ouvrage  principal, 
Ars  grammatica,  était  divisé  en  plusieurs  traités  :  Sur  le 
barbarisme.  Sur  le  solécisme,  Sur  les  hiit  parties  du  discours. 
On  a  aussi  sous  son  nom  un  Commentaire  sur  Térence,  qui 
indique  les  originaux  ayant  servi  de  modèle  aux  pièces  de 
l'auteur  latin,  la  date  de  leur  représentation,  etc.  Les  traités 
de  Donat  sont,  avec  les  Ecritures,  les  plus  anciens  livres 
imprimés.  La  Bibliothèque  nationale  en  possède  deux 
planches  en  bois,  où  les  lettres  sont  sculptées  en  relief  et  à 
rebours.  L'A/"5  grammatica.  si  répandu  au  moyen  âge  qu'on 
donnait  aux  rudiments  le  nom  de  donats,  a  eu,  depuis  l'in- 
vention de  l'imprimerie,  un  nombre  prodigieux  d'éditions. 

Donat  (Titus  Claudius),  grammairien  latin  du  iV  siè- 
cle apr.  J.-C.  Auteur  d'un  Commentaire  sur  Y  Ars  gram- 
matica de  son  illustre  homonyme,  il  est  aussi  l'auteur  d'un 
Commentaire  et  d'une  Biographie  de  Virgile.  On  lui  attri- 
bue, en  outre,  divers  traités  sur  des  sujets  de  grammaire. 

Donat  (saint),  évêque  de  Besançon,  né  en  592,  mort 
en  651  ou  660.  Il  était  fils  de  Waldalône,  duc  de  la  Bour- 
gogne transjurane.  Baptisé  et  instruit  par  saint  Coloraban, 
abbé  de  Luxeuil,  il  fut  promu  à  l'épiscopat  en  G24,  assista 
aux  conciles  de  Reims  (625)  et  de  Chalon-sur-Saône  (646), 
fonda  à  Besançon  l'abbaye  de  Saint-Paul,  et  donna  aux 
religieuses  de  Jussa-Moutier  des  règles  dont  la  préface 
parut  si  belle  à  dom  Mabillon  qu'il  l'inséra  dans  ses 
Ajinales  de  Saint-Benoît.  —  Fête  le  22  juillet. 

DONATAIRE  {t>^r  —  lat.  donatarius  ;  de  donare.  donnerai 
n.  Personne  qui  reçoit  une  donation,  ii  Se  dit  quelquefois, 
abusivement,  pour  donateur,  trici;. 

—  Anton.  Donateur. 

Donataire  (la  Vierge  au).  V.  Vierge. 

DONATELLO  (connu  aussi  sous  le  nom  de  Donato  ou 
Donato  di  Niccolo  di  Betto  Bardi),  sculpteur  toscan,  né 
à  Florence  en  1386,  mort  en  1466.  Il  se  lia  de  bonne  heure 
avec  Brunellesco.  Les  grands  modèles  de  l'antiquité  agi- 
rent puissamment  sur  sou  esprit.  Après  un  séjour  de  deux 
ou  trois  ans  à  Rome,  il  revint  à  Florence;  c'est  alors  que 
sa  carrière  de  sculpteur  commence  réellement.  Le  pre- 
mier ouvrage  dans  lequel 
Dona  telle  affirme  avec 
éclat  sa  personnalité  est  la 
statue  de  marbre  de  saint 
Michel,  sur  la  façade  nord 
de  l'église  Or-San-Michele, 
avec  les  bas-reliefs  qui 
l'accompagnaient.  C'est 
dans  ce  même  sentiment 
qu'il  sculpta  les  trois  ad- 
mirables figures  qui  ornent 
la  façade  ouest  du  campa- 
nile de  Santa-Maria  del 
Fiore,  saint  Jean-Baptiste, 
lo  roi  David  et  le  prophète 
Jérémie. 

Parmi  les  œuvres  qui  ap- 
partiennent à  la  première 
période  florentine  de  l'ar- 
tiste, et  dans  lesquelles  il  se 
tient  également  éloigné  de 
l'imitation  servile  de  l'an- 
tique et  du  réalisme  vio- 
lent auquel  il  s'abandonnait  quelquefois,  citons  :  la  statue 
et  le  buste  de  saiiit  Jean,  du  palais  Martelli  ;  le  Christ 
au  .sépulcre,  soutenu  par  dos  anges  ;  la  belle  Madone  avec 
l'çnfam  ;  Jésus-Christ  dutinant  les  clefs  à  saint  Pierre,  du 
Kcnsington  Muséum  ;  le  charmant  profil,  également  en 
très  bas  relief,  de  saint  Jean,  aux  Offices;  la  tête  de  jeune 
lillo  du  même  genre,  au  Louvre.  Ces  ouvrages  sont  scul- 
ptés on  très  bas  relief  sur  pietra  serena  (pierre  d'un  gris 
bleu,  très  souvent  employée  par  Donatello). 

Donatello  était  très  lié  avec  Côme  de  Médicis,  qui  le 
protégeait.  C'est  probablement  à  son  influence  et  à  celle 
de  Ghiborti  que  l'on  doit  certains  ouvrages  directement 
inspirés  de  l'antique.  C'est  ainsi  que  Côme  lui  fit  exécuter, 
d'après  dos  pierres  gravées,  huit  tondi,  qui  ornent  la  frise 
du  premier  corlile  du  palais  Riccardi  ;  la  statue  de  bronze 
de  David.  Dans  de  plus  nombreux  et  plus  importants  mor- 
ceaux, Donatello  s'abandonne  à  son  tempérament  natura- 
liste :  lo  Saint  Jean-Baptiste  des  Offices,  et  la  Madeleine 
du  baptistère  do  Florence  sont  d'admirables  études  psv- 
cbologiquos,  plutôt  que  des  œuvres  d'art  d'un  bon  carac- 
tère. Nous  en  dirons  autant  de  la  Mise  au  tombeau,  bas- 
relief  de  bronze  (Vienne.) 

Donatello  exécuta  quatre  monuments  on  collaboration 


Donatello, 


802 

avec  Michelozzo  Michelozzi,  architecte  et  sculpteur  flo- 
rentin ;  les  tombeaux  du  pape  Jean  XXIII,  du  cardinal 
Brancacci  et  de  Bartolomeo  Aragazzi,  ainsi  que  le  bas- 
relief  de  bronze  des  fonts  baptismaux  du  baptistère  de 
Sienne,  qui  ont  sans  doute  été  terminés  entre  1420  et  1432. 

C'est  en  1444  que  Donatello  se  rendit  à  Padoue,  où  il 
devait  faire  quelques-uns  do  ses  principaux  ouvrages  ; 
entre  autres,  la  statue  de  Gattamelata,  et  surtout  ses  beaux 
travaux  dans  la  basilique  de  Saint-Antoine.  De  1450  à 
1453,  Donatello  séjourna  à  Ferrare,  à  Venise,  à  Modène, 
puis  revint  à  Padoue.  En  1456,  nous  le  trouvons  à  Ferrare  ; 
c'est  probablement  en  1457  qu'il  rentra  à  Florence.  Quoi- 
qu'il etit  dépassé  la  soixantaine,  Donatello  était  encore 
plein  d'activité,  et  c'est  sans  doute  entre  cette  époque  et 
1466,  date  de  sa  mort,  qu'il  exécuta  plusieurs  des  ouvrages 
que  nous  avons  mentionnés,  et  auxquels  il  faut  ajouter 
la  niche  de  San  Michèle,  la  statue  de  bronze  de  saint  Jean, 
au  dôme  de  Sienne,  et  les  Quatre  éi-'angélistes  de  stuc  pour 
l'église  Saint-Laurent.  Après  la  mort  de  Côme  de  Médicis, 
et  malgré  les  attentions  dont  son  successeur  Pierre  le  com- 
bla, Donatello  ne  fit  plus  que  végéter.  Suivant  son  désir, 
il  fut  enterré  dans  l'église  Saint-Laurent,  tout  près  du  tom- 
beau de  son  ami  Côme. 

Donatello  fut  le  précurseur  de  Michel-Ange.  Formé  par 
l'étude  de  l'antiquité,  il  garda,  plus  même  que  Ghiberti,  les 
grandes  ordonnances  et  la  simplicité  des  anciens. 

Donatello  ou  Donato  (Simone  Fiorentino,  sur- 
nommé), sculpteur  italien  qui  pourrait  être  Simon  Guini, 
et  qui  vivait  au  xv"  siècle.  On  cite  parmi  ses  meilleurs 
ouvrages  la  plaque  tombale  en  bronze  de  Martin  V,  dans 
l'église  de  Saint-Jean  de  Latrao,  et  les  bas-reliefs  de  l'une 
des  portes  de  Saint-Pierre  de  Rome,  qu'il  exécuta  en  col- 
laboration avec  Filarete. 

DONATERIE  [rî)  n.  f.  Une  des  charges  de  l'ordre  do 
Saint-Jean  de  Jérusalem. 

DONATEUR,  TRICE  (du  lat.  donator,  trix.  même  sens; 
de  donare,  donner)  n.  Personne  qui  fait  une  donation. 
il  Celui,  celle  qui  donne,  qui  dispense  :  Dieu  est  le  dona- 
teur de  toJts  biens.  (Peu  us.) 

—  Anton.  Donataire. 

Donati  (Corso),  chef  de  parti  florentin  au  xiv»  siècle, 
mort  eu  1308.  Dune  illustre  famille  guelfe,  devenu  popu- 
laire par  sa  victoire  de  Campaldino  sur  les  Arétins,  il 
forma  le  parti  des  Aoirs  contre  la  bourgeoisie  dominante 
des  Blancs,  s'appuyant  à  la  fois  sur  laristocratie  et  le 
peuple  ;  il  lutta  jusqu'en  1300,  où  il  fut  exilé  avec  son  rival 
Cerchi.  Ramené  en  triomphe  par  Charles  de  Valois  en  1301, 
il  exerça  la  dictature  jusqu'en  1308,  où  un  soulèvement 
de  ses  ennemis  l'obligea  à  se  donner  la  mort. 

Donati  (Ignace\  compositeur  italien,  né  vers  la  fin 
du  xvi"  siècle  à  Casalmaggiore.  Il  fut  maître  de  chapelle 
à  la  cathédrale  de  Milan.  On  connaît  de  lui  de  nombreuses 
compositions  religieuses  à  plusieurs  voix;  entre  autres, 
trois  recueils  de  messes,  des  concerts,  trois  recueils  de 
motets  concertés,  des  psaumes,  des  litanies,  des  ma- 
drigaux, etc. 

Donati  (Jean-Baptiste),  astronome  italien,  né  à  Piso 
en  1826,  mort  à  Florence  en  1873.  Il  montra  de  bonne 
heure  une  rare  aptitude  pour  les  sciences  mathématiques, 
qu'il  étudia,  ainsi  que  l'astronomie.  En  1854  il  devint  pro- 
fesseur d'astronomie  à  l'Institut  royal  de  Florence  et,  dix 
ans  plus  tard,  il  remplaça  Amici  comme  directeur  do 
l'observatoire  de  cette  ville.  Donati  acquit  une  grande 
réputation  dans  le  monde  savant,  grâce  à  la  comète  qu'il 
découvrit  en  1858,  qui  porte  son  nom  et  qui  fut  pour  lui 
l'occasion  de  travaux  extrêmement  remarquables.  11  publia 
sur  les  trois  observations  nécessaires  pour  trouver  l'orbite 
de  certains  corps  célestes  un  mémoire  qui  fit  sensation.  Il 
étudia  les  aurores  boréales ,  l'application  du  spectroscope 
à  l'étude  de  la  constitution  des  astres,  et  il  inventa  le 
spectroscope  avec  25  prismes.  Donati  mourut  du  choléra. 
La  liste  des  nombreux  mémoires  qu'il  a  publiés  se  trouve 
dans  le  Catalogue  of  scientific  papers  of  the  royal  Society 
(1868-1877). 

Donati  (Antoine),  apothicaire  de  Venise  (1606-1659).  Il 
a  publié,  en  1631,  un  ouvrage  très  curieux  sur  la  fiore  du 
littoral  de  Venise. 

D0NATIE  {sî  —  rad.  Donati,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de  pe- 
tites herbes  cespiteuses,  de  la  famille  des  saxifragacées, 
caractérisé  par  un  ovaire  triloculaire.  (Lesdonaties  crois- 
sent dans  r.\mérique  du  Sud.) 

Donatien  (saint),  martyr,  mort  à  Nantes  vers  299.  Il 
fut  emprisonné  avec  son  frère  Rogatien,  pour  avoir  pro- 
pagé la  religion  chrétienne.  Sur  leur  refus  d'abjurer,  le 
gouvernement  de  l'Armorique  les  fit  mettre  à  mort,  après 
les  avoir  soumis  à  une  longue  torture.  —  L'Eglise  les 
honore  le  24  mai. 

Donatien  (saint),  également  connu  sous  le  nom  de 
DoNAS,  septième  évêoue  de  Reims,  mort  en  389.  Il  est 
devenu  le  patron  de  la  ville  de  Bruges,  et  est  honoré  le 
14  octobre. 

''  D0NATIF  (du  lat.  donativum  ;  de  donare,  donner)  n.  m. 
Hist.  rom.  Gratification  accordée  aux  troupes  en  campa- 
gne. Il  Par  anal.  Présent;  Un  do:^ atif  de  mille  écus.ÇVieyix.) 
DONATILLE  (sainte"),  martyre  d'Afrique,  qui  mourut 
vers  303.  Née  dans  la  ville  de"  Tuburbe,  elle  y  fut  sou- 
mise à  la  torture,  avec  une  do  ses  compagnes  nommée 
Maxime.  Témoin  du  courage  des  deux  vierges,  une  jeune 
fille  appelée  Seconde  se  déclara  chrétienne  et  se  livra 
aux  bourreaux.  Elles  eurent  toutes  trois  la  tête  tranchée, 
et  furent  longtemps  honorées  en  Afrique,  sous  le  nom 
des  rierges  tiiburbitaines.  —  Fête  lo  30  juillet. 

DONATION  {si-on  —  du  lat.  donatio;  de  donare,  donner) 
n.  f.  Cession  gratuite  d'un  bien. 

—  Encycl.  Donation  entre  vifs.  Dr.  rom.  Une  donation 
entre  vifs  était  tout  acte  par  lequel  une  personne,  le  dona- 
teur, consentait  à  s'appauvrir  actuellement  d'une  fraction  de 
son  patrimoine,  dans  une  intention  libérale,  au  profit  dune 
autre  personne  qui  s'enrichissait,  le  donataire.  Les  actes 
les  plus  variés  pouvaient  servir  à  réaliser  une  donation  : 
translation  de  propriété,  constitution  ou  extinction  de  ser- 
vitude, formation  ou  extinction  d'obligation.  La  donation 
était  parfaite  à  la  seule  condition  que  ces  actes  fussent 
régulièrement  faits.  Une  restriction  à  la  faculté  de  donner 
a  été  introduite  par  la  loi  Cincia.  Plus  tard,  Constance- 
('liloro    soumit   les    donations    ù    V insinuation.    Justinicn 


U 


01 


803 

considéra  la  convontion  do  donnor  commo  obligatoiro  par 
oUo-mèmo,  ot  on  Ut  aiusi  uu  pacto  légitime  bauctiounô 
par  uno  acliou. 

Ane.  dr.  fram;.  L'ancion  droit  français  a  introduit  dans 
les  donations  doux  caractères  nouveaux  :  l'irrtWocabilité 
ot  la  solonnitô.  Le  donateur  no  put  plus  so  réserver  aucun 
moyen  do  revenir  sur  sa  lil)ùralité,  ce  qu'on  exprima  par 
l'axiome  :  Donnry  et  retenir  ne  vaut.  L'ordonnance  do  1731 
sur  les  donations  imposa  la  rédaction  d'un  acte  notarié. 
La  loi  du  17  nivôso  an  II  so  montra  très  sévùre  pour  los 
donations. 

Dr.  mod.  La  donation  outre  vifs  est  l'acte  par  lequel  une 

fiorsonne  so  dôpouillo  actuoUomont  ot  irrévocablement  do 
a  propriété  d'uuo  chose  en  faveur  d'une  autre  porsouno, 
qui  l'acoopte. 

La  donation  est  (jratnitc  de  sa  nature;  toutefois,  elle 
peut  Ôtro  faite  sous  certaines  cliarges  {donation  onéreuse), 
sans  perdre  son  caractère,  pourvu  que  ces  cliarges  no 
puissent  être  considérées  commo  l'équivalent  ou  io  prix 
do  l'objet  donné.  KUe  no  peut  comprendre  que  des  biens 
appartenant  au  donateur  au  moment  môme  du  contrat, 
la  donation  transférant  un  droit  actuel  et  certain. 

Klte  cloit  être  irrévocable,  mais  une  donation  peut  être 
faite  sous  une  condition  casucllo,  c'est-à-dire  sous  uno 
condition  ne  dépendant  pas  de  la  seule  volonté  du  donateur 
{donation  conditionnelle). 

La  donation  mutuelle  est  celle  que  deux  personnes  so 
font  réciproquement  par  lo  môme  acte.  —  La  donation 
alternative  a  pour  objet  une  chose  on  une  autre,  au  choix 
du  donateur  ou  du  donataire.  —  La  donation  rémunératrice 
est  celle  qui  est  faite  en  récompense  do  services  rendus. 

Toutes  personnes  peuvent  disposer  ou  recevoir  par  do- 
nation entre  vifs,  excepté  les  personnes  qui  ne  sont  pas 
saines  d'esprit,  les  mineurs  au-dessous  de  seize  ans,  les 
interdits,  les  condamnés  à  une  peine  afflictive  perpétuelle. 
(C.civ.,  902.)  Les  femmes  mariées  no  peuvent  faire  aucune 
donation  sans  l'autorisation  de  leur  mari  ou  do  la  justice  ; 
les  individus  pourvus  d'un  conseil  judiciaire,  sans  l'assi- 
stance de  leur  conseil;  los  personnes  dites  de  mainmorte 
(départements,  communes,  établissements  publics,  etc.)  ne 
peuvent  accepter  do  libéralités  qu'avec  l'autorisation  du 
gouvernement.  Lo  tuteur  ne  peut  rien  recevoir  do  .son  pu- 
pille, ni  les  médecins,  pharmaciens,  ministres  des  cultes  du 
malade  qu'ils  ont  soigné  ou  assisté. 

La  liberté  do  disposer  de  ses  biens  n'est  cependant 
pas  absolue;  elle  a  été  limitée  en  faveur  de  certaines 
personnes  spécialement  désignées  par  la  loi.  V.  quotité 
disponible. 

Toute  donation  doit  ôtro  passée  par  acte  devant  notaire. 
L'acceptation  du  donataire  doit  être  expresse  ;  elle  peut 
avoir  heu  par  acte  postérieur  ot  authentique,  mais  elle 
doit,  dans  ce  cas,  être  notitiée  au  donateur.  Lorsque  l'objet 
donné  consiste  en  un  immeuble,  le  donataire  n'en  devient 
propriétaire,  à  l'égard  des  tiers,  qu'à  la  suite  de  la  tran- 
scription de  l'acte  de  donation  au  bureau  des  hypothèques 
du  lieu  do  la  situation  des  biens.  V,  transcription. 

Par  exception  au  principe  de  l'irrévocabilité,  les  dona- 
tions entre  vifs  peuvent  être  révoquées  :  1*»  pour  inexécu- 
tion des  conditions;  2"  pour  ingratitude  (attentat  à  la  vie 
du  donateur,  sévices,  délits  ou  injures  graves);  3"  pour 
cause  de  survenance  d'enfants,  alors  que  le  donateur 
n'avait  pas  do  descendants  à  l'époque  do  la  donation. 

—  Donation  pROPTiiR  ndptias.  Dr.  rom.  On  appelait 
ainsi  uno  donation  qui  était  faite  à  la  femme  par  son  futur 
mari  avant  le  mariage.  Elle  était  comme  un  corrélatif  de 
la  dot  et  soumise  aux  mômes  conditions  juridiques. 

—  Donation  par  contrat  de  mariagc.  Dr.  mod".  On 
nomme  ainsi  los  donations  faites  par  dos  tiers  aux  futurs 
époux  ou  par  les  futurs  époux  entre  eux,  dans  leur  contrat 
de  mariage.  Elles  peuvent  avoir  pour  objet,  soit  les  biens 
présents  du  donateur,  soit  ses  biens  à  venir,  soit  à  la  fois 
ses  biens  présents  et  i  venir.  Les  donations  de  biens  i 
venir  sont  désignées  plus  spécialement  sous  le  nom 
d'institutions  contractuelles  ;  elles  no  doivent  produire  leur 
effet  qu'au  décès  du  donateur  et  en  cas  do  survie  du  do- 
nataire ou  de  ses  descendants  ;  elles  sont  irrévocables, 
en  ce  sens  que  le  donateur  ne  peut  plus  disposer  à  titre 
gratuit  des  choses  données. 

—  Donation  entru  époux.  Dr.  rom.  La  donation  entre 
époux  était  celle  faite  par  l'undes  époux  à  l'autre  au  cours  du 
mariage.  Libres  à  l'origine,  ces  donations  furent  prohibées 
par  la  coutume.  Un  sénatus-consulto,  rendu  sur  la  propo- 
sition d'Antonin  Caracalla  {oratio  Aîitonini),  di'ïclara  que  la 
donation  serait  valable  si  l'époux  donateur  mourait  avant 
lo  donataire  sans  avoir  révoqué  la  donation.  Justinien 
considéra  la  dunation  commo  ayant  été,  en  pareil  cas, 
rétroactivement  valable  dès  l'orfgine,  et  il  la  soumit  aux 
règles  dos  donations  entro  vifs  et  à  l'insinuation. 

Ane.  dr.  fr.  Dans  les  pays  de  droit  écrit,  los  donations 
entre  époux  étaient  permises,  mais  elles  étaient  révoca- 
bles et  caduques,  en  cas  de  prôdécès  du  donataire.  Dans 
les  pays  do  coutume,  toute  donation  entre  époux  était  in- 
terdite, à  l'exception  du  don  mutuel.  (V.  co  mot.)  Ij'ordon- 
nanco  do  1731  no  s'appliquait  pas  aux  donations  ontro 
époux. 

Dr.  mod.  Les  époux  peuvent,  pondant  le  mariage,  se 
faire  des  donations  par  acte  notarié  ou  sous  seing  privé, 
mais  aucune  donation  mutuelle  et  réciproipio  no  peut  ôtro 
valablement  consentie  par  un  seul  ot  môme  acte.  L'époux 
donataire  conserve  toujours  la  faculté  do  révoquer  la  do- 
nation qu'il  a  faite. 

~  Donation  A,  causk  hk  mort.  Dr.  rom.  Uno  donation 
était  dite  ù.  cause  do  mort ,  mortis  causa,  lorsqu'il  avait  été 
convenu  entre  lo  donateur  et  le  donataire  que  sa  perfec- 
tion serait  subordonnée  à  la  survie  du  donataire  au  dona- 
teur. La  donation  à  cause  do  mort,  à  l'origine  distincte 
du  loj^s,  a  tondu  à  s'en  rapprocher  de  plus  on  plus;  on 
voulait  ompôclior  ainsi  do  faire,  sous  cette  forme,  co  qui 
était  défondu  sous  forme  do  legs.  Justinien  assimila  les 
donations  mortis  causa  aux  legs;  toutefois,  elles  en  diffé- 
raient on  co  qu'elles  supposaient  une  convontion  ot  n'étaient 
]»as  ollos-mômes  un  modo  d*ac(piérir  la  propriété. 

Ane.  dr.  fr.  Les  donations  à  cause  do  mort  étaient 
restées,  dans  los  pays  do  droit  écrit,  ce  qu'elles  étaient  on 
droit  romain;  elles  furent,  on  général,  exclues  dans  les 
pays  de  coutume.  L'ordonnance  do  \T.\\  sur  los  donations 
les  prohiba  comme  contraires  ù  la  règle  ■<  donner  ot  rete- 
nir no  vaut  ".  Lo  Codo  civil  no  les  a  pas  rétablios(art,  893). 

—  Donation  tkstamkntaiuk.    Dr.  civ.  V.  lkcis,  tkh- 

TAMKNT. 

—  Fin.  I^es  donations  sont  assujetties  il  un  droit  pro- 
portionnel do  niuiuLion  dont  lo  taux  varie  d'après  lo  degré 


III. 


do  parenté  entre  lo  donateur  ot  lo  donataire,  suivant  qu'il 
s'agit  do  meuljlt'S  ou  d'immeubles,  ot  selon  que  la  libé- 
i^iilito  est  faite  hors  ou  par  contrat  de  mariage. 

Donation  de  Constantin  (De  la  fausse),  pamphbît 
do  Laurent  Valla  (lUO;  imprimé  en  1.520).  Il  porte  pour 
titro  latin  :  Laurcntii  Vallcnsis  de  falso  crédita  et  ementita 
Constant ini  dunatione  LibelLus.  A  l'époque  de  Laurent  Valla, 
la  donation  do  Constantin,  telle  qu  elle  est  insérée  dans  la 
i'umi)ilation  du  xii"  siècle  connue  sous  le  nom  do  décret  de 
(Iraticn,  passait  pour  absolument  authentique  et  inatta- 
ipiable.  La  réfutation  do  Laurent  Valla  fut  la  i)remièro 
attaque  savante  dirigée  contre  co  monument  de  prodi- 
gieuse audaco  et  d'imposture. 

DONATISME  {tissm'  —  du  n.  do  Donat,  évoque  do  Car- 
thage)  [1,  m.  Hérésie  des  donatîstos. 

DONATISTE  {tissf  —  rad.  donatisvie)  n.  m.  Ilist.  roi. 
Nom  donné  aux  sectateurs  do  Douai. 

—  Encvcl.  Lo  schisme  des  donatistes,  ainsi  nommes 
parce  qu'ils  eurent  successivement  à  leur  tète  doux  évo- 
ques du  nom  do  Donat  (v.  plus  haut),  troubla  profonde-' 
ment  l'Eglise  d'Afrique  pondant  tout  le  iV  siècle.  Ce 
schisme  fut  condamné  par  plusieurs  conciles  et  une  con- 
férence solennelle  tenue  àCarthage,  en  il!,  porta  un  coup 
mortel  au  parti.  Les  donatistes,  publiquement  confondus, 
rentrèrent  en  grand  nombre  dans  le  sein  de  l'Eglise.  Ho- 
norius  et  Théodose  le  Jeune  poursuivirent  sévèrement  les 
débris  de  la  secte,  qui  végéta  encore  jusqu'à  l'invasion 
des  Arabes. 

Les  donatistes  faisaient  dépendre  la  validité  des  sacre- 
ments do  la  sainteté  de  celui  qui  les  administre. 

DONATIVUM  (l'om')  n.  m.  Don  en  argent,  accordé  aux 
soldats  par  les  empereurs  romains  à  l'occasion  do  leur 
avènement. 

—  Encycl.  Le  donativum  fut  bientôt  exigé  commo  un  dii. 
Galba  fut  renversé  pour  no  l'avoir  pas  payé.  On  vit  les 
candidats  à  l'empire  se  disputer  le  pouvoir  à  coups  de 
surenchère,  et  les  sommes  ainsi  distribuées  furent  par- 
fois exorbitantes.  Les  prétoriens,  surtout,  se  distinguèrent 
par  l'avidité  de  leurs  prétentions. 

DONATO,  famille  vénitienne,  dont  les  principaux  mem- 
bres furent  :  Louis  Donato,  né  à  Venise,  mort  à  Gênes 
on  1386.  (Général  des  franciscains,  puis  cardinal  du  pape 
Urbain  VI  en  1381,  il  fut  chargé  de  rallier  le  roi  de 
Naples,  Charles  III,  à  la  cause  pontificale.  Accusé  de 
trahison  par  Urbain,  que  ses  malheurs  rendaient  commo 
furieux,  il  fut  mis  à  mort);  —  François  Donato,  doge 
de  Venise  de  1545  à  1553,  qui  construisit  l'hôtel  des  mon- 
naies et  acheva  la  bibliothèque  Saint-Marc  ;  —  Léonard 
Donato,  doge  de  Venise  de  lôOS  à  1612,  lequel  soutint 
une  lutte  célèbre  contre  les  jésuites.  (Le  pape  Paid  V  los 
défendit  d'abord  par  l'excommunication  et  l'interdit  ;  mais, 
Henri  IV  l'ayant  réconcilié  avec  Donato,  les  jésuites  fu- 
rent chassés  de  la  république);  —  Nicolas  Donato,  pa- 
rent du  précédent,  doge  de  Venise  en  mars-avril  1618.  (Il 
succomba  à  un  soulèvement  démocratique  provoqué  par 
Bedmar,  ambassadeur  d'Espagne)  ;  —  Antoine  Donato, 
neveu  de  Léonard,  célèbre  concussionnaire,  qui  s'exila 
en  1618  pour  échapper  à  une  condamnation  capitale;  — 
Nicolas  Donato,  littérateur  italien,  né  à  Venise  eu  1705, 
mort  en  1765,  auteur  de  VUomo  di  govemo  (l'Homme  d'Etat) 
[Paris,  sous  la  rubrique  Liège,  1767]. 

Donato  ou  Donatx  (Balthazar),  musicien  italien  du 
xvi"  siècle.  Il  fut  chantre  à  l'église  Saint-Marc,  puis  maître 
de  la  petite  chapelle  de  cette  église,  et  entin,  en  1590,  à 
la  mort  de  Zarlino,  maître  de  la  grande  chapelle.  Compo- 
siteur brillant  par  dos  formes  sévères  et  par  des  idées 
d'uiio  rare  originalité,  Donato  a  écrit  un  grand  nombre 
de  compositions,  madrigaux,  motets,  villanelles  napoli- 
taines, qui  lo  placent  à  un  rang  très  élevé  parmi  les  ar- 
tistes de  son  temps. 

Donato,  sculpteur  italien.  V.  Donatello. 

Donato  (Alfred  d'HoNT,  dit),  magnétiseur  belge,  né 
ù  Chônéo  (prov.  de  Liège),  en  18*0,  niort  à  Paris  eiï  I900. 
Il  a  rénové  les  découvertes  do  Braid  et  les  a  popularisées 
par  l'emploi  de  procédés  qu'il  inventa  sous  lo  titro  do 
tascination.  Après  avoir  parcouru  uno  partie  de  l'Europe, 
il  vint  en  l«"t>  à  Paris,  où  son  succès  suscita  les  expérien- 
ces du  D'  Charcot  sur  les  hystériques  de  la  .Salpûtrière. 

DoNAU,  nom  allemand  du  Danube.  V.  Dandbe. 

DonaUESCHINGEN  ,  ville  d'Allemagne  (i^r.-ducbo  do 
Badoi,  au  cniilliicnt  des  trois  ruisseaux,  la  Brege,  la  Bri- 
gacb  et  leKiesol,  qui  forment  le  Danubo;  3.500  hab.  Beau 
chàtouu  princier,  qui  contient  uno  grande  bibliothèque  do 
10.000  volumes,  dos  archives  précieuses  et  uno  galerie  do 
tableaux  ot  de  gravures.  Près  do  la  ville,  ruines  du  château 
do  Furstonborg,  qui  fut  jadis  la  résidence  dos  princes  de 
co  nom  et  fut  détruit  pendant  la  guerre  do  Tronto  ans. 

DONAUWEFTH,  villo  d'Allemagne  (Bavière  [cercle  do 
SoualH'jt,  rh.liuu  do  district,  au  conlluont  do  la  Wôrnitz 
et  du  Danube  ;  t. 000  hab.  On  y  remarque  ;  l'église  parois- 
siale ;  l'ancieiino  abbavo  des  bénédictins  do  Iloiligen- 
kreuz,  transformée  en  cnàteau  ;  la  chapelle  de  l'abbaye. 
Donauworth,  qui  tire  son  nom  du  château  doWturth,  ac- 
tuellement ruiné,  devint,  au  xiii*  siècle,  la  résidonco  dos 
ducs  do  la  Hauto-Baviôro  ot,  on  1308,  ville  impériale.  Vic- 
toires de  Marlborough  en  1704  et  do  Soult  ou  1805. 

DONAWITZ,  bourg  d'Austro-Hongrie  (Styrie  [cercle  do 
Briickj);  8.100  hab.  Grande  industrie  métallurgique. 

DONAX  {naliss)  n.  m.  Bot.  Genre  do  graminées,  compre- 
nant plusieurs  espèces  d'arondes  de  hauto  taille.  11  Genre 
do  zingibérncéos,  caractérisé  par  lo  tubo  du  périantho 
tloral,  dos  suimiiiodos  pétaloïdos  ot  un  soûl  ovulo.  (On  on 
connaît  dix  espèces  américaines.) 

—  Moll.  Goure  do  mollusques,  typo  de  la  famille  des 
donacidés,  comprenant  des  animaux'niarins  ou  fréquentant 
<laiis  les  eaux  samnàtres,  et  dont  on  connaît  une  centaine 
d'ospôcos  dos  mers  tempérées  ot  chaudos,  ot  quelques 
autres,  fossiles  dans  los  terrains  tortiairos. 

DONAZAN.  Géopr.  V.  DoNNKZAN. 

DON-BENITO,  ville  d'Espagno  (Kstrémadure  fprov.  do 
Badaj.»/.  ri,sur  lo  (iuadiana;  ic.ooo  hai).  Fabrication  do  cha- 
peaux, presses  A  huile;  contre  commercial  important. 

DONC  [autrefois  uoNtiUES  —  du  lat.  tune  —  dmik'  de- 
vant uiin  voyelle  ou  au  commencement  ol  à  la  lin  d'une 


DONATISME   —   DONDI 

phrase;  don  partout  ailleurs]  conj.  Donc  exprime  :  l"  la 
conclusion  d'un  raisonnement  précédent,  la  conséquonco 
d'un  fait  antérieur  : /e  ;)eHA'e,  donc  ./e  suis  (Doscartes); 
2"  un  étonnemeiit  accompagné  quelquefois  d'un  senti- 
mont  do  satisfaction  ou  do  dépit  ;  C'est  donc  enfin  ter- 
miné! ;  3"  l'incrédulité  ou  une  certaine  surprise  incrédule  : 
Allons  DONCI  pas  possible!  il  Donc  accomp:igno  parfois, 
pour  y  ajouter  plus  de  force  :  X"  une  interrogation  : 
Qu'as-tu  DONC  aujourd'hui? ;  2"  uno  injonction,  un  avertis- 
sement :  Arrive,  arrive  donc  Gare,  gare  donc!  il  Enfin, 
Donc  sort  souvent  do  simple  transition  pour  revenir  à  un 
sujet  momentanément  laissé  do  coté  :  Donc,  pour  en  re- 
venir à  notre  homme... 

—  Allus.  littér.  :  Je  pense,  donc  je  suis.  V.  cogito, 

ERGO  SU  M. 

Don  Carlos.  Littér.  et  b.-arts.  V.  Carlos  (don). 

DONCASTER  (lat.  Danum),  ville  d'Angleterre  (comté 
d'York  [West-Riding]),  sur  le  Don;  2G.00Q  hab. Fonderies 
do  fer  et  de  cuivre,  construction  de  locomotives,  fabriques 
do  toiles  à  sac  et  autres  établissements  industriels.  Mar- 
ché à  blé  considérable.  Champ  de  courses. 

Don  César  de  Bazan,  un  des  personnages  épisodi- 
qucs  de  Jtug  Blas,  ot  une  des  plus  heureuses  créations  de 
Victor  Hugo.  —  Don  César,  typo  du  bohème  gentilhomme, 
est  un  grand  soigneur  devenu  gueux,  qui  se  lait  au  besoin 
chef  de  voleurs  et  do  bandits  ;  mais  le  bohème  castil- 
lan conserve,  malgré  sa  misère,  une  allure  noble  et  gé- 
néreuse; malgré  ses  actes  repréheusibles,  des  sentiments 
chevaleresques,  poétiques  même,  qui  font  qu'on  lui  par- 
donne tout;  enfin,  malgré  ses  malheurs,  une  philosophie 
insouciante,  une  gaieté  franche,  qui  le  rendent  tout  à  fait 
sympathique. 

Don  César  de  Bazan,  drame  en  cinq  actes,  en  prose 
mêlée  de  chant,  par  Dumanoir  et  d'Ennery  (Porte-Saint- 
Martin,  1844).  —  Don  José  de  Santarem,  ministre  do 
Charles  II  d'Espagne,  fait  la  cour  à  la  reine,  et,  pour  ser- 
vir ses  projets,  désirerait  fort  que  le  roi,  de  son  côté,  fût 
infidèle.  Il  veut  lui  donner  comme  maîtresse  Maritana,  la 
jolie  chanteuse  des  rues.  Mais  il  faudrait  que  celle-ci  eût 
accès  à  la  cour.  Comment  faire?  Don  José  trouve  un  moyen. 
Don  César  de  Bazan  ,  comte  de  Garofa,  grand  seigneur 
gueuxet  bohème,  ayant  été  condamné  à  mort  pour  infrac- 
tion à  l'édit  sur  lo  duel ,  le  ministre  va  voir  ce  gentil- 
homme. En  échange  de  quelques  bons  procédés,  il  obtient 
de  l'insouciant  hidalgo  qu'avant  d'être  fusillé,  il  épousera 
Maritana.  Elle  deviendra  ainsi,  du  même  coup,  comtesse 
et  veuve  avant  la  lettre.  Ainsi  dit,  ainsi  fait.. .Mais  don  César 
no  meurt  pas  ;  Lazarille,  jeune  armurier  de  ses  amis,  a  sub- 
tilement escamoté  les  balles  qui  devaient  le  tuer.  Miracu- 
leusement sauvé,  don  César  de  Bazan  devient  amoureux 
do  sa  femme,  que  le  roi  serre  de  près,  et  l'arrache  des 
bras  de  Charles  IL  II  se  trouverait,  par  là  même,  en  fort 
mauvaise  posture  ;  mais,  d'autre  part,  il  a  surpris  don  José 
aux  pieds  de  la  reine,  l'a  frappé  de  sa  main  au  visage,  au 
cœur  do  sou  épée.  Le  roi,  rassuré  sur  son  propre  compte, 
et  repentant,  nomme  don  César  gouverneur  de  Grenade. 
—  Les  auteurs  ont  emprunté  leiTr  principal  personnage, 
et  même  la  manière  de  le  présenter,  au  Huy  Blas  de 
Victor  Hugo.  Ou  ne  pouvait  choisir  modèle  meilleur. 
Aussi  leur  pièce  a-t-elle,  surtout  dans  les  trois  premiers 
actes,  beaucoup  d'allure  et  de  verve.  Le  caractère  sym- 
pathique du  gueux  chevaleresque,  puissamment  mis  en 
relief  par  Frederick  Lemaitre,  valut  à  leur  drame  un 
grand  succès. 

Don  César  de  Bazan,  opéra-comique  ou  trois  actes 
et  quatre  tableaux,  paroles  de  d'Ennery,  Dumanoir  et 
Chantepie,  musique  de  J.Massenet,  représenté 
à  rOpéra-Comique  le  30  novembre  1872.  Lo  li- 
vret n'était  qu'une  adaptation  lyrique  du  dramo 
représenté  sous  le  même  titre  à  la  Porte-Saint- 
Martin. 

DoNCHER'V,  comm.  des  Ardonnes,  arrond.  ot 
à  6  kilom.  de  Sedan,  sur  la  Meuse;  1.979  hab. 
Ch.  de  f.  Est.  Usines  métallurgiques,  brasseries, 
filatures  de  laines  cardées,  fabriques  de  draps, 
d'outils  de  niarôchalerie,  etc.  Les  conditions  do 
la  capitulation  do  Sedan  y  furent  fixées,  le  8  sep- 
tembre 1S70. 

DONDAINE  {dM')  n.  f.  Gros  carreau  d'arbalète, 
dont  l'empenne  était  ordinairement  de  cuivre.      Dondaine 

—  Encycl.  La  dondaine  était  le  projectile  dos  (xv»s.). 
arbalètes  à  tour  ;  celle  qui  servait  aux  pièces  d'ar- 
tillerie de  petit  calibre  était  nommée  plus  ordinairement 
fiarrot.  (V.  ce  mot).  On  distinguait  comme  taille  la  don- 
daine ot  la  dcmidondaino;  c'étaient  dos  types  do  carreaux 
très  ordinaires  au  xv'  siècle. 

DONDAINE  ((/(*n')  n.  f.  Instrument  do  musique  du  moyen 
ûge,  assez  semblable  à,  uno  cornemuse,  n  Dondaine  s'ajoute 
encore  au  refrain  do  certaines  chansons  ;  La  fannott- 
DAINK,  />n  faridondon. 

DONDERS  (François-Cornélius),  oculiste  hollandais, 
né  i  Tilburg  (^Brabant)  on  1818.  Il  enseigna  Tanatomio  à. 
l'Ecole  militaire  d'Utrecht,  ot  fut  appelé  ù  une  chaire  do 
l'uiiivorsité.  En  ophtalmologie,  il  étudia  surtout  les  ano- 
malies de  la  réfraction  ot  do  l'accommodation,  et  pro- 
mulgua la  loi  dv  Hondcrs,  qui  explique  les  mouvements 
de  l'œil.  Eu  pliysiologio.  il  essaya  d'appliquer  aux  phéno- 
mènes psychiques  les  méthodes  d'observation  usitées  dans 
les  sciences  physiques.  Parmi  ses  ouvrages  et  ses  com- 
munications aux  archives  d'ophtalmologie  fondées  par  do 
Graefe,  il  faut  citer  :  Anomaiirs  de  l'accommodation  et  de 
la  réfraction  (1815);  les  Mouvements  des  ifcux  (1819);  ÏVa- 
vnux  du  laboratoire  de  physiologie  de  l Ecole  supérieure 
d'L'trecht  (1819  ù  1857). 

DONDEY-DUPRÉ  (Prospor),  typographe  français,  né  t\ 
Paris  on  I70t,  mort  en  1834.  Il  fonda  ù  Paris,  pour  l'im- 
pression dos  ouvrages  orientaux,  le  premier  établissement 
privé,  et  ses  types  rivalisaient  avec  ceux  que  Londres 
possédait  en  co"  genre,  même  aveu  ceux  do  1  Imprimerie 
nationalo  française.  Il  était  l'un  des  rédacteurs  de  la»  Re- 
vue britannique  » .  On  lui  doit  aussi  quelques  écrits  on  vers 
et  en  prose;  notamment,  Eloges  dithyrambiques  (1810). 

DONDI  ou  DONDIS  (Jacques),  médecin  ot  mécanicien 
italien,  né  A  Padoiio  on  1298,  mort  on  1360.  H  publia  quel- 
ques ouvrages,  mais  il  so  rendit  surtout  célèbre  par  la  con- 
struction d'une  horlogo  qui  fut  placée  (1311)  sur  la  tour 
du  Palais,  ù  Padoue,  et  qui  inditiiiail,  avec  les  heures,  lo 

100 


DONDIAVAH   —  DONJON 

cours  dn  soleil  et  les  révolutions  sidérales.  —  Son  fils, 
Jean  Dondi,  surnommé  dalV  Orologio,  né  à  Chioggia  en 
1318  mort  à  Gènes  en  1389,  fut  aussi  un  médecin  et  un 
astronome  distingué.  II  inventa  et  e.«cuta  lui-même  une 
horlo"e  qui  lui  valut  son  surnom  et  qui  était  bien  plus 
compliquée  que  celle  de  son  père.  Elle  fut  placée  à  la 
bibliothèque  de  Pavie.  —  Un  de  ses  descendants,  Dondi 
datr  Orologio  (Charles-.4.ntoine,  marquis!,  naturaliste,  ne 
en  1750,  mort  en  1801,  s'adonna  aux  sciences  naturelles, 
et  composa  en  italien  plusieurs  écrits.  —  Le  frère  de  ce 
dernier,  Dondi  dall'  Orologio  (Franoois-Scipion),  no  en 
np6,  mort  en  1839,  acquit  de  la  réputation  par  ses  écrits 
sur  l'archéologie  religieuse,  fut  nommé  baron,  puis  évê- 
q^ue  de  Padoue  (1807).  Nous  citerons,  parmi  ses  écrits  : 
Sopra  li  cimiteri  (1809);  etc. 

DONDIAVAH  n.  m.  Nom  indigène,  dans  l'Inde,  de  divers 
poissons  des  genres  diacope  et  mesoprion. 

DONDIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  hacquetie. 

DONDON  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  du  dronte,  que 
l'on  appelait  également  dodo. 

DONDON  n.  f.  Fam.  Femme  grasse  et  toute  ronde. 

—  Refrain  de  certaines  chansons  populaires  :  Dondon, 
EONDON,  dondaine,  dondon. 

DONDOS  (doss)  a.  m.  Pathol.  Se  dit  particulièrement  des 
albinos  de  race  nègre,  y.  albinmsme. 

DONDOUK-OMBO,  kan  des  Kalmouks  du  Volga,  mort 
en  1741.  Mécontent  de  Dondouk-Cyren,  kan  de  sa  tribu, 
il  émicra,  en  1732,  avec  un  grand  nombre  do  ses  compa- 
Enons''et  de  ses  serviteurs  sur  les  bords  do  la  rivière 
Kouban.  L'impératrice  de  Russie,  Anna  Ivanovna,  par- 
vint à  le  ramener,  et  Dondouk,  nommé  général  en  chef  ou 
kan,  rendit  de  grands  services  à  la  Russie,  pendant  la 

fuerre  contre  les  Turcs.  Plusieurs  de  ses  entants  ein- 
rassèrent  la  religion  chrétienne  et  reçurent  le  titre  de 
princes  Dondoukov. 

DONDOUKOV-KORSAKOV,  aussi  transcrit  DONDU- 
KOFF-KORSSAKOFF  i  .ilexaudre-Mikhailovitch,  prince), 
homme  d'Etat  et  officier  russe,  né  en  1822.  Officier  dans 
un  régiment  de  dragons,  il  se  distingua  dans  la  cam- 
pagne du  Caucase  et  dans  la  guerre  de  Crimée  (1854  et 
1855),  et  devint  rapidement  lieutenant  général,  puis  gou- 
verneur de  Kiev.  Il  fut  nommé  gouverneur  général  de  la 
principauté  de  Grande-Bulgarie,  créée  en  vertu  du  traité 
de  San-Stcfano.  Il  ouvrit,  le  23  février  1879,  la  session  de 
la  première  Assemblée  nationale  bulgare,  à  Tirnovo. 
A  l'avènement  du  prince  Alexandre  de  Battenberg,  le 
prince  Dondoukov  revint  en  Russie,  et  fut  nommé  depuis 
gouverneur  général  de  Karkov,  d'Odessa  et  du  Caucase. 

DONEAU  (Hugues)  [Qn\a.t. Do7iéllus],  jurisconsulte  fran- 
çais, né  à  Chalon-sur-Saône  en  1527,  mort  à  Altorf  (Fran- 
conie)  en  1591.  Dès  l'âge  de  vingt-quatre  ans,  il  professa 
à  Toulouse.  Il  obtint  un  succès  rapide;  mais,  par  son  or- 
gueil, il  froissa  profondément  Cujas,  lequel  quitta  Tou- 
louse et  refusa  toujours  d'y  rentrer.  Ayant  embrassé  le 
protestantisme,  Donean  dut  fuir  en  Allemagne,  après  la 
Saint-Barthélémy.  Il  contribua  à  répandre  l'étude  du  droit 
romain,  dans  lequel  il  cherchait  à  trouver  des  décisions 
pratiques.  II  a  publié  des  traités  sur  diverses  matières  du 
droit,  telles  que  les  successions,  le  droit  d'aubaine,  etc.,  et 
des  Commentaires  sur  te  Digeste  et  le  Code.  Ses  Commen- 
lariidejure  civili  ont  été  publiés  à  Nuremberg  (1801-1834). 

DONEC  ERIS  FEUX,  MULTOS  NUMERABIS  AMICOS 
{Tant  que  tu  seras  heureux,  tu  auras  beaucoup  d'amis). 
Ainsi  parle  Ovide,  exilé  par  Auguste  et  abandonné  par  ses 
amis  (Tristes,  I,  i,  39-40).  Il  ajoute  : 

Tempora  si  fucrint  nuhiîa,  solus  eris- 
(Si  le  ciel  se  couvre  de  nuage?,  tu  seras  seul.)  Cette  ré- 
flexion amère  rencontre, souvent  son  application,  car  elle 
convient  à  ceux  qu'une  foule  d'amis  encensent  dans  la 
prospérité  et  abandonnent  dans  le  malheur.  (On  la  rappelle 
soit  en  français,  soit  en  latin  ;  en  ce  dernier  cas,  on  n'ex- 
prime d'ordinaire  que  la  première  partie  :  Donec  eris  felix.) 

DONEGAL,  ville  d'Irlande  (Ulster),  ch.-l.  du  comté  de 
son  nom,  au  fond  d'un  golfe  (la  baie  de  Donegal),  dans 
lequel  se  perd  la  rivière  Esk;  4.000  hab.  Bon  petit  port 
do  commerce.  Belle  église.  Chapelles  nombreuses  ;  ruines 
d'un  beau  château  des  O'Donnel,  d'un  monastère  fondé 
par  cette  famille  au  xv  siècle;  établissement  de  bains 
sulfureux. —  Le  comté  de  Donegal,  peuplé  de  185.600  hab., 
est  une  des  régions  les  plus  sauvages  de  l'Irlande. 

DONEGAL  (nAiE  dk).  baie  formée  par  l'Atlantique  sur 
la  côte  nord-ouest  de  l'Irlande,  et  abritant  les  petits  ports 
do  Donegal  et  de  Ballyshanoon. 

DONELSON  (fort),  fort  situé  sur  la  rivière  Cumberland, 
non  loin  de  la  frontière  des  Etats  de  Tennessee  et  de  Ken- 
tucky  et  près  de  la  ville  do  Dover,  enlevé,  en  1862,  aux  confé- 
dérés par  le  général  Grant. 

DONERAILE,  ville  d'Irlande  (Munster  [comté  de  CJork]), 
surrAwbeg,àson  conAuentavec  le  Biackwater;  2.000  hab. 
Aux  environs,  château  do  Kilcoleman,  qui  appartint  au 
poète  Spencer. 

DONETZ,  rivière  do  la  Russie  méridionale,  dont  le  nom 
signifie  l'etil  Don.  Il  baigne  Bielgorod,  Tchougonief,  re- 
çoit, â  droite,  l'Oudaï  venu  do  Kharkof,  passe  devant 
Zmicv,  Izioum,  se  double,  à  gauche,  de  l'Oskol  (400  kilom.), 
cAtoio  à  droite  le  plateau  qui  recèle  l'inépuisable  trésor 
do  houille  du  •  bassin  du  Donotzn,  et  se  jette  dans  le  Don. 
Cours  :  1.083  kilom. 

DONETZ,  nom  d'un  dos  bassins  houillers  les  plus  im- 
portants de  l'Europe,  ainsi  appelé  de  la  rivière  qui  le  li- 
mite du  côté  do  l'E.  Il  s'étend  sur  plus  de  3  millions  d'hec- 
larcs  du  plateau  du  Donetz,  lequel,  évalué  à  46.000  kil. 
carr.,  s'élève  à  369  mètres,  ce  qui  en  fait  une  dos  terres 
les  plus  hautes  do  la  Russie  intérieure. 

DONETZ  (CKBCLB  du),  cercle  appartenant  au  Territoire 
de  l'armée  du  Don  et  peuplée  de  401.782  hab.  sur  une  su- 
perllcio  de  20.216  kilom.  carr.  Ch.-l.  stanitza  Kamen.ika'ia. 

DONO  D.  m.  Métrol.  Ancienne  monnaie  do  l'empire 
d'Annam,  qui  fut  d'abord  en  plomb  ou  on  cuivre,  puis  en 
alliage  do  fer  et  d'élain,  et  qui  valait  environ  5  centimes. 

DoNGEN,  comm.  dos  Pays-Bas  (  Brabant-Septentr.), 
arrond.  do  Bois-le-Duc,  surlc  /.fon^en,  affluent  de  la  Meuse; 
4.ÏS0  hab.  Filatures. 


DONGES,  comm.  de  la  Loire-Inférieure,  arr.  et  à 
14  kilom.  do  Saint-Nazairo,  sur  la  Loire,  à  l'extrémité  sud 
du  marais  de  Donges;  2.925  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Port 
sur  la  Loire.  —  Patrie  de  l'amiral  Halgan. 

DONGOIS  (Nicolas!,  érudit  français,  né  à  Paris  vers 
1C34,  mort  en  1717.  11  était,  de  par  sa  mère,  neveu  de  Boi- 
leau,  dont  il  fut  l'exécuteur  testamentaire.  Il  Ht  toute  sa 
carrière  au  greffe  du  Parlement,  et  devint,  en  1716,  pro- 
tonotaire et  greffier  en  chef  civil.  Il  jouissait  d'une  grande 
infiuenco  dans  le  Parlement.  On  a  de  lui  deux  ouvrages 
restés  manuscrits  ;  un  Recueil  des  décisions  prises  dans 
les  Grands  Jours  d'Auvergne  en  1605,  et  un  Recueil  criminel 
tiré  des  registres  du  Parlement  de  1312  à  1003. 

DONGOLA  ou  DONGOLAH,  province  du  Soudan  égyp- 
tien, située  sur  les  deux  rives  du  Nil,  entre  la  3"  et  la  4° 
cataracte.  Tombée  au  pouvoir  des  mahdistes  en  1885,  elle 
a  été  reconquise  par  les  Anglo-Egyptiens  en  1896.  En  ces 
douze  ans,  la  population  est  tombée  do  75.000  à  56.000  hab., 
et  compte  beaucoup  plus  de  femmes  que  d'hommes.  Le 
nombre  des  dattiers  a  diminué  de  près  de  moitié.  Sur  une 
largeur  do  400  mètres  de  chaque  côté  du  Nil,  il  y  a  un 
total  de  31.600  hectares  de  terres  cultivables,  dont 
10.800  hectares  seulement  sont  cultivés.  Importations  ; 
cotonnades,  soieries  de  couleur,  tabac,  sucre,  thé. 

DoNGOLA  ou  DONCOLAH,  ville  de  la  Nubie,  sur  la 
rive  gauche  du  Nil,  sur  le  site  de  l'ancienne  Dongour. 
Elle  fut  la  capitale  du  royaume  chrétien  de  Nubie  jus- 
qu'au XVI"  siècle,  puis,  au  commencement  du  XIX",  du 
royaume  musulman  do  Dongola.  Ruinée  en  1822  par  la 
conquête  égyptienne,  ce  n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  gros 
bourg,  avec  des  ruines  do  couvents,  d'églises  et  de  mos- 
quées. On  l'appelle  Dongola-el-Agouz  (Dongola-le-'Vieux) , 
pour  la  distinguer  d'El-Ôrdèh,  qui,  devenu  le  chef-lieu  de 
la  province  sous  la  domination  égyptienne,  prit  le  nom  de 
Dongola-el-Gédid  (le  Nouveau-Dongola).  .Soumis  au  mahdi 
de  1881  à  1896,  les  deux  Dongolas  ont  fait  retour  à 
l'Egypte  en  1896,  et  le  Nouveau-Dongola  a  repris  son 
rang  de  chef-lieu  de  la  province. 

DONGOLAVI  n.  m.  Dialecte  nubien,  parlé  par  les  Dan- 
kalas,  habilants  du  Dongo- 
la. 11  On  dit  aussi  DOGOLAVl. 

DoNGOUR,    nom   do  la 

cité  éthiopienne  qui  s'ap- 
pelle aujourd'hui  Dongola- 
el-Agouz.  CV.  DoNGOU.) 
Elle  avait  un  temple  d'A- 
men, dont  on  n'a  retrouvé 
encore  aucun  débris. 

DONGRIS  {gri)  n.  m. 
q'oilo  de  coton  des  Indes. 

DÔNI  n.  m.  Caboteur  de 
la  côte  de  Coromandol. 

—  Encycl.  î,esdônis  sont  Dôni  de  Ceylan. 

des  bateaux  de  16  à  20  mè- 
tres de  long,  construits  grossièrement,  plats  de  fond,  et 
ayant  l'étrave  et  l'étambot  courbes.  Ils  ont  deux  mâts,  le 
plus  petit  derrière  ;  mais  leur  voilure  est  irrégulière.  Sou- 
vent, ils  sont  pontés  en  bois.  Leurs  équipages  se  com- 
posent do  lascars. 

DONI  (Antoine-François),  prêtre  et  littérateur  italien, 
né  à  Florence  vers  1503,  mort  en  1574.  On  a  do  lui  un  re- 
cueil estimé  de  Prose  antiche  di  Dante,  Petrarca  e  Boc- 
caccto  (Florence,  1547),  ainsi  qu'une  infinité  d'écrits  qui 
visent  pour  la  plupart  à  l'esprit  satirique  et  burlesque  : 
la  Libraria  del  Doni,  le  meilleur  do  ses  ouvrages,  sur  les 
livres  imprimés  et  manuscrits  en  langue  italienne;  la 
Zucca  del  Doni  (I55I),  recueil  d'anecdotes,  de  proverbes 
et-de  bons  mots,  auquel  il  donna  le  titre  bizarre  de  Cale- 
basse (Zacca.) ,  parce  qu'on  se  sert,  en  Italie,  de  l'écorce  de 
ce  fruit  pour  y  conserver  du  sel  et  des  graines  ;  i  Marmi 
(1552),  !  Mnndi  (1552)  et  i  Inferni  (1553),  ouvrages  tra- 
duits en  français  par  Gabriel  Chapuis,  sous  le  titre  de  : 
les  Mondes  célestes,  terrestres  et  infernaux  (1578)  ;  etc. 

DoNI  (Giovanni  Battista),  savant  italien,  né  en  1593, 
mort  à  Florence  on  1647.  Il  s'est  occupé  principalement 
de  la  musique  des  anciens.  Protégé  du  cardinal  Barberini, 
et  par  lui  devenu  secrétaire  du  sacré  collège,  il  imagina 
un  instrument  qu'il  appela  la  Igra  Barbcrina,  du  nom  de 
son  protecteur.  Doni  ajouta  à  cette  invention  une  disser- 
tation intitulée  :  Commenlarii  de  Igra  Barberina,  dans  la- 
quelle il  examinait  tout  ce  qui  concerne  les  instruments 
à  cordes  des  anciens.  Doni  a  laissé,  en  français,  deu-x 
Traictcs  de  musique  restés  manuscrits. 

Doni  (portraits  d'ANCELO  et  de  Maddalena),  tableaux 
do  Kaphaèl,  au  palais  Pitti  (Florence).  —  Angclo  Doni, 
riche  négociant  florentin,  possédait  d'excellentes  produc- 
tions des  plus  grands  maîtres.  Il  fut  du  nombre  des  nota- 
bles do  Florence  de  qui  Raphaël,  lors  de  son  séjour  en 
cette  ville,  en  1506,  reçut  un  accueil  des  plus  sympathiques. 
Le  maître  fut  chargé  de  faire  le  portrait  d'Angelo  et  celui 
do  sa  femme  Maddalena  née  Strozzi. 

DONIAWERSTAL,  comm.  des  Pays-Bas  (Frise)  ;  4.700  h. 

Doni  D'AttiCHI  (Louis),  théologien  et  écrivain  fran- 
çais, né  en  1596,  mort  à  Autun  en  1664.11  fut  provincial 
do  l'ordre  des  minimes,  puis  devint  évoque  de  Riez  (1628) 
et  d'Autun  (1652).  Son  principal  ouvrage  est  ;  Histoire  gé- 
nérale de  l'ordre  des  ynmimes  (Paris,  1624). 

DONILLAGE  (ni-Uaf  [Il  mil.])  n.  m.  Fabrication  défec- 
tueuse d'une  étoffe  de  laine,  consistant  dans  l'emploi  de 
traînes  de  qualité  dilféronte,  ce  qui  donne  à  la  pièce  dos 
largeurs  inégales.  Il  On  dit  aussi  dodillage. 

DONILLEUX  {ni-lleil  [Il  mil.]),  EUSE  adj.  Mal  uni,  de 
largeur  inégale,  en  i>arlant  d'une  étoffe  do  laine.  Il  On 
dit  aussi  i>ouii,l,i-;i:x,  KU.Sfi. 

DONINGTON  -  CASTLX,  ville  d'Angleterre  (comté  do 
Leicester),  près  du  Trent,  affluent  du  Humber;  2.600  hab. 
Commerce  do  bestiaux,  de  chevaux  et  do  laine. 

DONIOL  (Joan-IIenriAntoino),  publiciste  et  adminis- 
trateur français,  né  à  Riom  (Puy-de-Dôme)  en  1S18. 
Avocat  à  Riom,  puis  à  Clermont-Forrand,  Doniol  entra, 
après  la  révolution  do  1848,  dans  l'administration  dépar. 
tcmentalo,  qu'il  quitta  en  1879,  étant  préfet  de  la  Gironde. 
Il  prit,  en  18S2,  la  direction  do  l'Imprimerie  nationale.  Outre 
des  articles  dans  do  nombreux  journaux,  on  doit  à  Doniol  : 


804 

Voyage  pittoresque  dans  la  basse  Auvcrcjnc  (!8'i7);  Histoire 
des  classes  rurales  en  France  et  de  leurs  protfvis  dans  l'ét/a- 
lilé  civile  et  la  propriété  [ISôl);  Cartulaire  de  Bnoude  (1862); 
Cartvlaire  de  Sauxilanges  (1864^;  Lettres  à  MM.  les  rédac- 
teurs du  »i  Journal  des  Débats  »,  du  «  Siècle  »,  etc.  (1871); 
la  Ihholulion  française  et  la  Féodalité  (1874)  ;  les  Patois  de 
la  basse  Auvergne,  leur  grammaire,  leur  litlévature  {\?,n)^ 
et  un  travail  important  sur  l'Histoire  de  la  participation 
de  la  France  à  l'établissement  des  Etats-Unis  (1886-1890). 

DONIZETTI  (Gaetano),  compositeur  italien,  né  et  mort 
à  Bergame  (1797-1848).  11  s'engagea  comme  soldat  dans  un 
régiment  qui  fut  envoyé  à  Venise.  Là,  il  fait  représenter 
(1818)  un  opéra  intitulé  :  Enrico  di  Borgogna,  et.  Tannée 
suivante,  un  second  ouvrage  :  il  Falemayne  di  Livonia. 
he  succès  de  ce  double  début 
lui  valut  des  protecteurs  qui 
lui  liront  obtenir  sou  congé 
du  service  militaire.  Daus 
l'espace  de  trente  années,  il 
écrivit  plus  de  soixante  ou- 
vrages, d'importance  diverse. 
Artiste  instruit,  Donizetti 
avait  le  don  d'improvisation 
et  ne  songeait  qu'à  produire, 
sans  toujours  se  donner  le 
temps  de  réfléchir,  ce  qui 
explique  l'inégalité  de  son 
œuvre.  Mais  on  rencontre, 
même,  dans  ceux  de  ses  ou- 
vrages écrits  le  plus  hâtive- 
ment, dos  pages  inspirées, 
d'une  grande  vigueur  etd'une 
incontestable  beauté,  toiles  : 
Elisabeth  de  Kcnihrorth.  l'E- 
sulc  di  Roma,  Linda  di  Cha- 
moitniXf  Lucrezia  Borgia. 

Il  faut  ajouter  que  Doni- 
zetti joignait  une  verve  bouS"e  à  un  superbe  sentiment 
pathétique.  Si  le  septuor  et  la  scène  des  tombeaux  do 
Lucie  de  Lammermoor,  si  le  quatrième  acte  de  la  Favorite 
sont  des  pages  dont  l'émotion  intense  et  frémissante  sont 
faites  pour  arracher  des  larmes,  les  partitions  de  Don 
Pasquale  et  de  l'Elisire  d'Amore  respirent  la  gaieté  la 
plus  franche  et  la  plus  communicative. 

Lorsqu'il  vint  se  produire  -en  France,  Donizetti  avait 
écrit  déjà  plus  de  quarante  ouvrages  en  Italie,  dans  le 
genre  sérieux  :  Gianni  di  Calais,  il  Paria,  Anna  Bolena, 
Parisina,  Torguato  Tasso,  Lucrezia  Borgia,  Maria  Stuarda 
Genuna  di  Vergg ;  dans  le  genre  bouffe,  l'AjoneW  iinba- 
razzo,  Olivo  e  Pasquale,  la  liegina  di  Golconda,  il  Fu- 
rioso,  etc.  Le  premier  ouvrage  qu'il  composa  pour  Paris 
fut  Marina  Faliero,  représenté  sans  grand  succès  au 
Théâtre-Italien,  en  1835.  Il  retourna  ensuite  donner  eu 
Italie  :  Lucia  di  Lammei^mour,  Belisario,  Pia  de'Tolomei  et 
quelques  autres  ouvrages,  puis  revint  en  France,  et  fit 
jouer  coup  sur  coup  la  Fille  du  régiment  à  l'Opéra-Comi- 
que  ;  à  l'Opéra  :  les  Martyrs  (devenus  Poliuto  en  Italie)  et 
la  Favorite  dont  le  succès  fut  éclatant,  et,  au  Théâtre- 
Italien,  son  délicieux  Z'ort  Pasquale.  Ses  derniers  ouvrages 
furent  :  Linda  di  Chamounix  et  Maria  di  liohan,  donnés  à 
Vienne;  Dom  Sébastien  de  Portugal,  écrit  pour  l'Opéra 
de  Paris,  et  Caterina  Cornaro,  représentée  à  Naples.  Sa 
santé,  déjà,  commençait  à  décliner,  par  suite  du  double 
abus  qu'il  avait  fait  du  travail  et  des  plaisirs.  Il  était 
tout  à  fait  dément  lorsqu'il  mourut. 

DONJON  (du  lat.  dominiouem,  même  sens)  n.  m.  Tour 
maîtresse  dominant  un  château  fort,  et  formant,  au  besoin, 
le  dernier  retranchement  des  assiégés. 

—  Archit.  Petite  tourelle  qui  sert  de  guérite  sur  la 
plate-forme  d'une  tour,  il  Sorte  de  petit  pavillon  circulaire 
ou  polygonal,  que  l'on  édifie  sur  le  sommet  d'un  comble  de 
maison.  (On  l'appelle  aussi  BELVEniiRE.) 

—  Encycl.  Archéol.  Le  donjon  remplissait,  dans  un  châ- 
teau   fort ,    l'oftico    de 

la  citadelle  dans  une 
ville  ;  le  châtelain  avec 
sa  famille  et  les  défen- 
seurs s'y  réfugiaient 
à  la  dernière  extré- 
mité. Le  donjon  était, 
en  général,  la  tour  du 
château  la  mieux  for- 
tifiée et  la  plus  haute, 
de  manière  qu'on  pût 
battre,  de  sa  plate- 
forme ,  les  ouvrages 
dont  s'était  emparé 
l'ennemi.  Son  architec- 
ture n"a  rien  de  parti- 
culier; elle  répète  la 
disposition  générale 
des  tours  qui  soutien- 
nent lenceinte  et  qui 
sont,  suivant  les  épo- 
ques, de  coupe  carrée, 
ronde,  ovale,  semi-cir- 
culaire, ou  même  po- 
lygonale ou  en  quatre 
feuilles,  comme  dans 
lo  donjon  d'Etampes. 
(v.  CHÀTKAU.)  Ce  qui 
caractérise  le  donjon, 
c'est  son  indépendance 
vis-à-vis  du  château , 
qu'il  doit  pouvoir  dé- 
tondre ou  battre,  sui- 
vant les  cas  ;  c'est  une 
forteresse  incluse  dans 
une  autre  forteresse 
ou  y  accolée,  car  sa  si 


Coupe  du  donjon  d'Etampes  (restau- 
ration) :  1.  K.Tusse  entrée  donnant  de 
la  poterne  dans  le  rez-dechausst^e; 
2.  3,  4,  5.  Portes  de  l'escalier  ;  G.  Porte 
donnant  sur  l'escalier  et  la  poterne; 
7.  Margelle  du  puits;  8.  Cheminée  de 
la  ^rand'salle;  U.  Tribunes  donnant 
sur  la  grand'salfe  ;  10.  Arcs-doublcaux 
portant  la  toiture;  il.  Arcbères. 


t  nation  n'est  pas  toujours  centrale.  Dominant  de  sa  masse 
énorme  tous  les  autres  ouvrages,  il  peut  s'élever  jusqu'à 
lîo  mètres  de  hauteur  et  plus,  et  mesurer  30  et  40  mètres 
do  diamètre.  Les  donjons  de  Coucy,  de  Vincennes,  donnent 
une  idée  de  ces  constructions  qui  défiaient  toute  attaque 
et  qui  ne  redoutaient  guère  que  la  mine  et  le  canon.  11 
n'y  a  pas  d'escaliers.  On  communique  d'un  étage  à  l'autre 
par  dos  échelles  et  les  trappes  dos  planchers.  Quand  l'as- 
siégoant  s'est  emparé  d'un  étage,  il  no  peut  monter  dans 
l'autre  que  sous  la  pluie  de  projectiles  tombant  de  l'ou- 
vorturo  carrée  du  plafond.  Aussi,  la  plupart   du  temps, 


:isiiis  do  vivros,  dos  citornos,  disposas 


DonjoQ  de  Vincennes. 


D'aztir  a  la  tour 
d'uPiJieiit     doDJon- 
iiée  du  méiue. 


805 

los  donjons  n'ôlaiont-ils  pris  ([uo  par  trahison  ou  par  com- 
position. Des  mai  '  '  -  .  ■ 
ù  tons  lus  étayos, 
portnoitaiontaux 
assit'ii^'t.^s  de  d6- 
llor  los  longueurs 
d'un  siùgo.  Dos 
hoiirds  do  char- 
ponto  corapliS- 
taiont  colto  dé- 
fonso.  Los  plus 
côlôbi'os  donjons 
du  nioyoa  âf^o 
furent  ceux  do 
Piorrefonds,  do 
Couey,  d'Arqués, 
du  ohâtoau  Gail- 
lard, d"Etanipes, 
otc.  La  tour  du 
Toniple,  la  tour 
duLouvroôtaienl 
plutôt  dos  mai- 
tresses  t\ours. 
V.  TOUR.                          .  _^,  .^,^, 

DonjoniLe),      -^---~ 

ch.-l.  de  cant.  de 

l'Allior,  arrood. 

et   à  21  kilom.  do  Lapalisse,  sur  rOddo,  affluent  de  la 

Loiro;    1.964  hab.  [Dunjnnimis ,  aises.)  Houille,  tointuro- 

rios.  —  Lo  canton  a  13  oomm.  et  11.743  bab. 

Donjon,  dit  à  tort  Duisson  (Geoffroi  de),  grand 
maître  do  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusulem.  niort  vers 
1201.  Elu  grand  maître  à  la  lin  de  U9l, 
il  reçut,  on  1194,  avec  lo  grand  maître 
dos  templiers,  Robert  do  Sablé,  la  mis- 
sion do  défendre  les  dernières  places 
quo  los  cltrétiens  possédaient  on  Palos- 
tino.  Pendant  sa  maîtrise  :  accroisse- 
monts  dû  1  ordre,  alliliation  de  Boo- 
mond  et  de  Pierre  II  d'Aragon,  que- 
relle avec  les  templiers  pour  la  posses- 
sion de  Margat. 

DONJONNÉ  ijo-né)  ÉE  [rad.  donjon] 
adj.  Blas.  Se  dit  d'une  tour,  d'un  clià- 
toau  ou  de  tout  autre  éditice  dont 
la  partie  supérieure   porte    une   ou   plusieurs  tourelles. 

DON  Juan,  personne  légendaire  qui,  à  quelques  nuances 
prés  dans  le  caractère,  a  été  mise  maintes  fois  sur  la  scèue. 

—  Encycl.  L'origine  de  don  Juan  est  espagnole.  Voici 
ce  que  raconte  la  chronique  de  Séville  :  «  Don  Juan  Tono- 
rio,  d'une  illustre  famille  dos  vingt-quatre  do  Séville,  tua, 
une  nuit,  le  commandeur  Ulloa,  après  avoir  enlevé  sa 
fille.  Le  commandeur  fut  enterré  dans  lo  couvent  de  Saint- 
François,  où  sa  famille  possédait  une  chapelle.  Cette  cha- 
pelle et  la  statue  du  commandeur  furent  détruites  par  un 
incendie.  Les  moines  franciscains,  désirant  faire  cesser 
les  débauches  de  don  Juan,  que  sa  naissance  distinguée 
mettait  û,  l'abri  de  la  justice  ordinaire,  l'attirèrent  une  nuit 
dans  leur  couvent  sous  un  prétexte  trompeur,  et  lui  don- 
nèrent la  mort.  Ils  rirent  courir  le  bruit  que  don  Juan  était 
venu  insulter  le  commandeur  sur  son  tombeau,  et  que  la 
statue  l'avait  englouti  et  entraîné  dans  l'enfer.  » 

Les  poètes  ont  adopte  la  version  dos  franciscains,  et  ont 
attribué  le  châtiment  au  ciel.  Le  premier,  Tirso  de  Molina, 
composa  la  comédie  :  el  Bui-lador  de  Sevilla  y  el  Convidado 
de  piedra  (le  Trompeur  de  Séville  et  le  Convié  de  pierre). 

De  bonne  heure,  don  Juan  avait  parcouru  l'Italie  et 
suscité  quelques  imitations  (citons  celles  de  Giliborto  ot 
Cicognini),  qui  furent  plus  tard  introduites  à  Paris,  en 
même  temps  que  le  réj)ertoiro  du  théâtre  italien,  ot  d'après 
lesquelles  de  Villers  (1659),  puis  Dorimond,  firent  paraître 
ce  fameux  personnage  sur  la  scène  française.  Molière 
s'appropria  à  son  tour  don  Juan,  on  changeant  un  pou  lo 
caractère  du  héros.  On  s'est  demandé  pourquoi  Molière 
avait  intitulé  sa  pièce  le  Festin  de  Pierre.  C'est  par  suite 
d'une  erreur  de  ses  devanciers,  qui  avaient  mal  compris 
le  sous-titre  :  el  Conindado  de  piedra  (le  Convié  de  pierre), 
sous-titre  que,  du  reste,  Dorimond  avait  cherché  à  motiver 
en  nommant  le  commandeur  dom  Pierre.  Molière  trouva 
lu  titre  étal)li,  et  n'on  demanda  pas  davantage. 

A  citer  encore,  do  la  môme  époque  ;  le  Festin  de  Pierre 
ou  l'Athée  foudroi/i^]Gô'J),  do  Dumesnil,  dit  Rosimon,  et  te 
Festin  de  Pierre,  do  Thomas  Coruoille,  qui  n'est  autre  qu(î 
la  i)iôce  de  Molière  mise  on  vers.  Don  Juan  pénétra  aussi 
on  Angleterre,  et  Sadwoll  adapta  ce  sujet  à  la  scène  an- 
glaise, dans  son  Libertin  (ltJ77). 

En  Espagne,  Antonio  de  Zamora  reprit,  vers  la  fin  du 
xvii"  siècle,  la  pièce  originale  de  Tellez,  qu'il  arrangea 
pour  la  scène  moderne,  ("ette  imitation  est  devenue  le 
fonds  où  ont  puisé  plus  tard  les  librettistes  italiens  qui 
ont  mis  sur  la  scène  le  sujet  do  don  Juan.  En  1734,  Gol- 
rioni  fit  roprôscnler  à  Venise  sou  Giovanni  Tenorio  ossia 
il  Dissnluto  pitnito  ;  vingt-cinq  ans  plus  tard,  Gluck  don- 
nait, à  Parme,  un  ballet  en  quatre  actes,  intitulé  :  Don 
Giovanni  ossia  il  Convitato  di  pîetra;  mais  le  premier 
compositeur  qui  ait  fait  de  don  Juan  le  sujet  d'un  opéra 
fut  Viiicenzo  Righlni,  qui  intitula  lo  sien  :  il  Convitato  d 
pietra  ossia  il  Dissoluto  (1777).  Enfin,  on  1787,  Ijorenzo  da 
l*onto  écrivit,  d'après  la  pièce  de  Zaraora,  lo  librotto  qui 
nous  a  valu  l'immortel  chef-d'œuvre  do  Mo/art. 

Au  XIX*  siècle,  ce  sujet  a  été  traité  par  un  "jrand  nombre 
d'autours.  On  a  vu  paraître  :  Don  Juan  de  A/anara  ou  la 
Chute  d'un  antje,  par  Alexandre  Dumas  (183r.);  les  Ames 
du  purqatoire  ou  Ica  Deux  don  Juan,  par  Prospor  Méri- 
mée ;  les  Mtbnoires  de  don  Juan,  par  MallonUo;  Don  Juan 
Tenorio  (181')),  par  l'autenrespagnol  Zorilla,  qui,  dans  cette 
nouv<îllo  vorsion,  semble  s'6tre  inspiré  du  Don  Juan  de 
Mu'inra  d'Alexandre  Dumas.  C'est  encore  don  Juan  qui  est 
le  héros  "h;  doux  autres  compositions  du  niAmo  /orilla  :  ei 
Desafio  drl  diahlo  et  un  Tentiqo  de  fironce.  Enlln,  le  Cou- 
vent, de  l'auteur  allemand  Schoible  (1840),  est  une  des 
meilleures  imitations  do  la  légende  originale.  Parmi  los 
auteurs  alleman<ls  qui,  de  nos  jours,  l'ont  mis©  sur  !a 
scèno,  nous  citerons  :  Draun  de  liraunthal,  Wieso,  Ilauhc, 
Nicolas  Lenau,  lloltei  et  Grabbo,  qui  l'a  fondue  avec  la 
Irigendo  do  G<ntho.  Quant  au  Don  Juan  do  lord  Hyron,  il 
n'a  que  lo  titre  do  commun  avec  la  légende  espagnole. 

l'armi  les  ouvrages  écrits  sur  don  Juan  dans  ces  <irr- 
ni^roM  aimées,  il  faut  citer  :  Don  Juan  d'Armaua,t\(>  Armaml 
IJayem,  drame  on  4  actes  (I88(j)  ;  la  Fin  de  don  Juan,  pièce 


do  Paul  Ileym  (jouée  à  Munich)  ;  le  Dernier  Joxtr  de  don 
Juan,  drame  do  Stan.  Rzowuski  (Varsovie,  1893)  ;  Don  Juan 
^e  Manara,  par  Ed.  Haraucourt,  drame  on  4  actes  ot  5  ta- 
bleaux, eu  vers  (Odéon,  8  mars  1898). 

—  Lo  nom  de  h  don  Juan  »  est  aujourd'hui  une  oxprossion 
consacrée  pour  désigner  le  séducteur  émérite,  l'homme 
do  cour  riclio,  fier,  brillant,  épicurien,  sceptique  surtout, 
se  moquaut  do  Dieu  et  du  diable,  ne  croyant  â  non,  riant 
do  tout,  capable  de  tout,  séduisant  les  femmes,  tuant  les 
pères  ot  los  maris,  et  tout  cola  sans  l'ombre  d'un  remords. 

Don  Juan  (le  Naufrage  di;)  ou  la  Barque  de  don 
Juan,  l'un  des  chefs-d'œuvre  d'Eugôno  Delacroix  (1841, 
Louvrol.  —  Le  peintre  s'est  inspiré,  dans  ce  tableau,  d'une 
page  do  Byron,  mais  il  a  traité  la  scène  avec  son  tempé- 
rament personnel,  sans  tenir  compte  des  détails  inventes 
par  lo  poète.  Voici  le  récit  de  Byron  :  »  Un  océan  sans  lin 
aux  flots  lourds  et  clapotants  otuno  étroite  bande  de  ciel 
plein  de  colère  et  chargé  d'ouragan  sort  de  cadre  à  la 
barque  sans  voile,  sans  rame,  sans  boussole,  sans  gouver- 
nail, où  une  vingtaine  d'hommes  demi-nus,  hâves,  maigres, 
convulsés  par  los  plus  sinistres  con- 
voitises, tirent  au  sort  la  victimt> 
qui  doit  nourrir  ses  compagnons. 

Un  tableau  d'Alfred  Johannot,  i'' 
présou  tan  t  don  Juan  naufragé  trou  < 
par  Haydée,  a  été  exposé  au  Saloij 
de  1831. 

Don  Juan  ou  le  Festin  de  Pien'c, 
comédie  de  Molière,  en  cinq  actes 
et  en    prose,    représentée    sur   le 
théâtre  du  Palais-Rioyal,  le  15  ï'-- 
vrier  1665.  —  L'auteur  y  mettait    ' 
la  scèue  la  vieille  légende  picuM 
illustrée  en  Espagne  par  Tirso  -1 
Molina.  Molière  n'a  pas  conser\ 
dans  sa  pièce  lo  sentiment  de  ï^'. 
vive  et  d"horreur  religieuse  qui  font 
l'originalité   du    drame    espagnol; 
mais  l'œuvre  n'en  est  pas  moins, 
malgré  les  dédains  de  Musset,  une 
dos  plus   intéressantes  (sans  être 
la  plus  parfaite)  de  celles  qu'il  , 
ottV 


composées.  Son  don  Juan  ofiVe  le 
type  du  roué  de  1665,  «  grand  sei- 
gneur, méchant  homme  »  ,  athée, 
libertin,  débauché,  cruel,  bypocrito 
au  besoin ,  et,  avec  cela,  bravo,  élé- 
gant, spirituel,  tournant  toutes  les 
têtes.  A  ses  côtés,  Sganarelle  re- 
présente l'homme  du  peuple,  vul- 
gaire, médiocre,  poltron,  mais  au  sens  droit  et  ferme.  Le 
ton  et  l'intrigue  sont  extrêmement  variés.  Dans  cette 
comédie  romanesque  (histoire  d'Elvire,  la  religieuse  sé- 
duite), on  trouve  une  comédie  do  mœurs  et  de  caractères 
qui  tour  à  tour  s'élève  jusqu'à  la  haute  comédie  (repro- 
ches de  don  Louis  à  son  filsj,  descend  jusqu'à  la  farce  (Mon- 
sieur Dimanche),  s'égaye  chemin  faisant  en  de  savoureuses 
paysanneries  (Pierrot,  Charlotte  et  Mathurine),  et  s'achève 
dans  le  fantastique  et  le  merveilleux  (la  statue  animée, 
les  flammes  de  1  enfer)  :  on  y  a  môme  découvert,  ou  peu 
s'en  faut,  une  comédie  sociale  (la  scène  du  pauvre).  Don 
Juan,  composé  et  joue  dans  le  temps  où  Tartufe  était  inter- 
dit, souleva  contre  Molière  les  mômes  colères  et  les  mémos 
haines.  En  1673,  Thomas  Corneillo  en  donna  sous  ce  titre  ; 
le  Festin  de  Pierre,  une  adaptation  assez  heureuse. 

Don  Juan,  poème  de  lord  Byron,  commencé  en  I8is 
et  laissé  inacnevé.  — Don  Juan  échappe  à  l'analyse  :  lo 
poète  déclare  lui-même  qu'il  n'a  suivi  aucun  plan.  Byron 
a  déversé  dans  cette  œuvre  la  haine  que  lui  inspiraient 
ses  contemporains  et  surtout  ses  compatriotes.  Mais  il  a 
mis  dans  ses  sarcasmes  toute  l'ironie  et  tout  lo  brio  de 
son  esprit,  et  les  premiers  cliants  firent  scandale,  lors  do 
leur  publication  on  1819.  Lo  poème  se  compose  de  seize 
chants.  Lo  héros  dans  lequel  so  personnifie  Byron  par- 
court toute  l'Europe  ;  ses  aventures  lo  conduisent  do 
Séville  dans  une  île  de  la  Grèce,  auprès  d'IIaydée,  au 
sérail,  à  la  cour  do  Catherine  de  Russie,  et  enfin  dans  la 
puritaiifo  Angleterre,  où  il  devait  so  faire  méthodiste,  dé- 
nouement qui  aurait  vengé  le  poèto  des  dédains  et  dos 
calomaios  d'une  société  contre  laquelle  il  partait  en 
guerre.  Parmi  les  passages  les  plus  célèbres,  il  faut 
citer  le  siège  d'Ismaïlov  (chants  VI,  VII,  VIII),  lo  nau- 
frage (chant  U),  l'invocation  à  Hosperus  (chant  III),  otc. 
Au  pomt  do  vuo  de  la  langue  et  du  stylo.  Don  Juan  est 
incomparable  :  «  La  forme,  dit  Gœtho,  correspond  exacte- 
ment à  l'étrange  et  rugueuse  simplicité  de  la  conception  . 
Byron  ne  pense  pas  plus  à  polir  sa  phrase  ((u'il  no  pense 
à  flatter  ses  semblablos,  et,  cependant,  lorsque  nous  exa- 
minons co  poème  de  plus  près,  nous  nous  rendons  compte 
quo  la  poésie  anglaise  possède  co  que  la  poésie  allemande 
n'a  jamais  pu  avoir:  un  style  élégant,  comique  et  clas- 
si({UO  tout  à  la  fois.  » 

Don  Juan  {il  Dissoluto  punito  ossia  don  Giovanni), 
opéra  italien  en  deux  actes,  paroles  de  Lorenzo  da  Ponte, 
musique  do  Mozart,  représenté  à  Prague,  lo  29  octo- 
bre 1787,  sous  la  direction  de  Mozart.  — D'un  bout  à  l'autre, 
cette  œuvre  s'impose  à  une  constante  admiration.  Sa  ma- 
gnifi(|U0  ouvorturo,  la  scène  si  dramatique  où  donna  Anna 
repousse  les  étreintes  de  don  Juan,  qui  veut  l'enlever  do 
force,  l'arrivée  du  Commandeur  aux  cris  do  sa  fille  ot  son 
duel  avec  lo  ravisseur,  qui  lo  laisse  mort  sur  place,  la 
scèno  où  donna  Anna,  suivie  do  don  Ottavio,  revient  el 
découvre  le  corps  inanimé  do  son  père,  lo  serment  qu'elle 
fait  prêter  à  celui  qui  l'aime  do  venger  le  mort  ot  do  la 
venger  ello-mômo,  tout  concourt,  dès  le  début,  â.  faire  de 
cette  œuvre  uno  œuvre  do  premier  ordre. 

Les  contrastes  sont  prodigieux,  dans  celte  partition  ma- 
gistrale. On  trouve  ensuite  le  duo  d'Elvire,  l'épouso  al)an- 
donnéo  par  don  Juan,  avec  lo  valet  do  celui-ci,  Lepo- 
ndio,  digne  serviteur  d'un  tel  maître,  qui  lui  raconte 
les  prouesses  amoureuses  du  héros,  ot  lui  chante  l'air  fa- 
meux :  Mille  e  tre,  où  il  ènumère  plaisamment  los  mille 
ot  trois  maîtresses  dont  il  a  dressé  la  liste. 

Puis  le  théâtre  change.  On  est  on  pleine  f^to  campa- 
gnarde, et  on  voit  don  Juan  câliner  et  enjôler  la  conta- 
dina  Zerline,  lui  promottro  do  l'épouser  ot  chanter  avec 
elle  le  duo  exquis  :  La  ci  darem  la  niano,  qui  est  uurf  mer- 
veille lie  mi'dodio  enchanteresse.  Signalons  ensuite  un  qua- 
tuor de  l'efi'et  lo  plus  dramatique,  le  duo  de  Zorlino  ot  do 
son  liancô  Musette,  lo  trio  des  Masques,  puis  lo  finale  de 
la  i'C'lo  chez  don  Juan,  où,  aux  cris  poussés  par  Zerline 


DONJON   —  DONNADIEU 

que  celui-ci  cherche  à  entraîner  traîtreusement,  tous  les 
invités  s'unissent  pour  fondre  sur  lo  scélérat,  qui  fait  têlo 
à  l'orage  et,  l'épée  à  la  main,  bravo  la  fureur  do  tous. 

Avec  le  second  acte,  l'action  se  précipite.  C'est  d'abord 
le  duo  do  don  Juan  ot  de  Loporello,  et  lo  trio  qui  le  suit, 
puis  la  sérénade  chantéo  par  don  Juan  sous  le  balcon 
d'Elvire,  et  Tair  de  Zerline,  et  lo  sextuor  do  la  rencontre, 
et  l'air  si  touchant  de  don  Ottavio  :  //  mio  tesaro,  puis  enfin 
la  scèno  du  festin,  entre  don  Juan,  Leporello  ot  la  statue 
du  Commandeur,  mélange  inouï  do  burlesque  et  de  tra- 
giaue,  où  les  frayeurs  do  Leporello,  l'audace  de  don  Juan 
et  la  cruauté  froide  du  Commandeur,  qui  prépare  la  mort 
et  le  châtiment  de  son  meurtrier  devenu  sa  victime,  sont 
exprimées  avec  la  plus  prodigieuse  vérité.  On  peut  dire 
(pie  jamais,  en  art,  l'illusion  du  vrai  n'a  été  poussée  plus 
loin,  avec  plus  de  puissance,  do  grandeur  et  d'éclat. 

Don  Juati  a  été  traduit  dans  toutes  les  langues,  joué 
dans  tous  les  pays,  et  partout  admiré  comme  il  lo  mérite. 
.\  Pans,  il  a  paru  pour  la  première  fois  à  l'Opéra  en  1805. 

Don  Juan,    ballet   en   quatre  tableaux,    musi([ue    do 


Barque  de  don  Juan,  d'après  E.  Delacroix. 


Gluck,  représenté  à  Vienne  en  1761.  Si  cette  musique  n'est 
pas  absolument  admirable,  elle  est  du  moins  vraiment  re- 
marquable, et  dans  les  trente  morceaux  dont  se  compose 
la  partition,  on  en  rencontre  qui  sont  en  tous  points  dignes 
du  génie  de  Gluck  ;  entre  autres,  ceux  qui  accompagnent 
les  deux  dernières  scènes  :  celles  du  souper  chez  le  Com- 
mandeur et  de  la  mort  do  don  Juan. 

DONJUANESQUE  ou  DON-JUANESQUE  {nèssk')  adj. 
Fam.  De  don  Juan,  de  séducteur  :  Carrière  donjuanesque. 
{Th.   Gaut.  )    Tentatives  donjuanesquks.    Il  On   dit  aussi 

DONJUANIQDE  OU   DON-JUANigUE. 

DONJUANISER  ou  DON-JUANISER  T.  n.  Fam.  Faire  lo 
don  Juan,  le  sctluctcur 

Se  donju^niserg  v.  pr.  Devenir  un  don  Juan,  un  séduc- 
teur. 

DONJUANISME  OU  DON-JUANISME  {nissm')  n.  m. 
Ensemble  des  qualités  et  des  défauts  qui  constituent  le 
don  Juan,  sa  manière  d'être,  son  habileté  :  Le  donjuanismh 
est  la  scieiice  de  la  st'duction.  (A.  Hayem.) 

BONKER  CURTIUS  VAN  TiENHOVEN  (Guillaume- 
Baudouin),  juriscunsnlto  hollandais,  né  à  Bois-Io-Duc  en 
1778,  mort  on  18.5R.  Il  fut,  de  1800  à  isiO,  membre  de  la 
cour  suprôme  delà  Hollande  méridionale. proclama,  le  pre- 
mier, à  Dordrocht,  on  1813,  le  prince  d'Orango  souverain 
des  Pays-Bas,  et  devint,  eu  1825,  membre  des  états  géné- 
raux de  Hollande,  auxquels  il  fut  constamment  réélu  jus- 
qu'à sa  mort.  Donker  fut  nommé,  en  1831,  président  de  la 
première  cour  de  La  Haye,  ot,  plus  lard,  vice-président 
du  conseil  suprême  de  Hollande.  On  a  de  lui,  entre  autres 
écrits  :  Document  pour  la  connaissance  de  la  partie  mari- 
time de  la  Hollande  (1811))  ;  Opinions  sur  le  code  de  com- 
merce (1826);  Examen  et  réfutation  du  projet  de  loi  civile 
pénale  proposé  en  /^l'i*  (1829)  ;  otc. 

DONKINIE  (nî)  n.  f.  Bot.  Genre  do  diatomacées  navicu- 
lées,  tribu  des  rapbidéos,  caractérisé  par  les  frustulos  on 
forme  de  violon  et  les  valves  linéaires  aiguijs. 

Don  Marcos  de  Obregon  (i/Ecuyer),  roman  pica- 
resque, de  l'Espagnol  Vicente  Kspinel,  <|ui  a  servi  do 
canevas  à  Le  Sage  pour  son  Gil  /ilas  (Barcelone,  1618).  — 
L'auteur,  poète,  conteur,  nuisicien  ambulant,  bohème  par- 
dessus tout,  qui  étudiait  la  théologie  à  Malaga  ot  men- 
diait aux  portes,  tout  en  composant  dos  cantiques  pour 
l'évoque,  errant  de  la  Belgique  à  l'Italie,  a,  sans  aucun 
doute,  mis  dans  son  roman  beaucoup  do  sos  aventures 
personnelles.  Sou  écuyer  don  Maroos  sort  tour  ù  tour, 
comme  Gil  Blas,  bourgeois,  prêtres  ot  grands  soigneurs; 
il  voyage  tantôt  pour  son  plaisir  ot  tantôt  sur  les  galères 
d'Alger,  et  voit  la  misère  sous  toutes  ses  faces.  Malgré 
de  remarquables  qualités  littéraires,  ce  roman  serait  bien 
oublié  sans  OU  Dlas.  .\ntérieuremeut  à  l'imitation  de  Le 
Sage,  il  en  avait  été  fait  une  traduction  française  par  d'Au- 
diguior  :  /tetation  de  don  Marcos  d'Obregon  (Paris,  lOlS). 

Donna  del  LagO  (i.a)  [la  Dame  du  lac],  opéra  sérieux 
en  doux  actes,  livret  do  Tottola,  d'aurès  un  roman  do  W'al- 
ter  Scott,  musique  do  Hossini.  représenté  à  Naples,  sur  lo 
théâtre  San  Carlo,  lo  2i  octobre  1819.  —  Cet  ouvrage,  dans 
lequel  lo  sentiment  poétique,  lo  sentiment  pillorosquo  ot 
le  sentiment  dramatique  s  unissent  dans  un  ensemble  mer- 
veilleux ot  plein  d'harmonie,  constitue  l'une  des  plus  belles 
productions  du  génie  de  Kossïni.  Il  fut  jouô  àl'aris,  sur 
le  'Mitlitre-Italicu,  le  7  septembre  1824. 

DoNNADIEU  (lo  vicomte  Gabriel),  gémirai  français,  né 
ii  Nîmes  en  1777,  mort  à  Conrbevoie  en  1819.  Il  fit  avec 
bravoure  los  camjKignes  do  la  Kéinibliquo,  aux  armées  do 
la  Vendée,  do  la  Moselle,  du  Nord  el  du  Khiu,  fut  ç^ri^vo- 
mont  blessé  à  la  bataille  d'Haslach  (17mi),ot  servit  sous 
Mureau,  en  Allemagne,  do  1799  A  1800.  Lors  de  l'nrrosta- 
tiun  do  co  général,  il  forma,  avec  d'autres  oHloiers,  uito 


DONNA-FRANCISCA 


DONNER 


conspiration  contre  lo  Premier  Consul, fut  arrêté  et  détenu, 

Sendant  plusieurs  années,  au  château  de  Lourdes.  Rentré 
ans  l'armée,  ea  isoii,  il  lit  les  guerres  de  Prusse,  d'Es- 
pagne et  de  Portugal.  Napoléon  I"  le  Jît  baron  et  général 
de'^brigade  :  mais,  compromis  dans  de  nouvelles  menées 
contre  lEmpereur,  il  fut  interné  à  Tours.  En  1814,  Don- 
nadieu  reçut  de  Louis  XVIU  le  grade  do  lieutenant  géné- 
ral, l'accompagna  à  Gand  (1815),  rentra  en  France  après 
"Waterloo,  et  alla  commander,  à  Grenoble,  la  7*  division 
militaire.  C'est  là  qu'il  eut  à  réprimer,  en  1816,  le  mou- 
vement de  Didier.  Donoadieu  fut  nommé  député  par  la 
ville  d'Arles  en  1821,  et  siégea  jusqu'en  1827  à  l'extrême 
droite  ;  l'ardeur  de  ses  opinions  le  fit  rayer  par  le  gou- 
vernement comme  lieutenant  général.  Grâce  à  la  pro- 
tection du  comte  d'Artois,  on  l'employa  dans  la  guerre 
d'Espagne  ;  mais  son  insubordination  lo  fit  renvoyer  par 
le  maréchal  Moncev.  La  révolution  de  1830  le  mit  à  la 
retraite.  La  cour  d'assises  le  condamna,  en  1S37,  à  deux 
ans  de  prison  et  S.OOtt  francs  d'amende,  pour  offense  en- 
vers le  roi  Louis-Philippe,  dans  un  écrit  ayant  pour  titre 
la  Vieille  Europe.  Outre  l'ouvrage  précité,  on  a  du  général 
Donnadieu  :  De  l'hoDime  et  de  l'Etat  actuel  de  la  société 
(1833)  ;  Mémoire  à  consulter  et  consultation  contre  M.  Cré- 
tineau-Joly  (1842)  ;  Lettre  à  M.  Decazes  (1843)  ;  etc. 

DONNA-FRANCISCA,  bourg  dos  Etats  unis  du  Brésil 
(Eut  de  Santa  Catarina)  :  5.20i)  hab.  Colonie  allemande, 
l'ondée  en  1851  par  la  Société  coloniale  de  Hambourg. 

DONNANT  (rfo-Hfl»)'  ANTE  adj.  Qui  aime  à  donner,  qui 
est  généreux  :  Un  parrain  très  donnant.  Il  Substantiv.  : 
Les  DONNANTS  sont  rares.  {'M.  Masson.) 

—  PROV.  Donnant  donnant:  l"  Il  faut  donner  à  qui 
donne  ;  2"  Rien  pour  rien. 

Donnât  (Léon),  ingénieur  et  publiciste  français,  né  à 
Balaruc-les-Bains  en  ls32,  mort  à  Paris  en  1893.  Reçu  in- 
génieur, il  s'occupa  d'industrie,  puis  de  questions  sociolo- 
giques, voyagea  à  l'étranarer,  et  fut  membre  du  conseil 
municipal 'de  Paris  (1886-1800).  On  lui  doit,  entre  autres 
ouvrages  :  le  Proijramme  de  la  démocratie  (ISSl),  et  la  Po- 
litique expérimentale  (1885). 

Donnât  (Charles-j/aurjce),  autour  dramatique,  né  à 
Paris  en  1862.  W  sortit,  en  1885,  de  l'Ecole  centrale  comme 
ingénieur  civil,  se  tourna  bientôt  vers  les  lettres,  écrivit 
des  vers,  des  saynètes,  et  se  mit  tout  à  coup  en  évidence 
en  donnant  au  Chat-Noir  :  Phri/né,  scènes  grecques  (1891), 
et  une  revue,  Ailleurs  (1892).  Depuis  lors,  ii  travailla  pour 
le  théâtre,  oii  il  a  fait  représenter  des  pièces  dont  plu- 
sieurs ont  eu  un  vif  succès.  Joignant  à  une  fantaisie  ori- 
ginale un  esprit  d'observation  très  fin,  le  sens  exact  de 
la  réalité  actuelle,  il  a  abordé  souvent  les  sujets  les  plus 
scabreux  et  les  a  fait  passer  par  sa  mordante  ironie,  sa 
gaieté  jaillissante,  ses  plaisanteries  à  froid,  par  la  vivacité 
d'un  dialogue  émaiUé  de  mots  drôles,  tantôt  cyniques, 
tantôt  exquis.  Nous  citerons  de  lui:  Lysistrata  (1893); 
Folle  entreprise  (1894);  Pension  de  famille  (1894);  Com- 
plices (1895):  Amants  (1896),  une  de  ses  meilleures  œuvres; 
la  Douloureuse  (1897);  l'Affranchie  (1898);  Georgette  Le- 
meunier  fl898);  le  Torrent  (1899).  On  lui  doit  aussi  :  Chère 
madame  (i89d),  et  Education  de  prince  (1894),  deux  volumes 
pétillants  d'esprit. 

DONNDORF  (Adolphe),  sculpteur  allemand,  né  à  Wei- 
mar  en  1835.  Elève  de  Franz  Jade,  à  Weimar,  puis  de 
Rietschel,  à  Dresde,  il  collabora  à  plusieurs  œuvres  de 
ce  dernier.  C'est  à  Donndorf  que  sont  dues  les  statues  de 
l'électeur  Frédéric  le  Sage,  de  Beuchlin,  de  Savonarole,  de 
Petrus  Waldus,  et  la  moitié  du  bas-relief  qui  décore  le 
monument  de  Luther,  à  Worms.  U  exécuta  aussi  le  monu- 
ment équestre  de  Charles-Auguste,  à  Weimar  (1870-1871)  ; 
la  statue  en  bronze  de  Cornélius,  à  Dusseldorf  (1879);  le 
monument  funéraire  de  Schumann,  à  Bonn  (1880)  ;  l\inf/e 
du  jugement  dernier  pour  de  Bethraann-HoUweg,  au  châ- 
teau de  Rheineck  ;  etc.  Donnddrf  fut  nommé  professeur 
de  sculpture  à  l'académie  de  Stuttgard,  en  1877. 

DONNE (subst.  verbal  de  donner)n.  f.  Jeux.  Action  do  don- 
ner des  cartes  à  chacun  desjoueurs.  Il  Carlesdonnées,distri- 
buéesen  nombre  égal  aux  diversjoueurs.  il  Fausse  donne  on 
Maldonne,  Donne  qui  n'est  pas  faite  suivant  la  règle  du  jeu. 

—  pROV.  :  Qui  mal  donne  perd  sa  donne,  Le  joueur  qui 
commet  une  erreur  en  donnant  les  cartes  perd  son  droit  à 
donner  et  les  avantages  qui  y  sont  attachés. 

DONNE  (ital.  donna,  dame)  n.  f.  Femme,  souvent  en 
mauvaise  part.  [Vieux  et  dialectal.]  il  Forme  francisée  de 
doua  :  DoN.vE  Elvire.  (Corn.) 

Donne  (Jean),  poète  et  théologien  anglais,  né  à  Lon- 
dres en  1573,  mort  en  1G31.  U  abjura  le  catholicisme  à 
l'âge  de  dix-neuf  ans.  Après  de  nombreuses  aventures,  il 
écrivit,  par  ordre  de  Jacques  I",  le  Pseudo-marti/r  (IGIQ), 
dans  le  but  de  prouver  que  les  catholiques  romains  pou- 
vaient consciencieusement  prêter  le  serment  d'allégeance. 
A  l'âge  de  quarante-deux  ans,  il  entra  dans  les  ordres,  et 
fut  choisi  i)ar  Jacques  pf  pour  chapelain  ordinaire.  Il  a 
laissé  des  Sermons  et  des  ouvrages  de  controverse,  mais 
il  est  plus  connu  comme  poète.  Ses  poésies  consistent  en 
satires,  élégies,  épigrarames,  panégyriques  et  pièces  reli- 
gieuses. II  est  le  premier  de  cette  série  de  poètes  anglais 
que  Johnson  désigne  sous  le  nom  de  métaphysiciens. 

Donné  (Alfred),  médecin  français,  néàNoyon  en  1801, 
mort  à  Paris  en  1878.  Il  devint  inspecteur  général  de 
l'Université  pour  la  médecine  jusqu'à  la  révolution  de 
1848,  où  ce  titre  fut  supprimé.  Peu  après,  il  fut  nommé 
recteurde  l'académie  do  Strasbourg,  puisdo  celle  de  Mont- 
pellier. Il  s'est  surtout  consacré  à  l'étude  des  liquides  nor- 
maux de  l'économie,  comme  le  prouvent  ses  principaux 
ouvrages  :  Histoire  physiologique  et  pathologique  de  la 
salive  {IB3G)  ;  Du  lait,  et  en  particulier  de  celui  des  nourrices 
(1837 1  ;  Cours  de  mir-roscopie  (1843),  avec  atlas  (1846). 

Donneau  de  VizÉ  (Jean),  littérateur  français,  né  à 
Paris  on  1638,  mort  en  1710.  Après  une  jeunesse  assez  ac- 
cidentée, il  80  donna  à  la  littérature  et  se  fit  connaître 
comme  critique  de  Molière,  on  l'attaquant  dans  sa  comé- 
die :  Zélinde  ou  la  Véritable  Critique  de  /'Ecole  des  femmes 
et  la  Critique  de  la  critique  (lar/i).  Sa  première  pièce,  la 
Mère  coquette  on  les  Amants  brouillés  flGerj),  lui  attira  de 
Quinault  une  accusation  do  plagiat.  Vers  celte  époque 
(1672}.  fH>ur  augmenter  ses  ressources,  il  imagina  de  pu- 
blier touH  les  mois  un  journal,  intitulé  le  Mercure  galant, 
pour  l<?quel  il  prit  plus  urd,  comme  collaborateur,  Thomas 
Corneillo  MOîiO;.  Cetto  feuille  valut  à  Donneau  la  faveur 
de  I»uis  XIV,  qui  lui  accorda  une  pension  do  500  écus  cl 


un  logement  au  Louvre,  où  il  mourut,  ajtrès  être  devenu 
aveugle  en  1706.  On  cite  un  certain  nombre  de  pièces 
de  ce^  auteur,  dont  une,  les  Dames  venyées  ou  la  Dupe  de  soi- 
même  (1695),  eut  beaucoup  de  succès. 

DONNÉE  \do-7ie)  n.  f.  Argent  distribué  aux  pauvres. 
(Vieux.)  Il  Marché  avantageux  :  C'est  une  donnée,  C'est 
marche  donné,  il  Point  incontestable  ou  admis  comme  tel, 
qui  sort  de  base  à  un  raisonnement  :  Si  un  homme  rai- 
sonne mal,  c'est  qu'il  n'a  pas  les  données  pour  iJiieux  7*ai- 
sonner.  (Dider.)  il  Renseignement,  document  sur  lequel  on 
s'appuie  :  Des  données  chronologiques,  u  Motifs  ou  pré- 
textes :  La  rivalité  de  la  France  et  de  l'Autriche  l'eposait 
sur  des  données  qui  n'existent  plus.  (Proudh.) 

—  Littér.  et  b.-arts.  Idée  fondamentale  d'un  ouvrage  : 
La  DONNÉE  d'un  roman,  d'une  pièce. 

—  Magnan.  Quantité  de  feuilles  de  mûrier  distribuée 
sur  chaque  claie,  et  qui  doit  suffire  à  la  nourriture  des 
vers  à  soie,  pour  un  seul  repas. 

—  Maihéra.  Dans  un  problème,  Grandeurs  connues  ci- 
tées dans  l'énoncé,  par  opposition  aux  inconnues  qui  sont 
les  grandeurs  à  calculer. 

Données  (les),  ouvrage  d'Euclide,  qui  forme  à  ses  Elé- 
ments un  appendice  destiné  à  en  faciliter  les  usages  et 
les  applications.  V  Euclide. 

DONNE-JOUR  n.  m.  Petite  ouverture  destinée  à  donner 
du  jour.  Il  PI.  Des  donne-jour. 

Donnemarie-EN-MONTOIS,  ch-1.  de  cant.  do  Seine- 
et-Marne,  arrond.  et  i  is  kil.  de  Provins,  sur  l'Auxence  ; 
972  hab.  —  Le  canton  a  21  comm.  et  7.997  hab. 

DONNER  {do-né  —  du  lat.  donare,  même  sens)  v.  a.  Céder 
gratuitement,  faire  don  de  :  Dieu  donne  l'air  à  l'honime,  la 
loi  le  lui  l'end.  (V.  Hugo.)  u  Accorder  en  partage  :  La  na- 
ture donne  le  génie;  la  société,  l'esprit.  (De  Bonald.)  ii  Faire 
l'aumône  de  :  Donner  dit  pain  aux  pauvres,  ii  Faire  par- 
tager à  des  invités  ;  Donner  un  repas,  un  bal.  n  Octroyer, 
accorder  :  Donner  une  permission,  il  Conférer  :  Donjaku 
un  titre,  un  grade.  Il  Appliquer,  en  parlant  i"  d'un  coup  ; 
Donner  des  soufflets;  2»  d'une  caresse  :  Donner  un  baiser. 
Il  Administrer,  en  parlant  1"  d'un  remède  :  Donner  de 
l'émétique;  2**  d'un  sacrement  :  Donner  la  communion. 
Il  Etendre  sur  une  surface  :  Donner  une  couche  de  vernis 
à  un  tableau,  n  Infliger  :  Donner  la  question  à  un  accusé. 

—  Accorder  en  mariage  :  Donnicr  sa  fille  à  un  officier. 
(On  dit  aussi  Donner  en  mariage,  donner  pour  femme, 
pour  mari.)  Il  Donner  sa  viain,  Epouser. 

—  Attacher,  faire  entrer  au  service  de  quelqu'un  : 
Donner  à  quelqu'un  une  sentante  fidèle,  w  Appliquer  au 
service,  à  1  usage  de  quelqu'un  :  DoNNin  une  belle  chambre 
à  un  voyageur,  n  Consacrer  :  Donner  ses  soins  à  un  travail. 

Il  Employer,  consacrer  :  Donner  tout  son  temps  à  l'étude, 
une  de  ses  soirées  à  quelqu'un. 

—  Préposer,  en  parlant  d'un  chef  ou  d'un  supérieur  : 
Donnes  à  un  régiment  un  colonel  sévère,  ji  Confier  :  Donner 
sa  77iaison  à  gouverner. 

—  Procurer  :  Donner  du  travail  aux  ouvriers.  Donner 
du  jour,  de  l'air,  ii  Fournir  :  La  terre  nous  donne  tout  ce  qui 
nous  est  7iécessaire.  La  crème  battue  donne  le  beurre.  — 
Fig.  La  dialectique  n'A  jamais  donné  autre  chose  que  des 
erreurs.  (Ch.  BaïUy.) 

—  Ouvrir,  rendre  libre  :  Don.ner  passage  aux  humeurs. 
Donner  cours  à  ses  larmes,  à  sa  colère.  Il  Émettre,  produire 
pousser  au  dehors,  en  parlant  d'un  son  :  Chanteur  qui 
DONNE  Tut  de  poitrine,  ii  Manifester  :  Donner  des  signes 
de  vie,  des  marques  de  pitié. 

—  Publier,  en  parlant  d'un  livre  :  Ecrivain  gui  n'A  plus 
rien  donné  depuis  qu'il  est  de  l'Académie,  n  En  parlant 
d'une  pièce  de  tliéâtre,  l"  Faire  jouer  :  Quand  Victor  Hugo 
donna  Hernani,  i/mii  en  feu  le  monde  littéraire;  2»  Jouer: 
On  donne,  ce  soir,  les  Huguenots  â  l'Opéra. 

—  Enoncer,  dire,  adresser  :  Donner  des  louanges,  des 
conseils,  il  Souhaiter  :  Donner  le  bonjour,  le  bo7isoir.  ii  Faire 
avoir  :  Le  bon  sens  donne  souvent  de  l'esprit.  (La  Rochef.) 

Il  Déterminer,  en  parlant  d'une  forme,  d'une  disposition  : 
Donner  bonne  tournure  à  un  habit,  il  Déterminer  la  pro- 
duction, le  développement  do  :  Donner  du  soji  à  une  cloche, 
de  la  vigueur  à  une  plante. 

—  Prêter,  fournir  matière  :  Donner  à  rire,  il  Offrir  à 
l'imitation  ;  Donner  de  bons  exemples. 

—  Imposer,  attribuer  :  Donner  u?i  nom  à  Jin  enfant.  Il  As- 
signer, indiquer  :  Donner  son  heure  pour  tm  rendez-vous. 

Il  Citer,  désigner  :  DoNNEZ-mo/  un  homme  sans  orgueil,  je 
vous  DONNERAI  uue  femme  sans  vanité.  (Fén.)  il  Faire  con- 
naître, expliquer  :  Donner  les  motifs  de  son  refus,  il  Inter- 
préter, éclaircir  :  Donner  le  mot  d'une  énigme. 

—  Poser,  établir  :  Donner  des  bornes  à  ses  désirs.  \\  Por- 
ter, promulguer  :  Donner  des  lois.  \\  Régler,  diriger  :  Don- 
ner la  mode  à  so7i  temps,  il  Intimer  :  Donner  des  ordres. 

11  Livrer,  remettre  :  Donner  une  lettre  au  facteur.  Donner 
un  martyr  aux  bêtes.  Il  Laisser  prendre  :  Imprudence  qui 
DONNE  la  victoire  à  l'ennemi. 

—  Sacrifier,  perdre  volontairement,  se  priver,  se  dé- 
pouiller do  :  Le  bon  pasteur  donne  sa  vie  pour  ses  brebis. 

—  Vendre,  échanger  :  Don.ner  itn  livre  pour  dix  fraJics. 

—  Causer,  produire,  communiquer,  en  parlant  d'un  mal  : 
Donner  la  fièvre.  Donner  la  gale,  n  Faire  partager  :  On 
donne  5a  science,  mais  non  pas  son  esprit,  i;  Affecter  de  : 
La  lumière  et  le  climat  du  A'ord  donnent  aux  objets  une 
teinte  funèbre.  (De  Custine.) 

—  Faire  concevoir  :  Donner  les  plus  belles  espérances. 

—  Répandre,  propager  :  Donner  l'alarme  au  camp. 

—  Offrir,  présenter  :  Donner  zm  siège,  la  main,  n  Servir  : 
Donner  à  boire  aux  convives. 

—  Proposer  :  Donner  quelque  chose  à  deviner. 

—  Imprimer,  en  parlant  d'un  mouvement,  d'une  activité  : 
Donner  une  direction,  une  grande  vitesse,  une  vive  i?npulsion. 

—  Engager,  livrer  :  Donner  wte  bataille,  un  assaut. 

—  Attribuer  :  Donner  tel  âge  à  quelqu'un.  \\  Imputer  : 
Donner  tort.  Donner  des  ridicules,  w  Faire  passer  pour  : 
Donner  sa  maîtresse  comme  sa  femme. 

—  Accorder,  sacrifier  ;  Don>?er  trop  aux  apparences. 

—  Engager,  lier  :  Donner  sa  parole,  sa  foi. 

—  Manèg.  V.  corde. 

—  Véner.  Donner  le  cerf  aux  chiens,  Lo  lancer  pour  lo 
faire  poursuivre.  (On  dit  que  la  béte  est  bien  donnée,  quand 
l'attaque  est  rapide  et  le  lancer  prompt.)  il  Donner  les 
cfiie7)s,  Los  lâcher  après  la  hC-le.  il  Donner  à  courre.  Dé- 
tourner la  bôie  pour  la  lancer,  u  Donner  te  relais  ou  les 
relais.  Découpler  les  chiens  qui  sont  placés  en  relais,  au 
moment  oi^  passe  la  béte  do  meute. 

—  Loc.  div.  :  On  lui  en  donnera!  Ce  n'est  pas  pour  lui! 


806 

Il  En  donner  du  long  et  du  large,  En  donner  tout  du  long 
de  l'aune.  Battre  vigoureusement.  —  Fig.  Railler  d'une 
façon  cruelle,  il  Donner  du  monseigneur,  du  cher  ma'ttre  à 
quelqu'un.  Lui  prodiguer  des  titres  en  lui  parlant,  u  Donner 
des  gages  de,  Garantir,  fournir  des  assurances  de.  n  Donner 
assurance  de,  Afiirmer.  assurer,  ii  Donner  l'être.  Donner  le 
jour,  Donner  la  vie.  Engendrer  ou  enfanter,  ii  Créer  :  (jui 
ïious  A  DONNÉ  l'être?  Il  Donner  la  vie,  Causer  un  grand  bien- 
être  ou  une  grande  satisfaction,  ii  Donner  jour  à,  Mettre  en 
voie  de  réussite  :  Donner  jour  à  une  affaire,  n  Donner  la 
mort.  Tuer.  —  Fig.  Causer  une  très  grande  douleur,  il  Don- 
ner un  rival  à  quelqu'un.  Eu  parlant  d'une  femme,  Prendre 
un  nouvel  adorateur,  un  nouvel  amant,  n  Donner  du  fil  à 
retordre,  Donner  du  mal,  Causer  bien  du  travail,  de  la  peine, 
de  l'embarras.  i|  En  donner.  En  donnera  garder,  Donner  une 
baie.  Faire  accroire  quelque  chose  d'absurde  ou  de  faux. 

Il  Eîi  donjier  de  toutes  les  couleurs.  Faire  accroire  beaucoup 
de  choses  absurdes,  il  En  dojuier  d'une,  Chercher  à  trom- 
per. Il  Donner  un  bon,  un  7nauvais  tour  à,  Présenter  sous  do 
bonnes,  sous  de  mauvaises  apparences  :  Donner  dn  mau- 
vais TOUR  aux  actions  les  plus  innocentes,  ii  Donner  à  pen- 
ser, à  songer,  à  réfléchir.  Mettre  en  considération,  causer 
un  certain  embarras  ou  une  certaine  inquiétude  d'esprit. 

Il  Donnera  entendre.  Faire  comprendre,  faire  soupçonner. 

)\  Dotmer  prise.  Fournir  une  bonne  occasion  à  un  adver- 
saire. Il  Donner  sa  tête  à  couper.  Affirmer  avec  une  grande 
énergie  ;  souhaiter  très  vivement,  ii  En  donner  à  quelqu'un 
pour  sou  argent.  Proportionner  la  marchandise  qu'on  lui 
cède  au  prix  qu'il  veut  y  mettre.  —  Fig.  Proportionner  la 
récompense  ou  le  salaire  au  service  rendu,  n  Donner  tout 
au  mo7ïde.  Etre  disposé  aux  plus  grands  sacrifices,  n  .Ve 
pas  donner  une  obole  de,  Ne  pas  attacher  le  moindre  prix 
à.  Il  ia  donner  chau'ie.  Jeter  une  vivo  alarme,  il  Z>oj(Her 
atteinte,  Causer  un  préjudice,  ii  Donner  lien  à.  Causer,  pro- 
duire, motiver,  n  Le  donner  au  plus  habile.  Mettre  le  plus 
habile  au  défi  de  faire  quelque  chose,  ii  Le  donner  en  dix. 
en  cent,  e?i  mille,  etc.  Proprem.  Donner  dix,  cent,  mille 
coups  pour  deviner,  mettre  au  défi  de  deviner,  de  faire. 

Il  Donner  son  7-este  à  quelqu'un.  Le  vaincre  dans  une  lutte, 
dans  la  discussion. 

—  Prov.  :  A  donner  donner,  à  vendre  vendre,  Il  faut  se 
comporter  selon  la  circonstance,  donner  si  l'on  donne, 
vendre  si  l'on  vend,  n  Donner  tard,  c'est  refuser,  ii  Qui 
donne  tôt  donne  deux  fois.  On  double  lo  prix  d'un  pré- 
sent en  ne  lo  faisant  pas  attendre.  (V.  bis  dat  qui  cito 
DAT.)  Il  Donner  et  retenir  ne  vaut,  Il  n'est  pas  permis  de 
retenir  ce  dont  on  a  cédé  la  propriété,  ii  Qui  mal  donne 
perd  sa  donne.  V.  donne,  n  Donner  un  œuf  pour  un  bœuf, 
Donner  peu  pour  recevoir  beaucoup,  n  Qui  donne  au  com- 
mun, ne  donne  à  pas  un,  Nul  ne  nous  sait  gré  de  ce  que 
nous  donnons  au  public. 

—  Allus.  littér.  :  Qui  donne  aux  pauvres,  prête  à  Dieu. 
Traduction  concise  que  V.  Hugo  a  faite  d'une  jjhrase  de 
l'Ecritiire  :  Fœneratur  Do7nino,  qui  misereiur  paupei'is.  Qui 
a  pitié  du  pauvre,  prête  à  Dieu  {Prov.  xix,  17).  Ce  mot 
signifie  que  Dieu  nous  rend  lo  bien  que  nous  faisons  aux 
malheureux. 

—  V.  n.  Etre  abondant,  fournir  de  grands  produits  :  La 
vigne  7ie  donnera  pas  cette  an7iée.  il  Se  montrer  en  nombre  : 
La  bécassine  donne  sur  le  tard.  (Toussenel.) 

—  Charger,  attaquer  :  Jiégi?nent  prêt  à  donner.  Il  Fig. 
Attaquer  en  paroles,  dénigrer  :  Donner  sur  les  absents. 

—  Heurter,  choquer  :  Donner  du  poing  dans  ime  vitre. 

—  Tomber,  se  jeter  par  mégarde  :  Donner  dans  un  piège. 
(Cette  expression,  au  fig.,  signif.  :  Se  laisser  tromper, 
surprendre.)  —  Se  jeter  avec  un  empressement  avide  : 
Donner  sur  les  plats  comme  im  affamé. 

—  Etre  dirigé  vers,  tourné  du  côté  de  :  Maison  qui 
DONNE  sur  la  place.  Il  Diriger  son  action  :  Vent  qui  donne 
en  plein  dans  la  voile.  Soleil  donnant  à  plomb. 

—  Loc.  div.  Donner  .mr.  Etre  situé  :  Chn7nbre  qui  donne 
SUR  la  rue.  il  Donner  de  cul  et  de  tête.  Faire  de  grands 
efforts,    employer   beaucoup    de    moyens    pour   réussir. 

\\  Donner  dedans.   Croire    sottement,' se    fier  follement. 

Il  Dotiner  sur  les  7ierfs,  Agacer,  n  Doiuier  dans  l'œil,  dans 
la  vue.  Darder  ses  rayons  dans  les  yeux  do.  —  Fig.  Séduire, 
éblouir.  —  Inspirer  de  la  passion  a.  il  Donner  da/is.  Donner 
tète  baissée  (ou  tête  basse)  dans,  Se  livrer,  s'abandonner 
entièrement  à.  —  Affecter  le  genre  de  :  Donner  dans  le 
grand  to7i.  —  Ajouter  foi  à  ;  Donner  dans  toutes  les  fari- 
boles qui  se  racontetit.  ii  Don7ier  à  tout.  Faire  toutes  sortes 
d'entreprises  qu'on  abandonne  successivement. 

—  Cliir.  Suppurer  :  Ta7it  que  la  plaie  donne,  le  danger 
71  est  pas  prochain. 

—  Mar.  Un  coi-dage  donne,  Quand  il  s'allonge,  n  Donner 
sur  un  da7iger,  Courir  dessus,  il  Do7ïver  sur  la  bain^e.  Passer 
dessus.  Il  Do7U}er  dans  une  passe,  dans  vn  port,  Entrer 
dedans,  il  Donner  à  la  côte,  sur  un  écueil,  S'échouer  par 
nécessité  ou  par  naufrage,  Toucher  sur  un  rocher,  il  Don- 
ner à  la  grosse,  Placer  son  argent  à  la  grosse  aventure. 

Donné,  ée  part.  pass.  du  V.  Donner. 

—  Posé  comme  base  incontestable,  comme  chose  par- 
faitement assurée  ;  L'ho7n7ne  est  donné,  sa  nature  est 
donnée,  S071  i7itelligence  est  donhée,  sa  constitution  phy- 
sique est  DONNÉE  avec  ses  boimes  nécessaires.  (V.  Cousin.) 

Il  Dans  u/i  temps  dojuié,  sur  un  point  do7iné.  Dans  un  cer- 
tain temps,  sur  un  certain  point,  ii  Par  ext.  :  Il  s'en  faut  de 
beaucoup  que  la  7nême  action  soit  également  cri77iinelle  de 
la  part  de  deux  hommes  donnés.  (J.  de  Maîstr.) 

—  Fig.  Facultatif,  possible  ou  permis  :  Â'ous  pen.sons 
plus  loin  qu'il  ne  7wus  est  donné  d'atteindi^e.  (Proudh.) 

—  Mathém.  Enoncé  comme  hypothèse,  par  opposition 
aux  propositions  à  démontrer  :  Ceci  est  donné  ;  vous  n'avez 
plus  à  le  dé7nonti'er.  \\  Connu,  déterminé  :  Deux  des  a7igles 
d'un  triangle  étant  donnés,  déterminez  le  troisiè7ne. 

—  Substantiv.  au  masc.  Au  moyen  âge,  Laïque  qui  se 
donnait  corps  et  biens  à  une  abbaye,  à  charge  d  entretien. 
iSyn.  ODLAT.)  11  Soldat  invalide  qu'on  mettait  autrefois  à 
la  charge  d'une  abbaye  ;  Les  donnés  à  la  Trappe. 

Se  donner,  v.  pr.  Etre  donné,  avec  tous  les  sons  de 
l'actif.  Il  Donner  sa  propre  personne  et,  fig..  S'attacher  for- 
tement, accorder  toute  son  affection.  —  Spécialem.  Accor- 
der les  dernières  faveurs,  en  parlant  d'une  femme  :  Les 
fennnes  qui  se  donnent  coûtent  souvent  plus  cher  que  celles 
qui  SE  vendent.  (J.-L.  Larchor.) 

—  Donner  l'un  à  l'autre,  avec  tous  les  sens  du  v.  actif. 
Il  Se  don7ier  la  ynain,  Prendre  la  main  l'un  de  l'autre.  — 

Etre  unis,  liés  les  uns  aux  autres.  —  Se  réconcilier.  —  So 
prt'ter  un  appui  mutuel.  —  Aller  immédiatement  l'un 
après  l'autre  :  Le  printemps  et  l'été  se  donnent  la  main. 
Il  .S'e  donner  le  mot.  Par  allusion  au  mot  d'ordre  que  so 
donnent  les  soldats,  S'entendre  pour  agir  de  concert. 


807 

—  Donner  à  soi,  so  procurer,  ii  Se  donner  ta  jnort,  Se 
tuor,  so  suiciUor.  —  Par  ext.  Causer  sa  propre  ruine. 

—  Loc.  div.  :  Se  iluuner  pour,  So  faire  passer  pour.  Il  Se 
donner  du  bon  temps,  Mener  une  vio  gaie,  sans  chagrin, 
sans  tourment  d'auciino  espt^co.  Il  S'en  donner,  Prendre 
abondamment  de  :  Xantiis  s'i:n  donna  justju'à  perdi'e  la 
raisoti.  (La  Font.}  il  S'en  donner  à  ctrur-joic,  S'émanciper, 
s'amuser  beaucoup.  —  Railler  quoiqu'un,  se  divertir  à  ses 
dépens,  il  Se  donner  l'air,  Se  donJter  des  airs.  Prendre 
l'aspect,  l'apparonoe.  —  Absolum.  Se  donner  des  airs,  de 
ijrands  airs.  Affecter  un  ton,  des  manières,  uno  démarche, 
un   langage  au-dessus   do   son  état  ou  do    ses  moyens. 

il  A"e  donner  aarde  de.   Se  garder  bien,  éviter  avec  soin. 

Il  .S'e  donner  de,  Se  frapper  avec  :  Se  donnkr  de  son  cou- 
telas dans  le  cœur.  (Chatoaubr.)  il  Fara.  Se  donner  du  talon 
dans  le  derrière.  Gambader,  donner  des  signes  d'une  joie 
fuUe.  —  Vivre  dans  une  complète  insouciance. 

—  SvN.  Donner,  offrir,  présenter.  Donner,  c'est  trans- 
mettre à  un  autre  l'objet  qu'on  avait  on  sa  possession  et 
ijui  change  ainsi  de  maître;  l'action  do  donner  supposo 
toujours  celle  de  recevoir.  Offrir,  c'est  faire  hommago 
d'une  chose  à  quelqu'un,  manifester  le  désir  qu'il  l'ac- 
cepte; Vo/fre  peut  être  rcjotée,  et  ello  peut  avoir  pour 
objet  un  service  à  rendre,  aussi  bien  qu'une  chose  maté- 
rielle. Présenter,  c'est  offrir  une  cliose  que  l'on  tient  à  la 
main  ou  qui  est  là  sous  les  yeux,  et  dont  la  personne  peut 
ù.  l'instant  prendre  possession,  si  cela  lui  convient. 

—  Anton.  Accepter,  recevoir.  —  Déposséder,  dessaisir, 
enlever,  exproprier,  trustrer,  ôter,  priver,  ravir,  retirer, 
soustraire,  spolier.  —  Conserver,  garder. 

Donner  (Otto),  linguiste  finlandais,  professeur  à 
l'université  d'IIolsingfors,  né  à  Kokkola  en  1835,  auteur 
de  travaux  sur  la  grammaire  comparée  des  langues  hon- 

?:ro-linnoises  :  Coup  d'œil  historique  sur  les  travaux  de 
inf/uistigue  fiongro- finnoise  (1872);  Dictionnaire  comparé 
des  langues  finno-honyriennes  (1874-1884);  etc. 

Donner  (Georgo  Raphaël),  sculpteur  allemand,  né  à 
Essling  eu  l(j92,  mort  à  Vienne  en  1741.  Donner  peut 
passer,  jusqu'à  un  certain  point,  comme  le  restaurateur 
de  sou  art  en  Autriche.  Ses  œuvres  se  trouvent  surtout 
dans  les  palais  impériaux  autrichiens.  En  1727,  il  fut 
nommé  architecte  royal  et  sculpteur  du  prince  Esterhazy, 
primat  de  Hongrie.  Il  sculpta  la  chapelle  funéraire  de 
l'église  Saint-Martin,  à  Presbourg  ;  la  môme  église  contient 
d'autres  sculptures  de  Donner  (le  tabernacle),  et  le  groupe 
de  saint  Martin  et  le  Pauvre,  au  maître-autel  (en  plomb). 

Parmi  les  morceaux  les  plus  importants  de  cet  artiste, 
nous  citerons  encore  la  belle  statue  de  Charles  VI,  au 
Belvédère  de  Vienne  ;  ses  travaux  décoratifs  de  la  fon- 
taine qui  orno  la  place  Neuve,  dans  la  même  ville; 
Andromède  sauvée  par  Persée ;  etc. 

Donner (Jean-Jacques-Cliristian),  poète  et  philologue 
allemand,  né  à  Crefold  en  1799,  mort  à  Stuttgard  en  1875. 
Il  fut  professeur  à  Etlwangen,  puis  à  Stuttgard,  et  se  fit 
connaître  en  traduisant  en  vers  des  poètes  de  l'antiquité. 
Parmi  ces  traductions,  fort  estimées,  il  faut  citer  au  pre- 
mier rang  celle  de  Sophocle  (1838],  considérée  comme  un 
chef-d'œuvre,  puis  Juvénal  (l^2l)y  Perse  (1822),  Euripide 
(1841-1853),  Eschyle  (1854),  Homère  (1855-1858),  etc. 

DonnersBERG  {mons  Jovis  des  Romains),  montagne  du 
Hardt  (Palatinat)  ;  altit.  :  691  mètres.  Elle  a  donné  son  nom, 
sous  le  premier  Empire,  au  département  du  Donnersberg. 

Donnet  (Ferdinand-François-Auguste),  cardinal,  ar- 
chevêque de  Bordeaux,  né  à  Bourg-Argental  (Loire)  en  179:), 
mort  à  Bordeaux  en  18S2.  Après  la  chute  de  Charles  X,  il  fut 
nommé  évêque  de  Nancy  ;  mais,  on  1837,  il  fut  transféré  à 
l'archevêché  do  Bordeaux.  Le  pape  Pie  IX  le  fit  cardinal, 
en  1852.  Sous  Napoléon  III,  il  siégea  au  Sénat.  En  1867, 
un  mouvement  d'opinion  se  produisit  parmi  les  catholiques 
en  faveur  de  la  canonisation  de  Christophe  Colomb  ;  le  car- 
dinal Donnet  en  prit  la  direction  et  présenta  au  pape  le 
firemier  postulatum  pour  l'introduction  de  la  cause.  Il  a 
aissé  onze  volumes  a  Instructions  pastorales,  lettres  et  dis- 
cours (1850-1879). 

DONNEUR  {do-neur'),  EUSE  n.  Personne  qui  donne  habi- 
tuellement, qui  aime  à  donner:  Un  don.neub  généreux. 

—  So  prend  avec  tous  les  sens  du  verbe,  et  peut  avoir, 
grâce  au  complément  dont  il  est  accompagné,  des  sens  ausi 
variés  que  ceux  du  verbe  lui-même,  il  Donneur  de  bataillfs. 
Conquérant,  chef  d'armée  qui  cherche  des  occasions  de 
livrer  des  combats,  li  Donneur  d'avis,  Donneur  de  conseils. 
Personne  qui  aime  à  conseiller  les  autres,  il  Donneur  de 
salutSt  Donneur  de  bonjour.  Donneur  d'embrassades.  Per- 
sonne obséquieuse  à  l'excès,  qui  ennuie  par  ses  démon- 
strations exagérées.  Il /donneur  ^rcaK  bénite,  Employé  qui 
donne  de  l'eau  bénite  aux  personnes  qui  entrent  dans  1  église 
ou  qui  en  sortent.  —  Fig.  Grand  complimenteur,  grand 
faiseur  do  promesses,  il  Donneur  de  mort  subite.  Fam.  Duel- 
liste exercé,  spadassin. 

—  Dr.  comm.  Donneur  d'ordre.  Celui  qui  tire  uno  traite 
pour  le  compte  d'autrui  prend  le  nom  do  tireur  pour 
compte,  de  même  (pie  celui  fini  fait  tirer  pour  son  compte 
prend  celui  do  donneur  d'ordre.  (Le  donneur  d'ordre  doit 
prévenir  le  tiré  qu'il  ait  à  accepter  la  traito  pour  son 
compte,  et  il  est  tenu,  vis-à-vis  de  ce  tiré,  d'en  faire  la 
provision  à  l'échéance.)  il  Donneur  d'aval.  V.  aval,  il  Don- 
neur de  valeurs.  Celui  qui  fait  les  fonds  d'une  lettre  do 
change,  ii  Donneur  à  la  grosse.  Assureur  d'un  naviro  ou  do 
la  cargaison  ;  préteur  à  la  grosse. 

—  Jeu.  Joueur  qui  est  chargé  do  distribuer  les  cartes. 

—  Turf.  Celui  qui  reçoit  les  paris  (il  donne  un  cheval  à 
telle  cote). 

—  adj.  Qm  aimo  à  donner,  qui  donne  facilement  :  Les 
ca/npai/nards,  même  riches,  ne  sont  pas  noNNBuns.(Cormon.) 

DONNEZAC,  comm.  de  la  Gironde,  arrond.  et  à  21  kil.  do 
Blayp,  près  do  laLivonno;  i.ioy  hab.  Vignobles  compris 
dans  lo  lilayais  et  produisant  (|uelquos  vins  rouges  et  dos 
vins  blancs  ordinaires;  moulins. 

DONNEZAN  ou  DONAZAN  (le),  ancien  petit  pays  do 
Franco,  dans  In  cornté  do  Fuix,  compris  aujourd'hui  dans 
1(5  dépiirtomcMit  do  l'Ariôgo. 

DONNISSAN  (marquis  de),  (général  vendéen,  décapité 
on  17\H.  Il  prit  part  au  soulèvement  de  la  Vendée  et  fut 
nommé  mombrn  du  conseil  do  l'insurrection.  Il  commanda 
i'artillf^rie  à  'l'houars,  défendit  Montrouil  contro  lo  gé- 
néral Salomon,  et  devint  gouverneur  do  la  Vondéo  (jnill. 
1793).  Après  lo  désastre  do  Savonay,  il  tenta  do  fuir,  fut 
pris  par  les  réniiblinains,  condamné  à  mort  ot  oxériito  à 
Angers.  —  Sa  tillo,  Mauik-Louisk-Victoikk  do  Donlssan, 


épousa  on  premières  noces  Lescuro,  ot  en  secondes  noces   ' 
ilonri  do  La  Rochojaqueloin. 

DoNON  ou  Grand  Donon,  montagne  des  Vosges,  tout 
près  de  la  Irontièro  fran(;aisc,  séjjarant  les  vallées  do  la 
Mosoilo  par  la  Meurihe,  et  du  Rhin  par  la  lïrucho  et  l'IU; 
l.oii)  métros.  A  longtemps  passé  pour  lo  point  culminant 
do  toutes  les  Vosgos. 

DoNOSO(XimenezJosef),  peintre  ot  architecte  espagnol, 
né  àConsuegraen  1628,  mort  à  Madrid  en  1G90.  Après  un  sé- 
jour do  six  années  on  Italie,  il  se  fixa  à  Madrid.  Ses  œuvres, 
remarquables  par  la  vigueur  du  coloris,  décorent,  pour  la 
plui'art,  des  églises  do  Madrid.  Rappelons  uno  Cène;  une 
Coiiception ;  les  portraits  dos  supérieurs  du  couvent  de 
Notro-Dame-dc-la-\'ictoire,dans  lo  monastère  de  ce  nom;  la 
Canonisation  de  sai)tt  Pierre  d'Alcantara  et  dos  sujets  tiré& 
de  la  Vie  de  saint  Benoît,  dans  le  couvent  do  Saiat-I*'rançois. 
DONOSO-CORTÈS  (Juan  Francisco  Mario  de  La  Salud, 
marquis  de  Valdkgamas),  publiciste,  homme  politique  t;t. 
diplomate  espagnol,  né  à  Valle-della-Serena,  près  \aldc- 
gamas,  en  1809,  mort  à  Paris  en  1853.  Il  fut  d'abord  très 
libéral.  En  1832,  il  prit  parti  dans  la  querelle  do  la  suc- 
cession au  trône  contre  don  Carlos,  et  avec  les  libéraux, 
pour  Isabelle,  fille  de  Ferdinand  VU  et  de  Marie-Christine. 
Cependant,  il  s'opposa  à  la  confiscation  des  biens  ecclé- 
siastiques, ce  qui  lui  aliéna  quelques  libéraux.  Après  la 
fuite  de  Marie-Christine,  en  1840,  alors  qu'Espartero  était 
tout-puissant,  Donoso-Cortès  rejoignit  en  Franco  la  reine 
more ,  qui  le  choisit  pour  son  secrétaire  particulier. 
Narvaez  layant  emporté  sur  Espartero,  Marie-Christino 
rentra  en  Espagne,  où  sa  fille  Isabelle  fut  reine.  Donoso- 
Cortès,  qui  était  alors  député  et  directeur  général  des 
études  de  la  reine,  fut  nommé  ambassadeur  à  Berlin, 
puis  à  Paris.  Vers  la  fin  de  sa  vie,  son  libéralisme  avait 
fait  place  à  un  catholicisme  ardent.  C'est  sous  i'emiiire  do 
ces  nouvelles  idées  qu'il  écrivit  en  français  son  ouvrage  : 
Essai  sur  le  catholicisme,  le  libéralisme  et  le  socialisme. 
On  a  aussi  de  lui  :  Classicisme  et  romantisme  ;  De  la  mo- 
narchie absolue  en  Espagne  ;  Pie  IX;  Esquisses  historico- 
pkilosophiques ;  Considérations  sur  la  diplomatie;  etc. 
DONOUGHMORE.  Biogr.  V.  HUTCHINSON, 
DONOVAN  (Edouard),  naturaliste  anglais,  mort  en  1837. 
Il  s'est  fait  connaître  par  un  grand  nombre  d'ouvrages, 
notamment:  Histoire  naturelle  de  la  Grande-Bretagne 
(1792-1816);  Histoire  naturelle  des  oiseaux  de  la  Grande- 
Bretagne  (1794-1797)  ;  Histoire  naturelle  abrégée  des  insectes 
de  la  Chine  (1798)  ;  Abrégé  des  insectes  de  l'Asie  (1798-1805). 
Don  Pasquale,  opéra  bouffe  en  trois  actes,  paroles 
anonymes,  musique  de  Donizetti,  écrit  expressément  pour 
le  Théâtre-Italien  de  Paris,  et  représenté  le  3  janvier  1843. 
—  Le  poème  est  comme  une  sorte  de  nouvelle  édition  du 
Barbier  de  SAville,  et  le  fond  en  appartient  surtout  à  un 
autre  opéra  italien  :  Ser  Marc  Antonio,  mis  en  musique 
par  Pavesi  et  représenté  à  la  Scala  de  Milan  le  26  sep- 
tembre 1810.  La  musique  de  Donizetti  est  animée  et 
pétillante  d'esprit,  avec  une  fraîcheur  d'idées  remar- 
quable. Il  en  faut  citer  surtout  ie  joli  duo  du  premier 
acte,  le  quatuor  final  du  second,  et.  au  troisième,  le  duo 
du  soufflet  et  une  sérénade  exquise.  Don  Pasgiiale  fut 
joué  en  français,  au  Théâtre-Lyrique,  le  9  septemore  1864. 
li  a  été  repris  plus  tard  à  l'Opéra-Comique. 
DONQUES  conj.  V.  DONC. 

DON  QUICHOTTE  (ki)  n.  m.  Homme  qui  se  fait  le  cham- 
pion do  causes  plus  ou  moins  extravagantes,  il  Se  dit  aussi 
quelquefois  d'une  personne  grande  et  très  maigre.  (PI.  Des 
DONS  QUicnoTTES,  OU,  d'après  l'Acad.,  don  quichottes.), 

Don  Quichotte  de  la  Manclie  (L'ingénieux  hidalgo), 
roman  espagnol  en  deux  parties,  de  Miguel  de  Cervantes 
Saavedra  (1604-161 4).— C'est  le  chef-d'œuvre  de  son  auteur 
eti'un  des  livres  les  plus  amusants  qui  aient  été  écrits. 

Un  vieil  hidalgo,  confiné  dans  son  castel  où  il  passe  son 
temps  à  lire  des  romans  de  chevalerie,  en  a  la  této  telle- 
ment tournée,  que  bientôt  il  veut  absolu- 
ment jouer  le  rôle  d'Esplandian  ot  du  Beau 
Ténébreux,  délivrer  les  princesses  oppri- 
mées, châtier  les  félons  et  remplir  toute  la 
terro  du  bruit  do  ses  exploits.  Monté  sur 
son  étiuuo  cheval,  la  fameuse  Rossinante, 
coiffé  d'un  vieux  casque  rouillé  ot  vêtu 
d'une  armuro  qui  gisait  dans  son  grenier, 
il  s'échappe  do  chez  lui  et  va  courir  los 
aventures.  Un  aubergiste  l'arme  chevalier, 
après  qu'il  a  pieusement  passé  la  nuit  en 
prière,  et  il  se  choisit  la  damo  do  ses  pen- 
sées en  la  personne  d'une  fermière  du  voi- 
sinage, Aldonza  Lorenzo,  qu'il  baptise  a  Dul- 
cinée du  Toboso  ».  Dos  muletiers  qu'il  ren- 
contre, et  auxquels  il  veut  faire  proclamer 
que  sa  Dulcinée  est  la  plus  belle  du  monde, 
se  fâchent  ot  laissent  à  demi  mort  sur  place, 
roué  do  coups,  le  pauvre  chevalier.  On  le 
ramène  à  son  castel,  et  lo  curé,  aido  du  bar- 
bier, brûle  solennellement  tous  ses  romans 
do  chevalerie;  mais  la  folio  de  Don  Qui- 
chotte est  incurable  :  il  repart  bientôt,  tou- 
jours avec  Rossinante,  mais  cette  fois  ac- 
compagné do  son  bon  écuyer  Sancho,  monté 
sur  son  âne,  dont  le  bon  sens  lui  épargnera 
les  aventures  trop  désastreuses.  Sancho,  c'est  la  raison 
l)ositivo  ot  prati<iuo,  lo  bon  sons  terre  à  terro,  en  opposi- 
tion avec  la  folio  généreuse  qui  no  calcule  rien,  ot  remé- 
diant à  ses  écarts,  quand  elle  n'a  pu  los  empêcher.  Touip 
la  philosophie  amusante  du  roman  est  dans  co  contraste. 
Uno  analyse  complète  du  Don  (Juirhotte,  dont  les  épisodes 
sont  si  nombreux,  nous  entraînerait  trop  loin;  les  prin- 
cipaux :  lo  combat  contre  los  moulins  â  vent,  l'armot  do 
Mamhrin,  les  noces  do  Gamacho,  l'îlo  do  Barataria,  sont 
d'ailleurs  mentiminés  à  leur  ordre  alphabétique.  «  Lo  style 
en  ost,  a  dit  Sismondi,  d'une  beauté  inimitable  et  dont  au- 
cuno  traduction  n'approche.  Il  a  la  noblesse,  la  candeur 
dos  anciens  romans  do  chevalerie,  et  on  mémo  temps  uno 
vivacité  do  coloris, uno  précision  d'expressions,  uno  harmo- 
nie do  périodes  qu'aucun  écrivain  espagnol  n'a  égalées.  » 
Kn  1614,  entre  la  publication  do  la  première  ot  do  la 
seconde  partie  du  Don  Quichotte  do  Cervantes,  parut,  sous 
lo  pseudonyme  d'Avixï.ANEDA,  licencié  en  théologie,  uno 
Suite  du  Don  Quichotte,  qui  n'nst  qu'une  plato^  rapsodio, 
sans  imagination  ot  sans  mérite  littéraire.  On  l'attribue  à 
un  moine,  Fray  Alliaga,  ennemi  do  Cervantes,  que  cotte 
mauvaise  éliicubration  décida  A  terminer  son  ouvrage. 


DONNER  —  DONSOL 

—  Iconopr.  Parmi  les  grandes  compositions  dont  los 
sujets  sûiil  tir(!'S  do  Don  Qukfiotie,  nous  citerons  :  Don 
(Juic/totle  aiinti  clitivalicr,  tableau  do  Rodriguczdô  Miranda 
(Madrid)  ;  Dnîi  Quichotte  et  Sancho  trouvant  la  valise  de 
Cardenio,  par  Richard  (1831);  Don  Quichotte  et  Sancho 
entrant  dans  la  montagne  A"oi?'<7,  dessin  de  Dccamps;  Don 
Quichotte  voyant  berner  Sancho,  tableau  do  PenguiUy- 
riIaridoD  (1849);  Sancho  Pança  et  la  duchesse,  par  Leslie 
(1855);  Don  Quichotte  en  cage,  par  Côlostin  Naiiteuil(1857h 
Sancho  racontant  ses  exploits  chez  la  duchesse,  par  Pille 
(187(1)  ;  etc.  —  L'édition  illustrée  par  Gustave  Doré  mérite 
uno  mention  spéciale.  Cet  ouvrage,  qui  parut  en  1863, 
d'après  la  traduction  do  Louis  Viardot,  no  contient  pas 
moms  do  cent  quatorze  grandes  compositions  hors  texte 
et  deux  cent  cinquante-six  gravures  dans  lo  texte,  par  lo 
maître  imagier  Gustave  Doré.  Gustave  Doré  a  vraiment 
compris,  senti,  aimé  le  grand  esprit  qu'il  s'est  chargé 
d'interpréter.  Il  a  visité  l'Espagne  pour  y  chercher  les 
paysages,  les  types,  les  aspects  qui  avaient  dû  frapper 
l'illustre  Espagnol. 

Don  Quichotte,  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Jules  Barbier  ot  Michel  Carré,  musique  d'Ernest  Bou- 
langer, représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  10  mai  1869.  La 
pièce,  assez  mal  construite,  n'offrait  qu'un  intérêt  mé- 
diocre; la  musique  était  aimable  et  distinguée. 

Le  sujet  de  Don  Quichotte,  ^ui  n'est  pourtant  point  réel- 
lement théâtral,  a  tenté,  néanmoins,  une  foule  de  compo- 
siteurs, et  l'on  compte  un  grand  nombre  d'opéras  sous  ce 
titre.  Nous  nous  bornerons  à  citer  ceux  qui  sont  dus  aux 
musiciens  dont  voici  les  noms  ;  Fœrtsch  (en  Allemagne, 
1690);  Purcell  (Londres,  1694);  Hubatscheck(Hermannstadt, 
1791);  Ditters  de  Dittersdorf  (Œls,  1795);  Miari  (Venise, 
1810)  ;  Mercadante  (Naples,  1829)  ;  Mazzucato  (Milan,  1830)  ; 
Macfarren  (Londres,  1846)  ;  Frédéric  Clay  (Londres,  1875). 

Don  Quichotte  chez  la  duchesse,  «  ballet  comi- 
que "  en  trois  actes,  paroles  de  Favart,  musique  de  Bois- 
mortier,  représente  à  l'Opéra  le  12  février  1743.  C'était  un 
opéra-ballet  burlesque,  dont  lo  succès  fut  médiocre. 

DON  QUICHOTTISME  {ki-cho-tissm')  n.  m.  Caractère  de 
don  Quichotte,  manie  ds  redresseur  de  torts  :  Le  don  qui- 
CHOTTISME  devient  rare. 

Don  Salluste  de  Bazan,  un  des  personnages  prin- 
cipaux de  Huij  Blas.  de  Victor  Hugo,  et  peut-être  le  type 
lo  plus  saisissant  du  traître  et  du  fourbe.  —  Don  Salluste 
est  un  homme  de  ténèbres  qui  médite  de  loin,  froidement, 
impitoyablement,  les  plus  effroyables  vengeances.  C'est  le 
génie  du  mal  ;  c'est  Satan  devenu  homme. 

Don  Sanche  d'Aragon,  comédie  héroïque,  de  Cor- 
neille, en  cinq  actes  et  en  vers;  représentée  en  1650.  — 
Cette  pièce  est  toute  d'invention,  mais  pas  entièrement  do 
l'invention  de  Corneille;  elle  est  tirée  d'un  roman  assez 
confus,  Dom  Pelage,  du  sieur  de  Jouvenel  (1644),  et  d'une 
pièce  espagnole  intitulée  :  el  Palacio  confuso,  qui  est 
soit  de  Lope  de  Vega,  soit  de  Mira  de  Mescua  ou  .\niescua, 
et  dont  le  texte,  demeuré  longtemps  introuvable,  a  été 
découvert  en  1895  par  Félix  Hémon  à  la  bibliothèque  do 
l'Arsenal.  Un  inconnu,  don  Carlos,  qui  s'est  signalé  par 
sa  valeur,  a  captivé  les  cœurs  de  doua  Isabelle,  reine  do 
CastiUe,  et  de  dona  Elvire,  princesse  d'Aragon.  Isabelle, 
pressée  par  son  peuple  de  choisir  un  épou.x,  ne  pouvant 
se  prononcer  en  faveur  de  don  Carlos,  à  cause  de  l'incer-- 
titude  de  sa  naissance,  lui  remet  le  choix  du  futur  roi 
entre  les  mains.  Don  Carlos  dit  aux  prétendants  que  la 
princesse  appartiendra  à  celui  qui  saura  le  vaincre  en 
combat  singulier.  Mais  on  Huit  par  découvrir  que  don 
Carlos  est  don  Sanche,  l'héritier  du  trône  d'Aragon  qu'on 
croyait  mort,  et  lo  prince  épouse  la  reine  Isabelle. 

Dans  sa  Lettre  à  M.  de  Zuylichem,  qui  est  une  sorte 
d'avertissement  do  sa  pièce,  et  <iui  est  importante  par  les 
idées  littéraires  qu'elle  renferme.  Corneille  esquisse  à  pro- 

Sos  do  Don  Sanche  uue  théorie  du  drame  «  fondé  sur  la  vue 
es  malheurs  arrivés  aux  iHTsuiumL'vs  de  notre  condition.. 


Co  n'ost  rien  moins  que  le  drame  bourgeois  qu'il  annonco, 
toi  qu'il  sera  traité  par  Diderot  et  Beaumarchais.  Mais  cotto 
délinition  no  s'applique  pas  bien  &  Don  Sanche  lui-mfmo, 

?ui  ost  plutôt  un  drame  romanesque.  La  fablo  semble  plutôt 
aito  pour  lo  roman  d'avontures  (|uo  pour  lo  drame.  On  y 
trouve  un  pou  do  couleur  locale,  un  peu  do  grandiloquence 
espagnole.  Los  caractères  no  sont  pas  creusés.  Mais,  en 
somme,  la  pièce  demeure  intéressante,  surtout  à  cause  du 
rùlo  do  don  Carlos,  plein  do  praudour  et  do  noblesse. 

Don  Sébastien  de  Portugal,  op.>ra  en  cinq  actes, 
paroles  do  Scribe,  musique  de  Donizetti,  représenté  A 
l'Opéra  lo  13  novembre  1.S13.  —  Cet  ouvrage  n'obtint  qu'un 
succès  relatif,  à  cause  du  pen  d'intérêt  el  surtout  du  ca- 
ractère lugubre  du  poème,  et  no  put  dépasser  sa  trento- 
douxièmo  représentation.  On  peut  y  signaler,  pourtant, 
linéiques  belles  pages,  toiles  nue  la  jolie  romanco  du 
ténor  :  Seul  sur  la  terre;  la  bollo  mélodie  du  baryton  ; 
O  Ushnnne,  6  ma  patrie!;  un  duo  très  patliéliqiio  01  tonto 
la  scèno  si  dramatique  do  l'Inquisition. 

DONSOL  ou  DONZOL,  comm.  do  l'archipel  dos  Plii- 

lippiiH's  lile  lie  Luvon    prov.  d'Albayl);  5,745  liab. 


DONT 


DORAGE 


DONT  {don  —  du  lat.  rfe  unde,  d'où,  qui  a  donné  d'ond, 
puis  d'ont  et  dont)  pron.  relat.  Anciennement  [et  encore 
aujourd'hui  dans  certains  cas]  D'où  : 

Rentre  dans  le  néant  dont  je  t'ai  fait  sortir.  RAcnfE. 

De  qui,  duquel,  de  laquelle,  desquels,  desquelles,  de  quoi  : 
Rien  de  plus  rare  qu  un  caractère  dont  toutes  les  parties 
soient  dans  un  accord  parfait.  (Mérimée.)  \\  Au  sujet  de  qui, 
de  quoi,  duquel  :  C'est  ce  dont  il  s'agit.  Il  Anciennem.  avec 
ellipse  de  ce  :  C'est  dont  je  vous  plains.  (Corn.)  ii  Duquel, 
de  ^quelle,  desquels,  desquelles,  avec  une  idée  d'origme  : 
Les  Homains  tirèrent  un  qrand  parti  des  Buns^  peuple 
DONT  étaient  sortis  les  Parthes.  (Montesq.)  ii  Par  qui,  par  le 
moyen  de  qui,  duquel,  de  laquelle,  desquels,  de  quoi  :  Les 
maux  DONT  on  est  accablé.  Les  importuns  dont  on  est  assiégé. 
I!  Avec  lequel,  laquelle,  lesquels,  lesquelles  :  Il  en  verra 
vite  la  fin,  du  train  dont  il  y  va.  il  Entre  lesquels,  parmi 
lesquelles  :  Toute  affaire  présente  plusieurs  solutions,  dont 
une  seule  est  bonne. 

—  La  façon,  La  manière  dont,  La  façon,  La  manière 
employée,  la  façon,  la  manière  d'(;tre  ou  d'agir  :  Dajis  le 
monde,  on  admire  moitis  ce  qu'on  dit  que  la  façon  dont 
on  le  dit.  {A..  d'Houdetot.) 

—  Bouts.  Dont  l  franc.  Dont  50  centimes,  Terme  employé 
dans  les  opérations  à  terme,  qui  consistent  à  acheter  ou 
à  vendre  une  valeur  qu'on  ne  possède  pas  et  qu'on  pourra 
se  dispenser  de  lever  ou  de  livrer,  moyennant  le  paye- 
ment d'une  prime  de  i  franc  ou  de  50  centimes,  de  25  cen- 
times, de  10  centimes  par  chaque  unité  de  rente,  etc.  {Ces 
sommes,  destinées  à  profiter  au  vendeur  délaissé,  s'ap- 
pellent o  primes  dont  l  franc,  dont  50  centimes  t>  ,  etc.  Elles 
s'inscrivent  au  moyen  d'un  trait  vertical.  Ainsi,  un  achat 
de  3  p.  100  à  105  dont  25  s'inscrit  :  3.000  fr.  rente  à  105/25.} 

—  Enctcl.  Gramm.  En  général,  le  pronom  dont,  com- 
plément d'un  verbe,  suit  le  substantif  auquel  il  se  rap- 
porte :  C'est  une  faute  dont  il  n'est  pas  coupable.  L'homme 
DONT  je  vous  parle.  De  laquelle,  duquel,  n'exprimeraient 
pas  l'idée  avec  plus  de  clarté,  et  communiqueraient  au 
style  une  sorte  d'atfcctation  et  de  lourdeur  qui  seraient 
désagréables  à  roroille.  Il  est  cependant  des  cas  où  les 
pronoms  duquel,  de  laquelle,  desquels,  etc.,  sont  préféra- 
bles à  doJit,  la  forme  particulière  qu'ils  revêtent  pour  le 
genre  et  pour  le  nombre  indiquant  plus  rigoureusement 
leur  rapport  avec  l'antécédent.  Ainsi,  au  lieu  de  dire  :  La 
bonté  du  Seigneur,  dont  nous  ressentons  les  effets...,  on 
dira  :  La  bonté  du  Seigneur,  de  laquelle  nous  ressentons... 

Dont  ne  doit  jamais  être  employé  concurremment  avec 
un  autre  mol  exprimant,  dans  là  même  proposition,  la 
réponse  à  la  question  de  qui  ou  de  quoi  déjà  résolue  par 
dont.  Ne  dites  pas  ;  Ce  village  compte  trois  cents  habitants 
DONT  il  n'y  EN  a  pas  un  de  riche,  mais  dont  pas  un  n'est 
riche.  Ne  dites  pas  non  plus  :  Voici  une  fleur  dont  je  ne 
connais  pas  son  nom,  mais  dont  je  ne  connais  pas  le  nom. 

Ainsi  que  nous  lavons  dit.  le  pronom  dont  est  généra- 
lement précédé  du  substantif;  ce  n'est  pourtant  pas  là 
tme  règle  absolue,  et  l'on  ne  trouve  pas  moins  quelques 
exceptions,  rares  il  est  vrai.  C'est  ainsi  qu'on  dit,  avec  un 
certain  archaïsme  qui  n'est  pas  dépourvu  d'élégance,  et 
qui  fait  préférer  cotte  tournure  en  poésie  : 

Le  prince  me  poursuit,  dorit  le  fatal  génie, .,    J,-B.  Rousseau. 

Le  cas  où  l'emploi  de  dont  offre  le  plus  de  difficultés 
réelles,  c'est  quand  il  s'agit  do  le  distinguer  du  pronom 
d'où.  Voici  la  règle  générale  : 

Dont  et  rf'où,  se  rapportant  à  un  nom  de  lieu  déjà  ex- 
primé, s'emploient  indiiféremment  l'un  pour  l'autre.  On 
dira  également  bien  :  le  pays  dont  il  fut  chassé  et  le  pays 
d'oO  il  fut  chassé. 

Dont,  marquant  l'origine,  l'extraction,  ne  se  dit  que  pour 
les  personnes  :  La  famille  dont  je  sors  est  honorable. 

Dans  le  même  sens,  avec  les  noms  de  ciioses,  on  emploie 
d'où  :  Les  mines  d'où  l'on  extrait  la  houille  sont  nombreuses 
en  Belgique. 

D'oii  s  emploie  également  pour  marquer  la  conclusion  : 
Voici  un  fait  d'où  je  conclus  que  vous  avez  raison. 

Mais  il  faut  reconnaître  que  d'excellents  écrivains, 
comme  Corneille,  Racine,  Voltaire,  etc.,  n'ont  pas  toujours 
observé  ces  régies. 

Dont  (Jacob),  violoniste  autrichien,  né  et  mort  àVienne 
(1815-1888).  I!  acquit  surtout  une  grande  réputation  dans 
l'exécution  de  la  musique  de  chambre.  Comme  composi- 
teur. Dont  a  écrit  des  quatuors  pour  instruments  à  cordes, 
des  concertos,  des  caprices  de  concert  et  des  duos  de 
violon,  et,  sous  le  titre  de  Gradus  ad  Purnassum,  toute  une 
série  d'excellentes  études  pour  cet  instrument. 

DONTE  n.  f.  Corps  du  luth  et  de  quelques  instruments 
du  même  genre,  formé  d'éclisses  courbées  en  côtes  de 
melon  et  collées  sur  le  tasseau, 

DONTOSTÉMON  (sté)  n.  m.  Genre  d'herbes  grêles,  de  la 
famille  des  crucifères,  caractérisé  par  des  étamines  fort 
longes,  soudées  par  paires.  (Los  sept  espèces  connues 
habitent  la  Sibérie  et  l'Altaï.) 

DoNTREIX,  comm.  de  la  Creuse,  arr.  et  à  38  kilom. 

d'Aubusson,  près  do  la  forêt  de  Drouille  ;  1.998  hab. 

DONUS  ou  DoMNUS,  pape,  élu  le  2  novembre  676, 
mort  le  il  avril  ti's.  Il  obligea  l'archevêque  de  Ravenne 
à  reconnaître  la  suprématie  du  saint-siègo,  répara  la 
basilique  do  Saint-Paul  à  Rome,  et  orna  magnifiquemeni 
Vatriwn  de  l'église  de  Saint-Pierre,  que  le  peuple,  dans 
son  admiration,  appela  le  Paradis.  C'est  à  tort  que  quel- 
ques auteurs  lui  donnent  le  titre  de  saint. 

DONUSA  ou  DONUSIA  (nom  ancien),  l'une  des  petites 
Iles  Sporades,  dans  la  nu-r  Egée,  au  S.  do  Naxos-  Cette 
Ilo,  célèbre  dans  lantiquité  pour  la  beauté  de  son  marbre 
vert,  fut,  sous  les  empereurs  romains,  un  lieu  d'exil. 
Auj.  rUe  Slenosa. 

DONVILIX  n.  f.  Variété  do  poire.  (Quelques-uns  font  ce 
mot  du  masculin.) 

Dont  (l'abbé  Jcan-Jacquos-Daniol),  métallurgiste 
belge,  né  à  Liège  en  1759,  mort  en  1819.  II  obtint  la  con- 
cession de  la  Vieille-Montagne  en  1805,  y  découvrit  le 
zinc  il  l'état  do  calamine  (1808).  Il  parvint  à.  rendre  cette 
extraction  tout  à  fait  industrielle  par  la  calcination,  la 
fuHÎon  et  le  coulage. 

DoNZAGQ,  comm.  des  Landes,  arrond.  et  à.  24  kilom. 
de  Saini-Sevor,  non  loin  de  la  vallée  du  Luy;  1.030  hab. 
Sour^ic  minérale  aux  environs. 

DoNZDORF,  bourg  d'Allemagne  (Wurtemberg  [cercle 
du  Danubol),  sur  le  Pils,  afAoeot  du  Nockar;  2.320  hab. 


Donzelle  (xv^  s.) 
[archéol.]. 


DONZELLE  (sèV  —  de  l'ital.  donzclla,  demoiselle) 
Par  dénigr.  Fille  ou  femme  à  la- 
quelle on  attaclio  une  idée  quel- 
conque de  ridicule,  d'immora- 
lité, etc.  II  Fig.  :  La  fortune  est  wne 
donzelle  qui,  depuis  six  mille  ans, 
court  ap?-ès  les  jeunes  geJis.  (E.  La- 
boulaye.) 

DONZELLE  {zèl')  n.  f.  Archéol. 
Etrier  ou  ancre  de  la  crémaillère, 
destiné  à  soutenir  les  pots  et  les 
poêles. 

—  Bot.  Genre  de  petits  arbres 
épineux,  croissant  aux  environs  de 
Buenos-Ayres,otdont  la  place,  dans 
la  classification,  n'est  pas  bien  dé- 
terminée. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  des  pois- 
sons du  genre  ophidie.  (Deux  es- 
pèces de  donzellcs  habitent  les 
mers  d'Europe  :  la  donzelle  commune  ou  barbue  [oplddium 
bai'batum],  petit  poisson  auguilUformc,  art,'ciUô  rosâcre, 
piqueté  de 
noir,  long  de 
25  centimô- 
ires,etladoD- 
z  lie  calei- 
gniris  [ophi-  Donzelle. 

di.im  \  assa- 

lii],  de  la  Méditerranée,  ne  dépassant  pas  15  centimètres.) 

DONZELLX  (Domenico),  chanteur  italien,  né  à  Bergame 
en  1791,  mort  à  Florence  en  1873.  II  végéta  jusqu'à  ce 
que  Viganoni  fit  de  lui  son  élève.  En  1816.  il  créa  à  Rome 
le  rôle  de  ïorvaido,  dans  Torvaldo  e  Dorliska,  de  Rossini. 
De  cette  époque  date  le  commencement  de  sa  renommée. 
Il  parcourut  iltalie,  obtint,  en  1822,  d'éclatants  succès  à 
Vienne,  puis  enfin,  en  1824,  au  Théâtre-Italien  de  Paris.  Il 
a  publié  un  recueil  d'Exercices  journaliey's  pour  le  chant, 
a  basés  sur  une  expérience  de  nombreuses  années». 

DONZELOT  (le  comte  Ji'rancois-Xavier),  général  fran- 
çais, né  à  Mamirolle  (Doffbs)  on  17G4,  mort  au  château  de 
Ville-Evrard  en  1843.  Officier  avant  la  Révolution,  il  de- 
vint adjudant  général  en  1793,  servit  alarmée  du  Rhin,  prit 
part  à  1p  conquête  de  la  Hollande  (1795),  à  la  campagne 
d'Italie  et  à  celle  d'Egypte.  Nommé  général  de  division,  il 
commanda  au  siège  de  Gaète  en  1S06.  eut,  jusqu'en  1814, 
Je  gouvernement  des  îles  Ioniennes,  combattit  à  Waterloo, 
et  fut,  de  1816  à  1825,  gouverneur  de  la  Martinique. 

DoNZENAC,  ch.-I.  do  cant.  do  la  Corrèze,  arrond.  et  à 
10  kilom.  de  Brives,  près  du  Maumont,  affluent  de  la 
Corrèze;  3.090  hab.  Grès  rougos,  ardoisières;  tanneries, 
faïenceries,  feutres  pour  papeteries,  filature  do  laines. 
Restes  de  remparts.—  Le  canton  a  6  comm.  et  13.155  hab. 

DONZÈRE,  comm.  de  la  Dromc,  arrond.  et  à  4  kilom. 
de  Montélimar,  près  du  Rhône  ;  1.G04  h.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 
Vins  estimés.  Filature  et  moulins  à  soie.  Eglise  romane  ; 
palais  et  château  fort  des  anciens  évoques  de  Viviers  ; 
maisons  du  moyen  âge.  Cette  ville  a  dû  son  importance 
à  son  prieuré,  fondé  vers  678. 

DONZIAIS  ou  DONZIOIS  (le),  ancien  petit  pays  de 
France  (Nivernais),  entre  la  Loire  et  l'Yonne,  actuellement 
compris  dans  le  département  de  la  Nièvre. 

DONZY,  ch.-l.  de  canton  de  la  Nièvre,  arr.  et  à  16  kil.  de 
Cosne,  au  confluent  do  la  Talvanne  et  du  Nohain  ;  3.095  hab. 
(Donziais,  aises.)  Mine  de  fer,  marnes;  tanneries,  toiles. 
Commerce  de  châtaignes,  toiles,  métaux.  Eglise  Saint- 
Martin-du-Pré  (xii*-xiv*  s.)  :  ruines  du  prieuré  de  Notre- 
Dame-du-Pré,  de  celui  de  l'Epau  (xiii*  s.);  sur  un  rocher, 
ancien  donjon  des  barons  de  Donzy.  Fontaine  intermittente 
du  Bouillon  deChizelles.— LecantonaiOcomm.et  10.963  h. 

—  La  baro7inie  de  Donzy,  pairie  en  1347,  fut  donnée 
comme  duché,  en  1552,  à  François  de  Clèves.  Louis  de 
Goozague  en  hérita.  Mazarin  lacquit. 

DOOBAUNT,  grande  rivière  du  Dominion  canadien,  dans 
les  territoires  de  Mackenzle  et  de  Keewatin.  Elle  naît  aux 
environs  du  GO"  degré  de  lalit.  N.,  traverse  une  foule  do 
lacs,  notamment  le  Doobaunt,  long  de  125  kilom.  sur  15  à 
30  de  large,  puis  le  Baker,  plus  vasto  encore.  Du  Baker, 
elle  passe  dans  le  Chesterfield-Inlet,  estuaire  de  400  kil., 
aboutissant  à  la  baie  d'Hudson  (rive  ouest).  Cours  présumé, 
GuO  kilom.,  dans  un  pays  très  froid,  dur  et  stérile. 

DOODŒ  (dou-d'i)  n.  f.  Genre  de  fougères,  de  la  tribu  des 
ptéridées,  qui  habite  l'Océanie. 

DOOMSDAY-BOOK  n.  m.  Hist.  V.  domesdat-book. 

DOON,  petit  lac  d'Ecosse  (comté  d'Ayr),  près  des  fron- 
tières du  comté  do  Kirkendbrigbl,  renfermant  à  son  ex- 
trémité septentrionale  une  île  où  se  trouvent  les  ruines 
de  l'ancien  château  de  Bruce,  qui  fut  le  dernier  à  se  rendre 
à  Edouard  III.  De  ce  lac  sort  un  petit  fleuve  côtier  du 
même  nom,  qui  se  jette  dans  le  golfe  de  Clyde  et  auquel 
les  poèmes  do  Burns  ont  donné  une  grande  célébrité. 

Doon  de  Mayence.  Ce  titre  désigne  à  la  fois  un  des 
trois  grands  cycles  épiques  du  moyen  âge  et  l'un  des 
poèmes  qui  le  composent.  Le  cycle  est  celui  des  traîtres 
on  des  Maycnçais,  c'est-à-dire  àes  barons  révoltés  contre 
Charlemagne  ;  il  comprend  des  œuvres  d'époques  diverses, 

?ue  l'on  désigne  ordinairement  sous  le  titre  d'épopée 
éodale,  et  que  l'on  a,  vers  le  xiii*  siècle,  rattachées  arti- 
ficiellement entre  elles  en  inventant  un  ancêtre  commun, 
Doon  de  Mayence,  à  tous  les  héros  qui  y  figurent. 

La  chanson  de  Doon  de  Mayence,  oeuvre  d'un  poète 
anonyme  do  la  fin  du  xui"  siècle,  est  sans  valeur  tradi- 
tionnelle. Quelques  épisodes,  peu  originaux,  sent  traités 
avec  assez  do  bonheur;  l'épisode  des  amours  de  Doon  et 
do  Nicolette,  dans  la  première  partie,  ne  manqtie  pas  de 
grâce.  Mise  en  prose  au  xv"  siècle,  la  chanson  de  Doon  a 
eu,  sous  cette  nouvelle  forme,  un  grand  succès;  c'est  pro- 
bablement d'après  cette  version  on  prose  quo  lo  poète 
allemand  Alxingera  écrit,au  temps  de  la  vogue  des  poèmes 
romantiques,  son  Doolin  de  Mayence  (1787). 

DOONFEENY,  bourg  d'Irlande  (prov.  de  Connaught 
[comté  de  Mayoj)  ;  2.000  hab. 

SoORNSPIJK,  bourg  des  Pays-Bas  (prov.  do  Guoldro 
[arrond.  d'Arnheim]),  sur  lo  Zuyderzéo  ;  3.220  hab.  Com- 
merce do  poissons  salés  et  de  fromages. 

DOPATRION  n.  m.  Genre  do  scrofulariacées,  tribu  des 
gratiolécs.  (I-cs  dopairimis  sont  des  liorbns  glabres,  ù  ca- 


808 

lice  cinqpartite,  à  deux  étamines  fertiles,  dont  les  espèces, 
peu  nombreuses,  croissent  dans  l'Inde.) 

DOPPET  (François-Amédée),  médecin  et  littérateur 
français,  né  à  Chambéry  en  1753,  mort  à  Aix  (Savoie) 
en  1800.  II  servit  d'abord  dans  les  gardes  françaises,  se  fit 
recevoir  docteur  en  médecine  à  Turin,  se  rendit  à  Paris, 
où  il  collabora  aux  «  Annales  patriotiques  »  do  Carra,  se 
distingua  aux  Jacobins  par  ses  motions  républicaines,  et 
fut  l'un  des  héros  du  10  août  1792.  Il  travailla  activement  à 
la  réunion  de  sa  patrie  à  la  France  et,  nommé  général  do 
brigade  sous  Carteaux,  remplaça  Kellermann  dans  le  com- 
mandement en  chef  de  l'armée  des  Alpes,  alors  employée 
au  siège  de  Lyon  (I793).  Resté  sans  emploi  après  le  9-Ther- 
midor,  il  rentra  dans  la  vie  privée.  Il  a  laissé  d'intéressants 
Mémoires  politiques  et  militai7-es  (Carouge,  1797). 

DOPPIA  (mot  i(al.  signif.  double)  n.  f.  Ancienne  monnaie 
d'or  des  Deux-Siciles,  qui  valait  2G  fr.  50  c.  il  Monnaie  d'or 
du  duché  de  Toscane,  qui  valait  22  fr.  15  c. 

DoPPLER  (Chrétien),  mathématicien  allemand,  né  à 
Salzbourg  en  1803,  mort  à  Venise  en  1S53.  II  fut  profes- 
seur à  l'Ecole  polytechnique  de  Prague;  à  l'académie 
des  mines  et  forêts  de  Chemnitz  (1847),  et  à  l'Institut 
polytechnique  de  Vienne  (1850),  ensuite  à  l'université  de 
Vie'nno,  et  reçut  la  direction  de  l'Institut  physique  de  cette 
ville  (1851).  On  a  de  lui  :  Essai  analytique  sur  les  lignes  arbi- 
trairement limitées  et  complexes  (1839);  Dissertations  rela- 
tives à  l'optique  (1843);  Essai  d'extension  de  la  géométrie 
analytique  (1843)  ;  /t'mie  amélioration  essentielle  du  micro- 
scope cdtoptnque  (1845);  Trois  dissertations  relatives  à  la 
théorie  des  ondulations  (184G);  Essai  d'une  explication  sur 
les  phénomènes  de  polarisation  galvano-électrique  et  ma- 
gnétique (1849);  etc.  On  a,  en  outre,  de  ce  savant  de  nom- 
breux mémoires.  La  liste  de  ses  travaux  est  insérée  dans 
le  Catalogue  of  scientific  papers  of  the  Royal  Society  (18G8). 

DOPPLER  (Albert-François),  musicien  polonais,  né  à 
Lcmberg  en  1821,  mort  à  Baden,  près  Vienne,  en  1883. 
Flûtiste  fort  habile.  Doppler  se  livra  avec  succès  à  la 
composition  dramatique  et  fit  jouer  successivement  plu- 
sieurs opéras:  le  Comte  Beniows'ki{lèAl);  llka  (1849);  Xanda 
(185)1;  les  Deux  hussards  (1853);  Alexandre  Stradella  et 
Juduh{\810).^  Le  frère  de  cet  artiste, Ch.\rles  Doppler, 
né  à  Lemberg  en  1826,  comme  lui  flûtiste  et  compositeur, 
devint  chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Pest.  Il  y  a  fait 
jouer  deux  opéras  :  le  Cajnp  des  grenadiers  (1852),  et  le 
Elis  du  désert  (1854),  ainsi  que  plusieurs  ballets. 

DOPPLÉRITE  {do-plé —  du  n.  du  prof.  Doppler)  n.  f.  Sorte 
de  charbon  fossile. 

—  Encycl.  La  dopplérite,  dont  la  formule  est  C"II"0*, 
le  poids  spécifique  1,466  et  la  dureté  2  à  2,5,  est  une  va- 
riété liomogène  et  élastique  do  tourbe. 

DOQUET  (Are)  n.  m.  Nom  qu'on  donne  à  la  quatrième 
partie  de  trompette,  c'est-à-dire  la  plus  grave,  d'une  fan- 
fare de  cavalerie.  (De  l'italien  toccato,  qui  est  employé  dans 
le  même  sens,  co  qui  fait  qu'on  écrit  parfois  aussi  toguet.) 

DORA  n.  m.  Sorte  de  gong  japonais. 

Dora,  comédie  en  cinq  actes,  en  prose,  do  Victorien 
Sardou  (  Vaudeville,  1877).  —  La  scène  est  en  France.  Deiux 
honnêtes  aventurières,  la  marquise  de  Rio-Zarcs  et  sa 
fille  Dora,  ravissamment  belle  ;  André  Maurillac,  officier 
français  ;  Tekly,  journaliste  hongrois  ;  Van  Kraft,  espion 
en  chef  d'une  puissance  étrangère  ;  la  comtesse  ZicUa, 
affidéo  de  ■  o  dernier  ;  enfin,  Favrolle,  député,  tels  sont 
les  principaux  personnages.  Van  Kraft  voudrait  profiter 
de  la  gêne  de  Dora  pour  l'enrôler  parmi  ses  espionnes. 
Maurilïac  la  sauve  d'un  marcfié  honteux  en  l'épousant.  La 
comtesse  Zicka,  qui  cnmptait  faire  de  l'officier  son  mari 
ou  son  amant,  se  jure  do  perdre  celle  qui  le  lui  a  enlevé. 
Elle  vole  des  papiers  politiques  compromettants  pour 
Tekly  et  pour  d'autres,  et  s'arrange  de  manière  à  faire 
soupçonner  Dora.  Toutes  les  apparences  accablent  la 
jeune  femme  :  elle  est  perdue.  Mais  Favrole  découvre  lo 
secret  de  cette  machination  et  confond  la  perfide  comtesse. 

Cette  comédie,  sans  être  une  des  meilleures  de  Victorien 
Sardou,  témoigne  dans  son  ensemble  de  la  rare  habileté 
de  l'auteur  ;  les  deux  premiers  actes  et  le  dernier  sont  sur- 
tout remarquables. 

Dora  D'Istria,  pseudonyme  de  la  princesse  Koltzov- 
Massalsky,  née  Hélène  GHiKA,filie  du  prince  MiclielGhilca, 
née  à  Bucarest  eu  1828,  morte  à  Florence  en  1888.  Pu- 
bliciste  polyglotte,  elle  eut  d'abord  pour  maître  le  Grec 
Grég.  Papâdopoulos,  helléniste  célèbre.  Elle  comjiléta 
ses  études  à  Dresde,  Vienne,  Venise  et  Berlin.  Renirée 
en  Roumanie  eu  1848,  elle  y  épousa  le  prince  Alexandre 
Koltzov-Massalsky,  qui  l'emmena  en  Russie  et,  de  là,  en 
Italie,  où  elle  vécut  jusqu'à  sa  mort.  Elle  débuta  dans  les 
lettres  par  un  ouvrage  sur  la  Vie  moyiastique  dans  l'Eglise 
orientale  (1855).  En  1856,  elle  publia  la  Suisse  allemande, 
qui  met  on  relief  l'influence  de  l'esprit  germanique  sur  la 
civilisation  moderne.  Dans  son  œuvre  Des  femmes  par  une 
femme  (1864),  qui  fait  suite  aux  Eemmes  en  Orient,  elle 
oppose  la  femme  allemande  à  la  femme  de  race  latine. 
Elle  a  écrit  un  grand  nombre  d'autres  travaux;  notamment, 
une  étude  importante  sur  la  Poésie  des  Ottomans  (1877). 

DORADE  n.  f.  Nom  vulgaire  de  divers  poissons,  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  les  daurades  (chrysophrys),  et 
qu'on  donne  ordinairement  aux  coryphènes. 

—  Encycl.  La  ilorade  dentée  est  la  castagnole  do  la 
Méditerranée.  La  dorade  de  la  Chine  est  le  carassin  doré 
ou  poisson  rouge  des  aquariums.  La  dorade  bilunée  est 
le  i)agel  à  museau  court  {pagellus  brcriceps).  La  dorade 
hurta^oM  orphe  est  un  ^lagre  (pagrus  orphus).  La  dorade 
jnai'seillaise  est  le  pagcl  rousseau  {pagellus  ccntrodontus). 

Dorade,  nom  d'une  constellation  méridionale,  appelée 
aussi  Xiphias,  et  située  entre  l'Eridan  et  lo  Navire.  (Le 
catalogue  de  La  Caille  lui  attribue  vingt-neuf  étoiles;  la 
principale  n'est  que  de  troisième  grandeur.) 

DORADILLE  {Il  mil.)  n.  f.  Genre  de  fougères,  appelé 
aussi  asplénie  :  Za  doradille  rfes  juurailles,  vulgairement 
sauve-vie,  est  mie  petite  plante  à  racines  fibreuses,  à  fron- 
des  touffues.  (Gouas.) 

Dorado,  bourg  des  Antilles  (Porto-Rico)  ;  4.000  hab. 
Muulins;  fabri(iuo  de  rlium. 

DORADON  n.  m.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  du  genre 
coryphène,  qui  vient  parfois  dans  les  mers  d'Europe  :  c'est 
la  coryphène  oquisot  ou  dorado  équisct. 

DORAGE  (ra;")n.  m.  Action  dodoror  un  objet  quelconque. 
Il  Action  do  couvrir  un  chapeau  commun  d'une  belle  étolfe, 


809 

pour  lui  donnrr  une  grande  valeur  apparonto.  ii  Action  do 
rouvrir  la  pâtissorio  d'une  courho  do  jaune  d"œut',  aliu  do 
lut  domior  une  coloratiou  dorùe  ot  appétissante. 

DoRAK-EL-ATTlK,vilIo  do  Perse  (Kliouzistan).  àl'om- 
bourliuro  du  Jeralii  dans  lo  golfo  Persiijuo  ;  8.000  liab. 

DORAMA,  ville  d'Arabie  (Nodjod)  ;  5.000  hab. 

DORAMIE  {mi)  n.  f.  Variété  do  tulipe  panachée. 

DORAN  (John),  écrivain  anglais,  né  et  mort  à  Londres 
(1807-1878).  Il  passa  une  partie  de  sa  jeunesse  on  Franco 
et  en  Allomag^ne,  et  publia  :  Histoire  et  anti(iuiiés  de  Itea- 
ding  (1835),  puis  do  nombreux  ouvrages  dont  los  princi- 
paux sont  :  liiographies  des  reines  d' Angleterre  de  la  mai- 
son de  Hanovre  flS55);  Histoire  des  fous  de  cour  (1S38)  ; 
Livre  des  princes  de  Galles  (1860)  ;  etc. 

DORANGE  (JaL'(iues-Nicolas-Pierrc),  poète  français,  né 
à  Marseille  en  I7SG,  mort  à  Paris  en  1811.  Il  se  fit  connaître 
par  des  poésies  pleines  de  chaleur  et  de  goût.  On  a  de  lui  : 
les  Hucoliques  do  Virgile  (1809),  traduction  en  vers,  pro- 
clamoo  par  Dussault  supérieure  à  toutes  celles  qui  ont 
été  données  antérieurement;  Bouquet  lyrique  (180?J;  Mes 
adieux  à  la  vie  (181 1)  ;  Poésies  posthumes  (1812). 

DORANGES,  comm.  du  Puy-de-Dômo,  arr.  et  à  29  kil. 
d'Amb('ri,au-dessusduvalloiide  la  Dore  naissante;  974  hab. 

DORANITE  n.  f.  Zcolithe  sodico-calciquo  ;  variété  d'anal- 
cimo. 

DORAS  (rass)  n.  m.  Genre  de  poissons  physostomes,  fa- 
mille dos  siluridés,  comprenant  des  formes  armées,  sur  les 
flancs,  do  plaques 

osseuses   munies  ^  Doras, 

d'épines. 

—  Enctcl.  On 
connaît  quelques 
espèces  de  doras 
réparties  dans  les 
fleuves  américains 
du  Sud  ;  ce  sont 
des  silures  assez  petits,  bruns  ou  fauves,  variés  de  gris  et 
de  blanc  ou  vert  argenté;  leur  taille  ne  dépasse  guère 
40  centimètres.  Tel  est  le  doj^as  costatus  do  la  Guyane. 
Ces  poissons  sont  los  bagres  armés  des  anciens  auteurs. 

DORAT  (Le),  ch.-I.  de  cant.  de  la  Haute-Vienne,  arr. 
et  à  12  kilom.  de  Bellac,  près  de  la  Brame,  sous-affluent  do 
la  Loire  par  la  Gartempe;  2.S35  hab.  {Dorachons,  onnes.) 
Ch.  de  f.  Orléans.  L'origme  de  cette  ville  remonte  à  Clovis, 
qui  fit  construire  !à  une  église  commémorative  de  la  vic- 
toire de  Vouillé.  Elle  fut  rebâtie  du  xi*  au  xv»  siècle.  —  Le 
canton  a  12  comm.  et  ll.'ii  hab. 

DORAT  ou  Daurat  (Jean)  [en  lat.  Auratus],  poète 
français,  l'un  des  membres  de  la  Pléiade  du  xvi«  siècle, 
né  à  Limoges  en  1508,  mort  à  Paris  en  1588.  Il  enseigna 
les  lettres  grecques  et  les  lettres  latines  à  Paris,  et  mé- 
rita par  ses  poésies  la  faveur  de  François  I*"",  qui  le 
nomma  précepteur  de  ^es  pages.  Il  obtint  ensuite  la  direc- 
tion du  collège  de  Coqueret,  où  il  eut  pour  élève  Ronsard, 
qui  professait  pour  ses  talents  poétiques  une  admiration 
exagérée.  Ses  poésies  latines  ont  été  réunies  sous  le  titre 
de  Poematia,  hoc  est  poeniatum,  lib.  V;  epigrammatum, 
lib.III;  anagrammntum,  lib.  î;  etc.  (1586).  En  1560,  Dorât 
avait  été  nommé  professeur  de  langue  grecque  au  Collège 
de  France,  et,  plus  tard,  Charles  IX  lut  donna  le  titre  do 
«  poète  royal  ».  Des  poésies  de  Dorât,  qui  sont  pour  la  plu- 

Eart  des  pièces  de  circonstance,  il  reste  fort  peu  de  chose. 
.0  meilleur  de  son  œuvre  est  d'avoir  initié  à  l'hellénismo 
des  poètes  tels  que  Ronsard  et  Baïf. 

DoRAT  (Claude-Joseph),  poète  français,  né  et  mort 
à  Paris  (1734-1780).  Cet  infatigable  rimeur,  imitateur  do 
Voltaire  et  l'un  des  principaux  pourvo^"eurs  de  1'  «  Alma- 
nach  desMuses"  fut  le  type  de  lalfétene  et  de  la  frivolité 
élégante,  nn  écrivain  que  rendirent  célèbre  de  petits  rions 

fdus  ou  moins  bien  tournés,  dé- 
ices  des  boudoirs,  des  ruelles 
etdes  coulisses.  Il  avait  d'abord 
été  avocat,  puis  mousquetaire 
avant  de  devenir  poèto,  fabu- 
liste, conteur,  auteur  de  ma- 
drigaux, romancier  et  auteur 
dramatique;  il  aborda  tous  les 
genres.  Au  théâtre,  il  adonné 
un  grand  nombre  de  pièces, 
toutes  médiocres:  Julien  (1760), 
Théaqène  et  Chariclr^e,  Iti^gulus, 
la  Feinte  par  amour,  Adélaïde 
de  Hongrie,  le  ('élibataire, etc.  ; 
dans  lo  genre  descriptif,  hé- 
roïque et  sentimental  :  les  petits 
poèmes  do  ta  Vfflit^re,  Si'-iim  et 
SiHima ,  le  Mois  de  mai ,  les 
Tourterelles,  Zclmis;  onze  hô- 
roïdos  et  une  centaine  do  fa- 
bles ;  dans  lo  roman  :  Volsidor  Dorai. 
et  Zelménie ,  les   Malheurs  de 

l'inconstance,  Floricourt,  l'Abaiîard  supposé,  les  Sacrifices 
de  l'amour  ou  Lettres  de  la  vicomtesse  de  Sénanqes  et  du 
chevalier  de  Versenar/.  Tout  cola  est  écrit  d'une  plume  élé- 
gante et  facile  ;  çà  ot  là,  on  rencontre  quolnuos  heiireusos 
mspirations  ot  do  la  grâce.  Mais  Dorât  est  le  plus  souvent 
maniéré,  précieux,  alfectant  un  ton  do  porsitlage  qui  de- 
vient fatigant,  cherchant  de  l'esprit  et,  lo  plus  souvent, 
no  rencontrant  quo  do  la  fadeur. 

DORATANTHÈRE  n.  f.  Genre  d'herbes  glutinouscs,  do 
la  famille  diîs  scrofularîaoées-gratiolées,  dont  l'ospèco 
type  habite  l'Egypte  et  l'Arabio. 

D0RATA3PIS  {spiss)  n.  m.  Genre  do  radiolaires,  compre- 
nant do  minuscules  organismes  marins,  dont  lo  corps  est 
compris  dans  une  capsule  forméo  de  piquants  rayon- 
nants. (Les  dorataspis  forment  lo  passage  ontro  les  poly- 
rystines  et  les  acantliomèiros  ;  l'espèce  type,  lo  dorataspis 
cosiala,  habitf)  la  .Méditerranée.) 

DORAT-CUBIÈRES.  Biogr.  V.  CUBIKRBS. 

DORATION  n.  m.  Bot.  Syn.  do  cuRTisiR. 

DORATOMYCE  {tni.ts)  n.  m.  Genre  de  champignons  fila- 
menteux coninmyi'ètes,  dont  les  sporos  sont  réunies  on 
capitule  A  l'extriimité  d'un  lilament. 

DORATORHYNGHUS  (rin-fcuss)  n.  m.  Paléont.  Genre  do 
reptiles  ptérosauriens,  l'amille  des  orniihorhéiridés,  com- 
prenant do  grands  animaux  volants,  ihmt  la  tèto  mosuro 
plus  do  0™,30  do  long  avec  dos  dents  irrégulièromonl  espa- 


DORAK-EL-ATTIK   —   DORDOGNE 


Dorcadion  (gr.  nat. 


céos.  (L'espèce  type,  doratorhynchus  validus,  est  fossile 
dans  le  purbeckien  do  Swanago.) 

DORBAY  (François),  architecte,  né  à  Paris  en  103 1, 
mort  en  1697.  II  fut  un  des  meilleurs  élèves  do  I-ouis  Lc- 
veau,  dont  il  était  lo  gendre,  ot  sous  la  conduite  duquel 
il  dirigeait  les  travaux  du  collège  desQuatro-Natious  (auj. 
l'Institut)  et  do  quelques  parties  du  Louvre  ot  des  Tuile- 
ries. Co  fut  sur  ses  dessins  que  fut  exécuté  le  banc  d'œuvro 
do  Saint-Gormain-l'Auxcrrois.  Il  construisit  encore  plu- 
sieurs antres  monuments. 
11  fit  partie  de  l'Académio  jf^""""'^ 
d'archilocture,  dès  1671.  ' 

DORCADION  n. m.  Entom. 
Genre  d'insectes  coléoptè- 
res longicornes,  famille  des 
cérambycidés ,  tribu  des 
lamiinés,  comprenant  des 
formes  de  taille  médiocre, 
lourdes,  rousses,  noires  ou 
grises,  rayées  longitudina- 
lement  de  blanc,  et  vivant 
à  terre,  dans  les  lieux  ari- 
des, oii  leurs  larves  sont 
enfouies  au  pied  des  grami- 
nées dont  elles  rongent  les 
racines.  (On  connaît  plus  de  150  espèces  de  dorcadions, 
répandues  de  l'Europe  jusqu'au  nord  de  la  Chine;  il  n'en 
existe  pas  en  Afrique.  Le  dorcadion  fuUginator  est  commun 
partout  au  printemps.  Une  autre  espèce,  plus  grande, 
vit  en  Crimée,  dans  les  réglisses,  etc.) 

—  Bot.  Syn.  de  orthotrjcuum. 

DORCAS  i^kass)  n.  m.  Nom  spécifique  d'une  espèce  de 
gazelle,  qui  habite  l'Afrique  et  l'Arabie.  V.  antilope. 

DORCATHERIUM  [té-ri-om')  n.  m.  Paléont.  Genre  do 
mammifères  artiodactyles  ruminants,  famille  des  moschi- 
dés,  comprenant  des  chevrotains  fossiles  dans  le  terrain 
miocène  de  l'Europe  et  de  l'Asie,  et  remarquables  par  leurs 
canines  supérieures,  développées  en  véritables  défenses. 

DORCATOME  ou  DORCATOMA  n.  f.  Genre  d'insectes 
coléoptères  xylophages,  famille  dos  anobiidés,  compre- 
nant de  petites  formes  courtes,  globu- 
leuses, bossues,  à  antennes  semblant 
branchues.  (On  connaît  une  vingtaine 
d'espèces  de  dorcatomes,  répandues 
sur  le  globe,  surtout  dans  l'hémi- 
sphère boréal.  Leurs  larves  vivent 
dans  le  bois  mort  ou  les  champignons.) 

DORGEUS  {sé-uss)  n.  m.  Genre  d'a- 
rachnides aranéides  dipneumones,  fa- 
mille des  érésidés,  comprenant  des 

formes  propres  à  la  région  saharienne     ^^^.^.^^^^^^^^  g  fois), 
du    nord  de   1  Afrique.    (On    connaît 

quatre  espèces  de  dorceus;  leur  livrée,  très  bariolée,  est 
variée  de  blanc;  leur  taille  est  moyenne.) 

DORCHAIN  (Auguste),  poète  et  auteur  dramatique 
français,  né  à  Cambrai  en  1857.  Il  étudia  le  droit,  puis  se 
tourna  vers  les  lettres.  Poète  délicat,  à  l'émotion  sincère, 
il  a  publié  :   la  Jeunesse  pensive  (issi^  recueil  couronné 


Dorcopsis. 


par  l'Académie;  Sans  lendemain  (1890):  Vers  la  lumière 
(\iOG)',  Poésies  {IS'JG),  etc.  Auteur  dramatique,  il  a  écrit, 
outre  des  à-propos  :  le  Conte  d'avril,  comédie  on  quatre 
actes  et  en  vers  {Odéon,  188'));  Maître  Amhros,  drame 
lyrique,  musique  de  Widor  (1880),  on  collaboration  avec 
Kr.  Coppéo  ;  Jlose  d'automne,  comédie  en  prose  (1895).  Où 
lui  doit  aussi  une  traduction  du  Cap/i/,  do  Cervantes  (1898). 
DORCHESTER,  comté  du  Dominion  canadien  (prov.  de 
Québec),  dans  la  partie  comprise  entre  la  frontière  des 
Etats-Unis  et  le  Saint-Laurent;  il  est  arrosé  par  l'Etché- 
min,  affluent  du  Saint-Laurent;  2.359  kil.  carr.  ;  19.017  hab., 
dont  17.132  Français. 

DORCHESTER  (lat.  Dumovaria) ^  ville  d'Angleterre, 
comté  do  Dorset,  au  bord  do  la  Fromo  ;  3.500  hab.  Evêché. 
Dorchester  est  une  ville  morte,  mais  historiquement  im- 
portante par  les  souvenirs  romains  qu'on  ^  a  trouvés,  son 
rôle  de  forteresse  dans  les  invasions  danoises  ot  l'activité 
do  sa  commune  au  moyen  âge. 

Dorchester,  ancienne  ville  des  Etats-Unis  (Etat  de 
Massachusetts  [comté  de 
^uflfolk]),  sur  l'Atlantique. 
C'est  maintenant  un  lau- 
bourg  de  Boston. 

DORCINÉS  (si)  n. m. pi. 
Tribu  d'insectes  coléoptè- 
res lamellicornes,  famille 
des  lucanidés,  compre- 
nant seize  genres,  dont 
les  nombreuses  espèces, 
répandues  sur  le  globe, 
abondent  surtout  en  Asie 
et  en  Malaisie.  (Les  dorci- 
nés  sont  représentés,  en 
Europe,  par  les  deux 
genres  dorcus  et  plaly- 
cerus.)   —    Cn    dobciné. 

DORCOPSIS  (psiss)  n.  m.  Genre  de  mammifères  marsu- 
piaux pœpliages,  famille  des  halmaturidés,  comprenant  des 
kangourous  de  taille  médiocre,  propres  à  laNouvcUe-Guinée. 
(L'espèce  type  de  ce  genre,  longue  de  90  centimètres,  du  mu- 
seau à  la  queue,  est  d'un  gris  fauve 
uniforme;  c'est  le  dorcopsis  Leàruni.) 

DORCUS  {kuss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères,  type  de  la  tribu 
des  doi'cinés,  comprenant  des  lucanes 
de  taille  médiocre,  â  mandibules  do 
longueur  moyenne,  à  corps  robuste. 

—  Enctcl.  On  connaît  vingt-deux 
espèces  de  dorcus,  répandues  sur- 
tout dans  l'hémisphère  boréal.  L'es- 
pèce commune  en  France  {do/'cus  pa- 
rallelepipedus),  d'un  brun  noir,  vit 
dans  les  vieux  saules  où  se  développe 
sa  larve,  qui  creuse  de  larges  galeries        _.  ,  .  . 

dans  le  bois.  Les  deux  autres  espèces  orcus  (gr.  na  .}. 

d'Europe  habitent,  l'une  l'Italie  et  l'Algérie,  l'autre  laGrèce. 

DORDOGNE  (ia\  rivière  de  France,  qui  prend  sa  source 
au  Puy-de-Sancy  (Puy-de-Dôme),  et  passe,  peu  après,  de- 


J  10  15  £0 

^    PRÉFECTWnt 

9    sovs  mrrtcTimE 

0     Ckoflica  (£■  coc^ji 

o      Commune 

+  '  Érêdo 
mm^  Chemin  de  far 
.....Limite  de  département 
.._._. d'tiToodiaftJDeat 


DORDOGNE  —  DORER 

vant  les  bains  du  Mont-Dore  et  de  La  Bourboule.  Long- 
temps enfouie  dans  des  gorges  granitiques  ayant  jusqu'à 
250  mètres  de  profondeur,  puis  serpentant  entre  les  ro- 
ches calcaires  ou  crayeuses  du  Quercy  et  du  Périgord, 
elle  baigne  Bort,  Arge'ntat,  reçoit  la  Vézère,  passe  devant 
Bergerac,  reçoit  Tlsle  à  Libourne  et,  sensible  à  la  marée, 
devient  large  de  400  à  l.OOO  mètres;  elle  passe  ensuite 
sous  les  ponts  de  Cubzac  et  s'unit  à  la  Garonne,  au  bec 
d'Ambès,  à  25  kil.  sous  Bordeaux,  pour  former  la  Gironde. 
Cours  472  ou  491  kil.  Navigation  maritime  à  partir  do  Li- 
bourne, sur  41  kilomètres. 

DOROOGNE  (départ EMi: NT  de  i.a),  formé  de  l'ancien 
Périgord  et  de  quelques  parties  du  Limousin,  de  l'Angou- 
mois  et  do  la  Saintonge.  II  tire  son  nom  do  la  rivière  qui 
le  traverse.  Superf.  :  9.182  kil.  carr. 

Ce  département  comprend  5  arrond.  (Périgueux,  chef- 
lieu;  Bergerac,  Nontron.  Ribérac  et  Sarlat);  47  cantons, 
585  comm.  et  une  population  de  464.822  hab.  Le  départe- 
ment de  la  Dordogue  forme  le  diocèse  de  Périgueux  {suf- 
fragant  de  Bordeaux),  appartient  au  IS'  corps  d'armée, 
ressortit  à  la  cour  d'appel  et  à  l'académie  de  Bordeaux,  à 
la  9'  inspection  des  ponts  et  chaussées,  à  la  29'  conser- 
vation des  forêts  et  à  l'arrondissement  minéralogiquo  de 
Bordeaux. 

Le  territoire  de  ce  département,  un  des  plus  étendus  de 
la  France,  est  accidenté.  Le  Nord  est  formé  de  plateaux 
arides,  stériles,  couverts  de  châtaigniers,  de  landes  et  de 
bruyères,  et  coupés  par  les  étroites  vallées  de  la  Donc, 
de  la  Dronne,  de  la  Colle  et  de  Tlsle.  La  région  do  l'Ouest, 
appelée  Double  et  située  entre  l'Isle  et  la  Dronne,  présente 
une  suite  de  collines  stériles,  couvertes  do  forêts  de  pins 
et  entrecoupées  de  vallons  remplis  d'étangs  et  de  maré- 
cages; on  la  met  peu  à  peu  en  valeur.  Vers  lEst,  près  du 
Lot  et  du  Limousin,  on  trouve  une  contrée  sauvage,  des 
rochers,  des  campagnes  froides  et  stériles,  formées  de 
terres  humides  et  de  prairies  marécageuses;  tandis  que, 
dans  le  Sud-Est  ou  Périgord  noir,  s'ouvrent  des  vallées 
étroites  et  profondes,  formées  par  des  collines  qui,  au  S. 
de  la  Dordogne,  prennent  un  caractère  tout  à  fait  méri- 
dional et  sont  couvertes  de  vignes  et  d'arbres  friiir,iers. 
On  y  a  creusé  quelques  canaux  :  de  llsle  et  de  Lalînde. 
Le  climat  est  assez  doux,  peu  arrosé,  sauf  au  Nord-Est. 
Les  vents  dominants  sont  d'ouest  (5  mois)  et  du  nord. 

Le  sol' de  la  Dordogne  ne  présente,  en  général,  qu'une 
couche  arable  d'une  faible  épaisseur.  Calcaire  dans  la  ma- 
jeure partie  de  son  étendue,  il  est  granitique  ou  schisteux 
au  Nord-Est  seulement,  près  de  la  Haute-Vienne  et  do  la 
Corrèze.  Le  pays,  coupé  de  petites  collines  séparées  par 
des  gorges  profondes  où  coulent  des  ruisseaux  parfois 
changés  en  torrents,  ne  présente  que  deux  vallées  de 
quelque  étendue  :  celle  de  la  Dordogue  et  celle  de  l'Isle. 
Les  coteaux,  souvent  arides  au  point  de  laisser  pa- 
raître la  roche,  sont  couverts  de  bruyères  et  de  châtai- 
gneraies à  l'exposition  du  nord,  tandis  qu'à  celle  du  midi, 
ils  sont  cultivés  généralement  en  vignobles.  L'arrondisse- 
ment de  Ribérac  est  le  meilleur  comme  sol.  La  propriété 
est  très  divisée.  La  châtaigne  est  une  grande  ressource  : 
les  châtaigneraies  occupent  plus  de  60.000  hectares.  La 
Dordogne  produit  beaucoup  de  blé,  des  pommes  de  terre 
et  du  vin.  Le  vignoble  de  ce  département  n'est  que  le 

Frolongement  des  côtes  bordelaises  et  s'étend  surtout  dans 
arrondissement  de  Bergerac.  Les  principaux  centres  viii- 
coles  sont  :  Lamothe-Montravel,  Vélines  et  Laforce.  Les 
cantons  de  Bergerac,  Sigoulès,  Eymet,  Issigeac  et  Beau- 
mont  donnent  de  bons  vins  rouges  qui  ont  un  agréable  bou- 
quet, et  l'on  récolte  aussi  dans  la  Dordog-ne  des  vins  blancs 
destinés  à  la  fabrication  des  eaux-de-vie. 

Ce  département  est  le  premier  pour  la  production  des 
noix  et  des  truffes.  On  élève  de  nombreux  porcs  en  Dor- 
dogne. 

Au  point  de  vue  industriel,  ce  département  possède  des 
moulins,  des  papeteries,  des  carrières  de  plâtre  (Sainte- 
Sabine),  des  fabriques  de  faïences,  de  poteries,  de  car- 
rosserie, de  saboterie;  la  houille  vient  de  l'Aveyron,  et 
même  d'Angleterre  ;  l'industrie  métallurgique  y  était  jadis 
florissante.  C'est  l'agriculture,  surtout,  qui  fait  la  prospé- 
rité du  département. 

DORDONIEN,  ENNE  (ni-in,  en'  —  rad.  Dordogne)  adj. 
Nom  proposé,  en  1858,  par  Coqnand,  pour  désigner  une 
partie  du  terrain  crétacé  supérieur  ou  supracrétacé.  (C'est 
aussi  le  maëstrichtien  de  Dumont,  sous-étage  supérieur 
de  l'étage  aturien  [sénonien  supérieur].) 

—  B.  m.  :  Le  DORDONitiN. 

DORDRECHT  ou  Dort  (l'anc.  Dordracum),  ville  du 
royaume  des  Pays-lias  (prov.  de  Hollande-Mérid.),  sur 
la  Meuse;  30.660  liab.  Importants  chantiers  de  construc- 
tions navales,  fonderies,  blanchisseries,  manufactures  do 
tabac,  toiles,  sel,  sucre  :  pêche  du  saumon  très  productive  ; 
préparation  de  la  morue.  Siège  d'un  commerce  très  actif, 
surtout  avec  l'Allemagne.  Sa  situation  est  excellente, 
la  ville  étant  bâtie  au  milieu  d'une  sorte  de  carrefour  de 
fleuves;  les  bras  do  la  Meuse,  qui  s'entre-croisent  dans 
son  voisinage,  la  mettent  en  communication  avec  Rotter- 
dam, le  Mœrdick,  la  Belgique,  l'intérieur  du  pays  et  la 
mer.  Dordrecht  est  considérée  comme  la  ville  la  plus  an- 
cienne des  Pays-Bas  ;  les  comtes  de  Hollande  y  résidaient 
autrefois;  elle  a  joué  un  rôle  important  dans  1  histoire  des 
Provinces-Unies,  au  xvi«  et  au  xvn«  siècle.  Les  édifices 
les  plus  dignes  d'attention  sont:  la  grande  é^^lise,  monu- 
ment gothique  du  xiii*  siècle,  l'hôtel  de  ville,  la  maison  où 
se  tint  le  synode  do  IGIU. 

Dordrectat  (synode  dr),  grande  assemblée  de  théolo- 
giens protestants,  tenue  dans  la  ville  de  Dordrecht  (Pays- 
Bas  j,  du  13  novembre  1618  au  25  mai  1619.  II  avait  pour 
objet  de  trancher  le  débat  entre  arminiens  et  goraaristes. 
H  se  composait  de  cinq  profcs.scurs  en  théologie,  trente- 
six  pasteurs  et  vingt  anciens.  On  y  remarquait  les  dé- 
putés des  Eglises  réformées  du  Palalinat,  de  la  Hesso, 
do  Suisse,  de  Genève,  do  Nassau,   de  Brome,  d'Angle- 
Wïrro  et  d'Ecosse.  Louis  XIII  n'autorisa  pas  les  réformés 
de  Franco  â  s'y  faire  représenter.  Les  remonstrants  ou 
arminiens  y  furent  cités  comme  des  accusés.  Lo  synode 
conllrma  et   développa   le  dogme  do  la  prédestination 
ar,   ,itif .  Les  remonstrants  furent  condamnés  comme  por- 
>  l'Eglise,  profanateurs  et  déclarés  déchus  do 
-n  ecclésiastique.  La  réaction  antiarminienno 
r/.-i-^iion  orangisto  et  ne  fut  étrangère  ni  â 
'îldt  ni  â  la  condamnation  do  Grotius. 
'    do  France  (au  synode  d'Alais,  1620) 
L, —  -.-..isions  du  synode  do  Dordrecht,  ce  qui 


Gustave  Doré. 


n'empêcha  pas  les  tendances  arminiennes  de  pcnôtrer 
dans  l'enseignement  par  l'école  do  Saumur. 

Dore,  rivière  de  la  France  centrale,  coulant  sur  des 
roches  primitives.  Elle  part  des  monts  Dolore  (l.ûOO  à 
1.100  m.),  serpente  dans  la  plaine  du  Livradois,  passe 
devant  Ambert,  reçoit  près  de  ïhiers  la  pittoresque  Du- 
roUe  et  se  jette  dans  l'Allier,  par  208  mètres  d'altitude. 
Cours  ;  135  kilomètres. 

Dore  (monts),  chaîne  de  montagnes  faisant  partie  des 
monts  d'Auvergne.  V.  Mont-Dore  (massif  du). 

Doré,  DoRï  ou  DjemmarÉ,  ville  du  Soudan  fran- 
çais, capitale  du  Liptako;  4.000  hab.  Depuis  1896,  elle  est 
le  siège  d'un  vice-résident  français,  dépendant  du  rési- 
dent du  Massina. 

Doré  (Pierre)  [en  lat.  Aureatus],  théologien  fran- 
çais de  l'ordre  do  Saint-Dominique,  né  vers  1499  à  Orléans, 
mort  à  Paris  en  1559.  Licencié  en  Sorbonno,  il  fut  ré- 
gent des  études  au  collège  des  Jacobins  de  Cliâions-sur- 
Marne,  prédicateur  ordinaire  de  la  cour  sous  Henri  II  et 
confesseur  de  Claude  de  Lorraine,  premier  duc  do  Guise. 
Ses  ouvrages  sont  très  nombreux,  et  leurs  titres  donnent 
une  singulière  idée  du  goût  du  temps.  Il  suffira  do  citer  : 
les  Allumettes  du  feu  divin  (1538);  la  Céleste  Pensée  arro- 
sée des  grâces  divines  (1543);  le  Cerf  spirituel  (1544);  le 
Pâturage  de  la  vie  humaine,  suivi  de  Vanatomie,  et  mys- 
tique description  des  membres  et  parties  de  Notre-Seigneur 
(1546-1554);  la  Tourterelle  de  viduité  (1557). 

Doré  {Pa.ul-Gustave)y  dessinateur  et  peintre  français, 
ne  à  Strasbourg  en  1833,  mort  à  Paris  en  1883.  Il  n'avait 
pas  plus  de  onze  ans  quand  il  publia,  à  Bourg  en  Bresse, 
ses  premières  lithogra- 
phies. En  1848,  il  i\l  pa- 
raître, dans  le  ■<  Journal 
pour  rire  "  de  Philipon,son 
premier  recueil  :  les  Tra- 
vaux d'Hercule.  Le  succès 
de  cette  première  œuvre  lo 
fit  immédiatement  attacher 
au  "  Journal  pour  rire  », 
qu'il  illustra  fort  longtemps. 
La  vogue  s'attacha  rapide- 
ment à  son  nom.  Il  publia 
son  Itabelais  en  1S54.  Vint 
ensuite  la  Légende  du  Juif 
erra?it  y  avec  des  vers  do 
Pierre  Dupont.  En  185(î,  il 
s'attaqua  aux  Contes  dro- 
latiques de  Balzac.  Enfin, 
en  1861,  parurent  le  Dante 
{Y Enfer)  ^  et  les  Contes  de 
Perrault;  Atala  et  Don 
Quichotte  datent  de  1862,  la 
Bible  de  1864  ;  son  Milton 
illustré  fut  publié  en  1865, 
â  Londres;  puis  il  a  donné  successivement  :  la  Bible 
(  1 865-1866)  :  les  Fables  do  La  Fontaine  (  1867)  ;  Elaine,  Viviane 
ci  Geneviève  {1&6G-IS6S),  poèmes  de  Tennysou  ;  le  Purgatoire 
et  le  Paradis,  complétant,  avec  l'Enfer,  la  Divine  comédie 
de  Dante  (lS68);  enfin,  le  Jioland  furieux  (1879). 

Cette  production  n'a  pas  empêché  G.  Doré  de  s'exercer 
dans  la  peinture.  En  1853,  il  débutait  au  Salon  avec  : 
Deux  mères,  Eemjnes  d'Alsace,  le  Saltimbatîgue  gui  a  volé 
un  enfant,  et  dv;s  paysages.  Parmi  les  nombreux  tableaux 
qui  suivirent,  velci  les  principaux  :  Dante  dans  les  cercles 
glacés;  la  Bataille  d'InX-ermaJin;  le  Déluge  ;  J'rançoise  de 
Rimini;  l'Ange  de  Tobie,  au  musée  du  Luxembourg;  lo 
iVeop/iy/e  (1868),  une  de  ses  meilleures  toiles,  etc.  Mais 
G.  Doré  manquait  trop  de  ces  deux  qualités  de  tout  art 
sérieux,  l'étude  et  la  concentration.  Il  a  toutes  celles  do 
l'improvisateur,  et  aussi  tous  ses  défauts.  Son  imagina- 
tion fantastique  s'oppose  à  une  observation  exacte  de  la 
nature.  Sa  Bataille  de  Balaclava  (Versailles)  et  sa  Chute 
du  paganisme  s'en  ressentent.  Certains  Paysages  de 
G.  Doré,  d'où  les  personnages  sont  absents,  ont  une  véri- 
table valeur.  En  revanche,  puissance,  abondance,  im- 
prévu, jeux  fantastiques  de  l'ombre  et  de  la  lumière, 
G.  Doré  illustrateur  avait  tout  cela.  Une  pointe  do  gro- 
tesque donne  à  toutes  ses  créations  un  tour  inoubliable  ; 
il  allait  d'instinct  aux  auteurs  farouches,  violents,  aux 
poètes  de  l'enfer  ou  aux  romanciers  de  cape  et  d'épée. 

Dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  G.  Doré  avait 
aussi  pratiqué  la  sculpture.  Ce  qu'il  a  fait  de  meilleur 
dans  cet  art  est  un  vase  de  bronze,  la  Vigne,  remarqué 
au  Salon  de  1882,  et  le  groupe  vivant  et  pittoresque  qu'il 
a  exécuté,  pour  lo  socle  du  monument  d'Alexandre  Dumas 
père  (place  Malosherbes). 

DORÉE  n.  f.  Tranche  de  pain  très  mince,  sur  laquelle 
on  a  étendu  une  couche  légère  de  confiture  ou  de  beurre. 

DORÉE  n.  f.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  des  mers  d'Eu- 
rope, qui  est  le  zeiis  fa- 
ber,  appelé  aussi  pois- 
son de  Saint-Pierre. 

—  Enctcl.  Le  genre 
zeus  appartient  à  l'or- 
dre des  acanthoptères, 
famille  des  scombéri- 
dés.  La  dorée  des  mers 
d'Europe  porte  beau- 
coup d'autres  noms  : 
dory,  poule  de  mer,  pois- 
son de  Saint-Chrtsto- 
phe,  etc.  Elle  mesure 
environ  0'»,60  de  long, 
est  d'un  gris  argenté 
lavé  de  jaune;  sa  chair, 
quoique  délicate,  est 
peu  estimée.  La  dorée 
à  épaule  armée  {zeus 
pungio)j  beaucoup  plus 

petite,  est  propre  à  la  Méditerranée.  La  dorée  d'étang, 
do  Bloch,  est  la  tanche  vulgaire  {tinca  vulgaris).  V.  zci-s. 

DoreÏD  (Abou-Bekr- Mohammed  Ibn-IIasan-ibn-l. 
poète  arabe,  né  en  838  :ï  B.-issora,  mort  à  Bagdad  en  9;i3. 
Il  entra  au  service  dAbd-Ailah,  gouverneur  du  Fars  ilo 
■Farsislan),  qui  lui  confia  r.'idministration  do  celte  pro- 
vince ;  après  la  disgrâce  d'Abd-Allah  et  do  son  fils  Ibrahim, 
il  se  rendit  à  Bagdad,  où  il  fut  le  client  du  calife  abbas- 
sido  Moktador.  Par  malheur,  ce  littérateur,  qui  était  un 
11  —  01 


810 

excelleat  philologue,  s'abandonnait  sans  retenue  à  l'ivro- 
gnerie; il  est  surtout  connu  par  un  poème,  intitulé  el-Ka- 
sidehel-Maksoureh,  qui  ne  compte  que  cent  vingt-neuf 
vers  et  qui  a  été  commenté  à  l'infini  chez  les  musulmans; 
il  a  été  édité  par  Scheïdius,  on  1758  et  en  1786. 

DoRE-L'ËGLlSE,   comm.    du   Puy-de-Dôme,  arrond. 
et   à    20  kil.   d'Ambert,  sur  lo  torrent 
de  Maisou-Rouge,  affluent  de  la  Dore  ; 
1.897  hab.  Sources  minérales. 

DORELLE(rêr —  rad.  rforer)  n.  f.  Herbe 
vivace,  de  la  famille  des  composées, 
cultivée  comme  plante  d'ornement. 

DORELOT  {lo)  n.  m.  Boucle  de  che- 
veux, que  les  hommes  portaient  sur  le 
front,  aux  xiu^  et  xiv  s.  n  Par  ext., 
dorelot  s'est  appliqué  aux  menus  or- 
nements de  passementerie  et  autres, 
ornant  la  coifi'ure  des  femmes,  n  -Par 
métonymie,   Joli -cœur,   mignard  ;   favori,   enfant  gâté. 

DORELOTERIE  {ri)  n.  f.  Archéol.  Industrie  du  dore- 
lolier,  passementerie. 

DORELOTIER  (ti-é)  n.  m.  Archéol.  Artisan  passementier, 
qui  faisait  des  ouvrages  de  doreloterie. 

DORÊME  (du  gr.  dôrcma.  présent)  n.  m.  Genre  de  plantes, 
do  la  famille  des  ombellifères,  tribu  des  peucédanées. 

—  Encycl.  Les  dorâmes  sont  des  plantes  herbacées, 
bisannuelles,  glabres,  pubescentes.  à  feuilles  très  décou- 
pées, d'un  vert  glauque,  à  fieurs  blanches  ou  d'un  jaune 
blanchâtre.  Le  dorême   offi- 
cinal est  une  grande  plante,  -  ^  -;.    /?1/'T? 
découverte  dans  le  nord  do          ^^      £^     f      sf^^J 
la  Perse.   Elle  produit  la       %W^fi  rH     |    ,  J   ^^^^ 
gomme     ammoniaque,     em-    ^  j\l''^   ^         ^      '     ^*"^ 
ployée  en  médecine  comme        ^                      1   ,   ^  ~~î^ 


Dorelot  (xiv 


antispasmodi(iue    dans     cor 
taincs  maladies  nerveuses. 


DORENAVANT  {van  —  anc 
franc .  d'ores  en  aidant ,  d o 
l'heure  actuelle  en  avant) 
adv.  Désormais,  à  l'avenir,  à 
partir  de  ce  moment-ci.  (L'an- 
cienne orthographe  d'ores  en 
avant  n'était  pas  tout  à  fait 
hors  d'usage  au  xvii»  siècle, 
ou,  du  moins,  elle  paraît  être 
restée  usitée  chez  quelques 
personnes  qui  recherchaient 
les  archaïsmes.) 


R  (du  Isit.  deaurai^e, 

ens)  V.  ; 


Dorôme 


DORER 

même  sens)  v.  a.  Couvrir  d'une  couche  d'or  en  feuille  ou 
moulu  :  Dorer  un  cadre  de  tableau.  Dorer  les  tranches  d'an 
livre.  Il  Par  ext.  Chamarrer  de  broderies  ou  de  galons  d'or  : 
Dorer  la  livrée  de  ses  valets.  \\  Par  anal.  Donner  la  cou- 
leur de  l'or  à  :  Le  soleil  dorb  les  7noissons.  il  Eclairer  vive- 
ment, donner  l'éclat  de  l'or  à  :  La  lu7nière  dore  tonte  chose. 

—  Fig.  Embellir  :  L'insurgé  poétise  et  dore  l'insurrec- 
tion. (V.  Hugo.)  Il  Déguiser  sous  un  extérieur  éclatant, 
sous  une  apparence  séduisante  :  Dorer  sa  pensée,  il  Dorer 
les  fers  de  quelqu'un.  Lui  dissimuler  son  esclavage,  il  Dorer 
la  pilule.  Proprem.  Couvrir  une  pilule  d'une  couche  do 
miel,  pour  la  rendre  moins  pénible  à  avaler.  —  Fig.  et  fam. 
Adoucir  par  des  paroles  aimables  une  communication  désa- 
gréable à  faire,  ii  Homme  fin  à  do7'er,  Homme  très  fin,  par 
allusion  à  l'or  que  l'on  emploie  en  dorage  et  qui  doit  être 
très  fin. 

—  Art  culin.  Couvrir  une  pièce  de  pâtisserie  d'une  légère 
couche  de  jaune  d'œuf  :  Dorer  des  biscuits,  des  pâtés. 

—  Mar.  Enduire  do  suif,  eu  parlant  de  la  coque  d'un 
navire  ;  Dorer  un  bateau. 

—  Techn.  Dorer  un  chapeau,  Le  couvrir  d'une  étoffe  plus 
fine,  pour  tromper  l'acheteur.  (Vieux.)  ii  Recouvrir  d'une 
feuille  dor  :  Dorer  un  bois.  Dorer  sur  ti'anches.  \\  En  T.  de 
tireur  d'or.  Appliquer  plusieurs  couches  d'or  en  feuille  sur 
un  lingot  d'argent. 

Doré,  ée  part.  pass.  du  v.  Dorer. 

—  Fig.  Riche,  brillant  :  La  vie  dorée  des  grands  n'est 
pas  toujours  une  vie  heureuse,  il  Doux,  heureux  :  Mener 
une  existence  dorée,  n  Poétiq.  Verne  dorée,  Inspiration 
féconde. 

—  Loc.  div.  Doré  au  feu,  Durable,  solide,  en  parlant  du 
quelque  chose  d'éclatant  :  Beauté  dorée  au  feu.  (E.  About.) 

Il  Chevaliers  dorés.  Gentilshommes  anglais  qui,  ayant  reçu 
l'ordre  de  chevalerie,  ont  lo  droit  de  porter  des  éperons 
dorés.  II  Langue  dorée.  Eloquence  riche,  facile  et  persua- 
sive. —  Personne  douée  do  cette  éloauence.  n  L'âge  doré. 
L'âge  d'or.  (Vieux.)  n  Paroles  dorées,  Mots  dorés,  Lanqage 
doré,  Paroles  flatteuses,  séduisantes.  —  Paroles,  Mots, 
Langue  d'une  élégance  précieuse,  il  Fam.  Etre  doré  comme 
un  calice.  Etre  tout  chamarré  de  broderies  ou  de  galons  d'or. 

—  Art  culin.  Se  dit  d'une  viande  rissolée  et  ayant  pris, 
par  la  cuisson,  une  couleur  un  peu  brune  :  Un  rôti  cuit  et 
DORÉ  d  point.  Il  Coloré  en  jaune  par  le  safran  :  i'ne  soupe 
dorée. 

—  Hist.  Jeii7iesse  dorée,  Jeunes  volontaires  apparte- 
nant à  la  bourgeoisie  riche,  qui  se  liguèrent,  en  1794,  pour 
soutenir  les  thermidoriens,  n  Par  ext.  Jeunes  gens  do  la 
classe  riche,  qui  afil'ecfent  une  grande  recherche  dans  leur 
habillement,  une  grande  élégance  dans  leurs  manières. 

—  Hist.  relig'.  Légende  dorée.  Nom  donné  à  V Histoire 
itfs  Saints  de  Jacques  de  Voragine. 

—  Littér.  gr.  Vei-s  dorés,  Préceptes  do  sagesse  écrits 
en  vers  et  attribués  à  Pythagore. 

—  Véner.  Fumées  dorées,  F'uméos  jaunes  du  cerf.  !!  Sub- 
stantiv.  :  Les  dorées. 

—  n.  m.  Etat  d'un  objet  doré  ;  manière  dont  un  objet  est 
doré  :  Cadre  dont  le  moré  s'en  va. 

—  Prov.  :  Bonne  renommée  vaut  mieux  que  ceinture 
dorée.  V.  ceinture,  ii  Un  mors  doré  ne  rend  pas  un  cheval 
meilleur,  Un  extérieur  riclio  ou  élégant  n'ajoute  rien  à  la 
valeur  d'un  homme,  n  Pop.  A  vieille  mule,  frein  doré,  Vieille 
femme  fort  recherchée  dans  sa  toilette. 

Se  dorer,  v.  pr.  Etre  doré,  n  Par  ext.  Prendre  la  cou- 
Fig.  S'embellir. 


leur  ou  l'éclat  de  l'or, 
—  Anton.  Dédorer, 

Dorer  fRur^ôno-Robert),  sculpteur  suisse,  né  et  mort 
â  iiado  (Suis.se)  [1830-1893].  Il  fréquenta  les  ateliers  de 
Scbwanthaler  à  Munich,  puis  do  Rietschel  et  de  Hœhncl 
â  Dresde.  Dès  cette  époque,  il  exécuta  la  maquette  d'un 


811 

monument  en  l'honneur  d'Arnold  do  Winkolrîod,  pour 
Stanz  (Untorwaldon).  11  lut  chart^ti  d'oxt^ciitor  A  Genève  lo 
mounmoiit  roiiri'seiilant  lontri^o  do  coilo  vilie  dans  l'union 
fédérait'.  Deux  feninios,  coifleos  do  ronronnes  murales  et 
louant  dos  attributs  {Genève  et  IV/c/iv/ic),  s'appuiont  l'une 
surlautro  fraternolloment(1871).  On  lui  doit  encore  :  huit 
statues  do  Bernois  célèbres,  décorant  lo  casino  do  Borno 
(ISiïl  A  1869);  lo  projet  du  monument  d'UhIand  àTubiu^uc. 
et  lo  monument  national  do  lierno  représentant  les  trois 
conjurés  suisses  ;  le  piédestal  est  ontoiirô  do  trois  figures 
assises  :  l'Allemagne,  la  Franco  et  l'Italie. 

Dores,  municipo  dos  Etals  unis  du  Brésil  (Etat  do 
Miuas-Geraosl  ;  20.000  hab.  La  principale  ville  est  IVossa 
Henhora  das  />urc.s  da  liôa  Esperança. 

D'ORES  EN  AVANT,  loc.  adv.  V.  DORÉNAVANT. 

DORET  (Lonis-Isaac-Picrrc-Hilaire),  marin  français, 
né  ;\  SaintJoan-d'Angely  en  nso,  mort  à  Paris  en  186tî. 
Ensci;;no  do  vaisseau  eu  1812,  il  proposa,  en  1S15,  à  Napo- 
léon do  lo  conduire  aux  Etats-Unis,  bien  qu'une  croisière 
anglaise  fût  mouillée  dans  la  rade  des  Basques;  il  fut  desti- 
tué par  la  Restauration.  Après  la  révolution  de  1830,  il 
rentra  dans  la  marine  de  l'Etat,  fut  nommé  lieutenant 
de  vaisseau  en  1831,  (it  partie,  en  1838,  do  l'expédition  du 
Mcxi(|ue,  prit  part  au  siège  de  Saint-Jean  d'UUoa,  et  reçut 
le  grade  do  capitaine  de  corvette.  Il  était  en  retraite  de- 
puis 1844,  lorsqu'on  1849  il  fut  nommé  gouverneur  do  l'île 
Bourbon  et,  en  1853,  sénateur. 

DORET  (Gustave),  musicien  suisse,  né  à  Aigle  en  1866. 
On  connaît  de  lui  une  cantate  pour  soli,  chœur  d'hommes 
et  orchestre  :  Voix  de  la  patrie;  un  oratorio,  les  Sept  pa- 
roles du  Christ;  En  prison,  opéra-comique  en  un  acte. 
Fleurs  de  deuil,  recueil  de  mélodies;  So7t}iets  païens,  re- 
cueil do  mélodies;  des  morceaux  d'orchestre  {Airs  de  bal- 
let, Marche  héroïque);  des  chœurs  pour  voix  d'hommes;  etc. 

DOREUR,  EUSE  n.  Artisan  dont  la  profession  est  de 
dorer  :  Lu  dorkl'iî  sur  bois,  sur  métaux.  \\  Dorcur-argenteur, 
Ouvrier  qui  dore,  argenté,  et  en  général  applique  sur  des 
objets  quelconques  une  couche  métallique. 

DoRFEL,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Bohême  [cercle  de 
lîunzlaui)  ;  2.900  hab.  Toiles  et  cotonnades. 

DORFEUILLE  (Paul-Pierre  Gobict,  dit),  acteur  et  lit- 
térateur français,  né  en  1745,  mort  en  1806.  Longtemps 
comédien  nomade,  il  parcourut  la  province  et  l'étranger, 
et  s'acquit  une  certaine  réputation,  comme  artiste  et 
comme  auteur.  Directeur  de  théâtre  à  Bordeaux,  puis  à 
Lyon,  il  exploita  à  Paris  l'Ambigu-Comique,  les  Variétés- 
Amusantes,  et  ce  fut  lui  qui  édifia,  en  1790,  sur  les  débris 
d'un  petit  théâtre  de  bois,  la  belle  salle  de  la  Comédie- 
Française,  rue  de  Richelieu.  Il  fut  aussi  le  fondateur  du 
théâtre  des  .leunes-EIèves.  Le  principal  ouvrage  de  Dor- 
feuille,  les  Eléments  de  l'art  du  comédien  ou  l'Art  de  la 
représentation  théâtrale  considéré  dans  chacune  des  parties 
gui  le  composent  (ISOl),  est  assez  estimé;  on  lui  doit,  de  plus, 
quelques  comédies  sans  grande  valeur. 

DORFEUILLE  (Antoine),  comédien  et  publiciste  fran- 
çais, né  vers  1750,  mort  en  1795.  Il  quitta  le  théâtre  pour 
prêcher  la  révolution  dans  toute  la  France,  et  il  fît  de 
nombreux  discours  à  Toulouse  et  à  Perpignan.  Chargé 
par  Dubûis-Crancé  de  présider  la  commission  qui  devait 
juger  les  insurgés  de  Lyon,  il  en  fit  périr  un  grand  nombre 
par  la  guillotine  et  par  le  canon.  Arrêté  après  le  9-Ther- 
midor,  il  fut  tué  dans  sa  prison.  Il  a  publié  :  la  Lanterne 
magique  ou  le  Coup  de  grâce  de  l'aristocratie  ;  Lettre  d'un 
chien  d'aristocrate  à  son  maître  ;  la  Religion  de  Dieu  et  la 
Religion  du  diable. 

DoRGALl,  bourg  du  royaume  d'Italie  {îlo  de  Sardaigne 
[prov.  do   Sassari]),  près  du  golfe  d'Orosei  ;  4.370  hab. 

DORI  n.  m.  Pêch.  Y.  DORis. 

DoRIA,  la  plus  illustre  des  familles  de  Gênes,  et  dont 
1  histoire  se  confond  absolument  avec  celle  de  la  gran- 
deur de  sa  patrie.  Peu  de  familles  historiques  ont  fourni 
autant  d'hommes  illustres  :  Oberto  Doria,  on  1284,  fonda 
la  suprématie  maritime  do  Gênes  par  la  victoire  de  Mol- 
loria  sur  les  gibelins  ;  puis, 
dans  les  dissensions  qui  dé- 
chirent aussitôt  la  cité,  les 
Doria  se  mettent  à  la  tête 
du  parti  gibelin  ou  aristo- 
cratique. —  CoNiîAno  Do- 
ria, fils  du  précédent, 
commence  la  grandeur  do 
l'aristocratie  génoise  par 
l'expulsion  du  jiarti  guelfe 
(1296).  —  Lamua  Doria 
(1298)  détruit,  â  (;urzo!;i, 
la  flotte  vénitienne,  com- 
mandée par  André  Dan- 
dolo.  —  Pahanino  Doria 
anéantit  la  marine  de  Ve- 
nise par  ses  deux  victoires 
do  Constantinople  (i352)  et 
de  Porto-Longo  (isr.i)  sur 
Pisani.  ~  Luciano  Doria 
fut  l'un  des  héros  do  la 
guerre  do  Chiozza  (1379). 
~  Piii'mo  Doria,  frère  du 
précédent,  prit  Chiozza  (1379),  faillit  prendre  Venise  et 
préféra  mourir  plutôt  que  do  se  rendre  (liKO).'—  Andiiea 
Doria,  le  plus  illustre  dos  Doria,  né  à  Oneillo  en  1468, 
mort  eu  1560.  8es  premiers  exploits,  tant  sur  terre  que  sur 
mer,  le  mirent  au  [)rt)mier  rang  drs  hommes  do  guerre 
do  son  temps,  et  lui  valurent  l'admiration  do  Gonzalvo  de 
Cordoius  qui  chercha  vainement  â  l'attacher  au  service 
do  l'Espagne.  Sa  belle  victoire  do  Pianosa  (1519)  sur  les 
Turcs  mit  lo  comble  A  sa  réputation,  et  François  !"  lui 
donna  looommandemont  de  sa  (lotte  (1521).  Los  Impériaux 
furrMit  battus  partout.  Gênes  prise,  et  les  Français  tinrent 
lompiro  de  la  Méditerranée.  Mais,  on  1528,  Doria,  nié- 
content,  passa  au  service  de  Charles-Quint,  auquel  il  resta 
toujours  attaché  depuis  lors,  ot  qui  le  combla  d'honneurs. 
Maître  tout-puissant  do  Gênes,  où.  il  organisa  le  régime 
aristocratique,  vainfinour  partout  des  Français  ot  des 
Turcs,  il  fut  lo  véritable  roi  du  la  mordu  xvi»  siècle.  Sur  la 
fin  do  sa  vie,  il  eut  A  réprimer  los  eonspiration.s  do  Kiosque 
{l547)otdoJuI(!sCibo,etIolltcruelloniont.— Acitorencoro 
doux  cardinaux  :  SiNiiiAi.no  Doria,  né  ù  Gênes  on  nJfll, 
cardinal  en   1732,  mort  ù  Bénévent  en  1732,  ot  Oiovanni- 


III 


Andréa  Doria. 


Pamfiu  Doria,  d6  à  Rome  en  1751,  cardinal  on  1797; 
un  philosophe,  Paolo-Mattko  Doria,  né  à  Gênes  on  it'.t;2, 
mort  à  Naplos  en  174G,  autour  duno  /dra  d'iiria  perfetta 
rcpublica,  détruite  en  partie  par  ordre  du  gouvernement 
napolitain.— Joskpii-André Doria,  homme  politique  fran- 
çais et  descendant  de  cette  famille,  né  à  Tarascou  en  1772, 
mort  à  Mâcon  en  1839,  fut  député  do  Mâcon  pendant  toute 
la  Restauration. 

DORIA  (Giacomo,  marquis),  naturaliste  ot  vovagour 
italien,  né  à  la  Spezzia  en  1840.  Après  d'importants  voyages 
scientifiques  en  Perso  avec  la  mission  Corutti  (1862),  à 
Bornéo  (1865),  où  il  recueillit  do  magnifiques  collections 
zoologiques  et  botaniques,  il  fonda  le  musée  d'histoire 
naturelle  do  Gênes  qui  porto  son  nom,  et  qu'il  dota  avec 
la  plus  grande  générosité.  Il  avait  déjà  créé  un  recueil, 
Archivio  per  la  zoologia,  l'anatomia  e  la  fisioloqia;  il  créa 
alors, en  1869,  les  Annales  du  musée  civique  d'histoire  natu- 
relle, et  continua  d'encourager  les  travaux  des  naturalistes 
Beccari.  L.  d'Albertis,  Antinori,  qu'il  subventionna  dans 
leurs  expéditions  do  Papouasie  et  d'Abyssinie. 

DORIAN  (Pierre-Frédéric),  homme  politique  français,* 
né  à  Montbéliard  en  1814,  mort  à  Paris  en  1873.  Industriel 
populaire,  il  fut  élu,  en  1863,  comme  candidat  de  l'oppo- 
sition, dans  la  2«  circonscription  de  la  Loire,  député  au 
Corps  législatif  ;  il  fut  réélu  en  1869.  Après  la  révolution  de 
1870,  Dorian  fut  nommé  par  le  gouvernement  de  la  Défense 
nationale  ministre  des  travaux  publics.  H  s'occupa  avec 
ardeur  do  la  fabrication  des  armes  et  des  munitions.  Il  fut 
chargé,  avec  Jules  Favre,  d'entrer  en  négociation  avec 
Bismarck  au  sujet  de  la  capitulation  de  Paris.  Il  était 
député  de  la  Loire  quand  il  mourut. 

Dorian  (Tola),  femme  de  lettres,  née  en  Russie  vers 
1850.  Fille  du  prince  Mestchersky,  elle  épousa  Charles 
Dorian,  fils  de  l'ancien  ministre.  Elle  s'est  fait  connaître 
d'abord  par  des  traductions  de  l'anglais,  puis  par  des 
œuvres  d'une  réelle  originalité  :  Poèmes  lyriques  (1888); 
Vespé7-ales{l89i);  Roses reynontantes {1S91),  poésies;  >lmts 
slaves  (1890)  ;  l'Invincible  race  (1899),  recueils  de  nouvelles. 
On  lui  doit  aussi  deux  pièces  de  théâtre  :  Tamara  (1891) 
et  la  Relie  madame  Besselin  (1899). 

DORIDE  fgr.  Boris),  contrée  montagneuse  de  l'ancienne 
Grèce,  appelée  d'abord  Dryopide,  limitée  par  le  mont  Œta 
au  N.,  la  Phocide  à  l'E.,  la  Locride  et  lEtolie  au  S.,  et 
encore  l'EtoJie  à  l'O.  Son  nom  lui  venait  de  Doros,  fils 
do  Deucalion.  C'était  une  plaine  étroite,  à  la  température 
très  froide,  arrosée  par  le  Céphise,  et  bordée  de  hautes 
montagnes  ;  elle  était  riche  en  céréales  et  en  pâturages.  On 
l'appelait  aussi  Tétrapole  dorienne,  à  cause  de  ses  quatre 
villes  principales  :  Bœon.  Cytiniei,  Erinée  et  Pinde.  La 
Déride  fait  partie,  actuellement,  du  royaume  de  Grèce, 
dont  elle  forme  une  éparchie.  —  On  appelait  aussi  Doride 
une  petite  contrée  de  l'Asie  Mineure,  sur  les  côtes  de  la 
Carie,  surnommée  VHexapole,  parce  qu'elle  comptait  six 
villes  :  Cnide,  Halicarnasse,  Cos,  Jalysos,  Camiros  et 
Lindos.  Près  de  Cnide  s'élevait  un  temple  d'Apollon,  où 
les  six  villes  célébraient  leur  fête  fédérale. 

DORIDÉ,  ÉE  adj.  Qui  ressemble  à  uno  doris. 

DORIDIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  gastéro- 
podes opisthobranches  dermatobranches,  comprenant  les 
genres  hexabranchus,  doris,  chromndoris  et  ceratosoma. 
(Les  dorididés  appartiennent  au  groupe  dos  gymnobran- 
ches;  ils  sont  répandus  surtout  dans  les  mers  chaudes.) 

—  Un   DORIDIDÉ. 

DORIDIIDÉS  n.  m.  pL  Famille  de  mollusques  gastéro- 
podes opisthobranches,  sous-ordre  des  tectibranches.  ca- 
ractérisée par  la  coquille  interne,  la  tête  sans  tentacules, 
la  bouche  prolongée  en  trompe.  (Les  genres  doridium  et 
'melanochlamys  sont  les  représentants  de  cette  famille.)  — 

Un  DORIDIIDÉ. 

DORIDIUM  {di-om')  n.m.  Genre  de  mollusques,  type  do 
la  famille  des  doridiidés,  comprenant  des  animaux  marins 
arrondis,  oblongs,  à  disque  céphaliquo  tronqué  en  avant, 
A  pied  obtus  en  arrière.  (Los  espèces  de  ce  genre  sont 
répandues  dans  les  mers  chaudes  et  tempérées.) 

DORIDOPSIS  (psiss)  n.  f.  Genre  do  mollusques  gasté- 
ropotU-s,  famille  dos  doridopsidés,  renfermant  des  animaux 
marins  nus  et  mous,  à  courts  tentacules,  longtemps  con- 
fondus avec  les  doris,  et  qui  comptent  de  nombreuses  espè- 
ces réparties  dans  toutes  les  mors.  (Une  seule  habite  les 
mers  d'Europe.  Le  genre  très  voisin,  doridopsilla,  a.  éto 
ét4il)li  pour  des  espèces  à  corps  plus  dur.) 

DORIDOPSIDÉS  n.  m.  pl\  Famille  de  mollusques  gasté- 
ropodes opisthobranches  dermatobrauidies,  comprenant 
les  gymnobranches  semblables  aux  doris,  mais  ayant  los 
branchies  disposées  on  rosette  dorsale  autour  do  l'anus. 

—  Un  DORinoi'siDK. 

DORIE  {ri)  n.  f.  Genre  do  composées  astéréos,  formé 
d'environ  soixante  plantes  herbacées  à  fouilles  alternes, 
à  petites  fiours  d'un  beau  jaune,  réunies  en  capitules.  (Les 
dories  croissent  dans  los  pays  tempérés;  la  verge  d'or  est 
lojiimune  dans  les  bois.) 

DoRIJÈE,  prince  Spartiate,  qui  vivait  dans  In  seconde 
moitié  du  vi"  siècle  avant  notre  èro.  II  était  (ils  du  roi 
de  Sparte  Anaxandridc  et  frèro  do  Cléomène.  Il  (enta  do 
fonder  un  établissement  en  I^ibye,  mais  il  échoua  dans 
son  entreprise  ot  revint  à  Sparte.  Sur  l'avis  de  l'oracle,  il 
se  dirigea  vers  la  Sicile,  où  il  fonda  une  colonie  â  Eryx. 
Il  fut  tué  dans  une  bataille  contre  les  Kgestéons. 

DORIÉE,  athlète  rhodien,  do  la  seconde  moiliô  du 
v'  siècle  av.  J.-C.  Il  appartenait  ù  une  branche  do  la 
famille  des  ïléraclides,  fixée  A  Rhodes.  Il  remporta  do 
nombreuses  victoires  aux  jeux  Olympiques.  Néniéons  ot 
Isihmiquos.  Il  combattit  les  Athéniens  sur  mer  dans  los 
rangs  des  S[iartiates,  ot  fut  fait  prisonnier  l'an  407.  Les 
Atlicuicns  lui  rendirent  la  liberté,  moyennant  une  rançon. 
Plus  tard,  il  servit  pour  les  Athéniens  contre  les  Spar- 
tiates, qui  le  tirent  jirisonnier  ot  lo  mirent  A  mort. 

DORIEN,  ENNE  {ri-in,  en),  membre  d'une  des  grandes 
races  hellénicpies.  Il  Spécialem.  Personne  néo  on  Dorido 
ou  qui  habitait  cette  contrée.  —  Les  DoitiiîNs. 

—  Adjoctiv.  Qui  appartient,  qui  est  propre  A  la  race  do- 
rienne :  La  lyre  noKitiNNK. 

~  Littér.  Comédie  dorienne  ou  sicilienne.  Genre  do  co- 
médie crocque,  qui  fut  cultivé  dans  los  villes  dorionnes. 

—  Philol.   Oialcctc  dorivn  ou  substantiv.  Dorien,  Dia- 


DORES  —  DORIMÈNE 

Iccte  groo  propre  aux  peuples  do  race  dorienno.  n  On  dit 
quolnuefois  iinniQUE. 

—  Encvci..  Hist.  Los  Doriens  étaient  l'une  des  grandes 
races  helléniques,  celle  qui,  avec  les  Ioniens,  a  joué  lo 
rolo  dominant  dans  l'iiistoiro  de  la  civilisation  grecque. 
Suivant  la  tradition,  tous  les  Doriens  descendaient  do 
Doros,  fils  d'Hellen.  A  l'époque  où  elles  sont  mentionnées 
pour  la  première  fois,  leurs  tribus  occupaient  une  grande 
partie  do  la  Thessalie,  les  districts  sud-ouest,  la  vallée 
du  Pénoo,  et  les  gorges  de  l'Olymne.  C'est  dans  lo  voisi- 
nage do  la  vallée  do  Tempe  que  la  légende  plaçait  leur 
roi  Egimios,  ami  et  allié  d'HérakIés.  On  contait  qu'Egi- 
mios  avait  ou  deux  fils,  Dj-mas  et  Pampliylos,  et  qu'en 
outre,  il  avait  adopté  Hyllos,  fils  d'Héralùès.  Cos  trois 
héros,  llyllos,  'Dymas  et  Pamphylos,  furent  les  ancêtres 
et  les  éponymes  des  trois  tribus  qui  se  conserveront  tou- 
jours dans  la  plupart  des  Etats  dorions  :  Hylléens,  Dy- 
nianes,  et  Pampliyles.  Uno  premire  migration  eut  pour 
effet  do  transplanter  uno  partie  des  Doriens  plus  au  sud, 
autour  dûment  Œta  :  ils  donnèrent  leur  nom  au  pays  qui, 
pendant  toute  la  période  historique,  s'est  appelé  bonde. 
C'est  à  ce  moment  que  Delphes  et  son  vieux  sanctuaire 
d'Apollon  devinrent  lo  centre  religieux  des  tribus  do- 
rionnes. Deux  ou  trois  générations  après  la  guerre  de 
Troie,  vers  le  XI'  siècle  avant  notre  ère,  sous  la  direction 
des  Héraclides,  eut  lieu  la  grande  migration  dorienne, 
qui  entraîna  un  complet  bouleversement  du  vieux  monde 
pélasgique  et  achéen.  Les  Doriens  occupèrent  d'abord 
presque  tout  le  Péloponèse.  Puis  ils  lancèrent  des  colo- 
nies en  tous  sens  :  en  Crète,  à  Rhodes,  sur  les  côtes  do 
Carie  et  dans  les  îles  voisines,  en  Cyrénaïque,  à  Corcvre 
et  sur  les  rivages  d'illyrie,  en  Sicile  et  dans  l'Italie  mé- 
ridionale. Les  principaux  Etats  doriens  ont  été  :  Sparte, 
Argos,  Messèno,  Sicyone,  dans  lo  Péloponèse;  Corinthe 
et  Mégare,  dans  l'Isthme;  les  grandes  cités  do  Crète; 
Rhodes  et  les  villes  doriennes  de  Carie  ;  Cyrène,  en  Libye; 
Corcyre,  Tarente  et  Syracuse.  C'est  surtout  à  Sparte 
et  en  Crète  que  l'on  peut  étudier  la  civilisation  dorienne. 
Ce  qui  caractérise  les  Etats  doriens,  c'est  d'abord  l'exis- 
tence des  trois  tribus  doriennes,  et,  à  côté,  la  persistance 
de  tribus  indigènes,  ou  de  populations  sujettes,  périèques, 
serfs  de  la  glèbe  ;  puis  une  constitution  aristocratique, 
des  tendances  conservatrices;  en  beaucoup  d'endroits,  le 
maintien  d'une  organisation  toute  militaire,  comme  en 
pays  conquis,  la  subordination  de  l'individu  à  l'Etat,  le 
respect  de  la  discipline,  les  repas  publics,  le  souci  d'as- 
surer par  des  lois  l'égalité  des  fortunes;  enfin,  une  cer- 
taine défiance  de  l'étranger.  La  plupart  des  Doriens  ont 
eu  le  mépris  des  choses  de  l'imelligence.  Ils  n'en  tiennent 
pas  moins  une  place  importante  dans  l'histoire  des  arts. 
Ils  ont  créé  l'architecture  nationale  par  excellence,  l'or- 
dre dorique;  ils  ont  compté  parmi  eux  de  grands  artistes, 
sculpteurs,  musiciens  ou  poètes.  Ils  ont  fondé  les  tradi- 
tions de  la  musique  grecque  et  de  la  grande  poésie  lyrique. 

—  Linguist.  Le  dorien^  d'abord  confiné  dans  la  'boride, 
se  répandit  ensuite  dans  le  Péloponèse,  puis  en  Asie  Mi- 
neure, à  Rhodes,  en  Crète,  en  Sicile  et  dans  la  Grande- 
Grèce.  Ce  dialecte  a  été  employé  par  Théocrite,  Arclii- 
mède,  Pindare,  Alcman,  Epicharme,  Sophron,  etc.,  et  par 
les  philosophes  pythagoriciens.  Les  chœurs  des  tragédies 
en  offrent  aussi  des  traces  nombreuses.  Le  dorien  se  dis- 
tingue de  tous  les  autres  dialectes  grecs  par  la  force  et 
l'ampleur,  par  la  prédominance  des  sons  pleins  et  ouverts, 
en  particulier  de  l'a,  et  par  la  rareté  des  consonnes  sif- 
flantes. Aussi  paraissait-il  plus  propre  au  chant,  et,  pour 
cette  raison,  devait-il  dominer dansia  poésie  lyrique. C'est 
avec  ce  dialecte,  le  plus  rude  de  tous  les  dialectes  grecs, 
que  la  langue  latine  a  le  plus  de  conformité.  11  se  divise 
en  dialectes  secondaires,  ijui  no  nous  sont  connus  que  par 
quelques  vestiges  peu  nombreux.  Co  sont  le  tacoiiien  {do- 
rien de  la  Grande-Grèce),  lo  inessénien,  Vargien,  lo  coriti' 
thien,  le  mégarien,  le  Cretois,  Vachéen,  etc. 

—  Mus.  Lo  mode  dorien  est  l'un  des  plus  anciens  de  la 
musique  des  Grecs  et  le  plus  grave  dos  modes  authen- 
tiques du  plain-chant.  ■  Il  est  formé,  dit  Poisson  dans 
son  Traité  du  chant  qrégorien,  do  la  quatrième  octave 
do  la  gamme  fondamentale,  dont  il  est  la  division  har- 
monique; il  est  mode  mineur  de  l'espèce  de  chant  mé- 
sopycno.  Il  commence  son  octave  au  ré  d'en  bas  et  la  finit 
au  ré  do  dessus  ;  il  a  sa  dominante  à  la  quinte  la^  et  sa 
finale  est  lo  ré  d'en  bas.  > 

SORIÈNE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  acronychik. 

DORIGNY  (MiclielX  peintre  et  graveur  français,  né  à 
Saint-Quentin  en  liîn,  mort  à  Paris  en  liîOG.  Il  était  élève 
et  gendre  de  Simon  Vouet,  dont  il  imita  lo  style  et  dont  il 
grava  à  l'eau-forte  un  grand  nombre  d'ouvrages.  11  reslo 
do  lui  plusieurs  tableaux  estimés,  qui  sont  pour  la  plupart 
conservés  au  château  de  "Vinoennes.  On  connait  aussi  do 
cet  artiste  la  caricature  appelé  ta  Mansarde,  dessin  sati- 
rique fait  contre  le  célèbre  architecte  Mansard,  qui  avait 
proposé  un  impôt  sur  les  arts. 

DoRIGNY  (Louis),  peintre  ot  graveur  français,  né  A 
Paris  en  I65t,  mort  à  Vérone  on  1712,  fils  du  précédent. 
Klève  do  sou  père  et  de  Lebrun,  il  concourut  pour  lo  prix 
de  Kuino  en  I(î7l,  mais  n'obtint  iiuo  lo  second  rang.  Il 
partit,  néanmoins,  il  ses  frais,  étudia  la  fresque  A  Uonio 
lusqu'en  1(Î77,  passa  ensuite  A  Venise,  puis  demeura  do 
longues  années  A  Vérone,  oii  il  exécuta  d'immenses  dé- 
corations dans  los  églises  et  les  palais.  11  so  rendit  en 
1711  on  Autriche  pour  exécuter  d'importants  travaux  A 
Vienne,  chez  le  prince  Eugène,  et  d'antres  A  Prague.  Son 
chef-d'a'iivre  est  la  coupole  île  Sainto-Marie-Majeure,  A 
Trente.  Après  ces  travaux,  Dorigny  revint  A  Vérone,  où  il 
mourut. 

DORIONT  (Nicolas),  Rravour  distingué,  frère  du  pré- 
cédent,  né  et  mort  A  Paris  (1057-1746).  Après  avoir 
achevé  de  fortes  études  dans  l'atelier  de  son  pèro,  et 
s'être  essayé  dans  la  peinture  d'histoire,  il  so  livra  A  la 
gravure.  Il  devint  r;ipidenient  l'un  dos  bons  graveurs  do 
son  temps.  Il  passa  vingt-huit  ans  en  Italie  A  étudier  ot  A 
reproduire  les  chefs-d'œuvre  de  l'école  italienne.  Do  re- 
tour en  Franco  on  1711,  et  déjà  célèbre,  I^rtgny  fut  appelé 
en  Angleterre  par  lo  roi  Charles  II,  qui  le  cliargea  do  i*o- 
produiro  la  collection  tout  entière  des  cartons  de  Kuplm(^t  A 
Jlnnipton  Court.  Cette  œuvro  uo  coûta  pas  inoins  do  <|iiinzo 
années  de  labour  A  Dorigny.  L'artiste,  fait  cliovalier  par 
lo  roi.  fut  d'ailleurs  mnKmfiiiuement  rétribué.  Il  prit  sa 
retraite  A  Paris.  L'Académie  lui  ouvrit  ses  portos, 

DORIMÈNE  n.  m.  Variété  d'œillet,  panaché  de  pourpro 
ot  do  blauo. 

lui 


DORIMON   —   DORMANT 

DORIMON  (Louis),  auteur  et  acteur  dramatique  fran- 
çais, né  et  mort  à  Paris  (1628-1693).  Il  était  attaché,  ainsi 
que  sa  femme,  au  théâtre  de  Mademoiselle,  où  il  joua 
les  rôles  comiques.  Comme  auteur,  on  lui  doit  quelques 
comédies  agréables,  quoique  d'une  faible  versification  :  le 
Festin  de  Pierre  ou  le  Fils  criminel  (1G5S);  l'Ecole  des 
cocus,  la  Comédie  des  comédiens.  Don  Guillot  (1661). 

DORINE  n.  f.  Bot.  Nom  vulgaire  des  chrysosplénies. 

DORINE  n.  f.  Nom  que  l'on  donnait,  dans  l'ancien  ré- 
pertoire théâtral,  à  quelques  soubrettes  intrigantes,  libres 
avec  leurs  maitressos  et  servant  volontiers  leurs  amours. 
Il  Par  ext.  Femme  rusée,  intrigante  et  peu  scrupuleuse. 

—  Encycl.  La  véritable  Dorine  est  la  suivante  de  Ma- 
riaone  dans  Tartufe.  Dans  la  maison  de  son  maître,  elle 
dit  gaiement,  rondement  son  avis  sur  toutes  choses:  elle 
aime  ses  maîtres,  qu'elle  défend  à  sa  manière.  Elle  daube 
sur  Tartufe,  chez  lequel  elle  méprise  la  pauvreté  et  re- 
doute une  domination  étrangère.  Dorine  serait  une  sou- 
brette de  comédie  incomplète  si  ses  bons  offices  auprès  de 
sa  maîtresse  n'aboutissaient  pas  à  unir  celle-ci  à  l'amant 
B  généreux  et  sincère  »  qu'elle  a  choisi.  Le  rôle  de  Dorine 
demande  du  naturel  et  de  l'aplomb  sans  effronterie.  Ma- 
deleine Béjart  le  jouait  à  la  perfection. 

DORIOLE  (Pierre),  sire  de  Loire  (Aunis),  homme  d'Etat 
français,  né  à  La  Rochelle  en  1407,  mort  en  1485.  Il  était 
fils  de  Jean  Doriole,  qui  avait  été  ù.  plusieurs  reprises 
maire  de  La  Rochelle.  Il  fut  lui-mtme  maire  en  1451,  fut 
député  par  sa  province  auprès  de  Charles  Vil,  et  nommé 
général  des  finances,  puis  maître  des  comptes.  Louis  XI 
le  maintint  dans  cette  fonction,  bien  qu'il  fût  entré  dans 
la  Ligne  du  Bien  public  en  1464.  Doriole  succéda  à  Juvénal 
des  Crsins,  comme  chancelier,  en  1472.  Louis  XI  l'employa 
à  des  négociations  politiaues,  notamment  en  Angleterre, 
où  il  prévint  l'alliance  ao  Henri  VIII  avec  Maximilien 
d'Autriche.  En  1483,  le  roi  enleva  à  Doriole  les  fonctions 
de  chancelier,  tout  en  lui  laissant  son  traitement,  et  le 
nomma  premier  président  de  la  chambre  des  comptes. 

DORIPPE  n.  f.  Genre  de  crustacés,  type  de  la  famille 
des  dorippidés,  comprenant  des  formes  aplaties,  élargies 
en  arrière,  et  dont  les  espèces,  toutes  de  taille  médiocre, 
habitent  les  mers  dEurope  et  l'océan  Indien.  (Les  dorippes 
ont  l'habitude  de  recouvrir  leur  carapace  avec  des  débris 
de  coquilles  et  dautres  corps  sous  lesquels  elles  se  dis- 
simulent pour  mieux  saisir  leur  proie.) 

DORIPPIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  crustacés  décapodes 
brachyures.  comprenant  les  genres  dorippe  et  ethusa.  (Par 
la  disposition  de  leur  appareil  branchial,  les  dorippidés 
forment  le  passage  des  notopodes  aux  oxystomes.  Ce  sont 
des  animaux  marins  répandus  dans  les  mers  du  globe,  ou 
fossiles  dans  le  crétacé  supérieur.)  —  Un  dorippidiï. 

DORIQUE  {riJz  ~  du  gr.  rf(5;'ïAo5,.  dorien)  adj.   Philol. 

V.  DORItiN. 

—  Mus.  anc.  V.  doriex. 

—  Archit.  Ordre  dorique.  Architecture  dorique  ou  sub- 
stantiv.  Dorique,  Ordre  d'architecture  caractérisé  par  la 
solidité  de  ses  formes  et  par  l'absence  de  toute  base  dans 
les  colonnes  :  Le  premier  étage  de  l'amphithéâtre  de  Nîmes 
appartient  au  dorique  robuste.  (Mérimée.) 

—  Enxycl.  Archit.  L'ordre  dorique  est  le  plus  simple, 
le  plus  mâle  des  trois  ordres  ;  il  est  aussi  le  plus  ancien. 
Vitruve  attribue  son  invention  à  Doros,  fils  d'Hellen.  Ceux 
qui  l'employèrent  les  premiers  «  mesurèrent,  dit  Vitruve, 
le  pied  d'un  homme,  et,  trouvant  qu'il  était  la  sixième 
partie  de  la  hauteur  du  corps,  ils  appliquèrent  à  leurs 
colonnes  cette 
proportion  : 
quel  que  fût  lo 
diamètre  de  la 
colonne  à  son 
pied,  ils  don- 
nèrent à  la 
tige,  ycompris 
lo  chapiteau, 
une  hauteur 
égale  à  six  fois 
ce  diamètre.  > 
Ce  n'est  là 
qn'nne  légende. 
Le  proto-dori- 
que doit-il  être 
vu  surtout  en 
Egypte,  dans 
les  hypogées 
des  Béui-Has- 
san  (IX"  s.  av. 
notre  ère)? 
Ccrtaiocs  res- 
semblances 
sont  indénia- 
bles; maisc'ost 
en  Grèce  seu- 
lement f|UC 
Tordre  dorique 
a  été  appliqué 
dans  sa  perfec- 
tion, Co  qui  lo 
caractérise  , 
c'est  l'absence 
de  base  :  la  co- 
lonne pose  do 
fond  surlcsou- 


Ordrc  dorique  :  1.  Romain;  2.  Grec 
(temple  de  Piesluin). 


bas.scmcnt  général.  Elle  est  ordinairement  de  forme  co- 
nique; sur  le  fût  sont  creusées  des  cannelures  larges,  à 
vives  arêtes,  pcn  profondes  et  terminées  dans  lo  haut  par 
une  ligne  droite.  Lo  chapiteau  n'a  point  d'astragale,  mais 
seulement  un  ou  plusieurs  filets,  qui  séparent  Tes  canne- 
lures du  tore.  Celui-ci,  qui  se  nomme  échine  (du  gr,  échi- 
na», cuvette),  a  une  forme  évasée,  débordant  beaucoup  le 
fût  do  la  colonne,  et  supporte  une  dalle  carrée,  sans  mou- 
lures, appelée  tailloir  ou  abaque.  L'entablement  olfrc  le 
m''?me  caractère  de  simplicité  et  de  force  ;  l'architrave  on 
est  très  élevée  et  entièrement  lisse  ;  la  frise,  décorée  do 
trifjli/p/tes  (rainures  verticales)  et  de  métopes  (enfonce- 
ments tantôt  lisses,  tantôt  sculptés),  en  est  la  partie  la 
plus  riche;  la  corniche,  enfin,  présente  des  profils  fort 
«impies  et  se  distingue  par  les  mutulea  inclinées  qui,  selon 
Viiniv^,  fiimnteraiont  les  forces  do  la  toiture.  Pour  ajouter 
^''  i':  et  do  solidité,  les  Grecs  ont  réduit 

I''  -ment  à  une  dimension  telle,  que  les 

*■'  toucher.  Au  reste,  les  proportions  des 


Doris  (pêch.). 


divers  membres  de  cet  ordre  ont  subi,  en  Grèce  même,  des 
variations  assez  sensibles.  Ainsi,  la  diminution  du  fût 
varie  du  quart  à  la  moitié  du  diamètre  inférieur,  et;  au 
lieu  de  se  produire  suivant  une  ligne  droite,  elle  est  inter- 
rompue quelquefois  par  un  léger  renflement  [entasis), 
comme  on  le  voit  dans  le  temple  de  Pœstum.  La  hauteur 
de  la  colonne,  comparée  au  diamètre  inférieur,  varie  entre 
4  diamètres  et  5  diamètres  3/4;  la  dimension  des  entre- 
coloanemonts  est  de  1  diamètre  environ;  le  rapport  de 
l'entablement  à  la  colonne  est  à  peu  près  de  i  à  3  ;  la  hau- 
teur de  l'architrave  est  généralement  de  trois  quarts  de 
diamètre  ;  celle  de  la  frise,  de  1  diamètre  ;  celle  de  hi  cor- 
niche, d'un  quart  de  diamètre  ;  celle  du  chapiteau,  y  com- 
pris l'échiné,  le  tailloir  et  les  filets,  d'un  demi-diamètre. 
Le  nombre  des  cannelures  du  fût  varie  de  seize  à  vingt- 
quatre.  Chaque  triglyphe  tombe  à  l'aplomb  du  milieu  de 
chaque  colonne  et  du  milieu  de  chaque  entre-colonnement, 
excepté  le  triglyphe  de  chaque  extrémité,  qui  se  trouve 
rapporté  à  l'angle  de  l'entablement. 

Outre  ces  difierences  dans  les  proportions  et  les  di- 
visions, l'ordre  dorique  a  éprouvé,  en  Grèce,  des  variations 
assez  remarquables  de  caractère  et  de  style.  La  frise  du 
Parthéuoo  est  ornée  de  bas-reliefs.  La  plus  belle  applica- 
tion qui  ait  été  faite  de  ce  système  d'architecture  se  voit  à 
Athènes,  dans  les  Propylées  et  le  Parthéuon.  V.  Pro- 
pylées, et  Parthénon. 

L'ordre  dorique  est  l'ordre  par  excellence,  celui  dont  les 
autres  ordres  ne  ront  que  des  émanations.  Ce  fut  le  sys- 
tème d'architecture  que  les  Grecs  employèrent  dans  le 
plus  grand  nombre  de  leurs  monuments. 

Les  Romains  firent  subir  au  dorique  de  notables  altéra- 
tions :  l'ordre  gagna  en  élancement,  mais  perdit  en  force 
et  en  majesté;  sa  forme  cessa  aussi  d'être  pyramidale. 
Le  chapiteau  fut  surtout  modifié  :  l'échino  et  le  tailloir 
devinrent  moins  saillants.  La  hauteur  de  l'entablement 
fut  diminuée.  Les  triglyphes  se  multiplièrent  entre  les 
entre-coionnements.  La  corniche  reçut  une  cymaise,  un 
larmier  et  même  des  denticules  ;  on  lui  donua  le  tiers  do 
la  hauteur  de  l'entablement,  au  lieu  du  cinquième,  et  on 
réduisit  en  proportion  inverse  la  dimension  de  l'architrave. 

Autant  le  dorique  grec  est  robuste,  vivant  et  fier,  autant 
le  romain  est  dépourvu  de  fermeté,  de  caractère,  de  ma- 
jesté. C'est  pourtant  le  dorique  romain,  seul  connu  on 
France  jusqu  au  milieu  du  xviii»  siècle.  La  Grèce  n'a  com- 
mencé à  être  connue  qu'avec  le  Français  Leroy,  et  les 
Anglais  Stuart  et  Revett,  vers  l'époque  de  Winckelmann. 
Par  là  s'explique  notre  tardive  intelligence  de  l'antiquité. 

DOFaQUEMENT  [kc-man]  adv.  D'après  les  règles  du  dia- 
lecte dorique  ;  Un  mot  employé  doriqdement. 

DORIS  [riss)  ou  DORI  n.  m.  Pêch.  Embarcation  plate, 
légère,  se  manœuvrant  à  la  godille,  pouvant  contenir  deux 
hommes,  et  qui  sert 
aux  pêcheurs  de  morue 
à  tendre  et  à  relever 
les  lignes  sur  les  bancs. 

D0RIS(m5)n.f.Genre 
de  mollusques,  type  de 
la   famille  des  duridi- 
dés,    ren  fcrman  t    des 
animaux  nus,  de  taille  souvent  assez  grande,  elliptiques 
on  arrondis,  avec  les  tentacules  labiaux  peu  développés. 
(Les  nombreuses  espèces 
de  doris,  réparties  dans 
toutes  les  mers  du  globe, 
ont  été  distribuées  dans 
une   trentaine   do   sous- 
genres.) 

DORIS.  Myth.gr.  Fille  r»^,  „  ,„,^„  , 

de  l'Océan  et  de  Téthys.  ^°'''  ^""^^  ' 

Elle  épousa  son  frère  Nérée,  dont  elle  eut  cinquante  filles, 
appelées  les  Néréides.  (Le  mot  Doris  est  quelquefois 
employé  par  les  poètes  latins  pour  désigner  la  mer.)  — 
Nom  dune  Néréide.  —  Femme  do  Denys  l'Ancien. 

DoRIS  n.  f.  Planète  télescopique,  n*^  48,  découverte 
par  Goldschmidt,  en  1857. 

DORISLAUS  (Isaac),  magistrat  anglais,  d'origine  néer- 
landaise, né  en  1595,  mort  en  1649.  Juge  de  la  cour  d'ami- 
rauté, il  rédigea  l'acte  d'accusation  contre  Charles  I".  Il 
fut  assassiné  à  La  Haye,  où  il  était  allé  pour  négocier 
l'alliauco  de  l'Angleterre  et  des  Provinces-Unies. 

DORISMÈNE  {riss)  n.  f.  Variété  d'anémones  à  grandes 
fleurs  incarnates,  panachées  de  blanc. 

DORISQUES  (en  lat.  Dorisci),  ancien  peuple  de  la  Perse, 
sur  les  limites  de  l'Arie,  de  la  Caramanie  et  de  la  Dran- 
giane.  —  Un,  Une  Dorisque. 

DORITIS  {tiss)  n.  f.  Bot.  Genre  d'orchidées-vandées, 
comprenant  des  plantes  herbacées,  épiphytes  à  fouilles 
distiques,  à  fleurs  jaunes  ou  rouges  groupées  en  épis.  (Les 
doritis  développent  des  racines  sur  toutes  leurs 

f)arties  ;  on  les  rencontre  on  Cochinclnne  et  dans 
a  Nouvelle-Guinée.) 

—  Entom.  Genre  d'insectes  lépidoptères  rho- 
palocères,  famille  des  papilionidés,  comprenant 
une  seule  espèce,  joli  papillon  de  l'Asie  M  inouro 
et  do  l'archipel  grec,  gris  et  jaune,  marqué  do 
noir  et  do  rouge. 

DORJÉ  n.  m.  Instrument  sacré  du  culte  boud- 
dhique au  Thibct,  qui  représente  le  imdjra 
ou  foudre  du  dieu  Indra,  tombé  miraculeuse- 
ment du  ciel,  près  du  monastère  do  Sera,  où  il 
est  conservé. 

—  Encvcl.  Lo  (?or/^  est  l'arme  par  excellence 
pour  combattre  et  détruire  les  démons,  ot,  par  ' 
suite,  lo  talisman  le  plus  efficace  pour  obtenir  le  bonheur 
et  so  préserver  du  malheur.  On  lo  voit  dans  les  mains  de 
lilusieurs  Bouddhas  ot  Bodhisattvas,  do  tous  les  dieux 
chargés  do  lutter  contre  les  démons.  Le  prêtre  officiant 
l'a  toujours  à  sa  portée. 

DoRjELING  [Place  du  Dorjé),  ancien  monastère,  ainsi 
nommé  ù  cause  d'une  légende,  analogue  à  colle  de  Sera, 
relative  à  un  dorjô  ou  vadjra  tombé  du  ciel,  qui  a  donné 
son  nom  à  lu  capitale  du  royaume  do  .Sikhim,  près  do  la- 
quelle se  voient  encore  ses  ruines.  —Les  Aaglais  on  ont 
fait  DfirJlcliiKj. 

DoRKiNG,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Surrey),  sur  le 
Mole,allluent  do  la  Tamise;  11.000  hab.  Carrières  de  cal- 


V 


812 

Caire,  production  et  exportation  de  chaux.  Villas  et  mai- 
sons de  plaisance  aux  environs. 

Dorking  {la  Bataille  de).  V.  Bataille  dk  Dorking. 

DORKING  {dor-kingh'  —  de  Dorking,  bourg  d'Angleterre) 
adj.  ?Sc  dit  d  une  race  do  poules  et  de  coqs  que  distingue 
un  doigt  supplémentaire. 

DORLÉANS  (Louis),  noète,  jurisconsulte,  écrivain  sa- 
tirique français  et  l'un  des  plus  violents  ligueurs,  né  en 
1542  à  Paris,  croit-on,  mort  en  1G29.  Il  suivit  la  carrière  du 
barreau,  joua  un  rôle  important  pendant  la  Ligue,  et  de- 
vint avocat  général  pendant  l'administration  de  Mayenne. 
Il  fit,  contre  Henri  de  Navarre  et  les  protestants,  plusieurs 
pamphlets  qui  eurent  un  grand  éclat,  entre  autres;  Âvcr- 
tissemetit  des  catholiques  anglais  aux  catholiques  français 
(158G);  Second  avertissement  des  catholiques  anglais  (1590), 
qui  fut  brûlé  sur  la  place  Maubert,  par  la  main  du  bour- 
reau. Après  l'entrée  de  Hoiri  IV  à  Paris  (1593),  il  passa 
neuf  années  en  exil,  puis  finit  par  obtenir  son  pardon  et 
écrivit  un  panégyrique  du  roi. 

DORLÉANS  ou  D'Orléans  (Pierre-Joseph),  jésuite  et 
historien  français,  né  à  Bourges  en  1614,  mort  à  Paris 
en  1698.  Professeur  distingue  et  prédicateur  éloquent,  il 
a  composé  plusieurs  ouvrages  d'histoire ,  remarquables 
par  leur  précision  et  leur  exactitude.  Voici  les  titres  des 
plus  importants  :  Uistoire  des  r^^voliitions  d'Angleterre 
[l693);  Histoire  des  révolutions  d'Espagne,  continuée  par 
les  PP.  Rouillé  et  Brumoy  (1734). 

DORLISHEIM,  village  d'Alsace-Lorraine  (Basse-Alsace 

[cercle   de  Molshcim]  )  ;    1.740  hab.  Très  vieille  localité, 
vestiges  gallo-romains.  Eglise  des  xi-xii'  siècles. 

DORLOT  n.  m.  Etliol.  V.  dorelot. 

DORLOTER  (du  vx  fr.  dorelot)  v.  a.  Traiter,  soigner  avec 
une  certamo  délicatesse  mignarde  :  Dorloter  un  enfant. 

—  Fig.  Adoucir,  calmer  ;  Dorloteïl  le  chagrin  de  quelqu'un. 

Se  dorloter,  v.  pr.  Se  traiter  délicatement,  se  donner 
des  soins  minutieux,  so  livrer  à  une  paresse  douillette. 
Il  Se  parer,  saltifer. 

DORLOTINE  n.  f.  Longue  dormeuse,  sur  laquelle  on  peut 
se  coucher. 

DoRMAGEN ,  bourg  d'Allemagne  (  Prusse-Rhénane 
[cercle  de  Neuss]),  près  du  Rhin;  2. 200  hab.  Sucrerie, 
brasserie;  fabrication  de  cigares. 

DORMAILLER  {}na-ill-é  [Il  mil.]  —  rad.  dormir)  v.  n. 
Dormir  à  moitié.  (Fam.) 

DORMAN  n.  m.  Pêch.  Nom  vulgaire  de  la  torpille. 

DoRMANS,  ch.-I.  de  cant.  de  la  Marne,  arrond.  et  à 
24  kil.  dp:pernay,  sur  la  Marne;  2.231  hab.  Ch.  de  f.  Est. 
Source  minérale.  Eglise  des  xu%  xm*,  xiv*  siècles.  Vic- 
toire du  duc  Henri  de  Guise  sur  une  troupe  do  reîtres 
allemands,  d'arquebusiers  français  et  de  gens  d'armes, 
que  Thoré,  frère  du  maréchal  de  Montmorency,  con- 
duisait au  secours  de  François  d'Anjou,  passé  aux  cal- 
vinistes. C'est  en  poursuivant  les  vaincus  que  le  duc 
reçut  à  la  mâchoire  gauche  une  balle  d'arquebuse,  d'où 
son  surnom  de  Balafré  (1575).  Patrie  du  cardinal  Jean  de 
Dormans  et  de  l'architecte  Ledoux.  —  Le  canton  a 
16  comm.  et  10.913  hab. 

DoRMANS  (Jean  de),  cardinal  français,  no  à  Dormans 
(Champagne),  mort  à  Paris  en  1373.  Avocat  au  parlement,  il 
fut  chancelier  et  garde  des  sceaux  sous  les  rois  Jean  le  Bon 
et  Charles  V.  En  1370,  il  fonda,  à  Paris,  lo  collège  dit  »  de 
Beauvais  « .  —  Son  frère,  Guu.laume 
de  Dormans,  mort  également  en 
1373,  et  son  neveu,  Miles(ouMilon) 
de  Dormans,  mort  en  1387,  fu- 
rent successivement  chanceliers  do 
France  après  lui.  —  Un  autre  de 
ses  frères,  Michel  de  Dormans, 
fut  évèque  d'Amiens,  cardinal  et 
contrôleur  des  finances  sous 
Charles  V.  A  la  fin  de  sa  vie,  Mi- 
chel de  Dormans  se  retira  à  Avi- 
gnon, où  il  remplit  difiTérentos 
charges  à  la  cour  pontificale.  (Cette 
famille  était  issue  d'un  procureur 
au  parlement  de  Paris,  père  du  car- 
dinal.) 

DORMANT  [man)  n.  m.  Techn. 
Sorte  de  châssis,  portant  les  di- 
verses pièces  qui  servent  pour  les 

fonctions  d'une  fenêtre,  d'une  porto.     A,  dormant  (menuis.). 
il  Sorte  de  panneau  vitré,  placé  au- 
dessus  d'une  porte,  d'une  fenêtre,  pour  donner  plus  de  jour 
à  l'intérieur  d'une  pièce,  il  Nom  donné  aux  barreaux  des 
grilles,  dans"  les  fours  de  verrerie,  il  Dormant  de  table,  Fia 


Dormant  de  table.  • 

toau  couvert  de  pièces  de  cristallerie,  et  que  l'on  place 
au  centre  d'une  table,  dans  un  dîner  d'apparat. 

—  Archéol.  Pièce  de  renfort  do  la  quille,  dans  les  galères 
du  xvi"  au  xviii*  siècle. 

-  Mar.  Extrémité  fi-xo  d'une  manœuvre  :  Le  dormant 
du  bras,  de  la  balancine.  n  Faire  donnant,  Fixer  le  dormant 
d'un  cordage. 

DORMANT  {man),  ANTE  adj.  Qui  dort,  qui  se  livre  au 
SDiiiniril  :  L'hommr  dokmant  n'a  qu'un  svntimcnt  vague  de 


A,  dorniaats  (mar.). 


8i;{ 

son  e.rislencc.  Il  Par  oxt.  Immobilo,  tnii   no  coulo  pas,  on 

parlant  Uos  oaux  :    Les  eaux   nouMANTiis   sont   mcilleurrs 

pour  les  chevauw  que  les  eaux  vives. 

(lîutf.)  —  Fig.  à'au  iloi'mantc,  Ob- 

jot  quokonquo  privé  d'action,  do 

mouvoniont.  —    Pcrsouno  sour- 

Doiso,  on  dessous,  ou  sa  us  activité. 

—  Fif^.  (^ui  est  dans  une  sorto 
d'atonio  :  Des  sens  encore  dor- 
mants. 

—  Dr.  Verre  doi^mant,  Lutarno 
vitri'o  par  laquollo  on  a  lo  dcoit 
do  prcM'lro  du  jour  sur  lapropru  lo 
voisiiio,  mais  qui  no  doit  jamais 
s'ouvrir. 

—  Mar.  Manœuvres  dormantes, 
Cordages  placés  à  poste  fixe  dans 
la  mAturo,  par  opposition  à  Ma- 
lUL'uvros  courantes  :  Les  hau- 
bans, galhaubans,  étais,  sont  des  manœuvras  dormantcs. 

—  Péch.  Ligne  dormante.  Ligne  établie  dans  l'eau  et  ijue 
lo  pêcheur  no  tient  pas  à  la  main,  il  Ou  dit  aussi  lignk  dk 

FOND. 

—  Tochn.  Qui  ne  s'ouvre  pas  :  Un  châssis  dormant. 
Il  Serrure  dormante,  Sorte  do  sorruro  dont  lo  pêno,  paral- 

lélépipédiquo  et  sans  biseau,  ne  se  ferme  pas  seul.  (^Pour 
ouvrir  ou  former  une  tello  serrure,  il  faut,  à  l'aido  do  la 
clef,  imprimer  au  pêno  un  mouvement  latéral  do  gaucho 
ou  do  droite.)  il  Pêne  dormant,  Pèno  disposé  do  façon  à  no 
pouvoir  étro  mù  qu'au  moyen  do  la  clef,  il  Pont  dormant, 
l'ont  lixo,  par  opposition  à  punt-levis  et  à  pont  tournant. 

—  Suhstantiv.  Personne  qui  dort  :  Eveiller  les  dormants. 

Dormants  (li-:s  Sept),  nom  donné  à  sept  enfants 
d'Epliéso,  martyrs  au  m"  siècle. 

—  Kncycl.  Arrêtés  commo  chrétiens,  pendant  la  per- 
sécution do  Déco,  ces  sept  enfants  confessèrent  leur  foi 
et  s'enluirent  dans  une  caverne  que  l'empereur  fit  murer. 
Mais,  au  lieu  de  la  mort,  Dieu  leur  envoya,  dit-on,  un 
sommeil  miraculeux,  qui  no  fit  que  suspendre  leur  vie.  Leur 
retraite  ayant  été  découverte  après  deux  cents  ans,  sous 
lu  règne  do  Théodoso  le  Jeune,  ils  s'éveillèrent,  et,  après 
avoir  rendu  témoignage  au  dogme  de  la  résurrection  des 
morts,  ils  quittèrent  paisiblement  la  vie.  Cette  légende, 
célèbre  dans  tout  l'Orient  chrétien,  a  été  racontée  par  do 
nombreux  auteurs,  et  en  particulier  par  Jacques  do  Sarug, 
Grégoire  de  Tours  et  Métaphraste.  Les  Sept  Dormants 
sont  inscrits  au  martyrologe  romain.  Fête  lo  27  juillet. 
—  Les  bollandistes  rapportent  deux  autres  légendes  sem- 
blables, dont  la  première  a  pour  théâtre  les  environs  do 
Tours,  la  seconde  la  Norvège.  Cette  légende  a  été  acceptée 
par  le  Coran,  et  Mahomet  accorde  une  place  dans  le  paradis 
au  chien  do  ces  martyrs,  qui  fut  enfermé,  s'endormit  et  se 
réveilla  avec  eux. 

DORMELLES,  comm,  de  Seine-et-Marne,  arrond.  et  à 
23  lîilom.  do  Fontainebleau;  573  hab.  Cli.  do  f.  départe- 
mental do  Moniercau  à  Souppes.  Clotaire  II,  roi  de  Neus- 
trie,  y  fut  défait  par  les  Bourguignons  et  les  Austrasiens, 
en  600. 

DORMEUIL  (Charles  Contât- Desfontaînes,  dit),  acteur 
ot  littérateur,  né  et  mort  à  Paris  {1794-1882).  D'abord 
acteur  comique,  puis  régisseur  général  du  Gymnase,  il 
devint,  en  1S3I,  avec  Poirson,  directeur  du  Palais-Koyal, 
où,  bientôt,  il  no  fît  jouer  que  dos  pièces  comiques.  Eu 
1858,  il  laissa  à  son  (ils  la  direction  de  son  théâtre,  en 
pleine  prospérité,  puis  dirigea  lo  Vaudeville  (1860-18G3). 
On  lui  doit  quelques  vaudevilles,  on  collaboration  avec 
Théaulon  :  le  Télégraphe,  la  Fête  des  marins,  etc.  —  Son 
tils,  Li';0N  Dormeuil,  qui  lui  avait  succédé  commo  direc- 
teur du  théâtre  du  Palais-Royal  en  1858,  et  qui  avait  fondé, 
en  1830,  la  Co;)ic'(/(e-Par/5(e;ifie^  mourut  en  1882. 

DORMEUR,  EUSE  n.  Personne  qui  dort  :  Réveiller  un 
DORMEUR. Il  Personne  qui  aime  à  dormir,  qui  dort  beaucoup  : 
Les  grands  dormeurs  se  refusent  à  tout  ce  qui  leur  présente 
jusqu'à  l'ombre  d'une  fatigue.  (Brill.-Sav.)  —  Adjectiv.  :  Un 
animal  lourd  et  dormeur. 

DORMEUR  n.  m.  Zool.  Nom  vulgaire  d'un  poisson  do 
Saint-Domingue,  qui  est  un  sciénoïde  {lo- 
bules somnolentus),  ot  do  divers  gobioides 
du  gonro  eleotris,  aux  Antilles,  il  Nom 
vulgaire  d'une  variété  de  crabe,  quo  l'on 
prend  dans  les  anfracluosités  de  rochers, 
et  qui,  lors  do  sa  prise,  semble  dormir 
profondôiniMit. 


DORMANTS 


BORNES 


DORMEUSE  n.  f.  Joaill.  Bouclo  d'oroillo, 
formée  d'une  perle  ou  d'un  diamant,  monté 
sur  pivot  ot  serré  par  un  écrou  sur  lo 
côté  intérieur  de  l'oreiUo.  il  Autre  genre 
do  bouclo  d'oreille  qui,  au  lieu  d'un  simnio 
crochet    traversant   lo   lobo   do   l'oreille, 

Eossôde  un  fermoir  permettant  lo  mamtion  on  place  du 
ijon  pendant  le  sommeil. 

—  lîot.  Nom  vulgaire  de  l'hyosérido, 

—  Carross.  Voiture  disposée  pour  qu'on  puisse  .s'y  étendre 


Dormeuse  do  voyago  (IB30). 

ot  dormir  commodément,  n  Sorte  do  fautouil  ou  do  chaiso 

lun^,'iio. 

DORMILLE  m  mil.)  n.  f.  Nom  vulgaire  do  la  locho  do 
nnssi'au  ou  de  rivière. 

DORMILLEUSC  (//  mil.)  n.  f.  Nom  commua  do  la  tor-' 
pillo.  Il  Ou  l'aiipollo  encore  uohman. 

DORMIR  [du  lut.  dormirc,  mémo  sons  ;  Je  dora,  nous  dor- 
mons. Jr  ilurmain,  nous  dormions.  Je  dnrmis,  noua  dormtmcs. 


Je  dormirai,  nous  dormirons.  Je  dormirais,  nous  donnii^ions. 
Durs,  dormons,  dormez.  Que  Je  donne,  que  nous  doi^mions. 
Vue  je  dormisse,  que  nous  dormissions.  Dormant.  Dormi) 
v.  n.  Etre  dans  lo  sommeil  :  Dormir  la  tête  découverte. 
Il  Kire  assoupi  par  l'euuui  :  JiJn  lisant  certains  livi-es,  on 
Dour. 

—  Par  anal.  Etre  mort.  (En  ce  sons,  dormir  est  souvent 
accompagné  do  i:iuol(iuo  complément  qui  en  détermine  la 
signification)  :  Dormir  pour  toujours.  Dormir  pour  7ie  plus 
se  réveiller.  Dormir  du  sommeil  éternel. 

—  Demeurer  sans  mouvement,  être  immobile  :  L'hiver, 
la  nature  oort.  Paris  ne  dokt  jamais.  \\  Paraître  immobile, 
eu  parlant  d'un  objet  animé  d'un  mouvement  très  rapide 
do  rotation  :  Une  toupie  qui  dort. 

—  Se  dit  des  plantes  lorsqu'elles  contractent  leurs 
fouilles  ou  forment  leurs  fleurs  :  La  belle-de-nuit  dort  dans 
la  journée,  il  Se  dit  aussi  do  tous  les  végétaux,  à  l'époque 
où  la  sève  n'est  pas  en  mouvement. 

—  Fig.  Rester  dans  l'inaction,  il  Etre  momentanément 
négligé,  délaissé  :  A/faire  qui  va  dormir  jusqu'à  la  ren- 
trée  des  tribunau.x.  \\  Rester  assoupi,  eu  parlant  d'uno  force 
morale  :  La  pensée  dort  jusqu'à  ce  que  les  sens  la  /•éveil-- 
lent.  Il  S'oublier,  se  négliger,  ne  pas  veiller  sur  soi  :  La 
noblesse  d'extraction  peut  dormir  sans  se  perdre  ;  celle  de 
ca7-actère  ne  peut  sommeiller  sans  périr.  (Chateaubr.)  il  Re- 
poser son  âme,  son  esprit,  ii  S'abandonner  avec  confiance  : 
Il  ne  faut  pas  dormir  sur  la  foi  des  vents. 

—  Dr.  ccclés.  anc.  Un  patronage  laïque  dort  si  le  sei- 
gneur est  hérétique,  Un  seigneur  bônéhcior  hérétique  no 
peut  user  do  ses  droits  avant  son  amendement. 

—  Mar.  Un  compas  dort.  Quand  il  n'est  pas  sensible  aux 
embardées  du  navire,  il  Les  voiles  donnent.  Quand  elles  tom- 
I)cnt  inertes  le  long  des  mâts,  il  Fam.  Laisser  dormir  l'hor- 
loge, Oublier  de  remonter  les  chronomètres. 

—  Loc.  diy.  :  Dormir  sa  réfection.  Dormir  assez  pour  ré- 
parer ses  forces.  {\  ÏGux. )\\  Laisser  dormir  noblesse.  Se  disait 
d'un  gentilhomme  qui,  faisant  du  commerce  pour  qucl([uo 
temps  seulement,  déclarait  ne  renoncer  quo  pour  ce  temps 
à  SOS  privilèges  de  noble,  il  Dormir  sur,  Traiter  avec  len- 
teur, agir  avec  lenteur  au  sujet  de.  ii  Dormir  la  grasse 
matinée.  Dormir  jusqu'à  une  heure  très  avancée  de  la  ma- 
tinée. Il  Dormir  comme  un  loir,  comme  une  mannotte,  comme 
une  souche.  Dormir  très  profondément,  ii  Dormir  comme  un 
sabot,  comme  wie  toupie.  Dormir  en  ronflant  (à  cause  du 
bruit  que  font  la  toupie,  le  sabot,  en  tournant),  n  Dormir 
sur  les  deux  oreilles.  Fig.  Se  tenir  dans  une  profonde 
sécurité.  Il  jVe  dormir  que  d'un  œil.  Ne  dormir  que  sur  une 
oreille.  Dormir  les  yeux  ouverts,  Dormir  en  lièvre,  en  gen- 
darme. Fig.  Dormir  d'un  sommeil  quo  rend  léger  quelque 
préoccupation  ;  veiller  en  paraissant  se  reposer,  ii  Dormir 
à  bâtons  i-oinpus,  Se  réveiller  plusieurs  fois  sans  pouvoir 
faire  un  somme  continu,  ii  Dormir  comme  un  enfant  Jésus, 
Dormir  d'un  sommeil  doux  et  calme,  comme  celui  que  les 
peintres  prêtent  à  l'enfant  Jésus,  n  Dormir  sur  te  j'ôti, 
S'endormir  et,  fig.,  Rester  inactif,  dans  un  moment  impor- 
tant ou  qui  exige  une  certaine  activité  desprit  ou  de  corps. 

Il  Dormir  avec  une  femme.  Dans  le  langage  biblique,  Avoir 
des  rapports  charnels  avec  elle,  il  Ne  pas  dormii-'de  :  1*»  Ne 
pas  dormir  pendant  la  durée  entière  de  :  Ne  pas  dormir 
du  la  nuit;  2"  Ne  pas  dormira  cause  de,  être  excessive- 
ment tourmenté  au  sujet  do  :  Mon  idée  est  utie  fortune,  je 
n'en  dors  pas.  (Balz.)  Il /JoïvnîV  debout,  tout  debout,  Pitre 
pris  d'un  besoin  très  impérieux  de  dormir  ;  s'endormir  dans 
une  position  où  lo  sommeil  est  presque  impossible,  il  Faire 
des  contes  à  dormir  debout,  Dire  des  choses  tellement  ab- 
surdes, tellement  ennuyeuses,  que  les  auditeurs  se  sentent 
pris  d'uno  envie  irrésistible  de  dormir,  n  Ne  savoir  si  l'07i 
dort  ou  si  l'on  veille.  Etre  tout  à  fait  troublé,  déconcerté. 

Il  Laisser  doi^mir.  Ne  pas  éveiller.  —  Fig.  Ne  pas  tirer  profit 
do  :  Laisser  dormir  ses  capitaux.  —  Ne  pas  s'occuper  de  : 
Laisser  dormir  une  affaire. 

—  Prov.  :  Il  n'est  pire  eau  que  l'eau  qui  dort,  Los  ca- 
ractères sournois  sont  les  plus  dangereux,  il  II  ne  faut  pas 
éveiller  le  chat  qui  dort,  Il  ne  faut  pas  pousser  à  agir  un 
méchant  (pii  ne  songe  pas  à  mal.  il  Qui  dort  dîne,  Le  som- 
meil répare  les  forces  et,  plus  génëralemont,  Pendant 
qu'on  dort  on  ne  songe  pas  à  la  nécessité  de  manger. 

Il  Jeunesse  qui  veille,  vieillesse  qui  dort,  signe  de  mort, 
L'insomnie  chez  les  jeunes  gens  (ou  la  mauvaise  habitude 
do  pa.sser  les  nuits  blanches),  ot  la  somnolence  chez  les 
personnes  âgées  présagent  un  fâcheux  dénouement.  Il  Qui 
dort  grasse  matinée  trotte  toute  la  journée,  On  est  obligé 
de  réparer  par  le  travail  do  la  journée  le  temps  ipio  l'on 
a  perdu  en  dormant  trop  lo  matin,  it  Qui  dort  jusqu'au  so- 
leil levant,  vit  en  misère  jusqu'au  couchant,  l^ormir  tard 
n'est  pas  un  moyen  de  s'eiu'icliir.  il  Trop  dormir  cause 
mal  vêtir,  Mémo  sons,  ii  Quand  le  vassal  veille,  le  seigneur 
dort;  quand  le  vassal  dort,  le  seigneur  veille,  l^a  négli- 
gence du  soigneur  profite  au  vassal  et  cello  du  vassal  au 
seigneur,  it  Le  bien  lui  vient  en  dormant.  V.  bien. 

—  V.  a.  On  a  quelquefois  donné  à  ce  verbe  lo  mot 
sommeil  pour  complément,  à  l'exemple  de  Bossuot,  qui  a 
dit  :  Dormez  votre  sommeil,  grands  de  la  terre.  (Boss.) 
C'est  une  très  grande  licence  ;  mais  on  lui  donne  souvent 
aussi  le  mot  somme  pour  régime,  et  co  dernier  abus  a  été 
consacré  par  l'usago  :  Dormir  un  bon  sommk. 

Le  dormir  n.  m.  Action  de  dormir,  disposition  â  dor- 
mir, faculté  do  dormir,  sommeil  : 

Lo  financier  so  plaignait 

Quo  l03  soins  de  la  Proviileuco 
N'oussciit  pas  au  mnrchd  f.itt  vemlro  le  dormir 
Commo  le  manger  et  te  boire. 

La  FONTAINB. 

—  Allus.  niST.  :  P  Tu  dors,  Brutusl  ot  Rome  est  dans 
les  (ers!  Après  la  bataille  do  Pharsalo,  qui  rendit  César 
maiire  de  la  république,  co  grand  politique  songea  â  ga- 
gner i)ar  sa  clémence  ceux  que  ses  armes  avaient  vaincus. 
Parmi  ces  derniers,  Brutns  so  faisait  remarquer  par  l'oxal- 
lation  do  ses  principes  ot  la  sombre  énergie  do  son  ca- 
ractère. Flatté  par  César,  dont  sa  fierté  républicaine  se 
reprochait  les  bienfaits,  il  n'en  était  pas  moins  l'espoir  cle 
ceux  qui  voyaient  lo  salut  de  la  république  dans  la  mort 
du  dictateur.  Des  excitations  secrètes  no  cessaient  d'en- 
tlammer  son  patriotisme;  chaque  jour,  il  trouvait  sur  son 
tribunal  do  prétour  un  écrit  anonyme  contenant  d'amers 
reproches  sur  son  inaction  :  Tu  dors.  Ilrutust  et  Home  est 
dans  les  fers!  ou  bien  :  Tu  dors,  Drutusî  Non,  tu  n'es  pas 
/h'utus!  D'autres  fois,  cos  mots  étaient  jetés  au  piod  do  la 
statue  de  Pompée.  Dans  l'application,  ces  mots  s'emploient 
pour  réveiller  chez  un  tionimo  un  sontuneut  endormi. 

i"  Les  laurlora  de  Mlltlade  m'ompdchont  do  dormir, 
Uéponsu  do  Thémistuclo  à  .ses  amis,  qui  l'intorrogoaicnt 


sur  l'état  do  sombre  mélancolie  auquel  il  semblait  livré 
depuis  la  bataille  do  Marathon. 

-—  Allds.  littér.  : 

!■>  Tout  dort,  et  l'armie,  et  loe  vonts,  et  Neptune, 
Vers  do  Racine,  dans  Ipkigénie  (acte  I*^  scène  i").  Aga- 
momnon  éveille  sou  confident  Arcas,  qui  s'étonne  de  lo 
voir  apparaîtro  longtemps  avant  lo  jour.  (Dans  l'applica- 
tion, co  vers  est  cité  tantôt  dans  un  sens  analogue,  tantôt 
pour  désigner  une  accalmie  politique;  mais,  lo  plus  sou- 
vent, il  s'emploie  d'uno  manière  plaisante  pour  caracté- 
riser un  silence  absolu  ot  inusité.) 

20  On  ne  dort  point...  quand  on  a  tant  d'osprit, 
Allusion  à  un  vers  de  La  Fontaine,  dans  la  fablo  le  Gland 
et  la  Citrouille.  Le  villageois  Garo  vient  de  se  demander 
pourquoi  les  citrouilles  no  sont  pas  placées  en  haut  des 
chênes.  Il  est  à  la  fois  embarrassé  do  répondre  et  enchanté 
de  la  découverte  qu'il  vient  de  faire.  On  rappelle  ce  vers, 
toutes  les  fois  qu'une  personne  fait  une  rédexiou  oiseuse, 
qu'elle  croit  ingénieuse  et  nouvelle. 

Dormi  secure  {Dors  trayiquille),  recueil  de  sermons 
à  l'usante  des  prédicateurs,  publié  en  Angleterre  vers  lo 
milieu  du  xiv  siècle  et  attribué  au  carme  Richard  Maid- 
stone.  {Cet  ouvrage  a  eu  do  nombreuses  éditions.) 

DORMITIF,  IVE  (lat.  dormilivus;  do  donnire,  dormir) 
adj.  Qui  fait  dormir,  qui  dispose  au  sommeil  :  Potion  dor- 

MiriVR. 

—  Substantiv.  au  masc.  :  L'opium  est  un  dormitif  dan- 

!irrcr(.r. 

DORMITION  {si'On  —lat.  donnitio;  de  dormirc,  dormir) 
n.  f.  Terme  que  l'ancienne  liturgie  appliquait  à  la  mort  de 
la  sainte  Vierge,  laquelle  ne  fut  qu  une  sorte  de  court 
sommeil,  la  Vierge  ayant  été,  d'après  la  tradition,  enlevée 
miraculeusement  au  ciel. 

DORMITOIRE  (du  lat.  dormire,  supin  dormitum,  dormir) 
n.  m.  Fam.  et  par  plaisant.  Lieu  où  l'on  prend  ordinaire- 
ment son  sommeil. 

DORMITOR,  massif  montagneux  dos  Alpes  Illyriennes 
(Monténégro  septentr.);  point  culminant  :  2.600  mètres. 

DORMOIR  (rad.  dormir)  n.  m.  Lieu  oii  il  y  a  de  l'ombro 
et  de  l'eau,  où  les  troupeaux  peuvent  so  reposer  au  frais. 

DORN  (Henri-Louis-Egmond),  compositeur  allemand, 
né  à  Kœnigsberg  en  1804,  mort  à  Berlin  en  1892.  Fort 
jeune  encore,  il  écrivit  les  paroles  et  la  musique  d'un 
opéra  intitulé  les  Ecuyers  de  Roland,  qu'il  fit  représenter 
à  Berlin,  ainsi  qu'un  mélodrame  intitulé  le  Magicien.  Suc- 
cessivement, il  donna  de  nombreux  opéras  :  la  Mendiante; 
Abu-Kara  (1831)  ;  les  Filles  volages  (1832);  les  Echevins  de 
Paris  (^1838);  les  Rannerets  d'Angleterre  (1843);  les  Musi- 
ciens d'Aix-la-Chapelle  (1848);  Artaxerxés  (Berlin);  die 
Nibelungen  f  1854)  ;  l'Orage  pendant  l'éclat  du  soleil  (1865)  ; 
le  Courrier  de  Pirna  (1865).  On  doit  encore  à  cet  artiste 
un  Te  Deum,  une  messe  de  Requiem  ot  diverses  composi- 
tions religieuses,  instrumentales,  particulièrement  des 
symphonies  d'une  forme  remarquable.  Sous  le  titre  de  Sou- 
venirs, Dorn  a  publié  son  autol)iographie  (i870).  —  Sou 
fils,  ALKXANDRE-JrLES-PADL  Dom,  né  à  Riga  on  1833,  a 
publié  des  chants  à  une,  deux  et  trois  voix,  et  a  fait  exé- 
cuter au  Caire  une  messe  solennelle. 

DORN  (Johann  Albrecht  Bernard),  orientaliste  russe, 
d'origine  allemande,  né  à  Scheuerfeld  (duché  do  Saxo- 
Cobourg)en  1805, mort  à  Saint-Pétersbourg  en  1881.  Privat- 
docent  pour  les  langues  orientales  on  1825  ;\  Leipzig,  il  fut 
nommé  professeur  à  Kharkov  (18S9):  en  1835,  il  devint 
professeur  d'histoire  et  de  littérature  orientales  à  l'Institut 
asiatique  de  Saint-Pétersbourg.  Quand,  en  1843,  cctto 
chaire  eut  été  supprimée,  il  fut  nommé  premier  bibliothé- 
caire de  la  Bibliothôq^ue  impériale,  puis  directeur  du 
Musée  asiatique.  Il  devint  membre  do  l'Académie  de  Saint- 
Pétersbourg  en  1840  et  correspondant  de  l'Académie  des 
inscriptions  en  1876.  Il  a  publié  do  nombreux  travaux, 
parmi  lesquels  une  Histoire  des  Afghans  (1829);  une  His- 
toire du  Tabaristan,  du  Ruyan  et  du  Mazenderan  (1850). 

DORNACH.  centre  manufacturier  d'AIsaco-Lorraine, 
situé  dans  le  cercle  ot  aux  portes  do  Mulhouse  (Alsace); 
5. 650  hab.  Filatures,  tissages;  ateliers  photographiques. 
Cités  ouvrières. 

DORNAS,  comm.  de  l'Ardèche,  arrond.  et  &  65  kilom. 
do  Tournon,  au-dessus  de  la  Dorno,  affluent  do  l'Erieux  ; 
1.250  hab. 

DoRNA-WATRA,  comm.  do  r A ustro -Hongrie  (Buko- 

vine).sur  la  Bisiritza, affluent  du  Soroth  ;  4.300  hab.  Ch.-l. 
d'un  district  pcu[)lé  de  12.200  liab. 

DORNBIRN,  comm.  d'Ausiro-Hongrio  (Vorarberg),  sur 
un  trilmtaire  du  lac  do  Constance,  lo  Dombirner- Ac\\  ; 
10.700  hab.  Fabrique  do  broderies.  Ch.-l.  d'un  district 
peuplé  de  24.000  hab. 

DORNECK  ou  DORNACH,  bourg  do  Suisso  (cant.  do 
Soleure),  sur  lu  Hirso  ;  i..^:>o  hab.  Dans  l'égliso,  tombeau  do 
Maupertuis.  Victoire  décisive  remportée  par  les  confé- 
dérés sur  les  Autrichiens  pendant  la  guerre  do  Souabe, 
en  juillet  1499.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  do  13.000  hab. 

DORNE  n.  f.  Expression  ancienne  signifiant  Lo  giron 
d'une  femme  ou  la  partie  du  vôtomont,  robo,  cotte  ou 
tablier,  qui  lo  rovfit  :  Ton  giron  est  la  dornk  de  la  vierge 
à  qui  rend  ses  armes  la  licorne.  (A.  d'Aubigné.)  [Los 
femmes  do  l'Aunis,  encore  aujourd'hui,  donnent  co  nom 
à  leur  tablier.) 

DoRNECY,  comm.  do  la  Nièvre,  arrond.  ot  À  S  kiloni. 
do  Clamocy,  sur  l'Armanco,  affluent  do  l'Yonne;  910  hab. 

DORNES,  rh.-l.  de  cant.  do  la  Nièvre,  nrrond.  et  & 
:{2  liiliun.  de  Nevers,  sur  la  Dornette,  sous-allluent  do  la 
Loire,  dans  la  Sologne  bourbonnaise;  2.355  hab.  Patrie 
do  l'abbé  Fauchot.  —  Le  canton  a  9  comm.  et  9.591  hab, 

DORNÈS  (Auguste\  hommo  politique  français,  né  à 
Lyon  en  1799,  mort  A  Paris  o\\  1848.  11  était  fils  du  géné- 
ral Dornès,  mort  ù  Wilna  pendant  la  retraite  Ho  Russie. 
Avocat  à  Metz,  il  fit  une  vivo  opposition  au  gouvernement 
de  la  Restauration,  et  fut  quelque  temps  secrétaire  général 
do  la  préfecture  de  la  Moselle  après  1830.  Quatre  ans  plus 
tard,  il  so  fixa  i\  Paris,  et  devint  un  dos  rédacteurs  du  «Na- 
tional »,  auquel  il  collabora  jusqu'à  sa  mort.  Ses  articles 
so  faisaient  remarquer  par  une  vorve  incisive.  Après  1848, 
Dornès  fut  envoyé  par  le  département  do  In  Moselle  A 
l'Assemblée  constituante.  Lors  do  l'insurroclion  do  Juin, 
Dornès  voulut  aller  porter  des  paroles  do  couciliaiion 
sur  les  barricades.  Il  fut  morlelloment  atteint  d'une  bnlK>. 


DORNEVAL   —  DORSENNE 

DORNEVAL  OU  D'OrnEVAL,  autour  dramatique,  né  à 
Paris  où  il"  mourut  en  17GG.  11  composa  plus  de  soixante 
pièces,  jouées  pour  la  plupart  sur  les  théâtres  des  foires 
Saint-Germain  et  Saint-Laurent.  Il  mourut  pauvre,  comme 
il  avait  vécu.  La  plupart  des  pièces  de  Dorueval,  écrites 
d'une  plume  spirituelle  et  facile,  soit  par  lui  seul,  soit  en 
collaboration  avec  Fuselier,  Le  Sage,  Piron,  etc.,  ont  été 
publiées  dans  le  Théâtre  de  la  foire  (1721-1737). 

DORNO  [l'anc.  Durmu^),  bourg  d'Italie  (Lombardie  [prov. 
do  Pavie]);  4.730  hab.  Eglise  gothique  ancienne. 

DORNOCH,  ville  d'Ecosse,  ch.-l.  du  comté  de  Sutherliind, 
sur  le  Oornoch  Firth,  baie  formée  par  la  mer  du  Nord  sur 
la  côte  orientale  de  lEcosse  ;  2.500  hab.  Station  balnéaire. 

DOROBÉE  n.  f.  Bot.  Section  du  genre  séneçon. 

DOROCHOV  (Jean),  général  russe,  né  en  1762,  mort  à 
Toula  en  1S13.  11  s'était  distingué  dans  plusieurs  guerres 
avant  l'invasion  de  la  Russie  par  l'armée  française. 
Dorochov  fut  chargé  de  tenir  en  échec  les  corps  de 
Davout  et  de  Jérôme  Bonaparte,  puis  il  prit  part  aux 
combats  de  Smolensk,  commanda  1  arrière-garde  de  l'ar- 
mée russe  en  retraite,  fut  nommé  lieutenant  général  pour 
sa  belle  conduite  à  Borodino. 

DOROGOBOUJ,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (gouv.  de 
Smolensk),  sur  le  Dnieper;  5.000  hab.  Ch.-l.  du  district 
de  Dorogobouj  (75.000  hao.).  Cette  ville,  qui  donne  son  nom 
au  diocèse  épiscopal  de  Smolensk  et  Dorogobouj,  fut  en 
partie  brulëe  pendant  la  retraite  de  Moscou. 

DOROHOÏ  ou  DOROHOÏU,  ville  de  Roumanie  (Molda- 
vie), sur  le  Jigia,  alliuent  droit  du  Pruth;  12.000  hab. 

DOROIR  (rad.  dorer,  expression  du  xiv«  s.)  n.  m.  Archéol. 
Petite  broche  d'orfèvrerie,  formant  fermoir  ou  agrafe. 
11  Tout  petit  bijou,  ou  afiquo 
en  faisant  office.  (On  disait 

aussi  DORURE.) 

—  Pàiiss.    Petite    brosse 
pour  dorer  les  pâtes.  Doroir  (pâtiss.). 

DORON  (gr.  dôron,  môme 
sens)  n.  m.  Méirol.  anc.  Mesure  grecque  valant  une  palme 
{palaistê),  ou  quatre  doigts  ou  un  quart  de  pied,  c'est-à- 
dire  74  millimètres. 

DORONIG  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
composées. 

—  Enctcl.  Les  doronics  sont  des  radiées,  très  voisines 
du  genre  arnica.  L'arnica  montana  est  appelée  quelquefois 
doronic  d'Allemagne.  Ce  sont  des 
herbes  vivaces,  à  rhizome  sou- 
vent tubéreux,  à  feuilles  alternes, 
à   capitules  jaunes    longuement 

fédonculés,  qui  habitent  surtout 
es  régions  montagneuses  et 
boisées  de  l'Europe  et  de  l'Asie 
tempérées.  Leurs  parties  souter- 
raines étaient  employées  par  l'an- 
cienne médecine  comme  alexi- 
pharmaques  et  antiépileptiques. 
L'  a  herbe  aux  panthères  »  {doro- 
nicum  pardalianc/ies),  commune 
dans  les  Alpes  et  les  Pyrénées, 
et  fameuse  chez  les  Grecs  et  les 
Arabes,  passait  pour  empoisonner 
les  bèios  féroces.  La  doronic  à 
feuilles  de  plantain  descend  dans 
les  plaines  ;  assez  commune  aux 
environs  de  Paris,  elle  est  culti- 
vée en  bordures,  dans  les  jardins 
d'agrément. 

DOROPHAGE    (du   gr.    dôron ,  Doronic. 

présent,  et  phagetn,  manger)  adj. 

Se  dit  de  celui  qui  vit  de  présents.  (Rabelais  a  inventé  ce 
mot,  pour  l'appliquer  aux  gens  de'  justice.) 

DoROS.  Myth.  gr.  Ancêtre  et  héros  éponyme  de  la  race 
dorif:nne.  (Il  était  fils  d'Hellen  et  d'Orséis,  ou,  selon  d'au- 
tres, fils  de  Deucalion.  Il  émigra  de  la  Phthîotide,  et  se 
rendit  auprès  du  mont  Œta,  où  il  établit  une  colonie  qui 
reçut  le  nom  de  Doride.)  —  Nom  d'un  fils  de  Xanthos. 

DOROTHÉE  n.  f.  Nom,  dans  un  grand  nombre  de  cam- 
pagnes, d'une  variété  do  demoiselle  ou  libellule. 

Dorothée  (saint),  martyr  en  303.  Premier  cubicu- 
laire  de  l'empereur  Dioclétien,  il  jouissait  d'une  grande 
faveur  à  la  cour  de  Nicomédie.  Le  César  Galère  ayant 
accusé  les  chrétiens  do  l'incendie  du  palais  impérial,  qu'il 
avait  lui-même  ordonné,  Dorothée  tomba  en  disgrâce,  et 
fut  arrêté.  Il  mourut  après  de  longs  tourments.  Diociétien 
fit  jeter  son  corps  à  la  mer,  pour  le  soustraire  à  la  vénéra- 
tion des  fidèles.  —  Fête  le  9  septembre. 

Dorothée.  Les  bollandistes  {Acta  sanctorum)  font 
mention,  à  la  date  du  5  juin,  do  quatre  saints  personnages 
du  même  nom  :  Dorothke  (saint),  martyr  vers  363.  [Evoque 
deTyr,  il  soulfrit  la  torture  et  l'exil  sous  Diociétien.  Rendu 
à  la  liborié,  il  vécut  jusqu'à  l'âge  de  cent  sept  ans,  et  fut 
mis  à  mort  par  ordre  de  1  empereur  Julien  l'Apostat.  On  lui 
a  attribué  à  tort  un  catalogue  des  évêquos  de  Byzancc); 
—  DoROTHÉB  (saint),  dit  le  thébain,  ermite  du  iv  siècle.  [Il 
vécut  do  longues  années  dans  une  caverne  près  d'Alexan- 
drie. Plusieurs  disciples,  parmi  lesquels  était  Pallado, 
vinrent  se  mettre  sous  sa  conduite  et  construisirent  un 
monastère,  dont  il  prit  la  direction.  Il  mourut  âgé  do  plus 
de  quatre-vingts  ans]  ;  —  Dorotheiî  (saint),  moine  du  vi"  s. 
[U  fut  archimandrite  du  monastère  dcMajumccn  Palestine, 
et  composa  en  grec,  sur  la  vie  monastique,  un  traité  que 
l'abbé  do  Hancé  traduisit  sous  le  titre  d'Instructions  du 
P.  Dorothée  (Paris,  1686)]  ;  —  Dorothée  (saint),  dit  le  Jeune, 
moine  lu  xi*  siècle.  fU  londa  lo  couvent  de  Chilîotom,  sur 
les  rives  du  Pont-Eoxin]. 

Dorothée,  historien  grec  de  l'époque  aloxandrine.  U 
avait  composé  une  Histoire  d'Alexandre,  que  mentionne 
Athénée;  une  Uistoire  de  Sicile  et  une  Histoire  d'Italie, 
que  citent  Plutarquo  et  Stobéo. 

Dorothée  de  Sidon,  poète  grec  do  l'époque  aloxan- 
drinf;.  Il  avait  composé  un  poômo  astrologique,  dont  nous 
avons  un  frac^cnt  d'une  quarantaine  de  vers. 

Dorothée,  hérétique  du  v«  siècle.  Evoque  do  Mar- 
cianopiile  o.u  Mésio,  zélé  partiBan  de  Ncstorius,  dont  il  sou- 
tint les  erreurs  dans  l'Eglise  patriarcale  do  Constantinoplo. 
Au  concile  d'Ephèse,  qui  s'ouvrit  lo  22  juin  431,  il  refusa 
de  reconnaître  la  doctrine  catholique  sur  l'unité  de  per- 


sonne en  Jésus-Christ  et  la  maternité  divine  de  Marie,  et 
fat  déposé.  L'empereur  Théodosc  le  relégua  à  Césarée  de 
Cappadoce,  où  il  mourut. 

Dorothée,  jurisconsulte  grec  du  VI"  siècle  do  notre 
ère.  Il  a  été  questeur  du  palais  et  professeur  do  droit  à 
Béryte.  Il  a  pris  part  à  la  rédaction  du  Digeste,  des 
Inslitittes  et  du  second  Code  sous  Justinicn.  Il  a  écrit  des 
commentaires  sur  le  Digeste  et  les  Institutes. 

Dorothée  (sainte),  vierge  d'Alexandrie.  Son  his- 
toire est  racontée  par  Rufin  {Histoire  ecclésiastique). 
L'empereur  Maximiu  Da'ia  avait  conçu  pour  elle  une  pas- 
sion si  vive  qu'il  no  put  se  résigner  à  la  condamner, 
même  lorsqu'elle  se  fut  déclarée  chrétienne.  Dorothée, 
redoutant  1  ascendant  de  l'empereur,  s'enfuit  dans  une 
solitude  ignorée  du  monde,  où  elle  vécut  dans  la  péni- 
tence, durant  do  longues  années. 

Dorothée  (sainte),  vierge  et  martyre,  morte  vers  310 
à  Césarée  en  Cappadoce.  Arrêtée  comme  chrétienne  par 
ordre  de  Sapricius,  gouverneur  de  la  province,  elle  con- 
vertit Christa  et  sa  sœur  Callista,  qui,  après  avoir  renié 
le  Christ,  cherchaient  à  la  séduire.  Elle  fut  soumise  à  la 
torture  et  condamnée  à  avoir  la  tête  tranchée.  Comme  on 
la  conduisait  au  lieu  du  supplice,  un  jeune  avocat,  nommé 
Théophile,  lui  entendant  dire  qu'elle  allait  rejoindre 
l'époux  céleste,  lui  demanda  en  riant  des  fleurs  et  des 
fruits  du  jardin  de  son  époux;  mais  il  no  tarda  pas  à  se 
proclamer  lui-même  chrétien,  assurant  qu'un  ange  était 
venu  lui  apporter  des  roses  et  des  pommes  de  la  part  do 
la  martyre.  Le  corps  de  sainte  Dorothée,  transporté  à 
Rome,  y  est  encore  vénéré  dans  l'église  qui  a  reçu  son 
nom.  Tous  les  ans,  le  jour  de  sa  fête,  on  bénit,  devant  ses 
reliques,  des  fleurs  et  des  fruits,  en  souvenir  du  miracle 
rapporté  dans  les  Actes  do  sa  mort.  Sainte  Dorothée  est  la 
patronne  dos  jardiniers.  —  Fête  lo  6  février. 

Dorothée  (confrérie  de  Sainte-),  établie  en  Flandre 
à  la  fin  du  xvi«  siècle,  au  moment  où  la  passion  des  tulipes 
faisait  fureur.  (Elle  fut  longtemps  florissante  etno  disparut 
que  pendant  la  Révolution  française.  Elle  était  composée 
exclusivement  d'amateurs  de  tulipes.) 

Dorothée,  recluse,  née  eu  Prusse  vers  1248,  morte 
en  1304.  Devenue  veuve  à  l'âge  do  quaran*?-ciuatre  ans, 
elle  se  retira  dans  une  cellule  voisine  do  la  cathédrale  de 
Marienwerdcr,  et  en  fit  murer  la  porte.  Elle  mourut  après 
une  réclusion  de  quatorze  mois.  De  nombreux  miracles 
lui  ont  été  attribués.  Une  instance  pour  obtenir  sa  béati- 
fication fut  introduite  pendant  le  grand  schisme,  on  1404, 
auprès  du  pape  Boniface  IX,  qui  résidait  à  Avignon; 
mais  elle  ne  fut  suivie  d'aucun  effet. 

Dorotb.ée  (la)  ,  comédie  de  Lope  de  Vega,  la  seule 
Je  ses  compositions  dramatiques  qui  soit  écrite  en  prose 
(1632).  —  On  la  regarde  généralement  comme  une  autobio- 
i^'rapliie  du  poète.  On  l'y  voit,  tout  jeune  homme,  amoureux 
(l'abord  d'une  certaine  Marphise,  que  ses  parents  marient 
à  un  homme  plus  riche  que  lui.  Il  s'en  console  avec 
Dorothée,  femme  mariée  sans  mari  connu,  richement  en 
tretenue  par  un  prince  étranger,  qui,  pour  lui,  quitte  son 
prince,  vend  ses  meubles,  son  argenterie,  et  veut  travailler 
de  ses  mains.  Mais,  comme  Manon  Lescaut,  Dorothée 
no  tarde  ^'uèro  à  regretter  son  ancien  luxe  et  ses  ri- 
ches amants.  L'amoureux  retourne  à  Marphise,  devenue 
veuve.  Lope  de  Vega  éprouvait  pour  cette  pièce  un  atta- 
chement particulier  et  l'appelle  v  la  plus  aimée  de  toutes 
ses  œuvres  ». 

DOROW  (Guillaume),  antiquaire  allemand,  né  à  Kœ- 
nigsberg  en  1790,  mort  à  Halle  en  1846.  Il  remplit  pendant 
quelque  temps  des  fonctions  diplomatiques,  puis  fonda  à 
Bonn  le  musée  d'antiquités  nationales.  Chargé,  en  1827, 
d'une  mission  en  Italie,  il  dirigea  des  fouilles  en  Étrurie  et 
recueillit  ou  acheta  la  plupart  des  monuments  étrusques 
qui  se  trouvent  au. musée  de  Berlin.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Lieux  de  sacrifice  et  tumuli  des  Germains  et 
des  Boynains  sur  les  bords  du  Mhin  (1819-1821)  ;  Monuments 
de  l'époque  germanique  et  romaine  dans  les  provinces  du 
Mhin  et  de  la  Westpkalie  (1823-1827);  Monuments  de  la 
langue  et  de  l'art  des  anciens  (1823-1824);  Voyage  archéolo- 
gique dans  l'ancienne.  Etrurie  (en  franc.,  1829);  Souvenirs 
de  iSi3  à  iSW  (1843)  ;  Lettres  et  mémoires  (1836-1841). 

DOROZOW,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [district 
de  Laka]);  2.600_hab. 

DOROZSMA,  comm.  d'Austro-Hongrio  (Hongrie  [comitat 
de  Csongrad])  ;  12.400  hab.  Centre  agricole. 

DORP  (Jean),  philosophe  scolastique,  né  en  Hollande. 
Oïl  a  de  lui,  sous  lo  titre  de  Commentum  super  Summula?n 
Jnhannis  Duridani  (1487),  un  ouvrage  rempli  de  subtilités 
piiilosophifjucs. 

DORPAT  ou  Derpt,  ville  de  Russie  (Livonie),  sur 
l'Embach,  tributaire  du  lacPeipous;  34.900  hab.  Longtemps 
disputée  entre  Allemands,  Husses,  Polonais,  Suédois.  Cé- 
h'bre  université  fondée  par  Gustave-Adolphe  en  1G32. 
Fondée  en  1030  par  un  grand-duc  do  Russie  sous  [le  nom 
do  lonrief,  cette  ville  a  repris  officiellement  ce  nom  en 
1889,  et  son  université  a  été  russiliée.  Ch.-l.  d'un  district 
peuplé  de  140.000  hab. 

DORQUE  idork')  n.  m.  Nom  que  les  baleiniers  donnent 
à  une  espèce  de  cétacé,  appelé  aussi  èpaulard. 

DORREGARAY(don  Antonio,  marquis  de  Eraul),  gé- 
néral espagnol,  né  en  1820,  mort  en  Angleterre  en  1881. 
Il  combattit,  de  1836  à  1839,  dans  l'armée  de  don  Carlos, 
puis  dans  l'armée  royale,  et  se  distingua,  en  1859,  dans  la 
guerre  du  Maroc.  Fonctionnaire  à  Là  Havane,  de  1866  à 
1868,  il  fut  accusé  de  vénalité.  Il  entra,  en  1872,  comme 
liculonant-colonel  au  service  de  don  Carlos,  Dorregaray 
battit  à  plusieurs  reprises  les  troupes  régulières  et  fut 
nommé  lieutenant  général  et  marquis.  Les  victoires  d'Ar- 
roviy,  do  Dicastillo,  la  prise  do  Portuf,'a!ete,  consacrèrent 
sa  réputation.  En  1874,  il  devint  capitîiine  général.  Mais 
ses  cruautés  indisposèrent  les  grandes  puissances,  qui 
reconnurent  le  gouvernement  de  Serrano.  H  fut  remplacé 
dans  son  commandoraont,  et  se  rendit  à  Paris.  Revenu  en 
Espagne,  il  reprit  du  service;  il  fut  blessé  et  dut  reculer 
jusqu'en  Navarre,  où  il  commanda  tant  que  dura  l'insurrec- 
tion. Il  .suivit  en  1876  don  Carlos  lorsqu'il  s'enfuit  en  Franco, 
puis  on  Angleterre. 

Dorrit  (la  Petite),  roman  do  Dickens  (1855).  —  L'idée 
générale  que  Dickens  a  prise  pour  point  de  départ  est  très 
.simple  :  un  homme,  autour  de  tous  les  maux  qui  ruinent  sa 
famille,  s'en  prend  à  la  Providence  et,  à  chaque  nouvelle 


814 

catastrophe,  s'écrie  :  c  Ce  n'est  la  faute  de  personne.  »  La 
Petite  Dorrit  est  une  des  œuvres  les  plus  tourt'ues  de  Dic- 
kens ;  elle  fut  composée  au  jour  le  jour  et  se  ressent  des 
préoccupations  que  l'auteur  avait  d'exciter  l'intérêt,  do 
feuilleton  en  feuilleton.  La  plus  grande  partie  de  l'action 
se  passe  dans  la  prison  de  la  maréchaussée  où  Dorrit  est 
enfermé  pour  dettes,  et  où  il  finit  par  s'habituer  à  cette  vie 
cloîtrée,  au  point  qu'il  ne  désire  plus  recouvrer  sa  liberté. 
Sa  fille,  la  petite  Dorrit,  née  et  élevée  dans  la  prison,  est 
une  créature  charmante,  pleine  d'abnégation  et  do  cou- 
rage, elle  convertit  son  père;  c'est  par  elle  que  Dorrit  se 
rattache  encore  un  peu  au  monde  extérieur,  et  c'est  jiar 
elle  qu'il  lui  sera  donné  d'y  rentrer.  Des  récits  accessoires 
ralentissent  le  développement  do  l'action.  Le  livre  manque 
d'unité;  mais  ce  défaut  capital  n'a  pas  empêché  ce  roman 
d'avoir  de  nombreux  lecteurs,  tant  en  Angleterre  qu'en 
France,  où  il  a  été  traduit  par  Hughes  (1858). 

DORSAL,  AIX,  AUX  (du  lat.  dorsum,  dos)  adj.  Anat. 
Qui  appartient  au  dos:  Les  vertèbres  do^sm-bh.  w  Epine 
dorsale,  Système  entier  des  vertèbres  d'un  animal  ver- 
tébré, depuis  la  partie  inférieure  du  crâne  jusqu'à  l'extré- 
mité du  coccyx.  Il  Muscle  dorsal  ou  substantiv.  Le  dorsal. 
V.  l'art,  suiv. 

—  Par  ext-  Situé  sur  le  revers  :  Les  parties  dorsales 
du  pied.  Les  veiîies  doksales  de  la  langue. 

—  Bot.  Qui  naît,  qui  est  inséré,  qui  est  situé  sur  les 
revers  d'un  organe  :  La  partie  dorsale  d'une  feuille. 

—  Entom.  Segments  dorsaux,  Segments  dont  l'ensemble 
forme  le  corselet  d'un  insecte. 

—  Géol.  Qui  forme  une  arête,  qui  naît  de  l'arête  ou 
chaîne  principale. 

—  Ichtyol.  Inséré  sur  !o  dos  :  Nageoires  dorsales. 

—  Méd.  Phtisie  doj^sale.  Consomption  déterminée  par 
des  évacuations  de  sperme  trop   fréquentes. 

DORSAL  (même  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.)  n.  m.  Anat. 
Muscle  dorsal  :  Le  long  dorsal,  il  Adjectiv.  :  Le  mmcle 

DORSAL. 

—  Archéol.  Tenture  que  l'on  suspendait  dans  les 
églises  au  moyen  âge,  derrière  la  chaire  ou  derrière  les 
stalles  du  chœur,  probablement  pour  préserver  du  froid 
les  membres  du  clergé,  ou  bien  encore.  Tapisserie  non 
drapée,  que  l'on  posait  devant  l'autel.  (Les  dorsaux  étaient 
en  étoffe  de  laino,  en  tapisserie  ou  même  eu  cuir  gauifrô 
et  doré.  Au  xvii'  siècle,  il  y  en  avait  encore  dans  l'abba- 
tiale de  Saint-Denis  et  dans  le  chœur  de  la  cathédrale 
de  Paris.)  11  On  disait  encore  dossal,  dorset,  dorselet, 

DOSSELET,  DOSSERIûT  et  DOSSIER. 

—  Mobil.  Pièce  d'étoffe  ou  de  tapisserie,  qu'on  accrochait 
autrefois  dans  le  fond  de  certains  sièges  ou  de  certains 
meubles. 

—  Enctcl.  Anat.  On  distinguo  deux  muscles  dorsaux  : 
le  grand  dorsal  et  le  loiig  dorsal.  Le  grand  dorsal,  lombo- 
humerai  de  Chaussier,  le  plus  large  de  tous  les  muscles  du 
corps  humain,  occupe  la  région  lombaire,  la  région  dor- 
sale et  le  bord  postérieur  du  creux  de  l'aisselle.  Il  s'insère, 
d'une  ])art  aux  apophyses  épineuses  des  vertèbres  lom- 
baires et  sacrées,  aux  apophyses  épineuses  des  six  ou 
sept  dernières  vertèbres  dorsales,  au  tiers  postérieur  de  la 
crête  iliaque  et  aux  trois  ou  quatre  dernières  côtes  ;  d'autre 
part,  au  fond  de  la  coulisse  bicipitale  de  l'humérus.  Il  est 
adducteur  et  rotateur  du  bras  en  dedans  ;  après  la  rotation, 
il  le  tire  en  arrière. 

Le  long  dorsal  est  un  muscle  mince,  allongé  et  terminé 
supérieurement  en  pointe.  Il  naît  de  la  face  postérieure 
du  sacrum  et  d'une  aponévrose  commune  à  tous  les  muscles 
spinaux,  qui  occupe  la  région  sacrée,  la  région  lombaire 
et  une  partie  de  la  région  dorsale.  Il  envoie  des  faisceaux 
en  nombre  variable  :  i"  au  sommet  de  toutes  les  apophyses 
trans  verses  des  vertèbres  dorsales  et  lom- 
baires ;  2"  au  sommet  des  apophyses  épi- 
neuses des  dernières  vertèbres  dorsales  et 
des  premières  lombaires;  3"  au  milieu  de 
l'espace  qui  sépare  l'angle  des  côtes  du 
sommet  des  apophyses  transverses  des 
vertèbres  correspondantes.  U  maintient  la 
colonne  vertébrale  dans  sa  rectitude  et 
la  redresse  lorsqu'elle  penche  en  avant. 

DORSANÈS  ou  DOSANE.  Myth.  Nom 
de  rilèralclès  indien,  selon  Mégasthène. 

DORSANUM  [nom')  n.  m.  Genre  de  mol- 
lusques gastéropodes  cténobranches,  fa- 
mille des  buccinidés,  comprenant  des  for- 
mes à  pied  large,  entier,  obtus  en  arrière, 
à  coquille  turriculée ,  sans  épidémie , 
polie.  (Les  espèces  du  genre  dorsa- 
num  sont  de  taille  médiocre  et  habitent 
les  mers  chaudes  de  l'ancien  monde; 
tel  est  le  dorsamtm  poUlum,  de  l'océan 
Indien.) 

DORSAY  {se  —  du  comte  d'Orsay  [v.  ce 
mot])  n.  m.  Cost.  Long  pardessus  d'homme  pour  l'hiver. 

—  Carross. 
Sorte  de  voi- 
ture do  modo 
anglaise. 

DORSCH 
[dorch')  n.  m. 
Un  des  noms 
vulgaires  des 
jeunes  indi- 
vidus de  la 
morue  com- 
mun e ,  que 
l'on  avait  ja- 
dis    décrits 


Dorsay(cost.). 


Dorsay  (carroBS.J. 


comme  appartenant  à  une  espèce  spéciale,  sous  le  nom 
de   giidiis  callarias.  ii  On  écrit  aussi  dorse.  V.  morue. 

DORSÉ,  ÉE  (du  lat.  dorsinn,  dos)  adj.  Zool.  Dont  le  dos 
est  coloré  autrement  que  le  reste  du  corps. 

DORSENNE  (  Joan-Marie-François  Lepaige  ,  comte  1, 
général  français,  né  à  Ardres  (Pas-de-Calais)  en  I773, 
mort  à  Paris  en  1812.  Il  s'enrôla,  en  1791,  dans  le  bataillon 
du  Pas-de-Calais,  fit  les  campagnes  de  la  Révolution,  se 
distingua  en  Egypte  et  devint,  on  1805,  major  des  gre- 
nadiers à  pied  de  la  gardo.  Il  montra  la  plus  brillante 
valeur  à  Austerlitz,  à  Eylau,  à  Essling  et  à  Wagram, 
devint  général  do  division  en  1809,  commanda,  en  1811» 
l'armée  du  Nord  on  Espagne,  y  remporta  les  victoires  de 
San-Martin  do  Terres  et  d'Astorga,  et  succomba,  à  son 


815 

Hïtour  on  Franco,  aux  suites  do  l'opàration  du  trc^pan, 
uéoossitée  par  uiio  blossuro  iju'il  avaii  ro^-uo  ù  Essliug. 

DORSENNUS  DU  DOSSENUS.  pûùto  latin  du  il"  siùclo 
av.  J.-C.  Il  citmposa  dos  cuniodu-s  et  dos  atcllanos.  Ho- 
race (ùp.  H,  1 .  V.  1  T;î  )  nous  apprend  qu'il  oxcollait  dans  los 
rôles  do  parasites  gourmands,  tandis  qu'il  était  médiocro 
dans  tous  los  autres  ;  et  cela,  parco  qu'il  no  songeait  qu'au 
succès  inmiodiatqui  remplissait  sa  bourse.  Peut-être  faut-il 
rooonnaitro  son  opitapho  dans  cotto  inscription  citùo  de 
Sonèquo  ;  a  IJospes ,  resisie,  et  supliiam  Dossciini  lege.  » 
{Ami,  arr6te-toi,  ot  lis  la  sophia  de  Uursounus.) 

DORSENNUS  ou  DosSENUS,  personnage  bouffon  de 
la  t'arco  aïollano.  Il  ligurait  le  pendant  orguoilloux  et 
boulli,  ainsi  que  lo  sorcier  ot  lo  disour  de  bonne  aven- 
ture. 11  abusait  do  la  crôdulitii  dos  bonnes  gens  pour  se 
faire  payer  grassement  ses  consultations.  Novius  a  mis 
sur  la  scène  doux  Dorsonnus,  rivaux  l'un  do  l'autre.  Dor- 
sonnns  otait  toujours  représenté  avec  le  dos  rond  ot  voûté. 
Lo  type  de  Dorsonnus  a  survécu  dans  lo  rùle  du  Docteur 
do  la.  comédie  italienne. 

DORSET  {se)  adj.  So  dit  d'une  variété  de  la  race  ovine 
anglaise  sontkdown.  (V.  co  mot.)  ii  Substantiv.  :  Les  dor- 
SKTS,  Les  moutons  de  cotto  race. 

DoRSET  {coMTB  dk),  comté  du  sud-ouest  do  l'Augle- 
torro,  sur  la  Manche.  Superf.  :  2.550  kil.  carr.  ;  194.520  hab. 
Le  territoire  est  sillonné  do  hauteurs  crayeuses  [dowiis) 
qui  renferment  les  carrières  de  Portlaud.  Comté  tout  agri- 
cole. Capit.  Dorchestei\ 

DoRSET  (Thomas  Sackvillb,  comte  de),  homme 
d'Ktat  et  poèto  anglais,  né  à  Witham  (.Sussex)  on  1527, 
mort  en  IGOS.  Sa  famille  remontait  à  ïlerbrand  de  Sack- 
villo  (ou  Sacheville),  guerrier  normand  qui  vint  en  Angle- 
terre à  la  suite  de  Guillaume  le  Conquérant.  Il  fut  élu 
membre  de  la  Chambre  dos  communes,  à  l'âge  de  vingt 
ot  un  ans.  Il  publia  le  Miroir  des  mayistrals  ;  puis,  en  1561 . 
fit  représenter  sa  tragédie  de  Govboduc,  premier  ouvrage 
dramatique  en  vers  du  théâtre  anglais.  Il  entra  à  la  Cham- 
bre des  lords  à  la  mort  do  son  père  (1566),  négocia,  à 
Paris,  le  mariage  de  la  reine  Elisabeth  avec  le  duc  d'An- 
jou, fut  un  des  juges  du  duc  de  Norfolk  et  de  Mario 
Stuart,  et  fut  chargé  do  signifier  à  cette  princesse  l'arrêt 
qui  la  frappait.  Exilé,  il  fut  rappelé  à  la  mort  de  Leices- 
ter,  et  nommé  grand  trésorier.  Il  présida  la  commission 
qui  condamna  à  mort  lo  comte  dEsscx.  Jacques  1*'  lo 
créa  u  comte  de  Dorset  ». 

DORSET  {Edouard  S.\cKviLLE,  comte  de),  petit-fils  du 
précédent,  né  à  Londres  en  1590,  mort  à  Witham  on 
i(j52.  Il  commanda  les  troupes  envoyées  par  Jacques  I*"^  à 
l'électeur  palatin  pendant  la  guerre  de  Trente  ans,  entra 
au  conseil  au  retour  d'une  ambassade  en  France  et  jouit 
de  la  plus  grande  faveur  sous  Charles  l",  qu'il  essava 
vainement  de  ramener  dans  la  voie  constitutionnelle,  mais 
auquel  il  resta  fidèle  dans  ses  malheurs. 

Dorset  (Charles  Sacrville,  comte  de),  fils  du  précé- 
dent, né  en  1637,  mort  à  Bath  en  1706.  Il  accompagna, 
en  1665,  le  duc  d'York  envoyé  contre  les  Hollandais  et 
composa,  avant  une  bataille  navale,  lo  chant  intitulé  :  To 
ail  you  ladies  now  at  land,  qui  est  resté  populaire  dans  la 
marine  an-'laise.  Sous  Jacques  II,  il  fut  révoqué  de  ses 
fonctions  de  lord-lieutenant  de  Sussox.  Lord-chancelier  à 
la  cour  de  Guillaume  III,  il  y  était  réputé  comme  bel 
esprit.  Ses  poésies  ont  été  publiées  par  Johnson  (1780). 

DORSIBRANGHES  n.  m.  pi.  Groupe  d'annélides  errantes, 
comprenant  celles  qui  possèdent  dos  branchies  pectiuéos 
ou  arborescentes,  placées  sur  leurs  rames  dorsales.  (Les 
araphinomes  sont  un  des  types  les  mieux  caractérises  des 
dorsibranches.)  —  Un  dousibranche. 

DORSIFÈRE  ^du  lat.  dorsion,  dos,  et  ferre,  porter)  adj. 
Zool.  Qui  porte  quelque  chose  sur  le  dos. 

—  Bot.  Feuilles  aoi-sifi'res.  Feuilles  au  dos  desquelles 
sont  attachés  les  organes  do  la  fructification.  Il  on  dit 

aussi  DORSIGÈRE. 

DOR5IFIXE  (du  lat.  dorsum,  dos,  ot  fixus,  attaché)  adj. 
Se  dit  d'une  anthère  qui  est  fixée  par  sa  face  dorsale  à 
l'extrémité  du  filet. 

DORSIVENTRAL,  ALE,  AUX  [van)  adj.  Bot.  Dont  la 
croissance  se  fait  par  moitiés  divorsomont  conformées  :  une 
dorsale,  l'autre  ventrale. 

—  Encycl.  Certains  membres  végétaux  sont  caractérisés 
par  leur  organisation  dorsiventrale  ;  ce  type  de  structure 
est  un  des  éléments  de  la  délinition  do  la  feuille  chez  les 
plantes  supérieures  (muscinées,  cryptogames  vasculaires 
et  phanérogames),  tandis  que  la  tigo  et  la  racine  sont 
caractérisées  par  leur  symétrie  rayonnéo.  Il  est  vrai  que 
des  adaptations  secondaires  peuvent  faire  app;iraître  l'or- 
ganisation dorsivontralo  chez  des  organes  primitiv(;inont 
rayonnt's  {rhizomes,  pédicollcs  floraux,  par  exemple). 

DORSO-ACROMIEN  on  DORSO-SUS-ACROMIEN  [.tu-za, 
7iti-in}  ailj.  et  n.  m.  Aiiat.  So  du  «In  innsrlo  trapèze. 

DORSO-COSTAL,  ALE,  AUX  [slal';  a.lj.  Anal.  Se  dit  des 
muscles  dentelés. 

—  n.  ni.  :  Un  dorso-costai.. 
DORSO-SCAPULAIRE  (ska,  1er')  adj.  ot  n.  m.  Anat.  So 

dit  du  [Must'lo  rlidiiibnido. 

DORSO-SUS-ACROMIEN  adj.  et  n.  V.  DORSO-ACROMIRN. 

DoRSTEN,  ville  d'Allemagne  fPrusso  [prov.  do  Wost- 
nhalio]),  sur  la  Lippe  ;  3.600  liab.  Tissage  do  toilos,  fa- 
bri'(Uo  du  <rliaisos. 

DoRSTFELD,   bourg   d'AIlcmagno    (Prusse   [prov.  do 
^\Vst|lllaliH)).  sur  l'Ernschcr, 
aflluent  du  Hhin  ;  5.200  hab. 

DORSTÉNIE  (sté-nî)  n.  f. 
Genre  do  plantes,  du  groupe 
dos  morées. 

—  Encyci,.  Los  dorslénics 
sont  des  lierbes  vivacos  ou 
de  petits  arbrisseaux,  à  fouil- 
les toutes  radicales,  ù  suc 
laiteux,  de  l'Amérique  tropi- 
cale principalement ,  dont 
les  llours,  unisexuites  et  mo- 
noïques ,  sont  situées  dans 
les  alvéoles  d'un  réceptacle 
charnu,  aplati  ou  concave, 
ù  r:ontrjur  arrondi  ou  angu- 
leux, lia  racine  do  dorstfiiia  /iraillintifiifi,  coanyio  an  hrénW 
80U8  le  nom  do  contrayerva,  y  passait  pour  guérir  los  mor- 


DORSENNUS 


DORVAL 


Dorstiînio  :  a,  fruit. 


sures  des  serpents  venimeux  ;  la  médecine  l'a  employée 
comme  excitante,  diaphorétiquo  et  antiseptique. 

DORSUAIRE  {su~êr')  n.  m.  Nom  ancien  d'un  poisson  an- 
])artenant  â  la  famillo  des  sparîdos,  lo  pimelepUrus  Jndi- 
cas,  do  lucéan  Indien. 

DORTAN,  comm.  de  l'Ain,  arrond.  et  à  2t  kilom.  do 
Naiitua,  sur  le  ruisseau  d'Arbont,  affluent  do  la  Bionno  ; 
1.299  liab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 

DORTET  DE  Tessan  {Louis-Urbain),  ingénieur  hy- 
drograi>iio  français,  uiombre  do  l'Académio  des  sciences 
(1858),  né  au  Vigan  en  180-1,  mort  à  Paris  ou  1879.  Outre 
dos  Mémoires,  on  a  do  lui  une  édition  annotée  do  la  Des- 
cription des  côtes  de  l'Alf/érie  d'A.  Bérard,  et  la.  P/i y sique 
dans  le  Voi/a/je  autour  du  monde  d'A.  du  Petit-Thouars. 

DORTMANNE  n.  m.  Bot.  Syn.  do  lobklie. 

DoRTMUND  (lat.  Tremonia  [vx  franc.  TVemoiffne]),  villo 
d'.\lleniagno  (Prusse [prov.  deWest- 
phaliol),  sur  l'Emscher,  affluent  du 
Khin;  111.235  hab.  Ch.-l.  do  cercle. 
Dortmund  est  une  des  plus  importan- 
tes cités  du  groupe  manufacturier 
delà  Westphalie.  Industrie  sidérur- 
gique, exploitation  de  la  houille,  fa- 
brication de  matériel  de  chemin  de 
1er,  do  savon,  de  bougies,  de  bièro, 
manufacture  de  tabac,  commerce  do 
céréales,  etc.  Dortmund  est  aussi  uno 
ville  curieuse  par  ses  églises  :  celle 
de  Sainte-Marie  et  celle  des  Domini- 
cains, où  l'on  voit  quelques  tableaux  Armes  de  DortmuQd. 
anciens  do  l'école  de  Westphalie,  la 

grande  Reinoldikirche,  bâtie  de  1421  à  1450,  qui  possède 
d'anciens  vitraux  et  des  sculptures  sur  bois  du  xv"  siècle. 
—  Le  cercle  de  Dortmund  a  216  kilom.  carr.  et  78.000  hab. 

—  Histoire.  Dortmund  apparaît,  dès  899,  comme  palais 
des  empereurs  d'Allemagne  ;  les  Othons  y  possédaient  en 
outre,  dès  lo  x'  siècle,  une  Monnaie;  dès  le  xiV,  elle  de- 
vient villo  hanséatique  puissante  ;  la  sainte  Vehme,  ce  tri- 
bunal occulte  qui  existait  en  Germanie  pendant  les  xiii* 
xiy"  et  xv"  siècles  pour  la  punition  des  grands  que  leur 
puissance  mettait  à  l'abri  des  poursuites  ordinaires. y  pos- 
sédait une  de  ses  principales  cours.  Pendant  la  guerre  de 
Trente  ans,  elle  perdit  toute  son  importance;  en  1803,  elle 
fut  jointe  aux  possessions  de  Nassau-Orange;  en  1808,  au 
grand-duché  do  Berg;  en  1815,  à  la  Prusse. 

DoRTMUND-EMS  (cANAL  de),  canal  d'Allemagne,  des- 
tiné à  relier  la  Westphalie  aux  ports  do  la  mer  du  Nord 
par  l'intermédiaire  de  l'Ems.  Longueur,  280  kilom.;  lar- 
geur, 30  à  32  mètres  ;  profondeur,  2  à  3  mètres  ;  20  écluses, 
surélévateur.  H  fut  commencé  en  1894  ;  son  point  terminus 
est  Dortmund. 

DORTOIR  (du  lat.  dormitorium,  mémo  sens)  n.  m.  Salle 
qui  contient  les  lits  do  tous  les  membres  ou  d'une  partie 
des  membres  d'une  communauté  :  Un  dortoir  de  couvent, 
de  lycée. 

—  n.  m.  Econ.  rur.  Syn.  de  dormoir.  V.  ce  mot. 

DORTOUS  DE  Mairan  (Jean-Jacquôs).  Biogr.  V.  Mai- 

RAN. 

DORUM,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  Tprov.  do  Hano- 
vre]), non  loin  du  Weser,  près  de  l'embouchure  de  ce  fleuve 
dans  la  mer  du  Nord;  1.720  hab.  C'est  lo  chof-liou  d'une 
petite  contrée  appelée  Wursten  et  la  résidence  d'un  bailli. 

DORURE  n.  f.  Art  d'employer  l'or  on  feuille  et  l'or  moulu, 
et  do  l'appliquer  sur  los  métaux,  le  marbre,  les  pierres,  le 
bois,  la  peinture  et  diverses  autres  matières,  ii  Action  de 
dorer,  ii  Or  employé  pour  dorer,  il  Objet  d'or  ou  doré. 

—  Fig.  Eclat  e.xtérieur,  superficiel:  La  politesse  est  une 
sorte  de  dorure,  gui  cache  souvent  ce  gui  est  faux  en  lui 
donnant  de  l'éclat.  (Beauch^ne.) 

—  Archéol.  Tour  do  coiffure  en  orfèvrerie  ou  passomon- 
Icrio,  qui  accompagnait  le  chapeau  des  femmes  au  moyen 
âge.  {La  dorure  surmontait  le  front  et  pouvait  recouvrir 
la  région   temporale  avec    des    pièces 

accessoires  en  rosettes  flxéos  à  la  che- 
velure par  dos  épingles.  La  coiffure  des 
femmes,  en  certaines  régions  do  llndo, 
notanmient  dos  bayadôres,  donne  au- 
jourd'hui l'idée  la  plus  exacte  do  ces 
dorures,  jadis  portées  en  Europe.  Los 
dorures  de  coiffures  demeurèrent  à  la 
modo  jusqu'à  la  fin  du  xvi"  s.) 

—  Pâtiss.  Préparation  composée  do 
jaune  d'oeuf  délayé  dans  du  lait  ou  do 
l'eau,  employée  pour  dorer  les  pâtes. 

Il  Donnée  de  carême.  Cette  mômo  pré- 
paration faite  avec  des  œufs  do  brocnot. 

Il  Action  de  dorer  les  pâtes  ;  état  qui  en 
résulte. 

—  Techn.  Couvercle  on  gros  papier 
chargé  d'une  mince  couche  do  terre,  que  l'on  établit  sur 
le  pot  du  petit  fourneau  destiné  à  la  cuisson  des  pipes, 
après  l'enfournement  ot  avant  la  mise  en  feu. 

—  Encycl.  Dorure  des  métaux.  Les  procédés  de  dorure 
des  métaux  sont  nombreux.  On  peut,  cependant,  les  rame- 
ner à  sept,  qui  sont  :  la  dorure  par  immersion  ou  an  trempé; 
la  doi'ure  au  feu  ou  an  mercure;  la  dorure  à  la  feuille;  la 
dorure  à  la  pâte;  la  dorure  électro-chimiguc  ou  galvano- 
plasligue  ;  la  dorure  de  l'argent,  et  onfln  la  dorure  du  sine. 

Quel  que  soit  lo  procédé  do  dorure  employé,  il  faut,  en 
premier  Heu,  opérer  le  décapage  du  métal  à  dorer.  On  em- 
ploie généralement,  pour  cela,  un  mélange  aqueux  d'acido 
sull'uriquo,  d'acide  azotique  et  do  chlorure  do  sodium. 
Après  lavage  dos  pièces  décapées,  on  les  plonge  dans  le 
bain  à  brilhnter,  composé  d'azotato  do  bioxydo  do  mor- 
curo,  d'acido  sulfuriquo  et  d'eau.  C'est  alors  que  l'on  pro- 
cède â  l'opération  do  la  dorure  proprement  due. 

La  ilorurc  par  immersion  ou  au  trempé  consiste  ù  plonger 
la  piéi'o  ù  dorer  dans  une  solution  de  perchloruro  d'or,  do 
pyrophosphatf»  do  soude,  d'acido  cyanhydri(iuo  et  d'eau. 
Cette  immersion,  qui  dure  do  25  à'so  socondes,  so  fait  6 
chaud. 

La  dorure  an  feu  ou  au  mercure,  qui  est  lo  procédé  lo 
plus  anciennement  connu,  s'opèro  en  appliquant  sur  les 
objets  à  doror  un  amalgame  d'or,  puis  A  chaulfer  ces  objets 
aliu  d'obtenir  la  volatilisation  du  mercure.  Cette  dorure 
est  mato  ;  on  peut  la  rendre  brillante  on  lu  brunissant. 

Lu  dorure  à  la  feuille  s'obtient  en  plongeant  la  pièce 
dans  uno  solution    mercurioUo,  puis   en    appliquant  les 


Doruro  (U80). 


fouilles  d'or.  On  chauffe  le  tout,  ensuite,  pour  volatiliser  lo 
mercure.  Ou  a  ainsi  une  dorure  mate  que  l'on  peut  brunir. 

La  duru7'e  à  la  pâte  se  fait  au  moyen  de  divers  procédés 
à  laide  desquels  on  prépare  dos  matières  pâteuses,  li- 
quides ou  pulvérulentes  tenant  do  l'or  en  suspension.  On 
appUquo  ces  matières  sur  les  objets  à  dorer,  ot  on  les  fait 
sécher  dans  les  deux  premiers  cas;  la  chaleu*  ou  le  bru- 
nissage laissent  l'or  adhérent  au  métal.  Ce  modo  de  do- 
rure prend  difioronts  noms,  suivant  le  mode  d'étendago  do 
la  mixture.  On  a  ainsi  la  doruro  au  bouchon,  au  pouce,  ou 
au  pinceau. 

La  dorure  élcctro-chiynique  ou  galvanoplastique  emploie 
les  mêmes  métliodos  quocelles  usitéespour  l'argenture  des 
métaux.  Kilo  se  fait  également  à  froid  ou  à  chaud.  L'or 
remplace  tout  simplement  l'argent.  V.  galvanoplastie. 

Dorure  de  l'argent.  Il  y  a  plusieurs  procédés  pour  dorer 
l'argent  ;  mais  lo  plus  généralement  employé  est  la  doruro 
au  trempé.  Pour  cela,  on  fait  bouillir  pendant  une  demi- 
heure  la  pièce  d'argent  à  dorer,  soigneusement  gratto- 
boesséo,  dans  le  bain  d'or  au  pyrophosphate,  additionné 
de  quelques  gouttes  d'acide  cyanhydrique. 

Dorure  mate  .mr  zinc.  Pour  la  dorure  du  zinc,  on  com- 
mence par  recouvrir  le  métal  d'une  couche  do  cuivre  rougo, 
puis  on  le  porte  dans  un  bain  d'argent.  Après  rinçage,  on  lo 
plonge  dans  une  faible  solution  d'azotate  de  bioxyde  de  mer- 
cure, et  on  le  place  dans  un  bain  d'or  galvanique  chaud. 

La  dorure  s'exécute  non  seulement  sur  les  métaux,  mais 
encore  sur  diverses  matières  :  la  porcelaine,  le  verre,  lo 
bois,  etc.  Les  procédés  employés  diffèrent  très  peu  de  ceux 
de  l'argenture  sur  ces  mémos  matières, 

La  dorure  de  la  porcelaine  s'obtient  en  mélangeant  do 
l'or  pulvérulent  avec  un  fondant  et  en  l'appliquant  au  pin- 
ceau, comme  s'il  s'agissait  d'une  peinture.  Sous  l'action  de 
la  chaleur  du  four,  la  mixture  dorée  fond  et  s'incruste  dans 
la  porcelaine. 

La  dorure  du  verre  s'exécute,  soit  à  la  feuille  on  faisant 
usage  d'une  mixture  gommeuse  qui  assure  l'adhérence  do 
l'or  sur  le  verre,  soit  en  employant  la  cuisson,  soit  encore 
par  les  procédés  électro-chimiques,  après  métallisation 
des  parties  du  verre  qui  doivent  recevoir  la  doruro. 

Le  bois,  le  papier,  le  carton,  certaines  matières  textiles 
sont  également  soumis  à  la  dorure.  Pour  les  trois  pre- 
miers corps,  on  commence  par  recouvrir  le  bois,  lo  carton 
ou  le  papier,  d'un  enduit  appelé  itnpression  et  composé  do 
céruse,  do  litharge et  d'huile  siccative;  on  ponce  cet  en- 
duit ensuite,  pour  avoir  une  surface  polie.  Sur  la  couche 
d'enduit  poncé,  on  applique  \q  mordant  ou  pincelier,  résidu 
qui  remplit  le  fond  des  camions  dans  lesquels  les  peintres 
nettoient  leurs  brosses.  Sur  ce  mordant  so  posent  les 
feuilles  d'or. 

Pour  obtenir  l'adhérence  de  l'or,  on  fait  usage  souvent, 
lorsqu'il  s'agit  de  dorer  les  tranches  des  livres,  de  colle 
sur  laquelle  s'appliquent  les  feuilles  d'or. 

La  dorure  des  textiles  s'obtient  après  métallisation 
préalable  dos  fils.  V.  métallisation. 

DoRUS  PArabe,  un  des  derniers  néo-platoniciens 
fidèles  à  l'hellénisme.  Ami  de  Damascius,  il  vivait  vers 
l'an  530.  Il  a  peut-ôtro  aidé  à  la  transmission  des  ouvrages 
d'Aristote  aux  Arabes. 

DORUS  (Vincent-Joseph  Van  Steenkiste,  dit),  flûtiste 
français,  né  à  Valcnciennes  en  1812,  mort  à  P^tretat  en 
is7(î.  Il  fut  élève  de  Guillou  au  Conservatoire,  oii  il  obtint 
le  premier  prix  en  I828.  Virtuose  remarquable,  il  entra  à 
l'orchestre  de  l'Opéra  en  1834,  fit  partie  de  la  société  des 
concerts  du  Conservatoire,  et  fut  nommé  professeur  dans 
cet  établissement  on  1858,  on  remplacement  de  Tulou.  Il  a 
publié  un  certain  nombre  de  compositions  pour  son  iu- 
slrumcnt. 

Dorus-GRAS  (Julie  -  Aïmôo  -Joseph  Van  Steenkiste), 
cantatrice  française,  épouse  do  Gras,  violoniste  de  l'Opéra, 
et  sœur  du  précédent,  née  à  Valenciennes  on  1805,  morto 
à  Paris  on  1896.  Elle  sortit  du  Conservatoire  en  1823, 
avec  le  premier  prix  do  chant.  Elle  débuta  au  théâtre  do 
la  Monnaie  do  Bruxelles,  puis  à  l'Opéra  de  Paris,  dans 
l'emploi  des  premières  chanteuses  légères  (1830),  dans  le 
Comte  Org.  y  fut  accueillie  avec  la  plus  grande  faveur,  ot, 
biontét,  fournit  à  ce  théâtre  une  carrière  brillante.  EIlo  fit 
un  gr.-ind  nombre  de  créations,  dans /foôerNeZ>(«6/e  (Alice), 
Don  Juan  (Elviro),  la  Juive  (Eudoxio),  les  Huguenots  (Mar- 
gtierito),  lienvrnuto  CelUni,  Charles  VY  (Isabelle),  etc.  Elle 
quitta  l'Opéra  on  1845,  se  fit  entendre  en  province,  puis 
obtint  do  grands  succès  à  Londres,  dans  le  répertoire  ita- 
lien. Ello  so  retira  do  la  scène  on  1850. 

DORVAL  (J/nrie-Thomase-Amélie  Dei.aunay,  connuo 
sous  lo  nom  de  M™*),  actrice  française,  née  â  Loriont  on 
1798.  morte  à  Paris  eu  1819.  Fille  do  comédiens  do  pro- 
vince, elle  parut  tout  enfant  sur  les  planches  et  épousa,  A 
seize  ans,  l'acteur  Allan  dit  Dorval,  qui  mourut  plus  tard 
en  Russie.  Ses  débuts  furent 
difficiles;  ollo  dut  jouer  le 
drame  ot  révéla  son  talent 
dans  Trente  ans  on  la  Vie  d'un 
j'o»c»»*.  Depuis,  ello  joua  à  la 
l*orte-Saint-Martin,  â  la  Ko- 
naissance ,  à  la  Coniédio- 
Prançaise,  â  l'Odéon  et  do 
nouveau  â  la  Porto  Saint- 
Martin.  Tendre,  passionnée, 
d'une  grande  puissance  d'é- 
motion ,  Marie  Dorval  por- 
sonnifla  avec  éclat  los  plus 
grandes  héroïnes  du  drame 
romantique.  Parmi  ses  plus 
belles  créations,  nous  cite- 
rons :  Adèle  d'Antonif,  Ma- 
rion  Delorme  dans  la  pièce  do 
ce  nom  par  Victor  Ilut;o,  Ca- 
tarinad  Angch,  Kitty  lîoll  do 
Chatterton  (1834),  Lucrèce 
dans  la  pièce  do  co  nom  par 
Ponsard.  Marie-Jeanne  dans  la  pièce  do  co  nom  par  Dou- 
nery.  l?'llo  épousa  on  secondes  noces  lo  journaliste  Merlo. 
En  1829,  il  s'établit,  entre  ollo  ot  Alfred  de  Vigny,  dos  rolu- 
lions  d'umour  <pii  durèrent  six  années.  Quand  ello  lo  trahit 
ot  l'abandonna  pour  Alexandre  Dumas,  le  poète  on  tos- 
senlit  une  grnndo  dou-lour,  dont  on  trouve  les  traces  dans 
lo  Journal  d'un  poéta  ot  dans  la  Colère  de  Samson.  Mario 
Dc*rvul  fut,  selon  l'oxprossion  do  George  Sand,  une  dos 
[lins  grandes  actrices  et  dos  moillciiros  femmes  du  siècle, 
kilo  mourut  dans  la  pauvreté,  après  uno  longuo  maludio. 


Mario  Dorval. 


DORVAULT 


DOS 


DORVAOLT  (François -Laurent -Marie),  pliarmacien 
français,  né  à  Saint-Etienne-do-Montluc  en  isis,  mon  à. 
Paris  en  1879.  Interne  des  hôpitaux  en  1840,  puis  lauréat 
do  l'Ecole  de  pharmacie  en  1841,  il  s'établit  ruo  de  La 
Feuillade  et  composa  un  répertoire  de  pharmacie  pratique, 
rOfficine,  dont  la  première  édition  est  de  1841  et  qui  fut 
édité  souvent  depuis.  Il  fonda  la  Pharmacie  centrale  de 
France,et  contribua  pour  une  large  part  au  perfectionne- 
ment pharmaceutique. 

DORVEILLER  [vé-ill-é  [It  mil.]  —  contract.  de  dormir  et 
de  veiller)  v.  n.  Dans  la  basse  Normandie,  Etre  dans  le 
demi-sommeil,  dans  cet  état  d'assoupissement  qui  tient  le 
milieu  entre  la  veille  et  le  sommeil. 

DoRVIGNT  (Louis-François  ABCHAMB.tuLT,  dit),  auteur 
et  acteur  comique,  né  et  mort  à  Paris  (1742-1S12),  fils, 
dit-on,  de  Louis  XV  et  d'une  pensionnaire  du  Parc  aux 
cerfs.  Après  la  mort  de  Louis  XV,  qui  l'avait  soutenu  de 
ses  libéralités,  il  se  fit  acteur  chez  Nicolet,  puis  écrivit 
des  vaudevilles,  des  parades.  Il  créa  doux  types  qui  sont 
devenus  populaires  :  Janot  et  Jocrisse.  Janoi  ou  Les  batlus 
payent  l'amende  (1779)  fit  courir  tout  Paris  aux  Variétés. 
Beaucoup  plus  tard,  Dorvigny  fit  succéder  à  Jauot  un 
autre  type  non  moins  plaisant  :  le  Désespoir  de  Jocrisse 
(1808),  Jocrisse  congédié  {li03).  Jocrisse  jaloux  (1804),  Jo- 
crisse au  bal  de  l'Opéra  (1808). 

DORVO  (Hyacinthe),  auteur  dramatique  et  romancier 
français,  ne  à' Rennes  en  1769,  mort  à  Fontaineljleau  en 
1851.'  FHs  d'un  procureur,  il  se  rendit  à  Paris  au  début 
de  la  Révolution,  et  se  mit  à  écrire  pour  le  théâtre.  On  lui 
doit  do  nombreuses  comédies,  pour  la  plupart  en  vers,  et 
dont  plusieurs  eurent  du  succès,  notamment  :  les  Trois 
héritiers  (1793);  le  Faïur  Député  (1795)  ;  Je  cherche  mon  père 
(1797);  les  Parents  (1800);  Figaro  ou  Tel  père  tel  fils  (liai); 
les  Jemies  Femmes  (1802)  ;  le  Père  ambitieux  (1810)  ;  la  Cou- 
sine AUert  (1810);  etc.;  des  drames,  dont  deux  obtinrent 
un  très  grand  succès  :  Frédéric  à  Spandau  (1804)  et  Fli- 
sabelh  ou  les  Exilés  en  Sibérie  (1807).  On  lui  doit  encore 
des  romans,  des  épîtres,  un  poème,  etc. 

DORYANTHE  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la  famille  des 
amarvllidécs.  comprenant  une  seule  espèce,  qui  est  propre 
à  la  Nouvelle-Hollande,  et  que  l'on  cultive  en  Europe 
dans  les  serres  tempérées  pour  ses  belles  fleurs  pourprées, 
réunies  en  épis  formant  capitule. 

DORYASPIDE  [spid')  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
tétramèrcs,  de  la  famille  des  charançons. 

DORYBOLE  (du  gr.  doru,  lanco,  et  ballein,  jeter)  n.  f. 
Art  milit.  anc.  Maciiine  à  lancer  des  traits. 

DORYCNIE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
légumineuses-papilionacées,  tribu  des  lotées,  qui  habite 
l'Europe  méridionale  et  l'Asie  Mineure.  Il  On  dit  aussi 

DORVCNION  n.  m. 

—  Encycl.  Les  dorycnies  sont  des  plantes  herbacées 
ou  des  sous-arbrisseaux  à  feuilles  tnfoliolées,  à  fleurs 
nombreuses,  assez  petites,  disposées  en  ombelles  termi- 
nales pédonculées.  Ce  genre  comprend  une  vingtaine 
d'espèces,  qui  habitent  la  région  circaméditerranéenne  et 
les  îles  Canaries.  Elles  croissent  dans  les  lieux  arides,  et 
fournissent  aux  bestiaux  un  fourrage  peu  abondant,  mais 
nutritif.  La  dorycnie  de  Montpellier  se  cultive  quelque- 
fois dans  les  jardins. 

DORYCNIOPSIDE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille 
des  légumineuses,  tribu  des  lotées,  qui  ressemble  à  la 
dorycnie. 

DORYCORDAÏTE  n.  m.  Bot.  foss.  Genre  de  plantes  fos- 
siles, de  la  famille  des  cordaitées  et  s'en  différenciant  par 
des  nervures  plus  fines,  plus  serrées,  et  par  la  forme  du 
limbe  qui,  au  lieu  d'être  arrondi,  est  termine  en  pointe  aiguë. 

DOR'YDION  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  homo- 
ptères,  famille  des  cicadellid'és,  comprenant  des  formes 
à  tôte  prolongée  en  cône,  recouverte  par  une  avance 
du  corselet.  (Les  dorydions  sont  des  cicadelles  de  taille 
moyenne,  prenant  place  entre  les  cercopes  et  les  typhlo- 
cybes.  L  espèce  type  du 
genre,  d'un  roux  grisâtre,  est 
le  dorydion  paradoxum,  du 
Cap.) 

DORYFERA(/i?)n.m.  Sous- 
genre  de  trochyltis,  compre- 
nant des  oiseaux-mouches  à 
long  bec  droit  et  grôle,  à  ailes 
courtes,  à  queue  courte 
large,  régulièrement  arron- 
die au  bout.  (On  connaît 
quatre  espèces  de  doryfern, 
qui  habitent  l'Equateur  et  la 
riouvelle-Grenade  :  lo  dvri/fera  Johannie,  de  Santa-Fé- 
de-Bogota,  est  bronzé  verdàtre  en  dessus,  bleu  foncé  en 
dessous,  avec  le  croupion  turquoise). 

DORYICHTHYS  {i-lctha)  n.  m.  Genre  de  poissons  plecto- 
gnathcs,  famille  des  syiignathidés,  tribu  des  syngnathinés, 
comprenant  des  lurmes  allongées,  munies  do  nageoires 
pectorales  et  caudale,  et  d'une  poche  abdominale  ou  le 
mâle  emmagasine  les  œufs.  (L'espèce  type  de  ce  genre, 
propre  auK  mers  chaudes,  est  lo  doryichthys  brackyurus, 
de  Polynésie.) 

D0RYLAIMU3  (lé-muss)  n.  m.  Gcoro  do  vers  nématodcs, 
famille  dos  énoplidés,  comprenant  dos  petits  vers  allongés, 
à  bouche  armée  d'un  stylet,  (Les  durylaimus  vivent  dans 
les  eaux  douces  ou  salées,  et  aussi  dans  la  terre  humide. 
On  pcnso  que  ce  sont  des  formes  larvaires  :  ainsi  le 
dorytaimtu  palustris,  des  eaux  saumâtros  de  llnde,  serait 
lo  premier  état  de  la  lîlairc  de  Médine.) 

DORTLAS.  Myth.  gr.  Un  de  ceux  oui  se  déclarèrent 
on  favcnr  de  Pcrséo,  à  la  cour  de  Ccpnée.  11  fut  tué  par 
Alcyonée. 

DoRTLÉC  (en  lat.  Dori/Ueum),  villo  do  rancionno  Asie 
Mineure  (Phrygie),  sur  le  Tymbris,  affluent  du  Sangarius 
(auj.  Eski-Sclîèr).  Dans  la  plaine  do  Dorylée,  victoire  rem- 
portée on  1097  par  les  croisés,  sous  lo  commandement  de 
Godefroy  de  Bouillon,  Bohémond  et  TancrèdOf  sur  l'armée 
du  sultan  Kili'ljc-ArslaD. 

DORYLIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  d'insoctos  hyménoptères 
hétérogynea,  comprenant  de  singulières  fourmis  propres 
aux  régions  chaudos  du  gloho  et  remarquables  par  les 
différcacog  extraordinaires  do   forme   et  de   taille,  qui 


Le  Doryphore. 


existent  entre  les  mâles,  les  femelles  et  les  ouvrières.  — 

Un   DORYLIDÉ. 

—  Encycl.  Les  donjlidés  sont  presque  toujours  roux  ou 
jaunes;  les  mâles  sont  ailés,  les  fcmellos,  très  grandes, 
sont  aptères  et  aveugles.  Les  ouvrières,  également  aptères, 
sont  dix  ou  douze  fois  plus  petites.  Ces  fourmis  vivent 
dans  de  grandes  fourmilières  souterraines,  d'où  la  seule 
femelle  de  la  colonie,  enfouie  au  plus  profond,  ne  sort 
jamais.  Encore  mal  connus,  les  dorylidés  sont  composés 
des  genres  dorylus,  typhopone,  dichthadia,  etc. 

DORYLUS  {luss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hyménoptères, 
famille  des  dorylidés,  comprenant  des  fourmis  propres 
aux  régions  chaudes  du  globe,  et  dont  on  connaît  une 
vingtaine  d'espèces. 

DORYMAQUE  OU  DORIMAQUE,  général  grec,  né  à 
Trichenion  en  Etolie  (m"  s.  av.  J.-C).  En  221,  élu  stratège 
des  Etoliens,  sous  prétexte  do  défendre  Phigalio  contre 
les  Spartiates,  il  envahit  et  pilla  la  Messénic.Puis  il  atta- 
qua les  Epirotes,  les  Achéens,  les  Acarnaniens,  et  battit 
Aratosà  Caphyes  (220).  En  210,  Dorimaque  porta  la  guerre 
en  Epirc,  et  brûla  lo  temple  do  Dodone  ;  l'année  suivante, 
il  entra  en  Thessalie  et  contraignit  Philippe,  roi  de  Ma- 
cédoine, à  lever  lo  siège  de  Paie,  dans  lile  de  Céphalo- 
nie.  En  204,  Dorimaque  fut  un  des  auteurs  de  la  nouvcilo 
législation  que  se  donnèrent  les  Etoliens.  Plus  tard,  il 
conclut,  au  nom  des  Etoliens,  une  alliance  avec  Ptoléméc 
Epiphane. 

DORYPHORE  (du  gr.  doru,  lance,  et  -phoros,  qui  porte) 
n.  m.  Nom  douuô  à  certains  soldats  grecs  et,  chez  les 
Perses,  à  un  corps  do  troupes  do  quinze 
mille  hommes,  célèbre  par  sa  valeur. 

Doryptiore  (le)  [ouïe Porte-lancé]^ 
statue  célèbre  du  sculpteur  Polyclète 
(au  musée  do  Naples),  qui  représentait 
un  jeune  guerrier  armé  de  la  lance. 
Winckelmann  a  reconnu  en  ce  Dory- 
phore la  fameuse  statue  appelée  par 
Pline  le  Canon ,  c'est-à-dire  le  type  par- 
fait de  la  beauté  plastique.  Polyclèto 
avait  entrepris  de  démontrer,  par  une 
«  statue  dont  toutes  les  parties  seraient 
entre  elles  dans  une  proportion  par- 
faite " ,  quels  sont  les  rapports  de  gran- 
deur dans  lesquels  la  nature  a  placé  la 
perfection  des  formes  humaines.  Il 
atteignit  si  bien  son  but  que  la  statue 
qu'il  donna  comme  exemple  et  conmie 
modèle  fut  considérée  comme  un  chef- 
d'œuvre  incontestable.  On  demandait 
à  Lysippo  comment  il  avait  appris  son 
art  ;  il  répondit  :  «  En  étudiant  le  Dory- 
phore do  Polyclète.  "  Cette  statue,  qui 
semble  résumer  et  formuler  l'art  de 
la  vieille  école  d'Argos,  a  fourni  lo 
sujet  de  mainte  dissertation  esthétique.  Elles  ont  toutes 
leur  point  de  départ  dans  le  type  <>  d'adolescent  viril  « 
qu'a  voulu  réaliser  Polyclète,  et  dans  la  discussion  de 
1  idée  du  "'  canon  »  en  sculpture. 

DORYPHORE  OU  DORYPHORA  n.  f.  Entom.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  pliytophagcs,  famille  des  chrysomélidés, 
tribu  des  chrysomélinés,  comprenant  des  formes  glabres, 
bombées,  détaille  médiocre,  et  de  couleurs  vives  et  va- 
riées. (On  connaît  trois  cents  espèces  de  doryphores,  toutes 
propres  à  l'Amérique  du  Sud;  telle  est  \3,doryphora  irro- 
rata,  de  Bolivie.  La  doryphore  do  la  pomme  de  terre  est 
une  leptinotarsa.) 

—  Bot.  Genre  d'arbres,  de  la  famille  des  monimiées, 
tribu  des  athérospermées,  à  fleurs  régulières,  hermaphro- 
dites. (On  n'en  connaît  qu'une  seule  espèce,  originaire  do 
l'Australie.) 

DORYPHORE  ou  DORYPHORUS  {russ)  n.  m.  Genre  de 
reptiles  sauriens 
crassilingues,  fa- 
mille des  agami- 
dés,  comprenant 
des  formes  ressem- 
blant aux  uro- 
mastix  ou  fouette- 
queues,  et  habi- 
tant les  régions 
chaudes  de  l'Amé- 
rique du  Sud. 
(L'espèce  type  des 
doryphores  est  le 
foue  tte  -  q  noue 
azuré  [doj-'yphorus 
azureiis.  ou  iirocenirujji  azitreuriï],  du  Brésil,  d'un  beau 
bleu  d'azur,  rayé  transversalement  do  noir,  avec  le  ventre 
blancliàtrc.) 

DORYPTERUS  et  mieux  DORATOPTERUS  (/)^e-n/55)  u.  m. 
Paléont.  Genre  do  poissons,  formant  le  passage  entre  les 
gano'idos  et  les  téléostéens  acantlioptères  et  anacanthines, 
caractérisés  par  leurs  nageoires  ventrales  placées  sous  la 
gorge.  (Les  dorypterus  sont  ovales,  très  plats  latéralement, 
avec  une  grosso  tête.) 

DORYSCELIS  [riss-sé-lîss)  n.  f.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères lamellicornes,  famille  des  cétonidés,  comprenant  des 
cétoines  de  grande  taille,  plates,  àcorsclet  étroit  et  à  épaules 
saillantes.  (Les  doryscelis  sont  voisines  des  macronola;  l'e-s- 
pèce  ty  j)e  est  la  doryscelis  calcarata,  do  Madagascar,  jaune 
en  dessus,  avec  quatre  points  noirs,  et  noire  et  blanclie 
en  dessous.) 

DORYSTHENES  {sté-nèss)  n.  m.  Genre  d'insectes  longi- 
cornes,  famille  des  prionidés,  comprenant  de  grandes 
formes  lourdes,  robustes,  vivant  à  terre  dans  les  régions 
montagneuses  de  l'Inde. 

—  Encycl.  On  contiaît  deux  ou  trois  espèces  de  do- 
rysthcnr.s,  caractérisées  par  la  forto  pointe  saillante  qui 
garnit  leur  prosternum,  leurs  mandibules  fortes  et  arquées, 
leur  léto  allongée.  Le  doriiathcnes  montanus,  dos  Gliattes 
et  dos  Nilgheeris,  est  d'un  brun  roux  ;  il  est  assez  commun 
en  été  pour  que  les  ours  s'en  nourrissent. 

DORYTOME  OU  DORYTOMUS   n.  m.  Entom.  Syn.  do 

KRimilN. 

DORYTOMINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères. 
Syn.  de  érirhinés  ou  ébirbhininés.  —  Un  dorytominé. 

DOS  {do  —  lat.  dor&wn,  mémo  sens)  n.  m.  Partie  posté- 
riouro  au  corps  des  vertébrés,  comprenant  toute  la  région 


816 

dont  la  colonne  vertébrale  occupe  le  centre,  des  épaules  au 
bassin  :  Sauter  sur  le  dos  d'un  cheval,  n  Chez  l'iiomrae,  Se 
dit  particulièrement  do  la  partie  postérieure  du  torse, 
depuis  la  base  du  cou  jusqu'à  la  naissance  des  reins. 
Il  Partie  postérieure  ou  supérieure  du  corps  d'un  animal, 
vertébré  ou  non,  opposée  à  l'abdomen,  depuis  le  cou 
jusqu'à  l'anus  ou  à  la  queue  :  Le  dos  d'un  poisson,  d'un 
uiseau,  d'un  insecte. 

—  Partie  sur  laquelle  on  appuie  le  dos,  en  parlaut  d'un 
siège  :  Le  dos  d'une  chaise,  ii  Partie  qui  couvre  le  dos,  en 
panant  d'un  vêtement  :  Habit  déchiré  dans  le  dos. 

—  Par  anal.  Partie  supérieurement  convexe  d'un  objet  : 
Le  DOS  de  la  main.  Le  dos  du  pied,  ii  Partie  d'un  objet  plus 
exhaussée  que  les  parties  voisines  :  J^'cnoiine  dos  de  l'Amé- 
rique qu'on  appelle  Cordillère.  (Michelet.)  n  Revers,  verso  ; 
côté  non  écrit  ni  imprimé  :  Le  dos  d'une  gravure,  d'une 
carte,  d'une  lettre,  n  Partie  opposée  au  fil,  dans  un  instru- 
ment tranchant  :  Le  dos  d'un  rasoir,  d'un  couteau. 

—  Poétiq.  Surface,  en  parlant  de  la  mer. 

—  Arg.  Souteneur.  (On  dit  aussi  dos  vert,  dos  d'azur,  à 
cause  des  couleurs  du  dos  du  maquereau.)  ii  Etj-e  dans  le 
dos,  Etre  dans  une  position  critique  ou  désespérée,  n  Avoir 
les  pieds  dans  le  dos,  Etre  recherché  par  la  police. 

—  Art  vétér.  V.  la  partie  encycl. 

—  Bot.  Partie  saillante  d'une  strie,  d'une  graine,  d'une 
feuille  carpellaire. 

—  Mamm.  Dos  brûlé,  Nom  d'une  espèce  de  bradype  ou 
unau. 

—  Ornilh.  Dos  bleu.  Nom  vulgaire  de  la  sittelle  ou  tor- 
che-pot. Il  Dos  rouge.  Nom  vulgaire  d'un  oiseau  do  la 
Guyane,  lo  tomgara  septieolor. 

—  Techn.  Partie  d'un  livre  où  se  trouve  la  couture. 
Il  fieliure  à  dos  plein  ou  d  dos  fixe.  Celle  dont  lo  dos  adhère 

entièrement  à  la  peau  ou  la  toile  extérieure,  il  Heliurc 
à  dos  brisé.  Celle  dans  laquelle  cette  adhérence  n'existe 
pas,  la  peau  étant  collée  sur  une  bande  do  carton. 

—  Loc.  div.  :  Bête  à  dos,  Bcte  do  somme,  et,  dans  l'ar- 
got des  marins,  Matelot  qui,  faute  de  moyens,  s'embar- 
que sans  avoir  sur  lui  l'habillement  spécial  qui  recouvre 
ordinairement  les  pêcheurs,  et  sans  fournir  sa  part  d'en- 
gins pour  la  pêche.  (Pop.)  li  Battre  quelqu'un  dos  et  ventre. 
Le  frapper  en  aveugle,  sans  regarder  où   l'on    frappe. 

Il  Charger  de  bois  le  dos  de  quelqu'un.  Le  frapper  sur  le 
dos  avec  un  bâton,  ii  Uaire  pénitence  sur  le  dos  d'autrui, 
Faire  expier  par  un  autre  ses  propres  fautes,  ii  Battre 
quelqu'un  sur  le  dos  d'un  autre,  Faire  à  quelqu'un  des 
reproches  qui  retombent  sur  une  autre  personne,  ii  Etre 
sur  le  dos,  Etre  couché,  blessé,  malade,  ii  Donner  à 
dos  à  quelqu'un.  Lui  tomber  dessus,  et  fig.  Prendre  parti 
contre  lui.  (Vieux.)  il  Se  laisser  ynanger  la  laine  sur  le  dos. 
Se  laisser  exploiter  sottement,  ne  pas  savoir  défendre  ses 
intérêts,  il  Tondre  quelqu'un  .sur*  le  dos,  Le  pressurer,  lui 
soutirer  son  argent,  n  Avoir  le  dos  au  feu  cl  le  ventre  à 
table.  Prendre  toutes  ses  aises,  n  Faire  le  gros  dos.  En 
parlant  du  chat  et  de  quelques  autres  animaux  qui  ont 
aussi  cette  habitude,  Relever  son  dos  en  lui  faisant  faire 
une  sorte  de  pont.  —  Fig.  Se  donner  des  airs  d'importance. 
Il  Courber,  Ployer  le  dos.  S'incliner  en  avant,  en  pliant  les 
reins.  —  Par  ext.  Plier.  —  Fig.  Se  soumettre  humble- 
ment. Il  Tourner,  Montrer  le  dos  â,  Se  tourner  de  façon  à 
présenter  le  dos  à.  —  Quitter  brusquement.  —  S'enfuir, 
courir  loin  de.  —  Abandonner,  délaisser  :  C'est  l'ordinaire 
que  les  amis  nods  tournent  le  dos  avec  la  fortune. 
(P.-L.  Courier.)  —  Renoncer  à  :  Tourner  le  dos  aux 
homieurs.  \\  Avoir  bon  dos,  Etre  en  état  de  supporter  cer- 
taines charges  très  lourdes.  —  Fig.  Etre  accusé  ou  chargé 
de  préférence  :  Oh  !  fw  bon  dos,  moi,  c'est  toujours  sur 
moi  que  l'on  tombe.  —  Supporter  gaiement  les  railleries 
ou  les  médisances  :  Riez,  riez  ;  j'ai  bon  dos.  Il  Avoir,  Porter 
quelque  chose  ou  quelqu'un  sur  son  dos.  L'avoir  à  sa  charge 
ou  sous  sa  responsabilité.  —  En  être  sans  cesse  impor- 
tuné. H  Dans  le  langage  populaire,  on  dit  :  Avoir  de  quel- 
qu'un ou  de  quelque  chose  plkin  le  dos.  il  Etre  sur  le  dos 
de  quelqu'un.  Etre  à  sa  charge,  vivre  à  ses  dépens.  —  Le 
surveiller  sans  relâche,  le  tourmenter,  le  harceler  :  Boui'~ 
geoise  qui  est  toujours  sub  le  dos  de  sa  bonne.  [|  Mettre 
une  chose  sur  le  dos  de  quelqu'un,  La  mettre  à  sa  charge. 

—  La  lui  attribuer  :  Vous  mettez  sur  mon  dos  des  choses 
que  je  n'ai  pas  dites,  n  Tomber  sur  le  dos  de  quelqu'un, 
So  précipiter  sur  lui  pour  le  battre.  —  Arriver  chez  lui  à 
l'improviste.  —  Etre  mis  à  sa  charge,  lui  incomber.  —  Lui 
être  attribué,  n  Avoir  à  dos,  au  prop.  Avoir  derrière 
soi.  —  Fig.  A7:oir,  Se  mettre  quelqu'un  à  dos.  L'avoir,  lo 
mettre  contre  soi.  n  Mettre,  Berîvoyer  dos  à  dos.  En  par- 
lant de  personnes  qui  sont  en  dilférend,  Les  renvoyer 
sans  condamner  ni  absoudre  l'une  ou  l'autre,  il  Avoir  le 
dos   tourné.  Etre  tourné   de  façon   à   présenter  le   do^. 

—  Avoir  fait  les  premiers  pas  pour  s'en  aller.  —  Fig. 
Avoir  un  moment  d  inattention,  ne  plus  surveiller,  il  Tour- 
ner le  dos  à  la  mangeoire.  Fig.  So  mettre  dans  la  situa- 
tion coatraire  à  celle  qu'il  faudrait  prendre  pour  réussir. 

Il  Tourner  le  dos  oit  l'on  veut  aller.  Fig.  Faire  une  démar- 
clio  qui  est  ou  semble  tout  à  fait  contraire  à  ce  qu'on 
veut  obtenir,  n  Scier  le  dos.  Pop.  Fatiguer,  importuner, 
ennuyer  horriblement.  Il  Faire  froid  dans  le  dos  à  quel- 
qu'un. Le  contrarier,  l'importuner  à  l'excès,  ou  lui  causer 
une  grande  frayeur,  ii  II  tombe  sur  le  dos  et  se  casse  le  nez. 
So  dit  d'un  liomme  qui  n'a  aucune  chance,  et  pour  qui  les 
accidents  les  plus  insignifiants  prennent  une  tournure 
défavorable,  il  Par  exagér.  N'avoir  pas  une  chemise  sur  le 
dos.  Etre  dénué  de  tout,  il  Mettre  tout  sur  son  dos.  Dépen- 
ser en  toilette  tout  ce  qu'on  a.  n  Jeter  quelqu'un  ou  quelque 
chose  den-iêre  son  dos.  Renoncer  à  cette  chose,  renier 
cette  personne,  n  Le  dos 
lui  démange.  Il  fait  tout 
pour  être  battu. 

—  Loc.  adv.  De  dos. 
Par  le  dos. 

—  Loc.  prépos.  A  dos 
de ,  Sur  le  dos  de ,  en 
parlant  d'une  bête  de 
somme  ;  Voyager  À.  dos 
DI-;  mulet.  \\  En  dos  d'âne. 
So  dit  en  parlant  do  cho- 
ses qui  sont  ou  semblent 
formées  de  deux  parties 
réunies  enseniljle  do  manière  à  présenter  une  pente,  un 
talus  do  chaque  côté  ;  Pont  en  dos  d'âne. 

—  Encycl.  Anat.  Le  dos  est  la  partie  postérieure  du 
tronc,  comprise  entre  la  dernière  vertèbre  cervicale  et  la 
première  lombaire.  11  est  séparé  dans  sa  longueur  on 
deux  parties  symétriques  par  la  crête  quo  forme,  au  fond 


Pont  en  dos  d'àne. 


817 

d'uno  rainure  plus  ou  moins  profonde,  la  sôrio  dos  apo- 
physes i^iiiiiousos  du  racliis,  M^i'ronu'ut  infliu-liio  toute- 
fois àK^molitî.  l'uiir  la  patliologio  do  oetto  n-^'iou,  v.  clia- 
cuno  dos  parties  constituantes  :  viiKTÈiiitK,  vkutéuralk 

(cohjllie),    CÔTli,    OMOl'LATB  ,    DOKSAL    (lUUSClo),    MOELLE 

épiiiièro. 

--  Art  v(H6r.  Le  dos  dos  grands  quadrupèdes  est  limité 
en  avant  par  lo  garrot,  en  arrière  par  les  reins,  et  do 
rhaquo  cote  par  les  côtes.  Pour  ôtro  bien  conformô,  lo  dos 
doit  pn^stMitor  dans  sa  longueur  une  concavité  très  légère, 
une  grande  largeur  d'un  côté  à  l'autre,  une  longueur  pro- 
purtiunnéû  à  ccllo  dos  colonnes  do  soutien.  Lorsque  la 
ligno  dorso-lonihairo  présente  une  concavité  trop  grande, 

10  cheval  est  dit  cnsclîé.  Lorsque  lo  dos  est  droit  ou  même 
convexe,  on  le  désigne  sous  lo  nom  do  dus  de  mulet  ou 
dos  de  carpe.  Les  chevaux  qui  offrent  cette  conformation 
ont  les  réactions  très  dures;  mais  ils  ont  plus  de  force 
dans  cette  région,  et  sont  très  aptes  au  service  du  bât. 
C'est  pourquoi  l'àne  et  le  mulet,  qui,  en  général,  présentent 
cotte  conformation,  sont  employés  à  ce  service. 

La  région  du  dos  est  sujette  à  des  contusions  produites 
par  l'application  des  harnais,  telles  que  excoriations,  cors, 
kystes,  abcès.  listules,  etc.  Les  maladies  du  dos  sont  re- 
lativement peu  dangereuses,  mais  d'une  guérison  difficile. 

DOSABHAI-SORABJI,  savant  et  poète  parsi ,  né  à 
Broach  en  17Stî,  mort  à  Bombay  on  1870.  Il  appartenait  à 
une  famillo  sacerdotale  parsîe  et  descendait  par  sa  mère 
d'un  grand  prêtre,  le  dastour  Kamdin.  A  partir  do  isn, 
il  fut  le  munslii  (professeur)  des  emplovés  civils  et  mili- 
taires de  la  Compagnie  des  Indes. C'était  un  linguiste  dis- 
tingué ;  on  lui  doit  d'excellentes  traductions  d'ouvrages 
persans,  et  un  dictionnaire  intitulé  Idiomatic  senituices 
m  English,  Nindustani,  Gujarati  and  Persian.  Il  s'est 
fnit  connaître  jusqu'en  Europe  par  sa  polémique  avec  lo 
D'  Wilson  et  la  publication  du  Talim-i-Z  art  lins  (  [ou  la  Doc- 
trine de  Z oroastre]  (1839),  dans  lequel  il  exposait  les  prin- 
cipes du  parsisme  moderne. 

DOSABLE  (rad.  doser)  adj.  Dont  on  peut  déterminer  la 
quantité. 

DOS-À-DOS  n.  m.  Mobil.  Siège  double,  appelé  aussi 
boudeuse.  (V.  ce  mot.)  il  PI.  Des  dos-à-dos. 

—  Chorégr.  Figure  dans  laquelle  les  danseurs  se  trouvent 
placés  dos  à  dos. 

DOSAGE  {zaf  —  rad.  doser)  n.  m.  Chim.  et  pharm.  Action 
do  doser  :  Le  dosage  d'un  remède.  Le  DOSAGii  de  L'oxyijène. 

DOS-BARRIOS,  ville  d'Espagne  (  Nouvelle -Castillc 
[prov.  de  TolèdeJ],  près  d'un  affluent  du  Tage;  2.500  hab. 
Klève  de  bétail  ;  commerce  de  grains,  de  vins,  d'huiles. 
Ruines  du  vieux  château  do  Moutréal  et  d'un  couvent  do 
Irères  de  la  Trinité. 

DOS  D'ÂNE  ido)  n.  ra.  Disposition  d'une  surface  formée 
de  deux  pentes  inclinées  de  chaque  côté  de  leur  ligue  de 
jonction,  ii  PI.  Des  dos  d'àne. 

—  En  dos  d'âne.  V.  dos.  (Loc.  propos.) 
DOS-D'ANE  (rfo)  n.  m.  Erpét.  Nom  vulgaire  de  la  tortue 

à  trois  carénés,  il  PI.  Des  dos-d'àni:. 

—  War.  Ouverture  demi-circulaire,  pratiquée  sur  cer- 
tains navires  pour  recevoir  la  manivelle  du  g;ouvernail. 

—  Techn.  Instrument  sur  lequel  les  boyaudiers  déposent 
les  boyaux  nettoyés. 

DOS-DE-BAHUT  (do,  ba-hu)  n.  m.  Surélèvemont  artificiel 
lionne  au  terrain  d'un  parterre.  (PI.  Des  dûs-de-bauut.) 

11  On  dit  aussi  dos-de-carpe. 

DOS-DE-CRAPAUD  [do,  po)  n.  m.  Nom  vulgaire  do 
l'agaric  macule,  il  PI.  Des  dos-de-ckapaud. 

DOSE  (du  gr.  rfo5is,  action  de  donner)  n.  f.  Méd.  et  pharm. 
Quantité  d'un  médicament  simple,  entrant  dans  un  médi- 
cament composé.  Il  Quantité  de  médicament  ou  do  poison, 
destinée  à  être  absorbée  en  une  fois  ou  dans  un  temps 
déterminé,  il  Dose  toxique.  Dose  capable  do  produire  l'em- 
poisonnement. Il  Dose  médicamenteuse,  Doso  à  laquelle  la 
substance  agit  comme  médicament,  n  Dose  fractionnée. 
Dose  réfractée,  Doso  partagée  en  plusieurs  parties  devant 
être  absorbées  à  intervalles  déterminés. 

—  Par  ext.  Quantité  de  chacun  des  éléments  qui  entrent 
dans  un  composé  quelconque  ;  Introduire  une  dose  (/*7  zinc 
dans  du  bronze,  il  Quantité  déterminée  do  matière  employée 
en  une  seule  fois  :  Buveur  qui  augmente  sa  dose  d'ahsin'tfte. 

Il  Action  physique,  considérée  sous  lo  rapport  do  sou  in- 
tensité :  Doubler  la  dose  des  coups  de  bâton. 

—  Fig.  Quantité  déterminée  des  éléments  d'un  tout 
moral  \  Il  y  a  partout  un  mélange  de  bien  et  de  mal,  mais 
à  diverses  doses.  (.J.-J.  Rouss.)  u  Agent  moral,  appliqué  en 
une  seule  fois  ;  une  do.se  d'adversité  est  quelquefois  salu- 
taire. (Hussy-Rab.)  il  Quantité  morale  :  Avoir  une  fameusf 
DOSE  a  amour-propre.  Il  Part  individuelle  :  Avoir  de  l'esprit 
plus  que  sa  dose. 

—  Pop.  /Un  avoir  une  dose.  V.  coociie. 

—  Fncycl.  La  science  des  doses  ou  dosologie  est  très 
difficile,  car  les  doses  utiles  sont  variables  avec  les  âges 
et  les  individus.  On  ne  donne  généralement  à  l'enfant  et 
au  vieillard  (pie  lo  1/12,  1/8,  1/6,  1/1,  1/a,  l/t>,  2/3,  des 
dose;>  ordinain-s  pour  les  ûges  de  1,  2,  a,  7,  l\  ou  20  ans, 
ou  on  sens  inverse  au-dessus  de  tlO  ans. 

DOSEH  (do  l'arab.  da'seh,  action  de  fouler  aux  pieds) 
n.  m.  Cérémonie  religieuse,  qui  se  célèbre  au  Caire,  lors 
de  certaines  fêtes  musulmanes  ;  par  exemple,  colles  do  la 
iial.ssance  do  Mahomet  ou  do  son  ascension  auciol(mirft'/;). 
(Un  certain  nombre  do  derviches  ou  de  dévots  du  Coran 
KO  couchent  :1  terre  dans  le  chemin  que  doit  suivre  l'un 
dos  .supérieurs  des  couvents  do  shoïkhs  ot  so  font  fouler 
aux  pieds  do  son  cheval.] 

DOSER  (rad.  dnne)  v.  a.  Préparer  dans  los  proportions 
nonvonables  :  IJoskk  un  médicament.  \\  Déterminer,  moriro 
à  part  la  quantité  do  médicament  à  prendre  en  une  fois. 
Il  Pn'^paror,  eombiner  dans  les  proportions  convenables, 
en  parlant  d'un  mélange  quelconque  :  Doser  de  L'oxygène. 
Quand  on  a  mal  dosé  le  zmc,  le  bronze  est  cassant. 

DOS-HERMANAS.  ville  d'Espagne  (Andalousie  [prov. 
doSévillei),  |»rès  du  *Jua<talquivir;  5.650  hub.  Fabrication 
d'builo  il'ulive  ot  do  tissus. 

DOSIADAS    do   Rhodes ,    poète    grec ,   de   l'époque 

aloxandrnie  ou  des  premiers  siècles  do  l'empire  romain. 
Nous  possédons  do  lui  eo  ([u'on  appelait  un  bômns  (autel), 
c'est-à-dire  un  groni>o  de  vers  disposés  do  toile  sorte  qu'ils 
reproduisent  la  forme  d'un  autol,  (Co  morceau  a  été  inséré 
dans  \'Anf/ioh)gii:  de  .lacob.s.) 


DOSAHIIAI-SORARJI  -  DOST-MOHAMMED 


D0SIDICU5  (Icuss)  n.  m.  Genre  de  mollusques  céphalo- 
podes, comprenant  dos  poulpes  i)ropres  aux  mors  australes 
et  caractérisés  par  leurs  bras  munis  de  ventouses  pédon- 
culées  et  par  leur  os  central  corné.  {Les  dosidicus  ont  la 
taille,  l'aspect  et  les  mmurs  des  ommastrèphos;  l'espèco 
type  est  lo  dosidicus  Eschrichti.) 

DOSIMÊTRE  (du  gr.  dos\s,  dose,  et  métron,  mesure) 
n.  m.  Médecin  qui  pratique  la  dosirnétrio  :  ie  DosiMiiTRE 
emploie  de  préférence  les  alcaloïdes.  (D""  Burgraeve.) 

—  Adjectiv.  :  Un  médecin  dosimètre. 

DOSIMÉTRIE  {tri  —  rad.  dus i mètre)  n.  f.  Mesure  des  doses. 
Il  Mctliuiie  Uierupeutique,  consistant  à  n'employer  que  les 
princi['os  actifs,  principalement  les  alcaloïdes,  débar- 
rassés de  toute  substance  inerte  et  rigoureusement  dosés. 

—  Enctcl.  Etymologiquement ,  la  dosimétrie  est  la 
science  de  la  mesure  des  médicaments  et  de  leur  frac- 
tiounoment  :  la  potion  donnée  d'heure  en  heure  est  un 
acte  dosimétrique  ;  mais  l'appellation  a  été  réservée  et  con- 
sacrée à  l'administration  fractionnée  et  rationnelle  des 
principes  actifs  médicamenteux  :  des  alcaloïdes  quand  il 
s'agit  des  plantes,  ou  des  agents  minéraux,  mais  à  doses 
régulières  et  absolues.  Les  alcaloïdes,  qui  sont  presque 
exclusivement  les  substances  dosimétriques,  sont,  selon 
les  partisans  du  système,  de  beaucoup,  préférables  aux 
plantes  dont  on  les  extrait,  et  dont  la  composition  est  des 
plus  variables.  C'est  surtout  la  trinité;  strychnine,  aconitine 
et  vératrine,  pour  combattre  la  fièvre,  qui  est  la  plus  préco- 
nisée, dans  tous  les  cas  morbides,  par  les  dosimètres.  La 
forme  granulée  employée,  si  facile  à  prendre,  n'est  nulle- 
ment nouvelle,  et  les  homœopathes  l'utilisent  depuis  long- 
temps. 

DOSIMÉTRIQUE  {trik')  adj.  Pharm.  Qui  concerne  la  do- 
simétrie, qui  sert  à  mesurer  les  doses. 

DOSINIE  ou  DOSINIA  n.  f.  Genre  de  mollusques  lamel- 
libranches, famille  des  vénéridés,  comprenant  des  formes 
à  manteau  plissé  sur  ses  bords,  à  longs  siphons  et  à  co- 
(juille  orbîculaire. 

—  Encycl.  Les  dosinia,  dont  on  connaît  une  centaine 
d'espèces  réparties  dans  toutes  les  mers,  comptent  des  re- 
présentants fossiles  dans  les  terrains  tertiaires.  On  peut 
prendre  comme  type  la  dosinia  exoleta,  de  l'Atlantique, 
grande  comme  une  pièce  de  cinq  francs,  d'un  jaune  rous- 
sâtro. 

DOSITHÉE  n.  f.  Entom.  Syn.  de  acidalie. 

DOSITHÈE  (saint),  moine  du  vi*  siècle.  Officier  de  l'ar- 
mée impériale,  il  fut  converti  tout  à  coup  par  la  vue  d'un 
tableau  représentant  l'enfer.  Admis  dans  le  monastère 
que  dirigeait  saint  Séridon,  près  do  Gaza,  il  s'y  éleva 
rapidement  à  une  haute  perfection.  —  Fête  le  23  février. 

DosiTHÉE,  hérésiarque  du  i"  siècle.  Le  roman  des 
Récognitions,  faussement  attribué  à  saint  Clément  de 
Romo,  représente  Dositliéo  comme  lo  rival  de  Simon  le 
Magicien,  et  lui  attribue  une  série  d'aventures  fabuleuses. 
D'après  le  témoignage  d'Origène  {Contre  Celse),  il  avait 
été  disciple  de  saint  Jean-Baptiste  et  voulut  se  faire  passer 
pour  le  Messie  annoncé  par  son  maître.  Il  réussit  à  fonder 
une  secte  qui  portait  son  nom. 

DosiTHÉE,  dit  le  Maître,  grammairien  grec  du 
m*  siècle  de  notre  ère.  Il  professait  à  Rome,  vers  la  fin 
du  règne  de  Septime-Sévère.  Sous  le  titre  de  Hermêneu- 
mata  ou  Interpretamenta,  il  a  composé  une  sorte  de  ma- 
nuel à  l'usage  des  étudiants  grecs  qui  voulaient  apprendre 
le  droit  romain.  Ce  livre  a  été  édité  pour  la  première  fois 
en  1573  à  Paris,  par  Henri  Estienne. 

DOSITHÉEN  [té-in]  n.  m.  Hist.  relig.  Membre  de  la  secte 
fondée  par  Dosithée. 

—  Encycl.  Les  dosithéens  pratiquaient  la  circoncision 
et  s'imposaient  des  jeûnes  fréquents  et  rigoureux.  Sévères 
observateurs  de  la  chasteté,  ifs  menaient  une  vie  solitaire 
et  retirée.  Ils  croyaient  honorer  Dieu  en  gardant  une  immo- 
bilité absolue,  pendant  toute  la  durée  du  sabbat.  Celte 
socle,  née  au  i"  siècle,  subsista  jusque  vers  l'année  500. 

DOSITIF,  IVE  adj.  Qui  sort  à  doser  :  Moyen  dositif. 

DosOLO.  comm.  d'Italie  (Lombardio  [prov.  do  Man- 

touCj),  sur  le  Po  ;   1.000  hab. 

DOSOMÉTRE  (du  gr.  rfos/s, doso,  et  m^^on,  mesure) n.  m. 
Il  Dosomètrc  électrique.  Appareil  imaginé  par  J.-L.  Pulver- 
macher,  pour  la  mesure  dos  quantités  d'électricité  em- 
ployées dans  les  applications  médicales.  (C'est  un  volta- 
mètre disposé  do  façon  ù  donner  rapidement,  par  une  sim'plo 
lecture,  lo  volume  en  millimètres  cubes  des  gaz  dégagés.) 

DOSSAGE  [do-saj')  n.  m.  Coût.  anc.  Droit  que  payaient 
les  pelletiers. 

D05SE  (forme  fémin.  de  dos)  n.  f.  Techn.  Planche  qui, 
étant  enlevée  la  première  ou  la  dernière,  dans  lo  sciage 
du  bois,  conserve  son  écorco.  (On  dit  aussi  dosskau.) 
Il  Planche  employée  pour  maintenir  la  paroi  d'une  tran- 
chée et  prévenir  un  éboulement.  il  Chacune  des  planches 
épaisses  qu'on  dispose  par  étages  sur  un  échafaudage, 
pour  servir  do  plancher. 

—  Jeux.  jVu  jeu  d'osselets.  Partie  bombée  des  ossolots 
qui  est  opposée  à  la  partie  crouso. 

DOSSEAU  n.  m.  Techn.  Syn.  de  dosse. 

DOSSEN  (le)  ou  RIVIÈRE  DE  MORLAIX,  petit  fleuve 
rùtier  du  Finistère,  né  :ï  Morlaix  do  la  jonction  du  Quef- 
fieulh  et  du  Jarlot,  so  jetant  dans  ta  Manche  en  formant  un 
bel  estuaire. 

D0S3ENUS  {sé-nuss)  n.  m.  Genre  d'arachnidos  aranéides. 
famille  des  pisauridés,  tribu  des  dolomédés,  comprenant 
des  araignées  allongées,  rougeitres,  bordéos  do  blanc, 
qui  habitent  l'Amérique  du 
Sud.  L'espèco  type  est  lo 
dussenus  margiuatus. 

DOSSENUS.     Biogr. 

V.  DOKSENUS. 

DOSSERET    (ré)   n.    m. 
Archit.  Pilastre  ou  saillie 

<|ui  sort,  soit  do  piod-droit  B^  A,  dotBorot. 
ù  un  arc-doubleau,  soit  do 
janibago  ù  une  ouverture  :  f/nc  insurmontable  force  atia- 
rhait  mes  yeux  aux  dosskrets  ^ncff'*,  ermites  de  pierre  qui 
portaient  la  religion  sur  leurs  têtes.  (Chateaubr.)  Il  Portion 
de  mur  exhaussée  au-dossus  d'un  comble,  pour  y  adosser 


A,  dosseret; 
B,  scie. 


une  ou  plusieurs  cheminées.  (On  dit  aussi  dossier.) 
Il  Espace  compris  entre  l'angle  intérieur  d'une  chambre 
ot  l'arête  la  plus  voisin©  de  la  baie  d'une 
fenêtre  ou  d'une  porte. 

—  Techn.  Pièce  de  fer,  portant  une  rainure 
dont  on  renforce  lo  dos  d'une  scie,  il  Chacune 
des  pièces  do  fer  qui  soutiennent  une  limo 
mince. 

DOSSI  (les  frères),  peintres  italiens,  fon- 
dateurs de  l'école  forraraise,  ainsi  nommés 
du  bourg  do  Dosso,  où  ils  étaient  né.s.  L'aîné, 
Dosso  Dossi,  né  à  Ferrare  vers  1479,  mort 
vers  1542,  fut  un  dos  artistes  distingués  do 
son  temps.  On  cite  do  lui  :  Jésus  au  7nilieu 
des  docteurs  (à  Ferrare)  ;  les  Quatre  docteurs 
de  l'Eglise  {ù.  Dresde);  la  Circoncision  (au 
Louvre);  le  portrait  do  l'Arioste  ;  d'autres 
morceaux  au  palais  Borghèse,  à  Rome,  et  au  musée  im- 
périal do  Vienne.  —  Lo  plus  jeune,  Jean-Baptiste  Dossi, 
mort  en  1546,  peignait  le  paysage  d'un©  manière  rcmar- 
.  quable  ;  il  pratiquait  aussi  la  fresque.  Les  deux  frères  ont 
parfois  collaboré.  Jean-Baptiste  a  décoré  de  sujets  mytho- 
logiques le  palais  Borghéso  et  le  palais  ducal  à  Ferrare. 

Dossi  (Carlo),  littérateur  italien,  né  à  Casteggio  (Pié- 
mont) en  1S49.  Dès  1866,  il  fit  paraître  ses  premiers  ro- 
mans :  Alberto  Pisani ;  Noir  sur  blanc;  Portraits  humains 
(1870).  On  lui  doit  encore  :  le  Royaume  des  deux  (1S75)  ;  la 
Colonie  heureuse  (1876),  qui  a  été  traduite  en  français; 
Taches  d'encre  (1879)  ;  Avant-hier  ^1880)  ;  etc. 

DOSSIER  {do-si-é  —  rad.  dos)  n.  m.  Appui  fixé  à  l'arrière 
d  im  siège,  pour  qu'on  puisse  s'y  tenir  dans  une  attitude 
plus  ou  moins  renversée  :  Le  dossier  d'un  fauteuil,  d'un 
canapé.  Il  Fond  de  voiture,  disposé  pour  le  même  usa 


Dossiers  ;  I.  De  chaise;  2.  De  fauteuil;  3.  De  lit  pour  malade. 

Il  Par  anal.  Planche  qui  unit  deux  des  colonnes  et  soutient 
le  chevet  d'un  lit.  ii  Pièce  d'étoffe  dont  celte  planche  est 
recouverte,  li  Eo  T.  de  taillaad-.  Sorte  de  chape  composé© 
de  deux  pièces  de  fer  coudées,  dans  laquelle  on  introduit 
la  queue  d'une  lime,  pour  régler  la  profondeur  d'une 
denture,  n  Derrière  d'une  cuvetie  pour  la  descente  des 
eaux. 

—  Par  ext.  Partie  de  la  Jiotte  qui  s'appuio  sur  le  dos 
do  la  personne  qui  la  porte. 

—  Ensemble  de  pièces  écrites  se  rapportant  à  un  même 
objet  et  réunies  sous  une  môme  indication  :  Le  dossier 
d'une  procédure.  Le  dossier  d'un  condamné,  il  Réunion  do 
documents  :  Le  dossier  complet  de  la  cause  calviniste. 
(Ph.  Chasies.  )  ii  Liasse 

formée  par  ces  pièces  ou  ^•.- 

par  ces  documents.ii  Che- 
mise, carton  qui  les  con- 
tient. 

—  Archéol.  V.  dorsal. 

—  Constr.  Petit  mur 
qui  sert  d'empattement  à 
une  souche  do  cheminé©. 

Il  On  dit  plus  ordinaire- 
ment dosseret.  a,  dossier. 

—  tauconn.    et    blas. 

Partie  pleine  de  l'aile  de  l'oiseau,  par  opposition  à  la  par- 
tie en  pointe  formée  des  rémiges. 

—  Mar.  Large  planche  qui  sert  de  dossier  aux  officiers, 
dans  un  canot,  ot  les  sépare  du  patron. 

DOSSIÈRE  {do-si-èr')  n.  f.  Dossier.  (Vieux.) 

—  Arg.  Prostituée  qui  a  un  souteneur  (un  dos). 

—  Armur.  Partie  du  dos  d'une  cuirasse. 

—  Techn.  Bande  de  cuir  qui  passe  sur  la  selle  d'un 
cheval  do  limon  et  soutient  les  brancards. 

DOSSONVILLE  (Jean-Baptiste),  agent  do  polie©  poli- 
tique, né  à  Auneau,  près  Je  Chartres,  en  1753,  mort  à 
Paris  en  1833.  Officier  do  paix  on  1791,  puis  chargé  do 
la  surveillance  des  Tuileries,  il  accepta  de  Louis  XVI  uno 
mission  secrète  on  Angleterre.  Après  lo  10  août,  il  réussit 
à  justifier  sa  conduite,  et  se  mit,  pendant  la  Terreur,  au 
service  du  Comité  do  sûreté  générale,  dont  il  mérita  la 
confiance.  En  1796,  il  arrêta  Babeuf.  Il  fut  enveloppé  dans 
la  proscription  du  IS  fructidor  et  déporté  ù  la  Guvano; 
mais  il  s'évada,  fut  arrêté  en  Allemagne  et  enferma  dans 
la  citadelle  d'OImutz,  d'où  il  sortit  en  ISOI,  à  la  suite  du 
traité  de  Lunévillo.  Fouché  le  chargea  de  la  police  se- 
crète auprès  des  transfuges  de  l'émigration.  Accusé  do 
n'avoir  pas  annoncé  la  présence  do  Pichogru  A  Paris,  il 
fut  mis  en  surveillance  ù  Molun.  L'un  des  premiers,  dans 
cette  ville,  il  arbora  la  cocarde  blanche,  on  1811,  La  mémo 
année,  il  fut  nommé  commissaire  de  police  dans  l'Ile  Saint- 
Louis,  mais  perdit  co  poste  à  la  révolution  do  1830. 

DOSSOYAGE  {do-soi'yaf)  n.  m.  Action  de  dossoycr.  u  On 

dit  aussi   KDOSSAGE. 

DOSSOYER  ((/û-ioi*-y<5  — rad.  dos;  change  l'yen  ï  devant 
un  c  muot  :  Je  dossoic;  Qu'il  dossoic.  Prend  un  i  après  l'y 
aux  deux  preni.  pcrs.  pi.  do  l'imp.  do  l'ind.  et  du  prés,  du 
sub.:  Aous  dossoyions;  Que  vous  dossoyics)  v.  a.  En  par- 
lant des  peaux,  Les  purger  de  l'eau  do  chaux  qu'elles 
contiennent  on  les  raclant  avec  lo  dos  du  fer  ù  écharnor, 
du  côté  do  la  chair.  ii  On  dit  aussi  iîdosskr. 

DoST-MOHAMMED,  émir  doKaboul,  né  en  1793,  mort 
en  186;t.  Il  est  resté  célèbre  par  ses  démêlés  avec  los  An- 
glais des  Indes,  dontla  politique  consistait  A  mettre  la  main 
sur  l'Afghanistan.  U  fut  détrùné  et  fait  prisonnier  par  les 
Anglais  et  remplacé  par  Soudjah  (^isio).  Cependant,  tandis 
qu'il  était  captif,  son  fils,  Akhar,  ourdissait  uno  conspi- 
ration qui  éclata  au  mois  do  novembre  1841,  et  qui  coûta 
la  vie  ù  un  grand  nombre  d'officiers  anglais.  lios  Anglais 
négocièrent  avec  Akbar  ;  ils  furent  trahis  par  lui  ot  durent 
opérer  une  retrait©  désastreuse.  Los  Anglais  on  tirèrent 
vengeance  (1842).  Kaboul  tomba  en  leur  pouvoir  et,  sa- 
lisi'aiis  de  cet  avantage,  ils  remirent  en  liltiM'té  Dosi- 
Mohammed.  Celui-ci,  redevenu  émir  de  Kaboul,  chercha 
ù  s'agrandir  aux  di^nens  do   ta  Perso,  et  conclut  avec 


DOSTOÏEVSKY  —    DOTO 

l'An-'leterre  un  traité  d'alliance  offensive  et  défensive 
fl855).  Eq  1862,  les  Persans  ayant  pris  les  armes  contre 
l'Afghanistan,  lo  vieux  Dost- Mohammed  marcha  contre 
eux  avec  l'aide  des  Anglais.  Il  prit  Hérat  en  mai  1863,  mais 
il  mourut  bientôt  après. 

DoSTOtEVSKY  (Fédor-Mikhaïlovitch), romancier  russe, 
né  à  Moscou  en  1S21,  mort  à  Saint-Pétersbourg  en  1881. 
Après  avoir  fait  ses  études  à  l'école  du  génie  de  Saint- 
Pétersboura  (1837-1843).  Dostoïevsky  passa  une  année  dans 
l'armée  et  s'e  consacra  définitivement  aux  lettres.  Son  pre- 
mier voman.  Pauvres  gens  (1845),  eut  un  très  grand  succès. 
Il  écrivit  ensuite  les  JSiiits  blaiiches.  Vers  cette  époque,  il 
se  mêla  à  l'agitation  démo- 
cratique de  la jeunesse  russe, 
qui  avait  pour  but  l'émanci- 
pation du  pavsan  et  la  liberté 
de  conscience.  En  1849,  il  fut 
arrêté  et  condamné  à  être 
fusillé.  Mais  cette  condam- 
nation fut  commuée  en  quatre 
ans  de  travaux  forcés  en 
Sibérie.  Les  deux  malheurs 
do  sa  vie,  l'épilepsie  et  le 
séjour  dans  les  bagnes,  ont 
eu  une  pernicieuse  influence 
sur  son  activité  littéraire. 
Son  talent  devint  trop  ma- 
ladif. Les  tendances  démo- 
cratiques de  sa  jeunesse  se 
transformèrent  en  un  mys- 
ticisme extrême.  En  1859, 
Dostoïevsky  revint  à  Saint- 
Pétersbourg,  et  commen<;a 
une  vie  nouvelle  :  il  devint 
patriote,  orthodoxe,  combat- 
tit le  nihilisme,  fonda  une  école  slavophile,  préconisant 
pour  la  Russie  un  développement  tout  à  fait  ditférent 
de  celui  de  la  civilisation  européenne;  il  préconisa  l'idée 
de  la  régénération  du  monde  par  la  religion  chrétienne. 
Le  bagne  a  inspiré  à  Dostoïevsky  la  célèbre  Maison  des 
morts  (1863)  et  Crime  et  châtiment  ^1865).  Il  publia  plus  tard 
ffumiliés  et  ofensés;  l'Idiot  {1808);  l'Éternel  Mari  {IB60) 
et  Bessy  (1870).  En  1876-1881,  il  publia  son  Journal  d'un 
écrivain,  dont  le  succès  fut  immense.  Un  mois  avant  sa 
mort,  à  l'inauguration  du  monument  élevé  au  poète 
Pouschkine  à  Moscou,  Dostoïevsky  prononça  un  discours 
qui  amena  l'union  du  parti  slavophile. 

Dostoïevsky  s'est  fait  dans  le  geore  sombre  une  place 
à  part.  Ses  obsèques  furent  célébrées  avec  une  pompe 
inusitée  pour  un  simple  écrivain.  Un  décret  conféra  une 
pension  de  5.000  roubles  à  sa  veuve  et  ordonna  que  ses 
quatre  enfants  seraient  élevés  aux  frais  du  Trésor. 

Dos  TORRES,  comm.  d'Espagne  fAndalousie  [prov.  de 
Cordoue]),  sur  le  plateau  des  Pedroches  (sierra  Morena)  ; 
4.460  hab.  Minoterie,  moulins  à  huile. 

DOT  [dot'  —  du  lat.  dos,  dotis,  môme  sens)  n.  f.  Biens 
que  possède  une  femme  au  moment  de  son  mariage,  et 
plus  particulièrement  ceux  dont  le  mari  prend  l'adminis- 
tration, quoique  la  conjointe  en  conserve  la  propriété  : 
Telle  femme,  avec  une  riche  dot,  apporte  des  dispositions  à 
la  consommer,  (La  Bruy.)  !i  Se  dit  aussi,  abusivem.,  de  ce 
qu'on  donne  à  un  fils,  il  Par  anal.  Bien  qu'apporte  une  reli- 
gieuse au  couvent  dans  lequel  elle  fait  ses  vœux. 

—  Fig.  Qualité  physique  ou  morale  dont  est  douée  une 
personne  qui  se  marie  :  C'est  une  triste  dot  que  l'amour, 
quand  il  est  seul.  {A.  Karr.) 

—  Fam.  Epouser  une  dot,  Epouser  quelqu'un  à  cause  de 
sa  dot.  Il  Etre  aiyioureus  d'une  dot,  Courtiser  une  personne 
pour  avoir  sa  dot.  ii  El}'e  une  dot,  Avoir  une  dot,  apporter 
une  dot  en  se  mariant  : 

...  En  sommp.  on  ne  sait  ni  qui  vit  ni  qui  meurt, 
Et,  si  vous  nV/es  pas  une  dot,  serviteur  ! 

E.   AUOIER. 

—  Alltîs.  LiTTÉR.  :  Sans  dot!  Exclamation  d'Harpagon 
dans  l'Avare,  de  Molière.  Harpagon  veut  marier  sa  lille 
au  vieux  seigneur  Anselme,  qui  consent  à  la  prendre  sans 
dot.  Elise  se  refuse  à  cette  union  disproportionnée.  Au  mi- 
lieu de  leur  discussion,  entre  Valère,  qui  aime  la  jeune 
Elise  et  qui  en  est  aimé,  Harpagon,  qui  ignore  ce  senti- 
ment réciproque,  prend  Valère  pour  juge.  Celui-ci,  tout  en 
a^ant  l'air  de  l'approuver,  soulève  de  nombreuses  objec- 
tions; mais  Harpagon  réplique  sans  cesse  par  ces  deux 
mots  uniques  :  Sans  dot!...  La  répétition  même  de  l'excla- 
mation la  rend  d'un  comique  achevé. 

—  Encycl.  Hist.  Chez  les  peuples  pasteurs,  la  dot  con- 
siste en  troupeaux  ;  chez  ceux  d'une  civilisation  plus  avan- 
cée figurent  l'or,  l'argent,  les  bijoux.  Homère  fait  men- 
tion des  dots  que  recevaient  les  jeunes  filles.  A  Athènes, 
comme  dans  lo  reste  do  la  Grèce,  la  dot  était  en  usage. 

A  Rome,  tant  que  les  mœurs  furent  simples  et  les  for- 
tunes peu  considérables,  les  dots  furent  modestes.  Plus 
tard,  elles  furent  souvent  d'un  chiffre  très  élevé. 

En  Orient,  en  Chine  et  dans  toute  l'Afrique,  non  seulo- 
ment  le  père  n'a  pas  de  dot  à  donner,  mais  il  en  reeoit  une. 

Sous  le  droit  féodal,  la  nécessité  do  conserver  l'intégrité 
du  fief  diminua  lo  chiffre  des  dots;  mais,  lorsque  le  liof 
tombait  aux  mains  de  la  femme,  il  devenait  pour  elle  une 
dot  con.sidérable.  Lo  suzerain  imposait  alors  une  alliance 
à  la  femme.  C'est  la  période  des  duts  territoriales  et  d<;s 
unions  politiques.  C'est  ainsi  qu'Anne  de  Bretagne  apporta 
la  Bretagne  à  la  France.  En  revanche,  lorsque  Louis  VII 
répudia  Eléonore.  celle-ci  porta  la  Guyenne,  qui  avait  été 
sa  dot,  à  Henri  II,  roi  d'Angleterre.  Ce  sont  les  femmes 
qui,  au  xvi«  siècle,  avaient  fait  si  puissante  la  mai.son 
d'Autriche.  Après  la  féodalité,  les  princes  ne  cessèrent 
pas  do  surveiller  les  mariages  des  grandes  héritières. 

—  Dr.  rom.  La  dot  est  l'ensemble  des  biens  que  la 
femme  apporte  au  mari  pour  l'aider  à  subvenir  aux  charges 
du  mariage.  Au  cas  de  mariage  avec  m«nu«,  la  dot  n'était 
Déccssaire  que  si  la  femme  était  alieni  juris;  à  la  dispa- 
rition de  la  manu»,  l'usage  de  la  dot  se  généralisa.  La  dot 
flo  constituait  par  datio]  c'est-à-dire  par  un  acte  transla- 
tif de  propriété,  par  dictio  (v.  dictio  dotis),  ou  par  promts- 
êio,  c'est-â-diro  par  stipulation.  Le  mari  devenait  proprié- 
taire de  la  dot  et  exerçait,  seul  et  en  son  nom,  toutes  les 
actions  relatives  aux  biens  dotaux.  Sous  Auguste,  la  loi 
Jalia  de  fundo  dotnli  déci'la  que  lo  mari  no  pourrait  aliéner 
ïes  immeubles  dotaux  sans  lo  consent^'ment  de  .sa  femme. 
Plus  tard,  il  lui  fut  interdit  d'hvpotbé(|^UL'r,  mémo  aven 
ce  consentement.  Justinien  défendit  aussi  toute  aliénation 
do  la  dot,  mémo  la  femme  y  consentant.  A  l'origine,  la  dot 


n'était  pas  restituable,  à  la  dissolution  du  mariage.  A 
l'époque  classique,  lo  constituant  en  stipulait  souvent  la 
restitution  {dos  receptitia);  elle  était  aussi  devenue  resti- 
tuable au  cas  de  divorce  ou  de  prédécès  du  mari.  Justi- 
nien a  généralisé  l'obligation  de  restituer  la  dot.  Il  a  aussi 
donné  à  la  femme  une  hypothèque  privilégiée  sur  les  biens 
du  mari. 

—  Dr.  anc.  Le  régime  dotal  du  droit  romain  continua  à 
être  observé  dans  les  pays  de  droit  écrit.  Les  biens  non 
compris  dans  la  dot  étaient  appelés  paraphernaux  ;  la 
femme  en  avait  la  jouissance,  l'administration  et  la  libre 
disposition.  Le  mari  avait  l'administration  et  la  jouissance 
des  biens  dotaux;  le  droit  de  propriété  du  mari,  quoique 
maintenu,  avait  presque  disparu  en  pratique.  La  dot  était 
toujours  inaliénable,  sauf  depuis  1664  dans  le  ressort  du 
parlement  de  Paris.  Le  régime  dotal  s'était  répandu  aussi 
en  Normandie. 

—  Dr.  act.  L'article  1540  du  Code  civil  définit  la  dot  : 
Il  Le  bien  que  la  femme  apporte  au  mari  pour  supporter 
les  charges  du  mariage.  "  Cette  notion  s'adapte  à  tous 
les  régimes;  car,  sous  chacun  d'eux,  il  peut  y  avoir  un 
apport  do  la  femme  au  mari,  pour  l'aider  à  subvenir  aux 
charges  de  la  vie  commune.  Ce  qui  distingue  le  régime 
dotal,  ce  sont  les  garanties  qui  assurent  la  conservation 
et  la  restitution  de  la  dot. 

I^e  régime  dotal  préserve  le  patrimoine  de  la  femme, 
mais  il  sépare  trop  les  intérêts  des  époux,  et  il  offre  cet 
inconvénient  de  placer  la  dot  hors  du  commerce. 

Le  Code  civil  ne  l'a  admis  que  comme  un  régime  excep- 
tionnel et  facultatif.  Il  faut,  pour  y  être  soumis,  une  déclara- 
tion expresse.  C'est  le  moins  dotal,  peut-on  dire,  de  tous  les 
régimes.  Il  n'y  a  de  soumis  aux  charges  de  la  vie  commune 
que  la  partie  de  l'apport  de  la  femme  qu'elle  s'est,  en  termes 
exprès,  constitué  en  dot  (C.  civ.,  art.  1541),  et,  en  général, 
les  biens  donnés  par  des  tiers  par  le  contrat  de  mariage. 
Les  autres  biens  de  la  femme  sont  paraphernaux  :  elle  en 
a  l'administration  et  la  jouissance.  Le  mari  a  l'administra- 
tion et  la  jouissance  de  la  dot.  Il  a  seul  le  droit  d'en  pour- 
suivre les  débiteurs  et  détenteurs  (art.  1549).  Les  immeubles 
constitués  en  dot  ne  peuvent  être  aliénés  ou  hypothéqués 
pendant  le  mariage,  ni  par  le  mari,  ni  par  la  femme,  ni 
par  les  deux  conjointement  (art.  1554).  Il  existe,  cependant, 
quelques  exceptions  (art.  1555  et  suiv.).  Les  immeubles 
dotaux  sont  également  imprescriptibles.  En  ce  qui  con- 
cerne la  dot  mobilière,  la  jurisprudence  admet  que  la  dot 
mobilière  est  aliénable  vis-à-vis  du  mari,  inaliénable  vis- 
à-vis  de  la  femme.  Ainsi,  la  femme  ne  pourrait  renoncer  à 
l'hypothèque  légale  qui  garantit  sa  dot. 

La  dot  est  restituable  à  la  dissolution  du  mariage: 
immédiatement  s'il  s'agit  d'immeubles,  après  un  an,  relati- 
vement à  la  dot  en  argent  (art.  1564-1565).  La  femme  sur- 
vivante ou  ses  héritiers  ont  droit  à  l'intérêt  de  la  dot,  du 
jour  de  la  dissolution  du  mariage.  La  femme  a  le  droit,  en 
outre,  de  so  faire  fournir  des^vétements  do  deuil  par  la 
succession  du  mari,  et  elle  a  droit  à  l'habitation  dans  la 
maison  conjugale  durant  un  an. 

—  Admin.  milit.  Les  officiers  et  assimilés,  quel  que  fût 
leur  grade,  ne  pouvaient  autrefois  obtenir  l'autorisation 
de  se  marier  qu  en  justifiant  de  l'apport,  par  leur  future, 
d'une  dot  représentant  un  revenu  non  viager  d'au  moins 
1.200  francs.  Depuis  1888,  cette  obligation  n'existe  plus 
pour  ceux  dont  la  solde  atteint  5.000  francs.  Do  plus,  c^uand 
la  future  est  fille  d'un  officier  membre  de  la  Légion  d  hon- 
neur et  le  futur  officier  supérieur  ou  capitaine,  le  mariage 
peut  être  autorisé  par  lo  ministre,  même  s'il  n'y  a  pas 
apport  de  la  dot  réglementairement  exigible. 

L'apport  dotal  peut  être  constitué  de  façon  quelconque, 
l'autorité  militaire  étant  seule  juge  des  justifications  pré- 
sentées. Mais  la  déclaration  d  apport  doit  être  faite  par 
acte  notarié,  d'après  une  formule  \\y.èQ  par  la  note  offi- 
cielle du  14  avril  1875.  La  dot  peut  être  constituée  par  des 
donateurs  et  non  par  la  future  elle-même  ;  mais  celle-ci 
et  ses  assistants  doivent  affirmer  sur  l'honneur  que  les 
valeurs  affectées  à  la  constitution  do  la  dot  n'ont  pas  été 
empruntées.  La  valeur  attribuée  aux  effets,  bijoux,  etc., 
composant  le  trousseau  de  la  future,  no  peut  entrer  en 
ligne  de  compte  pour  parfaire  latiot  exigée. 

Les  sous-ot'ficiers  rengagés  ou  commissionnés  qui  dési- 
rent se  marier  doivent  justifier  de  l'apport,  par  leur  future, 
d'un  capital  de  5.000  francs  au  moins,  ou  d'une  rente  non 
viagère  de  250  francs.  Il  en  est  de  même  pour  les  em- 
ployés militaires  qui  n'ont  pas  rang  d'officier. 

Quant  aux  sous-officiers  élèves  des  écoles  militaires  ou 
autres  hommes  de  troupe  appelés  à  devenir  officiers  ou 
assimilés,  ils  doivent  justifier  du  même  apport  dotal  que  les 
officiers,  et  dans  les  mêmes  conditions. 

Dot  (la),  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  do  Des- 
fontaines, musique  de  Dalayrac,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne,  le  21  novembre  1785.  —  Deux  jeunes  paysans  qui 
s'aimaient  avaient  su  intéresser  leur  seigneur  à  leur  sort. 
Celui-ci  a  résolu  de  les  unir,  et  il  charge  Colette  de  re- 
mettre au  bailli  de  sa  terre  un  billet  par  lequel  il  donne 
à  celui-ci  l'ordre  de  la  marier  avec  son  amoureux  Colin. 
Par  suite  d'un  quiproquo,  le  bailli  veut  marier  une  vieille 
commère  avec  Colin  ;  d'où  une  série  de  scènes  amusantes. 
La  partition  de  Dalayrac  est  l'une  des  meilleures  de  ce 
compositeur,  qui  en  à  tant  écrit  do  charmantes. 

Dot  de  Suzette  (la),  roman  de  Fiévée  (1802).  —  Une 
grande  danio.  M""  de  Senneterre,  au  temps  de  sou  opu- 
lence, marie  et  dote  une  jeune  paysanne,  Suzette,  pour 
empêcher  son  fils,  {jui  l'aime,  do  faire  des  sottises.  Sur- 
vient la  Révolution  ;  la  grande  dame  ruinée  est  fort  heu- 
reuse de  trouver  la  femme  d'un  riche  parvenu,  (|ui  de- 
mande une  dame  de  compagnie.  On  devine  que  c'est  Suzette, 
dont  le  mari  a  changé  de  nom  en  devenant  riche,  et  qui 
accueille  à  bras  ouverts  son  ancienne  protectrice.  Sur  ce 
canevas,  Fiévée  a  brodé  un  petit  roman  a^jréable. 

De  ce  roman,  Dejaure  a  tiré  un  livret  d'opéra-comiquo  en 
un  acte,  sur  lequel  Boieldieu  a  écrit  une  partition  plomo  de 
grâce.  L'ieuvre  fut  représentée  au  théâtre  Favart  (Opéra- 
Comique)  lo  6  septomhro  1798. 

DOTAL,  ALE,  AUX  (du  lat.  dotalis,  môme  sens)  adj.  Qui 
est  relatif  h  la  dot,  qui  constitue  la  dot:  Les  revenus  do- 
taux. Les  biens  dotaux. 

—  Dr.  ftéfiime  dotal.  Régime  sous  lequel  les  conjoints 
conservent  la  propriété  de  tous  leurs  Iiiens,  quoique  le 
mari  ait  l'administration  des  biens  qui  forment  la  dot  de 
la  fciimie. 

DOTATAIRE  {ter')  n.  et  adj.  So  dit  do  la  personne  qui 
reçoit  une  dot.  (Peu  usité.) 


818 

DOTATION  {si-on)  n.  f.  Action  de  doter,  de  constituer  un 
revenu  en  faveur  d'une  personne,  d'une  collectivité,  d'un 
établissement,  ii  Fonds  constituant  la  dotation,  ii  Revenu 
assigné  à  une  reine,  à  une  princesse  du  sang  devenue 
veuve,  h  Par  ext.  Revenu  assigné  à  un  prince  du  sang. 
Il  Traitement  assigné  à  certains  personnages,  n  Dotation 
de  la  couronne,  Revenus  et  immeubles  mis  a  la  disposition 
du  souverain.  (V.  la  partie  encycl.)  il  Nom  donné  autrefois 
aux  majorais.  V.  ce  mot. 

—  Fig.  Ce  qui  appartient,  ce  qui  est  attribué  à  quelqu'un 
ou  à  qu'elque  chose  :  Le  génie  est,  avec  la  conscience,  laplus 
belle  dotation  de  I'hu7na7ii(é.  {hacord.) 

—  Encycl.  Fin.  et  admin.  Sous  le  nom  de  dotations  on 
a  désigne  autrefois,  en  France  :  P  les  récompenses  ac- 
cordées, sous  Napoléon  1",  sur  lo  domaine  extraordinaire  - 
à  certains  fonctionnaires ,  pour  services  militaires  ou 
civils.  (Elles  atteignaient,  en  1814,  près  de  33  millions  de 
francs.  La  Restauration  les  réduisit,  mais  elle  fut  amenée 
à  en  rétablir  une  partie  en  allouant  des  pensions  aux 
dotataircs  dépossédés  par  le  congrès  de  Vienne  de  leurs 
dotations  en  pays  étrangers);  2'»  le  traitement  viager  des 
sénateurs  du  s<-'Cond  Empire. 

Aujourd'hui,  le  mot  >■  dotation  »  a  une  signification  budgé- 
taire précise.  Il  sert  à  désigner  le  traitement  du  président 
de  la  République,  à  l'exclusion  de  ses  frais  de  maison  et 
de  voyage.  La  dotatioyi  du  Parlement  a  reçu  le  nom  de 
it  dépenses  administratives  du  Sénat  (ou  de  la  Chambre), 
indemnités  des  sénateurs  (ou  des  députés)  ". 

En  France,  les  décrets  des  26  mai-K""  juin  1791  réglèrent, 
pour  la  première  fois,  la  question  de  la  dotation  en  déci- 
dant, après  avoir  indiqué  les  immeubles  dont  le  roi  aurait 
la  jouissance,  qu'il  serait  pavé  annuellement  et  par  dou- 
zièmes, I'  par  le  Trésor  publie,  une  somme  de  25  millions 
pour  la  dépense  du  roi  et  de  sa  maison  ».  Supprimée  par 
décret  du  10  août  1792,  la  dotation  reparut  avec  l'Empire 
(s.-c.  du  28  floréal  an  XII),  avec  le  même  chiffre  de  25  mil- 
lions de  francs,  qui  furent  également  alloués  à  Louis  XVIII 
et  à  Charles  X.  La  loi  de  1832  ramena  à  12  millions  la  do- 
tation de  Louis-Philippe,  mais  en  lui  attribuant  la  jouis- 
sance d'un  domaine  dont  le  revenu  était  suj'érieur,  en 
allouant  au  prince  royal  une  dotation  personnelle  de  1  mil- 
lion de  francs,  qui  devait  être  portée  à  2  millions  en  cas  de 
mai'iage.  La  fixation  de  cette  dotation,  discutée  pied  à  pied 
]^ar  le  roi,  critiquée  amèrement  par  des  hommes  comme 
Tbouvenel,  Dupont  de  l'Eure,  Cormenin,  ne  contribua  pas 
peu  à  jeter  sur  la  monarchie  de  Juillet  le  discrédit  qu'ont 
prolongé  les  revendications  des  princes  d'Orléans,  au  len- 
demain de  la  guerre  de  1870. 

Réduite  à  600.000  francs  par  le  gouvernement  de  1848, 
la  dotation  du  président  fut  portée,  à  la  demande  de  Na- 
poléon Bonaparte,  à  2.160.000  francs.  Lo  sénafus-consulte 
du  12  décembre  1852  ramena  la  dotation  de  l'Empereur  à 
25  millions  de  francs,  chiffre  que  les  revenus  de  la  dotation 
immobilière  portaient,  en  réahté,  à  30  millions.  En  vertu 
du  décret  du  6  septembre  1S70,  tous  les  biens,  meubles  et 
immeubles,  désignés  sous  le  nom  de  biens  de  la  liste  civile 
—  c'est  la  terminologie  anglaise  consacrée  par  la  Consti- 
tution de  1791  —  firent  retour  au  domaine  de  l'Etat. 

La  dotation  du  président  de  la  République  est,  comme 
en  1848,  de  soo.ooo  francs,  auxquels  il  y  a  lieu  d'ajouter 
300.000  francs  pour  frais  de  voyage,  représentation,  etc., 
et  300.000  francs  pour  frais  de  maison. 

Voici  les  dotations  des  principaux  chefs  d'Etats  :  Alle- 
magne, 11.700.000  francs;  Autriche-Hongrie,  23.325.800; 
Espagne,  9.500.000;  Grande-Bretagne,  10.208.000,  aux- 
quels il  faut  ajouter  4.301 .200  francs  de  pensions  viagères 
aux  membres  de  la  famille  royale;  Belgique,  4  millions 
de  francs  ;  Grèce,  1.325.000  ;  Italie,  15.050.000  ;  Japon,  16  mil- 
lions de  francs;  Portugal.  2.600.000;  Suède,  6.500.000; 
Suisse,  15.000  ;  Danemark,  2.400.000  ;  Etats-Unis,  125.000  fr. 
Deux  Etats  n'ont  pas  de  dotation  ^xée  par  un  budget  ; 
la  Russie,  qui  tire  du  domaine  de  la  couronne  un  revenu 
annuel  évalué  à  80  millions  do  francs  environ,  et  la  Tur- 
quie, pour  laquelle  toute  évaluation  est  impossible. 

DOTEL  {tel)  n.  m.  Nom  que  les  indigènes  sénégalais  don- 
nent à  une  moule  comestible,  qu'ils  pèchent  sur  le  littoral. 

DOTER  (du  lat.  dotare,  même  sens)  v-  a.  Donner  une 
dot  à  :  Doter  une  fille,  une  religieuse,  w  Faire  une  dotation 
en  faveur  de  :  Doter  une  association,  il  Pourvoir,  gratifier 
d'un  avantage  quelconque  :  Parmenticr  a  doté  ÏEurope 
du  plus  précieux  des  tubercules. 

Se  doter,  v.  pr.  Se  procurer  une  dot  ou  certains  avan- 
tages qui  en  tiennent  lieu  :  La  jeunesse,  en  acquérant  des 
taïen/s,  se  dote  elle-même.  (Franklin.) 

DOTERELLE  {rèV)  n.  f.  Nom  donné,  dans  certaines  con- 
trées, à  un  oiseau  de  passage,  le  jduvier  guignard. 

DOTHIDEA  (dé)  n.  m.  Genre  do  champignons  pyrénomy- 
cètes,  de  la  famille  des  dothidéacées,  caractérisé  par  ses 
périthèces  sans  parois  différenciées,  plongés  dans  un  stroma 
arrondi  ou  allongé,  noir,  par  ses  asques  contenant  quatre 
ou  huit  cellules  allongées  ou  ovoïdes,  bicellulaires,  oliva- 
cées  ou  jaune  noirâtre. 

DOTHIDÉACÉES  {se)  n.  f.  pi.  Famille  de  champignons 
de  l'ordre  des  pyrénomycètes,  dont  le  type  est  le  genre 
duthidca.  (Les  parois  des  périthèces  ne  se  distinguent 
pas  do  la  substance  du  stroma.  Les  spores,  au  nombre 
de  quatre  ou  huit  par  asque,  sont  généralement  incolores, 
quelquefois  noirâtres.)  —  Une  dothidéacéi-:. 

DOTHIDELLE  {dèV)  n.  m.  Genre  de  champignons,  voisin 
du  genre  dotlndca ,  t'I  s'en  distinguant  par  ses  spores 
incolores. 

DOTHIÉNENTÉRÏE  n.  f.  Pathol.  Syn.  de  fièvre  ty- 
pHOïiJii.  V.  ce  mot. 

DOTILLA  (dimin.  du  gr.  Dolo,  n.  mythol.)  n.  m.  Genre  do 
crustacés  décapodes  brachyui-es  calométopes,  comprenant 
de  petits  crabes  voisins  des  myctires,  à  carapace  presque 
carrée,  souvent  striée  en  dessus,  et  à  pattes  longues  et 
plates.  (Les  dutilla  habitent  les  mers  les  plus  diverses.) 

DO-TING  n.  f.  Pierre  sonore,  qui  remplace  la  cloche 
dans  certains  monastères  thibétains. 

DOTIS.  Géogr.  V.  ToTis. 

DoTO.  Myth.  gr.  Nymphe  do  la  mer. 

DOTO  (du  gr.  Dôtô,  n.  d'une  Néréide)  n.  f.  Genre  de  mol- 
lusques, type  de  la  famille  des  dotoidés.  comprenant  des 
formes  allongées,  à  dos  muni  de  papilles  reiiliées,  à  pied 
arrondi  en  avant.  (Les  (pielques  espèces  de  doto  habitent 
les  mers  d'Europe  ;  dans  le  sons-genre  dotilla  sont  répar- 
ties colles  qui  sont  propres  à  la  mer  dos  Sargasses.) 


819 

DOTOÏDÉS  n.  m.  pi.  Famille  de  mollusques  gastéropodes 
opjbtiioljrauches  dorinatobrunchos,  groupe  des  gynino- 
branches,  qui  ronfermo  les  Ronros  doto,  cécinelle,  îjclW'ut'- 
ot  héromorphe.  (Tous  les  dotoïdés  sont  dos  animaux  nia- 
rius,  rosscmblani  à  dos  limaces.)—  Un  dotoïdk. 

DOTRENGE  (TlK^odoro),  jurisconsulte  et  homme  poli- 
tique boitte,  u6  et  mort  ;ï  Hruxelles  (nci-lSltfi).  Il  prit  part 
à  la  révolution  do  nsu  contre  l'Autriche,  fut  ua  dos  prin- 
cipaux rédacteurs  dos  lois  fondamentales  des  Pays-ïîas 
en  1815,  siégea  aux  états  généraux  jusqu'en  1828,  et  de- 
vint, à  celte  épuiiuo,  conseiller  d'Etat. 

DOTRIACONTANE  n.  m.  Composé  C"!!",  obtenu  en  trai- 
tant iiodure  de  cétyle  par  lo  sodium  en  présence  de  ben- 
zène ou  d'éther.  Syn.  ruDiXYLE. 

DOTTIGNIES,  ville  de  Belgique  (prov.  de  la  Flandre 
occid.),  arr.  admin.  et  judic.  do  Courtrai,  sur  un  affluent 
do  l'Escaut;  -1.065  hab.  Fabriques  de  chocolat,  manufac- 
ture de  tabacs,  brasseries. 

DOTZAUER  i  Just  -  Jean  -  Frédéric  ),  violoncelliste  alle- 
mand, né  à  Hteselrieth  en  1783,  mort  à  Dresde  en  1860, 
élève  de  Kriegek,  puis  de  Bernard  Romberg.  Compo- 
siteur habile,  virtuose  remarquable,  Dotzauer  a  écrit  un 
certain  nombre  de  morceaux  de  musique  instrumen- 
tale et  un  opéra,  Graziosa,  représenté  à  Dresde  en  1841. 
—  Son  rils  aine,  Just-Bernard-Frédéric  Dotzauer, 
né  à  Leipzig  en  isos,  mort  à  Hambourg  en  1874,  se  fit 
une  réputation  comme  pianiste  et  publia  quelques  compo- 
sitions pour  son  instrument.  —  Son  second  fils,  Charles- 
Louis  Dotzauer,  né  à  Dresde  en  ISll,  fut  élève  de  son 
père  pour  le  violoncelle  et  se  fit  applaudir  dans  les 
concerts.  II  a  publié  aussi  plusieurs  compositions  pour 
son  instrument. 

DOTZINGER  fJost),  architecte  allemand,  originaire  de 
Worms.  mort  après  1472.  Il  fut,  de  1452  à  1472,  l'archi- 
tecte de  la  cathédrale  de  Strasbourg,  dont  il  sculpta  le 
beau  baptistère,  en  1453.  Il  fut  le  principal  organisateur 
des  grandes  associations  d'architectes  et  de  maçons  alle- 
mands qu'on  appela  loges  {hutten).  Dans  la  première 
assemblée  de  ces  loges,  convoquée  en  1459  à  Ratisbonne, 
Dotzinger  fut  nommé  grand  maître  de  cette  association, 
et  il  fut  décidé  qu'à  l'avenir  on  choisirait  toujours  pour 
grand  maitro  l'architecte  de  la  cathédrale  de  Strasbourg. 

D'OÙ.  Linguist.  V.  otr. 

DOUAB.  Géogr.  V.  DoAB. 

DOUADIC,  comm.  do  l'Indre,  arr.  et  à  9  kil,  du  Blanc, 
sur  le  Suin,  dans  la  Brenne;  1.109  hab.  Pierres  à  bâtir. 

Douai  (lat.  Duacum),  ch.-l.  d'arr.  du  dép.  du  Nord,  à 
33  kil.  de  Lille,  sur  la  Scarpe;  31.3"J7  hab.  {Douaisiens, 
ennes.)  Ch.  de  f.  Nord.  Cour  d'appel,  cour  d'assises,  con- 
seil de  prud'hommes,  bourse  de  commerce,  école  nor- 
male. Cette  ville  était  une  forte  place  de  guerre,  déclassée 
parles  décrets  de  1889  et  de  1891.  Douai  fut,  jusqu'en  18S9, 
le  chef-lieu  d'une  académio  uni- 
versitaire ,  aujourd'hui  transférée 
à  Lille.  Musée  d'art  et  d'antiquités, 
jardin  botanique,  fabrique  d'ami- 
dons, chantier  de  construction  do  ba- 
teaux, fabriques  d'instruments  agri- 
coles, raffineries,  brasseries,  bri- 
queteries, chapelleries,  huileries, 
verreries.  Le  port  de  Douai,  sur  la 
Scarpe  canalisée,  est  le  centre  d'un 
important  trafic  de  blé  et  de  houille. 
Eglise  Saint-Pierre  (xviii*  s.)  ;  êgliso 
Notre-Dame  {xii*  et  xvi"  s.)  ;  église 
Saint-Jacques  {xviii«  s.)  ;  la  porte 
Notre-Dame  (1453),  hôtel  de  ville 
(XV*  s.),  palais  de  justice  (xviii'  s.),  maisons  des  xvi», 
xvii"  et  xviii^  siècles.  Patrie  de  Calonno,  de  J.  Bologne, 
de  Martin  (du  Nord),  de  M"*  Desbordes-Valmore,  du 
peintre  Jean  Eellegambo,  etc.  — -  L'arrrondissement  a 
6  cant-,  66  comm.  et  137.445  hab.  ;  le  canton  Nord,  6  comm. 
et  25.288  hab.;  le  canton  Ouest,  11  comm.  et  32.845  hab.; 
le  canton  Sud,  12  comm.  et  25.014  hab. 

—  Histoire.  L'origine  de  Douai  semble  remonter  à  l'opo- 

Sue  de  la  domination  romaine.  Au  vu"  siècle,  le  territoire 
0  Douai  appartenait  à  Erchinoald,  maire  du  palais  sous 
Clovis  II.  Douai,  ville  frontière,  appartint,  dans  la  suiio, 
tantôt  à  la  France,  tantôt  à  l'Espagne.  Elle  fut  assiégée 
plusieurs  fois.  Vauban  on  avait  fait  une  place  de  guerre  de 
premier  ordre.  Douai  so  distingua  par  sa  résistance  aux 
armées  alliées  en  1710;  prise  après  deux  mois  de  siège, 
elle  fut  reconquise  par  Villars  en  1712.  Lo  traité  d'Utrecht 
donna  définitivfiuetit  Douai  à  la  France. 

DoUAtCHS  ou  DOWIGHES,  tribu  mauresque,  vivant 
sur  la  rive  droite  du  Sénégal,  en  face  do  Bakel.  Ils  des- 
cendent de  Berbères,  qui  so  sont  (croisés  avec  des  nègres. 
Asservis  d'abord  par  les  Trarzas  et  les  Braknas.  ils  ont 
réussi  à  s'atTranchir.  Los  Douaïchs  so  livrent  à  l'agricul- 
ture et  à  la  chasse  ;  ils  exploitent  dos  mines  de  sel  gemmo 
et  ont  un  goût  marqué  pour  le  commerce.  Ils  font  surtout 
lo  trafic  de  gomme,  debeurro,  do  moutons  et  de  chevaux, 
et  étendent  leurs  relations  jusqu'au  Maroc.  Leur  religion 
est  l'islamisme.  —  Un,  Une  Douaïch  ou  Dowiciie. 

DOUAIR  [rr')  n.  m.  Se  dit  quelquefois  pour  douar. 

douaire  (t)r'  —  du  lat.  pop.  dotarium,  m/^mo  sons;  dé- 
rivé  do  don,  dot^  n.  m.  Dr.  anc.  Biens  que  le  mari  assignait 
à  sa  femme  pour  on  jouir,  si  elle  lui  survivait,  n  Douaire 
des  enfants,  Biens  formant  lo  douaire  do  la  femme  et  pas- 
saut  do  droit  aux  enfants  à  la  mort  des  parents,  ii  Douaire 
sans  retour,  Douaire  qui  no  faisait  pas  retour)  à  la  suc- 
cession du  mari,  il  Deini-doimire  ou  Mi-douairc,  IVnsion 
alimentaire  servie  ù.  la  ftrmme  du  vivant  do  son  mari. 
Il  Douaire  préfix  ou  conventionnel.  Douaire  stipulé  par  les 
conveutions  matrimoniales.  Il  Douaire  coutunuer.  Douaire 
lixé  par  la  coutume  et  consistant  dans  la  moitié  des  biens 
possédés  par  lo  mari. 

—  I'Incycl.  Dr.  anc.  Lo  douaire  avait  pour  objet  d'as- 
suror  l'existonco  de  la  veuve  en  lui  attribuant  viagère- 
mont  l'usufruit  d'une  partie  des  biens  du  mari. 

Lo  douaire  entraînait  pour  la  veuve  les  obligations 
et  les  charges  inhérentes,  on  général,  A  l'usufruit.  T(mii,o- 
fois,  les  coutumes  y  avaient  apporté  do  notables  allége- 
ments. A  l'origine,  les  biens  frappés  du  douaire  pamis- 
«ont  avoir  été  dévolus  i  la  fomme  on  touto  propriété. 

Lo  douaire  était  [iris  uiuquumcnt  sur  los  propres  du 
mari,  possédés  au  momoat  au  martago  ou  acquis  depuis. 

HT. 


Armes   de  Douai, 


Le  douairo  était  coutumier  ou  préfix.  Le  premier  était 
l'clui  dont  les  conditions  étaient  réglées  par  la  coutume, 
en  l'absence  de  conventions  ù  cet  égard.  Le  second  était 
librement  déterminé  par  los  conventions   matrimoniales. 

Lo  convoi  en  secondes  noces  de  la  douan-icro  ne  met- 
tait \>tii>  fin  au  douairo,  bien  qu'il  on  fît  cesser,  jus(|u'à  un 
certain  point,  la  raison  d'être;  mais  il  obligeait  la  douai- 
rière ù.  donner,  au  lieu  do  la  caution  juratoire,  une  cau- 
tion ordinairo. 

DOUAIRIER  [è-ri-é)  n.  m.  Dr.  anc.  Enfant  qui  n'a  que 
le  douairo  de  sa  mère,  ayant  renoncé  à  la  succession 
patornolle. 

—  Adjoctiv.  ;  Enfant  douairier. 

DOUAIEUÈRE  [dou-è)  n.  f.  Veuve  de  grande  famille, 
([ui  jouit  d'un  douairo  ;  Une  aimable  et  Jeune  douairière. 
Il  Par  dénigr.  Vieille  femme. 

—  Adjectiv.  Qui  jouit  d'un  douaire  ;  Une  duchesse  douai- 
rière. La  reine  douairière. 

DOUALLA,  nom  d'une  peuplade  du  Cameroun,  parlant 
mm  langue  qui  se  rattache  au  groupe  bantou. 

DOUANE  (probabl.  de  l'ital.  doaiitty  ou  de  l'ar.  diouan, 
registre)  n.  1.  Administration  chargée  de  percevoir  les 
taxes  imposées  sur  certaines  marchandises  à  l'entrée  ou  à 
la  sortie  d'un  territoire  :  Officier  de  douane,  ii  Lignes  de 
douanes.  Circonscription  douanière  établie  à  la  frontière 
sous  l'autorité  d'un  directeur. 

—  Par  e.xt.  Droits  perçus  par  l'administration  des 
douanes  :  Marchandises   gui  ne  payent  pas   de   douane. 

Il  Edifice  où  les  droits  sont  perçus,  les  marchandises  et 
les  bagages  visités  :  Entrer  à  la  douane. 

—  Fig.  Obstacle  à  la  libre  circulation  des  idées  ou  des 
opinions  :  La  douane  des  pensées  ne  ferme  plus  l'allée  à 
la  vérité.  (Volt.) 

—  Enctcl.  Droits  de  douane.  Les  taxes  douanières  peu- 
vent être  fiscales,  protectrices  ou  prohibitives.  Fiscales, 
elles  n'ont  en  vue  que  de  procurer  des  ressources  au 
trésor  de  l'Etat.  Protectrices,  elles  sont  établies,  non  plus 
dans  l'intérêt  du  trésor  public,  mais  pour  permettre  à  la 
production  nationale  de  soutenir,  sur  le  marché  intérieur, 
la  lutte  avec  la  concurrence  étrangère.  Enfin,  elles  sont 
dites  «  prohibitives  »  lorsque  le  taux  de  la  taxe  perçue  est 
si  élevé  qu'en  fait,  cela  équivaut  à  la  prohibition  des  pro- 
duits étrangers.  Les  droits  de  douane,  envisagés  au  point 
de  vue  du  mode  de  leur  perception,  se  subdivisent  en  droits 
ad  valorem  et  en  àroits  spécifiques.  Les  premiers  sont  per- 
çus en  proportion  de  la  valeur  des  articles  importés  et  à 
raison  de  tant  pour  cent.  Les  seconds  sont  fixés  d'après 
la  nature  et  la  quantité  des  produits. 

Administration  des  douanes.  L'organisation  des  admi- 
nistrations douanières  a  varie  suivant  les  époques  et  les 
pays.  Longtemps,  dans  l'ancienne  France,  les  douanes 
ou  traites  étaient  établies  à  la  frontière  de  chaque  pro- 
vince, ot  les  tarifs  variaient  de  l'une  à  l'autre.  Colbert 
s'etforça  de  détruire  ces  barrières,  qui  arrêtaient  le  trafic, 
et  de  reporter  les  douanes  aux  frontières  du  royaume.  Il 
n'y  parvint  que  partiellement  en  réunissant,- dans  une 
sorte  d'union  douanière,  douze  provinces  du  nord  de  la 
France,  connues  sous  le  nom  de  Provinces  des  cinq 
grosses  fermes.  La  Révolution  acheva  l'œuvre  de  Col- 
bert. L'Assemblée  constituante  déclara  abolis  tous  les 
droits  do  traites  et  les  remplaça  par  un  tarif  unique  et 
uniforme,  applicable  seulement  à  l'entrée  et  à  la  sortie  de 
la  Franco.  Co  tarif  fut  mis  en  vigueur  lo  15  mars  1791. 
Peu  après,  parut  la  loi  du  22  août  1791,  véritable  code 
des  douanes,  qui  est  encore,  de  nos  jours,  la  base  du  sys- 
tème douanier  français. 

L'administration  des  douanes,  en  premier  Heu  et  comme 
principale  fonction,  applique  le  tarif  douanier,  surveille 
les  diverses  opérations  de  manutention  par  lesquelles  peu- 
vent passer  les  marchandises  importées.  Ces  marchan- 
dises peuvent  être  mises  en  consommation  :  elles  acquit- 
tent alors  immédiatement  les  droits  do  douane.  Elles 
peuvent  aussi  être  placées,  soit  en  entrepôt  réel,  dans 
■les  locaux  dont  la  douane  a  la  clef,  soit  en  entrepôt  fictif, 
dans  dos  locaux  appartenant  à  des  particuliers  dont  la 
douane  n'a  pas  la  clef,  mais  où  elle  peut  demander  à  pé- 
nétrer à  tout  moment.  Dans  ces  deux  cas,  los  marchan- 
<lises  entreposées  n'acquittent  los  droits  do  douane  quo 
lorsqu'elles  sortent  do  l'entrepôt  pour  outrer  ilans  la  con- 
sommation. Il  y  a  aussi  les  marchandises  <|ui  transitent 
ou  qui  sont  t7'ansbordées  ou  réexportées,  les  unes  ot  les 
autres  n'acquittant  pas  do  droits  d'entrée;  puis  les  mar- 
(•hundisos  admises  temporairement,  pour  recevoir  un  com- 
plément do  main-d'œuvre,  exemptes  des  droits  à.  condition 
d'être  réexportées  ou  réintégrées  en  entrepôt  dans  les 
limites  de  certains  délais  ;  enfin,  les  marchandises  aux- 
quelles, à.  leur  sortie,  on  restitue  les  droits  qu'elles 
avaient  payés  à  leur  entrée.  La  surveillance  de  toutes 
ces  opérations  incombe  i  l'administration  des  douanes  qui, 
par  1  application  du  tarif,  encaisse  environ  400  millions  de 
francs  par  an.  somme  dont  ollo  no  retient  pour  ses  frais 
que  7  pour  100. 

Cetto  administration  concourt  aussi  A  la  surveillance 
exercée  par  celle  des  contributions  indireetos  sur  les  ta- 
bacs, les  boissons,  les  cartes  à  jouer,  les  ouvrages  dor 
et  d'argent  ;  elle  contrôle  tout  co  qui  concerne  les  primes 
accordées  à  la  pèche  maritime  ;  elle  perçoit,  à  la  fron- 
tière, les  timbres  de  récépissés  et  do  connaissements,  les 
droits  do  patente  imposés  aux  mariniers  étrangers  na- 
viguant sur  les  canaux  français,  etc.  Enfin,  organisées 
niilitairemont,  les  brigades  do  douane  font  la  police  de 
la  frontière.  Lo  personnel  des  douanes  comprend  environ 
L'3.000  agents.  L'administration  centrale  a  pour  chef  un 
directeur  général. 

Los  infractions  aux  règlements  douaniers  qui  peuvent 
donner  lieu  à  la  confiscation  ou  à  l'amende  sont  ({ualifiécs 
<  ontravontions  ot  portées  devant  lo  jui,'o  do  paix.  Los 
infractions  pouvant  entraîner  l'emprisonnement  sont  ré- 
putées délits  ot,  par  conséquent,  do  la  compétence  des 
tribunaux  correctionnels.  La  fraude  commise  par  un 
agent  des  douanes  ou  de  connivence  avec  lui,  tenue  pour 
crime,  est  soumiso  à  la  cour  d'assisos.  En  dehors  do 
certains  cas  déterminés  limitativoment,  tels  quo  la  saisie 
non  justifiée,  lo  recours  des  particuliers  contre  les  agents 
des  douanes  no  peut  s'exercer  devant  les  tribunaux  judi- 
ciaires ot  doit  éiro  soumis  à  l'examon  de  l'Administration 
dos  douanes.  Enfin,  près  du  ministère  du  commerce  est 
institu<)  un  Comité  d'expertise  lér/nle,  qui  tranche  los  dirt'é- 
ronds  survenus  entre  les  particuliers  ot  l'Administration 
des  douanes  au  sujet  do  l'ospùco,  do  l'origino,  do  la  qua- 
lité dos  produits. 


DOTOÏDÉS   —  DOUBHAÏ 

DOUANER  V.  a.  Marquer  du  plomb  de  l'administration 
d<'s  douanes:  Douankr  des  ballots.  \\Pa.r  anal.  Visiter 
comme  ou  fait  à.  la  douane  :  Ecoliers  guî  dodanent  le 
panier  d'un  camarade. 

Se  douaner,  v.  pr.  Etre  douane. 

DOUANIER  (ni-é),  ÈRE  adj.  Qui  a  rapport  à  la  douane  : 
Couvent  ion  douanière. 

DOUANIER  [ni'é)  n.  m.  Préposé  militaire,  appartenant 
au  corps  de  la  douane  et  chargé  de  la  surveillance  et  do 
la  vérification  des  marchandises  qui  entrent  dans  un  pays. 

—  Encycl.  Au  point  de  vue  militaire,  les  douaniers  tor- 
ment  un  corps  constitué  on  deux  parties  distinctes.  Ceux 
qui  sont  stationnés  auprès  des  places  fortes  et  ouvrages 
fortifiés  sont  organisés  on  compagnies  ou  sections  de 
forteresse  qui  concourraient,  en  cas  de  guerre,  à  la  défense 
de  ces  ouvrages.  Le  reste  du  personnel  est  formé  en  sec- 
tions, compagnies  ou  bataillons  actifs,  qui,  dans  la  région 
où  ils  font  leur  service  en  temps  de  paix  et  qu'ils  con- 
naissent ainsi  parfaitement,  fourniraient  de  précieux  auxi- 
liaires aux  troupes  do  campagne. 

En  vue  de  cette  organisation  militaire  du  corps  dos 
douanes,  la  loi  du  13  mars  1875  a  établi  une  assimilation 
complète  entre  les  grades  attribués  au  personnel  de  ce 
corps  :  sous-brigadier,  bri- 
gadier, lieutenant,  capitaine, 
sous -inspecteur  ou  inspec- 
teur et  ceux  de:  caporal, 
sous-officier,  lieutenant,  capi- 
taine, chef  de  bataillon,  dans 
l'armée.  Les  officiers  du  corps 
des  douanes  sont  nommés 
par  décret  présidentiel,  sur  la 

f)résentation  du  ministre  de 
a  guerre,  après  proposition 
du  ministre  des  finances. 

C'est  le  ministère  de  la 
guerre  qui  assure  l'arme- 
ment des  douaniers,  et  le  mi- 
nistère des  finances  fournit 
l'habillement,  lo  petit  équipe- 
ment et  entretient  les  armes. 

En  cas  de  mobilisation , 
toutes  les  unités  formées  par 
les  douaniers  sont  à  la  dis- 
positioa  du  ministre  de  la 
guerre  et,  sous  tous  les  rap- 
ports, assimilées  à  celui  de 
l'armée  active,  tant  au  point  Douaniers 

de  vue  de  la  législation  mili- 
taire que  des  droits  qui  leur  sont  ouverts  en  cas  de  bles- 
sures, infirmités,  pensions  éventuelles  pour  eux  et  leurs 
veuves,  etc. 

DOUAR  [mot  ar.)  n.  m.  Groupe  de  tentes  arabes,  dispo- 
sées avec  une  certaine  régularité,  il  On  écrit  aussi  douare, 

DOUAIR   et  DKIRA. 

—  Encycl.  Le  douar  est  considéré  comme  la  base  de  la 
constitution  sociale  des  Arabes.  Les  tribus  sont  divisées 
en  ferkat,  subdivisées  en  associations  de  tentes,  auxquelles 
leur  disposition  circulaire  a  fait  donner  le  nom  de  douar. 
C'est  surtout  dans  la  région  du  Tell  que  le  mot  est  em- 
ployé :  dans  coUe  du  t^aliara,  on  dit  dechra  ou  k'sar. 

Le  douar  est  soumis  à  l'autorité  d'un  chef  subordonné 
au  chef  de  la  fraction  de  tribu  et  à  celui  de  la  tribu.  En 
Algérie,  le  sénatus-consulte  du  22  avril  1863  a  attribué  la 
personnalité  aux  douars,  leur  a  reconnu  un  domaine,  les 
terres  de  parcours  do  leur  territoire,  et  leur  a  donné  1© 
droit  d'avoir  une  djemaa,  ou  conseil  particulier;  c'étaient 
déjà  des  sortes  de  communautés  municipales. 

DOUARAKA,  DWARKA  ou  DVARKA,  ville  de  l'Indo 
anglaise  iprésid.  do  Hombay'f,  à  l'extrémité  ouest  de  la 
presqu'île  de  Kattiavar  ou  do  Goudjerat,  sur  la  mer 
d'Oman.  La  ville,  où  les  légendes  brahmaniques  placent  la 
mort  do  Krichna,  est  un  lieu  de  pèlerinage  très  fréquenté. 
Elle  n'est  guère  habitée  que  par  des  prêtres  et  visitée  quo 
par  des  pèlerins.  Beau  temple  de  Krichna. 

DoUARNENEZ,  ch.-l.  de  canton  du  Finistère,  arroud. 
et  à  20  kiiom.  de  Quimper,  sur  la  baie  de  Douarnenez; 
ll.i69hab.  {Dottarnenistes  ou  Bouameziens,  enr^es.)  Ch.de  f. 
Orléans.  Son  port  est  un  des  principaux  centres  de  la  Bro- 
tapno  pour  la  p6che  et  la  salaison  de  la  sardine.  —  Lo 
canton  a  7  comm.  et  28.369  hab. 

Douarnonoz  [Douar  en  enez  [«  Terre  de  l'île  »])  était  pri- 
mitivement une  dépendance  du  prieuré  de  l'île  Tristan. 
L'île  Tristan,  située  à  l'entrée  du  port,  fut  transformée  on 
forteresse  (1595);  elle  ne  porte  plus  aujourd'hui  qu'un 
pharo  do  ■!•  ordre. 

DoUAY  (CharIos-j46e/),  général  français,  né  à  Besançon 

en  1S09,  mort  à  Wissembourg  en  1870.  Sorti  de  Saint-Cyr 
eu  1829,  il  conquit  ses  premiers  grades  en  Alj^ério.  Après 
la  campagne  de  Crimée,  sa  brillante  conduite  lui  valut  le 
grade  de  général  do  brigade.  En  1859,  le  général  AbelDouay 
prit  part  à  la  guerre  d  Italie,  et  devint  général  do  division 
on  186G;  il  fut,  au  début  de  la  guerre  franco-prussienne, 
placé  à  la  t6to  de  la  2*  division  du  l"  corps  do  l'arméo  du 
Rhin,  ot  il  fut  tué  ù.  Wissembourg,  lo  4  août  1870. 

DoUAY  {Félix\  général  français,  frèro  du  précédent» 
né  A  Hesançon  en  18UÎ,  mort  ù.  Paris  en  1879.  II  s'engagea, 
il  soizo  ans,  dans  l'infanterio  de  marine  et  était  sous-liou- 
tenaut  on  1S38.  U  fit  la  guerre  do  Crimée  comme  liou- 
lenanl-coloiiel.  Nommé,  en  isr.G,  colonel,  il  partit,  on  1S59, 
pour  l'Iialie.  Il  déploya  la  plus  brillante  bravoure  ù.  Ma- 
genta et  A  Solférino,'  où  il  fut  grièvement  blessé.  U  fut 
promu  général  de  brigade.  Plus  tard,  il  fit  partie  du  corps 
oxpédilionnairo  du  Mexiuue,  fut  nommé  divisionnaire 
en  1803.  Eu  1870,  il  reçut  lo  commandoment  du  T  corps, 
ù.  Belfort.  Après  Uoichsliolfon,  le  général  Douay  combat- 
tit à  Moti/on,  le  31  août,  et  so  signala  A  Sedan.  Compris 
dans  la  capitulation,  il  fut  onimoné  en  Allemaguo.  De  re- 
tour en  Franco,  il  fut  mis  ù  la  tèto  du  l"  corps  do  l'armée 
de  Versailles,  orj;;aniséo  contre  la  Commune,  et  ce  furent 
SOS  troupes  ipii  entrèrent  les  premières  dans  Paris,  lo 
21  mai  1S71.  Nommé  commandant  du  0'  corps  (187U),  U 
devint,  on  1S7'J,  inspecteur  général  d'armée. 

DOUBHAÏ,  DOUBHOY  ou  DuBHOl,  vitlo  do  l'Indo 
anglaise  (présid.  do  Hombay  [(îondjerat]),  capitale  d'uno 
petite  principauté  tributaii'o;  15.000  hab.  Sa  magnillquo 
oncointe,  qui  mesure  3  kilomètres  de  tour,  est  formée  do 
blocs  énormes,  décorés  de  hirges  bandes  do  soutpturo  ; 
la  porto  dîto  *  dos  Diamnnts  »  a  U  m6trcs  d'épaisseur  ot 

102 


Â,  doublage. 


DOUBIENKA  -   DOUBLE-BEC 

aurait  coûté,  suivant  la  tradition,  25  millions  de  francs. 
Kt.^  possède,  en  outre,  de  beaux  temples  hindous, 
qui  témoignent  de  son  ancienne  splendeur. 

DOUBIENKA,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (Pologne 
rcouv  de  Lubl  n]1,  sur  le  Boug  occidental,  afÛueut  du 
ifarew  ;  4.340  hab.  BataiUe  entre  Kosciuzko  et  les  Russes 
(n  déc'  1792). 

BOUBITZA.  Géogr.  V.  Ddbicza. 

DOUBLA  n.  f.  Monnaie  d'argent  à  bas  titre,  qui  se  fabri- 
quait autrefois  à  Alger  ou  à  Tunis,  et  valait  à  peu  près 
S4  aspres  ou  12  sols  tournois,  ou  59  centimes  do  la  mon- 
naie actuelle. 

DOUBLAGE  {blaf)  u.  m.  Action  de  doubler  :  Le  dou- 
blage des  fils.  Le  doublage  d'une  étoffe. 

—  Dr.  féod.  Double  de  la  redevance  habituelle,  du  par 
le  vassal  dans  certaines  circonstances. 

—  Filât.  Opération  consistant  à  réunir  ensemble  plu- 
sieurs rubans  de  textiles  et  à  les  égaliser  constamment 
pendant  l'étirase.  ii  Opération  qui  a  pour  but  de  réunir  en 
un  seul  plusieurs  lils  simples  pendant  le  retordage. 

—  Mar.  Enveloppe  en  métal  ou  en  bois,  destinée  à  pré- 
server la  carène,  ii  Feuilles  de  doublage.  Plaques  minces 
de  métal  ou  de  bois  clouées  contre  la  carène,  et  dont  1  en- 
semble constitue  le  doublage,  il  Renfort  d'une  voile. 

—  Typoffr.  Répétition  vicieuse  de  certaines  lettres  ou 
de  certains  mots  sur  l'impression,  il  Remplissage  de  la  co- 
quille, dans  la  fabrication  desgalvanos.  V.  ÉLECTROTTPtK. 

—  Encycl.  Pour  les  navires  en  bois,  le  doublage  consiste 
en  feuilles  de  cuivre  ou 
de  zinc,  clouées  sur*  la 
carène  au  moyen  de  clous 
en  cuivre  ou  en  fer  zin- 
gué.  à  tête  plate,  dits 
0  clous  de  doublage  " . 
Quand  les  herbes  ou  les 
mollusques  ont  poussé 
sur  les  coques  doublées, 
on  peut  aisément  les  faire 
disparaître  au  moyen  de 
la  brosse  ou  du  ba'lai  ap- 
pelé "goret  o.  Les  carènes 
eu  fer,  malgré  la  pein- 
ture qui  les  recouvre,  se  salissent  très  vite,  et,  sur  les 
bâtiments  exposés  à  ne  pouvoir  caréner  souvent,  on  re- 
couvre les  œuvres  vives  d'un  doublage  en  bois,  recouvert 
à  son  tour  de  feuilles  de  cuivre  ;  les  effets  de  ce  genre 
de  coDstruction  sont  excellents,  et  les  croiseurs  destinés 
aux  stations  lointaines  en  sont  tous  munis. 

DOUBLANT  {blan),  ANTE  adj.  Qui  double,  qui  sert  à 
doubler,  particulièremeut  au  théâtre,  en  parlant  d'un  ac- 
teur qui  en  remplace  d'autres  au  besoin. 

DOUBLE  (du  lat.  duplum,  môme  sens)  adj.  Formé,  résul- 
tant de  deux  objets  de  même  nature  qui  composent  un  tout  : 
Une  DOUBLE  semelle.  Un  DOtJBLE  louis  est  une  pièce  de 
quarante  fi'ancs.  Il  Composé  de  deux  objets  de  même  na- 
ture, qui  demeurent  distincts  et  ne  forment  pas  un  tout 
proprement  dit  :  Chambre  qui  a  une  double  porte.  Boîle  à 
DOUBLE  fond. 

—  Par  ext.  Supérieur,  par  la  qualité  ou  par  la  force  do 
son  action,  aux  autres  objets  do  même  nature  :  Encre  dou- 
ble. Bière  double.  Il  Qui  possède  à  un  degré  supérieur  le 
vice  qu'on  lui  attribue  :  Un  double  coquin. 

—  Fig.  Plein  de  duplicité,  affectant  des  sentiments  qu'il 
n'a  pas  :  Une  âme.  Un  cœur.  Un  esprit  double,  il  Qui  marque 
la  duplicité  :  Un  regard  double.  (Volt.) 

—  Poétiq.  Double  colline.  Double  mont.  Double  sommet. 
Double  cime.  Mont  Parnasse,  qui  avait  deux  cimes  et 
que  la  mythologie  grecque  avait  donné, pour  séjour  aux 
Muses. 

—  Asiron.£'/oi7erfou6Ze,  Système  de  deux  étoiles  qui  sem- 
blent n'en  former  qu'une  seule  à  la  vue  simple.  V.  étoile. 

—  Bot.  Fleur  double.  Se  dit  d'une  fleur  dans  laquelle, 
accidentellement  ou  par  l'effet  de  la  culture,  le  nombre 
normal  des  pétales  se  trouve  accru  par  la  transformation 
d'un  certain  nombre  d'étamines  ou  même  de  carpelles. 

Il  Se  dit  aussi,  assez  improprement,  d'un  capitule  do  com- 
poséo-radiée,dans  lequel  une  partie  ou  la  totalité  des  fleurs 
lubuieuses  du  disque  s'est  transformée  en  fleurs  ligulées. 

Il  Calice  double,  Calice  et  involucre  affectant  la  forme  d'un 
second  calice^ii  Périanthe  double,  Périanthe  composé  d'un 
calice  et  d'une  corolle,  ii  Double  aubier,  Altération  produite 
dans  la  tige  des  arbres. 

—  Chass.  Faire  coup  double.  Se  dit  d'un  chasseur  qui, 
d'un  seul  coup  de  fusil,  abat  deux  pièces  de  gibier  parties 
ensemble  dans  la  même  direction. 

—  Chim.  .S"e/  double.  Sel  qui  résulte  de  la  combinaison  de 
deux  autres. 

—  Comœ.  Partie  double,  Manière  de  tenir  des  comptes 
on  des  livres  de  commerce,  qui  consiste  à  passer  deux 
fois  chaque  article,  l'une  au  crédit,  l'autre  au  débit  :  Tenir 
les  livres  en  partie  double,  h  Double  emploi,  Action  de 
porter  par  erreur  deux  fois  lo  même  article. 

—  Dr.  Fait  doux  fois,  en  parlant  d'un  acte  :  Un  acte 
DOUiiLK.  Fait  DOCBLE  à  Paris,  le  2  janvier  iÙOO.  ii  Double 
lien.  Parenté  des  enfants  qui  ont  le  même  père  et  la  même 
mère,  ii  Double  droit.  Droit  d'enregistrement  qu'on  paye 
deux  fois,  faute  de  l'avoir  acquitté  dans  lo  délai  légal. 

—  Géom.  f*oint  double,  Point  ou  so  coupent  les  doux 
branches  d'une  courbe. 

—  Gramm.  Lettre  double.  Réunion  dans  un  mot  do 
deux  lettres  semblables  qui  se  suivent,  commo  II.  li  Lettre 
composée  do  deux  autres,  comme  œ.  \\  Consonne  qui  a  la 
valeur  do  deux  autres,  comme  -r  qui  équivaut  à  ks  ou  lez. 

—  Jeux,  Partie  double.  Au  trictrac,  Partie  gagnée  par 
douze  points  do  suite.  ii  Faire  des  doubles  tours,  Faire  des 
doubles.  En  sautant  à  la  corde.  Faire  passer  deux  fois  la 
corde  avant  de  retomber  à  terre. 

—  Liturg.  Fête  double  ou  substantiv.  Double,  Fête  d'un 
rit  i)lus  Koîennel  que  les  autres,  qu'on  appelle  simples  et 
semi-doubles  :  Un  double  majeur.  Un  double  mineur. 

—  Magnan.  Cocon  double,  Cocon  où  so  trouvent  deux 
chrysalides,  qui  a  été  (lié  par  deux  vers. 

—  Mar.  Poulie  double,  v.  toulie. 

—  Mélrol.  Double  aiqle.  V.  aigle. 

—  Mus.  Double  croche.  V.  ckociik.  h  Intervalle  double. 
"V.  intebvallb.  il  Double  fugue.  V.  fugue. 

—  Pathol.  Fièvre  double,  Fièvre  intermittente  dont  les 
accôH  périodiques  se  sont  rapprochés  au  point  de  ne  laisser 
aacua  iotcrvallo  outre  doux  accès  successifs. 


Phys.  Double  pesée.  V.  balance,  il  Double  réfraction. 
V.  réfraction. 

—  Loc.  div.  Double  sens.  Double  entente,  Double  manière 
possible,  accidentelle  ou  voulue,  d'interpréter  quelque 
chose  :  Mots  à  double  entknte.  Phrase  à  double  sens. 

11  Double  emploi.  Répétition  superflue,  il  Double  clef,  Clef 
ouvrant  la  même  serrure  qu'une  autre  clef.  Il  Homme  à 
double  face.  Homme  dissimulé,  trompeur,  qui  se  montre 
tantôt  sous  un  aspect ,  tantôt  sous  un  autre,  il  Double 
chaîne,  Ensemble  de  deux  chaînes  que  l'on  attache  à  la 
cheville  et  à  la  ceinture  d'un  forçat  puni.  (V.  double- 
chaîne.  i|  Fermer  à  double  tour.  Fermer  en  donnant  deux 
tours  de  clef,  il  Vêternerit  à  double  face,  Vêtement  qu'on 
peut  mettre  à  l'envers  aussi  bien  quà  l'endroit. 

—  n.  m.  Quantité  multipliée  par  deux,  prise  deux  fois  : 
Le  double  de  dix  est  vingt,  il  Chacune  des  parties  d'un 
objet  que  l'on  a  plié  :  Mettre  un  papier  en  quatre  DOUBLbis. 

il  Reproduction  authentique  d'un  objet  :  On  a  plusieurs 
DOUBLES  de  la  Cône  de  Léonard  de  Vinci,  si  ces  doublas  ne 
so7it  pas  des  coyjies.  il  Copie  :  Le  double  d'un  acte,  il  Autre 
échantillon  d'un  ou  de  plusieurs  objets  qu'on  possède  déjà  : 
Avoir  beaucoup  de  doubles  dans  sa  collection. 

—  Loc.  div.  :  Parier  double  contre  simple.  S'engager  à 
payer,  en  cas  de  perte  d'un  pari,  le  double  de  ce  qu'on 
recevra  si  l'on  gagne.  Il  Se  mettre,  Se  tenir.  Etre  en  double. 
Avoir  son  corps  plié  sur  lui-môme.  —  Fig.  Se  mettre  en 
double,  Se  donner  beaucoup  de  mal. 

—  Arg.  milit.  Sergent-major,  parce  qu'il  a  un  double  galon 
sur  lo  bras. 

—  Féod.  Droit  de  taille  ordinaire,  qui  était  payé  dans  le 
mois  d'août  au  seigneur,  par  ses  hommes  serfs  ou  par 
ceux  qui  tenaient  de  lui  des  héritages  de  servilo  condition. 

Il  Double  devoir.  Taille  ordinaire,  cens  ou  autre  redevance 
annuelle,  que  l'on  doublait  au  profit  du  soigneur. 

—  Ichtyol.  Genre  de  pleuronectesi  dont  les  espèces  ont 
les  deux  côtés  du  corps  colorés  de  la  même  façon. 

—  Jeux.  Syn.  de  double-dé  au  domino  :  Se  débarras- 
ser des  doubles.  Il  yowe;'  quitte  ou  double,  à  quitte  ou 
à  double.  Jouer  une  dernière  partie  d'un  enjeu  égal  à 
la  somme  de  toutes  les  pertes.  Il  Fig.  Risquer  tout  pour 
tout  gagner. 

—  Joaill.  Double  de  i'0("5(He.5,  Mince  éclat  taillé  de  pierre 
flne  que  l'on  colle  sur  du  cristal  ayant  la  même  taille,  ce 
qui  donne  à  la  pierre  une  épaisseur  plus  considérable  que 
celle  qu'elle  possède  en  réalité. 

—  Mar.  Manœuvre  en  double.  Manœuvre  formant  deux 
brins  sur  une  poulie  qu'elle  embrasse,  n  Double  d'un  cor- 
dage, Second  brin  formé  en  retour  par  un  cordage  qni 
enibrasse  une  poulie.  Il  n.  f.  Fam.  :  La  double.  Double  ra- 
tion de  vin  que  l'on  accorde  soit  à  l'ensemble,  soit  à  une 
partie  de  l'équipage  ou  à  un  matelot,  commo  récompense 
ou  à  l'occasion  d'une  fête. 

—  Métrol.  Double  denier  ou  simplem.  Double,  Petite 
pièce  de  billon  qui  valait  deux  deniers,  n  Par  ext.  Très  pe- 
tite somme  d'argent  :  Je  ne  donnerais  pas  un  double  de 
toutes  vos  vieilleries. 

—  Mus.  anc.  Variation  sur  un  air  :  Le  double  des  Folies 
d'Espagne. 

—  Mus.  Doubles.  V.  diminution.  (Encycl.) 

—  Relig.  Dans  les  croyances  égyptiennes,  L'ombre  du 
mort,  le  Ara,  selon  le  vocable  égyptien,  le  double,  selon 
l'expression  adoptée  par  les  archéologues  modernes. 

—  Théâtr.  Acteur  chargé  de  remplacer  au  besoin  le  chef 
d'emploi.  Il  On  dit  souvent  doublure. 

—  Adverbialem.  D'une  manière  double,  en  quantité  ou 
en  nombre  double  :  Payer  double,  u  Voir  double.  Voir  plus 
d'objets,  de  personDes,  qu'il  n'en  existe;  avoir  la  vue 
trounle,  voir  indistinctement  :  On  voit  double  après  boire. 
Pendant  qu'on  a  peur,  on  voit  double. 

—  Loc.  adv.  Au  double,  A  un  prix  double,  à  deux  fois  sa 
valeur  :  Payer  une  marchandise  au  double,  n  Fig.  Avec 
usure,  largement  ;  Payer  au  double  les  bienfaits. 

—  Encycl.  Bot.  Double  aubier.  V.  aubier. 

—  Myth.  égypt.  On  désigne  sous  le  nom  de  double  l'une 
des  conceptions  les  plus  anciennes  que  les  Egyptiens  fai- 
saient de  l'âme  humaine,  celle  qui  est  appelée  Tca  sur  les 
monuments.  Le  double  est  la  reproduction  exacte  de  l'in- 
dividu qu'il  anime,  mais  en  une  matière  moins  dense.  Il  est 
modelé,  dès  avant  la  naissance,  dans  le  sein  de  la  mère,  en 
même  temps  que  le  corps  de  l'enfant  ;  il  naît  et  grandit 
avec  lui,  et,  quand  lo  corps  meurt,  il  ne  lui  survit  qu'aussi 
longtemps  que  la  l'orme  humaine  n'a  pas  disparu.  C'est  en 
partie,  au  moins,  pour  perpétuerson  existence  qu'on  s' effor- 
çait de  rendre  le  cadavre  indestructible  par  la  momification; 
puis,  comme  la  momie  elle-même  finissait  par  se  dissoudre, 
on  imagina  de  lui  substituer  un  corps  do  matière  plus  dure  : 
une  statue  sculptée  à  la  ressemblance  du  défunt  servait  de 
support  à  sou  double.  Les  prières  que  l'on  prononçait  au 
moment  de  la  consécration  attachaient  le  double  à  la 
statue.  Le  double  humain  vivait  dans  le  tombeau,  à  l'ordi- 
naire; mais  il  pouvait  en  sortir  et  se  manifester  aux  sur- 
vivants. Les  onrandob  qu'on  célébrait  aux  fêtes  des  morts 
lui  fournissaient  la  nourriture,  l'habillement  et  toutes  les 
choses  nécessaires  à  son  existence. 

—  Numism.  Do  même  qu'il  y  eut  en  France,  sous  la 
troisième  race,  deux  sortes  de  deniers  :  le  parisis  et  le  tour- 
nois, il  y  eut  aussi  le  double  parisis  et  le  double  tournois. 
On  n'a  aucun  document  sur  cette  menue  monnaie  anté- 
rieurement au  règne  de  Piiilippe  le  Bel,  qui  en  ordonna  la 
fabrication  en  1293  ;  mais  il  estprobable  qu'elle  est  plus  an- 
cienne que  ce  prince.  Philippe  de  Valois,  par  ordonnance 
du  15  avril  1339,  fit  fabriquer  des  deniers  d'or,  appelés 
doubles  d'or,  et  des  demi-doubles  d'or. 

Double  famille  (une),  roman,  par  H.  do  Balzac. 
V.  Sckni:s  de  la  vie  fbivée. 

Double  {pont  au),  à  Paris.  Situé  sur  lo  petit  bras  de 
Va  Seine,  il  mot  on  relation  la  place  du  Parvis-Notre- 
Dame  avec  la  rue  Ijagrange.  Son  nom  lui  vient  de  co  que, 
lors  de  sa  construction,  on  1634,  par  le  Bureau  de  l'Hôtol- 
Dieu,  un  péage  d'un  double  tournois  était  imposé  à  ceux 
qui  le  traversaient;  les  gens  à  pied,  seuls,  pouvaient  y 
passer.  Co  péage  fut  aboli  en  1789,  mais  la  dénomina- 
tion a  été  maintcouo.  Lo  pont  au  Double  a  été  reconstruit 
en  1881. 

Double  (la),  région  do  l'ancien  Périgord,  dans  les  dé- 
parteniL-nts  do  la  Dordogno  et  la  Gironde;  48.000  hectares, 
sans  les  annexes  d'outre-Dronnc  on  Charente  et  Charente- 
Inférieure.  Ensemble  de  collines  tertiaires,  sans  calcaire, 
entre  l'Isle  et  la  Dronne,  de  Ribérac  à  La  Rocho-Chalais, 
Monpont,  Mussidan.  Pas  do  sources,  étangs  malsains  qu'on 
dessèche,  forâts  de  pins  peu  à  pou  remplacées  par  des 


820 

vignes.  Antiqu6£'rfo6o/rt  Sylva.  t,L.es  habitants  de  la  Double 
s'appellent  Doublands,  andes.) 

Double  (François-Joseph),  médecin  français,  né  à 
Vordun-sur-Garonne  en  1776,  mort  à  Paris  en  1842.  Il  fut, 
avec  Portai,  qu'il  remplaça  à  l'Académie  des  sciences  en 
1832,  un  des  fondateurs  de  l'Académie  de  médecine.  Il  a 
publié  sur  le  croup  un  mémoire  qui  lui  valut  une  pre- 
mière mention  honorable  dans  le  concours  ouvert  en  1811 
par  Napoléon  sur  ce  sujet,  entre  tous  les  médecins  do 
l'Europe.  Son  Rapport  sur  le  choléra  (1832)  fut  tiré  à 
30.000  exemplaires,  par  ordre  du  gouvernement.  On  a  en- 
core de  lui  une  Séméiologie  générale  (1811-1822). 

Double  (Joseph-Louis-Léopold,  baron),  collection- 
neur français,  né  et  mort  à  Paris  (1812-1881).  Il  était  entré 
à  l'Ecole  polytechnique,  dont  il  sortit  officier  d'artillerie, 
puis  fut  quelque  temps  aide  do  camp  du  maréchal  Souit. 
Après  avoir  donné  sa  démission,  il  ne  s'occupa  plus  que 
de  collectionner  des  tableaux  et  des  objets  rares,  spécia- 
lement les  beaux  meubles,  et  laissa  à  sa  mort  de  véritables 
richesses  artistiques.  La  collection  Double,  alors,  fut  disper- 
sée, et  la  vente  produisit  2.600.000  francs.  La  description 
des  plus  beaux  morceaux  de  cette  collection  se  trouve 
dans  une  étude  du  bibliophile  Jacob  :  Un  mobilier  histo- 
rique du  xvii'  et  du  xviii'  siècle  (i865),  et  dans  un  opuscule 
de  Lucien  Double  :  Promenades  à  travers  deux  siècles  et  qua- 
torze Salo7is  (1886).  Quelques  pièces  ont  été  gravées  dans 
le  Catalogue  du  duc  d'Aumont,  par  le  baron  Davillier  (1870). 

Double  (Joseph-Eugène-Lucien),  littérateur  et  histo- 
rien français,  fils  du  précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1848- 
1895).  Après  de  brillants  succès  universitaires,  il  s'est 
adonné  à  divers  travaux.  Ses  publications  historiques 
sont  un  peu  paradoxales.  On  a  de  lui  :  Histoire  du  pays  de 
Thor  et  du  pays  de  Rémollée  (1868);  l'Année  triste,  recueil 
de  douze  nouvelles  (1870-1874)  ;  l  Empereur  Claude  (1876), 
réhabilitation  de  ce  César,  maltraité  par  Suétone  et  par 
Tacite;  l'Empereur  Titus  (IS77);  Brune/mut  (1878);  le  Moi 
Dagobert  (1879);  l'Empereur  GAar/ema^ne  (1881),  jugement 
sévère  sur  ce  grand  souverain;  Promenades  à  travers  deux 
siècles  et  quatorze  Salons  (1886);  enfin,  il  a  donné,  sous 
le  titre  de  Cabinet  d'un  curieux  (1890),  un  catalogue  de  sa 
collection. 

DOUBLÉ  n.  m.  Jeux.  Au  billard.  Coup  qui  consiste  à  tou- 
cher la  bando  avant  d'atteindre  la  bille,  ou,  dans  l'ancien 
billard,  de  la  jeter  dans  la  blouse,  ii  Saut  double  à  la  corde, 
qu'on  appelle  aussi  double  et  doublet. 

—  Fam.  Monter  un  doublé  à  quelqu'un.  Vouloir  le  trom- 
per, le  mettre  dedans. 

—  Bijout.  Orfèvrerie  recouverte  d'une  simple  plaque 
d'or  ou  d'argent  :  Timbale  en  double.  Il  On  dix  plutôt  pla- 
qué, pour  les  doublés  d'argent. 

—  Chass.  Faire  un  doublé.  Se  dit  lorsqu'un  chasseur 
abat  de  deux  coups  de  fusil,  qui  se  suivent  à  très  bref  in- 
tervalle, deux  pièces  de  gibier  parties  en  même  temps. 

—  Escr.  Coup  d'attaque  composée  pour  tromper  une  pa- 
rade do  contre,  il  Double  dégagé,  Doublé  une  deux.  Doublé 
dédoublé.  Coups  d'attaques  composées  pour  tromper  à  la 
fois  des  parades  simples  et  des  contres. 

—  Manèg.  Action  de  faire  traverser  par  son  cheval,  le 
manège  en  ligne  droite  et  revenant  droit  sur  ses  pas  sans 
changer  do  main,  ce  qui  constitue  le  doublt^  large.  —  Le 
doublé  est  aussi  l'action  de  faire  tourner  le  cheval  aux 
coins  du  manège,  en  lui  faisant  décrire  des  angles  droits  ; 
cette  manœuvre  prend  le  nom  de  doublé  étroit. 

—  Technol.  Doublé  de  papier.  Papier  sur  lequel  on  fait 
adhérer  par  pression  une  plaque  de  métal,  afin  d'obtenir 
des  paillons  métalliques  très  minces.  \\  Doublé  de  cristal. 
Cristal  coloré  ou  incolore  sur  lequel  on  enroule  une  se- 
conde feuille  de  cristal  incolore  ou  coloré  différemment, 
dans  le  but  d'avoir  des  effets  de  coloration  diverse  sur  la 
même  pièce,  il  Doublé  d'étain,  Mince  feuille  d'étain  que 
l'on  recouvre  d'une  plaque  do  plomb  plus  épaisse. 

—  Encycl.  Bijout.  Le  doublé,  en  bijouterie  et  en  orfè- 
vrerie, remonte  au  xiv"  siècle.  C'est  un  orfèvre  parisien, 
Albert  Legrand,  qui  en  est  signalé  comme  l'inventeur, 
en  1396;  mais  il  s  en  vit  interdire  l'exploitation  par  arrêt 
du  Parlement,  comme  chose  préjudiciable  au  commerce,  et 
la  liberté  du  doublé  ne  fut  accordée  que  beaucoup  plus  tard. 

Le  doublé  d'or  se  compose  de  deux  feuilles  :  l'une  d'or,  la 
seconde  do  cuivre  jaune.  Elles  sont  appliquées  l'une  sur 
l'autre  et  rendues  adhérentes  par  une  énergique  pression 
exercée  à.  chaud  à  l'aide  de  laminoirs  à  cylindres  lisses, 
de  manière  à  obtenir  un  ruban  d'une  épaisseur  déter- 
minée, et  ayant  dans  toute  sa  longueur  des  proportions 
identiques  d'or  et  de  cuivre  jaune.  Au  moyen  de  l'estam- 
page sur  matrices  d'acier,  on  donne  à  ce  ruban,  convena- 
blement divisé  en  morceaux,  les  formes  les  plus  diverses. 
Les  coquilles,  ainsi  préparées,  sont  ensuite  réunies  creux 
contre  creux  et  soudées  à  l'étain  au  moyen  du  chalumeau. 
Le  doublé  d'argent,  dont  la  fabrication  difi'ère  quelque  pen 
du  doublé  d'or,  prend  dans  l'industrie  le  nom  de  plaqué. 

DOUBLE-AIGUILLON  (gu-i,  et  II  mil  )  n    m    PoissOD  du 
genre  baliste,  à  nageoire  dor- 
sale armée  do  deux  aiguillons. 

(PI.   Des   DOUBLIiS-AIGUÎLLONS. 

Il  On  dit  aussi  double-épine 

ou    KPINE-DOUBLIi. 

DOUBLE-AS(a55)n.  m. Domino 
dont  les  deux  parties  portent 
chacune  un  point.  (On  dit  aussi 

DODBLE-UN.)   PL    DeS   DOUBLES- 
AS.  V.  DO.MINO. 

DOUBLEAU  (blo  —  rad.  dou- 
ble) n.  m.  A  signifié  Paire  do 
vases  ou  de  flacons,  il  Epaisse 
solive,  sur  laquelle  reposent  les 
clievêtres  d'un  plancher.  Il  Solive  entrant  dans  la  construc- 
tion du  l'iauchcr  d'un  moulin  à  vent. 

—  Arrhit.  Arc  doublcau.  V.  arc-doubleau. 

DOUBLE-BACHOT  (c/m)  D.  m.  Bateau  à  fond  plat,  sans 
mât,  et  d'une  longueur  de  15 
à  20  mètres,  sur  une  largeur 
de  2  à  3,  qui  sert  principa- 
lement au  tirage  du  sable  sur 
la  Seine.  Il  PI.  Des  doubles- 
BACHOTS.  \^^^     Double  bec  de 

DOUBLE-BEO  (hek)  n.  m.       ^^^^ 
Surt(^  do  criiilor  à  deux  becs  ou  vorsoirs  diamétralemoiu 
oppos-'r;  et  dont  so  servent  les  ciriers  pour  le  remplis- 
sage aos  moules.  Il  PI.  Des  doublks-becs. 


A.  B,  douelles  de  1  arc  cy- 
lindrique ;  —  C.  di.ueUe  de 
l'arc  doubleau. 


821 


DOURLE-niîlCASSINE 


DOUBLET 


bécassine. 


DOUBLE-BÉCASSINE  {ka-siti')  n.  f.  Nom  vul^çaire  d'un© 
es])i>Cû  ilo  liùcassiuo  i|ui  est  la  yatlinayo  major  d'Kiirojn.!. 
Il  PI.   Des    POU- 

BLESBÉCASSINKS. 
DO  U  BLE- 
BLANC  [bliut) 
n.  m.  Domino 
dont  les  doux 
moitiés  sont 
blanches,  il  PI. 
Des     Douui.Ks- 

ULANCS.     V.      LIO- 
WINO. 

DO  UB  LE- 
BOUCHE   n.    f. 

MoU.  Nom  vul^airo  de  deux  espèces  de  coquilles  :  mono- 
Uonte  lahu}  oiùilomr  de  Soldani.  il  PI.  /?(?SDOUBLES-BOUciiiiS. 

DOUBLE-BULBE  n.  f.  Nom  vulgaire  do  l'iris  bermu- 
dionne.  ii  PI.  /v^  houules-bdlbes. 

DOUBLE-CENS  [saiiss)  n.  m.  Dr.  fôod.  Droit  du  double 
du  cen.s  anrMU-l.  au  cas  de  mutation  du  censitaire,  il  PI. 
Des  nouuLKs-CKNs. 

DOUBLE-CHAÎNE  {chèn")  U.  m.  Forçat  des  bagnes,  qui 
porto  nue  cliaino  double,  n  Des  doubles-chaînes. 

DOUBLE-CHALOUPE  n.  f.  Chaloupe  de  forte  dimension, 
appelée  aussi  ihhhli':.  ii  PI.  Des  douules-chaloupes. 

DOUBLE-CHEVAL  n.  m.  Nom  donné,  dans  le  langage 
de  la  clicvalerio  et  du  moyen  âge,  au  cheval  de  marche 
et  de  bât.  il  PI.  Des  doubles-cuevaux.  V.  destrier. 

DOUBLE-CINQ  [sink')  n.  m.  Domino  dont  les  deux  par- 
ties portent  chacune  cinq  points.  Il  PI.  Des  doubles-cinq. 

V.   DOMINO. 

DOUBLE-CLOCHE  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une  primevère. 
Il  Nom  vulgaire  d"un  datura.  (PI.  Des  doobles-cloches.) 

DOUBLE-CORDE  n.  f.  Mus.  Manière  de  toucher  simul- 
tanément deux  cordes  d"un  instrument  avec  l'archet  : 
Faire  des  doubles-cordes. 

—  Encycl.  La  double-corde,  qui  ne  s'emploie  que  sur 
le  violon,  lalto  et  le  violoncelle,  consiste  â  faire  entendre 
simultanément  une  suite  de  doubles  notes  produites  sur 
deux  cordes  difl'êrentes.  Les  passages,  les  traits  en  double- 
corde  se  présentent  le  plus  souvent  sous  forme  de  gammes 
en  tierces,  en  sixtes,  en  octaves  ou  en  dixièmes,  et  donnent 
à  l'exécution,  lorsqu'elles  sont  bien  faites,  surtout  dans  la 
rapidité,  une  vigueur  et  un  éclat  superbes.  Toutefois,  la 
double-corde  n'est  pas  toujours  aussi  régulière  :  elle  pré- 
sente parfois  des  séries  d'intervalles  très  différents  entre 
eux,  et  alors,  dans  les  mouvements  lents,  elle  acquiert 
une  grandeur  et  une  majesté  remarquables.  La  double- 
corde  est,  d'ailleurs,  l'une  des  plus  grandes  diflicultés  d'un 
instrument  comme  le  violon,  où  il  est  déjà  si  difficile  de 
jouer  parfaitement  juste  quand  on  ne  fait  entendre  qu'une 
note  à  la  fois. 

DOUBLE-CORPS  (kor)  n.  m.  Techn.  Réunion  de  doux 
corps  ajoutés  bout  à  bout  l'un  devant  l'autre,  sur  une 
même  planche  d'arcade,  ii  Etoffo  confectionnée  d'après  ce 
genre  de  montage.  {PI.  Des  doubles-corps.) 

DOUBLEDAY  (Edouard),  naturaliste  anglais,  né  en  1811, 
mort  on  I8iy.  Après  un  voyage  ou  Amérique,  il  devint  ad- 
ministrateur du  British  Muséum,  On  a  de  lui  un  ouvrage 
important  Sur  les  différentes  espèces  de  lépidoptères  diurnes; 
un  travail  .S'ja'  l'histoire  naturelle  de  l' Amérique  du  Nord;  otc. 

DOUBLE-DÉ  n.  m.  Domino  dont  chaque  partie  porte  lo 
môme  point,  comme  le  double-as,  lo  double-deux,  le  douhle- 
trois.  (PI.  Des  doubles-dés.)  Il  On  dit  aussi,  par  abrévia- 
tion, DOUBLE. 

DOUBLE-DEUX  (deû)  n.  m.  Domino  dont  chaque  partie 
porte  deux  [loinLs.  ii  PI.  Des  doubles-deux.  V.  domlno. 

DOUBLE-DOUBLET  {biè)  n.  m.  Jeu  de  dés  double,  il  PI. 

Des   DOUBLES-DUUBLETS. 

DOUBLE-ÉPINE  n.  f.  Ichtyo!.  V.  dodble-aigoillon. 
DOUBLE-FACE  (fass)  n.  f.  Pûp.  Armoire  à  glace,  n  PI. 

Des  DOUBLES-FACES. 

DOUBLE-FEUILLE  (feu-ill  [Il  mll.J)  n.  f.  Bot.  Nom  vul- 
gaire dune  oplirido.  ||  PI.  Des  doubles-pedilles. 

DOUBLE-FLEUR  n.  m.  Variété  de  poirier,  il  PI,  Des  dou- 
bles-fleurs, 

—  n.  f.  Poiro  que  produit  cet  arbre. 
DOUBLE-FRONT  [fron)  adj.  Suruom  donné  à  Janus. 
DOUBLÉE  n.  f.  Pop.  Correction,  volée  de  coups. 
DOUBLE-HENEU  (blan-ri)   n.  m.   Nom  donné  au  double 

écu  d  or  fabrique  sous  lo  règne  de  Henri  III,  au  titre  do 
948  millièmos  uuviron,  et  du  poids  do  7P',267,  valant  alors 
environ  12  livres. 

DOUBLE-LANGUE  danffh')  n.  f.  Bot.  Variété  do  fragon  à 

foUtUo  (IouIjIo.  Il  PI.    />(■■.■   DOUULES-LANGUES. 

DOUBLE-MACREUSE  n.  f.  Variété  do  canard  sauvage, 
plus   gros  que  la  macreuse  (nom  scientif.  :  anas  brun). 

Il  PI.  Des   DOUBLES-MACREDSËS. 

DOUBLE-MAIN  [min)  n.  f..  Mécanisme  qui  s'adapte  aux 
orgues  et  aux  harmoniums,  et  au  moyen  duquel,  en  abais- 
sant une  touche,  on  fait  baisser  aussi  celle  do  l'octave 
supérieure,  qui,  par  conséquent,  fait  résonner  aussi  sa 
note.  (L'action  dos  douldes-rnains  est,  d'ailleurs,  récipro- 
que, et  la  touche  frappée  peut  aussi  actionner  celle  de 
1  octave  infcriiMire.)  u  PI.  />f*  doubles-mains. 

DOUBLEMARD  (Amédéo-Donation),  sculpteur  français, 
né  à  Beauram  (Aisne)  en  1820.  Il  étudia  la  sculpture  à  Paris, 
sous  la  direction  do  Durot.  ot  à  l'Ecolo  dos  beaux-arts. 
Doublomard  débuta  au  Salon  de  1818  par  un  buste  d'homme 
et  un  busto  do  jeune  Mlle.  Kn  1h:>5,  il  remporta  à  l'KcoIo 
des  boaux-arts  le  premier  grand  prix  do  sculpture.  De 
retour  en  Franco,  l)oul)lomard  exécuta  :  on  bron/o  une 
statue  du  maréchal  Sèrurier  (inauguréo  à  Laon  on  isr.a)  ; 
un  (groupe on  marhro,  Vf'Jnfance  de  ftacchus{\^6^)  ;  Sophocle 
à  vnii/l  ans,  plâtre,  ot  Scn/iin  en  bronze  (1861).  Depuis  cotto 
époque,  Doulilemard  a  surtout  exposé  dos  bustos  :  Sarah 
Félix,  Co(/uelin  aîné  (iHOiî);  Af.  de  Suulcif  (1869);  le.s  doc- 
tours  Uicord  et  Demarquay  (187^);  Coquelin  cadet  {\.9,l'i)  \ 
la  France  en  deuil,  statue  pour  le  moimmont  élevé  A  Sainl- 
t^uentin;  la  stahio  du  maréchal  Monceij  (place  Clichy,  â 
Paris)  ;  les  bustes  du  Frère  l'hilippe  et  iV Amhroise  Thomas 
{187  11  ;  Faune  rt  panthère,  groupo  en  plâtre,  très  reniar- 
auablo  :  lo  buste  de  /''ebvre,  do  la  Coméilio-Kran<.'ai8e  ; 
François  liazin  {\%1))\  ;  <!/"•  Croizctie  (1881)  ;  Jean  (iiyoux, 


ffent'i  Martin  (1887);  Octave  Feuillet  (1891):  Coquelin  aîné 
(1898)  ;  la  statue  de  Bèranyev  (square  du  Templo). 

DOUBLEMENT  adv.  En  deux  manières,  d'une  double 
fanon,  â  un  double  titre  :  Ftrc  uoviihv.mwr  hcnrrnx.  Plaie 
doublemenl  douloureuse.  Il  Doux  fois  autant,  au  double  : 
Les  accusateurs  d'Fsope  furent  punis  doublement  pour  leur 
(journtandise  et  leur  méchanceté .  (La  Font.) 

DOUBLEMENT  {man)  n.  m.  Action  do  doubler,  do  porter 
au  double  ;  Le  douiilement  des  prix,  des  impôts.  \\  Action 
de  plier  en  doux  :  Le  doublement  d'une  feuille  de  papier. 

—  Art  milit.  Doublement  d'une  balle.  Action  d'envoyer 
une  seconde  halle  dont  l'empreinte,  sur  la  cible,  se  confond 
en  partie  avec  celle  d'une  autre  déjà  tirée,  u  Doublement  de 
voitures.  Mouvement  qui,  dans  les  manœuvres  d'artillerie 
ou  les  marches,  consiste  â  faire  passer  une  voiture  en 
avant  d'une  ou  do  plusieurs  autres  qui  se  trouvaient  de- 
vant elle.  Il  Doublement  des  files,  des  rantjs.  Mouvement  qui 
consiste  à  intercaler  les  hommes  des  liles  paires  d'une 
troupe  entre  les  hommes  des  liles  impaires,  de  façon  à 
obtenir  des  files  comprenant  quatre  hommes  au  lieu  de 
deux,  en  doublant  par  là  même  le  nombre  des  ranr/s.  [Celte 
opération  s'effectue,  en  général,  quand  on  veut  faire  mar- 
cher une  troupe  par  le  flanc,  tous  les  hommes  exécutant 
préalablement  un  à  droite  (on  un  à  gauche,  puis  ceux  dos 
liles  paires  se  portant  à  la  aroite  (ou  à  la  gauche)  de  ceux 
des  hles  impaires.] 

—  Eaux  et  for.  Surenchère  augmentant  de  moitié  le 
prix  tixé  primitivement  dans  la  vente  d'une  coupo. 

—  Gramm.  Action  de  doubler,  de  répéter  une  lettre  : 
Le  doublement  de  la  lettre  1  a  lieu  devant  un  e  muet,  dans 
la  plupart  des  verbes  en  eler. 

—  Manèg.  Mouvement  par  lequel  on  traverse  le  manège 
en  diagonale,  pour  reprendre  la  piste  à  l'angle  opposé. 

—  Mar.  Travail  fait  pour  fortiher  un  écart,  en  le  cou- 
vrant avec  une  troisième  pièce  de  bois  qu'on  applique  par 
des  liaisons  sur  les  deux  autres,  le  milieu  de  la  longueur 
répondant  â  la  jonction  des  deux  premières  pièces. 

DOUBLE-NINGRE  n.  m.  Jeux.  Au  romestecq.  Réunion 
d'emblée,  dans  la  même  main,  de  deux  as  avec  deux  rois, 
ou  de  deux  as  avec  deux  dix,  et  ainsi  des  autres  cartes 
de  deux  façons  :  Le  double-ningre  vaut  trois  points,  si  la 
partie  adverse  ne  peut  le  lever. 

DOUBLE-QUARTjJ  {kart')  adj.  Pathol.  Se  dit  d'une  fièvre 
intermittente  qui  reparaît  une  fois  tous  les  deux  jours,  et 
deux  fois  dans  le  jour,  ou  deux  jours  de  suite  avec  un 
repos  d'un  jour,  n  PI.  Des  doubles-quartes. 

DOUBLE-QUATRE  n.  m.  Domine  dont  les  deux  moitiés 
portent  chacune  quatre  points,  il  PI.  Des  doubles-quatre. 

V.  DOMLNO. 

DOUBLE-QUOTIDIENNE  {ko,  di-ên)  adj.  Pathol.  Se  dit 
d'une  lièvre  intermittente,  qui  donne  deux  accès  chaque 
jour.  11  PI.  Des  doubles-quotidiennes. 

DOUBLER  (liu  lat.  duplare,  même  sens)  v.  a.  Rendre 
double,  deux  fois  aussi  grand  ou  aussi  nombreux  :  Doubler 
U7i  nombre,  une  so?nme,  un  poste  de  soldats,  la  ration  d'un 
équipage,  il  Par  ext.  Mettre  double,  employer  double  : 
Doubler  des  fils  de  soie,  it  Mettre  en  double,  plier  en 
deux  :  Doubler  une  feuille  de  papier,  ii  Garnir  d'une  dou- 
blure :  Doubler  un  habit,  une  robe. 

—  Fi^.  Augmenter  :  La  liberté  double  la  valeur  et  les 
forces  de  l'homme.  (Dumouriez.) 

—  Dépasser  ;  Doubler  un  cap,  une  (le,  une  borne,  une 
bouée,  un  poteau.   \\  Fig.  V .  cap. 

—  Doubler  le  pas,  Marcher  plus  vite,  il  Fig.  Se  porter 
avec  plus  d'entrain. 

—  Archit.  Doubler  uti  corps  de  logis.  Y  ajouter  un  double. 

—  Art  milit.  Doubler  les  rangs,  les  files.  Doubler  le  nombre 
des  hommes  placés  l'un  derrière  l'autre  dans  une  troupe. 

Il  Doubler  l'étape.  Faire  deux  étapes  dans  la  même  journée. 

—  Jeux.  Doubler  une  bille,  Lui  faire  sauter  la  bande 
pour  la  ramener  du  côté  opposé,  n  A  la  paume,  on  dit  que 
la  balle  double,  quand  elle  touclie  deux  fois  la  terre. 

—  Mar.  Munir  un  bâtiment  d'un  doublage.  Il  Doubler  les 
avirons.  Mettre  deux  hommes  sur  chaque  aviron,  u  Doubler 
un  bâtiment  en  marche,  Lo  gagner  de  vitesse,  il  Joubler 
un  danger.  Passer  au  large  et  le  dépasser,  il  Doubler  un  cou- 
rant, Avoir  plus  de  vitesse  que  lui.  n  Doubler  une  voile,  La 
renforcer.  Il  Doubler  le  sillage.  Augmenter  la  vitesse. 

—  Mus.  Doubler  les  parties.  Faire  exécuter  chacune 
des  parties  par  deux  voix  ou  deux  instruments. 

—  Pédag.  Doubler  une  classe,  La  faire  une  seconde  fois. 

—  Tiïclin.  Faire  d'un  ouvrage  d'orfèvrorio  un  doublé  ou 
un  plaipié,  lo  couvrir  d'un  plaqué  d'or  ou  d'argent,  n  Réunir 
ensnmbie,  pour  lo  tissage,  deux  ou  plusieurs  fils  simples. 

\\  Doubler  du  marbre.  Le  consolider  on  scellant  derrière 
des  bandes  de  pierre. 

—  Théâtr.  Doubler  un  rôle.  Le  jouer  à  la  place  du 
chef  d'emploi,  il  Doubler  un  flc^ewr,  Jouer  un  rôle  à  sa  place. 

—  Typogr.  Répéter  par  erreur:  Doubler  une  lettre,  un 
mot,  une  ligne,  un  alinéa,  n  Terminer  une  ligne,  un  vers, 
à  la  (in  do  la  ligne  précédente  ou  suivante,  quand  la  jus- 
tilicaiion  est  insufhsanto. 

—  Véner.  Doubler  ses  voies.  Se  dît  d'une  bête  qui,  pour 
ruser  et  embarrasser  les  chiens,  revient  sur  ses  pas  par 
la  voie  d(^jâ  partrourue. 

—  V.  n.  Devenir  double  :  Arbuste  qui  \  doublé  en  hau- 
teur. Il  Doubler  de.  S'élever  au  double  do  :  Terrain  qui 
A  DOUBLÉ  DE  Valeur.  —  Accroître,  augmenter  considéra- 
blement :  Doubler  de  vitesse. 

—  Manèg.  Doubler  large.  Traverser  le  manège  on 
ligne  droite  et  revenir  droit  sur  ses  pas,  sans  changer  de 
main,  n  Doubler  étroit.  Faire  tourner  lo  cheval  aux  coins, 
en  lui  faisant  décrire  des  angles  droits,  il  Doubler  des 
)-eins.  En  parlant  d'un  cheval,  Faire  plusieurs  sauts  do  suite. 

—  Mar.  Double!  Commandement  aux  canotiers  pour 
leur  faire  faire  force  de  rames. 

—  Véloc.  Dans  une  course  sur  piste,  Distancer  un 
autre  coureur  d'un  tour  do  pislo. 

Doublé,  ée  part.  pass.  Rendu  double,  il  Muni  d'un  appa- 
reil intérieur  ou  extérieur  qui  ost  ou  contact  avec  l'objet 
lui-même  et  en  forme  une  sorte  do  répétition  :  Une  chau- 
dière DouiiLÉi-:  d'une  enveloppe  de  bois,  il  Par  anal.  Accom- 
pagné d'un  olijot  superposé  :  Des  mains  doiui.Aks  d'une 
paire  dr  gants.  Des  geux  doublés  de  lunettes.  (Peu  us.) 

—  Fig.  Homme  de  plume  doi.'mi.é  d'un  homme  d'épée, 
Ilommn  ipii  est  à  la  fois  écrivain  et  soldat.  H  Ftre  doublé, 
Ktre  remplacé  nionu-ntauément  dans  son  rèle.  —  Klro 
aidé,  remplacé  par  quelqu'un  :  L'homme  doublé  d'une  femme 
dévouée  doit  triompher  partout.  (Balzac.) 


D'argent  h  un 

doublet  coiiBu   du 

même. 


—  Jeux.  Ftre  doublé.  Au  trictrac,  Ne  pouvoir  rendre 
deux  damos  parce  qu'on  n'a  qu'un  seul  passage. 

—  Pathol.  Fièvre  doublée,  Fièvre  intermittente  dont  les 
accès  sont  devenus  doubles  en  nombre,  dans  lo  même 
espace  do  temps. 

—  Techn.  Verre  doublé,  Verre  formé  d'une  couche  très 
mince  de  verro  coloré  appliquée  sur  une  autre  couche  do 
verre  incolore.  (On  l'appelle  aussi  verre  plaqué  ou  vkrrb 
k  DEUX  COUCHES.)  Il  Tube  doublé,  Tube  de  fer  formé  do  deux 
tubes  ordinaires  introduits  l'un  dans  l'autre,  puis  étirés 
ensemble,  de  manière  à  se  souder  complètement. 

Se  doubler,  Etre,  devenir  double  ou  doublé. 

DOUBLERIE  {rî)  n.  f.  Action  d'un  homme  perfide,  dou- 
ble. (,Vieux.) 

DOUBLE-ROME  n.  m.  Joux.  Au  romestecq.  Réunion  de 
deux  rois  ou  do  deux  as  venus  d'emblée  dans  la  môme 
main  :  Le  double-rome  se  paye  deux  points;  mais,  s'il  îi'est 
point  levé  par  la  partie  adverse,   il  en  vaut  quatre,  n  PI. 

Des  DOOBLES-ROMES. 

DOUBLE-SCIE  (si)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une  légumineuse 
appLdée  aussi  biserrule  pèlerin,  il  PI.  Des  doublks-scie.s. 

DOUBLE-SIX(s(>i)n.  m.  Domino  dont  les  deux  parties  por- 
tent L'hacuno  six  points.  ||  PI.  Des  doubles-six.  V.  domino. 

DOUBLET  (i/è)  n.  m.  Jeux.  A  l'ancien  jeu  de  billard.  Bille 
qui,  après  avoir  été  frappée  par  celle  du  joueur,  touchait 
une  bande  et  allait  dans  une  blouse  opposée,  u  Partie 
dans  laquelle  on  ne  tient  compte  que  des  doublets.  H  Au 
trictrac.  Jet  de  dés  qui  amène  deux  points  semblables, 
comme  deux  as,  deux  trois,  deux  quatre,  etc.  il  Au  pha- 
raon, Deux  mêmes  cartes  qui  viennent  ensemble,  il  Au  jeu 
du  saut  à  la  corde.  Saut  double,  appelé 
aussi  double  et  doublé. 

—  Blas.  lûsecto  montrant  ses  ailes 
doubles  et  posées  de  profil,  ce  qui  est 
contraire  à  la  position  ordinaire  des  in- 
sectes, qui  sont,  dans  le  plus  grand  nombre 
des  cas,  représentés  vus  de  dos. 

—  Coût.  Nom  du  bissac,  dans  certai- 
nes parties  de  la  France. 

—  Linguist.  Nom  donné  à  des  mots  iden- 
tiques quant  à  leur  origine,  ne  différant 
que  par  quelques  particularités  d'ortho- 
graphe ou  de  prononciation,  et  auxquels 
l'usage  a  attribué  soit  la  même  accep- 
tion, soit  des  acceptions  différentes.  (Les  mots  sacrement 
et  serment  sont  des  doublets.  Recouvrer  et  récupérer,  qui 
ont  la  même  acception,  sont  également  des  doublets.) 

—  Physiq.  Loupe  composée  de  deux  lentilles,  et  permet- 
tant d'achromatiser  et  d'obtenir  une  plus  grande  image, 
tout  en  empêchant  sa  déformation. 

—  Techn.  Instrument  de  blondier,  servant  à  doubler  deux 
ou  plusieurs  fils  de  soie.  (On  dit  mieux  doubloir.)  il  Outil 
de  cardeur,  employé  pour  mesurer  et  courber  les  fils  de  fer 
formant  les  dents  des  cardes.  (On  dit  aussi  doubleur.)  il 
Fausse  pierre  précieuse,  obtenue  par  un  morceau  de  verre 
coloré  que  l'on  fixe  au-dessous  d'un  morceau  de  cristal. 

—  Enctcl.  Linguist.  Un  même  mot  latin  peut  donner 
naissance  à  des  mots  français  de  formes  très  différentes 
et  de  sons  souvent  éloignés;  car  la  filiation  peut  se  faire 
de  diverses  façons  :  conformément  aux  lois  de  ta  dériva- 
lion  populaire,  suivant  les  règles  de  l'étymologie  savante, 
ou  grâce  à  l'intermédiaire  d'un  mot  étranger  appartenant 
à  une  langue  vivante.  Il  arrive  que  les  mots  d'origine  popu- 
laire sont  tellement  éloignés,  pour  la  forme  comme  pour 
la  signification,  du  mot  latin  qui  leur  a  donné  naissance, 
qu'on  éprouve  le  besoin  de  former  un  nouveau  mot  fran- 
çais, qui  se  rapproche  davantage  de  l'étymologie  latine.  On 
peut  alors  procéder  soit  directement  par  dérivation  «arnn/e, 
soit  indirectement  par  l'intermédiairo 
d'un  mot  étranger.  Ainsi,  lo  latin  aus- 
cultare  donne  écouter  par  formation 
populaire ,  ausculter  par  dérivation 
savante  ;  lo  latin  cadentia  donne,  po- 
pulairement, chance,  et  cadei\ce  par 
l'intermédiairo  do   l'italien    cadenza. 

—  Archéol.  Lo  mot  doublet  a  les 
significations  de  vêtement  et  do  pièce 
do  literie.  Le  vêtement  est  une  robe 
courte,  faite  do  deux  étotfes  appli- 
quées l'uno  sur  l'autre,  et  qui  se  por- 
tait par-dessus  la  chemise,  ou  à  même 
sur  lo  corps.  Les  doublets  on  toile  du 
moyen  âge  étaient  des  espèces  de 
blouses  ou  de  sarroaux  portés  par  les 
gens  du  peuple,  mais  aussi  jiar  les 
grands  eu  certaines  circonstances, 
comme,  par  exemple,  les  reines  on 
mettaient  lo  jour  du  sacre,  par-dessus  leur  costume,  pour 
recevoir  l'onction  religieuse.  Le  doublet  à  amier  était  uu 
gamhoison  piqué.  Lo  doublet  de  Ut  était  une  couette  ou 
couverture  ouatée  et  piquée  qui  so  mettait  sous  les  draps. 

Doublet  (Jean),  poète  français,  né  à  Dieppe  en  1528, 
mort  vers  1580.  Il  était  très  versé  dans  la  littérature  an- 
cienne. On  a  de  lui  uu  Jiecueil  d'élégies  avec  quelques  épi- 
grammes  traduites  du  grec  et  du  latin  (Paris,  1559). 

Doublet  (Jacques),  bénédictin  et  historien  français, 
né  en  1500,  mort  en  IG-iS,  â  l'abbaye  do  Saint-Denis.  Il  a 
publié  des  ouvrages  auxquels  on  a  reproché  do  manquer 
do  critique,  mais  qui  sont  pleins  do  ronseiguomonts  inté- 
ressants :  Histoire  de  Vabuaye  de  Saint-Dents  en  France 
(1025)  ;  Histoire  chronologique  pour  la  vérité  de  saint  Denis 
l'Aréopagite  (1640). 

Doublet  (Joan-François\  marin  ot  corsaire  français, 
né  à  Honlleur  vers  1655,  mort  dans  hi  mémo  villo  en  n2s. 
Kmbarqui'  dès  l'Ago  do  sept  ans  pour  lo  Canada,  il  fut  tour 
à  tour  volontaire,  matelot,  second  capitamo  au  commerce, 
pilote  sur  les  vaisseaux  <lu  roi,  lieutenant,  puis  comman- 
dant do  baripios  longues,  ontln,  lieutenant  do  frégate.  Il 
a  raconté  sa  vie  dans  son  curieux  Journal,  qu'a  publié 
Charles  Bréard  (Paris,  1881)  ot  qui  est  ù  la  fois  très  amu- 
sant et  très  instructif. 

Doublet  (Mario-Anno  Lkokndrk,  damo),  fommo  bol 
esprit,  née  ot  morte  A  Paris  (1077-1771).  Manéo  ou  liîOS  A 
Doublet  do  lirouillepoiit,  secrétaire  dos  commandements 
du  Régent,  qui  la  laissa  veuvo  en  1723,  ollo  eut  un  salon 
o\\  so  réunissaient  quelques  beaux  esprits  du  temps  : 
entro  autres,  Piron,  l'abluS  Legi-ndre,  rnbhé  Chauvolin, 
Hachnumont,  Voisenon,  etc..  et  qui  était  surtout  un  foyer 
de  médisance.  M"*  Doublet  fuinait  publier  périudiquomout 


Doublet  à  armer. 


DOUBLE-TACHE   —   DOUBS 

uû  cUoLx  des  anecdotes  racontées  chez  elle,  sous  le  titre 
de  A'ouvelles  à  la  main.  C'est  à  ce  journal,  quelquefois 
saisi  par  la  police,  que  M-»"  Doublet  doit  sa  notoriété. 
Beaucoup  des  anecdotes  recueillies  chez  elle  ont  passé 
dans  les  Mémoires  de  BacUaimont. 

DOUBLE-TACHE  n.  Espèce  de  poisson  particulier  à  la 
Mêditerraut-e,  que  l'on  appelle  aussi  labre  bimaculé,  et  qui 
appartient  au  genre  des  acanthoptérigiens.  11  PI.  Des  dou- 
bles-taches. 

DOUBLETS,  EE  adj.  Sc  dit  d'une  étoffe  et  spécialement 
d'un  taffetas  orné    de   fleurs  à  deux  couleurs  :  Taffetas 

DOOBLETÉ. 

DOUBLE-TIERCE  {ti-èrss)  adj.  Pathol.  Se  dit  d'une  liè- 
vre intermittente  quotidienne,  mais  dont  les  heures  va- 
rient de  façon  que  celle  du  premier  jour  correspond  à 
celle  du  troisième,  ù  celle  du  cinquième,  etc.;  celle  du 
second  à  celle  du  quatrième,  à  celle  du  sixième,  etc.  Il  PI. 

Des    DOUBLES-TIEaciiS. 

DOUBLE-TOMAN  D.  m.  Monnaie  persane  d'or,  qui  a 
naturellement  suivi  toutes  les  variations  du  toman. 
(Aujourd.,  elle  vaut  is  francs.)  il  Pl.  Des  doubles-tomans. 

DOUBLE-TRIPI*E  u.  f.  Nom  qu'on  donnait  autrefois  à 
la  mesure  à  trois  temps  larges,  qui  comprenait  pour 
chaque  temps  une  blanche  au  heu  d'une  noire.  C'est  celle 
qu'on  indique  aujourd'hui  de  cette  façon  :    ,  c'est-à-dire 

trois  blanches  au  lieu  de  deux,  que  comporte  la  mesure  à 
quatre  temps. 

DOUBLE-TROIS  {troi)  n.  m.  Domino  dont  les  deux  moi- 
tiés portent  chacune  trois  points,  il  Pl.  Des  dodbles-trois. 

V.  DOMINO. 

DOUBLETTE  [blèf)  n.  f.  Mus.  Jeu  d'orgue  aigu,  à  bou- 
che, qui  soune  l'octave  du  prestant.  (Il  est  en  étain,  et 
son  tuyau  le  plus  long  ne  dépasse  pas  0",35.  Il  fait  partie 
des  jeux  de  fond,  à  tuyaux  ouverts.) 

—  Archéol.  Espèce  de  tissu  de  soie  rayé,  du  genre  des 
taffetas,  en  usage  au  xvii'  siècle. 

—  Mobil.  Planche  de  chêne  adoptée  dans  la  menui- 
serie, l'ébénisterie,  principalement  à  Paris  et  sa  banlieue, 
et  qui  a  0™,33  de  longueur  et  0",06  d'épaisseur. 

DOUBLEUR,  EUSE  n .  Ouvrier  ou  ouvrière  qui  double  des 
fils  sur  le  rouet,  dans  une  manufacture,  il  Ouvrier  en  plaqué 
d'or  ou  d'argent. 

—  n.  m.  Fhysiq.  Plateau  conducteur,  que  l'on  place 
entre  les  armatures  d'un  électroscope  condensateur,  pour 
doubler  la  charge. 

—  Techn.  V.  doublet. 

—  n.  f.  Techn.  Machine  servant  à  transformer  les  ma- 
tières textiles,  déjà  mises  en  rubans  par  la  carde  en  gros, 
en  nouveaux  rubans  propres  à  être  travaillés  par  la  carde 


Doubleuse  pour  textiles. 

en  fin.  n  Appareil  employé  dans  les  filatures  d'étoupe. 
Il  Machine  qui  sert  à  engager  les  cannes  à  sucre  entre  le 
second  et  le  troisième  cylindre  d'un  moulin. 

DOUBLIÉ.  ville  de  Serbie  (cercle  de  Chabatz)  ;  2.720  hab. 

DOUBLIER  (bli-é)  a.  m.   Econ.  rur.  Râtelier  double 
que  l'on  place 
au  milieu  de  la 
bergerie. 

—  Archéol. 
Grande  nappe, 
ainsi  appelée 
parce  qu'on  de- 
vait la  replier 
ou  redoubler 
en  long  ou  en 
large  pour  la 
mettre  sur  une 
table,  tant  elle 


Doublier  (écon-  rur.). 


Doubiier  (xiii' 


en  excédait  les  dimensions.  Il  Grandes  serviettes  repliées, 
appelées  aussi  longières,  libres  ou  cousues  par  leurs  deux 
extrémités  étroites,  et  passées 
dans  un  rouleau.  (Elles  ser- 
vaient, comme  aujourd'hui,  à 
s'essuyer  les  mains  et  étaient 
surtout  en  usage  dans  les  égli- 
ses. )  Il  Pièce  do  vaisselle  du 
moyen  âge,  et  qui  était  tantôt 
un  vase  contenant  doux  pintes, 
tantôt  un  plat  do  grandes  di- 
mensions. Il  Douhlier  ou  haubert 
doullhr.  Chemise  do  mailles 
dont  les  anneaux  étaient  doubles,  c'est-à-dire  assemblés 
huit  par  huit,  en  certains  points,  comme  au  cou  ou  à  la 
poitrine,  pour  lui  donner  plus  do  force.  (On  disait  aussi 

DOUULKNTIN.) 

OOUBLIÈRE  n.  f.  Dans  los  campagnes,  Individu  femelle 
de  raco  ovine  et  caprine  portant  deux  petits  en  mémo 
temps.  11  Brebis  àgéo  do  deux  ans. 

DOUBLIS  (hlii  n.  m.  Rang  de  tuiles  accrochées  à  dos 
lattes  dépassant  l'aplomb  des  murs,  pour  former  un  égout 
pendant,  u  Dans  le  midi  de  la  France,  Sorte  do  charruo 
employée  pour  la  culture  des  terres  fortes,  il  Portion  infé- 
rieure d'un  treillage  quelconque,  on  bols  ou  métallique. 
{pD  dit  aussi  iciiDouuLis.) 

DOUBLOIR  n.  m.  Machine  do  passementier,  servant  à 
soutenir  U-h  rochets  à  dévider  le  ni  ou  ia  soie.  fOn  dit  aussi 
i**^'  '  '     irument  do  blondior.  (Syn.   de  doublet.] 

'■  '''  '■'  il  tilcr,  Broche  verticale  sur  laquelle  on 


DOUBLON  n.  m.  Techn.  Feuille  de  tôle  ployée  en  deux. 
1!  Kéunion  de  deux  bandes  de  métal,  qu'on  fa'it  passer  en- 
semble au  laminoir  pour  obtenir  des  lames  très  minces. 

—  Typogr.  Répétition  vicieuse  d'une  lettre,  d'un  mot, 
et,  en  général,  d  une  partie  quelconque  de  la  copie  :  Le 
DOUBLON  est  le  contraire  du  bourdo.n. 

DOUBLON  (de  l'espagn.  doblon,  même  sens)  n.  m.  Mon- 
naie d'or  d'Espagne  et  des  colonies  espagnoles,  dont  il 
existe  de  nombreux  types  do  valeurs  diverses. 

—  Encycl.  Le  doublon  ou  pistole  a  été  fabriqué  à  des 
titres  différents  à  diverses  époques,  et  sa  valeur  a  varié 
par  conséquent-  Il  n'y  en  a  plus  aujourd'hui  qu'un  très 
petit  nombre  en  circulation  ;  on  évalue  le  doublon  à  4  pias- 
tres, ou  21  fr.  60  c.  de  monnaie  française. 

DOUBLON,  ONNE  n.  Nom  donné,  dans  quelques  contrées 
do  France,  aux  jjoulains  et  pouliches,  aux  mulets  et  mules, 
aux  veaux  et  génisses,  aux  moutons  et  aux  brebis  de  plus 
de  deux  ans.  il  Adjectiv.  :  Poulain  doublon. 

DOUBLOT  (blo)  n.  m.  Fil  de  laine,  employé  en  double 
dans  les  lisières  de  droguet.  il  Fil  de  lin. 

DOUBLURE  n.  f.  Etoffe  qu'on  emploie  pour  en  doubler 
une  autre  :  La  doublure  d'une  robe,  d'un  tapis,  il  Par  ext. 
Objet  quelconque,  servant  à  en  doubler  un  autre  ;  Une 
doublure  de  fer~blanc. 

—  Fig.  Accompagnement  ordinaire  ou  obligé  :  Nos  sot- 
tises sont  la  doublure  nécessaire  de  nos  vertus.  (Ph.  Chas- 
les.)  Il  Personne  qui  affecte  les  qualités,  les  défauts,  les 
opinions,  les  habitudes  d'un©  autre  personne  ou  d'une 
classe  d'hommes  :  Faux  noble,  qui  n'est  qu'une  doublure 
de  ynarquis. 

—  Fam.  Les  doublures  (ou  Les  toiles)  se  touchent,  La 
poche  est  vide. 

—  Pop.  Doublure  de  la  chemise.  Peau  du  corps  humain. 
Il  Passé  par  la  doublure,  Avalé  de  travers. 

—  Techn.  Fente  qui  se  produit  longitudinalement  dans 
une  barre  de  fer,  à  la  suite  d'un  forgeage  ou  d'un  lami- 
nage défectueux.  (Syn.  de  crique.)  ii  Défaut  provenant 
d'une  soudure  manquéo,  lorsque  les  pièces  soudées  sont 
simplement  en  contact,  de  telle  sorte  que,  ne  faisant  pas 
corps  ensemble,  elles  peuvent  être  facilement  séparées. 

Il  Défaut  d'homogénéité  dans  l'or  ou  dans  l'argent,  prove- 
nant de  ce  qu'ils  ont  été  mal  fondus  ou  mal  forgés,  ii  Pan- 
neau de  bois  blanc,  qui  porto  la  matelassure  d'une  voilure. 

Il  Plaques  d'or  ou  d'argent,  dont  on  double  l'intérieur  d'une 
tabatière,  ii  Dalles  de  pierre,  que  l'on  scelle  derrière  des 
tranches  de  marbre  pour  augmenter  l'épaisseur  et  la  résis- 
tance do  celles-ci.  ii  Nom  donné  par  les  tisseurs  à  une 
duite  de  trame  qui  est  disposée  de  manière  à  former  des 
brides  à  l'envers  du  tissa,  afin  de  produire  une  convexité 
dans  la  partie  qui  est  opposée. 

—  Théâtr.  Acteur  de  aeuxième  ordre,  destiné  à  rem- 
placer au  besoin  un  chef  d'emploi  et  à  jouer  dans  les  pièces 
de  peu  d'importance  ou  dans  les  rôles  insignifiants. 

—  Prov.  :  Fin  contre  fin  ne  peut  servir  de  (ou  ne  vaut 


822 

rien  pour)  doublure,  Un   rusé  ne  peut  réussir  quand  il 
sattaque  à  aussi  lin  que  lui. 

DOUBNITZA  ou  DUBNICA,  ville  de  Bulgarie,  sur  le 
Djermansou,  branche  supérieure  de  la  Strouma  ;  7.900  hab. 

DOUBNO  ou  DUBNO,  ville  de  la  Russie  d'Europe 
(gouv.  de  Voihynie),  près  de  la  Styr,  sous -affluent  du 
Dnieper;  8.000  hab.  Centre  de  culture  et  d'élevage. 

DoUBOSSARY,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (gouv.  de 
Kherson),  sur  le  Dnies- 
ter; 10.500  hab.  Cul- 
ture de  tabac,  de  riz  et 
de  céréales. 

DOUBOVKA,  bourg 

de  la  Russie  d'Europe 
(gouv.de  Saratov),  sur 
le  "Volga  ;  15.000  hab. 
Commerce  do  grains, 
de  bois,  d'huiles,  de 
fer  ;  entrepôt  des  pro- 
duits des  provinces  du 
nord  de  la  Russie  ex- 
pédiés dans  les  pro- 
vinces   méridionales. 

DoUBS  (don)  [le], 
rivière  do  France,  tel- 
lement sinueusequ'elle 
parcourt  430  kilom., 
quoiqu'il  n'y  en  ait 
même  pas  100  entre  sa 
source  et  son  embou- 
chure. C'est  un  cou- 
rant très  pur,  empri- 
sonné dans  les  calcai- 
res du  Jura  jusqu'à 
son  arrivée  dans  la 
grande  plaine  de 
Comté  et  Bourgogne. 
Il  naît  à  937  mètres  d'altitude,  non  loin  de  la  Suisse,  rem- 
pht  le  beau  lac  de  Saint-Point,  passe  à  Pontarlier,  puis 
dans  le  lac  des  Brenets,  d'où  il  s'échappe  par  lo  fameux 
Sam  du  Doubs,  haut  de  27  mètres.  Après  un  brusque  cro- 
chet en  Suisse,  il  revient  en  France,  revoit  le  Dessoubre 
à  Saint-Hippolyte,  puis  l'Allaine,  près  de  Montbéliard.  Il 
baigne  Baume-Ies-Dames,  Besançon,  Dole,  reçoit  la  Loue 
et  tombe  dans  la  Saône  à  Verdun. 

DoUBS  (département  du),  formé  de  la  partie  moyenne 
de  la  Franche-Comté  et  tirant  son  nom  de  la  rivière  qui 
le  traverse.  Il  est  borné  au  N.-E.  par  le  Territoire  de 
Belfort;  au  N.  par  la  Haute-Saône  ;  à  l'O.  et  au  S.-O.  par 
le  département  du  Jura.  A  l'E.,  il  s'appuie  aux  montagnes 
du  Jura  qui  le  séparent  des  cantons  de  Berne,  Neuchàtel 
et  Vaud  (Suisse).  Superf.  5.227  kilom.  carr. 

Ce  département  comprend  4  arrond.  {Besançon,  ch.-l.  ; 


Saut  du  Doubs. 


0  5  10 

Q  Prélecture 

Sousl^ïèctare 
©  Cb-J  de  Canton 
o  Commime 
^  Archevêché 


20  JOK. 

^^  Limite  d'Etat 
—  ..-H-.,  de  Départe 
7--  d'arrondi 

=r=  Chemmdefer 
.—  Can^ 


823 

Baumo-les-Damos,  MontbtMiard  ot  Pontarlior),  27  cant., 
637  comm.  ot  uno  population  do  itoe.Ottî  hab.  Lo  Doubs 
l'ait  partie  du  ?•  corps  darnu-o,  do  la  :."  insptn'tiùD  des 
poius  et  cbuusséos,  do  la  1-""  coiisorvation  dos  foK'ts,  do 
farrondissemont  minèralo^Mque  do  Chalon-sur-Saône.  Il 
ressortit  il  la  cour  d'appel  ot  ù  racadémio  do  Besançon, 
et  forme,  avec  la  Hauto-Saùno,  lo  diocèse  do  Bosançou. 

IjO  territoire  du  iJoubs  est  tout  montueux,  platoau  cal- 
caire ot  marneux,  ôtag6  en  terrasses;  il  est  traversé  sur 
uno  grande  partie  do  sa  largeur  par  dos  contreforts  du 
Jura,  parallèles  onlro  eux;  les  vallées  sont  unies  par  des 
fractures  transversales  ou  cinsfw  La  chaîne  la  plus  re- 
marquable par  sa  direction,  dirtoronto  des  autres,  est  le 
Lomont.  Pics  à  perte  de  vue,  plaines  verdoyantes,  forôts 
de  sapins,  prairies,  lacs  sur  les  montagnes,  sources  jaillis- 
santes, cascades,  goutfros,  roches  aux  formes  bizarres, 
précipices  ot  paysages  grandioses ,  tels  sont  les  nom- 
breux tableaux  cliangeanis  que  présente  co  département, 
un  des  plus  accidentés  et  des  plus  pittoresques  de  la 
Franco.  Il  y  a  dans  lo  Doubs  beaucoup  de  ruisseaux,  et 
l'on  y  compte  plus  de  2.000  sources  ou  fontaines  et  des 
lacs;"  les  sources  minérales  sont  rares  [salée  à  Miserey 
[canton  d'Audeux],  thermale  à  Besançon). 

Parmi  les  produits  minéraux,  citons  de  riches  mines  de 
fer  on  grains  et  en  roches  ;  viennent  ensuite  des  mines 
d'argent,  des  carrières  de  gypse,  de  marne,  de  marbre,  de 
pierre  à  bâtir  ;  chaux  grasse  et  hydraulique,  albâtre,  ar- 
gile,tourbières.  Il  y  a  aussi  quelques  gisements  de  lignite. 
Lo  climat  du  Doùbs  présente  de  grands  écarts.  Aiusi,  le 
froid  est  plus  intense  dans  rarrondissement  de  Pontarlier 
et  dans  celui  de  Montbéliard  que  dans  ceux  de  Besançon 
et  de  Baume.  L'altitude  joue  un  rôle  important.  La  neige 
et  les  glaces  régnent  jusqu'en  avril  et  en  mai,  et  quel- 
quefois pendant^toute  l'année,  sur  certains  sommets;  les 
pluies  y  sont  fréquentes.  Les  vents  dominants  sont  ceux 
de  N.-È.  {veut  de  Lorraine)  et  de  S.-O. 

Le  Doubs  produit  du  fer  et  de  l'acier;  on  y  trouve  des 
hauts  fourneaux,  des  fonderies,  des  tréfileries,  etc.  La 
quincaillerie,  la  fabrication  des  bicyclettes  y  sont  très 
importantes;  l'horlogerie  emploie  plus  de  10.000  ouvriers, 
principalement  à  Besançon.  On  demande  de  plus  en  plus 
aux  chutes  d'eau  la  force  motrice,  comme  en  Suisse.  L'in- 
dustrie du  bois  est  naturellement  très  développée;  celles 
du  cuir,  du  papier,  le  sont  assez,  ainsi  que  celle  de  l'ab- 
sinthe. Le  DouDs  produit  également  du  sel. 

Mais  le  département  est  encore  plus  agricole  qu'indus- 
triel. Au  point  de  vue  de  l'agriculture,  les  chaînes  du  Jura 
le  partagent  en  trois  régions  bien  distinctes,  désignées 
sous  les  noms  de  plaine,  moyenne  montagne  et  montagne. 
La  plaine  est  située  entre  le  Doubs  et  l'Ognon  :  c'est  la 
région  la  plus  fertile.  La  moyenne  montagne  comprend  les 
cantons  d  Amancey,  de  Vercel,  de  Pierrefontaine,  de  Pont- 
de-Roide,  d'Hérémoncourt  et  d'Ornans  en  partie.  La  mon- 
tagne proprement  dite  comprend  les  cinq  cantons  de  l'ar- 
rondissement de  Pontarlier,  ceux  du  Russey,  de  Maàche 
et  de  Saint-Hippolyte.  Cette  région,  entrecoupée  de  vastes 
forêts  de  sapins,  est,  en  général,  impropre  à  une  culture 
régulière.  Les  hivers  y  sont  longs  et  rigoureux. 

La  propriété  est  très  morcelée  dans  le  Doubs.  L'esprit 
d'association  a  beaucoup  développé  les  irrigations  et  le 
drainage  et  la  fabrication  en  commun  des  fromages  de 
Gruyère.  Les  membres  de  ces  sociétés  fromagôres  ou 
fruitières  (on  en  compte  plus  de  500)  mettent  en  commun 
leur  lait  ;  des  gérants  dirigent  la  fabrication,  en  répartis- 
sent les  bénétices  après  la  vente,  qui  se  fait  de  gré  à  gré 
ou  par  adjudication.  C'est  dans  la  région  de  la  montagne 
que  l'industrie  fromagère  a  pris  le  plus  d'extension.  L'es- 
pèce bovine  appartient,  en  général,  à  la  race  dite  femeline, 
recherchée  par  les  engraisseurs  du  Nord  :  mais  ejle  est 
peu  à  peu  remplacée  par  les  schwytz.  Le  Doubs  produit 
du  blé,  de  l'avome,  du  mais,  du  vin  et  des  pommes  de  terre. 
DOUC  n.  m.  Nom  vulgaire  de  deux  espèces  de  singes  du 
genre  semnopithèque  et  qui  habitent  l'Indo-Chine. 

—  Les  doues  sont  des  singes  assez  grands,  aux  formes 
élancées  et  grêles,  à  pelage  de  nuances  vives  et  tran- 
chées :  corps  gris,  jambes  rouges,  face  nue,  ordinairement 
jaune,  avec  ïe  tour  des  yeux 
bleu.  Le  front  est  surmonte 
d'un  haut  toupet  do  poils.  Le 
doue  atteint  environ  Oi^jSO  de 
long,  avec  une  queue  à.  peine 
plus  petite.  Lo  doue  de  Bulfon 
est  le  semnopithecus  Nemœu.t 
du  Tonkin.  Il  est  remplacé,  en 
Cochinchine,  par  une  espèce 
vo\sine{semnopiChecusnigripes). 

DOUCA  (Georges) ,  prince 
de  Moldavie  et  de  Valachie 
(1674-1679).  Issu  d'une  famille 
grecque  de  Koumélie,  il  se 
rendit  tout  jeune  en  Moldavie,  .._»^      -; 

et  fut  commis    chez   un    mar-     ^i ^^^i-^:^'^^ . 
chand  de  laine.  Il  lit  fortune,        '   "'' 
fut  élevé  à  la  lioyario  par  Ba- 
sile lo  Loup,  et  ('[jousa  la  tille 
du  prince  Dabiia.  Celui-ci  ayant  Doue, 

été  exilé  par  la  Porte,  Dbuca 

obtint  le  trône  de  Moldavie,  au'il  occupa  i  trois  reprises. 
1)0  I07i  à  1078,  il  fut  prince  de  Valachie. 

DouCA  (Constantin),  prince  do  Moldavie  (1093-1G96  et 
1700  1704),  lils  du  prince  Georges  Douca.  Klové  au  trône 
de  Moldavie  après  la  mort  de  Constantin  Cantémir,  il  ex- 
ploita lo  pays  de  tollo  sorto  que  la  Porto  lo  destitua  trois 
ans  après.  Mais,  griice  à  l'argent  do  son  beau-père 
Constantin  Hrancoveano,  prince  do  Valachie,  il  obtint  de 
nouveau  le  trône,  (pi'il  occupa  de  1700  &  1701.  Il  fut  alors 
remplacé  par  Antioclio  Cantémir. 

DOUÇAIN  [sin)  n.  m.  .\ul,re  orthograplie  de  doucin. 

DOUÇATNE  i.tt)n')  ou  DOUCINE  {sin')  n.  f.  Sorte  de  haut- 
bois i^rave,  i-ii  usage  au  moyen  ùge.  ii  Le  synonyme  ancien 

est     UOUCIIAINK. 

—  Kni-yci..  Ar- 
cliéol.  La  dou- 
çainn  était  u 
instrument 
ve[it,do  la  nainr 
des  clarinettes . 
mais  dépourvu  do  clefs.  Les  doucinos  étaient  do  bois  ; 
leur  omboucliuro  comportait  une  anche  on  roseau;  leur 
fût,  percé  do  cinq  ù  huit"  trous,  se  terminait  par  un  pavil- 


DOUC 


DOUCEUR 


Douce-amère  :  a,  fleur. 


Ion  évasé.  En  usage  du  xiv«  au  xvii"  siècle,  la  doucine  a 
disparu  d'Kurope,  mais  existe  encore,  dans  son  type  le  plus 
pur,  on  Araliie  et  en  Inde. 

DOUÇÂTRE  adj.  V.  DOUCKÂTRB. 

DOUCE  {douss)  n.  f.  Nom  sous  lequel  on  désigne  des  mi- 
nerais do  fer  très  purs,  comme  l'oxyde  de  fer  magnétique, 
qui  ne  reuferme  ni  phosphore  ni  soufre. 

DOUCE  adj.  f.  V.  iioux. 

Douce  ou  EtienNETTE,  comtesse  de  Provence, 
veuve  de  Geotîroi  I",  comte  de  Provence.  Ello  prit  en 
main  les  rênes  du  gouvernement,  vers  1093.  après  la  mort 
de  Bertrand  II,  son  fils.  Elle  eut  pour  principal  conseiller 
Raymond  de  Saint-Gilles,  et  a  laissé  le  souvenir  d'un  gou- 
vernement sage  et  populaire.  La  date  do  sa  mort,  incer- 
taine, se  place  vers  noo. 

Douce,  comtesse  do  Provence,  fille  de  Gilbert,  vicomte 
de  Gévaudan,  et  de  Gerberge,  comtesse  de  Provence. 
Montée  sur  le  trône  en  1112,  elle  y  associa  son  époux 
Raymond-Bérenger,  comte  de  Barcelone.  La  date  de  sa 
mort  est  incertaine.  Elle  vivait  encore  en  1130.  Elle  laissa 
deux  fils,  dont  l'aîné,  Raymond-Bérenger  IV,  qui  lui  suc- 
céda sur  le  trône  de  Provence,  devint  roi  d'Aragon  en  1148. 

DOUCE  (se)  n.  m.  Emeri  presque  impalpable,  employé 
pour  achever  le  polissage  du  verre. 

DOUCE-AMÈRE  {dou-sa)  n.  f.  Espèce  de  plante  de  la  fa- 
mille des  solanées.  Il  PI.  Des  douces-amères. 

—  Encycl.  La  douce-amère,  appelée  aussi  vigne  de  Judée, 
est  un  arbrisseau  à  tiges  sarmeuteuses  et  grinipantes,  à 
feuilles  alternes,  lancéolées,  d'un  vert  foncé,  à  fleurs  vio- 
lettes (sauf  les 
anthères  jaune 
d'or),  dont  les 
fruits  sont  de 
petites  baies 
rouges.  La  sa- 
veur de  son 
écorce  mâchée, 
d'abord  amère, 
devient  ensuite 
douceâtre.  Com- 
mune en  Fran- 
ce, dans  les  bois 
humides  par 
exemple,  elle 
est  parfois  cul- 
tivée, comme 
o  rnementale, 
dans  les  jar- 
dins. Considérée  comme  vénéneuse  à  cause  de  la  solanine 
et  de  la  dulcamarine  qu'elle  contient,  elle  a  été  employée 
par  la  médecine  populaire  comme  dépurative,  en  infusion 
ou  décoction,  et  comme  calmante,  en  cataplasmes;  à  l'in- 
térieur, elle  excite  la  sécrétion  de  la  sueur  et  de  l'urine. 

DOUCEÂTRE  [sâtr' — rad.  doux,  suivi  du  suffixe  péjorat. 
âtre)  adj.  Qui  a  une  douceur  fade  :  l'ne  ligueur  dooceàtre. 

—  Fig.  Qui  a  une  expression  fade  et  doucereuse  :  Vi- 
sage DOUCEÂTRE. 

—  Syn.  Douceâtre,  doucereux.  Ce  qui  est  douceâtre 
n'est  pas  entièrement  doux,  mais  tire  seulement  sur  le 
doux.  Ce  qui  est  doucereux  l'est  trop  ou  l'est  hors  do 
propos,  avec  aflfectation,  d'une  manière  qui  déplaît. 

DOUCE-ENTE  [dou-sant')  n.  f.  Grosse  variété  de  pomme  à 
cidre  du  Cutentin  et  du  pays  d'Auge.  Il  PI.  Z^esDODCEs-ENTES. 

DOUCEMENT  {se~7nen  —  rad.  doux)  adv.  Délicatement, 
avec  précaution  :  Toucher  doucement  un  blessé,  n  Faible- 
ment, sans  vigueur,  mollement  :  Heurter,  Travailler  dou- 
cement. Il  Lentement,  sans  précipitation  :  Avancer  douce- 
ment. Il  A  voix  basse  :  Parier  doucement,  u  Sans  bruit  : 
Marcher  doucement. 

—  Fig.  Avec  douceur,  avec  bonté  :  Reprenez  doucement 
ceux  qui  se  trompent.  \\  Avec  dos  précautions  délicates  : 
Combattre  doucement  un  préjugé .  \\  A\cc  adresse,  d'une 
faeon  rusée  :  La  médisance  va  doucement,  h  En  cachette, 
sourdement  :  Mener  doucement  une  affaii'e.  Il  Sans  empor- 
tement :  liaisonner  bien  doucement,  il  Sans  souffrance  : 
On  dit  que  Sncrate  mourut  doucement.  Il  Patiemment,  avec 
résignation   :  ïl  faut  supporter  doucement   les  épreuves. 

Il  Dans  uno  agréable  tranquillité;  sans  faste,  sans  éclat  : 
Vivre  DoncKMËNT.  Il  D'une  façon  agréable  :  Le  simple  som- 
meil nous  6le  nos  chagrins  plus  doucement  et  plus  sûrement 
qu'un  livre  de  morale.  (B.  do  St-P.)iiNi  bien  ni  mal  : 
Santé,  Affaires  qui  vont  tout  doucement. 

—  Interjoctiv.  Pas  si  vite,  tout  doux,  allez  avec  précau- 
tion, ne  précipitez  rion,  ne  vous  hâtez  pas.  ii  Arrêtez,  ne 
triomphez  pas  sitôt,  vous  n'en  êtes  pas  où  vous  croyez  ; 

Doucement,  s'il  voua  plaît!...  rafiairL-  n'est  i>.-is  faite. 

(iRKSSKT. 

Il  Cri  du  chasseur  pour  modérer  l'ardeur  d'un_cliien  qui  va 
trop  vite. 

—  Anton.  Brusquement,  bruyamment,  ïortement,  vi- 
goureusement, vite  ou  promptement. 

DOUGE-MORELLE  ((/oH.s.s,  rùl')  n.  f.  Variété  do  pomme 
ù  cidre  de  la  Soine-Infériouro,  qu'on  appelle  aussi  dure- 
l'EAU.  Il  Douce-morelle  d'Aumalc,  Autre  variété  appelée 

aussi  GRANDE-VALLÉE  OU  BLANC-MOLLKT.  (PI.  DeS  DOUCKS- 
MORELLES.) 

DOUCERETTE  {se-rèt')  D.  f.  Fillo  ou  femme  qui  aifecte 
un  air  doux. 

DOUCEREUSEMENT  {se-rcn)  adv.  D'une  façon  douce- 
reuse, avec  une  douceur  hypocrite. 

DOUCEREUX  ise-reiï),  EUSE  [rad.  doux]  adj.  Qui  a  une 
douceur  fado,  désagréable  au  gtnit  :  Mets,  Vin  douceueux. 

-  Fig.  Qui  a  une  douceur  exagérée,  déplaisante  :  l'n 
gari;un  doucereux.  Les  bergerùe.^  noucEBUUSES  de  Jiacan. 

n  Qui  a  une  douceur  feinte  ot  alTectée  :  Jticn  n'est  perfide 
comme  les  femmes  douceuisoses.  H  Inspiré  par  uno  douceur 
fude  ou  simuiéo  :  Ton  doucereux. 

-  -  Subsiantiv.  Personne  doucereuse,  qui  a  uno  douceur 
porlide  ou  alfectéo  :  Faire  le  doucereux,  la  douckrkosk. 

-  n.  m.  Qualité,  nature  do  co  qui  est  doucereux  :  Le 
j.kuckreux  de  florian. 

-  Syn.  Doucereux,  douceâtre.  V.  dodceAtiib. 

Douces,  conim.  de  Maino-et-Loire,  arrond.  ot  ii  17  kil. 
do  Sauniiir  ;  1.111  luth.  Prétendu  amphithéâtre  romain. 
Douces  est,  en  réalité,  un  faubourg  de  Doué. 


Camille  Doucet. 


DOUCET,  ETTE  {sè,  sèt' ~  dimin.  de  doux)  adj.  Qui  est 
doux  en  apparence  :  l/n  garçon  doucet.  u  Qui  marque  une 
douceur  apparente  :  Une  mine  doucette. 

—  Substautiv.  Personne  d'une  douceur  hypocrite  :  Mé- 
fifz-uous  de  ceux  qui  font  les  doocets. 

—  n.  m.  Arboric.  Variété  précoco  de  pomme  à  cidre, 
qu'on  appelle  aussi  muscadet  et  rouget,  ii  Variété  de  raisin 
très  sucré. 

DouCET  (Charles-CawiV/e),  auteur  dramatique,  né  et 
mort  â  Paris  (1S12-1895).  Il  étudia  le  droit,  puis,  tout  en 
écrivant  pour  le  théâtre,  il  entra  dans  l'administration 
et  devint  chef  do  la  division  des  théâtres  au  ministère 
d'Etat  (i85:j),  et  directeur  de  l'administration  des  théâ- 
res  {\  863).  Outre  des  vau- 
devilles, des  â-propos,  des 
scènes  lyriques,  il  donna 
des  comédies  en  vers,  qui 
eurent  un  certain  succès  : 
un  Jeune  Homme  (18411  ; 
l'Avocat  de  sa  cause  (18421  ; 
le  Baron  de  La/leur  (1843)  ; 
la  Chasse  aux  fripons  (1846); 
les  Ennemis  de  la  maison 
(1851),  jouées  à  rOdéon,  et 
le  Fruit  défendu  (1858),  la 
Considération  (1860),  repré- 
sentées à  la  Comédie-Fran- 
çaise. Ces  pièces,  au  style 
prosaïque,  mais  où  l'on 
trouve  de  la  bonne  humeur 
avec  une  certaine  ingénio- 
sité de  composition,  valu- 
rent à  Camille  Doucet  d'être 
élu  membre  de  l'Académie 
française  (1865),  dont  il 
devint  secrétaire  perpétuel 
en  1876.  Il  a  publié  :  Œuvres  complètes  (1874);  Concows 
littérai7'es  (1886);  A  l'Institut  (1896),  recueils  de  ses  rap- 
ports annuels,  dans  lesquels  il  a  montré  beaucoup  de  tact 
et  de  mesure,  et  qui  sont  son  meilleur  titre  littéraire. 

DouCET  (Henry-Lucien),  peintre  français,  né  à  Paris 
en  is:.6.  Klôve  de  Lefebvre  et  Boulanger,  il  obtint,  en  1880, 
le  grand  prix  de  Rome.  On  lui  doit  Adam  et  Eve  (1S77); 
Atata.  Dès  1879,  l'artiste  était  récompensé  pour  ses  por- 
traits: portrait  de  Gfl//i-.î/afie  en  Carmen  (1884),  etc.  Parmi 
ses  autres  toiles,  citons  une  ^(/«r  vigoureuse;  un  mor- 
ceau fort  brillant,  le  Haz-em;  une  toile  mondaine  fort  pi- 
quante. Après  le  6a;(1888),  et  un  Christ  mort  (1893).  Dans 
ces  dernières  années,  Doucet  s'est  surtout  adonné  au  pastel. 

DOUCETTE  {sèt')  n.  f.  Etoffe  de  soie  très  légère  :  La 
doucette  remonte  au  xiv»  siècle,  n  Variété  de  soude  du 
commerce,  mais  de  qualité  très  inférieure,  ii  Sorte  de  sirop 
de  sucre,  que  l'on  appelle  également  roussette  à  cause  de 
sa  couleur. 

—  Bot.  Nom  vulgaire  de  la  mâche  commune,  dont  le  nom 
scientifique  est  valerianella  olitoria. 

—  Zool.  Un  des  noms  vulgaires  du  callionymus  lyra. 
V.  callionyme. 

DOUCETTEMENT   {sè-teman  —  dimin.  do   doucement) 

adv.  V.  DOUCLMENT. 

DOUCEUR  {seur')  Q.  f.  Saveur  douce,  qualité  de  ce  qui 
est  doux  au  goût: /.a  DOUCEUR  rfttïHiei.  Il  Saveur  quelconque, 
agréable  au  goût  :  Des  mets  pleins  de  douceur. 

—  Par  cxt.  Qualité  de  ce  qui  produit  sur  un  sens  quel- 
conque une  impression  affaiblie  et  rendue  agréable  par 
son  défaut  de  rudesse  :  La  douceur  d'une  voix,  d'une 
peau,  d'un  parfum,  il  Plaisir  sensuel,  ac^rément  matériel 
quelconque  :  Les  douceurs  de  la  table,  au  soinmeil. 

—  Etat  de  température,  intermédiaire  entre  deux  termes 
extrêmes  et  désagréables  :  Z-a  DOUCEURt/e /a .îaîSO»,(/i(c/iina^ 

—  Fig.  Mansuétude,  qualité  de  l'âme  qui  dispose  â  tout 
accepter  avec  un  calme  inspiré  par  la  bouté  :  La  dou- 
ceur attire  l'affection.  (Helvétius.)  il  Indulgence  inspirée 
par  la  bonté  :  Traiter  des  coupables  avec  douceur,  il  Tran- 
quillité, paix  de  l'âme  :  Une  douceur  sloique.  Il  Douceur  de 
cinir.  Sentiment  tendre  :  Avoir  douceur  de  cœur  pour 
quelqu'un.  (Mol.)  [Vx.]  —  Charme,  attendrissement  - 

Fut-il  jamais  douceur  de  cœur  pareille 
A  voir  Mauou  dans  mes  bras  iiommeillor? 

A.  dï:  Mcssbt- 

Il  Signe  extérieur  qui  décèle  la  douceur  do  Tâmo  ou  du 
caractère  :  La  douceur  du  ton,  du  regard,  des  manières, 
des  paroles.  La  douceur  du  visage,  des  traits,  du  sourire. 

—  Jeux.  Carambolage  de  douceur.  Carambolage  qui  se 
fait  en  touchant  très  légèrement  la  première  biUo  et  eu 
faisant  suivre  à  sa  propre  bille  une  ligne  presque  droite. 

—  Métall.  Malléabilité,  ductilité. 

—  Mar.  File  en  douceur!  Amène  en  douceur!  Commande- 
ment pour  faire  mollir,  filer  peu  à  peu,  également  et  sans 
secousse,  un  cordage  tendu. 

—  Loc.  adv.  £'?j  «oxceiir.  Tout  doucement,  avec  précau- 
tion et  ménauemont.  il  Fig.  Paisiblement,  tranquillement 
ot  sans  hâte  :  Faire  son  chemin  en  douceur,  h  Sans  se 
fâcher,  avec  calme  :  Prendre  les  choses  en  douceur,  ii  T.  de 
grav.  :  Amincir  une  planche  ^^  douceur,  Eu  procédant  par 
gradation. 

—  n.  f.  pi.  Sucreries  ot  pâtisseries  :  Les  femmes  et  les 
enfants  aiment  beaucoup  les  douceurs. 

—  Fam.  Gratification  ;  remise  sur  lo  prix  d'un  objet 
vendu  :  Conwûs  qui  ne  touche  que  300  francs  par  mois. 
mais  atiquel  on  fait  des  douceurs.  Il  Egards  d'une  nature 
quelconque  :   ^^'avoir  que  des   douceurs  pour  quelqu'un. 

Il  Agréments  qu'offro  un  pays  :  Quand  on  a  voyagé,  on 
apprécie  mieux  les  douceurs  de  la  France.  H  Inlluenco 
douce  et  tempérée  ;  Fleurs  gui  ne  s'ouvrent  qu'aux  dou- 
leurs de  ta  lune.  (E.  Aubier.) 

—  Par  anal.  Agrément, jouissance  do  l'âmo  :  Zf*  douceurs 
de  la  bienfaisance.  Le  sacrifice  a  ses  douceurs,  h  En  .Voglo- 
terre.  Présent  offert  clandestinement  ù  un  magislral.  à  uu 
fonctionnaire,  jiour  obtenir  nue  faveur  ou  un  passe-droit. 

—  Paroles.  Mois  de  douceur  ou  siniploin.  /hniceurs,  Vn- 
roles  bienveillantes  inspirées  par  une  bonté  vraie  ou  feinte. 
H  Paroles  do  galanterie,   qu'on    adresse  â   nue  fommo  : 

Conter  des  douceurs  à  toutes  lesjolws  femmes. 

-  Grav.  Parties  d'une  planche  gravée  ou  d'une  gravuro 
qui  sont  les  plus  éclairées,  les  moins  travaillées. 

—  Prov.  : 

PluH  fait  douceur  quo  vlolt>noo, 
Vers  de  Ln  Fontaine  (VI,  3),  qui  n  passé  on  provorbo  ot  qui 
signide  :  On  obtient  phis  par  la  douceur  que  par  la  force. 


DOUCHA 


DOUFFET 


—  SïS  Douceur,  mansuétude.  Douceur  est  le  mot  du 
lanfase'  ordinaire  ;  il  exprime  simplement  la  qualité  oppo- 
séeli  la  rudesse.  Mansuétude  s'emploie  surtout  en  style 
mystique  ;  c'est  la  douceur  considérée  comme  vertu  chré- 
tienne :  cependant ,  ce  mot  peut  aussi  servir  quand  on 
parle  d'une  qualité  purement  humaine  ;  et  alors,  il  exprime 
ine  douceur  constante,  inaltérable,  devenue  1  elat  habituel 
dune  âme. 

—  A.NTOX.  Acreté,  acrimonie,  amertume,  âprete,  aspé- 
rité, austérité,  brutaUté,  crainte,  sûreté,  implacabillte, 
inhumamté,  insensibilité,  rigidité,  rigorisme,  rudesse,  rugo- 
sité, sévérité. 

DOOCBA  (François),  écrivain  tchèque,  né  à  Prague  en 
1810  mort  on  1884.  Des  infirmités  l'ayant  contraint  à  re- 
noncer à  la  prêtrise,  il  se  fit  connaître  comme  traduc- 
teur des  drames  de  Shakspeare,  de  la  Jérusalem  délivrée 
du  Tasse,  des  œuvres  d'Uhland,  Herder.  Camoëns.  Dante, 
Dumas,  etc.  Il  a  publié,  en  collaboration  avec  P.  Dvorsk.y, 
une  Histoire  de  l  Eglise  catholique  pour  les  gymnases,  en 
langue  tchèque  (1S49). 

DOUCHE  (de  l'ital.  doccin,  dérivé  du  lat.  dnctio.  conduit, 
tuvaui  0.  f.  Autref.  Gargouille  pour  l'écoulement  des  eaux 
et"  par  ext..  Eau  rejetée  par  cette  gargouille,  u  Jet  d  eau 
diric-é  sur  le  corps,  comme  moyen  curatif  ou  hygiénique  : 
Douche  froide,  douche  chaude,  dooche  brisée,  il  Douche 
écossaise.  Douche  d'abord  froide,  puis  chaude,  il  Douche 
électrique.  V.  la  partie  encycl. 

—  Par  plaisant.  Tout  liquide  jeté  sur  quelqu  un. 

—  Fig.  'Tout  ce  qui  calme  une  exaltation,  détruit  dos 
illusions  :  Les  déceptions,  les  critiques,  autant  de  douchus. 

—  Encycl.  Méd.  Ladouc/ieest  un  jet  d'eau  s'échappant 
suivant  une  ou  plusieurs  directions  et  lancée  sur  une 
partie  ou  sur  toute  la  surface  du  corps  ;  de  là  des  noms 
divers  :  douches  ascendantes,  descendantes,  obliques  ou  nori- 
zontales  ;  ou  encore  douches  générale  ou  locale.  Les  régions 
du  corps  sur  lesquelles  on  la  dirige  lui  donnent  encore  les 
noms  de  douche  lombaire,  hépatique,  splénique,  vaginale, 
rectale,  hypogaslrique.  articulaire. 

On  appelle  douche  électrostatique  ou  frankhmenne  le  jet 
électrique  lancé  par  un  peigne  à  pointes  multiples,  relié  à 
une  machine  de  frottement  (Carré,  Wimshurst). 

Les  douches  par  l'eau,  même  les  plus  communes,  sont 
des  agents  thérapeutiques  précieux  et  forment  la  partie 
la  plus  active   des  traitements  hydrothérapiques.  Elles 


Doucine  droite. 


Doucioe  renversée. 


Doucine  de  menuisier. 


Douches  ;  1.  En  pluie;  2.  En  pWie,  en  cercle  et  en  jet. 

doivent,  pour  bien  agir,  avoir  une  certaine  force  de  projec- 
tion et  frapper  assez  violemment  la  peau  pour  amener  la 
réaction  ;  cependant,  cette  force  doit  être  limitée,  sous 
peine  de  contusions  et  d'inflammations  :  une  pression  de 
1  atm.  l/S,  avec  une  hauteur  de  13  mètres  par  exemple, 
est  UD  élément  rationnel  qui  donne  de  bons  résultats. 
L'eau  doit  être  à  10»  au-dessus  de  zéro,  pour  bien  donner 
la  réaction;  plus  chaude,  elle  ne  la  produirait  pas:  plus 
froide,  elle  gercerait  la  peau.  Pour  calmer,  la  douche  sera 
à  peu  de  pression  et  durera  quelques  minutes  ;  pour  la 
réaction,  elle  sera  d'autant  moins  longue  qu'elle  sera 
plus  forte  et  plus  froide.  Mais  ces  notions  n'ont  rien 
d'absolu  et  varient  avec  chaque  patient;  aussi  le  médecin 
doit-il  déterminer  la  durée  et  la  puissance  de  la  douche, 
suivant  les  elfets  calmants  ou  excitants  qu'il  veut  produire. 
La  douche  s'applique  soit  en  pluie,  soit  en  cercle,  soit 
en  lame  simple,  sur  l'individu  complètement  déshabillé. 

Diverses  névroses,  la  chorée,  l'hystérie,  l'épilepsie,  la 
mélancolie,  des  paralysies,  des  engorgements  articu- 
laires, visc'Taux  ou  organiques,  sont  très  améliorés  par  la 
douche  hydraulique,  laquelle  peut  souvent,  alors,  se  com- 
pléter par  la  douche  électrostatique. 

Certaines  douches  locales,  administrées  par  des  appa- 
reils spéciaux  dans  les  cavités  naturelles,  agissent  par  le 
lavage  et  l'irrigation  des  organes  internes.  La  pression 
s'obtient  par  des  petites  pompes  aspirantes  et  foulantes, 
ou  mieux  par  un  pulvérisateur  ou  un  vase  sus])eudu  à 
une  certaine  hauteur. 

Les  douches  de  vapeur,  d'air,  de  gaz,  produisent  des 
efTets  divers,  selon  la  nature,  la  température  et  la  pres- 
sion dos  agents  employés. 

—  Art  vétér.  Los  douches  froides  sont  très  employées  en 
médecine  vétérinaire,  surtout  dans  les  boiteries  récentes 
du  cheval  dues  à  des  fatigues,  à  des  efl'orts  musculaires 
ou  tendineux.  Chez  les  ruminants  et  les  oiseaux,  elles  sont 
à  peu  prés  inusitées.  Chez  le  chien,  elles  rendent  des  ser- 
vices pour  le  traitement  de  la  danse  de  Saint-Guy  ou  cho- 
rée; dans  co  cas,  on  les  donne  tout  lo  long  de  la  colonno 
vertébrale. 

DOUCHER  v.a.  Donner  une  douche  à  :  DoDCHEBun  malade. 
Se  doucher,  v.  pr.  Se  donner  une  douche. 

DOUCHEDR,  EUBE  n.  Employé  chargé  do  donner  dos 
douches  aux  clients,  aux  malades. 

DouCHIiIANTA,  roi  légendaire,  père  du  Bh&rata  qui 
donna  Mm  nom  'lilifirata-yarcba)  à  l'Inde.  (C'est  lo  héros 
du  célelifo  drame  do  Calidasa  intitulé  Çakounlatâ.) 

DOUCIIOBORTSIS  O.  m.  pi.  UiSt.  rol.  V.  DOUKIIOBORTSTil. 


DOUCH'Ï,  comm.  du  départ,  du  Nord,  arrond.  et  â 
12  kil.  do  Valenciennes,  sur  la  Selle,  affluent  de  l'Escaut  ; 
2  815  hab.  Ch.  de  f.  du  Cambrésis.  Mines  de  houille.  — 
Comm.  du  Loiret,  arrond.  et  à  28  kilom.  de  Montargis, 
près  de  rouanne;  1.135  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M. 

DOUCI  {si  —  rad.  doucir)a.  m.  Opération  que  l'on  fait  subir 
à  une  glace  pour  la  polir  et  rendre  ses  deux  faces  parfaite- 
ment planes  et  parallèles.  (Cette  opération  consiste  à  frot- 
ter deux  glaces  l'une  contre  l'autre,  après  avoir  interposé 
entre  les  deux  surfaces  en  contact  une  mince  couche 
d'émeri.  [On  dit  aussi  docchi  et  douciss.\ge].)  il  Etat  d'une 
glace  doucie.  Il  Atelier  où  se  fait  l'opération  du  douci. 

DOUCIN  ou  DOUÇAIN  [sin  —  rad.  doux)  n.  m.  Arboric- 
Variété  do  pommier,  employée  comme  porte-gretfe. 

—  A"ric.  Dans  certains  départements.  Terre  qui  n'est 
pas  pierreuso. 

—  Œnol.  En  Bourgogne,  Mauvais  goût  que  prennent 
qiieliiuefois  les  vins. 

—  Pliys.  Mélange  d'eau  douce  et  d'eau  de  mer. 

—  Zool.  Nom  vulgaire  et  dialectal  de  l'oursin  comes- 
tible. Il  On  écrit  aussi,  en  ce  sens,  doussis. 

—  Encycl.  Arboric.  Les  arbres  gretfés  sur  doucin  sont 
moins  vigoureux  que  greffés  sur  un  pied  franc,  et  plus  vi- 
goureux que  greffes  sur  le  pommier  paradis.  Ce  sujet  con- 
vient, pour  les  «  petites  formes  » ,  dans  les  terrains  où  le 
pommier  paradis  végéterait  trop  médiocrement,  et,  d'au- 
tre part,  pour  les  •  formes  plus  développées  »,  dans  les 
terrains  où.  par  excès  de  vigueur,  les  arores  greffés  sur 
franc  seraient  trop  longs  à  se  mettre  à  fruit. 

Doucin  (Louis),  théologien  catholique,  né  à  Vernon 
en  1052,  mort  à  Orléans  en  1726.  Membre  do  la  Société  de 
Jésus,  il  fut  l'auxiliaire  dévoué  des  PP.  Le  Tellier  et  Da- 
niel, d'ans  leurs  luttes  contre  les  jansénistes.  Il  défendit 
énergiquement  la  bulle  Unigenitus,  et  prit  part,  dit-on,  à 
la  rédaction  du  fameux  Problème  théologique.  11  a  laisse 
plusieurs  ouvrages  d'histoire  et  de  théologie  :  Histoire  du 
nestorianisme  (lii93);  Histoire  de  lorigéuisme  (1700);  etc. 

DOUCINE  Isin)  n.  f.  Archit.  Moulure  à  double  courbure, 
concave  par  le  liant 
et  convexe  par  le 
bas.  (Elle  est  très 
fréquemment  em- 
ployée en  construc- 
tion et  aussi  en  ébé- 
nisterie.  La  dou- 
cine renversée,  ou  gueule  droite,  est  une  moulure  sem 
blable  à  la  précédente,  mais 
placée  on  sens  inverso.  La  dou- 
cine co/ii/ïosée.ost  une  moulure 
d'un  profil  assez  semblable  à  la 
précédente,  mais  dont  les  pro- 
portions sont  altérées.) 

—  Mus.   Syn.  de  douçaine. 
Il  Ancienne  espèce  de  vielle. 

—  Techn.  Rabot  de   menui- 
sier, dont  le  fer  a  la  forme  d'une 
doucine  et  servant  à  pousser  certaines  moulures  dites 
<.  en  doucine  ». 

DOUCIR  {sir')  V.  a.  Techn.  En  parlant  des  glaces.  Les 
préparer  jiour  lo  polissage. 

Se  doucir,  v.  pr.  Etre  douci  :  Veires  qui  se  doucissent 
facilement. 

DOUCISSAGE  n.  m.  Techn.  Syn.  de  douci. 

DOUCISSEUR  (si-seur')n. m.  Ouvrier  qui  doucit  les  glaces. 

DOUDAN  (Ximénès),  littérateur  français,  né  à  Douai  on 
ISOU,  mort  à  Paris  en  1872.  Il  dirigea,  après  1830,  le  cabinet 
politique  de  Victor  do  Broglie  au  ministère  de  l'instruction 
publique,  puis  aux  afi'airos  étrangères  et  à  la  présidence 
du  conseil.  Lo  duc  le  conserva  comme  secrétaire  intime  ; 
de  sorte  que  Dûudan  vécut  toujours  dans  la  famille  de 
Broglie.  Il  mourut,  n'ayant  publié  que  quelques  articles. 
Après  sa  mort,  ses  amis  eurent  l'idée  de  réunir  les  lettres 
qu'il  avait  écrites.  Sa  correspondance  parut  en  quatre  vo- 
lumes, sous  le  titre  do  Mélanges  et  lettres  de  Doitdan  (1876), 
avec  une  introduction  de  d'HaussonvilU^  et  dos  notices 
par  de  Sacy  et  Cuvillier-Fleury.  Cette  publication  eut  un 
retentissement  qui  fonda  la  réputation  de  Doudan.  Il  se 
révélo  dans  cotte  correspondance  comme  un  écrivain  dé- 
licat et  fin,  comme  un  observateur  sagace  et  clairvoyant, 
mais  aussi  comme  un  sceptique.  Il  conserve  en  politique 
les  idées  de  ce  qu'on  appelait  sous  Louis-Philippe  le  parti 
du  .'  juste  milieu  » .  Sur  les  questions  d'art  et  d'esthétique, 
Doudan  se  tient  dans  les  régions  tempérées.  Les  théories 
excessives  du  romantisme  et  du  réalisme  l'effrayent. 

DOUDART  DE  LagrÉE  (Ernest-Marie-Louis  de  Gon- 
zague),  marin  et  voyageur  français,  né  à  Saint-Vincent- 
de-Morcuze  (Isère)  en  1823,  mort  en  Chine  en  1868.  En 
sortant  de  l'Ecole  polytechnique,  il  entra  dans  la  marine, 
prit  part,  on  1854,  à  l'expédition  do  Crimée,  et  s'y  fit 
remarquer.  En  1862,  étant  commandant  dos  troupes  fran- 
çaises au  Cambodge,  il  engagea  les  négociations  qui 
se  terminèrent  par  la  reconnaissance  du  protectorat  de 
la  France  sur  ce  royaume.  Il  retourna,  en  1866,  au  Cam- 
bodge comme  capitaine  de  frégate,  à  la  tête  d'une  mis- 
sion scientifique  chargée  d'explorer  l'Indo  -  Chine  ,  et 
réussit  à  pénétrer  dans  le  Yunnan,  après  avoir  traversé 
le  Laos  et  la  Birmanie.  C'est  au  Yunnan  qu'il  mourut, 
à  Tong-Tchouan ,  laissant  à  Francis  Garnier  le  coni- 
mandoment  do  la  mission.  Doudart  de  Lagrée  était  un 
savant  et  un  archéologue  remarquable.  Il  avait  laissé  des 
manuscrits  publiés  en  1884,  sous  le  titre  de  :  Explorations 
et  missions  de  Doudart  de  Lagrée  (1884).  En  outre,  un  choix 
de  ses  lettres  a  paru  sous  le  titre  do  :  Doudart  de  Lagrée 
au  Cambodge  ei  son  vogage  en  Indo-Chine  (1885). 

DOUDEAUVILLE,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arrond.  et  ù 
24  kilora.  do  Boulogno-sur-Mer  ;  662  hab.  Elève  do  chevaux. 

DoUDEVILLE,  ch.-l.  do  cant.  do  la  Seine-Inférieure, 
arrond.  et  à  12  kilom.  d'Yvetot,  sur  le  plateau  de  Caux; 
2.78»  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Fabriques  de  chaux.  —  Lo 
canton  a  17  comm.  et  9.794  hab. 

DOUDOU  n.  m.  Ancienne  monnaie  de  cuivre,  qui  avait 
cours  sur  la  côte  des  Indes  orientales,  particulièrement 
dans  les  premiers  établissements  français. 

DOUDOUN,  nom  do  la  divinité  adorée  en  Nubie  dés  les 
temps  les  plus  anciens.  C'était  un  bélier  ou,  plus  tard,  un 
homme  ù  létcdo  bélier.  Quand  les  Egyptiens  conquirent 


824 

le  pays,  â  partir  de  la  v*  dynastie,  ils  confondirent  Dou- 
doun  avec  ceux  de  leurs  dieux  qui  avaient  la  figure  du 
bélier,  avec  Khnoumou  d'Eléphantou,  puis  avec  Amon 
Thébain. 

DOUDYNS  (Willem),  peintre  hollandais,  né  et  mort  à 
La  Haye  (1630-1697}.  Il  voyagea  en  Italie,  où  il  acquit  un 
grand  talent  par  douze  années  d'étude.  De  retour  dans 
son  pays  natal,  il  prit  part,  en  1661,  à  la  fondation  de 
l'Académie  de  peinture  de  La  Haye,  dont  il  devint  à  plu- 
sieurs reprises  directeur.  Nous  citerons,  parmi  ses  meil- 
leurs tableaux:  Léda;  la  Sagesse  qui  foule  à  ses  pieds 
l'Ivrognerie  et  les  Vices;  le  Temps  qui  découvre  la  Vérilé 
et  la  Dissimulation,  etc.;  enfin,  un  Jugement  de  Salomon 
en  trois  tableaux  qui  se  trouvent  à  La  Haye. 

Doue,  comm.  de  Seine-et-Marne,  arrond.  et  à  10  kil. 
do  Coulummiers,  sur  le  ru  de  Fosse-Rognon,  affluent  du 
Grand  Morin;  9S9  hab.  Saboteries. 

Doué,  ch.-l.  do  cant.  de  Maine-et-Loire,  arrond.  et  à 
17  kil.deSaumur,surle  ZJouef,  affluent  du  Layon  ;  3.277  hab, 
Ch.  de  f.  Etat.  Ruines  de  la  collégiale  Saint-Denis  (char- 
nier) ;  magnifiques  fontaines  à  l'entrée  de  la  ville.  Défaite 
des  républicains  par  les  Vendéens  (6  juin  1793);  ces  der- 
niers y  furent  battus,  à  leur  tour,  le  4  août  suivant,  mais 
triomphèrent  le  14  septembre.  La  ville  est  construite  sur 
d'anciennes  et  profondes  carrières,  autrefois  habitées.  (Ap- 
peler cette  localité  Doué-la-Fontaine  est  un  pléonasme,  car 
Doué  est  un  vieux  mot  qui  signifie /"oït/ame.)  —  Le  canton 
a  14  comm.  et  12.366  hab. 

DOUELI-EL-BASRI  (Abou-1-Aswad-Zalim  Ibn-Amr- 
ibn-Sofian),  grammairien  arabe,  né  vers  l'an  600  de  l'ère 
clirétienne,  mort  à  Bassora  en  l'année  688.  Ami  d'Ali, 
lils  d'Abou-Taleb,  gendre  du  Prophète,  il  combattit  à  ses 
côtés  à  Siffin.  Ce  fut  ce  prince  qui  l'engagea  à  écrire  un 
traité  de  grammaire  arabe,  ce  que  personne  n'avait  encore 
songé  à  faire;  il  commença  par  fixer  la  lecture  du  Coran 
en  inventant  les  points-voyelles  et  les  signes  de  ponc- 
tuation ;  puis  il  écrivit  son  Èab-el-fail-ivé-l-mefoul  (Traité 
de  l'actif  et  du  passif).  Il  composa  également  des  poésies. 

DOUELLE,  comm.  du  Lot,  arr.  et  à  6  kil.  de  Cahors, 
sur  lu  Lot  ;  942  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Commerce  de  vins, 
do  noix;  moulins  à  blé,  à  huile.  Ruines  féodales. 

DOUELLE  [dou-èV  —  de  l'anc.  franc,  doue,  autre  forme 
de  douve)  n.  f.  Techn.  Petite  douve  do  tonneau. 

—  Archit.  Parement  intérieur  ou  extérieur  d'un  voussoir. 
Il  Intrados  d'une  votjte. 

—  Encycl.  Archit.  Les  tailleurs  de  pierres  distinguent 
la  dùuelle  plate  et  la  douelle  courbe.  Celle-ci  est  la  sur- 
face rentrante  d'une  partie  creusée;  l'autre  est  la  surface 

Slane,  qui.  par  rapport  à  la  précé- 
ente,  joue  le  rôle  d  une  corde  relati- 
vement à  son  arc.  Si  la  pièce  à  tailler 
est,  par  exemple,  un  prisme  droit  dont 
la  section  droite  ait  la  forme  ci-con- 
tre, la  douelle  courbe  sera  la  surface 
cylindrique  ab,  et  la  douelle  plate  sera 
lo  plan  conduit  par  les  génératrices  a 
et  à  de  ce  cylindre. 

Les  douelles  sont,  suivant  les  cas, 
cylindriques,  elliptiques  et  sphériques  ; 
les  premières  se  rencontrent  dans  les 
voûtes  cylindriques,  en  arc  de  cercle,  en  anse  de  panier,  en 
ogive,  d  arête  ou  de  cloître  ;  les  secondes,  dans  les  voûtes 
cil  ellipse,  et  les  troisièmes,  dans  les  dômes  et  les  niches. 

DOUELLIÈRE  [è-li-ér')  n.  f.  Plantation  de  châtaigniers, 
exploités  pour  la  fabrication  des  douelles  ou  douves  de 
tonneaux. 

DOUEN  (Emmanuel-Orentin),  écrivain  français,  né  à 
Templeux-le-Guérard  (Somme)  en  1S30,  mort  en  1896.  Il 
fut  nommé  membre  do  la  Société  d'histoire  du  protestan- 
tisme. On  lui  doit  un  certain  nombre  d'ouvrages  :  De  la 
vérité  chrétienne  et  de  la  liberté  en  madère  de  foi  (1857); 
Histoire  delà  Société  biblique  de  Paris  (l869);  le  Protestan- 
tisme libéral  d'aujourd'hui  (1870);  l'DUolérance  de  Fénelon, 
études  historiques  (1872);  Clément  Marot  et  le  Psautier  hu- 
quenot  (1878-1879)  ;  les  Premiers  Pasteurs  du  Désert  (1879)  ; 
Etienne  Dolei  (1882). 

DOUÉPÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  MORiCANniE. 

DOUER  (lat.  dotare;  de  dos,  dot)  v.  a.  Dr.  anc.  Assigner 
un  douaire  à  :  Douer  sa  femme  d'une  terre.  (Peu  us.) 

—  Par  ext.  Pourvoir,  munir,  favoriser  d'un  avantage 
naturel  :  Heureux  celui  que  la  natui-e  a  bien  doué!  Il  Attri- 
buer à  :  Ne  dodez  pas  les  autres  de  vos  défauts. 

Doué,  ée  part.  pass.  du  v.  Douer. 

—  Absolum.  Qui  a  des  qualités  naturelles  ::Unepersonne 
bien  DOUKK,  heureusement  douéi;. 

Douer,  ville  de  la  Haute-Egypte  (prov.  de  Siout); 
6.i:i5  h;il). 

Douera,  comm.  d'Algérie,  prov.,  arrond.  et  à  23  kil. 
d'Algor,  sur  la  roule  de  cette  ville  â  Blidah;  3.886  hab. 
Hôpital  civil.  Vignes. 

DOUET  {dou'è)  n.  m.  Autref.  Petit  courant  d'eau  ou  grand 
réservoir  creusé  de  main  d'homme,  dans  lequel  les  femmes 
allaient  laver  leur  linge.  (Usité  encore  dans  quelques  pro- 
vinces et  surtout  en  Normandie.)  il  Syn.de  douix. V.cemot. 

DoUET  D'ArcQ  (Louis-Charles),  archéologue,  né  et 
mort  à  Paris  (1808-1882).  Il  fut  chef  de  la  section  histo- 
rique aux  Archives  nationales.  Les  principaux  ouvrages 
do  cet  érudit  sont  :Coï»/)/es  de  l'argenterie  des  rois  de  France 
au  xiv«  siècle  (1851)  ;  Collection  rfesceawj  (1863-1872)  ;  Choix 
de  pièces  inédites  relatives  au  règyie  de  Charles  V/ (1863- 
1864);  Cojïiptes  de  l'hôtel  des  rois  de  France  au  xiv*  et  an 
w"  siècle  (1865);  Nouveau  recueil  décomptes  de  l'argenterie 
des  rois  de  France  (1874);  etc. 

DoUFFET  (Geraert),  peintre  d'histoire  et  portraitiste, 
né  et  mort  à  Liège  (1594-1660).  Douflfet  fut  élève  de  Rubens. 
Malgré  l'influence  du  grand  peintre  d'Anvers  et  de  son 
ontourape,  Douffet  resta  fidèle  aux  tendances  françaises  de 
l'école  liégeoise;  loin  de  s'assimiler  le  réalisme  flamand, 
il  sacrifiait  à  la  convention  et  à  l'idéal.  Après  deux  ans 
de  séjour  chez  Rubens,  il  se  rendit  â  Rome,  où  l'école 
(In  liologno  était  en  grand  honneur.  Il  s'appropria  le  genre 
et  les  proi-édés  du  Guide.  Après  avoir  habité  Rome  pendant 
sept  ans,  visité  Naples  ot  Venise,  où  il  fit  un  long  séjour 
et  laissa  bon  nombre  do  portraits.  DoulTet  revint  a  Liégo, 
où  lo  princo-évôque  Maximilien-Henri  l'accueillit  et  lui 
coutiaue  oombrcux  travaux.  11  y  demeura  jusqu'à  sa  mort. 


Douelle. 

(V.    DOUBLEAU.) 


Dougé. 


825 

Sa  bouté  ot  sa  bionfaisance,  à  défaut  de  son  talent,  au- 
raient assure  à  elles  soûles  son  souvenir.  La  ninacothèquo 
do  Munieli  a  recueilli  son  œuvre  capitale  :  le  J'ape  Nico- 
las V  au  tombeau  de  saint  J''rtmçois,  ainsi  que  l'Jnvcntiitn 
de  la  croix  et  doux  beaux  portraits.  Lo  tableau  du  must^o 
do  Mayen(îe,  roprôsontant  Jt'sus  /fut^fissaut  les  malades, 
est  non  moins  important.  Citons  encore,  au  musée  de  La 
Haye,  la  Mort  d'Abel,  quo  le  catalogue  attribue  au  Guide. 

DOUFILEH  ou  DoUFLI,  poste  important  du  Soudan 
égyptien  (prov.  l'îiiuatorialo),  (pie  les  troupes  d'Emin-paeha 
ont  occupé  just|U  en  1889. 

DouFOU,  nom  d'un  nom©  de  la  Haute-Egypte,  le  nome 
Antéopolito  des  Grecs,  dont  la  capitale,  Anflo/jo/is,  répond 
au  bourg  actuel  do  Guou-el-Kêbà. 

DOUGADOS  (Joan-François),  connu  sous  le  nom  do 
Père  Venance,  poète,  moino  et  général  français,  né  à 
Carcassonne  on  iTtî;),  décapité  en  1794.  D'abord  capucin,  il 
quitta  son  couvent  pour  suivre  à  Génos  la  princesse  Lu- 
bomirska,  en  qualité  de  secrétaire.  Rentré  en  France,  il 
occupa  la  chaire  d'élocjuence  de  Perpignan.  Il  embrassa 
les  idées  do  la  Révolution,  partit  comme  volon- 
taire en  n92,  se  signala  à  l'armée  des  Pyré- 
nées-Orientales, et  y  devint  rapidement  adju- 
dant général.  Délégué  par  l'armée  à  la  Con- 
vention pour  réclamer  des  subsides,  il  fut 
arrêté  comme  aftiliô  aux  girondins  et  traduit 
devant  le  tribunal  révolutionnaire,  qui  le  con- 
damna à  mort.  On  a  de  lui  un  recueil  de  Poésies 
légères  (1S06). 

DOUGÉ  (je)  n.  m.  Sorte  de  ciseau  plat,  em- 
ployé par  les  ardoisiers  pour  fendre  les  ardoises 
à.  épaisseur  voulue,  il  Ou  dit  aussi  douge. 

Douglas,  ville  d'Angleterre,  sur  la  côte 
orientale  de  l'île  de  Man,  au  fond  d'une  rade  de 
la  mer  d'Irlande;  li.OOO  liab.  Station  de  cabo- 
tage et  de  pêcheries.  Industries  de  tannerie  et 
de  fonderie  de  fer.  Aux  environs,  nombreux  parcs  et 
villas.  Inscriptions  runiques  dans  l'église  paroissiale  et 
dans  le  cimetière  de  Braddan. 

Douglas,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Douglas),  sur  la 
rivière  Douglas,  affluent  de  la  Ciyde  ;  2.625  hab.  Aux  envi- 
rons, mines  de  charbon  et  carrières  do  pierre  â  chaux. 
Industrie  de  liiatures.  Ruines  d'un  vieux  château  apparte- 
nant à  la  famille  des  comtes  de  Douglas. 

Douglas,  famille  d'Ecosse,  qui  prétend  remonter  his- 
toriquement au  viii"  siècle. 

Cette  famille  était  autrefois  très  puissante.  Elle  s'allia 
à  la  plus  haute  noblesse  d'Angleterre,  d'Ecosse,  de  France 
et  de  Suède.  Elle  a  régné  en  Ecosse,  en  Angleterre;  les 
plus  importants  do  ses  membres  sont  les  suivants  : 

Douglas  (Guillaume),  dit  le  Hardi,  mort  en  1298,  che- 
valier écossais  qui,  dans  les  rivalités  qui  signalèrent 
l'arrivée  au  trône  de  Jean  do  Bailleul,  se  prononça  con- 
tre ce  dernier.  Il  défendit  Borwick  contre  les  troupes 
d'Edouard  I<"",  mais  dut  capituler,  et  fut  fait  prisonnier. 
Rendu  libre,  il  prit,  on  Ecosse,  le  parti  de  Waliace.  Au 
cours  d'une  nouvelle  expédition  anglaise,  il  fut  fait  pri- 
sonnier une  seconde  fois,  et  enfermé  dans  la  Tour  de 
Londres,  où  il  mourut. 

Douglas  (Jacques),  dit  le  Bon,  fils  du  précédent,  né 
vers  1286,  mort  on  1330,  sous  les  mursde  Séville.  Chevalier 
écossais,  il  devint  compagnon  d'armes  de  Robert  Bruce, 
dans  ses  luttes  contre  les  Anglais.  Quand  celui-ci  mourut, 
Douglas  prit  son  cœur  pour  le  porter  en  Palestine.  Passant 
par  l'Espagne,  il  s'enrôla  sous  les  bannières  d'Alphonse  XI, 
roi  de  Castille,  contre  les  Maures,  et  périt  à  la  bataille  de 
Séville. 

Douglas  ( A  rchibaldl,  frère  du  précédent,  né  vers  1296, 
mort  à  Halidon  en  1333.  II  fut  un  des  chefs  du  mouve- 
ment écossais  pendant  la  minorité  de  David  H.  Vainqueur 
d'Edouard  de  Bailleul,  à  Annan,  en  1331,  il  fut  battu  ot  tué 
â.  Halidon,  en  1333. 

Douglas  (sir  Guillaume),  chevalier  db  L!DDESd.\lk,  né 
vers  1300,  mort  en  1353,  fils  de  sir  Jacques  Douglas  de 
Lothian.  Il  prit  une  part  active  dans  les  luttes  contre  h-s 
Anglais.  Battu  à  Durham,  fait  prisonnier,  les  Anglais  le 
relâchèrent,  à  condition  qu'il  deviendrait  leur  agent  on 
Ecosse.  Son  cousin,  Guillaume  Douglas,  le  déclarant 
traître,  l'assassina. 

Douglas  (Guillaumo,  comte  de),  né  vers  1327,  mort  en 
1384.  fils  d'Archibald.  11  combattit  les  Anglais  on  Ecosso 
et  en  Franco. 

Douglas  (Archibald),  troisième  comte  do  Douglas,  sur- 
nommé le  Hideux  (tho  Grim),  né  vers  1328.  mort  en  lioo, 
fils  naturel  de  Jacques  Douglas,  le  /ion.  Il  fit  lacampjigne 
de  France  do  1356  ;  fait  prisonnier  à  la  bataille  do  Poitiers, 
il  fut  racheté  par  William  Ramsay,  qui  prétendit  qu'il 
n'était  qu'un  valet  d'armes.  Il  est  nommé  ordinairement 

Ëar  les  chroniqueurs  Douglas  le  iVo(V(tlie  Black  Douglasi. 
n  1361,  il  fut  nommé  constablo  (cliâtclain)  d'Edimbourg. 
Ayant  acquis,  on  136'.t,  les  terres  do  (lalloway,  il  fut  dé- 
sormais appelé  .<  lord  do  Galloway  ".  Il  joua  jusqu'à  la  fin 
do  sa  vie  un  rulo  important,  aussi  bien  dans  la  guerre  quo 
dans  les  négociations  entre  l'Anglotorro  ot  la  Franco. 

Douglas  (Archibald),  duc  dk  Todraini-:,  né  vers  1369,  . 
mort  en  1121,  surnommé  le  Perdant  (tbo  Tineman),  lils 
d'Archibald  le  Hideux.  Il  combattit  les  Anglais,  d'abord 
directement  (batailles  do  ïlomildon  [M02]  ot  do  Slirows- 
bury  [1403)),  puis  comme  allié  dos  rois  do  Franco  Char- 
les VI  et  Charles  VII.  Celui-ci  lui  donna,  en  réconipoiiso 
do  ses  services,  le  titre  do  lieutenant  général  ot  le  duché 
de  Touraino.  Il  fut  tué  à  la  bataille  do  Vernouil  (1424). 

Douglas  (GeorKos),  premier  comte  d'Anuu.s,  né  vers 
1380,  mortnn  Anglotorre  en  1403.  Il  était  fils,  pout-<^tro  illé- 
gitime», de  Guillaumo,  premier  comte  do  Douglas.  Il  épousa, 
on  13i>7,  Mario  Stuart,  liMe  de  Robert  III.  Il  suivit  Archi- 
bald, camto  do  Douglas,  dans  sa  guerre  contre  les  Anglais, 
fut  fait  prisonnier  à  Ilomildon,  en  1402,  ot  mourut  on  1403. 

Douglas  (Archibald),  comte  dm  Douglas  et  duc  i>h 
Todraini-;,  né  vers  Kiui,  mort  on  I43U,  près  d'Edimbourg. 
Fils  aîné  d'Archibald  Douglas,  il  s'attacha  au  service 
do  la  Franco.  Il  reçut  le  comté  de  lionguevillo,  et.  après 
la  mort  do  son  pèro,  le  duché  do  Toiiraine.  De  retour 
on  lOcos.so,  il  fut  impliqué  dans  la  dis^M-ftco  do  la  famille 
d'Alhany.  Jacques  I"  ayant  été  assassiné.  la  famille  Dou- 
glas reprit  son  inlluolice  (1438).  Archibald  fut  nommé 
membre  du  conseil  do  régence  ot  lieutenant  général. 


DOUFILEH 


DOUILLAIîD 


Douglas  (Guillaume,  comte  dbJ,  né  vers  1425,  mort  au 
châtoau  de  Stirling  en  14.'>2.  Sa  lutto  avec  Crichton,  le 
c.'iancolier  du  roi  Jacques  II,  remplit  sa  vie.  Alternative- 
ment Douglas  et  Crichton  avaient  lo  dessus.  Finalement, 
Crichton  l'omporta,  et  Jacques  II  lul-mômo  aurait  frappé 
Douglas  do  son  poignard. 

Douglas  (Jacques,  comte  dk),  frère  du  précédent,  né 
en  1426,  mort  en  1488.  Il  trahit  les  Ecossais  pour  devenir 
l'instrument  do  la  politique  d'Edouard  IV,  roi  d'Angleterre. 
Il  fut  fait  prisonnier  par  Jacques  II,  dans  une  expédi- 
tion qu'il  fit  eu  Ecosse,  et  enfermé  au  monastère  do  Lin- 
dores  où  il  mourut. 

Douglas  (Gawin),  prélat  écossais,  né  vers  147-1,  mort 
à  Londres  on  1522.  Il  était  fils  d'Archibald  Douglas,  cin- 
quième comte  d'Angus.  C'était  un  esprit  cultivée,  amou- 
reux do  littérature  antique.  II  a  composé  une  traduction 
en  vers  do  VArt  d'aimer  <XOv\dQ  et  do  Vh'néidc  de  Virgile. 

Douglas  (Archibald),  comto  d'Angus,  surnommé  le 
Grand  (tho  Great  Earl),  né  vers  1449,  mort  en  1514,  à 
Whithorn  (Wigtownshiro),  fils  aîné  do  Georges,  comte 
d'Angus.  En  avril  1481,  il  fut  établi  gardien  des  Marches 
orientales  contre  les  Anglais.  Il  prit  une  part  active  à  la 
conjuration  des  nobles  écossais  contre  lo  roi  Jacques  III 
et  son  favori,  Cochrane.  C'est  au  cours  de  ces  événements 
qu'il  reçut  lo  surnom  de  BelUhe-Cat  (Attache-grelot). 
Après  l'assassinat  de  Cochrane  et  la  mort  do  Jacques  III, 
Archibald  devint  grand  chancelier,  sous  Jacques  IV. 

Douglas  fArcbibald),  comte  d'Angus,  né  vers  1489, 
mort  à  Tantallon  eu  i557.  Petit-fils  d'Archibald,  dit  Bell- 
the-Cat,  il  épousa  Marguerite  Tudor,  veuve  de  Jac- 
ques IV,  roi  d'Ecosse.  Son  rôle  et  son  caractère  sont 
très  diversement  appréciés  par  les  historiens.  Ambitieux, 
énergique,  il  réunit  contre  lui,  dans  un  môme  parti,  le 
jeuno  Jacques  V  et  les  membres  les  plus  importants  de  la 
noblesse  écossaise.  Chassé  du  royaume  (I52y),  il  trouva  un 
accueil  favorable  auprès  de  Henri  VIII,  et  ne  put  rentrer 
dans  ses  domaines  qu'après  la  mort  de  Jacques  V  (1542). 

Douglas  (Archibald),  comte  d'Angds,  né  en  1555,  mort 
en  15S8,  fils  de  David  Douglas.  Il  devint  shôritf  de  Ber- 
wick.puis  lieutenant  général  au  S.  de  la  Forth,et,en  1577, 
gardien  des  Marches  occidentales.  Il  se  rangea  du  côté 
de  Morton  contre  les  Hamilton.  Son  parti  ayant  eu  le  des- 
sous, il  s'onfuit,  eu  1584,  en  Angleterre  ;  il  revint,  en  1586, 
pour  recevoir  le  titre  de  lieutenant  général. 

Douglas  (Archibald),  officier  anglais,  mort  en  vue  de 
Chatham  en  1667.  Il  commandait  le  navire  »  Royal  Oak  » 
{Chêne  royal),  quand  la  flotte  hollandaise,  commandée  par 
le  célèbre  Ruyter,  arriva  en  vue  de  Chatliam.  Sommé 
de  se  retirer,  il  répondit  :  «Il  ne  sera  jamais  dit  qu'un 
Douglas  a  quitté  son  poste  sans  ordres.  »  Le  vaisseau  fut 
livré  aux  flammes,  et  Douglas  périt  dans  ses  débris.  Il 
est  probable  que  Douglas  était  un  officier  do  l'armée  de 
terre  qui  avait  été  détaché,  avec  nombre  de  ses  hommes, 
pour  la  défense  du  Boyal  Oak. 

Douglas  (Archibald),  comte  de  Fobfar,  né  en  1653, 
mort  en  1712.  Il  était  fils  d'Archibald,  comte  d'Ormonde. 
Il  siégea  au  parlement  en  1670,  prit  une  part  active  au 
mouvement  qui  porta,  en  1688,  le  prince  d'Orange  sur  le 
trône  d'Angleterre  et  prit  une  part  active  aux  parlements 
du  règne  de  Guillaume  III. 

Douglas  (Archibald),  comte  de  Forfar,  né  en  1693, 
mort  à  Stirling  eu  1715.  Il  était  fils  d'Archibald  Douglas, 
comte  do  Forfar.  En  1712,  à  l'âge  de  dix-neuf  ans,  il  fut 
colonel  d'un  régiment  d'infanterie  ;  deux  ans  après,  envoyé 
comme  représentant  extraordinaire  à  la  cour  de  Prusse; 
en  1715,  il  prit  part  à  l'expédition  contre  les  mouvements 
insurrectionnels  en  Ecosse.  Au  combat  do  Sherifl*muir,  il 
fut  mortellement  blessé  (I7I5),  et  mourut  ù.  Stirling. 

Douglas  (Charles),  duc  de  Qoeknsberry  et  de  Douvres, 
né  à  Edimbourg  en  1698,  mort  à  Londres  en  1778,  gendre 
du  comto  de  Clarendon.  Il  remplit  successivement  les  fonc- 
tions de  conseiller  privé,  do  vice-amira!  d'Ecosse  et  do 
garde  du  grand  scel  d'Ecosse.  En  1763,  il  devint  -  lord- 
justice-general  •>,  fonctions  qu'il  occupa  jusqu'à  sa  mort. 

Douglas  (Alexandre-Pierre  DE  Mackenzik),  comte  de 
KiLiUN,  dit  le  Chevalier  Douglas,  diplomate  français,  mort 
à  Charleville  en  1765.11  appartenait  à  la  grande  famillo 
écossaise  des  Douglas.  Il  so  distingua  dans  la  mission  qui 
lui  fut  confiée  en  1756,  par  lo  cabinet  do  Versailles,  auprès 
de  la  cour  de  Saint-Pétersbourg. 

Douglas  (comtes  de  Morton).  V.  Morton. 

Douglas  (Robert),  général  ot  diplomate  suédois,  né 
ou  1611,  mort  à  Stockholm  on  1662.  Ses  services  militaires 
et  diplomatiques  on  Allemagne  durant  la  guerre  do  Trente 
ans  lui  valurent  le  grade  de  lieutenant  général.  II  prit  en- 
core part  aux  guerres  contre  la  Pologne  en  1655  ot  1658, 
et  fut  nommé  leld-maréchal  (1657). 

Douglas  (Francis),  écrivain  anglais,  né  à  Aberdeeu 
vers  nio,  mort  en  1790.  Il  a  publié  des  livres  do  morale 
sociale  et  d'histoire  :  the  liistory  of  the  Hehellion  in  1740 
ftnd  n46  (1755);  Life  of  James  Crichton  of  Clunie  (1760); 
iieflcctions  on  celibacy  and  mariage  (1771)  ;  etc. 

Douglas  (sir  Charles),  marin  anglais,  mort  on  17S0. 
Il  servit  avec  distinction  dans  les  campagnes  contre  la 
France  «t  en  Améri(iue.  Le  12  avril  1782,  à  la  fameuse 
liataillo  navale  do  la  Dominiquo,  il  commandait  le  Parmi- 
dable,(in\  décida  la  victoire.  Il  venait  d'être  nommé  amiral 
quand  il  mourut  subitement. 

Douglas  (John),  prélat  anglais,  né  dans  le  comté  do 
File  (Ecossel  on  1721,  mort  on  1807.  Il  assista  comme  cha- 
pelain à  la  nataillo  do  Fontenoy  (1745),  ot  y  servit  d'aide 
de  camp  au  général  Campbell.  Il  fut  nommé,  on  1787,  évé- 
(|uo  de  Carlisle,  ot,en  1792,  évoque  de  Salisbury.  Il  a  publié 
un  livre  ayant  pour  objet  de  justifier  Milton  de  l'accu- 
sation do  plagiat  (1750).  Il  a  dirigé  la  publication  dos  ou- 
vrages :  Journal  et  lettres  du  deuxième  comte  de  Clarendon 
(1762);  Œuvres  diverses  de  lord  llardwii'k  ot  du  Second 
voyage  du  capitaine Cook  (1777);  enfin, du  Troisième  voyage 
du  niémenavigalour(l781).On  lui  doit,  on  outre,  des  (ouvres 
religieuses,  comprenant  des  sermons,  lo  Critcrion  ou  Exa^ 
men  des  miracles,  dans  lonuol  il  défend  les  miracles  chré- 
tiens (Contre  tes  attaques  de  Hume. 

Douglas  (Sylvostor),  baron  Gi.ENHBnviE,  homme  po- 

lilii|Ue  anglais,  né  à  Ellon  (comté  d'Ahordeen)  en  1743, 
mort  en  IH2;î.  Il  ac(|uit  une  grande  réputation  comme  avo- 
cat. II  d(ivint  successivement  menibrn  du  l'arlement,  lord 
de  la  Trésorerie,  gouverneur  du  cap  do  liunuo-Espérance, 
puis  ii'h'laQdOt  gênerai  paymaster  oa  IBOl,  vtco-présidont 


du  Bnard  of  tradc,  inspecteur  général  dos  forêts.  On  a  do 
lui  :  Histoire  des  questions  en  matière  d'élections,  etc.;  Déci- 
sions de  la  cour  du  banc  du  roi  dans  les  dix-neuvième,  ving~ 
tième  et  vingt  et  unième  années  du  l'oi  George  III  (1783). 

Douglas  (Noill,  écrivain  anglais,  né  en  1750,  mort  à 
Glasgow  en  1823.  Il  se  distingua  par  la  violence  de  ses  at- 
taques contre  George  III  ;  fut  traduit  devant  les  tribu- 
naux, mais  acquitté.  Il  a  laissé,  à  ce  propos,  un  écrit  cu- 
rieux ;  an  Adress  to  the  judgrs  and  Jury  in  a  case  of  alleged 
sédition  (i817).  Ses  œuvres  les  plus  importantes  sont  dos 
œuvres  poétiques. 

Douglas  (Jean),  chirurgien  anglais  de  la  première 
moitié  du  xviii"  siècle.  II  fut  un  praticien  habile,  devint 
lithotomisto  do  l'hôpital  de  Westminster,  et  remit  en  pra- 
tique, en  1719,  l'opération  sus-pubienne,  depuis  longtemps 
abandonnée.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Lithotomia 
Douglassiana{nid)  ;  Short  acrount  on  thestate  of  niidwifery 
in  loJidun  (1736)  ;  Dissertation  on  the  vcnereal  diseuse  (1740). 

Douglas  (Howard),  général  anglais,  né  et  mort  à 
Gosport  (comté  do  Hauts)  [1776-1861].  Il  servit  au  Canada, 
assista  à  la  bataille  de  la  Corogne,  à  l'attaque  doWalche- 
ren,  et  prit  part  aux  campagnes  d'Espagne  de  1808  et  de 
1811.  Il  publia  un  Essai  sur  les  principes  de  la  construction 
des  ponts  militaires  et  sur  le  passage  des  rivières  pendant 
les  opérations  militaires  (1816),  et  un  Traité  d'artillerie 
navale  (1819).  Sir  Howard  fut,  en  1823,  gouverneur  du  Nou- 
veau-BrunswicIv,  et,  de  1835  à  1840,  lord  haut  commissaire 
des  îles  Ioniennes.  Il  représenta,  do  1842  à.  1847,  les  élec- 
teurs de  Livorpool  au  Parlement,  et  fut,  en  1851,  nommé 
général.  On  a  encore  de  lui  des  Observations  sur  le  traité 
des  fortifications  de  Carnot,  et  des  Considérations  sur  la 
valeur  et  l'importance  des  provinces  de  la  Grande-Bretagne 
et  de  l'Amérigue  du  Nord. 

Douglas  (David),  botaniste  anglais,  né  à  Scone 
(Ecosse)  en  1798,  tué  dans  les  îles  Sandwich  en  1834.  Il  ac- 
complit de  longs  voyages  en  Amérique,  explora,  en  1824, 
les  rives  du  fleuve  Columbia  et  la  Californie,  et  traversa, 
en  1827,  le  continent  depuis  le  fort  Vancouver  jusqu'à  la 
baie  d'Hudson.  Il  fit  un  second  voyage  dans  la  Colombie, 
en  1S29,  et  se  rendit  ensuite  aux  îles  Sandwich.  Il  a  intro- 
duit en  Angleterre  217  espèces  nouvelles  de  plantes  et  a 
collectionne  800  échantillons  de  la  flore  californienne. 

Douglas  (.Stephan  Arnold),  homme  d'Etat  américain, 
né  à  Brandon  (Etat  de  Vermont)  en  1813,  mort  à  Chicago 
en  1861.  Il  ouvrit,  en  1833,  une  école  à\Vinchester(Illinois), 
et,  dès  1835,  fut  nommé  attorney  général.  11  fit  ensuite 
partie  de  la  législature  de  l'Etat,  devint  secrétaire  d'Etat, 
siégea  à  la  cour  suprême  (1841).  Député  pour  l'Illinoisà  la 
Chambre  des  représentants  (1843),  il  passa,  en  1847,  au 
Sénat  fédéral.  Lo  feu  de  sa  parole,  l'énergie  de  son  carac- 
tère lui  gagnèrent  rapidement  une  influence  considérable. 
Il  insista  pour  l'annexion  du  Texas,  poussa  à  la  guerre  du 
Mexique,  se  prononça  violemment  contre  l'Angleterre. 
En  1854,  il  fit  adopter  par  le  Congrès  la  loi  connue  sous 
le  nom  de  Kansas-Nebraska-Bill,  laissant  à  chaque  Etat 
le  soin  de  prendre  les  mesures  qu'il  voudrait,  relativement 
à  l'esclavagisme.  Il  révolutionna  par  cette  loi  l'organisa- 
tion des  partis,  perdit  lui-même  la  confiance  et  l'appui 
de  la  démocratie  sudiste,  mais  gagna,  par  contre,  la 
sympathie  des  Etats  du  Nord.  Lorsque  la  guerre  do 
Sécession  éclata,  il  fut  nommé  major  général  par  Abra- 
ham Lincoln. 

Douglas  (Robert  Kennawat),  sinologue  anglais,  né  à 
Larkbear-Houso  (Dovon)  en  1838.  Attaché  à  la  légation 
anglaise  de  Pékin,  il  enseigna  le  chinois  au  King's  Col- 
lège de  Londres.  Il  a  publié  des  études  importantes  sur 
y  Histoire  de  l'extr-éme  Orient,  sur  la  Langue  et  la  Littéra- 
ture chinoise  (1875),  sur  la  Vie  de  Gengis-Kkan  (1877),  sur 
Confucius  et  le  Taoisfiie  (1879). 

DOUGLASIE  {zî  —  de  Douglas,  botan.  angl.)  n.  f.  Genre 
d'herbes  cesinieuses,  do  la  (amille  des  pnmulacées,  qui 
habite  les  montagnes  do  l'Europe  et  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

DOUGLASS  (Frédéric  Bailbt,  dit),  aboUtîonnisto  amé- 
ricain, né  en  1S17  dans  le  comté  de  Talbot  (Maryland), 
mort  à  Washington  on  1895.  H  était  fils  d'une  négresse. 
Vendu  en  1832  et  maltraité,  il  s'enfuit  au  Massachusetts 
(1838).  Il  compléta  son  instruction,  et  no  tarda  pas  à  jouer 
un  très  grand  rôle  dans  la  campagne  antiosclavagisto. 
Nommé,  on  1841,  agent  de  la  société  abolitionnisto  du 
Massachusetts,  il  parcourut  tout  lo  nord  do  l'Union  ot  alla 
on  Angleterre,  où  il  publia  son  autobiographie,  qui  fit  sen- 
sation :  Lire  of  an  American  Slave,  réimprimée  sous  lo 
titre  do  My  bondaf^e  and  my  freedom.  Ses  amis  réunirent 
la  somme  nécessaire  pour  lo  libérer  envers  son  dernier 
maître,  et  il  s'établit  à  Rochestcr,  oi\  il  publia  un  journal 
hebdoiDadairo  the  North  Star.  Dès  que  la  guerre  civile 
éclata,  il  servit  dans  l'armée  fédérale  avec  des  troupes 
noires  et,  après  la  proclamation  de  l'émancipation,  il  fut 
consulté  par  le  président  Lincoln  sur  les  intérêts  dos  gens 
de  couleur.  H  remplit  diverses  fonctions  administratives. 
I!  a  encore  jniblié  :  the  Nature,  character  aud  hislory  of  the 
antislavery  movcmvnt  (1855). 

DOUGOÏ,  localité  du  Soudan  français,  A  environ  120  kil. 
S.-O.  do  Tombuuctou,  et  où  fut  massacrée  la  colonne  du 
lieutenant-colonel  Bonnier,  en  1SU5. 

DoUG-PAet  BrouoPA.  noms  de  l'une  dos  neuf  grandes 

sectes  bouddhiques  *lii  Tliibet.  V.  BuoutirA. 

DOUGUEN,  préirn  bouddhiste  venu  de  Cliine  on  16G3. 
Il  foiula,  au  Japon,  la  secte  de  Tendaï  nomméo  Vobakou. 
t'rst  pour  lui  ijue  le  shùgaun  lyéyas  fit  construire,  ù 
Oudji,  près  du  Kiotù,  lo  teniplo  do  Alampoukoudji. 

DOUIL  {duu-ill  [llmW.])  n.  m.  Grand  vaisseau  de  bois  en 
forme  do  envier  ot  muni  do  deux  manches  mobiles,  main- 
tenus par  des  crochets  diamétralement  opposés.  (U  sert  Â 
transporter  la  vendange  au  (u'essoir.)  . 

DOUILLAOC  n.  m.  Tochn.  Syn.  do  i»oNiLi,AtiK. 

D0UILLABD  [dou-iU-ar'  [U  mil.]),  ARDEadj.  Pop.  Très 
douillet. 

DOUILLARD  [dou-iltar'  [Il  mil.]),  ARDE  [rad.  douille] 
n.  et  adj.  .Vrg.  So  dit  d'une  porsunno  qui  a  de  l'argent, 
qui  est  riche,  ot  aussi  d'une  personne  qui  a  beaucoup  do 
cheveux. 


n'y  fait 


Arg.  typo^r.  Travail  ennuyeux  ù  fuiro,  parco  qu'un 
:  doa  doutUes  (dos  ohovoux). 


DOUILLART 


DOULEUR 


SOOUXART  {dou-ilt-ar  [Il mU.])  n.m.  Ancienne  mesure 
de  capacité  du  Bordelais,  et  dont  la  valeur  était  celle  du 
tonnean  actuel,  c'est-à-dire  environ  500  litres. 

DOUILLE  (rfoi(-ï7r[W  mil.]  —du  \at.  ductilis,  ductile)  n.f. 
Techn.  Partie  d'un  instrument  ou  d'un  outil  dans  laquelle  est 
adapté  le  manche  ou  ce  qui  en  tient  lieu,  il  Fer  creux  qui 
recevait  le  tire-bourre,  au  bout  de  la  baguette  d'un  fusil 
à  piston.  Il  Nom  que  les  arquebusiers  et  les  chasseurs  don- 
nent à  un  cylindre  de  cuivre  ou  de  carton,  ouvert  à  l'une 


Douilles  :  1.  De  chambrière:  2.  De  timon;  3.  De  pioche;  4.  5,  De 

plombier;  6.  De  cartouche  Lebel;  7-  De  cartouche  à  broche;  8.  De 

cartouche  à  percussioQ  centrale;  9.  De  revolver. 

de  ses  extrémités  et  fermé  à  l'autre  au  moyen  d'un  disque 
métallique  creux,  dans  lequel  se  trouve  enchâssée  la  cap- 
sule mettant  le  feu  à  la  cnarge  de  poudre  contenue  dans 
ce  cylindre.  i\  Enveloppe  de  traversm.  de  matelas. 

— "Archéol.  Ecubier  du  puits,  dans  les  galères  du  xvi'  au 
XVII*  siècle.  (La  partie  de  la  gume  [cordage  de  l'ancre]  qui 
passe  par  la  douille  se  nomme  le  mort.) 

—  Arg.  Argent  :  Avoir  de  la  douille,  h  Cheveu  :  Douilles 
savonnées,  Cheveux  blancs.  Se  faire  des  douilles,  S'en- 
nuyer. 

—  Chim.  Bout  de  tuyau  soudé  sur  le  côté  d'un  alambic 
et  par  lequel  on  peut  introduire  le  liquide  sans  découvrir 
l'appareil. 

—  Géod.  Boîte  dans  laquelle  les  géomètres  font  entrer 
les  pointes  des  pieds  de  leurs  instruments. 

—  Milit.  Ouverture  circulaire  ménagée  dans  la  poignée 
de  la  baïonnette,  et  où  l'on  introduit  l'extrémité  du  canon 
du  fusil. 

—  Enxtcl.  Techn.  Les  doidlles  servent  à  assembler  les 
tiges  rondes,  soit  entre  elles,  soit  avec  d'autres  pièces; 
eUes  sont  généralement  de  fer  ou  de  cuivre,  et  se  divisent 
en  douilles  cylindriques  et  douilles  coniques.  Les  douilles 
cylindriques  sont  employées  pour  l'assemolage  bout  à  bout 
de  tige  avec  tige,  de  tige  avec  bielle  et  de  tige  avec  axe. 
Des  vis  de  pression  ou  des  clavettes  assurent  l'assemblage. 
Les  douilles  coniques  sont  employées  pour  l'assemblage 
des  tiges  avec  des  pièces  plates;  elles  sont  droites  à  cla- 
vette, ou  renversées  à  écrou. 

—  Milit.  Avant  l'invention  de  la  douille,  les  premières 
baïonnettes  se  plantaient  directement  dans  le  canon,  au 
moyen  d'un  manche  en  bois  plein;  ce  qui,  empêchant  de 
tirer,  ne  permettait  pas  d'employer  simultanément  et  à 
volonté  le  fusil  comme  arme  à  feu  et  comme  arme  blanche. 

Douille  de  cartouche.  C'est  le  nom  donné  quelquefois 
aux  étuis  des  cartouches  métalliques,  mais  plus  spéciale- 
ment aux  cartouches  ou  gargousses  des  canons  à  tir  rapide, 
qui  sont  également  métalliques  et  qui  contiennent  à  la 
ftiis  la  charge  de  la  pièce  —  avec  l'amorce  dans  le  culot 
de  la  douille  —  et  le  projectile  qui  lui  est  réuni.  La 
douille  et  son  culot  sont  assez  épais  et  reliés  assez  soli- 
dement pour  résister  à  l'action  des  gaz  lors  du  tir  et 
assurer  l'obturation  complète. 

DODILLER(rfo«-i7/-é[^/mll.])v.  a.  Arg.  Donner  de  l'argent. 

DOUILLET,  ETTE  (dou-itl-è,  et'  [i/mll.])  —  de  l'anc.  franc. 
douille;  du  lat.  ductilis ,  ductile,  malléable)  adj.  Doux, 
mollet,  aç:réablement  rembourré  :  Un  Ut,  Un  fauteuil,  Un 
manteau  bien  douillet.  Il  Tendre,  délicat  au  toucher  :  Une 
peau  DOUILLETTE.  Des  mains  douillettes  et  fines,  ii  Par 
ext.  Sensible  à  la  douleur  ou  aux  privations;  d'une  déli- 
catesse efféminée:  Enfant' trop  douillet.  Il  D'un  confor- 
table, d'une  délicatesse  exagérée  et  propre  aux  personnes 
douillettes  :  Un  régime  trop  douillkt.  li  Substantiv.  :  Faire 
le  douillet,  la  douillette,  ii  Trop  doux  de  caractère  :  Un 
père  douillet.  (Fam.) 

—  FIg.  Chatouilleux,  sensible,  délicat:  L'amour-propre 
ett  douillet  e(  mignard.  (L'abbé  Esprit.) 

—  Aston.  Dur,  insensible. 

DOUILLETTE  idou-iU-èt'  [Il  mil.]  —  rad.  douillet)  n.  f. 
"Vêtement  d'hiver  ouaté,  qu'on  met  par-dessus  ses  habits  : 
Une  DOUILLETTE  de  soie,  u  Petit  fauteuil  à  bras,  dont  le 


J.  A,  douillette  d'ecclésiastique; 

î.  A,  douillette  d'enfant; 

3.  Douillette  (ébéoist.}. 


dossier,  haut  ot  cintré,  est  garni  d'un  rembourrago  en 
emboadinemcnt,  qui  soutient  compl6tomeQt  los  reins  de 
la  personne  assise. 

DOUILLETTEMENT  frfou-I7^é-ie[«mn.])  adv.  EDdoulHet, 
d'ane  manière  douillette. 


DOUILLETTER  (dou-îll-é-té  [Il  mW.})  V.  a.  Soigner  à 
l'exccs.  traiter  avec  des  attentions  délicates  et  minutieu- 
ses :  r>ouiLLETTER  vn  enfant. 

Se  douiUetter  v.  pr.  Se  soigner  à  l'excès. 

DOUILLEUX,  EUSE  adj.  Syn.  de  donilledx,  euse. 

DOUILLON  [dou-ill  [U  mil.])  n.  m.  Laine  de  basse  qualité, 
qui  ûOL-asioune  le  douillage  ou  donillage  du  tissu. 

DOUILLURE  {dou-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Arg.  Chevelure. 

DOUIN  DE  LavesnES,  poète  français  du  xiii"  siècle, 
auteur  du  fabliau  de  Trubert.  C'est  un  recueil  fort  long, 
bien  qu'il  nous  soit  parvenu  incomplet,  de  contes  et 
d'aventures  comiques,  souvent  fort  grossières,  qui  seraient, 
selon  G.  Paris,  d'origine  orientale.  Le  héros  de  ces  aven- 
tures, nommé  Trubert,  malgré  son  peu  d'éducation  et  sa 
mine  niaise,  berne  et  dupe  tout  le  monde  ;  notamment,  la 
famille  de  son  seigneur. 

DouÎRÂT  ou  DOUIRET,  village  de  la  Tunisie,  sur  le 
djebel  Douirat;  5.000  hab-,  qui  sont  des  troglodytes. 

DOUtX  [dou-ikss)  n.  m.  Nom  donné,  en  Bourgogne,  aux 
sources  vives  et  jaillissantes,  particulièrement  dans  le 
Châtillonnais.  (On  trouve  comme  synonymes  de  ce  mot  en 
diverses  autres  régions  ;  rfouJ"j  rfo/ar,  doiase,  rf/a/is,doue(,  etc.) 

DOUJAT  (Jean),  jurisconsulte  et  littérateur  français, 
né  à  Toulouse  en  1609,  mort  à  Paris  en  1688.  Il  fut  élu 
membre  de  l'Académie  française  en  1650,  devint  profes- 
seur de  droit  canon  au  Collège  royal,  régent  de  la  faculté 
de  droit  (1655),  précepteur  du  Dauphin  et  historiographe 
de  France.  C'était  un  des  hommes  les  plus  savants  de 
son  temps.  On  a  de  lui  :  un  Dictionnaire  de  la  langue  tou- 
lousaine (1638);  Clef  du  grand  pouillé  de  France  (1671); 
l'Etat  ancien  et  moderne  de  la  Lorraine  (1673)  ;  Histoire  du 
droit  canonique [len)  ;  Prœnotionum  canonicarum, etc. (16S~). 

DOURALLA,  province  du  Maroc,  sur  l'Atlantique,  entre 
Oum-er-Rebia  et  Tensift.  C'est  un  plateau  fertile,  adossé 
à  l'Atlas  et  habité  par  des  indigènes  en  majeure  partie 
Arabes  ;  le  commerce  s'effectue  par  le  petit  port  de  Sati 
ou  As  fi. 

DOUKAS  (Néophyte),  littérateur  grec,  né  à  Zagorïon 
(Epire)  en  1760,  mort  en  1845.  Il  succéda,  en  1805,  au  sa- 
vant Lambros  Photiadès,  dans  la  chaire  do  belles-lettres 
du  lycée  de  Bucarest,  mais  abandonna  le  professorat  dès 
les  premières  agitations  politiques  en  Grèce.  Il  se  retira  à 
Cronstadt,  en  Transylvanie,  où  il  pu- 
blia de  nombreux  travaux,  qui  ont 
notablement  contribué  à  accélérer 
l'essor  que  prit,  au  commencement 
de  ce  siècle,  la  littérature  grecque 
moderne.  On  a  de  lui  ;  Therpsitliée  ou 
Grammaire  du  grec  ancien  (1804  i  :  des 
Dialogues  sur  divers  sujets  de  mo- 
rale et  de  littérature  ;  une  traduction 
en  grec  moderne  de  V  Histoire  de  Thu- 
cydide ;  enfin,  des  éditions  des  Ora- 
teurs athéniens,  des  Histoires  d'Arien, 
d'H'Jrodien  et  de  quelques  autres  au- 
teurs de  second  ordre. 

DOUK-DOUK  n.  m.  Nom  d'un  per- 
sonnage mystérieux  qui,  chez  les  Mé- 
lanésiens de  l'archipel  de  la  Nouvelle- 
Bretagne,  joue  le  rôle  d'épouvantail. 
Il  Nom  de  la  société  secrète  qui  se 
sert  du  douk-douk  pour  eu  imposer  à 
la  foule. 

—Excycl.  Pour  les  habitants  de  l'Ar- 
chipel, le  douk-douk  est  l'incarnation 
d'un  esprit  doué  de  qualités  surnatu- 
relles, et  dont  la  mission  consiste  à 
châtier  tous  les  coupables.  C'est,  en  réalité,  un  homme 
couvert  d'un  masque  hideux  et  vêtu  de  feuilles  de  palmier, 
qui  parcourt  les  hameaux  en  hurlant.  L'association,  qui  ne 
se  recrute  que  dans  la  classe  dominante,  exploite  la  ter- 
reur imposée  par  le  douk-douk  pour  dicter  ses  volontés. 

DOUKHOBORTSYS  i bor'-tsiss  —  de  deux  mots  russes  qui 
signif.  lutteurs  de  l'esprit)  n.  m.  pi.  Membre  d'une  secte 
fondée  dans  l'est  de  la  Russie  d  Europe.  (On  écrit  aussi 

DOUCIIOBORTSIS.  DOUCHOBORSTKS.)  —    Un  DOUKHOBORTSY. 

—  Encycl.  Les  doukhobortsijs  croient  à  l'inspiration,  à 
une  parole  intérieure  qui  parle  à  chaque  homme  ;  le  Christ 
a.  tout  le  premier,  préféré  la  tradition  orale  à  l'Ecriture. 
Ils  nient  le  péché  originel,  chacun  répondant  de  ses  fautes. 
En  1842  et  1843,  on  les  e.xila  au  Caucase,  dans  le  district 
d'Achalkalaki. 

DOUKHOVSTCHINA,  ville  de  Russie  fgouv.  de  Smo- 
lensk).  sur  la  Tzarévitcha,  tributaire  du  Dnieper  ;  3.700  hab. 
Minerais  de  fer.  Ch.-l.  de  district. 

DoUKOU,  ville  du  Soudan  central  (Kalam),  près  du 
Gadjem,  aflluent  de  la  Bénoué;  15.000  hab. 

DOULAINCOURT,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Haute-Marne, 
arrond.  et  à  35  kilom.  de  Wassy,  sur  le  Rognon  ;  1.069  hab. 
Ch.  de  f.  économique  de  Gudmont  à  Rimaucourt.  Forges 
et  hauts  fourneaux,  moulins,  fabrique  de  lingerie.  —  Le 
canton  a  19  comm.  et  6.510  hab. 

DOULCEMER  [mér  —  de  l'ital.  dolcimeto,  mémo  sens) 
n.  m.  Archéol.  Instrument  à  touches  de  la  nature  des 
clavpcins  primitifs,  en  usage  au  xv  siècle,  il  On  écrivait 

aussi  DOULX    DE  .MKR. 

DOULGET    DE    PONTÉCOULANT.    BÎOgr.   V.  PoNTÉ- 

COULANT. 

DOULE  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères,  famille 
des  percidés,  dont  le  nom 
scientifique  est  dûtes. 

—  Encycl.  Los  doutes 
sont  des  poissons  propres 
aux  eaux  douces  des  régions 
chaudes  du  globe.  Voisins 
des  thérapons,  ils  ressem- 
blent aux  perches,  dont  ils 
ont  la  taille  et  les  mœurs; 
mais  leur  nageoire  dorsale 
émet  un  long  filament.  Le 
dules  caudavittatus,  ou  gros 
œil  de  l'île  do  Franco,  est 
commun,  comme  le  dule 
rupesfris,  à  l'ilo  Bourbon  le  dules  auriga  habite  lo  Bré 
sil,  etc. 


Douk-douk. 


826 

DOULETSHAH  (Ibn-Ala-ed-Daulch  Ibn-Bakhtishah-cl- 
Gliazi-cl-Samarkandi),  poète  et  historien  persan,  névers  le 
milieu  du  xV  siècle.  Son  principal  ouvrage,  le  «  Mémo- 
rial des  poètes  n  [Tezkerek-el-Shouara),  contient  les  biogra- 
phies des  poètes  persans  qui  ont  vécu  de  1009  à  1409,  avec 
dos  extraits  de  leurs  œuvres  ;  c'est  un  travail  analogue  au 
Beharistan  du  célèbre  Djami,  mais  plus  sérieux.  Cet  ou- 
vrage, qui  est  très  célèbre  en  Orient,  a  été  la  principale 
source  où  Hammer  a  puisé  les  éléments  de  ses  Sckône 
liedekùnste  Persiens. 

DOULEUR  (du  lat.  dolor,  même  sens)  n.  f.  Pathol.  Sen- 
sation désagréable,  produite  par  une  lésion  ou  i>ar  un  état 
anormal  des  organes,  chez  l'animal  :  Cors,  Dents  cariées, 
qui  causent  une  vive  douleur.  Il  Souffrance,  sensation  pé- 
nible produite  par  une  cause  quelconque  :  L'homme  va  tou- 
jours de  DOULEUR  en  douleur.  (Chateaubr.)  li  Spécialem. 
Rliumatismes,  névralgies  :  Avoir  des  douleurs,  ii  Douleurs 
de  l'enfantement:  Itessentir  les  pj'emières  DOVLEvns,  les 
grandes  douleurs. 

—  Par  ext.  Chagrin,  souffrance  morale  :  Il  n'y  a  de  vé- 
ritable mal  dans  la  vie  que  les  grandes  douleurs.  (M""  de 
Sév.) 

—  Expression  de  la  douleur  :  Un  chant  plein  de  douleur. 

—  Pop.  Avaler  ou  Etrangler  la.  douleur.  Boire  un  verre 
d'eau-de-vie.  it  Papier  à  douleur,  Papier  timbré,  protêt. 

—  Hist.  relig.  Filles  des  sept  douleurs  de  la  sainte 
Vierge,  Congrégation  de  filles  fondée  à  Rome  en  1652. 

—  Prov.  :  Douleur  de  tête  veut  manger,  douleur  de 
ventre  veut  purger,  On  guérit  les  douleurs  de  tête  en  man- 
geant, les  douleurs  de  ventre  en  se  purgeant,  ii  Pour  un 
plaisir,  mille  douleurs,  Nous  souffrons  mille  douleurs  pour 
un  plaisir  que  nous  goûtons,  il  A  la  Chandeleur,  les  grandes 
douleurs,  Les  grands  froids  arrivent  à  l'époque  de  la  Chan- 
deleur. Il  Les  grandes  douleurs  sont  muettes,  Quand  la 
souffrance  est  extrêmement  cruelle,  on  ne  fait  entendre 
aucune  plainte. 

—  Allus.  littèr.  :  Douleur,  tu  n'es  pas  un  mal  !  Maxime 
des  stoïciens,  dont  la  devise  générale  était  :  Souffre  et  ab- 
stiens-toi. On  attribue  cette  maxime  au  philosophe  Posido- 
nius.  Il  reçut  à  Rhodes  la  visite  de  Pompée,  dans  un  temps 
où  il  souffrait  vivement  de  la  goutte.  Ne  voulant  pas  qu'un 
si  grand  homme  se  fûtdérangé  inutilement  pour  l'entendre, 
il  parla  longuement  et  éloquemmont  malgré  son  mal,  et, 
quand  la  douleur  le  pressait  avec  trop  de  force,  il  s'écriait  : 
"  Douleur,  tu  as  beau  faire,  je  n'avouerai  jamais  que  tu  sois 
un  mal.  »  Ce  trait  est  raconté  dans  les  Tusculanes,  par  Ci- 
céron,  qui  était  disciple  de  Posidonius.  Diogène  Laërce  l'a 
aussi  rapporté. 

—  Encycl.  Pathol.  Quelque  soit  le  point  du  corps  auquel 
la  douleur  paraisse  ressentie,  c'est  toujours  dans  les  cen- 
tres encéphaliques  qu'elle  s'élabore.  Les  uns  regardent  la 
faculté  de  sentir  la  douleur  comme  un  mode  distinct  et  spé- 
cial de  la  sensibilité,  et  admettent  un  sens  de  la  douleur. 
Ils  s'appuient  sur  ce  que  la  sensibilité  à  la  douleur  peut 
être  abolie  en  un  point  (analgésie)  sans  qu'il  y  ait  anoli- 
tion  complète  de  la  sensibilité  (anesthésie).  [V.  sens.] 
D'autres  admettent  que  la  sensation  douloureuse  résulte 
d'une  excitation  trop  forte,  qu'elle  n'est  qu'un  degré  d'une 
sensation  quelconque.  Quoi  qu'il  en  soit,  en  médecine,  la 
douleur,  soit  spontanée,  soit  provoquée,  est  un  signe 
important,  dont  la  nature,  le  siège,  les  variations  sous 
l'influence  d'agents  divers  fournissent  des  indications 
précieuses  pour  le  diagnostic.  Elle  résulte  ordinairement 
d  une  lésion  ou  d'un  besoin  non  satisfait.  Les  qualificatifs 
désignant  les  modes  de  la  douleur  sont  des  images  plus 
ou  moins  expressives  :  on  distingue  les  douleurs  sourdes, 
aiguës,  lancinantes,  térébrantes,  cuisantes,  ostéocopcs, 
tensives,  pulsatives,  fulgurantes,  etc. 

La  localisation  de  la  douleur  est  souvent  indiquée  par 
un  mot  composé  du  nom  de  la  partie  (en  grec)  suivi  du 
mot  algie  (du  gr.  ah/os,  douleur)  :  entéralgie,  douleur  de 
l'intestin  ;  céphalalgie,  douleur  do  tête;  g astr algie, àoMXGnv 
d'estomac. 

—  Obstétr.  Le  travail  de  l'accouchement  est  marqué  par 
des  douleurs  qui  coïncident  avec  les  contractions  utérines 
et  qui  vont  en  augmentant  d'intensité  et  do  fréquence,  avec 
des  rémissions,  depuis  le  début  (mouches,  petites  douleurs), 
en  passant  par  les  douleurs  dites  préparantes,  les  douleurs 
expultrices  ou  expulsives  correspondant  au  passage  de  la 
tète  à  travers  la  filière  génitale,  jusqu'aux  douleurs  con- 
quassantes,  qui  se  produisent  au  passage  de  la  tête  à  la 
vulve. 

—  Psychol.  Il  est  impossible  de  définir  la  douleur.  C'est 
un  phénomène  simple,  qui  échappe  à  l'analyse.  On  ne  peut 
la  définir  que  par  sa  cause.  L'explication  psychologique 
la  plus  généralement  admise  est  celle  d'Arislote,  com- 
plétée par  Hamilton.  Il  y  a  plaisir,  toutes  les  fois  que  l'ac- 
tivité d'un  être  s'exerce  dans  le  sens  des  voies  de  sa 
nature  ;  il  y"a  douleur,  toutes  les  fois  que  cette  activité  est 
détournée  "de  son  but  et  empêchée  par  quelque  obstacle 
du  dehors  ou  du  dedans.  Il  faut  considérer  la  puissance 
de  cette  activité  ;  le  plaisir  provient  de  l'acte  proportionné 
à  cette  puissance;  la  douleur  est  le  résultat  d'une  activité 
qui  outrepasse  sa  puissance,  ou  n'en  atteint  pas  les  limites. 

Quels  sont  les  rapports  du  plaisir  et  de  la  douleur?  Le 
plaisir  e(  la  douleur  sont  deux  états  opposés  ;  sont-ils 
également  positifs,  ou  bien  l'un  ne  serait-il  pas  seulement 
l'absence  de  l'autre?  D'après  les  pessimistes,  la  douleur 
seule  est  réelle  :  vivre,  c  est  faire  effort,  désirer,  c'est-à- 
dire  souffrir.  Le  plaisir  n'est  que  la  cessation  de  la  souf- 
france, cessation  toute  momentanée.  Cette  théorie  ne  se 
justifie  guère  psychologiquement.  Le  plaisir  n'est  pas 
purement  l'absence  de  douleur,  et  la  douleur  n'est  pas 
uniquement  l'absence  de  plaisir.  Quand  je  jouis,  non  seu- 
lement je  ne  souffre  pas,  mais  encore  je  jouis  ;  quand  je 
souffre,  non  seulement  je  ne  jouis  pas,  maisje  souffre. 

La  douleur  est  un  avertissement  et  une  sauvegarde  au 
point  de  vue  physique.  Sous  la  forme  du  remords,  elle  nous 
préserve  de  bien  des  fautes.  Elle  est  une  cause  de  progrès 
en  stimulant  tous  nos  efforts  et  en  nous  dressant  contre  le 
mal  moral.  Elle  assure  le  caractère  désintéressé  de  la 
vertu.  Elle  provoque  la  réflexion  sur  l'au-delà. 

—  Iconogr.  La  douleur  est  ordinairement  personnifiée 
par  une  femme  assise  ou  plutôt  affaissée,  le  visage  em- 
preint d'une  profonde  tristesse,  les  yeux  fondant  en 
larmes,  la  tète  couverte  d'un  long  voile,  tenant  parfois 
uue  torche  éteinte,  mais  qui  fume  encore,  et  ayant  près 
d'elle  une  espèce  d'urne  sépulcrale.  Préault  a  modelé  di- 
verses figures,  dans  lesquolles  il  a  cherché  à  exprimer  la 
douleur  d'une  façon  pathétique.  Au  Salon  de  18;î5,  il  envoya 
une  Femme  couchée  sur  une  pierre  tumulaire,  Oeuvre  pas- 


827 

siounée  ei  vivomont  sentie,  qui  fut  refnsôo.  Au  Salon 
de  18-19,  il  lit  admettre  une  statuette  de  bronze  do  /((  Ihmivur 
ot  un  Masque  fuuth'tiirc.  Une  statue  colossale  rouianiuablo, 
modeloe  par  E.  Cliristopho  pour  un  tombeau,  a  lij^uro  à 
l'Exposition  universelle  de  1855.  Citons  encore  nue  statuette 
do/«  Douleur,  par  Travaux  (1868);  uu  bas-relief  sur  le  m^me 
sujet,  par  l*anl  Cabet  (18GG);  un  buste  pour  leçiuol  David 
d'An-iers  a  obtenu,  on  1810,  le  prix  do  la  tt'te  d'expression 
à  1  Ecole  dos  buaux-arts.  P.-C.  Levesquo  a  gravô,  d'aprùs 
Lebrun,  une  ligure  do  la  Douleur.  N'oublions  pas  la  belle 
allégorie  peinte  par  Ary  Schetfer  :  les  Douleurs  de  lu  lerre 
s'éleviint  vers  Ir  ciel. 

—  SVN.  Douleur,  affliction,  amertume,  désolation,  mal, 
peine,  souïtranco,  tourment.  V.  AVi-LicnoN. 

DOULEVANT- LE -CHÂTEAU,  cli.-l.  do  canton  de  la 
Haute-Marnû.  arr.  et  ù  17  kiloni.  do  Wassy,  sur  la  Biaise; 
5SÙ  liab.  {Doultvunliens,  enncs.)  Ch.  do  f.  Est.  Hauts  four- 
neaux, église  dea  xui'  et  xv'  siècles.  Napoléon  y  établit 
doux  fois  son  quartier  général  en  1814.  —  Le  canton  a 
19  comm.  et  5,y78  iiab. 

DoULïXNS  [lan],  ch.-l.  d'arr.  de  la  Somme,  à  30  ki- 
lom.  d'Amiens,  sur  le  fleuve  côtier  l'Authie;  4.375  hab. 
(DoiiUeniiuis,  aises.)  Ch.  do  f.  Nord.  Beffroi  du  xvii"  siècle. 
Bel  hôtel  do  vîUo  d'un  style  inspiré  de  la  Renaissance. 
Doullens  api>artint  d'abord  aux 
comtes  de  Verniandois,  et  onsuiti 
ceux  de  Ponlliieu.  Los  Espagnol 
sous  la  conduite  du  comte  de  Fut  ii 
tes,  prirent  cette  place  eu  15y'> 
Elle  passa,  plus  tard,  aux  mains  du 
comte  d'Artois.  Les  Russes  s'en 
emparèrent  en  18U. —  L'arrondis,- 
semeni  a  4  cant. ,  89  comm.  et 
48.752  liab.;  le  canton  14  comm.  et 
14.721  bab. 

DOULOIR  (SE)  [du  lat.  dolere, 
même  sens],  v.  pr.  Se  plaindre  :  Se        .  ,    „     „ 

DOULOIR    n-apaise    pas    la  douleur.        Armes  de  Doullens. 
Il  Souffrir,   éprouver  des  douleurs   :  J'ai  commencé  à  me 
DOULOIR  dans  tous  les  membres.  (Beauuiarch.) 

DOULON,  comm.  do  la  Loire-Inférieure,  arrond.  et  à 
3  kilom.  de  Nantes,  sur  la  Loire  ;  6.004  hab.  Ch.  de  f.  Ouest. 
Papeterie;  cultures  maraîchères. 

Douloureuse  (la),  comédie  en  quatre  actes,  par  Mau- 
rice Donnav  (Vaudeville,  1397).  Dans  la  vie,  toute  faute 
se  paye  :  il  v  a  toujours  une  heure  fatale  d'expiation. 
Telle  est  la  ilièso  de  la  pièce.  —  Le  sculpteur  Philippe  et 
sa  maîtresse  Hélène  s  aiment  et  vont  s'épouser,  mais 
une  amie  d'Hélène,  Cette  des  Trembles,  s'éprend  de  Phi- 
lippe qui,  après  avoir  cédé  à  un  trouble  des  sens,  veut 
se  reprendre.  Goite,  furieuse,  lui  dit  alors  :  «  Vous  êtes 
mon  premier  amant,  et  je  vaux  bien  Hélène,  qui  en  avait 
un  avant  vous.  ■•  Dans  une  belle  scène,  Philippe  accable 
Hélène  de  reproches.  Tous  deux  souffrent  cruellement  : 
la  séparation  est  devenue  nécessaire.  Puis  Philippe  se 
rappelle  sa  propre  faute.  De  quel  droit  a-t-il  condamné 
Hélène?  Ils  se  revoient,  ils  n'ont  cessé  de  s'aimer.  L'un 
et  l'autre  oublieront  le  passé  ;  après  avoir  souffert  l'un 
par  l'autre,  ils  trouveront  un  bonheur  durable.  Cette  pièce, 
pleine  do  vervo,  d'amusante  fantaisie,  d'une  vivante 
observation,  abonde  en  mots  spirituels,  d'une  très  person- 
nelle originalité- 

DOULO CREUSEMENT  adv.   D'une  façon  douloureuse, 

avec  douleur. 

DOULOUREUX  [reù),  EUSE  [du  lat.  dolorosus,  mémo 
sens]  adj.  Qui  cause  de  la  douleur,  qui  produit  sur  les  or- 
ganes Un  effet  désagréable  :  Une  plaie,  Une  chute  dou- 
loureuse. Il  Qui  exprime  la  douleur;  qui  est  inspiré,  ar- 
raché par  la  douleur  :  Un  cri,  Des  regards  douloureux. 

—  Par  ext.  Doulourelisement  impressionnable  -.Avoir  la 
peau  tendue  et  douloureuse. 

—  Fig.  Qui  cause  une  douleur  morale,  qui  donne  du 
chagrin,  des  peines  d'esprit  :  Souvenir,  Spectacle  dou- 
LOCREUX. /^er^c  douloureuse,  il  Qui  souffre  une  douleur 
morale;  qui  est  douloureusement  impressionné  :  Un  cœur 
douloureux. 

—  Substantiv.  n.  f.  Fam.  La  douloureuse,  L'addition, 
chez  le  restaurateur,  parce  qu'il  est  toujours  désagréable 
de  payer,  ii  Par  ext.  Note  quelconque  qu'il  faut  solder  : 
Couturière  qui  apporte  la  douloureuse. 

DOUM  n.  m.  Palmier  d'Egypte  et  d'Arabie. 

—  Encycl.  Le  doum,  nom  arabe  de  Vhypiixne  crînita,  est 
un  palmier  dont  le 

stipe  ou  tige  atteint  ^  ^j^jKÎii»:  jfe  èlft,.  ^v 

une  hauteur  do  "^  -    •^-  . 

10  mè  t  rti  s,  sur 
1  mètre  de  tour  ù. 
la  base.  Ses  fleurs 
sontdioïquesetdis* 
posées  en  grappes 
renfermées  dans 
des  spa thos  qui 
naissent  à  l'aissello 
des  feuilles.  Lo 
fruit  est  un  drupo 
soc.  Cet  arbre  est 
très  répandu  dans 
la  Tliébaide  et  la 
Haute-Egypte,  où 
il  rend  d"* i  m p o  r- 
tanls  services  :  on 
Itxant  les  sables  du 
désert ,  il  permet 
d'étendre  la  cul- 
ture. Le  bois  est 
employé  dans  la 
construction  dos 
édilices;  les  feuilles 
servent  ù  la  confection  des  nattes,  dos  tapis,  dos  corboillos 
ot  do  divers  ouvrages  analogues. 

DOUMA  n.  f.  En  Russie,  avant  Pierre  lo  Grand,  Assom- 
bléo  des  boïars  qui  administrait  l'Etat  sous  la  présidence 
du  tsar,  et  formait,  sous  les  minorités  ot  pondant  les 
interrègnes,  une  sorte  do  conseil  de  régence. 

DOUMÉ,  groupe  de  villages  du  Congo  français,  sur 
rOL''t"U"-.  dans  lo  pays  dos  Madounias.  Los  chutes  de  Doumé 
y  marquent  la  liu  d'un  biof  navigable  do  l'Ogdoué. 

III. 


DOULEVANT-LE-CIIÂTEAU  —  DOUSSARD 


Doum. 


Doumer. 


DOUMER  {Paul},'  hommo  politique  ot  administrateur, 
n.'à  .Vuniluc [Cantal) en  1857.  Il  fut d  abord  maître déiudos. 
LiiciMic  on  droit,  il  devint  rédacteur  eu  chef  de  «  laTri- 
1; me  "  de  Saint-Quentin.  Il  fut 
élu,  comme  radical,  député  do 
l'Aisne,  en  188S.  Non  réélu  en 
IHsy,  il  remplit,  peu  après,  les 
fonctions  de  chef  «lu  cabinet  du 
président  de  la  Chambre,  Flo- 
«liiet.  Nommé  député  d'Auxerro 
en  1891,  puis  en  1893,  il  se 
montra  travailleur  infatigable, 
orateur  précis  ot  éloquent,  se 
plat.'a  au  premier  ran^  dans 
le  parti  radical  et  reçut  le  por- 
tefeuille des  finances  dans  le 
cabinet  Bourgeois  (l"mai  1895- 
29  avr.  18i>tï).  Pendant  son  pas- 
sage au  pouvoir,  il  présenta  et 
soutint  un  projet  d'impôt  sur  lo 
revenu,  qui  souleva  d'ardentes 
polémiques,  et  lit  voter  l'em- 
prunt du  Tonkin,  destiné  à  de 
grands  travaux  publics.  En  1S96, 
Doumer  fut  nommé  gouverneur 
général  do  l'Indo-Cliine.  Il  s'acquit,  dans  ce  posto,  la  répu- 
tation d'un  administrateur  habile,  actif  ot  ferme. 

DOUMERG  iJean-Pierre,  baron),  général  français,  né 
en  1767,  mort  en  1847.  Engagé  volontaire  en  1791,  il  fit 
toutes  les  campagnes  de  la  Révolution  dans  la  grosse 
cavalerie,  et  devint  colonel  en  1804.  Il  se  lit  remarquer  par 
son  entraînante  bravoure  à  Austerlitz.  au  passage  de  la 
Bérésina,  à  Dresde  en  18i3,etsurtout  àVauchamps  en  1814. 
Mis  en  disponibilité  pendant  la  Restauration,  il  reprit  quel- 
que temps  du  service  après  1830. 

DoUMERGUE  (Emile),  pasteur  et  écrivain  français, 
né  à  Nîmes  en  1S44.  Il  fut  rédacteur  en  chef  du  journal 
«  le  Christianisme  «  et  devint,  en  1880,  professeur  d'his- 
toire ecclésiastique  à  la  faculté  protestante  do  Montau- 
ban.  On  peut  citer  de  lui  :  le  Positivisme  et  la  Morale  in- 
dépendante {1869}  ;  un  Nouveau  Chapitre  d'apologétique  chré- 
tienne au  xix"  siècle  (1872)  ;  la  frise  de  l'Ecole  réformée  de 
France  (1874);  la  Création  et  l'Evolution;  l'Homme  préhis- 
torique [1$S3);  Calvin,  son  temps,  sa  vie,  son  œuvre  [1&9^). 

DOUMIG  (René),  littérateur  et  critique,  né  à  Paris  en 
1860.  Lauréat  au  concours  général  (1879),  élève  de  l'Ecole 
normale,  agrégé  des  lettres,  il  a  professé  la  rhétorique  au 
collège  Stanislas.  Travailleur  infatigable,  écrivain  fin  et 
distingué,  critique  indépendant,  parfois  tranchant,  il  a 
donné  un  grand  nombre  d'articles  au  "  Moniteur  »,  au 
"  Journal  des  Débats  a ,  à  la  «  Revue  des  Deux  Mondes  <• , 
à  la  "  Revue  bleue  »,  etc.  Doumic  a  fait  avec  succès  de 
nombreuses  conférences  en  France,  aux  Etats-Unis,  au 
Canada  (1898).  Nous  citerons,  parmi  ses  écrits  :  Eléments 
d'histoire  littéraire  (l^SB);  Portraits  d'écrivains  {lS92);  No- 
tice sur  les  écrivains  maritimes  et  militaires  {\S92);  De 
Scribe  à  /bse7t  (1893)  ;  Ecrivains  d'aujourd'hui  {lè9A)  ;  la  Vie 
et  les  Mœurs  au  Jour  le  jour  (IS95)  ;  Etudes  sur  la  littéra- 
ture française  (  189(J-1S9S)  ;  le  Uôle  social  de  l'écrivain  (1896)  ; 
les  Jeunes  (1896)  ;  Es.mis  sur  le  théâtre  contemporain  (1897)  ; 
Ecrivains  d'aujourd'hui  ;  ^Yotes  sur  les  prédicateurs  (1898). 

DOUMOUZI  on  DOUOUZI,  divinité  chaldéenne,  primi- 
tivement dieu  de  la  terre  des  vivants,  qui  fait  reverdir 
la  terre  au 
printemps.  U 
était,  par  suite, 
en  rapport 
avec  la  déesse 
Ishtar,  symbo- 
lisant la  terre 
et  la  fécondité. 
Plus  tard,  une 
légende  fait  h 
d'Ishtar  l'é-  p 
pouse  do  Dou- 
mouzy,  qui, 
blessé  mortel- 
lement par  un 
sanglier,  est 
précipité  au  royaume  d' Allât  (la  Mort).  Ishtar  l'arrache  à 
sa  terrible  rivale;  mais  elle  ne  peut  lo  garder  en  vie  qu'à 
condition  de  lo  rajeunir  chaque  année  i)ar  des  ablutions 
d'eau  pure  et  de  parfums.  Cette  allégorie  transparente  du 
printemps  se  retrouve  en  Grèce,  dans  le  mythe  d'Adonis. 

DOUNE,  bourg  d'Ecosse  (comté  do  Porth),  à  la  jonc- 
tion do  l'Ardoch  ot  du  Tcith  ;  9-10  hab.  Autrefois  impor- 
tante manufacture  do  pistolets  renommés.  Ruines  d'un 
château,  bâti  au  xiv«  siècle  par  Nurdoch,  duc  d'Albany, 
sur  une  presqu'île  formée  en  amont  du  conlluont  do  l'Ar- 
doch et  du  Toith,  dont,  en  1745,  s'emparèrent  les  parti- 
sans du  prince  Charles-Edouard.  Wavorloy,  un  des  héros 
de  Walter  Scott,  y  fut  renfermé. 

DOUNGARÉTA  ou  DOUNGAREÏTA,  petit  port  de  la 
côte  dos  .Sunialis,  sur  la  baie  de  Tadjouran,  à,  la  Franco. 

DOUPION  n.  m.  Soie  grossière,  fournie  par  les  cocons 
doubles.  Il  Cocon  double.  (On  dit  aussi  double.) 

DOUPNITZA,  ville  do  la  Bulgarie,  arrond.  de  Kustondil, 
sur  le  Djermon,  affluent  do  la  iStrouma ;  7.920  hab. 

DOUR,  ville  de  Belgique  (prov.  de  Ilainaut),  arrond. 
adniiii.  ot  judic.  do  Mous,  ch.-l.  do  canton;  10.G03  hab. 
iOxploitation  de  houille,  tanneries,  corderies,  tilaturo  ot 
tis.sage  do  lil  ;  tuiles  ot  carreaux.  Beau  château  moderne. 

DOURA  ou  DOURAH  n.  f.  Bot.  V.  sorgho. 

DOURAK,  ville  de  Perse  (Kousistan),   sur  lo  Jorahi, 

près  de  son  embouchure  dans  le  golfe  Persique;  10.000  h. 
Fabrication  de  mouchoirs  et  de  manteaux  arabes. 

DOURAL,  TOURAL  ou  DÉRAL,  ville  do  l'ompiro  chinois 

(prov.  de  Kaii  Situ-Sin-T.siang),  sur  le  Koutcho-Daria,  tri- 
butaire du  Lob-Nor.  Centre  do  commerce  assez  important. 
DOURANIS,  population  do  l'Afghanistan  occidental, 
qui  offre  les  traits  lins  des  races  blanches  avec  un  teint 
bistré.  Ils  sont  agriculteurs;  ils  professent  l'islamisme, 
mais  ne  montrent  aucun  fanatismo.  —  Un,  Une  Door\ni. 

DOURBIE,  rivièro  do  Franco,  dans  les  départements  du 
dard  et  do  l'Aveyron.  Dosconduo  de  l'Aigoual  (l.r>(î7  ni.), 
oUo  travorso  des  gorges  profondes,  outre  lo  Causso  Noir 


Ûoumouzî  rajeuni  sur  les  genoux  d'Ishtar. 
(lutoille  chaldéouQc.) 


et  le  Larzac,  passo  au  bas  des  rocliers  labyrinthiques  do 
MontpelIier-lc-Vieux<'t  se  jette  dans  le  Tarn,  vis-à-vis  do 
Millau.  Cours  77  kilom. 

DOURBIES,  comm.  du  Gard,  arrond.  et  à  50  kilom.  du 
Vigan,  près  do  la  Dourbie  naissante;  883  hab.  Commerce 
do  «rhevaux,  do  laines,  de  fromages.  Moulins. 

DOURDAIN,  comm.  dlIle-et-Vilaine,  arr.  et  à  24  kilom. 
de  Konnes,  sur  un  affluent  du  Chevré  ou  Veuvre  ;  900  hab. 
Fabriques  de  vans  et  paniers  on  osier,  taillanderies. 

DOURDAN,  ch.-l.  de  cant.  do  Seine-et-Oiso,  arrond.  ot 
à  19  kilom.  de  Rambouillet,  sur  l'Orge;  3.211  hab.  {Dour- 
dannais,  aîses.)  Ch.  de  f.  Orléans.  Jadis,  comme  capitale  du 
Hurepoix,  pays  intermédiaire  entre  l'Ile-do-France,  l'Or- 
léanais et  la  Beauce,  Dourdan  avait  une  tout  autre  impor- 
tance. Do  son  passé,  la  petite  ville  garde  une  église  dos 
xii«,  xv  et  xvr  siècles,  et  le  donjon  d'un  imposant  châ- 
teau du  XIII».  Patrie  de  Francisque  Sarcev.  —  Lo  can- 
ton Nord  compte  18  comm.  et  11.304  hab.  ;  le  canton  Sud 
24  comm.  et  12.059  hab. 

DOURGÂ,  énergie  féminine  ou  Çakti,  ou  épouso  de 
Çiva,  dans  lindouisme  ou  brahmanisme  sectaire.  V.  Pab- 
VATÎ,  Cali. 

DOURGES,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arr.  et  à  32  kilom. 
de  Bètimne,  près  du  canal  de  la  Hauto-Deûle;  1.522  hab. 
Ch.  de  f.  Nord.  Mines  do  houille. 

DOURGNE,  ch.-l.  de  cant.  du  Tarn,  arr.  et  à  19  kil.  de 
Castres,  sur  le  Tauron.affl.  du  Sor,  au  pied  de  la  montagne 
Noire  ;  1.711  hab.  Fontaine  incrustante.  Ruines  de  l'an- 
cien château  do  Rochefort.  —  Lo  canton  a  15  comm.  et 
10.433  hab. 

DOURIAN  n.  m.  Fruit  qui  provient  d'un  arbre  assez 
cûinnmu  dans  les  Indes,  le  durio  Zahetinus,  et  qui  est 
l'objet  d'un  commerce  important.  (Ce  fruit  a  la  gros- 
seur d'un  melon  et,  tout  en  répandant  une  odeur  désa- 
gréable, il  est  délicieux  à  manger.)  u  On  lui  donne  égale- 
ment le  nom  do  decrion. 

DOURINE  n.  f.  Art  vétér.  V.  coït. 

DoURIS,  peintre  de  vases  grec  du  v"  siècle  av.  J.-C, 
autenr  de  la  belle  coupe  à  peintures  rouges  de  Memnon 
et  Eôs,  qui  figure  au  Louvre. 

DoURIS  de  Samos,  historien  grec  (commencement 
du  III*  s.  av.  J.-C).  Il  reçut,  à  Athènes,  les  leçons  de  Théo- 
phraste,  puis  retourna  dans  l'île  de  Samos,  et  s'empara 
de  la  tyrannie.  Il  écrivit  une  Histoire  de  la  Macédoine  et  de 
la  Grèce  depuis  370  jusqu'à  son  temps;  mulq  Histoire  d' Aga- 
thocle ;  des  Annales  de  Samos,  et  divers  traités  sur  les 
Lois,  sur  les  Concours,  sur  la  Tragédie,  sur  les  Peintres. 
On  a  de  lui  environ  quatre-vingts  fragments. 

DOURLAGH.  Géogr.  V.  Ddrlach. 

DOURLEN  ^Victor-Charles-Paul),  musicien  français,  né 
à  Dunkeruue  en  1780,  mort  en  1864.  Elève  du  Conserva- 
toire, il  ootint,  en  IsoSj  le  premier  grand  prix  de  Rome. 
Avant  do  partir  pour  l'Italie,  il  donna  à  l'Opéra-Comique  un 
ouvrage  intitulé  Philoclès.  Après  son  retour  de  Rome,  il 
fit  jouer  au  même  théâtre  :  Linnée  (1808);  la  Dupe  de  son 
art  (1809);  Cagliostro,eu  société  avec  Reicha  (1811)  ;  Plus 
heureux  que  sage  (1816);  le  Frère  Philippe  (1818);  Marini 
(ISid)  ;  le  Petit  Souper  (l$22)  ;  et  au  Gymnase:  la  Vente  apj'ès 
décès  (1821).  Dourlen  fut  professeur'dharnionie  au  Conser- 
vatoire, de  1812  à  1842;  il  se  fit  une  renonmiée  comme  pro- 
fesseur et  comme  théoricien.  On  lui  doit  un  excellent  Traité 
d'harmouie,  resté  classique;  uu  Traité  d'accompagnement, 
et  diverses  compositions  instrumentales. 

DOURNAUX-DUPÉRÉ  (Norbert),  voyageur  français,  né 
à  la  Guadeloupe  eu  iS45,  assassiné  dans  le  Sahara  algérien 
en  1874.  Un  mémoire  publié  par  lui^n  1873.  où  il  montrait 
l'intérêt  des  explorations  sahariennes  et  indiijuait  comme 
route  à  suivre  celle  qui  va  de  Touggourt  à  Tombouctou  par 
Ghadamôs,  Ghat  et  Idélès.  appela  l'attention  sur  lui  ;  il  fut 
alors  chargé  par  le  ministère  du  commerce  ot  la  chambre 
de  commerce  d'Alger  d'entreprendro  lo  voyage  dont  il 
avait  tracé  l'itinéraire.  Parti  de  Touggourt  au  début  do 
1874,  il  gagna  Ghadamès  et  fut  assassiné  sur  la  route  do 
G  liât  par  des  Chambaas.  Henri  Duvoyrier  a  publié  et  com- 
mente le  journal  do  route  do  Norbert  Dournau.x-Dupérô 
(u  Bull.  Soc.  géogr.  »,  1874). 

DOURNAZAC,  comm.  de  la  Ilauto-Vionne,  arrond.  ot  à 
30  kilom.  de  Rochechouart,  près  do  la  Dronno;  3.494  hab. 
Huileries.  Ruines  du  château  de  Montbrun. 

DOURNIKINO.  bourg  de  Russie  d'Europe  (gouv.  do 
Saratuv):  5.000  hab. 

DOURO  n.  m.  Numism.  Piastre,  ancienne  monnaie  d'ar- 
gent d'Espagne,  au  titre  do  900  millièmes,  du  poids  do 
2*îtf',29l.  d'une  valeur  réelle  do  5  fr.si  c.  iiCo  nom  est  encore 
appliqué  couramment  ù.  la  pièce  de  5  pesetas,  qui  vaut  5  fr. 

DoURO  (le  Duero  dos  Espagnols),  fleuve  d'Kspagno  ot 
de  Portugal.  Il  part  de  la  sierra  d'Urbion  (2.250  m.)  ot, 
coulant  vers  le  S.-O.,  serpente  sur  le  soc  ot  froid  plateau 
do  la  Vieille-Castillo.  Au-dessous  do  Zaniora,  grossi  do  la 
Pisuer^a  de  Valladolid  ot  do  l'Esla,  il  sépare  longtemps 
l'Espagne  [à  droite)  du  Portugal  (à  gaucho),  dans  des 
gorges  sauvages  et  profondes  ;  puis,  tout  à  fait  portugais, 
coule  dans  le  ><  pays  du  vin»,  baigne  Porto  et  se  perd, 
peu  après,  dans  lAtlanli  [Uo.  Cours  850  kilomètres. 

DoURO  ou  DoURO  E  MiNHO.  ancienne  province  du 
Portugal.  Cette  contrée,  montagneuse  en  partie,  est  tra- 
versée au  N.  par  la  sierra  Cataiina  et  au  S.  par  la  sierra 
Alcoba;  sa  surface  est  généralement  en  pento  du  côté  do 
la  mer,  ainsi  que  l'indiquo  la  direction  do  ses  cours  d'eau, 
qui  coulent  tous  do  l'E.  A  10.  La  province  du  Uouro  a  été 
incorporée  à  celle  du  Minho  et  forme,  depuis  18C7,  l'un 
dos  dix-sept  départements  du  Portugal. 

DOUROUCOULI(mot  guarani)  n.  m.  Nom  vulgaire  d'une 
espèce  de  sin^o  nocturne  habitant  r.Aniériquo  du  Sud,  qui 
est  lo  nyctipitnecus  trivirgalus,  V.  NYcririTiiiiQUiî. 

Dou3A.  V.  Doiîs  (Jean  Van  ueu). 

DOUSH,  petite  ville  qui  sort  de  chef-lieu  A  la  partlo 
méndionalodo  la  Grande  Oasis  thébaino.  C'est  la  Koushlt 
des  textes  égyptiens,  lu  Kysis  des  géographes  gréco- 
romains.  On  y' voit  encore  lès  ruines  d'une  forlorosso  ot 
d'un  temple  qui  furent  bAtis  sous  les  Autouins. 

DousSARD,  comm.  de  la  Haule-Snvoio,  arrond.  ol  .1 
15  kilom.  d Wuuocy,  près  du  lac  d'Annoey,  à  l'ontréo  do 

103 


Fa 


DOUSSIN  —   DOUYILLEINA 

la  Combe-Noire;  1.060  hab.  Marbre  noir,  charbon  do 
bois  bois  de  charpeate.  Ateliers  de  construction  de  ma- 
chines agricoles,  scieries  mécaoîques.  Forets. 

DOUSSIN  D.  m.  Hortic.  V.  doucln. 

DOUTANGE  {tanss)  n.  f.  Doute,  soupçon.  (Vieux  mot 
resté  populaire  dans  certains  départements.) 

DO  UT  DES  {Je  donne  pour  que  tu  don7ies),  loc.  lat.  Dr. 
rom.  Expression  qui  désignait  le  fait  juridifjue  consistant 
dans  une  dation  translative  de  propriété  qu  une  personne 
avait  faite  à  une  autre,  en  vue  d'obtenir  de  celle-ci  une 
dation  semblable. 

Encycl.  Primitivement,  l'auteur  de  la  dation  n  avait 

as  d'action  pour  contraindre  l'autre  personne  à  exécuter 
,a  dation  réciproque,  mais  le  droit  civil  l'autorisait  à  ré- 
péter par  une  condictio  la  chose  qu'il  avait  livrée.  Plus 
tard,  les  jurisconsultes  imaginèrent  l'emploi  de  certaines 
actions  pour  contraindre  Yaccxpiens  à  exécuter,  et  ce  lait, 
qui  se  ramène  à  l'échange,  devint  l'un  des  cas  où  le  droit 
civil  admit  qu'il  y  aval  t  contrat  innomé.  V.  CONTRAT  innomé. 

DOOTGHITCH  (Nicéphore),  archimandrite  et  historien 
serbe,  né  à  Douga  ^Herzégovine)  en  1S32.  Il  compléta  ses 
études  à  Beîara^de  et  à  Paris.  A  la  tête  de  bandes  ar- 
mées, il  com'oattit  les  Turcs  :  en  Herzégovine  {1861),  au 
Monténégro  {i8â2),  en  Serbie  (1876-1878).  Il  occupa  des 
fonctions  officielles  au  Monténégro  de  18iî2  à  1867,  et  en 
Serbie  depuis  1S68.  Il  a  publié  de  nombreux  ouvrages  sur 
l'histoire  de  l'Eglise  orthodoxe  yougoslave. 

DOUTE  (substant.  verbal  de  douter)  n.  m.  Incertitude  de 
l'esprit,  qui  hésite  entre  l'affirmation  et  la  négation  :  Le 
DOUTE  amène  l'examen,  et  l'examen  la  vérité.  {Aoélard.) 

—  SoupcoD  :  Avoir  des  doutes  5«r  une  personne,  sur  sa 
conduite,  n  Scrupule  :  Les  doctes  d'une  âme  délicate,  li  Ap- 
préhension :  Toujours  un  petit  docte  à  calmer,  voilà  ce  qui 
fait  la  vie  de  l'amour  heureux.  (Beyle.) 

—  Par  est.  Raison  de  douter,  difficulté  qu'on  oppose 
ou  qu'on  propose  en  matière  religieuse  ou  philosophique  : 
Satisfaire  à  des  doctes. 

—  Philos.  Scepticisme,  doctrine  des  philosophes  qui 
n'admettent  pas  la  certitude,  il  Action  do  suspendre  son 
jugement  jusqu'à  l'acquisition  de  la  certitude  des  proposi- 
tions mises  en  doute,  n  Boute  philosophique  ou  méthodique, 
Système  philosophiijue  des  cartésiens,  qui  consiste  à  re- 
garder tout  comme  douteux,  par  une  simple  supposition, 
pour  reconstruire  ensuite  par  la  discussion  un  système 
de  vérités, 

—  Rhétor.  Figure  par  laquelle  l'orateur  feint  d'hésiter 
et  de  se  demander  ce  qu'il  doit  dire. 

—  Loc.  adv.  Sans  doute.  Assurément,  certainement. 
Il  Très  probablement  :  D'autres  planètes  que  la  nôtre  sont 

SANS  DOCTE  habitées.  {Sans  doute  s'emploie  très  souvent 
dans  un  sens  ironique.) 

—  Sans  doute  que»  Point  de  doute  que,  H  est  certain  ou 
très  probable  que.  il  II  est  sans  doute  que,  Il  est  certain. 
(Vieux.) 

—  Loc.  div.  :  Mettre,  Révoquer  en  doute.  Contester  la 
certitude  de.  n  Etre  en  doute,  Douter,  n  Laisser  une  chose  en 
rfouïe.  Ne  pas  l'éclaircir.  il  Laisser  quelqu'un  en  doute,  Ne 
pas  dissiper  son  incertitude,  ii  Ne  faire  aucun  doute. 
N'être  pas  douteux,  il  Hors  de  doute.  Incontestable. 

—  Gramm.  Ce  substantif  amène  quelquefois  après  lui 
la  conjonction  que,  suivie  d'une  proposition  complétive. 
Alors,  le  verbe  de  cette  proposition  est  toujours  au  sub- 
jonctif, et  il  doit  être  précédé  de  ne,  sans  qu'il  y  ait  néga- 
tion proprement  dite  dans  la  pensée,  toutes  les  fois  que 
le  doute  est  présenté  négativement  :  Nul  doute  que  cela 
KE  fasse  sensation.  V.  à  docter,  la  note  grammaticale. 

—  Prov.  :  Dans  le  doute,  abstiens-toi,  Axiome  philoso- 
phique qui  s'applique  au  doute  pratique  comme  au  doute 
purement  spéculatif,  et  qui  a  été  emprunté  à  Zoroastre. 

—  Encycl.  Philos.  Le  doute  est  la  suspension  du  juge- 
ment. Lorsque  les  raisons  qui  militent  en  faveur  d'une 
opinion  sont,  ou  nous  paraissent,  équivalentes  à  celles  de 
l'opinion  contraire,  nous  ne  pouvons  nous  prononcer  entre 
elles;  nous  ne  donnons  notre  assentiment  ni  à  l'une  ni  à 
l'autre  ;  nous  restons  suspendus  entre  les  deux  :  nous  dou- 
tons. Le  doute  peut  être  soit  définitif,  soit  mo7nentané. 
Momentané,  il  est,  ou  le  résultat  passager  de  la  réflexion, 
ou  un  instrument  de  recherche.  Dans  ce  dernier  cas,  il 
est  le  doute  méthodique  :  c'est  celui  qui  a  été  appUqué  et 
recommandé  par  Descartes.  Le  doute  peut  porter  soit 
sur  une  question  particulière,  soit  sur  l'ensemble  des 
connaissances  :  dans  ce  cas,  il  est  le  doute  des  sceptiques. 
On  peut,  enfin,  distinguer  les  variétés  du  doute  d'après  ce 
oui  en  est  l'objet  :  doute  métaphysique,  doute  religieux, 
aoute  historique,  doute  moral,  etc. 

Le  doute  méthodique  de  Descartes  ne  doit  pas  être  con- 
fondu avec  celui  des  sceptiques.  Descartes  a  marqué  lui- 
môme  les  différences  essentielles.  Les  sceptiques  ne 
doutent  que  pour  douter  ;  Descartes  ne  doute  que  pour  arri- 
ver à  la  vérité.  Le  doute  des  sceptiques  est  définitif,  celui 
de  Descartes  est  provisoire.  Le  doute  des  sceptiques  est 
nne  fin,  celui  do  Descartes  un  moyen. 

—  SvN.  Doute,  incertitude,  inâëcision,  indétermination, 
irrésolution,  perplexité.  Doute  et  incertitude  dilîêrent  des 
autres  mots  en  co  (ju'ils  se  rapportent  à  lintelligence, 
tandis  que  ceux-ci  so  rapportent  à  la  volonté.  Le  doute 
est  l'état  d'un  esprit  qui  hésite  entre  l'affirmative  ou  la 
négative.  Wincerli tu/le  admet  plus  de  deux  solutions  dif- 
férentes; elle  suppose  l'ignorance  de  ce  (jui  est  ou  de  ce 
qui  sera,  et  marque  l'embarras  qui  résulte  de  cette  igno- 
rance. Windécision  suppose  un  esprit  faible,  qui  no  sait 
pas  distinguer  ce  qui  est  le  plus  raisonnable,  qui  change 
d'idées  à  chaque  instant,  h' indétermination  marque,  d'une 
manièro  générale,  l'état  flottant  do  la  volonté.  L'ii^éso- 
iution  lient  à  la  faiblesse  de  l'âme;  l'homme  irrésolu 
craint  tout,  il  se  laisse  influencer  par  toutes  les  circon- 
stances extérieures  ou  par  la  mobilité  de  son  humeur. 
La  perplexité  suppose  une  situation  complexe,  difficile, 
pénihlc,  où  l'on  est  partagé  et  comme  tiré  en  sens  divers. 

—  Anton.  Conviction,  croyance,  loi,  persuaBion.  —  Cer- 
titude, assurance,  évidence. 

DOUTER  v,  n.  Mettre  une  chose  on  doute,  avoir  dos 
doutes  :  Detcartrn  nous  a  enseigné  à  doctkk.  ii  Mettre  on 
doute  l'existence  do  :  Doctkr  de  l'âme.  Douter  de  Dieu. 

?.  -Se  défier,  révoquer  en  doute  la  bonne  foi  ou  les  senti- 
ments de  quoiqu'un  :  Qui  doctk  de  son  ami  n'a  pas  d'ami. 

n  Absolum.  Se  livrer  au  doute  ;  Les  sceptiques  ne  doïjtknt 
que  pour  uoctkb.  (Descartes.) 

—  Loc.  div.  Ne  douter  de  rien.  Tout  croire,  tout  ar- 
ceptor  :  Les  gens  qui  aiment  ne  doctent  de  rien  en  dou- 


tant de  tout.  (Ba.\z.)  Il  Avoir  une  confiance  absolue  en  ses 
lumières;  décider,  trancher  sur  toutes  sortes  de  ques- 
tions :  La  sottise  et  la  fatuité  ne  doutent  de  rien,  n  Avoir 
une  audace  aveugle,  entreprendre  des  choses  au-dessus  de 
ses  forces  :  Les  étourdis  ne  doutent  de  rien.  Il  N'avoir 
jamais  de  soupçons  injurieux^  juger  tout  avec  une  simpli- 
cité candide  : 

A  votre  âge,  Clarisse,  oq  ne  doute  de  rv-n. 

Desmaiiis. 

—  Douter  de.  Hésiter  à  : 

Pourriez-vous  un  moment  douter  de  l'accepter. 

Racine. 

—  v.  a.  (archaïque).  Tenir  une  chose  pour  douteuse. 

Outre  que  le  succès  est  encore  h  douter. 

Corneille. 

Se  douter,  v.  pr.  Soupçonner,  avoir  une  idée  ou  un  pres- 
sentiment :  Mousseau  parvint  à  l'dye  de  quarante  ans  sans 
SE  douter  de  son  talent.  (Grimm.) 

—  Fam.  Ne  pas  se  douter  de.  N'avoir  pas  la  moindre 
pratique,  la  moindre  connaissance  de  :  Il  se  dit  fort  habile 
dans  cet  art,  inais  il  ne  s'en  docte  pas. 

—  Gramm.  Quand  douter  a  un  nom  ou  un  pronom  pour 
complément,  ce  nom  doit  toujours  être  précédé  de  de  : 
Douter  de  quelqu'un,  de  l'asserlio7i  de  quelqu'un.  Quand 
douter  a  un  verbe  pour  complément,  ce  verbe  peut  être 
précédé  de  de  avec  l'infinitif,  de  que  avec  le  subjonctif, 
de  si  avec  l'indicatif.  Ce  dernier  cas  est  rare  et  parait 
vieillir  :  Je  docte  de  le  rencontrer.  Je  docte  qu'i/  vous 
entende.  Je  doute  s'il  m'a  aimé.  I..orsque  douter  est  accom- 
pagné d'une  négation,  le  verbe  complément  est  toujours 
précédé  de  que  et  prend  aussi  la  négation  :  Je  ne  docte 
pas  Qv'il  NE  vous  écrive.  Si  douter  a  la  forme  interrogative, 
le  second  verbe  prend  ou  rejette  la  négation,  selon  qu'il 
y  a,  dans  le  sens  de  la  phrase,  une  intention  affirmative 
ou  une  intention  négative  tombant  sur  le  verbe  complé- 
ment :  Doutez-vous  qu'il  ne  vous  aime  ?  Vous  avez  tort 
d'en  douter.  Doutez-voos  qu'il  vous  aime  ?  Vous  auriez 
tort  de  le  croire.  Il  est  à  remarquer  que,  dans  le  second 
cas,  le  verbe  douter  a  le  sens  de  soupçonner  :  on  pourrait 
donc  dire,  d'une  façon  peut-être  plus  logique,  que  le  verbe 
complément  de  douter,  dans  le  cas  d'une  interrogation, 
prend  la  négation  lorsque  douter  conserve  son  sens  pro- 
pre, et  la  rejette  lorsque  douter  prend  le  sens  de  soupçonner. 

—  Syn.  Douter  (se),  pressentir,  soupçonner.  Se  douter 
et  soupçonner  s'appliquent  aux  choses  présentes  et  même 
aux  choses  passées  comme  aux  choses  futures;  mais  se 
douter  suppose  de  la  pénétration,  de  la  finesse  dans  l'es- 
prit, et  soupçonner  n'exprime  que  le  résultat  de  certains 
indices  qu'on  a  remarqués.  Presse7itir  ne  s'applique  qu'aux 
choses  futures,  et  il  marque  un  sentiment  qui  naît  dans 
l'âme  d'une  manière  inexplicable,  par  une  espèce  d'inspi- 
ration, de  divination. 

—  Anton.  Admettre,  croire,  reconnaître,  savoir. 

DOUTEUR,  EUSE  n.  Personne  encline  à  douter,  li  Adjec- 
tiv.  Porté  à  douter  :  Un  siècle  doctedr. 

DOUTEUSEMENT  adv.  D'une  manière  douteuse,  incer- 
taine. 

DOUTEUX  (ieû),  EUSE  adj .  Qui  offre  des  doutes,  qui 
n'est  pas  certain  :  Victoire  qui  reste  longtemps  douteuse. 
-Ve  parlez  point  magistralement  et  souverainement  des  choses 
douteusks.  (Malebr.)  li  Mal  défini,  mal  déterminé,  mal 
connu  :  L'ne  date  douteuse.  Un  animal  douteux.  Il  Equi- 
voque :  Un  mot  douteux.  Un  sens  doctecs.  il  D'une  va- 
leur ou  d'une  qualité  incertaine,  peu  sûre  :  Un  vin  douteux. 
Des  pièces  de  monyiaie  douticuses. 

—  Par  ext.  Faible,  peu  brillant,  en  parlant  d'une  lumière  : 
Une  clarté  douteuse.  Un  Jour  douteux,  il  Peu  solide,  peu 
sûr,  exposé  à  changer  en  mal,  en  parlant  du  temps  ;  Liel 
douteux.  Il  Dont  la  possession  n'est  pas  assurée  : 

Ce  sont  des  instants  courts  et  douteux  que  les  nôtres  : 
L'âge  vient  pour  les  uns,  la  tombe  s'ouvre  aux  antres! 

V.  Huoo. 

—  Fig.  Sur  qui  l'on  ne  peut  compter,  à  qui  l'on  ne  peut 
se  fier  :  Un  ami  douteux.  Une  bojine  foi  douteuse,  ii  Indé- 
cis, peu  décidé  à  agir;  irrésolu  par  caractère  :  La  Fon- 
taine a  dit  que  le  lièvre  est  douteux. 

—  Eutom.  Lycose  douteuse,  Aranéide  de  Rio-Janeiro. 

—  Gramm.  Nom  douteux,  Nom  dont  le  genre  n'est  pas 
déterminé,  comme  a  été  longtemps  le  mot  éqcivoqce, 
qu'on  faisait  à  volonté  masculin  ou  féminin. 

—  Métriq.  Syllabe  douteuse,  Syllabe  brève  dans  certains 
cas,  longue  dans  certains  autres  ;  par  exemple,  dans  amo- 
ris,  ris  est  bref  devant  une  voyelle  et  long  devant  une 
consonne  :  cette  syllabe  est  donc  douteuse. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  douteux  :  Il  faut  emb7'asser  le  certain 
et  étudier  le  douteux. 

—  Syn.  Douteux,  incertain  *  problématique.  Douteux 
suppose  qu'il  y  a  des  raisons  pour  et  contre,  et  que  l'es- 
prit ne  peut  discerner  lesquelles  ont  le  plus  de  force. 
Incertain  suppose  l'absence  ou  l'insuffisance  do  raisons 

f)Our  croire.  Problématique  s'emploie  rarement  dans  le 
angage  ordinaire;  c'est  un  terme  d'école  ou  de  spécula- 
tion ;  ce  qui  est  problématique  présente  un  problème  à 
résoudre. 

—  Anton.  Assuré,  authentique,  avéré,  certain,  évident, 
formel,  incontestable,  incontesté,  indubitable,  irrécusable, 
manifeste,  notoire,  palpable,  patent,  positif,  visible. 

DOUTIS  [tî)  n.  m.  Grosse  toile  blanche  de  coton,  qui 
vient  des  Indes. 

DOUTRELAINE  (Louis-Toussaint-Simon),  général  fran- 
çais, né  à  Landrecies  en  1820,  mort  en  1881.  Lieutenant  du 
génioà  sa  sortie  de  l'Ecole  d'application  de  Metz,  en  1843.il 
devint  capitaine  en  1846  et  officier  d'ordonnance  du  ministre 
de  la  guerre  en  1848.  Il  prit  part  au  siège  de  Rome  on  1849, 
fît  la  campagne  d'Italie,  en  1859,  comme  aide  de  camp  du 
maréchal  Vaillant.  Il  partit  au  Mexique  en  1863,  comme 
commandant  du  génie  du  corps  expéditionnaire.  A  son  re- 
tour, en  i8G7,il  fut  nommé  général  de  brigade  et  directeur 
du  génie  au  ministère  de  la  guerre.  Pondant  la  guerre 
de  1870,  le  général  Doutrelaino  commanda  le  génie  du 
7*  corps;  il  fut  fait  prisonnier  à  Sedan.  En  1871,  il  fit 
partie  de  la  commission  do  délimitation  de  la  nouvelle 
frontière  franco-allemande  et  réussit  à  conserver  ainsi  à 
la  France  plus  de  soixanie  mille  Alsaciens  ou  Lorrains.  Il 
fut  nommé,  en  1872.  général  do  division.  Il  a  été  président 
du  comité  dos  fortifications,  et  commandant  du  5«  corps. 

DOUVAIN  (vin  —  rad.  douve)  n.  m.  Bois  de  chêne,  des- 
tiné à  être  transformé  on  douves  do  tonneau  et  autres 
ustensiles  similaires. 


Douve  (turf). 


828 

DOUVAINE,  ch.-l.  de  can  .  de  la  Haute-Savoie,  arrond. 
et  à  i5kllom.deThonon,prèsdulacdeGenève;  1.295  hab. 
Fromages.  —  Le  canton  a  16  comm.  et  10.133  hab. 

DOUVE  (anciennem.  doue,  du  bas  lat.  doge,  conduit)  n.  f. 
Techn.  Chacune  des   planches 
taillées  suivant  un  gabarit  dé- 
terminé    et    dont     lensemble 
furme   le  corps  d'un  tonneau. 

Il  Pièce  de  bois  analogue  aux 
douves  de  tonneau  et  servant 
à  la  confection  d'autres  ouvra- 
ges. Il  Planche  sur  laquelle  on 
ratisse lespeauxdeveau.  i!  Nom 
de  l'une  des  pièces  des  machines 
à  carder,  dite  aussi  chapeau. 

Il  Douves  de  corps.  Douves  de 
tonneau,  légèrement  cintrées 
et  amincies  aux  extrémités,  qui 
se  placent  dans  le  sens  de  la 
longueur  de  la  futaille,  il  Douves 
de  fond.  Douves  plates,  dont 
l'ensemble  forme  le  fond  de  la  Douves  :  i.  De  corps;  2.  A 
pièce.  Il  Douves  à  oreilles.  Don-  oreille;  3  De  fond, 

ves,  au  nombre  de  deux,  qui, 

dans  une  tinette,  un  baquet,  dépassent  les  autres  douves  et 
sont  percées  chacune  d'un  trou  pour  faciliter  la  prise. 

—  Agric.  Etroit  fossé  qui,  tout  en  séparant  un  champ 
d'un  champ  voisin,  sert  à  l'écoulement  des  eaux  pluviales 
et  autres. 

—  Constr.  Habitation  creusée  dans  le  tuf. 

—  Fortif.  Nom  donné  parfois  à  lacunettede  fossé. 

—  P.  et  chauss.  Mur  de  soutènement  d'un  bassin  ou 
d'un  canal. 

—  Turf.  Large  fossé  plein  d'eau,  généralement  précédé 
d'une  claie, 
d'une  haie  ou 
d'une  barrière 
fixe,  qui  con- 
stitue l'un  des 
obstacles  du 
steeple-cbase. 

DOUVE  n.  f. 

Nom  vulgaire 
de  deux  esjn^- 
ces  de  renon- 
cules de  ma- 
rais,dont  l'une 
s'appelle  la 
grande  douve, 
et  l'autre  la 
petite  douve. 
(La  première  est  lo  ranunculus  hngua,  la  seconde  le  ranun- 
cuhts  flammula;  toutes  deux  sont  vénéneuses.} 

DOUVE  n.  f.  Genre  devers  trématodes,  type  de  la  famille 
des  disiomidés,  comprenant  plus  de  trois  cents  espèces, 
dont  neuf  ont  été  observées  chez  l'homme. 

—  Enctcl.  Les  douves  sont  de  toutes  tailles  :  il  en 
est  de  microscopiques,  et  certaines,  qui  vivent  dans  les 
baleines,  atteignent  10  et  12  centimètres.  Ovales  ou  allon- 
gés, ces  trématodes  sont  aplatis  comme  des 
feuilles  ;  leurs  premiers  états  se  passent 
dans  le  corps  do  divers  mollusques.  La 
douve  abonde  dans  les  canaux  biliaires  de 
divers  ruminants  et  rongeurs,  et  aussi  chez 
l'homme,  mais  toujours  rarement:  mais  elle 
y  détermine  des  accidents  graves  ou  mor- 
tels. On  la  trouve  dans  les  voies  hépati- 
ques, la  vésicule  biliaire,  le  conduit  hépa- 
tique, et  dans  l'intestin.  Elle  a  causé  de 
grandes  épizooties  chez  les  moutons,  sui> 
tout  dans  la  république  Argentine.  Les  pre- 
miers états  de  la  douve  du  foie  se  passent 
dans  les  mollusques  du  genre  limnée,  sur- 
tout dans  la  limnsea  truncatula.  C'est  à  l'état 
de  rédie  qu'elle  entre  chez  les  moutons  avec  Douve  du  foie, 
l'eau,  le  cresson  où  sont  fixés  les  kystes 
(sporocystes).  Les  larves  appelées  cercaires,  quand  elles 
passent  par  accident  dans  un  autre  animal,  s'enkystent 
en  attendant  la  chance  de  quelque  migration.  Les  douves 
adultes  pondent  leurs  œufs  qui  soni  évacués  avec  les 
fèces  des  moutons  attaqués,  tombent  souvent  dans  l'eau 
et  passent  dans  les  limnées. 

Douve  (la),  petite  rivière  côtière  du  départ,  de  la  Man- 
che, et  dont  le  véritable  nom  est  Ouve. 

DOUVE,  ÉE  adj.  Art  vétér.  Qui  contient  des  douves,  des 
vers,  en  parlant  du  foie  de  mouton. 

DOUVELLE  {vèl  )  n.  f.  Bot.  Petite  douve,  il  On  dit  aussi 

DOVELLE. 

DOUVEN  (Jean-François),  peintre  de  portraits  hollan- 
tlais,  né  à  Roermont  (Clèves)  en  1655,  mort  à  Dusseldorf 
en  1727.  Elève  de  Gabriel  Lambertin  de  Liège,  il  devint 
premier  peintre  de  l'empereur  Léopold,  fit  un  voyage  en 
Danemark  et  un  autre  à  Modène,  et  finit  par  s'établir  à 
Dusseldorf.  Il  peignit  d'après  nature  trois  empereurs, 
trois  impératrices,  cinq  rois,  sept  reines,  un  grand  nombre 
de  princes  souverains  et  les  principaux  personnages  do 
leur  cour.  Ses  portraits  sont  remarquables  par  le  style  et 
par  la  ressemblance. 

DOUVERRET  {vé-rè)  n.  m.  Sorte  de  pomme  à  cidre. 

DOUVILLE  {H  mil.)  n.  f.  Variété  de  poire  d'automne, 
pointue  à  ses  deux  extrémités. 

DouVILLE  (Jean-Baptiste),  voyageur  et  naturaliste 
français,  né  à  Hambye  (Manche)  en  1794,  mort  à  Formigas 
I  Brésil)  en  1835.  Il  parcourut  d'abord  l'Europe,  l'Asie  et 
l'Amérique  du  Sud,  puis  se  rendit  dans  l'Afrique  équato- 
riale  en  1827.  Malheureusement  pour  Douville,  on  par\int 
à  démontrer  qu'il  s'était  attribué  l'honneur  de  découvertes 
faites  par  d'autres  et  sur  lesquelles  il  avait  eu  des  docu- 
ments inédits.  Depuis  lors,  on  ne  croit  plus  à  l'authen- 
ticité des  voyages  de  Douville,  dont  l'ouvrage  a  paru 
en  1835.  sous  le  litre  de  :  Voyage  au  Congo  et  dans  l'Afrique 
équinuxiale. 

DOUVILLEINA  {vi-llé  [Il  mil.]  —  de  Douville,  n.  d'un  na- 
tural.)  11.  f.  Paléont.  Genre  de  niolluscotdes  brachiopodcs, 
fiiniillo  dt's  strophoménidés,  comprenant  des  coquilles 
arrondies  en  demi-cercle,  coupées  carrément  en  arrière, 
avec  pseudo-dellidium  étroit  et  chai'nière  crénelée.  (La 


829 

donvilleina  Duterlrci  est  lo  t^po  de  co  fîpnro  propre  an 
terrain  dûvoiuon.  No  pas  couibndre  avec  douvuleia,  sous- 
genre  d'actsponinn  [mollusque  gastéropodo],  fossile  daas  lo 
tertiaire.) 

Douvres,  ville  d'Anglotorro  (comté  do  Kent),  sur  lo 
Pas-do-Calais  ;  33.420  hab.  Douvres,  que  los  Romains 
nommaient  Dubrx,  d'où  l'anglais  a  fait  Dover,  est  très  an- 
cienne; d'abord  forteresse  romaine,  puis  l'un  des  cinq  ports 
anglais,  elle  fut  plusieurs  fois  assiégée  dans  los  grandes 
guerres  nationales.  Do  co  passé  elle  oH'ro  lo  curieux  ré- 
sumé dans  son  château,  qui  réunit  tous  les 
styles  d'architecture  militaire,  depuis  l'épo- 
que romaine  jusqu'au  xvi»  siècle.  Aujour- 
d'hui, c'est  lo  grand  port  do  transit  des  voya- 
geurs entre  la  France  et  rAnglc?terre.  Elle 
est   située  à  id  kilomètres  do  Calais. 

Douvres  ou  Douvres-la-déh- 

VRANDE,  cli.-l.  do  canton  du  Calvados,  arr. 
ot  a  11  kilom.  de  Caen,  dans  le  ravin  do  la 
Douvrc  ;  1.648  hab.  Ch.  de  f.  de  Caen  à  la 
mer.  Fabriques  de  dentelles,  do  chapelots 
ot  de  fleurs  artificielles.  La  tour  de  l'église, 
très  remarquable  et  fort  élégante,  date  du 
XII"  siècle.  Prés  de  là  se  trouve  le  hameau 
do  la  Délivraudo.  (V.  Délivrandr  [La].)  —  Le 
canton  a  19  comm.  et  11.898  hab. 

■   Douvres  (Thomas  de),  prélat  anglais, 

né  à  Bayeux  en  1027,  mort  en  liOO.  Il  quitta 

Bayeux    pour    devenir  archevêque  d'York, 

sur  la  proposition  do  Guillaume  le  Conc^ué- 

rant.  On  a  de  lui  un  recueil  de  chants  ecclé- 

siasti([ues,   intitulé   De   modo  psnllendi  sive 

cantandi  (De  la  manière  de  psalmodier  et  de  chanter),  qui 

fut  adopté  dans  plusieurs  églises  d'Angleterre. 

DOUVRIER  (Louis),  érudit  français,  né  en  Languedoc, 
mort  à  Paris  en  1680.  C'était  un  hommespirituel  et  instruit, 
qui  acquit  une  certaine  réputation  par  l'art  avec  lequel 
il  savait  composer  des  devises.  Il  est  l'auteur  de  la  célè- 
bre devise  de  Louis  XIV  :  JSec  pltiribtis  impar  (non  inégal 
même  à  plusieurs),  placée  au-dessus  d'un  soleil. 

DOUVRIN,  comm.  du  Pas-de-Calais,  arr.  et  à  16  kil. 
de  Béthune,  non  loin  du  canal  do  la  Bassée;  2.730  hab. 
Ch.  de  f.  Nord.  Houille.  Fabriques  de  sucre  et  de  noir  ani- 
mal, brasseries,  briqueteries. 

DOUX,  DOUCE  {doit,  douss  —  du  lat.  dulcis,  même  sens) 
adj.  Qui  a  une  saveur  sucrée  :  Doux  comme  le  miel.  Des 
fruits  DOUX.  Il  Fade  ou  pou  relevé,  par  opposition  à  SALÉ 
ou  ÉPicÉ  :  Plat  trop  DOUX,  auquel  il  manque  du  sel. 

—  Par  anal.  Qui  a  une  odeur  légère  et  agréable  :  Le 
DOUX  parfum  de  la  rose.  Il  Faible  et  agréable,  en  parlant 
d'un  son  :  Les  doux  accents  du  rossignol,  it  Affaibli  et  agréa- 
ble, en  parlant  de  l'éclat  ou  de  la  couleur  :  Une  lumière 
DOUCE.  Le  vert  doux  des  premières  feuilles,  il  Tendre, 
moelleux  et  agréable  au  toucher  :  Doux  comme  du  velours. 

—  Qui  produit  sur  les  sens  une  impression  agréable 
sans  êtro  vive  :  L'n  noux  sommeil. 

—  Tempéré,  en  parlant  de  l'air  ou  du  temps  :  La  cha- 
leur douce  du  printemps.  \\  Tiède  et  léger,  en  parlant  du 
vent.  Il  Rare,  faible  et  tiède,  en  parlant  de  la  pluie. 

—  Qui  n'est  ni  brusque,  ni  heurté,  ni  escarpé  :  Pente 
douce.  Escalier  très  doux,  ii  Qui  a  des  mouvements  sui- 
vis, non  saccadés  :  Cheval  doux  à  jnonter.   Voitui'e  bien 

DOUCE. 

—  Modéré,  qui  n'est  pas  exagéré  :  Prix  doux. 

—  Fig.  Qui  produit  sur  l'âme  uno  impression  agréable 
et  tranquille  :  La  voix  d'un  ami  est  douce  au  cœur  de  celui 
qui  soufre,  il  Calme,  tranquille  :  Mener  une  vie  douce. 

—  Bon,  affable,  indulgent,  paisible,  soumis  :  Soyez  doux 
et  indulgent  à  tous.  Il  Tendre,  inspiré  par  l'amour:  Tenir 
de  doux  propos.  Se  faire  les  yeux  doux.  S'f'crir-e  des  billets 
DOUX.  11  Qui  exprime,  qui  caractérise  la  douceur,  qui  est 
inspiré  par  une  disposition  bienveillante  de  l'âme  :  Un 
air  DOUX.  Un  doux  sourire,  ii  Innocent,  inoffensif,  on  par- 
lant des  choses  :  Une  douce  gaieté. 

—  Loc.  div.  Eau  douce.  Eau  qui  contient  peu  ou  point 
de  sel,  par  opposition  aux  eaux  salées  :  Le  poisson  d'KW] 
douce  est  plus  fade  que  le  poisson  de  mer.  ii  Marin  d'eau 
douce,  Mann  qui  n'a  navigué  que  sur  les  fleuves  ou  qui 
n'a  fait  en  mer  que  de  très  petits  voyages.  (Se  dit  souvent 
par  ironie.)  il  MiUlecin  d'eau  douce,  Méde(!m  qui  n'admi- 
ni^stre  que  des  remèdes  très  peu  éuergiquos.  ii  l'aire  doux. 
Faire  un  temjis  doux,  agréable,  ii  Pop.  Se  la  couler  douce, 
Vivre  sans  souci,  agréablement,  il  Vin  doux,  Jus  de  raisin 
qui  n'a  pas  encore  fermenté,  ii  Amande  douce.  V,  amande. 

Il  Glanas  doux,  Glands  comestibles. 

—  B.-arts.  Léger,  moelleux,  touché,  indiqué  plutôt  que 
marqué. 

—  Gramm.  Co?i.Ton7ic  </oi(C(?  ou  simplem.  i^owcc,  Consonne 
muette  plus  facile  à  prononcer  :  Le  b,  le  g  et  le  d  sont  les 
muettes  douces  de  l'alphabet  grec. 

—  Tochn.  Kn  T.  de  métal!.,  Malléable,  ductile,  qui  n'est 
pas  aigre  et  cassant  :  Le  fer  noux  est  employé  dans  les 
électro-aimants,  il  Mine  douce  ot  substantiv.  Douce,  Mine  do 
for  doux.  Il  Lime  douce.  Lime  dont  los  dents  sont  moins 
saillantes  ot  lo  travail  plus  délicat. 

—  Substantiv.  Personne  douce  :  Faire  le  noux,  la  douce. 

—  A  la  douce,  Tout  ■loucomont  ;  ni  bien  ni  mal.  Il  Cri  dos 
marchands  <le  fruits  dans  les  ruos  do  Paris,  et  particu- 
lièrement des  marchands  do  cerises  douces. 

—  n.  m.  Genre  doux  :  Le  grave  et  le  doux.  "V.  plus  bas. 
(Allus.  littér.) 

—  Fam.  Liqueur  douce,  sucrée  :  /?0(Ve(/wDOUXe^rfuFORT. 

—  Hist.  Les  doux.  Partisans  do  la  France,  dans  les 
dissensions  intestines  qui  eurent  lieu  au  xvni*  siècle. 

—  Adverbialem.  Lontcmont.  il  Sans  emportement,  il  A 
voix  basse  et  lento,  ii  Avec  légèreté,  ii  Filer  doux,  Se  lais- 
ser mener,  so  soumettre  humblement,  ii  Avaler  doux  comme 
/ai^.  Recevoir  avec  une  humblo  résignation,  no  pas  mon- 
trer le  moindre  ressentiment. 

—  Loc.  interj.  ;  Tout  doux!  Doucement!  halto-là  !  pas 
si  vite  !  no  vous  emportez  pas  ! 

—  Al.LUH.   MTTKR.    : 

PdNflfir  <lu  Kr;ivp  au  doux,  du  plaisant  au  8<;viro, 
Vers  do  Boiloau.  V.  r.uAvi:. 

—  Syn.  Doux,  suave.  Dou.r  s'appli(|UO  proprement  au 
goftt,  et  suave  à  l'odorat;  mais,  dans  une  acception  plus 
étendue,  doux  marque  on  général  co  qui  plait  par  rabsenc-o 
do  toute  rudesse,  ot  suave  exprime  uno  douceur  toute 
particulière,  (juclquo  chose  de  plus  fln,  de  jilus  délicat. 


DOUVRES 


DOV 


—  Anton.  Acerbe,  9cro,  acrimonieux,  amer,  3pre, 
austère,  brutal,  coriace,  cru,  cruel,  dur,  farouche,  har- 
fineux,  impitoyable,  implacable,  inclément,  inexorable, 
iiitlexible,  inhumain,  insensible,  intraitable,  raboteux, 
revôche,  rigoriste,  rigoureux,  rude,  rugueux,  sévère. 

Doux  pays,  peinture  décorative  de  Puvis  de  Cha- 
vanuos,  qui  liyura  au  Salon  de  1S82  et  orne  riiôtol  de 
Léun  Honnat.  —  Klle  représunto  un  coin  do  cote,  qu'ombra- 
gent des  orangers  chargés  de  fruits  et  que  baignent  les 
flots  d'une  mer  azurée;  on  y  voit  des  groupes  de  femmes 


Doux  pays,  d'après  Pavis  de  Chavannes. 

et  d'enfants.  Le  doux  pays,  c'est  le  pays  idéal  où  la  chi- 
mère des  poètes  aime  à  se  poser.  Cette  page  est  uno  des 
plus  pénétrantes  de  l'art  idéaliste  de  Puvis  de  Chavanncs. 

DOUX-AGNEL  [dou-za-gnèV  [gn  mil.])  n.  m.  Variété  nor- 
mande de  pomme  à  cidre,  il  On  l'appelle  encore  doux-à- 
l'agnel. 

DOUX-AUX-GUÊPES  [dou-zô-ghêp')  n.  m.  Variété  nor- 
mande de  pomme  à  cidre. 

DOUX-BALLON  {dou-ba-lon)  n.  m.  Variété  de  pomme  à 
cidre. 

DOUX-VERT  [dou-vèr')  n.  m.  Variété  de  pomme  à  cidre, 
que  l'on  cultive  dans  une  grande  partie  de  l'ouest  de  la 
France. 

DOUZAIN  [zin  —  pour  douzein  ;  de  douze)  n.  m.  Numism. 
Ancienne  monnaie  de  France,  tjui  valait  douze  deniers. 
Il  Fam.  Avoir  du  douzain,  Etre  riche.  (Vieux.) 

—  Comm.  Douze  jeux  de  cartes,  il  On  dit  plus  souvent 

DOUBLE  sixain. 

—  Coût.  Dans  certaines  provinces  et  particulièrement 
dans  le  Berry  et  l'Anjou,  Cadeau  de  noces  que  l'on  fait 
à  une  mariée,  et  qui  consiste  en  douze  pièces,  douze 
douzaines  ou  douze  centaines  de  pièces  d'or  ou  d'argent. 

—  Littér.  Pièce  de  poésie  de  douze  vers. 

—  Encycl.  Numism.  On  commença  à  fabriquer  des  dou- 
zains  sous  le  règne  de  François  I",  en  remplacement  des 
grands  blancs,  et  l'on  fit  de  même  des  sixains,  pour  rem- 
placer les  petits  blancs.  On  ne  frappa  que  des  douzains 
dans  les  règnes  suivants.  Cette  monnaie  ne  tarda  pas  à  se 
confondre  dans  la  circulation  avec  les  sols,  dont  elle  avait 
la  valeur  nominale,  mais  dont  elle  différait  par  la  valeur 
réelle.  Louis  XI'V  ordonna  qu'on  ne  pourrait  être  forcé 
d'accepter  du  douzain  en  payement  pour  une  somme 
supérieure  à  dix  livres. 

DOUZAINE  {zèn'  —  pour  douzein  ;  do  douze)  n.  f.  Nombre 
de  douze,  assemblage  d'obiots  de  môme  nature  au  nombre 
de  douze  :  Une  douzaine  de  mouchoirs,  n  Nombre  indéter- 
miné, douze  environ  :  S'absenter  une  douzaine  de  jours. 

—  Admin.  Dans  les  îles  Normandes,  Conseil  administratif 
do  douze  membres  élus. 

—  Comm.  Ancien  drap  d'Angleterre  assez  grossier. 

—  Gramm.  Pour  co  qui  regarde  le  mot  douzaine  suivi 
de  la  préposition  de  et  d'un  substantif  plurieL  v.  la  note 
du  mot  coli.ectie. 

—  Techn.  Dans  l'art  du  batteur  d'or.  Réunion  de  douze 
pesos,  série  do  coups  do  marteau  qui  se  frappent  immé- 
diatement l'un  après  l'autre,  et  (|ui,  suivant  lo  genre  de 
travail  à  exécuter,  sont  au  nombre  de  432  ou  do  8G1.  ii  Nom 
donné,  dans  les  fabriques  de  pipes,  ù  la  réunion  de  quinze 
rouleaux  ou  de  quinze  pipes. 

—  Loc.  fam.  À  la  douzaine.  Se  dit  d'une  personne  com- 
mune ou  sans  mérite,  d'un  objet  sans  valeur  :  Un  peintre 
k  LA  douzaine.  Un  roman  k  la  douzaine,  il  //  ne  s'en  trouve 
pus  à  la  douzaine.  On  n'en  trouve  pas  treize  à  ta  douzaine. 
Il  ne  s'en  trouve  pas  communément. 

DOUZE  (du  lat.  duodecim,  mémo  sens)  adj.  numér.  card. 
Dix  ot  doux  :  il  y  a  douzk  mois  dans  l'année. 

—  Pièce  de  douze.  Artill.  Pièce  de  canon  dont  lo  boulet 
pesait  douze  livres. 

—  adj.  numér.  ord.  T)ou?Ààmo:  Article  Douze.  Page  douze. 
Louis  Douze.  Charles  Douze. 

—  n.  m.  Nombre  do  douze  unités  :  Dix  et  deux  font 
DOUZE.  Il  Numéro  douze  :  .\  la  roulette,  le  doozu  est  rouge. 

11  Douzième  jour  du  mois  :  Partir  le  douzk. 

—  Hist.  relier.  Les  douze,  Los  douze  apôtres. 

—  Libr.  7Vc(;e-(/ou;e  (que  l'on  écrit  13/12),  Marché  par 
lequel  on  livre  gratis  à  l'acheteur  un  treizième  exem- 
plaire, en  plus  des  douze  dont  il  paye  lo  prix. 

—  Mus.  Douze-huit.  Douze-quatre,  Douze-seize,  Nom  de 
trois  espèces  de  mouvements,  qui  sont  des  décomposi- 
tions du  six-huit  ot  du  trois-quatre. 

—  Techn.  Douze-en-dix,  Nom  donné  par  los  dessina- 
teurs do  tissus  au  papier  de  miso  en  carte,  dont  chacun 
dos  grands  carreaux  a  sa  base  divisée  on  douze  parties  et 
sa  hauteur  en  dix.  u  Adjeciiv.  :  Papier  douzb-en-dix. 

—  Typot,'r.  In-douze.  V.  co  mot  à  son  ordre. 

Douze  Tablos  (loi  dks),  loi  rédigée  A  Rome  par  les 

décemvirs,  et  adopiéo  on  303  ot  30»  de  Romo,  dans  les 
comicos  par  centuries.  Cotte  législation  fut  regardée  par 
los  Romains  comme  fondamentale  pour  leur  droit,  ot  ne 
fut  jamais  formoUomenl  abrogée;  il  n'en  rosto  aujour- 
d'hui que  dos  fragments  épnrs  dans  les  écrits  dos  juris- 
consultes ot  des  autres  écrivains;  mais  des  autours  mo- 
dernes: Jacques  Godofroy.  Haubold.  Dirksen(  182»),  SchooU 
(1806),  ont  tenté  do  rétablir  le  texte  nrimilif  dans  son  on- 
somlîlo.  La  loi  dos  Douze  Tables  fut  édictéo  ù.  la  suite  dos 


réclamations  des  tribuns  du  peuple,  qui  demandaient  la 
codification  du  droit  coutumier.  Ils  obtinrent  la  nomina- 
tion do  décemvirs.  <|ui  furent  chargés  de  ce  travail.  Cette 
commission  publia  d'abord  dix  tables  de  lois,  auxquelles  on 
en  ajouta  doux  autres,  l'année  suivante.  La  loi  des  Douze 
Tables  est  surtout  un  code  de  droit  privé;  elle  contient 
aussi  (juelques  règles  de  droit  pénal  et  do  droit  religieux. 

Douze  triomphes  des  douze  apôtres  (lks),  im- 
mense composition  du  poète  espagnol  Juan  do  Padilla 
(14G8-I518),  connu  aussi  sous  le  surnom  d'el  Cnrtujano,  le 
Chartreux.  C'est  un  des  plus  anciens  monuments  do  la  lit- 
térature espagnole,  et  la  versitication,  si  l'on  tient  compte 
du  temps,  en  est  extraordinairement  riche  ot  facile;  on 
y  relève  quelques  imitations  maladroites  do  la  Divine 
'Comédie. 

Douze  (commission  des),  commission  fondée  par  la 
Convention  nationale,  et  qui  garda  lo  pouvoir  du  18  au 
31  mai  1793.  Elle  fut  formée  sur  la  proposition  des  giron- 
dins et  chargée  d'assurer  la  tranquillité  publique  et  de 
surveiller  les  décrets  rendus  par  la  Commune  de  Paris. 
Ses  membres,  choisis  parmi  les  députés  de  la  Gironde, 
étaient  :  Boyor-Fonfrède,  Rabaut-Saint-Etienno,  Kervélé- 
gan,  Saint-Martin,  Vigée,  Gomaire,  Bergoeing,  Boileau, 
Slollevaut,  H.  Larivièrc,  Gardien  et  Bertrand.  Malheureu- 
sement: cette  commission,  maladroitement  violente,  lança 
des  mandats  d'amener  contre  Michel,  Marine,  adminis- 
trateurs de  police,  et  contre  Hébert;  elle  prétendait  sur- 
veiller les  comptes  des  sections,  requérir  elle-même  la 
force  armée.  La  Commune  se  plaignit  à  la  Convention, 
qui  cassa  la  commission  des  Douze  (27  et  31  mai).  Les 
douze  députés  qui  en  avaient  fait  partie  furent  suspendus. 

Douze  (la),  rivière  des  départ,  du  Gers  et  des  Landes, 
branche  mère  de  la  jMidouze.  V.  Midouze. 

Douze  (La),  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  17  kilom. 
de  Périgueux;  904  hab. 

DOUZE-DIEUX  (rf/-e(()  n.  m.  Nom  vulgaire  du  d^deca- 
theon  meadia,  cultivé  comme  plante  d'ornement. 

DOUZENIER  [ni-è  —  rad.  douzaine)  n.  m.  Dans  les  îles 
Normandes,  Membre  du  conseil  administratif  appelé  Dou- 
ziiint. 

DOUZIÈME  (rad.  douze)  adj.  numér.  ord.  Qui  est  immé- 
diatement après  le  onzième  :  Décembre  est  le  douzième 
mois  de  l'année. 

—  Substantiv.  Personne  qui  occupe  le  premier  rang 
après  le  onzième  :  Etre  la  douzième  de  sa  classe. 

—  n.  m.  Douzième  partie  :  Hériter  pour  un  douzième. 
Il  Douzième  jour  du  mois  :  Arriver  le   douzième  Janvier. 

(On  dit  aujourd'hui  :  Le  douze.) 

—  Féod.  Droit  de  douzième  et  de  sixième.  Droit  que  les 
comtes  de  Hainaut  percevaient  sur  les  serfs  affranchis 
par  eux,  et  qui  était  de  douze  deniers  pour  les  hommes, 
de  six  pour  les  femmes. 

—  Fin.  Douzièmes  provisoij'es.  V.  la  partie  encycl. 

—  Mus.  Intervalle  de  douze  sons  et  do  onze  degrés  con- 
joints; octave  de  la  quinte. 

—  E^"CTCL.  Fin.  Douzièyncs  provisoires.  On  appelle  ainsi 
un  expédient  financier  à  l'aido  duquel,  en  attendant  le 
vote  du  budget,  on  assure  le  recouvrement  des  impôts  et 
la  marche  des  services  publics  par  période  mensuelle. 
Les  douzièmes,  basés  sur  les  perceptions  et  les  dépenses 
autorisées  par  la  précédente  loi  do  finance,  doivent  être 
votés  par  les  Chambres,  comme  le  budget  lui-même.  Us 
sont  les  conséquences  des  lenteurs  léj^islatives,  qui  no 
permettent  pas  toujours  la  promulgation  de  la  loi  de 
finance  avant  le  l"  janvier,  point  de  départ  du  nouvel 
exercice. 

DOUZIÈMEMENT  adv.  En  douzième  lieu  :  Dixièmement, 
onzièmement,  douzièmement. 

DOUZIL  n.  m.  Techn.  V.  doisil. 

DOUZILLAC,  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  22  kil, 
de  Ribérac,  près  de  l'Isle;  1.007  hab.  Terres  réfractaires, 
oignons,  poteries. 

DOUZY,  comm.  du  dép.  des  Ardennes,  arr.  ot  à  8  kilom. 
do  Sedan,  au  confluent  de  la  Magne  avec  la  Chiers; 
1.397  hab.  Cil.  do  f.  Est.  Fabrique  de  sucre,  draps.  Los 
rois  do  la  première  et  de  la  seconde  race  y  avaient  un 
palais.  Pépin  et  Cbarlemague  y  ont  séjourné.  Deux  conciles 
se  sont  tenus  à  Douzy.  Lo  premier  s'ouvrit  le  5  août  871  : 
Ilinomar,  évéque  de  Laon,  y  fut  déposé;  lo  deuxième, 
réuni  lo  13  juin  874,  s'occupades  mariages  incestueux. 

DoV,  Dow  ou  DOU  (Gérard),  peintre  hollandais,  QÔ 
ot  mort  à  Loydo  (1613-1675).  Gérard  Dov  était  fils  d'un 
vitrier.  Déjà  en  possession  do  l'art  du  dessin,  il  entra  à 
l'école  de  Rembrandt,  à  Amsterdam,  où  il  resta  trois  ans. 
Il  s'adonna  d'abord  à  la  pointure  do  portraits.  Puis  il  se 
consacra  à  représenter  des 
scènes  do  la  vie  domesliquo 
les  plus  simples,  quelque- 
fois les  plus  triviales.  Ses 
tableaux  se  recommandent, 
d'ailleurs,  par  de  rares  qu;i 
lités.  Dov  possède  a  un  hau 
degré  le  sens  do  Kcmbrano 
pour  lo  pittoresque  et  les 
charmes  délicats  du  clair-ob- 
scur, et  joint  ù.  ces  qualités 
une  précision  do  facture  sans 
exemple.  La  Femme  hydropi- 
que, du  Louvre,  passe  i  bon 
droit  pour  son  chrf-d'œuvre. 

Gérard  Dov  a  produit  envi- 
ron deux  coatt  tableaux.  Les 
plus  connus  sont  :  au  Lou- 
vre, ta  Lecture  de  la  IHblc,  la 
Cuisinière  /inllandaise,  \'Epi~ 
cière  de  village,  lo  Trompette, 
uno  Femme  accrochant  un 
coq  à  une  fenêtre,  lo  Peseur 

d'or,  VArractieur  de  dents,  lAiguière  d'argent,  lo  Portrait 
du  peintre,  etc.;  A  Amsterdam,  l'Ecole  du  soir,  uno  Jcuuû 
fille  à  sa  fenêtre  avec  une  lampe  à  ta  main,  un  Ermite  en 
prière  ot  les  portraits  du  bourgmestre  Piorro  Vau  dor 
Svorf  ot  do  sa  femmo;  ù  La  llayo,  la  Jeune  Ménagth^  ow 
la  Cûr(.îCiisw(HÎ58),  et  uno  Femme  A  sa  fenêtre  avec  une 
lamne  à  ta  main;  au  musée  Van  dor  Hoop.  A  Amstordain, 
la  Dèvideuso  (1053)  ;  à  Uotterdam,  la  DcnidliUro ;  à  Drosdo, 


G^rarJ  Dov. 


DOVALLE  —   DOYÈRE 

la  Dèvideiise,  le  Dentiste,  la  Grappe  de  raisin,  une  Jeune 
fille  arrosant  une  plante,  l'Atelier  de  Gérard  Dov,  la  Mère 
(te  Gérard  Dov  lisant,  \e  Vieux  maître  d'école  taillant  sa 
pltane,  un  Ermite,  la  Madeleine  repentante,  etc.  ;  à  Munich, 
le  Charlatan  {1652),  la  Marchande  de  crêpes,  la  Marchande 
de  (égumes,  la  Pâtissière,  une  Darne  à  sa  toilette,  une  Vieille 
femme  nettoyant  la  tête  d'an  enfant,  la  Peleiise  de  pommes, 
trois  Ermites  en  prière,  le  portrait  de  l'artiste,  le  Depas 
de  la  fileuse.  etc.  ;  à  Vienne,  le  Médecin  aux  urines  (1653), 
et  une  Vieille  femme  arrosant  un  pot  de  qij-o/lées  ;  au  musée 
de  Copenhague,  la  Consultation  ou  le  Marchand  d'on-iétan 
et  une  Jeune  fille  regardant  dans  la  rue;  au  musée  de 
l'Ermitage,  un  Homme  en  turban  occupé  à  lire,  la  Mar- 
chande de  harengs,  le  Philosophe,  VAlchii7ii$te.  un  Baigneur 
et  deux  baigneuses,  etc.;  dans  la  galerie  Lichtenslein,  à 
Vienne,  les  Bulles  de  savon;  à  la  National-Gallery,  le  Bi- 
bliomaiie. 

DOVALLB  (Charles),  poète  français,  né  à  Montreuil- 
Bellay  (Maine-et-Loire)  en  1807.  mort  en  1S29.  II  se  rendit 
à  Paris  en  1828,  et  s'y  fit  inscrire  au  barreau.  Ayant  écrit 
quelques  lignes  do  critique  théâtrale,  dans  lesquelles  le 
directeur  des  Variétés,  Mira,  vit  une  insulte  à  son  adresse, 
un  duel  eut  lieu  au  pistolet,  et  Dovalle  tomba,  tué  raide. 
Ses  amis  publièrent  ses  poèmes  (au  nombre  de  trente- 
septl,  sous  le  titre  de  le  Sylphe  (1830),  avec  une  lettre 
de  Victor  Hugo.  Les  ouvrages  de  Ch.  Dovalle  sont  d'une 
inspiration  mélancolique  et  tendre,  légèrement  efféminée, 
«c  enfantine  parfois  «  ;  la  forme  est  d'une  harmonie  douce 
et  molle.  —  Eu  1S98,  un  buste  fut  élevé  au  poète,  dans  sa 
ville  natale. 

DOVE  (Heinrich  Wilhelm).  physicien  allemand,  né  à 
Liegnitz  (Silésie)  en  1S03,  mort  *à  Berlin  en  1879.  Il  fut 
professeur  à  Berlin,  membre  de  l'académie  des  sciences 
et  directeur  de  tous  les  observatoires  de  Prusse.  Dove 
s'est  surtout  occupé  d'électricité  et  do  météorologie.  On 
lui  doit  la  fondation  de  l'Institut  royal  de  météorologie  de 
Berlin,  qu'il  dirigea  jusqu'à  sa  mort.  Citons,  parmi  ses  mé- 
moires: Des  mesures  et  de  l'art  de  jyïesurer  (1835);  Recher- 
ches météorologiques  (1837);  Traité  sur  les  vai'iations  non 
périodiques  de  la  distribution  de  la  chaleur  sur  la  surface 
de  la  terre  (1840-1847);  Tables  de  température  (1848):  De 
l'électricité  (1848);  Exposition  des  phénomènes  de  la  cha- 
leur (1856-1869);  la  Loi  des  orages  (1857),  ouvrage  traduit 
en  français  et  en  anglais;  Etudes  optiques  (1859);  les 
Orages  des  zones  tempérées  (1863);  les  isothermes  mensuels 
et  annuels  dans  la  projection  polaire  (1864);  la  Période 
glaciaire,  le  Fœhn  et  le  Siroco  {ISG7);  le  Fœhn  en  Suisse 
(1868);  le  Mouvement  circulaire  de  l'eau  à  la  surface  du 
globe  (1866). 

DoVE  (Alfred  "W'ilhelm),  écrivain  allemand,  fils  du  pré- 
cédent, ne  en  1844.  Il  fit  d'abord  du  journalisme,  puis  de- 
vint, en  1874,  professeur  d'histoire  à  Breslau  et,  en  1884,  à 
Bonn.  Nous  citerons,  parmi  ses  ouvrages  :  les  Forster  et  les 
Humboldt  (Leipzig,  ISSl);  Histoire  de  l' Allemagne  au  siècle 
de  Frédéric  le  Grand  et  de  Joseph  11  (Gotha,  1883);  etc. 

Dover,  ville  des  Etats-Unis  (Delaware),  sur  le  John's 
Creek,  à  6  kilom.  de  son  embouchure  dans  la  baie  de  De- 
laware  ;  3.100  hab.  Commerce  de  cuirs,  de  laines  et  do 
farines.  Ch.-l.  du  comté  de  Kent.  —  Ville  des  Etats-Unis 
Etat  de  ISew-Harapshire),  sur  le  Cocheco,  affluent  de  la 
Piscataqua  ;  13.000  nab.  Grosse  quincaillerie.  Aux  environs, 
fabriques  de  tissus  de  coton.  Ch.-l.  du  comté  de  Slrafford. 

Dover.  Biogr.  v.  Ellis. 

DOVERCOURT,  bourg  d'Angleterre  (comté  d'Essex),  à 
l'embouchure  du  fleuve  côlier  Stour;  2.730  hab. 
DoviZIO.  Biogr.  V.  BiBBiENA. 

Dow  (Alexandre),  orientaliste  écossais,  né  à  Crieff 
(comté  de  Perth),  mort  à  Bhagalpour  en  1779.  Il  partit 
pour  les  Indes,  obtint  par  la  suite  le  grade  de  lieutenant- 
colonel,  et  se  fît  remarquer  par  ses  travaux  littéraires. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  des  traductions  de  l'His- 
toire de  l  fndoustan  de  Ferishta  (1768-1772)  ;  On  the  origîn 
and  nature  of  despoiism  in  Hindostan;  an  Enqairy  into  the 
State  of  Bengal;  et  deux  tragédies  :  Zingis  (1769)  et 
Sethona  (1774). 

DOWDEN  (Edward),  poète  et  critique  anç:!ais.  né  à 
Cork  en  1843.  Il  professa  la  littérature  à  Dublm,  Oxford, 
et,  depuis  1893,  à  Cambridge.  Les  principaux  ouvrages  de 
cet  écrivain,  très  estimé,  sont  :  Shakspeare  et  son  esprit 
(1872)  ;  Poèmes  ;  Etudes  de  liUéralure  de  1789  à  t877  (1878)  ; 
Southey  (1879);  Correspondance  de  Southey  et  de  Caroline 
Bowles  (1881);  la  Vie  de  Percy  Bysshe  Shelley,  son  œuvre 
capitale  ;  etc. 

Dower  (poudre  de)  fdu  nom  de  celui  qui  en  établit  la 
formule],  préparation  calmante  et  sudorinque  introduite 
dans  la  thérapeutique  vers  lecommencement  du  xix' siècle 
et  contenant  4  grammes  de  chacun  des  produits  suivants  : 
extrait  d'opium  .sec,  ipécacuana,  sulfate  et  azotate  de  po- 
tasse. (S'emploie  à  la  dose  de  5  centigrammes  à  1  gramme, 
dans  le  rhumatisme  chronique  et  la  goutte.) 

DOWGIRD  (Ange),  théolo^'icn  catholique  polonais,  né 
dans  le  gouvernement  de  Mohilcv  en  1776,  mort  en  1835. 
Il  fut  nommé,  en  1809,  aumônier  du  grand  séminaire  de 
^Vilna  et  fit,  pendant  quelque  temps,  dos  cours  de  logique 
et  de  morale  à  l'université  do  cette  ville.  On  a  de  lui  un 
grand  nombre  d'ouvrages,  tous  en  polonais;  entre  autres  : 
la  Logique,  la  métaphysique  et  la  philosophie  morale 
(1821);  Exposition  des  sources  naturelles  de  la  pensée  ou 
Logique  théorique  et  pratiaue  {\9,m)\  Traduction  des  évan- 
giles et  def  épltres  des  apôtres  (1830);  etc. 

DowiCHES.  Ethnogr.  V.  Doda'ïch. 

DOWLAIS,  bourg  de  Ja  Grande-Bretagne  (pays  de 
Galles 'comté  de  Glamorgan]);  17,000  hab.  Grande  Indu- 
strie métallurgique  (160  hauts  fourneaux).  C'est  un  écart 
de  Merlhyr  Tydwill. 

DoWLAND  (Jean),  luthiste  anglais,  né  à  Westminster 
en  1562.  mort  à  Londres  en  1626,  mentionné  par  Shalc- 
speare  dans  un  de  ses  sonnets»  Il  acquit  une  renommée 
suropécnno  par  son  habileté  sur  lo  luth.  Dowland,  qui 
était  bachelier  en  musinue  do  l'université  d'Oxford,  a  pu- 
blié un  assez  grand  nombre  de  compositions  pour  le  luth, 
et  tra-luit  en  anglais  lo  Traité  de  musique  de  l'Allemand 
Ornithoparcus. 

DowN.comté  maritimodorir]andofprov.d*Ulstor),sur 
Ja  côte  nord-cBl  do  l'Ile,  entre  la  mer  d'Irlande  et  le  canal 


du  Nord  à  l'E.  et  au  N.,  le  comté  d'Anlrim  au  N.-O., 
celui  d'Armagh  à  l'O.  et  la  baie  de  Carlingford  au  S. 
Superf.  :  2.479  kilom.  carr.,  peuplés  de  224.000  liab.  Pro- 
duction de  blé,  d'avoine  et  surtout  do  pommes  déterre; 
élevage,  pèche  importante  sur  les  côtes. 

DOWNHAM,  bourg  d'Angleterre  (comté  de  Cambridge)  ; 

2.000  hab. 

DOWNHAM-MARKET,  ville  d'Angleterre  (comté  do 
Norfolk),  prés  de  l'Ouso  ;  2.500  hab.  Le  marché  de  Downham 
fut  longtemps  renommé  pour  le  beurre  connu,  à  Londres, 
sous  le  nom  de  beurre  de  Cambridge. 

DOWNINGIE  {ji)  n.  f.  Genre  de  smilacées,  comprenant 
des  plantes  à  rhizome  rampant,  à  fleurs  réunies  en  ombelle. 
(On  eu  connaît  quatre  espèces,  do  l'Amérique  boréale.) 

DOWNING-STREET,  rue  de  Londres  où  se  trouve 
l'hôtel  du  ministère  des  afl'aires  étrangères.  (Se  dit,  par 
métonymie,  pour  le  ministère  lui-même.) 

DOWNPATRIGK  ( lat.  Dunum),  ville  d'Irlande  (prov. 
d'Ulster  [comté  de  Down]),  sur  la  baie  nommée  Lough- 
Strangford;  3.130  hab.  Ancienne  résidence  des  rois  de 
rUlster;  siège  de  Tévêché  catholique  de  Down,  fondé  par 
saint  Patrick  et  réuni,  depuis,  à  celui  de  Conuor.  Centre  de 
fabrication  de  mousselines.  Cette  ville  possède  l'ancienne 
cathédrale,  fondée,  dit-on,  par  saint  Patrick,  vers  432, 
dans  laquelle  il  fut  enterré  en  491,  et  où  reposent  saint 
Colomb  et  saint  Bridget.  Aux  environs,  ruines  de  Saul- 
Abbey,  fondée,  dit-on,  par  saint  Patrick,  et  Saint-Patrick's 
Wells,  sources  très  fréquentées. 

DOWNS,  nom  porté  par  deux  chaînes  de  collines  créta- 
cées de  l'Angleterre  méridionale  :  les  North  Downs  et  les 
South  Downs,  courant  d'O.  en  E.  (les  North  Downs,  à  tra- 
vers le  Hampshire  et  le  Surrey  ;  les  South  Downs,  à  tra- 
vers le  Sussex.) 

DOWNTON,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Wilts),  sur 
l'Avon  ;  3.430  hab.  Tanneries  et  malteries.  Près  de  là, 
TraCalgar-House,  donnée  par  la  nation  anglaise  aux  héri- 
tiers de  Nelson. 

DOXAPATRES  ou  DOXOPATRES  (Jean),  rhéteur  by- 
zantin. Originaire  de  Sicile,  il  vécut  surtout  à  Constanti- 
nople,  dans  la  première  moitié  du  xi"  siècle.  On  a  de  lui  des 
Homélies  sur  Aphthonios,  des  Prolégomènes  à  la  rhétorique. 
des  commentaires  sur  les  fragments  d'Hermogène,  qui 
doivent  quelque  valeur  aux  emprunts  que  fait  l'auteur  aux 
commentateurs  anciens.  —  Un  autre  Doxopatres  (A"(7j 
vécut  dans  la  première  moitié  du  xii*^  siècle,  d'abord  à  Pa- 
lerme,  où  il  fut  archimandrite  d'un  monastère,  puis  à  Con- 
stantinople,  où  il  devint  nomophylax  de  l'empire.  Il  reste 
de  lui  une  notice  des  patriarcats,  métropoles  et  évéchés, 
qu'il  composa,  en  1143,  à  la  demande  du  roi  Roger  II  de 
Sicile,  et  qui  est  un  document  important  pour  la  géogra- 
phie ecclésiastique. 

DOXAT  (Nicolas),  général  suisse,  né  à  Yverdon  en 
16S2,  mort  en  1738.  Il  servit  la  Hollande  et  l'électeur 
palatin,  se  battit  sous  les  ordres  du  prince  Eugène,  et  fit 
une  campagne  contre  les  Turcs.  Chargé  do  la  défense  de 
Belgrade  en  1737,  il  fut  attaqué  par  des  forces  supé- 
rieures, et  dut  capituler.  Ses  ennemis  le  firent  traduire 
devant  un  conseil  de  guerre,  qui  le  coudanina  à  mort. 

DOXOLOGIE  (Ji* —  dugr.  (/ox«.  gloire,  et  /of/os,  discours) 
n.  f.  Liturg.  Ou  appelle  de  ce  nom  le  Ghria  in  cxcelsis  de 
la  messe,  le  petit  verset  Gloria  Palri,  etc.,  qui  termine 
chaque  psaume,  et  enfin  la  dernière  strophe  des  hymnes, 
laquelle  est  consacrée  à  glorifier  les  trois  personnes  de  la 
Trinité.  Il  Manifestation  glorieuse  de  Jésus-Christ. 

DOXOLOGIQUE  {Jik')  adj.  Qui  a  rapport  à  la  doxologio. 

DOYAGUË  (Manuel-José),  prêtre  et  compositeur  espa- 
gnol, né  et  mort  à  Salamanquo  (1755-1842),  fut  enfant  de 
chœur  à  la  cathédrale  de  cette  ville,  y  fit  son  éducation 
musicale  et  en  devint  le  maître  de  chapelle  (1781).  Il  écri- 
vit pour  le  service  de  son  église  une  immense  quantité  de 
compositions.  Entre  toutes  ses  compositions,  on  cite  un 
Magnificat  à  huit  voix  avec  orchestre  et  orgue  et  une 
messe  à  8  voix  et  orchestre.  Un  tombeau  en  marbre  lui  a 
été  élevé,  dans  la  cathédrale  de  Salamanque. 

DOYAT  (Jean  de),  homme  d'Etat  français,  né  au  châ- 
teau de  Doyat  (Auvergne),  entre  1440  et  1445,  mort  dans  le 
royaume  de  Naplesen  1495.  Serviteur  dévoué  de  la  personne 
et  de  la  politique  de  Louis  XI,  Doyat  contribua  àcombattro 
la  maison  de  Bourbon  comme  bailli  de  Montferrand  et  gou- 
verneur d'Auvergne.  Appelé  au  conseil  du  roi  par  Louis  XI 
(1482),  il  subit,  après  la  mort  de  ce  prince,  les  effets  de  la 
réaction  féodale.  Condamné  à  être  fustigé  dans  tous  les 
quartiers  de  Paris,  à  avoir  une  oreille  coupée  et  la  langue 
percée  d'un  fer  rouge,  Doyat  fut  ensuite  livré  à  son  suze- 
rain, qui  lui  fit  couper  l'autre  oreille,  et  le  bannit  avec 
toute  sa  famille.  Charles  VIII,  à  sa  majorité,  ordonna  sa 
réhabilitation,  lo  nomma  grand  maître  de  l'artillerie  et  le 
chargea  do  négociations  importantes. 

DOYEN,  ENNE  idoi-yin,  en'  —  du  lat.  decanus,  dizaînier) 
n.  Personne  qui  est  la  plus  ancienne  suivant  l'ordre  de 
réception,  dans  un  corps,  dans  une  compagnie  :  La  doyenne 
des  cantinières.  Le  doyen  des  avocats,  il  Personne  plus 
âgée.  (En  ce  sens,  on  dit  souvent  doyen  d'âge.) 

—  n.  m.  Antiq.  rom.  Chef  d'un  collège,  d'une  réunion  de 
dix  personnes,  de  dix  subordonnés. 

—  Admin.  judic.  Chef  de  la  justice  à  Haïti.  Il  Doyen  de 
doyens,  Titre  du  plus  ancien  maître  des  requêtes,  dans 
les  anciens  parlements. 

—  Admin.  universit.  Titre  du  directeur  d'une  faculté  uni- 
versitaire :  Le  DOYEN  de  la  faculté  des  lettres,  de  médecine. 

—  Hist.  Doyen  des  bourgeois.  Titre  que  prenait  le  pre- 
mier des  officiers  municipaux  de  la  ville  do  Verdun. 

—  Hist.  ecclés.  V.  la  partie  cncycl. 

—  n.  f.  Supérieure  d'un  chapitre  ou  d'une  abbaye  :  Elire 

la  DOYENNE. 

^  —  Encycl.  Dr.  ecclés.  Le  titre  de  doyen  (en  lat.  decanus, 
c'est-à-dire  dizainier)  servait  à  désigner,  chez  les  Ro- 
mains, un  bas  officier  qui  commandait  dix  soldats.  L'Eglise 
en  usa  à  son  tour.  Il  fut  donné  d'abord,  dans  les  mona- 
stères, à  un  moine  qui  était  chargé  do  la  surveillance  do 
dix  do  ses  confrères.  Lors  do  la  fondation  dos  chapitres 
cathédraux  au  ix»  siècle,  on  appela  "  doyen  »  lo  prêtre  qui 
présidait  les  chanoines  au  chœur  et  occupait  le  premier 
rang  dans  toutes  les  cérémonies.  Par  extension,  on  nomme 
aussi  «  doyens  »  les  pasteurs  des  cures  les  plus  impor- 


830 

tantes.  Dans  la  plupart  des  diocèses,  les  conférences  ecclé- 
siastiques sont  présidées  par  le  doyen  ;  c'est  lui  qui  installe 
fénéralement  les  nouveaux  curés,  dans  l'étendue  de  son 
oyenné.  A  Rome,  le  président  du  collège  des  cardinaux 
porte  le  titre  do  »  doyen  du  sacré  collège  ». 

—  Admin.  univer.sit.  Dans  les  universités  françaises, 
chaque  faculté  est  administrée  par  un  doyen,  nommé  par 
le  ministre  de  l'instruction  publique  pour  trois  ans.  Le 
doyen  doit  toujours  être  pris  parmi  les  professeurs  titu- 
laires, ainsi  que  les  deux  assesseurs  qui  l'assistent  dans 
ses  fonctions. 

—  Coût.  Comme  la  charge  de  doyen  dans  l'Eglise  était 
souvent  donnée  autrefois  au  moine  ou  au  prêtre  le  plus 
ancien,  le  mot  n  doyen  »  a  peu  à  peu  acquis  une  nouvelle 
signification,  et,  dans  l'usage  courant,  il  désigne  généra- 
1  -ment  le  membre  le  plus  âgé  d'une  réunion  quelconque. 
On  nomme  doyen  d'âge  le  sénateur  et  le  député  les  plus 
avancés  en  âge  qui,  à  l'ouverture  de  chaque  nouvelle  ses- 
sion, président  le  Sénat  et  la  Chambre  des  députés,  avant 
l'élection  du  président  annuel. 

Doyen  de  Killerine  (le)  [1735-1739-1740],  roman  de 
l'abbé  Prévost.  —C'est  une  histoire  morale,  composée  sur 
les  mémoires  d'une  illustre  famille  d'Irlande.  Comme  dans 
tous  les  romans  de  Prévost,  ce  qui  domine,  c'est  l'idée 
de  la  fatalité  de  la  passion.  L'auteur  s'est  proposé  encore 
de  réunir  dans  Thistoire  de  la  famille  du  doyen  toutes 
les  règles  de  la  religion  qui  peuvent  s'accorder  avec  les 
maximes  du  monde.  Son  doyen  est  un  chrétien  d'une  ri- 
gueur poussée  d'abord  à  l'excès  ;  mais,  en  courant  le 
monde,  il  reconnaît  vite  de  quelle  nécessité  il  est,  dans  la 
société  humaine,  de  se  prêter  quelquefois  à  la  faiblesse 
d'autrui.  L'ouvrage,  dans  la  pensée  de  l'abbé  Prévost, 
devait  être  divisé  en  douze  parties,  mais  il  s'arrête  à  la 
sixième.  Le  roman  semijlo  ainsi  bien  assez  long,  malgré 
le  charme  d'un  style  aisé. 

Doyen  (Gabriel -François),  peintre  d'histoire,  ne  à 
Paris  en  1726,  mort  à  Saint-Pétersbourg  en  isoe.  Elève 
de  Carie  Vanloo,  il  obtint  de  très  bonne  heure  le  prix  de 
Home,  en  1746,  et  ne  revint  à  Paris  qu'en  1755.  L'Académie 
lui  ouvrit  ses  portes,  en  1759.  Il  présenta,  comme  morceau 
de  réception, //eôe  versant  à  boire  à  Jupiter  et  à  Junon.  Ou 
lui  confia  la  décoration  de  la  chapelle  Saint-Grégoire, 
aux  Invalides.  C'est  une  de  ses  meilleures  œuvres.  Doyen 
donna  toute  la  mesure  de  son  vigoureux  talent  dans /«/Vx?e 
des  ardents  (1767).  En  1777,  Doyen  fut  appelé  en  Russie 
par  Catherine  II,  afin  d'exécuter  les  immenses  décora- 
tions des  palais  impériaux.  Elle  le  nomma  professeur  à  son 
académie,  avec  une  pension  de  1 .200  roubles.  A  la  mort  de 
l'impératrice.  Paul  I"  lui  continua  sa  bienveillance.  L'église 
Saint-Eustache,  à  Paris,  possède  aujourd'hui,  de  lui,  la 
Mort  de  saint  Louis,  exposée  au  Salon  de  1773.  Le  Triojnphe 
d'Amphitrite  est  au  Louvre.  Ce  sont  des  œuvres  capitales. 
Un  grand  nombre  des  autres  compositions  du  peintre  sont 
en  Russie,  de  même  que  la  Mort  de  Virginie.  Bien  que  son 
éducation  se  soit  faite  dans  le  milieu  où  régnait  Vanloo 
et  qu'il  ait  eu  pour  premiers  modèles  les  tableaux  ma- 
niérés d'une  école  en  décadence.  Doyen  est  souvent  plein 
de  grandeur  et  excelle  dans  l'expression  du  sentiment:  pas- 
sionné, hardi,  c'est  un  vigoureux  tempérament  de  peintre  ; 
mais  sa  réputation  a  souffert  du  voisinage  de  David. 

Doyen  (Eugène-Louis),  chirurgien  français,  né  à  Reims 
en  1859.  Après  de  nombreuses  innovations  en  chirurgie 
générale  et  en  gynécologie,  il  établit  à  Paris,  en  1895,  une 
clinique  privée,  vite  devenue  un  centre  d'enseignement 
pour  les  cliirurgiens  français  et  étrangers.  Les  modifica- 
tions apportées  par  lui  à  presque  toute  l'instrumentation 
chirurgicale  sont  universellement  adoptées.  Chef  de  la 
nouvelle  école  chirurgicale  française,  le  D""  Doyen  a  pris, 
depuis  18S7,  une  part  active  à  presque  tous  lès  congrès 
scientifiques.  Président  d'honneur  de  la  section  de  gyné- 
cologie au  congrès  international  de  iloscou  (1897),  »  doc- 
tor  of  Laws  »  de  l'université  d'Edimbourg  (isf8),  où  il  a 
inauçuré  l'enseignement  de  la  chirurgie  par  le  cinémato- 
graphe, rapporteur  général  au  congrès  international  d'Am- 
sterdam (1899),  il  a  publié  de  nombreux  travaux  scienti- 
fiques, et  surtout  son  Traité  de  la  chirurgie  de  l'estomac 
(1895),  son  Atlas  de  bactériologie  (1897),  sa  Technique  chi- 
rurgicale (1897). 

Doyen  (théâtre),  l'un  des  plus  anciens  et  le  plus  fa- 
meux des  théâtres  de  société,  où  l'on  jouait  naguère  à 
Paris  la  comédie  bourgeoise.  Doyen  était  un  peintre  dé- 
corateur, qui  abandonna  ses  pinceaux  pour  le  théâtre. 
Dès  avant  la  Révolution,  il  avait  établi  rue  Notre-Dame- 
de-Nazareth  sa  petite  scène  d'amateurs,  qu'il  transporta 
plus  tard  rue  Transnonain  (auj.  rue  Beaubourg),  et  qui 
vécut  jusqu'aux  environs  de  1825.  Sous  l'Empire  et  sous 
la  Restauration,  ce  petit  théâtre  jouit  d'une  véritable 
vogue.  Doyen  y  jouait  souvent  lui-même.  De  nombreux 
artistes,  plus  tard  célèbres,  y  firent  leurs  premiers  essais. 
A  la  mort  de  Doyen,  son  théâtre  fut  démoli.  C'est  dans 
la  maison  où  il  était  situé  qu'eut  lieu,  quelques  années 
plus  tard,  lors  de  l'insurrection  de  1S34,  le  massacre  dit 
de  la  rue  Transnonain. 

DOYENNÉ  [doi-yê-né)  n.  m.  Dignité  de  doyen  dans  un 
chapitre,  dans  une  église  -.Etre  pourvu  d'un  doyi-:nne.  ii  Par 
ext.  Demeure  du  doyen  :  5e  i-endre  au  doyenné,  li  Circon- 
scription ecclésiastique,  soumise  à  l'inspection  d'un  doyen 
et  qui  se  confond,  lo  plus  souvent,  avec  le  canton. 

DOYENNÉ  (doi-yé-né)  n.  m.  Variété  de  poire  très  fon- 
dante. Il  Lo  poirier  qui  produit  ce  fruit. 

—  Encycl.  La  chair  du  doyenné  est  fondante  et  sucrée  ; 
sa  forme  est  presque  aussi  large  nue  longue,  avec  quel- 
ques bosses  situées  près  du  point  d'insertion  de  la  queue. 
Celle-ci  est  grosse  et  charnue.  On  distingue  le  doyenné 
jaune  ou  doyenné  blanc  [doyenné  Saint-Michel]  (maturité 
de  fin  septembre  aux  premiers  jours  d'octobre)  ;  le  doyenné 
gris  ou  doyenné  roux  (15  octobre  au  15  novembre  en- 
viron); le  doyenné  de  Bou.^soch  ou  doyenné  de  Mérode  (fin 
septembre  à  fin  octobre)  ;  le  doyenné  du  comice  (octobre 
au  commencement  de  décembre  )  ;  le  doyenné  d'hiver 
[bergamotte  de  Pâques,  bergamotte  de  Pentecôte]  (dé- 
cembre à  fin  avril)  ;  le  doycnjié  d'Alonçon  (janvier  à  mars)  ; 
le  doyenné  de  Goubault  (fin  novembre  jusqu'en  mars  et 
avril). 

DOYENNETÉ  [doi-iè-ne-té]  n.  f.  Qualité  de  doyen  d'âge. 

DoYÈRE  (Louis-Michcl-François),  naturaliste  français, 
né  à  Saint-Jcan-des-Essartiers  (Calvados)  en  1811,  mort  en 
Corso  en   I8G3,  professeur  d'iiistoire  naturelle  au  lycée 


3 


831 

Iloiiri-IV,  tlo  zoolot>io  appliijiu^o  A  ra^'rirnlturc  :Y  l'Institut 
ai;ronamiquo  ilo  Versailles,  i-iilin  i>ri)|<'ss('iif  à  I'Ml'oIo  oon- 
ii'alo  dos  arts  ot  iiiaiiiilaoluros.  <_)n  lui  doit  riiiVLMitioii  du 
tue-tei(jnes.  Dovùro  s'est  beaucoup  oeoupô  do  raiiutumio 
ot  do  la  pliysiologio  do  riiouiino  et  dos  auiiuaux. 

DOYET,  oomm.  do  l'Allier,  arr.  et  à  17  kil.do  Montluçon, 
pn>s  d'uu  sous-al'ilueiit  do  l'(Eil  ;  3.ô2l  hab.  Cil.  do  t\  Or- 
liiaus.  Mines  do  liouillo.  Chaux,  plâtre. 

DOYLE  (sir  Francis  Hastings  Charles),  j)o^to  et  écri- 
vain any:lais,  nà  ù.  Nunappleton  (comté  d'\ork)  on  1810, 
mort  en  1888.  Il  remplit  des  fonctions  administratives,  puis 
l'ut  professeur  do  poésie  à  Oxford  (1867-1872).  Il  a  publié 
dos  volumes  do  poésies;  Œiivres  diverses  (MU))  ;  Doux  de  s  ti- 
ntées [X^W]  ;  Irs-  Funérailles  du  duc  (1852);  le  Ileloiir  des 
Gardes  (IsiïG),  ot  des  Conférences  sur  la  poésie  (I8iiy-1877). 

DOYOUSSA  [do-ioii-sa)  n.  f.  Graminéo  originaire  d'Abys- 
siiiio,  c|ui  contient  une  matière  textile  employée  on  spar- 
terie. 

DOZENNE  (Pierre),  théologien  français,  né  à  Alonçon 
(Orne)  en  iGr.s,  mort  on  1728.  Il  était  membre  do  l'ordre 
des  jésuites.  On  lui  doit  :  la  Morale  de  Jésus-Christ  (1G86)  ; 
la  Divinité  de  Jésus-Christ  (1668)  ;  Vérités  nécessaires  pour 
inspirer  Ut  haine  du  vice  et  l'amour  de  la  vertu  (1703). 

DozON,  comra.  d'Espagno  (Galice  [prov.  do  Ponteve- 
drall  ;  3.200  liab. 

DozON  (Auguste),  agent  diplomatique  et  littérateur 
français,  né  à  Cliû.lons-sur-Marno  en  1822,  mort  à  Ver- 
sailles en  1891.  Il  fit  sa  carrière  dans  les  consulats  en  Tur- 
(juie,  fut  membre  correspondant  de  l'Instilut  ot  chargé 
'un  cours  do  langue  russe  à  l'Ecole  des  langues  orientales 
vivantes.  Ou  lui  doit  :  Poésies  populaires  serbes,  traduites 
en  français  (I8?iy);  Chants  populaires  bulf/ares  (1S7-1)  ; 
Chansons  populaires  bulgares  inédites,  traduites  en  fran- 
çais (1S75)  ;  le  Chevalier  Jean,  conte  magyar,  par  Alex.  Pe- 
toeli,  suivi  de  quelques  pièces  lyriques  du  même  auteur 
(1877)  ;  Rapports  sur  une  mission  littéraire  en  Macédoine 
(IS71)  ;  Manuel  de  la  haifjue  chkipe  ou  albanaise  [iSli]  [cet 
ouvrage  a  été  complété  par  les  Contes  albanais  (1881),  re- 
cueillis et  traduits  en  français]  ;  l'Epopée  serbe,  chants  po- 
pulaires héroïques  (1888). 

DOZSA  (Georges),  paysan  transylvain,  chef  de  la  jac- 
querie hongroise  do  1514,  né  vers  1474,  mort  en  1514. 
Le  cardinal  Thomas  Bakocz,  ayant  prêché  la  croisade 
contre  les  Turcs,  confia  à  Dozsa  le  commandement  des 
40.000  paysans  qui  s'étaient  réunis  à  Pest.  Mais  les  ma- 
gnats s'opposèrent  à  la  croisade;  alors,  Dozsa,  vainqueur 
à  Csanad,  rit  brûler  et  dévaster  tout  le  midi  de  la  Hongrie. 
Vaincu  par  Bathori  et  Szapolyai,  il  fut  placé  sur  un  trône 
de  fer  rougi  au  feu  et  couronné  d'un  diadème  ardent. 

DOZULÉ,  ch.-l.  do  cant.  du  Calvados,  arr.  ot  à  18  kil. 
de  Pont-l'Evèque  ;  906  hab.  Ch.  de  f.  Ouest.  Tuyaux  de 
drainage.  Aux  environs,  ruines  de  l'abbayo  de  Royal-Pré. 
—  Le  canton  a  26  comui.  et  10.177  hab. 

DOZY  (Reinhardt),  orientaliste  hollandais,  né  et  mort 
à  Leyde  (1820-1883).  Il  appartenait  à  uno  famille  d'ori- 
gine française,  émigrée;  il  Ht  ses  études  sous  la  direc- 
tion du  célèbre  orientaliste  Weyers.  En  1850,  il  fut  nommé 
professeur  extraordinaire  d'histoire  et,  en  1857,  professeur 
ordinaire  d'iiistoire  à  l'université  do  Leydo.  Los  travaux 
do  Dozy  portèrent  à  la  fois  sur  l'histoire  ot  la  géographie 
du  Maghreb  et  sur  la  lexicographie  arabe.  Sou  principal 
ouvrage  est  le  Supplénv-nt  aux  dictionnaires  arabes.  H  a 
fait  entrer  dans  ce  travail  le  résultat  do  ses  immenses  lec- 
tures et  le  dépouillement  de  tous  les  mémoires  publiés  en 
Europe  par  les  meilleurs  orientalistes.  Il  convient  encore 
de  citer,  parmi  ses  ouvrages,  son  Catalor/us  codicum  orien- 
talium  (1851);  la  Description  de  l'Afrique,  d'après  Edrisi 
(1866);  Becherches  sur  l'histoire  et  la  littérature  de  l'Es- 
paf/ne  pendant  le  moyen  âge  (1849);  Essai  sur  l'histoire  de 
l'islamisme,  édit.  franc.  (1879);  Histoire  de  l'Afrique  et  de 
l'/'Jspaqne,  d'après  Ibn-Adliâri  (1848-1851);  Histoire  des 
innsulmans  d'Espagne  jusqu'à  la  conquête  de  l'Andalousie 
par  les  Alnioraoïdes  (1861). 

Draa  fouKD),  fleuve  côtier  du  Maroc,  le  plus  grand  clu 
pays  par  la  longueur  de  son  lit,  mais  non  par  la  masse  dos 
eaux.  Il  a  ses  sources  principales  dans  le  haut  Atlas,  ot 
recueille  les  eaux  do  son  versant  méridional  ;  celles,  notam- 
ment, de  l'oued  Dadès.  Il  travers©  l'Auto-Atlas  et  coulo 
d'aliord  du  N.  au  S.,  se  dirige  ensuite  au  S.-O.  ot  finit 
ordinairement  au  marais  appelé  la  Debaïa.  Il  arrive  rare- 
ment jusqu'à  l'Atlantique,  oi>  sa  vallée  aboutit  au  S.  du 
cap  iSoun.  —  L'ouod  Draa  donne  son  nom  ù.  un  district 
du  Maroc. 

DRABA  n.  f.  Bot.  Nom  scientifique  des  draves. 

DRABAN  n.  m.  Art  milît.  anc.  V.  tradan. 

Drabenderhœhe,  bourg  d'Allemagne  (Prusse-Rhé- 
nane [cercle  de  (JumniL-rsbacnj).  à  la  source  d'un  affluent 
du  Steg;  3.400  hab.  Mines  do  fer  et  de  plomb. 

DraC  l\o),  l'un  do.s  plus  grands  torrents  do  Franco,  qui 
descend  dos  monts  dénudés  du  Champsaur  (Hautes- 
Alpes),  reçoit  la  Séveraisse,  née  au  Polvoux  ;  la  Gau- 
loise, qui  vient  du  Dévoluy;  la  Bonne,  la  Romanche,  ot 
s'unit  a  l'Isère  (rivo  gaucho)  on  aval  do  Grenoble  (Isère). 
Cours  125  kilom. 

DRACÉNA  ou  DRAC^NA  (5^)  n.  m.  Bot.  Gonro  do  lilia- 
cées,  qui  possède  des  repré.sentants  fossiles  dans  l'éocèno 
d'Aix  ((^raca^Ha  /Irnnifniarti);  l'oligocène  d'Armissan  [dra- 
cxna  Aarbonensis);  otc.  Syn.  do  dragonnikr. 

DRACÉNACÉ  [sé-na-sé),  ÉE  adj.  Bot.  Qui  so  rapporte 

aux  drai'éiias. 

DRACÉNÉES  n.  f.  pi.  Tribu  dos  liliacéos-asparaginéos, 
conipronant  lo  seul  genre  dracéna.  —  Une  DUAcf-iNKK. 

DRACÈNE  {sèn'  —  du  gr.  dra/caina,  mémo  sons)  n.  f. 
Dragon  IVMnolIc, 

-  Mar.  anc.  Poupo  ou  gouvernail  d'une  galôro. 

DRACHE  n.  1'.  Péch.  V.  DRi^CIIE. 

DraCHCNFELS  [le  rocher  du  Draqo7i),  la  plus  escarpée 
des  hauioiirs  <'ouiiuos  sous  lo  nom  do  sirlirnqctnrtje  ou  b's 
Si-pt-Ctjllinrs,  sur  la  rive  droite  du  Uhin,  près  do  Moiui 
(325  m.).  Au  faito  <lu  Drachonfols.  ruines  d'un  <d)fl(.eau 
du  XII"  siècle.  Son  nom  lui  vient  de  ce  qu'elle  était  jadis 
hantée   par  un  dragon,  qui   habitait  dans  uno  cavorno 


Drachme  d'Alexandre. 


située  sur  ses  flancs,  ot  quî,'  d'après  la  tradition,  aurait 
été  tué  par  le  héros  Siegfried. 

JpRACHMANN  (Holgerl,  poète  et  nouvelliste  danois,  né 
à  (Joponhagno  eu  1846.  11  s'adonna  d'abord  ii  la  peinture, 
puis  ù  la  littérature,  et  devint  un  d)s  plus  remarquables 
représentants  de  l'école  réaliste  on  Danemark.  II  excelle 
à  décrire  la  mor  et  l'existence  des  pécheurs.  On  lui  doit 
dos  recueils  do  vers,  des  romans,  des  nouvelles,  quelques 
pièces  de  théâtre.  Citons,  parmi  ses  dernières  œuvres  : 
/'or/crovet  (1890),  roman  autobiographique;  W'œlwig  Hmed 
(1894),  drame  lyrique;  Melodramaer  (1895);  etc. 

DRACHME  (du  gr.  drakhmè,  mémo  sens)  [l'Académie 
dit:  On  prononce,  ot  quelques-uns  écrivent  dragme]  n.  f. 
Métrol.  Noni  de  l'unité  monétaire  do  l'argent,  chez  tous 
los  peuples  anciens  do  la  race  holléniqvip.  il  Monnaie  d'ar- 
gent des  Grecs  modernes,  qui  valait  0  fr.  88  c,  et  qui 
vaut  1  franc  depuis  l'adoption  du  système  monétaire  dé- 
cimal. Il  Monnaie  juive,  qui  valait  un  demi-sicle.  il  Unité  de 
poids  usitée  en  Allemagne,  en  Suède  ot  eu  Turquie,  avec 
des  valeurs  diverses. 

—  Kam.  Petite  quantité  :  Six  drachmes  d'amour.  (Volt.J 

—  Méd.  et  pharm.  Gros,  huitième  partie  do  l'once.  (Vx.) 

—  Enoycl.  Métrol.  Le  système  des  monnaies,  dans  les 
pays  grocs,  était  loin  d'être  uniforme.  Si  les  noms  de  l'unité, 
celui  de  ses  divi- 
sions et  do  ses  mul- 
tiples étaient  les 
mêmes,  le  poids 
de  cette  unité  et, 
par  suite,  de  ses 
divisions  et  de  ses 
multiples,  variait 
suivant  les  épo- 
ques et  les  pays. 
On  ne  compte  pas 
moins  de  sept  sys- 
tèmes différents  :  l''\a,drachme  étjinétique,  frappée  dans  l'île 
d'Egine,  et  qui  était  du  poids  do  5k'-,970  à  6  grammes  ;  2"  la 
drachme  phénicienne,  de  3^^500  ou  3", 540;  3"  la  drachme 
asiatique,  do  36^,250,  dont  les  pièces  de  Rhodes  et  les  cislo- 
phores  d'Asie  sont  des  multiples  ;  40  la  drachme  attique,  qui 
fut  répandue  dans  le  monde  connu  à  la  suite  d'Alexandre, 
qui  l'avait  adoptée.  (Son  taux  normal  était  de  A^',2hQ.  On  la 
confond  avec  la  drachme  eulioique,  et,  après  Alexandre,  elle 
reçoit  le  nom  de  alexandreia);  5"  la  drachme  corinthienne, 
de  2'!r,91  ;  G"  la  drachme  babylonienne,  de  5^^,440  à  5G'-,5oo, 
que  les  Perses  employèrent  pour  leur  monnaie  d'argent 
au  type  du  sagittaire.  (Dans  certains  de  ces  pays,  elle  por- 
tait le  nom  de  sicle);  1"  la  drachme  olympique,  qui  ser- 
vait de  fondement  aux  systèmes  des  monnaies  de  la  Macé- 
doine avant  Philippe.  (La  drachme  de  ce  système  peso 
environ  4E^880.) 

Les  multiples  de  la  drachme  sont:  le  dodécadrachm6(l2), 
le  décadracnme  (10),  l'octodrachme  (8).  l'hexadrachme  (6), 
le  tétradrachme  ou  statère  d'argent  (4),  le  tridrachme  (3), 
le  didrachme  (2).  Les  divisions  de  la  drachme  sont  :  l'obole 
(6*  de  la  drachme)  et  ses  multiples. 

Outre  les  monnaies  ci-dessus,  faisant  partie  d'un  sys- 
tème complet,  les  archéologues  distinguent  encore  :  la 
drachme  milésienne,  monnaie  d'argent  de  ie'",76, 3^^,53,  5e'',29, 
7G^06,  8e'',82;  la  drachme  d'or,  moitié  du  statère  d'or,  qui 
répondait  au  poids  de  la  drachme  d'argent  ;  ent\n,lâ.drachma 
œrea,  drachme  de  cuivre,  pièce  ayant  exactement  lo  poids 
de  la  drachme  d'argent  et  qui  en  représentait  le  60*. 

Drack  (Auguste  Poitevin,  connu  sous  le  pseudonyme 
de  Maurice),  littérateur,  né  ot  mort  à  Paris  (1834-1897), 
lils  du  grammairien  Poitevin.  Journaliste  et  critique  dra- 
matique, il  a  écrit  des  romans,  entre  autres  :  Madame 
Z.i5c(l879);  les  Bandits  du  grand  monde  (1884)  ;  les  liuffians 
(/(?  Parts  (18S5-1886);  le  Pavé  d'enfer  [iSSô):  Trinqueballc 
(1888);  l'Amour  dans  la  mort  (1893);  etc.,  et  plusieurs 
pièces  do  théâtre,  notamment  :  la  Petiote  (1879),  qui  eut  un 
vif  succès;  la  San- Fétice  {\SS\);  les  Itufftans  de  Paris  {l'&0'i)y 
drames;  le  Théâtre  de  la  foire  (1889). 

DRACO  n.  m.  Mar.  anc.  Sorte  do  drakkar. 

DRACOCÉPHALE  (sé  —  du  gr.  drakôn,  dragon,  et  ké- 
nhale,  tèto)  n.  m.  Genre  do  plantes,  do  la  famillo  dos 
labiées. 

—  Enctcl.  hcsdracocéphales  sont  très  voisins  des  nepeta, 
dont  ils  so  distinguent  par  leur  calice  bilabiô  ;  leur  corolle, 
ordinairement  bleue  ou  violacée,  ressemble  un  peu  ù  uno 
tète  do  dragon.  On  en  connaît  vingt-sept  espèces,  do  l'Eu- 
rope ot  du  nord  de  l'Asie,  dont  doux  appartiennent  à  la 
flore  française  (Alpes  et  Pyrénées).  La  mélisse  turque  ou 
do  Mohlavio  (aracocephalum  Moldavicum)^  cultivée  dans 
les  jardins,  répand  uno  odeur  agréable;  on  l'emitloio  on 
infusions  tliéiformos,  comme  cordial  et  vulnéraire. 

DRACOL  n.  m.  Chim.  Syn.  do  anisol. 

Dragon,  archonte  et  législateur  athénien  {seconde 
moitié  du  vu"  s.  av.  J,-C.).  Avant  lui,  les  Athéniens 
n'avaient  pas  de  lois  écrites.  Lo  peuple  était  à  la  merci 
d'une  aristocratie  avide  ot  oppressive  (los  eupafrides  ou 
nobles),  qui  rendait  la  justice  au  nom  du  droit  coutumier 
de  l'àgo  héroïque,  interprété  par  elle  au  gré  do  ses  inté- 
rêts. Dracon,  en  621 ,  comme  archonte  éponymo.  fut  chargé 
do  donner  un  code  de  lois  qui  ramenAt  lo  calme  dans  la 
république.  Cotte  réforme  peut  être  considérée  comme  uno 
des  premières  conquêtes  do  la  démocratie,  on  ce  qu'elle  a 
tixé  la  législation  et  mis  fin  aux  interprétations  arbitraires 
des  oupatrides.  Dracon  no  modifia  pas  la  forme  du  gouvor- 
nomont,  ot  son  code  n'est  resté  célèbre  que  par  la  rigueur 
inflexible  dos  pénalités.  La  mort  est  lo  châtiment  qu'il 
prescrivait  non  seulement  pour  les  crimes,  mais  pour  les 
moindres  fautes.  Aussi  a-t-on  dit  quo  ses  lois  étaient 
écrites  «  non  avec  do  l'encre,  mais  avec  du  sang  »  ;  ot 
l'expression  do  lois  draconiennes  ost-ollo  demeurée  dans 

10  langage  do  tous  les  peuples  pour  désigner  dos  disposi- 
tions législatives  d'une  sévérité  implacable.  On  croit  que 
Dracon  mourut  on  exil. 

Dracon  de  Stratonice,  grammairien  grec  do  l'épo- 
que aloxandrino  (m*  ou  11°  s.  av.  J.-C).  Il  avait  composé 
divers  ouvrages  do  grammaire,  dos  traités  sur  los  mi^tres, 
sur  los  di-ames  satyriques,  sur  los  poésies  do  Pindaro,  d'Al- 
céo,  do  Sapho.  On  lui  attribue  deux  traités  conservés  :  l'un 
Sur  les  noms,  l'autre  Sur  les  moires  poétiques. 

Dragonce  ou  DracontiUS  (saint),  évêque  d'Hor- 
inopoiis,  m-  en   l^gypte.  H  vivait  vers  lo  milieu  du  i\*  s. 

11  accepta  l'épiscopat,  sur  les  insiutu-os  do  suint  Athauaso, 


DOYET  —   DR^SEKE 

et  fut  exilé  par  l'empereur  Constance  dans  le  désort  do 
Clysma,  près  do  la  mor  Kougo.  —  Féto  le  21  mai. 

DRACONCULE  (du  lat.  dracunculus,  petit  dragon)  n.  m. 
Ichtyol.  Poisson  du  genre  callionvmo,  appelé  aussi  lyre. 

—  Bot.  Genre  d'aroïdéos,  tribu  ues  aracécs,  caractérisé 
par  ses  ovules  qui  s'attachent  à  la  voûte  ovarienne,  ses 
anthères  déhiscentes  et  ses  feuilles  pédatilidos.  (On  en 
connaît  deux  espèces  :  lo  dracunculus  vulgaris  et  lo  dra- 
ciniculus  Canariensis,  qui  sont  des  herbes  vivaees  circa- 
méditerranéennes)  11  Z>r(tco)iC(ife  chevelu ,  Gouot  chevelu. 

Il  Ai'moise  draconcule.  Estragon. 

DRACONIEN,  ENNE  [ni-in,  en')  adj.  Linguist.  So  dit  des 
lois  édictées  par  Dracon,  législateur  athénien  :  Les  lois 
ijRAcoNŒNNEs.  u  Par  aual.  So  dit  de  tout  ce  qui  est  em- 
preint d'une  rigueur  excessive  :  Sévérité  DRACONiiiNNii. 

—  Zooi.  Qui  ressemble  à  un  dragon. 

DRACONIGÈNE  {jèn  —  du  lat.  draco,  onis,  dragon,  et 
du  gr.  génos,  génération)  adj.  Myth.  gr.  Epithète  do  la  ville 
de  Thèbes,  en  Béotie,  qui  avait  été  fondée  par  Cadmos  à 
l'aide  d'hommes  issus  miraculeusement  des  dents  d'un 
dragon. 

DRACONITE  (du  lat.  dracn,  onis,  dragon)  n.  f.  Antiq. 
Pierre  précieuse  qui,  suivant  Pline  et  quelques  naturalistes 
anciens,  se  trouvait  dans  la  tête  du  dragon. 

—  Zooph.  Nom  donné  à  des  polypiers  fossiles,  voisins 
des  astrées. 

DragonitÈS  (Johann  Drach,  dit  Karlstadt  et\  hu- 
manit)io  et  théologien  luthérien  allemand,  né  à  Carlstadt 
(Kranconie)  en  1494,  mort  à  AVittenberg  en  15G6.  11  fut 
expulsé  d'Erfurt  pour  avoir  manifesté  en  faveur  de  Luther. 
Il  mena, dès  lors,  une  vie  errante  et  agitée. Très  versé  dans 
la  connaissance  de  l'hébreu  et  du  chaldéen,  il  a  publié,  entre 
autres  ouvrages,  la  Biblia  pentapla,  bible  en  cinq  langues: 
hébreu,  chaldéen,  grec,   latin,  allemand  (1563-1565). 

DRAGONTE  ou  DRACONTIUM  n.  m.  Genre  de  plantes, 
de  la  famillo  des  ai"o"nléi's. 

~  Enxycl.  Les  dracuntes  sont  des  herbes  à  rhizome 
vivace,  charnu  et  féculent,  à  feuilles  engainantes  et  lon- 
guement pétiolées,  dont  le  limbe  est  profondément  divisé, 
ou  même  percé  d'ouvertures.  Le  spadice  est  protégé  par 
une  spathe  cuspidée  et  persistante,  de  couleur  Ideuâiro  ou 
violacée.  On  en  connaît  trois  espèces  bien  définies,  de 
l'Amérique  tropicale,  souvent  cultivées  dans  les  serres 
chaudes,  à  cause  de  la  beauté  de  leur  feuillage. 

DRACONTIASE  (du  gr.  drakonlion,  petit  dragon)  n.  f. 
Maladie  fréquente  en  Afrique,  en  Asie,  en  Amérique,  et 
qui  est  causée  par  la  présence  du  dragonneau,  ou  rilaire 
de  Médine.  V.  filaire. 

DRAGONTIQUE  [tik'  —  rad.  Dragon,  constellation)  adj. 
Astron.  anc.  Qui  a  rapport  aux  nœuds  de  la  lune.  11  Mois 
dracontique.  Espace  de  temps  que  la  lune  met  à  faire  sa 
révolution,  par  rapport  à  son  nœud. 

DRACONTISOME  (du  gr.  drakôn.  onfos,  dragon,  et  soma, 
corpsl  n.  m.  Genre  de  monstres  unitaires,  de  la  famillo 
des  célosomiens,  présentant  une  certaine  analogie  d'aspect 
avec  la  disposition  des  petits  reptiles  iguaniens  appelés 
dragojis. 

DracontiuS  (Blossius  .^milius),  poète  latin  chré- 
tien, né  à  Cartilage.  U  vivait  en  Afrique,  à  la  fin  du  v  siècle, 
sous  la  domination  des  Vandales.  On  sait  qu'il  s'attira 
l'inimitié  du  roi  Gunthamund,  qui  le  fit  mettre  en  prison. 
Il  avait  composé  de  petites  épopées  profanes  et  mytho- 
logiques (Hylas,  l'Enlèvement  d'Hélène.  Médée^,  et  uno 
élégie  intitulée  Satisfactio  ad  Gunthamundum  regem  (480), 
lorsque  ses  malheurs  firent  de  lui  un  poète  chrétien.  II 
écrivit  une  épopée  en  trois  livres  :  De  Dco.  œuvre  toutTuo 
et  mal  composée,  intéressante  cependant  par  les  retours 
quo  le  poète  fait  sur  lui-même. 

DRACONTOCÉPHALE  {sé  —  du  gr.  drakôn,  onios,  dra- 
gon, et  kèp/iale.  léto)  adj.  Zool.  Qui  a  uno  tête  de  dragon. 

DRACONTOMELUM  n.  m.  Genre  do  plante  rangé  dans 
le  groupe  des  anacardiéos,  ot  qui  comprend  quatre  ou  cinq 
espèces  d'arbres  à  feuilles  alternes,  imparipennées,  à 
fleurs  disposées  eu  grappes  axillaires,  qui  croissent  en 
Océan  ie. 

DRACOPHYLLE  n.  m.  Genre  d'épacridées-énacrées, 
comprenant  des  arbrisseaux  ù  fleurs  hexamères,  blanches, 
dont  les  sept  espèces  connues  habitent  l'Australie. 

DRACOPIDE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famillo  dos 
coiuposi'os,  tribu  dos  héluunlu-es,  (pii  habile  l'Amérique 
du  Nord  ;  plusieurs  espèces  sont  cultivées  on  pleine  terro, 

DRACUNGULOSE  (kon)  n.  f,  Patli.  Syn.  de  filakiosk. 

Dracut,  ville  des  Etats-Unis  (Massachusetts  [comté 
do  Middlesoxj);  2.000  hab.  Manufacture  do  coton,  do  laino 
et  de  papier. 

DRACYLIQUE  (s(-i/Ar')  adj.  So  dit  d'une  sérîo  do  combi- 
naisuns  bonzoïques  parasubslituécs,  qui  comprend  los 
acilos  chloro,  bromo,  uitro  ot  amidodracyliques  et  leurs 
dérivés. 

—  Encycl.  Celto  série  dracylique  comprend  los  com- 
posés isomères  dos  acides  chloro,  bromo,  nitro  et  amido- 
bcnzoïquos,  mais  no  dérivant  pas  d'un  acide  dracylitiue, 
le.ju(d  n'oxisto  pas.  Ces  acides  ne  dérivent  pas  d'ailleurs, 
do  l'acide  benzoiquo;  ils  se  forment  dans  los  conditions 
suivantes:  si  Ion  oxyde  le  toluène  par  l'acido  chromiquo, 
ou  obtient  do  l'acidobonzoïquo;  mais,  quand  on  traite  par 
le  mémo  acide  lo  toluène  nitré,  au  liou  d'obtenir  l'acido 
nitrobenzoïque,  ou  obiiont  un  isomère  do  col  aciilo,  l'acide 
niti'odracyliquo.  Dans  l'oxydation  dos  toluènes  bromes  ou 
clilorés,  il  so  produit  non  des  acides  bromo  ot  chlorobou- 
zoiquos,  mais  dos  acides  bromo  ou  chlorodracyliquos. 

Dra-EL-MIZAN,  comm.  d'Algérie,  arr.  ot  A  35  kilom. 
do  Tizi-Ouzou  (Grando-Kabylie),  au  piod  du  Djurdjura; 
4.349  liab.  Carrière  do  marbre.  Kiguos  sèches,  huilo 
d'olive.  Dourg  créé  en  1855  pour  surveiller  la  Kabylio 
occidentale.  —  La  commune  mixte  do  Dra-el-Mi2un  u 
43.350  hab. 

DraïSEKB  (Jean-IIonrilïcrnard),  tin-ologion  nllomand 
né  a  Urunswick  en  1774.  mort  i\  l'otsdam  en  lSt9.  Pas- 
teur do  1795  à  1843,  il  devint  ensuite  prédicateur  do  la 
cour.  On  a  do  lui  plusieurs  ouvrages,  entre  antres  :  /'wi, 
amour,  espérance  (1813);  la  Jteuaissance  de  t'Atlemaouf 
(1814);  Coup  d'œii  sur  les  derniers  Jours  de  ta  vie  de  Jésut 


Dragan. 


DR.îlXLER   —  DRAGOMIROY 

(1821);  Christ  à  la  génération  de  ce  temps-ci  (1S20).  Ses 
Sermons  forment  plusieurs  volumes. 

DrsîXIiER-MANFRED  (Charles  -  Ferdinand  Dr.exler, 
connu  sous  le  nom  de),  poète  et  littérateur  allemand,  né  à 
Lemberir  (Galîcie)  en  1S06,  mort  en  1879.  Il  collabora  à 
des  journaux  et  à  des  revues,  voyagea  à  l'étranger  et  se 
fixa  à  Darmstadt.  Parmi  ses  œuvres,  nous  citerons  :  Bo- 
mances,  chants  et  sonnets  {1S26-1S23);  Troupes  et  »mï-io«- 
nettes  {1836}:  Poésies (1838);  Vignettes  portraits  et  tableaux 
de  genre  (1845);  Joies  et  Tristesses  (1S58). 

DRAG  (mot  angl.,  même  sens  ;  du  v.  drag,  tirer,  traîner) 
n.  m.  Course  simulant  une  chasse  à  courre,  dans  laquelle  la 
bête  est  fi- 
gurée par 
uD  cavalier 
dont  le  che- 
val traîne, 
attaché  à  sa 
queue ,  un 
objet  quel- 
conque, qui 
aide  à  le 
faire  recon- 
naître.  ii 
Mail-coach 
dans  lequel 
les  dames 
suivent  ces 

sortes  de  courses,  et,  par  extension,  tout  mail-coach  de 
maître,  ne  faisant  pas  un  service  public  :  La  journée  des 
DRAGS,  à  Auteuil. 

DRAGAGE  OU  DRAGUAGE  {çaf)  n.  m.  Action  OU  ma- 
nière de  draguer. 

—  Enctcl.  Le  dragage  est  un  déblai  qui  s'effectue  sous 
l'eau  ou  à  sec.  Dans  le  premier  cas.  il  a  pour  objet  d'aug- 
menter la  profondeur  d'un  cours  d'eau,  d'un  goulet,  d'uu 
bassin,  d'un  port  que  des  sables,  des  boues  envahissent. 
Dans  le  second  cas,  le  dragage 
s'exécute  lorsqu'il  s'agit  de 
creuser  des  tranchées,  le  lit 
d'un  futur  canal.  Le  dragage 
s'effectue  au  moyen  d'outils  et 
de  machines  que  l'on  appelle 
■  dragues  ».  La  drague  prend 
mieux  le  nom  d'excavateur,  lors- 
qu'on procède  au  dragage  à  sec. 

DRAGAN  ou  DRAGANT  (gan 
—  de  l'espagn.  dragante,  tète 
de  dragon)  n.  m.  Mar.  anc.  Pièce  de  bois  que  l'on  plaçait 
en  croix  sur  le  sommet  de  l'étambot  d'une  galère,  et  qui 
déterminait  la  longueur  de  la  poupe. 

Draganesci,  comm.  de  Ro'umanie  (district  d'Oltu)  ; 
3.000  hab.  — District  de  Suceava;  3.600  hab. 

Draganovo,  comm.  de  Bulgarie,  arrond.  de  Tirnovo, 
sur  la  laûtra,  affluent  du  Danube;  3.855  hab. 

Dragasani,  comm.  do  Roumanie  (Valachie),  arrond. 
de  Volcea,  près  de  l'Oltu  ou  Aiuia,  affluent  du  Danube; 
4.145  hab. 

DRAGÇED  (cruel  bourreau)  n.  m.  Nom  collectif,  assez 
vague,  d'uQ  groupe  de  nombreuses  divinités  bouddhistes 
ihibétaines,  qui  ont  la 
mission  de  combattre  les 
démons,  et  qui  se  recon- 
naissent à.  leur  laideur 
effroyable.  (  Le  groupe 
des  Dragçeds  comprend 
des  dieux  et  des  déesses.) 

DRAGE    n.    f.    Techn. 

V.  DRECHE. 

DRAGÉE  ijê  —  du  gr. 
tragêma,  friandise)  n.  f. 
Amande,  pistache,  ave- 
line, menu  fruit  recou- 
vert de  sucre. 

—  Fig.  Choses  peu  sub- 
stantielles :  Les  DRAGÉES 
de  la  poésie. 

—  Pop.  Balle,  projec- 
tile :  Recevoir  une  dra- 
gée, tl  Sepiquer  la  dragée^ 
S'enivrer. 

—  Agric.  Fourrage  ob- 
tenu par  l'ensemence- 
ment avec  un  mélange  de  divers  grains  et  graines.  (On 

dit  aussi  HIVERNAGE.  HIVERNACHE,  COUPAGE,  VERDURE,  BAK- 
JELADE,  ORAVIÈRE,  DBAVIK,  DBAVÉE,  GRAVIÈRE,  WARAT,  CtC] 

li  Urafjée  de  cheval.  Blé  de  sarrasin. 

—  Cfaass.  Plomb  dont  on  se  sert  à  la  chasse  et  qui 
diffère  du  plomb  ordinaire  en  ce  qu'il  est  fondu  à  l'eau  ou 
au  moule.  {Il  y  en  a  de  deux  sortes  :  la  grosse  dragée  et 
la  petite  dragée.)  \\  Ecarter  la  dragée.  Se  dit  d'un  fusil  qui 
DO  lance  pas  son  plomb  bien  serré,  qui  l'éparpillé  trop,  et, 
par  plaisanterie,  d'uuc  personne  qui,  en  parlant,  laisse 
échapper  de  la  salive  de  sa  bouche. 

—  Géol.  Dragées  de  Carlsbad,  Variété  d'aragonite  en 
grains,  n  Dragées  de  Tivoli,  Variété  de  calcite  en  crains. 

—  Magnan.  Cocon  de  ver  à  soie,  dans  lequel  l'insecte 
ne  s'est  pas  transformé  en  chrysalide. 

—  Loc.  div.  :  Draqées  d'attrape,  Dragées  dans  lesquelles 
on  a  mis  quelque  chose  d'un  goût  désagréable,  afin  d'at- 
traper ceux  à  qui  on  les  offre.  —  Fig.  Donner  une  draqvG 
d'attrape  à  quelqu'un.  Le  tromper,  l'attraper,  n  Dragée 
amérc.  Chose  dure,  pénible  à  supporter,  il  Avaler  la 
dragée.  Se  résigner  à  quelque  chose  de  fâcheux,  il  Tenir  la 
dragée  haute  à  yueUju'un,  Lui  faire  attendre  longtemps  ce 
qu'il  désire;  lui  faire  payer  cher  ce  qu'on  lui  accorde. 
(Allusion,  dit-on,  au  chien  auquel  on  présente  une  frian- 
dise, qu'on  lient  assez  hau-  pour  l'obliger  à  sauter  plu- 
sieurs fois.) 

—  Kncycx.  Confisor.  I^  fabrication  des  dragées  ù 
amandes  ou  à  liqueurs  s'exécute  à  la  main  ou  mécani- 
quement. Dans  l'un  et  l'autre  cas,  la  fabrication  exige 
les  onérations  suivantes  :  le  mondage,  le  groasissar/e,  le 
tlanchisiagç,  le  remplissage  et  le  lissage.  Le  mondage  fait 
disparaître  la  pellicule  qui  recouvre  l'amande.  Le  gros- 
sissa^e,  qui  a  pour  but  de  recouvrir  l'amande  do  sucre. 
80  fait  dans  une  sorte  do  bassino  suspendue  au  plafond 
par  des  chaînes,  et   appelée  branlante.  Au-dessous,  se 


832 


trouve  un  foyer  permettant  de  chauffer  la  bassine  dans  la- 
quelle on  pîace  les  amandes  mondées,  en  même  temps 
qu'on  y  verse  progressivement  de  la  gomme  dissoute 
dans  une  petite  quantité  d'eau,  puis  lentement  un  sirop 
de  sucre  parfumé.  Tout  en  maintenant  le  chauffage  con- 
tinu de  la  branlante,  on  lui  imprime  un  mouvement  d'os- 
cillation afin  de  faire  rouler  les  amandes  les  unes  sur  les 
autres.  On  renouvelle  l'addition  de  sirop,  ou  charges, 
jusqu'à  ce  que  chaque  amande  soit  recouverte  de  sucre, 
l'eau  s'étani  évaporée.  Le  blanchissage  consiste  à  ajouter 
dans  la  bassine  de  l'amidon,  puis  successivement  à  humec- 
ter les  amandes  grossies  avec  de  la  gomme  et  du  sucre  à 
blanchir,  à  faire  sécher  à  l'ctuve,  et  à  renouveler  plu- 
sieurs fois  l'humcctation  et  le  séchage.  Le  remplissage 
consiste  à  recouvrir  les  amandes  blanchies  d'un  sirop  dit 
n  sirop  de  sucre  à  remplir  ",  et  à  renouveler  l'addition  sept 
ou  huit  fois  de  suite,  sans  que  les  oscillations  de  la  bassine 


Fabrication  des  dragées  :  1.  Poêlons  à  bascule,  &  chavffa^e  par 

la  vapeur;  2.  Machine  à  lisser  les  dragées;  3,  Poêlon  à  fondre  le 

sucre.  V.  bonbon. 

cessent.  Le  lissage,  qui  constitue  la  dernière  opération, 
se  fait  par  des  additions  successives  froides  et  chaudes 
de  charges  de  sucre  à  lisser.  Il  ne  reste  plus  qu'à  faire 
sécher  les  amandes  à  l'étuve. 

La  fabrication  des  dragées  à  liqueur  s'exécute  en  dépo- 
sant dans  une  empreinte  faite  sur  do  l'amidon  tassé  une 
goutte  de  liqueur.  On  chauffe  légèrement  de  manière  à 
avoir  une  mince  pellicule  à  la  surface  de  la  goutte,  que 
l'on  saupoudre  de  gomme  et  de  sucre  afin  de  donner  à  la 
pellicule  une  consistance  de  plus  en  plus  grande.  Dès 
que  chaque  goutte  devient  maniable,  on  les  grossit,  ou 
les  blanchit,  on  les  remplit  et  on  les  lisse. 

Aujourd'hui,  la  fabrication  des  dragées  se  fait  en  ma- 
jeure partie  mécaniquement.  On  donne  aux  dragées  le 
parfum  et  la  saveur  au  moyen  d'essences  diverses.  Le 
carmin,  l'indigo  et  différents  colorants  dérivés  de  la  houille 
jouent  un  grand  rôle  dans  la  coloration  de  ces  bonbons. 

—  Agric.  Les  dragéps  sont  obtenues,  en  général,  par 
l'association  d'une  céréale  et  d'une  plante  légumineuse 
volubile  de  végétation  à  peu  près  concordante  (par 
exemple  Yavoine  de  printemps  avec  la  vesce,  le  pois  gris 
ou  le  lentilîon  de  printemps;  le  seigle  ou  Vescourgeon 
d'hiver  avec  la  fève,  la  vesce  d'hiver,  etc.).  Tandis  que  les 
racines  de  la  céréale  sont  plutôt  superficielles,  les 
racines  de  la  légumineuse  plongent  profondément,  si 
bien  que  les  deux'plantes  ne  se  nuisent  pas  réciproque- 
ment. En  outre,  les  tiges  rigides  du  seigle  ou  de  l'avoine 
fournissent  à  leurs  associées  les  supports  ou  rames  qui  leur 
sont  indispensables. 

—  Arcbéol.  Au  moyen  âge,  les  dragées  étaient  en  grand 
honneur;  on  en  faisait  de  toutes  sortes,  comme  les  dra- 

fées  en  plate,  les  gingembrats  de  Montpellier,  les  grosses 
ragées  blanches,  les  dragées  à  l'ambre  et  au  musc,  etc. 
On  entendait,  alors,  par  «  dragées  «  ou  «  drageries  »  toute 
espèce  de  sucreries. 

—  Pharm.  La  dragée  a  l'avantage  de  faire  accepter 
volontiers  certains  médicaments  difficiles  à  faire  prendre 
sous  d'autres  formes.  Les  plus  usuelles  sont  les  dragées 
d'anis,  les  dragées  vermifuges  au  semen-contra,  à  la  san- 
tonine,  les  dragées  de  digitaline,  d'atropine,  qui  con- 
tienn*înt  chacune  un  demi-milligramme  datropme;  les 
dragées  ferrugineuses,  les  dragées  mercurielles. 

DRAGÉIFICATION  [jé-i,  si-on  —  rad.  dragéifier)  n.  f. 
Action  ou  manière  de  faire  des  dragées. 

DRAGÉIFIER  [jé-i  —  de  dragée,  et  du  lat.  facere,  faire. 
Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  pi.  de  l'imparf. 
de  l'ind.  et  du  prés,  du  subj.  :  Nous  dragé/iions.  Que  vous 
dragéfiiez)  v.  a.  Mettre  sous  forme  do  dragée  :  Dragéifier 
des  noisettes. 

DRAGEOIR  ijoir')  n.  m.  Ethol.  Vaisseau,  coupo  ou  plai. 
le  plus  souvent  d'orfè- 
vrerie, qui  servait  an- 
ciennement à  présenter 
ou  à  contenir  des  dra- 
gées et  autres  sucreries. 

—  Techn.  Rainure  ou 


Dragcoir  (xvn*  b.). 


Drageolr  (xvio  b.). 


filet  fait  avec  le  tour  à  l'intérieur  ou  à  l'extérieur  d'un 
objet  circulaire  et  à  l'extrémité. 

—  K.NCYCL.  Ethol.  Il  y  avait  autrefois  des  drageoirs  de 
buffet,  des  drageoirs  do  tabio  et,  beaucoup  plus  tard,  des 
petits  dragooirs  que  l'on  tenait  à  la  main  ou  qui  étaient 


des  bonbonnières  de  poche;  ces  derniers  n'apparaissent 
que  vers  la  lin  du  xvi*  siècle,  où,  parfois  ronds,  on  manière 
de  montres, 
i  1  s  s  e  p  0  r- 
taient  sus- 
pendus à  la 
ceinture. 


Drageoir  {\w>  s.). 

une  certaine  taille,  constituent,  lorsqu'ils  sont  séparés  de 
la  souche,  un  sujet  nouveau  qui  peut  se  replanter.  Le 
drageonuage  est  donc  un  mode  naturel  de  multiplication 
qu'on  utilise  quelquefois ,  par  exemple,  pour  obtenir  des 
arbres  fruitiers  qui  se  mettent  promptement  à  fruit,  ou 
pour  faire  développer  avec  rapidité,  à  la  surface  d'un  talus, 
une  culture  arbustive  de  faux  acacias  ou  d'aunes  blancs, 
dont  les  racines  traçantes  maintiennent  et  consolident  le 
sol.  Mais,  dans  la  plupart  des  cas,  on  coupe  les  drageons  à 
mesure  qu'ils  apparaissent.  Un  arbre  ou  un  arbuste  qui  dra- 
geonne  avec  excès  reste,  en  effet,  nécessairement  chétif. 

DRAGEONNAGE  n.  m.  Arboric.  Syn.  de  drageonnement. 

DRAGEONNEMENT  (jo-ne-man)  n.  m.  Action  de  dra- 
geonner  :  Le  drageonnement  des  racities  de  l'ailante  le 
rend  éminemment  propre  à  la  retenue  des  terres.  Pratiquer 
la  multiplication  par  drageonnement. 

DRAGEONNER  [jo-né)  v.  n.  Pousser  des  drageons  :  Les 
pnmiers,  les  censiei's  dragkonnent  beaucoup. 

—  v.  a.  Couper  la  racine  qui  porte  le  drageon  et  la  plan- 
ter avec  lui. 

DRAGG  n.  f.  Dans  les  filatures,  Corde  munie  d'un  poids  à 
son  extrémité  et  qui  sert  de  frein  à  la  bobine,  dans  un 
métier  continu  à  filer  le  lin. 

Draghetti  (François),  littérateur  italien  du  xvi'  s. 
On  a  de  lui,  sous  le  titre  de  Vfforto  delicioso  delli  spousi 
novelli  et  il  Labirinto  de'  mal  maritati  (1821),  deux  petits 
poèmes  badins.  Il  composa  également  Lamenta  di  Tugnol 
da  Mnierbi,  petite  comédie  en  patois  bolonais. 

Draghi  (Antonio),  musicien  italien,  né  et  mort  à  For- 
rare  (1642-1707),  l'un  des  compositeurs  les  plus  féconds 
qu'ait  possédés  l'Italie.  Après  avoir  écrit  plusieurs  messes 
et  de  nombreux  motets,  il  se  consacra  à  la  composition 
dramatique,  et,  dans  l'espace  de  trente-six  ans,  ne  fit  pas 
représenter  moins  de  quatre-vingt-trois  opéras,  dont  le 
premier  avait  pour  titre  Aronisba,  et  le  dernier  Alceste, 

DRAGIER  {Ji-é  —  rad.  dragée)  n.  m.  Boîte  à  bonbons, 

DRAGISTE  {ji-sst')  n.  m.  Celui  qui  fait  des  dragées. 

DRAGME.  Métrol.  V.  DRACHME. 

Dragoch,  prince  (1342-1344),  fondateur  légendaire  de 
la  Moldavie.  Issu  d'une  famille  priucière  hongroise  du 
Maramourech,  il  poursuivit  un  jour,  d'après  la  légende, 
un  taureau  qui.  se  sauvant  à  travers  les  forêts  des  Kar- 
pathes,  l'entraîna  avec  sa  suite  jusqu'aux  plaines  de  la 
Moldavie  supérieure.  Ravi  de  la  beauté  du  pays,  Dragoch 
demanda  au  roi  Louis  des  Hongrois  la  permission  de  s'é- 
tablir avec  ses  hommes  aux  bords  de  la  Molda,  appelée 
ainsi  d'après  la  chienne  qui.  à  la  poursuite  du  taureau,  s'y 
était  noyée.  Il  y  fonda  le  duché  de  Moldavie,  dont  l'em- 
blème arraoriardevint  la  tête  de  taureau.  Le  successeur 
de  Dragoch  fut  son  fils  Sas. 

DRAGOMANN  n.  m.  Diplom.  V.  drogman. 

Dragomanov  (Michel),  écrivain  et  homme  politique 
russe,  né  à  Iladjatsch  (Ukraine)  en  1841.  Il  tenta  de  ré- 
pandre l'instruction  populaire,  mais  son  œuvre  fut  étouffée 
par  le  gouvernement  eu  1862.  En  1873,  Dragomanov  fut 
nommé  professeur  d'histoire  ancienne  à  l'université  de 
Kiev;  mais  il  fut  révoqué  (ISTG).  Il  alla  s'établir  à  Genève, 
où  il  continua  à  s'occuper  de  littérature  et  à  publier  dans 
la  langue  de  la  Petite-Russie  des  écrits  populaires  à  l'usage 
de  ses  compatriotes.  En  1889,  il  fut  appelé  comme  pro- 
fesseur à  l'université  de  Sofia  (Bulgarie).  Parmi  ses  ou- 
vrages politiques,  nous  citerons  :  les  Tuj'cs  extérieurs  et 
intérieurs  (1S7G}  ;  la  Pologne  historique  et  la  Démocratie 
7noscovite  (\S,S\)  et  le  Tyrannicide  en  Itussie  (IftSi),  tous  trois 
en  français  :  puis,  en  russe  :  les  Peuples  de  l'est  de  l'Europe 
et  la  Propagande  dusocialisme  par  la  lat}gue  populaii'e  {l&iO). 
Dragomanov  a  fait  d'intéressantes  recherches  sur  la  litté- 
rature populaire  des  Petits-Russiens  :  C/iants  historiques 
de  la  Pefitc-Iiussie  (1874):  Esprit  des  chants  politiques  du 
peuple  v/crainieji  (1881)  ;  Chants  politiques  du  peuple  ukrai- 
nien (1883-1885).  Avec  Antonovitch,  il  a  publié  une  étude 
historique  sur  l'Empereur  Tibère  {IS6A). 

Dragomirov  (Michel-Ivanovitch),  général  russe,  né 
dans  le  gouvernement  de  Tcherudgof  en  1830.  Elève  de 
l'académie  d'état-major  général,  il  y  fut  attaché  comme 
prolesseur  de  tactique,  devint,  en  1861,  le  précepteur  mili- 
taire du  tsarévitch  iNicolas.  Au  début  de  la  guerre  russo- 
turque  do  1877,  il  reçut  un  commandement  et  se  conduisit 
brillammoni  au  passage  du  Danube,  à  l'assaut  de  Sistowo» 
puis  dans  la  détenso  du  col  do  Shipka.  où  il  fut  blessé. 
Devenu  général,  il  fut,  de  1878  à  1889,  directeur  de  l'aca- 


833 

demie  d 'état-major  général,  mi'il  porfoctionna,  puis  devînt 
commandant  dos  troupes  do  la  circonserij)tioii  mdiiairo  do 
Kiev  (  188y)  et  gouverneur  pénoral  do  Kiev  { isys).  II  est 
lieutenant  ^^uôral  et  aide  do  camp  do  l'emporour.  En  1883 
ot  eu  1895,  il  a  assisté  aux  grandes  manœuvres  on  Franco  ; 
c'est  un  tacticien  ot  un  écrivain  militaire  remarquable. 
Parmi  sos  écrits  publiés  on  français,  nous  citerons  :  aUu- 
niiel  pour  la  préparation  des  troupes  au  combat  (  1885-1889)  ; 
Mémento  du  soldat  (1889)  ;  Principes  essentiels  pour  la  con- 
duite de  lanuerro  (1889);  Discipline  et  suburdination  (1894); 
le  Soldat  français  (1897);  la  yuerrc  est  un  mal  inévitable 
(1897);  Jeanîie  d'Arc  (1899);  l'Art  de  vaincre  Souvarof 
(1899);  etc. 

DRAGON  (du  gr.  drakôn,  mi^mo  sons)  n.  m.  Animal  fabu- 
leux, représenté  généraioniont  avec  des  grilles  de  lion,  dos 
ailos  d'aigle  ot  la  queuo  d'un  serpent,  il  Kn  style  mystique, 
Le  déniou  :  Abominations  sugj/ért'es  par  le  dragon.  (Pasc.) 

—  Fig.  Surveillant  incommodo  et  vigilant  :  Qtiels  dra- 
gons oue  ces  duèijnes  !  ii  endormir  le  àraqon,  Tromper  la 
survoillanco  d'un  gardien  vigilant,  n  Puissant  préservatif. 
Il  Personne  rigiiie.mtraitablo  sur  quoique  point.  (On  dit  gé- 
néralement :  dragon  de  vertu,  dragon  d  honneur,  etc.)  n  Per- 
sonne tornblo,  iiirbulonto,  acariâtre  :  Beaucoup  de  femmes 
sont  de  vrais  dragons,  il  Chagrin,  remords,  souci,  chimère  : 
J'ai  mille  dragons.  (Sôv.) 

—  Archéol.  Ancienne  piéco  d'artillerie,  do  moyen  ca- 
libre, rentrant  dans  la  catégorie  des  coulevrines,  et  qui 
fut  en  usage  jusqu'à  la  tin  du  xvi«  siècle,  n  Lisse  de  hourdi 
du  contre-capion,  dans  les  galères  des  xvi»  et  xvii"  siè- 
cles. (Los  doux  pièces  courbes  placées  au-dessous  du  dra- 
gon sont  les  ailettes.) 

—  Art  vétér.  Tache  qui  vient  dans  la  prunelle  des  che- 
vaux, lorsque  la  cataracte  commence  à  s'y  former. 

—  Blas.  V.  la  partie  oncycl. 

—  Bot.  Dragon  végétal.  Syn.  do  dragonnier.  Il  Sang  de 
dragon  ou  Sang-dragon,  Liqueur  que  distille  le  dragonnier. 

Il  Dragon  vert,  Nom  vulgaire  d'une  aroïdée  [ariscetna  dra- 
contium). 

—  Chira.  anc.  Salpêtre. 

—  Entom.  Sorte  de  papillon  {bombyx  terrifica). 

—  Erpét.  Dragon  volant  ou  Dragon,  Genre  de  sauriens 
munis  do  deux  membranes  qui  leur  servent  de  parachute, 
ot  qu'on  a  comparées  aux  ailes  d'un  dragon,  n  Dragon  de 
muraille.  Nom  vulgaire  d'un  lézard  do  la  Chine. 

—  Hist.  Dragon  relevé,  Etendard  des  luthériens,  dans  les 
guerres  de  religion  du  xvi"  siècle,  adopté  par  eux  en  oppo- 
sition au  Dragon  renversé.  (V.  ces  mots.)  w  Dragon  blanc. 
Etendard  des  anciens  Saxons,  n  Dragon  rouge.  Etendard 
des  anciens 
Bretons. 

—  Ichtyol. 
Nom  vulgaire 
d'un  poisson 
du  genre  pé- 
gase. iiZ^ra^on 
de  mer.  Nom 
vulgaire  de  la 
vive. 

—  Joaill. 
Nom  que  les 
joailliers  don- 
nent à  une 
tache  dans  le 
diamant,  ii  On 
dit  aussi  dra- 
gonne au. 

—  Mar.  Voile 
d'étai  d'un 
lougre.  Il  Petit  nuage  qui  annonce   de  violentes  rafales. 

Il  Navire  en  usage  aux  xvi"  et  xvia*  siècles,  et  naviguant 
à  la  voile,  i!  Dragon  de  vent,  d'eau,  Ancien  nom  de  l'oura- 
gan, de  la  trombe. 

—  Méd.  anc.  Tache  qui  survient  dans  l'œil. 

—  Monn.  Banc  à  tirer,  où  le  métal  qui  se  trouve  entraîné 
au  moyen  d'une  chaîne  sans  tin  passe  entre  deux  plaques 
d'acier  rigoureusement  parallèles  et  acquiert  une  égalité 
d'épaisseur  irréprochable. 

—  Mythol.  Dragon  du  Jardin  des  Bespérides.  V.  Hespé- 

RIDES. 

—  Pharm.  Dragon  mitigé,  Ancien  nom  du  protocblorure 
do  mercure. 

—  Adjectivom.  :  Une  femme  dragon. 

—  Encycl.  Archéol.  Le  dragon ,  animal  fantastique, 
est  un  mythe  d'origine  orientale.  Quelques  écrivains  lui 
donnent  pour  origine  l'éclair  sillonnant  la  nue  ;  c'est  le 
coursier  rapide  qu'enfourchent  les  êtres  surnaturels.  Quoi 
qu'il  en  soit,  le  dragon  a  symbolisé  de  bonne  heure  le 
génio  du  mal,  et  il  a  toujours  été  représenté  sous  la  forme 
d'un  hideux  saurien  avec  dos 

ailes  ot  armé  d'un  regard 
qui  foudroyait.  Dans  les  lé- 
gendes de'l'Asie  et  do  l'Eu- 
rope, il  est  préposé  à  la 
garde  des  trésors.  Un  dra- 
gon veille  sur  les  pommes 
d'or  du  jardin  dos  Hospô- 
rides;  en  Colchide,  c'est  en- 
core un  dragon  qui  gardo  la 
toison  d'or. 

Comme   symbole  du  mal, 
lo    dragon     figure    souvent  I)r;i"..ii. 

dans  les  légendes  chrétien- 
nes ot  les  poèmes  de  chevalerie.  Saint  Michel  est  repré- 
senté terrassant  lo  dragon  ;  saint  Georges  lo  pcrco  do  sa 
lanco;  samie  Marthe  l'abat  d'une  prière:  etc.  Parfois, 
aussi,  lo  dragon  symbolise  encore  le  mal  par  excellence, 
1  hérésie.  Au-;si  lait-il  partie  do  la  pompe  dos  proces- 
sions religieuses,  comme  on  le  voyait  autrefois  à  Douai, 
ù  Rouen,  à  Chartres,  àTarascon,  etc.  Sous  les  noms  do 
pargouillo,  do  graiilly,  do  tarasquo  et  autres,  il  figure  dans 


A,  dragon. 


Is 


des  combats  toujours  funestes  'pour  lui.  ot  après  losquo 
on  le  promène  enchaîné  à  travers  la  fôto. 

Un  grand  nombre  do  pcuides  prirent  pour  enseigne 
limage  du  dragon  au  bout  diino  lance.  Il  en  était  ainsi 
chez  les  F^ersos.  chez  les  Parthos,  cliez  les  Romains  au 
temps  do  Trajan.  II  on  fut  do  mémo  au  moyen  ûge.  Cor- 
lainos  communes  ot  dos  soigneurs  avaient  adopté  commo 
bannière  ou  enseigne  un  dragon,  soit  on  ofligio,  soit  en 
pointure. 

—  Hlas.Commeflgnrehéraldiqno,  ler/ïw/onest  un  animal 
do  fantaisie,  avec  un  corps  do  serpent,  ùno  lôlo  do  bûto, 


D'argent  n\\  ilnj; 
lie  giit'uks. 


une  poitrine  parfois  humaine,  des  ailes  do  chauve-souris; 

il  peut  posséder  des  pattes.  On  lo  représente  vu  de  orolil, 

la  (jueuo  contournée  en  volute,  et  ter- 

nunéo  ou  non  par  un  dard,  comme  la 

langue.  On  lo  ilit  langue  de...  lorsque  la 

langue  est  d'un  émail   particulier.  SU 

est  représenté  avec  un  visage  humain 

et  une   barbo   composée   do    serpents, 

c'est  le  dragon  monstrueux. 

—  Erpét.  Les  dragons,  dont  on  con- 
naît sept  ou  huit  espèces  de  l'Indo- 
Chino  ot  de  sos  archipels,  sont  do  petite 
taille,  no  dépassant  guère  15  à  20  cen- 
timètres. Elancés,  élégants,  ils  sont  re- 
marquables par  le  repli  cutané  qui 
s'étend  do  chaque  côté  de  leurs  flancs  commo  un  para- 
chute qui  s  étend  ou  se  re-  . 
plie  à  volonté  au  moyen 


des  côtos  allongées  et  re- 
dressées qui  lui  sert  de 
nervure.  Ce  rej)Ii  s'ap- 
I>oIlo  le  patagiutn.  Grâce 
à  lui,  les  dragons  peu- 
vent s'élancer  en  l'air,  so 
soutenir  dans  une  sorte 
do  vol,  rappelant  celui 
des  poissons  volants.  Ils 
vivent  dans  les  arbres  et 
chassent  les  insectes. 
Leur  coloration  grise, 
jaune  et  vcrdâtre,  leur 
permet  de  se  cacher  fa- 
cilement dans  le  feuil- 
lage. Un  des  plus  com- 
muns est  le  dragon  vo- 
lant do  Java  [draco  fim- 
briatus).  Dans  lo  sous- 
genre  dracunculus  se  rangent  les  dragons  qui  ont  le  tym- 
pan caché  sous  un  repli 
de  la  peau;  type:  dra- 
cunculus spilopterus,  des 
Philippines. 

—  Hist.  rom.  Dragon 
des  cohortes  roynaines.  On 
appelait  ainsi  une  ensei- 
gne empruntée  aux  Daces 
par  les  Romains.  Elle  de- 
vint, après  Trajan,  le  gui- 
don de  la  cohorte.  C'était 
une  gueule  de  dragon,  en 
argent,  représentée 
béante  et  placée  au  bout 
d'une  pique.  Elleétaiten- 
tourée  de  pièces  d'étotfo 
de  diverses  couleurs  qui, 
agitées  par  le  vent,  pre- 
naient la  forme  de  l'ani- 
mal. La  turmo  de  cava- 
lerie prit  ce  guidon,  en 
même  temps  que  la  co- 
horte. "V.  DRAGONAIRE. 

Dragon  (ordre  du), 
ordre  institué  en  1886  à 
Hué  (Aunam)  par  l'em- 
pereur Duc-Duc.  Cet  or 
dre  est  devenu  fran(;ais  on  vertu  d'un  décret 

1896.    Il     comprend     cinq    classes  :      ^^■.    

grand-croix,  grand  officier,  comman-       nT  ., 
deur,  officier  et  chevaher.  Se  donne 
aux  militaires  et  aux  civils  ;  le  ruban 
était  autrefois,  pour  les  militaires,  ^; 

blanc  moiré  avec  liséré  orange  ;  pour 
les  civils,  vert  moiré  avec  liséré 
orange.  Un  décret  du  5  décembre 
1899  a  changé  le  ruban,  qui  est  dé- 
sormais le  môme  pour  les  militaires  V^ 
et  les  civils  :  lo  nouveau  ruban, 
obligatoire  à  partir  du  i"  mai  1900, 
est  :  vert,  bordé  de  chaque  côté  d'un 
liséré  orange  de  deux  onzièmes  do  la 
largeur  du  ruban.  L'insigne  est  lo 
mémo  pour  les  militaires  et  les  ci- 
vils :  il  est  d'argent  pour  les  cheva- 
liers,d'or  pour  les  grades  supérieurs. 

Dragon  ou  du  Mérite  (ordre 
DU;,  ordre  institué  en  Chine,  en  1863. 
M  comprend  seulement  deux  classes 
décoration  est   en  or  pour  la   première, 
en  argent  pour  la  seconde.  Le  ruban  est 
jaune  pour  les  deux  classes. 

Dragon  (ordre  du  Double-),  ordre 
institué  on  Chine,  en  ISSl,  par  l'empe- 
reur Tsaï-Tien  (Kouangsu).  Il  se  diviso 
'■n  deux  catégories.  La  première,  ré- 
servée aux  Chinois,  a  pour  insignes,  sui- 
vant lo  grade,  dos  boutons,  dos  plumes  de 
paon  et  une  robe  de  soie.  La  second©  est 
attribuée  aux  étrangers  ot  comprend  cinq 
grades,  dont  les  trois  premiers  sont  di- 
visés chacun  on  trois  classes.  Le  ruban.  Ordre  du  Dragon 
qui  ditfèro  pour  chaque  grade,  supporte  (Chine), 

un  insigne  en   forme   d'étoile. 

Dragon  renversé  (ordre 
du),  ordre  fondé  au  commence- 
ment du  XV»  siècle  par  l'empe- 
reur Sigismond,  dans  le  but  de 
ranimer  la  défense  do  la  foi  ca- 
ltioli<[uo  contre  los  hussites. 
L'ordre  était  militaire.  11  fut 
imité  on  Espagne,  mais  n'eut 
dans  los  dou.\  x)ays  qu'une  durée 
éphémère. 

Dragon,  constellation  de 
1  béitnsidicro  boréal,  ii  Tète  et 
t/ui:ue  au  Dragon.  Dans  l'an- 
cionno  aslronomio.  Nœud  as- 
cendant et  nœud  descendant  do  „  ,  ,  r>  . .  .^ 
1,,  i,,,,„  Ordre  du  Doublo-Dmiroii 

—  KNCvcr,.  Astron.  La  con- 
stollatiou  du  Dragon  so  compose  do  quatre-vingts  étoiles, 


DRAGON 

'lans  lo  catalopiio  britanni'|UO.  La  plus  belle,  a  Dragon, 
ir<;sl  (jiio  do  (luatriùme  {çranilour.  Les  anciens  lui  don- 
iiaieut  uuo  l'oulo  de  noms  :  draco,  serpens,  anfjuis,  Hespe- 
rulum  cuslos,  ^Esculapius,  Python,  etc.  La  tftto  du  Dragon, 
située  à  côtci  do  la  I>JT0  et  on  face  d'Hercule,  est  figurée 
par  quatre  étoiles,  à  partir  desipielles  les  autres  étoiles 
sont  rangées  on  une  longue  lilo  qui  sépare  les  doux  Ourses, 
et  se  replie  vers  l'étoile  polaire  pour  former  la  queue. 

DRAGON  n.  m.  Soldat  créé  à  l'origine  pour  combattre 
ù  pied  et  achevai;  il  est  coirt'é  d'un  casque  à  longue  cri- 
nière, armé  d'un  long  sabre  droit  et  d'un  fusil  très  court  : 
Capitaine  de  dragons.  Le  premier  régiment  de  dragons. 
Servir  dans  tes  duagons. 

—  Encycl.  Aujourd'hui,  les  dragons  font  partie  do  la 
cavalerie  et  y  nq>résfulent  ce  qu'on  appelle  une  suMi- 
l'iswn  d'arme.  Mais,  à  l'origine,  ils  constituèrent  une  arme 
distincte. 

On  fait  remonter  à  1531,  et  an  maréchal  de  Brissac,  la 
première  organisation  d'un  corps  d'arquebusiers  achevai; 
c'étaient,  au  début,  des  fantassins  dressés  à  se  servir  do 
chevau.i:  pour  se  déplacer  plus  rapidement,  c'est-à-dire  de 
l'iufantene  montée.  Les  premiers  régiments  do  dragons 
furent  créés  réellement  le  2S  janvier  1668,  par  Louis  XI'V. 
I-e  nombre  en  augmenta  peu  à  peu  :  en  1750,  il  y  en 
avait  16. 

Armés  d'un  sabre,  d'un  fusil  à  baïonnette  et  d'un  pisto- 
let, les  dragons  portaient  la  guêtre  avec  la  bottine.  En 
1762,  un  17»  régiment  fut  constitué  par  les  volontaires  de 
Schomberg  et,  l'année  suivante,  l'uniforme  de  ces  derniers 
devint  celui  de  toute  l'arme  des  dragons  :  casque  à  cri- 
nière, sans  visière,  à  bandeau  do  peau  de  tigre,  habit  vert, 
veste  chamois,  culotte  de  pe.tu  et  manteau  blanc. 

Sous  la  Révolution  et  l'Empire,  le  nombre  des  régi- 
ments do  dragons  s'élève  jusqu'à  30,  plus  le  régiment 
des  dragons  de  l'impératrice  do  la  garde  impériale.  La 
Restauration  réduisit  ce  nombre  à  15,  puis  à  10. 

C'est  en  1S31  que  les  dragons  sont  ofticiellement  classés 


Dragons  :  1  et  2.  Sous  le  premier  Empire;  3.  Sous  Louis  XIV;  t.  Sous  Louis  XVI;  5.  Dragon 
de  la  garde  sous  le  second  Empire  ;  6.  Eu  1900. 


du  10  mai 

•- ry 


Ordpfi  du  Dragon 

tAnii.irnl. 


la 


dans  la  cavalerie  do  ligne  :  on  les  arme  alors  du  fusil 
saos  baïonnette,  dit  «  fusil  do  dragon  u.  Lo  nombre  des 
régiments,  resté  à  12,  s'augmente,  en  1855,  par  la  créa- 
tion des  dragons  de  l'impératrice,  qui  devient  le  13*  dra- 
gons à  la  chuto  de  l'Empire,  lo  -1  septembre  1870.  Après 
la  guerre,  la  transformation  des  lanciers  eu  dragons  porte 
à  20  le  nombre  de  leurs  régiments  qui,  en  1873,  est  élevé 
ù.  26,  puis  successivement  à  28,  30  et  32. 

En  1869,  les  dragons  avaient  quitté  l'habit  vert,  à  pa- 
rements, collet  et  plastron  blancs,  jaunes  ou  rouges  sui- 
vant les  régiments,  pour  la  tunique  courte  en  drap  bleu 
foncé,  remplacée  elle-même,  en  lsS-1,  par  un  dolman  à 
0  brandebourgs  noirs  avec  collet  blanc  ;  en  1S92,  la  tunique 
fut  rendue  aux  officiers.  Depuis  1SS4  également,  les  dra- 
gons ont  pris,  commo  lo  reste  do  la  cavalerie,  les  bou- 
tons en  métal  blanc  et  les  galons  ot  épaulettes  en  ar- 
gent, au  lieu  ot  place  des  boutons  on  cuivre  et  galons 
en  or,  qu'ils  avaient  toujours  portos  aujiaravant. 

Ij'aciora  remplacé  le  cuivre  dans  labombo  de  leur  casque, 
dont  on  a  supprimé  aussi  lo  bandeau  en  peau  do  tigre.  En- 
fin, depuis  1889,  on  a  donné  la  lance  aux  hom^mes  du 
l'^Tang  dos  régiments  de  dragons  qui  font  partie  des  di- 
visions do  cavalerie  indépendante,  où  ils  représentent 
seuls  l'élément  de  la  cavalorio  appelé  cavalerie  de  ligne. 
La  plupart  des  armées  étrangères  ont  des  régimenis  do 
dragons.  En  Allemagne  et  on  Autriche,  ils  comptent  dans 
la  cavalerie  légère;  en  Angleterre,  il  v  a  des  dragons 
lourds  et  dos  dragons  légers  ;  en  Russie,  îa  cavalorio  régu- 
lière ne  comporte  plus,  en  dehors  de  la  garde,  que 
dos  régiments  do  dragons.  Enfin,  les  dragons  constituent 
la  partie  principale  do  la  cavalerie  dans  l'arméo  suisse. 
Dragons  de  "Villars  (lks\  opéra-comiquo  on  trois 
actes,  paroles  do  Cormon  et  Locuroy,  musique  d'Aimé 
Maillart,  représenté  au  Théâtre-Lyrique,  lo  19  soptom- 
bro  1856,  et  repris  plus  tard  à  l'Opéra-Comiquo.  —  Koso 
Friquot,  jonuo  fille  que  sos  manières  bizarres  ont  ronduo 
un  objet  d'aversion,  cache  un  oxcollent  cœur  sous  cos 
dehors  singuliers.  Grftce  à  elle,  do  malheureux  proscrits 
peuvent  sortir  d'une  caverne  des  Cévennes,  où  ils  so  sont 
réfugiés,  et  gagner  la  Savoie.  Elle  sait  préserver  ù  temps 
le  fermier  Thibaud  d'une  infortune  conjugale;  enfin,  ollo 
inspire  un  amour  sincère  au  jeuno  villageois  Sylvain,  qui 
ré[i'Miso.  Avec  sa  musique  tantôt  souriante  ot  gaie,  tantôt 
UMidre,  expressive  et  mémo  dramatique,  toujours  houreu- 
senient  et  abondamment  inspirée,  ollo  reste  le  meilleur 
ouvrage  d'Aimé  Maillart  ot  lo  titre  le  plus  sérieux  A  sa 
juste  renommée.  Plusieurs  morceaux  de  la  partition  sont 
devenus  populaires,  entre  autres,  la  romance  :  A'c  parle 
pas  !  ;  la  prière  :  Soutien  de  l'innocent  ;  le  joli  air  de  Koso 
Kriquet  :  Fspoir  charmant;  le  duo  :  Quelle  folie l ;  les  cou- 
plots  do  la  Cloche. 

DRAGON,  ONNE  (flou')  adj.  Qui  a  rapport  aux  dragons. 
Il  Mission  dragonne,  Dragonnade. 

—  Loc.  adv.  :  A  la  dragonne.  D'une  façon  hardie,  losto, 
égrillarde,  ii  A  la  manière  dos  dragons  :  Ihnnct  k  l\  uua- 

(.iONNK. 


Dragonaire. 


DRAGONAIRE  —   DRAGUEUR 

DRAGONAIRE  {go-nèr')  n.  m.  Antiq.  rom.  Soldat  do  l'ar- 
mée romaine,  qui  portait  l'enseigne  appelée  "  dragon  " .  (Il 
V  avait  vingt  dragonaires  par  légion  ;  un  par  chacuno 
(les  dix  cohortes  d'infan- 
terie et  des  dix  turmes  do 
cavalerie.) 

Dragoncino  ou  Dra- 
CONCINO  i^Jean-Baptiste), 
poète  italien ,  no  à  Fano 
(duché  d  Urbin)  vers  la  tin 
du  xv«  siècle.  Venu  à  une 
époque  où  les  histoires  de 
cnevalerie  étaient  à  la 
mode,  il  composa  deux 
poèmes,  l'un  en  sept  chants 
intitulé  :  Innamoramento  di 
Guidon  Selvaggio,  che  fu 
fifflitiolo  di  Binaldo  da 
Montalbano  (1516),  tiré  de 
la  chronique  do  Turpin  ; 
l'autre,  la  Marfisa  bizarra 
(1531),  en  quatorze  chants. 

Dragon ETTi  (Gia- 
cinto,  marquis  degl'),  jurisconsulte  italien,  né  dans 
l'Abruzze  ultérieure  en  1738,  mort  à  Naples  en  1818.  Il 
abandonna  le  barreau  pour  devenir  membre  de  la  consulte 
de  Sicile,  puis  président  de  la  cour  royale.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Dell'  origine  de'  feudi  in  Sicilia  et 
le  Virlii  edi  Premi  (1767),  traité  faisant  suite  à  celui  de 
Beccaria  sur  les  Délits  et  les  Peines,  et  traduit  en  français 
par  Pingeron. 

DragONETTI  (Louis),  publiciste  et  littérateur  napoli- 
tain, né  et  mort  à  Aquila  (1799-1871).  Il  s'était  déjà  fait 
connaître  par  des  essais  littéraires,  lorsque  la  révolution 
constitutionnelle  de  1S20  l'envoya  siéger  à  la  Chambre  des 
députés  de  Naples,  où  il  se  fit  remarquer  comme  orateur. 
Exilé  lors  de  la  réaction  de  1821,  il  obtint  bientôt  après 
de  rentrer  dans  sa  patrie.  Dragonctti  fonda  à  Rome,  en 
1846,  VJtalicOt  la  Concordia  et  le  Contemporaneo.  Nommé 
à  Naples,  lors  de  la  révolution  de  I8i8,  directeur  des  ar- 
chives du  royaume,  il  reçut  le  portefeuille  des  aH'aires 
étrangères  dans  le  ministère  Troya,  puis  fut  condamné 
au  bannissement  après  le  rétablisseinoiu  des  Bourbons. 
Il  se  rendit  alors  à  Paris,  où  il  vécut  plusieurs  années. 

DragONI,  bourg  d'Italie  (Campanie  [prov.  de  Caserte]), 
près  du  Volturno  ;  2.200  hab.  Carrières  de  marbre  aux 
environs. 

DraGONI  (Giovanni  Andréa),  compositeur  italien,  né  à 
Meldola  vers  1540,  mort  à  Rome  en  1598.  II  fut  élève  do 
Palestrina  et  devint,  en  1576,  maître  de  chapelle  de  Saint- 
Jean  de  Latran.  On  connaît  do  lui  plusieurs  livres  de  ma- 
drigaux à  cinq  et  six  voix,  des  motets  à  trois  et  cinq  voix, 
des  villanelles  à  cinq  voix,  des  Benedictus  à  huit  voix,  des 
messes,  etc. 

DRAGONNADE  [go-nad')  n.  f.  Nom  des  vexations  exer- 
cées par  les  dragons,  sous  le  règne  de  Louis  XIV,  contre 
les  calvinistes. 

—  Encycl.  Le  premier  essai  do  ces  vexations  eut  lieu 
en  1681.  Louvois  suggéra  à  Louis  XIV  d'employer,  pour 
essayer  de  rétablir  l'unité  religieuse  dans  le  pays,  les  sol- 
dats de  cavalerie,  appelés  alors  uniformément  «  dragons  " . 
On  exemptait  des  logements  militaires  les  protestants  qui 
se  convertissaient  à  la  religion  catholique,  et  l'on  en  char- 

feait  les  réfractaires.  On  appliqua  dabord  cette  mesure 
ans  le  Poitou  et  dans  le  Limousin,  qui  relevaient  direc- 
tement de  Louvois.  Ce  ministre  envoya  quelques  régi- 
ments dans  ces  provinces,  en  écrivant  aux  intendants  ; 
■  Le  roi  n'estime  pas  iju^ii  faille  log^er  tous  les  cavaliers 
chez  les  protestants;  mais  si,  suivant  une  répartition 
juste,  ils  en  devaient  porter,  dix,  vous  pouvez  leur  en 
faire  donner  vingt,  et  les  mettre  tous  chez  les  plus  riches 
des  religion naires.  »  Les  dragons  se  comportèrent,  chez 
leurs  hôtes  forcés,  aussi  brutalement  qu'en  pays  conq^iis. 
L'épouvante  qu'ils  répandirent  amena  la  conversion  do 
plusieurs  milliers  de  protestants.  Toutefois,  un  plus  grand 
nombre  encore,  sur  les  côtes  du  Poitou  et  do  l'Aunis,  se 
préparèrent  à  quitter  la  France.  Colbert  s'alarma  de  leur 
exode  commençante,  et  il  obtint,  le  19  mai  1681,  un  arrêt 
du  conseil,  défendant  «  les  violences  qui  so  faisaient  ou 
quelques  lieux  contre  les  religionnaires  ». 

Celles-ci  furent  reprises,  quatre  ans  après.  Dans  le 
Béarn,  l'intendant  Foucauld,  agent  dévoué  do  Louvois, 
promet  de  «  convertir  »  en  masse  sa  province:  mais  il  lui 
faut  des  dragons.  Ces  soudards,  lancés  dans  le  pays,  y 
commettent  mille  déprédations  et  les  plus  odieux  outrages. 
Aussi  amènent-ils,  en  quatre  mois,  de  mai  à  août  1685,  la 
conversion  do  vingt-deux  mille  protestants,  presque  tous 
ceux  du  lîéarn,  sauf  quelques  centaines.  Mêmes  persécu- 
tions et  rni^me  résultat  dans  la  Guyenne  :  en  trois  semaines, 
on  enregistre  vingt  mille  conversions  dans  la  généralité 
de  Montauban  et  soixante  mille  dans  celle  de  Bordeaux. 
Ive  15  août  1C85,  la  basse  Guyenne  comptait  environ 
150.000  protestants  ;  vers  la  lin  septembre  do  la  môme 
année,  il  en  restait  à  peine  10.000. 

La  Guyenne  domptée,  Lou%'ois  distribue  ses  mission- 
naires bottés  entre  le  Limousin,  la  Saintonge,  le  Poitou 
et  le  bas  Languedoc.  Dans  cette  dernière  région  et  dans 
les  Cévonncs,  vivaient  alors  plus  do  240.000  protestants. 
IjCS  efforts  du  duc  de  Noaillcs,  gouverneur  do  la  province, 
et  la  dureté  do  l'Intendant  Lamoignon  do  Basville  triom- 
phèrent do  leur  constance.  On  vit  en  trois  jours,  dans  le 
seul  diocèse  de  Nîmes,  l'abjuration  do  soixante  mille  i)cr- 
sonnes.  Il  en  fut  do  mémo  dans  les  Cévennos,  lo  Gévau- 
dan,  le  Dauphiné  et  à  La  Rochelle  même.  C'est  alors  que 
lyouis  XIV,  s'abusant  sur  la  sincérité  do  ers  conversions 
en  masse,  consentit,  le  17  octobre  1G85,  à  révoquer  l'édit 
de  Nantes  et  à  étendre  à  la  France  entière,  durant  plu- 
stours  années,  l'odieux  système  dos  dragonnades. 

—  BiBUOGR.  :  Foucault,  Mémoires,  i650-i7i9  (Paris, 
1862);  Elio  Benoit,  Histoire  de  l'édit  de  ^Vantes  (Delft, 
1693-1695). 

DRAGONNE  (gon'  —  rad.  dragon)  n.  f.  Milit.  Courroie 
double,  fixée  à  la  poignée  d'une  "arme,  sabre  ou  épéo,  et 
que  l'on  passe  au  poignet,  autour  duquel  on  la  serre  ensuite 
au  moyen  d'un  passant-coulant  :  La  imAooNNE  s'appelle 
aussi  cordon  do  sabro.  n  Batterie  do  tambours  on  usage, 
aux  xvri*  et  xviii*  siècles,  dans  les  corps  des  dragons. 

—  Bot.  Un  des  noms  do  l'estragon. 

—  Encycl.  Milit.  L'emploi  do  la  dragonne  a  pour  but  do 


Dragonnes. 


mieux  assurer  l'arme  dans  la  main  qui  la  porte  et  d'em- 
pêcher cette  arme  de  tomber  à  terre,  si  la  main  l'aban- 
donne. 

Mais  la  dragonne  d'épéo  est  devenue,  en  outre,  un  in- 
signe militaire,  caractéristique  de 
certains  grades  et,  plus  particu- 
lièrement, de  celui  d'ofticier.  Elle 
est  alors  ornée  d'un  gland,  dont  la 
frange  est  analogue  à  celle  des 
épaulettes  de  chaque  grade,  mais 
toujours  en  or,  quel  que  soit  le  mé- 
tal du  bouton  ou  de  l'épaulette. 

Dragonne   ((îoncvieve   Pré- 
Mov,  dite  la  chevalière  Baltha- 

sar  ou  la),  héroïne  française,  née 
à  Guise  (Aisne)  en   1660,  morte  au 
commencement     du    xviii"    siècle. 
Elle  s'engagea,  à  quinze  ans,  dans 
l'armée  du   prince  do  Condé,  sous 
lo    nom    de    Balthasar.    Elle    s'y 
distingua    aux    environs    d'Ypres , 
tuant  un  officier  ennemi,  en  faisant 
prisonnier  un   autre.   Au   siège 
d'Aire,  insultée  par  un  oflicier  alle- 
mand, elle  le  provoque  en  duel  et  lo  désarme.  Elle  devint 
cornette,  puis  lieutenant   de  cavalerie.  Elle  fut   blessée 
plusieurs  fois.  Jusqu'en  1691,  le  secret  de  son   sexe  fut 
bien    gardé  ;    mais,    alors,   elle  fut 
blessée    au    soin    droit,    on    dut   la 
panser,    et    la    vérité    fut    connue. 
Mais  on  n'osa  pas  l'éloigner  de  l'ar- 
mée. On  la  retrouve  à  la  bataille 
de   Leuze,   au    siège    de    Furnes. 
Geneviève  fut  enfin  nommée  cheva- 
lière do  Saint-Louis.  Après  la  paix 
do  Ryswiclî   (1697),    elle    reçut    du 
roi   l'ordre   do   reprendre  ses  vête- 
monts  do  femme. 

DRAGONNEAU  (r/o-no)  n.  m.  Hcl- 
minth.  Nom  vulgaire  des  vers  néma- 
todes  du  genre  gordius.  V.  ce  mot. 

—  Icbtyol.  Nom  vulgaire  du  cal- 
lyonymo  lyre. 

—  Art  vétér.  Syn.  de  dragon. 

—  Orfèvr.  Grain  de  couleur,  qui 
nuit    à    la    pureté    d'un    diamant. 

DRAGONNER  [go-né)  v.  n.  Se  conduire  comme  les  dra- 
gons, ou  comme  on  se  conduisait  dans  les  dragonnades. 

Dragonne,  ée  part.  pass.  du  v.  Dra- 
gonner. 

—  V.  a.  Harceler,  importuner,  de  clia- 
grins,  do  chimères.  (Vieux.) 

—  Blas.  So  dit  do  tout  quadrupède, 
et  en  particulier  du  lion,  dont  le  corps 
so  termine  en  queue  de  dragon. 

Se  dragonne*',  v.  pr.  Se  créer  des  in- 
quiétudes, se  faire  des  idées  noires,  des 
dragons.  (Vieux.) 

DRAGONNIER  {go-nî-é)  n.  m.  Genre 
de  plantes,  do  la  famille  des  liliacées, 
tribu  des    asparagées.  Syn.    deacéna. 

—  Encycl.  Les  dragonniers  sont  des 
arbustes  ou  des  arbres  dont  le  port  général  rappelle  celui 
des  palmiers  et  qui,  malgré  l'extrême  lenteur  de  leur 
croissance,  peuvent  atteindre  des  dimensions  colossales. 
Leur  tige,  d'abord  simple,  se  ramifie  plus  tard  avec  l'ap- 
paronfo  d'une  dichotomie,  souvent  très  régulière;  la  tige 
principale  et  chaque  branche  se  terminent  par  une  touïfc 


834 

Dragten  ou  Drachten,  ville  de  Hollande  (prov. 
do  Friso),  arrond-  de  Lecuwardcn;  3.900  hab.  Commerce 
de  toiles. 

DRAGUAGE  [ghaf)  n.  m.  Autre  forme  d-u  mot  dragage. 

DRAGUE  [dragh'  —  de  l'angl.  drag,  même  sens,  dérivé 
du  V.  drag^  tirer)  n.  f.  Instrument,  machine  dont  on   se 

sert    pour      

curer  les     -=^ 
fonds  sur 
lesquels  les 


e  a  u  X    o  n  t  \,- 

formé  des  .^^ 

dépôts.  (On  ~^ 

l'appelle         -         -  -    w     

commune-  _,  /„*„»,  \ 

Draçue  fpéch.). 
ment  chat-  ° 

TE.)  Il  Instrument,  portant  un  certain  nombre  de  crochets 

doubles  et  triples,  employé  à  la  recherche  des  noyés. 

—  Agric.  Drague  à  claie.  Instrument  propre  à  appro- 
fondir les  labours,  sans  ramener  à  la  surface  la  terre  du 
fond. 

—  Mar.  Griffe  de  fer,  dont  on  se  sert  pour  accrocher 
les  objets  qu'on  veut  retirer  du  fond   de  l'eau.  Il  Léger  - 
grappin   qu  on   laisse    tomber  et  qui,  labourant  le  fond, 
arrête  l'aire  d'un  bâtiment,  ii  Bourreletqui  garnit  de  chaque 
côté   lo  fond  d'une  embarcation  destinée  à  être  échouée. 

Il  Ancien  nom  du  gros  cordage  destiné  à  borner  le  recul 


D'ars^ent,  à  un  lion 
rampant  et  dra- 
gonne de  gueules. 


Dragonnier  :  1,  Brasilicurîa.  —  2.  Draco.  (3.  Groupe  de  fleurs; 
4.  Fleur  séparâe;  5.  Fruit.) 

de  feuilles  rectincrves,  lancéolées,  entières,  membraneuses 
ou  cbarnues.  Les  fleurs  apparaissent  vers  vingt-cinq  ou 
trente  ans;  l'ovairo  contient  trois  logos  uniovulées  et  se 
transforme  en  une  baie  globuleuse,  do  la  grosseur  d'une 
cerise.  On  en  connaît  plus  de  vingt  espèces,  habitant  dn 
préférence  les  terres  arides  ou  les  plages  maritimes  des 
régions  tropicales,  et  cultivées  facilement  dans  les  serres. 
L'espèce  principale  est  lo  dragonnier  commun  [dracxna 
draco),  rival  du  Iiaobab,  dont  un  exemplaire  célèbre  est 
le  gigantesque  dragonnier  d'Orotava,  dominant  la  vallée 
do  ce  nom,  au  pied  du  pic  do  TénérilTe.  On  donne  souvent 

10  nom  de  «  dragonnier  »  aux  cordylines,  plantes  voisines 
qui  en  diffèrent  par  le  grand  nombre  des  ovules  dans  les 
loges  de  leur  ovaire.  L'écorce  do  certains  dragonniers 
laisse  écouler  une  sorte  do  gomme,  lo  sang-dragon,  qui, 
on  séchant,  devient  friable  et  ronge  sang. 

DraGOUTINE  NÉMANITCH  VI,  roi  do  Serbie,  de  127^ 
à  127r>,  mort  on  131G.  Avec  l'aide  des  Hongrois,  il  détrôna 
son  père  Ouroch.  Après  avoir  fait  une  guerre  bcurouso 
aux  Bulgares  et  promulgué  quelques  lois  sur  lo  vol , 
l'usure,  etc.,  il  abdiqua  on  faveur  do  son  frère  Miloutino. 

11  consacra  le  rosto  de  sa  vio  à  des  pratiques  ascétiques, 
à  dos  œuvres  do  charité. 


gae  ^  vapeur. 


des  canons,  et  qu'on  appelle  brague  aujourd'hui,  il  Ancro 
flottante  mouillée  par  l'arrière  dans  un  canot. 

—  Pêch.  Espèce  de  filet  à  manche,  souvent  en  forme 
d'arc  de  cercle ,  dont  les  extrémités  sont  réunies  par 
une  lourde  barre  de  fer  horizontale,  et  dont  on  se  sert 
pour  péchera  la  traîne,  particulièrement  pour  pêcher  des 
coquillages,  n  Drague  de  pêche  à  main,  Filet  supporté  par 
une  sorte  de  râteau  emmanché  sur  un  long  bâton  et  per- 
mettant d©  gratter  à  bras  lo  fond  de  l'eau. 

—  Tcchn.  Syn.  de  drèche.  il  Pinceau  dont  le  vitrier  so 
sert  pour  marquer  le  verre,  il  Sorte  de  grande  bêche  à 
long  manche,  qui  sert  à  l'extraction  de  la  tourbe  boueuse. 

Il  Sorte  de  barre  à  mine  assez  longue,  employée  pour 


Drague  à  treuil  et  à  douille  fixe.  Drague  simple  à  maio. 

perforer  les  roches  dures  et  y  pratiquer  des  trous  de  mine. 
Il  Drague  à  main,  Sorte  de  pelle  à  long  manche  permet- 
tant de  curer  les  rivières  peu  profondes.  (Elle  est  simple 
ou  à  treuil  et  à  douille  lixe.) 

—  Encycl.  Travaux  hydraul.  Les  dragues  sont  de 
grands  chalands  à,  vapeur  se  déplaçant  au  moyen  d'ancres 
et  de  chaînes,  qui  servent,  en  môme  temps,  do  points 
d'appui  pour  les  efforts  de  l'appareil  à  draguer.  Les  dra- 
gues opérant  à  sec  s'appellent  excavateurs.  Dans  les  dra- 
gues marines,  l'appareil  se  compose  de  godets  formant 
chaîne  sans  fin,  et  reliés  entre  eux  par  des  barres  articu- 
lées. La  chaîne  est  soutenue  par  un  châssis  rigide  dît 
L'iinde,  qui  porte  à  ses  deux  extrémités  un  tambour  poly- 
gonal, dont  chaque  face  a  la  largeur  d'un  des  maillons  de 
la  chaîne.  Arrivés  au  sommet,  Tes  godets  déversent  leur 
charge  soit  dans  des  conduits  aboutissant  à  terre  (dra- 
gues à  couloir),  soit  dans  des  chalands  placés  le  long  de 
la  drague.  Les  godets  sont  percés  de  trous  pour  l'écou- 
lement de  l'eau.  La  drague  suceuse,  très  employée  pour 
curer  les  fonds  mous  ou  sablonneux,  aspire  vase  et  eau  : 
la  vase  se  dépose  et  l'eau  s'écoule  des  chalands. 

—  Mar.  Pour  draguer  un  câble  ou  une  chaîne,  on  se  sert 
d'une  chatte  lestée  avec  des  gueuses  qu'on  traîne  sur  le 
fond  dans  la  direction  perpendiculaire  à  la  position  pré- 
sumée de  ce  que  l'on  cherche  :  la  chatte  croche  dedans, 
et  l'on  remonte  à  bord.  Ce  petit  appareil  trouve  dans  la 
marine  de  guerre  de  nombreux  modes  d'utilisation. 

DRAGUELLES  {qhèV)  n.  f.  pi.  Péch.  Grandes  chausses 
(jue  portent  les  pêcheurs. 

DRAGUER  {ghv)  V.  a.  Nettoyer  avec  la  drague  ou  avec 
un  bateau  dragueur  :  DnAGUim  un  canal,  w  Retirer  avec  la 
drague  :  Dragukr  des  sables. 

—  Mar.  Draguer  jf/Jt' ancr^.  Chercher  à  saisir  une  ancro 
dont  la  bouée  est  perdue,  il  Draguer  un  câble.  Chercher  à 
lo  retirer  do  l'eau  à  l'aide  de  grappins  qu'on  promène  sur 
le  fond  de  la  mer.  Il  Draguer  le  fond.  So  dit  d'une  ancre  qui 
chasse. 

—  Pêch.  Prendre  descoquillagesavecunedrague.  il  Dra- 
guer à  mort,  Draguer  un  banc  d'huîtres  ou  do  moules  jus- 
qu'à épuisement  complet. 

Se  draguer,  v.  pr.  Etre  dragué. 

DRAGUETTE  {glièt'}  n.  f.  Petite  drague,  spécialement 
(Mnpluyéo  pour  arraclu^r  les  huîtres  et  moules  des  rochers 
auxquels  C(!S  mollusques  sont  fixés. 

DRAGUEUR  {gheui''),  EUSE  n.  Celui,  celle  qui  pêche  à  la 
drague,  ii  Ouvrier  qui  draguo  à  la  main,  ou  qui  manœuvro 
les  machines  à  draguer. 

—  Adjoctiv.  :  Bateau  dragueur.  Ouvriers  dragueurs. 


Arrac 3  d 


833 

DRAGUEUR  (gheur')  n.  m.  Bateau  d'iino  construction 
pariiculiùro,  <nii  porto  une  raachiuo  propre  à  draguer. 

—  Ari».  INoai  j^ouôriquo  des  esoainotours,  des  buiinuistos 
et  dos  charlataus. 

—  Pèch.  liâiimont  normand,  destiné  ù.  la  p6clio  du 
hareni*.  do  la  muruo. 

DragugeSCI,  oomiii.  do  Roumanie  (distr.  do  Uacau)  ; 
2.430  liab. 

DraguignaN  {lat.  Draconum),  chef-liou  du  dépar- 
tenioiU  lia  Var,  lï  80»  kiloni.  do  Paris,  sur  lo  Nartuby,  au 
piod  du  Maliuont  (G08  m.)  ;  9.963  liab.  iDfaf/uignanais,  aises 
ou  Di'acénais,  aises.)  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Tribunal  de  1"  in- 
stance, cour  d'assises,  coUôge,  bibliolhùquo,  musoo.  So- 
ciétés d'études  arcbéologiques  et  artistiques  Cordonnerie, 
distillerio,  enp;rais  chimiques  ;  tointurories,  sa\<)rinenes, 
imprimeries.  Dans  la  montagne,  gi- 
sements do  plomb  sulfuré  et  argen- 
tifère. Marche  du  blé.  Commerce  de 
vin  et  d'huile  d'olivo.  La  beauté  des 
alentours  et  la  douceur  du  climat  font 
de  Draguignan  un  séjour  dôlicioux. 

—  I/arrondissement  de  Dragui- 
gnan a  11  cant.,  62  comm,  et  79.951  h.  ; 
le  canton  5  comm.  ot  15.251  hab. 

Dragut,  corsaire  turc,  né  en 
Anatolie,  dans  le  district  de  Serulus, 
mort  en  1565.  Il  était  né  do  parents 
chrétiens.  Il  s'engagea  dans  les 
troupes  de  marine  et  devint  rapidement  capitaine.  Pris 
par  les  Génois  au  cours  d'une  expédition  contre  la  Corse, 
il  fut  racheté  par  Barberousse  Kaïr-ed-Din  et,  à  partir  de 
ce  moment,  s'attacha  à  lui  ;  il  l'aida  à  s'emparer  de  Cas- 
tellamare,  puis  ravagea  les  côtes  africaines.  Battu  par 
André  Doria  et  Tolède,  il  se  réfugia  dans  l'île  de  Djerba, 
d'où  il  dévasta  toutes  les  possessions  italiennes  de  la 
Méditerranée.  Il  encourut  alors  la  disgrâce  de  Solimao  II, 
qui,  à  la  mort  de  Barberousse,  lui  refusa  le  gouverne- 
ment d'Alger.  Dragut  fut  tué  au  siège  de  Malte  par  un 
éclat  de  pierre. 

Drah  ABOU'L  NEGGAH,  nom  actuel  de  la  partie  de 
la  nécropole  thébaine  la  plus  ancienne,  celle  qui  s'étend 
en  face  du  temple  de  Karnak,  au  débouché  de  l'Ouady 
qui  mène  à  la  Vallée  des  Rois.  Mariette  y  a  retrouvé  les 
restes  des  pyramides  où  reposèrent  les  rois  de  la  xi*  dy- 
nastie. Les  rois  de  laxvii«  et  les  premiers  de  laxviu'y  fu- 
rent enterrés  également. 

DRAHEM  {d7'a-èm"j  n.  m.  Ancienne  monnaie  d'argent  du 
Maroc. 

DrahOMIRA  ou  Dragomira,  femme  du  duc  de 
Boh-'nii^  Vraiislas,  morte  dans  la  première  moitié  du 
X'  sie<^le.  ]>n-n  que  son  époux  fût  chrétien,  elle  était 
demeurée  fortomont  attachée  au  paganisme.  Vratislas, 
en  mourant  (916),  laissait  deux  tîls  mineurs  :  "Venceslas  et 
Boleslas.  dont  il  confia  la  tutelle  à  sa  mère  Ludrailla. 
Drahomira,  pour  s'assurer  le  pouvoir,  Ht  assassiner  cette 
princesse,  en  921  ;  mais  elle  enercha  ensuite  vainement  à 
ramener  ses  lils  au  paganisme,  et  fut  bannie  de  la  Bohême 
parVenceslas,  qui  la  rap- 
pela plus  tard.  Elle  en 
profita  pour  exciter  con- 
tre ce  prince  son  frère 
Boleslas,  qui  l'assassina. 
Elle  périt  elle-même  sous 
les  roues  d'un  char,  dont 
les  chevaux  s'étaient  em- 
portés. 

Drahomitch  (Bar- 
thélémy db),  chroniqueur 
tchèque  du  xv«  siècle, 
mort  en  1150.  On  sait  qu  il 
servit  dans  l'armée  de 
l'empereur  Sigismond,  à 
l'époque  de  la  guerre  des 
hussites .  Il  laissa  une 
Chronique ,  qui  raconte 
les  événements  surve- 
nus de  1419  à  1443.  Cette 
chronique,  écrite  on  latm 
barbare,  a  été  imprimée 
en  un  seul  volume,  sous 
le  titre  de  Mouumenta 
historica  Hohemix. 

DRAILLE  {(Ira-ill  \n 
mll.jj  n.  f.  Cordage  qui, 
passant  vers  In  capolage  des  mâts,  est  tendu  dans  la  di- 
rection des  étais,  ot  sur  lequel  on  peut  hissor  une  voile  : 
Dkaillks  de  focs.  iiCordago  tondu,  sur  loqucl  on 
peut  amarrer  des  hanots  do  tontes  :  Drailles 
de  tentes. 

DRAIN  (dt'in  —  do  l'angl.  drain,  mémo  sens) 
n.  m.  Agric.  Tuyau,  généralement  on  terre 
cuito,  qui  sert  à  lépuisoment  ot  à  l'ôcoule- 
mont  souterrain  dos  ca.ax.  w  Alaitre  drain, 
Tuyau  beaucoup  plus  gros  que  le  drain  ordi- 
naire. Il  Drain  collecteur.  Drain  vertical  qui 
ro'joit  los  oaux  amenées  par  les  drains  ordi- 
naires. V,  DRAINAlilî. 

—  Chir.  Petits  cylindres  en  caoutchouc 
rouge,  vulcanisé,  puis  désulfuré,  et  percés  do 
trous  do  distance  on  distance.  (On  los  utilise 
pour  assurop  l'écoulement  continu  des  liquides 
dos  foyors  purulents.) 

Drain,  comm.  de  Mainc-ot-Loiro,  arrond. 
©t  ù  47  kilom.  de  Cholot,  près  de    la   Loiro 
Koins  ;  porcs  gras.   Kabriuuo  de   serge  et  do  toiles  com- 
munes; métiers  pour  l'industrio  de  Cholet  et  do  Nantes. 

DRAINABLE  {dri;)  adj.  Qui  peut  être  drainé:  Champs 

DHAINAllMCS. 

DRAINAGE  {drfi-naj'  —  rad.  drainer)  n.  m.  Agric.  Opé- 
ration par  laquollo  on  assainit  une  terre  liumido  au  moyen 
do  drains,  c  est-à-dire  de  conduites  souterraines  qui  la 
dôbarrassont  do  son  excès  d'eau. 

—  Chir.  Opération  qui  consiste  à  mettre  dos  drains  ou 
uuo  mèclio  do  gaze  dans  un  foyer  purulent. 

—  Knc:vcl.  Agric.  Les  modornos  n'ont  fait  que  renou- 
volor,  on  lu  porfuctionnant,  uno  métbo<lo  d'assamissomeut 
dos  terres  déjil  miso  on  usage  par  les  anciens. 


DRAGUEUR 


DRAKE 


Draille  :  A,  de  ^rand  foc, 
B,  de  clin-foc. 


Drains   chU 
rurplcaiix. 


l.rioo  hab. 


Le  procédé  lo  plus  simple  d'assèchement  est  de  creuser 
une  tranclioe  pour  permettre  i'écoulonieut  des  oaux  qui 
restoraif-uit  sta- 
gnantes à  la  ""m  '  I  n  3 
surface  du  sol. 
Lo  principe  du 
drainage  n'tist 
pas  dirt'éront , 
mais  on  substi- 
tue à  la  tran- 
chée à  ciel  ou- 
vert uno  tran- 
chée couverte, 
au  fond  do  la- 
quelle on  amé- 
nage une  sorte 
do  caniveau 
tantôt  cylin- 
drique et  con- 
stitué, dans  ce 
cas ,  par  dos 
tuyaux  en  po- 
terie do  2  à 
3  centimètres 
de  diamètre  in- 
térieur; tantôt 


Drainage  :  1.  Rabot  pour  égaliser  lo  fond 
de  la  tranchée;  2.  Curoir  pour  enlever  lea  dé- 
rectan  gulai  re  blai»  de  la  tranchée  ;  3.  Semelle  pourle  bêchage  ; 
et  formé  uar  *■  ^^'^^^  pour  approfondir  la  tranchée;  5.  Pince 
H«  noiiitio  il->l  ^  saisir  les  drains  pour  les  déposer  au  fond  de 
iV_^  A...  .  __       la  tranchée;  6.  Marteau  à  recouper  les  drains; 


7.  Bêche  pour  amorcer  la  tranchée. 


les,  deux  ver- 
ticales et   une 

horizontale,  recouvrant  les  deux  premières.  Tuyaux  ou 
dalles  constituent  ainsi  une  conduite  souterraine  d'écoule- 
ment, que  l'on  appelle  aujourd'hui  un  drain. 

Les  drains  ordinaires  ou  drains  proprement  dits,  obtenus 
au  moyen  de  tuyaux  en  poterie  placés  bout  à  bout,  comme 
ceux  lormés  par  des  dalles,  sont  en  général  dirigés  dans 
le  sens  de  la  plus  grande  pente  du  sol.  On  leur  donne  au 
maximum  une  longueur  de  250  à  350  mètres,  et  on  les  fait 
déboucher  dans  des  drains  collecteurs,  ordinairement  dispo- 
sés, ceux-ci,  le  long  d'un  thalweg.  Dans  la  pratique,  l'espa- 
cement observé  entre  les  conduites  souterraines  varie 
<io  ^^  a  15  nietriL-s.  .suivant  que  le  terrain  cbi  plus  ou  moins 


1*1 _     w;i  .  ii   ji.ire  ou  en  dalles;  2.  Drain  en  tuyau- 
terie,  '6.  ir'uita  abourbant  pour  la  perte  des  eaux;  i.  Forage  pour 
la  perte  des  eaux  ;  5-  Drain  collecteur  et  regard. 

argileux.  La.  pente,  aussi  régulière  que  possible,  donnée 
â  la  tuyauterie,  est  d'environ  0",003  par  mètre,  afin  d'as- 
surer 1  écoulement  de  l'eau.  Ces  diverses  conduites  abou- 
tissent à  un  drain  collecteur,  qui  lui-même  conduit  les 
eaux,  soit  à  un  fossé  d'écoulement,  soit  à  un  puits  absor- 
bant, soit  à  un  forage  atteignant  une  couche  perméable 
profonde. 

—  Législ.  Les  agronomes  n'ont  jamais  méconnu  la  né- 
cessité d'assécher  les  terres  en  donnant  aux  eaux  sura- 
bondantes un  moyen  d'écoulement  régulier.  Mais  ils  se 
sont  longtemps  heurtés  à  une  législation  qui  ne  permettait 
pas  des  travaux  d'ensemble.  L'exemple  probant  de  l'An- 

fleterre  mettant  200  millions  de  francs  à  la  disposition 
e  ses  agriculteurs  pour  les  améliorations  foncières, 
les  résultats  que  ceux-ci  obtinrent  par  l'application  du 
drainage,  décidèrent  le  législateur  français,  en  1845 
dabord  ,  puis  en  isr.i,  et  cette  fois  d'une  façon  plus 
précise,  à  autoriser  lo  propriétaire  ddsiroux  d'assainir 
son  fonds  par  le  drainage,  à  en  conduire  los  eaux  sou- 
terrainemout  ou  à  ciel  ouvert  à  travers  les  propriétés 
(exception  faite  des  maisons,  cours,  jardins,  parcs  et 
enclos  attenant  aux  habitations],  qui  séparent  ce  fonds 
d'un  cours  d'eau  ou  de  toute  voie  a  écoulement,  moyen- 
nant une  indemnité  préalable.  En  IS56,  l'Ktat  encou- 
ragea ces  travaux  et  les  associations  qui  en  naquirent, 
en  artectant  à  des  prêts  pour  drainage  une  somme  do 
100  millions  do  francs.  Une  somme  do  lo.ooo  fram-s  tiguro 
annuollemont  au  budget  de  l'agriculture,  pour  l'étendre 
l)rogrossivoment. 

DRAINE  ou  DRENNE  [drèn)  n.  f.  Nom  vulgaire  d'une 
grande  espèce  do  grive  d'Europe,  qui  vit  dans  los  forôts  do 
conifères.  (Nom  scientifique  :  tardas  viscivorus.) 

DRAINER  {dré  —  du  v.  angl.  drain,  faire  écouler)  v.  a. 
Applupicr  à  uno  route,  à  uno  voie  ferrée,  à  un  terrain 
hibourablo,  le  système  du  drainage,  n  Drainei'  les  plantes 
i-n  caisse  ou  en  pot,  Kemplir  de  pierraille  ou  do  gravier  lo 
fond  de  ces  vases. 

—  l''ig.  Attirer  à  soi,  dériver  vors  un  centre  :  Drainkr 
le  commerce  d'une  région,  l'épargne  des  petites  gens. 

Se  drainer,  v.  pr.  Etre  drainé. 

DRAINETTE  {dré-nèt')  ou  DRIVONETTE  {ntW)  n.  f.  Sorte 
de  i)etito  drague,  que  l'on  traîne  à  la  dérive  pour  prendre 
le  petit  poisson. 

DRAINEUR  (drè)  a.  m.  Celui  qui  s'occupe  spécialement 
de  drainage. 

DRAINCU3E  (drè)  n.  f.  Sorto  do  charrue  employée  quel- 
quefois pour  tracer  la  diroclion  que  doivent  suivre  los 

tranchées  do  drainage. 

Drainie,  comm.  d'Ecosse  (comté  d'Elgin),  sur  lo  golfe 
de  Muniy  ;  :i.300  hab. 

DraIS  de  Sauerbron  (baron),  sylviculteur  ot  ingé- 
nieur hadois,  mon  en  1851  A  Carlsrubo,  où  il  était  direc- 
teur des  eaux  et  forêts.  On  lui  doit  l'invention  do  petites 
voitures  mécaniques,  connues  sous  le  nom  de  draisienucs. 
Il  exhiba  lui-mi^nio  son  petit  véhi<-ule  au  iardin  de  Tivoli, 
ù  Paris.  On  doit  ù  Drais  dos  ouvrages  d  économie  fores- 
tière, qui  sont  estimés. 

DRAI8IENNE  {drt*~zi-èn'  —  du  n.  du  baron  Drais  de 
Sauerbron,  son  inventeur)  n.  f.  Tochu.  Appareil  do  loco- 


motion, qui  a  succédé  au  célérifôre  et  qui  présentait  sur 
ce  dernier  l'avantage  d'une  direction  à  pivot.  (Pour  la 
mar<"he  on  avant 
on  frappait  alter- 
nativement lo  sol 
de  l'un  et  do  l'autre 
pied.Ladraisienno 

fut  surtout  eu  vo-  "^W.^^.  \         Draisicune. 

gue  en  1818.) 

—  Ch.  do  f.  Sorte 
de  gabarit,  em- 
ployé pour  vérifier 
l'écartoment  des 
rails,  sur  une  voie 
ferrée. 

DRAKE  (mot 
scandinave,quiala 
même  origine  que 

10  lat.  dracOy  dra- 
gon) n.  m.  Mar.anc. 
Bateau  dont  les 
iNormands  se  servaient  dans  leurs  incursions.  V.  dhakkar. 

—  Bot.  Racine  noire,  noueuse,  fournie  par  une  plante 
de  la  famille  des  morées. 

Drake  (sir  Francis),  navigateur  anglais,  né  près  do 
Tavistock  (comté  de  Devon),  vers  1540,  mort  en  1595. 
Fort  jeune  encore,  il  s'embarqua  comme  second  capitaine 
sur  un  bâtiment  marchand.  En  1567,  il  se  ruina  dans  une 
expédition  contre  le  Mexique.  Après  avoir  étudié,  au 
cours  de  deux  voyages  dans 
les  mers  des  Indes  occiden- 
tales (1570-1571),  son  futur 
champ  d'opérations ,  Drake 
commença  par  piller  le  port  do 
Nombre-de-Dios,  capturer  des 
navires  richement  chargés 
et  incendier  Santa-Cruz  (1572- 
1573).  Après  avoir  secondé  le 
comte  d'Essex  dans  ses  tenta- 
tives infructueuses  contre  l'Ir- 
lande, il  entreprit,  en  1576,  de 
pénétrer  dans  la  mer  du  Sud 
par  le  détroit  do  Magellan, 
pour  tomber  à  l'improviste  sur 
les  possessions  espagnoles  ei 
les  ravager.  En  efletV  il  rava- 
gea les  établissements  espa- 
gnols du  Pérou  et  du  Chili  et 
captura  un  galion  royal,  plein 
d'or  et  d'argent;  puis,  après 
avoir  pris  possession,  au  N.  de 
la  CaUfornie,  de  la  Nouvelle-  Drake- 

.\lbion,  ii  gagna  les  Moluques, 

Java  et  le  cap  de  Bonne-Espérance,  et  revint  en  Angle- 
terre, ayant  fait  en  trois  ans  le  tour  du  monde  (I578-15S0). 
C'est  alors  que  la  reine  Elisabeth  se  rendit  à  bord  du 
bâtiment  de  Drake,  admit  ce  marin  â  sa  table,  et  l'arma 
chevalier,  donnant  ainsi  publiquement  son  approbation 
à  tous  ses  actes.  Un  peu  plus  tard  (15S5),  lors  de  la  rup- 
ture entre  Elisabeth  et  Philippe  II,  Drake  recommença 
ses  exploits  ;  en  1586,  il  prend  Saint-Domingue  et  Cartha- 
gène,  érige  des  forts  en  Floride,  et  recueille,  en  Virginie, 
los  derniers  survivants  de  la  colonie  fondée  par\\alter 
Ualeigh  ;  en  1587,  il  force  l'entrée  de  la  baie  de  Cadix.  Au 
retour  de  cette  expédition,  Drake  fut  fait  vice-amiral,  prit 
une  grande  part  à  la  défaite  de  VInvincibla  Annada  et  re- 
commença, en  1589,  son  rôlo  d'écumeur  des  mers.  Envoyé 
par  la  ville  de  Plymouth  au  Parlement,  il  y  siégea  en  15'92 
et  1593;  mais  il  voulut  recommencer  ses  incursions  dans 
les  Indes  occidentales  ;  il  échoua  dans  ses  coups  de  main 
sur  Ténéritre  et  sur  Porto-Rico,  réussit,  au  contraire,  dans 
ses  attaques  contre  Rio-do-la-IIacha  et  Nombre-de-Dios. 

11  mourut  peu  de  temps  après  (1595),  avant  d'avoir  rega- 
gné l'Angleterre. 

—  BinLioftR.  :  Johnson,  Life  of  sir  F.  Drake  (Londres, 
1767);  Barrow,  Life,  voyages  and  exploits  of  admirai  sir 
F.  Drake  (Londres,  1843). 

Drake  (Jacques),  médecin  et  publiciste  anglais,  du 
parti  tory,  né  à  Cambridge  en  1667,  mort  en  1707.  Outre 
des  articles  de  journaux  qui  lui  firent  dos  ennemis  achar- 
nés, il  publia,  à  Londres  :  Histoire  du  dernier  parlement 
(1702);  Afémorial  de  l'Fglise  anglicane  (1704),  sort©  de 
pamplet;   Historia  anglo-scotica  [llOO);  etc. 

Drake  (Samuel  Gardner),  écrivain  américain,  né  à 
Pittsfield  (New-Hampshire)  on  1798,  mort  ù.  Boston  en  1876. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Dictionnaire  biographic/ue 
des  Indiens  de  l'Atnérique  du  Nord  (1833\  souvent  réédité  ; 
la  Vieiile  Chronique  indienne  (1836);  le  Martyrologe  in- 
dien; etc. 

Drake  (Frédéric),  sculpteur  allemand,  né  il  Pyrmont 
en  1805,  mort  à  Berlin  en  1882.  I!  se  proposait'd'aller 
exercer  son  métier  de  mécanieien  ;\  Saint-Péiorsbourg, 
lorsqu'une  tète  de  Christ  qu'il  avait  sculptée  attira  l'atten- 
tion d'un  marchand  d'antiquités,  qui  lui  on  oiVrit  un  ^irix 
élevé.  Il  s'appli(|ua  dès  lors  exclusivement  A  la  sciilpture, 
et,  recommandé  à  Raucli,  il  se  rendit  à  Berlin.  Drake  pro- 
duisit bientôt  des  œuvres  originales,  dont  la  promièro,  uno 
Vierge  à  l'enfant,  fut  achetée  par  l'impératrico  do  Russie, 
lo  Guen'ier  mourant  auquel  un  génie  pn'^ente  la  couronne 
d'honneur  et  une  Vendangeuse  en  marbre.  Il  donna  ensuite 
les  portraits  de  sou  nuiïtre  Ifauch,  de  Schinkd  ot  dos  deux 
Humboldt.  En  1S36,  il  exécuta  la  statue  colossale  do  Justus 
Mœser,  qui  fut  coub'o  en  bronze  et  qui  décore  aujourd'hui 
la  place  do  la  cathédrale  A  Osnabruelî,  Vinrent  ensuiie  les 
huit  provinces  de  la  /'russe,  colossales  ligures  assises  do  la 
salle  Blanche  du  château  de  Berlin  (I8H).  Drake  exécuta 
ensuite  doux  staïues  colossales  en  marbre  du  roi  Fn'd'^ric- 
Guillaume  III,  dont  l'une  est  placée  à  Stettin,  et  l'autro 
dans  le  jardin  zoologiquo  de  Berlin.  Lo  piédestal  de  cette 
dernière  est  orné  d'un  bas-reliof  i[ui  t'oprésente  dill'érents 
épisodes  du  bonheur  do  l'humanité  A  tous  les  flpes.  C'est 
lA,  croyons-nous,  l'œuvre  la  plus  remarquable  île  Drako. 
En  1855,  cet  artiste  obtint  une  mention  A  l'Exposition 
univorsello  de  Paris.  A  l'Exposition  universelle  de  1867.  il 
envoya  la  statue  équestre  du  roi  (îuillaunw,  qui  lui  valut 
uno  niédaillo  d'honneur  et  la  croix  do  lu  Légion  d'honnonr. 
Après  la  guerre  de  1870-1871.  Drake  a  exécuté  les  bustes 
de  Itismarck,  de  de  ^toltke,  do  Hanke,  do  /tnumrr  ;  In  sin* 
tuo  de  /(!  Vic/of>f,  liante  de  9  inèires,  surniontiini  In  eo- 
lonno  comniémoralive  élevée  ù.  Berlin  on  1873;  lo  uionu- 


DRAKE 


DRAME 


meot  de  Humboîdt  à  Philadelphie,  et  beaucoup  d'autres 
œuvres.  Il  <5tait  membre  de  l'Académie  de  Berlin  et  vice- 
chancelier  de  l'ordre  c  pour  le  mérite  »,  destiné  à  récom- 
penser les  savants  et  les  artistes,  membre  associé  de 
f  Académie  des  beaux-arts  de  France,  etc. 

Drake  (Tyrwhitt),  vovageur  anglais,  né  en  1844,  mort 
à  Jérusalem  en  1S74.  Obligé  par  sa  santé  de  résider  dans 
les  pays  chauds,  il  visita  la  presqu'île  sinaïtique  avec 
Palmer(iS69),la  Syrie  septentrionale  avec  Richard  Burton 
{1871),  la  Palestine  (1S72),  comme  membre  d'une  commis- 
sion scientifique  anglaise. 

DRAKÉX  (de  Drake,  navig.  angl.)  n.  f.  Genre  d'orchi- 
dées, de  la  tribu  des  ophrydées,  qui  habite  l'Australie. 
(Les  drakées  sont  des  plantes  herbacées,  à  hampe  florale 
de  0^,30  environ,  ayant  une  seule  fleur  qui  ressemble  à 
UD  insecte  suspendu  en  l'air.) 

DrAKENBERG,  chaîne  de  montagnes  de  l'Afrique  aus- 
trale, s'étendant.  dans  la  direction  générale  du  S.-O.  au 
N.-E.,  depuis  les  monts  Nieuweveld,  dans  la  colonie  an- 
glaise du  Cap,  jusqu'au  Transvaal.  sur  un  développement 
de  plus  de  600  kilomètres.  Les  géographes  lui  donnent, 
d'ailleurs,  des  limites  variables  et  différents  noms  {Dra- 
kensberg,  Kahîamba.  Quathhimba).  Cette  chaîne  est  à  peu 
près  parallèle  au  littoral  de  l'océan  Indien,  dont  elle  est 
séparée,  suivant  les  endroits,  par  une  distance  de  150  à 
300  kilomètres.  Certains  de  ses  sommets  dépassent  une 
altitude  de  3.000  mètres.  Elle  sépare  le  Natal  et  les  ter- 
ritoires britanniques  au  delà  de  la  Kei*  de  l'Etat  libre 
d'Orange  et  du  Bassoutoland. 

DrakENBORCH  (Arnold),  latiniste  hollandais,  né  et 
mort  à  Utrecht  (1684-1748).  Il  y  étudia  sous  Grœvius  et 
Burraann  ;  celui- 
ci  l'emmena  avec 
lui  en  France,  et, 
à  leur  retour, 
comme  il  venait 
d'être  appelé  à 
Leyde,  il  lit  don- 
ner sa  chaire 
d'Utrecht  à  Dra- 
kenborch.  On  a 
le  cet  érudit  une 
Dissertation  sur 
les  préfets  de 
Borne  (1704)  :  un 
certain  nombre  de 
discours  acadé- 
miques, une  his- 
toire d'Utrecht, 
des  généalomes 
de  familles  hol- 
landaises et  di- 
vers travaux  his- 
torique s.  On 
vante  surtout  son 
édition  de  Sitius 
Italiens  (1717)  et 
celle  de  Tite-Live 
(Leyde  et  Am- 
sterdam, 1738- 
1746). 

DRAKENSTEI- 
NIE  n.  f.  Bot. 
Syn.  de  écasto- 

PHTLLE. 

DRAKKAR, 

DRAKE  ou  DREEI 
n.  m.  Nom  des 
bateaux  dans  les- 
quels les  pirates 
normands  re- 
montaient les 
fleuves.  (Ils  pre- 
naient leur  nom 
du  dragon  qui  or- 
nait leur  proue.) 

—  Enctcl.  Jus- 
qu'en 1881 ,  on 
n'avait  pas  de 
données  précises 
sur  ce  qu'étaient 
les  navires  des 
Vikings,  les  pi- 
rates scandioa- 
ves;mais,àcctte 
époque,  on  trouva 
sous  un  tumulus, 
à  Gok.stad,  près 
deSaDdefjord.un 
drakkar  parfai- 
tement conservé, 
ayaut  servi,  sui- 
vant l'usage,  à  la 
sépulture  d'un 
grand  chef. 

Ce  bateau  re 
monte  à  une  période  comprise  entre  l'an  700  et  l'an  "^0 
après  J.-C.  Il  est  construit  en  chêne  et  à  clins  avec  un 
soin  et  une  perfection  remarquables,  calfaté  en  poil  de 
vache  goudronné.  C'est  une  sorte  de  baleinière  d'une  forme 
'.rês  stable  et  dont  les  dimensions  principales  sont  :  lon- 
gueur 24  mètres,  largeur  au  maître  r)'»,20,  creux  sur  quille 
l*,8û.  Il  armait  IC  avirons  de  chaque  bord  à  pelle  largo 
et  courte  comme  celle  des  pagaies.  L'équipage  no  pouvait 
pas  être  inférieur  à  40  hommes  ;  il  était  plus  vraisombla- 
blemoat  d'au  moins  so.  Le  déplacement  était  do  23  ton- 
neaux. 

Ce  drakkar  peut  6tro  considéré  comme  un  des  plus  pe- 
tits de  8on  époque  :  Thorolf  Kveldulfsson  de  Sandncs,  lit, 
de  87:;  4  873,  construire  un  navire  do  2â  divisions,  c'est-à- 
dire  00  avirons. 

DRAM  n.  m.  Métrol.  Avant  1825,  Deux  cent  cinquanto- 
8ixi6me  partie  de  la  livre  avoirdupois  anglaise. 

Drama  (autref.  Drahescos),  ville  do  la  Turquie  d'Eu- 

î'i\.-  ■T'',ntii''iic  (prov.  do  Saloniquej);  4. 145  hab.  Archo- 

Mrmufactnres  de  toiles  do  coton  ;  tabac  ; 

très  actif  avec  Larissa.  Aux  environs, 

._  : ..  OÙ  PcrsCc  fut  défai»,  par  Paul-Emilo. 


Saint  Paul  fut  emprisonné  à  Drama,  et  cette  ville  vit 
s'élever  dans  ses  murs  le  premier  temple  chrétien  con- 
struit en  Europe.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  113.000  hab. 

DRAMATIQUE  {Hk')  adj.  Littér.  Qui  a  rapport,  qui  ap- 
partient au  drame  ;  qui  est  du  genre  du  drame  :  Art  dra- 
matique. La  vérité  dramatique  exige  de  chaque  personnage 
un  langage  conforme  à  sa  condition.  (L.  Veuillot.)  Il  Qui  s'oc- 
cupe à  un  titre  quelconque  des  représentations  théâtrales  : 
Auteur,  Censeur,  Artiste  dramatique. 

—  Par  ext.  Qui  a  la  forme  passionnée,  mouvementée,  qui 
convient  au  drame  :  L'oraison  funèbre  de  Marc-Auréle  par 
Thomas  est  placée  dans  un  cadre  fort  dramatique,  ii  Dont 
les  récits  sont  vifs,  rapides,  mouvementés,  attachants  : 
Tite-Live  et  Salluste  sont  souvent  dramatiques. 

—  Fig.  Qui  émeut,  qui  intéresse  vivement  le  spectateur  : 
Situation,  Dénouement  dramatique. 

—  n.  Ecrivain  qui  compose  des  pièces  de  théâtre  :  Le 
fabuliste  fait  de  ses  animaux  ce  qu'un  DRAiiATiQUK  fait  de 
ses  acteurs.  (Laharpe.)  [Vieux.] 

—  n.  m.  Genre  dramatique,  forme  dramatique  :  Réussir 
dans  le  dramatique,  n  Ce  qui  excite  particulièrement  l'émo- 
tion dans  une  pièce  de  théâtre,  dans  un  poème,  dans  un 
récit  :  Scène  dans  laquelle  il  ij  a  bien  du  dramatique. 

—  Enctcl.  Littér.  Genre  dramatique.  Ce  genre  embrasse 
toutes  les  œuvres  littéraires  dont  le  but  est  de  représen- 
ter sur  la  scène  une  action,  ce  que  les  Grecs  appelaient 
drama.  du  verbe  ofrad.  j'agis.  Il  se  partage  en  trois  grandes 
divisions  :  les  œuvres  tragiques,  tes  œuvres  comiques,  les 
œuvres  qui  unissent,  dans  des  proportions  plus  ou  moins 

frandes,  les  éléments  tragiques  et  comiques.  La  première 
ivision  comprend  deux  genres  :  la  tragédie  proprement 
dite  et  la  tragédie  lyrique  ou  opéra,  qui  tire  ses  effets  de 


Drakkar  :  A,  disposition  dcB  trous  de  nage;  B,  disposition  des  tapons  fermant  les  trous  de  naçe  ;  C,  arrière 
du  drakkar  montrant  le  gouvernail  et  le  siège  du  pilote;  D,  drakkar  de  a2  avirons  (un  des  côtés  de  la  tente  est 
relevé);  E,  plan  d'un  drakkar  de  32  avirons;   F,  coupe  au  maître  du  drakkar;  G,  caboteur  norvégien  moderne; 

U,  drakkar  sous  voiles. 

la  parole  et  de  la  musique  réunies.  Dans  la  seconde  di- 
vision, après  la  comédie  se  placent  les  atellanes  et  les 
mimes  chez  les  Latins,  les  sotties  au  moyen  âge,  le  vau- 
deville et  l'opéra-comique  chez  les  modernes,  Tes  farces, 
les  parodies,  etc.  A  la  troisième  division  appartiennent, 
dans  l'antiquité  :  l'hilaro-tragédie  et  le  drame  satyrique; 
chez  les  modernes,  la  tragi-comédie,  le  drame  proprement 
dit  et  le  mélodrame.  Il  y  eut,  au  moyen  âge,  des  pièces 
riu'on  ne  pourrait  faire  rentrer  complètement  dans  aucune 
ao  ces  divisions  :  ce  sont  les  Mystères  et  les  Moralités. 
D'autres  représentations  scéniques,  qui  expriment  une 
action  par  les  gestes  ou  la  danso,  sans  le  secours  de  la 
paroh?.  doivent  aussi  6tro  placées  à  part;  elles  portent  le 
nom  do  pantomimes  et  de  ballets. 

—  Anton.  Antidramatique,  froid.  —  Comique.  —  Di- 
dactique, épique,  lyrique  (en  parlant  d'un  poème). 

DRAMATIQUEMENT  {ke-man)  adv.  D'une  manière  dra- 
matique. 

DRAMATISER  v.  a.  Rendre  dramatique,  donner  la 
forme,  l'intérêt  dramatique  à  :  Témoin  qui  dramatise  les 
débats.  Eugène  Delacroix  excelle  à  dramatiser  les  sites  et 
tes  perspectives.  (P.  do  St-'Victor.) 


836 

DRAMATISEUR  n.  m.  Celui  qui  dramatise,  qui  est  habile 
à  dramatiser. 

DRAMATISME  (tissm')  n.  m.  Art  du  drame.  (Peu  usité.) 

DRAMATISTE  llisst'  —  rad.  drame)  n.  Personne  qui 
compose  des  ouvrages  de  théâtre.  (Peu  usité.) 

DRAMATURGE  (gr.  dramatourgos  ;  de  drama,  atos,  action 
drainati((ue,  et  enjon,  ouvrage)  n.  Auteur  de  drames  : 
Shakspeare  fut  un  dramaturge  de  génie. 

—  Rem.  Le  mot  dramaturge^  d'après  le  Dictionnaire 
de  l'Académie,  ne  s'emploierait  guère  que  par  dénigre- 
ment. Ce  n'est  plus  exact.  A  l'exemple  des  Allemands 
et  des  Anglais,  les  Français  n'attachent  plus  à  l'expres- 
sion aucune  idée  fâcheuse.  On  a  conservé  l'expression 
auteur  dramatique  pour  qualifier  l'écrivain  qui  compose 
des  œuvres  théâtrales  en  général;  le  mot  «  dramaturge  » 
désigne  les  écrivains  qui  composent  spécialement  des 
drames. 

DRAMATURGIE  (Jî  —  rad.  dramaturge)  n.  f.  Art  dra- 
matique; traité  sur  la  composition  des  pièces  de  théâtre. 
Il  Catalogue  raisonné  de  pièces  dramatiques  :  La  drama- 
turgie italienne  de  Léon  Alacci.  Il  Manie  de  composer  des 
pièces  de  théâtre,  il  Recherche,  en  peinture,  de  l'effet  dra- 
matique. 

—  Fig.  Caractère,  nature  dramatique  :  L'épouvantement 
de  l'autre  vie,  la  dramaturgie  de  la  mort.  (Proudh.) 

—  Encycl.  Le  mot  dramaturgie  vient  d'Allemagne,  où 
il  est  défini  «  la  science  des  règles  qui  doivent  présider 
â  la  composition  d'une  pièce  de  théâtre  et  à  sa  mise  en 
scène  ».  Il  paraît  avoir  pris  naissance  dans  le  titre  du 
journal  que  Lessing,  sous  l'influence  des  doctrines  dû 
Diderot,  publia  à  Hambourg  en  176S,  et  qu'il  intitula  Dra- 
maturgie. (V.  art.  suiv.)  Louis  Tieck  a  aussi  publié  des 
Feuilles  dramaturgiques  (Breslau,  1826),  où  il  réunit  ses 
travaux  de  critique  théâtrale,  dont  le  développement, 
dans  des  soirées  littéraires,  avait  attiré  l'attenlion  de 
toute  l'Europe  savante. 

Dramaturgie  de  Hambourg  (la),  recueil  d'articles 
de  critique  lliéâtrale,  que  Lessing  écrivit  en  1768,  lorsque 
la  ville  de  Hambourg  l'eut  chargé  de  présider  au  choix 
des  acteurs  et  des  pièces  de  eon  nouveau  théâtre.  —  Les- 
sing cherche  à  persuader  aux  auteurs,  aux  acteurs,  au 
public  tout  entier,  que  tout  est  à  refaire;  il  faut,  avant  tout, 
soustraire  l'Allemagne  à  l'influence  française.  Dans  l'excès 
de  sa  démonstration,  il  prétend  démontrer  que  les  Fran- 
çais n'ont  pas  de  théâtre  du  tout,  et  que  leur  prétention 
d  être  conformes  aux  règles  d'Aristote  n'est  aucunement 
justifiée.  Pour  cela,  Lessing  prend  surtout  â  partie  Cor- 
neille, auquel  il  reproche  la  fierté  de  ses  héros,  le  mépris 
ou  l'inintelligence  des  règles  d'Aristote  ;  le  «  correct  Ra- 
cine», et  même  Molière,  auquel  il  préfère  Destouches. 
Mais  celui  qu'il  poursuit  avec  le  plus  d'acharnement,  c'est 
Voltaire.  C'est  qu'il  lui  en  veut  cruellement  de  dominer 
l'AlIeniagne  par  ses  œuvres.  11  démonte  successivement 
toute  l'œuvre  dramatique  de  Voltaire.  Le  seul  écrivain 
français  qui  trouve  grâce  aux  yeux  de  Lessing  est  Diderot. 
n  lui  rend  justice  et  avoue  tout  ce  qu'il  doit  à  ses  Entre- 
tiens. A  côté  de  l'œuvre  de  polémique,  Lessing  entreprend 
un  véritable  traité  de  l'art  dramatique.  Comme  Diderot  en 
France,  il  enseigne  à  l'Allemagne  que  la  tragédie  pure  et 
la  comédie  pure  sont  des  fictions  ;  qu'entre  la  pitié-terreur 
et  le  ridicule,  il  y  a  place  pour  un  théâtre  qu'il  juge  plus 
conforme  à  la  realité,  plus  vrai,  plus  vivant.  L'appel  de 
Lessing  fut  entendu  :  l'Allemagne  secoua  les  chaînes  fran- 
çaises et  produisit  Schiller,  Gœthe  et  leurs  successeurs. 
Par  ricochet,  la  littérature  française  y  puisa  quelques 
bonnes  leçons. 

DRAMATURGIQUE  [jik')  adj.  Qui  appartient  à  la  dra- 
maturgie; qui  concerne  la  dramaturgie.  (Peu  usité.) 

DRAMATURGISTE  Uissl")  n.  Partisan,  amateur  du  genre 
dramatique.  (Peu  usité.) 

DRAMBOURGouDRAMBURG,villed'Allemagne(Prusse 
[prov.  de  Poméranie]),  sur  la  Drage,  affluent  de  la  Netze  ; 
5.750  hab. Fabriques  de  draps  et  d'étoffes  de  laine;  centre- 
agricole.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  36.000  hab. 

DRAME  (du  gr.  drama,  fable,  narration,  représen- 
tation d'une  chose,  proprement  «  action  »  —  de  drân , 
faire)  n.  m.  Pièce  de  théâtre  représentant  une  action, 
soit  comique,  soit  tragique,  ii  Se  dit  particulièrement 
d'une  pièce  de  théâtre  où  le  comique  est  mêlé  au  tra- 
fique :  Le  DRAME  sérieux  et  touchant  tient  le  milieu  entre 
la  traqédie  héroïque  et  la  comédie  plaisante.  Il  Drame  lyri- 
que, Opéra,  pièce  en  musique,  ou  pièce  dramatique  mêlée 
de  chant. 

—  Par  ext.  Récit  vivant  plein  d'entrain  et  de  mouve- 
ment, dans  lequel  on  voit,  pour  ainsi  dire,  les  personnages 
agir  et  se  mouvoir  comme  sur  la  scène,  ii  Evénement 
terrible,  scènes  dramatiques,  catastrophe  ;  La  Bévolutioii 
française  fut  un  grand  draue  politique. 

—  Encycl.  Littér.  Drame  proprement  dit.  1^6  drame, 
d'après  son  sens  étymologique  (Spà[jia,  action),  devrait  être 
la  mise  en  scène  â'une  action.  Il  comprendrait,  en  con- 
séquence, la  tragédie  et  la  comédie.  En  réalité,  et,  tel 
que  nous  le  concevons,  il  s'en  distingue  par  le  mélange 
qu'il  fait  des  éléments  de  l'une  et  de  l'autre.  L'antiquité 
classique -n'a  connu  que  le  drame  satyrimie ,  œuvre  en 
certaines  de  ses  parties  pathétique,  bounonne  dans  les 
autres,  comique  par  son  dénouement,  genre  mixie  dont 
on  a  attribué  l'invention  à  Pratinas  de  Phliunte.  Les 
personnages  en  étaient  conventionnels  :  Silène,  Pan,  sa- 
tyres, bacchantes ,  s'opposant  aux  demi-dieux  et  aux 
héros  et  excitant  la  gaieté  du  public  par  le  contraste. 
Nous  avons  conservé  seulement  le  Cyclope,  d'Euripide. 
A  Rome,  certains  fragments  des  Comédies  de  Plante  et 
de  Têrcnce  peuvent,  en  quelque  mesure,  être  appelés 
dramatiques. 

Au  moyen  âge,  le  drame  liturgique  tira  ses  origines  des 
cérémonies  du  christianisnie. 

Il  nous  faut  venir  au  xvii»  siècle  pour  rencontrer  un 
art  qui,  en  Franco,  confine  au  drame.  La  comédie  héroïque 
et  la  tragi-comédie,  en  essayant  de  provoquer  à  la  tois 
le  rire  et  les  larmes,  en  unissant  les  éléments  tragiques 
et  comiques ,  on  excitant  simultanément  les  émotions 
agréables  et  douloureuses  que  présente  la  vie  elle-même, 
portèrent  sur  la  scène  un  des  caractères  essentiels  du 
lirame.  mais  n'en  constituèrent  point,  pour  ainsi  parler, 
l'essence  propre.  Pour  y  Vrriver  pleinement,  il  efit  fallu 
que  Pierre  Corneille  marchât  dans  la  route  ouverte  par 
Nicoméde,  Don  Sanche,  et  Molière  dans  la  voie  tracée  par 


837 

Don  Juan.   Mais  Boiloau  veillait,    ot   «  lo   législateur", 
dans  sou  désir  d'établir  ontro  los  ditréreuts  genres    do 

F  rotondes  démarcations,  écarta  cotto  manifestation  do 
art  sconiquo.  Eu  Anj^letorro,  au  contraire,  SliaUspoaro 
faisait  concourir  los  personnages  les  plus  divers  à  l'exacto 
roprésentatiou  do  la  vin  ot  mettait  on  jeu  toutes  les 
passions  do  lliumanité.  SliaUspearo  eut  pour  élèves  :  Bon 
Johnson,  autour  do  L'alilina,  do  Séjan,  de  Volpone  ;  Beau- 
mont  ot  Fiecliter,  qui  ont  laissé  les  Deux  nobles  cousins, 
la  lier f) ère  fidèle;  Drydon,  qui,  outre  Don  Sébastien,  sou 
chef-d'œuvre,  eut  du  succès  dans  Tout  pour  l'Aînouv, 
7'roilus  et  Cressida,  tandis  qu'Addison  s'essayait  à  ra- 
mener la  scène  anglaise  aux  règles  d'Aristote  en  compo- 
sant son  Caton. 

En  Espagne,  Calderon  suivait  la  même  théorie  que 
Shakspoare,  eu  y  ajoutant  la  tatalité  antique,  qu'il  em- 
pruntait à  la  Grèce.  Cepinidant  que  Lope  de  Vega  taisait 
représenter  le  lioi  Wamba,  Bernard  Carpio,  la  Vive  l'ule- 
dane,  la  Belle  Laide,  Calderon  excitait  un  enthousiasme 
universel  par  sa  trouvaille  do  l'effet  théâtral,  la  couleur 
poétique  qu'il  savait  donner  aux  grands  ellets  de  scène 
dans  le  Médecin  de  son  honneur,  A  outrage  secret  ven- 
geance secrète ,  le  Tétrarque  de  Jérusalem ,  le  Prince 
Constant,  l'Alcade  de  Zalnmea,  ot  devenait  le  chef  d'une 
école  dont  faisaient  partie  Augustin  Moretto,  Fran- 
cisco de  Roxas,  Antonio  de  Solis,  qui  soutenaient  l'éclat 
prestigieux  dont  brillait,  ù,  cette  époque,  le  théâtre  espa- 

gnol   ot  l'esprit  du  drame  national,  vraiment  créé  par 
alderon. 

Cependant,  on  France,  avec  le  cours  des  années,  la  tra- 
gédie bourgeoise  et  la  comédie  larmoyante,  qui  ne  sont 
point  autre   chose  qu'un  genre  intermédiaire  entre  la  tra- 

fédie  et  la  comédie,  si  elles  ne  sont  point  proprement  des" 
rames,  sont,  on  tout  cas,  l'origine  du  drame  français. 
Citons  Mélanide,  l'Ecole  des  mères,  la  Gouvernante  do 
La  Chaussée,  Nanine  de  Voltaire,  et  surtout  le  Fils  7ïa- 
turel  et  le  Père  de  famille  de  Diderot.  Toutes  ces  œuvres, 
violemment  attaqui*es,  n'eurent,  d'ailleurs,  qu'un  succès 
médiocre,  et  leur  plus  heureux  etfet  fut  de  déterminer  la 
révolution  qui  créa  la  drame  en  Allemagne.  Lessing  s'ap- 
propria les  théories  de  Diderot  dans  sa  Dramaturgie  de 
Hambourg  et  les  appliqua  dans  ses  pièces  :  Minna  de  Barn- 
hebn,  Emilia  Galotti,  Nathan  le  Sage,  son  chef-d'œuvre, 
et  surtout  Sarah  Sampson,  type  de  la  tragédie  bourgeoise. 
Il  eut  pour  disciple  Charles  "Èngel,  dont  Blondetta,  l'Er- 
reur, l'Anniversaire,  eurent  un  succès  de  vogue.  Suivant 
la  voie  tracée  par  Lessing,  Gœthe  donna  son  drame,  Gœt- 
de  Berlichingen,  protestation  énergique  contre  la  con- 
trainte des  règles  arbitraires  auxquelles  on  avait  voulu 
soumettre  l'art  dramatique.  Les  Brigands,  de  Schiller,  re- 
levaient plutôt  de  Shakspeare;  Amour  et  Intrigue,  par  sa 
sentimentalité,  conline  au  mélodrame;  Wallenstein  est  un 
drame  historique;  Guillaume  Tell,  un  de  ses  derniers  ou- 
vrages, est  son  œuvre  la  plus  forte. 

En  France,  une  nouvelle  école,  procédant  de  Diderot, 
brisait  décidément  le  moule  classique  et  exerçait  sur  le 
public  une  profonde  influence  :  Sedaine,  avec  le  Philo- 
sophe sans  le  savoir;  Beaumarchais,  avec  Eugénie,  la  Mère 
coupablp,  le  Barbier  de  Sévills;  Mercier,  avec  la  Brouette 
du  vinaigrier ,  qui  est  reprise  de  nos  jours.  Arnauld- 
Baculard,  Laya,  Marie-Joseph  Chénier,  Népomucène  Le- 
mercier,  dont  le  Pinto  est  encore  très  connu,  préparaient 
le  noir  mélodrame,  dans  lequel  triomphaient  Caigniez, 
Pixérécourt,  Du  Cauge,  quand  survint  la  grande  rénovation 
romantique. 

Shakspeare,  Calderon,  Gœthe  avaient  livré  leur  secret, 
et  Victor  Hugo  le  précisait  dans  sa  préface  de  CromweÙ 
(1827)  :  «Le  caractère  du  drame  est  lo  réel;  le  réel  ré- 
sulte de  la  combinaison  toute  naturelle  de  deux  types,  le 
sublime  et  le  grotesque,  qui  se  croisent  dans  le  drame, 
comme  ils  se  croisent  dans  la  vie  et  dans  la  création.  »  A 
cette  conception,  du  reste  incomplètement  appliquée, 
la  littérature  dramatique  française  dut  Hemani,  Buy 
Blas,  Le  roi  s'atiiuse,  Lucrèce  Borgia,  en  un  mot  tout  lo 
théâtre  de  Victor  Hugo,  fait  de  perpétuels  contrastes 
entre  les  personnages  et  les  situations,  entre  les  images 
ot  les  mots.  Autour  de  lui  se  pressent  un  grand  nombre 
de  dramaturges  :  Alexandre  Dumas  père,  avec  Henri  ill 
et  sa  cour,  Christine,  Caligula;  Alfred  de  Musset,  avoc 
Lorenzaccio;  Alfred  de  Vigny,  avec  Chatterton,  la  Maré- 
chale d'Ancre,  ses  traductions  en  vers  d'Othello  et  du 
Marchand  de  Venise;  Prospor  Mérimée,  avec  le  Théâtre 
de  Clara  Gazul;  Vitet,  avec  les  Etats  de  Blois,  les  Barri- 
cades. De  1828  à  1845,  le  genre  dramatique,  étendu  et 
ramifié,  fournit  sa  plus  belle  carrière.  Des  romanciers 
illustres,  Frédéric  Soulié,  Eugène  Sue  remportèrent  de 
brillants  succès  do  théâtre;  on  applaudit,  du  premier: 
Christine  à  Fontainebleau,  Nobles  et  Bourgeois,  Clotilde; 
du  second,  les  L^ontons,  les  Mystères  de  Paris,  le  Juif 
errant.  Puis'vint  la  décadence.  D'Enncry,  Kétix  Pyat, 
Bouchardy  tombèrent  dans  le  mélodrame,  soutenus, 
d'ailleurs,  on  la  trivialité  de  leurs  œuvres,  par  do  puis- 
sants acteurs  :  Bocage,  Mélingue,  .Frédérick-Lemaitro, 
M""*  George,  M"'  Dorvai,  dont  la  géniale  interprétation 
faisait  valoir  la  Tour  de  Nfsle ,  Don  César  de  liazan , 
Marie-Jeanne,  Paillasse,  le  Chiffonnier,  ot  tant  d'autres 
pièces  à  imbroglios  pleines  de  mœurs  de  cours  d'assises 
et  de  cour  des  miracles.  Le  drame,  alors,  excitant  à 
juste  titre  lo  dédain  dos  critiques  littéraires,  tomba  de 
plus  en  plus  bas,  tandis  que  le  goût  public  so  tournait 
vers  la  comédie  de  mœurs  ot   la  pièce  psychologique. 

V.    MÉLODRAME. 

Toutefois,  un  retour  s'est  produit  sous  l'influence  étran- 
gère, venue  dos  races  Scandinaves.  Iljsen,  Hjnrnson  ont 
illustrô  lo  drame  en  Norvège  :  l'un  avec  Peer  Ggnt.  Mainon 
de  Poupée,  le  ('annrd sauvage,  l'autre  avec  son  clief-d'dîuvre  : 
Au  ilrla  dis  forces.  Le  Danemark  compte,  parmi  los  plus 
illusfros,  Benzon  avoc  son  Anna  Brgae.  Drachman  avec 
Bennissunce  et  Volund  le  Forgrron.  En  Fram^o,  lo  drame 
n'a  plus  que  quehiues  représentants  occasionnels  Notons 
François  Coppée  avec  les  Jacobites,  Jean  Kichepin  avec 
Par  le  glaive,  la  Martgre,  les  Truands.  Mais  lo  dé|>art  est 
très  diflicile  à  faire  outre  lo  drame  i>roprement  dit  et  la 
nièce  dramatique.  Alexandre  Dumas  tils,  Emile  Augier,  ont 
oien  dos  parties  de  leur  œuvre  monumentale  qui  pourraient 
ôtro  baptisées  drames,  et  rien  n'empêcherait  do  ranger  au 
nombre  dos  auteurs  de  drames  Becquo,  do  Curel,  Lavodan, 
Horvinu,  toute  cette  théorie  d'écrivains  qui  fouillent  l'âme 
humaine  ot  nous  servent  u  des  tranches  do  vie  >',  comme 
aussi  do  rattacher  au  dramo  les  pièces  historiciuos:  J/fl(/a»i(' 
de  Lavtilettr  do  Mortsau,  /'lus  gue  Bcine  de  Hergi^rat,  et  les 
comédies   héroïques,   telles  que   tjyranu  Ua   Bergerac   do 


DRAMME 


DRAP 


Rostand.   Mais  ces  ramifications  trouveront  leur  place 
dans  dos  articles  spéciaux. 

—  BiHLiouK.  :  Rossignol,  Etude  sur  le  drame  satyrique; 
Patin,  Etudes  sur  les  tragiques  grecs  (1811-1813);  Cousso- 
malvor,  l'IIarmoJÙe  aumoyen  âge  (1857);  Laharpe,  Schle- 
gel,  Villomain,  Saint-Marc  Girardin,  Cours  de  littérature; 
Hegel,  Coui'S  d'esthétique; pUlorot,  Sur  l'interprétation  de 
la  nutuj'e;  Beaumarchais,  Essai  sur  le  drame  sérieux; 
(iœthe.  Etude  sur  Diderot  ;  Traité  du  mélodrame  (Paris, 
1817);  M*""  de  Staël,  De  rA;/e??ïrtiyn(;;  Philarôte  Chasles, 
Etudes  sur  l'Espagne  {\*a.ris,  1817);  Gustave  Planche,  Co~ 
viédie  et  drame  {Paris,  1851);  Guizot,  Shakspeare  et  son 
tejnps  (Paris,  1852);  Alexandre  Dumas  lils.  Préfaces;  Eh- 
rahrd,  Hen^ik  Zà»en  (Paris,  1892);  H.  Parigot,  Génie  et 
ïH('/ier  (Paris,  1897);  R.  Doumic,  De  Scribe  à  Ibsen  (Paris, 
181)8);  Em.  Faguet,  Drame  ancien  et  Drame  moderne  (Pa- 
ris, 1898). 

—  Liturg.  Drame  religieux.  On  peut  donner  à  cette  ex- 
pression différents  sens,  qu'il  importe  de  préciser  : 

l"*  Lo  drame  religieux,  par  excellence,  est  celui  dont 
la  liturgie  catholique  renferme  les  éléments.  Il  y  a,  en 
effet,  un  germe  dramatique  puissant,  d'une  part  dans 
los  cérémonies  de  la  messe  si  expressives  dans  leur 
simplicité,  de  l'autre  dans  le  cycle  annuel  des  fêtes, 
qui  retracent  d'une  vive  manière  les  différents  épisodes 
de  la  descente  et  du  séjour  de  Jésus-Christ  parmi  les 
hommes. 

Co  germe  se  développa,  vers  le  x'  siècle,  dans  les  repré- 
sentations naïves  que  le  clergé  commençait  alors  à  inter- 
caler parmi  les  cérémonies  du  culte.  Par  exemple,  le  jour 
do  Pâques,  on  représentait,  bien  qu'avec  simplicité,  le 
mystère  de  la  résurrection.  De  même,  le  jour  de  l'Ascen- 
sion, pour  représenter  Jésus-Christ  s'élevant  au  ciel,  un 
prêtre  montait  sur  le  jubé  et  même,  parfois,  sur  la  gale- 
rie extérieure,  au-dessus  du  portail.  Le  jour  de  la  Pente- 
côte, on  figurait  la  descente  du  Saint-Esprit  en  lâchant 
dans  l'église  des  oiseaux  et  des  colombes.  Une  proces- 
sion rappelait,  à  la  fête  de  Noël,  la  visite  des  bergers  à  la 
crèche. 

Ce  drame  essentiellement  religieux,  ce  drame  liturgique 
se  composait,  au  début,  d'un  texte  très  court,  en  prose, 
puisé  dans  l'Evangile  ou  l'office  du  jour,  et  qui  était  en 
latin.  Peu  à  peu,  la  versification  se  glissa  dans  la  prose, 
qu'elle  arriva  même  à  dominer  ;  la  langue  vulgaire  fut 
admise,  le  texte  se  développa,  le  drame,  enfin,  se  détacha 
de  l'office  et  donna  naissance  aux  mystères. 

2°  Le  nom  de  drame  religieux  convient  encore  à  des  com- 
positions plus  savantes,  que  quelques  érudits  calquèrent 
sur  le  modèle  des  pièces  antiques.  Le  plus  ancien  de  ces 
drames  est  le  Christos  paschôn  {le  Christ  souffrant],  a.iivihué 
inexactement  à  saint  Grégoire  do  Nazianze,  et  qui  fut 
écrit,  sans  doute,  par  un  moine  grec  du  v^  siècle.  Oa  peut 
citer,  comme  types  du  genre,  les  six  drames  que  Hros- 
witha,  abbesse  de  Gandersheim, composa  en  latin,  vers  980, 
sur  des  sujets  de  l'histoire  ecclésiastique,  pour  détourner 
ses  religieuses  de  la  lecture  trop  assidue  des  comédies  de 
Térence. 

3"  Enfin,  les  oratorios  modernes,  compositions  musicales 
sur  des  motifs  tirés  de  la  Bible  ou  des  offices  de  l'Eglise, 
méritent  encore  le  nom  de  drames  religieux.  Tels  sont,  par 
exemple  :  YOratorio  de  Noëlle  Bach  (1732),  le  Messie  de 
Hœndel  (1741);  le  Saint  Paul  de  Mendelssohn  (1836)  et, 
parmi  les  œuvres  contemporaines,  la  Rédemption  de  Gounod 
(1882);  la  Vierge,  do  Massenet  (1882);  etc. 

—  Anton.  Comédie,  parodie,  tragédie,  vaudeville. 

Drame  lyrique  (le),  groupe  en  pierre,  par  Perraud 
(façade  du  nouvel  Opéra,  à  Paris).  Perraud  a  représenté  lo 
génie  du  Drame  lyrique  sous  les  traits  d'une  Némésis  aux 
cheveux  mêlés  de  serpents,  agitant  d'une  main  un  flam- 
beau ot  de  l'autre  une  sorte  de  fouet  destiné  à  châtier  les 
méchants.  Co  groupe  ne  manque  pas  do  mouvement. 
L'auteur  s'est  évidemment  inspiré  du  tableau  de  Prud'hon  : 
la  Justice  et  la  Vengeance  poursuivant  le  Crime. 

Drame  sous  la  mer  (un),  par  Richard  Cortambert 
(1876).  Ce  roman,  composé  par  un  géographe,  a  pour  but 
la  vulgarisation  do  certaines  données  scientiticiues  aux- 
quelles une  intrigue  intéressante  sert  de  cadre.  On  y  voit 
1  incendie  d'un  navire  en  pleine  mer,  un  naufrage,  la  pose 
du  câble  transatlantique,  etc.  Doux  jeunes  ingénieurs, 
rivaux  d'amour,  sont  obligés  do  descendre,  accompagnés 
iiar  deux  marins,  au  fond  de  l'océan.  Un  seul  remonte; 
l'autre  est  accusé  d'avoir  tué  son  compagnon,  ot  condamné 
à  mort.  On  linit  par  découvrir  lo  vrai  coupable,  et  tout 
s'arrange  pour  le  mieux.  —  Do  co  roman,  Ferdinand 
Diigiié  a  tiré  une  pièce  en  cinq  actes  et  à  grand  spec- 
tacltî  :  un  Drame  au  fond  de  la  mer  (Théâtre-Historique, 
187(>),  qui  a  obtenu  un  grand  succès. 

DRAMMC  (corrupt.  de  drachme)  n.  m.  Métrol.  Mesure 
do  capacité  en  usage  en  Moldavie  ot  on  Valachio,  et  qui 
équivaut,  dans  le  premier  do  ces  pays,  à  0''',038;  dans 
lo  second,  â  0''',032.  il  Unité  do  poids  en  usage  dans  los 
mêmes  pays,  et  valaut  3C^23  dans  le  premier,  3(%18  dans 
le  secon4- 

Drammen,  ville  do  Norvège  (bailliage  do  Buskérud), 
i l'embouchure  du  Dramselv,dans  lo  Z>ramme»sfjord,  petite 
anse  du  golfe  do  Christiania;  20.500  hab.  Mines  de  cuivre; 
fabriques  de  toiles  à  voiles,  cuir.  Petit  port;  commerce 
de  bois,  d'articles  do  fer  et  de  produits  agricoles. 

DRAMOMANE  (do  drame,  et  du  gr.  nianta,  fureur)  n. 
Personne  qui  a  la  manie  de  faire  dos  drames.  (Peu  us.) 
li  Adjectiv.  ;    //;(  écrivain  DBAMOMANii. 

DRAMOMANIE  {nî  —  rad.  dramomane)  n.  f.  Manio  de 
faire  des  drames,  (luus.) 

DRAMSELV(réelIemoutDrammenselv).  fleuve  côtior 
do  Norvège,  réunissant  le  Bregna  et  lo  Kand.  H  remplit  lo 
Tyrisfjord,  lac  de  13.500  hectares,  que  ses  alluvions  ont 
diminué,  ot  se  vorso,  à  Drammon,  dans  le  Drammensfjord, 
tributaire  du  fjord  do  Christiana.  Cours  250  kilom. 

DRAN  (en  anc.  franc,  drcnc,  do  l'anc.  allom.  drangen, 

serrer,  |iresser;  aWeim.  drœngen)  n.m.  Mar.  anc.  Manœuvre 
ÙL  l'aide  de  laquelle  on  sorro  lo  racago  des  vergues, 

DRANCES  {dran-séss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  ara- 
néidos,  t'amille  des  pisauridés,  tribu  des  dolomédés,  com- 
prenant des  petites  araignées  de  l'Amérique  du  Sud,  qui 
courent  et  sautont  rapidement  sur  los  plantes  ù  la  façon 
des  oxyopos. 

DranCÈS.  un  des  courtisans  du  roi  Latinus.  ennemi 
do  Turnus,  dont  la  gloire  excitait  sa  jalousie.  Vir^j^ilo  lo 


point  comme  un  habile  politique  et  ud  homme  éloquent, 
mais  peu  l)rave. 

Drancy,  comm.  do  la  Seine,  arrond.  et  à  6  kilom.  do 
Saint-Denis,  dans  la  plaine  des  Vertus;  1.096  hab.  Ch.  de  f. 
Nord.  Combats,  le  29  novembre  et  le  21  décembre  1870, 
cniro  los  Français  et  les  Allemands. 

Draner  (Jules  Rknard,  dit),  dessinateur  et  carica- 
turiste, né  â  Liège  (Belgique)  en  1833.  Fixé  à  Paris  de- 
puis 1861,  Draner  a  collaboré  â  presque  tous  les  journaux 
illustrés,  depuis  «le  Charivari  »  et  «l'Eclipsé  ",  jusqu'à 
«  l'Illustration  »,  au  «  Journal  amusant  ",  à  «  la  Nouvelle 
Vie  militaire  n,  au  »  Petit  Journal  pour  rire»,  etc.  W  a  la 
charge  gaie,  le  mot  drôle  et  bon  enfant.  Ses  farces  mili- 
taires sont  populaires.  Plusieurs  séries  de  ses  dessins  ont 
été  rassemblées  en  albums.  Draner  est  aussi  un  obser- 
vateur de  la  vie  parisienne.  Il  succède  à  Grévin  dans 
"  l'Almanach  clos  Parisiennes  u,  sans  d'ailleurs  le  rem- 
placer. C'est  un  abondant  et  ingénieux  dessinateur  de 
costumes.  Parmi  ceux  qu'il  a  dessinés  pour  les  Variétés, 
la  Gaîté,  lo  Châtelet,  etc.,  citons  :  la  Grande-Duchesse, 
la  Vie  pari- 


DRANET       îr;  '  ■  » 

(ne    —  de        i-^    '"-  .:.      __       ,  -■*-  "*■ 

langl.  dra- 

gnet,  même  ^^..o-.^. 

sens)  n.  m. 

Sorte  de  petite  seine,  employée  comme  filet  dormant  dans 
la  Manche. 

Drangiane,  ancienne  contrée  de  l'Asie  (satrapie  de 
l'empire  des  Perses),  entre  l'Arie  au  N.,  l'Arachosie  à  l'E., 
la  Gédrosie  au  S.  et  la  Caramanie  à  l'O.  La  ville   princi- 

fiale  était  Prophtasia.  La  Drangiane  forme,  de  nos  jours, 
a  partie  sud-ouest  de  l'Afghanistan. 

DRANGUEL  n.  m.  ou  DRANGUELLE  {qhèl')  n.  f.  Filet  à 
large  ouverture,  eu  forme  de  chausse,  qu'emploient  les  pc- 


DraQguel. 

cheurs  flamands  et  picards.  (Il  est  traîné  par  deux  bateaux 
avançant  parallèlement.) 

Dranse,  Drance  ou  Branse  ce  Savoie,  petite 
rivière  de  France  (Haute-Savoie),  qui  se  jette  dans  le  lac 
de  Genève,  entre  Evian  et  Thonon,  après  un  cours  de  41  kil. 
—Une  autre  Dranse,  la  Dratise  Valaisane,  est  une  rivière 
suisse,  qui  arrose  le  canton  du  Valais  et  se  jette  dans  lo 
Rhône  à  Martigny. 

DRAP  {dra  —  bas  lat.  drapits  ou  drapum,  même  sens) 
n.  m.  Sorte  d'étoffe  résistante  en  laine  ou  en  laine  et 
coton,  quelquefois  mêlée  d'autres  matières  propres  à 
l'ourdissa^'o  :  Drap  fin.  Gros  drap.  [|  Di-ap  de  Seau,  Gros 
drap,  anciennement  fabriqué  dans  une  petite  ville  du 
Berry  nommée  Seau,  ii  Drap  imperméable.  Drap  surfoulé. 
Il  Drap  zéphyr.  Drap  dont  le  tissu  est  léger  et  n'a  été  que 
peu  foulé.  !i  Drap  de  pauvre.  Etoffe  de  laine  croisée,  très 
commune,  oui  servait  anciennement  â  la  confection  dos 
vêtements  des  habitants  de  la  campagne  et  des  ouvriers, 
et  qui  n'est  plus  guère  employée  aujourd'hui  que  dans  les 
prisons,  les  hospices  et  autres  établissements  analogues. 
Il  Drap  d'or.  Drap  d'argent.  Drap  de  soie.  Etoffes  dont  lo 
tissu  ost  d'or,  d'argent  ou  de  soie,  il  Drap  de  pied.  Pièce 
de  drap  ou  do  velours  noir  que  l'on  étend  sur  un  prie-Diou, 
Il  Les  quatre  draps.  Velours  plein,  satin  ploiu,  damas, 
brocart  d'or  ou  d'argent.  (Vieux.)  n  Drap  de  linge.  Toile  do 
lin,  do  chanvre,  etc. 

—  Par  ext.  Grande  pièce  do  toile,  qiie  l'on  dispose  sur 
le  matelas  d'un  lit  pour  y  coucher  ;  Lne  paire  de  draps. 

Il  Liuceul  :  Jeter  le  duap  sur  la  face.  Tirer  le  drap  sur  la 
tête  d'une  personne  qui  vient  .le  mourir. 

—  Bot.  Drap  (ror.  Variété  de  pomme,  u  Variété  do  prune. 
Il  Variété  de  tulipe. 

—  Carr.  Variété  de  marbre  lumacliello. 

—  ïlist.  nat.  Drap  mortuaire,  Nom  vulgaire  d'une  espèce 
do  cétoine,  ii  Couleuvre  du  Bengale,  ii  Marbro  noir  taciietô 
do  blanc. 

—  Liturg.  Drap  jnortuaire.  Pièce  do  drap  ou  do  velours 
noir  dont  on  recouvre  lo  cercueil  ou  lo  cénotaphe,  au  ser- 
vice des  morts. 

—  MoU.  Drap  marin,  de  mer  ou  simplora.  Drap,  Epi- 
derme  ou  enveloppo  feutrée  qui  recouvre  la  plujtart  des 
coquilles  et  cache  leurs  couleurs,  il  Nom  donné  â  plusieurs 
coquilles  dont  la  coloration  rappelle  lo  tissu  d'une  étoffe  : 
Drap  d'or  (cftno  ioxli\v^).-Petit  i>rap.  il  Drap  mortuaire,  Nom 
d'une  coi|uille  du  genre  olive,  ii  Drap  d argent.  Sorte  do 
coquillage  univalve  appelé  aussi  cône  sablé  ou  moucheté. 

Il  Drap  de  soie,  Autre  coquiUago  appelé  aussi  cône  géo- 
graphique. 

—  Chass.  Drap  des  mor/s, Nom  donné  par  les  braconniers 
â  une  sorte  de  grand  lilet  que  plusieurs  hununes  traînent 
la  nuit  dans  les  endroits  où  lo  gibier  repose.  (Ils  laissent 
reloniber  lo  lllot  sur  le  sol,  dès  que  le  moindre  cri  d'effroi 
poussé  par  une  perdrix  so  fait  onteudro.  Les  braconniers 
délruisoni  ainsi  dos  compagnies  entières.  Ou  appelle  égale- 
mont  co  lilet  panneau.) 

—  Véner.  hntp  de  curée.  Toile  ou  peau  de  cerf  étutéo 
le  poil  en  dehors  sur  laquelle  ou  éiena  los  parties  de  ve- 
naison dont  on  permet  aux  chiens  de  faire  la  curée.  (Dans 
le  second  cas,  on  dit  mioux  nappe.) 

—  Luc.  fam.  :  Faire  dans  ses  draps.  Avoir  peur;  battre 
eu  retraite,  so  sauver,  tl  Tailler  en  plein  drap.  User  abon- 
damntent  do  quelque  chose;  être  libre  dans  ses  agisse- 
ments. Il  ^'^,'  mettre  entre  deux  draps,  Se  fourrer  dans  tes 


DRAP   DOR  —  DRAPEAU 

draps.  Se  coucher,  se  meure  au  lit.  ii  Ironiq.  Etre  dans 
de  f>eaux  draps,  Ktre,  se  mettre  dans  une  position  très 
fâcheuse.  ,     ,         ^     ,. 

—  Loc.  prov.  :  La  lisière  est  pire  que  le  drap.  Se  dit  pour 
exprimer  que  les  habitants  des  frontières  dune  province  à 
laquelle  on  attribue  certains  défauts  sont  encore  pires  que 
ceux  de  Tintérieur  du  pays,  il  //  veut  avoir  le  drap  et  l'ar- 
gent. Se  dit  d'un  homme'qui  ne  paye  pas  une  chose  qu'il 
a  achetée  ou  qui  retient  une  chose  qu'il  a  vendue  (locution 
tirée  d'un  épisode  deV  Avocat  Patelin),  ii  Le  plus  riche  n'em- 
porte  qu'un  drap  eti  mourant.  Il  faut  quitter  tous  ses  biens 
en  mouraot.  Il  Au  bout  de  l'aune  faut  le  drap.  Il  y  a  une 
fin  à  tout. 

—  Encycl.  Manuf.  La  fabrication  du  draj)  (v.  tissagr) 
exilée  un  certain  nombre  d'opérations  successives,  dont  les 
dei^  principales  sont  la  filature  de  la  laine  et  son  tissage. 
Les  autres  opérations  subséquentes  du  tissage  sont  :  l'e- 
pincetage,  qui  a  pour  objet  de  faire  disparaître  du  drap  brut 
les  nœuds  qu'a  faits  le  tisserand  en  rassemblant  les  lils  bri- 
sés de  la  chaîne  ou  de  la  trame.  Cette  opération  s'exécute 
à  la  main,  au  moyen  de  Vépmce,  sorte  de  pince  à  pointes 
fines.  Vient  ensuite  le  dégraissage  du  drap,  qui  lui-même  se 
subdivise  en  trois  manipulations  secondaires  ;  le  déyor- 
yeage,  débarrassant  le  tissu  des  matières  introduites  pour 
obtenir  le  dégraissage;  Vèpoutiage,secQnà  épincetage;  le 
foulage,  qui  donne  au  drap  du  corps  et  de  la  résistance  ;  le 
rentrayage.  qui  3i  pour  objet  de  réparer  à  la  main  les  défauts 
on  les  avaries  du  drap  ;  le  ramage,  à  l'aide  duquel  on  sèche 
les  draps  tout  en  exerçant  sur  eux  une  tension  en  tous 
sens  ;  le  garnissage,  qui  a  pour  but  de  ramener  à  la  surface 
du  tissu,"  et  couchés  uniformément  dans  le  même  sens, 
les  duvets  de  laine  ;  le  tondage,  opération  qui  alterne 
avec  les  garnissages  successifs,  afin  de  donner  aux  fila- 
ments duveteux  une  longueur  égale  ;  le  brossage,  qui 
s'exécute  mécaniquement,  et  qui  régularise  l'opération  du 
tondage. 

Il  faut  encore  faire  subir  au  drap  le  pressage  à  chaud, 
afin  d'aplatir  et  de  coucher  le  duvet,  tout  en  lui  donnant 
un  aspect  lisse  et  brillant.  Immédiatement  après  le  pres- 
sage, on  procède  au  décatissage  qui  ramollit  le  drap  et  lui 
fait  perdre  une  partie  de  son  brillant,  inconvénient  auquel 
on  remédie  par  le  pressage  à  froid.  Entin,  le  plus  souvent, 
on  soumet  le  drap  ainsi  pressé  à  l'opération  de  Végra- 
teronnage  ou  de  l'épaillage  afin  do  faire  disparaître  de 
l'étoffe  les  graterons  ou  pailles  qui  sont  restés  dans  sa 
texture.  Il  ne  reste  plus,  dès  lors,  qu'à  plier  et  empiler  le 
drap,  qui  est  devenu  marchand. 

—  Drap  de  plumes.  On  nomme  ainsi  une  sorte  de  drap 
fabriqué  au  moyen  de  barbes  de  plumes  filées  et  tissées. 
Ces  draps  sont 'teints  ou  conservent  la  couleur  naturelle 
des  plumes,  qui  produit  alors  une  sorte  de  chiné;  ils  ont 
l'aspect  extérieur  du  feutre. 

—  Drap  de  liège.  On  fabrique,  en  Angleterre,  un  drap 
spécial  dont  la  trame  est  constituée  par  de  minces  fils 
de  liège,  découpés  dans  cette  écorce  à  l'aide  de  machines 
spéciales;  la  chaîne  est  un  fil  de  laine  ou  de  toute  autre 
matière  textile.  Ce  drap  a  la  propriété  de  rendre  insub- 
mersibles les  personnes  qui  en  sont  vêtues. 

—  Drap  de  tourbe.  On  fabrique  encore  du  drap  avec  de 
la  tourbe.  Ce  combustible  contient,  en  effet,  des  fibres 
végétales  absolument  rouies,  et  débarrassées  de  toute  ma- 
tière incrustante  par  une  fermentation  spéciale  pendant 
leur  long  contact  sous  l'eau. 

—  Archéol.  On  donnait,  anciennement,  le  nom  de  drap 
à  toutes  sortes  de  tissus,  quelles  que  fussent  leur  nature 
et  leur  composition,  à  l'exception  des  toiles,  mousselines  et 
autres  étones  de  texture  légère.  Ceux  qui  étaient  tout 
soie,  et  ordinairement  polychromes,  rentraient  dans  la 
catégorie  des  holosericea  byzantins  qui,  comme  les  draps 
brochés  d'or  et  d'argent,  sont  d'origine  indienne  et  furent 
copiés  en  Italie,  notamment  à  Lucques.  Les  velours  ren- 
traient alors  dans  la  catégorie  des  draps.  Le  drap  d'or, 
à  partir  du  xiv  siècle,  est  couramment  désigné  sous  le 
nom  de  drap  impérial;  on  disait  aussi  drap  d'or  de  Da- 
mas, etc.;  ils  se  confondaient  avec  les  brocards. 

Quant  aux  draps  de  laine,  leur  origine  flamande  et  fri- 
sonne est  très  ancienne.  Les  principaux  centres  de  pro- 
duction des  draps  de  laine,  au  moyen  âge.  étaient  :  Saint-Lô, 
Louviers,  Rouen,  l'Angleterre  et  les  Flandres;  Bruxelles 
et  Malines,  Beauvais,  Londres,  Lille.  L'industrie  du  drap 
ne  se  développa  que  lentement  en  France. 

—  Milit,  On  se  sert,  pour  la  confection  des  effets  mili- 
taires, de  trois  sortes  de  draps,  dits  :  de  soldat,  de  sons- 
of/tcier  et  de  sous-officier  rengagé,  qui  diffèrent  par  la 
finesse  de  leur  trame,  finesse  exprimée  officiellement  par 
le  nombre  d'ains  contenus  dans  la  largeur  réglementaire 
de  119  centimètres,  mesurée  entre  lisières.  Le  drap  est 
d'autant  plus  fin  que  le  nombre  des  ains  est  plus  considé- 
rable. Les  draps  employés  sont  de  19,  21,  23  et  27  ains; 
car,  outre  les  trois  catégories  ci-dessus  indiquées,  il  faut 
encore  distinguer  les  draps  dits  d'uniforme,  qui  servent  à 
confectionner  le  corps  même  des  effets,  et  ceux  dits  de 
distinction,  employés  pour  les  passepoils,  numéros  et  attri- 
buts divers.  Ces  derniers  sont  toujours  plus  fins  que  les 
premiers.  Tous  les  draps,  tant  d'uniforme  que  de  distinc- 
tion, des  soldats  et  des  sous-officiers,  sont  des  draps 
lisses,  tandis  que  ceux  d'uniforme  des  sous-officiers  ren- 
gagés sont  des  draps  croisés. 

DRAP  D'OR  (Camp  du).  V.  Camp  du  drap  d'or. 

DRAPADE  (on  provcnç.  drapado)  n.  f.  Sorte  do  serge  un 
peu  lâche  et  tirée  à  poil,  dont  on  faisait  autrefois  des 
doublures,  ii  On  l'appelait  aussi  soMMif:RE. 

DRAPAGE  (pif)  n.  m.  Action  do  draper,  ii  Apprôt 
dcstiué  à  former  uo  duvet  à  la  surface  des  plantes  artï- 
licielles. 

DRAPANT  ipan)  n.  m.  Celui  qui  fabrique  les  draps  de 
laine,  ii  Planche  sur  laquelle  le  papetier  met  les  feuilles 
de  papier,  k  mesure  qu'il  les  lève  do  dessus  les  feutres. 
n  Drajiant  de  la  chaudière,  Planche  placée  au  bord  do  la 
chaadiÈro,  et  sur  laquelle  on  glrsso  la  forme  remplie  do 
pâto. 

—  Adjecliv.  Drapier  drapant.  Fabricant  de  draps,  par 
opposition  il  Marcltand  drapier,  celui  qui  vend  des  draps. 

DRAPARNALDIE  (dî)  n.  f.  Genre  d'algues  vertes  flla- 
mcnteuics,  qui  habitent  les  eaux  douces. 

DRAPARNALDIÉES  n.  f.  pi.  Famille  d'alguos  chlorospo- 
Tf'.iis,  qui  ne  renferme  que  des  algues  d'eau  douce,  d  un 
vert  gai,  d'une  structuro  délicate.  —  Une  draparnal- 


DRAPARNALDINE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  batrachosperme. 

Draparnaud  {Jacques-Philippe-Raymond),  natura- 
liste français,  né  à  Montpellier  en  1772,  mort  en  1805.  Il 
devint  professeur  d'histoire  naturelle  à  l'Ecole  de  méde- 
cine de  sa  ville  natale,  et  fut  conservateur  du  musée.  Ses 
principaux  écrits  sont  :  Discours  sur  la  vie  et  les  fonctions 
vitales  (1801);  Histoire  naturelie  des  mollusques  terrestres 
et  fluvîatiles  de  la  France  (1805). 

DRAPEAU  {po  —  rad.  drap)  n.  m.  A  signifié  Haillon, 
vieux  morceau  d'étoffe  grossière,  n  Etendard,  bannière, 
pièce  d'étoffe  qu'on  attache  à  une  sorte  de  lance,  de  ma- 
nière qu'elle  puisse  se  déployer  et  flotter  pour  servir  à 
donner  un  signal,  à  indiquer  un  point  de  ralliement, 
à  distinguer  la  nation  qui  l'arbore  :  On  distingue  dans  un 
DRAPKAD  trois  parties  :  la  hampe,  la  cravate  et  l'étamine. 
Le  drapeau  est  l'emblème  de  la  patrie.  Il  Enseigne  des  an- 
ciennes compagnies;  emploi  de  celui  qui  la  portait,  ii  Dé- 
coration représentant  de  petits  drapeaux  découpés  en 
drap  do  couleur,  particulièrement  bleu,  jaune  ou  noir, 
que  l'on  donne  aux  sergents  d'infanterie  de  la  milice 
anglaise,  qui  la  portent  cousue  sur  les  manches,  ii  En- 
seigne d'infanterie  (par  opposition  à  étendard,  enseigne 
de  cavalerie). 

—  Signe  métaphorique  de  ralliement;  parti  politique 
ou  autre  :  Toujours  le  drapeau  de  la  liberté  a  servi  à  abri- 
ter le  despotisme.  (Proudh.)  ii  Personne  qui  symbolise  un 
parti  :  L'tre  le  drapeau  d'un  parti. 

—  Drapeau  blanc  fleurdelisé,  Drapeau  de  la  monarchie 
française,  i!  Drapeau  tricolore  (bleu,  blanc,  rouge),  Dra- 
peau de  la  nation  française,  ii  Drapeau  rouge.  Emblème 
révolutionnaire,  n  Drapeau  blanc.  Drapeau  qui,  en  temps 
de  guerre,  indique  qu'on  veut  parlementer  ou  capituler. 
Il  Drapeau  noir.  Drapeau  qu'on  plaçait  sur  les  hôpitaux  d'une 
ville  assiégée  pour  prévenir  l'ennemi  de  ne  pas  diriger 
son  tir  do  ce  côté. 

—  Ch.  de  f.  Drapeau-signal ,  Drapeau  blanc,  vert  ou 
rouge,  avec  lequel,  pendant  le  jour,  les  gardes-voies,  les 
aiguilleurs,  les  cantonniers,  les  gardiens  des  passages  à 
niveau  font  des  signaux  auxquels  le  mécanicien  est  tenu 
d'obéir. 

—  Chir.  Bandage  qui  sert  à  maintenir  certains  appareils 
sur  le  nez. 

—  Coût.  Linge  servant  à  emmailloter  un  enfant  :  Faire 
sécher  les  drapeaux  d'un  enfant. 

—  Coût.  anc.  Drapeaux  de  beffroi.  Drapeaux  employés 
par  les  veilleurs  de  tours  et  de  beffrois,  pour  indiquer 
aux  habitants  d'une  ville  les  mouvements,  l'importance 
et  l'espèce  des  troupes  qu'ils  aperçoivent  dans  la  campa- 
gne. Il  Drapeau  d'ordoimance,  Sorte  de  drapeau  régimen- 
taire,  qui  avait  quelque  analogie  avec  les  drapeaux  de 
couleur  qui  ont  été,  sous  le  régime  de  la  Restauration, 
les  drapeaux  de  l'infanterie  française  de  ligne,  ii  Drapeau 
colonelle  ou  de  la  colonelle,  Sorte  de  drapeau  régimen- 
taire,  ainsi  appelé  par  opposition  aux  drapeaux  d'ordon- 
nance. Il  Drapeaux  au  camp,  Drapeaux  d'infanterie  de 
ligne  fichés  en  terre  en  avant  du  centre  du  bataillon,  et 
qui  tracent  le  front  de  bandière  entre  les  files  de  tentes 
et  les  faisceaux. 

—  Méd.  Maladie  de  l'œil,  appelée  aussi  ptérigyon. 

—  Pop.  Planter  un  drapeau,  Consommer  à  crédit  et  ne 
pas  payer  (comme  si  l'on  avait  réellement  planté  uu  dra- 
peau sur  la  maison  pour  ne  plus  passer  auprès). 

—  Techn.  Linge  dont  on  se  sert  pour  essuyer  les  par- 
ties de  la  couverture  d'un  livre  sur  lesquelles  on  a  mis 
de  l'or,  u  Petit  morceau  de  drap  que  l'ouvrier  batteur 
d'or  tient  entre   ses  doigts,   pour  y  faire  passer  le  battu. 

Il  Débris  de  toile,  dont  on  se  sert  pour  fabriquer  du 
papier. 

—  Typogr.  Signe  indicatif  servant  à  rappeler  qu'on  aura 
une  intercalation  à  faire  à  un  endroit  donné  :  Prière  au 
compositeur  de  mettre  ici  un  drapeau.  (Vx.) 

—  Loc.  div.  :  Sous  les  drapeaux.  En  activité  de  service, au 
régiment,  au  corps,  u  Drapeaux  d'un  régiment,  Drapeau  et 
enseignes  des  diverses  compagnies  d'un  régiment,  n  Garde 
du  drapeau,  Escorte  d'honneur  chargée  de  garder  le  dra- 
peau. II  L'honneur  du  drapeau,  L'honneur  de  l'armée.  |i  Se 
ranger.  Passer,  So'vir,  Combattre  sous  les  drapeaux  de 
quelqu'un.  Servir  dans  ses  troupes  ou  embrasser  son  parti. 

Il  Déserter  son  drapeau,  le  drapeau  de  quelqu'un.  Abandon- 
ner son  propre  parti,  le  parti  de  quelqu'un,  il  Mettre  son 
drapeau  dans  sa  poche,  Dissimuler  ses  opinions,  n  Planter, 
Lever  son  drapeau.  Se  mettre  en  avant,  faire  sa  profession 
de  foi  hautement. 

—  Au  drapeau,  Batterie  ou  sonnerie  exécutée  pour 
rendre  les  honneurs  au  drapeau  quand  un  régiment  le 


80=  d       Tambour 
"T — -fr  ^  0  m  m 

F   F  ^  F 

W  rr 

f  -H — 

Clairon 

r  {- 

rHFLrrr 

ti4= 

J — u  1 

=  =H 

i^  U^r/l 

F#=^ 

=^?^=1 

-m 

^ 

DC 

0            — ■- 

7^^ 

t^ 

^=i= 
^^^' 

^ 

n 

-fcn-^ 

■M- 

-r^ 

riH- 

-fn*- 

ii-tf- 

-H 

W^ 

^ 

^^ 

M=i= 

t±=tt 

^ 

838 

mains  entre  autres,  y  attachaient  une  idée  religieuse.  Le 
terme  de  drapeau  n'apparaît  guère  en  France  avant  le 
XVI'  siècle  ;  encore  doit-on  ajouter  que,  jusqu'au  xviii"  les 
drapeaux  do  l'infanterie  étaient  officiellement  dénommés 
enseignes  et  ceux  de  la  cavalerie.  Étendards. 

Les  bandes  qui  furent,  d'après  leur  importance,  comme 
les  embrvonsdes  compagnies  et  des  régiments,  marchaient 
suivant  leur  origine,  sous  des  bannières  diverses,  qui  ne 
lurent  l'objet  d'une  réglementation  que  vers  le  xv»  siècle. 
Dans  ces  temps  éloignés,  toutes  les  enseignes  ne  jouis- 
saient d'un  certain  prestige  qu'aux  yeux  seuls  des  troupes 
qui  les  portaient.  Pour  en  trouver  une  qui  ait  eu  une  si- 
gnification plus  large  et  quasi  nationale,  il  faut  remonter 
à  la  bannière  du  roi  de  France,  qu'elle  fût  constituée  soit 
par  la  cliape  de  saint  Martin,  véritable  relique  destinée 
à  protéger  le  monarque,  soit  par  l'oriflamme,  bannière  de 
l'abbaye  de  Saint-Denis,  à  laquelle  s'attachait  également 
la  croyance  d'un  pouvoir  surnaturel.  Postérieurement,  le 
roi  de  France  porta  sur  ses  enseignes  la  croix  rouge,  qui 
était  peut-être  celle  do  Pierre  l'Ermite  et  des  croisés, 
tandis  que  l'Angleterre  arborait  la  croix  blanche.  Mais 
ces  signes  furent  intervertis  à  l'époque  do  la  guerre  de 
Cent  ans  :  les  Bourguignons,  alliés  des  Anglais,  prirent  la 
croix  rouge  de  Saint-André  ;  les  Armagnacs,  représentant 
le  parti  national  français,  la  croix  blanche.  Cette  dernière 
fut  adoptée  par  Charles  "VU,  qui  traversa  d'une  croix  blan- 
che l'ancienne  bannière  des  ducs  de  France,  d'azur  au  se- 
mis de  fleurs  de  lis  d'or.  Ce  grand  étendard  royal  fut  celui 
des  francs-archers  de  Charles  VII  et  il  se  retrouve  chez 
les  gardes  françaises  de  Louis  XV,  le  premier  régiment 
de  France.  Cette  croix  blanche  devint,  au  xviii*  siècle, 
comme  la  marque  française,  quelle  que  fût  du  reste  la  cou- 
leur du  champ  du  drapeau,  qui  variait  avec  les  provinces 
qui  fournissaient  le  contingent  ou  donnaient  le  nom  au 
régiment.  Le  champ  du  drapeau  de  Picardie  était  rouge  ; 
celui  de  Champagne,  vert  ;  ceux  de  Piémont  et  de  Navarre, 
feuille-morte;  etc. 

Une  autre  circonstance  influa  sur  la  genèse  du  drapeau 
français.  Au  xvi'  siècle,  le  drapeau  blanc  était  l'insigne 
du    colonel,  c'est-à-dire  d'un  chef  nommé  par  le  roi  et 


Au  drapeau  (batterie  et  sonnerie). 

reçoit,  quand  on  va  le  chercher  pour  une  prise  d'armes, 
quand  il  arrive  devant  lo  front  des  troupes,  quand  on  le 
reconduit  au  domicile  du  chef  de  corjis,  (piand.  dans  une 
bataille,  on  veut  rallier  les  hommes  autour  du  drapeau  en 
péril,  etc. 

—  EscYCL.  Tous  les  peuples  anciens  firent  usage  d'en- 
soig-ncs  comme  signes  do  ralliomont;  beaucoup,  les  Ro- 


Drapeaux  :  1.  Royal  (Charles  VIT-;  2.  Royal  i  Louis  X!V)  ;  3.  De 

gardes  françaises;'*.  De  l'Sa  ;  5.  De  la  ai""»  demi-brigade;  6.  De 

la  Restauration. 

participant  de  son  autorité.  Plus  tard,  le  colonel  général 
de  l'infanterie  eut,  dans  chaque  bande  ou  régiment,  une 
compagnie  dénommée  la  colonnelle,  composée  de  soldats 
d'élite,  qui  portait  l'enseigne  blanche.  Chaque  régiment 
avait  donc  au  moins  deux  drapeaux  :  celui  du  colonel, 
celui  du  régiment.  Comme  le  premier,  de  couleur  blanche, 
désignait  des  soldats  délite  et  souvent  avait  été  donné 
pour  quelque  action  d'éclat,  il  jouissait  d'une  grande  fa- 
veur et  il  se  généralisa.  En  1638,  tous  les  régiments  pos- 
sédaient le  drapeau  blanc,  et,  comme  le  roi  était  devenu 
colonel  général  de  toutes  les  troupes,  le  drapeau  blanc 
était  devenu  le  drapeau  de  l'état-major  général,  le  dra- 
peau du  roi.  Chargé  de  l'écusson  de  France,  il  était  l'en- 
seigne de  la  maison  du  roi  et  des  troupes  spéciales  qui  en 
faisaient  partie.  L'existence  simultanée  du  drapeau  blanc 
et  du  drapeau  à  la  croix  blanche,  sans  compter  les  diffé- 
rents guidons  des  compagnies,  tous  plus  ou  moins  chargés 
d'ornements  et  cravatés  suivant  la  fantaisie  des  chefs, 
indiquaient  dans  l'armée  une  série  de  corporations  que  le 
drapeau  blanc  du  roi  reliait  dans  une  idée  commune. 

Tel  était  encore  l'état  des  choses  au  moment  où  éclata 
la  Révolution  de  1789.  La  garde  civique,  en  prenant  le  nom 
de  garde  nationale,  adopta  la  cocarde  tricolore,  dont  elle 
mit  aussi  les  couleurs  dans  son  drapeau  (rouge  et  bleu, 
couleurs  de  la  ville  de  Paris,  et  blanc,  couleur  de  la  mo- 
narchie).C'est  cette  cocarde  môme  que  Lafayette  fit  accep- 
ter à  la  garde  nationale,  en  prononçant  lo  mot  resté  cé- 
lèbre :  "  prenez-la;  voilà  une  cocarde  qui  fera  le  toiu"  du 
monde.  » 

Le  drapeau  des  armées  de  la  République  se  composait 
d'un  fond  blanc  sur  lequel  le  bleu  et  le  rouge  étaient  dis- 
posés do  façon  différente,  suivant  les  demi -brigades. 
Mais  tous  portèrent  pour  emblème  le  faisceau  surmonté 
d'un  bonnet  tricolore.  Les  drapeaux  distribués  par  Napo- 
léon I"^  à  l'armée,  en  1804.,  étaient  à  losange  central  blanc, 
entourés  de  quatre  triangles  alternativement  bleus  et 
rouges.  Les  drapeaux  donnés  à  l'armée,  après  la  cam- 
pagne de  1812,  furent,  propablement  tous,  à  trois  bandes 
verticales,  dans  la  disposition  qu'elles  ont  encore  aujour- 
d'hui. Mais,  pendant  le  premier  Empire  même,  certains 
corps  eurent  des  drapeaux  ou  étendards  de  couleurs  dif- 
férentes, tel  l'étendard  des  chasseurs  do  la  garde  qui  était 
tout  en  soie  verte,  avec  broderies  or  et  argent. 

Le  gou\  ernemcnt  de  la  Restauration  rétablit  le  drapeau 
blanc  portant  les  armes  de  France.  Mais  avec  la  variété 
chère  à  l'ancien  régime,  le  premier  bataillon  porta  seul 
ce  drapeau  royal;  le  deuxième  bataillon  avait  uu  dra- 
peau blanc  et  cramoisi,  le  troisième  un  drapeau  blanc 
et  vert.  En  1830,  le  roi  Louis-Philippe  rétablit  pour  toute 
l'armée  les  trois  couleurs,  qui  furent  surmontées  du  coq 
gaulois;  les  drapeaux  portaient  les  mots  :  Honneur  et 
Patrie. 

En  1848.  le  drapeau  tricolore  fut  maintenu  ;  il  porta  pour 
devise  :  Liberté,  Egalité,  Frateniilé,  Unité,  encadrant  les 
lettres  R  F  et  le  nom  du  régiment. 

Le  second  Empire  rétablit  le  drapeau  du  premier. 


839 

Lo  tlrapoau  comporte,  outre  la  hampe  ot  ViHamine  ou 
étoll'o  llottanto,  une  crarmCc,  sorte  do  nœud  t"orniô[iur  doux 
liandos  do 
.soie  ot  alta- 
clk'*  ;\  l'oxtrti- 
ui i  10  supé- 
riouro  do  la 
liarnpo. 

Los  d  r  a- 
I)oaux  actut'ls 
do  l'armi-o 
l'rauçaiso  no 
r  0  ni  o  n  t  e  II  t 
HU'A  l'anuL^o 
ISSO,    époq 


DRAPEAU 


DRAPER 


Bout  de  hampe  :  1.  Fl-'iir  de  lis,  sous  In  Mo- 
narchie; 2.  AîrIc,  80113  l'Kmpire;  3.   Coq,  sous 
Louis-Philippe;  t.  Pique,  sous  la  République. 


oii  ils  ont  été  solonnelloiiiont  distribut^s 


soit  pour  demander  à  entrer  on  pourparlers  avec  ronnomi, 
soit  pour  assurer  rinviolabilito  dos  officiers  chargés  do  ces 
pourparlers. 

Il  faut  signaler  oncoro  lo  drapeau  de  la  convention  de 
(!i')trvo,  bliiiio,  marqua  d'une  croix  rougo,  qu'on  arbore 
sur  les  liopiluux,  ambulances  ou  édlrices  servant  à  abri- 


La  parde  du  drapeau  (infanterie). 


Drapeau  actuel  d'un  régiment  fvançais.  {Los  deux  faces.) 

giments,  pour  remplacer  ceux  qui  leur  avaient  été  don- 
nés après  la  guerre  de  1870,  et  qui.  établis  à  titre  pro- 
visoire, ne  por- 
taiLMit  aucune 
inscription.  Lo 
nouveaux  dra- 
peaux portent, 
outre  lo  11 u - 
mcro  du  régï- 
niont  et  la  de- 
vise :  Honneur 
et  Patrie,  les 
noms  àosquatre 
principales  vic- 
toires inscrites 
dans  les  anna- 
les du  corjis. 

()  n  re  n  d  a  u 
drapeau  cer- 
tains honneurs 
particuliers.  En 
garnison,  il  est 
déposé  chez  lo 
chef  do  corps  ou 
dans  la  salle 
d'honneur  du 
régiment.  Lors- 
qu'il doit  figurer 
dans  les  prises 
d'armes  ou  so- 
lennités militaires,  la  remise  no  s'en  fait  qu'avec  un  cé- 
rémonial déterminé,  au  porte-drapeau  qui  vient  lo  cher- 
cher, accompagné  de  sa  gardo  et  escorté 
d'un  détachement  en  armes  que  précède  la      f^  ■    ;■.. 

musique  du  régiment.  i 

La  gardo  du  drapeau  se  compose,  dans 
rinfantcrie,  d'un  sous-oflicicr  i-x  de  quatre 
soldats  de  1"  classe,  choisis  par  lo  culonol. 
I^e  premier  rang  do  la  gardo  est  formé  du 
porte-drapeau,  avant  à  sa  droite  lo  sous- 
oflicier  et  à  sa  gauche  un  des  soldats.  Les 
trois  autres  sold.-its  se  tiennent  au  second  | 
rang.  Dans  la  cavalerie  et  l'artillerie,  la 
gardo  comprend  deux  sous-ofliciors,  qui  so 
jdai'cnt  à  droite  et  ù  gaucho  du  porte-éfon- 
dard,  avec,  dans  la  cavalerie,  trois  cava- 
liers do  r"  classe  au  second  rang. 

Le  porte-drapeau  et  le  porto-étendard 
sont  toujours  dos  officiers,  cxcc'pté  dans 
l'artillerie  où  l'étendard,  no  suivant  |ias  les 
batteries  en  campagne,  est  porté  par  un 
ailjudant. 

Le  détachement  qui  accompa-^no  lo  dra- 
peau et  sa  garde  j>renil  lo  nom  d'escorte. 

(.'Iiaquo  année,  lorsque  est  achevée  Tin- 
struction  individuelle  des  nouvelles  recrues 
a  lieu  solennellement  la  présentation  du 
drapeau  parle  colonel,  qui  fait  comprendre 
aux  jeunes  gens  la  signilication  do  cet 
emblème  de  la  patrio.  C'est  seulement  dc- 
jiuis  la  guerre  d'Italie  (U'  empire)  quo  l'eu 
décore  les  drapeaux.  Après  la  bataille  de  Magenta, 
Napoléon  III  prit  uno  décision  (18j9)  qui  est  toujours 
on  vigueur,  et  aux  termes  do  laquelle  les  drapeaux  peu- 
vent être  décorés  quand  lo  régiment  auquel  ils  appai-- 
tieiinent  a  pris  lui-m/*mo  un  drapeau  à  rennonii.  Cette 
"hstinclion  a  été  accordée  jus([u"ù,  présent  aux  drapeaux 
des  51",  57",  76",  99"  de  ligne;  des  2"  et  3"  zouaves;  du 
■.1"  tirailleurs  algériens;  du  l"'  chasseurs  d*Afri(pie;  en- 
fin, à  celui  des  bataillons  do  chasseurs  à  pied  (ces  der- 
niers n'ayant  tous  onsomblo  qu'un  seul  drapeau,  dont 
la  garde  est  conliée  au  bataillon  stationné  dans  lo  gou- 
vernement militaire  de  Paris).  Il  n'y  a  do  mémo  qu'un 
étendard  pour  les  vingt  escadrons  du  train  des  équipa- 
ges, et  qu'un  drapeau  pour  tous  los  bataillons  d'artille- 
rio  à  pied.  Autronient,  chaque  régiment,  en  Franco,  a 
son  drapeau  ot  n'en  a  qu'un  seul.  A  l'étranger,  il  n'en 
est  pas  do  mémo. 

C  est  le  service  do  l'artillerie  qui  est  chargé  d'assurer 
la  confection  des  drapeaux  ot  étendarrls  nécessaires  ù 
l'armée  française,  conformément  au  modèle  réglemen- 
taire. 

V.u  dehors  du  drapeau  natinnat  ot  dos  (juidomt  ou  fanions, 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  lui,  on  fait  parfois  usage, 
ù  la  guerre,  du  drapeau  blanc  ou  drapeau  parloniontairo, 


La  garde  de  l'étendard  (cavalerie). 

ter  des  blessés  pour  les  signaler  à  l'ennemi,  qui  doit  alors 
s'abstenir  do  tirer  sur  eux.  Lo  drapeau  rouge  a  plus  spé- 
cialement une  signification  révolutionnaire. 

Enfin,  lo  drapeau  noir  a  été  souvent  employé  pour  si- 
gnaler un  foyer  d'épidémie  et  en  interdire  l'approche. 
Avant  la  convention  de  Genève,  on  s'en  servait  parfois 
pour  indiquer  les  maisons  converties  en  ambulance  et 
inviter  l'ennemi  à  les  respecter. 

—  Drapeaux  conquis.  Les  drapeaux  pris  sur  l'ennemi  ont 
toujours  été  précieusement  conservés  comme  des  trophées 
militaires  dans  des  églises  ou  dans  certains  édifices  pu- 
blics. En  Franco,  ils  "sont  aujourd'hui  déposés  à  l'église 
des  Invalides,  après  l'avoir  été  longtemps  dans  la  basi- 
iiipic  de  Notre-Dame. 

Drapeau  {le).  Plusieurs  journaux  ont  adopté  ce  titre. 
Los  deux  plus  connus  sont  :  le  Drapeau  blanc,  organe 
violent  du  parti  ultra-royaliste,  fondé  en  1819  par  Mar- 
tinville  et  qui  eut  pour  rédacteurs  les  plus  remarqua- 
bles :  Achille  do  Joulfroy,  Carmouche,  Charles  Nodier, 
Pouqueville,  etc.  (Il  vécut  jusqu'à.  1830);  — le  Drapeau, 
fondé  en  1SS2,  par  Déroulède,  comme  organe  do  la  "■  Li- 
gue des  patriotes  ».  (Ce  journal  disparut  lors  de  la  disso- 
lution de  la  Ligue,  en  1889.  Il  reparut  d'une  façon  inter- 
mittente après  que  la  Ligue  eut  repris  ostensiblement  son 
existeuce.) 

Drapeau  (la  Garde  du).  Titre  de  plusieurs  tableaux, 
parmi  Iesi|uels  nous  citerons  :  une  toile  d'Armand  Duma- 
rescq  (Salon  de  1865).  Par  une  nuit  sombre,  (piatre  zoua- 
ves sont  groupés  autour  d'un  maigre  feu;  derrière  eux, 
sur  les  faisceaux,  est  étendu  le  drapeau,  troué  de  bal- 
les ot  noirci  de  poudre.  —  Le  même  sujet  a  été  traité  par 


La  gariio  du  drapeau,  d'aprôs  Armand  Duraarescq. 

Protais  [la  Garde  du  drapeau,  souvenir  do  l'arméo  do 
Metz  [.Salon  do  187G]).  Au  milieu  do  la  bataille,  le  dra- 
peau, entouré  do  sa  gardo,  se  drosse  fièrement  en  face 
do  rennonii. 

DRAPELER  frad.  drapelel)  v.  a.  Dans  les  fabriques  do 

papier,  Sti  dit  de  l'opération  qui  consiste  à  défiler  les  chif- 
fons avant  do  U^s  mettre  à  la  pile. 

DRAPELET  (M)  U.  m.  Petit  drapeau.  (Vieux.) 

DRAPElviENT(jHrtH)  n.  m.  Action  ou  manière  do  draper. 

DRAPER  (rad.  (/mp)  V.  a.  Fouler,  tondro  ot  apjirétcr 
comme  on  apprête  le  drap  :  Drapkr  des  étoffes  sorties  du 
métier  à  tisser,  il  Couvrir  de  drap  ou  d'une  draperie,  en 
particulier  d'une  draperie  noire,  on  signe  de  deuil  :  Dra- 
im;u  une  porte  d't'glîsc.  il  Arranger,  disposer  on  draperie  : 
iMiAiMiR  une  tHoffc.  il  Couvrir,  entourer  comme  uno  drape- 
rie :  Rideaux  qm  duapknt  un  lit. 

—  Fig.  et  fam.  Haillor,  habiller,  dire  du  mal  de  :  Mo- 
lit^re  DRAPA  les  faux  dévots. 

—  B.-arts.  Ilisposep,  dessinor  los  plis  dos  vêtements  : 
DuAi'KR  un  personnai/e. 

—  Techn.  Mettre  do  petits  morceaux  do  drap  aux  snu- 
lereaux  d'un    piano  ou  d'un  nutro  instrument  du   même 


genre,  ii  Enlever  au  moyen  du  drapeau  l'or  qui  reste  en 
trop  sur  uno  reliure.  (On  dit  aussi  sf.uger.) 

Drapé,  ée  part.  pass.  Comm.  Tissé  en  fils  de  laine  car- 
dée, foulée,  pressée  et  tondue  :  Etoffe  drapue.  ||  Bas  drapés, 
Bas  de  laino  imitant  le  drap.  Il  Epais,  étott'ô  :  Un  bon  drap 
tiien  DRAPi'î. 

—  Bot.  Se  dit  des  parties  couvertes  de  poils  courts  et 
tellement  serrés  qu'ils  forment  un  sorte  do  tissu  rappe- 
lant celui  du  drap. 

—  Econ.  rur.  /{ace  drapée  de  Somerset,  Race  bovine 
anglaise  originaire  du  Somersetshire.  (C'est  la  couleur  de 
sa  robe  rouge  et  blanche  qui  lui  a  fait  donner  ce  nom.  Lo 
reste  du  pelage  qui  recouvre  le  cou  et  les  pattes  est  d'une 
teinte  jaune  clair.  Cette  raco  n'a  pas  do  cornes.)  il  On  dit 

aussi  RACK  K  CHINTURE  DK  SOMKRSET. 

—  V.  n.  Porter  le  deuil  (vieux)  :  Le  roi  dr\p\  pour  un 
an.  (St-Sim.) 

Se  draper,  v.  pr.  Se  couvrir,  s'envelopper  d'un  vête- 
ment ample  :  Se  draper  de  son  manteati.  il  Se  draper  en, 
Jouer  le  rôle  de  :  Se  drapkr  kn  Macbeth.  (E.  Sue.)  n  Se 
draper  dans,  Faire  parade,  so  prévaloir  do  :  Su  draper 
DANS  sa  vertu,  dans  sa  dignité,  it  Absol.  Poser,  se  pava- 
ner, s'enorgueillir  :  Ce  n'est  pas  devant  toi,  à  coup  sûr,  que 
je  MK  draperai.  (Th.  Gaut.)  —  Dire  du  mal  l'un  de  l'autre  : 
Les  femmes  se  drapent  à  qui  mieu.T  mieux. 

Draper  (sir  William),  général  anglais,  né  à  Bristol 
en  1721,  mort  à  Bath  en  17S7.  Il  so  distingua  dans  les  Indes 
orientales.  En  qualité  de  brigadier  général,  il  commanda 
les  troupes  de  débarquement  qui  s'emparèrent  de  Manille, 
en  1763.  Il  est  surtout  connu  par  la  polémique  qu'il  sou- 
tint contre  les  Lettres  de  Junius.  En  1779,  il  fut  nommé 
lieutenant  gouverneur  de  Minorque,  et,  après  la  capitula- 
tion de  cette  ilo,  il  revint  en  Angleterre,  où  il  porta  contre 
son  chef  John  Murray  des  accusations  qui  furent  recon- 
nues sans  fondement. 

Draper  (Jolm  William),  médecin  et  chimiste,  né  à 
Liverpool  en  ISii,  mort  à  New-York  en  1882.  Emigré  de 
bonne  heure  en  Amérique,  où  il  fit  ses  études  et  devint 
président  de  la  faculté  de  médecine  de  New-York,  il  a 
écrit  surtout  sur  la  chimie  physiologique  et  notamment 
sur  l'action  physiologique  de  la  lumière.  On  lui  doit, 
entre  autres  ouvrages  :  Physiologie,  statique  et  dynamique 
humaines  (1356);  Histoire  du  développement  inteÙectuel  de 
l'Europe  (1868-1869,  trad.  en  franc.);  Conflits  de  la  science 
et  de  la  religion  (1S75). 

Draper  (John  Christoph),  médecin  et  chimiste  amé- 
ricain, fils  du  précédent,  né  dans  l'Etat  de  Virginie  on  1835, 
mort  à  New-York  en  1885.  Il  est  connu  surtout  conimo 

professeur. 

Draper  (Henry),  savant  américain,  frère  du  procè- 
dent, né  dans  l'Etat  de  Virginie  en  1837,  mort  à  New- 
York  en  IS82.  Il  a  été  le  premier  à  obtenir  la  photographie 
do  lignes  fixes  dans  le  spectre  des  étoiles.  On  lui  doit  uno 
étude  remarquable  :  Découverte  de  l'oxygène  et  nouvelle 
théorie  du  spectre  solaire  (1877). 

draperie  [ri]  n.  f.  Etoffe  de  drap.  (Vieux.)  Il  Manufac- 
ture do  drap  :  Les  ouvriers  d'une  draperie,  il  Industrie  et 
commerce  des  draps  :  S'enrichir  dans  la  draperie,  ii  Draps, 
étotfos  quo  vendent  los  drapiers  :  Des  draperies  de 
Sedan. 

—  Etoffe  drapée,  disposée  à  grands  plis  :  Les  draperies 
d'un  salon,  il  Vêtement  drapé,  disposé  à  grands  plis:  Beauté 
que  relèvent  des  draperies  habiles. 

—  Action  de  couvrir  de  drap  noir  en  signe  de  deuil. 
Il  Action  de  porter  le  deuil  de  la  cour,  il  Privilège  de  porter 

lo  deuil  do  la  cour  :  M.  le  duc  d'Orléans  prostitua  la  dr\~ 
vv:ri\ù  jusqu'au  premier  président.  (St-Sim.)  [Ces  divers  sens 
sont  anciens  et  rares.] 

—  Par  anal.  Objet  qui  est  comme  drapé,  qui  figure  des 
tentures  drapées  :  Les  draperies  de  pourpre  du  soleil  cou- 
chant. 

—  Art  milit.  Draperie  d'enseigne,  Etoll'e  d'une  enseigne, 
d'un  drapeau,  d'un  étendard. 

—  B.-arts.  Kepréseniation  d'une  étotfe  ou  d'un  vête- 
ment ample  et  formant  des  plis  :  //  faut  que  les  draperii;s 
indiquent  les  formes,  accusent  le  nu.  \\  Draperie  moioUée, 
Keprésentation  d'une  draperie  qui  semble  être  constituée 
par  un  tissu  mouillé  entourant  le  sujet. 

~  Encycl.  B.-arts.  On  est  convenu  d'appeler  rfmpencî. 
dans  les  beaux-arts,  les  étoffes  représentées  par  lo  ciseau 
ou  par  lo  pinceau,  soit  qu'elles  entrent  dans  l'habillement 
des  personnages,  soit  qu'elles  servent  comme  ornement 
décoratif.  L'art  de  draper  est  le  mémo,  en  pointure  et  en 
sculpture. 

La  science  de  mettre  les  draperies  en  harmonie  avec  lo 
sexe,  la  stature,  la  condition,  l'attitude,  l'état  physique  ou 
moral  des  personnages,  qui  était,  chez  les  Grecs,  l'objet 
d'une  étude  approfondie  et  d'une  application  raisonnée, 
fut  mise  en  complet  oubli,  depuis  la  décadence  romaine 
jusqu'au  xii"  siècle.  Au  siècle  suivant,  l'école  de  Piso  tonte 
de  rompre  avec  la  vieille  tradition  byzantine.  Dans  les 
nombreux  ouvrages  do  Nicolas  de  Piso,  l'imitation  des 
dél)ris  de  statuairo  antiquo  est  11a<^rante.  Mais  Cimabuo 
ne  pont,  en  peinture,  se  défaire  entièrement  do  l'ancienne 
raideur.  Le  caractère  général  qu'où  peut  observer  dans  les 
draperies  sculpturales  des  vieux  imagiers  du  xm'*  siècle 
est  un  progrès  marqué  vers  lo  naturel  et  la  vie.  Les  dra- 
peries deviennent  pbis  savantes  au  xiv"  siècle;  elles  des- 
sinent mieux  les  formes  au  siècle  suivant:  mais  i!  faut 
arriver  au  commencement  du  xvi",  pour  rencontrer  les 
draperies  si  bien  ordonnées  do  Kaphaél  et  lo  retour  vers 
l'étude  de  la  nature  et  dos  chefs-a'œuvro  de  l'antiquité. 
IjO  XVII"  siècle  nous  montre  Kubens  ot  Véronèso  se  plai- 
sant a  reproduire  les  draperies  do  soie,  dont  ils  aimaient 
les  brillants  vifs  et  les  cassures  anguleuses.  Les  grands 
décorateurs  italiens  ot  leurs  imitateurs  français,  los  pein- 
tres favoris  do  la  cour  do  Versailles,  firent  «n  étalage 
pompeux  do  riches  étoffes.  La  simplicité  et  la  sobriété 
hirent  sacrifiées  ù  l'emphase  théfttralo,  qui  s'accordait 
mieux  avec  !o  goût  d'une  cour  éprise  do  l'apparat.  Eu  vain, 
lo  sage  et  méthodique  Poussin,  t^esueur,  l'artiste  simple  ot 
vrai,  s'appliquaient  A  draper  avec  la  sévérité  et  l'ingénuité 
antiques  leurs  personnages  :  l'emphase  ot  la  mise  en 
scène  triomphèrent  avec  les  peintres  officiels.  Il  suffit  do 
citer  Vouel,  Lebrun  et  Mignard  pour  évoquer  le  souvenir 
de  ces  draperies  ù  tapage,  commandées  par  le  goiU  d'une 
cour  quo  l'apiiarat  séduisait  si  fort.  La  jolie  mascarade 
de  la  Uégenco  vint  jeter  ses  fantaisies  A  travers  la  so- 
lonuello    uniformité   dos   ennuyeuses    peintures   décora- 

lOi* 


DRAPEAUX 


Nouveau  Larousse  illustré. 


Voir,  fa  l'ordre  alphabétique,  l'article  con&acré  &  chaque  Ëtut.  —  V.  tavillon. 


DRAPEAUX 


Nnrvrvi'    î,AuniisSE    ir, LUSTRÉ. 


Voir,  H  l'cjrdrc  nlphabt^liqu*;,  1  article  cun»acr«!  b.  chaque  ÉUl.  —  V.  i-avillon. 


DRAPÈTE  —  DRAYTON 

tives.  En  sculpture,  la  majestueuse  draperie  se  chlifonna 
voluptueusement,  sous  le  ciseau  des  Cousîou.  Elle  céda 
au  mauiérisme  dans  lequel  tomba  l'art,  au  milieu  du 
xvni«  siècle.  ,       ,  ■       ^ 

Une  autre  mode  dans  1  agencement  des  draperies  lut 
relie  qui  consistait  à  les  appliquer  sur  les  figures  do  ma- 
nière à  dessiner  complètement  les  formes,  comme  si 
elles  eussent  été  mouillées  et  collées  à  la  chair,  ce  qui 
était  une  exagération  en  sens  contraire  aussi  déplorable, 
On  sait  quels  reproches  David  mérite  sous  ce  rapport,  et 
avec  lui  la  sculpture  qui  s'est  formée  à  son  exemple. 

La  statuaire  moderne,  qui  veut  tout  exprimer  dans  sa 
langue  spéciale,  arrive  —  en  distribuant  habilement  dans 
ses^draperies  le  mat,  le  poli  ou  le  grenu  —  à  donner  pres- 
que l'illusion  de  la  couleur.  Mais,  dans  ce  domaine,  elle 
«0  peut  rivaliser  avec  la  peinture. 

Les  artistes  choisissent  de  préférence,  pour  draper 
leurs  modèles,  les  étoffes  laineuses  un  peu  épaisses, 
mais  souples,  flexibles,  formant  des  plis  larges,  qui 
ne  se  fripent  point  et  no  forment  pas  de  trop  nom- 
breuses cassures,  ces  dernières  dissimulant  par  trop  les 
contours.  . 

L'architecture,  dans  la  décoration  des  inicneurs,  fait 
usage  de  tentures  peintes  ou  sculptées. 
Quelque  fidèle  que  soit  cette  imitation, 
il  n'en  faut  user  qu'avec  la  plus  grande 
réserve,  car  rien  n'est  si  facile  que  de 
tomber  ou  dans  la  mesquinerie  ou  dans 
le  clinquant  tliéàtral. 

DRAPÈTE  n.m.  Genre  d'arbrisseaux, 
de  la  famille  des  ibymélées,  dont  l'uni- 
que espèce  habite  les  environs  du  cap 
llorn. 

DRAPETES  {pé-tèss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères  serricornes,  famille 
des  eucnémidés,  tribu  des  throscinés, 
comprenant  de  petites  formes  allongées, 
dont  les  larves  vivent  dans  le  vieux  bois. 
(On  connaît  une  soixantaine  d'espèces  de  drapctef!  répan- 
liues  dans  les  régions  trojiicales,  surtout  en  Amérique. 
Deux  seulement  habitent  l'Europe,  dont  une  seule  so 
trouve  en  France.) 

Drapeyron  (Ludovic),  professeur,  historien  et  géo- 
graphe français,  né  à  Limoges  en  1839,  mort  à  Paris 
en  lOiH.  Il  professa  l'histoire  aux  lycées  Napoléon  et 
Charlemague,  à  Paris,  et  prit  le  grade  de  docteur  es 
lettres  en  1809.  Outre  de  nombreux  articles  de  journaux, 
des  Mèmoii'es  sur  les  origines  de  l'histoire  de  la  Franco 
et  de  l'Allemagne  et  des  étu- 
des parues  dans  la  «■  Revue 
des  Deux  Mondes  »,  Drapey- 
ron a  publié  :  iEmperenr  l/t-- 
racliiis  et  l'Empire  byzantin  au 
\n' siècle  (1869);  A'uuvelle  mé- 
thode d'enseignement  géogra- 
phique, d'après  les  i-ésolulions 
dit  congrès  géographique  de 
Paris  (1875),  et  une  nom- 
breuse série  de  travaux  de 
valeur  dans  la  u  Revue  de 
géographie  ». 

Drapia,  comm.  d'Italie 
(Calabre  [prov.  de  Catan- 
zaro^);  3.000  hab. 

DRAPIER  (p/-e),  ERE  n.  et 
adj.  Se  dit  de  celui,  de  celle 
qui  vend  ou  qui  fabrique  du 
drap.  (Dans  ce  dernier  sens,  on  disait  autrcf.  drapier  dra- 
pant) :  Marchand  drapier.  Une  belle  drapi^re. 

—  EscYCL.  On  appelait  de  ce  nom  les  fabricants,  mais 
plus  parti- 
culièrement 
les  mar- 
chands do 
drap.  Le^ 
drapiers: 
étaient  réu- 
nis encorpo 
rations,  et. 
dans  toutes 
les  villes, 
formèrent 
une  corpo- 
ration pnvilè; 


Armoiries 
des  marchands  drapiers. 


atioa  Jes  marcliands  drapiers. 


s:::  -■  <  ./ï!:ï 


ée  par  le  rang  et  la  richesse.  A  Paris,  les 
drapiers  étaient,  en  1789,  le  premier  des  six  corps  do  mar- 
chands. Les  corpora- 
tions se  divisaient  en 
menas  maîtres  ou  tis- 
serands et  grands  maî- 
tres ou  drapiers  pro- 
prement dits.  L'oppo- 
sition entre  les  uns  et 
les  autres  amena  des 
luttes  violentes,  qui 
ensanglantèrent  bien 
des  villes  du  moyen 
âge.  I<a  Frairie  de  la 
halle  basse,  do  Valen- 
ciennes,  est  la  plus  an- 
cienne corporation  do 
drapiers  dont  les  sta- 
tuts soient  connus. 
D'ajirès  un  règlement 
de  1362,  les  drapiers 
devaient  donner  aux 
pauvres  lo  denier  à 
i)itni,  ou  gag©  du  mar- 
ché conclu,  de  toutes 
les  marchandises  qu'ils 
vendaient.  De  cet 
usage  a  été  inspirée 
la  fameuse  scène  do 
la  Farce  de  maître  Pa- 
tcti/i. 

DRAPIER  (;.,--^n  m.   MaUoD  de  la  , 
n.  n  Ij.  ..om  donné  au  jy  i'^,.^  ^v....-  ^ 

-^ur,  parce 

t  qiif;  lodcur  de  sa  dépouille  chassait  les  mites 
.  i,        le  drap. 


DRAPIÈRE  n.  i.  Sorte  d'épîngle  courte  et  grosse,  avec 
laquclie  Jes  marchands  maintiennent  leurs  ballots  fermés. 

DrappÈS,  Gaulois  sénonais  qui,  après  avoir  pris  une 
part  active  ù  la  lutte  de  Vorcingétonx  contre  les  Romains, 
reprit  les  armes  en  51  et  rallia  plusieurs  milliers  d'hommes, 
avec  lesquels  il  se  joignit  à  un  autre  chef,  Luctère.  Ils 
s'enfermèrent  dans  Uxellodunum,  qu'ils  défendirent  long- 
temps avec  un  grand  courage;  mais  ils  finirent  par  être 
pris.  Drappès  se  laissa  alors  mourir  de  faim.  (Cîtsar,  De 
Oeil.  galL,  1.  VIIL) 

DrappieR  (Gui),  canonisto  français,  né  et  mort  à 
Beauvais  (1624-1716).  Il  fut  pendant  cinquante-neuf  ans 
curé  dans  cette  ville,  où  il  termina  ses  jours.  On  a  de  lui 
plusieurs  ouvrages  estimés,  dont  les  principaux  sont  : 
Traité  des  oblations  ou  Défense  des  droits  imprescriptibles 
des  curés  sur  les  ablations  des  fidèles  (1685);  Traité  du 
gouvernement  de  l'Eglise  en  commun  par  les  évêques  et  les 
curés  (1707)  ;  Défense  des  abbés  commendataires  et  des  curés 
primitifs  (1710).  Ce  dernier  ouvrage  attaque  vivement  ceux 
que,  d'après  son  titre,  on  croirait  qu'il  va  défendre. 

Draria,  comm.  d'Algérie,  arrond.  et  à  16  kil.  d'Alger, 
dans  le  Sahcl;  1.415  hao.  Carrière;  centre  viticole.  Vil- 
lage fondé  en  1842. 

DRASSE  n.  m.  Genre  d'araignées,  dont  lo  nom  scîenti- 
fiijue  est  drassodes.  V.  ce  mot. 

DRASSIDÉ5  n.  m.  pi.  Famille  d'arachnides  aranéides, 
comprenant  toutes  les  araignées  à  céphalothorax  ovale, 
assez  plat,  à  griffes  du  tarse  ordinairement  pectinées,  à 
pièce  labiale  longue.  —  l/ji  j>rassidk. 

—  Enctcl.  Les  di^assidés  so  subdivisent  en  quatre  tribus  : 
drassodinéSy  hémiclœinés,  cithœronînés,  cubœodinés.  Ce  sont 
des  araignées  de  taille  moyenne,  habitant  ordinairement 
des  tcnTes  soyeuses  sous  les  pierres,  les  mousses,  les 
écorces,  ou  vivant  dans  de  petits  terriers.  Elles  comptent 
des  représentants  sur  toute  la  terre,  et  aussi  des  fossiles 
dans  l'ambre  tertiaire. 

DRASSODES  n.  m.  pi.  Groupe  de  la  tribu  des  drassodi- 
nrs,  comprenant  les  araignées  à  chélicèrcs  robustes, 
avec  marges  obliques  armées  de  dents  isolées.  (Les  dras- 
sodes comptent  des  représentants  sur  tout  le  globe  avec 
les  genres  :  di'assodes  [drassus],  talanites,  Icptodrassus.) 
—  Un  drassodl;. 

DRASSODES  {dèss)  n.  m.  Genre  d'arachnides  aranéides, 
type  de  la  tribu  des  dra'ssodcs,  comprenant  des  araignées 
rousses  ou  fauves,  ordinaire- 
ment soyeuses,  vivant  ordi- 
nairement sous  les  pierres. 
(Les  drassodes  sont  de  tailles 
t.rès  diverses  ;  lo  drassodes 
Inpidosus  est  très  commun  en 
France.  Les  nombreuses 
espèces  sont  réparties  dans 
li;s  régions  tempérées  et 
l'roidcs  du  globo.) 

DRASSODINES    n.    m.    pi.  Drassodes  (gr.  nat.). 

Tribu  d'arachnides  aranéides, 

famille  des  drassidés,  comprenant  les  formes  les  plus  typi- 
(]ues  de  cette  famille,  réparties  dans  les  groupes  des  : 
li/i/rommatés,  tricongiés,  theumés,  anagraphidés,  gnaphn- 
si':^.  laronés,  lamponés,  d/'assodés,  échemés.  —   Un  dras- 

SOUINÉ. 

DRASTERIUS  [slc-ri-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
plircs  serricornes,  famille  des  élatéridés,  tribu  des  élaté- 
ri  nés,  comprenant  des  petits  taupins  allongés,  à  tête 
verticale.  (On  connait  une  quinzaine  d'espèces  de  ilraslc- 
rius  réparties  sur  lo  globe,  surtout  en  Amérique;  toutes 
sont  rousses  ou  brunes  variées  de  jaune.  Tel  est  le  draste- 
rius  bimaculatuSj  seule  espèce  d'Europe  qui  se  trouve  en 
France.) 

DRASTIQUE  {sHk'  —  du  gr.  drastikos,  qui  agit;  de  drân, 
l'aire)  adj.  et  n.  m.  Se  dit  des  purgatifs  violents. 

—  Encycl.  Les  purgatifs  dits  di'astiqucs  sont  très  vio- 
lents, végétaux  généralement,  irritants  et  toxiques  à  dose 
élevée.  Ils  secouent  violemment  l'intestin  atone.  Ce  sont 
ou  des  hydragogues  dans  les  cas  d'hydropisie,  ou  des  dé- 
rivatifs dans  les  affections  cérébrales.  Les  jjIus  employés 
sont  :  l'agaric,  l'aloès,  lo  colcliîque.  la  coloquinte,  l'huile  do 
croton,  l'ellébore,  lêpurge,  l'euphorbe,  la  gomme-gutte, 
le  jalap,  l'huile  de  ricin  et  la  scammonée. 

DRAUGER  [drô-Jèr')  n.  m.  Nom  sous  lequel  on  désigne, 
dans  la  mythologie  Scandinave,  les  âmes  qui  reviennent 
toujours  dans  les  lieux  où  so  trouvent  les  corps  qu'elles 
ont  habités.  (Odin,  fjui  a  tant  de  surnoms,  s'appelle  aussi 
Dratigrdrot,  le  roi  des  esprits.) 

DRAUPNER  idrà-pnèr')  n.  m.  Myth.  scand.  Nom  de  l'an- 
neau magique  d'Odin,  fabriqué  par  le  nain  Sindre.  (L'anneau 
est  le  symbole  de  la  fertilité.  Ce  n'est  pas  seulement  la  fer- 
tilité matérielle  que  symbolise  le  draupner,  c'est  encore 
la  fécondité  de  l'esprit,  la  puissance  créatrice  du  poète, 
l'évolution  de  la  pensée.) 

Drausin  ou  DroSIN  (saint)  [en  lat.  Drausius , 
Drauscio  ou  Draiitiu],  évêquo  de  Soissons,  né  dans  lo 
Soissonnais  vers  600,  mort  en  675.  Il  fut  archidiacre, 
puis  évoque  do  Soissons,  et  fonda  les  abbayes  de  Saint- 
l'ierre-de-Rotonde,  près  de  Compiègne,  et  de"  Notre-Dame, 
dans  sa  ville  épisoopalc.  —  Fétc  le  5  mars. 

DRAVE  (de  l'espagn.  draba,  même  sens)  n.  f.  Genre  de 
l)laulos,  do  la  famille  des  crucifères. 

—  Encycl.  Les  drarcs  (draba)  sont  des  herbes  géné- 
ralement petites  et  cespiteusos,  à  feuilles  sessiles  et  en- 
tières, à  neurs  disposées  en  grappes  courtes  ou  allongées 
et  supportées  par  des  pédicellcs  grêles  et  dépourvus  do 
bractées.  Le  fruit  est  une  silique  elliptique  et  générale- 
ment oblongne.  Les  draves  habitent  les  régions  tempérées 
des  deux  continents. 

DRAVE(la]rcnallcm.  /?r/i7/.en  bongr.eten  slavo  Drava, 
en  lat.  Dravus],  grand  affinent  du  Danube.  Elle  prend  sa 
source  à  1.228  mètres  d'altitude  sur  un  seuil  alpestre  du 
Tobiachorfeld,  (lui  forme  ligne  de  partage  des  eaux  entre 
les  bassins  de  l'Adriatique  et  do  la  mer  Noire.  Le  Pu- 
siherthal,  vallée  de  la  Drave,  est  une  des  vallées  les  plus 
étendues  des  Alpes,  et  sépare  les  chaînes  centrales  des 
Dfdomiles.  A  Dôlsach,  la  Dravo  atteint  la  Carinthic,  passe 
à  'Villach,  peu  après  à  Klagenfurth,  arrive  en  Styrie,  et, 
un  peu  après  Marbourg,  atteint  à  Polstoran,  dans  l'im- 


842 

menso  plaine  de  Pettau,  le  territoire  hongrois.  Dès  lors, 
poursuivant  sa  direction  orientale,  elle  forme  la  frontière 
entre  la  Hongrie  et  la  Croatie,  pour  se  jeter  dans  le  Da- 
nube à  l'E.  de  la  ville  d'Essek.  Longueur  totale  ;  720  kil. 
Affluents  importants  :  rive  gauche  :  Isel,  Mœll  ou  Miill, 
Liescr,  Gurk,  Mur;  à  droite  :  Gail,  Dran,  Bednya,  Ka- 
rasoliitza. 

DRAVÉE  n.  f.  Agric.  Syn.  de  dragée. 

Draveil,  comm.  de  Scine-et-Oise,  arr.  et  à  11  kilom. 
de  Corbeil,  près  de  la  Seine  et  de  la  forêt  de  Sénart; 
2.329  hab.  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Port  sur  la  Seine. 

DrA'VIDIEN,  ENNE  ((/(-m,  è?î*),  nom  donné  à  un  groupe 
de  peuples  de  l'Asie  méridionale  ;  Il  est  à  présumer  que  1rs 
DRAViDiiiNs  ont  été  civilisés  par  l'invasion  hindoue.  (Hovc- 
lacque.)   n  On  dit  aussi  Dravirikn,  ennh. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  aux  Dravidiens,  aux  langues 
parlées  par  ces  peuples,  il  On  dit  aussi  dravidiqur. 

—  Encycl.  Ethnogr.  On  qualifie  du  nom  de  dravidienncs 
les  populations  échelonnées  dans  tout  le  sud  de  l'Asie, 
depuis  rindo  jusqu'à  l'Annam,  et  qui  ofl'rent  des  traces 
évidentes  de  sang  nègre.  Au  sud,  la  famille  compte  des 
représentants  jusque  dans  l'île  de  Ceylan.  Primitivement, 
cette  vaste  contrée  parait  avoir  été  peuplée  par  des  negri- 
tos,  nègres  do  petite  taille.  Des  individus  de  race  jaune  et 
du  sud-ouest  de  la  Sibérie  arrivèrent  plus  tard  et  des 
croisements  s'opérèrent  entre  les  indigènes  et  les  nou- 
veaux venus.  II  est  impossible  de  donner  une  description 
générale  des  Dravidiens.  Tout  co  qu'  il  est  permis  de  dire, 
c'est  que  leur  taille  est  inférieure  à  la  mo3'enne  et  que 
leur  peau  est  foncée.  Peu  industrieux,  les  hommes  so 
livrent  à  la  chasse,  à  l'élevage  ou  à  l'agriculture,  pon- 
dant que  les  femmes  s'occupent  de  leur  intérieur.  On 
estime  à  30  millions  au  moins  le  chiffre  des  Dravidiens. 

—  Linguist.  Au  point  de  vue  linguistique,  on  distingue 
cinq  principales  langues  dravidicnncs  :  l*"  le  tèlougou  ou 
iélmga  (cote  de  Coromandel)  ;  2"  le  kanara  (plateau  de 
Mysore  et  la  partie  occidentale  du  territoire  de  Nizam); 
3° le  toulou  (environs  do  Mangalore);  4»  le  malayâla  (c6te 
malabare);  enfin,  5°  le  tamoul  ou  tamil,  la  plus  importante 
des  langues  dravidienues,  parlé  par  13  millions  d'habi- 
tants (depuis  Paliacate  jusqu'au  cap  Comorin,  et  dans  lo 
nord  do  l'ilc  de  Ceylan).  Le  tèlougou  et  surtout  le  tamoul 
ont  une  importante  littérature,  qui  a  subi  profondément 
l'influence  du  sanscrit;  les  principales  œuvres  sont  des 
poèmes  religieux  ou  moraux,  des  chants  épiques  et  lyri- 
ques et  des  ouvrages  de  médecine. 

Les  langues  dravidienues  appartiennent  au  type  agglu- 
tinant. La  grammaire  dravidienno  est  simple,  et  le  voca- 
bulaire indique  un  état  de  civilisation  peu  avancée. 

—  BiBLiOGR.  ;  Articles  nombreux  de  Julien  Vinson,  dans 
la  II  Kevue  de  linguistique  et  de  philosophie  comparée  '  ; 
Cad\\'ell,  Comparative  grammar  of  the  Dravidian  or  South 
hidtan  fantily  of  languages  (Londres,  1876). 

DRAVIE  n.  f.  Agric.  Syn.  de  dragée. 

DRAVIDIQUE  adj.  Linguist.  Syn.  de  dravipien. 

DRAVIDISME  [dissm')  n.  m.  Etude  des  langues  dravi- 

dieuiios. 

DRAVIDI3TE  {dîsst')  n.  m.  Celui  qui  s'applique  à  l'élude 
d.-s  langues  dravidienues. 

DRAVIÈRE  n.  f.  Agric.  Syn.  do  dragée. 

Dravirien,  ENNE  n.  Ethnogr.  V.  Dravidikn,  enxe. 

DRAVITE  n.  f.  Silicate  naturel  ;  variété  ferro-magné- 
sienne,  brune,  de  tourmaline.  (Cette  substance  se  présente 
cil  erisiaux  prismatiques,  en  Cariuthie.) 

DRAWBACK  [drô-bak  —  de  l'angl.  draw,  tirer,  et  back, 
arrière)  n.  m.  Comm.  Sert  â  désigner  le  remboursenioiit 
fait,  à  la  sortie  de  certains  produits  fabriqués,  d'une 
somme  équivalente  au  droit  de  douane  qu'a  payé  la  ma- 
tière première  avec  laquelle  est  fabriqué  le  produit  qu'on 
exporte. 

—  Encycl.  La  restitution  équivalente  au  droit  perçu, 
qu'on  détermine  en  prenant  pour  base  un  remboursement 
légal,  constitue  le  drawback  tel  qu'on  vient  de  le  définir. 
Toutefois,  il  est  fréquent  que  le  rendement  établi  légale- 
ment soit  fixé  de  manière  que  la  restitution  soit  supérieure 
au  droit  de  douane  qui  avait  été  payé;  dans  ce  cas,  le 
drawback  est  un  moyen  détourné  de  donner  des  primes  de 
sortie.  Ce  moyen  a  été  en  usage  en  France  jusqu'en  1860. 
On  dissimulait  ainsi  de  véritables  primes  à  l'exportation  en 
accordant  le  drawback  aux  files  et  tissus  de  lin,  do  colou, 
aux  tissus  de  soie  et  aux  sucres  raffinés,  etc. 

Parfois,  on  donne  le  nom  de  «  drawback  n  à  la  restitution, 
non  plus  d'un  droit  de  douane,  mais  d'une  taxe  intérieure 
de  consommation,  faite  à  un  produit  que  Ton  exporte  :  tel 
est,  encore  aujourd'hui,  le  cas  des  viandes  et  beurres 
salés  euv^jyês  à  l'étranger.  (Décret  du  5  mars  1892.) 

DRAWING-ROOM  [draou-ign-rouni  —  mot  angl.,  usité 
parfois  dans  la  langue  franc.  [Il  n'est  que  l'abréviation 
du  terme  jtius  rigoureusement  exact  de  withdrawing-room, 
qui  est  formé  lui-même  de  withdrau\  se  retirer,  et  de  rooni, 
chambre])  n.  m.  Salon  de  réception. 

—  Encycl.  Chez  les  Anglais,  le  drawing-room  est  la 
salle  où  la  famille  so  réunit  après  lo  repas  et  où  sont 
rceus  les  étrangers.  C'est  un  salon  de  réception,  d'un  usage 
journalier,  le  centre  pour  ainsi  dire  de  la  vie  de  famille 
anglaise.  Le  drawinfj-rooni  du  roi  ou  de  la  reine  corres- 
pond, en  Angleterre,  â  l'ancien  lever  des  rois  de  France. 

DRAYAGE  [drè-iaf  —  rad.  draijer)  n.  m.  Opération  de 
corroyage  qui  a  pour  but,  en  enlevant  une  partie  de  la 
chair,  d'égaliser  les  peaux. 

DRA'VE  !>/;•(}-()  n- ni- Chemin  pour  les  troupeaux,  appelé 
aussi  carrairc,  dans  les  Alpes. 

DRAYER  (drè-ié)  v.  a.  Echarner  les  peaux,  leur  faire 
siiljir  l'ojiération  du  drayage. 

DRAYOIRE  {drè-ioir')  n.  f.  Couteau  à  lamo  cintrée,  à 
deux  manehes,  dont  so 
servent  les  corroyeurs 
et  tanneurs  pour  éga- 
liser l'épaisseur  des 
peaux.  Il  On  l'appollo 
aussi    COUTEAU    k   RE-  Drayoïre. 

vKRS,  à  cause  de  la  forme  de  son  tranchant  très  rabattu. 

DrayTON  (Michel),  poète  anglais,  né  à  Ilarl.shill  (comté 
de  Warwick)  en  1563,  mort  eu  1631.  Fils  d'au  boucher,  il 


843 

servit  dans  l'arméo,  devint  poèto-Iauréat  ot  acqxiit  boau- 
coup  lio  réputation  par  dos  poosios  ot  dos  pot'-incs  où  1  on 
trouve  do  botles  descriptions  ot  souvent  un  vùritablo  souffle 
poétique.  Parmi  ses  œuvres,  nous  citerons  :  lu  Guirtamie 
du  berger  ;  M ortimeriados  ou  les  Guerres  des  ùarons;  Ba- 
taille il' A zincourt ;  la  Cour  des  fées;  Poly-Âlbitm;  etc.  Ses 
Œuvres  complètes  ont  paru  à  Londres  (1752-1753).  Il  est 
inlunno  dans  la  cathédrale  do  Westminster. 

DraytON  (William  HenryJ,  homme  politique  amôri- 
raiii.  Il*'  (.'u  1712  à  Drayton-Ilall  (Carohne  du  Sud),  mort  à 
Philadelphie  en  1791».  Il  se  tît  connaître  par  la  publication 
do  pamphlets  politiques.  Il  Ht  prouve  d'aijord  de  loyalisme, 
puis  se  décida  tout  ù.  coup  pour  l'indépondance  de  l'Amé- 
rique. Lo  ponvernement  métropolitain  lui  retira  les  divers 
emplois  qu'elle  lui  avait  conliés.  En  1775,  il  était  élu  pré- 
sident du  congrès  provincial  et,  en  1776,  chief-justico  do 
la  Caroline  du  Sud,  et  il  lit  partie  jusqu'à  sa  mort  du  con- 
grès ledèral.  Il  a  laissé  une  intéressante  Histoire  de  la 
révolution  (^I8:îl). 

DRA.YTON-IN-HALES,  ville  d'Angloterro  (comté  de 
SliropK  sur  !o  l\'rn,  atti.  du  Sovern  ;  5.900  hab.  Fonderies, 
tanneries,  papeteries, fabrique  de  tissus  de  crin. 

DRAYURE  (drè-iur')  n.  f.  ÎS'om  donné  à  des  lambeaux  et 
rognures  de  peau  détachés  du  cuir,  du  côté  de  la  chair,  par 
la  dra\  oire. 

Drebach,  bourg  d'Allemagne  (Saxe  royale  [cercle  do 
Z\vickau;j;  3.000  hab. 

Drebbel  ^Cornelis  van),  physicien  et  mécanicien  hol- 
landais, né  à  Alkmaar  (Hollande-Septentr.)  en  1572,  mort 
à  Londres  en  1634.  Simple  paysan,  il  s'éleva,  par  son  in- 
telligence et  sa  puissance  inventive,  jusqu'à  la  faveur  des 
empereurs  Rodolphe  H  et  Ferdinand  II  et  du  roi  Jac- 
ques I""  d'Angleterre.  Etabli  à  Londres  en  1620,  il  consa- 
cra exclusivement  les  quatorze  dernières  années  de  sa 
vie  à  des  travaux  scientifiques.  On  attribue  à  Drebbel 
l'invention  d'un  microscope  composé  et  d'un  thermomètre 
très  ingénieux.  Il  découvrit,  en  outre,  une  magnifique  tein- 
ture écarlate  pour  la  laine  et  la  soie,  qui  fut  introduite  en 
France  par  les  fondateurs  de  la  manufacture  des  Gobe- 
lins.  Drebbel  a  laissé  deux  traités  qui  ont  été  publiés 
d'abord  en  hollandais  il603),  puis  en  latin,  sous  le  titre  de  : 
Trnctatns  duo:  De  natitra  elementorum ;  De  quinta  essentin 
(1621);  enfin,  en  français,  sous  le  titre  :  Deux  traités  :  De 
la  nature  des  éléments;  De  la  quintessence  (1673). 

DRÊCHE  n.  f.  Tecîm.  Malt  épuisé,  restant  dans  la  cuve- 
matière  et  qui  a  servi  pour  faire  de  la  bière,  il  En  distilla- 
tion, Résidu  des  grains  dans  la  production  de  l'alcool. 
Il  Marc  de  raisin  épuisé  par  la  fabrication.  (On  dit  aussi 

DRAQUK  [vieUXJ  et  DRA<;CE.) 

—  Pêch.  A  Terre-Neuve,  Huile  de  foie  de  morue 
brute. 

—  Encycl.  Techn.  La  drêche  est  constituée  par  la  partie 
de  l'orge  non  dissoute  par  l'eau  lors  du  brassage,  et  laissée 
dans  les  cuves  après  la  macération  du  malt.  Composée  de 
fécule,  d'hordéine,  d'albumine,  de  sucre,  d'alcool  et  de 
matières  amères  mêlées  à  du  son,  on  l'emploie  avec  grand 
avantage  à  la  nourriture  des  bestiaux.  La  drêche,  bien  que 
très  aqueuse,  constitue,  pour  les  vaches  laitières  notam- 
ment, un  aliment  très  sam  et  plus  nutritif  que  n'importe 

3uei  fourrage.  On  ajoute  fréquemment  un  peu  de  sel  à  la 
roche  avant  do  la  donner  aux  bestiaux  qui,  dans  ce  cas, 
la  dévorent  avec  avidité. 

DRÉCHER  (rad.  drêche.  —  Change  1'^  fermé  en  è  ou- 
vert devant  une  syllabe  muette  :  Il  drêche;  sauf  au  fut, 
et  au  condit.  :  H  drêchera.  Il  dréckerait)  v.  a.  Soumettre 
les  glands  à  une  opération  qui  consiste,  après  les  avoir 
grossièrement  concassés,  à  les  jeter  dans  une  fosse  en  les 
saupoudrant  de  sel.  (On  les  conserve  ainsi  longtemps 
sans  qu'ils  s'altèrent  ec  perdent  leurs  propriétés  nutri- 
tives pour  les  animaux  dé  race  porcine,  qui  s'en  montrent 
très  friands.) 

Dréché,  ée  part.  pass.  du  v.  Drécher. 
-  Substantiv.  n.  m.  Nom  des  glands  que  l'on  a  dré- 
chés. 

DrecusLER  fJoseph),  compositeur,  né  en  1782  ù  Wiil- 
lischbircken  (Bohême),  mort  à  Vienne  en  1852.  Il  étudia 
successivement  la  musique,  la  théologie  et  la  jurispru- 
dence, puis  revint  définitivement  à  la  musique.  Artiste  in- 
struit, il  occupa  un  grand  nombre  d'emplois.  On  connaît 
de  lui  dix  messes  solennelles,  de  nombreux  motets  et 
offertoires,  six  opéras  [Claudine de  Villa  Bella.  Pauline^  le 
Panier  enchanté,  etc.),  une  vingtaine  do  vaudevilles,  etc., 
ot  divers  ouvrages  didactiques. 

Dred  Scott,  nom  d'un  esclave  américain,  qui  se 
trouve  mêlé  aux  luttes  des  Etats  du  Sud  et  dos  Etats  du 
Nord  relaiivnmont  à  l'abolition  de  l'esclavage  et  dont  les 
aventures  eurent,  sur  les  progrès  de  la  campagne  aboli- 
lionniste,  une  influence  décisive.  Dred  Scott  ayant  intenté 
un  procès  i  un  do  ses  maîtres  pour  coups  et  blessures,  en 
IHis.  obtint  gain  do  cause,  devant  la  juridiction  do  New- 
York.  L'affaire  fut  renvoyée  devant  la  cour  suprême  du 
Missouri,  qui  se  déclara  incompétente,  attendu  (pie  l'es- 
clave était  une  propriété,  et  non  un  citoyen.  Portée  onlin 
devant  la  juridiction  suprême  des  Etats-Unis  par  Dred 
lui-mêmo,  uni  se  prétendait  libre  parce  que  le  congrès 
avait  aboli  Vosclavago  en  1820  dans  les  territoires  et  qu'il 
avait  été  conduit  on  1836  par  son  maître  sur  un  territoire, 
cotte  affaire,  qui  intéressait  grandement  les  Etats  escla- 
vagistes, reçut  la  solution  suivante  :  la  loi  votée  par  le 
congrès  fut  déclarée  nulle  et  non  avenue,  étant  contraire 
à  la  Constitution  ;  de  plus,  l'interprétation  do  la  cour  de 
Missouri,  fjuo  l'esclave  était  une  marchandise  et  une  pro- 
priété, non  une  personne,  fut  confirmée.  Cet  arrêt  (6  mars 
1857]  donna  à.  l'agitation  antiesclavagiste  une  impulsion 
irrésistible, qui  aboutit  à  la  guerre  civile  et  à  la  proclama- 
tion do  l'émancipation  (1860). 

DRÉEITE  (dré-éV)  n.  f.  Sulfate  naturel  do  baryto  ot  do 
chaux,  variété  do  barytine. 

DRÉELITE  n.  f.  Sulfate  naturel.  Syn,  do  drkkite. 

DreffÉAC,  comm.  do  la  Loire-Inférieure,  urrond.  et  A 
47  kilum.  dn  Saint-Nazairo,  non  loin  du  Brivet,  affinent  do 
l'osiuairo  de  la  Loire;  031  hab.  Ch.  do  f.  Orléans.  Forme- 
école.  Terrains  tourbeux. 

DRËOE  (flrt)j')  n,  f.  Pêch.  Grand  filet  en  forme  do  Irnmnil 
fraim''  au  fond  (le  la  nn-r  par  un  bateau,  l't  muinlenu  ouvert 
par  des  voiles  goudronnées  ou  bourstih,  quo  surmoutool 


DRAYTON   —   DREPANOPHORE 


des  tonneauxvides  servant  de  flotteurs.  fOn  l'appelle  égale- 
ment DREKit:.)  Il  Pôchô  qui  se  luit  au  moyeu  do  ce  Ulcl. 


Drôge. 


—  Techn.  Peigne  de  fer,  dont  on  se  sert  pour  séparer 
la  graine  de  lin  d'avec  les  capsules  avant  l'extraction  de 
l'hiiile. 

DRÉGÉE  {je)  n.  f.  Genre  d'orabellifères,  comprenant  des 
plantes  très  aromatiques,  voisines  des  galbanophores,  ori- 
ginaires du  Cap. 

DRÉGER  {je.  —  Prend  un  e  après  le  g  devant  les 
voyelles  a,  o  :  //  drégea.  Xous  drégeons.  Change  Yé  fermé 
cnê  ouvert  devant  une  syllabe  muette  :  Je  drèqe,  sauf  au 
fut.  simple  et  au  condit.  prés.  :  /'  drégera.  Nous  drége- 
rions.)  V.  a.  Peigner  et  égrener  le  lin  avec  la  drègo  :  Drê- 
GER  du  lin. 

Se  dréger,  v.  pr.  Etre  drégé. 

DRÉGEUR  (jeur)  n.  m.  Bateau  dont  on  se  sert  pour 
pêcher  à  la  drège.  il  Adjectiv.  :  Bateau  drégeur. 

Dreghorn,  paroisse  d'Ecosse  (comté  d'Ayr),  sur  les 
rivières  Irvine  et  Annock  ;  4.000  hab.  Houillères,  carrières. 

IDreiBORN  ,  bourg  d'Allemagne  (  Prusse-Rhénane  )  ; 
2.90L'  hab.  Mines  de  fer  et  haut  fourneau. 

DREIGE  n.   f.   Pèch.  V.  DRÈGE. 

DREISSENStA  (dré-sin)  n.  f.  Genre  de  mollusques,  type 
de  la  tribu  des  dreissensiinés,  renfermant  de  petites  moules 
à  coquille  non  nacrée  intérieurement,  et  dont  on  connaît 
une  vingtaine  d'espèces,  réparties  dans  les  rivières  du 
globe.  (L'espèce  type  du  genre  est  la  dreissensïa  pobj- 
morpha,  répandue"^  dans  toute  l'Europe.  On  la  trouve 
jusque  dans  les  conduites  d'eau  des  villes,  comme  à  Paris. \ 

DREISSENSIINÉS  [dré-sin)  n.  m.  pi.  Tribu  de  mollus- 
ques lamellibranches,  famille  des  mytilidés,  comprenant 
des  animaux  fluviatiles  à  siphons  branchial  et  anal  allongés 
et  séparés.  (La  tribu  des  dreissensiinés  comprend  deux 
genres  I.  —  Un  dreissensii>é. 

DRELIGNEi^rt  mil.)  n.  f.  Nom  vulgaire  du  bar  (poisson). 
II  On  dit  aussi  dreligny,  dans  quelques  contrées. 

DRELIN  lonomatop.)  n.  m.  Fam.  Bruit  d'une  sonnette,  ou 
tout  autre  bruit  clair  et  aigu  :  Les  drklins  de  la  sonnette. 
Il  Interjectiv.  :  Drklin,  drklin,  deelin.  Se  dit  pour  imiter 
le  bruit  d'une  sonnette. 

Drelincourt  (Charles),  théologien  et  pasteur  pro- 
testant français,  né  à  Sedan  en  1595,  mort  à  Paris  en  1669. 
En  1620,  le  consistoire  de  Paris  l'appela  comme  pasteur 
de  Charenton.  Il  a  laissé  un  nombre  considérable  d'écrits, 
dont  quelques-uns  furent  traduits  en  anglais,  en  italien, 
en  allemand,  en  flamand.  Nous  citerons  :  De  la  persévé- 
rance des  saints  ou  De  la  fermeté  de  l'amour  de  Dieu  (1625)  ; 
Du  jubilé  des  Eglises  réformées  avec  le  jubilé  de  l'Eglise 
romaine  (1627);  Consolations  de  l'âme  fidèle  contre  les 
frayeurs  ae  la  mort  (1651). 

Drelincourt  (Charles),  médecin  français,  né  à  Paris 
en  1633.  mort  à  Leydo  en  1697.  Il  abandonna  la  théologie 
pour  la  médecine,  et  se  fit  recevoir  docteur  à  Montpellier. 
en  1651.  Il  fut  successivement  premier  médecin  des  ar- 
mées françaises  en  Flandre,  médecin  du  roi  (1663).  profes- 
seur à  Leyde  et  enfin  médecin  de  Guillaume  d'Orange. 
Ses  meilleurs  écrits  sont  :  Prxludium  anatomicum  [l&lO)  ; 
Apologia  medicailOli);  ffomcricus  Achilles  \l6'J'i). 

DREMOTHERIUM  (dré,  té-ri-om')  n.  m.  Paléont.  Genre 
de  maniinilercs  ariiodactylos  ruminants,  famille  des  mos- 
chidés.  comprenant  des  chevrotains  faisant  le  passage 
avec  lescerts,  et  fossiles  dans  les  calcaires  tertiaires  mio- 
cènes do  la  France  centrale.  (Los  Uremotheriuni  n'ont  ni 
grandes  canines  à  la  mâchoire  supérieure,  ni  bois.) 

Drengot  (Osmond),  aventurier  normand,  mort  ù  la  ba- 
laille  de  Cannes  (Italie)  en  1019.  Le  meurtre  de  Guillaumo 
Hepostello,  favori  du  duc  Richard,  l'obligea  de  quitter  la 
Normandie  (1015)  avec  ses  quatre  frères.  L'un  aes  com- 
pagnons do  Raoul  do  Toéni,  dans  sa  lutte  contre  les  Grecs 
au  service  du  Lombard  Mélei,  il  périt,  après  plusieurs 
victoires,  au  désastre  do  Cannes,  d'où  il  n'échappa  qu'une 
diza<ne  do  Normands  sur  doux  cool  cinquante. 

PRENNE  n.  f.  Ornith.  Syn.  do  draink. 

DrenOVA,  bourg  do  Bulgarie  (district  do  Tirnovo), 
sur  la  Drcnovska,  affluent  de  la  lantra  ;  3.600  hab. 

DRENSER  {dran-sé  —  du  lat.  drensare,  môme  sons)  v.  n. 
Crier,  on  parlant  du  cygne.  (Peu  usité.)  il  On  dit  aussi 

URBNSITER. 

DrenthE  (lat.  Drentia),  prov.  du  nord  do  la  Hollande. 
Snperf.  :  2.662  kilom.  carr.  ;  130.000  hab.  Ch.-l.  Àssen  ; 
villo  princi|)ale,  Meppel.  Celte  province,  quoi(iuo  plus 
élevée  quo  les  provinces  do  Frise  et  do  Groninguo,  no 
présente  ((u'uno  grande  plaine  avec  quelques  bocages  ot 
des  collines  do  sable.  Prairies,  landes,  vastes  étendues 
marécageuses.  Climat  humide.  Culture  du  seigle,  des 
pommes  do  terre,  du  houblon.  Industrie  des  toiles  ot  dos 
gros  draps. 

DréOLLE  (Jean-André),  publicisto  français,  né  à  IJ- 
bonrne  en  1797.  mort  à  Versailles  en  1878.  Il  collabora  au 
n  Constitiitioiinol  ■■  et  aux  «  llébals  »,  Après  avoir,  on  1818, 
publié  ù  Lihourne  le  journal  le  l'eunle,  il  revint  aux  «  Dé- 
bals 0^  où  il  uo  !>'occupa  plus  quo  ilo  questions  agricoles, 


Drépane. 


et  accidentellement  de  critique.  Dréolle  a  donné  de 
nombreux  articles  au  Dictionnaire  de  la  conversation,  au 
Grand  Dictionnaire  Larousse;  il  a  publié  quelques  éludes, 
dont  la  principale  a  pour  titro  ;  De  l'influence  du  principe 
religieux  sur  l'homme  et  sur  la  société  (1838). 

Dréolle  (Ernest),  journaliste  et  homme  politique 
français,  né  à  Libourne  en  1829,  mort  à  Ermont  (Seine-et- 
Oiso)  on  1887,  fils  du  précédent.  Attaché,  en  1846,  au  cabi- 
net du  duc  Decazos,  grand  référendaire  do  la  Chambre 
des  pairs,  Dréolle  collabora  successivement  à  la  rédac- 
tion do  plusieurs  journaux  conservateurs.  Elu  député  do 
la  Gironde  au  Corps  législatif  en  1869,  c'est  lui  qui,  dans 
la  mémorable  séance  du  15  juillet  1870,  où  Gambelta  ré- 
clama la  communication  do  la  dépêche  allemande,  qui 
constituait,  d'après  le  gouvernement  français,  un  casus 
belli,  déclara,  comme  membre  do  la  commission  de  dé- 
fense nationale,  «  avoir  vu  les  pièces  ».  Elu  député  de 
Blaye  en  1876,  il  siégea  dans  le  groupe  de  l'Appel  au 
peuple,  et  appuya  le  gouvernement  du  Seize-Mai.  Il  fut 
réélu  on  1877  et  en  ISSl.  Parmi  ses  brochures,  on  peut 
citer  :  Eloge  biographique  de  Maurice  Quentin  de  La  7'oitr, 
'peintre  dn  roi  Louis  XV  (1856);  M.  Billault  (1863);  les 
Jeux  publics  en  France  (1872);  etc. 

DREPANE  n.  m.  Genre  de  poissons  acanthoptères,  fa- 
mille des  squamipennes,  comprenant  des  formes  latéra- 
lement aplaties,  avec  de  longues  nageoires  pectorales 
taillées  en  faux  et  aiteiguant 
la  racine  de  la  queue. 

—  Encycl.  On  connaît  quel- 
ques espèces  de  drépanes,  qui 
habitent   l'océan  Indien  :  ce 
sont  les  ferlas  et  les  lattis  des 
Hindous.  De  taille  moyenne, 
de  couleurs  vives   et  nu    .^ 
liques,  ces  poissons  sonr 
mestibles,  mais  peu  reoi; 
chés.  Citons  le  drepane  punc- 
/H/a,commun  de  l'Inde  jusqu'à 
l'Australie;  le  drepane  longi- 
mana,  etc. 

Drépane  (lat. -Drcpnrjum), 
ancienne  ville  de  Sicile,  au 
pied  du  mont  Eryx,  ainsi  nommée  parce  qu'elle  avait  la 
forme  d'une  faux  (en  grec  SpîTCavov).  Victoire  navale  du 
Carthaginois  Adherbal  sur  Claudius  Pulcher  en  249  av. 
J.-C.  Ce  fut  la  dernière  ville  que  les  Carthaginois  gardè- 
rent en  Sicile.  Auj.  Trapani. 

Drépane  (bataille  de\  livrée  par  le  consul  Claudius 
Pulcher  à  la  flotte  carthaginoise  en  249  av.  J.-C.  Ce  consul, 
critiquant  avec  jactance  la  lenteur  de  son  prédécesseur 
qui  s'était  attardé  au  siège  de  Lilybée,  forma  le  dessein 
d'attaquer  la  flotte  d'Adherbal  dans"  le  port  de  Drépane.  Il 
partit  avec  deux  cents  vaisseaux  et  l'élite  de  ses  troupes. 
Adherbal  gagna  le  large  et  se  forma  en  bataille,  tandis  que 
la  flotte  romaine,  par  suite  d'une  fausse  manœuvre,  en- 
trait au  port  dans  le  plus  grand  désordre.  En  même  temps, 
le  consul  etfrayait  par  un  acte  impie  l'esprit  superstitieux 
des  Romains."  Comme  les  poulets  sacrés  refusaient  de 
manger  :  «  Hé  bien  !  qu'ils  boivent  !  »  dit-il,  et  il  les  fit  jeter 
à  la  mer.  Attaqués  dans  une  situation  désavantageuse,  les 
Romains,  après  une  courageuse  résistance,  furent  entiè- 
rement défaits  par  les  vaisseaux  légers  des  Carthaginois. 
•  Quatre-vingt-treize  navires  furent  pris  avec  leurs  équi- 
pages, et  nuit  mille  hommes  furent  tués. 

DRÉPANIE  n.  f.  Bot.  Syn  de  tolpis. 

DRÉPANIE  .ni) ou  DREPANIA [dré)  n.  f.  Sous-genre  d'an- 
cyla  ^mollusques  gastéropodes,  famille  des  polycéridès), 
comprenant  des  animaux  marins  nus,  qui  ressemblent  à 
des  limaces,  avec  tentacules  buccaux  cylindriques.  (Les 
drépanies  sont  de  petite  taille  et  habitent  les  mers  d'Eu- 
rope, comme  la  drepania  fusca,  type  du  genre,  do  la  Mé- 
diterranée et  du  golfe  de  Gascogne.) 

DRÉPANINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'oiseaux  passereaux  té- 
nuirostres,  famille  des  proméropidés ,  comprenant  les 
genres  drepanis,  moho,  psittirostra,  loxops  et  dicxum.  — 

in   DRKPAMNK. 

DRÉPANI5  {niss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux,  type  do  la  tribu 
des  drépaninés,  comprenant  des  t'ormes  propres  au-x  îles 
Sandwich  et  dont  on 
connaît  six  espèces. 
(Les  drépanis  sont  do 
petits  oiseaux  à  bec  re- 
courbé, à  livrée  rouge  ; 
tel  ost  le  drépanis  pa- 
cifica.) 

Drepanius  (Lati- 
nus  Pai'atus),  poète  ot 
écrivain  latin  du  iv'  siè- 
cle apr.  J.-C,  né  à  Bor- 
deaux. Il  fut  l'ami  d'Au- 
sone,  qui  lui  dédia  plu- 
sieurs poésies.  Député 
à  Rome  pour  féliciter 
Théodose  de  savîctoire 
sur  Maxime ,  il  pro- 
nonça le  panégyrique 
de  l'empereur.  Co  morceau  oratoire  nous  ost  parvenu,  ot  on 
y  relève  les  qualités  et  les  défauts  du  temps.  Il  no  nous 
reste  rien  des  vers  do  Drepanius.  Il  fut  proconsul  d'un© 
province  d'Afrique  on  390  et  intendant  du  domaine  en  393, 

DRÉPANOCARPE  n.  m.  Genre  d'arbres  ot  d'arbrisseaux 
de  la  faniillo  dos  légumineusos-papilionacées,  tribu  dos 
dalbergiéos,  comprenant  une  douzaine  d'espèces,  qui 
habitent  l'Amérique  tropicale.  ^Lesdrépanocarpos  ont  des 
représentants  fossiles,  qui  remontent  jusqu'aux  couches 
tertiaires  de  Monte-Bolca,  d'Aliauch  [bassin  do  Marseille].) 

DRÉPANOCÈRE  {sér')  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères pcntaniéres,  de  la  fainillo  des  lamellicornes,  qui 
vit  au  cap  do  Honno-Kspéraïue. 

DRÉPANOGNATHE  ou  DREPANOGNATHUS  {dré,  tuss) 
n.  m.  tîonro  d'insectes  hyménoptères  porte-aiguillon,  fa- 
mille des  formicidés,  iriliu  des  ponérinés,  comprenant  do 
grandes  fourmis  ù  mandibules  longues  et  nr4piées.  i^Les 
drépanognathes  habitent  les  régions  indo-chinoisos.  L'es- 
pèce type  est  le  drepanognnthus  riigosus  do  Hong-Kong:, 
noir,  avec  les  antennes  ei  los  pieds  roux.) 

DREPANOPHORE  (du  gr.  drépanon,  faux,  Ot  phoros,  qui 
porto)  adj.  Antiq.  Armé  do  faux  :  Chariot  uképanoi'uoku. 


Drépanis. 


DREPAINOPHORUS  —  DRESSAGE 


Drépaaornis. 


DREPANOPHORUS  {dré,  rmss)  n.  m.  Zool.  Genre  de  vers 
némeriiens,  famille  des  aaiphiporidés,  comprenant  de  pe- 
tites formes  munies  dune  trompe  à  plaque  armée  de  pe- 
tites pointes.  (L'espèce  type  de  ces  animaux  marins  est  le 
drepanophoiiis  nibrostriatuSy  de  la  Méditerranée.] 

—  Paléont.  Geure  de  poissons  sélaciens,  fossiles  dans 
le  terrain  crétacé  de  rhémisphère  boréal,  et  connus  seu- 
lement par  des  piquants  de  nageoires  (ichtyodorulithes) 
recourbés  en  faucille.  [Les  drepanophorus  sont  des  squales 
voisins  des  cestracions  ;  l'espèce  type  est  le  drepanopho- 
rus  ynajor.] 

DRÉPANOPHYLLE  n.  m.  Genre  de  mousses,  caractérisé 
par  des  feuilles  en  forme  de  faux,  et  qui  vit  sur  les  arbres 
à  Madagascar  et  à  la  Réunion. 

DRÊPANOPTÉRYX  {/•Hess)  n.  m.  Genre  d'insectes  névro- 

Stères  planipennes.  famille  des  hémérobiidés,  comprenant 
e  petites  formes  à  tète  cachée  sous  le  corselet  et  à  ailes 
falquées,  et  qui  ressemblent  à  des  phalènes.  (Ou  connaît 
six  ou  sept  espèces  de  drépanoptéryx  répandues  en  Europe, 
en  Asie,  en  Australie  et  en  Nouvelle-Zélande.  Celle  d'Eu- 
rope est  le  drépanoptéryx  phaLrnoides ,  brun  roussàtre  ; 
ses  mœurs  sont  celles  des  hémérobes.) 

DRÉPANORNIS  (niss)  n.  m.  Genre  d'oisoaus  passe- 
reaux deuiiroslres,  famille 
des  paradiséidés,  compre- 
nant des  paradisiers  à  long 
bec  grêle  et  recourbé  en  fau- 
cille. 

—  Encycl.  On  connaît 
quelques  espèces  de  drépa- 
tiorms,  toutes  propres  à  la 
Nouvelle-Guinée,  dont  elles 
habitent  les  hautes  mon- 
tagnes ;  leur  livrée  est  grise, 
variée  de  roux;  les  mâles  ont 
des  faisceaux  de  plumes  mé- 
talliques en  fer  do  hache  do 
chaque  côté  de  la  poitrine. 
Tel  est  le  drepanomis  Alber- 
tisi.  des  monts  Arfaks,  de  la 
taille  d'une  forte  tourterelle. 

DRÉPANULIDÊS  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  lépido- 
ptères bombycines,  comprenant  les  genres  cilix  et  piaty- 
pteryx,  et  pfus  ordmairement  dite  des  platyptéry g iaés.  — 

Un  DEÉPANUUDÉ. 

DrESGB  (Georges-Léonard-Bernard  de},  jurisconsulte 
allemand,  né  en  1786  à  Forchheim  (duché  de  Bade),  mort 
en  1S36.  Il  jirofessa  le  droit  à  Hcidelberg  (1808),  à 
Landshut  (I823j  et  à  Munich  (1826).  On  a  de  lui  plusieurs 
ou\Tages,  dont  les  principaux  sont  :  De  la  durée  des  ti-aités 
des  nations  (1808)  ;  Développenient  systématique  des  idées 
fondamentales  dit  droit  privé,  du  droit  politique  et  du  droit 
des  (jens  (1810-1817)  ;  Des  princinaiix  états  du  système  poli- 
tique en  Europe  {IS\1):  Droit  public  delà  Couffdérntioii  ge)'- 
manique{lS20-\S2\)',  Droit  politique  de  la  Bavière  {\Z2Z);  etc. 

DrESDA  {drèss),  planète  télescopique,  n"  263,  décou- 
verte, en  18S6,  par  Palisa. 

Dresde,  en  allem.  DrESOEN,  grande  ville  de  l'em- 
pire d'Allemagne,  capitale  du  royaume  de  Saxe,  chef^lieu 
dô.  cercle,  à  110  kil.  par  chemin  de  fer  au  S.  do  Berlin, 
située  sur  l'Elbe,  au  confluent  do  la  petite  rivière  Woisse-. 
ritz;  290.000  hab.  Dresde,  ville  ouverte, 
couvre  2.890  hectares.  Séparée  en  deux 
parties  par  le  fleuve  ;  elle  se  subdivise 
en  rive  gauche,  ayant  au  centre  l'AU- 
stadt  (la  Vieille  Ville),  avec  les  six  fau- 
bourgs de  Pirna,  de  Saint-Jean,  de  Seo 
{des  Lacs),  du  Sud,  de  Vilsdrutï"  et  la 
Friedrichsstadt,  séparée  des  précédents 
par  la  Weisseritz;  et  rive  dcoite,  avec, 
au  centre,  la  Neustadt  (la  Ville  Neuve), 
et  les  quartiers  Albertstadt,  faubourg 
de  Leipzig  et  Antonstadt.  Quatre  ponts 
relient  les  deux  rives  :  le  pont  Auguste, 
datant  en  partie  du  xiii'  s.  :  402  m.  de 
long;  le  pont  Marie,  voie  publique  et 
chemin  de  fer  terminé  en  I85i  :  lon- 
gueur 231  m.;  un  nouveau  pont  dont  la 
construction  fut  commencée  en  1892,  et 
le  pont  Albert  :  316  m.  de  long  (1877). 
Dresde  est  une  des  villes  les  plus  agréa- 
bles et  les  plus  jolies  do  rAllemagne 

—  Histoire.  Dresde  est  mentionn 
pour  la  première  fois  en  1206.  Henry, 
dit  l'Illustre,  margrave  de  Misnie,  fit 
de  Dresde  sa  résidence,  construisit  le 
premier  pont  en  pierre  (pont  Auguste), 
et  donna  à.  Dresde  sa  charte  munici- 

Î>ale.  Lors  du  partage  do  !a  Saxo  entre 
es  princes  Ernest  et  Albert,  en  1485, 
Dresde  échut  à  la  ligne  Aibertine,  qui 
y  résida  depuis  presque  sans  interrup- 
tion.  La  période  la   plus  brillante   de 
Dresde   se   place    sous  Auguste   H   et 
Auguste  III,  en   même  temps  rois  de 
Pologne;  de  1693  à  1763, elle  fut  le  siège 
d'une  cour  élégante,  aux  mœurs  et  aux 
goûts  français;  quantité  d'édifices  re- 
marquables   y   furent    élevés.    Dresde 
connut  une  splendeur  qui  la  fit  Kiirnom- 
mer  par  Herder  la  Florence  du  Nord. 
Elle  fut  bombardée  pendant  la  guerre 
do  Sept  ans  par  Frédéric  II,  en  17C0  :  quatre  cents  édifices 
furent  détruits.  Devenue,  dans  la  campagne  d'automne 
do  1813,  le  pivot  des  opérations  françaises,  elle  fut  le 
théâtre  d'une  bataille  gagnée,  lo  26  et  le  27  aoiit,  par  Na- 
poléon sur  les  Alliés. 

—  Edifices  remarquables,  curiosités,  collections  artistiques 
et  scienti/U/u€S.  Rive  gauche  (Altstadt)  :  lo  château  royal, 
dit  palais  Georges,  parce  qu'il  fut  commencé  en  1534  par 
le  duc  Georges;  collections  d'orfèvrorio,  do  pierres  pré- 
cieuses, etc.  Dans  le  Zwinqer  sont  installées  les  collec- 
tions ethnographiques,  minéralogioues,  mathématiques  et 
physiques.  Lo  nouveau  musée  renferme  une  des  galeries 
les  plus  célèbres  de  l'Europe  :  deux  mille  six  cents  toiles; 
\'Alhertinum,  anciennement  l'Arsenal  (1559-1563)  :  ar- 
chives, collections  d'antiquités.  Parmi  les  églises  :  Yét/line 
Sainte-Sophie,  dite  »-  do  la  Cour  »,  construite  comme  cha- 
pelle d'un  couvent  (1351-1357).  Une  dos  curiosités  do 


Armes  de  Dre; 


Dresde,  c'est  la  terj^asse  de  Brûhl  (Bruhl'sche  Terrasse), 
ancien  reste  do  remparts  transformés  en  cours-prome- 
nade, longeant  le  fleuve  et  d'où  l'on  a  une  vue  superbe 
sur  toute  la  ville  et  ses  envirops. 

Rive  droite  (Neustailt)  :  le  Palais 
japonais,  acheté  par  Frédéric -Au- 
guste I",  renferme  la  bibliothèque 
royale  :  300.000  à  400.000  volumes, 
3.000  manuscrits,  beaucoup  d'incu- 
nables. 

—  Industrie  et  commerce.  Dresde 
produit  des  instruments  de  précision, 
des  fleurs  artificielles,  des  eaux  mi- 
nérales artificielles,  de  la  parfu- 
merie, des  machines  à  coudre  ,  des 
lampes,  meubles,  gants,  articles  de 
luxe  divers,  etc. 

Dresde  est  la  patrie  du  général 
vendéen  d'Elbée, fusillé  en  1794,  issu  d'une  famille  saxonne. 

Dresde  (cercle  de),  division  administrative  du 
royaume  de  Saxe,  qui  renferme  la  pa^io  la  plus  riche 
des  mines  (Erzgebirge),  et  la  partie  de  la  vallée  de  l'Elbe 
dite  y  Suisse  saxonne  »  ;  4.33G  kilom.  carr..  950.530  hab., 
huit  arrondissements  :  Dippoldiswalde ,  Dresde  -  Ville , 
Dresde-Altstadt,  Dresde-Neustadt,  Freiberg,  Grossenhain, 
Meissen,  Pirna. 

Dresde  (conférences  ou  congrès  de),  congrès  des 
Etats  allemands,  réunis  sur  l'initiative  do  la  Prusse  et  de 
l'Autriche.  Les  représentants  des  Etats  allemands  délibé- 
rèrent, du  23  décembre  1850  au  15  mai  1851,  aux  fins  d'une 
revision  de  laConstitution  de  la  Confédération  germanique. 
Les  résultats  furent  négatifs.  La  Diète,  restaurée,  se  réu- 
nit à  Francfort,  en  1851.  On  en  était  revenu  à  la  Consti- 
tution de  1815. 

Dresde  (traité  dk),  conclu  au  cours  de  la  guerre  do 
la  succession  d'Autriche  (1745),  par  le  roi  de  Prusse  avec 
le  roi  de  Pologne,  électeur  de  Saxe,  d'une  part,  et  d'autre 
partavecMai^e-Thérèse.  Auguste  lïl  gardait  son  royaume, 
à  charge  de  faire  payer  par  les  états  de  Saxe  et  la  ville 
de  Leipzig  1  million'de  tnalers.  Frédéric  II  reconnaissait 
comme  empereur  François-Eugène,  époux  de  Marie-Thé- 
rèse, qui  venait  d'êtro  couronné  à  Francfort,  mais  conser- 
vait ses  conquêtes,  et  notamment  la  Silésie.  Quant  à  la 
France,  elle  avait  travaillé  pour  le  roi  de  Prusse,  car  tout 
le  fardeau  de  la  guerre  retombait  sur  elle. 

Dresde  (bat.\ille  de).  Après  la  dénonciation  de  l'ar- 
mistice de  Pleischwitz  (U  août  1813),  Napoléon  était  parti 
en  reconnaissance  vers  Bautzen,  où  se  trouvait  Bliicher, 
quand  il  apprit  que  Dresde,  où  il  avait  laissé  Saint-Cyr 
avec  22.000  conscrits,  était  menacée  par  200.000  Russes, 
Autrichiens  et  Prussiens,  commandés  par  Alexandre  et 
Schwarzenberg.  11  revint  en  toute  hâte  (22  août)  et  arriva, 
le  26,  au  moment  où  la  bataille  avait  déjà  commencé.  Il 
put  briser  une  attaque  générale  des  coalisés.  Pendant 
la  nuit,  il  reçut  des  renforts  qui  portèrent  son  armée  à 
180.000  hommes,  et  résolut  de  prendre  l'offensive.  Le  27, 
la  bataille  commença  par  une  canonnade,  dont  fut  victime 
le  général  Mureau,  qui,  revenu  depuis  peu  d'Amérigue,  se 
trouvait  au  quartier  général  d'Alexandre.  Tandis  qu  à  gau- 
cho Ney  contenait  et  refoulait  Wittgenstein,  tandis  qu'au 
centre,  Saint-Cyr  se  tenait  sur  la  défensive,  à  droite  Murât 
et  Latûur-Maubourg  jetaient  une  masse  de  20.000  cava- 


1.  Château  royal.  —  2.  Palais   du   prince  Georges. —3.  Hôtel    de  ville.  —   4.  Palais   de 

justice.  —  5.  Académie  royale    des  beaux-arts.  —    6.  Palais.  —    7.   Muséum  Zwingfir.  — 

8,  Albertinum.  —  9.  Grand  jardin  du   Bplvédère.  —  10,  Jardin  zoologiqiie.  —  11.    Jardin  du 

paradis.  —  12.  Gare  centrale.  —  13.  Gare  de  Berlin. 

Hors  sur  la  droite  des  Alliés,  la  rejetaient  dans  lo  ravin  de 
Plauen  et  lui  enlevaient  13.000  hommes,  15  drapeaux  et 
26  canons.  Les  souverains  alliés ,  qui  avaient  perdu 
35.000  hommes  et  craignaient  de  se  voir  tournés  par  Van- 
damme,  en  marche  sur  Tœplitz,  battirent  on  retraite. 

Dresde  (capitulation  dk).  Après  la  bataille  de  Leip- 
zig. Napoléon,  n'ayant  pas  renoncé  à.  l'espoir  do  prendre 
l'offensive  en  Allemagne,  laissa  à  Dresde  une  garnison 
do  30.000  hommes,  sous  Gouvion  Saint-Cyr  et  Mouton. 
Cerné  par  l'arméo  de  Klenau,  Saint-Cyr  se  vit,  par  le  man- 
que do  vivres,  obligé  de  capituler  (U  lïov.  1813);  il  obtint  de 
Klenau  que  ses  troupes  rentreraient  en  France  par  étapes  ; 
mais  l'empereur  Alexandre  refusa  d'admettre  la  capitula- 
tion et  rotmt  la  garnison  comme  prisonnière  do  guerre. 

Dresde  (congrus  dk),  réunion  de  souverains  qui  se  tint 
ù  Dresde  du  ic  au  28  mai  1812.  En  partant  pour  la  Rus- 


844 

sie,  Napoléon  s'arrêta  dans  cette  ville  pour  y  recevoir 
les  hommages  des  souverains  allemands.  L'empereur 
d'Autriche,  Te  roi  de  Prusse,  le  roi  de  Saxe,  la  plupart  des 
princes  de  la  Confédération  du  Rhin  l'assurèrent  de  leur 
fidélité.  Napoléon  partit  pour  Paris,  le  29  mai. 

Dresden,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Stafford); 
G. 900  hab.  Asile  d'aliénés,  poteries. 

Dresden -ALTSTADT,  district  d'Allemagne  (Saxo 
[cercle  de  Dresde]);  106.011  hab.  Ch.-l.  Dresde. 

Dresden-NEUSTADT,  district  d'Allemagne  (Saxe 
[cercle  de  Dresde]);  102.543  hab.  Ch.-l.  Dresde. 

DreSLER  (Gallus),  compositeur  allemand  du  xvi«  s., 
né  à  Nebra.  Il  fut  cantor  à  Magdebourg,  puis  diacre  à 
l'église  Saint-Nicolas, à  Zerbst.  On  connaît  de  lui  plusieurs 
recueils  de  chansons  sacrées  à  quatre  et  cinq  voix,  qui  en 
portent  le  nombre  total  à  plus  de  cent  cinquante,  outre 
des  lieder  et  diverses  autres  compositions. 

DreSLER  (Ernest-Christophe),  chanteur  et  musicogra- 
phe allemaud,  né  à  Greussenen  1734.  mortàCassel  en  1779. 
Il  fut  maître  de  la  chapelle  du  prince  de  Furstenberg, 
et  enfin  chanteur  à  l'Opéra  do  Catjsel.  Dresler  a  publié 
plusieurs  recueils  de  chansons,  ainsi  que  les  écrits  sui- 
vants :  Fragments  d'idées  d'un  amateur  sur  les  pi  ogres  de 
la  musique  en  Allemagne  (1767);  Réflexions  sur  la  repré- 
sentation rf'Alceste  (1774);  Ecole  du  théâtre  pour  les  Alle- 
mands, loncemant  l opéra  sérieux  (1777). 

DRESSAGE  [drè-saf)  n.  m.  Action  ou  manière  de  dres- 
ser :   Le  DRKSSAGK  d'uJi  échafaud.  (Balz.) 

—  Art  milit.  Opération  ayant  pour  but  de  s'assurer,  au 
cours  même  du  forage  et  après  son  achèvement,  qu'un 
canon  do  fusil  est  aussi  rigoureusement  rectiligue  qu'il  le 
faut  pour  assurer  la  justesse  du  tir. 

—  Techn.  Travail  qui  a  pour  but  de  dresser,  de  dégau- 
chir les  matières  :  Le  dbhssage  d^s  marbres,  des  glaces. 
Il  Opération  que  subit  la  barre  de  fer,  après  avoir  été  tirée 
sur  le  travers  de  l'enclume  ou  étirée  au  laminoir,  ii  Opé- 
ration à  l'aide  de  laquelle  l'épinglier  redresse  les  bottes 
de  fil  d'acier  ou  de  cuivre  pour  la  fabrication  des  aiguilles 
et  des  épingles.  Il  En  métallurgie.  Préparation  des  meules 
de  carbonisation,  ii  En  verrerie,  Ebarbage  qu'on  fait  subir 
aux  verres  de  montres,  on  enlevant,  au  moyen  de  pinces 
spéciales,  les  bavures  produites  lors  du  coulage  en  moule. 

11  En  jardinage,  Opération  qui  a  pour  objet  de  fixer  contre 
un  mur  ou  un  treillage  les  branches  taillées  d'un  arbre 
que  l'on  destine  à  devenir  un  espalier. 

—  Zootech.  Partie  de  l'éducation'des  animaux  qui  les 
dresse  au  travail  auquel  l'homme  les  destine. 

—  Encycl.  Art  milit.  Le  rfre^sA^e  des  canons  de  fusils  se 
fait  aujourd'hui  au  moyen  d'un  appareil  vérificateur  dont 
la  partie  essentielle  est  une  petite  lunette  munie  d'un 
réticule  disposé  de  façon  telle  qu'il  doit  coïncider  avec  sa 
propre  imago  reflétée  par  le  canon  du  fusil,  lorsque  celui- 
ci  est  parfaitement  rectiligne,  toutes  les  imperfections  se 
trouvant  manifestées  par  des  défauts  de  coïncidence. 

—  Zootechn.  Les  animauxdomestiques.telsquechevaux, 
mulets,  ânes,  bœufs,  doivent  recevoir  de  l'homme  une  édu- 
cation particulière  qui,  tout  en  développant  les  aptitudes 
naturelles  de  chacun  d'eux,  les  mette  à  même  de  rendre 
de  grands  services. 

Pour  le  cheval,  le  dressage  diffère  suivant  qu'on  veut 
faire  de  cet  animal  un  cheval  de  selle,  une  bête  de  trait 
ou  un  carrossier.  L'éducation  doit  être  commencée  de 
bonne  heure  et  exige,  de  la  part  du  dresseur,  une  grande 
somme  de  patience,  de  douceur  et  de  volonté,  s'il  veut 
mener  à  bonne  fin  la  tâche  qu'il  a  entreprise. 

Le  mulet  et  l'âne  demandent,  à  cause  de  leur  caractère 
parfois  rétif  et  entêté,  une  somme  de  volonté  plus  grande 
que  lorsqu'il  s'agit  du  dressage  du  cheval.  Comme  pour 
celui-ci,  les  mauvais  traitements  vont  à  rencontre  du  but 
que  l'on  veut  obtenir.  Les  animaux  no  doivent,  en  effet, 
être  châtiés  que  s'ils  ont  commis  sciemment  une  faute 
grave.  Au  reste,  le  mulet  et  l'âne  ne  s'emploient -guère 
que  comme  bêtes  de  somme  ou  de  trait. 

Le  bœuf  et  la  vache,  dans  leur  dressage,  doivent  être 
liabitués  à  porter  le  joug  et  à  obéir  au  commandement 
qu'à  l'aide  de  l'aiguillon  le  bouvier  donne  à  ces  ruminants. 
Ce  résultat  s'obtient  assez  rapidement  en  prenant  soin  de 

f>lacer  sous  le  joug,  en  même  temps  que  le  jeune  bœuf  ou 
a  jeune  vache  à  dresser,  un  animal  de  même  espèce, 
depuis  longtemps  rompu  au  genre  de  travail  que  l'on  veut 
obtenir  de  son  compagnon. 

Le  chameau,  le  dromadaire,  l'éléphant,  le  renne,  sont 
également  aptes  à  subir  un  dressage,  qui  en  fait  d'utiles 
auxiliaires  de  l'homme. 

Le  dressage  savant  est  un  peu  plus  compliqué  et  n'est 
usité  qu'avec  les  plus  intelligents  des  animaux  :  le  singe, 
le  chien,  le  cheval,  l'éléphant.  On  apprend  au  chien  à 
marcher  sur  les  deux  pattes  de  derrière,  à  tenir  un  fusil 
au  port  d'armes,  à  jouer  aux  dominos,  à  sortir  d'un  jeu 
étalé  par  terre  une  carte  désignée,  etc.  Les  chevaux 
peuvent  être  dressés  en  liberté  à  des  exercices  similaires  ; 
on  les  fait  valser,  rapporter  un  mouchoir,  se  mettre  à  ge- 
noux, faire  le  mort.  Tous  ces  dressages  s'opèrent  avec  de 
la  patience,  de  la  douceur,  une  ténacité  mflexible  et.... 
beaucoup  de  friandises.  Les  dresseurs  haljiles  ont  rare- 
ment recours  aux  corrections  ;  lo  fouet  ou  la  cravache 
qu'ils  ont  toujours  à  la  main  et  dont  ils  appliquent  néces- 
sairement quelques  coups  dans  les  cas  de  désobéissance 
grave  ou  d'inapplication,  sert  plutôt  à  menacer  l'ani- 
mal, à  le  tenir  en  éveil,  qu'à  le  châtier  cruellement.  Pour 
tous,  les  premières  leçons  doivent  être  très  courtes  : 
aussitôt  qu'il  a  obtenu  le  résultat  demandé  le  dresseur 
s'arrête,  caresse  ou  récompense  la  bête  et  la  met  au 
repos;  il  fait  ensuite  répéter  cette  partie  de  l'exercice 
jusqu'à  ce  q^uo  l'animal  l  exécute  d'une  façon  en  quelque 
sorte  mécanique,  puis  passe  à  une  autre  phase,  plus  com- 
pliquée, et  ainsi  de  suite.  On  arrive  ainsi  à  des  résultats 
surprenants  :  un  Américain,  Géo  Lockhart,  a  exhibé  à 
Paris  un  trio  d'éléphants,  auxquels  il  était  parvenu  à  faire 
jouer  une  série  do  scènes  fort  drôles  :  l'un  d'eux,  le  plus 
joune,  coiffé  d'un  chapeau  de  clown  et  la  serviette  au 
cou,  s'asseyait  à  une  table  de  restaurant  et  appelait  lo 
garçon  eu  agitant  la  sonnette  avec  sa  trompe;  â  mesure 
qu'on  lui  apportait  succosaivement  le  pain,  les  plats,  du 
Champagne,  il  engloutissait  tout  en  conscience,  mais,  bien 
repu,  refusait  de  payer  l'addition  que  lui  présentait  un 
second  éléphant,  custimié  en  maître  d'hôtel  ;  alors  surve- 
nait lo  troisième,  coifi'é  d'un  chapeau  de  gendarme,  qui  sai- 
sissait lo  délinquant  par  l'oreille  et  l'amenait  tout  piteux, 
la  trompe  basse,  devant  le  public  érigé  en  tribunaJ. 


845 

DRESSANT  {dri-san  —  rail,  dresser)  n.  m.  Nom  par 
Ipiiui-I  on  ilosigQo  les  parties  les  plus  voisines  do  hi  ver- 
tu-ile.  iluns  les  couches  plissées  en  zigzag  dos  terrains 
houillors. 

DRESSE  {drrss  —  rad.  dresser)  a.  f.  Morceau  do  cuir 
qu'on  met  entre  los  deux  semelles  d'un  soulier  pour  le 
redrosser  uuand  il  tourne,  ii  Position  que  l'on  donne  aux 
fers  pour  la  confection  dos  velours  de  soie  coupés,  ii  En 
T.  do  trav.  publ.,  Dresse  d'un  devis,  Rédaction  et  mise  au 
net  do  ce  devis. 

DRESSÉ  {Jré-sé)  a.  m.  Manèg.  Qualité  que  possède  un 
cheval  dont  lo  dressage  est  parfait  :  Ce  cheval  a  te  dressé. 

DRESSÉE  {drt'-sé)  n.  f.  Botte  de  fil  do  cnivfe,  du  poids  de 
12  kilogr.,  destiné  à  la  fabrication  des  épingles. ii  voûte  en 
pierres  sèches  quo  les  chaufourniers  font  dans  un  four  cy- 
lindrique, au-dessus  du  foyor  où  brûle  du  charbon  do  bois. 

DRESSEMENT  (Urf-se-man)  a.  m.  Action  do  drosser  :  Le 
nui-.ssKME.NT  d'une  liste.'u  Action  de  dresser  lo  Ul  de  cuivre 
destine  à  faire  des  épingles. 

DRESSER  {dré-sé  —  du  lat.  pop.  directiare.  tiré  do  direc- 
lus,  droiti  V.  a.  Lover,  meure  et  tenir  droit  :  Duksser  lu 
télé.  Il  Faire  tenir  droit,  placer  dans  la  position  verticale, 
mettre  debout  :  Dresser  un  mal,  des  quilles,  des  échelles. 
Il  Eriger,  élever  :  Dresser  des  slatues.  un  Irophée.  n  Mon- 
ter, tendre,  construire  :  Dresser  un  lit,  une  tente,  Vécha- 
faud.  Il  Préparer,  disposer,  mettre  en  état  :  Dresser  le 
couvert,  la  table,  le  dessert,  il  Dresser  une  batterie.  Mettre 
des  canons  en  batterie  contre  l'ennemi.  —  Au  tig.  Dresser 
ses  batteries,  Prendre  des  mesures  pour  faire  réussir  ses 
projets.  Il  Préparer  on  secret  et  dans  une  intention  perfide  : 
Dresser  une  embuscade,  il  Faire,  exécuter,  arranger  les 
diverses  parties  Je  :  Dresser  un  plan,  une  carie  5e  qéo- 
graphie.  il  Rédiger  dans  la  forme  prescrite  ou  ordinaire  : 
Dresser  «n  acte,  un  contrat,  les  statuts  d'une  société,  il  Unir, 
aplanir,  rendre  droit  :  Dresser  une  régie. 

—  Tourner,  diriger  :  Dresser  sa  route  vers  le  If.  (VieiLx 
en  ce  sens.) 

—  Instruire,  former,  façonner  :  Dresser  un  écolier,  un 
soldat,  un  cheval,  un  chien,  il  Dresser  un  cheval  en  guerre. 
Le  mettre  à  l'orge. 

—  Fig.  Dresser  Voreitle,  les  oreilles,  Devenir  attentif, 
écouter. 

—  Art  culin.  Disposer  sur  le  plat  pour  être  servi  :  Dres- 
ser des  côtelettes  en  couronne,  ii  Dresser  une  pièce.  Régu- 
lariser les  bords  d'une  pièce  de  pâtisserie,  enlever  les 
bavures  de  pâte  qui  peuvent  exister. 

—  Hortic.  Dresser  une  palissade,  une  haie.  Les  tondre 
avec  le  croissant. 

—  Mar.  Dresser  les  vergues.  Leur  donner  la  position 
horizontale,  lorsque  le  bâtiment  est  à  l'ancre,  il  Dresser  la 
barre  du  gouvernail,  La  mettre  ou  la  ramener  dans  une 
situation  parallèle  à  la  quille  du  bâtiment. 

—  Techn.  Régulariser  la  longueur  des  dents  d'une 
carde,  n  Limer  l'aiguille  après  qu'on  en  a  formé  la  pointe 
et  qu'elle  a  été  poinçonnée,  il  Faire  passer  l'aiguille  sous 
le  marteau,  après  qu'elle  a  été  recuite,  n  Polir  la  tige 
d'une  botte  avec  la  main,  après  qu'elle  a  été  râpée,  ii  Nive- 
ler les  pointes  d'une  carde,  ii  Donner  au  feutre  la  forme 
d'un  chapeau,  après  qu'il  a  été  foulé,  ii  Enlever  les  traits 
que  la  scie  a  laissés  sur  la  pierre  à  graver,  n  Redresser 
les  douves  d'un  tonneau  devant  un  feu  sombre,  il  Enfoncer 
les  pavés  également,  il  Donner  la  première  façon  aux 
plumes.  Il  Redresser  la  côte  des  plumes  avec  les  doigts 
pour  juger  de  leur  longueur  et  de  leur  largeur,  ii  Disposer 
les  pièces  de  tabletterie  on  longueur,  largeur  et  épais- 
seur, avant  de  les  creuser.  Il  Redresser  les  soies  tordues 
et  mal  tournées,  n  Dresser  une  glace,  La  niveler  avant  lo 
polissage.  Il  Dresser  un  verre  de  montre.  En  rogner  les 
bords.  Il  Dresser  un  livre.  Le  battre  pour  lui  donner,  avant 
la  reliure,  nne  épaisseur  uniforme,  ii  Dresser  le  linge  (vxi, 
L'enKjeseret  le  repasser,  n  Dresser  les  lignes.  En  T.  d'impr^i 
Les  disposer  dans  leur  ordre,  sur  la  galée,  à  mesure  qu'elles 
sortent  du  composteur,  il  Dresser  un  niveau.  Rendre  un  ter- 
rain plan.  Il  Dresser  une  palissade,  Faire  disparaître,  en  les 
coupant,  les  branches  d'un  espalier  qui  dépassent  les  au- 
tres. Il  Dresser  une  pierre,  L'oquarrir  sur  toutes  ses  faces. 

Il  Dresser  le  bois.  Tracer  sur  la  pièce  de  bois  à  équarrir  un 
trait  blanc  ou  noir  au  moyen  du  cordeau.  —  Corroyer  le 
bois,  le  rendre  plan,  n  Dresser  le  fil.  Faire  disparaître  les 
courbures  du  rtl  métallique  avec  lequel  on  fabrique  les  clous. 

—  Véner.  Dresser  la  voie.  En  parlant  des  chiens.  Suivre 
franchement  la  voie  de  la  béto.  ll  On  emploie  la  même 
expression  quand,  dans  un  défaut,  ils  indiquent  à  leurs 
compagnons  le  chemin  qu'ils  doivent  suivre. 

—  y.  n.  Archit.  Dresser  d'alignement.  Construire  un  mur 
en  faisant  constamment  usage  du  cordeau. 

—  Véner.  Se  dit  d'un  chien  qui  suit  bien  la  piste. 
Il  Dresser  par  les  fuites.  Se  dit  d  un  animal  qui,  après 

avoir  fait  plusieurs  ruses,  fuit  et  perce  droit  devant  lui. 

—  Les  cheveux  me  dressent  à  la  télé.  Mes  cheveux  se 
hérissent,  j'éprouve  des  sentiments  d'effroi  ou  d'horreur. 
(Cet  emploi  du  verbe  a  vieilli.) 

Dressé,  ée  part.  pass.  du  v.  Dresser. 

—  Bot.  Se  (lit  do  tout  organe  perpendiculaire  au  plan 
do  sa  base  :  Feuilles  dressées,  /tameau-r  dressés.  II  Se  dit 
d  uno  tige  ou  d'un  pédoncule  à  direction  sensiblement 
verticale,  ou  encore  d'un  ovule  ou  d'une  graine  insérée  ù 
la  base  do  1  ovaire  ou  du  fruit  et  s' élevant  dans  leur 
cavité;  un  embn/on  dressé  est  celui  qui  provient  d'un 
ovule  anatropo,  parce  qu'il  est  comme  drossé  sur  le  hilc 
par  sa  radicule. 

Se  dresser,  v.  pr.  Etre  drossé,  n  Se  trouver,  être  situé 
dans  uno  position  élevée,  n  Se  tenir  droit  ou  debout. 

—  iMg.  S  insurger,  s'élever,  ii  Se  former,  se  façonner. 
I,  btre  érigé,  établi,  édifié,  n  Dresser  à  soi.  ii  les  cheveux 

se  dressent  .sur  la  tête.  So  dit  pour  exprimer  un  sentiment 
<1  horreur.  (Avec  suppression  du  pronom  réfléchi  :  C'est 
à  faire  dresser  les  cheveux.)  ii  .S'c  dresser  sur  ses  ergots, 
Prendre  uno  attitude  provocante. 

Dresser  (Matthieu),  émdit  allemand,  né  à  Erfurt  on 
153»,  mort  en  1007.  Après  avoir  suivi  les  leçons  de  Luther 
et  do  Mélani-hthon,  il  s'adonna  à  l'enseignement  et  fut 
nommé  historiographe  par  l'électeur  do  Saxo.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Ithetoricx  inventionis,  disposilionis 
etelocutmms  libri  IV  (1585);  Isagoge  hislorica  (1587); 
Hislona  .Warlini  Luthcri  (1581)  ;  etc. 

DRESSEUR  (drè-teur'),  EU8E  n.  Personne  qui  dresse, 
qui  est  habilo  à  drosser  :  Un  excellent  dresseur  de  chiens, 
de  chevaux. 

—  Techn.  Ouvrier  qui  ouvre  los  peaux  destinées  à  faire 


dos  gants,  ii  Ouvrier  paveur,  qui  enfonce  uniformément 
les  pavés  avec  la  demoiselle,  n  Dresseur  de  meules.  Char- 
bonnier qui  dispose  les  bûches  du  four  à  charbon,  ii  Tuyau 
doier creux  emmanche  dans  uno  poignée  de  bois,  qui  sert 
à  redresser  les  pointes  des  cardes,  il  Dresseuse  de  linge. 
Repasseuse.  (Vieux.) 

—  .\djectiv.  :  Gantier  drrsseijr. 

DRESSOIR  {drè-soir')  a.  m.  Proprem.  Ce  qui  sert  à  dres- 
ser. Il  Table,  bull'et,  étagère,  servant  i  disposer  des  objets 
taisant  partie  du  service  de  la  table. 

—  Techn.  Outil  de  fer  creux,  muni  d'un  manche,  dont  se 
servent  los  ouvriers  filassiers  pour  redresser  les  pointes 


Dressoir  {I  ;70J. 


Dressoir  (fin  du  xvi»  s.). 


du  séran  ou  carde.  (On  dit  aussi  dresskdr.)  ii  Plaque  Je  fer 
employée  par  les  lapidaires,  dans  l'opération  du  polis- 
sage du  diamant,  n  Instrument  qu'emploient  les  ouvriers 
dans  les  fabriques  de 
glaces,  pour  aplanir 
les  feuilles  d'étain  et 
les  appliquer  sur  la 
glace,  avant  de  verser 
le  mercure,  li  Barre  de 
bois  contre  laquelle  on 
appuie  les  écfaaias, 
après  la  vendange. 
Il  Longue  planche  mu- 
nie d'un  manche  dans 
son  milieu,  et  à  l'aide 
de  laquelle  on  régula- 
rise les  bords  des  cou- 
ches en  damant  le  ter- 
reau. 

—  Enctci..  Arcbéol. 
Lerfressoj'rpeut  être  un 
véritable  meuble  à  cof- 
fre et  à  tiroirs,  avec 
tablettes  supérieures 
aménagées  pour  porter 
les  pièces  de  service. 
Les  tablettes  étaient 
ordinairement  recou- 
vertes de  nappes  ou  de 
draperies.  Dans  le  céré- 
monial princier, le  dres- 
soir était  une  étagère 
mobile,  drapée,  posée 
sur  une  table  où  l'on 
e.xposait,  dans  diverses 
cérémonies,  la  vaisselle 


Dressoir  (xvi»  s.). 


d  apparat.  A  partir  du  xvi»  siècle,  la  confusion  des  termes 
ne  permet  plus  de  faire,  dans  les  textes,  la  différence 
entre  le  butfet,  la  crédenco  et  lo  dressoir. 

DRESSO-TREMPEUR  {Jré-so-tran)  a.  m.  Appareil  propre 
à  tremper  les  limes. 

DRET,  DRETTE  adj.  Mot  employé  par  La  Fontaine  pour 
droit,  droite. 

Dreux  (lat.  Durocasses),  ch.-I.  d'arrond.  d'Eure-et-Loir, 
à  31  kil.  N.  de  Chartres,  sur  la  Biaise,  près  de  son  confluent 
avec  l'Eure;  9.718  hab.  {Drouais,  aises.)  Ch.  de  f.  Ouest. 
Tribunaux  de  1"  instance  et  de  commerce,  justice  de  paix. 
Chapellerie,  tanneries,  teintureries,  fonderies.  Commerce 
do  bestiaux,  grains,  draperies,  cotonnades,  toiles.  L'hôtel 


La  ctia|>rlli>  :S.uiii-I  ijiii^.  ^    DriMix, 

do  ville,  do  stylo  gothique  avec  quelques  détails  Renais- 
sance (1527-1537),  est  orné  de  deux  tourelles.  L'égliso 
Saint-Pierre,  monument  historique,  est  uno  construction 
composite  :  choeur  du  xii'  siècle,  nef  du  xv»  ;  la  façade,  du 
xvi«  siècle,  avec  ses  doux  tours  inégales,  est  l'œuvre  de 
Clémont  Métezoau.  La  ville  est  dominée  par  une  colline 
où  so  trouvent,  au  milieu  d'un  jardin  public,  uno  chapelle 
et  les  ruines  d'un  ancien  château-donjon,  transformé  en 
chambre  mortuaire  garnie  des  meubles  familiers  do  jjouis- 
Philippo.  La  chapelle  Saint-Louis  a  été  bûtio  pour  servir 


Armes  de  Dreux. 


DRESSANT  —   DREUX 

de  sépulture  à  la  famille  d'Orléans.  Commencée  en  1816 
elle  a  été  terminée  sous  Louis-Philippe.  On  y  a  déposé  la 
dépouille  do  ce  roi  en  18713;  la  reine  Mario-Amélie  plu- 
sieurs do  leurs  enfants  et  petit.s-enfants  v  reposaient  déjà  • 
lo  duc  dAumale  a  été  enterré  dans  " 
la  chapelle  en  1897.  ( — f  : 

Capitale  de  l'ancienne  peuplade  S  i 
gauloise  des  Durocasses,  contre  du 
pays  dreugésin  ou  drouais.  Dreux 
fut  érigé  en  comté  par  Louis  VI 
en  faveur  de  son  fils  cadet  Robert. 
Une  des  principales  batailles  des 
guerres  de  religion  (1562)  se  livra 
près  de  Dreux,  qui  prit  parti  pour  la 
Ligue.  Henri  l'y  assiégea  la  ville  et 
démantela  son  château.  Patrie  des 
architectes  Métezeau,  de  l'évêque 
écrivain  Jean  Godeau  et  du  poète 
dramatique  Rotrou  qui,  pour  rem- 
plir ses  fonctions  de  lieutenant  du  roi,  resta  dans  la  ville 
pendant  que  sévissait  une  épidémie  et  fut  victime  de  sa 
■  ndollte  au  devoir.  -  L'arrondissement  a  7  cant.,  126  comm. 
et  63.961  hab.  ;  le  canton  a  23  comm.  et  17.477  hab. 

—  BIBLIOOR.  :  E.  Lefdvre.  Documents  historiques  sur  le 
comté  et  la  ville  de  Dreux  (Chartres,  1861);  E.  do  Rotrou, 
Dreux,  ses  antiquités,  chapelle  Saint-Louis  :  abrégé  histo- 
rique de  cette  ville  et  de  son  comté  (ISIS). 

Dreux  (comté  de),  ancien  comté  de  France,  situé 
au  N.  du  paysChartrain,  sur  les  contins  de  l'Ile-de-France 
et  de  la  Normandie.  Capit.  Dreux. 

Dreux  (b.vtaille  de).  Cette  bataille  fut  livrée,  le  19  dé- 
cembre 1562,  entre  l'armée  royale,  commandée  par  le  conné- 
table de  Montmorency,  le  duc  de  Guise  et  le  maréchal  de 
Saint-Andre,  et  les  protestants,  dirigés  par  le  prince  de 
Conde  et  1  amiral  de  Coligny.  La  supériorité  numérique  à 
peu  près  de  moitié  appartenait  pour  l'infanterie  à  ceux-ci, 
potir  la  cavalerie  à  ceux-là.  Ce  fut  moins  une  bataille  qu'une 
série  d  épisodes  tumultueux  et  sanglants.  Le  connétable 
de  Montmorency  et  le  prince  de  Coudé  furent  pris  en  char- 
geant à  la  tète  des  leurs.  Le  maréchal  de  Saint-André  fut 
désarçonné  dans  la  mêlée  et  tué  à  terre  par  un  ennemi 
personnel.  La  journée  fut  indécise  ;  les  huguenots  aban- 
donnèrent cependant  le  champ  de  bataille. 

Dreux  (Robert  I",  dit  le  Grand,  comte  de),  mort  en 
11S8.  Troisième  fils  de  Louis  le  Gros,  qui  lui  donna  le 
comte  de  Dreux  en  1132,  il  accompagna  le  roi  Louis  Vil 
son  trère,  en  Palestine  (1147),  et  revint  en  France,  après 
le  malheureux  siège  de  Damas.  Un  complot  féodal,  déjoué 
par  Suger,  faillit  transporter  sur  sa  tête  la  couronne 
royale.  De  là,  peut-être,  la  légende  qui  en  fit  le  fils  aîné  de 
Louis  \I,  écarté  du  trône  à  cause  de  sa  faiblesse  d'esprit. 
Il  londa,  vers  1153,  Brie-Comte-Robert  (Srain  comitis  Ro- 
berti),  accorda  ou  vendit  à  la  ville  de  Dreux  une  charte 
de  commune  (U59),  et  mourut  après  avoir  cédé  (1184)  son 
comté  do  Dreux  â  son  fils  aîné. 

Dreux  [Philippe  deI,  fils  du  précédent,  évêque  de  Bean- 
vais,  ne  vers  1153,  mort  en  1217.  Elu  évêque  vers  1175,  il 
passa  deux  fois  en  Palestine  (117S  et  1190)  et  fut  fait  pri- 
sonnier à  Saint-Jean  d'Acre.  A  son  retour,  il  se  remit  à 
guerroyer  contre  les  Anglais  d'abord,  qui  le  retinrent 
prisonnier  de  1197  à  1202,  puis  contre  les  albigeois  (1210), 
enfin,  contre  la  coalition  formée  autour  de  Jean  sans  'Terre 
et  qui  fut  écrasée  à  Bouvines  (1214).  On  raconte  qu'il  ne 
combattait  plus  avec  l'épée,  mais  avec  la  masse  d  armes, 
prétendant  qu'assommer  n  était  pas  répandre  le  sang. 

Dreux  ^Robert  II,  dit  le  Jeune,  comte  de\  frère  du 
précédent,  mort  en  1218.  Croisé  contre  les  Sarrasins  (1190) 
contre  les  albigeois  (1211),  il  se  signale  à  Bouvines  1214  . 
De  son  deuxième  fils,  Pierre  Mauclerc,  descend  la  der- 
nière maison  des  ducs  de  Bretagne. 

Dreux  (Robert  m,  dit  GAteblé,  comte  de),  fils  aîné 
du  précédent,  mort  en  1234.  Il  combattit  contre  Jean 
sans  Terre,  puis  avec  Louis  VIII  contre  les  albigeois 
(1225).  Il  fut  d  abord  adversaire,  puis  le  soutien  Je  Blanche 
de  Castille,  qu'il  réconcilia  avec  Pierre  Mauclerc. 

Dreux  (Henri  de),  frère  du  précédent,  mort  en  1240, 
sacré  archevêque  de  Reims  le  is  avril  1227.  Il  eut  des  dé- 
mêlés avec  les  bourgeois  de  Reims  et,  à  leur  sujet,  avec 
saint  Louis,  qu'il  excommunia  (1235). 

Dreux-BREZË  (Henri-Evrard,  marquis  de),  grand 
niaitro  do^  cérémonies  du  roi  do  France,  né  en  1762,  mort 
en  1829.  Nommé,  en  1731,  à  cette  dignité,  héréditaire  dans 
sa  famille,  il  no  fit  guère  parler  de  lui  qu'à  l'occasion  des 
•  états  généraux.  Le  tiers  état  avait  été  choqué  de  l'éti- 
quette minutieuse  exigée  par  Dreux-Rrezé:  quand  il  se 
préseiiia,  lo  23  juin,  pour  congédier  l'assemblée  au  nom 
au  roi,  Mirabeau  refusa  éneri:i(iuement,  on  ne  sait  au 
juste  en  quels  termes,  de  quitter  la  salle  des  .sé.inces.  Do 
Dreux-Brczé  était  aux  Tuileries  à  la  journée  du  10  août, 
il  émigra;  mais  il  rentra  en  France  peu  do  temps  après, 
et  vécut  oublié  en  Normandie.  La  Restauration  lui  rendit 
SCS  fonctions.  Il  fut  nommé  pair  do  France  ;  ce  fut  lui  qui 
réda  le  cérémonial  de  l'enterrement  do  Louis  XVIII  et 
celui  du  sacre  do  Charles  X.  V.  Mihabeao,  Jeu  de  Pau.mb. 

Dreux-BREZÉ  (Scipion,  marquis  de),  homme  politique 
français,  né  aux  Andelys  en  1793,  mort  à  Brezé  en  1845, 
fils  du  précédent.  Sous  la  Restauration,  il  quitta  son  grade 
d'aide  de  camp  de  Soult  pour  celui  Je  capitaine  dos  cui- 
rassiers do  la  garde.  En  1827,  il  hérita  des  charges  do  son 
père.  Royaliste  modéré,  il  essava  d'empêcher  la  publica- 
tion des  Ordonnances.  Il  a  publié  :  Documents  historiques 
ou  Discours  de  M.  le  marquis  de  Dreux-Bresé. 

Dreux  du  Radier  (Jean-François),  érudit  français, 
né  à  Cliàteaunouf  (Eure-et-Loir)  en  1714,  mort  au  Trou- 
Saint-Eliph,  près  Nogent-lo-Roirou,  en  1780.  Lieutenant 
particulier  civil  et  criminel  au  bailliage  do  Chftteauneuf, 
il_  se  démit  de  sa  fonction  pour  so  consacrer  aux  travaux 
d'érudition,  et  il  publia  do  nombreux  ouvrages,  dont  plu- 
sieurs présentent  un  réel  intérêt.  Parmi  ses  œuvres,  nous 
citerons  :  Bibliothèque  historique  et  critique  du  Poitou 
(1754);  l'Europe  illustre,  contenant  les  vies  des  souverains, 
princes,  etc..  depuis  le  xv«  siècle  compris  jusqu'à  ce  jour 
(1755)  ;  Tablettes  et  anecdotes  historiques  des  rois  de  France, 
depuis  Pharamond  jusqu'à  Louis  A'I'(1759);  Mémoires  his- 
toriques, critiques  et  nnecdotiqurs  de  /Vniice  (1763)  ;  Essai 
historique,  critique,  phitosophioue,  politique,  moral  ri  galant 
sur  les  lanternes  (1755)  ;  .inecdoles  historiques  et  littéraires 
sur  Philippe  Desportes  (1757). 


DRÈVE   —   DRILLER 

DRÈVE(du  holland.  et  flatn.  dreef)  n.  f.  En  Belgique  et 
dans  le  nord  de  la  France,  Ailée,  Avenue. 

DrEVES  (Lebrocht).  poète  allemand,  né  à  Hambourg 
en  1816,  mort  à  Feilkirch  en  îSîO.  Il  fut  avocat,  puis  jour- 
nsiliste,  et  publia  des  poésies  estimées:  Accents  lyriques 
(1837);  Vigiles,  chants  nocturnes  (1S39J;  Simples  c/iatils 
(1S43);  Chavts  d'un  membre  de  la  Hanse  (\yese\,\»i3) ,  etc. 

Drevet  \Pierre),  graveur  français,  né  à  Sainte-Colombe 
(Isère)  en  l664,mort  à  Paris  en  1738.  Il  entra. à  Paris,  dans 
l'atelier  de  Germain  Audran.Lesportraits  de  Rig^aud  étaient 
alors  en  grande  faveur.  Drevet  sut  les  reproduire  par  la 
gravure,  avec  tout  l'éclat  de  leurs  velours  et  le  fini  de 
leursdentelles.  On  cite  de  lui  les  portraitsdeiouû  A7  V,  de 
Louis  XV,  du  prince  de  Contiyàa  duc  du  .\Jaine,de  Danoeau, 
de  Boileau.de  Villars,  Aaca7'dinal  de  Fleuri/,  de  la  duchesse 
de  Aemours,  de  JJ<^'  de  Lambert,  etc.  En  1707,  il  avait  été 
élu  membre  de  l'Académie  des  beaux-arts.  —  Pierre- 
Loms Drevet,  graveurfrançais,filset  élève  duprécédent, 
né  à  Paris  en  1697,  mort  en  1739.  Ses  portraits  sont  des 
chefs-d'œuvre  de  technique.  Quand  il  aborde  les  tableaux 
de  Coypel,  de  Restout,  de  Boulongue,  il  donne  à  ces  maî- 
tres là  verve  chaude  de  sa  brillante  et  féconde  imagina- 
tion. Parmi  les  planches  remarquables  qui  forment  l'œuvre 
de  cet  artiste,  il  faut  citer  en  premier  lieu  le  portrait  en 
pied  de  Bossuet,  puis  ceux  du  cardinal  Duhois,  de  Cotte_, 
inspecteur  des  bâtiments,  dé  Samuel  fiemard,  de  l'abbé 
Pucelle,  tous  d'après  Rigaud;  de  ^1/""  Lecouvreur,  d  après 
Coypel,  etc.  lia  en  outre  gravé  des  sujets  historiques  très 
estimés,  tels  que  :  la  Présentation  au  temple,  d'après 
Boullongue  ;  Adam  et  Ere;  Louis  XV  conduit  par  Minerve 
au  temple  de  la  Gloire;  Béhecca,  tous  les  trois  d'après 
Coypel;  la  Prière  au  jardin  des  oliviers,  d'après  Res- 
tout, etc.  —  Claude  Drevet,  né  à  l.yon  en  1705,  mort  à 
Paris  en  1782.  neveu  et  cousin  des  précédents,  a  également 
gravé  d'après  Rigaud. 

Drew,  comté  des  Etats-Unis  (Etatd*Arkansas);  17.500  h. 
Ch.-l.  Monticello. 

Drew  (Samuel),  théologien  anglais,  né  dans  le  pays  de 
Cornouailles  en  1765,  mort  en  1833.  D'abord  cordonnier,  il 
se  tourna  vers  les  études  religieuses,  se  rendit,  en  1819,  à 
Londres,  devint  journaliste  et  fut  chargé,  en  même  temps, 
d'examiner  les  ouvrages  édités  par  la  Caœton-press.  Il 
devint  pasteur  méthodiste  à  Liverpool.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Essai  sur  l'immatérialité  et  l'immortalité  de 
l'àme  humaine  (1802)  ;  Essai  sur  l'identité  et  sur  la  résurrec- 
tion générale  du  corps  humain  Q809)  ;  Traité  de  l'existence 
et  des  attributs  de  Dieu  (1820)  ;  Histoire  de  Cromwell  (1820- 
1824);  etc. 

Drewenz,  rivière  d'Allemagne,  affl.  de  la  Vistule.  Elle 
naît  près  d'Osterode  (Prusse  orient.),  et  conflue  à  peu  de 
distance  en  amont  de  Thorn,  auprès  un  cours  do  près  de 
S40  kilom. 

Drews  (Jean),  savant  jésuite  du  xvii*  siècle,  mort  en 
1710.  Il  étaitoriginaire  de  la  Warmie  et  fut  successivement 
professeur  à  l'académie  de  Wilna  et  recteur  du  collège 
des  jésuites  de  Varsovie.  I!  a  laissé  plusieurs  ouvrages, 
écrits  en  allemand  et  en  latin,  sur  la  Fuite  des  péchés,  les 
Distractions  des  voyageurs,  les  Se7itences  extraites  des  ou- 
vrages  jésuites  célèbres,  etc. 

Drey  (Jean-Sébastien),  théologien  allemand,  né  en  1777 
à  Killingen  (Wurtemberg),  mort  en  1860  à  Tubingue,  où 
il  avait  été,  de  18U  à  1846,  professeur  de  théologie  catho- 
lique. On  a  de  lui  :  Introduction  à  l'étude  de  la  théologie 
(1819);  Becherches  sur  les  constitutions  et  les  canons  des 
apôtres  (1832);  Apologétique  (1838-1847);  etc. 

DRETER  {draî-èr' ~  mot  allem.,  de  drei,  trois)  n.  m. 
Métrol.  Petite  monnaie  de  cuivre  ou  de  billon,  qui  avait 
cours  autrefois  en  Saxe  et  dans  les  Etats  de  Brandebourg 
et  valait  environ  4  centimes. 

DreyER  (Jean-Melchior),  organiste  et  compositeur 
allemand,  né  vers  1765,  organiste  et  directeur  de  musique 
à  Ellwangen  (Wurtemberg*.  Il  a  écrit  et  publié  un  nomore 
considérable  de  compositrons  religieuses. 

Dreyfus  (Abraham),  journaliste  et  autour  dramatique 
français,  né  à  Paris  en  1847.  Il  s'est  fait  connaître,  en  1872, 
par  un  Monsieur  en  habit  noir,  petite  comédie  à  un  seul 
personnage,  très  gaie  et  très  originale.  Il  a  donné  ensuite 
au  théâtre  :  Potage  à  la  bisque,  comédie  en  un  acte  (Palais- 
Royal,  1873);  Mariages  riches,  comédie  en  trois  actes 
(Vaudeville,  1876);  la  Gifle,  comédie  en  un  acte  (Palais- 
Royal,  1880)  ;  le  Klephte,  comédie  en  un  acte  (Odéon,  1881): 
l'Institution  Sainte-Catherine,  comédie  en  quatre  actes 
(Odéon,  1881);  Battez  PAi/irfor,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  A.  Dutacq  (Opéra-Comîque,  1882)  ;  une  Bupture, 
comédie  en  un  acte  (Théâtre-Français,  1885).  Un  certain 
nombre  de  ces  pièces  ont  été  réunies  par  lui  dans  un  vo- 
lume intitulé  :  Jouons  la  comédie  (1887).  Abraham  Dreyfus 
a  publié,  en  outre  :  Scf-nes  de  la  vie  de  théâtre  (1880),  et 
l'Incendie  des  Folies-Plastiques  (1886). 

Dreyfus  (affaire),  désignation  sous  laquelle  on  groupe 
le  procès  fait  à  un  ofiicier  français  du  nom  do  Dreyfus 
et  les  nombreux  incidents  qui  s'y  rattachent.  —  Dreyfus 
(Alfred),  né  à  Mulhouse  en  18*39,  appartenant  à  la  reli- 
gion Israélite,  était  capitaine  d'artillerie,  stagiaire  d'état- 
major,  lorsqu'il  fut  soupçonné  d'être  l'auteur  d'uue  lettre 
non  signée,  non  datée,  parvenue  au  ministère  de  la  guerre 
en  septembre  1894,  annonçant  à  un  agent  étranger  l'en- 
voi de  quatre  notes  et,  conditionnollement,  du  projet  de 
manuel  de  tir  de  campagne  du  14  mars  1894.  Arrêté,  il 
fut  (19-22  déc.)  jugé  â  huis  clos  par  un  conseil  do  guerre 
qui,  à  l'unanimité,  lo  condamna  à  la  déportation  dans 
une  onceint©  fortifiée  et  à  la  dégradation  militaire.  Après 
rejet  d'un  recours  on  révision,  il  fut  dégradé,  envoyé  aux 
lies  du  Salut  et  iniorné  à  l'Ile  du  Diable,  où  il  no  cessa  do 
protester  contre  sa  condamnation  et  do  réclamer  la  re- 
vision de  son  procès.  L'intervention  publique  en  sa  faveur 
(1897j  du  sénateur  Scheurcr-Kestner.  nui  avait  eu  connais- 
sance de  la  conviction  acquise,  par  le  lieutenant-colonel 
Picquart  (alorn  chef  du  service  des  renseignements),  que 
le  traître  était  le  commandant  d'infanterie  Walsin-Ester- 
hazy,  la  dénonciation  do  ce  dernier  par  Mathieu  Dreyfus, 
frère  du  condamné,  fut  lo  point  de  départ  d'uno  ardente 
campagne  révisionniste  et  d'évén<(menis  qui  eurent  un 
profor.d  rer'Titisscment  sur  la  politique  intérieure  do  la 
rr-j  '  iiiiriaiidant  Estcrhazy  fut  jugé  pour  dos  faits 

'■'•  f'on  sur  lo  fait  principal,  par  un  conseil  do 

Ê^  iUiltairunanimiié  (i8'J8j.  Emile  Zola,  qui 


avait  accusé  le  conseil  d'avoir  acquitté  "  par  ordre  i>  le 
commandant,  comparut  en  cour  d'assises  et  fut  condamné 
à  uu  an  de  prison  et  3.000  francs  d'amende;  cet  arrêt  fut 
cassé  le  2  avril  1898.  Un  important  témoin  à  charge  au 
procès  de  1891,  le  lieutenant-colonel  Henry,  avoua  qu'il 
avait  fabriqué  lui-même  une  pièce  de  novembre  1896,  pièce 
que,  le  7  juillet  1898,  le  ministre  Cavaignac  avait  lue  à  la 
Chambre  comme  authentique,  et  qui  tendait  à  prouver  que 
Dreyfus  était  bien  un  traître.  Arrêté  et  envoyé  au  Mont- 
Valérien,  le  colonel  Henry  s'y  suicida.  Lo  cabinet  Brisson 
engagea  la  révision  du  procès  Dreyfus.  La  chambre  crimi- 
nelle de  la  Cour  de  cassation  déclara  la  revision  recevable 
en  la  forme,  puis  poursuivit  une  entjuête  sur  le  fond.  A  la 
suite  d'attaques  dirigées  contre  quelques  uns  de  ses  mem- 
bres, elle  fut  dessaisie  par  une  loi  du  1"  mars  1899.  qui 
attribua  aux  chambres  réunies  de  la  cour  le  jugement  au 
fond  des  pourvois  en  revision  n'ayant  pu  être  jugé  rfe;)/a»o 
sur  le  vu  du  dossier  par  la  chambre  criminelle.  La  cour 
cassa  le  jugement  de  1894:  le  rapporteur  de  l'afl'aire,  le 
président  de  la  chambre  civile  Ballot-Beaupré,  et  le  pro- 
cureur général  Manau  avaient  estimé  que  le  «i  bordereau  » 
(la  lettre  incriminée)  était  d'Esterhazy.  Sur  renvoi  de  la 
cour,  Dreyfus  comparut  devant  le  conseil  de  guerre  de 
Rennes  (7  août-9  sept.  1899),  qui,  par  cinq  voi.\  contre  deux, 
le  déclara  coupable,  mais  lui  accorda  des  circonstances 
atténuantes.  Toujours  par  cinq  voix  contre  deux,  il  le 
condamna  à  dix  ans  de  détention.  A  la  suite  de  quoi,  le 
président  de  la  République,  Emile  Loubet,  fit  remise  à 
Dreyfus  do  la  peine  qu'il  aurait  eu  à  subir. 

DREYLING(rfraï-/fj7n')  ou  DREYELLER  {draï-è-lèr')Ti.m. 
Métrol.  Ancienne  monnaie  de  cuivre  du  duché  de  Holstein, 
valant  un  pou  plus  de  3  centimes. 

Dreyschock  (Alexandre),  pianiste  et  compositeur,  né 
à  Zack  (Bohême)  en  1818,  mort  à  Venise  en  1869.  Il  termina 
ses  études  musicales  à  Prague.  Dès  1836,  il  entreprenait 
des  voyages  artistiques,  qui  lui  valurent  de  grands  succès 
dans  toute  l'Europe.  Il  a  publié  une  centaine  de  composi- 
tions pour  le  piano  :  sonates,  études,  fantaisies,  nocturnes, 
romances  sans  paroles,  etc.  —  Le  frère  de  cet  artiste, 
Raymond  Dreyschock,  né  en  1824  à  Zack,  mort  à  Leip- 
zig en  1869,  devint  un  violoniste  habile.  On  connaît  de  lui 
plusieurs  compositions  pour  le  violon. 

DreysE  (Jean-Nicolas  de),  industriel  allemand,  inven- 
teur du  fusil  à  aiguille,  né  en  1787  à  Sœmmerda,  près 
d'Erfurt,  mort  en  1S67.  Il  était  fils  d'un  serrurier.  Après 
plusieurs  entreprises  industrielles,  il  travailla  dans  diffé- 
rentes villes  et  fabriqua  d'abord  des  modèles  de  machines  ; 
il  ouvrit  ensuite,  avec  un  associé,  un  atelier  d'instrumèiits 
et  d'outils  de  fer  travaillés  à  froid,  et  il  inventa,  en  1827, 
son  premier  fusil  à  aiguille,  qui  toutefois  se  chargeait  par 
la  bouche  du  canon.  Le  gouvernement  prussien  s'intéressa 
aux  travaux  de  Dreyse.  En  1836,  il  réussissait  à  fabriquer 
le  fusil  prussien  se  chargeant  par  la  culasse.  Cette  arme 
fut  adoptée  par  l'armée  en  1840,  et  perfectionnée  ensuite. 

DREYSINE  idré-zin')  n.  f.  Wagonnet  mû  à  l'aide  de  le- 
viers, employé  par  les  agents  et  ouvriers  des  chemins  de 
fer  pour  inspecter  les  voies  et  transporter  rapidement  le 
petit  matériel  nécessaire  pour  les  réparations,  il  On  dit 
mieux  lorit,  en  France. 

Dreyss  (Charlos-Louis),  historien,  né  à  Paris  en  1821. 
Sorti  dé  l'Ecole  normale  supérieure,  il  fut  successivement 
professeur  au  lycée  Napoléon ,  inspecteur  de  l'académie 
de  Paris,  recteur  d'académie  à  Chambéry,  Clermout, 
Grenoble.  Inspecteur  général  de  l'enseignement  secon- 
daire, il  prit  sa  retraite  en  1882.  Il  lit  sa  thèse  sur  les 
Méjnoires  de  Louis  XIV  pour  l'instruction  du  Dauphin,  qui 
devint  la  préface  de  son  édition  de  ces  mémoires  (1859). 
Il  fit  paraître  une  Chronologie  universelle  (1864). 

DREYSSENSIOMYA  (dré-sin)  n.  f.  Paléont.  Genre  de 
mollusques  lamellibranches,  comprenant  des  moules  ar- 
rondies en  avant,  élargies  en  arrière,  avec  impression 
palléale  à  sinus  très  marqué.  (Les  espèces  connues  sont 
lossiles  dans  le  tertiaire  de  l'Europe  orientale.  Telle  est  la 
dreissensioynija  Schrœckingeri  de  Crimée.) 

Dreznik,  comm.  d'Austro- Hongrie  (Croatie  [comitat 
de  Modrus-Fiume]);  2.310  hab. 

Driander.  Biogr.  V.  Drtander. 

Dribourg  ou  Driburg,  ville  d'Allemagne  (Prusse 
[prov.  de  Westphalie]  ),  sur  l'Aa.  affluent  du  Weser; 
2.500  hab.  Sources  sulfureuses,  avec  établissements  de 
bains,  connues  dès  la  fin  du  xvii"  siècle,  fréquentées  à 
partir  do  1782. 

Dridoens  (Jean)  [en  lat.  Driedo"],  théologien  belge, 
né  à  Turnhout  (Brabant),  mort  à  Louvain  on  1535.  Il  pro- 
fessa la  philosophie  dans  cette  ville.  Il  a  publié  plusieurs 
ouvrages,  dont  le  plus  remarquable  est  intitulé  :  De  scrip- 
turis  et  dogmahbus  ecclcsiaslicis  libri  quatuor  (1533). 

Dridu-SARINDARILE,  comm.  de  Roumanie  (district 
dllt'ovu);  3.800  hab. 

Drieberg  (Frédéric  de),  compositeur  et  musicographe 
allemand,  né  et  mort  à  Charlottenbourg  (Berlin)  [1780- 
1856J.  Il  se  fit  une  sorte  de  spécialité  de  l'étude  de  la  mu- 
sique dos  Grecs,  mais  la  critique  a  démontré  la  non-valeur 
do  ses  écrits  sur  ce  sujet.  Il  a  publié  ainsi  ;  Eclaircissements 
sur  la  musique  des  Grecs  (1819)  ;  les  Co7maissances  musicales 
des  Grecs  {i&2\);  la  Musique  pratique  des  Grecs  [\i'2\);  etc. 
Comme  compositeur,  Drieberg  a  écrit  une  demi-douzaine 
d'opéras,  dont  deux  seulement  ont  été  représentés  à 
Berlin  :  Don  Cocagno  et  le  Chanteur  et  le  Tailleur  (i8U). 
—  Sa  femme.  M™"  Louise  de  Drieberg,  s'est  fait  con- 
naître comme  compositeur  par  plusieurs  recueils  de  lieder. 

DrieBERGEN,  comm.  des  Pays-Bas  /prov.  d'Utrecht)  ; 
2.C2U  hab. 

DRIEGULDEN  [drl-qouldn'  ~  du  holland.  drie,  trois,  et 
guldi')i,  florin]  ii.  m.  îilétrol.  Ancioniio  monnaie  do  Hol- 
lande, qui  valait  3  florins.  (Sa  valeur  était  d'environ 
6  fr.  2fi  c,  do  monnaie  actuelle.) 

Driel.  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  do  Gueldre),  sur 
la  Meuse;  3.300  hab. 

DRIELANDER  (drî-lan'dr  —  du  holl.  drie,  trois,  et  kind. 
pays)  n.  m.  Monnaie  d'argent  créée  en  1420  par  Jean  IV, 
duc  de  Brabant,  comte  do  Hainaut  et  do  Hollande,  ù  l'u- 
sage de  ses  trois  provinces.  (Le  rfnp/anrfer  valait  16  deniers 
tournois  et  avait  des  divisions  do  12,  8,  6  ol  4  deniers.) 


Drilus 


846 

DrieSCHE  (Jean  Van  der)  [en  lat.  Drusius  ou  Dries- 
chius],  linguiste  belge,  né  à  Oudenarde  en  1550,  mort  à 
Leyde  en  1616.  Il  obtint  une  chaire  de  langues  orientales 
âdxford  en  1571,  puis  11  devint  successivement  professeur 
d'hébreu  à  Leyde  et  à  Francker(1585l.  On  a  de  lui  :  Quêes- 
iiones  et  respohsiones  (1583);  Animadvei^siones  (1585);  Locu- 
tionum  sacraruni  miscellanea  (  158G)  ;  Tetragramma ton  ou  De 
iiomine  Dei proprio{lGOi);  Grammatica  Hebraica  {iei2)  ;  etc. 

Driesen,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  Bran- 
debourgjj,  sur  la  Netze  ;  5.100  hab.  Fabrique  de  draps,  allu- 
mettes, industries  métallurgiques;  brasseries,  distilleries. 

DriessENS  (Victor),  acteur  et  directeur  do  théâtre 
flamand,  né  à  Lille  en  1820,  mort  en  1885  à  Anvers,  oii  il 
avait  été  acteur  depuis  1853,  puis,  à  partir  de  1873,  direc- 
teur du  Théâtre-National.  Il  a  écrit  plusieurs  vaudevilles, 
mais  c'est  surtout  à  l'acteur  populaire  que  la  ville  d'An- 
vers a  élevé  une  statue,  œuvre  du  sculpteur  Joris. 

DRIFF  n.  m.  Alchim.  Préparation  d'un  composé  varia- 
ble, à  laquelle  on  attribuait  des  propriétés  curatives  et 
alexitères.  On  l'appelait  aussi  pierre  de  Buttler. 

Driffield  ou  Great-driffield,  ville  d'Angleterre 
(comté  d'York),  près  de  HuU;  6.200  hab.  Commerce  de 
graius.  Moulins. 

DRIFT  n.  m.  Nom  donné,  en  Angleterre  et  en  Amé- 
rique, à  des  matériaux  formés  de  sable,  de  blocs,  de  cail- 
loux roulés,  et  qui  sont  une  des  manifestations  du  pliéno- 
mène  erratique  dans  ces  pays. 

Drighlington,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York; 
4.350  hab.  Houillère;  industrie  cotonnière;  fabrique  do 
chaussures. 

DRILBOU  n.  m.  Sonnette  sacrée  employée  au  Thibet, 
pendant  les  offices  bouddhiques,  dans  le  double  but  d'ap- 
peler l'attention  des  boudiihas,  des  bodbisattvas  et  dos 
dieux,  et,  par  son  bruit,  d'éloigner  les  démons.  (Le  man- 
che du  drilbou  est  fait  en 
forme  de  dorjé  ou  foudre , 
l'arme  magique  par  excel- 
lence.) 

DRILE  ou  DRILUS  [luss) 
n.  m.  Genre  d'insectes  co- 
léoptères, type  de  la  tribu 
des  drilinés,  comprenant  de 
petites  formes  allongées , 
dont  les  mâles  sont  ailés, 
tandis  que  les  femelles  sont 
aptères  et  beaucoup  plus 
grosses,  et  ressemblent  à 
des  larves. 

—  Encycl.  On  connaît 
une  quinzaine  d'espèces  de 
driles,  répandues  en  Europe  et  dans  la  région  circamédi- 
terranéenne;  une  habite  l'Afrique  orientale  {drilus  fus- 
culus,  de  Natal).  Les  driles  vivent  d'escargots,  que  leurs 
larves  dévorent,  et  les  femelles  ne  sortent  pas  des  co- 
quilles, mais  les  mâles  vont  sur  les  buissons.  L'espèce  la 
plus  commune  en  France  est  le  drilus  /lavescens,  noir  avec 
les  élytres  fauves  ;  la  femelle  est  d'un  jaunâtre  foncé. 

DRILINÉS  (rad.  drilus)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères malacodermes,  famille  des  cantharidés  (télépho- 
ridés),  comprenant  les  genres  drile,  malacogaster  et  the~ 
lydnjas.  —  Un  driliné. 

DRILL  [Il  rail.)  n.  m.  Instrument  aratoire,  sorte  de  se- 
moir   qui ,    en     même 
temps,  trace  les  sillons 
dans  lesquels  tombent 
les  grains. 

DRILL  {Il  mil.)  n.  m. 
Nom  vulgaire  d'un 
singe  cynocéphale 
{mormon  leucophœus), 
qui  habite  l'Afrique  oc- 
cidentale. 

~  Encycl.  Ce  grand 
cynocéphale  est  re- 
marquable par  la  colo- 
ration vive  des  parties 
nues  de  la  face  et  du 
séant.  Le  museau  est 

plissé  et  boursouflé  comme  celui  du  mandrill  {mormon, 
Maimon),  mais  noir  brillant.  Au  reste,  lo  drill  est  encore 
très  mal  connu,  et  l'on  ignore  sa  distribution  géogra- 
phique exacte. 

DRILLAGE  {dri-llaj'  [Il  mW.])  n.  m.  Opération  de  la  fa- 
brication des  aiguilles  à  coudre,  qui  consiste  à  polir  et  à 
arrondir  le  chas,  afin  qu'il  ne  puisse  couper  le  fil. 

DRILLE  [Il  mil.)  ou  DRILLARD  {dri-llar'  [Il  mil.])  n.  m. 
Nom  vulgaire  du  chêne  rouvre. 

DRILLE  {Il  mil.  —  étym.  douteuse.  [Diez  le  tire  de  l'anc. 
haut  allem.  drigil.  garçon,  serviteur.  L'angl.  lo  drill,  et 
l'allem.  drillen,  trillen,  enseigner  l'exercice  à  un  soldat, 
se  rapporteraient  à  la  môme  origine])  n.  m.  Soldat,  et  par- 
ticulièrem.,  selon  Dulaure ,  Soldat  qui  demandait  l'au- 
mône l'épée  à  la  main.  (Vieux.) 

—  Bon  drille.  Joyeux  drille.  Bon  compagnon,  homme 
jovial.  Il  Pauvre  drille,  Pauvre  diable,  homme  misérable. 

Il  Vieux  drille.  Soldat  qui  a  de  l'expérience,  qui  a  vieilli 
dans  le  service,  et  aussi  Vieux  libertin,  ou  encore  Homme 
vieux  et  rusé. 

DRILLE  {Il  mil.  —  de  l'allem.  drillen,  percer)  n.  f.  Techn. 
Outd  employé  pour 
l'opération  du  dril- 
lage,  et  qui  est  une 
espèce  de  burin 
d'acier  très  fin,  q^ui.  Drille, 

animé  d'un  rapide 

mouvement  de  rotation,  sert  à  agrandir  le  trou  ou  chas  d'une 
aiguille,  et  à  en  régulariser  les  bords,  de  manière  qu'ils 
ne  puissent  couper  Tes  fils,  n  Espèce  de  porte-foret,  dont 
on  se  sert  principalement  dans  la  sculpture,  l'horlogerie 
et  l'orfèvrerie.  (On  l'appelle  aussi  trépan.) 

DRILLER  r^^  mll.)v.  a.  Soumettre  les  aiguilles  à  l'opé- 
ration du  drillage.  il  Percer  des  trous  dans  le  bois  ou  la 
pierre  en  faisant  usage  de  la  drille. 

DRILLER  (//  mit.  —  orîg.  inconn.)  v.  n.  Etin  celer  (vieux): 
Le  feu  DRILLE  et  flamboie.  (K.  Belleau.)  ii  Courir  :  Il  n'y  a 
rien  de  tel  qu'un  petit  Basque  pour  driller.  (Trév.) 


Drimyde  :  a,  coupe  de  la  fleur. 


847 

DRIIXES  [Il  mil.  —  peut-ôtro  du  celt.  drijll,  lambeau) 
n.  f.  pi.  \'itni\-  (luirons  «lo  liu  ou  do  chanvre,  qui  sorvont  à 
la  fabnouiioti  du  papier. 

DRILLEUR  (//  mil.)  n.  m.  Ouvrier  chargé  do  l'opération 
du  drilhiL;o,  dans  une  labriquo  d'aij^uUlos. 

DRILLEUX  [dri-lleii  [Il  mil.]),  EUSE  [rad.  drilles]  adj. 
Qui  est  on  haillons.  (Vieux.) 

DRILUA  (Il  mil.)  n.  f.  Genre  do  mollusiiues  ^astëro- 
podos  piosobraiichos  cténobranchos,  famillo  dos  oonidés, 
comprenant  des  formes  propres  surtout  aux  mers  chaudes, 
ou  l'ossilos  dans  lo  terrain  miocène.  (La  coquille  des  drillia 
est  turrifulèo,  ;\  lèvre  épaisse,  avec  opercule  à  noyau  situé 
au  sommet.  La  drillia  carinata  so  trouve  dans  l'ocoaQ 
Atlantique  boréal.) 

DRILUER  {dri-lli-é  [Il  mil.]  —  rad.  drilles),  ÈRE  n.  Chif- 
fonnier en  gros,  qui  fait  le  commerce  des  vieux  chiffons 
pour  la  fabrication  du  papier. 

DrimaQUE,  esclave  de  l'île  de  Chio,  qui  souleva  ses 
compagnons  de  servitude  et  se  retira  avec  eux  dans  les 
montagnes  de  l'île.  Pour  mettre  fin  aux  dévastations  com- 
mises par  cette  bande,  on  dut  conclure  avec  Drimaque  un 
traité  qui  assurait  sa  liberté  et  celle  de  ses  compagnons. 
Plus  tard,  cependant,  on  mit  sa  tête  à  prix.  Drimaque, 
devenu  vieux,  ordonna  à  un  jeune  homme  qu'il  aimait 
beaucoup  de  lui  couper  la  tête  et  de  la  porter  à  la  ville 
pour  y  obtenir  la  récompense  promise.  Les  Chiotes  éle- 
vèrent à  Drimaque  un  temple,  où  il  fut  adoré  sous  le  nom 
d'Euménès  (le  Bienveillant). 

DRIMOSTOMA  (sto)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu  des  ptérostichi- 
nés,  comprenant  de  pe- 
tites formes  brillantes , 
très  striées,  ordinaire- 
ment noires.  (On  connaît 
une  trentaine  d'espèces 
de  drimustoma  répandues 
dans  les  régions  tropi- 
cales de  l'ancien  monde, 
comme  le  drimostoma 
ebeninum  de  Madagas- 
car, long  do  6  milli- 
mètres, noir  de  jais.) 

DRIMYDE  ou  DRIMYS 

(  7niss  )  n.  m.  (ienre  de 
plantes,  do  la  famille  des 
magnoliacées. 

—  Encycl.   Le  ^enre 
drimyde,  très  voisin   du 

fenre  badiane  [illiciujn), 
ont  il  ditfêre  par  ses 
carpelles  mulliovulôs, 
ordinairement  au  nombre  de  cinq,  renferme  des  arbres  ou 
arbustes  verts  à  feuilles  isolées,  sans  stipules,  chargées 
de  glandes  pellucides;  leurs  fruits  sont  de  petites  baies 
polyspermes.  On  en  connaît  environ  six  espèces,  répan- 
dues surtout  en  Amérique,  du  Mexique  au  détroit  de 
Magellan.  Leur  écorce,  douée  d'une  odeur  aromatique, 
d'une  saveur  acre  et  piquante,  contient  une  essence,  une 
résine  et  un  tanin  qui  lui  communiquent  des  propriétés 
toniques  et  stimulantes,  analogues  à  celles  de  la  cannelle. 
Une  espèce  de  Magellan  {drimyde  Winteri),  cultivée  dans 
les  serres,  où  elle  fleurit  de  temps  à  autre,  fournit  la 
cannelle  de  Maf/ellan,  écorce  que  Wintcr  employa  le  pre- 
mier avec  succès  comme  antiscorbutique,  au  retour  d'un 
voyage  de  circumnavigation  (1577),  et  qui  entre  dans  la 
composition  du  vin  diurétique  do  la  Chanté. 

DRIMYE  ou  DRIMIE  [mi)  D.  f.  Genre  de  liliacées,  tribu 
des  hyacinthées. 

—  ÈycYCL.  Les  drymîes  sont  do  petites  plantes  bulbeu- 
ses, à  feuilles  épaisses,*  à  fleurs  ordinairement  pendantes, 
réunies  en  grappe  au  sommet  d'une  hampe  radicale.  Elles 
sont  petites,  le  plus  souvent  purpurines,  peu  brillantes, 
mais  assez  gracieuses.  Ce  genre  comprend  environ  huit 
espèces,  qui,  toutes,  habitent  le  cap  de  Bonne-Espérance  ; 
on  en  cultive  plusieurs  dans  les  jardins  d'Europe. 

DRIMYSPERME  n.  m.  Bot.  Syn.  do  phalérik. 

DRIMYTIQUE  [tik'  —  du  gr.  drimus,  âcre)  adj.  Qui  a  de 
l'âcreie,  (jui  a  rapport  à  l'âcreté.  (Peu  us.) 

Drin  (lo),  fleuve  côtierde  Turquie,  spécialement  d'Alba- 
nie, rassemblant  deux  rivières  à  peu  près  égales  :  le  Drin 
Noir,  issu  du  beau  lac  macédonien  d'Okrida;  le  Drin  Blanc, 
parti  de  monts  de  plus  de  2.000  mètres,  au  N.  de  Prisrend. 
Il  tourne  dans  des  gorges  très  sauvages  et  profondes, 
reçoit,  dans  la  plaine  do  Sculari,  lo  déversoir  du  lac  do 
Scutari  et  so  jette  dans  l'Adriatique.  Cours  350  kilom. 

DRINA(la),  rivière  do  la  péninsule  des  Balkans,  on  Mon- 
ténégro, .Serbie,  Bos- 
nie. Sortie  des  monts 
du  Dormitor  (250  m.), 
elle  descend  vers  lo  N., 
se  doubh;  du   Lim,  sé- 

Êaro  la  Sorbio  de  la 
Bosnie,  baigne  Svor- 
nik  et  s'unit  à  la  .Savo, 
prés  do  Mitrovitsa 
(-lOO  kil.). 

^  '  Dnna. 

DRINA   n.    f.    PAch. 
Sorte   'lo   nasse,    employée    par    les    pécheurs    arabes. 
DRINGUE  {drinffh')  n.  f.   Nom  vulgaire  de  la  fauvette. 

—  Xv-::.  Pièce  do  5  francs  on  argent,  il  Peur,  n  Diarrhée. 
DRINGUER  {ghé)  V.  n.  Arg.  Aller  souvent  à  la  selle, 

Avoir  la  diarrhée,  ot,  au  fig.,  Avoir  pour. 

DRINN  I  mot  arabe)  n,  m.  Sorte  do  grande  graminéo  spé- 
ciale au  Sahara  algérien.  (Elle  sort  do  nourriture  aux  cha- 
meaux. Sa  tige  eat  employée  commo  l'alfa,  pour  fabriquer 
dos  cordes  ot  do  la  sparlorio.  Los  indigènes  mangent  ses 
graines.) 

Drintghitch  (Militch).  partisan  sorbo.  né  à  Téo- 
tchiiio  (Serbioj,  tué  A  la  bataille  do  Doublié  (ISIR).  Il  joua 
un  rùirt  militaire  important,  dans  les  guerres  dos  Sorbes 
contre  les  Turcs  (1804-1815). 

DRIPAX  n.  m.  Bot.  Syn.  do  rinnkb. 

DrishANC,  paroisse  d'Irlande  (nrov.  do  Munstor[comt6 
do  Corkj);  5.000  tittb.  Kuinos  du  cn&toau  do  Kilmoady. 

III. 


l'oc;  C.de  pavillon. 


Drissa,  ville  do  laRussie  d'Europe  (gouv.  do  Vitebsk), 
au  coiilluont  de  la  /h-issa  avec  la  Duna;  3.750  hab.  Ch.-l. 
d'uu  district  peuulé  de  5U.0O0  hab. 

DRISSE  (do  l'iial.  drizza,  mémo  sens  ;  de  drizzare,  dres- 
ser) u.  f.  Cordage  servant  à  hisser,  ii  Drisse  de  hune. 
Pour  le  hu- 
nier. Il  Drisse 
de  pic,  Pour 
apiquer  une 
cornedegoé- 
lette.|i/J;-(i\ïe 
defoc,devoi- 
led'étai.  Pour 
un  foc,  uno 
voile  d'étai. 
Il  Drisse  dïi- 
glaise,Fa.lan 
servant  à  Drisse 
hisser  le  per- 
roquet et  frappé  sur  la  drisse  au  moyen  d'un  burin.  Il  Drisses 
de  mât.  Cordages  servant  à  hisser  à  hauteur  voulue,  lo 
long  du  màt,  une  corne  de  goélette,  ii  Gouvei^nail  de  drisse. 
Œil  en  fer  lixé  à  la  drisse  de  hune  et  courant  le  long  d'un 
galliauban.  n  Fausses  drisses,  Cordages  destinés  à  rempla- 
cer les  drisses. 

Driva  (la),  fleuve  côtier  ou  elv  de  la  Norvège  cen- 
trale, sorti  de  la  montagne  de  Snehaetten,  se  déversant 
daus  le  fjord  do  Sundal,  après  un  cours  de  110  kilomètres. 

DRIVE  n.  f.  ou  DRIVEUR  n.  m.  Corruption  de  déri- 
veur. ^Vieux.) 

DRIVE  n,  f.  Mar.  Corruption  de  dérive,  ii  Pop.  Noce, 
débauche  :  Etre  en  drive. 

DRIVER  (corruption  de  dériver)  v.  n.  Fam.  Quitter  la 
place  tju'on  occupait  :  Drive  de  là,  et  vite  I 

DRIVONETTE  OU  DÉRIVONNETTE  n.  f.  Pêch.  V.  DÉRl- 
VETTK. 

Dro,  comm.  d'Austro-HoDgrie,  sur  laSarca,  tributaire 
du  lac  de  Garde;  2.230  hab. 

DrÔBAK,  bourg  maritime  de  Norvège  (district  de 
Christiania),  sur  le  golfe  de  Christiania;  4.220  hab.  Petit 
port  de  commerce. 

Drobisch  :  Maurice-Guillaume),  philosophe  ou  mathé- 
maticien allemand,  né  à  Leipzig  en  1802,  mort  en  1896.  Il 
professa  la  philosophie  et  les  mathématiques,  et  prit  part 
à  la  réorganisation  de  l'instruction  publique  en  Saxe,  de  1847 
à  187G.  Comme  philosophe,  il  appartenait  à  l'école  d'Her- 
bart.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  De  l'enseignement  des 
mathématiques  et  de  la  philosophie  (1832)  ;  Principes  de  la 
théorie  des  équatio"S  numériques  supérieures  (1834);  Nou- 
velle exposition  de  la  logique  (1836)  ;  Science  fondamentale 
de  la  philosophie  de  la  religion  (1840)  ;  Psychologie  empirique 
(1812);  Premières  théories  fondamentales  de  la  psychologie 
mathématique  (1850)  ;  Schiller  et  l'Ethique  de  liant  (1859)  ; 
la  Statistique  morale  et  la  Liberté  humaine  (1867)  ;  etc. 

Drobisch  (Charles-Louis),  compositeur  allemand,  né 
à  Leipzig  en  IS03,  mort  à  .\ugsbourg  en  1854.  Après  plu- 
sieurs voyases  en  Saxe,  en  Bohême,  en  Autricne  et  en 
Italie,  il  se  fixa  à  Munich,  puis  accepta  les  fonctions  do 
directeur  de  la  musique  à  l'église  évangélique  d'Augsbourg, 
où  il  écrivit  une  énorme  quantité  de  musique  religieuse, 
dont  un  Te  Deum,  Moise  au  Sinat,  oratorio,  etc. 

Drobisch  (Gustave-Théodore),  poète  allemand,  né  et 
mort  à.  Dresde  (1811-ISS2).  11  débuta  par  des  poésies  reli- 
gieuses, suivies  de  Paul  Gerliardt,  récit  dramatique  (1842), 
et  Wu;ia(1843),  puis  s'adonna  à  la  poésie  humoristique  et 
écrivit  des  nouvelles.  Citons  de  lui  :  Itecueils  humoristiques 
et  satires  {\SiA);  Noucelles  artistiques  (1844);  Barricades 
humoristiques  (1849);  le  liustre  (18501;  Leipzig  humoristi- 
que (1851);  Récits  humoristiques  (1854).  On  lui  doit  aussi 
un  roman  historique  :  Thron  und  I/erz  (1843). 

DROG  n.  m.  Nom  vulgaire  que,  dans  les  campagnes,  on 
donne  à  l'ivraie  ou  folle-avoiuo. 

DROCHELEUSE  n.  f.  A  Bruxelles,  Ouvrière  dentellière 
qui  fait  le  vrai  réseau. 

DroCHTERSEN,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  do 
Ilanuvrejj,  près  do  l'Elbe;  3.750  hab. 

DROGAIL  {ga-ill[U  mil.])  n.  m.  Froment  qu'on  sème  dans 
un  champ,  immédiatement  après  uno  précédente  récolte. 

Drogde,  canal  de  la  mer  Baltique,  à  l'entrée  sud  du 
Sund,  sur  les  côtos  du  Danemark,  entre  les  îles  d'Amager 
et  do  Saltholm. 

Drogheda,  ville  et  port  d'Irlande  (prov.  de  Leinstor 
[comtés  do  Mcath  ot  do  Louth]),  prés  do  la  mer  d'Irlande, 
à  6  kilom.  do  l'embouchure  do  la  Boyne:  14.000  hab.  Ma- 
nufactures à  voiles,  cotonnades,  brasseries,  tanneries, 
distilleries.  Ce  fut,  autrefois,  un  contre  important  do  la 
résistance  dos  Irlandais  contre  les  Anglais.  Cromwell  prit 
la  ville  et  la  détruisit,  en  1G49.  Guillaume  III  fut  victorieux 
sous  ses  murs,  en  1G90. 

DrOGHITCHIN  ou  DrOHIGZIN,  ville  do  la  Russie 
d'Europe  (Pologne  [gouv.  de  Grodno]),sur  lo  Boug;  l.iOOh. 
Ville  ancienne,  très  florissante  et  très  peuplée  jusqu'en 
ir.57.  époque  oii  les  Suédois  la  réduisirent  en  cendres. 

DROGMAN  {man  —  de  l'arab.  tergouman,  terdjouman, 
iiiterprèto)  n.  m.  Agent  diplomatique,  chargé  spécialement 
des  traductions  ot  dos  fonctions  d'interprète,  atiaché,  on 
Asie  ot  on  Afrique,  à  une  mission  ou  ù  un  consulat. 

—  Encycl.  Les  drogmans  so  recrutent  parmi  les  élèves 
do  l'Ecole  spéciale  dos  langues  orientales  vivantes,  et 
parmi  les  drogmans  auxiliaires  français.  Les  cadres  du 
drogmanat  comprennent  six  drogmans  do  première  classe, 
huit  do  deuxième  ot  douze  do  troisième;  à  partir  do  vingt- 
cinq  ans,  les  drogmans  peuvent  être  nommés  chanceliers, 
sans  quo  cela  modifie  leur  situation  hiérarchique  ;  au  bout 
do  dix  années  de  service,  dont  trois  au  moins  commo  drog- 
man  «le  première  classe,  ou  chancelier  drogman,  ces  fonc- 
tionnaires peuvent  obtenir  un  vice-consulat  ot  suivre,  dès 
lors,  l'avancement  réservé  ù  celte  carrière.  Les  secrétaires 
interprètes  du  gouvernement  ot  lo  premier  drogman  do 
l'anibassado  do  Constantinoplo  peuvent  être  promus  au 
grade  do  consul  do  première  classe,  au  bout  do  cinq 
années  do  grade. 

Les  fonctions  des  drogmans,  en  plus  dos  traductions 
qu'ils  doivent  faire,  ou  tout  au  moins  revoir  et  cortifior 
conformes,  cousistont  ozclusivomont  t  servir  d'intorprôtos 


DRILLES   —   DROGUISTE 

entre  leurs  chefs  et  les  autorités  du  pays  où  ils  exercent 
leurs  fonctions.  Lo  traitement  d'activité  varie  de  5.000  à 
12.000  francs;  le  premier  drogman  do  l'ambassade  do 
Constantinoplo  louche  20.000  francs. 

DROGMANAT  [na]  n.  m.  Qualité,  fonctions  du  drog- 
man :  Obtenir  un  drogmanat. 

Drogon  ou  Dreux,  fils  naturel  do  Charlemagne  et 
évéque  do  Metz,  mort  en  855  ou,  selon  d'autres  auteurs, 
en  857.  Louis  le  Débonnaire,  en  montant  sur  le  trône,  lo 
fit  d'abord  enfermer  dans  un  monastère,  puis,  lui  ayant 
rendu  sa  confiance,  lo  prit  pour  confesseur  et  le  nomma 
évoque  de  Metz.  Lo  pape  Scrgius  II,  auprès  do  qui  il  fut 
envoyé  en  mission,  lui  confia  le  titre  de  vicaire  aposto- 
lique* dans  les  Gaules  ;  mais,  ce  privilège  ayant  excité  la 
jalousie  dos  autres  évéques,  Drogon  y  renonça  spontané- 
ment. Il  présida,  on  344,  le  concile  do  Thionville,  auquel 
assista  l'empereur  Lothaire,  avec  ses  deux  frères,  les  rois 
Louis  et  Charles.  Drogon  se  noya  en  péchant  dans  la  ri- 
vière do  l'Oignon,  près  de  Luxeuil,  et  fut  enterré  à  Metz, 
près  du  tombeau  do  Louis  le  Débonnaire. 

Drogon,  comte  normand  de  la  P*ouille,  second  fils  do 
Tancrède  de  Hauteville,  mort  en  1051.  Il  se  rendit  en 
Italie,  vers  1038,  avec  ses  frères  Guillaume  Bras  do  Fer 
et  Humfroy,  combattit  avec  eux  contre  les  Sarrasins  de 
Sicile  (1038-1040),  puis  contrôles  Grecs  de  la  Pouille  (1042). 
Comte  de  la  Pouille  (1046),  reconnu  à  ce  titre  par  Henri  III, 
marié  à  la  fille  de  son  suzerain  Guaimar  IV,  comte  de  Sa- 
lerne,  chargé  par  le  pape  de  la  défense  de  Salerne  (1051), 
il  fut  assassiné,  à  Monte  Ilaro  ou  à  Montoliura. 

DROGUE  {drogh'  —  orig.  douteuse.  [Se  rattache  peut- 
être  à  l'anglo-saxon  dryge,  holl.  rfroo,9,  sec])  n.  f.  Matière 
première,  d'origine  animale,  végétale  ou  minérale,  entrant 
dans  les  préparations  pharmaceutiques  :  Vendre,  Acheter 
des  DROGUKS.  11  Par  ext.  Mauvais  remèdes  :  La  médecine  a 
beaucoup  de  drogues  et  presque  point  de  spécifiques.  (Cham- 
fort.)  I!  Ingrédient  employé  dans  la  cuisine,  épices.  (Vieux.) 

—  Fam.  Ce  qui  est  mauvais  en  son  espèce  :  Tableaux 
qui  ne  soitt  que  de  la  drogue,  n  Homme  ou  femme  de  rien  : 
Ne  vous  liez  pas  avec  des  dboguks. 

—  Fig.  Fatigue,  lassitude. 

—  Bot.  Un  des  noms  vulgaires  de  l'ajonc. 

—  Jeux.  Jeu  de  cartes  en  usage  parmi  les  soldats  et  les 
matelots,  et  dans  lequel  le  perdant  est  obligé  de  se  mettre 
sur  le   nez  un  ou  plusieurs  morceaux  de  Dois    fourchus. 

Il  Petite  fourchette  de  bois,  dont  on  se  sert  à  ce  jeu. 

—  Pêch.  Harengs  de  drogue.  Harengs  mis  pêle-mêlo 
dans  les  barils,  mais  après  avoir  été  apprêtés  comme  ceui 
qui  sont  rangés  par  lits  réguliers. 

—  Pharm.  Drogue  amère.  Boisson  amère  employée  dans 
l'Inde  comme  fébrifuge  et  antidysentérique.  (Dans  sa  com- 
position entre  une  acanthée,  i'ayidrographis  panirulata.) 

—  Teint.  Chacun  des  ingrédients  employés  pour  les 
bains,  chez  les  teinturiers,  ti  Vieille  ferraille. 

—  Loc.  prov.  :  //  débite  bien  sa  drogue,  C'est  un  charlatan. 

DROGUEMENT  {ghe-7nan)  n.  m.  Action  de  droguer.  (Vx.) 

DROGUER  ighé)  V.  a.  Donner  beaucoup  de  drogues,  de 
remèdes  à  :  Le  sage  Locke  recommande  fortement  de  ne 
jamais  droguer  les  enfants.  (J.-J.  Rouss.)  Il  Droguer  un 
mal,  Faire  prendre  des  drogues  pour  ce  mal.  n  Falsifier, 
altérer  la  qualité  d'une  substance  alimentaire  :  Aujourd'hui, 
on  DROGUE  le  vin,  le  lait,  le  café,  etc. 

—  V.  n.  Jouer  à  la  drogue,  il  Garder  la  drogue  sur  le  nez 
jusqu'à  ce  qu'on  gagne. 

—  Fam.  Attendre,  so  morfondre  :  Combien  d'hommes  de 
talent  droguent  toute  leur  vie  sans  arriver  à  rien! 

Se  droguer,  v.  pr.  Se  médicamenter. 

DROGUERIE  (ghe-r'i)  n.  f.  Drogues  en  général,  il  Com- 
merce des  drogues.  Il  Boutique,  magasin  où  l'on  vend  des 
drogues  :  Ouviir  une  diîOGUErie.  V.  droguiste. 

—  Falsification  des  denrées  alimentaires. 

—  Fig.  Choses  vaincs,  inutiles,  de  peu  de  valeur  -. 
Quand  je  vois  les  dames  attachées  à  la  rhétorique,  à  la  judi- 
ciaire, à  la  logique  et  semblables  drogueries,  si  inutiles  d 
leurs  besoins..,  (Montaigne.) 

DROGUERIE  {ghe-rî  —  du  holl.  droog,  soc)  n.  f.  Prépara- 
tion que  les  péciieurs  font  subir  au  hareng,  après  l'avoir 
pris,  pour  le  mettre  eu  baril. 

DROGUET  {ghè  —  peut-être  do  drogue,  dans  le  sens  do 
o  mauvaise  qualité  ")  n.  m.  Tissu  tramé  do  laine  sur  chaîne 
de  fil  ou  do  coton,  qui  parait  être  d'origine  poitevine  et 
remonte  au  xvi«  siècle.  —  Fig.  C'est  du  droguet.  Cola  n'a 
pas  grande  valeur,  n  Auj.  Etoffe  brochée  de  soie,  onde 
laine  et  coton,  ou  do  laine,  coton  et  soie,  dont. les  fils  for- 
ment les  dessins  brochés  passant  à  l'envers  d'un  dessin  ù 
l'autre  sans  être  tissés  dans  lo  fond  de  l'étoffe. 

—  Encycl.  Les  di'oguets  étaient  des  draps  communs 
rayés  ou  à.  carreaux,  eu  tout  pareils  à  ceux  que  l'on  em- 
ploie pour  faire  les  limousines.  En  1609,  on  faisait  des  dro- 
gueis  do  laine  pure  ou  mêlés  de  til  et  aussi  de  soie. 

DROGUËTXE  [ghé-st)  n.  f.  Genre  d'urtioacées,  compro- 
nant  des  herbes  ù  fouilles  serrées  tripliiiorves.  (On  en 
connaît  quatre  espèces,  qui  habitent  l'Inde  et  l'Afrique 
australe.) 
DROGUETXER  (ghe-ti-é)  n.  m.  Fabricant  de  droguet, 
DROGUEUR  tgheur'),  EUSE  n.  Personne  qui  aime  à  mô- 
dicamonter  les  malades,  il  Commerçant  qui  falsifie  les 
denrées,  il  Droguiste.  (Vieux.) 

—  Arg.  Dragueur  de  la  haute.  Syn.  do  arcasinkur. 
DROGUEUR  igfieur'  —  du  holl.  droog,  sec)  n.  m.  Hatoau 

qui,  après  avoir  pris  lo  hareng,  lo  prépare  à  bord  et  lo 
rapporte  en  baril  à  terre.  H  Adjoctiv.  :  Bateau  drogukur. 

DROGUIER  [ghi-é)n.m.  Autrcf.  Cabinet,  armoire  où  Ton 
mettait  dilfért-ntes  drot,'Uos  :  In  baïu.  l'n  riche  dbogvier. 
Il  Boite  portative  destinée  A  roiitcnir  des  drogues,  ou  des 
échantillons  do  drogues  phainiacculiques  :  Drogvikr  de 
voyage.  (Dans  l'un  ol  l'autre  sens,  on  dit  auj.  imurmacik.) 

DROGUISTE  (qhissf)  n.  m.  Marchand  ou  industriel  qui 
vend  dos  drogues,  des  matières  premières,  aux  pharma- 
ciens et  aux  industriels. 

—  Encyci..  On  distinguo  la  droguorio  médicinale.  In  dro- 
guerio  industrielle,  la  droguorio-épicerie.  La  fabrication 
et  la  vente  dos  drogues  nécessaires  A  la  médecine  et  à 
la  pharmacie  furont  ré;;lemontéûs  pour  la  promièro  fois 
par  le  fameux  édit  du  30  noAt  liî82,  dû  A  la  collaboration 
do  Colbort  et  du  lioutouant  do  police  La  Kovnio,  édit  in- 
spiré par  lo  terrible  procès  dos  poisons  jugé  n  la  chambro 

103 


DROHOBICZ 


DROIT 


ée  l'Arsenal,  aussi  appelée  chambre  ardente.  De  nos  jours, 
îe  commerce  de  la  droguerie  est  régi  par  les  lois  des 
21  germinal  et  25  thermidor  an  II,  29  pluviôse  an  XIII  et 
20  septembre  1S2Û. 

DroHOBICZ,  ville  d' Austro-Hongrie  (Gaîicie),  sur  un 
affluent  du  Dniester  supérieur;  18.000  hab.  Salines,  cen- 
tre d'élevage.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de  119.000  hab. 
Commerce^de  sel  et  bestiaux. 

DROIT  {droi  —  du  lat.  dirigere,  diriger)  n.  m.  Faculté 
de  faire  quelque  chose,  d'en  jouir,  d'en  disposer,  d'y  pré- 
tendre, de  l'exiger,  soit  que  cette  faculté  résulte  naturel- 
lement des  rapports  qui  s'établissent  entre  les  personnes, 
soit  qu'on  la  tienne  seulement  du  pacte  social,  des  lois  po- 
sitives, des  conventions  particulières  :  Le  droit  est  la  rai- 
son humaine,  en  tant  qu'elle  gouverne  tous  les  peuples  de  la 
terre.  (Montesq.)  Les  droits  de  l'homme.  Traité  des  droits 
et  des  DEVOIRS.  Les  DRorrs  de  l'hospitalité.  Droits  civils. 
Droits  politiques.  Droit  de  propriété.  Jouir,  User  de  ses 
aROiTS.  Exercer  ses  droits.  Droite  féodaïur,  honorifiques. 
Droits  de  chasse  et  dépêche.  Droit  personnel,  réel,  immobi- 
lier, etc.  Il  Abusiv.  Le  droit  du  plus  fort,  Le  pouvoir  op- 
pressif que  donne  la  force.  (Dans  un  sens  analogue  :  Droit 
de  conquête.) 

—  Ce  qui  fait  qu'une  personne  peut  moralement  exiger 
quelque  chose  d'une  autre  ou  se  permettre  quelque  chose 
envers  elle  :  Droits  du  sang.  Droits  de  l'amitié.  La  nature 
Tie  perd  jamais  ses  droits.  Avoir  des  droits  à  la  reconnais- 
snnce  de  quelqu'un,  il  Imposition  :  Droit  de  péage.  Droit 
d'octroi.  Droits  r^^iinis.  Droit  d'eni-egistJ'emenf.  Payer  les 
droits.  Frauder  les  droits,  il  Salaire  alloué  à  quelqu'un 
par  la  taxe  ou  par  un  règlement  :  Droit  de  greffe.  Droit 
d'expédition,  il  Ce  qui  est  juste  et  fondé  :  Avoir  pour  soi  le 
droit  et  la  raison,  il  Justice  :  Faire  droit  à  une  demande. 
Il  Ensemble  des  règles  qui  régissent  laconduite  de  l'homme 
en  société  :  Droit  naturel.  Droit  public,  il  Ensemble  des 
lois  et  coutumes  qui  régissent  chaque  peuple  :  Droit 
français.  Droit  allcjnand.  Droit  romain.  Il  Ensemble  des 
règles  propres  à  une  partie  de  la  législation  :  Droit  com- 
mercial. Droit  maritime.  Droit  rural,  il  Jurisprudence, 
connaissance,  science  des  lois  :  Enseigner  le  droit.  Etu- 
diant en  droit. 

—  Dr.  Avant  faire  droit.  Avant  de  juger  définitive- 
ment :  Jugement  avant  kairr  droit,  il  Substantiv.  Un 
avant  faire  droit.  Jugement  provisoire,  préparatoire  ou 
interlocutoire. 

—  Loc.  adv.  :  De  droit,  de  plein  droit,  Sans  qu'il  y  ait 
matière  à  contestation,  ii  .4  bon  droit.  Avec  raison,  avec 
justice.  ]\  A  qui  de  droit,  Par  qui  de  droit,  A  qui  on  doit 
sadresser,  ParViui  a  le  droit  de  décider. iivi  bon  droit,  A\cc 
laison.  ii  A  tort  et  à  droit.  Sans  rechercher  si  la  chose  est 
juste  ou  injuste,  ii  A  tort  ou  à  droit.  Avec  ou  sans  droit. 

U  Etre  en  droit  de,  Etre  en  état  de  dire  ou  de  faire  quel- 
que chose  en  vertu  d'un  droit  que  l'on  possède,  il  Avoir  des 
droits  sur.  Avoir  des  titres  à  la  possession,  à  la  domina- 
tion, etc.  :  Le  père  a  des  droits  sur  ses  enfants. 

—  De  quel  droit  ?  Pour  quelle  raison  ?  En  vertu  de  quelle 
autorité? 

—  Droit  administratif,  Ensemble  des  règles  relatives  à 
lorganisation  et  aux  droits  de  l'Etat  envisagés  comme 
intéressant  le  fonctionnement  des  services  publics. 

—  Droit  canon.  Droit  canonique,  CoUection  àes  préceptes 
tirés  de  l'Ecriture  sainte,  des  conciles,  des  décrets  ot  con- 
stitutions des  papes,  et  de  l'usage  reçu  par  la  tradition. 

11  Droit  religieux.  Ensemble  des  dispositions  qui  règlent  la 
célébration  extérieure  des  divers  cultes.  (En  ce  qui  con- 
cerne la  religion  catholique,  les  rapports  de  l'Etat  et  ceux 
des  citoyens  avec  les  divers  membres  du  culte  sont  déter- 
minés par  le  Concordat.) 

—  Droit  civil  (ou  privé).  Dans  son  sens  historique  et 
scientifique,  Ensemble  des  lois  qui  sont  propres  aux  mem- 
bres de  la  nation  qui  les  a  faites  et  promulguées  [jusciyi- 
tatis,  plus  lard  jus  civile).  [Aujourd'hui,  les  mots  droit  civil 
s'emploient,  par  opposition  aux  mots  droit  public,  pour 
désigner  l'ensemble  des  lois  ayant  pour  objet  l'intérêt 
partfculier  des  individus,  l'intérêt  privé.  Le  droit  civil,  c'est 
le  droit  privé.]  il  Droit  réel,  Droit  impliquant  un  rapport 
direct  entre  une  personne  et  une  chose,  comme  la  propriété. 
(Dans  un  autre  sens.  Droit  attaché  à  un  fonds  :  servitude 
réelle;  caution  réelle.)  Il  Droit  personnel,  Droit  qui  n'existe 
sur  une  chose  que  par  l'intermédiaire  d'une  personne,  le 
débiteur,  chargée  de  la  fournir.  (On  dit  aussi  droit  de 
créance.)  —  Dans  un  autre  sens.  Droit  qui  est  attaché  à  la 
personne  :  servitude  personnelle.  Il  Droit  immobilier.  Celui 
qui  est  réputé  immeuble  par  une  fiction  de  la  loi.  ii  Droit 
mobilier,  Celui  qui  consiste  en  quelque  chose  de  mobilier. 

—  Z>rot(  commercial  Ensemble  des  lois  et  coutumes  qui 
ont  pour  objet  de  régler  les  relations  des  différents  peu- 
ples et  des  négociants  entre  eux,  pour  ce  qui  concerne  les 
affaires  commerciales. 

—  Droit  commun,  Loi  reçue  dans  un  Etat,  usa^e  qui  s'y  est 
établi  et  qui  s'applique  à  la  généralité  des  citoyens,  à  la 
différence  du  droit  particulier^  dont  lusage  est  moins 
étendu. 

—  Droit  constitutionnel  (ou  politique).  Partie  du  droit 
public  national  qui  règle  la  nature  et  la  forme  du  gou- 
vernement, l'étendue,  la  compétence  et  les  limites  des 
pouvoirs  publics,  et  détermine  la  manière  dont  les  citoyens 
participent,  par  les  élections,  à  l'exercice  de  la  puissance 
publique. 

—  Droit  coutumier.  Ensemble  dos  lois  (dites  coutume.i) 
qui,  dans  l'origine,  n'ont  pas  été  écrites,  mais  qui  se  sont 
établies  par  le  consentement  tacite  du  peuple,  c'est-à-dire 
par  l'usage  général  et  persévérant  qu'on  en  a  fait.  (Les 
coutumes  ^/^era£e«  s'observaient  dans  une  province  entière  ; 
les  coutumes  spéciale»  étaient  propres  à.  un  bailliage,  à  une 
ville,  à  une  paroisse.  En  France,  les  pays  de  droit  coutumier 
étaient  les  provinces  du  Nord.  Dans  les  provinces  du  Midi, 
dites  de  droit  écrit,  le  droit  romain  avait  force  do  loi.) 

—  Droit  criminel.  Ensemble  des  lois  qui  ont  pour  objet 
laj)oursutte  et  la  répression  des  crimes  et  délits  commis, 
soit  envers  la  société,  soit  envers  les  particuliers.  (Il  com- 
prend le  droit  pénal  ot  l'instruction  criminelle.) 

—  Droit  diplomatique,  Ensemble  de  tous  les  rapports  qui 
peuvent  s'établir  entre  les  diverses  nations,  par  suite  de 
contrats  formels. 

—  Droit  divin.  Lois  ot  préceptes  que  Dieu  a  révélés  aux 
homme?  et  qui  se  trouvent  renfermés  dans  l'Ecriture 
laintc.  fLe  droit  divin  est  opposé  au  droit  humain,  qui  est 
l'œuvre  des  hommes;  il  diffère  du  droit  canonique  en  ce 
'^nc  celui-ci  renferme  les  lois  ccclésiastinuos,  qui  sont 
i<euvro  de  l'Eglise,  et  peuvent  ôtro  changées  comme  les 


lois  civiles.^  il  Monarchie  de  droit  divin,  Celle  dans  laquelle 
le  monarque  entend  tenir  de  Dieu  le  pouvoir  qu  il  exerce. 

—  Droit  domestique  (ou  de  famille).  Partie  du  droit  civil 
réglant  tout  ce  qui  se  rapporte  aux  intérêts  des  époux, 
des  enfants,  en  un  mot  de  la  famille. 

—  Droit  écrit.  Droit  rédigé  et  promulgué  par  le  législa- 
teur. (Nom  donné  au  droit  romain,  qui  s'observait  dans 
plusieurs  provinces  de  France  :  Dauphiné,  Provence,  Lan- 
guedoc, Guyenne,  Lyonnais.)  il  Droit  non  écrit,  Droit  établi 
par  l'usage'et  la  coutume. 

—  Droit  étroit  (ou  strict],  Dispositions  légales  auxquelles 
il  ne  peut  être  dérogé  par  la  convention  des  parties.  (Les 
règles  de  droit  étroit  sont  appliquées  dans  le  sens  littéral 
de  la  loi,  et  elles  sont  rigoureusement  restreintes  au  cas 
sur  lequel  elles  portent  [lois  pénales,  fiscales,  etc.].) 

—  Droit  féodal.  Ensemble  des  règles  qui  déterminaient 
les  rapports  du  seigneur  avec  ceux  qui  dépendaient  de 
sa  seigneurie,  il  Droit  du  seigjieur,  Droit  par  lequel  un 
seigneur  avait  la  première  nuit  d'une  nouvelle  mariée. 
^V.  SEIGNEUR.)  Il  Droit  de  crédit.  Droit  qu'avait  le  seigneur 
de  prendre  temporairement  ou  quelquefois  à  perpétuité, 
chez  SCS  serfs  affranchis,  les  denrées  qui  lui  étaient  né- 
cessaires. 

—  Droit  français,  Lois,  coutumes  et  usages  observés  en 
France,  ii  Droit  ancien,  Ordonnances  royales  (édits,  décla- 
rations, lettres  patentes)  ;  coutumes  ;  droit  romain,  il  Droit 
intermédiaire.  Lois  qui  ont  été  faites  par  l'Assemblée  con- 
stituante, l'Assemblée  législative,  la  Convention,  les  deux 
Conseils,  le  Directoire  et  le  Consulat,  il  Droit  nouveau. 
Celui  qui  est  établi  par  le  Code  civil,  le  Code  de  procé- 
dure civile,  le  Code  de  commerce,  etc.  (du  18  mai  1804  à 
nos  jours).  ^    .        ... 

—  Droit  des  gens  {ou  Droit  international).  Droit  qui  règle 
les  rapports  entre  les  peuples  et  les  sujets  des  divers 
peuples.  Il  Droit  international  public.  Ensemble  des  règles 
qui  déterminent  les  droits  et  les  devoirs  respectifs  des 
Etats  dans  leurs  mutuelles  relations,  ii  Droit  international 
privé.  Ensemble  des  règles  applicables  à  la  solution  des 
conflits  qui  peuvent  surgir  entre  deux  souverainetés  a 
l'occasion  de  leurs  lois  privées,  respectives,  ou  dos  inté- 
rêts privés  de  nationaux.  (A.  Weiss.)  il  Droit  de  la  querre. 
Droit  de  la  paix.  Certaines  règles  qui  fixent  la  nature  des 
relations  pouvant  exister  entre  les  nations,  suivant  I  état 
de  guerre  ou  de  paix  dans  lequel  elles  se  trouvent,  ii  Droit 
continental.  Droit  maritime.  Règles  qui  déterminent  les 
conditions  et  les  conséquences  différentes  de  la  guerre, 
suivant  qu'elle  a  lieu  sur  terre  ou  sur  mer.  11  Droit  des 
bellioérants.  Règles  applicables  à  ceux  qui  ont  pris  les 
armes  en  cas  do  guerre,  ii  Droit  des  neutres.  Règles  que 
les  puissances  belligérantes  doivent  observer  à  1  égard  de 
celles  qui  ne  prennent  pas  part  à  la  guerre,  surtout  dans 
ce  qui  a  rapport  au  commerce,  ii  Droit  de  visite.  Droit  qui 
appartient  à  une  nation  de  faire  visiter,  par  des  officiers 
de  sa  marine,  les  navires  marchands  d'autres  nations,  afin 
de  s'assurer  si  ces  navires  ne  sont  pas  destinés  à  des 
opérations  illicites. 

—  Droit  humain,  Droit  fondé  uniquement  sur  la  nature 
des  hommes  et  sur  leurs  conventions. 

—  Droit  industriel,  Ensemble  des  lois  ayant  pour  objet 
de  réglementer,  de  protéger,  de  perfectionner  l'industrie 
ot  d'en  favoriser  les  progrès. 

—  Droit  judiciaire,  Ensemble  des  lois  qui  se  rapportent 
à  la  procédure  et  à  l'organisation  des  tribunaux. 

—  Droit  maritime,  Lois,  règles,  usages  que  l'on  suit 
pour  la  navigation,  le  commerce  et  dans  les  rapports  soit 
de  paix,  soit  d'hostilité  des  puissances  navales  entre  elles. 

—  Droit  militaire,  Ensemble  des  règles  qui  établissent 
les  devoirs  de  l'homme  de  guerre  et  punissent  toutes  les 
infractions  à  ces  devoirs. 

—  Droit  municipal.  Ensemble  des  lois  réglant  l'admi- 
nistration des  communes  et  les  rapports  des  citoyens  avec 
la  commune  et  des  communes  entre  elles. 

—  Droit  naturel,  Ensemble  de  règles  basées  sur  le  bon 
sens  et  l'équité,  et  qui  s'imposent  au  législateur.  (Il  peut 
être  regardé  comme  la  règle  suprême  de  la  législation 
positive,  qu'il  doit  inspirer  et  dominer.  Bien  que  très  diffé- 
rentes les  unes  des  autres,  les  législations  positives  sont 
en  général  conformes  au  droit  naturel.  [V.,  plus  bas,  Phi- 
losophie du  droit].)  —  Droit  positif,  Droit  établi  par  le  pou- 
voir social  chez  chaque  peuple.  (Il  diffère  du  droit  naturel, 
qui  est  invariable,  en  ce  qu'il  peut  être  changé  par  l'autorité 
qui  l'a  établi.  Il  est  positif  en  ce  qu'il  résulte  de  sources 
dont  l'existence  ne  peut  être  contestée.  Les  sources  des- 
quelles dérive  le  droit  coutumier  positif  peuvent  se  ramener 
à  doux  :  l'usage,  qui  crée  le  droit,  et  la  loi  ou  déclaration  de 
volonté  du  législateur  qui  forme  le  droit  écrit.  Ces  deux 
sources  du  droit  se  retrouvent  presque  partout  concurrem- 
ment; mais,  en  général,  le  droit  coutumier  a  précédé  le 
droit  écrit.  Le  droit  coutumier  est  créé  peu  à  peu  ;  il  est  le 
résultat  d'un  consentement  général  et  prolongé.  Le  droit 
écrit,  que  l'on  pourrait  appeler  plus  justement  le  droit 
promulgué,  est  l'œuvre  du  pouvoir  législatif;  il  a  sur  le 
droit  coutumier  plusieurs  avantages  qui  sont  la  précision, 
la  certitude,  la  fixité  et  l'unité.  Le  droit  écrit,  qui  est  un 
droit  unifié,  peut  en  outre  être  codifié.)  V.  code,  codifi- 
cation. 

—  Droits  naturels.  Ceux  que  l'on  regarde  comme  appar- 
tenant à  tout  homme  en  sa  simple  qualité  d'être  humain. 

—  Droit  public.  Celui  qui  est  établi  pour  l'utilité  commune 
des  peuples  considérés  comme  corps  politiques,  à  la  diffé- 
rence du  droit  privé  qui  est  établi  pour  l'utilité  de  chaque 
personne  considérée  en  particulier  ot  indépendamment  des 
autres  hommes. 

—  Droit  romain.  Réunion  des  principes  de  droit  qui  ont 
été  en  vigueur  chez  le  peuple  romain  et,  plus  spéciale- 
ment. Ensemble  de  compilations  et  de  lois  publié  par 
Justinien.  V.  Rome. 

—  Droit  rural.  Réunion  des  principes,  usages  et  lois 
servant  à  déterminer  les  droits  et  les  devoirs  des  pro- 
priétaires ruraux,  soit  dans  leurs  rapports  particuliers, 
soit  dans  leurs  rapports  avec  la  société. 

—  Droit  social,  Droit  positif  et  conventionnel  do  l'homme 
on  société,  par  opposition  au  droit  naturel. 

—  Droits  acquis.  Ceux  qui  viennent  du  fait  de  l'homme 
ou   de  conventions,  par  opposition   aux   droits   naturels. 

11  Droits  que  possède  déjà  quelqu'un  avant  le  fait  ou  l'acte 
qu'on  lui  oppose  pour  en  jouir. 

—  Droits  de  chancellerie,  Taxation  relative  à  la  rédac- 
tion et  à  la  délivrance  des  actes  requis  des  chancelleries 
diplomatiques  et  consulaires  à  l'étranger. 

—  Droits  civils,  civiques  et  politiques,  Facultés  conférées 
ou  reconnues  par  les  lois  à  la  qualité  do  citoyen  d'un  Etat. 


848 

(Les  droils  civils  sont  ceux  des  droits  privés  dont  la  jouis- 
sance est  réservée  aux  nationaux.  Ainsi,  tous  les  Français 
jouissent  des  droits  civils,  et  cette  jouissance  s'acquiert  et 
se  perd  avec  la  qualité  de  Français.  Certaines  personnes 
ont  la  jouissance  de  ces  droits,  mais  sont  privées  de  la 
faculté  do  les  exercer,  à  raison  de  leur  état  d'incapacité 
légale  :  mineur,  interdit,  femme  mariée.  Les  droits  politi- 
ques ou  civiques  sont  ceux  qui  font  participer  à  l'exercice 
des  fonctions  publiques  [jurés,  élections]  ;  ils  n'appar- 
tiennent qu'aux  citoyens  français.  Le  Français  peut,  par 
suite  de  certaines  condamnations,  être  privé  des  droits 
civils,  civiques  et  de  famille  [C.  pén.,  art.  42].  La  qualité 
de  citoyen  s'acquiert  pour  les  étrangers  par  la  naturali- 
sation. [V.  ce  mot].)  . 

—  Droils  domaniaux.  Ceux  qui  ont  trait  au  domaine  de 
l'Etat. 

—  Droits  facultatifs.  Droits  dont  le  propriétaire  est  libre 
d'user  ou  de  ne  pas  user. 

_  Droits  de  l'homme  I^Diclaration  des).  V.  déclaration. 

—  Droits  litigieux,  Ceux  qu'on  ne  peut  exercer  sans  en- 
gager un  procès. 

—  Droits  régaliens.  Ceux  qui,  suivant  les  lois  de  l'Etat, 
ne  pouvaient  appartenir  qu'au  souverain  (droit  de  faire  la 
guerre  ou  la  paix). 

—  Droils  réunis.  Taxes  de  consommation  sur  les  bois- 
sons dont  la  perception  fut  attribuée  à  une  administra- 
tion unique.  (Supprimées  par  la  Révolution,  elles  avaient 
été  rétablies'  par  les  lois  de  vendémiaire  an  VI  et  nivôse 
an  XIL  La  Charte  de  1814  en  avait  promis  la  suppression. 
Louis  XVIII  ne  put  tenir  cette  promesse.  Il  se  contenta 
de  substituer  à  la  7-i'gie  des  droits  réunis  Vadministralion 
des  contributions  indirectes.  [V.  contributions  indirectes].) 

—  Droits  seigneuriaux.  Droits,  privilèges,  prééminences 
et  prérogatives  qui  appartenaient  aux  seigneuries. 

—  Droits  successifs,  Ceux  qu'on  a  recueillis  à  titre  do 
succession.  Il  Droit  d'aînesse.  Droit  qui  fait  passer  l'héri- 
lage  entre  les  mains  de  l'aîné  d'une  famille. 

—  Droits  d'auteur,  Droits  pour  un  auteur  de  vendre, 
faire  vendre,  distribuer  ses  ouvrages  et  d'en  céder  en 
tout  ou  en  partie  la  propriété. 

—  Droit  des  pauvres.  Impôt  établi  sur  les  recettes  des 
.spectacles,  des  concerts  et  autres  établissements  analo- 
t;ues,  et  dont  les  produits  sont  alfectés  aux  besoins  des 
liûspices  et  des  bureaux  de  bienfaisance  (loi  du  17  frim. 
an  V,  du  16  juill.  1840  et  lois  de  finances). 

—  Droit  au  travail,  Droit  revendiqué  on  1848  par  cer- 
taines écoles  socialistes  et  tendant  à  exiger  que  l'Etat 
utilise  les  forces  ou  les  facultés  de  chacun  eu  lui  four- 
nissant du  travail. 

—  Pétilion  de  droils.  Acte,  sanctionné  par  Charles  I"  en 
1628,  par  lequel  les  communes  anglaises  demandèrent 
que  personne  ne  pût  être  contraint  à  aucun  don,  à  aucun 
prêt,  sans  le  consentement  des  deux  Chambres  ;  qu'aucun 
citoven  ne  piit  être  emprisonné  arbitrairement;  que  la 
loi  martiale  fût  abolie;  etc.  La  pétition  des  droits  marqua 
le  premier  réveil  des  idées  de  liberté  constitutionnelle. 

—  Techn.  Droit  d'homme.  Quantité  d'ardoise  brute  que 
l'on  donne,  dans  les  perrières  d'Angers,  à  l'apprenti  qui 
a  atteint  sa  quinzième  année. 

—  Véner.  Attribution  des  différentes  parties  de  l'animal 
aux  participants  de  la  chasse  ;  Droit  du  maître  d'équi- 
page. Le  pied  droit;*!  val't  de  limier,  L'épaule  droite; 
du  limier,  Les  rognons  ;  des  chiens.  Les  basses  parties, 
comme  le  cou,  le  foie,  les  poumons,  les  intestins,  etc.  il  -Me- 
nus droits.  Le  mufle,  la  langue  et  les  oreilles,  qu'on  at- 
taclie  à  la  fourche  pour  les  chiens,  lorsqu'il  n'y  a  pas  de 
curée  proprement  dite. 

—  Allus.littér.  : 

Du  droit  qu'un  esprit  vaste  et  ferme  en  ses  desseins, 
A  sur  l'esprit    grc.ssier  des  vulgaires  hunu^ins. 

Vers  de  Voltaire,  dans  sa  tragédie  do  Mahomet.  C'est  la  ré- 
ponse faite  par  le  prophète  à  Zopire,  qui  lui  demande  de 
quel  droit  il  ose  concevoir  des  projets  de  révolution  reli- 
gieuse. (On  fait  de  fréquentes  allusions  à  ces  deux  vers, 
mais  presque  toujours  sur  le  ton  de  la  plaisanterie.) 

—  Allus.  histob.  :  Où  11  n'y  a  rien,  le  roi  perd  ses  droits. 
Ces  mots  auraient  été  dits  pour  la  première  fois  par  un 
exempt.  Chargé,  à  l'occasion  d'une  mutinerie  théâtrale, 
d'arrêter  M"'  Clairon,  il  se  présenta  chez  elle.  L'actrice 
lui  dit,  avec  une  emphase  toute  théâtrale,  qu'elle  allait  le 
suivre,  mais  que,  si  Sa  Majesté  pouvait  tout  sur  ses  biens 
et  sur  sa  liberté,  elle  ne  pouvait  rien  sur  son  honneur. 
«  On  le  sait,  mademoiselle,  aurait  répondu  l'exempt  :  où  il 
n'y  a  rien,  le  roi  perd  ses  droits.  » 

Prov.  :  Bon  droit  a  besoin  d'aide.  En  dehors  de  son 

droit,  on  a  besoin  d'employer  d'autres  moyens  pour  réussir. 
Il  Abondance  (Surabondance)  de  droits  ne  nuit  pas,  Il  est 
toujours  bon  d'avoir  plusieurs  raisous  d'obtenir  ce  qu'on 
demande. 

—  Enctcl.  Philosophie  du  droit.  On  peut  se  demander  si 
le  jurisconsulte  s'appuie  véritablement,  dans  l'étude  du 
droit,  sur  des  principes  fondés  rationnellement  ;  en  d'autres 
termes,  s'il  y  a  bien  des  droits  naturels,  c'est-à-dire  certains 
droits  antérieurs  et  supérieurs  à  toute  organisation  poli- 
tique, à  tout  pacte  social,  dont  on  ne  saurait  légitimement 
dépouiller  l'homme.  Le  sens  commun  s'accorde  à  recon- 
naître qne  certains  droits  sont  inviolables,  absolus  et  exi- 
gibles par  la  force.  Mais  il  s'en  faut  que  les  philosophes 
les  expliquent  tliéoriquement  de  la  même  façon,  et,  par 
suite,  leur  reconnaissent  dans  la  pratique  la  même  impor- 
tance. Pour  les  empiristes,  l'existence  d'un  droit  est  con- 
temporaine de  celle  de  la  société.  C'est  l'opinion  expri- 
mée par  Stuart  Mill.  La  même  idée  se  trouvait  déjà  chez 
Epicure,  Hohbes,  Helvétius;  elle  se  rencontre,  modifiée  et 
complétée,  chez  Spencer.  Dans  ce  système,  les  droits  dits 
naturels  n'appartiennent  pas  à  l'homme  on  tant  qu'homme  ; 
ils  lui  sont  délégués  par  la  société  qui,  à  un  certain  mo- 
ment do  son  histoire,  agit  ainsi  exclusivement  dans  sou 
propre  intérêt.  . 

L'ne  telle  théorie  du  droit  est  la  négation  même  du  droit. 
Ce  qui  dérive  de  l'utilité  sociale  se  modifiera  comme  elle. 
Il  n'y  a  plus,  alors,  ni  stabilité,  ni  égalité  des  droits,  car  il 
n'est  pas  démontré  que  la  société  ait  intérêt  à  co  que  les 
hommes  aient  les  mêmes  libertés.  Tout  au  contraire,  le 
ilroit  existe  indépendamment  des  conditions  contingentes 
de  la  vie  sociale.  L'Etat  est  postérieur  au  droit  :  il  a  pour 
mission  de  mettre  la  force  à  son  service  ;  il  est,  selon 
l'expression  do  Hegel,  le  droit  ohjerlif. 

Dans  ses  Principes  métaphysiques  de  la  science  du  droit 
(n'Jiî),Kantavoulu  construirciin  droit  purement  rationnel, 
indépendant  do  tout  empirisme,  comme  do  toulo  tradition. 
Kant  distingue  le  droit  ot  la  morale.  L'accord  de  l'action 


849 


DROIT 


DROIT    NATIONAL   PUBLIC 


DROIT  CONSTITUTIONNEL 

{Souveraine lé  de  l'Eiat) 

Pouvoir  exécutif  :  Chef  d'Etat.  —  Ministres  :  rcaponsablliti.—  Conseil  administratif  ;  Conaeil  li'Etat. 
Pouvoir  législatif  :  Silnat.  —  Chambre  des  dt-putés. 
Pouvoir  judiciaire  : 

Juridiction  civile  :  Justices  de  paix.  —  Tribunaux  d'arrondissement.  —  Cours  d'appel. 

Juridiction  criminelle  :  Tribunaux  de  simple  police.  —  Tribunaux  correctionnels.  —  Cours  d'appel. 
Cuurs  d'assises. 

Juridiction  commerciale  :  Tribunaux  de  commerce.  —  Conseils  de  prud'hommes. 

Cour  de  cassatioTt- 

Juridictinjis  spcciaUs  :  Conseils  de  guerre  et  de  révision.  —  Tribunaux  maritimes.  —  Juridiction 
uni  Te  rsi  taire. 

DROIT  ADMINISTRATIF 

Personnes  administratives 

Etat-  —  Organe  exécutif.  Pouvoir  central  :  Prt'sidont  de  la  Rt^publique.  —  Ministres.  —  Snus- 
soerétaires  d'Elat.—  Conseil  des  ministres.  —  Pouvoir  riîoional  :  Préfet.-—  Sous-préfet.  —  Maire. 
Organe  dt'libérant  :  Chambre  des  députés  et  Sénat.  —  Fonctionnaires  et  conseils  :  Conseil  d'Etat. 
—  Bureaux  des  ministères.  —  Agents  divers. 
Dép.vrtement.  —  Organe  exécutif:  Préfet;  Seine  ;  Préfet  de  la  Seine.  —  Préfet  de  police. 
Ofijane  délibérant  :  Conseil  général.  —  Commission  départementale. 

Arrondissemejit.  —  Organe  exécutif  :  Sous-préfet.  —  Organe  dtUbérant  :  Conseil  d'arrondissement. 
Commune.  —  Organe  exécutif .  Maire.  —  Adjoints.  —  Fonctionnaires  de  la  commune  ;  Gardes  cham- 
pêtres. —  Agents  municipaux  divers. 
Organe  délibérant  :  Conseil  municipal. 
Colonies.  —  Organe  exécutif  :  Gouverneur.  —  Directeurs.  —  Conseil  privé. 

Organe  délibérant  :  Conseils  coloniaux. 
Etablissements  publics.  —  De  bienfaisance  :  Paris  (Assistance  publique).  —  Départements  (commis- 
sions administratives).  —  Fabriques.  —  Syndicats  des  communes. 
Tribunaux   administratifs  généraux  :  Conseil  d'Etat  di-libêrant  au  contentieux.  —  Ministres.  — 
Conseils  de  préfecture.  —  Tribunaux  administratifs  spéciaux  :  Cour  des  comptes.  Conseil  supé- 
rieur de  l'Instruction  publique,  Conseils  des  universités,  Conseils  académiques,  Conseils  dépar- 
tementaux, etc. 


Administration  générale 

POLICE  ADMINISTUATIVE  (pouvoir  réglementaire  et  force  publique) 
Police  des  foncliunnaires  :  Nomination.  —  Pensions  de  retraite. 
Tutelle  administrative  :  Sur  les  personnes  administratives. 

Tutelle  administrative  :  Sur  les  .Hnblissements  d'utilité  publique  :  Congrégations  religieuses  caisses 
d'épargne,  sociétés  de  secours  mutuels,  monts  de-piété.  ' 

Police  de  l'Etat.  —  isùrcté  gé/i<h'alc  :  Ministère  de  l'Intérieur. 
Police  sanitaire:  Epidémies,  —  Epir.ootica. 

Polircs  spéciales  :  Cours  d'eau.   —    Etablissements  dangereux  et  insalubres.   —   Sources  miné- 
rales- —  Mines  et  carrières. 
Police  communale.  —  Police  municipale.  —  Police  rurale. 
Service  militaire. 
Contentieux  administratif. —Tribunal  des  conflits.  —  Conseil  d'Etat.  —  Conseils  de  préfecture  — 

Conseils  du  contentieux  des  colonies.  —  Ministres. 
Rapports  de  l'Etat  avec  les  Eglises. 

FORTUNE  PUBLIQUE.  —  ï.  domaine  public 
Domaine  public  de  l'Etat  :  Rivages  de  la  mer;  fleuves  et  rivières  navigables  et  flottables—  Chemin» 
routes  et  rups  h  la  cliarge  de  l'Etat.  —  Bâtiments  et  terrains  affectés  aux  services  publics.         ' 
Domaine  public  départemental  .'Routes.  —  Chemins  de  fer  départementaux. 
Do7naine  public  communal:  Chemins  vicinaux.  —  Chemins  ruraux.  —  Bâtiments  aifeclés. 
Domaine  public  colonial. 
Modes  d'acquérir.  —  Impôts. 
Impôts  indirects  :  De  l'Etat.  —  Des  communes.  —  Des  colonies.  —  Des  chambres  de  commerce. 
Expropriation  pour  cause  d'utilité  publique. 
Marchés  de  travaux  publics  :  Concessions-  —  Fournitures. 
IL  domaine  privé 
Domaine  privé  :  De  l'Etat  (immeubles,  forêts,  mines,  etc-t-  —  Du  département.  —   De  la  commune 

(biens  communaux).  —  Des  colonies.  —  Des  établissements  publics. 
ifodcs  d^acquérir  :  Biens  vacants.  —  Déshérence.  —  Dons  et  legs.  —  Contrats  :  ventes  ;  concessions  • 
baux  &  ferme.  —  Quasi-contrats  et  quasi-délits.  —  Quêtes;  collectes;  troncs.  ' 

DROIT   PÉNAL 
Z)es;jeme5:  Criminelles  (art.  12  h  39  du  Code  pénal);  correctionnplles  (40  à  43);  accessoires  (44(155) 

De  la  récidive  (56  û.  58}.  —  Des  personnes  punissables,  excusables  ou  responsables  (59  à.  74). 
Crunes  et  dclits  :  Contre  la  chose  publique  {16  à.  294)  ;  contre  les  particuliers  (293  à  463).  —  Contraven- 
tions de  police  et  peines  (464  a484j. 
Procédure  criminelle  ;  Code  d'instruction  criminelle. 


DROIT    NATIONAL    PRIVE 

DROIT   CIVIL 
De  la  publication  des  effets  et  de  l'application  des  lois  en  général  (art.  l*t  à  6  du  Code  civil). 
Du  DROIT  des  personnes  (7  à  ol5).  —  Jouissance  des  droits  civils.  —  Organisation  de  la  famille 


Mariage;  paternité;  adoption;  puissance  paternelle  ;  minorité;  tutelle;  majorité,  etc. 
Des  biens  {316  à  2281).  —  Distinction  des  biens  (immeubles,  meubles)  :  Usufruit;  usage;  habitation. 
Différentes  manières  dont  on  acquiert  la  propriété  :  Successions;  donations  et  testaments.  —  Con- 
trats :  de  mariage;  vente;  échange;  prêt,  etc. 


DROIT  COMMERCIAL 


Du  commerce  en  général  {art.  1"  à  18y  du  Code  de  commerce).  —  Du  commerce  maritime  (190  à  43Ç1  — 
Des  faillites  et  banqueroutes  ',437  ù  614.  —  Loi  du  28  mai  18:38}-  —  De  la  juridiction  commerciale 
(615  à  648). 

Procédure  :  Droit  civil  :  Code  de  proc.  civ.  —  Droit  commercial  :  Code  de  proc.  civ.  (art.  41*  h  442). 

Kapport  des  droits  publics  avec  les  droits  privés  :  Droits  politiques.  —  Libertés  de  conscience  ;  indi- 
viduelle; sociale  (assistance):  du  travail;  du  commerce  et  de  l'indusli-ie  ;  de  l'agriculture-  da  " 
culte;  de  l'enseignement;  de  la  presse  ;  de  réunion;  d'association.  ' 


DROIT    INTERNATIONAL    PUBLIC 


Etat  de  paix  :  Souveraineté  ;  indépendance  ;  égalité  des  Etats.  —  Classement  ;  reconnaissance  ;  extinc- 
tion ;  démembrement;  papauté- —  Devoirs  et  responsabilité.  —  Modifications  et  restrictions  aux 
droits  de  souveraineté  etdepropriété-  —  Rapports  mutuels  des  Etats.  —  Biens  :  Domaine  terrestre 
et  maritime.  —  Relations  pacifiques  des  Etats  :  Souverains;  ministre  des  affaires  étrangères; 
agents  diplomatiques  et  consulaires. —  Congrès;  conventions;  traités;  arbitrage;  concordats. 


£"((11  de  guerre  :  But;  causes;  déclaration.  —  Guerre  terrestre-  —  Droits  et  devoirs  des  belligérant» 
(convention  de  Genève,  du  22  août  1864).  —  Guerre  maritime  :  course;  prises. 

Etat  de  neutralité  :  Droits  et  devoirs  des  neutres.  —  Contrebande  de  guerre.  —  Droit  de  visite  — 
Blocus.  —  Traités  de  paix. 


DROIT    INTERNATIONAL    PRIVÉ 

Condition  des  étrangers  au  point  de  vue  de 


Législatï07i  comparée  :  Nationalité.  —  Naturalisation 

la  jouissance  des  droits  privés. 
Omit  civil  :  Statuts  personnel  et  réel.   —    Biens.    —    Actes  juridiques.  —  Droits  de  famille 


Absence.  —  Successions.  —  Contrats.  —  Privilèges  et  hvpothèques-  —  Procédure.  —  Jugements.  — 
Droit  commercial.  —  Droit  maritime.  —  Postes  et  télégraphes.  —  Chemins  de  fer.  —  Propriété 
littéraire,  artistique  et  économique.        "...  .-   .  •• 


-  Brevets.  —  Mesures  sanitaires. 


avec  la  loi  est  la  légalité;  l'accord  du  mobile,  la  moralité. 
Le  droit  est  l'ensemble  des  conditions  universellement  re- 
quises pour  que  le  libre  arbitre  de  chacun  se  concilie  avec 
celui  des  autres.  De  là  découle  le  droit  positif,  dans  ses  di- 
verses applications.  Lo  droit  naturel  existe  donc.  Avant 
Kaut,  avant  Montesquieu,  il  avait  été  aftirmé  par  Sophocle, 
Platon,  Aristote,  Cicérou. 

—  Classification  du  droit.  Le  droit  se  divise  d'abord  on 
droit  national  et  droit  international,  selon  qu'il  régit  les 
droits  et  les  rapports  des  particuliers  dans  un  même  Ktat, 
ou  qu'il  règle  lus  rapports  entre  Etats  à  l'occasion  d'in- 
térêts généraux  ou  privés.  Le  droit  national  se  subdivise, 
ainsi  d'ailleurs  que  le  droit  international,  en  droit  public 
et  droit  privé. 

Le  droit  public  national  comprend  lo  droit  constitution- 
nel, le  droit  administratif  et  le  droit  pénal.  Lo  droit  con- 
stitutionnel détermine  l'organisation  de  l'Etat,  les  attri- 
butions ot  les  rapports  des  pouvoirs  publics.  Le  droit 
administratif  règle  particulièrement  le  fonctionnement  du 

fiouvoir  exécutif,  à  tous  les  degrés;  son  but  est  l'étude  des 
ois  qui  ont  pour  obiot  la  mîso  à  exécution  des  principes 
posés  par  le  droit  public,  qui  organisent  les  services  publics 
et  règlent  leurs  rapports,  soit  entre  eux,  soit  avec  los  par- 
ticuliers. L'organisation  du  personnel  ailministratif,  la  pro- 
tection des  personnes  administratives,  l'administration  do 
la  fortune  publique  (domaine  public  et  privé  do  l'ICtat,  im- 
pôts, comptabilité  pultliquo),  les  mesures  de  police  et  do 
prévoyance,  los  déclarations  d'utilité  publique,  los  travaux 
publics,  la  voirie,  l'assi.siance  publiijuo,  los  différentes 
propriétés  privées  dont  la  réglementation  touche  à  l'iiité- 
rôt  public  (forets,  usines,  mines,  brevets  d'invention)  sont 
aussi  du  res.sort  du  droit  administratif. 

Le  droit  pénal  rentre  dans  le  droit  public,  parce  que  lo 
droit  de  punir  est  exercé  par  l'Etat,  au  nom  de  la  nation. 

Lo  droit  privé  national  comprend  lo  droit  civil  lo  droit 
commercial  et  la  procédure. 

Le  droit  civil  comprend  los  lois  qui  constituent  la  famille 
et  règlent  tout  co  qui  s'y  rattache  (mariage,  puissance  pa- 
tornollo,  adoption,  tutello,  etc.);  il  règle  Tes  moyens  d'ac- 
quérir ot  do  perdre  la  nationalité,  la  condition  civile  des 
étrangers  et  les  différentes  manières  d'acquérir  la  pro- 
priété. Les  éléments  du  droit  civil  oodiliés  dans  le  Code 
civil  ont  leurs  sources  dans  le  droit  romain,  dans  los  cou- 
tumes ot  les  ancionnos  ordonnances. 

Lo  droit  commercial  confine  au  droit  civil  sur  beaucoup 
do  points;  on  en  a  fait  une  branche  à  part, parce  qu'il  con- 
tient de  nombreuses  règles  qui  dérogent  au  droit  commun. 

La  procédure  n'est  pas,  on  réalité,  une  branche  distinct!- 
du  droit  privé;  on  no  l'on  a  séparée  quo  parco  qu'on  l'u 
codillée  à  part. 

A  ces  trois  branches  du  droit  privé  so  sont  ajoutés  plus 
récemment  lo  ciroit  industrirl  dt  le  droit  rural,  (\m  .so  rat- 
tachent à  la  fois  au  droit  civil  et  au  droit  ailministratif, 
ot  lo  droit  colonial,  qui  a  pris  naissance  par  la  nécessité 
do  donner  aux  colonies  uno  législation  sociale,  approju'iéo 
aux  besoins  des  populations  diverses  qui  les  haoïtont. 

Lo  droit  înternatiuiial,  divisé  on  public  ot  privé,  n'est 
pas,  comnio  lo  droit  national,  réglé  par  dos  lois  propre- 


ment dites;  les  conflits  entre  Etats  sont  réglés  par  les 
coutumes  et  les  traités.  Le  droit  international  public  n'a 
qu'une  sanction  imparfaite,  et  le  conflit  ne  prend  Un,  quel- 
quefois que  par  la  guerre.  Le  droit  international  privé  a. 
au  contraire,  uno  véritable  sanction,  car  il  appartient  aux 
tribunaux  de  chaque  Etat  d'en  appliquer  et  don  faire  res- 
pecter les  règles. 

Le  tableau  ci-dessus  fera  connaître  les  grandes  divisions 
du  droit. 

—  BiBLiOGR.  :  Etude  du  droit  :  Fr.  Gony,  Méthode 
d'interprétation  et  sources  du  droit  privé  positif  (1859). 
—  Histoire  dd  droit.  Droit  constitctionnel  :  Summer 
Maine,  IWncien  Droit  considéré  dans  ses  rapports  avec 
iUistoire  de  la  société  primitive  et  avec  les  idées  modernes, 
traduction  do  Courcelle-Seneuil  (1873);  Ortolan,  Cours 
public  d'histoire  du  droit  politique  et  constitutionnel  (1832); 
Esmein,  Cours  élémentaire  d'histoire  du  droit  français 
(1892);  Boutmy,  Eludes  de  droit  constitutionnel  {3*  édit. 
1899);  du  môme,  le  Développement  de  la  coJistitution  et  de 
lu  science  politique  en  Angleterre  (2»  édit.  1898);  J.  Bris- 
saud,  Manuel  d'histoire  du  droit  français  (Paris,  1900)  ; 
Esmein,  Eléments  de  droit  constitutionnel  {1896);  Labou- 
laye  ot  Darcsto,  le  Grand  Coutumier  de  France  (1868); 
Malécot  ot  Blin,  Précis  de  droit  féodal  et  coutumier  {\9,l(i): 
Esmein ,  Histoire  de  la  procédure  criminelle  en  France 
^1881).  —  Droit  ecclésiastique  :  Dubief  et  Gottofroy, 
fraité  de  l'administration  et  de  la  législation  des  cultes 
(1888-1892).  —  Droit  FRANÇAIS  :  Glasson ,  Eléments  du 
droit  français  {ISZ'3].  —  Droit  industriel  :  Rendu  et  De- 
lorme.  Traité  pratique  de  droit  industriel  (1855). —  Droit 
INTKRNATIONAL  :  Mablv,  le  droit  public  de  l'Europe  (1748)  ; 
Wheaton,  Eléments  du  droit  international  (1866,  8*  éd.); 
lïluntschli,  le  Droit  international  codifié  (1868);  Hofftor,  le 
Droit  international  de  l'Europe  (1881);  Calvo,  le  Droit 
international  théorique  et  pratique  (1887);  Honault,  Intro- 
duction à  l'étude  du  droit  international  (1879);  K.  do  Mar- 
teus,  Traité  de  droit  international  (1883-1887);  Pradior- 
Fodérô,  Traité  de  droit  international  public  européen  et 
américain  (1885-1887)  ;  Laine,  Introduction  au  droit  inter- 
national privé  (l$iS-\S9l);  A.  W'eiss,  Traité  de  droit  inter- 
national privé  (1889);  Boniils  ot  Fauchclie,  Manuelde  droit 
international  public  (1898)  ;  Hoitzondorff,  Eléments  de  droit 
international  public  (1890).  —  Droit  maritime:  S.  Woiss. 
Code  de  droit  maritime  international  (1857).  —  Droit  mili- 
taire :  Dislère,  Ducos  et  Bouillon,  Législation  de  l'armer 
française  et  jurisprudence  militaire  (1881)  ;  Boaugé,  àManucl 
de  léi/islation  et  d'administration  militaire  (1895).  —  Droit 
municipal  :  Morgand,  la  Loi  municipale  (1887).  —  Droit 
musulman:  O.  ïloudas  et  F.  Martel,  Traité  de  droit  mu- 
sulman (1882-1892).  —  Droit  naturkl  :  Puffondorf,  Du 
droit  naturel  et  des  gens  (1672);  Burlamanui,  Principes  du 
droit  de  la  nature  et  des  gens  (1820-1821)  ;  Uotho,  Traité  de 
droit  Ha/urfi(I88M895).  —  Droit  pénal  :  Garraud,  Traité 
théorique  et  pratique  du  droit  pénal  français  (1898).  — 
Droit  puulic  bt  administratif  :  Batbio,  Précis  du  cours 
de  droit  public  et  ad/ninistratif  {ISlù);  Maurice  Block , 
Dictionnaire  de  l'administration  française  (1898)  ;  Ducrocn. 
Cours  de  droit  administratif  {\i91  ) ;  Hauriou, /*rt!ct«  ac 


droit  administratif  (1&91).  —  Droit  romain  :  Ortolan,  Lé- 
gislation romaine.  Explication  hisloi'ique  des  Institutes  ds 
Justinien  (1883);  Démangeât,  Cours  élémentaire  de  droU 
ro7nain  (^1875)  ;  Accarias,  Précis  de  droit  romain  (1886- 
1891);  Girard,  Manuel  élémentaire  de  droit  romain  (1897). 
—  Philosophie  du  droit  :  Rosmini,  Philosophie  du  droit 
(18-12-1844)  ;  A.  Bolstel,  Cours  de  philosophie  du  rfroi7  (1899); 
Burlamaqui,  Principes  du  droit  naturel  (1747);  Jouffroy, 
Cours  de  droit  naturel  (IS33-1S42)  ;  Bolimo,  Philosophie  dv. 
droit  ou  Cours  d'inti-oduction  à  la  science  du  droit  (1881); 
Courcelle-Seneuil,  Préparation  à  l'étude  du  droit.  Etude  des 
principes  (1887);  Lermmier,  Influence  de  la  philosophie  du 
xviii*  siècle  sur  la  législation  et  la  sociahilité  (l83^;  Pht- 
tosop/iie  du  droit  (1853).  —  Droit  pahlemkntaire  :  Eugène 
Pierre,  l'raité  de  droit  politique,  électoral  et  parlemen- 
taire (1S93). 

DROIT  [droi',  DROITE  [du  lat.  dij'ectus.  môme  sons]  adj. 
Qui  va  sans  déviation,  sans  écart  d'un  point  à  un  autre: 
Chemin  tout  droit.  Sabre  à  lame  droite,  ii  Qui  n'inclino 
d'aucun  côté,  qui  est  vertical,  perpendiculairement  à  l'ho- 
rizon :  Se  tenir  droit.  Avoir  la  taille  droite.  Mur  qui  n*e*i 
pas  DROIT.  Il  Qui  est  debout,  qui  n'est  pas  couche  :  Cette 
figure  serait  mieux  droite  que  couchée, 

—  So  dit  do  co  qui  est  [ilacé,  chez  l'homme  ot  chez  les 
animaux,  du  côté  opposé  à  celui  du  cteur  :  La  ynain  droite. 
L'œil  droit.  La  patte  droi  ik  d'une  poule.  I)  Se  dit  des  ohjots 
situés  du  même  côté  quo  los  précédents  :  L'aile  droits 
d'une  armée. 

—  Fig.  Juste,  équitable,  sincère  :  Un  /lomme  droit.  Avoir 
le  comr  droit,  l'âme  droite,  ii  Sain,  judicieux,  sensé  : 
La  droite  raison.  Avoir  l'esprit  droit,  le  sens  droit, 

—  Anat.  Muscle  droit  ou  substantiv.  Droit,  Nom  do 
plusieurs  muscles  du  corps  humain,  it  Petit  muscle  droit 
antérieur  de  la  tète,  Muscio  appelé  aussi  petit  trachélo- 
sous-occipital,  ot  ({ui  recouvre  l'articulation  atloïdionno. 
Il  Grand  muscle  droit  antérieur  de  la  tète  ou  Grand  trachélo- 
sous-oecipital,  Muscio  allongé,  aplati,  plus  large  et  plus 
éj)ais  dans  sa  partie  supérieure  quo  dans  sa  partie  infé- 
rieure, le  plus  volumineux  des  muscles  do  la  région  pré- 
V(>rtébrale.  li  Petit  mu.-trle  droit  postérieur  de  ta  tête  ou 
Allnïdo-occipital,  .Muscle  de  forme  cylindricjuo  situé  à  la 
partie  postérieure  et  supérieure  du  cou,  en  dedans  du 
muscle  grand  droit  postérieur  de  la  t^te.  ii  Grand  muscle 
droit  postérieur  de  la  tète  ou  Ajoido-occipital,  Muscio  do 
forme  cylindritiue.  situé  à  la  partie  Dostérîeuro  et  supé- 
rieure du  cou,  derrière  rarticulation  ue  la  tète  avec  la  co 
lonne  vertébrale,  ii  Muscle  droit  latéral  de  la  tète  OM  A tloido- 
sous'occipital.  Premier  dos  muscles  Intertransversairesdu 
cou.  Il  Mu.scle  droit  supérieur  de  l'ail,  Muscio  situé  au- 
dessous  du  muscle  reloveur  do  la  paupière  supérieure,  ot 
de  mémo  forme  (luo  lui,  mais  un  pou  moins  long,  il  Muscle 
droit  inférieur  ne  l'a'il,  Muscio  do  nn^mo  forme  quo  lo 
muscle  droit  suiiérieur  do  l'œil,  situé  ù  la  partie  inférieure 
do  l'orbite,  ii  Muscle  droit  interne  de  l'o'il,  Muscio  situé  A 
la  partie  interne  do  l'orbito,  do  mémo  forme  quo  le  musolo 
droit   supérieur  et  lo   muscio  droit    inférieur   do    l'aMl. 

il  Muscle  droit  externe  de  l'œil,  Muscio  situé  sur  lo  câii 


DROITEMENT   —  DROLLING 

externe  de  l'orbite,  de  même  forme  que  le  muscle  droit 
supérieur,  le  muscle  droit  inférieur  et  le  muscle  droit 
iDierne  de  l'œil,  il  Muscle  droit  abdominal  ou  Stemo-pubien. 
iloscle  double  de  la  région  abdominale,  il  Muscle  droit 
antérieur  de  la  cuisse  ou.  Ilio-rotulien,  Muscle  allongé,  aplati 
à  ses  extrémités,  légèrement  cylindrique,  plus  large  à  sa 
partie  movenne,  situé  verticalement  dans  la  région  anté- 
rieure de  "la  cuisse,  il  iMuscie  droit  interne  de  la  cuisse  ou 
Sous-pubio-prétibial,  Muscle  allongé,  aplati,  mince,  situé 
à  la  partie  interne  de  la  cuisse. 

—  Astron.  Spfwre  droite,  Celle  où  l'équateur  et  ses  pa- 
rallèles coupent  l'horizon  à  angles  droits,  il  Ascension 
droite.  V.  ascension. 

—  Bot.  Se  dit  des  organes  dont  l'axe  est  rectihgno; 
des  ovules,  par  opposition  à  amitrope;  de  l'embryon,  par 
opposition  à  renversé;  etc.  Syn.  ORTUOTROPii. 

—  Escr.  Coup  droit.  Coup  sans  dégagement. 

—  Géogr.  Se  dit  de  la  rive  d'un  cours  d'eau  située  à  la 
droite  dune  personne  qui  suit  le  courant  :  La  rive  droite 
de  la  Seine.  . 

—  Géol.  Se  dit  d'une  portion  de  couche,  dont  1  inclinai- 
son dépasse  vingt  degrés. 

—  Géom.  Angle  droit.  V.  angle,  il  Prisme  droit.  Prisme 
dont  les  arêtes  sont  perpendiculaires  aux   deux  bases. 

i:  Cylindre,  Cône  droit.  Cylindre.  Cône  dont  l'axe  est  per- 
pendiculaire à  la  base.  V.  prisme,  cylinure,  etc. 

—  Manèg.  Etre  droit  sur  ses  jambes.  Se  dit  d'un  cheval, 
quand  le  devant  du  boulet  tombe  d'aplomb  sur  la  cou- 
ronne, d'où  il  résulte  que  le  canon  et  le  paturon  sont  sur 
une  même  ligne. 

—  Mar.  A  droite!  Commandement  pour  mettre  la  barre 
du  côté  droit  ou  tribord,  il  La  barre 
est  droite.  Le  gouvernail  est  â  zéro. 

R  Vergues  droites.  Vergues  perpen- 
diculaires aux  mâts  et  dressées  en 
bras  et  balancines.  A  droite!  (Miiit.) 

—  Milit.  A  droite!  Dans  la  cava- 
lerie, Sonnerie  de  trompette  pour  indiquer  que  les  cava- 
liers doivent  tourner  à  droite. 

—  Monn.  Monnaie  droite  de  poids.  Monnaie  qui  a  le  litre 
prescrit  par  la  loi.  il  Titre  droit,  Titre  légal. 

—  Loc.  div.  En  ligne  droite,  En  droite  ligne,  Directe- 
ment, sans  dévier  dans  aucun  sens  :  Chemin  tracé  un 
LIGNE  DROITE.  11  Au  fig.  Suivre  la  ligne  droite.  Se  conduire 
très  loyalement,  n'avoir  recours  à  aucun  expédient  dou- 
teux. Il  Droite  voie.  Voie  droite.  Droit  chemin.  Voie  de  l'hon- 
Deur  ou  de  la  vertu,  ii  Fam.  Etre  le  bras  droit  de  quelqu'un. 
Etre  son  principal  agent,  son  homme  de  confiance,  d'ac- 
tion. 11  Etre,  Se  tenir  droit  comme  un  jonc,  comme  un  peu- 
plier, comme  un  cierge,  comme  un  piquet,  comme  un  pieu, 
comme  ur.e  statue,  coynrne  un  I,  Avoir  la  taille  très  droite  ; 
se  tenir  droit  et  raide.  ii  Ironiq.  Droit  comme  la  jambe  d'un 
chien.  Droit  comme  mon  bras  quand  je  me  viouche.  Se  disent 
d'une  chose  tortueuse,  mal  dressée,  mal  conformée.  !i  Ne 
pas  savoir  distinguer  sa  main  droite  de  sa  main  gauche,  Ne 
savoir  rien  faire. 

—  Adverbial.  En  droite  ligne,  directement,  par  le  chemin 
le  plus  court  :  Aller  droit  devant  soi.  Aller  droit  au  but. 
Tirer,  Viser  droit.  (Toutes  ces  expressions  et  autres  ana- 
logues peuvent  se  prendre  au  tîg.)  ii  Sainement,  avec  rai- 
son :  Juger  droit,  ii  Honnêtement  :  Ceuœ  qui  vont  droit  ne 
sont  jamais  confus.  (Fén.) 

—  Fam.  Marcher  droit.  Se  bien  comporter. 

—  Manèg.  Guider  un  cheval  droit,  Le  faire  partir  et  re- 
culer droit,  Le  faire  aller  sur  une  ligne  droite,  sans  se 
traverser  ni  se  jeter  de  côté. 

—  Gramra.  Joint  à  un  verbe,  le  mot  droit  est  adverbe 
quand  il  modifie  l'action  de  ce  verbe;  mais  il  n'est  pas 
toujours  facile  de  distinguer  s'il  se  rapporte  au  verbe 
ou  au  sijet  de  ce  verbe,  et  il  arrive  souvent  qu'il  peut 
s'écrire  de  deux  manières  différentes,  mais  avec  une 
nuance  dans  la  signification.  En  parlant  à  des  filles,  on 
peut  dire  Marchez  droit  et  Marchez  droites;  la  première 
de  ces  phrases  exprime  une  manière  de  marcher  qui  se 
fait  en  ligne  droite  et  sans  zigzags;  l'autre  signifie  que 
ces  jeunes  personnes  doivent  être  droites  et  non  courbées, 
inclinées,  pendant  qu'elles  marchent. 

—  Loc.  adv.  A  droite.  Du  côté  droit,  à  main  droite  : 
Prendre  k  droitk.  il  Substantiv.  n.  m.  Mouvement  sur  la 
droite,  dans  le  langage  militaire  :  Faire  un  k  droite,  il  De 
droit  fil.  V.  FIL. 

—  A  droite  et  à  gauche.  De  droite  et  de  gauche.  De  tous 
côtés,  de  côté  et  d'autre,  ii  Prendre  à  droite  et  à  gauche, 
Recevoir  de  toutes  mains;  prendre,  tirer  de  l'argent  de 
lun  et  de  l'autre. 

—  n.  m.  La  ligne  droite  :  Tenir  le  droit,  ii  Mettre  une 
chose  au  droit  (Tune  autre,  La  placer  de  niveau  avec  elle 
ou  dans  sa  direction,  ii  Fig.  (T.jurid.)  En  droit  soi.  Chacun 
en  ce  qui  le  concerne  directement. 

—  Numism.  Coté  d'une  médaille,  d'une  monnaie,  oui  est 
opposé  au  revers  :  Le  droit  est  consacré  à  recevoir  la  tète 
au  souverain  ou  l'emblème  principal  gui  caractérise  la  mé- 
daille ou  monnaie.  Syn.  de  avers,  de  face  et  de  têts. 

—  Véner.  Prendre,  Chasser,  Avoir  ou  Tenir  le  droit.  Se 
âîsoot  du  chien  qui  prend  ou  suit  bien  la  voie. 

—  n.  m.  pi.  Jeux.  Droits  de  la  paume.  Le  côté  de  la  ra- 
quette qui  est  opposé  au  revers  et  où  les  cordes  sont  unies. 

—  D.  r.  Côté  droit,  partie  droite,  ailo  droite  :  Prendre  -sur 
la  droite.  La  droite  d'une  ai^mée.  w  Donner  la  droite  à 
quelqu'un.  Le  mettre  à  sa  droite  pour  lui  faire  honneur. 

—  Main  droite  :  Militaire  qui  porte  la  duoitk  à  la  hauteur 
de  la  visière.  \\  En  style  élevé,  La  main  de  Dieu  :  Seigneur, 
votre  DROITK  est  terrible!  (V.  Hugo.) 

—  Géom.  Ligne  droite  :  Deux  droitks  parallèles. 

—  Politiq.  La  droite.  Partie  d'une  assemblée  délibérante 
qui  siège  à  la  droite  du  président  :  Un  membre  de  la 
DROITK.  Il  Plus  spécialem.  Les  membres  appartenant  au 

farii  dynastique  ou  conservateur,  ii  Centre  droit,  Nom  que 
on  donnait,  en  France,  sous  la  Restauration,  au  parti  de 
la  Chambre  des  députés  i  la  fois  ministériel  et  royaliste. 
I  Extrême  droite.  Partie  de  la  droite  la  plus  exagér'ée  dans 
le»  opinions  réactionnaires. 

—  Syn.  Droit,  loyal,  vrai.  L'homme  rfroi7  a  des  intentions 

tarest  agit  sans  détours,  ne  cherche  jamais  à  tromper, 
l'hommo  loyal  a  uno  droiture  relevée  par  des  sentiments 
d'honneur,  par  la  noblesse  du  caractère.  L'hommo  vrai 
aime  la  vente  par  principe;  il  est  probe  parce  que  l'in- 
juJïtice  s'appuie  toujours  sur  une  erreur  morale. 

—  Anton.  Gauche,  aénestre,  arqué,  cambré,  coudé, 
coorbe,  courbé,  croche,  crochu,  déieté,  déversé,  faussé, 
IJéchl,  Inlléchl,  recourbé,  retroussé,  sinué,  sinueux,  tortu, 
tortueux,  voût^. 


—  PROV.  :  Quand  on  fait  l'aumône,  il  ne  faut  pas  que  la 
main  gauche  sache  ce  que  tait  la  droite,  ou  bien,  Que 
votre  gauche  ne  sache  pas  ce  que  fait  votre  droite.  Paroles 
de  l'Evangile  (Matih.  VI,  3).  Elles  signifient  que,  dans 
les  bonnes  œuvres  que  l'on  fait,  il  faut  éviter  l'ostentation. 

Il  Chacun  à  sa  place  et  le  bâtiment  (le  navire)  est  droit, 
N'empiétons  pas  mutuellement  sur  nos  attributions,  et  tout 
ira  bien. 

—  Encycl.  Anat.  J/usc/esrf7*o;7s.  Les  muscles  dits  "  droits  " 
sont  au  nombre  de  douze  paires.  Cinq  sont  situés  dans  la 
région  du  cou  :  grand  droit  antérieur  de  la  tête  ou  grand 
trachélo-sous-occipital,  situé  en  avant  des  vertèbres  cer- 
vicales et  fléchisseur  de  la  tête;  petit  droit  antéineur  de 
la  tète,  droit  latéral  de  la  tète  ou  atloido-sous-occipital 
(ces  deux  derniers  fléchissant  la  tête  latéralement)  ;  grand 
droit  postérieur  de  la  tête  ou  axoido-occipital ;  petit  droit 
postérieur  de  la  tète  ou  atloido-occipital  (ces  deux  der- 
niers en  arrière  des  vertèbres  et  extenseurs  de  la  tête). 

Quatre  sont  situés  dans  l'orbite  de  l'œil  dont  ils  font 
mouvoir  le  globe  :  droit  supérieur  de  l'œil,  élévateur  de 
l'œil;  droit  inférieur  de  l'œil,  antagoniste  du  précédent; 
droit  interne  de  l'œil,  abducteur  du  globe,  tous  trois  in- 
nervés par  le  nerf  moteur  oculaire  commun;  droit  ex- 
terne de  l'œil,  adducteur  du  globe,  innervé  par  le  nerf  mo- 
teur oculaire  externe. 

Un  est  situé  à  la  région  abdominale  :  grand  droit  de 
l'abdomen,  grand  muscle  aplati,  s'étendant  du  pubis  à 
l'appendice  xyphoïde  du  sternum  et  aux  cartilages  des 
cinquième,  sixième  et  septième  côtes.  (Il  est  flécliisseur 
du  thorax;  il  concourt  à  l'expiration  et  joue  un  rôle  im- 
jiortant  dans  la  miction,  la  défécation,  l'accouchement, 
par  la  compression  qu'il  exerce  sur  les  organes  abdomi- 
naux en  se  contractant  lorsque  ses  antagonistes  main- 
tiennent le  thorax  dans  la  rectitude.) 

Enfin,  deux  sont  situés  à  la  cuisse  :  droit  antérieur  de 
la  cuisse  ou  ilio-rotulien,  qui  fait  partie  du  triceps  fémo- 
ral et  est  extenseur  de  la  jambe;  droit  interne  de  la  cuisse 
ou  sous-pnbio  prétibial,  formant  à  son  insertion  tibiale  une 
des  branches  de  la  patte  d'oie,  fléchisseur  de  la  jambe  et 
adducteur  de  la  cuisse. 

—  Physiol.  Main  droite.  V.  main. 

—  Géôm.  La  ligne  droite  ne  se  définit  pas  :  l'idée  que 
nous  en  avons  est  trop  simple  pour  que  nous  puissions  la 
ramener  à  une  forme  plus  simple  encore;  l'imago  nous 
en  est  donnée  par  un  fil  parfaitement  tendu  entre  deux 
de  ses  points  ;  les  propriétés  élémentaires  qui  distinguent 
la  droite  constituent  des  notions   indémontrables,  ainsi  : 

Lu  droite  est  déterminée  par  deux  de  ses  points,  ou  en- 
core :  Deux  droites  qui  ont  deux  poÏJits  com77iuns  coincidenf 
dans  toute  leur  étendue. 

Le  segment  de  la  droite  gui  joint  deux  points  est  le  plus 
court  chemin  de  l'un  à  l'autre. 

—  Géom.  anal.  L'équation  de  la  ligne  droite  en  coordon- 
nées rectilignes  est  du  premier  degré,  et  réciproquement, 
toute  équation  du  premier  degré  représente  une  ligne  droite. 
Si  nous  définissons  la  droite  par  deux  de  ses  points  M' M"  de 
coordonnés  x'y'  et  x"y",  on  montre  que  son  équation  est  : 

.y  —  y'  _  y'  ~  y'  ' 

X  —  x'      x'  —  x"' 
Dans  cette  équation,  mise  sous  la  forme 
]/  =  ax  -\-  b, 
n  est  un  rapport  et  b  une   longueur.  Le  rapport   a  prend 
h?  nom  de  coefficient  angulaire,  parce  que  c'est  de  lui  que 
dépend  l'angle  a  qiie  la  droite  fait 
avec  l'axe  des  x.  En  efl'et  : 
_  ?/'  — .v"  _  ^l'Q  _       sin  a 
~  x'  —  x"  ~  M''Q  ~  sin  (9  —  a)' 
Et,  par  suite  : 

a  sin  9 

tang  a.  = ■ . 

1  -f  a  cos  6  Droite. 

La  longueur  b  est  la  distance  OA 
de  l'origine  au  point  de  rencontre  do  la  droite  avec  l'axe 
dcsj/;oll6  prend  le  nom  d'oj*rfo/î?iée(Wor((/'/(e  do  la  droite. 
L'équation  de  la  droite  en  coordonnées  polaires  est 

=  P 

sin  {(II  — a)' 
p  désignant  la  distance  PQ  du  pôle  à  cette  droite  et  o 
l'angle  qu'elle  fait  avec  l'axe  polaire. 

La  ligne  droite  dans  l'espace  est  représentée  par  le 
système  des  équations  de  deux 
plans  qui  la  contiennent.  Si  ces 
plans  sont  pris  parallèles,  l'un  à 
l'axe  des  y,  l'autre  à  l'a-xe  des  x, 
leurs  équations  ont  les  formes 
X  =  az  -\-  p 

y=bz+q.  jj^^j^^ 

Ces  équations  ne  sont  autres  que 

celles  des  projections  de  la  droite  sur  les  plans  des  xz 
et  de  yz. 

En  supposant  les  axes  rectangulaires,  les  angles  que 
fait  avec  eux  la  droite  représentée  par  les  équations  pré- 
cédentes ont  pour  cosinus  : 


Va'  -\-  b*  -\-  1 
cos  f  : 


\/a'  -f  ô'  -h  1 


Va'  +  6'  -f  1 

Distance  d'un  point  à  une  droite.  Distance  de  deux  droites. 
V.  distance. 

Droite  de  Simpson.  Lorsqu'une  circonférence  est  cir- 
conscrite à  un  triangle  quelconque,  si  d'un  point  de  la 
circonférence  on  abaisse  des  perpendiculaires  sur  les 
côtés  du  triangle,  les  trois  pieds  de  ces  perpendiculaires 
sont  trois  points  en  ligne  droite.  Cotte  droite  est  la  droite 
de  Simpson;  quand  le  point  varie  sur  la  circonférence,  la 
droite  do  Simpson  enveloppe  uno  hypocycloïde  à  trois 
rebrousscmenls. 

DROITEMENT  adv.  Equitablemont,  avec  droiture.  Il  Ju- 
dicieusement ;  Penser  droitement. 

DROITEUR  n.  f.  Etat  de  ce  qui  se  tient  droit.  (Vieux.) 

—  Minns.  Syn.  do  dressant.  V.  ce  mot.  il  On  écrit  à  tort 

DROITKURE. 

DROITIER  (tir-é),  ÈRE  adj.  Qui  se  sert  surtout  do  la  main 
droite,  par  opposition  à  gaucher  :  L'homme  est-îl  droitier 
par  nature  ou  par  éducation  ?  n  Substantiv.  :  Un  droitier. 
f/ne  DRoiTiÈRE.  (S'emploie  surtout  en  escrime.) 

—  Anton.  Gaucher. 


850 

DROITIER  (ti-é)  n.  m.  Membre  d'une  assemblée  politique 
qui  siège  sur  les  bancs  placés  à  la  droite  du  président 
de  l'assemblée.  (En  France,  dans  la  Chambre  des  députés 
et  le  Sénat,  celte  place  est  occupée  par  les  royalistes  et 
les  conservateurs.) 

DROITURE  (du  lat.  directura,  même  sens}  n.  f.  Equité, 
justice,  rectitude  :  Agir  «cec  droiture.  La  droitdre  est 
une  rectitude  d'esprit  et  de  cœur  qui  fait  qu'on  cherche  en 
tout  le  vrai.  (Pastoret.) 

—  Féod.  Redevance  à  payer  par  le  tenancier  à  son  sei- 
gneur, laquelle  consistait  en  objets  spécialement  déter- 
minés, et  comprenait,  suivant  les  localités,  une  certaine 
quantité  d'animaux,  de  grains  ou  de  deniers. 

—  Grav.  Taille  allongée  et  sans  souplesse. 

—  Hist.  Ordre  de  la  Droiture  allemande,  Ordre  de  che- 
valerie créé,  en  1690,  par  Frédéric  I",  duc  de  Saxe-Gotha- 
Altenbourg,  pour  récompenser  tous  les  genres  de  mérite, 
et  qui  disparut  peu  d'années  après  la  mort  du  fondateur. 

—  Loc.  adv.  :  En  droiture,  Directement,  sans  intermé- 
diaire, par  la  voie  la  plus  prompte.  (Vieux.) 

—  Syn.  Droiture,  rectitude.  Ces  deux  mots  se  distin- 
guent l'un  de  l'autre,  d'abord  en  ce  que  le  dernier  peut 
seul,  aujourd'hui,  exprimer  l'état  physique  opposé  à  celui 
de  courbure  :  La  plupart  des  modernes  croient  que  la  trans- 
parence est  l'effet  de  la  ri-;ctitude  des  pores.  (Montcsq.)  Au 
figuré,  rectitude  se  dit  seul  encore  de  l'e.sprit.  du  juge- 
ment, de  l'intelligence  :  C'est  surtout  à  la  solidité  du  juge- 
ment et  à  sa  RECTITUDE  qu'il  faut  nous  attacher.  (Marm.) 
Enfin,  quand  on  parle  du  cœur,  de  l'homme  moral,  c'est 
presque  toujours  droiture  qu'on  emploie  ;  cependant,  on  se 
sert  aussi  quelquefois  du  mot  rectitude,  et  alors,  on  ajoute 
à  l'idée  quelque  chose  d'absolu,  d'inflexible. 

—  Droiture,  équité,  justice.  La  droiture  et  Véguité  dif- 
fèrent de  la,  justice  en  ce  qu'elles  ont  un  caractère  moins 
social,  plus  individuel  :  elles  ont  leur  source  dans  le  sens 
moral  de  chaque  homme  ;  mais  l'équité  est  plus  douce,  et 
la  droiture  a  quelque  chose  de  plus  inflexible.  L'homme 
éùuitable  suit  naturellement  la  direction  de  sa  conscience  ; 
rhomme  droit  est  ferme  dans  cette  direction,  rien  ne 
peut  l'en  faire  dévier.  La  justice  a  pour  base  l'étjuité, 
mais  son  but  est  toujours  l'intérêt  général,  et  elle  doit  elle- 
même  servir  de  base  à  la  loi. 

—  Anton.  Déloyauté,  mauvaise  foi,  improbité,  justice, 
malhonnêteté  et  déshonnêteté,  rouerie,  ruse,  artifice. 

DROITURIER  (ri-e)  adj.  Droit.  11  Qui  a  de  la  droiture. 
(Ces  deux  sens  sont  vieux.) 

—  Féod.  Seigneur  qui  avait  des  vassaux  relevant  de  lui 
et  payant  les  droits  pour  leurs  fiefs. 

DroitURIER,  comm.  de  l'Allier,  arr.  et  à  8  kilom.  de 
Lapalisse,  près  d'un  sous-affluent  de  la  Besbre  ;  1.022  hab. 
Carrière  de  granit,  moulins. 

DrOITWICH,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Worcester), 
sur  le  Salwarpe  ;  3-600  hab.  Salines.  Ancienne  localité  ro- 
maine de  Salinœ.  (Le  ti  Domesday  book»  la  mentionne  pour 
ses  sources  salines.) 

DroizY  (lat.  7'?'«cciacwm),  comm.  de  l'Aisne,  arrond.  et 
à  15  Uilom.de  Soissons,  sur  un  affluent  de  la  Crise  ;  U4  hab. 
Ruines  d'un  château  fort.  En  593,  victoire  de  Frédêgonde 
sur  Cliildebert  II  d'Austrasie. 

DROLATIQUE  {tïk'  —  rad.  rfrd/e)  adj.  Plaisant,  original  : 
Une  scène  drolatique. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  drolatique  :  Reculer  les  limites  du 
dkolatiqui:.  (Balz.) 

DROLATIQUEMENT  {ke-man)  adv.  D'une  façon  drola- 
tique. 

DRÔLE,  DRÔLESSE  (fèss)  [peut-être  de  l'allcm.  drollig, 
plaisant]  n.  Personne  rouée,  et  particuliêrcm.  Enfant  rusé, 
fripon,  capable  de  certains  tours  plus  ou  moins  mé- 
chants :  Un  petit  drôle.  Une  petite  drôlesse.  Il  Polisson, 
mauvais  sujet,  homme  méprisable,  ii  Peut  se  dire  d'un 
animal  :  Le  renard  est  un  drôle  pleiti  de  ruse.  (J.  Janin.) 
Il  Faire  de  son  drôle.  Faire  le  coquin  avec  les  femmes. 
(Vieux.) 

—  Nom  que  l'on  donne  aux  petits  garçons  et  aux  petites 
filles,  dans  certains  départements  de  Test  et  du  midi  de  la 
France. 

—  adj.  Original,  bizarre,  plai-sant  :  Avoir  mie  tournure 
DKÔLE.  ifjie  drôle rfe  tournure,  il  Amusant, gai, spirituel;  Ce 
Deanmarchais  ne  peut  être  un  empoisonneur;  il  est  trop 
DRÔLE.  (Volt.)  Il  Singulier,  étonnant,  bizarre  :  Une  drôle 
d'idée.  Il  Fam.  Ça  n'est  pas  drôle.  C'est  fâcheux.  regrott;ilde. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  drôle  ;  côté  drôle,  ce  mi'ii  y  a  de  drôle, 
de  plaisant  :  Aijner  le  drôle,  l'imprévu.  (Balz.) 

—  Drôle  de  corps,  Drôle  de  pistolet.  Drôle  de  paroissien, 
et  pop.  Drôle  de  coco,  Personne  singulière,  bizarre. 

—  n.  f.  Femme  perdue  de  mœurs. 

DRÔLÉE  (corrupt.  de  drôlerie,  chose  de  peu  de  valeur, 
bagatelle)  n.  f.  Nom  donné,  en  Daupliiué,  aux  prestations 
en  nature  stipulées  au  profit  du  bailleur  dans  les  baux  ù 
ferme,  aux  pots-de-vin. 

DRÔLEMENT  adv.  D'une  manière  drôle. 

DRÔLERIE  (rî)  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est  drôle  :  Une 
sci'ne  d'une  drôlerie  incroyable.  \\  Action  ou  parole  drôle  ; 
trait  de  gaillardise,  de  bouft'onnerie  :  Dire  des  drôleries. 
Il  Acte  de  malice,  tour  malin  ;  Une  drôlerie  échappée  des 
mains  d'un  oisif,  [h.  Gozlan.) 

DRÔLET,  ETTE  {le,  lèt')  adj.  Assez  drôle,  amusant, 
espiègle,  il  Sulistantiv.  Petit  drôle,  petite  drôlesse,  jeuno 
garçon,  jeune  tille  espiègle. 

DRÔLICHON,  ONNE  adj.  Tout  drôle,  plaisant,  singulier  : 
/'ù/»rc DROLunoNNE.  Il  Substantiv.  Jeune  drôle, petit  drôle. 

DROLLE  ou  DRORLE  n.  m.  Pièce  du  costume  des 
femmes  au  xvii"  siècle,  qui  était  un  collet  avec  une  cra- 
vate pareille  â  celle  des  nommes,  et  dont  la  mode  semble 
avoir  été  donnée  à  Paris,  par  la  reine  Christine  de  Suède, 
en  IG57. 

Drolling  (Martin),  peintre  français,  né  à  Oherhergheim 
(Haut -Rhin)  en  1752,  mort  à  Paris  en  1817.  Il  suivit  les  cours 
de  l'Kcolc  des  beaux-arts  à  Paris,  mais  il  se  forma  sur- 
tout en  étudiant  les  vieux  maîtres  hollandais.  11  a  peint, 
un  peu  dans  le  goût  do  Greuze,  des  scènes  de  famille, 
des  n  conversations  »,  etc.  Le  Louvre  a  de  lui  .son  chef- 
d'd'uvro:  Intérieur  d'une  cuisine.  Notons  encore,  parmi  les 
bonnes  toiles  de  cet  excellent  artiste,  la  Maiswi  a  vendre 
(1800):  le  Musicien  ambulant  (1802);  la  Cuisinière  au  chau- 
dron (1808);  la  Marchande  d'oranges,  le  Mea  culpa  et  le 
Verglas  (1817). 


851 

Drolling  (Michol-Martin),  pointro  d'histoire  et  de 
portraits,  lils  ilu  précédent,  m^i  ot  mort  à  Paris  (1780-1851). 
Elève  do  son  pOro  et  do  David,  il  obtint  le  grand  prix  do 
Romo.  La  Mort  d'Abcl,  sou  proiniei*  envoi,  et  Oi'pfu-e  per- 
dant Eurydice,  qui  valut  à  lautour  uno  médaille  d'or  au 
Salon  de  18U',  assurèrent  sa  carrière  et  lui  valurent  les 

Elus  belles  coinniandos  ;  le  /ion  Sainaritain,  du  musèo  île 
yon  (1824),  Saint  AViirm  (Saint-Andrô  do  Bordeaux), /fi- 
clielieu  inourant  fait  à  Louis  XII J  âonation  de  son  palais; 
la  Co7nmunio7i  de  Marie-Antoinette  (chapelle  de  la  Con- 
ciergerie); la  Loi  venant  sur  la  terre  établir  son  empire 
et  répandre  ses  bienfaits  (^plafond  du  Louvre)  ;  Jésus  au 
milieu  des  docteurs  (Notre-Uanio-de-Lorotto)  ;  touto  uno 
chapelle  à  Saint-Sulpice,  etc.  Professeur  à.  l'Ecole  dos 
beaux -arts,  it  compte  parmi  ses  élèves  de  nombreuses 
célébrités.  Il  était  entré  à  llnstitut  eu  183J. 

DrOLLINGER  (Charles -Frédéric),  jurisconsulte  et 
poète  allemand,  né  à  Durlach  en  1688,  mort  à  bâle  eu 
1742.    Inspec- 


DROLLING 


DROME 


DROMA- 
DAIRE (dèr' 
—  du  iat.  dro- 
?nedarius,  dé- 
r i V é  du  g r. 
dromas,  ados, 
coureur)  n.  m. 
Mamm.  Es- 
pèce du  genre 
chameau,  ré- 
pandue à  l'é- 


J.  Dromadaire,  —  2.  Dromadaires  montés 
(dans  rinde). 


tat  domestique  depuis  le  désert  de  l'Indus  jusqu'au  Sé- 
négal, et  employée  depuis  la  plus  haute  antiquité  comme 
bête  de  somme  et  comme  monture.  V.  chamkau. 

—  Fam.  Homme  ou  femme  de  grande  taille  et  d'allures 
disgracieuses.  (T.  d'injure.) 

—  Kncycl.  Milit.  Les  peuples  les  plus  reculés  dans 
1  histoire  ont  employé  les  dromadaires  dans  leurs  armées. 

Dans  les  temps  modernes,  les  Persans,  les  Afghans  ont 
tiré  grand  parti  des  dromadaires  en  les  employant  au 
transport  de  l'artillerie,  et  particulièrement  de  petits  ca- 
nons montés  sur  un  pivot  fixé  à  la  partie  supérieure  de 
la  selle  qui  permet  de  les  pointer  dans  une  direction  quel- 
conque. 

Un  régiment  de  dromadaires  fut  créé  par  Bonaparte, 
pendant  la  campagne  d'Egypte,  en  l'an  VII.  Il  l'ut  recruté 
dans  l'infan- 
terie; les 
hommes  con- 
ser vèren  t 
leur  arme- 
ment de  fan- 
tassins. Le 
chef  de  tout 
détachement 
était  muni 
d'une  bous- 
sole pour  so 
diriger  dans 
led^îsert-Les 
soldats  com- 
battaient à 
pied,  leur 
dromadaire 
portant  un 
approvision- 
nement sup- 
plémentaire 
de  150  car- 
touches, 
avec  dix 
jours  do  vi- 
vres. Il  y 
avait,  par  six 
soldats  ,  un 
charnel  ior, 
chargé  de 
soigner  los 
animaux  et 


?   ^ 


.^  ^ 


Soldat  du  régiment  des  dromadaires,  en  1798. 


de  les  tenir  en  main  pondant  le  combat,  à  moins  que  les 
hommes  no  les  fissent  coucher  devant  eux,  pour  s'en  ser- 
vir comme  d'un  abri. 

Ce  régiment  ne  dura  que  doux  &  trois  ans. 

A  plusieurs  reprises,  les  dromadaires  furent  utilisés  en 
Algôrio  par  le  général  Bugeaud  en  18i-l,  par  le  colonel 
D'-svaux  en  18r»3.  Enfin,  en  isni,  \r  ministre  de  la  guerre  a 
déridé  lacréation,à  lOl-Goléali,  d'une  compagnie  de  120  ti- 
railleurs algériens  montés  à  mrhnrï,  d'après  le  nom  donné 
par  les  Algériens  au  dromadaire  de  selle. 

L<'s  Anjjlais  ont  aussi  utilisé  lo  dromadaire  à  la  guerre, 
notamment  en  Af;^'hariistan  en  I87y,  et  au  Soudan  on  I8a7. 

DROMADAIRERIE  {dé,  rî)  n.  f.  Service  de  transports, 
fjuo  l'on  avait  aiiirofois  organisé  au  moyen  do  droma- 
daires, on  Afrique,  avant  la  construction  des  chemins 
do  for. 

DR0MADINÉ3  n.  m.  pi.  Trihu  d'oiseaux  échassiers, 
|)lacéo  entre  los  tantalidés  et  los  scolopacidés,  et  compro- 


DromsBOOercus 


Dromas. 


n.  m.  Nom  scientifique  des   oi- 


nant  lo  seul  genre  dromas,  qnl  est  remarquable  par  son  bec 
A  mandibule  infé- 
rioure  renforcée  à 
la  b-ase.  —  Un  dbo- 

.MAUINÊ. 

DROM.SOCER- 

C\JS\inè-0'Si'r'-/iuss) 
n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux 
dentirostres ,  fa- 
mille des  luscini- 
dés ,  comprenant 
dos  formes  de  taille 
médiocre,  à  queue 
longue,  composée  de  rectrices  dont  les  barbes  espacées 
rappellent  le  plumaç:e  des  émeus,  (L'espèce  type  de  ce 
cunoux  genre  est  le  dromseocercus 
brunneus,  de  Madagascar,  d'un 
brun  roussâtre  uniforme.) 

DROM«OGNATHES(m(;-o)n.m. 
\t\.  Nom  donné  par  Huxley  aux 
oiseaux  du  {^■roupo  des  tinamous, 
chez  lesquels  lo  susponseur  de  la 
mâchoire  inférieure,  le  ptéry- 
goïde  et  le  palatin,  ne  sont  pas 
séparés  les  uns  des  autres.  (Chez 
les  dromjeognatbes,  le  vomer, 
très  large,  est  uni  à  l'extrémité 
postérieure  des  palatins  et  à  l'ex- 
trémité antérieure  des  ptéry- 
goïdes,  de  sorte  que  ces  os  n'ont 
aucune  relation  directe  avec 
le  bec  ;  en  outre,  l'extrémité  pos- 
térieure des  ptérygoïdes  s'arti- 
cule avec  des  apophyses  arti- 
culaires osseuses  du  basisphé- 
noïde.)    —    Un    dkom^ognathe. 

DROM^US  [mé-uss) 
seaux    du    ^enre 
émeu.  V.  ce  mot. 

DROMAS  [mass) 
n.m.Genre  d'oiseaux 
échassiers,typede  la 
tribu  des  dromadinés, 
comprenantuueseide 
espèce,  répandue  de- 
puis la  région  éry- 
thréenne jusque  dans 
l'Inde ,  aux  Seychel- 
les  et  à  Madagascar. 
(Le  droiyias  ardeola, 
long  de  40  centimè- 
tres, noir  en  dessous 
avec  la  tète  blanche, 
à  calotte  cendrée 
dans  le  jeune  âge,  est 
un  oiseau  de  rivage, 
qui  fait  le  passage 
entre  les  bécasses  et 
les  tantales.) 

DROMATHERIUM 

(  ié-7'i-um'  )  Paléont. 
Genre  do  mammifè- 
res marsupiaux,  fos- 
siles dans  le  trias 
do  l'Amérique  sep- 
tentrionale et  appa- 
rentés aux  myrmé- 
eobies  actuels,  ainsi 
qu'aux  genres  ju- 
rassiques (riconnaun 
et  spalacotherium. 
{ L'espèce  type  est 
le  dromatherium  syl- 
vestre, de  la  Caroline 
du  Nord.) 

Dromdalea- 

GUE,  paroisse  d'Ir- 
lande (prev.de  Muns- 
ter [comté  do  Cork]i, 
sur  le  fleuve  côtier 
lien  :  3.200  hab. 

DROMEn.f.Techn. 
Grosse  pièce  de  l)ois, 
faisant  partie  de  la 
cbarpen te  qui  su p- 
porte  le  marteau 
d'une   grosse    forge. 

—  Arcbéol.  Instru- 
ment de  torture,  fait 
de  deux  pièces  en 
charpente,  qui  ser- 
vaient à  serrer  les 
pieds  du  patient.  (Au 
XEir  s. ,  Guy,  troi- 
sième vicomte  de 
Limoges,  avait  une 
dromo  dans  la  tour 
de  Marbeuf.) 

—  Mar.  Faisceau 
de  pièces  do  mùturo 
ou  do  bois  tlultant. 
((Réunion  des  pièces 
do  rechange  d'un  na- 
vire à  voiles  :  mAts, 
bout-dehors,vergues.  ,  ■  ,  »^- 

Il  Mettre  l'armement  dune  embarcation  en  drome.  Disposer 
avirons,  mâts,  voiles-  sur  des  fourches  pour  dégager  los 
iiancsot  permettre  d'y 
loger  plus  de  monde. 

Il  Mettre  1rs  embar- 
cations en  drame.  Les 
mettre  en  dedans  du 
navire,  à  leur  posii-  ^ 
de  mer,  sur  le  pnn; 
ou  sur  les  barres  d^ 
théorie.  Il  La  drome 
d'un  port.  Réunion  do  toutes  los  embarcations  d'un  port. 

—  Ùrnith.  Nom  vulgairo  du  droma». 


—  Pôch.  Gros  cordage  qui  réunit  des  filets  et  tient  la 
bouée.  Syn.  orin. 

DrÔME  (la)  [Iat.  Druna],  torrent  do  France,  dans  le 
département  qui  lui  doit  son  nom.  Il  part  de  montagnet 
dénudées,  ayant  plus  de  l.Gûû  mètres  d'altitude,  remplit 
les  doux  lacs  do  I^uc,  formés  par  un  éboulcment  en  1442, 
passe  devant  Die,  Saillans,Crost,  et  se  jette  dans  le  Rhône 
Cours  102  kilomètres. 

DrÔme  (départkment  de  la),  formé  partie  du  Dau- 
phiué,  partie  de  la  Provence  et  partie  du  comtat  Venaissin 
et  tirant  son  nom  du  torrent  qui  le  traverse.  Il  est  compris 
entre  les  départements  suivants  :  Ardèche,  Isère,  Hautes- 
Alpes,  Basses-Alpes  etVaucluse.  Superf.  6.531  kil.carr. 

Ce  département  comprend  4  arrond.  :  Valence,  chef-lieu. 
Die,  Montélimar  et  Nyons  ;  29  cant.,  37it  comm.  et  une 
population  de  303.491*  hab.  Il  fait  partie  du  1-1*  corps 
d'armée,  de  la  G"  inspection  des  ponts  et  chaussées,  delà 
11"  conservation  des  forêts,  de  l'arrondissement  minéra- 
logique  do  Chambérv.  Il  ressortit  â  la  cour  d'appel  et  à 
l'académie  de  Grenoble,  au  diocèse  de  Valence  sutl'ragant 
.  d'Avignon. 

La  presque  totalité  du  territoire  de  ce  département  est 
hérissée  de  montagnes  couvertes  de  forêts  et  sillonnées 
par  une  multitude  de  rivières  et  de  torrents  qui  y  prennent 
leur  source.  Ces  montagnes  forment  une  partie  des  Alpes 
de  l'ère  secondaire,  qui  s'étendent  entre  le  Rhône  et  la 
Durance.  La  hauteur  moyenne  est  de  1.200  à  1.500  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer;  les  points  culminants  en 
sont  accessibles,  et  ou  n'y  voit  point  de  neiges  éternellos. 
Le  Vercors  forme  un  plateau  sévère,  à  are- tes  régulières. 
Le  Sud  est  plus  déchiqueté,  érodé.  Les  cours  d'eau  sont, 
pour  beaucoup,  de  vrais  torrents  ;  le  plus  beau  est  la 
Bourne,  au  nord.  Le  département  est  fécondé  par  le  canal 
de  Robinet  et  par  le  canal  de  la  Bourne,  qui  arrose  toute 
la  vaste  plaine  de  Valence.  On  y  trouve  plusieurs  sources 
d'eaux  minérales;  notamment,  celles  deCondillac,  de  Poat- 
de-Barret  et  de  Propiac. 

Les  montagnes  de  ce  département,  de  formation  secon- 


daire, so  composent  d'argiles  ou  de  calcaires;  les  plainos 
(terrain  tertiaire)  sont  argileuses.  On  y  trouve  des  terrains 
diluviens  et  postdiluvions  (sable  ar^ïloux  et  cailloux  rou- 
lés). Les  richesses  minérales  consistent  en  for,  lignite, 
plomb,  cuivre,  soufi'o  ;  on  v  trouve  aussi  des  carrières  do 
plâtre,  do  molasse,  de  tuf,  de  granit,  d'albâtre,  d'argile,  do 
sable,  do  marne  bleuo,  do  pierre  meulière,  do  lorro  à 
poterie,  etc. 

Lo  climat  est,  on  général,  vif,  pur  et  sain,  plutAt  froid 
que  tempéré  ;  los  liantes  montagnes  sont  couvertes  do 
neige  pendant  la  plus  jurande  pariie  de  l'unnéo,  et  il  n'y 
a  guère  que  la  portion  longeant  le  Rlione  â  l'oeoident  uni 
so  rossouto  do  la  température  méridioualo  sous  laquello 


DROMÉE   —  DRONTE 

le  département  est  situé.  Les  vents  dominants  sont  ceux 
du  nord  ei  du  midi. 

Au  point  de  vue  de  la  production  agricole,  le  départe- 
ment de  la  Drôme  présent©  deux  parties  bien  distinctes  : 
les  montagnes  et  la  plaine.  Celle-ci  comprend  les  quatre 
bassins  de  Valence,  de  Montélimar,  de  Pierrelatte  et  de 
Grignan.  C'est  la  partie  la  plus  riche  et  la  mieux  cultivée 
de  la  Drôme.  La  diversité  du  sol  et  de  l'exposition  amène 
nécessairement  des  différences  dans  la  culture  :  l'olivier 
mûrit  dans  le  Sud  ;  la  garance,  la  rhubarbe,  le  mûrier  et 
l'olivier  sont  cultivés  à  côté  des  productions  communes  au 
reste  de  la  France.  La  Drôme  produit  du  blé,  des  pommes 
de  terre,  du  vin.  Des  principales  cultures  industrielles, 
l'une,  la  garance,  a  été  écrasée  parles  couleurs  chimiques; 
l'autre,  le  mûrier,  très  éprouvée  par  la  maladie  des  vers  à 
soie.  La  Drôme  est  le  premier  département  pour  le  mû- 
rier et  la  production  de  la  soie. 

Le  vin  est  récolté  principalement  dans  la  vallée  du 
Rhône,  et  surtout  dans  l'arrondissement  de  ^'alence,  qui 
possède  ie  cru  de  l'Ermitage.  Ensuite,  viennent  les  vigno- 
bles de  Crozes,  Larnage,  Mercurol,  Chateauneuf-de-l'Isére, 
qui  produisent  de  bons  vins;  Rochegude,  qui  donne  un 
vin  rouge  au  bouquet  tout  particulier  ;  Die,  qui  récolte  des 
vins  blancs  mousseux,  connus  sous  le  nom  de  clairette  de 
Die.  On  fait  aussi,  dans  ce  département,  des  vins  muscats 
assez  savoureux. 

Dans  les  montagnes,  les  principaux  produits  sont  les 
fruits,  le  bois  et  le  bétail. 

La  propriété  est  extrêmement  morcelée. 

L'activité  industrielle  de  la  Drôme  n'est  pas  concentrée 
à  Valence,  mais  se  trouve  aussi  à  Bourg-de-Péage,  Dieu- 
lelït,  Crest,  Romans,  s'exerce  principalement  sur  la  ma- 
nufacture des  laines  et  la  préparation  des  soies  ;  des 
poteries  de  grès  ;  des  mégisseries  et  tanneries  ;  des  pape- 
teries ;  des  chapelleries  ;  des  tuileries  ;  des  scieries  ;  des 
corderies  ;  des  fabriques  de  pâtes  alimentaires  ;  des  bras- 
series ;  des  fonderies  de  métaux  ;  des  conliserios  (citons 
le  fameux  nougat  de  Montélimar). 

DROMÉE  n.f.  Un  des  noms  scientifiques  du  genre  casoar. 

Dromgold  ou  DrumgOLD  (Jean',  littérateur,  né  et 
mort  à  Paris  (1720-1780).  Grâce  à  la  protection  du  cardinal 
Fleury,  il  fit  ses  études  au  collège  de  Navarre,  professa 
la  rhétorique,  puis  devint  secrétaire  des  commandements 
et  aide  de  camp  du  comte  de  Clermont.  En  1762,  il  accom- 
pagna le  duc  de  Nivernais,  envoyé  en  ambassade  en  An- 
gleterre. Par  la  suite,  Dromgold  devint  commandant  de 
1  Ecole  militaire.  Parmi  ses  écrits,  nous  citerons:  lié- 
flexions  sur  un  imprimé  intitulé  «  la  Bataille  de  Fontenoy  », 
poème  (1745),  critique  du  poème  de  Voltaire;  Charles  et 
Vilcours,  idylle  (1772)  ;  Avis  aux  vivants  au  sujet  de  quel- 
ques morts;  la  Gaieté,  poème. 

DROMICA  n.  f.  Genre  de  coléoptères  carnassiers,  famille 
des  cicindélidés,  comprenant  des  insectes  de  taille  assez 
grande,  robustes,  caractérisés  par  lenrs  élytres  convexes 
et  fortement  carénés.  (On  connaît  une  quinzaine  d'espèces 
de  dromica  qui  habitent  l'Afrique  méridionale  et  occiden- 
tale, du  Cap  au  Transvaal  :  elles  sont  ordinairement  bron- 
zées.) 

DromighÉTÈS,  roi  gète  qui,  vers  300  av.  J.-C,  domi- 
nait du  bas  Danube  aux  Karpathes.  Il  fit  prisonniers  Aga- 
thocle,  puis  son  père  Lysimaque,  roi  de  Thrace,  qu'il  ren- 
voya moyennant  la  main  de  sa  lille  et  le  territoire  situé 
aa  N.  du  Danube. 

DROMICIE  {si)  ou  DROMICIA  {si)  n.  m.  Sous-genre  de 
phalangers,  comprenant  des  formes  australiennes  de  petite 
taille,  ressemblant  à  des  loirs  ou  à  de  petites  sarigues,  et 
dont  on  connaît  trois  espèces. 

—  Encycl  Le  dromicia  glirifonnis,  de  Tasmanie,  de  la 
taille  d'un  loir,  gris  avec  le  ventre  blanc,  avec  la  queue 
assez  longue  fortement  renflée  à  la  base,  eflîlée  à  l'extré- 
mité, qui  est  nue,  peut  être"  pris  comme  type  du  genre. 
Le  dromida  concinna,  de  la  taille  d'une  grosse  souris,  vit 
sur  le  continent  australien.  Le  dromicia  u«ico/o?' est  propre 
à  la  Nouvelle-Galles  du  Sud. 

DROMIE  {mî)  ou  DROMIA  n.  f.  Genre  de  crustacés,  fa- 
mille des  dromiidés,  comprenant  des  petits  crabes  globu- 
leux velus,  à  fortes  pattes  courtes,  dont  les  deux  dernières 
paires,  relevées  sur  le  dos,  sont  armées  de  pinces  didac- 
tyles. 

—  Encycl.  On  connaît  quelques  espèces  de  dromîes, 
réparties  dans  les  mers  chaudes  et  tempérées.  Celle  d'Eu- 
rope, habitant  l'Océan  et  surtout  la  M^éditerranée,  est  la 
dromia  vulyaris,  qui  vit  cachée  sous  les  petites  éponges 
qu'elle  transporte  fixées  sur  son  dos,  avec  des  algues  et 
maints  corps  étrangers.  Ces  crabes  indolents  demeurent 
immobiles,  ainsi  dissimulés,  et  ne  nagent  guère  qti'au 
moment  du  solstice  d'été,  quand  les  femelles  se  mettent 
à  pondre. 

DROMIIDÉS  n,  m.  pi.  Famille  de  crustacés  décapodes 
brachyurcs,  groupe  des  notopodes,  caractérisée  par  les 
dernières  pattes  postérieures  insérées  sur  la  région  dor- 
sale. —   Un  DR0.M1IDK. 

—  Encycl.  Les  crabes  de  la  famille  des  dromiidés  sont 
carrés  ou  trapézoïdes,  do  taille  médiocre,  et  habitent  les 
mers  chaudes  et  tempérées.  Les  principaux  genres  sont  : 
dromie,  homole,  latreillie,  corystoide,  bellia,  etc.  Quelques 
genres  fossiles  sont  représontés  dans  le  crétacé  et  le  ter- 
tiaire. 

DR0MIU8  (mi-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu 
dos  lébiiués,  comprenant  des  petites  for- 
mes allongées  et  aplaties,  do  teintes  vives 
ot  variées,  qui  vivent  sous  l'écorco  dos  ar- 
bres, ou  au  bord  dos  eaux.  (On  en  connaît 
une  centaine  d'espèces,  réparties  sur  tout 
le  ^lobc,  mais  principalement  dans  les 
régions  tempérées.  Quelques-unes  sont 
communes  eu  France.) 

DROMME  n.  m.  Pièce  d'artillerio.  (Vx.) 

DROHOCOCCYX  {kok'-êiku)  n.  m.  Sous- 
genrc  de  diplopterut ,  comprenant  des  cou- 
cous à  longue  queue,  à  nec  haut,  court, 
arqué,  dont  on  connaît  huit  espèces  amé- 
ricaines. (Les  dromococcyx  sont  répandus 
depuis  le  Mexique  jusqu'au  BrésiL  On 
peut  prendre  comme  tvr>e  do  ce  sous-genre  le  dromococcyr 
pluuianellus,  du  Brésil. )  V.  wploptbrb. 


852 


l^ROMOD,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Munster  [comté 
de  Kerry]),  sur  la  baie  de  Ballinskellig  ;  3.400  hab. 

DROMOGRAPHE   (du  gr.  dromos,  course,  et   fjva-phein, 
écrire)  n.  m.  Appareil  enregis- 
treur de  la  vitesse  de  la  marche. 
Syn.  de  odograpue. 

DROMOL^A  [lé)  n.  f.  Sous- 
genre  de  traquets  ,  comprenant 
dcsoiseauxassez  massifs,  hauts 
sur  pattes,  et  dont  on  connaît 
une  douzaine  d'espèces,  répan- 
dues dans  les  régions  arides  et 
désertiques  de  l'ancien  monde. 
(Le  sud  de  l'Europe  possède  une 
espèce  [dromolfea  leucura]  ;  le 
genre  s  étend  jusqu'au  sud  de 
l'Afrique  [dromolxa  cursoria, 
du  Cap].) 

DROMOMÈTRE  (du  gr.  dro- 
mos, course,  et  métron,  mesure) 
n.  m.  Appareil  employé  pour 
apprécier  la  vitesse  d'un  train 

entre  deux  points  déterminés  et  qui  sert  à  contrôler  les 
indications  données  par  le  dromoscope. 

—  En'cycl.  Cet  appareil  consiste  eu  un  tube  de  cristal 
rempli  de 
benzine  et 
contenantun 
petit  curseur 
en  argent.  La 
vitesse  du 

train  est  indiquée  par  la  chute  du  curseur  dans  le  tube 
gradué,  qu'on  maintient  vertical  pendant  l'observation. 

DROMON  (du  gr.  dromôn,  coureur)  n.  m.  Mar.  anc.  Nom 
d'un  ancien  vaisseau  de  charge  et  d'un  vaisseau  de  guerre. 
11  Navire  de  guerre  à  rames,  d'origine  sans  doute  byzan- 
tine, en  usage  au  moj'en  âge. 

—  Encycl.  Les  dromons  avaient,   au  moyen  âge,  un, 


Dromomètre. 


Dromopétard  :  1,  Elévation, 
2.  Plan. 


DromoD. 

deux  ou  plusieurs  rangs  de  rames,  superposés,  comme 
ceux  des  galères  antiques.  Ces  vaisseaux,  très  anciens, 
dont  il  est  fait  mention  dès  le  ix*  siècle,  sont  les  ancê- 
tres des  galères  des  xv*  et  xvi»  siècles.  Jusqu'à  la  fin 
du  xiv  siècle,  le  terme  »  dronion  »  est  toujours  employé 
avec  ses  variétés  dites  ;  chelande,  chelaode- huissier, 
chelande-pamphile,  pamphile  et  galée.  Cette  dernière  était 
le  l'ius  petit  modèle,  et  n'avait  qu'un  rang  de  rames. 

Dromon,  poète  comique  athénien  du  iv  siècle  avant 
noire  ère.  Il  ne 
nous  reste  de  lui 
que  deux  frag- 
ments iransm  is 
par  Athénée. 

DROMOPÉTARD 

{tar  —  du  gr.  dro- 
mos, course,  et  do 
pL'fard)  n.  m.  Si- 
gnal acoustique, 
placé  sur  la  voie 
ferrée  pour  indi- 
quer la  vitesse 
d'un  train  entre 
deux  points  déter- 
minés. (La  vitesse 
est  calculée  par  le 
temps  écoulé  en- 
tre la  détonation 
successive  de  deux 
pétards.) 

DROMORE(lat. 

Druinoria) ,  ville 
d'Irlande  (prov. 
d'Ulster  [comté  do 
Down]),  sur  le 
fleuve  côtierLagan;  10.000  hab.  Evêché  catholique.  Com- 
merce de  toiles.  Source  minérale.  ~  Ville  du  comté  de 
Tyrono;  5.000  hab.  Marais  mouvant. 

DROMORNIS  {itiss)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'oiseaux  cou- 
reurs, apparentés  aux  casoars,  fossiles  dans  le  pleistocène 
d'Australie.  (L'espèce  type  du  genre  est  le  dromm^nis  Aus- 
tridis,  grande  forme  connue  par  quelques  débris.) 

^  DROMOS  {moss  —  mot  gr.  qui  signif.  course)  n.  m.  Antiq. 
Nom  donné  par  les  Grecs  à  des  champs  de  course  ou  à 
certaines  avenues. 

—  Encycl.  Le  mot  dromos,  chez  les  Grecs,  désignait 
soit  la  course  en  général  :  soit  les  luttes,  à  la  course 
à  pied  ou  en  char  ;  soit  l'emplacement  pour  courir  :  stade 
pour  les  courses  à.  pied,  hippodrome  pour  les  courses  en 
char,  cour  do  gymnase  pour  les  exercices  des  jeunes 
gens;  soit  un  heu  de  promenade,  les  allées  d'un  jardin 
(par  exemple  les  allées  do  l'A carfifmie,  près  d'Athènesl,  les 
avenues  qui  précédaient  certains  temples,  ou  bien  un  es- 
pace couvert,  une  sorte  de  préau. 

DROMOSCOPE  (s/ro/)'  — du  gr.  dromos,  course,  ot  sA-o/jetn, 
examiner)  n.  m.  Signal  optique,  placé  sur  une  voie  ferrée 
pour  indiquer  la  vitesse  d  un  train  entre  deux  points  déter- 
minés. 


—  Encycl.  Le  dromoscope  se  compose  de  deux  pédales 
installées  sur  la  voie  et  distantes  l'une  de  l'autre  de 
50  mètres.  Quand  la  première  roue  de  la  locomotive  passe 
sur  la  première  pédale,  elle  déclenche  un  disque  situé  à 
150  mètres  au  delà  et 
lui  imprime  un  mouve- 
ment de  rotation.  Lors- 
que la  même  roue  passe 
sur  la  seconde  pédale, 
elleenclenche  ledisquo 
dont  le  mouvement  de 
rotation  cesse  brusque- 
ment. La  dimension  do 
l'arc  décrit  par  le  dis- 
que indique  au  méca- 
nicien la  vitesse  de  son 
train,  qu'il  diminue  ou 
augmente,  suivant  les 
besoins.  Généralement, 
le  dromoscope  est  in- 
stallé en  avant  d'un 
point  dangereux  de  la 
voie. 

DROMOSCOPIQUE 

[sko-pik'  —  rad.  drouio- 
scope]  adj.  Qui  sert  à 
régler  lamarche  d'un 
coureur. 

Dromtariff,  ville 
d'Irlande    (prov.    de  ^i-  ™ 

Munster    [comté    de  Dromoscope. 

Cork]),  sur  le  fleuve  côtier  Blackwater;  2.600  hab.  Char- 
bon de  terre,  pierre  à  chaux. 

Dronero,  ville  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Coni]), 
près  du  confluent  de  la  Macra  avec  la  rivière  de  Rocca- 
i)runa  ;  8.100  hab.  Collège  communal,  fabriques  de  pâtes 
alimentaires,  filature  de  sole. 

Dronfield,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Derby),  sur 
un  affluent  du  Rother;  10.000  hab.  Houillères  et  usines 
métallurgiques  aux  environs. 

DRONGAIRE  {ghèr  —  rad.  dronge)  n.  m.  Titre  militaire 
byzantin. 

—  Ency'cl.  Dans  l'armée  de  terre,  ce  terme  désignait 
un  officier  commandant  l'une  des  subdivisions  du  thème 
ou  légion,  subdivision  dont  l'efifectif  paraît  avoir  été  de 
1.000  hommes.  Dans  certains  régiments  de  la  garde,  un 
drongaire  était  subordonné  au  domestique. 

Dans  la  marine,  les  dronçaires  étaient  des  personnages 
plus  importants.  Les  contingents  des  thèmes  maritimes 
étaient  commandés  par  un  drongaire  :  le  plus  considérable 
de  ces  fonctionnaires  était  le  drongaire  des  Cibj/réotes.  Le 
commandement  suprême  de  la  flotte  appartenait  au  grand 
drongaire,  souvent  appelé  aussi  drongaire  des  vaisseaux  de 
guerre  (twv  uXwt^itJv  )  ou  de  l'armement  naval  (toO  erc6\o\>)  : 
c'était,  à  la  fois,  le  grand  amiral  et  le  secrétaire  d'Etat  de 
la  marine.  Enfin,  le  drongaire  de  la  veille  (xf,;  piT>ïiOi  com- 
mandant des  vigiles,  attaché  d'abord  à  la  personne  de 
l'empereur  et  chargé  de  la  police  du  palais,  devint  avec 
le  temps  le  préfet  de  police  de  la  capitale. 

DRONGE  (rfï'on/)  n.  m.  Subdivision  de  la  légion  byzantine 
ou  thème,  ayant  probablement  un  efl'ectif  de  l.ooo  hommes. 

DRONGO  (mot  malgache)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  pas- 
sereaux dentirostres,  famille  des  dicruridés,  comprenant 
des  formes  de 
taille  moyenne, 
noires,  à  reflets 
bleus  ou  verts,  à 
queue  fourchue, 
à  bec  long  et  cro- 
chu à  son  extré- 
mité,  muni  do 
soies  à  sa  base. 

—  Encycl.  Les 
drongos,  dont  le  ,/jr         ^^""^f/^^ 
nom  scientifique  "^  ^^^s--""^ 
est    dicruTus,                                 Drongo. 
comprennent 

plus  de  quarante  espèces,  réparties  dans  les  régions  tropî- 
(  aies  de  l'ancien  monde.  Le  dicrurus  balicassius,  répandu 
de  l'Australie  aux  Philippines,  long  de  30  centimètres,  est 
d'un  vert  doré  très  foncé;  le  dronço  paradisier  {dicrurus 
paradiseus),  un  peu  plus  grand,  noir  à  reflets  bleus,  très 
commun  dans  1  Inde,  s'apprivoise  et  apprend  assez  bien 
à  imiter  le  cri  de  divers  animaux,  lis  sont  insectivores  et 
vivent  dans  les  bosquets,  ne  fuient  pas  le  voisinage  de 
l'homme  et  se  posent  volontiers  sur  le  dos  des  bestiaux 
pour  manger  leur  vermine.  Ou  a  divisé  les  drongos  ou  di- 
crurus proprement  dits  [dici'uj'^iis  f^ircatus,  Malaisie),  en 
trois  sous-genres  :  edolius  (Madagascar  et  ZambèzeJ;  dis- 
semurus  (Inde);  dicrauostreptus  (Papouasie). 

Dronkah,  petit  village  d'Egypte  (Haute-Egypte  [prov. 
do  Siuutj),  sur  le  Bahr-Yousouf.  Tombeaux  sculptés  et 
peints  des  princes  de  la  ville  d'Hypsélis.  Vieux  couvent 
copte,  placé  sous  l'invocation  d'Amba  Severos  et  dont  les 
moines  avaient,  au  xvii"  siècle,  la  réputation  d'habiles 
faux  monnayeurs. 

Dronne  (la),  rivière  de  Franco,  qui  descend  des  monts 
du  Limousin,  d'un  massif  de  550  mètres,  coule  vers  le 
S.-O.,  à  travers  un  terrain  calcaire,  baigne  Brantôme  et 
Bourdeillcs,  passe  tout  près 
de  Ribérac,  d'Aubeterre,  do 
La  Roche -Chalais  et  de 
Contras,  et  se  perd  dans 
risle.  Cours  189  kil.  ;  eaux 
transparentes,  vallée  très 
gracieuse. 

DRONTE  (mot  indigène 
de  l'île  Maurice)  n.  m.  Genre 
d'oiseaux  coureurs,  type  de 
la  famille  des  dididés,  com- 
prenant des  formes  éteintes 
qui  vivaient  encore  au 
xvii"  siècle,  aux  îles  Mas- 
careignes. 

—  Encycl.  L'espèce  type 
du  genre  dronte  est  le  didus 
inrptus,  vulgairement  appelé  dodo  (du  hollandais  dodar.iou 
dodoors,  paresseux).  Découvert  par  des  marins  hollandais, 


Droute. 


853 

en  1598,  à  nio  Maurice,  co  çros  oisoau,  marchant  mal  et 
tncapablo  do  volor,  fui  vite  détruit.  Le  drodte  avait  70  coii- 
timôtres  de  haut,  le  poids  ot  le  volume  d"un  dindon,  les 
ailes  courtes  et  yrôlos,  les  pattes  fortos,  à  quatre  doigts, 

10  bec  allongé  et  recourbé  au  bout.  Il  n'est  plus  connu 
aujourd'hui  quo  par  dos  débris  fossiles  ot  quolquos  frag- 
ment^  de  têtes  ot  pattos  existant  aux  niuséos  d'Oxford, 
do  Londres,  de  Copenhague  et  de  Prague.  Quelques  indi- 
vidus vivants  d'aprôs  lesquels  on  exécuta  des  pointures 
furent  apportés  en  Europe,  au  xvii»  siècle.  En  1679,  lo 
dronto  avait  cessé  d'exister. 

Drontheim  (on  nnrvép;.  Trondhjem),  ville  de  la 
péninsule  Scandinave  (Norvège»),  A  l'emboui'hure  do  la  Nid 
dans  le  fjord  dt;  Dront/ieim;  la  plus  septentrionale  des 
grandes  villes  d'Europe;  3:i.r<oo  hab.  Après  de  nombreux 
incendies,  elle  est  devenue  une  cité  à  peu  près  régulière, 
avec  rues  larges.  Vieille  catliédrale,  qui  est  la  plus  belle 
église  de  Scandinavie.  Troisième  port  du  royaume,  après 
Christiania  ot  Bergen. 

Drontheim  (fjord  de),  l'un  des  grands  fjords  de  Nor- 
vège, indeutation  do  l'Atlantique  ;  longueur  155  kilom., 
surface  20.000  kil.  carr.  Grande  animation,  due  au  com- 
merce do  la  ville  qu'il  baigne. 

Drontheim-NORD  (Nordre  Trondhjem),  am^  ou  pré- 
fecture de  Norvège;  région  schisteuse  de  plateaux,  de 
monts  jusqu'à  1.320  mètres,  de  fjords,  lacs,  torrents  à 
cascades;  céréales,  pommes  de  terre,  beaux  pâturages; 
pioche;  pou  d'industrie,  quelque  commerce  ;  22.78S  kilom. 
carr.;  81.526  hab.  Chof-hou  Levanijer. 

Drontheim- SUD  ( Sondrk  Trondhjem ) ,  amt  do 
18.006  kil.  carr.,  de  123.750  hab.,  occupé  par  le  plateau  de 
Drontheim,  étendue  schisteuse  dont  l'altitude  va  de  600  à 
1-500  mètres,  avec  monts  neigeux  de  plus  do  2.000  mètres  ; 
pays  en  somme  froid,  morne,  stérile.  Commerce,  industrie 
concentrés  à  Drontheim,  qui  est  le  chef-lieu. 

DROP  {drop'  —  mot  angl.)  n.  m.  Appareil  employé  en 
Angleterre  pour  le  chargement  des  na- 
vires. (La  pièce  principale  est  un  pla- 
teau qui,  déchargé,  remonte  de  lui- 
môme  à  la  hauteur  d'un  plancher  où  les 
marchandises  sont  amenées  par  une 
voie  ferrée,  et  qui,  rechargé,  descend 
sur  le  pont  du  navire.) 

DROPACISME  (sissm')  n.  m.  Méd. 
Application  de  l  emplâtre  dropax.  il 
Evulsion  des  chovoux  par  cet  emplâtre. 

DROPAX  [pakss)  ou  DROPACE  {pass) 
[du  gr.  drôpax,  même  sens]  n.  m.  Antiq. 
gr.  Onguent  épilatoire. 

—  Pharm.  Ancien  nom  de  l'emplâtre 
de  poix  de  Bourgogne,  vulgairement 
appelé  calotte,  dont  on  recouvrait  la 
tête  des  teigneux  après  l'avoir  rasée,  et 
que  l'on  enlevait  ensuite  de  force  pour 
arracher  les  bulbes  des  cheveux. 

DrOPT.  Géogr.  V.  Drot. 

Drosay  ou  Drosai  (Jean  de), 
humaniste  français,  mort  vers  1.^50.  Il 
professait  le  droit  à  Caen  et  était  très 
versé  dans  la  connaissance  do  l'hébreu 
et  des  langues  classiques. On  ado  lui  un 
ouvrage  rare  et  curieux  :  c'est  une  gram- 
maire polyglotte  intitulée  :  Grammaticx  quatrilinguis  var- 
titiones  (Paris,  1544). 

DROSCE  [dross)  n.  f.  Nom  donné,  dans  le  Poitou,  aux 
grains  de  rebut  provenant  dos  céréales. 

DROSGHKI.  DROCHKI  ou  DOROSCHKI  D.  m.  En  Rus- 
sie, Voiture  de 
place  à  quatre 
roues,  suspen- 
due  par  des 
rcssortsets'at- 
telaot  à  un  ou 
trois  chevaux. 

11  On  dit  aussi 

DROUSKl      et 
DROJKY. 

DROSÉRA- 
GÉE3  [sé-ra- 
Sf*)  n  .  f .  pi. 
Famille    de  Droachki. 

fdantesdicoty- 
édones  dialypétales  superovariées.  —  Une  drosêracér. 

—  Encycl.  Les  drosêracécs  (110  espèces  réparties  entre 
6  genres,  dont  drosùre,  drosophi/lle,  alarotmnde,  dionée, otc), 
sont  des  herbes  vivaces,  habitant  les  marécages  et  tour- 
bières des  régions  chaudes  et  tempérées.  Leurs  feuilles,  à 
vcrnation  circinéo,  sont  réunies  on  une  rosette  radicale. 
Leurs  fleurs,  régulières  et  pentamè- 
res,  contiennent  ordinairement  5  éta- 
minos  extrorsos  (do  10  à  20  chez  la  dio- 
née) ot  un  ovaire  à  placentation  parié- 
tale, formé  de  5  (dionéo)ou  des  (drosôre) 
carpelles.  Le  fruit  est  une  capsule,  et 
les  graines  ont  un  albumen  charnu.  [La 
plupart  des  droséracôes  sont  des  plan- 
tes carnivores.] 

DROSÈRE  ou  DR03ERA  (  :(l  —  du  gr. 
drost'fa,  couvert  de  roséo;  n.  m.  Gonro 
de  plantes  carnivores,  de  la  famille  des 
drosilracécs . 

—  Encycl.  Lo  genre  dmsftre  con- 
tient une  centaine  d'espèces  [dronern 
rotundifolla,  la  plus  commune  ;  droite r^ 
intermedia ,  droficra    lon/fifolia  ,  otc 
qui  vivent  généralement  au  milieu  de^ 
sphaignesdes  tourbières.  Les  fouilles 
forment  une  rosette  radicale,  du  cen- 
tre do  laquelle  se  détache   la  hampo 
florifère;  chaque  feuille  a  un  limbo  spatule,  dont  la  por- 
tion torminalo  et  largo  porto,  sur  .son  boni  ot  sur  sa  face 
supérieure,  do  nombreux  tentacules.  Parcouru  par  un  grôlo 
faisceau  libéro-ligneux,  chaque  tentacule  so  terminé  par 
une  glande  dont  la  surface  exsude  une  gouttelette  liquide 
brillant  au  soleil,  d'où  lo  nom  do  rosaoltH  (rosée  du  soleil), 

au'on  donne  souvent   â   la  plante.  Au  contact  du  corps 
'un  insecte,  les  tentacules  so  courbent  ot  s'onchovûtront 


DRONTUEIM 


DROUET 


de  manière  à  Temprisonner  ;  bientôt,  il  est  tué,  puis  digéré 
par  le  liquide,  aciile  et  rii'lio  en  pepsine,  que  sécrètent  les 
glandes  ne  la  feuille  ;  après  la  digestion  du  corps  de  l'in- 
secte, lo  piège  se  rouvre,  prêt  à  fonctionner  de  nouveau. 
Drosille  et  Ghariclès,  roman  grec  do  l'auteur  by- 
zantin Nicétas  Eugonianos  (xii"  s.).  Cet  ouvrage  est 
construit  sur  le  plan  du  roman  de  Prodomos  ;  lihadantc  et 
DosicAe.  —  Chariclès  et  Drosilla,  faits  prisonniers  par  les 
Purthos,  sont  conduits  à  la  cour;  le  premier  est  aussitôt 
aimé  do  la  reine,  tanilis  que  Drosilla  est  aimée  du  (ils  de 
la  reine.  Les  doux  captifs,  qui  s'aiment,  so  concertent  pour 
fuir;  los  Arabes  attaquent  les  Partlies,  et  rendent  la  li- 
berté aux  doux  amants.  L'ouvrage  est  d'ailleurs  médiocre, 
I)auvre  d'invention  et  riche  d'invraisemblances,  écrit  d'un 
stylo  incorrect  et  pénible.  Il  so  compose  de  3.538  vers  ïani- 
biquos,  ou  neuf  livres. 

DROSOMÈTRE  (du  gr.  drosos,  rosée,  et  métron,  mesure) 
n.  m.  Instrument  destiné  à  mesurer  la  quantité  de  rosée 
qui  so  forme  chaque  jour. 

DROSOMÉTRIE  (tri  —  rad.  drosomètre)  n.  f.  Art  ou 
manière  de  mesurer,  d'évaluer  la  quantité  de  rosée  qui 
s'est  formée  pendant  la  nuit. 

DROSOMÉTRIQUE  {trik')  adj.   Qui  a  rapport  à  la  dro- 
souiétrie  :  Procédé  drosométrique. 
Appareil  drosométrique. 

DROSOPHILE  OU  DROSOPHILA 

n.  f.  Genre  d'insectes  diptères  bra- 
chycères,  famille  desmuscidés,  com- 
prenant do  petites  formes  qui  vi- 
vent dans  les  matières  fermentées. 
—  Encycl.  Les  drosophiles  sont 
des  mouches  à  corps  très  haut, 
d'une  coloration  uniformément  tes- 
tacée  ou  fauve.  La  plupart  des  es- 
pèces se  développent  dans  les  maisons,  où  leurs  larves  so 
nourrissent  de  liquides  corrompus.  Telle  est  la  drosophila 


Drosophîle  (gr 


équilibrant  le  wagi 
É 


-.xM 


DroB^ro. 


Drop  :  A,  A,  plate-forme  fixe  avec  voie 

ferrée;  B,    plateau   mobile   portant  les 

wagons     h.    charger;     C,    contrepoids 

;onnet  sur  le  plateau  B  ;  D,  poulie  autour  de  laquelle  tourne  le  câble  ; 

articiilalion  du  levier  soutenant  l'extrémité  du  cdble. 

cellaris,  ou  mouche  du  vinaigre,  qui  vole  lentement  dans 
les  celliers  et  les  cuisines.  On  connaît  une  vingtaine  d'au- 
tres espèces  européennes. 

DROSOPHTLLE  n.  f.  Genre  do  plantes  carnivores,  de  la 
famille  des  droséracées. 

—  Encycl.  Lg  genre  drosophylle  no  contient  qu'une 
espèce  {drosophytlum  Lnsitani- 
r)(»i),  du  Portugal  et  duMaroc, 
liunt  les  fleurs  jaunes  forment 
i'-s  grappes  corymbiformos. 
t'est  le  géant  de  la  famille 
des  droséracées.  Ses  feuilles 
portent  sur  leurs  doux  faces 
des  glandes  nombreuses  :  los 
unes  roses  ot  pôdicellées,  à 
sécrétion  continue  ;  les  autres, 
plus  petites,  incolores  et  ses- 
silos,  dont  la  sécrétion  est 
provoquée  par  le  contact  d'un 
corps  étranger.  Ces  feuilles 
n'ont  pas  do  mouvements,  mais 
la  quantité  de  matière  vis- 
queuse qui  los  enduit  est  tello 
que  les  insectesy  sont  retenus, 
tués  et  digérés. 

DR0S3ART  [dro-sar")  n.  m. 
.\u  moyen  âge.  Bailli  noble,  on 
.Saxo  et  Hollande.  (Cotte  fonc- 
tion s'est  maintenue  dans  certains  pays,  en  Hanovre  et 
en  Holstein.) 

DROSSE  (de  l'itaL  trosza,  môme  sens)  n.  f.  Cordage  en 

cuir  vert  cordé 
<m  on  c  âb  lo 
d'acier,  trans- 
mnttantlemou- 
venieut  do  la 
roue  ou  du  ser- 
vomoteur à  la 
barre  du  gou- 
vi'rnail.iiZ>ro4- 
.u'S  de  basses 
rrrf/ucs,  Fortes 
cstropos  gar- 
nies do  cuir, 
servant  <1'^ 
r  a  c  a  g  o  a  n  ■ 
bas  ses  w r 
guos.  Il  Dra- 
gue de  canon. 

D  ROSSE  N,  VI 

slernberg]),  sur   uu 


Dro3ophyllp  :  a,  ft-aernent  de 
feuille  grossi. 


h- 


Drosso  : 
A,  de  baBio  vercue; 
it,  de  gouvernail. 


I  i_ii.'  (Prusse  [cercle  de  Wost- 
aiiluoiiL  do  la  Wartha;  B.060  hab. 
Forge,  fai)riquo  do  draperies. 

DROSSER  {dro-sé  —  rad.  drosse)  v.  a.  Mar.  So  dit  du  vent, 
des  rtnirauis,  qui  dérangent  un  navire  do  sa  routo. 
DR03SEUR  n.  m.  Manuf.  Syn.  do  DRoussiiUR. 


DROST,  DRODS,  DROTSOETE  ou  DROSSAARD  n.  m. 

?s'oin  porté  aurrclitis,  on  Danemark,  en  Allemagne,  on 
Suède  et  en  Hollande,  par  un  haut  fonctionnaire  royal  qui, 
de  majordome,  fut  successivement  placé  à  la  tÔte  des 
finances,  do  la  justice,  otc.  Il  disparut  au  xvri*  siècle, 
après  avoir  vu  ses  attributions  diminuer  peu  à  peu,  et 
être  devenu  un  simple  bailli. 

Drost  (f'ornolis),  peintre  flamand,  du  xvri*  siècle.  II 
reçut  des  levons  do  Rembrandt,  puis  se  rendit  à  Homo 
avec  Jean  Van  der  Meer,  où  il  perfectionna  son  talent.  Lo 
musée  d'Amsterdam  possède  de  cet  artiste  une  Bérodiade 
recevant  le  chef  de  Jean- Baptiste,  et  le  musée  de  Cassel 
uno  Madeleine  avec  te  Christ  ressuscité,  œuvres  de  valeur. 

Droste-HULSHOFP  (Annette-EIisabeth,  baronne  ni;), 
poétesse  allemande,  née  à  Hùlshotf  près  de  Munster,  en 
1797,  morte  au  château  de  Meersburg,  en  1818.  Elle  so 
consacra  princi|iaiement  à  la  poésie  lyrique  et  produisit 
des  œuvres  d'une  grande  richesse  d'imagination  et  em- 
preintes d'un  profond  sentiment  poétique,  qui  l'ont  fait 
ranger  parmi  les  plus  grands  lyriques  de  l'Allemagne. 
Citous  parmi  ses  œuvres  :  Le  gc7}filhomme  de  la  Lansitz 
et  le  pai/s  de  ses  ancêtres;  Poèmes  (1831);  La  demoiselle  de 
Rodenschild ;  l'Année  spirituelle;  etc.  L'influence  byro- 
nienno  ne  lui  enleva  rien  do  sa  personnalité.  Elle  fut  sen- 
sible, mais  non  sentimentale. 

DrOSTE-VISCHERING  (Clément-Auguste,  baron  de), 
archevêque  de  Cologne,  né  au  château  de  Vorhelm  en  1773, 
mort  à  Munster  on  1845.  Ordonné  prêtre  en  1797,  vicaire 
général  do  Munster,  il  se  laissa  d'abord  intimider  par  Napo- 
léon I""  et  reconnut  pour  évéque  l'abbé  Spriegel,  malgré  la 
défense  expresse  du  pape  (1813}.  Mais  il  se  rétracta  publi- 
quement, le  31  mars  IS16.  Dans  la  suite,  nommé  archevêque 
de  Cologne,  il  soutint  vigoureusement  les  droits  du  pape 
et  des  catholiques.  En  1837.  il  fut  enlevé  par  ordre  du 
gouvernement  prussien  et  enfermé  dans  la  forteresse  de 
Minden.  En  18-12,  il  se  démit  de  son  titre  d'archevêque 
pour  faciliter  la  conclusion  d'un  compromis  entre  le  pape 
Grégoire  XVI  et  le  roi  de  Prusse  Frédéric-Guillaume  IV. 

Drot  ou  Dropt  (le),  tributaire  droit  de  la  Garonne.  II 
nait  en  Dordogne,  coule  vers  l'O.,  serpente  en  Lot-et-Ga- 
ronne et  s'achève  en  Gironde,  après  un  cours  de  125  kil.  Il 
baigne  Eymet  et  Monségur.  Eaux  peu  abondantes,  néan- 
moins navigables,  grâce  à  des  barrages,  d'Eymel  à  la 
Garonne  (64  kilom.). 

DROTTARS  [dro-tar')  n.  m.  pi.  Mythol.  scandin.  Génies 
Scandinaves,  qui  présentent  dans  les  traditions  le  double 
caractère  de  prêtres  et  de  dieux,  comme  les  cabiros  et  les 
curetés  de  la  Grèce  antique.  —  (In  drottar. 

DROIT  n.  m.  Arboric.  Variété  de  pomme. 

DrouAIS  ou  Dreugesin  (le)  [en  lat.  Durocasstnus 
pof/us],  ancien  pays  de  France,  sur  les  confins  de  l'ïle-de- 
France  et  du  Perche  (ch.-l.  Dreux).  Ce  petit  pays  est  com- 
pris dans  le  département  d'Eure-et-Loir. 

DrouaIS  (Hubert),  peintre  français  de  portraits  et 
miniaturiste,  né  en  1G99  à  La  Roque  en  Normandie,  mort 
en  1767  à  Paris.  Elève  de  François  de  Trov,  il  peignit  des 
costumes  et  des  accessoires,  dans  des  tableaux  de  Nattier 
et  de  J.-B.  Vanloo.  Reçu  à  l'Académie  en  1730,  il  donna 
comme  morceaux  de  réception  les  portraits  de  Christophe 
et  de  Hobert  le  Lorrain  (Louvre). 

DrOUAIS  (François-Hubert),  peintre  français,  fils  du 
précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1727-1775).  II  jouit  d'une 
certaine  notoriété  comme  portraitiste,  mais  surtout  à 
cause  de  la  qualité  de  ses  modèles.  On  lui  doit,  en  effet, 
des  portraits  du  comte  d'Artois,  Ae  Madame  Clotilde  (plus 
tard  reine  de  Sardaigne),  de  Louis  XV.  de  M^"  du  liarry, 
du  comte  de  Provence,  de  M'""  de  Pompadow\  do  Bouchar- 
don,  et'*.  Plusieurs  de  ces  portraits  sont  au  Louvre.  Us 
sont  de  qualité  médiocre  et  de  couleur  banale. 

Drouais  (Germain-Jean'l,  peintre  français,  élève  do 
David,  né  â  Paris  en  1763,  mort  â  Rome  en  1768,  fils  du 
précédent.  Son  ardeur  excessive  au  travail  lo  conduisit 
au  tombeau  à  l'âgo  do  vingt-cinq  ans.  Il  a  produit  deux 
tableaux  qui  sont  doux  œuvres  supérieures  :  la  Chana- 
néenne  aux  pieds  de  Jésus,  qui  lui  valut  le  grand  prix  de 
Kome  en  1784,  et  Marias  à  Minturnes.  Ces  deux  toiles  sont 
au  musée  du  Louvre.  L'école  française  de  Rome  lui  a 
élevé  un  monument  do  marbre,  dû  au  ciseau  de  Michallon, 
dans  l'église  de  Sainte-Mario,  in  Via  lata. 

DROUE  (droi'i)  n.  f.  Nom  vulgaire  de  plusieurs  fétuques 
et  du  brome  des  seigles. 

DrouÊ,  ch.-I.  do  cant.  de  Loir-et-Cher,  arrond.  et  & 
;ïo  kilom.  de  ^'eud6me,  sur  l'Egronne  ou  Droué,  affluent 
du  Loir;  1.172  liab.  Cli.  do  f.  Etat.  Combat,  le  17  décembre 
1S70,  entre  Français  et  Allemands,  durant  lequel  lo  général 
Goujard  rejeta  les  Allemands  en  dehors  du  village.  —  Le 
canton  a  12  comm.  et  7.390  hab. 

Drouet  (Jean-Baptisto),  homme  politique  français, 
né  à  Sainte-Monehould  en  1703,  mort  à  Maçon  en  1824. 
D'abord  soldat,  il  vint  suppléer  son  père,  maître  de  posto 
à  Sainte-Monehould.  Le  21  juin  1791,  Louis  XVI,  fugitif, 
traversait  Sainte-Menehould,  où  il  changeait  de  chevaux, 
lors(jue  Drouet  le  reconnut.  Celui-ci,  soupçonnant  uno 
fuite  vers  la  frontière,  monte  aussitôt  à  cheval,  arrive  ù. 
Varonnos  et  prévient  les  autorités,  qui  font  mettre  les 
habitants  sous  les  armes.  Bientôt,  le  convoi  royal  se  pré- 
sente et  Louis  XVI  est  arrêté.  L'.\ssemblée"  nationale 
appela  Drouet  ù,  sa  ttarro  pour  \o  féliciter  do  sa  conduite, 
et  lui  vota  uno  somme  de  30.000  francs  à  titre  de  récom- 
pense, mais  il  refusa  <le  l'accepter.  Nommé,  en  1792,  dé- 
puté do  la  Marne  à  la  Convention  nationale,  it  siégea  à  la 
Nlontagno.  Envoyé  en  mission  â  l'armée  du  Nord,  il  fut 
assiégé  dans  Maùbeuge  par  lo  prince  do  Cobourg  et.  dans 
une  sortie,  il  tomba  entre  les  mains  des  Autrichiens,  qui 
le  jetèrent  en  prison,  d'où  îl  ne  sortit  qii'ea  1795,  par 
suite  d'un  échange  contre  la  lille  de  Louis  aVI.  A  son  re- 
tour, DrouoI  devint  membre  du  conseil  des  Ciiui-Cents.  Il 
entra  alors  dans  la  conspiration  Babeuf  ot  fut  enfermé  à 
l'Abbaye  d'où  il  s'évada,  ot  rentra  on  Franco  après  lo 
10  fructidor. 

Drouet  D'Erlon  (Jean-Baptiste,  comte),  maréchal 

de  France,  né  il  Ueims  eu  17»î5,  mort  en  IS4  1.  Soldat  dès 
17S2,  il  devint  aide  de  camp  du  général  liCfebvre.  Après 
avoir  servi  avec  distinction  aux  armées  du  Nord,  île  hi 
Moselle  et  de  Sambre-et-Meuse,  Drouet  fut  promu  général 
do  bri^'ado  on  171>U  ot  général  do  division  ou  moi;  il  fli 


DROUET  —   DROZ 

avec  distinction  toutes  les  campagnes  de  l'Empire.  Ayant 
trempé  dans  le  complot  orléaniste  des  frères  Lallemand 
et  du  général  Ijcfebvre-Desnouettes,  il  fut  incarcéré 
(15  mars  1815).  Napoléon  lui  rendit  la  liberté,  le  nomma 
pair  de  France,  et,  au  début  de  la  campagne  de  Belgique, 
le  mit  à  la  tète  du  1"  corps  d'armée.  Resté  à  l'écart  de  la 
bataille  de  Lignv>  par  suite  d'instructions  contradictoires, 
il  prit  sa  revanche  à  Waterloo,  où  il  fit  des  prodiges  de 
valeur  dans  l'attaque  de  la  Haie-Satnte.  Condamné  à  mon 
au  retour  des  Bourbons,  il  put  s'échappera  Munich,  où  il 
devint  directeur  d'une  brasserie.  Rappelé  au  ser^'ice  après 
la  révolution  de  1830,  Drouet  d'Erlon  reçut  le  comman- 
dement de  la  11'  division  militaire  à  Nantes.  En  1834,  il 
fut  nommé  gouverneur  général  de  l'Algérie,  mais  se  mon- 
tra inférieur  à  sa  mission.  Enfin,  en  1843,  ses  longs  ser- 
vices lui  valurent  le  bâton  de  maréchal  do  France.  Une 
statue  en  bronze  lui  a  été  élevée  à  Reims,  en  1849. 

Drouet  (Louis-Francois-Philippe),  flûtiste  habile,  né 
à  Amsterdam  en  1792,  de  parents  français,  mort  à  Berne 
en  1873.  Admis  au  Conservatoire,  il  obtint  bientôt  de 
brillants  succès  dans  toute  l'Europe.  Il  a  publié,  avec 
une  bonne  méthode  de  flûte,  de  nombreuses  compositions 
pourson  instrument.  Dans  sa  jeunesse,  Drouet  avait  été,  en 
Hollande,  secrétaire  musical  de  la  reine  Hortense;  il  a 
revendiqué  à  ce  sujet  la  paternité  de  la  fameuse  romance  : 
Partant  pour  la  Hyrie,  publiée  sous  le  nom  de  cette  prin- 
cesse. 

Drodet  (Juliette),  actrice  française,  née  à  Vannes 
en  1S05,  morte  à  Parisen  1883.  Elle  n'est  connue  que  par 
sa  longue  intimité  avec  Victor  Hugo.  Engagée  à  lOdéon, 
puis  à  la  Porte-Saint-Martin,  pour  jouer  des  rôles  secon- 
daires, Victor  Hugo  la  remarqua  dans  celui  de  la  com- 
tesse Negroni,  de  Lucrèce  Borqia,  et,  dès  lors,  elle  ne  le 
quitta  plus  ;  elle  le  suivit  en  exil  à  Bruxelles,  à  Guernesey, 
à  Jersey.  M°"  Drouet  servait  de  secrétaire  à  Victor  Hugo  ; 
presque  tous  les  manuscrits  que  celui-ci  a  légués  à  la 
Bibliothèque  nationale  ont  été  transcrits  par  elle. 

DrOUIA,  ville  de  la  Russie  d'Europe  (gouv.  de  Vilna), 
au  conflueut  de  la  Drouika  et  de  la  Duna;  5.500  hab. 

DROUILLE  [drou-ill  [Il  mil.])  n.  f.  Dr.  féod.  Présent  que 
l'on  donnait  au  seigneur  en  sus  des  lods  et  ventes. 

DROUILLER  {droii-jll-é  [It  mil,])  n.  m.  Nom  vulgaire  de 
Talisier  blanc  [sorbus  aria). 

DROniLIXT  {drou-ill-é  [H  mil.])  n.  m.  Sorte  de  filet  dor- 
mant, monté  sur  des  perches,  que  les  pêcheurs  disposent 
contre  le  courant  d'une  rivière  ou  contre  la  direction  de 
la  marée,  pour  prendre  les  petits  poissons. 

DROUILLETTE  (rfrou-i7/-èr  [Il  mil.])  n.  f.  Sorte  de  filet  en 
forme  de  manet,  qui  sert  à  la  poche  du  petit  maquereau. 

DrOUIN  (Nicolas),  sculpteur-français,  né  à  Nancy  en 
1590,  mort  en  1647.  Il  étudia  son  art  à  Paris.  De  retour 
dans  sa  ville  natale,  il  exécuta  les  statues  placées  sur  le 
perron  du  jardin  de  la  cour  de  Nancy,  le  mausolée  du 
cardinal  Charles  de  Lorraine,  dans  l'église  des  Cordeliers  ; 
le  tombeau  de  la  famille  de  Bassompierre,  dans  l'église 
des  Minimes,  etc.  Drouin  connaissait  également  l'archi- 
tecture et  fit  le  plan  d'une  église  pour  les  bénédictins, 
que  le  prince  Henri  de  Lorraine  projetait  de  bâtir. 

Drouin  (René-Hyacinthe),  théologien  français  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  né  en  1682  à  Toulon,  mort  à 
Ivrêe  iPiémont)  en  1742.  Neveu  du  P.  Serri  et,  comme 
lui,  adversaire  pfissionné  des  jésuites  dans  la  question  des 
cérémonies  chinoises,  il  fut  obligé,  par  lettre  de  cachet,  de 
quitter  l'université  de  Caen,  dont  il  était  syndic,  et  même 
de  sortir  de  France.  Il  se  rendit  à  Padoue,  puis  à  Verceil, 
où  il  enseigna  la  théologie;  il  se   retira  ensuite  à  Ivrée. 

DROUINE  fdu  bret.  drouin.  havresac)  n.  f.  Nom  que 
les  rhau'lronniers  ambulants  donnent  au  havresac  conte- 
nant leurs  outils  et  qu'ils  portent  sur  le  dos. 

Drouineau  'Gustave),  auteur  dramatique  et  roman- 
cier, né  à  La  Rochelle  en  1800,  mort  en  1878.  Professeur 
en  province,  il  se  rendit  à  Paris  et  débuta  par  une  Epîlre 
à  Casitnir  Delaviqne  (1823).  Il  donna  au  théâtre  :  Hienzi, 
tragédie  qui  eut  du  succès  (1826)  ;  l'Ecrivain  publie,  drame 
également  applaudi  (1828);  l'Espion,  drame  (ises);  Fran- 
çoise de  Rimmi,  tragédie  (1830).  Parmi  ses  romans,  em- 
preints de  mysticisme,  cituns  :  Ernest  (IS29)  ;  le  Manuscrit 
vert  (1831);  Itésiff née  {1^33);  les  Ombrages  (1833).  On  lui 
doit  aus.si  :  Confessions  poétif/ues  {1SZ3)  et  diverses  poésies. 
En  1830,  Drouineau  avait  voulu  fonder  une  religion  nou- 
velle, le  néo-chrislianisme.  Atteint  de  folie,  il  mourut 
dans  une  maison  d'aliénés,  près  de  La  Rochelle. 

DROUINEURou  DROUINIER  (nM  — rad.  drouine)  n.  m. 
Chaudronnier  ambulant. 

DROUJXNA  n.  f.  Mot  russe,  dérivé  de  droug  (ami)  et  qui 
signilie  littéralement  réunion  d'amis. 

—  Enxycl.  Ce  nom,  d'abord  donné  à  la  garde  du  corps 
des  grands-ducs  moscovites,  est  officiellement  appliqué 
aux  bataillons  de  la  milice,  ou  opoltchénié,  qui  représente, 
en  Russie,  l'analogue  do  la  landwehr  et  an  landsturm  alle- 
mands, et  qui,  levée  d'abord  en  1806,  puis  en  1812,  pour 
résister  à  l'invasion  dos 
Français,  puis  encore  une  fois 
lors  de  la  guerre  de  Crimée, 
estdevenue,  depuis  l'adoption 
du  service  obligatoire,  une 
institution  permanente.  Lo 
nom  de  droujina  sert  encore 
à  désigner  certaines  forma- 
tions dan.^  les  autres  armées  : 
slave,  sorbe  et  bulgare. 

DrOUOT(  Antoine. comtej, 
général  ut  pair  do  Franco, 
né  à  Nancy  en  1774,  mort 
en  1847.  Il  était  fils  d'un  bou- 
langer, et  se  cultiva  pour 
ainbi  dire  lui-mAmo.  Sous- 
lieutcnant  d'artillerie  au  sor- 
tir  de  l'Ecole  d'application  do 
Metz  (1703),  il  combattit  à 
Flouruft f]704),à  (lobonlinden 
(1800),  et  devint,  en  1808,  colonel-major  do  l'artillerie  à 
pied  de  la  garde  impériale.  Il  contribua  aux  victoires  do 
Wagram  et  do  la  Moskova.  Général  de  brigade  au  début 
delà  campagne  do  1813,  il  fut,  pou  de  tomp.s  après,  nommé 


1/^ 
/ 
Général  comte  Drouot, 


général  de  division  et  aide  de  camp  de  l'Empereur.  Drouot 
ht  preuve,  pendant  la  retraite  de  Russie,  d'une  énergie 
extraordinaire.  Par  ailleurs,  il  avait  mérité  le  surnom  do 
Sage  de  la  Grande  Armée.  Chef  de  l'artillerie  à  Lutzen 
et  à  Bautzen,  il  déploya  une  énergie  et  une  habileté  pro- 
digieuses. A  Hanau,  il  sauva  l'armée  fannaise  en  retraite 
vers  le  Rhin,  en  lui  ouvrant  à  coups  de  canon  un  passage  à 
travers  la  masse  des  60.000  Bavarois  chargés  de  barrer  la 
route.  Drouot  suivit  l'Empereur  à  lile  d'Elbe,  dont  il 
fut  gouverneur.  A  "Waterloo,  Drouot  combattit  avec  son 
intrépidité  ordinaire  et  fut  chargé  de  ramener  les  dé- 
bris de  la  garde  derrière  la  Loire.  Le  gouvernement  de 
Louis  XVIII  le  fit  passer  en  conseil  de  guerre,  comme 
complice  des  événements  du  20  mars,  mais  il  fut  ac- 
quitté. I!  se  retira  alors  dans  sa  ville  natale.  En  1851, 
Nancy  a  élevé  à  son  glorieux  enfant  une  statue,  œuvre  de 
David  d'Angers. 

Droupa,  race  pastorale  et  à  demi  nomade,  ignorante 
et  peu  civilisée,  mais  do  mœurs  patriarcales,  qui  constitue 
la  plus  grande  partie  de  la  population  rurale  du  Thibet. 
Sur  les  plateaux  et  dans  les  vallées  du  Centre,  de  l'Est  et 
de  l'Ouest,  où  elle  se  livre  à  l'élevage  du  bétail,  elle  présente 
un  type  uniforme,  particulièrement  robuste,  sensiblement 
dirt'érent  du  Mongol. 

DROUSSAGE  [drou-saf]  n.  m.  Premier  cardage  de  la 
laine  qui  se  fait  avec  une  carde  à  main  analogue  à  celle 
dont  les  matelassières  font  usage. 

DROUSSE  n.  f.  Carde  à  main,  qui  commence  le  travail 
du  cardage.  n  On  dit  aussi  droussette. 

DROUSSER  [droa-sé)  V.  a.  Carder  la  laine  en  long. 
Se  drousser,  v.  pr.  Etre  droussé. 

DROUSSETTE  n.  f.  Techn.  V.  DBOUSBE. 

DROUSSEUR  ((/ro»-se«r*),  EUSE  n.  m.  Ouvrier  qui  drousse 
les  laines,  ii  Ouvrier  qui  donne  le  lustre  au  drap  au  moyen 
de  l'apprêt.  (On  dit  aussi  drosseur.) 

Droutz  ou  Drout  (le),  rivière  de  la  Russie  d'Europe, 
affluent  du  Dnieper  dans  lequel  elle  se  jette,  à  Rogatchef, 
après  un  cours  de  270  kilom.  environ. 

DrOUYN  ou  DrOVIN  DE  BeLENDROIT  (Daniel),  lit- 
térateur français,  né  à  Loudun,  mort  à  Paris  vers  1610. 
Il  a  publié  :  le  Revers  de  la  fortune,  traitant  de  l'instabilité 
des  choses  mondaines  (1587);  le  Miroir  des  rebelles  (1592); 
les  Vengeances  divines  de  la  transgression  des  saintes  or- 
donnances de  Dieu,  poème  (1594). 

Drouyn  de  IjHUYS  (Edouard),  diplomate  et  minisTe 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1805-1881).  Directeur  du  ser- 
vice commercial  au  ministère  des  afi'aires  étrangères  eu 
1842,  il  se  fit  élire  député  par  l'opposition  libérale  dynas- 
tique dans  l'arrondissement  de  3Ïelun.  Aussitôt  après  la 
proclamation  do  la  République,  en  1848,  il  fut  nommé  re- 
présentant du  peuple  à  la  Constituante  par  le  départe- 
mentde  Seine-et-Marne.  Il  reçut  le  portefeuille  des  alTaires 
étrangères  dans  le  premier  ministère  que  forma  le  prince- 
président  aussitôt  après  son  élection,  le  20  décembre  1848. 
Au  mois  de  juin  1849,  Drouyn  de  Lhuys  fut  remplacé  par 
Alexis  de  Tocquoville,  mais 
il  fut  nommé  ambassadeur  de 
France  à  Londres.  En  1851,  il 
entra,  comme  ministre  des 
afi'aires  étrangères,  dans  le 
cabinet  provisoire  du  10  jan- 
vier. Après  le  coup  d'Etat  du 
2  décembre,  Drouyn  de  Lhuys 
fut  nommé  sénateur,  puis 
vice-président  du  Sénat.  En 
juillet  1852,  il  reprenait  le  por- 
tefeuille des  affaires  étran- 
gères. Ayant  essayé  d'éviter 
la  guerre  de  Crimée,  il  échoua 
et  donna  sa  démission. 

Lorsque  l'Empereur  en- 
voya au  Sénat  le  message  qui 
reprochait  à  cette  assemblée 
son  inertie,  Drouyn  de  Lhuys, 
considérant  ce  message 
comme  un  blâme  pour  les 
sénateurs ,  se  retira  de  la 
haute  assemblée.  En  1862, 
Drouyn  de  Lhuys,  cependant,  fut  nommé  do  nouveau  mi- 
nistre des  affaires  étrangères,  en  remplacement  de  Thou- 
venel,  pour  réagir  contre  les  tendances  trop  italiennes  de 
son  prédécesseur.  En  1S66,  quand  la  guerre  entre  l'Au- 
triche et  la  Prusse  changea  la  constitution  politique  de 
l'Allemagne,  Drouyn  de  Lhuys,  s'inspirant  du  sentiment 
français,  se  montra  partisan  d'une  intervention  militaire. 
N'ayant  pu  faire  triompher  son  opinion,  il  se  retira  du  mi- 
nistère. Après  la  révolution  du  4  septembre  1870,  il  rentra 
dans  la  vie  privée. 

Droux,  comm.  de  la  Haute-Vienne,  arrond.  et  à  10  kil. 
de  Bellac,  sur  un  plateau  dominant  le  val  de  la  Somme, 
affl>uent  de  la  Gartempe  ;  1.334  hab.  Ch.  de  f.  Orléans. 

DrOVETTI  (Bernardini,  diplomate,  archéologue  et 
voyageur  italien,  né  à  Livourne  en  1775,  mort  aux  envi- 
rons de  Turin  en  1852.  Il  fit  la  campagne  d'Egypte  comme 
lieutenant-colonel  et  fut  nommé  par  Napoléon  consul  gé- 
néral dans  ce  pays,  fonctions  qu  il  remplit  jusqu'en  1829. 
Il  accompagna  Caillaud  dans  son  voyage  à  l'oasis  de 
Syouah,  ht  des  fouilles  à  Thèbes  et  à  Memphis,  et  com- 
posa deux  collections  importantes  d'antiquités.  Il  céda  la 
première  au  roi  de  Piémont,  la  seconde  à  Charles  X.  Elle 
servit  de  noyau  au  musée  égyptien  du  Louvre.  On  a  de 
Drovetti,  en  collaboration  avec  Caillaud:  Voijage  à  l'oasis 
de  Si/ijua/i,  publié  par  Jomard  (1823). 

Droxford,  village  d'Angleterre  (comté  de  Hamps); 
2.100  hab. 

DroyLSDEN,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Lancastre), 
sur  le  canal  do  Rochdalo  ;  13.000  hab.  Fabrique  de  produits 
chimiques,  do  cotonnades,  teintureries  et  impressions. 
C'est  une  annexe  de  la  commune  do  Manchester. 

Droyn  ou  Drouyn  (Jehan),  littérateur  français,  né 
à  Amiens,  mort  après  1507.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvraç:os 
bizarres,  recherchés  des  bibliophiles,  notamment  :  la  A'cf 
des  folles,  ouvrage  très  rare,  écrit  en  prose  mêlée  de  vers  ; 
l'Histoire  des  trois  Marie  (15U),  sorte  de  roman  rempli  de 
contes  ridicules. 


Drouyn  de  Lhuys. 


Jean-Gustave  Droysen. 


854 

Droyn  (Gabriel),  médecin  français  du  xvi*  siècle,  au- 
tour du  Royal  Sirop  de  pojntnes,  antidote  des  passions  mé- 
lancoliques (1615),  ouvrage  curieux,  fort  recherché  des 
bibliophiles,  dans  lequel  il  attaque  avec  beaucoup  d'érudi- 
tion, mais  sans  ordre  et  sans  méthode,  les  préjugés  popu- 
laires, les  erreurs  de  l'astrologie,  etc. 

DrOYSEN  (Jean-Gustave),  philologue,  historien  et 
hommo  politiijue  allemand,  né  à  Treptow  (Poméranie) 
en  1808,  mort  à  Berlin  en  1884.  11  était,  on  1835,  profes- 
seur d'histoire  moderne  à  l'u- 
niversité de  Kiel.  où  il  prit 
une  part  active  à  la  politi- 
que des  duchés,  tant  par  des 
discours  que  par  des  articles 
de  journaux  et  des  livres  : 
Histoire  de  la  politique  da- 
noise d'après  les  documents  of- 
ficiels (1850).  Aussi  fut-il  en- 
voyé, en  1848,  au  parlement 
de  Francfort,  où  il  se  rangea 
dans  le  parti  modéré.  II  passa 
ensuite  aux  universitésd'Iéna 
et  de  Berlin.  Il  donna  d'abord 
des  traductions  d'£'sc/fy/e  (Ber- 
lin, 1832),  d'Ar(sioyj/iane  (Ber- 
lin, 1836-1838);  une  disserta- 
tion sur  Phripiichos,  Eschyle 
et  la  trilogie (\Si\).  Puis  il  se 
tourna  entièrement  vers  les 
études  historiques.  Ses  prii>- 
cipaux  ouvrages  sont  :  Ges- 
chichle  Alexanders  des  Gros- 
sen  (1833);  Geschichte  des  Bellenismus  (1836-1843;  trad. 
franc,  par  Bouché-Leclercq  [1883-1885]),  œuvre  de  tout 
premier  ordre,  où  l'on  trouve,  jointe  à  une  solide  érudi- 
tion, une  large  conception  de  la  philosophie  de  l'histoire  : 
Vorlesungen  itber  das  Zeitalter  dcr  Ereiheitskriet/e  (1846)  ; 
Leben  des  Feldmarschalls  Grafen  York  von  Wartenburg 
(185i);  Geschichte  der  preussischen  Politik  (1855-1885); 
Abhandlungen  zurneuern  Geschichte  (1876);  Grundzùge  der 
Historik  {18GS).— Son  fils,  Gu.stave  Droysen,  né  à  Berlin 
en  1838,  est  aussi  connu  comme  historien  ;  il  a  été  nommé 
professeur  à  l'université  de  Halle  en  1872.  Il  a  publié  des 
travaux  sur  l'histoire  du  xvi"  et  du  xvii"  siècle;  Gustave- 
Adolphe  (1869  et  1878). 

Droz  (Pierre-Jacquet),  mécanicien  suisse,  né  à  La 
Chaux-de-Fonds  en  1721,  mort  à  Bienne  (canton  de  Berne) 
en  1790.  Après  avoir  simplement  examiné  le  travail  d'une 
de  ses  sœurs,  ouvrière  en  horlogerie,  il  parvint  à  fabriquer 
les  diverses  pièces  d'une  horloge;  il  y  ajouta  même  un 
nouveau  mécanisme  à  musique,  imitant  le  tintement  des 
cloches  et  le  jeu  de  la  flûte.  Ses  recherches  lui  firent 
découvrir  un  pendule  composé  de  deux  métaux  se  dilatant 
inégalement,  de  façon  à  neutraliser  les  effets  de  la  cha- 
leur et  du  froid.  Au  moment  de  sa  mort,  il  s'occupait  de 
la  fabrication  d'une  nouvelle  horloge  astronomique. 

Droz  (Henri-Louis-Jacquet),  fils  du  précédent,  né  à 
La  Chaux-de-Fonds  (Suisse)  en  1752,  mort  à  Naples  en 
1791.  Fort  habile  mécanicien,  comme  son  père,  il  construi- 
sit un  automate  représentant  une  jeune  fille  jouant  du 
clavecin,  suivant  des  yeux  la  musique,  faisant  courir  ses 
doigts  sur  les  touches  et,  quand  le  morceau  était  achevé, 
se  levant  et  saluant  l'auditoire.  Le  plus  célèbre  échantillon 
de  son  génie  inventif  est  une  paire  de  mains  artificielles, 
(ju'il  exécuta  pour  le  jeune  La  Reynière,  qui  avait  perdu 
ses  deux  mains  dans  une  partie  de  chasse. 

Droz  (Jean-Pierre),  graveur  en  médailles  suisse, 
parent  des  précédents,  né  à  La  Chaux-de-Fonds  en  1746, 
mort  à  Pans  en  1823.  Il  fut  élève  de  Duvivior.  Repoussé 
d'abord  par  la  France,  il  avait  porté  en  Angleterre  ses 
procédés.  A  son  retour,  le  Directoire  le  nomma  directeur 
de  la  Monnaie  et  des  médailles,  poste  qu'il  conserva  jus- 
qu'en 1814.  Il  avait  trouvé  le  moyen  de  multiplier  la  gra- 
vure en  taille-douce,  et,  en  1792,  il  avait  fourni  quatorze 
mille  planches  d'assignats  de  25  livres.  Sous  la  direction 
de  Vivant-Denon,  et  avec  l'aide  de  Jeuffroy,  de  l'Institut, 
Droz  forma  un  très  grand  nombre  do  graveurs  en  mé- 
dailles. On  a  de  lui,  outre  plusieurs  types  de  monnaies 
et  des  médailles  remarciuables,  les  grandes  médailles  de 
la  Banque  de  France,  \a  Paix  de  Schœnlrunn,  les  portraits 
de  Louis  XVI,  du  général  Bonaparte. 

Droz  (François-Nicolas-Eugène),  magistrat  et  éruuit, 
né  à  Pontarlier  en   1753,  mort  à  Saint-Claude  (Jura)   en 

1805,  conseiller  au  parlement  de  Besançon,  auteur  d'une 
Histoire  de  la  ville  de  Pontarlier,  d'un  Essai  sur  les  bour- 
geoisies, etc. 

Droz  (François-Xavicr-Joseph),  moraliste  et  historien 
français,  né  à  Besançon  en  1773,  mort  à  Paris  en  1850. 
Il  essaya,  sans  succès,  d'écrire  pour  le  théâtre.  Engagé 
dans  le  12"  bataillon  des  vo- 
lontaires du  Doubs.  il  fut  élu 
capitaine.  Obligé  par  l'état  de 
sa  santé  d'abandonner  la  car- 
rière militaire,  il  obtint  une 
chaire  d'éloquence  à  l'écolo 
centrale  de  Besançon.  En 
1801,  il  publie  :  Lois  relatives 
aux  progrés  de  l'industrie  ou 
Obsenmtions  sur  les  maîti'ises, 
les  privilèges  et  les  prohibi- 
tions, puis,  en  1802,  un  dis- 
cours Sur  le  droit  politique. 
A  ce  moment,  il  se  rend  à 
Paris  et  écrit  un  roman  fade, 
imité  de  Florian  et  do  Gess- 
ner  :  Lina  ou  les  Enfants  du 
ministre    Albert    (1804).   En 

1806,  YEssai  sur  l'art  d'être 
heweux  attira  l'attention  sur 
lui.  Dès  lors,  il  s'affranchit  de 
la  philosophie  des  sensua- 
listes,  concourt  avec  Villemain,  en  1811.  pour  VEloge  de 
Montaigne.  Son  Etude  sur  le  beau  dans  les  arts  (1815)  eut 
quelquo  rotontissemont.  La  Philosophie  morale  ou  Des 
différents  systèmes  sur  la  science  de  la  vie  (1823)  lui  ouvrit 
les  portes  de  l'Académie  française  (182-1).  h' Application 
de  la  morale  à  la  philosophie  (1825),  la  Notice  sur  Michel 
de  L'Hospital  et  l'Economie  politique  ou  Principes  de  la 
science  des  richesses  (1829)  mirent  le  sceau  à  sa  réputation. 


Gustave  Droz. 


855 

Cependant,  son  ouvrage  le  plus  important  no  parut  que 
longtemps  apn>s;  c'est  V Histoire  du  rèfjne  de  Louia  A  \7 
pendant  les  années  où  l'on  pouvait  prévoir  et  dirif/er  lu  Jh-vu- 
lution  française {\%iSi' l'Ut).  Los  derniers  travaux  do  Droz 
sont  :  Pensées  sur  le  christianisme  et  Aveux  d'un  chrétien, 
doux  opuscidos  diidiés  à  hU^  AUVo.  Ils  maruuent  lo  tormo 
do  l'ôvulutioii  do  sa  pensôo  qui,  partie  de  Cabanis  et  dos 
sensuulistes,  aboutit  à  uuo  pliilosophio  6cloctiquo,  incer- 
taine et  timide. 

Droz  (Jules-Antoine),  sculpteur  français,  fils  de  Jean- 
Pierro  Droz,  né  ot  mort  à  Paris  (1807-1872).  Elùvo  de 
Cartellier  ot  de  Uognault,  ses  principales  œuvres  sont  ; 
le  Génie  du  mal  (chàtoau  de 
Compiôgne),  l'Ange  du  viar- 
ti/re  (église  Saint- iSnlpico  à 
l^aris),  statues  do  l'Hiver  et 
do  l'Été,  au  palais  du  Luxem- 
bourg, et  quelques  sculptures 
pour  la  façade  du  nouveau 
Louvre. 

Droz  (Antoine-Gujiaue), 
litltSrateur  français,  né  et 
mort  à  Paris  (1S32-1S95), 
tils  du  précédent.  Il  s'adonna 
d'abord  à  la  pointure,  et  ex- 
posa des  tableaux  de  1S57  à 
1865.  Il  so  montra,  dans  la 
"  Vie  parisienne  »,  conteur  ex- 
quis, observateur  plein  de  fi- 
nesse, à  l'analyse  pêuotranto. 
Ses  articles  furent  réunis 
en  volumes,  sous  le  titre  de  : 
Monsieur ,  madame  et  bébé 
(1866)  ;  Entre  nous{\mi)  ;  le  Cahier  bleu  de  3/""  CiV^oi  (1868). 
Droz  collabora  ensuite  à  la  »  Revue  des  Deux  Mondes  h, 
et  publia  :  Autour  d'une  source  (1869)  ;  un  Paquet  de  lettres 
(1870);  Babolain  (1872);  les  Etangs  (1875);  itne  Femme  gê- 
nante (1875);  Tristesses  et  sourires  (1884)  ;  l'Enfant  (1885). 

Droz  (Numa),  homme  d'Etat  et  publiciste  suisse,  né 
à  La  Cliaux-do-Fonds  en  1844,  mort  à  Berne  en  1899. 
D'abord  apprenti  graveur,  il  devint  instituteur,  puis  pro- 
fesseur à  Neuchàtel.  En  1864,  il  entra  à  la  rédaction  du 
«  National  suisse  h.  Il  fut  nommé  membre  du  grand  conseil 
neuchâteloison  1869,  du  conseil  d'Etat  en  1871,  et,  en  1872, 
du  conseil  des  Etats,  qu'il  présida  en  1875.  Il  fut  ensuite 
conseiller  fédéral,  puis  président  de  la  Confédération  en 
1881  et  en  18S7.  11  a  dirigé  les  départements  de  l'intérieur, 
du  commerce  et  des  aliaires  étrangères.  C'est  en  cette 
qualité  qu'il  a  tenu  tête  à  Bismarck,  en  I8S9,  au  sujet 
de  l'affaire  Wohlgemuth.  Droz  a  été  nommé,  en  1892, 
directeur  du  Bureau  de  l'union  internationale  des  che- 
mins de  fer.  Il  a  publié,  notamment  :  Histoire  d'un  proscrit 
de  i793  ;  le  Passage  des  Alliés  en  iSI3;  Manuel  d'instruction 
civique  (1884J. 

DRU,  DRUEadj.  Epais,  touffu,  serré  ;  Une  herbe  drue. 
Il  Fort,  vigoureux  :  Des  moineaux,  des  enfants  drus  comme 
père  et  mère,  il  Une  fille  drue.  Bonne  à  marier,  ii  Fam. 
Gaillard,  vif,  gai,  décidé  :  Vous  voilà  bien  dru  aujourd'hui. 

—  Adverbialem.  Dune  manière  serrée;  en  grande  quan- 
tité :  Pluie  qui  tombe  dru.  Arhrrs  plantés  dru.  Blés  qui 
poussent  dru.  ii  A  coups  redoublés,  précipités  :  Frapper  fort 
et  dru.  Il  Jaser,  Caqueter  dru,  Parler  beaucoup  et  vite. 

DRUDE  ou  DRUTE  n.  f.  Etre  fantastique  féminin,  qui, 
d'après  les  croyances  populaires  de  l'Allemagne  méridio- 
nale, de  la  Bavière,  du  Tyrol  et  de  l'Autriche,  se  plaît  à 
tourmenter  les  hommes  et  les  animaux  domestiques. 

DRUE  {dru)  n.  f.  Dans  certaines  parties  de  la  France, 
Variété  d'alouette  des  champs,  l'alouette  huppée,  ii  JNom 
vulgaire  du  proyer. 

Druelle,  comm.  de  l^Aveyron,  arrond.  et  à  5  kilom. 
de  Rodez,  sur  le  causse  du  Comtal,  non  loin  de  l'Avoy- 
ron  ;  1.424  hab. 

Druent,  bourg  d'Italie  (Piémont  [prov.  de  Turin]), 
sur  un  altlucnt  do  la  Stura;  2.G00  hab. 

Druey  (Henri),  homme  d'Etat  et  publiciste  suisse, 
né  à  Faoug  (Vaudj  en  1799,  mort  à  Borne  en  1855.  En  1828, 
il  entra  au  grand  conseil  de  son  canton  et,  en  18;i0,  fut 
nommé  conseiller  d'Etat.  Chef  du  parti  radical  dans  le 
canton  do  Vaud,  il  en  fut  élu  représentant  ù  la  diète 
fédérale  (1841).  Druey,  d'abord  opposé  à  l'idée  de  cliasser 
les  jésuites,  so  prononça  ensuite  pour  l'expulsion  à  main 
arméo.  Lo  grand  conseil  de  Vaud,  qui  n'avait  pas  voulu 
entrer  dans  cette  voie,  fut  renversé  (1845).  Druey  devint 
chef  du  nouveau  gouvernement;  il  favorisa  la  propagande 
des  doctrines  socialisios.  Dans  la  lutto  du  Sonaoround, 
il  contribua  beaucoup  à  arracher  la  déclaration  do  guerre 
aux  cantons  de  la  majorité.  La  lutto  terminée,  Druey  eut 
une  part  importante  à  l'élaboration  du  pacte  fédéra!  do 
1848.  Il  devint  membre  du  conseil  fédéral,  puis  président 
do  la  Confédération  pour  Tannée  isr^o. 

Druffel  (Auguslo  m:),  historien  allemand,  né  à  Co- 
blentz  en  1841,  mort  ù  Munich  on  1891.  Privat-docent,  en- 
suite professeur  à  l'université  do  Munich,  il  a  écrit  dos 
ouvrages  estimés  :  Contributions  à  l'histoire  de  l'Empire  de 
i5S6à  /55?(1873);  l'Empereur  Charles-Quint  et  laCuriero- 
mainei\%n-\^'i\);  Ignace  de  Loyola  à  la  curie  romaiHe(l879); 
le  Moine  augustin  d'Alsace  Jean  Hoffmcister  (1879);  etc. 

DRUGE  {druf  —  do  l'anc.  v.  druger,  devenir  dru)  n.  f. 
Abondance,  multitude,  ii  Provision.  (Vieux.) 

—  Ilortic.  Pousse  oxcossivo  dos  pois. 

—  Prov.  :  Se  plaindre  de  druge,  So  plaindre  hors  de 
propos;  so  plaindre,  comme  on  dit,  que  la  mariée  est  trop 
uellc. 

Drugeac,  comm.  du  Cantal,  arrond.  ot  à  9  kilom.  de 
Mauriac,  non  loin  do  la  Sienne,  sous-aftluent  de  la  Dor- 
dogno  par  l'Auzo;  1.239  hab.  Ch.  de  f.  Orléans. 

DRUGEON  {jon)  n.  m.  Extrémité  do  la  druge  ou  pousse 
dos  pois. 

DRUGEONNCMENT  [jo-nc-man)  n.  m.  Action  do  pousser 
des  i(!Jotons. 

DRUIUAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  est  propre  aux  druides. 

DRUIDE  fdu  laL.  druida,  d'orig.  celiiquo)  n.  m.  Nom  des 
anciens  prêtre.s  ^,'aulois  ttt  bretons  :  Éea  dkuioics  étaient 
tout-puissants  dans  les  (iautcs. 

—  Kig.  Savant  pédant  ot  solcnnol  :  Un  vieux  dbuidh 
empesé.  (Grcsset.) 


III. 


—  Enctcl.  Relig.  et  hist.  Les  druides,  qui  présidaient 
chez  les  Celtes  aux  choses  du  culte,  avaient  été  les  pro- 
pag^iteurs  d'une  doctrine  religieuse  et  philosophiquo  à 
Ui|uello  ils  durent  la  domination  politique.  Le  tfrnidismo 
no  doit  pas  Ctre  confondu  avec  la  religion  des  Coites. 
C'était  une  philosophie,  originaire  de  la  Grande-Bretagne, 
dont  l'ensemble  nous  est  inconnu,  pour  cotte  raison,  sur- 
tout, que  les  druides  contiaiont  tout  à  la  mémoire.  Les 
druides  enseignaient  que  les  hommes  descendaient  du 
dieu  de  la  mort.  Disputer,  et  quo  Us  monde  devait  finir  par 
l'eau  et  le  feu  ;  ils  croyaient  à  l'immortalité  do  l'âme  ot  à 
un  autre  monde  ;  leur  doctrine  diffère  do  la  métempsycose. 
Les  druides  prohibaient  les  temples  bâtis  et  les  représen- 
tations liguréos  dos  dieux.  Les  dolmens,  menhirs  et  crom- 
lechs, étaicTit  bien  antérieurs  au  druidisme.  Cette  doctrine 
était  ossentiollomontspiritualisto.  Los  druides  avaient  dos 
idées  que  nous  no  connaissons  pas  au  sujet  des  astres  et 
de  leur  mouvement,  et  au  sujet  de  la  grandeur  du  monde 
et  de  la  terre. 

Les  druides  ne  se  bornaient  pas  à  ces  doctrines  méta- 
physiques, théologiques  et  cosmogoniques;  ils  étaient,  en 
outre,  astrologues,  devins,  sorciers,  médecins.  Ils  durent 
à  ces  pratiijues,  qui  frappaient  lo  vulgaire,  une  grande 
influence,  et  furent,  pour  ce  motif,  exempts  du  service 
militaire.  Ils  prirent  mémo  les  fonctions  de  prêtres  et  do 
juges.  Les  cérémonies  de  cultes  qui  existaient  avant  lo 
druidisme  s'accomplirent  par  leurs  mains.  C'est  ainsi  que 
les  druides  présidèrent  à  la  cueillntte  du  gui  de  chêne, 
cérémonie  symbolique  dans  laquelle  on  doit  voir  une 
manifestation  du  cufte  des  plantes  que  l'on  rencontre  par- 
tout. Les  druides  conservaient  la  pratique  des  sacrifices 
humains,  qui  avait  dii  exister  avant  eux. 

On  s'adressait  aux  druides  pour  trancher  les  différends 
des  particuliers  et  des  Etats.  Leur  juridiction  était  gra- 
cieuse, mais  sanctionnée  par  une  sorte  d'excommunica- 
tion, qui  consistait  à  interdire  les  sacrtlices  et,  par  suite, 
à  mettre  hors  la  loi.  Les  druides  reconnaissaient  l'auto- 
rité d'un  grand  prêtre  nommé  à  vie.  L'élection  se  faisait 
en  un  liou  situé  sur  le  territoire  des  Carnutes  (entre  Char- 
tres et  Orléans),  qui  passait  pour  être  le  centre  de  la 
Gaule.  Les  druides  ne  formaient  pas  une  caste  fermée  ; 
ils  se  recrutaient  par  libre  cooptation,  surtout  parmi  la 
noblesse.  On  les  divisait  en  trois  classes  :  les  druides 
proprement  dits,  les  eubages,  devins  et  sacrificateurs,  et 
les  bardes,  poètes  et  historiographes.  Il  n'existait  pas  de 
druidesses.  comme  on  l'a  cru  fongtemps. 

Les  druides  perdirent  leur  influence  vers  l'époque  de 
l'empire  romain.  Tibère  et  Claude  s'attaquèrent  à  leurs 
pratiques  superstitieuses  et  interdirent  les  sacrifices 
humains.  Mais,  si  le  druidisme  disparut,  ce  fut  moins 
par  suite  des  persécutions  que  comme  conséquence  de  la 
transformation  sociale  ot  intellectuelle  de  la  Gaule.  Los 
druides  se  maintinrent  plus  longtemps  en  Bretagne  et  les 
bardes  subsisteront,  durant  le  moyen  âge,  dans  le  pays  de 
Galles.  En  Irlande,  les  druides  firent  opposition  au  chris- 
tianisme, et  les  bardes  furent  réduits  à  un  rôle  infime. 

—  BiBLioGR.  :  d'Arbois  de  Jubainville,  Cours  de  litté- 
rature celtique  (Paris,  1889);  Gaidoz,  dans  1'  »  Encyclopédie 
des  sciences  religieuses»,  au  mot  Gaulois  ;  Ferdinand  Lot, 
les  Celtes  (»  Revue  encyclopédique  n,  1893). 

DRUIDE  n.  f.  Genre  d'insectes  hyménoptères,  famille 
des  tenthrédes,  dont  l'espèce  type  habite  l'Angleterro. 

DRUIDESSE  {dèss"j  n.  f.  Prêtresse  supposée  de  l'ordre 
des  druides,  qui  passait  pour  magicienne  et  prophôtesse. 

DRUIDIQUE  (dik')  adj.  Qui  a  rapport  aux  druides,  à  la 
religion  des  druides  :  Autel  druidicjdh.  Notre  Gaule  com- 
pacte, DRUiDiQUK,  fut  longtemps  hérissée  et  impénétrable. 

DRUIDISME  {dissm')  n.  m.  Culte  druidique  :  tes  Bomains 
anéantirent  le  druidisme. 

—  E.N'CYCL.  V.  DRUIDE. 

Druillat,  comm.  de  l'Ain,  arr.  et  à  18  kil.  do  Bourg, 
au  bord  do  la  côtièro  orientale  de  la  Dombos,  non  loin  du 
confluent  do  l'Ain  ot  du  Suran  ;  1.040  hab.  Ancien  manoir 
do  templiers. 

Drulhe,  comm.  de  l'Avoyron,  arrond.  ot  à  18  kilom. 
do  N'illetranche,  non  loin  du  Touzau,  une  des  sources  do 
la  Diège  Avoyronnaise;  1.031  hab. 

Drulingen,  ch.-l.  de  cant.  d'Alsace-Lorraîno  (Basse- 
Alsace  [cercle  de  Savernej),  surriscb;  515  hab.  Agriculture. 

—  Lo  canton  a  198,038  kil.  carr.,  30  comm.  et  I4.0iy  hab. 

DRUM  {drum')  ou  DRUMMER  {dru-mér')  n.  m.  Nom 
vulgaire  dos  poissons  sciéuoïdes  du  gonro  pogonias  ou 
tambour. 

DrumACHOSE,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Londonderry,),  sur  lalioe,  près  du  lac  Koyle  ;  5.200  hab. 
Pierre  à  bâtir  "et  pierre  à  chaux. 

DrumanN  (Guillaume-Charles-Auguste),  historien  ot 
phllolo^nH' allemand,  néàDannstodtenl780,  mortùKœnigs- 
Ijorg  on  IStil.  11  fut  précepteur,  professeur  au  Pxdagogium 
do  Halle  (1810),  privat-docent  à  l'université  do  cotte  ville 
(1812)  et  enfin  (1817)  professeur  d'histoire  et  de  littérature 
ancienne  à  colle  do  Kœnigsberg,  où  il  enseignait  encore  à 
l'époque  dosa  mort.  Drumann  a  produit  une  œuvre  vrai- 
ment remarquable  ;  Histoire  de  Home  dans  son  passage  de 
la  république  à  la  monarchie  ou  Pompée,  César,  Cicéron 
et  leurs  contemporains  (1834-1844).  Parmi  ses  autres  ou- 
vrages, il  faut  mentionner  :  Histoire  de  la  décadence  des 
Etats  grecs  (1815);  Esquisse  d'une  histoire  de  la  civilisation 
(1847);  Histoire  de  Itoniface  Vill  (1852);  Ouvriers  et  com- 
munistes dans  l'antiquité  grecque  et  ï'ow^mc*  (18G0). 

Drumballyroney,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster 

froiiiié  de  DownJ),  sur  lo  Bann;  4.580  hab. 

DrumBO,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  de 
Downjl,  sur  lo  Lagan  ;  7.700  hab.  Cromlech  dit  »  Anneau  du 
t^éant  n  {Gcanl's  iting). 

Drumcannon,  comm.  d'Irlande  (prov.  do  Munster 
'coiuté  do  Waterlord)),  sur  la  baio  Tramoro;  3.600  hab. 

Drumcliff,  comm.  d'Irlando  (prov.  do  Connaught 
I comté  de  Sligo]),  sur  la  baie  de  //rumcli/f;   6.000  hab. 

—  Prov.  do  Munster  (comté  de  Claro)  ;  8.500  hab. 
Drumcree,  comm.   d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 

d'Arin;iKb||,  sur  la  rivière  Down;  12.300  hab.  (avec  Porta- 
down).  'l'oilos. 

DRÛMENT  adv.  D'une  manière  drue,  sorréo,  frôquonto. 
(luus.  ;  ou  dit  UKU  on  ce  sons.) 


DROZ  —   DRUMMOND 

Drumgath,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  'comté 
de  Down])  ;  2.530  hab. 

DrumglaSS,  comm.  d'Irlande  (prov,  d'Ulster  [comtô 
-leTyronoj);   5.000  hab.   (avec  Dmngannon).    Houillères. 

Drumgooland,  comm. d'Irlando  (prov.  d'Ulster  [comtô 
de  Down])  ;  5.300  hab. 

DrumgOON,  comm.  d'Irlando  (prov.  d'Ulster  [comtô 
do  Cavanj)  ;  2.000  hab.  (avec  Cootehill).  Minerais  do  ploml), 
ardoisière. 

Drumhome,  comm.  d'Irlando  (prov.  d'Ulster  [comté 
do  Donegal]),  sur  la  baie  de  Donegal  ;  5.500  hab. 

DRUMINE  (de  Drummondii,  nom  d'une  espèce  d'eu- 
phûrl)e)  n.  f.  Chim.  Alcaloïde  extrait  d'une  euphorbiacée, 
Veuphorbia  Drummondii,  et  constituant  un  anesthésique 
local  comme  la  cocaïne. 

Drumkeeran,  comm.  d'Irlande  [prov.  d'Ulster  [comtô 
de  Fermanagh]),  sur  la  rivière  Ederney  et  le  lac  Erne  ; 
6.450  hab.  Pierre  à  bâtir. 

Drumlane,  comm.  d'Irlando  (prov.  d'Ulster  [comtô 
de  Cavanj)  ;  3.500  hab. 

DrumleaSE,  comm.  d'Irlande  fprov.  de  Connaught 
[comté  do  Leitrim])  ;  2.550  hab.  (avec  Drumahaire). 

Drumlumman.  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Cavanj)  ;  6.000  hab. 

Drummaul,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
d'Antrimj),  sur  le  Maine  et  le  lac  Neagh  ;  7.000  h.  Ruines 
du  château  de  Shane. 

Drummond  (Maurice),  chef  de  la  famille  écossaise 
de  ce  nom.  Il  vivait  au  xi'  siècle  et  était  d'origine  hon- 
groise. Quand,  pour  éviter  les  persécutions  de  Guillaume 
le  Conquérant,  la  princesse  Agatlie,  son  fils  Edgar  Athcling 
et  ses  filles  se  virent  contraintes  do  quitter  1  Angleterre, 
Drummond  se  chargea  de  favoriser  leur  fuite.  Au  moment 
où  Marguerite,  fille  d'Agathe,  épousa  Malcolm,  roi  d'E- 
cosse, elle  se  souvint  du  service  que  Drummond  avait 
rendu  à  sa  famille,  et  le  fit  nommer  sénéchal  de  Lenox  ; 
elle  lui  fit  faire  un  riche  mariage  et  le  combla  de  biens. 

Drummond  (Joanj,  grand  justicier  d'Ecosse,  mort  en 
1519.  II  battit  l'armée  des  seigneurs  coalisés  contre  Jac- 
ques IV,  fut  ensuite  envoyé  comme  ambassadeur  en  An- 
gleterre, et  maria  secrètement  sa  lille  Marguerite  avec 
le  roi  d'Ecosse.  Ce  mariage  allait  être  reconnu  officielle- 
ment, quand  la  jeune  femme  mourut  empoisonnée.  Après 
la  mort  do  Jacques  IV  (1513),  Drummond  fut  cité  à  com- 
paraître devant  le  Parlement,  afin  de  s'expliquer  au  sujet 
du  mariage  de  sa  fille.  En  entendant  le  liéraut  d'armes  lui 
faire  cette  sommation,  il  s'emporta  au  point  de  le  souffle- 
ter et  fut,  pour  ce  motif,  condamne  à  perdre  ses  biens  ; 
mais,  en  considération  des  services  qu'il  avait  rendus  à 
l'Etat,  cette  condamnation  fut  annulée. 

Drummond  (Guillaume),  poète  et  historien  écossais, 
né  à  Hawthornden  on  1585,  mort  en  1649.  Son  Histoire 
d'Ecosse  de  1i2S  à  {542  (Londres,  1655)  n"a  pas  une  grande 
valeur.  Drummond  doit  sa  réputation  à  ses  poésies,  surtout 
à  ses  Sonnets  et  à  ses  Fleurs  de  Sion  (1623).  On  l'a  sur- 
nommé le  Pétrarque  écossais.  Mais,  ce  qu'il  y  a  de  plus 
durable  dans  son  œuvre,  ce  sont  ses  conversations  avec 
Ben  Johnson,  publiées  en  1832,  par  David  Laing,  sous  lo 
titre  de  :  Notes  sur  les  entretiens  de  Ben  Johnson  avecWil- 
liam  Drummondde  Haivthornden  en  janvier  {6i9.  Drummond, 
fervent  royaliste,  mit  ses  talents  do  poète  au  service  de 
la  cause  de  Charles  l". 

Drummond  (Jacques),  né  en  1648,  mort  à  Saint-Ger- 
main-en-Laye  on  1716.  Successivement  conseiller  d'Etat, 
grand  juge  (1680),  chancelier  d'Ecosse  (1684),  sous  Jac- 
ques II,  roi  d'Angleterre,  il  se  convertit  au  catholicisme, 
essaya,  en  1688,  de  rallier  au  roi  les  presbytériens  d'Ecosse. 
Emprisonné  pendant  près  de  cinq  ans,  il  se  réfugia  ensuite 
à  Saint-Germain-en-i-ayo,  auprès  do  Jacques  II,  qui  lo 
nomma  gouverneur  du  princo  do  Galles  et  chevalier  do 
Saint-Georges. 

Drummond  (Alexandre),  diplomate  ot  voyageur  écos- 
sais, mort  à  Edimbourg  en  1769.  Il  fut  pendant  plusieurs 
années  consul  à  Alop,  et  fit  de  nombreuses  excursions  dans 
les  contrées  voisines.  On  a  de  lui  :  Voyages  en  Allemagne, 
en  Grèce,  en  Asie,  e/c.(  1754),  ouvrage  intéressant,  dont  Pui- 
sieuxadonné  une  traduction  française,  dans  lo  recueil  inti- 
tule les  Voyageurs  modernes. 

Drummond  (sir  William),  écrivain  anglais,  né  vers 
1760,  mort  à  Rome  en  1828.  il  fut  député,  ambassadeur  ù 
Constautiuoplo  (ISOI),  puis  à  Naplos  (1808).  C'était  un  ar- 
chéologue plein  d'érudition,  un  esprit  élevé  et  un  excel- 
lent écrivain,  à  qui  l'on  doit  notamment  :  Etude  rétrospec- 
tive sur  les  gouvernements  de  Sparte  et  d'Athèties  (1794); 
Questions  académiques  (1805);  Herculanensîa  (1810),  et 
Origines  ou  liemarques  sur  l'origine  de  quelques  empires, 
de  quelques  Etats  et  de  quelques  cités  (1824-1826). 

Drummond  (Thomas),  ingénieur  anglais,  né  ù  Edim- 
bourg en  1797,  mort  ù.  Dublin  on  1810.  Etant,  en  1826,  liou- 
tonant  d'artillerie,  il  fit,  en  Irlande,  un  voyage  d'inspection, 
au  cours  duquel,  afin  do  faire  dos  signaux  entre  des  stations 
éloignées,  il  eut  l'idée  de  produire  une  himiôro  éclatante 
on  projetant  un  jet  d'oxygèno  et  d'hydrogène  mélangés  sur 
une  boule  do  chaux.  En  1868,  l'idée  fut  reprise  par  Tessiô 
du  Motay,  oui  lit  un  essai  d'éclairage  do  la  place  do  l'Hôtel- 
do-Villo,  à  Paris.  La  lumière  Drummond  n'était  pas  pra- 
ticjue,  parce  qu'on  mélangeait  les  doux  gaz  qui,  dans  cette 
siiiiutiou,  forment  un  déionaut.  Co  furent  les  essais  do 
Drummond  et  do  Tessié  du  Motay  qui  amenèrent  la  décou- 
verte do  la  lumière  oxliydrique.  La  statue  do  Drummond, 
érigée  par  souscription  publique,  en  1883,  orne  une  des 
places  do  Dublin.  Il  avait  rempli  diverses  fonctions  pu- 
bliques; notamment,  celle  do  sous-socrôtairo  d'Etat  pour 
l'Irlande. 

Drummond  de  Melfort  (Louis-Hector),  militaire 
et  tacticien  iVaurais,  né  eu  1726,  mort  en  1788.  11  fut  aide 
do  camp  de  Maurice  do  Saxe,  et  se  distingua  pendant  les 
guerres  do  1740  A  1763.  Il  publia  un  Essai  sur  la  cavalerie  /t'- 
f;(}rc' (1748),  qui  est  estimé,  ot  un  Traité  sur  la  cavalerie  {mù), 

DrummonD-WOLFF  (sir  Henry),  homme  d'Etat  ot  di- 
plomatu  an^'lais,  né  en  1830  i\  Malte.  Il  outra,  on  1840,  nu 
ministère  des  affaires  étrangèros,  fut  attaché  ù  diverses 
légations,  devint,  on  1858,  secrétaire  d'Etat  aux  afi'airot 

ICKi 


DRUMOND    -   DRYANDER 

étraDffères,  et  de  1859  à  1864,  secrétaire  du  gouverneur 
dos  Ues  loQiennes.  Drummond-Wolff  interrompit  sa  car- 
rière diplomatique  pour  se  consacrer  à  la  vie  parlemen- 
taire A  la  Chambre  des  communes,  il  entra  dans  le  parti 
conservateur.  Beaconsfield  le  nomma,  en  1878,  plénipoten- 
tiaire de  la  Grande-Bretagne  à  la  commission  internatio- 
nale cliarffée  d'élaborer  la  constitution  autonome  de  la  Rou- 
mélie  orientale.  Rentré  dans  la  carrière  diplomatique,  il 
occupa  des  postes  à  Constanlinople,  en  Egypte,  en  Perse, 
en  Roumanie  et  i'ut  nommé  ambassadeur  à  Madrid. 

DroMOND-ARTHABASKA,  double  comté  du  Dominion 
canadien  tprov.  do  yuébecl,  sur  le  Saint-François  et  le 
Nicolet,  tributaires  droits  du  Saint-Laurent;  3.391  kilom. 
carr.  ;  43.923  hab.,  dont  39.619  Français. 

DRUMONT(£"(7oi<(ïr(f-Adolphe),  homme  politique  et  écri- 
vain français,  né  à  Paris  en  1844.  D'abord  employé  à  la 
préfecture  de  la  Seine,  il  entra  dans  le  journalisme,  et 
se  fit  tout  à  coup  connaître  par  un  livre  qui  eut  un  grand 
retentissement  :  la  France  juive,  essai  d'histoire  contempo- 
raine (1886).  Ce  pamphlet,  dans  lequel  il  attaquait  les  juits 
et  des  hommes  politiques  avec  une  extrême  violence,  donna 
lieu  à  d'ardentes  polémiques  et  lui  attira  des  duels.  Dru- 
mont  n'en  continua  pas  moins  sa  campagne  avec  une  ar- 
deur croissante  et  fonda,  en  1892,  la  Libre  Parole,  qui  devint 
l'organe  de  l'antisémitisme.  Il  fut  élu  député  d'Alger  eu 
1898,  après  de  retentissantes  campagnes.  Parmi  ses  ou- 
vrages, nous  citerons  :  les  Fêles  nationales  de  la  France 
(1879);  Mon  vieux  Paris  (1879);  le  Dernier  des  Trémolin, 
roman  (1879)  ;  ta  France  juive  devant  l'opinion  (1886)  ;  la  Fin 
d'un  monde  (1888)  ;  la  Dernière  Bataille  (1890)  ;  Gambetta  et 
sa  cour  (1891);  le  Secret  de  Fournîtes  (1892)  ;  le  Testament 
d'un  antisémite  (1891)  ;  De  l'or,  de  la  boue,  du  sang  (1896); 
les  Juifs  et  l'affaire  Dreyfus  (1899). 

Drdmragh,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  de 
Tyrone]);  7.350  hab.  (avec  Omagh).  Fabrique  de  toiles. 

DruMREILLT,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
de  Cavan])  ;  6.800  hab.  Pierre  à  chaux. 

Drung,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  do 
Cavan]^  ;  3.000  hab.  Pierre  à  bâtir. 

Drunen,  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  du  Brabant-Sep- 
tentr.  [arrond.  de  Bois-le-Duc]},  sur  un  affluent  de  la 
Meuse  ;  2.900  hab. 

DRUPACÉ  [se),  ÉE  adj.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte 
au  drupe,  ou  qui  a  pour  fruit  un  drupe. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  d'arbres,  de  la  famille  des  rosacées, 
comprenant  les  genres  qui  ont  pour  fruit  un  drupe,  comme 
le  pêcher,  etc.  —  Une  drupacée. 

DRUPAIRE  {pèr')  n.  f.  Bot.  Genre  de  champignons. 

DRUPE  ^du  lat.  drupa,  olive  mure)  n.  m.  Nom  scientiiique 
des  fruits  à  noyau  [cerises,  abricots,  etc.].  il  Quelques  bo- 
tanistes font  ce  mot  féminin. 

—  Encycl.  Dans  le  dr^pe,  la  partie  profonde  du  péricarpe 
{endocarpe)  prend  la  consistance  du  bois.  La  plupart  des 
drapes  sont  monospermes  et,  en  concevant  une  réduction 
progressive  de  la  partie  externe  et  charnue  du  péricarpe 
{épicarpe  et  mésocarpe],  on  comprend  qu'on  puisse  passer 
du  drupe  à  l'akène  ou  au  caryopse.  D'autre  part,  la  nèfle, 
qui  n'est  que  la  somme  do  cinq  drupes,  permet  de  passer 
à  la  pomme  et  à  la  poire,  et  le  fruit  des  cydonia,  dont 
chaque  loge  contient  les  graines,  est  une  forme  de  passage 
de  la  pomme  vers  les  fruits  pluricarpellés  ordinaires. 

DRUPÉOLE  ou  DRUPOLE  (dimin.  de  drupe)  n.  m.  Petit 
drupe  qui  ne  dépasse  pas  la  grosseur  d'un  pois. 

DRUPÉOLE,  ÉEadj.  Qui  a  l'apparence  d'un  petit  drupe. 

DRUPERMIN  {pèr)  n.  m.  Variété  do  pomme  savoureuse 
et  parfumée. 

DRUPIFÊRE  (du  lat.  drupa',  drupe,  et  ferre,  porter)  adj. 
Qui  porte  des  drupes. 

DRUPOSE  (rad.  drupe)  n.  f.  Produit  qui  accompagne  le 
suc  réducteur  lorsque  l'on  fait  bouillir  avec  de  1  acide 
chlorhydrique  les  concrétions  des  poires. 

DRUPPULA  n.  f.  Genre  de  radiolaires,  type  de  la  famille 
des  druppulidés,  comprenant  des  animaux  marins  micro- 
scopiques qui  vivent  dans  les  mers  chaudes.  (Les  druppula 
sont  arrondies,  ovales,  élégamment  treillissées  ;  leur  co- 
quille interne,  simple,  porte  des  épines  et  des  tubes  à  ses 
pôles.) 

DRUPPUUDÉSn.m.  pi.  Famille  de  protozoaires  radiolai- 
res, caractérisée  par  la  coquille  ellipsoïde,  non  spongieuse, 
à  enveloppes  nombreuses  et  concentriques,  tant  corti- 
cales qu'intérieures.  —  Un  druppolidè. 

ORURIE  (ri  —  du  bas  lat.  drudaria,  amour,  piété)  n.  f. 
Dr,  féod.  Redevance  que,  dans  le  midi  de  la  France, 
les  plaideurs  payaient  au  .seigneur  devant  la  justice  du- 
quel leur  procès  était  porté. 

Drury  (Robert),  voyageur  anglais,  né  à  Londres  en 
1687,  mort  vers  1735.  Il  s'enrichit  à  Madagascar  en  faisant 
la  traite  et  entra,  par  la  suite,  au  service  de  la  compagnie 
des  Indes.  On  a  une  bonne  relation  de  ses  aventures,  inti- 
tulée Madagascar  or  Hubert  Drury's  Journal  (1729). 

Drurt-IANE  (tuéâtrk),  l'un  des  plus  anciens  de  Lon- 
dres et  de  toute  l'Angleterre.  11  est  situé  dans  Bridgc's 
Street,  quartier  de  Westminster,  On  ignore  la  date  exacte 
do  son  édification,  mais  on  sait  qu'il  fut  incendié  en  lG7i, 
reconstruit  en  167-»,  démoli  en  1791,  rebâti  en  1794,  de 
nouveau  brûlé  en  1809,  et  enfin  rouvert  en  1812.  Dans 
presque  toute  la  seconde  moitié  du  xviii"  siècle,  l'opéra 
anglais  y  fit  fureur.  C'est  l'époque  où  le  compositeur  Arne 
y  fit  représenter  tous  ses  opéras  :  Briiannia,  Elisa,  Ar- 
taxerce,  Judilfi,  etc.  Après  lui,  Arnold  donna  à  son  tour 
Sfttpwreck,  le  Vieux  Matelot,  et  quelques  autres  ouvrages. 
Cependant,  la  tragédie  et  le  drame  y  étaient  en  grand 
honneur  à  la  même  époque,  qui  était  celle  de  la  direction 
du  célèbre  Garrick,  auprès  duquel  on  y  voyait,  dans  les 
chefs-d'œuvre  de  Shakspearc,  Barry,  M"'*  Cibbcr,  M*""  Prit- 
chard  et  autres  excellents  artistes.  L'opéra  anglais  fut  en- 
suite abandonné,  et,  jusque  vers  1830,  on  vit  à  Drury-Lane 
tonte  une  succession  d'acteurs  do  premier  ordre  :  Jolin 
Kcmblo,  Charles  Kemble,  Edmund  itean,  Stanley,  Terry, 
I..isu>ri,  Macready,  Burkc,  miss  Tydswell.  miss  Smithson, 
qui  devait  devenir  la  femme  de  Berlioz.  Quelques  années 
plu.s  tard,  l'opéra  anglais  reprenait  possession  de  ce 
ihé^rc,  où  le  cliantour-compositeur  AVilliam  Balfe  faisait 


représenter  the  Maid  of  Artois,  Jane  Grey  et  Keolanthe.  La 
célèbre  cantatrice,  M""*  Malibran,  attirait  alors  la  foule 
à  Drury-Lane.  Plus  tard  encore,  c'est  l'opéra  italien  qui 
V  régna  presque  en  maître.  Parmi  les  chanteurs  qui  se 
tirent  acclamer  alors  à  Drury-Lane,  il  faut  citer  deux  ar- 
tistes français  des  plus  célèlî'res  :  Faure  et  M*'  Carvalho. 
Depuis  lors,  ce  théâtre  a  modifié  plusieurs  fois  son  genre, 
mais  il  reste  toujours  l'un  des  préférés  du  public  de  Londres. 
DRUSE  (da  l'allem.  druse,  glande)  n.  f.  Bot.  Variété  de 
pêche  de  vigne,  à  peau  jaune,  très  juteuse  et  fondante. 
Il  Genre  d'herbes,  de  la  famille  dos  ombellifères,  dont 
l'espèce  type  croît  dans  l'île  de  Ténériffo. 

—  Miner.  Nom  par  lequel  on  désigne  certaines  cristalli- 
sations incrustées  sur  un  minéral  qui  leur  est  étranger.  (Le 
quartz  et  la  calcite  forment  fréquemment  des  druses.) 

DRUSELLE  [zf^V]  n.  f.  Variété  do  pêche  plus  petite  que 
la  druse,  mais  d'excellente  qualité  et  de  même  espèce. 

DruSENHEIM,  village  do  la  Basse-Alsace  (cercle  do 
Haguenau  [cant.  de  Bischwiller'),  sur  la  Moder;  1.603  hab. 

Druse,  peuple  de  Syrie,  qui  vit  sur  le  versant  occi- 
dental du  Liban  et  dans  presque  tout  l'Anti-Liban.  (Les 
Druses  habitent  seuls  cent  six  villes  ou  villages,  mais  on 
en  rencontre  dans  beaucoup  d'autres  localités,  où  ils  sont 
mêlés  à  des  races  diverses.  Leur  chiffre  atteindrait  lOO.OOO 
à  peine,  selon  les  uns  ;  il  s'élèverait  à  350.000,  d'après  quel- 
ques auteurs.)  —  Un,  Une  Druse. 

—  Adjectiv.  Qui  appartient  à  ce  peuple  :  La  race  drusk. 

—  Encycl.  Les  Druses  no  paraissent  pas  autochtones  de 
la  contrée  ;  la  plupart  présentent  des  ressemblances  avec 
certains  Iraniens,  notamment  avec  les  Persans.  Ils  se  dis- 
tinguent des  Sémites  parleur  visage  plein,  leur  cou  gros  et 
leur  tendance  à  l'embonpoint.  Ils  sont  agiles  et  bien  consti- 
tués, et  possèdent  un  teint  fortement  coloré.  Les  hommes 
se  vêtent  d'une  longue  tunique  de  toile  grise  ou  de  laine 
blanche,  serrée  à  la  taille  par  une  ceinture  qui  supporte 
les  poignards  et  les  pistolets.  Un  large  pantalon  flottant, 
une  veste  courte,  un  grand  burnous  et  un  turban  blanc  ou 
vert,  de  dimensions  exagérées,  complètent  le  costume.  Les 
femmes  font  usage  d'une  longue  robe  de  toile,  générale- 
ment bleue.  Elles  fixent  dans  leurs  tresses  de  nombreuses 
pièces  de  monnaie.  Dans  certains  cantons,  elles  se  voilent 
soigneusement  le  visage,  mais,  dans  d'autres,  elles  le  lais- 
sent à  découvert.  Toutes  ombrent  leurs  paupières  et  rejoi- 
gnent l'arc  de  leurs  sourcils  au  moyen  de  teintures. 

Les  Druses  ont  vaillamment  lutté  contre  la  Turquie 
pour  conserver  leur  indépendance.  A  la  guerre,  ils  montrent 
une  grande  férocité  ;  mais,  en  temps  de  paix,  ils  sont  d-^ux 
et  hospitaliers.  Ils  sont  adonnés  à  la  culture  de  la  vigne, 
de  l'olivier  et  du  tabac,  et  à  l'élevage  des  vers  à  soie.  Leur 
sobriété  et  leur  propreté  sont  remarquables.  La  polyga- 
mie n'existe  pas  chez  eux,  mais  le  divorce  est  fréquent. 
Leurs  femmes  jouissent  d'une  grande  liberté.  On  trouve 
chez  ce  peuple  une  nombreuse  noblesse,  qui  forme,  avec 
les  propriétaires  terriens,  une  assemblée  décidant  des  me- 
sures à  prendre  dans  l'intérêt  général.  Quand  la  guerre 
éclate,  tous  les  hommes  sont  astreints  au  service  militaire. 
Chacun  d'eux  doit  se  munir  d'armes  et  de  provisions. 

Les  Druses  ont  oublié  leur  ancien  idiome  et  parlent 
tous  l'arabe.  Ils  ont  une  religion  spéciale,  bien  qu'ils 
afi'ectent  des  dehors  musulmans  et  aillent  à  la  mosquée 
lorsqu'ils  se  trouvent  chez  les  Turcs.  lis  ne  se  font  aucun 
scrupule  de  boire  du  vin  et  de  manger  de  la  viande  do 
porc.  Chez  les  maronites,  ils  vont  à  l'église  et  prennent 
de  l'eau  bénite.  Mais  ils  croient  à  un  Dieu  unique  et  à  la 
métemps^'cose.  Après  la  mort,  l'âme  passe  dans  un  nou- 
veau corps  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  atteint  la  perfection.  A  ce 
moment,  elle  s'unit  à  liinam,  le  premier  des  anges,  et 
reste  cacliée  en  lui  jusqu'au  jour  du  jugement.  Quoique  les 
Druses  n'aient  pas  de  culte,  ils  n'en  possèdent  pas  moins 
des  ministres  divins,  qui  sont  divisés  en  cinq  catégories. 

DrUSIA  (gens),  famille  plébéienne  de  Rome,  qui  fut 
honorée  une  fois  de  la  dictature,  liuît  fois  du  consulat, 
deux  fois  de  la  censure.  Elle  portait  primitivement  le  nom 
de  Livia  et  tira  sou  nouveau  nom  du  Gaulois  Druons,  que 
tua  l'iMi  de  ses  membres.  Livie,  femme  d'Auguste,  appar- 
tenait à  la  gens  Drusia. 

druSIFORME  (de  dntse,  et  forme)  adj.  Miner.  Qui  a  la 

forme  d'une  druse. 

DrusuXA  (Julia),  une  des  filles  de  Germanicus  et 
d'Agrippine,  sœur  de  C.  Caligula,  née  à  Trêves  l'an  15  de 
notre  ère,  morte  vers  40.  Son  frère,  après  l'avoir  désho- 
norée, la  maria  à  L.  Cassius  Longinus,  et  continua  avec 
elle  un  commerce  incestueux,  qu'il  ne  craignait  pas  d'affi- 
cher en  public.  Quand  il  tomba  malade,  il  la  déclara  héri- 
tière de  l'empire.  A  la  mort  de  Drusilla,  il  lit  éclater  une 
douleur  qui  touchait  à  la  folio,  et  la  vie  de  Rome  fut  sus- 
pendue pendant  quelque  temps.  Drusilla  dut  être  adorée. 

Drusilla,  fille  d'Agrippa  le  Grand,  roi  de  Judée,  née 
vers  3s  apr.  J.-C.  Elle  était  d'une  beauté  merveilleuse. 
Elle  quitta  son  époux  Azoze,  roi  d'Emèse,  pour  suivre 
A.  Félix,  procurateur  de  Judée,  et  assista  avec  lui  aux 
prédications  de  saint  Paul  à  Césarée.  Elle  périt  avec  son 
fils  Agrippa,  dans  l'éruption  du  Vésuve. 

DRUSILLAIRE  {zil'-lèr')  adj.  Miner.  Qui  affecte  la  forme 

des  druses. 

DRUSIQUE  {zik'j  adj.  Miuér.  Qui  a  le  caractère  d'une 
druse. 

DruSUS  (Caius  Livius),  célèbre  jurisconsulte  romain, 
d'époque  incertaine.  Devenu  aveugle,  il  donnait  encore 
des  consultatieos  de  droit  très  recherchées. 

DRUSUS(Marcus  Livius),  tribun  du  peuple  en  122  avec 
Caius  Gracchus.  Attaché  à  la  politique  du  sénat,  il  fit 
tous  ses  efforts  pour  ruiner  la  popularité  de  son  collègue. 
Chaque  fois  que  celui-ci  proposait  une  mesure  démocra- 
tique, Drusiis  en  proposait  une  plus  démocratique  encore. 
Il  fut  consul  en  112,  puis  gouverna  la  Macédoine,  et  ob- 
tint lo  triomphe  pour  des  succès  remportés  sur  les 
Scordisques  de  Thrace,  qu'il  rejeta  au  delà,  du  Danube. 

Drusus  (Marcus  Livius),  fils  du  précédent,  tribun  du 
peuple  en  91  av.  J.-C.  Il  était  de  mreurs  austères,  mais 
très  orgueilleux.  Il  eut  la  louable  ambition  de  concilier  à 
Rome  tous  les  partis,  mais  il  agit  sans  prudence  et  s'at- 
tira la  haine  de  tous.  Il  proposa  de  rendre  aux  sénateurs 
lo  pouvoir  judiciaire,  récemment  confié  aux  chevaliers, 
f|iii  en  abusaient,  et  promit  aux  Latins  le  droit  de  cité, 
en  même  temps  qu'il  faisait  rendre  des   lois  agraires, 


Claudius  Drasus  (camée). 


8M 

d'autres  au  sujet  des  distributions  de  blé  et  des  colonies 
à  établir  en  Sicile  et  en  Italie.  Le  premier  à  Rome,  il 
altéra  les  monnaies.  Ses  propositions  entraînèrent  des 
discussions  orageuses,  au  cours  desquelles  il  fut  assas- 
siné. Bientôt  après,  les  Italiens,  frustrés  dans  leur  espé- 
rance d'obtenir  le  droit  de  cité,  commencèrent  la  guerre 
sociale.  —  Son  fils  adoptif,  Mar- 
cus LiviDs  Drusus  Clau- 
dianus,  père  de  l'impératrice 
Livie  se  tua  après  la  bataille  de 
Philippes. 

Drusus  (Noro  Claudius),  sur- 
nommé Germanicus,  frère  de 
Tibère  et  fils  do  Livie,  né  l'an  î3 
av.  J.-C.,  mort  l'an  7  apr.  J.-C. 
Sa  carrière  fut  touto  militaire. 
Il  battit  les  Rhétiens  qui  avaient 
fait  une  irruption  en  Italie,  em- 
pêcha une  sédition  des  Gaulois 
qu'il  gagna  par  son  affabilité, 
remporta  de  grands  succès  en 
Germanie  ,  où  il  fonda  plus  do 
cinquante  châteaux,  dont  quel- 
ques-uns sont  devenus  des  villes 
importantes,  comme  Mayence. 
Il  mourut  prématurément.  Ses  cendres  furent  déposées 
dans  le  mausolée  d'Auguste.  Il  fut  le  père  de  Germanicus. 
On  voit  à  Mayence  les  ruines  du  monument  qu'Auguste  lui 
fit  élever.  IJ  avait  joint  le  Rliin  à  T'i'ssel  par  un  canal  qui 
porta  longtemps  le  nom  de  Fossa  Drusiana. 

Drusus  (Cîesar),  fils  de  Tibère  et  de  Vipsania,  né  en 
10  av.  J.-C,  mort  l'an  23  de  notre  ère.  Il  fit  de  brillantes 
campagnes  en  Pannonie,  en  lUj'rie 
et  en  Germanie.  En  21,  il  devint 
collègue  de  son  père  au  consulat; 
puis,  en  22,  au  tribunal.  11  périt 
empoisonné  par  sa  femme  Livie, 
fille  de  Germanicus,  poussée  par 
son  amant  Séjan,  qui  aspirait  à 
l'empire,  et  qu'il  avait  souffleté. 
Les  débauches  de  Drusus  et  sa 
cruauté  firent  qu'on  ne  le  regretta 
point. 

Drusus,  fils  de  Germanicus  et 
d'Agrippine,  mort  en  33  de  notre 
ère,  questeur,    augure,  préfet  do 
Rome.   D'un  caractère  violent,   il 
se  jeta  dans  le  j)arti  de  Séjan,  par 
jalousie  de  son  frère  Néron.  Com- 
promis auprès  de  l'empereur  Ti-      Caesar  Drusus  (camée), 
bère  par  sa  recherche  de  la  popu- 
larité, il  fut  accusé  par  celui-ci  devant  le  sénat,  qui  le 
condamna  à  mort.  Il  fut  enfermé  dans  le  palais  impérial» 
et  mourut  de  faim. 

Druten,  bourg  des  Pays-Bas  (prov.  do  Gueldre  [arr. 
de  Nimègue]),  sur  le  Waal  ;  4.350  hab. 

DRYADANTHE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
rosacées  fragariées,  dont  l'espèce  type  croit  sur  l'Altaï. 

DRYADE  (du  gr.  druas,  ados,  même  sens  ;  de  drus,  chêne, 
arbre)  n.  f.  Mythol.  Nymphe  qui  présidait  aux  bois  et  aux 
arbres  en  général. 

—  Encycl.  Les  di'yades  étaient  des  nymphes  qui  vivaient 
dans  les  forêts,  et  dont  la  vie  était  plus  ou  moins  étroite- 
ment liée  à  celle  d'un  arbre.  Les  dryades  proprement 
dites  différaient  des  hamadryades,  en  ce  qu'elles  n'étaient 
pas  éternellement  prisonnières  dans  l'intérieur  des  arbres 
qui  leur  étaient  confiés,  et  qu'elles  survivaient  à  la  des- 
truction de  ces  arbres.  Elles  pouvaient  errer  en  liberté, 
danser  autour  des  chênes  et  même  épouser  de  simples  mor- 
tels. Eurydice,  femme  d'Orphée,  était  une  dryade.  On  re- 
présentait ces  nymphes  sous  la  figure  d'une  femme  robuste 
et  fraîche,  dont  le  corps  se  terminait  en  bas  en  une  sorte 
d'arabesque,  imitant,  par  ses  contours  allongés,  un  tronc 
et  les  racines  d'un  arbre.  Elles  avaient  sur  la  tête  une 
couronne  de  feuilles  de  chêne  et  une  haclie.  pour  en  frap- 

Eer  ceux  qui  s'attaqueraient  à  l'arbre  confié  à  leur  garde. 
a  croyance  aux  dryades  et  leur  culte  paraissent  avoir  été 
surtout  développés  en  Arcadie. 

DRYADE  ou  DRYAS  n.  f.  Genre  de  rosacées,  type  de  la 
tribu  des  dri/adées,  comprenant  des  sous-arbrisseàux  buis- 
sonnants  à  fleurs  pédoncu- 
lées,  solitaires.  (On  en  con- 
naît deux  espèces,  des  ré- 
gions tempérées,  hadryade 
octopelata,  à  jolies  fleurs 
blanches,  est  employée 
comme  astringente  en  mé- 
decine :  c'est  le  chamœdrys 
Alpina,  des  officines.) 

DRYADE,  ÉE  adj.  Bot. 
Qui  ressemble  ou  qui  se 
rapporte  au  goare  dryade. 

DRYADÉES  n.  f.  pi. 
Tribu  de  plantes,  de  la  fa- 
mille des  rosacées,  ayant 
pour  type  le  genre  dryade. 
—  Une  DRYAOïiE. 

DRYADINÉS   n.   m.    pi.  Dryade  :  a,  fruit. 

Tribu  de  reptiles  ophidiens 

colubriformes,  famille  des  colubridés,  comprenant  des  cou- 
leuvres très  longues  et  assez  plates,  à  g^rands  yeux,  liahi- 
tant  les  régions  chaudes  et  tempérées  du  nouveau  monde. 
(Les  principaux  genres  do  dryadinés  sont  :  heipetodryas, 
cyclophis,  gonioso/na,  dryocalamus,  dromicus,  etc.)  —  Un 

DRYADINÊ. 

Dryander  (Jean),  dont  le  véritable  nom  était  EicH- 
MANN,  savant  allemand,  ne  à  Wetteren  (Hesse)  vers  la 
fin  du  XV'  siècle,  mort  en  1560.  Il  fut  professeur  do  mathé- 
matiques à  Marburg.  On  a  do  lui  plusieurs  ouvrages  long- 
temps estimés  :  De  ylobulo  terrestri  ;  De  annido  aslronomico; 
Anatomia  (1537),  etc.  Dryander  fut  l'ami,  puis  l'adversaire 
acharné  du  célèbre  Vésàle.  Il  fit  faire  de  notables  progrès 
à  l'anatomie  et  à  l'astronomie,  et  inventa  dos  instruments 
utiles  à  cette  dernière  science. 

Dryander  (François),  théologien  luthérien,  né  à 
Burgos  en  1520,  mort  à  Strasbourg  en  1552.  Son  nom  était 


857 

Enzinas  :  Dryander  on  est  la  traduction  grecque.  Il  se 
faisait  aussi  appeler  Du  C/ivne  en  français,  Van  Eyck  en 
flamand,  ot  Eichmann  en  allemand.  Il  donna  tnio  traduction 
espagnole  du  Nouveau  Testament,  dont  Charles-Quint, 
trompé  sur  les  vrais  sentiments  do  l'auteur,  accepta  la 
dédicace  (1543).  Mais  l'empereur,  averti  par  sou  coiifes- 
seur,  Pierre  de  Solo,  déféra  Dryander  à  lluiiuisition,  qui 
le  fit  emprisonner,  eu  15 13.  Il  parvint  à  s'échapper  en  1545, 
ot,  réfugié  àWittonborg.  écrivit,  par  le  conseil  do  Mélanch- 
thon,  le  récit  do  sa  captivité,  qui  fut  traduit  en  français 
et  publié  sous  lo  titre  iX Histoire,  de  l'estat  des  Pais-Bas  et 
de  la  religion  d'Espagne  {l'ï)ô'&).  Après  dilférents  séjours  on 
Angleterre  et  à  Genève,  il  se  fixa  enfin  à  Strasbourg,  où 
il  mourut  de  la  posto. 

Dryander  (Jouas  Ekumann,  dit),  naturaliste  sué- 
dois, no  en  174S,  mort  à  l.ondrcs  on  1810.  Il  fut  l'élève  ot 
l'ami  do  Linné,  et  sir  .loscph  lîanks  se  l'attacha  comme 
bibliothécaire  viTS?).  Dryander  fut  égaleniont  bibliotlié- 
Caire  de  la  société  Linuéonne.  Il  est  auteur  de  divers 
travaux  sur  la  botanique  et  a  dirigé  la  publication  de 
VÈorlus  Ketrensis  («  Jardin  botanique  de  Kew  «)  et  dos 
«  Plantes  do  la  côte  do  Coromandel  »,  d<i  Roxburgh.  Son 
Catalogus  bibliothecx  historico-nattiralis  Joseplii  Banks  ba~ 
roneti  (179S)  est  considéré  comme  un  modèle. 

DRYANDRE  (do  Dryander,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  d'arbris- 
seaux, do  la  famille  des  protéacées  banksiées.  {On  eu  con- 
naît une  cinquantaine  d'espèces,  originaires  de  1  Australie.} 

Dryas.  Myth.  Nymphe  des  arbres  et  des  forets.  —  Fille 
du  dieu  Faune,  dans  la  mythologie  romaine.  —  Prêtresse 
des  Gaulois;  druidesse.  —  Lapitne.  —  Père  de  Lycurguo, 
roi  do  Thrace. 

DRIAS  n.  f.  Bot.  Syn.  de  detade. 

DrydeN.  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  de  New-York 
[comté  de  Toiupkins]);  4.000  hab.  Commerce  de  cuirs,  do 
tissus  de  coton  et  de  bois. 

DrydEN  (pron.  draï-dèn)  [John],  poète  anglais,  né  en 
1631,  mort  en  1700.  Il  Ht  ses  études  à  Cambridge  et  se 
rendit  à  Londres  on  1657.  Malgré  ses  origines  puritaines 
et  malgré  des  Stances  sur  la  mort  de  Cromwcll  (1658),  il 
salua  avec  enthousiasme  la  Restauration  (1G60)  ;  il  pu- 
blia à  cette  occasion  son 
Aslraea  Redux.  Le  retour  des 
Stuarts  fut  le  signal  d'une 
sorte  de  renaissance  :  les 
théâtres  se  rouvrirent,  et 
Dryden  fit  coup  sur  coup 
jouer  plusieurs  pièces  en 
vers  rimes  qui  eurent  beau- 
coup de  succès.  Il  fît  pa- 
raître, entre  temps  :  Annus 
mirabilis  (1667),  grand 
poème  historique,  et  l'Essai 
sur  la  poésie  dramatique 
(1667),  dans  lequel  la  prose 
anglaise  s'assouplissait  et 
se  dégageait  des  entraves 
de  la  période  latine.  11  de- 
vint poète-lauréat  et  histo- 
riographe du  roi,  trois  ans 
plus  tard.  En  1671,  il  fut 
l'objet  d'une  violente  satire 
de  la  part  de  Buckingham, 
qui,  jaloux  des  honneurs 
rendus  à  Dryden,  le  tourna 
en  ridicule  dans  le  Hchearsal  (la  Répétition),  célèbre  farce 
où  la  tragédie  classique  est  impitoyablement  parodiée.  Le 
poète  se  défendit  en  écrivant  do  nouveaux  drames,  parmi 
lesquels  son  chef-d'œuvre  :  Tout  pour  l'amour  (1673).  En 
1681,  il  écrivit  un  poème  :  Ahsalon  et  Acfvtophel,  dans  le- 
quel il  se  venge  directement  do  Buckingham,  et  la  AIé~ 
aaille,  où  il  prend  à  partie  Shaftesbury.  Dryden,  par  la 
publication  de  ces  vigoureuses  dt^fcnses,  créait  du  même 
coup  la  satire  politique  en  Angleterre.  C'est  là  son  plus 

frand  mérite.  Il  continua  dans  cotte  voie,  mais  avec  moins 
6  bonheur,  par  la  publication  do  Heligio  laici  (1682),  dé- 
fense de  l'Eglise  anglicane  contre  les  dissidents.  Peu 
après,  Dryden  se  convertit  au  catholicisme,  et  lo  résultat 
de  cette  conversion  fut  :  la  Biche  et  la  Pantfière  (1687),  où 
il  fait  l'éloge  do  l'Eglise  romaine.  La  révolution  de  1688 
priva  lo  poète  de  ses  iiensions  ;  c'est  alors  qu'il  traduisit 
Juvénal,  Perso  et  Virgile,  et  qu'il  publia  dos  Fables,  imi- 
tées de  Cbaucer  et  do  Boccace  (1700).  Dryden,  sans  être 
un  grand  poète,  ni  môme  un  prosateur  définitif,  tient  uno 
place  considérable  dans  l'histoiro  de  ialittérature anglaise. 

DryfESDALE  ou  Drysdale,  comm.  d'Ecosse  (comté 
de  Dumfries),  sur  le  Dnjfc,  afUuont  do  l'Annan  ;  3.230  hab. 

DrYGALSKI  (Eric-Dagobert  ni-;),  savant  et  explorateur 
allemand,  né  à  Krenigsborg  en  1865.  Il  a  débuté  par  faire  au 
Groenland,  de  1891  à  1893  d'importantes  observations  sur 
les  glaciers  de  la  baie  do  Disko  ot  do  ses  environs,  ot  on 
a  piirjlié  lo  résultat  aux 
frais  do  l'empereur 
Guillaume  II,  sous  lo 
titre  do  :  Grunland- 
Expédition  der  Gesell- 
achaft  fUr  Erdfiunde  zu 
Berlin  {{ 89 i-f8'JS)untcr 
Leituntj  von  Eric/i  won 
Drygalski  (1897).  D'a- 
bord privat-docent  ù 
l'université  do  Berlin, 
Drygalski  y  devint  pro- 
fesseur on  1899,  au  mo- 
ment où  il  publiait  bi 
plan  d'uno  expédition 
au  pGIo  Sud. 

DRYIN    n.  m.  Nom 

que  l'on  donne,  sur  lo 
littoral  normand,  à  un 

Soisson  que  l'on  trouve 
ans  lo  sable  à.  marée 
basse.  {On  le  connaît 
aussi  sou.s  lo  nom 
d'équille  ou  d'a/ipdt.) 

DRYINUS(ni/.9«)n.m. 
Genre  do  reptiles  opbi- 
diouH  colubriformoH,  famille  dos  colubridés,  tribu  des  dryo- 
phidés,  compronant  doH  couleuvres  d'arbre  très  grAlea*  ^ 


/ 


Drydeo. 


Drymeia  (gr.  3  fois). 


Drytnus. 


museau  prolongé  en  un  appendice  pointu.  Syn.  passerita, 

et  TBAGOPS. 

—  Kncycl.  Les  dnjinus  habitent  la  région  indo-chi- 
noisu.  Co  sont  des  serpents  verts,  do  taille  médiocre,  non 
voniinoux,  assez  lents  et  qui  vivent  dans  les  buissons  où 
leur  livrée  leur  permet  de  se  dissimuler.  Tel  est  le  nasique 
do  l'Inde  [dri/inus  nasutus),  atteignant  80  centimètres  et 
1  métro,  vert-jiré  avec  une  ligne  longitudinale  blanche  et 
jaune  sur  los  nancs. 

DRYITE  (du  gr.  drus,  chêne)  n.  f.  Bois  fossile,  dans  le- 
quel on  a  cru  reconnaître  la  structure  du  bois  de  chône. 

DRYMAIRE  Imêr')  n.  f.  Genre  d'herbes,  de  la  famille 
dos  rai\  npliN  llci^s,  comprenant  uno  vingtaine  d'espèces, 
(|ui  habiioiii  li's  régions  tro- 
picales ot  sous-tropicales. 

DRYHEIA  {mé-i/a)  n.  f. 
Genre  d'insectes  diptères 
brachycères,  famille  des 
anthomyidés ,  comprenant 
des  formes  de  taille 
moyenne,  dont  on  connaît 
quelques  espèces  répan- 
Quesdans  l'hémisphère  bo- 
réal. (On  peut  prendre 
comme  type  do  ces  mou- 
ches vivant  sur  les  fleurs  des  composées  et  du  lierre  la 
drymeia  karyiata,  d'Europe,  noire,  velue,  avec  l'abdomen 
cendré  et  los  ailes  foncées.) 

DRYMOCHARES  (ka-rèss)  n.  m.  Sous-genre  de  brachy- 
ptéryx  (oiseaux  passereaux 
den  ti rostres),  comprenant 
des  formes  à  pattes  longues, 
élancées,  ressemblant  à  des 
bergeronnettes,  mais  à  queue 
assez  courte.  (L'espèce  type 
du  genre,  longue  de  18  centi- 
mètres, rousse  en  dessus,  gris 
cendré,  régulièrement  piqueté 
de  blanc  au  ventre,  habite  le 
Nénaul  :  c'est  le  di~ymochares 
stellatus.) 

DRYMODE  n.  f.  Genre  d'or- 
chidées,  tribu   doa  dendro-  Drymocbares. 
biées.  (Les  drymodes  sont  des 
herbes  petites,  à  fleur   solitaire,  originaires   de  l'Inde.) 

DRYMODES  [dèss)  n.  m. 
Genre  d'oiseaux  passereaux 
dentirostres,  famille  des  lusci- 
nidés,  tribu  des  saxicolinés, 
comprenant  des  traquets  au- 
straliens, dont  on  connaît  deux 
espèces.  (Les  drymodes  sont 
fins,  allongés,  gris  et  bruns, 
ressemblant  à  de  grandes  fau- 
vettes à  longue  queue.  Le  dry- 
modes  brunneopygia  est  com- 
mun en  Australie;  le  dryinodes 
superctliaris  est  propre  au  cap 
York.) 

DRYMŒCA  n.  m.  Genre  d'oi- 
seaux passereaux  dentirostres, 
famille  des    luscinidés,    com- 
prenant des  fauvettes  allongées,  à  bec  fin,  habitant  l'Afri- 
que et  l'Arabie.  (On 
connaît    plus   de 
soixante-dix  espèces 
de    dnjmŒca  :    elles 
sont  do  taille  médio- 
cre, grises  ou  olivâ- 
tres, avec  le  ventre 
blanc  ou  jaunâtre.) 

DRYMOHYS  [miss) 

n,  m.  Genre  de  mam- 
mifères rongeurs,  fa- 
mille dos  muridés, 
comprenant  de  pe- 
tites souris  péruviennes  à  nez  pointu,  à  lôvro  fondue,  à 
grandes  oreilles,  à  longue  queue  écaillouso,  munie,  par- 
tout, <to  poils  pou  serrés. 

—  Encycl.  Les  dty/momys  sont  caractérisés  ossentiol- 
lomont  par  leurs  molaires 
allongées,  petites,  divisées 
par  dos  sillons  longitudi- 
naux ot  transvorsos.  L'es- 
pèce type,  do  la  taille  d'uno 
petite  souris,  fauve  doré, 
avec  le  ventre  blanc,  est  le 
drymomys  leucodactyltts,  vi- 
vant dans  les  grands  ar- 
bres du  Pérou  central. 

,     .^  ,  Drymomys. 

DRYMONIE    {nî)    n.    f. 
Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille  des  gosnériacées,  qui 
habile  les  forêts  de  l'Amérique  tropicale. 

DRYMOPHILA  n.  m.  Genre  d'oiseaux  dont  le  nom  véri- 
table est  monarque  ou  monarcha.  Syn.  do  myrmeciza. 

DRYMOPHYLUE  n.  m.  Genre  de  monocotylédonos,  no 
conipreiiant  qu'une  espèce  originaire  de  la  terre  do  Van- 
Diéninn.  C'est  uno  herbe  vivace,  à  fleurs  blanches  portées 
surdos  pédoncules  solitaires.) 

DRYMOSPHÈRE  ou  DRYM03PHARA  {sfé)  n.  f.  Genre 
do  protozoaires  radiolaires,  famille  dos  astrosphéridés, 
comprenant  do  minuscules  animaux  marins,  dont  los  nom- 
breuses espèces  habitent  les  mers  chaudes.  (Los  drynio- 
sphèros  sont  globuleuses,  avec  deux  capsules  extérieures 
unies  par  des  épines  rayonnantes  très  longues,  et  <les  pseu- 
dopodes ramifiés.  Telle  est  la  di-ymospfucra  dcndrup/torot 
du  Pacifique.) 

DRYMUSA  n.  f.  Genre  d'arachnides  aranôidos,  lo  seul 
de  la  tribu  dos  dn/musinés,  comprenant  do  petites  arai- 
gnées ù  pattes  fines  ot  longues,  fauves  ou  olivâtres,  va- 
riées do  noir.  (Los  drymusn,  dont  on  connaît  deux  espèces, 
liabitont  lo  cap  do  Bonno-Espéranco  [drymusa  CajK'nsis]  ot 
les  Antilles  [drymusa  nubila].) 

DRYMUSINÉS  n.  m.  pi.  Trîbu  d'arachnides  aranéidos, 
faniillo  ii«^s  sicariidés,  dont  lo  genre  drymusa  est  lo  lypo- 

—   Un  DKYMCStNÉ. 


Drymodes, 


<^ 


Drymœca. 


Dryobates. 


DRYANDER   —  DRYOPHIDÉS 

DRYOBALANOPS  {nopss)  n.  m.  Genre  d'arbres,  de  la 
famille  des  diptérocarpéos. 

—  Encvcl.  Co  genre  no  comprend  qu'une  espèce,  dryo- 
balanops  aromatica,  bel  arbro 
dos  régions  chaudes  do  1  ar- 
chipel indien,  à  feuilles  alter- 
nes, lisses,  luisantes  ot  co- 
riaces, dont  los  fleurs  ré- 
gulières, réunies  en  petites 
grappes  composées,  donnent 
un  Iruit  sec,  indéhiscent, 
ordinairement  monospermo, 
garni  à  sa  base  d'une  cu- 
pule dont  le  bord  se  prolonge 
on  cinq  ailes,  constituées  par 
les  sépales  accrescents.  Lo 
tronc  âgé  de  cet  arbro  se 
creuse  de  fissures  qui  con- 
tiennent une  huile  camphrée, 
dont  la  solidification  fournit 
le  camphre  de  Bornéo  ou 
bornêol,  dififérent  du  camphre 
ordinaire, .peu  connu  en 
Europe,  mais  très  employé 
au  Japon,  où  il  est  d'un  prix  Dryobalanops. 
élevé,  et  accaparé  en  grande 

partie  par  les  rajahs  de  Bornéo  et  de  Sumatra  pour  em- 
baumer les  corps  de  leurs  parents. 

DRYOBATES  [tèss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  grimpeurs, 
fauiille  des  picidés,  qui  est,  à  vrai  dire, 
un  sous-genre  do  pics  [picus). 

—  Encycl.  On  connaît  quatre  espèces 
de  dryobates  qui  habitent  rAméri(|ue  du 
Nord;  ils  sont  de  taille  moyenne  et  do 
livrée  assez  foncée  :  dryobates  pubescens 
(Etats-Unis);  dryobates  Gairdneri  {mon- 
tagnes Rocheuses  et  île  Vancouver); 
dryobotes  vUlusus  (Amérique  arctique 
et  montagnes  Rocheuses);  dryobates 
Harrisii  (Californie). 

DRYOCŒTES  {sé-tèss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  rhynchophores, 
famille  des  scolytidés,  tribu  des  cryp- 
turginés,  comprenant  de  minuscules 
xylopbages  à  prothorax  peu  saillant 
et  granuleux,  à  déclivité  postérieure  des  élytres  obtuse. 

—  Encycl.  Ces  petits  scolytes  bruns,  dont  on  connaît 
une  dizaine  d'espèces  réparties  dans 
l'hémisphère  boréal,  vivent  sousTécorce 
de  divers  arbres.  Trois  d-ryocœtes  habi- 
tent la  France  :  le  dryocœtes  autogra- 
phus,  importé  do  l'extrême  Nord,  vit 
dans  les  conifères;  lo  dryocœtes  villo- 
sus,  plus  petit,  dans  les  châtaigniers  et 
les  ciiênes  ;  le  dryocœtes  coryli,  dans  les 
noisetiers  et  les  charmes. 

DRYOCOPE    ou    DRYOCOPUS  (p»"ss) 

n.  m.  Genre  d'oiseaux  grimpeurs,  fa- 
mille des  picidés,  comprenant  de 
grands  pics  à  livrée  foncée,  à  bec 
long  et  tort,  à  tarses  presque  complètement  emplumés. 

—  En'cycl.  Ou  connaît  une  dizaine 
d'espèces  de  dryocopes,  habitant 
l'Amérique  ;  une  est  propre  à  l'Eu- 
rope, une  autre  au  Japon  et  à  la 
Corée.  Ce  sont  les  plus  grands  des 
pics.  Lo  dryocopo  noir  atteint 
50  centimètres  de  long  :  il  est  noir 
avec  la  calotte  rouge  ;  répandu 
dans  l'Europe  centrale  et  orientale, 
il  va  en  Asie  jusqu'à  l'Himalaya,  et 
vit  sur  les  montagnes  dans  les 
grandes  forêts  de  conifères. 

DRYOMYZE  ou  DRYOMYZA  n.  f. 

Genre    d  insectes    diptères  brachy- 
cères, famille  des  antliomyidos,  com- 
prenant   des    mouches    i"auves    ou 
jaunâtres,   à   grandes   ailes    arron- 
dies, à  ifaco  concave.   (On   en   con- 
naît six  ou  sept  espèces  d'Europe, 
dont  les  larves  vivent  dans  los  champignons.  On  peut 
prendre    comme 
type    la    dryo- 
myza     flaveola, 
commune     en 
Franco.) 

D  R  Y  OPE. 

Myth.  gr.  Fille 
d'Kuryte  ot  sœur 
diolo.  (Elle  fut 
aimée  d'Apollon. 
Elle  épousa  An- 
drémon,  et  fut 
mèrod'Ami>hise. 
Elle  fut  méta- 
morphosée on  lotus.)  —  Nymphe  d'Arcadio.  (Elle  fut  aimée 
d'Hermès,  et  fut  la  mèro  do  Pan.)  —  Nymphe  aiméo  du 
dieu  Faune.  ~  Femme  do  Lemnos,  dont  Aphrodito  prit  les 
traits  pour  engager  los  femmes  do  l'ilo  à  so  défaire  do 
leurs  maris. 

Dryopes,  nom  d'une  ancienne  tribu  pélasgique,  qui 
habitait,  au  S.  de  la  Thossalie,  la  région  située  au  pied 
de  IXEia.  (Les  Dryopes  furent  dépossédés  par  les  Dorions, 
qui  donnèrent  au  pavs  le  nom  do  Dorîde.  lis  émigrèront 
on  diverses  régions  :"on  Argolido,  on  Eubéo,  à  Cytlmos,  â 
Abytlos,  on  lonie,  â  Chypre.)  —  Un,  Une  Dryoik. 

DRYOPHANTA  n.  m.  Genre  d'insectes  hyraénontèros 
térébrants  gallicoles,  famille  des  cynipidés,  comprenant 
quelques  espèces,  dont  la  principale  est  lo  cynips  dos  noix 
ue  galle  communes.  (Le  dryophanta,  noir  ot  brun,  est  ré- 
pandu en  Enropo.  C'est  hii  qui  fait  A  la  face  inférieure  dos 
feuilles  du  chêne  les  galles  sphériqucs  et  charnues.) 

DRYOPHIDÉS  n.  m.  pi.  Famille  do  reptiles  ophidiens 
colubrirornies,  comprenant  dos  seriionls  non  venimeux, 
longs  ot  mincos,  ù  museau  lin  et  souvent  prolongé  on  uno 
pointe  assez  proéminente,  la  mâchoire  supériouro  dépas- 
sant l'inférieure.  (Los  dryophidés  sont  répandus  dans  les  ré- 
gions tropicales  du  globe,  avec  les  genres:  dtyophis on artf 
btHct  dnjinus  ou  passerita,  tanganhitt  etc.)  —  Un  DnYoï'iUDK. 


Dryocopc. 


DryomyM  {gr.  S  fois). 


DRYOPHILE   —  DUBEN 

DRYOPHILE  OU  DRYOPHILUS  (luss)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes coléoptères,  type  de  la  tribu  des  dri/ophilinés,  com- 
prenant de  petites  'formes  allongées,  cylindriques,  res- 
semblant aux  anoôium  (ou  vrillettes),  dont  elles  ont  le  port 
et  les  mœurs.  (Les  dryophiles  sont  répandus  surtout  dans 
les  régions  tempérées:  l'Europe  en  possède  huit  espèces; 
la  plus  commune,  grise  et  rousse,  se  trouve  en  France.) 

DRYOPHILINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
tôrédiles,  comprenant  de  petits  animaux  xylophages,  ordi- 
nairement connus  sous  le  nom  vulgaire  de  vi'illettes,  dont 
les  très  nombreuses  espèces,  réparties  sur  tout  le  globe, 
sont  comprises  dans  les  genres  :  dri/ophile,  priobium,  epi- 
sernus,  gastrallus,  anobium,  oUgomenis,  xestobiwn. ernobius. 

—   Un  DRTOPHILINÉ. 

DRYOPHTHORINÉS  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléo- 
ptères rhynchophores,  famille  des  curculionidés,  caracté- 
risée par  les  tarses  pentamères  à  deuxième  article  aussi 
long  que  le  dernier,  et  dont  le  genre  dryopthorus  est  le 
type.  —  Un  dryophthorinë. 

DRYOPHTHORUS  {russ)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères, tribu  des  dryophthoi^més,  comprenant  de  petits  cha- 
rançons cylindriques  bruns  ou  grisâtres,  dent  les  larves 
creusent  leurs  galeries  dans  l'aubier  des  arbres  en  voie  de 
décomposition.  (On  connaît  une  dizaine  d'espèces  de  dnjo- 
phthorus  habitant  l'hémisphère  boréal ,  l'Inde,  l'Océanie 
et  Madagascar.  Celle  d'Europe  se  trouve  en  France  et  vit 
dans  le  nêtre,  l'aune,  le  chêne  et  le  sapin.) 

DRYOPHYI*AX  [lakss]  n.  m.  Genre  de  reptiles  ophidiens 
colubriforiïies,  famille  des  colubridés,  tribu  des  dryadinés, 
comprenant  des  couleuvres  d'arbres  qui  habitent  les  ré- 
gions chaudes  du  globe.  (Les  dryophylax,  voisins  des  cyclo- 
phis,  sont  des  serpents  non  venimeux,  verts  et  bruns,  à 
pupille  ronde,  longs  et  grêles,  dont  on  connaît  cinq  ou  six 
espèces,  ne  dépassant  guère  1  mètre  de  long,  et  habitant 
l'Afrique  et  Madagascar.) 

DRYOPHYLLUM  [loni')  n.  m.  Genre  fossile,  renfermant 
des  feuilles  et  des  fruits  plus  ou  moins  analogues  aux 
feuilles  de  certains  chênes  de  l'Inde.  (Ces  feuilles  se  mon- 
trent dans  le  cénomanien,  l'éocène  inférieur  de  Sézanne, 
l'oligocène  du  Mans,  etc.) 

DRYOPITHÈQUE  {tèk')  ou  DRYOPITHECUS  {té-kuss) 
n.  m.  Paléont.  Genre  de  mammifères  primates,  compre- 
nant des  singes  anthropomorphes,  fossiles  dans  les  ter- 
rains miocènes,  et  présentant  les  plus  grands  rapports 
avec  l'homme.  (On  a  souvent  confondu  les  dents  de  ces 
singes  tertiaires  avec  des  dents  humaines.) 

DRYOPS  (o/)ss)n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères,  famille 
des  parnidés,  comprenant  de  petites  formes  oblongues,  à 
pattes  et  antennes  courtes,  qui  vivent  au  bord  des  eaux.  (On 
connaît  quatre  ou  cinq  espèces  de  drvops,  dont  trois  d'Eu- 
rope et  une  de  Java  [dnjops  Hardwiclci],  La  plus  commune 
en  France  est  le  djyops  substriatus,  bronzé.)  Syn.  pota- 
Mixus.  Il  On  a  aussi  donné  le  nom  do  dryops  à  des  œdémé- 
ridés,  dont  la  vraie  appellation  est  oncomera. 

Dryops.  Myth.  gr.  Fils  d'Apollon  et  de  Dia.  (Il  se  mit  à 
la  tête  d'un  certain  nombre  d'habitants  de  l'Arcadie,  et  alla 
fonder  avec  eux,  sur  les  bords  du  Sperchios,  en  Thessalie, 
tin  royaume  qui  prit  son  nom.)  —  Un  des  fils  de  Priara. 

DRYOSCOPUS  (sko-puss)  n.  m.  Sous-genre  de  gonoleks 
{laniarius),  comprenant  des  pies-grièches  africaines,  dont 
on  connaît  une  vingtaine  d'es- 
pèces, ordinairement  noires 
avec  le  ventre  rouge,  rosé  ou 
blanc. 

—  EscYcL.  Les  dryoscopus 
habitent  les  régions  chaudes  de 
l'Afrique  et  Madagascar  {drt/o- 
scopus  liojeri)  :  une  des  plus  jo- 
lies espèces  est  le  dryoscopus 
coronatus,  noir  et  blanc,  avec 
le  sommet  de  la  tête  et  la  gorge 
ferrugineux  :  elle  est  propre  au 
Gabon. 

DRYOSPIZA  ispi)  n.  m.  Sous-  Dryoscopus. 

genre  de  fringilles  (passereaux  conirostres).  dont  le  type 
est  le  dryospiza  serinus  ou  serin  de  Provence. 

DRYPÈTE  n.  m.  Genre  d'arbres  ou  d'arbrisseaux,  de  la 
famille  des  euphorbiacées,  qui  liabite  les  Antilles  :  Le 
DBYPiiTE  blanc  fournil  le  bois,  si  estimé  des  charpentiers, 
connu  sous  le  nom  de  bois  côtelette,  à  cause  des  côtes  longi- 
tudinales qui  se  développent  sur  soii  tronc. 

DRYPIDE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  caryo- 
phyllacées.  (L'espèce  type  croît  dans  le  midi  de  l'Europe 
et  le  nord  de  l'Afrique.) 

DRYPIDÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rap- 
porte au  genre  drypide. 

—  n.  f.  pi.  Tribu  de  plantes,  de  la  famille  des  caryophyl- 
lacécs,  ayant  pour  type  le  genre  drypide.  —  Une  drypideic. 

DrypOOL,  ville  d'Angleterre  (comté  d'York),  sur  le 
Humber;  s.OJO  hab.  (12.425  hab.  avec  la  paroisse). 

DRYPTE  ou  DRYPTA  n.  f.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiors,  famille  des  carabidés,  tribu  doslébiiaés,  com- 
prenant  des  formes  allongées ,  élé- 
gantes, pubescentos,  métalliques,  do 
taille  moyenne.  (On  connaît  une  tren- 
taine d'espèces  do  drypta,  répandues 
dans  les  réj^ions  chaudes  et  tempé- 
rées de  l'ancien  monde,  et  vivant  dans 
les  marécages  ou  au  pied  des  arbres. 
Doux  habitent  la  France  :  drypta  den- 
fa(a,hlcuâtre,avec  les  pattes  rousses; 
drypla  distinctUy  plus  méridionale , 
rousso  et  Moue.) 

DRYPTOCÉPHALE    ou    DRYPTO- 
GEPHALA  {sé)  Q.  m.  Genre  d'insectes 
hémiptères  hétéroptèros.  famille  des 
pcniatomidés,  tribu  des  discocépha-     Drypte  (gr.  2  fois) 
linés,  comprenant  des  punaises  très 
ydates,  k  grande  tête  bifide,  avec  une  épine  devant  les 
yeux.   (On   connaît  une  dizaine  d'cspèce.s  do  dryptocé- 
phalcs;  toutes  habitent  l'Amérique  du  Sud.) 

DRYPTODON  n.  m.  Bot,  Genre  do  mousses  bryacéos, 
ayant  les  dents  du  péristomo  bifides,  et  comprenant  quinze 
espèces,  qui  croissent  dans  les  régions  tempérées. 

—  Pal6ont.   Ocnro  do  mammifères,  fossiles  dans  les 


terrains  tertiaires  de  l'Amérique  du  Nord,  à  squelette 
rappelant  celui  des  carnivores,  et  à  dentition  se  rappro- 
cliant  à  la  fois  do  celle  des  rongeurs  et  des  ongulés.  (Ces 
mammifères,  éteints,  sont  regardés  comme  la  souche  pro- 
bable des  édentés.) 

DRYPTOPÉTALE  n.  m.  Genre  d'arbustes,  de  la  famille 
des  rhizophorées,  tribu  des  barraldéiées,  qui  croît  au 
Népaul. 

DRYUDELLE  [dèV)  n.  f.  Genre  d'insectes  hyménoptères, 
do  la  section  des  porte-aiguillon. 

Drzewiecki  (Joseph),  homme  politique  et  patriote 
polonais,  né  en  Volhynie  en  1772,  mort  en  1857.  Il  fut,  à 
l'âge  de  vingt  ans,  élu  député  de  la  diète  dont  son  père 
était  président.  Quand  l'insurrection  nationale  eut  été 
écrasée  (1794),  Drzewiecki  s'enrôla  dans  les  légions  polo- 
naises qui  passèrent  au  service  do  la  République  fran- 
çaise. II  fit  les  campagnes  d'Italie  et  de  Naples,  et  donna 
sa  démission  lorsque,  la  Toscane  ayant  été  érigée  en 
royaume  d'Etrurie  (1801),  on  voulut  mettre  les  lésions 
polonaises  au  service  de  ce  nouvel  Etat.  Drzewiecki 
retourna  alors  en  Pologne,  et  se  consacra  à  la  littérature. 
Il  a  laisse  des  Mémoires.  —  Charles  Drze'wiecki,  son 
fils,  a  voyagé  en  Orient  et  s'est  fait  un  nom  comme  dra- 
matiste.  Ses  principales  pièces  sont;  Restauration,  comédie 
(Wilna,  1842)  et  Jérémie  Wisniowiecki  (Leipzig,  1852},  qui 
est  son  chef-d'œuvre. 

DU  art.  m.  sing.  contracté,  pour  De  le.  Se  met  :  1"  devant 
les  mots  qui  commencent  par  une  consonne  ou  un  h  aspiré  : 
L'odorat  est  l'avant-coureur  du  goût  (Bern.  de  St-Pierre)  ; 
2»  devant  les  substantifs  masculins  employés  dans  un 
sens  indéterminé  qui  ne  demanderait  pas  l'article  :  Man- 
ger DU  pain.  Boire  du  vin.  Dire  du  7nal.de  quelqu'un. 

—  Dans  le  :  Du  temps  des  croisades. 

—  V.  DE  pour  les  autres  emplois  de  l'article  du,  celte 
formation  répondant  toujours  à  de  le,  quel  que  soit  le 
sens  de  la  préposition. 

DÛ,  UE  part.  pass.  du  v.  Devoir.  V.  ce  mot. 

DUABANGA  n.  m.  Genre  do  lythrariacées,  tribu  des  ly- 
thrées. 

—  Encycl.  Les  duabangns  sont  des  arbres  élevés,  à  ra- 
meaux verticillés,  à  feuilles  opposées,  distiques,  glauques 
à  la  face  inférieure.  Leurs  fleurs  sont  grandes,  blanches, 
à  odeur  désagréable.  Les  deux  espèces  connues  croissent 
à  Java  et  dans  l'Inde. 

DUAGH,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Munster  [comté 
de  Kerry]),  sur  le  fleuve  côtier  Féale;  2.760  hab. 

DUALINE  n.  f.  Nom  de  l'un  des  nombreux  explosifs  à 
base  de  nitroglycérine,  c'est-à-dire  plus  ou  moins  ana- 
logues à  la  dynamite,  qui  sont  aujourd'hui  eu  usage.  (La 
dualine  contient  50  p.  100  de  nitroglycérine,  20  p.  100  de 
salpêtre  et  30  p.  lOO  de  sciure  ou  poudre  de  bois.) 

DUALINE  ou  DUALINA  n.  f.  Paléont.  Genre  de  mol- 
lusques lamellibranches,  famille  des  prœcardiidés,  com- 
prenant des  coquilles  globuleuses,  à  valve  droite  plus 
bombée  que  l'autre,  avec  son  crochet  recourbé  en  avant. 
(Los  duaîines  sont  couvertes  de  côtes  rayonnantes;  elles 
sont  propres  au  silurien  de  Bohême.) 

DUALISÉ,  ÉE  (du  lat.  dualis,  de  deux)  adj.  Philos,  soc. 
Se  dit  d'un  mode  d'essor  passionnel  à  double  jeu,  dans 
le  système  de  Fourior. 

DUALISME  {lissm'~  du  lat.  rf(m;/.s.de  deux)  n.m.  Philos. 
Caractère  de  tout  système  philosophique  ou  cosmogoni(|ue 
qui  admet  deux  principes  :  la  matière  et  l'esprit,  en  les 
supposant  coéternels.  Anton,  monisme. 

—  Polit.  Réunion,  sous  un  même  souverain,  de  deux 
Etats  conservant  leur  autonomie.  V   la  partie  encycl. 

—  Relig.  Doctrine  qui  admet  dans  l'univers  deux  prin- 
cipes actifs,  deux  dieux,  deux  êtres  indépendants  et  non 
créés:  le  génie  du  bien  et  celui  du  mal,  en  lutte  perpé- 
tuelle l'un  avec  l'autre.  I]  Par  ext.  Coexistence  de  deux 
principes  opposés.  Anton.  monothéis.me. 

—  Encycl.  Relig.  et  philos.  On  appelle  dualisme  toute 
doctrine  qui  admet  la  coexistence  de  deux  principes  éter- 
nels, nécessaires  et  indépendants  l'un  de  l'autre.  On  peut 
distinguer  le  dualisme  religieux  et  le  dualisme  philoso- 
phique. 

l"  Dualisme  religieux.  Le  dualisme  était  professé  dans 
toute  sa  rigueur,  en  Perse,  par  une  secte  de  mages  appe- 
lés margusiens,  qui  e.xpliquaient  l'origine  du  mal  par  la 
lutte  de  deux  êtres  éternels  :  l'un  bon,  l'autre  mauvais.  Il 
se  retrouve  dans  la  religion  de  Zoroastre,  mais  atténué. 
Zoroastre,  en  ell'et,  mettait  aux  prises  Ormazd,  génie  du 
bien  et  de  la  lumière,  avec  Akriman,  génie  du  mal  et 
des  ténèbres,  mais  il  plaçait  au-dessus  d'eux  le  temps 
sans  bornes,  Zerwane-Àkérène,  qui  les  avait  tirés  de  son 
sein  et  devait  les  rappeler  un  jour  à  lui,  après  la  conver- 
sion d'Ahriman  et  de  tous  les  méchants.  La  doctrine  des 
deux  principes  réapparaît,  mêlée  aux  notions  chrétiennes, 
dans  les  systèmes  des  gnostiques  Bardesane  et  Marcion, 
mais  surtout  dans  l'hérésie  manichéenne.  Le  chef  de  la 
secte,  Manès,  opposait  à  Dieu,  auteur  des  esprits,  du  bien 
et  du  Nouveau  Testament,  Satan,  auteur  de  la  matière, 
du  mal  et  de  l'Ancien  Testament  Cette  doctrine  se  per- 
pétua jusqu'au  XII*  et  au  xiii"  siècle  dans  l'hérésie  des 
albigeois. 

2"  Dualisme  philosophique.  Le  dualisme  philosophique  a 
pour  but  d'expliquer  le  mélange  de  bien  et  de  mal,  d'ordre 
et  de  confusion,  qui  se  trouve  dans  l'univers.  Les  deux 
principes  imaginés  par  les  philosophes  no  sont  plus  pré- 
cisément deux  personnes  divines  et  vivantes,  mais  plutôt 
deux  essences  :  l'esprit  et  la  matière;  l'esprit,  cause  dos 
perfections  relatives  du  monde  ;  la  matière,  origine  de  ses 
imperfections.  Le  dualisme,  ainsi  conçu,  fut  enseigné, 
sous  des  formes  difl'éreutos  et  avec  plus  ou  moins  de 
rigueur,  par  presque  tous  les  philosophes  spiritualistes 
do  l'antiquité  :  Pythagore,  Ana.xagore,  Platon,  Aristote. 
Les  métapliysicièns  chrétiens  le  combattirent,  par  la 
raison  qu'il  implique  contradiction.  L'être  parfait  est  seul 
absolu  et  nécessaire  ;  l'imparfait  est,  par  sa  nature  même, 
relatif  et  contingent. 

—  Polit.  On  «ionnc  le  nom  de  diialisme  au  système  poli- 
tique qui,  depuis  1807,  est  celui  do  la  monarchie  austro- 
hongroise,  et  dans  lequel  les  deux  Etats,  tout  en  confon- 
dant leur  souveraineté  externe,  conservent  distinctement 
leur  autonomie.  La  Suèdo  et  la  Norvège  sont  dans  le  même 
cas,  mais  on  n'emploie  guère  le  mot  «  dualisme  »  qu'on  par- 
lant de  l'Etat  austro-hongrois. 


858 

DUALISTE  {lisst')  n.  Relig.  et  philos.  Partisan  du  dua- 
lisme. Anton.  MONISTE  et  monothéiste. 

—  adj.  Qui  est  partisan  du  dualisme  :  Philosophe  dua- 
liste, ii  Qui  appartient  au  dualisme  ;  qui  a  le  caractère 
du  dualisme  :  Opinions  dualistes.  Système  dualiste. 

—  Par  ext.  Qui  contient  deux  principes  opposés  :  La 
guerre  est  un  fait  dualiste,  qui  implique  à  la  fois  revendi- 
cation et  dénégation.  (Proudh.) 

DUALISTIQUE  {stik')  adj.  Qui  a  rapport  au  dualisme,  qui 
en  a  les  caractères  :  Principe  dualistiquk. 

DUALITÉ  (du  lat.  dualis,  de  deux)  n.  f.  Caractère,  éiat 
de  ce  qui  est  double,  de  ce  qui  réunit  deux  natures  dis- 
tinctes :  La  dualité  de  l'être  humain. 

—  Gramm.  Forme  ou  sens  du  duel  :  Le  grec  et  l'hébreu 
accordent  à  la  dualité  wie  te7'mina\son  propre. 

DUANESBURGH,  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  de  New- 
York,  comté  do  Shenectady),  sur  le  Mohawk,  affluent  de 
l'Hudson;  2.550  hab. 

DUARCHIE  {cht  —  du  gr.  duo,  deux,  et  arche,  comman- 
dement) u.  f.  Gouvernement  de  deux  rois,  comme  à  Lacé- 
démone. 

DuAREN  ou  DoUAREN(François),  jurisconsulte  fran- 
çais, né  à  Moncontour,  près  de  Saint-Brieuc,  en  1509, 
mort  à  Bourges  en  1559.  Il  fut  élève  d'Alciat,  professa  les 
Pandectes  à  Paris  (1536),  occupa,  en  1538,  une  chaire  à 
Bourges,  puis  revint  à  Paris,  où  il  plaida.  Mais,  bientôt, 
il  alla  reprendre  son  cours  à  Bourges.  On  a  de  lui  des 
commentaires  sur  le  Digeste  et  divers  traités.  Ses  Œuvi-es 
complètes  ont  été  publiées  (Paris,  1550). 

DUAULT,  comm.  des  Côtes-du-Nord,  arr.  et  à  37  kilom. 
do  Guingamp  ;  1.363  hab.  Forêt. 

DuAULT  (François-Marie-Guillaume),  poète  élégiaque 
et  erotique  français,  né  à  Saînt-Malo  en  1757,  mort  à  Paris 
en  1833.  Il  était  employé  au  ministère  de  la  marine,  puis 
des  affaires  étrangères.  Outre  des  traductions,  on  lui  doit 
un  recueil  de  Poésies  (1803),  composé  surtout  d'élégies, 
où  l'on  trouve  de  la  grâce  et  de  la  sensibilité. 

DUB  n.  m.  Nom  vulgaire,  en  Algérie  et  eu  Tunisie,  d'une 
variété  assez  grosse  de  lézard,  originaire  de  l'Afrique  sep- 
tentrionale. 

DUBAN  (Félix-Louis-Jacques),  architecte  français, 
membre  de  l'Institut,  né  à  Paris  en  1797,  mort  à  Bordeaux 
en  1870.  U  sortit,  en  1823,  de  l'Ecole  des  beaux-arts,  avec 
le  premier  grand  prix  d'architecture.  En  1830,  il  fit  ad- 
mirer, à  l'exposition  de  l'Ecole,  sa  Iteslauration  du  portique 
d'Octavie,  œuvre  qui  fit  une  profonde  sensation.  Il  exposa, 
en  1831,  \3LBestauratio7i  d'une 
maison  de  Poinpéi;  en  1833, 
une  Salle  d'une  ville  antique. 
Ces  dessins  remarquables  fu- 
rent suivis  de  la  publication 
de  la  Galerie  chronique  des 
monuments  les  plus  remarqua- 
bles depuis  les  temps  les  plus 
reculés  jusqu'au  xv*  siècle. 
Nommé  inspecteur  des  tra- 
vaux de  l'Ecole  des  beaux-ats 
sous  Debret,  il  fut  chargé 
seul  de  cette  direction  en  1834. 

En  1845,  il  restaura  le  châ- 
teau de  Blois.  En  i848,  il  fut 
nommé  architecte  du  Louvre 
et  chargé  des  embellisse- 
ments qui  devaient  y  être  pra- 
tiqués. Par  ses  soins,  la  Gale- 
rie d'Apollon  fut  reconstituée 
dans  sa  beauté  première,  telle 
que  l'avait  projetée  Lebrun. 
Les  critiques  (jue  l'on  adressa 
à  plusieurs  parties  de  cette  restauration  furent  alors  si 
pénibles  à  l'artiste  qu'il  se  démit,  en  1854,  de  ses  fonctions 
d'architecte  du  Louvre.  Duban  prit  sa  revanche,  l'année  sui- 
vante, à  l'Exposition,  où  ses  dessins,  entre  autres  :  l'Arno, 
le  Tibre,  Intérieur  d'un  palais  romain,  un  Tombeau  étrusque, 
Baîa,  et  douze  Etudes  du  château  de  Blois  lui  valurent  une 
grande  médaille  d'honneur.  L'année  précédente,  il  avait 
remplacé  Visconti  à  l'Institut,  et  il  avait  été  nommé  ins- 
pecteur général  des  bâtiments  civils.  Un  monument  lui 
a  été  élevé  au  cimetière  Montparnasse,  par  les  soins  de 
Vaudoyer,  Duc  et  Labrouste.  Par  la  souplesse  de  son  ta- 
lent, par  la  finesse  de  son  goût,  et  surtout  par  son  intel- 
ligence des  styles  antérieurs.  Duban  a  été  un  initiateur 
de  haut  mérite. 

Du  Barail.  Biogr.  V.  Barail. 

DuBARRAN.  Biogr.  V.  Barbeau  DuBARRAN. 

DuBARRY  (Armand),  littérateur  et  journaliste  français, 
né  à  Lorient  en  1836.  Ce  fécond  écrivain  a  un  peu  abordé 
tous  les  genres  :  le  roman,  le  conte,  l'histoire  anecdotique. 
Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  nous  citerons  :  Deux  mois 
de  l'histoire  de  Venise  (1866)  ;  les  Drames  de  l'Orient  (1870)  ; 
l'A  Isare-Lorraine  en  Austrnlie  (1874)  ;  le  Brigandage  en  Ita- 
lie (1875)  ;  splendeurs  et  misères  de  la  cour  de  Borne,  histoire 
anecdotique  do  la  papauté  depuis  son  origine  (18811;  etc. 

DUBAUTIE  (bô-sî)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  famille  des 
composées,  tribu  dos  hélianthoïdées,  qui  croît  aux  îles 
Sandwich. 

DuBBELDAM,  conira.  des  Pays-Bas  (prov.  de  Hollande 
méridionale  [arrond.  de  Dordrecht])  ;  4.530  hab. 

DUBBELTJE  {dou-bèl'-tij  U.  m.  Petite  monnaie  d'ar- 
gent do  l'ancienne  Hollande,  qui  valait  10  centimes  do 
France. 

DUBBING  n.  m.  Sorte  de  cirage  gras,  servant  à  l'en- 
tretien des  cuirs  fauves.  (Dans  sa  composition  entrent  en 
parties  égales  de  l'huile  do  pied  de  bœuf  et  du  suif  do 
mouton,  que  l'on  fait  fondre  en  malaxant  inlimoment  la 
matière  fonduo,  mais  sans  qu'elle  bouille.) 

DuBBO,  ville  d'Australie  (Nouvelle-Galles  du  Sud 
[comté  de  Lincoln]),  sur  la  Macquarie  ;  4.58^1  hab.  Mino- 
teries, scieries  ù.  vapeur,  brasseries.  —  Pop.  du  district 
(le  Dubbo,  8.300  hab. 

Du  Bellay.  Biogr.  v.  Du  Resnel. 

DuBEN,  ville  d'Allemagne  (Prusse  Iprov.  de  Saxe]),  sur 
la  Muldo  ;  3.000  liab.  Aux  environs,  mines  d'alun  et  do 
bitume. 


Duban. 


859 

DuBENDORF,  bourg  do  Suîsso  (canton  de  Zurich)  ; 
2.100  hall.  Uiiiiu-s  d'un  eliùteau. 

DUBEUX  (Louis),  oriontalisto  français,  116  à  Lisbonne 
en  nys,  mort  à  Paris  on  1803.  En  1818,  il  fut  iiommù  pro- 
fesseur do  turc  à.  l'Kcolo  dos  langues  orientales.  Il  pro- 
fessa aussi  riit'-brou  au  Oollôge  do  Franco.  Outre  des  ar- 
ticles publiés  ilans  divers  recueils,  on  a  do  lui  :  la  Perse 
(1841);  la  Tarta7'ie,  le  Itéloutchistan  et  le  Mi'paul  (1818), 
en  collaboration  avec  Valmont;  h'iémcnts  de  gi'arnmah'e 
tio'ijue  (1856). 

DUBICZA  ou  DOUBITZA,  ville  d'Anstro-Hongrio  (Bos- 
nie), sur  rUnna;  2.815  hab.  Villo  défendue  par  un  fort, 
ot  turtpio  jus(|u'on  187S,  elle  fut  prise  par  les  Autrichiens 
on  1788,  après  uno  vive  résistance.  —  En  face,  ot  sur 
l'autre  rive  do  l'Unna,  est  une  autro  localité  du  m6me  nom 
appartenant  à  la  Croatie;  3.400  hab. 

DuBIECKO,  ville  d'Ausiro-Hongrio  (Galicio),  sur  lo 
San,  aflluiMU  de  la  Vistulo  ;  1.700  bab.  Sources  minérales, 
saliuo.  Ville  fort  ancienne,  détruite  par  les  Tatares  au 
commencement  du  xvi*  siècle.  Beau  château.  Ch.-l.  d'un 
district  peuplé  do  20.000  hab. 

DuBIENKO.  comm.  d'Austro-Hongrie  (Galicie),  sur  le 
Bug  ;  900  liali.  Ville  qui  fut  autrefois  importanlo  (lors  de 
Texistenco  du  royaume  do  Pologne).  Victoire  des  Polonais 
do  Kosciuslio  sur  les  Russes,  en  1792. 

DUBITATEUR,  TRIGE  (lat.  dubitator,  trix,  môme  sens) 
n.  Personne  ijui  doute,  qui  a  l'habitude  de  douter.  11  On  dit 
plus  ordinairement  douteur,  eusl:. 

DUBITATIF,  rVE  (du  lat.  dubiiare,  douter)  adj.  Qui  sert 
à  exprimer  lo  doute  :  l'unne  ddbit.\tive.  La  conjonction  si 
est  quelquefois  DDuiTArivii. 

—  Anton.  Affirmatif.  ive. 

DUBITATION  {si-on  —  lat,  dubitatio,  mémo  sens)  n.  f. 
Action  de  douter.  (Vieux.) 

—  Rhétor.  Figure  par  laquelle  l'orateur  feint  do  douter 
de  la  proposition  qu'il  veut  prouver,  alin  d'aller  au-dovant 
des  objections  qu'on  pourrait  lui  faire. 

DUBITATIVEMENT  adv.  D'uno  manière  dubitative,  en 
doutant  :  Répondre  duuit.\tivi-:mknt. 

DUBLANY,  coram.  d'Austro-Hongrio  (Galicio  [district 
de  Lakaj\  sur  un  aflluent  du  Dniester;  2.300  hab. 

Dublin,  ville  du  Rovaume-Uni  {prov.  de  Leinster, 
[comté  de  Dublin ,),  capitale*  de  l'Irlande,  dans  une  baie  ma- 

fnilique,  au-dessus  de  l'emlioucliure 
e  la  rivière  Litfoy  ;  3G1.000  hab.,  avec 
les  faubourgs.  Siège  du  gouvernement 
de  l'Irlande,  cours  do  chancellerie,  du 
banc  de  la  reine,  des  plaids  communs, 
de  l'amirauté,  de  l'Echiquior.  Arche- 
vêché anglican  et  archevêché  catho- 
lique. Université,  musée,  bibliothèque 
de  200.000  volumes,  jardin  botanique, 
académie  royale  des  sciences.  So- 
ciétés savantes,  écoles  supérieures, 
académies.  La  ville  est  administrée 
par  un  lord-maire,  second  fonction- 
naire de  l'Irlande  après  le  lord-lieu- 
tonant. 

Les  manufactures   sont  en   déca- 
dence :  fonderies,  filatures  de  soieries, 
de  coton,  do  lainage.  Brasseries,  raffi- 
neries, distilleries.  Dublin  est  surtout 
un  marché  agricole.  Elle  exporte  des 
laines,  colon,   œufs,   beurre,  eau-de- 
vie,   bêtes  à  cornes,   et   importo   du 
combustible,  du  vin,  des  objets  manu- 
facturés et  des  denrées  coloniales.  Des 
chemins  de  fer  rayonnent  de  Dublin 
vers  tous  les  centres  importants  do 
l'Irlande  :  Waterford,  Cork,  Limcrick, 
Galway,  Sligo,  Londonderry,  Belfast. 
La  baie  est  médiocre,  malgré  Tétonduo.  EIIo  ost  encombrée 
de  bancs  de  sable  ot  exposée  aux  vents  d'E.  Il  a  fallu  con- 
struire un  havre  artificiel  à  Kingstown.  Les  jardins  publics 
de  Dublin  sont  les  plus  vastes  du  Royaume-Uni.  La  cathé- 
drale protestante  Saint-Patrick  est  un  magnifique  édifice, 
construit    du    xi*   au   xiv"    siècle. 
L'ôgliso  catholique  Christ's-Church 
date  du  xii*  siècle.  La  plupart  dos 
édifices  civils,  l'hôtel  des  Cours  do 
justice,  Ihôtol  dos  Postes,  l'hôtel 
do  la  Banque,  sont  du  xviii"  siècle. 

L'origine  do  Dublin  est  obscure. 
C'est  peut-être  l'ancionno  Eblana, 
mentionnée  par  Ptolémée,  sur  la 
côto  orientale  do  l'Hibernio ,  au 
II*  siècle  do  notre  ère.  Au  v",  saint 
Patrick  y  établit  lo  christianisme. 
Los  Danois  s'en  emparent  ot  y  res- 
tent du  vui'  au  xn"  siècle,  époque 
il   laquelle   Henri    II    d'Angleterre 

prend  possession  do  l'Irlando.  Des  chartes  ont  été  plu- 
sieurs fois  octroyées  ù  la  villo.  Kilo  a  depuis  1308  un 
mairo,  qui  prit  le  titre  do  lord  on  1665. 

Beaucoup  do  grands  hommes  sont  nés  à  Dublin  :  V- 
littôratour  Stoelo,  créateur  des  revues  fantaisistes  et  sati- 
riques; Swift,  l'illustre  autour  dos  Voyaijes  de  Gulliver: 
l'auteur  dramatique  Shoridan,  lo  général  Kilmaino  (17ï»y), 
loduc  do  Wellington,  le  poète  Thomas  Mooro,  los  frèros 
d'Abltadie,  explorateurs  français. 

Dublin  (comté  de),  comté  d'Irlande  (prov.  do  Loinstor), 
sur  la  mer  d'Irlande.  Suporf.  917  kilom.  carr.,  419.000  hab!, 
y  compris  la  capitale.  C  est  un  pays  agricole,  traversé  par 
doux  canaux  ot  par  doux  grandeslignes  do  chemin  de  lor, 
<iui  partent  dans  toutes  los  directions  do  l'Irlando. 

Dublineau,  comm.  d'Algérie  (dép.  d'Oran  [arr.  de 
Mascara)),  sur  l'oued  Kl-IIammam  ou  llabra;  1.270  hab. 
Uh.  do  f.  d'Arzew  ù  Djonien-bou-Rezg.  S'appelait  ancienno- 
inetit  Ourd-cl- Hammam. 

DuBNER  (Frédéric),  pbilologuealIomand.no  A  Hœrsol- 
gatl,pr(^s Gotha, en  1802, mort l'i  Montrouil-sous-Bois (Seine) 
on  istw.  Il  fit  SOS  études  au  gymnase  do  Gotha  et  î1  l'univer- 
sité dot  in>ttinguo,  et  frit  nommé  professeur  ù Gotha,  on  1826. 
Il  donna  alors  dos  éditions  do  Justin  (1831)  ot  do  Persat 
(1832).  Eli  1830,  il  alla  se  fixer  ù  Paris.  Il  collabora  à  1«- 
nouvollo  édition  du  The^nurufi  linf/u.r  f/r.rc.r,d'l<',slwuno.  Il 
a  donné  aussi  û  la  collection  dos  autours  grecs  publiée  par 


la  maison  Dîdot  un  nombre  considérablo  do  textes  annotés; 
entre  autres,  les  O'Juvres  jnonilr.s  do  l'iufarque,  Arrien, 
Maxime  dt:  l'i/r,  les  scolies  i\\\n.s(>>j)/innr  et  do  Théocnte, 
Poajlie,  TMophraste  ot  l'Anthologie  grecque.  Frappé  des 
inconvénients  et  dos  erreurs  quo  présente  la  grammaire 
grecque  do  Burnouf,  il  entreprit  contre  elle  une  campagne 
mémorable.  Citons  encore,  parmi  ses  ouvrages  classiques  : 
uno  Grammaire  élémentaire  et  pratique  de  la  langue  grecque 
(1850);  Lexique  français-grec  (I86O);  L'tat  actuel  de  notre 
enseignement  public  des  /uwianités  (1863). 

DUBNO.  Géogr.  V.  DounNO, 

Dubois  (Pierre),  publiciste  français,  né  aux  environs 
do  Coutances,  entre  1250  et  12G0.  En  1300,  il  exerçait,  à 
Coutances,  la  profession  d'avo(!at  royal.  Cette  même  an- 
née, il  écrivait  un  mémoire  intitulé  :  Suminaria  brevis  et 
cnmpcndiosa  doctrina  fclicis  expcdicionis  et  abrevîacionis 
guerrarum  ac  litium  regni  Francorum  ot  le  dédiait  à  Phi- 
lippe le  Bel.  Dès  1302,  Dubois  fit  tons  ses  efforts  pour 
se  mêlor  aux  affaires  politiques;  il  publia  un  pamphlet 
contre  la  papauté,  dans  la  querelle  entre  Philippe  le  Bel 
et  Boniface  VIII  ;  vers  1302,  uno  Supplication  du  peuple  de 
Frajice  conti'e  Boniface;  vers  1307,  un  mémoire  :  De  recu- 
peratione  Terrx  sanctx,  puis  un  autre  :  De  toymentnentis  et 
Justis.  Dans  ses  mémoires,  pamphlets  ot  d'autres  écrits 
encore,  Dubois  demandait  des  réformes  capitales,  entre 
autres  :  suppression  du  patrimoine  de  Saint-Pierre;  con- 
fiscation, au  profit  de  la  couronne,  dos  biens  des  églises  et 
couvents;  arbitrage  international  comme  moyen  d'assurer 
la  paix  universelle,  etc.  Ces  idées  furent  mal  accueillies. 
Dubois  n'eut  aucune  influence.  Après  la  mort  de  Phi- 
lippe le  Bel,  il  se  mit  au  service  de  la  comtesse  Maliaut 
d'Artois;  il  y  était  encore  en  1321. 

Dubois  (Jacques)  [en  lat.  Sglvius],  médecin  français, 
né  à  Amiens  en  1478,  mort  à  Paris  en  1555.  Le  premier, 
il  se  servit  de  cadavres  humains  pour  l'étude  de  l'ana- 
tomie,  mais  il  sacrifia,  malheureusement,  les  données  ex- 
périmentales ainsi  acquises  aux  idées  d'Hippocrate  et  de 
Galien,  qu'il  n'osait  combattre.  René  Moreau  a  recueilli  les 
plus  importants  de  ses  nombreux  ouvrages,  sous  ce  titre  : 
Jacoùi  .sglvii  Ambiant  opéra  rnedica,  jam  demu7n  iti  sex 
partes  digesta,  castigata,  et  indicibus  necessariis  instructa. 

Dubois  (Ambroise),  peintre  de  l'école  flamande,  né  à 
Anvers  en  1543,  mort  à  Fontainebleau  en  I615.  Il  se  rendit 
à  Paris  en  1578,  fut  naturalisé  Français  et  travailla  pour 
Henri  IV,  à.  Fontainebleau  (galerie  de  la  Reine)  ;  il  reste 


lit,  ,  J> 


HUN IX    I      /    ».  "^^ th         ^ '^y'^  ^   ,/j/ocbnto^ 

PABK  l     J       '^^-jf  S  ~-      '' 1 


Armes  de  Dublin. 


Plan  de  Dublin  :  1.  Château;  2.  Hôtel  de  ville;  3.  Cathédrale  Saint-Patrick;  4.  Univer- 
sité catholique;  5.  Collège  (îreen  ;  6.  Trinity  CoUepe;    7.  Stephcn's  (ireen;  8-  Four  Courts; 
9.  Hotoude;  10.  Prison  Moutjoy  ;  11.  Grand  Caual  dock. 

do  lui  uno  pointure  de  Théagène  et  Chariclée,  dans  la 
chambre  ovale  où  naquit  Louis  XIII.  Il  fut  aussi  employé 
au  Louvro  ot  ù.  la  décoration  du  palais  du  Luxembourg 
par  Marie  de  Médicis.  Dubois  semble  avoir  été  un  artiste 
do  transition,  fortement  italianisé.  L'originalité  lui  a  man- 
qué, aiusi  qu'à  la  plupart  des  peintres  offlciols  de  l'ôpoquo 
Ilonri  IV. 

Dubois  (Joan)  [on  lat.  Joannes  a  Bosco],  surnommé 
Olivier,  prédicateur  français,  né  vers  1550,  mort  en 
IÇ.'G.  Entré  dans  l'ordre  des  célestins,  il  renonça  à  la 
vie  religieuse  pour  s'enrôler  dans  les  armées  du  roi 
Henri  III,  qui,  témoin  de  sa  bravoure,  l'appelait  l'empe- 
reur des  moines.  Il  reprit  ensuite  l'habit  monastique  et 
prêcha  plusieurs  fois  avec  succès  devant  Henri  IV,  Ayant 
accusé  publiquement  les  jésuites,  on  KîlO,  de  complicité 
dans  l'assassinat  do  ce  prince,  il  fut  arrêté,  l'année  sui- 
vante, à  Homo,  et  enfermé  au  château  Saint-Ange,  sur  la 
roqu^to  du  cardinal  Bollarmin.  D'après  une  version,  il 
mourut  dans  sa  prison;  d'après  uno  autro,  il  fut  rendu  ù 
la  liberté,  so  livra  ù.  la  rechorcho  do  la  pierre  philosophale, 
et  mourut  dans  la  misère. 

Dubois  (Noél  Pigard,  connu  sous  lo  nom  do),  né  on 
ir.'.'i  ù  Cotilomraiers,  exécuté  à  Paris  on  10;î7.  Il  fut  tour  ù 
tour  barbier,  chirurj^ion,  valet  do  chambre,  capucin,  etc. 
Il  visita  rOriont,  où  il  étudia  la  magie,  alla  on  Allemagne, 
où  il  so  lit  luthérien,  courut  toutes  les  aventures,  revint  ù 
Paris,  et  s'y  maria.  Fort  intelligent  ot  sans  scrupules, 
livré  à  l'occultisme,  Dultois  so  vanta  d'avoir  trouvé  la 
pierre  philosophale  ot  do  pouvoir  ù  son  gré  transmuer  lo 
plomb  on  or.  Richelieu  lo  présenta  au  roi.  Uno  expérience 
réussie  par  fraude,  devant  toute  la  cour,  lui  valut  des 
lettres  do  noblesse  et  la  charge  de  président  dos  tréso- 
reries de  Franco;  mais  il  ne  put  naturellement  fournir  les 
r.oo.niio  livres  que  lo  cardinal  exigeait  do  lui  chaque  so- 
maine.  Kmprisonné  à  Vinconnes,  puis  à  la  Bastille,  tra- 
duit devant  le  iJarlomont  et  soumis  à  la  question,  Dubois 
avoua  sa  suporchorio,  ot  fut  condamné,  comme  sorcier,  ù 
être  pendu. 

Dubois  (Gérard),  oratorion  français,  né  à  Orléans  on 
10211,  mort  ;\  Paris  en  1090.  Il  enseigna  d'abord  los  huma- 
nités et  l;i  rhétorique,  puis  lit  un  cours  i>ublic  d'histoire 
occlésiastiqvio  dans  la  maison  do  Saint-Magloire,  A  Paris. 
Il  publia  lo  iiuitiémo  volume  dos  Annales  ecclésiastiques  de 
France,  et  entreprit,  sur  la  demando  do  do  Harlay,archo- 
vé(ineiio  Paris,  V Histoire  de  l'Fglisc  île  i'aris.  I^e"  premier 
volume  do  cet  ouvrage  parut  do  sou  vivant  (lOGi).   Lo 


I.e  cardinal  Dubois. 


DUBENDORF  —   DUBOIS 

second  fut  publié  après  sa  mort  jtar  les  PP.  La  Ripe  ot 
Dosmotots  (1710). 

Dubois  (Guillaume),  cardinal  ot  homme  d'Etat  français, 
plus  connu  sous  le  nom  d'abbe  Dubois,  né  à  Brives- 
ia-Gaillarde  on  1050,  mort  à  Vorsailk'S  en  1723.  Fils  d'ua 
médecin,  il  alla  faire  ses  études  à  Paris,  dans  un  collège 
où  on  l'élova  presque  par  charité;  puis  il  so  plaça  chez 
divers  personnages,  en  qualité  do  précepteur.  II  parvint  à 
remplir  cet  emploi  chez  le 
sous-gouverneur  do  Philippe 
d'Orléans,  alors  duc  de  Char- 
tres. Bientôtlectour,  puispré- 
ceptour  du  jeune  d'Orléans 
lui-môme,  il  prit,  sur  l'esprit 
de  son  élève,  uno  influence 
qu'il  garda  jusqu'à  sa  mort. 
Les  contemporains  de  l'abbé 
Dubois  lui  ont  accordé  tous 
les  vices,  mémo  ceux  du 
cœur.  Il  devait  avoir,  cepen- 
dant, quelques  qualités,  puis- 
qu'il fut  distingué  par  Phi- 
lippe d'Orléans.  Devenu  se- 
crétaire des  commandements 
do  ce  prince,  il  prépare  lo 
mariage  de  celui  -  ci  avec 
uno  tille  de  Louis  XIV  et  de 
M""**  de  Montespan.  Ce  roi 
mort,  et  son  ancien  élève  pro- 
clamé régent,  il  entre  aussi- 
tôt au  conseil  d'Etat.  Malgré  ses  cinquante-huit  ans,  il 
montre  dans  les  affaires  une  ardeur  iuvénilo,  moins  par 
ambition  personnelle  que  par  affection  pour  Philippe  d'Or- 
léans. Il  donna  à  la  politique  étrangère  un  seul  but  : 
garantir  la  paix  dUtrecht.  Pour  l'atteindre,  une  triple 
alliance  entre  la  France,  l'Angleterre  et  la  Hollande  pa- 
raissait d'autant  plus  utile  à  Dubois  que  le  petit-lils  de 
Louis  XIV,  Philippe  V  d'Espagne,  recherchait,  contre  la 
France,  le  concours  de  l'Angleterre.  Dubois  montra  pour 
cette  puissance  une  amitié  exagérée  et  reçut  une  pen- 
sion de  son  roi,  George.  C'est,  assurément,  peu  louable; 
mais  la  politique  de  Dubois  ne  fut  pas  pour  cela  antina- 
tionale. L'ennemi  le  plus  redoutable  de  la  Franco  était 
ie  cardinal  Alberoni,  ministre  de  Philippe  V.  Dubois  con- 
trecarre tous  ses  desseins  :  il  entraîne  l'Autriche  dans  sa 
ligue  contre  l'Espagne  ;  puis,  lorsque  tout  est  prêt,  il  fait 
déclarer  la  guerre  à  cette  dernière,  qui  est  vaincue,  hors 
d'état  désormais  d'être  un  danger  pour  la  France.  Au  nord 
de  l'Europe,  la  politique  do  Dubois  amène,  en  1721,  la  paix 
entre  la  Suède,  le  Danemark  et  la  Russie.  A  cette  époque, 
Pierre  le  Grand  offrit  la  main  de  sa  seconde  fille  au  tîls  du 
Régent,  et  il  promettait  do  porter  son  gendre  au  trône 
de  Pologne,  après  Auguste  IL  Dubois  fit  échouer  co  projet, 
dans  la  crainte  d'inquiéter  l'Angleterre.  D'un  autre  côté, 
pour  éviter  de  mécontenter  le  pape.  l'Autriche  et  la  Russie, 
il  dut  refuser  les  avances  des  Ottomans.  Le  système  des 
alliances  et  de  la  paix  à  tout  prix  —  qui  fut  celui  de  Du- 
bois —  impose  parfois  de  cruels  sacrifices.  Mais  on  peut  se 
demander  si,  dans  l'état  d'affaiblissement  où  Louis  XIV 
avait  laissé  son  royaume,  la  France  eût  pu  braver  les 
dangers  d'une  autro  politique. 

Tout  en  dirigeant  la  diplomatie,  Dubois  ne  négligeait 
pas  ses  propres  intérêts  :  nommé  archevêque  de  Cambrai, 
on  1720,  il  obtenait,  l'année  suivante,  ie  cnapeau  de  car- 
dinal. Déjà  secrétaire  d'Etat,  il  entrait,  en  1722.  dans  le 
consolide  régence, puis  devenait  premier  ministre  la  même 
année.  En  1723,  Louis  XV  atteint  sa  majorité  politique  ;  il 
laisse  Dubois  à  la  tête  des  affaires.  Enfin,  comme  couron- 
nement à  cette  prodigieuse  carrière,  en  1723,  l'assemblée 
du  clergé  de  France"  installa  solennellement  le  cardinal 
Dubois  au  fauteuil  de  président.  Celui  que  la  princesse 
Palatine  avait  appelé  jadis  «  co  frinon  d'abbé  Dubois  » 
mourut,  presque  subitement,  à  l'âge  de  soixante-sept  ans. 

—  BiBLiOGR.  :  cardinal  Dubois,  Mémoires  secrets  et  cor- 
respondance  m^rffVe  (Paris,  1815)  ;  comte  do  Seilhac,  l'Abbé 
Dubois,  premier  yninistre  de  Louis  XV  (Paris,  1862); 
A.  Cheruol,  Saint-Simon  et  l'abbé  Dubois;  L.  Wiesônor, 
le  Régent,  l'abbé  Dubois  et  les  Anglais  (Paris,  1891). 

Dubois  ou  Du  Bois,  voyageur  françois  du  XVII"  s.. 
dont  on  sait  seulement  qu'if  so"  rendit,  on  IGGï»,  à  Mada- 
gascar, y  devint  secrétaire  de  do  Chanipmargou,  ot  revint 
ou  Franco  en  1073.  Dubois  a  publié  une  relation,  très  in- 
téressante (surtout  au  point  do  vue  do  l'histoire  naturelle) 
et  très  exacte,  de  ce  qu'il  avait  vu,  sous  lo  titre  de  :  les 
Voyages  faits  par  le  sieur  D.  D.  ««x  îles  Dauphine  ou  Ma- 
dai/ascar,  et  Bourbon  ou  Mascarenne,  es  années  1669-1670- 
i67f  et  I67J{\Ù1A). 

Dubois  de  Saint-GELAIS  (Louis-François),  littéra- 
teur français,  né  à  Paris  en  iooi>,  mort  en  1737.  A  la  fois 
littérateur  ot  artiste,  il  fut  secrétaire  do  l'Académio  do 
sculpture  et  de  peinture.  Outre  quelques  traductions  do 
l'italien,  on  a  do  lui  :  Histoire  journalière  de  l'aris  pen- 
dant l'année  t7i6  et  les  six  premiers  mois  de  l'année  /7/7 
(1717);  Description  des  tableatix  du  Palais-Boyal,  avec  la 
vie  des  peintres  en  tète  de  leurs  ouvrages  (1727). 

Dubois  de  Grange  (Kdmond-Louis-Alexis  de),  géné- 
ral ot  liouinio  politique  français,  né  à  Charlevillo  on  17-17, 
mort  ù.  Uethel  on  I8M.  Il 
servit  quoique  temps  aux 
mousquetaires,  ot  fut  élu, on 
17S<.),  député  du  tiers  état  do 
Vitry-le-François  aux  états 
généraux.  Il  prit  l'initiative 
do  la  plupart  des  réformes 
introduites  dans  lo  régime 
militaire  français,  proposa 
lo  service  obligatoire  ot  per- 
sonnel. Pendant  la  Législa- 
tive, il  reprit  du  service  ot 
parvint  raj)idomen  tau  grade 
do  colonol.  Elu  liéputé  dos 
.\rdennos  A  la  Convention 
nationale,  il  prit  place  à  la 
Montagne,  ot  votalamort  du 
roi.  C'est  ù  lui  qu'on  doit  los 
mesures  nui  assurèrent  la 
cohésion  uos  armées  répu- 
blicaines, l'amalgame  (1793) 
ot  l'embrigadement  (17Vïl).  Il  fut  envoyé  A  l'annéo  dos 
Atpos  coiiimo  général  et  représentant*  on  missiou  (uoùl 


Duboli  <lo  Craiici.V 


DUBOIS 

1793),  avec  le  mandat  de  réduire  Lyon  révolté.  Accusé 
de  modérantisme,  il  fut  arrêté  par  le  comité  de  Salut 
public;  mais  il  se  justifia  facilement.  Exclu  plus  tard  des 
Jacobins  par  l'influence  de  Robespierre,  il  se  joignit  à 
ceux  qui  l'écrasèrent  au  9-Thermidor.  11  entra  dans  la  com- 
mission des  Cinq,  et  fit  accueillir  par  la  Convention  les 
patriotes  iiui  s'offraient  pour  la  défendre. 

Réélu  au  conseil  des  Cinq-Cents,  il  fut  appelé  aux  fonc- 
tions d'inspecteur  général  de  l'infanterie,  puis  au  ministère 
de  la  guerre  en  1799.  Sa  courageuse  opposition  au  coup 
d'Etat  du  IS  brumaire  le  mit  en  disgrâce.  Il  rentra  dans 
la  vie  privée  et  vécut  dans  la  retraite  et  l'obscurité  pen- 
dant le  Consulat  et  l'Empire.  Dubois  do  Crancé  a  laissé  do 
nombreux  écrits. 

Dubois  de  Jancigny  (Jean-Baptiste),  écrivain  et 
administrateur  français,  né  à  Jancigny  (Bourgogne)  en 
1753,  mort  à  Moulins  en  1808.  Professeur  de  droit  à  Var- 
sovie (1773),  membre  de  l'Académie  do  Berlin,  il  se  rendit 
à  Paris,  oii  il  s'occupa  de  journalisme.  Pendant  la  Révo- 
lution, Dubois  rédigea  "  la  Feuille  du  cultivateur  »,  devint 
membre  de  la  commission  d'agriculture,  fut  jeté  en  prison, 
et  recouvra  la  liberté  après  le  9-Tbermidor.  Il  devint  chef 
de  division  au  ministère  do  l'intérieur  (1795),  commissaire 
du  gouvernement  directorial,  préfet  du  Gard,  etc.  On  a 
do  lui  :  Essai  sur  l'histoire  littéraire  de  la  Pulognc  (1778)  ; 
Introduction  à  »  la  Feuille  du  cultivateur  »  (1795);  Essai 
sur  le  commerce  du  ynidi  de  la  France  (1804);  Du  commerce 
français  dans  l'état  actuel  de  l'Europe  (1806);  etc.  —  Son 
fils  Xdolphk-Philibkrt,  diplomate  et  orientaliste  fran- 
çais, né  à  Paris  en  1795,  mort  à  Chandernagor  en  1860. 
Mis  en  demi-solde  par  la  Restauration,  il  se  rendit  aux 
Indes  et  étudia  les  mœurs  et  la  constitution  de  l'empire 
indo-britannique.  En  1830,  il  entra  au  service  du  roi  d'Oude, 
Nasir-ed-Din-Haider-Shah  qui,  en  1834,  l'envoya  comme 
ambassadeur  en  Europe.  Chargé,  en  1841,  par  le  gouver- 
nement d'une  mission  en  Chine,  il  défendit  avec  énergie 
les  intérêts  du  commerce  français,  menacés  par  la  guerre 
avec  l'Angleterre;  il  fut  ensuite  nommé  chef  do  service 
à  Chandernagor.  Il  a  publié,  dans  la  «  Revue  des  Deux 
Mondes  o,  des  articles  très  remarqués  et,  dans  la  collec- 
tion de  r  «Univers  pittoresque  »,  un  volume  sur  l'Inde. 

Dubois  (Paul- Alexis),  général  français,  né  en  Auver- 
gne en  1754,  mort  dans  le  Tyrol  en  1796.  Maréchal  des 
logis  lorsque  la  Révolution  éclata,  son  intrépidité  le  fit 
avancer  rapidement.  Général  de  division  dans  le  Palatinat, 
sous  Hoche,  il  commanda  ensuite  la  cavalerie  à  l'armée 
de  Sambre-et-Meuse,  se  signala  à  Fleurus;  ses  démêlés 
avec  le  général  en  chef  le  firent  revenir  à  Paris.  Lors  de 
l'insurrection  du  l"  prairial  an  III  (1795),  Dubois  fut  mis 
à  la  tète  de  la  cavalerie  parisienne;  il  s'y  distingua  à 
Haguenau,  à  la  prise  de  Charleroi,  et  il  fut  mortellement 
blessé  à  la  bataille  de  Roveredo. 

Dubois  (Antoine,  baron),  accoucheur  français,  né  à 
Gramat  (Lot)  en  1756,  mort  à  Paris  en  1837.  Après  des 
débuts  rendus  pénibles  par  sa  pauvreté,  il  se  fit  une  bril- 
lante réputation  chirurgicale  comme  professeur  à  l'Ecole 
de  santé  et  médecin  des  armées.  En  1798,  il  prit  part  à 
l'expédition  d'Egypte,  mais  la  maladie  l'obligea  à  re- 
tourner en  France.  Il  se  consacra  alors  à  l'obstétrique, 
accoucha  heureusement  l'impératrice  Marie-Louise,  en 
1811,  ce  qui  lui  valut  le  titre  de  baron,  et,  appelé  peu 
après  à  professer  à  la  Maternité  et  à  la  Faculté,  il  ré- 
forma l'art  des  accouchements,  dans  lequel  il  s'était  acquis 
une  réputation  qui  dure  encore.  Il  n'a  laissé  que  quelques 
articles  dans  le  Dictionnaire  des  sciences  médicales. 

Dubois  (Jean-Antoine),  prêtre  et  missionnaire  fran- 
çais, né  en  1765  à  Saint-Rémôze  (Ardèche),  mort  à  Paris 
en  1848.  Membre  de  la  congrégation  des  missions  étran- 
gères, il  partit  pour  les  Indes,  en  1791,  et  séjourna  dans 
le  royaume  de  Mysore  durant  trente-deux  ans.  Il  a  publié 
plusieurs  ouvrages  d'iiistoiro,  et  de  géographie.  Le  plus 
important,  gui  fut  imprimé  aux  frais  de  la  compagnie  des 
Indes,  est  intitulé  :  Mœurs,  institutions  et  cérémonies  des 
peuples  de  l'Inde  {1825),  réédité  en  1899  à  Pondichéry. 

Dubois  (Louis-François),  littérateur  et  historien  fran- 
çais, né  à  Lisicux  en  1773,  mort  en  1855.  Nommé  on  1799 
professeur  d  liistoire  littéraire  à  l'école  centrale  de  l'Orne, 
il  fut,  sous  l'Empire,  secrétaire  do  la  préfecture  do  Trasi- 
mène  et  de  celle  de  l'Aube;  puis  bibliothécaire  de  la  ville 
d'Alonçon  sous  la  Restauration  ;  sous-préfet  de  Bernay  et 
de  Vitré,  sous  la  monarchie  de  Juillet.  Louis  Dubois  a  pu- 
blié plusieurs  ouvrages  remarqués,  entre  autres  :  His- 
toire civile,  religieuse  et  littéraire  de  la  Trappe  {iS2i)  ;  Re- 
cherches archéologiques  et  historiques  sur  la  Normandie 
fl843);  Histoire  de  Lisieux  et  de  son  territoire  (1845-1846); 
Dictionnaire  des  patois  normands  (1850). 

Dubois  (Paul-François)  dit  Dubois  de  la  Loire- 
Inférieure,  publiclste  et  homme  politique  français,  né  à 
Rennes  en  1793,  mort  à  Paris  en  1874.  Elève  de  l'Ecole 
normale,  il  fut  professeur  do  l'Université  jusqu'en  1820; 
mais,  suspendu  do  ses  fonctions  à  cause  de  ses  opinions 
libérales,  il  se  tourna  vers  le  journalisme  et  fonda,  avec 
Pierre  Leroux,  le  journal  le  filohe.  Après  1830,  Dubois  se 
rallia  au  gouvernement  de  Louis-Philippo  et  fut  nommé 
inspecteur  général  de  l'Université.  L'année  suivante,  il 
fut  élu  député  de  Nantes,  puis  réélu  jusqu'en  1848.  La 
révolution  mit  fin  à  sa  vie  politique.  En  dehors  do  ses  ar- 
ticles, il  a  publié  une  traduction  do  V liistoire  de  l'Eglise  de 
Reims,  par  Flodoard,  insérée  dans  la  »>  Collection  des  Mé- 
moires de  l'histoire  do  Franco  n. 

Dubois  (Paul),  accoucheur  français,  né  à  Paris  en 
1795,  mort  en  1871.  Fils  d'Antoitio  Dubois,  il  professa, 
commo  lui,  l'obstétriquo  à  la  Maternité  et  à  la  Faculté, 
fut  membre  de  l'Académie  do  médecine,  de  l'Académie  des 
sciences,  doyen  de  la  Faculté  pendant  dix  ans.  Il  accoucha 
l'impérairico  Eugénie;  il  enseignait  que  l'accouchement 
est  un  phénomène  osscntiolloment  physiologique,  et  con- 
seillait do  laisser  agir  la  nature  et  do  n'intervenir  que  le 
moins  possible.  Il  n'a  laissé  que  quelques  mémoires  à 
TAcadémic  et  un  petit  nombre  d'articles  u'obstétriquc  dans 
le  Dictionnaire  des  sciences  médicales. 

Dubois  (nosFicE).  V.  Santé  (Maison  municipale  do). 

Dubois  (Joscph-^K//**ne),  graveur  on  médailles,  né  à 
Paris  en  1795,  mort  à  Lit,'nièrcs-la-Doucello  (Mayenne)  on 
1863,  II  fut  élève  do  Bridan  ot  de  Droz.  Attaché,  .sous  la 
Restauration,  à  la  Monnaie,  il  exécuta  plusieurs  ouvrages 
remarquables  par  la  finesse,  la  correction  et  la  souplesse 
do  burin.  Los  principales  médailles  qui  restent  do  lui 


sont  :  la  médaille  décornée  par  la  ville  de  Montpellier  à 
Fabrc,  peintre,  fondateur  du  musée  do  cette  ville;  la  ca- 
thédrale de  Paris,  avec  un  plan  de  ce  monument  au  re- 
vers; la  médaille  de  l'abbé  Godinot,  commandée  par  la 
ville  do  Reims;  celles  de  Parmentier,  d'Hippocrato,  pour 
la  commission  des  Monnaies;  les  effigies  de  la  duchesse 
de  Berry.  du  duc  de  Bordeaux,  de  Mademoiselle,  celle  du 
roi  Joseph  Bonaparte,  etc. 

Dubois  de  Montpéreux  (Frédéric),  voyageur  et  ar- 
chéologue suisse,  né  et  mort  à  Métiers,  dans  le  Val-de- 
Travers  (1798-1850).  Précepteur  en  Courlande,  en  Lithua- 
nio,  à  Berlin,  il  se  livra  à  ses  goûts  pour  la  géologie.  Il  fit 
de  grands  voyages  dans  l'Ukraine  et  lo  Caucase  pendant 
les  années  1831,  1832,  1833  et  1834,  avec  l'appui  du  gou- 
vernement russe,  et  il  en  consigna  les  résultats  dans 
un  grand  ouvrage  :  Voyage  autour  du  Caucase,  chez  les 
Tchei'kesses  et  les  Abkhases,  etc.  (1838-1843).  On  a  en  outre 
de  lui  ;  Conchyliologie  fossile  ou  Aperçu  gcognostiijue  des 
formations  du  plateau  volhyni-poaolien  (1821);  les  Anti- 
quités de  Neuchâtel  (1852),  ouvrage  posthume. 

Dubois  d* Amiens  (Frédéric),  médecin  français,  né  à 
Amiens  en  1799,  mort  en  1873.  Nommé  secrétaire  perpé- 
tuel do  l'Académie  de  médecine  en  1847,  il  se  distingua 
par  son  ardeur  à  soutenir  ses  idées  spiritualistes  et 
par  la  conscience,  parfois  la  sévérité,  qu'il  déploya  dans 
le  panégyrique  des  académiciens  décédés.  Il  faut  citer  do 
lui  :  Eloges  lus  dans  les  séances  publiques  de  l'Académie  de 
médecine  (1845-1863);  Tableau  du  mouvement  de  la  science 
et  du  progrès  de  l'art  (1864). 

Dubois  (Charles-Hippolyte) ,  acteur  et  auteur  dra- 
matique français,  né  à  Avesnes  (Nord)  en  1800,  mort  à 
Passy  on  1874.  Il  joua  sur  divers  théâtres  de  Paris,  |)uis 
devint  régisseur  général  de  la  Comédie-Française.  Sous 
le  pseudonyme  de  Davesne,  il  a  composé  plusieurs  pièces, 
presque  toutes  en  collaboration,  notamment  :  l'Obligeant 
maladroit  (1827);  Les  bons  maris  font  les  bonyies  femmes 
(1834);  Marie  ou  le  Dénouement  d'une  jeune  fille  (1842); 
une  Chaîne  à  rompre  (1844);  une  Nuit  terrible  (1845);  la 
Reine  d'Yvetot  (1849);  etc. 

Dubois  (Pierre),  horloger  et  écrivain  technologiste 
français,  né  à  Chàtellerault  (Vienne)  on  1802,  mort  à 
Paris  en  1860.  Il  s'est  fait  surtout  connaître  par  un  impor- 
tant ouvrage  :  Histoire  de  l'horlogerie  ancienne  et  moderne, 
précédée  de  recherches  sur  la  mesure  du  temps  dans  l'anti- 
quité et  suivie  de  la  biographie  des  horlogers  les  plus  célè- 
bres de  l'Europe  (1849-1852). 

Dubois  (Charles-Frédéric),  naturaliste  belge,  né  à 
Barmen  (Prusse)  en  1804,  mort  à  Bruxelles  en  1867.  Il  s'est 
fait  connaître  par  plusieurs  ouvrages  estimés.  Nous  cite- 
rons de  lui  :  Planches  coloriées  des  oiseaux  de  l'Europe  et 
de  leurs  œufs  (1859-1862);  Planches  coloriées  des  oiseaux  de 
la  Belgique  et  de  leurs  œufs  (1864);  les  Lt^pidoptères  de 
l'Europe,  leurs  chenilles  et  leurs  chrysalides  {1»60-IS6G)\ 
Catalogue  systématique  des  oiseaux  de  l'Europe  (1865);  les 
Oiseaux  de  l'Europe  et  leui-s  œufs  (1859-1872);  les  Lépi- 
doptères de  la  Belgique  (1860-1875);  etc. 

Dubois  (Edmond-Paulin),  hydrographe  français,  né  à 
Brest  en  1S22.  A  sa  sortie  de  l'Ecole  navale,  il  servit 
d'abord  comme  officier  de  marine  et  devint,  en  1851,  pro- 
fesseur d'hydrographie  à  l'Ecole  navale;  plus  tard,  en 
1872,  il  fut  nommé  examinateur  des  écoles  d'hydrogra- 
phie. Dubois  a  inventé  un  compas  étalon  à  double  ai- 
guille, donnant  la  déviation  produite  à  bord  des  navires  par 
l'emploi  des  matériaux  de  fer,  et  un  gyroscope  nautique.  Il 
a  publié,  outre  de  nombreux  articles  :  un  Cours  d'astrono- 
mie (1855-1858);  un  Cours  de  navigation  et  d'hydrographie 
(1859)  ;  la  traduction  française,  avec  notes,  de  la  Theoria 
motus  corpoi'ian  de  Gauss  (1865);  De  la  déviation  des  com- 
pas à  bord  des  navires  et  du  moyen  de  l'obtenir  à  l'aide  du 
compas  de  déviation  (1867);  un  Résumé  analytique  de  la 
théorie  des  marées  telle  qu'elle  est  établie  dans  la  mécanique 
céleste  de  Laplace  (1885),  etc.,  sans  parler  des  «  Ephémé- 
rides  astronomiques  et  Annuaire  des  marées  »,  destinés 
aux  capitaines  de  navire  et  rédigés  par  lui  depuis  1871. 

Dubois  tEugène),  poète  belge,  né  à  Anvers  en  1827, 
mort  en  1370.  Un  recueil  de  vers,  intitulé  Penser  et  ou- 
blier (1855),  montra  avec  quelle  pureté  il  savait  écrire  en 
français,  ot  révéla  eu  lui  de  véritables  qualités  poétiques. 
Ses  Œuvres  complètes  comprennent  des  satires,  dos  fa- 
bles, des  chansons,  des  ballades,  des  méditations,  des 
poésies,  etc. 

Dubois  (Paul),  statuaire  et  peintre  français,  né  à  No- 
gont-sur-Seine(Aubo)  on  1829,  membre  de  l'Institut  depuis 
1876.  II  fut  destiné  au  barreau  et  fit  son  droit  avec  succès. 
Cependant,  n'écoutant  que  sa  vocation,  il  se  fit  admettre 
dans  l'atelier  do  Toussaint  (1856).  Après  deux  années  d'étu- 
des, il  alla  s'installer  à  Rome. 
Il  débuta  au  Salon  de  1863  par 
Saint  Jean  enfant.  Deux  ans 
plus  tard,  il  obtint  la  médaillo 
d'honneur  pour  sa  statue  le 
Chanteur  florentin.  En  1867, 
Dubois  so  présenta  de  nou- 
veau avec  un  Nai^cisse  au 
bain,  marbre  irréprochable, 
et  une  Vierge  et  l'enfant 
Jésus,  c|ui  consacrèrent  lo  re- 
nom de  l'artiste. 

Il  faut  encore  mentionner, 
dans  son  œuvre,  les  Bustes  et 
Médaillons  exécutés  d'après 
quelnues  illustrations  con- 
temporaines. De  1867  à  1873, 
Paul  Dubois  ne  fit  aucun  en- 
voi aux  Salons.  Cette  der- 
nière année,  il  exposa  une 
Eve  naissante.  En  1874,  il  en- 
voya une  statue  en  marbre, 
Narcisse,  au  modelé  savant;  puis  il  exposa,  en  1875,  les 
bustes  à'Henner,  du  D'  Parrot  ot  un  buste  d'enfant.  En 
1876,  doux  statues  en  piatro,  destinées  au  monument  de 
Lamoricièro,  dans  la  cathé(lrale  do  Nantes  :  le  Courage 
militaire  ot  la  Charité,  valurent  à  Dubois,  pour  la  seconde 
fois,  la  grande  médaillo  d'iionncur.  Enfin,  en  1877,  il  a 
exposé  deux  bustes  remarquables.  Mais,  dès  1873,  Dubois 
s'était  révélé  au  public  comme  portraitiste.  En  1876,  l'ar- 
tiste exposa  une  toile  do  petite  dimension.  Portraits  de 
I    mes  enfants,  d'une  exécution  savante  et  d'une  grande  in- 


Paul  Dubois. 


860 

tensitô  d'expression.  En  1878,  à  l'Exposition  universelle, 
Paul  Dubois  était  roiirésenté  par  le  monument  du  général 
Lamoriciére  et  par  les  bustes  a'Henner,  de  Paul  Buudry  et 
du  D'  Parrot.  Au  Salon  de  la  même  année,  Dubois  en- 
voyait un  Portrait  de  jeune  fille.  L'artiste,  justju'alors 
conservateur  du  muséo  du  Luxembourg,  était  nommé  di- 
recteur de  l'Ecole  nationale  des  beaux-arts.  Aux  deux 
Jeunes  filles  en  gris,  exposées  en  1880,  on  préféra  la  tète 
de  femme  intitulée  Etude.  Un  buste  de  Pa-steur,  d'une 
belle  allure,  se  voyait  aussi  la  même  année.  Do  1881  à 
1886,  Paul  Dubois  a  exposé  un  grand  nombre  de  por- 
traits. En  1886,  parurent  le  connétable  Anne  de  Montmo- 
rency, esquisse  aux  deux  tiers  de  la  figure  exécutée  pour 
le  château  de  Chantilly  et  un  buste  en  bronze  de  Charles 
Gounod.  Le  plus  grand  succès  obtenu  par  Paul  Dubois, 
depuis  l'apparition  de  son  Chanteur  florentin,  lui  vient 
de  sa  statue  équestre  de  Jeanne  d'Arc  (Salon  de  1895), 
inaugurée  en  1896  à  Reims.  Le  jury  prit  l'initiative  de 
faire  frapper  une  médaille  commémorative  de  cet  évé- 
nement. 

Dubois  (Alphée),  graveur  en  médailles,  fils  d'Eugène 
Dubois,  né  à  Paris  en  1831.  Il  fut  élève  de  son  père,  de 
Duret  et  de  Barre.  En  1855,  il  obtint  le  grand  prix  de 
Rome,  dans  la  section  do  la  gravure  en  médailles  et  en 
pierres  fines.  A  Rome,  les  modèles  de  l'antiquité  l'inspi- 
rèrent sans  lui  faire  abandonner  la  pratique  de  son  art. 
Aussi  ses  travaux  so  ressentent-ils  du  soin  avec  lequel 
il  parachève  lui-même  toutes  les  opérations  pratiques  que 
d'autres  abandonnent  trop  souvent  à  des  mercenaires.  Ou 
peut  admirer  de  lui,  à  la  Monnaie  de  Paris,  entre  autres 
médailles,  celle  du  Pape  bénissant  le  Prince  impérial  à  sa 
naissance  (envoi  de  Rome);  la  Réception  des  ambassadeurs 
siamois  à  Fontainebleau  ;  la  médaille  pour  la  découverte  de 
la  centième  planète  (1869);  l'Horticulture,  médaillon;  la 
médaille  commémorative  de  la  naissance  do  Napoléon  I" 
(1870);  la  médaille  de  la  découverte  de  l'atmosphère  du 
soleil  (1872);  la  médaille  do  Chevreul  (1873);  la  médaille 
de  Becquerel  père  (1874);  la  médaille  représentant  le  ma- 
réchal Reillo  et  Louis  Pasteur  (1875);  la  médaille  com- 
mémorative du  passage  do  Vénus  sur  le  Soleil  ;  la  médaille 
de  récompense  pour  concours  d'animaux  ;  la  médaille  com- 
mémorative de  la  proclamation  de  la  République  et  la 
médaille-effigie  de  jUi7;(e-£'(^«'n7'rf5  (1881);  L.  Pasteur  {19,9.2); 
J.  Dumas  [1883);  Leverrier  (1885);  la  Géographie;  en  1887, 
Wftrtz,  etc.  On  lui  doit  aussi  de  fort  jolis  camées  et  mé- 
daillons. —  Son  fils,  Hi-:nri  Dubois,  né  à  Rome  (élève  do 
son  père,  do  Cliapu  et  do  Falguière),  a  obtenu,  à  l'Expo- 
sition universelle  de  1889,  une  mention  honorable  et  une 
1"  médaille  eu  1898,  pour  ses  médailles  et  médaillons. 

Dubois  (Jean-Antoine-Ernest),  jurisconsulte  français, 
né  à  Sens  (Yonne)  en  1837.  Dubois  professa  le  droit  civil 
à  la  faculté  de  Grenoble,  et,  en  18n5,  devint  suppléant  à 
la  faculté  do  Nancy,  où  il  professa  depuis  1867.  Outre  des 
arti oies  publiés  dans  les  grandes  revues  de  législation  et 
d'histoire,  on  lui  doit  :  le  Séuatus-consulte  Velléien  et  l'in- 
capacité de  la  femme  mariée  (1860);  Iiéfo7'me  et  liberté  de 
l'enseignement  supérieur  et  en  particulier  de  l'enseignement 
du  droit  (1871);  la  Table  de  Clés,  inscription  de  l'an  46 
après  Jésus-Christ,  concernant  le  droit  de  cité  romaine 
des  Anamii,  des  TuUiasses,  etc.  (1872);  Guillaume  Barclay, 
jurisconsulte  écossais  (1873);  le  Contentieux  administratif 
en  Italie  et  la  Loi  du  -20  mars  fS65  (1873);  etc. 

Dubois  (M"=  Emilie-Désirée),  actrice  française,  née  à 
Paris  en  1838,  morte  à  Berne  en  1871.  Elève  do  Samson 
et  du  Conservatoire,  elle  débuta,  dès  1853,  à  la  Comédie- 
Française  dans  Lady  Tartufe,  où  elle  eut  un  vif  succès. 
Elle  tint  l'emploi  des  ingénues,  fat  reçue  sociétaire,  et 
créa,  entre  autres  rôles,  ceux  de  Lydia  dans  Souvent  homme 
varie  et  d'Emma  dans  le  Duc  Job. 

Dubois  (Clément -François-  Théodore),  compositeur 
français,  né  à  Rosnay  (Marne)  en  1837,  fut  élève  de  Bazin, 
de  Benoistet  d'Ambfoise  Thomas,  et  obtint  au  Conserva- 
toire les  premiers  prix  d'harmonie  (1856),  de  fugue  (1857) 
et  d'orgue  (1859),  et  enfin  le  premier  grand  prix  de  Rome 
à  l'Institut  (1S61).  De  retour  de 
son  voyage  d'Italie,  Th.  Du- 
bois se  livra  à  l'enseignement 
et  à  la  composition.  Maître  de 
chapelle  à  l'église  Sainte -CIo- 
tilde,  puis  à  "la  Madeleine,  il 
fut  nommé,  en  1871.  professeur 
d'harmonie  au  Conservatoire, 
succéda,  en  1891,  à  Léo  Delibes 
comme  professeur  do  compo- 
sition, et  enfin,  en  1896,  fut 
nommé  directeur  de  cette  école. 
Il  avait  été  élu,  en  1894,  mem- 
bre de  l'Académie  des  beaux- 
arts. 

Comme  musique  de  théâtre, 
il  a  donné  :  la  Guzla  de  l'Emir 
(1873);  le  Pain  bis  (1879);  la 
Farandole,  ballet  (1883);  Aben- 
Hamet  fl8S4);  Xaviére  (1895); 
Circé.  Dans  lo  genre  de  l'ora- 
torio, il  a  fait  exécuter  les  Sept 
paroles  du  Christ,   le  Paradis 

perdu,  qui  a  obtenu,  en  1878,  le  grand  prix  de  la  ville 
de  Paris,  et  le  Baptême  de  Clovis,  ode  religieuse  en  trois 
parties,  écrite  sur  un  texte  latin  du  pape  Léon  XIII,  et 
dont  l'exécution  a  eu  lieu,  en  1899,  dans  la  cathédrale  de 
Reims.  On  connaît  aussi  de  Th.  Dubois  plusieurs  cantates 
ou  scènes  lyriques  :  Atala,  l'Enlèvement  de  Proserpine, 
Hiflas,  Bergerette,  Délivrance.  Comme  musicien  religieux, 
on  lui  doit  une  messe  pontificale,  une  messe  de  Requiem, 
uno  messe  de  mariage,  une  messe  en  style  palestri- 
nien,  etc.  On  lui  doit  des  morceaux  pour  piano,  notam- 
ment :  Poèmes  sijlvesfres,  suite  de  valses;  pour  l'orchestre, 
do  remarquables  compositions,  entre  autres  la  Marche 
héroïque  de  Jeanne  d'Arc.  îl  a  aussi  écrit  pour  l'orgue  et 
le  chant,  et,  pour  l'enseignement,  un  recueil  de  leçons 
tiliarmonie  ot  un  autre  recueil  intitulé  :  Notes  et  études 
d'harmonie,  etc. 

Du  Bois  (Léon),  compositeur  belge,  né  à  Bruxelles 
on  1849.  Elève  du  Conservatoire  de  cette  ville,  il  obtint, 
en  1885,  le  premier  grand  prix  do  Rome.  Il  devint,  par  la 
suite,  second  chef  d  orchestre  du  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles,  où  il  a  fait  représenter  plusieurs  ouvrages  : 
Son  Excellence  ma  feinme,  opéra-comi(|UO  (i884);  la  Re- 
vanche de  Sganarellcj  opéra-comique  (1886)  ;  SmyliSf  ballot 


Théodore  Dubois. 


8G1 

(1891).  On  connaît  aussi  do  cet  artiste  un  po6mo  svmpho- 
nique,  Atain.  une  imi^uiuo  pour  un  niiuiudi-aniu  iniilutô  la 
Mort,  et  diverses  autres  conipositiuus. 

CuBOIS  [\£.i\mol\A-^f(^rcc^\,  professeur  et  géoçraplio 
français,  né  à  I*aiis  on  18r>G.  Après  avoir  étudie  à  VICcoIo 
uornialo  et  ù  l'ocolo  dAihonos,  il  l'ut  nommé  maître  do 
conférencos  do  ^éof^rapliio  ù  la  l'acuité  dos  lettres  do 
Nancy,  puis  à  la  .Sorbonuo,  où  il  devint,  en  lSi>:î.  profes- 
seur do  géographie  coloniale.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  sa  tliéso  de  doctoral  es  lettres  sur  les  Litjues  h'to- 
tienne  et  Achéemte ,  deux  Précis  de  géographie  :  l'un  à 
l'usage  des  candidats  à  Saint-Cyr  (en  collaboration  avec 
C.  Qujr),  l'autre  pluv  spécialement  ^''ononiiiiue  (en  colla- 
Loration  avec  Korgomard),  un  remarquable  Essai  sur  la 
(jêoyraph'e  de  Slraùoii  1,1891),  couronné  par  l'Académie  dos 
inscriptions,  et  un  livre  mtitulo  Systèmes  coloniaux  et 
peuples  colonisateurs. 

Dubois  ( Ernest- Ilonri),  sculpteur  français,  né  à 
Dieppe  on  1863.  Elève  do  l'Ecole  des  arts  décoratifs,  puis 
do  Kalguiére  et  Chapu  à  l'Ecolo  dos  beaux-arts,  il  a  exposé 
pour  la  première  fois  au  Salon  de  1892,  où  il  fut  récomponsô 

Îtour  son  Jeune  adolescent.  Kn  1894,  il  exposa  un  fi-roupe  : 
e  Pardon.  11  a  donné  depuis  :  Monument  commèmoratif  de 
la  défense  du  Havre  (1895);  Statue  de  l'amiral  Mouchez, 
bronze  (1S96).  En  189S,  il  a  exposé  un  groupe  en  plâtre  in- 
téressant :  Joseph  et  Xavier  de  Maistre  «'monument  de 
Chambéry).  En  1899,  il  a  partagé  la  médaille  d'honneur 
(avec  le  Ûiogène  de  Boisseau),  pour  l'exécution  en  marbre 
do  son  groupe  le  Pardon,  commandé  par  l'Etat. 

Dubois,  dit  Crétin.  Biogr.  V.  Crétin. 

Dubois-fontanelle  (Jean-Gaspard),  journaliste  et 
auteur  dramatique  français,  né  et  mort  à  Grenoble  (1737- 
1812).  Il  écrivit  dans  plusieurs  journaux  et  fut  chargé  par 
le  ministère  de  la  partie  politique  du  «  Mercure  do  France  « . 
Il  donna  au  Théâtre-Français  ;  le  Connaisseur,  comédie 
en  un  acte  et  en  vers  (1762)  ;  le  Bon  Mai^i,  comédie  en  un 
acte  et  en  vers  (1763);  Pierre  le  Grand,  tragédie  en  cinq 
actes  (1765);  Lorêdan,  tragédie  en  quatre  actes  (1776),  où 
l'on  trouve  en  germe  des  idées  hardies  et  presque  roman- 
tiques, qui  ne  pouvaient  être  comprises  du  public  de 
cette  époque,  et  qui  firent  sombrer  la  pièce;  Ericie  ou  la 
Vestale,  tragédie  en  trois  actes  (1780). 

Dubois  de  Rochefort.  Biogr.  V.  Rochefobt. 

Du  BoiSGOBEY^/'bj7Mn(i-Hippolyte-Auguste),  littéra- 
teur français,  né  à  Granville  (Manchel  en  1821,  mort  en 
1891.  Après  avoir  été.  en  Algérie,  attaché  à  la  trésorerie 
de  l'armée  de  1844  à  1848,  ii  fit,  en  1861,  un  voyage  en 
Orient,  et  entreprit  de  s'adonner  au  roman-fouilleton  et 
de  suivre  les  traces  de  Ponson  du  Terrail.  On  lui  doit 

ftrès  d'une  centaine  de  romans  en  un,  deux  ou  trois  vo- 
umes.  Distinguons  dans  le  nombre  ;  les  Collets  noirs{\9,l\)  ; 
les  Ml/Stères  du  nouveau  Paris  (1876);  Du  Rhin  au  JSil,  im- 
pressions de  voyage  (1876);  le  Demi-monde  sous  la  Terreur 
(1877);  une  Affaire  mysté- 
rieuse [ISl  S);  la  Vieillesse  de 
M.  Lecoq  (1878)  ;  le  Crime 
de  l'Opéra  (1879);  l'Epingle 
rose  (1879);  la  Main  coupée 
(1880);  les  Nuits  de  Cojis- 
tantinople  (1882J;  le  Secret 
de  Berthe{lSSA)  ;  la  Voilette 
bleue  (1885);  Double-blanc 
i  1888);  Marie -Madeleine 
(  1889  )  ;  Fontenay  Coup- 
d'Epée  (1890);  etc. 

DUBOISIE  (boi-zî  —  do 
Dubois,  a.  pr.)  n.  f.  Genre 
d'arbustes,  famille  des  so- 
lanées,  qui  croît  en  Austra- 
lie et  en  Nouvelle-Calédo- 
nie. (La  duboisie  a  do  pe- 
tites fleurs  blanches,  dispo- 
sées en  grappes  de  cymes. 
Ou  en  connaît  deu.x  espè- 
ces: l'une,  la  duboisia  myo- 
noroides,  qui  contient  la  du- 
Doisine;  1  autre,  le  pituri,  qui  contiendrait  do  la  oicotino 
et  qui,  mâché,  produit  une  sorte  d'ivresse.) 

DUBOISINE  n.  f.  Alcaloïde  extrait  do  la  duboisia  myopo- 
roides,  analogue,  sinon  identique,  aux  alcaloïdes  do  la  jus- 
quiame.  Il  a  été  préconisé,  sous  forme  do  sulfate,  dans  le 
traitement  des  maladies  des  yeux,  comme  suctx'dané  de 
l'atropine  ot,  chez  les  phtisiques,  contre  les  sueurs. 

Du  BOIS-REYMOND  (Emilo),  physiologiste  allemand, 
né  à  Berlin  en  1818.  Il  tit  ses  études  à  Berlin  et  â  Bonn, 
se  fit  recevoir  docteur  en  médecine  en  1813,  et  s'adonna 
spécialement  à  l'étudo  do  la  physiologie,  sous  la  direction 
do  Jean  Millier.  Il  nrofossa  pondant  trois  ans  ù  la  Koyal- 
Institution  do  Lonares.  sous 
lo  patronage  de  Faraday.  En 
1851,  il  était  nommé  membre 
de  l'académie  dos  sciences  do 
Berlin,  ot,  on  1858,  il  succé- 
dait à  son  maître  Jean  Miitlor 
dans  la  chaire  do  physiolo- 
gie. Il  réforma  cette  science, 
en  intro<luisant  dans  l'étudo 
des  phénomènes  vitaux  les 
méthodes  employées  dans  les 
sciences  purement  physi- 
ques, en  créant,  en  un  mot,  la 
physiologie  expérimentale. 
Ii  eut  des  disciples  tels  (luo  ; 
Heidonlioim,  Pflùgor.Kiitino, 
ot  il  a  laissé,  outre  ses  tra- 
vaux spéciaux,  des  ouvrages 
qui  le  placent  parmi  les  phi- 
losophes ot  les  historiens 
scientifiques.  Il  faut,  on  par- 
ticulier, citer  :  Jtcchcrches  sur 
l'électricité  animale  (l818, 
1849,  1860):  Discours  commihnoratif  sur  Jean  Miitler{lS60)  ; 
Description  de  quelques  méthodes  de  recherches  électrophy- 
sioloytq  lies  {iHO'i)  ;  Voltaire  considéré  comme  homme  de  science 
(1863),  traduit  par  Lépino;  la  Guerre  allemande  {ï$10)\ 
les  Idées  de  Leibniz  dans  les  sciences  modernes  (IS71)  ;  les 
Limite»  de  la  connaissance  de  la  nature  ;  Recueil  d'études  sur 
In  physique  générale  des  muscles  et  des  nerfs  (1875-1877); 
Darwin  versus  Galiani  (1870)  ;  Recueil  de  discours  (1885-1887). 


Duboisie  :  a,  fleur  ;  b,  fruit. 


■  '/H 

Du  Buia-Rcymoad. 


DuBOS  (Jean-Baptiste,  abbé\  historien,  critique  ot 
diplomate  français,  né  à  Bcauvais  en  it'.TO,  mortâ  Paris 
on  '742.  Il  entra,  en  1720,  à  rAcadomio  française,  qui,  en 
1722,  lo  choisit  pour  secrétaire  perpétuel  en  remplacement 
do  Dacior.  Entré,  sous  Torcy,  dans  les  bureaux  dos  attaires 
étrangères,  il  fut  chargé  do  divorsos  missions  en  Europe, 
et  y  tit  prouve  d'une  grande  hal)iioto.  Il  se  voua  alors  à  la 
littérature  et  à  l'histoire.  On  a  de  lui  :  Histoire  des  quatre 
Gordiens,  où  il  cherche  à  établir,  d'après  les  médailles, 
l'existence  de  quatre  empereurs  de  ce  nom,  alors  que 
l'histoire  n'en  reconnaît  (jue  trois  :  Histoire  de  la  liyue  de 
Cambrai  (1709)  ;    Jiéflexions  critiques  sur  la  poésie  et  la 

?einfure  (1719),  son  meilleur  ouvrage  ;  Histoire  critiqw  de 
établissement  de  la  monarchie  française  dans  les  Gaules 
(1734),  dans  laqut^-lîo  il  s'elVorce  do  prouver  que  les  Francs 
furent  appelés  par  les  Gaulois  eux-mêmes  pour  les  gou- 
verner. 

DuBOS  (Constant),  poète  français,  professeur  de  rhéto- 
rii[ue  au  collège  Louis-lc-Grand,  né  à  Massy,  près  de 
Longjumeau,  on  1708.  mort  en  1844.  lia  laisséles  Fletcrs, 
idylles  (1808),  charmant  recueil  teruiiné  par  des  poésies 
diverses,  puis  les  Epigrammes  de  Martial,  traduites  on 
vers  (1841). 

DUBOSC  DE  MONTANDRÉ,  pamphlétaire  français,  do 
la  première  moitié  du  xvii'  siècle.  11  fut  un  des  libellistes 
les  plus  féconds  du  temps  de  la  Fronde,  et  attaqua  avec 
la  dernière  violence  le  gouvernement  et  Mazarin.  Le  par- 
lement condamna  plusieurs  de  ses  écrits  à  étri  brûlés  par 
la  main  du  bourreau  ot  en  défendit  la  vente,  sous  peine 
de  mort.  Rentré  en  France  après  lo  traité  des  Pyrénées, 
il  fut  jeté  à  la  Bastille  en  1667  ;  il  mourut  dans  la  misère. 
Outre  une  cinquantaine  de  libelles,  publiés  do  1650  à  1652, 
on  a  de  lui  :  Suite  des  ducs  de  la  basse  Lorraine  (1662)  ; 
Histoire  et  politique  de  la  niaison  d'Autriche  (1670). 

DUBOSCIE  {bos-sî —  de  Dubosc,  n.  pr.)  n.  m.  Genre  de 
tiliacées,  formé  pour  un  arbre  à  feuilles  couvertes  de 
poils,  et  dont  les  fleurs,  disposées  en  cymes,  sont  entou- 
rées de  grandes  bractées  formant  involucre.  (Il  habite  les 
contrées  chaudes  de  l'Afrique.; 

DUBOSCQ  (Jules),  opticien  français,  né  en  1817,  mort 
en  1886  à  Paris.  Elève,  gendre  et  successeur  de  Soleil,  il 
prit  part  à  la  construction  des  principaux  appareils  qui 
ont  fait  la  réputatron  de  son  beau-père.  On  lui  doit  la  pre- 
mière application  des  doubles  épreuves  photographiques 
au  stéréoscope  et  d'importantes  améliorations  apportées 
au  microscope  photo-électrique,  au  moyen  duquel  on  peut 
répéter  toutes  les  expériences  de  l'optrque  et  rendre  sen- 
sibles les  phénomènes  les  plus  délicats  diaterférences, 
de  coloration  et  de  polarisation. 

DuBOST  (Paul-Claude),  agronome  et  économiste  fran- 
çais, né  àGrièges  (Ain)  en  1828,  mort  en  1891.  En  1869,  il 
obtint  une  chaire  d'économie  et  de  législation  rurales  à 
l'Ecole  d'agriculture.  Outre  un  grand  nombre  d'articles,  on 
lui  doit  :  Etudes  agricoles  sur  la  Dombes  (1859)  ;  la  Question 
de  la  Dombes  et  le  Rapport  au  conseil  général  de  l'Ain  (1860;  ; 
la  Bresse  et  sa  volaille [ISGA);  Comptabilité  de  la  ferme {isi^)^ 
avec  Pacout,  ouvrage  plein  d'idées  neuves  ;  Etude  sur 
lanatomie  des  systèmes  de  culture  (1873)  ;  Etudes  d'économie 
rurale,  les  entreprises  de  culture  et  la  comptabilité  (1874)  ; 
le  Spectre  américain  :  le  blé,  le  bétail  (1881)  ;  etc. 

DUBOST  (Henri-Antoine,  dit  Antonin),  homme  poli- 
tique français,  né  à  r.\rbres!e  (Hhône)  en  iS4-i.  Vers  la  fin 
de  l'Empire,  il  collabora  au  journal  "  la  Marseillaise  ». 
Du  4  septembre  au  18  octobre  1870,  il  fut  secrétaire  géné- 
ral de  la  préfecture  de  police,  puis  il  quitta  Paris  en 
ballon,  pour  aller  remplir  une  mission  auprès  de  la  Délé- 
gation de  Tours,  qui  le  nomma,  en  1871,  préfet  de  l'Orne. 
Démissionnaire  après  l'armistice,  il  fut  nommé,  en  1879, 
conseiller  d'Etat.  Député  de  l'arrondissement  de  La  Tour- 
du-Pin  (Isère),  de  1880  à  1897,  il  fut  ministre  do  la  justice 
dans  le  cabinet  Casimir-Perier  (déc.  1893-mai  1894)  et  élu 
sénateur  on  1897.  Antonin  Dubost  a  publié  les  Suspects  en 
/55^  (1869),  en  collaboration  avec  "Tenot  ;  Des  conditions 
du  gouvernement  en  France  (187.1)  ;  Danton  et  la  poli- 
tique contemporaine  (1880);  Danton  et  les  massacres  de 
Septembre  (1885). 

DUBOUCHÉ  (Adrien),  fondateur  du  musée  céramique 
de  Limoges,  né  à  Limoges  en  1818,  mort  ù  Jarnac  en  1881. 
Tl  acquit  dans  le  commerce  des  eaux-de-vie  une  grande 
fortune,  dont  il  fit  le  plus  noble  usage.  Il  dépensait  chaque 
année  dos  sommes  considérables,  soit  pour  l'école  céra- 
mique de  Limoges,  soit  pour  le  muséo  créé  par  lui  on  1867, 
ot  qu'il  enrichit  de  collections  célèbres.  Les  coîleclion- 
nours  do  céramique  le  considéraient  comme  un  maître. 
En  1870,  il  fut  nommé  par  acclamation  maire  do  Limoges. 

Du  BOULAY  (César  Egasse),  érudit  français,  né  à 
Sauit-Ellier  (Mayenne),  mort  eu  1678.  Il  fut  professeur 
d'humanités  au  collège  do  Navarre,  recteur  et  historio- 
graphe do  l'université  de  Paris.  Il  a  écrit  une  Histoire  de 
l'université  de  Paris  (1663-1673),  continuco  au  xix*  siècle, 
par  Jourdain. 

DUBOURCQ  (Piorro-Louis),  peintre  et  graveur  bollan- 
dais,  né  à  Amsterdam  on  1815,  mort  en  1873.  Il  s'adonna, 
à  La  Haye,  à  l'étude  du  paysage,  puis  retourna  dans  sa 
ville  natale.  Il  compléta  son  instruction  artistique  on 
visitant  l'Italie,  l'AIlomagno,  l'Angloterro  ot  la  Franco. 
Nous  citerons,  parmi  les  tableaux  do  co  paysagiste  dis- 
tinguo :  l'Inondation  ;  Environs  d'Orléans;  tes  Aqueducs, 
Campagne  de  Rome;  te  Lac  d'Albano  ;  la  Vallée  de  Saint- 
Pierre  à  Jersey,  etc.  Quelques-unes  do  cos  toilos  ont 
figuré  îi  l'Exposition  universctlo  do  1855.  On  doit  aussi  à 
Dubourcq  des  eaux-fortes  très  estiméos  ot  une  Notice  des 
tablcaïuc  du  musée  d'Amsterdam  (1858). 

DUBOURDIEU  (Jean- Armand),  ministre  protestant 
français,  né  li  Monipellior  on  1652,  mort  ù  Londres  on  1720. 
Chassé  du  Languciloc  par  la  révocation  do  l'édit  do  Nantes, 
il  passa  on  Angleterre  ot  fut  nommé  pasteur  do  l'Eglise  do 
Savoie,  à  Londres.  Parmi  ses  ouvrairos,  nous  citerons  : 
Dissertation  historique  et  critique  sur  le  martyre  de  ta  légion 
Thébainc,  traduit  en  anglais  ot  publié  à  Londres  (1696); 
Apologie  de  nos  confesseurs  qui  étaient  au.r  galères  (Londres, 
17171;  Traité  du  retranchement  delà  Cène. 

DuBOURDIEU  (Bernard),  marin  français,  né  A  Bayonno 
on  1773,  mort  i  Lissa  en  1811.  Entré,  en  1789,  dans  la  marine 
comme  simple  timonior,  il  obtint  le  graile  d'aspirant  on 
1792.  Fait  prisonnier  à  Toulon  par  les  Anglais,  il  s'évada, 
huit  mois  après,  des  pontons  uo  Gibraltar.  Il  devint,  do 


DUBOIS   —   DUBRAY 

grade  on  grade,  capitaine  de  vaisseau  on  1808.  H  reçut,  en 
1810,  le  commandement  des  forces  navales  réunies  à  An- 
cone.  La  mémo  année,  il  força  l'entrée  du  port  de  Lissa, 
captura  un  grand  nombre  do  bâtiments  anglais,  et  incendia 
l'arsenal.  L'année  suivante,  il  dirigea,  contre  l'ilo  même  de 
Lissa,  une  nouvelle  expédition.  Le  13  mars  1811,  pendant 
le  débarquement  dos  troupes,  il  tomba  mortellement  frappé 
en  pleine  poitrine  par  un  biscaïen. 

DuBOURDIEU  (Louis-Thomas-René-Napoléon,  baron), 
amiral  et  sénateur  français,  fils  du  précédent,  né  à  Fort- 
de-Franco  (Martinique)  en  1804,  mort  à  Toulon  en  1857. 
Sorti  de  l'Ecole  navale  d'AngouIèmo  en  1820,  il  était  en- 
seigne en  1825.  A  lu  bataille  de  Navarin,  en  1827,  il  eut 
une  jambe  emportée.  Il  fut  promu  capitaine  de  corvette 
en  1831,  capitaine  de  vaisseau  en  1840,  puis  mis  à  la  tête 
do  la  station  du  Levant,  do  celle  des  Antilles  et  de  la 
marine  en  Algérie.  Il  passa  contre-amiral  en  1818.  Chargé, 
on  1851,  do  châtier  les  pirates  marocains,  il  bombarda 
Salé.  Il  reçut,  en  1853,  le  grade  de  vice-amiral  et  le  titre 
de  baron.  Nommé  préfet  maritime  à  Toulon,  il  lut  admis 
.  au  Sénat,  en  1856. 

Du  Bourg  (Antoine),  baron  DESAiLLANs,néàLaSeille 
(Auvergne),  mort  en  1538.  Il  fut  président  du  conseil  de 
Louise  de  Savoie,  présida  les  Grands  Jours  de  Moulins 
en  1534,  devint  président  du  parlement  do  Paris  (1534)  et 
chancelier  de  France  (i535j,  en  remplacement  du  cardinal 
Duprat. 

Du  Bourg  (Anne),  magistrat  français,  neveu  d'An- 
toine, né  à  Riom  en  1521,  morl  à  Paris  en  1559.  Prêtre, 
puis  avocat,  enfin  professeur  de  droit  à  l'université  d'Or- 
léans, il  devint,  en  1557,  conseiller  au  parlement  de  Paris. 
U  s'était  pris  pour  les  doctrines  protestantes  d'un  attache- 
ment qui  le  poussa  à  sa  perte.  A  la  mei'ciiriale,  c'est-à- 
dire  à  l'assemblée  des  diverses  chambres  du  parlement, 
tenue  à  la  fin  d'avril  1559,  en  présence  du  roi,  aans  le  but 
d'arrêter  un  plan  définitif  pour  Téradication  du  protestan- 
tisme. Du  Bourg,  non  content* de  défendre  ceux  que  l'on 
voulait  proscrire,  déclara  qu'il  serait  odieux  d'appliquer 
à  des  innocents  la  peine  qu'on  épargnait  à  des  adultères. 
Le  roi  vit  dans  ce  mot  une  allusion  à  sa  liaison  avec 
Diane  de  Poitiers,  et.  sous  prétexte  de  blasphème,  ordonna 
l'arrestation  immédiate  de  Du  Bourg.  Ni  la  mort  de  Henri  II, 
ni  l'énergie  de  sa  défense,  d'une  habileté  méprisable,  car 
elle  consista  surtout  à  se  dérober  de  juridiction  en  juri- 
diction, ni  une  rétractation  tardive  ne  sauvèrent  Du  Bourg 
du  supplice.  Le  23  décembre,  il  fut  étranglé,  puis  brûlé, 
en  place  de  grève. 

Du  Bourg  fLéonore-Marie  du  Maine,  comte),  né  en 

1655,  muif  eu  1739.  Mousquetaire,  il  prit  part,  sous  les 
ordres  du  roi,  aux  sièges  de  Dôle,  Maëstricbt,  Condé, 
Valencionnes.  Nommé,  en  1677,  colonel,  il  se  mit  en  relief 
à  Ypres,  Gand  et  Hambourg,  se  fit  remarquer  à  Bitche 
en  1679,  et  à  l'armée  de  Flandre  en  1683.  Il  était  brigadier 
en  1690,  maréchal  de  camp  en  1693,  lieutenant  général  en 
1702.  Il  prit  part,  l'année  suivante,  à  la  victoire  d'Hoch- 
stedt,  remportée  par  Villars  sur  les  Autrichiens  que  com- 
mandait Styrun,  et  battit  lui-même  les  Impériaux,  en  1709, 
à  Rumersneim.  Il  fut  fait  maréchal  de  France,  pour  ce 
haut  fait  d'armes. 

DuBOURG  (Louis-Guillaume-'\*alentin),  archevêque  do 
Besançon,  né  à  Saint-Domingue  en  1766,  mort  à  Besançon 
en  1833.  Membre  de  la  compagnie  de  Saint-Sulnice,  il 
dirigea  la  maison  d'Issy,  près  de  Paris.  Pendant  la  Ter- 
reur, il  se  retira  en  Espagne,  puis  en  Amérique,  où  il  créa 
le  collège  catholique  do  New- York.  Il  fut  nommé,  en  1803, 
vicaire  apostolique  de  la  Louisiane.  Le  délabrement  do 
sa  santé  l'obligea  do  rentrer  en  France  en  1826.  Il  devint 
évéquo  de  Montauban  cette  même  année,  puis  archevêque 
de  Besançon  en  1S33. 

Du  BOURG-BUTLER  (Frédéric,  comte),  général  fran- 
çais, né  à  Pans  en  1778,  mort  on  1850.  Elève  de  marine  au 
moment  do  la  Révolution,  il  s'enrôla  parmi  les  Vendéens. 
Blessé  et  fait  prisonnier,  il  passa  dans  l'armée  républi- 
caine de  l'Ouest,  commandée  par  Bernadotte.  Celui-ci 
l'emmena  en  Suède,  comme  officier  d'état-major.  Rappelé 
en  France  par  Napoléon  en  1812.  Dubourg  fit  la  camps^ne 
de  Russie  à  la  tête  d'une  division  polonaise.  Il  tomba 
blessé  entre  les  mains  des  Russes  et  ne  rentra  en  France 
qu'avec  les  Bourbons.  Il  fut  attaché  au  ministère  do  la 
guerre.  Après  le  20  mars,  il  suivit  Louis  XVIII  â  Gand. 
Ses  protestations  contre  les  excès  des  ultra-royalistcs  le 
firent  tenir  à  l'écart  par  la  seconde  Restauration.  U  ne 
reparut  sur  la  scène  publique  qu'à  la  révolution  de  1830, 
dans  les  rangs  des  insurgés  :  le  matin  du  29  juillet,  il  prit 
possession  de  l'Hôtel  de  Ville,  ot  quand,  deux  jours  après, 
I^ouis-Pbilippo  vint  s'y  faire  reconnaître  lieutenant  géné- 
ral du  royaume,  Dubourg,  lui  montrant  la  place  remplie 
d'hommes  armés,  s'écria  :  «  Prince,  vous  connaissez  nos 
droits  :  si  vous  les  oubliez,  co  peuple  vous  les  rappellera.  » 
Cette  attitude  l'ayant  rendu  antipatbiijuo  au  nouveau  gou- 
vornement,  il  n'en  obtint  aucune  f<uK-tion  ot  finit  ses  jours 
misérablement.  Il  a  publié  un  plan  d'Organisation  défensive 
de  la  France  (1841). 

Du  Boys  (Albert),  écrivain  français,  né  à  Metz  en  1S04, 
mort  en  1889.  Conscillor  à  la  cour  do  Grenoble,  il  donna 
sa  démission  en  1830,  et  se  livra  â  des  travaux  littéraires 
et  juridiques  pleins  d'érudition.  Il  fut  un  des  fondateurs  du 
"  Correspondant  ".  Ses  principaux  ouvrages  sont  relatifs 
au  droit  criminel. 

Du  Boys  (Jean-Charles),  littérateur  français,  né  à 
Angouléme  on  1S36,  mort  on  1873.  S'étaut  rendu  â  Paris 
pour  y  étudier  la  médecine,  il  se  tourna  vers  les  lettres.  Il 
écrivît  pour  lo  théâtre,  en  collaboration  avec  Amédée  Rol- 
land, doux  comédies  en  vers,  qui  eurent  un  certain  succès  : 
le  Marchand  malgré  lui  (1859);  te  Mariage  de  Vadé;  ua 
drame.  Cadet  Itousselle;  ot,  seul,  la  Volonté,  comédie  on 
vers  jouée  ù  la  Comédie-Française  en  1864.  On  lui  doit,  on 
outre,  dos  romans;  entre  autres  :  les  Femmes  de  prorince 
(1802);  la  Jeunesse  amoiireuse  (1863);  Mon  oncle  Claude 
(1860);  ta  Comtesse  de  J/on/e-Cns/o  (1868-1803)  ;  etc. 

DuBRAY  (^Gabriel-Vital),  statuaire,  né  à  Paris  on  Ï8IS, 
mort  en  1892. Elève  de  Ramey  fils.  ildébuiaauSalonde  1840. 
Ses  premières  œuvres  annonçaient  t|uclquo  originalité 
(/(•  Joueur  de  Trotlola.  1841)  ;  mais  il  versa  bientôt  dans  la 
sculpture  officielle.  Mentionnons  do  lui  des  bustes  ou  sta- 
tues de  Napoléon  III,  du  général  Abalucci ,  do  Bouher: 
diverses  statues  do  Napoléon  P"",  parmi  lesquelles  la 
statue  équostro  do  Rouen  (1865);  uu  cardinal  I-esch  pour 


DUBRÉKA  —  DUC 


^aint-Ëtienne-âu-Mont,  et  le  fronton  du  théâtre  de  la  Gailé 
(1863).  Dubray  a  été,  sous  le  second  Empire,  l'un  des 
sculpteurs  ordinaires  des  Tuileries.  —  Ses  deux  tilles, 
Charlotte-Gabriiille  Dubray,  née  à  Pans,  et  Edgksie- 
GiovANNA  Dubray,  née  à  Florence,  se  sont  aussi  fait 
connaître  par  des  ouvrages  de  sculpture. 

DdbrÉEA  ou  DOUBRÉKA,  poste  de  la  Guinée  fran- 
çai'^e.  La  ville,  située  au  fond  de  l'estuaire  du  Doubrëka, 
fait  un  grand  trafic  avec  lintérieur,  surtout  en  caoutchouc. 
Des  plantations  de  café,  dont  le  nombre  augmente  tous  les 
jours,  assurent  de  nouveaux  débouchés  à  toute  la  contrée. 

Placé  sous  le  protectorat  de  la  France  en  1865,  le  pays  de 
Dubréka  nécessita  souveut  l' intervention  militaire  jus- 
qu'au 5  juin  1SS2.  date  à  laquelle  il  fut  rangé  sous  la  do- 
mination directe  de  la  France. 

DUBRETON  {Jean -Louis),  général  français,  né  à 
Ploermel  en  1773,  mort  à  Versailles  en  1855.  Engagé  vo- 
lontaire en  1790,  capitaine  en  1795,  chef  de  bataillon  pen- 
dant la  campagne  d'Italie  (ISOO),  il  conquit  son  grade  de 
colonel,  en  1803,  au  cours  de  l'expédition  de  Saint-Domin- 

fue.  et  celui  de  général  de  brigade  pendant  la  campagne 
■Allemafrne.  Mais  c'est  surtout  en  Espagne,  où  il  fut  en- 
vové  en  ÏSll,  que  le  général  Dubreton  s'est  particulière- 
ment illustré  :  avec  seulement  1.500  hommes,  il  défendit 
Bureos  pendant  trente-trois  jours  contre  l'armée  de  Wel- 
lington. Il  fut  créé,  pour  ce  fait  d'armes,  baron  de  l'Em- 
pire et  général  de  division.  Il  fit  ensuite  la  campagne 
d'Allemagne.  En  1SI9,  le  général  Dubreton  fut  admis  à  la 
Chambre  des  pairs,  et  continua  d'y  siéger  sous  la  monar- 
chie de  Juillet. 

Du  BreuiL.  Biogr.  V.  Breuil. 

DUBREUIL  (Toussaint),  pemtre  français,  né  vers  le 
milieu  du  xvi'  siècle,  mort^n  1602.  Elève  de  Freminet,  il 
suivit  son  maître  à  la  cour  de  Henri  IV,  qui  lui  coniia 
plusieurs  travaux,  entre  autres,  l'achèvement  do  X Histoire 
d'Ulysse,  que  le  Primatice  avait  commencé  de  peindre  à 
Fontainebleau.  Dubreuil  a  travaillé  aussi  à  la  galerie 
d'Apollon:  mais  l'incendie  de  1660  a  détruit  son  œuvre. 

Du  Breuil  (.Alphonse),  horticulteur  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1811 ,  mort  en  1890.  Il  commença  à  pro- 
fesser, en  1S3S,  à  l'Ecole  d'agriculture  de  Rouen.  En  1849, 
il  occupa  la  chaire  d'arboriculture  du  Conservatoire  des 
arts  et  métiers,  puis  organisa  l'enseignement  arboricole 
dans  les  départements.  Lors  de  la  fondation  de  l'Institut 
agronomique,  il  fut  chargé  d'y  professer  l'horticulture, 
l'arboriculture  et  la  viticulture.  Il  convient  de  citer  ses 
Cours  d'arboriculture,  Cours  d'agriculture,  et  son  livre  sur 
les  Vignobles,  les  arbres  à  fruit,  à  cidre,  etc. 

Dubreuil  (Ernest),  publiciste  et  auteur  dramatique 
français,  né  en  1833,  mort  en  1886.  Il  collabora  à  plu- 
sieurs journaux  français  et  étrangers,  et  il  fit  représenter 
un  opéra-comique  en  un  acte,  la  Tête  enchantée  n86l)  ;  un 
opéra-comique  en  trois  actes,  le  Roi  des  Mimes  (1865);  la 
Belle  Bourbonnaise  (musique  de  Cœdès,  1874).  Dubreuil  fit 
encore,  en  collaboration  avec  Humbert  et  P.  Burani,  le 
livret  de  Fra7tçois  tes  bas  bleus,  auquel  la  musique  de 
Bernicat,  terminée  par  André  Messa!ger,  donna  un  véri- 
table succès  (1883). 

Parmi  ses  œuvres  dramatiques,  nous  citerons  :  le  Joueur 
d'orgue,  comédie  en  un  acte  (1868),  et,  parmi  ses  romans  : 
Olivier  le  Bâtard  {ISS2). 

DubrEUL  (Jacques),  historien  français,  né  et  mort 
à  Paris  {1528-1614).  Après  avoir  étudié  à  l'Université, 
il  entra  dans  les  ordres  :  il  fut  prieur  de  l'abbaye  de 
Brantôme  dans  le  PérigorJ,  abbé  de  Saint-Allyre,  à  Cler- 
mont-Ferrand.  Il  a  composé -des  ouvrages  d'érudition. 
Citons  :  les  Fastes  et  antiquités  de  Paris  (Ï605-1608);  Sup- 
ptementum  antiquitatum  urbis  Paj'isiensis,  de  Sancti-Mauri 
Fossatensis  eœnobio  (1614)  ;  une  Histoire  de  l'abbai/e  de 
Saint-àermain-des-Prés  (manuscrite).  Le  P.  Dubreul  a 
été  l'éditeur  des  Œuvres  de  saint  Isidore  de  Séville  (1601)  ; 
d'Aimoin  (1603). 

DuBRUNPAUT  (Auguste -Pierre),  industriel  français, 
né  à  Lille  en  1797,  mort  à  Paris  en  1881.  Il  a  fait  de  nom- 
breuses découvertes  scientifiques,  relatives  à  l'industrie  de 
la  distillation  des  alcools.  C  est  à  lui  qu'où  doit  l'emploi 
de  l'acide  sulfurique  dilué  dans  l'eau  pour  hâter  la  fer- 
mentation des  moûts  de  betteraves.  Il  a  publié  un  grand 
nombre  d'ouvrages,  parmi  lesquels  :  Mémoires  sur  la  fa- 
brication des  euX'de-vie  de  grain  ;  Traité  complet  de  l'art  de 
la  distillation  ;  Propriétés  optiques  des  sucres  sur  les  fer- 
mentations alcoolique  et  lactique  et  leur  application  à 
l'étude  des  sucres;  etc. 

DUBS  (Jacques),  homme  politique  suisse,  né  à  Affoltern 
(Zurich)  on  1822,  mort  à  Lausanne  en  1879.  Appartenant 
au  parti  libéral,  il  remplit,  dès  1847,  plusieurs  mandats 
électifs,  et,  enfin,  fut  président  de  la  Confédération  en  1864, 
I8C8  et  1870.  A  propos  du  projet  de  constitution  de  1872, 
il  se  rendit  impopulaire  dans  la  Suisse  allemande,  et  il 
dut  donner  sa  démis-iion  de  membre  du  Conseil  fédéral. 
Le  canton  do  Vaud  lo  nomma  député  au  Conseil  national. 
De  1876  jusqu'à  sa  mort,  il  fut  juge  au  tribunal  fédéral. 
On  a  do  lui  :  Esquisse  d'un  Code  pénal  pour  le  canton  de 
Zurich  (1855,  en  allemand);  De  la  revision  de  la  Confédé- 
ration (I86C);  la  Démocratie  suisse  dans  les  progrès  de  son 
développement  (1868). 

Du  BUAT  (Picrrc-Louis-Gcorges,  comte),  ingénieur 
militaire  français,  né  en  1734  au  manoir  de  Buttenval  (Cal- 
vadosj.  mort  à  Vieux-Condô  (Nord)  en  1809.  Reçu  ingé- 
nieur k  l'âge  de  seize  ans,  il  fit,  en  1756,  campagne  contre 
les  Anglais  sur  les  côtes  de  Bretagne  et  do  Normandie.  Il 
prit  part,  ensuite^  aux  campagnes  sur  le  Rhin  et  fut  promu 
capitaine  au  siège  de  Mappen  (1761).  A  Valenciennes,  il 
conduisit,  do  1763  à  1773,  les  travaux  do  fortification. 
Promu,  en  1771,  ingénieur  en  chef.  Du  Buat  se  fixa  bientôt 
à.  Condé,  dont  il  construisit  l'hôtel  de  ville.  11  devint  lieute- 
nant-colonel en  1779,  colonel  en  1787,  et  directeur  des  forti- 
fications de  Lille,  puis  lieutenant  du  roi  k  Condé.  Kn  1793, 
il  émifjra.  Do  1770  datent  les  recherches  de  Du  liuat  sur 
l'hydraulifjue.  Son  premier  mémoire  :  Principrs  d'hydrau- 
lique iVaris,  1779).  a  renouvelé  la  science  de  1  hydraulique. 
L'no  deuxième  édition  (1786)  a  été  traduito  en  allemand  et 
en  anf^lais.  Du  Buat,  nommé  correspondant  par  l'Acadé- 
ZDÏo  des  sciuoces,  fut  élu  membre  do  l'Iastiiut,  en  1804. 


DUBUG  (Guillaume),  chimiste  français,  élève  de  Baume 
et  de  Lavoisier,  né  à  Sierville  (Seine-Inférieure)  en  1704, 
mort  en  1837.  Il  s'est  fait  connaître  par  des  travaux  utiles 
sur  le  sucre  des  fruits,  la  préparation  du  cidre,  l'analyse 
des  terres  arables,  l'apprêt  des  étoli'es.  On  a  de  lui  :  Mé- 
moire sur  l'encollage  des  étoffes  (1821),  qui  obtint  le  prix 
Montyon  ;  ?,'oticcs  chimico-œnologiques  (1825);  Opuscules 
scientifiques  (1837). 

DUBUFE  (C^rtwrfe-Marie),  peintre  de  genre  et  portrai- 
tiste français,  né  à  Paris  en  1790,  mort  en  i864,  élève  de 
David.  Il  débuta  par  des  sujets  mythologiques  {Achille 
prenant  Iphigénie  sous  sa  protection),  et  des  sujets  reli- 
gieux {Jésus  marchant  sur  les  eaux),  etc.  Ces  compositions 
sont  médiocres.  Il  réussit  mieux  dans  le  genre  gracieux. 
Apollon  et  Cyparisse  est  un  tableau  agréable,  qui  figura  au 
musée  du  Luxembourg.  Cependant,  la  réputation  do  Dubufe 
ne  commença  réellement  qu'au  Salon  de  1827,  où  il  exposa 
deux  toiles  :  les  Regrets  et  les  Souvenirs,  qui  eurent  l'une 
et  l'autre  une  vogue  prodigieuse.  Dubufe  se  vit  accablé 
de  commandes  aristocratiques.  Il  avait,  comme  portrai- 
tiste, deux  qualités  inappréciables  ;  il  embellissait  ses  mo- 
dèles et  les  habillait  parfaitement.  Il  peignit  :  la  comtesse 
Le  Hon,  la  duchesse  d'Istrie,  la  reine  des  Uelges,  les  demoi- 
selles de  Komar,  M^^'  de  Sainte-Aldegonde,  etc.;  le  comte 
de  La  Rochefoucauld,  Louis-Philippe,  etc. 

Dubufe  (l^ouis- Edouard),  peintre  français,  fils  du  pré- 
cédent, né  à  Paris  en  1820,  mort  à  Versailles  en  1883.  Il  eut 
pour  maîtres  son  père,  et  ensuite  Paul  Delaroche.  Il  débuta 
au  Salon  de  1839  par  une  An«ortc'a/(on  et  une  étude  de  Chas- 
seresse. Il  exposa  aux  Salons  suivants,  entre  autres  œuvres, 
le  Miracle  des  roses  de  Sainte-Elisabeth  de  Hongrie;  en  1841, 
Tobie;  en  1842,  les  Vertus  cardinales;  ea  1844,  Rethsabée  et 
la  Prière  du  matin  (scène  de  famille  du  xvi*  s.),  et,  au 
Salon  de  1846.  la  Multiplication  des  pains  et  des  poissons, 
et  trois  portraits  remarqués.  En  1848,  il  n'exposa  que  des 
portraits  ;  sa  réputation  en  ce  genre  surpassa  bientôt  celle 
de  son  père,  dont  il  suivait  les  traditions;  il  s'attacha  à 
faire  joli.  Aussi  critiqué  que  son  père,  et  pour  des  raisons 
analogues,  il  n'en  poursuivit  pas  moins  sa  haute  fortune 
de  portraitiste  de  l'aristocratie.  Le  Salon  de  1853  contenait 
les  portraits  de  l'impératrice  Eugénie,  de  la  comtesse  de 
Montebello  et  de  la  baronne  d' Haute sei-ve. 

JEn  1856,  il  peignit  les  membres  du  Congrès  de  Paris; 
de  1857  à  1870,  parurent  un  grand  nombre  do  portraits  : 
de  Rosa  Bonheur,  de  .1/""^  Boulier,  de  la  princesse  Mathilde, 
de  la  duchesse  de  Mcdina-Celi.  de  la  marquise  de  Galliffet, 
de  Robert  Fleury,  de  la  comtesse  de  G...  (1864);  de  Gounod 
(1867);  de  P.  Demidof  (1868);  le  général  Fleury,  le  comte 
de  Ni euieerkerke  {ISG9)  ;  M.  Lefuel,  architecte  ;  M.  Onfroy 
de  Brévilte  (1870)  ;  de  Dumas  fils  (1873)  ;  de  Emile  Augier, 
Philippe  Rousseau  (1876),  et  quelques  tableaux  do  genre. 
Dans  ses  dernières  années,  Edouard  Dubufe  s'est  rappro- 
ché de  plus  en  plus  de  l'art  sérieux,  et  plusieurs  do  ses 
derniers  portraits  d'hommes,  comme  celui  à'Harpiynies, 
sont  remarquables.  En  dépit  de  ses  défauts  habituels, 
Edouard  Dubufe  demeure,  sinon  un  très  bon  peintre,  du 
moins  un  narrateur  exact.  Son  œuvre,  quoique  maniérée, 
est  documentaire. 

Dubufe  (Edouard-MarieGuillaume),  peintre,  fils 
d'Edouard  Dubufe,  né  à  Paris  en  1S53.  Elève  de  son  père 
et  de  MazeroUe,  il  exposa  pour  la  première  fois,  en  1877, 
la  Mort  d'Adonis  et  une  Jeune  fille  à  la  cruche;  en  1878, 
Avril  et  sainte  Cécile  (Clermont-Ferrand).  Depuis  lors, 
Dubufe  a  exposé  quelques  portraits  (1879-1881).  Mais  il 
s'est  surtout  adonné  à  la  peinture  allégorique  et  décora- 
tive :  la  Musique  sacrée  et  la  Musique  profane,  diptyque 
(musée  d'Amiens);  Trinité  poétique  {Musset,  Hugo,  Lamar- 
tine), vaste  toile  symbolique  (1888).  On  doit  encore  à  Du- 
bufe le  plafond  du  foyer  de  la  Comédie-Française,  des  déco- 
rations à  l'Hotcl  de  Ville,  à  la  Salle  des  fêtes  de  l'Elysée, 
à  la  Nouvelle-Sorbonne,  etc.;  au  Salon  de  1899,  une  grande 
composition  aWésorïque,!' Apothéose  de  Paris  de  Chavannes, 

DuBUISSON  (Paul-Ulrich),  auteur  dramatique  et  ré- 
volutionnaire français,  né  à  Laval  en  1746,  décapité  en 
1794.  Il  avait  débuté  comme  poète  erotique  par  le  Tableau 
de  la  volupté  ou  les  Quatre  parties  du  jour,  poème  en 
vers  hbres  (1771).  Passé  aux  Etats-Unis  lors  de  la  guerre 
de  l'Indépendance,  il  écrivit,  à  son  retour,  un  Abrégé  de 
la  révolution  des  États  d'Amérique  (1779),  puis  des  Consi- 
dérations sur  Saint-Domingue  (1780).  Il  travailla  égale- 
ment pour  le  théâtre  et  fit  représenter  JVadir,  tragédie 
en  cinq  actes  ;  le  Vieux  Garçon,  l'Avare  cru  bienfaisant, 
comédies  (1783-1784)  ;  les  Deux  frères,  Lélia,  opéras  (1792). 
La  Révolution  trouva  en  lui  un  adepte  fervent.  Attaché  à 
Duraouriez  en  qualité  de  commissaire  du  conseil  exécutif, 
il  dévoila  au  Comité  les  projets  de  défection  du  général 
(1792),  ce  qui  ne  l'cmpécha  pas  d'être  traduit,  l'année  sui- 
vante, devant  le  tribunal  révolutionnaire,  avec  Hébert, 
Ronsin  et  Anacharsis  Cloots,  ses  amis  ;  il  fut  guillotiné 
avec  eux. 

DubuissON  (François-René- André),  naturaliste  fran- 
çais, né  à  Nantes  en  1703,  mort  en  1836.  II  exerça  d'abord 
la  profession  de  pharmacien  dans  sa  ville  natale,  parvint 
à  so  former  un  riche  cabinet  d'histoire  naturelle,  et  fut 
nommé,  en  ISiO,  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle 
do  Nantes.  Il  fît  connaître,  le  premier,  les  minéraux  de  la 
Bretagne.  Ce  savant  a  laissé,  outre  des  mémoires  :  Essai 
d'une  méthode  géologique  on  Traité  abrégé  des  roc/ie*(  1819), 
et  Cataloque  de  la  collection  minéralogique  et  géognostique 
du  département  de  la  Loire-Inférieure  (1830). 

Dubuque,  ville  des  Etats-Unis  (Etat  d'Iowa),  sur  le 
haut  Mississipi,  qui  sépare  ici  l'Iowa  du  Wisconsin  et  do 
rillinois  :  50.000  hab.  Cité  d'activé  industrie,  dans  une  ré- 
gion minière  oii  c'est  surtout  le  plomb  qu'on  exploite. 
Elle  fut  fondée,  dans  le  dernier  quart  du  xviii*  siècle,  par 
le  traitant  canadien  Dubuque  ou  Dubuqui;  mais  l'élément 
français  n'y  compte  plus. 

DUBUT  DE  liAFOREST  (  Jean  -  Louis  ) ,  littérateur 
français,  né  en  1853  à  Saint-Pardoux  (Dordogne).  11  a  été 
conseiller  do  préfecture,  puis  s'est  tourné  vers  les  lettres. 
On  lui  doit  de  nombreux  romans,  ayant  des  qualités  de 
composition  et  de  st^'le,  mais  qui  sont  surtout  des  pein- 
tures de  mauvaises  mœurs.  Wons  citerons  do  lui  :  les 
Dames  de  Lamète  (1880);  le  Rêve  d'unviveur  (1883);  Ma- 
demoiselle Tantale  (ISSÂ)  ;  le  Gn/^a  (1885)  ;  la  Sonne  à  tout 
/"rt/re  (1886)  ;  le  Cornac  (1887i  ;  l'Homme  de  joie  (1889);  la 
Femme  d'affaires  (1890)  ;  la  Haute  Bande  (1893)  :  les  Petites 
Rastas  (1894);  Angcla  Bouchaud,  demoiselle  de  magasin 
,    (1890);  ks  Derniers  Scandales  de  Paris  (1897);  etc."  Il  a 


862 

publié  dans  «  le  Figaro  ",  sous  le  pseudonyme  do  Jean 
Tolbiac,  des  chroniques  remarquées. 

DUBY,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Bohême  [district  de 
Kladno])  ;  4.100  hab. 

DUC  {duk'  —  du  lat.  dux,  chef)  n.  m.  Titre  de  noblesse 
qui  est  le  plus  élevé,  après  celui  de  prince,  en  France  et 
dans  quelques  autres  Etats,  ii  Titre  porté  par  le  souverain 
d'un  duché,  il  S'est  dit  autrefois  pour  Doge  :  Le  ddc  de 
Venise. 

—  Duc-duc,  Titre  particulier  aux  grands  d'Espagne  de 
la  maison  de  Sylva,  parce  qu'ils  réunissent  plusieurs 
duchés  en  leur  personne,  ii  Duc-comte  ou  Comte-due, 
Grand  d'Espagne,  qui  possède  à  la  fois  un  duché  et  un 
comté.  Il  Duc-marquis,  'litre  de  celui  qui  réunit  la  qualité 
de  duc  à  celle  de  marquis,  il  Duc  à  brevet.  Duc  qui  n'avait 
d'autre  prérogative  que  celle  de  porter  son  titre  et  de  jouir 
des  honneurs  y  attachés,  il  Duc  et  pair,  Celui  auquel  son 
titre  de  duc  conférait  les  privilèges  de  la  pairie  (le  droit 
de  siéger  au  Parlement,  etc.). 

—  Mo7isienr  le  Duc,  Nom  donné,  aux  xvn'  et  xviii*  siècles, 
au  fils  aîné  du  prince  de  Condé,  duc  d'Enghien.  (Ce  titre 
fut  imaginé  par  Henri  II  de  Condé.) 

—  Arg.  Pendu,  il  Chef,  li  Bue  de  Guiche,  Guichetier, 
geôlier. 

—  Jeux.  Quinola  duc,  As  duc.  Se  disent,  au  rêverai,  d'un 
quinola,  d'un  as,  donné  à  la  bonne. 

—  Loc.  iam.  :  C'est  un  duc  à  co}'neil!e.  Se  dit  d'un  homme 
qui  prend  le  titre  de  duc,  sans  avoir  assez  de  fortune  pour 
le  soutenir  convenablement.  (L'hostilité  qui  règne  entre  les 
ducs  [oiseaux  de  nuit]  et  les  corneilles  a  donné  lieu  à  cette 
locution.) 

—  En'cycl.  Hist.  Au  commencement  du  V  siècle,  ce  terme 
désignait  les  commandants  militaires  des  troupes  ro- 
maines cantonnées  dans  les  porvinces.  La  iVo/if /a  rf/f/m'/aïwni 
nomme  vingt-cinq  ducs  dans  l'empire  :  treize  en  Orient, 
douze  en  Occident.  C'est  avec  des  attributions  semblables 
que  Justinien  rétablit  l'institution  en  Italie  et  en  Afrique; 
mais,  bientôt,  les  ducs  se  multiplièrent,  et  à  leurs  fonc- 
tions militaires  ils  ajoutèrent  les  pouvoirs  de  l'adminis- 
tration civile.  Ce  fut  "le  cas  dans  l'Afrique  et  l'Italie  du 
vii^  et  du  viii*  siècle  ;  et  bientôt,  l'évolution  s'étendit  à  l'em- 
pire tout  entier.  On  trouve  ainsi,  au  x'  et  au  xi*  siècle,  des 
ducs  à  Antioche,  à  Edesse  ;  au  xi"  siècle,  la  Bulgarie  re- 
conquise fut  administrée  par  des  ducs. 

Les  Germains  conservèrent  le  titre  de  «i  duc  »  et  le  don- 
nèrent à  ceux  qui  exerçaient  parmi  eux  les  fonctions  do 
herzog  (chef  militaire).  Comme  les  comtes,  les  ducs  cu- 
mulèrent les  pouvoirs  civil,  administratif  et  judiciaire. 
A  l'époque  où  ces  fonctionnaires  se  rendirent  héréditaires 
et,  bientôt,  indépendants,  le  titre  fut  donné  aux  titulaires 
des  plus  grandes  dominations  féodales.  Tout  d'abord  (x*  et 
XI*  s.),  on  n'attacha  pas  une  valeur  précise  au  titre  ducal  : 
le  même  haut  baron  féodal  s'intitulait  indifféremment,  dans 
les  chartes,  duc,  comte  et  même  marquis.  Au  xu^  siècle,  la 
couronne  ducale  paraît  définitivement  supérieure  aux  au- 


Signes   distiactifs  du  duc  :  1-  Toque  (1"  Empire);  2.  Heaume 
(xu«  s.};  3.  Couronae- 

très.  Charles  IX,  redoutant  l'influence  que  ce  titre  donnait 
à  quelques  grands  seigneurs,  ordonna,  par  ses  édits  de  1502 
et  1566.  qu'à  l'avenir  aucune  terre  ne  serait  érigée  en 
duché.  Le  titre  fut  donné  à  nouveau  par  les  rois  quand, 
avec  rétablissement  de  la  monarchie  absolue,  il  ne  fut 
plus  qu'honorifique;  c'était  le  duc  à  brevet.  Les  ducs  re- 
cevaient des  rois  le  titre  de  «  cousin  »  :  leur  couronne 
était  un  cercle  d'or,  avec  pierreries,  rehaussé  de  huit  fleu- 
rons d'ache  d'or  posés  sur  des  pointes  également  d'or.  Dans 
la  hiérarchie  nobiliaire  du  premier  Empire,  le  duc  occu- 
pait le  deuxième  rang,  entre  le  prince  et  le  marquis,  et  ses 
armoiries  étaient  timbrées  d'une  toque  do  velours  noir,  re- 
troussée d'hermine,  avec  porte-aigrette  d'or,  et  rehaussée 
de  sept  plumes. 

Duc  (le  Petit),  opéra-comique  en  trois  actes,  livret 
de  Henri  Meilhac  et  Ludovic  Halévy,  musique  de  Charles 
Lecocq,  représenté  à  la  Renaissance  le  25  janvier  1878.  — 
La  pièce  est  amusante.  Le  duc  Raoul  de  Partlienay  a  dix- 
huit  ans  ;  il  vient  d'épouser  une  jeune  fille  qu'il  aime.  Mais, 
sur  l'ordre  du  roi,  les  jeunes  gens  doivent  se  séparer  Je 
jour  même  :  la  duchesse  est  envoyée  dans  un  couvent  à 
Lunéville,  et  le  duc  devra  achever  son  éducation.  Peu 
satisfait  de  cette  séparation,  Parthenay,  qui  est  colonel 
de  naissance,  se  met  à  la  tète  de  son  régiment,  et  marche 
sur  Lunéville  pour  délivrer  sa  femme.  Au  moment  de 
donner  l'assaut  au  couvent,  on  entend  le  canon  de  l'en- 
nemi :  le  petit  duc  court  au  combat,  se  couvre  de  gloire 
et  lo  roi  consent  à  reconnaître  la  validité  du  mariage.  — 
Il  y  a  beaucoup  à  louer  dans  la  partition,  l'une  des  meil- 
leures do  Lecocq  :  les  couplets  des  pages,  la  gavotte, 
le  duo  du  duc  et  do  la  duchesse,  les  couplets  do  la  Pe- 
tite femme,  la  leçon  de  chant,  les  couplets  de  la  paysanne, 
la  marche  do  la  ronde  :  Pas  de  fenwies,  elles  couplets 
de  l'épée. 

Duc  Ernest  (le)  [Herzog  Ernst],  poème  allemand, 
écrit  entre  11*3  et  USOpar  un  poète  du  Rhin  inférieur,  qui 
vivait  à  la  cour  de  Henri  le  Lion.  —  Deux  faits  historiques  : 
la  révolte  du  duc  Ludolf  de  Souabe  contre  son  père  Othon 
le  Grand  (953-954)  et  le  soulèvement  du  duc  Ernest  II  do 
Souabe  contre  Conrad  II,  époux  de  sa  mère  (1025-1030), 
ont  fourni  lo  sujet  de  la  première  partie  du  poème.  La  se- 
conde partie  relate  les  merveilleuses  aventures  d'Ernest, 
qui,  banni  à  la  suite  d'un  meurtre,  se  rond  en  Orient. 
Revenu  en  Allemagne,  Ernest  reçoit  son  pardon  d'Othon. 
Du  poème  primitif  il  ne  reste  que  des  fragments,  mais  les 
nombreux  remaniements  on  vers,  en  prose  et  mémo  en  latin 
qui  on  ont  été  faits,  montrent  le  goût  do  l'cpoiiuo  pour  lo 
merveilleux,  les  aventures  et  les  descriptions  qui  abondent 
dans  l'ouvrage. 


» 


1.  Grand  duc;   2.  Moyen  duc. 


I 


863 

Duc  d*01onne  (le),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  do  Scnlio  et  Saintino,  musituin  d'Aubor,  roprô- 
soiito  a  l'Opëra-Comiquo  \o  i  lévrier  1812.  Le  livret  est 
un  des  plus  faibles  do  Scribe,  et  la  musique  d'Aubor, 
ijuoique  ocrito  avec  sou  élé{^auco  ordinaire,  no  put,  lutter 
contre  Tiusuflisanco  du  thème.  Louvrago  u'eut  quo  qua- 
raute-ciuq  représentations. 

DUC  n.  m.  Oruitli.  Nom  vulpairo  dos  rapaces  nocturnes, 
appartnnant  à  la  tribu  des  bubouiuôs  et  quo  l'on  distinguo 
en  i^raïut,  moyen  ot  petit  ducs. 

—  Iclityol.  Poisson  dos  mers  du  Japon. 

—  Bot.  DuC'dt'-Thol,  Variété  de  tulipe  très  recherchée. 
Il  Duc-ile-Kent,  Variété  do  fraisier  ilAngleterre,  dont  le 

fruit  est  petit,  rond,  très  abondant,  bien  soutenu  et  très 
hâtif. 

—  Encycl.  Ornith.  Les  grands  ducs  forment  le  genre 
bubo.  (V.  ce  mot.)  Lo  sous-genre  h/liita  comprend  les  ducs 
indiens  :  kuhua  Orten- 

talis ,  du  sud  ;  huhua 
JVepalensis,  du  Népaul  ; 
et,  au  Bengale,  habite 
le  huhua  Èengalensis. 
En  Afrique  vit  le  plus 
grand  des  ducs  {'u/c- 
taetus  lactetts),  du  Sé- 
négal, et  aussi  dautres 
espèces  :  nisuclla  macu- 
losus,  du  sud  et  de  l'est; 
nisuella  cinerascens,  du 
nord-est.  Le  nisueUn 
Jladagascat'iensis     est 

£ropre  à  Madagascar, 
e  moyen  duc  habite 
le  sud  de  l'Europe  et  le 
nord  de  l'Afrique  ;  une 
espèce  voisine  est  des 
Philippines.  Viennent 
ensuite  les  scotopelia, 
d'Afrique,  et  les  ketupa. 
de  l'Inde.  Les  petits  ducs  sont  les  scops.  (V.  ce  mot.)  Le 
grand  duc  d'Europe  mesure  0"',60  de  long  et  l^iSO  ou  l'°,70 
d'envergure  ;  le 
nyctaetus  lacteus 
est  un  peu  plus 
crand  :  ce  sont 
les  plus  grands 
des  rapaces  noc- 
turnes, avec  les 
chouettes  éper- 
vières {surnia)  et 
les  harfangs 
{nyctea). 

DUGn.  m.  Voi-  Duc. 

ture   de    luxe    à 

quatre  roues  et  à  deux  places,  avec  un  siège  par  derrière 
et  par  devant,  cha- 
cun pour  deux  do- 
mestiques. Il  Petit 
duc.  Voiture  à  qua- 
tre roues,  à  deux 
places,  mais  avec 
un  seul  siège  de 
domestique  par 
derrière. 

Duc    (PluHppe  p,,itj„,. 

OU     Philippine  ), 

mieux  DUCO  (Philippa),  maîtresse  du  roi  Henri  II.  en- 
core dauphin,  do  qui  il  eut  Diane  de  France.  V.  ce  nom. 

Duc  (Fronton  du  ou  Fronton  le)  [en  lat.  Duca'us\ 
jésuite  et  érudit  français,  né  en  1558  à  Bordeaux,  mort  à 
Paris  en  1624.  Après  avoir  été  professeur  dans  ditférentes 
villes  de  France,  il  devint,  en  1604,  bibliothécaire  du  col- 
lège de  Clermont,  â  Paris.  Il  consacra,  dès  lors,  sa  vie  à 
éditer  les  Pères  grecs.  Il  s'est  placé  au  premier  rang  des 
érudits  de  son  époque  par  les  commentaires  latins  dont  il 
enrichit  ses  éditions  des  Œuvres  de  saint  Jean  Chrysos- 
tome  (1607-1624).  de  la  Bibliothèque  des  anciens  Pères  grecs 
(1624),  et  des  Histoires  de  Nict'phnre  (1630).  II  a  publié 
aussi  une  savante  réponse  au  livre  de  Duplessis-M^rnay 
sur  l'Eucharistie.  Très  humble,  son  extérieur  était  si  mo- 
deste et  si  pauvre  qu'ayant  un  jour  vu  jouer  sa  tragédie 
sur  Jeanne  d'Arc,  ChaVles  III  iln  îjorraine  lui  fit  remet- 
tre une  somme  considérable  en  lui  imposant  l'obligation 
de  s'acheter  une  robe  neuve. 

Duc  (Joseph-Louis),  architecte,  né  A  Paris  en  1802, 
mort  en  1879.  Entré  à  dix-neuf  ans  à  l'Ecole  des  beaux- 
arts,  il  en  sortit  avec  lo  premier  prix,  à  vingt-trois  ans. 
Lo  premier  travail  qui  donna  de  son  savoir  une  certaine 
idée  fut  le  Co/(.s<îe,  son  dernier 
envoi  do  Rome  ("1829).  Cotto 
page  fit  désigner  Duc  pour 
partager,  avec  Alavoino,  la 
commando  du  monument  de 
Juillet  I  colonne  de  la  Bastille). 
En  1850,  il  restaura  l'horloge 
du  Palais  de  justice  à  Pans. 
Associé  à  Dommay  pour  ce 
travail,  c'est  avec  le  mémo 
confrère  qu'il  entreprit,  en 
1854,  l'agrandissement  et 
l'isoiomont  du  Palais  de  jus- 
tice môme.  En  1856,  il  fut  ap- 
pelé à  Marseille,  avec  Vau- 
doyer,  puur  la  construction 
do  la  cathédrale;  mais,  il  re- 
vint se  consacrer  tout  entier 
au  Palais  do  justice,  qui  lui 
a  coûté  douze  années  a'acii- 
vité.  Il  mérita  largement  la 
récompense      oxcoptionnello 

■jue  Napoléon  III  institua  d'un  prix  do  100.000  francs, 
onde  on  grande  partie  pour  que  Duc  on  fût  lo  premier 
titulaire. 

A  sa  mort,  Duc  était  membre  de  l'Académie  dos  boaux- 
artK  (depuis  18G6),  ot  inspecteur  général  dos  bàtimenl.s 
civils.  Ajjrès  la  mort  do  Lonormant.  il  avait  été  chargé  des 
travaux  do  la  Cour  do  cassation.  On  lui  doit  encore  les 
monuments  de  Diiban  et  do  Henri  Cahioux.  Une  partie  do 
son  prix  do  100. oon  francs  a  été  consa<M'éo  par  lui  à  établir 
un  prix  biennal  dit  «prix  dos  hautes  études  d'architccluro'. 


III. 


DUC 


DUCASSE 


Duc. 


l 


"•  DuCA  (Georges),  prince  roumain  du  xvii"  siècle.  II 
était  au  service  d'un  marchand  do  Jassy,  lorsque  le  princo 
régnant,  Basile  Lupul,  le  distingua  et  ou  lit  un  puissant 
buiard.  En  1660,  un  riche  mariage  lui  permit  dachoter 
le  trône  do  Moldavie.  Au  bout  do  six  mois,  il  fut  destitué 
par  les  Turcs,  sur  un  soupçon  de  trahison.  Rétabli  pou 
après.  Dura  provoqua  une  révolte  par  sa  rapacité  et  il  dut 
s'onluir.  Les  Turcs  le  rétablirent  (1672),  mais  sa  négli- 
gence dans  les  préparatifs  d'une  expédition  projetée  par 
eux  en  Pologne  lo  rit  jeter  en  prison.  Par  ses  intrigues, 
il  en  sortit  princo  de  Valachie  (1(174).  Encore  une  fois,  sa 
cupidité  lit  éclater  la  révolte,  et  il  fut  supplanté  en 
Valachie  par  Serban  Cantacuzèno  ;  les  Turcs  lui  don- 
nèrent en  compensation  la  Moldavie  (1678).  En  1683,  à  la 
suite  dune  expédition  contre  les  chrétiens,  la  Moldavie 
fut  envahie  par  un  parti  polonais,  qui  enleva  le  vieux 
Duca  ot  l'emmena  prisonnier  en  Pologne,  ou  il  mourut 
en  arrivant. 

Duca  (Constantin),  tils  du  précédent,  prince  de  Mol- 
davie, où  il  régna  à  deux  reprises  :  on  1693  ot  en  1700.  Ses 
doux  règnes  se  résument  en  une  exploitation  à  fond  du 
pays  et  en  intrigues  avec  les  puissances  chrétiennes.  Un 
meurtre  entraîna  la  déchéance  de  Duca.  Il  quitta  pour 
toujours  lo  trône  de  Moldavie,  en  1704. 

DUCAJU  (Joseph-Jacques),  sculpteur  belge,  né  à  An- 
vers en  1823,  mort  en  1891.  Les  principales  œuvres  de  cet 
artiste  sont  les  statues  de  Boduof/nat,  David  Teniers,  Henri 
Leys,  érigées  sur  des  places  publiques  de  la  ville  d'Anvers  ; 
la  Chute  de  Babylone,  au  musée  de  Bruxelles  ;  la  statue  de 
Léopold  II,  au  musée  d'Anvers  (marbre)  ;  le  Silence  et  la 
Mort,  à  Saint-Pétersbourg. 

DUCAL,  ALE,  AUX  adj.  Qui  appartient,  qui  est  propre 
à  un  duc,  a  une  duchesse  :  Couronne  ducale,  h  Autref.  Re- 
latif au  doge  de  Venise  :  Le  palais  ducal,  il  Dignité  ducale, 
Le  dogat.  ii  Grand-ducal.  V.  grand-ducal. 

—  n.  f.  Hist.  Lettre  patente  du  sénat  de  Venise. 

Du  Camp  (Théodore-Joseph),  chirurgien  français,  né 
à  Bordeaux  en  1793,  mort  à  Paris  en  X824.  Il  imagina,  un 
des  premiers,  de  saisir  les  calculs  au  lieu  de  pratiquer 
l'opération  de  la  taille,  perfectionna  la  méthode  de  la 
cautérisation,  et  inventa  un  instrument  fort  ingénieux 
pour  replacer  le  cordon  ombilical  dans  les  accouchements, 
lorsqu'il  est  prématurément  sorti.  Du  Camp  a  publié  :  Des 
polypes  de  la  matrice  et  du  vagin  (1815);  Traité  des  réten- 
tions d'urine  (1822)  ;  etc. 

Du  Camp  (Maxime),  littérateur  et  voyageur,  fils  du 
précédent,  né  à  Paris  en  1822,  mort  à  Bade*  en  1894.  Il  fut 
blessé  et  décoré  lors  de  l'insurrection  do  juin  1848,  voyagea 
à  diverses  reprises  en  Orient  et  en  Europe,  fut,  en  1851, 
un  des  fondateurs  directeurs  de  la  »  Revue  de  Paris  «,  et 
suivit,  en  1860,  l'expédition 
de  Garibaldi.  D'une  activité 
dévorante, d'un  esprit  inquiet, 
longtemps  épris  de  progrès, 
il  voulut  que  la  poésie  cher- 
chât son  inspiration  dans  les 
idées  modernes.  Ecrivain  de 
talent,  collaborateur  de  la 
'■  Revue  de  Paris  u  ,  de  la 
<i  Revue  des  Deux  Mondes  " , 
du  "  Journal  des  Débats  » , 
etc.,  il  fut  poète,  romancier, 
critique  d'art,  sociologue, 
historien,  et  devint  membre 
de  l'Académie  française  en 
1880.  Parmi  ses  très  nom- 
breux ouvrages,  nous  cite- 
rons :  Souvenirs  et  paysages 
d'Orient  (1848);  Egypte,  Xu- 
bie,  Palestine  et  Syrie  (1852); 
le  Livre  posthume,  mémoires 
d'un  suicidé  (1853);  le  iVi7 
(1854);  tes  Chants  JJiodemes  (1855)  ftt /es  Cohujc()o»5  (1858\ 
-)oésies  ;  les  Beaux-arts  à  l'Exposition  universelle  de  fS55 
18551;  En  Hollande  (1859);  Expédition  des  Deux-Siciies 
1861);  les  Buveurs  de  cendre  (1866);  les  Forces  perdues 
(1867)  ;  Orient  et  Italie  (1868)  ;  Paris  :  ses  organes,  ses  fonc- 
tions et  sa  vie  (1869-1875);  les  Convulsions  de  Paris  (1878- 
1879),  études  sur  la  Commune  ;  Souvenirs  littéraires  (l882- 
1883);  la  Charité  privée  à  Pai^is  (1885);  Paris  bienfaisant 
(1888);  le  Crépuscule  {l$93);  etc. 

DUCANCEL  (Charles-Pierre),  auteur  dramatique  fran- 
çais, né  â  Beauvais  (Oise)  en  1766,  mort  à  Paris  on  1835.  11 
s'est  fait  une  spécialité  de  pièces  contre-révolutionnaires, 
telles  que  VJntérieur  des  comités  révolutionnaires  (1795),  co- 
médie dont  tous  les  personnages  sont  de  hideux  brigands. 
Cotte  comédio  obtint  un  grand  succès.  Ducancol  se  pré- 
parait à  faire  jouer  une  seconde  pièce,  le  Tribunal  révolu- 
tionnaire ou  r.ln  77,  quand  la  police  l'interdit  (1796).  Du- 
cancel  fit  encore  jouer,  au  théâtre  Montansier,  le  Thé  à 
la  mode  (1796). 

Du  Gange  (Charles  du  Fresne.  sieur),  érudit  français, 
né  ù.  Amiens  en  1610,  mort  à  Paris  on  1088.  Il  fut  élevé 
au  cullège  des  jésuites 
d'Amiens,  et  étudia  le  droit 
à  Orléans  ;  avocat  juré  au 
parlement  do  Paris  (1631), 
il  ne  tarda  pas  à  retourner 
à  Amiens.  Les  soucisd'une 
charge  do  général  des 
tlnancos,acquisoeDl645,et 
d'une  nombreuse  famille, 
ne  le  détournèrent  pas  d& 
l'étude.  Il  no  cessa  jusqu'à 
sa  mort  de  publier  le  fruit 
do  ses  roclierchos,  et  tous 
SCS  ouvrages  restent  dos 
modèles  d'érudition.  C'est 
surtout  par  ses  glossaires 
de  ta  basse  latinité  ot  de 
la  basse  grécité  qu'il  s'est 
assuré  la  reconnaissance 
dos  travailleurs.  Il  a  pu- 
blié, outre  dos  éditions 
doJoinviIlo(l668),deJoan- 
nos  Cinnamus  ot  do  Paul  > 
lo  Silontiairo  (1670),  do  YNistoria  bysantina  (1680),  do 
Zonuras  (1686-1687),  du  Chrnnicon  paschalc  {\mf(),  les  ou- 
vrages suivants  :  Histoire  do  l'empire  do  Conslantinoplv 


Maxime  Du  Camp. 


Du  Cango. 


sous  les  empereurs  français  (1657);  Traité  historique  du  chef 
de  saint  Jean-Baptiste  (1665);  In  Bryennii,  Comnenai  et 
Ciimami  historiam  notx  (1670);  Glossarium  ad  scriptorcs 
medix  et  in/imo'  latinitatis  (167S),  ouvrage  complété  depuis 
par  dom  Carpentior,  par  Henschel,  ot  en  dernier  lieu  par 
Favre  ;  Glossarium  ad  scriptores  médise  et  infimœ  grxci- 
tatis  (1688).  Après  sa  mort,  on  a  publié  de  lui  :  Diss'crtatio 
déporta  /cc/o  (1694)  ;  Illyricum  vêtus  et  novum(lliG)  ;  Disser- 
tatio  de  imperat.  Constant,  seu  Inferioris  xvi  numisma- 
tibus  (1755);  Histoire  de  l'état  de  la  ville  d'Amiens  ^1840); 
les  Familles  d'outre-mer  (1869). 

DuCANGE  (Victor-Henri-Joseph  Brahain-),  romancier 
et  dramaturge  français,  né  à  La  Haye  (Hollande)  en 
1783,  mort  à  Paris  on  1833.  11  fit  imprimer,  en  1820,  son 
premier  roman  :  Agathe  ou  le  Petit  Vieillard  de  Calais,  et, 
peu  après,  Valcntine  (1821),  tableau  saisissant  des  excès 
commis  dans  le  Midi  par  les  bandes  royalistes,  qui  valut 
à  l'auteur  une  condamnation  à  six  mois  do  prison  ot 
500  francs  d'amende.  Un  autre  roman,  Thélène  ou  l'Amour 
de  la  guerre,  le  força  à  fuir  en  Belgique.  Mais  Victor  Du- 
cange  fut,  dès  lors,  le  romancier  favori  des  libéraux.  II 
publia  ensuite  :  Léonide  ou  la  Vieille  de  Suresnes  (1823);  le 
Médecin  confesseur  (1825),  les  Tj'ois  filles  de  la  veuve  (1826)  ; 
la  Luthérienne  (1825);  l'Artiste  et  le  Soldat  (1827);  Marco 
Loricot  ou  le  Petit  Chouan  de  /J5fî(1836),  qui  obtinrent  un 
grand  succès.  Plus  goûté  encore  comme  auteur  drama- 
tique, il  rit  représenter,  à  l'Ambigu  et  à  la  Gaité,  une 
série  de  mélodrames  restés  célèbres  :  Ca/ns  (1819);  le  Co- 
lonel et  le  Soldat  (1820);  Trente  ans  ou  la  Vie  d'un  Joueur 
(1827),  son  chef-d'œuvre;  le  Jésuite  (1830);  etc.  Fécond  en 
inventions  dramatiques,  Victor  Ducange  excelle  à  trouver 
des  situations  bizarres  et  attachantes,  des  scènes  étranges 
qui  aboutissent  à  un  dénouement  sensationnel. 

DUCAREL  (André-Coltée),  archéologue  anglais,  né  à 
Greenwich  en  1713,  mort  à  Londres  en  1785.  Il  voyagea, 
en  1752,  en  Normandie,  dont  il  étudia  tous  les  monuments. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  5eVie  de  plus  de  '■200  mé- 
dailles anylo-galligues  ou  normandes  (1757):  Anglo-nonnan 
antiquities  (1767),  son  ouvrage  capital,  traduit  en  français 
parLéchaudé  d'Anizy  (1823). 

DuCAS  ou  DUKAS,  grande  famille  de  l'aristocratie 
byzantine,  qui  se  flattait  de  descendre  d'un  duc  de  Cons- 
tantinople,  parent  de  Constantin  le  Grand,  et  qui  a  fourni 
plusieurs  empereurs  à  Byzance.  Elle  apparaît  dans  l'his- 
toire vers  le  milieu  du  ix'"  siècle,  et,  bien  vite,  elle  devint 
assez  célèbre  pour  que  l'imagination  byzantine  choisît 
parmi  ses  membres  l'un  des  héros  favoris  de  l'épopée  po- 
pulaire. (V.  DiGÉNis  Akritas.)  Aussi,  en  912,  Constantin 
Ducas  crut  pouvoir  aspirer  à  l'empire,  mais  l'échec  de  sa 
tentative  entraîna  la  ruine  des  siens,  et  ce  n'est  quo  vers 
la  fin  du  x"  siècle  qu'une  branche  nouvelle  des  Ducas  re- 
parait dans  l'histoire.  Au  xi"  siècle,  elle  parvint  même  au 
trône  avec  Constantin  XI  Ducas  (1059-1067)  et  son  rils 
Michel  VII  (1071-1078),  tandis  que  le  frère  de  Constan- 
tin XI,  le  César  Jean  Ducas,  remplit  de  ses  intrigues  toute 
la  seconde  moitié  du  xi*  siècle.  Apparentés  â  ce  que 
Byzance  comptait  de  plus  illustre,  aux  Comoènes,  aux 
Anges,  aux  Paléoiogues,  aux  Vatatzès,  les  Ducas,  alliés  à 
la  maison  impériale  même,  jouèrent,  au  xu"  siècle,  un 
grand  rôle  dans  l'Etat,  et.  avec  Alexis  V  Murzuphle(i204), 
reprirent  pour  un^iustant  possession  du  trône.  Plus  tard, 
les  souverains  des  divers  Etats  grecs,  Nicée,  Epiro,  se 
complurent,  comme  Jean  Ducas  Vatatzès.  â  ajouter  à 
leur  nom  de  famille  le  nom  illustre  des  Ducas  leurs  pa- 
rents. Jusqu'au  xiv  siècle,  on  trouve  des  représentants 
de  cette  famille,  et  le  chroniqueur  Ducas  en  était  issu. 

DuCAS,  chroniqueur  grec  du  xv«  siècle,  issu  de  la 
famille  impériale  des  Ducas.  Il  vécut  en  Asie  Mineure, 
ensuite,  peut-être,  à  Constantinople.  Après  la  chute  de  la 
monarchie,  il  se  mit  au  service  des  Gateluzzi,  seigneurs 
de  Lesbos,  et  conduisit  pour  eux,  entre  1453  et  1462, 
diverses  négociations  avec  le  sultan.  Il  a  composé  une 
chronique,  conservée  dans  un  unique  manuscrit  de  Paris, 
et  qui  va  de  1341  à  la  prise  de  Lesbos  par  les  Turcs  fl462). 
La  langue,  toute  mêlée  de  mots  étrangers,  reproduit  lo 
dialecte  populaire  du  temps;  le  récit,  œuvre  d'un  témoin 
oculaire  on  bien  informé,  d'un  esprit  impartial,  est,  sous 
sa  simplicité,  singulièrement  attachant  et  vivant.  Publiée 
d'abord  dans  la  «  Byzantine  du  Louvre  "  (1649),  l'histoiro 
de  Ducas  a  été  réimprimée  dans  la  collection  de  Bonn. 

DuGASE  (François),  canoniste  français,  né  A  Loctouro. 
mort  en  1706.  Il  fut  chanoine  archidiacre  de  Condom.  Ou 
a  do  lui  :  Pratique  dç  ta  juridiction  ecclésiastique  volon- 
taire, gracieuse  et  contentieuse  (1702). 

DUCASSE  n.  f.  Nom  donné  à  la  fête  patronale  dans  la 
plupart  des  communes  de  la  Flandre,  du  Ilainaut  et  d'une 
partie  de  l'Artois.  (Ce  nom  paraît  venir  de  la  fête  de  la 
Dédicace  des  églises,  qui  revient  annuellement  dans  chaque 
paroisse.) 

DuCASSE  (Jean-Baptiste),  marin  français,  né  près  do 
Daxen  1646.  mort  à  Bourbon-l'Arcbambault  en  1715.  Après 
s'être  distingué  au  service  de  la  Compagnie  française  du  Sé- 
négal, Ducasso  prit  du  service  dans  la  marine  royale,  où 
il  tut  bientôt  nommé  capitaine  de  vaisseau.  Eu  1691,  il  fut 
appelé  à  gouverner  Saint-Dominguo.  qu'il  défendit  avec 
succès  contre  îes  attaques  dos  .anglais  et  dos  Espagnols, 
pendant  la  guerre  do  la  Liguo  d'Augsbourg.  Il  contribua 
alors  au  succès  do  l'expédition  do  Pointis  contre  Cartha- 
gèno  (1694),  ot,  après  le  traité  de  Ryswick,  travailla  avec 
succès  à  relever  sa  colonie.  Lors  de  la  guerre  de  succes- 
sion d'Espagne,  il  ravitailla  Carthagèno  menacée  par  les 
Anglais,  en  dépit  des  efforts  de  l'amiral  Bcmbow.fut  nommé 
chef  d'oscadro  (î703),  assista  au  combai  do  Malaga(l704), 
ot,  en  1714,  fut  envoyé  on  qualité  de  lieutenant  général  dos 
armées  navales  faire  par  mer  le  blocus  do  Barcelone,  quo 
lo  maréchal  do  Borwiclc  assiégeait  parterre.  Mais  des  intir- 
milés  l'obligeront  à  se  démettre  de  son  commandement. 

DuCASSE  (JacquosNicolas-Xavier\  général  français, 
né  en  1771,  mort  en  1836.  Il  était  sous-Heulonant  d'in- 
fanterie lorsque  éclata  la  Uévolution  :  il  n'en  accepta  pas 
les  doctrines,  ot,  le  lo  août,  il  vint  olFrir  son  épée  au  roi. 
Poursuivi  pour  ce  fait,  il  n'échappa  A  une  condanuiation 
qu'en  s'ongageant  dans  l'arméo  des  Pyrénées-Orientales, 
oU  il  parvint  promptemont  au  grade  d'adjudant-liouto- 
nant.  Sous  l'Empire,  son  esprit  ne  critique  l'empêcha  do 
parvenir  et  lo  lit  mettre  à  la  retraite,  en  iSOi»,  comme  co- 
lonel. Réiabli  en  ism.  it  fut  charge'»  de  la  direction  do 
lu  guerre  on  Wesrphulie,  puis  devint  chot  d'éial-miyor  du 

107 


DL"  CASSE 


DLCHEMIN 


géuéral  Augeroau.  Géuéral  de  brigade  en  1814,  iltitla 
campagne  de  France.  Eu  1815,  il  lit  adhésion  aux  Bour- 
bons, e^,  attaché  à  letat-major du  duc  d'Angoulème.  il  fut 
chargé  de  barrer  le  passage  à  Napoléon,  à  son  retour  do 
lile  d'Elbe.  Après  une  mise  en  non-activité  en  1817,  il  fut 
réintétrré  en  1S19,  et  se  distingua  en  toute  occasion  par  sa 
tidélité  à  la  branche  ainée.  En""l830,  il  fut  mis  à  la  retraite 
par  Louis-Philippe. 

Do  Casse  (Pierre-Emmanuel-AIbert,  baron),  officier 
et  écrivain  militaire  français,  né  à  Bourges  en  1813,  mort 
en  1893.  Il  était  fils  du  général  baron  Du  Casse.  Sorti  de 
Saint-Cyr,  il  servit  d'abord  en  Algérie,  puis  entra,  en  1850, 
dans  le  corps  d"état-major.  Chef  d'escadron  en  1854,  il  fut 
aide  de  camp  du  roi  Jérôme,  puis  du  maréchal  d'Ornano, 
et  prit  part  à  la  campagne  d'Italie  \1S59).  Mis  à  la  retraite 
eu  1864,  il  fut  nomme  conseiller  référendaire  à  la  Cour  des 
comptes,  où  il  resta  jusqu'en  1880.  Parmi  ses  nombreuses 
publications,  on  peut  citer:  Mémoires  pour  seii'ù'  à  l'/iistoïj'e 
de  la  campagne  de  Bitssie  (1852);  Mémoires  du  roi  Joseph 
(1855)  ;  Histoire  des  néf/ociations  relatives  aux  traités  de 
Afor fontaine,  de  Lunéville,  d'Amiens {lS5b);  Précis  historique 
des  opérations  militaires  en  Orient  (l857);  les  Trois  maré- 
chaux d'Ornano  (1862)  ;  le  Général  Vandamme  et  sa  corres- 
pondance {l  SI  0)  ;  Journal  authentique  du  siéqe  de  Strasbourg 
(1871);  la  Guerre  au  jour  te  jour  (1870-1871);  les  Trois  fî'èi'es 
de  A'apoléon  I""  (1883).  Le  baron  Du  Casse  a  publié  aussi 
quelques  romans,  entre  autres  :  le  Marquis  de  Pazaval 
{1858i:  le  Conscrit  de  l'an  VIII  (1858);  les  Suites  d'une 
partie  d'écarté  (1860). 

DUGASSŒR  {ka-si-é),  ÈRE  n.  Celui,  celle  qui  court  les 
fêtes,  les  ducasses,  qui  aime  à  s'amuser. 

DnCASTEL  (Jean-Baptiste-Louis),  avocat  et  député 
français,  né  et  mort  à  Rouen  (1740-1799).  Fils  d'un  char- 
pentier, il  suivit  d'abord  la  profession  de  son  père.  Elu 
en  1791 ,  à  l'Assembléo  législative,  il  y  siégea  à  droite.  Son 
plaidoyer  dans  l'afi'aire  de  la  réhaliilitation  de  Lally  lui 
assura  la  célébrité. 

DUCAT  {ka  —  de  l'ital.  ducato,  même  sens;  priraitiv. 
monnaie  frappée  par  le  duc  ou  doge  de  Venise)  n.  m. 
Ancienne  pièce  d'or  tin  ou  d'argent,  dont  la  valeur  différait 
suivant  les  pays  :  Ducat  de  Parme.  Dlcat  de  Hollande. 

—  Adjectiv.  :  Or  ducat.  Or  pur  au  titre  du  ducat  d'or. 

—  Encycl.  Le  ducat  ou  florin  parait  avoir  été  frappé  à 
Venise  au  xin'  siècle  pour  la  première  fois.  Il  y  avait  des 
ducats  d'or,  d'argent,  monnaies  réelles,  et  dos  ducats  de 
banque,  monnaies  de  compte.  Les  uns  et  les  autres  variè- 
rent plusieurs  fois  de  valeur,  selon  les  temps  et  les  lieux; 
ils  ont  tous,  aujourd'hui,  disparu  de  la  circulation.  La  valeur 
comparative  des  différents  ducats  et  de  la  monnaie  fran- 
çaise actuelle  s'établit,  au  xviii=  siècle,  approximative- 
ment comme  suit  :  pour  les  ducats  d'or,  elle  est  de 
U  fr.  62  c.  à  11  fr.  89  c,  en  Allemagne,  Autriche,  Suisse, 
Hanovre,  Hollande,  Pologne,  Prusse,  Russie,  Suède;  de 
10  fr.  69  c.  à  10  fr.  75  c,  à  Bade  et  Bâle;  de  9  fr.  30  c.  en 
Danemark,  le  Hoistein  et  quelques  autres  principautés; 
de  7  fr.  48  c.  à  Venise.  Pour  les  ducats  d'argent,  la  valeur 
comparative  était  de  5  fr.  02  c.  à  5  fr.  17  c.  à  Parme,  Plai- 
sance et  à  Venise  (ducat  de  banque);  de  4  fr.  18  c.  à 
4  fr.  38  c.  dans  le  royaume  des  Deux-Siciles  et  à  Venise 
(ducat  courant).  A  Venise,  il  y  avait  encore  le  ducato  cor- 
rente  piccolo,  qui  valait  3  fr.  24  c,  et,  à  Raguse,  le  ducat 
de  1  fr.  36  c. 

En  Autriche  et  en  Allemagne,  on  donnait  encore  le 
nom  de  o  ducat  »  à  un  poids  servant  à  peser  les  matières 
précieuses;  il  équivalait  à  3B'',491  dans  le  premier  Etat  et 
à  3f,459  dans  le  second,  et  se  divisait  en  60  as  ducats. 

DnCATO  fane.  Leucate  Promontorium)^  promontoire  des 
îles  Ioniennes,  à  la  pointe  sud  de  l'île  Sainte-Maure,  du- 
quel Sapho  se  précipita  dans  la  mer. 

DOCATON  (dimin.  de  ducat)'  n.  m.  Ancienne  monnaie 
d'argent,  qui  avait  cours  dans  divers  pays.  (On  distinguait 
le  ducaion  de  Hollande,  qui  valait  6  fr.  84  c.  ;  celui  de  Bra- 
bant,  6  fr.  48  c.  :  celui  de  Suède,  6  fr.  47  c.  ;  celui  de  Savoie, 
6  fr.  71  c.  Le  ducaton  de  Venise  ou  Justine,  du  nom  de  la 
sainte  dont  il  portait  l'effigie,  valait  5  fr.  87  c.) 

Du  GauRROY  (François-Eustacbe),  prêtre  et  musicien 
français,  né  à  Gerberoy,  près  Beauvais,  en  1549,  mort  à 
Paris  en  1609.  Il  devint  chanoine  de  la  Sainte-Chapelle 
et  fut  maitre  de  la  chapelle  royale,  sous  François  II, 
Charles  IX,  Henri  III  et  Henri  IV.  Ce  dernier  prince  créa 
pour  lui  la  place  de  surintendant  de  la  musique  du  roi.  Les 
compositions  de  Du  Caurroy  comprennent  des  psaumes, 
des  nocis,  des  chansons,  etc.  Son  œuvre  la  plus  importante 
est  une  Missa  prv  defunctis  à  cinq  voix,  qui  fut,  jusqu'au 
commencement  du  xviii'  siècle,  la  seule  que  l'on  chantât 
à  Saint-Denis,  à  la  cérémonie  des  funérailles  des  rois  de 
France.  Mais,  ce  qui  a  peut-être  assure  la  renommée  de 
Du  Caurroy,  c'est  la  musique  des  deux  chansons  célèbres  : 
Cltarmnntc  Gabrielle  et  Vive  Henri  IV,  dont  on  croit  qu'il 
est  l'auteur. 

DUCAURROT  DE  La  CrOIX  (Adolphe-Marie),  juris- 
consulte français,  né  à  Ku  en  1788,  mort  à  Paris  en  1850. 
Docteur  en  droit,  il  fut  nommé  au  concours,  en  1820,  pro- 
fesseur de  droit  romain  à  la  Faculté  do  Paris.  U  renouvela 
par  la  méthode  historique  l'étude  du  droit  romain.  On  a 
do  Ducaurroy  :  Juris  civiUs  eclof/a,  en  collaboration  avec 
Blondeau  ctJourdan  (1822-1827);  Instilutes  de  Justinien, 
traduites  en  français  (1822);  enfin,  le  Commentaire  du  code 
civil  (1848-1851),  en  collaboration  avec  Bonnier  ot  Rous- 
tain,  et  interrompu  à  la  mort  de  Ducaurroy.  En  1820,  Du- 
caurroy fonda  avec  Blondeau,  Demante,  Jourdan  et 
"Warnkœnig,  une  revue  intitulé©  :  Thémis  ou  Bibliothèque 
du  jurisconsulte  (1820-1830). 

DUCCIO  DI  BUONINSEGNA,  peintre  stennois,  qui  vé- 
cut dans  la  .seconde  moitié  du  xni»  siècle  et  au  commen- 
cement du  XIV*.  Il  est  l'auteur  de  nombreuses  composi- 
tions constituant  le  grand  retable  destiné  au  maître-autel 
de  la  cathédrale  de  Sienne  (commencé  vers  1308),  qui  ro- 
préseoio  la  Vierge  glorieuse  parmi  les  anges  et  les  saints, 
et  l'Histoire  de  la  Passion.  Bien  qu'il  ait  conservé  les  pro- 
cédés de  Ui  peinture  bvzantino,  Duccio  di  Buoninsogna 
a  déjà  les  qualités  qui  dfstingueront  l'école  siennoiso,  et  il 
peut  étro  considéré  comme  un  de  ses  fondateurs. 

DOCÉNAIRE  isé-nèr)  ou  DUGENTAIRE  {san-tèr)  n.  m. 
Antiq,  rora.  Officier  qui  commandait  à  doux  coûts  liommos 
ou  deux  coniurieis. 

—  Adjectiv.  Juyes    ducénaircs ,  Magistrats  établis  par 


Auguste  et  choisis  parmi  ceux  qui  payaient  un  cens  très 
faible.  (Ils  jugeaient  les  affaires  les  moins  importantes) 
Il  Procurateur  ducénaire.  Préfet  ducénaire,  etc..  Fonction- 
naires qui  recevaient  un  traitement  de  200.000  sesterces. 

Du  Cerceau  (le  P.  Jean-Antoine),  jésuite,  poète  et 
linérateur  français,  né  à  Paris  en  1670,  mort  en  1730.  Il 
professa  les  belles-lettres  dans  plusieurs  collèges  de  son 
ordre,  puis  devint  précepteur  do  Louis-François  de  Bour- 
bon, prince  de  Conti,  qui  le  tua  involontairement  en  ma- 
niant un  fusil.  On  lui  doit  des  fables,  poésies  latines  et 
françaises,  entre  autres  la  Nouvelle  Eve;  divers  ouvrages, 
notamment  Histoire  des  dernières  révolutions  de  Perse 
(1728).  Mais  il  est  surtout  connu  par  des  pièces  de  théâtre 
(ju'il  écrivit  pour  être  représentées  par  les  élèves  des 
jésuites.  Celles  qui  eurent  le  plus  de  succès  sont  :  l'Enfant 
prodigue  et  les  incommodités  de  la  grandeur.  Ses  oeuvres 
ont  paru  à  Lyon  en  1827. 

Du  Cerceau  (les  Androdet).  Plusieurs  artistes  ont 
appartenu  à  la  famille  Androuet ,  qui  prit  le  nom  de 
Du  Cerceau  d'une  enseigne  qui  pendait  à  sa  maison.  Le 
plus  ancien  est  Jacques  I",  que  l'on  croit  né  vers  1515  à 
Paris  et  qui  vivait  encore  en  1584.  Ce  fut  un  architecte  et 
un  graveur  de  haut  mérite.  Il  travailla  à  Montargis  et  à 
Orléans,  avant  d'être  au  service  de  Henri  III.  Sa  gloire 
repose  sur  ses  nombreux  ouvrages  d'architecture  accom- 
pagnés de. planches  à  l'eau-forte,  tels  que  Livre  d'archi- 
tecture [l^hO],  dédié  au  roi  Henri  II;  Arcs  et  monuments 
dntimies  d'Italie  et  de  France  ;  Leçons  de  perspective  {1^16); 
les  Plus  excellents  bâtiments  de  France  (1576-1579),  etc. 
Jacques  était  protestant,  et  l'on  suppose  qu'il  s'expatria 
pour  cause  de  religion.  —  Baptiste,  l'un  des  fils  de  Jac- 
(jues  I",  né  vers  1560,  mort  avant  1602,  fut,  comme  son 
père,  architecte,  et  travailla  pour  Henri  III.  (On  lui  doit  le 
château  do  Charleval  en  Normandie,  et  c'est  lui  qui  suc- 
céda à  Pierre  Lescot  comme  architecte  du  Louvre,  eu 
1578.  Cette  mémo  année,  il  commença  le  Pont-Neuf.  Il  exé- 
cuta la  chapelle  des  Valois  à  Saint-Denis,  et,  pour  Henri  IV. 
le  château  de  Monceaux.)  —  Jacques  II,  frère  de  Baptiste, 
architecte  et  graveur,  était,  en  1576,  secrétaire  du  duc 
d'Anjou.  Il  est  mort  en  1614.  (II  porta  le  titre  d'  «  archi- 
tecte en  chef"  des  bâtiments  du  roi,  jusqu'en  1594.  —  Jean, 
fils  de  Baptiste,  porte,  en  1617,  le  titre  d'  «  architecte  de 
Louis  XIII  »,  et  il  vivait  encore  en  1649.  (Il  construisit  à 
Paris  Ihôtol  de  Sully  [1624],  et  fut  chargé,  en  1639,  de  la 
reconstruction  du  pont  au  Change.)  —  Paul,  graveur,  n'est 
connu  que  par  les  cahiers  d'ornements  édités  chez  Poilly, 
en  1669.  —  Jacques  III,  que  l'on  croit  fils  de  Jacques  ÏI, 
est  qualifié,  dans  des  actes  du  temps,  "  architecte  du  roi  ". 
—  Jean  II.  architecte,  né  à  Verneuil-sur-Oise  en  1623,  est 
mort  à  Paris  en  1644. 

DuCEY,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Manche,  arrond.  et  à  9  kil. 
d'.-Vv  ranch  es,  sur  le  fleuve  côtier  la  Sélune  ;  1.831  hab. 
Ch.  de  f.  Ouest.  Château  inachevé,  bâti  en  1624.  Aux  envi- 
rons, ruines  de  l'abbaye  de  Montmorel.  —  Le  canton  a 
12  comm.  et  7.720  hab. 

DuchALAIS  (Adolphe),  numismate  français,  né  à  Beau- 
gcncy  en  1814,  mort  en  1854.  Elève  de  l'Ecole  des  chartes, 
employé  au  cabinet  des  môdailloG,  il  fut  associé  aux  tra- 
vaux d'Augustin  Thierry.  Le  premier,  il  distingua  d'une 
manière  positive  les  pièces  frappées  par  les  rois  de  celles 
qui  sortaient  des  ateliers  féodaux.  Outre  de  nombreux  ar- 
ticles, on  a  de  lui  :  Bescriptîoti  des  jnédailles  gaidoises  du 
cabinet  de  France  (1846),  couronnée  par  l'Institut. 

DUCHAMBGE  (Antoinette-Pau/me  dk  Montet.  dame), 
compositeur  français,  née  à  la  Martinique  en  1778,  morte 
à  Paris  en  1858.  Ayant  étudié  la  musique  à  Paris,  elle  se 
fit  connaître  par  là  composition  d'un  grand  nombre  de  ro- 
mances. Elle  chantait  elle-même  ses  romances  dans  les 
salons,  ce  qui  ne  contribuait  pas  peu  à  leur  succès.  On 
peut  citer  :  le  Bouquet  de  bat,  Angèle,  la  Brigantine,  le 
Rère  du  yyiousse,  la  Séparation,  etc.  Pendant  quinze  ans,  la 
renommée  de  M""  Pauline  Duchambge  fut  éclatante.  Elle 
fut  étroitement  liée  avec  M"»*  Desbordes-Valmore,  dont  elle 
mit  un  grand  nombre  de  vers  eu  musique. 

DUCHANGE  (Gaspard),  ç^ravcur  français,  né  à  Paris 
en  1662,  mort  en  1757.  Il  était  élève  de  Jean  Audran.  Ses 
estampes  se  font  remarquer  par  un  travail  de  cliair  très 
moelleux  :  il  excellait  à  reproduire  les  tableaux  du  Corrège. 
Nous  citerons,  parmi  ses  gravures  :  Jupiter  et  lo,  Léaa, 
Ddnaé,  d'après  le  Corrège.  Il  entra,  en  1707,  à  l'Académie 
des  beaux-arts. 

DUCHARTRE  (Pierre-Etienne-Simon),  botaniste  fran- 
çais, né  à  Portiragnes  (Hérault)  en  18U.  mort  en  1894. 
Ducliartre  a  été,  pendant  de  longues  années,  professeur 
de  botanique  à  la  faculté  des  sciences  de  Paris,  membre 
de  l'Académie  des  sciences  depuis  1861.  On  doit  à  Duchar- 
tre  plusieurs  publications  importantes,  notamment  :  le 
quatrième  et  dernier  volume  du  Manuel  général  des  plantes, 
arbres  et  arbustes,  de  Jacques  et  Hérincq  (1862);  Eléments 
de  botanique  (1867);  Observations  sur  le  genre  lis  (1871); 
Notions  sur  l'oi'ganisation  des  fleurs  doubles,  etc.  (1878). 

DUCHAT  (Jacob  Le),  érudit  français.  V.  Le  Duchat. 

DUCHÂTEL  ou  Du  Chastel  (Tanneguy).  fameux 
Armagnac,  né  à  Trcmazau  vers  1368,  mort  à  Beaucaire 
vers  1458.  Il  s'attacha  à  Louis,  duc  d'Orléans,  à  Louis  II 
d'Anjou,  puis  à  Louis,  duc  de  Guyenne,  et  se  rendit  célè- 
bre par  ses  exploits  en  France,  en  Angleterre,  en  Ara- 
gon, en  Portugal,  en  Italie.  Après  l'échec  des  cabochiens, 
il  fut  nommé  prévôt  de  Pans  (1413).  Quand  les  Bourgui- 
gnon3  rentrèrent  dans  Paris,  dans  la  nuit  du  29  mai  1418, 
ce  fut  lui  qui  sauva  de  leurs  mains  le  dauphin  Charles, 
et  son  acte  décida  do  la  formation  d'un  parti  dauphi- 
7iois.  Un  an  plus  tard,  il  assista  à  l'entrevue  de  Monte- 
roau,  et  fut  peut-ètro  l'auteur  principal  du  meurtre  do 
Jean  sans  Peur.  Nommé  maréchal  des  guerres  du  Dau- 
phin dans  l'hiver  do  1418-1419,  il  devint  grand  maître 
d'hôtel  du  nouveau  roi  on  1423,  et  partagea  le  gouverm^- 
mcnt  du  «royaume  do  Bourges  »  avec  Louvet  et  Frotier. 
En  1425,  l'avènement  de  Riclicmont  au  pouvoir  entraîna 
sa  chute.  Mais  Charles  VII  lui  donna  la  sénéchaussée  de 
Beaucaire,  et,  en  1440.  il  devint  lieutenant  du  gouverneur 
d<!  Languedoc  et  général  dos  finances.  Il  garda  une  grande 
infiuonce.  C'était  un  habile  hommo,  mais  d'une  moralité 
douteuse. 

DuCHÂTEL  (Tanneguy).  vicomte  do  La  Bellièro  et  sei- 
gneur de  Châiillon-sur-liidre,  neveu  du  précédent,  capi- 
taine de  Beaucaire  en  J458,  gouverneur  do  la  Ccrdaguo  ot 


864 

du  Roussillou  en  1468.  tué  au  siège  de  Bouchain  en  1477. 
Il  fut  un  des  favoris  dévoués  de  Charles  \'1I.  Il  n'en  fut  pas 
riiuins  pris  par  Louis  XI  parmi  ses  conseillers.  Il  fut  biblio- 
pliile,  et  collectionna  les  manuscrits  précieux. 

DuCHÂTEL  (Pierre)  [en  lat.  Castellaîius'],  évêque  fran- 
çais, né  à  Arc-en-Barrois  en  1480,  mort  à  Orléans  en  1552. 
A  seize  ans,  il  enseignait  déjà  le  latin  et  le  grec.  Il  parcou- 
rut l'Allemagne,  la  Suisse,  1  Italie,  l'Egypte  et  la  Turquie. 
François  I*' le  nomma  son  lecteur,  puis  lui  donna  l'évèché 
de  Tulle  (1539).  Transféré  à  Mâcon  (1544),  il  devint,  sous 
Henri  II,  grand  aumônier  do  France  et  enfin  évêque  d'Or- 
léans (1551).  Ducbâtel  prit  une  part  active  à  la  fondation 
du  Collège  de  France.  Il  a  laissé  deux  sermons  snv  la  mort 
de  François  I''  et  le  récit  du  trépas  et  des  obsèques  de  ce 
prince. 

DuCHÂTEL  ou  DUCHASTEL  (François),  peintre  fla- 
mand, né  à  Bruxelles  en  1625,  mort  en  France  en  1694, 
élève  de  Teniers  le  Jeune.  Son  œuvre  principale  est  l'^om- 
miige  à  Charles  II d'Espagne,  comte  de  Flandre  (1666),  con- 
tenant de  nombreux  portraits  ;  les  Joueurs  de  tric-ii-ac  du 
musée  de  Copenhague,  et  le  Panorama  de  Valenciennes, 
au  musée  d'Anvers.  Les  peintures  de  Duchâtel,  très  re- 
cherchées, sont  fort  rares.  Le  musée  d'Avignon  possède 
un  Intérieur  de  corps  de  garde,  peinture  exquise,  d'une  élé- 
gance d'idées  surprenante  dans  un  sujet  si  familier. 

Duchâtel  (Gaspard),  conventionnel  français,  né  près 
de  Thouars  en  1766,  mort  en  1793.  Les  Deux-Sèvres  l'en- 
voyèrent, en  1792,  à  la  Convention.  Lors  du  procès  de 
Louis  XVI,  il  était  malade,  mais  il  se  fit  porter  à  l'assem- 
biée  pour  voter  le  bannissement.  Ce  vote  lui  valut  les  ac- 
cusations de  Collot  d'Herbois;  arrêté  à  Bordeaux,  il  fut 
enfermé  à  la  Conciergerie  avec  les  girondins.  En  1793,  il 
fui  condamné  par  le  tribunal  révolutionnaire,  et  e.xécuté. 
Il  reste  de  lui  un  discours  :  (Juelle  est  la  peine  que  le  peuple 
doit  infliger  à  Louis,  pour  concilier  tout  à  la  fois  la  justice 
et  son  intérêt?  (1792). 

Duchâtel  (Charles-Marie-Tanneguy,  comte),  homme 
politique  français,  né  et  mort  à  Paris  (1803-1867).  Il  s'oc- 
cupa d'abord  d'économie  politique  et  dut  à  ses  idées  libé- 
rales d'entrer  au  conseil  d'Etat  en  1830.  Député  de  Jonzac 
en  1833,  il  siégea  au  centre,  acquit  une  certaine  réputation 
par  sa  compétence  en  matière  financière,  et  fut  ministre 
de  l'agriculture  (1834-1836),  puis  dés  finances  (1836-1837), 
ensuite  deux  fois  de  l'intérieur  (1839-1848).  Ami  de  Guizot, 
il  émigra  quelques  mois  à  Londres  en  1848  et  revint  en 
France,  où  il  s'occupa  de  peinture  et  de  littérature.  11 
avait  été  nommé  membre  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques  en  1842  et  de  l'Académie  des  beaux-arts 
en  1846.  —  Son  fils,  Charles-Jacque-s-Marie-Tanneguy, 
homme  politique,  né  à  Paris  en  1838,  député  à  l'Assem- 
blée nationale  (Charente-Inférieure),  se  rallia  à  la  poli- 
tique de  Thiers,  à  laquelle  il  se  montra  fidèle  et  vota  contre 
le  septennat  (1873).  Il  échoua  aux  élections  de  1876  et  entra 
dans  la  diplomatie  comme  ministre  plénipotentiaire  à  Co- 
penhague, puis  à  Bruxelles  et  à  Vienne  (1880).  Il  démis- 
sionna lors  de  la  loi  sur  les  membres  des  familles  avant 
régné  en  France.  En  1885,  il  fut  élu  député  par  la  Cha- 
rente-Inlêricure  et  ne  se  présenta  pas  en  1889. 

DUCHÂTELET  (Parent-).  Biogr.  V.  Parent-Duchâ- 
teli-.t. 

DuCHATELLIER  (Armand-René),  écrivain  français,  né 
à  Quimper  en  1797, mort  àKernuz  (Finistère)  en  1885.  Ecri- 
vain très  fécond,  on  lui  doit  :  Histoire  de  la  Bévolulion  dans 
les  départements  de  l'ancie7ine  BretagJie  (1836);  la  Beprésen- 
tation  provinciale  en  Bretagne  après  l'union  à  la  France 
(  1857);  Brest  et  le  Finistère  sous  la  Terreur  (1858)  ;  l'Agri- 
culture et  les  classes  agricoles  de  la  Bretagne  (  1862)  ; 
Itivasions  de  l'étranger  dans  les  xiv*  et  xv"  siècles  (1873); 
Documents  inédits  sur  la  Révolution,  Hoche,  sa  vie,  sa  coi'- 
respondance  (1874),  livre  très  intéressant  ;  le  Finistère  et  la 
persécution  religieuse  après  le  i8  fructidor  an  T' (1882)  ;  etc. 

DUCHÉ  (rad.  duc)  n.  m.  Hist.  Terre,  seigneurie,  princi- 
pauté à  laquelle  le  titre  de  «  duc  »  est  attaché  ;  Eriger 
une  iei^-e  en  duché,  il  Duché-pairie ,  Domaine  que  le  roi 
avait  érigé  en  pairie.  —  Justice  qui  appartenait  au  duc 
et  pair  dans  ses  terres,  li  Duché-marquisat ,  Seigneurie, 
principauté  d'un  duc-marquis  :  Le  duché-makquisat  de 
Spolette  et  de  Camerino.  n  Duché  femelle,  Duché  que  les 
femmes  pouvaient  posséder  et  transmettre. 

—  Géogr.  Nom  donné  à  quelques  petits  Etats  do  l'Eu- 
rope, qui  sont  gouvernés  par  un  duc  ou  une  duchesse. 

—  Rem.  Le  mot  duché  a  été  longtemps  féminin. 

—  Encycl.  A  l'origine,  sous  l'empire  romain  et'  les 
premiers  mérovingiens,  le  mot  duché  désignait  lo  ter- 
ritoire sur  lequel  s'étendait  l'autorité  d'un  duc.  Au 
x'^  siècle,  la  France  était  divisée  en  trois  grands  duchés  : 
France,  Bourgogne  et  Aquitaine.  Le  titre  de  duc  n'était 

F  as  encore  héréditaire  :  il  était  donné  par  le  roi.  Avec 
avènement  de  Hugues  Capet  disparut  le  titre  de  «  duc 
de  France  »,  mais  le  comte  de  Normandie  et  le  comte  de 
Rennes,  dans  le  courant  du  xi'  siècle,  prirent  les  titres 
de  c  duc  de  Normandie  »  et  «  de  Bretagne  » .  Au  commence- 
ment du  Xïv"  siècle,  la  seigneurie  de  Bourbon  fut  éri- 
gée en  duché  par  Cliarles  le  Bel,  et,  dans  le  courant  du 
siècle,  s'établit  la  coutume  des  rois  d'ériger  en  duchés  les 
apanages  qu'ils  donnaient  à  leurs  puînés.  Enfin,  dans  ce 
même  xiv=  siècle,  on  vit  les  rois  ériger  eu  duchés  les  terres 
des  seigneurs  qu'ils  voulaient  honorer  d'une  faveur  spé- 
ciale, coutume  qui  se  perpétua  jusqu'à  la  fin  do  l'ancien 
régime.  Napoléon,  imitant  les  rois,  érigea  en  duchés  des 
provinces  ou  de  simples  villes  au  profit  de  ses  ministres 
ou  de  ses  généraux:  on  eut  ainsi  les  ducs- de  Bénévent, 
d'Istrie,  de  Valmy.  d'Auerstœdt,  etc. 

Duché  DE  Vancy  (Joseph-François),  poète  drama- 
tique et  littérateur  français,  né  et  mort  à  Paris  (1668- 
1704).  Ses  opéras  ne  peuvent  pas  soutenir  la  comparai- 
son avec  ceux  de  Quinaulf.  Dans  ce  genre,  son  meilleur 
ouvrage  est  Iphigénie  en  Taui^ide  (llOA),  dont  la  musique 
fut  écrite  par  Dumarest  et  Campra.  Parmi  ses  autres 
(puvres,  nous  citerons  :  Absalon.  tragédie  sacrée  (1712). 
Duché  fut  membre  do  l'Académie  dos  inscriptions  ot  ob- 
tint la  pension  qu'avait  eue  Racine. 

DUCHEMIN  (Emile-Marin),  savant  français,  né  à  Paris 
en  1833.  Il  s'est  fait  connaître  par  d'intéressants  travaux, 
soumis  pour  la  plu])art  à  rAcadémie  des  sciences.  Ce  fut 
lui  nui, on  1865,  dévoila  les  jongleries  des  frèresDavcnport. 
On  lui  doit  d'intéressantes  inventions  :  une  pile  électriquo 
au  perchloruro  de  for,  une  pile  marine  ou  bouée  électrique, 


865 

dos  capsules  61octriquos  dostinôos  à  l'explosion  dos  mines 
sous-niarinos,  otc.  Il  a  écrit  dos  notes  ot  dos  mûmoiros  : 
Sur  In  phosphorescence  de  la  )Hfï'(1865)  ;  Sur  une  des  causes 
de  la  7)uiladie  des  abeilles  {iSiîG)  ;  Sur  un  ver  phosphoî-escfut 
de  l'huître  (18»36j;  Sur  l'acurus  du  miel  loqueux  (I8«6)  ;  .Su;- 
une  cause  singulière  de  mortalité  des  carpes  dans  un  vivier 
1^1870  );  un  iSssui  sur  la  construction  des  paratonnerres 
(1872)  ;  un  niémoiro  Sur  l'application  duproduit  de  la  moelle 
d'un  arbre  da7is  lêlectroscope  et  la  photographie  {ISI 2);  (stc. 

DUCHÊNE  (Georges),  journaliste,  né  à  Boaumont-la- 
Kouco  (ludre-ot-Loiro)  on  1824,  mort  à  Villo-Evrard  on 
1876.  Il  fut  d'abord  compositour  typographe,  puis  correc- 
teur. En  1818,  il  fut  dôlôguô  au  Luxembourg  par  les 
typographes  pour  discuter  1  organisation  du  travail.  Quel- 
ques jours  auparavant,  il  avait  décidé  Proudhon  à  fonder 
«  lo  Représentant  du  peuple  ",  supprimé  et  aussitôt  rem- 
placé par  «  le  Peuple  « .  dont  Duchéno  fut  réiiactour  ot 
gérant:  on  cette  qualité,  il  fut  condamné,  en  moins  d'un  an, 
à  80.000  francs  d'amende  et  trente-trois  ans  de  prison. 
L'amnistie  du  2  décembre  1852  lui  rendit  la  liberté.  Pon- 
dant l'insurrection  de  187],  il  écrivit  dans  «  la  Commune  ». 
Il  avait  publié  :  la  Spéculation  devant  les  tribu7iau:r  (1866)  ; 
l'Economie  politique  de  l'Empire  (1870);  les  Six  phases  de 
la  compagnie  du  S'ord-Est  (1872),  ot  contribué  à  la  publi- 
cation des  œuvres  posthumes  de  Proudhon. 

DuCHENNE  (de  Boulogne)  [Guillaume-Benjamin],  mé- 
decin-électricien français,  né  à  Boulogne-sur-Mer  en  1806, 
mort  à  Paris  en  1875.  Il  exerça  l'électrothéraçie  quelque 
temps  dans  sa  ville  natale,  et  l'appliqua  dêhnitivement 
à  Paris,  en  1842.  Ses  deux  principaux  ouvrages,  conte- 
nant des  découvertes  électriques  ot  pathologiques,  sont  : 
l'Electrisation  localisée  et  son  application  à  la  patholo- 
gie et  à  la  thérapeutique,  et  sa  Physiologie  des  ynouve- 
ments.  Il  imposa  ses  travaux  par  sa  ténacité.  Darwin  s'ins- 
pira de  son  étude  des  émotions.  Lataxie  locomotrice,  la 
f)aralysie  musculaire  progressive ,  la  paralysie  glosso- 
abiolaryngée,  sont  dos  entités  morbides  qu'il  a  découver- 
tes. C'était  là  le  début  de  la  neuro-pathologie  qui,  depuis, 
avec  Charcot,  a  tant  progressé.  Il  eut  l'idée  d'électriser 
diverses  refilons  du  cerveau  pour  en  déduire  les  localisa- 
tions. L'influence  scientiliquo  de  Duchenne  est  restée 
considérable  en  France  et  à  l'étranger.  Il  a  son  bas-relief 
à  la  Salpêtrière,  depuis  1897.  Un  monument  lui  a  été  érigé 
à  Boulogne,  en  1899. 

DuCHESNE  (Charles),  médecin  français  du  xvi*  siècle. 
Il  a  laissé  un  livre  plein  de  faits  importants,  sous  le  titre 
de  :  Hécit  véritable  de  ce  qui  s'est  passé  au  voyage  de 
Henri  IV à  Dieppe,  publié  dans  le  «  Journal  de  Henri  IV  », 
par  L'Estoile  (1741). 

Duchesne  (le  père),  type  populaire,  consacré  par  la 
farca  et  par  le  théâtre,  pseudonyme  de  HÊBiiRT.  Connu 
bien  avant  la  Révolution,  ce  personnage  symbolique  était 
censé  exprimer,  dès  1789,  les  opinions  politiques  du  peuple 
de  Paris.  Ce  fut  Lemaire  qui,  le  premier,  écrivit  sous  ce 
pseudonyme  ;  «  Lettres  bougrement  patriotiques  du  père 
Duchesne  »  et  «  la  Trompette  du  père  Duchesne  »,  pam- 
phlets destinés  au  peuple,  d'un  style  violent  et  ordurier. 
En  1790,  Hébert  tit  paraître  sous  ce  nom  célèbre  un  jour- 
nal, qui  lit  oublier  tous  les  précédents.  Bien  que  distingué 
d'esprit  et  de  manières,  il  adopta  un  langage  presque  aussi 
grossier  que  celui  de  Lemaire,  faussement  naïf,  tel,  enfin, 
qu'aurait  pu  être  celui  d'un  père  Duchesne  authentique. 
Il  parut,  en  1791,  en  môme  temps  que  plusieurs  autres 
«  Père  Duchesne  ",  avec  lesquels  on  ne  doit  pas  le  con- 
fondre. La  politique  du  journal  d'Hébert  changea  avec  les 
événements;  elle  donne  une  juste  idée  de  la  progression 
des  idées  révolutionnaires.  Il  n'est  pas  rare  de  trouver 
dans  le  "  Père  Duchesne  »  des  tableaux  fidèles  et  éloquents 
des  misères  qu'entraînaient  les  abus,  ou  des  projets  do  ré- 
formes utiles,  le  tout  mêlé  aux  jurons  habituels.  Le  «  Père 
Duchesne"  ne  fut  pas  continué  après  l'exécution  de  Hébert. 
Ses  numéros,  dispersés,  n'ont  pu  être  réunis  en  une  collec- 
tion complète.  Son  nom  a  servi  de  titre  à  deux  autres 
journaux,  qui  parurent,  l'un  en  1848,  l'autre  en  1871. 

Duchesne  (la  mère),  type  populacior  de  la  femme  ré- 

fiublicaino,  qui  a  donné  son  nom  ù  dos  publications  r(''VO- 
utionnaircs  parues  en  1791,  d'une  manière  irrégulièro. 
d'abord  sous  le  titre  :  <-  Lettres  bougromnt  patriotiques  do 
la  mère  Duchesne  » ,  puis  sous  la  forme  d'un  jourual  dont  il 
ne  reste  que  trois  numéros.  La  raère  Duchesne,  femme  ou 
sœur  du  pero  Duchesne,  parle,  par  l'organo  d'Hébort,  le 
môme  langage  trivial.  Ses  apostrophes  sont  fréquemment 
ponctuées  de  :  Mille  pipes  !  Nom  d  une  pipe!  otc.  Elle  est 
reprôsontéo,  sur  les  vignettes  du  temps,  portant  une  pipe, 
avec  un  sabre  et  une  (luotiouillo,  lo  tout  accompagné  do  la 
devise  :  Vivre  libre  ou  mourir! 

Duchesne  fJoseph)  [plus  connu  sous  le  nom  lat.  do 
Quercetanus].  seigneur  de  La  Violette,  né  à  Esture  {Xv- 
magnac)  vers  1541,  mort  :\  Paris  en  1G09.  H  fut  médecin 
de  Henri  IV,  et  laissa  quelques  ouvrages  d'imagination. 

Duchesne  (André),  historien,  né  en  1584  à  riIe-Bou- 
chard,  en  Tourame,  mort  on  1640.  Connu  sous  les  noms 
latinisés  de  Chesncus  et  Quercetauus,  il  étudia  à  Loudnn 
d'abord,  puis  à  Paris,  sous  lo  .savant  Boulanger,  ot  fut 
nommé  historiographe  du  roi.  Plein  do  zôlo  ot  do  mo- 
destie, ce  travailleur  infatigable  mena  une  vie  de  béné- 
dictin, et  laissa  plus  do  cent  volumes  do  notes  ot  matériaux 
employés  dans  ses  ouvrages  publiés  ou  on  préparation. 
Dans  la  longue  liste  do  sos  œuvres,  nous  citerons  ;  Figures 
mystiques  du  riche  et  précieux  cabinet  des  Dames  (1605); 
Histoire  d>'s  ducs  de  Uourgoqne  (1619-1628);  Histoire  d'An- 
gleterre, d'Ecosse  et  d'Irlande  (1634);  Histoire  des  papes 
jusiiu'à  Paul  V'(l6r.:i);  Histoire  des  cardinaux  français 
{acnovéo  par  son  lils  et  publiée  ou  1660);  Histoi7^es  grnéa- 
logiques  des  maisons  célèbi-es  {lii2l)  ;  de  Montmorencif  (IGiX)  ; 
de  Guiches  ;  de Dreu.r{lQ'3 l);de Béthune{l6Z-\y,  otc.  EJuchesne 
fut  écrasé  par  une  cbarrotto. 

Duchesne  (François),  historien,  fils  du  précédent,  né 
ù.  Paris  on  itiic,  mort  on  1693.  Il  fut  élevé  dans  lo  goût 
des  études  historiques  par  son  pèro  ot  lui  succéda  dans  les 
fonctions  d'historiographe  do  Franco.  Sos  principaux  ou- 
vrages furent  son  Histoire  des  papes  {1G53)  ot  son  Histoire 
des  cardinaux  français  (1660-1006).  Aujourd'hui  encore,  les 
érudits  consultent  fréquemment  son  Histoire  des  chance- 
liers et  gardes  des  sceaux  de  France  (1680). 

Duchesne  (Vincent),  bénédictin  français,  né  vers  1(170, 
mort  vers  1740.  Architecte  ot  mécanicien,  il  dessina  les 
pluu!!  do  plusieurs  ubbayos  do  sou  ordro.  Citons,  ontro 


autres,  colles  de  Saint-Pîorro  do  Cliâlons  ot  do  Morey  on 
Franclio-(;oiiité.  Duia  Durliosne  a  laissé  di-s  Ménum-rs  sur 
ta  Franche-(  'imité,  insérés  en  partie  dans  l'Etat  de  la  France 
do  Bou!aiiivilIiors[1727). 

Duchesne  (Jean-Baptiste),  connu  aussi  sous  lo  nom 
do  Philipotot,  historien  français  ot  religieux  de  la  com- 
pagnie de  .lésus,  né  on  Champagne  en  1682,  mort  à  Dijon 
en  1755.  11  fut  professeur  de  philosophie  à  Reims,  puis 
précepteur  des  enfants  de  Philippo  V,  roi  d'Espagne.  11 
a  laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages,  dont  les  principaux 
sont  :  iFspngne  triomphante  par  ses  pi'opres  revers  (1711); 
^e  Prédcstinationisme  (1724);  Histoire  du  baïanisme  (1731); 
Abrégé  de  l'histoire  ancienne  (1741). 

Duchesne  (Louis-Henri),  économiste,  né  à  Boége 
(Hauto-Savoio)  en  1737,  décapité  en  1793.  II  obtint,  on  1774, 
uuo  place  d'intendant  dans  la  maison  du  comte  do  Pro- 
vence. Incarcéré  comme  suspect  en  1792,  il  fut  exécuté. 
Il  a  publié  :  Projet  d'administration  remis  à  M.  Turyot 
quand  il  fut  nommé  contrôleur  général,  et  présenté  dans 
l'assemblée  des  notables  en  i7S7 ;  Premiers  principes  d'une 
bonne  administration  et  causes  de  la  décadence  d'un  royau- 
me; Projet  pour  libérer  l'Etat  sans  emprunt,  sans  irinova- 
lions  et  en  soulageant  les  peuples,  par  D.  de  V.  ;  Obserea- 
tions  sur  le  mémoire  de  M.  Necker  à  l'Assemblée  nationale 
le  14  novembre  I7S9;  ObserrHitions  sur  les  fi/iances  de  la 
France  comparées  à  celles  d'Angleterre  (1790);  etc. 

Duchesne  (Antoine-Nicolas),  naturaliste  français,  né 
à  Versailles  en  1747,  mort  à  Paris  en  1827.  Il  fut  profes- 
seur d'histoire  naturelle  à  l'Ecole  centrale  de  Seine-et- 
Oise,  au  prytanée  de  Saint-Cyr  et  au  lycée  de  Versailles. 
Duchesne  a  publié,  entre  autres  écrits  :  Manuel  de  bota- 
nique (1764);  Histoire  naturelle  des  fraisiers;  etc. 

Duchesne  (Jean),  iconographe  français,  fils  du  précé- 
dent, né  à  Versailles  en  1779,  mort  à  Paris  en  1855.  Il 
devint,  en  1739,  conservateur  du  Cabinet  des  estampes 
et  laissa  des  travaux  iconographiques  estimés  :  JSotice  des 
estampes  exposées  dans  la  bibliothèque  du  roi  (1819);  Essai 
sur  les  nielles  (1826);  Voyage  d'un  iconophile  (1834);  etc. 

Duchesne  (Jean-Baptiste-Joseph),  peintre  en  minia- 
ture et  sur  émail,  né  à  Gisors  (Eure)  en  1770.  mort  en  I85S. 
Il  commença  à  se  faire  connaître  à  l'Exposition  de  1S04, 
devint,  sous  la  Restauration,  peintre  de  Monsieur  (comte 
d'Artois),  de  la  duchesse  de  Berry  ot  de  la  Dauphine.  et 
fut  chargé,  en  1840,  de  continuer  la  série  des  émaux  du 
musée  du  Louvre,  commencée  par  Petitot.  Les  émaux  de 
Duchesne  offrent  un  éclat  de  carnation,  une  harmonie  (jui 
ne  le  cèdent  en  rien  aux  plus  belles  œuvres  des  anciens 
émailleurs.  On  cite,  parmi  les  plus  remarquables,  les  por- 
traits de  Louis-Philippe,  de  la  reine  Marie-Amélie,  de 
Léopold  P^  roi  des  Belges.  Son  chef-d'œuvre,  dans  les 
miniatures,  est  le  portrait  do  la  duchesse  de  Berry. 

Duchesne  (Edouard-Adolphe),  botaniste  français,  né 
à  Paris  en  isi'4.  mort  à  Cannes 
en  1869.  Il  a  écrit,  entre  autres 
ouvrages,  un  Traité  du  mais  et 
un  Hépertoire  des  plantes  utiles 
et  des  plantes  véyténeuscs  du 
globe,  très  souvent  consulté. 

Duchesne  (Jacques-Char- 
les-René-Achille),  général  fran- 
çais, né  à  Sens  (Yonne)  en  1837. 
Entré  à  Saint-Cyr  en  1855,  il 
était  lieutenant  en  1861,  lieu- 
tenant-colonel en  1881.  Il  par- 
tit pour  lo  Tonkin  et  gagna  son 
grade  do  colonel  par  sa  bra- 
voure et  son  habileté,  surtout 
à  Ke-Lung,  où  il  se  distingua 
particulièrement.  Promu  géné- 
ral de  brigade  on  1888,  division- 
naire en  1893,  il  fut  nommé,  en 
1894,  commandant  en  chef  du 
corps  expéditionnaire  de  Mada- 
gascar. Il  débarqua  à  Majunga 
en  1895  et  conduisit  ses  troupes,  qui  curent  beaucoup  à 
soutî'rir,  jusqu'à  Tananarive,  dont  il  s'empara  le  30  sep- 
tembre et  où,  lo  lendemain,  la  reine  des  Hovas  dut  faire 
sa  soumission  et  signer  la  paix.  Depuis  son  retour  on 
France  (févr.  1896),  le  général  Duchesne  a  commandé  le  5* 
et  le  7*  corps  d'arméo  et  est  dovonu  membre  du  conseil 
supérieur  de  la  guerre  (1898). 

Duchesne  (l'abbé  /.o^/s-Marie-Olivior),  archéologue 
français,  né  à  SaintSorvan  (Ule-ot- Vilaine)  en  1813. L'anbé 
Duchesne  devint  docteur  en  théologie,  élève  de  l'Ecole  do 
Romo,  et  fut  reçu  docteur  es  lettres  en  1877.  Sa  thèse 
latine  avait  pour  titre  :  De  Macario  Magnete  et  scriptis 
ejus;  sa  thèse  française  était  une  Etude  sur  le  liber  ponti- 
ûcalis.  Il  fut  nommé,  la  môme  année,  professeur  d'archéo- 
logie sacrée  et  d  histoire  ecclésiastique  à  l'Institut  catho- 
lique do  Paris.  Maître  de  conférences,  plus  tard  directeur 
d'études  à  l'Ecole  des  hautes  éludes,  membre  do  l'Aca- 
démio  dos  inscriptions  et  bellcs-Iettros  (  1888).  il  fut  nommé 
directeur  do  l'Ecole  française  do  Romo,  on  1895.  On  a 
do  lui  :  M'imoire  sur  une  mission  au  mont  Athos,  on  colla- 
boration avec  Bayotf  1877);  Vita  S.  Polycarpi  auctore  Pionio 
(1881);  la  Crypte  de  Alellébaude  et  les  prétendus  inartyrs  de 
Poitiers  (1885);  Origines  du  culte  chrétien  :  étude  sur  la 
liturgie  latine  ai'ant  Charlemngne  (1889);  les  Anciens  Cata- 
logues épiscopaux  de  la  ville  de  Tours  (1890);  Fastes  épisco- 
pnux  de  l'ancienne  Gaule  (t.  I"",  provmco  du  Sud-Est);  le 
Liber  pontifiealis,  texte  et  commentaire  (1884-1890). 

DUCHESNÉE  (chè-sné)  n.  f.  Espèce  do  fraisier  do  l'Indo, 
à  flours  jauui'S. 

DUCHESNIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  pdlicaikk. 

DuchesnieR  (Claude CHESNiKR-DDcin-sNi':,  dit),  ofticior 
vendéen,  né  ù  Saintes,  mort  en  1830.  Il  déserta  pour  pas- 
ser aux  Vendéens  et  devint  aido  do  camp  do  Charette.  (pii 
le  chargea  d'aller  demander  au  roi  d'Angleterre  do  réta- 
blir, avoc  une  arméo,  les  Bourbons  sur  le  trône.  Après 
l'exécution  do  Charette.  il  passa  en  Espagne;  revenu  en 
Franco  après  la  rupture  du  traité  d'Amiens,  il  parcourut 
la  Vendée  pour  y  fomenter  l'insurrection,  ot  fut  condamné 
à  mort  par  contumace  (1805).  Il  retourna  en  Vendée  ou 
1815,  comino  major  général  dos  armées  royales. 

DUCHESNOIS  (Cathorine-Joséphino  Rafin.  dito  M"*). 
tragédionuo  françaiso,  néo  ou  1777  ù  Suint-Suulvcs,  près 


.■■iç-*  " 


Le  général  Duchesne. 


Mil*  Ducbeanols. 


DUCHÉNE  —  DUCUOUL 

do  Valenciennos,  morte  à  Paris  on  1835.  Elle  se  rendit  à 
Paris  vers  l'âge  île  vingt  ans.  Vigée  et  Logouvé,  après 
une  simple  audition,  fondèrent  sur  elle  les  plus  belles 
espérances  et  encouragèrent  ses  premiers  efforts.  Elle  dé- 
buta à.  la  Comédie-Française  en  1802,  dans  lo  rôle  de  Phè- 
dre, et  se  révéla  du  premier 
coup  comme  une  grande  tra- 
gédienne. Elle  parut  ensuite 
dans  celui  de  Roxane,  de  fia- 
jnzet,  ceux  d'Ariane  ot  de  Di- 
don,  puis  d'Hermiono  fi'An- 
dromaque.  Elle  eut  bientét 
à  lutter  contre  une  terrible 
rivale,  M"*  Georges,  qui  dé- 
butait alors,  ot  était  aussi  re- 
marquable par  son  talent  que 
par  sa  beauté.  Mais  la  Du- 
chesnois  avait  plus  do  clia- 
lour,  de  tendresse  et  d'ex- 
pression. La  rivalité  ardente  . 
des  deux  tragédiennes  se  ^ 
poursuivit  durant  quelques 
années  et  provoqua  souvent 
des  scènes  tumultueuses. 
Elles  furent  toutes  deux  re- 
çues sociétaires  en  1804. 
M"'  Duchesnois,  stimulée  par 
le  voisinage  de  Talma,  grandit  en  talent  ot  prouva,  dans 
Mérope,  dans  Athalie,  dans  Clytemnestre,  qu'elle  avait  assez 
de  noblesse  et  de  puissance  pour  aborder  les  grands  rôles. 
Elle  quitta  le  théâtre  en  1833. 

DUCHESSE  [chèss)  n.  f.  Hist.  Femme  d'un  duc  ;  femme  qui 
possède  un  duché  ou  un 
titre  équivalent  à   celui 
de  duc. 

—  Fam.  Femme  qui 
prend  de  grands  airs,  qui 
affecte  des  manières  au- 
dessus  de  sa  condition  ou 
de  sa  fortune. 

—  Chorégr.  Ancienne 
sorte  de  danse  :  La  du- 
chesse était  U7ie  courante 
figurée,  qui  n'est  plus  en 
U5a(7e.  (Rameau.) 

—  Diplom.  Letti'es  à  la 
duchesse,  Ecriture  dans 
laquelle  les  pleins  sont 
remplacés  par  des  déliés 
et  réciproquement. 

—  Mobil.  Autref.  Sorte 
de  lit  de  repos,  de  chaise 
longue  à  dossier,  il  Lit  à 
la  duchesse.  Grand  lit  bas 
orné  de  quatre  colonnes 
(deux  à  la  tête,  deux  au 
pied),  supportant  un  bal- 
daquin. 

—  Modes.  Nœud  de  ru- 
bans,  que  les  femmes 
portaient  autrefois  sur 
le  haut  du  front. 

—  Enctcl.  Hist.  La  du- 
chesse n'était  pas  nécessairement  la  femme  d'un  duc.  C'était 
le  titre  donné  à  toute  femme  portant  une  couronne  ducale, 
soit  qu'elle  l'ait  obtenue  par  mariage,  par  héritage  ou 
par  concession  royale.  C'est  ainsi  que  M''"  de  La  Vàllière 
et  M"«  de  Fontanges 
reçurent  l'une  et  l'autre 
de  Louis  XIV  lo  titre  do 
n  duchesse  ».  Une  du- 
chesse, propriétaircd'un 
duché,  en  épousant  un 
roturier,  f  anoblissait 
par  son  mariage,  qui  lo 
mettait  en  possession 
légitime  du  nef  do  sa 
femme.  Toute  nouvelle 
duchesse  était,  sous 
l'ancienne  monarchie , 
présentée  directement 
au  roi  ot  jouissait  à  la  cour  d'un  privilège  très  envié, 
celui  du  tabouret,  c'est-à-dire  de  la  taeulto  de  s'asseoir, 
dans  les  cérémonies  ofticielles,  sur  un  labourct,  devant 
le  roi  et  la  reine,  tandis  que  lo  restant  do  la  cour  demeu- 
rait debout. 

DUCHESSE  {chêss)  n.  f.  Arboric.  Variété  de  poiro  d'au- 
tomne, â  chair  fondante  ot  parfumée,  il  On  dit  aussi  du- 
chessk-d'Angoulème. 

—  Duchesse-de-Bei^ry,  Variété  do  poire  d'été. 

—  Ichtyol.  Poisson  appolé  aussi  duc, 

—  Encycl.  Arboric.  La  duchesse-d'Atïgoulême,  ou  par 
abréviation  duchesse,  est  un  fruit  volumineux,  ovoïde,  tron- 
qué au.x  doux  extrémités,  souvent  bosselé.  La  robe  passe 
du  vert  pâle  au  jaune  clair  â  la  maturité  ;  elle  est  marquéo 
do  points  roux,  quelquefois  teintée  do  rose.  La  qualité  du 
frnit  peut  ôtro  bonne  ou  très  bonne  dans  une  terro  saine, 
un  climat  favorable  chaud  ou  tempéré  ;  elle  est  médiocro 
dans  un  sol  frais,  dans  un  climat  numide.  L'arbre  est  vi- 
goureux et  très  fertile  sur  franc  ou  sur  cognassier,  mais 
il  demande  un  sol  fertile.  Les  fruits  mûrissent  depuis  lo 
milieu  d'octobre  jusqu'en  janvier. 

DuCHINSKI  (Henri-François),  historien  polonais,  né  en 

1810,  mort  en  1893.  Dans  la  plupart  do  sos  ouvrages,  il 
s'attache  A  démontrer  (jue  la  Pologne  et  la  Russie  sont 
très  diîTérentes  par  leur  oritrino,  leur  civilisation,  leur 
esprit  et  leurs  nueurs.  Il  a  pu^ilié  :  te  Panslavisme  (1854); 
Principes  de  l'histoii'e  de  Pologne  et  des  autres  peuples 
s/aiTï  (1858-1803,  en  polonais);  î'euples  Ai'yas  et  Tourans, 
agricoles  et  no/nades  (18G4,  en  franc.).  Duchinski  reçut 
du  gouvernement  suisse  les  lellres  do  griuide  naturalisa- 
tion, pour  services  rendus  à  la  science.  Il  épousa  A  Paris, 
en  1801.  une  Polonaise,  Frédériquo  Pruszakowa,  qui  s'est 
fait  connuitro  par  des  productions  littéraires. 
DUCHOLA  n.  f.  Bot.  Syn.  do  ompm.u.i':k. 

DuCHOUL  ((Tuilluume),  en  lut.  Caulius,  antiquniro 
fr;Lni.'ais,  né  A  Lyon  au  Xvi«  siècle.  Il  éiait  bailli  en  Dau- 
phine. lorsque  la  découverte  d'une  grande  quantité  d'anti- 
quités dans  la  maison  qu'il  habitait  â  liVon  lui  donna  l'idéo 
d'étudior  l'archéologio,  et  il  Ut  dans  co  but,  en  Italie,  uo 


Lit  h  la  duchesse. 


Duchesse. 


DUCIS  -  DLCOUÉDIC 

vovasre  pendant  lequel  il  se  mit  en  relation  avec  les  sa- 
vaiits" antiquaires  de  ce  pays.  On  a  de  Im  :  Discours  sur  la 
cnitramétation  et  la  discipline  (les  anciens  Jiomains  (ISoa): 
Discours  sur  la  relii/ion  des  anciens  iJomams  (1553),  ouvra- 
ees  importants  qui  ont  été  traduits  en  plusieurs  langues. 
"  Duas  (Jean-Francoisl,  poète  tragique  français,  né  et 
mort  à  Versailles  (1733-1816).  Son  nom  est  lié  aux  tentatives 
de  rénovation  dramatique  qui  se  produisirent  en  France  à  la 
lin  du  xvili'  siècle,  sous  Tinfluence  de  Shakspeare.  Ducis, 
enthousiasmé  par  la  fameuse  traduction  do  Letourneur, 
entreprit    d'adapter    à    la 
scène    quelques    drames 
shakspeariens  :  son  Ham- 
let  ;i769)  obtint   un  grand 
succès,  mais  souleva  la  co- 
lère de  Voltaire,  qui,  à  cette 
occasion,  traitaSnakspeare 
A'histrion  ôarônï'e  ;  l'acteur 
Lekain  avait  refusé  déjouer 
la  pièce.  Vinrent  ensuite  : 
Roméo  et  Juliette  (1775),  le 
Roi  Lear  (1783).  Macbeth 
(1784),   Othello  (1792).   Ces 
adaptations   semblent   au- 
jourd'hui bien  maladroites 
et  bien    infidèles,   Duci-; 
ayant  reculé  devant  laplu- 
p'art  des  hardiesses  les  plus 
originales   de   l'auteur.    Il 
fau~t,  cependant,  savoir  gré 
au  poète  français  d'avoir  le 
premier  fait  monter  Shaks- 
peare sur   la  scène  fran-  Ducis. 
çaise  et  d'avoir  ainsi  ouvert 

la  voie  au  romantisme.  Il  composa  deux  autres  tragédies, 
dont  l'une  t  Œdipe  chez  Adméle  (1778),  ouvrit  à  son  auteur 
les  portes  de  l'.icadémie,  et  l'autre,  Ahufar  (1795),  coinpte 
parmi  les  meilleures  pièces  de  l'époque.  Ducis  a  laissé 
aussi  des  poésies  et  de^  lettres  d'une  très  agréable  lec- 
ture. Il  n'est  point,  sans  doute,  un  écrivain  de  génie,  mais 
il  reste  une  des  figures  les  plus  aimables  et  les  plus  atta- 
chantes de  la  littérature  française.  Par  la  pureté  de  sa 
vie  et  la  simplicité  de  ses  mœurs,  il  a  mérité  d'être  appelé 
le  bon  Ducis  ;  il  refusa  toutes  les  places  et  les  faveurs 
par  lesquelles  Napoléon  aurait  voulu  se  l'attacher. 

Duas  (Louis),  peintre  français,  né  et  mort  à  Paris  (1 773- 
1847),  neveu  du  précédent  et  beau-frère  de  Talma.  Il  entra 
dans  l'atelier  de  David  et  fit  ensuite  le  voyage  d'Italie.  Ses 
tableaux,  d'un  dessin  correct  et  d'un  riche  coloris,  ont 
tous  les  défauts  de  cet  art  qui  est  propre  à  l'école  de  Da- 
vid. Les  principaux  sont  :  Orphée  et  Eurydice;  l'Origine  de 
la  peinture  :  Dibutade  (1808)  ;  le  Tasse  lisant  un  épisode  de 
son  poème  à  la  princesse  Eléonore  (1814):  Mort  du  Tasse 
(1817)  ;  Van  Dyck  peignant  son  premier  tableau  (1822)  ;  etc. 

SnCIS  (Benoît),  musicien  flamand  des  xv  et  xvi'  siè- 
cles, et  quo  l'on  croit  né  à  Bruges.  Il  fut  élève  de  Jos- 
?uin  Deprés,  pour  la  mémoire  duquel  il  composa  une  ode 
unèbre.  Vers  1510,  il  était,  à  Anvers,  prince  de  la 
gilde  de  Saint-Luc ,  c'est-à-dire  chef  de  la  corporation 
des  musiciens,  en  même  temps  qu'organiste  spécial  do 
la  chapelle  de  la  Vierge,  à  l'église  Notre-Dame.  On  croit 
qu'il  fut  appelé  en  Angleterre  par  Henri  VIII,  et  qu'en- 
suite il  alla  se  fixer  en  Allemagne.  Ducis  est  considéré 
comme  l'un  des  musiciens  les  plus  habiles  et  les  mieux 
doués  de  la  première  moitié  du  xvi'  siècle.  Ses  composi- 
tions consistent  en  messes,  psaumes,  motets,  chants  sa- 
crés, et  en  chansons  allemandes  et  françaises  à  quatre, 
cinq,  six  et  huit  voix. 

Duce  i  Stephen),  poète  anglais,  surnommé  le  Batteur 
en  Grange  (1705-1756).  Fils  de  pauvres  paysans,  il  se 
livra,  pour  vivre,  aux  plus  durs- travaux  des  champs.  Quel- 
ques pièces  de  vers  de  sa  composition  attirèrent  sur  lui 
rattention,  et  la  reine  Caroline  lui  fit  une  pension  qui  le 
mit  à  l'abri  du  besoin.  On  a  publié  ses  poésies,  qui  se  com- 
posent de  fables  et  de  pièces  fugitives. 

DUCK  RIVER,  rivière  des  Etats-Unis,  affl.  du  Ten- 
nessee, née  au  pied  des  montagnes  du  Cumberland.  Elle 
arrose  l'Etat  de  Tennessee  pendant  près  de  300  kilomètres 
et  baigne  Columbia  et  Centreville. 

DuCKETT  CWiUiam),  littérateur  français,  né  et  mort  à 
Paris  (1804-1863).  Fils  d'un  professeur  d'anglais,  qui  a  laissé 
une  Nouvelle  r/rammaire  anglaise  (1828),  des  poésies,  etc., 
il  s'est  surtout  fait  connaître  comme  directeur  du  Diction- 
naire de  la  conversation  et  de  la  lecture  (1827  et  suiv.).  Il 
fonda  des  journaux  et  collabora  au  a  Tintamarre  ». 

DUCKTOWNITE  (de  Ducktown,  n.  de  localité)  n.  f.  .Sul- 
fure naturel  de  cuivre,  variété  impure  de  chalcosine  trou- 
vée à  Ducktown  (Tennessee  [Etats-Unis]). 

DUCKWORTB  (sir  John  Thomas),  amiral  anglais,  né  à 
Leatherhead  (comté  de  Surrey)  en  1748,  mort  à  Plymouth 
en  1817.  U  entra  dans  la  marine  en  1759,  était  capitaine 
on  1780.  Il  prit  part  au  combat  naval  près  du  cap  Lizard, 
le  1"  juin  1794,  où  Villaret-Joyeuse  fut  défait.  Il  fut  contre- 
amiral  en  1799.  chevalier  du  Bain,  vice-amiral  et  gou- 
verneur de  la  Jamaïque  (1800).  En  1802,  il  bloqua  Saint- 
Domingue  et  reçut  la  soumission  de  Rocliambcau.  Mis  à 
la  tête  d'une  flotte  en  1807,  il  se  présenta  inopinément  de- 
vant Constantinople.  Au  liou  d'agir  immédiatement,  il  se 
perdit  en  négociations  :  les  Turcs  se  fortilièrent,  et  cène 
fut  pas  sans  difficulté  qu'il  battit  en  retraite.  Sa  tentative 
sur  Alexandrie  échoua.  Duckworth,  de  retour  en  Angle- 
terre, siégea  au  Parlement;  il  fut  gouverneur  de  Terre- 
Neuve,  de  1810  à  1815,  puis  de  Plymouth,  poste  qu'il  oc- 
cupa jusqu'à  sa  mort. 

DUCLAIR,  ch.-l.  do  cant.  de  la  Seine-Inférieure,  arr. 
et  à  17  kilom.  de  Rouen,  sur  la  Seine  ;  1.951  hab.  Ch.do  f. 
Ouest.  Ports  sur  la  Seine.  Eglise  en  partie  du  xii*  siècle. 
—  Le  canton  a  20  coram.  cl  11.874  hab. 

DUCLAUX  (Emile),  savant  français,  n6  à  Aurillac 
(Cantal)  en  1840.  D'abord  professeur  do  physique  à  la 
faculté  dos  sciences  de  Lyon,  il  obtint  au  concours,  on 
1879,  la  chaire  de  physique  et  de  météorologie  à  l'Institut 
national  agronomiqu'c.  En  1885,  il  fut  nommé  professeur 
de  chimie  biologit^uc  à  la  Sorbonno,  chaire  nouvellement 
créée.  En  1888,  il  fut  élu  membre  de  l'Académie  des 
Bcifrrr-r.^.  En  1895,  il  la  mort  de  Pasteur  dont  il  était  un 
s  favoris,  il  fut  chargé  de  la  direction  de  l'Insti- 


i-^ 


Mil»  Duclos. 


tut.  On  doit  à  Duclaux  un  certain  nombre  de  mémoires, 
dont  voici  les  principaux  :  Etudes  relatives  a  l'absorption 
de  l'ammoniaque  et  à  la  production  d'acides  gras  volatils 
pendant  la  fermentation  alcoolique  (1865)  ;  Sur  la  respira- 
tion et  l'asphyxie  des  graines  de  vers  a  soie  (1868);  Sur  la 
formation  des  gouttes  liquides  (1870)  ;  Sur  le  dosage  de  1res 
petites  quantités  de  cuivre  et  la  présence  de  ce  métal  dans 
les  cacaos  et  les  chocolats  (1871)  ;  Sur  les  lois  des  mouvements 
des  liquides  dans  les  espèces  capillaires  (1372);  Sur  l'iodure 
d'amidon  (1872)  ;  Etudes  sur  la  nouvelle  maladie  de  la  vigne 
dans  le  sud-est  de  la  France  (1873-1875);  De  l'influence  de 
la  tension  superficielle  des  liquides  sur  les  mesures  aéromé- 
triques (1881)  ;  Ferments  et  maladies  (1882),  réédité  en  1885 
sous  le  titre  :  le  Microbe  et  la  Maladie;  Chimie  biologique, 
t  IX  (1"  section,  1"  fascicule)  de  1'  «  Encyclopédie  chi- 
mique «  de  Frémy  ;  le  Lait  (1889)  ;  Cours  de  physique  et  de 
météorologie  (1891);  Pasteur,  histoire  d'un  esprit  (1896); 
Traité  de  microbiologie  (1898). 

DUCLERC  (Charles-Théodore-Eugène),  homme  politique 
français,  né  à  Bagnères-de-Bigorre  en  1812,  mort  à  Paris 
en  is'ss.  Il  fut  d'abord  imprimeur,  puis  journaliste  au  "  Na- 
tional ».  La  République  de  1848  fit  de  lui  un  adjoint  au 
maire  de  Paris,  un  représentant  des  Landes  à  la  Consti- 
tuante et  un  ministre  des  finances.  U  se  fit  remarquer  par 
sonsann-.froid  lorsdel'cmeute  du  15mai.déiuissionuaaprès 
les  journées  de  Juin  pour  ne  pas  s'associer  aux  mesures  de 
ritrueur  prises  contre  les  insurgés.  Il  rentra  dans  la  vie 
publique  après  le  4-Septembre,  et  fut  élu  à  l'Assemblée 
nationale  parles  Basses-Pyrénées.  U  s'y  distingua  par  sa 
compétence  en  matière  financière  et  en  fut  élu  vice-pre- 
sident  en  1375.  Nommé  sénateur  inamovible  et  vice-presi- 
dent  du  Sénat,  il  reçut,  après  la  chute  du  ministère  Frey- 
cinet  (août  1882),  la  mission  de  former  un  cabinet.  Son 
ministère  dura  jusqu'en  janvier  1885  et  eut  pour  pro- 
gramme :  au  dedans,  le  triomphe  de  la  politique  d  union 
républicaine  ;  au  dehors ,  la  liquidation  de  la  question 
d'Egypte.  U  démissionna  parce  qu'il  jugeait  inopportune 
la  proposition  de  loi  sur  1  expulsion  des  princes. 

DUCLERCQ  (Jacques),  chroniqueur  français,  né  à  Lille 
en  1420  mort  à  Arras  en  1469.  Il  fut  conseiller  du  duc  de 
Bourgogne,  Philippe  le  Bon,  et,  dès  sa  jeunesse,  recueillit 
les  matériaux  dont  il  composa  ses  Mémoires;  mais,  ayant 
résidé  toute  sa  vie  à  Arras,  ces  mémoires  sont  surtout 
curieux  pour  les  éy-énements 
dont  cette  ville  et  les  envi- 
rons ont  pu  être  le  théâtre. 
DuCLOS  (Marie-Anne  de 
Châteauneuf,  connue  au 
théâtre  sous  le  nom  de  M""), 
tragédienne  française,  née 
en  1670,  morte  à  Paris  en 
1748.  Fille  d'un  acteur,  elle 
s'essaya  sans  succès  dans 
le  cha'nt,  puis  elle  entra,  en 
1693,  à  la  Comédie-Fran- 
çaise, où  elle  fut  chargée,  en 
1696,  de  doubler  la  Champ- 
meslé.  Elle  exerçait  un  sin- 
gulier prestige  sur  ses  au- 
diteurs, leur  imposant  la 
terreur  ou  la  pitié,  à  son 
gré,  et  presque  dans  le 
même  passage.  Toutefois, 
on  lui  a  reproché  d'abuser 
de  l'emphase  déclamatoire. 

Elle  prit  sa  retraite  en  1736.  On  cite,  parmi  ses  princi- 
pales créations  :  Josabeth,  dans  Athalie  et  Esther,  de  Ra- 
cine ;  Inès,  dans  Inès  de  Castro;  etc. 

Duclos  (Charles  Pinot),  écrivain  et  moraliste  fran- 
çais, né  à  Dinan  en  1704,  mort  à  Paris  en  1772.  Après 
une  jeunesse  orageuse,  il  débuta  par  quelques  contes  d  une 
verve  pleine  d'originalité  :  Histoire  de  la  baronne  de  Luz 
(1741);  les  Confessions  du  comte  de"*  (1742).  Il  fit  jouer, 
en  1743,  à  l'Opéra,  un  ballet  en  trois  actes  :  les  Caractères 
de  la  folie,  dont  Burv  avait  fait  la  musique.  Quelque  temps 
après,  il  composa,  pour  employer  dix  dessins  de  Boucher, 
le  conte  intitulé  :  Acajou  et 
Zirphile,  que  le  public  ac- 
cueillit avec  empressement. 
Il  écrivit  alors  l'Histoire  de 
Louis  Xf,  qui  fut  supprimée 
par  un  arrêt  du  conseil  11745) 
Dès  l'année  1739,  Duclos  était 
entré  à  l'Académie  des  in- 
scriptions et  belles-lettres, 
et,  en  1747,  àl'Académie  fran- 
çaise. Dans  son  discours  de 
réception,  ilappela  Louis  XV 
«  héros  supérieur  à  la  gloire 
même  » .  Le  roi,  ainsi  que 
M"'  de  Pompadour,  témoi- 
gnèrent toujours  une  extrê- 
me bienveillance  à  Duclos, 
qui  succéda,  en  1750,  à  Vol' 
taire  comme  historiographe 
de  France.  Mais  il  garda  tou- 
jours la  plus  grande  indé- 
pendance dans  ses  rapports 

avec  les  grands,  avec  ses  collègues  de  l'Académie  et  avec 
les  encyclopédistes.  Les  Considérations  sur  les  mœurs  de 
ce  siècle,  si  utiles  pour  la  connaissance  des  mœurs  du 
temps,  constituent  son  véritable  titre  littéraire.  Comme 
membre  de  l'Académie  française,  il  fit  adopter  l'habi- 
tude de  proposer  l'éloge  des  grands  hommes  pour  prix 
d'éloquence,  et  il  donna  lui-même  un  exemple  du  genre 
en  faisant  l'Eloge  de  Fonlenelle.  Il  eut,  dit-on,  une  grande 
part  aux  travaux  préparatoires  de  l'édition  do  1762  du  Dic- 
tionnaire de  l'Académie.  Enfin,  il  publia,  en  1754,  des  Re- 
marques sur  la  grammaire  générale  et  raisonnée  de  Port- 
Royal.  Pour  s'être  prononcé  trop  vivement  en  faveur  de 
son  compatriote  La  Chalotais,  il  dut  partir  en  voyage  en 
Italie,  où  il  recueillit  des  notes  publiées  plus  tard  (1""') 
sous  le  titro  do  :  Considérations  sur  l'Italie.  Ses  fonctions 
d'historiographe,  qui  l'avaient  mis  à  même  de  connaître 
les  secrets  do  l'Etat,  lui  permirent  d'écrire  ses  Mémoires 
secrets  sur  les  règnes  de  Louis  XIV  et  de  Louis  A' V  (publiés 
en  1791),  et  qui,  dit  Villemain,  «  n'ont  guère  perdu  quo 
par  l'écrasant  voisinage  de  Saint-Simon  ». 

Du  Commun  du  LocLE  (Henri-Joseph),  sculpteur 
français,  connu  sous  le  pseudonyme  de  Daniel,  né  à 


866 

Nantes  en  1804,  mort  en  1884.  Il  étudia  sous  Bosio  et 
Cortot.  Sous  le  nom  de  Daniel  ,  il  exposa  pour  la  pre- 
mière fois,  au  Salon  de  1339:  il  fut  décoré  en  1841.  Depuis 
lors,  il  a  exposé  le  buste  du  comte  Siméon  (1842);  Cléu- 
pâtre  (1844)  ;  la  statue  en  bronze  de  Rainibaud  III,  pour 
la  ville  d'Orange  (1846)  ;  les  bustes  de  Mollien  et  du  contre- 
amiral  Leray  (1853);  la  Musique,  statue  pour  le  nouveau 
Louvre  (1856)  ;  sept  Statues  ornant  une  fontaine  monumen- 
tale à  Nantes;  etc. 

Du  Commun  du  Locle  (Camille),  auteur  drama- 
tique français,  né  à  Orange  en  1832.  Il  débuta  par  deux 
petits  ouvrages  :  M'sieu  Landry  (1857)  et  la  Déesse  et  le 
Rerger  (1863),  dont  Duprato  avait  écrit  la  musique.  Il  donna 
ensuite  à  l'Opéra  la  Fiancée  de  Corinthe  (1867),  avec  le 
même  compositeur,  puis  écrivit  pour  Verdi,  avec  Méry, 
le  livret  de  Don  Carlos.  En  1871,  il  fut  nommé,  avec  de 
Leuven,  directeur  de  l'Opéra-Comique.  Leur  administra- 
tion ne  fut  pas  heureuse.  Du  Commun  du  Locle  reprit 
alors  la  plume.  Déjà  il  avait  tracé  en  français,  pour  Verdi, 
le  poème  à' Aida,  que  Ghislanzoni  avait  traduit  en  italien  ; 
il  traduisit  à  son  tour,  avec  Charles  Nuitter,  celui  de  la 
Forza  del  Destino,  opéra  du  même  compositeur,  puis  il 
fournit  à  Reyer  les  livrets  de  Sigiird  (1885)  et  de  Salammbô 
(1892).  Un  poème  de  Du  Commun  du  Locle  sur  Anrfre  Ché- 
nier  a  été  couronné  par  l'Académie  française  en  1877. 

DUCORNET  (Louis-César^Joseph),  peintre  français,  né 
sans  bras,  en  1806,  à  Lille,  mort  à  Pans  en  1856.  A  défaut 
de  mains,  il  se  servit  des  pieds,  et  parvint  à  manier  le 
crayon  et  le  pinceau  avec  une  dextérité  merveilleuse. 
Wa'tteau,  directeur  de  l'école  de  dessin  de  Lille,  surpris 
des  premières  ébauches  do  l'artiste,  l'admit  à  cette  école, 
en  1819.  Pensionné  par  la  ville  de  Lille  et  par  Louis  XVIII, 
il  put  se  rendre  à  Paris,  où  il  acheva  de  se  perfectionner 
dans  l'atelier  de  Lethière.  Ses  tableaux  les  plus  remar- 
quables sont  :  les  Marchands  d'esclaves  (1833),  au  musée 
d'Arras;  Marguerite  consultant  une  fleur  pour  savoir  si 
elle  est  aimée  de  Faust  (1834)  ;  Apparition  du  Christ  à  Made- 
leine {\S3ô):  le  Repos  de  la  sainte  famille  en  Egypte  (1841): 
saint  Denis  préchant  dans  les  Gaules  (1846),  à  l'église 
Saint-Louis  en  l'Ile,  à  Paris  ;  Vision  de  sainte  Philoméle 
(1846)  ;  le  Nid  de  mésanges  (1848)  ;  portrait  du  généi-al 
Régner  (1849),  au  musée  de  Lille;  Gloria  in  altissimis  Deo 
(1850).  à  l'église  d'Auxy-le-Château  (Pas-de-Calais)  ;  la 
Belle  Edith  (1855),  au  château  de  Compiègne.  Les  ouvrages 
de  Ducornet  se  distinguent  par  une  certaine  richesse  de 
coloris  ;  ils  appartiennent  à  l'école  romantique. 

DuCOS,  comm.  de  la  Martinique  (Antilles  franc.),  arr. 
et  à  u  kil.  de  Fort-de-France  ;  4.500  hab. 

Ducos  (presqu'île),  presqu'île  de  la  Nouvelle-Calédo- 
nie, près  de  Nouméa,  où  furent  déportés  les  condamnés, 
à  la  suite  de  la  Commune  (1871). 

DuCOS  (Pierre-floper),  homme  politique  français,  né 
à  Dax  en  1754,  mort  en  1816.  Avocat  à  l'époque  de  la 
Révolution,  il  fut  nommé,  en  1791,  député  de  la  Conven- 
tion nationale  par  les  électeurs  des  Landes.  Il  vota  la 
mort  de  Louis  XVI.  Il  entra  au  conseil  des  Cinq-Cents, 
occupa  le  fauteuil  dans  la  fameuse  journée  du  18  fructi- 
dor an  V,  et  devint  président  du  tribunal  criminel  des 
Landes.  Après  le  30  prairial  an  VII,  il  fut  nommé  membre 
du  Directoire  exécutif,  par  l'influence  de  Barras.  Ayant 
favorisé  le  coup  d'Etat  du  18  brumaire,  il  entra,  comme 
troisième  consul,  dans  la  nouvelle  combinaison  gouverne- 
mentale. Remplacé  par  Lebrun,  Ducos  eut  pour  se  con- 
soler la  vice-présidence  du  Sénat  conservateur.  Plus 
tard,  sa  parfaite  docilité  lui  valut  le  titre  de  comte,  la 
sénatorerie  d'Orléans  et  bien  d'autres  faveurs.  Il  vota  la 
déchéance  de  Napoléon  en  1814,  fut  élevé  à  la  pairie  pen- 
dant les  Cent-Jours,  mais  dut,  comme  régicide,  prendre  le 
chemin  de  l'exil  en  1816.  11  périt,  au  mois  de  mars,  près 
d'CJlm,  dans  un  accident  de  voiture.  —  Son  frère,  Nicolas, 

fénéral  et  baron  de  l'Empire,  né  à  Dax  en  1756,  mort  à 
aint-Omeren  1823,  fit  les  campagnes  d'Italie  sous  la  Ré- 
volution, combattit  en  Allemagne  et  en  Espagne,  siégea 
au  Corps  législatif  de  1804  à  1810  et  commanda  Longwy 
pendant  les  Cent-Jours. 

Ducos  (Jean-François),  conventionnel  girondin,  né  à 
Bordeaux  en  1765,  décapite  en  1793.  Elu  à  l'Assemblée  lé- 
gislative, il  siégea  à  1  extrême  gauche,  puis  passa  à  la 
Convention,  où  il  vota  la  mort  du  roi.  Il  se  sépara  sou- 
vent de  ses  amis  de  la  Gironde  et  fit  de  louables  eff'orts 
pour  les  réconcilier  avec  la  Montagne.  Porté,  néanmoins, 
sur  la  liste  de  proscription  du  31  mai,  il  dut  à  Marat  d'en 
être  efi'acé.  Mais,  pour  se  justifier  auprès  de  ses  amis  de 
l'exception  dont  il  avait  été  l'objet ,  après  la  mort  de 
Marat,  il  attaqua  sa  mémoire  avec  violence  et  prononça 
de  véhéments  discours  contre  les  montagnards.  Cette 
attitude  le  fit  condamner  à  mort. 

Ducos  (Jean-Etienne-Théodore),  homme  d'Etat  fran- 
çais ne  à  Bordeaux  en  1801,  mort  à  Paris  en  1855.  D'abord 
négociant  en  1834,  il  fut  élu  député  de  Bordeaux.  Il  siégea 
à  la  gauche  et  vota  toutes  les  mesures  libérales.  En  1849, 
il  fut  élu  député  de  Paris.  Ministre  de  la  marine  en  1850, 
il  dut  se  retirer  devant  un  vote  de  défiance  de  l'Assemblée. 
Rappelé  à  la  marine  dans  le  premier  cabinet  qui  suivit 
le  coup  d'Etat,  il  y  resta  jusqu'à  sa  mort.  On  lui  doit  de 
grandes  améliorations,  et  il  introduisit  les  navires  à  va- 
peur. Sous  son  ministère,  les  bagnes  de  Rochcfort  et  de 
Toulon  furent  transférés  à  Cavenne  ;  il  seconda  la  prise 
de  possession  par  la  France  de  la  Nouvelle-Calédonie  et 
l'extension  de  la  puissance  française  au  Sénégal.  Victime 
de  son  excès  de  travail  à  l'occasion  de  la  guerre  d'Orient, 
il  succomba  presque  subitement. 

DUCOUD-LABORDE  (M™')»  surnommée  Breton- 
Double,  héroïne  des  guerres  de  l'Empire.  Pour  suivre 
son  mari,  Poucet,  maréchal  de  logis  au  6<  hussards,  elle 
s'engagea  dans  le  mémo  régiment,  en  qualité  de  volon- 
taire. Dans  une  revue  qu'il  passait  au  Champ-de-Mars, 
Napoléon  remarqua  ce  jeune  cavalier  (jui  faisait  partie, 
malgré  ses  ordres,  d'un  régiment  régulièrement  formé.  Il 
le  fit  sortir  des  r.-ings  et  l'interrogea.  Ducoud-Laborde  se 
nomma  et  déclara  à  l'Empereur  que  l'amour  de  son  pays 
et  de  son  mari  l'avaient  déterminée  à  prendre  du  service. 
Napoléon,  après  avoir  fait  manœuvrer  devant  lui  Breton- 
Double,  la  nomma  maréchal  des  logis  d'ordonnance.  Elle 
se  comporta  vaillamment  à  la  bataille  d'Eylau,  où  elle  lut 
blessée  au  bras  droit.  .Son  mari  fut  tué  près  d'elle  à  Wa- 
terloo, où  elle  l'ut  elle-même  dangereusement  blessée. 
DuCOUÉDIC.  Biogr.  V.  Cotiinic. 


8G7 

DucouRET  I Hadji-Abd-el-Hamiil-ho'fl,  voya^ronr fran- 
çais, iu«  à  Hniiiiij^Mio  'Jlaut-Uliini  en  1812.  Il  partit  pour 
rOrienl,  en  l«;M,  visita  l'Egyplo,  arriva  en  Abyssinio, 
après  avoir  romoiit6  lo  Nil,  ei  revint  au  Cairo  on  suivant 
les  boriis  do  la  mor  Routée.  C'est  alors  qu'il  embrassa 
l'islamisme  et  prit  un  nom  arabe.  Puis  il  exécuta  dirt'rronts 
voya^^os,  dont  il  a  publié  plus  tard  le  récit  et  dont  la 
véracité  a  été  suspectée. 

DUCPÉTIAUX  (Edouard),  publioisto  et  économiste 
lu^ljjfo,  né  (>i  mort  à  Bruxelles  (180-1-1868).  Avocat  et  jour- 
naliste, il  prit  une  part  active  à  l'émancipation  de  la  Bel- 
gique en  1830.  Nommé  inspecteur  général  des  prisons, 
il  se  démit  bientôt  do  ses  fonctions,  mais  il  se  consacra 
â  l'étude  des  questions  sociales,  surtout  à  l'étude  des 
moyens  d'encourager  l'épargne  et  d'améliorer  la  condi- 
tion morale  des  détenus.  Libéral  en  politique,  il  était 
ultramontam  en  religion;  â  la  tin  de  sa  vie,  il  combattit 
l'école  libérale  catholique.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
De  l'influence  de  la  misère  sur  le  nombre  tics  crimes  ;  De  la 
condiliotî  phi/si<fiie  et  morale  des  jeunes  ouvriers  et  des 
moyens  de  l'améliorer  (1813);  Patip'h'isme  nn  Belfjique  : 
De  l'association  dans  ses  rapports  ai'ec  l'amélioration  du 
sort  de  la  classe  ouvrière  (1860);  De  la  législation  sur  les 
enfants  trouvés. 

DUCQUET  (Avi  n.  m.  Un  des  noms  vulgaires  du  hibou. 

DuCRAY-DUMINIL  (François-Guillaume),  romancier 
moraliste  français,  né  à  Paris  en  I7iît,  mort  à.  Ville- 
d'Avray  en  1819.  Il  débuta  par  des  chansons  et  des  pièces 
de  théâtre,  et  remplaça  l'abbé  Aubert  dans  la  rédaction 
des  <i  Petites  Aftîches  ->,  feuille  toute  mercantile.  Après  lo 
9-Thermidor,  il  se  livra  tout  entier  à  la  composition  de 
romans  populaires,  dont  le  succès  fut  prodigieux.  Citons 
ceux  qui  eurent  le  plus  de  vogue  :  les  Soii-ées  de  la  cliau- 
7;iière  (1791);  Vf cf or  ou  l'Enfant  de  la  forêl  {\19C<)  ;  Cœlina 
ou  l'Enfant  du  mi/stère  (179S);  les  Petits  Orphelins  du  ha- 
meau (1800);  Paul  o\i  la  Ferme  abandonnée  (1800);  Lolotte 
et  Fanfan  (1807).  Ducray-Duminil  fut  aussi,  pendant  long- 
temps, le  pourvoyeur  des  théâtres  du  boulevard.  Il  excel- 
lait surtout  à  combiner  des  aventures  de  mélodrames  et 
de  causes  célèbres. 

DuCREST  (Charles-Louis,  marquis  de),  économiste 
français,  né  près  d'Autun  en  1747,  mort  à  Meung-sur- 
Loire  en  1824.  Il  était  le  frère  de  M""  de  Genlis.  Esprit 
aventureux,  il  servit  comme  officier  sur  terre  et  sur  mer, 
quitta  la  carrière  des  armes,  et,  après  quelques  essais  litté- 
raires, il  rédigea  une  série  de  mémoires  sur  la  défense  des 
côtes  et  sur  les  moyens  de  rétablir  les  finances  publiques. 
Exilé  en  1793,  il  se  retira  en  Allemagne,  et,  à  sa  rentrée  en 
France,  il  écrivit  des  traités  sur  la  Constitution,  les  impôts 
et  la  navigation.  Un  des  premiers,  il  conçut  l'idée  de  faire 
do  Paris  un  port  de  mer. 

DuCREST  DE  Villeneuve  (Alexandre-Louis),  amiral 
français,  né  au  Theil,  près  Vitré,  en  1777,  mort  à  Paris 
en  1852.  Entré  dans  la  flotte  eu  1796  comme  aspirant.  Blessé 
et  fait  prisonnier  à  Trafalgar,  il  fut  nommé  lieutenant  de 
vaisseau  et  chargé  de  missions  spéciales  de  l'Empereur 
à  l'île  de  France.  Tombé  de  nouveau  aux  mains  des  Anglais 
en  1810,  après  un  brillant  combat,  il  fut  échangé  et  promu 
capitaine  do  frégate.  Chargé  du  commandement  de  ÏAlc- 
7néne,  Ducrest  do  Villeneuve  fut  grièvement  blessé  dans  un 
combat  naval  en  1814.  Capitaine  de  vaisseau  en  1819,  puis 
contre-amiral  en  1S29,  il  prit  part  au  siège  d'Anvers,  comme 
commandant  des  opérations  maritimes  de  l'Escaut. 

DuCREUX  (Joseph),  peintre  français,  né  à  Nancy  en 
1737,  mort  en  1802.  Il  reçut  les  leçons  de  Latour,  et  devint 
un  excellent  peintre  de  portraits  au  pastel.  Il  devint  pre- 
mier peintre  de  la  reine  Marie-Antoinette.  Pendant  la  Ré- 
volution, Ducreux  exécuta  les  portraits  de  Mirabeau,  de 
Barnave,  de  Robespierre,  de  Couthon,  de  Saint-Just,  etc. 
La  veille  de  l'exécution  de  Bailly,  il  reproduisit  ses  traits 
aux  trois  crayons  et  obtint  une  ressemblance  saisissante. 
Plus  tard,  Ducreux  put  pénétrer  dans  la  prison  du  Tem- 

fle,  où  se  trouvait  Louis  XVI,  sur  lo  point  (ie  monter  â 
écliafaud.  Il  dessina  au  crayon  noir  la  tôto  du  roi  di'cliu. 
C'est  d'après  les  dessins  et  les  croquis  de  cet  artiste  que 
Louis  Blanc  a  tracé,  dans  son  Histoire  de  la  Itévolution, 
ses  portraits  des  plus  illustres  personnages  du  temps. 
Ducreux  peignit  également  avec  succès  à  l'huile  et  à  la 
miniature.  On  voit,  au  Louvre,  un  portrait  remarquable  de 
cet  artiste,  peint  par  lui-même. 

Ducreux  (Gabriel-Marin),  littérateur  français,  né  et 
mort  à  Orléans  (1743-1790).  Il  entra  dans  les  ordres,  devint 
chapelain  de  Monsieur,  depuis  Louis  XVIII,  et  obtint  un 
canonicat  au  chapitre  Sainte-Croix  d'Orléans.  On  a  do  lui  : 
les  Siècles  chrétiens  ou  l' Histoire  du  christianisme  dans  son 
établissement  et  ses  progi'és  (1775-1777);  Poésies  anciennes 
et  modernes  (1781);  Pensées  et  réflexions  extraites  de  Pas- 
cal (1785). 

DUCROCQ  f Théophile-Gabriel-Auguste),  jurisconsulte 
français,  né  â  Lillo  en  1829.  Il  étudia  le  droit  à  Paris,  fut 
reçu  docteur  en  1854  ot  passa  le  concours  d'agrégation  en 
1858.  Il  fut  chargé  du  cours  de  droit  administratif  à  la 
faculté  de  Poitiers  dont  il  devint  titulaire  en  1803.  Il  fut 
plus  tard  nommé  doyen.  En  1884,  il  passa  à  la  faculté  do 
Paris,  où  il  professa  encore  le  droit  administratif.  Nous 
citerons  do  lui  :  Théorie  des  fautes  (1854);  Cours  de  droit 
administratif  [ISd'i),  qui  eut  de  nombreuses  éditions.  (Cet 
ouvrage  fait  autorité  ot  il  est  remarquable  par  sa  mé- 
thode et  sa  clarté).  La  nouvelle  édition  contient  l'exposé  le 
plus  net,  lo  plus  complet  et  le  plus  érudit  qui  existe  de  tous 
en  matières  administratives.  On^  retrouve  les  qualités  qui 
ont  à  un  si  haut  degré  caractérisé  l'enseignement  du  pro- 
fesseur pendant  près  de  quarante  ans.  On  doit  aussi  au  mémo 
auteur  :  7 raité  des  édifices  publics,  des  ventes  domaniales  ,  des 
partaf/es  des  biens  communaux,  etc.  (1805);  De  l'extradition 
(IStîfii;  le  Conseil  d'Ftat  et  son  histoire  {ISGI);  la  Cour  des 
comptes  et  son  histoire  (1807);  Des  églises  et  autres  édifices 
du  culte  catholique  (18G0);  Des  sociétés  de  secours  mutuels 
(18'î2);  Etude  sur  la  loi  municipale  du  .1  avril  f884  (1886); 
Etudes  de  droit  public  (1887);  Elude  sur  la  loi  du 
'2!i  mars  ffi'Jlt,  relative  aux  droits  dru  enfants  naturelt  dans 
la  succession  de  leurs  père  et  mère  (1897);  etc. 

DUCROIRE  (do  du  et  croire,  au  sons  archaïque  do 
"Vendre  â  crédit  i. )  n.m.  Convention  par  laquelle  lo  com- 
missionnaire en  marchandises  répond  do  la  solvabilité  des 
personnes  avec  lesquelles  il  traite,  ii  Primo  accordée  â  ce 
commissionnaire,  ii  Commissionnaire  ou  commettant  lui- 
mrtmo  :  On  est  ducroiiik  quand  on  confia  une  mai'rhnndise, 
ou  quand  on  se  charge  de  la  vendre  moyennant  garantie. 


—  Encycl.  Cette  stipulation  est  avantageuse  au  com- 
mettant, puisqu'il  y  trouve  un  gage  do  sécurité;  elle 
est -également  avantageuse  au  commissionnaire,  car  elle 
lui  permet  d'exiger  un  droit  de  commission  double. 

Cette  commission  double,  qu'on  appelle  aussi  ducroire, 
est  un  pretium  periculi,  une  primo  d'assurance  contre  les 
risques  de  l'insolvabilité  du  débiteur. 

La  convention  ducroire,  véritable  contrat  d'assurance, 
dirt'ère  du  cautionnement  en  ce  que,  ayant  son  objet  propre 
et  n'étant  point,  par  suite,  l'accessoire  de  l'obligation 
principale,  elle  peut  renfermer  des  conditions  distinctes 
do  celles  qui  existent  dans  le  contrat  intervenu  avec  le 
tiers  débiteur,  dont  la  solvabilité  est  garntie. 

Du  GroISY  (Philibert  Gassot),  comédien  français, 
de  l.i  troupe  de  Molière,  né  vers  1630,  mort  à  Confians- 
Sainto-Honorine  en  1G95.  Ce  gros  homme  aux  manières 
comiques,  à  l'allure  originale  et  à  mine  réjouie,  créa  et 
joua  pendant  quelque  temps  le  rôle  do  Tartufe,  qu'il 
remplit  â  merveille.  A  l'âge  de  cinquante  ans,  son  embon- 
point lo  força  à.  quitter  le  théâtre. 

DUCROS  (André),  poète  français,  né  à  Saint-Bonnet- 
le-Châtel.  Il  vivait  au  xvi<^  siècle  et  il  exerçait  la  médecine 
dans  son  village  natal.  On  lui  doit  nn  Discours  sur  les  misères 
de  ce  temps,  en  vers  héroïques.  Il  a  aussi  composé  le  Tom- 
beau de  l'illustre  Louis  de  Bourbon,  prince  de  Conty,  conte- 
nant environ  mille  vers. 

DuCROS  (Jean-Pierre),  littérateur  français,  né  au  Gros, 
commune  de  Sixt  (Savoie)  en  1785,  mort  en  1855,  à  Paris 
où  il  fut  avocat.  Disciple  de  l'abbé  Gaultier,  il  contribua 
à  la  propagation  de  sa  méthode  d'enseignement.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Leçons  de  géographie  ancienne 
{IS19);  Préémineyice  des  lois  religieuses  sur  les  lois  civiles 
(1824)  ;  Leçons  comparées  de  géographie  ancienne,  du  moyen 
âge  et  des  temps  modernes  (1843);  etc.  —  Son  fils  Octave 
Ducros  (de  Sixt),  né  au  Gros  en  1S19,  assassiné  en 
1883  à  Paris,  s'adonna  à  la  poésie  religieuse.  Nous  citerons 
de  lui  :  Contemplations  poéti(^ues  et  religieuses  (1844); 
Prières  et  souvenirs  (1854);  Prières  de  mai  (1857);  heures 
de  recueillement  {1SÔ9)  ;  Nouvelles  poésies  {iS69)  ;  Chants  du 
droit  et  de  Vépée  (ISIH),  le  meilleur  de  ses  recueils. 

Ducros  (Joseph),  ingénieur  et  administrateur  français, 
né  et  mort  à  Paris  \l812-lS92).  Sorti  de  l'Ecole  polytech- 
nique, ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  il  fut 
chargé  de  jeter  sur  la  Marne,  pendant  le  siège  de  Paris, 
les  ponts  sur  lesquels  l'armée  devait  passer  dans  la  nuit 
du  28  au  29  novembre,  ponts  que  la  crue  rendit  inutilisa- 
bles. Préfet  de  la  Loire  en  1871.  puis,  sous  le  16-Mai,  préfet 
du  Rhône,  il  se  signala  par  des  mesures  vexatoires  et  arbi- 
traires. Ducros  fut  relevé  de  son  poste  et  reçut  la  direction 
de  l'Algérie  au  ministère  de  l'intérieur. 

DuCROT  (Auguste-Alexandre),  général  français,  né  à 
Nevers  en  1817,  mort  à  Versailles  en  1882.  Sorti  de  Saint- 
Cyr,  il  servit  d'abord  en  Algérie,  et  devint  général  do 
brigade  en  1858.  II  fit  la  campagne  d'Italie  en  1859.  Com- 
mandant d'une  division  à  Strasnourg  en  1869,  il  confirma 
par  ses  lettres  au  général  Frossart  les  rapports  alarmants 
de  l'ambassade  française  à  Berlin,  sur  les  préparatifs 
militaires  de  la  Prusse.  Ducrot 
combattit  â  Reichsholïen  et 
suivit  l'armée  du  Rhin  dans  sa 
retraite  sur  Chàloos,  puis  dans 
sa  marche  vers  la  Meuse. 
A  Sedan,  il  déploya  la  plus 
grande  bravoure  et  reçut  de 
Mac-Mahon,  blessé,  le  com- 
mandement en  chef  de  l'armée, 
qu'il  dut  céder  presque  aussi- 
tôt au  général  de  \Vimpfen. 
Fait  prisonnier  et  envoyé  à 
Pont-  à-Mousson  ,  il  s'évada 
sous  des  vêtements  d'ouvrier 
et  gagna  Vesoul,  puis  Paris, 
où  le  général  Trochu  le  mit  à 
la  tête  des  13"  et  14*  corps. 
Ducrot  dirigea,  le  19  septem- 
bre, du  côté  de  Châtillon,  et 
le  21  octoljre,  contre  Rueil  et  la 
Malmaison,  des  sorties  infruc- 
tueuses. Lors  de  la  défense  de 
Paris,  il  reçut  le  commande- 
ment de  la  2"  armée,  destinée  à  opérer  sur  la  Marne.  Il  ne 
la  mit  en  mouvement  que  le  28  novembre,  vers  Champigny, 
après  avoir  adressé  à  ses  troupes  une  proclamation  où  il 
jurait  do  no  rentrer  â  Paris  que  «  mort  ou  victorieux  ».  Ce- 
pendant, après  trois  jours  de  combats,  il  se  retirait  vaincu 
derrière  la  Marne.  Lors  de  la  sortie  du  19  janvier  1871,  sur 
Montretout  et  Buzenval,  Ducrot,  qui  commandait  l'aile 
droite,  compromit  le  succès  de  l'opération,  par  suite  do  son 
arrivée  en  ligne  avec  un  retard  imputé,  d'ailleurs,  par  Jules 
Favre,  à  des  obstacles  matériels.  Elu  député  de  la  Nièvre 
en  1871,  puis  nommé,  en  1872,  commandant  du  8"  corps  à 
Bourges,  il  donna  sa  démission  de  député.  A  la  suite  do 
violentes  polémiques, manifostationscontre  la  République, 
il  fut  relevé  de  son  commandement  ;  1878)  et  nommé  membre 
de  la  commission  mixte  des  travaux  publics.  I!  a  publié  :  lo 
Journée  de  Sedan  (l87l)  ;  Guerre  des  frontières,  Wissembourg 
(1873);  Plan  de  campagne  du  général  de  Molkte  en  fSlO 
(1874):  la  Défense  de  Paris  (1875-187G). 

DUCTILE  (lat.  ductilis  ;  de  ducere,  supin  ductum,  con- 
duire, tirer)  adj.  Qui  peut  être  battu,  étendu,  tiré,  allongé 
sans  se  rompre  :  Tous  les  métaux  sont  plus  ou  moins  duc- 

TILKS. 

—  Fig.  Souple,  maniable  :  Caractère  ductilk. 

DUCTIL2MÈTRE  (de  ductile,  et  du  gr.  métron,  mesure) 
n.  m.  Marteau  qui  sert  à  évaluer  la  ductilité  des  métaux. 

DUCTILITÉ  (rad.  ductile)  n.  f.  Propriété  des  corps  mé- 
talliques ot  autres  qui  peuvent  Être  battus,  étendus,  tirés, 
allongés  sans  se  rompre. 

—  Fig.  Facilité  d'esprit,  souplesse,  caractère  do  co  qui 
est  maniable, 

—  Encycl.  Parmi  les  corps  non  métalliques  ductiles. 
quol(iuos-uns.  comme  la  cire,  l'argile,  etc.,  n'ont  besoin 
que  (le  faillies  efforts  pour  changer  do  formes;  d'autres, 
r-omnie  le  verre,  les  résines,  demandent,  en  outre,  l'action 
de  la  clialeiir. 

La  plupart  des  métaux  sont  ductiles  à  chaud  ot  A  froid  ; 
ils  lo  sont  beaucoup  moins  ù  froid.  Lo  passage  ft  la  filière 
les  rond  durs  et  cassants;  pour  leur  faire  reprendre  leur 


/  /'/ 


Ducrot. 


DUCOURET   —   DUDLEY 

ténacité  et  leur  dnclditr  premières,  ou  est  obligé  de  les 
faire  recuire.  Pour  les  étirer  ou  les  disposer  en  lames, 
on  emploie  des  moyens  très  énergiques  :  lo  marteau,  la 
filière,  le  laminoir. 

Par  ordre  de  ductilité,  on  peut  classer  comme  suit 
les  principaux  métaux  :  platine,  or,  argent,  fer,  étain, 
cuivre,  plomb,  zinc,  nickel.  J^antimoine,  le  bismuth  et 
l'arsenic  ne  sont  pas  ductiles. 

La  ductilité  s'utilise  pour  reconnaître  certains  miné- 
raux ot  spécialement  les  métaux.  Ainsi,  lo  cuivre,  l'or, 
l'argent  natifs  se  réduisent  facilement  eu  plaques  plus 
ou  moins  étendues  et  plus  ou  moins  minces,  tandis  que 
certains  corps,  tels  quo  l'arsenic,  l'antimoine,  le  bis- 
muth natifs,  sont  réduits  on  poussière  par  le  choc  du 
marteau. 

DUCTO-CONCHIEN  {ki-in)  a^].  et  n.  m.  Auat.  Se  dit 
d'un  des  muscles  de  l'oreille  externe. 

DUCTOR  n.  m.  Paléont.  Genre  de  poissons  acantho- 
ptèrcs.  famille  des  scombéridés.  comprenant  des  formes 
allongées,  cylindriques,  à  racine  de  la  queue  large.  (Les 
'  ductors  étaient  des  poissons 
marins  tertiaires  de  taille 
médiocre,  à  longue  tête. 
L'espèce  type,  ductor  lepto- 
somus,  est  fossile  dans  l'éo- 
cène  do  Monte  Bolca.) 

DUCU  n.  f.  Résine  de  pro- 
venance américaine,  four- 
nie par  le  clusia  ducii. 

DUCULE  ou  DUCULA  n .  f. 

Sous-genre  de  carpophaga^ 
comprenant  des  pigeons  de 
Malaisie  et  d'Océanie,  dont 
on  connaît  une  dizaine  d'es- 
pèces. (Les  ducules  ont  l'as-  Duculô. 
pect,  la  taille  et  les  mœurs 

des  carpophaga  :  ducvla  cineracea  [Timor]  ;  ducula  lalrans 
[îles  Fidji];  àucula  badia  [Sumatra];  etc.) 

DUDAÏM  n,  m.  Nom  hébreu  du  bananier,  et  qui  a 
été  appliqué  successivement  à  une  courge,  une  truff"e,  au 
salep,  etc.  (Cette  plante  est  fréquemment  citée  dans  la 
Bible, particulièrement  dans  le  "  Cantique  des  cantiques».) 

DUDDINGSTONE,  ville  d'Ecosse  (comté  d'Edimbourg), 
sur  l'estuaire  du  Forth  :  4.200  hab.  Houille,  pierre  à  chaux 
et  pierre  à  bâtir,  fer,  etc.  Salines.  Briqueteries,  tuileries. 

DuDERSTADT,  ville  d'Allemagne  (Prusse  septentr. 
[Hanovre]),  tout  près  des  frontières  de  la  Saxe  prus- 
sienne, sur  une  rivière  du  bassin  de  la  Leine,  sous-affluent 
droit  du  Weser,  par  l'Aller;  7.000  hab.  Connue  pour  son 
commerce  et  ses  industries  dès  le  xiv"  siècle.  Tissages 
de  toile,  fabrique  de  draps,  rubans  ;  graid  marché  de  cne- 
vaux.  —  Le  cercle  du  même  nom  a  25.600  hab. 

DUDEVANT.  Biogr.  V.  Sand  (George). 

DUDGEON  [jon)  n.  m.  Outil  ou  sorte  de  mandrin  qui 
porte  le  nom  de 
son  inventeur,  et 
est  employé  en 
chaudronneriio 
pour  fixer  les  tu- 
bes dans  les  pla- 
ques tubulaires, 
tout  en  assurant 
assemblage 


Dudgeon. 

ait  détérioration  des 


absolument  étanche,  sans  qu'il  y 
tubes. 

DUDKA  n.  f.  Instrument  de  musique,  familier  aux 
paysans  russes'.  (C'est  une  flûte  double,  formée  de  deux 
roseaux  inégaux  percés  chacun  de  trois  trous.) 

DuDINGEN,  ville  de  Suisse  (cant.  de  Fribourg)  ;  3.250  h. 
Aux  environs,  ermitage  de  Sainte-Madeleine,  en  entier 
taillé  dans  le  roc. 

DuDiTH  (André),  théologien  hongrois,  né  à  Bude  en 
1533,  mort  à  Breslau  en  1589.  Très  instruit,  il  fut  appelé, 
en  1560,  à  l'évôché  de  Tina,  en  Dalmatio.  Nommé,  en  1562, 
député  du  clergé  hongrois  au  concile  de  Trente,  Dudith 
s'y  fil  remarquer  par  son  élociuence,  mais  se  rendit  suspect 
aux  légats  du  pape,  qui  demandèrent  son  rappel  A  l'empe- 
reur Ferdinand.  Ce  prince  lui  donna  l'évèciié  de  Chonad, 
en  Hongrie,  puis  celui  des  Cinq  Eglises.  Sous  Maximi- 
lien  II,  Dudith  fut  envoyé  on  Pologne,  où  il  se  maria. 
Il  se  démit  alors  de  son  évéché,  devint  ambassadeur  et 
conseiller  secret  de  Maximilien,  mais  fut  excommunié 
par  la  cour  de  Rome.  Devenu  veuf,  il  se  remaria  en  1579, 
et  embrassa  ouvertement  lo  protestantisme.  Ses  princi- 
paux écrits  sont  :  Commentariolus  de  cometarum  significa- 
tione  (1579)  ;  Epistola  de  hœrettcis  non  persequendis  (1584)  ; 
Orationes  in  conciUo  Tridentino  habilx  (IGIO);  etc. 

DuDLAY  (Adeline-Elie-Françoise  Dclait.  dite),  actrice, 
née  i"!  Bruxelles  en  1859.  Elle  obtint,  en  IS70,  le  premier  prix 
de  tragédie  au  Conservatoire  de  cette  ville.  Engagée  alors 
comme  pensionnaire  d  la  Comédie-Française,  à  Paris,  elle 
y  débuta,  en  IS7G,  dans  Home  vaincue,  et  fut  nommée  socié- 
taire en  1883.  Elle  a  tenu  les  grands  rôles  tragiques,  dans 
l'ancien  et  le  nouveau  répertoire.  Elle  a  créé  notamment 
Anne  de  Kervitler,  les  Maucroix,  la  Jieine  Juana,  Frédé- 
ijonde  (1897),  etc. 

DuDLEY,  comté  maritime  d'Australie  (Nouvelle-Galles 
du  Sud),  arrosé  par  le  fleuve  côtior  Mac  Leay  ;  5.800  hab. 

DuDLEY  (cANAi,  dk),  voie  navigable  de  l'Angleterre.  Il 
commence  dans  le  comté  do  Worcester,  près  do  la  ville 
do  Dudiey,  et  se  divise  en  plusieurs  branches,  dont  l'une 
aboutit,  ù'4  kilom.  do  Birmingham,  dans  lo  canal  do  "Wor- 
cester ot  Birmingham. 

DuDLEY,  ville  d'Angleterre,  dépendant  du  comté  do 
"Worcester  et  enclavée  dans  le  comte  do  StalTord  ;  4C.000  h. 
Elle  est  b;\tio  sur  un  sol  empli  do  fer  ot  charbon,  qui  donne 
à  la  contrée  une  grande  valeur  industrielle.  Tous  les 
villages  d'alentour  sont  formés  d'usntes.  Au  comnienco- 
meut  du  xiv"  siècle,  cette  ville  appartenait  i\  John  Sut- 
ton  (mort  eu  1321).  pour  qui  elle  tut  titrée  baronuio  par 
Edouard  IL  John  Sn|,ton,  r.»  baron  Dudlev.  mort  en  M87, 
ont  deux  lils,  dont  l'aîné,  lord  Kdounnl,  l'ut  l'ancètro  des 
Dudiey,  comtes  de  Warwick,  comtes  do  Loicosler,  duos  do 
Morlhumberland.  V.  ci-après. 


DUDLEY 


DUEL 


DuDLET  (Edmond,  baron),  né  vers  U62,  mort  en  inoo. 
Il  fut  conseiller  privé  sous  Henri  Vil,  et  négocia  le  traité 
d'Etaples  avecla  France  (1493).  Convaincu  de  concussion, 
il  fut  condamné  à  mort  et  exécuté  au  commencement  du 
règne  de  Henri  VIII. 

DuDLEY  (John,  baron),  vicomte  de  Lislk,  comte  de 
"Warwick,  duc  de  Northumberland,  né  vers  1502,  mort  à 
Londres  en  1553.  Rétabli,  en  1511,  dans  les  biens  et  dignités 
do  son  père,  il  parut,  en  1522,  à  la  cour  de  Henri  VIII,  et 
fut  comblé  de  titres  et  faveurs.  Il  persuada  à  Edouard  VI, 
dont  la  santé  chancelante  faisait  prévoir  la  fin  prématu- 
rée, de  déclarer  nuls  les  droits  éventuels  à  la  couronne 
de  ses  sœurs  les  princesses  Marie  et  Elisabeth,  à  cause  de 
leur  prétendue  bâtardise,  et  d'instituer  son  héritière  pré- 
somptive Jane  Grey,  petite-fille  de  Charles  Brandon,  duc 
de  Suffolk,  et  de  Marie  d'Angleterre,  sœur  de  Henri  VIII, 
que  Dudiey  avait  mariée  à  son  quatrième  fils,  Guitford. 
Edouard  VÏ  mourut  et  JaoeGrey  monta  effectivement  sur 
le  trône,  mais  pour  peu  de  jours.  Un  mouvement  popu- 
laire donna  le  pouvoir  à  la  princesse  Marie,  sœur  aînée 
du  feu  roi;  quelque  temps  après,  Jane  Grey  périt  sur 
l'échafaud,  comme  usurpatrice  ;  son  mari  et  son  beau-père 
partagèrent  son  sort. 

DuDLEY  (Ambroise,  baron),  vicomte  de  Lisle,  comte 
de  Warwick,  fils  aîné  du  précédent,  né  en  1530,  mort  en 
1389.  Enveloppé  dans  la  condamnation  de  son  père,  il  fut 
gracié,  rendu  à  la  liberté  en  1554,  prit  une  part  brillante 
à  la  bataille  de  Saint-Quentin  (1557),  et  rétabli  dans  les 
titres  de  son  père,  moins  celui  de  duc  de  Northumber- 
!and,  restitué  aux  Percy.  Il  ne  joua  aucun  rôle  politique 
sous  le  r^gne  dElisabetn. 

DUDLET  (Robert),  comte  de  Leicester,  frère  puîné  du 
précédent,  5*  fils  de  John  Dudiey,  comte  de  Warwick  et 
duc  de  Northumberland,  né  vers  1531,  mort  en  1588. 
Il  devint  le  favori  d'Elisabeth,  et  conçut  l'espoir  de 
l'épouser;  ce  fut  peut-être  le  secret  de  la  fin  subite  et 
mystérieuse  (1560)  de  sa  femme,  Amy  Robsart,  à  laquelle 
il  s'était  uni  en  1549,  en  présence  d'Edouard  VI;  mais, 
loin  d'y  paraître  songer,  sa  royale  maîtresse  chercha, 
sans  succès  d'ailleurs,  à  le  marier  avec  Marie  Stuart.  Il 
n'était  encore  que  lord  Robert  Dudiey;  en  1564,  il  fut 
titré  com»e  de  Leicester.  Il  contracta,  vers  1572,  des  liens 
secrets  avec  lady  Douglas,  baronne  douairière  de  Shef- 
field,  qu'il  chassa  en  1573  et  contraignit  d'épouser  sir  Wil- 
liam Strafford.  Peu  après  les  fôtes  célèbres  qu'il  donna  à 
la  reine,  en  1575,  dans  le  domaine  de  Kenilworth,  dont 
elle  lui  avait  fait  cadeau,  il  s'éprit  de  Lettice  KnoUis, 
comtessed'Essex,  empoisonna,  dit-on.  son  mari,  et  l'épousa 
clandestinement,  en  1577.  Le  secret  fut  dévoilé,  l'année 
suivante.  Elisabeth,  qui  avait  une  vraie  passion  pour  le 
beau  Leicester,  en  fut  violemment  courroucée;  toutefois, 
son  irritation  se  borna  à  l'éloigner,  à  lui  confier  des  mis- 
sions aux  Pays-Bas  {1585  et  1587),  dont  il  s'acquitta  fort 
mal.  La  charge,  inusitée,  de  lieutenant  d'Angleterre  et 
d'Irlande,  qu'elle  lui  conféra  au  retour  de  la  seconde, 
semble  l'indice  d'une  résolution  tardive  de  l'élever  bientôt 
jusqu'à  elle.  La  mort  du  favori  en  décida  autrement. 

DdDLET  (Robert),  comte  de  Warwick,  fils  du  précé- 
dent et  de  lady  Douglas,  né  à  Seen-House  en  1573,  mort 
en  1639.  Considéré  comme  fils  naturel,  bien  que  l'union 
de  son  père  et  de  sa  mère  paraisse  avoir  été  un  mariage 
secret,  non  un  concubinage,  il  fit  avec  éclat  métier  d'ex- 
plorateur en  1594  et  dft  capitaine  en  1596.  Peu  après,  il 
revendiqua  sans  succès  ses  droits  d'enfant  légitime.  Cet 
événement  intime  bouleversa  complètement  sa  carrière. 
Il  se  retira  à  Florence,  fit  profession  de  catholicisme, 
prit  le  titre  de  comte  de  Warwick,  et  acquit  un  grand 
crédit  à  la  cour  de  Toscane.  Il  s'occupa  beaucoup  de  tra- 
vaux d'agronomie,  principalement  de  dessèchements  de 
marais.  11  fonda  ainsi  la  prospérité  de  Livourne. 

DUDLET  (Thomas),  gravçur  anglais,  né  vers  1634, 
mort  en  1700.  Il  reçut  les  Ic'^ons  de  Hollar,  dont  il  imita 
la  manière  sans  atteindre  la  perfection.  On  estime  parti- 
culièrement, dans  son  œuvre,  les  vingt-sept  gravures  à 
l'eau-forte  qu'il  exécuta  pour  l'édition  d'Esope  (1678). 

DUDLEY  (Henri  Bâte),  publiciste  et  auteur  dramatique 
anglais,  né  à  Fenny-Compton  en  1745,  mort  en  1824  à 
Cheltenham.  Il  remplit  des  fonctions  ecclésiastiques,  mais 
fut  avant  tout  un  homme  du  monde  et  de  plaisir,  fonda 
des  journaux  et  écrivit  des  pièces  de  théâtre  :  the  FUtch 
of  Bacon  [Il  19)  :  the  Itival  candidates  {ms)\  the  Blackamoor 
(177G);  Dramatic  Pu/fers  (1782);  t/ie  Woodinan  (1791);  etc. 

DuDLET  (Jean-Guillaume  Ward),  homme  d'Etat  an- 
glais. V.  Wakp. 

DUDLEY-DIGGES.  Biogr.  V.    DiGGES. 

DnDLEYITE  (de  Dudiey,  n.  de  localité)  n.  f.  Substance 
minérale,  résultant  do  l'altération  de  la  margarite. 

DuDON,  chanoine,  puis  doyen  de  la  collégiale  de  Saint- 
Quentin,  poète-historien  qui  vécut  au  commencement  du 
XI'  siècle.  Il  naquit  sans  doute  à  Saint-Quentin.  Sa  vie 
est  demeurée  très  obscure;  il  fut  bien  accueilli  par  le 
duc  Richard  do  Normandie,  qui  lui  demanda  d'écrire  une 
histoire  de  sa  race.  Son  œuvre  est  l'écho  poétique  des  tra- 
ditions populaires  et  surtout  des  traditions  domestiques 
conservées  dans  les  grandes  familles  normandes.  La 
moilleuro  édition  des  œuvres  de  Dudon  est  celle  de  Lair, 
dans  les  i  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de 
Normandie  »,  t.  XXIII  (1865). 

DUDOYER  DE  GasTELS  (Gérard),  auteur  dramatique 
français,  né  à  Chartres  en  1732,  mort  à  Paris  en  1798. 
Il  a  fait  représenter  :  te  Vindicatif,  drame  en  vers  (1774)  ; 
Laurette,  comédie  en  prose  i  1777;;  Adélaïde  ou  l'Antipa- 
thie pour  l'amour,  comédie  en  vers.  —  Sa  femme,  Louisic- 
AdélaKde  Berthon  de  Maisonneuve,  dite  .l/"«  Doligny 
au  théâtre,  néo  et  morte  k  Paris  (1746-1823).  Reçue  pen- 
sionnaire à  la  Comédie-Française  en  17G3,  elle  excellait 
dans  les  rôles  d'amoureuses,  d'ingénues,  do  soubrettes,  et 
tint  ces  emplois  jusqu'en  1783. 

DDDRESNAIE  {drt^-sné)  ou  DUORESNEYA  (drè-sné-ya) 
n.  f.  Bot.  Genre  de  chlorospermées,  comprenant  des  algues 
à  frondes  cylindriques  et  très  rameuses. 

DUDUKl  n.   m.  Instrument  de  musique  rudimontairo, 

dont  80  servent  certains  musi-    

cions  ambulants  du  Caucase.       <      ■'  it   l    t    t    *      ■  -^ 

—    En'cycj-.    Ijû    duduki   est  DuduLl. 

formé  d'un  simpio  tube  do  ro- 
seau, dont  l'exirémité  est  tailléo  on  bouche  biseautée.  Ce 
tube,  d'aflo  longueur  do  25  couiimôtrcs  environ,  est  percé 


de  six  trous  sur  sa  face  antérieure  et  d'un  septième  du 
côté  opposé.  L'étendue  de  l'instrument  est  d'une  octave 
et  donne  la  gamme  majeure  de  Té  à  ré,  avec  sol  dièse. 

DUDWEILER,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [Prov. -Rhé- 
nane]) ;  8.520  hab.  Mines  de  fer  et  de  charbon;  fabrique 
de  briques  réfractaires. 

DUDZEELE,  comm.  de  Belgique  (Flandre  occid.),  arrond. 
admin.  et  judic.  de  Bruges,  entre  la  mer  du -Nord  et  le 
canal  de  Bruges  à  l'Ecluse;  2.500  hab. 

DUÈGNE  {gii  mil.  -~  espagn.  duena,  gouvernante,  pro- 
prom.  «  dame  »  ;  du  lat.  domina,  maîtresse)  n.  f.  Gouver- 
nante ou  vieille  femme  chargée,  surtout  en  Espagne,  de 
veiller  sur  la-conduite  d'une  jeune  personne,  il  Par  ext. 
Vieille  femme  revêche,  gênante. 

—  En  T.  do  Théâtr.,  Actrice  qui  joue  le  rôle  des  duè- 
gnes, des  vieilles  femmes. 

DUEL  {du-èl')  n.  m.  Au  xiv*  siècle.  Longe  d'un  cheval. 

DUEL  {du-èr  —  du  lat.  duellum,  combat  entre  deux 
adversaires;  de  duo,  deux)  n.  m.  Combat  à  main  armée 
d'un  homme  contre  un  homme,  il  Désignait  spécialement, 
autrefois,  le  combat  entre  un  accusateur  et  un  accusé, 
qu'on  admettait  comme  preuve  juridique  et  qu'on  appe- 
lait rfKe^7((rficm»'e.  Il  Auj.  Rencontre  à  main  armée  entre 
deux  adversaires,  dont  l'un  a  offensé  l'autre,  et  qui  sont 
assistés  chacun  de  deux  témoins  :  Duel  à  l'épée,  au 
pistolet,  art  sabre,  il  Duel  au  premier  sang.  Celui  qui  doit 
s'arrêter  à  la  première  blessure  reçue  par  l'un  des  com- 
battants, si  insignitiante  qu'elle  soit. 

—  Encycl.  Hist.  Dans  l'antiquité,  \es  duels  n'étaient  que 
des  rencontres,  avant,  pendant  ou  après  les  batailles.  Ex.  : 
David  et  Goliath,  Turnus  et  Enéo,  Etéoclo  et  Polynice.  les 
Horaccs  et  les  Curiacos,  Scipion  r.\fricain  et  le  géant 
ccltibérien.  D'après  Montesquieu,  ce  senties  Germains  qui 
implantèrent  en  Gaule  le  duel  judiciaire.  V.  jddiciairtv. 
Gondebaud,  roi  des  Burgondes,  autorisa  le  premier  duel 
de  cette  sorte;  il  introduisit  même  dans  le  code,  en  501, 
une  loi  appelée  loi  Gambette.  Cette  coutume  gagna  les 
autres  pays  de  l'Europe.  Les  duels  judiciaires  les  plus 
célèbres  sont  ceux  de  Jean  Legris  contre  Jacques  Car- 
rouge  (1385),  Gui  de  Chabot,  seigneur  de  Jarnac,  contre 
La  Châtcigneraie  (1547).  A  partir  de  cette  époque,  aucune 
rencontre  ne  fut  plus  autorisée.  Mais  les  duels  privés  de- 
vinrent si  fréquents  parmi  la  noblesse  que  des  édits  furent 
portés  contre  eux  sous  le  règne  de  Charles  IX,  sur  l'ini- 
tiative du  chancelier  de  L'Hospital.  Ils  furent  renouvelés 
sous  Henri  IV,  mais  ce  fut  surtout  sous  le  règne  de 
Louis  XIII  que  Richelieu  se  montra  sévère  pour  les  du^d- 
listes  et  alla  jusqu'à  leur  appliquer  la  peine  capitale. 
Parmi  les  duels  célèbres,  citons  ceux  des  mignons  de 
Henri  lïl  contre  les  Angevins,  de  Montmorency-Boutte- 
ville  contre  le  marquis  de  Beuvron  (Bouteville  fut  con- 
damné à  mort  et  exécuté  en  place  de  Grève).  Jusqu'au 
milieu  du  règne  de  Louis  XIV,  les  duels  étaient  plutôt  des 
combats,  des  rencontres  à  main  armée  que  de  véritables 
duels;  les  armes  n'étaient  pas  semblables,  les  épées 
n'avaient  pas  le  même  poids,  les  lames  n'étaient  ni  de  la 
même  largeur  ni  de  la  même  longueur,  les  adversaires 
portaient  des  vêtements  dissemblables,  cause  souvent  d'in- 
fériorité pour  l'un  d'eux.  Ce  n'est  que  sous  Louis  XV  que 
l'égalité  sur  le  terrain  commença  d'exister.  Le  duel  au 

gistolet  ne  date  que  du  commencement  de  la  Révolution, 
epuis  cette  époaue,  les  duels,  tant  politiques  que  privés, 
ont  été  innombrables. 

—  Dr.  Dans  la  législation  actuelle,  quiconque,  dans  un 
duel,  a  causé  des  blessures  graves  à  son  adversaire  peut 
être  poursuivi,  traduit  devant  la  cour  d'assises  pour  bles- 
sures volontaires,  et  condamné  aux  peines  de  la  réclu- 
sion, des  travaux  forcés  à  temps  et  à  perpétuité,  selon  la 
gravité  des  circonstances  qui  ont  précédé  la  rencontre, 
selon  celles  de  la  rencontre  elle-même  ;  le  plus  souvent,  la 
peine  appliquée  est  d'un  emprisonnement  de  six  jours  à 
deux  ans,  et  d'une  amende  de  16  à  200  francs,  avec  des 
dommages-intéi'èts  en  proportion,  au  profit  de  la  partie 
civile,  dans  le  cas  de  décès  d'un  dos  adversaires.  Toute- 
fois, il  arrive  presque  toujours,  à  moins  d'incorrections 
graves  aux  règles  habituelles,  que  les  parquets  ne  pour- 
suivent pas,  ou,  dans  le  cas  de  poursuites,  que  les  tribu- 
naux acquittent  les  adversaires  et  les  témoins,  ces  derniers 
étant  passibles  des  mêmes  peines  que  les  adversaires. 

—  Milit.  Le  duel  est  non  seulement  toléré  dans  l'armée 
française,  mais  imposé,  au  moins  moralement,  aux  mili- 
taires, dans  certaines  circonstances.  Ainsi,  des  soldais  qui 
se  sont  injuriés  peuvent  recevoir  l'ordre  de  «  s'arranger 
militairement  »,  et,  en  cas  de  refus,  une  punition  sévère 
leur  est  le  plus  souvent  infligée,  non  pour  avoir  refusé 
de  s'aligner,  mais  pour  s'être  injuriés. 

Le  duel  n'est  jamais  imposé  qu'aux 
hommes  ayant  suivi  pendant  un  temps 
suffisant  les  leçons  d'escrime  données 
aux  soldats  dans  tous  les  corps  de 
troupes.  De  plus,  les  combattants  sont 
toujours  assistés  parties  témoins,  et  sur- 
veillés par  un  maître  d'armes  qui,  armé 
lui-même  d'un  fleuret,  se  tient  à  por- 
tée de  parer  les  coups  les  plus  dange- 
reux. Un  médecin  se  trouve  également 
sur  le  lieu  du  combat,  avec  tout  ce  qui 
est  nécessaire  pour  donner  aux  blessés 
tous  les  soins  nécessaires. 

Si  le  duel  est  parfois  imposé  aux  mi- 
litaires, ceux-ci  ne  peuvent  se  le  per- 
mettre qu'avec  l'autorisation  du  chef 
de  corps  ou  du  chef  de  service,  et  il  no 
la  donne  qu'après  avoirapprécié  et  jugé 
valables  les  motifs  de  la  rencontre.  Il 
on  résulte  q.ie  les  duels  entre  militaires 
n'ont  lieu  que  pour  des  motifs  vraiment 
sérieux  et  demeurent,  somme  toute, 
assez  rares. 

Dans  la  plupart  des  armées  étran- 
gères, régnent  dos  coutumes  à  pou 
près  analogues. 

—  Coût.  mod.  Règles  du  duel.  En 
France,  l'épée  et  le  pistolet  sont  seuls 
admis.   Entre   militaires-,  le  sabre   est 

autorisé  au  régiment;  un  civil  a  le  droit  de  refuser  cette 
arme.  Los  adversaires  doivent  avoir  vingt  et  un  ans  au 
moins,  et  soixante  ans  au  plus;  passé  cet  à.ge,  c'est  aux 
témoins  à  décider,  selon  la  force  physique  de  la  personne 
et  la  gravité  de  roffenso.  Les  léuàoius  doivent  ûtro  au 


m 

nombre  de  deux  pour  chacun  des  combattants.  Les  témoins 
de  celui  qui  réclame  une  réparation  par  les  armes  doi- 
vent se  rendre  chez  l'adversaire  et  lui  demander  les  noms 
et  adresses  des  siens,  puis  fixer  rendez-vous  avec  ces  der- 
niers. Les  témoins  doivent  discuter,  puis  juger  s'il  y  a,  ou 
non,  motif  à  rencontre.  Dans  le  cas  de  duel,  ils  décident  les 
conditions  du  combat,  l'heure  et  l'endroit,  puis  avertissent 
immédiatement  les  adversaires.  Les  témoins  doivent  être 
polis  les  uns  avec  les  autres.  Ils  choisissent  parmi  eux  le 
directeur  du  combat,  ou  chargent  une  cinquième  personne 
.  de  cette  fonction.  Sur  le  terrain,  ils  doivent  agir  vite,  tout 
en  ne  donnant  aucun  avantage  à  un  des  adversaires.  Ils  ne 
peuvent  décider  que  le  duel  sera  à  mort,  mais  décider  d'ac- 
cord si  l'on  arrêtera  le  duel  au  premier  sang,  ou  s'il  sera 
continué  après  avis  des  médecins.  Avant  et  après  la  ren- 
contre, les  témoins  dressent  un  procès-verbal  qu'ils  signent. 

Du  duel  à  l'épée.  Sur  le  terrain,  toute  parole  est  inter- 
dite aux  combattants.  Les  épées  ne  peuvent  peser  plus 
de  750  grammes:  la  longueur  de  l'arme  ne  peut  dépasser 
1",13,  celle  de  la  lame  0°',90.  Les  lames  doivent  être  lisses, 
droites,  triangulaires;  elles  ne  doivent  être  ni  tran- 
chantes, ni  ébréchées,  ni  colichemardes.  Les  épées  doi- 
vent être  de  la  même  paire.  Les  témoins  doivent  visiter 
les  adversaires  avant  le  combat  ;  le  refus  de  l'un  d'eux  de 
se  laisser  examiner  équivaut  à  un  refus  do  combat.  Le 
directeur  du  combat  rappelle  les  conditions  transcrites 
sur  le  procès-verbal  avant  le  duel,  puis  rapproche  les 
épées  bout  à  bout,  et  dit  :  »  Allez,  messieurs!  »  Il  est 
interdit  de  se  servir  de  la  main  non  armée.  Le  directeur 
du  combat  doit  se  tenir,  une  canne  à  la  main,  aussi  près 
que  possible  des  adversaires  pour  arrêter  au  besoin  les 
combattants.  Ceux-ci,  au  mot  :  «  Halte!  »,  doivent  cesser 
toute  action.  Il  leur  est  permis  de  se  baisser,  de  se  relever, 
de  se  hausser,  de  se  jeter  à  droite  ou  à  gauclie,  de  tourner 
autour  de  leur  adversaire.  Frapper  un  adversaire  à  terre 
ou  après  le  mot  :  «  Halte!  "  est  prohibé.  Aussitôt  une  bles- 
sure reçue,  quel  que  soit  son  peu  de  gravité,  le  duel  doit 
être  suspendu,  pour  être  repris,  s'il  y  a  lieu,  après  avis 
des  témoins  et  des  médecins.  Le  duel  à  l'épée  doit  avoir 
lieu  sur  un  terrain  d'au  moins  3  mètres  de  largeur,  chaque 
adversaire  ayant  au  moins  15  mètres  derrière  lui.  Celui  qui 
est  acculé  à  sa  limite  est  remis  en  garde  à  la  place  de  la 
première  reprise;  s'il  recule  de  nouveau,  le  terrain  reste 
acquis  à  l'adversaire.  Les  reprises  doivent  être  de  deux 
minutes,  avec  repos  de  une  minute. 

Du  duel  au  pistolet.  Les  préliminaires  sont  les  mêmes 
que  pour  le  duel  à  l'épée.  Le  duel  au  commandement  est 
seul  admis.  Les  pistolets  doivent  être  scellés  dans  une 
boite  devant  les  témoins  avant  la  rencontre.  Les  armes 
doivent  être  inconnues  aux  adversaires.  Ceux-ci  peuvent 
tenir  le  bras  allongé  vers  la  terre,  la  crosse  du  pistolet 
touchant  la  cuisse,  le  bout  du  pistolet  à  environ  0'",20  de 
la  pointe  du  pied,  ou  le  bras  levé  contre  le  corps,  la  main 
tenant  le  pistolet  contre  la  tête,  le  canon  levé  en  l'air, 
mais  les  pistolets  ne  peuvent  être  tenus  que  dans  ces 
deux  positions  verticales.  Le  directeur  du  combat  dit  : 
"  Attention!  i> ,  puis  commande  :  a  Feu!...  Un,  deux,  trois.  » 
Il  est  interdit  de  lever  le  bras  avant  le  mot  :  «  Feu  !  »  et  de 
tirer  après  le  mot  :  »  Trois  !  »  Le  commandement  doit  être 
donné  régulièrement,  à  la  cadence  convenue  entre  les 
témoins  ;  il  doit  être  espacé  à  la  raison  d'une  vitesse 
maximum  de  cent  quarante  battements  du  métronome  à  la 
minute,  et  minimum  de  soixante.  La  distance  peut  varier 
de  16  à  25  mètres,  selon  la  gravité  de  l'offense.  Le  nomliie 
de  balles  à  échanger  ne  peut  excéder  trois  par  adversaire. 
Les  pistolets  doivent  être  flambés,  chargés  par  le  direc- 
teur du  combat,  puis  remis  par  lui  aux  adversaires.  Tout 
adversaire  qui,  dans  un  duel,  contreviendrait  aux  condi- 
tions arrêtées,  serait  disqualifié  et  le  duel  interrompu  sans 
pouvoir  être  repris. 

—  BiBLiOGR.  ;  Pinet,  Du  duel  en  jurisprudence  et  en  lé- 
gislation (1819);  Foulerons  de  Campigneuil,  Histoire  des 
duels  anciens  et  modernes  (1835);  Chateauvillard,  Essai 
sur  le  duel  (1837);  Fougarède,  Du  duel  sous  le  rapport  de 
la  législation  et  des  mœurs  (1838);  Chauchy,  Du  duel  consi- 
déré dans  ses  origines  (1846);  Mendez,  Essai  sur  le  duel 
(1854);  Grisier,  le  Duel  fi858);  E.  Colombey,  Histoire 
anecdolique  du  rfî/eZ(i861);  baron  de  Bazancourt,  les  Secrets 
de  l'épée  (1862);  Théodore  de  Grave,  les  Duellistes  (1868); 
du  Verger  de  Saint-Thomas,  Nouveau  code  du  duel  (1879); 
Adolphe  Tavernicr.  l'Art  du  duel  (1884);  E.  André  et 
Jacob,  le  Jeu  de  l'épée  (liSl);  Joilivet  et  Prévost, /■£'scrime 
etleDuel{lè&9);  colonelBévué ,  l' Escriyne  dans  l'armée  (1S92); 
Croabbon,  la  Science  du  point  d'honneur  (1894);  Daniel 
Cluutier,  Deux  écoles  d'armes  (1895);  Société  du  contre  de 
quarte,  Code  du  rfwei(1897);  Letainturier-Fradin,  l'Hon- 
neur et  le  Duel  (1897):  Claude  La  Marche,  l'Epée  (1899), 


du  Lai  maiquij,  d'apici  {jlirùme. 


Duel.  Iconogr.  Parmi  les  tableaux  les  plus  connus  qui 
représentent  des  scènes  de  duel,  nous  citerons  :  Prenuer 
duel,  do  Berne-Bellecour  ;  un  Duel  au  régiment,  de  Marius 
Hoy  ;  et  surtout,  le  Duel  à  la  sortie  du  bal  masqué,  tableau 
do  Gôrôme  (1857).  Un  Pierrot  ot  un  Arlequin  se  sont  pris 


869 

do  ijiicrollo  au  bal  ilo  l'Opora.  On  a  décidé  ri'allor  sur 
riioiiro  au  Hols,  [lour  vidor  l'otlti  |;ravo  atrairo.  Vn  Crispin 
ol  un  lluuilno  uoir  ont  cousonti  à  assister  io  Pierrot  :  un 
Maj^icien  et  un  Sauvajjo  sont  les  témoins  do  l'Arlotiuin. 
On  s'ost  battu,  et  lo  Tierrot  a  revu  dans  io  coté  droit  ([uol- 
((ues  pouces  do  laine.  Il  tombe  à  la  rouvorso  entre  los 
bras  du  Crispin,  qui  le  soutient  sur  son  genou.  Lo  Domino 
noir  se  poncho  sur  lui  on  faisant  dos  gestes  désespérés. 
Lo  RL'igicion  qui,  sous  sa  robo  rougo  et  verte  constelléo 
do  signes  cabalistiques,  cache  sans  doute  un  médecin, 
palpe  éperdumont  la  poitrine  du  moribond  ot  semble  dire 
qno  tout  va  être  bientôt  fini.  L'Arlequin  ot  lo  Sauvage 
s'éloignent  iirécipitaniment.  L'antitbéso  entre  lo  drame 
([ui  vient  do  s'accomplir  ot  lo  costume  dos  acteurs  rond 
le  tableau  émouvant. 

DUEL  (du-il'  —  du  lat.  dualis, mémo  sens;  de  duo,  dou.\) 
n.  m.  Gramni.  Nombre  qui,  dans  los  déclinaisons  ou  los 
conjugaisons,  s'emploie  quand  il  s'agit  do  deu.\  personnes 
ou  do  deu.i:  choses  :  Ze  huron  a  un  duel  comme  le  grec. 
(Chatoaubr.) 

—  Kncycl.  Lb  duel  n'o.\isto  quo  dans  un  petit  nombre 
do  langues,  et  il  est  mémo  peu  usité  dans  los  langues 
qui  lo  possèdent.  Quoiqu'il  soit  établi  pour  servir  quand  on 
parle  do  deux  personnes  ou  do  deu.v  choses,  on  lo  trouve 
quehpiefois  employé  pour  le  pluriel,  et  le  pluriel  remplace 
souvent  le  duel.  Le  duel  existe  aussi  bien  dans  les  décli- 
naisons que  dans  les  conjugaisons. 

DUEL,  ELLE  (du-éV  —  mémo  étymol.  qu'à  l'art,  précéd.) 
adj.  Grainm.  Qui  convient  au  duel  :  La  désinence  uvel-le. 
(Feu  usité.) 

DUELLE  {du-èl'  —  du  lat.  ditclla,  même  sens)  n.  f.  Poids 
qui  valait,  chez  los  Romains,  le  tiers  d'une  once. 

DUELLISME  (du-è-lissm')  n.  m.  Manie,  passion  du  duel. 

(Peu  usité.) 

DUELLISTE  {du-é-!isst')  n.  m.  Celui  qui  se  bat  souvent 
en  duel,  qui  cherche  les  occasions  de  se  battre  eu  duel. 

DUEMIGLIA,  comm.  d'Italie  (Lombardie  (prov.  de  Cré- 
nioiiej)  :  10,500  hab. 

DUENAS,  bourg  de  l'archipel  des  Philippines  (île  Pa- 
uay  Iprov.  d  lloïlo))  ;  6.335  hab. 

DuENAS,  ville  d'Espagne  (Vieille-Castille  [prov.  de 
Palan,  la]  ).  près  du  canal  do  CastiUo  ;  2.230  hab.  La  plaine 
produit  beaucoup  de  vin  et  de  blé. 

DUÉNECR  (nèk')  a.  m.  En  T.  dalchim..  Matière  de  la 
pierre  philosophale,  quand  elle  est  devenue  très  noire. 

DOERO,  comm.  de  l'archipel  des  Philippines  (lie  de 
Bohol)i  5.710  hab. 

DOE'TTINO  lél'-ti  —  mot  ital.,  qui  est  le  diminutif  de 
duo  et  de  duetto)  a.  m'.  Duo'à  deux  voix  de  petites  propor- 
tions. (On  ne  se  sort  guère  do  ce  mot  au  point  de  vue 
instrumental.)  ii  PI.  Des  ddkttinos  ou  dukttini. 

DUETTO  (ff-to  —  mot  ital..  dimin.  de  duo)  n.  m.  Mot 
italien,  qui  désigne  un  morceau  de  musique  à  deux  voix 
ou  à  doux  instruments.  Il  PI.  Des  duettos  ou  doetti. 

—  Encycl.  Duettino  est  le  synonyme  de  duo,  et  les  Ita- 
liens emploient  indifféremment  l'un  ou  l'autre,  lorsqu'il 
s'agit  des  voix;  en  ce  qui  concerne  les  instruments,  ils  se 
servent  plus  volontiers  du  mot  duo.  Us  appelaient  jadis 
dueiti  da  caméra  des  morceaux  de  concert  à  deux  voix. 

DuEVILLE,  comm.  d'Italie  (  Vénétie  fprov.  de  Vicence]), 
sur  un  affluent  du  Baccbiglione;  3.600  liab. 

DUEZ  (Ernest-Ange),  peintre  français,  né  à  Paris  en 
)S13,  mort  en  1896.  Il  eut  pour  maitro  Pils,  et  débuta  au 
Salon  de  1868.  La  Jeune  Châtelaine  enluminant  des  sta- 
tuettes^l  lePortrait,  intérieur 
hollandais  (1870),  fixèrent  -sur 
lui  l'attention.  Il  exposa  suc- 
cessivement :  la  Lune  de  miel 
(1873);  Splendeur  et  Misère, 
diptyque  (|ui  lui  valut  une 
médaille  (1874);  les  Pivoines 
{\ilii);  Saint  Cuthbert  (1879) 
[musée  du  Lu.xembourg,  mé- 
daille de  1"  classe]  ;  plusieurs 
portraits  ;  d'Uli/ssc  Hutin 
(1880).  do  A.  de  Neuville;  te 
Soir,  coucher  do  soleil  (1881); 
Autour  de  la  la7n/>e  (^1882),  et 
surtout  \o  Saint  J^rançois 
d'As.ii.ie,  do  1881.  Citons  en- 
core ;  Virgile  s'inspirant  dans 
les  bois  (1888);  le  portrait  de 
Georges  Uugo;  lo  Café  sur 
la  terrasse;  le  cardinal  Fou- 
lon ;  etc.  Duoz  était  un  peintre 
coloriste  en  pleine  possession 
de  tous  les  secrets  de  son  art, 
maiséiiris  do  réalisme.  Il  mourut  d'une  hémorragie  céré- 
brale, en  faisant  une  partie  do  bicyclette  dans  la  forêt  do 
Saint-Germain. 

Du  Fail  (Noél),  jurisconsulte  ot  conteur  français, 
mort  vcu-s  ir,85.  Il  était  Breton  et  prenait  le  titre  do  "soi- 
gneur do  lia  Ilérissaye  ..  ;  il  fut  juge  présidentiel,  puis 
coiisi'illerdii  roi  au  parlement  de  Ùonnes  on  1571.  Il  s'est 
nioiilré  un  dos  imitateurs  do  Rabelais,  parfois  fin  ot  déli- 
cat dans  ses  Discours  d'aucuns  propos  rustiques,  fact'tieiu- 
et  de  singulière  rérrèalion,  do  maître  Léon  Ladulfi  ;  ana- 
gramme do  Noël  Du  Fail.  Co  livre  eut  du  succès.  Il  lo  fit 
suivre  dos  Halirerneries  ou  Contes  nouueoiix  d'Eutrapel 
(1548).  Mais  il  doit  la  plus  grande  partie  do  sa  notoriété 
à  un  troisième  recueil  :  Contes  et  discours  d'Eutrapel  (  1585), 
qui  no  fut  imprimé  qu'après  sa  mort.  Comme  magistrat, 
il  a  publié,  dans  un  genre  beaucoup  plus  sérieux  :  ios  Afè- 
moirrx  rerurillis  et  e.rlrails  des  plus  notables  et  solennels 
arrêts  du  piirlcment  de  liretagne  (1579). 

Dupau  I  Pierre-Armand),  publinisto  et  économiste  fran- 
çais, né  a  Bordeaux  en  nuj,  mort  ù  Paris  on  1877.  Ilontra, 
en  1815,  en  qualité  de  professeur,  il  l'institution  des  Jeunos- 
Aveugles,  ù  Paris,  ot  jirit,  en  1840,  la  direction  do  cet 
éiabhssoment,  qu'il  conserva  jusqu'en  1855.  Dufau  a  écrit 
plusieurs  ouvrages  sur  l'éducation  ot  l'instruction  dos 
aveugles  et  des  sourds-muets. 

Dufaure  (Arniand-Jules-Staiiislas),  avocat  ot  honiino 
l'olitiquo   français,  né  &  Saujou   (  Churouto  -  Inférieure  ) 


DUEL 


DUFLOS 


Dufaure. 


en  1798,  mon  à  Ruoil  en  I881.  Avocat  très  r6puT(^  à  Bor- 
deaux, ti(^i>ut6  do  Saintes  on  I8;t-i,  nommé,  en  183G,  con- 
.soillor  d'Etat  par  Thii^rs,  ministre  des  travaux  publics  on 
18JÎ)  dans  Io  cabinet  du  maréchal  Soult,  il  fut,  on  18-15,  élu 
vice-président  do  la  Chambre.  Envoyé,  après  la  révolu- 
tion do  Février,  par  la  Charonte-Inlorioure,  à  la  Consti- 
luanto,  il  vota  pour  lo  banuissomont  do  la  famille  d'Or- 
léans ot  remplaça  Sonard  au  ministère  do  Tintoriour, 
qu'il  quitta  après  l'insuccès  do  la  candidature  du  général 
Cayait,Miuc.  Kéélu  à  la  Législative,  il  accepta  du  princo- 
prosidont  lo  portofouillo  de  l'intériour,  mais  fut  rejeté 
dans  l'opposition  par  la  con- 
stitution du  cabinet.  Le  coup 
d'Etat  du  2  décembro  lo  ren- 
dit au  barroau  do  Paris  et, 
en  1861,  il  remplaça  le  duc 
Pasquior  à  l'Académie  fran- 
çaise. Les  élections  do  1871  lo 
ramonèrent  à  la  Chambre, 
comme  député  delà  Charentc- 
Inférioure.  Il  devint  ministre 
do  la  justice  dans  le  premier 
cabinet  quo  forma  Thiers,  en 
1871.  Il  suivit  le  chef  du  pou- 
voir exécutif  dans  son  évolu- 
tion vers  la  République,  et 
insista  sur  la  nécessité  do 
donner  au  pays  une  constitu- 
tion qui  cons'acrât  lo  régime 
républicain.  Renversé  avec 
Thiers,  il  redevint  ministre  do 
la  j  ustice  en  1875,  dans  le  ca- 
bmet  formé  par  Bulfet,  pré- 
senta et  défendit  •  les  lois 
constitutionnelles  c  o  m  p  1  é  - 
niontaires.  Il  échoua  aux  élections  sénatoriales  en  1S76, 
dans  son  département,  mais  il  fut  réélu  député,  dans 
l'arrondissement  do  Maronnes.  Après  la  retraite  do  Buf- 
fet, il  constitua  le  premier  ministère  républicain  du  ma- 
réchal do  Mac-Mahon,  fut  élu,  entre  temps,  sénateur  ina- 
movible et  se  retira  devant  un  vote  des  Chambres  favorable 
à  la  cessation  des  poursuitescontre  les  hommes  qui  avaient 
participé  au  mouvement  communaliste.  Redevenu  prési- 
dent du  conseil  et  ministre  de  la  justice,  en  1877,  après  la 
chute  du  ministère  Rochebouét,  il  fit  voter  l'amnistie  et 
prit  détinitivement  sa  retraite  ministérielle  après  l'élec- 
tion de  Grévy  à  la  présidence  de  la  République  (1879).  Il 
n'en  continua  pas  moins  à  participer  aux  travaux  législa- 
tifs du  Sénat  et  contribua,  notamment,  à  faire  rejeter  le 
fameux  article  7  du  projet  Ferrj.  —  Son  fils  aîné,  Gabriel, 
ingénieur  et  viticulteur,  né  au  château  de  Gillevoisin, 
près  Etampes,  en  1846,  fut  élu  député  de  Saintes  comme 
conservateur  libéral  en  I8'.t3  et  siégea  jusqu'en  1898.  —  Son 
second  fils,  AMÉDÉii,  né  à  Paris  en  1851,  fut  successive- 
ment secrétaire  du  préfet  delà  Seine,  Ferdinand  Duval, 
attaché  à  l'ambassade  de  France  au  Vatican  (1874J,  direc- 
teur de  la  presse  aux  atfaires  étrangères,  sous  le  duc  De- 
cazes,  chef  de  cabinet  de  son  père,  conseiller  municipal 
de  Paris(1884  et  1887).  Il  fut  élu  député  à  Etampes  (Seine- 
et-Oise)  en  1889,  mais  il  échoua  en  1893. 

Dufaure  du  BeSSOL  (Joseph-Arthur),  général  fran- 
çais, né  a  Beaulicu  (Corrcze)  on  1828.  Sorti  de  Saint-Cyr, 
il  gagna  ses  grades  de  lieutenant  et  de  capitaine  devant' 
Sébastopol.  Puis  il  passa  en  Algérie,  où  il  se  signala  pen- 
dant l'expédition  de  la  Grande-Kabylie.  Il  fit  la  campagne 
d'Italie,  fut  blessé  à  Magenta  et  prit  part  à  l'expédition  du 
Mexique.  En  1870,  il  fut  blessé  à  Rezonville.  Ayant  pu 
gagner  la  Belgique  lors  de  la  capitulation  de  Metz,  il  rejoi- 
gnit l'armée  du  Nord.  Nommé  aussitôt  colonel,  il  combattit 
â  Villers-Bretonnoux,  où  il  fut  blessé.  Chargé  ensuite  du 
commandemant  de  la  2"  division  du  22"  corps  à  l'armée  de 
Faidherbe,  il  se  battit  encore  à  Pont-Noyelles,  à  Bapaume 
ot  à  Saint-Quentin,  ou  il  reçut  trois  nouvelles  blessures. 
Maintenu  dans  son  grade  de  général  après  la  guerre, 
Duiaure  du  Bcssol  fut  promu  divisionnaire  en  1880,  et  ap- 
pelé â  la  tête  du  lit"  corps  en  1889,  puis  du  19«  corps  en  1892. 

DUFAY  ou  Du  Fay  (Guillaume),  occlosiastiquo  ot  mu- 
sicien do  l'école  franco-belgo  de  la  Renaissance,  né  à 
Chimay  en  1400,  mort  â  Cambrai  en  1474.  Il  fut  l'auteur  de 
nombreuses  innovations  dans  la  notation  qui  épura  l'har- 
monie en  combattant  les  errements  de  son  temps.  En  1428, 
Dufay  entra,  à  Rome,  dans  la  chapelle  pontificale,  et.  en 
1437,  il  alla  à  la  cour  du  duc  do  Bourgogne,  Philippe  le  Bon. 
Il  rnçnt  (Misuite  l'ordination  à  Paris",  et  il  obtint  un  cano- 
nicat  à  Cambrai,  où  il  resta  jusqu'à'  sa  mort.  Il  a  laissé 
de  nomljreuses  compositions. 

Du  Fay  (Charlos-Jcrôme  dk  Cistkbnay),  bihliophilo, 
né  à  Paris  en  UîG2,  mort  en  1723.  Il  quitta'  le  service  après 
avoir  perdu  uno  jambo  au  bombardement  do  Bruxelles 
(1695),  so  forma  uno  riche  bibliothèque,  conlonant  uno 
curieuse  collection  do  romans  do  chevalerie.  Le  catalogue 
en  a  été  publié,  en  1725,  sous  le  titre  do  liibliolheca  /ùiyana. 

Du  Fay  (Charlos-François  «k  Cistkunay),  chimiste 
fraiinai,s,  lils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1698,  mort  eu  1739. 
Il  fut  d'abord  militaire,  s'occupa  ensuite  d'archéologie, 
fut  nommé,  on  1733,  membre  do  l'Académie  dos  sciences, 
section  do  chimie,etso  consacra  entièrement  aux  sciences. 
Parmi  ses  recherches  nombreuses,  on  doit  citer  celles  qu'il 
a  faites  sur  «  lo  phosnlioro  du  baromètre  i,  c'est-à-dire  sur 
la  phosphorosconco  dans  le  vide  barométrique,  comme  un 
dit  aujourd'hui,  sur  la  chaux  caustique,  sur  le  mélange  dos 
couleurs  dans  la  teinture,  sur  l'aiguille  aimantée,  etc.  On 
lui  doit  aussi  de  curieuses  découvertes  sur  l'électricité  ot 
des  travaux  sur  la  double  réfraction  des  cristaux  ot  parti- 
culièrcmont  du  quartz  et  du  spath  d'Islande.  Gràco  à  uno 
activité  prodigieuse.  Du  Fay  parvint  à.  taire  do  l'ancien 
Jardin  du  roi  (le  Jardin  dos  plantes  attuel,  à  Paris),  lo  pre- 
mier établissement  de  co  genre  qui,  ù  sou  époque,  oxistit 
en'  Europe. 

DuFAY  (Jean-François-Charlos),  médecin  ot  homme  po- 
litiquo  français,  né  à  Blois  en  1815,  mort  ou  189s.  Médecin 
à  Blois,  il  fut  élu,  on  1871,  député  do  Loir-et-Chor  ù.  lAs- 
sombléo  nationale,  où  il  fit  partie  do  la  gaucho  réjiubli- 
caino.  Réélu' oiv  1870,  puis,  après  la  dissolution,  en  1877, 
il  devint  sénateur  du  département  do  Loir-et-Cher  on  1879, 
et  fut  réélu  comme  tel  on  1888.  Lo  D""  Dufav  a  collalioré  à. 
divers  journaux  :  "  l'Union  médicale  n,  «  la(.*iazelto  hebdo- 
madaire ".  "  la  I-ancetto  ",  etc.,  et  publié  dos  mémoires 
sur  /(■  fftulffa,  ih'lhi'risation,  la  Fit^i'ro  ttjphoide,  l'Jh/dro~ 
Uu'rapic,  uuo  étude  sur  Armand  Baschcl  et  son  œuvre. 


DuFEY  (Pierre-Josoph-Spiridion),  dit  Dufey  de 
l'Yonne,  littérateur  français,  né  en  1770,  mort  à  Paris 
en  i«54.  S'étant  rendu  à  Paris  vers  1812,  il  prit  part  à  la 
rédaction  de  plusieursjournaux.  On  lui  doit  un  grand  nombre 
d'ouvrages,  appartenant  à  dos  genres  différents  ;  Jurispra- 
ifrnce  commerciale  de  /''ra«cc  (1813-1816)  ;  Dictionnaire  histo- 
rii/iie  de  Paris  (1825);  Histoire  des  communes  de  France 
(1828);  la  Bastilley  mémoire  pour  servira  l'histoire  secrète 
du  fiourcrnement  français  (1835);  Napoléon  et  la  Grande 
Armée  (1822);  etc. 

DUFF  n.  m.  Sorte  do  tambour  de  basque,  entouré  do 
clochettes  de  cuivre,  qui  est  on  usage  chez  los  Arabes. 

DUFF,  roi  d'Ecosse,  mort  en  973.  Il  monta  sur  le  trône 
verc  969,  s'attacha  ù.  mettre  un  terme  aux  exactions  des 
nobles  et  en  bannit  un  certain  nombre.  Ayant  appris 
i[u'une  conjuration  avait  pour  but  de  le  renverser,  il  en  fit 
arrêter  les  principaux  chefs,  qui  furent  conduits  dans  le 
château  de  Forrosse;  mais  le  gouverneur  du  château,  qui 
voulait  sauver  les  prisonniers,  assassina  le  roi.  Le  suc- 
cesseur de  Duff  fit  mettre  à  mort  le  gouverneur  et  ses 
.  complices. 

DuFF  (Alexandre),  missionnaire  écossais,  ne  dans  le 
comte  de  Perth  en  1808,  mort  à  Edimbourg  en  1878.  Il  fut 
missionnaire  de  l'Eglise  d'Ecosse,  dans  l'Inde  (1830  à  1843); 
c'est  alors  qu'il  publia  son  ouvrage  intitulé  :  la  Nouvelle 
Ere  de  la  langue  et  de  la  littérature  anrjlaises  dans  l'Inde 
(1837).  En  1843,  il  exerça  une  grande  influence  lors  de  la 
division  qui  se  mit  dans  l'Eglise  écossaise.  En  1845,  il  re- 
tourna dans  l'Inde,  qu'il  quitta  en  1863.  On  a  encore  de  lui  : 
la  Mission  de  l'Eglise  d'Ecosse  dans  l'Inde  (lB3b);  Justifica- 
tion de  la  missio.i  de  l'Eglise  d'Ecosse  dans  l'Inde  (1837); 
l'Inde  et  les  Missions  dans  cette  contrée  (1839);  Qualités, 
devoirs  et  épreuves  d'un  rnissionnaire  dans  l'Inde  (1839). 

Duff  (Andrew),  écrivain  anglais,  né  à  Grange  (comté 
do  Banff  [Eçossej)  eu  1830,  mort  en  1877.  S'étant  rendu  à 
Londres,  il  collabora  à  divers  journaux  et  revues  sous  le 
pseudonyme  do  Halliday.  Plus  tard,  il  écrivit,  soit  seul, 
soit  avec  l'acteur  Brough,  des  comédies  et  des  i>ièces  dont 
plusieurs  eurent  du  succès;  nous  citerons  :  Amij  Rohsart; 
le  lioi  d'Ecosse;  Notre-Dame  de  Paris;  Amour  ou  Argent; 
la  Dame  du  lac{isi2)  ;  les  Délices  du  cœur;  Dombey  et  fils; 
Itickard  Cœur  de  Lion  (1874);  etc. 

DUFFEK  (Nicolas),  auteur  dramatique  autrichien,  né  à 
Prague  en  1833,  mort  à  Gratz  en  1892.  Il  fut  commissaire  de 
police,  directeur  et  régisseur  de  divers  théâtres  à  Berlin 
et  à  Vienne.  Duffek  a  fait  représenter,  sous  le  pseudonyme 
de  Jules  Rosen,  plusieurs  pièces  amusantes  et  gaies, 
parmi  lesquelles  nous  citerons  ;  Chair  à  canon  ;  uii  Méchant 
Homme;  un  Héros  de  la  réclame;  un  Ange;  les  Citrons; 
l'Ange  gardien  ;  Oh  !  les  hommes  ;  Dilettantes  ;  la  Haute  Poli- 
tique; les  Comprojnis;  l'Epée  de  Damoclès;  etc. 

DUFFEL,  ville  de  Belgique  (prov.  d'Anvers),  arr.  de 
Malines,  sur  la  Nèthe,  affl.  de  l'Escaut  ;  5.020  hab.  Ch.  de  f. 
de  Bruxelles  à  Anvers.  Brasseries,  distilleries,  grains,  bois. 
Ch.-l.  de  canton.  Ancienne  baronnie,  dont  il  reste  le  château. 

DUFFERIN  (Hélène-Cœlina  Sheridan,  lady) ,  femme 
poète  anglaise,  fille  do  Thomas  Sheridan  (1807-1867).  Elle 
épousa,  en  1825,  Priée  Blackwood,  alors  capitaine  do  la 
marine  royale  et  ensuite  troisième  baron  Dufferin.  Elle  a 
publié  :  Ballades  ii'landaises  et  Ballades  li/riques,  poésies 
remplies  d'émotion  et  dont  quelques-unes  sont  d'une  grande 
beauté  au  point  de  vue  littéraire. 

Dufferin  (Frederick  Temple  Blackwood),  marquis 
DE  DuFFfciRiN  et  AvA,  diplomate  et  homme  politique  anglais, 
né  en  1826,  fils  de  la  précédente.  Il  entra  dans  la  diplomatie 
en  1855,  époque  à  laquelle  il  accompagna  le  comte  Russell 
à  Vienne.  En  1860,  il  fut  nommé  commissaire  du  gouver- 
nement anglais  en  Syrie,  à  la  suite  dos  massacres  du 
Liban;  en  1864,  il  devint  sous- 
secrétaire  d'Etat  pour  l'Inde  ; 
en  1866,  sous-secrétaire  à  la 
guerre;  en  1868,  chancelier  du 
duché  de  Lancastre.  En  1872, 
il  devint  gouverneur  général  du 
Dominion  du  Canada,  qui  ve- 
nait de  se  constituer  en  confé- 
dération. Do  1878  à  1881.  il  fut 
amliassadcur  à  Saint-Péters- 
bourg; de  1S81  à  1884,  ambas- 
sadeur à  Constautinople,  mis- 
sion durant  laquelle  il  fit  un 
cuurt  séjour  en  Egypte  pour  y 
commencer  l'œuvre  d  absor- 
ption' do  l'Angloterro;  do  1884 
à  1888,  il  fut  vice-roi  do  l'Inde, 
comme  successeur  de  lord  Ri- 
pon;  de  1888  à  1891,  ambassa-  Duiïerin. 

(leur  à  Romo;  de  1892  à  1896, 

ambassadeurà  Paris,  où  il  remplaçait  lord  Lytton.  En  1896, 
il  se  retira  dans  la  vie  i>rivée.  Lo  marqxns  de  Dufferin 
est  également  connu  comme  écrivain.  Parmi  ses  œuvres, 
citons  :  Lettres  sur  les  hautes  altitudes,  récit  d'un  voyage 
on  Islande,  en  1856  ;  Bécit  d'un  voyage  d'Oxford  à  Skibb'ereen 
pendant  l'année  de  la  famine  d'Islande  (1848)  ;  l'Emigration 
irlandaise  et  le  Fermage  des  terres  en  Irlande  (1875);  le 
Plan  de  M.  Mill  pour  la  pacification  de  l'Irlande  (1876). 

Duffield,  village  d'Angleterre  (comté  do  Derby),  sur 
lo  U.Twent.  Fait  partie  d'une  commune  qui  comprend  Bol- 
per  ot  Hoage  et  compte  avec  ces  agglomérations  18.000  hab. 
rilaiures,  charbon  do  terre. 

Duffus,  villapo  d'Ecosse  (comté  d'Elgln),  sur  le  golfe 
do  Muray  ;  3.715  hab.  Pierre  â  chaux.  Pêcheries. 

DUFFY  (Charles  Gavan),  publiciste  ot  homme  politique 
irlandais,  néon  1816.  En  1842,  il  fonda,  A  Dublin,  lo  journal 
la  Nation,  organe  dos  revendications  do  l'Irlande  contre 
l'Angleterre.  Il  marcha  d'abord  avec  O'Connell,  qui  était 
pour  la  politique  de  temporisation;  mais,  on  18-17,  il  so 
rapprocha  du  parti  violent.  Poursuivi  avec  Smitli  O'Brion, 
il  tut  acquitté.  La  Nation  fut  suspendue  momontanément, 
puis  autorisée  do  nouveau.  En  1852,  lu  circonscription  do 
S'ow-Ross  l'envoya  au  Parloinont.  Mais,  en  1856,  fatigué 
dos  scissions  du  parti  irlandais,  il  éini^-ra  en  Australie,  où 
il  commença  uno  nouvelle  carrière  politique.  II  devint  pre- 
mier ministre  do  la  colonie  do  Victoria,  en  1871,  et,  on  1877, 
sjjoakordo  l'Assombléo  législative  do  col  Ktut. 

DUFLOS  ( Claude-Augustin ^,  graveur,  né  ot  mort  A 
Paris  (1665-1727).  On  doit  â  co  maîtro  uno   innombrablo 


DUFLOS  —  DUGAZON 

Quantité  de  gravures.  Comme  FraD(.*ois  PoiUy,  il  s'aidait 
e  la  pointe  autant  que  du  burin,  et  sos  œuvres  ont  de 
la  souplesse.  Citons  notamment  :  Jésus  à  table  entre  les 
disciples  d'Émmous,  d'après  Paul  Véronôse  ;  sainte  Cécile, 
d'après  Pierre  Miguard  ;  l'Amour  pii/ué  par  une  abeille, 
d'après  A. Cojpel  ;  Za /e»imearfH^/è;-e,  d'après  Colombel,  etc. 
—  Son  fils,PikRREDiiflos,oéàParis  eu  1700,  mort  en  1784, 
a  gravé  d'après  Boucher,  Natoire,  etc.  Ses  oeuvres  ont  peu 
de  valeur. 

DUFLOS  {Emile-Henri-/îa/>/jaé7),  acteur  français,  né  à 
Lille  en  IS58.  II  débuta  à  quinze  ans  au  théâtre  Beaumar- 
chais, servit  dans  les  spahis,  puis  entra  au  Conservatoire, 
oii  il  obtint  le  premier  prix  do  comédie  (18S3).  Il  joua  à 
rOdéon,  à  la  Gaîté,  au  Théâtre-Français  (1884),  au  Vau- 
deville, au  Gymnase  (1890)  et  revint,  en  1894,  au  Théâtre- 
Français,  où  il  devint  sociétaire  en  1896.  Cet  acteur  a  été 
surtout  applaudi  dans  Henri  III,  Hernani.  Renée,  l'Affaire 
Clemenceau,  Me?tsonges,  les  Tenailles,  le  Torrent,  etc. 

Du  FOUGERAIS  (Daniel-François  de  La  Dooepe).  chef 
vendéen,  né  vers  1729,  mort  en  1793.  Trop  âgé  pour  com- 
battre, il  se  borna  â  mettre  son  expérience  au  service  des 
insurgés  du  Poitou  et  fut  admis  dans  leurs  conseils.  Après 
la  prise  et  l'incendie  de  son  château  du  Fougerais,  qui 
servait  de  quartier  général  à  Tétat-major  royaliste,  il  sui- 
vit les  "  Blancs  »  dans  leur  marche  sur  Granville.  Revenu 
avec  eux  sur  la  Loire  après  le  désastre  du  Mans,  il  fut 
arrêté  près  d'Ancenis  et  fusillé  à  Angers. 

DuFOUR  (Marie-Armande-Jeanne  Gacon,  dame  d'Hu- 
MiÈRE,  et,  en  secondes  noces,  dame),  femme  de  lettres, 
née  à  Paris  en  1753.  morte  vers  1820.  Elle  a  publié  quel- 
q^ues  romans  médiocres,  de  consciencieuses  études  histo- 
riques, parmi  lesquelles  :  Voi/ages  de  plusieurs  émigrés  et 
leur  retour  en  France  (1802)  ;  Mémoires  historiques  (1806)  ;  la 
Cour  de  Catherine  de  Médicis^  de  Charles  JX,  de  Henri  III 
et  de  Benri  IV  (1807)  ;  Correspondance  de  plusieurs  per- 
sonnages illustres  du  la  cour  de  Louis  XV  (1808);  Pièces 
inédites  sur  les  régnes  deLouis  XIV,  Louis  XV et  Louis  XVI 
(1809). 

DuFOUR  ÇGeorges-Joseph) ,  général  français,  né  â 
Saint-Seine  (Bourgogne)  en  1758,  mort  en  1820.  Il  fut 
d'abord  attaché  à  la  marine  à  Rochefort.  puis,  à  la  Révo- 
lution, il  commanda  un  bataillon  de  volontaires.  Dufour 
se  battit  contre  les  Prussiens  en  1792,  devint  général  de 
brigade  en  i~93,  servit  eu  Vendée,  et,  en  1799,  contribua  à 
repousser  les  Anglais  et  les  Russes  de  la  Hollande.  Au 
18-Brumaire,  Dufour  était  général  de  division  ;  son  répu- 
blicanisme et  sa  franchise  toute  militaire  déplurent  à 
Napoléon,  qui  le  mit  à  la  retraite.  Pendant  les  Cent-Jours, 
il  se  rallia  à  l'Empire,  comptant  sur  le  libéralisme  de  Bona- 
parte, et  fut  élu  député  de  la  Gironde.  A  la  seconde  rentrée 
des  Bourbons,  il  fut  emprisonné  jusqu'en  septembre  1816.  De 
retour  à  Bordeaux,  il  fit  de  l'opposition  jusqu'à  sa  mort. 

Dufour  (François-Bertrand),  général  français,  né  à 
Souillac  en  1765,  mort  en  1832.  Il  partit,  en  1792,  avec  les 
volontaires  du  Lot,  se  signala  par  sa  bravoure  aux  armées 
de  la  Moselle,  du  Rhin ,  de  Sambre-et-Meuse,  du  Nord  ; 
s'empara,  en  1801,  de  Wurtzbourg.  de  Bamberg.  Colonel 
et  baron,  il  lit  la  campagne  du  Tyrol  (1805)  ;  il  était  général 
de  brigade  après  Austerlitz.  Dufour  contribua  à  la  prise  de 
Dantzi"' (1807),  et  s'empara  de  lile  de  Rugen.  Il  se  distin- 
gua à  Burgos,  fut  fait  prisonnier  après  la  capitulation  de 
Baylen  et  ne  rentra  en  France  qu'après  la  chute  de  Napo- 
léon. Aux  Cent-Jours,  il  contribua  à  la  prise  de  Wavre  et 
à  la  défense  de  Namur.  Retraité  par  la  seconde  Restaura- 
tion, il  siégea  à  la  Chambre  des  députes,  de  1830  à  1832. 

Dufour  (Jean-Marie-Léon),  naturaliste  et  médecin 
militaire  français,  né  et  mort  à  Saint-Sever  (1780-1865). 
Il  fil,  en  1823,  la  campagne  d'Espagne,  et,  de  retour  on 
France,  se  fixa  à  Saint-Sever.  Dufour  a  fait  paraître  des 
travaux  dans  les  «  Mémoires. de  l'Institut  »,  les  <>  Annales 
du  Muséum  ",etc.  On  lui  doit,  en  outre  :  Relation  de  voyage 
dans  les  montagnes  Mandates  (1821);  Recherches  anatomi- 
ques  et  physiologiques  sur  les  hémiptères  (1833)  ;  etc. 

Dufour  (Guillaume-Henri),  général  suisse,  ne  à  Con- 
stance en  1787,  mortâGenève  en  1875.  Après  l'incorporation 
du  territoire  genevois  à  la  France,  il  entra  à  l'Ecole  poly- 
technique (1807),  et  devint  officier  du  génie.  Après  la  chute 
de  l'Empire,  Dufour  retourna  en  Suisse.  Il  prit  du  service 
dans  l'armée  de  la  Confédération,  et  y  devint,  en  1832, 

?|uartier-maître  général.  Du- 
our  fut  chargé  de  créer  l'Eco- 
le militaire  do  Thoune,  réorga- 
nisa l'armée  suisse,  et  dirigea 
la  confection  de  la  carte  topo- 
graphique  de  laConfédération. 
Ce  travail  dura  trente-deux 
ans  (1833-1865);  cette  carte, 
qu'on  désigne  du  nom  de  "  car- 
te Dufour  » ,  est  un  modèle  du 
genre.  Lorsque,  en  1847,  les 
cantons  catholiques  se  décla- 
rèrent indépendants  sous  le 
nom  de  Sonderbund,  Dufour 
fut  chargé  de  commander  les 
troupes  fédérales  ;  on  moins 
de  deux  mois,  il  dompta  l'in- 
surrection des  séparatistes. 
On  vota  au  pacificateur  une 
récompense  nationale.  La 
Suisse  eut  recours  à  ses  rela- 
tions avec  Napoléon  III,  qui 
avait  été  sous  ses  ordres  â  Thoune,  pour  régler  certains 
conflits  internationaux.  En  1804,  il  présida  le  congrès  d'où 
sortit  la  Convention  de  Genève.  Sos  principaux  ouvrages 
sont  :  Mémorial  pour  les  travaux  de  guerre  (1820)  ;  Mé7noire 
sur  l'artillerie  des  anciens  et  celle'  du  moyen  àqc  (1840)  : 
Manuel  de  tactit/ue  (1842)  ;  De  la  fortification  permanente 
(1850)  ;  Campagne  du  Sonderbund  et  événements  de  1856.  avec 
notice  biographique  fl875).  Une  statue  équestre  du  général 
Dufour,  d'après  A.  Lanz,  a  été  élevée,  en  1884,  .sur  une 
des  places  do  Genève. 

Dufour  (Auguste-HcnrI),  géographe  français,  né  à 
Pans  on  1798,  mort  en  18C5.  Il  débuta  par  aider  son  maître 
Lapio  à  exécuter  diverses  cartes  du  Dépôt  do  la  marine, 
fit  paraître  sous  son  nom.  en  IR24,  une  Anah/.sc  qéoqraphi- 
qu^dela  carte  de  Paleitine,  et  publia  ensuite  '  ditiTérents 
Atta^;  entre  autres,  VAtlnM  fjufonr,  formé  de  loo  cartes, 
sar  l'étal  physique,  historique  oi  politique  de  la  France 


(1857).  On  lui  doit,  en  outre,  des  Précis  de  systèyne  pla- 
nétaire et  de  cosmographie,  et  de  nombreuses  cartes  et 
plans. 

Dufour  (l'abbé  Valentin-Chacles),  archéologue,  né  à 
Pans  ou  1826.  Elève  de  l'Ecole  dos  chartes,  aumônier  ue 
la  prison  de  Mazas,  il  fut  nommé  sous -bibliothécaire  de 
l'Hôtel  de  ville  de  Paris,  do  1866  à  1870.  Outre  des  articles 
et  des  études  insérés  dans  le  »  Bibliophile  français  »,  le 
a  Bulletin  du  bouquiniste  »,  etc.,  il  a  publié  :  le  Calen- 
drier des  confréries  de  Paris,  avec  Le  Masson  ;  les  Char- 
niers des  églises  de  Paris  (1866);  une  Question  historique, 
ihippophagie  (1868);  Recherches  sur  la  danse  viacabre 
peinte  en  i425  au  cimetière  des  Innocents  (1873);  la  Danse 
macabre  des  SS.  Innocents  de  Paris,  d'après  l'édition  de 
f4S4  (1874)  ;  une  Famille  de  peintres  parisieris  aux.  xiv*  et 
xv  siècles,  documents  et  pièces  origi/iales  (1877)  ;  le  Vieux 
Paris,  ses  derniers  vestiges  (1878),  recueil  de  gravures  à 
l'eau-forte  de  Chauvet  et  ChampoUion,  avec  notices  de 
l'abbé  Valentin  Dufour  ;  Collection  des  anciennes  descri- 
ptions de  Paris  (1878-1883)  ;  Bibliographie  artistique,  histo- 
rique et  littéraire  de  Paris  avant  f789  (1882).  On  doit 
encore  à  l'abbô  Dufour  de  nombreuses  réimpressions  et 
traductions. 

Dufour  (Théophilo-Audré),  magistrat  et  écrivain 
suisse,  né  â  Genève  en  1844.  Président  de  la  cour  d'appel 
de  Genève,  député  au  grand  conseil,  il  a  été  nommé  di- 
recteur des  archives  et  de  la  bibliothèque  de  cette  même 
ville.  On  lui  doit,  entre  autres  écrits  :  Notice  bibliogra- 
phique sur  le  Cavalier  de  Savoie,  le  Citadin  de  Genève  et  le 
Fléau  do  l'aristocratie  genevoise  (1877)  ;  Notice  bibliogra- 
phique sur  le  Catéchisme  et  la  Confession  de  foi  de  Calvin 
(1878);  Jean-Jacques  Rousseau  et  J/""'  de  Warens  ;  notes 
sur  leur  séjour  à  Annecy  d'après  des  pièces  inédites  (1878); 
Clément  Marot  et  le  Psautier  huguenot  (1881);  Giordano 
Bruno  à  Genève,  en  f579  (1884);  un  Opuscule  inédit  de 
Farel  (1885). 

DUFOUREA  {ré  —  de  Dufour,  n.  d'un  natural.)  n.  f. 
Genre  d'insectes  hyménoptères  porte-aiguillon ,  famille 
des  apidés,  tribu  des  andréninés,  comprenant  de  petites 
formes  très  voisines  dos  halictes,  vivant  sur  les  mon- 
tagnes, et  faisant  leurs  terriers  dans  les  sols  sablonneux 
exposés  au  nord.  fOn  connaît  quatre  ou  cinq  espèces  de 
dufourea,  toutes  d'Europe.) 

DUFOURIE  [ri)  ou  DUFOURIA  [de  Dufour,  natural.] 
n.  f.  Genre  de  protozoaires  grégariniens,  comprenant  des 
formes  allongées,  séparées  en  deux  régions  inégales  par 
une  cloison  [septum)  transversale,  incurvée  en  avant.  (Les 
dufouries  sont  des  organismes  microscopiques  et  transpa- 
rents, vivant  en  parasites  dans  le  corps  do  divers  coléo- 
ptères acjuatiques  [cotymbetes].  L'espèce  type  du  genre  est 
la  dufouria  agilis.) 

DUFOURNY  (Léon"),  architecte,  membre  de  l'Institut, 
né  et  mort  à  Pans  (1751-1818).  H  passa  en  Italie  en  1782, 
rapporta  à  Paris,  en  1795,  une  collection  de  fragments 
d'architecture  antique.  Il  entra  à  l'Institut  en  1796,  et  fut 
professeur  à  l'Ecole  d'architecture  en  1804. 

DUFRAISSE  (  Marc-Etienne  -  Gustave  ),  écrivain  et 
homme  politique,  né  à  Ribérac  (Dordogne)  en  I8ii,  mort 
â  Paris  eu  1876.  D'abord  avocat  â  Paris,  il  fut  élu  à  l'As- 
semblée nationale  en  1848.  Son  républicanisme  lui  valut 
un  bannissement  perpétuel.  A  Bruxelles,  tout  en  travail- 
lant pour  vivre,  il  écrivit  une  Introduction  aux  Révolu- 
tions dltalie,  d'Edgar  Quinet.  On  lui  attribua  deux  pam- 
phlets :  le  Deux-Décembre  devant  le  Code  pénal,  et  les 
Finances  de  l'Empire.  Il  publia  :  Histoire  du  droit  de  paix 
et  de  guerre  de  f789  à  fSi5.  En  1855,  il  avait  été  appelé 
à  la  chaire  de  droit  de  la  nouvelle  Ecole  polytechnique 
de  Zurich.  Pendant  le  siège  de  Paris  (1870-1871),  Gambetta 
le  nomma  préfet  des  Alpes-Maritimes  ;  élu  député  de  ce 
département  et  de  celui  de  la  Seine,  il  fit  partie  de  la 
gauche  républicaine. 

DUFRENÉ  (Hector-Auguste),  ingénieur  français,  né  à 
Orléans  en  1836.  Ancien  élève  de  l'Ecole  centrale,  Dufrené 
a  été  attaché,  comme  ingénieur,  à  des  ateliers  de  construc- 
tion de  machines.  Il  est  l'auteur  de  savants  articles  publiés 
dans  les  «  Annales  du  génie  civil  "  et  les  "  Archives  de 
l'industrie  au  xix«  siècle  ».  Il  a  publié,  en  outre,  d'intéres- 
sants ouvrages,  parmi  lesquels  on  doit  citer  -.'les  Droits 
des  inventeui\s  en  France  et  à  l'étranger,  conseils  qénéraux, 
brevets  d'invention,  etc.  (1867);  l'Histoire  du  travail  {\%m)  \ 
Projet  de  construction  d'un  tunnel  sous-marin  (ISIO)  ;  un 
Tunnel  sous  la  Manche  (1870);  l'Industrie  et  les  Classes  la- 
borieu^ses  dans  l'Inde  aux  temps  védiques  cl  brahmaniques 
(1873);  Revue  des  inventions  nouvelles  (1874);  etc. 

DUFRÉNITE  (de  Dnfrénoy,  u.  du  minéralogiste)  n.  f. 
Phosphate  hydraté  naturel  de  fer,  dont  la  formule  est 
H'Fc'P'O",  io  poids  spécifique  3,2  â  3,4,  et  la  dureté  3,5 
à  4.  (Se  présente  en  masses  concrétionnées  ou  fibreuses, 
passant  du  vert  au  brun  par  le  jaune.) 

DuFRÉNOY  (AdélaYde-Gillette  Billet,  dame),  femme 
•  \r  Irtiir-,.  néc  et  morto  à  Paris  (1765-1825).  Fille  d'un 
ri'  h'.'  ioaillier.  elle  épousa,  à  quinze  ans,  Petit-Dufrénoy, 
procureur  au  Châtolet  de  Paris,  fort  riche  lui-même.  Ruiné 
par  la  Révolution,  Dufrénoy  obtint,  sous  le  Consulat,  la 
place  de  greffier  à  Alexandrie  :  mais  il  devint  aveugle.  Sa 
femme  le  suppléa  dans  sa  charge,  copiant  les  dossiers  et 
les  jugements,  jusqu'au  jour  où  il  fut  mis  â  la  retraite. 
Elle  revint  alors  à  Paris  et  demanda  à  sa  plume  des 
moyens  d'existence.  Divers  ouvrages  d'éducation  :  Livre 
du  premier  àqe;  la  Petite  Encyclopédie  de  l'enfance;  la 
Petite  Ménagère  Q\\  l'Eduration  maternelle,  lui  valurent  une 
pension  de  Napoléon.  En  1807,  elle  publia  un  volume 
d'Elégies  qui  fut  couronné  par  l'Acadéniief  1815),  ainsi  que 
son  poème  sur  la  Mort  ae  Bayard.  Après  la  chute  de 
Napoléon,  son  salon  devint  un  des  petits  cénacles  de  l'op- 
position libérale.  M*""  Dufrénoy  a  écrit,  en  outre,  plusieurs 
romans  :  la  Femme  auteur;  la  Jeune  Héritière;  les  Fran- 
çaises; Santa  Maria. 

Dufrénoy  (Ours-Pierre-Armand  Petit-),  géologue  et 
minéralogiste  français,  fils  do  la  précédente,  membre  do 
rAca<iémie  des  sciences  (1840),  néâSevran  (Soine-et-Oiso) 
on  1792,  mon  à  Paris  en  1857.  Il  entra  à  l'Ecole  polytech- 
nique on  1811  et.  deux  ans  plus  tard,  à  rp:colo  des  mines, 
où  il  devint  professeur.  Dès  1819,  il  publia  une  série  de 
mémoires  qui  changèrent  la  face  des  études  géologiques. 
Avec  Elie  de  Beaumont.  il  parcourut  à  pied  la  France, 
l'Anglotorrc  ot  lo  nord  do  1  Espagne,  sur  un  espace  do 


870 

80.000  kilomètres,  pour  l'exécution  de  la  Carte  géologique 
générale  de  France.  Cette  exploration  dura  treize  années 
(1823-1836),  et  ce  ne  fut  qu'en  1841  que  les  deux  savants 
purent  en  publier  la  relation.  Directeur  de  l'Ecole  des  mi- 
nes, Dufrénoy  produisit  encore  de  beaux  travaux  sur  la 
géologie  du  Massif  central,  sur  les  terrains  secondaires 
du  midi  de  la  France,  etc. 

DUFRÉNOYSITE  (do  Dufrénuy,  n.  pr.)  n.  f.  Arséniosul- 
fure  naturel  de  plomb,  dont  la  formule  est  Pb=As=S*,  le 
poids  spécifique  5,5  et  la  dureté  3.  (Cette  espèce  est  rhom- 
bique;  sa  couleur  est  gris  d'acier  ;  elle  se  présente  en 
prismes  aplatis  et  se  trouve  à  Binnen.  en  Suisse.) 

—  Dufrénoysite  est  quelquefois  employé  pour  désigner 
l'arséniosulfure  de  cuivre  ou  binnite.  Ce  dernier  nom  sert 
d'ailleurs,  à  son  tour,  pour  les  deux  espèces. 

DUFRESNE  (Guillaume),  navigateur  français,  né  à 
Saint-Malo  en  Itî88,  mort  vers  1730.  Capitaine  de  vaisseau 
au  service  de  la  Compagnie  des  Indes,  il  se  rit  remar- 
quer par  son  courage  pendant  les  dernières  guerres  du 
règne  de  Louis  XIV  et  prit  possession  pour  Ta  France, 
en  1715,  de  lile  Maurice,   qui  fut  appelée  île  de  France. 

DUFRESNE  (Bertrand),  financier  français,  né  à  Navar- 
renx  (  Basses -Pyrénées  )  en  1736,  mort  à  Paris  en  1801. 
Directeur  du  Trésor  public  en  1788,  grâce  à  Necker,  ar- 
rêté sous  la  Terreur,  membre  du  conseil  des  Cinq-Cents, 
puis,  après  le  18-Bruniaire,  du  conseil  d'Etat,  il  fut  nommé 
directeur  général  de  la  Trésorerie. 

DuFRESNE  DE  Saint-LÉON  (  Louis-César-Alexandre), 
financi'-r  français,  né  et  mort  à  Paris  (1752-1836).  Premier 
commis  des  finances,  liquidateur  du  trésor  royal  (1777),  il 
reçut  de  l'Assemblée  constituante  la  mission  d'élaborer  un 
plan  de  liquidation  générale.  Il  dut  émigrer  en  Suisse, 
rentra  en  France  au  18-Brumaire,  et  fut  nommé  au  con- 
seil d'Etat  par  Louis  XVIII.  H  a  écrit  :  Du  crédit  public 
et  des  dettes  publiques  (1828). 

DUFRESNE  fAbel-Jean-Henri),  magistrat  et  écrivain 
français,  né  â  Etampes  (Seine-et-Oise)  en  1788,  mort  en 
1862.  Avocat  à  Paris,  juge  suppléant  au  tribunal  de  la 
Seine  pendant  les  Cent-Jours,  il  publia  des  ouvrages 
d'éducation  et  de  morale  estimés  :  le  Monde  et  la  Retraite 
(1817);  Samuel  d'Harcourt  (1820);  Contes  à  Henriette 
(1822);  Nouveaux  contes  {\&2i)  ;  Contes  à  Henri  {1^50)  ;  le 
Livre  du  pauvre  (1854)  ;  etc.  —  Son  frère  Jean-Nicolas,  né 
â  Paris  en  1747,  mort  à  Etampes  en  1812,  fit  partie  de  l'ex- 
pédition de  La  Pérouso. 

DUFRESNE  (Alfred),  compositeur  français,  né  en  1822, 
mort  à  Paris  en  1863,  fut  élève  d'Halévy  au  Conservatoire. 
Il  débuta  par  un  recueil  de  mélodies  vocales  intitulé  Soi- 
rées d'automne,  et  fit  ensuite  représenter  les  ouvrages 
suivants,  tous  en  un  acte  :  Venant  de  Pantoise  (1856); 
Maître  Bâton  (1858);  les  Valets  de  Gascogne  fl860)  ;  l'Hôtel 
de  !a  Poste  {imii). 

DuFRESNE  (Pierre),  botaniste  français,  mort  en  1836.  Il 
a  publié  une  Histoire  naturelle  et  médicale  de  la  famille  des 
valérianées,  (jui  est  devenue  classique. 

DUFRESNIE  {fré-nf  —  de  Dufresne ,  n.  pr.)  n.  f.  Genre 
de  plantes,  de  la  famille  des  valérianées,  qui  croit  en  Perse. 

DuFRESNOY  (Charles-Alphonse),  peintre  et  poète  latin, 
né  â  Paris  en  1611,  mort  à  Villiers4e-Bel  en  1665.  Elève  de 
Perrier  et  de  Vouet,  il  partit,  en  1632,  pour  l'Italie,  et 
ne  revint  en  France  qu'en  1656.  Dessinateur  correct  et  bon 
coloriste,  Dufresnoy  fut  un  peintre  estimable.  Le  musée 
du  Louvre  possède  de  lui  un  Groupe  de  naïades  et  une 
Sainte  Marguerite  ;  mais  son  œuvre  capitale  est  son  poème 
latin  De  arte  graphica,  qui  fut  publié,  trois  ans  après  sa 
mort,  par  Mignard  {1668). 

DUFRESNY  (Charles  Rivière),  auteur  dramatique,  né  et 
mort  à  Paris  (1648-1724).  Il  était  arrière-petit-rils  de 
Henri  IV,  par  son  grand-père,  fils  de  la  belle  jardinière 
d'Anet.  Grâce  à  cette  origine,  il  jouit  de  la  faveur  de 
Louis  XIV.  C'était  une  nature  vraiment  artistique,  et  il 
réussissait  également  dans  la  peinture,  la  musique,  l'ar- 
chitecture et  la  poésie, mais  il  aimait  à  l'excès  les  plaisirs, 
et  il  finit  par  lasser  la  générosité  du  roi.  Débiteur  de  sa 
blanchisseuse,  il  l'épousa,  uniquement  pour  se  libérer  en- 
vers elle,  aventure  qui  a  fourni  â  Le  Sage  un  des  traits  de 
son  Diable  boiteiux.  Dufresny  finit  par  se  faire  auteur  dra- 
matique. Les  quelques  comédies  qu'on  a  de  lui  brillent 
par  l'esprit  et  la  facilité  ;  ce  sont  :  la  Noce  inteiTompuc  ; 
le  Faux  Honnête  homme;  le  Jaloux  honteux  de  l'être;  le  Lot 
supposé;  le  Dédit:  la  Réconciliation  7iormaiidc;  Attendez- 
moi  sous  l'orme;  le  Négligent  ;  le  Chevalier  joueur  ;  l'Esprit 
de  contradiction;  le  Double  Veuvage;  le  Mariage  fait  et 
rompu.  Dufresny  a  aussi  écrit  quelques  romans,  dont  le 
meilleur  est  :  Amusements  sérieux  et  comiques  (1705),  imité 
par  Montesquieu  dans  ses  Lettres  persanes. 

DufiAS-MONTBEL  (Jean-Baptiste),  helléniste  français, 
né  a  SaiiK  r|i;tmond  (Forez)  en  1776,  mort  en  1834.  Après 
avoir  spfvi  'ians  les  armées  de  la  République,  il  recom- 
mença, à  vingt  ans,  son  éducation  manquée.  Pendant  un 
assez  long  séjour  à  Paris,  il  fit  jouer  un  vaudeville  :  la 
Feynme  en  parachute.  Reçu  à  l'Académie  de  Lyon  en  1803, 
il  se  mit  â  voyager  en  France,  en  Italie  et  en  "Suisse,  me- 
nant de  front  les  lettres  et  les  affaires.  En  1810,  il  aban- 
donna tout  à  fait  le  commerce.  En  1815,  parut  sa  traduction 
de  VIliade,  et,  en  1818,  celle  de  l'Odyssée.  Dugas-Montbel  a 
laissé,  en  outre,  un  grand  nombre  d'opuscules  :  Réflexions 
sur  la  comédie  et  sur  les  causes  de  sa  décadence  (1812)  ;  Lettre 
a  M.  Beuchot  sur  un  poète  du  xvi*  siècle  (1812);  Œuvres 
complètes  d'Homère,  avec  le  texte  grec  et  des  observations 
(1828-1833)  ;  Manière  dont  on  doit  prononcer  la  langue  grec- 
que, etc.  Dugas-Monlbel.  après  la  révolution  de  1830,  fut 
élu  trois  fois  député  du  Rhôno. 

DUGAT  (Gustave^  orientaliste  français,  né  à  Orange 
(Vaucluse)  en  1824,  mort  à  Barjols  (Var)  en  1894.  Il  apprit 
l'arabe,  lo  turc,  le  persan,  fut  professeur  d'histoire  et  de 
géographie  musulmane  à  l'Ecole  des  langues  orientales, 
ot  devint  inspecteur  général  des  services  administratifs. 
C'était  un  partisan  de  la  doctrine  saint-simonienne.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Grammaire  arabe  et  française 
(1854);  Histoire  des  orientalistes  de  l'Europe,  du  xii"  au 
xw"  siècle  (1S68-1870)  ;  Cours  complémentaire  de  géographie, 
histoire  et  législation  des  Etats  musulmans  (1873). 

DUGAZON  n.  f.  Nom  donné  aux  actrices  de  l'Opéra- 
Comique  qui  so  distinguent  dans  les  rôles  créés  autrefois 
par  la  célèbre  Dugazon,  ou  dans  des  rôles  analogues  d'in- 
génues amoureuses  ot  do  soubrettes. 


Dugazon. 


871 

Dugazon  iJoan-Bantisto-Honri  GouRGAnn,  dit),  co- 
miMitîii  IVancais,  nii  à  MarsoiUo  on  17 IG,  mort  à.  SanUillon 
(Loiret)  od  18oy.  Il  débuta  on  n7l  à  la  Comédio-Fraiitaise. 
à  laiiuello  il  resta  constamment  attai.'hô,  dovint  l'onfant 
gàtô  du  public  ot  fut.aprôs  la  mort  do  l'rôvillo,  lo  valot  lo 
plus  eomiquo  do  co  tliéàtro.  Tout  on  continuant  à  jouor, 
il  devint  profossour  à  l'Ecolo  do  déclamation  (178G)  et, 
plus  tard,  au  Conservatoire.  Vers  la  fin  do  sa  vio,  il  donna 
des  marques  d'aliénation  mentale.  Ou  doit  à  cet  excellent 
acteur  quelques  comédies  on  vers,  qui  furent  représen- 
tées :  /A'm/r/rrtu^e  (171)2)  ;  le  Modéré  (1793);  etc.  11  avait 
épousé  en  1770  Rose  Lkfèvru.  V.  l'art,  suiv. 

Dugazon  (Rose  LekiH're.  dame),  actrice  française, 
néo  ù.  lîerlm  en   1755,  morte  à  Paris  ou  1821,  femme  du 

Précèdent.  Fille  d'un  maître  do  ballet,  elle  so  présenta 
"abord  comme  danseuse,  tMi 
1767,  au  public  do  la  Comé- 
die-Italienne. Mais  elle  pro- 
fita bientôt  dos  leçons  de 
M""*  Favart,  et,  peu  d'années 
après,  elle  prenait,  dans  lo 
personnel  cliantant  do  co 
théâtre,  une  place  qui  no  de- 
vait pas  tarder  ù.  être  pré- 
Fondéranto,  à  ce  point  que 
emploi  qu'elle  iiui  avec 
succès  pendaiittantd'années 
porto  encore  aujourd'hui  son 
nom.  M""*  Dugazon  avait  la 
sensibilité  et'^rémotion,  on 
même  temps  que  la  verve  ot 
la  gaieté.  Ses  succès  furent 
éclatants  dans  une  foule  do 
créations  qu'elle  fit  des  opé- 
ras-comiques do  Grétry,  Dé- 
zôdes  et  autres  composi- 
teurs. Citons  seulement 
l'Amajit  jaloux,  Félix,  le  Corsaire,  Biaise  et  Babel,  Nina 
ou  ta  Folle  par  amour,  Alexis  et  Justine,  Sargines,  Aucas- 
sin  et  Nicolette,  etc. 

Plus  tard,  avançant  en  âge  et  atteinte  d'un  embonpoint 
précoce,  M""  Dugazon  se  vit  obligée  de  changer  d'emploi 
et  do  prendre  celui  des  jeunes  mères.  Elle  y  déploya  le 
môme  talent  en  jouant  Pierre  le  Grand,  le  Calife  de  Bagdad, 
te  Prisonnier,  Afaison  à  vendre,  te  Médecin  turc,  etc.  On  a 
d'elle  deux  portraits  :  l'un  d'Isabcy,  lo  célèbre  miniatu- 
riste ;  l'autre  do  F.  Coutellier,  gravure  en  couleur,  alors 
qu'elle  jouait  encore  à  la  Comédie-Italienne. 

Dugazon  (Gustave),  compositeur  français,  fils  de  la 
précédente,  né  et  mort  à  Paris  (1782-1826).  Il  fut  élève  do 
Berton  et  de  Gossec  au  Conservatoire,  et  obtint,  en  1806, 

10  second  prix  de  Rome  à  l'institut.  Il  se  livra  alors  à  l'en- 
seignement, puis  publia  d'assez  nombreuses  compositions 
pour  le  chant  et  pour  !e  piano,  et  enfin  écrivit  pour  le 
théâtre  les  ouvrages  suivants  :  Noémi,  ballet  (Porto-Saint- 
Martin);  Marguerite  de  Waldemar  (Opéra.-Coniiqu.e,  1812);  ta 
Noce  écossaise  {id. y  18U);  le  Chevalier  d'industrie  iid.,  1818); 
/es/^/rtnct'st/e  Caserne,  ballet  (Opéra,  1817);  Alfred  le  Grand, 
ballet  (id.,  1822)  ;  Aline,  reine  de  Golconde,  ballet  (id.,  1823). 

DugdaLE  (sir  William),  archéologue  anglais,  né  en  1 605 
dans  le  comté  de  Warwick,  mort  en  1686  à  Blytbe  Hall. 

11  remplit  la  charge  do  roi  d'armes  auprès  du  roi  Charles  I" 
pendant  la  guerre  civile,  ot  dut  so  réfugier  quelque  temps 
en  France.  Dugdalea  laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages, 
parmi  lesquels  :  lo  Monasticon  anglicanum  (1655-1673)^ 
Antiquités  du  comté  de  Warwick  [ï&^Q)  ;  Origines  judiciaires 
ou  Histoire  des  lois  de  l'Angleterre,  des  cours  de  justice, 
des  formes  de  mise  en  accusation,  des  pénalités  pour  crimes, 
des  écrivains  légistes,  etc.  (1666)  ;  Nobiliaire  d'Angleti-rre 
ou  Récits  historiques  sur  la  vie  et  les  actes  les  plus  mémo- 
rables de  notre  noblesse  anglaise  (1675-1676);  Nisloirc  résu- 
mée des  troubles  récente  en  Angleterre  (1681)  ;  etc. 

DUGE  {duj')  ou  DUGY  (jî)  n.  m.  Vase  à  boire  cylindrique 
ou  en  forme  de  baril,  muni  d'un  couvercle,  et  dont  on  so 
servit  au  moyen  âge  et  jusqu'au  xvi"  siècle. 

DUGENNE  (Alphonse-Julos-.\lcxandro),  officier  français, 
né  à  Pau  en  1841,  mort  au  Tonkin  ea  1887.  Sorti  de  Saint- 
Cyr,  il  fit  la  campagne  du  Moxi(iuo,  où  il  gagna  son  grade 
de  lieutenant  fi866).  Chef  de  bataillon  on  1878,  il  partit 
pour  le  Tonkin,  en  octobre  1883.  Là,  il  eut  à  lutter  contre 
les  Pavillons-Noirs  et  les  pirates  ;  les  blessures  qu'il  reçut 
le  firent  nommer  lieutenant-colonel  (1884).  Chargé  par  lo 
Général  Millot  de  faire  exécuter  lo  traité  do  Tien-Tsin,  il 
fut  arrêté  dans  sa  marche  par  4.000  réguliers  chinois  ; 
mais  il  poursuivit  sa  route  et,  malgré  des  forces  sans 
cesse  grossissantes,  il  réussit  à  s'établir  solidement  à 
Bac-Lé.  Blâmé  par  ses  chefs,  il  fut  rappelé  en  France; 
après  ses  explications  au  ministre  do  la  guerre,  il  retourna 
au  Tonkin,  ot  fut  nommé  colonol,  on  1887. 

DUGÊS  (Antoine-Louis),  médecin  et  zoologiste  français, 
né  à  Mézièrcs  en  1707,  mort  à  Montpellier  en  1838.  Agrégé 
do  la  Faculté  do  Paris  on  1821,  professeur  d'accouchement, 
puis  de  pathologie  externe  et  do  médecine  opératoire,  il 
fut  enfin  doyen  ù  la  Faculté  de  Montpellier,  mombro  do 
l'Académie  do  médecine,  ot  des  Académies  des  sciences 
de  Paris  ot  do  Berlin.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Re- 
cherches sur  les  maladies  les  plus  importantes  des  nouveau- 
nés  (1821);  Manuel  d'obstétriaue  (1&26);  Traité  de  physio- 
logie comparée  de  l'homme  et  des  animaux  (1838)  ;  etc. 

DuGHET  (Gaspard),  dit  le  Guaspre  ou  Gaspre- 
Poussin,  peintre  français,  hé  â  Rome  en  I6i;i,  mort  à  Flo- 
rence en  1675.  En  1620,  son  père,  Jacques  Dughet,  établi  ù. 
Rome,  avait  soigné  dans  uno  grave  maladie  Nicolas  Pous- 
sin,qui, depuis, était  devenu  son  gendre.  Lo  maître,  remar- 
quant les  dispositions  do  son  jeune  beau-frùre,  Gaspard 
Dughot,  s'intéressa  vivement  A  ses  études.  A  vingt  ans, 
Dughot  comptait  parmi  les  maîtres  les  plus  estimés  do 
son  temps.  Ses  productions  nombreuses  rappelaient  tel- 
lomeni  la  manière  du  peintre  des  Andelys,  qu'il  fut  sur- 
nonmié  Poussin.  C'est  alors  que  parut  là  fameuse  Vue  de 
Damas,  belle  ot  forte  peinture,  empreinte  d'une  fougue 
presque  sauvage.  Ktant  à  Florence,  au  moment  où  Pierre 
do  Cortono  peignait  les  loges  du  palais  Pitli,  Dughoi 
exécuta,  .'i  la  demanda  de  co  maître,  un  grand  paysage  à 
fresque,  qu'il  faut  conipicr  parmi  ses  meilleures  produc- 
tions. A  son  retour  ù  Romn,  il  s'enthousiasma  pour  les 
œuvres  do  Claude  Lorrain,  et  so  mit  â  étudier  dans 
l'atelier  de  co  naysagiste;  mais  il  était  trop  mùr  pour  so 
modifier  sensinlemont.  C'est  quelques  mois  seulement 
avant  ba  mort  qu'il  peignit  lo  fameux  Ouragan,  qui  passo 


Diigommier. 


pour  son  chef-d'œuvro.  Lo  Déluge  fut  égalemont  uno  do 
SOS  dernières  inspirations.  Lo  Louvre  possède  un  Passage 
d)  Dughot.  On  voit  do  ses  œuvres  aux  nmsées  do  Lille, 
de  Douai,  do  Bordeaux,  do  Vienne,  de  Municli,  do  Dresde, 
de  Saint-Pétersbourg.  Co  sont  surtout  les  galeries  do 
Madrid  et  plusieurs  palais  d'Italie  qui  possèdent  les  toiles 
les  plus  importantes  do  Dughot.  Losliguros  qui  animent  ses 
paysages  sont  tantôt  do  lui,  tantôt  do  Poussin,  de  Pierre  do 
Cortono,  de  Lauri,etc.  —  Son  frère,  Jean  Dughet,  élèvo 
aussi  do  Poussin,  fut  un  graveur  de  mérite.  Nous  citerons 
particulièrement  le  Parnasse,  le  Jugement  de  Salornon,  les 
Se/>t  siicrcmciilf:,  la  Naissance  de  Venus  d'après  le  Poussin. 
DUGOMMIER  (Jacques-François),  général  français, 
né  à  La  Basse-Tcrro  (Guadeloupe)  en  1738,  tué  on  1701. 
Entré  dans  l'armée  â  treize  ans,  il  parvint  au  grade  do 
lioutenant-colonol.  Il  quitta  alors  le  service  pour  se  con- 
sacrer à  l'exploitation  do  ses  immenses  propriétés  des 
Antilles.  Dugommier  ac- 
cueillit la  Révolution  avec 
enthousiasme  :  il  fut  nommé 
au  commandement  des  gar- 
des nationales  de  la  Marti- 
nique en  1700,  et  fut  élu,  eu 
1702,  membre  de  la  Conven- 
tion. Mais,  on  présence  dos 
dangers  que  courait  la  pa- 
trie, il  préféra  la  servir  sur 
les  champs  de  bataille,  ot 
obtint,  on  1793,  sa  nomina- 
tion de  général  de  brigade 
à  l'armée  d'Italie.  C'est  on 
cette  qualité  qu'il  fut  charge 
do  reprendre  Toulon  aux 
Anglais.  Il  en  dirigea  lo 
siège  avec  une  habileté  re- 
marquable, puissamment 
secondé,  d'ailleurs,  par  le 
jeune  commandant  de  l'ar- 
tillerie, Bonaparte.  Mis,  en 
1794,  à  la  tête  de  l'armée  des 
Pyrénées-Orientales,  Dugommier  remporta  une  série  de 
victoires  sur  les  Espagnols.  Il  leur  reprit,  en  quelques 
mois,  leurs  principales  positions  :  le  camp  du  Boulon,  Col- 
lioure,  Bellegarde,  puis  il  les  rejeta  en  Catalogne,  où  il 
les  poursuivie,  et  les  contraignit  à  une  action  décisive, 
qui  eut  lieu  aux  environs  do  Figuières,  sur  la  sierra 
Ncgra  (montagne  Noire).  Apres  uno  lutte  de  deux  jours, 
lo  vaillant  général  allait  saisir  la  victoire,  lorsqu'un  éclat 
d'obus  lui  fracassa  la  tête. 

DUGONG  (yongh)  ou  DUGON  n.  m.  Genre  do  cétacés 
herbivores,  famille  des  manatidés  ou  lamantins,  compre- 
nant de  grosses  formes  propres  à  l'océan  Indieu  et  vul- 
gairement appelées  vaches  marines. 

—  Encvcl.  L'espèce  type  du  genre  est  le  dugong  indien 
halicore  cetacea),  répandu  depuis  la  mer  Rougo  jusqu'en 
Australie; 
c'est  un 
animal 
nocturne , 
atteignant 
3  mètres 
de  long  , 
vivant  par 
troupes 
et  pâtu- 
rant dans 
les   anse^s 

tranquilles,  où  sont  les  prairies  do  zostères.  Sa  chair  est 
bonne  à  manger. 

DuGONiCS  (André),  écrivain  hongrois,  né  et  mort  à 
Zegedin  (1740-1818).  Dugonics  est  le  chef  de  Y  école  popu- 
laire, qui  voulait  réagir  contre  les  influences  étrangères 
prédominantes  à  la  nn  du  xviii"  siècle  en  Hongrie.  Il  a 
écrit,  surtout  pour  le  peuple,  des  romans  {Etelfca,  les 
Argonautes,  les  Maures,  les  Bracelets  d'or),  quelques 
pièces  de  théâtre,  et  un  recueil  do  dictons  populaires. 

Du  GORT  (Jean  et  Robert),  imprimeurs  français,  nés 
à  Rouen  auxvi*  siècle.  Quelques-uns  dos  ouvrages  sortis 
de  leurs  presses  sont  cxtrômement  recherchés  dos  biblio- 
philes. Nous  citerons  particulièrement  :  Bringuenarilles, 
cousin  germain  de  Fesse-Pinte  (15.U);  la  Déduction  du 
somptueux  ordre,  plaisants  snectacles  et  magnifiques  théâ- 
tres dressés  par  les  citoyens  (le  Jtennes  {\T}T>l). 
DUGORTIE  n.  f.  Bot.  Syn.  do  parinaki. 
DUGOSZELLO,  bourg  d'Austro-Hongrio  (Croatie  Ico- 
mitat  d'Agrami),  sur  un  affluent  do  la  Savo  ;  11.600  hab. 
Ch.-I.  d'un  district  peuple  do  19.150  hab. 

DUGUA  (Charles-François-Joseph),  général  français, 
né  â  Toulouse  en  1710,  mort  en  1802.  Lors  do  la  Révolu- 
tion, Dugua  était  colonel  de  gendarmerie.  Nommé  général 
do  brigade  en  1793,  i!  prit  part  au  siège  de  Toulon,  comme 
chef  d  état-major  do  Dugommier.  Plus  tard,  on  Egypte,  il 
se  distingua  à  la  bataille  des  Pyramides,  et  étoufia  la  ré- 
volte du  Caire.  A  son  retour  eu  Franco,  il  fut  préfet  du 
Calvados,  mais  il  partit,  bientôt  après,  pour  Saint-Do- 
mingue, comme  chef  d'état-major  du  général  Loclcrc,  ot 
fut  tué  à  l'attaque  du  fort  de  la  Crôto-â- Pierrot. 

DUGUAY-TROUIN  (René),  marin  français,  no  à  Saint- 
Malo  on  1073,  mort  à  Paris  en  1736.  Il  était  fils  do  Luc 
Trouin  de  La  Barbinais,  capitaine  ot  armateur.  Le  nom  do 
Duguav  provenait  d'une  propriété  do  la  famille.  Destiné 
au  sacerdoce  par  ses  parents,  Duguay-Trouin  négligea  ses 
études  pour  mener  uno  vio  do  plaisirs  ot  do  désordres.  Son 
frère  aine  l'embarqua  sur  un  do  ses  corsaires.  L'onfant 
prodigue  no  tarda  pas  à  racheter  ses  fautes  par  uno  bra- 
voure extraordinaire.  En  16VI,  il  enlève,  dans  la  baio  do 
Banlrv.  un  navire  anglais,  lo  François-Samuel.  Sa  famille 
lui  confia  alors  lo  Damjcan.  Dfts  lors,  ses  exploits  ot  ses 
prises  no  so  comptent  plus;  c'est  par  trentaines  qu'il  cap- 
ture les  vaisseaux  do  commerce  ou  do  puorro  anglais  ot 
hollandais.  En  1690,  il  fut  appelé  â  Pans  ot  présenté  au 
roi.  En  1697,  avec  son  ancienne  prise,  le  Nonsuch,  dovonu 
lo  Sans-Pareil,  et  on  1698,  sur  le  Saint  Jacques-des-  Vic- 
toires, il  s'empara  do  nombreux  navires  marchands  es- 
cortés par  dos  vaisseaux  de  guerre.  Il  fut  alors  admis 
dans  la  marine  royale  avec  lo  grado  de  capitaine  de  fré- 
gate. Condamné  au  repos  par  la  paix  de  Ryswvck,  il  re- 
prit la  mer  on  1702,  au  début  do  la  guerre  do  la  succes- 
sion d'Êspagno,  ot  fit  éprouver  de  nouvollos  portos  aux 


DUGAZON    —    DU   GUESCLIN 

Anglais  et  aux  Hollandais.  Il  termiuacctte  belle  campagne 
en  amariuant  sept  bâtiments  ennemis,  dont  cinq  frégates 
anglaises  (170-1).  Il  en  fut 
récompensé  par  lo  grade 
de  capitaine  de  vaisseau. 
En  1707,  Duguay-Trouin 
reçut  lo  comniandoment 
d'une  escadre  qui,  jointe 
à  celle  do  Forbin,  dans  la 
Manche,  barra  lo  passage 
à  un  convoi  do  troupes  an- 
glaises envoyé  en  Portu- 
gal sous  l'escorte  do  cinq 
vaisseaux  do  guerre. 
Duguay-Trouin,  place  à 
l'avant-gardo,  aborda  lo 
vaisseau-amiral  Cumber- 
land,  coula  le  Devonshire, 
et  amarina  le  Chester  et  le 
Buby.  Do  nouvelles  vic- 
toires marquèrent  les  an- 
nées 1709  et  1710,  et  lui 
valurent  des  lettres  de  no- 
blesse. Duguay-Trouin 
couronna  sa  carrière  par 
un  audacieux  coup  do 
main  sur  Rio  do  Janeiro,  qu'il  prit  en  1711;  il  força  les 
habitants  à  racheter  leur  ville.  Nommé  commandant  de 
la  marine  à  Saint-Malo,  il  se  retira  dans  cette  ville,  après 
la  paix  d'Utrecht  (1713).  En  août  1715,  il  reçut  le  brevet 
de  chef  d'escadre,  ot,  en  1728, 
celui  do  lieutenant  général, 
avec  le  commandement  de  la 
marine  à  Brest.  Il  a  laissé  des 
Mémoires  intéressants. 

—  BiBLiOGR.  :  Adolphe  Ba- 
din, Duguay-Trouin  (Paris, 
1866) ,  I.  de  Bona,  Histoire  de 
Duguay-Trouin  (Lille,  1891); 
Cunat,  Vie  de  Duguay-Trouin 
(Saint-Malo,  1866)  ;J.  Poulain, 
Histoire  de  Duguay-  Trouin 
(Paris,  1882). 


Statue  de   Duguay-Trouin, 
à   Wi-sailles, 


Duguay-Trouin  (statue 
DK  ) ,  par  Dupasquier  [  cour 
d'honneur  du  palais  de  Ver- 
sailles]. Cette  statue,  le  meil- 
leur ouvrage  do  Dupasquier, 
a  4  mètres  de  hauteur  ;  primi- 
tivement, elle  était  placée  sur 
le  pont  Louis-XVI  (pont  de 
la  Concorde). 

Citons  également,  à  la 
Bourse  de  Nantes,  une  statue 
de  Duguay-Trouin  ,  par  Do 
Bav  père.  Le  musée  de  Ver- 
sailles renferme  un  portrait  à 
l'huile  de  Duguay-Trouin, d'un 
artiste  nommé  Graincourt.  Un  des  plus  anciens  portraits 
gravés  qu'on  ait  de  Duguay-Trouin  est  l'œuvre  do  Larmessin. 

DuGUÉ  (Ferdinand),  littérateur  et  écrivain  dramatique 
français,  né  à  Paris  on  1815.  Il  a  publié  des  romans,  ues 
recueils  do  vers,  des  comédies  et  un  grand  nombre  de 
drames  en  vers  ou  en  prose,  le  plus  souvent  en  collabo- 
ration, habilement  charpentés,  mais  d'une  valeur  littéraire 
médiocre.  Parmi  ses  pièces,  nous  citerons  :  Satvator  Bosa 
(1851);  Roquelaure  (1852);  ta  Prière  des  naufragés  (1853); 
les  Pirates  de  la  Savane  (185s);  le  Marchand  de  coco  (1860); 
ta  Fille  du  chiffonnier  {\?,&\)  ;  la  Bouquetière  des  Innocents 
(1S62)  ;  un  Drame  au  fond  de  la  tncr  (1876)  ;  etc. 

DuGUÉDELAFAUCONNERIE(Henri-Joseph),  homme 
politique  français,  né  à  Paris  en  1835.  Il  resta  dans  l'ad- 
ministration préfectorale  de  1862  à  1866.  En  1S69,  Duguô 
de  La  Fauconnerie  fut  élu  député  dans  le  département  de 
l'Orne;  il  siégea  à  l'extrême  droite.  Il  comljattit  le  mi- 
nistère d'Emile  OUivier.  En  octobre  1871,  il  dirigea  le  jour- 
nal bonapartiste  «  l'Ordre  ».  Elu  député  de  Mortagne  en 

1876,  il  appuya  le  gouvernement  du  16-Mai,  fut  réélu  en 

1877,  et  tenta  do  rallier  à  la  République  le  parti  bonapar- 
tiste. Il  no  fut  réélu  qu'en  1885;  il  rentra  alors  dans  les 
rangs  du  parti  conservateur.  Il  adhéra  au  boulangisme,  et 
fut  réélu  en  1889,  mais  non  en  1893.  Outre  des  brochures, 
Diigué  do  La  Fauconnerie  a  écrit  :  le  Tribunal  de  la  Dote 
(1859);  la  Bretagne  et  l'Empire  (1861). 

Du  GUERNIER  (Louis),  peintre  français,  né  en  1550, 

mort  vers  1020.  Il  excella  dans  le  genre  do  la  miniature, 
peignit  sur  vélin  les  portraits  dos  principaux  personnages 
do  son  temps,  orna  dos  livres  d'heures  et  des  bréviaires 
de  peintures  remarquables.  On  cito  notamment  do  lui  un 
livre  do  prières  pour  lo  duc  do  Guiso,  dans  lequel  il  repré- 
senta, avec  les  attributs  donnés  aux  saintes,  les  plus 
jolies  femmes  de  la  cour.  —  Louis  Du  Guernier,  tils  du 
précédent,  né  on  IGll,  mort  à  Paris  en  tofiO.  peintre  en 
miniature,  fut  l'un  des  fondateurs  de  l'Acadi-niie  do  poin- 
ture, en  1618.  —  PuiRRE  Du  Guernier,  do  la  famille  des 
précédents,  né  vers  1624,  mort  en  1674,  fut  peintre  en 
émail.  Ses  portraits  sont  fort  estimés.  Il  entra  ù.  l'Acadé- 
mie do  peinture  en  1663. 

Du  GuESCLIN,    ancienne  famillo   do  Bretagne,  qui 

tirait  son  nom  du  chiteau  du  Guesclin,  désigné  aussi  sous 
les  noms  do  Wnglip,  Gaictip,  Guarplic,  Garclip,  Gucrclin, 
Glesquin,  Glaquin,  Gaiclin.  (Ce  sont 
des  altérations  de  mots  bretons  qui 
signiliunt  ruisseau  ot  pli.)  Lo  plus 
ancien  seigneur  connu  do  co  fief  im- 
portant, qui  comprenait  la  moitié  de 
ta  prosqu  île  do  Saint-Malo,  est  Geof- 
fruq  de  Waf/lip.  qui  mourut  en  lisi. 
Lechûleau  du  Guesclin,  détruit  vers 
le  milieu  du  Xlli"  siècle,  fut  remplace 
comuio  siègo  de  la  seigneurie  par  lo 
château  du  Plessis-Bortrand.  A  la 
mémo  époque,  lo  iiof  échut  :1  un  hé- 
ritier en  ligne  collatérale,  Bertrand 
Du  Guesclin,  et  los  armoiries  chan- 
gèrent :  la  maison  porta  désormais 
d'argent  A  l'aiglo  bicéphale  de  sable.  Bertrand  eut  doux  fils  : 
l'ainé,  Pii-:krk,  continua  la  ligne  dos  soigneurs  du  Plessis- 
Bortrand  ;  le  second.  Bkrtbanp,  fut  l'auteur  Ao  la  brancho 
do  Broons  ot  lo  grand-pèro  du  fumeux  eounoiablo. 

108 


Ariuos 
lie  Du  Guosclin. 


DU    GUESCLIN   —  DUIS 

—  BiBLioGR.  :  L.  de  Neuville,  les  Ancêtres  de  Bu  Guesclin 
(t  Revue  des  questions  historiques  »,  XII). 

Du  Guesclin  (Bertrand),  eonnétable  de  France,  né 
vers  1320  à  La  Motte-Broons,  au  S.-O.  de  Dinan,  mort  en 
1380  devant  Châteauneuf-de-Randon  (Lozère).  Son  père, 
Robert  Du  Guesclin,  sire  de  Broons,  et  sa  mère  Jeanne 
Malemains,  étaient  pauvres  tous  deux.  Bertrand,  laid  et 
grossier,  fut  dans  son  enfance  hargneux  et  brutal.  Mais  sa 
vaillaoce  et  son  esprit  délié  trouvèrent  bientôt  leur  eni- 
ploi  dans  la  guerre  de  Bretagne.  Jusque  vers  1350,  il 
mena  la  vie  de  chef  de  partisans,  au  service  do  Charles 
de  Blois.  Puis  il  passa  au  service  du  roi  Jean  II,  et  se 
distingua  si  brillamment  en  défendant  Rennes  contre  le 
duc  de  Lancastre  11356-1357),  que  Charles  de  Blois  le  fit 
de  ses  mains  chevalier  et  que  le  Dauphin  lui  donna  une 
pension  de  200  livres  tournois  et  le  titre  de  «  capitaine  de 
Pontorson  ».  Dès  lors,  sa  fortune  était  faite.  Vainqueur 
des  Navarrais  à  Cocherel,  il  devint 
lieutenant  du  roi  en  Normandie  et  re- 
çut le  comté  de  Longuevilie  (1364).  Rap- 
pelé en  Bretagne  par  Charles  de  Blois, 
il  se  fit  prendre  à  la  bataille  d'Auray. 
Charles  V  paya  sa  rançon  et  le  chargea 
de  débarrasser  le  royaume  des  grandes 
compagnies,  en  les  menant  conquérir, 
pour  Henri  de  Transtamare,  la  Castille 
que  lui  disputait  son  frère  Pierre  le 
Cruel.  Du  Guesclin  fit  deux  campagnes 
en  Espagne  :  dans  la  première  (1367),  il 
fut  pris  à  Navarette,  et  Charles  V  dut 
encore  payer  sa  rançon;  dans  la  se- 
conde (136"9),  il  remporta  la  victoire 
de  Montiel,  qui  donna  le  trône  à  don 
Henri.  A  son  retour  (1370),  Charles  V  lo 
fit  connétable  de  France.  Du  Guesclin 
commença  alors  une  série  de  fructueu- 
ses campagnes  contre  les  Anglais.  En 
1370,  il  les  battit  à  Poulvallain,  dans  lo 
Maine;  en  1372-1373,  il  les  chassa  du 
Poitou.  Il  les  poursuivit  ensuite  en  Bre- 
tagne, où  il  ne  leur  laissa  que  Derval 
et  Brest.  Puis  il  contint  l'invasion  du  statue  de  Du  Gués- 
duc  de  Lancastre  en  Ile-de-Frauce,  sans  clin,  à  Versailk-s. 
vouloir  livrer  bataille.  En  1374,  il  fit 
campagne  en  Guyenne  et  en  Saintonge.  Une  trêve  avec 
l'Angleterre  arrêta  le  cours  de  ses  exploits.  A  la  reprise 
des  hostilités,  en  1377,  il  alla  assiéger  Cherbourg.  La  con- 
fiscation de  la  Bretagne,  en  1378,  refroidit  un  instant  ses 
relations  avec  Charles  V;  il  fit  à  contre-cœur  et  sans  ré- 
sultat une  campagne  pour  soumettre  son  propre  pays  au 
roi.  Il  reprit  les  armes  contre  les  Anglais  en  1380,  et  mourut 
en  assiégeant  Châteauneuf-de-Randon.  Les  Anglais  vinrent 
déposer  sur  son  cercueil  les  clefs  de  la  ville.  H  fut  enterré  à 
Saint-Denis,  et  la  légende  s'empara  tout  de  suite  de  son 
nom.  Vingt  ans  après^  sa  statue  figurait  dans  le  château  de 
Coucy,  à  côté  de  celles  des  neuf  preux.  Tout  en  restant 
Breton  de  cœur,  il  avait  rendu  à  la  France  d'éminents  ser- 
vices, par  son  activité  et  surtout  par  sa  prudence.  Il  excella 
dans  la  guerre  de  surprises  et  d'embuscades.  C'était  un 
homme  très  rude,  généreux  envers  les  Bretons,  ses  com- 
patriotes, qui  trouvaient  toujours  table  ouverte  chez  lui. 
Peu  économe,  il  mourut  criblé  de  dettes. 

—  BiBLiOGR.  :  D.-F.  Jamison,  B.  Du  Guesclin  et  son 
époque,  trad.  Baissac  (Paris,  1866)  ;  S.  Luce.  Histoire  de 
Bertrand  Du  Guesclin  et  de  son  époque  (Paris,  1876)  ; 
J.  Lemoine,  Du  Gtiesclin  armé  chevalier  («  Bibl.  de  l'Ecole 
des  chartes  »,  1895);  Du  Guesclin  à  Jersey  {«  Revue  histo- 
rique 1-,  1S95). 

Du  Guesclin  (la  Mort  de),  tableau  de  Tony  Johan- 
not.  Lo  connétable  serre  de  sa  main  débile  sa  vaillante 
épée  et  semble  prier  Dieu,  en. mourant,  de  donner  à  la 
France  un  défenseur  aussi  dévoué  et  aussi  intrépide  qu'il 
l'a  été  lui-même.  Ce  tableau,  commandé  par  le  duc  d  Or- 
léans, a  figuré  au  Salon  de  1834. 

Un  autre  tableau  de  Tony  Johannot,  exposé  au  Salon 
de  1840,  met  en  scène  un  trait  de  l'Enfance  de  Du  Guesclin. 
Après  une  de  ces  scènes  de  violence  dont  il  était  coutumier, 
une  religieuse  prédit  à  la  mère  de  Du  Guesclin  la  haute 
fortune  de  ce  fils  qu'on  avait  traité  jusque-là  comme  un  en- 
fant incorrigible. 

Sur  son  tombeau,  à  Saint-Denis,  Du  Guesclin  était  re- 
présenté couché,  les  mains  jointes. 

Le  musée  de  Versailles  possède  une  belle  statue  de 
marbre  de  Du  Guesclin,  par  Foucou.  Bridan  a  fait  aussi  une 
statue  de  marbre  du  connétable  qui  décore  la  cour  d'hon- 
neur du  palais  de  Versailles. 

Du  Guesclin  (Tiphaine  Raghenel,  femme  de). 
V.  Ragcenkl. 

Du  Guesclin  (Julienne),  religieuse  bénédictine,  née 
en  1333,  morte  en  1405.  Sœur  du  connétable,  elle  était 
religieuse  au  couvent  de  Pontorson,  lorsque  les  Anglais, 
commandés  par  Felleton  ,  voulurent  surprendre  cette 
place.  Julienne  Du  Guesclin,  qui  dormait  avec  sa  belle- 
sœur  Tiphaine  Raguenel,  s'éveille  au  bruit,  saisit  une 
épée,  renverse  trois  Anglais  et  donne  l'alarme.  La  gar- 
nison accourt  et  mot  l'ennemi  on  fuite.  Le  lendemain,  le 
connétable  arriva,  vainquit  de  nouveau  les  Anglais  et  fit 
prisonnier  Felleton  qui,  suivant  le  mot  de  Tiphaine  Ra- 
guenel, fui  battu,  dans  l'inlervallo  de  douze  heures,  une 
fois  par  la  sœur,  une  fois  par  le  frère.  Julienne  Du  Gues- 
clin devint,  dans  la  suite,  abbosse  du  monastère  de 
Saint-Georges,  à  Rennes. 

Du  Guet  (Jacques-Joseph),  oratoricn  et  janséniste, 
né  à  Montbrison  (Forez)  en  1649,  mort  à  Paris  en  1733. 
Appelé  à  la  résidence  de  Paris,  il  connut  Arnauld  et 
Nicole.  Ses  conférences  publiques  de  1678  et  1679  fondèrent 
sa  réputation.  En  1685,  il  quitta  l'Oratoire  pour  se  réfugier 
à  Bruxelles,  auprès  d'ArnauId.  Il  dirigeait  dès  lors  la  con- 
science de  plusieurs  dames  et  écrivit  pour  M«"  d'Aguesseau, 
la  mère  du  chancelier,  la  Conduite  d'une  dame  cfirétienne. 
Sa  correspondance  do  cotte  époque  se  compose  d'une  suite 
de  lettres  do  direction.  Il  revint  en  1690  à  Paris.  Son  ami- 
tié pour  Qucsnel  et  son  opposition  à  la  bulle  Unif/enitus 
le  rendirent  à  sa  vie  aventureuse.  Outre  l'ouvrage  cité 
plus  haut,  et  ses  Lettres,  on  a  de  Du  Guet  divers  traités 
mystiques;  des  Commentaires  sur  l'ouvraf/e  des  six  jours  et 
sur  la  Genèse  fI731);  un  Traité  des  scrupules;  De  l'éduca- 
tion d'un  prince;  Conférences  ecclésiastiques;  etc. 

DuGUET  (Dieudonné),  organiste  et  compositeur  belge, 
n6  et  mort  à.  Liégo  (1794-184»).  Devenu  maître  do  chapollo 


de  la  cathédrale  de  Liège,  il  fit  exécuter  d'une  façon  su- 
perbe les  grandes  œuvres  des  maîtres  allemands  et  de 
l'école  deChérubiiii,  alors  inconnues  en  Belgique.  Il  fonda 
ensuite,  avec  Jaspar  et  Henrard,  une  école  de  musique  qui 
fut  annexée  au  Conservatoire,  lors  do  la  création  de  cet 
établissement.  Duguet  composa  une  Messe  et  un  Te  Deum, 
des  préludes  et  versets  pour  orgue,  un  Livre  d'orgue,  puis 
des  litanies,  de  nombreux  motets,  etc. 

DUGUÉTIE  {ghé-si  —  de  Duguet,  n.pr.)  n.  f.  Genre  d'ar- 
bres, de  la  famille  des  anonacées,  qui  habite  le  Brésil. 

Du  Haillan  (Bernard  de  Girard,  seigneur),  histo- 
riographe français,  né  à  Bordeaux  en  1535,  mort  à  Paris 
en  1610.  Elevé  dans  la  religion  réformée,  il  abjura  lors- 
qu'il vint  à  la  cour,  à  vingt  ans.  Il  accompagna  à  Londres 
et  à  Venise  l'évêque  François  de  Noailles.  Il  publia  un 
livre  intitulé  :  De  l'état  et  succès  des  affaires  de  France 
(1570),  qui  lui  valut  la  protection  du  duc  d'Anjou.  Il  devint 
secrétaire  des  finances  du  prince.  Charles  IX  le  nomma 
historiographe  chargé  de  recueillir  les  annales  nationales. 
Henri  III  ajouta  à  cette  charge  le  titre  de  généalogiste 
de  l'ordre  du  Saint-Esprit  et  une  pension  de  1.200  ecus. 
Fort  vaniteux,  c'est  un  historien  d'une  critique  inégale. 
On  a  de  lui  ;  l'Union  des  princes,  poème  (1559);  le  Tom- 
beau du  roy  très-chrestien  Henri/  II  de  nom  (1559);  Regum 
Gallurum  icônes,  item  ducum  Lotharingorum,  versibus  latinis 
expressx  (1559);  les  Devoirs  des  honnnes  (1560);  des  tra- 
ductions d'Eutrope  (1560);  d\Emilius  Probus  (1568)  ;  His- 
toire sommaire  des  comtes  et  ducs  d'Anjou  et,  d'Auvergne 
(1571);  Promesse  et  dessein  de  l'histoire  de  France  (1571); 
Discours  sur  les  causes  de  l'extrême  cherté  qui  est  aujour- 
d'hui en  France  (1574)  ;  iïecHeJi  d'avis  et  conseils  sur  les 
affaires  d'Etat,  tiré  des  Vies  de  Plutarque  (1578);  Histoire 
générale  des  rois  de  France  jusqu'à  Charles  Vil  inclusive- 
ment {1576),  continuée  par  Arnoul  de  Ferron  et,  depuis, 
par  plusieurs  autres,  jusqu'en  1615.  i 

Du  Halde  (Jean-Baptiste),  érudit  français,  de  la 
compagnie  de  Jésus,  né  et  mort  à  Paris  (1674-1743).  Il 
fut  secrétaire  du  P.  Letellier,  confesseur  de  Louis  XIV. 
Ses  supérieurs  le  chargèrent  de  revoir,  en  vue  de  leur 
publication,  les  mémoires  envoyés  en  France,  depuis  le 
XVI'  siècle,  par  les  jésuites  missionnaires  dans  l'extrême 
Orient;  il  en  composa  un  excellent  résumé  ^ous  le  titre  de 
Description  géographique,  historique,  chronologique,  poli- 
tique de  l'empire  de  la  Chine  et  de  la  Tartarie  chinoise,  avec 
un  grand  nombre  de  cartes  et  de  gravures  (1735).  Après 
la  mort  du  P.  Le  Gobier,  il  poursuivit  la  publication  des 
Lettres  édifiantes  et  curieuses. 

DUHALDÉE  (do  Du  Halde,  savant  franc.)  n.  f.  Genre  de 
plantes,  de  la  famille  des  composées,  tribu  des  astérées, 
dont  l'espèce  type  habite  la  Chine. 

Du  HallieR(  François  de  L'Hôpital,  comte  de  Rosnat, 
seigneur).  V.  L'Hôpital. 

Duhamel  (Jean -Baptiste),  oratorien ,  astronome, 
physicien  et  philosophe  français,  né  à  Vire  (Normandie) 
en  1624,  mort  en  1706.  Curé  de  Neuilly-sur-Marne,  au- 
mônier du  roi  (1656),  il  fut  nommé  par  Colbert  secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  des  sciences  (1666).  On  a  de 
lui  :  Astrojiomia  physica  (Paris,  1659);  De  meteoris  et  fos- 
sHibus  (1659);  De  consensu  vcleris  et  novx  philosophie 
(1663);  Philosophia  vêtus  et  nova  (1678),  qui  eut  un  succès 
considérable,  etc. 

Duhamel  (Jean),  poète  latin  moderne,  surnommé  le 
Santeuil  de  la  Normandie,  né  à  Vire  vers  la  fin  du 
xvii*  siècle.  Il  fut  professeur  d'éloquence  au  collège  des 
Grassins,  à  Paris.  On  a  de  lui  plusieurs  pièces  de  poésie 
latine  d'un  goût  exquis.  Son  Ode  sur  le  cidre  fut  très  ap- 
plaudie et  traduite,  peu  de  temps  après,  en  vers  français 
("  Mercure  »,  1728). 

Duhamel  (Jean-Marie-Constant),  mathématicien  fran- 
çais, né  â  Saint-Malo  en  1797,  mort  à  Paris  en  1872.  Répé- 
titeur d'analyse  à  l'Ecole  polytechnique,  il  ne  cessa  pas, 
depuis,  de  faire  partie  du  corps  enseignant  de  cet  établis- 
sement. Il  remplaça  Poisson  à  l'Académie  des  sciences,  en 
1840.  Outre  un  certain  nombre  de  mémoires  sur  dilTérents 
points  de  l'analyse  transcendante  et  de  la  mécanique  ra- 
tionnelle, il  a  publié,  à  part  :  Problèmes  et  développements 
sur  diverses  parties  des  mathématiques,  avec  Reynaud 
(1823);  Cours  d'analyse  de  l'Ecole  polytechnique  (1840); 
Cours  de  7nécaniq ue  {iSAb)  ;  Des  méthodes  dans  les  sciences  du 
raisonnement  (1865).  Duhamel  était  franchement  revenu  à 
la  méthode  de  Leibniz,  en  réduisant  à  néant  les  objections 
do  certains  géomètres  à  la  théorie  du  calcul  infinitésimal. 

Duhamel -DUMONCEAU  (Henri-Louis),  ingénieur 
et  horticulteur  français,  né  et  mort  à  Paris  (1700-1781).  Il 
entra  à  l'Académie  des  sciences  en  1728.  Il  publia,  on  1758, 
une  Physique  des  arbres,  où,  lo  premier,  il  décrivait  exac- 
tement les  lois  do  l'accroissement  des  plantes.  Attaché  au 
département  de  la  marine  par  Maurepas,  il  s'occupa  de 
tous:i.les  détails  do  la  construction  des  vaisseaux  et  de  leur 
armement,  et  il  en  lit  le  sujet  de  mémoires  à  l'Acadétiiio 
des  sciences.  On  a  aussi  de  lui  un  Traité  sur  la  santé  des 
jnarins.  On  lui  doit  également  des  expériences  curieuses  de 
greffes  animales.  Il  paraît  avoir  eu  l'idée  de  l'identité  de 
la  foudre  et  de  l'électricité.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages, 
il  faut  citer  :  Eléments  de  l'architecture  navale  (1752)  ; 
Traité  de  la  conservation  des  grains  (1753);  Traité  des  ar- 
*6rcs  qui  se  cultivent  en  France  en  pleine  terre  (1755);  I)e 
la  physique  des  arbres  (1758)  ;  Traité  sur  la  structui'e,  l'ana- 
tomie  et  la  physiologie  des  plantes;  Des  semis  et  planta- 
tions des  arbres  et  de  la  culture  (1760)  ;  De  l'exploitation  des 
bois  (1764);  Du  transport,  de  la  conseri^atioti  et  de  la  force 
des  bois  (1767);  Traité  de  la  garajice  (1765);  Traité  des  ar- 
bres fruitiers  {llGS};  Traité  f/énérul  des  pêches  7naritimes, 
des  rivières  et  des  étangs  (1769-1782);  etc. 

DuhaUPAS  (Albert),  musicien  français,  né  àArras  en 
1832.  Il  étudia  la  musique  avec  son  i>èro,  puis  fut  élève  de 
Marmontel,  au  Conservatoire,  et  retourna  dans  sa  ville 
natale,  oià  il  devint  maître  de  chapelle  et  organiste  de  la 
cathédrale,  ainsi  que  directeur  de  la  Société  orphéoniquo. 
tout  on  se  livrant  à  renseignement  et  à  la  composition. 
On  connaît  do  lui  une  messe,  de  nombreux  motets,  des 
chants  d'église,  des  choeurs  orphéonitiucs,  un  album  do 
mélodies  vocales  et  divers  morceaux  do  piano. 

DuheM  (Pierre-Joseph),  conventionnel  montagnard 
français,  né  à  I^ille  en  ï7fiO,  mort  A  Mayonce  en  lsn7. 
D'abord  médecin  dans  sa  ville  natale,  oiisqite  memlire 
de  l'Assemblée  législative,  puis  do  la  Convention,  il  y 
vota  la  mort  de  Louis  XVI,  eut  part  à  l'établissomoni 


872- 

du  Tribunal  révolutionnaire,  fut  exclu  des  Jacobins  comme 
révolutionnaire  exagéré,  et  se  joignit  aux  ennemis  do  Ro- 
bespierre au  9-Thermidor.  Duhem  lutta  contre  la  réaction, 
en  se  mulipliant,  soit  à  la  Convention,  soit  dans  les  so- 
ciétés populaires.  Arrêté  après  le  12  germinal  an  III,  il 
fut  amnistié  en  Tan  IV,  et  obtint,  plus  tard,  la  place  de 
médecin  en  chef  de  l'hôpital  de  Mayence. 

DuHESME  (Philippe-Guillaume,  comte),  né  en  1760  au 
Bourgneuf,  près  de  Chalon-sur-Saône  (Saûue-et-Loire),  tué 
à  Genappe  en  1815.  Il  partit,  en  1791,  comme  capitaine  des 
volontaires  de  Saône-et-Loire,  fut  envoyé  à  l'armée  du 
Nord,  et,  grâce  à  son  extraordinaire  bravoure,  devint  co- 
lonel en  1792,  puis  général  de  brigade  en  1793,  et  général 
de  division  en  1794.  devant  Maëstricht.  Il  servit  ensuite 
en  Vendée,  sous  Hoche,  à  l'armée  du  Rhin  (1796-1798),  fit, 
on  1799,  la  campagne  de  Naples  sous  Championnet;  en 
1800,  celle  du  Piémont,  et  devint  gouverneur  de  Lyon  en 
JS02.  Nommé  commandant  de  la  Catalogne  en  1808,  il  fut 
révoqué  en  1810,  par  suite  d'abus  dans  son  administration, 
et  ne  reprit  du  service  qu'en  1814.  Louis  XVIII  le  nomma 
pair  de  France.  Il  n'en  accepta  pas  moins  le  comman- 
dement de  la  jeune  garde  à  la  tète  de  laquelle  il  combattit 
à  Waterloo.  îl  fut  massacré,  après  la  bataille,  dans  une 
ferme  de  Genappe,  par  un  partii'de  hussards  prussiens. 

Duhort-BACHEN,  comni.  des  Landes,  arrond.  et  à 
20  kilom.  de  Saint-Scver,  dans  le  vallon  du  Lourden, 
afduent  de  l'Adour  ;  945  hab. 

DUHOUX  D'Hauterive,  chef  vendéen,  né  vers  1744, 
mort  en  179S.  Capitaine  au  régiment  de  Cambrésis,  il  alla 
en  Vendée  servir  sous  les  ordres  de  son  beau-frère  d'El- 
bée,  et  devint  membre  du  conseil  de  l'armée  royaliste. 
Fait  prisonnier  à  Noirmoutier  par  les  républicains,  il  fut 
fusillé,  le  lendemain,  avec  d'Elbée. 

DuHRING  (Eugène-Charles),  philosophe  et  économiste 
allemand,  né  à  Berlin  en  1833.  Privatdocent  à  l'univer- 
sité de  Berlin  (1864),  il  émit  de  sévères  jugements  sur  le 
compte  de  ses  collègues  et  fut  destitué  par  le  ministre 
des  cultes.  En  économie  politique,  Duhriug  est  un  disciple 
de  C.  Carey  ;  comme  philosophe,  il  est  matérialiste  ou,  plus 
exactement,  positiviste.  Citons,  parmi  ses  nombreux  ou- 
vrages: Capital  et  7'raï'aj7(1865)  ;  la  Valeur  de  la  vie  {l&6^)\ 
Dialectique  naturelle  (ISGô)  ;  Fondement  critique  de  la  science 
économique  (1866);  les  Détracteurs  de  Carey  et  la  Crise 
éconojnique  {ISùl);  Histoire  critique  de  la  philosophie  {lS69]  ; 
Histoire  critique  des  principes  généraux  de  la  mécanique 
(1872);  Economie  politique  et  socialisme;  la  Philosophie, 
conception  rigoureusement  scientifique  du  inonde  (  1874  )  ; 
l'Instruction  supérieure  des  femmes  et  l'enseignement  dans 
les  universités  (18"7);  Nouveaux  principes  de  physique  et 
de  chimie  rationnelles  (1878)  :  Théorie  scientifique  et  logique 
(1878);  la  Question  des  Juifs  au  point  de  vue  de  la  race, 
des  nupurs  et  de  la  civilisation  (l88l). 

Duiffopruggar  (Gaspard  Tieffenbrucker,  dit), 
luthier  allemand,  né  à  Freising  (Ba\ière)  vers  1514,  mort 
à  Lyon  vers  1570.  Il  fut  un  des  artisans  les  plus  habiles 
et  lès  plus  célèbres  de  son  temps.  11  se  fixa  à  Lyon  vers 
1553  et  obtint  en  1558,  du  roi  Henri  II,  des  «  lettres  de 
naturalité  ». 

DuIGENAN  (Patrick),  homme  politique  irlandais,  né 
dans  lo  comté  de  Leitrim  en  1735,  mort  à  Westminster 
en  1816.  Il  devint  avocat  général  à  la  haute  cour  d'ami- 
rauté de  Dublin,  en  1785.  Protestant  ardent,  il  soutint 
avec  passion  la  cause  de  l'Union  et  fut  élu  membre  de 
la  Chambre  des  communes  d'Irlande  en  1790  par  Old 
Leighlin.  Nommé  professeur  de  droit  civil  au  Trinity 
Collège,  il  entra  au  conseil  privé  d'Irlande.  Député  de 
la  cité  d'Armagh  au  premier  parlement  de  Grande-Bre- 
tagne et  d'Irlande,  il  conserva  son  siège  jusqu'à  sa  mort. 
On  a  de  lui  quelques  écrits,  notamment  :  Lacrymw  aca- 
rfemicff  (1777);  Tableau  complet  de  l'état  politique  de  l'Irlande 
(1799)  ;  Explication  complète  de  la  nature  et  de  l'étendue  des 
demandes  des  catholiques  irlandais  (1816). 

DuiLIUS  (Marcus),  tribun  du  peuple  en  471  de  Rome. 
Il  cita  devant  le  peuple  le  consul  sortant,  Appius  Claudius 
.Sabinus,  pour  s'être  opposé  à  l'exécution  de  la  loi  agraire 
de  Spurius  Cassius.  Plus  tard,  il  décida  le  peuple,  opprimé 
par  les  décemvirs,  à  se  retirer  sur  le  mont  Sacré.  Les 
décemvirs  durent  abandonner  le  pouvoir.  Dans  un  second 
tribunat,  il  fit  passer  une  loi  qui  condamnait  aux  verges 
ou  à  la  hache  le  magistrat  qui  laisserait  le  peuple  sans 
tribuns  et  quiconque  créerait  une  magistrature  sans  appel. 

DuiLIUS  (Nepos),  consul  romain  l'an  261  av.  J.-C. 
Pendant  la  première  guerre  punique,  il  commanda  la  pre- 
mière flotte  militaire  des  Romains  et  remporta  la  victoire 
devant  Mylos,  sur  la  côte  de  Sicile.  Il  avait  eu  l'idée  do 
munir  les  vaisseaux  romains  de  cor- 
beaux. (V.  CORBEAU.)  Il  reçut,  avec  le 
triomphe  naval,  le  droit  de  se  faire  re- 
conduire chez  lui,  chaque  jour,  par 
des  joueurs  de  flûte.  Une  colonne  ros- 
irale  lui  fut  érigée.  Il  en  subsiste  quel- 
ques fragments,  encastrés  dans  une 
colonne  refaite  au  xvi'  siècle,  et  l'in- 
scription recopiéeau  temps  do  Claude, 
d'après  le  texte  primitif  (musée  du 
Capitole). 

DUIM  [du'im')  n.  m.  Mesure  de  lon- 
gueur des  Pays-Bas,  qui  équivaut 
exactement  aucentimètre. 

DyiNGT,  comm.  de  la  Haute-Sa- 
voie, arr.  ot  a'.*  kilom.  d'Aimegy,  sur 
la  presqu'ilf  dr  Dnxngt,  qui  sépare  en 
deux  parties  le  lac  d'Annecy  ;  389  hab. 
Château,  forùt  communale* 

DUIRE  (du  lat.  docere,  instruire  [se       Colonne  rostrale 
conjugue    comme    conduire])    v.   a.  de  Duilius. 

Dresser  :  Ddire  à  combattre.  (Vieux.) 

—  Eu  T.  dp  fauconn.,  Affaiter  le  faucon,  l'apprivoiser  et 
commencer  à  le  drosser  pour  le  vol. 

DUIRE  (du  Kit.  ducerc.  conduire)  v.  a.  Conduire.  (Vieux.) 

—  Par  ext.  Attirer,  charmer.  (Vieux.) 

—  V.  n.  Convenir,  plaire.  (Vieux.) 

DUIRINISH  ou  DURINISH,  villagp  d'Ecosse  (comté 
d  IiivcrnRss).  sur  la  cote  ot:cidcntalo  do  l'île  do  Skyo; 
-i.l^u  liab.,  avec  la  commune. 

DUIS  n.  m,  Péch.  et  hvdraul.  V.  duit. 


UuialiO'irg. 


873 

DuiSBOURG  (lat.  Castrnm  Deutotiis.  et,  plus  tard,  Duts- 
bur,fum\  villo  ii'Allomagiio  (Frusso  [prov  du  Khiu)),  cntro 
la  Kiilir  ri  lo  Uliiii;  5y.285  hab.  C'esl  surtout  uuo  villo 
U'iûdustrii)  ;  importaïUo  fabrication 
do  produits  chimiquos,  tabac,  lai- 
nago,  volours,  cuirs,  savons,  porce- 
iainos.  Commerco  actif  on  denrées 
coloniales,  cuirs,  houille.  Vins  oi, 
bois.  Importanto  navigation  sur  ki 
Rhin  et  fa  Ruhr.  Duisbourg  fut  au- 
trefois lo  siôgo  d'une  université 
célèbre,  fondée  en  1055.  Kgliso  du 
Saint-Sauveur,  bàtio  en  l-U">  et  res- 
taurée on  1850.  Mausolée  du  géo- 
graphe Mercator  (Gerhard  Kromer), 
3ui  passa  Ct  Duisbourg  les  quarante- 
eux  dernières  années  do  sa  vie. 

DUIT  (dit-i  —  rad.  duire  [mieux 
que  (luis])  n.  m.  Péch.  Chaussée  artificielle  peu  élevée, 
forniéo  do  pieux  et  do  cailloux  sur  lo  bord  ou  en  travers 
dune  rivière  pour  arrêter  au  passage  lo  poisson  de  fond. 

—  llydraul.  Lit  quo  l'on  crée  artiriciellement  à.  un  cours 
d'eau  (lui  divaguait ,  ù.  l'aide  do  digues  parallèles  entre 
lesquelles  les  eaux  se  trouvent  réunies  pour  les  besoins 
do  la  navigation  ou  do  l'industrie. 

DUITAGE  (taf  —  rad.  (lui(c)  n.  m.  Disposition  dos  duites 
que  l'on  insère  dans  la  chaîne,  dans  les  manufactures  de 
tissus.  Il  Action  de  compter  les  duites. 

DuiTAMA,  ville  do  la  Colombie  (prov.  de  Tendama  [dép. 
de  Boyaca])  ;  12.000  hab.  Fabrique  de  sparterie.  Cité  jadis 
importante,  bien  déchue  aujourd'hui.  'Victoire  de  Bolivar 
sur  les  Espagnols. 

DUITE  n.  f.  Tiss.  Nom  donné  à  la  quantité  do  trame  qui 
est  déroulée  et  insérée  par  la  navette  du  tisserand,  dune 
lisiôro  Cl  l'autre,  il  Double  fil  de  chanvre  employé  pour 
consolider  une  série  horizontale  de  nœuds,  dans  la  con- 
fection des  tapisseries,  ii  Portion  de  la  chaîne  qui  se  lève 
ou  se  baisse  à  chaque  mouvement  de  marche  du  métier. 
Il  Fausse  duite,  Trame  no  passant  pas  régulièrement  dans 
les  tils  de  la  chaîne. 

—  Mar.  Nom  donné,  dans  diverses  cordories,  à  de  très 
petits  torons  provenant  de  tïl  fin,  et  propres  à  faire  de  la 
ligne  d'amarrage  et  du  menu  tilin. 

DUITÉ  (du  lat.  duo,  deux)  n.  f.  Caractère  de  ce  qui  est 
double,  de  ce  qui  réunit  deux  êtres,  deux  objets  distincts. 

DUITER  (rad.  duite)  v.  a.  Passer  la  trame  de  gauche  à 
droite  entre  les  fils  d'arrière  tirés  en  avant  et  les  fils  de 
devant  :  Duiter  un  fil. 

DuiVELAND,  île  des  Pays-Bas  (prov.  de  Zélande),  entre 
l'embouchure  de  l'Escaut  et  celle  de  la  Meuse  (partie 
orientale  de  l'île  de  Schouwen).  [V.  Schouwen.]  Elle  fut 
presque  complètement  inondée  on  1530. 

DuiVEN,  comm.  des  Pp.ys-Bas  (prov.  de  Gueldro  [arr. 
d'Arnbem]);  2.950  hab. 

DUJARDIN  (Karel),  peintre  hollandais,  né  à  Amsterdam 
vers  ltî35,  mort  à  Venise  en  167S.  Fort  jeune  encore,  il 
se  rendit  à  Rome,  où  Pierre  de  Laër,  son  compatriote, 
avait  déjà  su  faire  aimer  le  paysage  aux  Romains.  En 
véritable  Hollandais,  il  ne  voyait  que  le  côté  pittoresque 
et  choisissait  d'instinct  les 
scènes  populaires,  les  spec- 
tacles de  la  place  publique. 
C'est  là  qu'il  saisit  sur  le 
vif  son  fameux  Charlatan, 
chef-d'œuvre  inimitable, une 
des  merveilles  du  Louvre.  Il 
essaya  des  portraits;  il  en 
fit  quelques-uns,  trôsréussis. 
entre  autres  le  sien,  fju'on 
voit  an  musée  d'Amsterdam. 
Dans  le  but  d'échapper  aux 
poursuites  de  ses  créanciers, 
il  repartit  pour  la  Hollande, 
mais  il  s'arrêta  à  Lyon  et 
no  tarda  pas  à  revenir  en 
Italie.  Bien  qu'il  fût  protes- 
tant, il  aborda  la  peinture 
religieuse.  On  connaît  de  lui  : 
les  Reproches  de  Laban  à 
Jacoh  et  la  Salutation,  ta- 
bleaux remarquables  ;  mais 
lo  plus  fameux  on  ce  genre 
est  au  Louvre  :  c'est  le  Christ  en  croix  entre  les  deux  lar- 
rons. Dujardin  alla  mourir  à  Venise,  usé  par  de  nombreux 
excès.  Ses  tableaux  les  plus  connus  sont,  au  Louvre  : 
Jésus  crucifié  entre  les  deux  larrons,  le  Bocage,  lo  Gué,  lo 
Pâturage,  le  Charlatan,  trois  autres  paysages  et  le  por- 
trait de  l'artisto  lui-mémo;  au  Belvédère,  à  Venise  :  Une 
vache,  deux  chévrrs  et  une  brebis;  à  Munich  :  une  Chèvre 
malade  soignée  par  deux  servantes  et  un  Pâtre  occupé  à 
traire  une  chèvre  entourée  de  t/uatre  brebis;  à  Amsterdam  : 
des  Mulets  chargés  et  empanachés  et  leurs  conducteurs; 
un  Cavalier  à  la  porte  d'une  hôtellerie;  à  La  Haye  :  une 
Cascade  d'Italie  et  un  Paysage  avec  animaux;  etc. 

Dujardin  (Félix),  naturaliste  français,  né  à  Tours  en 
1801,  mort  à  Kouncson  IstiO.  Professeur  do  minéralogie  à 
Toulouse  (183i»)t  professeur  do  zoologie  à  la  faculté  dos 
sciences  do  Rennes,  membre  correspondant  de  l'Institut 
(1859),  il  est  surtout  connu  par  ses  observations  microsco- 
piques et,  en  particulier,  par  ses  travaux  sur  les  infusoiros, 
dont  il  a  écrit  une  histoire,  publiée  on  1811. 

Dujardin  (Loui.s), graveur  français,  élève  de  Brovière, 
né  à  Rouen  en  1808,  mort  à  Paris  en  1859.  II  a  travaillé  à 
V Histoire  des  peintres  de  tontes  les  écoles,  par  Charles  Hlanc, 
et  gravé  un  grand  nombre  do  sujets  do  divers  genres. 

DUJARDIN-BEAUMETZ  (Georges),  médecin  français, 
né  à  Barcelone  en  I8:i3.  mort  à  Paris  en  189G,  nicmbro  do 
l'Académie  do  méd<H:ine.  On  lui  doit  un  grand  nombre  do 
mémoires  et  d'ouvrag(?.s,  surtout  consacrés  à  la  théra- 
peutique :  Sur  l'emploi  du  phosjihore  en  médecine  (1808); 
Jté/lexions  critiques  sur  l'emploi  du  fer  dans  le  traitement 
de  la  chlorose  (1870);  Leçons  de  clinique  thérapeutique 
(1879-1883);  Dictitmnnire  dr  thérapeutique,  de  matière  mé- 
dicale, de  pharmacologie,  de  to.ricologie  et  des  eaux  miné- 
rales, en  (•ollal)oration  avec  Dobierro,  Egasse,  llelot,  otc. 
(1K83-1889);  Formulaire  pratique  de  thérapeutique  et  de 
phannacologie  {1887},  avec  lo  D'  Yvon. 


DUISBOURG 


DULCIA 


Diijardia. 


Du  JON  (François)  [lat.  Junlus],  théologien  proies- 
t;iiil,  im  ;i  Bourges  en  15 15,  mort  à  Loyde  on  lilii2.  P:istiMir 
à  Anvers,  puis  à  Schœnau,  il  reçut  de  Henri  IV  une  mis- 
sion diplomatique  en  Allemagne.  Il  termina  sa  carrière 
comme  professeur  do  théolugio  à  Leyde.  Ses  ouvrages 
sont  nombreux;  nous  citerons:  Uibliurum  pars  I,  id  est 
quinque  libri  Mosis  lat ini  recens  ex  hebrieo  facli  (Vol^); 
Pars  II,  id  est  libri  historici  (157G);  Pars  II f,  id  est  liltri 
puetici  (1579);  Pars  IV,  id  est  libri  prophetici  (1^'^^); 
Méthode  des  lieux  comtnuns  de  la  sainte  Ecriture,  disposés 
selun  l'ordre  des  chapitres  que  Calvin  asuividaiisson  Jnstî- 
tulii.n  (15'J9);  Opéra  theologica  (1G07). 

DuKAS.  Biogr.  V.  DucAS. 

DUKE  (Richard),  Irthier  anglais,  dont  la  réputation  fut 
très  gninde  on  Argleterro,  dans  la  seconde  moitié  du 
xviii"  .siècle.  Cependant,  commo  tous  les  luthiers  de  ce 
pays,  Duko  n'était  lui-mémo  qu'un  imitateur  et  un  copiste, 
et  s'ofi'orçait  surtout  d'imiter  les  instruments  de  Nicolas 
Aniati  et  de  Stainer. 

Duke  (Richard),  théologien  et  poète  anglais,  né  vers 
1G55,  mort  en  1711.  Après  avoir  été  précepteur  du  duc  do 
Richmond,  il  embrassa  la  carrière  ecclésiastique  et  devint 
chapelain  de  la  reine  Anne.  On  a  de  lui,  outre  un  recueil 
de  Set^ions  (1714),  un  poème  politi(pio  inachevé,  intitulé 
lieview,  et  un  volume  de  pièces  légères. 

DuKER  (Charles-Gustave,  comte  de),  général  suédois, 
mort  en  1732.  Il  prit  une  part  brillante  aux  guerres  do 
Charles  XII  sur  le  continent.  Fait  prisonnier  à  Pultava, 
relâché  peu  après,  il  chassa  les  Danois  de  Scanie  (1710) 
et  défendit  courageusement,  mais  inutilement,  Stralsund. 
Nommé  feld-maréchal  peu  après  la  mort  du  roi,  comto  et 
sénateur,  il  fut  un  des  négociateurs  du  traité  de  Stock- 
holm (1720). 

DuKER  (Charles-André),  philologue  allemand,  né  à 
Unna  (Westphalie)  en  1670,  mort  à  Meyderic  en  1752.  Il 
fut  quelque  temps  professeur  au  gymnase  d'Herborn,  puis 
il  accepta  une  chaire  au  collège  supérieur  de  La  Haye. 
En  1716,  il  partagea  avec  Drakenborch  les  chaires  que 
Burmann  avait  réunies  autrefois  à  Utrecht.  On  vente  sur- 
tout ses  Opuscula  varia  de  latinitate  veterum  jurisconsulto- 
rum,  dont  la  meilleure  édition  est  celle  de  Leyde  (1761).  On 
lui  doit  une  excellente  édition  de  Florus,  cumnotis  integris 
Salmasii,  Freinshemii,  e'c.  (1722).  Mais  son  œuvre  capitale 
est  son  Thucydide,  De  bello  Peloponesiaco  libri  VII2  cu7n 
nolis  Stephani,  Budsoni,  Jac.  y\'asse,  etc.  (1744). 

DUKES,  comté  des  Etats-Unis  (Massachusetts),  formé 
des  îles  Martha's-Vineyard,  Chippiquiddic,  Noman's-Land, 
et  du  groupe  des  îles  Elisabeth,  toutes  situées  dans  l'océan 
Atlanfique;  4.400  hab.,  vivant  presque  uniquement  delà 
pêche.  Ch.-l.  Edgartoion,  dans  l'île  Martha's-Vineyard. 

DUKSTOWN,  ville  et  port  de  commerce  de  la  Guinée 
(colonie  anglaise),  sur  l'estuaire  du  Vieux-Calabar. 

DuKHAMÂ.  Dans  la  cosmologie  des  Djains,  Quatrième 
â^e  de  V Avasarpini,  ou  période  descendante,  et  le  troi- 
sième de  VOutsarpinî,  ou  période  transcendante.  (Dans 
le  premier  cas,  il  correspond  au  troisième  âge  des  brah- 
manes, le  Dvapara-youga.  C'est  le  commencement  de  la 
période  où  le  mal  s'établit  dans  le  monde,  où  la  terre 
cesse  de  produire  sans  l'aide  du  travail  de  l'homme  et  où 
la  dégénérescence  générale  s'accentue  ;  dans  le  second, 
c'est  la  fin  des  temps  de  misère,  la  période  de  bonheur  et 
de  prospérité  devant  s'ouvrir  avec  l'âge  suivant  ou  Suk- 
humd-Dukhajjiâ.) 

DuKINFIELD,  ville  d'Angleterre  (comté  de  Chesterl, 
sur  la  Tame;  17.400  hab.  Cette  ville,  qui  continue  sur  la 
rive  gauche  de  la  Tame  le  centre  industrieux  d'Ashton- 
under-Lyne,  renferme  elle-même  d'activés  usines,  fonde- 
ries, filatures  de  coton,  alimentées  de  combustible  par  les 
houillères  du  voisinage. 

DUKLA,  ville  d'Austro-Hongrio  (Galicio),  sur  la  .la- 
siclka,  sous-affluent  do  la  Vistulo  par  la  Wysloka;  4.000  h. 
Fabriques  do  draps  et  de  toiles;  commerce  de  vins  et 
de  trufi'es.  Ch.-l.  d  un  district  peuplé  do  25.500  hab.  Point 
stratégique,  au  débouché  du  col  de  Dukla,  menant  do 
Galicio  en  Hongrie,  à  travers  les  Karpathes. 

DuLAG  ou  Du  LacQ  (Joseph),  officier  et  écrivain 
militaire  savoision,  né  à  Chamhéry,  mort  à  Alexandrie 
en  1757.  Il  se  distingua  dans  l'armée  du  roi  de  Sardaii.rno, 
en  Italie,  de  1733  à  1748,  reçut  lo  commandement  d'Ivréo 
avec  le  grade  do  colonel,  puis  tomba  on  disgrâce.  Dulac 
introduisit  la  science  do  1  artillerie  en  Piémont.  On  a  do 
lui  :  Théorie  nouvelle  sur  le  mécanisme  de  l'artillerie  (1741)  ; 
Nouveau  système  d'artillerie  sur  mer  et  sur  terre  (17G3). 

Du  Lac  (le  P.),  jésuite,  éducateur  ot  prédicateur  fran- 
çais, né  en  1835.  Il  fit  ses  études  au  collège  Stanislas,  à 
Paris,  entra,  à  vingt  ans,  commo  novice,  chez  les  jésuites 
et  s'adonna  à  l'enseignement.  Il  fut  envoyé  d'abord  au 
collège  do  Vannes,  puis  à  Rome,  devint,  en  1870,  recteur 
du  collège  du  Mans,  et  fut  nommé,  en  1871,  recteur  do 
l'école  de  la  rue  des  Postes  (auj.  la  rue  Lhomond),  â  Paris, 
destinée  surtout  à  préparer  les  élèves  aux  grandes  écoles 
do  l'Etat.  Grand  manieur  d'âmes,  le  P.  Du  Lac  acquit 
une  influence  considérable.  Après  l'expulsion  des  jésuites, 
en  1880,  il  alla  prendre  àCantorbéry  la  direction  du  Saint- 
Mary's  collogo,  qu'il  conserva  une  dizaine  d'années.  Do 
retour  à  Paris,  il  s'occupa  d'oeuvres  diverses,  notamment 
du  syndicat  de  l'ai^uiUo,  dos  restaurants  pour  ou- 
vrières, etc.  Pondant  le  carèmo  do  1894,  il  débuta,  commo 
prédicateur,  à  Sainte-Clotilde,  ot,  depuis,  il  s'est  fait 
entendre  dans  diverses  églises  de  Paris,  où  il  s'est  montré 
orateur  simple,  mais  élégant.  On  lui  doit  un  ouvrage  in- 
titulé la  France  (1888). 

DULACΠ n.  f.  Bot.  Syn.  do  moquilki-;. 

DulaG,  ville  de  la  Malaisîo  (Philippines),  sur  lacôte  Est 
de  l'île  de  Leyto;  10.000  hab.  Entrepôt  do  bois  d'ébénisto- 
rie  ot  do  construction,  riz,  café,'  cacao,  vanille,  tabacs,  co- 
ton, miol  et  cire. 

Du  XjAU  (Jean-Mario),  prélat  français,  né  on  1738  au 
château  ne  la  Côte,  près  do  Périgueux,  mas5:acré  à  Paris 
le  2  septembre  1792.  D'abord  agent  général  du  clergé, 
il  fut  nommé  arclievéquo  d'Arles  on  1775.  Député  du  clergé 
aux  états  généraux  do  1789,  il  combattit,  à  l'Assenibléo 
constituante,  laconsiiiutlon  civile  du  clergé.  Arrêté  après 
lo  lO-Aortt,  il  fut  enfermé,  avec  plusieurs  prélros,  dans 
lo  couvent  des  carmes,  rue  do  Vaugirard. 


Dulaure  (Jacques-AntoineJ,  conventionnel  et  érudit 
français,  né  à  Clermont-Ferrand  en  1755,  mort  à  Paris  en 
1835.  Député  du  Puy-de-Dôme  à  la  Convention,  il  se  ran- 
gea du  côté  des  girondins.  Aussi  fut-il  décrété  d'accusa- 
tion avec  les  74,  et  obligé  de  fuir  en  Suisse.  Rappelé  le 
18  frimaire  an  III,  il  s'acquitta  avec  succès  d'une  mission 
dans  la  Corrèzo  ot  la  Dordogno.  Membre  du  conseil  des 
Cinq-Cents,  il  s'occupa  de  l'instruction  publique,  et  re- 
nonça à  la  politiri^uo  après  le  18-Brumaire.  Pourvu  d'une 
placo  dans  l'admmistration  des  finances,  il  se  consacra 
à  des  études  historiques.  Ses  plus  importants  ouvrages 
sont  :  Histoire  abrégée  des  différents  Ciu'fe*  (1825)  ;  Esquisses 
historiques  des  principaux  événements  de  la  liévolution 
française  (1823-1825);  Histoire  physique,  civile  et  morale 
des  environs  de  Paris  (1825-1827). 

Du  Laurens  (Henri-Joseph  Lauren.s,  dit),  littéra- 
teur français,  né  â  Douai  en  1719,  mort  en  1797,  près  do 
Mayenco.  Il  entra  chez  les  chanoines  do  la  Trinité.  Il  réu- 
nissait toutes  les  qualités  qui  font  l'écrivain,  le  polémiste 
surtout,  mais  il  n'avait  aucune  de  colles  qui  conviennent 
à  un  religieux.  Détesté  des  moines,  Du  Laurens  se  fit  des 
ennemis  redoutables  en  attaquant  les  jésuites.  I^orsquo 
ceux-ci  furent  chassés  do  France  par  arrêt  du  parlement 
(17G1),  il  écrivit  une  violente  satire,  qui  attaquait  la  com- 
pagnie do  Jésus  et  tous  les  corps  religieux.  Effrayé  des 
conséquences  que  pouvait  avoir  pour  sa  liberté  ce  pam- 
phlet, il  s'enfuit  en  Hollande.  C'est  dans  ce  pays  qu'il  fit 
imprimer  ses  autres  ouvrages,  clandestinement  pour  la 
plupart  :  le  Balai,  poèmo  héroï-comique  on  dix-huit  chants 
(1761)  ;  l'Evangile  de  la  raison  (1764)  ;  la  Chandelle  d'Arras, 
poème  héroï-comique  en  huit  chants  (1765);  le  Compère 
Mathieu  (1766),  roman  philosophique,  qui  est  resté  le  plus 
populaire  de  ses  ouvrages;  Je  suis  pucelle,  histoire  véri- 
table (1767);  l'Arétin  moderne  (1776);  l'Observateur  des 
s/jec^ae/es  (1780),  journal  fourmillant  d'anecdotes  pleines 
de  sel  et  d'intérêt. 

Du  Laurens  (André),  seigneur  dr  Ferrières,  mé- 
decin français,  né  à  Tarascon  en  1558,  mort  à  Paris  en 
1C09.  D'abord  professeur  â  l'université  de  Montpellier,  il 
fut  appelé  à  Paris,  où  il  devint  médecin  ordinaire  de 
Henri  IV,  premier  médecin  de  Marie  de  Médicis,  et  pre- 
mier médecin  du  roi  (160G).  Tout  en  restant  â  Paris,  il 
reçut  le  titre  de  n  chancelier  »  de  l'université  de  Montpel- 
lier. H  fut  un  des  médecins  les  plus  remarquables  de  son 
temps.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Apologia  pro 
Galeno  (1593)  ;  Bistoria  anatomica  humani  corporis  (1595); 
De  crisibus  (1596)  ;  De  visu  ejusque  causis  et  effectibus 
(1603).  Ils  ont  été  publiés  en  français,  en  1646. 

Dulaurier  (  Jean-  Paul-  Louis-  François-  Edouard  ) , 
orientaliste  français,  né  à  Toulouse  en  1S07,  mort  à  Meû- 
don  en  1881.  Il  étudia  le  copte  et  les  hiéroglyphes,  puis  le 
malais  et  le  javanais,  qu'il  professa  à  l'Ecole  des  langues 
orientales  (1841).  Ensuite,  il  apprit  l'arabe,  lo  slavon, 
prolessa  l'arménien  (1862),  et  fut  élu,  en  1864,  membre  de 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Parmi  ses 
nombreux  écrits,  nous  citerons  :  Examen  d'un  passage  des 
Stromates  de  saint  Clément  d'Alexandrie  relatif  aux  éciH- 
tures  égyptiennes  {\Sii);  Fragynent  des  relations  apocryphes 
de  saint  Barthélémy,  traduit  sur  les  textes  coptes  thébains 
(1835);  Institutions  marilijnes  de  l'archipel  d'Asie,  texte  et 
traduction  (1845)  ;  Examen  de  quelques  points  des  doctrines 
hiéroglyphiques  de  J.-F.  Champollion  (1847);  Becherches 
sur  la  chronologie  arménienne  technique  et  historique  (1839)  ; 
Bécit  de  la  première  croisade,  extrait  de  la  chronique  de 
Matthieu  dEdesse  et  traduit  de  l'arménien  (1850)  ;  Histoire, 
dogmes,  traditions  et  liturgie  de  l'Eglise  arménienne  orien- 
^rt/e(i859);  Histoire  universelle  de  Âçogh'ig  de  Daron,  his- 
torien arménien  du  x*  siècle  (1883). 

DULCAMAHA  n.  f.  Nom  spécifique  de  la  douce-amère. 

DULCAMARÉTINE  n.  f.  Substance  résineuse,  qui  se 
produit  quand  on  traite  la  dulcamarine  par  l'acide  sulfu- 
rique.  (Elle  a  pour  formule  C'*H"0'.) 

DULCAMARINE  n.  f.  Glucoside  C"H"0'%  que  l'on  ob- 
tient en  laissant  digérer  l'extrait  aqueux  des  tiges  do 
douce-amère  avec  du  noir  animal  en  grains  bien  lavé, 
jusqu'à  ce  que  toute  saveur  amère  ait  disparu.  (Le  noir 
animal,  dans  ces  conditions,  absorbe  le  glucoside,  quo 
Ion  reprend  par  l'alcool  après  un  lavage  â  l'eau  chaude; 
il  no  reste  qu  à  évaporer  la  solution  alcoolique.) 

DULCE  (marquis  dk  Castell-Fi.okit),  général  espa- 
gnol, né  vers  1806,  mort  en  1869.  Il  joua  un  rôlo  important 
dans  la  politique  intérieure  de  l'Espai^no.  En  1854,  il  em- 
brassa lo  parti  do  O'Donnell,  lorsque  colui-ci,  avant  pris 
uno  attitude  séditieuse,  arriva  au  pouvoir  avec  Espartero. 
Promu  lieutenant  général,  Dulco  fut  nommé  gouverneur 
général  do  la  Catalogne.  Tombé  en  dist^ràco,  il  fut  exilé 
aux  Canaries,  en  18G7.  De  là,  i!  contribua  â  préparer  la 
révolution  do  1868,  qui  renversa  la  reine  Isabelle.  Nommé, 
alors,  gouverneur  do  La  Havane,  il  eut  ù  réprimer  l'in- 
surrection qui  avait  éclaté  â  Cuba,  et  il  procéda  avec  tant 
do  dureté  qu'il  s'attira  la  haine  des  populations;  le  gou- 
vernement de  Madrid  dut  lo  rappeler. 

DuLCE  (Rio),  fleuve  de  la  république  Argentine,  qui 
sort  d'un  contrefort  dos  Andes  et  finit  dans  la  lagune  do 
l.orongos  sous  lo  nom  do  Saladillo,  après  avoir  baigné 
Santiago  del  Estero.  Longueur  du  cours  :  700  kilom. 

DuLCE  (golfk  df.\  baie  do  Costa-Rica,  sur  l'océan 
Parifi(|ue.  destinée  â  dovouir  le  débouché  do  toute  la  partto 
méridionale  du  Costa-Rica. 

DULCE  MELOS  n.  m.  Mus.  V.  dulcimer. 

DULCES  MORIENS  REMINISCITUR  AROOS  {En  mou- 
rant, il  revoit  en  -iouvrnir  sa  clière  Artjos  'Virgile,  Enéide, 
X,782j).  Anthor,lo  compapnon  d'Hercule,  l'ami  d'Evandre, 
avait  suivi  Enéo  on  Italio.  Dans  nu  combat  contro  Mé- 
zonco,  Anthor  reçoit  un  trait  destiné  au  héros  troycn. 
n  L'infortuné  tombe  ot,  mourant,  il  revoit  en  souvenir  sa 
rbôro  Argos,  "  c'est-ù-dire  la  patrio,  lo  foyer  paternel.  (On 
fait  quelquefois,  on  latin  ou  on  français,  allusion  à  co 
suprême  regard  tourné  vers  la  patrio.) 

DULGIA  LINQUIMUS  ARVA  (  Nous  abandonnons  nos 
chères  cujnpagncs),  hémisiicho  do  Virgile  [  Eglogue  I". 
V.  3).  —  Après  la  bataitlo  do  Philippes,  Auguste  avait 
donné  pour  récompense  à  sos  soldats  les  iHens  dos  vain- 
cus. Lo  petit  domaine  du  père  do  Virgile  fut  enveloppé 
dans  re  partage,  mais  le  poèlo  fut  plus  tard  rétabli  dans 
Sun  patrimoine.  (La  première  Eylvyud  est  un  chuut  do 


DULCIAN    —  DULOiNG 

reconnaissance  et  de  remerciement  à  Auf^tiste.)  Tandis 
que  Tityre  —  qui  représente  Virgile  —  jouit  en  paix  do 
son  bonheur,  qu'il  doit  à  Auguste,  son  compagnon  Mé- 
libée,  dépouillé  do  son  patrimoine,  déplore  l'exil  auquel 
il  est  condamné  et  regrette  ses  chères  campagnes. 

DULCIAN  n.  m.  Mus.  V.  dolcian.  il  Nom  duu  ancien  jeu 
d'orgue. 

DULCIDinS,  évêquo  de  Salamanque  au  ix*  siècle.  Il 
fut  député,  en  S83,  par  le  roi  de  Castille.  Alphonse  III, 
auprès  d'un  chef  arabe  nommé  Abub-Alith.  On  lui  attri- 
bue une  C/ironi7»e.  écrite  eu  latin,  qui  contient  un  résumé 
de  l'histoire  des  Romains,  des  Goths,  des  Espagnols  et  des 
Sarrasins. 

DULCIFÈRE  (si  —  du  lat.  dulcis,  doux,  et  ferre,  porter) 
adj.  Qui  porte  la  douceur  avec  soi,  qui  la  produit. 

DULCiriANT  [si-fi-an),  ANTE  [rad.  dulcifier}  adj.  Qui 
adoucit  :  Petit  ctijstère  ddlcifiant.  (Molière.) 

DULCIFICATION  (si,  ka-si-on)  n.  f.  Chim.  Action  de  dul- 
cider;  résultat  de  cette  action. 

—  Métall.  Premier  affinage  que  l'on  fait  subir  au  plomb, 
avant  de  le  soumettre  au  patiinsonage.  V.  ce  mot. 

DULCIFIER  {si  —  du  lat.  dulcis,  doux,  et  facere,  faire. 
Prend  deux  i  de  suite  aux  deux  prem.  pers.  pi.  de  l'imp. 
de  rind.  et  du  subj.  prés.  :  Nous  dulcifîioiis.  Que  vous  dul- 
cifiiez)  V.  a.  Adoucir,  rendre  doux,  corriger  l'amertumo 
ou  l'acidité  de  :  On  dulcifie  les  acides  minéraux  au  moyen 
de  l'alcool.  \\  Fig.  Par  plaisant.  :  J'en  veux  dulcikier  mon 
amoureiuT  souci.  (Scarr.) 

—  Métall.  Soumettre  le  plomb  à  un  premier  affinage, 
dans  un  four  à  réverbère. 

Se  dulcifîer,  v.  pr.  Etre  dulcifie,  devenir  doux  :  Le  yin 
aigri  peut  se  dolcifier,  mais  ne  retrouve  pas  ses  qualités 
premières. 

DULCIGNO,  ville  du  Monténégro,  sur  la  baie  du  Drin 
(mer  Adriatique),  près  de  l'embouchure  de  la  Boïana  ; 
2.000  hab..  Albanais  et  Serbes.  Assez  bon  port  naturel, 
qui  remplaça,  au  xvm*  siècle,  le  port  comblé  de  Dulcigno- 
Yecchio  {Ùlcinium),  remontant  aux  Romains,  mais  est, 
aujourd'hui,  lui-même  ensablé  par  les  alluvions  combinées 
du  Drin  et  de  la  Boïana.  Sous  la  domination  turque,  qui  no 
prit  fin  qu'après  le  traité  de  Berlin,  Dulcigno,  abrite  par 
sa  forte  citadelle,  fut  longtemps  un  repaire  de  pirates. 

La  cession  au  Monténégro  de  la  place  de  Dulcigno, 
décidée  par  les  puissances  signataires  du  traité  de  Berlin, 
souleva,  de  la  part  du  Sultan,  les  atermoiements  familiers 
à  la  politique  ottomane.  Devant  cette  attitude,  une  démon- 
stration navale  collective  fut  résolue,  sur  l'initiative  du 
cabinet  anglais  (août  1880).  Pendant  que  les  escadres 
combinées  de  la  Ru.ssie,  de  la  France,  de  l'Italie  et  do 
l'Angleterre,  sous  le  commandement  de  l'amiral  Seymour, 
mouillaient  devant  la  ville,  un  ultimatum,  adressé  à  la 
Porte,  amenait  celle-ci  à  livrer  Dulcigno,  le  26  novembre. 

DULCIMER  (si-mèr)  n.  m.  Instrument  de  musique.  (C'est 
le  nom  anglais  du  tympanon.  Le  dulcimer  avait  d'ordi- 
naire une  étendue  d*e  trois  octaves,  mais  ne  comprenait 
que  les  inter\-alles  diatoniques.  On  lui  donnait  parfois  le 
nom  de  dulce  melos.) 

DULCIN,  hérésiarque  italien,  né  à  Novare,  brûlé  vif 
en  1308.  Il  adopta  les  doctrines  de  Ségarel,  prêcha  la 
communauté  des  biens  et  la  promiscuité  des  sexes,  et 
prétendit  qu'à  la  loi  de  ri"'ueur  et  de  justice  apportée  par 
Moïse  et  à  la  loi  de  sage^ie  donnée  au  monde  par  Jésus- 
Christ  devait  succéder  une  loi  d'amour  et  de  charité, 
la  loi  du  Saint-Esprit;  cette  loi  devait  commencer  avec 
Dulcin,  chargé  de  la  prêcher  aux  hommes.  Dulcin  fut  con- 
damné à  la  peine  du  feu,  ainsi  que  sa  femme  Marguerite, 
par  un  tribunal  ecclésiastique. 

DULCINE  (sin')  n.  f.  Substance  sucrée,  solide  et  soluble 
dans  l'eau,  d'un  goût  plus  agréable  et  moins  toxique  que 
la  saccharine,  obtenue  par  la  réaction  du  cyanate  do 
potasse  sur  le  chlorhydrate  de  phénétidine.  (On  l'emploie 
à  la  dose  de  oe^so  par  litre  de  liquide  à  édulcorer.) 

Dulcinée  (si-né),  dame  des  pensées  de  don  Quichotte. 

—  n.  f  Par  antonomase  et  plaisamm.  Amante,  maîtresse  : 
Envoyer  un  bouquet  à  sa  dulcinée.  V.  Don  Quichotte. 

DULCINISTE  {si-nisst')  n.  f.  Sectateur  des  doctrines  de 
Dulcin  :  La  secte  des  dulcinistes.  n  Adjectiv.  :  Les  héré- 
tiques nuLciNisTES.  L'hérésie  dulciniste. 

—  Encycl.  Les  dulcinistes  croyaient  que,  le  règne  du 
Saint-Esprit  ayant  commencé  en  1300,  celui  de  Jésus- 
Christ  avait  cessé  à  la  même  époque.  Le  pape  et  l'Eglise 
étaient  donc,  désormais,  sans  autorité.  Pratiquant  la  com- 
munauté des  biens  et  de  toutes  choses,  les  dulcinistes  se 
livraient  à  des  débauches  scandaleuses.  La  mort  de  Dul- 
cin dispersa  ses  partisans,  sans  détruire  la  secte,  qui 
subsista  à  Mérindol  et  ù.  Cabrières,  et  finit  par  s'unir  aux 
vaudois. 

DULCIS  (Catherin),  philologue  savoisien,  né  à  Cruseilles 
en  15.10.  mort  vers  ItîlO.  Il  passa  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  à  ■voyager,  apprit  presque  toutes  les  langues  de 
l'Europe  et  (levint  professeur  à  Cassel.  Il  composa  des 
comédies,  des  dialogues,  et  publia,  entre  autres  ouvrages  : 
institutiones  lingux  ilalîcie  (1593),  et  Schola  italica{\&Qî>). 

DULCITAMINE  n.  f.  Chim.  V.  DDr.CITE. 

DULCITANE  n.  f.  Chim.  V.  dulcite. 

DULCITE  isit'  —  du  lat.  dulcis,  doux)  n.  f.  Matière  su- 
crée, isomère  do  la  mannite,  que  l'on  a  retirée  du  melam- 
pyrum  nemorosum.  Il  On  dit  aussi  dijlcose. 

—  E.NCYCL.  La  dulrAle,  C'H*(OH)*.(CH'OHl',  se  dissout 
bien  dans  l'eau,  difficilement  dans  l'alcool  ;  elle  cristallise 
en  prismes  rhomboédriqucs  obliques;  elle  n'a  aucun  pou- 
voir rotatoire;  les  alcalis  bouillants  ne  l'altèrent  pas;  les 
acides  so  comportent  avec  elle  comme  avec  la  mannite. 

Eo  présence  du  mycoderma  aceti,  la  dulcito  ne  fermente 
pas,  tandis  que  la  mannite  se  transforme  particUcmont 
CD  lévulose. 

Sous  l'influence  de  la  clialcnr.  la  dulrite  peut  perdre  une 
molécule  d'eau  et  donner  la  dulcilane,  que  l'on  isole  en 
la  dissolvant  dans  l'alcool;  d'ailleurs,  la  dulcitano  peut 
se  préparer  à  partir  do  la  dulcito  par  tous  les  procédés  nui 
pcrmratcnt  d  obtenir  la  mannitane  do  la  mannite.  En 
somme,  la  dulcite  iliffèro  de  la  mannite  par  sa  forme  cris- 
talline, par  son  point  de  fusion  situé  à  18'^»  et  non  à  165", 
et  par  Ka  propriéu^  de  donner  do  l'acido  muciquo  lorsqu'on 
l'oxyde.  L'isomério  do  la  mannite  et  do  la  dulcito  se  conti- 


nue dans  les  dérivés  de  ces  deux  corps.  La  duicite  a  été 
reproduite  artificiellement  par  Bouchardaten  hydrogénant 
par  lamalgamo  do  sodium  une  solution  aqueuse  do  sucre 
de  lait  interverti.  On  sature  par  l'acide  sulfurique  la  soude 
qui  se  produit,  et,  après  cristallisation  du  sulfate  de  soude, 
on  ajoute  de  l'alcool  ;  on  fait  cristalliser  la  dulcite  par 
évaporation.  L'eau  mère  contient  aussi  de  la  mannite.  La 
dulcito  ainsi  obtenue  fond  à  is?"  et  cristallise  comme  la 
dulcite  naturelle.  En  traitant  les  éthers  bromhydriques  et 
chlorhydriques  de  la  dulcite  par  l'ammoniaque  alcoolique, 
on  obtient  une  base  C*H"AzO%  la  dulcita/nine. 

DULCO  ou  DUCLOS,  nommé  aussi  DoUX  DE  GlAVES 
(lat.  Claveus).  alchimiste  français,  né  dans  le  Nivernais 
vers  1530.  Il  étudia  la  jurisprudence,  fut  avocat,  puis 
lieutenant  général  du  présidial  à  Nevers,  et  commença, 
vers  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  à  s'adonner  à  l'étude  de 
l'alchimie.  On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages,  remarquables 
surtout  en  ce  qu'ils  furent  les  premiers  qui  sortirent  des 
presses  du  premier  établissement  typographique  créé  à 
Nevers.  Nous  citerons  de  lui  :  Apologia  argyropoeiœ  et 
chrysopoeix  (1590),  où  il  prend  la  défense  de  l'alchimie  ;  De 
recta  et  vera  ratione  prxgignendi  lapidis  philosophici  (1592), 
trad.  en  français  par  Salomon  ;  l)e  triplici  prxparatione 
auri  et  argenli  (1592),  irad.  par  le  même. 

DULCOSE  n.  f.  Chim.  Syn.  de  dulcite. 

DULES  [lèss]  n.  m.  Nom  scientifique  du  poisson  vulgai- 
rement appelé  doule.  V.  ce  mot. 

DULICHIA  {ki)  n.  f.  Genre  do  crustacés  amphipodes, 
type   de    la  famille    des 


2. 


Dulichia  (g 


ulichiidés,  comprenant 
des  petites  formes  al- 
longées, minces,  à  an- 
tennes longues,  avec  de" 
grands  sacs  à  œufs  si- 
tués sous  les  troisième  et 
quatrième  anneaux.  (Les 
dttlichia  sont  des  crevet- 
tes propres  aux  mers  bo- 
réales. Telles  sont  la  du- 
lichia hirticornis,  des  régions  polaires,  la  dulichia  porrecta, 
d'Angleterre,  etc.) 

DULICHIE  {kl)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
cypéracées,  tribu  des  cypérées,  qui  habite  l'Amérique  du 
Nord. 

DULICHIIDÉS  {ki~i)  n.  m.  pi.  Famille  de  crustacés  am- 
phipodes crevettines,  comprenant  le  genre  dulichia.  —  Ua 

DULKHIIDÉ. 

DULIE  (/?  — dugr.  rfoH^em,  servitude)  n.  f.  Il  Théol.  Culte 
de  dulie.  Culte  que  l'on  rend  aux  anges  et  aux  saints  :  Le 
progrés  du  culte  de  dulie  [ou  d'hyperdulie]  rendu  à  la 
Vierge  mère  est  arrivé  à  son  apogée.  (L.  Jourdan.) 

—  En'cycl.  L'Eglise,  qui  réserve  le  culte  de  latrie,  c'est- 
à-dire  d'adoration  à  Dieu  seul,  offre  aux  saints  le  culte  de 
dulie,  c'est-à-dire  le  culte  qui  convient  à  des  serviteurs,  à 
des  créatures.  Ce  culte  comprend  l'invocation  des  saints 
et  les  honneurs  divers  qui  leur  sont  rendus. 

Le  concile  de  Trente  expose  ainsi  la  doctrine  catho- 
lique sur  l'invocation  des  saints  :  »  Les  saints  qui  régnent 
avec  Jésus-Christ  offrent  à  Dieu  leurs  prières  pour  les 
hommes  ;  il  est  bon  et  utile  de  les  invoquer  d'une  manière 
suppliante  et  de  recourir  à  leur  aide  et  à  leur  secours 
pour  obtenir  de  Dieu  ses  bienfaits,  par  son  fils  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ  qui  seul  est  notre  sauveur  et  notre 
rédempteur.  »  (Sess.  XXV.)  Fidèle  à  ces  principes, 
l'Eglise  maintient  avec  soin,  dans  les  formules  liturgiques 
qu'elle  emploie,  la  distinction  entre  les  prières  faites  à 
Dieu  et  celles  qu'elle  adresse  aux  saints.  A  Dieu  elle  dit  : 
Ayez  pitié  de  nous,  écoutez-tious ;  elle  dit  aux  saints  : 
Priez  pour  nous,  intercédez  pour  nous. 

Les  honneurs  rendus  aux  saints  sont  :  1"  l'office  célébré 
le  jour  de  leur  fête  ;  2°  la  mention  qui  est  faite  d'eux  au 
sacrifice  de  la  messe  ;  3"  les  hommages  extérieurs,  dont 
on  entoure  leurs  images,  comme  les  saints,  les  encense- 
ments...; 4*"  les  prédications,  qui  célèbrent  leurs  vertus  et 
les  recommandent  à  l'imitation  des  fidèles  ;  5°  l'usage  de 
donner  leurs  noms  aux  nouveaux  baptisés  et  de  les  choisir 
pour  patrons  des  fidèles,  des  églises,  des  associations,  des 
villes,  des  Etats,  etc. 

Le  culte  rendu  à  la  sainte  Vierge  est  le  culte  de  dulie. 
Par  suite  du  rang  supérieur  que  Marie  occupe  parmi  les 
saints,  on  le  nomme  quelquefois  hyperdulie. 

DULIENS  {li-in)  n.  m.  pi.  Sectaires  ariens  du  iv"  siècle, 
qui  prétendaient  que  le  Verbe  était  non  pas  le  Fils,  mais 
le  serf  du  Père.  —  Un  dulien. 

DULIN  ou  D'UliN  (Pierre),  peintre,  né  et  mort  à  Paris 
(ir.G9-174S'l.  Elève  de  Bon  Boullongne,  il  obtint  le  grand 
prix  de  Rome  en  1696,  devint  membre  de  l'Académie  de 
peinture  en  1707,  et  fut  nommé  professeur  adjoint  en  1726. 
Parmi  ses  tableaux,  nous  rappellerons  :  Laomédon  puni  par 
Apollon  et  par  Neptune,  son  morceau  de  réception,  au 
musée  du  Louvre  ;  les  Miracles  de  Notre-Seigneur ;  Saint 
Claude  ressuscitant  h«  enfant  mort;  etc. 

Du  Lis  ou  Du  Lys,  nom  porté  par  la  famille  de 
Jeanne  d'Arc,  en  vertu,  dit-on,  de  lettres  royales  de  1430, 
dont  on  n'a  pu  citer  le  texte. 

—  BiBLiOGR.  :  Vallet  de  Viriville,  Nouvelles  recherches 
sur  la  famille  et  sur  le  7tom  de  Jeanne  d'Arc  (Paris,  l>"  ï)  ; 
K.  de  Boutciller  et  G.  de  Braux,  la  Famille  de  Jeanne  d'Arc 
(Paris,  1878)  ;  les  mêmes,  N^ouvelles  recherches  sur  la 
famille  de  Jeanne  rf'Arc  (Paris,  1879)  ;  Boucher  de  Molan- 
don,  la  Famille  de  Jeanne  d'Arc  (Orléans,  1879). 

Du  Lis  (Charles),  jurisconsulte  et  historien  français, 
né  à  Paris  vers  1560,  mort  vers  1632.  II  descendait  d'un 
des  frèresde  Jeanne  d'Arc,  soi-disant  anobli  parCharles  VII 
sous  le  nom  de  "  d'Arc  du  Lis  n.  Ses  travaux  littéraires, 
assez  nombreux  et  devenus  rarissimes,  sont  inspirés,  partie 
j)ar  le  souci  do  sa  noble  origine,  partie  par  ses  fonctions 
judiciaires  (substitut  du  procureur  général  du  parlement 
do  Paris,  puis  avocat  général  à  la  cour  des  aides)  ;  De 
l'extraction  et  parenté  de  la  Pucelle  d'Orléans;  Discoin's 
sommaire,  tant  du  nom  et  (k's  armes,  que  de  la  nais.ia?ice  et 
parenté  de  la  Pucelle  d'Orléans  et  de  ses  frères  (1612)  ;  Traité 
.sommaire  de  l'origine  et  progrès  des  offices  d'élus  (1613); 
Traité  sommaire  du  nom  et  des  armes  de  la  Pucelle  et  de  ses 
frères  (1628);  CtC. 

DuLK  (Frédéric-Philippe),  chimiste  allemand,  né  à 
ScUirwindt  (Prusso)  on  1788,  mort  on  iSSi.  Il  abandonna 


^\ 


874 

l'étude  de  la  jurisprudence  pour  celle  de  la  pharmacie; 
succéda,  en  1SI5,  à  son  frère,  pharmacien  à  Kœiiigsberg. 
Agrégé  à  la  faculté  des  sciences  de  la  même  ville  (1825), 
il  fut  nommé  professeur  titulaire.  Membre  du  parti  libé- 
ral, il  devint,  en  1847,  représentant  de  la  ville  de  Kœnigs- 
berg,  et  fut  du  nombre  dos  députés  qui  demandèrent  une 
constitution.  On  a  de  lui  :  Manuel  de  chimie  (1833-1834)  ; 
Tables  synoptiqjies  du  poids  des  atomes  (1839)  ;  une  traduc- 
tion de  la  Pharmacopéea  Borussica  (1846-1848),  et  de  nom- 
breux articles. 

DuLK  (Frédéric-Albert-Benno),  poète  et  écrivain  alle- 
mand, fils  du  précédent,  né  à  Kœnigsberg  en  1819,  mort  à 
Stuttgard  en  1884.  Ses  idées  avancées  le  forcèrent,  pendant 
de  longues  années,  à  voyager  à  l'étranger.  Auteur  dra- 
matique, il  est  surtout  connu  par  Saynson  (1859);  Jésus  le 
Christ  (1865);  Conrad  // (18G7)  ;  Mllla  (1875),  drames  d'un 
st^'le  brillant,  et  par  diverses  comédies.  Comme  philo-' 
sophe,  ii  est  un  adversaire  décidé  des  doctrines  chré- 
tiennes. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  la  Mort  de  la 
conscience  et  l'Immortalité  (1863)  ;  Homme  ou  animal  (1872)  ; 
la  Voix  de  l'humanité  et  la  Doctrine  chrétienne  (1875)  ;  Que 
penser  de  l'Eglise  chrétienne  ?;  Sources  et  histoire  du  chris- 
tianisme (1877)  ;  etc. 

DùtKEN,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  du  Rhin, 
résid.  de  DusseldorfJ),  à  la  source  de  la  Nette  ;  8.530  hab. 
'ilature  de   coton  et  de  chanvre,  tissage  de  toiles,  de 
soieries  et  de  velours. 

DuLLAERT  (Heymann),  peintre  hollandais,  né  à  Rot- 
terdam en  I63tï,  mort  en  1(;84.  Il  était  fils  d'un  marchand 
de  tableaux  et  reçut  les  leçons  de  Rembrandt,  dont  il 
parvint  à  imiter  la  manière  avec  une  perfection  qui  dé- 
routait les  plus  habiles  connaisseurs.  Parmi  ses  tableaux, 
on  cite  particulièrement  un  Ermite  à  genoux  et  un  Dieu 
Mars.  On  a  en  outre  de  lui,  en  hollandais,  un  recueil 
de  poésies,  des  pièces  de  théâtre,  une  traduction  de  la 
Jérusalem  délivrée  du  Tasse,  etc. 

DuLLER  (F-^douard),  littérateur  autrichien,  né  à  Vienne 
en  1809,  mort  à  Wiesbaden  en  1853.  Il  fit  représenter  en 
1828  un  drame  :  Maître  Pèlerin,  dont  le  succès  le  déter- 
mina à  abandonner  la  jurisprudence  pour  les  lettres.  Ses 
opinions  hardies  l'obligèrent  à  quitter  Vienne  :  il  se  ren- 
dit à  Munich,  où  il  écrivit  ses  Ballades.  A  Trêves,  à  Franc- 
fort, à  Darmstadt,  où  il  vécut  ensuite,  il  collabora  à  diffé- 
rents journaux.  A  Mayence,  en  1851,  il  devint  prédicateur 
du  parti  des  catholiques  allemands.  Poète,  romancier, 
liistorien,  Duller  a  défendu,  dans  ses  ouvrages,  les  idées 
libérales  et  humanitaires  ;  les  principaux  sont  :  Chants  de 
vengeance  {IS29);  Ballades  (1831),  poésies;  François  de 
Sickingen,  drame  (1833);  Couronnes  et  chaînes  (1835); 
Loyola  (1836)  ;  le  Prince  de  l'amour  (1842),  romans  ;  parmi 
ses  travaux  historiques  :  Histoire  du  peuple  allejnand 
(Ï840)  ;  Histoire  des  jésuites  (1840)  ;  Histoire  de  l'indépen- 
dance des  Pays-Bas  (1841)  ;  Histoire  patriotique  (1852). 

DÙLMEN,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  de  West- 
pbalie.  présid.  de  Munster^i  ;  4.900  hab.  Fonderies,  forges, 
fabrique  de  toiles,  château  ducal.  —  La  seigneurie  de 
Diilmen  appartient  au  duc  de  Croy. 

Dulmen  (la  Nonne  de),  surnom  populaire  ordinaire- 
ment donné  à  Anne-Catherine  Emmerich,  née  à  Flansk, 
dans  le  diocèse  de  Munster,  en  1774,  morte  en  1824.  Reli- 
gieuse augustine  au  couvent  de  Dulmen,  elle  se  retira 
après  la  suppression  de  son  couvent,  sous  la  Révolution 
française,  cnez  une  pauvre  veuve,  où  elle  termina  sa  vie. 
Ses  visions  sur  la  passion  de  Jésus-Cbrist  ont  été  écrites, 
d'après  ses  récits,  par  Clément  Brentano.  Ses  longues 
extases  furent  célèbres.  Une  enquête  médicale,  faite  en 
1814,  constata  la  réalité  des  stigmates  qu'elle  portait  au 
front,  aux  mains  et  aux  côtés. 

DuLOIR,  voyageur  français  du  xvii*  siècle,  qui  visita 
successivement,  entre  1039  et  1641,  la  plupart  des  pays 
situés  sur  les  bords  de  la  Méditerranée  orientale.  Il  a 
publié  une  relation  de  ses  Vojjages  (Paris,  1654),  qui  a  été 
traduite  en  italien. 

DuLON  (Rodolphe),  théologien  allemand,  né  à  Sten- 
dahl  (Prusse)  en  1807,  mort  à  New- York  en  1870.  Il  avait 
été  directeur  d'école  et  pasteur  lorsque,  ayant  fait  de 
l'opposition  au  ministre  prussien  Eichhorn,  il  fut  traduit 
devant  le  consistoire  de  Magdebourg  et  suspendu  de  ses 
fonctions, malgré  deux  défenses:  la  X^aletir  des  écrits  sym- 
boliques dans  VEglise  réformée  (1847),  et  le  Combat  pour 
la  parole  de  Dieu  (1847).  La  révolution  de  1848  annula 
cette  sentence.  Tout  en  remplissant  à  Brème  les  fonctions 
pastorales,  il  y  fonda,  en  1850,  des  journaux  démocrati- 
ques, et  fut  frappé  de  suspension  en  1851  par  la  faculté 
de  théologie  protestante  de  Heidelberg.  En  1853,  il  passa 
en  Amérique.  On  a  encore  de  lui  :  De  la  lutte  pour  la 
liberté  des  peuples  (1849-1850),  et  Le  jour  est  venu  (1852). 

DuLONG  (Pierre-Louis),  physicien  et  chimiste  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1785,  mort  à  Paris  en  1838.  Il  entra  à 
l'Ecole  polytechnique  à  l'âge  de  seize  ans,  mais  n'accepta, 
en  sortant,  aucun  service  pu- 
blic ;  il  voulait  embrasser  la 
carrière  médicale.  Elève  de 
Berthollet,  puis  de  Thénard, 
il  se  signala  bientôt  par  sa  dé- 
couverte du  chlorure  d'azote, 
dans  la  préparation  duquel  il 
jierdit  un  œil  et  deux  doigts 
(1812);  par  celle  de  l'acide 
liypophosphoreux,  etc.  Il  re- 
fit, en  1820,  en  collaboration 
avec  Berzélius,  l'analyse  de 
l'eau;  son  procédé  consistait 
à  faire  passer  un  courant 
d'hydrogène  bien  sec  sur  de 
l'oxyde  de  cuivre  chauffé  au 
rouge  et  à  recueillir  la  va- 
peur d'eau  dans  un  récipient 
contenant  de  l'acide  sulfu- 
rique concentre.  C'est  prin- 
cipalement comme  physicien 
que  Dulong  s'est  acquis  une 
renommée  impérissable.  La 
théorie  do  la  chaleur  a  été  le  but  constant  de  toutes  ses 
études,  à  partir  de  1818.  II  écrivit  à  cette  époque,  avec 
Petit,  son  fameux  mémoire  sur  les  lois  du  refroidisse- 
ment, qui  fut  couronné  i)ar  i'Acadômio  des  sciences  et 
(pli  est  resté  un  modèle.   L'Académie  ayant  été  invitée 


I 


Dulong. 


87S 

par  lo  fîouvernomont,  on  1825,  à  fournir  los  donnéos  scion- 
tirtcjuos  nécessaires  pour  la  rodaction  do  la  loi  sur  les 
macliinos  ù  vapour,  Dulong  lut  di'-signi^,  avcit  Ara^o,  pour 

ftroct^dor  aux  oxpi^rioncos  ot  faire  lo  rapport  doniandô  par 
0  ministre.  Ce  tut  à  ootto  occasion  quo  Dulong  imagina 
lo  calhétomdtre,  et  lo  tliormomôtre  à  poids. 

Dulong  fut  maître  do  confôrencos  ù.  l'i'icolo  normale 
en  18;u>,  profossscur  do  cliimio  à  la  faculté  dos  sciences 
en  1832,  secrétaire  perpétuel  do  l'Académie  dos  sciences, 
enfin  directeur  des  études  ù.  l'Eculo  polytecliniquo.  Ses 
mémoiros  se  trouvent  épars  dans  les  »  Annales  de  clii- 
mio et  de  physique  ",  dans  le  "Journal  de  l'Kcole  poly- 
teolinicpie  »  ot  dans  divers  recueils  scientifiques. 

DULONGIE  {ji  —  do  Dulong,  savant  franc.)  n.  f.  Genre 
d'arliustfs,  do  la  famille  des  saxifragacéos-cscalloniéos, 
qui  habite  !a  Colombie. 

Du  LORENS  (Jacques),  poète  français,  né  à  Château- 
nenf-en-Tliimorais  en  i:>s;f,  mort  en  l(;r>s.  Avocat  au  par- 
lement do  Paris  et  au  présidial  de  Chartres,  il  devint,  en 
1613,  et  resta  jusqu'à  sa  mort,  président  au  bailliage  do 
Chàteauneuf.  11  a  publié  :  les  Satires  du  sieur  Du  Lorcns, 
divisées  en  deux  livres  (1624),  recueil  do  vingt-cinq  pièces 
satiriques  assez  bien  tournées,  et  Sati7'es  de  M.  Du  Lorens, 
président  de  Chàteauneuf  (1646). 

DuLOT,  poète  français  de  la  première  moitié  du 
XVII' siècle.  Il  passe  pour  l'inventeur  des  bouts-rimès,  ou, 
du  moins,  il  les  mita  la  mode.  Très  fort  en  ce  genre  de 
poésie,  si  l'on  en  croit  Ménage,  Dulot  composa,  sur  rc 
sujet  et  sous  le  titre  de  Dulot  l'aincu  ou  la  Défaite  drs 
bouls-7Ùmés,  un  poème  ingénieux  en  quatre  chants.  11  a  été 
réimprimé  dans  lo  tome  IV  de  la  Nouvelle  Encyclopédie 
poétique  (1630). 

DULUS  (luss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  passereaux  denti- 
rostres,  famille  des  viréonidés,  type  d'une  tribu  dite  des 
dulinés,  comprenant  des  formes  à  bec  nu  à  la  base,  assez 
robuste,  arqué.  (L'espèce  type  du  genre  est  le  tangara 
dominicain  des  vieux  auteurs  [dulus  dojnviîcus],  de  Saint- 
Domingue.) 

DULUTH,  ville  des  Etats-Unis  (Minnesota),  à  la  corne 
occidentale  du  lac  Supérieur;  33.000  hab.  Elle  est  dans 
une  merveilleuse  situation,  au  point  initial  de  la  naviga- 
tion sur  le  bassin  des  Grands  Lacs  et  du  Saint-Laurent, 
et  à  la  tète  de  ligne  du  North-Pacific-Railway.  Elle  em- 
barque les  grains  des  riches  régions  de  céréales  avoi- 
sinantes,  à  destination  du  Canada,  et  elle  centralise,  à 
destination  des  pays  du  Pacifique,  les  produits  des  forêts 
canadiennes  et  des  pêcheries  des  lacs. 

DuLWICH,  ancien  village  d'Angleterre  (comté  do  Sur- 
rey),  compris  dans  l'agglomération  londonienne  ;  27.000  h. 
Important  collège,  fondé  en  1619  par  l'acteur  Edward 
Alleyn,  pour  l'éducation  et  l'entretien  gratuit  d'écoliers 
pauvres,  et  dont  la  bibliothèque  renferme  les  exemplaires 
des  plus  vieilles  pièces  de  théâtre  anglaises,  et  une 
excellente  collection  de  tableaux. 

DULZAINA  {zé)  n.  m.  Instrument  de  musique  à  vent  et 
à  trous,  longtemps  populaire  en  Espagne,  où  1  on  croit  qu'il 
fut  introduit  par  les  Maures,  à  l'époque  de  la  conquête. 
'C'était  une  sorte  de  hautbois,  généralement  en  cerisier  et 
açonné  au  tour  d'une  seule  pièce,  qui  était  percé  de  huit 
trous  sur  le  devant  et  d'un  seul  sur  le  côté  opposé.) 

DUMAGUETE,  ville  de  l'archipel  des  Philippines  (ar- 
chipel des  Visayas),  sur  la  côte  sud-est  de  Negros,  au  mi- 
lieu d'une  région  essentiellement  forestière.  La  principale 
ressource  est  le  commerce  des  bois  d'ébénisterie  et  des 
gommes;  13.700  hab.  do  race  tagale. 

DUMAIGE  (Etienne-Henri),  statuaire  français,  né  à 
Paris  on  1S30,  mort  à  Saint-Gilles-sur-Vie  (Vendée)  en 
1888.  Elève  de  Jean  B'euchère  et  de  Dûment,  il  débuta  au 
Salon  do  1862  par  un  greupe  en  plâtre,  l'Age  d'or.  Citons 
encore  :  Hctour  des  champs,  groupe  en  marbre  (1872); 
Molière,  statuette  en  terre  cuite  (1873);  François  Jiabelais 
(1880),  statue  en  marbre,  destinée  à  la  ville  de  Tours  ;  Ca- 
mille Desmoulins,  statue  en  plâtre  (1882);  Thiers,  esquisse 
en  plâtre,  statue  do  Bemjer,  pour  l'Hôtel  de  ville  de 
Paris  (1883);  Patrie,  groupe  en  bronze  (1886). 

DuMAINE  (Louis-François  P[-;rson,  dit),  acteur  fran- 
çais, né  a  Lieusaint  (Seine-et-Marne)  en  1831,  mort  â 
Paris  en  1893.  Employé,  puis  secrétaire  d'Alexandre 
Dumas,  il  entra  au  théâtre,  joua  en  province,  puis  revint 
à  Paris,  où  il  obtint  son  premier  succès  â  l'Ambigu,  dans 
la  Case  de  l'oncle  Tom  (1852).  Plein  do  verve  et  d'entrain, 
Dumaino  devint  un  des  acteurs  les  plus  populaires  du 
boulevard,  créa  un  grand  nombre  de  drames  à  l'Ambigu, 
à  la  Porte-Saint-Marlin,  à  la  Gaîté,  et  fut,  tout  en  conti- 
nuant à  jouer,  directeur  do  la  Gaîté  (  186.')-i868  )  ot  de 
l'Ambigu  (1869-1870).  Il  continua  â  figurer  à  l'Odéon  et 
sur  les  grands  théâtres  do  dramo  ]iarisieiis  jusqu'en  1891. 
Parmi  les  pièces  où  il  fut  lo  plus  applaudi,  nous  citerons  : 
Jean  La  Ponte,  Patrie,  les  Pirates  de  la  Savane,  etc. 

DUMALAG,  ville  do  l'archipel  des  Philippines  (île  do 
Capiz)  :  7.r>oo  hab.  Culture  de  canne  à  sucre  ;  sucreries. 

DUMALINE  n.  f.  Matière  isolante,  nui  remplace  lo  caout- 
chouc ei  ;i  pour  base  la  gomme  copal.  (On  l'emploie  pour 
la  garniture  do  tuyaux,  la  fabrication  do  clapets  de 
I)ompes,  ri-solenient  des  conducteurs  électriques,  etc.) 

DUMANET,  type  ridicule  de  troupier,  popularisé  par 
les  caricatures.  (Il  ap])araît  pour  la  première  fois  dans  un 
vaudeville  des  frères  ('ogniard,  joue  on  1831  :  la  Cocarde 
tricolore.  Dans  cette  pièce,  Dumanet  est  un  jeune  soldat, 
un  blou,  à  qui  l'on  fait  croire  les  bourdes  les  plus  invrai- 
semblables.) 

DuMANGAS,  ville  de  l'archipel  des  Philippines  fîlo 
do  l*anay),  et  port  fluvial  sur  la  rivo  gauche  du  fieuve 
Jalaur;  8.000  hab.  Marché  assez  important  do  produits 
tro^dcaux.  spérialf ment  riz,  cacao,  cannes  â  sucre,  tabac 
et  tabrii'aiion  du  toiles  renommées  potir  leur  finesse. 

DUMANIANT  (Antoine-Jean  Bodrlain,  dit),  comédien 
et  autour  dramatique  français,  né  â  Clorniont-I''errand  on 
1752.  mort  en  1828.  II  fut  successivement  avocat,  acteur 
et  «lirecteur  do  la  Porto-Saint-Martin,  puis  do  divers 
théâtros  do  province.  On  lui  doit  un  grand  noml)ro  de 
comédies  on  jiroso,  pleines  de  verve  et  do  gaieté,  apparte- 
nant au  genre  dit  »  imbroglio  ».  (iuerre  ouverte  on  /{use 
contre  r».sr(nH6), celle  de  ses  pièces  qui  a  ou  la  plus  grande 
vogue,  a  été  représentée  sur  tous  les  théâtres  do  l-'rance, 
ot  tra<luite  dans  la  plupart  des  langues  de  l'iùirope. 


f. 


DUMANJUG  ou  DUMANJOC,  bourg  de  l'archipel  des 

Pliiiiiqiuii's  (lie  Cébu),  sur  la  Oaie  de  Dumanjug  ;  9.720  hab. 
Ct-ntru  runiinercial. 

DUMANOIR  ou  Du  Manoir,  famille  de  violonistes 
français,  ijui  obtinriMii,  au  x\'ir'  siècle,  imo  renommée  bur- 
lesque, comme  m  rois  dos  violons  ".Le  plus  connu  est  : 
Guillaume  Dumanoir,  né  en  1615.  Il  fut  attaché  â  la 
musique  du  cabinet  du  rui,  et,  en  lor.y,  obtint  la  chargo 
do  «  roi  des  violons  « ,  établie  en  1331  et  confirmée  par  une 
ordonnance  do  1407.  Les  rois  dos  violons  prétendaient 
obliger  tous  les  musiciens,  même  les  organistes,  à  se  faim 
recevoir  maîtres  de  danse  et  à  leur  payer  tribut.  De  là  do 
nombreux  procès,  toujours  jugés  en  faveur  des  musiciens. 
Guillaume  Dumanoir  voulut  affirmer  cette  prétention, 
dans  un  écrit  intitulé  :  le  Mariage  de  la  musii^ie  avec  la 
danse  (1G64),  sans  réussir  plus  que  ses  devanciers. 

Dumanoir  ou  Du  Manoir  (Philippe-François 
Pi.NKL),  auicur  dramatique  français,  né  à  la  Guadeloupe 
en  isod,  mort  à  Pau  on  1865.  Il  abandonna  l'étude  du 
droit  pour  lo  théâtre,  écrivit  de  petites  pièces  avec  Mal- 
lian,  puis  seul,  ou  eu  collaboration  avec  Scribe,  Bayard, 
Dennery,  Clairville,  Mélesville,  etc.,  composa  des  vau- 
devilles, des  comédies,  des  drames,  dont  le  nombre  s'élève 
â  près  de  deux  cents.  C'était  surtout  un  vaudevilliste  au 
talent  soigné  et  littéraire.  Parmi  ses  œuvres,  nous  cite- 
rons :  la  Maîtresse  de  langues  (1838);  les  Premières  Armes 
de  Richelieu  (1839);  le  Cabaret  de  Lustucru  (1839);  Indiana 
et  Charlemagne  (1840);  le  Marquis  de  Lètorières{\^W);  la 
Chevalière  d'Eon;  Brelan  de  troupiers  (1843);  Don  César  de 
Bazan  (1844);  la  Case  de  l'oncle  Tom  (1853);  l'Ecole  des 
agneaux  (1855)  ;  les  Femmes  terribles  (1858);  les  Invalides 
du  mariage  (1862);  la  Maison  sans  enfants  (1863);  etc. 

Dumanoir  Le  Pelley  (Pierre- Etienne -René- 
Marie,  comte),  vice-amiral,  né  à  Granville  en  1770,  mort 
à  Paris  en  1829.  Il  fit  la  campagne  d'Egypte ,  reçut,  bientôt 
après,  le  grade  de  contre-amiral,  laissa  écraser  Linois  au 
combat  d'Algésiras,  eut,  le  20  août  1804,  le  commandement 
de  la  flotte  de  Toulon,  qui  devait  jouer  le  principal  rôle 
dans  la  descente  en  Angleterre;  mais,  jugé  incapable  de 
remplir  une  telle  mission,  il  fut  remplacé  par  Villeneuve. 
On  l'accusa  d'inaction,  à  la  défaite  de  Trafalgar.  Au  com- 
bat du  cap  Villano,  toute  son  escadre  fut  prise,  lui-même 
fut  blessé.  II  se  distingua,  en  181 1,  à  la  tête  de  la  marine 
de  Dantzig,  pendant  le  siège  de  cette  place,  et  tomba 
blessé  entre  les  mains  des  Russes;  il  revint  en  France  en 
1814.  Son  dévouement  aux  Bourbons  le  fît  élever  au  rang 
de  vice-amiral  (i820). 

Dumanway,  paroisse  d'Irlande  (prov.  de  Munster 
[comté  de  Cork]);  2.000  hab. 

Dumarao,  localité  de  l'archipel  des  Philippines  (île 
de  Capiz);  7.000  hab. 

DuMARESQ.  Biogr.  V.  Armand-Dumare.sq. 

DuMAREST  (Rambert),  graveur  de  médailles,  né  à 
Saint-Etienne  (Loire)  en  1750,  mort  en  I8O6.  D'abord  sim- 
ple ouvrier  de  la  manufacture  d'armes  de  sa  ville  natale, 
il  se  rît  bientôt  remarquer  comme  ciseleur,  fut  emmené  à 
Birmingham  par  Boulton,  revint  en  France  après  1789,  et 
remporta  le  prix  pour  les  médailles  de  J.-J.  Bousseau  et 
de  Brutus.  Les  autres  ouvrages  qu'il  fit  ensuite  le  placè- 
rent au  premier  rang  des  artistes  et  le  firent  entrer  à 
l'Institut,  en  1803.  On  cite  surtout  de  lui  :  deux  médailles 
de  Poussin  ;  celle  du  Conservatoire  de  musique  représen- 
tant Apollon,  d'après  Lemot ;  la  médaille  des  memores  de 
l'Institut,  Minerve;  les  jetons  de  présence  de  l'Ecole  do 
médecine,  à  l'effigie  à'Esculape;  enfin,  une  médaille  coni- 
mémorative  de  la  Paix  d'Amiens. 

Du  Marsais  (César  Chesneau,  sieur),  grammairien 
français,  né  à  Marseille  en  1676,  mort  à  Paris  en  1756.  Il 
fut  d'abord  oratorien.  II  se  rendit  à  Paris,  étudia  le  droit 
et  fut  reçu  avocat  en  1704.  A  la  suite  de  déboires  domesti- 
ques, il  fut  précepteur  dans  diverses  grandes  familles 
pour  lesquelles  il  composa  sa  Nouvelle  tnétliode  pour  ap- 
prendre la  langue  latine  (1722);  après  quoi,  il  ouvrit  une 
mstitution  à  Paris,  au  faubourg  Saint-Victor.  Il  échoua, 
ot  se  trouvait  réduit  à  l'état  le  plus  précaire,  quand  Diderot 
ot  d'Alembert  lui  confièrent  la  rédaction  des  articles  de 
grammaire  do  leur  Encyclopédie.  Cependant,  on  le  trouve, 
en  1756,  âgé  de  quatre-vingts  ans  et  chargé  d'infirmités, 
dans  lo  plus  triste  dénuement.  Il  reçut  une  pension  du 
comte  de  Lauraguais. 

Son  Traité  des  tropes  (1730)  est  resté  classique.  Sa 
Nouvelle  méthode  pour  apprendre  la  langue  latine  a  donné 
lieu  a  beaucoup  d'objections.  Les  questions  de  (p-ammaîrc, 
traitées  dans  les  sept  premiers  volumes  do  V Encyclopédie, 
sont  le  titre  le  plus  réel  du  grammairien.  Ce  ne  fut  qu'a- 
près sa  mort  qu'on  publia  sa  Logique  ou  Réflexions  sur  les 
opérations  de  l'esprit.  Dans  son  Exposition  de  la  doctHnc 
gullicane  par  rapport  aux  prétentions  de  la  cour  de  Borne, 
il  se  montre  un  jurisconsulte  do  premier  ordre.  Il  a  composé 
aussi  une  Réponse  à  la  réfutation  du  livre  des  oracles  de 
Foiitenellc  par  le  P.  Baltus. 

Dumas  (Louis),  littérateur  et  musicographe  français, 
né  à  Ninies  en  1670,  mort  près  de  Paris  en  1744.  Il  étudia 
la  jurisprudence,  les  sciences  exactes,  la  philosophie,  dont 
lo  P.  Malebranche  lui  inspira  le  goût,  les  arts,  et  parti- 
culièrement la  musique.  On  lui  doit  l'invention  du  bureau 
typographique,  ingénieuse  imitation  des  procédés  de  l'im- 
primerie pour  la  composition,  qui  a  pour  objet  d'apprendre 
aux  enfants  la  lecture,  l'écriture  et  la  grammaire.  Nous 
citerons  parmi  ses  écrits  :  l'Art  de  composer  toutes  sor'tcs 
de  musique  sans  être  obligé  de  connaître  7ii  le  ton  ni  le 
7node  {nil);  ta  Bibliothèque  des  enfants  ou  les  Premiers 
Eléments  des  lettres [x'JdZ);  l'Art  de  la  7nusiqtie  enseigné  et 
pratiqué  par  la  méthode  du  bureau  typographique  (1753). 

Dumas  (Guillaume-Mathieu,  comte),  général,  homme 
politique  l't  historien  français,  né  â  Montpellier  en  1753. 
mort  à  Paris  en  1837.  Entré  dans  l'armée  on  1773,  il  fit  la 
campagne  d'Amérique  commo  aide  de  camp  de  Kocham- 
beau.  Aide  do  camp  de  La  Fayette  ou  1789.  Mathieu  Dumas 
fut  un  des  commis.saires  chargés  do  ramener  Louis  XVI 
à  Paris,  après  son  arrestation  à  Varennes.  Il  fut  promu 
maréchal  de  camp  et  élu  député  de  Seine-et-Oise  â  la  Lé- 
gislative. Après  lo  lO-Août.  il  riuitta  la  Franco  pour  n'y 
rentrer  qu'après  le  9-Thermidor.  Proscrit  de  nouveau  après 
io  l8-Fructidor.  il  revint  «au  18-Brumairo.  Bonaparte  le 
chargea  d'organiser,  ù  Dijon,  l'armée  de  réserve  qui  devait 
faire  la  seconde  campagne  d'Italie.  Nommé  con.soiller 
d'Etat  et  général  do  division  en  I805,  Mathieu  Dumas  as- 


DULONGIE   —   DUMAS 

sista  à  la  bataille  d'Austerlitz;  il  fut  ministre  de  la  guerre 
du  roi  Joseph  à  Naples,  puis  à.  Madrid,  et  revint  pour  com- 
battre â  Wagram  et  â  Essiing;  prit  part  â  la  campagne  do 
Kiissio,  se  rallia  aux  Bourbons  on  1814,  revint  à  Napoléon 
pendant  les  Cont-Jours,  et  fut,  dés  lors,  tenu  â  l'écart  par  la 
.srct)nde  Restauration.  En  1828,  il  fut  élu  député  de  Paris  et 
prit  une  part  active  à  la  révolution  do  1830.  Louis-Philippe 
l't'dcva  â  la  pairie.  Mathieu  Drimas  est  l'auteur  d'un  Essai 
Instorique  sur  les  campagnes  de  i799  à  iSf-i  (181G-1826)  et 
d'une  traduction  d(!  VUisloirc  de  la  gaei-re  de  la  Péninsule 
de  iSin  a  fSii  par  l'Anglais  Napior. 

Dumas  (René-François),  président  du  tribunal  révo- 
lu tiumiuirc,  frère  du  précédent,  né  à  Lons-le-Saunier 
en  1757,  décapité  en  1794.  Il  était  homme  de  loi  avant  la 
Révolution,  dont  il  embrassa  les  principes  avec  une  ex- 
trême ferveur.  Nommé  vice-président,  jmis  président  du 
tribunal  révolutionnaire,  sur  la  désignation  de  Robes- 
pierre lui-même,  il  devint,  pour  ainsi  dire,  le  chef  du 
parti  quo  celui-ci  s'était  ménagé  en  dehors  de  la  Conven- 
tion. Dumas  essaya,  au  9-Thermidor,  d'organiser  la  résis- 
^tance  contre  la  Convention,  mais  en  vain.  Mis  hors  la  loi 
et  arrêté,  il  fut  conduit  à  la  mort  sans  jugement. 

Dumas  (Charles-Louis),  médecin  français,  né  à  Lyon 
en  1765,  mort  à  Montpellier  en  1813.  Docteur  à  Montpellier 
en  1785,  il  fut  médecm  do  l'Iiôtcl-Dieu  de  Lyon  pendant  le 
siège  de  cette  vdle,  entra  dans  l'armée,  puis  la  quitta  pour 
venir  professer  l'anatomie  et  la  physiologie  à  la  faculté  de 
Montpellier,  dont  il  devint  recteur.  Il  a  laissé  un  grand 
nombre  de  discours,  éloges,  mémoires,  et  d'importants 
ouvrages,  parmi  lesquels  il  faut  citer  :  Essai  sur  la  vie 
(Montpellier,  1785),  dans  lequel  il  combat  les  doctrines 
vitalistes  ;  Doctrine  générale  des  maladies  chroniques,  etc. 
(Montpellier,  1S12). 

Dumas  (Alexandre  Davt  de  La  Pailleterik),  général 
français,  né  en  1762  à  Jérémie  (Saint-Domingue),  mort  à 
Villers-Cotterets  en  ISOG.  Fils  naturel  d'un  riche  colon, 
le  marquis  de  La  Pailleterie,  il  s'engagea,  en  1776,  dans 
les  dragons  de  la  reine,  sous  le  nom  de  Dumas.  Il  entra, 
au  début  de  la  campagne  de  1792,  dans  un  corps  franc,  et 
ne  tarda  pas  à  se  faire  remarquer  par  son  audace,  autant 
que  par  sa  haute  taille  et  sa  force  herculéenne.  Général 
de  brigade  le  30  juillet  1793,  général  de  division  le  30  sep- 
tembre suivant,  il  reçut  le  commandement  de  l'armée  des 
Pyrénées-Orientales.  En  1797,  il  alla  servir  en  Italie  sous 
Bonaparte,  et  battit  Wurmser  sous  les  murs  de  Mantoue. 
Envoyé,  quelque  temps  après,  dans  le  Tyrol,  il  combattit 
à  Brixen,  où  il  défendit  seul  un  pont  contre  un  gros  de 
cavalerie,  ce  qui  lui  valut  le  surnom  de  Horatius  Coclès 
du  Tyrol.  En  1798,  il  prit  part  à  la  campagne  d'Egvpte. 
Tenu  à  l'écart  par  le  Premier  Consul  à  cause  de  sa  fidélité 
républicaine,  le  général  Dumas  mourut  dans  une  honorable 
pauvreté.  Il  était  le  père  du  célèbre  romancier  Alexandre 
Dumas. 

Dumas  (Alexandre  Davt  de  La  Paillethrie),  roman- 
cier et  auteur  dramatique,  fils  du  général  de  ce  nom,  né 
à  Villers-Cotterets  en  1803,  mort  à  Puys  en  1870.  Laissé 
sans  fortune,  il  fut  clerc  de  notaire  ;  puis,  par  la  pro- 
tection du  général  F03',  commis  à  1.200  francs  du  secré- 
tariat du  duc  d'Orléans.  Bon  calligraphe,  mais  ignorant, 
il  s'appliqua  à  l'étude,  surtout  de  l'histoire  do  France, 
sa  future  source  d'inspiration.  Sa  vocation  dramatique  lui 
fut  révélée  par  des  acteurs  anglais  jouant  shakspeare. 
Après  avoir  collaboré  à  deux  vaudevilles  :  la  Chasse  et 
l'Amour  (1825),  la  Noce  et  l'Ente7-rement  (1826),  il  devient 
le  plus  fécond  des  dramaturges  romantiques,  composant  : 
Christine  (1827),  jouée  en  1830,  après  Henri  lll  et  sa  voiir 
(1829),  le  plus  grand  succès  romantique  avant  Hei'nani; 
Antony  {\S3l):  Napoléon 
Bonaparte,  Charles  VII 
chez  ses  g7-atids  vassaux, 
Bicha  rd  Darlingto/i 
(1831):  Teresa,  la  Tour 
de  Nesle  (1832),  fantasti- 
que résurrection  du 
moyen  âge,  cause  d'un 
procès  fameux  avec 
Gaillardet  et  J.  Janin; 
Aïiffé/e  (1833);  Catherine 
Howai'd(\m)  ;  Don  Juan 
de  Mara7m,  Kean  (1836)  ; 
Caligula  (1837)  ;  PnulJo- 
nes  (1838);  l'Alchimiste, 
Made7noiselle  de  Belle- 
Iste  (1839)  ;  Lo7'C7\zi7\o 
(1842);  l'Orcstie,  eu  vers 
(1856).  D'autres  drames 
furent  tirés  do  ses  ro- 
mans :  les  IVois  inous- 
quclaires{lM\);  une  Fille 
du  Béqrnt  (1840):  la 
Reine  .Uargnt  {is\^)  ;  le  Chevalier  de  Maison-Bouge  (1847)  ; 
Monte-Cristo  (1848);  la  Jeunesse  des  mousquetaires,  le  Che- 
valier d' //a  rmental{lM'J):  la  Dame  de  Monsoreau  i,ls60)  ;etc. 
Ses  moillem'es  comédies  furent  :  w»  Mariage  sous  Louis  XV 
(IS4I)  ;  Halifax  (1842)  :  les  Donoiselles  de  Sainl-Cyr  (1843)  ; 
/((  Jcutiesse  de  Louis  A7V'(l856),  jouée  en  1SG4  ;  le  VctTOU 
de  la  Beinc  (1856);  etc. 

De  1830  à  1832,  il  fait  do  la  politique  libérale,  puis  se 
réconcilie  avec  lo  roi,  et  est  même  décoré.  Après  une 
atteinte  do  choléra  (1832),  il  dut  voyager  et  en  profita 
pour  écrire  ses  Imp7-essiuiis  de  voyage  (en  Suisse)  [1833], 
nientôt  suivies  d'autres  sur  lo  Rhin,  l'Italie,  l'Espascno,  la 
Russie,  l'Algérie,  la  Tunisie,  etc.  Ces  récits,  pleins  do 
verve,  développèrent  son  art  de  narrateur,  et,  après  quel- 
ques nouvelles  réunies  dans  les  Souvetùrs  d'Antotiy{iS35) 
et  la  Salle  d'annçs  (1838),  il  écrivit  ses  nombreux  romans  : 
le  Capitaitic  Paul  {l'>^3S)  :  Acte,  smv'ido  Monseigneur  Gaston 
dePnébus{lS'i9):  John  Davis,  le  Capitaine  Patnphilc  (1840); 
Asinnio  (1844) ;  /(.■  Chevalier  d'Ha7'mental,  sa  première  colla- 
boration avec  Maquot  (1849);  Sylvandiro  (1841);  les  IVois 
mousquetaires  (1844),  continués  par  :  Vingt  mts  après  (\S\:*), 
et  le  Vico7nte  de  Braqelonne  (1848);  le  Co7nte  de  Monte  Crïsto 
(1844);  une  Fille  du  Jtégcnt,  la  Beine  Margot  (1845h  la 
(iue7'rc  des  fammes,  le  Chevalier  de  Maisnn-Bouge.  la  Datne 
de  Mo)tsorcau  (1846),  avec  sa  suite:  les  Quai-ante-Cinq 
(1848);  le  Bâta7'd  de  Mnuléou  (1846);  Mémoires  d'un  tné- 
decin  [Joseph  Balsat7}Q]  (1848).  suivis  do  Ange  Pitou  (18531, 
et  la  Comtesse  de  Charnu  (I85r0  ;  ta  Femtue  au  collier  de 
velours  (1851);  Olqtnpe  de  Clèvrs,  Isnuc  Laquedem  (l85î)  ; 
Cathc7-inc  Blum,  les  Mohieans  de  Paris  (1854);  les  Compa- 


Alâ:c.  Dumas  pôro. 


DUMAS  -  DU  MAURIER 

„,.<,ns  de  Jéhu  (1857)  ;  les  Louves  de  MAchecoul  (1859)  ;  les 
^ûlmoivesT Garibaldi  (1860),  et  la  San  Fetice  (1865).  Ed 
Se  temps,  il  publiait  ses  Mémoires  (1852-1854)  ;  des 
Causeries  (1860),  des  livres  d'histoire,  vastes  compilations, 
et  même  des  contes  d'enfants,  œuvres  charmantes,  comme 
la  Bouillie  de  la  C07ntesse  Berthe  {iSii). 

Avec  ses  eains  fabuleux,  mais  vite  dissipés,  il  fit  bâtir 
la  villa  de  Monte-Cristo,  près  de  Saint-Germain,  et  dirigea 
e  Théâtre-Historique  (1847),  »  pour  offrir  chaque  soir  au 
peuple  une  page  de  notre  histoire  ..La  révolution  de  1848 
«mtnença  se?  mécomptes.  Il  fonde  deux  journaux  :  la 
Liberté  et  U  Mois  (184S),  qui  ne  vivent  pas;  ruiné,  U  se 
retire  en  Belgique  (1851-1854).  A  son  retour,  il  fonde  le 
MoZuetaireSï^^  tard  te  Monte-Cristo.  De  1860  à  1864, 
en  Italie  il  seconda  Garibaldi  et  fut  conservateur  des 
musées  napolitains.  Ses  dernières  années,  marquées  par 
des  œuvres  très  faibles,  furent  secourues  par  son  n  s. 
En  18-2  ses  restes  furent  transportes  a  \  lUers-Cotterets, 
et  en  1883,  sa  statue,  œuvre  de  Gustave  Dore,  a  été  inau- 
eùrée  à  Paris,  sur  la  place  Malesherbes.  Il  était,  cotome 
son  père,  un  bon  géant,  ouvrant  à  tous  sa  bourse  et  sa 
maison,  et  un  géant  de  lettres,  par  son  activité  produc- 
Trice,  son  inveltion  féconde,  parfois  puérile,  sa  facilité 


prodigieuse,  souv 


ent  vuleairc.  Il  a  écrit  ou  signé  deux 


Alex.  Dumas 


cent  Sinquante-sept  volumes  de  romans  et  vmgt-cinq  vo- 
lumes de  drames!  Aussi  a-t-il  eu  maints  collaborateurs  : 
Aue  Maquet,  Goubaux,  Anicet-Bourgeois,  A.  de  Leuwen, 
Brunswic\c,  Paul  Meurice,  Paul  Bocage,  G.  de  Nerval 
O  Feuillet,  E.  Souvestre,  etc.,  généraux  dont  il  se  disait 
le"  Napoléon.  Mais  do  tous  ces  noms,  le  sien  est  le  plus 
populaire,  parce  qu'il  a  le  don  d'intéresser  en  créant  la 
vie  Ses  drames  aussi  passionnent,  parce  qti  ils  sont  vi- 
vants, plus  sobres  que  ses  romans,  souvent  délayes.  S  ils 
n'ont  ni  idées,  ni  caractères  profonds:  si, malgré  1  abus  de 
la  couleur  locale,  ils  faussent  l'histoire;  s  ils  emploient 
pour  forcer  l'émotion  des  moyens  violents  et  des  tirades 
emphatiques  ils  saisissent  comme  la  vie  même.  A.  Diimas 
est;  d'instinct  et  partout,  un  homme  de  théâtre  ;  de  à  sa 
puissance  sur  la  foule,  qui  faisait  dire  a  Hugo  :  .  U  est 
plus  qu'Européen,  il  est  universel.  » 

DCMAS  (Alexandre),  fils  naturel  du  romancier,  auteur 
dramatique,  né  à  Pans  en  1824,  mort  à  Marly-le-Roy  en 
1895  Au  sortir  d'une  jeunesse  brillante  et  un  peu  desordon- 
née.il  cherche  sa  voie  dans  le  roman  ;  dès  1847,  après  un 
recueil  de  vers  :  Péchés  de 
Jeunesse,  il  publie  les  Aven- 
tures de  quatre  femmes   et 
d'un  perroquet.  Sa  célébrité 
commence   avec    la   Dame 
aux  camélias  (1848).  Ce  ro- 
man   ne   développait    pas 
seulement  le  thème  roman- 
tique de  la  courtisane  réha- 
bilitée par  l'amour ,   mais 
était  une  histoire  de  pas- 
sion vécue,  puisque  l'auteur 
avait  aimé  Marguerite  Gau- 
tier en  Marie  Duplessis.  La 
Dame  aux  camélias  et  Diane 
de  Lys  (1851),  transformées 
en  drames,  et  jouées  après 
de  longues  interdictions  en 
1852  et  1853,  décident  de  sa 
carrière.  Il  ne  renonce  pas 
au   roman,   puisqu'il  écrit 
encore,  mais  sans  l'imagi- 
nation de  son  père  :  Césarine  (1848)  ;  ic  Docteur  Servans, 
Antonine,  Tristan  le  iîoiix  (1849)  ;  Trois  hommes  fores  (1851)  ; 
leBégent  Mustel  (^1852);  Sophie  Printemps  (1853);  la  Dame 
aux  per/es  (1854)  ;  ta  Soi(e  d  argent  (1855),  ouvrages  aujour- 
d'hui peu  lus;  l'Affaire  Clemenceau  (1866),  puissant  roman 
à  thèse  judiciaire  ;  mais  il  donne  surtout,  outre  un  petit 
acte  en  vers  :  le  Bijou  de  la'  reine  (1855),  des  pièces  de 
théâtre,  d'abord  réalistes  :  le  Demi-monde  (1855)  et  la  Ques- 
tion d'argent  (1857),  peintures  des  mœurs  contemporaines  ; 
le  Fik  naturel  (1858),  et  un  Père  prodigue  l\!.ô9),  faites  de 
souvenirs  sur  lui  et  son  père  ;  puis  ses  pièces    «  utiles  » , 
traitant  des  thèses  morales  ou  sociales  :  l'.imi  des  fem- 
mes (1864)  ;  les  Idées  de  madame  Auhrau  (liil)  ;  une  Visite 
de  noces,  la  Princesse  Georges  (1871).  Dans  ta  Femme  de 
Cta«de(i873)  ;  Monsieur  Alphonse{lili)  ;  l'Etrangère  (1876)  ; 
la  Princesse  de  Bagdad  (1881),  la  thèse  morale  s'empreint 
d'on  mysticisme  symbolique  pour  redevenir  sociale  et  hu- 
maine dans  Denise  {ISSd)  et  Francillon  (1887).  Toutes  ces 
pièces,  jouées  par  de  grandes  artistes  comme  M""  Aimée 
Desclée,  Croizette,  etc.,  soulevèrent  de  vives  discussions 
résumées  dans  ses  célèbres  Préfaces.  Il  collabora  aussi  au 
Supplice  dune  femme  (1865);  Bélolse  Paranguet  (1866); 
le  Filleul  de  Pompignac  (1876)  ;  les  Danicheff,  la  Comtesse 
ifnmani  (1877).  Enfin,  il  écrivit  des  brochures  d'actualité  : 
Lettre  sur  les  choses  du  jour  (1871)  ;  l Homme-femme  (1872)  ; 
la  Question  du  divorce  (1880)  ;  la  Becherehe  de  la  paternité 
il883),  exposés  des  théories  qui  vivent  dans  ses  drames  ; 
des  articles  réunis  en  1878  sous  le  titre  i'Entr'actes  et  des 
Notes  dramatiques  formant  le  huitième  volume  (1898)  de 
son  théâtre.  Académicien  depuis  1874,  il  est  mort  laissant 
inachevées  deux  œuvres  dramatiques  :  la  Troublante,  où 
luttent  la  science  et  la  foi,  et  ta  Boute  de  Thèbes,  moins 
avancée,  qu'il  a  interdit  do  publier,  mais  qui  ont  paru  à 
des  lecteurs  privilégiés  conserver  la  vigueur  du  maître. 

Dumas  fils  hérita  de  ses  ancêtres  une  nature  puissante 
et  bonne.  Amoureux  do  l'ordre  et  de  l'élégance,  célèbre 
comme  causeur  et  conteur,  fin  amateur  d'art,  il  était  assez 
sensible  pour  souffrir  des  vices  humains,  assez  énergique 
pour  les  combattre,  assez  spirituel  pour  les  ridiculiser.  Il 
donne  à  son  art  une  mission  sociale  et  est  avant  tout  mo- 
raliste. Son  but  est  do  reconstituer  la  société  par  la  ré- 
forme de  la  famille,  qu'il  faut  fonder  sur  l'amour  et  non 
sur  l'argent.  En  attaquant  des  préjugés  répandus,  il  en- 
gage UDO  lutte  avec  le  public  ;  mais,  à  force  d'habileté  et 
d'audace,  do  logique,  d'esprit  et  d'art  des  préparations,  il 
est  sûr  do  lo  vaincre.  Ainsi  réussit-il  à  conduire  à  la 
moralité  do  la  conclusion  par  l'apparente  immoralité  du 
spectacle,  et  â  rendre  vivant  le  développement  d'une 
thèse  abstraite.  Sans  doute,  il  se  met  souvent  en  scène,  ou 
dépasse  la  mesure  ;  mais  il  a  une  telle  science  du  théâtre 
qu  il  laisse  rarement  oublier  lo  drame  à  travers  la  théorie. 
Ce  mélange  do  profondeur  dans  lo  fond  et  do  savoir-fairo 
dans  la  forme  eu  fait  un  des  autours  dramatiques  los  plus 
puissants  du  xix*  siècle. 
—  BiuliuijU.  'des  trois  Dumas)  :  A.  Dumas  pôro,  Mé- 


moires; J.  Janin,  Histoire  de  la  littérature  dramatique 
(1853-1858);  A.  Royer,  Histoire  du  théâtre  contemporain 
(1879)  ;  J.  Claretie,  A.  Dumas  fils  (1883)  ;  Blaze  de  Bury, 
A  Dumas  HliSi)  ;  P.Bourget,  Essais  de  psychologie  con- 
temporaine (1886)  ;  H.  Parigot,  le  Théâtre  d'hier  (1893)  ; 
Génie  et  métier  (1894)  ;  R.  Doumic,  Portraits  d  écrivains  : 
A  Dumas  fils,  etc.  (1897)  ;  Nehout,  le  Drame  romantique 
1897)  ■  E.  d'Hauterive,  le  Général  A.  Dumas  (1897,  i'  édit.)  ; 
H  Parigot,  le  Drame  d'Alexandre  Dumas  (1898);  A.  Theu- 
riet.  Discours  de  réception  à  l'Académie  française,  avec  la 
réponse  de  P.  Bourget  ;  Théâtre  complet. 

Dumas  père  (monument  D'Alexandre),  par  Gustave 
Doré.  —  L'initia- 
tive  d'une    sou- 
scription   pour 
la  statue  de  Du- 
mas est  due  au 
Cercle    de    la 
Presse.  Le  mo- 
nument érigé  en 
novembre    1885 
sur  la  place  Ma- 
lesherbes, à  Pa- 
ris,   représente 
Dumas  assis.   A 
la  base  du  pié- 
destal est    scul- 
pté en  haut  re- 
fief un  groupe 
de  trois   person- 
nages qui  repré- 
sente la  Lecture. 
Unejeunefillelit, 
son  fiancé  l'écou- 
te; son  père,  un 
forgeron ,    inter- 
rompt son  t  r  a^ 
vail  et  s'est  assis 
à  côté  de  sa  fille; 
sur   l'autre  face 
du  piédestal,  du 
côté  opposé  à  ce 
groupe,  le  scul- 
pteur   a   placé 
d'Artagnan    l'un 
des  héros  les 
plus   connus    du 
grand  romancier. 


Monument  d'Aleu.  Dumas  père, 
d'après  G.   Doré. 


Dumas  fils  (portraits  D'Alexandre).  Dumas  fiis  a 
été  représenté  par  Louis  Boulanger  (Salon  de  1659)  ;  par 
Edouard  Dubufe  (Salon  do  1873)  ;  par  Meissonier  i, Salon  de 
1877).  Le  portrait  le  plus  vivant  qui  ait  été  fait  de  Dumas 
fils  est  le  buste  en  marbre  sculpté  par  Carpeaux:  l'écri- 
vain est  représenté  en  costume  négligé,  paletot  rejeté  en 
arrière,  grand  col  de  chemise  rabattu,  cravate  nouée  à 
la  Colin.  Il  a  les  cheveux  en  broussaille  et  retourne  la 
tête  vers  l'épaule  droite,  par  un  mouvement  plein  do  vi- 
vacité. Ce  buste  a  été  exposé  au  Salon  do  1874.  Au  Salon 
de  1897,  parut  au  Champ-de-Mars,  la  statue  d'-^-lexandre 
Dumas  fils,  enveloppé  d  une  sorte  de  robe  aux  plis  rigi- 
des. Ce  marbre,  de  Saint-Marceaux,  décore  aujourd'hui  la 
tombe  de  l'écrivain,  au  cimetière  Montmartre. 

Dumas  (Jean-Baptiste),  chimiste,  né  à  Alais  (Gard) 
en  1800,  mort  à  Cannes  en  1884.  Il  étudia  d'abord  la  phar- 
macie dans  sa  ville  natale.  Les  circonstances  le  condui- 
sirent ensuite  à   Genève,  où   il  étudia  la  botanique,   la 
médecine  et  la  chimie.  De  Candollo  et  Prévost  le  remar- 
quèrent. Ce  dernier  l'associa  même  à  ses  célèbres  travaux 
sur  la  génération  et  sur  la  physiologie  du  système  nerveux. 
A  la  fin  de  182 1 ,  Dumas  se  renàit  à  Paris,  muni  pour  Thénard 
de  lettres  de  recommandation.  Le  maître  lui  obtint  un  em- 
ploi de  répétiteur  à  l'Ecole  polytechnique  et  de  professeur 
à  l'Athénée.  A  vingt-cinq  ans,  Dumas  épousa  M"'  Bron- 
gniart,  fille  de  l'illustre  minéralogiste.  En  1832,  Dumas 
fut  nomme   membre  de  l'Académie  des  sciences,    puis 
professeur  à  la  faculté  des  sciences  de  Paris,  à  la  faculté 
de  médecine  et  au  Collège  de  France.  C'est  alors  qu'il 
fonda  l'Ecole  centrale  des  arts  et  manufactures,  destinée 
à  un  si  brillant  avenir.  En  1849,  il  fut  envoyé  à  l'Assem- 
blée législative,  où  il  se  montra  très  dévoue  à  l'autorité 
et  aux  intérêts  du  prince-président.  Chargé,  au  mois  d'oc- 
tobre 1850,  du  portefeuille  de  l'agriculture  et  du  commerce, 
il  ne  le  conserva  que  trois  mois  ;  mais,   après  le   coup 
d'Etat,  il  fut  un  des  premiers  sénateurs  nommés.   Con- 
seiller municipal  de  Paris,  puis  président  de  ce  conseil 
(1859),  Dumas  s'occupa  activement  de  l'assainissement  de  la 
capitale  et,  en  particulier,  de  la  distribution  de  l'eau  de  la 
Dhuis.  Ses  fonctions  politi- 
ques  l'éloignèrent  malheu- 
reusement de  l'enseignement 
et  de  la  science.  Il   quitta 
d'abord  l'Ecole  centrale  et  le 
Collège  de  France,  puis,  en 
1849,  l'Ecole  de  médecine,  où 
Wurtz  le  remplaça,  et,  peu 
après,  la  faculté  des  scien- 
ces, où  Sainte-Claire  Devillo 
continua  son  enseignement. 
Dumas  fut  membre  do  l'In- 
stitut, secrétaire  perpétuel 
de  l'Académie  des  sciences 
depuis  la  mort  de  Flourcns 
(1868),  membre   du   conseil 
supérieur  de  l'instruction  pu- 
blique ;  il  remplaça  Guizot  à 
l'Académie  française  (1875). 
Parmi  les  importants  tra- 
vaux de  Dumas,  citons  l'é- 
tude  complète    de    î'alcool 

amylique,  qui  fut  pour  lui  le  point  de  départ  de  considéra- 
tions très  fécondes  sur  l'cnscmblo  des  alcools  ;  la  décou- 
verte de  l'oxamide,  qui  est  lo  type  d'une  classe  de  corps 
extrêmement  importante.  Dumas  découvrit  los  anomalies 
curieuses  que  présente  la  densité  de  la  vapeur  de  soufre, 
et  joignit  i  co  travail  de  belles  études  sur  les  densités  de 
vapeur  d'autres  corps  simples  et  composés.  Ses  rochorches 
sur  la  substitution  du  chlore  â  l'hydrogène,  et  réciproque- 
ment, dans  les  substances  organiques,  lui  donnèrent  l'idée 
do  la  loi  des  substitutions,  qui  a  renoiivolé  la  chimie  organi- 

âue.  On  Ini  doit  la  détermination  précise  do  la  composition 
0  l'air  et  do  l'eau,  la  fixation  do  l'équivalent  du  carbouo. 


J.-6.  Dumas. 


876 

En  collaboration  soit  avec  Boussingault  ou  Cahours,  ou 
Feb^ot,  Dumas  a  élucidé  une  foule  de  questions  impor- 
tantes. Citons  seulement  ses  travaux  sur  l'indigo,  ses 
nombreuses  analyses  des  matières  albuminoides,  etc. 
Dumas  a  étudié  en  premier  lieu  les  notions  générales  qui 
coordonnent  la  science  ;  aussi  ses  travaux  théoriques,  sa 
classification  des  métalloïdes,  sa  loi  des  substitutions,  etc., 
ont  amené  la  lumière  dans  des  branches  jusque-là  obscures 
de  la  chimie.  Dumas  inaugura  la  méthode  d'enseignement 
au  Laboratoire.  Il  fonda  à  ses  frais,  en  1832,  un  laboratoire 
de  recherches  à  l'Ecole  polytechnique;  ce  laboraloire  fut 
transféré,  en  1839,  rue  Cuvier  ;  sous  l'Empire,  à  la  Sor- 
bonne,  et  enfin  à  l'Ecole  centrale,  en  1868. 

En  1869,  la  Société  de  chimie  de  Londres  a  décerné  â 
Dumas  la  médaille  d'or,  qu'elle  a  instituée  pour  honorer  la 
mémoire  de  Faraday.  ,   „,    .  ,  j 

Dumas  a  publié,  do  1828  à  1846,  un  grand  Traité  de 
chimie  appliquée  aux  arts.  Le  Précis  de  chimie  physiolo- 
gique et  médicale  et  le  Précis  de  l art  de  la  teinture,  pu- 
bliés vers  1841,  ne  sont  pas  autre  chose  que  des  extraits 
du  grand  traité.  Son  remarquable  cours  de  philosophie 
chimique  au  Collège  de  France  a  été  recueilli  et  publié 
par  Bineau,  en  1837,  sous  le  titre  de  :  Leçons  de  philoso- 
phie chimique  professées  au  Collège  de  France.  Les  belles 
recherches  communes  à  Dumas  et  à  Boussingault  furent 
consignées  dans  le  traité  ;  Essai  de  statique  chimique  des 
êtres  organisés  (1842).  A  partir  do  cette  époque,  Dumas, 
inféodé  à  la  vie  politique,  ne  produisit  plus  guère.  Citons  : 
Enquête  sur  les  engrais  (18661  ;  Mémoire  sur  les  moyens  de 
combattre  l'invasion  du  phylloxéra  (1874).  En  1870,  retiré 
de  la  vie  politique,  il  put  se  donner  plus  exclusivement 
à  la  science.  Les  derniers  travaux  qu  il  ait  publiés  sont 
ses  expériences  sur  la  fermentation  et  des  mémoires  sur 
l'occlusion  de  l'oxygène  par  l'argent  et  sur  l'acide  car- 
bonique normal  de  l'air  atmosphérique.  Ses  Discours  et 
éloges  académiques  ont  été  réunis  et  publiés  en  deux  vo- 
lumes (1884-1885). 

Dumas  (Adolphe),  autour  français  et  poète  provençal, 
né  à  l'ancienne  Chartreuse  de  Bon-Pas  I  Vaucluse)  en  1806, 
mort  4  Puys  (Seine-Inférieure)  en  1801.  Il  fut  activement 
mêlé  au  mouvement  littéraire  de  1830.  Ses  poèmes,  drames 
et  comédies,  eurent  alors  un  certain  retentissement.  On 
cite,  parmi  ses  œuvres  :  les  Parisiennes  (1830);  la  Cité  des 
hommes  {liîS)  ;  le  Camp  des  croîsiîs  (1838),  etc.  C'est  dans 
ce  drame  que  se  trouvaient  deux  vers  fameux,  qui  ont  dis- 
paru de  la  pièce  imprimée  : 

Je  sortirai  du  camp,  mais  quel  que  soit  mon  sort. 
J'aurai  montré,  du  moins,  comme  un  vieillard  en  sort. 
On  devine  de  quels  éclats  de  rire  fut  accueilli  ce  jeu  de 
mots  involontaire.  >  Le  vieil  hareng  saur  »  d'Ad.  Dumas 
s'est  perpétué  dans  la  tradition  com.ne  «  l'amour  a  vaincu 
Loth  »  de  l'abbé  Pellegrin.  Provence  (18401;  Mademoiselle 
de  La  Vallière  (1842)  ;  etc.  U  fut  l'ami  particulier  de  Béran- 
ger,  d'Alfred  de  'Vigny,  de  Victor  Hugo,  et  remplit  auprès 
de  Lamartine  l'emploi  de  secrétaire.  Chargé  en  1856,  par 
le  ministre  de  l'instruction  publique  Fortoul,  d'une  mis- 
sion ayant  pour  objet  la  recherche  des  vieux  chants  popu- 
laires provençaux,  il  devint  un  ardent  félibre.  C'est  lui  qiii 
présenta  Mistral  à  Lamartine,  dont  l'admiration  pour  Mi- 
reille se  traduisit  par  un  enthousiaste  panégyrique  de  ce 
poème  dans  le  Cours  de  littérature.  Adolphe  Dumas  mena 
vigoureusement  campagne  en  faveur  du  félibrige,  et  publia 
des  poésies  provençales  inspirées  par  le  regret  du  pays 
natal.  Elles  ont  été  réunies  dans  le  recueil  un  Liame  de 
rasin  [la  Grappe  de  raisin]  (1858).  En  reconnaissance  des 
services  rendus  par  lui  à  la  renaissance  littéraire  proven- 
çale, les  félibres  de  Paris  et  les  cigaliers  ont  rappelé,  dans 
un  bas-relief  symbolique  en  bronze  apposé  en  1894  à  l'en- 
trée de  la  Chartreuse  de  Bon-Pas,  le  souvenir  d'Adolphe 
Dumas,  précurseur  du  félibrige  parisien.  C'est  à  propos 
d'Ad.  Dumas  qu'on  raconte  cette  anecdote  littéraire  :  Le 
soir  même  de  la  première  représentation  de  l'une  de  ses  piè- 
ces, qui  eut  quelque  succès  à  l'Odéon,  Ad.  Dumas  aborda 
son  iilustro  homonyme  Alexandre  en  lui  disant  :  «  Eh  bien! 
maintenant,  on  pourra  dire  les  deux  Dumas,  comme  on  dit 
les  deux  Corneille.  —  Bonjour,  Thomas  !  «  lui  répondit 
Alexandre  Dumas,  en  lui  adressant  un  affectueux  salut. 

Dumas  (Michel),  peintre  français,  né  et  mort  à  Lyon 
(1812-1885).  Il  entra  à  l'atelier  d'Ingres,  où  il  travailla  pen- 
dant huit  ans.  En  1853,  l'Etat  acquit  la  Séparation  de  saint 
Pierre  et  de  saint  Paul,  ciui  fut  placée  au  Luxembourg. 
En  1857,  Dumas  exposa  le  Dévouement  de  l'abbé  Bouloij,  les 
Saintes  femmes  au  tombeau,  et  deux  autres  toiles.  C'est  à 
cette  époque  qu'il  reçut  la  commande  des  Disciples  d  tiii- 
maus.  pour  l'église  Saint-Louis  d'Antin.  Un  Salvator 
muiidi,  d'un  bon  sentiment,  fut  remarqué  en  1861.  Au  Salon 
de  1865,  figura  la  Glori tication  de  saint  Denis  (église  Notre- 
Dame  de  clignancourt). 

Dumas  (Ernest-Charies-Jean-Baptiste),  administrateur 
et  homme  politique  français,  né  et  mort  à  Paris  (1827-1890). 
Fils  du  précédent,  il  entra  à  l'Ecole  des  mines,  et  devint 
essayeur  du  commerce  (1848).  Il  fut  nommé  directeur 
de  la  Monnaie  à  Rouen  (1852),  et  à  Bordeaux  (1860).  Elu, 
en  1868,  député  au  Corps  législatif,  il  ne  cessa  de  voter 
avec  la  majorité.  Il  rentra  dans  la  vie  privée  après  l'Em- 
pire. On  lui  doit  un  recueil  de  Lois  et  règlements  sur  le 
drainage  en  Angleterre  (1854);  Histoire  générale  des  mon- 
naies lie  cuivre  et  de  bronze  en  France  (1873). 

DUMASIE  (;i)  n.  f.  Genre  d'herbes  volubiles,  à  fleurs 
jaunes,  de  la  famille  des  légumineuses-papilionacées, 
tribu  des  phaséolées,  qui  habite  les  régions  tropicales  de 
l'Afrique  et  de  l'Asie. 

DUMAEITE  (de  Dumas,  chimiste  franc.)  n.  f.  Espèce 
minérale,  appartenant  au  genre  chlorite. 

DUMAST  (.\uguste-Prosper-François,  baron  Goerrier 
de),  littérateur  français,  né  et  mort  à  Nancy  (17961883). 
Il  fut  sous-intendant  militaire,  puis  se  tourna  vers  los  let- 
tres, et  devint  membre  correspondant  de  l'Académie  des 
inscriptions  (1863),  et  secrétaire  perpétuel  de  la  Société 
d'archéologie  lorraine.  Parmi  ses  écrits,  nous  citerons  :  ta 
Maçonnerie,  poème  en  trois  chants  (1820):  la  ^avarre  et 
l'Espagne  (1836);  Foi  et  lumière  (1838-1845);  la  Philoso- 
phie de  l'histoire  de  Lorraine  (1850);  le  Bcdresseur.  rectifi- 
cation raisonnée  des  principales  fautes  de  français  {1S66); 
Sur  les  besoins  intellectuels  de  la  France  d'à  présent,  deux 
mémoires  (1868);  Mémoire  sur  la  question  de  l'unité  des 
langues  (1876);  etc. 

Du  Maurieb  (George- Louis -Palmella  litissoN), 
dessinateur  et  littérateur  anglais,  né  â  Pans  en  1834,  mort 


877 

à  I.oiuiros  OU  ISDG.  D'origino  française,  il  étudia  d'alionl 
la  cliimio  à  Londres,  puis  so  tourua  vers  la  poiuluro,  qu'il 
apprit  A  Paris,  sous  Gloyre,  ù  Anvers  et  ù  Dussoldorf.  Do 
retour  on  Angleterre,  il  donna  dos  dessins  à  divers  jour- 
naux, notamment  au  «  Puncli  » ,  et  so  plaça  bioutùt  au  pre- 
mier rang  dos  dessinateurs  satiriques  de  ce  pays.  Il  fit,  en 
outre,  do  boUos  illustrations  pour  plusieurs  ouvrages. 
Comme  écrivain,  nous  citerons  do  lui  :  Petei'  Jbbetson  (1891) 
ot  Trilbij  (iSi)4),  roman  dont  le  succès  a  été  considérable. 

DUMAY  (Pierre),  littérateur  français,  né  et  mort  à  Di- 
jon (1626-1711).  Il  fut  conseiller  au  parlement  do  Dijon  et 
se  nt  surtout  remarquer  par  ses  poésies  latines,  dont 
uolques-unos,  dit  La  Monnoie,  sont  dignes  des  anciens. 
*armi  ses  écrits,  nous  citerons  :  Euguitincido^i  libei'  pri- 
mus  (lOia);  Virgile  virai  en  bourguignon  (1718). 

DUMAY  (Victor),  jurisconsulte  et  littérateur  français, 
né  ot  mort  à  Dijon  (1798-1S49).  Avocat,  il  fut  mairo  de 
Dijon,  do  1S38  jusqu'à  la  révolution  de  Février.  Sa  ville 
natale  lui  doit  une  série  do  travaux  utiles  ou  d'embellisse- 
ment. Il  a  écrit  un  Commentaire  de  la  loi  de  fS36  sur  les 
chemins  vicinaux,  annoté  le  'Iraité  du  domaine  public,  de 
Proudlion,  décrit  les  Etablisseincnls  de  bienfaisance  et  les 
I^ontaines  publiques  de  Dijon,  les  Découvertes  faites  dans 
tes  arts  et  l'industrie  de  la  Côte-d'Or,  et  enrichi  d'additions 
la  Description  de  Bourgogne,  de  Courtépéo. 

DUMBARTON,  ville  d'Ecosse,  ch.-I.  du  comté  de  ce  nom. 
au  couduont  du  Loven  et  de  la  Clydo  ;  14.193  hab.  Port 
médiocre.  Château  historique  céléore,  qui  a  été  habité 
par  Edouard  I",  Robert  Bruce,  Marie  Stuart,  Charles  1" 
et  Cromwell.  Patrie  du  romancier  SmoUett. 

DuMBARTON  (coMTÉ  dk),  division  administrative  do 
la  Grande-Bretagne  (Ecosse),  qui  s'étend  au  N.  de  la  Clyde. 
Il  comprend  une  plaine  étroite  et  la  contrée  située  outre 

10  lac  Lomond  et  la  mer;  98.014  hab.,  sur  624  kilom.  carr. 
Sol  montagneux,  peu  fertile;  mines  de  houille  et  de  fer. 

DuMBÉA  ou  DoMBÉA,  comm.  de  l'Océanie  française 
(Nouvelle-Calédonie),  sur  le  fleuve  côtier  Dumùca,  qui  se 
iette  dans  la  grande  baie  de  ce  nom  ;  780  hab.  Centre  agri- 
cole. A  15  kilom.  do  l'embouchure  de  la  rivière  Dumbéa, 
gisements  de  nickel  en  exploitation  et  couches  de  charbon. 

DUMBRAVENI,  comm.  de  Roumanie  (district  de  Bo- 
tosani);  4.100  hab. 

DUMBRIA,  comm.  d'Espagne  (Galice  [prov.  de  la  Co- 
rogoe]),  dans  les  montagnes;  3.800  hab. 

DUM-DUM  (doum'-doutn)  a.  f.  :  Une  dum-dum.  (V.  art. 

Suiv.)  Il  PI.    Des  DUMS-DUMS. 

DuM-DUM,  nom  d'un  cantonnement  militaire,  situé 
dans  l'Inde,  à  cinq  milles  anglais  de  Calcutta,  et  où  se 
trouve  une  manufacture  d'armes  portatives.  (C'est  là  qu'on 
a  imaginé  de  faire  subir  aux  balles  à  enveloppe,  qui  ne 
tuaient  pas,  la  modification  destinée  à  les  rendre  plus 
efficaces,  d'où  le  nom  de  balles  dujn-dum,  donné  aux  pro- 
jectiles ainsi  modifiés  et  qui  produisent  des  blessures  très 
dangereuses  ;  à  tel  point,  qu'à  la  conférence  de  La  Haye 
[18091,  l'interdiction  do  l'usage  de  ces  balles  a  été  votée  par 
la  section  chargée  d'examiner  les  questions  d'armement.) 

DuMÉNIL,  chanteur  français,  né  vers  1650,  mort  en  1702. 

11  était  cuisinier  de  do  Foucauld,  intendant  de  Montauban, 
quand  Lulii,  frappé  de  sa  belle  voix  de  haute-contre,  le  fit 
entrer  à  l'Opéra,  après  avoir  fait  son  éducation.  Duménil, 
à  la  fois  poltron,  ivrogne  et  voleur,  n'en  était  pas  moins 
bien  doue  pour  le  théâtre,  où  il  apportait  un  physique 
plein  de  grâce,  une  voix  superbe,  des  qualités  dramatiques 
de  premier  ordre.  Il  débuta  à  l'Opéra,  en  1677,  dans  Isis, 
et  ne  s'en  retira  qu'en  1700,  après  avoir  créé  les  rôles  im- 
portants des  ouvrages  do  LuUi. 

Duménil  (.\uguste-Pierre-Julos),  chimiste  allemand, 
né  en  1777  dans  les  environs  de  ZoUe,  mort  vers  1850.  Il 
devint  directeur  des  poudres  et  salpêtres  du  département 
de  l'Aller,  dans  le  royaume  de  Westphalie,  et,  après  la 
suppression  de  ce  royaume,  commissaire  supérieur  des 
mines  eu  Hanovre,  puis,  en  1827,  conseiller  auliquo  du 
duché  de  Schaumbourg-Lippe.  On  a  do  lui  :  Analyses  chi- 
miques des  corps  inorganiques  (1823);  Uccherchcs  chimiques 
dans  le  domaine  de  la  nature  inorganique  (1825)  ;  Guide  pour 
l'examen  mécanique  des  corps  îiaturcls  (1829);  les  Sources 
de  liehburg  (1830);  Sur  la  préparation  et  l'administration 
des  remèdes  (1835J  ;  Manuel  de  la  théorie  des  réactifs  et  de 
l'analyse  (1836);  l  Anali/se  des  concrétions  animales  (1837); 
ta  Théorie  des  réactifs  de  l'analyse  des  plantes  (1841); 
Opuscules  philosophiques  (1841). 

Du  MéNIL  La  Tour  (Georges),  peintre  français, 
né  à  Luni'viiln  vers  l:i  lin  du  xvi'  siécfo,  mort  on  1052. 
On  no  sait  presque  ncn  do  lexistonco  do  cet  artiste,  qui 
acquit  do  son  temps  une  assez  grande  célébrité.  Il  excel- 
lait surtout  dans  les  scènes  do  nuit.  On  cite  do  lui  un  Saint 
Sébastien  dans  une  nuit,  une  Nativité  de  Notre- Seigneur, 
un  Saint  Alexis,  un  Saint  Sébastien  exécuté  pour  le  gou- 
verneur do  Nancy,  etc. 

DÛMENT  (pour  duement  ;  do  duc,  fém.  do  dù,ot  de  ment) 
adv.  D'une  nianiérn  convenable;  selon  la  raison;  selon  les 
formes  :  A'ii-e  dûment  averti,  dûment  autorisé,  dûment. aN 
teint  et  convaincu. 

—  Anton.  Indûment. 

DuMÉNY  (Camille),  comédien  français,  né  à  Paris  en 
Ï857.  Ce  lut  l'un  dos  premiers  qui  teintèrent  do  ramener 
l'intt-rpréiation  dramatique  à  l'expression  de  la  vie  réelle. 
Il  dcsbnla,  en  1885,  dans  flenrictie  Maréchal,  des  frères 
de  Goncourt,  à  l'Odéon.  Ses  principales  créations,  ù  ce 
théâtre,  furent:  JupiIlon.de  Germinie  Lacer  feux  [do  Gon- 
court) ;  Etienne  Kériaud,  tï Amoureuse  (G.  de  Porto-Kicthe). 
Il  a  créé,  à  la  Porto-Saint-Martin,  Mario  Cavaradossi, 
dans  la  Tosca,  de  V.  Sardou,  et,  au  Théâtre-Antoine, 
Boussard,  dans  le  Repas  du  lion,  de  F.  do  Curcl. 

DUMERBION  (Pierre  Jadar),  général  français,  né  à 
Montmoillant  on  1731,  mort  on  1797.  Capitaine  do  grena- 
diers en  17«y,  il  cicyint  général  do  brigade  en  1702,  gé- 
néral do  division  en  17y;i,  puis  commandant  en  chef  do 
i'arméo  d'Italio,  on  171)4.  Le  général  Diimcrbion  s'est  par- 
ticulièrement signalé  par  la  prise  <lu  camp  de  Saorgio  ot 
sa  vicroire  do  Cascaro  sur  les  Autrichiens.  Mais,  devenu 
goutteux,  il  dut  prendre  sa  retraite. 

DuMÉRtL  (André-Mario-Constant),  médecin  ot  zoolo- 
loRisie  français,  né  à  Amiens  on  1774,  mort  à  Paris  on  1860. 
I*rofossour  d'anatomio  à  la  faculté  de  médecine  do  Paris, 
collaborateur  do  Cuvier,  il  remplaça  Tenon  à  l'Académie 
des  Hciooccs  on  1810,  et  succéda  à  Lacépèdo,  cq  ISSOfdoas 


DUMAY 


DUMOLIN 


la  chaire  d'orpétolegio  et  d'ichtyologie  au  Muséum.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  lo  Traité  élémentaire  d'histon^e 
naturelle  (^1804),  et,  surtout,  VlJrpéiologie  générale  (1835- 
1850);  V/cntyologic  analytique  (185tJ). 

DUMÉRIL  (Edelestand  PoNTAs),  philologue  ot  paléogra- 
phe français,  né  à  Valognes  en  I80l,  mort  à  Passy  on  1871. 
Il  fit  une  étude  toute  particulière  de  l'histoire  littéraire 
du  moyen  âge,  et  montra  une  solide  érudition.  On  lui  doit, 
notamment  :  i'Jssai  philosophique  sur  le  principe  et  la  for- 
mation de  la  versification  (1841);  £!ssai  sur  l'origine  des 
rimes  (1844);  Origines  latines  du  théâtre  modej-ne  (1849); 
l'Sssai  philosophique  sur  la  formation  de  la  langue  française 
(1852);  Des  formes  du  mariage  et  des  usages  qui  s'y  ratta- 
chaient pendant  le  moyen  âge  (1861);  Histoire  de  la  comé- 
die; période  primitive  (1864-1809);  etc. 

DUMÉRILIE  {li)  n.  f.  Genre  d'arbrisseaux,  de  la  famille 
des  composées,  tribu  des  mutisiôes,  formé  d'une  trentaine 
d'espèces  américaines. 

Du  IVIersan  iTliéophile  Marion),  auteur  dramatique 
et  uumi>rnato  lraii<;ais,  né  au  château  de  Castelnau,  près 
d'Issoudun,  en  1780,  mort  à  Paris  eu  1849.  Le  futur  vaudevil- 
liste fut  d'abord  attaché  au  Cabinet  des  médailles,  et,  en 
1842,  nommé  conservateur  adjoint  de  ce  départenr  "înt.  Dès 
1798,  il  débuta  par  Arlequin  perruqiùer  ou  les  Têtes  à  la 
Titus,  critique  des  modes  et  dos  mœurs  du  temps.  En  deux 
ans,  il  donna  dix-huit  pièces,  ot  il  continua  avec  la  mémo 
fécondité,  pendant  plus  do  trente  ans.  De  tout  son  théâtre, 
très  divertissant,  plein  de  gaieté  et  do  bonne  humeur,  nous 
ne  retiendrons,  comme  pièces  typiques  que  les  Bonnes  d'en- 
fant, leCoinderue,les  Deux  PJiiliberts,  jA"  Gibou  et  M'^'Po- 
chet,  la  Descente  de  la  Courtille,  et  enfin,  les  Saltimbanques, 
son  chef-d'œuvre.  Comme  numismate,  il  a  publié  quelques 
notices  assez  estimées;  une  Histoire  du  cabinet  des  mé- 
dailles (183S),  et  de  nombreux  articles  dans  le  "  Magasin 
encyclopédique  »  de  Millin. 

DUMESNIL  (Jean-Baptiste),  jurisconsulte  français,  né 
et  mort  a  Paris  (1517-1569).  D'abord  avocat  plaidant  au 
parlement  do  Paris,  il  fut  choisi  par  Henri  II  comme  avo- 
cat du  roi  près  son  parlement,  et  occupa  aussi  ces  fonc- 
tions sous  François  II  et  Charles  IX.  Loisel,  dans  ses 
Opuscules,  a  donné  divers  morceaux  d'éloquence  ou  de  lit- 
térature do  Dumesnil. 

DuMESNiL  (Mario -Françoise  Marchand,  dite),  tra- 
gédienne française,  née  à  Paris  en  1711,  morte  à  Boulogne- 
sur-Mer  en  1803.  Après  avoir  joué  eu  province,  elle  débuta, 
en  1837,  à  la  Comédie-Française,  dans  le  rôle  de  Clytem- 
nestre  d'Iphigénie  en  Tauride,  où  elle  obtint  un  éclatant 
succès.  L'expression  de  ses  traits,  plus  virile  qu'agr3able, 
fascinait  le  public.  Pleine  do  fougue,  dédaignant  la  tra- 
dition, elle  excella  dans  Mérope,  Clytemnestre,  Phèdre, 
Agrippine,  Sémiramis  et  Athalie,  où  elle  se  pénétrait  de 
l'âme  et  des  passions  des  personnages.  Elle  joua  aussi 
avec  une  rare  perfection  la  haute  comédie.  Cette  grande 
actrice  prit  sa  retraite  en  1775. 

DuMESNiL  (Louis-Alexis  Lemaistre),  littérateur  fran- 
çais, né  à  Caen  en  1783,  mort  en  1858.  Il  prit  part  à  l'in- 
surrection de  la  Vendée,  et  fut  exilé  par  Napoléon.  La 
Restauration  trouva  en  Dumesnil  un  chaud  partisan.  Il 
était  commissaire  du  roi  dans  la  basse  Normandie  au  retour 
de  Napoléon;  il  fut  pendant  quoique  temps  emprisonné. 
Durant  la  seconde  restauration,  il  déplut  au  pouvoir  par 
ses  allures  indépendantes,  et  subit  mémo  une  condamna- 
tion pour  un  délit  de  presse.  Parmi  ses  ouvrages,  nous 
citerons  :  De  l'esprit  des  religions  (1810);  le  Règne  de 
Louis  XI  (1811);  Considérations  sur  les  causes  et  les  pro- 
grès de  la  corruption  en  France  (1824);  Mœurs  politiques 
au  XIX»  siècle  (1830-1834);  Histoire  de  l'esprit  public  eri 
France  depuis  1789  (1840)  ;  Epreuves  sociales  de  la  France 
depuis  Louis  XIV  jusqu'à  Ji"S  jours  (1845). 

Dumesnil  (Antoine-Jules),  homme  politique  et  litté- 
rateur français,  né  à  Puiseaux  (Loiret/  en  1805,  mort  à 
Orléans  en  1891.  Il  fut  avocat  au  conseil  d'Etat  et  à  la 
Cour  de  cassation  do  1833  à  1844,  ot  conseiller  général 
du  Loiret.  Sénateur  du  Loiret  do  1876  à  1888,  il  siégea  à 
gauche.  On  lui  doit  :  Lois  et  règlements  de  la  caisse  des 
dépôts  et  consigiiations  (1839)  ;  Traité  de  la  législation  spé- 
ciale du  trésor  public  en  matière  conlentîeusc  {\^\6);  tlis- 
toirc  des  [dus  célèbres  a/naleurs  italiens  (1853)  ;  Histoire  des 
plus  célèbres  amatcxtrs  français  (1856-1858)  ;  Histoire  des  plus 
célèbres  amateurs  étrangers  (1859-1860)  ;  Voyageurs  français 
en  Italie  depuis  le  xvi«  siècle  jusqu'à  nos  jours  (1864);  His- 
toire de  Sixte-Quint  (18C8);  Histoire  de  Jules  II  (1873). 

Dumesnil  (.\lexandre-Ernest- Armand),  adminiîitra- 
teur  rraiii.-ais.  né  dans  l'île  d'Oléron  (Charente-Inférieure) 
en  1819.  Il  entra,  en  1838,  au  ministère  de  l'instruction 
publique,  en  1870,  fut  nommé  directeur  de  l'enseignement 
supérieur  sous  lo  ministère  do  Jules  Simon,  ot,  en  1876, 
conseiller  d'Etat  en  service  extraordinaire.  Nommé  direc- 
teur honoraire  ot  conseiller  d'Etat  en  service  ordinaire 
on  1879,  il  fait  partie  du  conseil  supérieur  de  rinstruction 
publique,  comme  membre  nonmié  par  lo  président  de  la 
République.  On  lui  doit  une  relation  du  siège  de  Paris, 
sous  lo  titre  de;  Paris  et  les  Allemands  (iS72);  Congrès 
international  de  Bruxelles.  Lettre  à  M.  Jules  Ferry,  ininistre 
de  l'instruction  publique  (1880). 

Du  MeSNIL-MARIGNY  (Jules),  économiste  français, 
né  ù  Dijon  en  1810.  mort  à  Paris  en  1885.  Ingénieur  do  la 
marine,  il  so  retira  du  ser- 
vice et  so  consacra  à  l'é- 
tude des  questions  écono- 
miques et  sociales.  Voici  la 
liste  do  SOS  principaux  ou- 
vrages :  le  Rôle  de  l'indus' 
tric~  française  (1868'l;  l'E- 
conomie politique  devenue 
science  exacte  (18C0);  Caté- 
chisme de  l'économie  poli- 
tique (1864);  Histoire  de 
t'éconotnie  politique  des  an- 
ciens peuples  (1877). 

DUMÉTEUX  {tei'n,  EUSE 
[du  lat.  dumctum,  lieu  cou- 
vert de  buissons]  adj.  Cou- 
vert do  buissons.  (Vieux.) 

DUMETIA  {mé-si)  n.  m. 
Sousgenro  do  timalia  (oi- 
.seaux  passereaux  dentirostres,  famille  des  oegithinidés), 
couiprouaut  des  formes  élégantes,  do  taille  médiocre,  â 


Dumctla. 


bec  fin  ot  courbe,  à  queue  moyenne  ot  étagéo,  à  plumes 
dû  la  tôte  en  huppe  courte  et  plate. 

Encyci..  On  connaît  (j^uatro  espèces  do  dumetia,  ha- 
bitant rindo  et  la  Malaisie  ;  une  des  plus  johes  est  le 
dumetia  albogularis,  longue  de  14  centimètres,  roux  clair  en 
dessous,  olivâtre*  en  dessus  avec  la  gorge  blanche;  elle 
est  propre  au  sud  de  l'Inde. 

DuMFRIES,  ville  maritime  d'Ecosse  (ch.-I.  du  comté  du 
môme  nom),  situé  sur  le  [Sith,  lleuve  côtier  qui  aboutit  au 
Firth  do  Solway  ;  17.820  hab.  L'industrie  principale  de 
Dumfries  consiste  dans  la  fabrication  des  bas  do  laine  et 
des  chapeaux  ;  tanneries,  brasseries.  Son  port  fluvial  perd 
de  plus  en  plus  lo  trafic  fait  par  cotte  ville,  qui  est  acca- 
paré aujourd'hui  par  le  chemin  de  fer.  Cimetière  de  Saint- 
Michel,  appelé  quelquefois  «  le  Westminster  de  l'Ecosso  ». 

Dumfries  (comte  de),  division  administrative  do 
l'Ecosse,  située  sur  le  Firth  de  Soiway.  Supcrf.  2.753  kil. 
carrés;  74.245  hab.  Le  sol,  arrosé  par  l'Annan,  la  Nith  et 
l'Esk,  est  accidenté  par  des  ramifications  des  monts  Che- 
viot,  qui  sont  couvertes  de  pâturages  où  l'on  élève  de 
■beaux  troupeaux.  Houille,  plomb  argentifère  et  fer. 

DUMICHEN  (Johannes),  né  et  mort  â  Weîsshelz  [Silésie] 
(1833-1894].  Après  avoir  étudié  la  théologie,  il  s  adonna 
à  l'égyptoiogie,  et  il  entreprit  une  série  de  voyages  aux 
bords  du  Nil,  dont  il  consigna  les  résultats  dans  ses  Geo- 
graphische  Dischriften  (1865,  1866,  1885);  Alt'Vgyptische 
Kalenderinschrifien  (1866);  Èistorische  Dischriften  (1866)  ; 
Altsrgyptische  Tempelinschriflen  (1862);  die  Flotte  einer 
œggptischen  Kônigin  (1868)  ;  Resultate  einer  archxologischen 
Expeditioii  (1869-1871).  Il  étudia  l'histoire  des  deux  grands 
temples  de  Dendérah  et  d'Edfou  [Bauurkunde  des  Tempcls 
von  Dendera]  (1865);  Baugescinchte  und  Beschreibung  des 
Denderatempels  (1877),  et  Bauurkunde  der  Tempelanlagen 
von  Edfu,  dans  la  Zeitschrift  fur  xgijptische  Sprache  {\S10y 
1871,  1872,  1873);  die  Oasen  der  libyschcn  Wûste  (1877),  et 
il  avait  commencé  la  publication  d'une  grande  histoire 
d'Egypte,  dans  la  collection  des  histoires  d'Oncken. 

DUMICOLE(de  rfu»i«5,  dumi,  buisson,  et  colère,  habiter) 
adj.  Hist.  nat.  Qui  habite  dans  les  buissons. 

DumilÂTRE  (Jean-Alphonse-Edme-Achille),  sculpteur 
français,  né  à  Bordeaux  en  1844.  A  l'Ecole  des  beaux-arts, 
il  fut  l'élève  de  Dumont  et  Cavelier.  Il  exposa  d'abord  les 
bustes  de  Vabbé  Cordier  (IS67)  ;  du  général  Decamps  (1879)  ; 
d'Eugène  Flachat.  C'est  en  1877  que  Dumilâtre  trouva  l'oc- 
casion de  son  plus  grand  succès  avec  le  tombeau  de  Crocé- 
Spinelli  et  Sivel  (cimetière  du  Père-Lachaise).  On  lui  doit 
encore  une  statue  de  Montesquieu,  qui  décore  la  Faculté 
de  droit  de  Bordeaux  ;  le  buste  en  marbre  du  colonel 
Denfert'Rochereau  (1881)  ;  la  Poésie  lyrique,  au  théâtre  de 
Bordeaux  (1883);  le  modèle  du  monument  de  La  Fontaine 
pour  Auteuil  ;  Jeune  Vendangeur  (ISSS):  etc. 

DUMKA  (doum'-ka  —  mot  polon.  signif.  n  rêverie»)  n.  f. 
Nom  donné  à  certains  chants  polonais,  d'un  caractère 
triste  et  doux. 

DùMMLER  (Ernst  Ludwig),  historien  allemand,  né  à 
Berlin  en  1S30.  Professeur  à  Vienne,  puis  à  Halle,  il  par- 
ticipa à  la  direction  des  Monumenta  Germanix  histoHca. 
Ses  principaux  écrits  sont  :  De  Arnidfo  Francorum  rege 
(1852)  ;  De  Bohemiœ  condicione  Carolis  imperantibtis  (1855)  ; 
Jahrbûcher  des  OstfrâJikischen  Reichs  (1862-1865),  qui  est 
son  œuvre  capitale;  Otto  der  Grosse  (1876). 

DUMMY  {deu77i''mi  —  mot  angl.,  signif.  muet,  mort)  n.  m. 
Nom  du  joueur  absent,  au  whist  à  trois.  (On  l'appelle  aussi 
le  MORT.)  Il  On  dit  quelquefois  dumby. 

DUMNACUS,  Gaulois,  chef  des  Andécaves  ou  Andes, 
vers  le  milieu  du  i"  siècle  avant  notre  ère.  Après  la  dé- 
faite de  Vercingéiorix  par  César  {51  av.  J.-C),  il  tenta  de 
résister  encore  et  assiégea  /iemoHum  (Poitiers)  mais,  atta- 
qué par  Fabius,  lieutenant  de  César,  il  dut  lever  le  siège. 
Son  armée  fut  écrasée.  Quant  à  lui,  il  gagna  l'Armorique. 
En  1SS7,  on  lui  a  élevé  une  statue  aux  Ponts-de-Cé. 

DUMNORIX,  chef  des  Eduens.  frère  de  Divitiacus.  mort 
en  54  av.  J.-C.  Gendre  d'Orgétorix.  chef  dos  Helvètes,  il 
favorisa  leur  passage  à  travers  la  Séquanie,  quoiqu'il 
commandât  pour  César  un  corps  de  cavalerie  gauloise.  Ses 
agissements  avant  été  révélés  au  proconsul,  il  ne  dut  son 
salut  qu'à  son'frère  Divitiacus.  En  54.  César  voulut  l'em- 
mener dans  son  expédition  de  la  (îrande-Bretagne  ;  Dumno- 
rix  refusa.  Il  essaya  de  s'enfuir  avec  les  siens  ;  mais,  pour- 
suivi par  la  cavalerie  romaine,  il  périt  en  se  défendant. 

DUMOLARD  (Joseph-Vincent),  homme  politique  fran- 
çais, né  à  La  Motte-Saiut-Martin  (Isère)  en  1766,  mort  près 
de  Joigny  en  1819.  U  était  avocat  à  Grenoble,  lorsque  ses 
compatriotes  l'élurent  ù  l'Assembléo  législative  (1791).  Il 
s'y  plaça  au  premier  rang  parmi  les  orateurs  do  la  droite. 
Il  subit  une  courte  détention  pendant  la  Terreur,  joua  un 
rôle  actif  dans  les  sections  au  i3-Vendémiairo,  entra  au 
conseil /dos  Cinq-Cents  (1795).  Il  fut  proscrit  au  IS-Fruc- 
tidor.  Il  put  so  soustraire  à  la  déportation  en  passant  à 
l'étranger,  revint  sous  le  Consulat,  obtint  une  sous-pré- 
fecture, ot.  devenu  membre  du  Corps  législatif  (1803),  il 
mit  son  éloquence  au  service  do  Napoléon. 

DUMOLARD  (Henri-François-Elisabeth-Etienne  Orcel, 
connu  au  théâtre  sous  le  nom  do),  auteur  dramaliqtio  ot 
littérateur  français,  né  et  mort  ù  Paris  (1771-1845).  Il  fut 
.secrétaire  cénéral  de  l'administration  do  la  police  en  1789 
et  17'iO,  détenseur  olhcioux  pendant  la  Révolution,  vériti- 
cateur  au  trésor  public  jusqu'en  1813,  et  onlin  avocat  à  la 
cour  rovale  do  Paris.  Outre  une  édition  dos  Mémoires  et 
correspondance  dramatique  do  Favart  (1808)  et  des  poésies, 
on  lui  doit  des  comédies,  des  tragédies,  des  vaudevilles,  etc., 
parmi  lesquols  nous  citerons  :  le  Philinte  de  Destouches, 
comédie  on  vors  (1802)  ;  la  Mort  de  Jeanne  d'Arc,  tragé- 
die (1805);  Vincent  de  Pa>il,  dramo  en  vors  (1804);  Bon 
naturel  et  vanité  ou  la  Petite  Ecole  des  mères,  comédie  on 
vers  (1808),  tableau  tldèlo  des  mœurs  du  temps;  Xa  Fon- 
taine chez  Fouquet,  comédie  en  prose  (1809). 

DUMOLIN  (Jacques),  soigneur  do  La  Granob,  écuyor 
ordinaire  de  la  roino.  Chargé  d'une  importante  mission 
ibplomatitpio  ù  Tunis,  il  y  rapporta,  ratilié  par  Louis  XIV, 
le  fameux  tra'té  du  2ii  novcmltre  tiîOri.  Cet  acte,  qui  consa-. 
crait  la  prééminence  du  consul  de  France  A  Tunis  sur  tous 
les  autres  consuls,  était  lo  résultat  de  la  brillante  victoire 
remportée  par  le  duc  do  Beaufort  dans  les  eaux  do  I^ 
Goutotto.  La  partie  délicate  do  la  mission  conllée  â  Jacques 
Dumolin  consistait  â  procéder  â  l'échange  et  au  rachat  des 
captifs.  L'envoyé  du  roi  semble  avoir  été  assez  maladroit 


DUMOLLARD   —  DUMONT 

sur  ce  point.  Il  parvint ,  cependant ,  à  faire  sortir  des  bagnes 
environ  trois  cents  esclaves  français,  mais  au  prix  de  sa- 
crifices énormes,  consentis  par  les  négociants  de  Tunis  en 
faveur  de  leurs  maUieureux  compatriotes,  Jacq^ues  Uu- 
molin  eut  le  tort  de  se  faire  l'instrument  des  intrigues  de 
quelques  marchands  de  Marseille  contre  le  P.  Le  Vacher 
et  de  déposséder  ce  missionnaire  du  poste  de  consul  qu'il 
occupait  avec  abnégation. 

DuMOiXARD  (Martin),  dit  l' Assassin  des  ser- 
vantes, criminel,  né  à  Tramoyes  (Ain)  vers  1S12,  guillot- 
tiné  à  Montluel  (Ain)  en  1S6I.  Fils  d'un  Hongrois,  réfugié 
en  France  à  la  suite  d'un  crime  pour  leguel  il  fut  plus  tard 
exécuté,  Dumollard  choisissait  ses  victimes  parmi  les  ser- 
vantes. Sous  prétexte  de  les  conduire  à  quelque  château 
des  environs  de  Lyon,  où  l'on  demandait  une  domestique, 
il  les  entraînait  dans  les  bois,  les  assassinait,  et  s'empa- 
rait de  leurs  hardes  et  de  leur  argent.  On  découvrit  chez 
lui  1.250  objets  ou  pièces  de  Tèteraent,  provenant  de  vols 
après  assassinat.  Arrêté,  Dumollard  monta  sur  l'échafaud. 
—  Sa  femme,  Anne-Marie  Martinet,  sa  receleuse  et  sa 
complice,  fut  condamnée  à  vingt  ans  de  travaux  forcés. 

Du  MOLIJIT  (Pierre),  poète  français,  né  à  Morestel 
(pauphiné)  vers  1563.  Il  abjura  le  protestantisme  et  entra 
dans  un  couvent,  puis  retourna  au  protestantisme,  se  lit 
soldat,  combattit  en  Piémont  et  dans  le  Dauphiné,  et  finit 
par  sadonnerà  la  poésie.  On  a  de  lui  :  Testament  de  Pierre 
Du  Mollet  de  Morestel  (l'ail);  Codicille  de  P.  Du  Mollet, 
en  vers  et  en  prose  (1618)  ;  Codicille  à  l'enconire  de  Jacques 
Delay  (1619). 

DuMON  (Pierre-Sylvain),  homme  d'Etat  français,  né  à 
Agen  en  1797,  mort  en  1S70.  Avocat,  il  fut  nommé,  en  1830, 
procureur  général  près  la  cour  d'Agen.  L'année  suivante, 
il  fut  élu  député,  et,  en  1S32,  nommé  conseiller  d'Etat. 
En  1843,  Guizot  étant  président  du  conseil,  Dunion  fut 
noimné  ministre  des  travaux  publics;  en  cette  qualité,  il 
prit  une  grande  part  à  l'organisation  des  chemins  de  fer 
en  France.  En  1847,  Dumon  fut  appelé  au  ministère  des 
finances,  qu'il  garda  jusqu'à  la  révolution  de  184S.  En 
1859,  il  fut  élu  membre  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques. 

DUMONGEAU  (Jean-Baptiste),  comte  de  Bergendael, 
maréchal  de  Hollande,  né  et  mort  à  Bruxelles  (1760-1821). 
Il  fut  d'abord  architecte.  Ayant  pris  une  part  active  à 
l'insurrection  du  Brabant  contre  l'Autriche  (1788-1799),  il 
se  réfugia  en  Franco  après  le  triomphe  des  Autrichiens, 
combattit  à  Jemappcs  (1792),  à  la  tête  des  Belges  qu'il 
avait  organisés, devint  général  debrigade(1794),  contriDua 
à  la  conquête  de  la  Hollande  (1795),  fut  nommé  lieute- 
nant général  par  la  république  Batave,  et  vainquit  à 
Bergen  les  Anglo-Russes  (1799).  Lorsque  la  Hollande  fut 
érigée  en  royaume,  Louis  Bonaparte  le  mit  à  la  tète  du 
corps  auxiliaire  destiné  à  opérer  en  Prusse  (1806);  11  le 
nomma  maréchal  (1807),  conseiller  d'Etat  et  ministre  plé- 
nipotentiaire à  Paris.  Après  la  réunion  de  la  Hollande, 
Napoléon  le  nomma  comte  de  l'Empire.  Dumonceau  se 
distingua  pendant  la  guerre  de  1813;  prisonnier  à  Dresde 
et  libre  en  1814,  il  resta,  jusqu'en  1S15,  à  la  tête  de  la 
division  de  Mézières.  II  fat  nommé  membre  de  la  seconde 
Chambre  des  états  généraux.  Sa  loyauté  l'avait  fait  sur- 
nommer le  Général  sans  tache. 

Du  MONCEL^Théodore-Achille-Louis,  comte),  savant 
français,  né  et  mort  à  Paris  (l82i-i8S4i.  II  commença  à 
se  faire  connaître  par  la  publication  d'un  ouvrage,  inti- 
tulé :  De  Venise  à  Constantinople  à  travers  la  Grèce  (1846). 
Laissant  de  côté  ses  études  archéologiques,  il  s'occupa 
par  la  suite  d'électricité.  Il  a  perfectionné  ou  inventé  de 
nombreux  appareils,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  l'ané- 
mographe  électrique  à  calculateur,  le  régulateur  électro- 
automatique de  la  température;  le  moniteur  électrique, 
pour  les  trains  de  chemins  de. fer;  le  mesureur  électrique 
à  dislance,  etc.  Parmi  ses  publications,  citons  :  Des  obser- 
vations météorologiques  (1851);  Exposé  des  applications  de 
l'électricité  (1856-1863);  Etude  du  magnétisme  et  de  l'élec- 
tro-magnétisme  au  point  de  vue  des  applications  électriques 
(1837);  Etude  des  lois  des  courants  électriques  au  point 
de  vue  des  applications  électriques  [ISGO)  ;  Mémoire  sur  les 
courants  induits  des  machines  magnéto-tlectriques  (1860); 
Recherches  sur  les  constantes  des  piles  voltaïques  (1861)  ; 
Traité  théorique  et  pratique  de  télégraphie  électrique  (1864)  ; 
Notice  sur  le  câble  transatlantique  (1869);  Effets  produits 
dans  les  piles  à  bichromate  de  potasse  en  général  et  avec  les 
seU  excitateurs  de  Voisin  et  Dronier{iS~2);  Origine  de  l'in- 
duction (1873);  Détermination  des  éléments  de  construction 
des  électro-aimants  (1874)  ;  Du  rôle  de  la  terre  dans  les  trans- 
missions télégraphiques  {l'ÀlG);  les  Pierres  conductrices  {lS16)\ 
le  Téléphone  (1878);  le  Microphone,  le  liadiophone  et  le 
Phonographe  (1882)  ;  l'Electricité  comme  force  motrice  {IS9,3). 

DuHONIN  (Jean -Edouard),  poète  français,  né  vers 
1557  ;i  (j y  (Haute-Saône),  d'où  son  surnom  do  Gyanin, 
assassiné  à.  Paris  en  158G,  une  des  figures  littéraires  les 
plus  excentriques  du  xvi*  siècle.  L'étalage  qu'il  fit  d'une 
érudition  prodigieuse  le  mit  en  grand  renom,  mais  lui 
suscita,  en  même  temps,  une  foule  d'envieux.  On  croit 
que  c'est  par  l'un  d'eux  qu'il  fut  assassiné.  Ses  ouvrages 
sont  d'une  lecture  difficile,  à  cause  de  leur  obscurité.  Il  a 
traduit  en  latin  très  savant  la  Création  du  monde  de  Du 
Barlas,  sous  lo  titre  do  Beresithia'i  seu  Mimdi  creatio; 
item  manipulas  porticus  non  insuLsus  (1579).  On  lui  doit, 
en  outre  :  Nouvelles  œuvres  contenant  discours,  hymnes, 
amours,  contre-amours,  églogues,  élégies^  anagrammes  et 
épigrammes  (1582);  etc. 

DUMONSTIER,  famille  de  peintres  miniaturistes  et 
pastfihsics  dos  rois  de  France  du  xvi' au  xva*  siècle. 
Citons  Danii-l  Dumonstier,  le  plus  célèbre,  né  en  1574, 
mort  on  IG46.  Il  fut  «  peintre  en  crayon  et  au  pastel  ■>.  il 
cultiva  surtout  le  genre  du  portrait.  Son  œuvre  est  pré- 
cieuse, au  double  point  do  vue  de  l'art  et  de  l'histoire,  car 
SCS  portraits  représentent  les  principaux  personnages 
de  la  cour,  depuis  François  I"  jus^îu'à  Louis  XHI.  On  a 
aussi  do  lui  une  suite  do  cinquante-six  portraits  histo- 
riques, dessinés  aux  trois  crayons.  Ses  chefs-d'œuvre,  la 
Duchesse  d'Epernon,  le  Marquis  de  Silleri/,  etc.,  appar- 
tiennent à  sa  première  manière.  Ses  dessins  datés  s'éche- 
lonufriit  (•ntre  icoo  et  ICU. 

Dumonstier  fArtus  ou  Arthur),  religieux  récoUet 
franvais,  né  et  mort  à  Rouen  (1586-1662).  Son  principal 
ouvrage  est  intitulé  :  Neustria  pia  seu  De  omnibus  et  sin- 
gultt  abbatiis et  prioratiàus  totius  Normannix  'Kouon,  1663). 


Cet  ouvrage  n'est  qu'une  partie  de  Y  Histoire  ecclésiastique 
complète  de  la  province  de  Noj'mandw,  composée  par  ce 
religieux,  et  qui  ne  formait  pas  moins  de  5  gros  vol.  in-fol. 
Il  a  encore  publié  :  Martgrologium  franciscanum  (1637); 
De  la  sainteté  de  la  monarchie  françoise,  des  l'ois  trés-chres- 
tiens  et  des  enfants  de  France  (1638)  ;  etc. 

DUMOND  (Paul)  [en  lat.  Montius],  écrivain  ascétique, 
né  à  Douai  en  1532,  mort  en  1602.  Il  fat,  pendant  quarante 
ans,  secrétaire  de  la  ville  de  Douai,  et  fit  un  grand  nombre 
de  traductions  d'ouvrages  latins,  espagnols  et  italiens, 
dont  plusieurs  sont  très  recherchées  des  amateurs.  La 
plus  estimée  est  la  traduction  de  l'Imitation  âe  Jésus- 
Ch7-ist  (1601),  faite  sur  un  manuscrit  autographe,  attribué 
à  Thomas  a  Kempis. 

DUMONT  (Henri),  organiste  et  compositeur  belge,  né 
près  de  Liège  en  1610,  mort  à  Paris  en  1684.  Il  fit  son 
éducation  musicale  à  Liège  et  à  Paris,  où  il  se  fixa.  En 
1639,  il  obtint  l'orgue  de  Saint-Paul,  qu'il  conserva  jus- 
qu'à sa  mort.  Il  devint  l'un  des  maîtres  de  la  musique  de 
Louis  XIV  et  de  celle  de  la  reine.  Dumont  est  l'auteur 
de  nombreuses  compositions  religieuses,  parmi  lesquelles 
cinq  messes  en  plain-chant,  connues  sous  le  nom  de  <>  messes 
royales  » .  L'une  d'elles  s'exécute  encore  aux  jours  de  fêtes 
solennelles,  sous  lo  nom  de  <■  Messe  de  Dumont  ». 

DuMONT  (Jean),  historien  et  publiciste  français,  né 
vers  le  milieu  du  xvn'  siècle,  mort  à  Vienne  (Autriche) 
en  1726.  Il  abandonna  la  carrière  militaire  et  visita  une 
partie  de  l'Europe.  Pendant  un  séjour  en  Hollande,  il  pu- 
blia plusieurs  écrits  contre  Louis  XIV,  et  fit  un  cours  de 
droit  public.  Il  alla  se  fixer  à  Vienne,  où  l'empereur 
d'Allemagne  lui  donna  le  titre  de  «  baron  de  Carlscroon  ■> , 
et  le  nomma  son  historiographe.  Nous  citerons,  parmi  ses 
ouvrages  :  Mémoires  politiques  pour  servir  à  la  parfaite 
intelligence  de  l'histoire  de  la  paix  de  Itgswick  (1699)  ;  Mé- 
moires sur  la  guerre  présente  (1700);  Recueil  des  traités 
d'alliance,  de  paix  et  de  commerce  entre  les  rois,  princes  et 
Etats  souverains  de  l'Europe  depuis  la  paix  de  Munster 
(1710);  Négociatio7}s  sec7'ètes  touchant  la  paix  de  Mtmster 
et  d'Osnabruck  (1724-1725). 

Dumont  (François),  sculpteur  français,  né  à  Paris  en 
1687,  mort  en  1726.  Il  reçut  les  leçons  de  son  père,  Pierre 
Dumont  (I66O-1737),  maître  sculpteur  de  l'Académie  de 
Saint-Luc.  En  1709,  il  remporta  le  premier  prix  de  sculpture, 
mais  n'alla  pas  en  Italie.  Il  épousa  Anne  Coypel,  sœur 
du  célèbre  peintre,  et  entra  à  l'Académie  de  peinture  en 
1712,  ayant  à  peine  vingt-cinq  ans.  Le  duc  de  Lorraine, 
Léopold,  lui  donna  le  titre  de  son  premier  sculpteur  et 
l'appela  à  Nancy,  où  Dumont  ne  resia  que  huit  mois.  Il 
exécuta  pour  Sàint-Sulpice,  à  Paris,  les  statues  de  saint 
Jean,  saint  Joseph,  saint  Pierre  et  saint  Paul  (1725).  Il  se 
rendit  ensuite  à  Lille,  où  il  mourut  des  suites  d'une  chute 
qu'il  fit  en  mettant  la  dernière  main  au  monument  du  duc 
de  Melun,  dans  l'église  des  Dominicains.  Le  Louvre  pos- 
sède son  morceau  de  réception  ;  Titan  foudroyé. 

Dumont  (Edme),  sculpteur,  fils  du  précédent,  né  à 
Paris  en  l72o,  mort  en  1775.  Il  étudia  sous  Bouchardon 
et  devint  membre  de  l'Académie  de  peinture  en  1768.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Milonde  Crotone  essayant  ses 
forces,  son  morceau  de  réception,  aujourd'hui  au  Louvre  ; 
un  fronton  représentant  l  Expérience  et  la  Vigilance,  pour 
l'Hôtel  des  monnaies,  etc. 

Dumont  (Jacques-Edmc),  sculpteur,  élève  do  Pajou, 
fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1761,  mort  en  1844.  Il  rem- 
porta le  premier  grand  prix  en  1788,  sur  un  bas-relief  re- 
présentant la  Mort  de  Tarquin,  et  obtint  trois  prix  aux 
concours  nationaux  de  1795.  On  cite  particulièrement  de 
lui  les  statues  suivantes  :  Marceau  (1804),  pour  le  grand 
escalier  du  Luxembourg;  Loiiis  d'Outremer  (1806),  pour 
l'église  de  Saint-Denis;  un  Sapeur  (1807),  à  l'Arc  de 
triomphe  du  Carrousel;  Colbert  (I8O8);  Malesherbes  {19>2^) , 
au  Palais  de  Justice;  Pichegru  (1829),  à  Arbois;  parmi  les 
bas-reliefs  :  Vulcain  et  l'Histoire  (1812),  pour  un  des 
grands  escaliers  du  Louvre  ;  la  Tragédie  et  la  Comédie 
(1823),  pour  la  cour  du  Louvre.  Mentionnons  encore,  de 
lui,  un  groupe  en  bois  pour  la  chaire  de  Saint-Sulpice 
(1787),  et  les  bustes  de  fioudet,  Causse,  Lamoignon  de 
Malesherbes,  etc.  Il  est  l'auteur  do  l'excellent  buste  en 
terre  cuite  de  Marceau,  qu'on  voit  au  musée   du  Louvre. 

Dumont  (Jean),  dit  le  Romain,  peintre,  de  la  famille 
des  sculpteurs  de  ce  nom,  né  et  mort  à  Paris  (1701-1781). 
Il  se  rendit  en  Italie,  d'où  il  revint  peu  avant  1718,  date  de 
son  entrée  à  l'Académie  de  peinture.  Il  jouit  de  son  temps 
d'une  grande  réputation,  que  la  postérité  n'a  point  confir- 
mée. Citons  de  lui  :  Hercule  et  Omphale,  son  morceau  de 
réception  à  l'Académie  ;  Lyncée  voulant  assassiner  Tripto- 
lème,  gravé  par  Danzel  :  la  Mère  savoyarde,  la  Charinante 
Catin,  gravés  par  DauUé,  etc.  Le  Louvre  possède  de  lui 
des  dessins  remarquables. 

Dumont  (Gal)riel- Pierre-Martin),  architecte,  né  à 
Paris  vers  1720,  mort  après  1790.  H  remporta  en  1737  lo 
^raud  prix  do  Rome  en  architecture,  se  rendit  en  Italie, 
lut  nommé  membre  correspondant  des  académies  de 
Rome,  de  Bologne  et  de  Florence,  et  revint,  vers  1755,  à 
Paris,  où  il  professa  l'architecture.  On  lui  doit  plusieurs 
publications  estimées  :  Plans  des  trois  temples  de  Pxstum, 
d'après  les  dessins  de  Soufflet  (1764)  ;  Détail  des  plus  inté- 
ressantes parties  d'architecture  de  la  basilique  de  Saini- 
Picrre  de  Rome  (1763);  Parallèle  des  plus  belles  salles  de 
spectacle  d'Italie  et  de  Frartce  {11 6Z)  ;  Projets  détaillés  de 
salles  de  spectacle  particulières. 

Dumont  de  CouRSETifleorges-Louis  Marie,  baron), 
agruiiumo  français,  ne  au  château  de  Courset,  près  de 
Boulogne,  en  1716,  mort  en  1824.  Il  introduisit  dans  ses 
terres  la  culture  d'une  grande  quantité  de  plantes,  visita 
l'Angleterre  pour  y  étudier  les  meilleurs  systèmes  agri- 
coles et  devint  membre  correspondant  de  "l'Institut.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  la  Météorologie  des  cultivateurs 
?1798);  le  Botaniste  cultivateur  (Paris,  1798-1805),  ouvrage 
fort  estimé,  où  l'on  trouve  la  description  do  8.700  plantes. 

Dumont  (Pierrc-Eticnne-Louis),  pnblioisle  suisse,  né 
à  Genève  en  l':,'j,  mort  ù  Milan  en  1829.  Il  fut  ordonné 
ministre  en  1781,  habita  Saint-Pétersbourg,  Londres, 
Paris.  En  Angleterre,  il  fut  secrétraire  de  Bentham.  Du- 
mont revint  en  1814  à  Genève,  et  fut  membre  du  conseil 
représentatif.  Parmi  les  travaux  personnels  do  Dumont, 
U  faut  citer  :  Souvenirs  sur  Mirabeau  et  sur  les  deux  pre- 
mières Assemblées  législatives  (1832). 

12  —  ul 


Dumont  d'UrviUe. 


8781 

Dumont  (André),  membre  de  la  Convention  et  du 
conseil  des  Cinq-Cents,  né  à  Oisemont  (Somme)  en  1764, 
mort  à  Abbeviile  (Somme)  en  1836.  11  fut  avocat,  puis 
administrateur  du  département  de  la  Somme.  Elu  à  la 
Convention  en  1792,  il  siégea  à  la  Montagne,  vota  la 
mort  du  roi  sans  appel  ni  sursis.  Envoyé  en  mission  dans 
le  Nord,  il  s'attaqua  avec  violence  aux  prêtres,  mais  ses 
lettres  officielles  à  la  Convention  exagèrent  ses  rigueurs. 

Le  18  messidor  an  II  (juin  1794),  il  lut  nommé  secrétaire 
de  la  Convention  ;  le  9  thermidor,  il  accusa  Robespierre  lo 
jeune  d'avoir  commis  des  vols  en  Italie  et  contribua  à  la 
chute  do  Robespierre.  Accusé  de  terrorisme,  il  se  défen- 
dit brillamment.  Membre  du  Comité  do  sûreté  générale, 
il  demanda  l'arrestation  de  Lebon.  combattit  les  jacobins, 
provoqua  la  déportation  de  Billaud,  Collot  d'Herbois,  mais 
essaya  de  modérer  la  réaction  thermidorienne.  Elu  député 
de  la  Somme  au  conseil  des  Anciens,  il  se  prononça  en 
faveur  des  parents  des  émigrés.  11  fut  sous-préfet  d'Ab- 
beville  sous  le  Consulat  et  TEmpiro,  préfet  du  Pas-de- 
Calais  pendant  les  Cont-Jours.  Il  fut  obligé  de  s'exiler  en 
1816  comme  régicide  et  ne  rentra  en  France  qu'en  1830. 

Dumont  D-Urville  (Jules-Sébastien-César),  naviga- 
teur français,  né  à  Condé-sur-Noireau  (Calvados)  en  1790, 
mort  à  Bellevue  en  1842.  En  1819-1820,  il  coopéra  aux 
deux  campagnes  hydrographiques  de  la  Chevrette  dans 
l'Archipel  et  dans  la  mer  Noire  et  signala  la  découverte 
de  la  Vénus  de  Milo,  au  gouvernement  français,  qui 
acheta  cette  admirable  statue  et  la  fit  entrer  au  Louvre. 
Dumont  d'Urville  fut  nommé  commandant  en  second  de  la 
Coquille  qui  allait  faire  un  voyage  scientifique  de  circum- 
navigation, et  coopéra  activement  au  succès  de  l'expé- 
dition (1822-1825).  Nommé  capitaine  de  frégate.  Dumont 
d'Urville  fut  chargé  de  diri- 
ger une  nouvelle  expédition, 
(lui  devait  reconnaître  et  ex- 
plorer les  difiërentes  parties 
de  la  Polynésie  et  rechercher 
les  traces  de  La  Pérouse. 
Parti  de  Toulon  sur  Y  Astro- 
labe, en  1826,  Dumont  d'Ur- 
ville rentra  à  Marseille  en 
1S29,  après  avoir  exécuté  un 
voyage  très  fructueux  au 
point  de  vue  scientifique  et 
recueilli  à  Vanikoro  une  série 
de  reliques  de  La  Pérouse. 
Ces  reliques  et  celles  qu'avait 
recueillies  auparavant  le  ca- 
pitaine Dillon  sont  au  musée 
de  marine,  au  Louvre. 

Ce  fut  Dumont  d'Urville 
qui  conduisit  en  Angleterre 
Charles  X  et  sa  famille,  chas- 
sés do  France  par  la  révolu- 
tion de  Juillet.  En  1836,  il  sou- 
mit â  Louis-Philippe  le  plan 
d'une  nouvelle  expédition,  dans  laquelle  il  proposait  une 
exploration  des  régions  australes.  Grâce  à  l'appui  person- 
nel du  roi,  il  partit  de  Toulon  en  1837  avec  Y  Astrolabe  et  la 
Zélée,  el  découvrit  les  terres  Louis-Philippe  et  deJoinville; 
puis,  en  1840,  les  terres  Adélie  et  Clarie.  Cet  admirable 
voyage  valut  à  Dumont  d'Urville  le  titre  de  «  contre-amiral» 
et  la  grande  médaille  d'or  de  la  Société  de  géographie. 
Deux  ans  plus  tard,  au  moment  où  il  commençait  â  publier 
le  récit  de  son  Voyage  au  pôle  Sud  et  en  Océanie.  Dumont 
d'Urville  périt,  dans  une  catastrophe  de  chemin  de  fer, 
entre  Paris  et  Versailles,  le  8  mai;  son  collaborateur, 
VincendoQ-Dumoulin,  acheva  la  publication  de  cet  ouvrage 
en  1846.  Auparavant,  déjà,  indépendamment  de  divers 
mémoires  scientifiques,  Dumont  d'Urville  avait  publié  son 
Voyage  de  découverte  autour  du  inonde  et  à  la  recherche 
de  La  Pérouse  (1822-1834),  et  un  intéressant  Voyage  pitto- 
resque autour  du  monde  (1833-1844). 

Dumont  (Augustin-Alexandre),  statuaire  français,  né 
et  mort  à  Paris  (iSOi-1884).  Elève  de  son  père  et  de  Car- 
tellier,  il  remporta  le  grand  prix  en  1823.  D'Italie  il  en- 
voya lo  Jeune  faune  jouant  de  la  flûte,  Alexandre  étudiant 
pendant  la  nuit  (musée  de  Saint-Omer).  Vinrent  ensuite  : 
l'Amour  toui^mentant  l'âme  sous  la  forme  d'un  papillon  ; 
Leucothée  et  Bacchus  ;  un  buste  de  Pierre  Guérin.  Ji  exécuta 
ensuite  la  Justice  (Chambre  des  députés)  ;  Nicolas  Poussin 
(Institut),  et  le  Génie  de  la  liberté  cnx\  surmonte  la  colonne 
de  Juillet  ;  un  Louis-Philippe  et  un  François  7"  pour  les  ga- 
leries de 'Versa.illes;  une  V^>^(;e{Notre-Dame-de-Lorette); 
une  Sainte  Cécile,  à  la  Madeleine;  une  Etude  de  jeune 
femme;  un  Maréchal  Bugeaud,  à  Alger  (1852). 

Dumont  fut  élu  membre  de  l'Institut  en  1S38  ;  il  entra 
comme  professeur  à  l'Ecole  des  beau.x-arts,  en  1852.  Il 
exécuta,  en  1863,  le  Napoléon  I"  en  César,  de  la  colonne 
Vendôme.  On  lui  doit  encore  le  duc  Decazes  (Decazeville, 
Aveyron)  ;  Humboldt ,  statue  do  marbre  pour  la  galerie 
de  Versailles  ;  Alexandre  Lenoir,  fondateur  du  musée  des 
monuments  français,  liuste  en  marbre  à  l'Ecole  des  beaux- 
arts  ;  la  duchesse  de  GalUera,  buste  en  marbre  ;  le  général 
de  Tartas.  statue  de  bronze;  le  pape  Urbain  V,  statue  de 
bronze  (à  Monde). 

Dumont  (.\ndré-Hubcrl),  géologue  belge,  né  et  mort 
à  Liège  (1809-1857).  L'Académie  des  sciences  de  Bruxelles 
ayant  mis  au  concours,  en  1828,  la  description  de  la  consti- 
tution géologique  de  la  province  de  Liège,  Dumont  montra 
(|ue  tous  les  schistes  et  calcaires  qui  sillonnent  la  province 
sous  des  inclinaisons  si  variées  devaient  se  ramènera  un 
petit  nombre  d'éléments  qui  avaient  éprouvé  des  boule 
versements  contraires  aux  idées  admises.  Dumont  rem- 
porta la  médaille  d'or.  Il  se  fit  recevoir  docteur  es  scien- 
ces, et  fut  appelé,  à  l'âge  de  vingt-six  ans,  à  la  chaire  de 
minéralogie  et  de  géologie  de  1  université  de  Liège.  Un 
peu  plus  tard,  le  gouvernement  belge  le  chargeait  de 
dresser  la  carte  géologique  du  pays.  Dumont  a  publié, 
tant  dans  les  "  Bulletins  de  l'Académie  de  Bruxelles  »  que 
dans  les  «  Annales  de  la  Société  géologique  de  France  *>, 
de  nombreux  mémoires.  Ses  différents  travaux  furent  de 
la  plus  grande  utilité  pour  l'exploitation  des  richesses  mi- 
nérales de  la  Belgique.  Sa  patrie  lui  rendit  les  plus  grands 
honneurs.  Sa  statue  on  bronze,  due  â  Eugène  Simonis, 
s'élève  sur  la  place  de  l'Université  de  Liège. 

Dumont  (  François  -  Marcellin  -  Aristide  ),  ingénieur 
français,  né  à  Crest  (Drôme)  en  1819.  Elève  de  l'Ecole  poly- 
technique, il  entra,  en  1838,  i  l'Ecole  des  ponts  et  chaus- 
sées, et  devint  ingénieur  en   chef.  Il  a  publié  plusieurs 


879 

ouvrages,  parmi  lesquels  :  Essai  sur  l'encaissement  et  la 
canalisation  ttu  Jthùne  {ISM);  la  lièfonne  administrative 
et  les  têU'firaphes  êUctriiinvs  (1819);  Mémoire  sur  le  projet 
du  canal  d'irrii/ation  du  .Uidi  pour  l'irrigation  des  plaines 
de  la  Provence  et  du  Lnnijaedoc  (isr>7)  ;  les  Eaux  de  Lyon 
et  de  Paris  (1862)  ;  Pratiiiue  des  distributions  d'eau  (18G3)  ; 
Paris  port  de  mer  {1864);  les  Eaux  de  Nimcs,  de  Paris  et 
de  Londres  (187-t);  etc. 

DuMONT  (L6oa),  écrivain  français,  nô  à  Valonciennos 
en  I8:n,  mort  on  1877  à  Saiut-iSauvo,  prùs  do  Valonciomies. 
Il  fut  avocat  et  s'occupa  il'tHudes  philosophiques.  Outro 
do  nomhroux  articles,  on  lui  doit  ;  Des  causes  du  rire  (1862)  ; 
le  Sentiment  du  gracieux  (1863)  ;  Jean-Paul  et  sa  poétique, 
avec  Buchiier  ;  De  l'éducation  dt:s  femmes  {1&6S)  ;  I/xckel 
et  la  Théorie  de  l'évolution  en  Alletnagne  {liil3);  Théorie 
scientifitjue  de  la  sensibilité  (1875);  etc.  Dumont  était  un 
(écrivain  ingénieux,  instruit,  qui  se  rattachait  par  les  idées 
à  l'école  expérimentale  anj^laise. 

Dumont  (CharIos-.U/i(?rf-Auguste-Eugôno),  archéo- 
logue et  administrateur  français,  né  à  Scey-sur-Saone 
(Haute-Saône)  en  1842,  mort  à  Paris  en  1884.  Elève  de 
l'Ecole  normale  on  1861,  memhre  de  l'Ecole  d'Athènes  de 
1864  à  1868,  il  fut  chargé  ensuite  de  diverses  missions  en 
Grèce.  Nommé, en  1873,sous-dirocteurderEcoled'Athènes, 
il  fut  chargé  d'organiser  la  nouvelle  Ecole  archéologique  de 
Rome, qui  lut  délinitivemont  constituée  en  1875.  A  ce  mo- 
ment, Dumont  fut  nommé  directeur  de  l'Ecole  d'Athènes. 
Recteur  à  Grenoble,  puis  à  Montpellier,  en  1878,  il  devint, 
en  1879,  directeur  de  l'enseignement  supérieur,  et  donna 
une  vive  impulsion  à  la  réforme  de  cet  enseignement.  En 
1882,  il  fut  élu  memhre  de  l'Académie  dos  inscriptions.  11 
a  publié  :  Essai  sur  la  chronologie  des  archontes  athènieyis 
postérieurs  à  la  cxxii"  olympiade  et  sur  la  succession  des 
magistrats  épkébiques  (1870);  l'Administration  et  la  Propa- 
gande prussiennes  en  Alsace  (1871)  ;  I/iscriptions  céramit^ues 
de  Grèce  (187lJ;  le  Balkan  et  l'Adriatique  (1873);  Vases 
peints  de  la  Grèce  propre  (1873)  ;  la  Population  de  l'Attique, 
d'après  les  inscriptions  récemment  découvertes  (1873)  ;  Fastes 
éponymiques  d'Athènes  (1873)  ;  Essai  sur  l'éphéhie  attique 
f  1875-1877)  ;  Inscriptions  et  monuments  figurés  de  la  Thrace 
(1876)  ;  les  Céramiques  de  la  Grèce  propre  :  Vases  peints 
(1882-1890),  en  collaboration  avec  J.  Cnaplain  ;  Terres  cuites 
orientales  et  gréco-orientales  (1884)  ;  Notes  et  Discours 
(1885).  Enfin,  Dumont  a  fondé,  en  1877,  le  «  Bulletin  de  cor- 
respondance hellénique  »,  revue  savante  que  publie,  de- 
puis lors,  l'Ecole  française  d'Athènes. 

DUMONTEIL  (Fulbert),  littérateur  et  publiciste  fran- 
çais, né  à  Vcrgt  (Dordogne)  en  1831.  Il  a  rédigé  longtemps 
la  chronique  scientifique  de  «  la  France  »  et  d'autres  jour- 
naux. Nous  citerons  de  cet  écrivain  au  style  alerte  et  pitto- 
resque ;  Jardin  d'acclimatation, portraits  zoologiquesliSlA)  ; 
Voyage  au  pays  du  bien  (1878)  ;  les  Carillons  de  JSoël  (1880)  ; 
Histoire  naturelle  en  action  (1882)  ;  Contes  Jaunes  (1886)  ; 
le  Monde  des  fauves  (18",»0)  ;  tes  Fleurs  à  Paris  (1890)  ;  etc. 

DUMONTIACÉES  {si-a-sé)  n.  f.  pi.  Bot.  Division  de  la 
famille  des  néraatospermées,  qui  comprend  trois  trFbus  ; 
dumontires,  nryptosiphoniécs,  parlorviées.  —  Une  dumon- 

TIACIÎE. 

DUMONTIE  (si)  n.  f.  Bot.  Genre  de  nématospormëes, 
voisin  de  halyménies,  comprenant  des  algues  â  fronde 
cylindrique,  marticulée,  caractérisées 
par  des  cystocarpes  périphériques  à  nu- 
cléus  simple. 

DUMONTIÉES  [si-é)  Xi.  f.  pi.  Bot.  Tribu 
des  dumontiacèes,  qui  comprend  les  gen- 
res dumontie,  catenelle,   rhabdonie,  etc. 

—   Une  DUMONTIÉE. 

DUMONTPALLIER  (  Victor-Alphonse- 
Amédée),  médecin  français,  né  à  Hon- 
fleur  on  1826,  mort  à  Paris  en  1899.  Sa 
thèse  de  doctorat,  l'Infection  purulente 
et  l'Infection  putride  à  la  suite  ae  l'accou- 
chement (1857),  obtint  le  prix  de  la  Fa- 
culté et  le  prix  Montyon  à  l'Académie. 
Médecin  des  hôpitaux  en  1866,  il  s'oc- 
cupa surtout  de  l'hypnotisme,  de  l'ac- 
tion physiologique  de  i'aimant ,  sans  Dumontie 
abandonner  la  gynécologie,  (ju'il  a  dotée 
d'un  possaire  connu  sous  son  nom.  II  a  laissé,  entre  autres 
ouvrages  ;  Conférences  cliniques  de  la  Pitié  (1876-1886); 
Etude  expérimentale  sur  la  métalloscopie  et  la  métallothé- 
rapie  du  D'  Burcq  (1879);  Etude  expérimentale  de  l'action 
des  divers  agents  physiques  sur  l'hystérie,  l  hjpuotisme  et  la 
suggestion,  oo  collaboration  avec  Magnin  (1882-1885)  ;  Pre- 
mier congrès  international  de  l'hypnotisme  (1889);  Traite- 
ment local  de  l'endométrite  chronique  (1890). 

DUMORTIËRE  n.  f.  Genre  de  champignons  rangé  dans 
les  spliéruruMiices,  dont  doux  espèces  habitent  l'Europe. 

DUMORTIÉRITE  (do  Dumortier,  n.  pr.)  n.  f.  Silicate  na- 
turel d'alumine,  dont  la  formule  est  Al"Si*0".  (Cotte  espèce 
est  d'un  Iieau  bleu  ;  elle  présente  un  polychroïsme  intense 
ci  a  été  trouvée  dans  certains  gneiss  do  Norvège.) 

DUMOUCHEL  (.loan-Haptiste),  évÔqiio  constitutionnel 
du  Gard,  n.'  vnrs  1747,  mort  eu  1820.  Professour  à  Kodez 
et  au  collège  de;  la  Marche  à  Paris,  il  fut  nommé,  en  1785, 
recteur  tle  l'Université  et,  rm  1789,  député  aux  états  géné- 
raux. Il  prit  une  gran<io  part  à  la  discussion  do  la  consti- 
tution (tivilo  du  clergé,  et  fut  le  premier  à  prêter  le  scr- 
mont  qu'elle  imposait  aux  ecclésiastiques.  Elu  évoque  du 
Gard  et  consacré  à  Paris,  en  1791,  il  abandonna  son  dio- 
cèse en  1793,  se  maria  et  obtint  un  emploi  au  minisièro 
de  l'intérieur.  Chaptal,  qui  avait  été  son  élève,  lo  lit  nom- 
mer «hof  dn  bureau  au  ministère  de  l'instruction  publique, 

un  il  rrsl;i  ju^qu'i'ii    ISl  1. 

Dumoulin  (Charles)  {on  lat.  MolinSQUS],  juriscon- 
sulte français,  né  et  mort  à  Paris  (1500-1560).  Reçu  avocat 
au  parlement  de  Paris,  en  1522,  il  réussit  mal  au  barreau. 
Il  renonça  aux  principes  do  Calvin,  pour  se  rallier  à  la 
confession  d'Augsbourg,  et  s'attira  ainsi  lahaiuo  dos  cal- 
vinistes. A  la  suite  de  Védit  des  petites  dates,  Dumoulin 
publia,  en  1552,  un  mémoire  en  latin,  traduit  onsniio  en 
français  :  Commentnirr  sur  l'édit  des  petites  dates  (Lyon, 
1554),  qui  fut  coiniainué  par  la  Sorbonno  et  le  parlement. 
Il  dut  gagrior  l'AlInmagne,  fit  ilos  cours  i  Strasbourg  et  à. 
Tubinguc,  et  n-vint  en  France  on  1557.  Pressé  par  la  cour 
do  Romo  do  pul)lior  les  déclarations  du  concile  do  Trente, 
lo  roi  prit  conseil  do  jurisconsultes,  ot  Dumoulin  lit  déci- 


111. 


DUMONT 


DUNAN 


-'  1  "'*"'-V^\À(,pt|1j.V-^*'i'iVi\ 


Charles  Dumoulin. 


der  que  la  publication  n'aurait  pas  lieu.  Il  rédigea,  sous 
lo  titre  do  Conseil  sur  le  fait  du  concile  de  Trente,  une  con- 
sultation, en  cent  articles,  qui  souleva  contre  lui  les  ca- 
tholiques ot  les  calvinistes.  Il  fut  tMifermo  par  ordre  du 
Parlement  ot  élargi  seulement  on  1564.  Comme  juris- 
<'onsult(\  Dumoulin  a  exercé 
uno  inlluenco  considérable. 
Ennemi  de  la  féodalité,  il  a 
contribué  à  préparer  l'unité 
du  droit  civil.  Nous  citerons, 
parmi  ses  nombreux  ouvra- 
ges :  Comme.ntariorum  in  con- 
suetudines  Parisienses  pai's  P 
(Paris,  1539);  De  feudis  (Pa- 
ris, 1539);  Sommaire  du  livre 
analytique  des  contrats,  usu- 
res, rentes  constituées,  inté- 
rêts et  monnoyes  (Paris,  1547- 
1556)  ;  Extricatio  labyrinthi 
dividui  et  individui.  Une  édi- 
tion des  œuvres  de  Dumoulin 
a  été  publiée  par  François 
Pinson  (Paris,  1681). 

Dumoulin  (Pierre^  mi- 
nistre protestant  français,  né 
en  1568  au  château  de  Buhy, 
en  Vexin  ,  mort  à  Sedan  en 
1658.  Sauvé  do  la  Saint-Bar- 
thélémy par  une  servante,  il  fit  ses  premières  études  à 
Sedan  et  passa  en  Angleterre.  A  vingt-quatre  ans,  il  fut 
nommé  professeur  de  philosophie  à  l'université  de  Leyde, 
et  en  1599,  pasteur  à  Charenton.  Dumoulin  s'acquit  une 
influence  qui  lo  désigna  à  l'attention  du  roi  Jacques  d'An- 
gleterre, lequel  projetait  un  rapprochement  entre  les  di- 
verses communions  protestantes.  En  1615,  Dumoulin  rédi- 
gea, dans  ce  but,  un  plan  qui  ne  reçut  pas  d'exécution. 
Nommé  professeur  de  théologie  à  l'académie  de  Sedan,  il 
aurait  voulu  revenir  à  Charenton  :  Louis  XIII  le  lui  inter- 
dit, défense  qui  ne  fut  levée  qu'en  1625.  La  guerre,  en 
1628,  l'obligea  de  quitter  encore  une  fois  Paris.  Il  se 
rendit  à  La  Haye,  puis  revint  à  Sedan,  où  il  mourut. 

Pierre  Dumoulin  a  laissé  environ  quatre-vingts  ouvrages, 
d'importance  difi'érente.  Nous  citerons:  Nouvelles  briques 
pour  le  bastiment  de  Babel,  etc.  (1604):  Accroissement  des 
eaux  de  Siloé  pour  éteindre  le  feu  du  Purgatoire  et  noter 
les  satisfactions  humaines  et  les  indulgences  papales  (1604)  ; 
Apologie  pour  la  saijicte  Cène  du  Seigneur,  etc.  (1607)  ; 
Lettres  à  MM.de  l'Eglise  romaine  (lêlll;  Anatomie  de 
la  messe,  etc.  (1636,  1639^;  le  Capucin,  etc.  (1641).  Dumoulin 
eut  trois  fils,  dont  l'aîné,  nommé  Pikrrr  comme  lui,  né 
en  1600,  mort  en  1684,  fut  prédicateur  à  Oxford  et  cha- 
pelain do  la  cour  de  Charles  II  en  1660. 

Dumoulin  (Gabriel),  historien  français,  curé  de  Men- 
neval,  né  à  Bernay  vers  1575,  mort  en  1660.  On  a  do  lui  : 
Histoire  générale  de  Normandie  {Rouen,  1631);  Conquestes 
et  trophées  des  Normands  français  aux  royaumes  deNaples 
et  de  Sicile,  etc.  (Rouen,  1658). 

Dumoulin  (Alain),  linguiste  français,  né  à  Lanvcoc 
(Finistère)  en  1741,  mort  eu  181 1 .  Il  se  livra  à  l'enseigne- 
ment et  devint  vicaire  général  de  Quimper.  Il  a  laissé 
deux  ouvrages  :  Grammatica  latino-celtica  {\iOO);  lient  av 
barados  ou  le  Chemin  du  paradis,  avec  un  Abrégé  de  la  vie 
des  saints  de  Bretagne,  en  breton  (1805). 

Dumoulin  (Evariste),  publiciste  français,  né  à  Ville- 
gouges  (Gironde)  en  1770,  mort  à  Pans  en  1833.  Il  se 
signala  en  province,  pendant  la  Révolution,  par  des  arti- 
cles politiques.  Il  se  rendit,  en  1815,  à  Paris,  afin  d'y  servir 
la  cause  libérale.  En  1815,  il  fonda  avec  Maiseau  de  Beù 
lemare  le  Messager  des  Chambres,  et  fut  l'un  des  premiers 
actionnaires  du  Constitutionnel.  En  1818-1819,  il  créa  la 
Minerve  française,  l'organe  le  plus  énergique  de  l'opposi- 
tion. Il  prit  une  part  active,  comme  combattant  et  comme 
signataire  do  la  protestation  des  journalistes,  aux  jour- 
nées de  Juillet;  il  fut  mémo  un  instant  maître  de  l'Hôtel 
de  Ville.  Il  mourut  subitement,  dans  les  bureaux  mêmes 
du  "  Constitutionnel  ».  Il  a  laissé,  sous  forme  de  volumes, 
l'histoire  des  procès  du  maréchal  Ney  et  des  généraux 
Drouot  et  Cambronne  (1815-1816). 

DuM0URïEZ[ri-*f]  (Charles-François),  général  français, 
né  à  Cambrai  en'  1739.  mort  à  Turville-Park  (Angleierrc) 
en  I.S23.  En  1757,  il  suivit  son  père,  commissaire  royal  des 
guerres,  dans  la  campagne  du  Hanovre,  puis  entra  comme 
cornette  dans  un  régiment  do  cavalerie  ;  sa  bravoure  à 
Ko.sbach  lui  valut  le  brevet  d'officier  en  1758.  Pendant  la 
campagne  de  1759-1760,  il  se  distinguai  Clostorcamp,  où 
il  reçut  uno  vingtaine  do 
blessures.  Réformé  à  la 
paix  de  1763,  sans  protec- 
tion, sans  fortune,  dénué 
d'ailleurs  do  tout  sons  mo- 
ral,  Dumourioz  se  mit  à 
courir  les  aventures  en  Ita- 
lie, on  Espagne,  en  Corso, 
où  il  combattit  Paoli  et  fut 
promu  colonel.  Do  retour 
i  Paris,  ou  1770,  il  mena 
joyeuse  vie,  dans  la  société 
(le  Collé,  do  Crébillon  fils  et 
de  la  courtisane  Legrand, 
puis  entra  dans  la  diploma- 
tie occulte  do  Louis  XV,  et 
fut  chargé  par  Choiseul  do 
missions  secrètes  on  Hon- 
grie et  en  Pologne.  Mais  lo 
duc  d'Aiguillon  le  désavoua 
l't  le  fit  enfermer  ù.  la  Bas- 
tille, |iiiis  au  château  do 
Caen,  oi'i  il  resta  jusqu'à  l'avènement  do  Louis  XVI;  il  fui 
alors  réintégré  dans  son  grade  do  colonel.  En  1776-1777, 
cliargé  d'étudier  la  défense  des  côtes  do  Normandie,  il  pré- 
para les  plans  do  construction  du  port  militaire  de  Cher- 
bourg, et  fut  nommé  commandant  do  cotto  place.  Dès  lo 
<lél)ut  de  la  Uévolutiûn,  il  se  lança  dans  uno  sério  d'in- 
trigues poiiticjues  :  partisan  secret  des  il'Orléans,  il  flatta 
tous  les  partis.  H  devint  ministre  dos  affaires  étrangères 
(17921.  Démissionnaire  un  mois  après,  il  obtint  un  com- 
mandi-niorit  à  l'armée  du  Nord,  sous  Luckner  ;  il  eut  là 
1  lioimoiir  do  sauver  la  France  du  premier  clioc  do  l'inva- 
sion étrangère  par  sa  boUe  campagne  do  l'Argonno,  tor- 
minéo  par  la  victoire  do  Vulmy.  Uno  nouvello  victoire  ù 


Dumouricz. 


Jemmapes  lui  soumit  la  Belgique.  Dès  lors,  grisé  par  l'or- 
guoil,  il  affecta  des  allunîs  dictatorialos,  qui  no  tardèrent 
jias  à  lo  rendre  suspect.  Il  so  remit  en  mouvement  pour 
conquérir  la  Hollamlo,  mais  se  lit  battre  à  Nerwinden, 
par  le  prince  do  Cobourg.  Relevé  do  son  commandement 
par  la  Convention,  il  répondit  par  uno  lettre  arrogante, 
traita  avec  les  Autrichitms,  leur  livra  les  commissaires 
que  l'Assemblée  lui  avait  dépêchés  pour  le  sommer  de 
comparaître  à  sa  barre,  et,  entré  en  pleine  révolte,  se  dis- 
posa à  marcher  sur  Paris.  Mais,  devant  sa  traliison,  ses 
troupes  l'abandonnent.  Menacé  de  mort  par  les  soldats, 
il  so  réfugie  dans  le  camp  autrichien,  à  Ath,  tandis  que 
l'armée  française  so  replie  sur  Valenciennes.  Depuis  lors, 
Dumouriez  ne  fit  plus  que  traîner  à  travers  l'Europe  uno 
existence  misérable.  Finalement,  le  vainqueur  de  Valmy 
et  do  Jemmapes  se  mit  à  la  solde  de  l'Angleterre  pour 
lui  fournir  des  plans  de  combat  contre  la  France.  Re- 
poussé par  la  Restauration,  c'est  sur  la  terre  étrangère 
qu'il  s'éteignit  au  milieu  do  l'indifl'éronce  générale.  Il  a 
laissé  des  Mémoires. 

—  BiBLioGB.  :  duc  de  Broglie,  le  Secret  du  roi  (Paris, 
1878);  Chuquet,  la  Trahison  de  Dumouriez  (Paris,  1891); 
Monchanin,  Dumouriez  (Paris,  1884);  Henri  Welschinger, 
le  Roman  de  Dumouriez  {Paris,  1890). 

DUMOUSTIER  [ynou-tié]  (Pierre,  comte),  général  fran- 
çais, né  à  Saint-Quentin  en  1771,  mort  en  1831.  Il  entra  au 
service  en  1793,  devint  colonel  en  1804,  prit  part  aux  batail- 
les d'Ulm,  d'Austerlitz,  diéna,  de  Pultusk,  où  il  fut  blessé 
et  nommé  général  de  brigade  (1806),  assista  au  siège  do 
Saragosse.  Général  de  division  en  1811,  il  fit,  en  1813,  la 
campagne  de  Saxe,  fut  blessé  à  Dresde  ot  retraité  en  1814. 
Pendant  les  Cent-Jours,  il  siégea  comme  député  à  la 
Chambre  des  représentants,  et  uit  ensuite  exilé  à  Nantes 
par  les  Bourbons.  En  1830,  il  fut  remis  en  activité,  mais 
il  mourut  bientôt  après,  d'une  chute  de  cheval. 

DUMPLING  [doum'-plign')  n.  m.  Entremets  en  usage 
dans  la  cuisine  anglaise  et  composé  de  pâtes  contenant 
dos  fruits  et  bouillies  à  la  façon  des  plum-pudding. 

DtÎMPTEM,  bourg  d'Allemagne  (Prusse  [Province- 
Rhénane,  présid.  de  DusseldorfJ),  sur  la  Ruhr,  affluent  du 
Rhin;  5.300  hab. 

DuMRAON,  ville  de  l'Inde  anglaise  (Bengale  [district 
de  Shahabad]);  17.500  hab. 

DUM  VITANT  STULTI  VITIA,  IN  CONTRARIA  CUR- 
RUNT  [Tandis  qu'ils  évitent  un  défaut,  tes  maladroits  tom- 
bent dans  les  défauts  contraires),  vers  d'Horace  (liv.  l", 
sat.ii.v.  24).  Boilcau  a  dit  après  lui  ; 

Souvent  la  peur  d'un  mal  nous  conduit  dans  un  pire. 

DUN  n.  m.  Ancien  mot  celtique,  qui  signifie  ville  forte, 
tour,  et  qui  entre  dans  la  composition  de  beaucoup  de  noms 
de  lieux  en  France,  tels  que  ChdteauDVS,  /ssoudun,  etc. 
Il  Nom  donné,  dans  le  nord  de  l'Ecosse,  à  des  tours  élevées 
par  les  Pietés  sur  les  bords  de  la  mer. 

DuN,  nom  d'une  famille  de  chanteurs  et  de  musiciens 
qui,  pendant  près  d'un  siècle,  donna  plusieurs  sujets  à 

I  Opéra.  Le  premier,  dont  on  ignore  le  prénom,  était  une 
basse-taille  qui  fit  partie  des  spectacles  do  la  cour,  parut 
ensuite  dans  les  divertissements  des  pièces  do  Molière, 
aux  environs  de  1680,  entra  à  l'Opéra,  où  il  créa  avec 
succès  le  rôle  d'Hidraot  dans  Ay^nide.  —  Son  fils,  Jsan 
Dun,  tint  aussi  l'emploi  do  basse-taille  à  l'Opéra,  où  il  so 
trouvait  dès  1715,  prit  sa  retraite  comme  chanteur,  on  1741, 
et  entra  alors  dans  l'orchestre,  en  qualité  de  violoncelle. 

II  mourut  seulement  en  1772.  Il  avait  deux  sœurs,  qui 
firent,  comme  lui,  partie  du  personnel  chantant  de  co 
théâtre. 

DUNA.  Géogr.  V.  Dvina. 

DuNA-BOGDANY,  comm.  d'Austro-Hongrio  (Hongrie 
[comitat  de  Pestj)  ;  2.800  hab. 

DUNABOURG  (en  russe  Dvinsk),  ville  de  Russie  (gouv. 
de  Vitebsk),  sur  la  Duna  ou  Dvina,  au  croisement  des  deux 
grandes  lignes  de  chemins  de  fer;  de  Varsovie  à  Péters- 
bourg  et  de  Smolensk  à  Riga;  73.000  hab.,  pour  les  trois 
quarts  Lettons,  puis  Petits-Russiens,  Polonais,  Grands- 
Russiens.  La  gare  de  Dunabourg  est  très  importante, 
comme  mouvement  de  voyageurs  et  do  marchandises. 
Dunabourg  est  devenue  l'une  des  plus  puissantes  forte- 
resses de  l'Europe,  l'un  dos  principaux  boulevards  de  la 
Russie.  Fondée  en  1582,  longtemps  disputée  entre  Russes, 
Polonais  et  Suédois,  définitivement  russe  depuis  1772,  cotte 
ville  a  repris,  en  1889,  son  ancien  nom  russe  do  Dvinsk,  et 
son  fleuve  est,  à  la  russe  aussi,  la  Dvina. 

DUNA-EGYHÂZA,  conini.  d'Austro-Hongrio  (Hongrie 
[comitat  de  Pest]),  près  du  Danube;  2.200  hab. 

DUNA-FÔLDVAR,  comm.  d'Austro-Hongrio  (Hongrie 
^•omitat  do  Tolna|\  sur  lo  Danube;  12.400  hab.  Cette  loca- 
lilô  donne  son  nom  à  un  district  peuplé  île  55.000  hab. 

DuNAGHY,  comm.  d'Irlande  (prov.  d'Ulstor  |comtô 
d'Autrinij)  ;  3.500  liab. 

DUNAJOW,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Galicie),  sur  un 
siius-affiuont  du  Dniester  par  la  Zlota-Lipa;  2.100  hab. 
Mine  de  cuivre. 

DUNAL  (Michel-Félix),  botaniste  français,  né  et  mort 
à  Montpidliep  (1777-1856).  Il  étudia  la  botanique  sous  do 
Cimdolle,  alors  professeur  à  la  Faculté  et  au  Jardin  bota- 
nique de  Montpellier.  Eu  1S16,  on  rétablit  ù  son  profit  la 
chaire  do  botanique  qu'avait  occupée  son  maître,  alors  en 
Suisse.  Trois  ans  après,  l'Institut  le  mit  au  nombre  de  ses 
correspondants.  On  doit  ù  Dunal  d'importants  Rapports  cl 
Mémoires,  uno  Monographie  des  annonacées  ^1816)  ;  etc. 

DUNALIE  (^0  n-  f-  Goure  d'arbustes,  do  la  famille  des 
sulauées,  trilm  des  costrinées,  dont  l'espèce  type  habite 
la  NouvidU'-Grenado. 

DuNAMUNDE  ou  DlNAMINDE,  ville  do  Russie  (Livo- 
nie),  à  15  kilom.  N.-O,  de  Kiga.  I')ih*  occupe  l'embouchure 
do  la  Duna  (ou  Dvina):  2.000  hab.  Moins  ville  ot  port  que 
(brtoresso,  sur  la  rive  candie  de  l'i'stuairo  de  son  fleuve. 
Kusso  depuis  1721,  suédoise  uuiiaravant. 

DuNAN  (Charles-Stanislas),  philosophe  français,  né  A 
Nantes  en  1849.  Ses  thèses  ont  pour  titres  :  Zenonis  Elea- 
tici  argumenta;  Essai  sur  les  formes  à  priori  de  la  sensibi- 
lité. Dans  sa  thèse  latine,  il  reoliercho  quel  est  lo  sens 
qui  doit  être  attribué  A  chacun  do.s  qmitro  arguments 
célèbres  do  Zéuon,  ot  quelle  ou  est  la  valeur  logique  ot 

109 


DUNAND 


DUNE 


mtStaphysique.  Sa  thèse  française  est  consacrde  aux  no- 
tions d'espace  et  de  temps.  Dune  part,  il  nio  l'objectivité 
de  l'espace  et  du  temps:  d'autre  part,  il  soutient  que  ces 
idées  sont  acquises  par  l'expérience.  Outre  des  articles 
dans  la  «  Revue  philosophique  o,  il  a  publié  :  Essais  de 
philosophie  généi'ale  (1898). 

DuNAND  (Joseph),  érudit  et  critique  de  l'ordre  des 
capucins,  né  et  mort  à  Besançon  (1719-1790).  Il  possédait, 
daïis  ses  moindres  détails,  l'histoire  de  la  Franche-Comté 
et  de  la  Bourgogne.  Membre  de  l'académie  de  Besançon, 
il  avait  composé  un  grand  nombre  de  mémoires  histori- 
ques, dont  ses  héritiers  ont  détruit  la  plus  grande  partie 
pendant  la  Révolution.  La  ville  de  Besançon  a  acquis  pour 
sa  bibliothèque  ce  qui  restait  de  ses  manuscrits. 

DUNANMA  n.  m.  Fête  turque,  qui  se  célèbre  en  réjouis- 
sance d'une  victoire  ou  de  la  naissance  d'un  prince. 

DUNAN-MOUSSEUX  (GuADON,  dit),  journaliste,  au- 
teur dramatique  et  commerçant,  mort  à  Paris  en  1868.  Il 
est  surtout  connu  pour  l'excentricité  de  ses  réclames.  Cu- 
mulant les  fonctions  de  rédacteur  en  chef  do  divers  petits 
journaux  avec  celles  de  marchand  tailleur,  il  appelait  le 
public  dans  sa  boutique  par  des  affiches  fantaisistes,  telles 
que  :  Appel  au  peuple!;  C'en  est  fait  ;  il  ne  reste  plus  que 
300.000  paletots!;  Tout  Paris  va  fondre!  :  etc.  C'est  à  lui 

?uo  l'on  doit  :  Enfin,  nous  avons  fait  faillite!,  qui  est  resté 
ameux.  Comme  auteur  dramatique,  Dunan-Mousseux  a 
fait  jouer,  en  collaboration  :  l'Orgueil,  drame  (1859);  les 
Blanchisseuses  de  fin,  vaudeville  (1865);  (e^  Cinq  francs 
d'un  bourgeois  de  Paris,  comédie  (1866). 

DONANT  (Jean -Henry  ) ,  littérateur  et  philanthrope 
suisse,  né  à  Genève  en  1828.  Membre  actif  de  la  «  Ligue 
internationale  pour  l'assistance  aux  blessés  sur  les  champs 
de  bataille  i>,  d'où  est  sortie  la  convention  de  Genève  (186-4), 
il  fonda  la  Croix-Rouge,  y  consacra  sa  fortune,  tomba  dans 
la  misère  et  reçut  une  pension  de  l'impératrice  do  Russie. 
Outre  deux  brochures  qui  ont  eu  un  grand  retentissement  : 
un  Souvenir  de  Solferino  (1862);  Fraternité  et  charité  in- 
ternationales en  temps  de  guerre  (1864),  on  lui  doit  la  Ré- 
■gence  de  Tunis  (1S58);  l'Empire  romain  reconstitué  (1859): 
l'Esclavage  chez  les  musulmans  et  aux  Etats-Unis  d'Amé- 
rique (1863);  la  Rénovation  de  l'Orient  {\%6o). 

DUNANTIE  {tl  —  de  Dunant,  n.  pr.)  n.  f.  Genre  de 
plantes,  de  la  famille  des  composées-hélianthées,  compre- 
nant doux  espèces  qui  habitent  le  Mexique. 

DuNA-PATAJ,  comm.d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [co- 
mitat  de  Pest]),  près  du  Danube;  5.900  hab. 

DuN A-PENTELE ,  comm.  d'Austro-Hongrio  (Hongrie 
[comitat  de  Stuhlweissenburg]),  sur  le  Danube  ;  3.650  hab. 

DUNA-SZECKSÔ,  comm.  d'Austro- Hongrie  (Hongrie 
[comitat  de  Baraiiya]),  sur  le  Danube;  5.400  hab. 

DuNA  -  SZENT  -  GYÔRGY ,  comm.  d'Austro  -  Hongrie 
(Hongrie  [comitat  de  Tolna]);  2.320  hab. 

DUNA-SZERDAHELY,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Hon- 
grie [comitat  de  Presbourg]),  dans  l'île  de  la  Gross-Schiitt, 
formée  par  le  Danube  :  4.450  hab. 

DuNA-VECSE,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Hongrie  [co- 
mitat de  Pest]),  sur  le  Danube;  4.400  hab. 

DUNBAR,  ville  maritime  d'Ecosse,  sur  une  colline  qui 
domine  l'entrée  de  l'estuaire  du  Forth;  3.715  hab.  Port 
peu  accessible.  Centre  de  la  pêche  du  hareng.  Ruines 
d'un  vieux  château  qui  fut  démoli  en  1333,  reconstruit  trois 
ans  plus  tard,  et  détruit  complètement  en  1567.  Cromwoll 
défit,  à  Dunbar,  les  presbytériens  do  l'Ecosso,  commandés 
par  Leslie,  le  3  septembre  1650. 

Dunbar  (William),  poète  écossais,  né  à  Salton  vers 
1460,  mort  vers  1520.  Il  fut  reçu  maître  es  arts  à  l'univer- 
sité de  Saint-André  en  1479,  entra  ensuite  dans  l'ordre 
des  franciscains,  et  parcourut  KAngleterre  et  la  France.  Il 
mena  une  vie  errante  jusqu'à  ce  qu'il  se  fixa  à  la  cour  de 
Jacques  IV,  roi  d'Ecosse.  Quelques-uns  de  ses  poèmes 
furent  imprimés  en  1508  ;  beaucoup  d'entre  eux  restèrent 
inéditsjusqu'en  1770.  Citons  :  le  Chardon  et  la  Rose,  chant 
nuptial  pour  le  mariage  de  Jacques  IV  et  Marguerite 
d'Angleterre;  un  poème  étrange  :  la  Danse,  le  merle  et  le 
rossignol;  etc.  Walter  Scott  a  dit  de  Dunbar  qu'il  n'avait  été 
é g aÙ  par  aucun  des  poètes  qu'a  produits  l'Ecosse. 

DUNBARIE  (de  Dunbar,  savant  angl.)  n.  f.  Genre  de 
légummeuses-papilionacées,  tribu  des  phaséolées.  (Les 
dunbaries  sont  des  herbes  volubiles,  à  feuilles  pennées, 
sans  stipelle,  à  fleurs  en  grappes  axillairos.  Les  douze 
espèces  connues  sont  originaires  de  l'Asie  tropicale  et  de 
l'Australie.) 

DUNBZJINE,  village  d'Ecosse  (comté  de  Perth),  sur 
l'Allan  et  sur  l'Ardocn;  3.150  hab.  ;  autrefois  siège  d'un 
évôché.  Ruines  de  la  cathédrale  fondée  en  1142  et  dotée 
par  David  I".  Aux  environs,  bains  de  Cromlix,  très  fré- 
quentés pendant  l'été. 

DuNBOE,  coram.  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  de 
Loiidonderryj),  sur  le  fleuve  côtier  Bann  ;  2.250  hab. 

DUNCAN  1",  roi  d'Ecosse,  mort  on  1040.  Co  prince, 
estimé  pour  ses  vertus,  fut  assassiné  par  Macbeth.  La 
mort  de  Duucan  et  l'ambition  de  Maclioth  ont  fourni  à. 
Shakspearele  sujet  d'und<;  ses  plus  boaiLX  drames.  (V.  Mao 
BETii.)  — Duncan  II,  roi  d'Ecosse,  mort  en  1095,  était  fils 
naturel  do  Malcohn  III.  Appelé  au  trône  par  la  noblesse, 
il  renversa  Donald  VUI,  se  fit  bientôt  haïr  par  ses  vio- 
lences, et  périt  assassiné,  après  un  règne  d'un  an  et  demi. 

DUNGAN  (William),  philosophe  écossais,  né  à  Aber- 
deon  en  1717,  mort  on  1760.  Il  se  rendit  à  Londres,  où  il 
publia  des  traductions  ot  divers  ouvrages,  puis  occupa  une 
ciiairo  do  philosophie  dans  sa  ville  natale.  Son  œuvre  la 
plus  estimée  est  une  Logique,  que  Dodsloy  publia  dans 
son  Preceptor  (1748),  et  qui  fut  plusieurs  fois  rééditée. 
Parmi  ses  traductions,  nous  citerons  celle  dos  Commen- 
taires de  Jules  César  (1752). 

DuNGAN  (lord  Adam),  vicomte  dr  Camperdown,  amiral 
anglais,  né  à  Dundee  en  1731,  mort  près  d'Edimbourg  en 
1804.  Il  entra  do  bonne  heure  dans  fa  marine  militaire  et 
fut  nommé  capitaine  on  1761.  Pendant  la  guerre  avec  la 
France,  il  commandait,  en  1780,  un  dos  vaisseaux  de 
l'oscadro  do  l'amiral  Rodne^',  oui  devait  franchir  le  dé- 
troit de  Gibraltar  ot  secourir  la  forteresse.  Il  fut  créé 
contre-amiral  on  1787  et  amiral  de  la  flotte  bleue  en  1795. 
Il  anéantit  le  commerce  do  la  république  Batave,  et,  en 
1797,  il  battit  la  flotte  do  Winter,  malgré  udo  révolte  do 


ses  marins  (1797).  Il  reçut  le  titre  de  »  lord  vicomte  de 
Camperdown  ».  Jusqu'en  1800,  il  servit  contre  la  Hollande. 

Duncan  (John),  voyageur  écossais  du  xix''  siècle, 
mon  en  1S49.  Il  fit  partie,  en  1843,  de  l'expédition  des 
frères  Lander  au  Niger,  et,  pendant  les  années  1845  et  1846, 
exécuta  un  voyage  à  travers  le  Daliome3s  entre  Ouïda 
et  Adafoudia,  où  n'était  encore  parvenu  aucun  Européen. 
Nommé  vice-consul  d'Angleterre  à  Ouida  en  1848,  il  mou- 
rut en  se  rendant  à  son  poste.  La  relation  de  son  voyage 
a  paru  à  Londres,  en  1847,  sous  le  titre  :  Travels  in  wes- 
tern Africa. 

DuNCAN  (Thomas),  peintre  écossais,  né  dans  le  comté 
de  Perth  en  1807,  mort  à  Edimbourg  en  1845.  Il  fut  pro- 
fesseur à  l'Académie  royale  do  Londres.  Ses  tableaux  les 
]dus  remarquables  sont  :  Charles-Edouard  dormant,  après 
la  bataille  de  Culloden,  sous  la  garde  de  Flora  Macdonald 
(gravé  plusieurs  fois)  ;  CJiarles-E douar d  et  les  Highlanders 
entrant  à  Edimbourg,  après  la  bataille  de  Prestonpans  ;  etc. 

DUNCANSBY  (cAPJ,  pointe  septentrionale  d'Ecosse,  à 
l'extrémité  nord-est  au  comté  de  Caithness. 

Duncîade  (la),  poème  anglais  de  Pope,  dont  les  trois 
premiers  chants  furent  publiés  en  mai  1728.  Le  quatrième 
chant  parut  en  1742.  —  Dunciade  vient  de  dunce,  imbécile, 
et  pourrait  se  traduire  par  Sottisiade.  Pope  a  déversé  dans 
cette  cruelle  satire  tout  le  fiel  de  son  âme  ;  cette  œuvre 
est  écrite  avec  une  certaine  verve,  mais  l'esprit  français 
s'accommode  peu  d'une  raillerie  de  mauvais  goût,  dans 
laquelle  aucune  mesure  n'est  gardée.  Le  poète  passe  en 
revue  tous  ses  ennemis  littéraires  :  Theobald,  Colley 
Cibbcr,  Ambroise  Philips,  Daniel  De  Foe,  l'auteur  de 
Robinson  Crusoé,  Jean  Dennis,  Richard  Flecknoe,  Thomas 
Shadwell,  etc.  Pope  est  réaliste,  même  avec  la  perruque 
classique  ;  il  ne  déguise  pas  le  laid  et  l'ignoble  ;  il  les 
marque  avec  leurs  contours  exacts  et  leurs  arêtes  tran- 
chantes ;  il  ne  les  enveloppe  pas  du  beau  manteau  des 
idées  générales;  il  ne  les  couvre  pas  dans  les  jolis  sous- 
entendus  de  société.  Son  poème  est  dur  et  méchant. 

DuNCKER  (Maximilien  Wolfgang,  plus  connu  sous  lo 
nom  de  Max),  historien  allemand,  né  à  Berlin  en  1811, 
mort  à  Anspach  en  1886.  Agrégé  de  l'université  de  Halle 
en  1839,  il  y  devint  professeur  extraordinaire  en  1842,  et 
prit  part  à  la  rédaction  de  la  "  Gazette  littéraire  de 
Halle  n .  Il  se  mêla  au  mouvement  révolutionnaire  de  1848, 
fit  partie  du  parlement  de  Francfort  ot  de  celui  d'Erfurt. 
Dans  la  deuxième  Chambre  de  Berlin,  il  siégea  à  la 
gauche  (1849-1852).  En  1857,  il  occupa  une  chaire  à  Tu- 
bingue  ;  l'année  suivante,  il  entra  avec  des  fonctions  im- 
portantes au  ministère  d'Etat.  De  1SG7  à  1875,  il  a  été 
directeur  des  archives  d'Etat  en  Prusse.  Max  Duncker 
était  un  écrivain  de  talent.  Son  Histoire  de  l'antiquité 
(1852-1885)  est  une  reuvre  remarquable.  Parmi  ses  autres 
travaux,  on  cite  :  Origines  germanicx  (1840)  ;  la  Crise  de 
la  Réforme  (i846);  Etude  pour  sennr  à  l'histoire  du  parle- 
ment allemand  (1849);  Henri  de  Gagern  fl850),  biographie 
d'un  des  chefs  les  plus  émineuts  de  l'armée  badoise  ; 
Quatre  inois  de  politique  extérieure  (1851). 

DUNKEBS  {deuji'-ker')  n.  m.  pi.  Hist.  relig.  Nom  donné 
aux  membres  d'une  secte  fondée  eu  Allemagne.  —  Un 
DONKER.  Il  On  dit  aussi  tdnkkrs. 

—  Encycl.  La  secte  des  dunkers  a  été  fondée,  en  1720, 
à  Schwartznau,  en  Allemagne,  par  Alexandre  Mack  et 
sept  autres  personnes.  Le  nom  »  dunker  »  (ou  titnker  [de 
l'allem.  tunken,  plonger])  leur  fut  originairement  donné 
en  guise  de  surnom,  pour  les  distinguer  des  meunonites. 
On  les  appelle  aussi  rumblers  (culbuteurs),  d'après  leur 
mode  de  baptême,  qui  consiste  à  plonger  le  néophyte  dans 
l'eau  la  tête  la  première,  au  moment  où  il  se  met  à  genoux. 
Persécutés  en  Allemagne,  entre  les  années  1719  et  1729, 
ils  émigrèrent  dans  l'Amérique  du  Nord.  Leur  nombre  s'é- 
lève actuellement  à  30.000.  A  l'origine,  ils  pratiquaient  le 
célibat  et  la  communauté  des  biens.  Ils  n'ont  conservé  de 
leurs  coutumes  primitives  que  le  baptême  par  immersion, 
les  agapes,  l'onction  d'huile  des  malades,  l'exercice  de  la 
discipline  par  les  anciens,  lo  droit  de  prédication  et  de 
vote  reconnu  également  aux  hommes  et  aux  femmes.  Ils 
se  refusent  aux  serments  et  au  service  militaire.  Ils  pro- 
fessent le  dédain  de  la  culture  intellectuelle;  ils  portent 
de  longs  cheveux  et  de  longues  barbes,  des  redingotes  ou 
robes  traînantes  avec  ceinture  et  capuchon.  La  plupart 
sont  végétariens. 

DUNCKLEY  (Henry),  publiciste  anglais,  né  àWarwick 
en  1823.  Après  avoir  été  ministre  de  l'Eglise  baptiste  à 
Salford,  il  prit,  en  1855,  la  direction  du  journal  »  Examiner 
and  Times  u,  de  Manchester,  dont  il  devint  propriétaire. 
En  1877,  il  publia  des  articles  qui  firent  sensation  dans 
le  "  Manchester  Weekly  Times  »,  sous  le  pseudonyme 
do  ViiRAX.  Sans  compter  sa  collaboration  à  d'autres  jour- 
naux, il  a  fait  paraître  :  the  Charter  of  t/ie  nations  (1853)  ; 
the  Glonj  and  the  Shame  of  Rritain  (1850)  ;  the  Croion  and 
the  Cabiupt  (1877);  Letters  (1878).  En  1883,  l'université  do 
Glasgow  conféra  à  Dunckley  le  diplôme  de  docteur  en  droit. 

DUNDALK,  ville  d'Irlande  (prov.  de  Leinster  [ch.-l.  du 
comté  do  Louth]),  sur  la  baie  de  son  nom  ;  12.450  hab. 
Petit  port  de  mer;  corroiries,  fabriques  do  savons  et  de 
chanrleUes.  Exportation  de  grains.  Edouard  Bruce  fut 
vaincu  ot  tué  sous  les  murs  de  Duudalk,  eu  131S,  dans  une 
bataille  livrée  par  lui  aux  Anglais. 

iDuNDAS,  comté  du  Dominion  canadien  (prov,  d'Onta- 
rio) au  S.-S.-E.  et  non  loin  de  la  capitale  fédérale  Ottawa, 
sur  la  rive  nord  du  Saint-Laurent,  qui  la  sépare  des  Etats- 
Unis;  989  kil.carr.;  20.200  h.  Ch.-l.  Wi/iirtiwsôur»;. —  Province 
du  Nouveau-Brunswick (comté  de  Kent);  3.300  h.  —  Comté 
d'Australie  (Victoria),  peuplé  do  8.250  hab.  Ch.-l.  Coleraine. 

DuNDAS,  ville  du  Dominion  canadien  (prov.  d'Ontario 
[comté  do  Wentworth])  ;  3.550  hab.  —  Ville  do  l'Australie 
insulaire  (Tasmanie)  ;  1.080  hab. 

DUNDAS  (sir  David),  général  anglais,  né  à  Edimbourg 
en  1735,  mort  à  Londres  en  1820.  En  1781,  Dundas  était 
major  général  et  passait  pour  un  des  meilleurs  officiers 
do  l'armée  britannique.  Envoyé,  en  1793,  à  Toulon,  alors 
au  pouvoir  des  Anglais,  il  no  réussit  pas  à  faire  lever  le 
siège.  Il  s'empara  do  la  Corso,  et  rejoignit  le  duc  d'York 
en  Ilollando,  où  il  se  signala  (1794).  t,)uartier-maîtro  gé- 
néral on  1797,  il  fit,  on  1799,  une  nouvelle  campagne  on 
Hollande  ot,  on  1809,  il  remplaça  lo  duc  d'York  comme 
commandant  on  chef.  En  laii,  il  démissionna,  à  cause  do 
son  .'igo.  Il  a  laissé  un  ouvrage  sur  l'infantorio  ot  un  autre 
sur  la  cavalerie. 


880 

Dundas  (Henry),  vicomte  Melville,  homme  d'Etat 
britannique,  né  à  Edimbourg  en  1742,  mort  en  1811. 
D'abord  avocat,  solicitor  gênerai  en  1773,  élu  aux  Com- 
munes en  1774,  il  devint  lord-avocat  d'Ecosse  en  1775.  Au 
Parlement,  il  fut  le  champion  de  Pitt  contre  l'opposition 
de  Fox  et  de  lord  North,  En  1791,  Dundas  prit  le  mi- 
nistère de  l'intérieur,  et,  en  1794,  celui  de  la  guerre.  Il 
préconisa  toutes  les  mesures  proposées  par  Pilt,  l'expé- 
dition do  Hollande  (1800)  et  celles  du  Forrol  et  de  Cadix. 
A  l'intérieur,  il  contribua  à  réconcilier  les  Ecossais  avec 
l'Angleterre.  Dundas  quitta  le  ministère  avec  Pitt,  en 
1801,  et  fut  créé  «  lord  Melville  u  en  1802.  En  1804,  Pitt 
étant  revenu  au  pouvoir,  lord  Melville  fut  ministre  de  la 
marine.  Soupçonné  de  malversation,  il  fut  acquitté  à  une 
grande  majorité.  Il  se  désintéressa  dès  lors  des  affaires  du 
Parlement  et  de  la  vie  politique. 

Dundas  (Henry),  second  vicomte  de  Melville,  né  en 
1771,  murt  en  1851,  fils  du  précédent.  Nommé  président 
du  Board  ofcontrol,  premier  lord  de  l'Amirauté,  il  favorisa 
les  explorations  arctiques,  et  un  détroit  de  l'océan  Glacial 
reçut  son  nom. 

Dundas  D'ArnisTON,  grande  famille  de  robe  d'E- 
cosse. Le  premier  lord  d'Arniston,  James,  était  fils  de  sir 
James  Dundas  d'Arniston,  gouverneur  de  Berwick 
sous  Jacques  1".  —  Son  fils,  sir  James  Dundas,  fut  nommé 
juge  de  la  cour  de  session  en  1662,  sous  le  titre  do  «  lord 
Amiston  »  ;  mais  il  fut  destitué,  peu  après,  comme  cove- 
nanter.  Il  mourut  en  1679.  —  Robert  Dundas,  petit-fils 
du  précédent,  né  en  1685,  mort  on  1753,  d'abord  avocat, 
devint,  en  1717,  solicitor  gênerai  d'Ecosse,  et  s'acquitta  de 
son  office  avec  une  rare  habileté,  à  une  époque  très  trou- 
blée. En  1720,  il  fut  fait  lord  advocate  et,  en  1722,  élu  à  la 
Chambre  des  communes.  Il  fut  ensuite  nommé  juge  à  la 
cour  du  banc  du  roi,  et  prit,  comme  son  père  et  son  grand- 
père,  le  titre  de  "  lord  Amiston  u.  En  1748,  il  succéda 
comme  lord-président  à  Forbes  de  Culloden.  —  Son  fils 
aîné,  Robert  Dundas,  né  en  1713,  mort  en  1787,  fit  ses 
études  à  Edimbourg  et  à  Utrecht,  fut  admis  au  barreau 
d'Ecosse  en  1738,  devint  lord  advocate  en  1754  et  prési- 
dent de  la  cour  de  session  en  1760. 

Dundee,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Forfar),  sur  la  rive 
droite  et  à  l'embouchure  du  Tay  ;  158.720  hab.  Importantes 
manufactures  de  toiles  de  toutes  qualités,  toilos  à  voiles, 
fil,  cuir,  cordages;  ateliers  pour  la  fabrication  des  ma- 
chines à  vapeur  ;  fonderies,  chantiers  de  construction,  etc. 
Le  port  de  Dundee  est  parfaitement  sûr,  et  les  plus  gros 
navires  peuvent  y  entrer  facilement;  aussi  le  mouvement 
de  la  navigation  ne  cesse  pas  d'y  croître  en  importance. 
Les  rues  sont  étroites  et  irrégulières,  excepté  dans  les 
quartiers  modernes. 

DunDONALD,  paroisse  d'Ecosse  (comté  d'Ayr),  en  face 
1  ile  d  Arran  ;  8.100  hab.  Houillères  et  carrières  de-grès. 
Aux  environs,  ruines  du  Dundonald  Castlc,  où  mourut, 
en  1390,  Kobert  II  d'Ecosse. 

Dundonald  (comtes  de).  V.  Cqchrane. 

DUNDUBIA  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  homo- 
ptères,  fannlle  des  cicadidés,  comprenant  de  grandes 
cigales  vertes,  à  ailes  uniformément  transparentes,  propres 
à  l'archipel  malais.  (Les  quelques  espèces  de  dundubia 
mesurent  3  à  4  centimètres  de  long  ;  leurs  mœurs  sont 
celles  des  cigales.) 

DUNE  (du  néerlandais  dtine,  même  sens;  dériv.  du  cel- 
tique dun,  hauteur  [v.  dun])  n-  f.  Monticule  de  sable,  édifié 
par  le  veut  sur  les  bords  de  la  mer  :  Les  dunes  de  Calais, 
de  Dunkerque.  \\  Dune  blanche.  Dans  la  Gironde,  Dune  nue. 

—  Enctcl.  Foî-mation  des  du7ies.  On  désigne  sous  le 
nom  do  dunes  les  collines  minces  et  mouvantes  que  le 
vent  édifie  sur  les  plages  basses  et  sablonneuses,  ou  à  la 
surface  dos  régions  désertiques  de  relief  uniforme.  Elles 
se  présentent,  dans  la  topographie,  sous  l'aspect  de  mon- 
ticules dont  la  crête,  irrégulièrement  découpée,  domine  en 
général,  du  côté  où  le  vent  la  frappe,  un  talus  à  pente  très 
douce  où  s'étagont,  comme  des  vagues  figées,  des  crêtes 
moins  élevées;  du  côté  opposé,  un  talus,  au  contraire 
plus  raide,  à  25  ou  30  degrés  d'inclinaison.  Leur  hauteur 
varie  entre  6  et  8  mètres  (Languedoc),  75  ou  80  mètres 
(Gascogne),  150  mètres  (côtes  de  l'Afrique  occid.),  200  mè- 
tres même  (dunes  sahariennes). 

Les  dunes  maritimes  les  plus  remarquables  se  déve- 
loppent sur  le  littoral  océanique  de  l'Europe  et  de  l'Afri- 
que (Flandre,  Gascogne,  Maroc),  et  sur  les  côtes  alle- 
mandes de  la  Baltique.  Là  sont  réunies,  en  effet,  les 
deux  conditions  nécessaires  à  leur  formation  :  d'abord 
l'existence  de  plages  à  très  faible  inclinaison,  sur  les- 
quelles le  flot  de  marée  peut  déposer  chaque  fois  la  masse 
de  sables  quartzeux  qu'il  tient  en  suspension,  et  dont  la 
chaleur  solaire,  l'instant  d'après,  desséchera  et  rendra 
parfaitement  mobiles  les  couches  supérieures;  ensuite, 
l'existence  de  vents  réguliers  et  dominants  venus  du 
large.  Sur  la  pente  douce  de  la  plage,  ces  vents  pousse- 
ront les  particules  sableuses  jusqu'à  la  crête  de  la  dune, 


Formation  des  dunes  :  A.  dirertion  du  vent  ;  B,  la  mer  , 
C,  dunes  successives. 

les  disposant  selon  un  plan  insensiblement  relevé,  tandis 
qu'au  delà  de  la  crête,  abandonné  à  la  pesanteur,  le  sable 
formera  de  lui-même  un  talus  normal  d'équilibre. 

Cette  action  continue  des  vents,  qui  fait  franchir  suc- 
cessivement la  crête  de  la  dune  à  chaque  grain  de  sable 
de  la  plage,  amène  naturellement  le  déplacement  de  la 
crête  et  de  toute  la  masse  de  la  dune  vers  l'intérieur  : 
la  duno  marche,  envahissant  l'arrière-pays.  Dans  certaines 
régions  particulièrement  menacées  par  cette  invasion, 
telles  que  les  plaines  de  la  Gascogne,  il  est  devenu  néces- 
saire, pour  fixer  les  dunes,  do  reconstituer  à  leur  surface 
l'ancien  manteau  forestier  qui  les  recouvrait  avant  les 
déboisements  du  moyen  âge.  L'ingénieur  Brémontior,  à  la 
tin  du  xvni*  siècle,  par  ses  plantations  de  pins,  a  rendu 
la  stabilité  et  la  richesse  au  pays  landais.  La  même  fixa- 
tion dos  sables  a  été  obtenue  dans  lo  Nord,  par  un  gazon 
spécial  dont  les  nombreuses  racines  mordent  ot  main- 
tiennent lo  sable,  le  carex  arenaria. 


881 

Los  (lunos  désertiques,  constituées  au  moyon  ilo  sables 
détritiques  provonant  <lo  ia  déf^radatioii  supfiliru'll»'  dos 
roches  i*ous  les  variations  brusques  do  lu  lemiiéraiure, 
s'éditient  et  se  meuvent  comme  les  dunes  maritimes.  Kilos 
forment,  dans  lo  Sahara,  la  grande  région  de  rErt:^.  et  se 
rotrouvout,  moins  hautes,  mais  aussi  mobiles,  dans  lo 
Turkostau.  Elles  tendraient  à  rendre  inhospitalières  les 
contrées  qu'elles  recouvrent,  si  l'oau  qu'elles  absorbent 
lors  des  pluies  d'orage  no  venait  pas  reparaître  à  leur 
base  sous  l'orme  do  mares,  do  sources,  de  cours  d'eau 
temporaires,  dont  la  présence  attire  les  caravanes. 

Plantation  dans  les  dunes.  Lo  système  do  Brémontier, 
d'ailleurs  perfectionné  par  une  longue  pratique,  consiste 
à  user  de  toutes  les  précautions  inuispousables  pour  que 
dos  semonces  d'arbres  ou  d'arbustes,  conv<'nabli»mcMit 
choisies,  puissent  germer  et  se  développer  dans  lo  sul 
sableux  dos  dunes.  Dans  les  Landes,  on  emploie  le  pin 
maritime,  mélangé  do  gonôt  ot  d'ajonc.  Lo  semis  est 
immédiatement  recouvert  de  branchages,  qui  lo  protègent 
contre  l'action  du  vent.  Eu  uno  seule  fois,  on  n'opère, 
d'ailleurs,  quo  sur  une  surfaco  do  longueur  très  variable, 
mais  dont  la  largeur  ne  dépasse  guère  300  mètres.  Pour 
éviter  que  les  sables  des  parties  non  encore  fixées  no 
viennent  recouvrir  les  plantations  nouvelles  :  i"  ou  opère 
toujours  les  plantations  successives,  en  progressant  du 
littoral  vers  Vmtérieur  des  terres,  de  telle  sorto  qu'un 
semis  qu'on  vient  d'exécuter  ne  soit  jamais  placé  sous  le 
vent  d'une  partie  sableuse  non  encore  fixée  ;  2"  toute  plan- 
tation nouvelle  est  protégée  aux  bornes  de  son  territoire 
contre  l'envahissement  par  les  sables.  (A  cet  effet,  du  côté 
du  littoral,  c'est-à-dire  à  l'O.  en  général,  on  établit  un 
cordon  de  défense,  formé  do  pieux  entrelacés  avec  des 
branchages,  tandis  qu'au  N.,  au  S.  et  à  l'E.,  on  dispose 


Dune  de  défense  :  A,  pieux  servant  tt  arrêter  les  sables;   B,  ri- 
vage; C,  plaotationa  deslinées  h  retenir  les  sables;  D,   ancienne 
dune  naturelle. 

des  palissades.  La  palissade  do  l'E.  est  dite  volante,  parce 
qu'on  la  déplace  à  mesure  des  plantations  successives. 
Les  ensemencements  s'opèrent  d'octobre  à  mai.) 

Entin,  on  détermine  sur  la  plage  même  la  formation 
d'une  dime  de  défense  ou  dune  littorale.  Dans  ce  but,  on 
établit  une  barrière  de  planches  non  jointives,  do  pieux 
ou  do  claies.  Le  sable  s'accumule  tout  à  la  fois  en  avant 
et  en  arrière  de  ces  barrières,  car  il  filtre  par  leurs  inter- 
valles. Avant  qu'elles  soient  complètement  ensevelies,  on 
les  exhausse,  et  les  sables  continuent  de  la  sorte  à  s'amon- 
celer, formant  d'eux-mêmes  une  ligne  de  protection  contre 
le  vent. 

—  Législ.  Brémontier  ayant  démontré,  en  1787,  qu'il 
était  possible  de  fixer  les  dunes  au  mo^en  do  certains 
travaux  et  de  plantations  de  pins  maritimes,  lo  gouver- 
nement favorisa  cette  opération  par  une  série  de  mesures 
Gue  l'administration  forestière  est  aujourd'hui  chargée 
do  prendre  ou  de  surveiller.  Elle  fait  dresser  le  plan  des 
dunes  à  fixer.  Après  l'accomplissement  des  formalités 
prescrites  par  la  loi  do  18  i  l  sur  l'expropriation  pour  cause 
d'utilité  publique  en  ce  qui  concerne  les  dunes  apparte- 
nant à  des  particuliers,  l'administration  pourvoit  elle- 
même  à  l'amenagenient  et  à  ronsemencoment  des  dunes 
dont  les  propriétaires  se  trouveraient  hors  d'état  de  faire 
face  à  la  dépense,  sauf  à  en  conserver  la  jouissance  et  à  en 
recueillir  les  fruits  jusqu'à  parfait  remboursement  du  ca- 
pital et  des  intérêts.  Les  semis  et  plantations  sont  exempts 
d'impôt  pendant  trente  ans.  Les  délits  et  contraventions 
sont  punis  conformément  aux  dispositions  du  Code  fores- 
tier, sur  l'initiative  do  l'administration  forestière. 

Dunes  (bataille  navale  des).  Cette  bataille  eut  lieu 
le  21  octobre  1639,  en  avant  do  la  côte,  couverte  de  dunes, 
du  comté  de  Kent  (Angleterre),  entre  la  flotte  de  l'amiral 
espagnol  don  Antonio  d'Oqueudo,  la  plus  puissante  qu'eût 
vue  l'Océan  depuis  la  fameuse  Invincible  Armada  do  Phi- 
lippe II,  et  les  vaisseaux  hollandais,  quo  commandait  l'ami- 
ral Tromp.  La  flotte  espagnole  fut  vaincue.  Dix-sept  de 
ses  vaisseaux,  parmi  lesquels  lo  vaisseau-amiral,  coulèrent 
ou  furent  incendiés;  les  autres  allèrent  s'échouer  sur  les 
dunes  anglaises,  ou  se  briser  contre  les  falaises  du  Bou- 
lonnais. D'Oquendo  n'en  sauva  qu'un  très  petit  nombre, 
qu'il  ramena  à  grand'peine  jusqu'à  Douvres. 

Dunes  (bataille  des),  gagnée  lo  14  juin  1658,  par  Tu- 
renne,  sur  l'armée  espagnole,  sous  los  ordres  do  don  Juan 
d'Autriche  et  du  grand  Condé.  Turonne  était  venu  mettre 
lo  siège  devant  Dunkorque.  Les  Espagnols,  auxquels  Condé 
avait  apporté  l'appui  de  sa  redoutable  épéo  et  d'un  grand 
nombre  do  partisans,  arrivèrent  au  secours  de  la  place. 
Ils  prirent  position  sur  los  dunes  qui  bordent  la  côte, 
entre  Niouport  et  Dunkorque.  Turenno  prit  l'offensive, 
dès  le  lendoniain,  au  point  du  jour.  Il  s'avança,  do  dune  en 
dune,  l'infanterie  sous  ses  ordres  directs,  la  cavalerie  aux 
deux  ailes  sous  lo  commandement  du  mar(^uis  de  Castcl- 
nau  et  du  maréclial  de  Créqui.  Ses  auxiliaires  anglais, 
4.000  hommes  sous  lord  Locldiart,  neveu  do  Cromwcll, 
chargèrent  les  premiers.  Ils  culbuteront  l'aile  droite  des 
Espagnols,  dont  les  escadrons  do  Castelnau  achevèrent 
la  déroute.  L'ailo  droite  française  fut  enfoncée  et  sur  lo 
point  d'être  écrasée  par  Condé.  Mais  Turenno,  accourant 
avec  toute  sa  cavalerie,  arrêta  Condé.  Lo  vainqueur  do 
Kocroi  dut  s'avouer  vaincu  ot  prendre  la  fuite,  laissant 
un  millier  de  morts,  quatre  mille  prisonniers,  toutes  les 
munitions  et  tous  los  bagages  perdus.  L'Espagne  uo  se 
relova  j;iui;iis  do  cotte  défaite. 

DuNEANE,  paroi.sse  d'Irlando  (prov.  d'Ulstor  [comté 
d'AntrirnI),  surlo  lac  Noagh  et  la  rivière  Bann  ;  3.340  liab. 

DUNEDIN,  ville  do  l'archipel  do  la  Nouvelle-Zélande, 
dans  rsio  méridionale,  sur  lo  petit  fleuve  Taiéri,  capitale 
do  la  riche  province  aurifère  d  Otsago  ot  lo  point  do  départ 
do  nombreux  mineurs.  Aussi  sa  population  est-elle  très 
variable.  Officiellement  évaluée  A  22.900  hab.,  elle  peut 
atteindre,  à  certains  momonis,  jusqu'à  40.)00  âmes.  I,a 
villo  est  encore,  en  grando  partie,  une  agglomération  do 
maisons  cm  bois. 

DuNBS,  comm.  du  Tarn-ot-Oaronne,  arr.  et  à  33  kilom. 

do  Mutusac,  non   loin   du   Métau,   ufHuoat  do  l'Aurouo; 


Diingiryah. 


1.003  hab.  Eglise  des  xii«  ot  xv»  siècles;  tour  féodale. 
Dunes  est  une  bastide  fondée  au  milieu  du  xiii'  siècle. 

DUNETTE  [net  —  dimin.  do  dune)  n.  f.  Mar.  Etage 
élevé  à  larrièro 
du  naviro,  au 
moyen  d'un 
plauchoroupont 
qui  recouvre 
complètomont 
la  partie  posté- 
rieure du  gail- 
lard d'arrière. 
(Cette  construc- 
tion contient  le 
carré  ou  cham-  Dunette, 

bre    du  conseil 

et  les  chambres  des  officiers)  :  Entrer  dans  la  dunette. 
H  Le  pont  môme  de  la  dunette  :  Se  promener  sur  la  du- 
nette. 

DUNFERMLINE,  villo  d'Ecosse  (comté  de  Fifo),  non  loin 
du  goll'o  do  Forth  ;  17.000  hab  Les  environs  contiennent 
de  riches  mines  do  houille  et  do  fer.  Les  principales  in- 
dustries sont  celles  des  tanneries,  des  corderies,  des  toiles. 
Ancienne  résidence  des  rois  d'Ecosse.  Ruines  do  leur  pa- 
lais ot  d'une  riche  abbaye 

DUNG  {doungh'  —  mot  persan)  n.  m.  Poids  ancienne- 
mont  en  usage  en  Perso,  pour  les  matières  précieuses, 
équivalant  à  815  milligrammes. 

DuNGANNON,  ville  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté  de 
Tyrone])  ;  3.S00  hab.  Fabriques  de  toiles  et  de  mousselines, 
tanneries,  poteries.  Aux  environs,  vastes  et  riches  houil- 
lères do  Drumglass.  Ruines  d'un  château  très  ancien,  dé- 
truit parles  parlementaires  en  1641. 

DUNGARVAN,  ville  d'Irlande  (comté  de  Waterford), 
près  de  la  petite  baie  du  même  nom;  7.391  hab.  La  prin- 
cipale industrie  est  la  pêche.  Le  port  reçoit  des  navires 
de  250  tonnes. 
Ruines  d'un 
château. 

DUNGIRYAH 

n.  m.  Navire  à 
arrière  très  re- 
levé ,  grossier 
et  marchant 
mal,  propre 
aux  côtes  mé- 
ridionales de 
l'Asie,  Masca- 
te,  Bombay. 

DUNGIVEN. 

paroisse    d'Ir- 
lande   (prov. 
d'Ulster  [^comté  de  Londonderry]),  sur  le  Roe,  affluent  du 
lough  Foylo;  3.300  hab.  Restes  d'une  ancienne  abbaye. 

DUNHAM  MasSEY,  bourg  d'Angleterre  (comté  do 
Chester),  sur  une  branche  du  Mersey  et  sur  le  canal  de 
Bridgewater  ;  2.0S0  hab. 

DUNI  (Egidio  Romualdo),  compositeur  napolitain,  né 
à  Matera  en  1709,  mort  à  Paris  en  1775.  Elève  de  Durante 
à  Naples,  Duni,  qui  fut  un  instant  maître  de  chapelle  à 
Bari,  parcourut  1  Italie  en  faisant  représenter  plusieurs 
opéras,  et  en  écrivit  aussi  quelques-uns  en  Angleterre.  Il 
se  rendit  ensuite  à  Paris,  et  il  fut,  avec  Monsigny  et 
Philidor,  l'un  des  fondateurs  de  i'opéra-comique.  Il  écrivit 
pour  l'Opéra-Comique  d'abord,  pour  la  Comédie-Italienne 
ensuite,  toute  une  série  de  a  comédies  à  ariettes  ",  et  qui 
lui  firent  uno  réputation  méritée.  II  donna  ainsi  successi- 
vement :  le  Peintre  amoureux  de  son  modèle,  le  Docteur 
Sangrado  (avec  Laruette),  la  Veuve  indécise,  la  Fille  mal 
gardée,  Nina  et  Lindor,  l'Ile  des  Fous,  la  Plaideuse  ou  le 
Procès,  Mazet,  le  Milicien,  les  Deux  chasseurs  et  la  Lai- 
tière, le  Rendez-vous,  l'Fcolc  de  la  jeunesse,  la  Fée  Uryèle, 
la  Clocht'ttc,  les  Moissonneurs,  les  Sabots,  Thémire. 

DUNIÈRES,  comm.  do  la  Haute-Loire,  arrond.  ot  à 
24  kilom.  d'Yssingeaux,  sur  la  Dnnièrcs.  affluent  du  Li- 
gnon-Vcllavo;  3.135  hab-  Ch.  de  f.  P.-L.-M.  Fabriques  de 
rubans,  do  voleurs;  nombreux  moulins  à  soie;  scieries  ot 
tanneries  mécaniques.  Eglise  du  xi»  siècle,  avec  portail 
remarquable;  restes  du  château  do  Dunières-Joy euso. 

DUNIN  BORKOWSKI.  Biogr.  "V.  BoUKOWSKl. 

DUNITE  n.  f.  Roche  éruptive,  appartenant  à  la  famille 
des  péridotites.  (La  dunite,  formée  d'olivino  ou  péridot  et 
de  1er  chromé,  a  été  signalée  pour  la  première  fois,  en 
Nouvelle-Zélande,  par  de  Hochstettor.) 

DUNKCLBERG  (Frédéric  -  Guillaume),  agronome  alle- 
mand, né  en  1K19  à  Schaumburg,  sur  la  Lahn,  est  l'un  des 
clicfs  de  la  science  agricole  moderne.  II  a  fondé  do  nom- 
breux cours  agronomiques  en  Allemagne,  ot  a  publié 
quelques  ouvrages  remarquables  :  La  culture  des  prairies 
(I877j;  Encyclopédie  de  l'agriculture  (1883);  etc. 

DUNKELD,  ville  d'Ecosso  (comté  do  Perth),  sur  la  Tay  ; 
2,0110  liub.  Ancien  siègo  du  métropolitain  d'Ecosso,  trans- 
féré ultéfieuremont  à  Saint-Androws. 

DUNKER  (Balthazar-Antoino),  peintre  ot  graveur  sué- 
dois, né  près  do  Stralsund  on  1746,  mort  on  1807.  Elèvo 
do  Hackort  et  de  Wille  pour  la  gravure  ot  do  Vien  pour 
la  pointure,  Dunkor  fut  chargé  do  faire  graver  lo  cabinet 
do  Choisoul,  mais  la  disgrâce  du  ministre  l'ompécha  de 
terminer  son  œuvre.  Rét'ugié  à  Berne,  il  grava  .os  illus- 
trations do  V Heptaméron,  do  la  roino  de  Navarro;  puis  il 
piibha,  en  1791,  VAlbum  des  Parisietis  avanC  HôS.  L'œuvre 
ib''  DunUer  n'est  pas  considérable;  mais  la  valeur  com- 
p<Miso  son  exiguïté. 

DUNKERQUE  U.  m.  Mobil.  V.  PETIT-DONKERQUE. 

DUNKERQUE,  ch.-l.  d'arrond.  ot  nort  do  commerce  du 
départ,  du  Nurd,  à  65  kilom.  t]o  lÀUo,  à  la  jonction  des 
canaux  de  lîergues,  do  Bonrbourg.do  Kurnes,  do  Mardyck 
et  des  Moércs.  sur  la  mer  du  Nord;  39.718  hab.  {Dunker- 
nuois,  oises.)  Ch.  do  f.  du  Nord  et  do  Dunkerquo  à  Furnes. 
Rado  profontlo  ot  vaste,  dans  laquelle  los  naviros  peuvent 
stationner  par  los  plus  mauvais  temps. 

Lo  port  so  compose  do  deux  parties.  La  promiôro  com- 

Erend  lo  chenal  d'accès,  l'avant-port  ot  lo  port  d'échouage. 
la  seconde  partie  so  compose  de  bassins  a  flot  au  nombre 


DUNEANE  —   DUNKERQUE 

do  sept  (non  compris  doux  bassins  dits  d'évolution  qui  ont 
accès  au  chenal  par  do  grandes  écluses).  La  longueur  des 
quais  affectés  au  commerce  est  de  8.341  mètres.  Les  com- 
munications des  bassins  à  flot  avec 
les  voies  navigables  de  Franco 
sont  assurées  par  les  canaux  do 
lîuurbourg  et  de  Borguos,  ot  avec 
la  Belgique  par  le  canal  de  Furnes. 
Lo  service  du  remorquage  s'effec- 
tue par  neuf  remorqueurs. 

—  Trafic  et  industrie.  Le  port  do 
Dunkbrque  est  lo  point  lo  plus  favo- 
rable pour  l'importation  des  ma- 
tières premières  consommées  par 
l'industrie  du  Nord  et  pour  l'expor- 
tation des  produits  do  cette  indus- 
trio.  De  plus,  il  est  plus  voisin  do 
l'Angleterre  qu'Anvers  ot  plus  rap- 
procTiô  que  ce  port  de  la  région  française  de  l'Est  et  du 
Nord-Est.  Ces  conditions  géographiques  favorisent  son 
trafic.  II  entretient  des  relations  actives  avec  l'Angleterre, 
'  la  république  Argentine,  l'Australie,  les  Etats-Unis,  la 
Russie,  les  Indes  anglaises,  l'Espagne,  la  Belgique,  la 
Suède,  l'Algérie,  le  Chili,  etc.,  et  arme  chaque  année  un 
certain  nombre  do  bâtiments  pour  la  pôcho  de  la  morue 
en   Islande.   L'industrie   est   surtout  concentréo  dans   la 


Armes  de  Dunkerque. 


Plan  de  Dunkerque  ;   1.  Sons-préfecture.  —  2.  Hôtel  de  Ville.  — 

3.  Palais   de  justice.  —   i.    Arsenal.    —   5.    Eglise    Saint-Eloi.  — 

6.    Eglise    Saint-Jean-Baptiste.    —    7.    Eglise   Saint  -  Martin.   — 

8.  Beffroi. 

ville  basse  et  les  faubourgs.  Principaux  établissements  : 
ateliers  de  constructions  mécaniques,  fabriques  de  toiles 
à  voiles,  tonnelleries,  vanneries,  malteries,  huileries,  filets 
de  pèche,  brasseries,  carrosseries,  corderies,  corroiries, 
filatures  do  coton,  distilleries  de  genièvre  et  grains,  fon- 
deries, imprimeries.  Parcs  tl'huîtros. 

Les  principaux  monuments  de  Dunkerquo  sont  :  l'église 
Saint-Eloi  et  sa  boUo  tour  {beffroi)^  le  cloitro  et  l'église  de 
Saint -Jean - 
Baptiste ,  la 
chapello  vé- 
n  é  r ée  do 
N.-D.-des- 
Dunos,  l'hô- 
tel do  ville  ot 
lo  musée. 

—  Histoire. 
Dunkerque 
doit  son  nom 
0 1  son  ori- 
gine [Dune 
AerAe"égIis6 
des  Dunes  u) 
à  uno  église 
que,  vers  lo 
vu'  siècle, 
saint  Kloi  au- 
rait fait  bâ- 
tir dans  uno 
bourgade  Uo 
pécheurs  si- 
tuée au  mi- 
lieu dos  du- 
nes Saint- 
GiUos.  Cotte 
bourgade 
passa  suc- 
cossivemoni 
suus  la  domi- 
nation dos  comtes  de  Flandre,  des  ducs  de  Bourgogne, 
des  maisons  d'.\utrioho  ot  d'Kspapno,  on  prenant  do 
l'importance,  ot  devint  do  bonne  heure  uno  place  forto. 
Dunkerquo  fut  prise  pour  la  première  fois  par  les  Fran- 
(.■ais  en  1046,  puis  renduo  aux  Kspagnols  on  1653,  ropriso 
par  Turonne  en  1658,  livrée  à  l'Anglolorro,  rachetée  ou 
1662  par  Louis  XIV  qui  chargou  Vuuban  do  la  fortiller. 
L'iiéroïsmo  du  célèbre  corsaire  Jean  Bart  lui  valut,  nu 
xviii'  siècle,  la  ruino  de  son  i>ort  et  do  ses  furtiticatious, 


Monument  commémorntif  do  la  lovt^o  du  slègo 
do  Dunkerquo  (I7SJ). 


DUiNKERQUE   —  DUN-SUR-MEUSE 


qu'elle  releva  à  deux  reprises  ditférentes,  la  seconde  fois 
avec  succès,  ce  qui  lui  permit  do  résister  victorieusement 
aux  Anglais,  lors  du  siège  de  1793.  C'est  surtout  à  la  troi- 
sième République  quelle  doit  les  grands  travaux  qui  en 
font  aujourd'hui  une  des  villes  les  plus  prospères  de 
France.  Patrie  du  peintre  J.-B.  Descamps,  des  amiraux 
Jacobsen,  Jean  Bart,  do  l'économiste  Coquelin,  etc.  — 
L'arrondissement  de  Dunkerque  a  7  cant.,  65  comm.  et 
143.771  bab.  Le  canton  Est  a  10  comm.  et  39.035  bab.  ;  le 
canton  Ouest,  7  comm.  et  36.4S0  bab. 

Dunkerque  (vue  de),  tableau  d'Eugène  Tsabey  {Salon 
de  1S31).  Ce  tableau  est  un  de  ceux  auxquels  l'auteur 
doit  sa  réputation.  L.  Garneray  a  peint  plusieurs  Vues  de 
Dunkerque;  une,  entre  autres,  qui  a  figuré  au  Salon  de 
1831,  en  même  temps  que  celle  d'Isabey.  Un  paysagiste 
d'un  grand  talent,  C.  Fiers,  a  exposé  au  Salon  *de  1S35 
une  Vue  prise  des  envirojîs  de  Dunkerque,  remarquable  par 
la  finesse  de  l'exécution  et  l'originalité  du  sentiment. 

Dunkerque  (sièges  de).  Cette  ville  subit,  à  diffé- 
rentes époques,  des  sièges  mémorables.  Les  plus  célèbres 
sont  ceux  de  1646,  1652,  1G5S  et  1793. 

I.  Siège  de  i646.  La  France  et  la  Hollande  étaient  en 
guerre  avec  l'Espagne.  Le  prince  de  Condé,  commandant 
en  chef  de  l'armée  de  Flandre,  projeta  de  mettre  la  main 
pur  Dunkerque.  La  garnison,  composée  de  3.000  soldats  et 
de  6.000  matelots  ou  bourgeois,  était  sous  les  ordres  du 
niarquis  de  Leyde.  Condé  ouvrit  la  tranchée,  pendant  que 
lamiral  hollandais  Tromp  bloquait  la  ville  du  côté  de  la 
mer;  puis  le  prince  réussit  à  intimider  le  gouverneur  es- 
pagnol qui  reconnut  l'inutilité  d'une  plus  longue  résistance 
La^capitulation  eut  lieu  le  il  octobre  1646. 

II.  Siège  de  i653.  Six  ans  plus  tard,  à  la  faveur  des 
troubles  de  la  Fronde,  les  Espagnols  reprirent  Dunkerque. 
La  ville  fut  bloquée  étroitement  par  l'archiduc  des  Pays- 
Bas.  Le  comte  d'Estrades,  gouverneur  de  la  ville,  résista 
énergiquement.  Mais  la  flotte  que  commandait  le  duc  de 
Vendôme  ayant  été  détruite,  Dunkerque,  privée  de  secours 
du  côté  de.la  mer,  se  rendit  après  trente-neuf  jours  de  tran- 
chée (16  sept.  1652). 

Itl.  Siège  de  i65S.  Les  Espagnols  ne  jouirent  pas  long- 
temps de  leur  conquête.  Turenue  la  reprit,  après  sa  victoire 
des  Dunes.  V.  Ddnes  (bataille  des). 

IV.  Siège  de  t793  (par  les  Anglais).  Il  se  rattache  étroi- 
tement aux  opérations  de  la  bataille  de  Hondschoote. 
V.  ce  mot. 

Dunkerque  à  Furnes  (canal  de),  canal  de  navi- 
gation creusé,  partie  dans  le  département  du  Nord,  partie 
en  Belgique.  Sa  longueur  est  de  20  kilomètres  environ, 
dont  un  peu  plus  de  13  en  partie  française.  Ce  canal  se 
prolonge  en  Belgique,  par  le  canal  de  Furnes  à  Nieuport. 

DuNRIRK,  ville  des  Etats-Unis  (New-York  [comté  de 
Chamstauque]),  sur  le  lac  Erié;  9.500  bab.  De  nombreuses 
voies  ferrées  y  aboutissent. 

DuNKLER  (François),  musicien  hollandais,  né  à  Namur 
en  1816.  Chef  d'orchestre  de  premier  ordre,  Dunkler  s'est 
fait  remarquer  aussi,  comme  compositeur,  par  son  habi- 
leté dans  l'art  d'écrire  pour  les  masses,  de  disposer  les  par- 
ties, de  varier  avec  le  plus  grand  effet  les  timbres  et  les 
sonorités.  Ses  arrangements  des  chefs-d'œuvre  sympho- 
niques  de  Mozart,  Beethoven,  Mendelssohn,  Liszt,  Schu- 
mann,  etc.,  sont  des  modèles  du  genre. 

DuN-LE-PALLETEAU,  ch.-l.  de  cant.  de  la  Creuse,  arr. 
et  à  21  kil.  de  Guéret,  non  loin  de  la  Brézentine,  sous- 
affluent  de  la  Creuse  par  la  Sédelle;  1.679  h.  {Dunois,oises.) 
Ch.  de  f.  Orléans.  Comm.  de  bestiaux,  de  grains.  Remparts 
ruinés.  Dolmen.  —  Le  canton  a  13  comm.  et  16.293  hao. 

DuN-LE-POËLIER,  comm.  de  l'Indre,  arrond.  et  à  37  kil. 
d'Issoudun,  sur  le  Fouzon  ;  1.302  hab.  {Dunois,  oises.)  Eaux 
ferrugineuses.  Château  de  Fins. 

DuNLOP(Alexander  Colquhoun  StirlingMuEBAV),  litté- 
rateur, jurisconsulte  et  homme  politique  écossais,  né  à 
Greenock  (comté  de  Renfrew)  en  1798,  mort  à  Edimbourg 
en  1870.  Il  devint,  en  1852,  membre  de  la  Chambre  des  com- 
munes, où  il  vota  avec  le  parti  libéral.  Dunlop  a  publié, 
entre  autres  ouvrages  :  Histoire  de  la  littérature  romaine 
Jusqu'au  siècle  d'Auguste  ;  De  la  législation  des  pauvres  en 
Ecosse;  De  la  législation  des  paroisses. 

DuNLUCE,  paroisse  d'Irlande  (prov.  d'Ulster  [comté 
d'Antrim]):  8.250  hab.  Aux  environs,  la  célèbre  Chaussée 
des  Géants. 

DUNMANWAY,  ville  d'Irlande  (prov.  de  Munster 
[comté  de  Cork]),  sur  le  fleuve  côtier  Bandon;  2.000  hab. 
Ville  fondée  sous  le  règne  de  Guillaume  III. 

DuNHORE,  paroisse  d'Irlande  {prov.  de  Connau^ht 
[comté  de  Galway]),  sur  le  Ciare,  tributaire  du  lac  Corrib  ; 
8.000  hab.  Ancien  château. 

DuNMORE,  bourg  des  Etats-Unis  (Etat  de  Pensylva- 
nie);  8.500  hab.  Centre  houiller. 

DUNMOW.  Géogr.  V.  Great-Ddnmow. 

DuNN  l'Samuel),  mathématicien  anglais,  né  à  Crediton, 
dans  le  comté  de  Devon,  mort  à  Londres  en  1794.  Il  pro- 
fessa les  mathématiques  et  l'astronomie,  et  devint,  par  la 
suite,  examinateur  des  aspirants  de  marine  au  service  de 
la  compagnie  des  Indes.  Dunn  a  publié,  outre  divers  mé- 
moires dans  les  "  Philosophical  Transactions  n  :  Intro- 
duction nouvelle  et  générale  à  l'astronomie  pratique  {'1775); 
le  Guide  du  navigateur  dans  tes  mers  orientales  ou  indiennes 
(1776);  Nouveau  manuel  de  navigation  pratique  (1778);  etc. 

DuNNOTTAR,  ville  et  port  d'Ecosse  (comté  de  Kin- 
cardinej,  sur  la  mer  du  Nord;  2.750  hab.  Aux  environs, 
ruines  imposantes  d'un  château  fort  du  vu*  siècle. 

DÙNNWALD  ou  DuNEWALD  (Jean-Henri,  comte  de), 
général  allemand,  né  à  Diinnwald  (Prusse  Rhénane)  en 
1620,  mort  à  Essek  en  1091.  11  s'engagea  comme  simple 
Holdat,  et  80  fit  connaître  à  la  bataille  de  Saint-Gothard 
J1G64).  Il  80  distingua  à  Ensisheim  (107-i),  à  Mulhausen 
(1675),  battit  les  Français  à  Sassbach,  ce  qui  lui  valut  le 
titre  de  *  comte  de  l'Empiro  ».  Diinnwald  fil  une  sortie 
contre  les  Turcs  qui  assiégeaient  Vienne,  les  battit  en  1681 
près  de  Backcn,  devant  Osen,  leur  reprit  les  provinces 
danubiennes,  et  fut  nommé,  en  1688,  général  maréchal. 
Il  marcha  do  nouveau  contre  les  Turcs,  qu'il  défit  (16:>1). 
Traduit  devant  un  conseil  do  guerre  pour  avoir  livré  la 
batalllo  contre  les  ordres  du  duc  de  Bade,  il  partit  pour 
Vrenoe,  et  se  donna  la  mort  pondant  ce  voyage. 


DUNOD  DE  ChaRNAGE  (François-Ignace),  juriscon- 
sulte et  historien  français,  né  à  Saint-Claude  en  1679, 
mort  à  Besançon  en  1752.  Dunod  obtint  au  concours,  en 
1720,  une  chaire  de  droit  canonique  et  civil  à  l'univorsité 
do  Besançon.  Il  continua  son  cours  jusqu'à  sa  mort.  On  a 
de  lui  :  Commentaire  sur  le  titre  des  successions  de  la  cou- 
tume  de  Bourgogne  (1725)  ;  Traité  de  la  mainmorte  et  des 
7'etraits  (1733);  Traité  des  prescriptions  (1734);  Traité  de 
l'aliénation  des  biens  de  l'Eglise  et  des  dîmes  (1733]  ;  Histoire 
de  la  franche  comté  de  Bourgogne  im'D-llZl;  llAO);  Histoii-e 
de  l'Église,  ville  et  diocèse  de  Besançon  (1750). 

DUNOD  DE  Charnage  (Sophie-Edouard,  comte), 
administrateur  et  publiciste  français,  né  à  Besançon  en 
1783,  mort  à  Paris  en  182C.  Il  appartint  à  l'armée,  fut 
auditeur  au  conseil  d'Etat,  et  administra  ensuite,  en  qua- 
lité d'intendant,  la  haute  Carinthie,  où  il  sut  faire  accepter 
la  domination  française.  Après  la  retraite  de  Russie,  il  alla 
rejoindre  Napoléon,  en  Champagne,  reçut  le  titre  d'  n  aide 
de  camp  civil  »,  et  se  distingua  par  son  audace  et  son 
intelligence.  Pendant  les  Cent-Jours,  Napoléon  le  nomma 

gréfet  de  la  Lozère.  Lors  du  second  retour  des  Bourbons, 
unod  de  Charnage  faillit  être  massacré  par  une  populace 
qu'avaient  fanatisée  les  royalistes.  Il  a  publié,  sous  le 
voile  de  l'anonyme  :  Situation  de  la  France  avec  les  sok- 
verai7is  de  l'Europe  {\SIS)  ;  De  la  monarchie  en  France  {19,22}  ; 
Hevue  politique  de  l  Europe  (1825). 

DUNOIS  (lat.  Dunensis  pagus),  ancien  pays  de  France, 
diocèse  de  Chartres,  partie  de  la  Beauce  incorporée 
avant  1789  à  la  province  de  l'Orléanais,  actuellement  ar- 
rondissement du  département  d'Eure-et-Loir.  Ch.-l.  Chd- 
teaudun. 

—  Le  comté  de  Dunois  existait  au  x*  siècle  ;  il  devint,  en 
1439,  l'apanage  du  vaillant  Bâtard  d'Orléans  connu  sous  le 
nom  do  Dunois.  Les  comtes  de  Longueville,  descendants 
de  Dunois,  firent  ériger  le  fief  en  duché-pairie  (1525). 

Dunois  (Jean),  dit  le  Bâtard  d'Orléans,  comte  de 
Dunois,  de  Longueville,  etc.,  fils  naturel  de  Louis  d'Or- 
k^ans  et  de  Mariette  d'Enghien,  connue  sous  le  nom  de 
Il  dame  de  Caony  »,  né  à  Paris  vers  1403,  mort  au  château 
de  L'Hay  en  1408.  Elevé  dans  la  maison  de  son  père,  parmi 
ses  enfants  légitimes  et  par  les  soins  de  la  duchesse  Va- 
lentine  de  Milan,  il  montra,  dès  sa  jeunesse,  de  hautes 
qualités.  A  quinze  ans,  il  débutait  dans  la  carrière  des 
armes.  Attaché,  en  1421,  à  la  personne  du  dauphin  Charles, 
il  demeura  toujours  fidèle  à  la  cause  royale.  Depuis  la 
brillante  o  rescousse  »  qui  sauva  (5  sept.  1427)  Montargis 
des  Anglais  et  où  il  eut, 
avec  La  Hiro,  la  principale 
part,  le  Bâtard  d'Orléans 
combattit  sans  cesse  les 
ennemis  de  la  France.  Il 
défendait  Orléans  quand 
Jeanne  d'Arc  vint  la  déli- 
vrer du  siège  qu'elle  subis- 
sait depuis  SI  longtemps 
(8  mai  1429).  Il  fut  un  des 
chefs  français  qui  demeurè- 
rent sans  réserve  dévoués 
et  soumis  à  la  Pucelle,  et  il 
la  seconda  de  tout  son  cou- 
rage et  de  tous  ses  talents. 
Après  sa  mort,  il  s'attacha 
à  continuer  son  œuvre  et 
fut  l'un  des  plus  ardents  et 
des  plus  heureux  agents  de 
l'expulsion  des  Anglais. 
L'enlèvement  de  Chartres 
(1432),  la  prise  de  Saint-De- 
nis (1435),  de  Meulan  (1435)  contribuèrent  à  la  reddition 
de  Paris  (1436).  Grand  chambellan  de  France,  jouissant 
à  la  cour  d'un  crédit  dont  son  horreur  de  l'intrigue  l'em- 
pêchait d'abuser,  le  Bâtard  était  mêlé  à  la  diplomatie, 
comme  aux  affaires  militaires.  Il  prit  ainsi  part  aux  confé- 
rences de  Gravelines  (1439).  Devenu  o  comte  de  Dunois  » 
(1439),  il  se  rallia  un  moment  à  la  Praguerie  ;  ayant  fait  sa 
soumission,  il  recouvra  vite  son  créait,  contribua  active- 
ment à  la  soumission  de  la  Normandie,  puis  à  l'expulsion 
des  Anglais  de  Guyenne,  reçut,  en  récompense,  le  comté 
de  Longueville  (14*50).  Dépouillé  par  Louis  XI  à  son  avè- 
nement, il  se  jeta  dans  la  ligue  du  Bien  public,  se  récon- 
cilia, à  Confians,  avec  le  roi,  auprès  de  qui  il  jouit  dès  lors 
de  la  même  faveur  qu'auprès  de  Charles  VIL  II  présida 
(1466)  la  commission  des  réformateurs,  prit  part  aux  états 
deTours  (1468)  et  mourut  la  même  année,  laissant  un  fils, 
François,  dont  sortirent  les  ducs  de  Longueville. 

DUNOON,  ville  et  port  d'Ecosse  (comté  d'Argyle),  sur 
l'estuaire  de  la  Clyde  ;  5.250  hab.  Fait  partie  de  la  paroisse 
Dunoon  and  Kilmiin  ;  8-500  hab. 

Du  Noyer  (Anne-Marguerite  Petit,  dame),  femme 
de  lettres  française,  né  à  Nimes  vers  1663,  morte  àWoor- 
burg  (Hollande)  en  1720.  Elle  dut  quitter  la  France  comme 
protestante,  lors  do  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes. 
Après  avoir  habité  la  Suisse  et  l'Angleterre,  elle  revint 
dans  sa  patrie,  fut  détenue  pendant  plusieurs  années  dans 
divers  couvents,  et  abjura  le  protestantisme  pour  épouser 
un  gentilhomme  nommé  Du  Noyer,  capitaine  du  régiment 
de  Toulouse.  Plus  tard,  elle  revint  au  protestantisme,  se 
sépara  de  son  mari  et  s'exila  de  nouveau  en  Hollande,  où 
elle  se  mit  à  écrire  pour  vivre.  Elle  prit  part  à  la  rédac- 
tion du  "  Lardon  »  et  de  la  "  Quintessence  » ,  sorte  de  libelle 
périodique,  et  écrivit  des  Lettres  historiques  et  galantes 
d'une  dame  de  Paris  à  itne  dame  de  province  (ll^l).  Ce  fut 
en  Hollande  que  Voltaire  connut,  en  1713,  M"*  Du  Noyer. 
Il  devint  amoureux  d'une  de  ses  filles,  nommée  Pimpette. 
que  l'ambassadeur  de  France  Châteauneuf  l'empêcha 
d'épouser,  ce  qui  fit  de  M""  Du  Noyer  une  ennemie  mor- 
telle do  l'illustre  écrivain. 

DUNOYER  (Barthélemy-Charles-Pierre-Joseph),  éco- 
nomiste, administrateur  et  membre  de  l'Institut,  né  à  Ca- 
ronnac  (Lot)  on  1786,  mort  à  Paris  en  1862.  Après  la  révo- 
lution de  1830,  il  fut  préfet,  puis  conseiller  d'Etat,  et  resta 
en  fonctions  jusqu'en  1851.  A  cette  époque,  il  quitta  l'ad- 
ministration et  se  consacra  à  ses  travaux  d'économie  poli- 
tique. Dès  1832,  il  avait  été  nommé  membre  de  l'Académie 
des  sciences  morales  et  politiques.  Son  principal  ouvrage 
est  intitulé  :  De  la  liberté  du  travail  ou  Siiuple  exposé  des 
conditions  dans  lesquelles  les  forces  /ntmaines  s'exercent  avec 
te  plus  de  puissance  {iS\ô,  réédité  en  1886).  Il  a  également 
écrit  Notices  d'économie  sociale (1870),  et  un  volume  impor- 


Dunois.  (Bibl.  nat.) 


Duns  Scot 
(d'après  une  ancienne  gravure). 


882 

tant  :  Esprit  et  méthoae  comparés  de  l'Angleterre  et  de  la 
France,  dans  les  entreprises  de  travaux  publics,  eïc.  (1840). 

DUNROSSNESS,  paroisse  d'Ecosse  (îles  Shetland),  com- 
prenant l'île  Fair  et  une  partie  de  l'île  Maiuland  ;  4.200  hab. 

DUNS,  ville  d'Ecosse  (comté  de  Berwick),  au  pied  du 
Dkus  Lmo;  3.100  hab.  Fabrique  de  toiles  de  lin.  Source 
ferrugineuse. 

DuNS  ScOT  (Jean),  philosophe  et  théologien  anglais, 
surnommé  le  Docteur  subtil,  né  vers  1274,  mort  à  Co- 
logne en  1308.  Il  étudia  la  théologie  et  la  philosophie  à 
l'université  d'Oxford,  où  il  eut  pour  maître  Guillaume  Verra, 
auquel  11  succéda,  puis  alla 
â  Paris  et  y  prit  ses  grades, 
d'après  les  ordres  du  général 
des  franciscains,  auxquels  il 
appartenait.  Après  avoir  pro- 
fessé quelques  mois  à  l'uni- 
versité de  Paris,  Duns  Scot  se 
rendit  à  Cologne,  où  il  mourut 
à  la  fleur  de  l'âge.  Ses  œu- 
vres philosophiques  ont  été 
recueillies  par  le  franciscain 
AVadding,  sous  ce  titre  :  /. 
Duns  Scoti  opéra  omnia,  col- 
lecta, recognita,  notis,  scholiis 
et  commentanis  illustrata  a 
PP.  bibernis  collegii  romani 
S,  Isidori  professoribus  (1639). 

Duns  Scot  rendit  de  l'éclat 
â  la  doctrine  du  réalisme.  Il 
admet  à  priori  les  universaux, 
c'est-à-dire  les  genres  et  les 
espèces,  comme  des  réalités 
dans  l'esprit.  Il  dit  positive- 
ment, dans  ses  écrits,  que  l'uni- 
versel est  un  être  réel.  Il  ne  recula  devant  aucune  consé- 
quence de  son  principe,  et  soutint  que  l'universel  est 
le  seul  être  et  que  les  individus  ne  sont  rien.  Sa  doc- 
trine aboutirait  au  panthéisme,  s'il  ne  marquait  fortement 
l'indépendance  de  l'homme.  îl  définit  l'âme  une  «  force  en 
acte  et  qui  a  conscience  d'elle-même  ".  Il  en  déduit  cette 
conséquence,  que  l'âme  tire  son  individuation  d'elle-même. 
"L'âme,  dit-il,  avant  son  hymen  avec  le  corps,  a  déjà  sa 
particularité.  »  La  définition  de  l'âme  par  Duns  Scot  fut  le 
point  de  départ  d'une  longue  controverse,  qui  éclata,  au 
XIII*  siècle,  entre  les  scotistes  et  les  thomistes,  et  qui 
s'est  prolongée  jusqu'à  notre  temps.  Aujourd'hui  encore, 
la  question  de  la  liberté,  de  la  grâce  et  de  la  prédestina- 
tion partage  les  théologiens  catholiques  en  deux  camps. 
Les  partisans  de  saint  Thomas  font  la  part  si  large  à  Dieu 
et  à  l'influence  de  sa  grâce  sur  les  actes  humains  qu'ils 
sacrifient  trop,  disent  les  scotistes,  la  volonté  et  la  liberté 
de  rhomme  ;  les  partisans  de  Duns  Scot,  au  contraire, 
considérant  l'âme  comme  une  force,  font  trop  grande,  au 
gré  des  thomistes,  la  part  de  la  liberté  dans  la  vie  morale. 
Duns  Scot  cherche  en  Dieu  le  fondement  de  la  liberté. 
Dieu  veut  parce  qu'il  veut  et  comme  il  veut.  De  cette 
absolue  liberté  résulte  la  contingence,  non  seulement  du 
monde,  mais  de  tout  ce  qui  le  constitue  :  Dieu  aurait  pu 
nous  donner  une  autre  loi  morale,  s'il  l'avait  voulu.  Do  là 
le  caractère  supraoaturaliste  de  ce  système,  qui  lui  permet 
de  mettre  en  relief  le  rôle  de  la  Révélation  et  l'autorité 
de  l'Eglise. 

DUNSINANE,  colline  d'Ecosse  (comté  de  Perth),  où  fut 
vaincu  et  tué  Macbeth,  en  1056. 

DUNSTABLE  ville  d'Angleterre  (comté  de  BedfordJ; 
4.500  h.  Manufactures  de  chapeaux,  de  corbeilles  en  paille 
tressée.  A  Dunstable  fut  lue  la  sentence  de  divorce  entre 
Catherine  d'Aragon  et  Henri  VIII  et  ont  été  jouées  les 
premières  pièces  de  théâtre  connues  dans  la  littérature 
anglaise. 

Dunstable  ou  Dunstaple  (John),  musicien  an- 

flais,  né  vers  la  fin  du  xv  siècle  dans  un  bourg  d'Ecosse 
ont  il  prit  le  nom,  mort  en  1453.  Il  est  considéré,  avec 
Egide  Binchois  et  Guillaume  Dufay,  comme  l'un  des  ar- 
tistes qui  ont  contribué  à  épurer  l'harmonie  en  en  faisant 
disparaître  les  grossières  suites  de  quintes  et  d'octaves, 
ainsi  que  les  mauvais  croisements  des  parties,  en  donnant 
plus  de  plénitude  aux  accords  et  en  amenant  la  variété 
par  l'emploi  des  retards  et  des  prolongations.  Diverses 
compositions  de  Dunstable,  d'ailleurs  peu  nombreuses, 
existent  en  manuscrit,  dans  les  bibliothèques  de  Rome, 
Vienne,  Londres,  Boulogne,  Dijon  et  Lambeth. 

DUNSTAN  (saint),  archevêque  de  Cantorbéry ,  né  en  925  à 
Glastonbury,  mort  à  Cantorbéry  en  988.  Neveïid'Athelme, 
archevêque  de  Cantorbéry  et  d'Elphège,  évêque  de  Win- 
chester, il  reçut  une  forte  et  brillante  éducation.  Plus  tard, 
il  quitta  la  cour  du  roi  Athelstan,  pour  embrasser  la  vie 
monastique,  au  couvent  de  Glastenbury.  Nommé  abbé  par 
le  roi  Edmond  I*"",  il  fit  à  Edwi,  deuxième  successeur  de 
ce  prince,  des  remontrances  sévères  sur  les  scandales  de 
sa  vie,  et  fut  exilé.  Edgar,  qui  monta  sur  le  trône  en  959, 
le  rappela  et  le  nomma  évêque  de  AVorcester.  En  961,  à  la 
mort  de  saint  Odon,  Dunstan  fut  élu  archevêque  de  Can- 
torbéry ;  il  travailla  avec  énergie  à  réformer  le  clergé,  tant 
régulier  que  séculier,  et  publia,  dans  cette  pensée,  un 
recueil  de  canons  et  une  Concordance  de  toutes  les  règles 
monastiques.  Il  soumit  à  une  pénitence  publique  le  roi 
Edgar,  coupable  d'avoir  abusé  d'une  vierge,  fut  le  prin- 
cipal conseiller  du  roi  saint  Edouard  (976-979),  et  mourut, 
âgé  de  soixante-dix  ans,  sous  le  règne  de  saint  Ethelred, 
qu'il  avait  sacré.  —  Fête  le  12  mai. 

DUNSTON,  bourg  d'.\Dgleterre  (comté  de  Durham); 
2.7U0  liab. 

DuN-suR-AURON  (autref.  Dun-le-Roi),  ch.-l.  de 
canton  du  Cher,  arrond.  et  à  22  kilom.  de  Saint-Amand- 
Montrond,  sur  l'Auron,  près  du  canal  du  Berry  ;  4.244  hab. 
(Dunois,  oises.)  Centre  des  mines  de  fer  exploitées  par  la 
compagnie  des  forges  de  Commentry  et  Châtillon.  Dun, 
place  très  forte  au  moyen  âge,  conserve  les  ruines  impor- 
tantes d'un  château  et  une  remarquable  église  romane. 
—  Le  canton  a  12  comm.  et  9.137  hab. 

DuN-SUR-MEUSE,  cli.-l.  de  cant.  do  la  Meuse,  arrond. 
et  à  25  kilom.  de  Montmédy,  sur  la  Meuse;  909  hab. 
Ch.  de  f.  Est.  Dun  {Castinim  Duni),  ancien  oppidum  que 
Gndnfroy  IV,  comte  de  Verdun,  transforma  en  château 
fort  (1053),  devint  successivement  chef-lieu  do  baronnie,  de 


883 

comtiS  et  do  prt^vûtt^.  En  infi3,  la  fiUo  ot  nniqno  hrfritiôro  do 
Godffroy,  Maihilde,  fut  misu  an  l)an  de  l'ompiro  ot  ses  do- 
maines turent  conlismu^s  au  lu'ulit  dû  IV^v^quo  do  Verdun, 
Thierry.  Ainsi  incor^>orL^  au  Verdunois,  l)nn  tit  ensuite 
itartio  du  Barrois,  puis  du  Clennontuis,  et  fut  donné  par 
Louis  XIV  au  grand  Condt^  dont  les  descendants  en  joui- 
rent jusqu'en  1789.  —  Lo  canton  a  is  connu.  G.sn  hab. 

DuNTON  {.John),  typograplio  et  écrivain  anglais,  né  à 
Orafham  en  I6yj,  mort  on  1733.  Libraire  ù  Boston,  puis 
imprimeur,  à  Londres,  il  a  publié  plusieurs  ouvrages  au 
stylo  bizarre,  des  pommes,  dos  pamphlets,  etc.,  et  doux 
recueils:  Athe7ïian  Mercury,  qui  forma  20  volumes,  ot 
l'Atkénianisme  ou  les  Projets  de  Jean  DioUon  (1719). 

DUNTZENHEIM  (Conrad  dk),  patricien  et  aramoistre 
do  Strasbouri,'.  Il  vivait  ù  la  lin  du  xv"  siùcle  et  au  com- 
mencement du  xvi%  ot  continua  la  chronique  do  Kœniys- 
hoven  jusqu'en  1495.  11  mourut  en  1532. 

DUNTZER  (Jean-Henri  Joseph),  littérateur  et  philo- 
logue allemand,  né  à  Cologne  en  1813.  Agrégé  de  l'uni- 
versité do  Bonn,  il  devint  bibliothécaire  à  Cologne  (1846). 
Le  nombre  do  ses  écrits  est  considérable  ;  outre  des  études 
de  philologie  comparée,  il  publia  :  (e  Faust  de  Gœthe 
1.1850);  le  lasse  de  G itthe  (iSÔi)  ;  Gœtlie  considéré  comtne 
poète  dramatique  (1838);  Co7Tespo7idance  de  Gœthe  avec 
Schultz  (1853);  Lettres  de  J/""  Schiller  à  un  «mj' (is56); 
Extraits  des  papiers  de  Herder  (185G-I857)  ;  Corresoondauce 
de  Knehel  avec  sa  sœur  Henriette  (1858)  ;  Voyage  de  Herder 
en  Italie  (ISSg);  Correspondance  de  Herder' {\%6\-\%G'i)\ 
Etudes  sur  la  littératm'e  et  l'histoire  de  V Allemagne  (1857- 
1858).  Comme  poète  original,  Dûntzer  a  écrit:  Adeline, 
chant  d'amour  sur  les  Oords  du  Ithin  (1860);  Gœthe  et 
Charles-Auguste  (1861-1865);  Deux  convertis,  Zacharias 
Werner  et  Sophie  de  Schardl  {IS12):  Charlotte  de  Stein: 
Questions  honvh-iqiies  (1874);  Charlotte  de  Stein  et  Corona 
Schrœter  (1876)  ;  Commentaires  sur  les  classiques  allemands 
(1855-1882);  Correspondance  entre  Fr.  Jacoàs  et  Franz 
Gœller  (1S62)  ;  etc. 

DuNZ  (Jean),  peintre  suisse,  né  à  Berne  en  1645,  mort 
en  1736.  On  a  de  lui  des  portraits  et  des  fleurs.  Ses  ta- 
bleaux sont  remarquables  par  un  coloris  brillant  et  vrai, 
une  touche  légère  et  arrêtée. 

DUO  (mot  lat.  qui  signif.  deux)  n.  m.  Morceau  de  musi- 
que, fait  pour  être  chanté  par  deux  voix  ou  exécuté  par 
deux  instruments  :  Chanter  un  duo.  Duo  de  violon  et  de 
flûte.  Il  PL  Des  duos. 

—  Paroles  prononcées  simultanément  par  deux  per- 
sonnes :  Duo  d'injures,  de  compliments. 

—  Encycl.  Le  duo  vocal  est  toujours  accompagné  soit 
par  le  piano,  soit  par  l'orchestre;  le  duo  instrumental  se 
suffit  à  lui-même  et  n'a  point  d'accompagnement. 

La  forme  du  duo  vocal,  soit  dans  l'opéra,  où  il  occupe 
une  place  très  importante,  soit  dans  l'oratorio,  est  abso- 
lument arbitraire  et  indéfinie  ;  elle  dépend  de  la  situation 
dramatique,  de  la  nature  des  voix,  de  diverses  considéra- 
tions, se  produit  tour  à  tour  comme  dialogue  ou  comme 
ensemble,  et  échappe  à  toute  espèce  de  règle  fixe.  Dans  la 
musique  d'égUse  (niesses,  motets,  etc.),  la  forme  du  duo 
devient  un  peu  plus  sévère,  surtout  quand  il  est  fugué.  Il 
y  a  aussi  des  duos  de  concert,  et  les  Allemands,  Mendels- 
sohn  entre  autres,  en  ont  écrit  beaucoup. 

Le  duo  instrumental,  qui  est  un  morceau  de  concert, 
est  le  plus  généralement  écrit  pour  deux  instruments 
de  même  nature,  comme  deux  violons,  deux  flûtes,  deux 
cors,  etc.  H  faut,  cependant,  excepter  la  sonate,  qui,  si  elle 
est  bien  un  duo,  n'en  prend  pas  le  titre,  et  qui  comprend 
toujours  deux  instruments  diff'érents,  dont  l'un  est  presque 
toujours  le  piano.  Le  duo  instrumental  est  toujours  com- 
posé de  trois  morceaux  au  moins,  de  quatre  au  plus,  sa- 
voir :  un  allégro  brillant,  un  adagio  ou  larghetto,  un 
thème  avec  variations,  et  un  finale  en  forme  de  rondo. 
Ces  divers  morceaux  sont  presque  toujours  dialogues  ou 
concertants,  c'est-à-dire  que  chacune  des  deux  parties  y 
brille  à  son  tour  et  que  les  traits  se  reproduisent  volon- 
tiers de  l'une  à  l'autre.  Le  répertoire  en  ce  genre  est  très 
considérable. 

DUOBUS  {buss  —  mot  lat.  qui  est  l'ablatif  de  duo,  deux) 
n.  m.  Pharm.  :  Sel  de  duobus,  Sulfate  de  potasse. 

—  Alchini.  Opus  ex  duobus,  La  pierre  philosophalo. 
DUODÉCANE  (du  lat.  duodccim,  douze  ;  termin.  ane  des 

carbures  paraffiniques)  n.  m.  Chim.  Hydrocarbure  paraf- 
finique,  contenant  dans  sa  molécule  douze  atomes  de  car- 
bone. Syn.  DiHi-;xYLK. 

—  Encycl.  Les  duodécanes  C'*H**  forment  un  groupe 
nombreux  d'isomères,  dont  quelques-uns  seulement  sont 
connus.  L'un  d'eux,  bouillant  vers  245*,  a  été  retiré  par 
Pelouze  et  Cahours  dos  pétroles  d'Amérique.  Un  autre 
est  l'hydruro  de  lauryle,  oDtonu  en  décomposant  par  la 
pile  l'œnanthylate  de  potasse.  Un  troisième  a  été  obtenu 
par  Scborlemmer,  en  traitant  par  lo  sodium  l'iodure 
d'hexylo  de  la  mannitn. 

DUODÉCENNAL,  ALE,  AUX  {sèn'-naV  —  du  lat.  duode- 
cim,  douze,  et  annus.  année)  adj.  Qui  embrasse  douze  ans. 

DUODÉCENNIE  (sèn'-nî  —  du  lat.  duodecim,  dou20,  et 
annus.  aiinéu)  n,  f.  Intervalle  do  douze  ans. 

DUODÉCIMAL,  ALE,  AUX  {si  —  du  lat.  duo,  deux,  et  do 
décimal)  adj.  Qui  se  compte,  qui  se  divise  par  douze;  quia 
pour  base  le  nombre  douze  :  Système  duodécimal  de  numé- 
ration. 

DUODÉCIMFIDE  {sim'  —  du  lat.  duodecim,  douze,  et 
findcrc,  diviser)  adj.  Bot.  Qui  est  fondu  on  douze  parties. 
(Pou  ns.) 

DUODÉCIMLOBÉ,  ÉE  [sim'  —  du  lat.  duodecim,  douze,  et 
do  lobe)  adj.  liot.  Qui  est  divisé  en  douze  lobes.  (Peu  us.) 

DUODECIMO  tdé-si  —  mot  lat.;  do  duodecim.  douze)  adv. 
Douzièmenu-nt.  (S'emploie  dans  l'énumération  d'une  série 
d'objets  classés  jiar  primo,  secundo,  etc.) 

DUODECIM  SCRIPTA  ou  BIS  3ENA  PUNCTA  (jeu  des 
douze  liqnes),  jon  romain,  analogue  au  trictrac.  (Sur  une 
table,  divisée  par  six  lignes  transversales  et  une  ligne 
médiane  on  vingt-quatre  compartiments,  on  jetait  dos  dés. 
Lo  chilTro  amené  aéterminait  d'abord  le  déplacement  de 
jetons  do  doux  couleurs  placés  sur  les  lignes.  Puis  on 
faisait  mouvoir  les  pions,  suivant  des  combinaisons  plus 
ou  moins  habiles,  ot  l'on  no  devait  pas  dépasser  la  ligno 
médiane  sans  y  être  forcé.  Los  détails  dos  règles  do  co 
jeu  sont  inconnus.) 


DUODÉCITERNAL,  ALE,  AUX  {si-têr'  -  du  lat.  duodecim, 
douze,  et  irrnus,  troisième)  adj.  Se  dit  d'un  cristal  qui  a 
douze  pans  terminés  par  trois  faces. 

DUODÉCUPLE  (du  lat.  duodecim,  douze)  adj.  Qui  contient 
douze  fois. 

DUODÉNAIRE  {nèr'  —  du  lat.  duodenarius,  qui  contient 
le  nombre  douze)  adj.  Hist.  nat.  Qui  est  disposé  par  dou- 
zaines. (Peu  usité.) 

DUODÉNAL,  ALE,  AUX  adj.  Anat.  Qui  appartient  ou  qui 
a  rapport  au  duodénum  :    Veines  puodknaucs.   /Hqestion 

t)tIiH)KNAI,K. 

DUODÉNITE   n.  f.  Pathol.  Inflammation  du  <iuudénum. 

—  E.NCYCL.  On  peut  adniettr<',  à  priori,  que  le  duodénum 
puisse  être  le  siège  dune  intlaniniation  isolée.  Mais,  cha- 
que fois  qu'on  a  observé  la  duixlmite,  elle  était  liée  à  des 
lésions  d'organes  voisins;  aussi,  on  ne  la  considère  géné- 
ralement que  comme  une  variété  de  siège  de  l'entérite. 
V.  ce  mot. 

DUODÉNUM  [nom'  —  du  lat.  duodenî,  douze)  n.  m.  Anat. 
Première  portion  de  l'intestin  grêle,  ainsi  nommée  parce 
que  sa  longueur  est  ordinairement  de  douze  travers  de  doigt. 

—  Encycl.  Le  duodénum  s'étend  de  l'estomac  au  com- 
mencement du  mésentère  ;  il  présente  deux  courbures  en 
forme  d'arc  do  cercle,  disposées  de  telle  sorte  qu'il  semble 
revenir  à  son  point  de  départ.  Il  embrasse  dans  son  trajet 
le  pancréas,  co  qui  l'a  fait  désigner  quelquefois  par  le 
nom  d'intestitt  pancréatique. 

D'un  calibre  plus  considérable  que  le  reste  de  l'intestin 
grêle,  le  duodénum  s'en  difil'érencie  encore  en  ce  qu'il 
est  maintenu  dans  une  position  invariable  par  le  péritoine 
qui  passe  devant  lui. 

Dans  le  duodénum  se  jettent  deux  canaux  fort  impor- 
tants :  le  canal  cholédoque  et  le  canal  de  W'irsung,  qui 
aboutissent  tous  deux  dans  l'ampoule  de  Vater.  Sa  struc- 
ture est  la  même  que  celle  de  l'intestin  grêle. 

Le  duodénum  peut  être  le  siège  d'inflammations  (v.  enté- 
rite) et  d'ulcères,  dont  le  diagnostic  différentiel  avec  l'ul- 
cère de  l'estomac  est  parfois  fort   difficile. 

DUODI  (du  lat.  duo,  deux,  et  dies,  jour)  n.  m.  Deuxième 
jour  de  la  décade,  dans  le  calendrier  républicain. 

DUODRAME  (du  lat.  duo,  deux,  et  do  drame)  n.  m.  Pièce 
dramatique  à  deux  personnages  seulement. 

DUOTRIGÉSIMAL,  ALE,  AUX  {je  —  du  lat.  duo,  deux, 
et  trii/esimus,  trentième)  adj.  Se  dit  de  certains  cristaux 
qui  offrent  trente-deux  facettes. 

DupAIN  (Edmond-Louis),  peintre  français,  né  à  Bor- 
deaux en  1847.  Elève  de  Cabanel,  il  débuta  au  Salon  de  1870 
avec  un  tableau  mythologique  :  (a  Mort  de  la  nymphe  Mes- 
périe.  Le  Bon  Samaritain,  destiné  à  l'église  de  Longwy, 
et  Saint  Gervais  et  saint  Protais  conduits  au  martyre.,  deux 
œuvres  d'un  dessin  châtié,  d'une  composition  harmonieuse, 
figurèrent  au  Salon  de  1877.  Le  Droit  de  sortie  à  Bordeaux 
(XVI»  s.),  peint  pour  le  tribunal  de  commerce  de  cette 
ville,  et  la  Mort  de  Pétinn  et  de  Buzot,  tableau  acquis  par 
l'Etat  pour  le  musée  du  Luxembourg,  parurent  aux  Salons 
de  1878  et  1880.  Ses  tableaux  de  genre  sont  nombreux.  Ci- 
tons, entre  autres  :  Le  printemps  chasse  l'hiver;  le  ChetniJi 
difficile  (1883),  acheté  par  le  grand-duc  Alexis  de  Russie; 
Chasseur  sous  bois  ;  Première  au  rendez-vous.  En  1884,  il 
peignit,  pour  l'Observatoire  de  Paris,  un  plafond  représen- 
tant le  passage  de  Vénus  devant  le  soleil,  qui  se  fit  remar- 
quer au  Salon  de  1886  par  ses  colorations  délicates,  ainsi 
que  par  d'heureuses  qualités  d'ensemble.  On  lui  doit  aussi 
une  remarquable  composition  :  le  Centenaire  de  l'Ecole 
polytechnique. 

DUPAIN  DE  MONTESSON,  savant  français,  né  à  Paris 
vers  1720,  mort  en  1790.  Ingénieur  géographe,  il  fut  chargé 
d'apprendre  le  levé  des  plans  au  duc  do  Berry,  qui  devint 
plus  tard  le  roi  Louis  XVI.  Nous  citerons,  parmi  ses  ou- 
vrages :  les  Aniuse77ients  militaires  (1757)  ;  t'Ai't  de  lever 
les  plans  de  tout  ce  qui  a  rapport  à  la  guerre  et  à  l'architec- 
ture (1763);  Vocabulaire  de  guerre  (1783)  ;  etc. 

DUPAIN-TRIEL  (Jean-Louis),  ingénieur  géographe, 
frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  1722,  mort  vers  1805. 
Il  travailla  au  grand  Atlas  minéralogique  i\o  Guottard.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Carte  générale  des  cours  des 
fleuves,  des  rivières  et  des  pri7icipaux  ruisseaux  de  F7'ance 
(1781);  la  Fra7ice  connue  sous  ses  plus  utiles  rapports  ou 
Nouveau  Dictionnaire  de  la  France  (1783);  etc. 

DUPANLOUP  (Félix-Antoine-Philibert),  évoque  d'Or- * 
léans  et  membre  do  l'Académie  française,  né  à  Saint- 
Félix,  près  Chambéry,  on  1802,  mort  au  château  do  La- 
combo  (Savoie)  on  1878.  Il  fut  ordonné  prôtro  on  1825. 
Jusqu'en  1837,  il  remplit  les  fonctions  do  vicaire  à  la 
Madeleine,  puis  à  Sainl-Roch. 
Il  était,  en  mémo  temps,  au- 
mônier do  la  Dauphinc.  confes- 
seur du  jeune  duc  de  Bordeaux; 
il  fut  aussi  chargé  de  l'éduca- 
tion religieuse  des  fils  du  roi 
Louis-Philippe;  enfin,  il  ouvrit 
les  conférences  de  Notre-Dame, 
le  16  février  1834.  Trois  ans 
après,  il  était  nommé  supérieur 
du  petit  séminaire  de  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet.  à  Paris, 
qu'il  dirigea  avec  éclat  jus- 
qu'en 1845.  C'est  lui  qui  récon- 
cilia le  prince  de  Talleyrand. 
à  ses  derniers  moments,  avec 
l'Eglise.  Devenu  chanoine  do 
Notre-Dame,  il  se  livra  à  la 
prédication,  et  sa  parole  eut  un 
vif  succès.  Orateur  élotiuont, 
l'abbé  Dupanloup  était  encore 
tin  polémiste  remart|uablo.  Do 
1844  à  1850,  il  prit  une  part  ac- 
tive à  la  lutte  entreprise  en 
faveur  d(>  la  liberté  de  l'enseignement  par  Laconlairo  ot 
Montalenibert.  Il  dirigeait  le  journal  »  I  Ami  do  la  religion  n, 
quand  il  fut  nommé  évéquo  d'Orléans  (1849).  Membre  do  la 
commission  instituée  par  de  Falloux.'ministro  do  l'instruc- 
tion publiiiue,  il  fut  l'un  des  plus  ardents  promoteurs  de  la 
loi  scolaire  du  15  mars  1850.  Après  avoir  défendu  l'ensoigne- 
meni  des  classinuos  grecs  ot  latins  contre  les  attaques  do 
l'abbé  Oaumo,  il  entra  A  l'Académie  française  (1854).  Pon- 
dant le  règne  do  Napoléon  III,  l'évêquo  d'Orléans  publia  de 


Mer  Dupanloup. 


DUNTON   —   DUPATY 

nombreuses  brochures  pour  la  défense  des  intérêts  catholi- 
ques. Il  était  à  la  tête  des  catholiques  libéraux;  ses  démo- 
lés  avec  lo  journal  <»  l'Univers»  furent  retentissants.  Lors 
du  concile  du  Vatican  (1869-1870_),  il  se  prononça  contre 
lopportunitô  do  la  définition  de  l'infaillibilité  pontificale, 
mais  so  soumit  avec  docilité  à  la  décision  du  concile.  La 
guerre  franco-allemande  lui  fournit  l'occasion  de  défendre 
vaillamment  les  intérêts  de  sa  ville  épiscopale  contre  les 
exigences  dos  vainqueurs.  Député  à  l'Assemblée  nationale 
de  1871,  il  monta  huit  fois  à  la  tribune,  en  1874  et  en  1875, 
l»our  soutenir  la  loi  sur  la  liberté  de  l'enseignement  supé- 
rieur, qui  fut  votée  le  12  juillet  1875.  Il  fut  élu  sénateur 
inamovible,  on 
187G.  Il  avaitdonné 
sa  démission  de 
l'Académie  f ran- 
çaiso,lorsde!'élec- 
tiondeLittréfl87l). 

OutresesŒ'wiTes 
oratoires  et  un 
grand  nombre  de 
publications  de  ci  r- 
constance,  il  a 
laissé  plusieurs  ou- 
vrages remarqua- 
bles sur  diverses 
questions  d'ensei- 
gnement et  d'édu- 
cation ;  de  l'éduca- 
tion (1850-1862):  de 
la  haute  éducation 
intellectuelle  (1855- 
1866);  la  Femme 
sïurfîe«se(i8G9); 
Conseils  aux  jeunes 
gens  sur  l'étude  de 
l'histoire  (1872); 
Lettres  sur  l'édu- 
catio7i  des  filles 
(1879);  etc. 

Un  monument 
funéraire,  œuvre 
de  Chapu,  a  été 
inauguré,  en  1888, 
en  mémoire  de 
l'évèque  d'Orléans, 
dans  la  cathédrale 
de  cette  ville.  La 


Tombeau  de  Mer  Dupanloup. 
(Cathédrale  d'Oi-léaus.) 


Statue  du  prélat,  qui  figura  au  Salon  de  1887,  le  représente 
couché  sur  un  sarcophage  en  forme  de  lit,  et  tenant  un 
chapelet  à  la  main. 

DUPAPLATRA,  comm.  d'Austro-Hongrie  (comitat  d'Hu- 
nyad);  2.080  hab. 

Du  Parc  (René  Berthelot,  sieur),  dit  Gros-René, 

acteur  de  la  troupe  de  Molière,  né,  croit-on,  à  Paris,  mort 
en  1673.  Il  accompagna  Molière  en  province,  avec  la 
troupe  de  l'Ulustre-Théâtre.  Son  nom  est  resté  attaché 
au  rôle  de  Gros-René,  du  Dépit  a77wureux ,  qu'il  jouait 
dans  la  perfection.  Il  avait  épousé  une  fort  jolie  actrice 
de  la  troupe,  Marguerite  Du  Parc,  à  qui  Molière  avait 
vainement  essayé  de  plaire.  Racine,  qui  l'avait  remar- 
quée, surtout  après  son  succès  dans  Alexandre,  l'enleva  à 
la  troupe  de  Molière  et  se  brouilla  avec  celui-ci  à  cause 
de  cet  incident.  La  femme  de  Gros-René  entra  en  même 
temps  que  son  mari  à  l'hôtel  de  Bourgogne  (1660),  où  elle 
joua  notamment  A7id}-oi/iaque  (1666).  Elle  mourut  eu  1068. 

DuPARG  (Jean-Louis-Léon-René),  marin  français,  né 
à  Leyde  en  1798,  mort  à  Paris  en  1855.  Il  s'occupa  d'une 
façon  toute  particulière  de  l'application  de  la  vapeur  à  la 
navigation,  et  fut  nommé,  en  1840,  capitaine  de  frégate. 
Duparc  se  fit  connaître  par  des  perfectionnements  au  sys-» 
tème  des  navires  à  aubes  et  au  clinomèiro  de  Conninck. 
Outre  divers  mémoires,  publiés  dans  les  «  Annales  mari- 
limes  a,  Duparc  a  publié  :  Clinomètre  marin  (1840);  De  la 
vis  et  autres  propulseurs  pour  les  bâtiments  à  vapeur  (1842)  ; 
Essai  de  tactique  navale  pour  les  bâtiments  à  vapeur 
(1846);  etc. 

DuPASQUIER  (Gérard-Alphonse),  chimisto  français, 
né  en  1793,  mort  à  Lyon  en  1848.  Il  so  fit  recevoir  ù. 
Paris  pharmacien,  puis' docteur  en  médecine  (1821).  Fixé 
à  Lyon,  il  devint  successivement  médecin  à  l'hôtel-Diou, 
professeur  do  chimio  à  l'école  La  Martinière  et  à  l'école 
secondaire  (1834).  Dupasquier  s'occupa  aussi  de  littéra- 
ture, d'art,  de  politique,  fonda  la  société  Linnéenne  do 
Lyon  ot  un  journal  de  médecine,  puis  tourna  ses  études 
vers  la  médecine  légale  et  la  chimie  industrielle.  Devenu 
inspecteur  des  eaux  d'AlIevard,  il  inventa  un  instrument 
ingénieux,  le  sulfhydromètre,  au  moyen  duquel  on  peut  dé- 
terminer avec  une  grande  précision  la  quantité  do  soufre 
contenue  dans  une  eau  quelconque.  Nous  citerons,  parmi 
ses  écrits  :  Sur  l'e7nploi  du  p7-oto-iodure  de  fer  dans  la  phtisie 
pulmonaire  (Lyon,  1837)  ;  l'Art  à  Lyon  (1837)  ;  Des  eaux  de 
sou7'ccs  et  des  eaux  de  rn'iVcps  (1840)  ;  Mémoire  sur  la  construc- 
tion et  l'emploi  du  sulfhudi'omètre  (1841);  lîecherchcs  sur 
l'action  thé7'aveutique  de  l  hyposidfite  de  soude  (1843)  ;  Traité 
élétnentaire  ae  chimie  i/idustiùelle  (1844);  etc. 

DuPATY  (Charles-Marguerite-Jean-Baptiste  Mkrcier), 
littérateur  et  magistrat,  né  A  La  Rochelle  en  1746,  mort 
;\  Paris  en  17SS.  Iléritier  do  la  charge  de  trésorier  de  la 
marine  qu'avait  tenue  son  père,  Dupaty  fut  nommé,  en 
1768,  avocat  général  au  parlement  do  Bordeaux.  Ayant 

tris  parti  dans  la  lutte  engagée,  à  propos  du  iirocès  do 
a  Cnalotais,  entre  les  paru'nicnts  et  lo  chancelier  Mau- 
peou(1770),  il  fut  incarcéré  au  château  do  Piorro-Enciso, 
près  Lyon.  En  1778,  il  revenait  ù  Bordeaux,  en  qualité  do 
président  ù  mortier.  Devant  l'opposition  systématique  des 
vieux  conseillers,  il  donna  sa  démission  ot  se  rendît  ù  Paris. 
Esprit  libéral,  il  publia,  en  1785,  un  Mé/uoirc  justificatif 
pour  trois  ho7)tmes  conda7nnés  à  la  l'oue;  Lettres  sur  la  pro- 
cédure criminelle  en  France  (1788);  des  Itéflexions  ht.tlo- 
riques  sur  te  droit  crimi/wl.  Lettré  estimable,  on  peut  rap- 
peler ses  vers,  écrit;*  dans  le  genre  do  Bernis,  ayant  un 
certain  feu  et  quelque  alluro,  et  surtout  ses  Lettres  sur 
l'/tnlie  en  1785.  Ce  sont  des  morceaux  distingués  par 
l'idée  ot  le  sentiment,  mais  gfttés  par  la  recherche  d'une 
originalité  bizarre  ot  par  une  atfectation  de  mauvais  goût. 

Dupaty  (Louis-Marie-Charles-Ilenrl  Mkhciku),  sta- 
tuaire français,  fils  du  précédent,  né  îi  Bordeaux  en  1771, 
mort  à  Paris  en  1825.  Il  remporta  lo  prix  de  Homo  ou  HlU', 


DUPATY   —  DUPETIT 

partit  pour  l'Italie  en  1803,  et  y  resta  huit  ans.  Entre 
autres  morceaux  remarquables,  citons  :  une  Tète  de  Pomone, 
la  statue  du  général  Leclerc,  Biblis,  Cadmus,  Philoctèle 
blessé.  Jeune  bergère  jouant  avec  un  chevreau,  enfin,  son 
chef-d'œuvre  :  Ajax  poursuivi  par  la  colère  de  Neptune. 
Dapaty  était  membre  de  l'Institut  depuis  1816.  II  fut  nommé 
professeur  à  l'Ecole  des  beaux-arts,  en  1S23.  Dupaty  fut  un 
des  derniers  représentants  de  iécole  classique. 

DuPATY  {Louis-Emmanuel-Félicité-Charles  Mercier), 
poète  et  auteur  dramatique,  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise (1835),  frère  du  précédent,  né  à  Blanquefort  (Gironde) 
en  1775,  mort  à  Paris  en  1851.  Ilassista,  comme  marin,  au 
combat  danslequel  périt  le  yenf7eHr(2juinl794\  fut  quelque 
temps  ingénieur  hydrographe,  puis  écrivit  pour  le  théâtre. 
Les  principales  œuvres  de  cet  écrivain  correct,  ingénieux, 
mais  un  peu  affecté,  sont  :  les  Valets  dans  l'antichambre 
(1802),  opéra-comique  qui  eut  un  vif  succès;  la  Prison 
militairq  (1803),  comédie  très  estimée,  et  les  Délateurs 
(1819),  poème  ïambique. 

DUPATYE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  êkiocaulon. 

DuPAX,  comm.  de  l'archipel  des  Philippines  (île  Lunou)  ; 
2.200  hab. 

DUPE  (étyra.  inconnue.  [S'écrivait  autref.  duppe])  n.  f. 
Ancienuem."  Huppe,  oiseau  d'apparence  niaise,  n  Personne 
qui  a  été,  qui  est  trompée,  jouée,  ou  qui  est  facile  ù. 
■tromper  :  Les  plus  fins  sont  toujours  de  grandes  ddpes  du 
côté  de  la  flatterie.  (Mol.) 

—  Adjecliv.  :  Celui  qui  np  prévoit  rien  est  souvent  dupe; 
celui  qui  prévoit  trop  est  toujours  malheureux.  (La  Brùy.) 

—  Loc.  div.  :  Etre  la  dupe  d'une  a/faire,  d'un  marché.  N'y 
pas  trouver  son  compte,  y  avoir  son  intérêt  sacrifié,  ii  Etre 
sa  dupe,  sa  propre  dupe,  Se  tromper  soi-même,  se  faire 
illusion. 

—  Rem.  On  met  souvent  ce  mot  au  singulier  lorsqu'il 
se  rapporte  à  un  nom  ou  pronom  au  pluriel  qui  désigne 
plusieurs  personnes  trompées  en  même  temps  par  le  même 
moyen  :  Les  personnes  de  bonne  foi  sont  souvent  la  dcpe 
des  gens  intéressés.  Mais,  s'il  s'agit  de  tromperies  succes- 
sives, l'emploi  du  pluriel  est  pi-éfërable  :  De  tout  temps, 
les  hommes  furent  dupes  les  uhs  des  autj'es. 

—  Anton.  Dupeur,  fripon,  trompeur. 

Dupes  {JotTRNÉrc  des),  petite  intrigue  politique  qui  tire 
son  intérêt  de  l'importance  des  deux  protagonistes  :1a reine 
mère  et  le  cardinal  de  Richelieu.  Marie  de  Médicis  voulait 
se  débarrasser  du  tout-puissant  ministre.  Le  roi  revenait 
de  sa  campagne  de  Savoie,  lorsque  la  maladie  l'arrêta  à 
Lyon.  La  reine  mère  et  Anne  d'Autriche,  qui  le  soignèrent 
toutes  deux  avec  la  plus  vive  sollicitude,  lui  arrachèrent  la 
promesse  de  disgracier  Richelieu,  dès  son  retour  à  Paris. 
La  coalition  était  triomphante,  d'autant  qu'elle  s'appuyait 
sur  l'esprit  féodal,  «  sur  l'opposition  parlementaire,  sur 
le  sentiment  de  l'autonomie  provinciale,  sur  l'inquiétude  de 
l'opinion,  incapable  de  comprendre  où  l'on  menait  le  pays». 
Or,  le  matin  du  11  novembre  1030,  Marie  do  Médicis,  dans 
une  scène  violente  avec  son  fils,  à  laquelle  assistait  le 
cardinal,  qui  essaya  en  vain  de  la  fléchir,  poussa  Richelieu 
à  solliciter  lui-même  du  roi  un  ordre  de  départ.  Le  garde 
des  sceaux  Marîllac  reçut  sa  succession,  et  Louis  XIII  alla 
chasser  à  Versailles.  Mais  le  cardinal  de  La  Valette  per- 
suada au  ministre  disgracié  d'aller  retrouver  le  roi,  sous 
prétexte  de  prendre  congé  de  lui.  Le  duc  de  Saint-Simon, 
père  de  l'auteur  des  Mémoires,  était  de  garde.  Il  in- 
troduisit Richelieu  par  un  escalier  dérobé  dans  le  cabi- 
net du  roi  et,  en  un  instant,  le  cardinal  reprit  sur  le 
faible  monarque  l'ascendant  qu'on  croyait  désormais 
perdu.  Non  seulement  il  conserva  sa  charge,  mais  il 
obtint  de  nombreuses  destitutions,  l'exil  de  Marîllac  et 
l'emprisonnement  de  Bassompierre.  Ce  fut  le  premier 
acte  de  cette  pièce  qui  eut  pour  dénouement  l'invitation 
faite  à  Marie  de  Médicis,  le  23  février  de  l'année  sui- 
vante, de  se  retirer  à  Moulins. 

DUPER  (rad.  dupe)  v.  a.  Tromper,  en  faire  accroire  ; 
Pour  réussir,  il  faut  paraître  dupe  et  ne  se  /aisser  duper 
par  personne,  il  On  dit  aussi  duper  wn  sentiment. 

Se  duper,  v.  pr.  Se  tromper  soi-même,  ii  Se  tromper  les 
uns  les  autres. 

—  Syn.  Abuser,  amuser,  attraper,  décevoir,  enjôler, 
leurrer,  surprendre,  tromper,  etc.  V.  abuser. 

DUPÉRAG  (Etienne),  architecte,  peintre  et  graveur,  né 
à  Paris  dans  ia  première  moitié  du  xvr  siècle,  mort  en  1601. 
11  fut  nommé,  par  Henri  IV,  architecte  de  Fontainebleau, 
et  peignit  dans  la  salle  de  bain  cinq  sujets  mythologiques. 
Le  duc  d'Auraale  lui  confia  les  travaux  qu'il  fit  exécuter  à 
Anet.  On  a  aussi  de  Dupérac  des  gravures  d'après  des 
paysages  du  Titien  et  divers  recueils  de  planches  sur  les 
antiquités  de  Rome  et  les  jardins  de  Tivoli. 

DUPERCHE  (J.-J.-M.),  auteur  dramatique  et  romancier 
français,  né  vers  1775,  mort  en  1829.  Entré  dans  l'admi- 
nistration, il  employa  ses  loisirs  à  faire  des  traductions 
et  à  écrire  des  mélodrames  et  des  romans  dans  le  genre 
sombre  de  d'Arlincouri.  Parmi  les  premiers,  nous  citerons  : 
la  Maison  murée  (1806);  les  Strélitz  (1808);  les  Comtes  de 
Sombourg  (1^10);  Ramanoxcski  (1812);  le  Duc  de  Craon 
(1814)  ;  la  Famille  de  Menziko/f  {IS2Z).  Parmi  les  seconds  : 
la  Double  Ursuline  (1305);  l'Orpheline  de  Westphalie 
(1821):  etc. 

DUPERIE  (ri  —  rad.  duper)  n.  f.  Tromperie,  fourberie, 
ce  qui  fait  des  dupes,  erreur  préjudiciable  :  Etre  trop  hmi 
pour  les  méchants,  c'est  une  duperie,  ii  Etat  de  celui  qui  est 
dupé  :  Voir  jusqu'où  va  la  duperie  des  hommes.  (Mariv.) 

DUPÉRIER  ou  DUPERRIER  (Charles),  poète  français, 
né  à  Aix  au  commencement  du  xvii*  siècle,  mort  à  Paris 
en  1692.  L'Académie  couronna  plusieurs  do  ses  poésies  ; 
mais  il  se  fit  surtout  une  réputation  comme  poète  latin. 
Ses  œuvres  n'ont  jamais  été  réunies.  Dnpérier  était 
membre  de  la  Pléiade,  avec  Santeuil,  Commire,  Rapin, 
Petit,  Ménage  et  La  Rue.  On  a  de  lui  une  égloguo  sur 
ce  sujet  :  On  voit  toujours  Sa  Majesté  tranquille,  quoique 
dans  un  mouvement  continuel  (1681);  un  poème  Sur  les 
grandes  choses  que  le  roi  a  faites  pour  la  religion  catho- 
lique (1682);  des  traductions  françaises  de  plusieurs 
odes  de  SaotouJI,  insérées  dans  les  œuvres  de  ce  poète. 
Il  était  neveu  do  François  Dupérior,  à  qui  Malherbe  a 
dédié  une  ode  célèbre. 

DUPERRAY  (  Michel  ),  jurisconsulte  français,  né  au 
Mans  vers  iGto.  mort  à  Paris  en  1730.  Il  fut  avocat  au 
parlement  do  Paris  dès  L661.  11  dirigea  ses  études  vers  io 


Duperré. 


droit  canonique  et  acquit  en  cette  matière  une  certaine 
autorité.  On  a  de  Duperray  :  Traité  des  portions  congrues 
des  curés  et  vicaires  perpétuels  (168S);  Traité  des  droits 
honorifiques  et  utiles  des  patrons  ^1710)  ;  Observations  sur 
ledit  de  la  juridiction  ecclésiastique  (1718);  Traité  des 
dispenses  de  mariage  (1719)  ;  Questioris  et  observations  sur 
le  concordat  (^1722)  ;  Traité  stir  le  partage  des  fruits  des  bé- 
néfices entre  les  bénéficiers  et  leurs  prédécesseurs  ou  leurs 
héritiers  {1122);  Traité  des  ?noyens  canoniques  pour  acquérir 
et  conserver  les  bénéfices  (172G'>  ;  Traité  des  dîmes  (173G)  ; 
Traité  de  l'état  des  ecclésiastiques  et  de  leur  capacité  pour 
les  ordres  et  les  bénéfices  (1738). 

DuPERRÉ  (Victor-Guy,  baron),  amiral  et  pair  do 
France,  né  à  La  Rochelle  en  1775,  mort  à  Paris  en  1846. 
Il  s'embarqua  en  1791  comme  novice.  Nommé  enseigne  en 
1795,  il  demeura  prisonnier  des  Anglais,  de  1796  à  1800. 
Lieutenant  de  vaisseau  en  1802,  Duperré  prit  part  à 
diverses  croisières  sur  les  côtes  d'Afrique,  aux  Antilles, 
au  Cap  et  au  Brésil.  Au  mois  de  septembre  1806,  il  passa 
capitaine  de  frégate  et  fut  nommé  commandant  de  la  Si- 
rène. A  bord  de  ce  bâtiment,  il  se  couvrit  de  gloire  le 
22  mars  1808.  Attaqué  en 
revenant  des  Antilles  par 
cinq  navires  de  guerre  an- 
glais et  sommé  de  se  ren- 
dre, Duperré  riposta  par 
une  série  do  bordées,  et, 
après  une  heure  de  com- 
bat, se  jeta  à  la  côte  pour 
no  pas  amener  son  pavil- 
lon, et  il  fit  voile  ensuite 
pour  Lorient,  où  il  pénétra 
malgré  le  blocus  du  port. 
Ce  brillant  fait  d'armes  lui 
valut  le  grade  de  capi- 
taine de  vaisseau.  Nommé, 
en  juillet  1808,  au  comman- 
dement de  la  Bellone,  il 
traversa  audaciensement 
des  croisières  ennemies , 
puis  entreprit  une  campa- 
gne oix  il  captura  plusieurs 
bâtiments  de  guerre  an- 
glais et  portugais.  En  1810, 
il  coula  ou  incendia  quatre  frégates  anglaises.  Rentré  en 
France,  il  reçut  le  titre  de  baron  (1810)  et  le  grade  de 
contre-amiral  (1811).  Mis,  quelque  temps  après,  à  la  tête 
de  la  flotte  française  de  1  Adriatique,  il  défendit  Venise 
contre  les  Autrichiens,  en  1813-1814.  Pendant  les  Cent- 
Jours,  il  fut  préfet  maritime  à  Toulon.  En  1823,  il  com- 
manda l'escadre  affectée  au  blocus  de  Cadix.  Promu  vice- 
amiral  après  la  prise  de  la  ville,  il  fut  encore  chargé  du 
commandement  de  la  flotte  envoyée  devant  Alger  en  juil- 
let 1830.  Amiral  et  pair  de  France  quelques  mois  après, 
Duperré  fut  trois  fois  ministre,  de  1834  à  1843,  de  la  ma- 
rine et  des  colonies.  Un  monument  lui  a  été  érigé,  en 
1869,  par  sa  ville  natale.  —  Son  fils,  Victor-Auguste 
vice-amiral  français,  est  né  et  mort  à  Paris  (t825-1900,i. 

Duperré,  comm.  d'Algérie  (dép.  d'Alger),  arr.  et  à 
30  kilom.  de  Miliana,  sur  Te  Chélif  ;  4.154  hab.  Ch.  de  f. 
d'Alger  à  Oran.  Centre  agricole  et  viticole.  Aux  environs, 
colline  appelée  el-Kadra  (la  Verte),  sur  laquelle  se  trou- 
vent les  ruines  d'une  ville  romaine,  Oppidum  Novum. 

DUPERRET  (Claude-Romain-Laus) ,  liomme  politique 
français,  né  en  1747,  mort  sur  l'échafaud  en  1793.  Député 
des  Bouches-du-Rhône  à  l'Assemblée  législative,  puis  à 
la  Convention,  il  vota,  lors  du  procès  du  roi,  pour  l'appel 
au  peuple  et  le  bannissement,  s'attacha  au  parti  de  la 
Gironde  et  se  fit  remarquer  par  son  antipathie  contre  les 
montagnards.  Duperret  ne  fut  pas  frappé  avec  les  giron- 
dins ;  mais,  quelque  temps  après,  il  fut  accusé  de  compli- 
cité avec  Charlotte  Corday ,  et  condamné  à  la  peine  de  mort. 

DuPERREY  (Louis-Isidore),  marin  et  savant  français, 
né  à  Paris  en  1786,  mort  en  1865.  Il  était  enseigne  de 
vaisseau  quand,  en  1809,  il  exécuta  avec  succès  la  recon- 
naissance hydrographique  de  la  Toscane.  Après  la  chute 
de  l'Empire,  il  se  livra  à  des  études  scientifiques.  Il  accom- 
pagna de  Freycinet  dans  sou  voyage  de  circumnavigation 
n817-i820).  A*son  retour  en  France,  il  fut  promu  lieutenant 
de  vaisseau  et  reçut  le  commandement  de  la  Coquille 
dont  le  voyage  de  trente-deux  mois  (1822-1825)  fut  fécond 
en  résultats  scientifiques  de  tout  genre.  Il  publia  la  re- 
lation de  son  voyage,  et  rédigea  un  certain  nombre  de 
cartes  qui  complétèrent  celles  qu'il  avait  dressées  à  bord 
de  VUranie,  entre  1817  et  1820.  En  1842,  il  fut  élu  membre 
de  l'Académie  des  sciences,  en  remplacement  de  Freycinet. 

DUPERREYE  [pè-ré-î]  n.  f.  Genre  de  plantes  volubiles, 
de  la  famille  des  convolvulacées-convolvulées,  origmaires 
de  l'Asie  et  de  l'Océanie. 

Du  Perron  (Jacques  Davy),  cardinal  et  écrivain 
français,  né  en  1556,  ù  Saint-Lô  suivant  les  uns,  en  Suisse, 
près  de  Berne,  selon  d'au- 
tres, mort  à  Paris  en  1618. 
On  ne  peut  douter  que  ses 
parents  étaient  Français. 
Son  père,  ministre  de  la 
religion  réformée,  lui  fit 
faire  de  fortes  études  litté- 
raires et  scientifiques.  Dès 
l'âge  de  vingt  ans.  Du  Per- 
ron se  rendit  à  Paris  et 
entama  des  discussions  pu- 
bliciues  sur  divers  sujets  do 
philosophie  et  de  mathéma- 
tiques. Après  avoir  étudié 
la  Somme  de  saint  Thomas 
et  disputé  avec  les  jésuites 
du  collège  de  Clermont,  il 
abjura  le  protestantisme.  Il 
fut  nommé  lecteur  du  roi 
Henri  III.  C'est  à  cette 
époque  qu'il  se  lia  avec 
Desportes,  Baïf,  Scaligeret 
Cujas.  Etant  encore  laïque, 
il  prononça  à  Vinctïnnes, 

devant  la  cour,  un  sermon  sur  l'amour  do  Dieu,  fit  l'éloge 
do  Ronsard  au  collège  de  Boncourt,  en  1586,  et  l'oraison 
funèbre  de  Marie  Stuart,  en  1587.  Henri  III,  qui  lui  avait 
donné  toute  sa  confiance,  le  chargea  de  composer  la  ha- 
rangue royale  aux  états  de  Blois  do  1588.  Il  n'entra  dans 


884 

les  ordres  qu'en  1593  ;  c'est  ce  qui  explique  qu'il  ait 
jusque-là  trouvé  le  loisir  de  tant  s'occuper  de  poésie  et 
même  de  poésie  légère. 

Dans  les  discussions  avec  les  protestants,  Du  Perron 
se  révéla  un  controversiste  de  premier  ordre,  et  il  eut 
la  plus  grande  part  à  la  conversion  du  roi  Henri  IV.  La 
même  année,  il  fut  nommé  évèque  d'Evreux  et  sacré  à 
Rome.  Cardinal  en  1604,  il  prit  part  à  l'élection  des 
papes  Léon  XI  et  Paul  V,  et  fit  partie  de  la  congréga- 
tion De  auœiliis,  chargée  de  discuter  la  question  du  tho- 
misme et  du  molinisme,  pendante  entre  les  dominicains 
et  les  jésuites.  De  retuur  en  France,  il  fut  nommé,  en 
1606,  archevêque  de  Sens  et,  en  1610,  membre  du  conseil 
do  régence.  Aux  états  généraux  de  1614  et  à  rassemblée 
des  notables  de  Rouen,  en  1617,  il  défendit  énergiqucment 
les  droits  du  saint-siège.  Il  passa  sa  dernière  année  dans 
son  château  de  Bagnolet,  occupé  à  revoir  ses  écrits.  Une 
édition  complète  de  ses  Œuvi-es  fut  publiée  à  Paris,  en 
1622.  La  Itéplique  au  roi  de  la  Grande-Bretagne,  composée 
par  ordre  de  Henri  IV,  et  le  Traité  de  l'Eucharistie,  sont 
ses  ouvrages  les  plus  remarquables. 

—  BiBLioGR.  :  l'abbé  Féret,  le  Cardinal  Du  Perron,  ora- 
teur, controversiste,  écrivain  (Paris,  1877). 

DuPERRON.  Biogr.  V.  Anquetil-Ddperron. 

DUPERRON  DE  CasterA  (Louis-Adrien),  romancier 
et  traducteur  français,  né  à  Paris  en  1705,  mort  en  1752, 
fut  résident  de  France  à  Varsovie.  Outre  des  traductions 
du  grec,  de  l'italien  et  de  l'espagnol,  on  lui  doit  des  ro- 
mans au  stvle  froid,  traînant,  boursouflé.  Nous  citerons  : 
Aventures  de  Léonidas  et  de  Sophronie  (1722)  ;  la  Pierre  phi- 
losophale  des  dames  (1723)  ;  le  Théâtre  des  passions  et  de 
la  fortune  (1731)  ;  etc. 

DUPETIT-MÉRÉ  (Frédéric),  auteur  dramatique,  né  et 
mort  à  Paris  (1785-1827).  II  a  composé,  soit  seul,  soit  en 
collaboration,  un  très  grand  nombre  de  vaudevilles  et  de 
mélodrames  qui,  pour  la  plupart,  ont  paru  sous  le  nom  de 
Frédéric  Nous  nous  bornerons  à  citer,  parmi  les  premiers  : 
la  Famille  des  Jobards  (1808)  ;  Fanfan  la  Tulipe  (1821)  ;  le 
Bureau  des  nourrices  (1822)  ;  parmi  les  seconds  :  la  Fa- 
mille vénitie7ine  {\S06)  ;  le  Fils  bamii  (1815);  le  Petit  Cha- 
peron rouqe  (1818)  ;  le  Mineur  d'Auberval  (1820)  ;  Minuit  ou 
^e  Réveillon  (1824)  ;  etc. 

DUPETIT-THOUARS  (Louis-Marie  Aubert),  botaniste 
français,  né  à  Saumur  en  1758,  mort  à  Paris  en  1831, 
membre  de  l'Institut.  Il  eut  une  vie  aventureuse  et  publia 
un  grand  nombre  de  mémoires;  mais  son  défaut  de  mé- 
thode rend  la  lecture  de  ses  ouvrages  fatigante.  On  a 
de  Dupetit-Thouars  :  Dissertation  sur  l'enchaînement  des 
êtres  (1788)  ;  Histoire  des  végétaux  recueillis  dans  les  îles 
de  France,  de  Bourbon  et  de  Madagascar;  Essai  sur  la  vé- 
gétation considérée  daîis  le  développement  des  bourgeons ;eXc. 

DupetiT-THOUARS  (Aristide  Aubert),  marin  fran- 
çais, frère  du  précédent,  né  en  1760  au  château  de  Bou- 
mois.  prés  de  Saumnr,  tué  à  l'enr.emi  en  1798.  Il  servit 
d'abord  dans  l'armée  de  terre  et  devint  sous-lieutenant, 
puis  il  passa  dans  la  flotte  en  1778.  Il  prit  part  au  combat 
d'Ouessant,  en  1779  à  la  prise  de  Saint-Louis  du  Sénégal 
et  en  1782  à  la  malheureuse  bataille  de  la  Dominique. 
Promu  enseigne  en  1784.  Dupetit-Thouars  entreprit,  en 
1790,  d'aller  à  la  recherche  de  La  Pérouse,  et,  pour  par- 
faire la  somme  nécessaire  à  son  expédition,  il  n'hésita  pas 
â  vendre  ses  biens.  Nommé  lieutenant  de  vaisseau  en 
1792,  il  partit  de  Brest  sur  le  Diligent.  Ayant  relâché  au 
Brésil,  Dupetit-Thouars  vit  son  navire  confisqué.  Lui- 
même  fut  emmené  prisonnier  â  Lisbonne,  avec  son  équi- 
page. Rendu  à  la  liberté  en  1793,  il  se  rendit  aux  Etats- 
Unis,  où  il  passa  trois  ans  à  la  recherche  d'une  route  vers 
le  nord-ouest.  A  son  retour  en  France  en  1796,  il  fut  ré- 
tabli sur  les  contrôles  de  la  marine,  avec  le  grade  de  capi- 
taine de  vaisseau.  En  1798,  lors  de  l'e.vpédition  d'Egypte, 
il  reçut  le  commandement  du  Tonnant  et  se  signala,  le 
3  août,  à  Aboukir,  où  il  devait  trouver  la  mort.  Il  força 
le  Be'ilérophon  à  amener  son  pavillon  et  coula  le  Mnjestic. 
Mais  le  Tonnant  fut  lui-même  écrasé  sous  le  feu  de  deux 
vaisseaux  anglais  ;  son  vaillant  capitaine  ayant  eu  succes- 
sivement le  bras  droit,  le  bras  gauche  et  une  jambe  em- 
portés par  la  mitraille,  eut  encore  le  courage  de  faire 
clouer  son  pavillon  au  mât.  Il  expira  quelques  instants 
après. 

Dupetit-Thouars  (la.  Mort  de),  tableau  de  Biard 
[Salon  de  1869].  Cette  composition  est  des  plus  pathéti- 
ques :  l'intrépide  officier,  porté  dans  les  bias  d'un  ma- 
telot, n'est  plus  qu'un  tronçon  humain  d'où  le  sang  ruis- 
selle, d'où  la  vie  est  près  de  s'échapper  ;  il  conserve 
encore  assez  d'énergie,  cependant,  pour  donner  des  ordres 
à  ceux  qui  l'entourent. 

DupetiT-THOUARS  (Abel  Aubert),  vice-amiral  fran- 
çais, neveu  des  deux  précédents,  né  en  1793,  au  château 
de  la  Fessardière,  près  de  Saumur,  mort  à  Paris  en  1864. 
Entré  au  service  en  1804,  il  débuta  dans  la  flottille  de 
Boulogne.  Son  principal  titre  de  gloire  a  été  la  préparation 
du  plan  de  l'expédition  d'Alger  en  1830.  Chargé,  ensuite,  du 
commandement  de  la  station  des  mers  du  sud,  il  déploya, 
en  1834,  une  énergie  remarquable  dans  les  démêlés  de  la 
France  avec  le  Pérou.  Comme  capitaine  de  vaisseau,  il  fit, 
sur  la  Vénus,  un  voyage  autour  du  monde  (1837-1839). 
Contre-amiral  en  1841,  il  prit  possession  des  îles  Mar- 
quises et  en  chassa  le  missionnaire  anglais  Pritchard,  au- 
quel le  gouvernement  français  dut  plus  tard  donner  une 
indemnité.  (V,  Pritchard.)  Vice-amiral  en  1846,  membre 
du  conseil  d'amirauté  (18491,  Dupetit-Thouars  fut  élu  dé- 
puté de  Maine-et-Loire  à  l'Assemblée  législative  en  1849, 
et  entra  à  l'Académie  des  sciences  en  1855. 

DuPETIT-THOUARS(Abel-Nicolas-Georges-HenriBER- 
gasse),  vice-amiral  français,  né  en  1832  â  Bordeaux-les- 
Rouches  (^I^oiret).  Neveu  do  l'amiral  Abel  Dupetit-Thouars, 
il  entra  à  l'Ecole  navale  en  1847,  et  était  enseigne  en  1851. 
Il  prit  part  à  la  guerre  de  Crimée,  où  il  fut  à  deux  reprises 
grièvement  blessé.  Lieutenant  de  vaisseau  en  1856,  il  com- 
manda la  canonnière  Eclair  dans  l'Adriatique,  pendant  la 
guerre  d'Italie  de  1859.  Capitaine  do  vaisseau  en  1870,  il 
fut,  pondant  la  guerre  franco-allemande,  charité  du  com- 
mandement des  batteries  flottantes  sur  le  Rhin.  Mais  il 
fut  obligé  de  se  renfermer  dans  Strasbourg  assiégé,  et  fut 
blessé  dans  la  sortie  du  2  septembre.  Promu  contre-amiral 
en  1877,  vice-amiral  en  1883,  il  fut  préfet  maritime  à  Cher- 
bourg (1885-1887),  puis  à  Toulon  (1887)  ;  il  reçut,  en  1888,  le 
commandement  do  l'escadre  d'évolution. 


885 

DUPEUR,  EUSE  n.  Porsonno  qui  dupe,  qui  trompo  :  Il 
n'i/  aurait  que  demi-mal  irêd'e  dupe,  si  l'on  n'était,  de  plus, 
calomnié  par  le  dupkdr.  (M"'"  Noi-kor.) 

—  Kam.  Diipeur  d'oreilles,  Cc^lui  (jui  a  l'art  do  faire  va- 
loir dos  ehosos  nn5diocros  jiar  la  tournure  qu'il  leur  douuo. 

—  Anton.  Dupe,  victime. 

DUPEUTY  ^Di'sirt^Charlos),  autour  dramatique  fran- 
çais, n6  à  Paris  on  1708,  mort  à.  Saint-Gormain-oii-Layo 
eu  18G5.  D'abord  employa  do  ministèro,  puis  fondatour  d"ùn 
journal  d'opposition  la  nouveauté,  il  écrivit  pour  le  thc^âtro, 
soûl  ou  on  collaboration,  un  nombre  considôrablo  do  vau- 
devilles, de  comédies  et  de  drames.  Parmi  sos  meilleures 
œuvros,  nous  citerons  :  le  Hussard  de  Felsheim  (1827); 
Madame  Gréfjoire  (182H);  '«  Camavijo  (1833);  Paris  la  nuit 
(1812)  ;  le  Chevalier  d'Essonne  (1847)  ;  Victorine  ou  La  îtuit 
porte  conseil;  la  Poissarde  (1852);  les  (iueux  de  liéranger 
(1855);  une  Tempête  dans  loïc  baif/noire  (185i»);  etc.  —  Son 
fils,  AnoLrHK,  journaliste  et  auteur  dramatique,  né  à  Paris 
en  1828,  mort  à  L'Hay  en  18S4,  tut  secrétaire  do  l'Opéra, 
collabora  à  divers  journaux  ot  écrivit  plusieurs  vaude- 
villes, dont  l'un,  les  Canotiers  de  la  Seine  (1858),  eut  un  très 
grand  succès. 

DUPHOT  (Léonard),  général  français,  né  à  Lyon  en  1770, 
mort  à  Home  en  1798.  Sous-ofticier  à  l'époque  de  la  Révo- 
lution, il  devint  adjudant  général  en  1794  à  l'armée  des 
Pyrénées-Orientales  et  concourut  à  la  priso  de  Figuiôros. 
Commandant  do  l'avant- garde  d'Augcreau  pendant  la 
campagne  d'Italie  en  1796,  il  se  distingua  par  son  énergie. 
A  la  fin  de  1797,  il  suivit  Joseph  Bonaparte,  nommé  am- 
bassadeur à  Rome  ;  il  fut  tué  à  sos  côtés,  dans  l'émeute 
du  28  décembre  1798,  par  uno  décharge  des  soldats  ponti- 
ficaux, au  moment  où  il  intervenait  prés  de  ceux-ci  pour 
les  empêcher  de  tirer  sur  la  foule. 

DUPIÉRY  (M""),  femme  savante,  connue  surtout  par 
sos  relations  avec  Lalande,  qui  lui  a  dédié  son  Astronomie 
des  dames.  Elle  a  fait  de  nombreux  calculs  d'éclipsés  et  a 
publié  un  certain  nombre  de  mémoires  sur  l'astronomie.  On 
fui  doit  aussi  une  Table  alphabétique  et  analytique  des  matiè- 
res contenues  daris  les  dix  toînes  dusijstèîne  des  connaissances 
chimiques  (1802). 

DUPIN  (Jean),  poète  français,  né  dans  le  Bourbonnais 
en  1302,  mort  en  1372.  Il  passa  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  à  l'abbaye  de  Vaucelles,  près  de  Cambrai,  où  il 
était  moine,  et  mourut  à  l'abbaye  de  Guillemins,  près  de 
Liège.  Dupin  a  composé,  en  prose  et  en  vers,  un  ouvrage 
intitulé:  le  Livre  de  boîine  vie  {ChambéTy,  1495),  et  réédité 
sous  le  titre  de  :  le  Champ  vertueux  ae  bonne  vie,  qui  est 
une  mordante  satire  contre  le  clergé.  La  Croix  du  Maine 
lui  attribue  encore  un  autre  poème  :  l'Evantfile  des  fem- 
mes, en  vers  alexandrins,  dont  la  Bibliothèque  nationale 
possède  le  manuscrit. 

Du  Pin  ou  Dupin  (Louis-Ellies),  prÔtro  et  historien 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1657-1719).  Docteur  en  Sor- 
bonne,  professeur  au  Collège  royal,  il  entreprit  une  Biblio- 
thèque universelle  des  auteurs  ecclésiastiques  (1G85-1696).  Ce 
vaste  travail  fut  vivement  attaqué,  d'aoord  par  le  béné- 
dictin doni  Mattliieu  Petitdidier,  et  par  Bossuet.  Menacé 
par  l'archevêque  de  Paris,  Dupin  publia  une  rétractation 
des  erreurs  qui  lui  étaient  reprochées  et  obtint  la  permis- 
sion do  continuer  son  ouvrage,  sous  le  titre  d'ffistoire  de 
l'Eglise  et  des  auteurs  ecch-siastiques.  En  1713,  il  refusa  de 
se  soumettre  à  la  bulle  Unigenitus  ;  destitué  et  exilé  à  Châ- 
tellerault.il  se  rétracta  une  seconde  fois.  Les  relations  qu'il 
entretint,  à  partir  de  1718,  avec  Guillaume  Wake,  arche- 
vêque do  Contorbéry,  l'exposèrent,  de. la  part  du  cardinal 
Dubois,  à  de  nouvelles  sévérités.  Mais  il  n'en  essaya  pas 
moins,  et  d'ailleurs  sans  succès,  pendant  le  séjour  du 
tsar  Pierre  à  Paris,  une  tentative  de  réconciliation  entre 
l'Eglise  catholique  et  l'Egalise  grecque.  Outre  son  Histoire 
de  l'Eglise,  qui  atteignit  jusqu'à  35  volumes  avec  la  conti- 
nuation de  Goujet,  il  écrrvit  do  nombreux  ouvrages  ;  entre 
autres,  un  Traité  de  la  puissance  ecclésiastique  et  temporelle 
(1707);  une  Histoire  de  l'Eglise  en  abrégé  (1712);  un  Traité 
histoj-ique  des  excotn/nunications  (1715-1719).  Il  collabora 
encore  au  »  Journal  des  savants  »  et  aux  dernières  éditions 
du  dictionnaire  do  Morori. 

Dupin  de  Chenonceaux  (Claude),  financier  et  éco- 
nomiste français,  né  ù.  Châtoauroux  en  1684,  mort  à  Paris 
en  1769.  Il  quitta  l'arméo  pour  devenir  fermier  général. 
J.-J.  Rousseau  était  un  commensal  do  sa  maison  en  1742. 
On  lui  doit  quelques  écrits  estimés,  tirés  à  un  très  petit 
nombre  d'exemplaires,  notamment, /es  ffifonomf^uei  (1745); 
Mémoire  sur  les  blés  (1748)  ;  Réflexions  sur  quelques  parties 
d'un  livre  intitulé  l'Esprit  des  lois  (1748).  Traqué  par  la 
censure,  tout  l'ouvrage  fut  détrait  par  son  auteur,  et  réédité 
sous  le  titre  de  Observations  sur  VKsprit  deslois(i757-1758). 
D'un  premier  mariage  avoc  Mario -Jeanne  Bouilliat  do 
Lalouf,  il  eut  un  lils,  Dupin  de;  Fkancokil. 

Dupin  (M""  Eontaink,  dame),  seconde  femme  du  précé- 
dcMit,  amie  do  Jean-Jacques  Rousseau,  née  en  1706,  morte 
ù  Chenonceaux  en  1795.  Elle  était  fille  naturelle  de  Samuel 
Bernard  et  do  M"*"  Eontaine,  née  Manon  Daucourt.  Lorsquo 
J.-J.  Rousseau  quitta  les  Charmottos  et  vint  à  Paris  (1742), 
il  se  représenta cboz  M™"  Dupin,  qui  l'aciMioillit  avec  bonté. 
Il  (jrîvitit  amoureux  d'elle.  M*""  Duiiin  lui  lit  comprendre 
qu'il  devait  renoïK^erà  déclarer  sa  passion.  Elle  lui  confia 
cefiendant  ré<lncation  do  son  (ils.  Après  le  voyage  do 
Rrtusseau  à  Venise,  elle  le  prit  commt!  secrétaire  (I74t>), 
et  meubla  pour  lui  et  pour  la  fameuse  Thérèse  un  loge- 
mont  dans  la  rue  GronoUo-Saint-IIouoré.  Rousseau  parle 
fréquommont  dolle,  dans  ses  Confessions. 

Dupin  de  Francueil,  fermier  général,  né  on  ni'., 
mort  vers  1780,  fils  du  premier  lit  do  Claude  Dupin  do 
CMiononneaux,  et  ami  do  M""  d'Epinay.  Veuf  de  Suzanne 
BoUioud  de  Saint-Julien,  qu'il  avait  épousée  on  1737,  il  so 
remaria,  en  1777,  avec  Aurore  de  Saxo  {1750-1821),  fille  na- 
turelle du  maréchal  do  Saxe  ot  de  M"«  Verrières,  et  veuve 
ollo-nn'^nio  du  comte  de  Horn.  De  ce  second  mariage  il  eut 
un  lils,  Maurice  Dui-iN,  qui  fut  pèro  do  Georgo  Sand. 

Dupin  (Claudo-FrançoisEtienne,  baron),  administrateur 
français,  né  à  Metz  en  1707,  mort  ù.  Paris  en  1828.  Il  devint, 
en  1799,  administrateur  du  département  do  la  Seine,  et  fut 
nommé,  en  1800,  préfet  des  Deux-Sèvres;  reçut,  en  1809, 
lo  titre  dr;  baron  et  fut,  A  partir  de  1813  jus(iu'à  sa  mort, 
eonsnillor  maître  à  la  Cour  des  comptes.  Il  avait  épousé, 
eu  iT.Mî,  la  veuve  de  Danton.  On  a  de  lui  un  assez  grand 
nombre  d'écrits,  sur  dos  sujets  de  droit  administratif. 

Dupin  (Charles-André), jurisconsulte  ot  magistrat  fratv 
çais,  no  ot  mort  ù,  Clamocy  (n58-l8'13).  Avocat  consoillor 


Dupin  aîné. 


et  lieutenant  particulier  au  bailliage  de  Clamecy,  il  fut 
envoyé  par  ses  concitoyens  à  l'Asseniblée  législative,  in- 
carcéré on  1793  pour  modorautisnio,  député  do  la  Nièvre 
au  conseil  des  Anciens,  puis  membre  du  Corps  législatif 
(1800-1804).  En  1814,  il  fut  nommé  procureur  du  roi  àCla- 
mocy,  ]»uis  sous-préfet  do  rarrondissoment  eu  1815.  Charles 
Dujiin  fut  le  père  di^  trois  homunis  remarquables,  connus 
sous  lo  nom  dos  u  trois  Dupin  >>. 

Dupin  (Audré-Marie-Jean-Jaeques),  homme  politique  et 
magistrat  français,  dit  Dupin  aîné,  né  à  Varzy  (Nièvre) 
on  178;t,  mort  à  Paris  en  1805,  fils  du  précédent.  Eu  1800, 
Dupin  fut  lo  premier  docteur  roçu  après  le  rétablissement 
do  la  faculté  de  droit  de  Paris;  il  se  fit  inscrire  au  bar- 
reau, où  sa  verve  et  son  esprit  gaulois,  aussi  bien  quo  sa 
science  juridique,  lui  assurèrent  tout  do  suite  une  brillante 
situation.  Pendant  les  Cont- 
Jours,  les  électeurs  de  Chii- 
teau-Chinon  l'envoyèrent  à 
la  Chambre  des  représen- 
tants. En  1818,  il  retourna 
au  barreau,  plaida  avec  les 
deux  Berryor  lo  procès  du 
maréchal  Ney,  ce  qui  lui 
donna  une  véritable  popula- 
rité, et  fit  de  lui  un  avocat 
on  titre  de  l'opposition.  Il 
défendit  les  généraux  Alix 
et  Boyer,  Déranger,  Jouy  ot 
Jay,  etc.  Député  de  Mamers 
en  1827,  il  fut  un  des  adver- 
saires les  plus  ardents  de  la 
royauté  de  Charles  X  et  con- 
tribua pour  une  bonne  part 
à  la  révolution  de  1830.  Ami 
et  conseil  du  duc  d'Orléans, 
Dupin  fut  nommé,  par  le  roi 
Louis -Philippe,  procureur 
général  près  la  Cour  do  cas- 
sation. Député  de  Clamecy 
(Nièvre),  il  fut  élu  président  do  la  Chambre  en  1832  et 
garda  son  fauteuil  jusqu'en  1839.  Après  la  révolution,  il 
accepta  la  république,  maigre  ses  attaches  avoc  la  fa- 
mille d'Orléans,  et,  député  de  la  Nièvre  à  l'Assemblée 
constituante  et  à  la  Législative,  il  se  tourna  vers  le 
prince-président,  lorsqu'il  le  vit  réussir.  Il  avait  été  élu 
président  de  l'Assemblée,  et  s'y  fit  remarquer  par  la  vi- 
vacité do  ses  saillies.  Après  le  coup  d'Etat,  il  conserva 
son  poste  de  procureur  général,  donna  pour  la  forme  sa 
démission,  lorsque  les  biens  de  la  famille  d'Orléans  furent 
confisqués  par  l'Empire,  mais  la  reprit  en  1857.  Dupin 
aîné  a  beaucoup  écrit,  mais  il  n'y  a  plus  à  citer  de  lui,  au- 
jourd'hui, que  :  Libertés  de  l'Église  gallicane  (1824);  h 
Procès  du  Christ  (IS28),  réédité  en  1864  sous  le  titre  do 
Jésus  devant  Caîphe  et  Pilate;  Manuel  du  droit  public  ecclé- 
siastique français  (1845);  Mémoires  (1855-1861).  —  Uno 
statue,  œuvre  d'Emile  Boisseau,  lui  a  été  élevée  à  Varzy. 
Cette  statue  a  figuré  au  Salon  de  1SC9. 

Dupin  (François-Pierre-Charles,  baron),  économiste  et 
ingénieur,  frère  du  précédent,  né  àVarzy  (Nièvre)  en  1784, 
mort  à  Paris  en  1873.  Il  sortit,  en  1803,  do  l'Ecole  poly- 
technique comme  ingénieur  de  la  marine.  Après  de  nom- 
breuses missions,  il  publia  des  mémoires  sur  les  construc- 
tions maritimes,  qui  le  classèrent  au  premier  rang  des 
spécialistes.  En  1818,  il  entra  à  l'Académie  des  sciences 
et,  l'année  suivante,  il  fut  nommé  professeur  de  méca- 
nique au  Conservatoire  des  arts  et  métiers.  Il  n'avait  cessé 
de  mêler  aux  mathématiques  la  politique  et  l'économie 
politique;  il  publia  en  ces  matières  un  grand  nombre  d'ou- 
vrages. En  1824,  Louis  XVIII  le  créa  baron;  mais,  élu 
député  du  Tarn,  il  alla  siéger,  comme  son  frère,  dans  les 
rangs  de  l'opposition.  Louis-Philippe  le  nomma,  en  1831, 
conseiller  d'Etat,  puis  membre  du  conseil  d'amirauté.  Deux 
ans  après,  il  était  appelé  au  ministère  de  la  marine.  La 
révolution  do  1848  porta  Dupin  à  l'Assemblée  constituante, 
puis  à  l'Assomblée  législative,  où  il  vota  avec  la  majorité 
conservatrice.  En  1852,  le  baron  Dupin  fut  nommé  séna- 
teur. Parmi  les  nombreux  écrits  qu'il  a  laissés,  on  peut 
citer  :  Voyages  \en  Grande-Bretagne  de  iSIO  à  fSi9  (1820- 
1824)  ;  Applications  de  la  géométrie  et  de  la  mécanique  à  la 
marine  (1825);  Trois  forces  productives  et  commerciales  de 
la  France  (^1825);  le  Petit  Producteur  français  (1827-1828); 
la  Morale  .l'enseignement  et  l'industme  (1838)  ;  Constitution, 


histoire  et  avenir  des  caisses  d'épargne  (1844)  ;  Bien-être  et 
le  fra       ■■-■-•     - 

oi  ■■ 

vrago  est  son  œuvre  capitale. 


concorde  des  classes  du  peuplt 

ductives  des  nations  de  1800  a  f85i  (1851) 


rançais  (184l');  Forces  pro- 
' Ce  dernier  ou- 


Commo  mathématicien,  le  baron  Ch.  Dupin  a  attaché 
son  nom  à  des  travaux  distingués  :  sur  la  courbure  dos 
surfaces,  sur  les  tangentes  conjuguées,  sur  lo  lh<'-orôme 
de  Malus  relatif  à  la  réfraction  do  la  lumière  et  sur  l'appli- 
cation des  abstractions  do  l'algèbre  aux  recherches  géomé- 
triques, d'après  la  méthode  de  Monge. 

Dupin  (Simon-Philippo).  avocat,  frère  des  précédents, 
né  à  Varzy  (Nièvre)  en  1795,  mort  à  Pise  en  1846.  U 
débuta  au  barreau  eu  1810.  Sous  Louis-Philippe,  il  fut 
bâtonnier  de  son  or<ire  et  avocat  do  la  liste  civile.  Il 
siégea  à  la  Chambre  des  députés,  en  1830  et  en  1842.  Ses 
plaidoyers  étaient  pleins  do  verve,  de  saillies  mordantes, 
do  rapprochemouts  ingénieux.  On  cite,  au  nombre  des 
causes  qu'il  a  défendues  avec  un  talent  particulier  :  celles 
du  faux  comte  do  Sainte-Hélène,  ancien  forçat  ;  du  che- 
valier Dosgraviors,  prétendu  créancier  de  I^ouis  XVIII; 
du  duc  d'Aumale,  pour  la  succession  du  duc  do  Bourbon, 
dont  (.0  ijrince  était  le  légataire  universel;  etc. 

Dupin  (Jean-Henri),  auteur  dramatique  français,  cou- 
sin dos  précédents,  né  ot  mort  ù  Paris  (1787-1887).  Il  était 
emplovo  de  banijuo,  lorstju'il  so  tourna  vers  le  théfitre.  On 
lui  doft  202  comédies  ou  vaudevilles,  qu'il  écrivit  seul,  ou 
en  collaboration  avoc  Scribe,  Dartois,  Varner,  Dumanoir, 
Carmoucho,  etc.  Parmi  les  meilleures  œuvres  de  ce  spi- 
rituel écrivain,  ([ui  mourut  centenaire,  nous  citerons  : 
Michel  et  Christine  (1820)  ;  la  Mansarde  des  artistes  (1828)  ; 
l'Ange  gardien  (1835);  la  Fête  do  famille  (1835);  Ma  bête 
ïiot'cê(l839);  une  Emeute  au  paradis  {\'i\Q);  M'ame  Maclou 
(1865);  etc.  Son  dernier  ouvrage,  la  Vieillesse  de  Mazarin 
(1882),  a  été  couronné  par  l'Académie  française. 

DUPINET  (Antoine  dk  Noiiov),  écrivain  français,  né 
vers  i&m,  mort  à  Paris  vors  I5H4.  11  avait  embrassé  lo 
protosiaiiiisine.  Il  a  publié  :  les  Epltrca  illustres  de  don 
Antoine   de    Guevara,    traduites  en  français,  etc.  (ISCO); 


DUPEUR   —   DUPLEIX 

l'Histoire  naturelle  de  Pline,  traduite  en  français,  etc.  (1542)  ; 
Plans,  powtraits  et  description  de  plusieurs  villes  et  forte- 
resses tant  de  l'Europe,  Asie  et  Afrique  que  des  Indes  et 
terres  neuves  (1564);  Taxe  delà  pénitenceric  et  chancellerie 
romaine,  en  latin,  avec  la  traduction  française  (1564);  la 
Conformité  des  Eglises  rëfoi'mées  de  France  et  de  l'Eglise 
primitive  en  police,  cérémonies,  etc.  (1565)  ;  les  Secrets  mira- 
cles de  nature,  de  Lévin  Lemnius,  traduits  en  français 
(1560);  les  Commentaires  de  Pierre  Mathiole  sur  l'histoire 
des  plantes  de  Dioscoride,  traduits  en  français  (1566);  etc. 

Dupiney  de  Vorepiebre  (Jean -François-Marie 
Bkrtet),  encvclopédisto  français,  né  â  Vienne  (Isère)  en 
isii,  mort  ù.  Paris  en  1879.  Licencié  on  droit,  docteur  eu 
m.-decino,  il  s'adonna  surtout  à  1  économie  politique  et 
collabora  au  «  Crédit  ».  On  lui  doit  ;  Dictionnaire  français 
illustré  et  Encyclopédie  universelle  (1856-1864),  ot  Diction- 
naire des  norns  propres,  reste  inachevé. 

DuPLANT  (Françoise-Claude-Mario-^osa^'e  Campagne, 
dite),  cantatrice  française,  née  à  Versailles  en  1745.  Entrée 
dans  les  chœurs  de  l'Opéra  en  1761,  elle  brilla  dans  les 
rôles  dits  «  à  baguette  »,  où  elle  fournit  une  longue  car- 
rière. On  cite  ses  créations  dans  Ernelinde ,  Thésée, 
l'Union  de  l'amour  et  des  arts,  Atys,  Iphigénie  en  Aulide, 
Céphale  et  Procris,  etc. 

DUPLARIUS  {ri-uss  —  mot  lat.,  formé  de  duj)lex,  double) 
n.  m.  Antiq.  rom.  Nom  quo  les  liomains  donnaient  aux  sol- 
dats légionnaires,  lorsque,  peur  récompenser  leur  valeur, 
on  les  avait  gratifiés  d'une  double  ration  de  blé,  quelquefois 
même  d'une  double  solde,  u  On  disait  aussi  doplicarius. 

DUPLAT  (Jean-Louis),  graveur  sur  bois  et  sur  pierre, 
né  à  Orange  en  1757,  mort  à  Paris  en  1833.  Il  exerça  son 
art  au  service  de  diflerents  industriels,  en  Suisse,  puis  à 
Paris.  C'est  Duplat  qui  grava  tous  les  personnages  du 
gouvernement  républicain.  On  lui  doit  l'invention  de  la 
Uthoglyphie  ou  gravure  sur  pierre.  La  Société  d'encoura- 
gement avait  promis  une  médaille  d'or  à  l'artiste  qui  per- 
fectionnerait la  gravure  en  taille  de  relief,  quel  aue  fût, 
d'ailleurs,  son  procédé  :  elle  fut  décernée  à  Duplat,  qui 
avait  déjà  été  récompensé  pour  ses  gravures  sur  bois. 

DuPLAY  (Simon-Emmanuel),  chirurgien  français,  né  à 
Parisen  i836.Agrégéen  1866,chirurgien  des  hôpitaux  eni867 
et,  en  1877,  membre  de  l'Académie  de  médecine  dans  la  sec- 
tion do  médecine  opératoire,  il  est  devenu,  peu  après,  profes- 
seur de  clinique  chirurgicale.  Outre  de  nombreux  articles 
dans  les  Bulletins  de  diverses  sociétés  ,  particulièrement 
dans  les  n  Archives  générales  de  médecine  «,  dont  il  est 
rédacteur  en  chef,  on  lui  doit  :  Des  collections  séreuses  et 
hydatiques  de  l'aine  (1865)  ;  De  ta  hernie  ombilicale  (1866)  ; 
Recherches  sur  la  nature  et  la  pathogénie  de  l'ulcère  perfo- 
rant du  pied  (1873);  De  l'hypospadias  périnèo-scrotal  (i^H)  ; 
Leçon  sur  les périarthrites  coxo-fémorales  (1875)  ;  Conféren- 
ces de  clinique  de  l'hôpital  Saint-Louis,  publiées  par  Golay 
et  Cottin  (1879);  Leçons  sur  les  traumatismes  cérébraux, 
recueillies  par  Poirier  (1883);  Traitement  des  fractures 
transversales  de  la  rotule  à  l'aide  d'une  griffe  spéciale  (1887). 
Duplay  a  surtout  attaché  son  nom  à  la  continuation  du 
Traité  élémentaire  de  pathologie  externe,  commencé  ot  laissé 
inachevé  par  son  maître  Follin,  et,  plus  récemment,  à  la 
publication,  avec  la  collaboration  do  Reclus,  du  Traité  de 
chirurgie  (Pans,  1892-1899,  2"  édit.),  ouvrage  classique. 

DUPLEIX  (Antoine),  capitaine  huguenot  du  xvi"  siècle, 
plus  connu  sous  le  nom  de  Grémian.  V.  e,o  nom. 

DUPIXIX  (César),  sieur  de  l'Ormoy,  controversiste 
français,  né  à  Orléans,  mort  en  1045.  Il  fut  avocat  au  par- 
lement de  Paris.  La  Monnoye  a  démontré  qu'il  est  le 
véritable  auteur  du  tameux  pamphlet  TAnti-Cotto7i  ou  Ré- 
futation de  la  lettre  déclamatoire  du  père  Cotton  (Paris, 
1610),  où  l'ordre  des  jésuites  est  formellement  accusé  du 
meurtre  de  Henri  IV. 

DUPLEDC  (Scipion),  historien  français,  né  et  mort  à 
Condonu  1569-1661).  Marguerite  de  Valois  le  nomma  maître 
des  requêtes  de  son  hôtel.  Ses  premiers  ouvrages  le  firent 
nommer  historiographe  de  P'ranco  ;  mais  il  finit  par  se 
retirer  dans  sa  ville  natale,  avoc  le  titre  de  conseiller 
d'Etat.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  on  peut  citer  :  Mé- 
moires des  Gaules  (1619);  Histoire  générale  de  France 
(1621-1643).  Dupleix  est  net  et  méthodique,  mais  manque 
do  critique.  On  a  encore  de  lui  un  livre  où  il  soutient 
contre  Vaugolas  la  langue  du  xvi*  siècle  :  la  Liberté  de  la 
langue  française  daiis  sa  pureté  (1651)  ;  etc. 

Dupleix  f  Joseph-François,  marquis),  gouverneur  géné- 
ral des  établissements  français  dans  l'Inde,  né  en  1G97  à 
Landrecies  (Ilainaut),  mort  à  Paris  eu  1763.  Embarqué,  à 
dix-huit  ans,  comme  eusei- 
gni^,  sur  un  navire  de  Saint- 
Malo,  il  débuta  par  exécu- 
ter eu  Amérique  et  aux  Indos 
difi'érents  voyages  qui  on 
tirent  un  excellent  marin. 
Grâce  à  sou  père,  un  des  di- 
recteurs do  la  compagnie  des 
Indes,  il  fut  envoyé,  en  1720, 
à  Pondichéry  comme  com- 
missaire des  guerres  et  mem- 
bre du  conseil  supérieur,  et 
il  ne  tarda  pas  A  s'y  distin- 
guer; on  1730,  il  était  appelé 
à,  la  direction  du  comptoir  de 
Chandernagor,  qu'il  transfor- 
mait en  uno  ville  importante 
et  d'où  il  envoyait  do  nom- 
breux biltinients  faire  lo  coni- 
merco  d'Inde  en  Indo  et  sil- 
lonner les  mers  du  golfe  Ara- 
bique aux  Philij)pines  et  Dupleix. 
en    Cbine.    La   foudatiou  du 

comptoir  de  Patiia  contribua  cnooro  au  développement 
du  commerce  français  au  détriment  du  commerce  anglais, 
ot  co  dernier  périclita  bien  plus  encore  quand  Duçloix 
devint,  en  1742,  gouverneur  général  dos  possessions  Iran- 
çaisos  de  l'Inde.  A  co  moment,  il  donna  a  sa  politique  un 

Jdus  grand  développement,  et,  avec  l'aido  do  sa  femme, 
loanuo  de  Castro  (Jân  Begum),  s'immisça  dans  les  allaires 
intérieures  do  l'Inde  et  no  négligea  de  saisir  ot  do  faire 
naître  aucune  occasion  d'agrandissement.  I^i  situation 
intérieure  do  l'Inde  lui  venant  en  aide,  il  arriva  tr^s  rapi- 
dement A  donner  A  la  compagnie  française,  en  di'^pit  do 
sos  dtrocleurs  parisiens,  une  extension  considérable.  U 
sut   encore  uccroitro  cotto  extension  pondant  lu  guerro 


DUPLESSIS 


DU   PONT 


de  la  succession  d'Autriche,  et,  lorsque  le  maintien  do 
la  neutralité  eut  été  reconnu  impossible  par  suite  de  la 
pertidie  des  Anglais,  il  se  défendit  d'abord  avec  succès, 
grâce  à  l'appui  des  souverains  indigènes.  Un  jpeu  plus 
tard,  la  prise  de  Madras  par  La  Bourdonnais  tit  naître, 
entre  ce  général  et  Duploix,  une  rivalité  qui  se  termina 
par  le  rappel  de  La  Bourdonnais  et  par  son  emprisonne- 
ment à  la  Bastille.  Quant  à  Dupleix,  il  continua  do  lutter 
contre  les  Anglais  et  les  contraignit,  en  1748,  à  iever  le 
siège  de  Pondichéry,  au  moment  mf'oie  où  Louis  XV 
signait  le  traité  d'Aix-Ia-Chapelle.  Après  la  paix,  il  con- 
tinua sa  féconde  politique  d'immixtion  dans  les  affaires 
indigènes.  Entre  1748  et  1754,  il  acquit,  dans  le  Carnatic, 
et  sur  les  côtes  des  Circars  et  d'Orissa,  un  empire  peuplé 
de  plus  de  30  raillions  d'habitants.  Les  revers  qu'il  subit 
dans  sa  lutte  contre  les  rajahs  de  Tanjore  et  do  Mysore, 
assistés  des  Mahrattes  et  des  Anglais,  étaient  d'impor- 
tance relativement  minime,  et  Dupleix  les  aurait  rajiide- 
menl  réparés  si  la  compagnie  des  Indes,  pour  obtenir  de 
la  compagnie  anglaise  ri\'ale  le  maintien  do  la  paix,  ne 
lavait  sacrifié  à  ses  adversaires.  Rappelé  en  France, 
Dupleix  y  rentra  ruiné,  sans  pouvoir  obtenir  du  gouverne- 
ment ou  de  la  compagnie  le  remboursement  des  sommes 
qu'il  avait  avancées  à  leur  service.  Il  mourut  en  1764 
dans  la  misère,  après  avoir  vu  l'anéantissement  de  son 
œuvre  et  l'abandon  de  l'Inde  aux  Anglais,  qui  s'empres- 
sèrent d'adopter  le  système  même  de  Dupleix.  Non  con- 
tents de  lui  rendre  justice,  ils  lui  ont  érige  une  statue, 
avant  même  que  la  France  ait  songé  à  acquitter  cette 
dette  de  reconnaissance  envers  un  dos  plus  remarquables 
et  des  plus  patriotes  de  ses  enfants. 

—  BiBLioGK.  :  H.  Bionne,  Dupleix  (Paris,  1881)  :  T.  Ha- 
mont,  Dupleix  (Paris,  1881);  Mallison»  Dupleix  (Londres, 
1891,  collection  des  Mulcrs  of  Imita). 

DuPLESSIS  (Jean),  sieur  d'Ossonville,  l'un  des  colo- 
nisateurs de  la  Guadeloupe,  né  en  Normandie  vers  la  fin 
du  xvi*  siècle,  mort  en  1635.  Etant  allé  à  Saint-Christophe, 
il  s'associa  avec  L'Olive  dans  le  but  de  fonder  une  colonie 
à  la  Guadeloupe.  Les  deux  compagnons  s'arrêtèrent  sur 
le  territoire  de  Sainte-Rose,  mais  des  maladies  décimè- 
rent les  colons.  Duplessis  lui-môme  ne  tarda  pas  à  mou- 
rir, près  de  cinq  mois  après  son  arrivée  à  la  Guadeloupe. 

Duplessis  (Claude),  jurisconsulte  français,  originaire 
du  Perche,  mort  en  1683.  Il  fut  l'un  des  principaux  conseil- 
lers de  Colbert,  qui  le  nomma  avocat  des  Iinancos.  Il  a 
laissé  de  remarquables  Traités  sur  la  coutume  de  Paris 
(1699),  et  des  Œuvres  complètes  (1754). 

Duplessis  (dom  Michel-Chrétien-Toussaint  î,  histo- 
rien, né  et  mort  à  Paris  (1689-1767).  Il  entra,  en  1715,  dans 
la  congrégation  de  Saint-Maur,  l'ut  nommé,  en  1723,  bi- 
bliothécaire d'Orléans,  puis  se  rendit  à  labbaye  de  Saint- 
Germain-deS'Prés  pour  travailler  à  la  Gallia  christiana. 
Dom  Duplessis  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  Histoire  de 
la  ville  et  des  seigneurs  de  Couci  (1728)  ;  Histoire  de  l'église 
de  Meaux  (1731);  Histoire  de  Jacques  II,  roi  d'Angleterre 
(1740)  ;  Nouvelles  Annales  de  Paris,  avec  notes  (1753). 

Duplessis  (Joseph  Sifrède),  peintre  français,  né  à 
Carpentras  en  1725.  mort  à  Versailles  en  1802.  Il  excella 
dans  l'art  du  portrait  et  surtout  du  portrait  d'homme. 
En  1794,  il  fut  nommé  administrateur  du  musée  spécial 
établi  à  Versailles.  La  surveillance  des  statues  du  parc  de 
Versailles  lui  ayant  été  confiée  ensuite,  il  trouva  (vers 
Tan  VIII)  le  secret  précieux  de  détruire,  sans  altérer  le 
marbre,  le  lichen  enraciné  dans  les  pores  do  celui-ci.  Il 
nous  reste  de  lui  un  grand  nombre  de  portraits,  parmi 
lesquels  on  remarque  ceux  de  Thomas ,  de  Gluck ,  de 
Franklin,  de  Baillij,  de  l'abhé,  Arnauld,  de  Marmontel,  de 
Louis  XVI,  la  duchesse  d'Orléans,  etc.,  dont  quelques-uns 
ont  été  reproduits  par  la  gravire. 

Duplessis  (Pierre-Alexandre  Gratet-),  littérateur 
et  bibliographe  français,  né  à  Janville  (Eure-et-Loir)  en 
1792,  mort  à  Paris  en  1853.  Il  fut  professeur,  proviseur, 
inspecteur  d'académie  et  recteur.  On  lui  doit  des  ou- 
vrages d'érudition  :  BiUographie  ■parémiologique  (1847);  la 
Fleur  des  proverbes  français  (1851);  etc.  C'est   lui  qui  a 

fmblié,  sous  le  pseudonyme  de  Hilaire  le  Gay,  une  col- 
ection  de  petits  livres  récréatifs  populaires. 

Duplessis  (Paul),  romancier  français,  né  à  Rennes 
vers  1815,  mort  à  Paris  en  1865.  Après  avoir  voyagé  au 
Mexique  et  dans  les  colonies  françaises,  il  publia  de  nom- 
breux romans  d'aventures  qui  eurent  de  la  vogue,  entre 
autres  :  Aventures  mexicaines  (1860);  le  Batteur  d'estrade 
(1857);  les  Boucaniers  (18^3)  ;  les  Mormons  {\iD^);  les  Grands 
Jours  d' Auvergne  {l&5i);  les  Peaux-Mouges  {ISGA)  ;  les  Etapes 
d'un  volontaire  (1854);  etc. 

Duplessis  (Alphonslne  Plessis,  dite  Marie),  dite 
aussi  la  Dame  aux  Camélias,  connue  par  sa  beauté, 
son  luxo  et  sa  fin  prématurée,  née  à  Nouant  (Orne)  en 
1824,  morte  à  Paris  en  1847.  Elle  a  dû  sa  grande  notoriété 
posthume  à  Alexandre  Dumas  fils,  qui  la  connut  intime- 
ment et  fit  d'elle,  sous  le  nom  de  Marguerite  Gautier, 
l'héroïne  d'un  roman,  puis  d'une  pièce  dont  le  succès  fut 
considérable.  V.  Dame  aux  camélias. 

DuPXXSSIS  (Georges-Victor-Antoine  Gratet-),  ico- 
nographe et  historien  français,  né  à  Chartres  en  1834,  mort 
à  Pans  en  1899,  fils  de  Pierre-Alexandre  Duplessis.  Atta- 
ché au  cabinet  des  estampes  de  la  Bibliothèque  nationale, 
dont  il  devint  le  conservateur  en  1885,  il  est  entré  à  l'In- 
stitut en  1891.  On  a  do  lui  :  Histoire  de  la  gravure  {XZ^Q)  \ 
Esaai  de  bibliographie  des  ouvrages  relatifs  à  la  gravure 
(iSfiï);  etc. 

DUPLESSIS-BERTAUX  (Jean),  dessinateur  et  graveur 
français,  né  à  Paris  en  1747,  mort  en  1818.  Ses  premiers 
travaux  sont  signés  Bertaux.  Il  a  dessiné  et  gravé  sur- 
tout des  sujets  militaires,  dos  types  d'ouvriers,  do  saltim- 
banques, d'artistes,  etc.  Auteur  do  plusieurs  recueils 
d'eaux-fortes,  sa  manière  rappelle  celle  do  Collot.  Parmi 
ses  ^avurcs  les  plus  caractéristiques,  il  faut  citer  l'As- 
iosatnat  de  Lepelletier  de  Saint-Fargeau  ;  l'Fxécution  de 
Louig  XVI  ;  le  Souper  des  sectiona  de  la  rue  de  Tournon; 
des  portraits  de  députés  à.  la  Convention,  dont  les  marges 
sont  ornées  de  petits  épisodes  finement  traités.  Il  a  colla- 
boré à  un  grand  nombre  de  publications  ol  reproduit  les 
Campagne»  d'Italie,  do  Carlo  Vornet. 

DUPLEX  ( plèl(89  —  du  lat.  duplex,  double)  n.  m.  et  adj. 
Bot.  .Se  dit  des  organes,  des  fleurs  doubles,  mais  s'applique 
rarement  aux  organes  géminés. 

—  £lectr.  Se  ditd'uo  système  de  transmission  ontro  deux 


postes  télégraphiques  reliés  par  un  seul  fil,  permettant 
d'expédier  simultanément  des  dépêches  dans  les  deux  sens. 
DUPLICATA  (mot  lat.  signif.  choses  doublées)  n.  m. 
Linguist.  Double  d'une  dépêche,  d'un  brevet,  d'une  quit- 
tance, d'un  acte  quelconque,  il  PI.  Des  duplicata. 

—  En  duplicata.  Par  duplicata.  En  double  ;  Expédier  un 
acte  EN  duplicata,  par  duplicata. 

—  Par  plaisant.  Image,  représentation  :  Donner  à  quel- 
qu'un  le  duplicata  de  ses  traits. 

—  Chancell.  Pli  du  parchemin  redoublé  de  certaines  let- 
tres de  chancellerie,  sur  lequel  on  écrit  les  arrêts  d'enre- 
gistrement, de  vérification,  do  serment. 

—  Encycl.  Linguist.  Le  duplicata  est  la  copie  d'un  docu- 
ment émanant  de  la  même  personne  que  l'original  et  des- 
tiné à  en  tenir  lieu  :  double  d'une  facture,  d'une  lettre, 
d'un  compte,  d'un  contrat,  etc.  Celte  pièce  doit  mentionner 
d'une  façon  apparente  le  mot  u  duplicata  »  et  être  la  copie 
textuelle  de  la  nièce  qu'elle  remplace,  afin  de  ne  pas  faire 
double  emploi.  En  banque,  certains  documents  sont  écrits 
en  duplicata  au  moment  même  de  leur  confection  ;  par 
exemple,  les  lettres  do  change  tirées  sur  les  pays  d'outre- 
mer en  primata,  duplicata,  trïpticata,  etc.  Les  connaisse- 
ments sont  tirés  en  quatre  exemplaires.  Tout  double  d'un 
écrit  quelconque  sujet  au  timbre  doit  également  être  muni 
du  timbre.  Cependant,  le  duplicata  d'une  lettre  de  change 
nest  pas  soumis  au  timbre,  s'il  est  joint  au  primata. 

duplicateur  (du  lat.  duplicare,  supin  dnplicatum, 
doubler)  n.  m.  Appareil  servant  à  accroître  la  charge  d'é- 
lectricité sur  des  conducteurs  déjà  électrisés  et  à  entre- 
tenir entre  eux  une  diff'érence  de  potentiel  déterminée. 
Il  Machine  à  l'aide  de  laquelle  on  produit  les  deux  espèces 
d'électricité  sans  frottement  (duplicateur  de  Nicholson, 
machine  de  Holtz,  machine  de  Bertsch,  etc.). 

DUPLIGATIF,  IVE  adj.  Qui  double,  qui  opère  la  dupli- 
cation. 

DUPLICATION  [si-on  —  lat.  dupUcatio,  même  sens)  n.  f. 
Action  do  doubler. 

—  Bot.  V.  déduplication. 

—  Géom.  Duplication  du  cube,  Problème  qui  consiste  à 
chercher  un  cube  double  d'un  cube  donné. 

—  Plain-chant.  Intonation  qui  se  fait  en  doublant  l'avant- 
dcrnière  note  du  mot  procédé  qui  ne  s'emploie  que  lorsque 
cette  avant-dernière  note  se  trouve  immédiatement  au- 
dessous  de  la  dernière,  et  dans  l'intention  de  marquer  da- 
vantage cette  note,  do  la  rendre  plus  sensible  à  l'oreille 
do  l'auditeur. 

—  Encycl.  Géom.  Duplication  du  cube.  Le  problème  de  la 
duplication  du  cube,  qui  a  si  longtemps  occupé  les  Grecs, 
consistait  à  construire,  au  moyen  de  la  régie  et  du  compas, 
le  côté  d'un  cube  double  en  volume  d'un  cube  donné. 

Le  problème,  dans  les  conditions  où  il  était  posé,  était 
impossible  ;  mais  la  mise  en  évidence  de  cette  impossibi- 
lité dépendait  de  considérations  d'une  nature  très  délicate, 
complètement  Inabordables  aux  Grecs,  qui,  ne  formulant 
jamais  sous  forme  métrique,  au  moins  d'une  manière  gé- 
nérale, les  relations  des  parties  des  figures  entre  elles, 
ne  pouvaient  soupçonner  la  dépendance  mutuelle  de  l'al- 
gèbro  et  de  la  géométrie. 

DUPLICATO-CRÉNELÉ,  ÉEadj.  Bot.  Dont  les  crénelures 
sont  elk's-mêmes  crénelées  :  Limbe  duplicato-crénelé. 

DUPLICATO-DENTELÉ,  ÉE  adj .  Bot.  Dont  les  dentelures 
sont  elles-mêmes  dentelées  :  Feuille  duplicato-dentelék. 

DUPLICATUM  {tom'  —  mot  lat.  signif.  chose  doublée) 
n.  m.  Se  dit  quelquefois  pour  duplicata,  mais  au  singulier 
seulement,  et  il  a  pour  pluriel  duplicata. 

DUPLICATURE  (du  lat.  duplicatas,  doublé)  n.  f.  Etat 
d'une  membrane,  d'un  corps  aplati,  d'une  surface  portée 
et  repliée  sur  l'autre. 

DUPLICE  ipliss  —  du  lat.  duplex,  double)  n.  f.  Polit. 
Alliance  de  deux  nations. 

DUPLICIDENTÉ,  ÉE  {dan  —  du  lat.  duplex,  icis,  double, 
et  de  dent]  adj.  Zool.  Qui  a  des  dents  doubles,  ou  une 
double  rangée  de  dents. 

DUPLICIPENNE  ipèn'  —  du  lat.  duplex,  icis,  double,  et 
de  pentia,  aile)  adj.  Entom.  Qui  a  des  ailes  ployées  dans  le 
sens  de  la  longueur. 

DUPLICITÉ  {si  —  du  lat.  duplicitas,  même  sens)  n.  f. 
Existence  simultanée,  et  le  plus  souvent  vicieuse,  do  deux 
objets  semblables  :  Verre  taillé  de  façon  qu'il  cause  une  du- 
plicité d'image  du  même  objet.  Tragédie  dans  laquelle  il  y 
a  duplicité  d'action.  (Descuret.) 

—  Vice  d'un  homme  trompeur,  de  mauvaise  foi  ;  L'hy- 
pocrisie est  le  voile  de  la  duplicité.  (Descuret.) 

—  Anton.  Bonhomie,  droiture,  franchise,  loyauté,  ron- 
deur, simplicité. 

DUPLIQUE  {plik'  —  du  lat.  duplex, icis.  double)  adj.  Mus. 
anc.  Se  disait  (jnelquefois  d'une  consonance  exprimée  par 
un  rapport  double  du  rapport  qui  exprime  uno  autre  con- 
sonance. 

DUPLIQUE  (plik' —  môme  étymol.  qu'à  l'art,  prccéd.) 
n.  f.  Dr.  rom.  Variété  de  l'exception. 

—  Par  ext.  Réponse  à  uno  répli((ue  quelconque.  (Vieux.) 

—  Encycl.  Lorsqu'un  défendeur  avait  opposé  une  pre- 
mière exception  au  domandour,  et  que  celui-ci  avait  fait 
insérer  une  replicatio  dans  la  formule,  ce  défendeur  pou- 
vait, à  son  tour,  paralyser  la  replicatio  par  une  dupUcatio, 
et  rendre  ainsi  à  i'excèptio  la  force  que  la  replicatio  devait 
lui  enlever. 

DUPLIQUER  f^^  —  du  lat.  duplex,  double)  v.  n.  Ré- 
pondre à  uno  réplique,  faire  uno  répli(|iie.  (Vieux.) 

DUPLOSULFACÉTONE  ou  DUPLOTHIOCÉTONE  (se)  n.  f. 
Acétone  sulfurée  C*H"'S%  résultant  de  la  polymérisation 
do  deux  molécules  de  sulfacétone,  et  qu'on  obtient  en  fai- 
.sant  agir  dans  un  appareil  à  reflux  le  trichloruro  de  phos- 
phore sur  l'act'-tone. 

DUPLOYÉ  (l'abbé  Emile),  professeur  de  sténographie, 
né  à  Nolre-Dame-de-Liesso  (Aisne)  en  1833.  Il  renonça  de 
bonne  heure  aux  fonctions  ecclésiastiques,  puis  se  rendit  à 
Paris,  où  il  s'occupa  dès  lors  uni(|uenient  de  sténographie. 
Dès  18tîi,  il  avait  publié  avec  son  frère,  Gustave  Du- 
ployé  :  Sténograpaie  Duployé  ou  l'Art  de  suivre,  avec  l'é- 
criture, la  parole,  etc.  Pour  étendre  la  portée  de  .son  sys- 
tème, il  voulut  on  faire  uno  méthode  pédagogique.  Dans 
ce  but,  il  a  fondé  la  Bibliothèque  sténographiquc,  compre- 
nant dos  ouvrages  imprimés  avec  los  signes  de  cette  mé- 
thode; oiisuito,  l'Institut  sténographiquc  des  Dcux-Moiidcs, 


886 

à  Paris,  pourvu  d'une  imprimerie  et  ayant  pour  organe  la 
revue  hebdomadaire,  fondée  en  1869,  «  le  Sténographe  ". 

DuPONCEAU  (Pierre-Etienne),  érudit  franco-améri- 
cain, ni'  a  S:iiiii-Martin-de-Ré  en  1760, mort  à  Philadelphie 
en  1841.  S  étant  rendu  à  Paris,  il  fit  la  connaissance  de 
Court  de  Gibelin,  qui  lui  confia  quelques  traductions,  puis 
le  recommanda  au  baron  de  Steuben.  Colui-ci  l'emmena 
en  Amérique,  où  il  allait  combattre  pour  l'indépendance. 
Duponcoau,  en  qualité  d'aide  de  camp  et  de  capitaine, 
combattit  de  1778  à  1780.  Mais  sa  santé  l'obligea  à  quitter 
le  service,  et  il  devint  secrétaire  de  Robert  Livingston,  le 
nouveau  ministre  des  relations  extérieures  Q'^81  ).  Il  étudia 
le  droit  et  devint  un  avocat  très  renommé.  Passionné  pour 
la  philologie,  Duponceau  s'occupa  de  recherches  sur  l'ori- 
gine des  langues  et  idiomes  américains.  Il  fut  élu,  en  1827, 
correspondant  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres.  Citons  de  lui  :  Exposition  soyn/naiJ'e  de  la  constitu- 
tion des  Etals-Unis  d'Amérique  (1837)  ;  Mémoire  sur  le 
st/stème  grammatical  des  latigues  de  quelques  Jiations  in- 
diennes  de  l'Amérique  du  Nord  (1838)  ;  Euglish  phonology 
(1818)  ;  Dissertation  on  the  nature  and  character  ofthe  Clii- 
nese  System  of  irriting  {Phi\a.de\phïe,  1838);  etc.,  et  de  nom- 
breuses traductions. 

DuPONCHEL  (Edmond),  artiste  et  administrateur  fran- 
çais, né  à  Paris  vers  1795,  mort  en  1868.  Il  s'occupa  d'abord 
d'architecture.  En  1835,  il  obtint  la  direction  de  l'Opéra. 
C'est  pendant  sa  direction  que  furent  montés  à  ce  théâtre 
les  Huguenots ,  Stradella,  Guido  et  Ginevra,  Benvenuto 
Cellini,  le  Lac  des  fées,  les  Martyrs,  la  Favorite,  que  son 
goût  artistique  sut  environner  d'une  mise  en  scène  remar- 
quable. En  1841,  il  céda  la  place  à  Léon  Pillet,  en  conser- 
vant seulement  les  fonctions  d'administrateur  et,  en  1845, 
il  fonda  avec  Morel  une  maison  d'orfèvrerie  artistique. 
En  1847,  il  reprenait,  associé  avec  Nestor  Roqueplan,  la 
direction  de  l'Opéra,  et  se  retirait,  deux  ans  après,  laissant 
Roqueplan  seul  à  la  tête  de  ce  théâtre.  Lorsqu'on  1860, 
Dormeuil  prit  la  direction  du  Vaudeville,  Duponchel  fut 
son  associé  pendant  tjuelque  temps,  puis  renonça  décidé- 
ment à  toute  entreprise. 

Duponchel  (Adolphe),  ingénieur  français,  né  à  Florac 
(Lozère)  en  1821.  Elève  de  l'Ecole  polytechnique,  il  devint 
ingénieur  en  chef  et  se  fit  connaître  par  de  remarquables 
études  sur  desgrands  travaux  d'utilité  publique,  notamment 
sur  la  fertilisation  des  landes,  sur  la  création  du  chemin 
do  fer  transsaharien,  dont  il  prit  l'initiative,  sur  la  coloni- 
sation de  l'Afrique,  etc.  11  a  publié  :  ^vant- projet  pour  la 
création  d'un  sol  fertile  à  la  surface  des  landes  de  Gascogne 
(1864)  ;  Traité  d'hydraulique  et  de  géologie  agricoles  (1868)  ; 
le  Phylloxéra,  giiérison  probable  (1874)  ;  le  Chemin  de  fer  de 
l'Afrique  centrale  (1876);  le  Chemin  de  fer  transsaharien, 
jonction  coloniale  entre  l'Algérie  et  le  Soudan  (1878);  les 
Taches  solaires  régies  par  l'excentricité  des  mouvements 
planétaires  (1882):  Théorie  des  alluvions  artificielles  (1882); 
la  Colonisation  africaine  (1890)  ;  le  Canal  de'  Panama  et  les 
Torrents  artificiels  (189l)  :  la  Circulation  des  vents  et  de  la 
pluie  dans  l'atmosphère  (1893)  ;  les  Barrages  de  retenue  et 
l'Aménagement  des  eaux  courantes  (1896);  etc. 

DUPONDIUS  {di-uss)  n.  m.  Antiq.  rom.  Pièce  de  bronze 
de  la  valeur  de  deux  as,  usitée  sous  la  république  quand 
l'as  était  do  quatre  onces,  et  sous  l'empire,  quand  l'as  fut 
réduit  à  un  quart  d'once. 

Dupont  (Denis)  [en  lat.  Pontanus] ,  iurisconsulte 
français,  né  à  Blois  vers  la  fin  du  xv"  siècle.  Avocat  à 
Blois,  il  fut  chargé  par  Louis  XIII,  avec  trois  de  ses  con- 
citoyens, de  rédiger  les  coutumes  du  Blaisois.  Dupont  fit 
sur  ces  coutumes  un  Commentaire  latin,  dont  son  fils  pu- 
blia les  neuf  premiers  chapitres  en  1556.  L'ouvrage  com- 
plet a  été  édité  à  Paris  (1677). 

Dupont  (Gratian),  sieur  di;  Drusac,  poète  français  de 
la  première  moitié  du  xvi'  siècle.  Il  était  lieutenant  géné- 
ral de  la  sénéchaussée  de  Toulouse.  Il  a  composé,  sous  le 
titre  de  :  Controverse  des  sexes  masculin  et  féminin  (1534), 
un  ouvrage  bizarre,  dirigé  contre  les  femmes  et  le  mariage, 
auquel  Etienne  Dolet  répliqua  avec  la  plus  grande  viru- 
lence dans  quelques-unes  de  ses  odes  latines,  et  que  Arnault 
de  Laborie  réfuta  dans  son  Anti-Drusac.  On  doit  encore 
à  Du[mnt  :  Art  et  science  de  rhétorique  mélrifiés  (1539). 

Dupont  (Pierre),  tapissier  français,  né  à  Paris,  mort 
vers  1650.  Il  renouvela  la  fabrication  des  tapis  de  Turquie. 
Logé  au  Louvre,  il  s'associa,  en  1626,  avec  Simon  Lourdet, 
qui  s'établit  à  la  Savonnerie;  mais  ils  ne  tardèrent  pas  à 
se  séparer.  Le  musée  des  Gobelins  possède  do  lui  une  ta- 
pisserie représentant  Louis  XIII  et  sa  famille  (1643).  Il  a 
écrit  un  ouvrage  technique,  ia  .S'^romafourj/^e  (1632).— Son 
fils,  Louis,  lui  succéda  et  s'établit  à  la  Savonnerie,  en  1672. 

Du  Pont  de  Nemours  (.Pierre-Samuel),  économiste, 
homme  politique,  agriculteur  et  membre  do  l'Institut,  né 
à  Paris  en  1739,  mort  à  Eleutherian-Mills  (Etats-Unis)  en 
1817.  Disciple  do  Quesnay,  il  débuta  par  un  ouvrage  eu 
2  volumes  :  la  Physiocratie 
(1768),  dans  lequel  il  exposait 
les  doctrines  de  l'école  éco- 
nomique. Après  un  voyage 
d'études  en  Allemagne,  eu 
Suède  et  en  Pologne,  il  fut 
rappelé  en  France  par  son 
ami  Turgot,  dont  il  devint  le 
collaborateur  et  dont  il  par- 
tagea la  disgrâce.  En  1783, 
Vergennes  le  chargea  de  pré- 
parer les  bases  du  traité  qui 
devait  consacrer  l'indépen- 
dance des  Etats-Unis.  Elu 
aux  états  généraux  de  17Sy 
par  lo  bailliage  de  Nemours, 
il  se  rangea  parmi  les  parti- 
sans de  la  monarchie  consti- 
tutionnelle et  paya  do  sa 
personne  dans  la  journée  du 
10-Août.  Décrété  d'accusa- 
tion par  la  Convention,  il  put 
soréfugieraux  Etats-Unis,  où 
il  se  maria  et  fonda  une  exploitation  agricole.  Il  revint  en 
France  sous  rEm])ire,  et  fut  élu  président  de  la  Chambre 
do  commerce  de  Paris.  En  1814,  il  fut  secrétaire  du  gou- 
vernement provisoire.  Exilé  aux  Cent-Jours,  il  retourna 
aux  Etats-Unis.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Mémoires 
sur  la  vie  de  Turgot;  Philosophie  de  l'univers^  et  la  publi- 
cation des  œuvres  do  Turgot  (1802). 


Du  Pont  de  Nemours. 


I 


887 

Dupont  (Jaooh-Louis'),  hommo  politiquo  français,  u6  ù 
Lorlies  on  I7ô5,  mort  sous  lu  Uostauration.  Al)bti  do  Ju- 
meaux eu  17S'.>,  il  ([uiita  los  ordres  ot  devint  député  d'Indro- 
ot-Loiro  à  la  Législative  ot  à  la  Convention.  Kn  1792,  il 
proposa  do  rouii>lacor  lo  christianisme  par  lo  culto  do  ta 
srionco,  ossaya  d'ouvrir  on  17l>7  et  1798,  un  cours  public 
d'ai^riculturo,  do  morale,  do  luailiéiuatiiiuos,  etc.,  mais 
il  tut  partout  repoussé.  Il  devint  t'ou  ot  lut  enfermé  ù. 
('harenton. 

Dupont  de  L'Étang  (Piorro-Antoino,  comte),  géné- 
rai ot  ministre  français,  né  ù  Chabanais  en  1765,  mort  à 
Paris  en  ISIO.  En  17âi,  il  devint  aide  do  camp  du  général 
Thoobald  Dillon;  il  fut  blessé  à  Tournai  (1792),  se  défondit 
vaillamment  à  Valmy,  ot  devint  général  de  brigade  après 
la  victoire  do  Monin.  Carnot  lo  nomma  directeur  du  dépôt 
do  la  guerre.  Il  était  partisan  de  Bonaparte,  prit  une  part 
activu  au  coup  d'Etat  du  IS  brumaire.  Il  l'ut  chargé  dorga- 
nisor  la  répubUquo  Cisalpine.  11  devint  un  des  plus  bril- 
lants généraux  de  Napoléon.  En  1805,  il  fut  envoyé  à  l'ar- 
mée d'Allemagne,  battit  Mêlas  devant  Ulra,  et  fut  créé 
comte  de  l'Empire.  Envoyé  en  Espagne  en  isos,  il  ternit  sa 
brillante  carrière  militaire  par  la  désastreuse  capitulation 
do  Baylon.  Napoléon  le  lit  arrêter  à  Toulon,  enfermer  au 
fort  de  Joux.  Aux  Cent-Jours,  il  fut  quelques  jours  ministre 
do  la  guerre.  Destitué,  il  reprit  son  poste  après  Waterloo 
et  entra  au  conseil  privé.  Il  fut  élu  député  de  la  Charente 
en  1815,  fit  partie  do  la  «  Chambre  introuvable  »,  et  fut 
réélu  jusqu'en  1S30.  Il  a  laissé  quelques  écrits  :  la  Liberté, 

Foème  ;    Lettre   sur   la   campagne  d'Autriche;  Lettre  sur 
Espagne;  l'Art  de  la  gue^Te,  poème  en  dix  chants,  et  des 
Mémoires. 

Dupont  (Hippoîjiie-Auguste),  pédagogue,  né  dans 
l'Hérault  en  1767,  mort  à  Versailles  en  1S55.  Marchand 
ambulant,  il  s'instruisit  seul  et  devint  maître  d'école  à 
Agde,  puis  fonda  une  école  à  Marseillan  pour  y  appliquer 
sa  méthode  de  lecture,  qui  consistait  à  enseigner  d'abord 
aux  enfants  l'usage  des  voyelles,  puis  celui  des  consonnes 
les  p'us  faciles,  et  à  leur  faire  former  des  mots,  le  plus 
tôt  possible,  avec  les  lettres  qu'ils  savaient  déjà.  Il  fut 
appelé  à  Montpellier,  à  Nancy,  enfin  à  Paris,  où  il  fonda, 
rue  Saint-Lazare,  une  vaste  institution.  Lo  roi  voulut  lo 
décorer  lui-même,  en  1844.  Son  principal  ouvrage  est  sa 
Citolégie,  où  il  exposait  sa  méthode  de  lecture. 

Dupont  de  l'Eure  (Jacques-Charles),  député,  mi- 
nistre, président  du  gouvernement  provisoire  en  184S,  né 
à  Neubourg  ^Eure)  en  1767, 
mort  à  Rouge-Perriers  (Eurei 
en  1855.  Reçu  avocat  au  par- 
lement de  Normandie  (1789), 
il  fut  maire  de  Neubourg  et 
occupa  diverses  fonctions 
dans  son  département.  Elu  au 
conseil  des  Cinq-Cents,  il  ne 
fit  pas  d'opposition  au  coup 
d'Etat  du  18  brumaire  et  de- 
vint président  dos  tribunaux 
d'Evreux  et  du  Mans.  Député 
au  Corps  législatif  (1813), 
à  la  Chambre  des  députés 
l'année  suivante,  membre  de 
la  Chambre  des  représen- 
tants pendant  les  Cent-Jours, 
00  fut  lui  qui  rédigea  la  dé- 
claration aux  puissances 
étrangères,  dans  laquelle  les 
représentants,  au  nom  de  la 
nation,  réclamaient  les  prin- 
cipales libertés  de  la  Révo- 
lution. Les  Alliés  répondirent  en  faisant  fermer  les  portos 
de  l'Assemblée,  et  Dupont  do  l'Eure  protesta  avec  courage. 
Réélu  à  la  Chambre  (18.17).  ses  opinions  républicaines  le 
firent  ravor  des  cadres  de  la  magistrature.  Ministre  de  la 
justice  en  1830,  il  n'approuva  pas  la  politique  du  gouver- 
nement, se  rôtira  et  donna  sa  démission  de  député.  La 
révolution  de  1818  le  rendit  à  la  politique.  Il  fut  nornme 

firôsident  de  l'Assemblée  provisoire.  Son  ùgo  avancé  ne 
ui  permit  pas  d'y  jouer  un  rôle  important. 

Dupont  (  Jacques-Mario-Antoinc-Célestin),  cardinal 
ot  archevêque  do  Bourges,  né  à  Iglesias  (Sardaigne)  en 
1792,  d'une  famille  d'origine  fran(;aise,  mort  à  Bourges  en 
1859.  Il  fut  ordonné  prêtre  à  Lyon,  en  I8i4.  Lo  cardinal 
La  Fare  le  nomma  chanoine,  puis  vicaire  général  de  Sens. 
Le  pape  Léon  XII  lui  donna  le  titre  d'évéquo  in  partibus 
do  Samosate.  Naturalisé  français,  i!  fut  successivement 
évêquo  de  Saint-Dié(i830},  archevêque  d'Avignon(l835),  ot 
enfin  archevêque  do  Bourges  (1847).  Créé  cardinal  on  1847, 
le  gouvernement  français  l'envoya  en  mission  auprès  du 
pape  Pie  IX,  exilé  à  Gaôte,  on  1849. 

Dupont  (M'"  Caroline),  actrice  française,  née  en  1794 
à  Valoiu-iennos,  morte  on  1804.  Elle  entra,  en  1810,  à  la 
Comédie-Française,  où  elle  joua  d'abord  dans  la  tragé- 
die ;  puis,  après  la  retraite  do  M"*  Devienne,  elle  prit 
l'emploi  dos  soubrettes.  Elle  resta  trente  ans  à  la  Comé- 
die-Française, où  elle  était  dovonuo  sociétaire. 

Dupont  (Pierre-Auguste,  dit  Alexis),  chanteur  fran- 
çais, né  en  1796,  mort  en  1874.  Elève  du  Conservatoire, 
il  entra,  on  1818,  à  l'Opéra  comme  ténor  en  double.  Il  passa, 
on  1821,  à  rOpéra-Comiquo,  ot,  doux  ans  après,  partait 
pour  l'Italie.  Kn  1826,  il  rentrait  à  l'Opéra  dans  lo  rôle  de 
Pylade  d'/phigihiie  en  Tauridc,  ot  resta  quinze  ans  à  ce 
théâtre.  Vers*  1840,  Alexis  Dupont  abandonna  la  scène 
pour  se  livrer  exclusivement  à  roxécution  do  la  musique 
d'église  ou  de  concert.  Attaché  à  la  maîtrise  do  Saint- 
Roch,  où  il  attirait  la  foule  dos  amateurs,  il  y  resta  jus- 
qu'en 185G. 

Dupont  (PflH^F^ançois),  imprimeur  et  dénutô  fran- 
çais, i\r.  A  Périgueux  on  1796,  mort  en  1879.  Il  étudia  la 
typographie  à  Paris,  dans  la  maison  Firmin-Didot,  ot 
ensuite  fonda  un  établissement  pour  les  impressions  ad- 
ministratives, qui  prit  un  grand  développement  et  qu'il 
augmenta  d'unie  maison  d'éditions  spéciales  à  l'onsoigne- 
ment  primaire.  Elu,  en  1852.  1857,  18iî3,  1R(Î9,  dans  la  Dor- 
dogne,  comme  randulat  ofticiel.  !\  la  Chambre  dos  députés, 
il  fut  élu,  en  187a,  sénateur  par  le  même  département.  On 
lui  doit  :  ICnsaiit  d'imprimrrin  (1849)  et  Hisloiê'C  de  l'impri- 
merie (1854);  une  Imprimerie  en  IS67  (18G8). 

Dupont  (Léon-Papin),  surnommé  le  Saint  homme 
de  Tours,  né  &  ta  Martinique  en  1797.  mort  ù  Tours  en 
1876.  Fils  do  riches  planteurs,  il -fut  élevé  en  i»'ranco,  ot, 


III. 


Dupont  de  l'Eure. 


après  avoir  terminé  ses  études,  retourna  à  Saint-Pierre 
de  la  Martini(iuo,  où  il  exerça  les  fonctions  déjuge  pen- 
ilatit  cinq  ans.  Ayant  perdu  sa  femme,  il  donna  sa  démis- 
sion ot  vint  s'établir  à  Tours.  La  mort  do  sa  fille  uniçiuo 
acheva  de  le  dégoûter  du  monde.  Depuis  l'année  1847  jus- 
qu'à sa  mort,  il  consacra  exclusivement  sa  fortune  ot  son 
lemps  à  dos  œuvres  de  charité  ot  do  religion.  Une  foule 
immense  assista  à  ses  funérailles,  et  sa  mémoire  est  restée 
en  vénération. 

Dupont  de  BuSSAC  (Jacquos-François),  homme  po- 
litique français,  no  ot  mort  à  Paris  (1800-1873).  Avocat, 
il  défendit  les  causes  politiques  et  fut  suspendu  en  1833. 
Il  fonda  alors  la  Bévue  républicaine.  A  la  tin  de  son  inter- 
diction, il  reparut  au  Palais,  mais  il  ne  tarda  pas  à  encou- 
rir une  seconde  suspension.  Il  collabora  alors  à  la  «  Revue 
du  progrès».  Plus  tard,  ayant  repris  ses  fonctions  d'avo- 
cat, il  défondit  Barl>ès  devant  la  cour  des  pairs.  Le  gou- 
vernement provisoire  do  1818  le  nomma  ,ous-commissaire 
à  Jonzac.  Ses  administrés  l'élurent  à  l'Assemblée  consti- 
tuante. Non  réélu  à  l'Assemblée  législative,  il  fut  expulsé 
de  France,  après  lo  Deux-Dôcembro,  ot  se  retira  à  Bruxel- 
les. Il  rentra  à  Paris  à  l'amnistie  de  1859  et  reprit  sa  pro- 
fession d'avocat.  On  lui  doitdeti,x  brochures  -.Manuel  des  so- 
ciétés coopératives  anonymes  à  capital  et  personnel  variables 
(1872);  Bistoire  populaire  des  sociétés  coopératives  (1873). 

Dupont  (Samuel-Francis),  commodore  américain,  né 
à  Bergen-Point  (Etat  de  New- York)  en  1803,  mort  à  Phi- 
ladelpnie  en  1865.  Il  appartenait  à  une  famille  française 
émigrée  en  Amérique  en  1799.  Entré  dans  la  marine,  il 
se  distingua  pendant  la  campagne  du  Mexique  en  rem- 
portant la  victoire  de  San-José,  servit  dans  l'extrême 
Orient,  fut  gouverneur  de  l'arsenal  de  Philadelphie.  Au 
début  de  la  guerre  civile,  il  fut  mis  à  la  tète  d'une  flotte 
fédérale,  s'empara,  le  7  novembre  1861,  des  forts  de  Hil- 
ton-Head  et  de  Bay-Point  (Caroline  du  Sud),  investit  le 
fort  Pulaski  (févr.  1862),  prit,  en  mars,  le  fort  Clinch, 
puis  Ferdinandina,  étendit  ses  conquêtes  au  sud  de  la  Flo- 
ride, en  s'emparant  du  fort  Marion,  et  réussit  à  fermer  la 
côte  confédérée  au  commerce  de  la  contrebande  de  guerre. 
Au  début  de  1863,  il  fut  chargé  de  pousser  l'attaque  de 
Charleston.  Le  6  avril,  il  passait  la  barre  ;  mais  l'escadre 
du  commodore  Ingraham  le  força  à  la  repasser  le  11.  Il 
reçut  l'ordre  de  renouveler  l'attaque  ;  mais,  n'aj'ant  que 
des  monitors  et  les  jugeant  inefficaces,  il  refusa  et  fut 
remplacé  par  l'amiral  t'oote. 

Dupont  des  Loges  (Paul-Georges-Marîe),  évoque 
de  Metz,  né  à  Rennes  en  1804,  mort  à  Metz  en  1886.  Suc- 
cessivement aumônier  de  plusieurs  couvents,  il  fut  nommé, 
en  1844,  évêque  de  Metz.  Lors  du  concile  du  Vatican,  il  sou- 
tint les  idées  de  la  minorité,  et  se  retira  avant  la  défini- 
tion de  l'infaillibilité  pontificale.  Quand  le  décret  eut  été 
rendu, sa  soumission  fut  aussi  prompte  qu'éclatante.  Après 
l'annexion  de  l'Alsace-Lorraine,  il  resta  attaché  de  cœur 
à  la  France,  et  refusa  l'ordre  de  la  Couronne  de  fer,  que 
l'empereur  lui  fit  offrir  par  le  maréchal  de  Manteuffel.  En 
revanche,  il  portait  ostensiblement  la  décoration  de  la 
Légion  d'honneur  :  Thiers  la  lui  avait  envoyée,  sur  sa 
demande,  en  1S71.  Membre  du  Reichstag,  de  1874  à  1877, 
il  siégea  au  premier  rang-  du  parti  do  la  protestation.  Le 
séminaire  de  Montigny  et  plusieurs  églises,  entre  autres 
celles  de  Barenthal,  furent  bâtis  à  ses  frais. 

Dupont  (Pierre),  poète  et  compositeur  français,  né  et 
mort  à  Lyon  (1821-1870).  II  appartenait  à  une  famille  d'ar- 
tisans et  occupa  des  situations  inférieures  jusqu'à  sa 
conscription.  Il  fit  alors,  à 
Provins,  la  connaissance  du 
poète  Pierre  Lebrun,  auquel 
il  soumit  des  essais  poéti- 
ques ;  l'auteur  de  Marie  Stuart 
organisa  une  souscription 
ijui  lui  permit  d'acheter  un 
remplaçant  et  de  se  faire  im- 
primer. Son  premier  poème, 
les  Deux  an^ es,  obtint  un  prix 
â  l'Académie  (1842),  et  lui  va- 
lut une  place  d'aide  au  Dic- 
tionnaire de  l'Académie.  Il  la 
quitta  dès  qu'il  crut  pouvoir 
vivre  de  sa  plume,  et  devint 
rapidement  populaire.  Du- 
pont a  composé  des  chants 
(ihilosophiquos  et  quelques 
chansons  républicaines  et 
socialistes.  Ces  dernières  lo 
firent  môme  condamner,  en 
1851,  à  sept  ans  do  déporta- 
tion, à  Lambessa;  mais  il  fut 
gracié  aussitôt.  C'est  surtout  à  ses  chants  rustiques  qu'il 
doit  sa  notoriété.  Pierre  Dupont  fut  le  chansonnier  du 
peuple  laborieux  et  honnête.  Ses  vers  sont  remarquables 
par  les  aspirations  saines  qu'ils  révèlent,  par  l'élévation 
des  sentiments  qu'ils  traduisent  :  l'amour  du  travail,  de 
puissants  appels  à  la  concorde,  à  la  cordialité.  Ils  ont  eu 
une  influence  moralisatrice.  Ils  sont,  de  plus,  on  général, 
d'une  bonne  facture.  Peut-être  ne  sont-ils  pas  toujours  assez 
châtiés  ;  mais  il  y  a  de  l'originalité  dans  le  choix  des  sujets, 
de  la  fantaisie  dans  le  détail.  Les  morceaux  les  plus  connus 
sont  :  les  Dœufs,  les  Sapins,  la  Mère  Jeanne,  Ma  Vigne,  le 
Cochon,  la  Vache  blanche,  les  Louis  d'or,  le  Chant  du  blé,  la 
Chanson  de  la  soie,  la  Chanson  du  pain,  le  Chant  des  ouvriers, 
le  Chant  des  soldats,  le  JVoel  des  paysans,  le  Chant  des  na- 
tions, le  Tisserand,  le  Tonneau,  etc.  Pierre  Dupont  com- 
posait lui-même  la  musique  do  ses  chansons.  Après  sa 
condamnation  et  sa  grâce,  il  vécut  dans  la  retraite.  Il 
publia  encore,  cependant,  la  Légende  du  Juif -Errant, 
poème  qu'illustra  Gustave  Doré*  (1862);  Di.T  églogues 
(1864),  et  une  brochure  :  Sur  certains  bruits  de  coalition 
(l8f)0),  dans  laquelle  il  se  ralliait  ù  l'Empire. 

Dupont  (Joseph),  compositeur  belge,  né  ot  mort  à 
Liège  (1821-1861).  Elève  du  Conservatoire  do  cotte  ville,  il 
y  devint  professeur.  Cot  artiste  a  publié  dos  études  ot  des 
fantaisies  pour  violon,  des  romances,  des  compositions 
religieuses,  etc.,  ot  un  oiiéra-comique  en  doux  actes  :  Hi- 
beiro  Pinto,  qui  fut  joué  d  Liégo  en  ISr.S. 

Dupont  (Pierre-Auguste),  pianiste  ot  compositeur 
ludLre,  né  à  Knsival  on  1827.  mort  à  Bruxelles  on  1800. 
Professeur  de  piano  au  Conservatoire  do  Bruxelles,  pon- 
dant plus  do  trente  ans,  il  forma  d'excellents  élèves.  Du- 
pont s'est  produit  aussi  comme  composilour. 


/  €f 


Pierre  Dupont. 


DUPONT   —   DU  PORT 

Dupont  (François-de-Sales-Léonce),  avocat  et  journa- 
liste français,  né  à  Lavrac  (Lot-et-Garonne)  en  IS28,  mort 
à  Paris  en  1884.  Il  coUaDoraàun  grand  nombre  de  journaux 
bonapartistes.  En  1878,  dans  une  brochure  intitulée  :  les 
Deux  démocraties,  il  conseillait  aux  bonapartistes  do  se  ral- 
lier à  la  République.  Il  a  publie  :  la  Commune  et  ses  auxi- 
liaires devant  la  justice  (1871);  la  Comédie  républicaine 
(1872);  la  Majorité  du  quatrième  Napoléon  (1874)  ;  Madame 
des  Grieux  (1875);  Tours  et  Bordeaux,  souvenirs  de  la  Ré- 
publique à  outrance  (1877);  la  Soumission  (1878);  De  Paris 
aux  montagnes  (1879);  Souvenirs  de  Versailles  pendant  la 
Commune  {ISSI)  ;  le  Prince  Victor  Napoléon  (1883). 

Dupont  (Joseph),  violoniste  et  chef  d'orchestre  belge, 
frère  du  précédent,  né  à  Ensival  en  1838,  mort  à.  Bruxelles 
en  1899.  Il  fut  élève  du  Conservatoire  de  Bruxelles,  où  il 
obtint  le  premier  prix  de  violon  et  le  grand  prix  de 
Rome.  Il  fut  professeur  d'harmonie  au  Conservatoire  de 
Bruxelles  et  chef  d'orchestre  du  théâtre  de  la  Monnaie  et 
des  Concerts  populaires.  Quelques  années  après,  Dupont 
prenait,  en  association  avec  Lapissida,  la  direction  dti 
théâtre  de  la  Monnaie,  où  il  monta  plusieurs  ouvrages 
français  inédits  ;  entre  autres,  V Hérodiade  de  Massenet,  lo 
Sigurd  de  Reyer,  ainsi  que  des  opéras  de  Wagner.  Joseph 
Dupont  a  écrit  un  certain  nombre  de  compositions  qui, 
presque  toutes,  sont  inédites. 

Du  PONTAVICE  DE  Heussey  (Hyacinthe,  comte"), 
poète  français,  né  à  Tréguier  en  1812,  mort  à  Londres  en 
1876.  Son  oncle,  Théophile  do  Kersausio,  ardent  agita- 
teur, le  convertit  aux  idées  humanitaires  et  républicaines. 
Ecrivain  élégant,  profond  penseur,  Du  Pontavice  a  pu- 
blié :  Nuits  rêveuses,  suite  de  poèmes  philosophiques  (1840); 
Etudes  et  aspirations  (1857),  recueil  do  poésies  empreintes 
d'une  pitié  douloureuse  pour  les  déshérités  ;  Sillons  et 
Débris  {1S60)  \  Poèmes  virils  (1862).  Ses  Œuvres  complètes 
ont  paru  en  1887. 

DUPONT-CHAUMONT  (Pierre-Antoine,  comte),  géné- 
ral français,  né  à  Chabanais  (Charente)  en  1759,  mort  à 
Paris  en  1838.  Il  entra  au  service  en  1775.  Général  de  bri- 
gade après  Jemmapes,  il  fut  condamné  à  mort  pour  avoir 
fait  battre  la  générale  au  13  vendémiaire  an  IV  (1795), 
mais  reçut,  peu  après,  le  commandement  du  camp  do 
Marly.  Remarqué  par  le  Premier  Consul,  il  commanda  plu- 
sieurs divisions  militaires,  devint,  en  1806,  ministre  plé- 
nipotentiaire de  Louis-Bonaparte,  roi  de  Hollande;  dis- 
gracié en  1810,  il  prit  sa  retraite  en  1812.  Au  retour  des 
Bourbons,  il  commanda  l'Ecole  de  Saint-Cyr,  reçut  le  titro 
de  «  comte  ■>  (isi4),  et  fut  mis  à  la  retraite  en  1817. 

DUPONT-VERNON  (Henri  DuPONT,  dit),  acteur  fran- 
çais, né  et  mort  à  Puiseaux  (Loiret)  [1844-1897].  Elève  du 
Consen'atoire,  il  débuta  aux  matinées  Bailande,  puis 
entra,  en  1873,  â  la  Comédie-Française,  où  il  tint  l'emploi 
des  raisonneurs.  En  1888,  il  devint  professeur  de  décla- 
mation au  Conservatoire.  Il  a  publié  dos  ouvrages  estimés  : 
Principes  de  diction  (1S82);  l'Art  de  bien  dire,  principes  et 
applications  (1888);  Diseurs  et  cojnédiens  (1S91). 

DUPONT-WHITE  (Charles  Bbook),  économiste  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1807,  mort  à  Paris  en  1S7S.  Avocat  à 
la  Cour  d'appol,  puis  à  la  Cour  de  cassation,  Dupont-AVhite 
abandonna  le  barreau,  en  1843,  pour  s'occuper  presque 
exclusivement  des  questions  politiques,  sociales  et  écono- 
miques. Il  appartenait  à  l'école  catholique  libérale  dont 
Montalembert  était  le  chef,  et  dont  le  «  Correspondant  » 
était  l'organe.  Néanmoins,  il  ne  partageait  pas  toutes  les 
idées  de  ses  amis.  Ainsi,  il  se  sépara  nettement  de  l'Ecole 
de  Nancy  sur  la  question  de  la  décentralisation.  Dupont- 
White  admettait,  dans  beaucouji  de  cas,  l'intervention  de 
l'Etat.  D'après  lui,  la  société  peut  quelquefois  forcer  l'in- 
dividu à  faire  le  bien  et  elle  a  le  devoir  strict  de  protéger 
le  faible  contre  le  fort.  A  beaucoup  de  points  de  vue, 
Dupont-White  peut  être  considéré  comme  un  des  précur- 
seurs de  ce  qu'on  a  appelé  le  socialisme  chrétien.  On  lui 
doit  :  le  Progrès  politique,  l'Individu  et  L'Etat,  et  une  série 
d'articles  sur  la  centralisation,  dont  il  était  partisan  dans 
uno  certaine  mesure.  Une  de  ses  filles  épousa  Sadi  Carnot, 
qui  devint  président  de  la  République. 

DUPONTIE  («£  —  de  Dupont,  savant  franc.)  n.  f.  Genre 
de  plantes,  de  la  famille  des  graminées,  tribu  des  avé- 
nées,  dont  les  deux  espèces  connues  croissent  dans  les 
iles  Melville  et  l'Amérique  russe. 

DuPORT  (Gilles),  prêtre  et  écrivain  français,  né  on 
1625  â  Arles,  mort  à  Paris  en  1690.  Docteur  eu  droit  civil 
et  en  droit  canon,  il  entra,  à  l'âge  do  vingt-deux  ans,  dans 
la  congrégation  do  l'Oratoire,  ot  la  quitta  en  1660.  Il  a 
écrit  :  les  Excellences  de  la  prière  (1GG7);  l'Art  de  prêcher 
(1084),  et  VHistoire  de  l'église  d'Arles  (1090),  qui  est  un  ré- 
sumé de  l'ouvrage  latin  du  chanoine  Saxi. 

DuPORT  (Jean-Pierrel,  connu  sous  le  nom  de  Duport 
Paîné,  violoncelliste  français,  né  à  Paris  on  1741,  mort  à 
Berlin  en  1818.  Il  fut  attaché  à  la  musique  particulière  du 
prince  de  Conti,  puis  devint,  à  Berlin,  premier  violoncol- 
listo  de  la  chapelle  du  roi  Frédéric  II,  qui  lui  donna  pour 
élèvo  le  prince  royal,  son  neveu  (plus  tard  Frédéric-Guil- 
laume II).  Il  exerça  ensuite  les  fonctions  de  surintendant 
des  concerts  do  la  cour.  Duport  a  laissé  quelques  compo- 
sitions pour  le  violoncelle. 

DUPORT  (Jean-Louis),  violoncelliste  français,  fi*ôro  du 
précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1749-1819).  Elève  do  son 
frère,  il  surpassa  bientôt  celui-ci,  et,  dès  sa  vingtième 
année,  arriva  à  la  notoriété.  Il  se  produisit  à  Londres  ot  à 
Paris,  puis  fut  attaché  ù  la  musique  de  la  cour  à  Berlin,  où 
il  demeura  dix-sept  ans.  Do  retour  on  Franco  on  isofl,  il 
entra  au  service  du  roi  d'Espagne  Charles  IV.  En  1812,  il 
fut  nommé  violoncoUe-solo  do  la  chapelle  ot  professeur  au 
Conservatoire  (1810). 

Lo  talent  de  Duport  se  distinguait  par  la  pureté  du 
son,  par  la  vigueur  do  l'archet  ot  surtout  par  un  stylo 
plein  de  noblesse,  de  largeur  ot  d'expression.  Cet  arlisto 
lut  également  compositeur.  On  connaît  do  lui  six  concer- 
tos, nuit  airs  variés,  ([uatre  oeuvres  do  sonates,  do  déli- 
cieux nocturnes  pour  violoncelle  ot  harpe  (avec  Bochsa) 
et  un  Essai  sur  le  doigter  du  violoncelle  et  la  conduite  de 
l'arrhet. 

Du  Port  (Adrien-Joan-François),  hommo  politiquo 
français,  né  A  Paris  on  1759.  mort  A  Apponiîoll  (Suisse)  en 
1798.  Il  était,  en  17S9,  eonsoilter  au  parlement  en  la  cham- 
hro  des  requêtes.  Dénulé  do  la  noblesse  do  Pans  aux  étals 
généraux,  U  se  rallia  &  la  cause  du  tiers  étal,  siégea 

110 


DUPORT 


DUPRÉ 


ensuite  à  gauche  à  la  Constituante,  forma,  avec  Barnave 
et  Lameth,  le  fameux  triumvirat,  et  se  signala  par  un 
remarquable  rapport  (1790)  sur  l'organisation  de  la  ma- 
gistrature. Membre  de  la  commission  chargée  d'inter- 
roger Louis  XVI  après  le  retour  de  Varennes,  il  chan- 
gea d'attitude  à  partir  de  ce  moment,  et  se  sépara  des 
jacobins  pour  se  rapprocher  des  fouillants.  Nommé  prési- 
dent du  tribunal  criminel  de  Paris  après  la  dissolution 
de  la  Constituante,  il  s'enfuit  au  lendemain  du  lO-Août, 
fut  arrêté  près  de  Nemours,  et  mis  en  liberté  grâce  à 
l'intervention  de  Danton.  Il  passa  alors  en  Angleterre, 
rentra  en  France  après  le  9-Thermidor,  émigra  de  nouveau 
après  le  IS  fructidor  an  V  et  se  rixa  en  Suisse. 

DOPORT  (Louis\  danseur  français,  né  en  1781,  mort  à 
Paris  en  18r>3.  II  était  à  peine  âgé  de  vingt  ans  lorsque, 
sortant  de  l'Ambigu  et  de  la  Gaité,  il  débuta  à  l'Opéra 
avec  un  succès  qui  balança  la  fortune  du  célèbre  Vesiris. 
Il  composa  de  charmants  ballets  {Acis  et  Galatée,  Figaro, 
le  Volage  fixé,  représentés  à  l'Opéra),  et  les  exécuta  avec 
talent.  . 

En  1808,  Duport  quitta  l'Opéra  pour  aller  à  Saint-Pé- 
tersbourg, où  l'appelait  un  brillant  engagement  ;  puis, 
en  1816,  il  se  rendit  à  Vienne,  où  il  dirigea  pendant  plu- 
sieurs années  le  théâtre  de  la  Porte-de-Carinthie,etensuito 
il  prit  sa  retraite  à  Paris.  La  rivalité  fameuse  de  Duport 
et  de  Vestris  a  inspiré  à  Berchoux  un  poème  burlesque 
intitulé  la  Danse  ou  les  Dieux  de  l'Opéra. 

Duport  (Paul),  auteur  dramatique,  neveu  du  précé- 
dent, né  et  mort  à  Paris  (1798-1866}.  Il  s'adonna  à  la  litté- 
rature, collabora  à  des  revues,  puis  se  tourna  vers  le 
théâtre  et  écrivit,  le  plus  souvent  en  collaboration  avec 
Bavard,  Mélesville,  Duvert,  Scribe,  Théaulon,  etc.,  un 
grand  nombre  de  vaudevilles,  de  comédies  et  de  livrets 
d'opéras-comiques.  Parmi  ses  pièces,  nous  citerons  :  l'Au- 
textr  et  l'Avocat  {\^2h)\  Keftly  {\S2S);  Marie  Mignot  {iS29]; 
Noblesse  et  roture  (1830)  ;  le  Quaker  et  la  Danseuse  (1831)  ; 
la  Puritaijïe{lSZ3);  la  Fille  de  l'avare  {lS3ô),  une  des  meil- 
leures; la  Vendéenne  (1837);  Quitte  ou  double  (1840);  la 
Tutrice  (1844):  etc. 

DuPORT-DUTERTRE  (François-Joachim),  littérateur 
français,  né  à  Saint-Malo  en  1715,  mort  en  1759,  Il  aban- 
donna la  Compagnie  de  Jésus,  où  il  enseignait  les  huma- 
nités, pour  se  consacrer  aux  lettres.  Il  collabora  aux  feuilles 
de  Fréron  et  de  l'abbé  de  Laporte.  On  a  de  lui  :  Abrégé 
de  l'histoire  d'Angleterre  (1751);  Bibliothèque  amusante  et 
instructive  (1755);  Histoire  des  conjurations,  conspirations 
et  révolutions  célèbres  (1754)  ;  etc. 

Duport -DUTERTRE  (Marguerite-Louis-François), 
homme  politique  français,  fils  du  précédent,  né  et  mort  à 
Paris  (1754-1793).  Il  s'occupa  d'abord  de  littérature,  fut 
ensuite  avocat  (1777'),  coopéra  à  la  prise  de  la  Bastille  et 
devint  membre  de  la  municipalité  parisienne  et  substitut 
du  procureur-syndic  de  la  Commune,  grâce  à  l'amitié  do 
La  Fayette  ;  il  fut  ministre  de  la  justice,  en  novembre  1790. 
Accusé  par  Brissoi  et  Saladin  de  s'être  opposé  à  la  guerre 
contre  1  Autriche,  il  dut  donner  sa  démission  en  1792.  Dé- 
crété d'accusation  après  le  lO-Août,  il  échappa  quelque 
temps  aux  perquisitions,  mais  fut  enfin  découvert,  con- 
damné et  exécuté  le  même  jour  que  Barnave  (1793). 

DuPORTAIL  (Lebègue),  général  français,  mort  en 
1802.  Il  appartenait  au  corps  du  génie  lorsqu'il  se  rendit 
en  Amérique  et  prit  part  à  la  guerre  de  l'Indépendance,  où 
il  se  fit  remarquer  par  ses  talents  militaires.  Il  organisa 
les  troupes  du  royaume  de  Naples.  Nommé  maréchal  de 
camp  en  1788,  Duportail  fut  appelé,  deux  ans  plus  tard, 
grâce  à  ses  relations  avec  La  Fayette,  à  prendre  le  por- 
tefeuille de  la  guerre.  Attaqué  par  les  royalistes  et  par 
les  révolutionnaires,  il  donna  sa  démission  en  1791.  Décrété 
d'accusation  l'année  suivante,  il  parvint  à  passer  en  Amé- 
rique, où  il  mourut. 

DUPORTHITE  (de  Duporth,  b.  de  localité)  n.  f.  Silicate 
hydraté  naturel  de  magnésie.  Variété  de  néolite. 

DUPOTET  (Jean-Henri-Joseph),  vice-amiral  français,  né 
à  Changey  ^Côtc-d'Or)  en  1777,  mort  à  Paris  en  1852.  Em- 
barqué au  début  de  la  Révolution  comme  novice,  il  devint 
aspirant  à  la  suite  du  combat  des  îles  d'Hyères  en  1795, 
enseigne  en  1799.  et  lieutenant  de  vaisseau  en  1803, 
après  l'expédition  de  Saint-Domingue,  où  il  faillit  mourir 
de  la  fièvre  jaune.  Dupotct  se  conduisit  brillamment  à 
Trafalgar,  à  bord  du  Jiedoutable  :  ce  bâtiment  coula, 
mais  le  jeune  officier,  malgré  une  grave  blessure,  réussit 
à  se  sauver.  Il  fut  nommé  capitaine  de  frégate  et  aide 
de  camp  du  ministre  de  la  marine  Decrès.  En  1809,  il 
livra  combat  avec  sa  frégate  Niémen,  à  deux  frégates 
anglaises  qu'il  rencontra  à  l'embouchure  de  la  Gironde. 
Forcé  d'amener  son  pavillon,  il  resta  cinq  ans  prisonnier 
en  Angleterre.  Il  n'en  fut  pas  moins  promu  capitaine  de 
vaisseau  en  1811.  Sous  la  Restauration,  il  commanda  la 
station  des  Antilles  (1828).  Préfet  maritime  à  Brest  en 
J830,  il  fut  ensuite  gouverneur  de  la  Martinique,  puis  com- 
mandant de  la  station  des  mers  du  sud,  et  chargé,  à  co 
litre,  du  blocus  des  côtes  argentines,  en  1838.  Vice-amiral 
en  1841,  Dupotct  entra  dans  le  cadre  de  réserve,  en  1845. 

DuPOTET(Jean  im  Sknniîvoy, baron),  écrivain  français, 
né  à  La  Chapelle  (Yonne)  en  179G,  mort  à  Paris  en  1881. 
Adepte  fervent  du  magnétisme,  il  se  livra  à  des  expé- 
riences pour  démontrer  son  efficacité  dans  la  guérison  do 
certaines  maladies,  et  publia  le  journal  le  Propagateur 
(1827-1845).  On  a  de  lui  :  Expériences  publiques  de  magné- 
tisme (1826);  Cours  de  magnétisme  (1831);  Essai  sur  l'en- 
seignement philosophique  du  magnétisme  (1845);  ta  Magie 
dévoilée  {i%'â2)\  Traité  complet  de  magnétisme  anima/ (l85G); 
Thérapeutique  magnétique  (1863). 

DuPOTY  (Michel-Auguste),  publiciste  français,  né  à 
Versailles  en  1797,  mort  à  Paris  on  1864.  Il  se  signala 
sous  la  Restauration  par  son  libéralisme  et  combattit  le 
gouvernement  do  Louis-Philippe.  Lors  de  l'attentat  de 
Quesncl  sur  le  duc  d'Aumale  (X84l).  Dupoty  fut  condamné 
à  une  détention  do  cinq  ans,  pour  complicité  morale; 
lors  de  l'amnistie  do  1844,  il  recouvra  la  liberté.  Après  la 
proclamation  do  la  République,  en  1848,  il  refusa  les 
fonctions  de  commissaire  du  gouvernement.  Il  no  joua 
plus  qu'un  rôle  ctfacé,  s'occupa  do  sciences  naturelles  et 
publia  :  Promenade  au  Muséum  (1851),  et  De  la  réorgani- 
sation du  Muséum  (1858). 

DuPPA  (Brian),  prélat  anglais,  né  à  Lcwîsham  (comté 
do  Kantien  1588,  mort  à  Richniond  on  1662.  Evoque  do 
Salisbury,  il  suivit  Ctiarlcs  1"  dans  l'ilo  do  Wight,  pon- 


Duprat. 


dant  la  Révolution,  fut  emprisonné  avec  lui,  et  l'aida, 
dit-on,  à  écrire  VÈikôn  basiliké.  Après  la  restauration 
de  Charles  II,  il  devint  grand  aumônier  et  évèque  de 
Winchester.  Il  a  laissé  quelques  écrits. 

DUPPEL,  ville  d'Allemagne  (Prusse  [prov.  du  Sleswiç]), 
sur  la  côte  du  Petit  Belt;  620  hab.  Point  stratégique  tor- 
tifié,  qui  a  joué  un  rôle  assez  important  jiendant  les  guerres 
du  Danemark  contre  les  troupes  de  la  Confédération  ger- 
manique. Victoire  des  Danois  sur  les  troupes  fédérales,  en 
1S48.  Le  13  avril  1849,  Duppel  fut  pris  d'assaut  par  les 
Allemands,  et  les  Prussiens  s'en  emparèrent  encore  le 
18  avril  1864,  après  un  siège  et  un  bombardement  do  près 
de  deux  mois. 

DUPPIGHEIM,  village  de  la  Basse-Alsace  (cercle  d'Er- 
stein  [canton  de  Geispolsheim]);  1.040  hab.  Agriculture, 
tuileries. 

DUPPION  n.  m.  Magnan.  et  filât,  de  soie.  Cocon  de  ver 
à  soie,  qui  est  doublé,  il  Soie  de  mauvaise  qualité  et  gros- 
sière, qui  provient  d'un  cocon  double. 

DUPRAT  (Antoine),  cardinal  et  ministre  français,  né 
à  Issoire  en  1463,  mort  à  Nantouillet  en  1535.  Avocat  au 
parlement  de  Toulouse,  puis  président  à  mortier,  premier 
président  du  parlement  de 
Paris,  il  entra  dans  les  ordres, 
à  la  mort  de  sa  femme,  Fran- 
çoise d'Arbouze.FrançoisP'lo 
nomma  chancelier  de  France, 
en  1515.  Il  fut  le  principal 
auteur  du  traité  de  Bologne 
entre  le  roi  et  le  pape  Léon  X, 
qui  servit  de  base  au  l'ameux 
concordat  de  1516.  Devenu 
archevêque  de  Sens,  cardinal- 
légat,  pourvu  de  riches  bé- 
néfices, Duprat  fut  le  prin- 
cipal ministre  de  Louise  de 
Savoie  pendant  sa  seconde 
régence  (1525),  et  conserva 
jusqu'à  la  fin  la  faveur  de 
François  I".  Cependant,  le 
roi  refusa  de  l'aider  à  obtenir 
les  suffrages  des  cardinaux, 
après  la  mort  du  pape  Clé- 
ment VII  (1534).  L'énergie 
qu'il  déploya,  pour  faire  ac- 
cepter au  clergé  le  concordat 
de  1516,  la  vénalité  des  offices  de  judicature,  les  impôts 
écrasants,  dont  il  dut  assurer  la  rentrée,  lui  suscitèrent  un 
grand  nombre  d'ennemis.  Il  mourut  en  proie  à  la  maladie 
pédiculaire. 

DuPRAT  (Pardotix)  [en  lat.  Pardulfus  PrateiuSj, 

jurisconsulte  français,  né  à  Aubusson  vers  1520,  mort  vers 
1570.  Il  se  fit  recevoir  docteur  en  droit  et  publia  plusieurs 
ouvrages,  dont  les  principaux  sont  :  Lexicon  juris  civilis 
et  canonici  (Lyon,  1569);  le  Train  et  total  règlement  de 
practique  civile  et  criminelle  (1557);  Practique  de  l'art  des 
jioïaiï-es  (1578);  Théorique  de  l'art  des  7ïot aires  (lôlS);  etc. 

Duprat  (Jean),  conventionnel  girondin,  né  à  Avignon 
en  1760,  décapité  en  1793.  Négociant  en  soieries,  il  fut  élu 
membre  de  la  municipalité  en  1790,  envoyé  à  l'Assemblée 
constituante  pour  y  demander  la  réunion  du  comtat  Ve- 
naissin  à  la  Franco.  A  son  retour  et  après  le  vote  de  la 
réunion,  Duprat  fut  élu  maire,  puis  député  à  la  Convention 
nationale.  Dans  le  procès  du  roi,  il  vota  successivement 
l'appel  au  peuple,  la  mort,  et  contre  le  sursis.  Ses  relations 
le  hrent  comprendre  parmi  les  girondins.  Il  monta  sur 
l'échafaud  avec  un  grand  courage.  —  Son  frère,  Louis, 
né  à  Avignon  en  1756,  fut  un  des  principaux  fauteurs  des 
massacres  de  la  Glacière  (17  oct.  1791).  Il  prit  le  parti  de 
la  Montagne  pendant  la  Terreur,  combattit  en  Italie  (1795), 
devint  adjudant  général  (1797),  et  périt  à  la  bataille  de 
Ratisbonne,  le  23  avril  ISOO. 

Du  Prat  (Antoine-Théodore,  marquis),  écrivain  f."an- 
çais,  né  à  Versailles  en  1808,  mort  en  1867.  I!  a  publié  des 
ouvrages  généalogiques  et  historiques,  dont  les  principaux 
sont  :  Généalogie  historique  de  la  maison  Du  Prat  (1857); 
Histoire  d'Elisabeth  de  Xalois,  reine  d'Espagne  (1859). 

Duprat  (Pascal),  homme  politique  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Hagetmau  (Landes)  en  1815,  mort  en  1885.  Pro- 
fesseur d'histoire  au  collège  royal  d'Alger,  il  quitta  l'en- 
seignement pour  diriger  la  «  Revue  indépendante».  Il  prit 
une  part  active  à  la  révolution  de  février  1848,  et  il  fut 
élu  représentant  des  Landes  à  l'Assemblée  constituante, 
puis  àla  Législative;  il  siégea  à  la  Montagne.  Exilé  après 
le  2-Décembre,  il  se  retira  à  Bruxelles,  puis  en  Suisse,  où 
il  occupa  une  chaire  à  l'académie  de  Lausanne.  Après  le 
4-Septembre,  il  fut  nommé  ministre  de  France  à  Athènes. 
Elu  en  juillet  1871  député  des  Landes  à  l'Assemblée  na- 
tionale, Pascal  Duprat  prit  place  à  l'extrême  gauche,  et 
réélu  en  1876  dans  le  XVH'  arrondissement  de  Paris.  Au 
16-Mai,  il  fit  partie  des  363,  et  fut  réélu  le  14  octobre  1877, 
mais  il  échoua  en  1881.  Nommé,  en  1882,  ministre  pléni- 
potentiaire au  Chili,  il  succomba  sur  le  paquebot  qui  le 
ramenait.  Il  a  laissé,  entre  autres  ouvrages  :  Essai  histo- 
rique sur  les  races  anciennes  et  modernes  de  l'Afrique  sep- 
tentrionale (1845);  les  Encyclopédistes,  leurs  travaux,  leur 
doctrine,  leur  influence  (lS6b)  ;  l'Esprit  des  révolutions  (1879). 

Duprat  (Hippolyte),  chirurgien  de  marine  et  compo- 
siteur français,  né  à,  Toulon  en  1824,  mort  à  Paris  en 
1889.  Après  de  brillants  services,  il  donna  sa  démission, 
poursuivi  par  l'idée  fixe  de  faire  représenter  un  grand 
opéra  en  cinq  actes,  intitulé  Pétrarque,  dont  il  avait  com- 
posé la  musique  sur  un  livret  écrit  par  lui-même  en  société 
avec  Dharmenon.  Représenté  d'abord  à  Marseille  (1873), 
avec  quelque  succès,  cet  opéra  ne  réussit  point  à  Paris 
iGaité,  1880). 

DuPRATO  (Jules-Laurent- Anacharsis),  compositeur 
français,  né  ù.  Nîmes  on  1827,  mort  ;'i  Paris  en  1892.  Il  fut 
élève  du  Conservatoire  et  obtint,  en  1848,  le  premier  grand 
prix  de  Rome.  Artiste  bien  doué,  mais  mal  servi  par  les  cir- 
constances, il  ne  put,  en  dépit  d'un  talent  très  réel,  donner 
la  véritable  mesure  do  sa  valeur.  Il  a  fait  représenter  : 
les  Trovntelles  (1851);  Pâquerette  (1856);  M'sjeu  Landry 
fl856);  Sahator  /Ïo.stï  (1861)  ;  la  Déesse  et  le  Berger  (1863)"; 
le  Baron  de  Groschaminet  (1866);  Sacripant  (1866);  le 
Chanteur  florentin  (1866);  la  Fiancée  de  Corinthc  (imi);  la 
Tour  du  chien  vert  (1871);  le  Cerisier  (1871).  Duprato  fut 
nommé  professeur  d'harmonie  au  Conservatoire,  ou  1866. 


888 

DUPRAY  (Henri-Louis),  peintre  français,  né  à  Sedan 
en  1841.  Elève  de  Cogniet  et  de  Pils,  il  s'est  consacré  à  la 
peinture  militaire.  Il  débuta,  en  i863,  par  une  toile  spiri- 
tuelle :  Brigadier,  vous  avez  raison,  qui  eut  un  certain 
succès.  Vinrent  ensuite  :  le  Roi  de  Prusse,  l'empereur  de 
Russie  et  l'empereur  Napoléon  passant  la  revue  dans  la 
plaine  de  Longchamp  le  6  juin  /567(1868);  Bataille  de  VCa- 
terloo  (!870);  une  Grand'garde  (1872).  En  1874,  il  envoya 
au  Salon  une  scène  du  siège  de  Paris,  que  la  gravure  a 
rendue  populaire  :  une  Visite  aux  avant-postes  par  le  général 
Ducrot  et  l'amiral  La  Roncière  Le  Noury.  En  1876,  il  exposa  : 
un  Régiment  de  hussards  escortant  un  convoi;  en  1877, 
Grandes  manœuvres  d'automne  :  Artillerie  légère  allant 
prendre  position.  L'Arrivée  à  l'étape,  de  1878,  est  un  de  ces 
épisodes  que  Dupray  excelle  à  reproduire.  Citons  encore  : 
Départ  du  quartier  général  après  déjeuner  {\?,iZ)  ;  Départ 
incognito  de  l'impératrice  Euijênie  (1884);  etc. 

DuPRÉ  (Guillaume),  sculpteur  français  et  graveur  en 
médailles,  né  à  Sissonne  (Aisne)  vers  1574,  mort  en  1647. 
Le  premier,  il  appliqua  l'art  de  la  sculpture  à  la  gravure 
en  médailles.  On  cite  de  Dupré  la  statue  de  Henri  IV,  qui 
fut  élevée  sur  le  Pont-Neuf,  sous  le  règne  de  ce  prince. 
Encore  n'avait-il  fait  que  le  cavalier,  car  le  cheval,  ou- 
vrage du  Florentin  Tadda  ou  Tacca,  avait  été  donné  à 
Marie  de  Médicis  par  Corne  II,  duc  de  Toscane.  Plus  remar- 
quables sont  les  médaillons,  les  médailles,  les  types  mo- 
nétaires de  G.  Dupré,  notamment  la  médaille  frappée  en 
1603,  à  l'occasion  du  mariage  de  Henri  IV  et  de  Marie  de 
Médicis.  Aussi  le  roi  le  nomma-t-il,  d'abord  conjointement 
avec  Jean  Pilon,  ensuite  seul,  à  la  charge  de  *<  conducteur 
et  contrôleur  général  en  l'art  de  sculpture  sur  le  faict  des 
monnaies  et  revers  d'icelles  ». 

Les  collections  de  la  Bibliothèque  nationale  renferment 
de  très  beaux  spécimens  de  l'œuvre  de  G.  Dupré  ;  des  re- 
productions de  bronze  existent  au  musée  monétaire  de  la 
Monnaie  de  Paris,  qui  possède  aussi  quelques  poinçons 
de  ce  maître  :  jjortraits  de  Henri  IV,  de  Marie  de  Médi- 
cis, de  Louis  XIII  enfant,  du  cardinal  de  Richelieu,  de 
Gaston  d'Orléans,  du  prince  de  Condé,  etc.  Les  revers  re- 
présentent souvent  des  sujets  composés  d'un  dessin  très 
ferme,  d'une  heureuse  disposition  et  d'une  grande  allure. 
En  outre,  les  coins  des  monnaies  du  règne  de  Henri  IV  et 
ceux  de  la  minorité  de  Louis  XIII  ont  été  gravés  d'après 
les  types  très  remarquables  fournis  par  G.  Dupré  au  tail- 
leur général  des  monnaies.  Certaines  médailles  sont  si- 
gnées Georgius  DrPRÉ,  bien  que  son  œuvre,  en  général, 
ne  porte  que  la  signature  G.  Ddpré;  une,  celle  du  maré- 
chal de  Toyras,  p'orte  les  mots  Guil.  Dupré.  Vraisembla- 
blement, les  médailles  signées  »  G.  Dupré  »,  "  Georges 
(ou  Guillaume)  Dupré  «  sont  bien  du  même  artiste. 

Dupré  (Louis),  danseur  français,  né  vers  1697,  mort 
en  1774.  Il  débuta  vers  1715  à  l'Opéra,  et  y  obtint  bientôt 
de  tels  succès,  qu'on  ne  l'appelait  plus  que  «  le  grand 
Dupré  "  et  qu'on  le  surnomma  "  le  dieu  de  la  danse  n ,  avant 
que  son  élève  et  successeur,  le  fameux  Gaétan  Vestris, 
ait  à  son  tour  mérité  ce  titre. 

Dupré  (Adrien),  voyageur  français,  mort  à  Smyrne 
en  1831.  Il  remplit  divers  postes  dans  les  consulats  d'Orient, 
et  publia  :  Voyage  aux  ruines  de  Nicopolis  en  Epire  en  1707 
(1818)  :  Voyage  en  Perse  da/is  les  années  iS07,  1608,  i809, 
en  traversant  l'Anatolie,  la  Mésopotamie  (1819). 

Dupré  (JuIps),  paysagiste  français,  né  à  Nantes  en 
1811,  mort  à  risle-Adam  en  1889.  Sa  famille  le  destinait  à 
l'industrie  ;  mais,  en  présence  de  ses  dispositions,  son  père 
le  laissa  s'abandonner  libre- 
ment à  son  goût  pour  la  pein- 
ture. 

Il  débuta  au  Salon  de  1831 
et  s'y  fit  remarquer  par  plu- 
sieurs Etudes  d'après  nature, 
reproduisant  des  vues  de  la 
Haute-Vienne,  de  l'Isle-Adam 
et  de  Montmorency.  Dès  1833, 
ses  paysages  se  succédèrent 
avec  un  succès  toujours  crois- 
sant ;  Vue  des  environs  d'Ab- 
beville ;  Intérieur  d'une  cour  ' 
rustique;  Entrée  d'un  hameau 
dans  les  Landes;  Soleil  cou- 
chayxt.  II  a  envoyé  à  l'Exposi- 
tion universelle  de  1867  douze 


paysages  fort  remarquables  : 
f6\  '-    '    " 


^ôrêt  de  Compiègne,ia  Gorge 
des  Eaux-Chaudes,  Passage 
d'animaux  sur  un  pont,  une 
Bergerie    dans    le    Bernj,    la  Jules  Dupré. 

Vanne,  la  Route  tournante  de 

la  forêt  de  Compiègne,  un  Marais  dans  la  Sologne,  Route 
dans  les  Landes,  la  Sautée,  Cours  d'eau  en  Picardie,  Retour 
du  troupeau,Souve7iir  des  Lan  des.  V  artiste  s' ahst'\nt}VisqvC  eu 
1883;  celte  année-là,  il  exposa  huit  tableaux  inédits  :  les 
Bords  (/w  ruisseau,  le  Gué,  le  Chêne,  le  Marais,  Métairie, 
la  Forêt,  Clair  de  lune,  Retour  du  troupeau. 

Dupré  (Marie-Jules),  amiral  français,  né  à  Strasbourg 
en  1813,  mort  à  Paris  en  1881.  Sorti  de  l'Ecole  navale,  il 
était  capitaine  de  frégate  en  1854.  Nommé  membre  du 
conseil  des  travaux  de  la  marine,  il  s'attacha  à  l'étude 
des  batteries  flottantes,  et  prit  part,  sur  l'une  d'elles,  la 
Tonnante,  au  bombardement  de  Kimburn,  pendant  la  guerre 
de  Crimée.  Il  fit  partie  aussi  des  expéditions  de  Syrie  et 
de  Cochinchine  (186O-IS6I).  Appelé,  en  1861,  au  commande- 
ment de  la  division  navale  des  côtes  orientales  d'Afrique, 
Dupré  fut  gouverneur  de  la  Réunion  en  1864,  et  fut  promu 
contre-amiral  en  1S67.  Mis,  en  1870,  à  la  tête  do  la  division 
navale  de  Chine  et  du  Japon,  pendant  la  guerre  franco- 
prussienne,  il  bloqua,  dans  les  différents  ports  de  l'extrême 
Orient,  cent  vingt  bâtiments  allemands,  dont  deux  navires 
de  guerre  :  Hertha  et  Médusa.  Nommé  gouverneur  de 
la  Cochinchine  en  janvier  1871,  l'amiral  Dupré  se  fit  re- 
marquer par  son  administration  éclairée  :  il  conclut,  en 
1874,  avec  TAnnam,  un  traité  avantageux  pour  la  France. 
Promu  vice-amiral  en  1875,  il  fut  envoyé,  la  même  année, 
comme  préfet  maritime,  à  Rochefort,  puis,  en  1877,  à  Tou- 
lon. Il  fut  mis  à  la  retraite,  en  1879. 

Dupré  {Léon-Victov),  peintre  français,  né  à  Limoges 
(Haute-Vienne)  on  1816,  mort  à  Paris  en  1870.  II  était 
frère  du  paysagiste  Jules  Dupré.  Lécui  Dupré  affection- 
nait surtout' les  bords  do  rivière.  Parmi  ses  principales 
œuvres,  rappelons  :  RivJère  du  Fay,  Indre  (1840)  ;  Village 


889 

dit  Bem/{l8-i6)  ;  Bords  de  l'Oise [ISiS);  Bords  du  Sauceron 
(1819);  hords  de  la  Marne  au  parc  Saint-Maiir  (1875); 
uiio  Marc  dans  la  Lande  (1816)  ;  uuo  Mare  dans  le  Benvj 
(IS7S);  etc. 

DUPRÉ  DE  Sajnt-MAUR  (Nicolas-Frauçois),  6cono- 
niisio  fi'uucais,  né  i  Pans  vors  1695,  mort  on  1774.  Maître 
dos  comptes,  il  entra  à  l'Académio  française  avec  une 
trailuction  du  Paradis  perdu  do  Milton  (1729).  On  a  do  lui 
un  Kssai  sur  les  7non)iaies  ou  Réflexions  sur  le  rapport  entre 
l'argent  et  les  denrées  (174G),  ouvrage  où  l'on  trouve  dos 
dôtàils  sur  les  monnaies  du  moyen  ûgo  ot  sur  les  variations 
du  prix  dos  donréos  depuis  le  xi"  siècle;  liecherches  sur 
la  valeur  des  monnaies  et  sur  le  prix  des  grains  aidant  et 
après  le  concile  de  Francfort  (1702);  Tables  de  mortalité 
inséréos  dans  l'f/istoire  na/urctle  de  l'homme,  do  BulFon. 

DuPRÉ  DE  Saint-MAUR  {Jean-Piorro-Kinilo),  littéra- 
teur ot  liommo  politique  français,  né  à  Carcassonne  en 
1772,  mort  à  Porreux  (Yonno)  en  1854,  petit-tils  du  précé- 
dent. Conseiller  au  parlement  do  Paris,  il  servit  dans  la 
légion  de  l'Aude,  puis  à  l'état -major  do  l'armée  dos 
Pyréuoes-Oriontales,  et  devint  plus  tard  secrétaire  des 
commandements  de  la  princesse  Borgliôso ,  député  de 
l'Audo  au  Corps  législatif,  sous-préfet  de  Beauno,  et  enfin, 
chef  du  cabinet  à  la  préfecture  de  police.  On  a  do  lui  : 
Jlier  t't  aujourd'hui,  satire  (1818)  ;  l'Anthologie  russe  (1323)  ; 
l'Ermite  en  Unssie  ou  Observations  sur  les  înœuj-s  et  les 
usages  du  commencement  du  xix'  siècle  (1829);  Essai  sur 
les  rrlations  co/nmerciales  du  département  de  l'Aude  avec 
les  Echelles  du  Levant;  l'Espagne  et  le  Portugal  (1808).  Il  a, 
on  outre,  donné  au  Vaudeville  :  la  Jeunesse  de  Préville  ou 
les  Comédiens  de  campagne,  comédie  en  un  acte  (1809). 

DuPRÉ  (Jean),  sculpteur  toscan  d'origino  française,  né 
à  Sienne  en  1S17,  mort  à  Florence  en  1882.  Fils  douvrier, 
il  put,  avec  l'appui  de  prélats  de  la  cour  romaine,  se 
livrer  à  l'étude  de  la  sculpture.  Quelques  Bustes  de  car- 
dinaux, exposés  à  Rome,  y  tirent  sensation.  Un  peu  plus 
tard,  une  ligure  d'Abel,  dVn  sentiment  exquis,  lui  valut 
au  Salon  de  Paris,  en  1855,  une  première  médaille.  La  mort 

10  surprit  jeune  encore  ;  mais  son  œuvre  ne  compte  guère 
que  des  morceaux  hors  ligne  :  une  Pietà,  le  buste  de 
J/me  Dora  rf7s?na  (1867)  ;  le  Triomphe  de  la  croix,  une  su- 
perbe figure  de  Cain,  la  Base  de  la  coupe  égijptienne  du 
palais  Pitti.  Dupré  était  membre  associé  de  i  Institut  de 
Franco.  Dupré  a  exécuté  le  monument  colossal  en  Thou- 
neur  do  Cavour,  qui  a  été  inauguré  à  Turin  en  1873. 

]3uPRÉ  (Tho mas- Z-^on),  architecte  français,  né  à  la  Nou- 
velle-Orléans (Etats  unis  d'Amérique)  en  1827.  On  lui  doit 
l'architecture  du  monument  do  Henri  Mtirger,  au  cime- 
tière Montmartre.  En  1867,  il  exécuta,  au  cimetière  du 
Père-Lachaise,  le  monument  élevé  au  Père  Enfantin  et, 
cinq  ans  plus  tard,  lo  tombeau  de  Baudin,  élevé  par  sou- 
scription au  cimetière  Montmartre  en  1872.  La  statue  de 
Baudin  avait  été  confiée  au  sculpteur  Aimé  Millet.  En 
1873,  Léon  Dupré  exécuta  également,  avec  Aimé  Millet,  le 
monument  élevé  à  la  mémoire  des  mobiles  de  l'Eure  tués 
pondant  la  guerre  franco-allemande.  II  a  fait  également 
les  tombeaux  d'Alexandre  Massol  et  d'Edmond  Adam. 

Dupré  (Julien),  peintre  français,  né  à  Paris  en  1851, 

11  est  connu  comme  un  excellent  peintre  de  la  campag:no; 
il  en  a  le  sentiment,  il  eu  comprend  la  robuste  poésie  et 
rend  les  mille  incidents  de  la  vie  journalière,  sans  miè- 
vrerie comme  sans  trivialité.  Ces  qualités  s'apprécient 
dès  ses  premières  toiles  :  la  Maison  en  Picardie  (1876)  ; 
Faucheurs  de  seigle  en  Picardie  (1877);  Lîeurs  de  gerbes 
(1878)  ;  le  Regain  (1879)  ;  Glaneuses;  Faucheurs  de  luzerne 
(1880);  la  Récolte  des  foins  (1881),  qui  valut  à  l'artiste  une 
première  médaille.  A  partir  de  cette  époque,  Dupré  se  ré- 
vèle comme  un  animalier  de  premier  ordre,  dans  les  ta- 
bleaux qui  suivent  :  Dans  la  prairie  ;  Au  pâturage  ;  le  Ber- 
ger-;  Prairie  normande;  Vache  échappée  ;  Dans  la  ferme; 
Dans  le  clos;  le  Repos  dans  les  champs;  l'Heure  de  la  traite; 
une  Prairie;  Au  bord  de  la  mare  ;  etc. 

DUPRÉAU  (Gabriel)  [en  lat.  Prateolusl,  théologien  et 
écrivain  français,  né  on  1511  à  Marcoussis,  mortàPéronne 
en  1588.  Professeur  au  collège  de  Navarre,  il  combattit 
lo  calvinisme.  Outre  un  grand  nombre  do  traductions, 
on  a  do  lui  une  Harangue  sur  les  causes  de  la  guerre 
contre  les  rebelles  et  séditieux  (1562);  la  Déclaration  des 
abus  et  subtilités  des  faux  prophètes  (1564)  ;  dos  Commen- 
taires tirés  des  meilleurs  grammairiens  ot  plusieurs  ou- 
vrages do  polémique. 

DUPRÉ-LASALE  (Honoré-Casîmir-Emilo},  magistrat 
français,  né  à  Lyon  en  1817.  Avocat,  il  obtint,  on  1838, 
le  prix  d'éloquence  décerné  par  l'Académie  française 
pour  l'Eloge  de  Gerson.  Il  entra,  on  1840,  dans  la  magis- 
trature debout,  ot  devint,  do  fonction  on  fonction,  avocat 
général  à  la  Cour  do  cassation  (1870).  Destitué  après  lo 
4  septembre  1870,  il  rentrait,  on  1872,  comme  avocat  gé- 
néral à  la  Cour  de  cassation,  dont  il  devint  conseiller  en 
1874.  On  lui  doit  :  Du  droit  au  bonheur,  étude  sur  le  socia- 
lisme (1851);  Michel  de  L'JJospital  (1875);  Notice  sur 
Jacques  Bouju ,  président  au  parlement  de  Bretagne,  fSiÔ- 
f557  (1883);  Discours  et  réquisitoires  (188G). 

DUPRESSOIR  (François-Joseph),  peintre  français,  né 
à  Pans  on  18o;t.  mort  on  1859.  Il  cultiva  surtout  le  paysage 
et  la  marine.  Ses  œuvres  les  plus  remarqualjles  sont  :  Vue 
du  Norlh-Bridf/e,  à  Edimbourg  ;  Vue  générale  d'Edimbourg 
f  183»)  ;  Vue  du  port  de  Leith,  à  Edimbourg  (IHIC.)  ;  Site  de 
l'Oisans,  dans  l  Isère  (1836)  ;  Vue  prise  de  Chddaudun  ;  la 
Tour  de  Maurepas  ;  Sites  en  Dauphiué;  Montfort-l'Amaurii. 
Cet  artiste  a  également  point  la  Bataille  de  Rethel  pour  le 
muséo  do  Versailles. 

DuPREZ  (Gill)ert-Louis),  chanteur  dramatique  français 
et  compositeur,  né  ot  mort  à  Paris  (i80C-I89fl).  Elèvo 
do  l'école  do  Choron,  il  débuta,  en  1825,  à  l'Odéon,  alors 
théâtre  semi-lyrique,  dans  le  Barbier  de  Séville.  Il  joua  en- 
suite les  Folies  amoureuses.  Don  Juan,  Adolphe  et  (Jlara,  etc. 
En  1828,  il  passa  ùTOpéra-Comiquo  dans  lo  rÔlo  doGooreos 
do  la  Dame  blanche.  Duproz  partit  ensuite  pour  l'Italie, 
où  ii  oljtint  do  grands  succès.  A  Naplos,  il  créa,  avec  éclat, 
lo  rùlo  d'Edgar  dans  Lucie  de  Lammermoor,  do  Donizotti. 

En  1837,  Duproz  débuta  à  l'Opéra  dans  lo  rélo  d'Arnold, 
do  Gnillnume  Tell.  11  fut  accueilli  avec  un  véritable  en- 
thousiasme, qui  lo  suivit  penilant  douze  années.  Outro  les 
rftles  (lu  répertoire,  il  lit  bifMitèt  de  nombreuses  ot  suporhos 
créatiotiH  dans  Guido  id  Ginnvrn,  le  Lac  des  fées,  les  Mar- 
tj/rg,  la  Favorite,  ta  Reine  df  Chi/pre,  Cfuirlcs  VI,  dom  Sé- 
bastien de  J'urtugal,    (Jthrlln  ; '\nns  il  retrouva   lo  rolo 


DUPRE 


DUPUIS 


/ 


V 


d'Edgar  dans  la  traduction  do  Lucie  de  Lammermoor,  ot 
il  termina  sa  carrière  française  avec  la  Jérusalem,  do 
Verdi.  Duproz  quitta  l'Opéra  ^ 

en  1849.  Depuis  1812,  il  avait  ^i^]%^ 

été  nommé  professeur  au 
Conservatoire.  H  donna  sa 
démission  on  1850  pour  ou- 
vrir une  école,  où  il  forma 
de  nnml)r(nix  ot  excellents 
élèves.  Puis  il  se  livra  à  la 
compositLOu.  Il  tit  représen- 
ter successivement  l'Abîme 
de  la  Maladetta  (Bruxelles, 
1851),  Joanita  ou  la  Fille  des 
Boucaniers  (1852),  la  Lettre 
au  bon  Dieu  (1853),  Jeanne 
d'Arc  (1865),  Jélyotte,  et  un 
oratorio  intitulé  le  Jugement 
dernier,  exécuté  en  1868.  Du- 
proz a  publié  aussi  deux  ou- 
vrages didacti(|ues  :  l'Art  du 
chant  et  la  Mélodie;  et  des 
ouvrages  littéraires  :  Souve-  Duprez. 

nirs    d'un    chanteur    (  1880  )  ; 

Joijeusetés  d'un  chanteur  dramatique  (m2)  ;  Graines  d'ar- 
tistes (1884),  et  Récréations  de  mon  grand  âge  (1888). 

Duprez  (Caroline),  dame  Vandenheuvel,  cantatrice 
française,  fille  du  précédent,  néo  à  Florence  en  1832,  morte 
à  Pau  en  1875.  Elève  de  son  père,  elle  débuta,  en  1850,  au 
Théâtre-Italien  dans  la  Sonnambula,  et  joua  au  Théâtre- 
Lyrique,  à  rOpéra-Comiquo,  à  l'Opéra.  Dans  ces  divers 
tKéâtres ,  elle  fit  d'importantes  créations  dans  Marco 
Spada,  l'Etoile  du  Nord,  Jenny  Rell,  les  Saisons,  Valentine 
d'Aubigny,  le  Fils  du  brigadier,  Fior  d'Aliza.  Elle  dut 
aller  se  fixer  X  Pau,  où  la  phtisie  l'emporta,  dans  la  force 
do  l'âgo  et  du  talent. 

Duprez  (François-Joseph-Ferdinand),  physicien  belge, 
né  à  Gand  on  1807,  mort  en  1884.  Il  se  livra  à  l'observa- 
tion des  phénomènes  météorologiques.  Il  a  consigné  le 
résultat  de  plus  de  quarante  années  d'expériences  dans 
un  grand  nombre  do  mémoires  et  de  rapports,  parmi  les- 
quels nous  citerons  le  mémoire,  couronné  en  1843  par 
1  Académie  de  Belgique,  sur  les  Phénomènes  électriques  de 
l'atmosphère  et  les  moi/ens  de  les  constater,  ainsi  que  la  Sta- 
tistique des  coups  de  foudre  ayant  frappé  des  paratonnerres 

(1859). 

DUPUCH  (Antoine-Adolphe),  premier  évêque  d'Alger, 
né  et  mort  à  Bordeaux  (1809-1856).  11  étudia  d'abord  le 
droit  à  Paris,  puis  il  entra  dans  les  ordres.  Attaché  à  la 
cathédrale  de  Bordeaux,  il  consacra  son  zèle  et  sa  fortune 
à  la  fondation  et  à  l'entretien  d'un  grand  nombre  d'œuvres 
de  charité.  Quand  l'évêché  d'Alger  eut  été  érigé,  en  1838, 
il  en  fut  le  premier  titulaire.  Pendant  huit  ans,  il  travailla 
avec  ardeur  à  l'organisation  de  son  vaste  diocèse,  divisé 
alors  en  trois  provinces  ecclésiastiques,  fonda  un  chapitre, 
un  séminaire,  consacra  soixante  églises  et  établit  un  grand 
nombre  d'écoles.  Malheureusement,  tant  d'œuvres  avaient 
obéré  le  budget  épiscopal.  Ms""  Dupuch  dut  donner  sa  dé- 
mission en  1846  :  ses  dettes  furent  payées,  en  1852,  par  le 
gouvernement  français,  qui  voulut  ainsi  reconnaître  son 
zèle  et  son  dévouement.  Retiré  à  Bordeaux.  Mb""  Dupuch 
y  publia,  en  1848,  les  Fastes  sacrés  de  l'Eglise  d'Afrique. 

DUPUIS  (Guillaume)  [en  lat.  Puteanus],  médecin 
français,  né  à  Blaogy  entre  1450  et  1500.  Il  pratiqua  la 
médecine  à  Grenoble  et  devint  professeur  à  l'université  de 
cette  ville.  11  a  publié,  notamment  ;  PlUéboiomie  artiâ- 
cielle  utile  aux  médeciris;  De  med'icamentorum  quomoao- 
cumque  purgantium  facultatibus  (1532);  De  occultis  phar- 
macorum  purgantium  facultatibus  (1554).  —  Son  fils,  Louis 
Dupuis,  médecin  et  traducteur,  né  à  Romans  (Drôme), 
mort  vors  1570.  professa  la  médecine  à  Paris  de  1540  à 
1542.  puis  à  Poitiers  en  1514.  On  a  de  lui  trois  traduc- 
tions :  les  Epistres  de  Diogèue.  philosophe  cynique...  nou- 
velleinent  traduit  de  grec  en  françoys  (1546);  Traduction 
des  commentaires  d'Ammonius  sur  les  histilutions  de  Por- 
phyre (1542);  Traduction  du  Dialogue  de  Lucien  :  «  De 
l'amitié  ». 

Du  Puis  (Matthias),  missionnaire  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  né  en  Picardie  vers  1590,  mort  à  Paris  en  1655. 
Envoyé,  en  1644,  dans  les  missions  de  l'Amérique  fran- 
çaise, il  revint  on  France  en  1G50  et  publia  une  Relation 
de  l'établissement  d'une  colonie  française  dans  l'isle  de  la 
Guadeloupe  (1652). 

DUPUIS  (Charles),  graveur,  né  ot  mort  à  Paris  (1685- 
1742).  Il  reçut  les  leçons  do  Gaspard  Duchange,  entra  à 
l'Académie  de  peinture  en  1730,  ot  acquit  la  réputation 
d'un  excellent  graveur.  Parmi  ses  estampes,  remart|uables 
par  la  correction  du  dessin,  par  la  franchise  3t  la  grftco  de 
la  louche,  rappelons  :  le  .Mariage  de  la  Vierge,  d'après 
Vauloo,  son  chef-d'œuvre;  la  Prédication  de  saint  Jean- 
Baptiste  dans  k'  désert,  d'aorù^  Curio  Maratta;  Alexandre 
Sévère  faisant  distribuer  au  blé  aux  Romains  et  Plolémée 
Philadelphe  accordant  la  liberté  aux  Juifs,  par  Coypel;  la 
Terre  et  l'Air,  de  Louis  do  Boulongne  ;  etc. 

DUPUIS  (Nicolas-Gabriel),  f^raveur  français,  frère  du 
précédent,  né  ot  mort  à  Pans  (1695-1771}.  Il  devint  le 
gendre  do  son  maître  Duchange,  s'adonna  d  abord  à  la  gra- 
vure do  dessins  (»our  étotlVs,  puis  devint  un  très  remar- 
quable graveur  au  burin.  Ce  fut  lui  qui,  io  premier,  par- 
vint à  imiter  avec  lo  burin  la  gravure  à.  l'oau-forte,  ot  il 
exécuta  notamment  en  ce  genre  un  chef-d'œuvre  :  Enée 
sauvant  son  père  de  l'incendie  de  Troie,  d'après  Carlo  Van- 
loo.  L'Académie  l'admit  d'office  au  nombre  do  ses  membres 
on  1754.  Ses  estampes  les  plus  estimées  sont  :  Scène  pasto- 
rale, d'après  lo  Giorgione  ;  l'Adoration  des  rois,  d'après  Paul 
Véronèso;  ^a  Vierge  et  l'enfant  Jésus,  d'Annibal  Carracho. 

DuPUIS  (Charles-François),  érudit  ot  pliilosopho,  né  à 
Trie-Chatoau  (Oise)  on  1742,  mort  ù.  ls~sur-Tille  (Côte- 
d'Or)  en  1809.  Do  parents  très  modestes,  il  se  Ht  recevoir 
avocat  ot  se  livra  surtout  avec  ardeur  ù  l'étude  dos  mathé- 
matiques ot  de  l'antiquité.  Dupuis  Ht  paraître,  on  1781,  un 
Mémoire  sur  l'origine  des  constellations  et  sur  l'explication 
de  la  fable  par  le  moyen  de  l'astronomie.  La  hardiesse  de  ce 
mémoire  souleva  de  nombreuses  critiques.  Dupuis  devint, 
on  1787,  professeur  d'éloquonco  latine  au  Collège  de  Franco; 
l'année  suivante,  il  entra  ù  l'Académie  des  inscriptions. 
Elu.  par  le  département  do-Seine-ei-Oise.  dérmté  ù  la  Con- 
vention nationale,  il  vota  pour  la  détention  ne  Ijouis  XVL 
Il  parut  peu  ù  la  tribune,  travailla  on  silence  dans  lucomilé 


Adolphe  Dupuis. 


d'instruction  publique  dont  il  était  membre,  se  tint  com- 
plètement à  l  écart  des  luttes  des  partis,  puis  il  entra  au 
conseil  des  Cinq-Cents,  où  il  prit  une  part  active  à  l'or- 
ganisation des  écoles  centrales;  il  siégea  au  Tribunal 
dopuis  lo  18-Brumaire  jusciu'on  1802,  et  rentra  alors  tout  à 
fait  dans  la  vie  jirivéo.  Dupuis  a  publié  l'Origine  de  tous 
IfS  cultes  ou  Religion  universelle  (1795);  il  en  fit,  l'année 
suivante,  un  Abrégé  qui  devint,  sous  la  Restauration,  avec 
les  Ruines  de  Volney,  un  des  principaux  livres  do  la  propa- 
gande antireligieuse.  On  lui  doit  aussi  :  Dissertation  sur 
le  zodiaque  de  Denderah  (1806),  et  deux  Mémoires  sur  les 
J'élasgcs,  dans  le  »  Recueil  de  l'Institut  »  (1798). 

DUPUIS  (Rose),  actrice  française,  née  ù  Poissy  en  1786, 
morte  eu  1878.  Après  avoir  joué  en  province,  elle  débuta 
en  1808  à  la  Comédie-Française,  où  elle  tint  l'emploi  des 
jeunes  premières  dans  la  co- 
médie, doubla  M""  Mars,  puis 
joua  les  grandes  confidentes. 

Dupuis  fAdolpho),  acteur 
français,  fils  de  la  précé- 
dente, né  ù  Paris  en  1824, 
mort  à  Nemours  en  1891. 
Elève  du  Conservatoire,  il 
entra,  en  1849,  à  la  Comédie- 
Française,  puis  joua  au  théâ- 
tre français  de  Berlin.  Do 
retour  à  Paris,  il  parut  aux 
Variétés  et  au  Théâtre-His- 
torique,et  futengagé,eni849, 
au  Gymnase,  où  il  créa  avec 
éclat  un  grand  nombre  de 
rôles  jusqu'en  1S60.  De  1860 
à  1877,  il  fut  lacteur  le  plus 
applaudi  du  théâtre  Michel, 
à  Saint-Pétersbourg.  De  re- 
tour en  France,  il  entra  au 
Vaudeville,  y  retrouva  ses 
premiers  succès,  iusq^u'en  1887.  Ayant  donné  à  l'Odéon  des 
représentations  classiques,  il  échoua  dans  Tartuffe,  et  en 
éprouva  un  tel  chagrin  qu'il  renonça  au  théâtre.  Doué 
d'un  talent  très  souple,  fin  et  délicat,  il  interpréta  les 
rôles  les  plus  divers.  Parmi  ses  plus  brillantes  créations, 
nous  citerons  Olivier  de  Jalin,  du  Demi-monde. 

Dupuis  (Charlotte  Bordes,  dame),  actrice  française, 
née  et  morte  à  Paris  (1813-1879).  Elle  débuta  tout  enfant^ 
joua  aux  Nouveautés,  aux  Variétés,  aux  Funambules,  et 
entra,  en  1834,  au  Palais-Royal,  où  elle  créa,  jusqu'en  1857, 
un  grand  nombre  de  rôles.  Elle  a  écrit  et  fait  jouer  quelques 
pièces  :  la  Grand'mère  (1852)  ;  Où  l'on  va  (1S69J,  et  le  Petit 
Frère  (1870). 

Dupuis  (Augustin-Noél-Aristide),  écrivain  et  natura- 
liste, né  â  Mèze  vHérault)  en  1823,  mort  à  Paris  en  1883. 
Il  fut  professeur  de  botanique  à  l'Institut  agricole  de  Gri- 
gnon  (1850-1858),  et  donnades  articles  scientifiques  à  divers 
journaux  et  revues,  ainsi  qu'au  Grand  dictionnaire  La- 
rousse. Ou  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  :  Causeries  d'un 
naturaliste  (1862);  les  Papillons  de  France  {ISG3);  Flore 
agricole  tt  forestière;  les  Plantes  d'ornement;  Flore  médi- 
cale et  industrielle  (avec  Réveil);  Arbrisseaux  et  arbustes 
d'ornement  de  pleine  terre  (1868);  Arbres  d'oimement  de 
pleine  terre  (1869);  Conifères  de  pleine  terre  (1872). 

Dupuis  (Jean),  négociant  et  voyageur  français,  né  à 
Saint-Just-la-Pendue  (Loire)  en  1829.  Après  avoir  séjourné 
en  Egvpte  de  1857  à  1859,  il  se  rendit  en  Chine,  où  il  se  fixa 
dès  1860  à  Hankéou,  comme  négociant.  De  là,  il  étudia  les 
provinces  de  la  Chine  méridionale,  et  s'assura  de  la  navi- 
gabilité du  Song-Koï  ou  fleuve  Rouge.  Dupuis,  voulant 
faire  profiter  la  France  do  sa  découverte  et  donner  lo 
Tonkin  à  son  pays,  se  rendit  à  Paris,  mais  il  ne  put  faire 
partager  ses  vues  au  ministère  de  la  marine.  A  son  retour 
en  Indo-Chine,  il  remonta  le  fleuve  Rouge  avec  une  flottille 
marchande,  mais  il  eut  alors,  avec  les  autorités  annamites, 
des  démêlés  qui  amenèrent  l'intervention  et  la  mort  de 
Francis  Garnier,  et  furent  la  cause  initiale  de  la  conquête 
postérieure  du  Tonkin.  Depuis  lors,  Dupuis  est  plusieurs 
fois  retourné  en  Indo-Chine,  et  a  collaboré  à  la  mise  en 
valeur  du  Tonkin.  Dupuis  a  publié  :  l'Ouverture  du  fleuve 
Rouge  au  commerce  et  les  Evénements  du  Tonkin  (1872-1873); 
Journal  de  voyage  et  d'expédition  de  J.  Dupuis  (1879). 

Dupuis  (Joseph-Lambert,  dit  José),  acteur,  né  à  Liège 
vers  1831,  mort  â  Nugent- 
sur-Marne  en  1900.  Il  débura 
par  dos  chansonnettes  dans 
une  troupe  d'amateurs,  lut 
acteur  au  théâtre  de  Liège, 
puis  se  rendit  à  Paris,  joua  ù 
Bobine,  aux  Folios-Nouvelles 


(1857).  à    Déjazet .  et  entra, 
en  1861, aux^ 


Jeias 

[Variétés, où, sauf 
un  court  passage  au  Vaude- 


ville, il  a   été   constamment 

attaché.  II  a  créé  à  ce  théâtre 

un    grand    nombre    do   rôles 

dans  des  opérettes  comme  la 

Relie- Hélène,    la  Grande-Du- 
chesse,  les    Brigand.^,  la    Vie 

parisienne ,    Barbe- Bleue  »    la 

Périchole,  etc.,  ot  dans  des 

jnôces    diverses,    comme    la 

Petite  Marquise,  Niniche,Lili, 

Décoré,  AMonsieiir  Betzy,  etc.  j^g^  Dupuis. 

Dupuis    s'est   montré    excel- 
lent comédien,  comique  très  original,  fantaisiste,  dont  les 

excentricités  furent  toujours  spirituelles. 

Dupuis  (Jean-Baptisto-Daniol),  sculpteur  ot  graveur 
en  médailles  français,  né  â  Blois  on  1849,  mort  â  Paris 
en  1899.  Il  entra  d'abord  dans  la  section  do  peinture  A 
l'Ecole  des  beaux-arts,  imis  dans  la  section  de  gravure  en 
médailles,  où  il  devint  élève  do  Farochon  et  Cavclior.  C'est 
coinnio  graveur  en  médailles  qu'il  obtint,  on  1872,  le  grand 
prix  do  Rome.  Los  principales  œuvres  exposées  par  Dupuis, 
de  1869  à  1899,  sont  :  Samson  brisant  ses  liens,  plftiro  (1870); 
Chloé  (i  la  fontaine,  bas-relief  (1874);  la  Vengeance,  bas- 
relief  on  cire  (1876)  :  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus,  has-reliof 
en  plâtre;  un  dessin  de  la  Jurisprudmce,  d'après  Uaphaid 
(1877)  :  deux  modèles  do  médailles  relatives  A  1  Exposition 
universelle  do  1878  :  l'une  représentant  le  Génie  des  arts 
ronronnant  la  France,  l'autre.  La  Frnuce  fait  appela  toutes 
les  nations  pour  l'envoi  do  lours  prvdatts  ti  t'Eupostlton  u/ii- 


DUPUIS     -   DUQUESNE 

verselle  de  iS78;  tme  statue  en  plâtre  :  Berceuse  (ISîg); 
des  peintures  :  Chloé  (^1881)  et  Etude  de  femme  (1882),  et  un 
grand  nombre  de  médailles  et  de  médaillons  en  plâtre  et 
en  bronze,  ainsi  que  de  nombreux  bustes.  Dupuis  soignait 
sa  femme,  atteinte  d'une  neurasthénie  grave,  lorsque 
celle-ci,  hantée  par  la  crainte  de  la  mort  et  ne  voulant  cas 
que  son  mari  lui  survécût,  le  tua  pendant  son  sommeil  d  un 
coup  de  revolver,  puis  se  donna  la  mort  elle-même. 

DOPUIS-DELCOURT  (Jules-François),  aéronaute  et 
littérateur  français,  né  à  Berru  (Marne)  en  1S02,  mort 
en  1864.  Il  a  beaucoup  contribué  à  propager  l'emploi  du 

faz  hydrogène  pour  l'éclairage,  et  a  fait,  â  partir  de  1822, 
6  nombreux  essais  pour  arriver  à  résoudre  le  problème 
de  la  navigation  aérostatique.  Ou  lui  doit  plusieurs  écrits, 
parmi  lesquels  :  Ballons  dans  les  fêtes  publiques  (1856)  ;  De 
l'art  aéroslatique  et  de  son  application  aux  transporcs  par 
air  (1847). 

DUPUISIE  {zî  —  de  Dupuis.  savant  franc.)  n.  f.  Genre 
d'arbres,  de  la  famille  des  térébinthacées-anacardiées,  qui 
croit  en  Sénégambie. 

DUPUIT  {Arsène-Jules-Emile-Juvénai;,  ingénieur  et 
économiste  français,  no  à  Fossano  (Piémont)  en  1804,  mort 
à  Paris  en  1866.  Sorti  de  l'Ecole  polytechnique,  il  entra 
dans  le  service  des  ponts  et  chaussées,  devint  ingénieur 
en  chef,  directeur  du  service  municipal  de  Paris,  et  fut 
nommé  ensuite  inspecteur  général  de  deuxième  classe  pour 
le  service  hydraulique.  Outre  un  grand  nombre  d'articles, 
il  a  fait  paraître  :  Considérations  sur  les  frais  d'entretien 
des  routes  (1812)  ;  Mémoire  sur  le  tirage  des  voilures  (1842); 
Etudes  théoriques  sur  le  7nouvement  des  eaux  courantes 
(1848);  Traité  théorique  et  pratique  de  la  conduite  et  de  la 
distribution  des  eaux  (1854)  ;  les  Eaux  de  Paris  (1856)  ;  Des 
inondations  {IS^S)  ;  la  Liberté  commerciale  (1860)  ;  Traité  de 
l'équilibre  des  voûtes  (ouvrage  posthume,  1872). 

Du  POY  (Raymond),  deuxième  grand  maître  des  hos- 
pitaliers, né  en  Dauphiné  vers  1080,  mort  en  Palestine 
vers  1160.  Issu  d'une  famille  dauphinoise  des  environs 
de  Romans,  qui  s'est  perpétuée  sous  le  nom  de  Dupuy- 
Montbrun.  il  fut  mis,  après  la  mort  du  fondateur  Gérard 
Tenque  ou  Thom  (entre  1119  et  1121),  â  la  tète  des  hospi- 
taliers de  Saint -Jean  de  Jérusalem.  C'est  lui  qui  les 
transforma  en  ordre  militaire  et  qui  les  divisa  en  trois 
classes  :  chevaliers,  chapelains  et  servants.  Il  obtint  pour 
l'ordre  l'approbation  et  les  privilèges  de  Calixte  II,  Inno- 
cent II  et  Anastase  IV.  Il  se  signala  en  plusieurs  ren- 
contres contre  les  musulmans,  eut  une  grande  part  à  la 
prise  d'Ascalon,  en  1154,  battit  Noureddin,  sultan  d'Alep, 
et  son  frère,  sultan  de  Mossoul. 

DUPUY  (Bernard),  poète  et  traducteur  français,  égale- 
ment connu  sous  les  noms  de  Du  Poey  et  Du  Pot-Montlabd, 
né  à  Luc  (Béarn)  vers  1520,  mort  vers  I5S0.  Il  écrivit  en 
latin  des  poésies  élégantes,  qui  furent  publiées  à  Toulouse 
(1554).  Dupuy  a  composé  :  Ode  du  Gave,  fleuve  du  Béarn; 
Ode  du  fleuve  de  Garonne;  etc. 

Dupuy  (Christophe),  écrivain  ae  l'ordre  des  chartreux, 
né  à  Paris  en  1579,  mort  à  Rome  en  1654.  Il  était  fils  du 
iurisconsulto  Pierre  Dupuy,  conseiller  au  parlement  de 
Paris.  Il  accompagna  le  cardinal  de  Joyeuse  à  Rome,  où 
il  s'efforça  d'obtenir  que  le  premier  volume  de  l'histoire  du 
président  de  Thou  ne  fût  pas  mis  à  l'index.  Après  un  sé- 
jour dans  la  maison  des  chartreux  de  Bourg-Fontaine,  il 
retourna  à  Rome  et  fut  procureur  général  de  son  ordre. 
On  a  de  lui  les  Perroniana  (1669),  anecdotes  sur  le  car- 
dinal Du  Perron. 

Dupuy  (Pierre),  historien  français,  frère  du  précédent, 
né  à  Agen  en  1582,  mort  à  Paris  en  1651.  II  fut  chargé  par 
le  roi  de  missions  importantes.  En  1615,  il  dressa  un  inven- 
taire du  trésor  des  chartes,  qui  sert  encore.  En  1645,  il 
devint,  avec  son  frère  Jacques,  garde  de  la  bibliothèque 
du  roi.  Outre  des  notes  à  la  'Satire  Ménippée  jointes  à 
l'édition  de  Ratisbonne  (1664),  et  deux  éditions  de  l'Histoire 
de  son  ami  de  Thou,  on  a  de  lui  les  ouvrages  suivants  : 
Acles  du  concile  de  Trente  en  i562  et  1563  (1607)  ;  Bemon- 
trance  de  Pierre  Dupuy  sur  le  réveil  de  messire  Guillaume 
(1614);  Mémoires  des  f/uerres  et  choses  mémorables  ad- 
venues sous  le  rèqnc  de  Louis  XIII  (1622)  ;  Traité  des  droits 
et  libériez  de  l'Église  gallicane  (1639)  ;  Pi-euves  des  libériez 
de  l'Eglise  gallicane  (1639)  :  Commentairp  sur  le  Traité  des 
libériez  de  l'Eglise  gallicane  de  P.  Pithou  (1652);  Traités 
concernant  l'histoire  de  France,  savoir  :  l"  la  Condamna- 
tion des  templiers:  2"  Histoire  du  schisme;  3"  Quelques 
procès  criminels  (i654)  ;  Traité  de  la  majorité  de  nos  rois  et 
des  régences  (1655)  ;  Commentaire  sur  l'ordonnance  de  In 
majorité  de  nos  rois  (1655);  Traités  touchant  les  droits  du 
roy  (1655)  ;  Histoire  du  différend  entre  le  pape  Boniface  VIII 
et  Philippe  le  Bel,  roy  de  France  (1655)  ;  Histoire  des  pins 
illustres  favoris  (1659). 

Dupuy  (Jacques),  historien  français,  né  en  1586,  mort 
à  Paris  en  1656,  frère  du  précédent.  II  fut  garde  de  la 
bibliothèque  du  roi  et  publia  Index  de  tous  les  7îoms  lati- 
nisés contenus  dans  /'Histoire  de  de  Thou  (1664);  Catalogus 
bibliothecx  Thuame  ordine  alphabeiico  digestus  (1679).  11 
légua  à  la  Bibliothèque  royale  les  deux  cent  soixante  ma- 
nuscrits qu'il  avait  rassemblés  et  qui  ont  formé  un  fonds 
spécial  au  département  des  manuscrits.  Ses  collections 
d  imprimés  furent  léguées  â  la  Bibliothèque  royale  par  leur 
dernier  possesseur,  Joly  de  Fleury. 

Dupuy  (Henri)  [en  flam.  Van  de  Putte,  on  lat.  Ery- 
Cius  Puteanus],  écrivain  flamand,  né  àVenloo(Gueldre) 
en  1574,  mort  en  1646.  11  fut  historiographe  du  roi  d'Espa- 
gne, et,  en  1606,  succéda  à  Juste  Lipse  comme  profes- 
seur de  langue  latine  et  de  belles-lettres  à  Louvain. 
Dupuy,  d'une  grande  érudition,  mais  sans  esprit  critique, 
a  laissé  un  nombre  cousid^-rable  de  petits  ouvrages. 

Dupuy  (Louis),  mathématicien  et  helléniste  français, 
né  à  Chassoy  (Ain)  en  1709.  mort  en  1795.  Il  rédigea  le 
•  Journal  des  savants  <■  pendant  trois  ans,  fut  admis  â 
l'Académie  des  inscriptions  en  175G  ot  en  fut  secrétaire 
perpétuel,  do  1773  A  1783.  Il  adopta  avec  empressement 
les  principes  do  la  Révolution.  Outre  un  grand  nombre  do 
dissertations,  on  a  de  Dupuy  :  VAjax,  les  Trachiniennes, 
VŒdipea  C<>/one  et  l'Anlmone,  trad.  de  Sophocle(17C2);  un 
supplément  au  Théâtre  des  fous  do  Brumoy;  Fraqments 
d'un  ouvrage  grec  d'Anthémiut  sur  des  paradoxes  de  méca- 
niff'ie  f  1777). 

Dupuy  ou  Dupuy  de  Bordes  (Henri-Sébastien), 

mailiématicien  fraiiçain,  né  à  Gronoblo  en  1746,  mort  en 
lâiù.    11  l'ut  prol'ebhcur   do    mathématiques  à  1  Ecole  do 


890 


Valence,  oii  il  avait  eu  pour  élève  Napoléon  Bonaparte, 
puis  à  l'Ecole  d'artillerie  de  Valence.  On  lui  doit,  entre 
autres  écrits  :  Eléments  de  géométrie  pratique  (1774).  Il  a 
rédigé  dans  V Encyclopédie  de  Diderot  tout  ce  qui  a  trait 
aux  fortifications  passagères  et  permanentes.  Il  perfec- 
tionna aussi  le  forte-piano  (I79i). 

Dupuy  (André-Julien,  comte),  administrateur  et  pair 
do  France,  né  à  Brioude  (Haute-Loire)  en  1753,  mort  à 
Paris  en  1832.  Conseiller  au  Châtelot  de  Paris,  il  fut 
intendant  général  de  l'Inde  française  en  1789.  Sans  secours 
de  la  métropole,  il  lutta  contre  les  Anglais  jusqu'en  1800, 
époque  de  son  rappel  en  France.  Secrétaire  de  légation 
en  1802  près  le  congrès  d'Amiens,  il  porta  au  Premier 
Consul  le  traité  de  paix.  Il  devint  conseiller  d'Etat,  séna- 
teur (1805),  comte  (1807),  pair  de  France  lors  de  la  rentrée 
des  Bourbons,  et  gouverneur  civil  des  établissements 
français  dans  l'Inde,  en  1816. 

Dupuy  des  Islets  (lo  chevalier),  littérateur  fran- 
çais, né  vers  1770  à  Saïut-Dumingue,  mort  en  1831.  Il  émi- 
gra  à  la  Révolutiou,  servit  dans  l'armée  de  Condé,  sé- 
journa en  Angleterre,  et  rentra  en  France  à  la  suite  du 
18-Bruraaire.  La  révolution  de  Saint-Domingue  lui  avait 
enlevé  toute  sa  fortune.  Il  eut  alors  recours  àsa  plume  pour 
vivre,  collabora  à  T'i  Aimanach  des  Muses  »,  fut  chargé  du 
feuilleton  dramatique  dans  »  la  Gazette  de  France  u .  L'im- 
pératrice Joséphine,  dont  il  était  parent,  lui  fit  obtenir 
une  pension.  On  a  de  lui  un  certain  nombre  d'épigrammes 
et  de  pièces  légères  écrites  dans  le  ton  erotique,  lyrique 
ou  satirique.  Il  a,  en  outre,  publié  des  éditions  des  Œu- 
vres poétiques  de  Boileau  et  des  Œuvres  complètes  de 
J.-J.  Bousseau. 

Dupuy  (Jean-Baptiste-Edouard-Lauis-Camille),  musi- 
cien suisse,  né  à  Corselles,  près  de  Neuchâtel,  en  1775, 
mort  à  Stockholm  en  1822.  Il  étudia  à  Paris  le  violon  avec 
Chabran,  le  piano  avec  Dussek,  et,  dès  l'âge  de  seize  ans, 
remplissait  les  fonctions  de  maître  de  concerts  du  prince 
Henri  de  Prusse,  tout  en  étudiant  l'harmonie  â  Berlin, 
sous  la  direction  de  Fasch.  Il  fit  ensuite  un  voyage  de 
concerts  en  Allemagne  et  en  Pologne,  et  devint,  à  Stock- 
holm d'abord,  à  Copenhague  ensuite,  chanteur  à  l'Opéra 
et  maître  des  concerts  de  la  cour.  Lors  de  l'expédition 
des  Anglais  contre  Copenliague  en  1801,  Dupuy  se  dis- 
tingua comme  officier  (1807).  Comme  compositeur,  Dupuy 
a  fait  représenter  trois  opéras  :  une  Folie,  Félicie  et  Hjorn 
Jarnsida  (ce  dernier,  posthume).  On  connaît  aussi  de  lui 
do  belles  musiques  funèbres  pour  le  service  du  roi 
Charles  XIII  et  de  la  reine. 

Dupuy  de  LÔME  (Stanislas-Charles-Henri-Laurent), 
ingénieur  de  la  marine  française,  né  à  Soye,  près  de  Plœ- 
meur  (Morbihan),  en  1816,  mort  à  Paris  en  1885.  Elève  de 
l'Ecole  polytechnique,  il  entra  dans  le  génie  maritime, 
dont  il  parcourut  rapidement  tous  les  grades.  Eu  1842, 
Dupuy  de  Lôme  reçut  mission 
d'aller  étudier  en  Angleterre 
la  construciion  des  bâtiments 
en  fer;  il  rit  sur  la  question 
un  rapport  remarquable  et 
fut  chargé  de  la  construction 
des  deux  premiers  bâtiments 
en  fer  de  la  flotte  française  : 
Caton  et  ArieL  Lorsque  les 
Anglais  entreprirent  de  trans- 
former en  vaisseaux  à  va- 
peur leurs  vaisseaux  à  voiles, 
Dupuy  de  Lôme  présenta  au 
gouvernement  français  les 
plans  du  Napoléon,  vaisseau 
à  hélice,  rapide  et  armé  de 
quatre-vingt-dix  canons.  Non 
sans  résistance,  le  Napoléon 
fut  mis  en  cliantier  en  1848, 
et  lancé  en  1S50.  Pendant  la 
guerre  de  Crimée,  ce  vais- 
seau montra  une  supériorité 
marquée  sur  tous  les  bâtiments  de  l'ancien  système.  Aussi 
Dupuy  de  Lôme  fut-il  nommé,  en  1857,  "directeur  des 
constructions  navales  au  ministère  de  la  marine  et  direc- 
teur du  matériel.  Il  se  mit  aussitôt  à  l'étude  des  cuirasses 
des  vaisseaux  et,  d'après  ses  plans,  furent  construites  les 
frégates  cuirassées  :  Gloire,  Invincible  et  Normandie, 
Toutes  les  grandes  puissances  mirent,  dès  lors,  en  chan- 
tier des  bâtiments  sur  le  modèle  de  ceux  de  Dupuy  de  Lôme. 
Membre  du  comité  de  défense  de  Paris  en  1870,  il  s'oc- 
cupa des  aérostats,  et  fit  sortir  de  Paris  soixante-six  bal- 
lons. En  1872,  il  réalisa  des  expériences  qui  prouvèrent 
que  la  direction  des  ballons  n'était  pas  impossible.  Député 
du  Morbihan  en  1869,  Dupuy  de  Lôme  fut  nommé  sénateur 
inamovible  en  1877,  et  s'occupa  de  la  marine  marchande. 

Dupuy  (Antoine),  professeur  et  historien  français,  né 
à  Bussière  (Loire)  en  1835.  A  sa  sortir-  de  l'Ecole  normale 
supérieure,  il  fut  nommé  professeur  d'iiisroire  au  lycée  de 
Brest;  il  se  fit  recevoir  docteur  en  1879.  On  lui  doit  :  His- 
toire de  la  réunion  de  la  Bretagne  à  la  Finance  (1881)  ;  le 
Bégime  pénitentiaire  en  Bretagne  au  xviii"  siècle  (1882)  ;  la 
Bretagne  au  xviii'  siècle  ;  les  Prisons  (1883)  ;  les  Tribula- 
tions de  l'abbé  Kerret  de  Kéravel  (1884). 

Dupuy  (Paul),  médecin  philosophe,  né  â  Lamonzie- 
Saint-Martin  (Dordogne)  en  1827.  Après  de  brillantes 
études  à  Paris,  il  se  Hxa  à  Bordeaux  en  1859,  et  professa 
la  pathologie  interne;  il  fut  nommé  professeur  titulaire 
de  cette  chaire,  en  1878.  Dupuy  a  consacré  de  nombreux 
travaux  à  la  philosophie  scientifique  :  Essai  critique  et 
théorique  de  philosophie  médicale  (1864);  un  examen  criti- 
que de  la  Métaphysique  et  la  Science  de  Vacherot  («  Revue 
théologique  "  de  Strasbourg,  1862);  Etudes  sur  la  méthode 
expérimentale  de  Claude  Bernard  sur  le  sommeil  («  Journal 
do  médecine  '■  do  Bordeaux);  De  la  nécessité  des  études 
métaphysiques  ;  Du  rôle  de  la  métaphysique  dans  les  con- 
naissances humaines;  Essai  sur  les  catégories  ;  Cause,  force 
et  loi  («  Actes  de  l'académie  de  Bordeaux  »);  Du  libre  ar- 
bitre (1870);  le  Vi-ai  Péril  social  (1878);  De  la  démocratie 
en  France  (1882). 

Dupuy  (Jean),  nubliciste  et  homme  politique  fran- 
çais, né  à  Saint-Palais  (Gironde)  on  1S44.  D'abord  huis- 
sier, il  se  tourna  vers  le  journali.smo,  fut  quol(|ue  temps 
Ïtropriétairo  du  a  Siècle  n,  prit  la  direction  du  «  Petit 
*arisien  »,  ot  devint  président  du  syndicat  de  la  presse 
Îtarisionne.  Elu,  comme  républicain,  sénateur  des  Ilautes- 
*yréuécs  en  1891,  il  a  été,  à  plusieurs  reprises,  rapporteur 


Dupuy  de  Lôme. 


Charles  Dupuy. 


du  budget  de  l'agriculture,  et  a  été  nommé,  le  22  juin  1899, 
ministre  de  l'agriculture,  dans  le  cabinet  "Waldeck-Rous- 
seau. 

Dupuy  (Charles-Ernest),  professeur  et  écrivain  fran- 
çais, né  à  Lectoure  (Gers)  en  1849.  Elève  de  l'Ecole  nor- 
male, il  a  professé  la  rhétorique  en  province  et  â  Paris, 
a  été  chef  du  cabinet  de  Lockroy,  ministre  de  l'instruction 
pultli(|ue,  puis  est  devenu  inspecteur  d'académie  et  inspec- 
teur général  (1895).  Il  a  collaboré  à  diverses  revues  et  a 
publié,  entre  autres  ouvrages  :  les  Parques,  poème  (1883); 
les  Grands  Maîtres  de  la  littérature  misse  au  xix*  siècle 
(1885)  ;  Victor  Hugo  (1886)  ;  Bernard  Palissy  (1898). 

Dupuy  (C/mr/es- Alexandre),  professeur  et  homme  poli- 
tique français,  né  au  Puy  en  1851.  Agrégé  et  professeur 
de  philosophie  en  province,  puis  inspecteur  d'académie 
(1884),  il  fut  élu,  en  1885,  comme  républicain  opportuniste, 
député  de  la  Haute-Loire, 
ou  il  fut  constamment 
réélu  depuis.  A  trois  re- 
prises, il  fut  rapporteur 
du  budget  de  l'instruction 
publique,  et  devint  mi- 
nistre de  ce  département 
en  1892.  Présidentdu  con- 
seil et  ministre  de  l'inté- 
rieur (5  avr.-3  déc.  1893), 
il  fut  élu  président  de  la 
Chambre  (déc.  1893),  et  se 
signala  par  son  sang- 
froid  ,  lors  de  l'attentat 
de  l'anarchiste  Vaillant. 
De  nouveau  président 
du  conseil  et  ministre  de 
l'intérieur  (30  mai  1894), 
il  se  trouvait  auprès  du 
président  Carnot  lorsque 
celui-ci  fut  assassiné  à 
Lyon  (24  juin).  Il  posa  sa 
candidature  à  la  prési- 
dence de  la  République, 
fut  chargé  par  le  nouveau  président,  Casimir-Perier,  de 
reconstituer  le  ministère,  et  resta  au  pouvoir  jusqu'après 
l'élection  de  Félix  Faure  (26  janv.  1895).  Il  fut,  pour  la  troi- 
sième fois,  président  du  conseil  et  ministre  de  l'intérieur, 
du  l*""  novembre  1898  au  22  juin  1899.  Après  la  mort  du  pré- 
sident Félix  Faure,  il  avait  été  maintenu  au  pouvoir  par 
le  président  Loubet. 

Dupuy  de  MontBRUN,  nom  d'une  famille  protes- 
tante qui  a  fourni  plusieurs  hommes  de  guerre  célèbres. 
V.  MoNTBRUN  (Dupuy  de). 

DUPUYTREN  (Guillaume),  chirurgien  français,  né  à 
Pierre-Buffière  en  1777,  mort  à  Paris  en  1835.  La  pau- 
vreté rendit  pénibles  ses  débuts.  La  place  de  prosecteur 
qu'il  obtint,  en  1794,  avec  le  premier  rang,  lui  donna  au 
moins  l'espoir  d'un  brillant  avenir.  En  1801,  il  concourait 
avec  Duraeril  pour  l'emploi  de  chef  des  travaux  anatomi- 
ques,  et  était  battu  ;  mais,  l'année  suivante,  il  était  nommé 
sans  concours,  tellement 
sa  réputation  d'anatomiste 
était  déjà  solidement  éta- 
blie :  il  cociquit  ensuite  les 
titres  les  plus  élevés.  Chi- 
rurgien adjoint  de  l'Hôtel- 
Dieu  en  1808,  professeur  de 
médecine  opératoire  en 
1812,  il  devint,  en  1815, 
chirurgien  en  chef  de  l'Hô- 
tel-Dieu,  et  professeur  do 
clinique  chirurgicale.  P^n 
1823,  il  fut  chirurgien  de 
Louis  XVIII,  puis  de 
Charles  X ,  créé  baron , 
nommé  membre  de  l'Aca- 
démie de  médecine  et  de 
l'Institut.  Dupuytren  par- 
tage avec  Laënnèc  et  Bayle 
la  gloire  d'avoir  remis  "en 
honneur  l'anatomie  patho- 
logique ;  il  en  fit  la  base  de 
ses  études  chirurgicales, 
de  même  que  Laëunec  en 
avait  fait  le  point  de  départ 
de  ses  recherches  médicales  :  ses  opérations  de  la  fistule 
lacrymale,  de  la  taille  bilatérale  qui  porte  son  nom,  de 
l'anus  artificiel  prouvent  son  habileté  d'opérateur.  On  l'ac- 
cuse d'avoir  recherché  avec  trop  d'ardeur  les  honneurs  et 
les  richesses;  cependant,  il  fit  souvent  preuve  de  désinté- 
ressement. Il  légua  à  la  Faculté  une  somme  de  200.000  francs, 
laquelle  servit  à  créer  le  musée  d'anatomie  qui  porte  son 
nom.  Il  faut  citer  de  lui  :  Mémoire  sur  la  fracture  de  l'ex- 
trémité inférieure  du  péroné,  etc.  (1819)  ;  Sur  les  étrangle- 
ments des  hernies  (1832)  ;  Mémoire  sur  une  nouvelle  ina- 
nif.re  de  pratiquer  l'opération  de  la  pierre  (1836). 

Dupuytren  (pilules  de),  pilules  antisyphilitiques,  qui 
jouissent  d'une  réputation  méritée  dans  le  traitement  des 
accidents  secondaires  de  la  syphilis.  Pour  20  pilules,  on 
emploie  :  extrait  de  gaïac,  06^80  ;  extrait  d'opium,  08^,40  ; 
sublimé  corrosif,  06%20.  Cliacune  contient  oe^Oi  de  su- 
blimé. Dose  :  1  à  3  par  jour  i^Codex). 

DUQUEL  prou.  rel.  V.  lequel. 

DUQUESNAY  (Alfred),  archevêque  de  Cambrai,  né  à 
Rouen  en  1814,  mort  à  Cambrai  en  1884.  Aumônier  du  lycée 
Henri-IV,  chapelain  etdoyen  de  Sainte-Geneviève,  profes- 
seur d'éloquence  sacrée  à  la  Sorbonne  et  curé  de  la  pa- 
roisse Saint-Laurent  â  Paris,  il  fut  préconisé  évêque  de 
Limoges  en  1871.  En  1881,  il  fut  transféré  au  siège  archié- 
piscopal de  Cambrai.  Il  a  composé  Seize  instructions  sur 
la  charge  pastorale  (1855). 

DuQUESNE,  comm.  d'Algérie  (départ,  de  Constantine, 
]arr.  do  Bougie]);  3.155  hab.  Centre  viticole. 

DuQUESNE,  ancien  fort,  construit  dans  l'Amérique  du 
Nord  parles  Français  en  1753,  au  lieu  où  l'Alléghany  et 
le  Monongabola  forment  l'Oliio  en  unissant  leurs  eaux; 
Pittsburg  s'élève  aujourd'hui  à  cet  endroit. 

DUQUBSNE  (Abraham,  marquis),  marin  français,  né 
â  Dicpi'O  en  inio,  mort  à  Paris  en  168R.  Fils  d'un  capitaine 
di'  navire  marchand,  il  s'embarqua,  dès  ltU7,  comme  lieu- 
tenant de  sou  père,  sur  lo  Petit-Saint-André.  Dix  ans  plus 


Dupuytren. 


891 


.-^ÎW^^^, 


Duquesne. 


tard,  on  1G27,  il  ouvrait  In  sôrio  do  sps  exploits  par  la  prise 
du  navire  hollandais  Berger.  En  itîjr»,  il  prit  le  comniaii- 
doniont  du  ^t'tptune  et  donna  la  mesure  do  sa  valeur  lmi 
reprenant  aux  Espat^nols  les  îles  do  Lérins.  En  Ki38,  il 
sauva  et  ramona  plusieurs  bû-timeuts  échoués  devant 
Fonturahio  et  sur  le  point  do  toniher  aux  mains  do  l'en- 
nemi. Quelques  mois  apri^s,  il  décida  la  victoire  do  Guot- 
tari  en  incendiant  avec  un  hriMot  le  vaisseau-amiral  espa- 
gnol, et  contribua  ;V  celles  do  Laredo,  en  Hiscayo,  et  de 
ïSantona,  où  il  eut  la  niûchoire  liris<;(>  par  un  coup  de  mi- 
traille. De  nouveau  lilessi-  en  mu  au  sic;;e  do  Tarraf^one, 
Suis,  en  1G13,  au  combat  do  la  (iala,  il  l'ut  promu  capitaine 
e  vaisseau.  En  Ifill,  Duquesne  obtint  do  passer  comme 
vice-amiral  au  sorvico  do  la  Snùde  on  i;:uorro  avec  le  Da- 
nemark, et  se  distingua  dans  plusieurs  rencontres  navales. 
Revenu  en  Franco  ù.  la  paix,  il  contribua  à  la  reddition  de 
Kosas  (1645).  Sa  belle  conduite  à  Telamono,  pendant  l'ex- 
pédition maritime  contre  l'Italie  où  il  fut  blessé,  lui  valut 
le  grade  de  cbel' d'escadre  (1017).  Pendant  la  Fronde,  il  fut 
appelé  à  seconder  le  duc  de  Vendôme  dans  la  répression 
du  soulèvement  des  Bor- 
delais, partisans  de  Condê 
et  des  Espagnols,  et  arma 
à  ses  frais  une  flottille. 
Chemin  faisant,  il  dis- 
persa à  coups  de  canon 
une  escadre  anglaise  qu'il 
rencontra  dans  l'Océan , 
puis  une  escadre  espa- 
gnole qui  lui  barrait  ren- 
trée de  la  Gironde,  et  ar- 
riva devant  Bordeaux 
dont,  peu  de  temps  après, 
/es  habitants  se  soumirent 
(1653).  La  paix  des  Pyré- 
nées suspendit  les  exploits 
de  Duquesne.  Nommé,  en 
1667 ,  lieutenant  général 
des  armées  navales,  il  lit 
partie  de  l'escadre  blan- 
che de  d'Estréos  et,  pen- 
dant la  guerre  de  Hol- 
lande, prit  une  part  glo- 
rieuse à  la  bataille  de 
Southwood  (1672)  et  à  tous  les  autres  combats  livrés  aux 
flottes  de  Bankert,  Tromp  et  Ruyter.  En  1674,  il  reçut 
l'ordre  de  soutenir  l'insurrection  de  la  Sicile  contre  la  domi- 
nation espagnole.  Parti  de  Toulon  avec  le  duc  de  Vivonno, 
il  battit  en  vue  des  cotes  siciliennes  la  flotte  de  Melchior 
de  La  Cueva.  Ruyter  étant  alors  accouru  avec  dix-huit 
vaisseaux  hollandais  au  secours  des  Espagnols,  Duquesne 
se  porta  aussitôt  contre  lui.  Les  deu.x  flottes  se  renconirè- 
rent,  près  des  îles  de  Lipari,  entre  Saline  et  Stromboli. 
Une  première  et  terrible  bataille  eut  lieu,  mais  demeura 
indécise.  Duquesne,  rentré  à  Messine,  remit  à  la  voile 
et  ne  tarda  pas  à  rencontrer,  à  Agosta,  près  de  Syra- 
cuse, la  flotte  de  Ruyter,  renforcée  de  celle  de  Francisco 
de  La  Cerda.  Le  chef  d'escadre  d'Almeiras,  qui  comman- 
dait l'avant-garde  française,  fut  tué;  mais  Ruyter  fut 
mortellement  blessé,  et  son  lieutenant,  l'amiral  de  Haan, 
s'eufuit  en  toute  hàto  du  lieu  de  combat  où  Duquesne  resta 
toute  la  nuit,  ses  fanaux  allumés.  Duquesne  sortit  de  Mes- 
sine pour  livrer  une  troisième  bataille  à  la  floite  hispano- 
hollandaise.  Le  duel  eut  lieu  devant  Palorme  (1676).  Cette 
fois,  la  victoire  de  Duquesne  fut  aussi  complète  que  ra- 
pide ;  dès  le  premier  engagement,  douze  vaisseaux  hol- 
landais et  espagnols,  incendiés  par  les  brûlots  français, 
sautèrent  avec  leur  équipage.  Après  d'aussi  glorieux  ser- 
vices, Duquesne  pouvait  prétendre  au  bâton  de  maréchal. 
Louis  XIV  le  lui  refusa,  parce  que  le  grand  marin  était 
calviniste  et  ne  voulait  pas  abjurer  :  il  reçut  pour  toute 
récompense  la  terre  du  Bouchot,  près  d'Etampes,  qui  fut 
érigée  en  marquisat  du  Ouesne  ( 1 681  ).  11  fut  ensuite  chargé 
d'une  expédition  contre  les  corsaires  de  Tripoli,  puis,  eu 
1682,  contre-les  pirates  barbaresquos  :  il  bombardaà  plu- 
sieurs reprises  leur  principal  repaire,  Alger,  et  délivra 
des  milliers  de  captifs.  La  dernière  expédition  do  Duquesne 
fut  l'expédition  contre  Gênes,  la  lidèlo  alliée  des  Espa- 
gnols depuis  un  siècle  et  demi,  et  qui  fut  bombardée  pen- 
dant dix  jours  (1684).  A  la  révocation  de  l'ôdit  de  Nantes, 
Duquesne,  seul  de  tous  les  protestants,  fut  excepté  de  la 
proscription  :  il  conserva  ses  grades  ot  ses  honneurs  et 
resta  en  Franco.  Mais  ses  enfants  durent  s'expatrier,  et, 
miné  par  le  cliagrin  de  la  séparation,  le  glorieux  vain- 
queur de  Ruyter  s'éteignit  bientôt. 

~  BiBLioGB.  :  L.  Dussieux,  les  Oi^attds  Marins  du  rrgne 
de  Louis  A7K  (Paris,  1888);  P.-J.  Férct,  Vie  de  Duquesne 
(Dieppe,  18-li);  René  d'Isle,  Vie  de 
Duquesne  {XÀnxQQGS,  18i>9);  Jal,  Du- 
quesne et  la  Marine  de  son  temps 
(Paris,  1891). 

Duquesne  (portraits  de).  Los 
portraits  de  Duquesne  gravés  et 
lithographies  sont  nombreux.  Un 
des  plus  anciens,  mais  d'une  exécu- 
tion médiocre,  est  celui  qui  a  été 
dessiné  par  Habert,  d'après  nature. 
Le  meilleur  est  celui  qii'a  gravé 
Edelinck  ot  qui  fut  reproduit  par 
Roljert  do  Launay,  par  Ridé  (en 
couleur,  1787),  par  Voyez  l'aîné, 
par  Ficquet,  par  Alph.  Hoilly  (1822), 
par  F.-L.  Couché,  par  Dosrochors, 
par  Landon  (au  trait),  etc.  Il  y  a 
encore  des  portraits  gravés  par 
N.  Ponce  (d'après  C.-P.  Marillier), 

{)ar  Piorron,  par  Fr.  Hubert,  par 
'ollet  (d'après  Uafret),olc. 

iNous  Citerons  trois  statues  do 
Duquesne  :  Tune,  par  Roguior,  dé- 
core la  cour  d'entriiie  du  palais  do 
Versailles;  la  seconde,  par  Daninn 
aîné  (1812),  pour  la  villo  do  Dieppe, 

Batrio  do  Duquesne  (181-1);  la  troisième,  sculptée  par  De 
ay  père,  décore  la  Bourse  do  Nantes. 

Duquesne  (Henri,  marquis),  baron  o'Auiionnk,  marin 
français  cl  tluologion  protestant,  né  en  I6r>2,  mort  ù  (ie- 
nùve  en  17;i2.  Fils  aîné  du  grand  Duquesno,  il  entra  dans 
la  marine  royale  on  16U(i,  ot  devint  capiiaiiio  do  vaisseau 
on  I67r).  Il  se  montra  digne  du  nom  paternel.  Obligé  ilo 
s'expatrier  après  la  révocation  de  l'édit  du  Nantes,  il  se 


Statue  de  Diiqucsno 
tk  Voraailk-a. 


réfugia  on  Suisse,  mais  so  refusa  toujours  à  porter  les 
armes  contre  son  pays.  Sur  la  lin  do  sa  vie,  il  se  retira  à 
Geiiôve  et  s'y  occupa  de  théologie  ;  il  publia,  en  1718,  dos 
Jit^/lexions  sur  l'Eucharistie.  —  Son  frère,  Ahraham  Du- 
quesne, fut,  lui  aussi,  capitaine  de  vaisseau. 

Duquesne  (Joseph-Marlc-Lazaro,  vicomte),  contre- 
amiral  frain.'ais,  né  à  La  Havane  en  1«04,  mort  en  1854. 
Sorti,  en  1821,  do  l'Ecole  de  la  marine  d'Angouléme,  il  était 
lieutenant  de  vaisseau  en  1831.  Il  prit  une  part  glorieuse 
au  siège  de  Saint-Jean  d'Ulloa,  ot  fut  promu  capitaine  do 
corvette  on  1839.  Sa  brillante  conduite  <ians  l'expédition 
contre  le  Maroc,  en  1844,  lui  valut  le  grade  de  capitaine  de 
vaisseau.  Contre-amiral  en  1853,  il  fut  mis  à  la  tête  de  la 
station  navale  des  Antilles. 

DuQUESNOY  (François),  sculpteur  belge,  né  à  Bruxelles 
vers  1594,  mort  à  Livourne  en  1642.  Il  est  plus  connu, 
eu  Franco,  sous  le  nom  de  François  Flamand,  et  en 
Italie  sous  celui  de  Francesco  Fiamingo.  Il  reçut  de 
son  pôro,  sculpteur  do  mérite,  les  premières  leçons  de 
l'art,  et  fut  envoyé  par  l'archiduc  Albert  à  Rome  pour  y 
étudier  les  antiques  (1619).  Le  pape  Urbain  VIII  lui  com- 
manda un  Saint  André  pour  la  basilique  de  Saint-Pierre. 
Cet  artiste  excella  surtout  dans  la  représentation  des  sujets 
gracieux.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  la  Justice,  statue 
pour  la  chancellerie  de  Bruxelles;  lo  Saint  Jean  du  châ- 
teau de  Tervuereu  ;  Deux  anges,  au  portail  de  l'église  des 
Jésuites  ;  l'Amour  divin  foulant  aux  pieds  l'Amour  profane  ; 
Si/ène  endormi  et  entouré  de  jeunes  garçons,  son  chef- 
d'œuvre  ;  Apollon  et  Mercure,  groupe  de  bronze;  l'Amour 
taillant  son  arc  avec  un  couteau;  la  plupart  des  orne- 
ments du  baldaqiûn  à  Saint-Pierre  de  Rome;  la  Sainte 
Suzanne,  dans  1  église  Notre-Dame  de  Lorette  à  Rome  ; 
le  buste  du  cardinal  Maurice  de  Savoie;  le  tombeau  de 
marbre  de  Gaspard  de  Wischer,  dans  l'église  De  Anima 
à  Naples;  le  Concert  des  Anges,  grand  bas-relief  dans  la 
même  église;  etc. 

DuQUESNOY  (Jérôme),  sculpteur  belge,  né  en  1612, 
mort  à  Gand  en  1654.  Il  était  frère  du  précédent,  qu'il  ac- 
compagna en  Italie,  et  fut  également  un  artiste  fort  dis- 
tingué. Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  le  nomma  son  sculpteur 
en  1645.  Revenu  dans  sa  patrie,  il  exécuta  dans  la  cathé- 
drale de  Gand  le  magnifique  mausolée  de  Triest,  évêque 
de  cette  ville,  et  fut  nommé  architecte  et  ingénieur  de  la 
cour. 

DuQUESNOY  (Ernest -Dominique- François-Joseph), 
homme  politique  français,  né  à  Bouvigny-Boyeffles  (Pas- 
de-Calais)  en  1748,  mort  à  Paris  en  1795.  Il  fut  d'abord  moine, 
puis  cultivateur  dans  son  pays.  L'ardeur  de  ses  opinions 
révolutionnaires  lui  valut  d'être  nommé  député  à  l'Assem- 
blée législative.  Réélu  à  la  Convention,  il  remplit  une 
première  mission  à  l'armée  du  Nord  (oct.  1792),  revint  à 
Paris  voter  la  mort  du  roi  et  lutter  contre  la  Gironde, 
et  retourna  dans  le  Nord,  où  il  se  fit  remarquer  par 
son  énergie;  à  Wattignies,  il  marcha  avec  Carnot  en  tète 
des  troupes  républicaines.  Rentré  à  la  Convention  après 
le  9-Thermidor,  il  s'opposa  au  mouvement  de  réaction. 
Son  attitude  le  fit  décréter  d'arrestation  et  transférer  au 
château  du  Taureau,  sur  un  îlot  do  Bretagne.  Ramené 
à  Paris  et  jugé  par  une  commission  militaire  qui  le  con- 
damna sans  avoir  entendu  sa  défense,  il  se  poignarda  au 
sortir  de  l'audience,  avec  cinq  de  ses  collègues  poursuivis 
comme  lui  :  Romme,  Goujon,  Bourbotte,  Duroy  etSoubrauy . 
—  Son  frère,  le  général  Duquesnoy,  se  distinijua  à  l'ar- 
mée de  Sambre-et-Meuse  et  à  la  bataille  de  Wattignies. 
P'n  Vendée,  il  battit  Charette  au  Pont-James.  Il  comman- 
dait la  colonne  Infernale  et  s'intitulait  n  le  Boucher  de 
la  Convention  u.  Il  fut  destitué  après  lo  9-Thermidor.  Il 
mourut  eu  1797. 

DuQUESNOY  (Adrien-Cyprien),  homme  politique  et  pu- 
blicisto,  né  ;i  Briey  en  1759,  mort  à  Rouen  en  1808.  Il  fut 
d'abord  avocat  à  Nancy  et  syndic  de  Lorraine  et  de  Bar. 
Envoyé  aux  étals  généraux  par  le  bailliage  de  Bar-lc-Duc. 
il  s'attacha  au  parti  du  duc  d'Orléans,  tout  en  étant  l'ami 
et  l'admirateur  do  Mirabeau.  Il  futuu  des  principaux  pro- 
moteurs do  la  division  du  royaume  on  départements,  pro- 
posa qu'il  n'y  eîit  qu'une  seule  Chambre,  quo  lo  roi  sanc- 
tionnât la  Constitution  civile  du  clergé.  Vers  la  fin  do  la 
session,  il  devint  royaliste  ardont.  Maire  de  Nancy  on 
1792,  il  se  trouva  compromis  après  le  10-Août  par  les 
pièces  découvertes  dans  l'armoire  de  fer.  Emprisonné  pen- 
dant la  Terreur,  il  fut  acquitté,  après  lo  9-Thermidor. 
Bonaparte,  ayant  confié  ù  son  frère  Lucien  le  ministère 
de  l'intérieur,  plaça  Duquesnoy  auprès  de  ce  dernier  on 
qualité  de  membre  du  conseil  de  commerce,  chargé  do 
rf'digor  la  Statistique  de  la  France  par  départements. 
Destitué  comme  maire  pour  avoir  désobéi  au  Premier 
Consul  (1804),  ayant  perdu  sa  fortune  on  fondant  des  éta- 
blissements philanthropiques,  il  alla  se  noyer  dans  la 
Seine,  près  de  Rouen.  Sos  principaux  ouvrages  furent  un 
lierueitde  mémoires  sur  les  hospices  et  établissements  d'hu- 
manité, traduits  de  l'anglais  et  do  l'allemand  ;  une  Histoire 
des  pauvres,  traduite  de  Rugle  ;  un  Mémoire  sur  ièdi^ation 
des  bâtes  à  laine,  etc.,  ot  nombre  de  traductions  d'ouvrages 
de  statistique. 

DuQUET  (Alfred),  historien  français,  né  à  Montlhôry 
(Seine-ot-Oise)  en  1842.  Avocat  à  Paris,  il  s'est  fait  con- 
naître par  dos  ouvrages  très  estimés  sur  l'histoire  mili- 
taire. Nous  citerons  do  lui  :  Freschwitler.  Chdlons,  Sedan 
(1880);  ta  Guerre  d'Italie  (1881);  Guerre  de  f870-i8H  :  Les 
grandes  batailles  de  Metz.  Les  derniers  Jours  de  l'armée  du 
lihin  (1887);  la  Guerre  de  iS70-l87i  :  Paris,  œuvre  consi- 
dérable et  remarauable  dans  laquelle  l'auteur  raconte  le 
siège  do  Paris,  depuis  l'alTaire  do  Châtillon  jusqu'à  la 
capitulation  ot  l'entrée  des  Allemands  (1890-1899).  Citons 
encure  de  lui  :  la  Dataille  de  Solférmo  (1897). 

Du  DuiLIO  (Antoine-Louis-Mario   Le  CoritTiAur-T). 

marin  frauçais,  no  on  1815,  mort  en  1877.  Admis  à.  l'Ecole 
navato  on  1831,  il  était  capitaine  do  frégato  en  1854.  Aido 
de  camp  do  Charnor,  lors  de  l'expédition  de  Chine,  il  fut 
promu  capitaine  de  vaisseau  (18(î0)  et  commanda  une 
colonno  contro  Mytlio,  on  Cochinchino.  Capitaine  do  pa- 
villon do  l'amiral  Jaurès,  du  Quilio  so  distingua  A  Siino- 
nosaki.  Contre-amiral  on  1870.  il  commanda  lo  5*  secteur 
do  l'enecMute  j)nndant  lo  siège  do  Paris  ;  en  1872,  il  fut  mis 
ù  la  tèto  do  la  division  navale  do  l'Atlantiqno  du  Sud,  et, 
jus<|u'en  mai  1877,  il  commanda  la  marine  do  l'Algérie. 

DUQUOIN,  ville  des  Eiais-Unis  (Illinois  [comté  do 
Perry]),  dans  lo  bassin  du  Mudy  Crook  ;  4.050  hab. 


DUQUESNE   —   DURAMEAU 

DUR,  DURE  (lat.  durus,  môme  sens)  adj.  Ferme,  solide, 
difficile  à  jjénétror,  à  entamer  :  Le  porphyre  est  plus  ddb 
que  le  marbre.  Il  tjui  n'est  pas  tondre,  qui  n'est  pas  mou  : 
Un  lit  DDR. 

—  Fijg.  Rude,  dépourvu  de  souplesse,  do  douceur  :  Avoir 
les  traits  durs,  la  voiœ  dure.  Des  vers  durs,  il  Qui  n'est 
pas  all'ectuoux  ou  sensible;  qui  a  quelque  chose  d'otTen- 
sant  :  Faire  ttne  réponse  duue.  Beaucoup  d'homrnes  .îe 
croient  forts  parce  qu'ils  sont  durs,  ii  Endurci,  courageux, 
constant  ;  Ftre  dur  au  travail,  à  la  souffrance.  \\  Fâcheux, 
affligeant,  difficile  à  supporter  :  //  est  dur  de  se  voir  ca- 
lomnier. Il  Pénible,  austère  :  Les  chartreux  mènent  une  vie 
nuuK.  Il  Difficile  :  Etre  dur  à  émouvoir.  \\  Qui  nécessite  do 
pénibles  eiForts  :  Outil  dur  à  manier.  Escalier  dur. 

—  Loc.  div.:  Œuf  dur.  Œuf  soumis,  dans  sa  coque,  à 
l'ébullition,  jusqu'à  ce  que  le  jaune  et  le  blanc  soient  de- 
venus solides.  Il  Dain  dur,  Pain  rassis,  très  rassis,  ii  Temps 
dur,  Temps  extrêmement  froid.  —  Epoque  malheureuse, 
pénible  à  traverser  :  Les  temps  sont  durs.  11  Vin  rfwr,  Vin 
qui  a  beaucoup  d'âpreté.  ii  Eau  dure,  Eau  impropre  à  cuir© 
les  aliments  et  à  dissoudre  le  savon,  parce  qu'elle   est 

*  chargée  de  sels  calcaires,  ii  Tête  dure.  Intelligence  dure. 
Entendement  dur,  Esprit  peu  ouvert,  qui  ne  comprend  ([ue 
très  difficilement.  —  Avoir  la  tête  dure  signifie  aussi.  Etre 
entêté,  obstiné  dans  ses  idées,  dans  ses  goiits.  il  Avoir  l'o- 
reille dure,  Etre  dur  d'oreille,  N'entendre  pas  bien,  être  un 
peu  sourd,  li  Etre  dur  à  digérer.  Etre  de  dure  digestion. 
Se  disent,  au  rig.,  de  ce  qui  est  difficile  à  endurer  ou  à 
croire.  (On  dit  aussi  :  Dur  à  avaler.)  il  Itendre  à  quelqu'un 
la  vie  dure.  Le  rendre  malheureux,  il  Etre  dur  à  la  détente. 
Se  dit  d'une  arme  à  feu  dont  la  détente  ne  part  pas  facile- 
ment. —  Fig.  Etre  avare,  avoir  de  la  peine  à  donner  do 
l'argent,  à  payer.  (On  dit  aussi,  en  ce  sens  :  Etre  dur  à  la 
desseri-e.)  il  Eti'e  dura  la  vente.  Se  dit  d'uue  marchandise 
dSnt  le  débit  est  difficile,  ii  Etre  dur  à  cuire.  Ne  cuire  quo 
lentement  :  Légume  dur  A  cuire.  —  Fig.  et  fam.  Etre 
aguerri,  endurci  par  un  long  exercice  ;  avoir  une  volonté 
forte,  un  caractère  déterminé.  —  Substantiv.  :  En  dur  à, 

CUIRE. 

—  B.-arts.  Marqué  trop  fortement,  sec  et  heurté  :  Dessin 
correct,  mais  dur.  il  S'applique  aussi  à  l'instrument  dont 
on  se  sert  pour  produire  un  travail  sec  et  heurté  :  Avoir 
un  pinceau  dur,  un  cragon  uuR.  Il  Cru,  dépourvu  de  moel- 
leux :  Des  tons  durs,  lin  coloris  dur. 

—  Manèg.  Avoir  les  réactions  dures,  Etre  dur  au  trot. 
Avoir  le  trot  dur.  Se  disent  d'un  cheval  lorsqu'on  posant  les 
pieds  à  terre,  il  communique  au  cavalier  qui  le  monte  de 
fortes  secousses,  il  Cheval  dur  de  bouche  ou  qui  a  la  bouche 
dure.  Cheval  presque  insensible  à  l'action  du  mors. 

—  Mar.  La  mer  est  dure.  Se  dit  quand  les  lames  sont 
courtes  et  que  le  navire  tombe  brutalement  dedans. 

—  Mus.  Se  dit  des  intervalles  et  des  accords  qui  blessent 
l'oreille  quand  ils  sont  trop  répétés,  mais  qui,  étant  bien 
ménagés,  ajoutent  à  l'expression  par  les  contrastes  :  Le 
progrès  diatonique  de  trois  tons  forme  des  intervalles  durs. 
Les  dissonances  majeures  sont  des  accords  durs,  il  B  dur. 
Se  disait  autrefois  pour  bécarre. 

—  Pathol.  Pouls  dur.  Pouls  sec,  dépourvu  de  souplesse 
et  d'élasticité. 

—  Syn.  Dur,  austère,  rigoureux,  rude,  sévère.  V.  Aus-rhUR. 

—  Anton.  Blêche,  blet,  flasque,  mol,  mollasse,  mou, 
souple,  tendre. 

—  n.  m.  Ce  qui  est  dur,  ferme  et  solide  :  Le  dur  est  le 
contraire  du  moelleux. 

—  Arg.  Bagne,  travaux  forcés.  —  Eau-de-vie.  n  Arg.  des 
typogr.  :  Etre  dans  son  dur,  Travailler  avec  ardeur. 

—  Loc,  pRov.  :  Quand  l'un  veut  du  doux,  l'autre  veut  du 
dur.  Se  dit  en  parlant  de  deux  personnes  qui  ue  s'ac- 
cordent jamais. 

—  n.  f.  :  Coucher  sur  la  dure.  Au  propr.  Avoir  une  couche 
dure  ou  même  pas  do  lit;  coucher  sur  la  terre  nue,  et,  au 
fig..  Endurer  de  rudes  privations,  il  Fig.  :  1"  Parole,  asser- 
tion très  extraordinaire,  très  difficile  à  croire  ;  2»  Au  plur. 
Injures  violentes,  reproches  très  vifs  :  En  dire  de  durks. 

—  Arg.  La  dure.  La  maison  centrale,  ii  Voler  à  la  dure^ 
Voler  avec  voies  do  fait,  violences. 

—  Loc.  adv.  A  la  dure,  D'une  manière  dure,  sans  les 
ménagements  ordinaires  :  Elever  un  enfant  À  la   dukk. 

—  Adverbialem.  au  niasc.  Durement,  sur  un  objc^t  dur: 
Etre  couché  dur.  il  Profondément  :  Dormir  dur.  ilEnorgî- 
quement,  vigoureusement  :  2'ravailler  dur. 

DURABILITÉ  n.  f.  Qualité  de  ce  qui  est  durable. 

DURABLE  ailj.  Qui  dure  longtemps;  qui  a  les  qualités 
nécessaires  pour  durer  longtemps  ;  Rien  n'est  durablk  sur 
la  terre.  (Mass.) 

—  Syn.  stable,  constant,  permanent,  etc.  V.  constant. 

—  Anton.  Court,  éphémère,  fugace,  fugitif,  instantané 
et  momentané,  passager,  périssable,  temporeUre,  transi- 
toire. 

DURABLEMENT  adv.  D'une  manière  durable. 

DURACIN,  INE  {sin.  sin'—  du  lat.  duracinus,  même  sens) 
adj.  Qui  u  la  chair  adhérente  au  noj-au  (lo  masc.  n'est  plus 
usité).  Il  Pèche  rfur«cint*  ou  substantivem.  Z>u7'<icjnc,  Variété 
de  pêche  à  peau  veloutée,  mais  dont  la  chair  ofl'ro  une  cer- 
taine dureté. 

DUR^US.  Biogr.  V.  DURY. 

DURALEX,  SED  LEX  {La  loi  est  dure,  mais  c'est  la  loi), 
maxime  al)solue,  que  I  on  cite  en  parlant  d'une  règle,  d'un© 
circonstance  nénible.  etc.,  que  l'on  déplore,  mais  à  laquelle 
on  est  forcé  uo  se  soumettre. 

DuRAM  ou  DURAO  (José  db  Santa-Hita),  ooète  bré- 
silien, né  près  do  Mariaiia.  dans  la  province  do  Minas- 
Gerâes,  en  1737,  mort  ù  Lisbonne  en  1783.  Reçu  docteur 
on  théologie  A  Coïmbro,  il  entra  dans  l'ordre  do  Saint-.\u- 
gustin.  Son  principal  ouvrage  est  un  poème  ayant  ]iour 
sujet  l'histoire  de  l'aventurier  galicien  Diego  Alvarez 
Correa,  surnommé  «  Curamura  u,  le  héros  légendaire  do 
Hulna,  publié  i\  Lisbonne  on  1781,  sous  lo  litre  do  Cura- 
muru,  poema  enico  do  dcscobrimtento  de  Bahia  (trad.  franc., 
I82'j),  (|ui  est  devenu,  au  Brésil,  l'épopée  nationale. 

DURAMEAU  (Louis-Joan-Jacques),  peintre  d'histoire, 
prix  do  Kuine  en  17&7,  membre  de  l'Académie  do  pein- 
ture (1771),  né  A  Paris  en  1733,  mort  i\  Versailles  en  17i>0. 
Il  fut  professeur  î\  r.Veudéinie,  peintre  du  roi  et  garde  dos 
tableaux  de  lu  couronne.  Son  dessin  est  pur,  son  pinceau 
vigoureux  ot  faeilo.  On  distinguo,  ]>armi  sos  toiles  :  l'Eté, 
plafond  do  lu  galerie  d'Apollon,  nu  musée  du  Louvre;  /« 
Mort  de  saint  François  do  Suies  ;  la  Continenrr  de  /ta;/attl; 


DURAMEN   —  DURAND 

Saint  Louis  lavant  les  pieds  des  pauvres  ;  Herminîe  sous  tes 
armes  de  CloHnde  ;  Retour  de  Bélisaire  dans  sa  famille. 
Los  musées  d'AIençon  et  de  Besançon  renfcrmeut  dos 
peintures  de  Durameau. 

DURAMEN  («ié»'—  mot  lat.;  de  durus,  bois)  n.  m.  Cœur 
du  bois. 

—  Enctcl.  Le  duramen  est  constitué  par  les  parties 
centrales  plus  vieilles  de  la  tige  ;  il  est  dur  et  plus  forte- 
ment coloré  que  les  couches  p6riphèric|ues  ou  aubier.  Ce- 
pendant, suivant  l'espèce  d'arbre,  les  différences  entre  ces 
libres  ligneuses  sont  plus  ou  moins  accentuées  ;  ainsi,  dans 
le  peuplier,  il  n'y  a  pas  de  disimction  entre  l'aubier  oi  le 
duramen,  tandis  que,  dans  l'ôbène,  l'aubier  est  blanchâtre 
et  le  duramen  noir  foncé. 

DuRAN  (Augustin),  littérateur  et  critique  espagnol,  né 
et  mort  à  Madrid  (1793-1S02).  Ses  écrits  ont  exercé  une 
influence  prépondérante  sur  la  littérature  espagnole.  Fa- 
milier avec  les  vieux  romanciers,  l'histoire  du  Cid  et  les 
comédies  de  Calderon  et  de  Moreto,  il  entreprit  de  lutter 
contre  le  goût  français,  qui  régnait  dans  les  lettres  et  au 
théâtre,  au  grand  détriment  du  g:ênie  national,  et  publia 
son  Essai  sur  l'influence  que  la  critique  moderne  a  exercise 
sur  la  décadence  de  l'ancien  théâtre  espagnol  (182S).  En 
même  temps,  il  ressuscitait  la  vieille  littérature  espagnole 
en  publiant  un  grand  nombre  de  Romanceros,  recueils  de 
romances  ou  chausons  chevaleresques,  et  la  Thalîe  espa- 
gnole, recueil  de  vieilles  comédies  castillanes  (i83-i/. 

DURAN  (Diego),  dominicain  espagnol  du  Mexique,  né  à 
Mexico,  mort  eu  1588,  auteur  d'ouvrages  très  précieux  sur 
l'histoire  et  les  antiquités  mexicaines  :  Antiguallas  (1579; 
Mistoria  de  los  Mexicanos  (iSSi),  publiées  en  1S67-18S0, 
à  Mexico,  par  J.  F.  Rarairez. 

DURAN  (Carolus).  Biogr.  V.  C.vrolos  Duran. 

DURANGE  (la),  le  plus  long  des  torrents  de  France  et 
l'un  des  plus  capricieux,  dans  les  Alpes  du  Suil-Est,  et 
qui  a  pour  tète  la  Clarêe  ou  Clairée.  Au  pied  de  Eriançon, 
par  1.200  mètres,  elle  reçoit  la  Guisanne,  la  Gyronde  qui 
descendent  du  Pelvoux,  et  le  Guil,  arrivé  des  roches  du 
Queyras  ;  elle  laisse  à  droite  Embrun  sur  un  rocher  do 
100  mètres  de  haut,  reçoit  l'Ubaye,  le  Buech  à  Sisteron, 
la  Bléoue  à  Digne,  l'Asse  et  le  Verdon.  Elle  passe  dès  lors 
de  la  région  des  avalanches  dans  les  plaines  du  Conitat  et 
de  la  Provence,  dont  elle  alimente  les  canaux;  côtoie  à 
droite  les  monts  du  Lubéron,  coule  près  de  CavaiUon  et 
s'unit  au  Rhône,  à  5  kilom.  d'Avignon.  Cours  350  kilom. 

DURANCY  (Céleste'»,  cantatrice  dramatiijue  française, 
née  en  1746,  morte  à  Pans  en  1780.  A  peine  âgée  de  treize 
ans,  elle  débuta  à  la  Comédie-Française  dans  le  rôle  de 
Dorine  de  Tartuffe;  trois  ans  après,  elle  passait  à  l'Opéra, 
rentrait  à  la  Comédie  en  1766,  e.t  enlin,  l'année  suivante, 
reparaissait  à  l'Opéra.  Elle  était  laide,  mais  aussi  bonne 
actrice  que  cantatrice  habile.  Parmi  les  ouvrages  dans 
lesquels  elle  se  distingua,  il  faut  citer  Hippolyte  et  Aride, 
Méaée,  Alceste,  Castor  et  Pollua-,  le  Devin  du  village,  Or- 
phée, Erneiinde,  Persêe,  etc. 

Durand  (dom),  bénédictin  normand,  né  en  1012  au 
Neubourg  (diocèse  d'Evreux).  mort  en  1089.  Admis  dans 
l'ordre  de  Saint-Benoît,  au  monastère  de  Sainte-Catherine 
de  Rouen,  il  y  fut  le  confrère  de  Nicolas,  tîls  de  Ri- 
chard III,  duc  de  Normandie,  depuis  abbé  de  Salnt-Onen. 
Le  duc  Guillaume  le  Bâtard  nomma,  en  1059,  Durand  abbé 
de  Saint-Martin  de  Truarn,  près  de  Bayeux,  et,  devenu  roi 
d'Angleterre,  le  mit  au  nombre  de  ses  conseillers.  Durand 
écrivit,  contre  l'hérétioue  Bérenger,  un  traité  Du  corps 
et  du  sang  de  Jésus-C/wist.  Il  était  très  versé  dans  la 
théologie,  la  philosophie  et  la  musique. 

Durand  de  Pernes,  troubadour  du  xm''  siècle.  Il 
exerçait  le  métier  do  tailleur  dans  la  petite  ville  de  Pernes 
(  Vaucluse  )  ;  il  est  l'auteur  d'un  sirvente  très  violent 
(publié  dans  les  Gedichteder  Troubadours,  de  Mahn,  n"  56), 
relatif  aux  événements  de  1242,  où  il  déplore  que  la  révolte 
des  barons  méridionaux  contre  Louis  IX  n'ait  pas  réussi, 
et  où  il  reproche  durement  leur  mollesse  à  Jacques  I'' 
d'Aragon  et  à  Henri  III  d'Angleterre.  Il  est  probablement 
identique  à  un  Durand,  n  tailleur  de  Carpentras  »,  auteur 
d'un  sirveme  politique  à  peu  prés  contemporain  do  la 
pièce  précédente. 

Durand,  nummé  aussi  Durant!  ou  Durantis  (Guil- 
laume), évèque  de  Monde,  né  à  Puimisson,  près  de  Bé- 
ziers,  en  1237,  mort  à  Berne  en  1296.  Elève,  à  Lyon,  du  do- 
minicain Henri  Suzo,  il  se  rendit  à  Bologne,  où  il  enseigna 
le  droit.  Le  pape  Clément  IV  le  nomma  auditeur  de  rote. 
Grégoire  X  l'envoya  au  concile  de  Lyon  (1274)  et  le  fit 
gouverneur  du  patrimoine  de  saint  Pierre.  La  rigueur 
qu'il  déploya  contre  les  habitants  de  Forli,  rebelles  au 
saint-siège,  l'ayant  rendu  odieux  aux  Italiens,  il  retourna 
en  France,  fut  quelque  temps  doyen  du  chapitre  de  Char- 
tres, et  devint,  en  1287,  évoque  de  Mende.  En  1295,  il  refusa 
l'archevêché  de  Ravenne,  que  lui  offrait  Boniface  VIIL  En- 
voyé par  ce  pape  en  mission  daus  l'ile  de  Chypre,  il  mourut 
à  son  retour.  Durand  de  Monde  occupe  uu  rang  distingué 
varmi  les  cauonistes  et  les  liturgistcs.  Ses  principaux 
oupragcs  sout  le  Spéculum  judiciale,  qui  lui  a  valu  le 
surnom  de  Speculator,  ot  le  Rationale  divinorum  offi- 
ciornm. 

Durand  (Guillaume),  surnommé  Doctor  resolutissi- 
mus,  philosophe  de  l'école  scolastiquo.  né  à  Saint-Pour- 
çain  (Auvergne),  à  une  époque  indéterminée  du  xiii"  siècle, 
mort  vers  1333.  Il  était  entré  de  bonne  heure  dans  l'ordre 
lie  Saint-Dominique  et  y  avait  acquis  une  réputation  do 
savoir  qui  le  lit  appeler  à  Rome  auprès  du  pape  Jean  XXIL 
Il  remplit  pendant  quoique  temps  les  fonctions  de  maître 
du  sacré  palais  et  revint  plus  tard  en  France,  où  il  fut 
fait  évéque  du  Puy  on  1318.  et,  en  1326,  évoque  do  Meaux. 
Comme  philosophe,  il  était  nominaliste,  probablement 
disciple  d'Occam;  Durand  do  Saint-Pourçain  avait  cepen- 
dant commencé  par  être  thomiste.  On  a  do  lui  :  Jn  sen- 
tentias  theologicas  Pétri  Lombardi  commentariorum  libri 
gnatw/r  Md86);  De  origine  Jurisdictionum  sivc  De  jurisdic- 
tione  eccUtîastica  et  de  legibus  fl50G);  De  statu  animarwm 
tanctarum  postguam  resolutx  aant  a  corpore,  opuscule  sup- 
primé ou  perdu,  etc. 

Durand  (Bernard),  jarisconsulle  français,  né  à  Chalon- 
sur-Saône  vers  1556,  mort  en  1621.  II  fut  avocat  au  parlo- 
mriit  do  Bourgone  M584).  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Offenne  pour  la  prr.u'unce  di-  la  ville  de  Châtions  en  aa- 
êemblée  des  élaU  de  bourgogne  (1C02)  ;  Privilèges  accordés 


aux  habitants  de  Challons  par  les  rois  de  France  et  les  ducs 
de  Bourgogne  (1604).  —  Son  petit-tils,  Joseph  Durand, 
né  à  Clialon  en  1643,  mort  à  Dijon  en  1710,  fut  avocat 
général  au  parlement  de  Bourgogne.  Il  a  composé  un 
Mé7noire  pour  justifier  que  les  héritages  du  duché  de  Bour- 
gogne sont  préswnés  de  franc  alleu,  inséré  dans  la  «  Cou- 
tume de  Bourgogne  »,  et  édité  les  Instituts  ou  Droit  cou- 
tujjiier  du  duché  de  Bourgogne  (1697),  ouvrage  de  son  grand- 
père.  —  Son  lils,  Bernard  Duraud,  né  àChalon  en  1631, 
mort  en  172G,  a  composé  un  petit  poème  :  Description  des 
bains  dAix  en  Savoie. 

Durand  (dom  Léopold),  architecte  français,  né  à  Saint- 
Miliiel  (Lorraine)  en  1666,  mort  en  1746.  Après  avoir  été 
avocat  et  avoir  étudié  l'arcliiiecturc,  il  entra  dans  l'ordre 
des  bénédictins  (1701).  Ce  fut  lui  qui  ht  les  pians  du  châ- 
teau do  Commercy,  des  abbayes  do  Moyen-Moustier,  de 
Saint-Avond  et  d'Epternach,  du  prieuré  de  Chatenoy.  Une 
ciiute  qu'il  fit  en  visitant  les  travaux  du  château  de  Com- 
nuM'cy  (1708)  l'obligea  à  résigner  les  fonctions  de  prieur  de 
Saint-Léonard  (Luxembourg),  auxquelles  il  avait  été*  ap- 
pelé. Dom  Durand  a  laissé  de  nombreux  écrits,  qui  attes- 
tent la  variété  do  ses  connaissances.  Nous  rappellerons, 
notamment  :  Traité  historique  des  eaux  et  bains  de  Plom- 
bières (1748)  ;  Recueil  sur  l'architecture  ;  Plans  de  diverses 
églises;  Description  des  temples  de  Chine;  Termes  de  l'art 
et  architecture  militaires;  De  la  construction  des  voûtes; 
Jeux  et  combats  des  Grecs;  Recueil  sur  les  théâtres  des 
anciens;  etc. 

Durand  (David),  ministre  protestant  français,  né  à 
Saint-Pargoire  (Héraultl,  vers  1680,  mort  à  Londres  en 
1763.  Reçu  ministre  à  l'âge  de  vingt-deux  ans  et  nommé 
cliapelain  d'un  régiment  de  réfugiés  au  service  de  la 
Hollande,  il  fut  fait  prisonnier  en  Espagne  par  le  duc  de 
Berwick.  Durand  parvint  à  s'échapper  et  revint  à  Rot- 
terdam; enfin,  il  partit  pour  Londres,  vers  1714.  Il  avait 
été  admis  à  la  Société  royale  de  Londres,  distinction  qu'il 
mérita  par  de  nombreux  ouvrages,  notamment  :  la  Vie  et 
les  Sentime7its  de  Lucilio  Vanmi  (1717);  Histoire  de  la 
peinture  ancienne,  extraite  de  /'Histoire  naturelle  de  Pline, 
iiv.  XXI V,  aver  le  texte  latin  corrigé  et  éclairci  par  des  re- 
marques 7wuvelles  (1725);  Histoire  du  xiv"  siècle  (1725- 
1729);  Histoire  naturelle  de  l'or  et  de  l'argent,  extraite  de 
Pline  le  naturaliste,  Uv.  XXXIJI,  (1729|;  Projet  d'une 
édition  complète  des  ouvrages  philosophiques  de  Cictron 
(,1740);  etc. 

Durand  (Jacques),  peintre  français,  né  et  mort  à 
\aucy  (1699-1707).  Venu  à  Paris  en  1714,  il  y  prit  les 
leçons  de  Nattier,  puis  partit  pour  l'Italie,  où,  grâce  à 
une  pension  que  lui  fit  Léopold,  duc  de  Lorraine,  il  passa 
huit  ans  à  perfectionner  son  talent.  En  quittant  Rome,  il 
revint  à  Nancy  (1727),  et  décora  la  coupole  de  la  chapelle 
funéraire  des  ducs  de  Lorraine.  Ses  œuvres  représentent, 
pour  la  plupart,  des  sujets  historiques. 

Durand  (Jacques-François),  pasteur  et  théologien 
protestant  français,  né  à  Semalé,  près  d'AIençon.  en  1727, 
mort  à  Lausanne  en  1816.  Professeur  d'histoire  ecclé- 
siastique à  Lausanne  et  chargé  ensuite  du  cours  de  mo- 
rale clirétienne,  qu'il  professa  jusqu'à  sa  mort,  Durand 
a  écrit  ;  Abrégé  des  sciences  et  des  arts  (1762);  l'Esprit  de 
Saurin,  ouvrage  utile  a  toutes  les  familles  chrétiennes  (1767  ; 
l'abbé  Piclion  y  fit  quelques  modifications  et  le  publia 
sous  le  titre  do  :  Principes  d'>  la  religion  et  de  la  morale, 
extraits  des  ouvrages  de  J.  Saurin,  17GS);  le  Bon  fils  ou  la 
Pieté  filiale  (1803). 

Durand  de  MaillanE  (Pierre-Toussaint),  juris- 
consulte français,  né  à  Saint-Rémi  (Provence)  en  1729, 
mort  à  Aix  en  1S14.  Avocat  au  parlement  d'Aix,  il  fut 
député  aux  états  généraux  do  1789.  A  l'Assemblée  consti- 
tuante, il  fit  partie  du  comité  ecclésiastique,  rédigea,  avec 
Martineau,  le  rapport  sur  la  constitution  civile  du  clergé 
et  proposa  le  premier,  à  la  requête  de  l'acteur  Talma, 
l'institution  d'un  mariage  civil  distinct  du  mariage  reli- 
gieux. 11  siégea  à  la  Convention,  et,  lors  du  procès  do 
Louis  XVI,  vota  pour  le  bannissement  perpétuel.  Membre 
du  conseil  des  Anciens,  il  devint  ensuite  conseiller  à  la 
cour  impériale  d'Aix.  Avant  la  Révolution,  il  avait  fait 
paraître  plusieurs  ouvrages  de  droit  canonique,  où  il  déve- 
lo]»pait  les  principes  du  gallicanisme.  Le  plus  important 
est  intitulé  :  les  Libertés  de  VEglise  gallicane  (1770-1776). 

Durand  (Jean-Baptiste-Léonard),  voyageur  français, 
né  à  Uzerches  (Corrèze)  en  1742,  mort  en  Espagne*  en 
1812.  Il  fut  avocat  au  parlement  de  Bordeaux,  consul  de 
France  à  Cagliari  (Sardaigne),  puis,  pendant  dix-buit 
mois  (1785-1786),  directeur  de  la  compagnie  de  la  Gomme 
au  Sénégal.  En  cette  qualité,  Durand  rendit  de  réels  ser- 
vices au  commerce  français  et  exécuta  d'intéressantes 
excursions  dans  l'intérieur  du  pays.  Durand  a  publié,  en 
1802,  un  très  estimalde  Voyage  au  Sénégal. 

Durand  f  Joan-Baptiste-Viucent.  baron),  général  fran- 
çais, né  à  Besançon  en  1753,  mort  en  1829.  Il  so  rendit, 
on  1781,  en  Amérique,  où  il  se  distingua  lors  de  la  guerre 
de  l'Indépendance;  à  son  retour,  il  fut  fait  prisonnier  par 
les  Anglais.  Mis  en  liberté,  il  fut  nommé  capitaine.  A  la 
Révolution,  Durand  se  jeta  dans  le  parti  de  la  réaction, 
émigra  en  1791  et  lutta  sous  les  ordres  du  prince  de 
Coudé  jusqu'en  1800.  Rentré  en  France,  il  dirigea  jusqu'en 
1814  le  dépôt  de  mendicité  de  Besançon.  Maréchal  de 
camp  sous  Louis  XVIII,  il  fut  retraité  comme  lieutenant 
général  honoraire. 

Durand  (Joan-Nicolas-Louis),  architecte,  né  à  Paris 
on  1760,  mort  à  Thiais  en  1834.  Il  était  fils  d'un  cordon- 
nier. Après  avoir  travaillé  quelque  temps  chez  un  sculp- 
teur et  chez  un  architecte,  il  prit  des  leçons  de  Boulée, 
architecte  du  roi,  suivit  en  môme  temps  les  cours  de 
l'Académie  d'architecture.  Lors  de  la  création  de  l'Ecole 
centrale  des  travaux  publics  (Ecole  polytechnique),  Durand 
fut  appelé  à  professer  l'architecture.  On  a  de  lui  :  Recueil 
et  p'irallf'le  des  édifices  de  tous  genres  aficiens  et  modernes 
(1800);  Béctt  des  leçons  d'architecture  données  à  l'Ecole 
polijlecbnique  (1801),  aven  64  planches;  Précis  graphique 
du  cours  d'architecture  (1821),  avec  34  planches. 

Durand  (Charles-Etienne),  architecte  ot  ingénieur 
français,  né  à  Montpellier  on  1762,  mort  à  Nîmes  en  1840. 
Professeur  d'archîtocturo  pour  les  états  de  Languedoc  à 
dix-huit  ans.- il  fut  nomme,  en  1788,  inspecteur  des  tra- 
vaux de  cette  province  et  fit  exécuter  diverses  construe- 
tions  importantes:  entre  antres,  le  ]iont  do  Nors,  prés 
il'Alais.  Pon<tant  la  Kévulutiou,  il  outra  daus  le  corps  des 


892 

ponts  et  chaussées,  devint  ingénieur  do  première  classe 
en  1805.  On  lui  doit  la  construction  de  l'importante  chaus- 
sée du  Rhône,  entre  Tarascon  et  Beaucaire  (1812J,  la 
restauration  de  la  Maison  Carrée  de  Nîmes  et  d'une  par- 
tie de  lamphiihéâtre  de  cette  ville,  plusieurs  églises  et 
les  temples  de  Calvisson,  de  Vauvert,  etc.  Durand  a 
publié  :  Description  des  monuments  antiques  du  midi  de  la 
France  (1819). 

Durand  (AsberBKOWN),  graveur  et  peintre  américain, 
né  à  Jefi'erson  (Etat  de  New-Jersey)  en  1796,  dune  famille 
de  protestants  français,  mort  en  1874.  Il  s'occupa  d'abord 
do  travaux  industriels  et  se  fit  connaître  par  sa  gravure 
du  tableau  de  Trumbull,  la  Déclaration  de  l'indépendance, 
à  laquelle  il  travailla  pendant  trois  ans.  Depuis  lors,  il 
fut  constamment  occupé  à  la  reproduction  de  tableaux  do 
maîtres  américains.  Comme  peintre  de  paysage,  Durand  so 
fait  surtout  remarquer  par  les  soins  minutieux  qu'il  apporte 
à  son  travail.  Nous  rappellerons,  parmi  ses  paysages  :  le 
Matin  et  le  Soir  de  la  vie  (pendants);  Lac  au  soleil  cou- 
chant; Forêt  vierge  (1853);  Dans  les  bois  (1854);  Monts 
Francnnia  (1858);  les  Chutes  de  Catskill  (1859).  Parmi  ses 
tableaux  de  genre  et  d'histoire,  on  remarque  :  IJariey 
Rirch  et  Washington;  Souvenirs  d'un  vieillard;  Capture  du 
major  André.  Durand  a  été  l'un  des  fondateurs  de  l'Aca- 
démie nationale  de  dessin,  et  en  fut  élu  président. 

Durand  (Hippolyte  Baudel),  jurisconsulte  et  homme 
politique  français,  né  à  Versailles  en  1805,  mort  à  Nevers 
en  1861.  Nommé  parle  gouvernement  provisoire,  en  1848, 
commissaire  du  département  de  Seine-et-Oise,  il  y  fut  élu 
représentant  du  peuple  à  la  Constituante,  et  il  se  montra 
hostile  au  nouveau  régime  qu'il  avait  aidé  à  naître;  il  vota 
presque  constamment  avec  la  droite  et  appuya  la  politi- 
que de  l'Elysée.  Non  réélu  à  la  Législative,  il  entra  au 
barreau  de  Nevers.  II  a  écrit  :  Général  Hoche,  souvenirs 
et  correspondance  (1832);  De  la  nécessité  de  rfviser  la  loi 
sur  la  vente  des  bie/is  immeubles  (1845);  Mémoire  sur  l'or- 
ganisation du  crédit  foncier  en  France  (1856);  etc. 

Durand  (Hippolyte-Louis),  architecte,  né  à  Paris  en 
1807,  mort  à  Tarbes  on  1882.  Elève  de  Lebas  et  de  Vau- 
doyer,  il  suivit  les  cours  de  l'Ecole  des  beaux-arts  (1822J, 
où  il  remporta  le  prix  départemental  (1830).  De  1833  â  1845, 
Durand  exposa  à  divers  Salons  des  dessins  d'architecture. 
Il  a  construit  une  salle  de  spectacle  à  Moulins,  un  grand 
nombre  d'églises.  Durand  a  pris  part  à  la  fondation  de  la 
Société  centrale  des  architectes.  Il  a  édifié  aussi  le  châ- 
teau de  Monte-Cristo,  pour  Alexandre  Dumas,  et  la  villa 
Eugénie  à  Biarrits. 

Durand  (Pierre-Bernard),  botaniste  français,  né  à 
Montpinçon  (Calvados)  en  1814,  mort  à  Caen  en  1853.  Il 
devint,  en  1844,  pharmacien  en  chef  des  hospices  de  Caen, 
où  il  professa  la  médecine  et  la  pharmacie.  Nous  citerons, 
parmi  ses  écrits  :  Exposition  du  règne  végétal  (1840). 

Durand  (Joseph-Pierre,  dit  Durand  de  Gros,  et 
connu  encore  sous  le  pseudonyme?  do  Philips),  physio- 
logiste et  philosophe  français,  né  à  Gros,  près  de  Rodez 
(Aveyron),  en  1826.  Socialiste  militant,  il  prit  part  aux 
journées  de  Février  ;  il  dut  s'expatrier  â  la  suite  du  coup 
d'Etat  de  1851.  En  Angleterre,  où  il  se  retira,  il  eut  con- 
naissance des  expériences  de  suggestion  byimotique  qui  se 
faisaient  en  Amérique  sous  le  nom  d'électrobiologie,  et, 
sous  le  pseudonyme  de  Philips,  se  mit  à  propager  par 
des  conférences  la  nouvelle  doctrine.  11  alla  ensuite  en 
Amérique,  où  il  termina  les  études  médicales  qu'il  avait 
dans  sa  jeunesse  commencées  à  Montpellier.  Rentré  à 
Paris  en  1860,  après  l'amnistie,  il  reprit  ses  démonstra- 
tions publiques  et  ses  publications  sur  l'hypnotisme.  Es- 
prit original,  caractère  énergique,  ennemi  des  sentiers 
battus,  on  peut  le  considérer  comme  un  précurseur  des 
écoles  de  la  Salpétrière  et  de  Nancy.  Ses  principaux  ou- 
vrages, où  les  tendances  philosophiques  l'emportent,  mal- 
heureusement, sur  la  rigueur  des  observations,  sont  : 
Electrodynamisme  vital  ou  les  Relations  physiologiques  de 
l'esprit  et  de  la  matière  {\%^b)  ;  Cours  de  braidisme  ou  hypno- 
tisme nerveux  (1860);  Essais  de  physiologie  philosophique 
(1866);  les  Origiîies  ajiimales  de  l'homme  éclairées  par  la 
physiologie  et  l'unatomie  comparatives  (1871)  ;  le  Merveilleux 
scientifique  (1894). 

Durand  (Marie-Auguste),  compositeur  et  éditeur  de 
musique  français,  né  en  1830  à  Paris.  Elève  du  Conser- 
vatoire, il  fut  organiste  des  églises  Saint-Ambroise,  Sainte- 
Geneviève,  Saint-Roch  et  Saint-Vincent-de-Paul.  Il  s'ef- 
força de  vulgariser  l'orguc-harmonium,  et,  dans  ce  but,  fit 
plusieurs  voyages  à  l'étranger.  Comme  compositeur,  Du- 
rand s'est  fait  connaître  pair  deiLx  messes,  de  nombreux 
morceaux  pour  harmonium,  des  morceaux  de  danse,  etc. 
Il  a  fait  aussi  la  critique  musicale  daus  divers  journaux. 

Durand  (Emile),  professeur  et  compositeur  français, 
né  à  Saint-Brieuc  en  1830.  II  fit  de  bonnes  études  au  Con- 
servatoire et  obtint,  en  1853.  le  second  prix  de  Rome  à 
l'Institut.  Il  se  livra  ensuite  à  l'enseignement  et  devint 
professeur  de  solfège,  puis  d'harmonie  au  Conservatoire. 
Il  a  composé  de  jolies  mélodies  vocales  et  deux  opérettes  : 
VElixir  de  Cornélius  (1868),  et  l'Astronome  du  Pont-Neuf 
(1869),  ainsi  que  deux  ouvrages  théoriques  de  valeur  :  un 
Traité  d'harmonie,  qui  a  pris  place  dans  l'enseignement  du 
Conservatoire,  et  uu  Traité  de  composition  musicale. 

Durand  (Godefroy),  dessinateur,  né  à  Dusseldorf,  de 
parents  français,  en  1832.  Il  fit  ses  études  â  Paris  et  prit 
des  leçons  de  peinture  de  Léon  Cogniet.  Toutefois,  c  est 
comme  dessinateur  qu'il  s'est  fait  connaître.  Il  collabora 
â  de  nombreux  journaux  d'illustration,  et  il  a  illustré  des 
riimans  du  «  Voleur  « .  les  Grandes  rpuques  de  la  France,  d© 
Marguerin  et  Hubault;  la  Vie  de  Jésus,  de  Renan;  ta 
Guerre  au  Maroc,  do  Ch.  Yriarte,  etc. 

Durand  (Eugène-Frauçois-Jo?eph)  ,  jurisconsulte 
français  et  homme  politique,  né  à  Tinténiac  (lUe-et-Vi- 
laine)  en  1838.  Agrégé  en  1864,  il  fut  nommé,  en  1868, 
jirofessour  en  titre  do  code  civil  à  la  Faculté  de  Rennes. 
En  1877,  il  fut  élu  député  par  l'arrondissement  de  Saint- 
Malo,  réélu  en  1881.  En  1883,  il  fut  sous-secrétaire  d'Etat 
au  ministère  de  l'instruction  publique,  dans  le  cabinet 
Ferry.  Réélu  en  1885,  il  ne  so  présenta  pas  en  1889,  et 
fut  nommé,  cette  année,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation. 
On  doit  à  Durand  :  Etude  sur  les  sociétés  voctigalium  en 
droit  romain  et  sur  tes  sociétés  en  commandite  en  droit 
français  (1862);  Des  offices  considérés  au  point  de  vue  des 
transactions  privées  et  des  intérêts  de  l'Ltat  {li,63);  Des 
donations  déguisées  (1874);  etc. 


893 

DuRANDALoii  plus  corriictoni.  DuRENDAL  (rnn),  nom 
do  IV^im'h'  do  Kolund,  dans  los  chaiisuns  do  ^'osto, 

—  KNcYir..  11  a  été  donr.6  du  mot  «  Duraudal  •  bion  des 
étymologios,  toutes  incortainos;  ce  nui  est  sur,  c'est  que 
la  t'oi-ino  la  plus  ancionno,  attostoo  par  los  rédactions 
(Strangôrcs  do  nos  poi'imos  ot  l'inscription  do  la  statuo  do 
Uoluiid  i|uiostauporciiodo  V(irouo,ost  DurenUarl.  D'aptàs 
la  lô^jeudo,  Durandal  est,  commo  la  plupart  dos  autres 
(Spéos  illustres,  l'œuvre  du  forgeron  Galand  (lo  Woland 
mytliiquo  dos  épopées  germaniques);  elle  fut  conquise 
par  Roland  sur  lo  jeune  Eaumont,  fils  do  l'émir  Agolant, 
ou,  d'après  uno  autre  tradition,  elle  lui  fut  donnée  par 
Cliarlemagno,  à  qui  un  ange  avait  ordonné  do  la  rcraottre 
au  meilleur  de  ses  capitaines.  Dans  la  CAatisoii  </e  Jloland. 
lo  héros,  se  sentant  mourir,  lui  adrosso  un  touchant  adieu 
et  essaye  en  vain  de  lu  briser  sur  le  roc. 

DURAND-BRAGER  (Jean-Baptiste-Henri),  peintre  et 
dessinateur  français,  né  ,1  Belnoé,  prés  do  Dol,  en  1811, 
mort  à  Pans  en  1879.  Après  plusieurs  campagnes  au  long 
cours,  il  entra  dans  l'atelier  du  peintre  Eugène  Isabey. 
Bientôt  après,  il  parcourut  l'Europe  entière,  l'Algérie,  'le 
Sénégal  et  presque  toute  la  cote  atlantique  d'Afrique.  En 
1840,  Durand-Brager  fut  attaché  à  l'o.'cpédition  chargée  de 
rapporter  en  France  les  cendres  de  Napoléon  I",  sur  la- 
quelle il  publia  un  in-folio,  avec  texte  ot  pièces  officielles, 
intitulé  :  Sainte-HiUènc,  Iranslalhn  du  cercueil  de  Napo- 
léon I",  etc.  Il  rentra  on  Franco  A  la  lin  de  1843  et  peignit 
le  Combat  de  la  frégate  française  Niémen  contre  les  fréqates 
aiujtaises  Arethusa  et  Amothyst  (musée  do  Bordeau.x). 
L'année  suivante,  le  gouvernement  lui  commanda  deux- 
grandes  toiles  :  le  Bombardement  de  Moyador  et  la  Prise 
de  Vile  de  Moqador.  Après  la  prise  do  "Séhastopol,  il  fit 
partie  de  l'expédition  do  Kinburn.  Il  a  peint,  sur  cette 
guerre,  vingt  et  un  tableaux,  qui  figurent  au  musée  île 
Versailles.  Il  exécuta.peu  après,  pour  l'empereur  de  Russie, 
une  grande  toile  du  Combat  de  Sinope,  l'une  des  plus  re- 
marquables qu'il  ait  produites.  En  1SG6,  Durand-Brager 
peignit  le  panorama  :  la  Bataille  de  Lissa  pour  l'empe- 
reur d'Autriche.  En  1869,  il  exécuta  pour  Versailles  :  le 
Deuxième  combat  entre  les  batteries  japonaises  et  les  escadres 
alliées.  Durand-Brager  a  publié  :  (./  Marine  française;  la 
Marine  du  commerce;  une  suite  d'Etudes  de  marïjie ;  Ti/pes 
et  pbi/sionomie  des  armées  d'Orient;  etc.  ;  entin,  il  faudrait 
encore  citer  une  grande  quantité  de  tableaux,  dont  les  plus 
importants  sont  :  le  Naufrage  du  baleinier  Solidor;  une 
Vue  d'Eupatoria,  au  musée  do  Nantes  ;  Evasion  des  pri- 
sonniers français  du  ponton  delà  Vieille-Castille  dans  la  rade 
de  Cadix;  une  Marée  basse,  au  musée  de  Laval. 

DURAND-CLAYE  (Charles-Léon),  ingénieur,  né  à 
Paris  en  1830.  Ancien  élève  de  l'Ecole  polytechnique,  il  de- 
vint ingénieur  en  chef,  professeur  des  cours  de  routes  et 
de  chimie  appliquée  (1884)  et  directeur  du  laboratoire  à 
l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  enfin  inspecteur  général 
(1891).  On  lui  doit  :  Chimie  appliquéeà  l'art  de  l'ingénieur 
(1883);  Routes  et  chemins  vicinaux  (1885),  avec  Léopold 
Marx  ;  etc. 

DURAND-CLAYE( Alfred-Augustin),  ingénieur  français, 
frère  du  précédent,  né  et  mort  à  Paris  (1841-1888).  Ancien 
élève  do  l'Ecole  polytechnique  ot  ingénieur,  il  fut  atta- 
ché, en  1860,  au  service  do  la  ville  do  Paris  et  chargé 
d'étudier  la  question  des  eaux  d'égout  et  de  l'assainisse- 
ment de  la  Seine.  Partisan  du  «  tout  à  l'égout  ",  il  fit 
exécuter  les  travaux  d'épandago  à  Gennevilliers.  Il  devint 
professeur  à  l'Ecole  des  beaux-arts  et  à  l'Ecole  des  raines 
et  ingénieur  en  chef.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Situation  de  la  question  des  eaux  d'éfjout  et  de  leur  emploi 
agricole  en  France  et  à  l'étranger  (1873);  Assainissement 
de  la  Seine  (1876);  Assainissement  de  Paris  (1884);  Jnstal- 
lations  d'écoulements  directs  à  l'égout  (1885);  l'Assainisse- 
ment intérieur  et  extérieur  de  la  ville  de  Berlin  (1885); 
Hj/drauligue  agricole  et  g,énie  rural  (1890).  Un  monument, 
du  au  sculpteur  Boucher,  lui  a  été  érigé  à  Asnières  on  189 1 . 

DuRAND-DESORlvIAUX(I<'ernand),  magistrat  et  philo- 
sophe Irançais,  né  à  Saint-.Julien  (Yonne)  en  1840,  mort  ù 
Brienon  (Yonne)  on  1881.  Il  fut  substitut  à  Bar-sur-Seino 
et  à  Arcis-sur-Aube,  puis  conseiller  général  de  l'Yonne 
et  juge  à  Rambouillet  (1872).  Démissionnaire  en  1876,  il 
fut  chef  do  cabinet  au  ministère  do  la  justice,  mais  il 
abandonna  ces  fonctions  au  Seize-Mai.  .Après  l'élection  de 
Grévy  à  la  présidence,  Durand-Desormaux  fut  nommé 
directeur  du  porsounel  au  ministère  de  la  justice  (7  févr. 
1879).  En  1880,  il  fut  nommé  conseiller  d'Etat.  Ses  ou- 
vrages ont  été  publiés  après  sa  mort  :  Uéflexions  et 
pensées  (1884),  avec  une  étude  do  Ch.  Yriarto  sur  la  vie, 
le  caractère  et  les  travaux  do  l'auteur  ;  les  autres,  inti- 
tulés :  Etudes  philosophiques.  Théorie  de  l'action  et  Théorie 
de  la  connaissance  (1884). 

DURANDÉE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  rapiunus. 

DUBAND-FARDEL  (Charles-Louis-Maxime),  médecin 
français,  né  et  mort  .4  Paris  (1S15-1899).  Ses  ouvrages  sont 
consacrés  à  l'étude  des  maladies  chroniques  ot  des  eaux 
minérales.  Il  faut  citer  :  'Traité  clinique  et  pratique  des 
maladies  des  vieillards  (1854)  ;  Traité  thérapeutique  des  eaux 
minérales  (1857);  Dictionnaire  général  des  eaux  minérales 
(1S59-18G0),  on  collaboration  avec  Le  Brot  et  Lofort.  Ce 
savant  était  un  fin  lettré  qui.  dans  les  dernières  années  do 
sa  vie,  s'était  pris  do  passion  pour  la  littérature  italienne 
et  avait  fait  une  étudo  spéciale  de  Dante  et  do  son  œuvre. 
Il  a  publié  sur  ce  sujet  :  tJantc  Alighieri  {mm);  Dante  Ali- 
ghieri:  une  Vue  du  paradis  (1894);  la  Divine  Comédie,  tra- 
duction (1894);  l'Amour,  dans  la  Divine  Comédie  (1895)  :  ta 
Personne  de  Dante  dans  la  Divine  Coméilio,  étudo  psycho- 
logique (1896)  ;  Dante  et  Béatrice  dans  la  Vita  nuova  (1897)  ; 
Dante  Atighieri  ;  La  Vita  nuova,  traduction  (1897). 

DURAND-MOLARD  (Martin),  puhlicisto  français,  né  à 
Ch.'ltillon-sur-Chalaruiine  on  1771,  mort  :'i  Nantes  en  1831. 
Il  collabora,  à  Paris,  à  la  »  Gazette  universelle  ••  et  aux 
"  Nouvelles  politiques  ■  (1792),  fouilles  qui  combattaient 
à  outrance  la  Révolution.  Forcé  do  se  cacher  pendant  la 
Terreur,  Durand- Molard  devint,  après  lo  9-'l'hermidor, 
rédacteur  du  o  Courrier  républicain  »  ;  il  prit  part  à 
l'insurrection  <les  sections  au  18  vendémiaire,  parvint 
encore  une  fois  à  se  cacher  et  fut  condamné  à  la  poine 
de  mort  par  contumace  (1795).  Malgré  cotto  condam- 
nation, il  dirigea,  deux  ans  plus  tard,  la  fouille  roya- 
liste «  l'Europe  politique  et  littéraire  ».  Proscrit  le 
18  fructidor  do  la  mémo  année,  Diiraud-Melard  so  réfugia 
à  LyfMi.  Après  le  18-Brumaîro,  il  outra  dans  l'administra- 
tion do  Bonaparte.  Lors  do  la  rentrée  dos  Bourbons  on 


DURANDAL 


DURAS 


18U,  il  fut  secrétaire  général  à  la  Martinique,  ot  revint 
on  France  en  1827.  Sos  principaux  écrits  sont  :  Antidote  a 
la  nroclamation  du  Directoire,  dialogue  (1799)  ;  Jlecueil  des 
ordonnances  coloniales  ou  Code  de  la  Martinique  (1807j; 
Essai  sur  l'administration  intérieure  des  colonies  (1814). 

DuRAND-MORiMBEAU(IIoiiri).ditHenri des  Houx, 

puhliciMe  Irançais,  uo  à  Paris  on  1848.  A  sa  sortie  do 
l'Ecole  normale  supérieure,  après  un  très  court  passage 
dans  l'onseignoment,  il  entra  dans  lejournalisme.  Il  écrivit 
d'abord  dans  la  «  Défense  •  do  Dupanloup.  11  fonda  ensuite 
la  Civilisation  (1881),  puis  alla  rédiger  le  «  Journal  do 
Rome  n  qui,  défendant  le  pouvoir  du  pape,  entraîna  pour 
lui  une  condamnation  à  un  mois  do  prison  ot  500  francs 
d'amende.  De  retour  en  France,  des  Houx  publia,  en  I88G, 
un  très  curieux  volume  de  souvenirs,  intitulé  :  Souvenirs 
d'un  journaliste  fi'ançais  à  Borne.  L'ouvrage  fut  condamné 
par  la  congrégation  de  l'Index  (1886).  et  l'auteur  fit  acte  de 
soumission;  vinrent  ensuite  Ma  prison,  puis  la  Triple- 
Alliance,  le  Comte  de  Chambord,  le  Comte  de  Paris,  Jé- 
rôme l'ecci  (1899),  etc. 

DURANDO  (.lean),  général  italien,  né  à  Mondovi  en 
1804,  mort  a  Florence  en  1869.  Il  était  lieutenant  au  régi- 
ment de  Coni  en  1830,  lorsque  la  découverte  d'une  conspi- 
ration lo  fit  destituer.  Il  passa  au  service  des  gouverne- 
ments libéraux  du  Portugal,  puis  de  l'Espagne.  Rentré  à 
Rome  en  1842,  il  fut  chargé  d'organiser  et  commander  la 
petite  armée  romaine.  Au  moment  dos  événements  de 
1848,  Durando  franchit  lo  Pô.  pour  venir  au  secours  des 
provinces  vénitiennes.  N'ayant  pu  empocher  la  jonction 
de  l'armée  autrichienne  avec  Radetzky  et  forcé  do  se  ron- 
lormer  dans  Vicence,  Durando,  après  une  énergique  rési- 
stance, y  souscrivit  à  une  capitulation  honorable.  Durando 
offrit  ensuite  son  épéo  au  roi  de  Sardaigne,  qui  lui  confia, 
en  1849,  le  commandement  de  la  première  division  du  corps 
expéditionnaire  sarde,  avec  lequel  Durando  prit  une  part 
active  aux  hatailles  de  Mortara  ot  de  Novare.  Il  fit  ensuite 
la  campagne  de  Crimée.  En  1859,  il  commandait  la  division 
j)iémontaise,  qui  prit  une  part  importante  à  la  bataille  do 
Solferino.  Après  la  guerre,  il  fut  nommé  général  d'armée 
et,  en  outre,  sénateur  depuis  1860. 

Durando  (Jacques),  général  et  homme  d'Etat  italien, 
frère  du  précédent,  né  à  Mondovi  (Piémont)  en  1807,  mort 
à^  Rome  en  1869.  D'abord  avocat,  Durando,  à  la  suite 
d'une  couspiration  libérale  (1831),  passa  en  Belgique, 
puis  en  Portugal,  puis  en  Espagne,  où  il  se  mit  au  service 
do  la  cause  constitutionnelle.  En  1843,  il  quitta  l'Espagne 
après  la  disgrâce  d'Espartoro,  et  revint  en  Piémont,  oii  il 
écrivit  son  livre  de  la  Nationalité  italienne,  qu'il  alla  faire 
imprimer  à  Paris,  et  qui  lui  fit  interdire  lo  retour  dans  son 
pays.  Rentré  en  Piémont  en  1847,  il  fut,  en  184.S,  nommé 
général  et  envoyé  à  la  tète  d'un  corps  de  volontaires 
lombards,  sur  la  frontière  du  Tyrol,  où  il  repoussa  avec 
succès  les  attaques  des  Autrichiens  et  se  maintint  jusqu'à 
ce  quo  l'armée  piémontaise  eût  évacué  la  Lombardio. 
Nommé  lieutenant  général,  il  assista  à  la  bataille  de 
Novare,  en  qualité  daide  de  camp  du  roi  Charles-Albert 
(1849).  Pendant  les  années  qui  suivirent,  il  appuya  à  la 
Chambre  des  députes  la  politique  du  comte  clo  Cavour, 
fut  ministre  de  la  guerre  (1856),  puis  ambassadeur  à 
Constantinople,  de  1856  à  1861.  De  retour  à  Turin,  il  sié- 
geait au  Sénat,  lorsqu'on  avril  1862  Rattazzi  l'appela  au 
ministère  des  affaires  étrangères.  Après  l'afi'aire  d'Aspro- 
monte,  il  rédigea  une  note  célèbre  sur  la  question  romaine. 
Il  rentra  ensuite  au  Sénat,  où  il  siégea  jusqu'à  sa  mort. 

DURANGITE  {jif  —  de  Duranqo,  u.  de  localité)  n.  f. 
.Arséniate  naturel  d'alumine,  soude,  fer  et  manganèse.  (La 
durangito  est  rouge  orangé,  et  cristallise  en  prismes 
rhomboïdaux  obliques.) 

DuRANGO,  ville  du'  Mexique,  capitale  de  l'Etat  de  ce 
nom,  sur  lo  versant  oriental  de  la  sierra  Madré,  au  centre 
d'un  riche  district  minier;  27.000  hab. 

DuRANGO,  un  des  vingt-sept  Etats  composant  la  ré- 
publique fédérative  du  Mexique.  Capit.  Durango;  villes 
principales  :  San-Juan-del-Rio,  Nazas,  Mapimi.  Les  cul- 
tures y  sont  peu  prospères;  elles  disparaissent  même 
complètement  au  Nord-Est  (désert  ou  bolson  de  Mapimi)  ; 
mais  les  richesses  minières  y  sont  très  grandes.  .Sur  les 
135.000  kiloni.  carr.  qu'il  couvre,  vivent  170.000  hab. 

DuRANGO,  ville  d'Espagne  (prov.  Basques  [Biscaye]), 
près  du  Durango,  affluent  du  Norvion  ;  3.700  hab.  Fabriques 
do  tissus,  de  selles  en  caoutchouc,  do  balustrades  on  fer; 
chaudronnerie  do  cuivre.  Ch.-l.  d'un  partido  peuplé  de 
50.000  hab. 

DURANT  (ran),  ANTE  adj.  Qui  dure,  qui  est  durable. 

(Peu  us.) 

DURANT  {ran  —  rad.  durer)  prcp.  Pondant,  dans  le 
temps  de  :  Agir  dans  la  passion,  c'est  mettre  à  la  voile 
iiiiRANT  la  tempête.  (Beaucnône.)  il  Pendant  tout  lo  temps, 
toute  la  durée  de.  (Prise  dans  ce  sens,  la  préposition  so 
place  après  son  complément,  dans  certaines  locutions 
toutes  faites)  ;  Avoir  la  jouissance  d'un  usufruit  sa  vie  do- 
rant. Il  Dans  l'espace,  dans  l'étendue  do  :  Durant  tout  le 
chemin.  Durant  tout  un  livre.  Il  Durant  que.  Dans  le  temps 
que.  (Vieux.) 

—  Syn.  Durant,  pendant.  Pendant  exprime  une  simul- 
tanéité moins  complète  que  durant;  il  suffit  qu'une  cliose 
arrive  à  l'un  des  instants  comi>ris  dans  uno  durée  beau- 
coup plus  longue,  pour  qu'on  puisse  dire  qu'elle  est  arrivée 
pendant  cette  durée.  Durant  marque  uno  simultanéité  qui 
comprend  tous  les  instants  :  on  habito  la  campagne  durant 
l'été,  c'esl-ù-diro  tant  que  l'été  dure. 

Durant  (Gilles),  sieur  DE  La  Bkrgiîhie,  poète  fran- 
çais, no  i  Clermont  en  1554,  mort  a  Paris  vers  1015.  U  fut 
.uvocat  au  parlement  de  Paris,  ot  Pasquier  lo  met  au  nom- 
bre des  neuf  jurisconsultes  qui  travaillèrent  a  la  réforme 
do  la  Coutume  do  Paris.  Ses  Œuvres  (Paris,  1594)  so 
composent  d'un  assez  grand  nombre  d'odes,  d'élégies,  de 
sonnets,  de  chansons,  complaintes,  madrigaux,  et  <lo  plu- 
sieurs imitations  dos  Psaumes  do  David;  sa  meilleure  pro- 
duction est  ;  A  Mademoiselle  ma  commère  sur  le  trespas  de 
son  a.-ine,  pamphlet  badin  dirigé  contre  les  ligueurs  ot  qu'on 
trouve  souvent  joint  à  la  satire  Ménippée.  Lo  naturel  et 
la  facilité  sont  los  qualités  de  la  poésie  do  Gilles  Durant, 
d'ailleurs  froide  ot  hérissée  do  joux  de  mots. 

Durant  (Samuel),  théologien  protestant  français,  né 
vers  1580,  mort  on  1020.  Fils  d'un  bourgeois  do  Paris  réfu- 
gié ù  Genève,  il  fut  tour  ù  tour  ministre  chapelain  du  land- 


grave do  Ilesso  et  do  la  sœur  do  Henri  IV,  et  ministre  do 

I  église  de  Charenton.  Il  fut  député  .au  .synode  national  do 
Saint-Maixont,  on  1609;  à  l'assemblée  politique  de  Saumur 
on  1611, et, en  1015, àl'assemblée  politique  deGronoble.  Elu 
modérateur  du  synode  do  Charenton  (1623),  Durant  so  mon- 
tra d'une  sévérité  excessive  pour  los  arminiens.  Il  a  laissé 
Défense  de  la  confession  des  Eglises  réformées  de  France 
(1017);  Méditations  pour  les  Eglises  réformées  de  France 
sur  les  af/lictions  de  ce  dernier  temps  (1622). 

DURANTE  n.  f.  Genre  de  verbénacéos,  tribu  dos  vor- 
bénées,  comprenant  plusieurs  espèces,  qui  habitent  l'Amé- 
rique tropicale.  (Les  durantes  sont  des  arbrisseaux  à  ra- 
meaux axillaires  multiples,  à  fleurs  irrégulières  horma- 
phroditos,  avec  un  calico  tubuleux  à  cinq  dents  inégales. 
Lo  fruit  est  un  drupe.) 

Durante  (Pierre),  poète  italien,  dos  xv«  ot  xvi"  siè- 
cles. Il  est  l'auteur  d'un  poème  en  24  chants,  intitule  : 
Libro  chiamato  Aennrfra  (1503),  dont  les  héros  appartien- 
nent au  cycle  de  Charlemagne.  Ce  poème  a  été  imite  par 
Verveze,  dans  ses  Aventures  amoureuses  et  guerrières  de 
•  Léandre  (1608). 

Durante  (Francesco),  musicien  italien,  né  à  Fratt.a- 
maggioro,  près  do  Naples,  on  1684,  mort  à  Naplos  eu  1755. 

II  tut  professeur  de  composition  à  Naples.  Il  faut  sur- 
tout citer,  parmi  ses  élèves  :  Porgolèse,Piccinni,  Sacchini, 
Paisiello,  etc.  Comme  compositeur,  il  ne  s'est  exercé  que 
dans  la  musique  religieuse  et  la  musique  instrumentale. 
Ou  lui  doit  dos  messes,  nu  Te  Deum.  des  Magnificat,  d'as- 
sez nombreux  motets,  des  quatuors  d'instruments  à  cordes, 
des  sonates  et  un  concerto  de  piano,  puis  de  nombreux 
solfèges  et  parlimenti  pour  le  service  de  ses  classes. 

Duranthon  (Antoine),  homme  d'Etat  français,  né  en 
1736  à  Mussidan  (Dordogne),  décapité  à  Bordeaux  en  1793. 
D'abord  procureur  général  du  parlement  de  Bordeaux,  il 
devint,  à  la  Révolution,  procureur-syndic  de  la  Gironde  et 
garde  des  sceaux  en  1792.  La  confiance  que  lui  avait  té- 
moignée Louis  XVI  le  fit  arrêter  pendant  la  Terreur  et 
condamner  à  mort. 

DuRANTI  (Jean-Etienne  Durand,  dit),  magistrat  fran- 
çais, né  et  mort  à  Toulouse  (1534-1589).  Elu  capitoul  en 
1503  par  ses  concitoyens,  nommé  avocat  général  près  lo 
parlement  de  Toulouse  par  Charles  IX  vers  1508,  il  reçut 
de  Henri  III  la  charge  de  premier  président  du  même 
corps  en  1581.  Il  se  montra  digne  de  ces  hautes  fonctions, 
non  moins  par  l'intégrité  de  son  caractère  que  par  sa 
fidélité  au  roi  au  milieu  de  l'effervescence  formidable 
créée  par  les  agitateurs  de  la  Ligue.  Visé  tout  spéciale- 
ment par  ceux-ci,  il  échappa  plusieurs  fois  à  dos  tenta- 
tives d'assassinat  dirigées  contre  sa  personne;  il  devint 
enfin  victime  de  la  fureur  de  ses  ennemis.  Son  corps 
mutilé  fut  accroché  au  pilori,  avec  le  portrait  du  roi  pla- 
cardé dans  le  dos.  Paul  Delareche  a  retracé  cette  fin  tra- 
gique dans  un  de  ses  plus  beaux  tableaux,  qui,  se  trou- 
vant à  l'ancienne  Cour  des  comptes,  fut  brûlé  sous  la 
Commune,  en   1871. 

DuRANTI  DE  Bonrecueil  (Joseph),  orateur  fran- 
çais, né  à  Aix  en  1602,  mort  à  Paris  en  1756.  Il  se  livra 
à  l'enseignement  et  publia  ;  les  Œuvres  de  saint  Ambrnise 
sur  la  virginité  (1729);  Panégyriques  des  martyrs,  de  saint 
Chrysostome  (1735)  ;  Lettres  de  saint  Ambroise  (1741)  ;  etc. 

DuRANTIN  (.Aimé-Adrien-Armand),  auteur  dramatique 
fiançais,  né  à  Senlis  en  1818,  mort  à  Paris  en  1891.  Il  col- 
labora à  divers  journaux,  débuta  au  théâtre  par  do  petites 
pièces,  sous  le  pseudonyme  de  Villevert,  puis,  seul  ou 
avec  des  collaborateurs,  il  fit  jouor  un  assez  grand  nombre 
de  pièces,  entre  autres  :  le  Déshonneur  posthume  (1842); 
les  Spéculateurs  (1S40);  les  Gaietés  champêtres  (1852);'  les 
Comédiens  de  salon  (1859).  Il  fit  jouer  en  1866,  sous  lo  voilo 
de  l'anonyme,  au  Gymnase,  Hélolse  Paranquet  (1860),  co- 
médie en  quatre  actes,  qui  avait  été  refaite  par  Alexandre 
Dumas  fils.  Cette  pièce  ayant  eu  du  succès,  Durantin  en 
réclama  la  iiaternito.  On  lui  doit  aussi  des  romans  et 
Histoire  d'Iléloise  Paranquet  (lia),  3,vi  sujet  des  modifi- 
cations apportées  à  sa  pièce  par  A.  Dumas,  avec  qui  il  se 
brouilla. 

DURANTON  (Alexandre),  jurisconsulte  et  professeur 
français,  né  àCnsset  (Allier)  en  1783,  mort  à  Paris  en  1866. 
En  1810,  il  fut  inscrit  an  barreau  de  Paris  ;  l'année  suivante, 
il  fut  reçu  docteur.  II  fut  nommé,  après  concours,  profes- 
seur de  procédure  civile  à  la  Faculté  do  Paris,  en  1820  ; 
puis,  en  1822,  il  permuta  avec  un  de  ses  collègues  pour 
avoir  uno  chaire  do  droit  civil.  On  doit  à  Duranton  : 
Traité  des  contrats  et  obligations  en  général  (1819)  ;  Cours 
de  droit  français  suivant  le  Code  civil  (1S25-1837). 

DuRANTY  (Louis- Emile-Edmond),  journaliste  et  ro- 
mancier français,  né  et  mort  ù  Paris  (1833-1880).  11  a  été, 
avec  son  niaitre  Champfloury,  le  principal  représentant 
do  cette  écolo  qui,  dès  le  milieu  du  xix»  siècle,  mena 
<:ampagno  contre  les  romantiques  et  leur  conception  de 
lart.  Presque  loutes  les  idées  dont  a  procédé,  depuis,  lo 
naturalisme,  non  celui  de  Flaubert,  mais  celui  de  Zola, 
nous  los  trouvons  dans  ses  articles  du  «  Réalisme  u,  petite 
revue  éphémère,  î\  laquelle  il  collabora  activement.  On  a 
do  lui  SIX  romans,  publiés  de  1800  à  1878.  Mentionnons  le 
Malheur  d'Henriette  Gérard  (1800),  qui  est  le  premier  on 
date  et  aussi  le  meilleur.  Ils  se  recommandent  par  l'exacti- 
tude do  l'analyse.  Co  qui  nuisit  lo  plus  à  Duranty,  c'est, 
sans  doute,  une  certaine  sécheresse  de  composition,  et. 
dans  le  style,  son  mépris  de  toute  virtuosité.  Non  point 
qu'il  écrive  mal,  mais  il  s'est  troniieu  soucié  de  bien  écrire. 
On  a  de  lui,  outre  ses  romans  :  'Ihéâtre  des  Marionnettes  du 
jardin  des  Tuileries  {1SC2),  recueil  de  petites  pièces  huino- 
ristiipies,  où  il  y  a  beaucoup  d'esprit  et  do  verve.  Sa  répu- 
tation est  certainement  inlérienro  ù  son  mérite. 

Duras,  ch.-l.  do  cant.  do  Lot-et-Garonno,  arrond.  et 
d  23  kilom.  do  Marmande,  sur  uno  hante  colline  comman- 
dant la  vallée  du  Drot,  affluent  droit  de  la  Garonne;  1.031  h. 
Chûteau  du  xv"  siècle.  Siège  d'un  duché  érigé  en  1689  pour 
Jacques-Henri  de  nnrfurt.iiiaréchaldo Franco.—  Locunton 
a  15  coniin.  et  8.180  bah. 

Duras  (Jacques-Henri  de  Durfort,  duc  dr),  maré- 
chal de  Franco,  né  on  1625,  mort  on  1704.  Pendant  la 
deuxième  Fronde  (1651),  il  fut  nommé  lieutenant  général 
par  lo  prince  do  Condé,  ot  reconnu  on  cette  qualité  lors- 
uu'il  fit  sn  paix  avec  la  cour  (1657).  11  servit  en  Italie  et 
dans  les  Pays-Bas,  et  l'ut  nommé  gouverneur  de  la  Fran- 
che-Comté. A  lu  conrjuéto  do  laquelle  il  avait  contribué, 
puis  maréchal  do  France  ou  1075  et  duc  ot  pair  eu  1089. 


DURAS   —   DURER 

Duras  (Guv-AMonce  DE  DuRFORT  de),  duc  de  Lorges, 
maréchal  de  France,  frère  du  précédent  et  beau-père  de 
Saint-Simon,  né  en  1630,  mort  eu  1702.  Lieutenant  général 
sous  les  ordres  de  Turenoe,  son  courage  et  sa  présence 
d  esprit  sauvèrent  l'armée,  lorsque  son  chef  fut  tué.  Vain- 
queur à  Pfortzheim,  il  empêcha  MontecucuUi  d'envahir 
rAlsace  et  re^ut,  en  récompense  de  ses  services,  le  bâton 
de  maréchal,  avec  le  titre  de  duc  et  pair. 

Duras  (Louis  DE  DuRFORT  de),  comte  de  Feversham 
et  lieutenant  général,  frère  des  précédents  (1638-1709).  Il 
passa  au  service  de  Charles  II,  roi  d'Angleterre,  fut  nommé 
ambassadeur  à  Paris  à  la  paix  de  Nimègue,  puis  vice-roi 
d'Irlande  et  généralissime  des  armées  de  Jacques  II.  Duras 
battit  et  fit  prisonnier  le  duc  de  Monmouth,  à  Sedgemore. 
Il  avait  sous  ses  ordres  Churchill,  qui  s'illustra  sous  le 
nom  de  c  duc  de  Marlborough  ". 

Duras  Mean-Baptiste  de  Durfort,  duc  de),  maréchal 
de  France,  né  en  1684.  mort  à  Paris  en  1770,  fils  du  maré- 
chal Jacques-Henri,  Colonel  en  1697,  il  se  distingua  en 
Allemagne,  en  Flandre  et  en  Espagne,  devint  lieutenant 
général  en  1720,  maréchal  de  France  en  1751,  et  gouver- 
neur de  la  Franche-Comté  en  1755. 

Duras  (Emmanuel-Félicité  de  Durfokt,  duc  de),  ma- 
réchal de  France  et  académicien,  fils  du  précédent,  né  à 
Paris  en  1715,  mort  à  Versailles  en  1789.  Il  fut  aide  do 
camp  de  Villars,  en  1734,  et  fit  ses  premières  armes  en 
Italie.  On  l'envoya  en  ambassade  en  Espagne,  en  1753.  Il 
fut  nommé  pair  "de  France  et  premier  gentilhomme  de  la 
chambre  du  roi.  en  1757.  Gouverneur  de  la  Franche-Comté, 
il  devint,  en  1775,  maréchal  do  France  et  membre  de  l'Aca- 
démie française,  où  il  succéda  à  Du  Belloy.  Le  duc  do 
Duras  fut  maréchal  de  France  sans  avoir  commandé  d'ar- 
mée, et  membre  de  rAcadémio  française  sans  avoir  rien 
écrit.  C'était  un  courtisan  accompli.  Sa  qualité  de  premier 
gentilhomme  de  la  chambre  lui  donnait  la  surveillance 
des  théâtres  royaux.  Il  fut  un  jour  vivement  attaqué  par 
l'avocat  Linguèt  dans  le  journal  de  celui-ci;  on  envoya 
au  maréchal  qui  n'avait  rien  répondu  au  journaliste,  le 
quatrain  suivant  : 

Monsieur  le  maréchal,  pourquoi  cette  réserve, 
Lorsque  Linguet  hausse  le  ton  ? 
N'avez-vous  pas  votre  bâton  ? 
Au  moins  qu'une  fois  il  vous  serve. 

Duras  (Amédée-Bretagne-Malo,  duc  de),  petit-fils  du 
précédent,  né  en  1771,  mort  à  Versailles  en  1838.  Il  donna 
des  témoignages  de  dévouement  à  Louis  XVI  de  1789  à  1791 , 
émigra  sous  la  Révolution,  et  reçut  de  Louis  XVIII,  avec 
le  grade  de  maréchal  de  camp,  les  titres  de  premier  gen- 
tilhomme de  sa  chambre  et  de  pair  de  France.  Eu  1830, 
il  se  retira  à  Versailles. 

Duras  (Claire  de  Kersaint,  duchesse  de),  femme  du 
précédent,  née  à  Brest  en  177S,  morte  à  Nice  en  1828.  Elle 
était  fille  du  comte  de  Kersaint,  amiral,  député  à  l'As- 
semblée législative,  puis  à  la  Convention,  qui  fut  guillot- 
tiné  en  1793.  Claire  de  Kersaint  passa  avec  sa  mère  en 
Angleterre  où  elle  épousa  le  duc  de  Duras,  avec  lequel 
elle  rentra  en  France  après  le  IS-Brumaire.  Sous  la  Res- 
tauration, le  salon  de  M"*  de  Duras  devint  un  des  plus 
brillants.  Elle  a  publié  deux  romans  :  Ourika  (1823)  et 
Edouard  (1825),  qui  ont  eu,  en  leur  temps,  une  grande  ré- 
putation, mais  auxquels  le  naturel  fait  un  peu  défaut.  On 
a  aussi  de  M"""  de  Duras  :  Pensées  de  Louis  XI V  (1827); 
Réflexions  et  prières  inédites  (1839). 

DURAVEL,  comm.  du  Lot,  arrond.  et  à  29  kilom.  de 
Cahors,  sur  le  Lot;  1.072  hab.  Ch.  de  f.  Orléans.  Haut 
fourneau.  Produits  réfractaires.  Eglise  romane.  Autrefois 
place  très  forte  où  la  garnison  de  Cahors,  désespérant  de 
défendre  contre  les  Anglais  la  vaste  enceinte  de  cotte 
ville,  se  retira  sous  le  règne  de  Charles  V  ;  elle  y  brava  avec 
succès  toutes  les  forces  envoyées  pour  l'assiéger. 

DURAZNO,  départ,  de  la  république  de  rUruj^uay, 
entre  le  rio  Negro  et  son  affluent,  le  rio  Yi  ;  28.700  hab., 
sur  14.315  kilom.  carr.  Ch.-l.  Durazno,  sur  le  rio  Yi  ; 
6.500  hab. 

DURAZZO  (la  Di/rrachium  des  Romains),  ville  de  l'Al- 
banie (Turquie  d'Europe),  dans  la  baie  de  Durazzn,  sur 
l'Adriatique;  200  maisons  à  peine,  ville  déchue,  mais  bon 
port  où  les  vapeurs  font  escale.  Ruines  romaines,  byzan- 
tines, turques.  Durazzo  fut,  sous  les  Romains,  le  nœud  des 
communications  entre  l'Italie  (par  Brindisi)  et  la  Grèce. 

DuRAZZO  ou  Duras  (Charles  de),  roi   de  Naples. 

V.  CliARLKS  III. 

Durazzo,  famille  génoise,  dont  les  principaux  mem- 
bres furent  :  le  doge  Jacques  (1573-1575);  le  doge  Pierre 
(1619-1621);  le  doge  César  (1665-1667);  le  doge  Pierre  II 
(1685-1687),  qui  répara  les  ruines  de  Gênes  bombardée  par 
les  Français;  le  doge  Vincent  (1709-1711)  ;  le  doge  Jean- 
Etienne  (1734-1736)),  et  le  doge  Marcellin  (1767-1769), 
qui  céda  la  Corse  à  la  France. 

DurbaCH,  bourg  de  l'Allemagne  (gr. -duché  de  Bado 
[cercle  d'Olfenbourg]),  sur  le  />H/'ôac/i,  affluent  du  Rhin: 
2.300  hab.  Distilleries  de  kirsch;  récolte  et  commerce  do 
vin. 

Durban,  ch.-l.  de  cant.  do  l'Aude,  arrond.  et  à  32  kil. 
do  Narbonne,  sur  la  Berre,  en  amont  du  confluent  du 
Berron;  910  hab.  —  Le  canton  a  13  comm.  et  5,823  hab. 

Durban,  ville  maritime  de  l'Afrique  australe,  la  plus 
importante  do  la  colonie  anglaise  do  Natal.  Elle  compte 
17.920  hab.,  alors  que  Pietcrmaritzburg,  capitale  de  la 
colonie,  n'en  a  que  12.307.  Durban  doit  son  importance 
à  son  faubourg  maritime  :  Port-Natal,  situé  à  2  kilom.  do 
l'agï^lomération  urbaine  proprement  dite,  à  laquelle  il  est 
relié  par  un  chemin  de  fer.  Durban  est  le  |ioint  de  départ 
d'une  ligne  ferrée  do  pénétration,  qui  va  se  joindre  aux  ré- 
seaux de  rOrango  et  du  Transvaal. 

DURBAR  n.  m.  Audience  solennelle,  sorte  de  cour  plé- 
niôre,  tenue  dans  l'Indo  anglaise  par  le  gouverneur  géné- 
ral ou  par  les  anciens  souverains  indigènes,  (Un  durbar 
qui  a  laissé  un  souvenir  profond  est  celui  que  tint  lord 
Lytton  à  Delhi,  en  janvier  1877.  lorsque  la  reine  Victoria 
fut  proclamée  impératrice  de  l'Indo.) 

DURBEG  (fjéf^  —  de  dur, ot  bec)  n.  m.  Genre  d'oiseaux 

ftaBfiereaux  conirostros,  famille  des  fringillidés.  tribu  des 
oziinés,  comprenant  six  ospôcos  propres  à  l'hémisphèro 
boréal. 


Durbec. 


—  Enctcl.  Les  durbecs  sont  caractérisés  par  leur  bec 
bombé,  à  mandibule  supérieure  crochue,  leurs  tarses  courts 
ot  forts,  leurs  ailes  assez  longues. 
L'espèce  d'Europe  est  le  durbec 
vulgaire  {piiiicola  ou  con/thus  enu- 
cleator),  long  de  0"» ,20,  d'un  rouge 
vineux  marqué  de  blanc  et  de 
noir,  qui  habite  les  forôts  du  nord 
de  l'Europe  et  de  l'Asie,  où  il  vit 
par  paires,  mais  se  réunit  l'hiver 
en  grandes  bandes.  Les  autres  dur 
becs  sont  répandus  dans  l'Améri- 
que du  Nord  {pinicola  Canaden- 
sis)  et  dans  la  région  himalayenne 
[pinicola  subhemachala).  Une  es- 
pèce habite  l'Afrique  occidentale 
[pinicola    Bartoni,  du    Cameroun). 

DURCAL,  comm.  d'Espagne 
(Andalousie  [prov.  do  Grenade]), 
sur  le  rio  de  Durcal,  affluent  du  rio  Grande,  au  pied  de 
la  sierra  Nevada;  2.600  hab.  Moulins  à  huile,  minoteries, 
distillation  d'eaux-do-vie,  fabriques  de  savon  et  de  pâtes 
alimentaires. 

DURCET,  comm.  de  l'Orne,  arrond.  et  à  23  kilom.  de 
Domfront,  près  du  ruisseau  de  Gines,  sous-affluent  de 
l'Orne  par  la  Rouvre  ;  467  hab.  Elevage. 

DuRCET  [si:)  n.  Race  bovine  due  aux  travaux  du  mar- 
quis de  Torcy,  propriétaire  à  Durcet  (Orne)  :  Un,  Une  dur- 
cet.  Il  PI.  Des  DDRCETS. 

—  Adjectiv.  :  Un  bœuf  dvbcet. 

—  Encycl.  Cette  race  a  été  créée  par  voie  de  métissage 
entre  les  races  normande,  schwitz  et  durham.  Par  ses 
formes,  elle  se  rapproche  beaucoup  de  la  race  durham; 
cependant,  elle  a  conservé  des  traces  des  variétés  nor- 
mande et  sch-fl'itz.  Elle  a  les  membres  plus  longs  et  plus 
osseux  que  le  durham,  l'encolure  trop  épaisse  et  trop 
lourde,  et  la  poitrine  encore  trop  étroite.  Elle  fournit  de 
la  bonne  viande;  mais  elle  est  impropre  à  donner  du  lait 
et  à  travailler.  On  ne  sait  pas  encore  à  quel  point  cette 
race  peut  être  utile  pour  améliorer  le  bétail. 

DURCIR  [sir]  v.  a.  Rondrc  dur  :  La  gelée  ddrcit  le  sol. 

—  Fig.  Hébétor,  paralyser  :  Il  y  a  des  gens  oui  glacent 
et  DVRCissKNT  votre  imaginât io7i.  (A.  Karr.)  n  Endurcir,  for- 
tifier: Durcir  un  jeune  homme  au  travail.  (^Vieilli.) 

—  V.  n.  Devenir  dur  :  Les  œufs,  plongés  dans  l'eau  bouil- 
lante, DURCISSENT. 

Se  durcir,  v.  pr.  Devenir  dur,  gagner  en  dureté  :  les 
bois  SE  DURCISSENT  cn  séchant,  n  Etre  durci  :  Il  faut  que 
certains  bois  se  durcissent  au  feu. 

—  Syn.  Durcir,  endurcir.  Le  premier  de  ces  verbes 
marque  simplement  l'action  de  rendre  dur;  le  second  ex- 
prime la  même  action  comme  produisant  son  effet  peu  à 
peu,  par  degrés,  avec  un  progrès  lent.  La  brique  se  durcit 
rapidement  au  feu.  La  plante  des  pieds  s'endurcit  quand 
on  marche  habituellement  nu-pieds. 

—  Anton.  Amollir,  attendrir,  dédurcir,  malaxer,  morti- 
fier, ramollir. 

DURCISSEMENT  [si-se-man]  n.  m.  Action  de  rendre  dur  : 
Le  durcissement  du  plâtre  gâché  est  très  rapide,  il  Action 
de  devenir  dur  :  Le  durcissemi^nt  des  os  s'opère  avec  l'âge. 
(Buff.)  Il  Etat  de  ce  qui  est  durci  :  Œufs  dont  te  durcisse- 
ment est  incomplet. 

DURCISSEUR  (si'Scur'),  EUSE  adj.  Qui  durcit. 

DURDAT-LAREQUILLE,  comm.  do  l'Allier,  arrond.  et 
à  13  kilom.  de  Moni.Iu(;oii,  non  loin  du  ruisseau  do  Néris; 
2.138  liab.  Ch.  de  f.  économique  de  Varonnes  à  Marcillat. 
Houille,  huilerie,  fabrique  de  sabots. 

DuRDENT  (René-Jean),  écrivain  français,  né  à  Rouen 
en  1776.  mort  à  Paris  en  181-9.  D'abord  peintre  et  élève  de 
David,  il  ne  tarda  pas  à  se  consacrer  à  la  littérature.  Il 
écrivit  des  romans,  des  épopées,  des  ouvrages  d'histoire, 
d'un  stvio  facile,  mais  peu  soigné,  et  aujourd'hui  tout  à 
fait  oubliés.  On  peut  citer  Austerlitz [1S06),  poème  en  deux 
chants  ;  des  ouvrages  descriptifs  comme  Promenades  de 
Paris  ou  Collection  de  vues  pittoresques  et  de  jardins  pu- 
blics (1812)  ;  des  compilations  historiques  :  Bistoire  de  la 
Convention  nationale  de  France  il?>\l)  ;  Histoire  littéraire 
et  philosophique  de  Voltaire  (1818);  des  articles  à  la 
H  Biographie  universelle  »  ;  etc. 

DuREAU  DE  La  Malle  (Jean-Baptiste-Joseph-René), 
littérateur  français,  né  à  Saint-Domingue  en  1742,  mort  à 
Langis  (Orne)  en  1807.  Il  fut  lié  avec  les  principaux  écri- 
vains de  son  temps,  devint  membre  du  Corps  législatif  en 
1802  et  entra  à  l'Académie  française,  en  1804.  Il  a  publié 
des  traductions  do  Tacite,  de  Salluste  et  de  Tite-Live. 

DuREAU  DE  La  Malle  (Adolphe-Jules-César-Au- 
guste), érudit  français,  fils  du  précédent,  né  et  mort  à 
Paris  (1777-1857).  Il  s'occupa  d'abord  d'art  et  de  poésie  et 
publia  des  traductions  en  vers  de  Françoise  de  Aimini,  le 
célèbre  épisode  de  Dante  (1798),  et  des  Argonautigues  de 
Valerius  Flaccus  (1811).  Après  son  entrée  à  l'Académie 
des  inscriptions  (1818),  il  fit  paraître  un  poème  de  dix 
mille  vers  :  Bayardoii  la  Conquête  du  Milanais  (1823),  puis 
se  consacra  à  des  travaux  d'archéologie,  de  ç;éographie 
et  d'histoire  :  Becherches  sur  la  patrie  et  l'origine  des  atii- 
maux  domestiques  et  des  plantes  usuelles  (1825);  Recherches 
sur  l'histoire  de  la  partie  de  l'Afrique  septentrionale  connue 
sous  le  nom  de  régence  d'Alger  fl837);  Vot/ages  dans  les  ré- 
gcnces  de  Tunis  et  d'Alger  (1838);  etc.  Ses  études  d'archéo- 
logie et  d'histoire  ancienne  ont  été  réunies  et  publiées  par 
lui,  sous  le  titre  de  Economie  politique  des  Romains  (1840). 

DURÉE  n.  f.  Action  de  durer,  permanence  do  l'exis- 
tence :  En  France,  les  abus  sont  comme  les  rois  :  ils  s'ij  lé- 
gitiment par  leur  durêk.  (E.  de  Gir.)  ii  Temps  pendant  le- 
quel dure  un  objet;  existence  considérée  sous  le  rapport 
uo  sa  permanence  :  Rien  n'est  plus  incertain  que  la  durée 
de  la  vie  de  chacun  de  non.'!,  w  Qualité  de  ce  qui  dure,  du- 
rabilité  :  L'accroissement  insensible  est  le  véritable  signe  de 
la  DURiriE.  (J.  de  Maistre.) 

—  Absûl.  Temps,  succession  des  instants  :  La  durée 
n'est  pas  en  absolu,  car  elle  n'est  qu'une  l'elation. 

—  Fam.  Etre  de  durée,  Durer,  fitro  propre  à  durer  long- 
temps :  Etoffe  qui  skra  de  durke. 

—  Mus.  Temps  pendant  lequel  on  doit  maintenir  un  son, 
uno  note  ou  un  silence,  et  qui  varie  suivant  le  mouvement 
et  la  mesure  dos  morceaux  de  musique.  Il  On  dit  aussi  va- 
leur. V.  NOTE,  SlLIiNCE. 

12    -    01 


894 

—  Syn.  Durée,  temps.  Durée  rappelle  toujours  l'idée  des 
choses  qui  existent  pendant  uno  suite  de  moments  ;  on  dit  : 
la  durée  d'un  rogne,  d'une  maladie,  etc.;  et,  lors  môme 
qu'on  no  désigne  pas  la  chose  dont  Tcxistence  est  ainsi 
mesurée,  l'esprit  aperçoit  d'une  manière  vague  les  choses 
dont  l'existence  se  prolonge  et  se  mesure.  Temps  est  plus 
abstrait  :  il  exprime  la  durée  en  elle-même;  il  en  fait  une 
chose  distincte  fort  difrtcile  à  détinir,  il  est  vrai,  mais  que 
tous  le  monde  comprend  aisément,  comme  on  comprend 
l'espace. 

DURELIN  (orig.  inconnue)  n.  m.  Nom  forestier  d'une 
variété  de  chêne  à  grandes  et  larges  feuilles,  que  l'on 
appelle  aussi  chêne  rouvre  ou  roure. 

DUREMENT  adv.  Avec  dureté,  sans  ménagement:  Traiter 
quelqu'un  duremi:nt.  Il  D'une  manière  austère  :  K/i'ï'e dure- 
ment. Il  Violemment,  avec  une  excessive  énergie  :  Frapper 
durement.  Il  D'une  manière  très  saillante  et  vigoureuse  : 
Les  7nuscles  doivent  être  durement  exprimés.  (Buff.) 

DURE-MÈRE  n.  f.  Anat.  Membrane  la  plus  résistante  et 
la  plus  extérieure  des  trois  méninges.  Il  Fam.  Cerveau,  tête, 
dans  le  sens  ligure  d'esprit,  il  PI.  Des  iïure.s-mèri:s. 

—  Encyci,.  La  dure-merc  enveloppe  l'axo  cérébro-spinal, 
depuis  le  crâne  jusqu'à  la  partie  moyenne  du  canal  sacré. 
Sa  portion  inférieure  ou  rachidionno  a  la  forme  d'un  cy- 
lindre creux.  Sa  portion  crânienne  ressemble  à  une  sphère 
creuse,  présentant  à  l'intérieur  quatre  prolongements  :  la 
faux  du  cerveau,  qui  sépare  les  deux  liémisphères  céré- 
braux; la  tente  du  cervelet,  située  entre  le  cerveau  et  le 
cervelet  ;  la  faux  du  cervelet,  qui  sépare  les  deux  lobes 
cérébelleux,  et  la  tente  de  l'hypophyse,  qui  s'étend  hori- 
zontalement au-dessus  de  la  selle  turcique  et  de  la  glande 
pituitaire. 

DÙREN(le  Marcoduruniàùs  Romains), ville  d'Allemagne 
(Prusse  [prov.  du  Rhin]),  sur  la  Roer  ;  15.000  hab.  Industrie 
active  ;  fabrication  de  draps,  fonderies  de  fer,  fabriques 
d'objets  d'acier,  tanneries,  distilleries,  papeteries.  Belle 
église  dédiée  à  sainte  Anne  et  remarquable  par  son  orgue, 
son  maître-autel  de  marbre  et  sa  chaire  de  bois  artistique- 
ment sculptée.  Ville  très  ancienne,  Diiren  appartint  à  la 
France,  de  1794  à  1814. 

DURÈNE  n.  m.  Hydrocarbure  C4I'(CH^)',  isomère  des 
cimènes  et  résultant  de  la  substitution  de  quatre  groupes 
méthyl  à  quatre  atomes  d'hydrogène  du  benzène.  Syn.  té- 

TRAMÉTHYLBENZENE,  DUROL. 

—  Encycl.  Les  trois  tétraméthylbenzènes  prévus  par  la 
théorie  ont  été  préparés,  ce  sont  :  le  durène,  fusible  vers  80"  ; 
Yisodurène,  hydrocarbure  liquide  à  la  tempéreture  ordi- 
naire; Iq  prennitène,  qui  fond  à  —  4". 

DURENQUE,  comm.  de  l'Aveyron,  arr.  et  à  26  kil.  de 
Rodez,  sur  la  Durenque;  985  hab.  Scierie  de  bois,  moulins. 

DURÉNOL  n.  m.  Chim.  Composé  que  l'on  obtient  en 
formant  le  dérivé  monosulfoné  du  durène,  en  le  mettant 
en  fusion  avec  la  potasse  et  en  précipitant  par  l'acide 
chlorliydriquo. 

DURER  (lat.  d'irare;  de  durus,  dur)  v.  n.  Continuer  à 
exister,  être  d'une  manière  persistante  :  Le  siège  de  Troie 
DURA  dix  ans.  La  beauté  physique  est  éphémère,  la  beauté 
morale  peut  durer  toujours,  il  Fam.  Continuer  à  vivre  : 
Phtisique  qui  ne  durera  pas  longtemps,  il  Faire  durer,  Pro- 
longer. 

—  Absolum.  Etre  d'une  façon  permanente;  continuer 
à  être  :  L'univers  dure,  donc  il  est  bien  fait.  (V.  Cousin.) 

Il  Avoir  une  longue  durée  ;  Tout  ce  qui  doit  durer  est 
lent  à  croître.  [BonaXd.)  il  Se  conscrveE,  garder  ses  qualités: 
Les  vins  des  plaines  humides  ne  durent  pas.  il  Vivre  :  L'es- 
poir de  l'immortalité  ne  sert  pas  peu  à  nous  faire  durer 
ici-bas.  (Michelet.)  U  Par  anal.  Paraître  long,  eu  parlant  du 
temps  :  Presque  toujours  les  heures  jîous  durent,  il  Par  oxt. 
Résister,  se  maintenir  :  L'envie  ne  dure  pas  contre  la  mé- 
diocrité. (DeCustine.)  ii  Rester,  attendre  plus  longtemps  : 
Je  ne  saurais  plus  durer  sans  vous  écrire.  (Bussy-Rab.) 
Il  Demeurer,  rester  :  Enfant  qui  ne  saurait  durer  en  pince. 
11  Continuer  à  vivre,  à  habiter,  à  être  dans  les  mêmes  rela- 
tions :  Qui  pourrait  nuRV.R  avec  un  jaloux? 

—  Fam.  Ne  pouvoir  durer  de  ou  à.  Ne  pouvoir  résister 
plus  longtemps  à  :  Ne  pouvoir  p/»s  durer  du  ?nal  de 
dents.  Ne  pas  durer  k  un  travail.  Il  Ne  pouvoir  durer  dans 
sa  peau,  Etre  pris  d'un  tourment  inquiet,  il  Faire  vie,  Faire 
feu  qui  dure.  Ménager  ses  ressources,  son  argent  ou  sa 
santé  : 

Qui  veut  voyager  loin  irn^nns^  sa  monture; 
Buvons,  mangeons,  dormons,  et  faisons  feu  qui  dure 

Racine. 

—  Loc.  prov.  :  Il  est  bien  neuf,  il  durera  longtemps.  Se 
dit  d'un  niais  qui  n'a  pas  vu  le  monde. 

Durer  (.\lbert),  le  plus  grand  peintre  de  l'Allemagne, 
né  et  mort  à  Nuremberg  (1471-1528).  Fils  d'un  ha1)ile 
orfèvre,  il  apprit  le  métier  paternel  et  y  fit  preuve  d'un 
talent  précoce  ;  mais,  bientôt,  il  obtint,  en  1486,  d'entrer  à 
l'école  de  Michel  Wobl- 
gemuth,  où  il  resta  trois 
ans.  Il  visita  les  diverses 
parties  do  l'Allemagne, 
les  Pays-Bas  et  l'Italie. 
De  retour  à  Nuremberg 
en  1494,  il  épousa  Agnès 
Frey.  femme  d'une  rare 
beauté,  mais  dont  le  ca- 
ractère avare  et  jaloux 
lui  causa  les  plus  grands 
tourments.  Il  était  lui- 
même  fort  beau.  Au  com- 
mencement de  1506,  Dii- 
rer  séjourna  en  Italie, 
où  ses  estampes  avaient 
porte  sa  réputation.  Il 
s'arrêta  àVcnise.  oii  il  se 
liaavoc  levieuxGiovanni 
Bell  in  i.  L'empereur  Maxi- 
milicn  I".  Charles-Quint 
ot  son  frère  Ferdi- 
nand I""",  donnèrent  à 
Durer  les  témoignages  de  la  plus  haute  estime.  Durer  partit 
en  1820  dans  les  Pays-Bas.  Les  artistes  d'Anvers,  de  Ciand, 
de  Bruges,  de  Bruxelles,  et  les  municipalités  même  le  fêtè- 
rent à  l'onvi.  A  Malines,  la  régente  Marguerite  d'Autriche, 
le  traita  d'abord  avec  la  plus  grande  bienveillance,  mais 
il  tomba  bientôt  en  disgrâce.  Le  roi  de  Danemark,  Cliris- 


A,  Durer,  d'après  lui-mâiue. 


895 

tian  II,  le  rotint  pour  lui  faire  fairo  son  portrait.  V)o 
retour  en  Alloina;^no,  il  so  mit  A  IVeuvro.  C'est  alors 
qu'il  lit  les  sublimes  liyuros  d'Apdtrcs  que  l'on  voit  à 
Munich  (l52G),  ot  qui  trahissent  l'intlueuco  lio  Luthor. 

Dans  ios  derniôros  années  do  sa  vie,  Albert  Diirer 
consuma  ses  forces  dans  un  travail  incessant,  auquel  le 
contraignait  sa  fommo  et  mourut  à  la  peine. 

Albert  Diirer  fut  ù.  la  fois  ueiniro,  graveur,  sculpteur  ot 
arehitecto.  Conmio  peintre,  il  n'a  exécuté  (lu'un  assez  petit 
nombre  de  tabloau.v.  Parmi  ses  premiers  ouvrages,  ou  cite 
les  trois  portraits  qu'il  lit  do  sou  père  (galerie  Northumber- 
land;  musée  do  Munich;  Oflicos).  La  plus  ancienne  des 
grandes  pages  de  ce  maître  est  un  retable  do  la  pinaco- 
thèque de  Munich  (i498  ou  1 199),  dont  le  panneau  central 
représente  la  Nativité.  Dans  le  même  musée  figure  une 
Piftà,  datée  de  1500.  A  cette  date  remonte  aussi  V Her- 
cule attaquant  les  Harpyns  [Nuremberg].  Le  musée  do 
Vienne  possède  une  Vierge  allaitant  l'Enfant  (1503), et  les 
Oflicos,  une  Adoration  des  rois  (1504),  pour  Frédéric  le 
Sa^e,  électeur  do  Saxe.  Citons  encore  :  la  Fête  du  Ro- 
saire, peinte  à  Venise  on  1506,  aujourd'hui  à  Prague; 
V Adoration  de  la  Trinité  [Vienno],  un  de  ses  chefs-d'œu- 
vre ;  la  Vierge  et  l'Enfant  (1512);  Michel'Wohlgeniulh{\^\ù) 
[Munich  J;  les  apôtres  saint  Philippe  et  saint  Jacques, 
pointure  à  la  détrompe  sur  toile  (I5i6)  [Florence];  les 
portraits  de  Charlemagne  et  de  l'empereur  Sigismond.  à 
l'hospice  Landau;  une  Pieià,  à  Nuremberg;  etc.  Mais 
Diirer,  médiocre  coloriste,  fut  surtout  un  dessinateur  de 
génie.  Richesse  d'imagination,  science  théorique  et  habi- 
leté pratique  sont  réunies  dans  ses  dessins  et  dans  ses 
estampes,  auxquels  on  no  pourrait  reprocher  qu'une  ten- 
dance naturaliste  trop  accentuée.  Ses  dessins  sont  exé- 
cutés à  la  plume  ou  aux  deux  crayons,  relevés  par 
l'aquarelle  ou  par  un  fond  de  papier  teinté.  Nous  cite- 
rons :  deux  Tètes  d'apôtres,  deux  Têtes  de  jeunes  filles  et 
une  Bésurrection  {i:)lO);  la  Passion,  en  12  feuilles,  apparte- 
nant à  la  collection  do  l'archiduc  Albert,  el  le  beau 
portrait  de  vieillard,  daté  de  1520,  que  possède  le  Louvre. 

Graveur,  son  habileté  pratique  égale  la  richesse  de 
ses  inventions.  Citons,  parmi  ses  œuvres  gravées  sur 
bois  :  quinze  gravures  représentant  des  scènes  de  l'Apo- 
calypse ;  la  Grande  Passion,  smteào  12  planches;  la  Petite 
Passion,  suite  de  37  planches;  etc.  Dans  la  gravure  au 
burin  sur  métal,  cuivre,  fer  ou  étain,  Albert  Diirer  a  exécuté 
une  quantité  de  chefs-d'œuvre,  parmi  lesquels  on  distingue 
la  Mélancolie,  le  Cheval  de  la  Mort,  la  CPrande  Fortune  ou 
la  Némésis;  etc. 

Comme  sculpteur,  Albert  Diirer  a  fait  un  grand  nombre 
de  petits  ouvra^^es  de  ronde  bosse  et  de  médaillons.  On 
cite  la  Prédication  de  saint  Jean-Baptiste  (  Brunswick  )  ; 
Adam  et  Eve  (Gotha);  le  Christ  en  croix  (Munich);  les 
Trente  mille  vierges,  sculpture  en  agathe  (Vienne);  etc. 
Ses  travaux  d'architecture  consistent  en  quelques  dessins 
et  un  Traité  sur  les  fortifications  (avec  19  plancnes],  publié 
en  Allemagne  en  1517,  et  à  Paris  en  1531  {De  uroibus , 
arcibus,  castellisque  condendis  et  muniendis).  Il  publia,  eu 
outre,  une  Instruction  pour  mesurer  au  compas  et  à  la 
règle  (1525),  et  Quatre  livres  des  proportions  du  corps  hu- 
ynain  (1528).  Ce  dernier  ouvrage  a  été  traduit  en  français 
par  L.  Meigret  (Paris,  1557). 

Diirer  (portraits  d'Albkrt).  Diirer  a  laissé  de  lui  plu- 
sieurs portraits.  Le  plus  ancien  est  celui  qu'il  fit  on  1498 
[musée  des  Offices}.  Durer  est  vu  jusqu'à  la  ceinture,  la 
tête  de  trois  quarts,  coiffée  d'un  haut  bonnet  rayé  de  noir 
et  de  blanc,  d'où  s'échappent  de  longues  boucles  de  che- 
veux. Le  musée  de  Munich  possède  un  portrait  de  Durer, 
vu  de  face,  daté  de  1500.  Il  a  placé  sa  propre  image  dans 
deux  de  ses  tableaux  les  plus  importants  :  l'Ascension  et 
l'Adoration  de  la  Trinité. 

André  Stork  a  gravé,  on  1629,  un  portrait  de  Diirer  en 
prenant  pour  modèle  un  tableau  peint  d'après  nature  on 
1520,  par  Thomas  Vincidor  de  Boloigna(d6  Bologne).  Albert 
Diirer  a  gravé  lui-même  sur  bois,  en  1527,  son  portrait  de 
profil. 

Il  existe  en  Allemagne  plusieurs  statues  de  Diirer,  et  la 
ville  de  Strasbourg  possède  un  buste  de  marbre  sculpté 
par  Schœnowerk  (1853).  Théobald  von  Oër  a  peint  Albert 
Durer  recevant  à  Venise  la  visite  de  (iiovanni  Bellini 
(Dresde);  J.  Jacob,  Albert  Durer  querellé  par  sa  femme 
(1839)  ;  C.Renoux,  Albert  Diirer  dans  son  atelier  {\^\Z)  ;  otc. 

Du  Hesnel  (Jean-François  do  Bellay),  littérateur 
français,  né  à  Rouen  on  1692,  mort  à  Paris  en  1761.  An- 
cien oratorien,  il  devint  abbé  de  Sept-Fontaines  et  fut 
membre  de  l'Académie  des  inscriptions  (1733)  ot  de  l'Aca- 
démie française  (1742).  On  a  de  lui  des  traductions  do 
Pope,  six  Dissertations  insérées  dans  les  «i  Mémoires  de 
l'Afadémie  des  inscriptions  i»,  otc. 

DURET,  ETTE  (î'^,  rèt')  adj.  Un  peu  dur  :  Une  poularde 
DD  bette. 

—  n.  m.  Nom  vulgaire  donné  à  l'ôrablo  à  feuilles  d'osier, 
à  cause  do  la  dureté  de  sou  bois.  Il  Variété  de  pommo  ii 
chair  dure  et  pou  .sucrée. 

DuRET  (Louis),  médecin  français,  né  à  Bàgé-la-Ville 
en  1527,  mort  à  Paris  en  1580,  précepteur  d'Achille  de 
Harlay,  docteur  en  médecine  en  1552,  professeur  au  Col- 
lège royal  on  i.''>68,  médecin  de  Charles  IX  ot  de  Henri  III. 
Admirateur  d'IIippocrato,  il  abandonna  les  doctrines  des 
Arabes  et  dos  gahénistes.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Uippocatis  maqni  cuactx  prxnotioufs  (1588);  fn  Hippo- 
cratis  librutn  di-  /lumoribits  purgandis  (iG;u). —  Son  fils 
JtiAN  Duret,  né  à  Paris  on  1563,  mort  on  1020,  lui  succéda 
comme  professeur  au  Collège  do  France.  Ce  fut  un  fou- 
gueux ligueur.  Il  disait  de  la  Saint-Barthélémy  :  «  La 
saignée  est  bonne  en  été  comme  au  printemps  »,  ot  do 
Henri  IV,  qu'il  fallait  lui  ■»  donner  dos  pilules  césariennes  -, 
par  allusion  aux  coups  de  poignard  (font  César  avait  été 
percé.  Il  trempa  dans  la  cunspir;Uion  de  Mantes,  ourdie 
contre  les  maréchaux  de  Bouillon  et  do  Biron.  Après  la 
mort  de  Henri  IV,  Mario  de  Médicis  le  nomma  son  premier 
médecin.  Son  principal  ouvrage  est  un  Advis  sur  la  maladie 
(1619),  relatif  au  traitement  do  la  peste. 

DuRET  (Ji'an),  jurisconsulte  français,  né  &  Moulins 
vers  ir.io,  mort  au  commencement  du  xvii"  siècle.  Il  fut 
avocat  du  rui  au  présidial  do  Moulins.  On  lui  doit,  entre 
autres  ouvrages  :  Traité  des  peines  et  amendes  extrait  des 
anciennes  loir,  de  Solon,  Drncon,  etc.,  avec  la  pratique  fran- 
çoise  (1572),  plusieurs  fois  réédité;  Harmonie  et  conférence 
dfs  maqistrnla  romains  avec  les  officiers  françois,  tant  laiz 
qu'ecrlésiaKtiqur.H  (1574);  Cotnmcntaires  aux  coutumes  du 
duché  du  iiourbonnais  (1584). 


m. 


DuRET  (François-Joseph),  statuaire  français,  né  à  Va- 
lonciennos  en  1732,  mort  à  Paris  c^n  1816.  Klèvo  do  Gilis, 
il  devint  membre  de  l'Acadéuiie  de  Saint-Luc.  Il  a  exécuté 
qnelciues  œuvres  admirables,  entre  autres  :  l'Empereur 
Napoléon  (1806)  ;  Sapho  inspirée  par  V  Amour  ;  Ovide  écrivant 
l'Art  d'aimer;  Esculnpe  rendant  liippolgtc  à  la  vie;  la 
France  protégeant  l'instruction  nationale;  Psgché  caressant 
t'Ay7iour  sans  le  connaître;  le  fronton  do  l'égliso  Saint- 
Philippo-du-Roulo,  à  Paris  ;  otc. 

DuRET  (François-Josepli),  dit  Francisque-Joseph, 

statunire  français,  né  et  mort  ù  Paris  (1804-1865),  fils  du 
précédent.  Il  fut  élève  do  son  père  et  du  baron  Bosio,  ot 
remporta  le  prix  de  Rome  en  1823.  Rentré  en  Franco  depuis 
longti-mpsdcjà,  il  n'oxposaqu'en  1831  une  Tête  d'expression, 
la  Mrihce  et  Mercure  tnveytteur  de  la  lyre.  En  1833,  Duret 
exposait  nue  ligure  d'un  caractère  plus  personnel  :  Jeune 
pécheur  dansant  la  tarentelle. Ce:ii&  production  fut  acclamée 
comme  un  chef-d'œuvre,  mais  fut  surpassée  par  le  Danseur 
napolitain  (1838).  En  1839,  l'éminent  statuaire  envoyait 
au  Salon  le  Vendangeur  improvisant  sur  un  sujet  romique. 
Knsuite,  Duret  produisit  une  série  de  sculptures  ol'fi- 
riolles  :  Philippe  de  France,  Dunois,  le  cardinal  de  Biche- 
lieu,  uno  Vénus  couronnant  uno  des  fontaines  de  Hittorff, 
aux  Champs-Elysées;  un  Saint  Gabriel  et  un  Christ 
colossal  (église  de  la  Madeleine,  à  Paris),  le  fronton  du 
nouveau  Louvre  :  la  France  protégeant  ses  enfants.  Cette 
œuvre  capitale,  terminé©  en  1855,  est  d'un  grand  style, 
d'un  admirable  arrangement.  Citons  encore  les  Deux  vieil- 
lards de  bronze  qui  veillent  à  l'entrée  du  tombeau  de  Na- 
poléon, aux  Invalides.  En  1855,  Duret  obtint  une  grande 
médaille  d'honneur.  Il  était  membre  de  l'Institut  depuis 
1813.  Son  tombeau,  décoré  par  Eug.  Guillaume  et  Lequesne, 
est  au  Père-Lachaise. 

Duret  ( Anne-CecZ/e-Dorlise  d'Herbez-Saint-Albin, 
dite  Saint-Aubin,  dame),  cantatrice  française,  née  à 
Lvon  en  17S5,  morte  à  Paris  en  1862.  Elle  était  la  fille  de 
^I""'  Saint-Aubin, actrice  de  l'Opéra-Comique.  Elève  d'abord 
de  Tarchi,  puis  de  Garât  au  Conservatoire,  elle  débuta, 
en  1804,  à  l'Opéra-Comique  avec  un  succès  éclatant,  bien 
qu'elle  fiit  médiocre  comédienne.  Elle  quitta  ce  théâtre  au 
bout  de  quelques  mois,  pour  épouser  un  jeune  violoniste. 
Marcel  Duret  ;  mais  elle  y  rentra  en  1808  ;  elle  devint  l'in- 
terprète favorite  de  Nicolo  en  jouant  Cendrillon,  Lully  et 
Quinault,  le  Billet  de  loterie,  Jeannot  et  Colin,  Cimarosa, 
l'Intrigue  au  sérail.  Mais  elle  fit  d'autres  créations,  dans 
Bien  de  trop,  la  Victime  des  arts,  le  Charme  de  la  voix, 
l'Homme  sans  façons,  les  Aubergistes  de  qualité,  les  Deux 
ïHrtn'i,  etc.  M"""  Duret  se  retira  en  1820.— Son  mari,  Marcel 
Duret,  obtint  un  premier  prix  de  violon  au  Conservatoire 
en  1803.  Il  faisait  encore  partie  de  l'orchestre  de  l'Opéra 
en  1830.  Il  écrivit  la  musique  d'un  ouvrage  en  un  acte  :  la 
Leçon  d'une  jeune  femme,  qui  fut  représenté  sans  grand 
succès  à  l'Opéra-Comique,  en  1815. 

Duret  (Théodore),  littérateur  et  publiciste  français, 
né  à  Saintes  en  1838.  Candidat  malheureux  de  l'opposition 
en  1863,  dans  sa  vjlle  natale,  il  consigna  le  résultat  de 
ces  élections  et  leurs  conséquences  dans  des  Lettres  sur 
les  élections  (1863).  Il  s'occupait  de  beaux-arts,  et  publia 
les  Peintres  français  en  /.Î6'7  (1867).  Il  fondaà  Paris,  en  1868, 
un  Journal  républicain,  la  Tribune,  auquel  collaborèrent 
Glais-Bizoin,  Herold  ot  Eugène  Pelletan.  Il  a  publié,  de 
plus,  les  Peintres  itnpressionnistes  (1878),  et,  sous  le  titre 
de  Critique  d'avant-garde  (1885),  une  série  d'études  sur 
les  artistes  ot  les  philosophes  contemporains. 

DURETÉ  n.  f.  Propriété  de  ce  qui  est  dur,  de  ce  qui 
offre  de  la  résistance  à  être  divisé  :  La  dureté  du 
diamant,  de  l'acier,  ii  Défaut  d'un  aliment  qui  n'est  pas 
suffisamment  tendre  :  La  dureté  des  viandes.  Il  Défaut 
d'un  objet  qui  n'est  pas  suffisamment  mou  :  La  ddreté 
d'un  lit.  Il  Défaut  de  moelleux  dans  un  son,  défaut  d'un  son 
(jui  est  trop  rude,  trop  sec,  pas  assez  coulé  :  Prononciation 
juste,  mais  qui  a  trop  de  duketè.  n  Nature  d'un  objet  qui 
le  rend  insupportable  ou  dur  à  supporter  :  La  dureté  d'un 
7nal.  Il  Difficulté  :  Les  marchands  crient  toujours  contre  la 
DORKTÉ  du  temps. 

—  Fig.  Rudesse,  défaut  de  sensibilité  :  Vous  ne  savez 
pas  jusqu'où,  va  la  dureté  de  certaines  personnes.  (Pasc.) 

Il  Façon  d'agir  rude,  sévère  ;  Mener  ses  enfants  avec  du- 
reté. Il  Au  plur.  Action,  parole  d'une  sévérité  outrée  : 
Supporter  patiemment  des  duretés.  Dire  des  durktès  à 
quelqu'un. 

—  Fam.  Dureté  d'oreille,  Difficulté  à  entendre,  demi- 
surdité. 

—  Métall.  Résistance  qu'offrent  les  métaux  à  la  traction, 
au  choc,  à  la  compression. 

—  B.-arts.  Défaut  d'harmonie,  do  moelleux  dans  les 
contours  :  La  dureté  des  liqnes,  du  crayon,  il  Crudité,  dé- 
faut do  douceur  dans  les  couleurs,  produit  par  leur  oppo- 
sition trop  vive. 

—  Littér.  Rudesse,  défaut  do  douceur  dans  lo  stylo. 

—  Méd.  Dureté  du  ventre.  V.  ventre,  h  Une  dureté.  Une 
tumeur  dure. 

—  Encv<:l.  Miner.  La  dureté  est  la  résistance  ((uo  peut 
opposer  un  corps  à  uno  pointe  d'acior  avec  laquelle  on 
essaye  do  lo  rayer  en  ligne  droite.  Lo  diamant  est  le 
plus'dur  dos  muiéraux,  parce  qu'il  les  entame  tous  sans 
étro  entamé  par  aucun.  On  a  étudié  la  dureté  soit  dans 
les  masses  amorphes,  ot"!  ollo  présente  pou  d'intérêt,  soit 
dans  les  corps  cristallisés;  cette  étude  adonné,  sur  la 
structure  des  cristaux,  des  notions  préciousos.  Quand 
on  cherche  à  déterminer  la  dureté  dos  cristaux,  on  s'a- 
porçoit  aisément  que,  comme  les  autres  caractères  phy- 
siques, elle  no  so  montre  pas  au  mÔme  degré  dans  tous  les 
sons,  c'est-ù-diro  que  la  dureté  du  cristal  en  expérience  est 
différente  suivant  la  direction  que  l'on  attaque.  Toutefois, 
les  variations  quo  l'on  observe  sont  généralotnout  excessive- 
ment faibles,  et,  dans  bien  des  cas,  dos  instruments  délicats 
(.scléromôtros)  no  sont  pas  do  trop  pour  les  constater.  Los 
variations  do  dureté  so  manifestent  dans  trois  cas  diffé- 
rents :  d'abord  sur  les  faces  différentes  d'un  mémo  cristal, 
comme  on  l'a  depuis  longtemps  constaté  dans  les  cristaux 
do  disthène,  de  mémo  quo  dans  ceux  do  gypse,  où  Ios 
faces  les  plus  tendres  sont  on  mémo  temps  colles  oiï  le 
clivage  est  lo  plus  facile  ;  en  second  liou,  sur  la  niAmo 
face,  mais  dans  dos  directions  différentes  :  les  cubos  do 
fiuurine(ûuoruro  naturel  de  calcium)  en  offrent  un  oxom]>Io; 
leur  dureté  est  moindre  parallèlement  aux  arêtes  que  clans 
le  sons  des  diagonales,  et,  dans  certains  échantillons,  si 
l'on  représente  par  l  la  première  duroté,  la  socondo  OHt 
égale  ù  ï;  enfin,  dos  variations  s'observent  encore  sur  la 


DU   RESNKL  —   DURIIAM 

même  faco  et  sur  la  même  ligne,  suivant  qu'on  raye  dans 
un  sons  ou  dans  lo  sens  opposé. 

—  Môtall.  Pour  établir  l  échelle  do  dureté  des  métaux, 
on  prend  comme  terme  do  comparaison  l'acier  do  cémen- 
tation, et  on  ropré.sonte  sa  duroté  par  100.  L'ordre  de  duroté 
des  métaux  est  le  suivant  :  fer  étiré,  88  ;  for  recuit,  42  ; 
cuivre  étiré,  58;  cuivro  recuit,  38;  laiton  étiré,  78;  laiton 
recuit,  -16:  or  fin  recuit,  37;  argent  fin  recuit,  37;  platine 
recuit,  38;  zinc,  31  ;  étain,  Il  ;  et  plomb,  4. 

—  Anton.  Flaccidité,  mollesse. 

DUREY  de  Noinville  (Jacques-Bernard),  littérateur 
et  magistrat  français,  né  à  Dijon  en  1683,  mort  à  Paris  on 
1768.  H  fut  conseiller  au  parlement  de  Metz  (1720),  et  pré- 
sident au  grand  conseil  de  cette  ville.  En  1733,  il  devint 
associé  libre  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres,  à  laquelle  il  constitua  uno  rente  de  400  livres  desti- 
née à  récompenser  les  meilleurs  mémoires  sur  l'histoire  des 
sciences  et  des  lettres  en  France.  Il  a  publié  les  ouvrages 
suivants  :  Histoire  du  théâtre  de  l'Académie  royale  de  mu- 
sique en  France,  depuis  son  établissement  jusqu'à  présent 

(1753)  ;  Recherches  sur  les  /leurs  de  lis  et  sur  les  familles  gui 
avaient  droit  de  les  porter  dans  lews  armes  (1757)  ;  His- 
toire du  conseil  et  des  maîtres  des  requêtes  de  l'hôtel  du  roi, 
depuis  le  commencement  de  la  monarchie  française  jusqu'à 
préseîtt  (1755);  etc.  On  lui  doit  aussi  un  recueil  manuscrit 
contenant  des  Mémoires  sur  les  traités  et  ambassades  de  la 
Porte,  acquis  pour  le  Dépôt  des  affaires  étrangères. 

DUREY  de  Meinières  (Jean-Baptiste-François), érudit 
magistrat,  né  et  mort  à  Paris  (1705-1785).  Il  fut  président 
■  le  la  deuxième  chambre  des  enquêtes  au  parlement  de 
Paris,  et  se  mêla  activement  aux  luttes  provoquées  par 
les  réformes  de  Maupeou.  Il  avait  réuni  une  immense 
collection  de  documents  juridiques,  historiques  et  litté- 
raires, dont  uno  grande  partie  est  à  la  Bibliothèque 
nationale  et  à  la  bibliothèque  du  Sénat.  On  lui  doit  plu- 
sieurs ouvrages  :  Indication  sommaire  des  principes  et  des 
faits  qui  prouvent  la  compétence  de  la  puissance  séculière 
pour  punir  les  évéques  coupables  de  crimes  publics  (1755)  ; 
Histoire  de  la  détention  du  cardinal  de  Betz  (1755)  ;  Conver- 
sations avec  3/™*  de  Pompadour  (1757).  On  lui  attribue  une 
collaboration  aux  "  Mémoires  secrets  u. 

DuREY  de  Sauroy  (Joseph),  marquis  du  Terrail, 
neveu  de  Durey  de  Noinville,  né  en  1712,  mort  en  1770. 
Il  obtint  tout  jeune  le  grade  de  maréchal  de  camp.  H  est 
l'auteur  des  ouvrages  suivants  :  le  Masque,  roman  (1750); 
la  Princesse  de  Gonzague,  roman  (1756)  ;  Lagus,   tragédie 

(1754)  ;  le  Déguisement  de  l'amour,  comédie  en  un  acte  ; 
d'autres  pièces  restées  en  manuscrit. 

DuREY  de  Morsan  (Joseph-Marie),  écrivain  français, 
né  en  1717,  mort  à  Genève  en  1795.  Il  publia  :  Testament 
politique  du  cardinal  Alberoni  ;  Anecdotes  pour  sei'vir  à 
l'histoire  de  l'Europe  (1757);  Traité  succinct  de  lyiorale  on 
Lois  immuables  (1778),  et  plusieurs  pièces  dramatiques. 

DÙRFELDTITE  n.  f.  Sulfo-antimoniure  naturel  d'argent, 
plomb  et  manganèse,  trouvé  au  Pérou  dans  une  gangue 
de  quartz.  (Il  so  présente  en  masses  cristallines,  d'éclat 
presque  métallique,  de  structure  un  peu  fibreuse  et  appar- 
tenant au  système  orthorhombique.) 

DURFEY  ou  D'Urfey  (Thomas),  auteur  dramatique 
anglais,  né  à  Exeter  en  1653,  mort  en  1723.  Il  appartenait 
à  une  famille  littéraire  :  son  oncle  était  Honoré  d'Urfé, 
autour  de  l'Astrée.  Il  se  distingua  d'abord  comme  chan- 
sonnier, puis  il  s'occupa  de  théâtre.  Son  œuvre  dramatique 
se  compose  surtout  d'adaptations  ;  les  sujets  do  ses  pièces 
sont  empruntés  à  Shakspoaro,  Chapman,  Marston,  Beau- 
mont  et  Fletcher,  Shirley,  Dryden.  Les  plus  connues  sont  : 
les  Sœurs  intrigantes  (1676),  comédie  ;  la  Princesse  insultée 
(1682),  tragi-comédie  imitée  de  Cymbeline  de  Shakspearo; 
la  Bépubliqne  des  femmes  (1686),  tragédie  imitée  du  Voyage 
sur  mer  de  Fletcher,  et  le  Mari  malgré  lui  (1693),  comédie. 

DURPORT,  comra.  de  Tarn-et-Garonne,  arrond.  et  i 
13  kilom.  de  Moissac  ;  l.Ul  hab.  Jadis  siège  d'une  sei- 
gneurie importante. 

DURFORT  DE  LORGES  (Gui-Michol  DE),  duc  de  Ran- 
DAN,  maréchal  de  France.  V.  Randan. 

DURFORT  DE  GiVRAC  (Henri,  comte  de),  homme  poli- 
tique français,  né  à  Boaupréau  (Maine-et-Loire)  en  1812, 
mort  à  Paris  en  1884.  Il  s'est  occupé  do  travaux  agricoles 
dans  ses  grandes  propriétés  de  Maine-et-Loire.  Elu  dé- 
puté au  Corps  législatif  on  1852  comme  légitimiste,  il 
échoua  en  1857  et  1863,  ot  no  fut  réélu  qu'en  1869.  Il  vota 
contre  la  guerre  franco-allemande.  Elu  à  l'Assemblée 
nationale  par  lo  département  do  Maine-et-Loiro  en  1871,  il 
combattit  le  ministère  do  Broglie,  sur  la  question  des 
maires.  Il  fut  élu  député  de  Cholet  en  1876,  1877  et  1881. 

DURFORT-BOISSIÈRES  (Sarrain-Alphonse-Marc-Ar- 
maud-Emmanuei-Lonis,  comte  dk),  général  français,  né  en 
1753,  mort  près  do  Nogent-!o-Rotrou  en  1S22.  Officier  au 
régiment  do  Chartres-cavalerie,  maréchal  do  camp  en 
1791 ,  il  fut  chargé  par  Louis  XVI  d'une  mission  auprès  da 
l'empereur  il'.\utriclie.  Il  devait  faire  connaître  à  celui-ci, 
par  rintermédiairo  du  comte  d'Artois,  la  situation  du  roi 
de  Franco.  Lo  projet  échoua.  Durfort  émigra,  et  servit  dans 
l'arméo  dos  princes.  Il  devint  lieutenant  général  en  1814, 
suivit  Louis  XVIII  à  Gand,  et  prit  sa  retraite  en  1815. 

DURGA  n.  f.  Genre  de  mollusques  lamellibranches,  fa- 
mille des  mégalodontidés.  comprenant  dos  coquilles  ovales, 
allongées,  épaisses  au  sonnne  t,  A  valves  égales,  avec  grands 
crochets.  (L'espèce  type  do  ce  goure  fossile  est  la  durga 
Xicolisi,  du  corallien.) 

DURGAN  n.  m.  Péch.  Nom  vulgaire  quo,  dans  quelques 
parties  de  la  France,  ou  donne  au  poisson  appelé  barbeau 
et  barbillon. 

DUROANDA  n.  m.  Genre  d'insoctos  hémiptères  hétéro- 
ptèros.  fainillf  des  réduviidés,  comprenant  des  formes  asia- 
ti(iuesdo  taille  moyenno.remarquanles  par  le  prolongement 
fourchu  do  la  tète.  (Lo  type  de  ces  réduves  à  longues  an- 
tennes volues,  ù  cuisses  renflées,  est  le  durganda  rufa, 
rougo,  avec  les  élytros  on  partie  noirs,  qui  habite  Java.) 

DURHAM,  comté  dos  Etats-Unis  (Caroline  du  Nord); 
18.000  hab.Ch.-l.  /Ïnf/Kim  (lo.42ohab.)  —  Comté  d'.-\ustralio 
(Nouvelle-Galles  du  Sud),  sur  la  rivo  gaucho  du  Huntor  ; 
15.300  hab.  Ch.-l.  Miisclcbrook. 

DURHAM,  comté  du  Dominion  canadien  (prov.  d'On- 
tario), tk  l'E.-N.-E.  do  Toronto,  sur  la  rive  nord  du  lao 
Ontario  ;  l.tiOG  kil.  carr.;  37.380  hab. 

itl 


DURHAM  -  DLRMENT 

DURHAM  (COMTÉ  DE),  comté  du  nord  de  lAugleterre,  sur 
la  mer  du  Nord,  compris  entre  les  rivières  Tyue  et  Tees. 
SuDcrf.  2.6S0  kilom.  carr.  ;  pop.  1.016.560  hab.  A  1  ouest, 
c'est  un  pavs  fortement  accidenté,  de  pâturages  et  de  nia- 
recalés  A  "l'Est,  c'est  une  plaine  ondulée,  vaste  et  lertile. 
Duri^am.  Sunderland,  Soutb-Sbields,  Hartlepool  sont  les 
cités  principales. 

DUBHAM.villo  d'Angleterre,  cli.-l.  du  comté  du  même 
nom  située  sur  une  éminencc,  comme  son  nom  pnmit^il 
l'indique  IDuiiholm,  hauteur  dans  une  Se);  15.000  l.al). 
C'est  une  ville  industrielle  :  filatures,  laljriquc  do  tap.s. 
Cathédraledu  xii' siècle,  monument  superbe  darclmcciure 
normande;  ruines  du  château  construit  par  Guillaume  lo 


Château  et  cathédrale  de  Durham. 

Conquérant.  Université  fondée  par  Cromwell  en  1G46  dis 
some  aprèslaRestauration  et  rétablie  en  1833.  Collège  fonde 
nar  Henri  VIII.  A  la  bibliothèque,  manuscrits  de  1  histoire 
ecclésiastinno  do  Bède  le  Vénérable.  L'antiquaire  Smith, 
qui  en  a  publié  Icdition  la  plus  savante,  est  né  à  Durham. 

DURHAM  (mm')  n.  Race  bovine  anglaise,  élevée  pour 
la  lioucberiB  ;  Un,  Une  DLRH.iM. 

Adiectiv.  :  Un  hrruf  DUBH.\M. 

_  Encyc!  .  En  France,  où  on  la  désigne  aussi  sous  le 
nom  de  .  courtes-cornes  • ,  la  race  ilurham  a  acquis,  comme 
dans  son  pays  d'origine,  la  plus  grande  réputation  comnie 
race  précbce  de  boucherie.  Elle  est  originaire  des  bords 
de  la  Tees,  rivière  qui  coule  entre  les  comtes  d  iork  et 

''^es  dlfrhams  de  pur  sang,  inscrits  au  fferrf-iîoofr  anglais , 
senties  descendants  d  un  troupeau  créé,  de  1,  ,0  a  1810, 
par  Charles  CoUing,  qui  avait  été  iniue  par  Bakewell  aux 
procédés  mé- 
thodiques de  nu- 
trition grâce 
auxquels  on  peut 
réaliser,  chez 
les  animaux  d'é- 
levage ce  qu'on 
appelle  la  «  pré- 
cocité ". 

Le  durham  est 
d'un  aspect  tout 
à  fait  caracté- 
ristique :  à  l'état 

gras,  il  aie  corps  ,  ,,     ,    „„i„,,a 

Taillé  carrément,  le  dos  formant  une  large  table,  la  culotte 
n'étant  point  proéminente  comme  dans  les  houues  races 
françaises  de  boucherie  (limousin,  charolais  i.  Enti  c  cuir  et 
chaif,  se  forme  une  couche  assez  épaisse  de  çraisse.  l.es 
,am  »s  sont  très  fines,  l'ossature  do  la  tête  également  fine 
celle-ci  relativement  petite.  L'encolure  s  unit  a  I  «^rai-'f  •  ^•7'*' 
saillie  notable.  Les  chevilles  osseuses  des  cornes  son  ap  al- 
lies, fortement  arquées  en  avant.  La  peau  «'  "  «'l'^-  ';; 
poil  est  fin,  de  couleur  tantôt  rouge,  tantôt  blanche  tau 
?6trouanée,  suivant  les  variétés  et  ^""'ant  les  modes  et 

les  époques.  En  France,  on  a  opéré  de  no™''î'','"=„f  "  ^P 

*      -^F  H        ,       ,     , „„♦„«^,«û^t  HanK  le  Maine  et 

la 


Bœuf  durham, 


poil 

rouanee, 

époques.  E-h  nimi-ï:^,   ""  "■  "K^"-     "■;    -""    ,      ,,     -     „    .,    1- 

ments  avec  les  durbams,  notamment  dans  le  Maine  et    c 

Nivernais.  Quelquefois,  gi-â"  ^"  ."°r"  "\f,?"  mée  à 
race  anglaise  s'est  purement  et  simplement  subst.mee  a 
la  race  indigène,  s'auf,  par  atavisme,  q»-?'!""  '^^Xi, 
individuels  vers  celle-ci.  Tel  est  le  cas  qu,  s  est  produit 
pour  la  race  duri.ammancelle  (Sarthe,  Mayenne.  Maine- 
et-Loire)  toujours  considérée,  mais  à  tort,  comme  une 
population  de  métis. 

Durham  (John  Georçe  L»mbton,  comto  de),  homme 
d'Etat  anglais,  né  à  Durham  en  1792,  mort  dans  l'île  de 
"Wight  en  1840.  Libéral,  il  manifesta  d'abord  ses  opinions 
en  faveur  de  pays  étrangers  qui  lui  paraissaient  sacrifiés 
à  l'esprit  de  la  Sainte-Alliance.  Cependant,  c'est  au  point 
de  vue  de  la  réforme  parlementaire  que  son  action  devait 
être  puissante.  Envoyé  aux  Communes  par  son  comté  natal, 
il  y  fut  un  des  principaux  champions  du  mouvement  réfor- 
miste. En  1828,  il  fut  élevé  à  la  pairie,  sons  le  titre  de 
•  baron  Durham  ».  En  1830,  il  entra  dans  le  cabinet  Grey, 
comme  lord  du  sceau  privé.  Il  élabora,  de  concert  avec 
lord  John  Russell,  sir  James  Graham  et  lord  Duncannon, 
le  fameux  bill  do  réforme  parlementaire  qui  fut  adopté 
par  les  deux  Chambres.  En  1833,  lord  Durliani  fut  forcé, 
par  son  mauvais  état  de  santé,  de  quitter  le  ministère; 
peu  après,  il  fut  nommé  comto  et  fut  chargé  de  missions 
diplomatiques  et  du  gouvernement  du  Canada  (1838). 

DURHAH  (Joseph),  sculpteur  anglais,  né  et  mort  à 
Londres  (1821-1877),  élève  de  John  Francis  et  de  Baily. 
il  n'avait  que  dix-neuf  ans  lorsqu'  il  exécuta  le  buste  île 
Jenny  Lind,  buste  qui  obtint  beaucoup  de  succès.  Dix  ans 
plus  tard  (1851),  un  concours  ayant  été  ouvert  pour  l'érec- 
tion d'un  monument  commémoratif  de  l'Exposition  uni- 
verselle de  Londres,  Durham  présenta  un  projet  qui  fut 
adopté.  Depuis  cette  époque,  il  s'est  placé  au  nombre  des 
bons  sculpteurs  de  l'Angleterre.  Ses  principales  œuvres 
sont  :  Bermione;  Alatlor  (1850);  Paul  et  Viri/hne  (1857); 
o  Deitin  du  génie  (1858);  Chasteté  (1800);  Aile:  dormir 
(1861);  etc.  Durham  était,  depuis  1868,  membre  do  l'Aca- 
démie royale  des  beaux-arts. 

DURICH  CVacsIav  Michel),  philologue  tchèque,  né  et 
mort  a  Turnau  (Bohème)  [1732-1802J.  Il  professa  la  théo- 


logie et  l'hébreu  â  l'université  de  Prague.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Dissertatio  de  slavo-holwmica  sacri  codtas 
versione  (1777);  BibUolhcca  sliiinca  anli(juissimi  dialectl 
communîs  (1795). 

DURIÉ,  ÉE  adj.  Bot.  Qui  ressemble  ou  qui  se  rapporte 
au  genre  duriéo.  , 

—  n.  f.  pi.  Groupe  d'hépatiques,  ayant  pour  type  le 
genre  duriée.  —  Une  duriée. 

DURIÉE  n.  f.  Genre  de  végétaux  cryptogames,  de  la 
famille  des  hépatiques,  tribu  dos  ricciées,  qui  habitent 
l'Algérie. 

DURIER  (Louis-Emile),  avocat  et  publicistcné  à  Paris 
en  1828,  mort  en  1890.  Avocat  à  Paris,  il  accepta  par  libé- 
ralisme de  défendre  plusieurs  accusés  politiques.  En  1864, 
il  fut  compris  dans  l'affaire  des  Treize.  En  1871,  il  fut 
nommé  secrétaire  général  du  ministère  de  la  justice  et, 
en  1S72,  conseiller  d'Etat  en  service  extraordinaire.  En 
1873,  il  reprit  sa  place  au  barreau.  En  1887,  il  fut  élu 
bâtonnier.  Outre  les  procès  politiques  qui  le  lancèrent,  il 
plaida  les  afi'aires  de  la  duchesse  de  Chaulncs,  de  I  in- 
cendie de  l'Opéra-Comique,  de  Chambige,  d'Erckmann- 
Chatrian,  des  nihilistes  russes,  etc. 

DURIEU  (Jean-Louis-Marie-Eugène),  administrateur 
et  écrivain  français,  né  à  Nîmes  en  1800,  mort  en  1874.  Il 
fonda,  en  1824,  un  recueil  périodique  intitulé  le  Mémorial 
des  percepteurs,  puis  fut  nommé  chef  de  la  section  admi- 
nistrative des  communes  au  ministère  de  l'intérieur  (1847), 
inspecteur  général  des  hospices  et  des  établissements 
d'utilité  publique,  et,  après  la  révolution  de  1848,  direc- 
teur des  cultes.  Il  a  publié  divers  ouvrages  de  comptabilité 
municipale  et  hospitalière.  11  a  aussi  collabore  à  une  co- 
médie intitulée  :  le  Mari  de  la  veuve  (1842),  qui  est  restée 
au  répertoire  du  Théâtre-Français. 

DURILLON  {Il  mil.  —  rad.  dur)  n.  m.  Pathol.  Callosité 
qui  se  produit  aux  pieds  ou  aux  mains,  par  lo  durcisse- 
ment accidentel  de  la  peau. 

—  Techn.  Défaut  dans  un  canon  de  carabine,  provenant 
de  ce  que  le  métal  a  pris  en  ce  point  une  dureté  plus 
grande,  par  suite  du  manque  d'homogénéité  ;  Un  ddrillon 
expose  l'arme  à  éclater,  il  Dans  une  carrière  de  marbre. 
Sorte  de  nœud  très  dur  noyé  au  milieu  de  la  niasse  du 
marbre  :  Le  durillon  nuit  à  la  régularité  de  la  taille  et  du 
polissage.  ,       ,     , 

_  Enctcl.  Pathol.  Le  durillon  résulte  de  la  superpo- 
sition de  plusieurs  lames  de  l'épiderme,  endurcies  par  une 
pression   habituelle  ou  lo   contact  répété  de   corps  très 
chauds.  On  observe  les  durillons  aux  talons,  au  gros  ortei! 
sur  lo  côté  interne  de  son  articulation  avec  le  premier  os 
métacarpien,  aux  genoux  chez  les  couvreurs  et  les  carre- 
leurs, et  enfin  à  la  paume  des  mains  chez  les  forgerons  et 
tous  les  hommes  qui  exercent  des  travaux  très  rudes.  Ceux 
des  mains  sont,  le  plus  ordinairement,  désignés  sous  le 
nom  de  cahis,  et  ceux  du  gros  orteil  sous  celui  d  oii/nons. 
Le  durillon  diffère  du  cor  en  ce  qu'il  ne  présente  pas  de 
tubercule  central  et  n'est  que  rarement  douloureux.  Quel- 
quefois, le  durillon  acquiert  une  épaisseur  qui  rend  sa 
présence  très  gênante,  et,  si  la  pression  de  ce  qui  Ta  occa- 
sionné continue,  ce  qui  est  le  plus  ordinaire,  il  finit  par 
provoquer  une  inflammation  de  la  peau  sous-jacente,  [luls 
une  suppuration  qui  le  détache  et  entraîne  sa  chute.  D  au- 
tres fois,  quand  la  pression  n'a  plus  lieu,  il  s'use  en  quelque 
sorte  en  s  exfoliant,  et  s'etîaco.  Dépassant  toujours  le  ni- 
veau de  la  peau,  sans  jamais  s'enfoncer  dans  son  épaisseur 
comme  les  cors,  et  acquérant  beaucoup  de  dureté,  les  du- 
rillons gênent,  comme  le  feraient  des  corps  étrangers. 
Dans  la  paume  des  mains,  ils  nuisent  au  tact,  qu'ils  émous- 
sent,  qu'ils  rendent  obtus  et  même  nul  ;  mais  ils  rachètent 
cet  inconvénient  par  l'avantage  de  rendre  les  mains  moins 
sensibles,  plus  dures  et  plus  résistantes  aux  travaux  péni- 
bles. Aux  pieds,  ils  protègent  la  peau  contre  les  presMons 
et  les  frottements  des  chaussures,  et  empêchent  qu'elle 
ne  s'excorie  et  ne  s'enflamme  par  l'effet  des  longues  mar- 
ches ;  mais  ils  finissent  toujours  par  y  prendre  un  accrois- 
sement trop  considérable,  et  alors,  nécessairement  com- 
primés par  les  chaussures,  ils  transmettent  à  la  peau  la 
compression  qu'ils  éprouvent  et  développent  la  douleur. 
Le  traitement  des  durillons  est  fort  simple  :  les  soustraire, 
si  cela  se  peut,  à  la  cause  qui  les  entretient;  les  ramollir 
au  moyen  de  bains  émollients,  de  cataplasmes  de  même 
nature,  d'emplâtres   de  savon  ;   les   enlever  couche   par 
couche  avec  un  bon  canif  ou  un  bistouri,  en  évitant  tou- 
tefois d'arriver  jusqu'au  derme  et  de  l'entamer;  enfin,  les 
user  avec  une  pierre  ponce  ou  une  lime  douce,  tels  sont 
les  indications  qu'il  présente  et  les  moyens  de  les  rem- 
plir. Quand  ils  provoquent,  comme  nous  l'avons  dit,  une 
inflammation  suivie  de  suppuration,   quelques  jours  de 
repos,  des  émollients  et  des  soins  de  propreté  suffisent 
ordinairement  pour  remédier  à  ce  léger  accident.  V.  cal- 
losité. 

DURILLONNER  (ri-llo-né  [U  mil.]  —  rad.  durillon)  v.  n. 
Devenir  dur.  (liius.) 

Durillonné,  ée  part.   pass.  Contenant  dos  durillons  : 
Une  carabine  ncRlLLONNÉE. 
Se  durillonner,  v.  pr.  Prendre  des  durillons  ;  Métal  qui 

SR  DURILLONNE. 

DiJRINGSFELD  (Ida  DE), baronne  DE  Reinsberg,  femme 
de  lettres  allemande,  née  à  Militsch  (Silésie)  en  1815, 
morte  à  Stuttgard  en  1876.  Elle  apprit  plusieurs  langues, 
débuta  à  quin'zo  ans  par  des  poésies,  puis  écrivit  des  ro- 
mans, des  nouvelles,  etc.  Ida  de  Duringsfeld  doit  surtout 
sa  réputation  à  ses  remarquables  romans.  On  y  trouve 
de  la  finesse  d'observation,  un  talent  réel  de  composi- 
tion et  un  style  d'une  rare  élégance.  Parmi  ses  œuvres, 
nous  citerons:  Poésies  [\s:f5),  publiées  sous  le  nom  de 
Thécia  ;  l'Etoile  d'Andalousie  (ii'lS);  le  Château  de  Goczyn 
1841);  Esquisses  du  grand  inonde  (1842-1846);  Madeleine 
1844);  Dans  la  terre  natale  (1843);  les  Femmes  de  Bijron 
1845);  Marguerite  de  Valois  et  son  temps  (1847);  une  Pen- 
sion sur  le  lac  de  Genève  (1850)  ;  Uoses  de  Bohême  (1851), 
recueil  de  légendes  et  de  chants  populaires,  traduit  en 
allemand;  Chinls  rie  Toscane  (1858);  Niko  Veliki  (1856); 
Kœnifiinhof(nf,f,);Milenn{\m'i)\les  Uttérateim{\W2\;ela. 
On  lui  doit  encore  des  relations  do  voyages  et  De  l'Es- 
caut jusqu'à  la  Meuse  (1861),  dans  lequel  elle  trace  un 
tableau  du  mouvement  intellectuel  en  Flandre  depuis 
1830  ;  le  Proverbe  considéré  comme  cosmopolite  (1863)  ;  Voca- 
bulaire des  proverbes  (1872-1875);  etc. 
DURIOAN  n.  m.  Bot.   Syn.   soit  de  durion,  soit  de 

DUUIONE. 


on  et  son  fruit. 


pines  à 


896 

DURION  n.  m.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  mal- 
vacées.  ,      «  ,, 

—  Enctcl.  Le  genre  durion,  voisin  des  fromagers  (60m- 
bax),  appartient  â  la  série  des  sterculiacées.  11  ne  com- 
prend qu'une  es- 
pèce {durio  Zibe- 
thinus),  grand 
arbre  dont  le 
port  rappelle  ce- 
lui de  l'orme  et 
qui  habite  les 
torêts  de  l'archi- 
pel indien  et  de 
Malacca.  Ses 
feuilles  sont  al- 
ternes, entières 
et  coriaces.  Ses 
fleurs,  réguliè- 
res, contiennent 
un  ovaire  à  cinq 
loges  multiovu- 
lées.  .Son  fruit, 
de  la  grosseur 
d'un  petit  melon, 

est  vert,  globuleux,  dur  et  hérissé  de  fortes  . 
l'extérieur,  rempli  intérieurement  d'une  pulpe  comestible, 
de  couleur  crème,  dont  la  civette  et  les  indigènes  sont 
très  friands,  et  qui  contient  quelques  graines  ovoïdes;  la 
saveur  de  cette  pulpe,  très  complexe,  rappelle  à  la  fois 
celle  des  légumes  et  de  la  crème  ;  elle  passe  pour  avoir 
des  eflTets  apéritifs,  carminatifs  et  sudorifiques. 

DURIONE  n.  f.  Bot.  Fruit  du  durion. 

DURISSIME  {\ax.durissimus,  superl.  do  durus,  dur)  adj. 
Par  plaisant.  Très  dur,  dans  tous  les  sens  de  ce  mot. 

Durissime  n.  f.  Nom  donné  à  l'épée  de  Guillaume 
TaiUefor,  comte  d'Angoulême,  à  cause  de  la  solidité  do 
la  trempe  de  cette  arme. 

DURIUSCULE  (seul'  —  dimin.  de  dur)  adj.  Par  plaisant. 
Un  peu  dur,  dans  les  divers  sens  du  mot,  notamment  en 
parlant  d'objets  difficiles  à  diviser  et  particulièrement  d'une 
viande  coriace  :   Chapon   duridscule.  Vers  durioscdles. 

Pouls  DCRIDSCULE.  (Mol.) 

Du  RiVAIL  (Aymar),  seigneur  de  La RivAiiÈBH, diplo- 
mate, jurisconsulte  et  écrivain  dauphinois,  né  à  Saint- 
Marce'lliu  (Isère)  en  1491,  mort  vers  1558.  Il  étudia  le 
droit  tour  à  tour  à  Avignon,  à  Pavie,  à  Casai,  revint  en 
Dauphiné  à  la  fin  du  règne  de  Louis  XII  et  publia  :  Civi- 
tatis  historia  juris  sive  in  Xil  Tabularum  leges  commenta- 
riorum  libri  V  (1515)  et  Historia  juris  pontificii  (\h21).  Le 
premier  de  ces  ouvrages  lui  valut,  en  1521,  un  siège  au 
parlement  de  Grenoble.  Il  remplit  deux  missions  diploma- 
tiques près  du  duc  de  Savoie,  en  1529  et  1548.  Il  rédigea, 
vers  la  fin  de  sa  vie,  un  traité  précieux  pour  l'histoire  et 
l'archéologie  régionales,  publié  en  1854  par  Terrebasse  sous 
le  titre  de  De  Allobrogibus  libri  novem. 

DURIVAL  (Nicolas  Lutton),  historien  français,  né  à 
Conimercy  en  1723,  mort  à  Heillecourt  en  1795.  Il  fut 
greffier  du  conseil  d'Etat  de  Lorraine,  lieutenant  de  po- 
hce,  administrateur  municipal  pendant  la  Révolution. 
Durival  a  publié  des  travaux  estimés  sur  sa  province 
natale,  notamment  :  Table  alphabétique  des  villes,  bourgs, 
villages  et  hameaux  de  la  Loiraine  et  du  Barrais  (1748); 
Mémoires  sur  la  Lorraine  et  le  Barrais  (1753);  Description 
de  la  Lorraineetdu  Barrois  (1778-1783).  —  Jean  DuTlval, 
diplomate  et  écrivain  militaire  français,  frère  du  précé- 
dent, né  à  Saint-Aubin  en  1725.  mort  à  Heillecourt  en 
1810.  II  fut  secrétaire  du  conseil  d'Etat  du  roi  Stanislas, 
premier  secrétaire  des  afi'aires  étrangères  de  France(1766) 
et  ministre  de  France  en  Hollande.  On  a  de  lui  :  Détails 
militaires  (1758)  ;  Essai  sur  l'infanterie  française  {1160)  ;  etc. 

—  Claude  Durival,  frère  des  précédents,  né  à  Saint- 
Aubin  en  1728,  mort  en  1805,  fut  également  secrétaire  du 
conseil  d'Etat  de  Stanislas.  A  publié  ;  Mémoires  et  tarifs  sur 
les  grains  (1757)  et  Mémoire  sur  la  culture  de  la  vigne  (1777). 

DURIVIER  (Jean),  graveur  belge,  né  à  Liège  en  1687, 
mort  à  Paris  en  1761.  Il  se  rendit  do  bonne  heure  en 
Franco,  où  ses  travaux  remarquables  lui  valurent  d'être 
nommé  graveur  du  roi.  Si  son  style  n'est  pas  toujours  d'une 
pureté  et  d'une  élégance  irrépro'chahles,  ses  œuvres,  néan- 
moins se  distinguent  par  la  correction  du  dessin  et  par 
une  touche  vigoureuse  et  hardie.  On  cite,  parmi  ses  meil- 
leures médailles  :  Mars  et  Vénus,  avec  leurs  attributs; 
Pierre  1";  etc. 

DuRKHEIM,  ville  d'Allemagne  (Bavière  [Palatinat]),  au 
débouché  d'une  vallée  du  Hardt,  arrosée  par  l'Isenach; 
6.080  hab.  Fondée  dos  le  vm»  siècle,  elle  fut  pillée  par  les 
Espagnols  en  1632,  par  les  Français  en  1674,  1689  et  1794. 
Ses  bains  d'eau  salée  y  attirent  pendant  l'été  beaucoup 
d'étrangers.  Durkheim  est  dominée  par  les  ruines  du 
couvent  de  Limburg. 

Durkheim  (Emile),  sociologiste  français,  né  dans  les 
Vosees  en  1858.  Elève  de  l'Ecole  normale,  agrégé  de  phi- 
losophie, il  s'adonna  aux  études  sociologiques  à  la  suite 
d'une  mission  en  Allemagne,  et  fut  chargé,  en  1887,  d'un 
cours  de  science  sociale  et  de  pédagogie  créé  pour  lui  à 
la  faculté  des  lettres  de  Bordeaux.  Reçu  docteur  es  let- 
tres en  1893,  il  est  devenu  professeur  en  titre.  Outre  des 
études  remarquées  publiées  dans  la  ■■  Revue  philosophi- 
que Il  on  lui  doit  dos  ouvraees  estimés  :  De  la  divisio.i  du 
travail  social  (1893);  les  Bégles  de  la  méthode  sociologique 
(1894);  le  .'iuicide  (1897).  U  a  fondé  et  dirigé,  depuis  1898, 
l'Année  sociologique. 

DURLACH  ou  DOURLACH  (en  !at.  Turris  ad  Lacum), 
ville  d'Alleiiiagne  1  gr. -duché  de  Bade),  sur  la  Pfinz  et 
au  pied  du  Turmberg;  8.240  hab.  Manufactures  de  tabac; 
fabriques  de  vinaigre,  faïence,  colle  forte;  brasseries. 
Récolte  et  commerce  de  céréales,  vins,  fruits.  Celte  pe- 
tite villo  fut  autrefois  la  résidence  des  margraves  de  Bade- 
Llurlaeh;  elle  fut  brûlée,  en  1688,  par  les  Français.  Le 
25  juin  1849,  les  Prussiens  y  attaquèrent  sans  succès  les 
insurgés  badois.  Le  beau  cliâtcau,  appelé  Karisburg  et 
transl'ormé  en  caserne,  renferme  diverses  antiquités  ro- 
maines. On  jouit  d  une  vue  magnifique,  du  haut  de  la  tour 
qui  s'élève  sur  le  Turmberg. 

DURMENT  {man)  n.  m.  Nom  que  les  ouvriers  métallur- 
gistes donnent  ù  une  pièce  horizontale,  do  bois  ou  de 
métal,  qui  soutient  les  jumelles  d'un  bocard. 


Duroc. 


897 

DURMENTOU  (man)  n.  m.  Nom  quo  l'on  donne,  dans 
uno  loryc  oatalano,  à  une  pièce  do  fonto  maiiitoïKint  en 
plaoo  l'ompuit-c  des  lourillons  dos  cylindres  laniinours. 

DURMERSHEIM,  bourg  d'Allemagne  (fïr.-ducliô  do  Bade 
U'orolo  de  Bad(MiJ),sur  luKodor,  ariluentduKhiu;2.G50hab. 
r'ôeulm-io,  distillerie. 

DÙRNHOLZ,  bourg  d'Austro-Hongrie  {  Moravie  [cor- 
clo  do  Ziiaim)),  sur  la  Thaya,  at'fluont  do  la  March  ou 
Morava;  3.050  hab.  Commorco  de  vins,  do  grains  et  do 
fruits. 

DuRNTEN,  bourg  de  Suisse  fcanton  de  Zurich),  près  de 
la  Jûu(Mi,  tributaire  du  lac  do  iiurich;  2.480  liab.  Filature 
et  tissage  de  coton  et  de  soie. 

DuROC  tGéraud-Christophe-Michel),  duc  de  Friodl, 
général  français,  né  à  Pont-à-Mousson  en  1772,  tué  à 
Mackersdorf  en  1813.  Sorti  do  rEcole  do  Brienno  dans 
lartillorio  en  1792,  il  se  lia  avec  Bonaparto  au  siège  de 
Toulon,  et  ne  le  (|uitta  plus.  Il  lo  suivit  dans  sa  pretniôro 
guerre  d'Italie  (i796},  où  lui- 
même  se  distingua  à  l'affaire 
de  Gradisca  (Frioull.  puis  en 
Egypte,  où  il  prit  partauK  ba- 
tailles de  Saialdeb,  Aboukir, 
Jalfa  et  Saint-Jean  d'Acre. 
Général  de  brigade  après  le 
18-Brumaire,  il  lit  la  campa- 
gne de  Marengo.  A  l'avèue- 
ment  de  TEmpire,  en  1804, 
Duroc  fut  promu  général  de 
division  et  grand  maréchal 
du  palais.  Doué  d'une  très 
grande  souplesse  d'esprit  et 
investi  de  la  pleine  confiance 
de  Napoléon  I",  il  fut,  depuis 
cette  époque,  chargé  d  une 
série  do  missions  auprès  de 
divers  cabinets  européens. 
11  combattit,  à  Ansterlitz,  à 
la  tète  d'une  division  do  la 
garde,  puis  à  Essling  et  à 
Wagram.  En  1813,  à  la  fin 
de  la  journée  de  Wurtzen,  il  se  trouvait  aux  côtés  de  Na- 
poléon, à  l'entrée  du  village  de  Mackersdorf.  lorsqu'un 
boulet  perdu  le  frappa  mortellement.  Napoléon  ctinserva 
do  Duroc  un  souvenir  ineffaçable.  A  Sainte-Hélène,  il  fit 
un  legs  considérable  à  la  famille  du  maréchal.  Louis- 
Philippe  fit  déposer  les  restes  de  Duroc  aux  Invalides,  à 
côte  de  ceux  cîe  Napoléon. 

DUROI  ou  DUROIS  [roi)  n.  m.  Tissu  de  laine  d'origine  an- 
glaise, lisse,  ras  et  sec,  dont  l'usage  était  autrefois  très 
répandu  pour  la  confection  des  vêtements.  (On  le  fabri- 
quait notamment  à  Amiens.) 

Du  Roi  (Jean),  botaniste  de  Brunswick  (1741-17851.  Il  a 
publié  de  nombreux  ouvrages,  en  particulier  :  Observations 
botain</ues  sur  les  arbres deV Amérique  septentrionale. {L'mnà 
lui  a  dédié  le  genre  diiroie.) 

DUROIE  n.  f.  Bot.  Syn.  de  amaioua. 

DUROL  n.  m.  Chim.  Syn.  de  durène. 

Du  ROLLET  ou  Du  RoULLET(Marie-FrançoisGAND- 
LiiBLANC,  Ijaiili  ou  marquis),  autour  dramatique  français, 
né  à  Normanville  (Eure)  en  1716,  mort  à  PaiMs  en  1786.  Il 
fut  ofticier  dans  les  gardes  françaises.  Cet  écrivain  mé- 
diocre, bien  que  spirituel,  a  écrit  les  livrets  de  deux 
opéras  :  Iphigénie  en  Aulide  (1774),  et  Alceste  (1776),  dont 
Gluck  fit  d'immortels  chefs-d'œuvre.  On  a  encore  do  lui  : 
Lettre  sur  les  drames-opéras  (1776),  et  les  Danaides,  tragé- 
die lyrn|ue  (1784). 

DuRONIA,  comm.  d'Italie  (Molise  [prov.  de  Campo- 
bassoj),  près  du  Ditronc,  affluent  du  Trigno  ;  2.300  hab. 

DUROSNEL  (  Antoiue-Jean-Auguste-Henri ,  comte), 
général  français,  né  et  mort  à  Paris  (1771-1849).  II  débuta 
en  1783,  comme  enfant  de  troupe.  Colonel  en  1799,  géné- 
ral après  Ansterlitz,  il  fit  encore  les  campagnes  diona 
(1806),  de  Pologne  (1807),  d'Espagne  (1808),  d'Autriche 
(1809).  Napoléon  le  créa  comte  et  Te  prit  comme  aide  do 
camp.  Blessé  et  fait  prisonnier  à  Essling,  il  fut  rendu  à 
la  liberté  en  1811,  et  prit  part  aux  campagnes  de  Sa.xo  et 
de  France.  Tenu  à  l'écart  par  la  Restauration,  il  devint, 
on  1832,  aide  do  camp  de  Louis-Philippe.  Elu  député  do 
Seine-et-Marne  en  1830,  il  entra,  en  1837,  à  la  Chambre  dos 
pairs. 

DUROSOY  (Barnabe  Farmian  dk  Rosoy,  dit),  écrivain 
français,  né  ot  mort  à  Paris  (1745-1792).  Littérateur  fé- 
cond, mais  médiocre,  il  écrivit  des  ouvrages  philoso- 
i.hiqims,  dfs  poùmos,  des  tragédies,  des  comédies,  des 
livri'is  doperas,  etc.,  publia  les  Annales  de  la  ville  de 
Tonluuse,  puis  fonda,  on  1789,  la  Gazette  de  l'avis,  dans 
laquello  il  défendit  jus(|u'à  sa  mort  les  idées  monar- 
chistes. Après  l'arrestation  do  Louis  XVI  à  Varnnnos,  il 
eut  l'idéo  do  publier  dans  son  journal  uno  liste  de  roya- 
listes, dont  il  faisait  partie  et  qui  se  proposaient  comme 
otages  si  l'on  r(«idait  au  roi  la  liberté.  Arrêté  après  lo 
10-Aoùt,  il  fut  condamné  à  mort  et  exécuté. 

Du  ROURE  (Joachim  de  Brauvojr,  sire),  capitaine 
français,  né  en  1577,  mort  en  1628,  est  lo  plus  illustre 
membre  d'une  noblo  famille  du  "Viennois,  dont  les  princi- 
pales branches  ont  donné  les  barons  de  Boaumont,  los 
marquis  do  (Jrisac,  los  sires  do  Hrison.  Lieutenant  du  duc 
de  licsdiguièros  en  Savoie  (ir)9:>),  on  lo  trouve  converti 
au  protestantisme,  i)rennnt  part,  en  1010,  aux  guerres  de 
religion  dans  le  midi  de  la  l'rance.  En  1614,  ilépousa  la 
fille  du  baron  do  l'rivas  ot,  t-n  1620.  il  tint  la  campagne 
à  la  t^i,e  dos  réformés  de  Nimes.  Revenu  on  Vivarais,  il 
s'empara  do  plusieurs  villes,  et  gagna  le  surnom  de  brave 
Brison.  Mais,  en  1626,  il  opéra  sa  soumisson  entre  los 
mains  dti  son  ancien  général  Lesdignières,  ot  lo  roi  lo 
nomma  maréchal  do  camp.  Ses  coreligionnaires,  furieux, 
le  firent  assassiner. 

Du  RoDRE  (Scipion  v>v.  BKAUVOiu-GRiMOARn,  comte), 
cousin  du  précédent,  né  eti  Vivarais  en  1610.  mort  on  1669. 
Il  assista  au  siège  de  La  Uochello  en  1628,  fut  du  parti  de 
Montnmrency  on  1632  contrôla  cour,  puis,  rentré  on  grftco, 
colunnl  on  EH[Ȕigrio  ot  on  Italie,  il  ]jrit  part,  sous  les  ordros 
do  d'IIarcourt,  aux  batailles  de  Casai  et  do  Turin.  Lieute- 
nant général  on  Flandre,  il  y  combattit  Turonno  robollo 


et  fut  nommé  gouverneur  de  Montpellier,  puis  de  Pont- 
Saint-Esprit.  —  Louis-PiERRE-ScimoN,  son  fils,  né  on  1045, 
mort  en  1733,  favori  de  Louis  XIV,  épousa  Mario  du  Guast 
d'Artigny,  fille  d'honneur  do  Madame,  succéda  à  son  père 
dans  tous  ses  emplois,  combattit,  en  Allomagno.dans  Var- 
méo  do  Luxembourg,  ot,  après  la  paix  do  Nimôguo,  revint 
dans  son  gouvernement  du  Languedoc.  Il  y  réprima  la 
révolte  des  camisards. 

Du  RoURE  (Louis-Henri-Scipion  Beauvoir-Grimoard, 
comte),  révolutionnaire  français,  né  à  Marseille  on  1763, 
mort  en  1822.  Il  appartenait  à  la  famille  des  précédents. 
A  la  Révolution,  il  se  rendit  à  Paris,  devint  nienibro  do  la 
Commune.  Il  fut  membre  de  la  commission  chargée  d'exa- 
miner la  conduite  du  ministre  Rolland,  joua  un  rôle  actif 
lo  31  mai  1793.  Il  était  absent  do  Paris  au  9-Thermidor,  et 
évita  ainsi  la  guillotine.  Condamné,  après  le  18-Brumaire, 
à  la  déportation  aux  îles  Seychelles,  il  échappa  à  cotte 
mesure.  Il  vécut  depuis  lors  à  Paris,  dans  une  position 
précaire.  Il  avait  publié  plusieurs  éditions  du  Maître  d'an- 
tjlais  de  William  Cobbet,  avec  lequel  il  engagea  môme 
une  polémique  assez  vive. 

DuROY  ou  Deroy  (Henri)  [en  lat.  Regius],  médecin 
hollandais,  né  et  mort  à  Utrecht  (1598-1679).  Il  professa 
son  art  dans  sa  ville  natale  et  introduisit  dans  la  théorie 
de  la  médecine  les  idées  de  Descartes,  avec  qui  il  se 
brouilla.  Ses  principaux  écrits  sont:  Physiologia  (1641); 
Fundamenta  pliusices  (1647),  oii  il  reproduisit  presque  tex- 
tuellement le  Traité  des  animaux  de  Descartes,  ce  qui 
amena  sa  brouille  avec  ce  dernier  ;  Fundamenta  medicinse 
(1647);  Philosophia  naturalis  [\Q>h\);  etc. 

DuROY(Jean-Michel),conventionnel,néàBernay(Eure) 
en  1753,  décapité  à  Paris  en  1795.  Il  fut  avocat,  magistrat, 
puis  député  suppléant  à  l'Assemblée  législative, et  membre 
de  la  Convention.  Il  siégea  à  la  Montagne,  vota  la  mort  du 
roi  sans  appel  ni  sursis,  combattit  los  girondins,  fut  en- 
voyé eu  mission  dans  son  département,  et  contribua  à  la 
répression  du  fédéralisme.  A  son  retour  dans  l'Assemblée, 
en  septembre  1793,  il  défendit  les  officiers  qu'on  destituait 
comme  ex-nobles.  Il  réclama,  en  pleine  Terreur,  l'entière 
liberté  des  opinions  sur  les  opérations  du  comité  de  Salut 
public.  Après  le  9-Thermidor,  il  combattit  la  réaction,  et, 
le  l*'  prairial  an  III,  lors  de  l'envahissement  de  l'Assem- 
blée, il  se  joignit  à  la  Montagne  pour  appuyer  les  demandes 
du  peuple.  Duroy  fut  décrété  d'accusation,  traduit  devant 
une  commission  militaire,  et  condamné  à  mort  ainsi  que 
ses  amis.  Comme  eux,  il  essaya  de  se  suicider,  et  fut  porté 
tout  sanglant  sur  rèchafaud. 

DuROZOIR  (Charles),  historien  et  publiciste  français, 
né  et  mort  à  Paris  (1790-1844).  Royaliste,  il  fut,  en  1815, 
attaché  à  la  rédaction  du  n  Journal  général  de  France  » . 
En  1817,  il  fut  nommé  examinateur  des  livres  près  la  di- 
rection de  la  librairie,  ensuite  professeur  d'histoire  au 
collège  Louis-le-Grand,  et  joignit  à  cette  chaire,  en  1823, 
la  suppléance,  au  Collège  de  France,  du  cours  do  Lacre- 
lelle,  dont  il  devint  le  collaborateur  à  la  ■»  Gazette  de 
France  ».  Il  publia  un  certain  nombre  d'ouvrages,  notam- 
ment :  le  Dauphin,  fils  de  Louis  XV,  père  de  Louis  XV/  ft 


de  Louis  XVÏII  ou  Vie  privée  des  Bourbons  depuis  /7:'5 
jusqu'en  f7S9  lï&ï5)  •  Description  géographique,  hisforique 
et  routière  d'Espagne  (1823)  ;  Eloge  historique  de  Pie  \'I, 


avec  l'histoire  politique  et  religieuse  de  l'Europe  sous  son 
pontificat  (1825)  ;  Notice  historique  et  littéraire  sur  les 
historiens  du  département  du  A'ord  et  particulièrement  sur 
Froissart,  Monstrelet  et  Commines  (1827)  ;  Belation  histo- 
rique, pittoresque  et  statistique  du  voyage  de  S.  M.  Char- 
les X  dans  le  département  du  Nord  (1828)  ;  des  traductions 
dans  la  Collection  Panckouke  ;  etc. 

DURR  (Guillaume),  peintre  allemand,  né  à  Villingen 
(gr. -duché  do  Bade)  en  1815,  mort  à  Munich  ou  1890.  Elève 
de  l'académie  de  Vienne,  puis  de  Kupolwieser,  il  se  rendit 
à  Rume  en  1840,  et  se  joignit  au  groupe  dos  peintres  reli- 
gieux do  Dusseldorf.  La  maladie  le  contraignit  à  revenir 
dans  sa  patrie,  en  1843.  En  1852,  il  fut  nommé  peintre  do 
la  cour  do  Bade,  et  s'établit  à  Fribourg-en-Brisgau.  Parmi 
ses  œuvres,  qui  ont  rarement  paru  dans  les  expositions,  on 
doit  citer  V Ascension  du  Christ,  dans  l'église  évan^élique 
do  Fri!)ourg  ;  les  Quatre  évanqélistes;  Sai-it  Laurent  (église 
de  Kenzingcn);  le  Sermon  de  saint  6'a/f  (calorie  de  Carls- 
ruhe)  ;  Le  Christ  bénit  les  enfants  ;  la  Piété,  iraap;o  colossale 
dans  l'église  do  Schliengen.  On  lui  doit  aussi  do  nombreux 
carions  pour  des  peintures  do  vitraux  et  des  dessins  humo- 
ristiques pleins  de  charme.  Parmi  ses  portraits,  celui  du 
botaniste  Alex.   Braun,  de  Berlin,  mérite  une  inciiliuii. 

DUrrenstein   ou   DiiRNSTEiN,  on  Tyrnstein, 

village  d'Austro-Hongrio  (Basse-Autriche),  sur  le  Danube  ; 
600  hab.  Ruines  du  cïiâieau  où  Richard  Cœur  de  Lion  l'ut 
détenu  pendant  quinze  mois.  Le  il  novembre  18i)5,  vicioiro 
do  5.000  Français,  commandés  par  le  maréchal  Mortier, 
sur  plus  de  30.000  Russes,  sous  les  ordres  de  Kutusov. 

DURRIEU  (Antoine-Simon,  baron),  général  français, 
né  ù  Grenade  (Landes)  en  1775,  mort  àSaint-Sover  en  1862. 
Volontaire  on  1793,  il  était  capitaine  l'année  suivante.  Il  fi( 
los  campagnes  d'Italie  et  d'Egypte,  et  devint  colonel  après 
■\Vagram.  Il  fit  la  campagne  de  1812.  et  reçut  le  grade 
do  général  de  brigade  pour  sa  belle  défense  de  Glogau. 
on  1813.  Après  l'abdication  do  l'Empereur,  il  se  rallia  û 
Louis  XVHI,  qui  lo  créa  baron  (janv.  1815)  ot  le  nomma 
directeur  du  personnel  au  ministère  de  la  guerre.  Le  gé- 
néral Durrieu  n'en  suivit  pas  moins  Napoléon  A  Waterloo. 
Chof  d'état-major  du  maréchal  Maison  pendant  l'expédi- 
tion do  Morée,  il  devint  général  do  division  à  l'issue  do  la 
campagne.  Sous  le  gouvernement  de  Juillet,  il  fut  député 
do  Saint-Sovor  do  1834  à  1845,  date  a  laquelle  il  entra  à 
la  Chambre  dos  pairs. 

DURRIEU  (Xavier),  journaliste  ot  homme  politique 
français,  né  à  Castillon  (Ariègo)on  1817,  mort  A  Barcelone 
en  1868.  Il  collabora  au  «  Siècle  «,  à  la  «  Revue  do  Paris  « , 
i  un  grand  nombre  de  journaux  et  do  revues.  Après  la 
révolution  do  1848,  Durriou  fonda,  avec  Blunqui.  la  So- 
ciété républicaine  centrale.  Bientôt  après,  le  départoniont 
«le  l'Ariègo  l'envoya  à  l'Assemblée  constituante,  où  il 
siégea  û,  la  Montagne.  Au  2-Dôcombro,  Durriou  fut  arrêté 
et  condamné  à  la  déportation,  puis  ù.  l'exil.  Il  se  rendit 
alors  on  Anglotorro,  puis  on  Espagne.  On  a.  do  lui  le  Coup 
d  Ftat  de  Louis  Bonaparte  (1852). 

DÙRRMENZ,  bourg  d'Allomagno  (Wurtemberu;  fcorclo 
du  NocUarl),  sur  l'Enz.  affinent  du  Nockar;  2.900  uab.  Ma 
nufucturo  do  tabacs.  Vignobles. 


DURMENTOU   —  DURUY 

DuRSLEY,  ville  d'Angleterre  (comté  do  Glocester),  au 
)ii«-d  des  Symonds  hills  ;  2.270  hab.  Carrière  de  pierre 
fuuillotéo  ;  fabrique  de  draps  ;  papeterie. 

DuRST  (Auguste),  peintre  français,  né  à  Paris  en  1842. 
Elève  de  Hébert  et  Bonnat,  il  s'est  consacré  à  la  peinture 
champêtre.  Ses  Poules  (i882),  ses  Dindons  (1883)  ont  fondé 
sa  réputation.  Citons  encore  laSteste,  toile  décorative,  oii 
se  voit  au  premier  plan,  dans  l'ombre,  un  grouillement  de 
poules,  poulets,  poussins,  coqs  ot  dindons.  Un  succès 
sérieux  accueillit  le  Itéveil  (1885)  :  on  y  voyait  une  fer- 
mière s'éveillant  et  s'étirant,  au  milieu  do  ses  poules,  qui 
prennent  leurs  ébats  sur  l'iiorbe  ensoleillée.  A  des  dates 
plus  récentes,  il  a  exposé  :  Au  bord  de  l'étang.  Pommiers  en 
fleurs,  etc.  Des  œuvres  de  Durst  so  trouvent  aux  musées 
de  Pau,  de  Bayonne  et  de  Saint-Louis  (Missouri). 

DuRTAL  (en  lat.  Duristallum) ,  ch.-I.  de  canton  de 
Maino-ot-Loiro,  arrond.  et  à  18  Uil.  do  Baugé,  sur  le  Loir; 
3.065  hab.  Château  inachevé,  datant  du  xv*  siècle,  avec  un 
bâtiment  (côté  du  pont)  du  xvit»  siècle.  Eglise  Saint-Pierre 
(XI'  s.);  église  Notre-Dame  reconstruite  récemment  dans 
le  style  du  xiii*  siècle.  A  Bouillant,  source  ferrugineuse 
carbonatée.  —  Lo  canton  a  8  comm.  et  10.666  hab. 

DuRU  (Henri-Alfred),  auteur  dramatique  français,  né  et 
mort  à  Paris (1829-1889).  Ecrivain  plein  deverve  et  d'esprit, 
il  a  écrit,  en  collaboration  avec  Cliivot,  dont  le  nom  devint 
presque  inséparable  du  sien,  une  centaine  de  vaudevilles, 
comédies  et  opérettes,  dont  beaucoup  ont  eu  un  très  grand 
succès.  Il  a  fait  aussi  des  pièces,  soit  seul,  soit  avec  Chi- 
vot,  Clairville,  Labiche,  Saint-Aignan  Clioler,  etc.  Citons, 
parmi  les  plus  applaudies  :  Fleur  de  thé  (1868)  ;  le  Carna- 
val d'un  merle  blanc  (1869)  ;  Doit-on  le  dire  ?  (1872)  ;  la  Boîte 
à  Bibi  (1876);  Madame  Favart  (1879);  les  Braconniers 
(1879);  la  Mascotte  (ISii)  ;  le  Truc  a  Arthur  {19.9,2);  le  Grand 
Mogol  (1884)  ;  les  Noces  d'un  réserviste  (1885)  ;  etc. 

DuRUFLÉ  (Louis-Robert-Parfait),  poète  français,  né  à 
Elbeuf  en  1742,  mort  près  de  Rouen  en  1793.  Il  était  histo- 
riographe de  la  maison  de  Monsieur.  On  lui  doit  des  odes, 
des  stances  :  Servilîs  à  Brutus,  après  la  mort  de  César, 
héro'ïdo  (1767)  ;  Siège  de  Marseille  par  le  cotuiétable  de 
Bourbon  (1774);  etc.  Il  fut,  en  outre,  un  des  collabora- 
teurs du  "  Journal  encyclopédique  »,  de  1769  à  1793. 

DURUOF  (Claude-Jules  Dufour,  dit),  aéronaute,  né  à 
Paris  en  1S41,  mort  à  Erquelines  (Belgique)  en  1899.  Habile 
ingénieur  constructeur,  il  fit  de  nombreux  voyages  aé- 
riens. En  1870,  pendant  le  siège  do  Paris,  il  fut  chargé, 
avec  Nadar,  de  construire  des  ballons  et  do  créer  la  poste 
obsidtonale.  Avec  son  ballon  Neptune,  il  franchit  le  premier 
les  lignes  allemandes,  atterrit  près  d'Evrcux,  et  reçut  la 
mission  d'organiser  des  compagnies  d'aérostiers.  Après 
la  guerre,  il  continua  ses  ascensions,  dans  lesquelles  il 
montra  une  intrépidité  et  un  sang-froid  hors  ligne.  La  plus 
célèbre  est  celle  qu'il  fit  avec  sa  femme  à  Calais,  en  1874. 
Entraîné  dans  la  mer  du  Nord,  il  parvint  à  descendre  près 
d'un  chasse-marée,  qui  recueillit  les  aéronautes  sur  le 
point  d'être  engloutis.  Duruof  fit  de  nouvelles  ascensions, 
dans  un  but  scientifique. 

DURUTTE  (Joseph-François),  général  français,  né  à 
Douai  en  1767,  mort  à  Ypres  en  1S37.  Engagé  volontaire  en 
1792,  il  servit  à  l'armée  du  Nord,  et  sesignalaàJemmapeset 
Hondschoote.  Général  de  brigade  en  1799,  il  fut  promu  gé- 
néral de  division  en  1803.  Son  amitié  pour  Moreau  l'ayant 
fait  tenir  à  l'écart,  il  ne  reparut  sur  les  cliamps  de"  ba- 
taille qu'en  1809  ;  il  se  signala  à  Wagram.  Commandant  de 
la  place  de  Metz  en  1814,  le  général  Durutto  la  défendit 
victorieusement  contre  une  armée  de  40.000  Russes.  Il 
quitta  le  service  après  la  bataille  de  WateWoo,  où  il 
avait  perdu  une  main. 

DURUTTE  (François-Crt»ï(7/e-Antoine,  comte),  compo- 
siteur et  musicographe  français,  né  â  Ypres  en  1803,  mort 
à  Paris  en  iSSl.  Au  sortir  de  l'Ecole  polytechnique,  il  fut 
envoyé  à  l'Ecole  d'application  do  Metz.  Son  amour  pour  la 
musique  lui  fit  donner  sa  démission.  Elève  de  Barbereau, 
il  se  livra  à  la  composition,  ot  s'occupa  avec  ardeur  do 
questions  théoriques.  Il  publia,  on  1855  :  Esthétique  musi- 
cale. Technie,  ou  Lois  générales  du  système  hanyionique» 
auquel,  vingt  ans  plus  tard,  il  donna  une  suit©  :  Bésumé 
élémentaire  de  la  Technie  harmonique  et  complément  de 
cette  n  Technie  »,  suiri  de  l'Exposé  de  la  loi  de  l'enchaî- 
nement dans  la  mélodie,  dans  l'harmonie  et  dans  leur  con- 
cours (1876).  Durutto  a  écrit,  outre  un  opéra-comique  en 
un  acte,  le  Violon  de  Crémorte,  représenté  à  Metz  en 
1865,  cinq  autres  opéras  restés  inédits,  uno  symphonie, 
des  messes,  etc. 

DuRUY  (Victor),  historien  français,  né  ot  mort  à  Paris 
(1811-1894).  Fils  d'ouvrier,  il  sortit  do  l'Ecole  normale,  fut 
professeur  d'histoire  à  Reims  et  à  Paris.  Insnectour  do 
l'académio  de  Paris  on  IS.M,  et  maitro  de  coniéroncos  â 
l'Ecole  normale,  il  fut 
nommé,  sur  lo  désir  do  Na- 
poléon III,  qu'il  avait  aidé 
■  dans  ses  recherches  sur 
la  V^ie  de  César,  inspecteur 
général  ot  professeur  â 
PEcoIo  polytechnique.  Do 
1803  ù  1869,  il  fut  ministre 
de  l'instruction  publique,  ot 
nulle  administration  no  fut 

rlus  active.  Elle  fut  aussi  j. 
a  plus  hardie  qu'ait  ^'j 
connue  le  second  Empire. 
L'agrégation  et  la  classe 
de  philosophie  furent  ré- 
tablies. Il  introduisit  dans 
les  classes  l'enseignement 
do  l'histoire  contempo- 
raine, supprima  la  bifurca- 
tion. (V.  co  mot.)  It  créa, 
dans  los  lycées  ot  coUèpos.  Victor  Duruy. 

renseignement  spécial  qui 

no  comportait  pas  d'étmtos  (îrocquos  ot  latines,  ot  fonda, 
dans  los  bâtiments  do  l'ancionno  abbayo  do  Cluny,  uno 
Ecole  normale  d'enseignement  spécial.  Beaucoup  d  écoles 
primaires  nouvelles  furent  ouvertes.  Los  cours  d'adultes 
reçurent  une  vigoureuse  impulsion.  Lo  ministre  provoqua 
la  loi  du  10  août  1867  sur  los  écoles  do  hameau,  les  classes 
do  filles,  ot  proposa  la  gratuité.  A  la  fin  de  1867,  Duruy 
créa  dos  conférences  spéciales  aux  jeunes  filles.  Ces  di- 
verses mosuros  paruront  suspectes  à  Iroaucoup  do  outho- 


:,w:-^;:^ 


DURUY  —  DUSEVEL 

liqaes.  Duruv  dut  quitter  le  ministère  en  1869.  En  1873,  il 
entra  à  l'Académie  des  inscriptions  ;  en  1879,  à  l'Académie 
des  sciences  morales;  en  18S4,  à  l'Académie  française. 

On  doit  à  Duruy  un  grand  nombre  d'ouvrages  :  Gêogra- 
pkie  politique  de  là  république  romaitje  et  de  l'empire  (1833); 
Géographie  historique  du  moyen  âge  (1839);  Géographie 
historique  de  la  France  (1840);  Atlas  de  la  géographie  loii- 
verselle  (ISAA)  ;  Histoire  des  Bomains  et  des  peuples  soumis 
à  leur  domination;  etc.  En  même  temps,  il  dirigeait  une 
Histoire  toiiverselle àVus^e  des  classes,  dont  il  composait 
lui-même  plusieurs  volumes.  En  1861,  l'Académie  française 
couronnait  son  Histoire  grecque  en  deux  volumes.  Mais  le 
véritable  titre  de  Duruy,  en  tant  qu'historien,  est  sa  grande 
Histoire  du  peuple  romain  en  sept  volumes  illustrés.  Duruy 
a  encore  publié  une  Histoire  grecque  (1887-1889)  en  trois 
volumes  illustrés,  sur  le  même  pian  que  l'Histoire  romaine. 

Duruy  (Albert),  publiciste  français,  fils  du  précédent, 
né  à  Paris  en  1844,  mort  à  Villeneuve-Saint-Georges  en 
1S87.  Elève  de  l'Ecole  normale,  secrétaire  de  son  père 
devenu  ministre,  il  se  distingua  pendant  la  guerre  de  1870. 
Ancien  rédacteur  du  -i  Peuple  français  »,  resté  bonapar- 
tiste» il  fonda,  en  1876,  le  journal  la  Nation^  défendit  les 
idées  impérialistes  jusqu'à  la  mort  du  prince  impérial, 
puis  se  livra  à  des  travaux  d'érudition.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  l'Instruction  publique  et  la  Bévolution  {ISS2); 
Hoche  et  Marceau  (1885)  ;  l'Armée  royale  en  il89  (1888). 

Duruy  (Georges),  historien  et  romancier,  frère  du 
précédent,  né  à  Paris  en  1853.  Elève  de  l'Ecole  normale, 
puis  de  l'Ecole  française  de  Rome,  agrégé  d'histoire,  doc- 
teur es  lettres,  il  professa  l'histoire  à  Alger,  puis,  à  Pa- 
ris, au  lycée  Henri-IV.  Il  fut  ensuite  nommé  professeur  à 
l'Ecole  polytechnique.  Il  a  publié  divers  ouvrages  pour 
les  classes  :  Histoire  sommaire  de  la  France  jusqu'à 
Henri  IV  (1880)  ;  Histoire  sommaire  de  la  France  depuis 
Henri  IV  jtisgu'à  nos  jours  (1881);  Histoire  de  Turenne 
(1880);  Petite  histoire  populaire  de  la  France  (1881);  Bio- 
graphies d'hommes  célèbres,  pour  les  écoles  primaires; 
Pour  la  France  :  patriotisme,  esprit  militaire  {ISSl).  lia  fait 
œuvre  d'historien  dans  :  le  Cardinal  Carlo  Carafa  (1883), 
et  dans  la  publication  des  Mémoii-es  de  Bari^as  (1895-1896). 
G.  Duruy  s'est  aussi  essayé  avec  succès  dans  le  roman  : 
Andrée  {IS8A);  le  Garde  du  corps  (1885);  l'Unisson  (1887); 
Victoire  rf'dme  (1888)  ;  Fin  de  rêve  (1889),  témoignent  d'une 
fine  observation  des  mœurs  contemporaines  et  d'un  idéal 
élevé.  Il  a  donné  au  théâtre  une  pièce  en  quatre  actes, 
avec  préface  :  Ni  Dieu  7ii  maître  (1890). 

DURVAL  (Jean-Gilbert),  poète  dramatique  français  du 
xvii"  siècle.  11  fut  l'émule  du  grand  Corneille,  avec  lequel 
il  eut  la  prétention  de  lutter.  C'était  un  ennemi  déclaré  de 
l'unité  de  temps  en  maiière  théâtrale.  Outre  des  odes,  on 
lui  doit  des  tragi-comédies  incolores  :  les  Travaux  d'Ulysse 
(1631);  Agarithe  (1639). 

DURVILLÉE  n.  f.  Bot.  Genre  d'algues,  de  la  famille  des 
fucacées,  comprenant  une  seule  espèce,  qui  vit  dans  les 
mers  du  Chili. 

—  Enctcl.  Ce  beau  genre  d'algues  est  caractérisé  par 
un  stipe  cylindrique  assez  gros,  fixé  aux  rochers  et  s'é- 
vasant  en  une  fronde  cunéiforme  ou  en  éventail.  L'unique 
espèce  connue  habite  les  côtes  du  Chili.  Elle  acquiert 
d'énormes  dimensions,  car  on  a  mesuré  des  individus  qui 
avaient  5  mètres  de  longueur,  avec  des  lanières  de  la 
grosseur  du  bras.  Elle  est  comestible 

DURY  n.  m.  Toile  de  coton  écru,  qui  se  fabrique  dans 
les  Indes. 

DURY  (Jean),  en  latm  Duraeus,  théologien  écossais, 
du  xvir  siècle.  11  passa  sa  vie  à  tenter  do  réunir  les  diverses 
communions  protestantes  et  les  diverses  communions 
chrétiennes.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Consullatio 
theologica  super  negotio  pacis  ecclesiasticx  (1641);  A  sum- 
mary  discourse  concerning  the  work  of  peace  ecclesiastical 
(IGAl) -y  Manière  d'expliquer  TApocalypse  par  elle-même, 
comme  il  conviendrait  d  expliquer  toute  l'Ecriture  pour  en 
avoir  la  véritable  intelligence  (1674). 

Du  RyeR  (André),  sieur  de  Malezais,  orientaliste 
français,  né  à  Marcigny  (SaÔne-et-Loire)  vers  1580,  mort 
vers  1660.  Consul  de  France  en  Egypte,  il  quitta  cette 
contrée  vers  1630  pour  se  rendre  à  Constantinople,  et  fut 
chargé,  en  1632,  par  le  sultan  Amurat  IV  d'une  mission 
auprès  de  la  cour  de  France.  Du  Ryer  possédait  parfaite- 
ment le  turc  et  l'arabe.  On  a  de  lui  les  ouvrages  suivants  : 
Budimenta  grammatices  linguse  turcicse  (1630  et  1633);  tra- 
duction de  quelques  extraits  de  Gulistan  ou  l'Empire  des 
roses,  de  Saadi  (1634);  l'Alcoran  de  Mahomet,  translaté  de 
l'arabe  en  français  (1647);  Dictionnaire  turc-latin,  ouvrage 
resté  manuscrit. 

Du  Ryer  (Pierre),  poète,  auteur  dramatique  et  tra- 
ducteur français,  né  et  mort  à  Paris  (1606-1658).  Il  fut 
secrétaire  de  César  de  Vendôme,  membre  de  l'Académie 
française  et  historiographe  de  France.  Outre  des  traduc- 
tions dont  la  moins  faible  est  celle  de  Cicéron  (1652),  on  lui 
doit  un  grand  nombre  de  comédies,  de  tragi-comédies  et 
de  tragédies  tombées  dans  l'oubli.  La  plus  remarquable 
de  ses  œuvres  est  la  tragédie  intitulée  :  Scévole  (1646). 

DURYIATE  n.  m.  Sel  dérivant  de  l'acide  duryliquc.  Syn. 

CL'MYI-ATE. 

DURYLBENZOYLE  n.  m.  Acétone  C*H  (CH')*-CO-C''IP, 
qui  prend  naissance  lorsqu'on  ajoute  du  chlorure  d'alu- 
mine À  une  solution  de  durol  dans  le  chlorure  de  benzoyle, 
la  température  étant  de  120  degrés. 

DURYLE  n.  m.  Radical  hydrocarboné  univalent,  pro- 
venant de  la  suppression,  dans  le  durône,  d'un  atome 
d'hvdrogènc  détaché  du  noyau  benzénique.  Sa  formule  est 
t'CH'i'.C^ilj'. 

DURYUQUE(^&')adj.  Se  ditd'un acide C*H'(CH*)'CO'H, 
dérivé  du  durènc  par  transformation  d'un  des  groupes  mé- 
thylo  on  groupe  acide  CO'H.  Syn.  de  cdmylique 

Du  SaIX  (Antoine),  poète  français,  né  à  Bourg  en 
Bresse  en  1505,  mort  en  1579.  Il  futaumônierdu  duc  do  Sa- 
voie. Son  princij)al  ouvrage,  VEsperon  de  discipline  pour 
inciter  les  humains  aux  bonnes  lettres  (1532),  est  une  sorte 
de  système  complet  d'éducation  en  vers. 

DuSANOVAC,  comm.  de  Serbie  (district  de  Krajina); 
2,250  liab. 

DuBARÈS,  dieu  des  anciens  Arabes  ou  Nabatécns,  dont 
lo  culte  s'ioirodutsit  CD  Italie  à  l'époque  impériale.  C'était 


un  dieu  solaire,  que  les  Grecs  assimilèrent  à  Dionysos.  Il 
était  adoré  sous  la  forme  d'une  pierre  dressée  ou  simple- 
ment équarrie. 

DUSART  (Cornelis),  peintre  et  graveur  hollandais,  né 
et  mort  à  Harlem  (1660-1704).  Il  eut  pour  maître  le  célèbre 
Adriaan  van  Ostade,  dont  il  adopta  le  genre.  Il  s'adonna 
principalement  à  la  traduction  de  scènes  triviales.  Dusart 
a  laissé  quelques  gravures  de  sa  composition.  Rappelons, 
entre  autres  :  une  Fête  de  Village;  un  Cordonnier;  un  Chi- 
rurgien pansant  le  bras  d'une  femme;  un  Chirurgien  pansant 
un  pied;  etc. 

DUSAULCHOY  DE  BergemONT  (Joseph-François- 
Nicolas),  poète  et  publiciste  français,  né  à  Toul  en  1761, 
mort  en  1S35.  Il  fut  rédacteur  de  la  "Gazette  d'Amster- 
dam 11  pendant  plusieurs  années,  puis  obtint  un  emploi  à 
la  trésorerie  des  guerres,  à  Paris.  La  Révolution  trouva  en 
lui  un  adepte  fervent.  Collaborateur  de  Camille  Desmou- 
lins au  journal  «  les  Révolutions  de  France  et  de  Brabant  » , 
il  n'en  fut  pas  moins  emprisonné  pendant  la  Terreur  et 
recouvra  la  liberté  après  le  9-Thermidor.  Il  prit  alors  la 
rédaction  d'une  feuille  hollandaise,  "  le  Batave  ■>,  puis  du 
Il  Courrier  de  l'Europe  »,  qui  fut  réuni  dans  la  suite  au 
a  Journal  de  Paris  ».  Il  y  resta  jusqu'en  1827.  Esprit  fin  et 
délicat,  écrivain  élégant,  Dusaulcho}^  a  publié,  en  outre  : 
Almanach  du  peuple  (1792)  ;  Mon  agonie  à  Saint- Lazare  sous 
la  tijrannie  de  Bobesj)ierre  (1795)  ;  Soirées  de  famille  (1817)  ; 
le  Censeur  (1817),  et  quelques  volumes  de  poésies. 

DuSAULT  (Denis),  appelé  parfois  Du  Sault,  bourgeois 
de  Bayonne.  Pendant  plus  do  quarante  ans,  il  remplit  de 
nombreuses  missions  auprès  des  royaumes  d'Alger,  Tunis 
et  Tripoli;  négocia  sept  traités  de  paix  et  retira  plus  de 
1.500  Français  do  l'esclavage.  Gouverneur  des  Concessions 
d'Afrique,  il  fit  preuve,  dans  les  circonstances  les  plus  dif- 
ficiles, d'une  fermeté  et  d'une  intelligence  remarquables. 
Obligé  par  ordre  du  roi,  en  1688,  de  quitter  le  Bastion  de 
France  pendant  la  guerre  d'Alger,  il  se  retira  provisoire- 
ment à  Tunis  ;  puis,  cet  ordre  ayant  été  révoqué,  il  revint 
auprès  des  Algériens  pour  convenir  du  traité  do  paix  signé 
avec  le  maréchal  d'Estrées.  Sur  les  conseils  do  Dusault, 
très  écouté  à  la  cour,  la  colonie  du  Bastion  de  France  fut 
réunie  à  celle  du  cap  Nègre.  —  Ses  frères  et  neveux  ayant 
également  rendu  à  la  France  des  services  appréciables,  des 
lettres  de  noblesse  furent  accordées  à  la  tamillo,  en  1721. 

DUSAULX  (Jean-Joseph),  littérateur  et  homme  poli- 
tique, né  à  Chartres  en  1728,  d'une  famille  de  robe,  mort 
â  Paris  en  1799.  Destiné  à  la  magistrature,  il  étudia  le  droit 
et  fut  reçu  avocat.  Mais  la  littérature  l'attirait.  Pour  vivre, 
il  fit  l'acquisition  d'une  charge  de  commissaire  de  la  gen- 
darmerie. Ce  fut  en  cette  qualité  q^u'il  fit  la  campagne  du 
Hanovre.  En  garnison  à  Nancy,  il  y  occupa  ses  loisirs 
à  traduire  Juvénal,  fut 
admis  à  l'Académie  de 
cette  ville  et  devint  l'ami 
de  l'ex-roi  de  Pologne  Sta- 
nislas, duc  de  Lorraine. 
Guéri  avec  peine  do  la  pas- 
sion du  jeu,  il  publia  son 
livre  :  De  la  passion  du  jeu 
(1779).  Il  était  lié  avec 
Mably,  Condillac,  Barthé- 
lémy, Collé  et  JeanJacques 
Rousseau.  Ce  dernier 
l'ayant  accusé  d'être  un 
espion  des  ennemis  qu'il 
se  supposait,  Dusaulx  ré- 
pondit par  un  écrit  intitulé  : 
De  mes  rapports  avec  Bous- 
seau  et  de  notre  correspon- 
dance active  (1798).  Il  fit 
quelques  voyages  dont  il 
a  laissé  d'agréables  rela- 
tions. En  1789,  il  entra  dans 
la  vie  politique.  Le  14  juillet  1789,  il  est  à  l'Hôtel  de 
Ville  comme  électeur.  En  1790,  placé  â  la  tête  du  comité 
de  la  Bastille,  il  publie  son  historique  :  De  l'insuiTection 
parisienne  et  de  la  prise  de  la  Bastille.  Le  6  juin  1791, 
il  est  nommé  député  à  l'Assemblée  législative  pour  la 
section  des  Tuileries.  Envoyé  par  ses  électeurs  à  la  Con- 
vention nationale,  il  y  fait  partie  du  groupe  des  giron- 
dins, vote,  lors  du  procès  de  Louis  XVI,  l'appel  au  peuple 
et  le  bannissement.  Le  2  juin  1793,  il  se  range  de  lui- 
même  parmi  les  girondins,  et  c'est  Marat  qui  le  sauve  en 
l'appelant  «  vieux  radoteur  i>.  Mais,  le  3  octobre,  il  est 
emprisonné  aux  Madelonnettes,  puis  à  Port-Libre,  avec 
soixante-douze  autres  députés.  Il  n'en  sort  que  trois  mois 
après  le  9-Therniidor.  En  1795,  il  est  envoyé  au  conseil 
des  Anciens.  Président  de  cette  assemblée,  il  est  empri- 
sonné de  nouveau,  à  la  suite  du  coup  d'Etat  de  fruc- 
tidor. A  sa  sortie  de  prison,  vieux,  malade,  sans  ressour- 
ces, il  obtient  la  place  de  second  bibliothécaire  à  l'Arse- 
nal. Une  cruelle  maladie  l'emporta,  en  1799.  Il  laissait  la 
réputation  d'un  homme  de  bien,  courageux,  loyal  et  bon, 
d'un  écrivain  instruit  et  d'un  traducteur  élégant  et  fidèle. 

DuSBOURG  (Pierre  de),  prêtre  et  chevalier  de  l'ordre 
Teutonique.  Il  a  écrit  la  plus  importante  chronique  sur  son 
ordre  {Chronicoti  terrai  Prussi^)  qui  va  jusqu'en  1326,  date 
à  laquelle  son  auteur  a  dû  mourir.  Elle  a  été  publiée  par 
HartKnoch  en  1679,  puis  en  1861  par  Tôppen  dans  les 
Scriptores  rerum  Prussicarum. 

DUSCH  (Jean-Jacques),  poète  et  littérateur  allemand, 
né  à  Celle,  dans  le  pays  de  Lunebourg,  en  1725,  mort  à 
Altona  en  1787.  Il  s'adonna  à  l'enseignement  à  Altona,  et 
devint  conseiller  de  justice  (1780).  Ses  Œuvres  poétiques 
complètes  (1765-1767)  sont  moins  remarquables  par  le 
souffle  poétique  et  par  l'imagination  que  par  la  profondeur 
de  la  pensée.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  :  Lettres 
morales,  en  prose  poétique,  devant  servir  à  former  le  goiH 
(1764),  livre  longtemps  classique;  Lettres  pour  fortner  le 
crt'ur (1759),  qui  ont  été  traduites  en  français;  un  roman  : 
Histoire  de  Charles  Ferdiner  (1776),  qui  reparut  en  1785 
sous  le  titre  :  le  Fiancé  des  deux  fiancées. 

DusCH  (Alexandre  de),  diplomate  et  homme  politique 
badois,  né  à.  Neustadt-sur-Hardt  (Bavière)  en  1789,  mort 
à  Hoidelborg  on  1876.  Il  remplit  diverses  négociations  di- 
plomatiques et  passa  à  Francfort,  en  1838,  en  qualité  de 
ministre  plénipotentiaire  près  la  Diète  germanique.  II  fut 
ministre  dos  affaires  étrangères,  de  1843  à  1848.  A  celte 
époque,  il  se  prononça  contre  la  constitution  élaborée  par 
l'Asscmbléo  nationale  de  Francfort.  Lorsque,  eu  mai  1849, 


Busaulx. 


898 

la  république  fut  proclamée  à  Bade,  Dusch  se  réfugia  en 
Prusse  et  ne  revint  qu'en  1850,  après  le  rétablissement 
du  grand-duc  sur  son  trône.  Député  de  Heidelberg,  il  fut 
délégué  au  parlement  d'Erfurt.  Il  a  publié,  en  1852,  \a.Patho- 
logie  des  révolutioyis ,  le  Boyaume  de  Dieu,  l'Etat  et  l'Eglise. 

DUSGHEK  (François!,  pianiste  et  compositeur,  né  en 
1736  à  Chotiborck  (Bohême),  mort  à  Prag;ue  eu  1799.  Fixé 
à  Prague,  il  s'y  fit  applaudir  comme  pianiste  et  forma 
d'excellents  élèves;  entre  autres,  Vincent  Mascheck  et 
Jean  Wittasseck.  On  connaît  de  lui  un  certain  nombre  de 
sonates  de  piano  et  un  joli  recueil  de  chansons.  —  Sa 
femme,  Joséphine  Duscnek,  née  à  Prague  vers  1756, 
morte  à  Londres  en  1823,  fut  fameuse  comme  cantatrice 
et  virtuose  sur  le  piano  et  sur  la  harpe. 

DUSCHEK  (François),  homme  politique  hongrois,  né  à 
Radovesnic  (Bohême)  en  1797,  mort  à  Csornkowecz  en 
1873.  Au  moment  de  la  révolution  de  1849,  il  était  vice- 
président  de  la  Chambre  des  finances.  Kossuth  le  déter- 
mina à  prendre  le  sous-secrétariat  des  finances  du  gouver- 
nement révolutionnaire.  Il  se  retira  avec  lui  à  Debreczin. 
En  1849,  il  accepta  le  portefeuille  des  finances,  dans  le 
ministère  de  Szemere.  Mais  les  Russes  étant  arrivés  à 
l'appel  de  l'Autriche,  Kossuth  se  vit  contraint  de  remettre 
le  pouvoir  entre  les  mains  de  Georgey.  Duschek  versa  au 
gouvernement  autrichien  le  trésor  hongrois. 

DUSE  (Eleonora),  actrice   italienne,  née  à  Vigevano 

en  1859.  Fille  d'un  comédien,  elle  parut  tout  enfant  sur 
la  scène,  joua,  à  partir  de  1881,  avec  un  succès  toujours 
grandissant,  sur  les  principaux  théâtres  d'Italie,  et  se 
plaça  au  premier  rang  des  artistes  dramatiques  de  son 
pays  ;  elle  étendit  sa  répu- 
tation à  l'étranger  en  jouant 
le  répertoire  italien  et  fran- 
çais dans  des  tournées  en 
Espagne,  aux  Etats-Unis, 
à  Vienne  (1882),  à  Londres 
(1893),  en  Allemagne,  en 
Scandinavie  (1895),  en  Rus- 
sie (1896),  et  elle  vint  donner 
à  Paris,  en  1897,  au  théâtre 
de  la  Renaissance,  des  re- 
présentations de  la  Dame  aux 
camélias,  de  Magda,  de  la 
Locandiera,  de  la  Femme  de 
Claude,  etc.,  qui  la  consa- 
crèrent grande  artiste.  Elle 
joua,  depuis,  en  Italie  et  à 
l'étranger.  Elle  épousa  l'au- 
teur Chechi,  dont  elle  se  sé- 
para. On  doit  louer  en  elle 
une  comédienne  de  premier 
ordre,  d'une  originalité  tranchée,  joignant  à  une  extraor- 
dinaire mobilité  de  la  physionomie  l'éclat  du  regard,  le 
charme  de  la  voix,  et  sachant  obtenir  des  effets  d'émo- 
tion vive  par  un  jeu  simple  et  naturel,  qui  donne  la  sen- 
sation de  la  réalité  et  de  la  vie. 

Du  Seigneur  (Jean-Bernard),  sculpteur  français,  né 
et  mort  à  Paris  (1808-1866).  Il  étudia  sous  Dupaty,  Bosio 
et  Cortot.  Vers  1830,  désertant  l'école  classique,  il  chercha 
dans  le  moyen  âge  chevaleresque  et  chrétien  des  inspira- 
tions nouvelles.  Il  faisait  partie  du  cénacle  qui  se  grou- 
pait autour  de  Victor  Hugo.  Ses  débuts  au  Salon  de  1831, 
un  Boland  enchaîné  et  furieux,  le  firent  remarquer  (Expo- 
sition universelle  de  1855).  Il  exécuta  successivement  la 
Camaraderie,  une  Larme  pour  une  goutte  d'eau,  la  Conver- 
sion de  saint  Augustin,  pour  l'église  de  Notre-Dame-des- 
Victoires  ;  saint  Michel  vainqueur  de  Sata7i,uTi  DagoberlJ*^. 
Du  Seigneur  prit,  par  la  suite,  une  direction  toute  mys- 
tique et  se  consacra  presque  exclusivement  à  la  décora- 
tion des  églises.  Voici,  dans  ce  genre,  les  travaux  les 
plus  importants  qu'il  a  laissés  :  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus 
(Bordeaux);  le  Crucifiement  de  Notre-SeigneurJésus-Cbrist, 
pour  l'église  Saint-Roch  ;  sainte  Agnès,  pour  la  Madeleine  ; 
saint  Pierre,  à  Notre-Dame-des-Victoires  ;  saint  Léonard, 
pour  la  tour  Saint-Jacques.  Il  est  aussi  l'auteur  de  nom- 
breux bustes.  C'était  aussi  uq  écrivain  de  mérite.  Il  adonné, 
dans  "  le  Moyen  âge  et  la  Renaissance  ",  de  Paul  Lacroix 
et  Seré,  plusieurs  chapitres  sur  la  Sculpture  du  iv«  au 
XVI*  siècle.  Il  a  annoté  l'Histoire  de  la  peinture,  d'Emeric 
David;  etc. 

DuSENBACH,  pèlerinage  célèbre  de  l'Alsace,  situé 
près  de  Ribeauvillé,  fondé  en  1221,  où  se  rendaient  jadis 
annuellement  et  en  grande  pompe  la  corporation  des  musi- 
ciens, dont  les  sires  de  Ribeaupierre  étaient  les  rois. 

Du  Serre,  gentilhomme  verrier  de  Dieulefit.  Il  fut 
un  des  prophètes  qu'on  vit  s'élever  en  Languedoc  et  en 
Dauphiné,  au  commencement  du  xviii*  siècle.  C'est  à  la 
faveur  d'une  exaltation  accrue  par  le  danger  que  naqui- 
rent les  prédicants,  chez  les  protestants,  après  la  révo- 
cation de  l'édit  de  Nantes.  Ces  prédicants  se  donnèrent 
le  titre  de  prophètes.  Du  Serre  fut  un  des  premiers.  Il 
avait  lu  le  livre  de  Jurieu  :  De  l'accomplissement  des  pro- 
phéties; son  imagination  s'était  surexcitée:  il  se  crut  ap- 
pelé à  évangéliser  les  pâtres  des  montagnes  de  son  pays  ; 
il  rassembla  autour  de  lui  les  plus  jeunes  et  sut  tellement 
échauffer  leur  enthousiasme  qu'en  peu  de  temps  on  compta 
un  grand  nombre  de  prophètes.  Du  Dauphiné,  la  conta- 
gion passa  dans  le  Languedoc.  Les  foules  qu'il  réunis- 
sait étaient  si  considérables  que  Bâville  dut  envoyer  des 
troupes  contre  elles. 

DUSES  (de  dusii  [forme  employée  par  saint  Augustinl. 
—  Le  nom  celtique  de  ces  esprits  signifiait  probablement 
les  méchants)  n.  m.  pi.  Myth.  celt.  Génies  malfaisants, 
auxquels  les  Gaulois  rendaient  un  culte.  —  Un  duse. 

—  Encycl.  Les  Gaulois  reconnaissaient  des  esprits  de 
deux  espèces  :  l'une  blanche  et  bonne,  l'autre  noire  et  mal- 
faisante, toutes  deux  attachées  à  l'homme  dès  l'instant  de 
sa  naissance.  Les  duses  étaient  l'espèce  malfaisante.  Un 
deuz,  au  Finistère,  est  un  lutin.  Il  y  a,  une  grande  analogie 
entre  ce  mot  et  celui  de  dews,  qui,  chez  les  Persans,  dé- 
signe les  génies  malfaisants  et  corrupteurs. 

DuSEVEL  (  François-  Hyacinthe -Guy  ) ,  archéologue 
français,  né  à  Doullens  en  1796.  mort  à  Senarpont  (Somme) 
en  1881.  C'était  un  ancien  avoué,  qui  collabora  à  divers 
recuoils  et  publia  :  Monioiiejits  anciens  et  jnodeymes  de  la 
ville  d'Amiens  (1820);  Histoire  de  la  ville  d'Amiens  (1848); 
Description  historique  et  pittoresque  du  département  de  la 
Somtne  (1836),  avec  Scribe  ;  Archives  de  Picardie;  Histoire, 


Du  Sommerard- 


899 

littérature,  beattx-arts  (1841);  Efflises,  ekâteaur,  beffrois  et 
hôtels  de  ville  de  la  Picardie  et  de  l'Artois  (18M-1846}  ;  etc. 

DUSNIK-DONJI,  comm.  do  Serbie  (district  do  Toplica); 
2.1110  liali. 

DUSNOK    ou    DuSNOCH,    comm.   d'Austro- Hongrie 

(Ilongno  [oomitat  do  Postl);  rt.ioo  hab. 

DUSOLIER  (François- Alexis -Alcide),  littérateur  et 
homme  politique  français,  né  à  Noatron  (Dordogne)  en  1836. 
Il  étudia  le  droit  à  Paris,  puis  s'adonna  à  la  littérature 
et  écrivit  dans  divers  journaux  et  revues,  soit  sous  son 
nom,  soit  sous  les  pseudonymes  d'KTiKNNE  Maurice  et  de 
Jean  de  La  Martrille.  if  devint  sous-préfet  de  Nontrou 
en  1870,  puis  secrétaire  de  Gambotta  en  province,  fut  élu 
député  de  Nontron  on  1881,  sénateur  de  la  Dordo^ne  eu 
1885,  questeur  du  Sénat  en  18S9.  C'est  un  écrivain  délicat, 
à  qui  l'on  doit,  entre  autres  ouvrages  :  Ceci  n'est  pas  un 
/iÏTe  (1860)  ;  Mos  gens  de  lettres  {IS6À)  ;  Portraits  littéraires 
et  pittoresques  (I8in);  Politique  pour  tous  (1869);  Ce  que 
j'ai  vu  du  7  août  fS70  au  /""  février  /A'7/  (1874);  etc. 

Du  Sommerard  ou  Dusommerard  (Alexandre), 

archéologue  français,  né  à  Bar-sur-Aube  en  1779,  mon 
en  1842.  II  partit  comme  volontaire  en  1793,  prit  part  à  la 
guerre  de  la  Vendée,  fit  la  campaji^no  d'Italie  en  1800,  et 
quitta  le  service  pour  entrer 
dans  l'administration.  Nommé 
membre  de  la  Cour  des  comp- 
tes en  1807,  il  s'y  prononça, 
en  1814,  pour  la  décnéance  de 
Napoléon.  On  lui  attribue  la 
chanson  qui  circula  pendant 
les  Cent-Jours  et  qui  avait 
pour  refrain  :  Benaez-nous 
notre  père  de  Gand!  Il  devint 
conseiller  référendaire  à  la 
Cour  des  comptes  en  1823,  et, 
en  1831,  conseiller  maître.  A 
partir  de  cette  époque  jus- 
qu'à, sa  mort,  il  ne  cessa  de  "^1 
rassembler  les  objets  les 
plus  curieux,  les  plus  parfaits 
qu'ait  produits  l'art  ancien, 
surtout  celui  du  moyen  âge  et 
de  la  Renaissance.  Sa  collec- 
tion était  la  plus  précieuse,  la 
plus  complète  qui  existât  en 
France.  En  1832,  il  loua,  pour 
la  loger,  l'hôtel  de  Cluny,  maison  gothique  d'une  exquise 
pureté  de  style.  Après  la  mort  de  Du  Sommerard,  l  Etat 
fit  l'acquisition  de  toutes  ces  richesses  archéologiques 
et  du  monument  où  elles  étaient  déposées  (29  août  1843) 
[V.  Cluny).  Depuis,  on  y  a  réuni  le  palais  des  Thermes, 
qui  est  contigu.  Du  Sommerard  n'était  pas  seulement  un 
amateur  de  goiit,  mais  un  savant  antiquaire.  On  lui  doit 
l'ouvrage  suivant,  qui  complète  celui  de  Séroux  d'Agin- 
court  :  les  Arts  au  moyen  âge  (1839-1843),  son  ouvrage 
capital.  Il  a  encore  laissé  :  Histoire  de  la  ville  de  Pro- 
vins (1822)  ;  Notices  sur  l'hôtel  de  Cluny  et  le  palais  des 
Thermes  (1834). 

Du  Sommerard  ou  Dusommerard  (Edmond),  ar- 
chéologue français,  fils  du  précédent,  né  et  mort  à  Paris 
(1817-1885).  II  accompagna  son  père  dans  son  dernier 
voyage  en  Italie,  et  l'aida  dans  la  composition  de  son 
grand  ouvrage  :  les  Arts  au  moyen  âge.  En  1842,  il  devint 
conservateur  du  musée  de  Cluny,  dont  il  contribua  à  ac- 
croître les  collections.  Nommé,  après  la  guerre,  commis- 
saire général  de  la  section  française  aux  expositions  de 
Londres  (I87i)  et  de  Vienne  (1872),  il  sut  revendiquer  pour 
son  pays  une  place  égale  â  celles  qu'avaient  obtenues; 
les  autres  nations.  En  1882,  il  fut  nommé  membre  libre 
de  l'Académie  des  beaux-arts.  On  lui  doit  des  Notices 
sur  l'hôtel  de  Cluny  et  le  Catalogue  général  du  musée  des 
Thermes  et  de  Cluny. 

Dussac,  comm.  de  la  Dordogne,  arr.  et  à  49  kilom.  de 
Nontron,  près  de  la  Loue;  1.037  hab.  Gisements  de  for. 
Fabriques  de  chaux,  de  conserves,  de  sabots;  moulins. 

DUSSARD  (Hippolyte),  économiste  français,  né  àMorez 
(Jurai  en  1798,  mort  à  Nyer  (Pyrénées-Orientales)  en  I8~t». 
De  1843  à  1846,  il  fut  rédacteur  on  chef  du  "  Journal  des 
économistes  i> ,  puis  devint  directeur  de  l'exploitation  com- 
merciale du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Kouon.  Lorsque  la 
révolution  de  Février  éclata,  Dussard  adhéra  aux  institu- 
tions nouvelles  et  fut  nommé  préfet  do  la  Scino-Inférieuro 
et  l'un  des  membres  du  conseil  d'Etat  élus  par  l'Assemblée 
constituante.  En  1819,  il  fut  chargé  par  le  ministre  Du- 
faure  d'une  mission  en  An^eterre.  Outre  de  nombreux 
articles,  Dussard  a  publié  :  De  l'état  financier  de  l'Angle- 
terre et  des  rnesures  proposées  par  les  ichigs  et  les  tories 
(1842)  :  l'Exposition  universelle  ae  Londres  (18.51)  ;  le  Crédit 
et  la  Production  agricole;  etc.  On  lui  doit,  on  outre,  une 
édition  des  Œuvres  de  Turgot,  annotées. 

DUSSAUD  (Frantz),  physicien  suisse,  né  à  Genève  on 

J870.  Ducteur  es  scienccs.il  professa,  ù  partir  do  1892,  la 
physique  à  la  faculté  des  sciences  de  sa  ville  natale,  fut 
nommé  inspecteur  do  l'instruction  publique  on  1895  et  élu, 
cette  même  année,  député.  Outre  des  mémoires,  on  doit  à 
ce  savant  des  inventions  ingénieuses  et  pratiques  :  le  pho- 
nographe pour  sourds,  le  cinématographe  pour  aveugles, 
le  téléphone  haut  parleur,  le  téléphone  enregistreur,  etc. 

DuSSAULT  (  François— Joseph  ).  littérateur  français, 
né  et  mort  à  Pans  (1769-1824).  Il  collabora  à  ■•  l'Orateur 
du  pouplo  ■'  do  Fréron,  au  «  Véridiquo  »,  sous  le  Direc- 
toire n,  et  ensuite  au  <•  Journal  dos  Débats  "  jusque  vers 
1818.  Il  devint,  en  1820,  conservateur  à  la  bibliothèque 
Sainte-Geneviève.  Dussault  s'adonna  surtout  à.  la  critifpio 
littéraire  et  y  fit  preuve  de  goût  4't  do  modération.  On 
lui  doit,  notamment,  un  recueil  de  ses  articles  du  «  Journal 
des  Débats  »,  sons  le  titre  do  Annalrs  littéraires  (1821). 

DuSSEK  (Joan-Loiiis),  pianiste  et  compositeur,  fils  d'un 
organiste,  né  à  Czaslau  (Bohi'imo)  on  1761,  mort  à  Sainl- 
Germain-cn-Layo  en  1812.  Tout  en  cultivant  la  musique, 
il  rit  ses  humanités  chez  les  jésuites.  Organiste  à  Malinrs, 
à  Horg-op-Zoom,  il  se  fit  entendre  à  Amsterdam,  et  devint, 
a  La  Haye,  professeur  du  stathouder.  Il  voyagea  beaucoup 
ensuite,  se  lit  applaudir  à.  Horlin,  à.  Saint-Pétersbourg,  à 
Paris,  à  Milan,  et  orifin  à  Londres,  où  il  se  fixa,  et  l'ontla 
im  commorco  do  musique,  qui  fut  pour  lui  un  désastre. 
Obligé  do  fuir  ses  créanciers,  il  reparut  à  Hambourg,  où 


Dussek. 


une  intrigue  amoureuse  l'entraîna  jusqu'en  Danemark. 
Enfin,  fatigué  d'une  vie  aventureuse,  il  retourna,  on  ist)8, 
à  Paris,  où  il  s'établit,  ayant  accepté  de  diriger  les 
concerts  du  prince  de  Talloyrand.  Son  talent  était  alors 
dans  tout  son  épanouissement.  Dans  les  dernières  années 
do  sa  vie,  son  embonpoint  était  devenu  si  excessif  qu'il 
passait  au  lit  la  plus  grande  partie  de  .son  temps.  Pour 
sortir  do  la  torpeur  où  le 
plongeait  cette  existence, 
il  faisait  une  oftYayante 
consommation  de  liqueurs 
et  de  stimulants  qui  déter- 
minèrent sa  mort.  Virtuose 
au  stylo  ample,  au  jeu  dé- 
licat, il  se  fit  remarquer, 
comme  compositeur,  par 
l'heureux  choix  des  motifs, 
par  le  charme  mélodique  et 
par  une  harmonie  nourrie 
et  savoureuse.  Parmi  ses 
œuvres,  on  compte  douze 
concertos  et  cent  quarante- 
deux  sonates  de  piano  seul 
ou  accompagné,  des  trios, 

?uatuors  et  quintettes,  dos 
antaisies.  airs  variés,  etc. 
On  connaît  aussi  de  lui  une 
messe  solennelle,  plusieurs 
oratorios  allemands,  deux 
opéras  joués   sans  succès 

en  Angleterre,  enfin  une  grande  méthode  de  piano.  —  Son 
frère,  François-Benoît  Dussek,  né  à  Czaslau  en  176('., 
fut  également  habile  sur  l'orgue,  le  violon  et  le  violon- 
celle, devint  maître  de  chapelle  de  la  comtesse  de  Liitzo-n', 
qui  l'emmena  avec  elle  en  Italie.  Pendant  son  séjour  en 
Italie,  il  fit  représenter  plusieurs  opéras  :  il  Fortunato 
Successo;  la  Feudataria ;  t'Impostore ;  Matriinonio  e  divor- 
zio  in  un  sol  gioimo;  l'Jncantesimn  ;  etc.  Plus  tard,  il  alla 
se  fixer  à  Laybach,  où  il  devint  organiste  de  la  cathédrale. 

DUSSELDORF  (successivement,  dans  l'histoire,  Dùssel- 
dorpe,  Duseldorp),  ville  d'Allemagne  (Prov.  du  Rhin),  ch.-l. 
de  présidence  et  de  cercle,  jadis  capitale  du  duché  de 
Berg,  au  confluent  de  la  Dussel  et  du  Rhin  ;  145.000  hab. 
Ses  différents  quartiers  sont  :  Altstadt  [Vieille  Ville]  aux 
rues  tortueuses,  puis  Neustadt  [Nouvelle  Ville],  construite 
de  1690  à  1716,  Karlstadt  {llôl),  Friedrich stadt  et  quelques 
faubourgs  dont  Pempelfort,  le  quartier  des  artistes,  à  l'as- 
pect moderne.  Les  remparts,  démolis  après  1801,  sont 
remplacés  par  des  jardins  publics.  Parmi  les  curiosités  :  le 
vieux  marcné,  avec  la  statue  équestre  de  Jean-Guillaume, 
électeur  du  Palatinat;  l'église  Saint-Lambert  (xivs.),  avec 
les  tombeaux  des  deux  derniers  ducs  de  Clèves;  l'hôtel  de 
ville  (1567);  etc. 

L'industrie  et  le  commerce  sont  fort  importants  :  mé- 
tallurgie, machines,  ■wao:ons,  tissus, 
cuirs,  alcools,  meubles.  La  ville  doit 
sa  prospérité  à  sa  position  sur  le 
Rhin,  au  point  où  cessent  définitive- 
ment les  montagnes  et  où  convergent 
les  routes  d'Allemagne,  de  Belgique, 
de  Hollande,  au  milieu  d'un  pays  riche 
en  charbonnages  et  couvert  des  ag- 
glomérations industrielles  les  plus 
actives  de  l'Allemagne  :  Dortmund, 
Essen  ,  Eslberfeld  et  Barmen  ,  Cre- 
feld,  etc.,  peu  distantes  les  unes  des 
autres.  Point  de  jonction  de  plusieurs 
lignes  ferrées,  port  excellent  pour  les  Armes  de  Dusseldorf. 
navires  de  petit  tonnage.  — Dussel- 
dorf est  la  patrie  du  peintre  Pierre  de  Cornélius  (1783- 
1867);  du  philosophe  F. -H.  Jacobi  (1743-1819):  du  poète 
Henri  Heine  et  de  l'écrivain  Varnhagen  von  Ense  (I78ô- 
1858). 

—  Histoire.  Dusseldorf  est  citée  pour  la  première  fois 
en  1159;  elle  obtient  sa  charte  municipale  en  1288.  De  1795 
à  1801 ,  elle  fut  occupée  par  la  France  ;  ensuite,  elle  appar- 
tint à  la  Bavière,  qui  la  céda,  en  1806,  à  la  France.  Napo- 
léon, après  avoir  successivement  augmenté  l'étendue  de 
l'ancien  territoire  de  Berg,  en  fit  la  capitale  du  grand- 
duché  de  co  nom.  En  1815,  elle  fut  jointe  à  la  Prusse. 

Dusseldorf  (présidence  de),  une  dos  cinq  prési- 
dences outre  lesquelles  est  divisée  la  Province  du  Rhin 

I  Allemagne  ],  et  qui  en  forme  la  partie  septentrionale; 
1.973.000  hab.  Superf.  5.473  ki!.  carr.,  subdivisée  en  vingt- 
quatre  cercles.  Ch.-l.  Dusseldorf. 

Dusseldorf  (kcole  dk),  école  de  peinture  qui  a  tenu 
un  rang  éminont  dans  l'histoire  de  l'art  européen.  En  1767, 
l'électeur  Charles-Théodore  fonda  à  Dusseldorf  une  aca- 
démie de  peinture.  Tombée  en  décadence,  surtout  après 
le  transport  à  Munich  de  la  précieuse  galerie  de  tableaux 
fondée  par  rélecteur  Jean-Guillaume,  elle  fut  réorjganisée 
en  1819,  sous  la  direction  de  Pierre  Cornélius,  qui  réunit 
autour  de  lui  une  foule  d'élèves  de  talent  ;  Sturmor,  Stilke, 
Gœtzenborger ,  Hermann ,  Anschutz,  Schorn,  Eberle, 
Fœrster,  Ruben,  Kaulbach,  etc.,  et  qui  orienta  l'école 
vers  une  peinture  grandiose,  mais  d'un  classicisme  froid. 

II  fut  remplacé,  en  1824,  par  le  professeur  Moser,  puis, 
en  1826,  par  Guillaume  Scnadow,  qui  amena  ses  élèves  de 
Berlin  :  Charles-Frédéric  Lossing,  Hubner,  Hildebrandt, 
Sohn,  Kœhler,  Mucko,  Bendemann.  Sous  sa  direction, 
l'académie  devint  un  contre  artistique  brillant  :  Schadow 
f.enchait  oxcUisivomont  vers  l'art  religieux  et  catholique 
do  l'Italie.  Le  nombre  dos  élèves  augmentant  sans  cesse, 
il  se  forma,  dans  l'école,  des  sections  rivales.  En  1831, 
Schadow  fonda  une  classe  de  paysage,  dirigée  par  Schir- 
mer.  En  1838,  il  fut  remplacé  par  Edouard  Bendemann, 
qui  établit  ,  on  1864,  une  écolo  de  sculpture,  â  la  tète  de 
laquelle  fut  placé  Auguste  Wittig.  Après  Bendemann,  le 
professeur  Degor  fit  triompher  dans  l'académie  les  ten- 
dances do  l'école  dite  «  nazaréenne  ".  A  l'école  do  Dussel- 
dorf se  rattachent  encore  Knauss  (à  ses  débuts),  André  et 
Oswald  Achonbach,  Vautior,  etc. 

DUSSEN.  comm.  dos  Pays-Bas  (prov.  du  Brabant-Sop- 
tenir.),  arrond.  do  Bois-lo-Ùuc  ;  2.900  hab. 

DuSSICUX  (Louis-Etienne),  historien  et  géographe 
franeais,  né  ù  Lyon  on  1815,  mort  ù  Versailles  en  1894.  Il 
fut  répétiteur,  puis  professeur  d'histoire  ù  l'Ecole  do 
Saiot-Cyr  (1850).  On  lui  doit  do  nombreux  ouvrages,  no- 
tamment :  l'Art  considéré  comme  Sf/màolc  de  l'art  social 
(1838);   Essai   historique  sur  l'invabion  des   Hongrois    en 


DUSNIK   —  DU  TEMPLE 

Europe  et  spécialement  en  France  (1838)  ;  Becherches  sur 
l'histoire  de  la  peinture  sur  émail  (1839-1840)  ;  Essai  sur 
l'histoire  de  l'érudition  orientale  (\s\2)  ;  Géographie  histo- 
rique de  la  France  ou  Histoire  de  la  formation  du  territoire 
français  (1843);  J\ouvelles  recherches  sur  la  vie  et  les  ou- 
vrages d'Eustnche  Lrsueur  (1852)  ;  Généalogie  de  la  maison 
de  Bourbon  de  tt^Ùii  à  i860  (1869);  Histoire  générale  de  la 
guerre  de  iS70-1S7f  (1872);  Lettres  intirnes  de  Henri  /V"(1876); 
le  Château  de  Versailles,  histoire  et  description  (I88i)  ; 
le  Siège  de  Belfo7-ti\SS2);  l'Armée  en  France.  Histoire,  orga- 
nisation depiiis  les  tennjs  les  plus  anciens  jusqu'à  nos  jours 
(1884)  ;  Etude  biographique  sur  Colbert  (1886);  etc. 

DUSSLINGEN,  bourg  d'Allemagne  (Wurtemberg [cercle 
de  la  Forôt-Noire]),  sur  le  Steinbach,  affluent  du  haut  Nec- 
kar  ;  1.936  hab.  Chaudronnerie  mécanique,  fabrique  de  ci- 
ment, brasserie. 

DUSSON  (François),  seigneur  de  Bon-Repos,  marin  et 
diplomate  français,  né  dans  le  comté  de  Foix,  mort  en 
1719.  Sous-lioutenant  de  galère  en  1671,  il  fut  commissaire 
général  de  la  marine  en  1676,  intendant  général  désarmées 
ilavales  eu  1679,  lecteur  de  la  chambre  du  roi  en  1685, 
et  fut  chargé  de  plusieurs  missions  diplomatiques  en  An- 
gleterre, de  1685  à  1689.  Lieutenant  général,  il  devint  am- 
bassadeur on  Danemark  et  eu  Hollande.  En  1699,  Dusson 
fut  nommé  cùusoiller  de  la  marine. 

DUSSUMIERIA  (mi-é  —  de  Dussumier,  n.  pr.)  n.  m.  Gehre 
de  poissons  physostomes  abdominaux,  famille  des  clupéi- 
dés,  comprenant  des 
petites  termes  voi- 
sines des  élops  et  dos 
butyrins,  et  qui  res- 
semblent à  des  sar- 
dines, avec  la  queue 
très    fourchue.    (  On 

connaît  quelques  es-  Dussumieria. 

pèces  de  dussumieria 

qui  habitent  l'océan  Indien  et  la  mer  du  Japon.  L'espèce 
la  plus  commune  est  le  dussumieria  micropus  ou  sardine 
â  tète  pointue  du  Malabar,  qui  apparaît  en  été,  par  bancs 
énormes,  dans  les  parages  du  sud  de  l'Inde.) 

DUSTMANN  (Mario-Louise  Metkr,  dame),  cantatrice 
allemande,  née  à  Aix-la-Chapelle  en  1831.  Elle  débuta  en 
1848  à  Vienne,  au  théâtre  de  Josefstadt,  puis  fut  appelée 
à  Cassel.  Elle  se  produisit  ensuite  à  Dresde,  à  Prague, 
puis,  en  1856,  fut  engagée  à  l'Opéra  impérial  de  Vienne, 
où  elle  se  faisait  applaudir  tour  à  tour  dans  Iphigénie, 
Armide,  Don  Juan,  les  Huguenots,  Faust,  Jessonda,  Lohen~ 
grin,  Tannhduser,  les  Maîtres  chanteurs,  mais  surtout  dans 
le  Fidelio  de  Beethoven.  En  dehors  du  théâtre,  elle  n'avait 
pas,  dit-on,  son  égale  dans  l'exécution  des  lieder,  et  elle 
était  admirable  dans  l'oratorio.  Elle  prit  sa  retraite  en  1876. 

DuTAILLY  (Didier-Edme-Rodolphe-Gustave),  botaniste 
français  et  homme  politique,  né  à  Meuvy  (Uaute-Marnei 
en  1846.  Docteur  es  sciences  et  professeur  de  botanique 
à  la  faculté  des  sciences  de  Lyon  en  18S0,  il  a  publié  do 
nombreux  mémoires. 

DUTAILLYEA  {la-ill-ié  [Il  mil.])  n.  m.  Genre  de  plantes 
créé  par  Bâillon  pour  un  arbuste  de  la  Nouvelle-Calédonie. 
(Le  dutaillyea  trifoliata  a  les  feuilles  opposées,  les  fleurs 
grandes,  tétramôres,  réunies  en  cymes.) 

DUTCHESS,  comté  des  Etats-Unis  (New-York);  7S.000  h., 
sur  2.100  kilom.  carr.  Ch.-l.  Poughkeepsie, 

DUTE  n.  m  .  Ancienne  monnaie  de  cuivre  qui  avait 
cours  autrefois  dans  le  Pays-Bas,  et  qui  valait  i  cent.,  25. 
Il  On  dit  aussi  ddyter. 

DuTEIL  (Jean-Philippe,  baron),  général  français,  né 
dans  le  Dauphiné  en  1722,  mort  à  Lyon  en  1794.  U  servit 
dans  l'artillerie,  fit  les  campagnes  d'Italie,  de  Flandre, 
d'Allemagne,  était  colonel  on  1776,  maréchal  de  camp  en 
1784,  et  commanda  l'école  d'Auxonne.  A  la  Révolution, 
Duteil  embrassa  le  parti  de  la  cour;  Louis  XVI  le  nomma 
lieutenant  général  et  inspecteur  d'artillerie  en  1791.  Il 
envoya  ses  quatre  fils  rejoindre  l'armée  de  Condé.  Quant  à 
lui,  il  fut  arrêté  à  Lyon  et  condamné  à  mort  comme  traître 
à  la  patrie.  Napoléon  n'oublia  pas,  dans  son  testament,  qu'il 
avait  eu  à  Valence  des  relations  d'amitié  avec  la  famille 
Dutoil,  et  lui  laissa  100. ooo  francs. 

Duteil  (Jean),  général  français,  frère  du  précédent, 
né  dans  lo  Dauphiné  en  1738,  mort  à  Ancy-sur-MoselIe 
en  1820.  Il  servit  dans  l'artillerie;  lieutenant-colonel  au 
début  de  la  Révolution,  il  on  adopta  les  principes.  Géné- 
ral do  division  on  1793,  il  reçut  lo  commandement  do  l'ar- 
tillerie envoyée  au  siège  de  Toulon  ;  mais  il  sen  démit  pour 
aller  commander  l'artillerie  des  Alpes,  et  fut  remplacé  par 
Bonaparte.  Au  Consulat,  il  commanda  la  place  do  Melz,  et 
prit  sa  retraite  ou  1813.  Ou  lui  doit  plusieurs  ouvragos  de 
tactique. 

Du   Temple   (Jean-Louis-Antoine   Rivali.on  de  La 

Croix),  marin  et  savant  français,  né  à  Châtcauneuf-sur- 
Loire  en  isio,  mort  on  1839.  Il  était  capitaine  de  frégate 
en  1862.  Directeur  de  l'Ecolo  dos  mécaniciens  do  Brest,  il 
se  spécialisa  dans  l'étude  des  applications  de  la  vapeur  A 
la  navigation.  Il  fut  nommé  général  do  brigade  auxiliaire 
pendant  la  guerre  franco-allemande  et  commandant  du 
département  do  la  Nièvre,  qu'il  défondit  énerL^iquement 
contre  l'invasion.  Louis  Du  Temple  fut  admis  à  la  retraite 
on  1875.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages,  un  Cours  com- 
plet de  machines  à  l'npcur  (1860),  et  les  Sciences  usuelles  et 
leurs  appliralions  (I87;i)- 

Du  Temple  (Joan-Mario-Félix  DE  La  Croix),  marin 
et  hommo  politique  français,  né  on  1823  à  Lorris  (Loiret), 
mort  en  1890.  Admis  a  l'Ecole  navale  en  IS3S,  il  était  lieu- 
tenant de  vaisseau  en  1858.  Pendant  la  guerre  do  Crimée, 
il  coopéra  au  siège  de  Kinburn  sur  la  batterie  flottante 
Déva.'ûation,  commanda  une  compagnie  do  fusiliers  marins 
pendant  la  guerro  d'Italie,  puis  un  bataillon  au  Mexique, 
où  il  se  distingua  devant  Pucbla.  Il  fut  promu  capitaine 
(le  frégate  en  1864.  Pendant  la  guerre  franco-allemande, 
Du  Templo  fut  d'abord  mis  i  la  této  d'une  colonne  chargée 
dopéror  entre  Maintonon  et  Dreux,  puis,  à,  l'armée  do 
la  Loire,  il  commanda  la  2"  brigade  ae  la  3»  division  du 
21"  corps.  Ehi.  en  février  1871,  député  d'IlIo-ct-Vilaino  & 
l'Assemblée  nationale,  il  siégea  ù  l'extrême  droite  et  se 
ht  remarquer  par  l'ardeur  do  ses  opinions  royalistes  et 
entholiquos.  Il  contribua  à  la  chute  de  Thiors,  nuis,  on 
IS71,  au  rcnvorsemont  du  ministère  do  Broglie.  Il  no  so 


DUTEMS 


DUTROU 


représenta  pas  en  1876  et  fut  retraité,  la  même  année, 
comme  capitaine  de  frégate. 

DUTEMS  (Jean-François  Hugues,  plus  connu  sous  le 
Dom  de),  hisiorien  français,  né  à  Beugney  (Franche- 
Comté)  en  1745,  mort  à  Paris  en  1811.  Docteur  en  Sor- 
bonne,  il  fut  nommé  professeur  d'histoire  et  de  morale  au 
Collège  de  France  en  1732.  Réfugié  en  Suisse  pendant  la 
Révolulion,  il  se  rendit  en  Italie,  revint  en  France  en  1801 
et  y  vécut  de  ses  écrits.  Outre  des  articles  de  journaux, 
il  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  le  Clergé  de  France  ou 
Tableau  historique  et  chronologique  des  archevêques,  évâ- 
gués,  etc.,  du  royaume  (1774-1775);  Histoire  de  Jean  Chur- 
chill, duc  de  Marlborough  (1808). 

DtJTENS  {Louis),  philologue  et  numismate  français,  né 
à  Tours,  de  parents  calvinistes,  en  1730,  mort  à  Londres 
en  1812.  S'étant  rendu  en  Angieterre,  il  y  apprit  les  ma- 
thématiques, les  langues  de  l'Orient  et  celles  des  princi- 
pau:c  Etats  de  TEuropc,  devint  secrétaire  de  Stuart  Mac- 
kensie,  ministre  ans-lais  à  Turin,  obtint  le  riche  prieuré 
d'Elson  et  devint  historiographe  du  roi.  Très  attaché  au 
protestantisme,  il  combattit  vivement  les  catholiques  et 
les  philosophes  de  son  siècle.  Il  a  laissé  :  liecherches  sur 
l'origine  des  découvertes  attribuées  aiuT  modernes  (1766- 
1812),  livre  d'une  érudition  profonde;  le  Tocsin  (1769),  phi- 
lippique  contre  Voltaire  et  Rousseau;  Dissertations  sur 
quelques  médailles  grecques  et  phéniciennes  (1773-1776); 
Moyens  de  réunion  de  toutes  les  Églises  chrétiejines  (i78l)  ; 
Mémoires  d'un  voyageur  qui  se  repose  (1806),  son  autobio- 
graphie. 

DUTENS  (Joseph-Michel),  ingénieur  français  ,  neveu 
du  précédent,  né  à  Tours  en  1765,  mort  en  1848.  Il  fut  ingé- 
nieur en  Lorraine,  puis  dans  l'Eure.  Devenu  ingénieur  en 
chef  du  département  du  Léman  en  1805,  il  prit  part  aux  tra- 
vaux de  la  route  du  Simplon.  Il  fut  chargé,  en  ISiS,  d'étu- 
dier le  système  de  navigation  intérieure  de  l'Angleterre. 
On  lui  doit  :  Mémoires  sur  les  travaux  publics  de  l'Angle- 
terre (1819);  Histoire  de  la  navigation  intérieure  de  la 
i^rance  (1829);  Analyse  raisonnée  des  principes  de  l'éco- 
nomie politique  (1804);  Philosophie  de  l'économie  politique 
(1835)  ;  Description  topographique  de  l'an'ondissement  com- 
munal de  Louviers  (^1800)  ;  Essai  comparatif  sur  la  formation 
et  la  distribution  au  revenu  de  la  France  en  iSi5  et  en  ISSS 
(1842). 

DUTERT  (  Ferdiuand-Charles-Louis),  architecte  fran- 
çais, né  à  Douai  en  1845.  Admis  à  l'Ecole  des  beaux-arts, 
il  eut  pour  maître  Lebas,  et,  en  1869,  il  obtint  le  grand  prix 
de  Rome.  Pendant  son  séjour  en  Italie,  Dmcrt  s'occupa 
d'une  façon  toute  particulière 
d'études  archéologiques.  De  re- 
tour à  Paris,  il  fut  nommé  au- 
diteur au  conseil  général  des 
bâtiments  civils  et  inspecteur' 
des  travaux  de  la  reconstruc- 
tion de  l'Hôtel  de  ville,  à  Paris 
(1875).  Cette  même  année,  il 
reparut  au  Salon  avec  le  Fo- 
rum romain  sous  les  Antonins 
restauré,  le  Forum  triangulaire 
de  Pompéi,  et  des  Etudes  de  dé- 
corations antiques.  Depuis  lors, 
Dutert  a  exposé  :  Projet  d'une 
Académie  de  commerce  (1876)  et 
Porte  San-Spirito,  à  Rome  ;  Arc 
de  Titus,  à  Home  (1877).  Enfin, 
le  jury  d'admission  de  l'Expo- 
sition universelle  de  1878  a  reçu 
de  lui  les  quatre  suj  ets  suivants  : 
le  Forum  romain  sous  les  Ayito- 

nins.  Etudes  de  dérorations  antiqt      ,  __      _ 

Césars  sur  le  mont  Palatin  et  une  Académie  de  coinmerce. 
Sous  ce  titre  :  le  Forum  romain  et  les  Forums  de  Jules 
César,  d'Auguste,  etc.  (1876),  Dutert  a  publié  un  ouvrage 
qui  sera  consulté  avec  autant  de  fruit  par  les  architectes 
que  par  les  archéologues.  En  1886,  il  obtint  le  1"  prix  au 
concours  pour  la  construction  de  l'Exposition  universelle 
de  188'-',  et,  par  suite,  en  fut  nommé  l'architecte. 

DuTERTRE  ou  Du  Tertre  (Jean-Baptiste),  domini- 
cain et  voyageur  français,  né  à  Calais  en  1610,  mort  à 
Paris  en  1687.  Engagé  d'abord  dans  la  marine  hollan- 
daise, il  visita  le  Groenland,  et  fit  ensuite,  dans  les  rangs 
de  l'armée  française,  la  campagne  de  1632.  En  1635,  il 
prit  l'habit  de  dominicain  et  fut^envové  en  mission  aux 
Antilles,  où  il  séjourna  pendant  seize  ans  (1640-1656).  Un 
gentilhomme  français,  nommé  de  Côrillac,  ayant  conçu 
le  projet  de  coloniser  l'île  de  la  Grenade,  y  envoya  le 
p.  Dutertre  avec  plusieurs  autres  religieux.  Après  deux 
tentatives  infructueuses  et  beaucoup  de  tribulations,  le 
P.  Dutertre  dut  rentrer  en  France.  Il  mourut  dans  le  couvent 
de  la  rue  Saint-Jacques,  à  Paris.  Il  a  laissé  une  Histoire 
générale  des  Antilles  habitées  par  les  Français  (1667-1671). 

Dutertre  (le  Père),  jésuite  français,  né  à  Alençon 
en  1677,  mort  à  Paris  en  1762.  Professeur  au  collège  de 
La  Flèche,  il  enseigna  d'abord  avec  passion  les  théories 
du  P.  Malebranche.  Ses  supérieurs  lui  ayant  infligé  un 
blâme  et  interdit  l'enseignement  de  la  philosopliie,  il 
se  détacha  de  ses  opinions  et  publia,  pour  les  combattre, 
la  Réfutation  d'un  nouveau  système  de  métaphysique,  pro- 
posé par  le  P.  Malebranche  (17i5),  ouvrage  où  aoondent, 
d'ailleurs,  les  critiques  ingénieuses.  Le  P.  Dutertre  a  écrit 
encore,  contre  Boursier,  le  Philosophe  extravagant  (1716), 
et  des  Entretiens  sur  la  religion  (1720). 

Dutertre  (Jean),  corsaire  français,  né  â  Lorient, 
mort  en  1811.  Son  principal  champ  d'opérations  fut  la  mer 
des  Indes,  aux  alentours  do  lile  do  France.  C'est  le  2  flo- 
réal an  VIII  que  le  «  Moniteur  ■>  enregistra  pour  la  pre- 
mière fois  lo  nom  do  Dutertre,  dans  ië  récit  d'un  combat 
naval  sur  les  côtes  du  golfe  do  Bengale.  Monté  sur  le 
Malartic.  do  12  canons,  avec  un  équipage  d'une  centaine 
d'hommes,  Dutertre  eut  l'audace  d'aborder  un  vaisseau 
de  la.  compagnie  des  Indes,  la  Princesse-Romle,  armé  de 
30  canons,  et  il  réussit  à  le  ramener  à  lile  de  France. 
Dans  la  même  croisière,  il  s'empara  de  dix-neuf  autres 
bâtiments,  tous  plus  puissants  que  le  Malartic,  et  quel- 
ques-uns richement  chargés.  Eu  septembre  1800,  il  ama- 
rina  encore  sept  autres  navires  anglais.  Enfin,  im  jour 
arriva  où  le  Malartic,  attaqué  par  un  erand  vaisseau  an- 
glais, lo  PhteniXf  dut  amener  bon  pavillon,  et  son  vaillant 
capitaine  fut  fait  prisonnier.  Il  fut  libéré  à  la  paix 
d'Amtens.  Dutertre  reprit  ses  courses,  en  1804  et  1805, 


Dutert. 
'  le  Palais  public  des 


avec  une  nouvelle  ardeur;  puis  il  entra  dans  la  marine 
de  l'Etat  et  devint  lieutenant  de  vaisseau. 

Dutertre  ou  Du  Tertre  de  Veteuil,  auteur 

dramatique  français,  né  vers  1810,  mort  à  Pans  en  1877. 
Il  fut  q^uelque  temps  directeur  do  l'Ambigu-Comique  et 
secrétaire  général  de  l'Opéra-Comique.  On  lui  doit  des 
comédies,  des  drames,  des  livrets  d'opéras-comiques, 
entre  autres  :  les  Brigands  de  la  Loire  (fS42);  Plus  hext- 
reux  qu'un  roi  (1846);  k  Ferme  de  Primerose  (l85l);  les 
Joueurs  de  cartes  (1867)  ;  etc. 

DUTGEN  {dout'-gkèn')  n.  m.  Ancienne  monnaie  de 
billon  du  Danemark,  qui  valait  20  centimes  environ  de 
monnaie  française  actuelle. 

DuthÉ  (Rosalie),  courtisane,  née  à  Paris  en  1752, 
morte  en  1820.  Blonde,  à  la  tigure  angélique  et  fraîche, 
mais  sans  talent  ni  esprit,  elle  faisait  partie  du  corps  de 
ballet,  à  l'Opéra,  lorsque  le  duc  de  Durfort  se  prit  de 
passion  pour  elle,  et  Ja  mit  à  la  mode.  Elle  devint  la 
maîtresse  du  marquis  de  Genlis,  du  jeune  duc  de  Cliar- 
tres,  du  comte  d'Artois  (plus  tard  Charles  X)  et  d'autres 
grands  seigneurs,  se  montra  insatiable,  afficha  un  luxe 
elfréné,  et  parut  un  jour  à  Longchamp  dans  un  carrosse 
attelé  de  huit  chevaux  blancs.  La  Duthé  résida  quoique 
temps  à  Londres,  où  elle  amassa  beaucoup  d'argent,  et 
revint  à  Paris  en  1816.  Vanloo  a  fait  d'elle  un  beau  por- 
trait. 

DutheiL  (Nicolas-François),  homme  politique  fran- 
çais, né  vers  1760,  mort  en  1822.  Il  était  chef  du  bureau 
de  l'intendance,  à  Paris,  au  moment  où  éclata  la  Révo- 
lution; en  1790,  il  émigra.  Chargé  par  les  frères  du  roi 
d'une  mission  secrète  près  de  Louis  XVI,  emprisonné  au 
Temple,  il  fut  arrêté;  mais  il  parvint  à  se  sauver.  Retiré 
en  Angleterre,  il  fut,  durant  l'Empire,  un  des  agents  les 
plus  actifs  des  Bourbons. 

Du  TiLLET  (Jean),  sieur  de  La  Bussière,  historien 
français,  mort  en  1570.  Greffier  au  parlement  de  Paris, 
il  publia  divers  ouvrages  d'érudition  :  Recueil  de  guerres 
et  de  traités  de  paix  d'entre  les  rois  de  France  et  d'An- 
gleterre, depuis  Philippe  I"  jusqu'à  Hetiri  II  {ibSS)  ;  Som- 
jnaire  de  la  guerre  faicte  aux  Albigeois  (1590);  Mémoires 
et  advis  sur  les  libertés  de  l'Eglise  gallicane  (1594);  Recueil 
des  rangs  des  grands  de  France  (1602). 

Du  TiLLET  (Jean),  frère  du  précédent,  évoque  fran- 
çais, mort  à  Paris  en  1570.  Il  fut  évêque  de  Saint-Brieuc, 
puis  de  Meaux.  Un  do  ses  frères  s'étant  enfui  en  Alle- 
magne, pour  rejoindre  Calvin,  son  ancien  précepteur,  ;1  se 
mit  à  sa  poursuite  et  le  fit  revenir  en  France,  après  l'avoir 
ramené  à  la  foi  catholique.  De  tous  les  ouvrages  de  Du- 
tillet,  le  plus  remarquable  est  une  Ch'onique  des  rois  de 
France,  publiée  en  latin  en  1543  et  en  français  en  1549. 

Du  TiLLET  fLouis),  ami,  élève  et  protecteur  de  Calvin, 
frère  des  précéaents.  Chanoine  d'AngouIème  et  curé  de 
Claix,  en  Angoumois,  Du  Tillet  fut  le  premier  prêtre  qui 
osa  prêcher  publiquement,  en  France,  les  doctrines  de  la 
Réforme.  Calvin,  qui  avait  été  son  précepteur,  se  réfugia 
chez  lui  en  1534.  C'est  à  sa  demande  qu'il  composa  de 
courtes  Exhortations,  que  le  curé  lisait  au  prône  pour 
accoutumer  peu  à  peu  le  peuple  à  la  nouvelle  doctrine. 
Lorsque  Calvin  dut  s'enfuir,  Dutillet  le  suivit  en  Alle- 
magne. II  en  fut  ramené  par  son  frère  Jean.  II  mourut 
brouillé  avec  Calvin. 

DUTILLEUL  (Eugène),  littérateur  et  publiciste  fran- 
çais, né  à  l'ile  Maurice  en  1808.  II  visita  l'Italie,  l'Angle- 
terre, l'Allemagne,  la  Russie,  l'Espagne,  la  Belgique,  puis 
il  se  fixa  à  Paris  et  fut  nommé  avocat  au  conseil  du  mi- 
nistère de  la  guerre.  II  a  collaboré  à  divers  journaux 
et  publié  :  Histoire  des  corporations  religieuses  en  France 
(1846);  Précis  historique  et  philosophique  sur  Napoléon  I" 
(1855);  Histoire  du  parlement  (1864). 

DuTILLEUX  (Constant),  peintre  français,  né  à  Douai 
en  1807,  mort  à  Paris  en  1S65.  Il  étudia  la  peinture  à  Paris, 
où  il  prit  des  leçons  d'Hersent;  puis  il  s'adonna  au  paysage. 
I']n  1849,  il  exposa  pour  la  première  fois,  en  envoyant  deux 
tableaux  :  Ruines  et  Paysage.  Depuis  lors,  il  a  exposé  : 
Nature  morte  (1850)  ;  la  Route  de  Barbison  à  Fontainebleau, 
Rochers  du  bas  Bréau  (1857);  les  Dunes  près  de  Dunkerque 
(1859)  ;  Etude  sous  bois,  Souvenir  de  la  forêt  (1864);  etc. 

Du  TiLLIOT  ou  Du  TiLLOT  (Jean-Baptiste  Lucottu), 
archéologue  français,  né  et  mort  à  Dijon  (1668-1750).  Outre 
des  mémoires  et  plusieurs  ouvrages  manuscrits,  on  a  de 
lui  :  Mémoire  pour  servir  à  l'histoii'e  de  la  fête  des  fous,  qui 
se  faisait  autrefois  dans  plusieurs  églises  (1741). 

DUTOIT  (Jean-Philippe),  appelé  souvent  Dutoit- 
Membrini,  théologien  et  pasteur  protestant  suisse,  né  à 
Moudon(Vaud)  en  1721,  mort  à  Lausanne  eu  1793.  Après 
avoir  réussi  dans  la  prédication,  il  dut,  pour  des  raisons 
de  santé,  renoncer  au  ministère  actif  en  1759.  Vers  1762, 
il  entra  en  relations  avec  le  comte  de  Fleischbein,  chef 
des  quiétistes  d'Allemagne.  Il  lui  gagna  des  adhérents 
dans  la  Suisse  romande,  et,  après  la  mort  du  comte  (1774), 
devint  son  successeur  comme  «  directeur  des  âmes  in- 
térieures ».  Son  activité  lui  valut  de  nombreuses  tra- 
casseries. Il  professait  une  admiration  de  disciple  pour 
M"""  Guyon,  dont  il  a  publié  les  écrits  en  une  édition  com- 
plète (1767-1791).  D  avait  des  tendances  théosophiques  très 
prononcées.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Sermons  de 
Théophile  (1764);  De  l'origine,  des  usages,  des  abus,  des 
quantités  et  des  mélanges  de  la  raison  et  de  la  foi  (1790), 
et  des  réimpressions  d'ouvrages  mystiques. 

DuTORT  (M°"),  femme  auteur  française,  qui  vivait 
vers  la  lin  du  xvii"  siècle  et  au  commencement  du  xviii*, 
et  qui  est  morte,  croit-on,  en  1720.  Elle  a  publié,  dans  les 
recueils  périodiques  de  son  temps,  de  la  prose  et  des  vers  ; 
mais  ce  n'est  pomi  par  ses  vers  ou  sa  prose  qu'a  survécu 
son  nom,  c'est  par  le  madrigal  galant  et  spirituel  que 
Fomenelle  écrivit  au  bas  de  son  portrait  : 

C'est  ici  madame  Dutort, 

Qui  la  voit  sans  l'aimer  a  tort; 

Mais  qui  l'entend  et  ne  l'adore 

A  mille  fois  plus  tort  encore. 

Pour  celui  qui  fit  ces  vers-ci, 

11  n'eut  aucun  tort,  Dieu  merci- 

DuTOT,  économiste  français  du  xviii»  siècle.  Il  était 
caissier  de  la  compagnie  des  Indes,  formée  par  Law.  On 
a  de  lui  :  Réflexions  politiques  sur  les  fitiances  et  le  com- 
merce (1738);  il  a  été  réimprimé  dans  Je  tome  I"  de  la 
'  Colloctioa  des  principaux  économistes  «  (1843).  Dutot 


Dutreuil  de  Rhins. 


900 

analyse  clairement,  dans  cet  ouvrage,  le  système  de  Law 
et  les  causes  de  sa  chute. 

DUTOUR  (Etienne-François),  théologien  et  physicien 
français,  né  et  mort  à  Riom  'i7ii-i784).  Il  fut  membre 
correspondant  de  l'Académie  des  sciences.  On  a  de  lui  : 
Vita  Christi  et  concordia  evangelislarutn  {11&2)  et  un  grand 
nombre  de  mémoires  surdes  questions  de  physique,  publiés 
dans  les  "  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  »,  de  1746 
à  1784. 

DUTREMBLAY  DE  RuBELLES  (Antoine-Pierre,  baron), 
poète,  auteur  dramatique  et  fabuliste  français,  né  à  Paris 
en  1745,  mort  en  I819.  Il  devint  conseiller  de  la  Chambre 
des  comptes  en  1765,  et  conseiller  maître  dix  ans  après. 
Il  adhéra  aux  idées  de  1789,  et  fut,  en  1791,  membre  du 
directoire  du  département  de  Paris.  Louis  XVI  le  nomma 
ensuite  commissaire  de  la  trésorerie  nationale.  Il  fut  em- 
ployé à  l'armée  d'Italie  pour  les  rtnances,  administrateur 
de  la  loterie  (1797),  directeur  général  de  la  caisse  d'amor- 
tissement. La  Restauration  le  maintint  dans  ces  fonctions. 
Ses  apologues  furent  publiés  sans  nom  d'auteur,  en  1806. 
On  trouve  dans  ces  fables,  d'une  versilication  facile  et 
élégante,  une  philosophie  aimable  et  des  observations 
pleines  de  justesse.  On  cite,  en  outre,  de  Dutremblay, 
quelques  petits  ouvrages  dramatiques,  écrits  en  collabo- 
ration :  A  bas  les  diables!  {]  199);  le  Bureau  d'adresses {ISOO)  ; 
Deux  et  deux  font  quatre  (1800)  ;  etc.  Il  a  laissé  en  manu- 
scrit un  Recwil  de  contes  et  un  Dictionnaire  analytique  de 
législation,  etc.,  qui  resta  inachevé. 

Dutreuil  DE  Rhins  (Jules-Léon),  marin  et  explora- 
teur français,  né  à  Saint-Etienne  en  1846,  assassiné  à 
Tong-mbou-ndo  (aux  confins  de  la  Chine  et  du  Thibet),  en 
1894.  Il  fut  reçu,  en  1870,  capitaine  au  long  cours;  puis 
fut  désigné,  en  1876,  comme  commandant  d'un  des  bâti- 
ments de  guerre  dont  la  France  faisait  cadeau  à  l'empereur 
d'Annam.  En  1877,  il  revint  en  France  et  s'occupa  d'uti- 
liser les  précieux  documents 
géographi((ues  qu'il  avait  re- 
cueillis pendant  son  séjour 
en  Annam.  En  1882,  il  est  en 
Egypte,  au  moment  do  la  ré- 
volte d'Arabi  ;  en  1883,  il  exé- 
cute au  Congo  un  bon  levé  du 
cours  de  l'Ogôoué  ;  puis  il  re- 
prend ses  études  sur  l'Asie 
centrale  et  se  prépare,  par  la 
rédaction  de  son  bel  ouvrage 
sur  le  Thibet  et  les  régions  li- 
mitrophes, à  l'exploration  géo- 
graphique qu'il  entreprend  à 
partir  de  1891  en  compagnie 
de  Grenard.  Par  Tachkent, 
le  Ferghana,  l'Alaï,  Kachgar, 
il  gagne  Khotan ,  d'où  il 
pousse  des  reconnaissances 
du  côté  des  hauts  plateaux, 
vers  les  sources  du  Yang-tsé- 
kiang,  vers  le  Ladak ,  où  il 
s'avance  jusqu'à  Leh  ;  en 
1893-1894,  il  traverse  l'empire  chinois,  et  vient  périr  à 
Tong-mbou-ndo,  sous  les  coups  d'une  bande  de  brigands. 
Du  moins,  son  compagnon  de  route,  Grenard.  a-t-il  pu  re- 
couvrer les  notes  scientifiques  de  Dutreuil  de  Rhins  et  les 
publier  sous  le  titre  de  Mission  scientifique  dans  la  haute 
Asie  (1897-1899).  Dutreuil  de  Rhins  avait  personnellement 
publie  avant  son  départ,  outre  de  nomoreuses  notices 
scientifiques  :  le  Royaume  d'Annam  et  les  Annamites  (1879)  ; 
l'Asie  centrale  :  Thibet  et  régwns  limiti'ophes  (1889),  et  des 
cartes  de  l'Indo-Chine  orientale  (1881);  du  cours  de 
l'Ogôoué  (1884);  etc. 

DutrEY  (Gabriel-Fort),  humaniste  français,  né  à  Bor- 
deaux en  1792,  mort  à  Paris  en  1870.  II  fut  professeur, 
recteur  dans  diverses  académies,  et  inspecteur  général. 
On  a  de  lui  :  Nouvelle  gratnmaire  de  la  langue  latine  (;839), 
souvent  rééditée  ;  Grammaire  élémentaire  de  la  langue 
latine  (1839);  etc. 

DuTRIEUX  (Pierre),  médecin  et  voyageur  belge,  né  à 
Tournai  en  1848.  Il  a  été  professeur  d'ophtalmologie  au 
Caire,  et  a  accompagné  l'expédition  Cambier  dans  "l'inté- 
rieur de  l'Afrique  (1877-1878).  On  a  de  lui  :  l'Ophtalmologie 
égyptienne  (1877);  la  Question  africaine  au  point  de  vue 
commercial  (1880);  le  Choléra  et  les  Quarantaines  {].%%k)\ 
Souvenirs  d'une  exploration  médicale  dans  l'Afrique  inter- 
tropicale (1SS5)  ;  Aperçu  de  la  pathologie  des  Européens  dans 
l'Afrique  intertropicale  (1885). 

DUTROA  (mot  indou)  n.  f.  Plante  de  l'Inde,  très  véné- 
neuse, dont  la  graine,  prise  intérieurement,  cause,  dit-on, 
une  sorte  de  surexcitation  joyeuse,  et  fait  perdre  la  raison 
et  la  mémoire.  (C'est  un  datura.) 

DuTROCHET  (René-Joachim-Henri),  physiologiste  et 
physicien  français,  né  en  1776  au  château  de  Néon,  en 
Poitou,  mort  à  Paris  en  1847.  Médecin  en  chef  do  l'hôpital 
de  Burgos  sous  le  roi  Joseph,  il  fut  atteint  du  typhus  et 
revint,  en  1809.  s'établir  à  Château-Renault.  Les  principaux 
travaux  de  Dutrochet  sont  relatifs  à  l'évolution  de  l'œuf 
des  oiseaux,  aux  enveloppes  fœtales.  Nommé,  en  1817, 
membre  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  il  tinit 
par   se  fi.xer  à  Paris  en  1831.  On  a  de  lui  de  nombreuses 

fiublicationsdans  le  <i  Journal  de  physique  »  et  surtout  dans 
es  «1  Mémoires  du  Muséum  n ,  on  particulier  :  Recherches  sur   . 
l'accroissement  et  la  reproduction  des  végétaux;  Nouvelles 
recherches  sur  l'endosmose  et  l'exosmose ;  etc. 

DUTRONCHET  (Etienne),  poète  français,  né  vers  1510, 
mort  à  Rome  vers  1585.  Il  fut  greffier  de  Bresse,  secrétaire 
de  la  reine  mère  (1567),  puis  secrétaire  du  baron  de  Ferais, 
qu'il  suivit  à  Rome.  Il  a  laissé  :  Lettres  jnissives  et  fatni- 
lières  (1569),  où  l'on  trouve  quelques  détails  importants 
pour  l'histoire  du  temps  ;  Finances  et  trésor  de  ta  plume 
françoise  (1570)  ;  Discours  académiques  florentins  appropriés 
à  la  langue  françoise  (1576)  ;  etc. 

DUTRONNE  DE  La  CoutuRE  fJacques-François), 
médecin,  né  et  mort  à  Paris  (1749-1814).  Il  a  publié,  entre 
autres  ouvrages  :  Précis  sur  la  canne  et  sur  les  moyens 
d'en  extraire  le  sel  essentiel  (1790),  écrit  estimé  ;  Vues  géné- 
rales sur  l'importance  des  colonies  (1790). 

DuTROU  (Jules-Laurent),  architecte,  né  à  Paris  en  1819, 
mort  en  1885.  Elève  de  l'Ecole  des  beaux-arts,  il  fut  nommé, 
on  1849,  inspecteur  des  travaux  du  chemin  de  fer  de  Paris 


901 

Lyon.  En  1853,  Dutrou  fut  attaché  commo  architecte 
inspecteur  principal  à  la  construction  du  palais  et  dos 
annexes  élevés  pour  l'Exposition  univorsoUo  do  1855. 
Depuis  lors,  il  organisa  les  uivorsos  expositions  qui  eurent 
lion  dans  ce  palais  et  fut  nommé  (1863),  on  remplacement 
do  Viol,  aroliitocte  en  chef  du  palais  de  l'Industrie. 

DUTROULEAU  ( Auf^uslo-Frédéric),  médecin  français, 
nô  eu  1808,  mort  à  Brest  on  1872.  Il  fut  médecin  on  chef 
do  la  marine.  Son  principal  ouvra{j;e  est  un  Traité  des 
maladies  des  Europt^ens  daits  les  pai/s  chauds  (1860). 

DUTTLINGER  (Joan-Georgos),  jurisconsulte  et  homme 
politiiiuo  liadois,  né  à  Lemhach  un  1781,  mort  en  1841.  II 
étudia  à  l'université  de  Hoidolberg,  devint  avocat  en  1815, 
et,  on  1820,  professeur  à  l'université  do  Friboury.  Député 
du  grand-duché  de  Bade,  puis  conseiller  aulique  en  1830, 
il  prit  une  part  active  au  mouvement  qui,  à  partir  do  1S31, 

fioussa  le  gouvernement  hadois  dans  la  voie  du  libéra- 
isme.  Il  était  président  de  la  Chambre  des  députés  badois 
lorsqu'il  mourut.  Duttlinger  jouissait  d'une  intluence  poli- 
tique considérable  dans  l'AUomagno  du  Sud.  On  lui  doit 
des  Hecherches  sur  les  origines  du  droit  badois  (1822;. 

DuTTLENHEIM,  villago  de  la  Basso-AIsaco  (cercle  d'Er- 
stoin},  sur  la  Bruche;  1.366  hab.  Faisait  partie  du  dépar- 
tement du  Bas-Rhin. 

DUTTWEILER,  village  d'Allemagne  (Bavière  [Palati- 
nat])  ;  620  hab.  Houillères  dont  l'une  constitue  le  Brennende 
Berg  (Mont  qui  brûle).  Il  y  a  plus  d'uu  siôclo,  on  exploitait 
en  ce  lieu  une  carrière  d'alun.  Tout  à  coup,  dos  flammes 
jaillirent  de  terre.  On  les  éteignit  en  y  jetant  des  décom- 
bres; mais,  depuis  lors,  il  s'échappe  du  même  endroit 
une  vapeur  chaude  qui  s'épaissit  quand  le  temps  est  plu- 
vieux ou  humide  et  dont  la  chaleur  est  suflisante  pour 
cuire  des  œufs.  On  suppose  qu'un  banc  de  houille,  situé 
au-dessous  de  cet  enfoncement,  qui  s'agrandit  cha(iue 
année,  a  pris  feu  spontanément. 

DuTUTT  (Eugène),  écrivain  français,  né  à  Marseille 
en  1806,  mort  à  Rouen  en  1886.  Très  riche,  il  réunit  une 
magnifique  collection  de  gravures,  et  publia  deux  ouvrages 
très  estimés  :  le  Manuel  de  l'amateur  a  estampes  (1881-1884), 
dont  il  ne  parut  que  quatre  volumes,  et  l'Œuvre  complet 
de  Rembrandt,  décrit  et  commente  (18S4,  avec  un  album 
gr.  in-plano),  véritable  monument  élevé  à  ce  grand  artiste. 

DUUMVTR  {du-om'-vir  —  mot  lat.  ;  de  duo,  deux,  et  do 
vir,  homme)  n.  m.  Magistrat  romain  qui  exerçait  une 
charge  conjointement  avec  un  autre,  il  Par  anal.  Person- 
nage exerçant  avec  un  autre  une  autorité  politique  voisine 
de  la  dictature  :  Robespierre  et  Saint-Just  furent  de  véri- 
tables DUtJMVlRS. 

—  Encycl.  Tarquia  le  Superbe  créa  les  duumvirs  sibyl- 
lins, pour  garder  les  livres  sibyllins,  les  interpréter  et 
faire  les  cérémonies  qu'ils  prescrivint;  leur  nombre  fut 
porté  à  dix,  puis  à  quinze.  Les  duumi'iri  perduellionis  éta.\ent 
des  magistrats  extraordinaires  créés  dans  des  cas  excep- 
tionnels ;  tels  furent  ceux  que  l'on  nomma  pour  juger 
Horace,  lorsqu'il  eut  tué  sa  sœur  Camille.  Les  duumviri 
capitales  étaient  chargés  de  juger  les  accusés  ordinaires. 
Leurs  jugements  étaient  susceptibles  d'appel  ;  le  peuple 
prononçait  en  dernier  ressort.  On  avait  aussi  institué  des 
duumviri  navales,  chargés  de  faire  construire  les  vaisseaux, 
de  les  entretenir,  et  d'équiper  les  flottes. 

Dans  les  provinces,  les  duumviri  jure  dicundo  (ou  quin- 
quennales) étaient  des  magistrats  municipaux,  nommés 
par  le  sénat  parmi  les  décurions,  qui  avaient,  outre  la 
présidence  du  sénat  et  l'administration  de  la  cité,  une 
juridiction  criminelle  pour  les  délits  peu  graves  et  une 
juridiction  civile  limitée. 

DUUM VIRAL,  ALE,  AUX  {du-om')  adj.  Qui  se  rapporte 
aux  duumvirs  ou  au  duumvirat  :  Une  magistrature  dlu.m- 

VIRALB. 

DUUMVIRAT  [du-om',  ra)  n.  m.  Dignité  des  duumvirs  : 
Conférer  le  duumvirat.  il  Exercice  des  fonctions  de  duum- 
vir  :  Durant  leur  ddumvirat. 

—  Par  anal.  Autorité  politique,  exercée  simultanément 
par  deux  personnes. 

DUVA.  Mythol.  scand.  La  plongeuse,  personnification 
de  la  vague  agitée,  qu'on  dit  tille  li'.^ger  (l'Océan)  et  do 
Ran  (la  Merj,  réclamant  sa  part  dans  lo  sacrifice  do  la  vie 
humaine  et  des  trésors  engloutis  sous  les  flots. 

Du  Vair  (Guillaume),  prôtre.  magistrat,  ministre, 
philu.soplie,  né  à  Paris  en  1556,  d'un  gentilhomme  auver- 
gnat, procureur  général  de  la  reine  Catherine  de  Médicis, 
mort  à  Tonneins  en  1621.  Conseiller  au  parlement  en  1586, 
premier  président  du  parlement  de  Provenco  en  1599, garde 
des  sceaux  en  16I0,  évoque  do  Lisieux  on  1617  et,  pou 
après,  créé  com'e  par  Louis  XIII,  Du  Vair  est  plus  inté- 
ressant en  sa  carrière  litté- 
raire qu'en  sa  belle  carrière 
}tolitique.  Orateur  estimé, 
traducteur  non  méprisable 
du  -Manuel  d'Epictèto,  do 
quelques  Discours  do  Dé- 
mosthène  et  de  Cicéron,  des 
Œuvres  de  saint  Basile,  au- 
tour de  l'Exhortation  à  la 
vie  civile,  du  Traité  de  l'élo- 
quence française,  de  Afédi- 
tations  sur  les  psaumes  et  do 
Poésies,  Du  Vair  fut  galti~ 
cnn  par  haine  du  fana- 
tisme et  libertin  par  haino 
de  l'intolérance.  Il  l'ut  l'ami 
do  Peiresc,  de  Pasquior,de 
Barclay.  Il  a  exposé  ses 
idées  philosophiques  dans 
le  Traité  de  ta  constance,  où 
il  sépare  la  religion  de  la 
pliilosophie;  dans  la  Sainte 
{iliiloHopkir,  ouvrage  un  peu 
confus,  où  il  cito  pélo-mAIo 
Varron  et  saint  Jérômo,  TortuUion  et  Thémistîus  ;  dans 
la  l'kilosophie  morale  des  stoiqnes.  à  laquelle  Charron  a 
emprunté  la  meilleure  partie  des  livres  I  ei  H  do  la  Saqesse, 
et  où  il  prôcho  lo  culto  do  la  raison,  établit  que  le  sou- 
verain biou  est  do  vivre  selon  la  nature  et,  partant  do  l'idéo 
do  finalité  universelle,  fait  do  la  moralité  humaine  l'ac- 
ceptation rôfiéchio  do  la  (In  propre  ilo  l'homme.  Du  Vair 
accompagnait  Louis  XIII  au  siôgo  do  Nérac,  lorsqu'il  mou- 


DUTROULEAU 


DUVAL 


Du  Voir. 


rut  ù  Tonneins.  Son  corps  fut  ramené  à  Paris  ot  inhumé 
dans  l'église  des  Bernardins. 

Db'VAL  (Pierre),  évoque  français,  né  vers  1510,  mort  ù 
Vinconnos  en  1561.  François  l'Mui  confia  la  surveillance 
do  l'éducation  du  Dauphin  ot  le  nomma  évéquo  do  Séoz 
(1539).  Il  a  publié  en  vers  le  Triomphe  de  la  vérité  (1559), 
et,  en  prose,  les  traités  Delà  Gi-andeur  de  Dieu  {l^^'i):  Delà 
sapience  et  bonté  de  Dieu  (1558).  C'est  à  tort  que  plusieurs 
autours  lo  confondent  avec  un  autre  Pierre  Duval,  poète 
du  même  siècle. 

DuVAL  (Nicolas),  magistrat  français,  mort  en  1568. 
Il  fut  conseiller  au  parlement  de  Paris,  puis  à  celui  do 
Rennes.  Très  attaché  aux  doctrines  protestantes,  dans  le 
premier  posto,  il  faillit  partager  lo  sort  de  sou  collègue  ot 
ami  Anne  Du  Bourg;  dans  le  second,  il  fut  assassiné  au 
commencement  de  la  troisième  guerre  civile.  Il  est  l'au- 
teur du  traité  de  jurisprudence  De  reàus  duJnis  et  quxslio- 
7ïibus  in  jure  controversis  tractatus  XX  dédié  au  chancelier 
de  L'Hospital  et  publié  en  1564. 

DuvAL  (André),  doyen  de  la  faculté  do  théologie  de 
Pans,  né  à  Pontoise  en  1564,  mort  à  Paris  on  1638.  Doc- 
teur eu  Sorbouue,  il  fut  nommé,  par  Henri  IV,  professeur 
royal  do  théologie,  eu  1598.  Il  combattit  éuergiquenient 
le  syndic  de  Sorbonne,  Richer,  qui  poussait  les  principes 
gallicans  jusqu'à  leurs  conséquences  extrêmes.  .Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  le  Feu  d'Hélie  pour  tarir  les  eaux 
de  5i7û(?(i603),  réponse  au  ministre  protestant  Du  Moulin  ; 
ot  le  traite  latin  de  l'Autorité  suprême  du  pontife  romain 
(1614),  contre  les  assertions  de  Richer. 

DuVAL  (Guillaume),  philologue  et  médecin  français, 
neveu  du  précédent,  né  à  Pontoise  vers  1572,  mort  à 
Paris  en  1646,  professa  la  philosophie  au  Collège  royal  de 
France  et  fut  médecin  du  roi.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Historia  monogramyna  sive  Pictura  linearis  sancto- 
ru/n  medicorum  et  medicarum  (1643)  ;  Phytologia  sive  Phi- 
losophia  plantarum  (1647). 

Du  Val  de  Dampierre  (Henri,  comte),  général 
français,  né  au  château  de  Hans  (Champagne)  en  1580, 
mort  en  1620.  XI  servit  en  Autriche,  battit  les  Turcs  et  les 
Transylvains  en  1604,  et  se  distingua  à  la  guerre  de  Trente 
ans.  En  1619,  il  empêcha,  avec  500  cavaliers,  le  comte  de 
Thurn  de  s'emparer  de  Vienne,  repoussa  à  plusieurs  re- 
prises Bethlen-Gabor,  et  fut  tué  en  voulant  reprendre 
Presbourg  à  ce  général. 

DuVAL  (Jean-Baptiste),  orientaliste  et  antiquaire  fran- 
çais, né  à  Auxerre,  mort  à  Paris  en  1632.  Il  devint  secrétaire 
interprète  du  cabinet  du  roi  pour  les  langues  orientales. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  VEcole  française  pour 
bien  apprendre  à  parler  et  à  écrire  selon  l'usage  du  temps 
(1604);  Recueil  de  poésies  latines  (1616);  Dictionarium 
latino-arabicum  Davidis  régis  (1632). 

DuVAL  (Jean),  poète  français,  né  à  Paris  au  commen- 
cement du  XVII*  siècle,  mort  eu  1680.  C'était  un  excellent 
prédicateur  qui  prit  part  aux  troubles  de  la  Fronde  et  fit 
paraître,  sous  le  voile  de  l'anonyme,  plusieurs  écrits 
contre  Mazarin.  Nous  citerons  do  lui  :  Triolets  du.  temps 
(1649);  le  Parlement  burlesque  de  Pontoise  (1652). 

DuVAL  (Pierre),  géographe  français  du  xvii'  siècle,  né 
à  Abbeville  en  1618,  mort  à  Paris  en  1683.  Elève  de  son 
oncle,  Nicolas  Samson,  il  professa  lui-même  la  géogra- 
phie, et  reçut  le  titre  de  «  géographe  royal  «.  Ses  cartes 
étaient  estimées  ;  ses  ouvrages  :  Recherches  curieuses  des 
annales  de  France  (1646),  Abrégé  du  monde  fl648-1650). 
Tables  géographiques  de  tous  les  pays  du  monae  (1651),  le 
Monde  ou  Géographie  universelle  (1658),  la  Sphère  ou 
Traité  de  géographie  (1659),  Cartes  et  tables  pour  la  géo- 
graphie ancienne  (1665),  etc.,  furent  très  appréciés  ù.  leur 
époque. 

DuVAL  (Valontin  Jameray),  numismate  français,  no  à 
Arthonnay  (Yonne)  en  1695,  mort  à  Vienne  (Autriche) 
on  1775.  Domestique  de  ferme,  il  put,  grâce  à  la  protec- 
tion du  duc  do  Lorraine,  faire  des  études  chez  les  jé- 
suites do  Pont-à-Mousson  et  visiter  la  France,  l'Italie  et 
les  Pays-Bas.  Pendant  ce  temps,  Duval  s'était  particu- 
lièrement attaché  â  l'étude  des  antiquités  et  de  la  numis- 
matique. Do  retour  on  Lorraine,  il  devint  professeur 
d'histoire  à  Lunévillo.  Après  la  mort  du  duc  Léopold,  il 
suivit  son  fils,  lo  duc  François,  à  Florence,  en  1729. 
Lorsque  co  prince,  qui  avait  épousé  Mario-Thérèse  (1736), 
devint  empereur  d'Allemagne,  Duval  se  rendit  à  Vienne, 
en  1748,  en  qualité  de  directeur  ot  conservateur  du  cabinet 
des  médailles  et  de  la  bibliotlièquo  impériale.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Ivumismata  cimelii  crsareiregii 
Austriaci  Vindobonensis  (1544-1555);  Monnaies  en  or  et  en 
argent  qui  composent  une  des  parties  du  cabinet  de  l'em- 
pereur (1759-1769)  ;  Œuvres  de  Duval  (1781). 

DuVAL  (Pierre),  prÔtro  et  moraliste  français,  nô  à 
Bréauté  en  1730,  mort  en  1797.  Il  professa  la  philosophie, 
puis  devint  proviseur  du  collège  d'Harcourt,  ot  recteur 
do  l'Université  en   1777  et  1786.  On  lui  doit  :  Essais  sur 

différents  sujets  de  philosophie  (1767);  Ré/lexiotis  sur  le 
livre  intitulé  «  le  Système  de  la  nature  »  (1770). 

DuVAL  (Piorro-Joan).  industriel  et  économiste  fran- 
çais, né  ot  mort  au  Havre  (1731-1800).  On  a  do  lui  :  Mé' 
moire  sur  le  commerce  et  la  ttavigation  du  Nord  (1760). 

Duval  (Charles-François-^Iarie),  homme  politique 
français,  né  à  Rennes  en  1750,  mort  ù  Iluy  (Belgique) 
en  1829.  Il  était  conseiller  du  roi,  assesseur  ao  la  ma- 
réchaussée de  Rennes  avant  la  Révolution.  Député  à 
l'Assemblée  législative,  il  prit  part  à  l'insurrection  du 
10  août  1792  ;  réélu  à.  la  Convention,  il  y  vota  la  mort  do 
Louis  XVI,  contribua  à  la  chute  dos  girondins,  ù  collo  do 
Robespierre,  et  combattit  avec  vigueur  la  réaction  qui 
suivit  thermidor.  Il  continua,  avec  AntonoUo  ot  Valar,  ù 
soutenir  les  institutions  républicaines  dans  le  "  Journal 
des  hommes  libres  »,  qui  fut  supprimé  au  i8-Bramairo. 
Membre  du  conseil  dos  «.'inq-Conts,  il  on  sortit  on  1797. 
De  1804  à  1814,  il  fut  chef  du  bureau  dos  contributions 
indiroi-tos.  I^a  loi  do  janvier  1816  contre  les  régicides 
l'oltlit^ea  ii  s'expatrier. 

Duval  (Jacquos-Roné),  chirurgien  français,  né  à  Ar- 
gentan (Normandie)  on  1758,  mort  a  Paris  on  1854,  devint 
nunnbro  do  l'Académio  do  nu'deoino.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Recherches  hisforiqura  sur  l'art  du  dentiste 
chez  tes  anciens  (1791);  l'Odonfalf/ie  considérée  dans  ses 
rapports  avec  d'autres  maladies  (1803).  j 


Duval  (Charles-Alexandre-Amaury  Pinf.ux-Duval,  dît 
Amaury),  archéologue  français,  né  à  Rennes  en  1760, 
mort  à  Paris  en  1838.  En  1785,  il  fut  nommé  secrétaire  de 
l'ambassade  do  France  à  Naples,  et  profita  do  son  séjour 
en  Italie  pour  étudier  l'antiquité.  Un  peu  plus  tard,  étant 
secrétaire  à  la  légation  française  à  Rome,  il  faillit  y  étro 
massacré,  dans  1  émeute  où  Basseville  perdit  la  vie.  11 
abandonna  la  diplomatie  pour  se  livrer  entièrement  à  l'ar- 
chéologie. Duval  devint  (1808)  chef  du  bureau  des  beaux- 
arts  au  ministère  do  l'intérieur,  membre  de  l'Institut  (181 1) 
et  de  l'Académie  des  inscriptions  (1816).  Il  avait  créé  pré- 
cédemment, avec  Ginguené  et  Chamfort,  la  Décade  philo- 
sophiaue.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Des  sépultures 
chez  les  anciens  et  les  modernes  (1801);  Précis  de  la  nié- 
thode  d'éducation  de  Pestalozzi  (1804)  ;  Paris  et  ses  monu- 
ments; Dissertations  et  notes  sur  le  théâtre  des  Latins,  en 
collaboration  avec  son  frère  Alexandre;  avec  Daunou  : 
continuation  do  l'Histoire  littéraire  de  la  France,  com- 
mencée par  les  bénédictins;  Mojiume/ifs  des  arts  du  dessin 
chez  les  anciens  et  les  modernes,  recueillis  par  Denon  et 
expliqués  par  Am,  Duval  (1829). 

DuVAL  (Ale.xandro-Vinccnt  Pineux-Duval,  dit 
Alexandre),  auteur  dramatique  français,  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Rennes  en  1767,  mort  à  Paris  en  1842.  Il  eut 
une  vie  agitée,  fut  marin,  secrétaire  de  la  députaiion  de 
Bretagne,  ingénieur,  dessinateur,  acteur  au  théâtre  du 
Palais-Royal  et  à  laComédie-Française, directeur  du  théâtre 
Louvois  (1808),  puis  do  l'Odéon,  et  administrateur  de  la 
bibliothèque  de  l'Arsenal.  Il  fut  élu,  en  1812,  membre  de 
l'Académie  française. Comme  auteur  dramatique,  Alexandre 
Duval  a  excellé  dans  la  peinture  des  mœurs  de  son  temps. 
Ses  intrigues  sont  fortement  nouées,  son  dialogue  est 
plein  de  naturel  et  de  traits  comiques  et  son  style  est  fa- 
cile, original,  mais  souvent  incorrect.  On  lui  doit  une 
soixantaine  de  comédies,  drames  et  opéras,  dont  beaucoup 
eurent  un  très  vif  succès.  Nous  citerons,  entre  autres  : 
le  Défenseur  officieux  (1795);  la  Manie  d'être  quelque 
chose  (1795)  ;  les  Héritiers  (1796)  ;  la  Jeunesse  de  Richelieu 
(1796);  Maison  à  vendre,  musique  de  Dalayrac  (1800); 
Edouard  en  Ecosse  (1802),  drame  qui  fut  interdit  et  lo 
força  à  s'exiler  pendant  une  année  ;  Guillaume  le  Conqué- 
rant {U03),  ég^leiDent  intordit  ;  le  Tyran  domestique [l^Ob); 
la  Jeunesse  de  Henri  V'(1806);  Joseph,  musique  de  Méhul 
(1807)  ;  la  Manie  des  grandeurs  (18I7)  :  la  Fille  d'honneur 
(1818)  ;  le  Faux  Bonhomme  (1821)  ;  la  Princesse  des  Ursins 
(1826);  etc.  Ses  Œuvres  complètes  (1822-1829)  contiennent 
quelques  pièces  interdites  par  la  censure.  On  lui  doit  aussi 
le  Misanthrope  du  Marais  (1832),  roman,  et  divers  écrits, 
notamment  :  De  la  littérature  dramatique  (1833)  et  le 
Théâtre  fraiiçais  depuis  cinquante  ans  (1838),  ardentes  cri- 
tiques du  romantisme  dont  il  était  un  adversaire  acharné. 

DuVAL  (Henri-Charles  PiNEnx-DnvAL,dit  Henri),  frère 
des  deux  précédents,  littérateur  français,  né  à  Rennes  en 
1770,  mort  en  1847.  11  fit  partie  de  l'administration  des 
états  de  Bretagne,  fut,  en  1797,  secrétaire  de  Ginguené  à 
l'ambassade  de  Turin,  puis  devint  sous-chef  au  bureau  dos 
beaux-arts.  II  a  publié,  entre  autres  ouvrages  :  Essai  sur 
la  critique  (1S07);  Choix  d'anecdotes  anciennes  et  ynodernes 
(1824);  Gambadoro  ou  le  Jeune  Aventurier  (l825);  His- 
toire de  Charles  VI  (1842)  ;  etc.  Il  est  le  père  du  peintre 
Amaury-Duval. 

DuVAL(Georges-Louis-Jacaues},  vaudevilliste  français, 
né  à  Valognes  en  1772,  mort  à  Paris  en  1853.  Il  était  sous- 
chef  de  bureau  au  ministère  de  l'intérieur.  Il  a  composé, 
seul  ou  en  société,  plus  de  soixante-dix  pièces,  parmi  les- 
quelles nous  citerons  :  Clément  Marot  (1799)  ;  Monsieur  Vau- 
tour ou  le  Propriétaire  sous  les  scellés  (1805)  ;  utie  Journée 
à  Versailles  (1814).  On  lui  doit  aussi  deux  ouvrages,  qui 
abondent  en  anecdotes  piquantes  :  Souveni7'S  de  la  Ter- 
reur, de  IISS  à  t793  (i84l)  ;  Souvenirs  thermidoriens  (1843). 

DuVAL  Le  Camus  (Pierre),  peintre  français,  né  à 
Lisieux  en  1790,  mort  à  Saint-Cloud  en  1854.  Fllève  de 
David,  il  se  consacra  à  la  pointure  de  genre.  Cetartisto 
a  été,  pendant  plusieurs  années,  maire  ae  Saint-Cloud  et 
attaché  à  ia  maison  de  la  duchesse  de  Berry.  Citons  de 
lui  :  la  Partie  de  piquet  des  invalides  (1819);  lo  Départ  pour 
lâchasse,  le  Pain  bénit  (1827);  lo  Retour  de  l'école,  l'Affût 
aux  canards  (1831);  lo  Retour  de  la  ville  (1835),  au  musée 
d'Orléans;  les  Amowrsi'(.'Hrft?en7ie5(i837);  la  Bénédiction  des 
orphelins  (1842);  les  Prémices  de  la  moisson  (l844);  Bains  de 
Trouville  (1858)  ;  etc.  On  doit,  en  outre,  à  Duval  Le  Camus 
un  grand  nombre  de  portraits. 

Duval  (Vincent),  médecin  français,  né  à  Saint-Maclou, 

frès  do  Pont-Audomor,  en  1796,  mort  en  1876.  Docteur  à 
'aris  en  1820,  il  se  consacra  surtout  à  l'étude  de  l'ortho- 
pédie. Sa  méthode  d'extension  intermittente  pour  les  diffor- 
mités de  ia  taille  eut  peu  de  succès  ;  il  n'en  fut  pas  de 
mémo  de  son  traitement  du  «  pied  bot  o.  Scarpa  avait 
iuslement  attribué  à  cette  difformité  une  origine  muscu- 
laire, ot,  suivant  cette  théorie,  Delpech  l'avait  traitée  par 
la  section  du  tendon  d'Achille.  Duval  pratiqua  do  nouveau 
la  section  du  tendon,  on  y  ajoutant  une  bonne  contention 
orthopédique,  pour  empocher  le  retour  do  la  déformation. 
Il  a  laissé  :  Traité  pi'atique  du  pied  bot  (1839)  ;  Aperçu  des 
principales  difformités  du  coi'ps  humain  (1S39). 

DuVAL  (Charlos-Jérôme-.Mphonse),  architecte  fran- 
çais, né  à  Beauvais  en  ISOO,  mort  à  Paris  on  1S76.  Duval 
débuta  par  dos  constructions  pittoresques,  chalets,  ma- 
nèges, écuries,  etc.  11  construisit  les  villas  du  parc  de 
Maisons-Laffito,  le  château  do  la  Jonchère,  l'hôtel  Mou- 
ron, l'hôte!  Van  Ëecliout,  l'hôtel  de  la  tragédienne  Rachel. 
Paris  doit  ù  Ch.  Duval  des  édifices  d'un  genre  tout  difi'éroni, 
entièrement  nouveau  et  qu'il  a  su  réaliser  avec  bonheur.  Co 
sont  d'immenses  salles  do  cafés  ou  do  cafés-coucorls  ;  un 
pavillon  chinois,  exécuté  pour  le  compte  do  Méhémot-AIi, 
on  1^52,  ot  qui  montrait  déjà  les  tendances  d'un  esprit  natu- 
rellement porté  vers  l'art  oriental  ;  hi  construction  du  pa- 
lais chinois  do  Ba-ta-clan,  sur  lo  boulevard  Voltaire,  édiltco 
d'un  profil  éiraiigo  et  contourné.  Mais,  dans  d'autres  con- 
structions moins  bizarres,  le  grand  café  Parisien,  lo  café 
du  Delta,  l'Eldorado,  surtout  dans  lo  Casino  et  dans  l'Al- 
ca/ar,  Duvat  a  montré  la  mémo  abondance  d'idées.  On  lui 
doit  encore  lo  pavillon  du  Tir  national,  :\  Vinconnos,  et, 
au  liavro,  uq  Alcazar  qui  a  été  accuoilli  par  dos  élogos 
mérités. 

DuVAL  (CharIos-Edmond-/ï«oi(0.  magistrat  et  homnio 
politiiiuo  français,  né  en  1807  à  Amiens,  mort  i\  Paris  on 
lSi>3.  Il  outra  dans  la  magistrature  comme  substitut  i\ 
Laoa,  occupa  ensuite  divers  postes.  Procureur  du  roi  j;^ 


DUVAL  —  DUVEKGIER 

Nantes  en  1846,  il  fut  révoqué  par  le  gouvernement  pro- 
visoire de  1848.  Réintégré,  eu  1349,  procureur  général 
à  Dijon,  il  devint  premier  i>résident  de  la  cour  de  Bordeaux, 
en  IStii.  Révoq^ué  en  janvier  1871  par  Crémieux,  comme 
avant  fait  partie  des  commissions  mixtes  après  le  coup 
d'Etat  de  décembre,  il  fut  rétabli  sur  son  siège,  deux  mois 
plus  tard,  par  un  décret  de  l'Assemblée  nationale,  et  re- 
traité en  1873.  Elu  sénateur  de  la  Gironde,  en  1876,  il 
échoua  au  renouvellement  triennal  de  1879,  et  rentra,  dès 
lors,  définitivement  dans  la  vie  privée. 

DuV  AL  (Pierre-Louis),  boucher,  né  en  iSil  àMontlhérj 
(Seine-et-Oise),  mort  à  Paris  en  1870.  Il  rendit  son  nom 
populaire  en  créant  dans  cette  ville  douze  restaurants 
économiques  (devenus  depuis  plus  nombreux),  appelés 
bouillons  Duval,  parce  qu'on  n'y  vendit  d'abord  que  du 
bouillon  et  du  bœuf.  Le  service  y  est  fait  par  des  femmes. 

DuVAL  (Jules),  publiciste  français,  né  à  Rodez  (Avey- 
ron)  en  1813,  mort  en  1870.  Avocat,  puis  magistrat,  il  fut, 
pendant  quelque  temps,  directeur  du  journal  »  l'Echo 
d'Oran  »,  en  Algérie.  De  retour  en  France,  Duval  s'est  fixé 
à  Paris  et  a  collaboré  à  plusieurs  journaux  et  revues.  On 
lui  doit  plusieurs  ouvrages,  parmi  lesquels  :  Mémoire  philo- 
logique et  littéraire  sur  les  proverbes  patois  du  Roiiergne  et 
sur  les  divers  dialectes  de  la  langue  romane  (ISii);  Histoire  de 
l'émigration  européenne,  asiatique  et  africaine  au  xix*  siècle 
(1862);  Réflexions  sur  la  politique  de  l'empereur  en  Algérie 
(18661  ;  JVotre  pays  (1867)  ;  un  Ouvrier  voyageur,  René  Caillé 
(1868)  ;  Mémoire  sur  Antoine  de  Montchrétien,  auteur  du 
premier  traité  d'économie  politique  (1869);  Notre  planète 
aS71),  ouvrage  posthume. 

DuVAL  Le  Camus  (Jules- Alexandre),  peintre  français, 
fils  de  Pierre  Duval  Le  Camus,  né  et  mort  à  Paris  (1814- 
1878).  Il  eut  d'abord  pour  maître  son  père,  puis  il  fut  élève 
de  Paul  Delaroche  et  de  Drolling.  Toutefois,  ses  débuts 
révélèrent  encore  l'influence  paternelle.  Ainsi,  le  Totie  et 
l'Ange,  qui  parut  en  1842,  pourrait  être  attribué  à  Pierre 
Duval  Le  Camus.  Le  Chasseur  perdu,  les  Petits  déjeuners, 
Rousseau  écrivant  l'a  Héloïse  »,  qui  sont  de  1846,  ont  encore 
un  peu  de  ce  lyrisme  bizarre,  dont  la  nouvelle  école  a  fait 
justice;  mais,  à  l'Exposition  de  i853,  où  le  peintre  avait 
envoyé  les  Deux  chasseurs  et  l'Ours,  et  l'Heure  du  berger, 
toute  trace  de  ce  genre  faux  et  maniéré  avait  disparu.  La 
peinture  de  Duval  était  déjà  saine  et  sans  prétention; 
Macbeth  et  les  sorcières,  le  Christ  au  tombeau,  deux  ta- 
bleaux qui  parurent  au  Salon  de  1855,  vinrent  affirmer 
plus  sérieusement  encore  les  progrès  de  l'artiste.  Citons 
avec  éloge  le  Poste  avancé  de  routiers,  une  des  bonnes 
peintures  qui  figurèrent  au  Salon  de  1859.  Les  Trois  cru- 
ches à  une  fontaine,  VAumône  de  la  mer,  les  Adieux,  du 
Salon  de  1861,  valurent  à  l'auteur  un  succès  mérité;  ce 
sont  peut-être  ses  trois  meilleurs  ouvrages.  Parmi  les  der- 
nières compositions  de  cet  artiste,  il  faut  citer  le  Martyre 
de  saint  Laurent  (1867)  et  plusieurs  tableaux  de  genre,  qui 
n'ont  pas  figuré  aux  expositions  :  Giotto  dans  la  campagne 
de  Rome;  une  Halte  à  Sorrente;  Souvenir  de  Bretagne; 
Rerger  dans  la  campagne  de  Rome;  etc. 

Duval  (Aline),  actrice,  née  à  Paris  vers  1824.  Elle  joua 
très  jeune,  dans  de  petits  théâtres,  puis  entra  en  1842  au 
Palais-Royal,  où  son  jeu  leste  et  déluré,  sa  voix  mordante, 
sa  verve  spirituelle  et  endiablée,  lui  valurent  d'éclatants 
succès  dans  les  rôles  de  bonnes,  de  grisettes  et  les  rôles 
travestis.  Après  avoir  fait  de  nombreuses  créations  à  ce 
théâtre,  elle  passa  aux  Variétés,  puis  aux  Boufl'es,  et  pa- 
rut enfin  à  l'Ambigu  (1883),  où  elle  créa  un  rôle  dans  Pot- 
Rûuille.  Peu  après,  elle  quitta  la  scène. 

Duval  (Emile-Gustave-Ferdinand),  avocat  et  admini- 
strateur français,  né  à  Paris  en  1829.  Il  publia  quelques 
articles  de  journaux.  Ses  relations  avec  Dufaure  et  avec 
Thiers  lui  valurent  d'être  nommé,  en  1871,  préfet  de  la 
Gironde.  Dans  ces  fonctions  administratives,  il  fit  preuve 
de  tact  et  de  modération.  Après  le  renversement  de  Thiers, 
il  fut  appelé,  en  1873,  à  la  préfecture  de  la  Seine  ;  dans  ce 
poste,  il  sut  se  montrer  administrateur,  et  conserva  ces 
fonctions  sous  diflférents  cabinets. 

Duval  (Edgar-^aou^),  magistrat  et  homme  politique 
français,  né  à  Laon  en  1832,  mort  à  Monte-Carlo  en  1887. 
Fils  de  Charles-Edmond-Raoul  Duval,  il  entra  dans  la  ma- 
gistrature comme  substitut  à  Nantes,  et  devint  avocat 
fénéral.  Démissionnaire  au  4  septembre  1S70,  il  s'enrôla 
ans  les  éclaireurs  de  la  Seine-Inférieure.  Elu  par  ce  dé- 
partement à  l'Assemblée  nationale,  le  2  juillet  1871,  Raoul 
Duval  prit  place  au  centre  droit  et  se  signala  par  sou  oppo- 
sition et  ses  attaques  contre  Thiers  et  les  orléanistes.  Il 
devint  un  des  principaux  chefs  du  parti  bonapartiste,  et 
vota  contre  la  constitution  républicaine  en  1875.  Réélu  à 
Louviers  en  1876,  il  siégea  dans  le  groupe  de  l'Appel  au 

fienpie,  fonda  la  iVaïioH,  journal  impérialiste,  mais  s  abstint 
ors  du  vote  de  confiance  demandé  par  les  partisans  du 
Seize-Mai.  li  ne  rentra  à  la  Chambre  qu'en  18S4,  comme 
député  de  l'Eure.  Il  se  rallia  à  la  République  modérée  ;  il 
avait  projeté  la  formation  d'un  nouveau  groupe,  dit  de 
■  droite  républicaine  »,  lorsque  la  mort  le  surprit. 

DuVAL  (Joseph-César),  homme  politique  français,  né 
à  Saint-Julien  (Haute-Savoie)  en  1841.  Pharmacien  dans 
sa  ville  natale,  il  fut  élu  député  en  1883  par  la  Haute- 
Savoie,  réélu  en  1885  et  en  1889.  Duval  a  publié  plusieurs 
ouvrages  relatifs  à  l'histoire  locale  de  son  arrondisse- 
ment :  Un  Curé  de  Collonge-sous-Salève,  il  y  a  cent  ans 
(1874);  Temier  et  Saint-Julien,  essai  historique  sur  les 
bailliages  de  Ternier  et  Gaillard  (1879);  Procès  de  sor- 
ciers à  Viry,  1534-1548  (1881);  l'Administration  municipale 
de  la  commune  et  du  canton  de  Viry,  de  l'an  I  à  l'an  YllI 
de  la  République  française  (1883). 

DdvaL  (Emile-Victor,  dit  le  général),  un  des  chefs 
militaires  de  la  Commune  do  1871,  né  à  Paris  en  1841. 
Ouvrier  fondeur,  il  se  fit  affilier  à  l'Internationale,  fut 
condamné  de  ce  chef  à  doux  mois  de  prison,  en  1870.  Il  prit 
une  part  active  à  la  révolution  du  4-Septembre,  après 
laquelle  il  devint  colonel  de  la  13»  léfrion  de  la  garde 
nationale.  Eu  I87i,  Duval,  membre  du  Comité  central,  fut 
nommé  commandant  militaire  de  la  préfecture  do  police, 
puis  général,  par  le  Comité,  et  élu  membre  do  la  Commune. 
Chargé  de  marcher  contre  l'armée  de  Versailles,  il  attaqua 
la  re<louto  doChktillon.  Cerné  avec  un  millier  de  fédérés, 
il  fut  fait  prisonnier  et  amené  au  général  Vinoy,  qui  le  fit 
fusiller  au  carrefour  de  la  route  do  Bicôtre. 

Duval  f.Va(Ai(M-Marie),  médecin  français,  né  à  Grasse 
(Vaf  )  ea  1844,  iils  de  Duval-Jouve.  Prosectour  à  la  faculté 


de  Strasbourg,  puis  agrégé,  professeur  à  la  faculté  de 
Pans,  membre  de  l'Académie  de  médecine  en  1882,  Ma- 
thias  Duval  s'est  surtout  occupé  d'études  anatomiques  et 
de  recherches  embryologiques.  On  lui  doit,  entre  autres 
mémoires  originaux  :  Structure  et  usages  de  la  rétine  (1873)  ; 
Rechercltes  sur  l'origine  réelle  des  nerfs  cranietis  («Journal 
de  l'anatomie  »,  1876-1880);  Etudes  stir  la  spennatogénèse 
(«Revue  des  sciences  naturelles  de  Montpellier»,  1879- 
1880);  Etude  sur  la  ligne  primitive  de  l'embryon  ("Annales 
des  sciences  naturelles u ,  1879)  ;  la  Corne  d'Ammon,  mor- 
phogéJiie  et  embryologie  («Archives  de  neurologie»,  1881); 
De  la  formation  du  blastoderme  dans  l'œuf  d'oiseau  («An- 
nales des  sciences  naturelles",  1884);  et  de  bons  ouvrages 
didactiques:  Manuel  du  microscope  (1873);  Cours  de  phy- 
siologie (1872),  fréquemment  réédité;  Précis  de  technique 
ynicroscopique  et  histologigue  (1878)  ;  Manuelde  Vanntomiste 
(1883),  en  collaboration  avec  le  Di'Ch.  Morel;  Dictionnaire 
usuel  des  sciences  médicales  (1885)  ; /e  i>an«inîsnie(1885)  ; 
l'Anntomie  générale  et  so?i  histoire  (1886);  Eléments  d'his- 
tologie (1896). 

Duval  (Georges),  publiciste  français,  né  à  Paris  en 
1847.  II  fut  reçu  à  l'École  navale  en  1863.  Il  collabora  à  un 
grand  nombre  de  journaux,  et  se  montra  auteur  dramatique 
et  romancier  fécond. On  lui  doit,  entre  autres  -.Madame  Mas- 
carille,  pièce  en  vers  (1874)  ;  le  Tour  du  monde  en  80  [mi- 
nutes, revue  en  trois  actes  (1875)  ;  Aux  quatre  coins,  en  un 
acte  (1876)  ;  Artistes  et  cabotins  (1878)  ;  Histoire  de  la  litté- 
rature révolutionnaire  (1879)  ;  la  Morte  galante^  roman 
[ISSO);  les  Petites  A b7-aha7n  (1880);  Voltaire  chez  Houdon, 
comédie  en  un  acte  et  en  vers  (1880);  Vauhnsant  et  Bou- 
leau (1881);  un  Amour  sous  la  Révolution  (1881);  le  Miracle 
de  l'abbé  Dulac  (1882)  ;  le  Premier  Amant  (1883)  ;  Vieille  his- 
toire (1884);  les  Orphelins  d'Amsterdam  (^884);  le  Carnaval 
parisien  (1884-1889);  Laurette  (1885);  l'Homme  à  la  plume 
noire  (1886)  ;  un  Cmip  de  fusil  (1886)  ;  Paiis  qui  rit  (1886)  ; 
le  Tonnelier  (1887);  Mai  fS7f  ;  une  Virginité  (^1887);  Coquin 
de  printemps,  vaudeville  en  trois  actes  avec  Jaime  (1888). 

Duval  (Eugène-Emmanuel- Amaury),  peintre  français. 
V,  Amaury-Ddval. 

DuVAL-JOUVE  (Joseph),  savant  et  écrivain  français, 
né  à  Boissy-Lamberville  (Eure)  en  1810,  mort  à  Montpel- 
lier en  1883.  Il  fut  professeur,  puis  inspecteur  d'académie. 
On  lui  doit  plusieurs  ouvrages  relatifs  à  l'histoire  natu- 
relle, la  philosophie  et  Thistoire,  notamment:  Traité  de 
logique  ou  Essai  sur  la  théorie  de  la  science  (1843)  ;  Etudes 
sur  le  pétiole  des  fougères  (i8ô4)  ;  Des  comparaisons  histo- 
taxiques  et  de  leur  importance  dans  l'étude  critique  des 
espèces  végétales  (l&ll);  Etud<*  histotaxique  des  cyperus  de 
France  (1874);  Histoire  populaire  de  Montpellier  (1878); 
Montpellier  pendant  la  Révolution  (1879-1881)  ;  etc. 

DuVAL-LEROY  (Nicolas-Claude),  physicien  et  astro- 
nome français,  né  à  Bayeux  vers  1730,  mort  à  Brest  en 
1810.  11  fut  professeur  de  mathématiques  et  membre  cor- 
respondant de  l'Académie  des  sciences.  Nous  citerons, 
parmi  ses  écrits  :  Instruction  sur  les  baroynèlres  marins 
(1784);  Courtes  réflexions  sur  quelques  points  de  la  consti- 
tution d'un  Etat  (1789);  Traduction  (supposée)  d'un  manu- 
scrit portugais  sur  le  mariage  des  prêtres  (1790),  où  il 
attaque  vivement  le  célibat  ecclésiastique;  Eléments  de 
navigation  (1802);  etc. 

DUVALIE  {U)  D.  f.  Genre  de  végétaux  cryptogames,  de 
la  famille  des  hépatiques,  tribu  des  marc^iantiées,  dont 
l'espèce  type  habite  1  Allemagne,  u  Genre  d'asclépiadées- 
stapéliées,  comprenant  une  dizaine  d'espèces  de  plantes 
charnues,  grasses,  qui  croissent  au  Cap  et  dans  les  environs. 

DUVAUA  (ud-o)  n.  m.  Genre  de  la  famille  des  térébin- 
Ihacées,  comprenant  des  arbres  et  des  arbrisseaux,  qui 
croissent  au  Chili  et  dans  la  Polynésie. 

DUVAUCEL  (Alfred),  naturaliste  et  voyageur  français, 
né  en  1792,  mort  à  Madras  en  1824.  Il  quitta  le  service 
au  début  de  la  Restauration,  se  tourna  vers  l'histoire  na- 
turelle, eut  pour  maître  Cuvier,  qui  avait  épousé  sa  mère, 
fut  nommé,  en  1817,  naturaliste  du  roi,  et  reçut  une  mission 
scientifique  dans  l'Inde.  Avec  le  naturaliste  Diard,  il  ex- 
plora le  Bengale,  une  partie  de  l'arcliipel  indien,  le  Sylhet, 
et  alla  mourir  de  la  fièvre  à  Madras.  Il  a  enrichi  les  collec- 
tions publiques  françaises  d'un  grand  nombre  de  plantes, 
d'animaux  rares,  de  médailles,  de  manuscrits.  Cuvier  a 
publié,  dans  les  ■■  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  », 
une  Notice  sur  les  voyages  de  Duvaucel  (1821). 

DUVAUCHEL  (Léon),  littérateur  et  poète,  né  à  Paris 
en  1850.  Il  a  collaboré  à  des  journaux  et  des  revues,  et 
s'est  fait  connaître  comme  poète  par  des  poésies  tour  à 
tour  gracieuses  et  viriles  :  le  Médaillon  (1875)  ;  la  Clef 
des  champs  {\?,%\),  et  par  des  poésies  patriotiques.  Ro- 
mancier de  talent,  il  a  publié  :  la  Moussière  (1886)  ;  le 
Tourbier  (1888)  ;  le  Portrait  (1890)  ;  le  Livre  d'un  forestier 
(1893)  ;  Chez  nous  (1895)  ;  M'zelle{\&9:>)  ;  V Hortillonne  (1897). 

DUVAUX  (Antoine-Jules),  peintre  de  batailles,  né  à 
Bordeaux  en  1818,  mort  à  Paris  en  1884.  Elève  de  Charlet, 
il  a  su  mettre  de  l'humour,  du  sentiment,  presque  de  la  fan- 
taisie dans  ce  genre  de  peinture.  On  cite  prmcipalement 
de  lui  :  Charge  de  cuirassiers  à  Valmy,  l'Attaque  du  pla- 
teau de  la  Haie-Sainte,  Episode  de  l'assaut  de  Sébastopol, 
au  musée  de  Versailles.  Duvaux  a  reproduit  en  plusieurs 
eaux-fortes  connues,  soit  des  dessins  originaux,  soit  les 
plus  importants  morceaux  de  son  œuvre.  Ses  plus  récents 
envois  au  Salon  furent  :  le  Quinze  août  à  la  place  Vendôme, 
Bataille  de  Gravelotte,  Episode  du  combat  de  Loigny,  Epi- 
sode de  la  journée  du  6  août  1870,  etc. 

DuVAUX  (Jules-Yves-Antoine),  professeur  et  homme 
politique  français,  né  à  Nancy  (Meurthe)  en  1827.  Agrégé 
es  lettres,  Duvaux  fut  professeur  à  Saintes,  à  Montpellier 
et  à  Nancy.  H  fut  élu  membre  du  conseil  général  de 
Meurthe-et-Moselle  en  1871.  Après  le  renversement  de 
Thiers,  il  démissionna.  En  1876,  il  fut  élu  député  de  Nancy. 
Réélu  en  1881,  il  fut  sous-secrétaire  d'Etat  sous  Jules  Ferry, 
ministre  de  l'instruction  publique  ;  il  obtint  lui-même  ce 
portefeuille  dans  le  cabinet  Duclerc  (1882),  le  conserva 
dans  le  cabinet  Fallières  (1883),  et  ne  se  représenta  pas 
aux  élections  générales. 

DuVEAU  (Louis-Jean-Noél),  peintre  français,  né  à 
Saint-Malo  en  1818,  mort  à  Paris  en  1867.  Elève  de  Léon 
Cogniot.  Ses  deux  premiers  tableaux  obtinrent  un  succès 
mérité  :  le  Lendemain  d'une  tempête  en  Brel<tqne,  et  /f.v 
Emigrants  bretons  arrêtés  par  des  républicains.  Il  faut 
citer  encore  do  lui  :  Pécheurs  naufragés,  et  surtout  la 


902 

Mort  d'Agrippine.  Les  sujets  où  palpite  une  passion  vraie 
sont  ceux  qu'il  interpréta  le  plus  heureusement  :  le  Ber- 
ceau vide,  le  Retour  du  pardon  de  sainte  Anne  de  la  Palud, 
la  Messe  en  mer,  tableau  charmant,  plusieurs  fois  gravé, 
tiennent  la  place  d'honneur  dans  son  œuvre.  Duveau  a 
décoré  l'église  de  Saint-Servan. 

DUVENÈDE  (Marc  Van),  peintre  flamand,  né  et  mort 
à  Bruges  (1674-1729).  Il  se  rendit  en  Italie,  où  il  resta  six 
années,  prit  à  Rome  des  leçons  de  Carie  Maratte,  puis 
retourna  dans  sa  patrie,  se  fit  connaître  par  des  tableaux 
qui  rappellent  la  manière  de  son  maître,  sa  touche  hardie 
et  vigoureuse.  On  cite,  parmi  ses  meilleures  œuvres  :  le 
Martyre  de  saint  Laurent  et  Sainte  Claire  donnant  l'habit 
de  son  ordre  à  des  jeunes  filles. 

DuVERDIER  (Antoine,  seigneur  de  Vauprivas),  ma- 
gistrat et  littérateur  français,  né  àMontbrison  (Loire)  en 
1544,  mort  à  Duerue,  près  Lyon,  en  1600.  H  fut  conseiller 
du  roi,  homme  d'armes  de  la  compagnie  du  sénéchal  de 
Lyon,  contrôleur  général  de  cette  ville  et  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi.  Duverdier,  qui  avait  réuni 
un  grand  nombre  de  livres  rares,  est  surtout  connu  comme 
bibliographe.  Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  Biblio- 
thèque d'Antoine  Duverdier,  contenant  le  catalogue  de  tous 
les  auteurs  qui  ont  écrit  ou  traduit  en  français,  avec  le 
supplément  latin  du  même  Duvei^dier  à  la  bibliothèque  de 
Gessner  (1586),  que  consultent  tous  les  bibliophiles.  Il  a 
publié,  en  outre  :  Prosographie  ou  Description  des  per- 
sonnes insignes,  etc.,  avec  les  effigies  d'aucuns  d'iceux 
(1573),  où  l'on  trouve  des  renseignements  encore  précieux. 
—  Son  fils  Claude,  né  à  Lyon  vers  1566,  mort  en  1649,  fut 
un  poète  médiocre.  Il  a  laissé  quelques  écrits,  entre 
autres  deux  petits  poèmes  :  Rie}i  et  le  Luth. 

DuVERDIER(Gilbert  Saulnif-:r),  écrivain  français, mort 
à  la  Salpétrière,  à  Paris,  en  1686.  Il  fut  historiographe 
de  France  et  composa  de  nombreux  ouvrages  qui  ne  purent 
l'arracher  à  la  misère.  Parmi  ses  écrits,  depuis  longtemps 
oubliés,  on  cite  :  l'Exacte  Description  de  tétat  présent  de 
la  France  (1654)  ;  des  Abrégés  de  l'histoire  des  Ottomans, 
de  l'histoire  d'Espagne,  de  l'histoire  d'Angleterre,  etc  ; 
le  Roman  des  romans  (1626)  ;  les  Amants  jaloux  ou  le  Ro- 
man des  dames  (1631)  ;  etc. 

DUVERGER  (Eugène),  imprimeur  français,  né  à  Lille 
en  1801,  mort  à  Pans  en  1863.  H  fonda  à  Paris  une  impri- 
merie, puis,  après  la  révolution  de  1830,  fut  appelé  à  diri- 
ger l'Imprimerie  royale.  Ses  efl"orts  ont  eu  surtout  pour 
but  le  perfectionnement  des  impressions  musicales.  Le 
système  de  typographie  de  la  musique  qu'il  imagina  con- 
sistait en  une  série  complète  de  types  sans  portées.  Il  a 
publié  un  Spéciïnen  des  caractères  de  jnusique  gravés,  fon- 
dus, composés  et  stéréotypés  par  les  procédés  de  E.  Duverger 
(1834),  ouvrage  d'une  exécution  des  plus  remarquables. 

Duverger  (Alexandre-Jacques  Vêron-),  jurisconsulte 
français,  né  et  mort  à  Paris  (1818-1892).  Nommé  professeur 
suppléant  à  la  faculté  de  droit  de  Paris  en  1851  ,  il  fut 
chargé  de  faire  un  cours  de  droit  constitutionnel  qui  devait 
commencer  le  2  décembre.  Ce  jour-là,  eut  lieu  le  coup 
d'Eiat,  et  le  cours  ne  fut  jamais  fait.  En  1855,  on  lui  confia 
le  cours  d'introduction  générale  à  l'étude  du  droit.  En  1858, 
il  fut  nommé  professeur  en  titre  de  code  civil,  et  il  con- 
serva cette  chaire  jusqu'en  1888.  On  doit  à  Duverger  :  De 
l'effet  de  la  transcription  relativement  aux  droits  du  ven- 
deur (1865)  :  Observations  sur  le  mémoire  de  M.  Batbie,  in- 
titulé :  Revision  du  code  Napoléon  (1868)  ;  De  la  condition 
politique  et  civile  des  femmes  (1872)  ;  l'Athéisme  et  le  Code 
civil  (1888). 

Duverger  (Théophile-Emmanuel),  peintre  français, 
né  à  Bordeaux  eo  1821.  Il  fit  lui-même  son  éducation. 
Observateur  sagace,Duverger  a  exécuté,  dans  la  peinture 
de  genre,  de  nombreuses  petites  toiles,  remarquables  par  la 
finesse  de  l'expression  et  le  charme  de  la  composition. 
Citons  de  lui  :  la  Gamelle  du  grand-papa,  l'Attente,  les 
Dames  de  charité,  les  Derniers  Sacrements,  les  Bohémiens, 
la  Paralytiqite,  le  Laboureur  et  ses  enfants,  qui  prit  place 
au  Musée  du  Luxembourg;  Quand  les  chats  n'y  sont  pas, 
les  souris  dansent;  t'Aiguille  de  la  grand'maman;  la  Béné- 
diction du  pain  à  Ecouen;  Allant  aux  cha7nps;  etc. 

DuVERGIERouDuVERGERDEHAURANNE(Jean), 
abbé  de  Saint-Cyran,  né  à  Bayonue  en  1581,  mort  à  Paris 
en  1643.  Après  avoir  commencé  ses  études  dans  son  pays 
natal,  il  se  rendit  à  Louvain,  où  il  fut  l'élève  de  Juste 
Lipse.  Vers  1604,  il  se  lia  étroitement  avec  un  de  ses  condis- 
ciples, nommé  Jansénius.  Tous  deux  quittèrent  Louvain 
pour  se  rendre  à  Paris  et  de  là  à  Bayonne  (1611),  où  ils 
menèrent  une  vie  très  retirée,  se  livrant  avec  ardeur  à 
l'étude  de  saint  Augustin.  Du  Vergier  devint  chanoine  de 
la  cathédrale  de  Bayonne,et  Jansénius  principal  d'un  col- 
lège. En  1617,  le  premier  revint  à  Paris,  le  second  re- 
tourna à  Louvain,  mais  ils  demeurèrent  unis  par  un 
commerce  de  lettres.  En  1620,  Du  Vergier  fut  nommé 
par  l'évèque  de  Tours,  de  La  Rochepozay,  abbé  du  mona- 
stère de  Saint-Cyran.  C'est  sous  cette  dénomination  qu'il 
fut  désormais  connu.  En  1622.  il  devint  l'ami  d'Arnauldd'An- 
dilly  et,  l'année  suivante,  se  fixa  à  Paris.  Dans  un  voyage 
à  ^éronne ,  il  conféra  longuement  avec  Jansénius  sur 
l'ouvrage  que  ce  dernier  méditait  et  qui  devait  être  si  fa- 
meux sous  le  nom  de  Augusfinus.  C'est  vers  1623  que  l'abbé 
de  Saint-Cyran  entra  en  relations  avec  la  mère  Marie- 
Angélique  "Arnauld,  abbesse  de  Port-Royal  des  Champs. 
Toutefois,  il  ne  prit  définitivement  la  direction  de  cette 
maison  qu'en  1633.  Il  avait  déjà  une  grande  réputation  de 
science  et  d'austérité.  Richelieu  lui  offrit,  outre  plusieurs 
riches  abbayes,  les  évêchés  de  Bayonne  et  do  Clermont. 
Il  refusa,  pour  se  consacrer  à  la  direction  spirituelle  d'un 
groupe  d'adeptes  qu'il  avait  réunis.  Cependant  la  singu- 
larité de  ses  doctrines,  propagées  secrètement,  commença 
à  inquiéter  Richelieu.  Le  cardinal  disait  de  lui  qu'il  était 
"  plus  dangereux  que  six  armées  «.  C'est  dans  cette  per- 
suasion qu'il  sévit  bientôt  contre  lui.  Le  14  mai  1638,  Saint- 
Cyran  fut  arrêté  à  2  heures  du  matin  et  conduit  au  donjon 
de  Vincennes,  d'où  il  ne  sortit  qu'après  la  mort  de  Riche- 
lieu, le  6  février  1643.  Sa  mort  suivit  de  quelques  mois  sa 
délivrance.  Sa  doctrine  qui,  durant  sa  vie,  ne  fut  connue 
quo  d'un  petit  nombre  d  initiés,  eut  ensuite  un  grand  re- 
tentissement :  c'est  le  jansénis77ie.  Beaucoup  de  ses  ou- 
vrages sont  restés  manuscrits  ;  parmi  ceux  qui  ont  été 
imprimés,  il  faut  citer  :  Tht'oloilie  familière  (1642);  Lettres 
chrétiennes  et  spirituelles  (1045). 

DuvERGiER  DE  Hauranne  (Joan-Mario),  homme 
politique  français,  né  à  Rouen  en  1771,  mort  à  Paris  en 


903 

1S31.  Il  servit  d'abord  dans  la  marine,  et  était  négociant 
dans  sa  ville  natale  quand  ses  compairiotos  l'onvoyùront, 
on  IS15.  A  la  Chanihre  des  députés.  11  y  rostajusqu  on  Ï82:i. 
ot  s'y  lit  reniarquor  ù  la  fois  par  son  dévouement  à  la 
royauté  constitutionnelle  ot  par  son  aversion  pour  le  [>ar(i 
des  ultras.  Do  1819  à  1824,  il  siégea  encore  à  la  Chambre 
et  s'y  rapprocha  insensiblement  de  l'opposition  libérale. 
Son  échec,  on  1824,  le  lit  rentrer  dans  la  vio  privée  :  il 
servit  alors  la  cause  libérale  par  dos  livres  do  polémique 
et  do  droit  constitutionnel. 

DUVERGIER  (Joan-Raptisto-Marie),  jurisconsulte  fran- 
çais, né  et  mortà  Bordoau.\  (1792-1877).  Avocat  A  Paris  en 
1821,  il  fut  bàtoniiier  en  1S14  et  1845,  puis  il  fut  nommé 
directeur  des  affaires  civiles  au  ministère  do  la  justice. 
11  entra  au  conseil  d'Ktat  on  l»'.â  et  devint  président  de 
.section  on  1866.  Duvergier  fut  garde  dessceauxdu  njuil- 
lot  18G9  au  2  janvier  1570,  puis  il  entra  au  Sénat.  On  lui 
doit  ;  Cotieclion  des  mstittUions.  chartes  et  lois  fumfamen- 
tales  des  peuplvs  de  l'Ettro/ic  et  d'Amérique  (I821-lS2:ï).  Dés 
1824,  il  commença  la  pulilication  do  sa  Colleclion  des  lois 
décrets,  ordonnances,  rèf/lements  et  avis  du  coyiseil  d'Etat 
de  nSS  à  ISii  11824-1828  ;  2'  édit.  continuée  jusqu'en  18;!0 
11834-18381).  Depuis  1830,  la  collection  s'est  augmentée 
d'un  volume  par  année.  On  lui  doit  encore  :  l' E /f et  rétroac- 
tif des  lois  (1845),  puis,  entin,  la  publication  avec  notes 
et  la  continuation  do  l'ouvrage  de  Touiller  :  le  Droit  civil 
français  snirani  l'ordre  du  code.  Ce  travail  n'a  pas  été  ter- 
miné et  forme  sept  volumes. 

Duvergier  de  Hauranne  (Prosper),  homme  poli- 
tiiiue  et  ccmain  français,  lils  de  Jean-Marie  Duvergier 
de  Hauranne,  né  à  Houen  on  1798,  mort  à  Herry  (Cher) 
en  1881 .  Il  collabora  au  «  Globe  M  1 823)  et  devint  un  des  chefs 
du  parti  doctrinaire.  Envoyé  à  la  Chambre  des  députés  eu 
1831  par  l'arrondissement  de  Sancerre,  il  soutint  d  abord  la 
politique  ministérielle,  puis  se  jeta  dans  l'opposition,  dont 
il  formula  le  programme  dans  son  livre  sur  les  Pritictpes  du 
gouvernement  représentatif  et  leur  application  (1838).  Il  con- 
tribua à  renverser  le  ministère  Mole,  se  lia  avec  Thiers, 
et  fit.  après  1840,  une  guerre  acharnée  au  cabinet  Guizot. 
Chef  du  centre  gauche,  il  prit  une  part  active  au  mouve- 
ment réformiste,  lança  un  opuscule  retentissant  sur  la 
Réforme  parlementaire  et  la  Réforme  électorale  (1846),  or- 
ganisa la  campagne  des  banquets,  et  fut  envoyé,  en  1848, 
par  le  Cher  à  l'Assemblée  constituante.  Regrettant,  un 
peu  tardivement,  la  chute  de  la  monarchie  qu'il  avait  con- 
tribué à  ébranler,  il  siégea  à  droite  et  fit  partie  du  Comité 
de  constitution.  Il  entra  à  l'Assemblée  législative  en 
1850.  Au  2-Décembre,  il  s'associa  à  la  protestation  de  ses 
collègues  et  subit  une  détention  de  cinq  semaines  et  un 
exil  de  huit  mois.  Rentré  en  France,  il  consacra  ses  loisirs 
aune  grande  Histoire  du  ijouvernement  parlementaire  en 
France  de  1814  à  IS4S  (1857-1872),  qui  lui  ouvrit,  en  1870, 
les  portes  de  l'Académie.  Après  le  4 -Septembre,  il  se 
rallia  ouvertement  à  la  République,  mais  ne  put  réus- 
sir aux  élections  sénatoriales  de  1876.  Il  a  publié,  outre  son 
grand  ouvrage,  quelques  vaudevilles,  œuvres  do  sa  jeu- 
nesse, des  discours  et  des  rapports,  et  de  remarquables 
articles  à  la  «  Revue  des  Deux  Mondes  a. 

Duvergier  de  Hauranne  (Louis-Prosper-Ernest), 

homme  politique  et  écrivain  français,  fils  du  précédent, 
né  à  Paris  en  1843,  mort  à  Trouville  en  1877.  Il  voyagea 
d'abord  en  Amérique,  prit  part  aux  luttes  de  l'opposition 
libérale  contre  l'Empire,  et  se  distingua  comme  capitaine 
des  mobiles  du  Cher  à  la  bataille  de  Beaune-la-Rolande 
(nov.  1870).  Député  du  Cher  à  l'Assemblée  nationale,  il  se 
rallia  à  la  République,  siégea  au  centre  gauche,  combattit 
l'Ordre  moral  (1873-1874)  et  fut  élu  par  l'arrondissement 
de  Sancerre  à  la  Chambre  des  députés.  Après  le  IG-Mai. 
il  fut  un  des  363  députés  républicains  qui  refusèrent  leur 
confiance  au  cabinet  de  Broglie. 

DuVERNET  (Théophile  Imabigeon),  littérateur  et  pam 
phlétaire  français,  né  à  Ambert  en  1734,  mort,  à  Paris 
en  1796.  Il  était  ecclésjastique  lorsqu'il  se  rendit  à  Pa- 
ris, où  il  fréquenta  les  encyclopédistes;  il  partagea  leurs 
idées  au  point  d'écrire  uno  Histoire  des  jésuites,  à  l'in 
stigation  do  Voltaire.  Il  pul)lia  ensuite  :  Réflexions  en 
tiques  et  philosophiques  sur  la  tragédie  au  sujet  des  lois  d, 
Minos  (1773);  Correspondance  de  Voltaire  arec  son  trésu 
rier  (l'abbé  Moussinot),  puis  .Vonsieur  Guillaume  ou  le 
Disputeur  (1781),  pamphlet  facétieux  dirigé  contre  Lin- 
guet,  d'Espréménil  et  Maurepas,  qui  le  fit  jeter  à  hi 
Bastille.  Rendu  à  la  liberté,  il  publia  uno  Vie  de  Voltairr 
(1780),  qui  eut  beaucoup  de  succès.  Il  embrassa  ave- 
ardeur  les  principes  do  la  Révolution,  mais  n'en  fui 
pas  moins  incarcéré  aux  Carmes,  oil  il  mourut.  On  Ini 
doit,  outre  les  ouvrages  cités,  une  Histoire  de  la  Hor- 
bonne  (1790). 

DuVERNEY  (Joseph  Gdichard),  anatomiste  françai'' 
néàFeurs  (Loire)  on  1048,  mort  à  Paris  en  1730.  Ils'établii 
à  Paris  où  il  mit  l'anatomio  à  la  mode,  entra  à  l'Académir 
des  sciences  on  1674,  fut  nommé  professeur  d'anatomii- 
au  Jardin  du  roi  en  1079  ot  donna  des  leçons  au  Dauphin 
fils  do  Louis  XIV.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Trait,- 
de  l'organe  défoule  (16S3),  ouvrage  fort  estimé;  Traité- 
des  maladies  des  os  (1751)  ;  Œuvres  anatojniques  (1761).  On 
lui  doit  plusieurs  découvertes  anatomiques,  notamment 
eolle  du  ganglion  ophtalmique;  les  siuus  occipitaux pos 
tériours  ont  retenu  son  nom. 

DuvERNEY  (Joseph  Paris,  dit),  financier  français. 

V  .   P.\RIS. 

DUVERNOIA  {vir'-no-ya)  n.  f.  Genre  d'acanthacéos,  tribu 
dos  gendarusséos.  (La  seule  espèce  connue  est  un  arbris- 
seau originaire  du  cap  do  Bonne-Espérance.) 

DUVERNOIS  (Clément-Aimé-Jean-Baptiste),  publicistn 
et  homme  poliiiquo  français,  né  ot  mort  à  Paris  (1836-1879). 
Dès  l'âge  de  vingt  ans,  il  écrivit  ilans  les  journaux.  En  1869, 
il  fut  élu  député  dos  Hantes-Alpes  au  Corps  législatif.  li 
fut  alors  choisi  par  Napoléon  III  pour  lui  servir  d'inter- 
médiaire auprès  d'Emile  Ollivior.  Slais  il  no  tarda  pas  a 
rompre  avec  le  chef  du  ministère,  ot,  quand  celui-ci  fut 
renversé  à  la  suite  dos  premiers  ilésastres  militaires,  Clé- 
ment Duvernois  reçut  le  portefeuille  de  l'agriculture  et  du 
commorco  dans  lo  cabinet  Pulikao.  Après  le  4-Septembre, 
il  se  retira  en  Angleterre.  Il  devint  ensuite  directeur  d'une 
société  financière,  la  Hani/ue  territoriale  d'Espaiinr,  qui 
iTuula  bientùt,  laissant  un  dr'lilit  do  près  do  3  millions  de 
fraiic:s.  A  la  suite  do  celte  affaire,  l'ancien  ministre  de 
l'Empire  fut  condamné  ù  doux  ans  do  prison.  Il  a  publié. 


outre  un  certain  nombre  de  brochures  sur  l'Algérie,  une 
Histoire  de  l'intervention  française  au  .Mexique. 

Ddvernoy  (Frédéric),  corniste  français,  né  4  Mont- 
béliard  en  1765,  mort  à  Paris  en  1838.  En  1788,  il  se  fit 
entendre  au  Concert  spirituel,  puis  entra  à  l'orcUestro  de 
la  Comédie-Italienne,  et,  quelques  années  après,  devint 
cor  solo  dans  celui  de  l'Opéra,  puis  professeur  de  cor  au 
Conservatoire  depuis  sa  fondation  jusqu'en  1815.  Duvei- 
noy  a  publié,  pour  lo  cor,  un  certain  nombre  de  coin 
positions. 

DuVERNOY  (Charles),  clarinettiste  français,  frère  du 
précédcut,  né  à  Momhéliard  en  17G6,  mort  à'Paris  en  1845. 
Il  entra  comme  première  clarinetle  au  théâtre  do  Mon- 
sieur,  puis  à  l'Opéra-Comique,  et  y  tint  son  emploi  avec 
succès  jusqu'en  1824.  Nommé  professeur  à  la  fondation 
du  Conservatoire,  il  y  resta  jusqu'en  1802.  Il  a  publié  quel- 
ques compositions  pour  la  clarinette. 

DuVERNOY  (Charles-François),  fils  du  précédent,  né 
et  mort  à  Paris  (1790-1872',.  D'abord  instrumentiste,  il  dé- 
buta comme  chanteur  à  l'Opéra-Comiquo  en  1830,  alla  tenir 
ensuite  en  province  l'emploi  de  premier  ténor,  puis,  en 
1843,  rentra  à  l'Opéra-Comique.  Nomme  professeur  de  dé- 
clamation lyrique  au  Conservatoire  en  1S51,  il  fut,  en  1856, 
chargé  do  la  direction  du  pensionnat  des  chanteurs  dans 
cet  établissement  jusqu'à  sa  suppression. 

DuvERNOY  (Henri-Charles-Louis),  pianiste  et  compo- 
siteur français,  frère  du  précédent,  né  à  Paris  en  1820. 
Elève  du  Conservatoire,  il  obtint,  on  1848,  le  second  prix 
de  Rome  à  l'Institut.  La  mémo  année,  il  était  nomme 
professeur  do  solfège  au  Conservatoire.  Organiste  dans  di- 
vers temples  protestants,  il  s'est  occupé  do  la  réforme  du 
chant  des  psaumes  et  cantiques  dans  les  églises  réformées. 
Il  a  ainsi  publié,  avec  son  oncle  Georges  Kuhn,  un  Nouveau 
choix  de  psaumes  et  de  cantiques  hannonisés  à  quatre  voi.c  et 
composés  en  partie;  puis  une  suite  de  ce  travail,  avec  Du- 
prato:  puis,  encore  avec  Kuhn,  un  Solfège  des  chanteurs: 
et  enfin,  seul,  un  .Solfège  à  changements  de  clefs  et  un 
Solfège  artistique.  Pour  le  piano,  Duvernoy  a  publié  une 
centaine  de  morceaux  de  genre  écrits  avec  goût  et  élé- 
gance. 

DuVERNOY  (Victor-Alphonse),  pianiste  et  compositeur 
français,  fils  de  Charles-François,  né  à  Paris  en  1842.  Il 
obtint,  au  Conservatoire,  le  premier  prix  de  piano  on 
1855.  Il  fit  entendre  un  concerto  de  piano,  une  suite  d'or 
chestre,  une  scène  lyrique  intitulée  Cléopâtre,  et  obtini 
en  1880,  le  prix  de  la  ville  de  Paris,  pour  un  poème  dra- 
matique intitulé  la  Tempête.  Il  a  fait  représenter  à  Liège, 
en  1892,  Sardanapale,  opéra  es  trois  actes,  et  à  l'Opéra,  en 
1896,  un  second  ouvrage.  Belle,  dont  le  succès  fut  médio- 
cre. Il  fut  nommé  professeur  d'une  classe  de  piano  au 
Conservatoire. 

Duvernoy  (Georges-Louis),  anatomiste  et  zoologiste 
français,  né  à  Montbéliard  en  1777,  mort  en  1855.  Phar- 
macien à  l'armée  des  Alpes  pendant  un  an  (1799-1800). 
puis  associé  par  Cuvier,  en  1803,  à  la  rédaction  de  ses  le- 
çons d'analomie  comparée,  il  occupa  ensuite  successivement 
la  chaire  de  zoologie  à  la  faculté  des  sciences  comme 
adjoint  (1809),  celle  d'histoire  naturelle  à  Strasbourg  (  1827', 
enfin,  la  chaire  d'histoire  naturelle  des  corps  organises  an 
Collège  de  France  (1837),  en  remplacement  de  Cuvier. 
L'anatomie  comparée  doit  à  ce  savant  une  partie  des  pro- 

grès  qu'elle  a  faits,  depuis  le  commencement  du  xix'  siècle, 
ntre  un  grand  nombre  de  mémoires,  on  a  de  Duvernoy  : 
Leçons  sur  l'histoire  naturelle  des  corps  organisés  (1839  et 
1842)  :  nouvelle  édition  des  Leçons  d'anatomie  comparée  de 
Cuvier  (1835-1845),  avec  atlas'. 

DuvERT  (Félix-Auguste),  vaudevilliste,  né  et  mort  :\ 
Pans  (1795-1876).  Soldat,  puis  employé  d'administration, 
il  commença,  en  1823,  à  écrire  pour  lo  théâtre.  Ecrivain 
fécond,  plein  do  vorve  et  d'esprit,  il  a  écrit,  le  plus  souvent 
en  collaboration  avec  son  gendre  Lauzanne,  avec  Xavier  et 
autres,  environ  cent  soixante  pièces.  Parmi  colles  qui  ont 
eu  le  plus  do  succès,  nous  citerons  :  Heur  et  mn/Ac«r(1831); 
les  Cabinets  particuliers  {IS32];  Prosper  et  Vincent  (1833)- 
Renaudin  de  Caen  (1836);  la  Laitière  et  les  Deux  chasseurs 
(1837);  le  Mari  de  la  dame  de  cœur  (1837);  la  famille  du 
fumiste  (1840)  ;  les  Intimes  (1840)  ;  (o  Sœur  de  Jocrisse  (1840  : 
l'Omelette  fantastique  (1842)  ;  l'Homme  blasé  (1843);  Rich,- 
<('nmo«r  (1845);  le  Marchand  de  marrons  (1846);  Ce  qu,- 
femme  veut  (1847);  le  Supplice  de  Tantale  (1850);  etc.  Son 
Ttu'éitre  choisi,  avec  notice  do  Sarcey,  a  été  publié  (1876- 
1878).  ^ 

DUVET  {vè  —  altér.  de  dumet;  du  bas  lat.  «fimia,  duvet, 
d'orig.  german.)  n.  m.  Plume  très  légère,  qui  couvre, 
au-dessous  des  autres  plumes,  lo  corps  des  oiseaux,  par- 
ticulièrement dos  oiseaux  a.iuatiques  :  Le  duvkt  de  t'eidrr 
s'appelle  édredon.  Les  matelas  en  duvet  sont  élastiques, 
/nous  et  chauds,  a  Plumes  encore  peu  développées  des 
jeunes  oiseaux  :  Serins  qui  n'ont  encore  que  te  ddvkt. 

—  Par  cxt.  Matelas  de  duvet  :  Coucher  sur  le  duvet. 

Lft,  pnrmi  lo3  douceurs  d'un  tranquille-  !,ilcnce, 
Rôgnc  sur  le  duvet  une  heureuse  iiiilolence. 

lloii.KAU. 
-;-  Par  anal.  Poils  fins,  doux,  d'apparence  cotonneuse, 
qui  poussent  sur  certaines  parties  dos  végétaux,  et  parti- 
culièrement sur  certains  fruits  :  Le  duvkt  de  la  pèche,  dis 
coings.  Il  Poils  fins  ot  courts  qu'ont  en  nais.sant  les  quadru- 
pèdes, et  qui  subsistent  sous  les  poils  plus  forts  du  pelage. 
Il  Poils  doux  et  fins  qui  poussent  au  visage  des  adoles- 
cents :  Lèvre  ombrée  d'un  duvet  délicat.  Il  Duvet  de  cache- 
mire.  Poil  fin  des  chèvres  du  Cachemire,  avec  lequel  on 
fabrimio  les  cachemires  des  Indes. 

—  Fig.  Sentiment  délicat,  frais  et  naïf  :  Ceux  à  qui  n 
manqué  cette  soUii-itude  d'une  mère,  ce  premier  duvet  et 
cette  fleur  d'une  affection  tendre (Sto-Beuvo.) 

—  En  T.  de  teint.,  Criblure  do  cochenille. 

—  Encycl.  Lo  duvet,  qui  se  dislingue  de  la  plume  par 
l'absence  de  tige  rigide,  forme  une  masse  cotunncuse  qui 
etuiuagasino  1  air  dans  ses  mille  interstices,  et  lo  rond 
ainsi  mauvais  conducteur  do  la  chaleur.  Aussi  l'omploie- 
t-on  pour  la  fabrication  dos  édredons,  couvre-pieds,  man- 
chons, etc. 

Le  duvet  le  plus  recherché  est  celui  do  l'eidor,  qui 
donne  lieu  A  une  industrie  très  importante  dans  la  Nor- 
vège, l'islando,  les  îles  Forcé  et  l'AnifTiiiue  du  Nord  ; 
collii  du  cygne  est  rotnarquablo  par  sa  blancheur  imma- 
culée et  il  atteint  aussi  des  prix  très  élevés.  Lo  canard 
dumostiquo  et   lo  canard  sauvajj;»  sont  égulomont  mis  â 


DUVERGIER   —   DUVIQUET 

contribution,  mais  !a  plus  grande  partie  du  duvet  est 
fournie  par  l'oio  (Allemagne  du  Nord,  Russie,  Hongrie). 
Le  duvet  le  moins  précieux  est  celui  de  l'autruche,  qui 
est  utilisé  pour  la  fabrication  de  certains  chapeaux 
spéciaux,  comme  les  tricornes,  et,  dans  la  filature,  pour 
la  lisière  des  draps  fins. 

Duvet  (Jean  Drouot,  dit),  graveur  français,  né  à 
Langres  en  1485,  mort  après  1561.  Il  fut  orfèvre  et  gra- 
veur dans  sa  ville  natale.  Il  nous  reste  de  lui  soixante- 
six  pièces,  d'une  exécution  sommaire,  mais  qui  sont  re- 
cherchées des  amateurs  pour  leur  ancienneté.  Les  plus 
curieuses  sont  :  Adam  et  Eve;  Moïse;  David  vainqueur  de 
Goliath;  le  Martyre  de  saint  Sébastien;  Jésus  chassant  les 
vendeurs  du  temple.  Duvet  est  désigné  fréquemment  sous 
le  nom  do  Maître  à  la  licorne,  parce  qu'il  reproduisait 
cet  animal  dans  la  plupart  de  ses  compositions;  il  signait 
ordinairement  I.  D.  et  parfois  Joannes  Duvet. 

DUVETÉ,  ÉE  adj.  Qui  est  couvert  do  duvet  :  Oiseaux 
duvetés.  Pèches  duvetées,  ii  Qui  affecte  la  forme,  l'appa- 
rence du  duvet  :  ie  plumage  du  cormoran  diffère  de  celui 
'du  corbeau  en  ce  qu'il  est  duveté  et  d'un  nov  moins  pro- 
fond. (Buff.)  -^ 

DUVETEUX  ((eii),  EUSE  adj.  Qui  est  de  la  nature  du 
duvet  :  Pelage  duveteux,  il  Qui  a  beaucoup  de  duvet  :  Oi- 
seau DUVETEUX.  Pèche  duveteuse. 

DuvEYRIER  (Charles),  littérateur  français,  né  et  mort 
à  Paris  (1803-1866),  frère  de  Anne-Honoré  Duveyrier,  dit 
.Vélescille.  Avocat,  il  embrassa  la  doctrine  saint-simo- 
nienne,  qu'il  alla  propager  en  Belgique,  puis  en  Angleterre, 
collaboraauxjournaux  de  la  nouvelle  école,  et  fut  condamné 
à  une  année  de  prison  pour  un  article  sur  la  femme  publié 
dans  «  le  Globe  .  (1832).  Après  la  dispersion  des  saint-simo- 
niens,  Duveyrier,  ruiné,  écrivit  une  quinzaine  de  pièces  pour 
le  théâtre  (1834-1845).  11  fonda  ensuite  une  société  de  publi- 
cité, qui  sombra  en  1848,  créa  le  journal  le  Crédit,  puis, 
sous  l'Empire,  se  jeta  dans  le  mouvement  industriel.  Comme 
auteur  dramatique,  on  lui  doit  des  vaudevilles,  des  comé- 
dies, des  drames,  des  livrets  d'opéras,  pour  la  plupart  en 
collaboration  avec  son  frère,  Scribe  et  autres.  Citons  ■ 
Michel Perrin{lii\):  la Marquisede Senneterre(\i31);  Oscar 
ou  le  Mari  qm  trompe  sa  femme  (1842)  ;  le  Toréador  (1849)  ; 
les  \  èpres  siciliennes. 

Duveyrier  (Anne-Honoré-Joseph),  dit  Mélesville, 

auteur  dramatique  français.  V.  Mélesville. 

Duveyrier  (Henri),  voyageur  français,  né  à  Paris 
en  1840,  mort  à  Sèvres  en  1892.  Il  était  fils  de  Charles  Du- 
veyrier. (V.  plus  haut.)  Dès  1859,  il  commença  à  voyager, 
après  s'être  mis  à  l'école  de  Barth,  et  débuta  par  explorer 
le  .Sahara  algérien  et  tunisien  (1859-1860),  puis  s'enfonça 
dans  le  Sahara  et  entra  en  relations  avec  les  Touareg  du 
Nord,  chez  lesquels  il  séjourna  pendant  plusieurs  mois,  et 
dont  il  ramena  plusieurs  chefs  à  Paris  (1861-1862).  C'est 
pour  cette  exploration,  dont  il  a  publié  le  récit  en  1864. 
(Exploration  du  Sahara,  les  Touareg  du  Nord),  que  Du- 
veyrier reçut,  en  1863,  la  grande  médaille  de  la  Société  de 
géographie.  Il  a,  depuis  lors,  fait  quelques  excursions  sur 
les  confins  des  pays  musulmans  du  Maghreb,  et  a,  en  par- 
ticulier, accompagné  le  capitaine  Roudaire  lors  de  son  ex- 
ploration des  cliotts  algéro-tunisiens  (1874).  Sa  collabora- 
tion au  •  Bulletin  de  la  Société  de  géographie  »  a  été  très 
importante  jusqu'à  sa  mort.  Outre  son  ouvrage  sur  les 
Touareç  du  Nord,  on  lui  doit  des  ouvrages  sur  la  Tunisie 
(1881)  ;  la  Confrérie  musulmane  de  Sidi-Mohammed  Ben'Ali- 
Es-Senôusi  et  son  domaine  géographique  [ISSi)  ;  une  Liste 
des  positions  géographiques  en  .Afrique  {continent  et  lies), 
dont  le  1"  fascicule  a  seul  paru  (is84);  la  rédaction  (ea 
collaboration  avec  Maunoir)  de  trois  volumes  de  l'Année 
géographique  (1878-1880). 

DUVIEUGET,  poète  français  du  xvii'  siècle.  II  est 
auteur  d'un  volume  do  vers  intitulé  :  Divei-sités  poétiques 
(1632),  où  il  se  montre  original  jusqu'à  l'extravagance,  et 
qu'on  dirait  de  l'école  de  Saint-.-Vmant,  s'il  ne  paraissait 
avoir  composé  ses  Diversités  poétiques  longtemps  avant 
de  les  avoir  fait  imprimer,  et  avant  que  Saint-Amant  eût 
publié  les  siennes.  Outre  dos  odes,  des  sonnets,  des  épî- 
tros,  le  recueil  de  Duvieuget  contient  une  mauvaise  tragé- 
die intitulée  :  tes  Aventures  de  Potijcandre  et  de  Basoîie. 

Pour  donner  une  idée  de  la  manière  do  ce  poète  extra- 
vagant, citons  cotte  strophe  de  son  ode  sur  1  Hiver  : 

Les  ondes  couvrent  la  prairie; 

Tout  pleure  le  beau  temps  qui  llnit; 

Les  broutltanls  font  du  jour  la  ouït 

Le  ciel  a  la  dysenterie; 

Les  bois  ainsi  que  les  roseaux 

Sont  enserelts  sous  les  e:iux  ; 

La  mer  devient  universelle. 

Et  va  jusqu'à  tel  point  monter. 

Que  les  valets  de  Jupiter 

Y  pourront  laver  sa  vaisselle. 

DUVILLARD  DE  DuRANO  (Emmanuel-Etienne),  éco- 
nomiste français,  né  à  Genève  en  1755,  mort  à  Paris  en 
1832.  Il  descendait  de  protestants  français,  réfugiés  en 
Suisse.  En  1773,  il  obtint,  à  Paris,  un  emploi  dans  les 
finances,  fut  nommé  membre  correspondant  de  l'Institut 
(1796),  fit  partie  du  Corps  légisKatif  de  1799  à  1802,  et  fut, 
en  1805,  chargé  do  la  statisti(|ue  de  la  population  au  minis- 
tère d©  l'intériour.  On  a  de  lui  :  Recherches  sur  les  rentes, 
les  emprunts  et  les  remboursements  il'Sl)  ;  Plan  d'une  asso- 
ciation de  prévoyance  (1790);  Analy.ie  de  l'influence  de  la 
petite  vérole  sur  la  mortalité  à  chaque  Age  (1806).  Dans  cet 
ouvrage  se  trouve  uno  Table  de  mortalité,  aujourd'hui 
vieillio,  mais  qui  a  été  la  promiùro  dressée. 

DUVILLERS  (François-Joseph),  architecte  ot  ingénieur 
français,  né  près  de  Tournay,  on  1807.  Il  tormina  à  Paris 
son  instruction,  qu'il  avait  "commoncéo  à  Ath,  s'adonna 
particulièrement  à  la  géologie,  à  la  botanique,  ù  la  chi- 
mie, à  l'arboriculture,  puis  il  fit  uno  étiuio  toute  spéciale 
do  la  perspoctivo  ot  du  paysage  appliiiués  à  l'art  dos 
jardins,  et  devint  un  ingénieiir  paysagiste  dos  plus  disiiu- 
giiés.  Il  a  publié  d'intéressants  ouvrages,  parmi  lesquels  : 
les  Parcs  et  jardins. 

DuvIQUET  (Pierre),  écrivain  ot  hommo  politique  fran- 
çais, né  à  Clamecy  on  1765,  mort  à  Paris  en  1835.  D'abord 
maître  do  quartier  au  collège  l.ouis-lo-Orand,  il  se  fit 
recevoir  avocat,  ot  fut  nommé  substitut  du  procureur  gé- 
néral do  Novors:  il  fut  arrêté  comme  sus|)ect  eu  1793.  Mis 
on  liberté  grâce  â  Foiiehé,  il  l'ut  envo\é  à  l'arméo  des 
Allies,  puisa  la  Coniniission  do  surveilhiiico  républieuine, 
à  Lyon.  Elu  au  conseil  dos  CinqCculs  (1793),  il  défendit 

112 


DUVIVIER   —   DYCK 

les  institutions  républicaines.  Après  le  l8-Brumairo,  il  re- 
devint magistrat,  puis  professeur.  Il  remplaça  avec  succès 
le  critique  Geoffroy  aux  «  Débats  ».  Il  avait  publié  une 
édition  dllorace  et  de  Marivaux  commentées. 

DOVIVTER,  comm.  d'Algérie  (prov.  de  Constantine)- 
arrond.  et  à  60  kilom.  de  Bône,  près  do  l'oued  Melah, 
affluent  de  la  Seybouse;  1.440  hab.;  ainsi  nommée  du 
général  Duvivier. 

DuvrviER  (Jean),  graveur  en  médailles,  né  à  Liège  en 
1687,  mort  en  1761.  Ses  travaux  remarquables  lui  valurent 
d'être  nommé  graveur  du  roi,  d'être  logé  au  Louvre  et  de 
faire  partiede  l'Académiede peinture  etdo  sculpture(1718). 
Ses  œuvres  du  moins  se  distinguent  par  la  correction  du 
dessin  et  par  une  touche  vigoureuse.  On  cite,  parmi  ses 
médailles  :  Mars  et  Vénus,  avec  leurs  attributs;  Pierre I"; 
Pierre  de  Gouges,  BerthoUet-Flemalle,  Louis  XV,  etc. 

Duvr^ER  (Pierre-Simon-Benjamiu),  graveur  français, 
fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1730,  mort  eu  1R19.  Il 
exécuta  un  grand  nombre  de  médailles,  remarquables  par 
la  fidélité  des  portraits.  L'Académie  de  peinture  le  reçut 
parmi  ses  membres  en  1776,  et  l'Institut  lui  ouvrit  ses 
portes  en  1806.  Ses  médailles  les  plus  célèbres  représen- 
tent Louis  XV,  Louis  XVI,  le  prince  de  Condé,  le  cardinal 
de  la  Roche-Aymon,  etc. 

Duvivier  (Franciado-Fleurus),  général  français,  né 
àRouen  en  1794,  tué  à  Paris  en  1848.  En  1814,  il  prit  part, 
avec  ses  camarades  de  l'Ecole  polytechnique,  à  la  défense 
de  Paris  contre  les  Alliés.  Lieutenant  d'artillerie  la  même 
année,  il  devint  capitaine  du  génie  en  1822.  Envoyé  à 
Tunis  en  1825,  comme  instructeur  des  troupes  du  bey,  il 
fit  partie  de  l'expédition  d'Alger  en  1830.  C'est  en  Algérie 

3u'il  fit  presque  toute  sa  carrière  militaire.  8a  belle  con- 
uite  aux  deux  sièges  de  Constantine  lui  valut,  en  1839,  le 
grade  de  maréchal  de  camp.  Il  contribua  à  la  victoire  du 
col  de  Mouzaia  et  défendit  héroïquement  Médéah  contre 
Abd-el-Kader  (1840).  Elu  député  à  la  Constituante  de  1848, 
il  fut,  peu  après,  nommé  général  de  division  et  comman- 
dant en  chef  de  la  garde  mobile.  Il  périt  en  défendant 
l'Hôtel  de  ville  de  Paris  contre  les  insurgés  de  Juin. 
Ecrivain  militaire  distingué,  il  a  publié,  entre  autres  ou- 
vrages :  Observations  sur  la  guerre  de  la  succession  d'Es- 
pagne {1830J;  So/ution  de  la  question  d'Afrique  (1845). 

DUVOISIN  (Jean-Baptiste),  évoque  de  Nantes,  né  à 
Langros  en  1744,  mort  à  Nantes  en  1813.  Elevé  à  Saint- 
Sulpice,  il  fut  promoteur  de  rofrtolalité  de  Paris,  grand 
vicaire  et  chanoine  de  Laon.  Emigré  en  1792,  il  se  réfugia 
en  Angleterre,  puis  dans  le  duché  do  Brunswick.  11  rentra 
en  France  en  1802.  et  fut  nommé  évêque  de  Nantes.  Napo- 
léon, lui  témoignait  une  grande  confiance  :  il  l'appelait  son 
«  oracle  »  et  son  «  flambeau  •<  en  matière  religieuse.  Placé, 
avec  trois  autres  ovêques,  auprès  de  Pie  VII  à  Savone  et 
à  Fontainebleau,  Il  s'efforça,  à  plusieurs  reprises  et  une 
dernière  fois  à  son  lit  de  mort,  d  obtenir  de  l'Empereur  la 
liberté  du  pape  captif.  Ses  principaux  ouvrages  ont  pour 
titre  :  l'Auinrité  des  Hures  au  Nouveau  Tcstan^ent  (1775); 
l  Autorité  des  livres  de  Moïse  éta'die  et  défeijdue  contre 
les  incrédules  (1778);  Démonstration  évangélique  (1800, 
1802,  1805). 

DUVOISIN-CALAS  (Alexandre),  littérateur   français, 

Fetit-hls  de  Calas  par  sa  mère,  mort  à  Chartres  en  1832. 
1  devint  receveur  des  droits  réunis  à  Chimay,  on  Bel- 
gique, puis  se  fixa  à  Paris.  Il  a  pul)llé  des  romans,  des 
chansons  et  des  pièces  de  théâtre.  Ses  romans  :  Adolphe 
deValdheim  (1802):  Firmin  (1803);  Wilhelmina  {\^n),  ont 
de  l'Intérêt  et  un  but  moral.  Ses  chansons  ont  paru  sous 
le  titre  de  :  un  Chansonnier  des  casernes  (1822). 

DUX,  bourg  d'Austro-Hongrle  (Bohême  [district  de 
Tœplltzi);  10.150  hab.  Bonneterie,  poterie,  sucrerie,  verre- 
rie. Château  des  comtes  de  Wallensteln,  avec  riche  biblio- 
thèque, belle  calorie  de  tableaux,  collection  d'armes  et 
cabinet  d'histoire  naturelle.  Ch.-l.  d'un  district  peuplé  de 
36.000  hab. 

DUXITE  {ksif—  de  Dur, n. de  localité) n.f.  Résine  fossile 
analogue  au  succin,  trouvée  à  Dux,  en  Bohème. 

DUYGKINCK  fEvert  Augustus),  écrivain  américain,  né 
et  mort  à  New-York  (  1816-1878).  Il  fonda  le  Monde  litté- 
raire (184T),  et  publia  une  Encyclopédie  de  littérature  amé- 
ricaine (1863),  ainsi  que  divers  ouvrages,  notamment  :  His- 
toire de  la  guerre  de  l'Union  (1865)  ;  Galerie  de  -portraits  des 
Américains  célèbres  (1866);  Histoire  du  mono.3  depuis  .les 
temps  les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours  (1870). 

DUTSE  'Prudent  van),  poète  et  archéologue  flamand, 
né  à  Termonde  en  1S05,  mort  en  1859  à  Gand,  où  11  était 
archiviste.  Il  a  publié  un  nombre  considérable  de  poé- 
sies de  tout  genre,  et  a  beaucoup  contribué  à  répandre  le 
goût  da  la  langue  flamande.  Ses  poésies,  un  peu  empha- 
tiques, sont  répandues  dans  des  revues.  Un  certain  nom- 
bre ont  paru  dans  deux  recueils  :  Poésies  nationales  et  la 
Feuille  de  trèfle.  On  lui  doit  aussi  :  Histoire  de  la  poésie 
néerlandaise  depuis  le  xv  siècle,  qui  fut  couronnée  par 
rinstitul  des  Pays-Bas. 

DUZERVILLE,  comm.  d'Algérie  (dép.  de  Constantine), 
arrond.  et  à  12  kllom.  de  Bône,  près  de  la  Meboudja  et  de 
la  Soybouse;  3.307  hab.  Centre  agricole  et  viticole. 

DVApara-YOUGA  n.  m.  Troisième  période  ou  âge  de  la 
mythologie  indienne,  qui  correspond  à  Vâge  d'airain  dos 
Grecs.  Pondant  ce  youga,  dont  la  durée  est  de  2.400  ans 
divins  ou  864.000  années  terrestres,  la  perfection  et  la 
vertu  des  deux  premiers  âges  vont  en  décroissant.  La 
terre,  stérilisée,  ne  donne  plus  spontanément  de  fruits  : 
l'humanité ,  aveuglée ,  s'enfonce  dans  les  ténèbres  de 
l'ignorance  grandissante,  malgré  les  enseignements  des 
maîtres  religieux  suscités  par  les  dieux,  et  des  dieux  eux- 
mêmos,  descendus  dos  doux  pour  rétablir  la  justice  sur  la 
terre. 

DVARKA,  DVARAKA,  OU  DWARKA.  Gêogr.  V.  DoUA- 
RAKA, 

DVIDJA  adj.  Deux  fois  né,  régénéré  (litre  auquel  ont 
droit  les  hommes  des  trois  premières  castes  de  l'Inde 
(brahmanes,  kchatriyas  et  vaiçyas]  après  avoir  reçu  l'Ini- 
tiation et  l'investiture  du  cordon  sacré.)  V.  brahmane, 

&BAHMAMSH13,  Ot  COUDON  Sacré. 

Dvina  ou  Duna  occidentale  {Dwîna  est  une  ortho- 
graphe allemande),  fleuve  de  la  Russie  nord-occidentale. 
qai  commcDce  à  370  kil.  S.-S.-Ë.  do  Saint-Pétersbourg,  sur 


le  plateau  marécageux  de  Valdaï,  a  15  kilomètres  des  sour- 
ces du  Volga.  Elle  coule  vers  le  S. -O.,  puis  tourne  au  N.-O. 
près  de  Vitebsk  ;  elle  baigne  Polotsk,  Dunabourg,  Riga, 
et  se  perd  dans  le  golfe  de  Klga  (Baltique),  à  12  kilomètres 
de  cette  ville.  Cours  1.024  kilom.  Navigable  aux  vapeurs 
sur  113  kilomètres. 
Dvina  ou  Duna  septentrionale,  grand  fleuve  de 

la  Russie  du  Nord,  d:.ns  les  gouvernements  de  Vologda  et 
d'Arkiiangelsk.  Elle  &e  forme  à  Velikil-Oustiong,  par  la 
réunion  de  laGoukhona{573  kilom.)  et  du  long  (43y  kllom.). 
Elle  se  double,  à  droite,  de  la  Vytchegda  (1.027  kilom.),  le 
Vag  (500  kil.),  la  Pinega  (623  lui.),  baigne  Arkhangelsk 
et  se  perd  dans  la  mer  Blanche  par  quatre  bras.  Cours 
1.725  kilomètres. 

DVÎPA  n.  m.  Mot  sanscrit  qui  veut  d\ro  continent. 

—  Encycl.  La  cosmogonie  Indienne  divise  la  terre  en 
sept  dvipas  circulaires  concentriques,  séparés  les  uns  des 
autres  par  dos  océans  d'eau  salée,  de  jus  de  canne  à  sucre, 
de  vin,  de  beurre  clarifié,  de  lait  caillé,  d'eau  douce.  (Le 
dvîna  central  est  le /J>/môo»'/rfpa  [l'Inde],  au  milieu  duquel 
se  aresse  le  mont  Mérou,  la  montagne  sainte  qui  soutient 
le  ciel  et  sert  de  demeure  aux  dieux.) 

Dvorak  (^Antonl,  compositeur  tchèque,  né  à  Mulhau- 
sen,  près  Kralup  (Bohême)  en  1841. 11  fit  exécuter,  en  1873, 
un  hymne  dont  le  succès  fut  tel  qu'il  lui  valut  pendant  plu- 
sieurs années  une  pension  du  gouvernement.  Dvorak,  de- 
venu le  protégé  de  Liszt,  se 
mit  à  travailler  avec  ardeur, 
et  fut  nommé  professeur  de 
composition  au  Conservatoire 
de  Prague.  Il  renonça ,  en 
1892,  ù  cette  fonction  pour  ac- 
cepter la  direction  du  Conser- 
vatoire national  de  New- 
York.  En  1899,  il  revint  en 
Europe,  où  sa  renommée  avait 
encore  grandi  durant  son 
absence. 

Dvorak  est  un  compositeur 
original  et  fécond,  et  son  ta- 
lent s'est  exercé  dans  les 
genres  les  plus  divers.  Il  a 
fait  représenterplusieursopé- 
ras  tchèques  :  le  Roi  et  le 
Charbonnier  (1874);  Wanda 
(1876);  le  Paysan  (1878);  la 
Tête    dure    (1881);     Dimitri  Dvorak. 

(1882);    Jacobin    (1889).    Il   a 

fait  exécuter  un  Stabat  Mater  (1883)  ;  le  Psaume  149,  pour 
chœur  et  orchestre  ;  la  Fiancée  du  spectre,  cantate  (1885)  ; 
Saint  Z,u'/mi7a,oratorio(  1886):  trois  poèmes  svmphoniques: 
der  Wassermann,  die  Mittagshexe,  der  GolJene  Spninrad. 
On  lui  doit  encore  des  symphonies,  dos  concertos,  des  qua- 
tuors; divers  morceaux  pour  orchestre  (danses  et  rapso- 
dies  slaves,  etc.)  ;  danses  nationales  bohèmes,  pour  piano  ; 
entîn,  une  quantité  de  morceaux  pour  piano,  ainsi  que  des 
chœurs  et  dos  lieder. 

DwER  (El-),  comm.  d'Egypte  (gouv.  d'Assiout); 
6.200  hab.  Cli.-l.  de  district. 

DWERGAR  n.  m.  Demi-dieu  de  la  mythologie  Scandi- 
nave, dont  la  voix  est  l'éclio  des  fortts. 

DWERNICKI  (Joseph),  général  polonais,  né  à  Varsovie 
eu  1779,  mort  à  Lopatln  (Galicle)  en  1857.  Il  servit  sous 
les  ordres  de  Ponlatowskl  en  1800,  à  la  tête  de  volontaires 
qu'il  avait  équipés.  11  fut  nommé  officier  delà  Légion  d'hon- 
neur pendant  la  campagne  de  Saxe  et  colonel.  Après  la 
chute  de  l'Empire,  Dwernlckl  retourna  en  Pologne.  L'em- 
pereur  Alo.vandre  le  mit  à  la  tête  d'un  régiment  de  lan- 
ciers; Il  était  général  de  brigade  en  1830.  Lors  de  la  révo- 
lution polonaise,  il  forma  un  corps  de  5.000  hommes;  il 
défendit  la  rive  gauche  de  la  Vlstule  contre  les  Russes. 
En  1831,  Il  battit  Gelsmar  à  Stoczek,  Kreutz  à  Nova-Wies, 
ce  qui  lui  valut  le  grade  de  général  de  division.  Cliargé 
de  soulever  la  Volhynie  et  d'organiser  la  résistance.  Il 
battit  à  Boremel  !e  général  Rùdiger  (I83i);  mais,  cédant 
devant  les  renforts,  il  se  replia  on  Galicle.  Sur  l'ordre  de 
Metternich,  fait  prisonnier  avec  son  petit  corps  d'armée, 
il  ne  fut  relâché  qu'après  la  prise  de  Varsovie.  Il  a  laissé 
quelques  écrits. 

DWICÉSIUM  {zi'Om' —  du  sanscr.  dwi,  deux,  et  de  césiutn) 
n.  m.  Chim.  Nom  donné  par  Mendeléeff  â  un  corps  qui, 
dans  sa  classification  naturelle,  viendrait  après  le  césium 
et  l'ékacéslum.  (Son  poids  atomique  serait  175.) 

DwiGHT  (Timothée),  théologien  presbytérien  améri- 
cain, né  à  Northampton  (Massacnusetts)  en  1752,  mort  en 
1817.  Il  fut,  à  peine  âgé  de  vingt  ans,  nommé  professeur 
au  collège  d'Yale ,  à  New-Haven  ,  devint,  en  1777,  au- 
mônier dans  l'armée  américaine.  En  1798,  il  fut  nommé 
président  du  collège  d'Yale.  On  a  de  lui  :  la  Conquête  de 
Chanaan,  poème  épique  (1774)  ;  Voyages  dans  la  Nouvelle- 
Angleterre  et  dans  l'Etat  de  New-York  (1823).  Ce  dernier 
ouvrage  renferme  des  particularités  sur  l'histoire,  les 
mœurs  des  Indiens;  il  contient,  en  outre,  sur  la  topogra- 
phie et  la  statistique  de  l'Amérique  des  renseignements 
très  Importants. 

DwiNGELO.  comm.  des  Pays-Bas  (prov.  de  Drentlie 
[arrond.  do  MeppelJ);  2.200  hab. 

DWYGYFYLCHI,  boni  g  de  la  Grande-Bretagne  (pays 
de  Galles  [comté  de  Carnarvon]),  au  pied  du  mont  Pen- 
maen-bach;  2.500  hab.  Exploitation  de  cuivre. 

DYADE  (du  gr.  duas,  ados,  dualité)  n.  f.  Philos.  Etat 
imparfait  dans  lequel,  selon  les  pythagoriciens,  tombe  un 
être  qui  se  sépare  de  Dieu. 

—  Èncvcl.  La  dyade  a  été  Inventée  par  Pythagore.  Le 
nombre  est  ce  qui  met  l'ordre  et  l'harmonie  en  toutes 
choses  et  qui  les  rend  intelligibles.  Mais  11  ne  suffit  pas 
pour  expliquer  le  monde.  Il  faut  le  compléter  par  la  notion 
do  l'Infini,  indéterminé,  Indéfinissable,  matière  que  la  vertu 
du  nombre  élève  à  l'existence.  Il  faut  donc  poser  d'une 
part  l'unité,  principe  d'être  et  de  connaissance,  et  d'autre 
part  la  pluralité  infinie,  qui  n'est  rien  sans  la  participa- 
tion do  l'unité.  C'est  la  dyade  do  l'unité  et  de  l'infini.  Pla- 
ton a  repris  l'expression  pythagoricienne  de  dyade,  mais 
en  la  transformant  :  par  «  dyado  indéterminée  du  grand  et 
du  petit  »,il  entend  la  notion  do  quantité  pure. 

DYADIQUE  adj.  Philos.  Syn.  de  binaire. 


904 

DYAL  (du  lat.  rfi'eSjjour)  n.  m.  Archéol.  Roue  d'horlogo. 
i|ui  faisait  son  tour  complet  en  un  laps  de  vingt-quatre 
heures.  (Expression  du  xiv"  s.,  que  l'on  trouve  dans  les 
poésies  ae  Froissart  [1393])  : 

Et  ce  dyal  est  la  roe  {roue)  journal  {journalière) 

Qui  en  un  jour  naturel  seulement 

Se  meut  et  fait  un  tour  préciaément. 

DYARCHIE  (du  gr.  duo,  deux,  et  archos,  chef)  u.  f. 
Gouvernement  simultané  de  deux  rois  :  La  dtarchik  de 
Sparte.  Il  Pays  gouverné  simultanément  par  deux  rois. 

DYABCHIQUE  {chik')  adj.  Qui  se  rapporte  à  la  dyarchie  : 
L'n  gouvernement  dyakcuique. 

DYARQUE  [ark'  —  du  gr.  duarchos;  de  duo,  deux,  et 
arclios,  clief  )  n.  m.  Chacun  des  deux  rois  qui  gouvernent 
simultanément  dans  une  dyarcliio. 

DYAS  [di-ass  —  du  gr.  duo,  deux)  n.  m.  Gcol.  Nom  donné 
par  Marcou  et  Geinitz  à  l'étage  permien  de  la  .Saxe,  à 
cause  de  sa  double  division  en  zeclistein  et  grès  rouge. 
DYASPINEL  n.  m.  Comm.  ^V.  diaspinel. 
DybvaaG,  comm.  de  Norvège  (bailliage  de  Nedenes)  ; 
5.120  hab. 

DyCE  (Alexandre),  critique  et  commentateur  écossais, 
né  à  Edimbourg  en  1798,  mort  à  Londres  en  1869.  Il  fut 
pasteur,  puis  s'adonna  à  la  littérature  à  Londres.  Dyce 
prit  une  grande  part  à  la  belle  édition  aldine  des  anciens 
poètes  anglais,  en  commençant  par  Martowe  (1831),  en 
terminant  par  .S'/iafa/ieare  (1857).  On  lui  doit  aussi  une  édi- 
tion des  œuvres  de  R.  Bentley,  des  remarques  sur  Shak- 
spoare,  etc.,  et  un  ouvrage  anonyme  devenu  populaire  ; 
liecueil  des  entretiens  de  Samuel  //oflers(l856).  En  mourant, 
il  légua  au  South-Kensington  Muséum  sa  belle  collection 
de  livres  rares,  manuscrits,  peintures,  dessins,  etc. 

Dyce  (William),  peintre  anglais,  né  à  Aberdeen  en  1806, 
mort  à  Streatham  en  1864.  Il  étudia  la  peinture  à  l'aca- 
démie d'Edimbourg  et  se  fit  connaître  par  des  portraits  et 
par  un  tableau  représentant  B'icclnis  rwurri  par  les  nymphes 
(1827),  et  par  des  cartons  exécutés  d'une  façon  magistrale. 
Ces  cartons  valurent  à  leur  auteur  la  commande  de  pein- 
tures murales  pour  les  nouvelles  salles  de  séances  du  Par- 
lement. Il  exécuta  pour  la  Chambre  des  lords  la  Const^cra- 
tion  de  l'arclievêque  Parker  et  un  Baptême  d'Elhelhert,  t(ui 
est  considéré  comme  son  meilleur  ouvrage.  En  1848,  il  fut 
élu  membre  de  l'Académie  royale.  Il  a  publié  d'intéres- 
sants travaux  sur  la  musique  d'église  et  sur  l'électro- 
magnétisme. 

Dyck  (Floris  Van),  peintre  hollandais,  né  à  Harlem  en 
1577.  Il  a  exécuté  avec  un  égal  talent  des  peintures  histo- 
riques devenues  fort  rares  et  des  tableaux  représentant 
des  fruits.  On  cite  de  lui  ;  Agar  chassée  et  Agar  présentée 
à  Abraham. 

Dyck  (Anton  "Van),  peintre  et  graveur  flamand,  né  à 
Anvers  en  1599,  mort  à  Blackfriars,  près  de  Londres,  en 
1641.  Dès  l'âge  de  dix  ans,  il  fut  placé  dans  l'atelier  do 
Henri  Van  Balen  ;  et,  quelques  années  après,  entra  dans 
celui  de  Rubens.  Vers  1618,  il  commença  à  produire  des 
tableaux  où  l'influence  de  Rubens  se  fait  sentir.  Il  fit 
aussi  des  portraits  remarquables.  Sa  réputation  se  répan- 
dit jusqu'en  Angleterre,  où  il  fit  un  premier  voyage  vers 
le  commencement  de  1621  et  fut  employé  au  service  du 
roi  Jacques  I". 

En  1622,  Van  DycU  partit  pour  l'Italie.  Il  se  trouvait  à 
Gênes  en  1623.  A  Rome,  il  peignait  le  portrait  du  car- 
dinal Bentivoglio,  aujourd'hui  au  palais  Pitti  et  un  de 
ses  chefs-d'œuvre.  A  Florence,  Van  Dyck  exécuta  pour 
l'église  de  Monte-Cavallo  une  Adoration  des  ma(;es  et  une 
Ascension.  Il  se  rendit  à  Marseille  en  juillet  1626,  passa  à 
Aix,  à  Paris,  et  rentra  à  Anvers  vers  la  fin  do  la  même 
année.  Après  son  retour,  les  tableaux  se  multiplièrent  rapi- 
dement :  Extase  desainl  Augustin  (Anvers,  1628)  ;  ta  Vierge, 
entre  saint  Pierre  et  saint  Paul,  présentant  l'enfant  Jésus 
à  sainte  Rosalie,  et  le  Mariaqe  mystique  de  la  Vierge  avec 
le  bienheureux  Herman  de  l'ordre  des  prémontrés  (auj.  à 
Vienne);  leCrucifiemenlCMahnes).  YElévation  de  la  croix, 
autre  chef-d'œuvre  (Courtray);  le  Christ  en  croix  (1629), 
pour  l'église  des  dominicains  d'Anvers.  De  1627  à  1632, 
Van  Dvck  peignit  quelques-uns  de  ses  plus  beaux  por- 
traits:" ceux  do  l'abbé  Scaglia  et  de  l'évéque  Malderus, 
d'Antoine  Triest,  de  François  do  Moncade.  du  duc  Wolf- 
gang  de  Netibourg,  de  Frans  Snyders,  de  Van  der  Geest, 
du  financier  Van  der  Wouwer.  C'est  à  cette  époque  qu'il 
fit  les  portraits  des  principaux  artistes  amateurs  et  litté- 
rateurs de  son  pays,  et  en  confia  la  reproduction  sur 
cuivre  à  d'habiles  graveurs.  Ces  planches  parurent  sous  le 
nom  des  Cent  portraits.  Il  en  grava  lui-même  un  certain 
nombre.  En  1632,  Van  Dyck  s'embarqua  pour  l'Angleterre, 
sur  l'invitation  du  comte  d'Arundel.  Charles  I"  le  nomma 
son  premier  peintre,  et  le  créa  chevalier  en  1632.  Vers 
le  commencement  de  l'année  1640,  Van  Dyck  fit  à  Anvers 
un  court  séjour  et  rentra  à  Londres,  où  la  révolution  avait 
dispersé  la  famille  royale.  Van  Dyck  ne  survécut  pas 
longtemps  à  ses  prolecteurs  Charles  I"  et  le  comte  de 
Strafford;  il  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Paul,  près 
du  tombeau  de  Jean  de  Gand. 

Van  Dyck  est,  après  Rubens,  le  plus  grand  artiste  de 
l'école  flamande.  Rubens  fut  l'initiateur,  le  créateur;  Van 
Dyck  l'initié,  l'apôtre,  que  pénétra  la  flamme  du  génie 
du  maître.  C'est  surtout  dans  ses  nombreux  portraits  de 
grandes  dames  et  de  grands  seigneurs  anglais  que  Van 
Dyck  a  fait  preuve  de  cette  élégance,  de  cette  noblesse, 
de  cette  grâce,  de  toutes  ces  merveilleuses  qualités  de 
style  et  d  exécution  qui  ont  fait  de  lui  le  plus  distingué, 
le  plus  aristocratique  des  peintres.  Sous  ce  rapport  et  sous 
beaucoup  d'autres.  Van  Dyck  n'a  rien  de  flamand. 

Il  faut  citer  encore  de  Van  Dvck  :  à  Anvers,  le  Porte- 
ment de  croix  (Saint-Paul),  le  Christ  en  croix  (Saint-Jac- 
ques), le  Christ  au  tombeau,  le  Christ  en  croix  et  le  Christ 
déposé  de  la  croix  (musée);  à  Bruxelles,  le  Martyre  de 
saint  Pierre,  Silène  ivre,  saint  Antoine  de  Padoue,  saint 
François  en  extase  ;  à  Bruges,  une  Sainte  famille  ;  au 
Louvre,  la  Vierge  et  l'Enfant,  la  Vierge  aux  donateurs,  le 
Christ  pleuré  par  la  Vierr/e  et  par  les  anges,  saint  Sébas- 
tien. Vénus  demandant  à  Vutcain  des  armes  pour  Enée, 
Ilenaud  et  Armide,  lo  portrait  de  Charles  I",  ceux  des 
enfants  do  ce  prince,  les  portraits  d'Isabelle  d'Autriche, 
do  Moncade  (équestre),  du  même  (on  buste),  du  président 
Richardot,  du  duc  do  Richmond,  do  Van  Dyck  lui-même 
et  divers  autres  portraits;  à  la  National  Gallery,  le  por- 
trait de  Rubens,  saint  Ambroise  refusant  d'admettre  dans 


905 

l'église  l'empereur  Théodosc ,  une  étudo  do  chevaux;  à 
Hanipton-Coiirt,  les  portraits  -!o  Cliarles  l""",  du  duc  do 
Buckingliam.  do  Marj,'ueriti*  i^cinun,  luaitre.sso  du  pointro, 
l'Amour  et  Psyché,  Samson  et  Dulila,  divers  portraits  do 
femuKis;  à  Wiudsor  :  los  portraits  do  Charles  I"  eido  la 
roino  Honriotto,  du  peintre  Soellinx,  do  la  ducliosso  do 
Riclimond,  de  lady  Vonotia  Diyby,  des  fils  do  Bucking- 
hani,  le  portrait  oquosire  de  Cliarles  1",  etc.;  à  Dulwich 
Collège,  une  Descente  de  croix;  etc. 

Dyck  {roRTRAiT  d'Anton  Van).  Van  Dyck  a  fait  de 
lui-mômo  un  assez  grand  nombre  do  portraits.  Celui  do 
ces   portraits 


DYCK 


DYNAMITE 


Van  Dyck,  peint  par  lui-même  (Louvre). 

portrait  à  leau-forte,  avec  une  délicatesse  admirable;  la 
planche  a  ôté  terminée  par  Jaci]ues  Nelfs.  Un  portrait  do 
Vau  l>yck  par  Rubens  fait  partie  de  la  galerie  de  la  reine 
d'Angleterre.  Un  autre,  peint  par  Ad.  Hannemann,  se  voit 
au  musée  de  Vienne. 

Dyck  {Philippe  Van),  dit  le  Petit  Van  Dyck,  peintre 

hollandais,  né  à  Amsterdam  en  1679,  mort  à  La  Haye  en 
1752.  Elève  d'Arnold  Boonen,  il  s'établit  à  Middlebourg  et 
joignit  à  son  talent  de  peintre  le  métier  lucratif  de  mar- 
chand de  tableaux  et  de  curiosités.  Dans  ce  double  com- 
merce, l'artiste  sut  acquérir  une  immense  fortune.  Un 
peintre  si  riche  ne  pouvait  être  qu'un  grand  peintre,  et  ses 
ouvrages  se  vendaient  au  poids  de  lor.  Philippe  Van  Dvck 
est  représenté  au  Louvre  par  deux  tableaux  :  A'>ranaiH 
renvoyant  Aaar  et  son  fils  Ismnël,  et  Sarah  présentant 
Agar  à  Abraham.  La  galerie  de  La  Haye  renferme  trois 
tableaux  plus  heureux  :  une  Dmne  devant  sa  toilette,  Judith 
avec  la  tète  d'Hnlopherne,  et  un  Homme  taillant  une  plume. 

Dyck  {Ernest-Marie-Hubert  Van),  chanteur  belge,  né 
à  Anvers  en  186 1.  D'abord  étudiant  en  droit,  puis  journa- 
liste, rédacteurde  nTEscaut"  àAnvers,de  «la Patrie i>  àPa- 
ris,  il  fut  engagé  par  Lamoureux  pour  ses  concerts  et  s'y 
fit  applaudir  pendant  cinq  ans  dans  la  musique  do  Wagner. 
Lorsque  Lamoureux  donna  à  l'Eden-Théâtre  une  repré- 
sentation de  Lohengrin,  Van  Dyck  fut  chargé  du  rôle  de 
Lohengrin.  Son  débuta  Bayreutli.  en  1888,  fut  retentissant, 
et  le  jeune  chanteur  fut  aussitôt  engagé  à  Vienne,  où  il 
joua  en  allemand  :  Parsifal,  Lofiengrin,  l'Or  du  lihin,  les 
Maîtres  chanteurs,  puis  Faust,  fioméo  et  Juliette,  Manon, 
et  cnlin  Werther,  qu'il  créa.  U  continua  à  chanter  chaque 
année  à  Bayreuth,  où  il  était  devenu  le  ténor  wa{>nérien 
par  excellence.  A  Coveut-Garden,  son  succès  ne  lut  pas 
moins  complet.  Et  lorsque,  à  Paris,  l'Opéra  monta  succes- 
sivement Zo/iCTig'rin, /a  H'a/yirf/j'ie  et  TttnnhriHser,'Va,n  Dyck 
vint  chanter  à  ce  théâtre  les  rôles  do  Lohengrin,  de  Sleg- 
mund  et  do  Tannhauser. 

DYGKIE  (di-kl)  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
broméliacées. 

—  Encyci..  Los  rfycAriVj  sont  des  herbes  vivacos,  à  feuilles 
rad  cales  lancéolées,  à  hampe  simple,  ponant  des  épis 
nmltitlores  et  des  bractées  denticulées  épineuses.  Elles 
sont  originaires  des  montagnes  du  Brésil. 

Dyckmans  (Josopb-Ijauront),  peintre  belge,  né  à 
Lierre  en  1811,  mort  à  Anvers  en  1888.  Elôvo  de  Thiel- 
mann  et  do  Wappers,  il  s'est  fait  connaître  par  de  petits 
tableaux  do  genre,  très  achevés,  qui  tiennent  do  la  manière 
de  Miéris  et  cle  celle  de  Meissonior,  avec  le  coloris  chaud 
do  l'école  flamande.  U  fut  professeur  titulaire  à  Tac^uilémie 
d'Anvers,  do  1811  à  1851.  Parmi  ses  tableaux,  rappelons  : 
la  Leçon  paternelle ,  la  Partie  de  darnes,  lei  Hécits  de  la 
firand'mère,  le  Mendiant  aveuijle,  une  de  ses  œuvres  capi- 
tales, au  muséo  dos  maîtres  contemporains  à  Anvers; 
Dame  brodant;  la  Veuve  du  inarin,  considérée  comme  son 
chef-dœuvro  (galerie  <lo  Boni,  à  Anvers);  l'Annirersaire 
de  In  i/rit»d'mère.ati  South-Kensingtun  Muséum  à  Londres  ; 
Vieillf  femme  priant;  Jeune  bergère;  etc. 

DYCTIONINES  n.  m.  pi.  Zool.  Syn.  do  hvalospongies. 

DyeR  f.lolini,  poète  anglais,  né  à.  Aberglasnoy  (comte 
do  Canrniartlirn)  en  1700,  mort  à  Kirkby-on-Bane  en  1*58. 
Il  abandonna  l'étude  du  droit  pour  la  pointure  et  la 
poésie,  parcourant  en  artiste  l'Angletorro  et  l'Ualio,  puis 
devint  pasteur.  Ses  Œuvres,  comprenant  trois  poèmes  :  the 
Gronr/ar  I/iU  (1121);  the  Huins  of  Dôme  (I7»l)),  et  the  Fleece 
(175S)  unt  été  réunies  après  sa  mort  {1761). 

DyeR  (sir  Edward),  poète  anglais,  né  vers  1540,  mort 
en  1607.  Après  avoir  voyagé  sur  le  continent,  il  vint,  en 
15(i6,  à  la  cour  d'Elisabeth,  qui  l'accueillit  avec  faveur,  lo 
chargea  de  missions  diplomatiques  aux  Pays-Bas  et  on 
Danemark,  ot  le  nomma,  on  1596,  chancelier  do  l'ordro  do 
la  Jarretière.  Il  a  composé  dos  odes,  dos  madrigaux,  dos 
poésies  pastorales.  Une  grande  partie  do  sos  œuvres  est 
penlue. 

Dyer  (Georgo).  écrivain  anglais,  né  ot  mort  à  Lon- 
dres (1755-1811).  Il  a  collaboré  au  «  New  Monthly  n  ot  au 
"  Oontloman'w  Magazine  »,  ot  écrit  diverses  poi'isios  ;  mais 
il  est  surtout  connu  comme  archéologue.  Il  collabora.!  l'édi- 
tion dos  classiques  latins  do  Vaipy.  Il  a  publié  :  J/istoire 
de  l'université  et  des  roUi^ges  de  Cambridge  (ISM);  Vie  du 
révérend  Hobcrt  Uobinaon  {1706);  etc. 


Dyer  (Thomas  Henry),  historien  anglais,  né  à  Londres 
en  1804,  mort  en  1888  à  I3ath.  Associô  d'une  maison  do 
cunimorco  dont  l'émancipation  dos  esclaves  amena  la 
ruine,  il  se  tourna  vers  1  érudition.  On  a  do  lui,  outre  un 
grand  nombre  d'articles  do  revues  et  d'encyclopédies:  Vie 
de  Calvin  (  1 850)  ;  Histoire  de  l'Europe  moderne  (186 1)  ;  His- 
toire de  home  J18C5);  Pompéi  (1867);  Histoire  des  rois  de 
Home  (1868)  ;  Athènes  ancienne  {1873). 

Dyherrn  (Georges,  baron  dk),  poète  et  écrivain  alle- 
mand, né  ù  Glogau  en  1848,  mort  à  Hothenbourg  (Silésie) 
on  1878.  II  renonça  à  la  carrière  judiciaire  pour  s'adonner 
à  la  littérature.  On  a  de  lui  des  poésies,  dos  nouvelles,  otc. 
Sos   Œuvres  complètes  ont  paru  à  Fribourg-en-Brisgau 

(1872-1882). 

DyhBN  (Conrad-Adolphe,  comte  de),  né  à  Roosowitz 
(Silésie)  en  1803,  mort  en  1869.  Il  s'adonna  à  l'économie 
rurale.  Elu  membre  de  la  diète  do  Silésie  (1814),  il  se  dis- 
tingua par  ses  idées  libérales,  ce  qui  l'empÔcha  d'être 
réélu.  En  1847,  il  siégea  à  la  diète  générale,  et  s'y  rangea 
dans  le  parti  libéral.  Elu,  en  1848,  à  rAssemblée  nationale 
de  Francfort.  Dyhrn  fut  lo  champion  do  l'unité  allemande. 
U  fit  partie  des  deux  Chambres  prussiennes,  et  devint  un 
des  chefs  les  plus  éminents  de  son  parti.  Il  fut  membre 
liérédiiaire  de  la  Chambre  des  seigneurs,  depuis  1854  jus- 
qu'à sa  mort. 

DYKE  (de  l'angl.  dyke,  digue)  n.  m.  Epanchement  de 
roche  éruptivo  ou  volcanique,  ayant  tout  d'abord  rempli 
sous  forme  de  filon  les  cassures  d'un  terrain  préexistant, 
et  qui  apparaît  eusuite  comme  une  muraille  isolée,  après 
la  destruction  du  terrain  parla  dénudation.  (L'existence 
d'un  dyke  est  donc  due  à  sa  plus  grande  résistance  contre 
l'action  des  agents  atmosphériques.) 

Dykman  (Pierre),  antiquaire  suédois,  mort  àStockholm 
en  1718.  11  a  publié  plusieurs  ouvrages  estimés  :  De  la  7na- 
nière  de  compter  des  anciens  Suédois  et  Gofhs  (1686)  ;  Des 
douze  Charles  qui  ont  régné  en  Suède  (1708);  Observations 
histori(iues  sur  les  monuments  runiques  (1723). 

Dyle  [la]  (lat.  Thilia),  rivière  do  Belgique,  affluent  du 
Rupel.  Elle  prend  sa  source  dans  la  provmco  de  Brabant, 
arrose  Louvain  et  Malines,  et  se  joint  à  la  Nèthe  pour 
former  le  Rupel,  après  un  cours  de  86  kilom.  Ulo  partie 
de  ses  eaux,  dérivées,  alimentent  le  canal  do  Louvain. 

Dyle  (départemknt  de  la),  ancien  département  fran- 
çais, de  1794  à  1814  (ch.-l.  Bruxelles).  Il  comprenait  3  ar- 
rondissements :  Bruxelles,  Louvain  et  Nivelle. 

Dymanes.  Hist.  anc.  V.  l'art,  suiv. 

Dymas,  fils  d'Œgimios,  frère  d'Hyllos  et  de  Pamphylos. 
ancêtre  éponyme  et  mvthique 
de    la  tribu  aérienne  des  Dy- 
manes. 

DYMASUS  (zuss)  n.  m.  Genre 
d'insectes  coléoptères  longi- 
cornes,  famille  des  céramby- 
cidés,  tribu  des  cérambycinés, 
comprenant  des  grands  capri- 
cornes allongés ,  à  antennes 
dépassant  le  corps,  à  élytres 
striés  et  pubescents.  fOn  con- 
naît six  espèces  de  aymasas 
habitant  la  Malaisie  [dymasus 
micaccus ,  Bornéo  ;  dymasus 
lineatus,  Poulo  Penang  ;  dyma- 
sus strigosus,  Coylan;  etc.];  ils  sont  d'un  gris  verdâtre.) 

Dymi,  comm.  de  Grèce  (nomarchie  Achaïe-et-Elide)  ; 
7.500  hab. 

Dymond  (Jonathan),  écrivain  et  philosophe  anglais, 
né  à  Exeter  en  1796,  mort  on  1828.  Il  s'attacha  à  devenir 
l'interprète  des  vœux  de  la  Société  des  Amis.  On  lui  doit  : 
lîechtrches  sur  la  légitimité  de  la  guerre  au  point  de  vue 
chrétien  (1823),  et  Essai  sur  les  principes  de  la  morale  et 
sur  les  droits  et  devoirs  politiques  et  privés  de  l'humanité 
(1829),  ouvrage  dont  Southey  a  fait  un  grand  éloge. 

DyMPHNE  (sainte),  vierge  et  martyre  (vii's.).  Fille  d'un 
roi  païen  d'Irlande,  qui,  dit-on,  avait  conçu  pour  elle  une 
passion  incestueuse,  elle  reçut  le  baptême  et  s'enfuit  en 
Brabant,  où  elle  fonda  un  monastère.  Son  père,  a^'anl  dé- 
couvert sa  retraite,  la  tua  de  sa  propre  main,  amsi  que 
lo  saint  ermite  Gerbern  (|ui,  après  l'avoir  convertie,  l'avait 
accompagnée.  Une  petite  ville,  nommée  Ghôle,  s'éleva 
autour  do  son  tombeau.  —  Fôte  le  15  mai. 

DYNACTINOMÈTRE  (contract.  du  gr.  dunamis ,  force, 
aktis,  inos,  rayon,  etm(*(roH,  mesure)  n.  m.  Photogr.  Instru- 
ment inventé  par  Claudet  en  1851,  etdestiné  à  mesurer  la 
puissance  des  rayons  qui  résultent  à  la  fois  de  l'intensité 
do  la  radiation  lumineuse  et  de  la  puissance  de  l'ohjoctif. 

DYNAME  (du  gr.  diinamis,  force)  n.  m.  Unité  de  travail, 
correspondant  à  1.000  kilogrammètros. 

DYNAMENA  {mé)  n.  f.  Genre  do  campanulaires,  famille 
des  sortularidés,  comprenant  des  animaux  marins,  propres 
aux  régions  boréales,  et  groupés  en  petites  colonies  rami- 
liéos.  (La  dynamena  pumila,  dos  mors  du  nord,  peut  être 
prise  comme  type  do  ces  sertulairos.) 

DYKAMÈNE  n.  f.  Genre  do  crustacés  isopodes,  famille 
des  sphneromidés,  comprenant  de  petits  animaux  marins, 
de  couleurs  vives,  encore  mal  connus,  qui  habitent  l'océan 
Atlantique  septentrional.  (On  croit  que  les  dynamènos 
sont  do  jeunes  mùlos  de  nesra,  ou  des  femelles  du  mémo 
genre.  Ainsi,  la  dynamene  Montagui,  dos  mers  du  nord, 
sorait  la  fomello  do  la  nessea  bi'/entata,  etc.) 

DynamËNE  n.  f.  Planète  télescopiquo,  n'  200,  décou- 
verte parC.-lI.-F.  Peters,  eu  1879. 

DYNAMÈTRE  n.  m.  Môc.  et  phys.  Syn.  do  dynamo- 
MÏiTRt-:. 

DYNAMÉTRIE  n.  f.  Mécan.  Syn.  do  dtnamométrib. 

DYNAMÉTRIQUE  adj.  Mécan.  Syn.  do  ovNAMOMiirRiQUK. 

DYNAMIDE  (du  gr.  dunamis,  force)  n.  m.  Atomo  ma- 
tériel, entouré  d'atomes  d'éiher  qui  so  groupent  autour  do 
lui  sans  obéir  à  la  gravitation  générale. 

Dynainldes  {le  Systi^mk  dbs),  par  lo  docteur  Rodton- 
bachor.  Cet  ouvrage  a  ouvert  la  voio  des  découvertes 
sciontillquos  qui  ont  permis  d'édifier  la  théorie  do  la  cha- 
leur et  de  rélectricito. 

DYNAMIE  {mi—  du  gr.  dunamis,  force)  n.  f.  Mécan. 
Unité  do  force  proposée,  en  1887,  par  do  Froycinet  ot  qui 
n'obt  autre  quo  la  force  nécessaire  pour  communiquer  dans 


Dymasus  (gr.  d'un  tiers). 


l'unité  de  temps  (1  seconde),  à  la  masse  d'un  kilogramme, 
une  accélération  égale  à  l'unité  do  longueur  (1  métro). 

—  Méd.  Nom  des  phénomènes  morbides  attribués  par 
l'école  dynamique  à  1  excès  do  force  vitale. 

DYNAMIOLOGIE  {jt  —  du  gr.  dunamîs,  force,  et  logos, 
traité}  n.  f.  Traité  sur  les  forces  coDsidérécs  abstraite- 
ment. 

DYNAMIQUE  [mik'  —  du  gr.  dunamikos,  mômo  sons) 
adj.  Relatif  à  la  force  :  Unité  DYNAMiQtiE.  il  Etat  dynamique, 
Eiat  d'un  corps  en  mouvement,  n  Cheval  dynamique.  Se  dit 
queluuel'ois  dans  le  mémo  sens  (|U0  cheval-vapeur. 

—  Electr.  Electricité  dynamique.  V.cotTRANT. 

—  Philos.  Théorie  dynamique.  Dynamisme. 
DYNAMIQUE  {mik'  —  mémo  étymol.  qu'à  l'art  précéd.) 

n.  f.  Partie  de  la  mécanique  qui  traite  des  relations  entre 
les  causes  du  mouvement,  ou  forces,  et  los  systèmes  ma- 
tériels auxquels  ces  forces  sont  appliquées. 

—  Encycl.  Mécan,  Les  premières  notions  do  dynamique 
ont  été  établies  par  Galilée,  en  1638.  Cotte  science  re- 
pose sur  un  certain  nombre  do  principes,  qui,  au  contrairo 

•de  ceux  de  la  géométrie,  ne  sont  ni  évidents  ni  suscepti- 
bles d'être  soumis  au  contrôle  du  raisonnement  ou  do 
l'expérience  directe.  Ces  principes  justifiés  par  l'exactitude 
de  leurs  conséquences  sont  au  nombre  de  trois  principaux  : 
I"  Principe  de  l'inertie.  Tel  qu'il  est  énoncé  par  Galilée,  il 
constitue  plutôt  une  définition  de  la  force  :  "  Un  point  ma- 
tériel ne  peut  modifier  do  lui-môme  son  état  de  repos  ou  do 
mouvement,  c'est-à-dire  que,  s'il  est  en  repos  ou  en  état  do 
mouvement  rectiligne  et  unil'ormo,  il  y  restera  tant  qu'une 
cause,  ou  force,  no  vient  à  agir  sur  lui  »  ;  2"  Principe  de 
la  composition  (ou  de  l'indépeudance)  des  effets  des  forces. 
Entrevu  par  Galilée,  il  peut  s'énoncer  :  «  Le  mouvement 
d'un  point  matériel  anmié  déjà  d'une  vitesse  initiale  et 
soumis  d'ailleurs  àl'action  de  forces  quelconques  F, F', F", 
pouvant  elles-mêmes  varier  à  chaque  instant  suivant  des 
lois  quelconques,  est  celui  que  Ton  obtient  en  composant 
entre  eux  tous  les  mouvements  que  le  point  matériel  au- 
rait séparément  pris  sous  l'influence  de  chacune  des  forces 
qui  agissent  sur  lui,  et  le  mouvement  rectiligne  uniforme 
qui  résulterait  de  la  vitesse  initiale  si  aucune  force  n'a- 
gissait. «  (Ce  principe  permet  de  réduire  la  question  com- 
plexe du  mouvement  produit  par  un  ensemble  de  causes 
à  la  question  plus  simple  du  mouvement  produit  par  une 
seule  cause)  ;  3"  Principe  de  irgalité  entre  l'action  et  la 
réaction.  Enoncé  par  Newton,  il  avait  déià  été  mis  en  pra- 
tique par  Huyghens  :  n  Un  point  matériel  A,  recevant  d'un 
autre  point  matériel  B  une  certaine  action /"  nécessaire- 
ment dirigée  suivant  AB  dans  un  sens  ou  dans  l'autre, 
le  point  B  éprouve  de  la  part  de  A  une  action  réciproque 
/"dirigée  suivant  la  même  droite,  mais  en  sens  contraire.  ^ 

D'AIembert,  en  1743,  permet  do  ramener  les  questions 
de  dynamique  à  des  questions  de  staticjuo  en  énonçant 
que  :  «  A  chaque  instant,  il  y  aurait  équilibre  entre  les 
forces  agissant  réellement  sur  un  ensemble  do  points  ma- 
tériels en  mouvement,  et  les  forces  d'inertie  des  divers 
points  du  système,  si  celles-ci  venaient  à  agir  ».  En  1788» 
dans  s2l  Mécanique  analytique,  Lagrange  indique  le  moyen 
de  ramener  d'une  façon  uniforme  toutes  les  questions  de 
mécanique  à  un  problème  de  calcul  difl'érentiel  ou  intégral 
en  introduisant  la  théorie  des  liaisons  et  du  travail  vir- 
tuel. Les  formules  de  Lagrange  sont  désignées  sous  lo 
nom  do  n  Equations  de  la  dynamique  ». 

DYNAMIQUEMENT  {ke)  adv.  Mécaniquement  ;  au  point 
de  vue  de  la  mécanique. 

DYNAMISER  (SE)  ;rad.  di/namique]  v.  pr.  Se  concen- 
trer, prendre  le  caractère  dune  force  active. 

DYNAMISME  {niissm'  —  du  gr.  dnnaïuis,  force)  n.  m. 
Philos.  Système  philosophique,  qui  ne  reconnaît  dans  les 
éléments  matériels  que  des  forces  dont  l'action  combinée 
détermine  l'étendue  et  les  autres  propriétés  des  corps. 
Il  Force  active  d'un  être  organisé  :  Ce  n'est  point  une  opi- 
nion que  la  dualité  du  dynamisme  de  l'homme;  c'est  un  fait 
général  déduit  de  l'expérience  jourjmlière.  (Lordat.) 

—  Encycl.  Philos.  Le  dynamisme  est  la  caractéristique 
de  tout  système  qui,  d'une  façon  générale,  considère  dans 
les  êtres  la  force  plutôt  (|ue  la  substance.  On  peut  trouver 
une  tendance  inconsciente  au  dynamisme  dans  la  pensée 
de  Tlialès,  qui  mettait  une  âme  dans  les  choses  maté- 
rielles ;  par  exemple,  dans  l'ambre.  It  apparaît  plus  claire- 
ment chez  Anaxagoro  qui,  sous  lo  nom  ue  noils  (voûç),  pos- 
luio  une  véritable  force  organisatrice,  et  chez  l'école  py- 
thagoricienne, à  qui  l'existence  do  la  matière  no  suffit  pas 
pour  expliquer  le  monde.  II  gagne  encore  plus  do  terrain 
avec  Platon ,  chez  qui  la  matière  n'a  pas  d'existence 
réelle.  Mais  il  se  formule  surtout  chez  Arislote,  dont  lo 
système  est  un  type  complet  do  dynamisme  :  au  sommet 
dos  choses,  la  pensée  se  pensant  ollo-niêmo;  à  tous  les 
degrés  de  l'être,  un  efiort  pour  so  réaliser,  sous  l'attrait 
do  la  perfection.  Le  stoïcisme  est  encore  une  forme  do 
dynamisme,  mais  moins  profonde  et  moins  métaphysique. 

Au  moyen  âge,  les  entités  ou  substances  abstraites  so 
substituent  à  la  considérai  ion  de  la  force.  Bacon  reste  à 
la  surface  dos  phénomènes  physiques.  Descartes  n'appro- 
fondit pas  la  nature  des  substances.  C'est  avec  Leibniz 
quo  lo  dynamisme  reparaît  avec  éclat.  Lo  monde  est  com- 
posé do  monades  en  nombre  infini,  c'est-à-dire  de  forces 
simples  ;  il  y  a  partout  do  l'esprit  et  do  ta  vie  :  être,  c'est 
agir;  l'être  n'est  qu'en  tant  (|u'il  agit.  Lo  dynamisme  a 
reparu  au  xix»  siècle  avec  Herbart,  et  surtout  Lotze  oa 
Allemagne;  Maine  de  Biran,  Janot,  Kavaisson,  Henou- 
vier.  Fouillée,  en  Franco  ;  Secrétan,  en  Suisse;  etc. 

Le  dynamisme  n'est  pas  seulement  la  conclusion  pré- 
férée des  métaphysiciens.  U  semble  être  de  plus  en  plus 
l'aboutissement  dès  sciences,  môme  dos  sciences  physi- 

3 nos,  chimiijuos  ol  physiologiques  avec  Helmhoitz,  Don- 
ers,  Du  Bois-Koymond.  Berthelot,  Claude  Bernard.  Pour 
eux,  l'idée  do  maiièro  semble  so  résoudre  do  plus  en  plus 
en  colle  do  force. 
DYNAMISTE  {misst')  n.  m.  Partisan  du  dynamisme. 

—  Adjectiv.  Qui  a  lo  caractère  du  dynamisme  :  PhHo' 

Sophie  DYNAMISTB. 

DYNAMITE  (du  gr.  dunamis,  force)  n.  f.  Explosif  dont 
il  existe  un  grand  nombre  do  variétés  ayant  comme  ca- 
ractôro  commun  d'être  A  baso  do  nitroçlycérino,  liiquollo 
est  un  liquide  explosif  obtenu  par  l'aclion  do  l'acide  azo- 
tique sur  la  glycérino. 

—  Encyci,.  Ohim .  Un  explosif  liquide  plus  ou  moins  una- 
loguo  avait  déjA  été  trouvé  dès  lo  commoncomont  d» 
xv«  sièclo,  mais  il  ue  fut  jamais  utilisé,  ou  raison  mémo 


DYNAMITER    -   DYNAMOGÉNIE 


de  son  état  phj'sique.  La  nitroglycérine  ne  l'eût  sans  doute 
jamais  été  non  plus,  surtout  pour  les  usages  militaires,  si 
le  Suédois  Nobel  n'avait  eu  l'idée  de  donner  à  ce  liquide 
explosif  une  forme  plus  commode  en  le  mélangeant  avec 
une  substance  poreuse,  susceptible  d'en  absorber  une 
grande  quantité  en  produisant  une  espèce  de  pâte  plus  ou 
moins  consistante.  Nobel  choisit,  pour  cela,  une  sorte  de 
silice  formée  par  des  carapaces  d'infusoîres  microsco- 
piques, et  appelée  en  allemand  kiesel(/uhr,  dont  on  trouve 
des  gisements  considérables  daus  le  Hanovre.  Mais  on 
peut  en  employer  également  d'autres.  En  France,  c'est 
surtout  avec  une  substance  siliceuse  appelée  randanite, 
parce  qu'on  la  trouve  aux  environs  de  Randan,  dans  le 
Puy-de-Dôme,  qu'on  a  fabriqué  la  dynamite,  dont  on  a 
constitué  trois  types  de  puissance  dii&'érente,  suivant  la 
quantité  de  nitroglycérine  qu'on  fait  absorber  par  une 
quantité  déterminée"  de  substance  siliceuse. 

Ainsi,  le  type  n**  1  contient  "5  p.  lOO  de  nitroglycérine,  le 
tvpen*2encontienT.50p.  100,6116  00  3,30  p.  lOO  seulement. 
"  C'est  le  type  n"  1  qui  fut  adopté  pour  l'armée.  La  dyna- 
mite militaire  se  compose  exactement  de  :  75  parties  de 
nitroglycérine,  20,8  de  randanite,  3,8  de  silice  de  Vierzon 
et  0,4  de  magnésie.  On  la  prépare  en  introduisant  la  silice, 
préalablement  tamisée,  dans  des  récipients  en  fer-blanc, 
puis  en  versant  dessus  la  nitroglycérme  et  opérant  avec 
une  spatule  le  mélange,  qu'on  achève  ensuite  au  moyen 
de  rouleaux  eu  bois  qu'on  fait  passer  sur  la  pâte,  après 
l'avoir  étendue  sur  des  lames  de  plomb.  Cotte  pâte  est 
molle,  grisâtre  et  huileuse.  Sa  densité  est  d'environ  1,5. 

En  principe,  la  dynamite  ne  détone  pas  par  simple 
inflammation,  au  moins  à  l'air  libre.  En  pareil  cas,  elle 
ne  fait  même  que  brûler  ou  fuser  lentement,  au  lieu  de 
déflagrer  comme  la  poudre  ordmaire.  Toutefois,  il  y  a  des 
exemples  de  détonations  survenues  en  pareil  cas  et  de 
graves  accidents  causés  au  cours  même  d'expériences 
exécutées  pour  faire  voir  cette  propriété  de  la  dynamite. 

Mais,  en  général,  la  dynamite  ne  détone  que  sous  l'effet 
d'tine  autre  détonation,  et  c'est  d'une  amorce  au  fulminate 
de  mercure  qu'on  se  sert  habituellement  pour  obtenir  cette 
détonation  première.  D'ailleurs,  un  choc  violent,  comme 
celui  d'une  balle  de  fusil,  peut  également  la  faire  déto- 
ner. Et  c'est  là  un  inconvénient  sérieux  pour  l'emploi  de 
la  dynamite  à  la  guerre. 

Elle  en  présente  d'autres  encore,  tels  qne  celui  de  se 
décomposer  dès  qu'elle  est  exposée  à  une  température  de 
40''  et  de  se  congeler  à  8°  au-dessus  de  zéro.  Il  est  vrai 
que,  même  congelée,  elle  ne  cesse  de  détoner  sous  l'action 
du  fulminate  de  mercure. 

Enfin,  si  la  dynamite  a  l'avantage  de  pouvoir  être  em- 
ployée sous  l'eau,  dans  laquelle  elle  est  peu  soluble,  elle  a 
l'inconvénient  d'être  vénéneuse.  La  peau  l'absorbe  assez 
facilement,  et  il  en  peut  résulter  de  graves  indispositions  : 
aussi  ne  doit-on  que  le  moins  possible  la  toucher  avec  les 
mains  nues  et  surtout  en  éviter  le 
contact  avec  les  écorchures  qu'on 
peut  avoir  aux  doigts. 

La  dynamite  fait  partie  de  la 
catégorie  d'explosifs  dits  brisants, 
et  qui,  à  ce  titre,  ne  peuvent  être 
employés  pour  le  chargement  des 
armesà  feu,  mais  seulement  pour 
charger  des  mines,  détruire  des 
obstacles,  etc.  Ce  n'est  qu'à  ces 
deux  usages  que  la  dynamite  a  pu 
être  employée  dans  l'armée,  où 
elle  sert  surtout  à  confectionner 
des  pétards,  dont  un  certain  nom- 
bre, disposés  autour  d'un  tronc 
d'arbre,   par   exemple,    ou  d'une 

fiile  de  pont,  etc.,  permettent  de 
es  couper  souvent  d'un  seul  coup. 
Pour  le  chargement  des  projecti- 
les creux,  au  contraire,  on  n'a  ja- 
mais pu  se  servir  de  la  dynamite, 
parce  qu'elle  est  trop  peu  stable 
et  que  le  choc  au  départ,  donné  au 
projectile  par  la  charge  de  poudre, 
suffirait  à  le  faire  éclater  dans 
l'âme  du  canon.  Du  reste,  la  dyna- 
mite a  été  remplacée  dans  l'armée 
française  par  la  mélinite,  dont  la 
puissance,  à  poids  égal,  est  sensi- 
blement la  même  et  qui,  au  point 
de  vue  de  la  stabilité,  de  la  sécu- 
rité dans  les  transports,  etc.,  lui 
est  bien  supérieure. 

Mais,  en  dehors  de  la  dynamite, 
dont  nous  venons  de  parler,  appe-    pistorrprFVm'ouTèà'car^ 
lée  aussi  dynamite  à  la  silice,  ou  à    touche;  G,  sac  en  toile. 
base   inerte,   il  existe   une  autre 

sorte  de  dynamite,  dite  à  base  active,  et  dont  l'une  des 
variétés  conscitue  la  dynamite-gontme  ou  gélatine  explosive, 
employée  à  des  usages  militaires  par  diflférentes  armées. 

Boudineuse    pour   la    préparation 

des  cartouches  de  gélatine  explosive: 

A,  entonnoir  ;  B,  héUce  de  distribution; 

C,  C,  bagues  de  serrage;!  !*■  !*•  cous- 

sinetB  ;  E.  manivelle. 


Presse  pour  la  fabri- 
cation des  cartouches  de 
dynamite  :  A,  support 
mural;  B,  B,  anneaux 
dans  lesquels  glisse  la 
tige  C;  D,  cylindre  con- 
tenant un  reesoit;  E, le- 
vier faisant   mouvoir  le 


ou  du  moins  la  plus  généralement  employée,  est  celle 
obtenue  parle  mélange  de  la  nitroglycérine  etducoUodion. 

La  dmamite-gommf  ou  gélatine  explosive  ainsi  obtenue 
est  mouîs  susceptible  de  détoner  par  le  choc  que  la  dyna- 
mite à  base  inerte.  Aussi  doit-on  recourir  à  une  amorce 
de  fulmicoton  sec,  au  lieu  de  fulminate  de  mercure,  pour 
faire  détoner  les  pétards  de  rupture  confectionnés  avec 
cette  substance,  dont  on  se  sert  dans  quelques  armées. 
La  sensibilité  au  choc  diminue  encore  par  l'addition  d'un 
peu  de  camphre  au  mélange.  C'est  grâce  à  diverses  amé- 
liorations de  ce  genre  qu'on  a  pu  essayer,  aux  Etats-Unis, 
d'employer  cette  substance  pour  le  chargement  des  pro- 
jectiles creux,  projectiles  qu'on  n'a  pu,  d  ailleurs,  arriver 
à  lancer  avec  quelque  sécurité  qu'en  se  servant  de  canons 
spéciaux  appelés,  du  nom  de  leur  inventeur,  canons  Zalin- 
sky,  et  où  la  charge  de  poudre  est  remplacée  par  de  l'air 
comprimé. 

—  Admin.  Par  dérogation  à  la  loi  du  13  fructidor  an  V, 
(jui  réserve  à  l'Etat  la  vente  de  la  poudre  et  de  ses  suc- 
cédanés, la  dynamite  et  les  explosifs  à  base  de  nitrogly- 
cérine peuvent  être,  depuis  la  loi  du  8  mars  1875,  com- 
plétée par  le  règlement  d'administration  publique  du 
24  aoiit  mémo  année  et  le  décret  du  2S  octobre  1882,  fabri- 
qués dans  des  établissements  privés,  moyennant  le  paye- 
nu- nt  d'un  droit  maximum  de  2  francs  par  kilogramme, 
dont  la  perception  est  assurée  au  moyen  de  l'exercice. 
Mais  ces  établissements,  rangés  dans  la  première  classe 
des  établissements  dangereux,  ne  peuvent  se  créer 
sans  une  autorisation  du  gouvernement,  accordée  après 
l'accomplissement  des  formalités  d'enquête.  Les  fabri- 
cants sont  assimilés,  comme  les  débitants,  aux  débitants 
de  poudre.  Ils  doivent  verser  un  cautionnement  de 
dO.OOO  francs  par  usine.  Les  contraventions  sont  punies 
d'un  emprisonnement  de  un  mois  à  un  an  et  d'une  amende 
de  100  à  10.000  francs.  Le  gouvernement  se  réserve  le 
droit  d'interdire  la  fabrication,  de  supprimer  des  dépôts 
ou  des  débits,  sur  avis  rendu  par  le  conseil  d'Etat,  les 
parties  entendues,  et  sans  indemnité  pour  celles-ci.  Des 
règlements  spéciaux  régissent  la  conservation,  la  vente 
et  le  transport  de  la  dynamite.  Enfin,  les  dynamites 
étrangères  ne  peuvent  être  introduites  en  France  sans 
l'autorisation  gouvernementale  et  le  payement  d'un  droit 
de  2  fr.  50  c  par  kilogramme  ;  par  contre,  la  dynamite 
française  destinée  à  l'exportation  est  exemptée  de  l'impôt. 

DYNAMITER  V.  a.  Faire  sauter,  tuer,  etc.,  au  moyen  do 
la  dynamite  ou  d'un  autre  explosif. 

DYNAMITERIE  {ri)  n.  f.  Fabrique  de  dynamite. 

DYNAMITEUR  n.  m.  Fabricant  de  dynamite.  Il  Soldat 
chargé  d'exécuter  les  opérations  de  rupture  et  de  destruction 
par  la  dynamite,  il  Partisan  ou  auteur  d'attentats  commis 
a  l'aide  de  la  dynamite.  (On  dit  quelquefois  dynamitard.) 

DYNAMITIÈRE  n.  f.  Magasin  de  dynamite.  (L'établis- 
sement et  l'usage  de  ces  magasins  sont  régis  par  les  dé- 
crets des  24  août  1875  et  22  oct.  1882.) 

DynAMIUS.  moine  et  hagiographe  français,  né  en  551 

à  Arles,   mort   en   601.  Gouverneur  des   possessions   de 

Childebert  I"  en  Gaule,  il    donna  successivement  pour 

successeurs  à  saint  Ferréol  :  le  préfet  Albin  et  le  diacre 

Marcel,  qu'il  maintint  par  la  force  sur  le  siège 

épiscopal  d'Uzès  contre Tévèque  Théodore.  Mais, 

dans  la  suite,  touché  de  repentir,  il  montra  un 

grand  zèle  pour  les  intérêts  du  saint-siège,  et 

mérita  les  éloges  du  pape  saint  Grégoire  le  Grand. 

Il  se  retira  dans  un  monastère,  où  il  mourut.  Outre  des 

^•oèmes  relig^ieux  loués  par  Fortunat,  et  aujourd'hui  per- 

ilus,  Dynamms  avait  composé  une  Vie  de  saint  Maxime, 

i^vêque  de  Riez,  dont  un  abrégé  a  été  inséré  dans  les  Actes 

des  saïuts  des  Bollandistes,  au  27  janvier. 

DYNAMO  (du  gr.  diinamis,  force)  n.  f.  Electr.  Nom  donné 
communément,  par  abréviation,  à  la  machine  dynamo- 
électrique. 

—  Encycl.  Les  dynajnos  sont  des  machines  transfor- 
mant l'énergie  mécanique  en  énergie  électrique  et  basées 
sur  les  propriétés  électro-magnétiques  des  courants. 

Une  dynamo  comprend  essentiellement  un  système  de 
conducteurs  électriques  soumis  aux  variations  d'un  flux 
électro-magnétique  et  devenant,  par  suite,  le  siège  d'une 
force  électromotrice  d'induction.  Dans  ces  machines,  le 
flux  est  produit  par  un  ou  plusieurs  électro-aimants  qui 
prennent  le  nom  d'inducteurs  ;  le  système  de  conducteurs, 
siège  des  phénomènes  d'induction,  s'appelle  induit.  La 
variation  de  flux  est  produite  soit  par  le  mouvement  rela- 
tif do  l'induit  et  do  l'inducteur  (dynamo  à  induit  tournant 
et  à  inducteur  fixe,  dynamo  à  induit  fixe  et  à  inducteur 
tournant),  soit  par  la  variation  de  réluctance  du  circuit 
magnétique  (dynamo  à  fer  tournant). 

Suivant  la  torme  du  courant  produit,  on  distingue  les 
dynamos  à  courants  alternatifs  ou  alternateurs  et  les  dyna- 
mos à  courants  continus. 

Il  y  a  une  variété  considérable  de  types  de  dynamos; 
on  peut,  néanmoins,  les  classer  suivant  la  forme  générale 
de  leurs  induits.  Ou  a  ainsi  les  machines  à  anneau,  les 
machines  à  tambour,  les  machines  à  disques.  V.  inddit. 

Les  alternateurs  qui  se  construisent  couramment  don- 
nent soit  des  courants  alternatifs  simples,  soit  des  cou- 
rants diphasés,  soit  des  courants  triphasés,  suivant  le  mode 


Pour  préparer  la  dy^namite  à  base  active,  on  est  parti 
de  cette  idée  que,  la  nitroglycérine  produisant  par  sa  déto- 
nation de  l'oxygène  libre,  il  y  aurait  avantage  à  la  mélan- 
ger, non  plus  avec  une  substance  inerte,  comme  la  silice, 
mais  avec  une  substance  active,  c'est-à-dire  pouvant  se 
combiner  avec  cet  oxygène,  ce  qui  devait  augmenter  la 
puissance  du  mélange,  et  ce  qui  en  a,  on  môme  temps, 
accru  la  stabilité.  Pe  nombreuses  substances  actives  ont 
été  ainsi  essayées,  telles  au©  le  charbon  do  bois,  la  houille, 
le  salpêtre,  la  sciure  do  Dois,  etc.  Et  on  a  obtenu  de  la 
sortij  nlosieurs  variétés  do  dynamite,  connues  sous  les 
noms  les  plus  divers,  tels  que  :  dynamite  an  charb'm,  for- 
cite,  eébasline,  dualin^,  poudre  Bercule,  etc.  La  meilleure, 


1 

^ 

2 

u 

^ 

s 

'    

1.  Dynamo  en  série;  2.  Dynamo  en  dérivation;  3.  Dynamo- 
compound. 

d'enroulement  adopté  pour  l'induit  et  la  manière  de  re- 
cueillir la  forme  motrice  induite.  L'inducteur  d'une  dy- 
namo no  peut  étro  alimenté  que  par  un  courant  ayant 
toujours  lo  mémo  sons;  aussi  les  alternateurs  sont-ils  tou- 
jours complétés  par  une  dynamo  à  courant  continu  ou  un 
organe  redressant  une  certaine  partie  du  courant  alternatif. 
Les  dynamos  à  courant  continu  sont  souvent  spécifiées 
par  la  manière  adoptée  pour  l'enroulement  des  inducteurs  ; 


906 

on  a  ainsi  les  dynamos-séries,  dans  lesquelles  le  courant 
entier  produit  passe  dans  le  ril  des  inducteurs  ;  elles  sont 
surtout  employées  pour  les  transports  do  force  ou  commo 
moteurs.  Dans  les  dynamos-shunts,  les  extrémités  du  fil  de 
l'inducteur  aboutissent  aux  bornes  de  la  machine  ;  elles 
sont  utilisées  pour  l'éclairage,  pour  la  charge  des  accumu- 
lateurs. Les  dynamos-compuund  participent  des  deux  pré- 
cédentes ;  les  inducteurs  possèdent  deux  enroulements  : 
l'un  en  série  traversé  par  le  courant  donné  par  la  machine, 
le  deuxième  en  dérivation  sur  les  bornes  de  la  machine; 
elles  sont  très  employées  pour  l'éclairage,  en  raison  de 
la  constance  de  voltage  qu'elle  permettent  d'obtenir. 

—  Principe  du  fonctionnement.  On  sait  que  lorsqu'une 
bobine  de  hl  ayant  une  surface  totale  S  pour  toutes  les 
spires  tourne  dans  un  champ  uniforme  d'intensité  H  avec 
une  vitesse  angulaire  u,  la  force  électromotrice  développée 
est  : 

e  =  H  Stiisin.  w^ 
t  étant  le  temps  compté  à  partir  du  moment  où  la  bobme 
est  normale  à  la  direction  du  champ.  D'ailleurs,  si  cette 
force  éloctromotrice  est  appliquée  à  un  circuit  de  résis- 
tance R  ayant  un  coefflcient  de  self-inductiou  L,  l'inten- 
sité du  courant  qui  traverse  ce  circuit  est 

HSu,  ■      ,    ,      X 

i  =  sin.  (u  t  -  ç), 


VR'  +  i 


?  étant  donné  par  : 

tang  ?  =  o.  ^. 

Le  courant  alternatif  ainsi  produit  est  d'autant  plus  en 
retard  sur  la    force  électromotrice  que  la  constante  de 

temps  —  du  circuit  est  plus  grande  ;  l'intensité  ne  devient 
H- 

nulle  que  lorsque  le  cadre  fait  un  angle  <=  avec  le  plan  per- 
pendiculaire 
au  champ. 

En  faisant 
arriver  les 
extrémités 
de  la  bobine 
à  deux  ba- 
gues isolées 
sur  lesquel- 
les frottent 
deux  balais, 
on  obtient 
dans  le  cir- 
cuit extérieur 
un  courant 
alternatif. 

Pour  avoir 
un  courant 
ayant  tou- 
jours le  mê- 
me sens,  il  suffit  de  remplacer  les  deux  bagues  par  un 
commutateur.  Le  plus  simple  est  formé  d'un  tube  mé- 
talliûue  isolé 


Dynamo  à  courant  continu  bipolaire. 


Dynamo  à  courant  continu  multipolaire. 

qu'ils  portent  sur  la  fente,  quand  l'intensité  du  courant 
est  nulle. 

—  Puissarice  d'une  dynamo.  La  puissance  d'une  dynamo 
s'obtient  en  faisant  le  produit  de  sa  tension  par  l'inten- 
sité maximum  pour 
laquelle  elle  est 
prévue.  La  tension 
étant  exprimée  en 
volts  et  l'intensité 
en  ampères,  la  puis- 
sance sera  évaluée 
en  watts  ;  si  l'on 
veut  i'dbtenir  en 
chevaux,  il  suflît  de 
diviser  le  nombre 
de  watts  par  736. 
Ainsi,  une  dynamo 
de  110  volts  et 
150  ampères  a  une 
puissancede  16.500 
wats  ou  22'^^'",  4. 

—  Rendement  des 
dynamos.  On  distingue  deux  sortes  de  rendements  :  le  ren- 
dement électrique  et  le  rendement  industriel.  Le  premier 
est  le  rapport  de  la  puissance  utile  dépensée  dans  le  cir- 
cuit extérieur  à  la  puissance  électrique  totale  produite 
par  le  générateur.  Le  second  est  le  rapport  de  la  puis- 
sance utile  à  la  puissance  mécanique  dépensée  sur  l'arbre 
de  la  dynamo. 

On  construit  actuellement  des  dynamos  d'un  rendement 
industriel  de  95  p.  100. 

DYNAMO-ÉLECTRIQUE  adj.  Electr.  "V.  DYNAMO. 

DYNAMOGE  imoj'  —  du  gr.  dunnmis.  force)  n.  f.  Tochn. 
Matière  explosible,  inventée  par  l'ingénieur  autrichien 
Pétry.  (Elle  a  été  essayée  dans  les  cartouches  d'armes 
portatives;  elle  échauffe  moins  le  canon  que  la  poudre 
noire,  donne  moins  de  fumée  et  imprime  au  projectile  une 
vitesse  initiale  beaucoup  plus  considérable.) 

DYNAMOGÉNIE  {jé-nl  —  du  gr.  dunayy^is,  force,  etgénésis, 
génération)  n.  f.  Physiol.  Action  biologique,  normale  ou 
pathologique,  par  laquelle  une  activité  physiologique 
est  soudainement  ou  presque  soudaincmont  augmentée. 
(Brown-Sequard.)  Anton,  inhibition. 

—  Encyci,.  Brown-Scquard  produisit  pour  la  premiéro 
fois  la  théorie  de  la  dynanwgcnie  et  de    l'inhibition,  à 


1 


Dynamo  à  courants  alternatifs. 


907 

Boston,  on  1874,  dans  un  cours  professé  à.  l'institut  LowoU. 
Le  point  »io  départ  do  ses  rechorches  fut  lobsorvation 
d'une  jouuo  Hllo  ipii  tombait  on  extase,  dit-il,  à  huit  houros 
du  malin,  au  son  d'une  cloche,  et  restait  pendant  douze 
heures  en  prière  sur  la  poiute  dos  pieds,  jusqu'à  la  cloche 
de  la  priùro  du  soir.  Outre  cette  dynamogtinio,  il  y  avait, 
chez  la  môme  malade,  une  inhibition  de  certaines  facultés  : 
perte  do  la  connaissance,  de  la  sensibilité. 

Brown-Soquard  dit  avoir  vu  souvent  dos  personnes  avoir 
une  augnioiitation  prodigieuse  île  la  puissance  des  sons 
jsauf  la  vue),  de  la  sonsibilitô  thormiijno,  du  tonus  muscu- 
laire, de  quelques  facultés  mentales;  puis,  l'inhibition  ou 
l'épuisement  succédant  àla  dyuamogonie,  elles  tombaient 
brusquement  dans  un  oiat  do'torpeur  profonde.  Il  est  re- 
marquable qu'il  existe  presque  toujours  une  relation  in- 
time entre  fa  dynamogénie  et  l'inhibition  ;  mais  on  ne  sait 
pas  encore  exactement  si  l'équivalence  des  forces  nou- 
riques  est  rigoureuse.  Dans  ses  cours  du  Collège  do 
France,  Brown-Sequard  a  exposé  le  résultat  do  ses 
recherches  expérimentales  sur  la  doctrine  qui  lui  est  per- 
sonnelle de  la  dynaiaogénie  et  de  l'inhibition. 

DYNAMOGRAPHE  (du  gr.  dunatnis ,  force,  et  graphein, 
écrire)  n.  m.  Physui.  Dynamomètre  enregistreur. 

—  Encvcl.  Les  ai/namographes  mesurent  l'action  mus- 
culaire avec  une  exactitude  beaucoup  plus  grande  que 
les  dynamomètres,  car  ils  en  notent  les  moindres  varia- 
tions, variations  continuelles  et  indépendantes  de  la  vo- 
lonté du  sujet.  Le  dynamographe  le  plus  pratique  est  une 
sorte  do  dynamomètre  à  ressort,  composé  d'une  forte  ar- 
mature en  fer,  terminée  à  chaque  extrémité  par  un  an- 
neau. On  adapte  à  l'un  d'eux  la  puissance  à  enregistrer, 
ot  on  fixe  l'autre  à  une  masse  résistante,  un  anneau  scellé 
dans  un  mur,  ou  bien  on  tient  les  anneaux  do  chaque 
main.  Un  des  anneaux  est  fixé  à  la  tige  d'un  piston,  main- 
tenu en  équilibre  dans  un  cylindre  placé  entre  les  bran- 
ches de  l'armaturo,  par  deux  ressorts  à  boudin,  dont  un, 
beaucoup  plus  puissant  que  l'autre,  résiste  à  l'effet  de 
traction.  De  l'autre  côté  du  piston,  la  tige  prolongée  abou- 
tit à  une  membrane  de  caoutchouc,  fermant  une  sorte  de 
caisse  à  l'extrémité  du  cylindre  ;  toute  traction  sur  la  tige 
du  piston  attire  la  membrane  et  raréfie  l'air  de  la  caisse. 
Les  variations  de  la  traction  produisent  donc  des  alterna- 
tives de  compression  et  de  dilatation  de  l'air  confiné  dans 
cette  boîte,  constituant  une  sorte  de  soufflerie 
dont  l'action  se  transmet  à  travers  un  tube  en 
caoutchouc  jusqu'à  un  appareil  chargéd'inscrire 
ces  variations  sur  un  papier  enveloppant  un 
cylindre  tournant.  Le  diagramme  tracé  s'écarte 
d  autant  plus  de  sa  base  horizontale  que  l'etfort 
de  traction  développe  est  plus  grand.  On  gra- 
due l'instrument  en  le  soumettant  à  des  enorts 
dont  la  puissance  est  connue.  Pour  les  eff'orts 
variant  de  l  à  36  kilogrammes,  ses  indications 
sont  très  exactes. 

DYNAMOLOGIE  (ji  —  du  gr.  dunamis,  force, 
et  logos,  discours)  n.  f.  Mécan.  Science  théo- 
rique des  forces;  traité  sur  cette  matière. 

DTNAMOLOGIQUE  (j(fe')adj.  Qui  a  rapport  à 
la  dynamologie  :  Méthode  dynamologique. 

DYNAMOMAGNÉTIQUE  {tik')  adj.  Qui  a  rap- 
port à  la  dynarniiiue  du  magnétisme. 

DYNAMOMÈTRE  (du  gr.  dunamis,  force,  et 
métron,  mesure)  n.  m.  Mécan.  Nom  générique 
des  appareils  destinés  à  l'évaluation  et  à  la 
comparaison   des  forces  ou  do   leurs  travaux. 

Syn.    DYNAMÈTRE. 

—  Phys.   Instrument  employé  pour  mesurer    j. 

le  grossissement  des  lunettes.  (Dans  ce  sens,  on        métré'' 
écrit  plus  souvent,  mais  à  tort,  dynamètre.)  de  Leroy. 

—  ÉiNCYCL.  Mécan.  On  distingue,  en  pratique, 

deux  espèces  de  dynamomètres,  suivant  que  ces  appareils 
indiquent  seulement  la  mesure  des  forces,  ou  qu  ils  in- 


scrivent automatiquement  le  travail  mécanique  do  ces 
forces.  Tous  ont  comme  point  de  comparaison  des  forces 
le  kilogramme. 

II  existe  un  très  grand  nombre  de  dynamomètres,  fai- 
sant partie  do  !a  promièro  série.  Le  ressort  qui  consti- 
tue le  dynamomètre  épouse,  du 
reste,  dos  formes  très  variées  : 
tantôt  celle  d'uno  lame  d'acier  re- 
pliée sur  elle-même;  tantôt  colle 
d'un  ressort  à  boudin  comme  dans 
lo  di/namomàtre  de  Lcroij  ;  tantôt, 


AppUf^atioa 


enfin,  colle  de  doux  lames  d'acier  dynamomètro 


comprcsaion.  ** 


légèrement  cintrées  tournant  l'une 
vers  l'antre  leur  concavité  et  réu- 
nies par  deux  tiges  articulées  à 
leurs  extrémités,  comme  dans  lo 
dynamomtHre  de  Poncelet  ;  etc. 

Les  dynamomètres  do  la  se- 
conde catégorie,  appelés  dyna- 
momètres enrct/ixtrcurs,  indiquent 
la  série  continue  des  diverses 
valeurs  par  lesquelles  passe,  pon- 
dant un  temps  dunné.  un  olfort 
variable.  Ces  appareils  se  divi- 
sent on  dynamomhrea  de  traction, 
dynamomètres  de  comprcsaion  et 
(lynamomHres  de  rotation,  sont 
munis  do  dispositifs  spéciaux  en- 
registrant, au  moyen  d'un  stylo,  les  déplacements  propor- 
tionnels à  rolTori  mesuré. 


Dynamomètre  à  di*clanche- 
mcut  automatique.  (Tractiou.) 


Los  dynamomètres  de  traction  s'emploient  plus  particu 
lièrement  sur  les  lignes  de  che- 
niins  de  for  pour  mesurer  la 
rcsistanco  d'un  train.  Ceux  do 
ces  appareils  qui  sont  lo  plus 
c.ommunoment  en  usage  dans 
les  compagnies  do  chemins  do 
l'or  fran<,'ais  sont  les  dynamo- 
mètres do  Morin,  do  Dosdouits 
et  de  Digeon.  En  Angleterre  ot 
en  Amérique,  on  emploie  do 
préférence  lo  dynamomètre  do 
Dudley. 

Los  dynamomètres  de  compres- 
sion ,  dont  l'appareil  chroma- 
tique de  Wert/ieim  est  le  type, 
servent  à  mesurer  d'une  façon 
très  e.xacte  la  pression  qui 
s'exerce  entre  deux  corps. 

Les  dynamomètres  de  rota- 
tion servent  à  mesurer  le  tra- 
vail moteur  transmis  par  un 
arbre  oui  tourne.  Il  en  existe 
de  nombreux  types,  que  l'on  ra- 
mène à  deux  classes  :  dynamo- 
mètres de  transmission  et  dyna- 
momètres d'ahsorption  ou  freins 

di/namomi^trigues.  Les  premiers,  qui  se  subdivisent  en 
dynainomètrcs  séparés  et  dynamomètres  directs ,  selon  qu'ils 
sont  indépen- 
dants ou  con- 
stituent une 
partie  inté- 
grante des  ma- 
chines auxquel- 
les ils  sont 
adaptés,  ser- 
ventà  mesurer 
le  travail  trans- 
mis aux  appa- 
reils mécani- 
ques, et  non 
le  travail  mo- 
teur. Tels  sont 
les  dynamomè- 
tres de  Mégv, 
deBoury,dela 
Royal  A'gricul- 
turàl  Society, 
etc.  :  ceux-ci 
sont  des  dyna- 
momètres de 
transmission 
séparés.  Dans 
la  seconde  sub- 
division ren- 
trent les  appareils  de  Taurines,  de  Neer,  de  Ferry,  de 
Valet,  de  Digeon, 
d'Hamilfon,deLat- 
chinoff,  etc. 

Les  dynamomè- 
tres d'absorption 
ou  freins  dynami- 
ques mesurent  le 
travail  en  l'absor- 
bant, au  lieu  de  le 
transmettre.  Par- 
mi ceux-ci,  nous 
citerons  les  appa- 
reils de  Prony, 
d'Anderson,d'Eme- 
ry,  do  Marcel  Dé- 
prez,  d'Amos,  d'Ea- 
ston  et  Anderson, 
de  Carpentior,  de  Brauer,  etc.  ;  les  uns  sont  à  courroie  et 
les  autres  à 
engrenages. 

Ajoutons  en  □' 
terminantque, 
dans  l'indus- 
trie textile, 
on  fait  égale- 
ment usage  de 
dynamomètres 
pour  vérifier 
l'élasticité  et  la  force  des  lils  de  lin 


Dynamomètre  enrpgistreur  de  flexion  (Mégy)  : 

A,  poulie  recevant    le  mouvement  du   moteur; 

B.  poulie  a^ssant  par  flexion  sur  l'objet  doat  on 
veut  coonailre  la  résistance;  C,  appareil  enre- 
gistreur de  la  flexion. 


Dynamomètre  de  rotation,  de  Digeon. 


Dynamomètre  d'absorption 
de  Prony. 


do  coton  ou  do  soie. 


Dynamomètre  pour  textiles  :  A,  bobine  du  ftï  à  essayer;  B,  poulie 
enrouleuse  ;  C,  poulie  dynamoméiriquo. 

Enfin,  on  expérimente  la  résistance  des  cordages,  dos 
draps,  dos  toi- 
les, dos  tissus, 
en  employant 
encore  des  dy- 
namomètres. 

—  Méd.  On 
se  sort,  en  mé- 
decine ,  pour 
apprécier  la 
contracti  l  i  té 
musculaire, 

d'un    dynamo-  Dynamomètre  m.îdicnl. 

nuHre  spécial. 
Cet   instrument  est  surtout  employé  pour   préciser  le 


DYNAMOGRAPIIE   —   DYNE 

diagnostic  des  maladies  musculaires,  des  paralysies,  des 
névrites,  etc. 

DYNAMOMÉTRIE  (trt)  n.  f.  Evaluation  et  comparai.son 
iK's  furcos,  à  l'aide  du  dynamomètre. 

DYNAMOMÉTRIQUE  {trik')  adj.  Qui  a  rapport  au  dyna- 
momètre ou  a  la  dynamométrio  :  Mesure  dynahomktriqde. 

PYNAMOMÉTRIQUEMENT  [ke]  adv.  Suivant  la  mesure 
dos  furcos. 

DYNAMOSCOPE  {skop'  —  du  gr.  dunamis,  force,  et  sko' 
pein,  e.vaminor)  n.  m.  Méd.  Instrument  que  l'on  place  entre 
sa  propre  oreille  et  le  doigt  ou  toute  autre  partie  du  corps 
de  la  personne  auscultée,  dans  la  dynamoscopie. 

—  B-NCYCL.  Le  di/namoscope  consiste  en  un  cylindre  de 
liège  ou  d'aluminium  terminé  à  une  extrémité  par  un 
cône  qui  s'introduit  dans  l'oreille  do  l'observateur  et,  à 
l'autre,  par  un  godet  ou  une  surface  arrondie,  suivant  qu'on 
veut  explorer  un  doigt  ou  un  point  du  corps. 

DYNAMOSCOPIE  (5A:o-pi—  rad.  dynamoscope)  n.  f.  Méd. 
Mode  d'auscultation,  ayant  pour  but  do  faire  apprécier 
les  forces  du  malade,  et  porter  un  pronostic  sur  la  maladie. 

—  Encycl.  Ce  système  d'auscultation,  établi  par  Col- 
longue  et  qui  n'a  pas  été  admis  dans  la  pratique  médicale, 
repose  sur  l'expérience  décrite  par  Robin  de  la  ma- 
nière suivante  :  «  Si  Ton  place  un  des  doigts  de  la  main 
d'un  homme  dans  le  conduit  auditif,  on  entend  un  bruit 
continu,  très  semblable  à  un  bourdonnement;  à  ce  bruit 
s'ajoutent,  par  intervalles  irréguliers,  des  crépitations  bien 
distinctes  du  bruit  de  bourdonnement  ;  ce  sont  des  sortes 
de  pétillements.  »  Les  bourdonnements  et  les  pétillements 
sont  plus  sensibles  lorsqu'on  se  sert  d'un  corps  intermé- 
diaire (dynamoscope)  au  doigt  observé  et  au  conduit  au- 
ditif; les  meilleurs  conducteurs  sont  le  liège,  l'aluminium, 
l'argent.  Les  bruits  entendus  appartiennent  bien  réelle- 
ment au  sujet  en  exploration,  et  non  à  l'oreille  de  l'obser- 
vateur; car,  si  l'on  appuie  le  dynamoscope  contre  un  corps 
inerte,  ou  si  l'on  introduit  dans  le  godet  de  l'instrument 
le  doigt  d'un  cadavre,  on  ne  perçoit  aucun  bruit.  Suivant 
l'auteur,  le  bourdonnement  ne  dépendrait  ni  de  la  circu- 
lation ni  de  la  chaleur  animale;  il  serait  le  résultat  de 
l'action  organique,  et  la  connaissance  des  bruits  normaux 
et  anormaux  observés  par  cette  méthode  constituerait  un 
bon  moyen  d'apprécier  l'état  des  forces  d'un  malade  et 
même  de  distinguer  avec  certitude  la  mort  apparente  de 
la  mort  réelle. 

DYNASTE  (n«s5/'  —  du  gr.  dunastés.  même  sens)  n.  m. 
Hist.  anc.  Nom  donné  aux  membres  de  certaines  oligar- 
chies grecques  (Corinthe,  Thèbes,  Thessalie).  il  Nom  donne 
aux  chefs  de  tribus  ou  petits  souverains  de  certains  pays, 
comme  la  Thrace  et  l'IIlyrie.  n  Au  moyen  âge.  Souverain 
ou  seigneur  dépendant  d^un  suzerain  :  Ln  maison  d'Hitrn 
était  connue  dès  le  xi"  siècle  parmi  les  petits  dynastes  des 
Pays-Bas.  fSt-Sim.) 

Mythol.  Nom  donné  par  les  Grecs  à  certains  dieux 


nom 


Egypte,  qui  avaient  autrefois  régné  sur  le  pays,  il  Sur- 
3m  de  Zeus. 

DYNASTE  (nassf)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères, 
type  de  la  tribu  des  dynastinés,  comprenant  d'énormes 
scarabées  propres  aux  régions  chaudes  de  l'Amérique, 
et  qui  sont  les  géants  de  l'ordre. 

_—  Encycl.  Les  mâles  des  dynastes  ont  le  corselet  armé 
d'une  longue  corne  horizontale,  velue  en  dessous,  formant 


Dynaste  hercule  :  1.  M&Ie  ;  2.  Femelle. 

pince  avec  une  autre  placée  sur  lo  front.  On  en  connaît 
cinq  espèces,  dont  la  plus  romarqiiablo  est  le  scarabée 
hercule  dos  Antilles  {dynastes  hercules),  noir  brillant  avec 
les  élytros  olivâtres,  qui  atteint  16  ù  18  centimètres  do 
long. 

DYNASTIE  (f/f  —  du  gr.dunasteia,  puissance)  n.  f.  Suite 
do  souverains  d'une  même  famille  :  Les  dynasties  i'yyp- 
tiennes.  La  dynastie  capétienne. 

—  Par  anal.  Suite  do  personnes  exerçant  une  influence 
de  même  genre  :  Galilée  continue  cette  lïYNASriK  de 
grands  hommes  gui  avait  commencé  par  le  Dante.  (Quinot.) 

DYNASTINÉS  (sti)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères 
lamellicornes,  famille  des  scarabéidés,  conijjrenant  des 
scarabées  do  taille  souvent  gigantesque  ot  répandus  sur 
tout  lo  globe,  particulièrement  dans  les  régions  tropicales, 
avec  les  genres  mcgaceras,  strategus.  ctenodorus,  golofa, 
dynastes,  xylotrupes,  chalcosoma,  megahsomat  etc.  —  l/n 

DYNASTINÉ- 

—  Encvci,.  Quatre  gonros  roprésontont  les  dynastinés  en 
Europe  :  pentodon,  tcmnorhynchus,  oryctes  ot  phyllognathns. 
I.a  tête  et  lo  corselet  des  mâles  sont,  chez  les  dynastinés, 
armés  de  protubérances  ou  do  longues  cornes;  les  larves 
vivent  dans  le  terreau  dos  vieux  arbres  décomposés. 

DYNASTIQUE  (>itik')  adj.  Polit.  Qui  so  rapporte  A  la  dy- 
nastie :  Le  parti  ijvnastique.  Journaux  dynastiques.  Oppo- 
sition DYNANTiytlK. 

—  n.  m.  Partisan  dos  nrincipos  dynastiques,  et  spéciu- 
lomont  des  partisans  do  la  dynastie  dos  Bourbons:  Après 
In  démocratie,  il  ne  restera  guère  à  glaner  aux  dvnasti- 
y(ri:s.  (Proudh.) 

DYNE  {du  gr.  dunamis,  force)  n.  f.  Mécan.  Unité  do  force, 
dans  le  système  do  mesure  CGS  (contimétres,  grammes, 
secondes). 

—  Encycl.  La  dyne  ost  la  force  qui,  agissant  pondant 


DYNOMENE   —   DYSITHAMNUS 


une  seconde  sur  1  gramme-masse,  lui  imprimerait  une 
accélération  do  1  centimètre.  L'accélération  de  la  pesan- 
teur à  Paris  étant  de  9"',80S8  ou  9«',Sl  environ,  le  poids 
de  I  eramme  à  Paris  {c'est-à-dire  la  force  exercée  en  ce 
lieu  par  la  pesanteur  sur  la  masse  du  gramme)  est  envi- 
ron neuf  cent  quatre-vingt-une  fois  plus  grand  que  la 
dyne.  La  valeur  do  la  dyne  en  gramme-poids  est  donc  en- 
viron la  neuf  cent  quatre-vingt-unième  partie  du  poids 
d'un  ^amme,  un  peu  plus  d'un  milligramme.  Cette  unité 
est  extrêmement  petite  et  on  no  peut  guère  faire  usage 

3 ne  de  ses  multiples  :  la  kilodyne,  oui  vaut  un  peu  plus 
'an  çramme  (1  gr,  019),  et  la  mfigadyne,  qui  vaut  un  peu 
plus  d'un  kilogramme  (1  kil.  019).  Lavaniage  de  la  dyne 
sur  le  gramme  comme  unité  de  force  est  que  les  étalons 
du  gramme-poids  devraient  avoir  des  masses  variables, 
suivant  les  latitudes.  Il  est  préférable  de  prendre  le 
gramme  pour  unité  de  masse  ;  les  étalons  du  gramme- 
masse  sont  alors  identiques  en  tous  les  points  de  la  terre, 
comme  ceux  des  deux  autres  unités  fondamentales  :  le 
centimètre  de  longueur  et  la  seconde  de  temps. 

DYNOMENE  {tné-né)  n.  m.  Genre  de  crustacés  décapodes 
brachvures.  famille  desdromiidés,  comprenant  des  crabes 
voisins  des  dromies,  et  dont  on  connaît  quelques  espèces 
des  mers  chaudes.  (Le  type  de  ces  petits  crabes  plats  et 
carrés,  qui  ont  seulement  la  cinquième  paire  de  pattes 
relevée  sur  le  dos,  est  le  dynomcne  hispida  des  Mascarei- 
gnos.) 

DyNOW,  ville  d'Austro-Hongrie  (Galicie),  sur  le  San. 
affluent  de  la  Vistule;  2.900  bab.  Fabriques  do  toiles; 
foires  renommées  pour  le  gros  bétail.  Ruines  d'un  ancien 
château  fort. 

Dynter  (Edmond  de),  chroniqueur  flamand,  né  vers 

1375,  dans  la  localité  dont  il  porta  le  nom,  près  de  Bois- 
le-Duc,  mort  à  Bruxelles  en  1448.  Il  fut  l'homme  de  con- 
fiance d'Antoine  de  Bourgogne,  duc  de  Brabant,  qui  le 
chargea,  comme  ambassadeur,  des  missions  les  plus  im- 
portantes. Il  devint  secrétaire  de  Philippe  le  Bon.  Après 
la  mort  de  sa  femme,  Edmond  de  Dynter  embrassa  1  état 
ecclésiastique,  devint  chanoine  de  Saint-Pierre,  à  Lou- 
vain.  Il  a  laissé  une  Chronique  des  ducs  de  Brabant,  pré- 
cieuse pour  tous  les  événements  auxquels  il  a  lui-même 
été  mêlé;  elle  s'arrête  en  1442;  elle  a  été  publiée  par  de 
Ram  (1854-1860). 

DYOPLAX  {plakss)  a.  m.  Paléont.  Genre  do  reptiles  hy- 
drosauriens, famille  des  pseudosucliidés,  comprenant  dès 
formes  voisines  desxtosaurus,  connues  par  des  empreintes 
de  l'argile  triasique.  (Le  type  de  ces  petits  crocodiles  à 
museau  long  et  étroit  est  "le  dynpîax  arenacetis,  long  de 
62  centimètres,  du  grès  koupérien  de  Stutlgard.) 

DYOSTYLE  {sliV  —  du  gr.  duo,  deux,  et  stuloSf  colonne) 
n.  m.  Façade  formée  de  colonnes  accouplées,  comme  est 
la  façade  principale  du  Louvre. 

DYBUTITE  n.  f.  Nom  donné  par  Shepard  à  un  phos- 
phure  de  fer.  de  nickel  et  de  manganèse,  entrant  pour 
0.25  à  2,25  dans  la  composition  de  certaines  météorites. 

DYP3I3  [psiss)  n.  m.  Genre  de  palmiers,  de  la  tribu 
des  arécinées,  de  petite  taille  et  ressemblant  à  des  ro- 
seaux. (Les  cinq  ou  six  espèces  connues  habitent  Mada- 
gascar.) 

DYRODÈRE  ou  DYRODERES  (dé-rp-^s)  n.  m.  Genre  d'in- 
sectes hémiptères  hétéroptères,  famille  des  pentatomiilés, 
comprenant  une  seule  espèce  d'Europe.  (Le  dyroderes 
marginalus  est  remarquable  par  son  curselet  dilaté , 
membraneux.  Cette  punaise  d'un  brun  jaunâtre,  ponctuée 
de  noir,  variée  de  blanc,  est  répandue  dans  le  sud  de 
l'Europe.) 

Dyrrachios.  Myth.  gr.  Fils  de  Poséidon  et  de  Me- 
lissa.  Il  ajou- 


Monnaie  de  Dyrrachios. 

cité  Hèraklès,  que  Dyrrachios  avait  appelé  à  son  aide, 
en  lui  promettant  de  lui  céder  une  partie  de  son  royaume. 

DyRRACHIUM,  ville  de  l'ancienne  Illyrie,  chez  les  Ta- 
lantins,  nommée  d'abord  Epidamui;.  Son  port,  en  face  de 
Brnndusiuni,  était  surtout  fréquenté  par  les  voyageurs 
qui  passaient  do  Grèce  en  Italie.  Auj.  burazzo. 

DYS  {diss  —  du  gr.  dus,  difficilement),  préfixe  péjoratif 
qui  entre  dans  la  composition  d'un  grand  nombre  de  mots. 
et  qui  implique  l'idée  de  peine,  difficulté,  malheur,  et  aussi 
de  privation,  négation,  etc. 

DYSANALYTE  n.  f.  Niobate  naturel  do  chaux.  Variété 
de  pyroeliloro. 

DySARÉS,  dieu  des  Arabes  avant  l'adoption  du  Coran, 
que  les  uuk  assimilent  au  Bacchus  des  Grecs,  les  autres 
au  Soleil.  Le  simulacre  do  ce  dieu  était  une  pierre  noire, 
peut-être  la  pierre  céleste,  al  /Mdjar  al  Açvad,  qui  est 
encore  aujourd'hui  vénérée  à  la  Caaba  do  La  Mecque. 

DySART,  ville  d'Ecosse  icomté  de  Fifo),  sur  la  côte 
septentrionale  du  golfe  de  Forih;  3.000  hab.  Houille  aux 
environs,  mines  de  fer.  Fabriques  de  clous,  forges  et  fon- 
deries. Chantiers  do  constructions  navales.  Culture  et 
préparattoo  du  chanvre.  Commerce  autrefois  important. 

DYSASTER  iza-stèr)  n.  m.  Paléont.  Genre  d'oursins 
spatangidcs,  famille  des  dysu.-it ''■ridés ,  voisins  des  colly- 
rites,  en  différant  par  leur  appareil  apical  moins  allongé 
en  avant.  (Les  espèces  sont  abondantes  dans  le  jurassique 
supérieur  et  le  crétacé  inférieur  :  la  plus  typique  est  le 
dyaaster  fjranuloaug,  du  jurassique.) 

DYSA8TÉRIDÉS  n.  m.  pi.  Paléont.  Famille  d'échino- 
dcrmes  dont  le  genre  dysaster  est  le  type.  (Syn.  colly- 

RITIDKS.)  —   Un  DYSASTimiDÉ. 

DysaulÈB.  Myth.  gr.  Frère  do  Keloos,  roi  mythioue 
d'Elcuai».  11  fut  chassé  par  lui  dElousÏB,  et  se  retira  cïiez 


les  Phliasieos,  qu'il  initia  aux  mystères  ëleusinîens.  Il 
fonla  auprès  de  Phlionte  une  ville  qu'il  appela  Celée,  du 
nom  de  son  frère.  11  fut  le  père  de  Triptolèrae  et  d'Eu- 
bouleus. 

DYSCHÉZIE  [skê-zi  —  de  dys,  et  du  gr.  khézein,  aller  à 
la  selle)  n.  f.  Défécation  difficile. 

DYSCHIRIOGNATHA  {ski)  n.  f.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides,  famille  des  argiopidés,  tribu  des  tétragnathinés, 
comprenant  des  petites  araignées  fauves  et  brunes  avec 
des  points  nacrés,  et  dont  on  connaît  d'assez  nombreuses 
espèces,  habitant  les  régions  tropicales.  (L'espèce  type, 
la  dyschyriognatha  Bedoti,  est  de  Bornéo;  une  autre,  la 
dyschiriognalha  tenera,  vit  au  Japon.) 

DYSCHIRIUS  [ski-'-i-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléo- 
ptères cainivort^s,  famille  des  carabidés,  tribu  des  clivini- 
nés,  comprenant  de  petites  formes  bron- 
zées, habitant  les  terrains  humides  et 
sablonneux,  où  elles  creusent  des  ga- 
leries. 

—  Enctcl.  Les  dyschiriits  font  la  chasse 
aux  staphilins  du  genre  blediiis,  dont  ils 
détruisent  les  larves;  leurs  nombreuses 
espèces  sont  répandues  surtout  dans  l'hé- 
misphère boréal  ;  une  des  plus  communes, 
en  France,  est  le  dt/schiriiis  ylobostis,  long 
de  2  millimètres  et  demi. 

DYSCHORISTE  (sko-ri^sf)  n.  m.  Genre 
d'acaiithacées,  tribu   des   ruelliées.   (Les        Dyschiriiis 
dyschoristes  sont  de  petites  plantes  fru-        (gj.  4  fois), 
tescontes,  à  feuilles  petites,  â  fleurs  a\il- 
laires,  dont  les  cinq  espèces  croissent  à  Madagascar,  dans 
l'Afrique  septentrionale  et  l'Inde  orientale.) 

DYSCHROÎE  [skro-î  —  de  dys,  et  du  gr.  khroa,  peau) 
n.  f.  Patliol.  Altération  de  la  couleur  de  la  peau. 

DYSCHROMATEUX  {skro>  teû),  EUSE  [de  dys,  et  du  gr. 
khroma,  atos,  couleur]  adj.  Méd.  Qui  s'accompagne  d'ano- 
malies dans  la  distribution  du  pigment  :  Le  vitiligo  est 
une  dermatose  dyschromateusë. 

DYSCHROMATIQUE  {skro,  fik'  —  de  dys,  et  du  gr. 
khrôma,  atos,  couleur)  adj.  Qui  est  d'une  mauvaise  couleur, 
d'une  couleur  anomale.  Il  Qui  produit  l'altération  de  la 
couleur. 

DYSCHROMATOPE  {skro)  adj.  et  n.  Qui  est  atteint  do 
dyschroniatopsie. 

DYSCHROMATOPSIE  {skro  — de  dys,  et  du  gr.  khrôma, 
atos,  couleur,  et  npsis,  vision)  n.  f.  Vision  incomplète  ou 
anormale  des  couleurs.  V.  daltonisme. 

DYSCINÉSIC  {diss-si,  zi  —  de  dys,  et  du  gr.  kinèsis, 
mouvement)  n.  f.  Méd.  Difficulté  de  mouvements,  paraly- 
sie incomplète. 

DYSCLASITE  {skla-zit')  n.  f.  Zéolithe  calcifère,  conte- 
nant 27  p.  100  de  chaux  et  18  p.  100  d'eau,  et  dont  la  for- 
mule est  égale  à  H'CaSi'O'.  Syn.  de  okémte. 

DYSCŒLIE  {diss-sé-li  —  de  dys.  et  du  gr.  koilia,  ventre) 
n.  f.  Difficultés  dans  les  évacuations  alvioes,  constipation. 

DYSCOLE  {skoV  —  du  gr.  duskolos,  difficile,  quiuteux) 
adj.  Qui  est  d'une  humeur  difficile.  (Peu  us.) 

—  n.  m.  Scolast.  Argumentateur  qui  s'égare  dans  dos 
opinions  bizarres  ou  hardies. 

DYSCOLUS  (sko-luss)  n.  m.  Genre  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  famille  des  carabidés,  tribu  des  spliodriués, 
comprenant  des  formes  assez  petites,  allongées,  élégantes, 
métalli(|ues  ou  rousses,  avec  les  élytres  bleus. 

—  Encycl.  On  connaît  un  grand  nombre  d'espèces  do 
dyscolus;  toutes  ressemblent  à  des  colpodes  et  habitent, 
comme  eux.  les  régions  chaudes  du  globe,  maison  diffèrent 
par  l'échancrure  du  menton,  munie  d'une  forte  dent  mé- 
diane. Citons  le  dyscolus  ruficeps,  qui  habite  la  Malaisie 
et  l'Inde;  long  de  10  millimètres,  il  est  rouge  et  bleu. 

DYSCP^SE  {skraz')  n.  f.  Antimoniure  naturel  d'argent, 
ainsi  appelé  par  Boudant,  à  cause  de  la  facilité  avec  la- 
quelle ses  métaux  constituants  se  séparent. 

—  Encycl.  La  dijscrase,  ou  argent  antimonial,  est  d'un 
blanc  argentin  métallique.  Sa  formule  e^t  Ag'Sb,  son 
poids  snécifique  9,4  à  10  et  sa  dureté  3,5.  La  dyscrase 
est  fusinle  au  chalumeau  et  soluble  dans  l'acide  azo- 
tique. La  proportion  d'argent  qu'elle  contient  varie  de  72  à 
84  p.  100. 

DYSCRASIE  {skra-zl  —  de  dys,  et  du  gr.  krasis,  consti- 
tution! n.  f.  Paihol.  Mauvais  tempérament  des  humeurs, 
mauvaise  constitution. 

DYSCRASIER  {skra-zi-ê)  v.  a.  Rendre  dyscrasiqnc. 

DYSCRASIQUE  [skra- zik")  3.^].  Pathol.  Qui  concerne 
la  dyscrasie.  Qui  tient  â  la  dyscrasie  :  Maladie  dysce.v- 

DYSCRASITE  {skra-zit')  n.  f.  Antimoine  naturel  d'ar- 
gent. Syn.  de  dyscrase. 

DYSDÊRE  ou  DYSDERA  {diss-dé)  n.  f.  Genre  d'arach- 
nides arunéides,  type  de 
la  tribu  des  dysà'^rint^s 
et  du  groupa  des  dysdé- 
riés,  comprenant  des  arai- 
gnées rouges  et  blan- 
ches, assez  grandes,  dont 
on  connaît  quarante- 
cinq  espèces. 

—  Encycl.  Répandues 
surtout  en  Europe,  les 
dysdères  sont  représen- 
tées, aux  environs  de  Pa- 
ris, par  deux  espèces  :  dys- 
dera  crocala  et  dysdera 
erylrina.  Cette  dernière, 
longue  de  10  à  15  milli- 
mètres, est  commune  partout  sous  les  pierres,  les  mousses, 
où  elle  demeure  blottie  dans  un  fourreau  soyeux. 

DYSDÉRIDÉS  {diss)  n.  m.  pi.  Famille  d'arachnides  ara- 
nôides,  caractérisée  par  quatre  stigmates  très  apparents, 
six  yeux  séparés  du  bord  antérieur  du  front  par  un  étroit 
bandeau,  et  les  chélicôres  robustes,  à  long  crochet.  (Les 
dysdéridés  se  répartissent  en  deux  tribus  ;  dysdérines  et 
st'yestriinés.)  —  un  dtsukriuk- 


Dysdère  (gr.  4  fois). 


908 

CYSDERINA  {diss-dé)  n.  f.  Genre  d'arachnides  ara- 
néides,  famille  des  oonopidés,  comprenant  des  araignées 
dont  labdornen  est  cuirassé  de  plaques  dures,  et  qui 
comptent  de  nombreuses  espèces  réparties  depuis  l'Orient 
méditerranéen  jusqu'aux  Philippines,  et  dans  l'Amérique 
du  Sud.  (L'espèce  type  est  la  dysderina  principalis,  des 
Antilles.  Toutes  les  dysderina  sont  de  petite  raille,  res- 
semblent à  des  acariens  et  vivent  dans  les  débris  végé- 
taux.) 

DYSDÉRINES  {diss)  n.  m.  pi.  Tribu  d'arachnides  ara- 
néides,  famille  des  dysdéridés,  comprenant  des  araignées 
allongées,  â  pattes  robustes  et  courtes,  de  taille  moyenne, 
rouges  ou  brunes,  avec  l'abdomen  blanc  ou  gris  soyeux. 
(Cette  tribu  se  subdivise  en  trois  groupes  :  rhodèés,  holis- 
séés,  dysdértés;  ce  dernier  renfermant  les  genres  les  plus 
typiques.) 

DYSDERQUE  {diss-dèrk")  ou  DYSDERCUS  {diss-dèr'~ 
kiiss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères  hétéroptères, 
famille  des  lygéidés,  tribu  des  pyrrliocorinés,  comprenant 
des  punaises  sans  ocelles,  à  bec  très  long. 

—  Encycl.  Les  dyadergu/j-s  sont  voisins  des  physopeltes  ; 
on  en  connaît  une  cinquantaine  d'espèces,  habitant  les 
régions  chaudes  du  globe.  Tels  sont  les  dysdei'cus  albi- 
vntris,  du  Mexique;  dysderciis  cinyulatus,  de  Malaisie; 
dysdercus  Kœnifji.  de  l'înde.  Ce  dernier,  long  de  15  milli- 
mètres, testacé  et  noir,  est  rayé  de  blanc  en  dessus. 

DYSÉCÉE  (zé-sé  —  de  dys,  et  du  gr.  akouein,  entendre) 
n.  f.  Surdité  accidentelle,  totale  ou  partielle. 

DYSENTERIE  {di-san,  rî  —  de  dys,  et  du  gr.  entéron, 
intestin)  n.  f.  Maladie  infectieuse,  caractérisée  par  des 
ulcérations  du  gros  intestin,  des  évacuaiions  fréquentes, 
douloureuses  et  sanguinolentes.  Il  On  écrit  quelquefois, 
mais  à  tort,  dyssentkrie. 

—  Encycl.  Pathol.  La  dysenterie  s'observe  surtout  dans 
les  pays  chauds,  à  la  saison  des  pluies,  et,  dans  les  climats 
tempérés,  en  été  et  en  automne  ;  elle  est  très  rare  dans  les  ré- 
gions septentrionales  ;  elle  se  distingue  par  des  ulcérations 
plus  ou  moins  profondes  du  gros  intestin,  suivant  la  gra- 
vité des  cas;  dans  la  dysenterie  grave,  la  muqueuse  se 
décolle,  le  tissu  cellulaire  s'infiltre  de  pus,  se  gangrène  et 
s'élimine  par  lambeaux,  d'où  les  évacuations  fréquentes, 
sanguinolentes,  accompagnées  de  douleurs  vives,  d'é- 
preintes,  de  ténesme.  Les  autres  symptômes  sont  l'amai- 
grissement rapide,  l'altération  des  traits,  la  sécheresse  de 
la  peau,  le  refroidissement  des  extrémités,  le  pouls  fré- 
quent, petit  et  souvent  irrégulier.  Le  rhumatisme,  cer- 
taines affections  cutanées  peuvent  en  outre  compliquer  la 
dysenterie  chronique.  D'après  les  recherches  de  Lôsch  et 
de  Kartalis,  un  rhizopode.  Vaniêpba  coli.  est  la  cause  de  la 
dysenterie  et  aussi  de  l'abcès  du  foie,  qui  lui  est  consécutif. 

Au  point  de  vue  du  pronostic  et  du  traitement,  il  faut 
distinguer  la  dysenterie  chronique  des  pays  chauds,  qui 
résiste  à  tous  les  traitements,  de  la  dysenterie  aiguë 
sporadique,  qui  est  presque  toujours  bénigne  et  cède  faci- 
lement aux  purgatifs,  à  la  diète  et  aux  lavements  légè- 
rement opiacés.  La  dysenterie  aiguë  épidémique,  qui  se 
montre  dans  les  agglomérations  nombreuses,  mal  nour- 
ries, surmenées,  souffrant  de  Ihuniidité,  exige,  en  outre 
des  mesures  prophylactiques  les  plus  énergiques,  le  ca- 
lomel  à  doses  fractionnées,  l'ipéca,  et  un  régime  sévère 
(lait,  eau  albumineuse,  etc.). 

—  Apic.  Chez  les  abeilles,  la  dysenterie  est  une  mala- 
die qui  se  déclare  ordinairement  pendant  l'hiver  et  quel- 
quefois à  l'automne.  Elle  a  pour  cause  l'alimentation  forcée 
ou  un  manque  d'aération,  et  se  reconnaît  à  l'accumulaiion 
des  excréments  dans  la  ruche,  qui  exhale  alors  une  odeur 
fétide.  Il  faut  nettoyer  et  aérer. 

—  Art  vétér.  La  dysenterie  est  une  diarrhée  plus  ou 
moins  mêlée  de  sang.  Comme  symptôme  secondaire,  la 
dysenterie  se  voit  quelquefois,  mais  bien  rarement,  chez 
le  cheval  et  les  ruminants,  mais  elle  n'existe  guère, 
comme  maladie  proprement  dite,  que  chez  le  chien,  où 
elle  est  assez  fréquente.  Chez  cet  animal,  il  y  a  une  dy- 
senterie bénigne,  c'est-à-dire  que  la  diarrhée  simple 
est  très  fréquemment  teintée  de  quelques  filets  de  sang, 
sans  que,  pour  cela,  elle  soit  bien  ^rave,  et  elle  cède  â 
des  moyens  simples  ;  blanc  d'œuf,  pilules  d'extrait  de  ra- 
tanhia  et  bismuth  de  10  centigrammes,  3  ou  4  par  jour. 
Mais,  assez  souvent,  chez  ce  carnassier  domestique,  le 
sang  est  la  partie  dominante  de  la  diarrhée,  et  il  est 
quelquefois  presque  pur.  Alors,  on  a  affaire  à  une  véri- 
table dysenterie,  à  laquelle  le  chien  succombe  si  l'on  n'ar- 
rive pas  à  temps  pour  arrêter  cette  véritable  hémorragie 
intestinale.  Pour  obtenir  ce  résultat,  on  donnera  des  lave- 
ments d'une  infusion  de  feuilles  de  ronce  additionnés  de 
6  à  10  gouttes  de  laudanum,  et  des  pilules  d'extrait  de 
ratanhiaet  d'ergotine  Bonjean  de  5  centigrammes  pour  une 
pilule  ;  2  à  3  pilules  par  jour. 

DYSENTÉRIQUE  {di-san,  rik')  n.  f.  Pathol.  Qui  a  rap- 
port à  la  dysenterie  :  Evacuations  DYSENTiiRiQUtiS. 

DYSESTHÉSIE  {zèss,  z'i  —  de  dys,  et  du  gr.  aisthésis, 
sensation)  n.  f.  Pathol.  Altération  de  la  sensibilité. 

DYSGÉNÉSIE  {diss-jé,  zî  —  de  di/s,  et  du  gr.  génésis, 
génération)  n.  f.  Pathol.  Difficulté  dans  les  fonctions  de 
la  génération. 

—  Hist.  nat.  'N'^ariété  d'homogénésie,  dans  laquelle  les 
métis  dont  l'union  reste  stérile  deviennent  féconds  par 
des  alliances  avec  un  des  types  des  deux  espèces  mères. 
(Les  produits  métis  de  second  rang  paraissent  demeurer 
stériles;  il  ne  peut  donc  pas,  en  ce  cas,  se  fonder  une  race 
nouvelle.) 

DYSGÉNÉSIQUE  (diss-jé,  ziA')adj.  Physiol.  Qui  se  rap- 
porte à  la  dysgênésie. 

DYSGRAPHIE  (diss,  fl  —  de  dys,  et  du  gr.  graphein,  tra- 
cer) u.  f.  Vice  de  conformation  d'un  organe. 

DYSHAPHIE  [za-fi  —  de  dys,  et  du  gr.  aphê,  toucher) 
n.  f.  Pathol.  Altération  du  tact. 

DYSHARMONIE  {di-sar',  ni  —  de  dys,  et  harmonie)  n.  f. 
Troubles  survenant  dans  les  fonctions  de  certains  appa- 
reils organiques  qui  nz  sont  pas  lésés  directement,  par 
suite  d'une  espèc  de  solidarité  qui  existe  entre  eux  et 
d'autres  appareils  iiatliologiquement  affectés. 

DY5HÉMIE  {cti-sé-mi  ~~  de  dys,  et  du  gr.  haima,  sang) 
n.  f.  Altération  du  sang. 

DYSITHAMNUS  {iafn'-nuss)  n.  m.  Genre  d'oiseaux  pas- 
sereaux deutirostres,  famille  des  thamnopbilidôs,  qui  est 


909 

exactement  un  sons-gfonro  do  thamnophilns,  comprenant 
des  formes  trapuos,  ù  Iiol-  ooiirL  ot  cuiiiliti  vors  la  pointe. 
—  Encyci^.  On  connaît  uno  douzaino  d'osinicos  do  dijsi- 
thamnus  :  ce  sont  do  pe- 
tits   oiseaux    gris   vordA- 
tro,    habitant   l'Amériiiuo 
tropicale.  Tels  sont  les  dih 
sitiiamims  semicinereus,  uo 
lu    Nouvollo-firenade,    ot 
plumOeus,  du  Brésil. 

DYSLALIE  Uiiss  —  de 
rff/s,etdu^'r.  taîtin,  parler) 
n.  f.  Dil'liculté  à  parler. 

DYShOCHlE (diss,  cht  — 

do  dys,  et  du  ^t.  Inchia,  lo- 
chies) n.  f.  Obstétr.  Dimi- 
nution des  locliies  ou  diffî- 
cultédoleurétablissement. 


Dyaithamnua. 


DYSLUITE  (diss)  n.  f.  Alnminate  naturel  de  zinc,  qui 
parait  représenter  uno  variété  ferro-mangauésifèro  de 
gahnite,avec  42p.  100  d'oxydo  de  fer  ot  7,6  d  oxjdede  man- 
ganèse. 

DYSLYTTE  n.  f.  Chim.  Syn.  do  dysluite. 

DYSLYSINE  {dîss)  n.  f.  Chim.  Composé  qui  se  forme  par 
élimination  d'eau  de  l'acido  cholalique. 
DYSLYTE  n.  f.  Chim.  V.  citraconique. 

DYSMÉNIE  [diss  —  do  dt/s.  et  du  gr.  mène,  menstrues) 
n.  f.  Patliol.  Difticulté,  trouble  dansi'écoulement  des  mens- 
trues. V.   DVSMKNOBRHÉE. 

DYSMÉNORRHÉE  {diss,  no-ré  —  de  dys,  et  du  gr.  mené, 
menstrues,  et  r/tfin,  couler)  n.  f.  Troubles  du  flux  mens- 
truel, ordinairement  douloureux. 

—  EncY(  L.  I^a  di/sménorrhëe  est  idiopathique  ou  sympto- 
matique.  La  première  s'observe  surtout  dans  les  premières 
époques  de  la  menstruation,  alors  que  la  fonction  n'est 
pas  encore  bien  établie,  surtout  chez  les  hystériiiues.  La 
dysménorrhée  symptomatique  peut  être  la  consétiuence 
de  causes  très  variées,  soit  générales,  soit  locales.  Toutes 
les  maladies  utérines  amènent  des  troubles  dans  la  men- 
struation. Les  névroses,  les  troubles  do  la  nutrition,  dia- 
bète, obésité,  anémie,  chlorose,  etc.,  sont  aussi  des  causes 
de  dysménorrhée;  on  obtient  parfois  de  bons  résultats  de 
l'admmistiation  des  omménagogues. 

DYSMÉNORRHÉIQUE  (dîss,  rê-ik')  adj.  Qui  a  rapport  à 
la  dysuiénurrhee  :  Symptômes  dysménobrhéiquks. 

DYSMNÉSIE  {diss,  zî  —  de  ihjs,  et  du  gr.  mnésis,  mé- 
moire) n.  f.  Affaiblissement  ou  perversion  de  la  mémoire. 

DYSODE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des  com- 
posées-hélianthées,  dont  ou  connaît  vingt  espèces  améri- 
caines. Il  On  dit  aussi  dysodie. 

DYSODIE  [dî  —  de  dys,  et  du  gr.  ozeîn,  sentir)  n.  f.  Pa- 
thol.  Fétidité,  mauvaise  odeur  due  à  une  sécrétion  :  La 
DYSODIE  de  la  bouche,  des  fosses  7tasales,  de  l'aisselle,  des 
pieds. 

—  Bot.  V.    DYSODE. 

DYSODIUS  {di-uss)  n.  m.  Genre  d'insectes  hémiptères 
hétéroptères,  famille  des  aradidés,  comprenant  des  pu- 
naises à  corselet  élargi  en  croissant,  à  abdomen  IoI)é  ot 
débordant  les  élytres.  (On  connaît  quelques  espèces  de 
dysodius ,  propres  aux  régions  chaudes  do  l'Amérique; 
toutes  sont  de  taille  moyenne,  brunes  ou  rousses  :  tel  est 
le  dysodius  lunalus,  vulgairement  appelé  punaise-araignée, 
de  la  Guyane,  long  do  15  millimètres.) 

DYSOpYLE  (du  gr.  dusndés.  puant,  et  hulâ,  matière)  n.m 
Combustible  fossile,  charbonneux  ou  bitumineux.  {C'est 
une  variété  schisteuse  et  flexible  de  lignite.)  il  Ou  l'appelle 

aussi  HODILLE  PAPYBACÉE. 

DYSOPHYLLE  n.  f.  Genre  de  plantes,  de  la  famille  des 
labiées,  tribu  des  menthoidéos,  qui  croit  à  Java. 

DYSOPIE  {pî  —  do  dys,  et  du  gr.  6ps,  ôpos,  œil)  n.  f.  Af- 
faiblissement de  la  vue.  il  On  dit  aussi  oYsopsiii. 

DYSOPSIS  (psiss)  n.  m.  Genre  d'euphorbiacées  jatro- 
phées,  voism  des  mercuriales.  (La  seule  espèce  connue  est 
une  petite  herbe  couchée,  à  fleurs  monoïques  apétales, 
originaire  du  Chili.) 

DYSOREXIE  {rè-kst  —  do  dys,  ot  du  gr.  oréxis,  appétit) 
n.  f.  Perte  ou  afl*aiblissement  do  l'appétit. 

DYSOSMIE  izo-smî  —  de  dys,  ot  du  gr.  osmê,  odeur)  n.  f. 
Perte  ou  affaiblissement  de  l'odorat. 

DYSOXYLON  n.  m.  Bot.  Syn.  do  épicbaris. 

DYSPEPSIE  {spè-psl  —  de  dys.  et  du  gr.  pépsis,  coc- 
tiou)  n.  f.  Pathol.  Difliculté,  embarras  dans  la  digestion. 
Anton.  EUPKPsn^ 

—  Encycl.  Méd.  La  dyspepsie  est  l'ensemble  des  troubles 
digestifs  qui  peuvent  exister  sans  altération  anatomiquo 
de  i'cstomac.  C'est  uno  maladie  fréquente  à  tous  les  âges, 
sauf  pendant  l'adolescence,  où  elle  est  presque  inconnue. 
Comme  causes  principales  do  la  dyspepsie,  on  doit  incri- 
miner l'alimentation  par  excès  ou  par  insuftisanco,  les 
boissons  alcooliques,  l'absence  de  travail  musculaire,  cer- 
taines diathèses  :  arthritisme,  norvosisme  ou  chloro- 
anémie,  dos  troubles  circulatoires  liés  à  dos  maladies  du 
foie,  do  l'intestin  ou  do  l'utérus  ;  et  enfin,  chez  les  femmes, 
l'abus  du  corset. 

La  lenteur  de  la  digestion  ost  le  principal  symptôme; 
peu  de  temps  aprô.s  l'ingestion  alimentaire,  le  dyspeptique 
éprouve  une  sensation  do  plénitude,  do  gonflement  au 
creux  épigastrique,  puis,  parfois,  dos  éructations  acides 
qui  peuvent  aller  jusqu'au  vomissement.  L'appétit  ost  ca- 
pricieux; certains  aliments  sunt  mieux  digérés,  mais  cotte 
digostibilité  ost  variable  avec  .■lia(|uo  malade.  On  observe 
encore  des  vertiges,  des  pal|iil:itions  cardiaques,  etc. 

L'étudo  des  symptflmos,  suivant  que  les  troubles  portent 
sur  la  sensibilité,  la  contrin-tilité  ou  les  sécrétions  sto- 
macales, permet  do  décrire  ;  la  dyspepsie  douloureuse  ou 
gaatralgie,  la  dyspepsie  alotiiauc  et  la  dyspepsie  par  alté- 
ration du  suc  gastrii/ue.  La  thérapeutique  s  inspire  do  celto 
classitleation;  car,  aprèsavoir  dicté  les  règles  hygiéniques 
qui  dérivent  do  l'étiologio,  ollo  doit  élro  surtout  sympto- 
matique. 

A-ux  crampes,  aux  crises  cardialgiqnes,  on  opposera 
l'opium  un  la  belladone,  lo  bromure,  la  valériane.  Dans 
la  dyspepsie  atoniquo,  on  rostroiudra  los  alinionta  aqueux 


et  on  augmentera  lacontractilité  musculaii-opar  les  amers. 
Huns  la  dyspepsie  par  troubles  sécrétoiros,  l'analyse  du 
suc  gastrique  viendra  en  aide  à  l'examen  du  médecin  et 
[KM-mntira  de  distinguer  l'apepsie,  l'anachlûrhydrio  ou 
I  liyperoblorbydrie,  et,  suivant  los  cas,  l'acide  chlorhy- 
ilriquo  ou  les  alcalins  seront  indi(|ués. 

DYSPEPSIQUE  ou  DYSPEPTIQUE  {spè-psik' [OM  ptik']) 
aiij.  Pathol.  Qui  a  rapport  à  la  dyspepsie  :  Des  symptômes 
DYSPKPsigUKS.  Il  Qui  est  atteint  do  dyspepsie. 

—  Subslantiv.  :  i/n.  Une  disfepsique  (ou  dispeptique). 
DYSPERMASIE  {spèr\   zî  —  de    d)/s,  et   du  gr.  speryna, 

S|)eriiie)  n.  f.  ou  DYSPERMATISMÈ  (spèr',  tiasm')  n.  m. 
Lcuuleincnt  ralenti  ou  dilïicilo  du  sperme. 

DYSPERMATIQUE  {spèr\  tik')  adj.  Qui  est  atteint  do 
dyspermasio  :  Un  sujet  DYSPKRMATiyOK. 

DYSPHAGIE  {sfa-jî  —  de  dys,  ot  du  gr.  pfiagein,  manger) 
II.  f.  billiculié  dans  la  déglutition. 

DYSPHANIE  {sfa-ni)  n.  f.  Genre  do  plantes,  de  la  fa- 
mille (les  salsolacées,  tribu  des  chônopodies,  qui  habite 
l'Australie. 

DYSPHASIE  {sfa-zî  —  de  dys,  et  du  gr.  pliasis.  élo- 
mitionj  n.  f.  Diminution  plus  ou  moins  complète  de  la 
faculté  d'employer  le  langage  conventionnel,  qui  pro- 
vient d'une  altération  ou  d'une  lésion  dos  contres  encé- 
phaliques. ^11  faut  citer  la  dysphasie  motrice,  qui  est  la 
difficulté  d  exprimer  ses  pensées,  de  la  di/sphasie  senso- 
rielle, qui  est  la  difficulté  de  comprendre  celles  des  autres, 
par  les  signes  conventionnels  du  langage.)  V.  aphasie. 

DYSPHONIE  (sfo-Tii  —do  dys.  et  du  gr.  phônè,  voix)  n.  f. 
Trouble  dans  la  formation  des  sons  de  la  parole,  par  suite 
d'une  lésion  soit  de  l'appareil  phonateur  (langue,  lèvres, 
larynx),  soit  des  centres  nerveux  correspondants,  dans  la 
paralysie  générale,  la  sclérose  en  placjues,  etc.  (On  désigne 
aussi  quelquefois  sous  le  nom  de  h  dysphonie  »  l'afi'aiblis- 
sement  de  la  voix  qui  se  montre  dans  certaines  angines 
et  le  croup.) 

DYSPHORIE  {sfo-rî  —  du  gr.  dusphoros,  qui  supporte 
difficilement)  n.  f.  Méd.  Etat  de  malaise. 

DYSPNÉE  {spné  —  de  dys,  et  du  gr.  pnein,  respirer, 
souffler)  n.  f.  Difticulté  de  respirer. 

—  Encycl.  Il  ne  faut  pas  confondre  la  dyspnée,  qui  est 
toujours  un  signe  patbognomonique,  et  lanfiélation,  qui 
n'est  qu'une  accélération  momentanée  des  mouvements 
respiratoires,  par  suite  d'un  exercice  violent,  d'une  émo- 
tion forte.  La  dyspnée,  qui  est,  on  peut  dire,  toujours 
toxique,  puisqu'elle  accumule  dans  le  milieu  intérieur 
l'acide  carbonitiue  et  les  toxines  volatiles  qui  doivent  s'éli- 
miner par  la  voie  pulmonaire,  se  caractérise  non  seu- 
lenient  par  la  fréquence  des  mouvements  respiratoires, 
mais  aussi  par  la  difficulté  de  ces  mouvements,  qui  né- 
cessite la  mise  en  jeu  de  tous  les  muscles  inspirateurs, 
et  par  la  douleur  que  le  malade  éprouve  aux  insertions 
du  diaphragme.  La  dyspnée  s'observe  toutes  les  fois 
que  l'hématose  ne  peut  se  faire  convenablement,  quelles 
que  soient  les  causes  de  cette  insuffisance  d'oxygénation 
et  d'élimination  pulmonaire  conséquente.  On  larencontre 
donc  non  seulement  dans  les  maladies  du  larynx,  dans  le 
croup,  dans  la  bronchite  et  la  broncho-pneumonie,  dans 
la  phtisie  et  l'asthme,  dans  l'emphysème,  les  maladies  de 
la  plèvre  (pleurésie  sèche  ou  avec  épanchement),  mais 
aussi  dans  certaines  cardiopathies  et  surtout  dans  los 
lésions  centrales,  dans  la  compression  des  poumons,  qui 
résulte  de  la  dilatation,  du  tympanismo,  de  l'ascite,  des 
tumeurs  volumineuses,  de  la  grossesse,  et  enfin  dans  la 
chlorose  ot  l'anémie,  dans  les  convalescences  des  mala- 
dies graves,  dans  les  névroses  et  certaines  vôsanies.  En 
dehors  de  certains  palliatifs,  le  traitement  de  la  dyspnée 
est  toujours  subordonné  à  celui  de  la  cause.  V.  apnée,  et 

ORTHOPNÉK. 

DYSPNÉIQUE  [spné-ik')  adj.  Pathol.  Qui  a  rapport  à  la 

dyspnée. 

Dysponteus  ou  DyspontioS.  Myth.  gr.  Fils  d"Œ- 
nomaos  ou  do  Pélops.  Il  donna  son  nom  à  la  ville  de 
Dyspontium,  en  Elide. 

DISPROPHÉRON  (spro  —  do  dys,  et  du  gr.  prophérexn, 
énoncer)  n.  m.  Littér.  anc.  Accumulation  vicieuse  do  mots 
pou  harmonieux. 

DYSPROSIUM  [spro-zi-om'  —  du  gr.  dusprosodos,  d'un 
abord  difficile)  n.  m.  Chim.  Métal  découvert  par  Lecoq  de 
Boisbaudran  dans  Tholmine. 

—  Encycl.  Jusqu'en  1886,  on  voyait  dans  l'holmina 
l'oxydo  d'un  seul  métal,  l'holmium  ;  à  cette  époque, 
Leco^i  y  a  constaté,  au  moyen  de  l'analyse  spectrale,  la 
présence  do  deux  métaux.  Conservant  à  l'un  d'eux  l'an- 
cien nom  d"holmium,  il  a  nommé  l'autre  dysprosium. 

DYSSENTERIE    n.    f.    DYSSENTÉRIQUE    adj.    Pathol. 

"V.    DYSBNTKRIE,  DYSENTÉRUjUi:. 

DYSSNITE  n.  f.  Espèce  minérale,  résultant  do  l'altéra- 
tion do  la  rhudonite. 

DYSSOCHROME  [krom')  n,  m.  Genre  de  solanacéos- 
atropées.  (Les  dyssochromes  sont  des  plantes  sufi'rutes- 
ceniûs,  à  grandes  fleurs  verdâtres,  originaires  du  Brésil.) 

DYSSYMÉTRIE  [trî  —  do  dys,  et  symétrie)  n.  f.  Défaut 
do  symétrie. 

DYSSYMÉTRIQUE  {trik'  —  rad.  dissijmétrîe)  adj.  Qui 
manque  d(^  symétrie  :  Disposition  dyssymi^tkique. 

—  En  T.  de  méd.,  Qui  n'afl*octo  que  l'un  dos  côtés  du 
corps,  qu'un  organe,  sans  alfecter  la  partie  symétrique  : 
AVrr/it.'  l)VssY^un'UIQl;E. 

DYSSYNTRIBITE  n.  f.  Silicate  hydraté  naturel  d'alu- 
mine. Varii'-to  do  pagodito. 

DY3TÉLÉOLOOIE  {diss,  ji  —  do  dt/S,  Ot  téléoloffie)  n.  f. 
Etude  des  orgaoos  manques  ot  avortas  dos  plantes  ot  dos 
animaux 

DYSTHANASIC  {diss  —  do  dt/9,  Ot  du  gr.  ihnnatos,  mort) 
n.  f.  Difliculté  à  mourir,  longue  ot  douloureuso  ogonio. 
(Iiius.) 

DY8THYMIE  {sti-mî  —  du  gr.  dusthumia,  mOmo  sons) 
n.  f.  Anxiété,  tristesse,  abattement  do  l'&mo. 

DYSTOCIE  {stO'Si  —  do  di/s,  ot  du  gr.  tokos.  enfante- 
ment) n.  f.  Accouchement  laborieux.  Syn.  di.stokik. 

—  Encycl.  On  comprend  sous  le  nom  do  dystucie  toutes 
lus  difficultés  qui  peuvent  survenir  pondant  l'accouche- 


DYSLALIE   —   DYTIQUE 

mont.  La  dystocio  pn'isonto,  par  conséquent  :  1°  la  difficulté 
simple:  2°  l'impossibilité  daccouclier. 

La  dystocio  peut  tenir  à  la  môro,  au  fœtus  ou  aux 
annexes;  do  là  la  division  en  Ui/slocie  maternelle,  ihjstucie 
[(étale  ot  di/slocie  due  aux  annexes. 

Les  diffu^ultés  ot  los  inipossibilit6s  qui  constituent  la 
rtystocio  peuvent  tenir,  soit  à  un  obstacle  dos  organes 
pelviens,  soit  à  un  état  dynamifiuo  qui  s'o[tpose  à  l'expul- 
sion du  produit  do  la  conception.  Les  obstacles  provenant 
des  organes  pelviens  sont  ;  1»  los  vices  do  conlorniation 
du  bassin  ;  2°  les  vices  de  conformation  des  parties  molles  ; 
S"  enlin,  les  grossesses  com|iliquées.  Les  vices  de  l'état 
dynamique  qui  p«uvont  mettre  obstacle  à  l'accouchement 
sont  :  1"  l'inertie  et  la  lenteur  des  contractions  utérines; 
i'  leur  excès  d'énergie  ;  3°  les  différentes  espèces  do  rigi- 
dité du  col  ;  i'  les  déviations  utérines  et  les  déplacements  ; 
5»  les  ruptures  de  l'utérus  et  du  vagin  ;  6°  les  thrombus  du 
conduit  vagino-vulvairo;  7"  la  résistance  du  périnée. 

Les  pricicipales  causes  do  dystocie  fœtale  sont  :  1»  excès 
du  volume  du  fœtus;  2»  présentations  ou  positions  vi- 
cieuses ;  3"  procidences  ou  direction  vicieuse  des  membres  ; 
4»  inclusions  parasitaires;  5°  fœtus  multiples,  adhérents 
ou  isolés. 

Lesdifiicnltés  dues  aux  annexes  du  fœtus  se  présentent 
soit  pendant  l'accouchement,  soit  pendant  la  délivrance. 
Les  causes  qui  entravent  l'accouchement  sont  :  !•  la  briè- 
veté du  cordon  ;  2«  son  excès  do  longueur.  Celles  qui  s'op- 
posent à  ladélivraneo  ou  qui  la  compliquent  sont  :  1°  l'adhé- 
rence du  placenta;  2»  son  onchat.onnement,  son  volume  ou 
la  rupture  du  cordon;  3«  la  rétention  du  placenta;  4'  l'in- 
vagination do  l'utérus  avoc  prolapsus  utérin. 

DYSTONIE  {aiss,  ni  —  de  rfi/s,  et  du  gr.  (onos,  ton)  n.  f. 
Pathol.  Altération  de  la  tonicité  des  tissus. 

Dystos,  comm  de  la  Grec»  moderne,  dans  l'île  d'Eu- 
bée  (arrond.  de  Karistia);  5.900  hab.  Ch.-l.  Aliveri. 

DYSTRE  idisstr')  n.  m.  Chronol.  anc.  Deuxième  mois 
(mars)  do  l'année  macédonienne,  il  Mois  du  calendrier 
syro-macédonien. 

DYSTROPHIE  (rfî.ts.  fi)  n.  f.  Trouble  de  la  nutrition  de 
divers  tissus  do  I  organisme,  en  particulier  de  la  peau  et 
des  muscles,  caractérisé  surtout  par  l  itrophie  consécu- 
tive. Les  dystrophies  reconnaissent  comme  cause  princi- 
pale une  maladie  dos  nerfs;  quelquefois,  cependant,  on 
doit  les  rapporter  à  un  trouble  circulatoire. 

DYSTROPHŒUS  (slro-ft-uss)  n.  m.  Paléont.  Genre  de 
reptiles  dinosauriens,  du  groupe  des  stégosaures,  fossiles 
dans  le  trias  de  l'Amérique  du  Nord.  (On  n'a  pu  établir, 
d'après  leurs  débris,  la  forme  exacte  de  ces  animaux 
gigantesques.  L'humérus  seul  mesure  76  centimètres  de 
long.) 

^  DYSURIE  {ri  —  de  di/s,  et  du  gr.  ouron.  urine)  n.  f.  Dif- 
ficulté d'uriner,  il  On  dit  quelquefois  uyslresik. 

—  Encycl.  La  di/surie,  qu  elle  soit  lente,  pénible  ou 
douloureuse,  s'observe  dans  un  très  grand  nombre  de  ma- 
ladies; mais  ce  ternie  ne  doit  p;is  s'entendre  d'une  alté- 
ration du  filtre  rénal,  d'une  nuidiH.-ation  de  l'excrétion 
urinairo  (v.  anurie,  olicitrie.  .néphrite,  eein,  etc.);  il  ne 
peut  s'applii|uer  qu'à  une  difliculté  do  la  miction.  La  dy- 
surie  reconnaît  pour  cause,  quand  elle  est  lente,  l'hyper- 
trophie do  la  prostate,  les  rétrécissements  du  canal  de 
l'urètre,  et  l'habitude  déplorable  qu'ont  certaines  personnes 
de  retenir  longtemps  leurs  urines  ;  quand  elle  est  spasmo- 
dique  ou  irrégulière,  les  contractions  anormales  de  la 
vessie  et  du  col  vésical,  sous  l'influence  d'altérations  ner- 
veuses, ou  bien  la  présence  de  calculs  urinaires.  Ladvsu- 
rie  irrégulière  est  mémo  souvent  un  des  symptômes  les 
plus  sûrs  de  la  présence,  dans  la  vessie,  do  calculs  ou 
d'autres  corps  étrangers;  quand  elle  est  douloureuse,  elle 
est  caractéristique  dés  maladies  et  lésions  de  la  vessie  et 
de  l'urètre,  et  spécialement  de  la  cystite  et  de  la  gonor- 
rliée  ou  blennorragie.  Dans  tous  lcs"cas,  le  traitement  do 
la  dysurio  est  subordonné  à  celui  de  la  cause. 

DYSURIQUE  {ri/y)  adj.  ot  n.  m.  Qui  se  rapporte  à  la  dy- 
surie,  qui  en  est  atteint. 

DYTICIDÉS  isi)  n.  m.  pi.  Famille  d'insectes  coléoptères 
carnassiers,  comiireuant  des  animaux  aquatiques  de  taille 
très  variable,  ordinairement  plats,  et  dont  les  pattes 
postérieures  sont  aplaties  ou  forme  do  rames.  —  Un  UY- 

TICIDÊ. 

—  Enctci..  Les  di/ticidés  sont  dos  carabiques  adaptés  à  la 
vie  aquatique  ;  leurs  formes  sont  ramassées  et  courtes, 
leur  tète  engagée  dans  lo  corsolet  jusqu'aux  yeux  :  les 
mâles  ont  les  tarses  antérieurs  dilatés  on  cupule.s  adhésivos 
ot  les  élytres  lisses,  tandis  que,  chez  les  femelles,  ceux-ci 
sont  souvent  larçeincnt  striés.  Les  larves  allongées,  en 
fuseau,  ont  uno  lorto  této  jilate,  avoc  de  grandes  mandi- 
bules en  faucille.  Les  dyticidés  sont  très  carnassiers  et 
dévorent  toutes  sortes  de  botes  aipiatiques,  môme  les 
petits  poissons;  ils  quittent  l'eau  par  les  chaudes  nuits 
d'été  et  volent  très  lestement,  mais  marchent  mal.  Ré- 
pandus sur  tout  lo  globe,  abondants  surtout  dans  l'hémi- 
sphèro  nord,  ils  comptent  des  représentants  fossiles  dans 
le  wealdien,  lo  crétacé  et  lo  tertiaire.  Ou  subdivise  les  dy- 
ticidés en  trois  tribus  ;  lnjdroporinés,  dyticinés,  laccoiihUines. 

DYTICINËS  {si)  n.  m.  pi.  Tribu  d'insectes  coléoptères, 
l'amillo  des  di/licidt's,  caractérisée  par  l'écusson  apparent 
l't  rent'eriuant  les  plus  grands  représentants  des  dyticidés, 
avoc  les  genres  :  di/tit^ue,  eopélate,  agabe,  cotymùètê,  ilj/ùius, 
hijdatiquc  ot  ctjbiste- 
ter.  —  Un  dyticiné. 

DYTIQUE  {tilc')  ou 
DYTICU8  [kiiss)  (or- 
tliogr.  vicieuse  :  nv- 
Tisct;sJ  a.  m.  (ienro 
d'insectes  coléopiè- 
res,  type  de  la  tribu 
des  (h/tirint's,  com- 
prenant f-lo  grosses 
formes  aplaties,  ver- 
dAires  en  dessus, 
rousses  ou  jaunes  on 
dessous,  ot  qui  habi- 
tent les  eaux  douces 
ot  courautcs. 

—  Encycl.  Uépan- 
dues  dans  rhémisphèro  nord,  les  nombreuses  espèces  do 
dt/liques  comptent,  ou  Europe,  neuf  roprésoutanls,  dont  lo 


UyUtpio  et  »tt  lur\e  (rOd.  do  luoUkV 


DYVEKE 


DZUROW 


plus  grand  est  le  dtjticus  latissimus,  du  nord  de  la  France 
et  des  Vosges,  qui  vit  dans  les  grands  étants  et  les  riviè- 
res ;  les  (iyliciis  maryinaiis  et  cii'cum/2ej:us,  plus  petits,  sont 
communs  partout. 

Dyveke  ou  Columbelle,  favorite  de  Christian  II, 
roi  de  Danemark,  née  vers  1490,  morte  en  1517.  Fille  d'une 
Hollandaise  aubergiste  à  Bergen  (Norvège),  elle  plut  à 
Christian,  prince  royal,  qui  l'emmena  en  Danemark  avec 
sa  mère,  et  la  conserva  auprès  de  lui,  même  après  son 
mariage  avec  Isabelle,  sœur  de  Charles-Quint,  en  dépit 
des  réclamations  de  ce  dernier.  Sa  mort  subite  tut  suivie 
du  supplice  de  Torben-Oxe,  accusé  d'avoir  aimé,  puis  em- 
poisonné la  belle  favorite. 

DZAGPA  n.  m.  Lacet  ou  corde  à  nœud  coulant,  dont  sont 
armés  beaucoup  de  bodhisattvas  et  de  dieux  bouddhistes 
du  Thibet.  (Cette  corde  leur  sert,  d'après  la  légende,  soit  à 
retenir  les  êtres  auxquels  ils  veulent  enseigner  la  loi  reli- 
gieuse, soit  à  lier  les  démons,  afin  de  les  mettre  dans  l'im- 
possibilité de  nuire.) 

DZAL  n.  m.  Neuvième  lettre  de  l'alphabet  arabe,  il  Signe 
numérique  arabe,  valant  700. 

DZAÔ-GONGUEN  MiO-HÔ,  dieu  boudfihiste  japonais;, 
à  l'aspect  démoniaque;  divinité  bienfaisante,  malgré  son 
apparence,  et  qui  n'est  autre  que  le  Bouddha  Çakya-moitm 
lui-même.  Protecteur  du  mont  Yossimo,  dans  la  province 
d'Yamato,  où,  selon  une  croyance  superstitieuse,  il  a  établi 
sa  résidence  et  se  montre  souvent  aux  ermites  et  aux  pc 
lerins. 

DZAOUDZI,  ancien  ch.-I.  de  la  colonie  française  do 
Mayoïie  ^Hes  Comores),  bâti  sur  un  îlot  de  la  côte  orien- 
tale. A  cause  de  sa  salubrité  relative  et  de  son  excellente 
rade,  ce  point,  qui  était  jadis  la  résidence  du  sultan  de 
Mayotte,  avait  été  choisi  comme  centre  des  services  de  la 
colonie  ;  à  l'heure  actuelle,  il  est  abandonné. 

DzATI  ou  Zatx  (Aiwas  el-Roumi),  poète  turc,  né  à 
Carasie  (Mysie),  mort  à  Constantinople  en  1546.  Il  com- 
mença par  être  cordonnier  dans  sa  ville  natale,  mais  il 
ne  tarda  pas  à  se  rendre  dans  la  capitale,  où  il  vécut  de  ses 
poésies.  Bajazet  II  lui  assigna  une  pension  de  3.000  aspres, 
à  condition  qu'il  écrivît  trois  casidehs  par  an.  Sélim  I"»" 
éleva  bientôt  cette  pension  à  11.500  aspres  ;  mais  sa  mau- 
vaise conduite  la  lui  fit  retirer  ;  il  vécut,  depuis  ce  temps, 
d'astrologie  et  de  charlatanisme,  et  s'adonna  complète- 
ment à  sa  passion  pour  le  vin.  On  a  de  lui  un  divan  de 
1.600  qhazels  et  de  400  casidehs,  qui  a  été  imprimé  ù. 
Constantinople  en  1841.  Ce  poète  ne  dédaignait  point  de 
plagier  ses  contemporains. 

DZÊTA  n.  m.  Sixième  lettre  de  l'alphabet  grec,  qu'on 
désigne  plus  souvent  sous  le  nom  de  zêta. 

DZHIBAÏ  TCHÏNREG  f"  sacrifice  de  paix  "]  n.  m.  Holo- 
causte que  l'on  otfre  à  Molha,  le  dieu  thibétain  du  feu  (eu 
sanscrit  Agni)^  afin  d'obtenir  sa  protection  contre  les  maux 
de  toutes  sortes.  (Ce  sacrifice  se  célèbre  régulièrement 
après  un  décès,  par  suite  de  la  croyance  que  les  formules 
magiques  [dhàranîs'\  de  l'officiant  ont  le  pouvoir  de  rassem- 
bler tous  les  péchés  du  défunt  dans  le  fourneau  à  holocauste, 
oii  ils  se  consument  en  raême  temps  que  les  otfrandes.) 

DziALOSZYN,  ville  de  la  Russie  occidentale  (Pologne 
[gouv.  de  Kalisz]),  sur  la  rivière  Warta;  3.200  hab.  Manu- 
facture de  tabac.  Commerce  de  laines  et  de  cuirs. 

DziALYNSKI,  famille  polonaise,  qui  tire  son  nom  du 
village  de  Dzialyn  (gouv.  de  Plock),  et  à  laquelle  appar- 
tiennent :  Ignack  (1754-1797).  [Il  se  dévoua  à  la  cause  di> 
Kosciuszko  et  fut  l'un  des  prîncipaiLx  chefs  du  mouvement 
qui  aboutit  à  l'insurrection  de  1794]  ;  —  Adam-Titus,  écri 
vain,  né  à  Posen  en  1795,  mort  en  1861.  [Lorsque  Napoléon 
eut  reconstitué  le  grand-duché  de  Varsovie,  Titus  accom- 
pagna à  Paris  son  père,  qui  était  ambassadeur  en  France. 
Il  acheva  son  éducation  à  Prague.  Il  se  distingua  tout 
d'abord  comme  ingénieur,  mais  il  doit  surtout  sa  répu- 
tation à  ses  nombreuses  recherches  historiques.  Il  forma 


une  grande  bibliothèque  nationale  et,  au  cours  de  ses 
voyages,  réunit  une  immense  collection  de  documents  re- 
latifs à  l'histoire  de  la  Pologne.  En  1830,  il  combattit  pour 
l'indopondance  de  son  pays.  Il  fut  nommé  membre  de 
l'assemblée  d'Erl'uth  (1849),  où  il  protesta  contre  les  traités 
de  1815.  On  a  do  lui  :  Histoire  du  roi  Michel{\s:i6)  ;  Epistolœ, 
leyationes^etc,  •'^igis/num/i Primi,}'e(/i-^ Polonise {lSb2-lS60)], 
—  Jean,  patriote  polonais,  fils  du  précédent,  né  en  1832, 
mort  au  château  de  Kornik  (gr. -duché  de  Posen)  en  1880. 
[Il  épousa,  en  1857,  la  princesse  Isabelle  Czartoryska,  et 
devint,  en  1862,  membre  de  la  Chambre  des  députés  de 
Berlin.  En  sa  qualité  de  chef  du  parti  aristocratique  de 
la  Pologne  prussienne,  il  prit  une  part  active  à  l'insurrec- 
tion qui  éclata  en  1863.  Une  visite  domiciliaire  faite  en  son 
château  par  la  police  prussienne  fit  découvrir  la  preuve 
de  sa  coopération  au  soulèvement.  Il  réussit  à  s'enfuir  et 
gagna  le  royaume  de  Pologne,  où  il  se  battit  vaillamment. 
11  se  réfugia  ensuite  à  Paris.  Accusé  de  haute  trahison, 
condamné  à  mort  par  contumace,  il  obtint  la  revision  de 
son  procès,  et  fut  acquitté.  Avec  lui  s'éteignit  un  des 
grands  noms  do  la  Pologne.] 

DziEDOSZYCKl  (Stanislas),   écrivain  polonais,  né  en 

16G5,  mort  en  1730.  Député  à  la  diète  de  Cracovie  en  1696, 
il  fut  chargé  do  missions  diplomatiques  en  Italie  et  en  Tur- 
tjuie,  et  devint,  en  1764,  chancelier  du  royaume.  Savant  et 
spirituel,  son  éloquence  était  si  entraînante  que  Zaluski 
1  appelle  «  le  Démostliêne  polonais  ".  On  a  de  lui,  notam- 
ment :  Traité  sur  l'élection  des  l'ois  de  Pologne. 

DziEKONSKI  (Thomas),  pédagogue  et  écrivain  polo- 
nais, né  à  Lomza  en  1790,  mort  à  Varsovie  en  1875.  Il 
enseigna  la  littérature  et  la  langue  polonaises,  l'histoire, 
la  géographie,  les  langues  latine,  grecque,  française,  alle- 
mande, dans  les  écoles  du  gouvernemetit,  à  Tarnow,  à 
Kalisz,  et  enfin  au  lycée  de  Varsovie,  dont  il  fut  recteur. 
On  a  de  lui  beaucoup  d'ouvrages  classiques,  scientifiques 
et  littéraires,  entre  autres  :  Traité  sur  l  enseignement  pri- 
mitif et  préparatoire  des  enfants  et  sur  l'utilité  de  l'éducation 
publique  (1831-1838)  ;  Vie  de  Napoléon  (1841)  ;  Vie  des  maré- 
chaux français  sous  Xapoléon  (1$ A3);  Histoirede  l'Angleterre 
f  1845-1847);  Histoirede  y^m7ice{l845);  Histoire  de  l'Espagne 
(1851).  Tablcaudu  monde  (1843»  ;  les  Mirarles  du  monde  pri- 
mitif (1857).  —  Son  tils,  Jfan-Dihddonné  Dziekonski, 
publiciste,  né  à  Kalisz  en  1816,  mort  à  Paris  en  1853,  fonda, 
en  1843,  l'Hirondelle,  la  Cloche  littéraire,  etc.  Il  a  écrit, 
entre  autres  ouvrages,  un  roman  historique  intitulé  ;  Send- 
Càmj(l845). 

DziERZKOWSKI  ''Josephl,  romancier  polonais,  né  à 
Xaworow,  en  Galicie,  en  1807,  mort  à  Lemberg  en  1865. 
En  1831,  il  servit  comme  volontaire  dans  le  bataillon  du 
vaillant  patriote  Dwernicki.  Parmi  ses  ouvrages  les  plus 
importants,  nous  citerons  :  le  Prestidigitateur  (1845);  le 
Roman  de  la  vie  sociale  (1842);  Tableaux  de  la  vie  et  du 
voyage  (1846);  le  Salon  et  la  Rue  (1847);  la  Cravache  de 
l'honneur  (1848)  ;  la  Famille  dans  le  salon  (1847);  les  Deuj 
jumeaux;  le  lîoi  des  mendiants  (1856);  Esquisses  (1855);  lu 
Couronna  d'épines  (1855)  ;  la  Trouvaille  U854);  le  Paresseux 
(1856);  le  Trésor  (1856);  le  Cœur  d'une  femme;  Universal 
Hetmanski  f  1859J,  traduit  en  allemand  par  Segel  ;  le  Songe 
dans  la  vie  (1859).  En  1860,  on  a  représenté  sur  le  théâtre 
de  Lemberg  son  drame  intitulé  :  l'Etincelle  de  la  poésie. 

DziERZON  (Jean),  naturaliste  et  apiculteur  allemand, 
né  à  Lobkowitz  (Silésie),  en  1811.  Il  étudia  la  théologie  ei 
fut  curé  de  Karlsmarkt.  Il  a  étudié  surtout  les  mœurs  des 
abeilles, et  il  a  donné  son  nom  à  une  méthode  d'apiculture 
nouvelle.  On  a  de  lui  :  Théorie  et  pratique  du  nouvel  ami  da 
abeilles  (1848):  Elevage  rationnel  des  abeilles  (1861).  Il  e^t 
fondateur  du  journal  l'Ami  des  abeilles  de  Silésie. 

DZIGGUETAI  n.  m.  Nom  sous  lequel  les  Tatares  di'-- 
signont  une  espèce  de  cheval  de  petite  taille,  originair-- 
de  l'Hindoustan,  et  qui  est  l'hémione. 

DzOHARA,  une  des  divinités  des  Arabes,  antérieure 
ment  â  l'islam,  et  qui  a  été  identifiée  à  Vénus. 


910 

DzOHL,  un  des  dieux  des  Arabes,  antérieurement  à  l'is- 
lam, et  qu'on  a  identifié  à  Saturne. 

DZONG-MING.  Géogr.  V.  TSOUNG-MING. 

DZOU-X-CADAH  (ouvo'tui'e  de  la  trêve)  n.  m.  Onzième 
mois  de  l'année  musulmane. 

DZOU'-L-HIDJDJAH  {tejnps  du  pèlerinage)  n.  m.  Dou- 
zième mois  de  l'année  musulmane. 

DzOUNG,  traduction,  en  thibétain,  du  terme  sanscrit 
dhdrunî,  par  lequel  on  désigne  des  formules  mystiques  ou 
magiques  qui  passent  pour  exercer  un  pouvoir  irrésistible 
sur  les  dieux  et  les  démons.  V.  dhâranÎ. 

DzOUNGARIE,  vaste  région  de  l'Asie  centrale,  limitée, 
d'ordinaire,  au  N.,  par  le  grand  Altaï,  au  S.,  par  le  Tian- 
Clian,  à  l'E.,  par  le  lac  Balkach  et  â  TC.  par  les  hauteurs 
qui  bordent,  dans  le  Djasa-Ktou-Khan,  le  désert  de  Gobi. 
(Entre  ces  limiies,  la  Dzouugarie  a  une  superficie  équiva- 
lant â  environ  deux  fois  celle  de  la  France.  Mais  ce  nom 
ne  désigne  qu'une  région  naturelle,  et  nullement  une  di- 
vision politique.  La  Dzoungane,  en  effet,  appartient  â  la 
Russie  dans  sa  partie  occidentale  [gouv.  de  Sémipalalinsk 
e(  de  SémirietLhensk;et  à  la  ('bine  dans  sa  partie  orientale 
[Mongolie  du  nord-ouest,  district  du  Tarbagataï,  district 
du  Kouldjaj.) 

La  Dzoungarie  est  une  vaste  dépression  qui  mène, 
entre  les  deux  puissants  systèmes  de  l'Altaï  et  du  Tian- 
Chan  (7.300  m.),  de  la  Mongolie  au  Turkestan,  d'Asie  en 
Europe  ;  ainsi  s'explique  son  importance  historique.  C'est 
la  fameuse  porte  mongole  par  où,  du  iv'  au  x=  siècle, 
passa  un  flot  continuel  de  tribus  turques.  Cette  dépression 
est  divisée  en  un  certain  nombre  de  bassins  clos  :  celui  du 
lac  Balkach,  où  se  jette  llli,  formé  de  plusieurs  rivières 
nées  au  S.  des  monts  Boro-Khoro,  et  qui  passe  non  loin 
de  Kouldja,  puis  à  Iliisk;  le  bassin  alpestre  de  llssik- 
Koul  (1.615  m.),  entre  les  monts  Talgar  I4.500  m.)  et  Khan- 
Tengri  (7.300  m.);  le  bassin  de  l'Ala-Koul  ;  celui  du 
Zaizan-Nor,  que  le  Tarbagataï  sépare  du  précédent,  et  que 
traverse  l'Irtych  supérieur;  celui  du  Kyzil-Touz,  où  se 
jette  le  Kour;  celui  de  rOubsa-Noor  (722  m.),  où  se  jette 
le  Tes,  et  que  domine  leTannou-Ola.  Dune  fai,'on  générale, 
cette  vaste  région  peut  se  diviser  en  trois  parties  distinctes: 
les  plaines  de  l'ouest,  vers  le  Balkach,  steppes  salés  ou 
déserts  de  sable;  les  vallées  basses,  culti\ables  et  où 
réussiraient  les  céréales,  mais  qui  t>ont  encore  presque 
incultes,  malgré  la  venue  de  quelques  colons  russes  et 
la  présence,  au  printemps  et  en  automne,  des  nomades 
kir^hiz;  au  Sud  ot  au  Nord,  enfin,  les  rebords  montagneux, 
véritables  régions  alpestres  où  alternent  pâturages  et 
forêts.  Partout,  d'ailleurs,  le  climat  est  rigoureux  ;  les 
chaleurs,  l'été,  sont  excessives  ;  l'hiver,  on  subit  des  froids 
de  —  24**  La  population,  très  clairsemée,  se  compose,  du 
côté  russe,  de  Kirgliiz,  de  Cosaques  et  de  colons  paysans; 
du  côté  chinois,  des  Dzoungars,  restes  de  la  horde  mongole 
qui  a  donné  son  nom  an  pays,  de  Khalkas  qui  sont  aussi 
des  Mongols,  et  de  Dzoungars  musulpians. 

—  Histoire.  La  Dzoungarie,  après  avoir  été  le  théâtre 
de  longues  luttes  entre  Dzoungars,  Mongols,  Turcs  et  Chi- 
nois, devint,  en  1756,  la  possession  de  ces  derniers.  Mais, 
dès  1831,  une  partie  de  la  grande  horde  qui  s'étendait 
jusque  dans  l'ouest  de  ce  pays  se  soumit  aux  Russes; 
ceux-ci,  en  1841,  fondaient,  à  l'E.  du  Balkach,  Semiriet- 
chinskaia,  et,  en  1851,  établissaient  une  factorerie  à 
Kouldja;  en  1855,  ils  étaient  au  pied  du  Tian-Chan  et  y 
élevaient  le  fort  de  Vernoié;  enfin,  en  1871,  â  la  suite  de 
la  révolte  des  Dzoungars  contre  la  Chine  (1864),  ils  occu- 
paient Kouldja.  En  1882,  il  est  vrai,  ils  rétrocédèrent 
cette  ville  à  la  Chine,  et  la  frontière  russo-chinoise  était 
délimitée. 

DzURKOW.  comm.  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle 
de  Kolomca]);  2.230  hab. 

DzUROW,  comm.  d'Austro-Hongrie  (Galicie  [cercle  de 

Kolomea]);  2.600  hab. 


PRINCIPAUX    COLLABORATEURS 

DES     TROIS     PREMIERS     VOLUMES     DU     «NOUVEAU     LAROUSSE     ILLUSTRÉ 


^ 


ABLYS    DE  JOURDAIN   (Paul),    Imnimo    do 

loUrn.s. 
AGUINET  (M),  liconciô  6s  Ictlros,  iiUonio 

divs  Iu.[>iiaiix  do  Piiris. 
AJEN  DE  L'ISLE,  lioiiinio  do  lotires. 
ALBER  (Edouard),  [jriîStidiiiitalL'ur. 
ALLIER    (Raoul),    agi'(''g6  "de    pliilosopliio, 

cliait;o  do  cuurs  :\  la  Facultti  do  tliéologio 

jirotL'staiito. 
ANDRÉ   (Emile),  publiciste,   rédacteur    au 

Juiir/uiL 
ANDRÉ  (Léonce),  pasteur  do  l'Égliso  réfor- 

ANDRÉ  (Louis),  substitut  au  tribunal  do  la 

AUDOLLENT  (Auguste),  professeur  à  la  Fa- 

culiL^  des  leiires  do  Clermont-Ferrand. 
AUZOU    (Emile),    agrégé    d'iiistoire    et  do 
gèograpliio,  professeur  à  l'Ecole   Lavoi- 
sier. 
AVRIL  (Paul),  artiste  dessinateur. 
BARY  (Paul),  chef  des  travaux  pratiques  à 
rKcule  de  pliysique  et  do  chimie  do  Paris. 
BAUDRILLART  (André),  ancien  menibro  do 
l'Eculo    Irauçaise    de   Rome,    agrégé   de 
grammaire,  professeur  au  lycée  de  Ver- 
sailles. 
BAUMGART,  administrateur  de  la  Manu- 

fai-uire  nationale  de  Sèvres. 
BELLOC   (Emile),  président    de   la  Société 

d'iuituL'iilLui'o  et  do  pêche. 
BÉNARD  (Agricol),  artiste  dessinateur. 
BERJOT,  conseiller  à  la  cour  d'appel   de 
(iroiioblo. 

BERNARD  (Augustin),  professeur  à  l'École 
supérieure  des  lettres  d'Alger,  docteur  es 
lettres. 

BERNARD  (Félix),  docteur  es  sciences, 
assistant  au  Muséum  d'histoire  naturelle. 

BERNARD  (François),  professeur  d'écono- 
mie ])olLii(iue  à.  l'Ecole  d'agriculture  de 
Montpellier. 

BERNÈDE  (Arthur),  auteur  et  critique  dra- 
niatiijue. 

BERTILLON  (Alphonse),  docteur  en  méde- 
cine, chef  du  service  de  l'identité  judi- 
ciaire à  la  Préfecture  do  police. 

BERTRIN  {afjbi.'  Georges),  agrégé  de  l'Uni- 
versité, docteur  es  lettres,  professeur  à 
l'Institut  catliolique  do  Paris. 

BESSOU  (Antonin),  artiste  dessinateur. 

BLÉRIOT  (Alphonse),  licencié  es  sciences 
pliy-siques  et  es  sciences  mathématiques. 

BLOCHET  (E.),  attaclié  au  département  dos 
manuscrits  à,  la  Bibliothèquo  nationale. 

BOISSONNADE  (R.),  maître  de  conférences 
à  la  r'a^'ullé  des  lettres  de  Poitiers. 

BONDOIS  (Paul),  professeur  agrégé  d'his- 
toire  au  ly'ée  Butfon. 

BONNEAU  (Alcide),  homme  de  lettres. 

BORDAS  (Léon),  docteur  en  médecine,  doc- 
teur es  sciences  naturelles,  chargé  do 
cours  à  la  Faculté  des  sciences  de  Mar- 
seille. 

BOUCHENY  (Gaston),  licencie  es  sciences 
pliysii|ii''s  et  mathématiques. 

BOuiRGONNIER,  agrégé  do  l'Université, 
pr.ifrss.-ur  de  mathématiques  au  lycée 
d'Orlé.-H.s. 

BOURNON  (Femand),  archiviste  paléogra- 
phe. 

BOYER  (Jacques),  licencié  es  sciences. 

BREDIN  (A.),  Inteucié  és  lettres,  professeur 
au  colleiio  do  Langres. 

BRESSON  (Louis),  i»astcur  do  l'église  wal- 
loniM*  à  Rotterdam. 

BRONGNIART  (Charles),  docteur  ès  scien- 
ces, assisiaiit  au  Muséum  d'histoire  natu- 
relle, lauréat  do  l'Institut. 

BRUN  (Pierre),  <loctcur  ôs  lettres,  censeur 
ail  lyc(M>  do  (îronol)le. 

BRUN,  artiste  dessinateur. 

CANTACUZÈNE,  doctour  On  médecine,  atta- 
ché à  1  Institut  Pasteur. 

CARRÉ  (Henri) ,  professeur  d'histoire  à 
ri'iiiv(u-sité  do  Poitiers. 

CART  (Théophile),  agrégé  do  l'Université, 
professeur  au  lycée  ilenri-IV  et  à  l'Ècolo 
libre  des  scieni^es  politiques. 

CART  (Louts-Willlam),  agrégé  do  l'Univor- 
sité.  prt.r.-ssoiir  au  lycée  Carnot. 

CASTANIER  (Prosper).  hommo  de  lettres. 

CASTET3  (Henri),  hommo  de  lettres. 

CHARTIER  (Henri),  artiste  poiutro  ot  dos- 
Miiatciir. 

CHAUMETON  (Georges),  professeur  do  ma- 
llieriiaiiqiii's  au  collège  Chaptal 

CHAUVEAUD  (Gustave),  chef  dos  travaux 
pratiques  do  botanique  à  la  Faculté  dos 
sciences  do  Paris. 

CHÉLARD  (Raoul),  homnio  do  lettres. 

CLÉMENT  (Vincent),  docteur  on  médocino 

CLIONY  (Adolphe),  aL'ré^é  de  l'Université 
an-Mt'ii  élOvo  do  l'Ecole  normale  supô- 
riotif'M, 

COLIN  (Eliclo),  agrégé  d'histoiro  ot  do  géo- 
l.;ra|diin,  profossour  au  lycée  do  Novors. 

COMBES  (Paul),  |)ublici-sto. 

COQUELIN  (Louis),  licencié  es  lettres. 

C08TER  (Adolphe),  agrégé  do  l'Univorsité, 
protessi'iii-  au  lycéo  do  Chartres. 

CROUZET  (Paul),  ancien  élévo  do  l'Kcole 
norniule  supériouro,  profossour  au  lycéo 
do  'l'ouIuuKo. 

111. 


DAGUILLON  (Auguste),  docteur  ès  sciences, 
maure  de  coul'éronces  do  botanique  à  la 
Faniltn  des  sciences  do  Paris. 
DELACOUR,  attaché  à  la  bibliothèque  Ma- 
zarine. 

DELAVAUD  (Louis),  secrétaire  d'ambassade. 

DELCOUR,  juge  au  tribunal  civil  de  Rémo- 
ra m  m . 

DELONCLE  (J.-L.),  maître  dos  requêtes  au 
Conseil  -IKtat. 

DESSERTENNE  (Maurice),  artiste  dessina- 
teur. 

DESVALLINES  (Jean).  piiI)licistG. 

DEVAULX  (Cmile),  niu;<'nieiir  agronome,  ré- 
dai'triir  an  niiiiisrèro  de  l'Agnculture. 

DEVILLAIRE  (Charles),  hommo  de  lettres. 

DIEHL  (Charles),  profossour  d'histoire  à  la 
Faculté  des  lettres  do  Nancy. 

DU  FIEF,  secrétaire  général  de  la  Société  do 
tléographio  do  BriTxelles. 

DUFOUR  (Léon),  docteur  ôs  sciences. 

DUJARRIC  (Gaston),  publiciste,  capitaine 
au  long  cours. 

DUMAS  (François),  professeur  d'histoire  à 
la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

DUPAU  (Georges),  docteur  en  médecine, 
attaché  à  lliospice  do  Charenton. 

DURASSIER  (Edouard),  cliof  des  Archives 
au  niiiiisféro  de  la  Marine. 

DUVAL  (Gaston),  attaché  à  la  bibliothèque 
do  l'Arsenal. 

ÉBRAY  (Alcide).  publiciste,  rédacteur  au 
Journal  des  Jjtibats. 

ENOCH,  agrégé  dos  lettres. 

FAGNAN  ~(E.),  professeur  à  l'Ecole  supé- 
rieure des  lettres  d'Alger. 

FARGES  (Louis),  chef  du  bureau  historique 
au  ininistére  des  Alfaires  étrangères. 

FAUCHER-GUDIN,  artiste  dessinateur. 

FAURE  (Maurice) ,  vice-président  de  la 
Chambre  des  députés. 

FAUCHILLE  (Paul),  docteur  en  droit,  direc- 
teurdo  la  Revue  générale  de  droit  interna- 
tional public. 

FOREST  (J.).  nrnitholo2-iste. 

FOURNEAU  (Henry),  j.asteur. 

FOVEAU  de  COURMELLES,  licencié  ès  scien- 
ces physiques  et  naturelles,  docteur  en 
médecine. 

FROIDEVAUX  (Henri),  agrégé  d'histoire  et 
de  géographie,  docteur  ès  lettres,  secré- 
taire de  rôfhce  colonial  près  la  Faculté 
des  lettres. 

FUNCK-BRENTANO  (Frantz),  archiviste  pa- 
léographe, bibliothécaire  à  la  bibliothèquti 
de  l'Ar.sf'nal. 

GAILLARD  (Henri),  agrégé  d'histoire  ot  de 
géographie,  professeur  au  coliôgo  Stanis- 
las. 

GAIN  (Edmond),  maître  de  conférences  à 
l'Université  de  Nancy. 

GAUSSERON  (H.-B.),  professeur  au  lycée 
Jansiin-dc-Sailly. 

GAUTIER  (Jules),"  inspecteur  de  l'Académie 
de  Paris. 

GIRARD  (Alphonse),  agrégé  d'histoire  et 
de  géographie,  professeur  au  lycéo  de 
Montpellier. 

GIRAULT  (Arthur),  professeur  à  la  Faculté 
do  droit  do  Poitiers. 

GIRON,  publiciste. 

GODARD  (Léon),  docteur  ès  sciences,  profes- 
seur au  collège  Sainto-Barbo. 

GOOD  (Arthur),  ingéniour-conseil. 

GOT,  docteur  en  médecine,  interne  dos  hô- 
pitaux do  Paris. 

GRASSET  (Eugène),  artiste  dessinateur, 

GRÉTERIN  (René),  profossour  de  littérature. 

GUILLEMONAT  (Auguste),  licencié  ôs  scion- 
ces  mathéniaiit(uos,  ès  sciencos  physiques, 
préparateur  au  Collège  do  Franco,  doc- 
teur on  médecine. 

GUY  (Camille),  agrégé  do  géographie  ot 
d'histoiro,  chot  du  service  géographique 
au  ministère  dos  Colonies. 

GUYOT  (Yves),  ancien  ministre  dos  Travaux 

publics. 

HAMEL  (Atiçrustin),  agrégé  do  l'Université, 

prot'esscrir  au  collège  Stanislas. 
HARBULOT  (M.),  docteur  on  droit. 
HAUMANT  (E.),  professeur  d'histoiro  à  la 

I''acidti''  des  lettres  do  Lille. 
HAURIGOT  (Georges),  hommo  do  lettres. 
HAUSSMANN   (Jacques),   ancien   directeur 

au  ministéro  dos  Colonies. 
HÉBERT,  préparateur  à  la  Faculté  do  mé- 

deeme. 
HENRIET  (Jules),    membre  do   la   Société 

de  giHjgrapliie  do  Marseille. 
HÉROU  (Albert),    lieutenant    do   vaisseau, 

professeur  :ï  liord  de  V Ipkifjénie. 
HU3TIN  (A.),  consoillor  référendaire  à  la 

Cour  dos  comptes. 
JAMAS,  artiste  dessinateur. 
JARRY  (Raymond),  ancien  élôvo  do  l'Ecole 

normale  supérieure,  agrégé  de  l'Univer- 
sité. 
JEANROY,    profossour    do    littérature   du 

moyen  ftgo,  A  l'Université  do  Toulouse. 
JOACHIM,  agrégé  do  géographie  ot  d'Iiis- 

toiri».  prof(^sseiir  au  lycée  do  Chûteanroux. 
J0ANNI3  (Aloxandro),  profossour  à  la  Fa- 

iMiltédes  si-ionro.s  do  Paris. 
JOLY  (Henri),  ancien  doyou  do  la  Faculté 

dos  lettres  do  Dijon. 


MM. 

JOUIN  (Henry),  lauréat  do  l'Institut,  secré- 
taire do  l'Ecole  nationale  des  boaux-arts. 

KARPPE,  profossour  d'allemand  à  l'Ecole 
alsacienne. 

KERGOMARD,  agrégé  d'histoiro  et  de  géo- 
graphie, professeur  au  lycée  do  Tours. 

KILIAN,  professeur  -X  la  Faculté  dos  scioncos 
do  Grenoble,  vice-président  do  la  société 
géologique  de  Franco. 

KONT  (J.),  profossour  au  collège  Rollio. 

KREUTZBERGER,  artiste  dessinateur. 

LAFFITTE  (Louis),  licencié  ès  lettres. 

LALAUZE  (Alphonse),  artiste  peintre  ot 
dessinateur. 

LAPAUZE  (Henry),  publiciste,  rédacteur  au 
Gaulois. 

LARDENNOIS  (Henri),  doctour  en  méde- 
cine, chirurgien  dos  hôpitaux  do  Reims. 

LAUBADÈRE  (de),  artiste  dessinateur. 

LAUMONIER,  docteur  en  médecine,  direc- 
teur du  Dispensaire  do  Bcllevillo. 

LEAUTEY  (Eugène),  ancien  chef  do  division 
au  Comptoir  d'escompte  de  Paris. 

LEBLANC  (René),  inspecteur  général  de 
I  enseignoniont  primaire. 

LEBLOND  (René),  artiste  dessinateur. 

LE  DANTEC  (Félix),  ancien  élève  de  l'Ecole 
normale  supérieure,  docteur  ès  sciences, 
chargé  do  cours  à  la  Sorbonne. 

LEDOS  (Gabriel),  arcluvisto  paléographe, 
sous-bibliotliucaire  à  la  Bibliothèque  na- 
tionale. 

LEHEUP,  ingénieur  des  manufactures  de 
l'Etat. 

LEJEAL  (Gustave),  publiciste. 

LEJEAL  (Léon),  professeur  au  collège  de 
Melun. 

LE  MARCHAND,  lieutenant-colonol  d'ar- 
tillerie. 

LEMOULT  (Paul),  ancien  élève  do  l'Ecole 
normale  supérieure,  agrégé  de  l'Univer- 
sité. 

LESNE  (Pierre),  préparateur  d'entomologie 
nu  Muséum  d'histoire  naturelle. 

LÉVY  (Albert),  dessinateur  cartographe. 

L'HÔPITAL  (Charles),  agrégé  d'histoire  et 
de  géographie. 

LIBONIS  (Léon),  artiste  dessinateur. 

LICHTENBERGER  (André),  docteur  ôs  let- 
tres. 

LOEVY,  artiste  dessinateur. 

LOT  (Ferdinand),  archiviste  paléographe. 

LOTH  (G.),  professeur  au  lycée  taruot,  à 
Tunis. 

LUGOL  (Paul),  professeur  au  lycée  de  Cler- 
mont-Èorrand. 

MACHAT  (Joseph),  professeur  agrégé  de 
!:'eoi.Taidiie  et  d'histoire. 

MAINDRON   (Maurice),  homme  do   lettres. 

MALOTET  (A.),  docteur  ès  lettres,  profes- 
seur au  lycée  de  Valenciennos. 

MALUSKI.  ancien  élève  do  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  professeur  do  mathé- 
matiques au  lycée  de  Lyon. 

MARCHEIX,  conservateur  adjoint  i  la  bi- 
bliothèque de  l'Ecole  des  beaux-arts. 

MARIE  (A.),  médecin  consultant  à  l'hôpi- 
tal   Neckor,  attaché -à  l'Institut  Pasteur. 

MARLET  (Léon),  archiviste  paléographe, 
soiis-l)ibliothécaire  au  Sénat. 

MAROTEL,  répétiteur  à  l'Ecole  vétérinaire 
d'Alt..rl. 

MARSILLON  (Charles),  ingénieur  dos  Arts  et 
Manufactures. 

MARTIN  (Joanny),  préparateur  d'entomolo- 
gie au  Muséum  d  histoire  naturelle. 

MARTIN  (Maurice),  publiciste,  rédacteur 
au   V.'lo. 

MASCART  (Jean),  ancien  élève  de  l'Kcole 
iHjrmalo  supérieure,  doctour  ès  scioncos. 

MASPERO  (Gaston),  membre  de  l'Académie 
des  inscriptions  ot  bollos-leltros. 

MAURY  (Lucien),  hommo  de  lettres. 

MEGNIN  (Pierre),  vétérinaire  do  l'armée, 
membre  île  l'Académie  do  médecine. 

MELLION  (Adrien),  sous-cliof  do  bureau 
au  niiiHst''^ro  do  l'Agriculture. 

MENANT  (D.),  membre  do  la  Société 
asiati(|ue. 

MENANT  (Joachim),  membre  do  l'Acadé- 
mie des  inscriptions  et  holles-lettros. 

MICHEL  (Georges),  économiste. 

MILLOT  (Adolphe),  artiste  dessinateur. 

MILLOUÉ  (L.  de),  conservateur  du  musée 
Ciiinicr. 

MOLINIÉ  (Marcel),  licencié  ès  sciences. 

MONCEAUX  (Paul),  docteur  ès  lettres,  an- 
cien membre  de  TEi-olo  française  d'A- 
tliènos.  professeur  do  rhétorique  au  Ivcéo 
Hetiri-IV. 

MONNOT  (Pierre),  hommo  do  lettres. 

MONTAGNON  (Émtle),  procurourdo  la  Ré- 

puldiqiio  A  Antiin. 
MOREAU  (Georges) ,    capitaine    au   long 

l'oiirs. 
MOREAU  (Lucien),  licencié  ès  lettres. 
MORILLOT  (Paul),  professeur  ù  la  Faculté 

des  lettres  de  (îronohlo. 

NERLINGER  (Ch.).  archiviste  paléographo. 
NEUSCHOTZ  DE  JASSY,  hommo  do  lettres. 
NICOT,  ancien  directeur  d'IOcolo  normale. 
NIEWENGLOWSKI    (Gaston),   jtréparateur 
ù  la  Faculté  dos  sciences  do  Pans. 


MM. 

OLIVIER   (Edouard    —    A'crf   NolC),    capi- 
taine  d'infantorio  do  marine,  attaché  au 
service  géographique   du  ministère   des 
Colonies. 
OSSIP-LOURIÉ,  homme  do  lettres. 
OZENFANT,|M-ufessour  au  lycée  Montaigne. 
PAGNON  (A),  licencié  os  lettres. 
PELLISSIER  (Eugène),  agrégé  de  l'Univer- 
sité. prolcssMui-  au  lycée  do  Rochefort. 
PELLISSIER  (Georges),  doctour  ôs    lettres, 
profossour  de  rhétorique  au  lycée  Jansoo- 
de-Sailly.  professeur   à  l'Ecole  normalo 
supérieure  do  Fontonay-aux-Roses. 
PÉRALTA  (marquis  de),  ministre  plénipo- 
tentiaire do  Costa-Rica. 
PÉRIER  (Jean),  attaché  au    ministère  des 

Afî'aires  étrangères. 
PERRIN  (Elie),    professeur  à  l'écolo  Jean- 

Baptiste-Say. 
PERRIN   (Paul),  licencié  ès  sciencos  ma- 
thématiques  et  ès   sciences  physiques, 
ingénieur  électricien. 
PETIT  (Maxime),  conseiller  référendaire  à 

la  Cour  des  comptes. 
PETIT-DUTAILLIS,  agrégé  d'histoire  ot  de 
géographie,  docteur  ès  lettres,  professeur 
à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille. 
PICQUENARD  (Ch.),  licencié  ès  lettres. 
PINGAUD  (Albert),  agrégé  d'histoire,  atta- 
ché au  ministère  dos  Alfairos  étrangères. 
PIQUET  (F.),  maître  de  conférences  d'his- 
toire du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  let- 
tres de  Lille. 
POIRRIER  jtPhilippe),    docteur   en    méde- 
cine, licencié  ès  sciences  mathématiques 
et  physiques. 
POISSON  (Jules),    assistant    au    Muséum 

d'histoire  naturelle. 
PONTHIÊRE  (Emile),  licencié  ès  lettres. 
POUGIN  (Arthur),,  critique  musical. 
RAINAUD,   cliargé  do  cours   à  la  Faculté 

des  lettres  de  Caen,  docteur  ès  lettres. 
RAMON  FERNANDEZ    DE    ARTEAGA,  at- 
taché à  la  Légation  des  Etats-Unis  mexi- 
cains, à  Paris. 
RECLUS  (Onésime),  géographe. 
RÉGAMEY  (Frédéric),  artiste  dessinateur. 
REGELSPERGER    (Gustave),    docteur   en 

droit. 
RENAULT  (Bernard),  docteur  ès  sciencos, 
assistant  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 
lauréat  de  l'Institut. 
ROBIN  (Auguste),  publiciste. 
ROCHEBLAVE  (Samuel),  docteur  ès  lettres, 
professeur  de  rhétorique  au  lycéo  Janson- 
de-Sailly,  professeur  à  l'Ecole  nationale 
des  beaux-arts. 
ROLLET  (Paul),   professeur  de  mathéma- 
tiques â  1  Ecolo  dos  arts  ot  métiers  d'Aix. 
ROUVIER  (Gaston),   put)licislo,   rédacteur 
au  Te'iipfi. 

SAINT-PAUL  (Yves),  hommo  do  lettres. 
SAMUEL  (René).  Itibliothécaire  au  Sénat. 
SAUGON  (L.-P.),  publiciste. 
SILVESTRE  DE  SAGY  (Gabriel),  sous-cUet 
du  secrétariat  du  parquet  de  la  Cour  des 
comptes. 
SIZERANNE    (Maurice   de  La),    sccrétairo 
général    de  l'Association  Valentin  Hauy 
pour  le  bien  des  aveugles. 
SOLLIER  (Félix),  sous-inspecteur  do  l'enro- 

gistronient. 
STEEG  (T.),  agrégé  do  philosophie,  profes- 
seur do  philosophie  à  l'Ecole  alsacienne. 
STRYIENSKI,    professeur  au  lycée    Mon- 
taigne. 
TERREL  (Henry),  licencié  ès  lettres. 
TERRIBLE  (Rémy),  licencié  en  droit,  élève 
breveté  do  l'Ecole  supérieure  dos  postes 
et  télégraphes. 
TERTRIN,   préparateur    d'entomologio  au 

MuscMim  d'histoire  naliirello. 
THOMAS  (Albert),  sinologue,  élève  diplômé 
de  l'Fcolo  des  langues  orientales  vivautos. 
THOMAS  (Antoine),  maître  do  conférences 

;\  la  Faculté  dos  lettres  do  Paris. 
TOMASZKIEWICZ,  architecte. 
TONNOT.  dessinateur  béraldiste. 
TREFFEL     (Georges),    ancien    élève   do 
l'Ecole  normale  supérieure,  agrégé  d'his- 
toire et  do  géographie. 
TRÉMEAU   DE    ROCHEBRUNE,  docteur  CD 
médocino,  assistant  do  zoologie  au  Mu- 
sé ti  m. 
VAN  DRIESTEIN,  graveur  Itéraldiste. 
VERNEAU  (D').  profossour  d'othnograpliie  :\ 
l'Ecole  coloniale,  assistant  au  Muséum 
d'histoire  naturelle. 
VEYSSÈRE  (M.),  piiblicisto,    lauréat    do 

l'Institut. 
VIDAL  (Léon),  professeur  A  l'École  natio- 
nale des  arts  décoratifs. 
VIOLLETTE  (Maurice),   avocat    à  la  Cour 

d'appel  d«^  Paris. 
VOULQUIN  (Gustave),  publiciste. 
WALTER-JOURDE  (J.),  homme  do  lettres. 
WELSCHINGER   (Henri),    ohof  du  service 

des  procès-vorhaux  du  Sénat. 
YVERNÈS  (Maurice),  souschof  do  bureau 
do  la  staiisiiquo  judiciaire  au  miniatôro 
do  la  .lustice. 
ZABOHOWSKI,  bibliothécaire  de  la  Société 

d'aiu!ir..|.nl,>-io. 
ZIMMERMANN  (Paul),  houimo  do  loltros. 


PRINCIPAUX  ARTICLES 

CONTENUS    DANS    LE    TROISIÈME    VOLUME 


Cible,  par  le  IM;'  LE  MARCHAND. 

Ciborium,  parM.  JOUIN  elM.  ROCHE- 
BLAVE. 

Cicatrisation,  par  :M.  F.  LE  DANTEC. 

Ciceron,  par  M.  A.  BAUDRILLAKT. 

Cid  {,Hist.),  par  M.  Alcide  BO.WNEAU  ; 
(Litl.  franc),  par  M.  Lonis  COQUELIN. 

Cidre  :Bisl.  et  Techn.),  par  M.  GAIN. 

Ciel  (Aslron.),  par  M.  iMASCART  :  {Bisl. 
et  Théol.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Cierge  (Bof.l,  par  M.  BRONGNIART; 
(Liturg.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Cigare,  par  M.  LEHEUP. 

Ciguë    (flo(.),  par  M.  BRONGNIART. 

Cimarosa,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Cimbres,  par  M.  FiiRni:^AND  LOT. 

Ciment,  par  M.  Charles  MARSILLON. 

Cimetière,  par  M. Ferna-ndEOUR NON. 

Cimier,  par  M.  Maubice  MAINDRO.x. 

Cinématique,  par  M.  Pacl  ROLLEÏ. 

Cinématographe,  par  M.  Gaston 
NIEWENGLOWSKI. 

Cinétogenèse,  par  M.  F.  LE  DANTEC. 

Cinna,  par  M.  Locis  COQUELIN. 

Cipaye,  par  M.  D.  MENANT  et  lo  lieu- 
tenant-colonel LE  MARCHAND. 

Circassie,  par  M.  Gaston  ROUVIER 
et  M.  E.  BLOCHET. 

Circé,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Circoncision  iBist.),  par  M.  l'abbé 
BERTRIN  ;  yChii:),  par  le  D'  Ph.  POIR- 
RIER  ;  (Icon.).  par  M.  Henry  JOUIN 
et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Circonférence,  —  Circonscrire,  par 
M.  Gaston  BOUCHENY. 

Circonstance  (Droit),  par  M.  DELA- 
COUR. 

Circulation  {PhijsioL),  par  M.  GUIL- 

LE.MON.VT  et  M.  MAINDRON  ;    (Bot.), 

parM.  DAGUILLON. 

Cire,  par  M.  TERTRIN  et  M.  DAGUIL- 
LON. 

Cirque  {Ant.),  par  M.  B.iUDRILLART  ; 
{Temps  mod.),  parM.  DUJAKRIC. 

Ciseau  (Arc/i.1,  par  M.  MAINDRON; 
(Techn.),  par  M.  Ch.  MARSILLON. 

Ciselure,  par  M.  Macrice  MAINDRON. 

Cité  iHist.),  par  M.  Paul  MONCEAUX 
et  M.  Glst.  REGELSPERGER. 

Citrique,  parM.  HÉBERT. 

Civa,  —  Civaisme,  par  M.  Louis  de 

milloué. 

Civilisation,  par  M.  T.  .STEEG. 
Clairaut,  par  M.  Gaston  BOUCHENY. 
Clair-obscur,   par    M.    H.    JOUIN    et 

M.  .Sam.  ROCHEBLAVE. 
Clairvaur,  par  .M.  rabb6  BERTRIN. 
ClatrviUe,  par  M.  Henri  CASTET.-;. 
Clapet,  par  M.  Charles  MARSILLON. 
Clapisson,  —  Clarinette,  par  .M.  .^r- 

THCR  POUGIN. 

Claque,  par  M.  Georges  H.iÙRIGOT. 

Clarendon,  par  M.  René  SAMUEL. 

Classe  {Adm.  mîlit.),  par  le  lieutenant- 
colonel  LE  .MARCHAND. 

Classification,  par  M.  Raolt.  .ALLIER. 

Classique  llilL),  par  M.  Louis  COQUE- 
LIN ;  (B.-ÀrM,  par  M.  H.  JOUIN  et 
M.  Samoel  ROCHEBLAVE. 

Claude,  par  M.  André  BAUDRILLART. 

Clavecin,  parM.  Arthur  POUGI.N'. 

Clavicule,  par  le  D'  Ph.  POIRRIER. 

Clef,  parM.  M.  MAINDRON;  IArchil.>, 
par  M.  H.  JOUIN  et  M.  Sam.  ROCHE- 
BLAVE; {Droil),  par  -M.  VIOLLETTE  ; 
{Mus.),  par  M.  POUGIN. 

Clématite,  par  M.  C.  BRONGNIART. 

Clément  Les  papes),  —  Clergé,  par 
-M.  1  abbé  BERTRIN. 

Cléopâtre,  par  .M.  .4.  BAUDRILLART. 

Clermont-Ferrand,  par  M.  Charles 
PICQUENARD. 

Cleveland,  par  M.  René  SAMUEL. 

Clèves  (S.  de),  par  M.  Raoul  ALLIER. 

CUchage,  par  M.  Ch.  DEVILLAIRE. 

Client  'Aiitiq.  rom.j.parM.G.  REGELS- 
PERGER. 

Clientèle,  par  M.  Louis  ANDRÉ. 

Climatologie,  par  M.  Jean  MASCART. 

Climatothérapie,  par  lo  D' LAUMON- 
NIER. 

Clisson,  {Géogr.),  par  M.  G.«LLARD: 
(/Jist.),  par   M.   PETIT-DUTAILLIS. 

Clive,  par  .M.  Henri  FROIDEVAUX. 

Cloaque,  par  M.  A.  B.\UDRILLART. 

Cloche  iHist.  et  Adm.),  par  .M.  labbi- 
BF.RTRIN;  ( Archéol.).  par  M.  MAIN- 
DRON ;  (  Techn.).  par  .M.  .MARSILLON. 

Clocher, par  M.  IIknry  JOUIN  et  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

Cloitre,  —  Clouet  ( /.«si,  par  M.  Henry 
JOUI.N  et  .M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Closerle  des  Genêts,  —  Cocarde, 
par  M.  Georges  IIAURIGOT. 

Clou  (Technol.),  par  M.  MARSII,1,0N. 

Clovis,  par  M.  'ïyes  SAINT-PAUL. 

Club,  par  M.  Aix:ide  ÈHRAY;  iClub 
alpin),  par  M.  Charlfs  ROBIN.    ' 

Cluny  (Géonr.),  par  M.  Henri  GAIL- 
LARD; lAbbaue),  par  M.  l'abbé  BER- 
TRLN  ;  {Mut'fel  par  M.  Gusr.  LEJEAL  ; 
(Ihéàtre),  par  M.  H.  CASTETS. 


Coalition  (^is(.),  parM.  Henri  FROIDE- 
VAUX  ;(£'c.po(.),  parM.  Y'tesGUYOT. 

Cobalt,  par  M.  Marcel  MOLINIE. 

Cobdeu,  par  M.  Geobi-.es  MICHEL. 

Cobéa,  —  Coca,  par  .M.  BRONGNIART. 

Cocaïne  {Chim.),  par  .M.  BOUCHENY; 
{Thérap.),  par  le  D'  LAUMONIER. 

Cochenille  (Zoo;.),  par  .M.  MAINDRON  ; 

{Comm.),  par  M.  Ca.  MARSILLON. 

Cochinchine,  par  M.  Ed.  OLIVIER. 

Cocon  {Entom.\,  par  M.  MAINDRON  ; 
{Technol.),  parM.  MARSILLON. 

Cocotier,  par  M.  Ch.  BRONGNIART 

Code,  parM.  YVERNÈS;  [Justice  milit.), 
par  le  lieut.-col.  LE  MARCHAND.. 

Codéine,  par  M.  Marcel  MOLINIÉ. 

Codex,  par  M.  le  D'  LAUMONIER. 

Codicille,  par  M.    REGELSPERGER. 

Codification,  par  Maurice  YVERNÈS. 

Cœlentérés,   par  M.   M.UNDRON. 

Cœllo,  par  .M.  H.  JOUIN  et  M.  Samuel 
ROCHEBLAVE. 

Cœur  {Anal,  hum.,  Physiol.,  Méd.),  par 
M.Auguste  GUILLÈMONAT  ;  (Anat. 
comp.),  par  M.  .Maurice  MAINDRON. 

Cœur  (Sacre),  par  M .  l'abbé  BERTRIN. 

Cœur  (Jacques),  par  M.  FUNCK- 
BRENTANO. 

Coffre  [Arl.  milit.),  par  M.  le  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND:  i Archéol.  et 
Zool.),  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Coffret  {Archéol),  par  M.  G.  LEJEAL. 

Cognac,  par  M.  OZENFANT. 

Cognassier,  parM.  Ch.  BRONGNIART. 

Coiffure,  par  M.  G.  LEJEAL  M.  MAIN- 
DRON et  le  l'-col.   LE  MARCHAND. 

Coin,  —  Coke,  —  CoUe,  par  M.  Ch. 
MARSILLON. 

Col,  —  Collier,  par  M.  Guht.  LEJEAL. 

Colbert,  par  M.  Yves  SAINT  PAUL. 

Coleoni,  par  M.  DELACOUR. 

Coléoptères,  par  M.  M.  MAINDRON. 

Coleridge,  par  M.  STRYIENsKl. 

Coligny,  par  M.  Léon  .MARLET. 

Colique  (Pathol),  par  M.  le  D'  LAUMO- 
NIER ;  (Art.  vét.),  par  M.  MÉGNLN. 

Colis,  par  M.  Rémy  TERRIBLE. 

Colisée,  par  M.  André  BAUDRILLART. 

Collectif,  par  M.  AJEN  DE  L'ISLE. 

Collection,  par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  R0CHEBL,\.VE. 

Collectivisme,  par  M.  J.  'WALTER- 
JOURDE. 

Collège  (Hist.  et  législ),  par  M.  GusT. 
LEJEAL  ;  {An),  par  M.  Henry  JOUIN  • 
et  M.  Samuel  ROcHEBLAVE. 

Collet  {Archéol.).  par  M.  MAINDRON  ; 
{Bot.),  par  M.  DAGUILLON. 

CoUotd'Herbois,par.\I.L.-P.SAUGON. 

Cologne,  par  M.  Camille  GUY. 

Colomb,  parM.  Henri  FROIDEVAUX. 

Colombe  {Icon.),  —  Colonne,  —  Co- 
losse, par  M.  Henry  JOUIN  et  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

Colombie  {Géogr.),  parM.  A.  BREDIN; 
(Sisl.),  par  -M.  Henri  FROIDEVAUX. 

Colombier  {Sist.),  par  M.  MELLION  ; 

{.irt  milit.),  par  le  P-ci  LE  MARCHAND. 

Colouat  {Grèce),  par  P.  MONCEAUX; 
{Rome),  par  M.  G.  REGELSPERGER. 

Colonel,  par  le  lieut.-colon.  LE  .MAR- 
CHAND. 

Colonie  iZool),  par  M.  F.  LE  DANTEC. 

Colonisation,  par  M.  Henri  FROI- 
DEVAU.X. 

Colonna,  par  M.  DELACOUR. 

Colorado,  par  M.  BREDIN. 

Colorant,  par  M.  Paul  LEMOULT. 

Colportage,  par  M.  M.  VIOLLETTE. 

Colza,  par  M.  Emile  DEVAULX. 

Combat  {Art  milit.),  par  le  lieutenant- 
colonel  Le  -MARCHAND;  {Icon.),  par 
M.  JOUIN  et  M.  ROCHEBLAVE. 

Combattant  {Dr.),  —  Comices,  par 
M.  Gustave  REGELSPERGER. 

Comble,  par  .M.  Charles  MARSILLON. 

Combustion (C/iim.i,  parRAY.JARRY. 

Comédie  {Antiq.ctFrance).^^^^.  Louis 
COQUELIN  ;  {Italie,  Espagne.  Angle- 
terre. Allemagne],  par  JI.  Alcide  BON- 
NEAU. 

Comédie  humaine, parM.  A.  HAMEL. 

Comenius,  par  M,  Gustave  LEJEAL. 

Comète,  par  M.  Jean  MASCART. 

Comines,  par  M.  Fbantz  FUNCK- 
BRENTANO. 

Commandant,  par  lo  lieut.  -  colonel 
LE  MARCHAND. 

Commandements  {Itelii/.),  parM. l'ab- 
bé DERTItlN. 

Commerçant,  par  M.  Louis  ANDRE. 

Commerce  (ffist.),  par  M.  Gustave 
LEJEAL;  (Econ. polit.),  par  M.  LEAU- 
TEY  et  M.  François  BERNARD  ;  (Dr.), 
par  Louis  ANDRE  ;  (Minisl.,  Office  et 
Conscil\.  par  M.  André  MELLION. 

Commissaire  [Art  milii.),  par  le  lieut  - 
colonel  LE  MARCHAND  ;  {Dr.),  par 
M.  A.  IIUSTIN.  ' 

Commission,  parM.  Gustave  LEJEAL, 
M.  VIOLLETTE,  M.  A.  GIRAULT  et 
M.  E.  LÉAUTEY. 


Commode  {Sist.),  par  M.  A.  BAUDRIL- 
LART. 

Communauté  (  Histoire  ecclés.  ) ,  par 
.M.  labbé  BERTRIN;  {Dr.),  par 
M.  Gustave  REGELSPERGER. 

Commune  (Mist.),  par  M.  Gustave 
REGELSPERGER  ;  (Dr.  admin.),  par 
M.  SiLVESTRE  DE  S.ACY  ;  {Dr.  col.),  par 
M.  Arthur  GIRAULT. 

Commune  de  Paris,  par  M.  Adrien 
MELLION. 

Communes  (Chambres  des),  par  René 
SAMUEL. 

Communion,  parM.  l'abbé  BERTRIN. 

Communisme,  par  M.  J.  WALTER- 
JOURDE. 

Commutateur,  par  M.  Gaston  BOU- 
CHENY. 

Oomores,  par  M.  Ed.  OLIVIER. 

Compagnie  {Adm.  ?nilit.),  par  le  lieut.- 
colonel  LE  MARCHAND;  [Bist.\  par 
M.  A.  GIRAULT. 

Compagnies  (Grandes),  par  Frantz 
FUNCK-BRENTANO. 

Compagnonnage,  parM.  A.  HUSTIN. 

Compas,  par  M.  Jean  MASCART. 

Compétence,  par  le  lioutcnant-colonel 
LE  MARCHAND  et  M.  Gustave  RE- 
GELSPERGER. 

Compiègne,  par  M.  Henri  GAILLARD. 

Composées,    par  Ch.  BRONGNIART. 

Composite,  par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Compressibilité,  par  M.  PaulLUGOL. 

Comptabilité,  par  M.  LÉAUTEY  et 
M.  SILVESTRE  I.E  SACY. 

Compte,  par  M.  Eugènl  LÉAUTEY. 

Compteur,   par  M.  MARSILI.O.N. 

Comte,  par  M.  Frantz  FUNCK-BREN- 
TANO. 

Comte  (Auguste),  par  M.  R.  ALLIER. 

Conception  {Bisl.  7-el.  et  Théol.y,  par 
M.  labbô  BERTRIN  ;  {Iconogr.),  far 
M.  Henry  JOUIN  et  M.  Samuel  RO- 
CHEBLAVE. 

Concert)  /coH09r.),parM.  Henry  JOUIN 
et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Concile,  —  Conclave,  —  Concordat, 
par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Concini,  par  M.  FUNCK-BRENTANO. 

Concombre,  par   M.   BRONGNIARD 

Conciergerie,  —  Concorde  (Place 
de  la),  par  M.  Fernand  BOURNON. 

Concours  (Agric),  par  M.  B;MtLE  DE- 
VAULX; {B.-Arts).  par  M.  H.  JOUIN 
et  M.  S.  ROCHEBLAVE;  {Enseign.), 
par  M.  Gustave  LEJEAL. 

Concurrence  {BioD,  par  M.  Félix  LE 
DANTEC;(Z>r.),  par  M.  Gustave  RE- 
GELSPERGER; {Polit.),  par  M.  J. 
WALTER-JOURDE. 

Condé  (Les),  par  M.  Yves  SAINT- 
PAUL. 

Condition  {Dr.),  par  M.  Gustave  RE- 
GELSPERGER ;  {Biol.].  par  M.  Félix 
LE  DANTEC  ;  {31ath.\  par  M.  Gaston 
BOUCHENY;  {PhU.),  par  M.  Raoul 
ALLIER. 

Conditionnel,  parM.  Louis  COQUELIN. 

Condorcet,  par   M.  Gustave  LEJEAL. 

Conductibihté,  par  M.  Pai  l  BARY. 

Cône,  parM.  Gaston  BOUCHENY. 

Confédération  Germanique  et  de 
l'Allemagne  du  Nord,  parM.  Alcide 
EBRAY. 

Conférence  {Dr.  des  gens),  par  M.  Jean 
PERIER;  {Enseiqn.),  par  M.  Gustave 
LEJEAL,  et  par  M.  Georges  PELLIS- 
SIER;  Relin.).  par  M.  labbé  BER- 
TRIN. 

Confession  (iïeZ;./.),  par  M.  l'abbé  BER- 
TRIN; {Littér.),  par  M.  PELLISSIER. 

Confirmation  {ThéoL),  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Conflit,  par  M.  G.  REGELSPERGER. 

Confucius,  par  Louis  do  MILLOUÉ. 

Congélation  {Œnol.\,  par  M.  Pierre 
MONNOT;  {Physiol),  par  le  D'  LAU- 
MONIER. 

Congo  (FI.),  par  M.  JOACHIM;  (Etat 
indépendant), parM.  Du  FIEF;  {fran- 
çais), par  M.  JOACHLM. 

Congregatiou,par  M.labbé  BERTRIN. 

Congrès,  par  .M.  A.  HUSTIN. 

Conifères,  par  M.   A.  DAGUILLON. 

Conjoint  {Dr.),  par  M.  Gust.  LEJEAL. 

Conjonctive,  —  Conjonctivite,  par 
le  D'LAUiMONIER. 

Conjugaison  (Crnmm.l,  par  M.  L.  CO- 
QUELIN; (Biol),  par  M.  Félix  LE 
DANTEC. 

Conjugués  (composés)  (Chim.),  par 
M.  Marcel  MOLINIÉ. 

Connecticut,  par  M.  L'HOPITAL. 

Connétable,  par  M.  Frantz  FUNCK- 
BRENTANO. 

Connexion  {Phihs.),  par  M.  R.  AL- 
LIER; (Géom.).  par  M.  J.  MA.SCART. 

Conscience  {Psuchol  et  Mor.),  par  M. 
Raoul  ALLIER. 

Consécration  {Relin.),  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 


Conseil  {Bisl.  et  Conseil  des  Ministres), 
par  M.  Gustave  REGELSPERGER; 
(Conseil  d'Etat),  parM.  J.-L.  DELON- 
CLE  ;  [Admin.),  par  M.  G.  SILVESTRE 
DE  SACY  ;  (Aamin.  colon.),  par  M.  A. 
GIRAULT  ;  {Inst.  publ),  par  M.  NI- 
COT;  {Adm.  milit.),  par  le  P-c'i  LE 
MARCHAND;  (Dr.),  parM.  G.  RE- 
GELSPERGER; 

Conservatoire  {Mus.),  par  M.  Arthur 
POUGIN. 

Conserves,  par  M.  Charles  MARSIL- 
LON et  le  l'-c'i  LE  MARCHAND. 

Consistoire,  parM.  l'abbé  BERTRIN 
et  M.  Raoul  ALLIER. 

Consommation  {Écnn.  et  fin.),  par  M. 
François  BERNARD;  iSociétés),  par 
M.  G.  LEJEAL. 

Constant  de  Rebecque,  par  M.  Louis 
COQUELIN. 

Constant  (Benjamin),  par  M.  Henry 
JOUIN  et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Constantin  (I,  II,  ni),  par  M.  A.  BAU- 
DRILLART; (de  IV  à  XIH),  par  M. 
Ch.DIEHL. 

Constantine  {Géogr.),  par  M.  RAI- 
NAUD;  {Bist.).  par  M.  A.  MELLION. 

Constantinople  {Géor/r.).  par  M.  Oné- 
siME  RECLUS  ;(.ff;s^),  par  M.Gustave 
LEJEAL  ;(£'mpîVe/a/iir,  parM.  PETIT- 
DUTAILI.IS;  {Conciles),  par  M.  labbé 
BERTRIN. 

ConsteUation,  par  M.  J.  MASCART. 

Constitution,  par  M.  G.  REGELS- 
PERGER. 

Construction  (Archit.),  par  M.  Henry 
JOUIN  et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Conseil,  —  Consultation,  par  M.  G. 
REGELSPERGER. 

Consulat,  par  M.  Paul  BONDOIS. 

Contagion,  par  M.  le  D'  LAUMONIER. 

Conte,  M.  par  Alcide  BONNEAU. 

Contes  {Litt.  franc.),  par  MM.  JEAN- 
ROY,  BRUIV,  MORILLOT,  HAURI- 
GOT;  {LUI  angl.t,  par  M.  STRYIEN- 
SKI;  {LUI.  a/lem.),  par  M.  KARPPE. 

Conti  (Les),  par  M.  Louis  FARGES. 

Continent,  par  M.Camille  GUY. 

Continuité  {P/alos.),  par  M.  Raoui, 
ALLIER;  (Maihém.),  par  M.  BOUR- 
GONNIER;  {Dr.  intem.),  par  M.  Paul 
FAUCHILLE. 

Contraction  (Physiol),  par  M.  lo 
O'hAVMOSIER  {{Budraul),  par  M. 
Paul  ROLLET. 

Contrat,  par  M.  REGELSPERGER. 

Contravention,     par    M.   DELCOUR. 

Contrebasse,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Contrefaçon,   par  M.  Louis  ANDRÉ. 

Contrepoint,  parM.  Arthur  POUGIN. 

Contribution  IFiii.i,  par  M.  J.-L.  DE- 
LONCLE  ;  i  Dr.),  par  M .  Louis  ANDRÉ  ; 
(Bist.),  parM.  L.-P.  SAUGON  ;  (Législ 
milit.},  par  le  l'-c'  LE  MARCHAND. 

Contrôleur  {Adm.  et  Monn.),  par  M. 
HUSTIN:  [Arl  miiit.),  par  le  lieut.- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Controverse,  —  Convulsionnaire , 
par  M.  labbé  BERTRIN. 

Convalescence,  —  Convalescent, 
Convulsion,  par  le  D'  LAUMO- 
NIER. 

Convention  (Dr.),  par  M.  G.  REGELS- 
PERGER: (Dr.  milil),  par  le  lieut.- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Convention  nationale,  par  M.  Paul 
BONDOIS. 

Convergence  [Pht/s.),  par  M.  JARRY. 

Conversion  [Log.),  par  M.  Raoul 
ALLIER;  [Aslroh.),  par  M.  Jean  MAS- 
CART ;(Z)r.),  par  M.  REGELSPER- 
GER; {^Fin.),  parM.  F.  BERNARD. 

Convoi  (Adm.  milil),  par  le  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Cook  (James),  par  M.  A.  GIRARD. 

Coordination,  par  M.  F.  LE  DANTEC. 

Coordonnées, par  M.  G. CHAUMETON. 

Copal,  par  le  D'  Philippe  POIRRIER. 

Copenhague,  par  M.  Camille  GUY. 

Copernic,  par  M.  Jean  MASCART. 

Copie  (Dr.),  par  M.  G.  REGELSPER- 
GER; {B.-Ar!s).  par  M.  Henry  JOUIN 
et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Coppée,  parM.  AJEN  DE  L'ISLE. 

Copte,  —  Coptos,  par  M.  G.  MASPERO. 

Coq  {Zool),  par  M,  Maurice  MAIN- 
DRON ;  {B.-Artse(  Icon.).  par  M.  Henry 
JOUIN  et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Coquelin,  par  M.  Henri  CASl'ETS. 

Coquerel,  par  M.  Raoul  ALLIER. 

CoquiUe  [.irrhéol  et  Zool),  par  M.  Mau- 
rice MAINDRON. 

CoT{Mus.),  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Corail  (G(io/.),  par  M.  Auguste  ROBIN; 
(  Tec/m.  et  Péc/ie),  par  M.  Charles  MAR- 
SILLON. 

CoraUine,  par  M.  HÉBERT. 

Coran,  parM.  Emue  BLOCHET. 

Corbeau  {Zool),  par  M.  MAINDRON; 
{Arrhit.).  par  M.  H.  JOUIN  et  M.  S.  RO- 
CHEBLAVE ;  (.4  <■/  milit.).  par  le  lieut.- 
colonel  LE  MARCHAND. 


PRINCIPAUX    ARTICLES 


Corday  (Charlotte),  par  M.  A.  MEL- 
LION. 

Corde  {Techn.),  pur  M.  (:)harlks  MAR- 
SIM.ON;  (Acousl.].  par  M.  L.  GO- 
DARD; («(/on!.),  par  M-  O.  CHAUME- 
TON  ;  [lÙiis.),  par  M.  A.  POUGIN. 

Cordelier  {Hist.  rclii/.),  par  M.  l'abbé 
BEKTRIN  ;  (Club),  j.ar  M.  SAUGON. 

Cordon  (AnaM,  par  lo  D'  POIRRIER. 

Cordoue,  par  M.  1.  HOPITAL. 

Corée  (Wo.;!-.),  par  iM.  G.  KOUVIEK  ; 
(//is/.),par  M.  Albert  THOMAS. 

Corindon,  par  M.  AuonsrE  ROBIN. 

Corintlie,  par  M.  Lkon  LEJEAL. 

Corinthien,  par  M.  Henhy  JOUIN  ot 
M.  Samtel  ROCHEBLAVE. 

Cornaro  (Les),  par  M.  DELACOUR. 

Corne  {/:ool.  ot  Ai-cMoL),  par  M.  Mau- 
rice M  AINDRON  ;  (An(iï.),  par  M.  Gos- 
TAVE  LEJEAL. 

Cornée,  par  le  D' Philippe  POIRRIER. 

Corneille  (Pierre),  par  M.  Geoeues 
PELLISSIER. 

Corneille  (Thomas),  par  M.  MO- 
RILLOT. 

Cornélie,  —  Cornélius  Nepos,  par 
M.  A.  BAUDRILLAKT. 

Corniche,  —  Corrège,  —  Cortone, 
par  M.  Henry  JOUIN  et  M.  Samuel 
ROCHEBLAVE. 

Corolle,  par  M.  Auguste  DAGUILLON. 

Corossol,  par  M.  Ch.  BRONGNIART. 

Corporation,  par  M.  Yves  GUYOT. 

Corps  {Art  milil.),  par  le  l'-c'  LE  MAR- 
CHAND; (C7iim;e),parM.B0UCHENY. 

Correction(fli'.l,  par  M.  Louis  ANDRE; 
IMath.),  par  m;  Gaston  BOUCHENY. 

Corrélation,  par  M.  F.  LE  DANTEC. 

Corrèze,  par  M.  Emile  AUZOU. 

Corsaire,  par  M.G.REGELSPERGER. 

Corse,  par  M.  Onésime  RECLUS. 

Corset  {Arclu'ol),  par  M.  G.  LEJEAL. 

Cortès,  par  M.  Alcide  ÉBRAY. 

Cortez,  par  M.  Henri  FROIDEV.AUX. 

Coryza  {PathoD,  par  le  D'  POIRRIER. 

Cosaque,  par  le  l'.-c'  LE  MARCHAND. 

Cosinus, par  M. GeorgesCHAUMETON. 

Cosmétique,  par  le  D'  FOVE.AU  de 
COURMELLES. 

Cosmogonie  (Astron.),  par  M.  Jean 
MASCART;  {Mellg.),  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Cosniologie,  par  M.  Raoul  ALLIER. 

Costa-Rica,  p^r  le  marquis  de  PE- 
RALTA. 

Costume  {Orient  et  Grèce),  par  M.  MON- 
CEAUX :(yîomai>is  et  Gat(/ois),  par  M.  A. 
BAUDRILLART;  LVoyeri  âije  et  temps 
modernes),  par  M.Maur.  MAINDRON  ; 
(Ecclés.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN  ;  {Mi- 
Ut.,  etc.),  par  M.  G.  LEJEAL. 

Cote,  par  M.  A.  HUSTIN. 

Côte  {Anal.),  par  lo  D'  Ph.  POIRRIER  ; 
IGéoijr.),  par  M.  Camelle  GUY  ;  {Art 
mi7a.),  par  le  l>.-c'  LE  MARCHAND; 
{Dr.  ndm.),  par  M.  A.  HUSTIN. 

Cote  d'Ivoire,  par  M.  Ed.  OLIVIER. 

Côte-d'Or,  par  M.  Pierre  MONNOT. 

Coter,  par  M.  Elie  PERRIN. 

Côtes-du-Nord,  par  M.  Esule  AUZOU. 

Coton,  par  M.  Charles  MARSILLON. 

Cottabe,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Cotte,  par  .M.  Maurice  MAINDRON. 

Couche,  par  M.  Emile  DEVAULX. 

Coucher  lAstron.),  par  M.  Jean  MAS- 
CART; {/leaux-Arls\  par  M.  H.  JOUIN 
et  M.  S.  ROilHEBLAVE;  {aistoire), 
par  M.  Yves  SAINT-PAUL. 

Coucy  (Château  de),  par  M.  H .  G AIL- 
LARD. 

Coude  {Annt.  et  Chir.),  par  le  D'  POIR- 
RIER; (/J/i;/.s.),  par  M.  ROLLET. 

Couder,  par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Couleur  (PAi/s.).  par  M.  Léon  GODARD; 
{Beaux-Arts),  par  M.  Henry  JOUIN  ot 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE;  {Uutan.), 
par  le  D'  GUILLE.MONAT;  {.Symbol.), 
par  M.  Gustave  LEJEAL;  (Tcc/in.), 
par  M.  Charles  MARSILLON. 

Coulisse  {/Jours.),  par  M.  A.  HUSTIN. 

Coulure,  par  M.  Pikere  MONNOT. 

Counanl,  par  M.Gi:or.,es  lIAniUGOT. 

Coup(/^r.),»arM.(;.REGELSl'ERGER. 

Coupa,  parM.  MONCEAUX  ot  M.  MAIN 
DRON. 

Coupole  (Archit.),  par  M.  H.  JOUIN  ot 
M.  S.  ROCHEBLAVE;  (Art  milit.),  par 
le  licut.-col.  LE  MARiilIAND. 

Cour  (Arc/lit.),  par  .M.  JOUIN  ot  M.  RO- 
CHEBLAVE ;   (Aiiiii-t  et  A.isises),  par 
M.  BERJOT;  {.]/,irliiile).  par  lo  liout.- 
colonol   LE  MAKCHAND;    Œt/iol.  et 
Féod.),  par  M.  EUNCK-HRENTANO  et 
M.  G.  HEGELSl'EKGER;  (Momiaiea, 
Comptes),  par  M.  HUSTIN  ;  {l'révàtalesj, 
jiar  M.  SAUGON. 
Courajod,  par  M.  Paul  VITRY. 
Courant  (AV.r/r),  par  M.  P.  PERRIN; 
{MiHi'or.  ot  llmlronr.),  par  M.Jean  MAS- 
CART. 
Courbe(«/'')m.),parM.G.CIIAUMETON. 
Courbet  (G.),  p.ir  M.  Henry  JOUIN  et 

M.  Sam.  ROCHEBLAVE. 
Courbure,  parM.MALUSKIotM.BOU- 
tJHENY. 
Courier  de  Méré,jiar M. L.COQUELIN 
Couronne  (Arr/iA,/.),  parM.  Paul  MON 
CEAtIX,     M.     A.     BAUDRILLART. 
M.  Maiireck  MAINDRON.  M.  EUNCK 
HKENTANO  ot  M.  J.  KONT  ;  (Orrfm), 
pur  M.  Gustave  LEJIOAL. 


Cours  {fi'iisrù/)i.),p-'.r  M.  NICOT  ;  {Bours. 
ot  Munn.),  par  M.  HUSTIN. 

Course  Hlist.),  par  M.  A.  BONNEAU; 
{l'hijsiol),  par  lo  D'  LAU.MONIEK. 

Courtage,  -  Courtier,  jiar  M.  lU'sTIN. 

Courtisane  {(h-èce),  par  .M.  p.  MON- 
CEAUX; {Itome),  par  M.  A.  BAU- 
DRILLART; {M.àqe  ot  T.  modernes), 
par  M.  Frantz  FÙNCK-BRENTANO, 
M.P. BRUN, M. L.MARLET,  M.  R.SA- 
MUEL ;  {Orient),  par  M.  Em.  BLOCHET. 

Courtoise  {Podsie),  par  M.  F.  PIQUET. 

Cousin  (Jean),  —  Coustou  (Les),  par 
M.  JOUIN  et  M.  ROCHEBLAVE. 

Cousin  CVictor),  par  M.  ALLIER. 

Couteau,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Couture,  l'ar  M.  M.  VEYSSÈRE. 

Couvent,  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Couvert,  —  Couverture  (Arc/w'oi.^  par 
M.  G.  LEJEAL  ;  (  Techn.),  par  M.  MAR- 
SILLON. 

Couveuse,  par  M.  Ch.  MARSILLON  et 
leD'GUILLE.MON.\T. 

Covariant,  par  M.  Gaston  BOUCHENY. 

Coxalgie,  par  lo  D'GUILLEMONAT. 

Coypel  (Les),  —  Coysevox,  —  Cra- 
nach,  par  M.  Henry  JOUIN  et  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

Crabe,— Crapaud,  par  M. MAINDRON. 

Cracovie,  par  M.  Onésime  RECLUS. 

Craie,  par  M.  Auguste  ROBIN. 

Crampe,  par  le  D'FOVEAU  de  COUR- 
MELLES. 

Crâne  {Anat.  et  Méd.),  par  le  D'  H.  LAR- 
DENNOIS  ;  {Anat.  comp.),  par  le 
D'GUILLEMONAT. 

Cranologie,  par  lo  D'  VERNEAU. 

Cratère  {Antiq.),  par  M.  Paul  MON- 
CEAUX; (Géol.),  par  M.  Aug.  ROBIN. 

Cravate,  par  M.  Gustave  LEJEAL. 

Crèation(P/ii;.),  parM.  Raoul  ALLIER; 
{Tliéol.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN; 
[Tcon.),  par  M.  Henry  JOUIN  et  M.  S.4- 
MUEL  ROCHEBLAVE. 

Crèche  {Hist.  i-eHj.j.parM.  l'abbé  BER- 
TRIN; (.Irfmm.),  par  le  D'  GUILLE- 
MONAT. 

Crédit,  par  M.  HUSTIN  et  M.  François 
BERNARD. 

Crémieux,  —  Criée,  par  M.  Gustave 
REGELSPERGER. 

Crémone,  par  M.  KERGOMAR. 

Crêpe,  —  Creusot  (Le),  par  JI.  Charles 
MARSILLON. 

Crépuscule,  par  M.  Jean  MASCART. 

Créqui  (Les),  par  M.  Pierre  BRUN  et 
M.  Henri  CARRÉ. 

Cresson,  par  M.  Auguste  DAGUILLON. 

Crésus,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Crétacé,  par  M.  Auguste  ROBIN. 

Crète,  par  M.  Joseph  MACHAT. 

Crétinisme,  par  le  D'  Ph.  POIRRIER. 

Creuse,  par  M.  Emile  AUZOU. 

Crevette,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Cri  {Mœurs  et  Coût.),  par  M.  Georges 
HAURIGOT;  {Art  milit.),  par  M.  Mau- 
rice MAINDRON  ot  lo  l'-c'  LE  MAR- 
CHAND. 

Crime  {Droit),  par  M.  Gustave  RE- 
GELSPERGER; (Milit.),  par  le  l'-c' 
LE  MARCHAND;  {Littér.),  par  M. 
Gi;oiu-,ES  PELLISSIER. 

Crimée  [Géogr.),  par  M.  Onés.  RECLUS  ; 
(Gnerre),  par  M.  Adrien  MELLION. 

Crise  I DathoL),  p^r\o  D'  POIRRIER; 
Eeon.  polit.],  par  M.Gustave  LKJE.\L. 

Criticisme.  par  M.  Raoul  ALLIER. 

Critique  ij'hil.),  parM.  ALLIER;  (/ic/i- 
gion),  par  M.  labbo  BERTRIN  ;  {Hist.], 
parM.  STEEG;  iCritiq.  pinlol.  et  littér.), 
par  M.  COyUELIN;  (Draniat.),  par 
M.  PELLISSIER;  (rf'Ai-(), parM. JOUIN 
ot  M.  ROCHEliLAVE;  (Music),  par 
M.  A.  POUGIN. 

Croatie  -  Slavonie ,  par  M.  Joseph 
MACHAT  ot  JI.  KON'I'. 

Crochet (7'fc/»i.),par  M.  M.VEYSSERE. 

Croisades,  par  i\I.  PETIT-DUTAILLIS. 

Croisement  (Biol.),  par  M.  F.  LE 
DANTEC. 

Croissance  (Ph/sioL),  par  lo  D'  LAU- 
MONIER;  (Bot.),  par  le  D'  GUILLE- 
MONAT. 

Croissant  (Arclu'ol.),  par  M.  Maurice 
MAINDRON;  {Ordres),  par  M.Gaston 
DUJARRIC. 

Croix  (Arch.  ot  Blas.),  par  M.  Maurice 
MAINDRON;  (Hist.  ot  Belig.),  par 
M.  l'abbé  BERTRIN;  (/con.),  par 
M.  II.  JOUIN  ot  Samuel  ROCHE- 
BLAVE ;  (Ordres),  par  M.  Gaston  DU- 
JARRIC. 

Cromwell,  par  M.  C.  STRYIENSKI. 

Cromwell  (  Drame  ot  préface),  par 
M.  Louis  COQUELIN. 

Croquet,  —  Croupe,  par  M.  Charles 
MARSILLON. 

Croquis,  par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Crosse  (Liturg.),  par  M.  l'abbé  BER- 
TRIN ;  (^eiaO.  par  M.  MARSILLON. 
Crotonique,  par  M.  A.  HEBERT. 
CrueUeenigme,  par  M. G.  HAURIGOT. 
Crustacés,   par  M.   Maurice  MAIN- 
DRON. 
Cryoscople,  por  M.  Paul  BARY. 
Cryptographie,  par  M.  GusT.  LEJEAL. 
Cuba,  par  i\I.  Camille (iUY. 
Cubital,    —   Cubitus,  par  lo    D'   Ph. 

POIRRIER. 
Cudworth,  par  M.  Raoul  ALLIER. 
Cul,  i.ar  M.  AnriiuH  POUGIN. 


Cuir,  par  M.  Charles  MARSILLON. 

Cuirasse  (Arclu'ol.},  par  M.  Maurice 
MAINDRON  ;  (Art  mitit.),  par  lo  lieilt.- 
coloncl  LE  MARCHAND;  (Mar.),  par 
M.  Alhert  HEROU. 

Cuirassé,  par  M.  Aliieht  HÉROU. 

Cuirassiers,  —  Culasse,  par  lo  liout.- 
colonol  LE  MARCHAND. 

Cuisine  (Eeon.  dom.),  par  M.  Alcide 
BONNEAU  ;  («.-ai-(.s-1,  par  M.  H.  JOUIN 
et  M.  S.  ROCHEBLAVE. 

Cuisse,  par  lo  D'  Pu.  POIRRIER. 

Cuivre  (Hist.),  par  M.  Maurice  MAIN- 
DRON ;  {Mini'r.),  par  M.  AuG.  ROBIN  ; 
iCIiim.  et  Métall.),  par  M.  R.  JARRY  ; 
(Hug-  et  ToxicoL),  par  lo  D'  LAUMO- 
NIÉR. 

Cujas,  par  M.  G.  REGELSPERGER. 

Culte,  par  .M.  labbo  BERTRIN. 

Cumes,  par  M.  L.-P.  SAUGON. 

Cumulus,  par  M.  Jean  MASCART. 

Cunaxa,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Cunéiforme,  par  M.  JoACHiM  MENANT. 

Cuprite,  par  M.  Aug.  ROBIN. 

Curare,  par  lo  D'  LAUMONIER. 

Curatelle,  —  Curateur,  par  M.  Gus- 
tave REGELSPERGER. 

Cure  (.yéd.),  par  le  D'  FOVEAU  de 
COURMELLES. 

Cure,  —  Curé,  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Curel,  par  M.  Georges  PELLISSIER. 

Curie  (A!i(i'7.),parG.REGELSPERGER. 

Cuscute  (Ilot.),  par  M.  Aug.  DAGUIL- 
LON ;  (Agric.],  par  M.  Emile  DE- 
VAULX. 

Custine,  par  M.  H.  AVELSCIIINGER. 

Cuvage,  par  M.  Pierre  MONNOT. 

Cuvier,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Cyanhydrique,  —  Cyanogène,  par 
M.  Marcel  MOLINIE. 

Cyanose,  par  le  D'  GUILLEMOXAT. 

Cyanure,   par  M.  Marcel  MOLINTÉ. 

Cybèle,  —  Cyclope,  par  M.  Paul 
MONCEAUX. 

Cycle  (Astron.),  parM.  Jean  MASCART: 
(Biol.),  par  JI.  Félix  LE  DANTEC  ; 
(Litt.),  par  M.  Louis  COQUELIN  : 
(Math.),  par  M.  Gaston  BOUCHENY  ; 
(Phys.),  par  M.  R.aymond  JARRY. 

Cyclique  (Géom.),  —  Cycloïde,  par 
M.  Gaston  BOUCHENY. 

Cyclone,  par  M.  Jean  MASCART. 

Cygne  (Ornith.),  —  Cynocéphale,  par 
M.  Maurice  MAINDRON. 

Cylindre  ^Ge'om.),  par  M.  Gaston  BOU- 
CHENY ;  (Mécan.),  par  M.  Charles 
MARSILLON  ;  (Archéol.),  par  M.  Gus- 
tave LEJEAL;  (Belig.  hind.),  par 
M.  L.  DE  MILLOUE. 

Cymbalum  mundi,  par  M.  Louis 
COQUELIN. 

Cyprien,  —  Cyrille,  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Cyrano  de  Bergerac,  par  M. P.  BRUN. 

Cyrus,  par  M.  Paul  MONCEAUX.  - 

Cystite,  par  lo  D'  GUILLEMONAT. 

Cytozoaires,parM.FÉLix  LE  DANTEC. 

Czartoryski,  par  M.C.  STRYIENSKI. 

D  (Paléogr.),  par  M.  Gabriel  LEDOS  ; 
(Plwnéi.),  parM.  Loris  COQUELIN. 

Dacie,  par  M.  Raoul  cHÉLARD. 

Dacier  (les),  par  M.  Paul  MORILLOT. 

Dactylographie,  p' M.  Charles  MAR- 
SILLON. 

Daghestan,  par  M.  Gaston  ROUVIER. 

Dagobert  I",  par  M.  Frantz  FUNCK- 
BRENTANO. 

Daguerre,  —  Daguerréotypie,  par 
U.  Gaston  NIEWENGLOWSKl. 

Dahomey,  par  M.  EhorAnn  OLIVIER. 

Daim,  parM.  Maurice  M.UNDRON. 

Dais,  par  M.  Henry  JOUIN  ot  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

Dakota,  par  M.  lo  D'  VERNEAU. 

Dala'i-Lama,  i)ar  M.  L.  de  MILLOUE. 

Dalayrac,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Dalberg,  —  Dalmatie,  par  M.  Raoul 
CHELARD. 

Dalou,  par  M.  H.  JOUIN  et  M.  S.  RO- 
CHEBLAVE. 

Dalrymple  (les),  par  M.  René  SA- 
MUEL. 

Dalton,  par  M.  Gaston  BOUCHENY. 

Daltonisme,  par  lo  D'  A.  GUILLE- 
.MONAT. 

Damas  {Gi'ogr.),  par  M.  G.  ROUVIER. 

Dame  {.Vom'rs  ot  coût.),  par  M.  Frantz 
FUNCK-BRENTANO  ;  (Jeux),  par  M. 
CH.  MARSILLON. 

Dame  blanche  (Op.-com.),  par  M.  A. 
POUGIN. 

Dames  illustres,  —  Dames  galan- 
tes, par  .\I.  Léon  MARLET, 

Damien,  —  Damnation,  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Danemark  (Géogr.),  par  M.  Onksimb 
RECLUS;  (Armt'e), par  lo  lient. -colonel 
LE  MARCHAND;  (W-vr), parM. MAU- 
RY;(Ai«.1.parM.BRrN;(.liWi;/.,etc.), 
par  M.  JOUIN  ot  M.  ROCHEBLAVE; 
(Mus.),  par  M.  A.  POUGIN. 

Dangeau  (les),  par  M.  L.  COQUELIN. 

Danlcheff  (les),  par  M. G.  HAURIGOT. 

Daniel,  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Danse  (fiistoirc),  par  M.  A.  POUGIN; 
i/eonogr.),  parM.  H.  JOUIN  ot  M.  S. 
ROCHEBLAVE. 

Dante,  par  M.  Alcidk  BONNEAU. 
Dante   ((Enrres  d'art),   par  M.  Henry 
JOUIN  ot  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 
Danton,  parM.  Louis  DELAVAUD. 


Dantzig  (Géoi/r.),  par  M.  Raoul  CHÉ- 
LARD: (Sièiic),  p.ar  M.  A.  MELLION. 
Danube,  parM.  Raoul  CHÉLARD. 
Dardanelles,  parM. Onésime  RECLUS. 
Darius(les),  i.arM.  PaulMONCEAUX. 
Darwinisme,  par  M.  F.  LE  DANTEC. 
Date  (ChronoL),  par  M.   Fn.   FUNCK- 
BRENTANO;   (Droit),   par  M.    MON- 
TAGNON. 
Dation,  par  M.  DELCOUR. 
Dattier,  parM.  Auguste  DAGUILLON. 
Daubigny,  par  M.  H.  JOUIN  et  M.  S. 

ROCHEBLAVE. 
Daudet,  par  M.  G.  PELLISSIER. 
Daunou,  par  M.  Paul  BONDOIS. 
Dauphin  (//ist.),  par  M.  Fr.  FUNCK- 
BRENTANO. 
Dauphinè,  par  M.  Onésime  RECLUS. 
David,  par  .M.  l'abbé  BERIRIN. 
David  (Louis),  par  M.  ROCHEBLAVE. 
David  d'Angers,  par  .M.  H.  JOUIN. 
David  (Félicien),  par  M.  A.  POUGIN. 
Davis  (  Jefferson),  par  M.  R.  SAMUEL. 
Davout  (Louis),  par  M.  DELAVAUD. 
Davy  (Humphry),  par  M.   G.  BOU- 
CHENY. 
Dayaks,  par  le  D' VERNEAU. 
Dbu-tchan,  par  M.  L.  de  MILLOUE. 
Débâcle  (Hydr.y,  par  M.  A.  ROBIN. 
Débat   (Polit.),   par    M.    A.    HUSTIN  ; 
(Dr.),  par  M.L.  ANDRÉ;  {Hist.,  Litt.), 
par  M.  JEANROY. 
Débauché,  par  M.  ABLYS  de  JOUR- 
DAIN. 
Débilité,  par  lo  D'^  Pu.  POIRRIER. 
Débiteur,  par  M.  DELCOUR. 
Debrosses    (Salomon),    par    M.    H. 

JOUIN  et  M.  S.  ROCHEBLAVE. 
De  Brosses,  par  M.  Pierre  BRUN. 
Décade  (Phil.),   par  M.   R.    ALLIER; 
[Litt.  ital.).  par  M.  Alcide  BONNEAU  ; 
(litt.  lat.), pSiCM.  A.  BAUDRILLART. 
Décagone,  par  M.  G.  BOUCHENY. 
Décaméron,  parM.  AlcideBONNEAU, 
Decamps,    par   M.    Henry  JOUIN   et 

M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 
Décapodes,  parM.  M.  MAINDRON. 
Decazes,  par  M.  Louis  DEL.VVAUD. 
Décembre    (Deux),    par    M.   P. -L. 

SAUGON. 
Décentralisation,  par  M.  G.  LEJEAL. 
Décès,  par  M.  LEJEAL   et  M.  POIR- 
RIER. 
Déchant,  par  M.  .Arthur  POUGIN. 
Décharge,  (Electr.),  par  M.  G.  BOU- 
CHENY. 
Déchéance,  parM.  A.  HUSTIN. 
Déchirure,  par  le  D'  Ph.  POIRRIER. 
Decius  (Les),  par  M.   A.  BAUDRIL- 
LART. 
Déclaration    (Adm.),  par  M.  G.  RE- 
GELSPERGER;  (du   clergé),   par   M. 
l'abbo     BERTRIN;     (des     Droits     de 
l'homme),    par    M.    A.    HUSTIN  ;    (de 
gtterre),  par  M.  Paul  FAUCHILLE. 
Déclinaison  (Gramm.),   par  M.  Louis 
COQUELIN;  (Asiron.  ot  Magnét.), -par 
M.  G.  BOUCHENY. 
Décoration (.4 nie»6/.),  par  M.  M. MAIN- 
DRON ;  (.irchit.),   par  M.   JOUIN    et 
M.  ROCHEBLAVE;  (Hisl.,  Dr.),   par 
M.  HUSTIN. 
Découverte,  par  M.  FROIDEVAUX. 
Décubitus,  par  lo  D'  Ph.  POIRRIER. 
Décurion,  par  M.  BAUDRILLART. 
Dédale,  par  .M.  Paul  MONCEAUX. 
Dédicace  {/-Ht.),  par  M.  COQUELIN  ; 

(Liturg.),  par  M.  1  abbé  BERTRIN. 
Déduction  (Log.),  par  M.  R.  ALLIER; 

(.Mus.),  par  M.  Arthur  POUGIN. 
Défense  (Dr.),  par  M.  Louis  ANDRE  ; 
(.Art  miW.), par  le  l'-c'  LE  MARCHAND; 
(.Vationale),  par  M.  HUSTIN. 
Deffand  (M"  du),  par  M.  COQUELIN. 
Défi,  par  M-  Maurice  MAINDRON. 
Défilement,  par  lo  l'-c.i  LE  MARCHAND. 
Définition,  par  .M.  Raoul  ALLIER. 
Dégénération,  —  Dégénérescence, 

par  M.  Femx  LE  DANTEC. 
Dégraissage,  par  M.  MARSILLON. 
Degré  (Algébr.  et  Géod.),  par  M.  G.  BOU- 
CHENY;   (,I/ks.),   par   M.    AJEN    DE 
LISLE. 
Déguerpissement,  —  Délai,   par  M. 

DELCOUR. 
Déisme,  —  Délibération,  par  M.  R. 

ALLIER. 
Delacroix,  —  Delaroche,  par  M.  H. 
JOUIN  ot  M.  Samuel  ROCIIEBLAVE. 
Delambre,  par  M.  Gaston  BOUCHENY. 
Délation,  par  M.  Louis  ANDRÉ. 
Delavigne,    -  Delille,  par  M.  Paul 

MORILLOT. 
Délégué,  par  M.  HUSTIN. 
Delibes,  par  M.  A.  IXiUGIN. 
Delirium  tremens,  —  Délire,  par  lo 

IV  DUPAU. 
Délit,  par  M.  Gust.  REGELSPERGER 

ot  M.  Louis  ANDRÉ. 
Délivrance  (CVii|..),  par  lo  D' Pu.  POIR- 
RIER. 
Delorme  (Philibert),  par  M.  Henry 
JOUIN  ot  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 
Delos,  —  Delphes,  par  M.  E.  COLIN. 
Delta  (Géol.),  par  M.  Auguste  ROBIN. 
Déluge,  par  M.  Yves  SAINT-PAUL. 
Dèm6(/yis/.  gr.).  par  M.  MONCEAUX; 

(«To(.),  par  M.  Félix  l.K  DANTEC. 
Démence  (/'"''">'-).  par  lo  D'  DUPAU: 

(l>r.\var  M.  DELCOUR. 
Demoter  (.Ui/lh.),  par  M.  MONCEAUX  ; 
(Ao.i.),p' M.  JOUIN  et  ROCHEBLAVE. 


(x: 


PRINCIPAUX    ARTICLES 


Demetrios  (L9S),  —  Démosthène, 

par  M.  P.  MONCEAUX. 
Demeure(i')-.),p'M.REGELSPERGER. 
Demi-Vierges,  par  M.  G.  HAURIGOT. 
Démocratie,  par  M.  T.  STEEG. 
Démocrite,  —  Démonstration,  par 

M.  Raoul  ALLIER. 
Démonomanie,  par  le  D'  DU  PAU. 
Démonstratif,  par  M.  COQUELIN. 
Dènaturation,  p^ M.  PiiiRBiiMONNOT. 
Déni,  par  M.  Em.  MONTAGNON'. 
Denier  (3/oij7!oie),  par  M.  G.  LEJEAL; 

{Relig.  catk.),  par  M.  l'abbé  BERTRLN  ; 

IRelig.prot.),  par  M.  R.  ALLIER. 
Denis  (saint),  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 
Denon,  par  M.  Alcide  BONNEAU. 
Dénouement,  par  M.  LO01S COQUELIN. 
Densité,  par  M.  P*dl  BARY. 
Dent  {Anal..  Palhol.},  par  le   D'  GUIL- 

LEMONAT;  {,Art  tél.),  par  M.  P.  ME- 

G.MN. 
DenteUe,  par  M.M.VEYSSERE. 
Denys  (l'Ancien   et  la  Jeune),  par 

M-  P.\i-i.  MONCEAUX. 
Départ  (B.-arls),  par  M.  Henry  .IOUIN 

et  M.  Samoel  ROCHEBLAVE. 
Département,   par    M.    SILVESTRE 

DE  SACy. 
Dépêche  [Dr.  des  gens),  par  M.  Paol 

FAUCHILLE;  {Postes),  par  M.  Rémy 

TERRIBLE. 
Dépens,  par  M.  DELCOUR. 
Dépense  (P/.i;s.),  parM.PAOLROLLET. 
Dépit  amouraux,  par  M.  COQUELIN. 
Dépopulation,  par  M.  Fk.  BERNARD. 
Déport,  par  M.  A.  HUSTIN. 
Dépôt  (flr.),  p'  M.  G.  REGELSPERGER  ; 

(  I.'i7i(.),  par  lo  l'.-c'  LE  MARCHAND  ; 

[Œnol.].  par  M.  Pierre  MONNOT. 
Député  {Polit.},  par  M.  A.  IIUSTIN. 
Député  {Litl.],  par  M.  PELLISSIER  et 

M.  Georges  HAURIGOT. 
Derby  (Lord),  par  M.  .\lcide  EBRAY. 
Dérivée,  par  M. GeorgesCHAU.MEÏON. 
Dermatologie,  —  Dermatose,  par  le 

D'  LAUMONIER. 
Derviche,  par  M.  Emile  BLOCHET. 
Desaix,  par  M.  L.-P.  SAUGON. 
Desargues,  par  M.Gaston  BOUCHEN  Y. 
Désaugiers,  —  Deshoulières,  par 

M.  Pai-l  MORILLOT. 
Désaveu,  par  M.  Emile  MONTAGNON. 
Descartes,  par  M.  Henri  JOLY. 
Descendance,  par  M.  F.  LE  DANTEC. , 
Descente  'Droit),  par  M.  Louis  ANDRE. 
Deschamps  (Eust.),  p'  M.  UONNEAU. 
Deschamps  (Emile  et  Antony),  par 

M.  Padl  MORILLOT. 
Deschanel,  par  M.  Henri  CASTETS. 
Désert,  par  M.  Onésime  RECLUS. 
Désertion,  par  le  l'-ci  LE  MARCHAND. 
Desgenettes,  par  M.  AGUINET. 
Deslr,  par  M.  Raoul  ALLIER. 
Desmarests  de   Saint  -  Sorlin ,   par 

M.  Louis  COQUELIN. 
Desmond,  par  M.  C.  STRY'IENSKI  et 

M.  Léon  MARLET. 
Desèze,  —  Desmoulins   (Camille), 

par  M.  Louis  DELAVAUD. 
Despotisme,  par  M.  Théodore  STEEG. 
Dessiccation  {Bot.),  par   M.  Auguste 

DAGUILLON  ;  {Chim),  par  M.  Gaston 

BOUCHEN  Y  ;  (P/iara;.),  par  le  D' POIR- 

rier. 

Dessin,  —  Dessus  de  porte,  par 
M.  Henry  JOUIN  et  M.  Samuel  RO- 
CHEBLAVE. 

Dssttn  {MijlhoL),  par  M.  MONCEAUX; 
(Philos.),  par  M.  R.  ALLIER. 

Destinée,  —  Déterminisme,  par 
M.  Raoul  ALLIER. 

Détente  {.^rme),  par  le  lieutenant-colo- 
Qcl  LE  MARCHAND;  {Méc),  par 
M.  Charles  MARSILLON. 

Détention,  par  M.  Louis  ANDRÉ. 

Déterminant  I.MatU.),  par  M.  G.  CH  AU- 
METON;  {Biut.),  par  M.  LE  DANTEC. 

Détroit  {Géogr.),  par  M.  O.  RECLUS  ; 
(Dr.),  par  M.  FAUCHILLE  ;  (Anat.),  par 
le  D'  POIRRIER. 

Dette,  par  M.  A.  HUSTIN. 

Deucalion,  par  M.  P.  MONCEAUX. 

Deuil,  par  M.  G.  LEJEAL. 

Deux-Roses,  par  M.  A.  MELLION. 

Deux-Sèvres,  par  M.  Emile  AUZOU. 

Deva,  par  M.  L.  de  MILLOUÉ. 

Deux-Siciles,  par  M.  DELAVAUD. 

DéveloDpable,  —  Développée,  par 
M.   Elm:  PERRIN. 

Développement  •Gi'om.),  par  M.  Eliu 
PERKIN  ;  IBiol.),  par  M.  LE  DANTEC  ; 
{Pliotog.),  par  M.  NIKWENGLOW.SKI. 

Devenir,— Devoir,  par  M.  K.  ALLIER. 

Déviation  (Astron.),  par  M.  .Jean  MAS- 
CART  -lArl  vétrr.),  par  M.  Pierre  Mft- 
GNIN  :  iBalistif/ia-),  par  le  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND:  (Chir.),  par 
lo  Ir  POIRRIER;  (-l/ar.),  par  M.  Al- 
bert HÉROU. 

Devise,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Dévonlen,  par  .M.  Aie.  UOHIN. 

Devonshire  (comtes  et  ducs  de), 
par  M.  RENft  SAMUEL. 

Dextrine,  jiar  M.  Marcel  MOLINIÉ. 

Dey.  par  }.(.  G.  LOTH. 


Diabète,  par  le  D'  GUILLEMONAT. 

Diable  (î"/ièo;.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN; 
{Icon.),  par  M.  JOUIN  et  U.  ROCHE- 
BLAVE. 

Diaconesse,  —  Diacre,  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Diagramme  {Bot.),  par  M.  M.  DAGUIL- 
LON. 

Dialecte,  par  M.  Louis  COQUELIN. 

Dialectique,  par  M.  Raoul  ALLIER. 

Dialogues  {df  Platon),  par  M.  MON- 
CEAUX :  [des  Orateurs),  par  M.  A.  BAU- 
DRILLAKT  ;  {de  Itenan),  par  M.  Raoul 
ALLIER. 

Dialurique,  —  Diastase,  par  M.  G. 
BOUCHENY. 

Dialyse,  par  M.  Léon  GODARD. 

Diamagnetisme,  —  Diasporamètre, 
par  M.  Jean  MASCART. 

Diamant  (.l/i'ni'i-.),  par  M.  ROBIN;  (/nrf.), 
par  M.  MARSILLON  ;  {Hist.),  par  M.  G. 
LEJEAL  et  M.  SILVESTRE  de  SACY. 

Diamètre,  {Géom.],  par  M.  BOURGON- 
NIER;  (Astron.),  par  M.  J.  MASCART. 

Diane  (Myth.),  par  M.  P.  MONCEAUX; 
(de  France,  de  Poitiers),  par  M.  LÉON 
MARLET;  (Les  Deux  Diane),  par  M.  G. 
HAURIGOT. 

Diaphragme,  par  le  D'  POIRRIER. 

Diathèse,  par  le  D'  LAUMONIER. 

Diatomées,  par  M.  Aug.  DAGUILLON. 

Dickens,  par  M.  CasimirSTRYIENSKI. 

Dictature,  par  M.  A.  BAUDRILLART. 

Dictionnaire,  par  M.  A.  BONNEAU. 

Diderot,  par  M.  Emile  PONTHIi^VRE. 

Didon  (Mythol.),  |)ar  M.  Paul  MON- 
CEAUX; (Icor.),  par  M.  H.  JOUIN  et 
M.  S.  ROCHEBLAVE. 

Didot  (Les),  par  M.  Gaston  DUVAL. 

Dieppe,  par  M.  Henri  GAILLARD. 

Dies  irae,  par  M.  l'abbé  BERTRLN. 

Dièse,  par  M.  AJEN  de  L'I.SLE. 

Diète  (MM.),  par  lo  D'  FOVEAU  de 
COURMELLES;  (Uist.),  par  M.  NER- 
LINGER. 

Dieu  (Philos.),  par  M.  l'abbé  BER- 
TRIN ;  (Symb.).  par  M.  H.  JOUIN  et 
M.  ,S.  ROCHEBLAVE. 

Diez,  par  M.  ENOCH. 

Diffamation,  par  M.  Louis  ANDRÉ. 

Diffraction,  —  Diffusion,  par  M.  L. 
GODARD. 

Digestion  (Phi/sioL),  par  le  D'  GUIL- 
LEMONAT ;  (Ph/siol.  viqét.).  par 
M.  Aug.  DAGUILLON;  (BioL).  par 
M.  Félix  LE  DANTEC;  (Art  vétér.), 
par  M.  Pierre  MÉGNIN. 

Dignité,  par  M.  ABLYS  de  JOURDAIN- 

Dilapidation,  par  M.  A.  HUSTIN. 

Digue,  par  M.  Ch.  MARSILLON. 

Dijon,  par  M.  Pierre  MONNOl'. 

Dilatation  (Méd.,  etc.),  par  le  D'  POIR- 
RIER; (PV.),  par  M.Jean  MASCART. 

Dimanche,  par  M.  l'abbé  BERTRIN 
et -M.  L.ANDRÉ. 

Dime,  —  Diocèse,  par  M.  l'abbé  BER- 
TRIN. 

Dîme  royale,  par  M.  Georges  MICHEL. 

Dimension,  par  M.  G.  BOUCHENY. 

Dimorphisme  (Cristnll.),  par  M.  L. 
GODARD ;(B;.7/.),parM.  LE  DANTEC; 
(Bot.),  par  M.  DAGUILLON. 

Diocletien,  par  MA.  BAUDRILLART. 

Diogène  de  Syracuss,  —  Diogène 
d'Apollonie,  par  .M.  H.  JOLY. 

Dion  (Les),  —  Dionysos,  par  M.  Paul 
MONCEAUX. 

Diphtérie,  par  le  D'  CANTACUZENE. 

Diplomatie,  par  M.  Paul  FAUCHILLE. 

Diplomatique,  —  Diplôme,  par  M. 
Frantz  FUNCK-BRENTANO. 

Dipsomanie,  par  le  D'DUPAU. 

Diptyque,  parM.  Maurice  MAINDRON. 

Directeur  (Géom.),  par  M.  G.  BOU- 
CHENY. 

Directoire  (.idm.).  par  M.  HUSTIN; 
(Uist.),  par  M.  Louis  DELAVAUD. 

Disciple,  —  Discipline  (Belig.),  par 
M.  l'abbé  BERTRIN. 

Disciple  (Le),  par  M.  G.  PELLISSIER. 

Discorde,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Discours  (Hist.).  par  M.  HUSTIN; 
(Rhét.  et  Lillér.),  par  M.  COQUELIN. 

Disjonction  (  Bi'oL),  par  M.  LE  DANTEC. 

Dispense  (Dr.  can.),  par  M.  l'abbé  BER- 
TRIN ;  (Adm.  mil.),  par  le  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Disque  (Antiq.),  par  M.  MONCEAUX; 
(Ch.  de  /".),  par  M.  MARSILLON. 

Dissection,  par  le  D'  Ph.  POIRRIER. 

Dissociation  (C/iJm.),  par  M.  JARRY. 

Dissolution  (Gi'ol.),  par  M.  Auguste 
ROBIN;  (Chim.),  par  M.  R.  JARRY; 
(Polit.),  par  M.  HUSTIN. 

Dissonance,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Distance  {.Valli.),  par  M.  EOUCHENY. 

Distillation  f  Ind.  ),  par  >L  Chaplics 
MARSILLON  ot  M.  Pierre  MONNOT  ; 
(Phus.),  par  M.  Raymond  JARRY; 
(/>r.),  par  M.  Sylve.stre  de  SiVCY. 

Distributeur,  par  M.  MARSILLON. 

Distribution,  (//i/draul.,  Mi!can.),  par 
M.  Cn.  M  ARSlLt.ON  ;  (Dr.),  par  M.  G. 
REGELSPERGER. 


Divan,  par  MM.  E.  BLOCHET,  G.  LOTH 
ot  NEU.SOIIOTZ. 

Divertissement  (Dr.),  par  M.  Gustave 
REGELSPERGER;  {Chor.  et  Mus.), 
par  M.  POUGIN. 

Divination  (Antiq.  et  Dr.),  par  M.  BAU- 
DRILLART. 

Divine  Comédie,  par  M.  A.  BON- 
NEAU. 

Divisibilité,  par  M.  G.  BOUCHENY. 

Division  (Math,  alg.),  par  M.  Gaston 
BOUCHENY;  (.I/t'rf.),  parle  D' POIR- 
RIER; (Ayric.),  par  M.  Emile  DE- 
VAULX;  (Milit.).  parle  lieutenant-co- 
lonel LE  MARCHAND. 

Divorce,  par  M.  Yves  SAINT-PAUL. 

Djaïnisme,  par  M.  L.  de  MILLOUE. 

Dmitri  (Les),  par  M.  Alcide  BER.AY. 

Docimasie,  par  M.  P.  MONCEAUX. 

Docteur.  —  Doctrine,  par  M.  l'abbé 
BERTRIN  et  M.  Yves  SAINT-PAUL. 

Doge,  par  M.  DELACOUR. 

Dogmatique,  —  Dogme,  par  M.  l'abbé 
BERTRIN. 

Dogmatisme  (P/ii^os.),  par  M.  ALLIER; 
(Méd.),  par  le  D'  Ph.  POIRRIER, 

Dogue,    par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Dohna,  par  M.  Raoul  cHELARD. 

Doigt,  par  le   D'  Ph.  POIRRIER. 

Dôle,  par  M.  Léon  LEJEAL. 

Dolet  (Et.),  par  M.  P.  CASTANIER. 

Dolgorouki  (Les),  —  Domat,  par 
M.  Gustave  REGELSPERGER. 

Dolomieu,  par  M.  Auguste  ROBIN. 

Domaine,  par  M.  F.  SOLLIER. 

Dombasle,  par  M.  Emile  DEV.\ULX. 

Domestication,  par  M.  E.  DEVAULX. 

Domicile  (Dr.),  par  M.  Louis  ANDRE; 
(Milit.),  par  le  lieutenant-colonel  LE 
MARCHAND. 

Dominicain,  —  Dominique  (Saint), 
par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Dominicaine  (République),  par  M. 
Onésime  RECLUS. 

Dominical  (Calendrier),  par  M.  Jean 
MASCART. 

Dominiquin,  —  Donatello,  par  M. 
Henry  JOUIN  et  M.  Samvel  ROCHE- 
BLAVE. 

Domitien,  par  M.  A.  BAUDRILLART. 

Don  {Relig.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN  ; 
(Dr],  par  M.  Félix  SOLLIER. 

Donation,  par  M.  Félix  SOLLIER  et 
M.  Gustave  REGELSPERGER. 

Donizetti,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Donjon,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Don  Juan  (personuaqe),  par  M.  Alcide 
BONNEAU;  (de  Molière),  par  M.  MO- 
RILLOT; (de  Byron),  par  M.  Casimir 
STRYIENSKI  ;  (de  Mozart),  par  M.  Ar- 
thur POUGIN. 

Don  Quichotte,  par  M.  A.  BONNEAU. 

Dordogne,  par  M.  Emile  AUZOU. 

Doré,  par  M.  Henry  JOUIN,  et  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

Doria,  par  M.  A.  DELACOUR. 

Dorien,  par  M.  Paul  MONCEAU.X. 

Dorique,  par  M.  Henky  JOUIN,  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Dortmund,  par  M.  Raoul  CHÉLARD. 

Dorure,  par  M.  Charles  MARSILLON. 

Dorval,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

DOstoïevsky,  par  M.  OSSIP-LOURIÉ. 

Dot  (Dr.),  par  M.  Gustave  REGEL- 
SPERGER; (Arfin.  milit.).  par  le  lieu- 
tenant-colonel LE  MARCHAND. 

Dotation,  par  M.  HUSTIN. 

Douane,  par  M.  Jean  PERIER. 

Douanier,  par  le  l"-ci  LE  MARCHAND. 

Double  (Mythol.),  par  M.  Gaston  MAS- 
PERO. 

Doubs  (Rivière),  par  Onésisie  RECLUS  : 
(Départ.^,  par  Emile  AUZOU. 

Doucet,  par  M.  Henri  CASTETS. 

Douche,  par  le  D'  FOVEAU  de  COUR- 
MELLES. 

Douglas  (Les),  par  M.  Fr.^ntz  FUNCK- 
BRENTANO. 

Douleur  (PalhoL),  par  M.  le  D'  POIR- 
RIER ;  (Psychol.) ,  par  M.  R.  ALLIER. 

Dov,  —  Drake  (Fréd.),  par  M.  Henry 
JOUIN  et  M.  Sam.  ROCHEBLAVE. 

Drachme,  par  M.  Gustavio  LEJEAL. 

Dracon,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Dragée,  par  M.  Charles  MARSILLON. 

Dragon,  par  M.  Maurice  MAINDRON. 

Dragon(.1/'/('^).  par  le  lieutenant-colonel 
LE  MARCHAND. 

Dragonnade,  par  M.  CASTANIER. 

Dragonnier,  par  M.  A.  DAGUILLON. 

Drainage  (Aqric.).  par  M.  Emilie  DE- 
VAULX ;  [Ùq.),  par  M.  HUSTIN. 

Drake(Francis),p'M.FROIDEVAUX. 

Drame  (Litt.),  par  M.  Pierre  BRUN  ; 
(Liturii.),  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Drap  (.Manuf.).  par  M.  Charles  M.\R- 
SILLON  ;  (Archéol.),  par  M.  Maurice 
MAINDRON. 

•Drapeau,  par  M.  Maurice  MAINDRON, 
M.  Gustave  LEJEAL  et  le  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Draperie,  (par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE        ' 

Dresde,   par  M.   Raoul  CHELARD. 


Dressage,  par  M.  Emile  DEVAULX  et 
M.  Alcide  BONNEAU. 

Droit,  par  M.  Gust.  REGELSPERGER  ; 
(Anat.).  par  le  D'  Ph.  POIRRIER  ; 
(Géom.),  par  M.  Gaston  BOUCHENY. 

Dromadaire  (Milit.).  par  lo  lieutenant- 
colonel  LE  MARCHAND. 

Drôme,  par  M.  Emile  AUZOU. 

Drouyn  de  Lhuys,  par  M.  FARGES. 

Droysen,  par  M.  Paul  MONCEAUX. 

Druide,  par  M.  G.  REGELSPERGER. 

Drury-Lane,  par  M.  A.  POUGIN. 

Druse,  par  le  D'  VERNKAU. 

Droz  (Fr  ),  par  M.  T.  STEEG. 

Dryden,  par  M.  C.  STRYIENSKI. 

Dualisme,  par  M.  l'abbé  BERTRIN. 

Dubau,  par  M,  Henry  JOUIN  et  M.  Sa- 
muel ROCHEBLAVE. 

DubUn,  par  M.  A.  PAGNON. 

Dubufe  (Les),  par  M.  Henry  JOUIN  ot 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Dubois  (Guillaume),  par  M.  CA.STA- 
NIER. 

Dubois  (Paul),  par  M.  Henry  JOUIN 
et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE.      ' 

Dubois  (Théodore),  par  M.  Arthur 
POUGIN. 

Duc,  par  M.  Charles  DIEHL,  M.  Frantz 
FUNCK-BRENTANO  et  M.  Maurice 
MAINDRON. 

Duc  iOrnith.),  par  M.  Maurice  MAIN- 
DRON. 

Duc  (Archit.),  —  Du  Cerceau,  par  M. 
Henry  JOUIN  et  M.  Samuel  ROCHE- 
BLAVE. 

Du  Camp,  par  M.  Henri  CASTETS. 

Du  Cange,  par  M.  Gabriel  LEDOS. 

Ducas,  par  M.  Charlis  DIEHL. 

Ducis,  par  M.  Paul  MORIIXOT. 

Duclos,  par  M.  Louis  COQUELIN. 

Ducrot,  —  Duguay-Trouin,  par  M. 
A.  MELLION. 

Dudley  (Les),  par  M.  Léon  MARLET. 

Duel,  par  M.  Gustave  VOULQUIN. 

Dufaure,  par  M.  A.  HUSTIN. 

Dufferin,  par  M.  Alcide  ÉBRAY. 

Dufour  (GuiU. -Henri),  par  M.  Gus- 
tave REGELSPERGER. 

Du  Guesclin,  par  M.  PETIT-DU- 
TAILLIS. 

Dujardin  (Karel),  par  M.  Henry 
JOUIN  et  M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Dumas  (Les  Alexandre),  par  M. 
CROUZET. 

Dumas  (Jean-Baptiste),  —  Duloug, 
par  M.  Gaston  BOUCHENY. 

Dumas  (Adolphe),  par  M.  Maurice 
FAURB. 

Dumont  d'Urville,  par  M.  H.  FROI- 
DEVAUX. 

Dumoulin  (Charles),  par  M.  Gust. 
REGELSPERGER. 

Dumouriez,  —  Duperré  (Amiral), 
par  M.  Adrien  MELLION. 

Dune  (Format.),  par  M.  Georges  TREF- 
FEL;  (Plantât.),  par  M.  Emile  DE- 
VAULX; (Législ.).  par  M.  A.  HUSTIN. 

Dunkerque,  par  M.  A.  MALOTET. 

Dunois,  par  M.  G.  LEDOS. 

Duns  Scot,  par  M.  Raoul  ALLIER. 

Dupanloup,  —  Duperron,  par  M. l'abbé 
BERTRIN. 

Dupétit-Thouars  (Les),- Duquesne, 
par  M.  Adrien  MELLION. 

Dupin  (Les),  —  Dupuy  de  Lôme, 
par  M.  Gustave  LEJEAL. 

Dupleix,  par  M.  Henri  FROIDEVAUX. 

Dupont  de  Nemours,  par  M.Georges 
MICHEL. 

Dupont  de  l'Eure,  par  M.  Paul  BON- 
DOIS. 

Dupont  (Pierre),  par  M.  Georges  HAU- 
RIGOT. 

Dupré  (Guill.  et  Jules),  —  Durer,  par 
M.  Henry  JOUIN  et  M.  .Samuel  RO- 
CHEBLAVE. 

Dupuycren,  par  M.  M.  AGUINET. 

Durham  (Agric.).  par  M.  Emlle  DE- 
VAULX. 

Duroc,  par  M.  Adrien  MELLION. 

Duruy,  par  M.  André  BAUDRILLART. 

Dusaulx,par  M.  L.-P.  SAUGON. 

Dussek,  par  M.  Arthur  POUGIN. 

Dutreuil  de  Rhins,  par  M.  Henri 
FROIDEVAUX. 

Du  'Vair  (GuiU.),  par  M.  Pierre 
BRUN. 

Du  'Vergier  de  Hauranne,  par 
M.    l'abbé  BERTRIN. 

Dyck  CVan).  par  M.  Henry  JOUIN  et 
M.  Samuel  ROCHEBLAVE. 

Dynamique,  par  M.  Paul  ROLLET. 

Dyuamysme,  par  M.  Raoul  ALLIER. 

DjTiamite  (Cliim.),  par  le  l'-c"  LF: 
M.\RCHAND;(.4rfni.),  par  M.  A.  HUS- 
TIN. 

Dynamo,  par  M.  PaulPERRIN. 

Dynamomètre,  par  M.  Charles  MAR- 
SILLON. 

Dysenterie  (Palh.).  par  le  D'  LAUMO- 
NIER ;  (  Vélth:},  par  M.  P.  MEGNIN. 

Dyspepsie,  par  le  D'  GUILLEMONAT. 

Dzoungarie,  par  M.  Gaston  ROU- 
VIER. 


Paris.  —  Iinp.  Larousse,  17,  rue  Montpai-nasse. 


urai""'^^  - 


I    M        •  *    ^       l^' 


^ 


AE     Larousse,  Pierre 

25       Nouveau  Larousse  illustré 

L34- 

t. 3 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
SLIPS  FROM  THIS  POCKET 


UNIVERSITY  OF  TORONTO 
UBRARY 


;^^^ 


"■■Hr::.,i:.X3:;.\-.: